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Full text of "Encyclopédie catholique, répertoire universel et raisonné des sciences, des ..."

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ENCYCLOPÉDIE 

CATHOLIQUE. 


A ^ 


8AINT-CL0UD.  —  IMPRIMERIE  DE  BELINMANDAR. 


ENCYCLOPÉDIE 

CATHOLIQUE 

RÉPERTOIRE   UNIVERSEL   ET   RAISONNÉ 


9 


DES  SCIENCES,  DES  LETTRES,   DES   ARTS  ET  DES  METIERS, 

FORMANT 

UNE  BIBLIOTHÈQUE  UNIVERSELLE, 

publier  «otie  lo  JKrectfOR 

DE  M.  L'i^SBÉ   GL^Z^E, 

DOTBN  DE  LA  FACULTÉ, 

SB  M.  LE  T  TTi^LSH, 

ET  D'UN  COMITi  D'ORTHOAOXIE. 


Tome  Quatrième. 
BOLON.-CAISTRE 


PARIS, 

PARENT-DESBARRES,   ÉDITEUR, 

mUI    Dl    BVffT    SAIKT-OBRMAINy    12-14, 

M  I>€CC  XLII. 


•  V  »  ,    .  l-       ' 


BOLOS.USE. 

BOLONAISE  (Ecole).  Parmi  toules  les  écoles  de  p<>fnlurc 
dont  les  innombrables  chefs-d'œuvre  illustrèrent  Borne  el  l'I- 
Ulie,  celle  dont  l'histoire  mérite  rt'ètrc  le  pivs  consciencieuse- 
ment étodiée  esl,  sans  contredit,  l'école  bolonaise.  L'époque  où 
elle  s'ouvrit  comme  foyer  d'en  seigle  fuient  coïncida  d'une  ma- 
nière singulière  avec  celle  de  la  dégcnérescencc  de  l'art ,  que  sa 
puissante  influence  sauva  d'une  ruine  imminente.  Seule,  elle 
résuma  toutes  les  autres  écoles  formées  et  tombées  avant  elle , 
et,  arrivée  la  dernière  à  la  célébrité,  elle  y  brilla  bientôt  aupre- 
mier  rang.  Alors  elle  n'eut  rien  à  envier  auK  académies  de  Home, 
de  Florence ,  de  Lombardic,  on  de  Venise ,  et  si  à  chacune  de  ses 
rivales  elle  emprunta  d'abord  leurs  beautés,  elle  rendit  à  toules, 
au  moment  de  leur  décadence,  d'utiles  leçons,  des  principes 
régénérateurs.  Comme  ta  destinée  de  Rome  était  de  commander, 
dit  Lanzi ,  la  destinée  de  Bologne  était  d'instruire  :  et  celle-ci , 
devenue  enfin  dans  le  monde  artistique  ce  que  celle-là  était  dans 
le  monde  religieux ,  aurait  pu ,  avec  raison ,  graver  sur  les  murs 
de  l'école  de  ses  Carrache  cette  faslueusc  devise  de  son  univer- 
sité :  Bononia  doeet.  —  L'histoire  de  l'école  bolonaise  se  divise 
en  quatre  cpoaues  distinctes .  et  toutes  bien  marquées  par  d'im- 
portantes révolutions  opérées  dans  !art ,  que  nous  prendrons  à 
son  enlance  pour  le  suivre  dans  ses  périodes  diverses  de  progrès, 
de  gloire,  de  décadence  et  de  renouvellement.  La  première 
époque  est  celle  où  vécurent  ces  peintres  élèves  de  la  nature 
{grossièrement  étudiée,  dont  les  productions  n'ont  de  prii  que 
comme  reliquei  du  culte  artistique ,  el  ne  nons  ont  été  conser- 
véesque  comme  monuments  curieux  de  ces  temps  de  barbarie: 
nous  les  retrouvons  comme  les  premières  pages  de  l'histoire  de 
l'art  à  son  berceau ,  éparses  et  écrites  par  des  mains  inconnues  ; 
aussi  les  critiques  et  les  savants  ont  fait  de  vains  efforts  pour  jeter 
dn  jour  au  milieu  de  l'obscurité  qui  voile  leur  origine.  De  toutes 
leurs  recherches  et  leurs  débats  ressortcnt,  il  est  vrai,  d'impo- 
santes i>robabi1ités  ;  mais  ces  questions  si  vivement  disculées 
Krles  historiens  de  l'école  florentine  d'un  cAté ,  et ceu\de  l'école 
lonaise  de  l'autre ,  n'ont  pas  encore  reçu  une  irréfragable  so- 
lution. Quelle  est  de  ces  deux  écoles  la  plus  ancienne  ,  et  celle 
qui  la  première  eut  des  peintres  dont  le  nom  est  reste?  Parmi 
quelques  autres,  Vasan  et  Malvasia  ont  disputé  sur  ce  point 
avec  chaleur,  et  chacun  d'eux ,  en  enfant  (jui  aime  bien  sa  inbrt , 
a  r<^«olu  la  difficulté  en  faveur  de  sa  patrie.  Poussé  par  le  désir 
ardent  de  gagner  une  cause  qu'il  défendait  de  bonne  foi ,  Mal- 
vasia surtout  s'est  livré  à  de  longues  investigations  qui  ne  sont 
pas  restées  sans  résultat  utile.  Ia:  vénérable  moine  remonte  péni- 
blement jusqu'au  i  premiers  siècles  de  notre  ère,  et,  tout  glo- 
rieux ,  il  pense  qu'a  Bologne ,  qui  fut  une  des  premières  villes 
où  la  foi  chrétienne  régna ,  les  néophytes  et  les  prêtres  dévoient 
avoir  quelque  tète  de  Christ  pour  se  prosterner,  quelques  images 
aussi  pour  reconnaître  les  sainU  et  les  martyre.  Il  parle  plus 
loin  d'une  belle  image  peinte  représentant  l'Annonciation  à  la 
Vierge  que  de  son  temps  on  visiuit  encore  en  grande  dévotion 
dans  l'antique  basilique  dont  San  Fétronio,  dixième  éréque  de 
Bolt^ne  ,  jeta  les  fondements  (432) ,  el  raconte  que  déjà ,  vers 
les  premières  années  dn  xiii'  siècle,  des  madones  et  des  saints, 
ouvrages  remarquables  de  peintres  anciens  et  inconnus,  avaient 
miracnleusemen  t  parlé.  Abordant  bienlM  une  classe  défaits  qui 


BOLOSAISE. 

doivent  faire  naître  la  conviclion  même  des  plus  incrédules,  il 
cite,  d'après  Baldi,  quelques  peintures  antérieuresà  l'année  liiS 
et  la  Uadona  ditla  de  Lamberlani ,  peinte  en  1120.  Enfin 
nous  arrivons  avec  lui  aux  premiers  artistes  bolonais  dont  les 
noms  sont  venus  jusqu'à  nous  avec  leurs  oeuvres ,  et  de<1116  i 
I9S6  nous  voyons  passer,  grands  maîtres  nour  leur  époque, 
Guido,  Ventura  et  Ursone.  Toutes  les  probaDilités,  seuls  argu- 
ments possibles  en  celte  question,  tournent  alors  en  faveur  de 
Bologne,  car  à  ces  trois  noms  Florence  ne  peut  opposer  que  ceux 
de  Zimabue  et  de  Giolto  qui  vinrent  seulement  vers  1240  et  fu^ 
rent  ses  premiers  peintres  connus.  Ceci  est  confirmé,  du  reste, 
par  un  passage  du  l>anle ,  le  célèbre  ami  de  ces  artistes ,  el  qui 
traîna  ces  deux  noms  à  l'immorlalilé  en  les  écrivant  une  seule 
fois: 


Déjà ,  dans  ces  temps  reculés ,  et  bien  avant  que  le  génie  des 
Carrache  l'eût  k  jamais  faite  illustre,  Boli^nc  avait  donc  son 
école  propre,  portant  ce  cachet  d'une  originalité  nécessaire, 
mais  soutenue;  peintres  grossiers  et  inhabiles  dont  la  mOthode  et 
le  faire  dérivaient  de  l'étude  des  mosaïstes  anciens  el  des  mi- 
niaturistes. En  1360  peinait  à  Bologne,  Franco,  celui  qui  le 
premier  lit  des  élèves  qui  le  surpassèrent,  et  qui  commencent 
avec  leur  maître  celle  filiation  acsormais  ininterrompue  d'ar- 
tistes remarquables,  quoique  nous  n'y  trouvions  pas  encore  de 
longtemps  un  homme  de  ^énie.  Après  eux  et  au  milieu  du  xiV 
siècle  parut  Lippo  Dalmasio,  dont  les  productions  imprimèrent 
à  l'art  un  élan  nouveau ,  et  lui  firent  faire  un  pas  immense. 
Comme  le  Franco  de  Bologne,  il  fut  le  chef  d'une  école  où  il  pro- 
pagea exclusivement  ses  principes  et  son  faire  ;  d'elle  sortirent 
presquesiinullanément,  Pieirodi  Lianori,  Michèle  diHatleo, 
Bombologno ,  Severo  et  Marco  Zoppo.  Mais  ces  peintres,  copistes 
serviles  de  leur  maître  el  quelquefois  de  maîtres  étrangers, 
laissèrent  s'affaiblir  et  s'ëleindre  insensiblement  cette  rapide  im- 

Snlsion  dont  Lippo  avait  été  le  moteur,  et  follement  enthousiastes 
e  quelques  tahleanx  venus  de  Conslanlinople ,  derniers  débris 
de  I  art  et  de  l'empire  grec ,  ils  ramenèrent  la  peinture  presque  à 
son  point  de  départ,  et  commencèrent  dans  l'histoire  de  l'école 
bolonaise  la  première  période  de  dépérissement.  Alors  arriva 
Francesco  Francia ,  formé  par  l'étude  intelligente  de  la  nature 
et  des  grands  maîtres,  déjà  nombreux  dans  les  autres  écoles 
d'Italie,  el  non-senicraent  il  arrêta  ce  mouvement  rétrograde 
qui  entraînait  ses  concitoyens,  mais  il  ouvrit  et  prépara  les  voies 
où  se  rencontrent  la  vérité  et  la  grandeur  dans  l'art.  Francesco 
Francia  fut ,  à  proprement  parler ,  le  premier  grand  peintre  de 
Bologne.  Ses  nombreuses  productions  répandues  dans  toutes  les 
basiliques,  les  chapelles  de  sa  pairie  et  des  Etats  voisins,  pré- 
sentent, au  milieu  de  défauts  inévitables  alors,  de  remarquables 
beautés.  On  y  trouve  le  choix  intelligent  des  couleurs,  le  plein 
et  la  pureté  dans  les  formes  s'alliant  à  la  dignité  des  poses,  i 
l'ampleur  et  la  riche-iise  des  draperies.  Un  tableau,  le  premier 

f:nt-élre  de  l'école  bolonaise,  dont  le  sujet  ne  fut  pas  pris  dans 
histoire  de  la  religion,  porta  bien  haut  la  renommée  du  Fran- 


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fa^  faii  *M«  «rkMlil«,  cl  îfa  fa  fMl  «M»  4Mle  ipM  fai  Can^ 
rafMciw«««  UMéihtê^ÀmMm  Hftrwtsu.  AmUtm  4e  eea  4cn 
»^a9»«f»  «e  fTMipoie  4aM  rkMiaiK  4e  rccofa  bofa- 
»  fiMMili^  etiewa  4e  PCMrtfW  ■oi—  m— m  rt  gai  ■é- 
M  4c  ft'Mre.  CeMU.Tieafa  Ddfafafeafa»  dève  4e 
f /MMaliacw,  fa»  I  teidi«  FraMaan  Benif  affHé  muH  Naaa4elfa, 
ifarf  4^mm  •iuÀt  mtmkttmt  ;  Fwupera  Foafa—  el  Lavkwa  Fou- 
fa«««  m  É4fa,  «titiwv  ^  M  beaalé  cl  ae»  tefasU.  Se»  peraaA- 
mʧnêtméémtui  rcafirer  ci  i Wre»  4il  «n  — twr  4m  Iciapa,  La 
yacUii  arufa  W«r  »aM|Mi.  U  y  «Tail4aBa  aeacaapoailfaM  Uat 
4c  ywtilfaaic»  4c  «r^se,  4e  U^èrcié,  faol4eMUaat4Ma  fa  co- 
faeM,  tM44''  ^Mircttr  4aM  i'cji »f  «ion  yagae  4et  i|;»rc8  ^'cHe 
MtfMMi,  ^  «•  fa»  r«'49ar4aîA  kwfffpa  temume  em  exlaçe,  et 
«ir^ar^fl«Mtaf«irr«tlcr4eaepa«voîr  faa  regarder  lo»iom. 
La  JUea»'^  «i  fa  i^^fMc  4c  ortte  favHne  fumK  céfabrca  à  Teim 
l«rit»  iiiu^^fcwietmahiiiyijraiaM^liafMw^BkfalyhoCaiMipt^gi, 
ê*  ta*«  'S  ««ir«*.  AifT»*  F^Mlaa»  wfafUM«i  LecciMo  Sabbattuiiy 
|'«ii.t>  l^^^mtmm .  OmiI»  B«a«aoae« GtrafaflM  MaUioli  ci  GmJIo 
MftTMw:  u  is0t0*ntt tmimnéu  Faiawaiy,faifMtfe Procacdatet 
miku  litumm*  i^é^^mr^,  kntiitmtmmê  an  mmmtmik  ee 4cnûcry 
^  l«i  fa  MM«if«  4«»<^rradK.  cl  jetooa  «s  «Nip  4«tt  rétiv- 
mmid:  ^x^tmmmm  ^i$H  cfaéi  I Hat  4e  fa  pffail»re  4*afaea. Peo- 
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MM  4b  Tiai  d  4a  bca«  fBc  ks 
iréaottcafiadaaaaoeiiifMniili  iignw  4e 
dool  ks  dieCMl'flnnrre  scrafaBl  k» 
ftrktikm  i4cak.  Ce  que  Vs 
aoarrioaa  bien  jaatancnl  fa  dire  4e  La4a<ica,  te 
Carradie.  Ce  f«i  lu  fv,  »■  nlfaa  4e  ce  sièck  Ae  folies  H 
d*errevrs,  résata  aicc  mmnmt  à  reati  ■iai?Mral  gqfagai,  eC  ^«i 
vaioqiiear  enfin  de  yandji  abatacks  el  4e  Mmlicn  eHannui^ 
rasena  ccUe  beUe  profeanon  dn  peintre»  alors  à  panna  d  a 
4édHK,  à  sa  snbliotflé  première  H  à  h  cWre  4e  sca  plai  boan 
Joors.  Ce  fut  «ne  tâcbe  d'autant  pins  difedfa  fK  fapetfcaian 
des  onTrages  des  grands  maîtres  planait  snr  rMnpnaêance  4bs 
conteflaporaias  conune  on  défi  jeté  à  rafcnir»  cl  ^*eUe  avait 
fait  naître  an  dccoan^cnent  profond  dans  loales  les  ' 
oavcrtea  après  eax.  Tons  les  genres  de  beaolés  dont  fa 
eu  dans  fa  natare  seaablaieni  épafaés,  coaaMa  sî  fa 
néiait  pas  iaépaisabfa,  eion  4éses^^Mal-«ln  «mfi 
raison,  4eiaaMÛ8rienprodaireqiupatcfiBcertefini4tt 
de  Bttoaaroia  oa  de  Yind,  fa  gf«œ  indidUede  Rapbaël,  le 
tare!  et  fa  TÎgaenr  du  coloris  da  Titien,  fa  wrilétl  le  nMtt 
fficnldaTiatoret^fa  rîdiesscd'ornenientatian  dePail  Vàranèat, 
fa  Tagiie  encbanteor  du  Corr^.  La  fofa  de  L'iaMlitian  était 
donc  aenfa  coferle»  an  s*j  préciptU  en  désordre;  et  cbawm, . 


BOL#: 


(» 


csdare  da  naître  qail  avait  choisi,  se  fatigua  en  ▼aîn  po«r 
réfaler  en  ce  qQ*iI  ayait  de  beau,  et  le  dépassa  au  contraire  en . 
ce  qu'il  avait  d'imparfait  on  de  mauvais.  Tel  était  Télat  des 
choses  au  xvi*  «ècle,  quand  parut  Lodevico  Carraci.  Celui-ci 
oomMÎt  bien  autrenient  rimitation.  Formé  à  Técole  des  pdntres 
les  fins  fouieux  de  la  période  qui  yenait  de  passer,  il  laissa  à 
chacun  ses  défauts,  et  leur  prit  à  tous  leurs  beautés  :  à  Pas- 
aignatio  et  Andréa  dd  Sarte  la  correction  et  le  sentiment,  au 
Parmesan  sa  ampKcilé  si  gracieuse  ;  au  Corrège  Tindefinissable 
expression  de  ses  têtes  de  vierges  et  de  saints  ;  à  Jules  Romain 
cette  hardiesse  qui  étonne  ou  effraie  ;  à  Primatticcio  la  acience 
infinie  des  détails.  Il  étudia  à  part  et  avec  une  respectueuse 
admiration  Rapha^  et  Michel-Ange,  les^princes  de  la  peinture, 
et  s*il  ne  put  arriver  à  les  égaler  en  ce  qui  caractérisait  d'une 
manière  particulière  et  à  jamais  inimitalrfe  leurs  compositions, 
il  les  surpassa  peut-être  dans  quelques  autres  parties  de  son 
art.  Lodovico  Carraci  avait  deux  cousins,  dont  Tun  était  un 
homme  du  monde,  presque  un  savant,  et  Tautre  un  pauvre 
ouvrier.  11  les  appela  près  de  lui,  en  fit  ses  élèves,  et  se  posa 
ainsi  comme  le  centre  a  une  Irinité  forte,  inébranlable,  destinée 
à  iaire  face  à  toutes  )es  passions  et  à  tous  les  dangers,  pour  sau- 
ver Tart  de  la  ruine  et  le  porter  à  Tapogée  de  sa  splendeur. 
Augustin  et  Annibal  Carracne  étudièrent  donc,  celui-ci  sous  la 
direction  immédiate  de  Lodovico,  l'autre  dans  Tat^^lier  de  Pros- 
pero  Fontana  qui  avait  été  aussi,  dit-on,  le  maître  de  son  cousin. 
La  différence  d'éducation  entre  ces  deux  hommes  avait  fait 
nattre  en  eux  une  différence  de  caractère  qui  se  refléta  d'abord 
dans  leurs  affections,  puis  dans  leurs  études,  et  plus  tard  dans 
leurs  jproductions.  Rompu  depuis  longtemps  aux  travaux  de 
Tesprit,  poli  et  fait  à  toutes  les  exigences  de  la  civilisation  d'a- 
lors, Aiùpistin  était  retenu,  presque  timide  dans  sa  manière; 
mais  raffermissant  ses  irrésolutions  par  le  raisonnement,  il 
affrontait  en  face  les  difficultés  les  plus  ardues,  pour  le  plaisir 
de  les  surmonter.  Plutôt  sentimental  oue  passionné,  il  cherchait 
froidement  le  fini  du  travail.  Annibal  au  contraire,  étranger  â 
tout  exercit!e  de  son  intelligence  encore  brute,  ne  raisonnait 
pas,  il  sentait  :  chez  lui  tout  était  impétuosité^  inspiration. 
Ardent  au  travail,  mais  dédaigneux  de  tout  ce  qui  ne  s^cquiert 
que  par  la  patience  et  la  fatigue,  il  tournait  autour  de  la  diffi- 
culté et  ne  manquait  Jamais  de  procédés  ingénieux  pour  l'écar- 
ter et  s'en  affranchir.  Tels  se  réunirent  enfin  à  Bologne,  après 
d'utiles  voyages  dans  les  principales  écoles  de  l'Italie,  les  trois 
Carrache,  Ix>uis,  Augustin  et  Annibal.  Riches  de  leurs  études, 
forts  de  leur  génie,  ils  se  mirent  courageusement  à  l'œuvre,  et  se 
préparèrent  à  lutter  contre  la  routine  et  le  mauvais  goût.  Certes 
ces  trois  hommesde  talents  si  remarquables  et  si  divers  formaient 
par  leur  association  un  tout  imposant  cl  complet,  contre  lequel 
rig^norance  et  la  médiocrité  avaient  dû  craindre  de  venir  se 
froisser.  Mais  toute  i-éritc  nouvelle,  pour  si  évidente  et  si  grande 
qu'elle  soit,  si  elle  n'a  des  martyrs,  ne  manque  jamais  de  dé- 
tracteurs et  d'ennemis.  Aussi,  des  que  les  Carracne  se  posèrent 
en  apôtres  d'une  doctrine  vraie  mais  inconnue,  il  s'éleva  contre 
eux  du  sein  de  toutes  les  écoles  un  hourra  de  railleries,  de 
médisances  et  d'imprécations.  Louis  et  Augustin  sentirent  un 
moment  faiblir  leur  courage,  et  furent  sur  le  point  de  renier 
cette  vérité  qu'ils  avaient  eux-mêmes  découverte,  et  de  revenir 
aux  absurdes  pratiques  d'une  routine  impuissante.  Mais  Anni- 
bal conseilla  la  résistance  et  résolut  d*opposcr  au  faire  énervé , 
flasque  et  faux  des  contemporains,  des  compositions  grandes, 
fortes  et  surtout  vraies.  Alors  les  trois  Carrache  se  serrèrent, 
pour  ainsi  dire,  l'un  contre  l'autre  afin  d'être  plus  inébranla- 
lables,  et,  pour  propager  cette  méthode  et  ces  principes  proscrits 
avant  d'être  connus,  ils  fondèrent  cette  célèbre  académie  dont 
la  gloire  ne  passera  pas,  et  dont  plusieurs  élèves  sortirent  les 
rivaux  des  Michel-Ange,  des  Raphaël,  des  Titien  et  des  autres. 
Nous  sommes  dans  la  troisième  époque  de  l'école  bolonaise,  et 
nous  touchons  au  xvii"  siècle.  Le  principe  sur  lequel  fut  basée 
la  méthode  d'enseignement  des  Carrache  était,  que  la  source 
de  la  perfection  est  dans  l'union  raisonnée  des  observations 
prises  dans  la  nature  et  de  l'imitation  des  plus  grands  maîtres. 
Aussi,  sortant  des  routes  battues  jusqu'alors,  les  moteurs  de 
cette  maxime  aujourd'hui  incontestée  n'imposèrent  pas  â  leurs 
élèves  leurs  quafités  propres  on  leurs  défauts.  Ils  enseignaient 
que  l'artiste  doit  se  partager  entre  la  nature  et  l'art,  étudier 
ou  scruter  tour  à  tour  Tune  et  l'autre,  ne  prenant  jamais  conseil 
oue  du  goftt  inné  et  des  secrètes  inspirations  du  génie.  Chacun 
devait  donc  consulter  attentivement  sa  vocation,  et  libre,  s'adon- 
ner au  genre  vers  lequel  il  se  sentait  appelé.  Voilà  certaine- 
ment ce  qui  explique  comment  tant  de  talents  si  divers  mail 
tous  remarquables  et  originaux  sortirent  d'une  école  où  une 
seule  méthode  était  pour  tous  un  honneur.  L'éaralation  pamt 


) 

ausâ  aux  Carrache  un  mobile  puissant,  et  ce  fut  sur  là  fuaîaB 
de  ces  savantes  observations  qu'ils  firent  reposer  le  régime  inlé» 
rieur  de  lenr  école.  Après  ks^urs  de  travail  venaient  les  jour! 
de  fête.  Là,  devant  un  comité  d'examen,  composé  de  toutes  lés 
illustrations  contemporaines  de  la  patrie,  les  élèves  devaient 
exposer  leurs  ouvrages  et  en  raisonner  la  composition.  De  longs 
inoments  étaient  consacrés  à  la  critique,  mère  de  l'imitation 
intelligente,  parce  qu'elle  enseigne  a  juger  clairement  ki 
ouvrages  des  hommes,  à  distin^er  le  beau  du  laid,  à  choisir  ce 
qui  est  bon  et  repousser  ce  qui  ne  l'est  pas.  Un  tableau  était-il 
critiqué  dans  quelqu'une  de  ses  parties,  l'auteur  devait  dé>> 
fendre  son  œuvre  et  déduire  les  raisons  de  ce  qu'il  avait  fait. 
S'il  ne  le  pou^^it  pas,  ou  si  dans  cette  lutte,  toute  de  raisonne- 
ment, il  ne  réfutait  pas  les  objections  de  l'attaque,  il  devait 
effacer  aux  yeux  de  tous  les  parties  condamnées  de  sa  compo^ 
sition.  Un  prix  était  donné  enfin  à  celui  dont  le  tableau  eiait 
déclaré  le  meilleur  ;  les  juges  le  complimentaient,  et  Augustin^ 
qui  était  aussi  poète,  improvisait  quelques  strof^es  à  sa  louante 
et  chantait  avec  ses  amis.  La  preuve  de  la  plupart  de  ces  détaus 
nous  a  été  conservée  dans  une  lettre  de  convocation  adressée 
au  peintre  Cesi,  l'un  des  membres  du  comité  d'examen.  La  crt 
le  secret  des  merveilleux  résultats  obtenus  par  l'enseignement 
des  Carrache,  les  fondateurs  et  les  plus  beaux  génies  de  ccite 
école,  qui  fut  le  complément  de  toutes  les  autres,  parce  que  seule 
elle  réunit  toutes  les  qualités  qui  les  distinguent  entre  elles. 
On  retrouve  en  effet  dans  les  tableaux  de  ces  maîtres  tout  ce 
qui  avait  fait  à  chacun  de  leurs  prédécesseurs  une  glorieuse  oiî^ 

S'nalité.  La  hardiesse  dans  les  nmi$*  k  correction  dans  Ici 
rmes,  l'expression  vraie  des  sentiments,  l'harmonie  des  teintes, 
l'entente  parfaite  des  m^eowrcta,  rien  n'égale  le  mouvement  et 
la  force  de  leurs  compositions.  Quelquefois  peut-être  ils  saoi- 
fièrent  la  grâce  à  la  vérité;  mais  on  ne  peut  blâmer  alors  qoe 
le  choix  de  leurs  types,  et  non  la  manière  dont  ils  ont  traduit  la 
nature  posant  devant  eux.  Ils  furent  tous  de  grands  coloriste». 
L'héritage  artistioue  des  Carrache  fut  partagé  entre  les  pins 
dignes,  et  ceux-a  devinrent  à  leur  tour  des  peintres  célèbre». 
Trois  individus  de  cette  famille  passent  inaperçus  au  milieu  de 
tant  de  gloire,  confondus  avec  Dominico  degl'Ambrogi,  CattK 
pana,  LucioMassari,InnoceniioTacconi,Brizioqoi  fut  pourtant 
un  des  premiers,  et  Piétro  Fanucci,  fondateur  d'une  académie 
qui,  â  peine  ouverte,  tomba,  et  qui  mérita  qu'Annibal  dit  de 
lui  en  lace  de  son  tableau  du  martyre  de  saint  Laurent,  qu'il 
n'avait  jamais  vu  de  pareille  carnation  ;  que  sans  doute  il  fai- 
sait broyer  des  chairs  saignantes  et  les  posait  sur  la  toile  à  la 
place  des  couleurs.  Mais  nous  n'avons  pas  encore  dit  les  noms 
de  ceux  qui  consolèrent  Bologne  et  Tltalie  de  la  mort  des  Caf- 
rache.  A  leur  tête  est  Guido  Béni,  dit  le  Guide,  1c  premier 
autant  par  le  génie  que  par  l'âee.  Après  lui  ce  sont  l'Albane, 
Dominico  Zampieri  detlo  il  Jffmc^tno,  ou  le  Dominiquain, 
Francesco  Barbieri,  dit  le  Guerchin,  Lanfranc  et  Cavedoiie.  Le 
Guide  avait  eu  pour  premier  maître  ce  Diosinio  Calvarte  qui 
fut  aussi  celui  de  Lodovico  Carraci  ;  et  plus  tard  il  travailla  dans 
l'académie  de  ce  dernier.  Ses  compositions  sont  pleines  de 
noblesse  et  de  véritable  grandeur.  Elles  portent  l'empreinte 
d'un  va^e  inimitable,  qm  est  comme  une  auréole  à  ses  divines 
conceptions.  Il  donna  les  premières  leçons  de  dessin  au  Domiid- 
cruain  et  à  l'Albane  qu'il  rencontra  dans  les  ateliers  de  Calvarte. 
ôiprideux,  bizarre  quelquefois,  l'Albane  n'a  pas  cette  profonde 
intelligence,  ce  large  du  dessin,  en  un  mot  cette  irréprochable 
entente  des  plus  sérieuses  parties  de  l'art,  qui  sont  les  qualitésdu 
Guide  ;  mais  il  est  toujoilts  gracieux,  plein  de  sentiment  et  de 
vérité.  Je  ne  sais  qui  l'a  surnommé  tAnacréim  de  la  peinture. 
Le  Dominiquain  a  reproduit  dans  quelques-unes  de  ses  parties 
le  faire  d'Au^stin  Carrache  :  mais  combien  il  le  laisse  ait- 
dessous  de  lui,  quand  il  traduit  les  passions'  des  hommes  et 
qu'il  nous  étonne  par  la  fidélité  frappante  de  l'expression  !  Tous 
ses  ouvrages  sont  d'un  fini  précieux.  Comme  coloriste,  il  s'est 
montré  original,  et  a  prodmt  des  effets  entièrement  neufs.  Son 
faire  est  un  milieu  entre  la  délicatesse  du  Guide  et  la  force  du 
Guerchin.  Ce  dernier  se  rapproche  d'une  manière  sensible  du 
style  de  Michel-Auffc.  Chex  lui  la  hardiesse  et  la  fierté  s'allient 
à  la  correction  et  à  la  grâce.  Il  aime  les  grands  contrastes  d'om- 
bre et  de  lumière  ;  il  les  prépare  avec  un  tact  infini,  et  sait  les 
adoucir  par  l'harmonie  des  tons.  Lanfranc,  un  des  plus  illustres 
élèves  d' Annibal,  a  créé,  suivant  Lanzi,  le  type  au  style  mo- 
derne.  Il  est  noble  et  chaleureux  à  la  fois.  Personne  mieux  que  lui 
n'entend  la  disposition  heureuse  des  personnages  et  le  merveil  lenx 
agencement  des  poses.  Partout,  dans  ses  œuvres,  se  trahit  une 
incroj^ble  facilite.  Cavedone,  aussi  fécond,  aussi  gracieux,  maïs 
certainement  plus  doux,  montre  moins  de  grandeur  dans  ses 
conceptions.  Il  a  plus  d'esprit  que  de  génie.  Enfin,  suivent  Ai»- 


^n 


BOLOKAm. 


(*) 


lOLTIH. 


mtàùf  Michcle  Goloniia  et  AgosUno  Metelli,  chefs  de  diverses 
écoles;  Simone  CanUrini,  Flaminio  di  Torre»  Andréa  Sivani  et 
Elisabetlia  Sivani,  sa  fille,  dont  les  charmes  et  les  talenU  forent 
chantÀi  par  les  po^^tes  contemporains.  Avec  eux  finit,  à  propre- 
ment parler,  Thistoire  de  Técole  des  Carracbe  et  la  troisième 
époque  de  Thistoire  de  la  peinture  à  Bologne.  ^  C'est  une 
des  grandes  et  immuables  lois  qui  règlent  le  marche  de  l'huma- 
nilé.  qa*à  toute  période  de  progrès  et  de  gloire  succède  une  pé- 
riode de  relâchement  et  de  décadence,  comme  si,  arrivés  à  un 
certain  degré  dans  la  voie  du  perfectionnement,  un  mouvement 
ne  devenait  pour  nous  possible  qu*en  arrière,  et  qu'un  pas  de 
plus,  rompant  les  lois  constitutives  de  notre  pauvre  nature,  devait 
nous  faire  toucher  à  cette  perfection,  attribut  exclusif  et  essentiel 
de  la  divinité.  Cette  condition  intransgressible,  limite  éternelle 
posée  entre  le  fini  et  Tinfini,  s'applique  à  tout  ce  qui,  dans  les 
sociétés,  est  susceptible  d'accroissement  et  de  dégénérescence. 
Elle  pèse  sur  la  politique  et  la  religion,  comme  sur  la  littérature 
et  les  arts.  Les  Carrache  avaient  élevé  la  peinture  à  ce  degré  infran- 
chissable de  grandeur.  Il  semble  qu  elle  ne  pouvait  plus  que 
décroître  et  tomber,  et,  en  effet,  le  mouvement  de  décadence 
commença,  plus  rapide  et  plus  entraînant  que  n'avait  pu  l'être 
le  mouvement  de  progrès.  C'est  la  quatrième  époque  de  l'his- 
toire de  la  peinture  è  Bologne.  Les  causes  qui  avaient  déterminé 
la  chute  de  l'art  après  les  Raphaël,  les  Michel-Ange,  les  Titien, 
la  déterminèrent  après  les  Carrache.  Avant  leur  avènement  on 
ne  savait  qu'imiter  froidement,  paiement  copier  les  écoles  pas- 
sées :  on  ne  sut  plus  que  faire  après  eux,  si  ce  n'est  les  imiter 
encore  «  et  comme  les  principes  de  cette  imitation  sage  et  ra- 
tionnelle sur  laquelle  les  Carrache  avaient  basé  leur  mode  d'en- 
aeîgncment  étaient  déjà  oubliés  ou  méconnus,  des  faits  ana- 
logues se  produisirent  au  milieu  de  circonstances  semblables, 
et  la  foule  des  copistes,  servile  et  routinière,  n'atteignit  pas  aux 

aualités  des  maîtres  et  exagéra  leurs  défauts.  Alors  parurent 
eux  hommes,  fils  des  Carrache  par  le  talent  :  Lorenzo  Pasi- 
nelli  et  Carlo  Cignani.  Formés, Vun  par  T'tude  de  Raphaël  et 
de  Véronèse,  l'autre  par  celle  du  Corrège  et  d'Annit)al,  forts 
des  exemples  de  tant  d'illustres  prédécesseurs,  ils  fondèrent  en 
€708  Tacadémie  démeniine.  Le  pape  Clément  XI  s'associa  aux 
projets  des  fondateurs,  bénit  cette  nouvelle  école  et  daigna  y 
attacher  son  nom.  Dès  lors  une  révolution  commença  dans  l'art, 
mais  elle  ne  se  compléta  jamais,  parce  que  cette  unité  de  mé- 
thode qui  avait  fait  tout  le  succès  de  l'académie  des  Carrache 
ne  fut  pas  la  kiase  des  études.  La  raison  en  était  dans  la  difië- 
rence  du  faire  et  du  génie  même  des  deux  professeurs.  Aussi 
deux  écoles  opposées  et  Quelquefois  ennemies  se  formèrent  bien- 
lAt  au  sein  même  de  l'académie  clémentine  dont  les  élèves 
suivirent  les  uns  Pasinelli  et  les  autres  Cignani.  Ce  dernier, 
rival  du  Corr^  par  la  pureté  et  la  grAce  de  ses  compositions, 
et  d'Annibal  Carrache  par  la  vérité  et  la  force,  grandit  bientôt 
en  renommée,  et  fut  proclamé  le  grand  maître  de  son  temps.  Il 
y  a  dans  le  faire  de  Carlo  Cignani  plus  de  profondeur  que  de  vi- 
Tadté.  Sa  toudie  est  élégante  et  facile,  et  ses  ouvrages  se  recom- 
mandent en  même  temps  par  la  solidité  et  le  fini  du  travail. 
Gomme  coloriste,  il  allia  réclat  du  Corrège  à  la  suavité  du  Guide. 
On  a  de  loi  des  etotrs-od«cier«  d'une  grande  beauté.  Ses  princi- 
paux élèves  furent  Felice  Cignani  et  Paolo  Cignani,  ses  parents; 
T^uvffi,  Marc-Antonio  Franceschini,  chef  aune  famille  pres- 
que entière  de  peintres:  Giovanno  Maria  Crespi,  dit  l'Espagnol, 
et  son  école;  enfin  Andréa  Lazzarini.  Admirateur  passionné  de 
Raphaël  et  de  Paul  Véronèse,  Pasinelli  eut  moins  de  succès  que 
fon  rival,  moins  d'influence  dans  la  propagation  de  l'art,  et 
pourtant  il  fut  aussi  un  grand  peintre.  Quelquefois»  il  est  vrai, 
il  manque  de  correction,  et  souvent  il  reproduit  le  faire  tour- 
menté de  Véronèse  ;  mais  il  en  a  aussi  toute  la  lai^ur  du  style 
et  la  richesse  du  coloris.  Les  pages  peintes  par  Im  abondent  en 
eflets  neufs  et  imprévus,  jetés  ça  et  là  dans  la  fougue  de  l'ima- 
gination. Il  a  commence,  si  j'ose  le  dire,  le  romantisme  de  la 
peinture.  Les  artistes  les  plus  connus  qui  sortirent  de  son  école 
•ont  Antonio  Burrini,  Giosefib  dal  Sole,  Donato  Creti,  Aure- 
liano  Milani  et  Viani ,  suivis  d'une  j^nération  entière  de  paysa- 

Slste^,  de  peintres  de  fleurs,  de  fnuts  et  de  batailles,  tous  moins 
lustres  qne  ceux  que  nous  avons  nommés,  parce  qu'ils  méri- 
tèrent de  l'être  moins.  Ici  finit  l'histoire  de  fa  peinture  â  Bo- 
logne* l'histoire  de  cette  école  qui  tient  une  si  belle  place  parmi 
toutes  celles  de  l'Italie,  et  dont  l'influence  fut  si  salutaire  et  si 
grande  dans  les  diverses  phases  de  l'art.  Nous  ne  nous  arrêterons 
pas  à  la  caractériser  de  nouveau  ;  car,  comme  l'a  fort  bien  dit  un 
philiMophc  allemand,  la  plus  infaillible  manière  de  définir  une 
chose  est  de  la  montrer  en  toutes  ses  parties,  et  c'est  ce  que  nous 
avons  tâché  de  faire  dans  le  cadre  qui  nous  était  tracé,  trop  étroit 
poor  un  si  beau  sujet.  Nous  redirons  une  d^nière  fois  les  noms 


des  maîtres  qui  illustrèrent  l'école  bolonaise,  et  tout  œ  qu'elle 
fut  sera  éloauemment  exprimé  par  ce  groupe  imposant  de  noms 
fameux  et  d'immortels  génies.  Ce  furent  Francesco  Franda,  Bar- 
tolomeoBamenghi,  Innocenziod'Imola,  Francesco  Primatticcio, 
Tibaldi,  Sabbattini,  les  Passerotti,  Calvart,  les  trob  Carrache, 
le  Guide,  l'Albane,  le  Dominiquain,  le  Guerchin,  Lanfranc, 
Cavedone,  Lorenzo  Pisanelli  et  Carlo  Cignani.  —  Deux  prin- 
cipaux écrivains  ont  écrit  l'histoire  de  l'école  bolonaise  :  ce  sont 
Malvasia  Feltinia  HiUrice ,  Bologne ,  et  Lanzi,  Storia  pit- 
toriea  ;  icuola  Bolognese.  A.  Aeexy. 

BOLSCHAïA-REKA  {géogr.),  ou  ie  grand  fleuve  (en  Kamt- 
schadale  Kikseha) ,  fleuve  de  la  péninsule  de  Kamtschatka, 
prend  sa  source  dans  un  lac,  suit  un  cours  d'environ  trente 
milles  allemands  et  se  jette  dans  le  golfe  de  Penschinski  ou 
d'Ochotski.  Il  est  navigable  depuis  sa  source  jusqu'à  son  embou- 
chure, et  roule  des  eaux  d'une  limpidité  remarquable. 

BOLSEC  (  Jérome-Hermès  ) ,  natif  de  Paris ,  fut  d'abord 
aumônier  de  la  duchesse  de  Ferrare  ,  puis  il  apostasia  pour  se 
marier  à  Ferrare  où  il  exerça  l'état  de  médecin.  En  i55l  il  alla 
à  Genève  et  s'y  lia  d'abord  avec  Calvin  ;  mais  n'ayant  pu 
s'entendre  sur  la  doctrine  de  la  prédestination,  ils  se  brouillè- 
rent. Le  réformateur  le  fit  emprisonner ,  le  fit  bannir  ensuite 
et  le  poursuivit  de  sa  haine  jusqu'à  Berne  où  il  s'était  retiré. 
Contraint  de  rentrer  en  France,  Bolsec,  après  avoir  fait  abjura- 
tion à  Autun,  alla  exercer  la  médecine  à  Lyon  où  il  mourut  en 
i585.  Il  a  laissé  deux  ouvrages  que  lui  avait  dictés  le  désir  de  se 
venger  de  Calvin  et  de  Bèze,  ses  deux  persécuteurs  :  i**  L'hù» 
toire  de  la  vie,  mœur$,  iicles,  doetrine  et  mort  de  Jean  Calvin, 
Paris,  1577, 1578, 1580  et  1664,  in-8»  ;  V  L'hiiloire  de  la  vie, 
mœun ,  doctrine  et  déportemenls  de  Théodore  de  Bèze ,  dit  ie 
speclabte,  grand  ministre  de  Genève  y  Paris,  1580,  in-8^. 

BOLSENA  {VuUimensie  lacus]  (géog,),  lac  des  Etats  Romains, 
à  6  lieues  de  Viterbe;  il  est  entouré  de  collines  boisées  qui  eo 
rendent  l'aspect  très-pittoresque  ;  il  a  5  lieues  et  demie  de  long 
sur  2  lieues  et  demie  de  large,  et  renferme  deux  Iles,  Bisentina 
et  Martana.  La  rivière  Maria  verse  ses  eaux  dans  la  Méditerra- 
née. Celles-ci  sont  très-poissonneuses  et  profondes. 

BOLSENA  (Vulsinium)  {géogr,)y  petite  ville  murée  des  Etats 
Bomains ,  près  du  lac  auquel  elle  donne  son  nom ,  et  qui  pos- 
sède des  antiquités  curieuses.  Vulsinium  a  vu  naître  Séjan , 
ministre  digne  de  son  maître.  Sa  population  est  de  1,800  habi- 
tants. 

BOLSWERT  ou  BOLWERT  (ScHELTE  DE],  l'un  des  gra- 
veurs de  l'école  de  Bubens  qui  ont  le  mieux  rendu  la  touche  et 
la  couleur  de  ce  maître.  Lui  et  Vischer  sont,  de  tous  lescalcojgra- 
phes,  ceux  qui  ont  imité  le  plus  parfaitement  avec  le  burin  le 
goût  et  le  pittoresque  de  l'eau  forte.  On  a  de  Bolswert  des  paysa- 

Ses  tout  auburin,  qui  ne  sont  point  inférieurs  pour  le  goût  a  ceux 
e  nos  meilleurs  graveurs  à  la  pointe.  Sans  chercher  la  belle 
gravure  ou  la  parfaite  régularité  des  tailles ,  ne  s'occupant  que 
es  formes  et  de  l'efiel,  cet  artiste  avait  un  faire  agréable.  La 
plupart  de  ses  estampes  ont  une  couleur  brillante  ;  peu  de  gra- 
veurs ont  rendu  avec  autant  de  for:e  et  de  vérité  que  lui  la 
vigueur  et  en  même  temps  la  finesse  de  la  touche  des  tableaux 
qu'il  traduisait.  Le  Christ  au  roseau  y  d'après  Van  Dyck,  est  la 
plus  recherchée  des  productions  de  Bolswert.  On  estime  aussi 
beaucoup  son  Assomption  de  la  Vierge,  son  Mercure  et  Ar^ 
gus  d'après  Jacques  Jordans.  On  dislingue  encore  la  Chaue 
aux  lions  d'après  Bubens ,  le  Serjfent  d'airain ,  ainsi  que 
deux  estampes  d'après  Jordans,  représentant  des  satyres.  Les 
jeunes  élèves  ne  sauraient  trop  étudier  dans  Bolswert  le  ton  de 
couleur  sans  noir,  la  vigueur  et  la  vérité  de  la  touche.  Cet  artiste, 
qui  était  né  en  Frise,  florissait  à  Anvers  dans  le  XYii^  siècle.  — 
Son  frère  atné,  Boèce  de  Bolswert,  vivait  à  Anvers  à  la  même 
époque  et  se  faisait  aussi  remarquer  par  un  grand  talent.  On  a 
de  lui  un  grand  nombre  d'estampes  d'aprâ  Bubens  qui  ont 
beaucoup  de  mérite,  notamment  la  Cène  et  la  Résurrection  de 
Laxare. 

BOLTBN  (Jean- Adrien),  ministre  protestant,  né  en  1749 
à  Suderstapel,  dans  le  pays  de  Stapelholm  (duché  de  Schleswig) , 
mort  à  Altona  en  1807,  s'est  fait  connaître  comme  historien  i>ar 
son  Histoire  des  Dithmarses  et  par  quelques  ouvrages  du  même 
genre.  Il  a  également  publié  des  travaux  sur  le  Nouveau— Tes- 
tament où  l'on  trouve  ae  la  science,  mais  aussi  une  liberté  d'in- 
terprétation que  l'Eglise  condamne.  Sa  Grammaire  arfs^é-- 
nienne  ne  parait  pas  avoir  été  imprimée. 

BOLTIN  (Ivan),  fils  de  Nikita,  naquit  à  Saint-Pétersboai^  en 
1735.  Quoique  militaire  et  pourvu  du  grade  de  major-général, 
il  fit  sa  principale  occupation  des  recherches  historiques  ,  de 
cdles  surtout  qui  avaient  rapport  à  sa  patrie.  Diflerent  des  écrî- 


BOLTS. 


(5) 


BOMBARDE. 


yaÎDS  de  son  pays,  il  se  distingoa  par  une  saine  critique  et  une 
méthode  excellente.  Il  débuta  par  une  Deicriplion  ehor<h- 
graphique  deê  eaux  minérales  de  Sarepta ,  en  russe  comme 
tous  ses  autres  ouvrages,  Saint-Pétersbourg ,  1782.  Il  publia 
bientôt  apr^  ses  Remarques  critiques  sur  l  histoire  de  Russie 
par  Leclerc ,  médecin  français;  ouvrage  judicieux  et  plein  de 
mérite,  que  le  gouvernement  fit  imprimer  à  ses  frais.  Manquant 
d'éducation  et  de  connaissances  scientifiques,  Boltin  ne  put  dé- 
pouiller tous  les  préjugés  de  son  temps  ;  ainsi ,  il  débite  lui 
aussi  des  fables  ridicules  relatives  à  la  prétendue  antiquité  de  la 
nation  russe.  Il  traduisit  de  rallemana  en  russe  un  drame  écrit 
par  l'impératrice  Catherine  II  ;  c'est  une  imitation  de  Shaks- 
peare,  en  cinq  actes,  contenant  un  épisode  de  la  vie  de  Rurick, 
Pétersbourg ,  1792,  in-8^;  il  fit  paraître  à  Saint-Pétersbourg 
avec  A .  Pouchkine  une  traduction  du  Drot(  russe.  Il  mourut  en 
1792 ,  laissant  deux  manuscrits  que  son  ami  et  collaborateur 
Pouchkine  publia  sous  ces  titres  :  1°  Description  des  peuples , 
villes  et  cantons  ;  position  de  l'ancienne  principauté  de  Tmou- 
tarakan,  Saint-Pétersbourg,  1794,  in-4*>;  ^Dictionnaire his- 
torique ,  géographique ,  politique  et  civil  de  la  Russie  par 
TatistcheVf  Pétersbourg,  1795,  5  vol.  in-4". 

BOLTOir  ou  BOULTON  (  Edmonb)  ,  antiquaire  anglais  de  la 
religion  catholique  romaine,  vivait  au  xvii*'  siècle.  Il  fut  attaché 
au  œlèbre  Georges  Villiers,  duc  de  Buckingham,  et  a  laissé  plu- 
sieurs ouvrages.  Le  plus  considérable  a  pour  titre  :  Nero  César, 
ou  la  Monarchie  corrompue ,  Londres,  1624 ,  in-fol. ,  en  an- 
glais. C'est  la  vie  de  Néron,  avec  tous  les  développements  qui  se 
rattadientà  l'histoire  de  l'Angleterre,  pendant  la  conquête  et 
la  domination  des  Romains  dans  cette  partie  de  l'Europe  occi- 
dentale. U  donne  de  curieux  détails  sur  le  commerce  des 
Romains,  sous  le  règne  de  ce  prince,  dans  les  Indes.  Suivant  le 
calcul  de  Pline,  Rome  faisait  avec  ce  pays  pour  plus  de  500,000 
livres  sterling  d'affaires ,  et  en  retirait  un  bénéfice  annuel  de 
cent  pour  un.  Parmi  ses  autres  ouvrages ,  on  die: Eléments  du 
blason,  Londres,  1610,  in-4''  ;  Hipercritica,  au  règles  déjuge- 
VMfU  pour  écrire  ou  pour  lire  rhistoire  d^ Angleterre,  Oxford, 
1722,  in-a^  ;  une  Vie  de  Henri  II  qui  n'a  pas  été  imprimée.  On 
a  de  lui  un  manuscrit  conservé  dans  la  bibliothèque  Cotto- 
nienne,  qui  a  pour  titre  :  Prosopopeia  Basilica  ;  c'est  un  poème 
sur  les  malheurs  de  Marie,  reine  d'Ecosse,  à  l'occasion  de  la 
translation  de  son  corps  à  l'abbaye  de  Westminster.  Un  autre 
ouvrage  sur  les  antiqmtés  de  Londres,  intitulé  :  Vindiciœ  Bri- 
tannieœ,  n  a  jamais  été  imprimé. 

BOLTÇN  (Robert],  théologien  analais  de  la  secte  des  puri- 
tains ,  et  professeur  d'histoire  naturelle  à  Oxford ,  né  en  1571 , 
mort  en  1631,  se  rendit  célèbre  par  son  érudition  et  son  talent 
pour  parler  en  public.  Il  a  laissé  plusieurs  ouvrages  parmi  les- 
quels on  distingue  :  1»  un  Traité  du  bonheur^  qui  a  souvent 
été  réimprimé  ;  2^  un  Traité  sur  les  quatre  dernières  fins  de 
t homme ,  qui  eut  aussi  plusieurs  éditions.  —  Il  ne  faut  pas  le 
confondre  avec  un  autre  théologien  anglais  du  même  nom  et 
prénom,  qui  mourut  à  Londres  en  1763,  et  dont  les  principaux 
ouvrages  aoni:i°  L'emploi  du  temps^  1750,  in-8^;  c  est  le  plus 
répandu  de  ses  écrits;  2^  Le  délai  qu'apporte  la  Divinité  à  la 
punition  du  coupable,  considéré  suivant  les  princes  de  la  rai- 
son, 1751,  in-B^;  il  a  eu  pour  fondement  de  cet  ouvrage  le  cé- 
lèbre Traité  de  Plutarque  sur  les  délais  de  la  justice  divine 
dans  la  punition  des  coupables  (F.  OEuvres  morales,  p.  845 , 
édit.  de  1607,  trad.  d'Amyot);  ô"  Lettres  et  Traités  sur  le 
choix  des  compagnies,  et  autres  sujets,  ilBifinS'*,  L.  F.  G. 
BOLTONE  ou  BOLTONiE  (botan.),  S.  f .  genre  de  plantes  de 
la  famille  des  corymbifères. 

BOLTS  (Guillaume),  naquit  en  Hollande  en  1740,  et  mou- 
rut à  Paris  le  28  avril  1808.  C'était  un  homme  intelligent,  actif, 
Tersé  dans  les  langues  anciennes  et  modernes,  celles  des  peu- 
ples de  l'Orient  surtout.  Il  possédait  le  commerce  aussi  bien 
comme  science  que  comme  pratique  ;  personne  ne  voyait  mieux 
que  lui  une  afifaire  à  commencer ,  nul  ne  la  conduisait  avec 
plus  d'habileté.  Il  refit  deux  fois  une  fortune  immense,  et  quand 
elle  lui  échappa  de  nouveau,  les  circonstances  furent  plus  fortes 
que  les  ressources  de  son  génie.  A  l'âge  de  quinze  ans,  il 
quitta  la  Hollande  pour  l'Angleterre ,  Londres  pour  Lisbonne 
où  il  se  trouvait  en  1755.  Il  partit  ensuite  pour  les  établisse- 
ments du  Bengale.  La  compagnie  des  Indes  orientales  lui  con- 
fia ses  charges  les  plus  importantes,  et  le  nomma  membre  du 
conseil  des  revenus  de  Benarès,  lors  de  la  cession  de  cette  pro- 
vince qui  lui  fut  faite  en  1765.  Bolts  fut  d'une  grande  utilité  à 
la  compagnie  par  sa  perspicacité  en  toute  chose  et  son  tact  par- 
ticulier dîans  les  affaires  ;  il  lui  dénonça  plusieurs  branches  de 
commerce  très-productives  ,  et  auxquelles  on  n'avait  jamais 
longé  avant  Id.  Benarès  ayant  été  rendu  au  rayah,  il  quitta  le 


service  de  la  compagnie  et  opéra  pour  son  propre  compte  avec 
le  plus  ^nd  succès.  A  celle  époque  il  s'établit  à  Calcutta ,  et 
s'y  acquittant  de  considération  qu'il  fut  élu  alderman  du  tribu- 
nal anglais,  le  seul  qui  existât  alors  dans  tout  le  Bengale.  Cette 
dignité,  qui  correspondait  en  quelque  sorte  à  un  titre  de  natu- 
ralisation ,  excita  chez  lui  au  plus  haut  degré  ses  sympathies 
pour  les  institutions  anglaises,  et  il  les  défendit  avec  un  ton  dé- 
ma^ique  qui  déplut  au  gouvernement  du  Bengale,  si  bien 
((u'il  fut  conduit  prisonnier  en  Angleterre.  Remis  en  liberté,  il 
intenta  aux  membres  du  gouvernement  de  Calcutta  un  procès 
comme  d'abus  envers  la  liberté  individuelle.  Cette  affaire,  qui 
dura  sept  ans,  lui  dévora  une  fortune  excédant  94,000  livres 
sterling.  Ce  fut  à  cette  occasion  qu'il  publia  un  mémoire  ou 
plutôt  un  livre  sous  le  titre  de  :  Considérations  on  India 
affairs,  2  vol.  in-12.  L'impératrice  d'Autriche,  à  la  suite  de  ce 
desastre,  le  nomma  colonel  et  lui  donna  ses  pleins  pouvoirs  sur 
tous  les  établissements  à  fonder  dans  les  Indes  orientales  au 
nom  de  son  gouvernement.  Bolts  en  créa  six  sur  les  cOtes  du 
Malabar  et  de  Cororoandel,  à  Car-Nicobar  et  Rio  de  la  Goa,  sur 
la  cùte  sud-est  de  l'Afrique.  L'empereur  Joseph ,  successeur  de 
Marie-Thérèse,  lui  retira  ses  pouvoirs  et  causa  sa  ruine.  Il  vint 
alors  s'établir  aux  environs  de  Paris  pour  v  tenter  de  nouvelles 
chances  de  fortune ,  mais  la  guerre  avec  1  Angleterre  renversa 
tous  ses  projets  et  fit  évanouir  ses  dernières  espérances. 
L'homme  de  la  fortune  mourut  dans  la  pauvreté  la  plus  com- 
plète. 

BOLTT  (hist,  nal,),  s.  m.  poisson  du  Nil  du  genre  des  la- 
bres, nommé  aussi  le  nébuleux. 

BOLUC-BASSI  {hist,  mod.).  C'est  le  nom  d'une  dignité  ou 
d'un  grade  militaire  chez  les  Turcs.  Les  Boluc-Bassis  étaient  chefs 
de  bandes  ou  capitaines  de  cent  janissaires;  ils  étaient  habillés 
et  montés,  et  avaient  soixante  aspres  de  paye  par  jour. 

BOLUNGO  (mylh,),  s.  m.  sorte  de  conjuration  employéeautre- 
fois  comme  épreuve,  par  les  prêtres  des  idoles  d'Angola,  pour 
s'assurer  si  une  femme  était  adultère. 

BOLWA  (iféogr,) ,  fleuve  considérable  et  assez  large  du  cercle 
de  Serpeiski,  dans  le  ^uvernement  russe  de  Kaluga.  Il  sert 
au  transport  des  fers  tirés  des  mines  que  possèdent  les  terres 
qu'il  arrose. 

BOLZAS  (comm,),  s.  m.  coutil  de  diverses  feçons  que  l'on 
fabrique  dans  les  Indes  orientales. 

BOMA  ou  BOME  (àwl.  nat.),  s.  m.  sorte  de  serpent  du  Brésil 
du  genre  des  boas. 

BOMARE  (VaLMONT  DE)  (F.  VaLMONT), 

BOMAR^E  [botan.),  s.  f.  çenre  de  plantes  de  la  famille  des 
narcisses.  On  se  sert  au  Chili  de  ses  feuilles  en  infusion  pour 
guérir  les  maladies  de  la  peau. 

BOMARSCND  (géogr.) ,  détroit  de  Suède  entre  Fest-Aland  et 
l'Ile  de  Bardoe  ;  il  nécessite  un  détour  de  Stockholm  à  Abo. 

BOHBACÉES  {botan.),s,  f.  pi.  famille  de  plantes  dont  la  plu- 
part produisent  du  coton. 

BOMBALON  (mu«.).  On  lit  dans  quelques  auteurs,  d'une  date 
peu  récente  il  est  vrai,  la  description  de  cet  instrument  qu'ils 
comparent  à  une  trompe  niarine  sans  cordes;  ils  le  font  aussi 
de  beaucoup  plus  gros  et  du  double  plus  grand  que  cette  der- 
nière.^La  nature  de  son  bois  est  à  la  fois  si  légère  et  si  sonore 
que  frappé  avec  un  marteau  de  bois  dur  il  fait  entendre  son  bruit 
à  quatre  lieues.  Les  nègres  s'en  servaient ,  comme  nous  du  toc- 
sin, pour  répandre  ralarme,  et  se  réunir  du  plus  loin  dans  les 
dangers  communs. 

BOMBANCE  [gram.],  expression  vulgaire  qui  signifie  repas, 
festin  abondant,  bonne  chère,  débauche,  etc.  Faire  bonUtance, 
c'est  faire  un  bon  repas,  s'adonner  aux  plaisirs  de  la  table.  Les 
étymologistes  ont  exercé  leur  sagacité  sur  l'origine  de  ce  mot; 
les  uns  le  font  dériver  du  vieux  gaulois,  les  autres  du  latin,  quel- 
ques-uns de  l'hébreu.  Laissant  aec6té  leurs  conjectures  plus  ou 
moins  hasardées,  nous  dirons  avec  M.  de  Roquefort,  que  si  l'on 
tient  absolument  à  trouver  une  étymologie  à  oombance,  ce  mot 
peut  venir  de  banc,  dont  on  a  fôit  plus  tard  banquet,  et  qu'on 
aura  dit  d'abord  un  bon  banc,  pour  dire  un  bon  repas. 

BOMBARDE  {gram,  et  art  mil,),  de  bombus,  bombarda,  ou, 
comme  le  veulent  certains  étymologistes,  de  bombos,  bruit.  Bom- 
barde, gros  canon,  engin  de  guerre,  pièce  d'artillerie  fort  courte 
dont  on  se  servait  jadis  pour  lancer  de  grosses  pierres  et  plus  tard 
des  bombes.  On  donne  ce  nom,  dans  la  marine,  aux  jgaliottes  à 
bombes,  aux  bâtiments  destinés  à  recevoir  des  mortiers  à  leur 
bord  et  à  envoyer  des  bombes  sur  les  places  fortes  que  l'on  veut 
assiéffer  par  mer  ou  sur  les  flottes  bloquées  oue  l'on  cherche  à  in- 
cendier. Par  assimilation,  on  nomma  bombardes  les  premières 
pièces  d'artillerie  qui  parurent  en  France,  et  par  abus  du  mot  les 


(•) 


fe  MoH 


i^9ppfîaut 


bordf  de  b  MèSÊtmmèt.CjEXÈtâhio- 

le  Levaal  an  Mvim  aw  dans 

des  ir^éi  fliéif.    Fnwsard  parle  d'vae 

:  c  Lwnqq'eHe  décliqoail,  oo  royaitbien 


Journée  de  dis  paravit.  •  Ccat  po«r  rédwre 


■capar^ 
Alger  qme  pw  k  PetîC-ftenaa  tofenla  les  preoûéres  bonbar- 


des  propre»  à  lapcerdfs  boubarrdcs  oo  do  pims.  Aaioonriivi 
«tec  «I  iBortier  et  des  plandifs  no»  marins  ont  biefllAI  fint  de 
la  plw  dwtiTe  barvoe  «a  êmUmm-bomèe.  Dqwis  duc  f  iiigtaiiic 
CaMves  rmiploi  des  bombardes  parafl  être  tombé  en  désoé- 
lade.  Lh  bomoardes  aa*oti  dispose  pour  porter  un  mortier  fbr- 
me»i  des  bdtfJmeoU  at  marine  à  fonds  pbis  dooMês  en  forts 
bordagcs  croisésd'«ne  manière  diamiale  que  ne  sostienncnt  ms 
■i  la  membrane  ni  les  Taraiignes.  Le  puiu  sur  lequel  on  ëtantit 
le  nMrtier  prrsente  U  forme  d'âne  fascine  quadrangulaîre.  De 
forts  élançons  boriionlavi,  pboés  entre  le  pùu$  et  le  fort  inté- 
rieur d  a  bdttiment,  «ervent  a  roosolider  toat  ce  système  d'artiU 
krie.  Lrs  morliers  de  bombardement  sont  conlcs'd'on  senl  Moc 
avec  leur  pble-foroie.  et  on  emploie  pour  les  cbarverde  trente  à 
trenlc^qnatre  tirres  de  pondre.  La  ilétonation  oes  bombardes 
ert  telle  qne  les  bamlmrdierê  spécialement  cbargésda  serricedes 
mortiers  se  boocbent  les  oreilles  arec  do  coton  poor  enter  les 
hémorragies  et  la  surdité.  Lorsqoe  aotrefois  on  réunît  des  Ilot- 
tillet  à  Ressingoe  et  i  Boidogne,  les  embarcatioos  en  bombar- 
des qo*on  arma  reçarent  le  nom  de  baleaus-bowUfft,  popr  lan- 
cer 00  la  pierre  ou  la  bombe.  La  petite  bombarde  s*énoDce 
bombardelle.  D'aotres  acceptions  bizarres  s'appliquent  encore  à 
ce  mol  bombarde:  tantôt  c'est  on  instroment  de  musique,  one 
msae  basK  ;  tantôt  oo  ornement  des  manches  aox  habits  de 
Komies;  tantôt  la  goeole  d'un  four  à  briques;  tantôt  une  Toi- 
tore  de  cham  montée  sur  aoatre  roues  ;  tantôt  enfin  on  jeu 
d'orgue  qui  &t  beiucoup  de  nrint. 

B9MBABBEB  (m'iwul,)^  jeter,  lancer  des  bombes  sar  lue 
TÎlle,  smr  on  fort,  dans  les  retrancfaemeotSy  oo  dans  les  lignes 
qo'on  assiège. 

aoMBAmAEHEHT  (orlat^.),  action  de  bombarder,  de  jeter 
des  bombes  sur  une  dte,  sur  une  forteresse,  dans  les  retranche- 
ments oo  les  lignes  des  ennemb  qo'on  attaqoe.  Le  bombarde- 
ment consiste  donc  à  lancer  une  moltitode  de  bombes  sur  les 
établissements  militaires  de  l'Msiégé  poor  le  mettre  bofs  d'état 
de  défense.  Attaquer  les  temples  et  lô  raonaments,  c'est  abuser 
do  Uanbardemeot  d'une  manière  indigne.  Les  Anglais  et  les  Au- 
trichiens ont  empfo)é  les  bombardements  les  plus  désastreox  et 
les  plus  fréquents  ;  ils  ont  élargi  ce  genre  de  destractîoo  ;  les 
premiers  viennent  de  remettre  en  honneur  les  fusées  de  guerre, 
les  antres  les  ont  perfectionnées.  Jadb  le  bombardement  des 
%illes  s'eiécutait  souvent  dans  les  guerres  entre  soureraiiis, 
aujourd'hui  les  exemples  en  sont  devenus  plus  rares  :  les  Fran- 
çais surtout  répujrnent  à  emplover  ce  moyen  terrible  contre  des 
citoyens  inoffensiTs  :  Napoléon  le  désapprouvait ,  et  en  Espagne 
les  généraux  le  dédaignèrent.  A  Smolensk  on  ne  jeta  des  bom- 
bes que  sur  les  points  occupés  par  les  troupes  russes.  Au 
sorplos  ,  dans  un  ouvrage  qui  remonte  à  t796,  Ihrcon  avance 
qo*an  bombardement  est  de  peu  d'effet  contre  les  places  fortes  ; 
qu'il  foudroie  les  habitations ,  mais  qu'il  est  impuissant  contre 
une  garnison  courageuse,  si  d'une  part  elle  a  recours  aux  blin- 
dages et  si  de  Tautre  elle  se  retire  dans  les  casemates.  A* «bom- 
bardement de  Lille  par  les  Aotrichiens,  en  1792,  les  femmes  et 
les  enfants  arrachaient  les  mèches  aux  bombes  tombées,  pour 
arrêter  l'explosion,  et  relevaient  avec  des  tenailles  les  boulets 
rouffes  pour  les  plonger  dans  l'eau.  Aussi,  tant  d'intrépidité  força 
les  Autrichiens  â  le>er  le  siège.  Il  fondrait  écrire  un  in-folio , 
si  nous  voulions  signaler  tous  les  bombardements  dont  parie 
l'histoire  militaire.  Louis  XIV  fit  bombarder  Alger  par  Du- 
qoesne.  Gènes  par  Seigneby.  et  Tripoli  par  le  maréchal  d'Es- 
trées.  En  1691,  Barcelone  subit  un  oombardement,  Prague  en 
1T69!  Lyon  ,  Mayence  en  1793;  Valencîennes,  Oslende,  Neo- 
port,  l'Edose  en  1794.  Ptos  tard  on  bombarda  aossi  Dieppe,  le 
Havre  et  Honfleor.  Vingt-cinq  mille  bombes  forent  lancées 
en  1H52  contre  b  citadelle  d'Anvers  ;  dernièrement  les  Anglais 
et  les  Autrichiens  bombardèrent  impitojablement  Saint-Jean- 
d'Acre  H  Beyrouth,  et  la  frégate  autrichienne  montée  par  le 
fiU  aîné  do  prince  Charles,  par  Parchidoc  Frédéric  d'Autriche, 
tira  roosUmment  sur  le  hxarH  de  Beyrouth.  Il  est  impie  d'ac- 
romoler  ainsi  les  désastres  de  la  guerre  sans  nécessité  urgente  ; 
bombarder  des  hôpitaux,  c'est  se  faire  on  jeo  impitoyable  de  la 
de^octian  :  la  morale  réproove  ces  hostilités  acharnées  et 
iaatilfs,  et  llnoendie  de  Cotienhagoe  restera  toojoors  comme 
oae  ladM  sanglante  dans  rhistoire  anglaise. 

■OMBAEMEB  (kiH.  «al.],  s.  m.  e^èoe  d*nisecte  que  Ton 
a  nommé  amsi  parce  qu'A  foit  sortir  par  raaos,  avec  brîdt  et 


vapeaf  dooC  Fadeai  est  pénéteanle.  D  est  de  la 


exploamn, 

fomille  des  bapiestca. 

BOSBAftMSl  (ATTOmc) ,  ooMe  padooan ,  né  en  1666.  B 
obtint  dés  F^e  de  vingt-cinq  ans  h  chaire  de  droit  canonâne 
dans  Foniversité  de  sa  patrie,  pais  celle dedroit  cfiannel.  Ea 
1735,  il  fot  nommé  â  cdle  de  oroit  civil,  mais  il  n'en  jouit  pas 
longtemps,  car  il  mourut  sobitemenl  Tannée  suivante. — Bom- 
bardini  a  laissé  b  première  partie  d'un  uatiage  intitalé  :  Jk 
cmreere  eî  mniiquo  ejms  «m  md  htte  ms^me  Utmptrm  êeémctê 
iracUUms  inéumt  parles  dtUr^tus^qmarmm  aiiera  kistoriam 
coTterU,  aiiera  paraxim  compieetitmr,  fars  primm,  Padooe, 
1713 ,  in-6^.  Il  parait  que  cet  ouvrage  défait  avoir  den  parties. 

BOMBABJOBX-siGCEAE  [hist.  mod.^.  Ccst  le  nom  qu'eu 
donne,  à  b  cour  de  Maroc,  k  un  eunuque  noir,  qui  est  connus 
à  b  garde  des  trésors  et  bijoux  de  reropereor. 

BOMBAEDO  'mus. ,  S.  m.  sorte  d'instrument  à  vent  de  cer- 
tains paysans  d'Italie,  qui  ressemble  assez  k  une  cornemuse. 

BOMBjàSlx  ;caaiai.),  s.  m.  étoffe  de  soie  et  de  bine. 

BOMBASUns  (coaiat.},  s.  L  sorte  d'étofle  plas  légère  qae  le 
bombasin. 

BOMBASio  (Gabbiel),  orateoT  et  poêle,  issa  d^me  faailJe 
noble  de  BcggÎD ,  et  connu  du  célèbre  Arioste.  On  ignore  le 
temps  précis  oe  sa  naissance  et  de  sa  Baort,  et  on  donne  pea  de 
détaîDs  sur  sa  vie.  Quelques  bibliographes  citent  de  hn  fkiiitau 
pièces  de  foésées  et  même  deux  tragéditê,  mais  on  oe  coauB 
d'imprimé  qne  YOrsdsom  fnmèbrt  du  due  Oeiasoe  Formés»,  loa 
protecteur,  composée  en  btin,  Pïrme,  1587,  in— 4*  :  il  a  aaa 
quelques  lettres  italiennes  éparses  dans  divers  recmeHs,  et  c'ot 
oans  une  de  ces  lettres  qu'on  apprend  tpi'il  assista  en  ISWi 
une  représentatioB  du  Pasêor  fiêa,  du  cavalier  Gaarîai,  m 
and.  Cest  b  seule  date  précise  qui  montre  que  Bombasio  i^ 
partient  au  xtT  siècle.  L.  F.  G. 

BOHBAX  (6olan.) ,  s.  m.  espèce  d'arbrisseao  exoliqae  q[a 
prodoit  do  coton. 


BOMBAT  [<gioçT.),  b  troisième  et  b  moins  vaste  des  prési- 
dences ancbises  de  l'Inde,  dont  elle  comnrend  b  partie  occi- 
dentale. Elle  renferme  les  provinces  de  Bidjapoer,  KbaBdeych, 
Areng-Abéd,  l«s  Goudzerate  et  F Adjemyr  anglais,  le  territoiie 
de  Victoria,  l'Ile  de  Bombav,  l'Aracan,  etc.  Sa  juridiction  s'étend 
aussi  sur  les  agents  de  la  Perse  et  de  FAralae.  On  évaloe  sa  se- 
perficie  i  10,693  lieœs  carrées,  et  sa  popobtion  à  flO,606,3S0 
individus.  Acruelques  milles  de  Bombay,  on  trouve  Jf«Ma, 
petite  viUe  inoostrielle  de  15,000  habitants.  Aoprès  de  ifcAm 
se  trouve  EUjikanUa,  dot  qin  a  reçu  son  nom  d'une  sculplve 
d'éléphant,  taillé  en  marbre  noir,  qui  se  trouve  près  da  debtr> 
cadère.  La  tète  et  le  cou  de  b  statue  sont  tombés  en  18l4,et  \t 
corps  menace  de  tomber  également.  A  peu  de  distance  de  fé- 
lépnant,  on  trouve  un  monument  curieux ,  déjà  à  moitié  détruit 
par  les  Portugais,  et  dont  le  temps  achèvera  b  ruine  :  c'est  us 
temple  souterrain  dont  les  colonnades  élégantes  et  les  nran 
sont  creusés  dans  le  roc  vif.  Dans  le  centre  se  trouve  une  frn 
wumrH,  ou  trinité  hindoue,  de  dimensions  colossales. —  Fanas 
petite  ville ,  chef-lieu  de  l'fle  de  Sultelle,  b  plus  grande  à 
groupe  de  Bombay.  Près  du  village  de  Kenneri,  on  trouve  d'i*- 
menses  excavations  dans  le  roc ,  qui ,  considérées  dans  lev 
ensemble ,  paraissent  avoir  formé  im  temple ,  un  coHége  et  m 
monastère  bouddhiques  k  one  éooque  très» reculée.  AFentrée 
d'une  autre  excavation  ,  on  voit  deux  statues  colossales,  ei  stf 
l'un  des  piliers  du  portique  une  bmeuse  inscription,  en  cane- 
tères  qu'aucun  Brabman  n'a  encore  pu  lire.  —  Bassein^  «arte 
continent,  petite  ville  déchue  aujourd'hui ,  très-commercaale) 
sous  la  domination  portugaise. 

BOMBAT  igéop-,)^  petite  fie  de  l'Hindoustan,  sur  la  côte  oc- 
cidentale, parles  i9*debtitudenord  et  les  7t**  de  longitude  csL 
Formée  par  des  accumulations  de  sable  entre  des  flots  de  roches, 
elle  est  très-basse  et  très-peu  fertile,  et  ne  peut  nourrir  sa  popu- 
lation. On  n'y  récolle  qu  un  peu  de  rix ,  quelcpies  ornons ,  des 
mangoès  et  des  patates  ;  le  reste  se  tire  de  la  côte.  La  ville  de  Bom* 
bay,  qui  y  a  été  bâtie,  est  b  capitale  de  la  partie  ocddentaJedcs 
possessions  anglaises  dans  l'Inde;  elle  est  le  siège  d'une  vice- 
amirauté.  Son  port  est  très-bon  et  très-sûr;  elle  est  l'entrepôt  dl 
presque  toutes  les  marchandises  de  l'ouest  et  du  nord  de  I  Inde, 
que  l'on  y  charge  pour  b  Chine  et  l'Angleterre  ;  elle  reçeil 
aussi  les  productions  de  b  mer  du  Sud,  de  FArabie  et  de  te 
Perse.  Le  commerce  y  est  d'une  activité  remarquable,  et  1(9 
Anglais  y  ont  établi  un  chantier  de  construction  aoù  sortent  dt 
très-bons  navires.  La  ville  est  ^nde ,  mais  les  maisons  en  soal 
très-laides  et  les  rues  très-étroites.  EUe  est  entourée  de  boaa^ 
fortifications  et  défendtie  (uir  une  vaste  citadelle.  Les  Panis 
forment  b  plus  grande  partie  de  sa  popabtion  ;  ils  sont  graoèl 


BaMBB.  (  7 

aimateaif,  et  sont  intéressés  dans  la  pluf^rt  des  maisons  de 
commerce.  Les  Européens  qui  font  leur  résidence  à  Bombay  se 
dressent  pour  l'été ,  sur  le  bord  de  la  mer,  des  pavillons  ou  ten- 
tes qu'ils  démontent  et  emportent  ^uand  est  venue  la  saison  des 
moussons.  Parmi  les  édifices  on  cite  le  palais  du  gouverneur , 
deux  temples ,  Tun  protestant  et  l'antre  guèbre,  un  bazar ,  une 
caserne  ;  il  s'y  publie  plusieurs  journaux  anglais  et  hindous , 
et  il  s'y  établit  une  société  littéraire  asiatique.  La  population  est 
d'environ  300,000  âmes.  La  ville  indigène  est  située  non  loin  de 
Bombay,  et  dans  un  bois  de  palmiers;  elle  est  formée  de  maisons 
exiguës  et  d'un  aspect  misérable  ;au  milieu  s'élève  le  temple  prin- 
cipal des  ParsiSy  où  le  feu  étemel  est  entretenu  par  les  prêtres. 
BOjILBB  [art  miHL).  On  appelle  ainsi  un  globe  creux,  en  fer 
ibnduy  qu'on  lance  contre  l'ennemi  au  moyen  d'un  mortier.  La 
bombe  doit  offrir  une  surface  régulièrement  spbérique  ;  elle  est 
garnie  d'anses  et  d'anneaux  qui  servent  à  la  saisir  et  à  la  trans- 
porter dans  le  mortier.  La  chambre  ou  la  cavité  de  ce  projectile 
ne  (orme  point  des  cercles  concentriques  à  la  surlace  ;  c*est  une 
espèce  de  culoi  ou  de  segment  sphéri^e  dont  le  centre  est  dia- 
métralement opposé  au  centre  de  Vœti.  On  nomme  ainsi  le  trou 
pratiqué  dans  la  bombe  pour  introduire  la  poudre  à  l'intérieur. 
On  bouche  cet  orifice  avec  une  fusée  de  bois  remplie  d'une  com- 
position qui  communique,  dans  un  temps  donné  »  le  feu  à  la 
pondre  et  fait  éclater  la  oombe.  Ces  fusées,  dites  à  bambu,  sont 
finies  avec  du  bois  de  tilleul,  de  saule,  de  frêne  ou  autre  bois 
Uanc  très-sec  ;  dies  sont  percées  dans  la  direction  de  leur  axe 
fX  de  part  en  part  d'un  trou  rond  de  4  à  5  lignes  de  diamètre. 
Kous  verrons  plus  bas  quelle  est  la  nature  de  la  composition 
dont  on  les  remplit ,  et  Celles  doivent  être  leurs  dimensions  en 
longueur  et  en  diamètre  par  rapport  aux  différents  calibres  de 
la  bombe.  On  se  sert  actuellement  de  trois  sortes  de  bombes» 

Si'on  lance  avec  des  mortiers  de  8, 10  et  12  pouces  de  diamètre. 
Ile  du  mortier  de  8  a  une  ligne  de  vent,  c'est-a-dire  une 
ligne  de  diamètre  en  moins  que  l'âme  de  son  mortier;  celle  de 
10  une  Nffne  et  demie  de  vent;  celle  de  12  deux  lignes  et  danit 
de  vent.  Les  bombes  de  12  pouces  ont  un  poids  (&  150  livres, 
ane  épaisseur  de  18  lignes,  et  il  faut  une  charge  de  5  à  6  livres 
de  poudre  pour  les  faire  éclater.  Cependant  cette  charge  peut 
encore  varier  à  raison  même  de  l'effet  qu'on  veut  produire. 
Une  petite  quantité  de  poudre  donne  de  gros  éclats,  par  oonsé- 
Quent  peu  nombreux;  au  contraire, une  petite  fractionnera 
Beaucoup  et  par  petits  éclats.  On  estime  oue  les  bombes  de  10 
pouces  y  cbar^pées  avec  dnq  livres  de  pouare»  fournissent  dix- 
nuit  à  vingt  éclats.  Nous  ferons  remarquer  en  passant  que  ces 
bomlies  et  celles  de  12  sont  plus  fréquemment  employées  que 
celles  de  8.  Pour  augmenter  l'effet  et  la  portée  d'une  bombe,  il 
tnSkt  de  donner  au  mortier  une  plus  forte  charge*  et  de  le  tirer 
sous  un  angle  plus  ouvert  La  plus  grande  portée  oe  la  bombe  de 
10  et  de  la  bombe  de  12  est  de  1,400  toises  pour  la  preooière, 
de  i,l00  peur  la  seconde.  La  portée  de  la  bomt)e  de  8  pouces 
ne  dépassepas  600  toises.  Les  bombes»  comme  les  obus  et  les 
grenades  (FT  ces  mots),  se  coulent  au  sableà  mouler,  et  delà  ro»- 
nière  ordinaire  (F.  Fcmomutb};  les  nmdèles  sont  en  cuivre  et  se 
composent  de  deux  coquilles  oéanspbériqiies  se  rapportant  exac- 
tement l'une  sur  l'autre,  suivant  un  de  leurs  grands  cercles  per- 
pendiculaire à  la  direction  ëe  l'axe  de  l'œil.  Sur  le  nailiett  exté- 
rieur de  r«n  des  hémisphères  on  voit  une  portée  en  relief  et 
la  saillie  des  anses  oui  doivent  recevoir  des  boocks.  Celles-d 
ne  sont  retenues  qiraa  inoven  d'une  goupille  que  l'on  défait 
lorsqu'on  retire  la  coquille  du  moule  de  terre,  de  telle  sorte  que 
les  anses  y  demeurent  adhérentes  et  qu'il  faut  les  retirer  l'une 
apr^  l'autre.  Il  est  (adle  de  voir  que  l'on  n*nse  de  cette  pré- 
caution que  pour  éviter  le  plus  possible  de  (aire  des  égratigna- 
fes.  Si  leschoeesen  restaient  là  dans  le  moded'appareU,  le  moule 
ne  représentant  qu'une  surfbce  concave,  ne  produirait  a^rès  le 
coulage  de  la  fonte  qu*ua  globe  solide.  Il  faut  donc  que  le  moule 
tn  terre»  hû  aussi,  soit  muni  d'une  portée  également  en  terrequi 
serve  à  ménager  une  chambre  dans  l'intérieur  du  globe.  Cette 
portée  on  ce  noyau  se  fait  dans  une  botte  à  noyau  elle-même,  et 
composée  de  deux  coquilles  qui  se  réunissent  suivant  un  planqui 


d  être  mis  en  contact  avec  le  métal  fondu.  Pour  couler  les  bombes 
ci  les  autres  proyoctiles  »  on  emploie  de  la  fonte  de  première 
raûon ,  mie  l'oa  puise  au  bas  du  naut  fourneau  avec  des  cuiî^ 
icrtt  en  fer  revêtues  d'une  oottche  de  terre  glaise  que  l'on  a  fait 
'^^^et  chauffer  beaucoup.  Une  des  qualités  essentielles  de  h 
nmbe  c'est  d'être  coulée  ronde,  sans  bosse  et  sans,  bavure.  On 
•jêse  1  ceil  à  froid  ;  le  sujet  et  les  jonctions  des  châssis  doivent 
eue  abattus  et  pcésenier  une  surface  polie.  Avant  de  terminer  ce 


)  BOMBELLES. 

qui  regarde  le  coulage  des  bombes ,  nous  ne  devons  pas  omettre 
une  o&ervation  importante,  savoir  :  que  le  retrait  de  la  fonte 
causé  par  le  refroidissement  est  d'une  ligne  pour  un  pied,  et 
que  pour  cette  raison  le  modèle  de  cuivre  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut  doit  offrir  un  diamètre  plus  grand  en  proportion 
que  celui  que  doit  avoir  la  bombe.  —  Passons  maintenant  aux 
conditions  de  longueur  et  de  diamètre  observées  pour  les  fusées 
à  bombes  ;  puis  nous  verrons  comment  et  de  quoi  elles  se  com- 
posent. Les  fusées  de  12  pouces  ont  8  pouces  1  lignes  de  long  ; 
au  gros  bout  20  lignes  de  diamètre  ;  au  petit ,  14  lignes.  Pour 
avoir  la  mesure  des  fusées  des  autres  bombes ,  on  n'a  qu'à  dimi- 
nuer leur  longueur  d'un  pouce  par  calibre,  el  de  2  lignes  leur 
diamètre.  —  La  composition  des  fusées  à  bombes  renferme  sept 
parties  de  pulvérin,  quatre  de  salpêtre  et  trois  de  soufre.  Apres 
avoir  passé  au  tamis  et  séparément  chacune  de  ces  matières ,  on 
les  mélange  et  on  les  repasse  toutes  ensemble  dans  un  nouveau 
tamis  de  crin  à  mailles  peu  serrées.  Pour  faire  entrer  cette  com- 
position dans  le  trou  de  la  fusée,  on  la  foule  à  petits  coups, 
a  l'aide  d'une  baguette  de  fer  et  d'un  maillet.  Lorsqu'on  veut 
conserver  longtemps  ces  fusées,  on  les  recouvre  d'une  espèce  de 
capsule  en  mastic  fait  avec  deux  tiers  de  cire  jaune  et  un  tiers  de 
poix  résine  fondues  ensemble. 

BOMBE  {MiL\,  On  attribue  l'invention  des  bombes  à  un  ingé- 
nieur italien  qui  s'en  servit  contre  la  ville  de  Berg-op-Zoom. 
Cependant  des  bombes  furent  employées  en  1495,  selon  quelques 
historiens ,  à  l'attaque  d'une  forteresse  du  royaume  de  Naples  ; 
selon  d'autres,  le  comte  de  Mansfeld  lança  les  premières  bombes 
en  1588  dans  Walhsendunck  «  ville  de  Gueldre.  On  en  fit  usage 
^ur  la  première  fois  en  France  en  1521,  au  siège  de  Mézière&. 
bous  Louis  XJII,  en  1634,  le  maréchal  de  la  Force  s'en  servit  au 
siège  de  la  Motte. 

BOMBE  {gram.).  On  dit  au  figuré  et  familièrement ,  la  bombe 
erévêra,  la  bownbê  est  pris  de  crever ,  lorsque  quelque  mal- 
heur est  près  d'arriver,  ou  qu'un  complot,  une  machination  est 
S rès  d'éclater ,  ou  simplement  lorsqu'on  attend  l'issue  prochaine 
'un  événement  de  quelque  importance.  On  dit  aussi  lorsqu'un 
événement  esta  craindre  :  6fare  la  bombe!  — Il  est  tombe  dans 
notre  société  comme  une  bombe,  c'est-à-diro  il  est  arrivé  au 
moment  où  on  l'y  attendait  le  moins. 


on  l'appelle  bombé  en  contrebas ,  comme  il  arrive  aux  plates- 
bandes  mal  faites. 
BOMBES  (ehim,)  (  F.  Distillation). 

BOMBES  TOLCABIQUES  (  F.  VOLCANIQUES  [BOMBES]). 
BOMBEIXBS  OU   BONBELLES   (HeN-EI-FRANÇOIS   COMTE 

DE),  né  le  29  février  1681  ;  il  fut  d'abord  ^de  de  marine,  puis 
commissaire  des  guerres  et  colonel  du  régiment  de  Bouflers , 
ensm'te  lieutenant  général  des  armées  du  roi  de  France,  com- 
mandant sur  la  frontière  de  la  Lorraine  allemande,  mourut  en 
1760,  âgé  de  soixante-dix-neuf  ans  et  Quelques  mois.  —  Le 
comte  oe  Bombelles  fut  toujours  resaraé  comme  un  officier 
plein  de  coura^  et  un  honome  intelfigent.  On  a  de  lui  deux 
ouvrages  estimes  de  son  temps ,  mais  qui  sont  de  peu  d'usage 
aujouni'hui  :  i^  Mémoires  pmtr  le  servies  journalier  de  l'it^ 
fanterie,  1719,  2  vol.  ia-12  ;  2»  Traité  des  évolutions  miU- 
taires,  1754,  in-8<*.  —  Le  comte  de  Bombelles  a  laissé  plusieurs 
enfants^  dont  un  (le  marquis)  fut  plus  célèbre  que  les  autres  : 
BOUS  allons  lui  consacrer  une  noHcê,  L.  F.  G. 

BOMBEL1.BS  (Le  MARQUI&  Marg-Mabie  db),  évêque  d'A- 
miens, né  le  8  octobre  1774^  dans  la  place  de  Bitcbe,  dont  son 
père  avait  le  commandement.  D'une  des  plus  anciennes  familles 
du  royaume,  il  reçut  sa  première  éducation  avec  le  duc  de  Bout- 
geigne,  irèrt  aine  de  Louis  XVI,  et  dès  l'àffe  de  treiae  ans  il  se 
mit  dans  les  mousquetaires.  U  fit  les  dernières  campagnes  de  la 
ffuerre  ëe  sept  ans,  et  passa  comme  capitaine  dans  le  régiment 
des  hussards  de  Berchiav,  après  la  paix  de  1763.  Deux  ans  plus 
tard,  il  entra  dans  la  diplomatie ,  comme  conseiller  d^ambassade 
d'abord  à  la  Haye,  puis  à  Vienne  et  à  Naj^es,  et  enfin  conme 
mimstre  de  France  a  la  diète  de  l'empire.  En  1784,  il  s'acquitta 
avecsuccès  de  diverses  missions^  en  Angleterro,  en  Ecosse,  en  Ir- 
lande et  en  Allemagne.  Un  an  phis  tara,  il  fut  nommé  ambassa- 
deur en  Portugal,  et  reçut  à  Lisbonne  le  brevet  de  maréchal  de 
can^  En  t790,  se  trouvant  à  Venise,  il  déposa  le  caractère  d'am- 
bassadeur, en  refusant  de  prêter  le  serment  exigé  des  fonction- 
naires publics.  La reinedeNapleslui  fit  alors unepension  de  1,000 
daeats.  Il  se  rendit  peu  de  temps  après  à  Stokholm,  à  Copenha- 
gue ,  i  Vienne  et  a  SaîntrPétersbourg  pour  y  traiter  secrète- 
ment pour  Loub  XVI.  Quand  le  roi  de  Prusse  mardia  sur  la 
Gàampagne  dans  le  but  de  délivrer  Louis  XVI,  il  permit  ait 


BOMBEEG. 


(«) 


BOMBTGE. 


marquis  de  Bombelles  de  raccompagner,  comme  ambassadeur 
du  roi  de  France.  Ce  fut  ainsi  que  le  marquis  de  Bombelles 
revity  la  veillede  la  bataille  dejValmy,  Tillustre  Goethe  qu'il  avait 
connu  à  Vienne.  Après  la  retraite  de  l'armée  prussienne  il  se 
retira  en  Suisse ,  où  il  publia  en  1795,  in-8<*,  une  brochure  cu- 
rieuse pour  l'histoire  de  ce  temps  :  Avis  raisonnable  d'un  Suiae 
au  peuple  allemand.  Vers  1800,  il  Gt,  comme  olUcier  j^néral, 
toutes  les  campagnes  de  Tarmée  de  Condé.  Ayant  perdu  sa 
femme  peu  de  temps  après,  il  renonça  au  monde  et  entra  dans 
un  couvent  àBrunn  en  Moravie,  où  il  reçut  les  ordres  sacrés.  Il 
fut  ensuite  nommé  chanoine  de  Breslau,*et  puis  prélat  d'Ober- 
glogau.  En  1814,  il  rentra  en  France,  qu'il  quitta  de  nouveau 
pendant  les  cent  jours  ;  il  y  revint  avec  Louis  XVlII.  Il  fut  sacré 
evéque  d'Amiens  en  1819;  il  était  aumônier  de  Madame,  du- 
chesse de  Berry  ,  lorsqu'il  mourut ,  le  5  mars  1822.  On  a  de  lui 
un  petit  écrit  fort  remarquable,  sous  ce  titre  :  La  France  avant 
et  depuis  la  révolution,  1799,  in-8o.  —  Bombelles  (le  baron 
Gabnel-Joachim  de) ,  lieutenant  général,  mort  à  Paris  en  1827, 
était  de  la  même  famille.  11  avait  servi  en  Russie  pendant  toute 
la  révolution,  et  n'était  rentré  en  France  qu'aprâ  le  rétablisse- 
ment des  Bourbons. 

BOMBELLi  (Raphaël)  ,  est  un  des  plus  célèbres  algébristes 
du  XYi*  siècle.  Gossali,  dans  le  deuxième  volume  de  1  ouvrage 
ayant  pour  titre  Origine^  trasporlo  initalia  e  primi  progressi 
in  essa  delV  Algebra,  réfute  1  assertion  de  Gua  de  Malves,  qui 
regardait  Bombelli  comme  l'inventeur  du  calcul  des  radicaux. 
Il  convient  cependant  que  Bombelli  est  le  premier  c[ui  ait  donné 
expressément  les  règles  du  calcul  des  quantités  radicales  imagi- 
naires ;  qu'il  a  le  premier  extrait  la  racine  cubique  d'un  binôme 
ayant  un  terme  réel  et  un  terme  imaginaire,  et  montré  par  ce 
moyen  la  réalité  des  racines  des  équations  du  troisième  degré 
dans  le  cas  irréductible  ;  qu'enfin,  si  d'autres  avant  lui  avaient 
résolu  des  équations  particulières ,  du  quatrième  degré ,  il  a  le 
premier  donné  une  méthcilc  uniforme  pour  résoudre  ces  équa- 
tions dans  tous  les  temps.  Les  découvertes  de  Bombelli  sont 
exposf'es  dans  son  Traité  d'algèbre,  en  langue  italienne,  im- 
pnmé  à  Bologne  en  1572  et  1579,  in-4". 

BOMBELLI  (Sébastien)»  peintre,  né  à  Udine  en  1635, 
mort  en  1685 ,  suivant  les  uns,  et  en  1716,  suivant  les  autres, 
fut  élève  du  Guerchin ,  devint  grand  imitateur  de  Paul  Véro- 
nèse ,  dont  il  copia  habilement  les  meilleurs  ouvrages,  jusque- 
là  qu'on  distingue  à  peine  les  copies  des  originaux ,  et  s  adonna 
tout  à  fait,  sur  la  fin  de  sa  carnère ,  au  portrait.  On  reproche 
à  ce  peintre  d'avoir  gâté  ses  tableaux  et  ceux  qu'il  restaura ,  en 
s'obstinant  à  les  vernir  avec  une  composition  de  gommes  mor- 
dantes qui ,  dans  le  moment ,  produisait  un  effet  agréable , 
mais  ensuite  corrodait  la  peinture.  —  Bombelli  eut  un  frère 
nommé  Raphaël ,  qui  fut  un  peintre  médiocre.        L.  F.  G. 

BOMBEMENT  (aram.)^  sert  à  désigner  qu'une  chose  est 
bombée,  qu'elle  offre  une  surface  convexe. 

BOMBER  Uechnol.).  C'est  faire  passer  un  objet  à  l'état  con- 
vexe ;  ainsi  1  on  dit  bomber  un  chemin ,  une  rue  ;  bomber  une 
pièce  d'orfèvrerie,  de  sculpture,  et  ce  verbe  s'emploie  aussi  au 
neutre;  l'on  dit,  par  exemple ,  ce  mur  bombe,  —  Bombé,  éb, 
participe. — Verres  bombés,  ceux  dont  la  surface  bombe, —  On  les 
emploie  pour  couvrir  le  cadran  d'une  montre,  d'une  pendule, 
pour  couvrir  même  les  pendules,  les  vases,  les  statues,  etc. 

BOMBER  [bijouterie).  C'est  proprement  embouter  ou  creuser 
les  fonds  d'un  bijou,  tels  qu'une  tabatière,  plus  ou  moins.  Pour 
cet  effet  l'on  a  une  plaque  de  fer  de  la  forme  que  l'on  veut  donner 
à  son  fond.  Dans  cette  plaque  on  met  un  mandrin  de  plomb, 
le  fond  dessus,  et  le  frappe-plaque  sur  Tor  ;  puis  on  frappe  sur 
ce  frappe-plaque  avec  une  masse,  jusqu'à  ce  que  le  fond  soit 
bombe. 

BOMBERG  (Daniel).  C'était  un  célèbre  imprimeur  en  ca- 
ractères hébreux,  qui  mourut  à  Venise  en  1549.  11  était  natif 
d'Anvers.  Possesseur  d'une  fortune  qui  dépassait  3,000,000 ,  il 
se  ruina  en  éditant  la  Bible  et  le  Talmud,  On  lui  doit  la  pre- 
mière édition  de  la  Concordance  hébraïque.  Tous  les  ouvrages 
sortis  de  ses  presses  sont  remarquables  par  la  pureté  du  texte, 
la  beauté  des  caractères ,  la  netteté  et  la  précision  du  tirage.  Ses 
correcteurs,  ses  moindres  ouvriers  étaient  juifs,  ce  qui  n'a  pas 
peu  contribué  à  la  supériorité  de  ses  éditions.  Bomberg  avait 
eu  pour  professeur  de  langue  hébraïque  Félix  de  Prato,  juif 
italien ,  converti  au  christianisme  ;  ce  fut  ce  même  Félix  qm  lui 
conseilla  d'imprimer  à  Venise  une  B.ble  en  hébreu,  et  qui 
enseigna  lui-même  la  correction  typographique.  Celle  circons- 
tance éveilla  la  susceptibilité  des  juifs,  qui  chargèrent  le  rabbin 
Benchajim  d'en  faire  une  nouvelle.  Celle-ci ,  qui  fut  imprimée 
comme  la  première  chez  Bombere,dans  le  même  format,  parut 
en  1596;  la  première  porte  le  millésime  1518  et  parut  avec  une 


dédicace  à  Léon  X ,  sous  la  date  de  1517 ,  ce  qui  a  fait  croire  à 
tort  à  quelques  bibliographes  qu'il  y  avait  eu  deux  Bibles  de 
Félix  de  Prato. 

BOMBEUR  (techn,).  On  donne  ce  nom  à  l'ouvrier  qui  fabri- 
que et  qui  fait  commerce  de  verres  bombés. 

BO.MBIATE  (chimie),  s.  m.  sel  formé  par  la  combinaison  de 
l'acide  bombique  avec  une  base. 

BOMBILLE  (bombylius)  (hist,  nat,)f  insecte  du  genre  des  dip- 
tères, dontla  couleur  tire  sur  le  bronze.  Le  nombre  des  espèces 
s'élève  a  une  quarantaine,  dont  les  deux  tiers  environ  d'Earope. 
Les  plus  connues  sont  le  bombiUe  çrand  (bombylius  major), 
bombille  bichon ,  dont  l'aspect  représente  assez  bien  celai  des 
petits  chiens  qui  portent  ce  nom,  le  bombille  brillant  (bomàyUus 
inlidulus),  des  environs  de  Paris,  et  le  bombille  peint  [bomàylpu 
piclus),^ljcs  mœurs  des  bombyliers  sont  peu  connues.  Ils  vo- 
lent avec  beaucoup  de  rapidité,  en  faisant  entendre  un  fort  boup 
donnement ,  pompent  le  suc  des  fleurs  sans  s'y  reposer  et  sont 
couverts  de  beaucoup  de  poils.  A.  B.  de  B. 

BOMBINO  (Bernardin),  jurisconsulte  du  wV  siècle,  naquit 
en  1535,  mourut  en  1588,  et  laissa  :  1**  Concilia^  quœstiones  a/* 
que  conclusiones ,  Venise ,  1574 ,  in-fol.  —  2**  Diseorsi  interne 
al  goveme  delta  guerra ,  govemo  domestico,  reggimenlo  regio, 
il  tiranno,  e  Veceellenxa  deW  wnan  génère,  Naples,  1566,  io-S*. 

BOMBINO  (  Pierre-Pacl  ) ,  noble  de  Cosenza,  parent  ds 
précédent,  naquit  vers  l'an  1575.  Il  entra  à  dix-sept  ans  dans  b 
compagnie  de  Jésus,  et  fut  professeur  de  philosophie  et  d'Ecr?* 
ture  sainte  dans  le  collège  romain.  Mais  il  quitta  cette  célcbn 
compagnie  pour  entrer  dans  la  congrégation  de  Somasque,  oùil 
fit  ses  vœux  en  16^,  et  où  il  composa  les  ouvrages  suivants  :  i" 
Plusieurs  oraisons  funèbres,  prononcées  en  latin,  et  imprimées, 
telles  que  celles  de  Philippe  III,  roi  d'Espagne;  de  Morgue- 
rite  d'Autriche,  femme  de  ce  monarque;  de  Cosme  JI,  grand 
duc  de  Toscane  ;  de  l'empereur  Ferdinand  JJ,  etc.  2®  La  vie  de 
saint  Ignace  de  Loyola,  en  italien,  Naples,  1616,  in-8**;  Rome, 
1622,  etc.  S""  Vila  et  marlyrium  Edmundi  Campiani  tnartf- 
ris  angli,  de  socielate  Jesu ,  Manloue,  1620,  in-8^  A'^Brevia- 
rum  rerum  Hispanicarum ,  enneas  prima,  Venise,  16S4, 
in-4^.  On  dit  que  Bombino  avait  laissé  la  seconde  partie  de  cette 
histoire ,  et  plusieurs  autres  ouvrages  qui  sont  restés  inédits.  H 
mourut  à  la  cour  du  duc  de  Mantoue ,  en  1648.        L.  F.  G. 

BOMBIQUE  (cfctmte),adj.  des  deux  genres,  se  dit  de  Tacide 
qu'on  retire  du  ver  à  soie.  Acide  bombique. 

BOMBISTE  (technol.),  s.  m.  ouvrier  qui,  dans  une  fonderie, 
fond  les  bombes. 

BOMBO  {mythJ),  idole  du  Congo,  est  principalement  bonom 
par  les  danses  lascives  des  jeunes  noires,  qui,  couvertes  d'ha* 
billements  bizarres  et  la  tête  parée  de  plumes  de  diverses  cou- 
leurs, agitent  une  espèce  de  crécelle  et  se  livrent  à  des  mouve- 
ments convulsifs  effrayants. 

BOMBO  (musique).  Les  Italiens  entendent  par  le  mot  bambo, 
la  répétition  d'une  note  sur  le  même  degré ,  par  exemple, 
lorsqu'au  lieu  de  donner  ut,  et  de  soutenir  ce  ton  la  valeur  d'u» 
blanche,  on  le  fait  entendre  huit  fois,  comme  s'il  y  avait  bœt 
doubles  croches.  La  voix  fait  je  bombo  par  des  coups  de  gcxiff 
très-doux  ;  les  instruments  à  vent  en  augmentent  un  tant  »^ 


I)eu  le  volume  d'air  à  chaque  double  croche  ou  note  brève  ;  <( 
es  instruments  à  corde  en  appuyant  un  peu  l'archet  sur  rhaqv 
division.  Le  bombo  fait  pour  la  voix  et  les  instruments  ce  q« 


le  tremblement  fait  pour  l'orgue;  ainsi  c'est  le  même  agrémot 
qu'on  appelait  autrefois  trémolo  (  V.  Tremblement  ).  D  h 
vrai  qu*aujourd'hui  on  ne  se  sert  plus  du  mot ,  mais  la  cboff 
est  restée,  et  on  la  marque  par  autant  de  notes  difiëreotes  ({u'a 
veut,  toutes  d'égale  valeur,  et  toutes  couvertes  d'une  Inisoc 
ou  chapeau.  Chaque  note  est  de  plus  marquée  d'un  point  ^ 
dessus. 

BOMBOS  (hist.  nat.),  s.  m.  crocodile  d'Afrique. 

BOMBV  [botan.),  s.  m.  arbre  de  Ceylan,  de  la  famille  desbe- 
riers. 

BOMBUS,  s.  m.  {term.  de  médecine).  Mot  latin  par  lequel  «• 
désignait  quelquefois  des  vents  qui  sortent  de  l'anus  d*iine  toè- 
nière  bruyante. 

BOMBTCE  (bombyx)  (hist.  nat.),  insecte  du  genre  des  \t^ 
doptères,  de  la  famille  des  nocturnes. Les  bombyces  faisaient  j» 
trefois  partie  des  phalènes  de  Linné. — ^Voici  les  principales  esçé^ 
ces:  le  bomby  ce  de  chêne  (bombyx  quêreus).  Cette  espèce  d 
commune;  les  mâles  recherchent  leurs  femelles  avec  beaact«| 
d'ardeur,  on  les  voit  souvent  voleren  plein  jour  au  milieu  desbù*^ 
la  chenille,  couverte  de  poils  grisâtres  avec  une  bande  blanche 
fait  une  coque  ronde.  Le  papillon  en  sort  dans  le  courant  de  jun 
—-  Le  bombyce  de  trèfle  (bombyx  trifolU)  est  plus  petit  que  )e  pd 
cèdent  et  beaucoup  moins  commun.  Le  bombyce  des  àmissot 


BOMBTLE.  ( 

{bombyx  dumett);  le  bàmbyee  du  pisêehlit  {bombyx  tanuDOeij;  le 
bombyee  lalnêux  (bombyx  ianéstrU)  et  le  bombyce  du  peuplier 
(bombyxpopuU).  — -  Le  bombyce  proeesnomnaire  {bombyx pro- 
cestionea  )  présente  des  particularités  assez  intéressantes  rela- 
tives aux  mœurs  des  chenilles  ;  celles-ci  vivent  en  société,  sans 
domicile  fixe;  mais  parvenues  à  leur  accroissement  (mois  de 
juin),  dles  se  construisent  une  demeure  qu'elles  n'abandonneront 
qu'insectes  parfiiits.  Cette  retraite  est  une  espèce  de  sac  de  soie 
appliqué  le  long  du  tronc;  ce  sac  atteint  quelquefois  jusqu'à  dix- 
bm't  pouces  de  long,  il  est  ouvert  par  le  haut;  quand  Tneure  de 
la  nourriture  arrive,  elles  sortent  une  à  une,  deux  à  deux,  etc., 
marchant  quand  la  première  marche,  s'arrêtant  quand  elle 
s'arrête.  C'est  cette  singulière  manière  de  marcher  qui  leur  a 
fait  donner  par  Réaumur  le  nom  de  processionnaire.  Quand 
arrive  le  moment  de  se  mettre  en  chrysalide ,  elles  filent  leurs 
coques  parallèlement  les  unes  aux  autres;  tous  les  papillons  d'un 
même  nid  éclosent  dans  les  vin^t-quatre  heures.  Ce  nid  contient 
une  très^rande  quantité  de  poils  qui ,  lorsqu'on  touche  le  nid  , 
se  répandent  dans  l'air,  s'attachent  aux  parties  nues  et  y  cau- 
sent des  démangeaisons  très-douloureuses;  s'ils  venaient  à  tou- 
cher les  yeux,  il  en  pourrait  résulter  une  ophthalmie  très-doulou- 
reuse. On  connaît  encore  \cbombyee  de  la  ronce  {bombyx  rubi),  le 
bombycêneusirien{bombyxneutlria)  dont  lescenfs  de  la  femelle 
forment  ces  bracelets  qu'on  trouve  souvent  autour  des  jeunes 
branches  d'arbres;  et  le  bombyee  versieolore  (bombyx  ver^ 
tieolor),  dont  la  chenille  a  quelque  ressemblance  avec  celle  des 
sphinx,  et  comme  elle  file  en  terre.  L'espèce  la  plus  remarquable 
est  sans  contredit  le  bombyce  du  mûrier  (bombyx  mort),  originaire 
de  l'Asie  et  devenu  domestique  dans  nos  contr(''es.  Le  cocon  que 
fabrique  cet  insecte  est  ovale,  formé  d'un  fil  soit  blanc,  soit 
v«rt  pomme,  soit  jaune  d'or  :  on  nVbt  pas  encore  bien  certain 
si  quelques  variétés  donnent  plutôt  une  couleur  que  l'autre.  Les 
anciens  Romains  tiraient  la  soie  de  l'Orient;  ils  nommaient 
Seres  les  peuples  oui  la  leur  fournissaient;  la  soie  était  alors 
payée  au  polos  de  I  or.  Sous  Juslinien,  des  moines  qui  s'étaient 
rendus  aux  Indes  observèrent  la  manière  d'élever  les  vers  à 
soie  et  rapportèrent  dans  un  bâton  creux  des  œufs  qu'on  fit 
écloreà  la  chaleur  du  fumier.  Les  Arabes  en  répandirent  la  cul- 
turc  en  Espaffue,  sur  les  côtes  d'Afrique  ;  de  là  elle  passa  en 
Sicile,  en  Caiabre  et  fut  introduite  en  France  pendant  les  croi- 
sades. Ce  lut  sous  le  règne  d'Henri  IV  et  par  les  soins  de  Sully 
que  cette  branche  d'industrie  prit  un  développement  remar- 
quable ,  et  depuis  la  France  a  toujours  été  citée  au  premier  rang 
pour  la  fabrication  des  étoffes  de  soie.  Pour  élever  les  vers  à  soie 
en  grand ,  il  £àut  avoir  un  bâtiment  percé  de  fenêtres  à  toutes 
les  expositions ,  et  contenant  des  poêles  pour  avoir  toujours  une 
température  de  16  à  25«  de  Réaumur.  Ce  bâtiment  se  divise  en 
trois  pièces  :  la  première,  l'atelier  où  l'on  élève  les  vers;  la  se- 
conde, appelée  rinfirmerie,  où  l'on  met  ceux  qui  sont  malades, 
et  la  troisième  servant  à  déposer  les  feuilles  et  à  sécher  celles  qui 
sont  humides.  Autour  de  l'atelier  on  dispose  des  tablettes  sur 
lesquelles  se  posent  les  claies  qui  reçoivent  les  vers;  l'infirmerie 
est  disposée  de  même.  Quand  on  a  un  local  disposé ,  l'essentiel 
est  de  savoir  combien  on  pourra  récolter  de  feuilles  par  jour; 
les  calculs  établis  permettent  de  résoudre  cette  question.  Lorsque 
les  œufs  sont  éclos ,  on  les  conserve  pendant  leur  premier  âge 
dans  rinfirmerie,  puis  on  les  porte  dans  l'atelier;  il  faut  avoir 
soin  de  les  tenir  très-propres  et  de  les  nourrir  convenablement. 
Quand  les  vers  ont  achevé  leurs  quatre  changements  de  peau , 
il  faut  donner  au  ver  la  facilité  de  faire  son  cocon  ;  à  cet  effet  on 
disiK)6e  des  paquets  de  petits  rameaux  dépouillés  de  feuilles  où 
ns  font  leur  cocon.  Au  bout  de  quelques  jours  ,  on  met  à 
part  ceux  qu'on  veut  conserver  pour  la  production ,  et  on  jette 
dans  l'eau  tiouillante  ceux  dont  on  veut  avoir  de  suite  la  soie. 
Les  papillons  destinés  à  reproduire  éclosent  une  quinzaine  de 
jours  après  leur  transformation.  On  dispose  les  mâles  et  les 
femelles  par  couples  sur  une  table  couverte  d'étoffe  ;  ils  sont 


,1 


publié  un  ouvrage 

cation  des  vers  à  soie  qu'il  a  traduit  du  chinois. 

A.  B.  DE  BOISMONT. 

BOMBTCITES  (HitL  iwl.),  insectes  de  la  tribu  des  lépidoptè- 
res. Les  chenilles  vivent  sur  les  végétaux  dont  elles  rongent  les 
reuillcs  ;  elles  sont  quelquefois  en  si  grand  nombre  qu'elles  les 
dépouillent  entièrement.  Cette  tribu  renferme  les  genres  #a/iir- 
me,  ioêioeampe ,  bombyce. 

mouBYhEihist.  nal.),  s.  m.  sorte  d'insecte  diptère  Irès- 
agile ,  qm  a  de  la  plume  à  la  queue  et  qui  suce  les  fleurs  tout 
en  volt%eant. 

IV. 


9  )  BOMMEL. 

BomiLTBBS  {hist  nfll.),  S.  m.  pi.  tribu  d'insectes  diptères, 
de  la  famille  des  tranystomes. 

BOMBYX  {musique},  espèce  de  chalumeau  des  Grecs,  fort  dif- 
ficile à  jouer  à  cause  de  sa  longueur.  On  le  connaissait  déjà  du 
temps  d'Aristote,  car  ce  philosophe  en  parle.  Le  bombyx  était 
fait  d'une  espèce  de  rioseau  appelée  en  latin  calamus,  d'où  est 
venu  probablement  le  mot  français  chalumeau, 

BOME,  s.  f.  Uerm,  demarine),  voile  à  guy,  grande  voile  d'un 
bol  et  de  tout  bâtiment  gréé  en  bot  ou  en  bateau,  comme  du 
brigantin. 

BOMERIE  (marine).  C'est  une  espèce  de  contrat  ou  de  prêta 
la  grosse  aventure,  assigné  sur  la  quille  du  vaisseau,  difi^rant 
de  l'assurance  en  ce  qu'il  n'est  rien  dû  en  vertu  de  ce  contrat, 
en  cas  de  naufrage ,  mais  seulement  quand  le  navire  arrive  à 
bon  port.  On  a  donné  ce  nom  à  l'intérêt  des  sommes  prêtées 
entre  marchands  sur  la  quille  du  vaisseau  ou  sur  les  marchan- 
dises qui  y  sont  chargées,  movcnnant  quoi  le  prêteur  se  sou- 
met aux  risques  de  la  mer  et  ae  la  guerre;  et  comme  la  quille 
d'un  vaisseau  s'appelle 6o(/^m  en  hollandais,  on  a  nommé  ce  prêt 
bodemerie  ou  bodmerie ,  d'où  nous  avons  fait  celui  de  bomerie, 

BOiMiENS  (géog.  anc) ,  peuple  voisin  de  l'Ëtolie.  Il  est  men- 
tionné par  Thucydide. 

BOMILCAR,  général  carthaginois.  Cétait  un  homme  am- 
bitieux ,  oui  après  avoir  occupé  les  places  les  plus  éminentes 
de  la  république ,  conspira  sa  perte  en  rêvant  pour  lui  le  pou-r 
voir  absolu.  A  cette  époque  la  sécurité  du  gouvernement  de  Car- 
thage  se  trouvait  gravement  compromise  :  Agathocle  obtenait 
tous  les  jours  de  nouveaux  succès  en  Afrique,  la  euerre  était 
déclarée  avec  le  roi  de  Syracuse.  Hannon  et  BomiTcar  furent 
choisispar  leurs  concitoyens  pour  marcher  contre  ce  dernier; 
mais  Hannon  fut  tué  pendant  le  combat,  et  son  collègue, dont 
cette  mort  favorisait  l'ambition  ,  imagina  de  se  débarrasser  des 

I principaux  citoyens  en  les  enrôlant  pour  une  expédition  contre 
es  nomades.  L'armée  avait  déjà  fait  plusieurs  jours  de  marche, 
lorsque  tout  à  coup  il  revient  sur  ses  pas,  accompagné  seulement 
de  cinq  cents  hommes ,  les  complices  de  son  ambition.  Il  entre 
dans  Carthage,  soutenu  par  un  corps  de  mille  mercenaires ,  et 
se  fait  proclamer  roi  au  milieu  du  carnage  de  ses  concitoyens  ; 
ses  satellites  n'épargnaient  dans  leur  aveuglement  ni  l'àeê  ni  le 
sexe.  Cependant  la  jeunesse  a  pris  les  amies  et  ne  les  déposera 
qu'en  mourant.  Une  grêle  de  pierres  tombe  du  haut  des  mai- 
sons sur  les  conjurés ,  des  traits  partout  lancés  les  atteignent 
partout.  A  la  finBomilcar,  abandonné  de  ^esque  tous  les  siens, 
demande  à  capituler;  on  y  consent,  mais  on  l'envoie  mourir  sur 
une  croix  au  milieu  de  la  plus  grande  place  de  la  ville.  Il  sup- 
porta son  supplice  avec  courage,  reprochant  aux  Carthaginois 
leur  ingratitude  et  leur  félonie.  508  avant  J.-C.  —  Eomilcab  , 
amiral  carthaginois.  Ce  fut  lui  que  la  république  envoya  por- 
ter secours  à  Annibal,  après  la  fameuse  balaillcde  Cannes,  car 
alors  même  qu'on  battait  les  lîomains  on  les  redoutait  encore. 
Il  fut  également  dépêché  pour  la  Sicile  ,  afin  d'y  prêter  main 
forte  aux  Syracusains;  mais,  à  son  arrivée,  il  iroma  l'arniée 
carthaginoise  presque  entièrement  détruite  par  la  pesie,  et  vint 
aussitôt  à  Carthage  en  avertir  le  sénat.  On  doit  dire  à  sa  gloire  qu'il 
sut  relever  le  courage  de  ses  concitoyens  qu'un  si  grand  désas- 
tre avait  plongés  dans  la  consternation;  mais  ce  fut  la  tout,  car  la 
vue  de  la  flotte  romaine  commandée  par  Marcel  lus  suflStà  lui  faire 
prendre  la  fuite  avec  ses  cent  trente  galères.  Il  gagna  Tarenlc, 
abandonnant  Syracuse  au  pouvoir  des  Romains.  209  av.  J.-C. 
—  fiOBfiLCAB.  Celui-ci  était  le  favori  de  Juçurtha,  et  consentit 
à  devenir  son  assassin  après  avoir  été  son  séide.  Il  avait  tué  par 
son  ordre ,  au  milieu  même  de  Rome ,  le  jeune  Massiva ,  petit- 
fils  deMassinissa.  Lors  de  la  guerre  des  Romains  contre  Jugur- 
tha,  Bomilcar  eut  en  Afrique  une  entrevue  avec  Métellus.  Le 
proconsul  traita  avec  le  favori,  de  la  mort  de  son  maître ,  lui 
promettant  impunité  et  protection  de  la  part  des  Romains.  Bo- 
milcar, qui  n'avait  pas  eu  de  peine  à  consentir  à  tout,  commença 
par  conseiller  à  Jugurtha  de  se  rendre  aux  Romains;  puis  il  re- 
cruta des  complices ,  entre  autres  le  favori  lui-même  du  roi 
numide  Nabdalsa ,  qui  lui  avait  promis  de  se  joindre  à  lui  ; 
mais  le  complot  fut  découvert,  et  le  traître  Bomilcar  mis  à  mort, 
l'an  107  avant  J.-C. 

BOMITE  (géogr,  anc),  ville  d'Asie,  sur  le  mont  Amanus,  qui 
séparait  la  Syrie  de  la  Cilicie. 

BOMMA  (géogr.)  f  Ile  à  l'embouchure  du  Zaïre,  en  Afrique, 
entre  les  royaumes  de  N'Goya  et  du  Congo;  elle  possède  des 
mines  de  fer. 

BOMHEL  (Henri)  ,  de  l'ordre  de  Saint-Jérôme,  et  directeui 
du  couvent  des  Sachettes  ou  Filles  de  Sainte-Madeleine  à  Utrecht. 
On  a  de  lui  :  Bellum  uUrajeclinum  inter  Geldriœ  ducem  Caro- 
um  etHenrieumBavarum,  episcopum  ulirajectHium,  Mar- 


(i«>i 


booig j  «M2 ,  io-^.  —  La  Biblioihêca  ligHfima  mmiA  «WU  fst 
mïVt^ des  Lamentations  d€  Pierre,  ou  [eS<mDei£s0iraâi  mai» 
le  célèbre  et  savant  Foppeiu  »  archidiacre  de  Bialines,  prétead 
qpt  cet  oavrage  n*est  pas  de  lui,  mais  d'un  autre  auteur  du 
même  nom.  UenriBommel,  nédansla  Gueldre,  mouruten  1542, 

B0M09nQiJES(^|Aà;,  autel  «  VUC1),  dctoire  )  (myi/u).  Leala^ 
cèdémoniens  donnaient  ce  nom  aux  enlants  oui  recevaient  des 
coups  de  fouet  dans  les  sacrifices  de  Piane  Orlhia,  auprès  de 
Fautel.  Celui  qui  supportait  ce  supplice  avec  le  plus  de  patience 
était  déclaré  vainqueur  et  recevait  un  prix  honorable. 

BOMPAET  (AuACfiLLiN'llKECCiLB),  médecin  et  conseiller 
du  roi  Louis  XIII,  né  à  Qerroont-Ferrand  »  a  public  :  i"*  Nou^ 
9eau  ehoite-pesu ,  Paris,»  1630,  in-a^.  Il  donna  ce  traité  dans  le 
lemps  où  la  peste  ravageait  F  Auvergne,  et  il  le  dédia  à  Joachim 
d'Estaing,  alors  évëque  de  Qermout.  —  2^  Conférencei  d'Hêp- 
pocraie  el  de  DémocriU,  traduites  du  grec  en  français,  avec  un 
commentaire,  1632,  in-8«,  Paris. —  3°  Miser  homo ,  1648, 
in-4<*,  Paris,  et  réimprimé  dans  les  années  1650  et  165S.  Cet 
ouvri^  traite  succinctement  de  toutes  les  maladies  humaines, 
dont  il  trace  le  tableau.  Il  n*esl  pas  seulement  utile  au  médecin, 
mais  rhomme  qui  réfléchit,  le  philosophe,  peut  aussi  en  (aire 
son  profit.  En  voyant  étalées  les  profuudes  misères  auxquelles  la 
pauvre  humanité  est  sujette  ici-bas,  n*y  a-t-il  pas  en  efiet  de 
quoi  désabuser  de  cette  vallée  de  larmes,  et  faire  aspirer  vers 
cette  vie  meilleure  où  il  n'y  aura  plus  ni  maladies  ni  douleurs? 

—  4«»  Cammenlairet  sur  Cmlius  Aurelianus.  —  6°  Un  Jra^(^ 
iaiin  des  eaux  minérales,  —  6*"  Plusieurs  Traités  de  médecirie; 
mais  ces  derniers  ouvrages  sont  restés  manuscrits,  et  ont  passé, 
après  la  mort  de  Tauteur,  dans  la  Bibliothèque  de  Vallol ,  pre- 
mier médecin  du  roi  Louis  XIV .  L.  F.  Guérim. 

BOMPAET  (  DE  Saint-Victor  N.  j ,  a  composé  l""  un  Mé- 
WMire  sur  la  vie  el  Us  ouvrages  de  mareeUin^Uercule  Bomr 
fart,  médecin  de  Louis  XJII . — 2^  Un  Mémoire  sur  la  vie  et  les 
muvres  de  Jean  Lavaron  (  F.  le  Mercure  du  mois  de  juin  1755^. 

—  3°  Une  Disserlalion  sur  les  ancieru  noms  de  la  ville  de 
dermont,  —  4^  Ode  historique ,  ou  Stances  à  l'honneur  de  la 
ville  de  Clermont ,  avec  des  notes  hiétoriques,  —  On  trouve  ces 
diverses  pièces  dans  les  registres  de  la  Société  académique  de 
Germon t-Ferrand,  dont  Bompart  de  Saint- Victor  était  mem- 
bre. L.  F.  G. 

BOMPART  (Jean),  a  donné  une  ample  description  de  la  Pro- 
vence :  Provinciœ  regionis  gallicm  vera  description  Anvers, 
1694,  in-fol.  Cet  ouvrage  eut,  dans  le  temps,  un  grand  succès. 

BOMPIANO  (Ignace),  jésuite,  naquit  à  Frosinone  en  1612, 
enseigna  dans  le  collège  romain  les  belles-Uitres  et  l'hébreu,  et 
composa  un  grand  nombre  d'ouvrages.  Il  est  auteur  de  : 
i^Elogia  sacra  et  moralia,  Rome,  1651,  in-12;  2'>  Historia  pon- 
Hficatus  Gregoriilin,  Rome,  1655 ;  5» Seiuca  Christianus, 
Rome,  1658;  4®  Prolusiones  rhetorieœ  et  oraliones,  Rome, 
1662  ;  S''  Modi  varii  et  élégantes  loquendi  laline^ Rome,  1662  ; 
6^  Historia  rerum  christianarum  ab  or  tu  Chrisli,  Rome, 
1665;  1^  Les  Oraisons  funèbres  de  Philippe  VI,  roi  d'Ëspa- 
gne,  et  d*^nii«  d'Autriche,  reine  de  France,  en  latin,  Rome, 
1666;  8°  Orationes  de  princ^^ibus ,  Rome,  1660,  io-24.  Le  P. 
Tiraboschi,  jésuite ,  prctet  de  la  bibliothèque  de  Modèue ,  nous 
apprend  que  a  la  qualité  d'^âncontlaiiu^  qui  accompagne  le  nom 
deJBompiano ,  au  titre  de  plusieurs  de  ses  ouvrages,  vient  de  ce 
que  la  branche  de  la  noble  famille  desfiompiani,  dont  il  était 
né,  et  qui  s*était  transportée  d* Aucune  à  Frosinone ,  en  1582, 
avait  conservé  dans  cette  première  ville  le  droit  de  cité,  d  — 
Ignace  Rompiano  mourut  le  1""^  janvier  1675.        L.  F.  G. 

BOX,  m>\XE  {gram,),  adj.  qui  a  pour  comparatif  m«i7/cur. 
n  se  dit,  lant  au  sens  physique  qu'au  sens  moral,  de  ce  qui  a 
les  qualités  convenables  à  sa  nature,  à  sa  destination ,  à  l'emploi 
qu'on  en  doit  faire,  au  résultat  qu'on  en  veut  obtenir,  etc.  — 
Il  se  dit  môme  des  choses  nuisibles,  mais  qui  sont  propres  à 
produire  l'efTet  qu'on  en  attend.  —  Proverbialement  et  ii^u ré- 
ment, À  bon  vin  il  ne  faut  point  d^enseigne,  ou  plus  ordinai- 
rement, A  bon  vin  point  a  enseigne,  ce  qui  est  bon  n'a  pas 
besoin  «rétro  vante,  prùué.  —  Après  bon  vin,  bon  cheval^  quand 
on  a  un  peu  bu  on  fait  aller  son  cheval  meilleur  train;  et,  plus 
fiffuromcnt,  quand  on  a  un  peu  bu  on  est  plus  hardi.  — 
Ealipliq.  et  faro.,  en  parlaut  de  vin  ou  de  quelque  autre 
boisson,  Tirer  du  bon,  donner  du  bon,  et  proverbialement.  Qui 
bon  tacheté .  6cm  le  boit.  Cette  dernière  phrase  se  dit  aussi 
figurcnienl^  nt  sigoiGc  alors  qu'il  ne  fatU  point  plaindre  l'argent 
âne  bonne  marchandise.  Faire  bonne  bouche,  se  dit  de  ce  qui 
laisse  un  bon  goût  a  la  bouche*  On  dit  en  des  sens  anakff  nés  : 
Laisser  quelqu'un  enr  la  bonne  bouche.  É/sster  sur  UÏbonne 
bouche.  Garaer  quelque  chose  pour  la  bonne  bomhe  (F.  Rou- 
cat), — Trouver  tout  bon,  s'accommoder  presque  égalâaicat  de 


tmÈL.OmdÊi^umèumtTÊuUuimtbês^Fêin^mmkêmÊimiÊtm 
bie»Btt«nir,aebîeatrwt)er.  ^^ Uvêuià^faéeecêUKtêéibvmê^ 
se  dit  d*Hn  iMiume  ep  méfie  joytuM  vie ,  qui  maag»  »  feftttac 
et  ruine  sa  stnié.  Ou  dit  de  même  praferbiaJcaMnt,  Vie  sIê 
cochon,  ùourie  et  bemtke,  *—  Moir  bon  temps ,  sé  éowMr  eu  ban 
tempe .  premére  dn^  han  tesnps ,  st  diivertir^  se  eicrétr.  —  M^nire 
une  bonne  /tn,  mmm  ehiètieonevMaâ,  henaffiWffimf    *- 
Ceât  une  bonm  maison,  c'eU  vmt  Biaisou  oùiègaest  l'ordre  el 
Taisaoce.  Àsxnif  mm  bonne  wsmsnn ,  donner  souvent  à  nuagirr. 
jFair^  une  bonssê  nmieonf  îuweaw  beaucoup  et  èiena^  semeUfe 
en  état  de  bien  établir  sa  bmOle.  ^  Etre  de  èpntie  maéêon^  être 
d'une  naissance  distinguée.  Oo  dit  de  même  :  Etre  de  boemo 
famille,  être  de  bon  Heu,  venir  de  bon  Ueu,  ei  dans  un  aen» 
analogue.  S'allier  en  bon  lieu.  Avoir  la  «latu  bonne ^  être 
adroit  dans  les  ouvrages  de  la  main.  Avoir  une  bonne  motfu» 
une  bonne  plume,  avoir  une  belle  écriture.  Avoir  une  bonne 
plume,  signifie  aussi  écrire  d'un  style  pur,  élépnt.  —  Assêir 
la  motn  Sinne,  réussir  ordinairement  dans  les  cnoses  qu'on  c» 
treprend.  U  sianiûe  aussi  porter  bonheur.  On  dit  quelqnefeb, 
dans  la  seconde  acception ,  ^votr  bonne  main.  —  En  bfmne 
main^  ou  en  bonnes  mains,  se  dit  en  parlant  de  ee  qui  est  con- 
fié aux  soins,  à  la  garde,  à  la  direction  d'une  peraome  cafiaUe, 
intelligente,  sftre,  honnête.  Cette  affaire  est  en  bonne  mutin. 
L'éducation  de  ce  jeune  homme  est  en  bonnes  mains,  Verne 
navex  rien  à  craindre,  votre  mrgênt  est  en  bonnes  «uu^.— 
Un  tel  est  en  bonne  main,  il  est  sous  l'autorité  d'une  peraonas 
qui  lui  fera  faire  son  devoir.  Il  n'a  qu'à  se  bien  tenir,  Heetm 
bonne  main.  CetU  nouveU4vientdebonnemain,e\\Avhtnid'um 
personne  diffne  defoi.On  ditdeméme.  Savoir  quelque  chose  de 
bonnepart,la  tenir  de  bonne  source.'^  Avoir  bonpied,  aMCcter 
bien.  —  Avoir  bon  pied,  bon  ail,  être  vigoureux,  se  porter 
bien.  U  ne  se  dit  guère  que  d'une  personne  qui  oemmenoe  à 
n'être  plus  jeune.  —  Cet  homme  est  un  peu  âgé,  nmie  il  a  bem 
pied,  bon  œil.  Cette  phrase  signifie  aii^i  être  vigilant,  se  lenk 
sur  ses  gardes.  Il  faut  avoir  bon  pied,  bon  ceil  avec  cet  hommo" 
là.  On  dit  quelquefois  par  ellipse.  Bon  pied,  bon  esU,  preoei 
garde  à  vous.  —  Aller  de  bon  pied  dans  une  affaire  ;  s'y  cobh 
porter  avec  beaucoup  de  zèle  et  de  franchise.  —  Le  Wèàioée  a 
encore  le  cœur  bon;  il  conserve  encore  use  certaine  vigueur, 
malgré  l'affaiblissement  causé  par  la  maladie.  -^  Ce  eaUmi  eei 
bon,  ce  compU  est  bon,  etc.,  il  est  exact.  Proverftûalemeni, 
Les  bons  comptes  font  les  bons  amis.  —  A  tout  bon  oomfée 
revenir;  on  doit  être  toujours  reçu  à  recommencer  le  celcal 
faitavec  leplusdesoin,età  s'assurer  s'il  estexact.  Ceet  un  howsens 
de  bon  compte;  il  est  fidèle  dans  les  comptes  qu'il  rend.  * 
Soyez  de  bon  compte,  mettez  bas  toute  feinte,  toute  disaimala- 
tion.  —  Rendre  bon  compte  de  sa  conduite,  faire  oonnailrt 
qu'on  a  tenu  une  conduite  a  laquelle  il  n'y  a  rien  à  reprendre.—    i 
Vous  me  rendrez  bon  compte  de  ce  tu  conduite,  je  sanrai  bin 
vous  en  faire  repentir.  Son  compte  est  bon,  on  lui  fera  u 
mauvais  parti.—  fin  term.  de  finances.  Foire  les  deniere  bosu, 
se  rendre  garant  du  paiement  d'une  somme.  Cette  locotioa  a 
vieilli.  —  Au  ieu ,  Faire  6on,  répoudre  qu'on  paiera  ce  que  i'm 
perdra  au  delà  de  ce  qu'on  a  au  jeu.  Faire  bon  partonl^  fwm 
bon  de  tout. —  Jouer  bon  jeu,  bon  argent,  wuer  sérieusemeet, 
avec  obligation  de  payer  sur-le-champ.  —  /  eJier  bon  jeu ,  ben 
argent,  agir  tout  de  bon,  sérieusement.  On  le  dit  surlout  de 
personnes  qui  se  battent,  qui  plaident,  qui  disputent.  J*ai  ors 
d'abord  qu  ils  plaisantaient,  mais  j'ai  vu  qu'ils  y  allaiéni  bm 
jeu,  bon  argent.  —  Donner  de  bonnes  enseignée  de  quetqm 
chose,  l'indiquer  par  des  marques  faciles  à  reconnaître.  Cette 
phrase  a  vieilli.  —  Adverbialeuient ,  A  bonnes  enseignée^  k  bon 
Litre,  à  juste  titre,  ou  avec  des  garanties,  des  sûretés.  Il  na  vtet 
payer  qu'à  bonnes  enseignes.  Je  n'y  veua  aller  qu'à  bannm 
enseignes.  — A  bon  escient  (V.EsciSf^).  Un  bon  wsoi,  une 
bonne  plaisanterie,  un  mot  spirituel,  une  plaisanterie  de  bon 
goût.  Un  bon  tour,  un  tour  malin  et  plaisant.  —  EUipUq.  el 
fam.,  La  bailler  bonne  à  q%selquun,\u\  faire  quelque  pfèee. 
La  lui  garder  bonne  ^  conserver  du  ressentiment  oonlre  lui, 
avec  dessein  de  se  venger  dans  l'occasion.  —  U  m^ena  dit  ie 
bonnes,  ïi  m'a  dit  des  choses  singulières,  extraordinaires  •  pea 
vraisemblables.  —  Il  est  bon  là,  se  dit  d'un  aaot,  d'un  cuBleqv 
cause  quelque  surprise  agréable  à  ceux  qui  l'entendent.  Cela  se 
dit  le  plus  souvent  par  ironie.  —  Bon  cela,  se  dit  peur  ap^roowr 
quelque  chose ,  quand  on  vient  d'en  désapprouver  une  autre.  ^ 
C'est  6on,  sedit  pour  marquer  approbation,  satisfactîoi»»  on 
pour  mieux  exprimer  qu'on  a  compris,  entendu.  Feua  im€  etnet 
remis  ma  lettre  ?Cest  6o».iFoiM  avez  fait  telle  dànareha^ Bom. 


Bon,  j'entends.  Bon,  bon,  cela  suffit.  On  s'en  sert 

par  antiphrase  et  pour  se  plaindre  :  Vous  me  refueez  nna  ehmt 

si  simple  ?     est  bon .  Je  m  «i  souviendrai.  —  Par  etfflaiwntimi ^ 


(tl) 


Mêmiesmme  rékMnenwat,  le  doote ,  rîncrédolHé ,  Itsioa- 
danoe.  Il  est  paru?  Bon,  vous  voulez  rin,  Voms  Matfu't/afl 
fêeké  contre  tmoif  Boni  —  Bon  se  dit  AarUculièreinent  de  ce 

rii  est  conforme  à  la  raison,  à  ia  justice,  a  ]a  morale^  au  devoir, 
rhonnéleté.  Paireunbonusage  de  sa  fortune,  La  bonne  cause, 
etc.  —  F  aller  à  la  bonne  foi,  tout  à  la  bonne  foi,  agir  avec 
franchise,  sans  astuce,  sans  finesse.  —  Bon  se  dit  aussi  des  ^r- 
sonnes  qui  excellent  en  quelque  chose,  en  quelque  profession. 
Bon  nageur^  bon  danseur,  etc.  —  Bonne  eodéte^  bonne  eom- 
pagmn^  société  composée  de  personnes  distinguées  par  leur 
éducation,  leur  pottlesse,  leur  bon  ton.  Un  homme  de  bonne 
MoiMff,  de  bonne  compagnie,  —  Une  bonne  eatilAm,  un  bon 
ffÊurimt,  etc. ,  une  caution  sAre,  un  garant  9Ér,etc.  On  dit  de 
■léme,  dans  le  langage  commercial,  Ce  négociant  est  bon,  cette 
wmêeon  est  bfmne,  ce  négodant,  cette  maison  est  en  état  de  faire 
konncur  k  ses  enga^ments.  Â  bon  entendeur  eoM^  que  celui 
^  entend  ce  que  je  dis  en  fosse  son  profit  A  bon  entendeur 
peu  déparâtes  f  pea  ée  paroles  suffisent  powr  se  Caire  comprendre 
d*9iBluNnme inteiSgeni.  -*  jl  bon  ékat  bonrai, bien ailaquéV 
biea  défendu.  -^  Crnt  un  bon  Gamlois,  se  dit  d'un  homme 
francetsinoàrB.  — ^ctl«i»6ott«ii/ffl;il  a  tout  le  talent ,  toute 
la  capadlé  néoenaire  pour  tel  emploi  ;  eu  il  est  d*une  condoste 
aage  et  réglée.  —  Par  injure  ou  par  piaisanterie,  Cest  un  bem 
miquin^  un  bon  fripon,  wn  bon  débaweké,  un  bon  vaurien,  mne 
èemne  pièce,  une  bontse  lassgue,  un  bon  bec.  On  dit  de  même 
jmr  exolanatkM,  La  bonne  pUee,  la  bonne  langue  I  etc.  —  Faire 
lehon  espêîire,  conirdkire  Thamme  4e  bien,  ironiauement, 
Ceet  im  éoH  opdffv,  il  fait  Thomme  de  bien  plus  q«*il  ne  l^ert. 
'^Ceet  un^bmneipie,  fSMe  bonme  lame,  unebanme  plume ^ 
cfeat  «B  banowliabiledans  rariderescriaK,  dans  l'art  d'écnre. 
-^  £n  lerm.  de  oiarme^  Jiofi  voilieT,  bâtiment  qui  porte  bien 
la  voile,  oui  navigue  bien.  —  Bon^  ngnifie  aussi,  dément, 
■Haérioordienx,  et  c'est  dam  ce  sens  qu^m  dit  :  Bien  est  bon, 
Dêmsesiiouièon,  Aimer  le  bon  Bieu.  SU  phdt  em  bon  Dieu, 
—  Mon  BienJ  se  dit  par  eidamation  pour  marquer  la  aarprise 
aÀTm  CBt  de  quelque  chose.  Bon  Dieul  rauraH-on  jamais  pu 
f^ti^l —  Bon  génie j bon  ci^tnan, génie, démon  bienfaisaRt, 
ttvorable.  Ces  expresions  s'emploient  ûgvo^ment,  par  allusion 
anx  croyaooei  du  pavanisme  anden.  Cest  son  bon  génie  qui  l'a 
iii^pM,  omii'a  cemamtt,  —  Bon  ange,  ange  gardien.  Se  reeosn» 
mimder  à  son  bon  em^,  —  Figaréinent,  Voue  serexmon  bon 
onge,  vous  me  préseiverei  de  malfaeor.  —  Bon  signifie  cgale- 
■Mnt,  en  |Mrlant  des  personnes,  humain,  qui  aime  à  faire  du 
bien,  ou  indoigent,  affectaeux,  fêd\ek  vivre.  Bile  n'est  pas 
imt^Mif  eile  eH  bonne.  Avoir  le  cœur  bon.  Etre  d'un  bon 
omtaeière,  elc.  —  BcmaomiE  a  doux  sens  tnen  différents.  Dans 
Fnn  il  se  dit  nar  éloffe,d*un  homme  d'esprit,  plein  de  droiture, 
de  candeur,  d^affecttan.  Danarautre  sens  il  se  dit,  par  dérision, 
d'un  boflome  simple,  çen  avisé,  qui  se  laisse  dominer  et  tromper, 
et  alors  on  réunit  ordEinairemcfit  les  deux  mets.  Un  bon  homme 
ée  mmri.  t/expreasion  Bonne  femme  s'emploie  rarement  dans 
une  aooe^tian  analogue  ècp  dernier  sens.—  Un  faux  bonhomme, 
celui  qni,  par  finesse  et  dans  son  intérêt,  affecte  la  bonté,  la 
nanphdté,  le  désintéressement.  —  Familièrement,  Un  bon- 
homme ^  une  bonne  femme,  signifie  souvent  un  homme,  une 
ionme  qui  sont  déjà  dans  «n  âge  avancé.  Far  lamilianté  et  par 
banlenr,  «n  dit  qudqnefois  bonhomme ,  bonne  femme,  en  par- 
kiit  à  un  homme,  â  one  femme  du  penpfe ,  de  la  campagne , 
mel  que  aail  leur  â^e.  —  Abstractivemenl,  Le  bonhomsne  se 
diaaît  autrefois,  parmi  les  gens  de  guerre ,  des  paysans  en  géné- 
ral. Ftnra  muw  dépens  dm  bonhomme.  De  bonnes  gens,  se  dit 
ordinairement  des  personnes  qui  ont  de  la  bonté,  de  la  sim- 
plîdlé.  Cee  bonnes  gens  sums  ont  offert  tout  ce  qu'ils  avaient. 
—  Un  petit  bonhomme,  se  dit  qnelqnefois  d'un  petit  garçon. 
Çepeési bonhomme  eet  bien  turbulent,  •--  Fignrémentet  fanû- 
hènottomi.  Aller  son  petit  bonhomme  de  chemin  ^  vaquer  à  ses 
affaires,  poursuivre  ses  entreprises  tout  doucement  et  sans  édat. 
--  Coet  un  bon  pHnee^  il  est  bon  prince,  se  dit  d'un  homme 
aisé  à  vivre,  d'un  homme  qui  a  un  caractère  et  des  manières 
feeifes.  —  Ceet  un  bon  compagnon,  un  bon  vivant,  un  bon 
enfant ,  un  bon  garçon .  un  bon  sUable;  c'est  un  homme  de  bon 
caractère,  de  bonne  hanaenr  et  fidle  â  vivre.  •—  Il  est  bon 
comme  le  bon  pain,  comsne  dubon  p«^,  c'est  nnhonnme  ex- 
Mmement  lion  et  denx.  On  dit  dans  fe  même  sens,  Cest  une 
bmme  pâte  d'homme,  une  bonne  âme;  et  parmépris,  Ceet  une 
bonne  èêêe.  —  il  eet  bien  bon  de  croire  cela,i\  fant  qu'il  sdt 
bien  cvédole  pour  crafav  cela.  Que  vous  êtes  bon  d^awuêer  foi 
à  ee$  parolee ,  de  peneer  qu'il  veut  voue  servir,  —  Ironique- 
meot,  Ileet  bien  bon,  je  te  fraaet  bon  de  prétendre,  de  dire, 
de  Caille,  etc.  Je  voue  trouve  bon  ée  V0n&  me  reprocher  saUa 
naMsn,  nattffnrma  faveo  coneeUlée.  -^  Mon  bon  ami,  ma 


bonne  ornée,  eu  simpfenent  vm  borne  :  termes  d*amitié  on  ée 
bienveillance  qu'on  emploie  surtout  entre  égaux,  on  de  supé^ 
rieur  à  wifeneur.  Bon  ami,  bonne  omie,  se  disent  qnelqnefois 
familièrement  pour  amant  et  maétresse.  •--  Ben,  signiie  ausd 
propre  â.  €'eH  un  hœMne  bon  à  tout.  Cela  n'en  bon  è  rien,-^ 
Proverbialement  et  fignrcment,  ITétre  bon  ntf  à  rôtir  ni  à 
bouëlir,  n'être  propre  à  rien.  Il  se  dit  des  choses  et  des  peiw 
sonnes.  —  Si  un  antre  avsiit  dit,  aenii  fait  ee^a,ilne  sere^ 
pas  ban  à  jeter  amtt  ohiene,  se  dit  pour  fawe  entendre  que  ee 
qui  a  éfeé  bien  reçu  venant  de  quelqu'un  aurait  été  f  i^sHinal 
reçu  venant  d'nn  autre.  -- Ce  qui  eet  bon  à  prendre  en  bon  è 
rendre.  Manière  de  s'excuser  d'avoir  pris  une  chose  sur  laqudle 
on  croit  setdt  des  droks,  en  disMit  me  le  pis  aller  sera  de  la 
rendre.— il  9tfelfn«càoi«fiuyfcenrei<6an,qudquefoisutieinfor^ 
tnne  nous  procure  des  avantages  que  nons  n'aurions  pas  eus  sans 
elle. — TVmlriWftl^nesonlpos^onnaMtf^.— Parméprls,€^te 
eet  bonpour  Uispetitagens,pour  les  sots,  elc,  Cestbonàvome, 
à  hU,  elc.  ;  cela  ne  peut  convenir,  ne  peut  plaire  qu'aux  petits 
gens,  qu'aux  sots,  etc.  ;  c'est  à  vous,  à  lui  qu'il  appartient,  qu^ 
convient  de  faire,  de  dire  oda.  Je  n'oserais  jamais  entreprend 
cela,  c>st  bon  à  vous.  Cette  façon  de  parler  s*emploie  qnelque* 
fois jpnr  mépris.  »—  Cela  eet  boné  ou^ue  dupe,  â  qu^^ueeot. 

—  En  imprimerie.  Bon  à  tirer.  Mots  que  ron  écrit  sur  une 
épreuve  peur  ordonner  ou  ponr  permeUre  de  tirer  la  feuille. 
On  en  foit  très-souvent  une  espèce  de  substantif.  L'auteur  n'û 
pas  encore  donné  son  bon  à  ttrer.  Mettre  son  bon  â  Urer,  En 
lerm.  de  commerce.  Bon  pour  UHe  woœme.  Formule  qu'on 
met  au  bas  de  certains  effets  de  commerce,  pour  rappeler  li 
soranse  mentionnée  dans  le  corps  del'écrit.  Bon  pour  cinq  cente 
francs,  pour  mUlefiranes.  On  écrit  dans  un  sens  analogue  sur 
certains  billets  d'entrée,  ^on  pow  une  personne,  deuœper^ 
sonnes,  etc.  —  Bon,  signifie  encore  avantageux,  favoraUe, 
utile,  oonvenal>le.  Il  s'applique  dans  une  acception  analogue,  à 
l'humeur,  à  la  disposition  d'esprit,  aux  manières  d'une  personne. 
—-Bon  plaisir,  signifie  qnelqueftâs,  consentement,  volonté. 
Arrêter,  régler,  terminer  une  affaire  soue  le  bon  plaisir  de 
quelqu'un ,  avec  son  consentement,  oi  sous  la  condition  qu*fi 
n'y  a  rien  de  fait,  s'il  ne  l'approuve  pas.  —  Sauf  votre  bon  piai* 
tir,  eom  votre  bon  plaieir,  avec  votre  permission ,  si  cela  vous 
pklt,  —  Bon  plaisir,  se  prend  aussi  en  mauvaise  part,  pour 
volonté  absolue,  capricieuse.  •<-  i^  régime  du  bon  plaisir,  le 
gouvernement  du  bon  plaisir,  se  dit  d'an  régime,  dSsn  gouver- 
nement arbitraire.— JFVitre  bonne  mise  émouvais  jeu,  dissimalcr 
adroitement  et  cacher  le  mécontentement  qu'on  épronve,  ou  le 
mauvais  état  oà  l'on  est.  *-  Faire  contre  WMsuvaise  fortune , 
contre  fortune  bon  ccsur,  s'armer  de  conslance  dans  le  malheur. 
On  dit  dans  un  sens  analogue,  Faire  bonne  contenance  devant 
l'ennemi,  -—  Faire  quelque  chose  de  bonne  grâce ,  avoir  bonne 
grûee  à  la  faire,  s'en  bien  acquitter,  y  mettre  de  la  grâce. 
Il  danee  de  fort  bonne  grâce,  —  //  n'a  pas  bonne  grâce  tfen 
user  ainsi,  il  ne  hii  sied  pas  d'en  user  ainsi;  ce  qu'il  dit,  ce 
qu'il  fait  est  fort  mal  â  propos,  est  bien  peu  convenable.  En 
term.  de  tapissier,  les  bonnes  grâces  d'un  Ut,  lés  d'étoffe  qu'on 
attadie  vers  le  dievet,  vers  les  pieds  d'un  lit ,  pour  accompa- 
gner les  grands  rideaux.  Cela  ne  se  dit  qu'en  parlant  des  lits 
a  l'andenne  mode.  —  Interpréter,  expliquer ^  prendre  quelque 
cfcost  en  bonne  part ,  y  donner  un  sens  favorable  lorsqiron 
pourrait  y  en  donner  un  autre;  ne  s'en  point  ficher.— Ce  mot  se 
prend  en  bonne  part,  on  doK  l'entendre  dams  un  sens  favo- 
rable. —  BeeenoMl  ban  (f .  ce  mot  à  son  ordre  alphabétique). 

—  Bonne  aventure,  aventure  heureuse  ou  agréable.  Il  lui  eet 
arrivé  une  trèe^nm  aventure.  Absolument,  La  bonne  avef^ 
ture,  se  dit  des  vaines  prédictions  que  font  certaines  gens,  sur 
rinspection  de  la  main,  ou  en  tirant  les  cartes,  etc.  Se  faire  dire 
sa  bimne  aventure,  une  dieeuee  de  bonne  aventure,  —  Bonne 
fortune*  chance  heureuse,  benrenx  hasard.  C'est  une  bonne 
fortune  pour  mat'  de  voue  rencontrer,  —  //  lui  eH  nrrivé  une 
bonr^  fortune  depuis  peu.  il  se  dit,  en  term.  de  galanterie, 
des  feveurs  d'une  femme,  il  a  eu  plusieurs  bannes  fortunes, 
Cest  un  homme  à  bonnet  fortunes.  Aller,  être  en  bonne  fàr^ 
tune.^-Bonne  ane^ ,  année  fertile,  abondante,  tannée  a  été 
bonne;  dane  les  bennes  annéeeêtréeoNe  tant,  —  Bon  an ,  mai 
an,  compensation  feite  des  mawaises  années  avec  les  bonnes. 
Sa  propriété  luirapporte  dix  miHe  fronce  de  rente,  bon  an, 
usei  an,  La  journée,  la  omit  de  ce  maiade  a  été  bonne.  Il  Ta 
bien  passée.  —  l^nar,  soti^crif^  le  bonjour,  le  bonsoir  à 
queUjIuun ,  le  saluer  en  lui  disant  bonjour  ou  bonsoir,  en  lui 
souhaitant  une  heureuse  Journée,  etc.  :  dans  des  frases,  bon- 
Jour  et  bansoir  s'écrivent  ordinairement  en  un  seul  mot.  On  dH 
de  mène  :  Souhaiter  une  bonne  nuit,  un  bon  voyage,  souhaiter 
As  donna  mtnée  â  que^'un,  etc.  (F.  Boiiiot7B,  Boifsoin, 


Boir. 


(fi) 


JM!(. 


NiTiT»  VOYAOK»  An!Cbe,  KVfeic.).^Bùniour  se  dit  que^uc- 
Ibîs  d'un  jour  où  l*Eglise  célèbre  quelque  fête.  Cfti  aujourd  kui 
mn  bon  jour.  On  appelle  aussi  bonnes  fêles,  les  fôtes  solennelles. 
//  ne  met  eel  habit  y tif  ies  bimnes  fét€$.  —  Populair. ,  faire  son 
bon  jour,  eommuniery  recevoir  le  sacrement  de  FEucharistie. 
— Proverbialement  et  populair..  Bon  jour,  bonne  œuvre,  se  dit 
en  parlant  d*une  bonne  action  faite  en  un  jour  solennel.  11$  se 
sont  réconeiliés  iejour  de  Pâques:  bon  jour,  bonne  œuvre.  On  le 
dit  plus  ordinairement  par  ironie.  Il  a  volé  le  jour  de  Pâques  : 
bon  jour,  bonne  œuvre.  —  Aux  bonnes  fêles  les  bons  coups, 
les  méchants  prennent  quelquefois  l'occasion  des  bonnes  fêtes 
pour  exécuter  leurs  mauvais  desseins;  —  Adverbialement,  De 
oonne  heure,  tôt,  par  opposition  à  tard.  Il  se  dit  non-seule- 
ment des  heures  du  jdur,  mais  aussi  des  époques,  du  temps  en 
oénéral.  —  Familièrement,  Arriver  à  la  bonne  heure,  arriver 
t  propos.  —  A  la  bonne  heure,  sert  quelquefois  i  exprimer  une 
sorte  d'approbation.  Vous  le  voulez  :  A  la  bonne  hiure,  je  ne 
m'y  oppose peu.On  remploie  aussi  pour  exprimer  Findifférence. 
il  me  menace,  dites-vous  :  A  la  bonne  heure ,  passe ,  je  ne  m'en 
étonne  point.  —  En  term.  de  man^ ,  Ce  cheval  galope  sur  le 
bon  pied:  en  galopant,  il  part  du  pieddroit.  On  dit  dans  le  même 
sens.  Mettre  un  cheval  sur  le  bon  pied. —  Figurément,  Mettre 
quelqu'un  sur  le  bon  pied,  le  réduire  à  faire  ce  qu'il  doit,  ce 
qu'on  exige  raisonnablement  de  lui.  llfaisaitle  rétif,  le  difficile, 
wsaisje  l'ai  mis  sur  le  bon  pied,  dette  phrase  signifie  aussi,  pro- 
curer à  quelqu'un  de  grands  avantages.  Dans  ce  dernier  sens , 
on  dit  également.  Mettre  quelqu'un  sur  un  bon  pied.  —  Etre 
êur  un  bon  pied  dans  le  mande ,  y  être  estimé ,  en  considération. 
Etre  sur  un  bon  pied ,  sur  le  bon  pied  ;  être  dans  une  situation 
avantageuse.  —  Bon,  signifie  quelquefub  grand,  considérable 
dans  son  genre ,  et  sert  à  donner  plus  de  valeur,  plus  d'énergie 
aux  substantifs  auxquels  il  est  joint.  —  Une  bonne  pluie,  une 
bonne  gelée,  une  pluie  atmndante,  une  forte  gelée  dont  l'effet  est 
favorable  aux  productions  de  la  terre. — Familièrement,  f/n^ 
bonne  fois,  franchement,  nettement,  de  manière  à  n'y  plus  reve- 
nir. Aulieudele  bouder,  dites4uiune  bonne  fois  ce  que  vousavex 
contre  lui,  Prov.,  Tout  cela  est  bon,  maisVargent  vaut  mieux, 
se  dit  a  un  débiteur,  lorsqu'on  ne  se  contente  pas  des  excuses , 
des  prétextes  qu'il  allègue  pour  retarder  le  payement.  La  même 
chos(*  se  dit  k  ceux  qui  veulent  amuser  par  de  belles  promesses, 
par  de  vaines  espérances.  —  Bon  se  prend  quelquefois  substan- 
tivement, et  se  dit  dans  un  sens  absolu  de  ce  qui  est  bon.  Le 
beau  et  le  bon ,  le  bon  et  Chonnéte.  —  Il  signifie  particulière- 
ment, bonnes  Qualités,  ce  qu'il  y  a  de  bon  dans  la  personne  ou 
dans  la  chose  (font  il  s'agit.  Proverbialement,  Aux  derniers  les 
bons;  ce  qui  reste  de  quelque  chose,  après  que  les  autres  ont 
choisi,  est  souvent  le  meilleur.  — Bon,  pris  substantivement, 
sijgnifio  aussi,  ce  qu'il  y  a  d'avantageux,  d'important,  de  prin- 

dpi  en  quelque  chose.  Le  bon  de  f  affaire  est  que —  Le 

bon  de  t  histoire ,  le  bon  du  conte,  ce  qu'il  y  a  de  plaisant  dans 
on  conte ,  dans  une  hUloire.  Le  bon  de  l  histoire  est  qu'il  ne 
s'aperçut  de  rien.  —  Avoir  du  bon  dans  une  affaire ,  dans  un 
traité,  y  trouver  du  gain,  du  profit.  —  Bon,  se  dit  encore  subs- 
tantivement, surtout  au  plunel ,  des  gens  de  bien.  On  l'oppose 
souvent  à  méchants.  Recompenser  les  bons  et  punir  les  mé^ 
ehanls.  —  Bon  s'emploie  aussi  adverbialement  dans  diverses 
phrases.  S«iUir  bon,  avoir  une  odeur  agréable;  Tenir  bon, 
résister  avec  fermeté.  Coûter  bon ,  coûter  extrêmement  cher.  — 
//  fait  bon  marcher,  se  promener,  courir,  etc. ,  le  temps  est 
favorable  à  la  marche,  à  la  promenade,  etc.  On  dit  quelquefois 
absolument,//  fait  bon,  la  température  est  douce  et  agréable.  // 
fait  très-bon  aujourd'hui.  —  Proverbialement ,  //  fait  bon  dans 
cet  endroit,  on  y  est  agréablement,  à  son  aise.  Dans  le  sens  con- 
traire. Il  n'y  fait  vas  bon,  on  y  est  désagréablement,  on  y  est 
exposé  à  quelque  chose  de  CIcbeux,  a  quelque  danser.  —  Fami- 
lièrement ,  Il  ne  fait  pas  bon  avoir  affaire  à  cet  homme,  il  y  a 
des  désagréments,  des  dangers,  pour  les  personnes  qui  ont 
affaire  à  lui.  On  dit  dans  un  sens  analogue,  //  ne  fait  pas  bon 
s'y  frotter.  —  Proverbialement ,  Il  fait  bon  vivre,  on  apprend 
toujours;  les  plus  habiles,  les  plus  expérimentés  ont  toujours 
quelque  chose  à  apprendre.  —  Proveroialement,  //  fait  bon 
Satire  glorieux  ;  il  ne  s'en  vante  pas,  ou  simplement,  //  fait 
bon  battre  glorieux;  on  n'a  pas  i  craindre  d'être  puni ,  parce 
qu'il  garde  le  silence  sur  son  aventure;  ou  dans  un  sens  plus 
général ,  un  homme  vain  aime  mieux  endurer  les  humiliations 
secrètes  que  de  s'en  plaindre.  —  Tout  de  bon ,  locution  adver- 
Ixale,  sérieusement.  —  Bon  {wmtale}  (F.  ^nté). —  Boîf, 
ordre ,  autorisation  par  écrit  adressé  à  un  fournisseur,  à  un 
caissier,  à  un corresp<Hidant,  à  un  employé,  de  fournir  ou  de 
paver  pour  le  compte  de  celui  qui  l'a  signé.  Le  bon  du  roi  l'a- 
grément du  roi  ;  le  bon  d^un  ministre ,  le  consentement  d'iin 


ministre.  Le  bon  d^un  banquier,  l'acceptation  d'un  banqnier. 
Ces  locutions  ont  vieilli. 

BON,  en  terme  de  pratique,  est  une  expression  par  laquelle 
on  ratifie  une  promesse,  une  cédule.  Faire  bon,  c'est  promettre 
de  payer  pour  soi  ou  pour  autrui. 

BO?r ,  terme  d'honneur  dont  on  se  sert  dans  le  commerce 
pour  désigner  un  marchand  riche  et  solvable. 

BON  (hùt.mod,).  C'est  le  nom  d'une  fête  que  les  Japonais 
célèbrent  tous  les  ans  en  l'honneur  des  morts.  Ce  jour-là  les 
maisons  sont  illuminées  du  mieux  qu'il  est  possible  à  chacun  de 
le  bire.  Hommes,  femmes  et  enfants  se  pressent  vers  la  demeure 
des  morts,  les  mains  charsées  des  mets  les  plus  friands,  qu'ils  dé- 
posent sur  le  tombeau  ofe  ceux  qui  leur  furent  unis  naguère 
par  les  liens  du  sang  et  par  quelque  noble  sentiment  de  I  âme. 

BON  (Jeàk-Philiffe)  ,  docteur  en  philosophie,  enseignait  â 
l'université  de  Padoue,  vers  1573,  et  fut  à  la  fois  un  des  pins 
savants  érudits  et  un  des  meilleurs  poètes  de  son  temps.  On  a  de 
lui  :  De  concordantiis  philosophim  et  medicinœ,  Venise,  1573, 
in-4<*.  Bon  montre  dans  cet  ouvrage  le  rapport  intime  de  la 
philosophie  et  de  la  médecine ,  et  la  subordination  où  la  pre- 
mièro  doit  être  envers  la  seconde.  Cette  vérité,  qui  est  d'Hippo* 
crate,  est  consacrée  aujourd'hui.  L.  F.  G. 

BOX  (FLOEEirr  ) ,  jésuite ,  professeur  au  collège  de  Reims,  a 
publié,  sans  y  mettre  son  nom,  un  recueil  de  vers  qu'il  avait 
composés  à  l'occasion  de  la  prise  de  la  Rochelle  par  Louis  Xlli, 
intitulé  :  Les  triomphes  de  Louis  le  Juste,  en  la  réduction  det 
ko^^lois  et  des  autres  rebelles  de  son  royaume,  Reims,  i6S9, 
in-4'*.  Suivant  Goujet,  dans  son  Histoire  de  la  littérature, n'ûj 
a  du  feu  et  du  génie  (kns  quelques-unes  des  pièces  qui  compo- 
sent ce  volume;  mais  le  poëte  ne  se  soutient  pas  toujours,  et  il 
est  quelqpiefois  languissant.  D  L.  F.  G.  - 

BON  DE  SAINT-HILAIBE  (François-Xayier),  président 
de  la  chambre  des  comptes  de  Montpellier,  membre  de  l'aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-lettres ,  de  la  société  royale  de 
Londres,  etc.,  naquit  à  Montpellier  le  15  octobre  1678,  et 
mourut  à  Narbonne  en  janvier  1761.  Jurisprudence,  belles- 
lettres,  beaux«arts,  sciences.  Bon  voulut  tout  embrasser,  mais 
il  n'a  laissé  que  de  fort  légères  traces  dans  quelques-unes  de  ces 
diverses  branches  des  connaissances  humâmes.  On  a  de  lui  des 
Mémoires  sur  quelques  objets  d'antiquités.  Il  a  aussi  inséré 
quelques  Mémoires  d'histoire  naturelle  dans  la  collection  de 

I  académie  de  Montpellier.  Bon  présenta  à  cette  académie  des 
observations  intéressantes  sur  la  chaleur  directe  du  soleil  et  sur 
la  météorologie.  Il  fit  d'inutiles  efibrts  pour  tirer  parti  des  mar- 
rons d'Inde;  son  mémoire  intitulé  :  Mémoire  sur  les  marrons 
d'Inde,  in-12,  n'est  pas  sans  mérite.  Mais  ce  qui  valut  le  plu» de 
réputation  à  Bon,  ce  fut  sa  Dissertation  sur  l'araignée, 
Paris,  1710,  in-lâ.  Elle  fut  traduite  dans  toute;  les  langues  de 
l'Europe,  et  même  en  chinois,  par  le  P.  Parennin. 

BON  (Louis-André!,  général  français,  naquit  à  Romans,  en 
Dauphiné,  le  25  octobre  1738.  En  1792,  les  volontaires  na- 
tionaux de  cette  province  se  rappelèrent  que  jeune  encore  Bon 
avait  combattu  en  Amérique  dansie  régiment  de  Bourbon-InCan- 
terie ,  et  ils  le  choisirent  pour  les  commander.  Bon  partit  pour 
les  frontières  d'Espagne  et  alla  joindre  l'armée  de  Dugommier. 

II  était  déjà  adjudant  général,  chef  de  brigade,  lorsque  pen- 
dant le  blocus  de  Bellegarde,  vingt  mille  Espagnols,  renforcés 
encore  par  quelques  troupes  de  paysans,  vinrent,  dans  la  nuit 
du  15  août  1794,  attaquer  à  l'improviste  la  division  française 
campée  à  Terrade ,  sous  les  ordres  du  général  Lemoine.  Con- 
traints d'abandonner  la  position ,  les  Français  se  repliaient  en 
désordre ,  lorsque  Bon  ralliant  ses  soldats,  commande  la  cbar|;e 
et  culbute  à  son  tour  l'ennemi.  Il  fut  fait  alors  général  de  bn— 

Sade,  et  plus  tard  sa  belle  conduite  dans  la  guerre  d'Italie , 
evant  BÎantoue ,  au  pont  d'Arcole,  au  passage  du  Tagliamento 
et  ailleurs,  vint  justifier  cette  honorable  promotion.  Après  le 
traité  de  Gimpo-Formio,  Bon  commanda  la  huitième  division 
militaire  dont  le  chef-lieu  est  Marseille,  et  son  infatigable  éner- 
gie mit  fin  aux  sanglantes  représailles  qui  s'exerçaient  alors 
contre  les  terroristes,  et  quelque  temps  après,  a  la  tête  des  co- 
lonnes mobiles  d'Avignon ,  il  dispersa  douze  cents  insurgés  cfui 
désolaient  les  départements  d'alentour.  Nommé  bientôt  général 
de  division,  il  suivit  Bonaparte  en  Egypte,  et  fut  dans  celte 
mémorable  campagne  ce  qu'il  s'était  toujours  montré  en  Itatte, 
plein  de  courage,  de  sang-froid  et  de  présence  d'esprit.  Remar- 
qué par  tous  devant  Alexandrie,  il  marcha  sur  Rosette  et  entra 
le  premier  dans  l'enceinte  qui  défendait  cette  ville.  Il  arriva 
bientôt  sous  ies  murs  du  Caire,  contribua  puissamment  à  faire 
touiller  cette  importante  capitale  au  pouvoir  de  notre  armée,  el 
Uravenaat  k  désert  à  la  tète  de  quinae  cents  aoldats,  H  alla  pren* 


BONAC. 


( 


dre  po8$eftnon  de  Suez,  et  se  distinguer  encore  à  la  tiataillc 
d'El-Arisdi.  Bon  soutint  dignement  une  réputation  déjà  bril- 
iante  dans  les  nomkireux  combats  où  il  se  trouva  à  la  tête  de  sa 
division.  Il  se  battit  avec  courage  et  succ^  à  Korsum,  an  mont 
tMabar.  En6n,  le  20  floréal  (mai  1799),  il  était  sous  les  murs  de 
Saint-Jean  d'Acre,  où  sa  bravoure  s'était  déjà  signalée,  lorsque 
montant  à  l'assaut  à  la  tète  de  ses  soldats ,  il  tomba  blessé  mor- 
telleroent.  Bonaparte  lui  donna  de  vils  r^ets,  et  plus  tard  les 
habitants  de  Valence  lui  érigèrent  un  monument.  Bon  laissa 
Œne  femme  et  un  61s  riches  seulement  de  sa  gloire.  Leurs  récîa- 
DMtions,  sans  doute  aussi  timides  que  bien  fondées ,  ne  parvin- 
mit  que  bien  tard  jusqu'à  Napoléon ,  le  compagnon  d'armes  et 
Famî  du  général  mort.  L'empereur  alors  répara  cette  injustice 
de  tout  son  pouvoir,  fit  le  fils  baron ,  envoya  des  félicitations  à 
la  mère,  et  les  dota  tous  deux. 

BOBT  (F.  Lbbon). 

BOHA  {bolam,),  s.  m.  es{>èce  d'arbre  qui  croit  aux  Philip- 
|Mne8.  —  Selon  la  mythologie,  nom  sous  lequel  la  Fortune  était 
adorée  au  Capitole,  chez  les  anciens  Romams. 

BONA-SBlflOR-ABEN-JACRIA  (V.  ECHECS  [jeU  d']). 

BOHA  (Jean),  savant  cardinal ,  naquit  en  1609  à  Mondovi, 
en  Piémont,  entra  en  1625  dans  Tordre  des  Feuillants, 
dont  il  devint  général  en  1651.  Clément  IX  le  fit  cardinal  en 


pasquinade  :  Papa 

l'épigramme  que  fit  à  ce  sujet  le  P.  Daugières ,  iésûile  pro- 
vençal : 

Grammaticie  leges  plerumqiie  Ecclesia  spemît  : 
Forte  erit  at  liccat  dicere  :  Papa  Bona. 
Vana  loUcbmi  ne  te  coDturbet  imago, 
Eoet  pipa  bonus,  ti  papa  Bona  foret. 

QBelqae  Ait  son  mérite ,  il  n'obtint  pourtant  pas  la  tiare.  D'une 
érudition  vaste  et  solide ,  il  entretint  une  correspondance 
«vecpresqjie  tous  les  savants  de  l'Europe,  sans  négliger  la  prière 
et  1^  devoirs  de  son  état  ;  et  il  mourut  à  Rome  aussi  saintement 
qu  11  avait  vécu,  le  26  octobre  1674.  On  a  de  lui  plusieurs  écrits, 
Jf^rf^**  Turin  en  1747-53,  4  vol.  in-fol.  Les  principaux  sont: 
i  De  rébus  Hiurgicù,  plein  de  recherches  curieuses  et  intéres- 
nntes  sur  les  rites,  les  prières  et  les  cérémonies  de  la  messe; 
^Manmduciio  ad eœlum ,  traduit  en  français;  3°  Horologium 
•Helicum;  4*»  De  principHsvUœ  ehriêUanœ  ,  traduit  en  fran- 
gis  par  le  président  Cousin  et  par  Goujet;  5«  PsaUentU  eecle- 
^Bhormonia;  6»  De  sacra  harmonia;  7»  De  discretione 
tJfmUsum,  Ses  Lettres  et  celles  qui  lui  ont  été  adressées 
ont  été  imprimées  à  Lucques,  1769,  in-4«.  Quelques-unes  de 
ses  liaisons  avec  les  savants  ou  les  théologiens  ne  répondirent 

8eut-«tre  pas  touiours  à  la  pureté  de  ses  vues.  Certains  partisans 
es  nouveautés  tnéologiques  de  son  temps  parurent  avoir  sur- 
pris quelquefois  sa  confiance.  Sa  vie,  écrite  en  latin  par  le  P. 
Bertole,  a  été  traduite  en  français  par  l'abbé  Dufuet,  Paris, 
i682,  in-12. 

IBOM A  (Jean  de),  médecin  du  xviii'^  siècle,  né  à  Vérone,  fut 
doreur  en  philosophie  et  professeur  à  l'université  de  Padoue,  et 
«e  fit  connaître  par  les  ouvrages  suivants  :  1°  Historia  aliquot 
Cjurationum  mereurio  sublimato  eorrodente  perfectarum , 
Vérone,  1768,  in-4*»;  2»  Traetaius  descorbuto,  Vérone,  1761, 

™"^;  ^  ^^^^  •*'^  *  ^^^^  ®***^  rf^'  c^H^y  dissertazione  storico- 
phtiieo'-mediea ,  Venise,  1761;  4*»  Observationes  medieœ  ad 
praxim  in  nosocomio  ostendendam.  anno  1765,  Pavie,  1766. 


par  on  petit  détroit.  C'était  jadis  un  repaire  de  smogleurs  et  de 
pirates;  les  habitants  sont  Malais.  Maintenant  les  Hollandais  y 
entretiennent  un  poste  militaire;  ils  y  ont  arraché  tous  les  iri- 
Tofliers. 

BOBTAC  (Jean-Louis  d'Usson,  marquis  de),  d'une  mai- 
son très-ancienne,  originaire  du  Donezen,  et  qui  lirait  son  nom 
de  la  baronie  d'Usson.  Le  marquis  de  Bonac  fut  d'abord  mous- 

guetaire  et  capitaine  de  dragons;  il  servit  en  1697  et  en  1698  en 
Janemarketen  Hollande;  il  devint  ensuite  conseiller  d'Etat  et 
ueutenant  général  au  gouvernement  du  pays  de  Foix.— Il  avait 
de  ^ands  talents  pour  les  négociations  politiques.  Aussi  son 
babileté  lui  mérita-t-elle  la  confiance  de  Louis  XIV,  qui  le  char- 
gea de  plusieurs  missions  importantes  auprès  des  souverains.  Il 
fat  envové  en  Hollande,  à  Brunswick  et  en  Saxe ,  puis  en  Suède 
auprès  de  Charles  XU;  en  Pologne,  auprès  de  Stanislas  Lec- 
noski;  en  Espagne,  auprès  de  Philippe  V;  à  Constantinople , 


IS  )  BOHACOSSI. 

enfin,  en  1716;  et  il  remplit  partout  les  devoirs  si  difficiles 
d'ambassadeur  avec  les  plus  brillants  succès;  tellement  qu'il 
mérita  des  marques  de  distinction  dans  toutes  les  cours  et  les 
récompenses  les  plus  flatteuses  du  grand  roi.  Malheureusement 
tant  de  voyages  avaient  afiaibli  la  santé  du  marquis  de  Bonac. 
Il  ({uitta  1  ambassade  de  Constantinople  pour  prendre  celle  de 
Suisse,  croyant  pouvoir  se  rétablir;  mais  il  fut  bientôt  forcé  de 
rentrer  à  Paris,  où  il  ne  fit  plus  que  languir  jusqu'à  ce  qu'une 
attaque  d'apoplexie  vint  l'enlever  à  sa  famille,  le  1^*^  septembre 
1738.  Il  était  âgé  de  soixante-dix  ans.  L.  F.  G. 

BOMACCiOLi  (Louis),  médecin  né  à  Ferrare,  vécut  vefs  la 
fin  du  xv*^  siècle  et  au  commencement  du  xvi"  ;  il  n*est  connu 
que  par  un  ouvrage  sur  la  génération,  intitulé  :  Enneas  mu/t>- 
bris,  in-fol.,  sans  millésime,  que  Ton  croit  cependant  imprimé 
vers  1480.  Quelques  bibliographes  ont  indiqué  comme  des  ou- 
vrages de  Bonaccioli  :  1®  De  uteri  partiumgue  ejus  eonfectione, 
quonam  usu  etiam  in  absentibus  venus  citelur.  Qaid,  quate 
undêque prolifieum  semen ,  unde  menstrua?  etc.,  Strasbourg^ 
1537,  in-8*»  ;  Bàle,  1566,  iii-4«;  2«  De  conceptionis  indiciis,  nec 
non  maris  fmmineique  partus  sianifiealione.  Quœ  utero  gra- 
vidis  aceidunl,  et  eorum  medieinœ,  Prognostica  causœque 
efftuxionum  et  abortuum,  Proceritatis,  improeerilalisque  par^ 
tuum  eausœ,  Strasbourg,  1538,  in-S"";  Lvon,  1639, 1641, 1650, 
1660 ,  in-12;  Amsterdam  ,  1663 ,  in-12  ;  mais  ce  ne  sont  que 
des  chapitres  de  son  grand  traité  :  Enneas  muliebris,  dont  on  a 
fait  des  volumes  séparés.  A  une  autre  partie  de  cet  ouvrage,  im- 
primée séparément,  sous  ce  titre  :  De  fœtus  formatione  ad  Lu- 
ereeiam  Ferrariœ  duccissam,  Leyde,  1639,  in-12,  on  a  joint 
le  traité  de  Severin  Pineau ,  De  virginitatis  notis,  graviditate 
et  par  tu. 

BONACCIUOLI  (Alphonse),  écrivain  qui  florissait  dans  la 
seconde  moitié  du  xvi'  siècle.  Bonacciuoh  était  issu  d*une  fa- 
mille noble  de  Ferrare ,  et  il  fut  attaché  au  duc  Hercule  II, 
dont  il  reçut  de  grands  bienfaits.  Il  était  très-savant  dans  la 
langue  jgrecque,  et  comme  il  aimait  passionnément  le  travail,  il 
traduisit  plusieurs  auteurs  grecs  pour  éviter  Toisivelé  des  cours. 
Cest  tout  ce  qu*on  sait  sur  sa  vie.  Il  y  a  d'imprimé  de  lui  : 
1^  La  prima  parte  délia  geografia  di  Strabone ,  di  greco  tra- 
dotta  in  volgar  italiano,  etc.,  Venise ,  1562,  in-4°;  ^  Lase^ 
conda  parte ,  Ferrare,  1565 ,  in- 4*»;  3**  La  noxze  di  Mereurio 
di  Filologio  di  Marxiano  Cappella ,  tradotte  dal  latine,  etc., 
mêlé  de  prose  et  de  vers  comme  Touvrage  original,  Mantoue, 
1578,  in-4*»;  AT  Descrizione  delta  Greeia  diPausania,  etc., 
tradotta  del  greco,  Msntioue,  1593  et  1594,  in-4*'.  Ces  traduc- 
tions italiennes  passent  pour  très-fidèles,  et  on  dit  qu'elles  sont 
plus  exactes  que  les  traouctions  latines  que  Ton  a  de  Pausanias 
et  de  Slrabon.  On  ne  connaît  pas  au  juste  Tannée  de  la  mort 
de  Bonacciuoli ,  mais  on  sait  par  la  publication  posthume  d'une 
de  ses  traductions  qu'il  n'existait  plus  en  1593.         L.  F.  G. 

BOHACE  (marine).  On  emploie  ce  mot  pour  désigner  le  calme 
souvent  fatal  de  la  mer,  lorsque  ses  eaux  semblent  s'aplanir,  et 

3ue  ni  le  vent  ni  la  boule  ne  les  remuent.  1^  bonace  est  re- 
outée  des  marins,  comme  le  signe  précurseur  de  presque  tous 
les  grands  orages  (F.  Calme). 

BONAOïNA  (Martin),  natif  de  Milan,  docteur  en  théologie 
et  en  droit  canon ,  comte  palatin  et  chevalier  de  la  Toison  d'or» 
mourut  en  1631 ,  comme  il  se  rendait  à  Vienne,  où  Urbain  VIII 
l'envoyait  avec  le  titre  de  nonce.  Nous  avons  de  lui  :  1°  une 
Théologie  morale,  Lyon,  1645,  in-fol.,  dans  laquelle  on  lui 
reproche  de  ne  pas  toujours  suivre  les  principes  qu'il  a  établis. 
Elle  a  été  souvent  réimprimée.  GoAlart,  docteur  de  Louvain,  en 
a  donné  un  compendium  par  ordre  alphal)étique;  2^  un  Traité 
de  V élection  des  papes;  3^  un  autre  Traité  des  bénéfices.  Tous 
ces  ouvrages  ont  été  recueillis  à  Lyon,  1678,  et  Venise,  1754, 
3  vol.  in-fol.  Ils  sont  de  peu  d'usage  en  France,  où  l'on  a  de 
meilleurs  traités  sur  les  mêmes  matières. 

BONACORSl  (F.  BOONACORSI). 

BONACOSSI  (Pinamonte),  souverain  deMantoue,  issu  d'une 
famille  puissante.  Il  fut  élu  préfet  de  cette  ville  en  1273,  avec 
Ottonello  Zanicalli;  mais  Bonacossi ,  qui  était  aussi  ambitietix 
cnie  dissimulé  et  sanguinaire,  se  lassa  bientôt  de  ne  pas  possé- 
der seul  la  souveraineté.  Il  se  débarrassa  de  son  collègue  en 
le  taisant  assassiner,  et  il  consomma  si  secrètement  ce  crime  que 
le  peuple  loin  de  l'en  punir  le  confirma  dans  sa  magistrature. 
Cependant  Bonacossi  ne  put  pas  dissimuler  longtemps  son  ca- 
ractère allier  ;  trois  années  après  son  meurtre,  il  cessa  de  se 
contraindre ,  et  on  soufTrit  de  son  ardeur  ambitieuse.  Alors 
le  peuple  se  souleva,  prit  les  armes  contre  le  tyran  le  1""  no- 
vembre 1276 ,  livra  un  combat  acharné  à  ses  gardes  et  lui  tua 
t)eaucoup  de  monde.  Néanmoins  il  ne  fut  point  vaincu  :  les  sé- 
ditieux au  contraire  furent  mis  en  déroute,  et  leurs  chefs  eu- 


(") 


reoi  i  subir  le  dernier  sapplice,  tandis  qoe  les  anlres  foreol 
envoyés  en  exil  el  Tirent  k»fs  biens  conns(|ués  nar  le  triooi- 

eatear.  —  Cette  victoire  aoginenta  l*«nibition  die  Pinamonte 
nacQssi  :  Gadie  d*origine .  il  embrassa  te  parti  gibelin;  il  fit 
alliance  avec  les  seigneurs  de  Vérone  de  la  maison  de  la  Scala  ; 
puis  il  6t  successiTcment  la  guerre  aux  Bressans,  aux  Padouans 
et  aux  \lcentitts  »  sur  lesquels  il  remporta  plus  d*un  avantage. 
Gefte  suite  de  succès  consolida  sa  souveraineté  •  tellement  que, 
malgré  sa  tyrannie  habituelle,  il  finît  nar  régner  sur  les  llan- 
louans  l'espace  de  dix-huit  années.  11  mourut  vers  Tan  lâBS. 
Sou  fils Barddlone , qui  lui  succéda,  est  accusé d^avoir avancé 
le  terme  de  ses  jours.  L.  F.  G. 

BOSIACOSSI  (Bjlkmixlonk),  prince  cruel,  avare  et  soupçon- 
neux, qui  fît  enfermer  son  père  et  son  frère  dans  une  dure  pri- 
son pour  usurper  la  souveraineté  de  Mantoue.  Il  y  parvint  ; 
mais  il  ne  iouil  pas  longtemps  dupouvoir  qu*îl  avait  acheté  ^ 
une  suite  de  crimes  ;  car  BottesdJa ,  fils  d'un  de  ses  frères,  Ymt 
à  son  tour  lui  arracher  cette  puissance  qu'il  désirait  tant  — 
Boltesella  obtint  Fassistance  du  seigneur  de  Vérone;  il  intro- 
duisit par  surprise,  en  1999,  un  corps  de  troupes  étrangères 
dans  Mantooe,  et  se  fil  déclarer  seigneur  de  sa  patrie.  Baurdd- 
lone,  (]u*il  contraignit  à  s'enfuir,  se  retira  à  Padoue,  où  il  mou- 
mi  miséfalilement  trob  ans  après.  L.  F.  G. 

B05AC0SS1  rBOTrsSELLAj.  Après  avoir  usurpé  la  seigneu- 
rie ea  1399,  il  s  associa  ses  deux  frères  Bedirooe  et  Psuserino  ; 
il  ^alfia  au  parti  gibelin  plus  étroitement  nue  n'avaient  fait  ses 
prédécesseurs,  et  fl  le  dirigea  en  Lombanlie,  de  concert  avec 
AMioîn  de  la  Scala ,  seigneur  de  Vérone ,  jusqu'au  temps  de 
rentrée  de  Henri  VII  en  Italie.  D  mourut  en  ISIO  ou  1311. 

L.F.G. 
BOXACOSSi  (PASSSBi?co ,  soooéda  à  son  frère  Boltesella  dans 
b  seigneurie  de  Mantooe.  Il  ne  fut  pas  plus  heureux  que  ses 
"TédéieiseuTS,  parce  qu'il  n'était  pas  meilleur  qu'eux.  Il  permit 
abord  le  retour  des  Guelfips,  et  il  admit  dansMantoue  un  vi- 
enroyé  par  Benri  \*II  ;  mais  comme  n  y  avait  été 
eottlrainifil  saisit  me  oocasioo  pour  Eure  prendre  les  armes  aux 
GSietissqui  se  trouvaienl  dans  la  ville,  et  fit  chasser  les  GueUes 
avec  le  vicaire  iBi|»érial.  Ce  coup  hardi  pouvait  lui  coûter  cher; 
■érwMnin!  Benn  TU,  qui  av^t  d'ailleurs  à  se  plaindre  des 
Greffes,  ae  <fit  rica ,  et  rendit  méoie  un  décret  qui  consliluail 
^aeeiino  vicaire  impérial  à  la  place  de  celui  qu'il  avait  ren- 
' — ~  —  De  ce  iMMDent  raaiorîle  de  Passerino  scmlila  acqoé- 

un  titre  plus  légitime.  Aussi  profita-l-il 
bvorable  potir  se  faire  dédarer ,  mr  le 
de  Modene,  comme  il  Tétait  de  lbn> 
lui  fut  enlevée,  en  1518,  par  Fran- 
Pfe  de  fa  Ifirandule.  Toutefois,  il  fa  recouvra  en  1319,  a 
Hlole  ctaat  mafheumBenKBt  tombé  entre  ses  mains  avec 
de  ses  Os,  1  les  enferma,  ea  1391,  an  fond  de  fa  tour  de 
CasêrilrTO,  oè  il  e«t  b  cruauté  de  les  faisser  mourir  de  faim. — 
lUfre  srs  cri—ej.  Ftoatrino  arail  une  certaine  renommée.  On 
le  rrcocioaisBaii  pour  un  des  meOlevs  capiUiaes  de  son  sicde,  et 
«■  Ir  dêact  le  plâs  habile  poGtiqDe  de  nùlie.  Vains  titres  que  fa 
rBepresqae  kjuiours  aux  tjTans,  ou  vue  leur  attire 
aadare!  Ce  pe  ud  lut  PtesetTao  nenosAfa  pas  long- 
paix  d«l  i  semblaît  jouir,  u  avait  pour  beaa- 
e,  qui  occapût  le  premier  rang  parmi  fa 
Gri;.i-d  avait  trots  fib.  qui  étaient  liés 
ifiHriw»,  mm  par  les  liens  de  Famitié,  i 
ternes  drfaauctes.  Or,  Tatlachemeotania  un 
pr«r  base  ne  dure  cuère.  Ces  jeunes  etourdfa 
cfirt  faienlM  et  se  jurèrent  une  haine  mer- 
y^i&pyeriwaTiguf^giaument  UÊsa\*è  par  François,  in- 
rcoîre  le  fib  de  Fassrrino  le  secours  de  ses  frères,  ras- 
I  les  mirnmÊgwÊs  de  Man loue,  obtin l  Tasâstance  de  Ctfme 
fa  Scafa .  fui  fut  d'amaal  ph»  dfeposé  à  entrer  dans  faaé- 
i  fu  il  ae  pocvait  parAraaer  à  FasKTÎao  d'occner  le  pre- 
r»f  dans  Ir parti  g^~briin,  et  le  14  acut  1338  il  fil  édalcr 


BOHACtissus  ou  BOHAOttss  A  (Heicule)  »  médBÔn  de  Fci^ 
rare  vers  le  milieu  du  xyT  âède,  professeur  de  médecine  é. 
l'universitéde  Bolc^ne,  est  auteur  1<>  De  kumorum  cdMfwmu.. 
tium  iignis  ac  serapiiê^  medîeametUisfiue  fwrgUariiê  opforw 
iuHû,  liber:  aee$$êermn$  ^uoai$e  uurûi  ûMXilia  twperùmm 
amffrobaia  ad  foarias  apitudinu  profUgatudoMi  de  floaipië 
linne  Iherirncœ  eum  ejus  substUulU  nuptr  Bomomiœ  momuùf 
di  WMdB  prœparandi  aquam  Ugni  saneli  ;  de  emaUone  tê- 
tarrki.  mot  diUiUationU,  Bologne,  1553,  in-4»;  V  De  «fan 
guem  Laiim  lormina  ajtpeUaml.  ac  de  ejuidem  cwramdi  raliem 
jutOa  Grœeorum  dogwMla,  Bologne,  1553,  in-4<»  ;  A""  De  cufu- 
tiane  pieuriiidiê^  ex  Hippoeratis,  Gniem^  Àeiii,  ÂUeuméfi' 
TraUtani,  PomU  JS{fineUB^  PkOoUui  menumouiê  deprempêâ,  • 
Bologne,  1553,  in-^".  —  Bonacossus  mourut  en  1578. 

BON  A  DEA  (F.  Bonne  déesse). 

BO.XAEET  (Nicolas),  né  à  Bruxelles  en  1563,  entia  chtiles 
jésuites ,  enseigna  fa  philosophie  à  Douai  et  la  théolciric  k  Loo- 
vain.  Etant  passé  en  Espagne,  il  naourul  à  Valfadou  en  16ia 
On  a  de  lui  un  traité  contre  le  Jfor»  Uberum  de  Grolius.  Gel 
ouvrage,  resté  manuscrit  et  inadievé,  a  pour  titre  :  JCur* um 
Uberum^  «tut  demansiralio  jwrù  tâitijaniri  ad  Ocamtmmd 

B05AFUIE  (Feançois),  célèbre  botaniste  italiea  dnivr 
sîède.  n  exerça  d'abord  fa  médecine  à  Borne,  puis  à  PHhNa»ii 
il  se  fixa.  Ou  le  duursea,  en  1533,  d'enseigner  b  botanifucdau 
Funiversité.  Cette  science  était  peu  avancée  alors;  elle  teka- 
nait  à  l'exposition  des  passages  desauteurs  grecs,  fatina  et  anto 
qui  avaient  prié  des  plantes.  Bonafide  accepU  cette  chaqn 
mais  il  représenta  que  pour  bien  enseigner  fa  botanique  et  doi- 
ner  une  parfaite  connaissance  des  plantes  il  était  acccssiâe 
d'avoir  un  jardin  ou  elles  seraient  cultivées  et  expoaéea  an  jtnx 
des  étudfanU.  U  obtint  ce  qu'il  désirait:  un  janfin  de  bofaoïque 
Tut  établi  en  1540  à  Padooe.  On  lui  donna  fa  (oraieeimifaiit,  d 
on  le  plaça  entre  les  deux  bdles  églises  de  Saint-Antoine  H  de 
Saint4ustin.  Bientùt  ce  jardin  devint  l'admiration  des  uneù 
qui  s'empressèrent  de  le  visiter.  Bonafide  en  fut  nommé  lepi^ 
mier  directeur  ou  prmfeciuê,  U  continua  à  y  démontrer  la 
plantes  jnsqu*en  1547,  qu'il  se  retira  accablé  de  miUesie  H 
privé  de  fa  vue.  Dans  sa  longue  carrière,  il  n'a  fait  panltii 
qu'un  petit  traité  sur  la  pleurésie,  intitulé  :  i>ecuru  priufslidii 
per  venm  sedionem,  aêoerpu  CeUhm  Tteemew^ptmitftiêCk^ 
fÊteni.  VliwÊedieum^  155S,in--4«»;  mais  il  mourut  avec  fa  gfaiw 
d*avoir  fondé  un  établissement  qui  fit  faire  un  pasà  fa  boMai^ 
K  qui  forme  une  époque  mémorable  dans  rhisloire  et  eÊÊe 
science.  I^  F.  G. 

BOXAIE  (Henei  Stcabt,  sieue  he)  .  bistorîoyapbe  da ni 
et  un  des  vingt-dnq  f^tilsbommes  de  fa  garde  ïi^«i«nr, 
publfa  dans  le  xvii'  siècle  plusieurs  ouvrages  hiitorîqnn  : 
!•  Soumiutr»  royn/  de  rkielotre  de  France,  Vins,  1676»  ia-li, 
ramprimé  en  1678  el  1683,  trad.  du  P/orus  fronciacaa  du  P. 
Berlhault,  savant  prêtre  de  l'Oratoire;  3«  un  Panéfgrifmepem 
M.  le  due  de  BeaM(orl,  Paris,  1649,  in-40;  SP  Les  iropkimd 
les  disgrâces  des  princes  de  la  wuùson  de  Vendôme,  stmke 
dates  de  1669  et  1675,  manuscrit  dont  il  existe  plusieurs 
in-8«.  —  Bonair  a  lausé  d'autres  matériaux  historiquca^ 
gui  sont  peu  importants.  Un  critique  (fit  qu'il  est 
écrivain ,  a  s'étonne  que  Varillas  se  soit  servi  de  son 


publier  deux  ouvrages  intitulés^Fun  :  LapoUtigue  de  im 
sam  r^uiricAf, Paris,  1658,  in-13;  1' 


autre.  Fa 

„ „  de  la  wsaisôn  d'Esirées,  HdeUj^oire  faV 

rée  de  fallianee  des  primées  de  Tendâme^Pêm,  1678» 

L.F.C, 

aoSAiEE  (féo^r.}.  Ile  de  fa  mer  des  Caraïbes,  faitpaftie  des 
petites  Anales*  et  appartient  auxHolfandaîscDmmedepcaëaaa 
oe  Curacao.BJe  c^  55  milles  maritimes  ouest  nord-oaesa  dPÛ»* 
cfailfa,  à  31  du  continent;  sa  longueur  est  de  8  milles  et  sa  far- 
geur  de  5;  elle  possède,  sur  fa  c6te  du  sud-ouest,  un  ka«  p 
près  duquel  les  Hollandais  ont  construit  un  fort.  11  aTy  a 


•«  9nfi?»>a  qui  trcaUi  bwie  fa  ville.  Passeriao,  ef-  !  dans  relie  de  de  planUtions;  quelques  famifics in^eancs 


et  le  tua  d'as 


1rs  cris  de  bïtcI  dâiigr*  coatre  sa  faaiille,  accourut  à 
pc«ro?ner  fa  m«'^e;  mA  3  i 
fa  WÊcex.  Lr  ojmtr  AVtfrt  Savkia  le 
IX  pcrtps  BKBvs  de 
lis  fat  trater  daas  fa  mta#^  toar  de  C^steflero  où  i 
dr  faim  Foaçr»  Pic  de  fa  Braadole,  H  il  t 
ta  ezrvze  uar  le  fili  de  ce  ijafflfaiiannr   Aâaî 

te  maflarra  ua  boa  nf.mïre  des 
W  fcieas  de  eeax  M  f' 

et  de 
•  L.  F.  G 


I 


vent  du  mab,  des  poouncs  detem,etc.,  et  élHeatiles 
etdcs  chèvres,  qui  du  reste  abondent  Sur  fa  cûte 
se  trouve  un  marais  salant  qui  fournit  une  grande 
sel  aux  Hollandais. 

BOJLàisx  oéogr.),  Irès-baute  peinte  des  Alpes 
dans  randen  comté  de  Maurienoe,  proche  du  méat 
Cest  une  de  celles  ou  fa  chaee  des  chamois  rt  fa  rcchen 
cristaux  de  meotagnes  se  font  avec  le  plus  dedawer,  v« 
rear  des  riaccsqu^fant  alfroater  et  les  abîmes  de  i 

faut  liirainir.  .^  ^^ 

nasAL  C  Feamo»  de),  «^é^»?  de  caeimoat, 
iTSéyUBchAleaBdeBoadyaaœoceseirAgea. — 


(t«) 


mkamt. 


^m^àBhêumbtmtk  ViUX  •cdéiiifldyw.  U  rcçal  lo  oréra 
jtinr  rnnrrti,  el  après  atoir  exemlB  saint  nkiisièrey  il  «itvMil 
spoBeasiyenMBl  chMMiiie  et  grand  vicaice  de  €hAlo—  cor  SApne, 
dÎMdenr  général  deacanaélites  el  fut  ensuite  neinniéà  Vèié^ 
clièdeCltraio»ieni776.  Il  fui  an  des  plus  itiustres  prélats  ^ 
haaorèrenà  ca siège.  Ptein  de^étéetde  courage,  il  nt tous  ses 
cÉorla  pour  hUtar  contre  l'iaiipiété  aui  fiûsait  alors  des  progrès 
eCkayanls.  lî  péUia  pknaîeurs  mandements  à  cet  effet  :  mais  le 
pins  remanpiabte  da  loua  est  ceini  qu'it  donna  en  janvier 
1709.  Le  d^pie  prélat  s'y  éieTaitoantre  les  abns  de  la  presse,  et 
annonçait  ks  aMlhenrs  «ui  étaient  sur  le  point  de  futidre  sur 
la  France.  Ce  fnl  snrionta  lasaemblée  des  états  généraux,  dont 
il  était  mtnibn^  fn'il  monlia  nn  grand  caractère.  A  la  séance 
dn  13  avriâ  1790 ,  jour  oà  il  bit  dédaré  que  TËtat  ne  reconnais 
trait  piiis  de  religion  dominante,  Tévéque  de  Germont  Intta 
tant  qn'iè  put  contra  cetia  ridicule  décision ,  et  déploya  tout  le 
aèle  an»  vrai  ministre  et  défeneenr  de  la  sainte  cause  ;  mais 
malliennnKment,  comme  to«|iiours ,  la  voix  de  la  vérité  ne  fut 
point  entendue.  Le  9  juillet  de  la  même  année,  ce  prélat  ent 
cncofeoecaôan  ^  finre  voir  son  courage.  U  At  enlenwe  les  pa- 
roles anivaiites,  i  Taocasion  du  serment  qu'on  devait  faire  prêter 
à  la  constitution  cndie  dn  clergé  :  a  Id,  messienra,  en  me  rappe- 
lant tout  ee  que  je  dois  rendre  à  César,  je  ne  puis  me  dissimu- 
Jar  tont  ca  que  je  dois  rendre  à  Dieu  I  Oui,  dans  tout  ce  qui  oon*- 
oarae  les  àbjets  civito,  politiques  et  temporels ,  je  me  croirai 
foailé  à  jurar  de  araintenir  la  constitution.  Mais  une  loi  supô- 
Tieora  i  toutes  les  loi»  humaines  me  dit  de  profiesser  kautemeut 
qne  je  ne  puis  comprandre,  dans  le  serment  civique,  les  objets 
qui  détendent  essentiellement  de  la  puissance  spirituelle;  que 
tonte  feintée  œtégardserait  un  crime,  que  tonte  apparence  qui 
Miirrait  la  taira  présuBMr  serait  un  scandale  de  ma  part,  a  — 
Ifona  cileronseneorann  mot  de  ce  vertueux  évéqne.  Un  jour  M>* 
rabeau  lui  envoya,  ou  nom  duDieude  paix,  Target  pour  l'enga- 
^,  ainsi  qn'k  avait  été  proposé  aux  antres  meinbres  dn  cle^é, 
a  le  réunir  au  tiers-«tat.  a  Le  Dien  de  paix  est  aussi  le  Dieu  de 
Tordre  el  de  la  justice,  d  répondit  M.  de  Bonal  à  l'envoyé  dn 
fougueux  révolutionnaire.  —  Une  si  persévérante  résistance  fût 
QO  ne  peut  plus  funeste  an  digne  évéqne  de  Qermont.  Il  eut 
boBQooup  à  souffrir  pour  la  cause  de  la  religion ,  comme  noos 
Tapprennant  l«  MévMirtê  pour  êêrvir  à  thmow9  dé  la  fnsé" 
CMlsois  /rniif atfa,  recueillis  par  Tabbé  d'Hesmivy  d'Auribeau , 
d'après  les  ordres  du  pape  Pie  VL  Obligé  de  s'expatrier,  il  choi- 
sit i'Angleterra  pour  heu  de  refuge.  Il  y  vécut  en  effet  asseï 
taanquiJlement  pendant  quelques  années,  et  il  mourut  vers 
IMO,  après  avoir  dicté  nn  UUwMnê  tftM^uei,  on  dernières  imê- 
lr«a€t'oiia  à  ton  dêocèêe.  Cette  pièce  a  été  imprimée,  33  pages, 
in^^.  —  On  n'a  point  rtcueilti  les-  LêtêMe  pa$êorai$ê  de  ce 
prélat  ;  plusieum  cependant  auraient  bien  mérité  de  Tètre ,  et 
on  eût  vendu  nn  véritable  service  à  la  religion  et  aux  fidèles. 

1».  F.  GuÉBm. 
mmvMÊjm (Lotn^Aanvsrfi-AMnaofSS,  ncoorrE  ne),  gen- 
tilhonanae  dn  Renergue ,  fil  ses  premières  armes  dans  la  maison 
nsiiitiirrdw  roi.  Au  commencement  de  la  révolutiott,  il  en  em- 


ratian  eenta-ale  de  f  Aveyron ,  il  adressa  une  proda- 
mation  aux  municipalités,  où  il  ne  dissimulait  pas  son  change* 
mmit  d'opinion.  Bn  1791,  il  se  réunit  à  l'armée  des  nobles  fran- 
çais émigrés;  mais,  las  d'un  genre  de  guerre  qui  nelnssait 
aucune  espéianee,  il  se  retira  avec  sa  fiinrille  à  iteidelberv.  Ce 
fut  là  qu'H  sentit  sedévclopper  le  germe  (te  ce  talent  qui  devait 
un  jo(ir  dt'\eriir  rci;j^j  :i  (rurie  cause  qu'il  a  constamment  sonte- 
nne  jusqu'à  sa  mort.  La  ihéofiê  du  pmiaotr  poMtf «a  ei  reét- 
^îlsiidi  fittt  aoit  premier  essai.  Cel  ouvrage,  que  ravteur  lui-même 
pfésenCac  au  roi  Louis  XVIli ,  (ut  saisi  par  ordre  du  directoire. 
Bantré  en  France  au  moment  du  couronnement  de  Napoléon , 
M.  de  Banatd  ne  retrouva  qu^une  modeste  partie  des  biens  qu'il 
avait  aàiaiséonnés.  Forcé,  peur  soutenir  sa  nombreuse  famille,  de 
mettre  à  profit  ses  oonnaissancts,  il  devint  en  1806  un  des  ré- 
dacteurs du  iianmrv,  avec  MM.  de Cbateaubriand  et  Fiévée. 
La  Lé^ieimiéun  primitioey  si  bien  accaeUlie  par  la  France,  avait 
paru  quelques  années  auparavant.  En  180g,  la  place  de  conseil- 
ler titulaira  de  l'université  Ait  donnée  à  M.  de  Banald^  Il  s'était 
retirédaua  su  famille,  lorsque  Louis  fionaparte,  roi  de  Hollande^ 
Iniproposa,  par  une  lettre  qui  figura  au  procès  de  la  ducbesse  de 
^inl^LeUy  de  vouloir  bien  se  chariger  de  l'éducation  do 
son  fila  ;  ccite  oflire  fot  refusée.  Au  mois  de  juin  iSi4,  le 
roi  le  nomma  membre  du  conseil  de  l'instruction  pubUone ,  et 
lui  accorda  laenâx  de  Saint-Louis.  Elu  député  par  le  départe- 
ment de  rAveyron ,  il  vint  siéger  à  la  cbambre  de  1815,  où  il 
vota  avec  la  majorité.  Il  exprima  le  désir  que  Ica  biens  non 


vendus,  qui  avaient  été  concédés  à  Fancien  dergé,  fussent  don- 
nés au  clergé  actuel.  Réélu  en  1916,  il  s'opposa  an  projet  de  lot 
sur  les  élections  et  réclama  KaboHlîon  du  (fivorce.  Compris  dant 
la  nooyetle  réorganisation  de  l'Institut,  il  vint  remplacer  à  F A- 
cadéraie  française  un  des  membres  que  le  gouvemenient  avait 
exilé.  Voici  les  principaux  ouvrages  de  M.  de  Donald  :  1"*  La 
Théorie  du  pomwir  poliêique  el  reiiqieux  ;  2»  Pemée$  emr  di^ 
vers  sujets  et  discours  poUUques;  S»  Un  dernier  mot  sur  la  loi 
derserutement;  4®  Recherches  philosophiques  sur  les  première 
objets  des  eamnaissqnees  morales  :  5**  Résumé  sur  la  question 
du  divorce  ;  &>  Jhs  TraOé  de  WeitphaHe  el  de  celui  de  Cam- 
po^Formio  ;  T*  Législation  primitive  considérée  dans  les  der^ 
niers  temps  par  Us  seules  lumières  de  la  raison  ;  W*  Essai  analy^ 
t^uê  sur  les  lois  naturelles  de  tordre  social,  entièrement.refon* 
du  dans  la  Législation  primitive ,  le  Divorce  considéré  au 
XIX*  siècle  relativement  à  Ntat  domestique  et  politique  de  ta 
société;  9*"  Méfieœions  sur  t intérêt  général  de  f  Europe  ; 
i€P  Encore  un  mot  sur  la  liberté  de  la  presse;  11° Observa- 
tions sur  Fourrage  de  B^«  de  Staél,  ayant  pour  titre  :  Considé- 
rations sur  les  pritteù>amœ  événements  de  la  révolution  ftan" 
çaise;  ÎV  Mélanges  littéraires ,  politiques  et  historiques ,  qui 
sont  un  recueil  de  discours  prononcés  a  la  tribune ,  ou  d'arti- 
cles dé^  publiés  dans  les  journaux.  M.  de  Bonald  est  mort  le  29 
novembre  1840 ,  dans  son  château  de  Monnat ,  près  Milbau.  à 
l'âge  de  guatre^ngt-sept  ans.  (Pour  l'examen  de  ses  idées 
philosophiques  (F.  ranLOSOPHiE  MonEKifE. ) 

BON  AMI  (  Feançois  ) ,  médedu  distingué  et  botaniste ,  né  à 
Nantes  en  17fOy  lîit  un  des  fondateurs  et  la  société  d'agricul- 
tme  de  Bretagne,  la  première  qui  ait  existé  en  France.  Il  a  pu- 
blié deux  ouvrages  qui  lui  font  le  plus  grand  honneur  et  que 
l'on  consulta  encore  aujourd'hui  avec  fhiit  Ces  ouvrages  sont: 
1<*  F/oro  Nannetensisprodromui,  Nantes,  1782,  in-t3  ;  ^  Ad- 
denda ad  Flores  Nannetensis  prodromum ,  Nantes,  1785, 
in^tS;  c'est  un  supplément  au  premier.  Cet  ouvrage  est  intéres- 
sant, malgré  son  peu  d'étendue,  parce  gu'il  est  le  premier  qui 
ait  foit  connaître  les  vé^^nx  d'une  partie  de  la  Bretagne,  et  qu'il 
s'en  trouve  près  de  soixante  espèces  qui  n'avaient  point  encore 
été  trouvées  en  France.  —  Le  docteur  Bonami  a  encore  publié 
des  Observations  sur  une  fUle  sans  langue ,  ^ut  parle,  avals 
et  fait  toutes  ksoMtres  fonctions  oui  dépendent  de  cet  organe. 
On  trouvera  des  détails  sur  ce  phénomène  dans  le  Journal  de 
nkédsdne ,  tom,  xxiii,  pag.  57.  —  Il  était  en  correspondance 
avec  Antoine  et  Bernara  de  Jussieu,  Duhamel  du  Moneeau , 
Lamoignon  de  Malesherbes  et  Gooan  :  il  fut  aussi  très-lié  avec 
le  célèbre  Réaumur.  S'étant  marié  en  1764,  il  eut  quatorze  en- 
fonts  qu'il  a  vu  tous  réunis ,  et  dont  plusieurs  lui  survivent 
encore.  Bonami  avait  beaucoup  d'aménité  dans  le  caractère,  et 
il  exerça  son  état  avec  beaucoup  de  zèle  et  de  désintéressement. 
Ces  qualités  lui  méritèrent  l'estime  et  même  la  vénération  de 
tous.  It mourut  en  1786,  à  l'âge  de  soixante-seize  ans.   L.  F.  G. 

BONAMICI  (F.  BUONAMICI). 

BORAMT  (PiKRBE-NicOLAS) ,  soBs-bibliothécaire  de  l'ab- 
baye de  Saint-Victor .  puis  historiographe  et  bibliothécaire  de 
la  ville  de  Pbris,  naquit  à  Louvres  en  Parisis,  et  mourut  le  8 
juiifet  1770.  —  Bonamy  avait  tout  ce  qu'il  faut  pour  remjplir  les 
plaoes  que  nous  venons  de  citer:  des  connaissances  bibhogra- 
phiques  très-étendues,  une  grande  habileté,  et  surtout  beaucoup 
de  complaisance  pour  le  public.  Mais  ce  qui  valait  encore 
mieux,  c^était  un  homme  plein  de  candeur,  de  probité  et  sincè- 
rement attaché  â  la  religion  ,  parce  tjae  son  cœur  ne  hd 
foumissail  aucun  motif  de  ne  la  pas  aimer.  L'académie  des 
inscriptions  et  bencs-lellros  le  comptait  au  nombre  de  ses 
membres,  et  il  n'en  fut  pas  lu  moins  honorable  ni  le  moins 
distingué.  H  a  enrichi  les  Mémoires  de  cette  compagnie  de  plu- 
sieurs Dissertaêions ,  parmi  lesquelles  on  remarque  surtout 
celies  qui  sont  relatives  a  l'introduction  de  la  langue  latine  dans 
les  Gaules,  à  la  lan^e  tudesqueet  aux  plus  anciens  monuments 
de  la  langue  française.  Une  érudition  variée  et  choisie,  une  dic- 
tion simple  mais  correcte ,  une  critique  soKde  et  judicieuse  ca» 
ractérisèrent  les  morceaux  sortis  de  sa  plume.  Chargé  depu^ 
1749  jusqu'en  1770  de  la  rédaction  du  /oumal  de  ferdun,  U 
en  écarta  avec  soin  tout  ee  qui  pouvait  porter  atteinte  à  la  reli- 
gion et  aux  moeurs  ;  mais  il  paratt  que  le  désir  de  ménager  fa-» 
mour-propre  âea  auteurs  a  souvent  dérogé  à  la  justesse  et  à  la 
sage  sevénté  de  sa  critique.  —  Lebeau  ,  son  confrère  à  TAca- 
dânie  des  inscriptions  et  belles-lettres ,  lut  en  son  honneur  un 
éloge  historique  ;  on  trouve  cet  éloge  dans  les  Mémoires  de 
tMadémiSy  tom.  xxxvm,  pag.  M4,  L.  F.  G. 

BoirAinr  (CHAKLES«AiTOi7STE-JBA]f-BArrrsTB-L(nns-Jo* 
SEra) ,  général  français,  naquit  à  Fontenay-le-Gomte  en  1764. 
En  1792 ,  il  feâsait  partie  du  premier  bataillon  de  volontaiiies 


Mlioiuos  (lu  dcpannocnl  àt  b  Vcndce  qoi  alla  se  Oodre  dans 
IVinéedu.Vord  cMnnuDdM  parLabjMICL  Botuni}  n'êuitalon 

Îur  «{M-al.  Nommé  Miu-li«ir«naal  an  ûnsefiièa»  regimcnt 
t  caralerw,  le  17  juin  de  celle  même  acDce,  il  Krvîlsoas  Da- 
WMirira  cuaUe  lei  Pnutieiis  el  les  Belxes ,  et  aprâ  la  défection 
(le re  Bénéral, en  ITjZ,  il (uudjuîntà  l'eUHnaior  de  Dampienv. 
aulre  Héoéral  républicain.  RMena  pour  peu  de  letnpi  à  l'année 
«fclaVeudée,  ilrejwrUlïersleuonîaïecMarwau  eo  119*,  de- 
mi adjudant  Rentrai,  ctu-f  de  baUilloa  â  l'armée  de  Sambf««t- 
Ueuic  KMS  KTéber,  clteduiinguaencomaMiidanlgncorfKde 
Uoii  mille  liDiiinies  qui  ù'aail  parlîe  de  laite  gauche.  Bonamv 
iwwnda  luuvent  a»ec  tucci*  le  général  qui  laTait  (ait  son  dief 
dtlal -major,  elle  lil  unsulii-rement  remaraoer  au  iiésc  de 
«aycoccf  octobre  nOâ).  hn  1796, il  passai  la  division  Mar- 
c«au  ,  et  il  *c  ballait  pré»  du  général ,  quand  il  le  vil  loinber  à 
ic»  cAlc».  Kappelé  bientôt  parce  qu'on  Tavail  accusé  de  n'aïoir 
(«ingoLreuieiiienlteuuleLlocusd'EbrenbreiUleiD.ilseiustifiî 
sans  |x-jno  ,  niau  demeura  deu»  ans  en  disponibiliié.  En  179« 
Il  «uivil  Champioiinct  à  l'armée  de  Rome  et  brilla  souvent 
cyinme  ullicier  et  comme  soldat j  devenu  général  de  brigade,  il 
aida  i)UUMmincntà  la  conquête  du  rojaume  de  Xaples,  puis 
«rriïlc-  et  iraduil  avec  le  général  en  cbef  devant  un  conicil  de 
guerre  ou  il  détail  avoirà  répondre  à  une  accusation  de  concus- 
iioii  et  d'abus  de  pouvoir ,  il  fui  sauve  par  les  événements  du  50 
prairial  an  vu  (8  juin  1799,.  Envoyé  alors  à  l'armée  du  Rhin,  il 
irrvit  «lus  les  généraux  Saiut-Cyr  et  Moreau.  Vers  celle  époque 
Il  puWia.cûinrae  n'poiisc aux  imputationsdontilavailétél  objet, 
un  ouvrage  inlilulc:  Coup  d'ail  rapide  «ur  ki  opirationi  it 
la  eampagnt  de  Sapht  jutgu'à  l'enlréi  de*  Franfoii  dam 
CHU  ville.  Eii  avril  1800,  Boiiamy  lut  chargé  d'aller  renforcer 
■ver  un  corps  dctruuues  l'armée  du  consul.  Disgracié  après 
Marciigo,  il  se  retin,  devint  maire  de  son  village  a(  président 
du  imiBi'il  d'arrondissement.  Napoléon  le  revit  en  1809  A  la  léte 
(l'uiied(ipulalion,ellui  riNidilun  emploi.  En  ittld,  dins  cette 
ilrsaslrcuse  campagne  de  Uussie,  Bonamy  commandait  une  bri- 

Bdc  du  rorps  ueDavoust,  et  il  se  conduisil  honorablement. 
■is  A  la  bataille  de  la  Hoskuwa,  ayant  reçu  l'ordre  d'attaquer 
au  centre  de  l'armée  russe  une  redoute  d'où  quarante  piÈces  de 
canon  vomissaient  te  carnage  et  la  niurt ,  il  marcha  au  pas  de 
charge  A  la  télé  du  ircnlièuie  de  ligne,  vil  écraser  par  la  int- 
Iraillo  la  moitié  de  ses  soldais,  et  avec  le  reste  de  sa  troupe  dé- 
busqua l'ennemi;  mais  il  ne  put  tenir  longtemps  le  position, 
et  ai-cablé  jiar  le  nombre,  resté  le  dernier  du  beau  résinienl 
Qu'il  avait  commandé,  il  luioba  percé  de  vingt  coups  de  Laton~ 
.es  Russes  le  trouvèrent  respirant  encore  au  milieu  des 
et  le  tirent  prisonnier.  Boiianiy  ne  rentra  en  France 
lli.  En  1815,  après  le  retour  de  l'Ile  d'Elbe,  il  fut 
u  champ  de  mai,  et  sorvit  encore  l'empereur.  Après  le 
nent ,  il  rentra  pour  toujours  dans  la  vie  privée.  Il  est 
septembre  1850.  Ou  a  de  lui  :  Uimoir»  sur  la  révolu- 
NapU». 

sis  ikùt,  »at.),  s.  m.  espèce  de  poisson  que  l'on 
U  Jamaïque;  sorte  de  troupiale. 
VI  (  AsTOiSKet  ViNCESTj.deux  frères  que  le  Père 
relifieiu  du  tiers  ordre  de  Saint-Françob  ,  avait  pris 
jer  a  composer  un  grand  ouvrage  sur  les  plantes  de  la 
qui  denit  paraître  sous  le  litre  de  :  Panphgton  Sieti- 
itait  sous  presse  lorsque  le  Père  Cupani  mourut ,  en 
iluine  Buôajii.  voulant  s'approprier  l'ouvTagede  son 
s^tprima  tout  ce  qui  était  déjà  imprimé.  Ensuite  il  le 
n  so(0  MO  nom  à  Palerme,  en  1713 ,  et  il  annonça 
oenil  incessamiDent  seiie  volumes,  qui  devaient  en 
IflUlilê.  —  Quelques  tavants  ont  dévoilé  ce  trait  d'iu- 
adc  perfidie,  et  col  démontré  que  le  vériUble  auteur 
nge  eUil  le  Père  Cupani.  L.  F.  G. 

ai  (PHiurPE) ,  savant  jésuite ,  mort  i  Rome  en 
■atre-vioKt-SCTrt  «ns  >  après  avoir  rempli  avec  dislJnc- 
«au  anËSois  dans  sou  ordre.  Il  a  laissé  pluseun  ou- 
diven  genres,  dont  U  plupart  sont  sur  I  Hùlmrt  na- 
MT  bqaelle  il  avait  un  goAt  dominant.  Il  fui  chargeen 
«Ui«  CB  ofdic  k  célètee  cabinet  du  Père  Bircber,  dé- 
iBcolbxeroaaiB.ef  ilconliiina  d'y  dooner  des  soiot 
«v4.  nakmtmtnt  oetapé  1  rembeUirct  i  l'augineB' 
r^arnn^afoof.f  Betr*mti»a»e»li*«icemUim 

....  _     -__,^,5g^_:_  ,.    


in-fal.,  aussi  en  latin  ;  4"  Caldfafiw  eu  oréru  laM  rêUfttum 


D  gareSi.  Bonanai  avait  d'abord  coaipoaé  ce  livre  en 
il  tai  ispna'é  tu  txiu  laan«,  en  1681,  in-t*.  L'au- 
I  blin  en  bvear  dt*  étrangers.  9°  UitMrt 


temt  tturt  ka^iUnuntt ,  en  blin  et  en  italien ,  tà)me  \  1106, 
1710  et  1711,  4  vol.  in-^";  les  Qgnres  surtout  rendent  a  der- 
nier ouvrage  Irès-intéresHBl  et  le  Tool  recfaerduT.  5*  OtMrvm- 
tûmfi  rarcn  creeiMM.  Rome,  1691,  in— 4°;  6*  Mtuaim eoUtftt 
AonuNi,  Rome,  I709,in-fol.  ;  7° on  Traitidet  earaù,  traduit 
de  l'italien,  Paris,  173:},  in-lS;  8°  (ïaM«cfto«nnoidM,  173S, 
in-^o.  —  Bonaoai  était,  dit  un  faomme  parlieulièrement  initniit 
de  son  mérile ,  a  un  de  ces  savants  modestei  et  laborieux  oni 
n'atlacbent  à  leurs  travaux  d'autre  prix  que  cduide  l'uliliteet 
de  la  vérité.  Le  plaisir  d'avoir  fait  une  décoaverte,  d'avoir  d^ 
brouillé  quelque  obscurité  historique  ou  physique,  le  dédooHna- 
geaient  amplement  de  m^  peines.  Il  avait  des  rapports  marqués 
avec  le  célèbre  Kircljer,  dont  les  ouvrages  lui  avaient  été  fort 
utiles  :  venu  plus  lard  ifue  lui ,  il  a  pu  se  garantir  de  quelques 
erreurs  qui,  dans  le  siècle  de  Kircber,  n'ont  pu  èlre  entées  par 
les  savants,  même  les  plus  distingués,  b  Tous  le*  bomme>  «ra- 
ditssesonlpluà  ratiUcr  cet  éloge.  L.  F.  G. 

BU.SAN1IU  OU  AKS.\l(OX  ,  A.V!fABOA  ,  àXSOmOS  (fféogr.)  , 

SOUS  un  degré  36'  de  latitude  sud ,  et  33°  U'  de  longitude.  Ile 
qui  fait  partie  de  ccllesdeGuince  ou  de  la  ligne,  déconverte  eo 
1474,  le  premier  jour  de  l'année,  par  les  Portugais;  dlei'éUve 
du  sein  des  vagues,  sous  la  forme  d'une  grande  monlagoe;  des 
n)rhen  l'entourent  de  tous  côtés ,  et  y  rendent  le  débarquement 
dilDcile.  SasuperQcie  estde  six  railles  carrés;  elle  est  monlagoeu- 
se,  mais  extraordinairemenl  fertile  eu  dattes,  tamarins,  citrons, 
Dguescl  bananes,  bien  arrosée  et  d'un  climat  tm-sain.  Ler^pie 
animal  n'y  présente  que  des  chèvres  et  des  rats  ;  ces  derniers  y 
causent  souvent  de  grands  dommages.  Celte  lie,  cédée  i  l'E»- 
ju^ne  en  1778,  mais  toujours  occupée  par  une  garnison  porto- 

S  aise,  n'a  qu'une  petite  ville  de  cent  maisons,  btties  légèrement 
e  joncs,  avec  une  église.  Les  habitants  sont  un,mélange  de  Por- 
tugais et  de  nègres,  qui  parlent  un  portugais  corrompu. 

BONANL'É  (6tilan.),  s.  m.  sorte  d'arbuste  qui  croit  dans  l'Ile 
de  Madagascar. 

BONAPARTE  (JaCOFO)  (F.  BL'OKAPABTE). 

BONAPARTE  (Les),  comptaient  en  Italie  parmi  les  familles 
nobles  dès  l'époque  des  Gibelins ,  dont  ils  avaient  embrassé  la 
cause.  Puissants  tour  à  lour  dans  les  républiques  de  Florence, 
de  Boli^ne,  deTré^iîc,de  San-MiniatD,ilscontraclèrent  des 
alliances  avec  les  d'Esté,  les  Lomclliniet  les  Uédicis.  A  Venise 
leur  nom  est  inscrit  sur  le  livre  d'or.  —  Un  pape,  plusîciirs 
prélats  et  un  capucin  béaliOé  sont  issus  de  cette  lamillc,  qui  se 
distingua  aussi  dans  les  lettres ,  les  sciences  et  U  politique.  Uo 
Bonaparte  rédigea  le  traité  d'échange  de  Livourne  contre  Sar- 
lane.etun  autre  écrivit  une  comédie  remarquaUe  iBiilulée: 
La  YtMve,  dont  un  exemplaire  imprimé  se  trouve  k  U  biblio- 
thèque royale  de  Paris.  Jacques  Bonaparte  publia  l'bisloire  de 
l'expédition  du  cardinal  de  Bourbon  contre  Rome ,  i  laquelle  il 
avait  pria  part.  Nicolas  Bonaparte,  son  oncle,  fonda  dans  I'ubï- 
versilé  de  Pise  une  classe  de  jurisprudence.  —  Une  réactâon 

Suelfe  ayant  banni  de  Florence  les  Bonaparte,  crnelqi 
'entre  eux  vinrent  se  fixer  en  Corse,  ou  ils  s'alliérèot  j 
Durazio  ,  aux  Boui ,  aux  Colonna  et  aux  Onwno.  —  Us 
signaient  indistinctement  :  Buonsparte  et  Bonaparte.  Quant  aa 
nom  de  Napoléon  (lion  du  désert),  qu'ils  avaient  reçu  de  la  mai- 
son des  Ursios ,  ils  se  le  transmettaient  de  génération  en  rfiw' 
ration.  —  L'empereur  Napoléon  ne  se  prévalut  jamais  de  ss 
titres  généalogiques,  et,  dans  son  orgueil  de  coBquHant,  il  rc|ié- 
tait  que  sa  noblesse  ne  datait  que  de  Monlenotte.  C'était  sa  fn- 
mière  victoire. 

BONAPARTE  (CSABLEs),  père  de  Napoléon,  natif  i'Aftcâa, 
étudia  les  bel  les- lettres  â  Rome  et  la  jurisprudence  i  Piâe.  De 
retour  dans  sa  patrie,  on  le  vit  combattre  avec  btce  la  iiunif 
de  la  Corse  à  la  France ,  lors  de  la  consulte  extraotdianiii.  q«i 
eut  lieu  i  ce  sujet.  Après  la  conquHe  de  l'Ile,  3  voohst  énâp^ 
à  la  suite  de  son  parent  Pascal  hoU ,  plalAt  ne  4e  se  aoa- 
meitreà  la  nouvelle  domina lioo  ;  mais  l'ar^iaîaae  turÏM, 
son  onde ,  l'en  ayant  empécbé ,  il  fil  partie  de  la  MSftiailwc 
populaire  des  douxe  nobles  de  Corse,  et  en  irt9tn<amàlmjwma 
renvovèrent  i  Versailles  en  qualité  de  présida»  de  b  dépûtn- 
lion  chargée  de  mettre  on  tenue  aux  diKiinds  ^  s'ctàcai 
élevés  entre  les  deux  généianx  fiançais  touMMudant  tm  Cane  . 
M.  de  Naibonne  Pdet  et  M.  de  Maibouf.  FidUe  â  b  «trilë  «à 
la  justice,  Cbarla  Bonaparte  pbkia  avec  saocés  pour  ce  dttuaer. 
et  mérita  ainsi  b  puissante  protection  ^e  M.  de  Marhgitf  «r 
cessa  d'accorder  â  sa  bmille.  —  imim  des  idées  fT  " 


s'LUipTFin  de  doaaaacr.  — 


is: 


siècle;  ils  Mfixïrenl  à  Ajaccio,  et  s'allièrenl  bientôt  auxmcil- 
tcurafamillesdetiéneselderile.oùilsarquireitl  une  grande 
influence. —  Qiartes  Boi>aparle  (  P.  l'art,  précêdeni),  père  de 
Napoléon ,  éuit  plein  de  patriolismcel  dedcvouemenlnlavait 
pa usa  10 ment  Eecondé  Paoli  dans  la  guerre  contre  les  Génois; 
sa  périls  Turent  partagés  par  son  épouse,  Leliiîa  Ramolini, 
l'une  des  plus  belles  femmes  dn  Icraps,  et  douée  d'une  grande 
forœd'âme;  elle  le  suivit  souvent  à  cheval  dans  ses  expéditions. 
Elle  était  encdnte,  en  1769,  et  elle  approchait  du  tonne  de  sa 
grossesse ,  lorsqu'elle  voulut  assister  à  Ajacrio  à  la  Tête  de  l'As- 
somption, mois  elle  n'eut  que  le  temps  de  reienir  chez  elle  pour 
mettre  au  monde  un  fils  qu'on  appela  Napoléon.  —  Napoléon 
naquit  le  15  août  I76fi  :  son  premier  âge  ne  marqua  point 

Krces  prodieesdontonseplalt  à  entourer  les  grands  hommes. 
iMoéme  a  dit  :  »  Je  n'étais  qu'un  enfant  obstiné  et  curicui.  » 
Il  bol  ajouter  à  ces  deux  traits  caractéristiques  beaucoup  de 
^vanlédins  l'esprit,  une  sensibilité  précoce;  mais  en  mCme 
temps  l'impatience  dn  joug,  une  activité  sans  mesure ,  et  cette 
Immear  querelleuse  quiallltgeait  tant  la  mère  de  Bertrand  du 
tinesclin,  quand  il  était  îenne  encore;  l'archidiacre  Lucien, 
SOD  oncle,  parut  avoir  deviné  l'avenir  de  Napoléon,  par  ses 
dernières  paroles  aux  jeunes  Bonaparte ,  qui  entouraient  son  lit 
de  mort  :  ■  Il  est  inutile  de  songer  à  la  fortune  de  Napoléon , 
il  la  fera  lui-même.  Joseph,  tu  es  l'alné  de  la  ramille,  mais 
Napoléo»  en  est  le  chef;  aie  soin  de  t'en  souvenir.  »  L'événe- 


ment a  justifié  la  prédiction.  —  En  I77f>,  Charles  Bonaparte, 
envoyé  i  Versailles  romme  député  de  la  noblesse  et  des  états  de 
Corse ,  emmena  avec  lui  son  fils  Napoléon ,  âge  de  dit  ans,  et 
sa  fille  Elisa.  La  politique  delà  France  appelait  aux  écoles  royales 
les  enfants  des  familles  nobles  de  la  nouvelle  conquête;  aussi 
Efisa  fut  placée  à  Saint-Cyr,  et  Napoléon  à  Brienne.  —  Bona- 
parte entre  avec  joie  à  l'Ecole  militaire.  Dévoré  du  désir  d'ap- 
prendre, et  déjà  pressé  du  désir  de  parvenir,  il  se  fait  remarquer 
de  ses  maîtres  par  une  application  forte  et  soutenue.  Il  est,  pour 
ainsi  dire,  le  solitaire  de  I  école;  ou,  quand  il  se  rapproche  des  au* 
très  élèves ,  leurs  rapports  avec  lui  sont  d'une  nature  singulière. 
SeségauK  doivent  se  ployer  à  son  caractère,  dont  la  supériorité, 
quelquefois  chaKrine,  exerce  sur  eux  un  empire  absolu.  Lui- 
même,  soitqud  les  domine,  soit  qu'il  leur  reste  étranger ,  il 
semblerait  être  sous  l'influence  d'une  exception  morale  qui  lui 
aurait  refusé  le  don  de  l'amitié,  si  quelques  préférences  auxquelles 
il  demeura  fidèle  dans  sa  plus  haute  fortune  n'avaient  honoré 
sa  première  jeunesse.  —  Bans  la  discipline  commune  de  l'école, 
il  a  l'air  d'obéir  k  part  et  avec  un  penchant  réfléchi  à  respecter 
la  règle  et  k  suivre  ses  devoirs.  Rcvecr,  silencieux,  fuyant  pres- 
que tonjouri  les  amusements  et  les  distractions,  on  croirait  qu'il 
sattat^e  à  dompter  un  caractère  fougueux  et  une  susceptibilité 
d'àmeégaleà  la  pénétration  de  son  csprit;sa  vie  est  sévère  ; 
mais  des  rixes  fréquentes  et  souvent  provoquées  par  lui  font 
éclater  la  violence  de  son  humeur,  tandis  que  d'autres  faits  tra- 
hissent des  inclinations  militaires.  Veut-il  bien  s'.issocier  aux 
exercices  de  seseompgons?  les  jeux  qu'il  leur  propose,  em- 
pruntés de  l'antiquité ,  sont  des  actions  dans  lesquelles  on  se  bal 
avec  fureur  sous  ses  ordres.  Passionné  pour  l'élude  des  sciences, 
il  ne  rére  qu'aax  moyens  d'appliquer  les  théories  de  l'art  de  la 
fortification.  Pendant  un  hiver ,  on  ne  voit  dans  la  cour  de  l'école 
que  des  retranchements,  des  forts,  des  bastions,  des  redoutes  de 
neige.  Tous  les  élèves  concourent  avec  ardeur  à  ces  ouvrages ,  et 
Bonaparte  conduit  les  travaux.  Sont-ils  achevés?  l'ingénieur 
devient  général,  prescrit  l'ordre  de  l'attaque  et  de  la  défense, 
r^le  les  mouvemenU  des  deux  partis,  et.  se  plaçant  tanb»  à  la 
tête  des  assiégeants,  tanlrtt  â  la  tète  des  assiégés,  il  excite  l'admira- 
tiou  de  toutel'école  et  des  spectateurs  étrangers ,  par  la  fécondité 
de  s«s  ressources  et  par  son  aptitude  au  commandement  aussi 
bien  qu'à  l'exécution.  Dans  ces  momenU  d'éclat,  Bonaparte 
fiait  le  héros  de  l'école  pour  les  élèves  et  pour  leurs  chefs.  Piche- 
gm  était  aton  le  réiiétiteur  de  Bonaparte.  Ainsi  le  froc  d'un 
moine  cachait  le  conquérant  de  la  Hollande,  et  l'habit  d'un 
elère  le  dominateur  de  la  France  et  de  l'Europe.  ~  La  lecture, 
qo  il  a  toujours  ainiée ,  derient  pour  Bonaparte  une  passion  qui 


pour  le  perfectionner  dans  la  langue  latine  :  «  Kan,  ait  M.  de 
Kéralio , /aperfoù  dans  et  jeune  homme  une  iiitierl le  qu'on  iu 
taitrait  trop  tét  eultiver.K  Bonaparte  obtint  à  l'Ecole  militaire 
de  Paris  la  même  supériorité  orignal c  qui  l'avait  fait  distinguer 
à  Brienne.  et  fut  aussi  le  preniiïr  mathématicien  parmi  Im  élè- 
ves. L'n  de  ses  professeurs  l'avait  ainsi  noté  :  Corte  de  nation  et 
de  earoelire,  U  (ra  loin ,  ti  ht  eircontlancet  le  faeorisenl.  — 
Sa  carrière  militaire  commeuçaà  seize  ans;  âge  où  le  succès  de 
son  examen  à  l'Ecole  militaire  de  l'aris  lui  valut,  je  1"  septem- 
bre 1185,  une  licutcnance  en  .second  au  régimcnld'arlillcriede 
la  Fère, qu'il  quitta  bientôt  pnurcntrer  lieutenant  en  premio' 
dans  un  autre  régiment  en  garnison  à  Valence.  Dans  un  voyage 
qu'il  fit  à  Paris  deux  années  après,  il  vit  le  fameux  abbé 
Baynal ,  auquel  il  avait  adressé  le  commencement  d'une  histoire 

audsc  proposait  d'écrire  sur  la  Corse.  En  17&6,  sur  la  demande 
e  ce  même  abbé  Ravnal ,  l'académie  de  L^on  avait  proposé  la 
question  suivante  à  fémulation  des  écrivains  :  Queli  Mn(  U$ 
pHneiptiel  let  hutHulinnt  à  inculquer  aux  hommei pour  Uê 
rendre  le  plut  heureux  potiible  'f  Napoléon  concourut  sous  le 
voile  de  l'anonyme  et  remporta  le  prix.  —  Il  avait  vingt  ans  et 
résidait  à  Valence,  lorsque  le  cri  de  liberté  se  Dt  entendre  en 
1789.  {.eDauphincdonna  un  grand  exemple  à  celtecauseu  nou- 
velle :  le  premier  arbre  de  la  liberté  fut  planté  à  Viiille.  Bient<)t 
le  fatal  projet  de  Quitter  leur  poste  et  leur  pays  s'empara  d'un 
grand  nomnrc  d'olliciers  français  ;  cette  fureur  se  répandit  dans 
la  garnison  de  Grcnohle.  Bonaparte  présent  jugea  l'éniigraliou  et 
lui  préféra  la  rétolutton.  —  Pascal  Paoli  était  venu  de  Londres 
i  Paris  en  179(1  :  solennellement  présenté  â  l'Assemblée  consti- 
tuante par  Lafajetle,  il  avait  reçu  dans  la  capilale  tous  les 
honneurs  qu'à  cette  époque  l'amour  de  la  liberté  faisait 
décerner  aux  défenseurs  de  l'indépendance  des  nations.  Paoli 
trompa  l'Assemblée,  comme  nous  le  verrons  bientôt.  L'année 
suivante,  de  retourdanssesfoycrs,  il  y  reçut  le  brevet  de  lieu- 
tenant général  au  service  de  France,  et  le  commandement  de  la 
Corse.  Vers  celte  époque,  Bonaparte,  présent  par  congé  dans 
cette  lie .  y  trouva  deux  partis,  dont  l'un  tenait  pour  l'union  avec 
les  Français,  et  l'autre  pour  l'indépendance  de  la  Corse.  Son 
choix  ne  fut  pas  douteux  :  il  devait  fidélité  à  la  France.  Ajaccio, 
sa  ville  natale,  était  le  chef-lieu  du  parti  opposé  au  nôtre;  B(^ 
naparte,  capitaine  d'artillerie  depuis  le  6  février  1799,  et  nommé 
ensuite  au  commandement  temporairede  l'un  des  bataillons  sol- 
dés que  l'on  avait  leiés  en  Corse  pour  le  maintien  de  l'ordre  pu- 
blic ,  dut  marcher  contre  la  garde  nationale  d' Ajaccio.  l'n  chef 
des  mécontents,  Peraldi .  ancien  ennemi  de  la  famille  de  Bona- 
parte, osa  accuser  Napoléon  d'avoir  provoqué  le  di-serdre  qu'il 
venait  de  réprimer.  Appelé  dans  la  capitale  pour  rendre  compte 
de  sa  conduite,  il  se  justifia  farilemenl  de  cette  cal»i 


nputation.  Il  était  à  Paris  lorsqu'cut  lieu  lajournéeduSO  juin, 
où  Louis  XVI  vit  son  pataisenvahi  par  les  ouvriers  des  faubou^^ 
Sainl-.4nloineet  Saint-Marceau,  et  fut  contraint  de  se  eoiflcr 
du  bonnet  rouge.  Bonaparte  revint  dans  son  pays  natal  au  mois 
de  septembre.  Jusqu'alors  il  admirait  T*aoli ,  qui  le  reçut  et  le 
traita  avec  une  afl'ection  parliculière.  Il  observait  Napoli  on  !  il 
le  jugea,  quand  il  dit  :  Ce  jeune  homme  ctl  taillé  à  i  antique  : 
e'eil  un  homme  de  Pluiargue.  Bientôt  Napoléon  fut  ohlijjé  d'ob- 
server à  son  tour  et  de  juger  Paoli.  Il  découvrit  que  ce  ^néral 
dirigeait  le  parti  qui  s  était  constamment  opposé  à  la  réunion 
de  la  Corse  â  la  France,  et  dès  ce  moment  il  s'éloigna  de  lui. 
Lorsque  Paoli  se  fut  révolté  et  eut  appelé  les  Anglais  à  son  se- 
cours, Bonaparte  les  comballit  avec  courage.  Ruiné  par  le  pil- 
lage el  l'incendie  des  propriétés  de  sa  faniiTlc ,  frappe  avec  elle 
d'un  décret  de  bannissement,  il  quitte  sa  patrie,  et  débarque  k 
Marseille  comme  un  soldat  de  la  liberté  proscrit  par  un  traître. 


Après  avoir  établi  sa  famille  dans  les  environs  de  Toulon, 
.Napoléon  se  rend  à  Paris ,  laissant  en  garnison  à  Nice  le  V  régi- 
ment d'artillerie  à  pied  dans  lequel  il  senait  comme  capitaine 
avant  une  expédition  récente  contre  la  Sardaigne,  d'où  il  reve- 
nait avec  le  grade  supérieur.  C'est  la  période  de  17B3à  171(1, 
pendant  laquelle  1c  parti  nnnimé  la  Montagne,  élevé  sur  lc:> 
ruines  de  ta  royauté  détruite ,  renverse  par  ta  force  et  délie  par 


•a  nfftmiui 


•fD.^  jKat  'Ir}»  4» 

■t'.JfflllWHlim  JBVB 4*B 


,  ^  ji— I  r  ml  jiait  ^rQciaiBe  Lwu  X'  Ti.  t 
^eoRal  <«  <&i>f  f  3Dr  jnnèe  arpifaiiraiie  .|bi  mçnt  ir- 
Jk  rvyrfSMte  Xialoa.  Le  «dirf  ie  MaJhMi  BuupMic  ûii     mu.  /  iptw 
If'*  par  ]é  oiBule  «le  sim  pafalîc  yi^  •finço' .'  u-nUvra*  •!« 

I&i ,  <m '  iMiii MMf  lif  i>n  '!lief  Tjrtfllmr  i  zHe^niirp,  ^tatt 

fe  (fBrfiep-fRieal  ie  Cvtiaox.  H 
4r.ir  ^w  I  Mm  \  *f  jcCSkr 
Cb  nonia  «Ip  â  «nonm ,  ^aprmtiçrair  irtxnir 
'rs  .imuaii  u^pri  aiangaaimi,  Sus  i  •au  IjimiA»!  .i 
ï^îovaoavitp  ta  {^rnrrai  fo  rbef,  pn  vaBiaiL  •trcat^r  a  .a     Aa 
*«Tfh»  ■RPft-fa^P^rr».  ^Rbrnlrr  -a  flnttr  ^mmaamnA  te 
fnMm  TMiiia  'V  omis  tmn.  Siriirptti,  .Ubiitr  ^  «Taiyinn      _   , .,, 

'If»  «fRa^aB»:  i  ••■tnidait  .'a^imip:  i  «rau  ta-      nia  .0  lilies  z 

rvtiflpm.r>tl4t.ti 
ftP  a  3nir  Ir  &■ 


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psr  'em*  a  ilarp  'nmîmtf .  F'mt 

ce  '1^  fltfOillHtr'  fpttr  aaCtrrw  «Inmiwvs  a  'iMi(r>T«7  .a 
êC  a  g«tît^  ï3tf)^.  I>9  Imitais .  |m .  mmb  -f^m  liwiyw  v,  npgar—     «  fîx 
«ivntt  "Vflr  ivwhWmi  niOTAi^  'rP9-^flno«irraalr,  avaimt  ait  ta      «w  t 
ftjijni  tyrWup'VT  «■  'îvrr  MbUorm»  tm  m  '-tait  .ifywe,  1  a 
t<  vra^nf  «MB  tennr  ^  iMHi  1^  ^<iiP-^iftrc/c«r.  lia  . 
«^^iiMm  .movpffablf» .  "par  « '^rMMBJwtaBf  .'«a  (û 


aaitiiî  «1  «lU  -BT  ^  tprre  et 

's^'tarj  3ÊBÊÙk  toi 
âuiai  SuiHt'a  •m  pH  le 
-aiutmmnn,  31  jt  ûir^  a  Iblgar  Les 

tu  â»iîr ,  '.t*  f% 


*0'  .fît  .««w  rktmm  «inr  T  Mikm  «tatt  À .  ^ 
^a«l,^*^»Bit  r»fia*tw^:  .1  «wwf»  1»^ 
Bar»<  a  i^*^  t^  ip'nr*    **niw  t^ii^app 

||rt9«y<   HM  »^    vi>it  jsw  -m^tK^ .  <  -^  *e:»rt  *«r 


*t»Utif^.  avTvr  aa  piilace  d 
me  .rTHmeies  drasaiiés , 
uTVBie  :  ils  .    ^ 
n*^cn,  4p  r«9e9al  «fe  fa 
jn^auns  4  iu^.  à  poodFPy  à 
*ui  n  .'ac  lésa  fcrs^  D» 
t   Ce      (ra  Jng*asi,  m  rosscnaat  à  b 
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f^%w  ^>«r^     m-^.  '  '«^^  >*r  '  *w^ .  i>t .  *i  ti.  #M»îa«    l^ifif  i^-'  'V  TaoIavi  y  et  lai  dooaa  If 

Vwiiji»      ^>^^    *i,^  X^z-i'^r-,»  #t»*  <i  •  ^  jrrt#— w  •«  "nH^tii'U  rannre^Irafie,  dnntlefpBéfal 

0tk     ^îw^  -'*  *w»r<  <*»^    A^^t^  *,^  ^0%r  :è  -.•frartu»  fl   ni  «uvr»  jptk^i  «i  rhef.  DocmniiiteT 

9t0^^  *^  '   ^  ^^9^  é  %  ^^  i^.       t.t^^  <  «  ♦'licier  '  to^r^iin*,  'î^  général  de  bn'^atie;  il  «m* 
|^>    0    êw^  ^  <:m$    :^'^n      0  ^0W^   m  je»^r-#*   ,>iopet ,  '^nn»' 
^1^  .  .#.   •      ^«      '  •  -*•»  i  r.tt0^  ^.^  V  «u  Ml  te-ie^  )|fteïi-f<e'-' 

,  »    ^^      .-   r*     -'   i:*   <*i   »t'-^'r'M^nt     |>j      /^  „  fmi fmM  rhemtniH 

^pn  \é^    «  -^ '  «»»^  «^w»  f  /«^r  «#« ««f#*^  /->«">«  '^jtamn  avait  fTIfafie,  oô  il  nera  hientiV  le 

^^    r*  »-*  *^  1^  i-  •■-»-■'>  V  v*i;ri  :*► ,  #»t  ft^tUtn  (Ui^  BieTbîoo,  Cette époqse,  qvi  ^it  _,_^ 

-p»^ ',-*-•    ,<^-^i'.>r*'    A  ^  ^--«''«if  V  erir '*n.-'»7<^  ries  BrïBaparte,  hii haasa de proÉoods s«o»<«»s; «t à 

^,  „p.    V,    ^-^^    '      y^  ^    •.  nirti:rtwVr    ffr^j^  f^rnt  '  dQn%  on  mdidlle  de  sob  testaiiirBl  fl  bs 


eompeuMZ  ti  mrmmemz  ta 

LUS* 


V  ^f"  r/irt^"  ^  -.''.'^.le  lUnaBMTf^y  b4e«^     b  stnerre  oe  loi  doBBa  <^  graJeqBesn 


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..™,^  air«nBebU*epbisailâailrib«rlehriUaflidêhBÉde 

'     ./  /^   V  '.,1  *  ^  •v^.w.-pKtKKi'rBBe  !  milîuire.  — Dans  bcaiBpafiied'Iulie de  17*4, 

■    A  /  •'    V  '  /  vr  m  ',«'i.'#,  llk»*ao«»fte  ■  renl  lefa,  qoe  le  ^rénéral  eo  ckef  I^^*|b< 

,•   -       •       .   ^-/^.:   ;  .r>  ^^-^iJU,»  •  de  ta  guerre:  Cerf BBiBlfBl^Bfi'BerB/ 

'  ..     r,     •  V  ^•* ^^^fo^     dant qœ Bonaparte s'illo<trait ansi, fa 

^r  •  »'#'"»*^'»*  *^tr,tA  4^  $nhU  ij^^rf'     rerweraa  lUibfSpteiie-Hies  paniaws 
V     ,'.  -  ^  .,•.....'.    ,*,  ^f  'î^fH  le  tr;»iii     'Trtr*-  emeioçji^  dans  fa  rmc  « 
*      .  '  .  .*.'   4w»  .^rwr^ft    d»«-v^  •  l7fM  if  71^5,  il  était  aJlêiMWgff  Fan 

^     -...•-  .^,.^    ^  ^  v  or^  'Je  fet  derj»  '  Wi«  snr  le  littoral  de  b  Medaerrajee. 

,      -  .      ^ ^li  ^^^r,^r^  digni-  I  farait  %n  pki!W«in  fats  à  TobIob,  a  ™ff*"^ 

■^  -     •  %->A^,^:  ^  r..  ^'j<r/*if,»^(e  ;  f*^rtion  eUit  échauffe  par  te»  P**?*^JÎf™'*' 
^  ,  ..  V  /  .,M*,  ^  r-.»'  l#irr*<J^di^  I  *nlK  tercpr«entant«tapj«ptecT^g«lJpeh« 

,    .     •,    .^--r^i^ifrMoi-  I  neVeniparatdainagasiidannoeli*^^ 

/VA   ..  ,^       .  .     .  e^4r..*  ^Abredo«4i?Ji«anetSaiiil->icotot,drtrwtsirc|»fBedab 


BORAPAETB» 


(19) 


moMA^Awm 


généril  Bonaparte  loi  reunt  alors  «n  profet  pour  élever  nne 
OHiraille  d^ftoelée  qm  fermât  œs  forts  (la|c6(é  de  la  ville.  Ce 
pbn,  envoyé  à  Paris,  fut  qualifié  de  libertuâde  par  la  conven- 
tion y  qui  Dnnda  à  sa  barre  le  général  d'artillerie  de  Taraiée 
d'Italie.  Il  était  reloarné  au  onartier-^éDéral  à  Niée,  où  les  re- 
présentants en  mission  près  ne  l'armée  d'ItaUe  le  firent  garder 
cbes  Hn  par  denx  cendaraes.  La  silnation  de  Bonaparte  deve- 
nait d'autant  pUu  dangereuse  à  cette  époque,  que  les  vainqueurs 
de  tberoHdor  n'avaient  point  ignoré  les  relatioos  d'amitié  qui 
a¥aient  existé  à  l'armée  entre  lui  et  Robespierre  jeune ,  lequel 
avait  péri  sur  réehafiiod  avec  son  frère.  Bonaparte,  envoyé  à 
Paris,  succombait  in£ûiliblement.  Gasnartn,  dont  rattachement 
lui  était  assuré  depuis  le  siège  de  Toulon ,  ne  pouvait  rien  sans 
l'aivis  de  ses  deux  collègues.  Dans  cette  extrémité,  le  capitaine 
Séfaastîani  et  Jnnot,  devenu  offider,  avaient  formé  le  projet, 
si  Ton  renouvelait  l'ordre  de  son  départ  pour  Paris ,  de  débar- 
rasKr  leur  général  de  ses  deux  gendarmes,  de  l'enlever  de 
vive  force  et  ie  le  conduire  à  Gènes.  Heureusement  les  menaces 
du  dehors  vinrent  au  secours  de  Bonaparte  :  le  crédit  qu'il  avait 
dans  l'armée,  et  la  confiance  du  général  en  chef  et  des  soldats 
se  réveillèrtnt  hautement  à  la  nouvelle  des  mouvements  de  l'en- 
nemi. Pre«és  par  le  danger  dont  la  responsabilité  pesait  sur 
leur  tôte,  les  représentants  écrivirent  au  comité  de  salut  public 
qu'on  ne  pouvait  se  passer  do  générai  Bonaparte  à  l'armée,  et 
M  décret  At  citation  a  la  barre  rat  rapporté,  sous  Dugommier  à 
Toulon,  et  jous  Dumerbion  à  l'armée  d'Italie,  Bonaparte  était 
pour  les  soldats  le  véritable  général  en  chef.  —  Une  accusation 
iKm  SEioins  dangereuse  que  la  première  pesait  encore  sur  Bona- 
parte :  dans  une  course  qu'il  avait  faite  à  Toulon  peu  auparâ- 
vunt,  il  avttt  été  assest  heureux  pour  sauver  de  la  fureur  du 
peuple  plusieurs  émisrés  de  la  (aroille  de  CbabriUant,  pris  sur 
un  Dètiraent  espagMn  par  un  corsaire  français.  — La  révolution 
du  9  Hiermâdor  avait  dé(^cé  les  membres  des  comités.  Aubry , 
représentant  du  peuple,  ancien  capitaine  d'artillerie,  avait  ob- 
tenu la  direction  du  comité  de  hi  guerre.  Par  une  basse  jaldusie, 
fl  profila  de  son  pouvoir  pour  arrêter  la  carrière  de  son  cama- 
rade Bonaparte,  a  peine  alors  âgé  de  vingt-cinq  ans.  Il  lui  Ma 
le  conuBaadement  de  l'artiUerie  de  l'armée  d  Italie  pour  hii 
doBMr  une  brigade  dans  la  Vendée.  Bonaparte  se  rend  à  Paris 
pour  obtenir  d'Aubrv  la  conservation  de  son  commandement. 
Aubry  se  montra  inaexible,  et  luiditqu'iJ  éUit  trop  jeune  pour 
oommauder  plus  louetemps  en  chef  dans  son  artae.  On  viêiUU 
fÊiUmr  U  champ  tf#  baiêiUe,  répondit  Bonaparte,  et  j'en  vjnu. 
Tout  fut  inutile.  Bonaparte  refusa  alors  la  bri«ide  de  l'Ouest,  et 
rentra  à  Paris  dans  la  vie  privée.  —  Ses  amis  Sebastiani  et  Juoot 
l'avaient  accompagné.  Ils  prirent  ensemble  un  petit  logement 
me  de  la  Miohodière.  La  détresse  se  fit  biaatùt  sentir  ;  Bonaparte 
fiât  obligé,  pour  vivre,  de  vendre  une  jprécieuse  collection  d'ou- 
vnges  militaires,  ^'sl  avait  rapportes  de  Marseille.  Alors  il 
eut  un  moment,  dit^on,  l'idée  d'aller  servir  le  sultan  ;  mais  il 
fut  bieutôt  détourné  deœ  projet  par  les  drconstauces.  Le  |)arti 
royaiiste  avait  relevé  la  tôte  après  le  9  thermidor,  et  les  sections 
de  la  garde  nationale  semblaient  annoncer  des  dispositions  en 
fiiveur  de  ce  parti.  Bonaparte  prévit  alors  que,  dans  peu  de  temps, 
il  pourrait  se  taire  une  place  au  milieu  des  mouvements  qui  ae»- 
vment  éclater.  —  Cependant  il  aurait  été  tout  â  fait  outHIé  à 
9mB^  si  Doulcet  de  Fontéooulant  n'etitt  remplacé  Aubrv  pour 
les  affûres  de  la  ffuerre.  Il  attacha  Bonaparte  au  comité  topo- 
graphique,  oè  se  décidait  le  plan  de  campagne  et  se  puéparaient 
les  mouvements  des  armées.  Ce  senice  fut  toujours  présent  au 
souvenir  de  Bonaparte.  Quelques  années  après,  sa  reconnais- 
sance fat  rendue  publique,  quand,  devenu  premier  consul,  il 
appela  au  aéoat  conservateur  M.  de  Poniécoulant,  le  jour  même 
ou  son  âge  lui  permettait  d'y  être  admis.  Leiounieur  de  la 
Ifanehe,  qui  remplaça  M.  de  PontéoouJant  à  la  direction  de  la 
|Uerre,  fut  peu  favorable  à  Bonaparte,  qui  depuis  oublia  son 
ujustice.  ^  Nous  ne  ieronspas  ici  le  tableau  de  cette  année  1 7^, 
qui,  scion  l'expression  de  M.  de  Norvins,  mériterait  d'occuper 
toute  la  pensée  d'un  écrirain  par  la  diversité  et  Timportance 
des  événeaaentsqin  la  signalent.  A  Paris,  k  parti  royaliste  re- 
prenait son  audace  ;  H  conspirait  contre  la  oonvention.  Bien- 
tét  l'adoption  d'une  nouvelle  constitution  qui  donnait  le  pouvoir 
exécutiTà  un  directoire^de  cinq  membres  et  la  législature  à  deux 
oonseils  lui  ioumit  un  prétexte  pour  éclater.  Les  sections  de  la 
nnle  nationale,  gagnées  par  lui,  prirent  les  armes.  Bonaparte 
était  caché  dans  la  foule  tandis  que  la  convention  détibérait  a«r 
le  choix  d'un  général  à  leur  opposer.  D  entendit  taul,  H  «e  reB<- 
dit  au  comité  de  Sahit  puUie;  on  l'y  attendait.  On  donna  le 
opnunandement  en  chef  au  repiésenl«st  Bairas,  «i  n'entendidt 
rien  à  la  guerre,  et  le  commandement  en  second  à  Bonaparte, 
qui  e«t  réellement^  4au  celle  GÛroonstaAce,  toute  l'autorité  mîr 


litaîre.  «^  Bonaparte  envoya  aussitôt  le  chef  d'escadron  Mura^ 
avec  un  fort  détachement,  s  emparer  de  quarante  mèces  d'artille- 
rie parquées  à  la  plaine  des  Sablons,  puis,  avec  aes  forces  infé- 
rieures à  celle  des  sections,  il  prit  toutes  les  dispositions  né- 
ceesaires.  Dans  la  convention  il  y  avait  peu  d'opmions  gêné* 
reuses  ;  on  parlait  de  traiter  avec  les  sections,  de  se  retirer  sur 
les  hauteurs  de  Saint-Cloud,  déposer  les  armes,  liais  Bonaparte^ 
après  une  faible  résistance,  mit  les  sections  en  déroute  :  avec 
son  artillerie  il  sauva  le  Rouvernement.  La  convention  confirma 
sa  nomination  au  ^radede  général  en  second  de  l'armée  de  l'intér 
rieur. — Dès  cetteepoque,le  nom  de  Bonaparte  devint  populaire. 
Par  ses  nouvelles  fonctions  il  était  oblige  de  pourvoir  à  la  paix 
et  à  l'ordre  public.  11  était  sans  cesse  au  milieu  du  peuple,  le  ha* 
rangua  plusieurs  fois  aux  halles  et  dans  les  faubourgs,  et  prit 
swt  lui  un  grand  crédit.  La  oonvention  avait  décrété  le  désar-* 
mement  général  des  sections.  Cette  opération  attaquait  tout  â 
coup  les  habitudes  et  les  droits  des  citoyens  :  elle  ne  rencontra 
pas  d'obstacles,  et  son  exécution  devint  l'occasion  singulière  do 
mariage  de  Bonaparte.  Les  perquisitions  avaient  été  faites  avec 
tant  de  rigueur  dans  les  maisons,  qu'aucune  arme  quelconque 
n'y  était  restée.  Un  malin,  on  introduisit  chez  le  ^néral  Bona- 
parte un  enfant  de  douze  à  treize  ans,  qui  venait  reclamer  l'épée 
de  son  père,  général  de  la  république,  mort  sur  l'échahnd  S 
cet  enfant  était  Eugène  Beaubarnais.  L'épée  lui  fut  rendue.  Sa 
mère  voulut  remercier  le  général.  Voilà  comment  Bonaparte 
connut  madame  Beaubarnais,  sa  première,  peut-être  son  noâquo 
passion.  —  Sur  la  fin  de  son  règne,  la  convention  avait  chargé 
le  {général  de  l'armée  de  l'intérieur  de  réorganiser  toute  la  garde 
nationale,  dont  quarante-trois  sections  passaient  pour  royafisleSy 
sans  l'être  réellement.  U  nomnaa  les  officiers,  les  adjudants,  et  créa 
dans  Pariscette  armée  urbaine  qui,  dans  (quelques  années,  devait 
se  montrer  si  fidèleà  son  fondateur.  Charge  plus  tard  du  même  tni* 
vail  pour  la  garde  directoriale  et  pour  celle  du  corps  li^shitif,  il  les 
organisa  élément  et  leur  laissa  le  même  souvenir.  Depuis  ee 
nuNBent  tout  ce  quiportait  un  fusil  dans  la  capitale  appartint  au 
général  Bonaparte  ;  il  reconnut  œtte  vérité  aux  trois  époques  que 
nous  allons  retracer.  A  son  retour  de  la  conquête  d'Italie,  à  celui 
delà  conquête  d'Egypte,  et  au  18  brumaire,  H  retrouva  les  deux 
armées  parisiennes  telles  qu'il  les  avait  laissées  en  1705.  U  n'f 
a  que  l'état  militaire  qui  donne  des  exemples  de  cette  singuli^ 
fidélité.  —  A  dater  du  13  vendémiaire,  jour  où  Bonaparte  abattit 
les  sections,  jusqu'à  la  chute  de  l'empire,  la  capitale  ne  sera  plus 
le  théâtre  d'aucune  insurrection,  ai  populaire,  ni  royaliste.  Bo- 
naparte fut  nommé  général  de  division  peu  de  jours  avant  que' 
la  convention  se  proclamât  dissoute.  La  constitution  dite  de 
l'an  III  remit  le  gouvernement  entre  les  mains  de  cinq  direc- 
teurs, et  donna  le  pouvoir  législatif  à  un  conseil  des  Anciens  et 
à  un  conseil  des  Cino-Cents.  Bonaparte  reçoit  le  commandement 
en  chef  de  l'armée  de  l'intérieur,  que  la  nomination  de  Barras 
au  directoire  laissait  vacant.  Pai  de  jours  après,  marié  avec 
madanic  de  Beaubarnais,  il  fut  nommé  générai  en  chef  de  I  ar«- 
mée  d'Italie.  Cette  armée  avait  deux  fois  chan|^  de  dke(  depuis 
le  départ  de  Bonaparte.  Dumerbion  avait  été  remplacé  par 
Kellermann,  etRellermann  par  Sdiérer.  La  coalition  étrangère 
subsistait  toujours  :  elle  se  composait  de  l'Angleterre,  de  l'Au- 
triche, du  Pi^nont,  de  Naples,  de  la  Bavière,  de  tous  les  petits 
princesd' Allemagne,  et  de  ceux  de  cette  belle  Italie,  dont,  depuis 
deux  ans,  Bonaparte  rêvait  la  conquête.  Mais,  de  toutes  ces 
puissances,  l'Autriche  était  la  véritable  puissance  qu'il  fallait 
combattre,  et  sur  les  bords  du  Rhin  et  au  delà  des  Alpes.  C'est 
aussi  la  seule  guerre  qui  occupe  le  directoire;  et,  pour  précipi- 
ter le  succès  de  cette  guerre,  il  en  donne  la  conduite  à  un  géné- 
ral de  vin^t-«ept  ans  1  —  Qui  n'a  lu  mille  fois  le  récit  des  cam- 
pagnes nuracuieuses  de  Bonaparte,  général  en  chef.  Il  trouve 
l'armée  d'Dalie  dans  un  affreux  déoùment,  lui  a4lresse  une 
proclamation,  chef-d'ceuvre  d'éloque«oe  militaire,  qui  enflamme 
les  soldats  d'un  enthousiasme  impossible  à  décrire.  Pêàis,  avec 
d^  forces  hîc#  inDèrieures  a  celles  de  l'ennemi,  il  tourne  les 
Alpes  et  se  jette  sur  l'Italie.  La  première  bataille  est  livrée  à 
Monteuolte;  elle  vaut  une  victoire  aux  Français;  à  Dëgo,  à 
MiUesimo,  les  Autrichiens  et  les  Piémontais  sont  paiement 
Ittttus.  Au  combat  de  Dêgo,  Bonainarte  reparqua  un  chef  de 
bataillon,  ij^'il  fit  dket  de  brigade  (colonel)  sur  le  chanip  de 
baitaiUe  :  c'etaM  Laones,  qui  disputa  si  louj^mps  à  ?tey  le  titre 
de  brave  des  ^«vet,  mais  qui  eut  sur  lui  l'immens^  avantage  de 
mourir  les  armes  à  la  fnam  au  champ  d'honneur.  A  Ceva,  à 
Blondovi,  les  Français  se  distinguent  encore  :  Bonaparte  arrive 
à  Cherasco,  â  dix  lieues  de  Turin  ;  et  là,  par  une  étoquente 
prodamation,  il  exalte  encore  l'enthousiasme  des  troupes,  raf- 
fermit la  discipline  et  porte  ia  terreur  chez  l'ennemi.  Im  cam- 
pi^oe  avait  à  peine  duré  quinze  jours,  et  déjà  le  vieux  roi  de 


WSÉLpikMtT. 


la 


imTAPJurTE. 


mm  pan  définlHe  avec  h  tiçmimqmt.  Les  trioaipëes  dojeiiiie 
géarral  ra  cbcf ,  aussi  rapides  <rae  décisif^  prodoîsesC  en  france 
■■  vife«flio«sasoievetciiiqfanlc5cottsetbaYaMtdétrélê<pw 
raiHML  d'Italie  avait  bien  mérité  de  b  pairie.  —  La  pnnsffsiMuo 
et  %om»e  ritalîe  est  dam  les  mon  de  MaBlmie;  asm  toos  les 
dÊnrfi  de  raltame  et  de  la  déCnse  se  eoficeBCreat  sur  ce  poiaL 
A  Flaésance,  le  dur  de  Rinse,  eftraTê,  sîgse  on  arMârtke  avec 
Biparle:  il  acbéle  le  traké  aver  dîes  tabêraax  et  des  DnlHoos 
le  frttéral  bit  passer  à  Paris.  Dés  ce  mtomtnU  Taraéed'I— 
a«ia  â  dêtrâNier  trots  sortes  de  tiofihéeA  :  les  trésors  des 

ne  pu«r  ta  solfie  des  aotres  arsiées;  les  otijrts  d'art  po«r 

rfwMhasetBenl  de  b  capitale,  et  pe«r  elle  les  approrisioime- 
»e»tsrt  ttfot  ieiaatéTiei  de  guerre  de  ses  ettttenws.  Aai.  méaws 
t— ihràmj  qy  le  dac  de  Paripe,  le  d«r  de  Modètie  obCist  a«ssi 
«ae  s«>p«*tt9oo  d'armes.  —  LlmapaatiDo  peat  à  peine  suvre 
bs  MMitenents  bfsques  et  rapvles  <le  BiMiaparte.  Le  pont 
ér  Ledà^  sur  T  Addi,  est  firanrlki  avec  «ne  avdaîce  qm  tient  âm 
vais  le  Kéoérai  antridûm,  B»«fiea,  avait  OfipQsé 
vwe  rrsBtiBee.  Xe  iiiiFifT  est  rern  dios  MîImi,  aoY 

b,  vanbit  aassi  b  litieriê.  Le 

des  sncrès  d^  son  général  ;  il 

enCratnê  des  revers,  et  (pK  Bo- 

.  il  ^m^^t    ^i    eacner  entiêre^Knl  b 

à  b  FFHwr,  iiMinu  le  siéçe  de  liintone,  et  ckasser 

Bqne  émt  le  Tvral.  —  Le  jonr  ■iit  on  il  sortait 

TAdve,  le  toesîn  donna  le  signal 

rin^muitian  dans  les  canifncnes.  Le  penple,  exdlê  par  les 

ft  par  les  saines,  se  sonkva,  entra  dans  Milan,  se  rewfil 

^^*ie:— g  ^et^rcv^J^  fat  bgnm  réprimée,  et  des 

^  Î.-9  sv  les  bar*»  4k  Wmâm,  Tmmèt  éi 
Il  •seswnRw  prenanc  b  rmie  nn  ivroi.  — * 

lfai-.^n".  Sanùe d^artfai? de  my.  U 

som-^  .'  I^ai-**.  safaEr»-  Ips  'rnAes.  wmtàmtml  prêtes  i  n 

iw    Tir  •^i-T'i-'^rfi  CwrtÊf^  **i  -iMKlne  avec  le  r«i  deXaptes; 
A  ■  •'  -*  .-"ifnur  if»  «?«-diE«  ne  dnc  Vci."ji  ^  Géaes  ponr  i  ~ 

*i«?ir  -«   a*  F**nr», 
"»^  /toi  .  -    m  Wi 

Lrv  -^  !•*•.   -•  iim  I  a»  r-ar  i»nir   La 

v^.ir  f  r-.»-^  *»  ••sr?"  «ce  <:#-->-»•»  tz  iMe  de  Maolone. 

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--■,-^i--   ^  ftr-ir'j.    *    -  '«ïnv9nt  1  ''i'  :«v  >  vmt*  *renM*mer 

1^      -  -^    '  r-  1^  ji  ynw  '«^^  V.  *'^  -^*^  '-^  imno,  b  botaflle 

0^m  m*  sf  'MmUt  •    %jm»rur^  5  jm  mil  W' 
■*  -r.^wt^  •!*  •*^:  viT*.»»  »  t>4mm».  W 

-.iAi.     t  1«r  «3v^-r»  n«r  t^«  fancn  à  Soiat- 
^  H  «n^wn     L^  V  ^t^-jm*.  ''Ay^ns  de  cette 

^  «.^  V  'amr»  A'-'^irjir.  w^  fr^oaonrV avait  tronvé 

r  ^  w^r^    '^r^jè  mt  f»ra«re  les  an- 

%  ^tm^^-.  0pe  uâ^  ^   V-  fc.*^»^'  -  4e  Biiiina  et  de 

<^f»rijp«    -^  ^5if    *.   •     V  '^  •►  ^•'•rn^,  f  ne  >•  Midats 


les  premien  soldats  de  b  répobliqiie  et  du  monde.  Mais  qneb 
généraux  marchaient  à  leur  tète  aans  cette  mémorable  cam» 
pagne!  et  tfoelle  part  de  gloire  revient  à  leor  valeur  dans  b 
gloire  du  général  en  chef  qui  eut  le  bonheur  de  trouver  de  leb 
instruments  de  ses  desseins  et  de  son  génie  I  Quels  honunes»  que 
rintrépide  Augereau  qui  se  jouait  de  tous  les  périls  ;  que  rbame 
Jonbert  qu'aucun  événement  ne  pouvait  étonner  ;  et  surtout  ifiie 
rOlustre  Masséna ,  déjà  digoe  de  conduire  une  armée!  Aufirès 
d*enx  se  distinguent,  comme  des  rivaux  d'audace  et  de  talent,  les 
Sahuguetf  les Vaubois,  les  Kilmaine»  les  Bon,  les  Serrurier;  tan- 
dis qu'on  voit  briller  au  second  rang,  Saint-Hilaire,  Lederc, 
Sucbet^Lannes,  et  Murât  qui  ne  fait  que  commencer  une  carrière 
t^doit  être  si  pleine  d'exploits  cbevaleresqnes.  Nous  ne  ponrons 
citer  les  autres  oflBders,  parmi  lesquels  existent  déjà  tant  de  fo* 
turs  généraux;  mab  qu'Us  reçoivent  le  tribut  d'éloges  qui  leor 
est  dâ,  dans  b  personne  du  colonel  Raoïpon,  le  généreux  oom- 
mandant  des  héros  de  b  redoute  de  Monte  Lndno. — ^Pendantqœ 
Tannée  se  repose  dans  ses  cantonnements,  Bonaparte  veille  sar 
les  ennemis  de  b  France,  sur  les  besoins  de  la  prochaine  cam^- 
gne,  sur  b  prospérité  de  b  patrie.  Il  a  déjà  contracté,  dans  les  in- 
tervalles de  b  guerre,  T  habitude  de  ce  prodigieux  travail  de  ca- 
binet qui  seul  pralt  pouvwr  lui  faire  oublier  les  btigues  mili- 
taires. Sa  correspondance  avec  le  directoire,  avec  les  mifûslres 
de  b  réfNiblique  accrédités  aux  différentes  cours  d'Iblie,  avec 
les  sonverains  et  avec  les  généraux,  le  place  au  rang  des  hommes 
les  plus  remarquables  de  l'histoire.  La  conversion  de  l'Italie  au 
svsteme  républicain  était  le  projet  doniunant  de  ce  grand  capi- 
taine ,  qui ,  au  milieu  des  camps ,  cultive  les  sdences  et  donneâ 
son  gouvernement  les  leçons  de  la  plus  hautf  politique;  matt 
Banaparte  est  loin  de  trouver  dans  le  directoire  des  hommes 
oui  le  comprennent  ;  aussi  agit-il  malgré  eux.   Sa  correspon- 
aanœavec  le  directoire  se  termine  à  Milao  au  tS  octobre.  Avant 
de  quitter  œtle  capible  de  ses  conquêtes,  il  déagne  au  direc- 
toire les  officiers  et  les  employés  dvils  dont  il  vent  débarrasser 
Parmce;  fl  signale  avec  b  plus  grande  vigueur  la  dibpidation, 
et  imprime  au  nom  des  coupables  une  tache  qui  n'est  point  en- 
core efiboée.  D  donne  le  détail  des  frais  de  la  campagne  :  de- 
puis six  mois  il  n'a  dépensé  que  onze  millions  ;  il  en  a  envoyé 
vingt  au  directoire.  Aucune  partie  du  service  dril,  de  l'adinî- 
nîstration  de  l'armée  n'échappe  à  son  investigation,  et  il  met 
toojonrs  le  remède  à  côté  du  mal.  U  veille  é^lementi  b  sûreté 
du  pays  qu'il  occupe.  Boloffiie  et  Ferrare  formèrent  b  r^pn- 
Mtfnê  ifwufoilant:  Modène  et  Reggio  la  république  dtpa- 
émme.  Des  négociations  réduisirent  de  nouveau  à  l'inaction  les 
princes  ibliens.  ~  Bientôt  la  lotte  s'engagea  de  nouveau  arec 
rAntricbe.  Le  maréchal  Alrinri  est  chargé  de  débloquer  Maa- 
tmie.  Bonaparte  le  bat  sur  les  bords  de  b  Brenta;  quelques 
édiecs  qu'il  éprouve  à  son  tour  ne  le  découragent  pas  :  les  trois 
saogboU>s  journées  de  la  bataille  d'Arcole  lui  donnent  de  noii- 
veaux  avantages  ;  l'ennemi  est  chassé  des  fortes  positions  de  Cnl- 
diero,  et,  par  une  retraite  précipitée ,  échappe  à  sa  destructioa. 
L'armée  va  se  délasser  de   Unt  de  victoires,  pour  marcber, 
deux  mois  après,  à  d'incroyables  succès  qui  doivent  les  surpas- 
ser encore.  Le  général  en  chef  est  allé  s'occuper  à  Mibn  des 
albires  politiques.  Il  contenait  les  dispositions  hostiles  de  Ve- 
nise et  du  saint-siége,  tandis  que  l'Autriche,  par  d'incro>-ables 
efforts ,  rendait  à  Alvinzi  une  nouvelle  armée  de  soixantendix 
milb  hommes.  AIrinzi,  malgré  l'adresse  qu'il  avait  mise  à  con- 
certer un  nouveau  pbn  avec  le  pape  et  avec  Wurmser,  toujoars 
enlermé  dans  Mantoue ,  fut  battu  complètement  à  Rivoli  (^14 
janvier  1797   :  deux  jours  après,  im  de  ses  généraux,  Prorem, 
perdit  b  bataille  de  b  Favorite.  Le  3  fiévrier,  Wurmser  rendit 
Mantoue  par  une  capitubtion  honorable.  Peu  de  jours  après  , 
ce  vieux  général  donna  à  Bonaparte  une  preuve  signalée  de  sa 
reconnaissance  pour  sa  généreuse  conduiteà  son  éprd,  en  Ta- 
vertissant  d'un  complot  d'empoisonnement  ourdi  contre    lai 
dans  b  Romagne,  où  les  Français  portaient  leurs  armes.  I^ 
nouvelle  campagne  ne  fut  ni  longue  ni  glorieuse  :  les  rencootrvs 
avec  les  troupes  du  pape  n'offrirent  aux  soldats  français  que  de 
simples  exercices  miiiaires.  Aussi,  le  général  en  chef  ne  r  ' 
vait  an  sainl-siége ,  pour  prix  de  s«  trahisons ,  qu'une 
séance  purement  poTitiqoe  et  admmistratnre.  Il  le  força  de 
cner  le  traité  de  TolenUno,  qui  lui  enleva  quelques  provinees 
et  quelques  mUlions.  —  La  guerre  continua  «1  Italie  avec  l'A»- 
tridièrL'archidnc  Charles  rint  combattre  Bonaparte.  Faitotit 
ceim^  et  lesgénéraux  qui  le  secondent  sont  victorieux;  Tls- 
trie,  b  Carnk)lc,  b  Carintbie  sont  conquises.  L  armée  françause 
ffèliài  qu'à  soixante  lieues  de  Vienne,  lorstjue  les  motifs  qu'U 
seraa  trop  long  de  déduire  id,  déterminèrent  Bonaparte    4 
seatendrè  ave?rarchidnc  Chartes  ponr  b  cM^onoo  de    lai 
pnix.  Cependant  de  nouveaux  combats  eurent  l«n ,  et  Tavuit^ 


L 


BOSAFAETB, 


(9t  ) 


fOIIAPABTE. 


nràe  françake  D*éUdt  plus  qu'à  v^nol  Iwuêê  de  Vîeiine. 
Uâe  sospenaioD  d'armes  fat  conclue  à  Léoben»  et  enûo ,  peu 
de  ioan  après,  les  préliminaires  d*ane  paix  glorieuse  pour 
la  France  furent  signés  avec  TAutriche.  Elle  fut  définiti- 
Tement  arrêtée  à  Campo-Formio.  La  république  de  Ve- 
nise f  qui  avait  sans  cesse  trahi  la  France ,  tout  en  prétendant 
rester  neutre,  fut  supprimée  :  Gènes  devint  la  capitale  de  la  ré- 
publique ligurienne;  Milan  fut  le  centre  de  la  républic|ue  et- 
ealpine,  Bonaparte  avait  conclu  le  traité  de  Caropo-Formio  sans 
consulter  le  directoire.  Celui-ci  ne  le  ratiûa  qu'après  quelque 
hésitation.  «-  Bonaparte  quitta  Milan  le  16  novembre  1797, 
ftanchit  le  oMut  Cénis  et  se  dirigea  par  la  Suisse  sur  Hasladt; 
car  les  directeurs  lui  avaient  donné  ordre  d'aller  au  congrès 
réuni  dans  cette  ville,  et  d'y  terminer  les  négociations  ouvertes 
entre  la  France  et  Tempire  germanique.  Fatigué  bientôt  de  la 
perspective  des  ok)stacles  qui  devaient  à  chaque  pas  s'élever, 
Bonaparte  se  pressa  de  conclure  le  l^*^  décembre  la  convention 
pour  la  remise  de  Mayence  aux  troupes  de  la  république ,  et 
pour  la  remise  de  Palma-Nova  et  de  Venise  aux  troupes  autri- 
chiennes. Il  regarda  dès  lors  sa  mission  comme  Onie ,  arriva  à 
Paris  incognito  le  5  décembre,  et  descendit  dans  sa  petite  mai- 
son de  la  rue  Cbantereine,  que  par  une  délibération  spontanée 
le  corps  municipal  appela  rue  de  la  Vicloire.  —  Moins  indé- 
pendant que  les  municipaux  de  la  capitale ,  le  conseil  des  an- 
ciens ne  put  décréter  l'acte  par  lequel  son  comité  décernait ,  à 
titre  de  récompense  nationale,  au  héros  pacificateur,  le  domaine 
deChambordet  un  grand  hôtel  à  Paris.  Le  directoire  voulut  se 
charger  seul  de  la  reconnaissance  publique  ;  mais  bien  lût  il 
comprit  tout  son  danger  en  voyant  de  quel  enthousiasme  uni- 
versel Bonaparte  devenait  l'objet  :  le  peuple,  les  soldats  expri- 
maient leur  admiration  par  des  cris  de  joie  sur  son  passage,  par 
des  chansons  où  ils  célénraienl  ses  exploits.  Le  directoire  s  ef- 
fraya justement  de  cette  puissance  de  la  gloire,  à  laquelle  il  dut 
se  soumettre,  trop  faible  qu'il  était  pour  l'honorer  dignement 
ou  pour  la  braver.  Toute  sa  politique  se  réfugia  dans  une  fête 
triomphale  inusitée^  dont  la  pompe  triomphale  montra  toute  autre 
chose  (]ue  de  la  grandeur.  Cette  exagération  de  la  gratitude  di- 
rectoriale ne  trompa  personne,  ni  celui  qu'elle  regardait,  ni  la 
foule  toqjours  éclairée  des  spectateurs.  La  remise  du  traité  par 
Booapapte  servit  de  prétexte  à  cette  fêle  ;  elleeut  lieu  le  20  frimaire 
(10  décembre^  au  palais  du  Luxembourg,  en  présence  des  am- 
bassadeurs d'Espagne ,  de  Naples ,  de  Saixiaigne ,  de  Prusse,  de 
Danemark ,  de  la  Porte-Ottomane,  des  ministresdes  républiques 
Batave,  Cisalpine,  Helvétique,  Ligurienne,  Genevoise,  et  des  en- 
voyés de  Toscane ,  de  Wurtemberg ,  de  Bade ,  de  Francfort ,  de 
Hesse-Cassel.  La  cour  du  palais  fuldisposéepourcellcsoienni(é,à 
laquelle  aucun  édifice  public  ne  pouvait  suflire  ;  les  généraux  Jou- 
bertelAndréossy  y  tenaient  ledrapeau  donné  par  le  corps  législatif 
à  l'armée  d'Italie ,  et  qu'ils  ramenaient  couvert  d'inscriptions, 
où  on  lisait  en  lettres  d'or  les  noms  de  soixante-sept  combats 
et  des  dix-huit  l>atailles  rangées  ou  affaires  importantes  dans 
lesquelles  nous  avons  vaincu  pendant  les  campagnes  de  1706  et 
1797.  Au  milieu  de  la  cour  s'élevait  l'autel  cfe  la  patrie,  sur- 
monté des  statues  de  la  Liberté,  de  l'Egalité  et  de  la  Paix.  Les 
drapeaux  conquis  en  Italie  se  déployaient  en  forme  de  dais  au- 
dessus  de  cinq  directeurs.  Ceux-ci,  en  costume  antique,  avec 
une  magnificence  théâtrale, s'éclipsaient,  malgré  le  luxede  leurs 
vêtements,  devant  le  ^iiéral  Bonaparte ,  velu  de  Tuniforme  de 
Lodi  et  d'Arcole,  qui,  par  sa  simplicité ,  laissait  voir  entière- 
ment le  g[uerrier  qui  le  portait;  son  cortège  se  bornait  à  quel- 
ques officiers  de  son  état-major,  couverts,  ainsi  que  lui,  de  l'ha- 
bit des  champs  de  bataille.  Arrivé  près  de  l'autel,  Talleyrand- 
Périgord,  ministre  des  relations  extérieures,  en  présentant  Bo- 
naparte au  directoire ,  lui  adressa  un  discours  empreint  d'un 
ardent  républicanisme ,  rempli  d'admiration  pour  le  vainqueur, 
et  rempli  d'élo^  pour  le  gouvernement  qui  avait  su  le  deviner 
comme  le  choisir.  On  y  remarquait  ce  passage  :  a  Ainsi  tous  les 
Français  ont  vaincu  en  Bonaparte  ;  ainsi  sa  gloire  est  la  propriété 
de  tous;  ainsi  il  n'est  pas  un  républicain  qui  ne  puisse  en 
revendiquer  sa  part.  Il  est  bien  vrai  au'il  faudra  lui  laisser  ce 
coup  d'oçil  qui  aérobait  tout  au  hasard,  et  cette  prévoyance  qui 
le  rendait  maître  de  l'avenir,  et  ces  soudaines  inspirations  qui 
déconcertaienL  par  des  ressources  inespérées,  les  plus  savantes 
combinaisons  de  l'ennemi,  et  cet  art  de  ranimeren  un  instant  les 
courages  ébranlés,  sans  que  lui  perdit  rien  de  son  sang-froid,  et 
les  traits  d'une  audace  sublime,  qui  nous  faisaient  encore  frémir 
pour  ses  jours ,  longtemps  après  qu'il  avait  vaincu  ,  et  cet  hé- 


▼rage  de  cet  ioaatiable  amour  de  la  patrie  et  de  l'humanité 


La  France  entière  sera  libre  ;  peut-être  lui  ne  le  sera  iamaif. 
Dès  ce  moment,  un  nouvel  ennemi  l'appelle  ;  il  est  célèbre  par 
sa  haine  profonde  pour  les  Français,  et  par  son  insolente  ty- 
rannie envers  tous  les  peuples  delà  terre.  Que  par  le  génie  de 
Bonaparte,  il  expie  promptement  l'une  et  l'autre,  et  qu  enfin 
une  paix  digne  de  la  gloire  de  la  république  soit  imposée  à  ces 
tyrans  des  mers  ;  qu'elle  venge  la  France,  et  qu'elle  rassure  le 
monde.  »  —  Ce  discours  ne  fui  écoulé  qu'avec  une  vive  impa- 
tience ;  on  voulait  que  le  héros  parlât  ;  e(  dès  qu'il  en  manifesta 
l'intention,  un  silence  presque  religieux  régna  dans  rassemblée. 
Bonaparte  s'avança ,  remit  au  président  le  traité  de  Campo- 
Formio,  et  prit  la  parole.  Voici  les  principaux  traits  de  sa  ha* 
rangue  :  u  Le  peuple  français,  pour  être  libre,  avait  les  rois  à 
combattre  :  pour  obtenir  une  conslilulioM  fondée  sur  la  raison, 
il  avait  dix-huit  siècles  de  préjugés  à  vaincre.  La  religion,  la 
féodalité,  le  despotisme ,  ont  successivement  depuis  vingt  siècles 
gouverné  l'Europe  :  mais  de  la  paix  que  vous  venez  de  conclure 
date  l'ère  des  gouvernements  représentalifs.  Vous  êtes  parvenus 
à  organiser  la  grande  nalion  dont  le  vaste  territoire  n'est  cir- 
conscrit que  parce  que  la  nature  en  a  elle-même  posé  les  limites. 
Je  vous  remets  le  traité  de  Campo-Formio  ratifié  par  l'empe- 
reur ;  cette  paix  assure  la  liberté,  la  prospérité  et  la  gloire  de  la 
république.  Lorsque  le  bonheur  du  peuple  français  sera  assis  sur 
les  meilleures  luis  organiques,  l'Europe  entière  deviendra  li- 
bre. »  —  Barras,  qui  présidait  le  directoire,  répondit  au  général. 
En  mêlant  les  éloges  de  l'armée  d'Italie  à  ceux  du  grand  capi- 
taine ,  «  la  nature ,  dit-il ,  a  épuisé  toutes  ses  richesses  pour  le 
créer.  Bonaparte  a  médité  ses  conquêtes  avec  la  pensée  de  So- 
craie  ;  il  a  Réconcilié  Thomme  avec  la  guerre,  x»  Barras  invitait 
ensuite  Bonaparte  à  aller  planter  l'étendard  tricolore  sur  la 
Tourde  Londres.  Cette  partie  de  son  discours  exprimait  la  haine 
la  plus  prononcée  contre  l'Angleterre,  avec  un  faste  de  paroles 
et  de  déclamations  qui  sentait  le  rhéteur,  et  convenait  mal  au 
chef  d'un  gouvernement.  Le  général  Joubert  et  le  chef  de  bri* 
gade  Andréossy,  présentes  par  le  ministre  de  la  guerre,  reçu- 
rent à  leur  tour  les  félicitations  du  directoire  ;  mais  le  véritable 
sujet  de  tous  les  éloges ,  les  triomphes  de  Bonaparte,  remplis- 
sait tous  les  cœurs.  Le  chef  de  l'armée  de  Sambr&et-Meuse,  le 
modeste  Jourdan  ,  que  le  nom  de  Fleurus  immortalise ,  mit  le 
comble  à  cette  espèce  d'apothéose ,  en  célébrant  avec  candeur  la 
gloire  des  soldats  d'Italie,  qui  semblait  pouvoir  faire  oublier  la 
sienne.  —  Le  corps  lé^slatif  donna  aussi  une  fêle  au  vain- 
oueur  de  l'Autriche.  Mais  la  plus  brillante  fut  celle  du  ministre 
des  relations  extérieures,  Talleyrand.  L'Institut  choisit  Bona- 
parte pour  remplacer  Carnot ,  proscrit  depuis  peu.  Le  rovaliste 
Bonald  lui  offrit  son  livre  et  le  républicain  David  son  pinceau. 
Le  peintre  voulut  le  représenter  à  cheval  au  pont  de  Lodi  ou 
d'Arcole  :Non,  répondit  Bonaparte, /y  servais  avec  toute  tar- 
mée  I  Représentez-moi  de  sang-froid  sur  un  cheval  fougueux. 
—  Le  directoire  aurait  voulu  que  Bonaparte  retournât  prendre 
au  congrès  de  Bastadt  la  conduite  des  négociations.  Cependant 
le  général  de  l'armée  d'Italie  ne  se  disposait  pas  à  laisser  exiler, 
dans  une  semblable  mission,  sa  fortune  et  sa  popularité.  Nommé 
au  vain  commandement  d'une  nouvelle  armée ,  maisoccupé  plus 

3 ue  jamais  des  moyens  de  faire  agréer  le  projet  qu'il  avait  conçu 
epuis  plusieurs  moisd'uneexpédition  en  Egypte,  Bonaparte  pa'r» 

tit  avec  éclat  pour  inspecter  les  trou pes  qui  occupaient,  sous  le  nom 
d'armée  d'Ariffleterre,  la  Normandie,  la  Picardie  et  la  Belgique. 
De  cette  manière  il  trompait  l'inquiète  olnervation  du  cabinet  de 
I<ondres  ;  il  tenait  en  échec  cellede  l'Europe,  et  procurait  du  repos 
à  la  jalousie  du  directoire.  On  doit  rapporter  à  cette  excursion  en 
Belgique  l'origine  de  ces  grands  établissements  maritimes  que 
la  h  rancc  lui  a  dus ,  et  qui  seuls  auraient  suffi  pour  illustrer  son 
règne.  Bonaparte  visiu  Anvers  :  il  dit  lui-même  que  le  canal  de 
Saint-Quentm ,  ouvert  sous  le  consulat ,  fut  un  des  résultats  de 
son  voyage,  et  qu'il  remarqua  également  alors  la  supériorité  que 
la  marée  donnait  au  port  de  Boulogne  sur  celui  de  Calais  pour 
une  attaque  contre  rAiigleterre.  —  Cependant  le  directoire 
mettait  en  mouvement  deux  armées  :  l'une  marchait  en  Uelvé- 
tie,  pour  rendre,  disait-il,  l'indépendance  au  pays  de  Vaud, 
dont  il  dirigeait  les  mécontents,  mais  surtout  afin  de  placer  aussi 
cette  vieille  république  sous  le  niveau  directorial  ;  l'autre  mar- 
chait à  Bome,  moins  dans  le  dessein  de  punir  les  auteurs  de  la 
mort  du  général  Duphot ,  tué  le  28  décembre  dans  une  émeute 
devant  le  palais  et  sous  les  yeux  de  Joseph  Bonaparte ,  ambassa- 
deur de  France,  qu'aûn  de  détruire  le  pouvoir  du  pape,  dont  la 
conservation  avait  été  vivement  reprodiée  au  général  en  chef. 
Dans  le  même  temps,  Bernadotte,  ambassadeur  de  la  républi- 
que à  Vienne ,  recevait  un  outrage  qui  le  forçait  à  quitter  cette 
ville.  Le  directoire  s'empressa  de  demander  une  réparation  dont 
Vuitimntmn  fût  la  paix  ou  la  guerre.  C'était  bien  la  guerre  qu'il 


BOWAVAVni. 


(«) 


déiinit  ;  et  il  n'y  eut  plof  i  douter  de  celle  dispofHion  quindy 
•pfèt  avoir  appelé  le  général  Bonaparte  à  on  conseil  rabitemenl 
eomroqué  pour  délibérer  fur  celte  affaire .  il  loi  proposa  de 
prendre  le  commandement  de  l'armée  d' A IleoM^.  Bonaparte 
rafoia  :  il  voulait  aller  conquérir  TEgyple.  Le  dn^ctoire  y  con- 
aanlit  enfin.  Les  préparatifa  se  firent  en  secret  avec  une  activité 
Incroyable.  En  même  temps  qu'il  rassemblait  des  troupes,  Bo- 
naparte faisait  nommer  une  commission  savante  de  plus  de  cent 
penonnes,  afin  de  porter  en  Egypte  la  civilisation  européenne. 
Une  année  de  96,000  hommes  s  embarqua  à  Toulon  le  f  0  mai 
1 798.  En  passant,  Bonaparte  se  rendit  maltrede  Tllede  Malte,  qui 
depuis  1590  appartenait  à  Tordre  religieux  et  militaire  de  Saint- 
Jean^de-iérosalem.  Après  avoir  échappé  par  un  rare  bonheur  à 
la  recherche  des  Anglais,  la  flotte  française  arriva  le  30  juin  en 
vue  d'Alevandrie  d'Egypte.  C'est  alors  que  Bonaparte  dévoila 
le  secret  de  l'expédition  a  son  amu^.  On  débarque ,  et ,  mal^ 
quelque  résistance,  on  se  rend  maître  des  forts  et  de  la  ville 
a  Alexandrie.  Au  milieu  de  souffrances  inouïes,  on  se  dirige  sur 
le  Caire,  capitalede  l'Egypte.  Les  Mamelucks,  milice  ^erriére 

Si  dominait  alors  dans  ce  pays ,  sont  battus  près  du  village  de 
ebrebs.  La  merveilleuse  batâUU  de$  PyramitUê  fut  encore 
plus  glorieuse  pour  les  Français.  Ceux^  furent  reçus  dans  les 
murs  du  Caire.  Les  Mamelucks,  avec  leur  chef  Mourad-Bey, 
s'étaient  réfugiés  dans  la  haute  Egypte.  Desaix  fut  chargé  de  (es 
y  poursuivre.  Bientôt  Bonaparte ,  par  sa  conduite  pleine  de  pru- 
dence et  d'adresse,  acquit  un  grand  ascendant  sur  les  Musul- 
mans. La  basse  et  la  moyenne  Egypte  avaient  été  conquises 
sans  beaucoup  de  peine  ;  mais  ce  fut  au  milieu  de  ces  belles  espé- 
rances qu'arriva  la  nouvelle  de  la  plus  terrible  catastrophe  :  la 
destruction  de  la  flotte  française  par  l'amiral  Nelson ,  dans  la 
rade  d'Aboukir.  L'armée  perdit  par  là  un  grand  appui ,  et  Bo- 
naparte dut  renoncer  à  l'espoir  d  assurer  à  jamais  la  puissance 
française  dans  l'Orient  par  les  résultats  de  l'expédition  o'Egvpte. 
Fendant  oue  la  peste  et  l'ophtalmie  affligeaient  l'armée,  Bona- 
parte fonoait  au  Caire  un  InsiiM  des  sciences  et  arts ,  ou  en- 
crèrent les  membres  de  l'Institut  de  France ,  les  savants  et  ar- 
tistes de  la  commission  étrangers  à  ce  corps ,  et  plus  tard  les 
officiers  d'artillerie  et  d'état-major  distingues  par  leurs  connais- 
sances. Il  venait  de  célébrer  l'anniversaire  de  rétablissement  de 
la  république  française,  lorsque  se  répandit  en  Egypte  la  nou- 
velle de  la  déclaration  de  guerre  de  la  Turquie  contre  la  France. 
Le  fanatisme ,  cette  arme  si  terrible ,  fut  employé  avec  succès, 
et  une  révolte  éclata  au  Caire.  Elle  dura  trois  jours,  coûta  la  vie 
au  brave  général  Dupuy ,  et  fut  éiiergiquement  réprimée  par 
Bonaparte.  Celui-ci  fortifia  la  capitale  de  l'Egypte,  pour  eu 
faciliter  la  conservation.  —  H  fallait  occuper  la  nau te  Egypte. 
Desaix  remporta  sur  les  Mamelucks  les  rictoires  décisives  de 
Sedhyman  el  de  Sarohoud  ;  et ,  après  avoir  conquis  la  haute 
Egypte,  il  s'occupa  d'y  or^îser  I  administration  sur  les  bases 
d'une  équité  qui  le  fit  chérir  des  peuples  conquis.  —  Le  pacha 
de  Syrie,  Achmei,  aumommé  Djezsard  ou  le  Boucher ,  devait 
diriger  une  armée  ottomane  contre  les  Français  :  on  loi  avait 
promis  de  joindre  l'Egypie  à  son  gouvernement  ;  il  commença 
les  hoslililâ.  Bonaparte  minit  les  forces  dont  il  peut  disposer , 
et  mardie  contre  Achmet ,  après  avoir  pris  toutes  les  mesures 
nécessaires  pour  assurer  la  tranquillité  de  l'Egypte.  Malgré  les 
privations  qm  l'armée  eut  à  souffrir  en  traversant  vingt-cim] 
kenes  de  dâert ,  on  força  la  place  d'El-Arisch  à  capituler,  puis 
les  Français  entrèrent  sans  résistance  à  Gaza .  ancienne  capitale 
de  la  Rawitine.  Trois  jours  après  ils  étaient  devant  Jafla ,  l'an- 
cienne ioppé.  oui  se  rendit  après  une  forte  résistance ,  crudle- 
■lent  punie.  Ce  lut  alors  que  la  peste  se  manifesta  avec  plus  d'in- 
lensite,  et  que  Bonaparte  ftidans  les  hôpitaux  de  Jaflfa  cette  vi- 
site héroïque  qui  four«H  depuis  à  Gros  un  ma^ifique  lakHeau. 
—  De  laffa,  le  général  en  chef  s'avança  vers  Saint-Xean  d'Acre, 
qui  était  le  boulevard  de  la  Syrie.  Le  siège  de  cette  place  fut 
poussé  avec  vigueur,  et  les  Français  y  essuyèrent  de  grandes 
pertes,  n  fut  un  instant  suspendu  parce  qu'une  nombrrase  ar- 
mée ennemie  approchait  :  efle  fut  vaincue  par  Kléfoer  et  Bona- 
parte! la  bataille  du  Mont-Tliabor.  On  revint  ensuite  ao  siège 
fie  ftatnt^ean  d'Acre.  L'ennemi  s'y  défendit  d'une  manière 
adniiralile;  il  ae  livra  sous  les  murs  de  cette  place  des  combats 
dignes  des  héros  d'Homère.  Enfin  ,  Bonaparte  leva  le  siège. 
Après  vingt^«inq  kmrs  de  fatigues  et  de  privations,  l'armée  ren- 
tra au  Caire.  Quelqttes  insurrections  avaient  éclaté  dans  la  basse 
Egypte  ;  Mourad-Bey  et  ses  Mamelucks  reparurent  :  Murât  les 
dispersa;  une  armée  mwe  débarqua  à  Aboukir;  Bonaparte 
marche  contre  eux  et  les  nat  complètement.  Par  cette  victoire 
l'Effyple  est  délivrée  pour  loustemps  des  agressions  de  la  Forte, 
et  I  armée  française  aflermée  dans  sa  etmqoHt.  —  A  l'époque  du 
reloar  de  Bonaparte  à  Paris  y  après  l'inspection  de  l'améed* An- 


gleterre, on  l'avail,  dans  plusieurs réoiiiufis  aecfèlo, 
sollicité  de  se  roettreâ  la  IMe  d'une  coospiratio»  eaaire  leéi- 
rrctoire.  Elle  était  formée  par  tous  cmx  dont  la  révohitîoa  aviil 
fait  ou  conservé  la  fortune,  ou  qui  s'étaient  placés  à  un  rsng 
élevé  dans  l'opinion  par  d'importants  et  glorienx  services.  Cette 
question  fut  tugée alors,  mais  elle  dut  être  ajournée.  Fendant 
le  délai  que  Pafraire  de  Bemadolte  apporta  au  départ  de  l'expé* 
dition  d'Egypte ,  Bonamrte  répondita  ceux  qui  le  pressaient  de 
prendre  la  oirection  du  complot  :  c  Les  Français  ne  sont  pas 
encore  assez  malheoreux  j  ils  ne  sont  que  mécontents.  On  ma 
dit  de  monter  à  cheval;  sije  le  faisais,  penonae  ne  voudrait  ne 
suivre  :  il  faut  partir,  n  On  assure  que  Bonaparte  termina  la 
dernière  conférence  sur  le  renversement  du  oirecloire  par  «s 
mots  :  La  poire  fCeêt  poê  mûre.  D  voulait  dire  qu'il  n'était  pas 
encore  devenu  assez  nécessaire,  assez  grand  pcmr  réussir  dans 
cette  entreprise.  Voilà,  si  Ton  en  croit  les  rerits  du  temps,  It 


lEurope  frappée  d'un  nouvel  étoimement.  D^ailleurs  les  jour- 
naux qu'il  venait  de  recevoir  lui  apprenaient  que  la  FiaDoi 
humiliée  avait  éprouvé  des  revers  sur  le  Rhin ,  et  des  désastns 
sur  le  théâtre  on  il  fonda  sa  première  gloire;  que  la  nalioo  fkinit 
éclater  son  mécontentement,  que  le  nom  du  vaioqiieur  d'Ar- 
éole, du  pacificateur  de  Campio-Formio  retentissait  dans  tons 
les  souvenirs  et  entrait  dans  toutes  les  espérances.  D  rit  oue  li 
France  avait  enfin  besoin  de  lui ,  et  cette  haute  pensée  le  eéto^ 
mina  à  revenir  brusquement  dans  sa  patrie.  H  sTeflabargua  se- 
crètement, et  le  33  août  1799  une  proclamation  instniint  ^a^ 
mée  de  la  nomination  de  Kléber  au  commandement  génàiL 
—  L'impression  que  cette  proclamation  prodinsit  sur  les  soldats 
fut  d'abord  hostile  contre  le  chef  qui  les  abandonnait;  mais  leur 
colère  découvrit  bientôt  des  motiu  de  s'apaiser  dans  le  chdx  de 
son  successeur.  On  ne  peut  s'expliquer  par  quel  prodi^,  du  jour 
où  Bonaparte  mit  à  la  voile ,  jusqu'à  son  arrivée  en  France,  la 
mer  se  trouva  libre  pour  le  passage  des  quatre  bâtiments  qui  le 
portaient  avec  sa  suite.  Il  ne  s'embarqua*pourtant  pas  inco^ilo; 
une  corvette  anglaise  observa  son  départ.  On  la  remarquait  avec 
inquiétude  :  «  Ne  craignez  rien ,  s[ecrie  Bonaparte ,  dous  arri- 
verons :  la  fortune  ne  nous  a  jamais  abandonnés ,  nous  arriva» 
rons  en  dépit  des  Anglais.  »  La  flotilleentfïle  4^  octobre  dans 
le  port  d' Ajaccio ,  où  les  vents  contraires  le  retinrent  sept  joun. 
Bonaparte  y  apprit  en  détail  l'état  de  la  France  et  celui  de  l'Eu- 
rope;, et  ces  nouvelles  lui  rendirent  ce  retard  insupportable. 
Enfin ,  le  7,  la  flotille  appareilla  pour  la  France  ;  mais  à  la  vue 
des  côtes  parurent  dix  voiles  anglaises.  Le  contre-amiral  Gau- 
theaume  proposa  de  rirer  de  bord  sur  la  Corse  :  a  Non ,  lui  dât 
Bonaparte,  cette  manoravre  nous  conduirait  en  Angleterre:  je 
veux  arriver  en  France,  a  Cette  volonté  le  sauva.  Le  9  odoon 
(t7  vendémiaire  an  Tiff),  de  grand  matin,  les  frégates  mouO- 
laient  à  Fréjus,  après  quarante  et  un  jours  de  route  sur  une  mer 
sillonnée  de  vaisseaux  ennemis.  En  un  moment  toute  la  rade 
fut  couverte  de  canots  qui  se  dirigeaient  vers  Bonaparte.  Le  ^ 
néral  Pere^fmont,  commandant  la  côte,  aborda  le  preimer. 
Avant  l'arrivée  des  prépof^  à  la  santé ,  il  y  avait  en  de  nom- 
breuses communications  avec  la  terre.  Comme  il  n'existait  poiol 
de  malades  à  bord ,  et  que,  depuis  plus  de  sept  mois ,  la  peA 
avait  cessé  en  Egypte ,  cette  violation  des  règlements  était  peul> 
être  moins  condamnable.  Toutefois  rien  ne  la  justifie.  M»s  B»' 
naparte  était  impatient  de  forcer  le  destin  à  se  proiiODcer  entrt 
le  directoire  el  lui.  Le  18  brumaire  eut  bientôt  lieu,  et  le  di» 
rectoire  disparut  devant  le  consulat.  —  (F.  BRirVArnE  [  dix- 
huitj, Consulat,  Empire  FBAKÇAts ,  NAPOLÉoif.  C'est  sooi 
ces  oifTérents  articles  que  nous  compléterons  cette  importante 
et  immense  biographie).  Comte  de  Las  Casbs. 

BOHAPAETE  (LeTIZIA),  née  EA9IOLINO  (  f.  LETIZI a). 

BOKAPARTK  (Joseph),  un  instant  roi  d'Espagne,  frère  atné 
de  Napoléon,  né  en  1768.  Vivant  encore,  nous  ne  pouvons  lui 
consacrer  d'article;  il  en  est  de  même  de  Louis  (ne  en  1778), 

3ui  fut  roi  de  Hollande,  et  de  Jérôme  (né  en  1784),  ancien  r» 
eWestphalie. 

BONAPARTE  (ElISA)  (F.  ElISA). 
BONAPARTE  (LuClEN)  (F.  CaNINO). 
BONAPARTE  (MaRIE-PaULINE)  (F.  BORGHÉSS]. 
BONAPARTE  (MARUB-ANNUNaAINM]AROUNS)  (V.  CaRO- 
UNE). 

Bf» APARTE  (JoSÉaPHINB)  (F.  J06ÊPBIMB.  CSRSBltC» 

sur  cette  fomîlle,  les  articles  Beauharnais  [Eugène  « 
Fbsch,  Clart,  etc.). 
BOMAPARTE  (Aboiipel  bb)  (f%r.),  groupe  de  fims  4*»» 


,1 


(») 


mittkr  é*Ût$  etd'eofiroo  100  lieues  delûiig,fiiirUcèteB«rd- 
ooestdelaNoavelle-HoUande,  entre  15»  15' et  i4<'  17'  &0"de  laii- 
lode  sud,  et  entre  141''  et  143°  de  lon^tude  orientale.  Découvert 
par  l)aii^r,  cet  archipel  fut  ensuite  visité  par  Baudin,  par  Péron 
ei  par  M.  FreydneL  Les  lies»  divisées  en  trois  groupes»  et  dont 
les  principales  sont  celles  de  Ghampigny,  d'Aroole»  de  Maret»  de 
rinstilut,  sont  désertes  et  d'un  aspect  sauvage;  mais  elles  atti- 
rent les  navigateurs,  à  cause  des  poissons  dont  les  eaux  fburoiil- 
leoty  et  à  cause  des  mollusques,  coquilla^  et  tortues  dont  eUes 
sont  couYcrtes.  Les  Malais  vont  y  recueillir  les  boloiburies,  re- 
cherchées par  les  Ghinob. 

BOJKAFAmTB(lkiLV£  inb)  ((^^oor. )»aa  sud  et  an  sud-ouest  de  la 
Mouvelk-HoUande,  sur  la  côte  Napoléon,  k  l'entrée  du  goife  est 
«tuée  nie  de  Lagnuige  ;  plssieurs  bois»  groupes  d'Iles  et  ^a- 
Uissemenls  porteni  les  noms  de  fierthier  »  Cambaoérès»  José- 
phine, Léoben,  etc.... 

BCMIAPASTÉB  <6ela».)»  s.  f.  genre  de  plantes  de  la  Camille 
ëes  langales»  toistnesdes  beUundseos. 

•OHAFAATiSMB  {hiêL  WMd.)  »  S.  m.  opîuion  des  bonapar- 


BOHAPAvnsTB  {ki9ê.  wèod.),  S.  m.  partisan  de  Bonaparte, 
àa  gouvernement  de  Bonaparte. 

BONABD  (leeknoQ,  s.  m.  Dans  les  verreries  c'est  le  nom  de 
roovertnre  des  arches. 

BOiTAiiDi  (Jean-Baptiste)  ,  docteur  en  Sorbonne,  né  à  Aix 
en  Provence.  Il  se  distingua  surtout  par  une  grande  érudition 
bibliographique,  (ai  lié  avec  beaucoup  de  gens  d'esprit  dont  il 
mérita  l'estime  et  l'amitié,  et  laissa  eu  manuscrit  :  1**  l'Histoire 
d€s  écrivains  de  la  faculté  de  théologie  de  Paris;  2^  la  Biblio- 
ihéquedes  écrivains  de  Provence;  Z'^IHcUonnaire  des  écrivains 
emonymu  el  pseudonyjnes,  11  est  à  regretter  que  ce  savant  et 
cnrieux  ouvrage  n'ait  point  été  imprimé;  il  eût»  sinon  rem- 
placé, au  moins  redressé  les  erreurs  et  la  partialité  qui  régnent 
dans  celui  de  Bakbiek  (F.  cet  article).  Bonardi  publia  aussi 
quelques  brochures  sur  des  matières  tl^logiques»  et  mourut  à 
Paris  en  1756.  L.  F.  G. 

BOffABB  {hist,  nat.],  s.  m.  espèce  de  taureau  sauvage  qui  a 
bs  cornes  recourbées  en  dedans  et  la  crinière  d'un  cheval. 

BONABEIXI  BELLA  BOTEBB  (ou  GoiDDBALnE),   d'une 

Emilie  noble  d*Ancône,  naquit  à  IJrbin  le  25  décembre  1563. 
Le  jeune  Guidubalde  annonça  des  dispositions  précoces»  et  sou- 
tint dès  l'âge  de  douze  ans  une  thèse  de  philosophie.  Il  per- 
fectionna ses  talents  en  Italie  et  en  France.  Le  duc  de  Ferrare 
le  char|[ea  de  plusieurs  négociations  dans  lesquelles  il  montra 
son  génie  pour  les  affaires  politiques.  —  Il  parait  que  ses  dispo- 
sitions pour  la  poésie  ne  se  déclarèrenL  que  très-tard.  Cepen- 
dant son  premier  essai,  intitulé  Ftlli  di  Scsro,favola  pastorale 
^kilis  de  Scyroijp  lui  mérita  de  suite  un  ranc  distingué  dans  la 
littérature  italienne,  et  elle  fut  comparée  au  Pasiorfiiioei  à  VA' 
wUnta.  —  c  U  y  a  peu  de  pastorales  écrites  avec  plusde  finesse 
et  de  délicatesse,  dit  un  sa^e  critique;  mais  cette  délicatesse  Tè- 
loigne  du  naturel,  et  la  linesse  le  fait  tomber  dans  le  raffîne- 
oemenLSes  bergers  sont  des  courtisans,  ses  bergères  qudque- 
Ibis  des  précieuses,  et  leurs  entretiens  des  discours  de  ruelle.  » 
Les  bibliophiles  citent  pour  les  meilleures  et  les  plus  jolies  ali- 
tions de  celle  pastorale,  celle  d'Elzévir,  1678,  in-24,  figures  de 
Leclerc,  et  celle  de  Glascow»  1765,  in-8°.  —  L'académicien 
Ginguené  dit  que  nous  en  avons  plusieurs  traductions  fran- 
çaises, et  il  en  nomme  cinq  :  la  première  en  prose  par  un  ano- 
nyme, Toulouse,  1624,  in-S»  ;  la  deuxième  en  vers,  par  Simon 
Imcros  de  Péxenas,  Paris ,  1650  »  in-l2  »  et  1647,  avec  beaucoup 
de  corrections  et  de  changements  ;  la  troisième»  par  Pichon  de 
Dijon,  1651  ;  la  quatrième»  aussi  eu  vers,  par  de  Torchis  »  Paris» 
iCi69,  in-12  ;  enbn  la  cinquième  en  prose»  par  Dubois  de  Saint- 
Gelais,  secrétaire  de  l'ac^émie  de  peinture»  Bruxelles»  1707»  2 
Tol.  petit  in-12.  —  On  a  encore  de  Bonarelli  plusieurs  discours 
académiques.  Il  mourut  à  Fano,  le  8  janvier  1608,  d'une  fièvre 
brûlante  qui  l'enleva  après  deux  mois  de  souifrances.  L.  F.  G. 
BOBABBLUL  BELLA  BOVËRE  ^PftosFEM)»  frère  du  précé- 
dent, né  en  1588.  11  reçut  de  son  frère  les  premio^  éleoients 
d'instruction,  et  fit  sous  ses  yeux»  à  Ferrare,  ses  études  et  ses 
tterdoes.  Prosper  se  mit  successivement  au  service  de  plusieurs 
princes,  fat  agrégé  à  plusieurs  académies»  et  laissa  un  grand  nom- 
bre de  nièoei  de  théâtre  qu'il  avait  composées  pour  les  cours  oà  il 
fat  en  la? eiir«  N^  citesons  :  1°  Jl  SoUmano  »  tra§edia,  Venise, 
1619  et  1604,  iiHl2  ;  Florence,  avec  des  figures  de  Collot,  1620, 
in-4%  et  réimprimé  plusieurs  fois.  2^  Imeneo ,  opéra  teoira§i^ 
€û-€roka  ptBUmrêUy  iologne»  1641,  in-8''.  V"  FidaUtsa,  reék^fo^ 
iMroitf,  Bologne,  1642,  in-S^";  1649,  in-4''.  4»  Trois  comédies  en 
proM  :  QUÀktis§li  feUei,  l  FuggiUvi  amanii,  et  lo  SpedtUe, 


lfaoerata,1646»  in-12.  5<*  Mehdrawmi  da  reppreemUar  si  in 
musiea ,  cioè  :  i*"  fEsilio  d'amore ,  2»  la  Gioja  M  eieio^ 
y'tÂlessU,  A!^l'Àiéefressadelmondo,  &>  rAntrodeifeterwMIL 
&*aMeritosch£milo,  IHl  Fanêta,  eioéilSoUimnamoraiê  deiU 
NotU,  8°  la  Vendetta d'aaufre,  9^  la  PaxtiadrOrlando,  Atk- 
oûne,  1647»  in-40;  ep  II  Medoro  ineoronaio,  tramdia  di  lieta 
fine ,  in-8''»  sans  date  et  sans  nom  de  lieu  ;  2*  édition.  Rome» 
1645»  in-df*  ;  1°  Poésies  diverses,  éparses  dans  divers  recoeilsw 
—  Prosper  Bonarelli  n'a  pas  publié  seulement  des  ouvrages  fri- 
voles ;  on  lui  doit  encore  :  l^  Letlere  in  varj  generi  a  prindpieé 
al  tri.,  etc.»  con  aleune  diseorsive  intomo  al  primo  lihro  degti 
Ànnaiidi  Tacito,  Bologne,  1656;  Florence,  1641,in-4^  ^IMla 
Fortuna  d*Erosmando  e  Plorid'albs^  istoria,  Bologne,  1641, 
in-4<>.  — 11  fonda  »  en  1624 ,  à  Ancùne,  sa  patrie,  où  il  s'étak 
retiré»  l'académie  des  Caliginosi,  dont  il  fut  élu  président  perpé- 
tuel ;  et  il  mourut  dans  celte  ville  le  9  mars  1659,  âgé  d'un  peu 
plus  de  soixante-dix  ans.  L.  F.  G. 

BOBABELLl  BELLA  BOTEBE  (PiERBE)  »  fils  atné  du  COmtO 

Prosper  et  neveu  de  Guidubalde.  Né  au  sein  des  lettres  »  il  sou- 
tint ta  réputation  de  sa  famille.  Après  la  mort  de  son  père  »  ee 
fui  lui  qm  soutint  à  Ancùne  l'académie  des  Caiiainosi;  u  cultiva 
aossi  la  poésie  dramatique»  et  on  cite  de  lui  :  1**  Poésie  drawniw» 
Uche,  doé  :  1<>  La  Ninfa  ritrosa,  favola  pastorale,  ^  Il  Cefah  t 
Proeri,wiêlodramwuiperinterme%zi,^^ll  Val&re,  melodramma 
ailegûricot  4<*  laProserpina,inelodramina,  tPLa  Debora,  m»- 
lodramtna  saero;  2^  LOlmiro,  regi-pastorede.  Borne»  1665, 
m-12;  1657,  idem;  5^  Poésie  lirieke,  Ancône»  1651»  in-4«; 
4<*  EHseoTsi  academiei,  Borne»  1658,  in-t2.  —  Pierre  BonarelK  a 
enoored'autres  pièces  qui  sont  restées  inédites»  et  qui  ne  valent 
probablemeoi  pès  la  peine  d'être  citées.  X.  F.  G. 

BOXABOTA  (botan.) ,  s.  f.  sorte  de  plantes  qui  ne  paraît  pas 
avoir  été  régulièrement  classée. 

B0BABOTA  (F.  MlCHED-AlfGE). 

BeiTASom  (Jules)»  aussi  connu  sous  le  nom  de  Jules  Bo- 
LOGNÈSE»  peintre  et  graveur  à  l'eau-forte  et  au  burin,  naquit 
à  Bologne  a  la  fin  du  xr*  siècle  et  mourut  à  Bome  vers  1564.  U 
fat  élève»  pour  la  peinture,  de  Laurent  Sabbatini»  et,  pour 
la  j^ravure,  il  chercha  à  imiter  la  manière  de  Marc-Antoine 
Baimomfi ,  et  v  réussit  assez  bien.  Il  a  gravé  d'après  Baphaél» 
Michel-Ange»  Jules  Bomain  et  autres  maîtres  les  plus  célèbres. 
Cet  artiste  a  aussi  exécuté  beaucoup  de  sujets  d'après  sa  propre 
imagination. 

BOHASSB  (gramm.),  ad|.  des  deux  genres.  Simple  et  sans 
aucune  malice.  On  ne  le  dit  guère  que  d'une  personne  de  peu 
d'esprit.  11  est  familier. 

BON  ASUS  {hisi.  nat.)^  s.  m.  nom  que  certains  auteurs  ont 
donné  à  l'aurochs  ou  bœuf  sauvage. 

BON  ATI  {botan,)  9  s.  m.  espèce  d'arbrisseau  des  Indes»  dont 
le  bois  est  très-amer. 

BONATi ,  BONATO  OU  BONATTi  (  Gui  )  »  astronome ,  ou  pUi- 
tôt  astrologue  florentin  du  xiii'  siècle,  fut  en  réputation  dans 
son  temps,  et  en  faveur  auprès  du  comte  de  Montferrat,  se 
retira  vers  la  fiu  de  sa  vie  chez  les  franciscains  »  et  mourut  en 
l'année  1300.  Ses  ouvrages  d'astrologie  ont  été  recueillis  par 
Jacques  Canterus»  et  imprimés  sous  le  titre  de  Lt6er  astrono^ 
mieus,  parErard  Batdolt»  à  Augsbourg»  en  1491»  in-4^ 

BONATI  (TBÉonoiiE-MAXiiSE)»  ué  à  Bondeuo,  dans  le  Fo'- 
rarais,  en  1734»  se  fit  recevoir  docteur  en  médecine ,  en  exerça 
les  fonctions  tout  en  s'appliquant  à  l'étude  des  mathématiques. 
Ce  fut  d'après  son  plan  que  1  on  commença  le  dessèchement  des 
marais  Pontins.  Ce  fut  lui  qui  réfuta  les  erreurs  hydrauHques 
de  Genneté  (F.  ce  nom),  publiées  à  Paris  en  1760.  Napoléon 
l'honora  de  sa  faveur  et  de  son  estime.  Bonali  fui  correspondant 
de  la  première  classe  de  llnstitut  de  France  et  de  l'académie  de 
Londres.  Il  était  perclus  de  tous  ses  menées»  que  les  gouver- 
nements de  TEurope  le  consultaient  encore  sur  des  entreprises 
relatives  à  la  science  de  l'ingénieur.  U  mourut  à  Ferrare  en 
1820.  Voidseséerits  les  plus  estknés:l''JMM4Mr»(i/«sdinoflMlrte 
délie  acque  ver  la  eiUa  i  dacalo  di  Ferrora»  Bome»  1765; 
2^  Projetlo  ai  divertire  le  ac^ue  di  Burana  m  Po  aUa  stêl^ 
lataj  Ferrare»  1710 ,  in-fol.  ;  3**  Dell^  arte  idrometricks  ed  u» 
nuovo  pendolo  per  trovar  la  scala  deUs  velaeiià  d'tias  aeqmm 
currente,  in-8°;  4»  Nuova  cwrva  isocrona,  Ferrare,  1807, 
in-S*";  5°  Âleumsrifiessionicriiickê  sài  nuoviprincipi  d^idtau^ 
lica  di  Bernard. 

BONAVENTUBA  (Fbédébic),  eélèbre  philosophe  italiea^ 
naquit  à  Ancône  en  1&55»  perdit  son  père  à  Malte»  dans  mm 
attaque  foite  par  les  Turcs»  et  fiut  recueilli  par  le  cardinal  d'ihw 
bin.  Admis  plus  tard  à  la  cour  d'Urbin»  frère  dn  cardinal 
(F.  ces  noms),  il  y  rendit  de  grands  serviœsr  U  s'appliqua! 


p^  u»  QBsrr*  sa^  .  fax.  «iLjopiK  i  uMt  aaïaibt  -l 


auniir».  .iiii  u&  muttCr  failBr,  1:jiiii  0( 

^    ^MbÊm.  «e  tTtiu««  a.  |«riaileiiieii'.  pom.  qoeju-^gs» 
La  ar  A  11»  1  1  cifïiNi'*!  au'juiif  wiranmnidUfc.  ««iiMiÉipK  ubni» 

(ft  iwiiii  m-  aiuMSM-  à»Mi^  k»  r^oniat»  de  roÉsOf  a 
.  iiiitf*  iaitit  «tiU4i  oam»  l'tifitfre  ôt  âatBt-f  imiou»    a 

^«t  —  AjiR»  aiïur  fimiMMkct  yck  vcox.  il  !■!  «Bvpfr  a  Fir» 

«lnJintftfi» ,  ia  «sBaoàt  a  a 
«^  «^x  *i|m  '  a|if»erai:  iacBku  a 

t. -M   Jij*»»sner>*Wgrieirat7flTarf  MeTac  ^  i».  ftgiga  a 
1.  !*;:«»  c-tKfû  es  la  &t«Hi 


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qu  •»  uii  a  iiune  âa«»  Jt  cii«««Hl  «^JfmM  Xrv-Crk  -jBiv^'i 
I  ^u  91K-  tnait^-^ânq  ao^,  le  pape AAaaoiaîY-  fV  i  ta.  aiidraa 
|sv  aiuu»  aun  «tediuii.  Ce  ne  fat  <|«'aarâ  a^uîr  vfaie  d  aiMUr- 
aaMl9  ia»i»y  «I  afvts  avw  prié  aroeannful  <fvl  st^  mr.  oi 
naoe  puar  «lier  à  Kume.  Sa  présenoe  éuh  (TaataTi:  pii»  u^'vxt- 
•an*  *:!.  Italw,  qae  l'urdre  des  franrîaraÎBf  «naii  «uurt  "jnuiMt 
yÊT  ù«  <tMii^n»»n*i>  iiifcfriinft.  Les  vus  lefi«i*!ii.  )«(iir  a  mri  *ire 
%Mir-'«airj»  .  k»  aulres  deanodaient  de^  adutr-itevauni.  i  c 
«•jSi»   1/- Miancau  lyiiêtal  aevl  pas  phu  lui  pan.  ol'i  *^uum 

'1^    J  Ma  «^  IrvTes  ne 

^Has  aiiiiH  ^ae  iTtn.  mi  ^  im»»  «-^ï'i 

ie  9«a«era»:iB^ir  'j*  *  «irm*  r  pfv  im 
.  T  f«i  aawt  daa»  !  E^rlâe  1-  parcourai  #9 

avs 


01. 
* 

w^  HaH^raMtf  jHaBa9 

Mir  M  piar  iraao»  yarU»  t^  «M   t«an|»  •  9%r'K.    'ï  vmr  «^ 

«  «^  «eUcM  «  Mavw.tii.  mm.  aaa«enr  f  «a*  rraas^''^»  jaaas' « 
1/  icMirf-  lu  atfMf  taawiatau  vinr  111.  uar  «ai 

»i4tf .  MK  j«  jflatrv  M»  )M»  ditticif^  1  ^  ira  a<  jai'  lr 

ail  i4r^  ^  u 
«a  rue     Ml 


nrie 

fa at  I*  O"  jaaiiKa  (* ai  ianifaa  qui  ja|JJÛe  traa  haad 
•  taiamH:  £■  f  ^n  â.  &  «»"wer  aar  b  cbaire  de 
TiiÉiBir , aaeaafaage  ot  Lacée.  <|ni  prît  leaav  deCaéçÔR  IL. 
O  amim  t>  *rjiuur  iiha  Ht  r*niB|!aaacEs ^  bmi ^  Ibi  ear^a 
■L  sm#  ona  iLfa',  i  ie  awaiwiawi  ca  nénr  taaq*  tsvfivod'ft 
rtr«ar  c*  Aiiam».  p^*r  «ntrr  ecprrs  €m\  1 1  |<i!ii  f<  4e  se  ifén 
i  l'a?» .  a  iaïaae   Lo  matoe»  cuaf;pes  de  bai  paner  le  <%a^cai 

•  ua  oes  itts^  la»  maiMr'es  ée  ia  «aaMaaiMMIe.  Irpape 

^  aK33  i^-aaoBie  ^  tai  *vtMaata  ae  ae  pp^aw  à  paner  vaai 
M-  nBcMF  i.'ja'aai  OB-  acaii  e*^  rtwniif.  a  Laaa  paar  la  wcmmm 
•.^r?rv  «•  ^l«^  Lain*^  —  Tiac  *?  imaifti  ■■!  fae  SdM  ftiê»> 

1,  41  gae  Is  pipes  «  ^BHaaieiÉ  h 
mau  Cff  27«a»L  nm:  L  aBOBÉa^^  «■RSir  le  T  aai  ISH  ,  se 
«le  coiq  r«ii^  <-»cqiia«  de  MÉsaiMeNAK  aMcs  aft  des 
br  i-i:»  K>  fraro de  la  lÉi  itaarti   SaJal  Am^ 
}«  piaa  i  '  -u«  OL  pape  A  fift  le  paoaar  dÊm^  de 

païf  m  uanaa  xcvc  ^  ',  .adorr  ai«r  «a ,  <l  âî  ma.  WJaMBt 
leï-  'ji^anu^  lae  a  •  «crnr  K  U  k«t»  ûe  M»  zstMaBOBOÉi 
ni.  1»  aaane)»"?fsr.  i  *!..  —  £aAa.*yâa<:pga»aarat  ela 
^  t»  iKniuruif .  kf  ^kflui  I  i^-ÙM.  caiïx^ercaKaaeBË  aaïlade.  Le  ^Êft 
tu  «unIlu^•.n  la— nrair  **  :sar:rTsiif3tt  de  Teurâne  fiaKSîaa,d 
air'^  a  ntir- ,  7*rr-*  ii*  V^i-xi;  jù  ,  depaîfr  pi^e  mhb  le  aa 

tn**  lu  !aiHau»»  jttT  fts^if  î  »\  a.  1413.  Sue  V  W 
in?  Qsst  iiir  «ar-  ■  "L^;«,  rjaaae  Rr  V  t  an 
Taianv- l' AoQn.  m  1.  asl■^  le»  Kles  de  sa  ôafla 
tiur*  u*  loit^irirv  iiir-«i:3^  «çrr^^  par  aoa  lakin  imia  Lt  pcsie 
«-vau:  Ta%^  tt  1  ili;  of  1  ;  la  4  ««Sis  «a  fil  lae  praocana  là 
^•n  pnrta  qiaeiqii*^  r-*ar»tt*>  A*^Mi>inai»dePifa,egaaMMût  le 

A*'àiti.2Ts  viSles  «al  ama  rie  dJitrces  de 

Vjenft  mm  rirtrr  de  ^^  V,  fiai  achevée  ca  tan.  EBe  est 


1^  vme  Mntfts.  sirs,   ffVMK  ^  driats.  Oa  a*^   traair 
ir  fr  ■agamcîiflg  aJdeimaiaesfMf  away-de  naiiUmae  qa 
arraç  ^caarï  daa$leleMps.1la>  a  aallepartaiK 
'rr-r^ni?  uns  »iê%*sf^  |Acs  dhîae  et  pte  cspakie  de  camiuiit  î 

fine  de  bxîcaoede  sesdaclBBrs,  s  eOe 
âk«l  oe^^aalpradakles  sardes  Ws 

iffK  ^.'aEr*^.  ««ijf  i  f9:<"EarâHt  à  plasvaifte  titre  de  karsveftoi, 
cir  '  ^s  a  aia  pacraataae  pro|ae,  aae  nupnete  ^mt  wnà.  nt 
^mr  jijtfiatyj  a*<r  e^e,  Li  saiaèclè  appMtieat  à  aotre  w  H|^.îi m» 

«uiti^  MT»  de  aa  MB  aesoatqae  de  piles  refirts  de  «oardst 

j^  'i^r'jas  aae  1  cjKaacae  nrecaaae.  ua  le  aeai  a  la  Kcm^  eir  9fs 

•afr-amia  «âaoBeat  ailfar&.  n>  adMasapeaséecIdaasskMi 
«'*>  je  ae  «a»  aaâ  V  €rèr<»e  qâi  ^aas  rafil  diiacgaw  at  aa\ 
aMilir  ^M^aeses^  ia  w«  paar  va»  bîre  rcp«er  daas  le  calme 


qoellei 
il,  car 


plus in 
aai  qv 

Ces  denx  grands  hommes  se  rappelaient  et  meiiaient  en  pra- 
tique ce  célèbre  adage  de  saint  Augustin  ;  In  neeettariU  uni- 
tôt,  in  iubiU  Hberbu,  inotnn^usearitas.  Admis  tnus  les  deux 
à  recevoir  le  boD  net  de  docleurlemémejour,  malgré  la  rivaliléde 
leurs  ordres,  ils  ne  disputèrent  que  d'humilité  en  se  cédant  mu- 
luelleinent  le  pas,  jusqu'à  ce  qu'enfin  l'obéissance  obligeât  saint 
Thomas  d'Aquin  à  se  présenter  le  premier.  Celait  un  beau 
spectacle  que  celui  de  ces  deux  grands  génies  oubliant  leur 
science  potirne  se  souvenir  que  des  vertus  qu'ils  avaient  promis 
de  pratiquer  en  pronongant  leurs  vœux.  —  a  Saint  Bonaven- 
ture,  dit  un  historien,  emporta  les  regrets  de  tout  le  monde, 
non-seulement  pour  sa  doctrine,  sa  tendre  éloquence  et  sa  haute 
vertu,  mais  ponr  la  douceur  de  son  caractère  et  de  ses  maniè- 
res, qui  lui  tenaient  pour  ainsi  dire  enchaînés  les  cœurs  de  tous 
ceux  qui  Tavaicnl  connu,  a  Luther  lui-même  en  fiiU'élogeet 
le  nomme  un  homme  excellent,  prantanliÉtimut  vit. 

BONATBirrCHE  DB    SAINT-AMABLE  (Lb  PÈBE),    carmc 

déchalssé  d'Aquitaine  j  publia,  vers  la  Dn  du  xnr  siècle,  trois 
vol.  in-fulîo  sur  l'histoire  ecclésiastique  et  civile  de  la  province 
du  Limousin.  Cet  ouvrage  est  intitulé  :  La  efedtiajntifarlfa/, 
ou  DéfeitK  d«  l'apoitolat  de  taint  Martial  et  au(m  contre  Ui 
eriH^uet  de  ee  lentpi.  Le  premier  volume  parut  à  Clermont  en 
1676  :  il  contient  l'histoire  des  saints  du  Limousin;  le  second  et 
le  troisième  volumes  furent  imprimés  k  Limoges  en  1683  et 
16S6,  et  renrerment  VHittoiTe  du  Limotuin  et  les  Annale*  de 
l4mogtt,  avec  h»  antiquité*  dé  la  province,  et  une  Introduc- 
tion concernant  l'ital  dei  Gautei  et  di*  Ûmouiin  depuis  Jutet 
Cinr.  Le  troisième  volume  est  le  plus  intéressant.  Néanmoins 
l'enseraUe  de  ce  grand  ouvrage  manque  de  méthode  et  n'est 
pas  toujours  exact,  au  dire  des  critiques;  mais  c'est  le  plus 
grand  corps  d'histoire  que  nous  ayons  sur  cette  ancienne  partie 
de  la  France. — On  cite  encore  un  autre  Bon  aventure  de  Sis- 
teroo,  prédicateur  capucin,  qui  a  composé  une  Hietoire  de  la 
ViHh  it  principauté  i Orange ,  Avignon,  17it  ,in-8'.  Le  pre- 
mier volume,  contenant  cinq  ditiertationt,  est  le  seul  qui  ail 
paru  de  cel  ouvrage,  qui  devait  avoir  dix  dissertations  histo~ 
riqnés,  chronologiques  et  critiques  sur  l'état  ancien  et  moderne 
de  la  ville  et  principaaic  d'Orange.  —  11  est  bien  à  regretter  que 
l'auteur  n'ait  point  terminé  son  ouvrage  :  il  eût  donné  d'intéres- 
sants détails  sur  cette  célèbre  principauté,  et  eût  rendu  ainsi  un 
véritable  service  à  ceux  qui  s'occnpent  de  l'histoire  générale. 

BON AVEHTURE  (Le  PÈHE)  [V-  G(HAtJDEAC). 

BOSAVESTOBE  (Le  BARON  NicoLAs),  légiste,  naquit  à 
Thionvîlle  le  7  octobre  17S1.  Après  avoir  achevé  de  brilfantes 
études,  il  se  fit  recevoir  avocat,  et  en  peu  de  temps  acquit  une 
honorable  répntation.  Nommé  d'abord  membre  dn  conseil  an- 
liqne  de  Toamay  en  1784 ,  il  fut  trois  ans  plus  tard  envoyé  à 
la  Haye  en  qualité  de  plénipotentiaire  pour  y  traiter  de  la  paix 
rompue  parla  révolution  du  Brabant.  En  1797,  le  département 
de  la  Dyle  le  nomma  son  représentant  an  conseil  des  cinq  cents, 
et  le  6 juillet  ISOÛ  il  devint  juge  i  la  cour  d'appel  delà  Dyle, 
et  président  dn  tribunal  criminel  de  Bruxelles.  Ik  1804  à  1811, 
l'empereur  le  fit  d'abord  chevalier,  puis  officier  de  la  Légion 
■l'honneur  et  baron;  dés  1806  il  était  membre  du  conseil  de 
discipline  et  d'enseignement  de  l'école  de  droit  de  Bruxelles. 
BienlAt  il  se  retira  i  YvetLes,  au  milieu  de  ses  immenses  pro- 
priétés, et  y  vécut  heureux,  partageant  ses  loisirs  entre  l'étude 
qu'il  n'abandonna  jamais  et  les  soins  qu'exigeaient  l'adminis- 
tration et  l'embellissement  de  ses  domaines.  Il  mourut  en  1831, 
laissant  une  fortune  de  quatre  millions.  Plusieurs  compositeurs 
célèbres  ont  dédié  leurs  œuvres  à  Bonavenlure,  comme  à  un  des 
premiers  violoncellisles  des  Pays-Bas. 

BONATiDics  ou  BONAviTi  (Mabc-Maktib),  professeurde 
juniprodence  APadoue.sa  palne,  où  il  mourut  en  1589,  âgé 
«le  ipiatre-vingt-dDuie  ans.  il  a  composé  un  grand  nombre 
•■'ouvrages,  dont  on  tronve  le  catalogue  dans  V Hiiioria  gym- 
naiU  Fatavihi  de  FapadopoU.  Nous  ne  citerons  que  les  princi- 
paux :  1°  Dialognt  de  coneûio,  Venise,  IMI ,  in-l";  3°  ^'- 
lonu  vtnrum  ilbutrium  giu  vel  Nn^MniM ,  ml  jwr^ruden- 


«ctenne,  ara  e  metttert  ette  iraggoiio  origine  aat  greeo ,  eom- 
pitato  da  Bonavilta,  colC  attiitenta  del  profetiore  di  tingua 
greea  Ab.  D.  Marea  Aurelio  Marchi,  dedicato  a  S.  A.  I.  B. 
tarchiduea  Rainieri  d' Auelria ,  vieeri  del  regno  Lombardo- 
FeneW,  Milano,  1819-1821 ,  in-8". 

BONAViSTA  Igiogr.),  tie  considérable  de  t'océan  Atlantique, 
sous  16"  17' de  latitude  nord  et  351°  iO"  de  longitude;  l'une  de 
celles  du  cap  Vert,  appartenant  aux  Portugais.  Ceui-ci  la  dé- 
couvrirent en  1450,  et  lui  donnèrent  ce  nom,  bien  que,  selon 
Fosler.elle  présente  un  aspect  qui  n'est  rien  moins  cju'agréable. 
Elle  est  située  presque  au  centre  du  groupe,  consiste  en  une 
plaine  qui  s'élève  en  montagne  vers  le  milieu,  et  compte  environ 
600  habitants,  Portugais  noirs,  qui  vivent  de  leurs  chèvres,  seuls 
animaux  domestiques  qu'ils  possèdent ,  mais  plus  encore  de 
poissons  et  de  tortues.  I«  coton  y  vient  sans  culture;  mais  on  le 
néglige,  ainsi  que  l'indigo  et  d  autres  productions.  Elle  a  peu 
d'eau  et  seulement  deux  rades  :  l'anglaise,  qui  est  la  meilleure, 
et  la  portugaise,  qui  a  l'avantage  d'ôtre  plus  voisine  du  seul  vil- 
lage qui  se  trouve  dans  l'Ile. 

BONAVOGLio  (kitt.).  On  désigne  par  ce  nom  en  Italie  ceux 
qui,  pour  de  l'argent  et  à  certaines  conditions,  s'engagent  â 
servir  sur  les  galères,  et  qu'il  faut  distinguer  des  esclaves  el  des 
forçais  qui  sont  condamnés  à  ramer. 

BONBALON  (7,  BOHBALON). 

BOXBAXC,  pierre  blanche  des  carrières  de  Paris,  propre  à 
faire  des  colonnes,  etc. 

BONBELLES  [F.  BOUBELLES). 

BOKBETOC  [giogr.],  l'une  des  provinces  en  lesquelles  est 
divisée  la  grande  Ile  africaine  de  Madagascar.  Elle  s'étend  sur  la 
côte  occidentale,  et  on  la  connaît  encore  fort  peu.  A  la  Gn  du  der- 
nier siècle,  elle  était  gouvernée  par  une  reine.  La  baie  de  Sainl- 
Augusliu,  située  dans  cette  province,  est  de  temps  à  autre  visitée 
par  des  navires  marchands  français  et  anglais  de  l'Ile  Maurice  el 
de  l'Ile  Bourbon. 

BONBON  {gTamm.),s.  m.  expression  enfantine  qui  a  passé 
dans  te  langage  ordinaire  pour  designer  diverses  sucreries  fabri- 

Ï nées  par  le  confiseur  [F.  ce  mot  j,el  dont  la  variété  est  infinie, 
antât  ce  sont  d'élégantes  cristallisations  colorées  de  diverses 
couleurs.et  prenant  mille  formes  ingénieuses  el  bizarres,  tantùl 
des  liqueurs  délicates  contenues  dans  une  friande  enveloppe. 
Ajoutei  à  cela  le  luxe  et  la  recherche  des  papiers  dans  lesquels 
on  les  enferme,  accompagnés  de  vers  ou  de  devises  qu'on  faisait 
autrefois  fabriquer  au  nulle,  comme  des  épingles,  el  que,  dans 
ces  derniers  temps ,  on  a  eu  le  bon  esprit  de  remplacer  par  des 
extraits  de  nos  meilleurs  poètes,  tant  classiques  que  romanti- 
ques. Le  jour  de  l'an  en  France  et  la  veille  de  Noël  dans  d'autres 
pays  sont  le  moment  où  il  se  débile  le  plus  de  bonbons.  Plus 
d'une  fois  il  est  arrivé  que  des  substances  minérales  employées 
pour  colorer  les  bonbons  ont  produit  de  véritables  empoisonne- 
ments et  appelé  trop  lard  l'attention  de  l'aulorité. 

BONBONNiÈBEfjrrammO,  s.  f.  boite  à  bonbons.  Figurément 
et  familièrement,  c'eit  uru  bonbonnière,  se  dit  d'une  petite  mai- 
son arrangée  avec  beaucoup  de  propreté  et  de  goût. 

BONBONNtÈBE  (teehnol.).  C'est,  en  term.  de  carrouier.  une 
espèce  de  voiture,  ainsi  nommée  parce  qu'elle  ressemble  à  une 
bonbonnière. 

BOKCEBF  (Piebbb-François)  ,  né  veH  1 745  à  Chasaulx  en 
Franche-Comté,  fut  d'atmrd  avocat  au  parlement  de  Besancon, 
et  obtint  ensuite  une  place  dans  les  bureaux  de  Turgot.  fl  lit 
imOTimeravecragrément  de  ce  ministre,  en  1776,  sous  le  nom 
de  Francalen,  un  petit  ouvrage  sur  It»  Inconvénient*  de*  droits 
féodaux,  qui  fut  brûlé  par  arrêt  du  pariemenl ,  n'en  fut  que 
plus  connu,  plus  souvent  réimprimé,  et  traduit  en  langues 
etransères.  Ce  livre  a  servi  de  base  aux  décrets  de  rassemblée 
constttuanle  dn  4  aottt  178».  La  première  édition,  avec  une 
préface  sur  les  destinées  de  cet  écrit  et  des  lettres  de  Voltaire  y 
relatives,  est  de  1791 .  Lorsque  Turgot  quitta  le  ministère.  Bon- 
cerf  se  retira  dans  la  vallée  d'Auge  en  Normandie,  els'j  occupa 
du  dessèchement  des  marais^  sans  arriver  poortaut  bien  loin 


(as) 


^KSAM^ 


cm  trtfaox.  Phn  tard  il  déviai  MoréUire  da  duc  d*Or- 

lén».  Lb  11  octoère  1790,  eo  qualité  d*ofiioior  iiMtoici()al  de  la 
tOBMïHUtf  de  Parify  il  inslalla  le  Iribuoal  civil  dans  le  «éane 
lacal  ou  le  {MrieuAeul  avait  oondamné  soo  livre.  A  l'époque  de 
la  terreuTi  il  lut  traduit  devant  le  tribunal  révolutionnaire  à 
■aîsoB  de  ses  préoédentes  relations  avec  le  duc  d'Orléans,  et  ne 
lai  sauvé  de  la  mon  qu  à  la  œ^iorité  d'une  voix.  Cette  nouvelle 
pffftéo¥4io"  Taffecta  si  profoudéiiieni  qu'il  mourut  au  com- 
Menceoient  de  1  année  1794.  —  Outre  le  livre  que  nous  avons 
Mentionné  et  an  ouvrage  sur  k  Demèckm^MiU  du  maruië  de  la 
^iarmâméiê,  qui  le  tit  noamier  «neiabre  de  la  société  d'agrioul- 
teK  de  Paris,  il  a  pnUié  :  l*^  an  Mémoire  couronné  par  Taca- 
démie  de  CkÎÀloas-sur-Marne,  en  17H4,  sur  cette  questian  : 
Quêiiei  S9ni  let  emk§e$  i€$,pUu  ordinaires  de  C émigration  des 

r\êde  ia  campagne  vers  Us  grandes  villes^  M  quels  seraient 
wwyens  d'y  remédier;  2:"  Se  la  néoeseiéé  et  des  moyene  d'oe^ 
aaper  avaniageasement  tons  les  ouvriers,  mémoire  composé 
|Mar  ordre  de  l'assemblée  nationale,  1789,  in-S**;  il  a  été  réun- 
primé  ;  S*'  Moyens  pour  éteindre  et  méthode  pour  liquider  les 
éroUs  féodaux,  i7iH),  in-8";  4**  Réponse  à  quelques  calomnies, 
1791,  in-B"*;  5"  La  plus  importante  et  la  plus  preuanie  affaire, 
<Hi  La  nécessité  et  les  moyens  de  restaurer  l  agriculture  et  le 
^tnnmerce,  1791,  in-8'';  6»  De  linaUénabilité  et  de  l'aliénation 
ém  douMine,  1790,  in4^. 

BOMGERF  (Clauiie4oseph),  littérateur,  naquit  en  1724  à 
Cbasot  en  Franobe-Gomté.  il  était  l'rère  de  Tavocal  Boncerf,  sur- 
tout connu  par  un  ouvrage  sur  iei  inconvénietUs  des  droit*  féo- 
daiid».  £utre  dans  l'état  ecclésiastique,  il  fut  remarqué  par  la 
Boobe-Aymon,  archevêque  de  Narbunne,  qui  le  fil  arcliidiacre  et 
dianoine  de  sa  cathédrale.  Boncerf  s'aiiandonna  dès  lors  tout  en- 
tier à  ses  études  favorites,  et  pubha  quelques  ouvrages  assez  esti- 
més. Il  mourut  le  Sa  janvier  1811  chez  un  de  ses  neveux  qui  Tavait 
recueilli  et  caché  pendant  la  tourmente  révolutionnaire.  On  a  de 
lui  :  \^  le  Citoyen  zélé,  il  traite  dans  cet  ouvrage  le  problème  pro- 
posé par  l'Académie  française,  sur  la  multiplicité  des  académies 
provinciales;  '2f*  le  Vrai  philosophe,  ou  t  Application  de  la.philo^ 
eophie  à  ta  vie  morale  et  intellectuelle  des  sociétés  :  ce  même 
ouvrage  contient  une  histoire  remarquable  et  la  réfutation  du 
pyrrhunisme  tant  ancien  que  moderne,  Paris,  1752  ;  H  a  reparu 
«n  1767  sous  le  titre  Système  philosophique;  V^  la  Voétiq^e,  ou 
Efîîre  à  un  poêle  sur  la  poésie.  On  trouve  deux  petites  pièces 
de  Tabbé  Boncerf  dans  les  tomes  mii*  et  xiv*  de  V  ÉSncyclopédie 
de  Guignes. 

IPSNCIIAMIP  (CHAnLBS-MELCHlOft-ARTHOA,  GOim  PB), 

général  vendéen ,  né  dans  l'Anjou  en  1769 ,  d'une  famille 
noble,  très-ancienne  et  très- considérée,  fit  ses  premières  armes 
en  Amérique  ;  à  son  retour  en  France,  il  entra  comme  capitaine 
de  grenadiers  dans  le  régiment  d'Aquitaine,  qm  était  alors  en 
garnison  à  Landau  ;  en  1791,  il  donna  sa  démission,  et  se  retira 
étiez  lui ,  au  château  de  la  Baronnière,  près  de  Saint-Florent 
(Maine-et-Loire).  Pendant  dix-huit  mois  il  y  resta  iuactif, 
gémissant  du  progrès  des  principes  révolutionnaires,  et  ne  pre- 
nant aucune  part  aux  affaires  du  moment.  «^  Bien  des  gens  ont 
cru  et  vevilent  encore  faire  croire  que  les  'soulèvements  ven- 
déens ont  eu  lieu  à  l'instigation  des  nobles  et  êtes  prêtres.  C'est 
une  erreur  qu'il  faut  id  rectifier.  Ce  qui  a  fait  lever  les  paysans 
du  Poitou,  de  l'Anjou  et  de  la  Bretagne,  c'est  ta  guerre  faîte  au 
catholicisme.  Si  les  prêtres  n'avaient  point  été  violentés  dans 
leur  conscience  par  l'ordre  de  prêter  serment  à  la  constitution 
dfile  du  dergé;  si  les  églises  n'avaient  point  été  profanées  et 
piHées  )  sil  n'y  avait  eu  qw  des  châteaux  et  des  chaumières 
incendiés,  la  guerre  n'aurait  point  eu  le  caractère  énergique  et 
tenace  qne  nous  lui  avons  vu«  Quand  les  aHoctâons  et  les  croyan- 
ces d'un  peuple  sont  froissées  et  attaquées,  et  quand  ce  peuple 
n'est  point  encore  énervé  par  la  corruption,  il  se  lève  pour  gar- 
dar  ce  qui  le  console ,  et  défendre  ce  ^v'i^  adore.  Oest  là  toute 
Fbistoine  de  la  guerre  que  Napoléon  appelait  «ne  qmerre  de 

Snts,  —  a  Après  les  Pâques ,  dit  M""*"  de  la  Rodiejacquelin 
a  ses  mémoires ,  on  songea  (en  1792^  à  Mre  une  nouvelle 
révolte  et  â  chsMer  encore  les  rèpoblieains...  aMMâ  Us  pofeems 
voulurent  se  étonner  des  chefs  phis  importanu  ;  ils  aUérent 
dont  les  chàteoM^  dew^etnéer  oac  gemUishowymcs  de  se  melire 
à  leur  fête,  M.  d^filbéeélrit  tranqailtement  auprès  desa  femme, 
qui  veiMÎt  d'aoeoucher ,  et  il  n'avait  pris  aucone  part  i  la  pre- 
mière insurrection.  M.  de  Bonchamp,  qui  était  avec  lui  l'honime 
le  plus  considéré  du  canton,  ftrt  entraîné  de  la  même  manière,  d 
-^  A  cet  appel  qu'un  lUMemblement  de  royalistes  étaient  Tenus 
lai  foire  en  armes ,  au  diâteau  de  la  Baronnière,  le  comte  de 
Boneharop  répondit  en  allant  rejoindre  Cathalineaa  et  la  Roche- 
jacqnelin.  —  Let^iturier  du  petit  hameau  du  Pin  en  Mauges , 
Jacques  CatheHneau  ,*fenatt  «e  s^emparer  de  la  viMe  de  Beau- 


préau  ;  c'est  là  que  Boncharap  rejoisptt  la  aofaadas 
catholiques  et  royales.  -^  Là,  les  trois  «ouveaas  ckeb  oombi-* 
nèrent  entre  eux  leurs  moyens  d'attaque ,  et  ne  tardèrent  pan 
à  preadre  Bressaire ,  Thouars  et  Foatemy.  fiaas  oes  lmlla»M 
laits  d'armes  Bonctiamp  avait  sa  bonne  part  de  gkûre,  Itenaie 
conseil  il  était  bon  à  écouter,  et  dans  la  bataille  beau  à  vair  I 
Saumur ,  Angers  tombèrent  bientùt  au  poawok  de  eette  armer 
vendéenne,  composée  de  paysan»  armés  de  bâtons,  de  fourcJuta 
et  deoiauvais  fusils  de  chasse.  A  la  prise  de  Sauesar,  Benobai^p 
fut  atteint  d'un  coup  de  feu.  Quand  Nantes  fut  sm:  le  pointd'élae 
pris  par  les  armées  réunies  de  Cathelineau  et  de  Charrette»  Baa 
champ  eut  encore  le  coude  fracassé ,  et  cette  blessure  devînt 
assea  grave  pour  Tempécher  durant  plusieurs  semaines  de ^eosb- 
battre.  Pendant  son  éloignement»  on  nomma  un  généwalisilmr  • 
et  cotte  pesante  charge  fut  donnée  au  marquis  d'Ëlhée.  — Mal- 
gré leur  éche(f  devant  Nantes ,  les  Vendéens  faisaient  peur  à  ia 
république,  qui  envoyait  contre  eux  armée  sur  armée.  Chanellc 
et  les  siens  furent  alors  forcés  de  se  replier  sur  la  petite  mîère 
de  la  Sèvre,  et  de  venir  ainsi  s'appuyer  sur  la  gfranoe  arméeme 
commandaient  Boncharap,  Talmont,  la  Bocbâaequelin«tdVl- 
bcc;  Cathelineau  avait  été  blessé  à  mort  lors  derattaque  de  Nan- 
tes. --  L'armée  républicaine,  plus  nombreuse,  plus  animée  qtie 
jamais  contre  les  Vendéens,  approchait  ;  cette  année,  tarnaiii« 
mée  l'armée  de  Mayence,  avait  un  grand  renom  ;  on  la  disaéiMi- 
viudble.  Les  paysans^soldats  n'en  eurent  pas^tear,  eti'aUendî- 
rent.  Bonchamp,  encore  souffrant  et  le  bras  en  éobatpe,  voulant 
avoir  sa  part  du  danger ,  arriva  aux  champs  de  Toribu  avec  si 
division,  et  contribua  {[randement  au  saeces  inetpéfé  de  la  ba- 
taille. —  Ce  qui  restait  de  Tannée  de  Mayoïee  s'avançait  du 
côté  de  Mortagne.  Lescure  livra  bataille  aux  républicains  dans 
les  environs  de  la  Tremblaie,  sans  attendre  le  corps  de  Bon- 
champ.  Il  fut  victime  de  cette  imprudence  et  reçut  là  le  «onp 
de  la  mort.  Après  ce  succès,  les  Magenfoie  uMachèreiitaHr 
Chollet  et  le  pnreat.  Dans  cette  affaire ,  Bonchamp  ^^vemaat 
blessé  compnt  tout  de  suite  le  danger  qui  menaçait  la  ^[vande 
armée.  Pour  s'y  soustraire,  il  proposa  de  .passer  la  Loire  et  d^J- 
ier  se  joindre  de  l'antre  côte  du  fleuve  aux  Bretons  piètsé  Je 
lever  et  à  combattre.  —  Nous  croyons  que  oefut  là  une  lat^ 
inspiration  ;  la  Vendée  n'était  invincible  que  sur  son  pM|»e 
territoire.    —  Le    passage  de  la    Loire    fat  vésatau  Vaici 
comme  Chateaubriand  le  raconte  :  et  Cependant  celle  armée  de 
la  haute  Vendée ,  jadis  si  brillante  ,  maintoiant  si  analhea- 
reuse,  se  trouvait  resserrée  entre  la  Loire  et  six  armées  républi- 
caines qui  la  poursuivaient  pour  la  première  fok;  une  sorte  de 
terreur  s'empara  des  paysans  ;  ils  apereevaient  les  flamoMa  , 
qui  embrasaient  leurs  chaumières  et  qui  s'approchaient  peu  â 
peu  ;  ils  entendaient  les  cris  des  femmes,  des  vieillards,  des  «n- 
fants  :  Us  ne  virent  de  salut  que  dans  le  passage  du  fleuve.  Bu 
vain  les  officiers  voulurent  les  retenir  ;  en  vain  ia  Rochcjaoque- 
lin  versa  des  pleurs  de  rage  :  il  fallut  suivre  une  impulsion  que 
rien  ne  pouvait  arrêter  ;  vmgt  mauvais  bateaux  servirent  à  trant- 
porter  sur  l'autre  rive  de  la  Loire  la  fortune  de  la  monarchie.  •— 
On  fit  alors  le  dénombrement  de  l'armée ,  elle  se  trouva  ré* 
duite  à  30,000  soldats;  elle  avait  encore  24  pièces  de  canon, 
mais  elle  commençait  à  manquer  de  nmnitions  et  de  cartou- 
ches. —  La  Rochejacquelin  fut  élu  généralissime;  il  avait  à 
pdne  vingt  et  un  ans  :  il  y  a  des  moments ,  dans  l'histoire  des 
hommes,  où  la  puissance  appartient  au  génie.  Lorsque  le  plan  de 
campagne  fut  arrêté  devant  Bonchamp  qui  touchait  à  la  BMirt , 
lorsqu'il  fut  décidé  que  l'on  se  porterait  sur  ^Rennes ,  l'armée 
leva  ses  tentes.  L'avant^garde  était  composée  de  f  V^  lantas- 
sins,  soutenus  de  12  pièces  de  canon  ;  les  mdlleurs  soldats  et 
presque  toute  la  cavalerie  formaient  rarrière^garde  ;  entre  «es 
deax  corps,  cheminait  un  troupeau  de  iemnics,  d'enlaais  et 
de  vidllards,  qui  s'élevait  à  plus  de  50,000 1  L^anden  généralis- 
sime M.  de  Lescure  était  porté  mourant  au  milieu  de  cette 
foule  en  larmes  qu'il  éclairait  encore  de  ses  conseils  et  conso- 
lait par  sa  pieuse  résignation.  La  Rochekcqaelin ,  qui  coai^ 
taitmoins  d  années  et  plus  de  combats  ou  Alexandre,  paraissait 
à  la  tôte  de  l'armée  monté  sur  un  cheval  blanc,  qae  les  naysans 
avaient  surnommé  le  Daim,  à  cause  de  sa  vitesse  ;  un  drapeau 
blanc  en  lambeaux  guidait  les  tr.bus  de  saint  Loaia ,  comuM 
iadis  l'arche  sainte  conduisait  dans  le  désert  le  peuple  fidèle. 


Ainsi,  tandis  que  la  Vendée  brûlait  derrière  aux,  s'avançaient, 
avec  leurs  familles  et  leurs  autds,  ces  vaillants  ftanjgns  sans 
patrie  au  milieu  de  leur  patrie  ;  ils  appelaient  leur  nu ,  et  a'é- 
tttent  entendus  que  de  leur  Dieu,  a  —  Ce  paasaae  de  la  Loire 
s'eflectuait  le  16  octobre  1703,  le  même  jour  où  la  tète  de  Ma- 
rie-Antoinette tombait  sous  le  fer  delà  goillotine.  —  Avant  de 
deacendre  des  hauteurs  de  Saint-Fforent  pour  traverser  le 
fleuve,  quelques  Vendéens  eaaipérés  voulaient  ae  aanger  de 


(») 


BO)W#. 


levr HMlëau »  de  leiir  rnMe,  4e  Iran  réeoltet,  et  \mm  cbm» 
nièrts  pédvites  en  cendics  »  en  ftioMit  périr  dnq  «u  six  mille 
prisoBBÎen  réwibHcaiiis  wlasséf  dans  la  vieille  égHie  de  Tab- 
Daye...  Déjà  des  torches  étaient  allumées  pour  mettre  le  fen  à 
réjilise;  des  cria  de  venfeaiice,  des  aienaces  de  mort  reteotîs- 
taifot...  BoDcbamp  Biounnt  les  entend ,  se  (ait  porter  sur  la 
pUce  ea  fiice  de  Fabbaye ,  el  crie:  firdct/  Gràcê  aux  prisaà^ 
ntêfê  !  tiomekamplÊveul,  Bonckam^  tordamnël  -*-  Toute  dé* 
IkillaDle  qii*étaît  cette  voix ,  elle  fut  écoutée;  ks  torches  fureat 
éteintes,  les  vengeances  apaisées,  et  les  prisonniers  républicains 
sauvés  1  — <  Aprâ  avoir  ainsi  obtenu  le  salut  de  tant  de  Fran- 
çus,  Boiicfaaaip  porté  sur  un  brancard  fut  placé  sur  un  des  ba- 
teaux que  les  Vendéens  s'étaient  procurés  ;  il  était  si  faible,  qu'il 
ne  put  traverser  tout  le  fleuve,  on  Tarrèta  à  moitié  de  la  Loire, 
à  une  de  nommée  aujourd'hui  Millérye ,  et  qui  s*e$t  ancienne- 
meut  appelée  ia  bataUUuêe.  De  celte  fie ,  les  restes  du  général 
vendéen  forent  religieusement  portés  au  cimetière  des  Vara- 
des  ;  Os  Y  sont  restés  pendant  plus  de  vingt  ans.  Sous  la  restau* 
ration,  ils  fureut  exhumés  par  son  gendre  le  comte  de  Bouille 
et  plusieurs  de  ses  anciens  compagnons  d*armes  et  transportés 
dans  réélise  de  Saint-Florent.  Ainsi  le  général  vendéen  dort 
ai^urdiiui  à  Teodroit  même  de  sa  belle  action.  —  Un  beau 
monunsent,  dû  au  ciseau  du  statuaire  David  «  s*élève  sur  ce  qui 
reste  de  fionchamp.  —  On  le  voit  couché  sur  un  brancard , 
étendant  les  bras  pour  arrêter  ceux  de  ses  soldats  qu'anime  la 
▼engeance.  Sa  bouche  est  entr*ouverte,  et  Ton  crott,  en  r^r- 
dant cette  belle  statue,  entendre  encore  ces  mots  :  Grâce! 
Otàee  mux  priiomuient  Bamehamp  1$  veui,  Bonchamp  for- 
ifoiiiif.  Madame  la  dauphine ,  fille  de  Louis  XVI ,  et  madame 
duchesse  de  Berry  sont  allées  s'agenouiller  devant  ce  nK>nu* 
ment«  —  Quelque  temps  après  la  mort  du  comte  de  Bonchamp, 
sa  veuve  fut  condamnée  à  mort  par  le  comité  révolutionnaire  de 
liantes.  Un  négociant  de  cette  ville,  M.  Haudaudine,  un  des 
républicains  renfermés  dans  l'église  de  Saint-Floreut,  vint  plai- 
der sa  cause j»  et  dit  qu'il  serait  aussi  ingrat  qu'injuste  de  faire 
périr  la  veuve  de  l'homme  qui ,  par  sa  dernière  parole  ,  avait 
sauvé  5,000  soldats  de  la  république.  ^  Cette  fois ,  le  terrible 
tribunal  fut  juste,  madame  de  Bonchamp  fût  sauvée. 

V.  Walsh. 
BOiM:HREnEiv(/iorlic.),  s.  m.  excellente  poire  d'hiver,  que 
lesFrançab  importèrent  d'Italie,  sousJe  règne  de  Charles  Yul. 
Pline  ea  parle  dans  son  \y*  livre. 

BONOARio  (Marc-Antoinb),  littérateur  iuliendu  xvi*  siè- 
cle. U  naquit  le  9  février  1556 ,  au  village  d'Aadria ,  et  fut  élève 
du  savant  Marf>-ABtoiBe  Muret ,  directeur  et  professeur  de 
belles-letires  au  séminaire  de  Pérouse.  C'est  ce  qui  a  fait  dire  à 
quelques  critiques  :  «  Murito  fut  son  maître,  et  ce  fut  de  lui 
qu'il  reçut  cette  manière  délicate  ei  facile  de  s'exprimer  qui  fut 
le  prinapal  caractère  de  les  muvrtê,  »  Tous  les  ouvrages  de 
Bonciario  soat  écrits  en  latin  :  il  est  surprenant  que  malgré  des 
inirmités  et  la  cécité  qui  l'atteignirent  de  bonne  heure,  il  ait 
pu  oompofVBr  tant  de  livres,  et  les  soigner  autant  qu'il  l'a  fait  pour 
h  eempositiûB  et  le  style.  Voici  les  titres  des  principaux  :  t*" 
Grmmwuaiea,  Permise,  1595,  1600, 1601,  1630,  in-a»;  ^ 
Bpiêêotm,  In  XII  Ubre$  éwUm,  Pérouse,  1605,  1604, 1613, 
1615,  in-9»;  S»  SêrophidM  lib,  m  «  aliaqnepiapomaia,  Pé- 
ronie^  1606,  in-19.  Ce  poflme  intitulé  Séraphis  est  en  l'honneur 
de  samt  François  d'Assise;  éP  Id^ia  ei  aketmrum  epiêiolar- 
mm  ctniuria  «•««,  eutii  decurHê  «fuafriu,  Pérouse,  1607, 
iUf-lS;  Sf"  Opmeuia  dêcmiÊ  varU  ar§uwunH  ^  Pérouse,  1607, 
inr-12  ;  6*  B^Mieuê ,  iiv9  dt  hdteiapoe$idimlo§uê ,  Pérouse, 
1607,  in-a«;  1605,  in<^;  7»  rrtiiiiip4ii«  mk^uHuê,  tiGtde 
namUiê  Ptrmim  irwMlûHê,  Hbri  et,  Pérouse,  1610,  in-l2.  — 
Bonciario  atvait  un» grande  réputation  ;  aussi  lui  fit-en  des  pro- 
positions avantageuses  des  univ ersttës  de  Bologne  et  de  Pise.  Il 
parait  mène  que  ratebevéque  de  Milan ,  l'illuslre  saînt  Char* 
ki  Bonomée,  aurait  vtmïvk  lui  confier  la  garda  de  la  bibliothè- 
que AnbroisiftnBe;  mais  il  fui  abligé  de  refiMer  cet  honneur  à 
caustdesa  cédté.  Il  mmiuI  le  9  janvier  1610,  igé  de  61  ans. 

L.F.G. 

BOiicONi€A  (géog.  anc.) ,  lieu  de  la  Gaule  dan»  la  prcnière 
Germanie,  chez  les  Caracates,  i  l'est,  sur  la  cive  mnehc  du 
Rhin ,  près  de  Vendroit  où  il  re^pit  le  Maenus,  au  nord  de  Bor- 
betomagui.  Ces! aiypurdhui Oppenhein. 

BttstemB  (5oi.),  s.  m.  espèce  de  jolit  petite  plante  ém  genre 
nea  nareisMiw 

BOMGOEB  (Thomas),  docteur  en  philosophie,  en  médecineel 

I  droit ,  du  itii«  siècle ,  agrégé  à  funiversité  éa  Mafias,  est 

avienr  d*un  oavra§a  sur  une  maladie  épidéroiqna  :  iW pipU" 


aHM^v^t  nê^iUuimam  urbfm  HeaaçUm  ae  ictum  fer$  r^ 
ynuns  vtœanÊ$  „  9on««7«M»>  Impies,  1622,  in-^**. 

BOXD  (fram.),  le  saut  que  bài  un  ballon,  une  balle  on  tout 
autre  corps  spbérique  aprâ  sa  ebule  en  se  recevant,  par  Teffiet  de 
saproBM  élasticité.  ÀHenêre  ia  bulle aubond,  sedit  au  propie 
d'une  Dalle  cnie  le  joumu' attend  pour  la  rdancer  au  moment  où 
elle  hondîL  Ftendtt  la  ballâ mu  bomd ,  c'est,  au  figuré,  saisir  4 
propos  et  vivement  une  oooaaioa.  Prendre  la  baUe  enire  beud 
eê  flotée ,  c'est  faire  une  action,  une  démarcbe,  de  teUe  sorte 
que  lenftée  pins  M  ou  plus  tani, elle  eùi  pu  manquer.  Void 
encore  quelques  exempfes  de  ee  mot  employé  daas  une  accep- 
tion proverbiale  et  figurée  :  Obieuir  uue  grâce ,  urne  favemr  ImM 
dêbmUlpÊêdev9iée»taUraperêuirebondeé  volée,  c'est  l'ob- 
tenir peur  avoir  usé  d'une  conjoncture  iavorable.  jFoIre  tuif 
choâe  tami  de  bond  fue  de  volée .  c'est  la  Uire  comme  l'on  peut» 
c'est-à-dire  d'une  manière  ou  d'une  autre.  Ne  prendre  la  ballf^ 
gu'am  second  5ond,  c'est  dire  qu'on  a  laissé  passer  une  pre* 
nâère  œcasion  de  réussir  dans  une  affaire.  Au  Jeu  de  paume» 
faire  faux  bond ,  c'est  lorsque  la  balle  ne  tombe  jpjàs  dans  la  di* 
rection  de  l'angle  prévi\,  ou  qu'elle  fait,  par  l'occasion  d'un  corpp 
étranger  ou  de  tout  autre  erepôchement,  un  aiiglede  céOexion 
autre  que  celui  qu'elle  aurait  où  faire  naturellement.  Faire  (amm 
bond  à  quelqu'un ,  veut  dire  au  figuré,  manquer  à  un  eqgage*- 
ment  contracté ,  fure  défaut  à  une  obli^ion  ou  simplement  à 
sa  parole.  —  Bœin  indique  aussi  l'action  d'une  personne  eu 
d'un  animal  pour  s'enlever  brusquement  de  terre,  soit  que  le 
saut  ait  lieu  de  bas  en  haut  pour  laisser  choir  le  corps  à  la  nkème 
place,  aeit  qu'il  ae  laue  en  avant  pour  franchir  un  obstacle  on 
seulement  un  certain  espace.  On  oUiCeekevalafaii  un  bond; 
et  d'une  personne ,  ou'fu  Irots  bonds  elle  fui  au  bas  de  l'esea^ 
lier.  Au  ^^nré,  ÉTaihr  que  par  sauis  ei  par  bonds ,  c'est  pwler 
ou  écrire  par  boutade ,  sans  réflexion  suivie  et  d'après  Tinspira» 
tion  souvent  déréglée  du  mement. 

B»NB  (Jean)  ,  né  en  Angleterre,  dans  le  comté  de  Sanerset, 
en  1550,  ftit  nommé,  en  4579,  recteur  de  Téoele  gratuite  de 
TaunloH.  Api^  avoir  consacré  |àus  de  vingt  ans  à  rmstruction 
publique,  il  quitta  cette  carrière,  et  exerça  la  médecine.  L'édfr- 
tien  annotéea'Horaoe  qu'il  a  donnécà  Londres  en  1606  n'a  pas 
une  grande  valeur,  et  pourtant  elle  a  été  plus  de  cinquante  rois 
réimprimée,  entre  autres  avec  des  améliorations  de  M.  Achain- 
tre ,  en  1806.  Bond  a  fait  sur  Perse  le  même  travail  que  sur  Bf>> 
race ,  mais  avec  beaucoup  moins  de  succès. — 11  y  a  eu  d'autm 
écrivains  du  ménw  nom ,  mais  il  est  inutile  de  les  asention-- 


ner  ici. 

BONBA  (bol,) ,  s.  m.  le  plus  gros  et  le  plus  haut  arbre  d'Afri* 
que ,  celui  avec  lequel  on  fait  des  canots  d^une  grandeur  extraor- 
dinaire. 

BONDAM  (Pierbe)  ,  né  à  Campen  en  17Yr,  fut  successive- 
ment professeur  dans  les  écoles  de  Campen  et  de  Zutphen  et  à 
l'université  de  Hardenrick,  et  passa ,  en  «775,  à  celle  d'Utrerfat. 
Son  premier  ouvrage,  qui  parut  à  Franecker  en  1746 ,  est  inti- 
tulé :  Spécimen  animai.  erUie.  ad  hea  qumdom  juris  civiUls 
depravata.  Il  publia  ensuite  deux  dissertations,  Tune  De  Un- 
guœ  grœem  cognilione  jurisconsuito  neeessaria ,  Zutphen , 
1755,  in-4«; l'autre,  Pro  Gracis  jnris  inietpretibus  ^  1765, 
in-4«;  et  quatre  harangues  académiques,  en  1769,  75,  78 et 
79.  Nous  ne  nierons  que  la  dernière ,  cpii  traite  de  l'union  des 

grovinces  en  1579  :  elle  est  accompagnée  de  notes  historiques. 
k)ndam  a  donné  en  hollandais  un  recueil  des  chartes  des  ducs  de 
Gueldre,  Utrecht ,  1783, 89  et  95,  in-fd.  Il  ne  faut  pas  oublier 
ses  deux  livres  intitulés  farim  kcHones  ;  il  y  corrige ,  sok  par 
conjecture ,  soit  avec  le  seconrs  des  manuscrits,  un  grand  nom- 
bre de  passages  dansles jnrisconsulteset  les  littérateurs  ^ciens. 
Bbndam  est  mort  en  1800. 

BOYBAS  {hisl.  mod.  )f  s.  m.  pi.  cevx  qui,  chei  certains 
sauvages ,  composent  une  liqueur  pour  servir  à  faire  subir  des 
épreuves  dan^  certains  cas. 

BONDE  {hydrauL}^  s.  f.  pièce  de  bois  qui,  étant  baissée  ou 
haussée ,  sert  à  retenir  ou  à  lâcher  Tean  d'un  étang.  —  Au  fi- 
guré et  familièrement ,  lâcher  la  bonde  à  ses  larmes ,  à  ses 
plainles ,  à  sa  colère ,  etc. ,  c*est  leur  donner  un  libre  cours. 

BGK0B  {iecknol.)^  s.  f.  trou  rond  fait  à  un  tonneau  pour  ver- 
ser la  liqueur  dedans.  U  se  dit  également  du  tampon  de  bois  qui 
sert  à  boucher  ce  trou.  Jkos  cette  acception  on  dit  mieux  6on- 
don(F.ceiDot). 

BtWPB  (GesTATE.  COMTE  DE),  sénateur  de  Suède,  îte 
d'une  fenûHaqoi  adonaé  plusieurs^  rois  à  ce  pajs.  Il  naquit  à 
S4acklK)lmen  I68a,  et  parvint  asseï  jeuneà  la  dignité  de  séna- 
teur. Une  grande  assiaiuté  à  l'étude  et  des  voyases  dans  les 
principaux  pays  de  l'Europe  lui  avaient  fait  acquérir  de  vastes 


»0!n»i.  ( 

oonnaissam^;  il  était  versé  dans  la  théotogte,  la  chimie  t  Phis- 
lûire  et  les  aniiqaités.  Les  savants  honoraient  en  loi  on  prolee- 
tear  lélé  et  génAreax.  U  fut  longtemps chanceKer de  l'université 
d*Upsal  et  président  de  la  société  littéraire  établie  dans  la 
même  ville.  Sorti  da  sénat  pendant  les  troubles  de  la  diète  de 
t75Hy  il  y  rentra  en  1760. 11  mourut  en  1764.  On  a  de  lui  plu- 
sieurs  ouvrages  dans  lesquels  il  émet  des  opinions  singulières 
sur  Torigine  des  peuples  an  Nord ,  et  en  particulier  des  Finnois^ 
qu*il  Cait  descendre  des  dix  tribus  diM)ersées  d'Israël.  Il  a  laissé 
en  manuscrit  des  Mémoirtê  êur  la  i^Me  pendant  le  repu  4$ 
Frédéric  l'^  On  en  a  publié  un  extrait  en  1779. 

mONWRLMOTW  {V.  BUONDELMOXTE). 

BOMBELOM  {géog.) ,  une  des  dnq  provinces  du  royaume  de 
8iam,  dans  l'Inde  ultérieure ,  entre  Ligor  et  Trin^mo.  Elle 
comprend  aussi  Tlle  fertile  de  Tantabm,  séparée  du  continent 
par  un  large  canal.  Elle  fournit  à  l'exportation  du  riz ,  du  poivre, 
des  bois  de  construction  et  de  Tivoire;  b  plupart  des  habitants 
sont  des  Malais»  qui  y  ont  formé  un  Etat  à  part  et  indépendant. 
La  capitale  est  BoHDELOiVy  ville  située  sur  les  bords  d  une  pe- 
tite rivière. 

BOSIDETT  (mffih,  ind.),  radjah  de  la  race  des  enfants  du  So- 
leil, fils  de  Raçavarten»  épousa  Koudrad,  et  en  eut  Trounaven- 
dou  et  Eilll ,  qui  depuis  fut  la  femme  de  Vadrvaçou. 

BOlVDEJf  (géog,).  C'est  un  écudi  fameux  qui  se  trouve  dans  le 
golfe  de  Botnnie ,  qui  se  présente  de  loin  comme  un  grand  châ- 
teau bien  bâti ,  et  qui  de  près  n'est  qu'un  assemblage  de  ro- 
chers. 

B05DER  (mar.) ,  v.  a.  remplir  un  bâtiment  autant  qu'il  est 
possible.  —  Un  navire  bondé  de  marehandiseê. 

BOlVDl  (Clèmekt)»  poëte  italien ,  naquit  en  I74i ,  à  Mezzano 
Superiore»  territoire  de  Parme.  Il  fut  d'abord  professeur  de  lit- 
térature dans  la  compagnie  de  Jésus ,  et  déplora  plus  tard  la 
suppression  de  cet  ordre  fameux  dans  un  eanxone  (  Lucques, 
1778)  dont  les  allusions  lui  attirèrent  la  malvdllabce  de  la 
cour  d'Espagne  y  qui  avait  provoqué  de  tout  son  pouvoir  la 
bulle  de  suppression.  Forcé  d'abcm  de  chercher  un  refuge 
dans  le  Tyrol  autrichien ,  Bondi  revint  plus  tard  habiter  Venise, 
d'où  il  passa  â  Blantooe,  appelé  par  la  Camille  Zanardi  qui  lui 
confia  la  conservation  de  son  importante  bibliothèque.  Bondi 
vécut  là  au  milieu  de  littérateurs  estimés  et  de  savants  câè- 
bres.  Il  y  fonda  une  espèce  d'académie  où  se  réunissaient  ces 
hauts  perM>nnages,  et  dont  il  a  publié  comme  les  mémoires  dans 
son  potae,  le  CanvenaxiimS  (1783).  BieotM  il  se  rendit  â  Mi- 
lan ,  sur  rin«itatioo  du  bailli  Valentini ,  qui  le  présenta  à  l'ar- 
chiduc Ferdinand,  goovemeor  de  Lorobardie.  La  femme  de 
rarchiduc,  Béatris  a  Este ,  goûta  surtout  et  ses  manières  et  ses 
taJeots.  Après  b  conquête  de  l'Italie  par  les  armées  françaises  f 
Bomk  «ial  refrosvcr  soo  proCedeur  a  Brann ,  et  il  devint  bi- 
UioUiécaire  de  TanMâmt,  La  princesse  Marie-Louise  eut  sou- 
vent reeoon  a«x  sages  conseils  de  Bondi,  et  lorsqu'elle  fut  im- 
pératrice, elle  te  fixa  près  d'elle  comme  professeur  de  littérature 
et  d'histoire.  Bondi  moarut  quelques  années  après  la  princesse, 
le  31  juin  18il.  Il  était  âgé  de  74  ans.  11  fut  enterré  dans  la 
même  église'  que  Métastase,  dont  il  s'est  montré  souvent  le 
digne  rival.  Sensible  comme  lui,  mélancolique  narfois,  Bondi 
n'est  cependant  ni  si  gradeux  ni  si  touchant.  On  ne  retrouve 
pas  dans  ce  dernier  ces  tendres  et  vagues  rêveries  qui  nous  char- 
ment dans  Métastase ,  cette  expression  si  poétique  de  suaves 
illusions.  Il  est  plus  vrai  quelquefois ,  disons  le  enfin ,  souvent 
plus  maniéré,  plus  lourd.  Bondi  s'est  fait  connaître  comme  poëte 
original  et  comme  traducteur.  Il  a  publié  t**  les  Bucoliques  et 
les  Qéorgiqu€s  de  Virgile,  traduites  en  vers  italiens ,  Parme, 
1790 ;^rEii^itff,  Parme,  1797;  Mibn,  1804;  \es  Métamor- 
pkosei  d'Onde;  A'*  plusieurs  réimpressions  de  YÀlhalie  de  Ra- 
dne.  On  regarde  la  traduction  des  Géorgiques  comme  le  chef- 
d'œuvre  de  Bondi,  et  son  Enéide  a  surtout  le  mérite  d'une  re- 
marq  jable  fidélité.  Les  Italiens  le  procbment  supérieur  à  Dc- 
iille ,  qui  du  reste  dans  son  poème  de  la  Conversation  a  imité 
souvent  le  Conversazioni  de  Bondi.  Ce  dernier  ouvrage  est  le 
plus  important  qu'ait  écrit  le  po^le  italien.  On  a  de  lui  :  i'*PelUê 
Poèmes  {PoewieUi  e  varie  riwU)^  Venise,  1785, 1799.  Dans  ce 
recudl  se  trouvent  VÀâinala  ou  Eloge  des  Ânes,  et  ce  canzone 
qui  souleva  contre  lui  le  ressentiment  de  la  cour  d'Espagne  et 

Îui  commence  par  ces  mots  :  Tirse,fni  sproni  invano;  2^ 
^oésies,  Nice,  1793;  3"  la  Journée  champêtre,  1793;  4P  six 
CanUUs,  Parme,  Bodoni.  1794;  5<>  U  Mariage,  ibid. ,  1794  ; 
fPk  Bonheur,  poème  en  deux  chants,  Mibn,  1797;  V  Poésies 
diverses,  Pis^,  et  dans  le  Parnasse  Italien,  1806;  8<»  deux 
Elégies,  V«>nise.  1H16;  9^ Sentences ^  Proverbes,  Epigrammes 
et  Apoloaues ,  Vienne,  1814  ;  Mibn ,  1817.  On  a  deux  éditions 
prindpaM»  de  ses  ouvrages  réunis:  Tune  de  Venise,  1798, 


) 

1801 ,  7  1x4.  iA-8«,  et  fautze  qui  contient  ses  oeuvres  corn- 
plèles  etesi  dédiée  à  rardiidnchesse  Mari^Béatrix  d'Esté,  a  été 
publiéeâ  Viemie,  en  1808,  sous  le  titre  de  Poéeie,  éditioD  de 
luxe,  S  vol.  petit  in-lo. 

BOX-iHEC  (tenfth.) ,  eu  btin  bonus  deus,  et  en  grec  Xy^ty, 
eicç,  dieu  des  Aradiens ,  ayant  un  temple  sur  le  chemin  du  M^- 
nale.  Ce  nom  rappelle  et  I  Agatbodémon  égyptien  et  l'Orrooid 
persan,  et  tous  les  dieux  bons,  principes  de  toutes  les  mytholo- 
gies  du  monde.  Plusieurs  mythographes  veulent  que  c'ait  ét^ 
Jupiter. 

BOHDIEC  [technol*),  s.  m.  gros  coin  dont  se  servent  les  sdeun 
de  long  pour  élever  ou  déranger  les  pièces  de  bob  qu'ils  vont 
scier. 

BOXDIOLI  (PiERBE-ANTOifŒ),  médecin  et  physicien,  naquit 
a  G)rfou  en  1765.  Après  avoir  fait ,  dans  l'Ile ,  quelques  étades 
superfidelles  de  b  httérature  italienne  et  surtout  de  b  poésie, 
il  rint  à  l'université  de  Padoue  pour  y  étudier  les  sciences,  ely 
fit,  dit- on,  de  si  rapides  progrès,  que  l'académie  lui  consacra 
quelques  séances  particulières  pour  entendre  b  lecture  de  tnà 
mémoires  composes  lorsqu'à  peine  il  venait  d'achever  ses  cours. 


compose 
tbéorie  nouvelle  du  son,  basée  sur  la  structure  du  cerveau.  Reçu 
docteur  en  1789 ,  il  attira  sur  lui  l'attention  et  l'estime  des  sa- 
vants les  plus  célèbres  de  celte  époq^ue,  en  lisant.  Tannée  sau- 
vante, à  l'académie  un  Quatrième  mémoire  où  il  expliquait  le 
giénomène  des  aurores  Doréales.  Toalda  et  Alexandre  VoltaW 
licitèrent,  et  ce  dernier  fit  imprimer  l'opuscule,  enrichi  de  notes, 
dans  le  tome  1'''  du  Giomale  fisico^medieo  de  Brugnatelli. 
Plusieurs  années  après^  Bondioli  présenta  un  second  et  dernier 
mémoire  sur  cette  matière,  à  la  société  italienne  qui  le  publia 
dans  le  recueil  de  ses  actes  :  on  le  retrouve  au  tome  ix.  Depub 
longtemps  rien  ne  pouvait  plus  le  distraire  de  ses  études  (béo- 
riques  et  pratiques  de  la  médecine  :  il  rivait  à  Venise,  lorsque 
appelé  par  le  gouverneur  de  Montana,  pour  venir  combattre  une 
épidémie  qui  désobit  l'Istrie,  il  acheva  par  d'éclatants  succès 
une  réputation  déjà  si  bien  commencée  :  mais  en  butte  dès  lors  à 
b  haine  blouse  de  tous  ses  confrères,  il  partit  pour  G)nstantino- 
ple  avec  le  Baile  de  Venise,  y  exer^  quelque  temps  sa  profession, 
et  revint  bientôt  dans  sa  patne  que  les  Français  venaient 
d'occuper  pour  travailler  à  son  affranchissement.  Il  fit  de  vains 
eflbrts  pour  arriver  à  ce  noble  but,  et  lors  de  l'évacuation  ,  il 
suirit  le  corps  expéditionnaire  français  et  rint  à  Paris,  où  il  fat 
reçu  comme  un  bon  dtoven  malheureux  et  comme  un  savant 
distin^é.  Après  la  bataille  de  Marengo,  il  serrit  dans  l'arméf 
d'Italie  en  Qualité  de  médecin  militaire,  et  en  1803  fut  nommé 
professeur  de  matière  médicale  à  l'université  de  Bologne.  Ses 
succès  dans  cette  carrière  nouvelle  lui  ouvrirent  les  portes  de  la 
société  italienne  des  sciences,  et  en  récompense  de  ses  serricesil 
fut  décoré  de  l'ordre  de  b  couronne  de  fer.  Nommé  professeur 
de  clinique  à  la  réorganisation  de  l'université  de  Padoue,  en  1806, 
il  développa  les  principes  d'un  nouveau  mode  de  traitement  des 
fièvres  et  des  inflammations,  s'appliquant  à  signaler  et  à  détrurrr 
les  longues  erreurs  de  la  méthode  ancienne.  U  était  depuis  Ir 
mois  d^vril  1808  à  Bologne  où  il  était  venu  s'associer  aux  tra- 
vaux scientifiques  du  collège  des  Dotti,  lorsqu'il  j  mourut  le  i* 
septembre  de  la  même  année,  à  l'âge  de  quarante-trois  ans 
Des  les  premiers  symptômes  de  b  maladie  qui  l'enleva,  il  en 
avait  prévu  les  funestes  effets,  et  s'était  préparé  à  ce  voya|||r 
dont  on  ne  rerient  pas.  Ses  manuscrits  furent  brûlés  :  il  l'avait 
lui-même  ordonné  par  une  clause  particulière  de  son  testa- 
ment.  Outre  les  mémoires  que  nous  avons  cités  plus  haut,  on  i 
de  Bondioli  des  opuscules  anatomiques  :  SuIÉb  vaginali  tff' 
ltff<teo/o,  Vicence,  1789,  et  Padoue ,  1790.  Dans  le  recueil  de  U 
société  italienne  :  Ricerchesopra  la  forme  par tieolari  délie malelr 
tie  uninersaliet  Memoriadelt  asione  irritativa.  Parmi  ses  ma- 
nuscrits se  trouvaient  un  Traité  des  maladies  contagieuses,  oa 
des  maladies  inflammatoires  :  un  Mémoire  sur  la  nature  et 
l'air  et  les  maladies  dominantes  dans  Vlstrie;  un  autre  sur  U 
distension  organique,  etc 

BONDIR  {gram,),  faire  un  ou  plusieurs  bonds.  Ce  mot  si^iiv 
sauter,  soit  en  pariant  de  certains  animaux,  soit  même  à  l'égard 
des  personnes.  On  dit  au  figuré  :  Cela  fait  bondir  le  cœur,  pour 
exprimer  le  drâoût  qu'une  chose  inspire.  '—  BoNDfssAivT , 
AiVTB,  qui  bonoit.  On  dit  :  lee  agneaux  bondissants,  —  Bo^- 
DISSBMENT  ;  c'est  l'action  de  ce  qui  bondit. 

BOMDOli  (tedinol.),  s.  m.  morceau  de  bois  court  et  cyHodiv 
que  avec  lequel  on  bouciie  b  bonde  d'un  tonneau.  Il  se  cutauss 
de  b  bonde  même,  de  l'ouverture  où  l'on  place  ce  moroevi  ér 


boù.I] 

BONDG 
B0.1I 

à  Keul 

BON 

emplo; 
d'une 

BO» 

estsiti 
le  19' 
de  Gai 

sud  6(1 
ment  i 

temées  d'un  grand  nombre  de  pelits  rillages.  Il  est  arrosé  au 
nord  par  le  Eaiêtaé,  l'une  des  branches  du  Sénégal,  au  sud  par 
la  Gambie  et  à  l'intérieur  par  quelques  ruisseaux  ou  torrents, 
alOuenlsde  ces  deux  fleuves.  Bouiieuny  en  est  la  capitale  et  la 
rcMdence  de  l'almamy.  Cette  ville,  qui  fut  visitée  par  tiray  el 
Bocbard  en  iSiS  ,  s'élève  Don  loin  des  bordsdu  Falémë  ,surla 
rive  gauche  el  presque  à  la  liauteur  du  Tort  Saint-Pierre,  der- 
nier elablissemeni  des  Européens  sur  le  Sénégal.  Sa  population 
est  d'environ  15  à  1600  habitants.  Elle  est  fermée  par  une  forte 
muraille  en  terre,  percée  de  meurtrières,  flanquéede  tours  el  de 
bastions  ,  et  haute  de  dii-buit  pieds.  Les  palais  de  l'almamy, 
œus  de  son  Bis  et  de  ses  parents,  bien  que  bâtis  dans  l'enceinte, 
sont  aussi  furtiliés.  Ils  ne  sont  composés  que  de  petites  huiles  en 
terre ,  séparées  par  des  murailles  qui  forment  autant  de  cours , 
et  chacun  de  ces  compartiments  est  destiné  soit  aux  femmes, 
soit  aux  magasins  d'armes,  de  munitions,  de  marchandises, 
soit  aux  esclaves ,  aux  étables  ou  aux  cuisines.  Les  murs rien- 
ceinte  ont  à  l'exléricurdouic  à  treize  pieds  de  haut  ;  à  l'intérieur 
les  toils  des  cabanes  qui  s'y  appuient  forment  une  espèce  de 
terrasse  aux  deux  tiers  de  leur  hauteur,  en  sorte  que  les  soldats 
placés  sur  ces  toits  tirent  par-dessus  la  muraille  qui  leur  sert 
(le  parapet.  Une  mosquée,  espèce  de  cabane  dont  le  toit  déborde 
de  six  a  sept  pieds  et  s'appuie  sur  des  poteaux  pour  former  une 
galerie  couverte,  est  le  seul  monument  de  la  ville.  Les  rues  ou 
plnUït  les  ruelles,  étroites,  saleset  irrégulières,  sont  bordées  de 
cabanes  en  terre,  rondes  ou  carrées,  couvertes  de  chaume,  el 
n'ayant  d'autre  ouverture  qu'une  porte  extérieurement  basse. 
Mungo-Park.quiéuîtdansle  Bondou  en  17«5,  lui  donne  pour 
capitale  la  ville  de  Fatltconda,  qu'il  dit  aussi  hàlie  près  du  Fa- 
lémé,  mais  sur  la  rive  droite.  Gray  el  Bochard  ne  parlent  pas  de 
cette  Fatteconda  dont  les  huiles  et  les  murailles  de  terre  auront 
sans  doule  disparu  pendant  quelque  guerre.  Sain,  la  seconde 
ville  du  royauiue,  aussi  garnie  d'un  mur,  est  située  à  l'ouest, 
près  de  la  fronlière  du  W  oully,  sur  le  /icrieo  qui  se  jette  dans  la 
Gambie.  Tallika ,  sur  la  même  frontière,  où  réside  un  délégué 
de  l'almamj',  chargé  de  surveiller  l'arrivée  des  caravanes  et  de 
les  laxer  suivant  le  nombre  des  bétes  de  somme  ;  Kourkarani, 
ville  fortifiée,  avec  une  mosquée,  Naygmou  sur  le  Falémé,  sont, 
après  la  capitale,  les  principales  villes  du  royaume.  —  Les  habi- 
tants du  Bondou  sont  un  mélange  de  Foulabs,  de  Mandingues 
el  Serrawoullis  ou  Séracolcts.  Ils  sont  bien  faits,  de  taille 
moyenne ,  vib  et  laborieux.  Leur  teint  n'est  que  lûisané;  ils 
n'ont  ni  le  nez  aussi  déprimé,  ui  les  lèvres  aussi  épaisses,  ni 
les  yeux  aussi  petits  el  aussi  lernes  que  la  plupart  de  leurs  voi- 
sins. Ils  licnnenlpIutôtàrArabe  qu'au  nègre.  Leurs  traits  ont  de 
la  délicatesse  ;  leurs  cheveux  sont  noirs,  mab  presque  soyeux. 
Les  femmes  se  distinguent  autant  par  l'élégance  de  leurs  formes 
que  par  la  vivacité  de  leur  caractère  et  par  une  extrême  pro- 
preté. I^un  cheveux  sont  él^mmcnt  tressés ,  et  elles  les  or- 
oenl  ainsi  (jue  leurs  oreilles  de  chapelets  de  grams  de  verre  oude 
boutons  de  métal,  el  s'enveloppent  la  partie  supérieure  du  corps 
d'un  long  voile  d'une  espèce  de  gaze,  qu'elles  portent  avec 
assez  de  coquetterie.  Les  hommes  portent  des  robes  de  même 
étoffe,  blanches  ou  bleues;  les  riches  sont  velus  de  mousseline 
des  Indes ,  brodée  de  diverses  couleurs.  Pour  le  combat ,  ils  sont 
armés  d'un  p(Hgnatd  el  d'un  fusil  quelquefob  double;  les  chefs 
y  ajoutent  une  épée  et  deux  pistolets.  Ils  professent  en  général 
la  religion  mahoméUne,  mais  ils  sont  fort  tolérants  pour  les 
antres  cultes,  il  y  a  ,  dans  chaque  bourgade  un  peu  étendue, 
une  école  où  les  enfanU  apprennent  à  lire  le  koran. L'almamy 
a  un  pouvoir  absolu  ;  mais  celle  dignité  se  confère  par  l'é- 
leclion.  Quand  un  almamy  meurt,  les  lois  sont  considérées 
comme  mortes  avec  lui,  et  les  mauvais  sujets  profitent  de  l'in- 
terrègne pour  commettre  des  crimes  dont  ils  ne  peuvent  être 
punis.  AusH  ft-t-on  hâte  de  lui  nommer  un  successeur.  Cepen- 
dant iea  effwts  opposés  des  concurrents  retardent  quelquefois 


gcus  et  des  Séracolcts  qui  s'y  sont  établis  ;  mais  le  pays  sert  de 
passage  continuel  aux  négociants  qui  des  ports  delà  cùte  portent 
dans  le  Bondou  les  articles  d'Europe,  ou  qui  viennent  de  l'in- 
térieur acheter  du  sel  ;  el  les  droits  levés  sur  ces  marchandises  sont 
pour  le  royaume  une  source  do  richesses.  Les  habitants  sont 
doux ,  affables ,  hospitaliers ,  même  pour  les  Européens,  pourvu 
que  ceux-ci  aient  quelque  présent  a  leur  faire;  el  lorsque  ce» 

aualilés,  chez  le  peuple  du  Bondou,  ne  seraient  pas  exemples 
'un  peu  de  cupidité,  on  les  rencontre  trop  rarement  chez  les 
Africains  pour  ne  pas  lui  en  faire  un  mérite.  V.  de  NouviON. 
bokdbÉe  (Ai<i.7iai.),s.  f.  espèce  d'oiseau  de  proie  du  genre 
des  buses, 

BO?(DT  (Ni(X)LAs) ,  savant  hollandais,  que  Burmanu  appelle 
jxtvtnit  egregiut ,  jariieontvllui  ervdilianit  tl  ingênxi  no» 
niti  prmelari  mitumlù.  Il  naquit  à  Voorbourgen  1753,  mou- 
rut en  1703  el  se  fit  un  nom  dans  les  letlres  par  les  ouvrages 
suivants  :  i°  Thét»  tur  fépilre  apocryphe  de  Jérémie,  l'trccnt, 
1752;  2°  Hitteire  d»  la  confédération  de*  ProviiKet- Uniei , 
suivie  d'un  Commentaire  sur  le  préambule  et  les  premiers  cha- 
pitres de  lAclede  Tf/nion  .Utrechl.  1760  ;  3"  une  Dùierlalio» 
fur  la  polygamie,  qui  lui  valul  le  lilredc  docteur  en  droit;  4°  un 
Recueil  de»  Haranguis  de  Burmann  {senior),  la  Baye,  1759, 
in-4".  —  Bondt  donna  encore  une  édition  très-soif  née  des  Lee- 
liant*  varia  de  Vincent  Contarcni.  On  dit  qu'il  avait  aussi 
prorais  de  donner  une  édition  des  Eihiopique*  iUiliodoTe, 
mais  qu'il  abandonna  ce  projet  pour  s'adonner  aux  affaires,  ce 
qui  est  bien  rare.  !•■  F.  G. 

BOKDUC  {botan.),  arbrisseau  épineux ,  à  Heurs  légumineuses, 
qui  croît  aux  Indes,  et  dont  les  semences,  très-dures,  restent 
plusieurs  années  dans  la  terre  sans  germer. 

BOXE  [qiogr.),  ville  el  port  d'Afrique,  sur  la  Méditerranée, 
sous  le  5°  25  de  longilude  orientale  et  le  50"  55  de  lalilude 
nord.  Celte  ville,  qui  fait  aujourd'hui  partie  des  passessions 
françaises  de  l'Algéne,  a  une  très-ancienne  origine.  Elle  fol 
fondée  par  les  Carthaginois  sous  le  nom  A'Uppo,  qui  devint 
Hippone  ou  Uippo  regiu*,  sous  la  domination  romaine,  et  plus 
tard  Aphroditium.  Les  .'irabes  la  nomment  BUtd-*l-Aned  (ville 
des  jujubiers).  Les  rois  de  Nuraidie  y  avaient  une  résidence, 
ainsi  que  le  témoigne  Si'/iuj  Itaiicu*  : 

Anliquisdileclui  regibus  Hippo. 

Les  conquérants  de  l'Afrique,  César,  Genséric,  Bolisaire,  Char- 
les-Quint, les  Génois  s'en  emparèrent  tour  à  tour.  C'est  pen- 
dant le  siège  qu'en  faisait  Genséric,  en  430,  (m'y  mourut  saint 
Augustin,  après  trente-cinq  ans  d'épiseopal.  En  (î97,  elle  ré- 
sista à  Hassan,  qui  venait  de  chasser  les  Romains  de  Carlha^; 
elle  ètail  alors  une  des  plus  fortes  places  de  l'Afrique  septenlno- 
oale.  En  1555,  Barberousse,  chassé  de  Tunis  par  Charles^- 
Quint,  se  réfugia  a  Bone,  qui  fut  cédée  à  l'empereur  par  Muleï- 
Assam,  et  peu  après  tomba  a —  — ■"'  '""-  '-" — ■'    d-"-"-"* 


s  des  Génois.  Pendant 


leur  occupation  les  Génois  ta  fortifièrent  pour  protéger  la  pèche 
du  corail.  Ils  en  furent  chasses  par  les  Turcs  qui  y  ajoutèrent 
quelques  murs  de  défense.  Mais  à  celte  époque  la  ville  s'éUil 
peu  a  peu  éloignée  des  ruines  de  l'antique  Hippone,  el  était 
venue  s'asseoir  à  une  demi-lieue  de  la,  à  la  naissance  d'une 
grande  plaine,  sur  le  penchant  d'un  coteau  escarpé  du  cûté  de 
la  mer.  Il  ne  reste  plus  de  l'antique  cité  que  quelques  tninçons 
de  colonnes  et  (inalorze  grandes  citernes  en  briques  et  pierres, 
reliées  par  du  cimeul,  el  situées  à  un  quart  de  lieue  au  sud  de 
Bône,  La  ville  acluello  est  pelile,  saie  el  mal  bâtie  ;  elle  est  fer- 
mée d'une  muraille  haute  d'environ  dix  mètres,  assez  épaisse 
el  construite  en  briques  suivant  la  manière  mauresque  ;  son 
développement  est  d'environ  1,700  mètres.  Quatre  portes  don- 
nent entrée  dans  la  ville.  On  croit  que  ce  mur  a  été  élevé  sous 
la  domination  génoise.  Le  tbaK  ou  citadelle  est  situé  à  une 
petite  disUDce  des  murs,  sur  une  hauteur  ({ni  domine  la  rade 


BOHBLEI. 


{») 


et  It  dâxMiché  de  la  TaNëe.  Ses  maraflles  sont  hantes,  épaisses 
cl  nrnies de  quelques  pièces  de  canon.  Il  n'y  a  à  Bône  m  places 
m  édifices,  excepté  le  Roumonronan  ou  grande  mosquée;  les 
— isoBS  en  sont  laides  et  couvertes  partie  en  tuiles,  partie  en 
tarasses^  La  rade  est  très-maoraise  et  à  peine  abritée  ;  elle  est 
fiirt  larve,  et  s*étend  à  enTvron  19  lieues  jusqu'au  eap  Axa. 
Lliîfer  les  bâtiments  sont  obligés  de  raouâter,  au  nord  ae  Bdne, 
■B  peu  au-dessous  du  etfp  de  Gttrdê^  dans  le  port  dît  dfs  Génois 
^  est  nkktts  eiposé.  La  plaine  qui  s*étend  près  de  la  Tille  est 
rt5  iiftfle,  mais  marécageuse.  On  y  voit  en  abondance  les  ff^ 
niers,  k^  mûriers,  les  amandiers,  les  citroniers,  les  orangers, 
KS  oRriers,  et  surtout  les  jujubiers,  d'où  la  Tille  a  (nis  son  nom 
«nbe.  Elle  est  occupée  par  deux  ririères,  la  Foujinmah  et  hi 
Seibouse,  qui  se  rejoigtient  près  de  Bône.  [Avant  Toccupation 
française,  Bône  fabriquait  des  bumous,  des  tapis,  des  selles  de 
cberal,  etc.,  et  feisait  le  commerce  des  Mes,  des  cuirs,  du  miel 
et  dé  la  cire.  Elle  ouvrit  sans  résistance  ses  portes  aux  troupes 
françaises  oui  y  débarquèrent  le  t*^  août  t830,  sous  les  orores 
en  général  Damremont.  Mais  elle  ne  fut  alors  occupée  que  quel- 
ques jours,  et  notre  armée  Févacua  le  5tl  du  même  mois  sans  y 
bisser  on  seul  bomme  de  garnisofK  Depuis^  des  détachements 
j  furent  dirigés  à  plusieurs  reprises  et  furent  toujours  reçus  à 
bras  ouverts  par  la  population,  qui  est  restée  notre  fidèle  alliée. 
Aujourd'hui  roccopation  de  Bôneest  régularisée  et  permanente, 
et  ron  y  a  commencé  la  construction  des  bAtiments  que  néces- 
sitent la  présence  de  Tarmée  et  rétablissement  des  colons.  Toute- 
fois cette  ville  n*aura  jamais  pour  notre  commerce  qu'une  mé- 
diocrt  importance,  tant  qu'on  n'aura  pas  trouvé  moyen  d'en 
rendre  le  port  plus  fecile  et  plus  sûr.  Le»  nombreux  sinistres 
arrivés  depuis  cniefques  années  aux  bâtiments  qut  y  étaient 
mouillés  intimident  et  éloignent  les  navires  de  commerce. 

BOJfBLLi  (GE0K6E9),  professeur  de  médecine  â  Rome,  a  pu- 
blié un  Memoria  intemo  alF  oqHo  di  ricino,  Borod^  1782 , 
in-ft®;  mais  il  est  principalement  connu  pour  avoir  rédigé  le 
texte  et  fiait  la  distribution  des  plantes  de  Pouvrage  intitulé  : 
B&rtus  romanMi,juxia  iyiiema  Taumefortianum  paulo  êiri' 
ethu  diêlribuius,  etr.,  ttome,  1773,  in-foK,  avec  iOO  planches 
oôhiriécs.  La  suite  a  élécontinuée  par  le  docteur  Nicolas  M artelli, 

Si  Ta  disposée  suivant  le  système  de  Linné,  et  par  Liberato  et 
nstantin  Sabbati,  pour  les  Ggures.  Ce  grand  ouvrage  a  été 
terminé  en  1784;  il  est  composé  de  8  volumes  in-fol.t  dont 
chacun  renferme  100  planches.  Il  a  peu  contribué  aux  progrès 
de  la  botanique;  et  malgré  la  munificence  des  souverains  pon- 
tifes, qui  encouragèrent  l'exécution  de  ce  travail,  les  gitffwes 
sont  fort  médiocres. 

B09ELLI  rFBANÇOis-ANDRÉ),  naturaliste,  naquit  à  Cméo, 
en  Piémont,  oans  Tabnée  1784.  Son  ardeur  pour  la  sdenœ  dbns 
laquelle  il  se  dfetingua  plus  tard  se  manifittta  dès  ses  preuiièies 
années,  et  s'accrut  de  jour  en  jour  par  son  habitude  de  b  dMOse 
et  ses  voyages.  Il  fit,  dit-on,  huit  lieues  en  poursuivant  un  papOloB 
qu'il  avait  aperçu  et  qui  lui  semblait  d'une  curieuse  espèce  :  Nêtait 
parti  de  Turin,  il  ratteigniten6n  à  Pienero(.  De  nombreex  et  pé- 
nibles voyages  dans  les  Alpes  et  les  Apennins  le  teidiarBèraat 
avec  les  principales  beautésde cette  science qnH  aianit  taal,  elle 


mirent  en  état  d'avoir,  à  vingt-ans,  une  collection  déu  pféri 
de  miadrupèdes,  d'oiseaux  et  d'insectes  indigènes.  mtaMA 
nelli  devint  membre  de  la  société  d*a^TicBltare  et 
1809  il  succéda  dans  Tacadémiedes  saencef  de  eette  vi 
fesseur  Gioma  qui  venait  de  BMNiiir.  Ea  11M«, 
de  commencer  rexploratîoo  du  sol  fraBçais,  et  vîbI  â  pied  dé 
Turin  à  Paris,  où  il  se  mit  en  retatioB  avec  twit  œ  fae  b  foeoee 
avait  alors  dliomoies  émioenls,  avec  Omr,  GetAar,  Biméril 
et  autres.  Nommé  (firectew  du  mmét  drygÊmi  MtmBe 
que  Napoléon  avait  fbodé  i  Tara,  WamM  prit  i  es«r  de  Teo- 
nchir  par  de  nouvelles  coWrrtiwM,  et  i  twimu  une  série 
de  voyam  pénSilcs  nnit  ftstlmux  éam  les  Alpes,  les  Apen-> 
nins,  la  Sardatfjne  et  ntee  r AaglNerTe.  Le  naturalisle  italien 
s'occupait  aussi  d'amclatiqse  et  ptélCBdait  avoir  trouvé  nu 
sûr  moyen  de  diriger  tes  baBam  :  i  reviol  à  Pimis  en  1893, 
et  par  rintemé&ire  de  M.  GedRoy  Saio«-Hibire,  il  eut 
occasion  de  s'estretenir  kmgmmtmi  avec  te  eolooel  uiulelle, 
qui,  en  ITté,  avait  aaoalé  da«f  le  ballefi  die  Flenn»  pour 
owerver  les  uiouuiftt  4e  rarmée  emewie.  Les  fitines  dn 
voyages  H  fet  travan  ém  cdtiart  ufèreiit  les  farces  deioseflî  : 
il  mourut  â  Tarin»  le  18  neweaibre  1890.  Ou  a  de  BowUi  pl«-. 
fieun  ménoircs  eoMervéi  4ms  le  raeveil  de  facadtaîe  &n 
fciepre»  de  cette  vge  ;  —  SpMimêm  Fmmmm  m^tpàm,  traitant 

de  tous  les  iBMtefqui  sa«t  utiles  M  MMJMn  an  prudvb  de 
ragriruHure.  Ses  OwervuMM»  fmifmiiiêi§mm  mr  im 
bM  mMlrwâ  &Hre  ri<^.  ami  m  tes 


Il  a  décrit  fbrt  exactement  Ykippopo^ame  et  Fe  iraehUerwm  eH^ 
Mum  qu'il  avait  découvert  sur  les  bords  de  b  mer  Ligurienne. 
La  mort  Tempécha  de  publier  la  Conekyologié  fouHt  d'Italie» 
Plusieurs  variétés  de  plantes  et  d^insectes  portent  le  non  de 
BoneIK. 

BOirELLi  (Louis),  professeur  de  logique  et  de  mélaphysM|ut 
à  Rome,  mort  tout  dernièrement  Je  24  octobre  1840. — LesscieiK 
ces  phitosophicroes  et  théologiques  ont  fait  en  Bbndli  une  très- 
grande  peree.  Sa  piété  et  ses  autres  vertus  ecclésiastiques  et  so» 
eiales  Tont  remhi  cher  è  tous,  et  particufièremeni  à  ses  élèves 
H  a  bissé  :  f  *  Escamen  hùfwrique  des  pri$icipttnx  iyitéwuf  di 
ph$h$9pkie:  V  des  imlitutiaM  de  togique  et  de  méiaphyiùpm; 
V  une  excellente  RifutaHon  du  déisme.  Tous  ces  ouvrages  ont 
paru  en  Itaie  (F.  VÂmi  de  la  religion,  tome  cvii,  pag.  S59). 

L.-F.  GcEunf. 

IHNIBLLIC  ffttff.  mai.).  Cezo(»phyte/qut  a  b  fbrme  d'un  ver, 
se  trouvedans  le  sable  et  b  vase  des  boitls  de  la  mer. 

BiMfCii  (Ulrig),  fabuliste  allemand  du  commencement  dte 
xiT*  siéde.  Il  vivait  à  ieme  et  appartenait  à  l'ordre  des  dooé- 
nicains.  La  première  édition  de  son  recueil  de  bbles,  intitulé 
der  EdeliteHi  (le  joyau),  parut  à  Bimfoer^  en  1461  ;  la  meilleufa 
esloelle  que  M.  Ifenecke  a  publiée  à  Berhn,  en  1819,  avec  un  bon 
glossaire. 

■oiTBT  ou  BOUT  (SAiirr),  en  btin  Bonitus,  Bomu,  Boa^ 
faeiuê,  naquit  en  France  d^une  famille  distinguée,  et  fat  rcf^ 
rendaire  ou  chancelier  de  saint  Sigebert  III,  roi  d^Austrant 
Il  jouit  de  l'estime  générale  sous  ouatre  rob,  pour  avoir  M 
fleurir  b  religion  et  b  justice.  Après  la  mort  <fe  DagobertB, 
Thierry  III  rranitl'Austrasieà  la  monarchie  fl^nçatse,  et  nomatt 
Bonet  gouverneur  de  Bfarseille,  en  080.  Celui-ci  se  conduisit 
toujours  avec  le  même  esprit  de  sagesse  et  de  vertu,  quoî^ 
les  affaires  du  monde  lui  pesaient.  G  est  même  ce  qui  dcterroiaa 
saint  Arit  if,  son  frère  atné,  évéque  de  Clermont  en  Auvergne, 
à  le  demander,  au  Ht  de  la  mort,  pour  son  successeur.  Bonet 
prit  donc,  en  689,  le  gouvernement  ae  cette  ^Kse,  et  il  y  justifb 

Ênnement  le  choix  qu'on  avait  fait  de  hn  pour  l'épiscopet 
pendant,  après  dix  années  (f  exercice  du  saint  ministère,  ayant 
eu  quelques  scrupules  sur  son  élection,  il  alla  consulter  saint 
Tbean  qui  vivait  alors  en  ermite  à  Solignac.  Il  se  démit  de  son 
évédié  pour  se  retirer  à  l'abbaye  de  Morlieu,  dans  le  diocèse  dt 
Gennont,  où  0  vécut  pendant  quatre  ans  dans  b  pratique  de 
b  plus  austère  pénitence.  Enfin,  il  mourut  de  la  goutte  a  Lyon 
le  1$  janvier  710,  après  un  pèlerinage  qu'il  avait  fait  à  Borne. 
B  étart  4gédequatre-vingt-six  ans.  Ses  rdiques  ont  été  déposées 
dans  b  calkédrab  de  Clermont.  L'église  de  Saint-Germuii»* 
TA •    '  --  •      ^ '*--    " =* 


cette  ea|nlab, 
de  saint  Bout.  —  On  peut 

Bolkmdiêiei,  qui  contient  sa  rie  écrite  par  un  nooine 
en  Auvergne,  son  contemporain  ;  3**  la  failli 
3*»  les  Annalee  du  Père  Lecointe,  ad  ann.  699. 

L.  F.  G. 
BB  LATBS,  médecin  et  astrologue  du  commence- 
du  xn*  siècle,  et  prindpalement  connu  pour  avoir  inventé 
nn  mtneau  astronomique  pour  mesurer  b  hauteur  du  soleil  et 
des  étoiles,  et  trouver  1  heure,  de  nuit  comme  de  jour.  Il  en  en- 
seigna les  divers  usages  dans  un  Traiié  qu'il  dédia  an  pape 
Alexandre  VI,  dont  Ta  première  édition  est  datée  de  Rome, 
1495,  et  qui  fut  réimprimé  à  Paris  en  1507,  15S1  et  1554^  â  h 
suite  de  la  Sphère  de  Saeroboseo. 

BOKET  (Jeak-Paul),  né  dans  le  royaume  d'Aragon,  adjoint 
au  général  d'artillerie  et  attochéau  service  secret  du  roi  Chai^ 
les  II,  fut  le  premier  qui  enseigna  par  préceptes  l'art  si  pré* 
deux  de  faire  pcrfer  les  sourds  et  muets,  dans  un  ouvrage  de- 
venu rare,  et  mtitulé  :  Redmceion  de  tas  leiras,  y  arlee  paru 
eusenar  a  hablar  a  los  mudos,  Madrid,  1^20,  in~4*>.  ---Gré^oin 
Majuns,  savant  espagnol,  lui  donne  b  gloire  de  cette  invenboo; 
il  parait  cependant  qu'elle  est  due  à  Pierre  Ffmce,  bénédictia 
(r.  ce  nom),  et  que  Paul  Bonet  n'eut  que  le  mérite  de  b  sou- 
mettre à  des  règbs,  et  dlntprimer  le  prenner  un  ouvrage  sur 
cet  intéressant  sujet.  —  Au  reste,  on  peut  lire  sur  la  dispote  que, 
dans  les  temps  modernes,  b  question  de  la  priorité  de  celte 
invention  a  bit  naître:  !•  le  tome  ir  des  Cartas  «^f^*|fV9 
euHosas  du  Père  Feigoo  ;  2*  b  dissertation  du  Père  Andus: 
IhO'  origine  H  deUa  vieande  deOT  arie  é'iMegnar  a  p^rttrt 
in  soréimaH,  Vienne,  1795.  I*.-  ^  ^• 

noRBT  (Nicolas),  reliaîeux  fianebcain  du  xiv*  «««VJ^^ 
nommé  b  d^lair  profiteAle.  Ce  religieux  flt  du  bruit petMbrt 
quelque  temps,  par  une  opinion  extrêmement  wpyb**^'." 
I,  dans  nn  de  ses  ouvrages,  que  ces  paroles  de  Notre  S-^ 
Jésus-Christ  sur  la  crwx,  adressées  à  son  auguste  ow 


JRmim«9  vaUà  noire  fU^  avaient  pcodaît  l'effet  d'ane  tsattsnb- 1  BreoDer  p«blia  en  1543^  d*aprè8  une  copie  iacûn^èiey  treale 


jtabtialion  réelle^  en  sorte  qu'au  moment  même  saint  Jean  était , 
devenu  le  fils  de  la  très-sainte  Vierge.  On  ne  se  persuadera  î 
pas  que  Bonet  ait  pu  trouver  des  sectateurs  ;  le  £ait  est  pourtant 
yrû,  et  leur  nombve  devint  même  considérable.  Mais  on  réussit 
î  ies  rappeler  à  leur  devoir.  —  Bonet  a  publié:  i°  PogUUa  m 
GenêHm^  2**  CommefU.  super  quatuor  libipos  ^utUmUiarumi 
ISf*  JnlerprelaUoneê  In  fratc^fuos  iibroê  ÂriêloUUif  jprmseriim 
'mêU^phifiicam.  Ce  derauer ouv  rage  a  été  io^uriméy  Venise,  i  fiOf^ 
în-rol.  —  De  même  <]u*-on  ne  connaît  pas,  ou  du  moins  qu'on 
ne  s'accorde  pas  sur  le  lieu  de  la  naissance  de  ce  fcanciscaiii, 
on  ne  cite  ^mt  l'année  de  sa  mort  I*.  F-  <». 

BOKFADio  (Jacques),  né  à  Gazano,  près  de  S^  dans  Je 
Aocèse  de  Bresci^  au  conunencement  du  xvi*"  siède  :  il  fut 
leorétaire  de  quelques  cardinaux,  donna  des  leçons  de  politique 
tit4e  rhétorique  à  Gènes  avec  succès.  La  république  le  nomma 
^our  être  sou  bistorïojgraphe.  Jdais  l'historien  offensa  |>lusieur8 
Samiries,  qui  Xuren  t  mécon  tentes  de  ce  qu'il  disait  vrai  et  indignés 
surtout  de  ce  qu'il  le  disait  d*une  man^e  satirique.  On  chercha 
i  s'en  venger,  et  on  l'accusa  d'un  crime  ^qui  méritait  la  peine 
Au  feu.  U  allait  ètue  brûlé  nï,  lorsque  ses  amis  obtinisent  qu'-on 
le  •contenterait  de  lui  couper  k  tête  :  le  malheureux  lut  en^Aet 
exécuté  en  1560.  U  est  «ne  pensée  qui  atténue  un  peu  l'horreur 
de  cette  triste  fin,  c'est  gue  plusieurs  auteurs  disent  qu'il  mou- 
rut innocent.  —  Boofadio  a  laissé  :  i°  Histoire  de  Génes^  dans 
laquelle  il  raconte  l'élat  de  cette  république  fort  exactement 
depuis  1528  jusqu'en  155(^  en  un  voL  in-4%  'Pavie,  1586. 
Bartbélemi  ÎPachète  la  traduiât  du  latin  en  italien,  Genève, 
i68Qy  in-4'>,  édition  rare  ;  2°  des  Lettres  €l  des  poésses  tlo- 
itimi»^,  jMibliéefi,  les  premières  ^en  1746  à  Brescia,  avec  la  vie 
ile  l'auteur^  les  autres  en  il  Al,  in-8*'.  Ses  autres  ouvrages  ne 
sont  pas  connus.  L.  F.G* 

BONFAKTE  (AjiftB-^ AiTHiEU  ),  philosophe,  poëie  et  buta, 
niste,  naquit  à  Palerme  et  iut  Fanu  de  Boccone ,  oélèbre  beta- 
niste  siciuen.  —  Boofante  a  écrit  sur  différents  si4et6  ;  nous  eiie- 
lons  de  lui  :  l<>  Ia  Fortune  de  Ciéopàtre ,  poëme  béroique , 
Palerme,  1664^  2**  L'Amour  fidèle  de  Blanche  de  MoêemM^ 
jpoëme  lyri-tragioue,  Palerme,  1653;  S»  Recueil  de  neve; 
f*  Efiiire  sur  la  ùotaniqus ,  Naples ,  1675.  Ces  ouvrages  aeni 
impnm^  il  en  a  laissé  d'autres  en  manuscrit  dont  voici  les  ti- 
tres ;  l*"  r oeadttlartum  botanùmm  ;  3?  PoUticorum  eirHkum  M 
m€onomieorum  amiomata  epocha;  Z"  De  morie  ampieetenda 
et  de  niées  €onêen^tu  earmen  ;  4«  Be  L^thiasi  nephridite^ae 
ew^um  et  vesices  vitiie  questiones;  &*  Miseorsi  aeademsoi; 
&*Zes  synonifmes  de  la  langue  italienne.  L.  F.  G. 

BON  FINI  (AnTOUCfi),  OU  mîeux  ii£liOKFillifi,Mmnt  huma- 
msle  et  historien,  naquit  en  1427  à  Ascoli  dans  la  marched'An- 
etoe.  U  étudia  dans  sa  patrie  sous  Henri  d' Ascoli  •  alors  eélé- 
bre,  enseij^na  ensuite  les  humanités  à  Recanati,  et  dirigea  pen- 
dant .plusieurs  années  le  collège  de  cette  ville.  On  mUÀ  son 
lèle  pour  la  science  la  traduction  de  plusieurs  ouvrages  grecs, 
Texplication  de  quelques  auteurs  latins;  ses  travaux  lui  firent 
•une  telle  réputation ,  que  Mathias  Corvin ,  roi  de  Hongrie,  qui 
ae  plaisait  à  s'entourer  de  savants  italiens,  l'appela  à  sa  cour  en 
i4&.  Dans  la  première  audience  que  lui  accordèrent  ee  prince 
«t  sa  /emnM  Béatrix  de  Naples ,  il  leur  présenta  divers  de  ses 
écrits ,  et  par  là  il  se  concilia  leurs  bonnes  .grâces,  si  bien  qu'ils 
4e  prireot  à  leur  service,  lui  assurèreiU  une  forte  pension»  et  le 
dftàrgèrent  d'écrire  l'histoire  de  Hongrie,  liatbias  mourut  en 
4490  ;  mais  Wladislas,  son  successeur,  ne  se  montra  pas  moios 
iavorable  au  savant  italien ,  qui  continua  son  histoire  de  Hon- 
uneittsqu'en  1495,  et  mourut  en  1502.  On  a  été  trop  loin  en 
kd  aannant  le  titre  honorable  de  Tite  -  Live  Hongrois ,  paroe 


surchargé 
lenta  de  rhétorique;  il  n'est  écrit  ni  dans  un  latin  tuen  pur, 
ui  dans  l'esprit  de  critique  nécessaire  à  l'histoire;  ce  n'est  en 
jnajeure  partie  qu'une  amplification  de  ce  au'avant  lui  M.  J.  de 
Thurocz  avait  raconté  simplement  et  avec  la  naïveté  d'un  chro- 
'niqueur  dans  sa  Quroema  Bungarorum  ;  il  n'en  a  même  pas 
écarté  les  ùiblea,  et  y  a  mêlé  beaucoup  de  choses  étrangères 
Qui  ont  à  peine  un  rapport  éloigné  avec  l'histoire  de  Hongrie. 
Cependant  son  livre  contribua  a  réveiller  le  goût  de  l'étude  et 
ûes  recherches  sur  l'histoire  nationale.  Ce  qui  honore  aussi 
l'auteur ,  c'est  qu'en  parlant  du  roi  Mathias,  son  bien&iteor,  il 
ae  s'est  pas  contenté  de  louer  en  sUle  de  panégyriste ,  mais 
qu'il  .a  encore  librement  dévoilé  les  faiblesses  de  ce  prince,  et 
nous  a  doaaêsur  eette  période  une  quantité  de  renseignements 
4|ui  Bèéritent  toute  confiance.  D'abord  le  transylvanien  Martin 


livres  seulement  de  cet  ouvrage^  ensuite  Sambuc  trouva  les 
quinae  autres  livres,  et  donna  de  tout  l'ouvrage  une  édition 
beaucoup  plus  complète  en  1568  (Bàle,  in4bL).  Voici  le  titre  de 
la  JueiUeurc  édition  :  JL,  Bonfinis  rerum  Hungariearum  decm- 
des  dibris  XLV  comprehensœ  ab  origine  gentis  ad  an,  i4â5« 
EdiL  VU.  Access. index  rer%un  UtcupL^  rec.  etprœfat,  est  C 
A.  Bel.  lÂps.  1771,  in-fol.  Un  autre  ouvrage  de  Boufini,  întî* 
tiilé^  Sympoeion  Beairicis^  sive  dialogi  très  de  pudieitiacùrgu» 
gali  et  virginitate^  Bâle,  1572  et  1621 ,  én-8» ,  a  été  mis  à  1'/»- 
dew  des  livres  prdiibés  de  Bome.  Parmi  ses  travaux  sur  Jea 
ancien&,il  fiiut  remarquer,  outre  une  traductiou  latine  d'Hàro- 
dien  :  1»  FL  PhUosla-aULemnii  lib.  Il,  de  vUiis  sophislarum^ 
AnL  Bonfiniiuterpretet  4X  œdibus  Schurerianis,  1516,  ïn^A% 
inexact,  mais  rare,  et  par  conséquent  recherché  ;  2^  Mermogê^ 
nis  libri  de  or  le  rhel.  et  Aphthonii  sophisiœ  promfmnasmata^ 
Ani.  Bonfini  interprète ,  Lugd.  1538  ;  5»  in  fforatium  El. 
commentariiy  Borne,  in-4%  sans  date. 

BeiiFes(MAMAH£ii),juif  de  Perpignan,  connu  par  son 
Michol^osi  ou  Perfection  de  beauté ,  qui  est  une  espèce  de 
Manuel  lexique^-  il  est  dté  quelquefois  sous  le  titre  de  JJber 
definitionum.  Le  texte  hébreu  a  paru  à  Salonique  en  1567^ 
in-4*». 

BOKFRÈRE  (JACQUES  ] ,  en  latin  BONFRBBiiis,  naquit  en 
1573,  à  Dinand-sur-Meuse ,  et  entra  dans  la  compagnie  de  Jé- 
sus en  1592.  U  enseigna  la  philosophie  et  la  théologie. à  Douai;; 
ensuite  il  fut  diargé  dans  ù  même  ville  d'une  chaire  d'Eczi^ 
ture^nte  et  de  langue  Jiébraïque,  et  U  remnlit  cet  emploi  avec 
distinction.  —  Bonlrèie  devint  très-savant  aans  la  chronologie 
et  la  critique.»  et  il  fut  consommé  (kns  la  géographie  sacrée^ 
aussi  publia-t-il  d'excellents  ouvrages  sur  ces  matières;  ce  sont: 
1®  des  Commentaires  sur  le  Pentateuque  et  sur  d'autres  livres 
du  texte  sacré;  2"  des  Prolégomènes  sur  l'Ecriture.  LePèie 
Tournemine  a  réimprimé  ces  deux  ouvra^  dans  le  second 
tome  de Menochius,  Paris,  1719 ,  in-fol.  ;  ils  ont  pour  titre, le 
premier  :  Panial#tic^tt«  Mosis  eommentario  illuetratus  ;  le 
second  :  Prœloquio  in  iotam  Scripluram  saeram ,  Anvers» 
1625^  in-fbl.  Ces  commentaires  sont  estimés ,  mais  nous  cite- 
rons id  le  jugement  de  Dupin  ,  qui  ne  doit  ^nt  être  suspect 
a  De  tous  les  commentateurs  jésuites  de  l'Ecriture  sainte,  oit-il, 
il  n'y  en  a  jHÛnt  à  mon  avis  ^ui  ait  suivi  une  meilleure  métho» 
de'etgui  ait  plus  de  science  et  de  justesse  dans  ses  explications 
sue  Jacques  Bonfrérius.  Ses  Prolé^iomènês  sur  l'Ecriture  sont 
d'une  utilité  et  d'une  netteté  merveilleuses.  Il  en  a  retranché  Ja 
plupart  des  questions  de  controverse  que  Sérurius  avait  traitées 
dans  ses  prolégomènes,  pour  se  renfermer  dans  ce  qui  regarde 
l'Ecriture  sainte,  et  rapporte  en  abrégé  tout  ce  qu'il  est  néces* 
saire  de  savoir  sur  cette  matière.  Ses  ^omm^nlatre^sont  excel- 
lents. Il  y  explique  les  tenues  et  le  sens  de  son  texte  avec  une 
étendue  raisonnable,  et  évitant  la  trop  grande  brièveté  de  quel- 
ques-uns et  la  longueur  démesurée  des  autres,  ne  fait  aucune  di- 
gression qui  ne  vienne  à  son  sujet.  »  — Bonfrère  a  encore  fait  des 
Commentaires  :  i"  sur  lesXtDre#  des  Rois  et  les  Paralipomènes; 
S»  sur  les  Livres  d'Esdras;  S""  de  Tobie;  A°  de  Judith;  5»  d'Es- 
ther  et  des  Htaehabèes;  6°  sur  les  quatre  Evangiles  ;  7°  sur  las 
Actes  de*  Apôtres  i  8"*  sur  les  Epitres  de -saint  Paul  ;  mais  ils  sont 
restés  manuscrits.  —  Outre  ces  travaux  sur  l'Ecriture,  on  estime 
également  son  commentaire  sur  V  OnomasUcon,  ou  Description 
des  lieux  et  des  villes  de  t  Ecriture  sainte  ,  imprimé  à  Paris 
en  1651,  in-foL  ,  ouvrage  très-utile  pour  la  géographie  sacrée, 
traduit  du  grec  d'Eusèbe  par  saint  Jéràme.  Jean  Leclerc  en  a 
donné  une  nouvelle  édition  en  1707 ,  in-fol.,  avec  de  nouvelles 
notes  et  avec  une  carte  géographique  de  la  Terre  promise.  —  H 
.parait  que  Bonfrère  avait  encore  entrepris  de  commenter  les 
Psaumes ,  et  qu'il  en  était  arrivé  au  Psaume  ilxtlvl^>,  lorsque 
la  mort  l'enleva  à  Tournai  le  9  mai  1643.  Ces  précédents  tra- 
vaux doivent  (aire  regretter  qu'il  n'ait  pu  adiever  celui-d. 

L.  F.  G. 

BONGARE  (^bongarus).  Les  serpents  de  ce  genre  ont  les 
dents  maxillaires  antérieures  dévelop|>ées  en  forme  de  croohet, 
canaliculées  â  l'intérieur  et  communiquant  avec  une  glande 
venimeuse.  —  Ce  qui  les  distingue ,  c'est  que  comme  chez  les 
dipsas,  le  dos,  comprimé  en  carène,  estgarm  d'une  rangée  racbi- 
dienne  de  grandes  écailles  hexagonales,  allongées  transversa- 
Iffionent  et  recourbées  dans  le  même  sens.  —  Tous  les  bongares 
connus  sont  de  l'Asie  méridionale;  ils  sont  tous  venimeux,  et 
l'action  dupoison  parait  très-prompte.  On  en  distingueplusieurs 
espèces,  savoir :1e  bongare  a  anneaux  [bongarus  annularis) , 
ainsi  appelé  à  cause  de  la  disposition  de  sa  coloration  ;  le  corps 
est  imprimé  d'anneaux  d'un  bleu  noirâtre  et  de  jaune  clair , 
d'un  pouce  environ  de  largeur.  —  Ce  serpent  atteint  7  â  8  pieds 


BONGEir.  ( 

de  long  ;  oo  compte  de  307  à  -233  lames  ventrales ,  et  de  S6  à  50 
lamelles  caudales.  —  Le  bongare  bUu  {bongaruê  eœruieui). 
U  n'atteint  pas  la  longueur  du  précédent  ;  les  lames  ventrales 
varient  de  103  à  230 ,  et  les  lamelles  caudales  de  40  à  47.  — 
Bnfin  le  bongare  à  demi-bandes  (bongarue  êemi-faseialui) , 
qui  dlflîère  du  précédent  en  ce  que  les  bandes,  qui  cnez  les  bon- 
gares  annelés  entourent  tout  le  corps,  ne  sont  ici  imprimées  que 
sur  les  parties  supérieures. 

BONGAES  (  Jacques  ) ,  né  à  Orléans  en  1554 ,  d*uoe  famille 
protestante^  fit  d*eicellentes  études  à  Strasbourg ,  et  suivit  plus 
tard  (en  1576),  à  Bourses,  les  leçons  du  grand  jurisconsulte  Cu- 
jas.  Il  entra  de  bonne  neure  au  service  de  Henri  IV,  qui  n'était 
encore  que  roi  de  Navarre,  fut  pendant  plus  de  trente  ans  son 
chargé  d'affaires  près  de  plusieurs  cours  d'Allemagne,  et  se  dis- 
tingua par  ses  vastes  connaissances»  sa  pénétration,  son  adresse 
dans  les  négociations ,  des  manières  agréables ,  et  ce  qui  vaut 
mieux ,  par  une  activité  qui  ne  se  démentit  jamais ,  et  par  une 
grande  droiture  de  jugement.  Il  mourut  à  Paris  en  16i2.  Bon- 
gars  était  philologue,  d'une  instruction  très-variée  et  fort  ingé- 
nieux, comme  le  prouve  l'édition  critique  de  Justin  qu'il  donna 
â  Paris  (1581 ,  inHbl.).  Malgré  toutes  les  distractions  de  la  cour 
H  desaïuires,  il  resta  fidèle  à  l'étude,  conserva  des  relations  in- 
times avec  les  savants  les  plus  considérés,  particulièrement  avec 
Is.  Casaubon  et  Joach.  Camerarius,  et  jomt  de  Testime  de  tous 
ceux  qui  savaient  apprécier  le  vrai  mente.  Pour  enrichir  sa  bi- 
bliothèque, il  dépensa  des  sommes  énormes;  aussi  contenait- 
elle  de  véritables  trésors,  tirés  en  partie  des  bibliothèques  ecclé- 
dastiqu^  dispersées  durant  les  guerres  de  religion  en  France  ; 
il  avait  également  acquis  des  manuscrits  laissé  par  Cujas.  On 
dit  qu'une  partie  de  sa  collection  passa  dans  la  bibliothèque  de 
Heidelberg  et  dans  celle  du  Vatican  :  mais  le  plus  grand  nombre 
de  ses  livres  a  été  réuni  à  la  bibliothèque  publique  de  Berne  et 
désigné  dans  le  catalogue  de  Sinner  ;  on  y  trouve  entre  autres  le 
journal  de  son  voyage  à  Gonstantinople  en  1585 ,  et  une  riche 
collection  de  renseignements  et  d'observations  historiques  con- 
cernant la  Hongrie ,  la  Bohème ,  les  cours  d'Allemagne  et  leurs 
relations  politioues ,  ainsi  que  la  querelle  élevée  au  sujet  de  la 
succession  de  Juliers  ;  on  y  voit  aussi  des  notes  et  des  collations 
sur  les  classiques  latins,  sur  Paul  Diacre,  etc.  Ses  ouvrages  sont  : 
y  Scripiores  rerum  Hungariearutn,  Francfort,  1600,  in-fol. , 
inséré  dans  le  recueil  de  ^hwandner;  ^  Gesla  Deiper  Fran- 
eo$9  $eu  Orienîaliutn  expeditionum  et  regni  Franeorum  Hie- 
rosoiumaii  histaria  a  variis  $ed  Uliue  cm  ecriplaribui  htlerU 
mandata,  Hanau,  1611, 2  vol.  in-fol.  ;  il  avait  promis  un  troi- 
sième volume ,  qui  n'a  pas  paru.  Ce  recueil  est  toujours  encore 
indispensable.  3^  Des  Lettrée  écrites  de  1589  à  1598,  sur  des  su- 
jets tantôt  politiques ,  tantôt  littéraires ,  adressées  les  unes  à  des 
princes  et  à  des  nommes  d'Etat ,  les  autres  à  Camerarius  :  elles 
sont  en  latin  pur  et  sans  prétention ,  précieuses  pour  les  recher- 
ches historiques ,  et  suffiraient  pour  montrer  l'indépendance  et 
la  maturité  d'esprit  de  cet  homme  remarquable  ;  elles  ont  été 
publiées  avec  une  notice  sur  Bongars,  par  le  théologien  de  Lcyde 
Spanheim,  Leyde,  1647,  in-lî  ;  dans  l'édition  de  1695  on  trouve 
de  plus  34  lettres  en  français,  jusqu'alors  inédites;  4**  Extrait 
de  quelgues  voéiies,  Lausanne ,  1759 ,  in-8«;  ce  sont  des  mor- 
ceaux tirés  de  poètes  français  des  xii" ,  xin*  et  xiv*  siècles  ; 
c'est  Sinner  qui  les  a  publies. 

B03ÎGA1IS  (Le  chevalier  de),  lieutenant  de  roi,  de  l'école 
militaire,  avec  le  titre  de  colonel,  a  publié  une  traduction  fran- 

^ise  des  InetHutione  militairee  de  Végèce,  Paris,  1772,  in-12. 
a  aussi  traduit  en  français  l'éloffe  de  Philippe  V,  roi  d'Espa- 
gne, par  don  Joseph  Vieyra  de  CTarijo,  Lodi,  1780,  in-8». 

bongarten^Anichics),  chef  d'aventuriers  qui  se  met- 
taient à  la  solde  des  puissances  belligérantes  pour  combattre  en 
leur  nom ,  et  qui  ne  rivaient  que  de  pillage.  Ce  Bongarten  vi- 
vait dans  le  milieu  du  xiv^  siècle  :  homme  sans  honneur,  sans 
foi ,  il  n'est  connu  que  par  ses  rapines  et  ses  trahisons. 

L.  F.  G. 

B09r«EAU  { F.  Bonjeau  ). 

BOBTGEM  [kiet.  nat.)f  s.  m.  nom  que  les  Malais  donnent  à  un 
poisson  des  Iles  Moluques.  H  a  le  corps  médiocrement  long , 
très -comprimé  ou  aplati  par  les  côtes,  la  tète  et  les  yeux 
gramls,  la  bouche  petite.  Les  nageoires  sont  au  nombre  de  huit , 
savoir  :  deux  ventrales  petites ,  menues,  placées  au-dessous  des 
deux  pectorales,  qui  sont  étroites,  assez  longues  ;  deux  dorsales 
triangulaires  petites  ;  une  anale  triangulaire  petite  ;  enân  une 
à  la  queue  qm  est  écbancrée  jusqu'à  son  milieu  en  demi-canal. 
Son  corps  est  brun  sur  le  dos,  rouge-pàle  sur  les  côtés  qui  sont 
marqués  de  huit  lignes  transversales ,  jaunâtre  vers  le  milieu. 
Sa  t^te  est  jaunAtre ,  ses  nageoires  sont  rouges.  Ses  yeux  ont  la 
prunelle  brune ,  bordée  d'une  iris  jaune.  Le  bongen  rit  dans  U 


5S  )  BOirHBCR. 

mer  d'Amboine  ;  ce  poisson  est  sensiblement  de  la  famille  da 
maquereau,  dans  laquelle  il  forme  un  genre  particulier, voisin 
de  I  amia,  dont  il  difiere  principalement  en  ce  que  ses  nageoires 
dorsales  sont  très-vastes. 

BOBTGHIR  (  géogr.  ) ,  canton  de  Dekan ,  dans  le  Nizam ,  pro- 
rince de  Hyder-Abad.  Son  nom  sanscrit  est  Vanaghiri,  c*est-â- 
dire  pays  boisé;  il  est  situé  entre  les  17  et  I8<>  de  latitude,  et 
n'est  arrosé  que  par  la  petite  ririère  de  Muosy  ;  mais  il  est  mieux 
cultivé  et  plus  peuplé  qu'aucun  autre  district  de  Hyderabad. 
—  BONGHIR ,  sa  capiufe,  est  entre  1T>  38'  de  latitude ,  et  96« 
28'  de  longitude,  dans  une  plaine  extraordinairement  fertile. 

BONGIOVANNI  (  ANTOINE),  savaut  du  XYiii*'  sièclc,  néaox 
environs  de  Vérone,  en  1712.  Il  finit  ses  études  à  Padouesoas 
les  plus  habiles  professeurs  ;  il  savait  le  latin,  le  grec,  rhébreu, 
la  théologie,  le  droit  ciril  et  le  droit  canon,  et  il  fut  docteur  dans 
ces  dernières  facultés.  —  Bongiovanni  alla  se  fixer  à  Venise, 
où  il  se  lia  intimement  avec  le  savant  Antoine-Marie  Zanetti, 
garde  de  la  bibliothèque  de  Saint-Marc.  Ils  donnèrent  ensemble 
les  catalo^es  des  manuscrits  grecs ,  latins  et  italiens  de  cette 
riche  bibliothèaue,  et  ils  les  publièrent  sous  ces  deux  titres: 
1^  Qrœea  D.  marci  bibliotheea  codicum  manwcriptorum  per 
atutos  digesta ,  Venise,  1740,  in-fol.  ;  ^  Latina  et  italiea  D, 
MareibioL  eodieum  manuscHptorum ,  Venise,  1741,  in-fol. 
C'était  déjà  beaucoup  pour  la  eloire  de  Bongiovanni  d'avoir  coo- 
péré à  ces  catalogues ,  mais  fl  ne  se  borna  pas  là,  et  il  publia  : 
i°  Grœca  scholia  scrwloris  anon^i  in  Homeri  Itiadot, 
iib,  I ,  e9  veimttô  eod.  Mi.  Venet.  Anton,  Bonjoannes,  mit. 
latine  interpretatus  est ,  notisque  iilustravit ,  Venise ,  1740, 
in-4»;  2<*  Leontii  monaehi  Hierosolymitani quœdam  ad  hUUh 
riam  eeclesiastieam  spectanlia,  ete, ,  insérés  dans  le  tome  Vf 
de  la  Nova  eollectio  sanctissimorum  conciiiorumet  deeretorum 
duPèreMansi,Lucques,  175'i ,  in-fol.  ;  3**  Libanii  sophi$i9 
orationes  XV 11,  Antonius  Bonjoannes  nunc  primum  è  maniu- 
cfiptorum  codd,  eruit ,  /ait ne  vertit ,  notisque  iilustravit,  Ve- 
nise, 1754,  in-4<*  ;  A"*  Theodoreti  opuseula  duo  nune  primnm 
vulgata^  Venise,  1759,  in-4».  L.  F.  G. 

BONGO  rPiEKBE),  en  latin  bungus,  chanoine  et  chantre  de 
la  cathédrale  de  Bergame,  sa  patrie,  dans  le  xvie  siècle,  mort 
en  1601,  était  savant  dans  les  langues  latine,  grecque  et  béhnl- 
que,  les  belles-lettres,  la  musique,  les  mathématiques,  la  philo- 
sophie, la  théologie,  l'histoire,  1  Ecriture  sainte,  l'astronomie,  et 
aussi  l'astroloffie  et  la  cabale.  Il  a  laissé  un  traité  curieux  eD 
deux  parties,  dont  la  première  édition  est  intitulée:  De  mysiia 
numerorum  significatione,  Bergame,  1583, 1584,  in-8®;  la  se- 
conde à  Venise ,  1585.  in-8<* ,  avec  quelques  changements  dam 
le  titre  ;  la  troisième,  a  Bergame ,  in-fol. ,  la  même  année ,  sous 
celui  de  Numerorum  mysteria  ex  abditis  plurimarum  disd- 
plinarum  fontibus  hausta,  réimprimé  ensuite  ,  ibid. ,  1599, 
in-4** ,  avec  un  appendice  ;  et  enfin,  Paris,  1617  ou  1618,  in-^. 
Cette  dernière  éaition  mérite  la  préférence. 

BONGOMILES  (  F.  BOGOMILES). 

BONGOX  (hist.  nat,),  s.  m.  petit  poisson  des  Iles  Moluqufs^ 
Il  a  le  corps  médiocrement  long ,  cylindrique,  la  tète  et  U 
bouche  petites ,  les  yeux  grands.  Ses  nageoires  sont  aa  nombte 
de  sept ,  savoir  deux  ventrales  petites  au-dessous  des  deux  pe^ 
torales  qui  sont  de  moyenne  grandeur,  triangulaires,  une  dor 
sale  méaiocrement  longue ,  comme  fendue  en  deux  .  à  rayov 
plus  longs  devant  que  derrière;  une  derrière  l'anus  plus  long* 
que  profonde,  et  une  carrée  à  la  queue.  Son  corps  est  rouget 
ses  nageoires  bleuâtres.  La  prunelle  de  ses  yeux  est  noire,  et- 
tourée  d'une  iris  bleue.  Le  bonaon  est  commun  dans  U  m« 
d'Amk)oine,  autour  des  rochers.  Ce  poisson,  par  le  nombre  elli 
position  de  ses  nageoires ,  et  par  la  forme  tronquée  de  sa  queue, 
rait  sensiblement  un  genre  particulier  dans  la  famille  oes  r^ 
mores  ou  suiets. 

BON-HENBI  {botan.)f  s.  m.  plante  herbacée  gui  ressemble 
à  répinard ,  et  qui  croit  naturellement  dans  les  lieux  încultci 
On  la  nomme  aussi  épinard  sauvage.  Le  bon-henri  est,  dam 
quelques  cantons ,  une  plante  potagère. 

BONHEUR  (mora/e).  Ce  mot  vient  de  6otia  hora,  parce  que  jaife 
l'astrologie  faisait  dépendre  le  bonheur  ou  le  malheur  de  l'heorv 
de  la  naissance,  d*keur,  événement,  d'heure,  fortune.  La  ièAiâxi 
ne  serait-elle  que  cette  heure  douce,  agréolde,  mais  fugitive» 
qu'on  rencontre  parfois  dans  la  vie  de  loin  en  loin?  Josqa'i 
présent  on  n'a  pu  s'entendre  sur  le  mot  bonheur.  Faut-il  dis- 
tinguer le  bonheur  du  plaisir  qu'un  jour  fait  naître,  que  le  Ica^ 
demain  voit  mourir? Le  bonheur,  disent  les  uns,c*est  une  (ky 
mère  qui  longtemps  occupa  nos  aïeux  et  nous  berce  encore 
aujourd'hui.  Les  autres  pretendent  que  le  bonheur  dépend  d< 
caractère  et  des  événements;  tandis  que  leurs  oontradicleors re- 
marquent que  puisque  nous  ne  pouvons  rien  sur  les  évéae- 


MtUvi 
et  qii\ 

luplés 

Parlout  les  pasifons  assombrissent  l'eiislence  :  inventez  des  (les 
forlunées  où  se  réuniront  les  plaisirs,  les  talents  et  les  vertus,  et 
vous  aurez  le  bonheur, disent  les  o[itiniisles ;  pure  déeeplion, 
s'érrie  lord  Byron  ;  U  bonhevr  dam  la  vie,  viritabtt  inyitiftea- 
lion  du  ciel.  Sans  rcpcler  ce  blasphème  impie ,  nous  ferons 
l'historique  de  ce  mot  si  complexe,  le  bonheur,  et  nous  essaye- 
rons de  fixer  enfin  sa  signification  et  de  montrer  ce  qu'il  faut 
entendre  par  ces  eiprcssions,  le  vrai  bonheur,  la  luprime  fê- 
lieité  et  te  tovverain  bien.  VoiU  vingt-deux  siècles  entiers 
([u'oo  dispute  sur  le  bnnheur  ;  Ëpicure  et  son  école  le  fait  con- 
sister dans  le  choix  des  jouissances,  upiioi;,  et  dans  la  satisfac- 
lion  des  sens.  Tu  lerat  heureux,  dit  Socrate,  $i  lu  te  eonnai'i 
toi-viime,  -jvùh  omDnv  ;  Saint  Augustin  v  ajoute  la  connaissance 
de  Dieu,  «ocmm  te,  noverim  me.  D'après  Zenon  et  le  stoïcisme, 
le  bonheur  serait  à  nier  la  douleur  et  â  se  vaincre  soi-mËme; 
Platon  apportait  cette  maxime  :  FaU  effort  pour  devenir  »em- 
bUble  à  Dieu  autant  que  cela  e»t  en  ton  pouvoir,  ôjuto^  etù  miTà 
To  iaïa-ni'.  Varron  prétend  que  de  la  question  du  bonheur  na- 
quirent en  Grèce  deux  cent  quatre-vingts  sectes.  Dis  qu'on  ne 
t  accorde  pat  sur  le  louverain  bien,  conclut  Cicëron,  on  dii- 
con^ni  lur  tout  le  fond  de  la  philoiophie.  Qui  de  lammo 
bono  diieutit,  de  lola  philoiophia  ralione  diipulat.  S'accortle- 
t-on  mieux  aujourd'hui  î  Deux  çrands  seigneurs,  le  comtede  la 
Kochefoucauld  ellord  Bolingbroke,  déclarent  les  premiers  que  la 
nature  est  une  bonne  mère  qui  a  fait  pour  nous  lout  ce  qu'elle 
a  pu  et  qui  a  distribué  égalementenlre  nous  ses  faveurs  :  Quel- 
que diflrrence  gui  paraitie  entre  let  fortunée ,  remarque  le 
moraliste  français,  il  y  a  une  eerlaine  compentation  de  biens 
tt  de  maux  qui  let  rend  égales.  Pope  chanta  plus  lard  ce  sys- 
tème de  toul  est  bien  que  lui  avait  formulé  le  lord  anglais  ;  mais 
Voltaire  leur  répond  :  Bonheur,  ehimire  !  Le  bonheur  n'est  pat 
fait  pour  ce  globe  terraqué,  eherehtt  ailleurs.  Et  pourtant 
Bernardin  de  Saint-Pierre  le  met  dans  f obscurité;  J.-J.  Rous- 
seau ne  le  goùle  que  dans  la  solitude  de  la  campagne,  et  Fon- 
tanes  ne  le  rencontre  que  dans  la  retraite,  loin  du  monde 
bruyant.  Que  si  nous  demandons  aux  peuples  qui  habitent  celte 
terre  en  quoi  ils  placent  leur  bonheur?  Dans  une  cargaison 
d'opium,  répond  le  Chinois,  parce  qu'alors  nous  boirons  l'oubli. 
Plutôt  dans  l'ivresse  des  liqueurs  fortes,  reprend  le  Polonais  ;  ou 
mieux  près  d'une  bonne  table,  ajoute  l'Autrichien.  Le  far  nienie 
donne  la  félicité ,  observe  le  NapoliUin.  Le  jeu  de  caries  est  bien 
agréable ,  remarque  le  Corse.  Pour  les  Allemands  ,  ils  jouissent 
pTo»  de  leurs  rêveries  qu'ils  ne  le  font  des  réalités.  L'or  seul 
donne  le  souverain  bien ,  au  dire  des  Anglais.  Quand  tous  les 
rères  se  changeraient  en  réalités  chez  les  Français,  ils  ne  les 
contenl«raient  pas;  toujours  ils  désireraient  encore,  parce  que 
toujoors  ils  trouvent  en  eux  un  *ide  inexplicable  que  rien  ne 
peut  remplir,  un  certain  élancement  du  cœur  vers  de  nou- 
velles joiuasances  ;  ils  rêvent  l'infini  :  mais  le  souverain  bien,  le 
bonheur  parfait ,  la  fitieiti  suprême  n'existent  pas  dans  ce 
monde;  de  même  que  le  mal  absolu,  le  comble  du  malheur, 
I  extrême  misère  ne  frappe  jamais  complètement  le  plus  aban- 
donné des  humains.  Selon  l'usage  qu'il  fait  de  ses  facultés,  selon 
les  choix  bons  ou  mauvais  de  sa  volonté,  selon  l'exercice  plus 
ou  moins  légitime  de  sa  lilterté,  l'homme  acquiert  une  certaine 
somme  de  bonheur,  ou  l'homme  tombe  dans  un  certain  milieu 
d  adversités,  de  peines  et  de  chagrins.  Dans  tous  l'être  organi- 
que prévaut  plus  ou  moins  sur  l'être  intelligent  qui  devrait 
commander  et  qui  cependant  se  trouve  souvent  assujetti  :  trop 
souvent  encore  la  volonté  le  force  d'obéir  aux  lois  subordonnées 
de  l'organisme,  et  vicie  même  l'organisme,  en  lui  demandant 
ce  qu'il  ne  peut  donner;  alors,  trouble  dans  les  fonctions,  maux 
innombrables,  infirmités  prématurées,  dissolution  douloureuse. 
—  Triste  assemblage  de  toutes  les  grandeurs  ,  que  sans  doute 
rbomme  présente  mais  d'une  grandeur  obscurcie,  inachevée. 
«  Roi  de  la  terre,  il  en  change  ta  surface,  dit  M.  de  ta  Mennais; 
il  dompte  les  forces  aveugles  dont  le  principe  réside  en  lui,  et 
pourtant  sa  débile  existence  est  le  jouet  de  tout  ce  qui  l'envi- 
ronoe.  Sa  pensée  va  saisir  dans  les  abîmes  les  plus  reculés  de 


naturelle,  d  En  effet  le  vrai  bonheur  ne  réside  ni  dans  le  con- 
tentement des  passions  criminelles  ni  dans  la  satisraclion  des 
sens.  L'ambition  pourrait  trouver  peut- être  son  excuse  en  mon- 
trant le  but  élevé  qu'elle  veut  atteindre  ,  les  honneurs  qu'elle 
convoite  ;  mais  l'ambitieux  ne  jouit  de  rien  :  ni  de  sa  gloire  ,  il 
la  trouve  obscure  ;  ni  de  ses  places,  il  veut  monter  plus  haut  ; 
ni  de  sa  prospérité,  il  sèche  au  milieu  de  son  abondance;  ni  de 
sa  faveur,  elle  deiient  amèrc  dès  qu'il  faut  la  partager  avec  ses 
concurrents  ;  ni  même  de  son  repos,  il  est  malheureux  à  mesure 
qu'il  est  obiigéd'êlre  plus  tranquille.  N'y  a-l-il  plus  de  terres  i 
conquérir?  s'écriait  Alexandre,  à  l'embouchure  du  Gange  en 
face  de  l'Océan.  N'est  ce  que  cela?  soupirait  l'empereur  Seplime- 
Sévère  au  faite  des  grandeurs.  Après  avoir  rempli  plusieurs 
missions  honorables,  le  comtede  Tessin  ,sur  le  point  ne  mourir 
faisait  mettre  cette  épitaphe  sur  son  sépulcre  :  Tandem  felix. 
Il  semblerait  encore  quel  avarice  fût  une  passion  hpureusc,  puis- 
qu'elle possède  réellement  ce  qui  fait  l'envie  de  tous;  mais  l'or 
possède  l'avare  :  il  n'amasse  que  pour  amasser;  ce  n'est  pas 
pour  fournir  it  ses  besoins,  il  se  les  refuse;  son  argent  lui  est 
plus  précieux  que  sa  santé,  que  sa  vie,  que  lui-mi^nic;  au  mo- 
ment suprême  ,  l'avare  jette  encore  des  regards  mourants  qui 
vont  s'éteindre  sur  un  argent  que  la  mort  lui  arrache,  mais 
dont  elle  n'a  pu  arracher  l'amour  de  son  cœur.  Le  joueur  de  son 
cùté  a  toujours  trop  perdu  ou  gagné  trop  peu.  Le  sjbarite 
ailleurs,  après  avoir  tout  vu,  lout  connu^  tout  goûté,  se  trouve 
réduit  au  sort  aiïreui  d'être  h  charge  a  lui-même  ;  fanlAmc 
épuise  ,  c'est  en  vain  qu'il  porte  à  ses  lèvres  la  coupe  vermeille , 
il  va  boire  encore  l'ennui  qu'il  y  a  déjà  bu  :  derrière  ce  volup- 
tueux débile  on  entend  les  pas  du  fossoyeur  qui  doit  enterrer 
ce  vieillard  de  trente  ans.  Les  chagrins  de  l'âme,  les  douleurs  de 
corps  assiègent  chaque  individu,  et  s'il  entre  dans  la  société, 
quel  cortège  l'enveloppe  :  les  froides  civilités  ,  les  plaisirs  faux , 
les  embrassades  frivoles,  les  lâches  llalleries,  les  lénébrcuses  in- 
justices, les  fourberies  cachées  et  les  calomnies  accrtes.  Ici  l'in- 
nocence est  vendue,  là  l'honneur  outragé,  ailleurs  In  vertu  mécon- 
nue, partout  la  sottise  ou  la  noirceur.  Or,  dans  ce  monde  parfois 
le  méchant  triomphe ,  vit  dans  l'opulence  et  meurt  tranquille- 
menlsurun  lit  damassé,  landisque  l'homme  vertueux  trafneson 
existence  dans  la  misère  et  même  dans  l'opprobre,  Socrate  et 
Phocion  avalent  la  ciguë,  Jeanne  d'Arc  meurt  sur  un  bùihcr  et 
Henri  VI[I  sous  le  dais  royal.  Ainsi  donc  le  vrai  bonheur  n'est 
pas  l'apanage  de  l'humanilé  sur  celte  terre.  Voilà  pourquoi  chei 
les  Grecs  Pindarc  écrivait  que  la  vie  de  l'homme  élait  h  rêve 
d'une  ombre ,  la  trace  d'un  char  ;  le  poêle  Horace  voulait  que 
personne  ne  fût  content  de  son  sort.  Saint  Paul  s'écriait  :  'Toule 
créalure  se  lamente,  Omni*  creatura  iitgemiteit;  saint  Chry- 
soslome  :Vanilédes  vanilésct  toutes!  vanilé.  C'est  ce  qui  faisait 
dire  à  Shakespeare  t]ue  le  bonheur,  c'est  de  n'être  pas  né.  Pascal 
s'exprime  quelque  part  en  ces  termes  :  «Tropde  bruit  nous  as- 
sourdit, trop  de  lumière  nous  éblouit,  trop  de  plaisir  incom— 
mode,  trop  de  dissonances  déplaisent  ;  trop  de  jeiinesse  ri  Irop 
de  vieillesse  empêchent  l'esprit  :  Irop  et  trop  peu  de  nourriture 
troublent  nosaclions,  trop  et  trop  pend'instructionrabi'lissenl.B 
Le  souverain  bien  n'exisledonc  pas  pourl'homme  dans  cette  vie; 
devons-nous  en  conclure  qu'on  ne  rencontre  ici-bas  aucune 
sorte  de  bonheur,  aucune  espèce  de  félicité;  que  les  maux  seuls 
nous  environnent,  nous  oppriment,  et  s'écrier  avec  Vollaire  : 
a  0  malheureux  mortelt,  o  terre  déplorable ,  6  de  tous  les 
fléaux  assemblage  effroyable  .  d'inutiles  douleurs  éternel  m— 
in'Jvn  f  »  Assurément  un  pareil  anathème  deviendrait  une  in- 
gratitude envers  le  Créateur,  v  Sans  doiite,  il  y  a  dans  l'homme , 
ajoute  M.  de  la  Mennais,  un  fond  de  chagrm  qui  répand  sur 
son  esprit  dcsombressinislres,  et  sa  grandeur  aussi  l'égaré.  Au- 
dessus  de  ce  qui  finit,  son  regard  découvre  et  contemple  le  bien 
infini  ;  il  voudrait  le  posséder  dans  sa  plénitude ,  le  posséder 
immédiatement,  et  oubliant  sa  propre  nature  qui  n'est  capable 
de  rien  d'infini,  ingrat  envers  celui  qui  la  comblé  de  si  niagni- 
j  fiqucs  dons,  en  partie  même  inconniis.de  lui,  du  bout  de  sa 
I  courte  existence  présente  il  appelle  mat  ce  qui  n'est  pas  ce  bien 


parfait  auqad  il  aspire,  x»  Stns  admettre  ici-bas  lepréleiida  svs- 
tèmede  compensation  du  bien  etdu  mal,  avancé  naguèrepar  Bo- 
fingbrokc,Pope,Fonlenel]e,et  renouvelé  par  M.  Azaîs  à  cette 
époque,  sans  embrasser  un  optimisme  aussi  faux  que  perni- 
cieux, sans  croire  que  la  vie  humaine  soit  une  équation  chargée 
de  coefficients  divers  et  néanmoins  identiques^  nous  pouvons 
avancer  que  si  nous  rencontrons  sur  ce  monde  la  douleur  et  la 
mort,  nous  ^  reacontrons  aussi  le  plaisir  et  la  vie.  Ce  n'est  oas  à 
dire  toutefois  que  d'aprèi  Téquilibre  d'Azals  nous  prctenaions 
compenser  nos  facult<&  les  unes  par  les  autres»  opposer  nos  joies 
et  nos  douleurs,  comme  si  toutes  étaient  de  même  nature,  et 
compenser  les  jouissances  intellectuelles  par  des  souQrances  d'un 
autre  ordre  :  Pascal  souiŒrant  d*un  mal  de  dents ,  en  résolvant 
un  problème  diflicilc  n'en  souffrait  pas  moins;  le  Tasse,  Molière 
et  Byron,  malgré  leur  verve  |;>oélique,  n'ont  point  échappé  aux 
soucisde  l'âme.  Legcniene  guérit  pas  les  plaies  du  cœur.  Cepen- 
dant en  exerçan  t  ses  facultés  d'une  manière  légitime  l'homme  peut 
adoucir  ses  peines  et  multiplier  ses  plaisirs.  Souvent  oa  évite 
Fadversité  par  le  courage  et  l'adresse ,  on  la  brave  avec  un  cœur 
d'acier  sur  lequel  elle  glisse  sans  en  troubler  la  sécurité;  puis 
aussi  Téducation  peut  former  le  caractère;  d'ailleurs  le  christia- 
nisme enseigne  la  résignation,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  la 
Êdblesse.  Lorsque  le  temps  ne  cicatrice  pas  toujours  les  chagrins, 
on  aime*  quelquefois  à  se  rappeler  le  souvenir  d'une  douleur 
passée  ;  au  comble  des  maux,  la  nature  s'endurcit  à  force  de 
souffrir,  et  à  la  suite  d'une  dernière  crise  arrivent  l'insensibilité, 
Taffiiissement  et  le  sommeil.  Ainsi  l'homme  gémit  environné  de 
richesses  dont  il  ne  connaît  pas  le  prix ,  semblable  au  voyageur 
qui  souffre  au  milieu  de  végétaux  précieux  dont  la  vertu»  s'il 
la  soupçonnait,  ranimerait  ses  forces  débilitées.  Que  s'il  lui 
est  plus  facile  de  former  des  désirs  que  de  les  r^liser,  il  peut 
toujours  les  régler  :  le  sage  fait  de  ses  vœux  la  mesure  de  ses 
plaisirs ,  et  une  conscience  pure  amène  toujours  quelque  bon- 
heur. Il  en  est  encore  des  jouissances  d'esprit  comme  aes  jouis- 
sances de  cœur  iTimagination  vient  tout  colorer^  tout  embellir» 
la  sensibilité  tout  animer»  tout  viviGer.  Agréables  assurément  sont 
les  émotions  que  procurent  la  bienfaisance,  la  piété  filiale»  l'anû- 
tié»  Tamour  etla  tendresse  naterneUe  :  toutefois  qu'on  n'attribue 

SIS  à  un  bon  sentiment  de  l'âme  celte  réponse  de  l'Anglais 
mne  :  a  Je  ne  souffre  pas  quand  je  vois'soufDrir»  ma  raison 
seule  me  dit  qu'il  est  bien  d'apaiser  la  douleur  de  mon  sembla- 
ble ;  »  ni  de  cette  argumentation  de  Juste  Upse  :  a  C'est  la 
preuve 
ceuxqm 

fUger  à  l'aspect  de  ceux  qui  s'affligent 
avec  l'égoïste  que  pour  être  heureux  il  faut  avoir  un  mauvais 
ecsur.  D'après  ces  considérations ,  le  philosophe  doit  pratiquer 
Tart  d'ôtre  heureux  :  Socrate  et  Franklin  en  ont  fait  1  étude  de 
toute  leur  vie  et  se  sont  toiyours  demande  :  Qu  est-ce  que  les 
^  peines  de  l'homme?  Des  désirs  qui  surpassent  ses  forces.  Epic- 
tètedansles  fers» Esope  en  esclavaee»  Bfaurc  AurèLe  et  Antoninsur 
le  trône  ont  conserve  la  sérénité  Je  l'âme»  sachant  bien  que  vou- 
loir réaliser  dans  cette  vie  tous  lesdésirs  de  l'homme^  qui  paccoi»- 
rent  l'infini,  c'est  ressembler  à  l'enfant  oui  s'imagine  qu'au  som- 
met de  chaque  montagne  on  touche  les  limites  de  l'horiion  » 
lorsque  toujours  de^ montagne  en  montagne  se  développe  a  ses 
yeux  étonnes  une  nouvelle  perpective.Ce  n'est  pasque  nous  pré- 
tendions oue  le  bonheur  négatif,  exempt  de  peines  seulement» 
puisse  suffire  :  fl  est  des  animaux  qui  dorment»  mangent, 

t  procréent ,  vivent  sans  inquiétude  et  meurent  sans  regret  : 
'homme  veut-il  du  bonheur  négatif  de  la  brute  f  Indubitable- 
ment il  aspire  à  de  plus  hautes  destinées  ;  nous  éprouvons  un 
irrésistible  besoin  de  connaître  le  vrai  »  d'aimer  le  beau  et  de 
jouir  d'un  bonheur  qui  nous  satisfasse  entièremenL  Ce  besoin 
tient  à  notre  nature  ;  il  n'est  point  notre  ouvrage»  mais  celui  de 
l'auteur  de  notre  être.  Or»  il  est  impossible  qu'à  soit  satisfait 
dans  l'ordre  de  choses  actuel.  La  vérité  ne  se  montre  jamais  à 
nous  tout  entière»  le  bien  ne  nous  apparaît  jamais  dans  tout 
son  développement»  ils  sont  mêlés  d'obscurités»  d'erreurs  ou  de 
Tices  ;  à  mesure  ou'on  avance  dans  les  régions  de  l'inconnu»  on 
Toit  toujours  l'infini  devant  soi.  D'un  autre  cùté»  il  n'est  aucun 
bien  actuel»  comme  nous  Pavons  vu,  qui  ne  soit  sans  cesse  trou- 
blé par  les  mécomptes»  les  douleurs  physiques  et  les  tortures 
morales.  De  plus,  il  n'est  guère  de  jouissance  qui  par  sa  conti- 
nuité n'engendra  la  satiété,  l'cnnm  »  le  dégoût  même;  toujours 
le  cœur  éprouve  un  vide  immense  que  rien  ne  saurait  combler. 
Gonséquemment»  entre  notre  condition  actuelle  et  la  nature  de 
notre  aroe  il  existe  une  contradiction  évidente  contre  laquelle 
tans  cesse  la  raison  Vient  se  heurter.  Cette  contradiction,  le  prin- 
cipe religieux  et  chrétien  la  résout  et  peut  seul  la  résoudre. 
En  effet»  au  point  de  Vue  du  catholicisme»  la  vie  humaine  ne 


cherche  pas  en  elle-même  sa  propre  fin»  mais  elle  tend  â  un  but 
qui  est  hors  d'elle-même;  le  souverain  6îen  qu'elle  demande  en 
vain  sur  cette  terre  lui  est  réservé  dans  un  autre  monde;  nuus 
devons  y  tendre  et  nous  ne  tendons  même  qu'à  cela  en  traver- 
sant cette  existence  matérielle  qui  ne  peut  donner  le  vrai  bon- 
heur, car  nous  ne  le  trouverons  pas  aans  les  sensations.  N'6tre 
être  est  une  force  qui  sans  cesse  aspire  vers  la  suprême  félicUé» 
et  celte  aspiration  précède,  traverse  chaque  sensation  et  lui  suc- 
cède» en  lui  échappant  :  réelle  est  donc  la  permanence  du  Wkoi 
en  dehors ,  pfsndant  et  apr^  la  sensation;  mon  âme  survit  donc 
a  toutes  ses  opérations ,  le  bonheur  ne  se  trouve  donc  pas  dans 
les  choses  extérieures  ;  dès  lors  il  ne  peut  être  ailleurs  que  dans 
la  perfection  de  notre  nature.  Sous  quel  aspect  rbonune  » 
présente-t-il  ?  Avec  une  intelligence  qui  cherche  sans  cesse  à  ouo- 
naltre»  avec  une  volonté  qui  demande  toujours  à  aimer  i  plus  il 
aime  et  connaît»  plus  il  est  homme.  11  sera  neureux  lorsqu  il  sera 
tout  ce  qu'il  peut  être  et  tout  ce  qu'il  doit  être»  et  il  sera  tû«t 
ce  qu'il  peut  et  doit  être  lorsqu'il  connaîtra  la  vérité  auiaot 
qu'A  lui  est  donné  de  connaître,  lorsqu'il  aimera  autant  ^pie  sa 
nature  bornée  lui  permet  de  vouloir  et  d'aimer.  Ainsi  danc 
connaitre»aimer»  autant  qu'il  est  possible  à  une  créature  finir» 
telle  est  la  fin,  la  destination»  la  suprême  félicité  de  l'homoie  ; 
or,  ce  souverain  bien  il  nel'obtiendra  qu'après  la  mort;  cette  desti- 
née il  ne  l'atteindra  que  dans  une  seconde  existence.  Cette  via  ot 
nous  est  donc  pas  donnée  pour  que  nous  y  soyions  vrainwnt 
heureux^  mais  pour  que  nous  méritions  de  l'être»  car  lavertacst 
un  devoir ,  le  bonheur  une  exception.  La  vie  actuelle  candoù 
donc  directement  à  un  autre  orare  de  choses  qui  sera  en  yv- 
(aite  harmonie  avec  la  nature  de  notre  âme  et  <|ui  dûaneBa.  sa- 
tisfaction à  ses  désirs.  Faut-il  croire  avec  les  Saintê-^meniens  «i 
les  panthéistes  modernes  que  le  bonheur  ds  la  secottde  pia  m 
donnera  sur  cette  même  terre  et  deviendra  ce  que  dkacimaura 
le  plus  désiré  dans  la  première  ?  Ces  mots  renferment  una  con- 
tradiction et  une  absurdité  ;  car»  mieux  policé»  le  saufagir  ma 
voudra  plus  de  la  chasse  ;  ne  laissant  plus  la  raison  au  fond  de 
son  verre»  l'ivrogne  brisera  ses  treilles  perfides  ;  mieux  avisé, 
favare  ne  voumra  plus  couver  un  or  inutile  ;  et  pourtani  des 
novateurs  illogiques  renverront  le  chaste  voluptueux  â  ses  bon- 
ris»  et  couronneront  de  pampres  la  sobre  bacchante»,  paisqna 
chaque  acteur  à  la  seconde  représentation  devra  jouet  le  lùie 
qu'il  s'est  choisi  à  la  première  :  mais  force  sera  donc  d'être  tonr- 
menté  éternellement  du  désir  d'un  bonheur  plus  parfait; 
l'homme  en  haut  de  la  montagne»  comme  un  auire  Sisyphe»  n'y 
pourra  jamais  déposer  son  rocher,  de  même  qa'il  verra  taujovo 
s'enfuir  devant  lui  l'onde  qui  doit  seule  éteindre  sa  soif  inexta»- 
guible,  et  qu'il  ne  se  désaltérera  jamais  à  ses  eaum  vives  «i 
pleines.  Un  tel  bonheur  serait  et  ne  serait  pas  à  la  fois  ;  il  serait 
une  espèce  de  bonheur,  puisqu'il  aurait  été  désiré  dans  la  pu»- 
mière  existence  ;  il  ne  le  serait  plus  dès  qu'il  exdteraii  enooec 
dans  la  seconde  la  satiété  et  le  oégoùt.  VoiJà  la  contradictiQn. 
n  y  a  de  plus  absurdité  de  prétendre  que  ce  qni  était  fatinne 
pour  les  uns  devienne  plaisir  pour  les  autres  »  que  et  qui  clé— 
plaisait  à  celui-ci  excite  l'avidité  de  celui-là.  Ainsi»dafis  lenr 

{prétendu  paradis»  l'égoïsme,  l'ivrognerie,  la  lubricité  restesaicnl 
es  délices  des  retardataires  ;  la  vertu»  le  travail  »  la  science  et 
Tordre  pèseraient  comme  des  fardeaux  snrUêimparfaiu*  Dnos 
leur  seconde  vie  »  le  rétrograde  serait  toujours  à  la  veille  de  per- 
dre sa  faible  rétribution  de  félicité ,  le  Uatiownairû  cannatttaif 
qu'il  est  privé  d'une  plus  grande  part  de  bien-être  ;  tananai 
n'obtiendrait  jamais  autant  de  joie  qu'il  en  désire.  Pn^gresBani 
éternellemenC  l'homme  de  P.  Leroux  ne  goûtera  janaais  aulanâ 
de  satisfaction  qu'il  pourrait  en  ressentir.  Ainsi  jamais  de  osi 

Slément  à  ses  jouissances  ;  ainsi  toujours  privations  »  toninnrf 
ésirs ,  toujours  craintes.  C'est  bien  la  roua  d'Ixion  dans  Pint- 
mobîle  éternité ,  mais  ce  n'est  pas  Fimage  du  véritable  bonbenr 
de  l'homme  ;  c'est  au  contraire  cet  étatde  l'honune  où^  d'après  les 
croyances  de  tous  les  peuples  et  les  expressions  de  toutes  les 
langues  »  il  jouit  à  titre  de  fin  et  de  récompense  d'une  félicilé 
tellement  grande  »  tellement  complète  »  tellement  duraUe  ^'il 
n'a  plus  rien  à  désirer  :  son  bonheur  parfait  n'est  pointen  ' 
même  et  dans  son  progrès  personnel ,  il  le  trouve  k  cnneatittt 
vérité  absolue  qui  est  Dieu»  à  admirer  la  beauté  sufirêne  ^  est 
Dieu  »  à  aimer  le  souverain  bien  qui  est  Dieu  »  à  sentir  la  ielicifet 
autant  que  lui  permet  sa  nature  finie  de  connaître  »  d'adtaiîrer , 
d'aimer  et  de  sentir.  Son  bonheur  se  trouve  dans  le  tereietfn 
progrès ,  à  l'aspect  de  la  Trinité»  dans  le  eùmplémemi  d9  ia 
science»  c'est-à-dire  dans  la  contemplatioa  perpétuelle  de  Dien» 
dans  la  vive  extase  de  Vamour,  dans  l'impérissable  jonwisnce 
du  bien»  dans  le  ravissement  de  la  joie  »  clans  l'enineaiettl  dn 
plaisir,  dans  la  transfiguration  du  TiRui^or.  Cette  terve  n*est 
qu'un  lieu  d'exil,  un  gUe  de  nuit ,  un  large  ceiciieii  balancé 


(») 


dans  l'espace  où  des  fantèmes  eocbanteurs  chercheni  à  novs 
fixer  ;  le  cœur  m  lasse  bientôt  de  lootes  ces  vaines  ilhtsioiis,  il 
soapire  après  na  séjour  éternel  à  Tafori  de  toste  vicissitude  et  de 
toute  déoeption ,  où  nous  n'avrons  plus  rien  à  regretter,  rien  à 
craindre ,  patrie  sans  larmes  et  sans  précipices ,  on  Von  connaît 
la  vérité  sans  Toiles ,  où  Ton  aîme  la  oeaalé  sans  lendemain ,  où 
Ton  vent  le  bien  sans  inconsUnce,  patrie  sans  orient  et  sans  ac- 
cident, ^ù  l'on  ne  sait  ph»  qn'aimer  et  jouir.  Voilà  le  vrai  bon- 
heuT,  conquis  par  Thomme  à  teiâ9  du  progrès  et  non  powr  le 
progrès,  la  seule  destinée,  <|m,  à  travers  le  pèlerina^edecette  w, 
le  conémit  à  Aia»,  le  senl  assez  puissant  pour  étancher  sa  soif 
de  vérUé,  de  éeautè,  de  bonU  et  d'emom, 

monnwLVWL  (gramm.),  s.  m.  félictté,  état  heweox,  propriété. 
11  signifie  aussi,  événement  heureax,  chance  favoraMe.  Dans  ce 
sens,  il  a  im  f^urie4  ziiluieet  arrivé  plusieurs  boenkeurs  en  un 
jour.  —  Avoir  du  bonheur,  être  favorisé  par  le  basard,  par  des 
circonstances  heoreitsesy  dans  les  choses  qn*on  entrenreiid,  et 
atuai  an  jeu.  —  An  figuré  et  familièrement,  jowr  de  hor^teur, 
c'est  réussir  dans  une  affaire  oè  Ton  avait  à  craindre  d'échouer. 
—  Au  pelH  bovikeur,  arrive  ce  qu'il  pourra. — iAootr  ie  bai^eur 
de,  fa4^n  de  parler  4o\A  on  se  sert  par  dvilité,  par  compliment. 
-*  Pam  BONSEtJiiy  loc.  adv.y  heureusement. 

BO.YHOMIE  [grmnm,),  s.  f.  manière  d'être  et  d'agir  qui 
laisse  voir  la  bonté  du  cceur  unie  à  la  simplicité  extérieure^ 
même  dans  les  moindres  choses.  Il  se  prend  aussi,  dans  un  sens 
défavorable,  pour  simplicité  excessive ,  extrême  crédulité.  Ce 
mot  est  familier. 

BONHOMME  (gramm.),  s.  m.  (F.  Bon  [gromm.]). 

BONHOMME  (cot  DU)  [géogr.),  passage  des  Alpes  grecques, 
en  Savoie,  à  4  lieues  sud  du  Mont-Blanc,  et  (jui  établit  une 
communication  (assez  dangereuse)  entre  les  vallées  de  TArve  et 
de  l'Isère.  Il  est  a  1,^56  mètres  au-dessus  du  niveau  de  la  mer. 

BONHOMME  (bolan.),  s.  m.  sorte  de  plante.  Cest  aussi  le 
nom  vulgaire  de  la  molène  officinale. 

BONHOMME-MISÈRE  {hisL  fMf.),  nom  que  l'on  donne  quel* 
queloifl  au  petit  oiseau  appelé  ordinairement  rouge-gorge. 

B«Ki.  £•  ierm.  de  finamees,  c'est  la  somme  qui  excède  la 
dépense  ou  l'emploi  projeté  des  fonds.  Au  Mont-de*-Piété,  il 
s'emploie  pour  exprimer  le  surplus  qui  revient  au  débiteur  sur 
la  fenle  des  ol^ts  qu'il  avant  fournis  en  gage  pour  une  certaine 
semme.  Cette  vente  s'effectue  le  treizièroe  mois  de  l'engage- 
ment pour  les  effets  non  retirés,  et  à  défaut  de  renouvellement, 
dans  le  temps  et  les  conditions  voulues. 

BONI  (géog.)  (F.  BONY). 

BONI  (Le  p.  Maubo),  archéologie  et  bîMiographe  distingué, 
néà  Gênes  en  1748, fit  ses  études  dies  les  jésuites,  en  ennbrassa 
l'ordre,  fit  ses  vœux  et  sa  théologie  à  Rome,  et  s'appliqua  sur* 
tout  i  lliistoire  eoclésiastigue  et  aux  grands  écrivains  de  l'antl^ 
^ité.  Il  professa  la  rhétorique  en  Allemagne,  mais  quand  il  fut 
o'Affe  à  tBoevoûr  les  ordr»  sacrés  il  revint  en  Italie.  Vers  I77â, 
3  dansa  à  Baguse  le  beau  musée  du  oamte  Duraato.  A  k  snp« 
pression  de  la  société^  il  se  retira  chez  ses  parents  dans  le  €re« 
■wnais,  ak  il  obtint  la  collatioB  d'une  chapelle  dont  les  modiques 
retenus  suflfeaienlà  son  modeste «irtretieB.  L'évê(|«e de  Crémone 
le  noinma  professeur  de  littérature  à  son  séminaire.  Boni  devint 
ensuite  vioe^receveur  du  collège  de  Bergiame,  où  il  «ntretinl 
«ne  correspondance  très-^ctive  avec  d'anciens  ooHègues  et  d*an- 


que  Boni  put  ae  livrer  k  son  goât  pour  rarchéologie  et  Tanti*^ 

<pilé.  Il  forma  des  reoueils  précieux  de  monuments  relatiiis  à 

lliiMoire  de  Venise.  En  1814,  il  reprH  l'habit  de  Saint-Ignace, 

et  devint  maître  des  novices  et  bibliotliécaire  è  Rc«^,  oè  ilmou^ 

rat  en  1817.  Le  Père  Ba«  fut  un  des  principaux  coMahorataMY 

eu  DieUgnnaire  dès  hommes  Uhistres  de  Dora  Chaudon  (  F  œ 

nom)»  imprimé  à  Bassano.  C'est  è  hù  qu\m  doit  l'édition  des 

(Mwvres  (olfoat  et  UaHenmm  du  P.  Ji^s-Oésar  Ckirdara  (F.  ce 

■wb),  '^enise,  1805,  4  vol.  iB-4*,  avec  une  préfoce  el  plusieurs 

Jissc.  étions  ;  ai«n  que  celle  des  cMVrea  de  liéMstase,  Pa-^^ 

doue,  I8tl.  n  tradmsR  en  italien  l'ouvrage  de  Laharpe  :  Pu 

HmatimM  dans  lu  iungue  révolutiêmnaire.  On  a  encore  de  hu  t 

t^SuHupOtuPudimn  gunfukme  deUu  frederdilm  di  S.  MeHu 

aCusteUo,  eméiuUre  opère  faite  nei  FriuU,  da  Giofmni 

df  i;d«it, Venise,  1780^ in-8«(F. Iban  d'Ubinb);  f? Deglimu^ 

M  d<mtet  eueri,  profkniy  grmei  e  lutini,  biblioîhèeu  porMik, 

m.,  I70S,  3  vol.  m-r  ;  9>  L#llare  su  iprimi  Hkri  u  sMhpa  di 

^^  eUtà  e  terre  dM  ItaUu  mfperkre^  ibid.^  1794^  iii^O( 

y  SffiM  monilB  rouMifua  unibfraB.  ete.  avuc  la  collaboration  de 

J*^. Mretti  (F.  ce  nom) ;  8«  NoHi^  d'ému eàeeetêu  geogrm^ 


fiea,  opère  di  commesso  d'oro  el  d'argentv,  ibid.,  1808,  in*8  ; 
6<»  SaggiodiHudidel  P.  Luip  Lanst,  Venise,  4810,  in-8.  — 
Boni  (Qnufîpe),  architecte,  ne  en  1745  et  mort  en  1818,  fut 
surintendant  des  travaux  publics  en  Toscane  et  4*ami  de  Land 
(F.  ce  nom).  Outre  des  mémoires  dans  les  Efenwridi  inêomô 
air  arekilectura,  on  lui  doit  :  Ehgio  diLanwi,  trattato  délie  su 
opère» Pise,  I8t6,  in<48,  et  une  Défense  de  Michel-Ange  contre 
les  critiques  de  Fré«rd  (F.  Cambrai). 

BONiCMON  (technol.).  Dans  la  langue  des  fabricants  de  ver- 
rerie, c'est  an  trou  qui  communique  du  fond  aux  lunettes  des 
arches  à  pots;  il  fait  dans  <5es  dernières  le  service  de  venlowses» 
Lorsque  l'ouvrier  quitte  son  travail,  afin  d'empêcher  le  feu  du 
four  d'entrer  dans  les  arches,  el  laisser  refiroidir  les  bouteilles 

?u'on  y  met  cuire,  il  marge  la  hinetle ,  de  telle  sorte  que  l'air 
tant  infercepté  partout,  le  feu  du  four  ne  manquerait  pas  de 
s'éteindre  si  l'on  ne  prenait  le  soin  d'ouvrir  le  bonichon, 

BONicHON  (François)  ,  prêtre  de  l'Oratoire ,  professa  les 
belles-lettres  avec  distinction  dans  plusieurs  collèges,  et  fut  en-» 
suite  pourvu  de  la  cure  de  Saint-^Michel  d' An^rs,  où  il  se  rendit 
recommandable  par  sa  vigilance ,  sa  charité  et  les  soins  qu'il 
mit  à  instruire  son  troupeau  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  1662. 
n  est  connu  par  les  deux  on\Tages  suivants  :  l°  Pompa  episco^ 

ÎmliSy  AnjB;ers,  1630,  in-fo1.,  livre  rare,  composé  à  l'occasion  de 
'installation  de  M.  Arnauld  sur  le  siège  d'Angers.  C'est  une 
dissertation  sur  les  anciennes  ccrcmonies  observées  lorsque  les 
év^ues  faisaient  leur  première  entrée  dans  leur  diocèse. 
2^  L'Autorité  épiscopale  défendue  contre  les  nouvelles  entre- 

grises  de  quelques  religieux  mendiants ,  in-4*',  Angers,  1658, 
[.  Arnauld  avait  rendu,  en  1654  et  1655,  des  ordonnances 
pour  soumettre  les  religieux  à  son  approbation  avant  d'exercer 
le  ministère  de  la  confession  et  de  la  prédication.  Ces  ordon- 
nances fucent  supprimées  par  le  parlement  et  maintenues  par  le 
conseil.  Le  P.  Bonicbon  composa  cet  ouvrage  pour  les  soutenir. 

BONIER  [agrie,),  s.  m.  mesure  de  terre  qui  «st  usitée  dans 
la  Belgique,  etc. 

BeNiPACS,  ffénéral  des  armées  romaines  d'Occident,  naquit 
en  Thraoe,  et  s^éleva  par  son  mérite  aux  premières  dignités  de 
l'empire.  Dès  l'an  4l5il  9edistin§[oadansladéfensedeMarsei1le) 
asA^ée  par  AthanK,  roi  des  Wisigoths.  Promu  depub  au  grade 
de  tnbun,  ensuite  décoré  au  titre  de  comte ,  il  fut  char^  du 
ooflMnandement  en  Afrique  par  l'empereur  Honorius.  Il  sut 
préserver  longtemps  la  province  confiée  A  ses  soins  des  incur* 
sions  de  celle  foule  d'ennemis  qui  démembraient  l'Occident. 
Généreux  et  plein  de  reconnaissance,  il  fut  le  seul  de  tous  les 
courtisans  qui  n'abandonna  ras  l'impératrice  Placîdie,  tomb^ 
dans  la  disgrâce  de  son  frère  Honorius;  cA  les  secours  de  Boni* 
face  aidèrent  œtte  princesse  à  soutenir  l'éclat  de  son  rang.  Elle 
ne  (ut  pas  ingrate  :  Boniface  obtint  toute  sa  confiance ,  et  fut 
l'éme  (le  ses  opérations,  lorsqu'elle  derint  maltresse  des  affaires 
en  424,  pendant  la  minorilé  du  jeune  Valenlinien  III,  son  fils* 
La  laveur  dont  jouissait  Boniface  auprès  de  (invpératrice  ne 
tarda  pas  à^xciter  l'envie.  Une  brigue  odieuse  fi Iperdre  TAfri-- 
que  sans  retour,  et  priva  l'empire  du  seul  hoimne  de  bien  qui 
pouvait  retardersa  chute.  Aétiusiet  Félix,  mrioommandaient  tous 
deux  dans  1  Occideni,  s'unirent  pour  perdYie  un  homme  dmit  la 
vertu  leur  faisait  ombrage.  Leur  premier  aoiti  fut  de  le  noirdr 
dans  l'esprit  de  Traupératrice  ;  ils  hri  firent  entrevoir  dans  ht 
conduite  de  Boniliice  des  projeta  de  révolte.  Placidie  effrayée  lui 
ordonna  aCBssitôt  de  se  rendre  à  la  cour;  mais  trompé  de  son 
c6té  par  le  perfide  Aétius,  <|ui  n'avait  pas  cessé  en  apparence  do 
se  montrer  son  ami,  et  séduit  par  ses  avis  secrets,  il  refusa 
d'obéir.  Placidie  éclata  en  repfocties  et  le  déclara  ennemi  de 
l'empire.  A  cette  nouvelle,  Boniface  leva  des  troupes  et  derint 
criminel  pour  venger  son  honneur  flétri.  Après  d'assez  longues 
alternatives  de  succès  et  de  revers,  n'écoutant  oue  son  ressenti- 
ment, Boniface  appela  en  Afrique  les  Vandales ,  qui,  sous  lu 
conduite  de  Gunsértc,  leur  chef»  avaient  désolé  l'Espagne.  Tout 
pKa  devant  eux  ;  Hippone,  Carthage  et  les  autres  vilKs  d'Afri-^ 
que  furent  ravagées,  et  Genséric  foma  une  nouvelle  monarchie 
sur  ces  débris  de  la  grandeur  romaine.  Placidie  ne  tarda  pas  à 
être  éclairée  sur  la  (^rfidie  d* Aétius,  et  rendit  à  Boniface  toute 
sa  bienveillance.  Le  général^  touché  de  repentir,  voulut  détruire 
son  auvrage;  mais  â  f^t  eomplétement  battu,  et  les  Bomahis, 
découragés  par  tant  de  revers ,  ne  rirent  de  salut  que  dans  la 
fuite*  Pendant  ces  événements  la  puissance  d' Aétius  devenait  de 
fÂus  en  pltiks  odieuse  è  l'inpératnee  ;  elle  résolut  de  l'humilier» 
en  lui  oppotafit  Boniface»  uu'elle  créa  patriée  et  grand-mattre 
de  la  milieé  :  c'était  dépouMler  Aétius,  jusqu'alors  revêtu  de  ces 
dig*ilcÉ  (  céluF^,  lîlrieux,  revint  en  Italie  à  la  tété  «les  troupes 
da  kl  Gaule.  Boniface  marcha  eotitre  lui  avec  les  légions  qui 


il  construisit,  Tan  723,  ane  wlise  à  Amienebourg,  et  baptisa 
an  grand  nombre  d'individus.  Puis  il  rendit  compte  de  Theureux 
succès  de  ses  entreprises  au  pape  Grégoire  II,  sur  la  demande 
duquel  il  fit,  cette  même  année,  un  second  vojage  à  Rome,  où 
le  pape  le  sacra  évëque,  sans  toutefois  lui  assigner  un  diocèse 
déterminé,  et  changea  son  nom  de  Winfried  en  celui  de  Boni- 
face.  Alors,  mimi  de  nouvelles  lettres  de  recommandation  don- 
nées par  le  pape,  il  retourna  en  Germanie,  obtint  encore  un 
sauf-conduit  ae  Charles  Martel,  duc  des  Francs,  et  se  rendit 
tout  d*abord  dans  la  liesse,  où  il  continua  son  œuvre  de  conver- 
sion et  renversa  de  nombreuses  idoles.  De  là  il  passa  en  Thu- 
ringe,  où  il  séjourna  le  plus  longtemps,  d'où  il  extirpa  de  plus 
en  plus  ridolâtrie,  déposant  d'autre  part,  excommuniant  les 
prêtres  qui  ne  voulaient  pas  se  soumettre  à  la  sévérité  de  ses 
règlements,  et  en  appelant  d'autres  pour  les  remplacer.  On  a 
prétendu  sans  fondement  que  Boniface  vint  avec  des  troupes 
armées  en  Thuringe,  et  qu'à  son  approche,  les  Thuringiens 
a'étant  réfugiés  dans  Tretenbourg,  il  les  y  cerna,  puis  appela 


•OHIPACB.  (  36 

étaient  à  Ravenne.  Les  deux  armées  se  livrèrent  un  combat 
acharné  dans  lequel  Aétius  fut  défait  ;  mais  Boniface,  blessé  mor- 
tellement de  la  main  de  son  rival ,  expira  peu  de  temps  après, 
l'an  439  (F.  AÉTirs  et  Placidie). 

BOKIPACE  (SAiïrr)^  archevêque  de  Ma^ence,  apôtre  de  la 
Germanie,  appartenait  a  une  famille  distinguée  parmi  les 
Anglo-Saxons.  Il  naquit  à  Kirton  (CrA/iodiinum),  dans  le  De- 
vonshire,  vers  l'an  670,  ou,  selon  d'autres,  683.  On  lui  donna  au 
baptême  le  nom  de  Winfried,  qu[il  devait  quitter  plus  tard. 
Dès  sa  première  jeûnasse  il  fut  remis  entre  les  mains  des  moines 
du  couvent  d'Excester,  pour  être  instruit  par  eux.  Là,  il  ne  fit 
pas  seulement  de  grands  progrès  dans  les  sciences,  telles  qu'on 
les  concevait  alors,  mais  il  conçut  encore  une  grande  préailec- 
tion  pour  l'état  ecclésiastique,' et  ces  deux  drconstances  le  dé- 
terminèrent à  se  rendre  au  monastère  de  Nuitzell ,  dont  les 
moines  avaient  une  grande  réputation  de  savoir  et  de  piété.  Puis 
il  entra  lui-même  dans  Tordre  des  bénédictins,  et  fut  ordonné 
prêtre  vers  l'an  700.  Bientôt  il  acquit  par  son  instruction  une 
considération  telle,  qu'à  la  suite  d'un  concile  le  roi  d'Angleterre 
l'envoya  comme  délégué  vers  l'archevêque  de  Cantorbéry  pour 
faire  connaître  à  ce  prélat  les  résolutions  de  l'assemblée.  Mais 
comme  il  avait  la  vocation  très-prononcée  de  propager  l'Evangile 
parmi  les  peuples  païens,  il  tourna  surtout  ses  regards  vers  les 
habitants  ne  la  Germanie,  encore  idolâtres,  et  se  sentit  d'autant 
plusattiré  vers  eux  que  sespropresmaltresétaientsortisdece  pays. 
Il  se  rendit  donc  d'abord  en  Frise  (l'an  716),  où  son  compatriote 
Wilibrod,  qui  l'avait  précédé  dans  les  mêmes  vueset  qui  était  de- 
venuarchevêqiicd'Utrecht,  le  reçutdcla  manière  la  plusamicale; 
Wilibrod  lui  facilita  de  plus  une  entrevue  avec  Ratbod,  roi  des 
Frisons,  et  Winfried  exhorta  ce  prince  à  cesser  ses  persécutions 
contre  les  chrétiens  et  à  permettre  la  prédication  (le  l'Evangile 
parmi  son  peuple.  Mais  la  guerre  que  Ratbod  soutenait  alors 
contre  Charles  Martel  et  le  caractère  barbare  des  Frisons  nuisi- 
rent au  succès  de  ses  efforts,  et,  en  717,  il  retourna  en  Angle- 
terre. Là  on  voulut  l'élire  abbé  de  Nuitzell,  à  la  place  de  Wig- 
bert,  qui  venait  de  mourir;  mais  il  refusa  cette  dignité,  parce 
qu'il  songeait  à  entreprendre  de  nouveaux  voyages  parmi  les 
païens.  Dans  l'hiver  de  718,  il  quitta  de  nouveau  l'Angleterre, 
et  se  rendit,  avec  des  lettres  de  recommandation  de  Wili- 
brod, à  Rome,  où  le  pape  Gr^ire  II  lui  donna  de  pleins 
pouvoirs  pour  prêcher ,  en  qualité  de  légat  du  saint-siége,  le 
cbrbtianisme  parmi  les  idolâtres.  Ce  fut  dans  ce  but  qu'au 

Srintemps  de  l'an  719  il  traversa  la  Lombardie  et  la  Bavière,  se 
irigeant  vers  la  Thuringe.  Ce  n'était  pas  le  premier  mission- 
naire qui  parût  dans  ces  contrées  ;  car  saint  Kilian  y  était  déjà 
Tenu  vers  Fan  685,  et  le  christianisme  ne  s'y  était  pas  entière- 
ment éteint  depuis  cette  époque  ;  mais  cette  divine  religion  ne 
s'y  était  que  fort  peu  répanaue,  et  dans  les  lieux  mêmes  où  on 
la  reconnaissait,  elle  avait  singulièrement  dégénéré,  et  s'était 
mêlée  de  pratiques  païennes;  on  n'avait  encore,  à  ce  qu'il  semble, 
aucune  véritable  église,et  il  se  trouvait  mêmedes  prêtresqui,  tout 
en  adorant  le  Dieu  des  chrétiens,  sacrifiaient  encore  aux  idoles 
et  menaient  la  vie  la  plus  scandaleuse.  Winfried  se  vit  donc  en 
face  d'une  grande  réforme  à  accomplir.  Son  premier  séjour  en 
Thuringe  fut  toutefois  de  courte  durée,  car,  dans  le  cours  de 
cette  même  année  719  il  revint  en  Frise.  Dans  ce  pays,  et  sur  ces 
entrefaites,  le  roi  Ratbod  était  mort,  et  Winfried,  sous  la  pro- 
tection des  Francs,  ne  contribua  pas  peu  à  propager  la  foi  chré- 
tienne parmi  les  Frisons.  Dès  lors,  et  en  considération  de  ses 
services,  l'archevêque  Wilibrod  voulut  l'élever  à  l'épiscopat  ; 


)  BonrACB. 

les  principaux  d'entre  eux  à  une  conféreDce,  et  les  détermina  k 
embrasser  le  christianisme  en  promettant  de  les  assister  coDtre 
les  Hongrob.  Beaucoup,  et  même  de  bons  écrivains,  tels  que  les 
auteurs  des  centuries  de  Magdebourg,  Matth.  Dresser,  etc., 
n'ont  pas  hésité  à  reproduire  cette  fable  d'après  le  Chronieon 
lienaeeme.  Ce  qui  dislingue  précisément  Boniface  d'autres 
missionnaires,  c'est  que  tous  ses  actes  ne  furent  accomplis  que  par 
le  zèle  le  plus  pur  qui  puisse  animer  uu  chrétien,  piar  la  puis- 
sance d'une  vive  éloquence,  sans  arrière-pensées  et  sans  moyens 
violents.  Pendant  son  séjour  en  Thuringe  il  fut  souvent  réduit 
à  de  dures  extrémités,  mais  il  supportait  volontiers  ledéniUnent 
et  les  privations,  ppurvu  que  le  cnristianisme  dans  ces  riions 
ne  retombât  point  dans  la  décadence  où  il  l'avait  trouvé.  Ce  fut 
en  7S4  qu'il  fonda  la  première  église  chrétienne  de  Thuriose, 
près  d'Altenberga,  village  situé  en  Georgenthal  et  Friedricfas- 
roda.  Il  la  dédia  à  saint  Jean,  et  sur  la  place  où  elle  se  trouvait 
jadis  s'élève  maintenant,  comme  monument  commémoratif,  un 
candélabre  aussi  bien  conçu  qu'exécuté^  mais  qui  malheureuse- 
ment porte  aussi  déjà  les  traces  de  la  désastreuse  inQuence  de  la 
température.  Cette  église  étant  devenue  trop  petite  pour  la  mul- 
titude des  nouveaux  convertis,  il  bâtit  en  737  une  église  sous  le 
vocable  de  Saint-Michel,  sur  les  bords  du  fleuve  Ohra,  à  l'endroit 
où  est  maintenant  OhrdrufT,  et  y  joignit  un  monastère  qu'il 
peupla  de  religieux.  Vers  ce  même  temps  furent  jetés  les  fonde- 
ments de  réghse  de  Sainte-Marie  ou  de  la  cathédrale  d'Erfort, 
Cuis  suivirent  en  751  les  églises  de  Greussen,  Gebesée  et  Treten- 
ourg;  de  même,  plusieurs  couvents  furent  fondés  succesâie- 


des  vierges  qui  contribuèrent  efficacement  à  la  conversion  des 
païens,  et  dont  quelques-unes  devinrent  plus  tard  abbesses  de 
divers  monastères.  Avec  le  christianisme  se  manifestèrent  dans 
ces  régions  les  premiers  germes  des  sciences,  les  premiers  rayons 
des  lumières  intellectuelles.  Après  la  mort  du  pape  Grégoire  II, 
Boniface  envoya  en  751  un  délégué  à  Grégoire  lll,  successeur 
de  ce  pontife,  qui,  en  récompense  des  services  qu'il  avait  rendus 
jusqu'alors,  lui  conféra  la  dignité  archiépiscopale,  et  lui  fitremet* 
tre  le  pallium,  sans  toutefois  lui  assigner  encore  un  diocèse  dé- 
terminé. Vers  ce  même  temps  Boniface  construisit  aussi  l'église 
de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul  à  Fritziar,  et  celle  de  Saint-Michel 
à  AmaenelK)urg.  Vers  755  il  se  rendit  en  Bavière,  où  un  fameux 
docteur,  Arnoulf,  était  singulièrement  opposé  à  Boniface  dans 
ses  doctrines  et  ne  voulait  pas  se  soumettre  au  saint-siége.  Boni- 
face  le  déclara  hérétique  et  l'excommunia.  Comme  cependant 
le  nombre  des  nouveaux  convertis  croissait  considérablement,  le 
saint  missionnaire  crut  indispensable  de  diviser  le  pays  en  dio- 
cèses déterminés,  et  en  758  il  fit  un  troisième  voyage  à  Rome 
pour  conférer  personnellement  à  ce  sujet  avec  le  souverain 


pour  Siège 

son  retour  en  Germanie,  fonda  d'abord  les  sièges  de  Wûrti- 
bourg,  Erfurt  et  Burabourg;  celui  d'Erfurt  fut  supprime  dès 
l'an  765,  après  la  mort  d'Adelar,  son  premier  et  seul  évêque, 
et  Burabourg,  avec  son  diocèse,  fut  soumis  immédiatemenl  à 
l'archevêché  de  Mayence.  Il  demanda  au  pape,  en  741,  la  con- 
firmation de  ces  évêchés,  et  fonda,  vers  la  même  époque,  celui 
d'Eichstaedt.  Il  divisa  de  même  la  Bavière  en  quatre  diocèses, 
et  établit  des  évêques  à  Sallzbourç,  Ratisbonne,  Freisingen  cl 
Passau  ;  il  maintint  dans  les  conciles  assemblés  dans  l'empire 
des  Francs,  l'autorité  du  pape,  comme  la  sienne,  et  nomma 
même  en  France,  en  742,  trois  archevêques,  qui  furent  aussi 
confirmés  par  le  pape  Zacharie.  C'est  encore  lui  qui  fonda, 
en  744,  le  monastère  de  Fulde,  si  célèbre  dans  la  suite.  Enfin, 
en  745,  il  fut  élu  à  la  place  de  Gerwilieb,  évêque  déposé  de 
Mayence,  et,  par  cette  élection,  ce  siège  fut  érigé  en  archevêché. 
Ce  lut  en  vertu  de  cette  dignité  qu'en  752  il  sacra  et  couronna 
Pépin,  roi  des  Francs.  Mais  le  christianbme  menaçant  de  dépé- 
rir parmi  les  Frisons  après  la  mort  de  Wilibrod,  archevêque 
d'Utrecht,  Boniface  résolut  de  faire  un  nouveau  vovage  dans  ces 
contrées  ;  mais  avant  de  partir,  en  755,  et  avec  l'asseotimeiit 
d'un  synode  assemblé  à  cet  effet,  il  nomma  son  coadjuteur  dans 
le  diocèse  métropolitain  de  Mayence,  le  fidèle  Lullus,  qui  avait 
partagé  jusqu'alors  ses  pieux  travaux.  Queloues  auteurs  affir- 
ment qu'il  se  chargea  à  cette  époque  de  l'archevêché  d'Utrecht, 
que  la  mort  de  Wilibrod  laissait  vacant  ;  mais  ce  point  est  incer- 
tain. Par  ses  prédications  il  convertit  de  nouveau  un  grand 
nombre  de  Frisons  an  christianisme;  mais  comme  il  venait  de 
faire  dresser  des  tentes  au  bord  d'une  rivière  que  Ton  appelle 
Borne,  près  de  Doccum,  il  fut  surpris  par  les  Frisons  idolAtres. 


BOHIFACB.  ( 

^  Les  jeunes  gens  qui  se  tronvaient  avec  lai  counirent  aux  armes  ; 

^  mais  an  moment  où  Boniface  sortait  de  sa  tente  avec  quel(|ues 

('  autres  prêtres,  pour  empêcher  par  ses  exhortations ,  s'il  était 

*  possible,  toute  effusion  de  sang,  il  fut  tué  avec  ses  collègues 

*  Adelar ,  Toban ,  et  plusieurs  autres,  le  9 ,  selon  d'autres  le 
^  7  juin  755.  Les  païens  toutefois  furent  repoussés,  et  le  corps  de 
I  Boniface  fut  transporté  par  les  siens  d'abord  à  tJtrecht,  puis  à 
»  Fulde,  où  on  l'ensevelit  dans  le  monastère  qu'il  avait  ronde. 
c  «  Dans  la  suite  il  fut  mis  au  ranç  des  saints.  Lullus  lui  succéda 
i  sur  le  siège  archiépiscopal  de  Mayence.  —  Depuis  saint  Boni- 
I  face,  et ^ce à  lui  surtout,  l'établissement  du  christianisme  en 
I  Germanie  fut  durable  et  s'étendit  en  général  sur  la  majeure  par- 
k  tîe  de  ces  régions  (à  l'exception  des  pays  soumis  aux  Saxons  et 
I  aux  Slaves)  :  c'est  avec  raison  qu'on  l'a  surnommé  l'apôtre  de 

I  la  Germanie.  L'ignorance  seule  ou  la  plus  honteuse  injustice 
peuvent  attribuer  à  l'ambition  ou  à  d'autres  vues  d'égoïsme  ses 
grandes  entreprises ,  auxquelles  il  sacrifia  non-seulement  une 
vie  tranguille  au  sein  de  sa  patrie,  mais  à  la  fin  sa  vie  elle-même. 
Sagittanus  Itii  reproche  d'avoir  établi  en  Germanie,  et  particu- 
lièrement en  Thuringe,  moins  le  christianisme  que  le  pouvoir 


divine,  elle  a  rendu  les  plus  éminents  services  à  la  constitution 
des  nations  modernes  et  à  leur  civilisation  ;  si  l'on  se  rappelle 
que  les  prêtres  chrétiens  qui  ne  voulaient  pas  se  soumettre  à 
cette  autorité  avaient  laisse  d^énérer  de  la  manière  la  plus 
déplorable  le  dépôt  sacré  qui  leur  était  confié;  si  l'on  se  rappelle 
enfin  oue  la  hiérarchie  papale  offrait  le  seul  moyen,  dans  ces 
siècles  barbares,  de  maintenir  l'ordre  dans  l'église,  on  s'éton- 
nera que  l'on  ait  quelquefois  tenu  compte  des  accusations  du 
protestant  Sagittanus,  et  l'on  nous  saura  gréde  nous  abstenir  ici 
d'une  réfutaUon  inutile.  Les  protestants  éclairés  reconnaissent 
eux-mêmes  aujourd'hui  tout  le  mérite  de  Boniface  ;  s'ils  lui  dé- 
cernent avec  conviction  le  litre  mérité  de  grand  homme,  ils  loi 
conservent  aussi  celui,  bien  plus  précieux,  de  saint;  ils  consUtent 

5u  outre  ses  bienfaits  spirituels ,  plus  d'une  contrée  de  la  riche 
illemagne  lui  doit  une  meilleure  culture  des  terres,  et  que 
parmi  les  couvents  et  les  églises  qu'il  fonda,  beaucoup  donnè- 
rent naissance  à  des  villages  et  à  des  villes.  —Saint  Boniface 
avait  laissé,  selon  le  témoignage  des  anciens,  plusieurs  ouvrages, 
dont  on  cite  surtout  les  suivants  :  1°  Pro  rebui  Ecelesiœ  liber  I; 
2*  De  fidei  unitale  liber  I;  5«  Instiluta  synodalia  XXXVI : 
?  ^  «MW  in  Germania  rébus,  ad  Bihelaldum  regem  liber  1  ; 
5  De  sua  fide,  doclrina  et  religione  liber  I;  6«  Contra  hœre- 
Ueoê  liber  1  ;si  toutefois  cet  ouvrage  n'est  pas,  comme  on  le  con- 
jecture, le  même  que  le  précédent  ou  que  le  premier  cité; 
7«  Vila  S.  lAvini;  W*Sermone$  VI.  Ces  écrits  ne  se  trouvent 
plus  en  partie  que  dans  des  manuscrits,  et  sont  par  conséquent 
fort  peu  connus.  Mais  un  recueil  plus  important  est  celui  qui  a 
pour  litre  :  ^  Epinolœ  S,  BorUfacii  martyris,  nunc  primum  e 
Cœs.  Mai,  Viennemi  bibliotheca  luee  notisque  donatœ,  per 
Nie.  Serrarium.  Mog.,  1605,  in-4«;  ibid.,  1629,  in-4«. — 
Ordine  ehronologieo  dispos.  noL  et  var,  lecU.  illuslralœ  à 
«Jfp^.  Albx.  Wurdtwein,  Mog.,  1789,  in-4^  Celte  dernière 
édition  a  été  considérablement  augmentée  et  corrigée  par  le  sa- 
vant éditeur  d'après  un  ancien  manuscrit  sur  parchemin , 
du  ix«  siècle,  qui  se  trouvait  dans  la  bibliothèque  du  chapitre 
de  Mayence.  Les  lettres  de  saint  Boniface  ont  un  haut  intérêt 
pour  l'histoire  politique  et  ecclésiastique  de  son  époque,  ainsi 
f|ue  pour  l'histou^  de  la  civilisation  dans  ces  temps,  et  elles  sont 
mdispensables  à  l'histoire  (  F.  Wilibald). 

BONIFACE  !•%  élu  pape  en  décembre  448,  succéda  à  Zozime. 
Une  facUon  opposée  nommait  en  même  temps  l'archidiacre 
Kulahus,  protégé  par  Symmaque,  préfet  de  Rome.  L'empereur 
Uononus,  informé  de  ce  schisme,  ordonna  aux  deux  concur- 
rents de  sortir  de  Rome,  et  de  n'y  exercer  aucune  fonction, 
avant  d'avoir  été  jugés  à  Ravcnne,  où  il  avait  assemblé  les  évê- 
ques  à  cet  effet.  Boniface  resta  paisible  possesseur  du  saint- 
siege;  d  gouverna  sagement  pendant  quatre  ans  environ.  Ce  fut 
8005  sor  pontificat  que  mourut  saint  Jérôme,  et  ce  fut  à  lui  que 
saint  Augustin  adressa  ses  quatre  livres  en  réponse  aux  deux 
lettres  des  Pélagiens.  Ce  même  pape  soutint  avec  fermeté  les 
dh)ils  du  saintrsiége  sur  l'Illyrie,  que  le  patriarche  de  Cons- 
tanUnople  voulait  déUcher  desajundiction.  Cette  contestation, 
traitée  entre  les  empereurs  Honorius  et  Théodose,  fut  terminée 
au  gré  de  Boniface.  Il  mourut  en  423,  le  S5  octobre,  et  fut 
enterré  dans  le  cimetière  de  Sainte-Félicité,  où  il  avait  fait  éle- 
ver un  oratoire.  Après  sa  mort,  quelques  factieux  voulurent 
rappeler  Eulalius,  qui  refusa  de  quitter  sa  retraite  en  Campa- 
nie,  où  il  mourut  un  an  après. 


87  )  BOmPACS. 

BONIFACE  II,  né  Romain,  et  dont  le  père  était  Goth,  fut  élu 
pape  dans  le  mois  d'octobre  550»  et  succéda  à  Félix  IV,  nommé 
par  une  partie  du  clergé,  du  sénat  et  du  peuple  assemblés  dans 
la  basilique  de  Constantin  ;  il  eut  pour  concurrent  Dioscore,  que 
l'autre  partie  des  électeurs  proclama  dans  la  basilique  de  Jules; 
mais  la  crainte  d'un  schisme  s'évanouit  au  bout  de  quelques 
jours  par  la  mort  de  Dioscore.  Boniface,  resté  paisible  possesseur 
du  saint-siége,  fit  condamner  la  mémoire  de  son  adversaire,?et 
cependant  reçut  à  la  communion  tous  ceux  deson  parti.  Ensuite 
il  se  laissa  gouverner  par  le  diacre  Vigile^  qui  chercha  à  s'assu- 
rer d'avance  l'avantage  de  lui  succéder.  Boniface  assembla  donc 
les  évêques  sufTragants  de  Rome  et  tout  son  clergé,  et  les  obligea 
par  serment  de  lui  donner  Vigile  pour  successeur.  Cet  acte, 
contraire  aux  canons,  ayant  été  rédigé  et  signé  par  toute  l'as- 
semblée, excita  une  réclamation  universelle.  La  cour,  le  sénat 
elle  peuple  se  récrièrent  contre  une  innovation  qui  détruisait 
toute  espèce  de  liberté  dans  les  élections.  Boniface  persista  quel- 

3ue  temps  dans  sa  prétention  ;  mais  enfin  il  s'en  désista,  en 
étruisant  cette  convention  extorquée  à  sa  faiblesse  et  a  sa  sim- 
plicité. Vigile  n'en  recueillit  pas  moins  le  fruit  de  ses  intrigues, 
mais  plus  tard  qu'il  ne  l'avait  espéré  :  il  ne  fut  point  le  succes- 
seur immédiat  de  Boniface  IL  Celui-ci  mourut  le  8  novem- 
bre 555.  On  a  de  lui  une  LeUre  à  S.  Césaire  d'Arles,  dans  les 
Epist,  Rom.  pontificum  de  D.  Constant. 
BONIFACE  111,  né  Romain,  fils  de  Jean  Candiote,  fut  élu 

fa|>e  le  15  février  606,  près  d'un  an  après  la  mort  de  Sabinien. 
1  avait  été  nonce  à  Constantinople,  du  temps  de  Phocas.  Il  obtint 
de  cet  empereur  que  le  saint-siege  de  Rome  conserverait  la  pri- 
mauté sur  celui  de  Constantinople,  ce  qui  était  conforme  aux 
instances  de  saint  Grégoire,  auxquelles  l'empereur  Maurice 
s'était  refusé.  Boniface  assembla  un  concile  à  Rome,  dans  lequel 
il  fut  défendu»  sous  peine  d'anathème,  que  du  vivant  du  pape  ou 
de  quelque  autre  évéque  on  parlât  de  son  successeur;  mais, 
trois  jours  après  ses  funérailles,  on  devait  s'assembler  pour 
procéder  à  l'élection.  Boniface  III  mourut  le  12  novembre  606. 

BONIFACE  IV  (Saint),  né  à  Valérie,  au  pays  des  Marses,  fils 
de  Jean,  médecin,  fut  élu  pape  le  8  septembre  607,  après  la 
mort  de  Boniface  III  et  une  vacance  de  plus  de  dix  mois.  Il 
obtint  de  l'empereur  Phocas  le  Panthéon  qu'Agrippa  avait  fait 
élever,  dit-on,  en  l'honneur  de  tous  les  dieux,  et  que  Boniface 
consacra  à  tous  les  martyrs  et  à  la  Vierge,  sous  le  nom  de  Sainte- 
Marie  de  la  Rotonde,  Boniface  IV  mourut  Fan  614,  au  bout  de 
six  ans  et  huit  mois  de  |)ontificat.  Il  avait  fait  de  sa  maison  un 
monastère  et  lui  avait  donné  de  grands  biens.  L'Eglise  honore 
sa  mémoire  le  25  mai,  jour  auquel  il  fut  inhumé  à  Saint-Pierre. 

BONIFACE  V,  né  à  Naples,  élu  pape  le  29  décembre  617, 
après  la  mort  de  Deusdedit.  Il  tint  le  saint-siége  sept  ans  et  dix 
mois,  et  mourut  le  25  octobre  625,  laissant  les  souvenirs  d'une 
piété  fervente  et  d'une  grande  charité.  Il  y  a  des  opinions  diver- 
ses sur  la  durée  de  son  pontificat. 

BONIFACE  VI,  Romain,  fils  d'Adrien,  élu  pape  après  la  mort 
deFormose,  le  il  avril  896.  Boniface  avait  été  déposé  du  sous- 
diaconat,  et  ensuite  de  la  prêtrise,  et  il  fut  nommé  par  une  fac- 
tion populaire  ;  mais  il  mourut  de  la  goutte  au  bout  de  quinze . 
jours. 

BONIFACE  VII,  anti-pape,  appelé  Francon,  fils  de  Ferratius, 
et  diacre  de  l'église  romaine,  élu  pape  en  974,  du  vivant  même 
de  Benoit  VI  (  V.  Benoit  VI).  Francon  avait  été  chasséde  Rome, 
non-seulement  à  cause  de  son  élection  irrégulière,  mais  encore 
parce  qu'il  fut  soupçonné  d'avoir  participé  a  la  mort  de  ce  même 
Benoit.  Il  revint,  sur  la  nouvelle  de  la  mort  de  Benoît  VU 
(F-  Benoit  VII),  mais  il  trouva  Jean  XIV  élevé  au  saint-siége. 
Sa  faction  en  usa  de  même  qu'avec  Benoit  VI  ;  Jean  fut  arrêté, 
déposé  et  jeté  en  prison ,  ou  il  mourut  de  faim  et  de  misère. 
Ainsi,  Francon  fut  reconnu  pape,  et  se  maintint  dans  son  intru- 
sion pendant  onze  mois,  au  bout  desquels  il  mourut  subitement. 
La  haine  qu'il  avait  méritée  fut  telle,  que  la  vengeance  de  ses 
ennemis  s'exerça  sur  son  cadavre.  On  le  trouva  percé  de  coups 
de  lance,  et  exposé  tout  nu  dans  la  place,  devant  le  cheval  de 
Constantin.  Quelques  clercs  le  ramassèrent  et  lui  donnèrent  la 
sépulture.  Boniface  mourut  en  décembre  985,  et,  malgré  son 
intrusion,  l'usage  a  prévalu  de  le  compter  comme  le  septième 
des  pontifes  de  ce  nom. 

BONIFACE  VIII  (Benoit-Caiêtan),  pape.  Il  est  plusieurs 
pjoints  de  l'histoire,  et  particulièrement  de  l'histoire  ecclésias- 
tique ,  qui  ont  été  étrangement  défigurés .  soit  par  l'esprit  de 
parti ,  soit  par  l'hérésie ,  soit  par  l'im^été.  C'est  que  l'erreur 
a  intérêt  a  dénaturer  les  faits  et  à  sacnfier  tout  ce  qui  peut  la 
gêner  :  elle  veut  des  complices ,  pour  ainsi  dire ,  et  elle  saisit 
avec  empressement  ce  qm  peut  prêter  au  scandale  ;  elle  a  be- 


(») 


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IA«C  d'afc>rd  :  ks  priarîfavt  ada  4e 

MÎInm  ttirmtf  la  fk,  O0t  pmêè  par  cetle 


»  naiMiMi  main  «a  hoiCilrft  l«a  aoC  mÊuyiiiit 
m0%  ooC  cr«  atwiiwr  m  tirer  aarti  :  elles  oi 


w^t..  Des 

lêvr  ifme  ;  «ll#s  ooC  cr«  pwiiwr  e«  tirer  parti ,   _. 

hà  ê  et  ptmliit  mti  rnmtf  4e  re  ^oi  ne  fat  pest-Zitre  4^  a  port 
qttttnt  Umim  poCitiqae ,  <v  «orte  qor  resasperalMn  o«  b  ma«- 
vaite  Un  le  fo«t  preuve  iMnoan  n^neootms  ifvand  a«  a  f  oahi 
écrirr  mq  bniotre,  Ete-il  «V^pe  étoonant  qw  la  awanfre  4e 
BanîfirT  VIII  «oit  arrH^t^  iotqv'â  om»  oliienrcîe  4e  lœibrps 
imaipe»  ?  5f olkavirt  t  C>r  ^  pfwr  4iaByer  ces  noaiçef  il  solfie  4e 
montrer  re  pape  IH  qo'îl  (ot,  et  aoiM  td  qa1l  dot  Mre,  en  rap* 
portaver  «m  iiMe,  en  rapport  atec  les lumus  f^éaéralcs ,  avec 
les  i4<vs  ooaunooes  4^  son  l^nipt  ;  il  safBt  »  en  an  mol ,  d^élre 
pins  tofpque  que  certauH  êfrhauH  dans  retle  matière,  c'est-à- 
4irr  4e  ne  pas  io|nT  les  laits  4q  xiir*  siMe  a^ec  les  i4ées 
el  le*  préjofçés  4o  Kriif*  ou  4a  \ix*.  Comme  4>o  le  rort , 
ertle  lirbe  sera  lanle  :  HP*  le  sera  furtooft  k  one  époque  oà  il 
s'est  opér^  4e  ipvndei  réparations  »  et  oà  la  Tenté  bulorique  se 
fait  jour,  -  Bemm  Caiétan  naqoît  k  Anagni ,  petite  ville  4ans 
la  campant  de  Rome  et  patrie  4*Innocent  IIL  On  Télera  arec 
beaueoop  4e  soin ,  et  il  fit  4e||^n4s  progrès  4ans  réto4e ,  sar- 
iMt  dans  celle  du  droit  mil  et  canoniqoe.  Il  reçot ,  fort  jenne 
encore,  les  honneurs  do  doctorat,  et  il  vint  dans  la  capitale  du 


Ilaint-éijrivestre  de  la  cri^tion  de  Martin  IV,  légat  dans  la 
Poolile  sons  le  pape  Nicolas  III ,  et  on  Templova  dans  des  né- 
godalions  importantes  avec  plosieors  princes  oe  r£arope.  Son 
génie  pour  les  affaires  commença  dés  lors  à  percer  :  peut-être 
vit^  aussi  ime  certaine  impétuosité  et  tant  soit  peu  de  cette 
sévérité  extrême  qui  devait  plus  tard  lui  attirer  tant  de  dôa^rè- 
ments,—  Célestin  V,  que  l'Eglise  a  depuis  rangé  parmi  les  saints 
(BoUand,  tom.  xr ,  pag.  462U  était  assis  sur  la  chaire  de 
Pierre  :  mais  le  lardeau  lui  semblait  trop  diflidle  â  porter.  Par- 
venu dans  la  lolilude  du  cloître  k  l'âge  de  soixante-douze  ans , 
sans  usage ,  sujet  à  une  excessive  timidité  et  â  Tirrésolution , 
sans  force  de  caractère  et  sans  expérience  suffisante  des  choses 
du  mfmde,  abandonné  comme  nécessairement  aux  impressions 
de  l'intrigue  et  delà  flatterie ,  et  d'autant  plus  Cadiement  trom- 
pé que  la  crainte  de  l'être  le  faisait  le  plus  souvent  agir  au  ha- 
sard ,  ce  pontife ,  d'ailleurs  si  rempli  de  vertus  et  de  sainteté, 
résolut,  de  son  plein  gré,  de  se  démettre  d'une  dignité  aussi  re- 
douUble^  pour  laquelle  son  humilité  lui  disait  qu'il  n'éUit  (MÎnt 
appelé  f  ri  qu'il  ne  pouvait  par  conséquent  remplir.  Gélestin  V 
abdiqua  donc  la  souveraine  autorité,  après  environ  cinq  mois 
de  pontificat.  Il  reprit  avec  modestie  ses  pauvres  habits  d'er- 
mite, ce  auê  in  cardinaux  ne  purent  voir  ians  verser  des 
larmes:  rétait  en  elTrt  un  touchant  exemple  de  détachement 


rherrhé  k  effrayer  Célestin,  en  le  menaçant  de  l'enfer  s'il  ne 


se  démettait  de  la  papauté  pour  en  laisser  revêtir  un  homme 

{»lus  digne  que  lui.  Mais  cette  puérile  accusation  est  dénuée  de 
ondement:  il  est  bien  certain ,  pour  l'histoire,  que  saint  Gé- 
lestin n'abdiqua  qu'en  raison  de  son  âge ,  de  la  connaissance 
Intime  de  son  inexpérience  et  de  son  goût  pour  la  soKtude  et  la 
retraite.— Le  nouveau  pape  prit  le  nom  de  Bonifaoe  VIII.  Il 
ftit  sacré  le  tl  Janvier  1395 ,  et  on  rapporte  que  dans  cette  céré- 
monie on  lui  mit  sur  la  tête  une  couronne  qu'on  croyait  alors 
avoir  été  donnée  k  saint  Sylvestre  I«'  par  GonsUntin.  Après  le 
sacre  on  se  diri^ ,  en  procession  ,  vers  Saint-Jean  de  Latran. 
La  pape  était  suivi  de  deux  rois  â  pied  qui  tenaient  les  brides 
da  son  cheval.  Ces  deux  princes  w  serrirent  même  au  festin 
solennel,  ayant  leurs  couronnes  sur  la  tête  :  c'étaient  Charles, 
roi  de  Sicile,  et  Charies  Martel,  son  fils. — DèaqueBonIfaceVIII 
fiit  monté  sur  lesahit  siège,  son  premier  soin  fut  de  ré^tHfuer 
les  grâces  que  sim  prèdéceMeur  avait  accordées  peut-être  par 
Cdmesse.  Rnsoite,  craignant  qu'on  abusât  encore  de  la  sun- 
plidté  de  Célestin,  ou  de  fextréme  dèllcatessede  sa  conscience, 
pour  lui  persuader  qu'il  n'avait  pu  abdiquer  Mgitiniement,  et 
qu'on  n'exdUt  ainsi  un  seUsma,  il  le  fit  surMUIer;  à  cet  effet 
U  prit  des  mesuras  qoi  parurent  tyraimiques,  et  qui  étaient 
néanmoins  si  peu  sévèna  qu'elles  se  trowèrent  insvifisantef. 
Célaslin,  gardé  â  vue,  trouva  eo  eflet  le  moyen  de  s'échapper 
la  nuit,  daoa  la  deMein  4e  se  retirer  â  sa  soUtiKle  4e  Sulnone. 
Bonilaoe  le  fit  arrêter  avec  les  plus  grandes  démonstrations  de 
respect.  Il  le  traita  honoraMement  et  lui  assigaa  peur  i^traite 


le  châlcau  4e  Vwaomt  en  Cainptnie. 
ny  dcmeora  pas  langteips  :  au  bat  de  dii  aws 
de  détention,  il  nHMmrt  en  o4eur  4e  sainteté.  -~  Boaiace  VUl 
tranquille,  ne  tarda  pas  k  montrer  toute  Faréenr  de  sou  pnk 
eBtrnifeuant.LeroiEricVI,patir  venger  la  mort  4e  son  pèit, 
Erie  V,  fit  rooarir  rassassin,  qui  était  neveu  4e  rarchevêqoede 
Londen  :  œ  prélat  lui-même  fut  euiprtsouaé  oouime  comptii». 
Alors  le  pape  excommupia  le  roi,  le  condamna  k  49,000  mam 
4  argent  envers  rarcfaevêqne  qui  s'était  échappé  4e  sa  prîsoo^tt 
mit  tout  le  niyaume  en  inlenhL  —  La  même  année  il  rn^n 
évédiérahbaye4es  chanoines  réguliers  de  Pamiers,  fondée  ei> 
viron4epiiis  quatre  cents  ans.  C>  fat  là  un  acte  4'aalaritè  un 
hardi  :  ncanrooins  les  parties  ne  s*en  plaignirent  point ,  bis 
que  la  bulle  d'érection  ne  faisait  aucune  mention  de  Inc^ 
diooènin ,  qui  était  celui  de  Toulouse,  ni  du  mêtropolitai 
l'archevêque  de  Narhonne,  ni  enfin  de  Philippe  le  Bel,  tous  iot^ 
ressés  dans  cette  allaire.  On  s'étonne  surtout  que  le  roi,  si  ji- 
kiux  de  SCS  droits,  n*ait  pas  réclamé,  lorsque  même  Fabbê^ 
devenait  évéqne,  c  est-è-dire  Bernard  de  Saisset,  ne  hà  éh 
rien  moins  qu'agréable.  Ced  estdignederemanioe  poaurbsu 
des  événements.  Cependant  une  autorité  si  entière  devrait  tàev 
porter  ombra^:  BoniCace  VIII  ne  devait  pas  rexerocr  Uaju 
sans  contradiction.  —  Trob  princes  se  faisaient  une  np 
acharnée  et  ruineuse.  L'empereur  Adolphe ,  le  roi  d'AngS»* 
Edouard  1"  et  Philippe  le  Bel,  nn  de  France,  ne  pow 
arriver  â  des  conditions  de  paix.  Le  pape  désirait  uiucuri 
prol^er  b  France  contre  la  ligue  qu'avaient  oardic/m 
d'Afijileterre  et  le  roi  des  Romains.  Pour  arriver   à  nk,\ 
envoie  des  légats  à  Edouard  et  à  Alphonse,  avec  des  lette^ 
santés  fKNir  les  enj^ger  k  cesser  leur  guerre  contre  Phif^i 
consentir  à  la  paix  ou  au  moins  k  une  longue  trêve.  Sep- 
mières  démarches»  tontes  bienveillantes,  ne  sont  point  énum; 
il  se  croit  dès  lors  obligé  d'intimer  à  ces  princes,  le  13  aott  !ff. 
sous  peine  d'excommunication,  tme  trêve  de  deux  soi  A^ 

Èonse  el  Edouard  acceptent  el  se  soumettent  an  saiat-gép' 
ifippe  IV,  pour  qui  ce  pontife  se  donne  tant  de  moaruMS 
et  montre  une  si  grande  sollicitude,  est  le  seul  qui  résiste.  Ai 
lieu  de  seconder  les  pacifiques  intentions  du  pape,  ee  ni  garnis 
laisse  voir  son  caractère  hautain  el  impérieux  ;  il  est  indospciyt 
et  proteste  :  a  que  le  gouvernement  de  son  royaume  daas  le 
choses  temporelles  n'appartient  qu'à  lui;  que,  sous  œ  npport 
il  ne  reconnaît  aucun  supérieur  sur  la  terre,  qu'il  d'csiom/  » 
soumettre  à  qui  que  ce  soit  pour  le  temporel  de  son  Tfiipmst,mù5 
que,  pour  ce  gm  regarde  le  salut  de  son  âme  et  les  ofciKSpuit- 
ment  spirituelles,  il  ^ait  prêt  à  obéir  aux  admonites  da  «m 
apostolique,  a  et  il  donne  ainsi  le  signal  d'une  loogaecûkè 
batailles,  ayant  pour  but  de  séparer  la  royauté  de  TEg^  c  «ti 
à-dire  d'ôler  à  la  monarchie  le  caractère  qui  l'avnt  tangveui^ 
rendue  populaire.  Certains  historiens  ont  applaudi  à  cette  ^ 
mière  révolte  contre  l'Eglise  ;  ils  ont  cru  que  le  peuple  ga^ 
à  cette  séparation,  sans  voir  qu'elle  ne  (Ntifitait  au  coolni 
qu'au  pouvoir;  c  car  l'Eglise  était  le  tempérament  de  la  H 
sance,  et  les  papes  étaient  les  arbitres  des  sujets  contre  Ve&  ri 
et  parce  qu'il  est  venu  des  temps  de  philosophie  oà  les  su)etsi 
cru  pouvoir  et  devoir  se  passer  de  cet  arbitrage,  ce  n'est  pas  \ 
raison  pour  l'histoire  de  méconnaître  l'office  prcrtecfteur  ^ 
papauté (£rûl.4elYancade M.  Laurentie, tom.  1X1, pug.  ^ 
—  A  cause  de  la  résistance  de  Philippe  IV,  la  guerre  que  k  \ 
aurait  désiré  éteindre  fat  donc  continuée.  Mais  pcNir  suN 
aux  dépenses,  les  princes  épuisaient  leurs  sujets  et  uocabii 
les  églises  et  le  clergé  de  taxes  nouvelles  et  extruorâînaâsi 
fallait  pourtant  mettre  an  terme  à  ce  systènae  d*exa 
efih>yable  dont  1^  peuples  avaient  cru  se  venger  soffisaM 
en  le  flétrissant  du  nom  de  maltois,  Boniface  VIII,  qui 
tenté  les  voies  de  la  persuasion  sans  rien  obtenir,  fit-il  ba 
cette  circonstance  de  vouloir  employer  son  autori%è  pnuec 
cesser  des  abus  criants?  C'est  ce  qu'il  ne  nous  afipurtiei 
de  décider.  Toujours  est-il  qu'il  crut  devoir  rendra,  le  W 
1396,  la  constitution  qui  cor..-  .aj^  par  ces  mots  :  CJ 
tefeos,  et  qui  porte  :  a  que,  si  les  rois  ou  imiees, 
la  chrétienté  exerçaient  a  l'avenir  de  telles  exaotioi 
lats,  les  abbés  et  k  dergé,  sans  consulter  l'Eglise 
si  les  prélats  et  les  évéques,  les  abbés  et  le  dcrgé 
les  recevoir,  ils  encourraienl  par  ce  fait  une 
municatioB  dont  Ils  ne  pourraient  être  absous 

ce  n'est  à  l'artide  de  la  mort,  excepté  par  le  non        . 

par  un  ordre  spécial  de  lui  (Cifcrofi.  de  QmiU,  ém  fimmmi 
de  M.  Guixot).  a  Sans  doute  cet  acte  était  sétCue  ;  im 
c'était  un  ade  de  protection  publique,  et  qui»  afiaiâ^ij 
en  termes  généraux,  regardait,  snivaut  la  rrnmrMy  <| 
{Déwiéié,  pag.  35),  plus  particulièrement  le  roi  o*A.e«^ 


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BONIFACE«  (  58 

qaii  plus  que  les  autres,  accablait  les  ecclésiastiques  et  faisait 
I     lever  les  tributs  sur  eux  par  des  soldats  qui  commettaient  toutes 
I    sortes  de  violences  et  de  vexations.   D  un  autre  côté,  Boni- 
I     foce  VIII,  oui  éiail  profondément  versé  dam  la  icience  du  droU 
,     eanofi,  au  aire  des  historiens,  n'avait  fait  que  parler  le  Jan^e 
,     des  canons  dont  toute  la  pensée  était  :  a  qu'il  n*a  jamais  été  at- 
tribué à  personne,  même  aux  laïques  pieux,  aucun  pouvoir  sur 
les  églises  et  les  personnes  consacrées  (V.  ColUct,  eonc,  du  P. 
Labbe).  »  Au  reste,  le  pape  ne  prohibait  point  d*une  manière 
absolue  les  contributions  ecclésiastiques;  il  voulait  seulement 
qu'on  D*en  établit  point  sans  l'autorisation  du  saint^siége,  et 
cela,  afin  d*empécber  les  exactions  intolérables  des  agents  du 
roi  :  ne  lui  était-il  doue  pas  permis  de  chercher  à  remplir  cette 
mission,  à  lui  protecteur  naturel  des  peuples  et  père  commun  des 
fidèles  ?  —  Malgré  ces  raisons  gui  pouvaient  militer  en  faveur 
du  souverain  pontife,  Philippe  IV  s'emporta  contre  la  bulle  Cle^ 
ricii  laîcoê;  u  prit  pour  son  compte  l'interdit,  et  dans  son  irri- 
tation il  rendit  une  ordonnance  également  générale,  où  il  a  dé- 
fendait à  tous  ses  sujets,  de  quelque  étatqu'iS  fussent,  de  trans^ 
Sorter  ou  d'envoyer  de  fargent  monnaye  ou  non  monnayé  hors 
u  royaume,  etc.  d  Le  pape  sentit  le  coup  et  s'en  plaignit  comme 
d'une  atteinte  portée  a  la  gloire  c*.t  à  la  liberté  de  Eglise.  Il 
écrivit  plusieurs  lettres,  il  envoya  des  légats,  il  expliqua  dans 
ks  ternies  les  plus  bienveillants  sa  bulle,  il  reconnut  que  dans 
les  besoins  de  r£tat  le  clergé  devait  contribuer  de  ses  biens,  et 
enfin  il  déclara  :  a  que  si  la  France  en  particulier  éprouvait  une 
nécessité  grave,  non-seulement  il  permettait  ces  unpositions, 
mais,  s'il  eu  était  besoin,  il  sacrifierait  jusqu'aux  coUiers,  aux 
croix  et  aux  vases  sacrés  pour  la  défense  d'un  royaume  aussi 
noble  et  aussi  cher  au  siège  apostolique  (HisL  de  France  de 
M.  Henrion,  tom.  ii,  pagj.  411).  »  Philippe,  de  son  côté,  parut 
s^expliquer  avec  modération,  et  il  est  à  présumer  que  dès  lors 
il  suspendit  l'exécution  de  son  ordonnance  contre  le  commerce 
des  étrangers  et  le  transportde  l'argentà  Rome  {Uisi.  de  V  Eglise 
galL,  tom.  xvi,  pag.  167).  —  Mais  ce  qui  tempéra  le  plus  les 
animosilés,  pour  le  moment,  ce  fut  la  canonisation  de  Louis  IX. 
Boniface  VIII  fit  lui-même  la  bulle  de  canonisation  du  saint 
roi,  dont  elle  est  un  Ions  et  magnifique  éloge  (BuUar,  Ba- 
nif,  FI/J,  c.  6).   Ou  fît  à  Paris  de  grandes  Êtes  j  Philippe 

rrut  avec  tous  les  prélats.  Des  multitudes  immenses  affluèrent 
Saint-Denis  pour  y  invoquer  le  nouveau  saint:  a  le  quel 
sainct  roy^  glorieux  confesseur  de  Notre  Seigneur,  de  corne 
grant  mente  il  fu  et  eust  ^té  envers  Dieu,  les  miracles  pleine- 
ment raitledémontrèrent((rrand6«c/irofi.,  pubUéesparJtt.  Pau- 
lin ^aris).  »  Là  tranquillité  semblait  donc  s'être  affermie  sous 
de  si  favorables  auspices  :  mais  hélas  t  ce  ne  fut  que  pour  un 
temps.  —  Pendant  cette  trêve,  les  Colonne  occasionnèrent  des 
troubles,  et  suscitèrent  de  nouveaux  embarras  au  pape»  C'était 
Tune  des  plus  puissantes  maisons  de  Rome»  du  parti  des  Gibe- 
lins^ lesquels  étaient  ennemis  déclarés  du  saint-siége.  L^  Co- 
lonne eurent  l'audace  de  contester  l'élection  de  Ronilace  VIII,  et 
ils  voulaient  maintenir  celle  de  Célestin,  malgré  son  abdication 
bien  libre.  Le  pape  ne  s'en  effraya  point  ;  il  les  exconununiaet sou- 
tint ses  anathemes  par  une  croisade.  Alors  les  rebelles  plièrent. 
Quelque  temps  après,  ils  voulurent  recommencer  :  mais  Ropilace 
les  réduisit  à  l'exil.  Sciarra Colonne,  pris  par  des  pirates  de  Afeu^ 
seille  et  mis  à  la  rame  sans  être  connu,  aima  mieux  rester  en  cet 
état,  dit  un  auteur  du  temps,  que  de  courir  le  risque,  eu  se  décou- 
vrant, de  tomber  entre  les  mains  du  pape.  —  Au  milieu  de  ces 
troubles,  Boniface  fit  prendre  une  forme  toute  nouvelle  à  l'ordre 
des  bospitaliersde Saint-Antoine  quiavaiiété  fondé  environ  deux 
cents  ans  auparavant.  Il  mit  ces  religieux  conmie  des  chanoines 
routiers,  sous  la  rè^le  de  Saint-Augustin,  en  leur  conservant 
néanmoins  leur  habit  accoutumé.  Telle  fut,  en  1397,  l'origine 
des  religieux  Antonins,  qui  furent  sécularisés  en  1778.  — Cepen- 
dant les  hostilités  entre  les  rois  d'Angleterre  et  de  France  n'é- 
taient point  apaisées.  Ils  désirèrent  enfin  y  mettre  un  terme,  et, 
chose  singulière  I  Boniface  qui  avait  vainement  tenté  de  les 
mettre  d'accord,  fut  choisi  par  PhiHppe  le  Bel  et  Edouard  I"^ 
pour  être  TariMUre  de  leur  dinéreiKL  Le  pape  accepta  l'arbitrage, 
non  comme  juge,  mais  comme  médiateur  amical  (HùL  de 
r  Eglise  galL,  tom.  xvi,  pag.  285).  D  rendit,  le  28  juin  1298^ 
son  iujgement  en  plein  consistoire,  devant  une  foule  de  peuple 
que  Vetal  de  cette  cause  avait  attirée  au  Vatican,  et,  le  50,  il  fit 
expédier  ce  jugement  dont  les  deux  points  capitaux  étaient  : 
a  que  tout  œ  qui  avait  été  pris  serait  rendu  de  part  et  d'ait- 
tre»  etc.,i>  et  il  lui  donna  la  forme  d'une  bulle,  a  Cette  pièce, 


quu  neat  pas^      

*as  ainsi,  à  la  vâité,  qu'en  parlent  la  plupart  des  historiens 


)  BOKIFAGE. 

• 

français . . .  mais  leur  récit  est  hautement  démenti  par  la  bulle 
qu'ils  attaquent  et  par  la  docilité  avec  laquelle  les  deux  rois 
obéirent  à  cette  sentence  arbitrale  y  comme  le  prouvent  divers 
actes  manuscrits  recueillis  à  la  Tour  de  Londres  par  M.  de 
Buquigni,  et  enfin  comme  on  le  voit  par  la  paix  qu'ils  con- 
clurent sur  le  modèle  de  ce  jugement,  en  Tan  1505  (Àrl,  de 
vérif.  les  dates],  ï>  —  Bonilace  VlII,  attentif  à  tout  et  doué  de 
toute  l'activité  des  génies  de  sa  trempe»  voulut  justifier  sa  répu- 
tation d'homme  d'un  grand  esprit  et  dune  profonde  capaciié 
dans  le  droit  canon.  Il  donna,  en  1299,  un  recueil  de  ses  consti- 
tutions et  de  celles  de  ses  prédécesseurs.  Mais  son  savoir  lui  fit 
illusion.  Ces  décrétales  ne  faisaient  que  raviver  d'anciennes 
juridictions,  et  il  ne  vit  pas  qu'il  y  a  des  temps  où  les  droits 
même  semblent  détailllr.  Cette  époque  était  arrivée.  La  liberté 
pensait  u  avoir  plus  besoin  du  patronage  des  papes,  et  les  dé- 
crétâtes furent  odieuses  ;  en  d'autres  temps  elles  auraient  été 
populaires  (Hist.  de  France  pàT  M.  Laurentie,  tom.  m, 
pag.  259).  La  collection  de  Boniface  fut  nommée  la  sexte  des  dé- 
crétaleSf  c'est-à-dire  le  sixième  recueil  des  décrets  pontificaux. — 
L'année  suivante»  une  autre  affaire  l'occupa.  Le  2  février  1500, 
il  institua,  par  une  bulle,  le  Jubilé  pour  chaçiue  centième  d'an- 
née, et  il  accorda  des  indulgences  à  ceux  qui  visiteraient,  en  ce 
temps,  l'église  des  apôtres  saint  Pierre  et  saint  Paul.  —  L'an- 
née 1501  ramena  tous  les  orages.  La  paix  rétablie  trois  ans 
auparavant  avec  Philippe  IV  finit  par  une  rupture  d'autant 
plus  éclatante  qu'on  s'était  contraint  plus  longtemps.  Le  pape 
avait  un  légat  à  env(v»er  en  France.  Il  nomma  ce  même 
Bernard  de  Saisset  qu*il  avait  institué  évéque  de  Pamiers,  et 
qui  n'était  pas  bien  vu  du  roi.  Cétait  sans  doute  blesser  gratuite- 
ment le  monarque  :  aussi  éclata-t-il  une  guerre  aeh^née.  — 
Le  légat  était  chargé  de  (aire  des  représentations  au  roi,  et 
principalement  de  lui  rappeler  sa  promesse  d'aller  à  la  croisade; 
Le  pape  tenait  beaucoup  a  ce  point,  parce  que  son  plus  grand 
désir  était  de  propager  le  nom  chrétien  en  Orient  ;  et  c'était 
afin  d'y  parvenir  qu'il  s'employait  avec  tant  d'ardeur  à  ménager 
la  paix  entre  les  princes  catholiques.  Bernard  de  Saisset  insista 
donc  sur  ce  sujet  ;  mais  il  parait  qu'il  s'acquitta  de  sa  mission 
avec  beaucoup  de  hauteur  et  qu'il  alla  jusqu'à  menacer  le  mo- 
narque de  la  déposition.  Cependant  on  ne  trouve  aucune  preu^ 
de  ces  menaces  dans  les  actes  d'ailleurs  si  nombreux  de  ce 
temps.  Le  légat  n'en  fut  pas  moins  accusé  du  crime  de  lèse-ma- 
jeste  et  de  plusieurs  calomnies  abominables ,  telles  que  d'avoir 
dit  que  Phuippe  avait  eu  des  intelligences  avec  le  roi  d'Angle- 
terre, d'avoir  prétendu  que  la  ville  de  Pamiers  n'était  pas  du 
domaine  royal,  d'avoir  appelé  le  roi  faux  monnayeur,  et  enfin 
d'avoir  mis  le  comble  à  tant  d'insultes  en  disant  qu'il  était 
d'une  race  de  bâtards.  —  Philippe  IV  fit  informer  de  ces  re- 
proches graves^  qui  furent  prouvés  juridiquement.  Alors  l'é- 
véque  de  Pamiers  (c'es^-à-dire  le  lésât)  fut  arrêté,  puis  remis 
entre  les  mains  de  Farchevéque  de  Narbonne,  son  métropoli- 
tain, pour  qu'il  lui  Ût  son  pirocès  jusqu'à  la  dégradation.  Ce 
n'était  point  assez ,  Philippe  voulait  sa  mort  :  il  écrivit  pour 
cela  à  Boniface  une  lettre  qui  lui  fait  du  tort,  à  cause  de  l'esprit 
de  passion  et  de  la  soif  du  sang  dont  elle  est  empreinte  :  a  Le 
roi  requiert  le  souverain  pontife  d'appliquer  tel  remède,  d'exer- 
cer le  dû  de  son  ofiice  de  telle  sorte  que,  cet  honune  de  mort 
{dictus  vir  mortis)  dont  la  vie  souille  même  le  lieu  g[u'D  habite, 
il  le  prive  de  tout  ordre,  le  dépouille  de  tout  privilège  clérical^ 
et  que  le  seigneur  roi  puisse,  de  ce  traître  à  Dieu  et  aux 
hommes,  de  cet  homme  enfoncé  dans  la  profondeur  du  mal, 
endurcietsan&espoir  de  correction,  que  le  roi  puisse  par  voie 
de  justice  eu  fiaiire  à  Dieu  un  excellent  sacrifice.  Il  est  si  pervers 
que  tous  les  éléments  doivent  lui  manquer  dans  la  mort,  puis^ 
qu'il  offense  Dieu  et  toute  créature   (Du  Puy,  Différend, 

Sag.  653).  jn — Boniface^  pensant  que  des  unputalionasi  inatten- 
ues  ne  pouvaient  être  que  des  exagérations  destinées  à  colorer 
l'excès  commis  sur  la  personne  d'un  légat  apostolique,  écrivit, 
de  son  c6té,  dans  les  meiDeurs  termes,  à  Philippe  fV.  n  le 
priait  de  mettre  en  liberté  Bernard  de  Saisset  et  de  le  laisser 
revenir  en  Italie;  mais  le  roi  n'écouta  rien.  Il  se  contenta  d'en- 
voyer à  Rome  Pierre  Flotte,  guerrier-magistrat,  avec  ordre  de 
remettre  au  pape  les  chefs  d'accusation  contre  Févêque  de  Pir- 
miers.  Si  celui-ci  s'était  conduit  avee  hauteur  lors  de  sa  déput»- 
tion  vers  le  roi  de  France,  Pierre  Flotte  agit  avec  insolence  et 
audace  vis-à-vis  du  pontife,  iusque-là  que  Boniface,  toujours 
persuadé  qu'il  lui  était  donné  de  faire  revivre  la  politique  de 
Grégoire  VU,  ne  put  s'empêcher  de  lui  dire  i  a  au'fl  avait  la 
puissance  de  punir  son  maître  et  de  tirer  contre  lui  le  glaive  spi- 
rituel, n  Cétait  sans  doute  beaucoup  dire  à  l'envoyé  d  un  prince 
dont  toute  la  pensée  était  d'introduire  un  nouveau  systènoe  de 
politique»  c'est-à-dire  ce  qu'on  a  nommé  depuis  la  (ustinctioa 


BONIFACE. 

au  pouvoir  temporel  et  du  pouvoir  tpirilueL  Mais  enfin  Bo- 
ntCace  VIII  éUitcoDvaincu  c|ne  sa  jurisprudencedevaitètreencore 
générale  de  son  temps.  D'ailleurs,  plusieurs  princes  la  reconnais- 
saient, et  ils  se  bornaient  seulement  à  en  restreindre  les  coiisé- 
queoces  ou  à  en  retarder  Tapplication. — Avec  des  vues  si  diffé- 
rentes de  part  et  d*autre,  les  affaires  ne  pouvaient  que  se  com- 
pliquer, et  les  relations  s'aigrir  de  plus  en  plus.  —  Bouiface 
voyant  qu'il  ne  pouvait  rien  traiter  avec  Pierre  Flotte,  crut  devoir 
envoyer  un  nouveau  légat  en  France.  Il  choisit  cette  fois  un  homme 
dïitiogué  et  loué  par  tous  les  écrivains  de  Tépoque.  Jacaues  des 
Normands,  archidiacre  de  Narbon  ne,  reçut  la  mission  de  venir 
demander  au  roi  la  liberté  de  Févéquedc  Pamiers,  cl  de  le  prier, 
en  même  temps,  de  cesser  son  oppression  contre  l'Eglise  et  ses 
vexations  envers  le  clergé.  Arrivé  à  Paris,  le  nouveau  léçat  se 
disposait  à  faire  son  devoir,  lorsque  le  comte  d'Artois  lui  en- 
leva les  lettres  apostoliques  dont  il  était  chargé,  et  les  fit  brûler 
devant  la  cour  (Du  Puy,  Preuv,  des  Dif[,,  pag.  59).  On  lui  in- 
tima ensuite  l'ordre  de  retourner  sur-le-champ  à  Rome  et  d'em- 
mener avec  lui  l'évéque  de  Pamiers  auquel  on  donna  enfin  la 
liberté  ;  et  défense  fut  faite  à  eux  de  ne  jamais  rentrer  dans  le 
royaume  sans  la  permission  du  roi,  et  au  pape,  de  ne  plus  en- 
voyer ni  bulle  ni  nonce  [EUl,  de  VEglUe  gall.,  tom.  xvi, 
Kg.  191)  :  ainsi  Philippe  IV  rompait  sans  ménagement.  — 
tniface  crut  dès  lors  qu'il  devait  employer  des  mesures  de  ri- 
gueur, a  Quand  il  s'agit  de  faire  observer  les  canons  et  de  main- 
tenir les  r^les,  ditFleury  lui-même,  la  puissance  des  papes  est 
souveraine  et  s'élève  au-dessus  de  tout  (Disc,  sur  les  lih,  de  V  EgU 
gall),  »  Eh  bien  I  c'est  tout  ce  que  voulait  Boniface  VIII  vis-^- 
vis  de  Philippe  le  Bel.  Dans  cette  persuasion  intime,  il  envoya, 
le  5  décembre  1501,  trois  bulles.  Dans  la  première  il  convoquait 
les  archevêques,  les  évêqiies,  les  chapitres  et  les  docteurs  de 
Frartce  pour  le  concile  qui  devait  avoir  lieu  à  Rome,  le  1"^  no- 
vembre 1503,  et  afin  de  traiter  avec  eux,  comme  personnes  non 
suspectes  au  roi,  de  tout  ce  qui  serait  expédient  selon  Dieu  pour 
la  réformation  du  roi  et  du  royaume,  la  correction  des  désordres 
passés  et  le  bon  gouvernement  à  l'avenir,  d  La  seconde  avait 
pour  but  de  suspendre  «  tous  les  privilèges,  grâces,  concessions 
accordés  par  le  saint-siège  aux  rois  de  France,  »  privilèges  dont 
Philippe  se  prévalait  pour  opprimer.  Mais  la  troisième  enché- 
rissait sur  les  autres.  C'était  la  fameuse  lettre  oui  commence 
par  ces  mots  :  ÂuseuUa,  fili  carissime.  et  dont  le  début  suffi- 
sait seul  pour  irriter  h  un  haut  degré  I  orteil  d'un  prince  tel 
que  Philippe  IV  :  a  Dieu,  disait  le  pontife,  nous  a  établi  sur 
les  rois  et  sur  les  royaumes  pour  arracher,  détruire,  perdre, 
dissiper,  édifier  et  planter  en  son  nom  et  par  sa  doctrine.  Ne 
vous  laissez  donc  point  persuader  que  vous  n'ayez  point  de  su- 
périeur, et  que  vous  ne  soyez  soumis  au  chef  de  la  hiérarchie 
ecclésiastique  :  qui  pense  ainsi  est  un  insensé,  et  qui  le  soutient 
opiniâtrement  est  un  infidèle,  séparé  du  troupeau  du  bon  pas- 
teur ...  1)  Mais  il  ne  suffit  pas  de  s'arrêter  à  ce  début  que 
Î presque  tous  les  historiens  se  sont  contentés  de  citer,  en  ana- 
ysant  avec  plus  ou  moins  de  partialité  le  reste  de  la  lettre, 
comme  Ta  fait,  entre  autres,  Bérault-Bercastel.  Il  est  nécessaire, 

Sour  bien  connaître  les  motifs  de  la  conduite  de  Boniface  VIII 
ans  toute  cette  affaire,  de  lire  sa  bulle  en  entier.  On  sent  bien 
que  nous  ne  pouvons  la  rapporter  dans  un  article  :  mais  on  peut 
voir  comment  Fleury,  assurément  peu  suspect  de  traiter  favo- 
rablement les  papes,  la  résume  dans  son  Histoire  ecclésiastique» 
Nous  pensons  qu'ensuite  on  jugera  que  les  plus  grands  torts  n'é- 
taient pas  du  côté  du  pontife,  si  toutefois  I  on  doit  lui  en  impu- 
ter de  réels. — Cette  lettre,  récapitulation  des  torts  de  Philippe 
le  Bel,  et  qui,  quoique  pleine  de  fermeté  et  de  dignité,  respirait 
un  véritable  esprit  de  charité  et  de  tendresse  paternelle,  ne  resta 

S  oint  intacte.  Pierre  Flotte,  comme  en  conviennent  Henri  de 
ponde  {Ad.  an.  1501,  num.  11),  Pierre  de  Marca  (lib.  iv, 
cap.  16,  De  Coneordia),  et  comme  nous  le  verrons  un  peu  plus 
loin,  eut  la  perfidie  d'y  intercaler  des  phrases  brèves  et  pi- 
quantes pour  le  roi,  telles  que  celle-ci  :  a  Apprenez  que  vous 
nous  êtes  soumis  pour  le  spirituel  et  pour  le  temporel  :  ceux  qui 
croient  autrement  nous  les  rcputons  néréticiues;  j>  et,  ainsi  falsi- 
fiée, il  la  répandit  partout,  afin  de  rendre  oditux  le  souverain  pon- 
tife, et  d'accréditer  le  bruit  que  le  pape  voulait  que  le  roi  de 
France  reconnût  tenvr  de  lui  sa  couronne.  — Mais  ce  qu'il  y  a 
de  plus  déplorable,  c'est  que  le  roi  connaissait  ces  falsincations 
(quelaues  ecrivainsl'accusent  même  de  les  avoir  faites  lui-même), 
et  qu  il  ne  revint  pas  à  des  idées  d'équité.  I^n  de  là,  il  parut 
s'irriter  davantage,  et,  sur  l'avis  de  certains  légistes  qui  ne  de- 
mandaient que  le  désordre  et  le  trouble,  il  convoqua  pour  le 
10  avril  1303  les  états  du  royaume,  c'est-i-dire  les  états  des 
••^ordres,  le  clergé,  la  noblesse  et  la  boiir^isiedes  villes.-— 
ym  Flotte,  devenu  gardedes  sceaux,  ouvnt  l'assemblée  d'une 


(  40  SONIPACE. 

manière  audacieuse.  Tous  les  maux  que  l'Eglise  de  France 
avait  à  souffrir  de  la  partdu  roi,  de  ses  ministres  ou  des  seigneurs, 
il  en  accusa  le  saint-sié^e.  Il  accusa  surtout  Boniface  VIII  de 
prétendre  que  «le  roi  lui  était  soumis  pour  le  temporel  de  son 
royaume,  et  qu'il  devait  reconnaître  le  tenir  de  lui.  d  (Rohrbo- 
cher,  Des  rapp,  entre  les  deux  puissances,  tom.  il,  pag.  171.) 
En  preuve.  Flotte  eut  riropudcnce  de  produire  la  bulle  que 
lui-même  avait  fabriquée.  Philippe  soutint  l'imposture,  et  il  de- 
manda gravement  aux  prélats  et  aux  barons  de  qui  ils  tenaient 
leurs  fiefs,  de  lui  ou  du  pape,  comme  si  Boniface  avait  dit  quelque 
part  que  le  royaume  de  France  était  un  fief  de  l'Eglise  romaine! 
Le  comte  d'Artois,  qui  déjà  avait  brûlé  les  lettres  apostoliques, 
prit  ensuite  la  parole  et  déclara  que  a  s'il  convenait  au  roi  d'en- 
durer et  de  dissimuler  les  entreprises  du  pape,  les  seigneurs  ne 
le  souffriraient  pas  ;  »  et  a  cette  flatterie  brutale,  sous  forme  de 
liberté  et  de  hardiesse,  fut  applaudie  des  nobles  (Michclet, 
IHist.  de  France,  tom.  m,  pag.  70).  »  Les  prélats,  interpellés 
a  leur  tour,  rapporte  Fleurv,  c(  demandèrent  p/iM  de  temps  pour 
délibérer,  et  s  efforcèrent  d'excuser  le  pape,  et  de  persuader  au 
roi  et  aux  principaux  seigneurs,  que  son  intention  n'était  pas 
de  combattre  la  liberté  du  royaume  ou  la  dignité  royale,  exhor- 
tant le  roi  à  conserver  l'union  qui  avait  toujours  été  entre 
l'Eglise  romaine,  ses  prédécesseurs  et  lui-même.  Mais  on  les 
pressa  de  répondre  sur-le-champ,  et  on  déclara  publiquement 
que  si  quelqu'un  paraissait  être  d'un  avis  contraire,  tV  serait 
tenu  pour  ennemi  du  roi  et  du  royaume. ...  Dans  cet  extrême 
embarras,  ils  répondirent  qu'ils  assisteraient  le  roi  de  leurs  con- 
seils et  des  secours  convenables  pour  la  conservation  de  sa  per- 
sonne, des  siens  et  de  sa  dignité,  de  la  liberté  et  des  dA>its  du 
royaume.  . . .  Mais,  en  même  temps,  ils  supplièrent  le  roi  de 
leur  permettre  d'aller  trouver  le  pape  suivant  son  mandement, 
à  cause  de  l'obéissance  qu'ils  lui  devaient  ;  ce  que  le  roi  et  les 
barons  déclarèrent  qu'ils  ne  souffriraient  en  aucune  sorte  (  JETifl. 
ecclés.,  liv.  90,  $  8).  »  Le  pouvoir  temporel  n'empiétait-il  pas 
ici  sur  le  pouvoir  spirituel  dont  il  se  plaignait  tant  ?  Et  c'est  au 
nom  de  cette  prétendue  liberté  qu'on  invoquait  pour  soi,  s'écrie 
un  historien  protestant  bien  désintéressédans  la  question,  aqu'on 
refusa  au  pape  le  droit  de  prendre  connaissance  des  taxes  ar- 
bitraires que  le  roi  levait  sur  le  clergé,  de  diriger  la  conscience 
du  roi ,  de  lui  faire  des  remontrances  sur  l'administration  de 
son  royaume,  et  de  le  punir  par  les  censures  ou  l'excommuni- 
cation lorsqu'il  violait  ses  serments  1 .  . .  Sans  doute,  la  cour  de 
Rome  avait  manifesté  une  ambition  usurpatrice,  et  les  rois  de- 
vaient se  mettre  en  garde  contre  sa  toute-puissance  ;  mais  il 
aurait  été  trop  heureux  pour  les  peuples  que  des  souverains  des- 
potiques reconnussent  encore  au-dessus  aeux  un  pouvoir  venu 
du  ciel,  qui  les  arrêtait  dans  la  route  du  crime  (M.  de  Sismondi, 
Hist.  des  rép.  ital.,  tom.  iv,  chap.  24,  pa^.   141).  »  —  Les 
états  généraux  se  séparèrent  après  une  seule  séance  solennelle  : 
les  résultats  furent  plusieurs  lettres  adressées  h  Rome  de  la 
part  du  monarque,  des  barons,  des  nobles  et  des  bourgeois.  Ces 
lettres  étaient  plus  ou  moins  hostiles,  plus  ou  moins  audacieuses. 
Philippe  IV  pnl  l'initiative  de  l'injure,  et  les  autres  suivirent  son 
triste  exemple.  Voici  comment  il  écrivit  au  vicaire  de  Jésus- 
Christ  :  <c  Philippe,  par  la  grâce  de  Dieu  roi  des  Français,  à 
Boniface,  soi-disant  pape,  peu  ou  point  de  salut.  Que  ta  très- 
grande  fatuité  sache  que  nous  ne  sommes  soumis  à  personne 
pour  le  temporel  ;  que  la  collation  des  églises  et  des  prébendes 
vacantes  nous  appartient  par  le  droit  royal  ;  que  les  fruits  en 
sont  à  nous  ;  que  les  collations  faites  et  a  faire  par  nous  sont 
valides  au  paœé  et  à  l'avenir;  que  nous  maintiendrons  leurs 
possesseurs  de  tout  notre  pouvoir,  et  que  nous  tenons  pour  fous 
et  insensés  ceux  qui  croiront  autrement.  Donné  à  Paris,  etc.  » 
Il  n'est  guère  possible  de  pousser  plus  loin  l'insolence  et  la 
passion.  De  leur  côté  les  prélats  durent  écrire  au  saint- père; 
ils  se  contentèrent  d'exposer  les  griefs  de  Philippe  :  «  Le  roi, 
dans   l'assemblée  des  états ,  a  publiquement  assuré  par  ses 
ministres   que  vous  lui  aviez  intimé,  par  le  nonce  Jacques 
des  Normands,  que  pour  son  royaume  même,  il  vous  était  tero- 
porellement  assujetti ,  et  qu'il  devait  reconnaître  le  tenir  de 
vous.  »  —  Les  cardinaux,  en  corps,  répondirent ,  le  26  juin 
1502,  à  la  noblesse  que  le  pape  n'avait  point  écrit  au  roi ,  ni  à 
d'autres,  que  ce  prince  lui  fut  soumis  pour  le  temporel  ou  qu'il 
tint  de  lui  son  royaume  ;  que  jamais  il  n'avait  eu  cette  préten- 
tion, et  que  Jacques  des  Normands  assurait  n'avoir  rien  dit  ni 
rien  donné  par  écrit  de  semblable.  —  Boniface  VIII  lui-même 
répondit  en  ce  sens  à  la  lettre  ducler^  de  France  ;  et  non  con- 
tent de  cela,  il  tint  un  grand  consistoire  où  assistèrent  des  dépu- 
tés de  ce  même  clergé.  Le  cardinal  de  Porto  parla  dans  cette 
assemblée ,  et  il  déclara  au  nom  de  ses  collés ues  :  qu'il  y  avait' 
une  union  si  étroite  entre  le  pape  et  le  sacré  collège,  que  Fan 


s'éiail 
papei 
Uitm 

parlai 
donli 
lenoi 
Rome 

[BM.  dt  Pranct  de  M.  Heiirion,  tum'.  ii,  pag.  430).  Le  souve- 
rain pontife  pril  ensuite  la  parole  :  il  déclara  que  Pierre  Flotte 
avait  altéré  et  falsifié  sa  lettre  au  roi  ;  qa'on  avait  eu  soin  ,  en 
préscnlanl  la  lettre  fausse,  de  cacher  la  véritable  aux  grands  du 
royaume  et  aux  prélats,  pour  leur  persuader  aisément  que  le 
souverain  ponlife  avait  voulu  obliger  le  roi  à  reconoaltre  qu'il 
tenait  de  lui  sa  couronne  et  son  temporel,  a  Rien  n'est  plus 
faux,  ajouta  ensuite  Boniface  Vlllavec  digiiilc;  il  y  a  quarante 
ans  que  yéludie  le  droit ,  et  je  n'ignore  tas  sans  doute  qu'il  y  a 
deux  puissances  ordonnées  de  Uieu!  Non,  nous  ne  voulons 
point  usurper  la  juridiction  royale  ;  mais  le  roi  doit  savoir  qu'il 
nous  est  soumis  a  raison  du  pecfaé ,  et  nous  ne  voulons  que  l'a- 
loeoer  à  faire  licitement  ce  qu'il  fait  illicilemenl  {Estr.  mit. 
biblioUi.  S.  Victor.  ).  a  —  Et  tandis  que  tout  ceci  se  passait  à 
Home,  Philippe  IV  eut  à  soutenir  dans  la  Flandre  une  guerre 
sanglante  où  périrent  le  comte  d'Artois  et  Pierre  Flotte,  ces  deux 
ennemis  de  Boniface.  Mais  nous  n'avons  pas  à  nous  en  occu- 
per :  cet  épisode  appartient  à  l'histoire  de  Philippe.  —  Malgré 
les  défenses  du  roi  et  des  barons ,  plus  de  la  moitié  des  prélats 
français  se  rendirent  à  Rome  ponr  le  concile  indiqué  au  i"  no- 
vembre 1303.  f>e  ce  concile  sortit  la  dècrétalc  Unum  lanetam 
quiéclaircissait  U  bulle  Auimlla  filiel  qui  définissait  nettement 
que  la  puissance  temporelle  est  subordonnée  à  la  puissance 
spirituelle,  c'est-à-dire  que  la  souversinelé  temporelle  n'exemp- 
te pas  le  prince  de  cette  soumission  à  la  puissance  dine- 
tive  tl  ^dinatitt  de  l'Eglise ,  suivant  l'expression  de  tiersoD. 
«  Nous  apprenons ,  dit  le  pape  dans  cette  admirable  bulle ,  que 
dans  l'Eglise  et  sous  sa  puissance  sont  deux  glaives,  le  spiri-> 
tuel  et  le  temporel  ;  mais  l'un  doit  être  eniuloyé  par  l'Eglise  et 
par  la  main  du  pontife ,  et  l'autre  pour  l'Eglise  et  par  la  main 
des  rois,  suivant  l'ordre  et  la  permission  du  pontife.  Or,  il  faut 
qu'un  glaive  soit  soumis  â  l'autre,  c'est-à-dire  la  puissance  lem- 
porelleà  la  s[»rituelle  ;  autremeul  elles  ne  seraient  point  ordon- 
nées, et  elles  doivent  l'être,  selon  l'apûtre,  etc.  s  Ce  n'est 
point  ici  le  lieu  de  s'étendre  sur  cette  doctrine  qui  a  tant  occupé 
les  cootrovenistes.  Elle  n'était  point  nouvelle,  car  elle  se  trou- 
vait déjà  dans  la  décrétale  Novil  d'Innocent  111 ,  à  laquelle 
celle  de  Boniface  Vlll  fut  réunie  dans  le  droit  canon.  —  Celle 
bulle  Vnawi  àanelamt  ne  portait  aucmi  préjudice  au  roi  on  au 
royaume  de  France,  selon  la  remarque  de  F  leury,  et  cependant 
elle  mil  le  comble  à  la  colère  de  l'irascible  Philippe  IV.  11  con- 
voqua une  nouvelle  assemblée  qui  se  tint  le  l"  décembre  1303, 
et  H  mit  la  main  dessus  les  biens  desévégues  qui  étaient  à  Rome. 
n  C'était  trancher  les  questions  par  la  violence,  dit  un  judicieux 
historien,  et,  tandis  qu'on  reprochait  au  pape  de  vouloir  domi- 
ner les  couronnes,  de  fait  on  dominait  l'Eglise,  on  éteodait  la 
souveraineté  piriilique  jusqu'à  la  conscience,  et  on  se  laisait  ar- 
bitre du  temporel  et  au  spirituel  indifféremment,  comme  s'il 
n'y  eUt  de  lois  d'aucune  sorte ,  soit  pour  régler  la  conduite  des 
évëques,  soit  pourjirotéger  la  puissance  de  leurs  églises  {Hiil.  de 
FrancedeM.  Laurentie,  tom.  m,  pag.  2e3).i)  — Boniface  VIII 
avait  tout  le  désir  de  ramener  le  roi ,  et  il  ne  négligeait  pour 
cela  aucun  moyen.  U  lui  envoya  donc  le  cardinal  Lemoine, 
homme  estimable  et  devenu  célèbre  parmi  nous.  C:  l^at  étant 
arrivé  en  France  en  1303,  le  pape  lui  adressa  douie griefs,  sur 
lesquels  Charles  de  Valois ,  frère  du  roi ,  et  l'amba^deur  de 
Philippe  assurèreol  qu'ils  donneraient  satisfaction.  Mais  les  ré- 
|M>D9es  du  monarque ,  examinées  par  les  cardinaux ,  furent 
iroutées  inadmissibles  ;  on  ne  tint  pas  aux  promesses  faites ,  et 
Boniface  s'en  plaignit  dans  une  lettre  du  39  février.  ~  Alors 
Guillaume  de  Nogaret,  digne  successeur  de  Pierre  Flotte,  pro- 
posa au  roi,  dans  une  assemblée  tenue  au  Louvre  le  12  mars,  de 
léunir  les  états  pour  y  procéder  à  la  convocation  d'un  conseil 
générai  où  Boniface  serait  déposé  ,  et  d'ordonner  qu'en  atten- 
dant on  Qt  gouverner  l'Eglise  par  un  vicaire,  afin  d'dier  toute 
uccasion  de  schisme,  et  qu'enfin  on  fit  saisir  le  pape  de  peur 
qu'il  ne  traversât  cette  tranneceuvre  I  — Cependant  Boinface 
cnvoyalelS  avril  l'ordre  d'offrir  â  Philippe  des  moyens d'accom- 
modeioent  ;  mais  le  légat  ne  put  remplir  les  intentions  du  sou- 
verain pontife.  Le  roi  et  ses  ministres  violèrent  à  son  égard  le 
droit  dès  gens;  le  courrier  du  lé«at,  l'archidiacre  de  Constance 
fut  arrêté,  mû  en  prison  el  ses  dépêches  interceptées.  —  Ce  fut 


mon ,  d'avoir  commis  tous  les  péchés  défendus  par  le  Décalo- 
gue,  et  violé  les  lois  dirines  et  humaines,  tant  dans  sa  conduite 
privée  que  dans  celle  qu'il  avait  gardée  avec  la  France  (  Grand. 
chroN.  Guill.  de  Nangis).  Eu  même  temps  Guillaume  du  Pies- 
sis  assura  hypocritement  qu'il  se  portait  i  celte  accusation  par 
lèle  pour  la  fui  et  par  dévouement  au  sainl-siégc  I  et  il  en 
appela  aussi  au  concile  général,  au  siège  apostolique,  et  à  celui 
et  a  ceux  qu'il  appartiendrait ,  suppliant  le  roi  de  procurer  la 
convocation  de  ce  concile  en  sa  qualité  de  défenseur  de  la  sainte 
mère  l'Eglise  et  de  la  foi  catholique  ;  et  Philippe,  au  nom  de  la 
liberté  qu'il  voulait ,  fil  droit  à  sa  requête  comme  il  avait  agréé 
celle  de  (iuillanme  de  Nugaret.  —  Ce  coup  hardi  tenté,  rien  ne 
devait  plus  arrêter  :  il  ne  restait  plus  qu'a  aller  droit  aux  der- 
niers excès,  et  on  y  alla.  —  Philippe  commença  par  chasser  et 
bannir  du  royaume  les  évêqucs  qu'il  n'avait  pu  entraîner  dans 
le  schisme.  Il  provoqua  de  toutes  parts  l'assentiment  des  villes, 
des  églises  et  des  communautés  aux  actes  qui  venaient  de  se 
faire.  On  aurait  voulu  que  toute  la  France  se  révoltât  contre 
l'Eglise  ,  et  pourtant  n  on  prenait  soin  de  résener  le  droit  de 
celle  Eglise  et  du  concile  ,  et  l'on  n'eût  point  voulu  paraître  en 
dehors  de  la  croyancc,el  de  la  constitution  du  christianisme!  » 

—  Le  pape  fut  bientût  informé  de  ce  qui  se  passait  en  Fraoce, 
et  il  s'en  affligea  prorondcmenl.  Hélait  pénible  pour  le  cœur  de 
ce  ponlife  dontia  piété  était  si  vive,  dit  Haynaldi,  que  bien  soo- 
vent  il  fondait  en  larmes  en  célébrant  les  saints  mystères ,  d'ê- 
tre précisément  calomnie  dans  sa  foi.  Son  premier  soin  fut  donc 
de  se  justifier  par  un  serment  en  plein  consistoire  des  horreurs 
dont  on  avait  osé  l'accuser,  surtout  du  crime  d'hérési -.  Ensuite 
il  s'occupa  de  dresser  plusieurs  constitutions  tendantes  à  préser- 
ver pour  l'avenir  rEelise  des  tempêtes  dont  il  allait  être  lui- 
même  la  victime.  Il  rédigea,  dit-on,  une  bulle  où  il  menaçait  de 
déposer  le  roi,  et  où  en  attendant  il  l'excommuniait  et  déliait 
ses  sujets  du  serment  de  fidélité.  Mais  ceci  ne  parait  pas  bien 
certain.  Enfin  il  seretiraàAnagni,  sa  patrie,  comme  s'il  eût  en 
le  pressentiment  du  crime  qui  allait  se  commettre.  —  En  effet, 
(îuiilaume  de  Nogaret  s'était  fait  donner  des  pouvoirs  illimités 
du  roi ,  un  véritable  blanc-seing  ,  dit  M.  Micheict  (  Uùt.  dt 
FVaiicf,  tom.  lu,  pag.  SO),  pourmire  tout  ce  qui  serait  â  propos. 
Muni  de  cette  arme,  il  courut  en  Italie,  sons  le  prétexte  de  noti- 
fier à  Boniface  VIII  l'appel  au  futur  concile,  mais  avec  l'ordre 
de  s'emparer  de  sa  personne.  Il  cacha  ses  mantruvres,  soudoya 
en  secret  une  hande  de  sicairrs  ,  corrompit  les  gardes  pontifi- 
cales ,  souleva  la  population  d'Ana^ni ,  et  le  T  septembre  1303 
envahit  le  palais  où  le  ponliCe  s'était  réfugié.  Boniface  se  crut 
perdu  :  «  Puisque  je  suis  trahi  comme  Jesus-Clirisl ,  dit-il,  je 
veux  mourir  en  pape ,  a  et  il  en  prit  les  ornements,  a  L'on  ne 
peut  guère  douter ,  dit  H.  de  Sismondi ,  que  l'intention  des  ' 
conjurés  ne  filt  de  massacrer  le  pape;  ils  n'avaient  pris  aucune 
mesure,  ni  pour  le  conduire  ailleurs,  ni  pour  le  garder  aiec  sû- 
reté où  ils  éiaieni.  Mab  ce  vieillard ,  que  son  grand  âge  seul  de 
quatre-vingt-six  ans  aurait  dû  rendre  vénérable,  el  qui  à  t'ap- 
proche de  ses  ennemis  s'était  revêtu  de  ses  babits  pontificaux 
et  s'était  mis  à  genoux  devant  l'autel,  frappa  malgré  eux  les 
conjurés  d'un  respect  insurmontable  I  Hiit.  de*  rép.  Ital. , 
tom.  IV,  chap.  34, pag.  t47).  Sciarra  Colonna,  heureux  de  se 
retrouver  en  cette  circonstance  pour  se  venger,  n'était  pas  maî- 
trisé par  cesentiment  de  respect.  Il  arracha  le  vénérable  vieillard 
du  trône  où  il  venait  de  s'asseoir  ,  et  lui  donna  un  soufflet  avec 
son  gantelet  de  fer  (  Du  Puy,  Preuv.  pag.  19S  ).  Ce  forcené  Gi- 
belin eût  tue  volontiers  Itoniface  ,  mais  Nogaret  empêcha  ce 
crime  qui  l'eût  trop  compromis ,  et  il  se  contcnla  de  menacer  le 
pontife  de  le  faire  conduire  lié  el  garrot  téà  Lyon,  où  il  serai  t  jugé 
et  déposé  par  un  concile  général  (Villani,  tom.  viii,  chap.  63). 

—  Cependant  les  habitants  d'Anagni ,  qui  s'étaient  d  abord 
laissés  séduire,  indignes  ensuite  des  fureurs  qu'on  exerçait  con- 
tre leur  compatriote ,  et  honteux  de  les  souffrir,  se  soulèverait 
tout  à  coup  en  masse,  chassèrent  de  la  ville  (kilonne,  .\ogaret  et 
les  factieux,  et  délivrèrent  le  ponlife.  Mais  le  sort  de  Boniface 
délivré  des  mains  de  ses  ennemis  n'en  devint  pas  meilleur.  La 
douleur  el  les  persécutions  hâtèrent  la  fin  de  sa  vie.  Comme  il 
retournait  à  Rome ,  il  fut  pris  d'une  dyssenterie  qui  l'enleva  an 
bout  dequelquesjoois,  le  11  octobre  1303,  après  nuit  ans,  neuf 


oMÎs  de  règne.  Il  eut  aéanmoii»  le  temps  ^  trint  de  Jour  du 
repos  éleroel ,  de  faire ,  en  présence  de  boit  cardinaux  >  selon 
l*iisage  des  souverains  ponkites,  une  profession  de  foi  très-dé- 
tftillee  et  très-calholique .  et  de  pardonner  à  ses  ennemis  avec 
une  admirable  douceur.  Ce  (ait,  que  nous  tenons  de  Raynaldi, 
détruit  une  indigne  insinuation  qui  voulait  faire  croire  que  Bo- 
nilaoe  était  mort  sans  remplir  œ  devoir  sacré.  Mais  il  est  une 
autre  calomnie  que  presque  tous  les  historiens  prévenus  contre 
ce  pontife  ont  débitée ,  et  que  certains  écrivains  catholiques  ont 
même  répétée  après  eux  avec  une  bien  coupable  légèreté  :  c'est 
que  BoniMce  VllI  mourut  enragé,  se  rongeant  les  mains  et  les 
bras.  Nous  avons  vu  au  contraire  qu'il  quitta  cette  vie  «  exté- 
nué de  fatigue  pour  la  foi ,  »  suivant  l'expression  d'un  de  ses 
contemporains  (  Muratori,  toro.  m,  pas.  660  ),  et  pour  la  dé- 
fense de  la  papauté  de  Grégoire  Vil  et  dlnnocent  111.  Au  reste, 
uo  démenti  formel  est  donné  à  cette  odieuse  calomnie.  Trois 
cents  ans  après,  sous  Paul  V  ,  le  il  octobre ,  jour  même  de  sa 
mort ,  on  ouvrit  son  tombeau ,  et  son  corps  fut  trouvé  intact 
'  (  Raynaldi,  ad  onn.  1303).  Il  fut  dressé  un  procès-verbal  très- 
circonstancié  de  cette  ouverture  du  tombeau  ,  et  o  on  put  voir 
alors,  dit  Henri  Spende,  qui  fut  témoin  de  ce  fait  en  1605, 
ou'il  ne  s'était  pas  rongé  les  bras  et  les  mains,  probablement 
oans  sa  douleur  d'avoir  déplu  à  un  roi  traître ,  etc. ,  reconnu 
pour  tel  par  tous  ses  sujets,  j»  —  Telle  est  la  vie  de  Boni*- 
faoe  VIII ,  vie  mêlée  d'orages ,  mais  qui  découvre  une  grande 
âme ,  un  noble  caractère  et  d'incontestables  vertus.  Il  nous  a 
suffi  de  la  retracer  fidèlement,  pour  montrer  qu'il  est  faux  que 
les  démêlés  de  ce  grand  pape  avec  Philippe  le  Bel  ont  eu  pour 
canse  l'envahissement  du  pouvoir  temporel  par  le  spirituel  ; 
mais  que  loin  de  rêver  cette  usurpation ,  le  vicaire  de  Jésus- 
Christ  eut  à  défendre,  pendant  la  durée  de  son  pontificat ,  Tin- 
dépendance  de  la  puissance  spirituelle  contre  les  entreprises  du 
roi  de  France,  qu'il  combattit  pour  que  les  sacrés  canons  fussent 
respectés ,  pour  le  maintien  des  règles  établies  et  reçues  dans 
toute  l'Eglise,  et  que  ses  actes  les  plus  énergiques  ne  furent  ja- 
mais, après  tout,  que  des  actes  d'une  ferme  résistance  contre  les 
tentatives  sacnléges  du  pouvoir  temporel.  D'un  autre  côté,  l'exa- 
men de  celte  vie  nous  a  prouvé  que  Philippe  le  Bel  repoussa 
obstinément  les  avertissements  paternels  du  pape,  et  que  se  fai-* 
saut  jug€  dtuii  sa  propre  cause ,  il  voulut  constamment  s'ar- 
roger les  droits  du  sacerdoce,  disposer  à  son  gré  des  immunités 
ecclésiastiaues  ,  conférer  les  titres  spirituels  ,  faire  plus  en  un 
mot  que  le  pape  même  dans  les  affaires  reli^euses  de  son 
royaume,  comme  l'ont  écrit  deux  historiens  désintéressés,  Vi- 
cerius,  dans  sa  Vie  de  l'empereur  Henri  Vil ,  et  Mu  Iras ,  dans 
sa  Chronographie  germanique.  En  sorte  que,  dans  la  querelle 
fameuse  et  â  jamais  déplorable  de  Philippe  le  Bel  et  Boni- 
face  VIII,  dirons-nous  avec  M.  de  Saint-Victor ,  pour  conclure , 
le  pape  avait  évidemment  raison  ;  le  monaroue  qui  attaquait  ses 
droits  comme  défenseur  des  privilèges  de  l'Eglise  avait  tort  ;  et 
ces  torts  devinrent  des  crime» ,  lorsqu'à  une  résistance  injuste 
et  opiniâtre  succédèrent  des  outrages  inouïs  et  des  violences  sa- 
crilèges, qui  montrèrent  aux  peuples  que  ce  qui  était  l'objet  de 
leur  vénération  pouvait  être  impunément  insulté  par  leurs  sou- 
verains l  Tabl.  ii  Paris^  tom.  il,  l^*"  part.,  pag.  597).  d —  fio- 
nifiîce  Mil  attend  un  historien  digne  de  lui  :  c'est  un  sujet  si 
beau,  si  important,  qu'il  ne  peut  manouer  d'exciter  bientôt  l'é- 
mulation de  quelque  docte  écrivain.  Il  est  temps  que  dans  un 
siècle  où ,  grâce  au  ciel ,  l'histoire  a  eené  d'être  une  conjptra- 
fû>ii  contre  ia  vérité^  on  mette  en  lumière  le  grand  caractère  de 
ce  pontife,  qu'on  le  venj^  des  calomnies  dont  la  haine  de  Nega- 
ret^  du  Dante  et  des  partis  politiques  des  xiii*  et  xiv^  siècles  l'ont 
poursuivi ,  et  qu'enfin  on  lui  rende  la  justice  déjà  acquise  aux 
papes  Grégoire  VU  et  Innocent  III,  par  les  illustres  travaux  de 
Voigt  et  de  Uurter.  En  attendant ,  des  défenseurs  des  bonnes 
doctrines  ont  tracé  la  voie  à  suivre  pour  atteindre  ce  but ,  et  der- 
nièrement un  savant  prélat,  M.  Visseman ,  a  publié  une  excel- 
lente Réponêe  aux  atêaques  dirigées  contre  Boniface  VIII,  au 
•m'tfl  de  aueigueê  circonstances  de  sa  vie,  excellente  Disserta- 
Itou  qu'il  avait  lue  à  l'Académie  de  la  religion  catholique  à 
Rome,  le  4  juin  1840.  L.  F.  Gcekin. 

BOKIFACB  ix ,  élu  pape  à  Rome  le  2  novembre  1389 ,  après 
la  mort  d'Urbain  VI  et  pendant  le  schisme  d'ONxident.  Il  était 
Napolitain,  se  nommait  Pierre  Tomacelli ,  d'une  bonne  maison, 
ma»  sans  fortune.  Il  avait  été  fait  cardinal  en  1381.  lise  refusa 
ainsi  que  son  prédécesseur,  à  l'union  et  à  la  cession  qui  lui  fVi- 
reot  proiio»i»e8\  F.  Bknoit  XJII  ,  anti-pape  ).  Il  soutint  Ladis- 
las  de  Iloiigrie  dans  ses  prétentions  au  royaume  de  Napl^ , 
contre  Louis  d'Anjou,  protégé  par  le  pape  avignonais  Clé-^ 
ment  VII.  il  eut  des  démêlés  aver  le  roi  d'Angleterre.  Richard  II, 
au  SHJet  de  U  collation  des  béncliGes  qu'il  enlevait  aux  évéquca 


)  B01lirACI#. 

et  aux  patrons.  U  établit  les  annales  perpétncAles ,  dont  dé* 
ment  V  avait  déjà  donné  l'exemple  (  F.CLÈirEirr  V).  Il  mourut 
le  I"  octobre  1404. 

BON iPAGE  (  fiTAcnnvB  ) ,  célèbre  avocat  au  parlement 
d'Aix,  né  à  Forcakiuier  en  1612.  Syndic  des  avocats  en  1670, 
recteur  de  l'université  d'Aix  en  1677 ,  procureur  des  trois  états 
de  Provence  en  1680,  il  eut  la  confiance  et  l'estime  de  toute  la 
province.  Il  est  connu  par  une  compilation  recherchée  des  juris- 
consultes; elle  est  intitulée  :  Recueil  des  arrils  notables  du 
parlement  de  Provence,  Paris,  1670  et  suiv. ,  5  vol.  in-M., 
ou  Lyon ,  1708 ,  6  vol.  in-fol.  Boniface  mourut  à  Aix  en  1690. 

B03f  IFACE  r*' ,  duc  de  Toscane.  Les  Lombards,  après  la  oon* 

Îuéte  de  l'Italie,  établirent  trente  grands  fiefs,  parmi  lesquels  la 
oscane  était  l'un  des  plus  importants.  Dès  cette  époque,  ce  pays 
fut  gouverné  par  des  ducs ,  qui ,  après  la  conquête  de  Cbarleni*- 
gne,  reçurent  aussi  le  titre  de  marquis.  Mais  nods  ne  connais- 
sons aucun  de  ces  princes.  En  812  et  815,  nous  trouvons  enfin 
un  Boniface,  comte  de  Lucques  et  de  Toscane,  déclaré  Bavarois 
d'origine  dans  un  diplôme ,  et  mort  vers  823.  ^-^  Boivipace  II , 
son  fils  et  son  successeur ,  chargé  par  Louis  le  Débonnaire  de 
défendre  la  Corse  contre  1^  invasions  des  Sarrasins  ;  en  898 ,  il 
fit  une  descente  entre  Utique  et  Carthage  pour  épouvanter  les 
infidèles;  en  834 ,  il  contribua  à  remettre  en  liberté  l'impéra* 
trice  Judith ,  que  Lothaire  retenait  prisonnière  à  Tortone ,  et, 
s'étant  ainsi  attiré  la  haine  de  cet  empereur,  il  fut  obligé  de  se 
retirer  en  France,  auprès  de  Louis  le  Débonnaire.  On  n*a  pu 
de  preuves  qu'ensuite  il  ait  jamais  été  rétabli  dans  son  gouverne- 
ment.— BOMFACE  III ,  duc  de  Toscane ,  fils  du  marquis  Théo- 
dald,  porta  lui-même,  dès  l'an  1004,  le  titre  de  marquis.  Il  go«- 
vernait  alors  Mantoue,  et  il  fut  un  des  premiers  à  se  déclarer 
avec  Henri  II  contre  Ardoin ,  lorsque  ces  deux  compétiteurs  se 
disputèrent  le  royaume  d'Italie.  Keggio ,  Canosse  et  Ferrare 
obéissaient  à  ces  marquis  ;  mais  la  Toscane  ne  fut  soumise  à  Bo* 
niface  III  cpi'en  1027,  après  la  mort  de  Renier,  marquis  de 
cette  contrée.  Boniface  eut  deux  femmes,  dont  la  seconcle.  Béa* 
trix,  fut  mère  de  la  fameuse  comtesse  Mathilde;  il  fut  tué  en 
1052,  avecdes  flèches  empoisonnées,  dans  un  bois  entre  Man- 
toue et  Crémone.  Ses  assassins  ne  furent  point  découverts.  Il 
laissa  de  son  second  mariage  trois  enfants  en  bas  âge ,  Frédéric, 
Béatrix  et  Mathilde.  Les  deux  premiers  étant  morts  trois  ans 
après  ,  Mathilde  recueillit  seule  son  immense  héritage. 

BONIFACE  (  V.  MoNTFERRAT  [Boniface,  marquis  de],  et 
Savoie  [maison  dej). 

BONiFACio  {géog,  ),  l'ancien  Jlfurûmum,  petite  ville  de 
G)rse,  dans  une  petite  péninsule  des  bouches  de  Bonifacio,  chef- 
lieu  de  canton.  Son  port,  commode  et  sûr, peut  recevmr  les  phis 
gros  vaisseaux.  On  y  fait  la  pêche  du  corail.  La  population  est 
de  5,051  habitants.  —  Les  bouches  de  Bonifacio  sont  un  dé- 
troit qui  sépare  la  Corse  de  la  Sardaigne,  et  qui  a  deux  lieues 
trois  quarts  dans  sa  moindre  largeur. 

BONIFACIO.  Ce  nom  est  celui  de  plusieurs  savants  italiens 
des  xvi"  et  XVIII*  siècles,  parmi  lesquels  Jean  et  son  neveu 
Balthazar  sont  les  plus  remarquables.  Le  premier,  né  à  Ro- 
vigo,dans  l'Etat  de  Venise,  le  6  septembre  1547,  d'une  famille 
noble,  étudia  le  droit  à  Padone,  servit  sa  patrie  par  ses  con- 
naissances dans  divers  emplois,  vécut  longtemps  à  Trévise ,  et 
mourut  à  Padoue  en  1655.  Formé  par  l'étude  des  anciens,  à 
laquelle  il  se  livra  de  bonne  heure ,  il  se  distingua  dans  \es  di- 
verses charges  qui  lui  furent  confiées  par  une  mâle  éloquence, 
et  comme  savant  par  des  connaissances  variées,  qui  lui  valu- 
rent son  admission  dans  les  académies  de  Trévise,  de  Venise, 
de  Padoue  et  de  Vérone.  Ce  fut  une  véritable  richesse  ajoutée 
au  trésor  de  la  littérature  historique,  que  son  Histoire  de  Tré- 
vise (  1591 ,  in-4*»  ) ,  remarquable  par  I  abondance  et  la  profon- 
deur des  recherches,  par  la  clarté  de  l'exposition  et  par  Thabile 
mise  en  enivre  de  matériaux  divers.  La  seconde  édition  de  ce 
livre,  donnée  à  Venise  en  1744,  a  été  corrigée  et  cohsidénible- 
ment  augmentée  d'après  les  matériaux  laissés  par  Tautear.  On 
y  a  joint  une  continuation  depuis  1591 ,  où  il  s'était  d'abord 
arrêté ,  jusqu'en  1623 ,  et  une  notice  sur  sa  vie ,  par  Stellio  Mas- 
tracca.  Il  a  prouvé  un  grand  esprit  d'observation  et  beaucoup 
de  finesse  dans  son  ouvrage  intitulé  :  Varie  de"  eemi^  con  ia 
guale  formandoei  favella  visibile ,  si  traita  délia  muta  e!o- 
quensa  (  Vicenza,  1616,  in-4*»).  Uans  ia  première  partie  «  l'au- 
teur enseigne  l'art  de  s'exprimer  par  signes ,  et  dans  la  seconde 
il  montre  rulilité  de  cet  art.  On  a  de  lui  :  !•  De  epilaphiù  cûm- 
ponendis  (  Rovig.,  1629,  in-4«);  2»  Larti  liberali  e  mecanèeke 
come  sieno  state  dagli  animali  irrasionali  agli  uomini  d^snoe^ 
trate  (ibid.,  1624,  in-4»);  5'  La  republica  délie  api  y  con  la 
quaU  si  dimostra  ii  modo  di  ben  formare  un  nuovo  gofïïfemo 
demoeratico  (  ibid. ,  1627,  in-4o  )  ;  4»  Com^nisneniipofroiiei 


(45) 


BoiirnHi» 


latÀd^f  i625y  iiM"*);  de  plus,  d«s  mémoires  sur  des  questions 
de  jurisprudence. — Son  neveu,  Balthazae»  originaire  de  Ro- 
vîgo ,  naquit  en  1586  à  Crema ,  dans  l'Etat  de  Venise.  Dès  Fâge 
de  treize  ans  il  fréquenta  runiversité  de  Padoue^où  il  fut  reçu 
docteur  en  droit  dans  sa  dix-huitième  année,  et  commença  à 
(aire  des  lej^s  sur  les  Instituts.  Il  alla  en  Allemittne  en  qualité 
de  secrétaire  de  fiorgia ,  légat  du  pape;  fut ,  après  son  retour , 
revêtu  de  diverscK  dignités  ecclésiastiques  dans  l'Etat  de  Venise; 
devint,  en  16ft,  directeur  d*uB  nouveau  collège  fondé  à  Padoue 
pour  des  nobles  vénitiens;  en  1653 ,  évéque  de  Gapo  d'Istria ,  et 
mourut  dans  cette  ville  en  1659.  Il  fut  membre  de  plusieurs  so- 
ciétés savantes,  écrivain  lrè$-fécond  en  prose  et  en  vers ,  en  latin 
et  en  italien ,  ei  laissa  manuscrits  plus  de  vingt  ouvrages.  Parmi 
ceux  qui  ont  été  imprimés ,  les  plus  importants  sont  :  1*"  Dip- 
corso  delt  immorlaUià  dell'  anima  (  Venet.,  1621,  in-4o); 
2®  Âwiala,  tragedia  (  ibid.,  1622,  in-S*").  Crescimbeni  range 
cette  tragédie  parmi  les  meilleures  de  cette  époque,  et  Tauteur 
se  défendit  contre  des  cri  tiques  injustes  dans  ses  LiUere  poeliehe 
(ibid. ,  1622 ,  in-i*");  3»  Elogia  canianna  (ibid.  ,1623,  in-4»); 
panégyriçiues  de  trente  personnages  distingués  de  la  famille  des 
Contarini,  imprimés  dans  Touvrage  de  l*r.  G)ntarini  :  Dtre^ 
but  et  beUo  inler  Elruscos  el  Senentes  geslo,  édité  par  Bonifacio  ; 
4**  Caroli  Sigoniijudicium  de  kùloricis  qui  res  rowkanas  serip^ 
urutU ,  etc.  ÀcceuerurUdi  iisdem  sertptoHbus  excerpia  a  Bal- 
Ihaxar  Bonifacio  (ibid. ,  1627,  Helmst. ,  1647 ,  in-^i"*)  ;  5»  Hiê- 
ioria  iudicra ,  opus  ex  omni  diâcipiinarum  génère  êelecium  el 
iucunda  erudiUone  referium  (  ibid. ,  1652 ,  iu-4«  )  ;  il  en  a  été 
donné,  en  1^56 ,  à  Bruxelles,  une  édition  augmentée,  avec  la 
vie  de  Tauteur;  6»  Vila  BonifacU  a  Bonifacio  ,  juHseonsulii 
et  aueêêore  (ibid. ,  1629,  in-4«)  ;  c  est  la  vie  de  son  père  ;  7«  Prm- 
dUecUoneê  ei  ctvi/ium  inetilulionum  epitome  (  ibid. ,  1632  , 
in-4<'  ).  On  y  a  joint  des  mélanges.  Il  avait  deux  frères  ju- 
meaux. On  avait  donné  aux  trois  enfints  les  noms  de  Gaspard, 
Afelcbior  et  Balthazar  ,  en  Fbonneur  des  trois  rois  mages. 
Gaspabu  se  fit  connaître  comme  poêle. 

BOjfiPAXio ,  peintre,  naquit  k  Venise  ou  &  Vérone  vers  l'an 

i49l,  d'apuès  œ  que  Ton  crott  conmiunément.  On  ne  sait  de 

q«el  maître  il  nrit  des  leçons,  mais  ses  ouvrages  prouvent  qu'il 

aÎBa  U  forée  de  Giorgion ,  la  délicatesse  de  Palma  et  le  coloris 

dtt  Titien.  On  voit  encore  au  palais  ducal  à  Venise  sa  fameuse 

composition  représentant  les  Marchands  chassés  du  temple.  Le 

4aMeaa  que  le  masée  de  Paris  possède  de  ce  mattre  a  trente  et 

«ne  figures  disposées  sans  confusion.  Lazare  est  ressuscité  en 

présence  de  Marthe  et  de  Marie  ;  plusieurs  Juifs  par  leurs  gestes 

loncent  qu*ils  ont  peu  de  confiance  dans  la  puissance  de  Jé- 

;  un  d'eux  ae  bouche  le  nez.  Le  Lazare  est  (Tnn  bel  effet,  il  a 

^  k  le  mouvement  de  la  vie  dans  un  corps  livide  et  dédiamé, 

qui  est  encore,  pour  ainsi  dire ,  sous  le  pouvoir  de  la  mort,  fio* 

lûfiiao  coMiaissait  bien  la  perspective  linéaire;  ses  fameux 

Triompku^  faits  d'après  les  poésies  de  Pétrarque,  sont  actudle- 

OMBt  en  Angleterre.  La  famille  priocière  Rezzonico  possède  k 

Boflse  ime  Sainte  FamiUê  de  cet  artiste.  Saint  Josqih  y  est  re- 

pcéfleitté dormant,  et  la  sainte  Vierge  occupée  à  des  cfétails  de 

ménage  ;  une  foule  d'an^  entourent  l'enfint  Jésus,  en  jouant 

avec  des  outils  de  menuisier;  un  d'eux  dispose  deux  morceaux 

4e  bois  en  forme  de  croix .  Boaifazio  mourut  en  1553.  Ses  défMits 

flOBi  roubli  des  costumes  des  differenles  nations ,  ce  qui  s'expln 

que  MEial  chez  un  peintre  très-versé  dans  Tétude  de  Tbistoire  :  la 

répétition  fréquente  des  mêmes  pensées  ;  trop  de  soins  donnes  à 

des  figures  secondaires ,  quelquefois  des  idées  peu  nobles.  Il  a 

e«  anan  le  malheur  d'être  souvent  confondu  avec  Bon ifazio 

BsafBO,  peintre  de  moins  de  mérite  que  lui,  natif  de  €ré» 

imoBe,etqui  floriasaiteo  1460,  environ  un  siècle  avant  lui. 

BOMlFICATMm  (miffifii.),  S.  f.  amélionrtîon ,  augmentation 
an  produit  d'une  affaire.  En  term.  de  commerce,  bonification 
éê  UKTCy  ce  qui  est  accordé  en  sus  de  la  tare  réeHe. 

imNiFlERf^ramm.],  c'est  rendre  meilleur.  Ce  verbe  s'em- 
ploie souvent  avec  le  pronom  personnel  :  Le  vin  se  bonifie  en 
vieilUssant.  Il  signifie  également  suppléer  un  déficit  :  Si  cette 
place  ne  vaut  pas  ce  que  je  vous  dis,  je  vous  bonifierai  ce  qui 
t'en  manquera, 

BOSJM  (géogr,) ,  groupe  de  grandes  fies  dont  le  nom  n'est  pas 
introduit  depuis  longtemps  dans  la  géographie.  Ce  groupe  est 
situé  entre  le  Japon  et  les  Marianes ,  sons  158  et  165<^  de  fongl- 
tode  et  230  30'  et  30<>  5*  de  latitude  nord.  Il  est  éloigne  de  73 
milles  du  Japon ,  dont  les  habitants  s'appellent  Bonin  <(les  sans 
hommes) ,  et  se  compose  de  dix  grandes  fies  et  de  soixante-4ix- 
neuf  plus  petites.  Les  jpremiéTes ,  dont  TUe  du  Nord  et  J*Jle  du 
Midi  sont  les  plus  considérables ,  ont  maintenant  des  habitants 
venus  de  Nifon,  qui  ne  sont  pas  soumis  à  la  domination  japo- 


naise y  mais  ne  commercent  pourtant  qu'avec  la  métropole. 
Dans  VWe  du  Nord  on  trouve  deux  vill^es ,  le  grand  villaoe 
et  Omula  ;  ce  dernier  a  un  temple  consacré  aux  Esprits.  Le  cli- 
mat de  ces  lies  est  très-tempéré;  elles  sont  presque  en liérement 
couvertes  de  rochers,  et  s'élèvent  toutes  de  Beaucoup  au-dessus 
de  la  mer.  Dans  les  parties  plaines,  il  y  a  beaucoup  oe  bois.  Les 
habitanls  cultivent  certaines  céréales,  des  légumes  el  des  fruits, 
se  livrent  à  la  chasse  et  à  la  pèche  et  recueillent  une  quantité 
considérable  de  cire.  La  superficie  des  dix  plus  grandes  fies  en* 
semble  est  environ  de  89  milles  carrés  ;  les  plus  petites  ne  sont 
guère  que  des  rochers  nus  et  arides.  On  prétena  que  les  Japo- 
nais les  connurent  pour  la  première  fois  en  1675 ,  et  qu'un  mar- 
chand de  fifeti  qui  les  découvrit  \at  hasard  obtint  l'autorisation 
de  les  occuper;  pourtant  les  Japonais  n'en  prirent  point  pos- 
session avant  la  fin  du  xviii*  siècle.  Du  reste,  quelques-unes 
de  ces  Iles  ont  été  visitées  par  des  navigateurs  qnî  leur  ont  même 
donné  des  noms. 

B«NiN«TOK  (Righard-Parkes),  peintre  anglais,  naquit  à 
Londres  en  180t.  Venu  jeune  encore  k  Paris,  il  trempa  son 
(j^énie  dans  toutes  les  idées  de  grandeur  et  de  gloire  nées  des 
événements  extraordinaires  de  cette  brillante  époque.  Des  scènes 
charmantes,  esquissées  sans  principes,  révélèrent  en  lui  une 
puissante  vocation.  Il  n'oublia  jamais  qu'il  avait  presque  rénsii 
dans  ces  premiers  essais,  dont  il  avait  pris  les  modèées  dans  la 
nature  forte  et  vraie,  et  il  conclut  avec  raison  que  dans  elle  et 
dans  Tobservation  intelligente  de  sa  méprisable  richesse  est  h 
source  de  toute  beauté.  Entré  à  Técote  des  dassioues  de  la  pei»- 
ture,  Boninglon  ne  voulut  apprendre  d'eux  que  le  technique  de 
leur  métier,  jugea  leur  faire  Cmix  et  de  convention,  répudia 
comme  étroite  et  sans  vérité  la  pensée  qui  présidait  k  l'eiécution 
de  leurs  plus  grands  ouvrages ,  et  se  repliant  pour  ainsi  dire 
sur  lui-même ,  il  n'écouta  plus  que  la  secrète  influence  de  sqm 
génie;  il  devint  un  des  peintres  les  plus  estimés  de  l'école  ro- 
mantique. Bonington  étudiait  encore  dans  l'atelier  de  Gros,  qui 
ne  lui  cachait  jamais  le  mépris  que  lui  inspiratent  ses  funestes 
tendances,  lorsqu*une  charge  aussi  énergique  que  spirituelle 
d^née  par  lui  porta  au  comble  l'indignation  du  maître  :  l'in- 
corrigible élève  dut  alors  quitter  l'atelier ,  et  il  commença  ses 
voyages.  Il  partit  pour  continuer  ses  études  favorites  et  explo- 
rer la  nature  là  où  die  se  numtre  dans  toute  sa  pureté  et  sa  gran- 
deur natives,  sur  les  eûtes  de  l'Ouest,  sur  celles  de  la  Méditer- 
ranée ,  dans  la  Suisse  et  les  Alpes  ;  là  aussi  (m  bien  comprise  et 
traduite  par  les  grands  maîtres,  on  la  revoit enbdlie  par  tous 
les  prestiges  de  rart,daa6  la  beUe  Italie.  Boniagton  observa  par- 
tout ,  analysa  tout,  et  commençant  un  judicieux  éclectisme,  il 
se  composa  un  faire  propre ,  original  dans  Tensemble,  mais  com- 
Inné  de  toutes  les  beautés  qu* il  avait  prises  à  diverses  écoles.  La 
réputation  de  Tartiste ,  k  pdne  commencée  guand  il  quitta  la 
France ,  avait  rapidement  grandi  et  le  précéda  quand  il  y  re- 
vint. Les  classiques ,  autrefois  ses  détracteurs ,  le  félicitèrent  et 
l'admirèrent  peut-être  intérieurement.  Bonin^on,  riche  déji 
de  suocès  et  aespoir,  voulut  revoir  sa  patrie  :  a  peine  arrivé  k 
Londres,  il  y  mourut  d'une  fièvre  cérébrale  eu  septembre  1898. 
L'acadéoiie  royale  lui  décerna  de  magnififues  obsèipies.  Bomng- 
ton  ne  fut  pas  un  pemtre  d'histoire  :  le  faire  «laniéré  et  mes- 
quin  des  contemporains  lui  «vaieut  laH  prendre  ce  genre  eu 
aversioR,  non  qu'il  ne  le  reeonnèt  pas  le  plus  beau  en  lui- 
vnUmty  wais  parce  qu'il  désespérait  de  vaisMiie  les  préjugés  et  le 
mautnii!  goât  qui  se  serment  aobarnés  impitoyablement  sur  sa 
manière  nevaie  et  vraie.  Il  traita  presque  tous  tes  autres  genres , 
les  marines,  les  intérieurs ,  les  paysages,  l'architeeture.  Tout 
instrument  lui  fot  bon  à  traduire  sa  pensée  vive  et  féconde  :  fl 
peignit  à  l'huile,  à  la  gouache ,  dessina  à  la  plun^,  aux  crayons, 
au  pastel  :  il  excdia  dans  l'aquarelle.  Apprécié  comme  peintre, 
Bonington  fut  un  ooforisle  èriUant ,  passionné,  car  il  fit  de  la 
couleur  le  reflet  des  passions.  Son  faire  large,  sacrifié  dans  les 
détails,  plein  de  grandenr  par  l'ofiet  d'ensemble,  se  présente 
comme  une  expressive  critique  du  geme  classique  qu  il  com- 
battit awe  tant  d'ardeur.  Le  cbef-d'cravie  de  Bonington  est  sa 
Fus  du  pwi^  canal  de  Vantée.  Ou  peut  citer  honorablement 
le  Tombeau  de  saint  Orner  et  les  fbndies  du  Voyage  pittore»^ 
que  de  MM.  Taylor ,  Nodier  >  Gaille»x.  Mais  dans  nul  de  ses  am- 
vraces  sa  peasée  intime ,  son  originalité  ne  se  révdent  avec  tant 
de  frauehise  «le  dans  son  Racneii  de  fragments.  On  peut  voir 
dans  les  plaocnes  lttiio;;Taphiquesdes  Vues  pittoresfues  de  tE' 
cosse  avec  quelle  intelligence  et  queUe  force  il  suvait  étudier  et 
rendre  la  nature. 

BOKiTE  {hist.  nul.),  poisson.  Espèce  de  combcroide  du  genre 
l^OM  (F.  œmot). 

BOMiTON  {hiat.  nat.),  s.  m.  nom  vulgaire  d'un  poisson  du 
genredes  Scombrss  (Vi  oe  mol). 


BO^rJOCB. 


(44) 


BO!IJOC1l. 


BeirJBAir  (éeùn,  mtl.).  Lorsque  les  gens  de  la  campagne 
font  rouir  le  lin,  ils  ont  soin  orainairement  d*en  réunir  deux 
boîtes  ensemble  avec  un  lien  qui  les  entoure  et  les  serre  de  la 
tête  aux  pieds  ;  c'est  afin  de  s'économiser  plus  de  place  dans 
fcau.  Celle  couple  ainsi  façonnée  s'appelle  bonjeau. 

BONJOUR  igramm,) ,  s.  m.  terme  dont  on  se  sert  pour  saluer 
quelqu'un.  Je  voui  donne,  je  vous  souhaite  le  bonjour.  Ellip- 
Uquemrnt,  Bonjour,  monsieur.  Ces  manières  de  parler  sont 
familières,  et  ne  s'emploient  ordinairement  que  de  supérieur  à 
inférieur,  ou  d'égal  à  égal.  On  dit  quelquefois  plus  familière- 
ment encore  :  Bonjour  a  monsieur  un  tel. 

BONJOCR-COMMANDEUB  [hist,  nat,),s.  m.  espèce d'oiscau 
de  Cayenne,  du  genre  des  ortolans,  qui  chante  au  point  du 
jour. 

BONJOCR  (GuiLLADiiE).  Quelques  bio^phes  écrivent  Bon- 
jours.  Il  naquit  à  Toulouse  en  1670.  Entre  de  bonne  heure  dans 
Tordre  de  Saint-Augustin ,  il  en  devint  par  la  suite  l'un  des 
membres  les  plus  émments.  O  fut  un  homme  de  piété  fervente 
et  de  savoir  profond,  surtout  dans  les  sciences  positives.  En  1695, 
le  cardinal  de  Noris  le  fit  venir  à  Rome ,  et  le  pape  Clément  XI 
le  reconnaissant  digne  de  sa  protection ,  lui  confia  le  soin  de  plu- 
sieurs affaires  importantes.  Le  cardinal  Barbarigo,  qui  se  con- 
naissait en  mérite,  lui  donna  la  direction  du  séminaire  qu'il 
fonda  à  Monlefiore  sous  le  titre  d*  Académie  des  saintes  lettres. 
Dire  que  le  P.  Bonjour  se  montra  dans  ses  nouvelles  fonctions 
le  chiîtien  et  l'administrateur  par  excellence ,  c'est  restreindre 
à  un  fait  particulier  l'éloge  que  méritent  tous  les  actes  de  sa  vie 
dans  des  circonstances  analogues;  mais  à  combien  d'égards  en- 
core cesaint  prêtre  mérite-l-il  notre  estime  et  notre  admiration  I 
Le  P.  Bonjour,  observateur  rigoureux  des  devoirs  de  sa  charge 
quelle  qu'elle  fût,  trouva  le  temps  de  cultiver  les  langues  orien- 
tales. Le  copte  surtout  lui  devint  familier.  En  1710,  il  partit 
pour  la  Chine  en  qualité  de  missionnaire.  Prêcher  la  foi  dans  un 
tel  pays,  c'était  une  rude  épreuve,  même  pour  les  plus  zélés,  et 
lui  cependant  l'avait  sollicité  comme  une  faveur.  Cependant 
l'empereur  de  la  Chine  à  cette  ép()que  consentait  à  se  aémettre 
de  ses  rigueurs  en  faveur  du  mérite»  et  lorsqu'il  apprit  que  le 
P.  Bonjour,  depuis  peu  débarqué  à  Canton  ,  était  un  homme 
très-versé  dans  les  sciences  mathématiques,  il  lui  envoya  l'or- 
dre de  se  rendre  à  Pékin.  11  y  arriva  au  commencement  de 
1711,  et  fut  adjoint  aux  huit  missionnaires  jésuites  chargés  de 
le^er  la  carte  générale  de  l'empire.  Le  nom  de  l'empereur  était 
Rang-Hi.  Ce  prince  l'envoya  ensuite  en  Tartarie,  pour  y  con- 
tinuer avec  les  PP.  Bouvet,  Jartoux  et  Fridéli  la  levée  de  la 
carte  de  ces  vastes  contrées.  Il  n*y  avait  d'égal  au  zèle  des  mis- 
sionnaires que  la  volonté  de  Kang-Hi  :  en  1715,  il  fit  partir  le 
P.  Bonjour  et  le  P.  Fridéli  pour  les  provinces  du  Ssé-Tcnuen  et 
l'Yun-lran,  afin  d'en  lever  les  cartes.  Mais  le  courage  cette  fois 
ne  suffit  point  à  soutenir  la  nature,  et  le  P.  Bonjour  expira  dans 
le  mois  de  février  1714,  à  Tàge  de  quarante-quatre  ans,  dans 
l'Yun-Nan.  On  a  du  P.  Boniour,  soit  en  manuscrit, .soit  en 
imprimés  un  grand  nombre  d'ouvrages  dont  voici  les  titres  : 
1°  Dissertatio  de  nomine  patriarches  Josephi  a  Pharaone  tm- 
pof^lo,  Rome,  1696,  in-4*';  3°  £xfrci(alio  in  monumenta  co- 
fUea,  teu  Egyptiaca  bibliotheca  Vatieana,  Rome,  1699 ,  in-4<'; 
5**  Sélectes  in  sac.  script,  disiert., apud  Montem  Faiiscum,  1 702  ; 
4**  Calandarium  Romanum .  chronologorum  causa  construe- 
ium,  Rome,  1701,  in-fol.  ;  5"*  De  Computo  eeclesiastico,  apud 
Montem  Faliseum,  t70i,  in-fol.  ;  6^  des  Observations  sur  yn 
«i^ro^r  chinois  trouvé  en  Sibérie,  imprimées  avec  les  lettres  de 
Cnpet,  et  l'Explication  de  la  légende  d'une  pierre  gravée 
éqypiUnne.  comprise  dans  les  fragments  de  l'Evangile  de  saint 
Jean ,  publiés  par  le  P.  Géorvi,  page  590-92.  Il  est  aussi  l'au- 
leur  d'une  dissertation  de  Epoehis  JSgyptiaeis  et  d'un  grand 
nombre  d'autres  manuscrits  tels  que  une  Grammaire  copte ,  une 
Histoire  des  dynsuties  d'Egypte,  un  Psautier  copte^arabe,  avec 
des  variantes,  des  notes  et  une  version  latine;  un  Lexique 
eepte .  une  Version  Uttérale  du  prophète  Osée ,  quelques  co- 
pies  d«  manuscrits  coptes,  et  un  Traité  des  cérémonies  chinoi- 
ses. Le  p.  Bonjour  avait  commencé  le  travail  d'un  Pentateu- 
qoe  copte  avec  une  version  latine,  mais  la  mort  l'empêcha  de 
1  achever;  il  n'en  reste  que  les  prolégomènes  et  la  copie  des  qua- 
rante-sept premiers  chapitres  de  la  Genèse.  Tous  les  ouvrages 
que  nous  venons  de  mentionner  se  trouvaient  à  Rome  dans  la 
bibliothèque  des  Augnstins. 

BOTIJOCR  (Les  frères,,  chefs  de  la  secte  des  Fagellants 

Fareinistes,  de  Farcira,  village  près  de  Trévoux,  dans  lequel 

avait  pris  naissance  cette  secte  dont  la  doctrine  hétérodoxe  aif- 

^Tiit  peu  dr  celle  des  pauvres  de  Lyon  ,  nés  d'une  famille  peu 

>,  quelque  temps  avant  la  fin  du  dix-huitième  siècle,  em-  , 


brassèrent  l'état  ecclésiastique.  L'atné  fut  d'abord  curé  dans  le 
Forez  ;  mais  ayant  mécontenté  le  seigneur  et  ouelques  habi- 
tants de  l'endroit,  il  fut  envoyé  par  son  évêque  à  Foreins,  arec 
son  frère pourvicaire.  Des  mœurs  pures,  un  caractère  très-doux^ 
des  manières  aimables  et  un  grand  talent  pour  la  chaire  leur 
gagnèrent  l'affection  générale  pendant  huit  ans.  Au  bout  de  œ 
temps,  l'alné  monta  en  chaire  un  dimanche,  et  déclara  à  ses  pa- 
roissiens qu'il  n'était  plus  digne  de  continuer  sqg  fonctions,  ni 
de  participer  à  la  communion  ;  depuis  ce  moment  il  ne  dit  plus 
la  messe,  a  laquelle  pourtant  il  assistait  avec  recueillenoent.  Son 
frère  fut  nommé  curé  à  sa  place ,  et  on  lui  donna  pour  vicaire 
un  ecclésiastique  nommé  Furlay,  qui  était  imbu  de  leur  doc- 
trine. Ils  continuèrent  de  vivre  ensemble,  l'alné  exerçant  les 
fonctions  de  mattre  d'école.  Il  s'était,  disait-on,  condamné  à 
une  pénitence  extraordinaire,  et  le  carême  il  ne  mangeait  ni 
ne  buvait  :  quand  on  fit  l'inventaire  de  son  mobilier,  on  trouva 
une  armoire  richement  garnie  de  chocolat,  de  confitures  et  de 
liqueurs.  Bientôt  on  entendit  parler  de  miracles  :  l'ex-curé  avait 
enfoncé  un  couteau  jusqu'au  manche  et  sans  douleur  dans  la 
jambe  d'une  jeune  fille;  c'était  un  couteau  comme  ceux  décrits 
dans  la  Magie  blanche  dévoilée  (F.  Decremps)  ;  une  autrr 
fille  se  fit  crucifier  par  lui  en  présence  de  plusieurs  personnes, 
sans  en  éprouver  aucune  douleur.  Ces  deux  filles  leur  attirèrent 
un  grand  nombre  de  prosélytes,  surtout  parmi  les  femmes,  les- 
quels se  réunissaient  uêle-mèle  dans  une  grange ,  la  nuit,  ans 
lumière,  et  l'ex-curé  oistribuait  des  coups  de  discipline  à  droite, 
à  gauche,  à  chacun  de  ses  adeptes  qui  l'appelait  petit  pcfe. 
Un  des  plus  chauds  adversaires  de  cette  secte  mourut  subite- 
ment, à  la  suite  d'une  piqûre  d'aiguille  trouvée  dans  son  lit  :  cet 
événement  éveilla  des  soupçons;  deux  d'entre  eux  furent  exilés, 
et  Bonjour  second  enfermé  dans  un  couvent  d'où  il  s'échappa  ; 
il  fit  croire  à  ses  prosélytes  que,  nouveau  Pierre,  il  avait  été 
délivré  par  un  ange.  Pendant  la  révolution  il  chercha  à  prendre 
d'assaut  son  ancienne  cure,  mais  l'autorité  de  Trévoux  eut 
bientôt  rétabli  l'ordre.  Il  retourna  à  Paris,  où  il  s'était  caché 
d'abord  ;  il  continua  de  correspondre  avec  ses  partisans,  dont 
plusieurs  vinrent  le  joindre,  entre  autres  la  cruciltée,  son  frère 
et  Furlay.  Bonaparte  étant  devenu  premier  consul ,  exila  les 
frères  Boniour  à  Lausanne  en  Suisse,  où  ils  moururent  dans  une 
extrême  vieillesse  et  dans  un  état  voisin  de  la  misère.  Avec  eux 
s'éteignit  la  secte  des  Flagellants  Fareinistes. 

BONJOUR  (François-Joseph),  chimiste,  naquit  le  12  décem- 
bre 1754  à  la  Grange  de  Combes,  aux  environsde  Salins.  11  com- 
mença, sous  l'influence  de  ses  parents,  des  études  théologiques 
qu'il  abandonna  bientôt  pour  se  livrer  tout  entier  à  la  médecine. 
Reçu  docteur  à  la  faculté  de  Paris  en  1781 ,  il  reconnut,  auprès  des 
premiers  malades  confiés  à  ses  soins,  qu'une  excessive  sensibilité 
le  rendait  peu  propre  à  observer  et  sonder  avec  calme  et  courage 
les  misères  et  lesdouleurs  humaines.  Il  renonça  aux  difficiles  pra- 
tiques de  cette  profession,  et  s'adonna  i  l'étude  de  la  boUniqueet 
de  la  êhimie.  De  rapides  progrès  justifièrent  ce  sage  parti.  Ber- 
thollet  apprit  que  Bonjour  était  un  savant  aussi  distinguéque  mo- 
deste ;  il  le  connut,  et  l'associa  dès  lors  à  ses  travaux,  en  le  choi- 
sissant (1784)  pour  son  préparateur.  Bonjour  dirigeait  à  Valen- 
ciennes  une  série  d'opérations  ayant  pour  but  l'application  en 
grand  d'un  nouveau  procédé  pour  le  blanchiment  des  toiles,  que 
son  mattre  avait  récemment  découvert ,  lorsque  les  Autrichiens 
posèrent  le  siège  devant  cette  ville ,  en  1793.  Un  écfat  de  iMmbe 
le  blessa  au  bras  gauche,  auprès  de  la  pièce  qu'il  servait  comme 
simple  canonnier,  eldès  lors  il  se  retira  dans  les  hôpitaux  où  il  fut 
chargé  des  préparations  pharmaceutiques  ,  et  où  il  propagea  l'u- 
sage encore  peu  connu  des  appareils  dàinfecleurs.  Après  le  siège, 
l'administration  des  salpêtres  le  délégua  comme  commissaire  du 
dislrictdeValenciennes.  Mais  Bonjourrevinl  à  Paris  vers  la  finde 
1794, et  fut  nommé  professeur adjointde  chimie  à  l'école  centrale 
des  travaux  publics,  et  en  même  temps  choisi  pour  entrer  comme 
élève  à  l'ccole  normale,  parmi  ceux  que  présentait  ledépartement 
de  Paris.  Le  conseil  d'agriculture  et  des  arU  l'admit  au  nombre  de 
ses  membres  en  1795  ,  et  en  1797  il  partit  pour  aller  inspecter 
les  salines  de  la  Mcurthe,  en  qualité  de  commissaire  du  gouverne- 
ment. Bonjour  mourut  à  Dieiize  le  24  février  1811.  Il  n'avait  ja- 
mais oublie  que  le  plus  beau  titre  à  l'estime  publique  est  dans  les 
services  qu'on  rend  à  son  pays.  En  1787  il  enrichit  le  Jura  de 
quelques  espèces  diverses  de  pmmes  de  terre,  devenues  depuis 
cette  époque  l'objet  d'une  culture  suivie  qui  fournit  au  pauvre 
laborieux  une  nourriture  abondante  et  facile.  Bonjour  a  traduit 
du  latin  le  Traité  des  affinités  chimiques  ou  attractions  électives 


_.  .„  . voyagequ  ^  ■   -j- 

vernement  l'avait  envoyé  en  1801  pour  y  aller  explorer  les  di- 


vers  mo 

BORK 

SCVÈNEJ 
BOXB 

de  style, 
ment  di 
dulangj_ 

ei  ne  doifâîre  assimile'en  rien  aux  traits  plus  ou  moins  heureux 
que  l'on  rencontre  dans  un  livre,  écrit  et  médité  tout  à  loisir  par 
sOn  anteur.  Son  mérite  en  effet  consiste  surtout  dans  sa  soudai- 
neté et  dansson  i-propo$;  il  doit  produire  sur  l'esprit  del'audi- 
teurune  vivesurpnsc,  une  impression  pour  ainsi  dire  électrique  ;  ■ 
et  cette  impression  est  d'autant  plus  durable,  le  succès  est  (Tau- 
(ant  plus  Datteur,  que  le  bon  mot  est  plus  bref  on  plus  concis, 
plus  juste,  plus  fin  ou  plus  profond,  selon  la  nature  de  l'idée  ou 
de  l'mtenlion  qu'il  recèle.  H  ne  faut  donc  pas  confondre, 
comme  on  l'a  fait  souvent,  le  bon  mot  avec  le  jeu  de  mois  ou 
ca/emAourg,  misérable  cl  souvent  absurdeëquiToque,fondéesur 
les  consonnances  ou  les  homonjmes.  I^e  calembours  n'exprime 
ordinairement  rien  de  vrai,  rien  de  réel  ;  il  n'a  de  sens  que 
celui  que  lui  prèle  le  caprice;  c'est  un  hors-d'œnvre,  toujours 
inutile,  qui  ne  se  lie  point  à  la  conversation  où  il  est  jeté. — Le  bon 
mot  est  accaeilli  dans  la  conversation  comme  le  serai!  un 
beau  fruit  apparaissant  tout  à  coup  dans  un  étal  de  maturité 
parfaite  sur  une  terre  ensemencée;  le  calembou^  ne  s'y  mon- 
tre que  comme  une  plante  parasite.  Encore  moms  compare- 
rons-iious  le  bon  mol  à  ce  qu'on  désigne  par  le  terme  de  qvo- 
libtt,  lequel  se  prend  toujours  en  mauvaise  part,  et  n'est  souvent 
qu.'une  ignoble  ou  triviale  plaisanterie.  —  Il  y  a  plus  d'une 
esp^  de  bons  mots,  et  si  d'ordinaire  ils  sont  gais,  plaisants, 
poussant  au  rire,  comme  la  plupart  de  ceux  qu'on  voit  dans  les 
ani»,  il  en  est  aussi  qui  se  distinguent  par  un  caractère  sérieux, 

Ear  une  certaine  noblesse,  et  ni^nie  par  une  teinte  légèredemé- 
incolie.  Tels  sont  les  suivants,  qu'à  ce  titre  nous  croyons  pou- 
voir citer  sans  manquer  i  la  gravité  rie  cet  ouvrage  :  Pour  esti- 
mer les  hommes,  disait  un  jour  le  comte  de  Samt-Germain  à 
Lonis  XV,  il  ne  faut  «Ire  ni  ministre,  ni  confesseur,  ni  lieute- 
nant de  police.  «  Ni  roil  a  ajouta  Louis  XV.  —  Un  magistral 
d'an  caractère  stoiquc,  le  président  Bouhier,  attaqué  d'une  ma- 
ladie mortelle,  touchait  à  sa  tin,  avant  d'ailleurs  pleine  con~ 
science  de  son  étal  désespéré.  Quelqu  un  s'élant  approché  de  lui, 
fut  frappé  de  lui  voir  l'air  et  l'attitude  d'un  homme  qui  niédile 
profondément  ;  et  comme  cette  personne  insistait  pour  savoir 
ce  qui  l'occupait  ainsi,  Bouhier,  faisant  effort  sur  lui~raéme, 
rc  pondit  avec  calme  :  a  J'épie  la  mort  tu  —  Ce  fui  un  mot  bien 
ni>l]le  el  bien  délicat  que  celui  qu'adressa  Louis  XIV  à  M.  de 
Villeroi,  après  la  défaite  de  Ramillies  :  n  Monsieur  le  maréchal, 
on  n'est  plus  heureux  à  notre  âge  I  »  — Cetpt' on  appelle  fMïcele' 
est  encore,  dans  beaucoup  de  cas,  une  variété  du  non  mot;  mais 
c'est  un  mut  d'ordinaire  plus  personnel,  plus  ingénu,  el  en  quel- 
que sorte  plus  irrédéchî.  Nous  ne  connaissons  guère  de  naïvetés 
i)lu5  spirituelles  que  celle-ci  :  «  Mesdames,  disait  Duclos  an  mi- 
lieu a'un  cercle  de  duchesses,  il  n'y  a  que  les  femmes  sans 
mcFurs  qui  se  scandalisent  d'un  conte  graveleux  ;  je  puis  donc 
ctimmencer  et  je  commence ...  Ah  1  ah  I  monsieur  Duclos, 
s'écria  l'uned'elles,  vous  nous  croyez  de  trop  honnêtes  femmes!  » 
—  Les  personnages  illuslres  A  qui  l'on  attribue  le  plus  de  bons 
mois  sont  sans  contredit  Duclos,  Fonlenclle,  Piron,  Voltaire  et 
le  grand  Frédéric.  De  nos  jours,  M.  de  Talleyrand  en  a  édité 
d'assez  curieux,  et  l'on  sait  qu'il  tenait  pour  le  moins  autant  à 
*a  répulatioi)  de  bel  esprit  qu'à  celle  de  grand  diplomate.  Mira- 
beau, Napoléon,  Lafayelle  apparaissenl  aussi  escortés  d'un  cer- 
tain nombre  de  bons  mois  que  la  chronique  leur  allribue  el 
qu'elle  a  même  souvent  imaginés.  Nous  citerons  enfin,  comme 
l'un  des  plus  féconds  sous  ce  rapport,  parmi  les  personnagesac- 
liiellemcnl  vivants,  un  savant  magistrat,  bien  connu  par  la 
hrusqnerie  originale  de  ses  saillies  el  par  ses  boutades  politiques. 

BOMX  (géogr.,  hitl.).  ville  de  Prusse  (Cologne),  sur  la  rive 
Iroite  du  Rhin,  chef-lieu  de  cercle.  La  plus  remarquable  de  ses 
quatre  églises  esl  celle  de  Saint-Martin.  Elle  possède  une  univer- 
sité (au  chdleao),  avec  une  hiUiolbèque  de  05,000  volumes,  et 
lin  cabinet  de  minéralogie,  un  lycée,  un  Ibéàtre,  un  cabinet  de 
iiu'dailles,  de  tableaux,  de  gravures,  etc.;  des  fabriques  de  sia- 
moises, de  nankin,  de  vitriol,  d'eau  forte,  de  savon  vert,  et  des 
lihtures  de  colon .  Son  principal  commerce  conriste  en  blé,  vin 
cl  plomb.  C'est  le  lien  natal  de  Beethoven.  Sa  population  est  de 
1 1 ,000  habitBDls.  —  Bonn  esl  à  6  lieues  trois  quarts  au  sud-est 
de  Cologne. 

BONS  (Audkê),  professeur  de  chirurgie,  naquit  en  I TS6  d'un 
jibariDacien  d'Amsterdam.  Son  père,  qui  n'avait  rien  négligé 


broMÎ.  Bonn  vint  quelques  années  après  â  fans  et  se  mit  en 
coulact  avec  les  premiers  savants  de  l'époque.  De  relour  à  Ams- 
terdam, la  voix  publique  le  désigna  comme  le  plus  digne  succes- 
seur de  Folkern  Snipp,  qui  venait  de  OKiurir  et  laissaitvacanle 
la  chaire  de  professeur  d'anatouiieet  de  chirurgie.  Bonn  fui  éln 
à  sa  place,  el  travailla  dès  lors  avec  une  infatigable  ardeur  à 
faire  avancer  lascience.  Ce  fut  d'après  ses  idées  el  ses  conseiU^ue 
fut  fondée  la  société  de  chirurgie  d'Amsterdam  qui  à  cette  occa- 
sion fit  frapper  une  médaille  en  son  honneur.  i\omméen  I8ir> 
chevalier  de  l'ordre  du  Lion  Belgique,  membre  de  l'académie 
de  Bruxelles  et  de  plusieurs  sociétés  savantes,  il  mourut  en 
1819,  à  l'âge  de  quatre-vingt  et  un  ans,  universellement  estimé 
el  regretté  de  tous.  Plusieurs  des  ouvrages  de  Bonn  sont  en 
hollandais  :  le  plus  grand  nombre  esl  écrit  en  lalin  ;  ce  sont  : 
1"  Diiserlalio  inauguralit  de  eonlitiuatione  membraitaTUM, 
Leyde,  1TG3,  réimprimée  dans  le  Theiauram  dtutrtaiionun 
el  programma  lu  m  de  SandiforL;  T  De  limplteilate  nalura, 
antUomieorum  admiralione,  c/itrurgteorum  ïmifaiiionï  dipnit- 
tima,  Amsterdam,  1772.  Ce  fut  son  discours  d'inslalla lion  dans 
la  chaire  d'analomieelde  chirurgie  d'Amsterdam  ;  5"  Comme»' 
falio  de  humera  luxato,  avec  ligures,  1163;  i"  Deteriptio 
Thetauri  oiHuta  morbotorum  Hoviani  ;  adiuxa  eil  diueriatia 
de  Cof/o,  Amsterdam,  1783;  Leipzig,  ^^Hi;  5°  Tabulm  oiiium 
morboiorum,  prcactpHe  ZViauri  Uoviani,  Leyde,  1785, 1789; 
6°  Tabula  anaiomico-cliiruTgica  doclrinam  herniarum  illut- 
tranle$,  tdUa  a  G.  Sandifort,  20  planches,  Leyde,  1838. 
Eusiin  de  Berlin  indique  dans  son  catalogue  on  autre  ouvrage 
de  cet  auteur,  Iradiiiten  allemand,  sur  la  rétention  d'urine  et 
la  ponctioD  de  la  vessie,  Leipzig.  nti4.  L'éloge  de  Bonn,  pro- 
noncé par  Van  derBreggen,  professeur  de  médecine  à  Amst^- 
dam,  a  clé  publié  sous  Te  lilre  :  Memoria  Andrtit  Bonn  Û. 
D.,  malomiee  el  cMrUTifitx  profeuorif,  1819. 

BO.XXAGE  {droit  fiod.),  droit  de  bornage  ou  de  faire  planter 
des  bornes,  que  le  seigneur  avaîl  seul  dans  les  terres  de  ses 
vasseaui;  en  basse  latinité  banagiwn.  —  Autrefois  on  disait 
bonne  pour  6orn«,  et  bonnier  pour  poser  des  bornes. 

BONNAIKE  (jE.\N-riËRATiD),  maréchal  de  camp  à  l'armée 
française,  naquit  à  Propet,  dans  le  département  de  l'Aisne,  le 
11  décembro  1T71.  Il  partit  comme  volontaire  avec  le  sixième 
balaiUon  de  Paris,  en  1793,  fit  les  plus  belles  campagnes  de  la 
république  et  de  l'empire,  se  distingua  souvent,  fut  toujours 
brave  soldai,  et  passant  par  ions  les  grades,  devint  cntin  maré- 
chal de  camp.  A  son  retour  de  l'Ile  d'Elbe,  l'empereur  nomma 
le  Qdèle  général  commandant  de  Condé,  et  apr&  Waterloo  et 
la  rentrée  de  Louis  XVIII  à  Paris,  Bonnaire  défendit  encore  la 
place  investie  par  les  troupes  hollandaises  que  commandait  le 
général  Aulhing.  Le  colonel  Gordon,  originaire  de  la  Hollande 
mais  naturalisé  français,  fut  dépéché  en  qualilé  de  parlemen- 
taire, pour  porter  au  commandant  de  Condé  des  lettres  signées 
de  Buurmont.  Clouet  et  du  duc  de  Feltre.  Arrêté  aux  avant- 
postes,  le  colonel  répond  aux  pressantes  questions  des  soldais 
Soi  l'enlourenl,  leur  annonce  la  fuite  de  Bonaparte,  le  régne 
e  Louis,  cl  déclare  qu'il  est  porteur  de  dépêches  pour  le  général 
Bonnaire.  Celui-ci,  prévenu  de  l'arrivée  d'un  parlementaire, 
mais  retenu  par  de  récentes  blessures,  envoie  vers  le  colonel 
son  aide  de  camp  Hiéton,  homme  violent,  que  rend  furieux  la 
nouvelle  des  événements  survenus,  et  qni  commence  par  arra- 
cher la  cocarde  blanche  et  les  insignes  du  colonel  Gordoit.  Il 
fait  ensuite  bander  les  yeux  Ji  ce  dernier,  el  l'amène  au  général 
commandant.  Bonnaire  ordonne  qu'on  reconduise  le  parlemen- 
taire au  delà  des  postes  avancés,  et  que  lorsqu'il  sera  à  la  dis- 
tance de  cinquante  pas,  on  lire  sur  lui  un  coup  de  canon.  Mais 
revenant  bientôt  sur  ce  premier  ordre,  le  brave  général,  crai- 

Înant  d'être  cruel,  voulait  le  faire  emprisonner.  «  Qu'on  le 
usille!  »  s'écriait  Miélon  ;  el  déjà  l'on  poussait  le  colonel  hors  des 
avant-posles  pour  exécuter  les  premières  injonctions  du  com- 
mandant. Avant  de  le  laisser  aller,  les  soldats  le  fouillèrent  et 
décoQvrirent  sur  lui  des  proclamations  fieiirdelisées  ;  leur  rage 
se  raviva  à  la  vue  de  ces  insignes  depuis  longtemps  proscrits  ; 
ils  retinrent  an  milieu  d'eux  le  parlementaire,  et  firent  trans- 
mettre au  ^néral  les  papiers  qui  venaient  de  tomber  en  leurs 
mains.  Micloii  revient  alors,  plus  impitoyable,  et  ordonne  qu'on 
fusille  sor-leK^amp  le  malheureux  coloiiel.  Gordon  tombe  aussi- 


BOJIHAJUI.  ( 

Idt  frappé  d'un  ooob  de  crosse,  et  deux  coups  de  fusils  tirés  à  bout 
portant  répondent  a  ses  prières  et  à  ses  cris.  Les  soldats  se  jettent 
sur  le  cadavre  pour  le  dépouiller,  et  Miélon  s* emparant  d*UBe 
ix)urse  cachée  aans  les  habits  de  la  victinie  et  qui  contenait 
1300  francs,  en  distribue  une  partie  aux  hommes  qui  venaient 
d'exécuter  si  cruellement  ses  ordres.  La  restauration  contmença, 
et  les  frères  de  Gordon  réclamèrent  instamment  la  punition  du 
crime.  Le  général  et  son  aide  de  camp  furent  traduits  devant 
un  conseil  de  guerre.  Une  obscurité  profonde  enveloppait  la 
conduite  de  Boimaire  depuis  sa  première  entrevue  avec  le  colo- 
nel, et  peut-être  n'avait-il  pas  ordonné  le  sanglant  dénoûment 
du  drame.  L*illustrc  avocat  qui  le  défendait,  Cbauveau-Lagarde, 
Ût  de  brillants  et  généreux  efforts  pour  le  sauver;  mais  on 
était  dans  une  époque  de  réaction  et  cie  représailles  :  on  outre- 
passa la  justice,  et  le  conseil  condamna  à  Tunantmité  le  mal- 
heureux général  à  la  déportation.  Il  annexa  au  jugement  une 
supplique  au  roi  tendant  à  faire  commuer  la  peme  en  une 
prison  perpétuelle.  Ces  pièces  sont  datées  du  9  juin  1816. 
Quant  a  Miôton,  six  voix  sur  sept  le  condamnèrent  à  mort. 
Bonuaire  voulait  aussi  mourir,  et  il  le  demandait  k  grands  cris 
comme  une  grâce  :  on  fut  cruel  pour  ce  vieux  soldat;  la  com- 
mutation de  peine  sollicitée  par  le  conseil  fut  accordée,  et  le 
général  fut  dégradé,  le  30  juin  1816,  sur  la  place  Vendôme, 
au  pied  de  cette  colonne  qui  consacrait  sans  doute  quelqu'un 
de  ses  nombreux  exploits.  Atterré  par  cette  ignominieuse  exé- 
cution, le  brave  Ronnaire  mourut  aeux  mois  après.  If.  Bfaurice 
Méjan  a  publié  V Histoire  du  procès  da  maréehai  deeamp  Bon- 
nairs  el  du  lieutenanl  Miéton,  ton  aide  de  ccunp,  Paris,  1816. 

BOUBTAR»  (Bernard  db],  naquit  à  Somur  en  Auxois,  le 
^  octobre  1744,  d'une  famille  pauvre  qui  néanmoins  lut  fit  don- 
ner une  bonne  éducation.  D^tiné  d'abord  au  barreau  par  sa 
mère,  il  entra,  lorsqu'il  Teut  perdue,  dans  l'artillerie.  Présenté 
en  1779  par  le  maréchal  de  Maillebois  et  Buffon  au  duc  d'Or- 
léans, il  plut  tellement  à  ce  prince,  que  ce  dernier  le  nomma 
sous-ffouvernenr  de  ses  enfants;  choix  qui  fut  approuvé  de 
tout  le  monde.  Trois  ans  après,  ayant  eu  quelques  difficultés 
avec  le  duc  d^Orléans,  il  se  démit  de  ses  fonctions,  reprit  ses 
occupations  militaires  et  vécut  au  sein  de  sa  famille  jusqu'en 
1784,  où  la  petite  vérole  l'emporta  en  quelques  jours.  Bounard 
aimait  les  lettres  et  les  cultivait  avec  fruit.  U  a  laissé  des  poésies 
diverses,  mises  en  ordre  et  publiées  en  1791  par  Sautreau  de 
Marsy.  Elles  sont  remarquables  par  la  pureté  et  l'élégance  du 
style.  En  1786,  Garât  a  donné  un  précis  historique  de  sa  vie,  et, 
selon  M.  Peignot,  il  en  parut  une  contrefaçon  augmentée  de 
plusieurs  pièces  en  1787. 

BoiniARD  (Charles-Louis),  na<iuit  à  Amay-le-Duc,  le 
10  mai  1769.  U  fit  ses  premières  études  à  l'école  militaire 
d*  Auxerre,  et  y  fut  le  condisciple  de  quelques  honraies  devenus 
célèbres  plus  tard,  Davoust,  depuis  maréchal  de  France,  Fourier, 
secrétaire  de  l'académie  des  sciences,  et  Blanchelande,  gouver- 
neur de  Saint-Domingue.  Venu  en  1786  a  Dijon,  il  y  suivit 
quelque  temps  un  cours  de  philosophie,  mais  s*adonna  avec 
ardeur  à  Tétude  des  mathématiques  :  tous  les  postes  les  plus 
honorables  du  génie  militaire  et  de  la  marine  étaient  enoomorés 
d'aspirants  riches  et  nobles,  et  les  mieux  protégés  seuls  et  non 
les  plus  dignes  accaparaient  tous  ces  emplois  :sans  espoir  de 


pour  le  ^1 

Reçu  dans  ce  corps  comme  aspirant  en  janvier  1789,  Bonnard 
fit  de  consciencieux  efforts  pour  compléter  ses  connaissances 
degà  étendues  ;  mais  il  ne  fut  jamais  un  aeces  savants  intraitables 
et  bourrus  qui  dédai^pent  ou  méconnaissent  tout  ce  qui  ne  se 
Iraîle  pas  par  les  expiations.  Les  études  sérieuses  n*étoufimnent  pas 
son  ffobt  pour  la  littérature,  et  il  fut  avec  Brongniart,  M.  Silves- 
tre  de  l'académie  des  sciences  et  d'autres,  Tun  des  fon^teurs  de  la 
société  pbitooMtique.  Plus  tard,  il  fut  nommé  sous-ingénieur 
oonslrvcteur  et  attaché  au  port  de  Toulon  ;  mais  une  maladie 
grave  Tarrèta  dès  les  premiers  pas  dans  ceite  brillante  carrière. 
Il  pasaa  les  vingt-cinq  dersières  années  de  sa  vie  à  méditer 
dans  la  retraite  et  à  éorire  un  ouvrage  intitulé  :  Mélapkf^mque 
nomv€iie ,  ou  Eê»mi  mr  k  êyHème  moral  $i  inkiieeluel  de 
Vkommê.  Il  ne  publia  que  la  première  partie  de  cette  œuvre, 
ioterrompue  souvent  par  les  souffrances  que  lui  causaient  ses 
infirmités,  Paris,  1896,  3  vol«  m-^,  La  seconde  et  la  troisième 
parties  sont  restées  eo  naBoacrii.  On  trouve  dans  cet  iapor- 
tant  ottvrage  des  vues  saines  «t  profondes,  surtout  une  vaste 
Ântdîtion.  Cbarlea4i0nîs  Bonnard  mourut  â  Amay-ie-Duc,  le 
ivierl8S8. 

m AftD  (lAGQOBS-CiiARiJis)^  archilect»,  naquità  Paris  le 
fier  1 165.  Fomé  à  l'éoole  da  célèbre  Renard,  û  remporta 


46  )  BOVVARD. 

le  grand  prix  d'architecture,  et  se  hita  d'aUer  à  Rome  pour  y 
étudier  ce  qu'il  y  reste  des  grands  génies  de  l'antiquité.  £u 
présence  des  célébrités  les  plus  imposantes,  Bonnard  sui  encore 
jeter  ses  fondements  d'une  haute  réputation.  L'ancienne  Rome 
avait  neuf  agueducs  :  trois  seulement  étaient  connus;  l'archi- 
tecte français  commença  de  savantes  recherches  et  parvint  i 
découvrir  les  six  autres.  Renard,  son  premier  maître,  ne  l'avait 
JMS  oublié,  et  lorsc)u'en  1789  il  fut  chargé  de  préparer  les 
Tuileries  pour  la  résidence  du  roi,  il  appela  Bonnard  à  soo 
aide.  Celui-ci  quitta  Rome  et  revint  ;  mais  épouvanté  des  catat- 
trophes  qui  se  préparaient,  et  devenu  déjà  suspect  aux  tyrans 
d'alors,  il  s*enibarqua  pour  l'Angleterre.  Les  premiers  dangets 
étaient  â  peine  passés  qu'il  revint  en  France  et  s*associa  conome 
dessinateur  et  graveur  à  la  publication  d'un  ouvrage  sur  les 
palais  d'Italie.  Après  les  dernières  convulsions  de  la  tvrannie 
révolutioimaire,  Bonnard  trouva  quelques  occasions  de  faire 
remarquer  ses  talents  d'architecte,  et  enfin,  sous  Temptre,  il 
put  recueillir  l'héritage  artistique  de  son  maitre  Renard,  qm 
venait  de  mourir,  laissant  dans  ses  cartons  le  projet  d'un  palais 
à  élever  sur  le  quai  d'Orsay  et  çiu'on  destinait  à  devenir  le  si^ 
du  ministère  des  relations  extérieures.  Aussi  généreux  qu'habi^ 
Bonnard,  devenu  architecte  titulaire  du  ministère,  partagea  i 
traitement  aflîecté  à  sa  nouvelle  place  avec  la  veuve  de  son  anden 
maître,  et  malgré  de  sérieux  obstacles  élevés  d'abord  contre  loi, 
par\'int  à  faire  adopter  ses  projets  de  construction.  L'exécolion 
du  plan  fut  conduite  avec  une  activité  et  une  intelligeooe  re- 
marquables, mais  les  fonds  manquèrent  bientôt,  et  Touvngc 
de  Bonnard  dut  rester  inachevé.  Aujourd'hui  ce  palais  somptueux 
vient  d'être  terminé  d'après  les  plans  primitivement  reçus,  et 
cet  édifice,  l'un  des  plus  beaux  de  Paris,  s'élève  comme  ooe 
preuve  irréfragable  des  talents  de  cet  architecte  dont  nous  re- 
traçons la  vie.  Bonnard  fut  quelque  temps  après  nommé  inspec- 
teur des  établissements  des  droits  réunis,  et  les  fit  achever,  mal- 
gré dçs  réductions  et  dépenses,  conseillées  du  reste  par  lui.  Le 
gouvernement  l'envoya  plus  tard  à  Bordeaux  pour  y  diriger  di- 
verses constructions.  Il  v  mourut  en  1818.  Son  éloge,  prononcé 
Par  M.  Quatremère  de  Quincj,  fut  inséré  dans  les  mémoires  de 
Institut  et  dans  plusieurs  journaux.  —  Bonnard  (Etienn^, 
avocat  au  parlement  de  Paris,  puis  chargé  d'affaires  du  duc  de 
Deux-Ponts,  depuis  roi  de  Bavière,  près  la  cour  de  France,  était 
né  à  Sannois  pres  Paris,  en  1740.  Au  temps  de  la  terreur,  il  fat 
arrêté  avec  sa  fenmie,  comme  agent  de  C étranger.  Fouquier- 
Tainville  le  sauva,  à  la  prière  d  un  de  ses  amis,  en  le  faisant 
tenir  au  secret  jusqu'au  9  thermidor.  Bonnard  rendu  à  la  liberté 
reçut  pour  son  dévouement  les  témoignages  de  la  reconnaissance 
du  roi  de  Bavière  et  du  prince  de  Birkenfeld,  son  cousin.  U 
mourut  à  Paris  en  1817. 

BONNARD  (Ennemond),  général  français,  naquit  à  Saint- 
Symphorien,  en  Dauphiné,  le  50  septembre  1756,  et  entré 
copo me simplecanonnier  dans  le  régiment  d'artillerie  d'Auxonnc, 
en  1774,  se  battit  à  l'armée  d'Amérique  sous  Rochambeau,  et 
fut  nommé  sergent.  Il  revint  quelque  temps  après  en  Europe, 
et  ne  fit  que  traverser  la  France  pour  se  renare  a  Naples  où  il  fut 
envoyé  avec  un  détachement  d'artilleurs,  commandé  par  Pomme- 
reul,  pour  y  servir  d'instructeur.  De  retour  dans  sa  patrie,  au 
commencement  de  la  révolution,  il  fut  successivement  nominé 
lieutenant,  puis  adjudant  major  avec  rang  de  capitaine.  Il  occu- 
pait ce  dernier  grade  en  1793,  et  l'année  suivante  il  était  chef  de 
bataillon  au  deuxième  régiment  d'artillerie  et  directeur  d'un 
prcà  l'armée  du  nord.  La  révolution  lui  avait  ouvert  la  carrière, 
il  la  parcourut  rapidement  et  avec  distinction.  Peu  de  temps 
après,  en  effet»  il  oevint  général  de  brigade  et  commanda  l'ar- 
tillerie aux  sièges  de  CharleroL.  du  Quesnoi ,  de  Valendennei, 
et  se  fit  remarquer  aux  victoires  de  Fleurus  et  de  Duiia. 
Nommé  bientôt  général  de  division  pour  avoir  contribué  puis- 
samment i  la  pnse  de  Maëstricht,  il  dirigea  en  cette  qualité  l'ar- 
tillerie de  l'armée  de  Sambre-et-Meuse,  au  passa^  du  Rhin, 
devant  Dûsseldorf^  en  septembre  1795,  et  mvestit  plus  tard 
EhrensbreiAstein  et  Mayence.  Il  commanda  aussi  sur  diven 
points  du  littoral  du  Rhin,  du  Luxembourg  et  de  la  Belgique. 
En  1798,  il  réprinui  la  révohe  de  la  Campine,  et  allia,  cbo&t 
difficile,  une  hante  sagesse  à  une  grande  fermeté.  U  fut  proma 
dans  les  dernières  années  de  l'empire  au  Gomuandement  de  b 
vingt-deuxième  division  militaire  k  Tours,  et  il  remplisait 
encore  cet  honorable  emploi  lorsqu'il  fut  admis  à  la  retraite  en 
octobre  1814.  Les  habitudes  et  les  amitiés  qu'il  avait  contractées 
dans  cette  yille  l'y  fixèrent  jusqu'à  sa  mort  qui  arriva  le  15  jan- 
vier 1819.  L'empereur  et  le  roi  avaient  â  l'envi  recPlMHi  ses 
brillantes  qualités.  Napoléon  l'avait  fait  comte  et  commandaet 
de  la  L^ion  d'honneur  ;  Louis  XVIII  l'avaii  (ait  chevalier  de 
o_._.  .  _.^  _  j^  général  Carteaux  avait,  en  1795,  pour  aide 


BOHNAT. 


(47) 


BONBTB. 


de  camp  bd  autre  Soknaro  ,  qui  devint  aussi  général  et  se 
soiddaen  1801. 

•ONNATBBRK  (L'abbè  P.-S.)>  naturaliste ,  a  été  l*un  des 
principaui  rédacteurs  de  VEneyclépédie  méthodique.  Le  célèbre 
baubenton  avait  publié  dans  cet  immense  recueil  rhistoire 
détaillée  des  animaux ,  entre  autres  des  quadrupèdes  et  des  pois- 
sons ;  mais  la  marche  qu*il  avait  suivie  lui  était  particulière  et 
oe  se  trouvait  pas  à  la  hauteur  dos  connaissances  que  Ton  avait 
alors.  Ce  fut  Tabbé  Bonnaterre  qui  compléta  le  travail  de  Dau- 
benton,  par  son  tableau  encyclopédique  et  méthodique  des  trois 
règnes  de  la  nature,  de  i788  à  1793. 11  y  a  suivi  le  ^$lema  na- 
iurœ  de  Linné,  en  y  ajoutant  les  observations  et  les  découvertes 
des  savants  qui  ont  suivi  la  marche  de  ce  grand  naturaliste. 
Le  tout  est  accompagné  de  planches  assez  eiactes.  Son  ouvrage, 
unique  à  l'époque  où  il  fut  publié,  est  encore  aujourd'hui  fort 
estimé.  —  Lors  de  la  révolution  il  se  retira  dans  l'Aveyron,  son 
pays  natal,  et  y  mourut  au  conmiencement  du  xix*'  siècle.  Outre 
ane  notice  sur  le  Sauvage  de  tAveyr<m ,  an  ix,  il  a  laissé  des 
manuscrits  sur  TagricaHure,  la  botanique  et  Thistoire  naturelle. 
On  lui  doit  aussi  la  Flore  de  son  département. 

BONNACD  (Jban-Baptiste)  ,  ne  en  Amérique  en  1740,  (ht 
imené  de  bonne  heure  en  France,  fit  ses  études  à  la  Flèche  et 
;ntra  jeune  chez  les  jésuites.  £n  1763,  lors  de  la  suppres- 
sion de  Tordre,  il  était  régent  de  basse  classe  à  Quimper.  11  fut 
)rdonné  prêtre  plus  tard.  Son  premier  écrit  parait  être  le 
Tartufe épistof aire  démasqué,  ou  épilre  irêt-famUiére  au  mar- 
]uiê  CaraceioH,  Liège,  1777  ;  livre  spirituel  ou  il  dévoile  la  four- 
t)erie  et  la  supposition  de^  lettres  que  Caraccioli  avait  publiées 
lous  le  nom  deGément  XIV.  Il  devint  grand  vicaire  de  Lyon  sous 
*archiépiscopat  de  M.  de  Marbomf ,  qui  lui  accorda  toute  sa 
x>ntiance.  Avant  et  après  la  révolution  il  se  distingua  par  d'excel- 
ents  écrits.  Son  Discourt  sur  tétai  civil  des  prolestants  aurait 
aové  l'Etat,  si  ses  conseils  eussent  été  suivis.  L'érudition  vaste 
t  varié-e  de  Bonnaud  égalait  son  éloquence  et  sa  vigoureuse  lo- 
;ique.  On  lui  doit  encore  Réclamation  pour  téglise  gallicane 
'.onlrè  l'invasion  des  biens  ecclésiastiques  et  l'abolition  de  la 
Itme,  décrétées  par  l'assemblée  prétendue  nationale,  Paris, 
1793,  in-8°;  et  Hérodote ,  historien  du  peuple  hébreu  sans  le 
savoir,  Liège,  1790.  On  a  encore  de  lui  un  ^nd  nombre  de 
lettres  pastorales  et  de  mandements  qu'il  rédigeait  au  nom  de 
M.  de  MartXBuf.  On  ne  pardonna  point  son  zèle  à  l'abbé  Bon- 
laud.  Il  était  venu  à  Pans  sur  l'invitation  de  ce  prélat;  il  y  fut 
irrêté  le  10  août  1793,  et  enfermé  au  couvent  des  Carmes,  dans 
a  rue  de  Vaugirard,  transformé  en  prison.  11  était  là  lorsque  le 
J  septembre  suivant  des  hommes  féroces  s'y  précipitèrent,  avides 
le  sang.  Il  périt  sous  leurs  coups,  méritant  ainsi  la  palme  du 
nartyre. 

BONNAUD  (Jacques-Philippe},  général  français,  naquit  de 
750  à  1756.  Il  sortit  d'une  condition  obscure  pour  embrasser 
a  carrière  des  armes,  et  enrôlé  volontaire  dans  les  dragons  du 
)auphiné  en  1776,  il  fut  oflBcier  au  commencement  de  Ta  révo- 
ution.  Son  avancement  fut  dès  lors  plus  rapide,  et  en  1795 
I  était  déjà  général  de  brigade  dans  l'armée  du  Nord.  Il  déût 
m  corps  anglais  près  de  Roubaix  et  s'empara  de  son  artillerie. 
)e  glorieux  exploit  lui  valut  le  grade  de  général  de  division.  H 
ommandait  en  cette  qualité  sous  Pichegrn,  lors  de  la  conquête 
e  la  Hollande,  et  il  fit  souvent  preuve  d'habileté  et  de  cou- 
âge  aux  sièges  de  Gertrydemberg,  Dordrecht,  Rotterdam,  la 
layeet  enfin  d'HevoetIuys.  Ce  fut  dans  cette  ville  que  venant 
e  délivrer  600  Français  que  l'ennemi  y  retenait  prisonniers,  il 
fréta  aussi  les  pritic3?s  de  Salm-Salm  et  de  Hohenlohe,  prêts  à 
artîr  pour  l'Angleterre.  Bunnaud ,  après  avoir  servi  quelque 
împs  sons  Hoche,  revint  bientôt  dans  le  nord ,  commanda  la  * 
^rve  de  cavalerie  à  l'armée  de  Sambre-et-Meuse ,  et  fit  avec 
ourdan  la  campagne  de  Bavière  en  1796.  Il  couvrit  la  retraite 
pérée  après  la  bataille  de  Wurtzbourg  et  arrêta  souvent  l'en- 
emi.  A  Giessen ,  la  dirision  Grenier  serrée  de  près  se  repliait 
1  désordre;  Bonnaud  arrive  pour  la  soutenir,  et  à  la  tête  de  ses 
Adëis  charge  à  plusieurs  reprises  la  cavalerie  autrichienne.  La 
irision  attaquée  se  ralliait  déjà,  protéffée  par  cette  puissante 
iversion ,  lorsque  ce  brave  général  fut  blessé  d'un  coup  de  feu 
la  cuisse.  Il  mourut  peu  de  jours  après  des  suites  de  1  ampu- 
ition  doolooreuse  qu'on  lui  fit  subir. 
BONNAY  (Le  marquis  FRANÇOIS  MB),  descendant  d'une  des 
lus  anciennes  familles  du  Berry,  naquit  le  22  juin  1750.  Lors 
i  l'ouverture  des  états  généraux,  la  noblesse  du  Nivernais  le 
^égua  comme  député  suppléant.  Il  n'entra  k  l'assemblée  na- 
9nale  qu'au  mois  d'août  1789.  Avant  de  commencer  sa  car*- 
ère  politique,  le  marquis  de  Bonnay  avait  été  d'abord  page  du 
H,  plus  tard  sous— lieutenant  dans  un  régiment  de  dragons , 
Ificier  des  gardes  du  corps  et  mestre  de  camp.  Quelques  fK^ésies 


légères  et  gradeuses,  comme  tout  ce  que  faisaient  les  marquis 
d'alors,  lui  avaient  fait  à  la  cour  la  réputation  d'un  homme  ae»- 
prit.  On  derine  de  quel  côté  il  combattit  à  Tassenitilée  natio^ 
nale  :  sa  place  était  près  des  Mounier ,  des  Malouet,  des  Lally- 
Tolendal.  Quelques  mois  après  son  entrée  au  corps  représentatif, 
Pétion  et  Charles  Lameth,  membres  du  comité  des  recherches, 
firent  une  sévère  perquisition  au  couvent  des  Annondades,  dans 
l'espoir  d'y  trouver  caché  le  garde  des  sceaux  Basentin ,  dont  la 
soeur  était  l'abbesse  de  colle  communauté.  Celle  perquisition, 
devenue  ridicule  parce  qu'elle  fut  sans  résultai,  fut  spirituelle- 
ment racontée  et  incidentée  par  M.  de  Bonnay,  dans  un  petit 
poëme  intitulé  :  La  prise  des  Annondades  par  if.  le  comte 
C-^s  de  L — h  (  Charles  de  Lameth).  Public  sous  le  voile  de 
l'anonyme,  cet  opuscule  fit  beaucoup  de  bruit  et  fut  surtout 
prôné  par  les  ennemis  de  la  révolution.  Il  fut  réimprime  plusieurs 
fois,  m,  de  BonDay  se  fit  remarquer  bientôt  par  une  opposition 
plus  sérieuse  aux  tendances  subversives  de  l'époque.  Le  premier 
il  prononça,  en  sa  qualité  de  président ,  le  serment  cirique,  â 
la  fédération  du  14  juillet  1790,  et  dans  une  harangue  au  roi 
il  le  loua  des  sacrifices  volontaires  qu'il  s'imposait  pour  le  bien 
du  peuple  en  réduisant  lui-même  sa  liste  civile.  Cazalès  et 
M.  de  Frondeville  furent  accusés  d'avoir  injurié  l'assemblée  na- 
tionale, le  premier  dans  une  discussion  publique,  le  second  dans 
un  pamphlet.  Les  hommes  de  la  révolution  pressaient  le  pré- 
sident de  les  rappeler  à  Tordre  :  M.  de  Bonnay  s'en  abstint.  En 
1790,  il  rappela  rofi're  d'un  emprunt  de  100  millions  qu'avait  faite 
l'archevêque  d'Arles ,  et  fit  de  généreux  mais  inutiles  efforts 
pour  empêcher  la  vente  des  biens  du  clergé.  Le  4  janvier  1791, 
il  reproduisit,  mais  encore  en  vain,  cette  proposition,  espérant 
faire  renoncer  les  révolutionnaires  à  l'appel  nominal  du  serment 
dvique  que  les  prêtres  refusaient  toujours,  ce  qui  les  exposait 
souvent  aux  injurieuses  clameurs  de  l'assemblée  et  aux  insultes 
plus  violentes^de  la  populace.  Le  député  Chabroud ,  dans  son 
rapport  sur  1^  attentats  des  5  et  6  octobre ,  avait  attaqué  les 
gardes  du  corps  :  le  marquis  de  Bonnay  les  défendit  avec  une 
mâle  éloquence,  et  plus  tard,  le  25  juin  1791,  après  l'arrestation 
du  roi  à  Varennes ,  accusé  lui-même  d'avoir  trempé  dans  ce 
complot  de  fuite,  il  fit,  tout  en  se  justifiant ,  une  intempestive 
apologie  de  ce  corps  où  il  avait  tenu  le  grade  d'officier.  Lorsque  le 
roi  eut  été  suspendu  de  son  autorité ,  Bonnay  refusa  d'assister 
aux  séances  de  l'assemblée,  partit  pour  Coblenlz,  et  revint  en 
1799  combattre  dans  sa  patrie  les  soldats  de  la  révolution.  Apr^ 
la  promulgation  des  lois  contre  les  émigrés,  les  commissaires 
qui  procédaient  à  la  confiscation  de  ses  meubles  trouvèrent  chez 
lui  un  paquet  de  papiers  sur  lesquels  étaient  écrits  ces  mots  : 
Pour  être  brûlés  après  ma  mort ,  sans  xiu'il  en  reste  de  ves^ 
tiges  ;  je  le  demande  par  le  respect  dû  aux  morts.  Contre 
Taris  du  député  Merlin,  la  convention  dédda  que  le  comité  de 
sûreté  générale  prendrait  connaissance  de  ces  papiers.  Manuel 
rint  bientôt  déclarer  qu'ils  ne  se  rattachaient  a  aucun  événe- 
ment d'alors.  Lorsqu'après  l'attentat  du  21  janvier  et  la  mort 
du  dauphin.  Monsieur  se  fit  appeler  Louis  X\  III,  le  marquis  de 
Bonnay  fut  employé  dans  diverses  missions  diplomatiques  que  lui 
confia  ce  roi  sans  royaume.  Il  était  à  Vienne  en  1814,  à  Gopen-» 
haçue  lors  du  retour  de  l'Ile  d'£lbe  en  1815.  Bourrienne  a  pu- 
blie quelques-unes  des  lettres  de  sa  correspondance  avec  Bon- 
nay, dans  lesquelles  ce  dernier  blâme  hautement  et  avec  éner* 
gie  la  conduite  du  ministre  Blacas.  Cependant  nommé  pair  de 
France  et  lieutenant  général  après  son  retour  à  Paris,  il  fut 
un  des  soutiens  du  ministère  et  déclama  longtemps  pour  déter- 
miner la  dissolution  de  la  chambre  des  députés,  qui  fut  dis-  , 
soute  en  effet  le  5  septembre  1816.  Il  partit  Dientôt  pour  Berlin 
en  qualité  de  ministre  plénipotentiaire,  et  fut  rappdé  en  1820. 
Le  roi  le  fit  alors  conseiller  d'Etat  et  lui  donna  place  dans  son 
conseil  ;  plutôt  il  le  nomma  gouverneur  de  Fontainebleau.  Le 
marquis  de  Bonnay  mourut  a  Paris  le  25  mars  1825.  Il  avait 
publié  à  Hambourg,  en  1796,  une  nouvelle  édition  de  son 
poème  :  La  prise  des  Annondades ,  des  Epitres  sur  la  révo- 
lution ^  et  le  Prospectus  d'un  journal  en  vaudevilles,  avec  dêê 
notes  et  des  variantes.  Il  a  traduit  de  Sterne  La  vie  et  les  ùpi* 
nions  de  Tristan  Shandy  (Paris,  1785);  Fresnais  l'avait  aidé 
dans  cette  traduction. 

BOBTNE.  C'est  une  fille  ou  une  femme  que  l'on  emploie  pour 
le  service  des  enfants.  —  Contes  de  bonne ,  c'est-à-dire  bons 
pour  amuser  les  enfans» 

BONNE  DE  NAGE  {marine),  se  dit  d'une  chaloupe  lorsquVlle 
est  fadie  à  manier,  qu'elle  fosse  ou  avance  bien,  à  l'aide  des 
arirons  seulement. 

BONNE ,  paysanne  de  la  Valteline ,  d'abord  maîtresse  puis 
ensuite  femme  de  Pierre  Brunoro ,  capitaine  parmesan,  se  dis- 
tingua par  un  courage  guerrier  qui  ne  le  céuait  aucunement  à 


B01I^E€H06B.  ( 

celai  de  son  inari.  Elle  suivit  Bninoro  à  Tarmée  d'Alphonse» 
roi  de  Naples,  loi  fit  avoir  le  commandement  des  troupes  de 
Venise  et  se  signala  dans  la  guerre  que  cette  république  soutint 
contre  François  Sforce,  duc  de  Alilan.  Envoyé  par  le  sénat  avec 
son  épouse  dans  l'Ile  de  Ncgrepont,  elle  en  chassa  les  Turcs.  Ce 
fut  là  qu'elle  perdit  son  mari.  La  douleur  qu'elle  en  ressentit 
la  contraignit  de  quitter  Négrepont;  elle  s*embarqna  pour  re- 
tourner à  Venise  et  mourut  en  route  (1466),  dans  une  ville  de 
laMorée. 

BONNE,  comtesse  de  Savoie  (F.  Savoib). 

BONNE  SFOBCE,  reine  de  Pologne,  était  fille  de  Jean  Ga- 
léas  Sforcc ,  duc  de  Milan ,  et  d'Isabelle  d'Aragon.  Elle  épousa 
en  1518Sigismond  r%  roi  de  Pologne,  avec  qui  elle  vécut  en 
parfaite  inlelliffence.  Devenue  veuve  en  1548  et  poussée  par 
rambition  de  dominer,  elle  se  mit  à  la  tète  des  seigneurs  mé- 
contents, qui  demandaient  que  le  roi  Sigismond- Auguste  ré- 
pudiât sa  femme  Barbe  Radzivill,  veuve  d'un  gentilhomme  li- 
thuanien. Néanmoins  elle  se  réconcilia  avec  son  fils  et  sa  bru  ; 
roaisun  jour  Sigismond  lui  ayant  reproché  son  mariage  secret  avec 
un  obscur  Lithuanien,  de  nouvelles  dissensions  éclatèrent.  A  la 
fin,  fatiguée  de  toutes  ces  quetelles  domestiques ,  elle  quitta  la 
Pologne  et  se  relira  en  Italie  dans  le  duché  de  Bari ,  dont  elle 
Tenait  d'hériter  du  chef  de  sa  mère;  elle  y  mourut  en  1557,  lais- 
sant, par  un  testament  dont  on  n'a  jamais  produit  roriginal,  son 
duché  au  roi  d'Espagne  Philippe  IL 

BONNEAU  (marine).  C'est  un  morceau  de  bois  ou  de  liège  et 
quelquefois  un  baril  relié  de  fer,  qui,  flottant  sur  Teau,  marque 
I  endroit  où  les  ancres  sont  mouillées  dans  les  ports  ou  rades. 

BONNEAU  (J.-Yves-Alexandrk),  naquit  a  Montpellier  en 
1739.  Une  seule  circonstance  de  sa  vie  le  rattache  aux  événe- 
ments que  reproduit  l'histoire.  Nommé  consul  ^néral  de  France 
en  Pologne,  sous  le  ministère  du  duc  de  Castrie ,  il  remplaçait 
provisoirement  le  ministre  Desroches,  lorsque  Varsovie  tomba 
au  pouvoir  des  Russes  que  commandait  Souwarow  (1794).  Bon- 
neau  fut  arrêté,  vit  saisir,  en  vertu  des  ordres  de  l'impératrice 
Catherine,  tous  les  papiers  de  l'ambassade  française,  et  fut  con- 
duit prisonnier  à  Saint-Pétersbourg  où  il  subit  quatre  ans 
d'une  rigoureuse  captivité.  Rendu  libre  à  l'avènement  de 
Paul  P**,  il  revint  dans  sa  patrie ,  mais  n*y  retrouva  plus  sa 
femme  et  sa  tille  que  la  douleur  avait  tuées.  Il  mourut  à  Paris 
en  mars  1805. 

BONNECABBÈRE  (GUILLAUME  DE),  naquit  à  Muret,  dans  la 
Haute-Garonne,  le  13  janvier  1754.  Il  quitta  la  carrière  militaire 

3u'il  avait  d'abord  embrassée  et  dans  laquelle  il  tenait  le  grade 
e  sous-lieutenant,  pour  se  jeter  dans  la  diplomatie.  En  1783  le 
ministre  Vergennes  le«chargea  d'une  mission  aux  Indes  orien- 
tales, et  à  son  retour  en  Europe,  en  1786,  il  fut  successivement 
employé  sous  les  ministères  Calonue  et  Montmorin.  La  révolu- 
tion éclata,  et  Bonnecarrère,  déjà  lié  avec  Mirabeau  et  Dumou- 
riez,  en  soutint  ardemment  les  principes.  Il  fut  un  des  fonda- 
teurs de  la  Soeiélé  des  amis  de  la  Canstiiutionp  en  devint  se- 
crétaire et  bientôt  président.  Soupçonné  d'avoir  des  relations 
avec  le  ministère,  il  en  fut  exclu  en  1791,  et  les  inculpations 
des  clubistes  se  trouvèrent  bientôt  justifiées,  car  Bonnecarrère 
partit  vers  cette  époque  avec  le  titre  de  chargé  des  affaires  de 
France  à  Liège.  Revenu  presque  aussitôt  à  Paris,  parce  que  le 
prince  évéque  n'avait  pas  voulu  le  reconnaitrCy  il  intrigua  de 
tous  ses  moyens  pour  faire  nommer  ministre  son  ami  Dumou- 
ries ,  qui  créa  un  bureau  politique  exprès  pour  lui  et  lui  en 
confia  la  suprême  direction.  Nommé  plus  tard  envoyé  extraor- 
dinaire près  des  Etats-Unis ,  il  faisait  ses  apprêts  de  voyage, 
lorsque  dans  la  soirée  du  10  août  1792  l'assemblée  nationale 
le  révoqua  sur  le  rapport  de  Brissot.  Il  ne  fut  arrêté  pourtant 
que  le  17  avril  1793,  après  la  défection  de  Dumouriez  qu'on 
iftf  ait  être  son  intime  ami.  Bonnecarrère,  malgré  de  nombreuses 
réclamations  adressées  à  la  convention ,  même  après  la  disgrâce 
de  Brissot,  demeura  prisonnier  jusqu'au  9  thermidor.  Après 
ceite  époque,  il  fut,  dit-on,  chargé  de  quelques  missions  secrètes 
dans  le  nord  ;  mais  Bonaparte,  qui  le  connaissait  bien,  ne  vou- 
hli  jamais  lui  confier  aucune  charge  importante,  et  refusa  plus 
tara  de  Tadmettre  au  sein  du  sénat  conservateur.  En  1810 , 
Maodonald  le  proposa  à  la  direction  de  la  police  générale  de  la 
Catalogne,  mais  le  maréchal  prit  bientôt  un  autre  commande- 
ment, et  Bonnecarrère  se  trouva  de  nouveau  sans  emploi.  Sous 
Louis  XVI II ,  il  devint  un  solliciteur  acharné  mais  toujours 
éconduit.  il  tourna  ses  projets  vers  l'industrie,  et  répara  ses  in- 
fortunes en  établissant  sur  la  route  de  Versailles  aes  voitures 
publiques  appelées  gondoles.  Bonnecarrère  mourut  dans  cette 
dernière  ville,  le  9  novembre  1825. 

BOVHBCaOSB  ^L0U1»^HARLES  BOlSNORMAffD  DE),  dcs- 

erodaiit  d'une  ancienne  famille,  naquit  à  Nimègueen  1812.  Il 


48  )  BONIIB-DÉESSE. 

entra  à  la  cour  en  1828  et  fut  page  de  Charles  X.  Aprèt  la  ré 
volution  de  1830,  il  suivit  en  Aneleterre  le  roi  déchu  et  par- 
tit d'Edimbourg  en  1831,  chargé  a'instructions  secrètes  pour 
les  royalistes  de  l'ouest.  Son  courage  le  fit  remarquer  lors  des 
malheurs  de  la  Pénissière,  et  il  se  cachait  dans  une  ferme  des 
environs,  lorsgu'il  fut  blessé  à  la  cuisse  par  une  décharge  de 
mousqueterie  faite  à  travers  les  fenêtres  et  qui  renversa  la  fer- 
mière, un  enfant  et  un  ami  du  fugitif.  Bonnechose  fit  un  der- 
nier eflbrt  pour  s'évader  et  sauta  dans  un  jardin;  mais  ua  se- 
cond coup  de  feu  l'atteignit  à  l'épaule ,  et  U  tomba  entre  les 
mains  de  ses  ennemb  qui  le  frappèrent  encore  longtemps  de 
coups  de  sabres  et  de  baïonnettes.  On  le  transporta  mourant  k 
Bourbon- Vendée,  et  il  expira  le  même  jour  (21  janvier  1832). 
Les  soldats  qui  l'avaient  pris  déclarèrent  qu'ils  l'avaient  tu  ava- 
ler un  morceau  de  papier.  On  chercha  dans  le  cadavre,  et  oo 
trouva  en  effet  une  lettre  de  fename  ! 

BONNECOESE  (Balthazar  de),  né  à  Marseille,  y  fit  ses 
études  et  fut  ensuite  envoyé  comme  consul  au  Caire  et  a  Seyde 
en  Phénicie.  Ce  fut  là  ou'il  composa  sa  Montre  d*Àmomr,  que 
Scudérv  fit  imprimer  à  Paris  en  1666.  Cinq  ans  plus  tard,  il 
donna  la  suite  de  cet  ouvrage  sous  le  titre  de  Boile  $1  Miroir, 
et  le  dédia  au  duc  de  Vivonne.  Il  est  mi-partie  vers  et  prose. 
Boileau  l'ayant  placé  sans  l'avoir  lu  parmi  les  livres  qui  servent 
au  combat  des  chanoines  dans  le  Lutrin,  Bonnecorse  se  fâcha  et 
réclama.  Boileau  le  laissa  crier;  pour  se  venger,  notre  auleor 
fit  paraître  en  1686  un  poëme  héroï-comique  mtitulé  k  IsUri' 
got ,  auquel  son  adversaire  répondit  par  le  distique  si  coDOtt  : 

* 

Venez,  Pradon  et  Bonnecorse, 
Grands  écrivains  de  roéme  force. 

Bonnecorse  mourut  à  Marseille  en  1706.  Ses  œuvres  furent  pu- 
bliées à  Leyde  en  1720.  La  Montre  d'Amour  est  toute  en  vers, 
et  le  Lulrigot  compte  huit  cents  vers  de  plus.  Il  a  laissé  aussi 
le  Voyage  de  Galilée  fait  en  compagnie  de  M.  de  Bonnecorse, 
consul  à  Seyde.  Cette  relation  parut  en  1670. 

BONNE-DAME  (bolan,) ,  plante  potagère,. qu'on  nomme  ^Mr 
iremeni  belle-dame  ou  arroehe. 

BONSE-oéESHE  {mylhol.) ,  divinité  mystérieuse  de  l'iUlie 
ancienne,  qui  paraît  être  la  même  que  Cérès  (x^vîa) ,  agissant 
dans  les  entrailles  de  la  terre.  Macrobe  la  prend  aussi  pour  U 
terre,  d'après  Labéon,  qui  av2Ût  cherché  à  démontrer  cette  ideo- 
tité  par  les  pratiques  mystérieuses  et  extrêmement  andennes 

3ui  accompagnaient  les  fils  de  cette  déesse,  et  qui  étaient  l'obiet 
'une  vénération  toute  particulière.  Selon  lui ,  elle  est  appelée 
dans  lesjivres  sacrés  Bona,  la  bonne,  parce  que  toute  nourriture 
vient  d'elle;  Fauna,  parce  qu'elle  se  prête  (î^iveQ  aux  besoins  de 
tous  les  êtres  vivants;  Ops ,  parce  que  la  vie  ne  se  soutient  que 
par  son  aide,  ope;  et  Fatua  (ae  fando,  parler),  parce  que  les  en- 
tants ne  jouissent  de  la  parole  que  du  moment  où  ils  touchent 
la  terre.  D'autres,  d'après  cet  auteur,  la  considèrent  comme  la 
même  que  Juhon,  Proserpine,  Hécate,  Sémélé  et  Médée.  Maia, 
l'épouse  de  Vulcain ,  au'en  cette  qualité  on  appelait  Majesta ,  et 
dont  on  célébrait  la  fête  le  1*"^  mai ,  était  aussi  appelée  Bona 
dea.  Sous  le  nom  d'Ops  ,  on  en  faisait  l'épouse  de  Saturne,  et 
sous  le  nom  de  Fauna  celle  de  Faunus ,  et  en  cette  qualité ,  on 
lui  attribuait ,  ainsi  qu'à  son  époux»  le  don  de  prédire  l'avenir, 
et  »  sous  ce  point  de  vue  ,  on  l  appelait  préférablement  Fatua. 
Pour  expliquer  les  cérémonies  particulières  à  sa  fête ,  on  disait 
que  Faune  ayant  surpris  sa  femme  ivre,  la  battit  avec  une  bran- 
die de  myrte  jusqu'à  la  faire  mourir;  d'où  venait  que  Ton  cou- 
vrait le  \in  que  I  on  offrait  dans  ces  solennités.  Selon  Macrobe, 
on  racontait  qu'elle  était  Glle  de  Faunus ,  et  qu'il  lui  infligea  le 
châtiment  dont  on  vient  de  parler,  parce  ou'après  avoir  bu  du 
vin  elle  ne  voulut  pas  se  soumettre  a  sa  volonté,  jusqu'au  mo- 
ment où  changé  en  serpent,  il  parvint  à  la  surprendre  :  aussi  ne 
devait-il  pas  se  trouver  de  branche  de  myrte  dans  le  temple  de 
la  bonne--déesse;  le  vin  mêlé  de  miel  aue  l'on  y  offrait  recerait 
le  nom  de  miel ,  et  les  serpents  n'y  étaient  ni  craintifs  ni  à 
craindre.  Selon  Varron»  cette  divinité  était  si  chaste,  qu'elle  ne 
sortit  jamais  de  son  appartement,  ne  vit  aucun  homme  et  ne 
fut  vue  d'aucun.  Aussi  uéfendit-on  l'accès  des  lieux  où  se  célé- 
brait sa  fête  à  tout  homme.  Et  de  fait ,  pendant  que  ces  solen- 
nités s'accomplissaient  dans  la  maison  du  magistrat  le  plus  éiui- 
nent  de  Bome,  et  que  deux  vestales  immolaient  la  victime»  qui 
était  une  truie  pleine ,  animal  nuisible  aux  fruits  de  la  terre . 
toutes  les  personnes  du  sexe  masculin  étaient  éloignées  ;  on 
croyait  qu  elles  perdraient  la  Tue  si  elles  voyaient  les  cérémo- 
nies ;  le  propriétaire  même  de  la  maison  ne  pouvait  y  entrer  \ 
tous  les  animaux  mâles  étaient  éloignés ,  tous  les  tableaux  quj 
représentaient  des  honames  ou  de»  animaux  mâles  étaient  mis  à 


idcra  i  la  boQne-dée«se  sur  le  mont  Aventin  ;  il  fut  reconstruit 
par  Livie,  femme  d'Auguste. 

BOMNE-ESPÉBAKCE  (tnylAo/.),  BoHO  Sptt.  Ce  fut  une  divi- 
nité paûnne  ;  oD  trouve  dans  le  recueil  de  Gruter  une  inscrip- 
tion qui  porte: 


£oit  que  ce  (ùl  ta  méaw  déesse  que  l'Espérauce  à  laquelle  les  Ro- 
mains donnaient  l'épithète  de  bonne ,  soit  qu'on  distioguât  ces 
deux  divinités. 

BONNE-ESpéEANCB  (COLOKIE  KT  VILLE  00  CaP  DEJ.  Celte 

colonie  embrasse  toute  la  pointe  méridionale  de  rAfriqne  ,  du 
30°  4&'  au  34"  53'  de  latitude  sud,  et  du  14»  50'  au  26°  de  longi- 
tude est.  Elle  est  bornée  au  midi,  à  l'est  et  à  l'ouest  par  la  mer, 
oit  elle  forme  la  séparation  de  l'Océan  Atlanlique  et  de  la  mer 
des  Indes  ;  au  nord,  trois  fleuves,  le  Kouwit ,  le  Kai  et  le  Ga~ 
ri«p,  affluent  du  Qeuve  d'Orange ,  et  le  plateau  des  Bosjesmans 
sont  [gardés  comme  ses  plus  extrêmes  irontières.  Dans  ces  li- 
mites, sa  superGcieembrasseà  peu  près  34,000  milles  géographi- 
ques carrés;  la  moiliése  compose  de  mon  lagncsnuesel  de  plaines 
arides;  l'autre  moitié  de  terrains  çroducliis,  dont  un  cinquième 
feulement  est  exploité  par  les  agnculteurs  ;  le  reste  fournit  des 
pâturages  ou  attend  le  travail  de  l'homme.  1^  grande  et  haute 
chaîne  des  Monlt  ë^  ntigt  se  développe  sur  toute  l'étendue  du 
territoire  de  la  colonie ,  et  parallèlement  à  la  c6tc  ;  son  versant 
méridional  descend  lentement  jusqu'à  la  mcr^  et  offre  dans  ses 
pentes  inférieures  les  campagnes  les  plus  fertiles  de  la  contrée; 
seulement  à  l'ouest  elle  s'abaisse  brusquement ,  et  laisse  entre 
son  pied  et  le  rivage  une  large  lisière  de  plaines  sablonneuses , 
((ui  s'étend  depuis  l'einlxincliure  du  fleuve  d'Orange  jusqu'à  la 
liaie  de  Saldanha.  Toute  la  cOte  méridionale  est  dentelée  de 
tiaies  que  forment  et  qu'enserrent  une  série  de  promontoires 
inégaux.  Ces  promontoires,  qui  sont  les  derniers  gradins  de  la 
niasse  rocheuse  des  montagnes  intérieures,  protègent  la  Mie 
contre  les  envahissements  de  la  mer,  et  ne  s'abîment  déûnitive- 
inetit  sous  les  eaux  qu'après  avoir  reparu  plusieurs  fois  en 
iluts  ou  rescils  à  auelque  distaticedu  rivage.  Les  plus  remarqua- 
bles et  les  plus  élevés  sont  ceux  de  la  Table  ,  du  Lion  et  du 
Diable  ,  au  centre  desquels  est  bâtie  la  ville  du  Cap.  Le  premier 
a  3,500  pieds  environ  de  hauteur  au-dessus  du  niveau  de  la 
mer,  le  deuxième  3,160  pieds,  le  dernier  3,31 5.  Toutes  ces  rami- 
lications,  comme  les  monlagnes  elles-mêmes,  sont  composées,  à 
la  base,  de  granit  piimitii  surmonté  d'une  couche  épaisse  de 
tires  rouge  d  abord  ,  puis  blanc  et  mélangé  de  cailloux.  —  Les 
|irincipaux  cours  d'eau  sont  :  la  rivière  £ftfphan{  à  l'ouest  ;  la 
lirède,  le  GouHlx,  la  Krommt  et  la  rtoiére  dtt  poiitoni  au  sud; 
.1(1  nord,  la  Fiieh,  la  Zak ,  le  Ztekoe ,  et  plusieurs  autres 
;ill1ueut5  du  Gariep  ou  fleuve  d'Orange.  Aucune  côte  peut-être 
ij'est  coupée  par  plus  de  lils  de  torrents  que  celle^;  les  mon- 
lagnes donnent  naissance  à  une  inQnilé  de  ruisseaux  qui  se  réu- 
nissent et  sillonnent  la  plaine  en  tous  sens;  mab  à  l'ouest,  pen- 
ibiiit  la  saison  d'été,  aucune  de  ces  rivières,  pas  même  le  ileuve 
il'Oraoge,  ne  conduil  ses  eaux  jusqu'à  la  mer;  elles  s'infiltrent  et 
ï'i'vauorent  dans  les  sables ,  en  traversant  la  couche  poreuse  de 
i^ranil,  et  se  rendent  dans  l'Océan  par  des  voies  souterraines.  A 
r^u  lieues  environ  du  Cap ,  sur  le  ûauc  de  la  montagne  appelée 
Stoaruberg  ou  Jfon(  Noir,  plusieurs  sources  d'eaux  thermales 
suurdent  ae  terre  avec  une  chaleur  de  47"  centiçrades;  elles 
soiitchargéesde  fer  et  de  soufre  qu'elles  déposent  a  pende  dis- 
Uincedeleurissue.  Ony  aétablidesbains.  Le  climat  du  Cap  est 
ilt's  plus  agrê^'''^  ^'  très-favorableà  la  santé:on  yressentra- 
rf-iiient  de  grandes  chaleurs  ou  de  grands  froids  ;  les  hommes  et 
It's  plantes  de  l'Europe  et  de  l'f  ndc  s'y  plaisent  également;  les 
mois  dedécernbre  et  dcjaniiery  sont  les  plus  chauds;  le  froid  y 
..Iteiiit  son  maximum  pendant  notre  saison  d'été.en  juin  et  juillet. 

C'est  aux  Portugais  qu'est  due  la  découverte  du  cap  de  Bonne- 

Ksuéraince.  Bartbélemi  Dias  fut  envoyé  en  liSSpar  Jean  11,  roi 


PexpéditioD  de  Gàma  justifia  cet  âpoir,  et  atteignit  pour  la'pre^ 
micre  fois  la  célèbre  cité  de  Calicut ,  après  avoir  touché  au  cap 
africain.  Mais  les  Portugais  ne  songèrent  pas  à  y  établir  une  co- 
lonie ,  et  depuis  près  de  deux  siècles  les  navires  européens  pro- 
menaient leurs  pavillons  dans  ses  eaux ,  sans  que  nul  d'entre 
eux  eût  tenté  de  s'y  bâtir  une  cabane.  Les  fréquents  voyages  que 
faisaient  les  Hollandais  dans  ces  parages ,  par  suite  de  la  lonna- 
tion  de  la  compa^ie  des  Indes ,  les  oelerminèrenl  à  y  créer  un 
établissement  qui  protégeât  et  favorisât  les  relâches  de  leurs  na- 
vires. Des  colons  partirent  donc  de  la  Hollande  en  1651,  sons  la 
conduite  de  Van  Hicbeck.  Celaient  pour  la  plupart  des  mauvais 
sujets  qu'on  força  à  s'embarquer,  ou  de  misérables  aventuriers 
qui  voulaient  tenter  la  fortune.  I^ur  capitaine  eut  l'adresse  de 
conclure  avec  les  naturels  un  traité  de  bonne  intelligence  :  il 
obtint  des  Hotlentots,  en  les  séduisant  par  des  liqueurs  spiri- 
tneuses,  la  cession  de  la  presqu'île  du  Cap,  et  se  hâta  de  la  défen- 
dre par  des  fortifications.  Il  y  construisit  ensuite  quelques  mai- 
sons, à  l'endroit  même  où  s'clévc  aujourd'hui  la  ville  du  Cap.  De 
nouveaux  colons  ne  tardèrent  pas  à  suivre  les  premiers,  et  m£me 
en  1668  la  population  entière  de  la  Hollande,  pressée  de  toutes 
parts  par  les  armées  de  Louis  XIV,  avait  résolu  de  s'y  réfugier 
en  masse,  lorsqu'une  brèche  faite  à  ses  digues  mit  un  terme 
aux  succès  de  son  redoutable  ennemi.  Apres  la  révocation  de 
redit  de  Naules,  parmi  tous  les  Français  qui  quittèrent  leur  pa- 
trie, un  grand  nombre  allèrent  chercher  un  asile  au  Cap,  et  s'y 
groupèrent  dans  un  petit  canton  qu'on  appelle  encore  te  ni» 
friMçaU.  Enfin  l'Allemagne,  la  Suètle,  le  Danemark  et  l'An- 
gleterre fournirent  tour  à  tour  leur  contingent  à  la  colonie  qui 
en  IlC5]sc  trouva  assez  forte  d'elle-même  pour  tenter  de  con- 
quérir son  indépendance.  Mais  une  flotte  anglaise  parut  hîen- 
lÀl  sur  ses  eûtes  et  entra  violemment  dans  son  port.  Les  colons, 
comme  beaucoup  d'aulres ,  ne  gagnèrent  à  leur  révolution  que 
de  changer  de  maître.  Six  ans  après,  la  paix  d'Amiens  remit  la 
colonie  sous  les  luis  de  la  république  batave,  à  la  condition  nue 
le  port  en  serait  franc  pour  tous  les  bâtiments  portant  pavillon 
français  ou  anglais.  Maïs  en  1806  les  Anglais  s'en  emparèrent 
de  nouveau.  Cette  fois  ils  ne  la  rendirent  plus,  et  le  traité  de 
1811  leur  en  a  confirmé  la  ptissession.  Une  fois  aflcrmie  dans  sa 
conquête,  l'Angleterre  ne  n^ligea  rien  pour  lui  donner  toute 
l'ci tension  qu'elle  est  suscepinile  de  recevoir.  Elle  ne  tarda  pas  à 
engager  une  guerre  contre  les  Offres  établis  dans  la  plus  fertile 
conirée  de  l'est,  et  les  refoula  jusqu'au  delà  du  Kai.  Cette  nou- 
velle portion  de  territoire  fut  aussitôt  offerte  aux  Européens 
2ui  voudraient  s'y  établir.  Des  brochures  furent  publiées  pour 
lire  valoir  les  avantages  qu'on  Irnuverait  dans  cette  nouvelle 
patrie.  Tout  chef  de  famille  qui  s'y  rend  ,  reçoit  cent  acres  de 
terrain  pour  chacun  des  membres  de  sa  fannllc.  Un  transport 
presque  gratuit ,  des  primes  en  argent,  une  longue  franchise 
d'impôts,  sont  assurés  à  tout  individu  qui  consent  à  y  habiter 
comme  cultivateur  ou  comme  industriel.  Une  administration 
sage,  forte  et  asseï  douce  a  remplacé  l'espèce  d'anarchie  qui  y 
était  née  par  l'incurie  do  gouvernement  hollandais.  Aussi  la  po- 
pulation a-t-clle  augmenté  rapidement,  et  s'accruit-clle encore 
tous  les  jours.  —  La  ville  du  Cap  est  bâtie  dans  une  situation 
charmante  et  des  plus  pîltore!4]Ues;  adossée  aux  monisdu  Lion 
et  de  la  Table  qui  l'enserrent  entre  leurs  masses,  et  ilont  le  front 
se  perd  dans  les  nuages ,  elle  s'épand  dans  une  ctroile  et  riante 
vallée  et  a  dressé  ses  maisons  jusque  sur  le  rivage.  Vingt  mes 

3ui  .se  coupent  k  angles  droits  sont  ombragées  par  deux  rangs 
'arbres  vigoureux.  Les  maisons,  polies,  peintes  et  ornées  d'ara- 
besques, de  corniches,  de  vases,  de  statuettes  comme  les  riches 
habitations  de  la  Hollande,  sont  précédées  de  larges  ptates-for- 
mes  où  se  font  les  conversations  du  soir.  Les  tuiis  et  terrasses 
sont  comme  autant  d'observatoires  d'où  le  regard  se  perd  sur  h 
mer.  Le  palais  du  gouverneur  ,  le  Sladhuii  ou  maison  com- 
mune, la  douane,  la  bourse  et  un  théâtre,  sont  les  monuments 
les  plus  remarquables.  On  ne  doit  parler  que  pour  mémoire 
d'une  bibliothèque  publique  qui  contient,  dit-on,  20,000  volu- 
mes dont  personne  ne  fait  usage.  La  ville  est  défendue  du  côté 
de  la  terre  par  une  citadelle  et  par  une  ligne  de  fortifications 


(50) 


BOmS- BSP^EASCB, 


qà  s'éUod  de  la  monlagoe  du  Diable  aa  bord  de  k  mer.  Da 
côté  du  sud  la  campagne  est  panemée  d*oiie  mnlUtade  de  mai- 
aeiis  de  plaisance  enloiirécs deiardins ,  de  vignes  y  de  boaqoets 
d'arbreSy  et  produisant  le  plus  délicieux  eflfet.  On  compte  au  Càp 
S9y000  babitanis.  Les  religions  dominantes  sont  le  calvinisme  et 
le  liitbéranisoie  qui  y  ont  cbacnne  «ne  ^lise.  Toutes  y  sont 
tolérées  »  et  les  Malais  y  ont  même  établi  dans  une  maison  une 
mosquée  pour  les  cérémonies  du  culte  musulman.  Le  port  du 
Cap  est  peu  sûr,  et  la  mer  y  est  souvent  très-rude.  Les  vaisseaux 
n'y  sont  abrités  avec  quelque  sécurité  que  pen<lant  les  mois  de 
septembre  à  avril,  alors  que  régnent  les  vents  de  sud-est.  Pen- 
dant le  reste  de  l'année  ils  mouillent  dans  la  baie  Falto  ou  Si- 
«on  où  ils  n'ont  rien  à  redouter  des  vents  nord-ouest.  Les 
moeurs  de  la  ville  du  Cap  ont  toujours  passé  pour  être  fort  libres; 
cependant  ce^u*on  raconte  de  l'extrême  familiarité  qui  s'établit 
presque  immédiatement  entre  les  étrangers  et  1^  lemmes  ou 
Même  les  filles  des  colons  paraît  exagéré.  Ce  qui  distinsue  sur- 
tout le  caractère  des  batntants,  c*est  une  grande  indolence  ou 
plutôt  un  grand  amour  du  far^nient€.  Toute  la  vie  des  jeunes 
gens  aisés  a  été  fort  spirituellement  résumée  dans  ces  trois 
vers: 

C«st  ici  qu'à  reiHour  d*uii«  Taste  théière. 

Près  d*un  large  fromage,  d'un  grand  pot  à  bière,' 

Oo  digère,  l'on  fume,  et  l'on  ne  pense  à  rien.] 

La  population  générale  de  la  colonie  est  évaluée  aujourd'hui  à 
133,000  âmes,  dont  64,000  blancs  ou  nègres  libres,  33,000  Hot- 
lentots  et  36,000  esclaves.  Les  esclaves  sont  des  Hottentots,  des 
Malais  ou  des  nègres  de  la  côte  de  Guinée.  Les  Malais  sont  les 
plus  estimés  ;  ils  sont  intelligents,  vifo ,  adroits  et  fidèles.  Ds 
eut  de  grandes  dispositions  pour  les  arts  manuels,  qu'ils  exer- 
cent presque  exclusivement:  ils  professent  le  plus  profond  mé- 
pris pour  les  Hottentots.  Ceux-ci  sont  les  moins  recherchés,  parce 
que  leur  intelligence  bornée ,  leur  apathie  naturelle  et  leur  sa- 
jeté  les  rendent  propres  à  peu  de  travaux,  et  que  leur  aversion 
instinctive  contre  les  bUnes  ne  |>ermet  pas  de  leur  accorder  une 
grande  confiance.  On  les  emploie  plus  communément  dans  les 
feroMS,  et  surtout  à  la  garde  des  troupeaux.  Les  Hottentots 
libres  sout  restés  jpour  la  plupart  ce  qu'us  étaient  auparavant  : 
piuiteurs  et  nomades.  Ib  habitent  les  montagnes  et  les  plateaux 
arides ,  seules  retraites  que  les  envahissements  suocessife  des 
colons  leur  laissent  désormais.  Cependant  les  lois  anglaises  ont 
pris  sous  leur  protection  ces  malhcîireux,  auxquels,  après  avoir 
volé  leur  pays,  les  Hollandus  n'avaient  accordé  qu'une  dégra- 
dante oppression  et  les  plus  indignes  traitements.  Traités 
comme  des  hommes  après  1  avoir  été  comme  la  brute,  ils  se  mon- 
trèrent doux  et  dociles.  Le  général  Craig  en  créa  un  corps  mili- 
taire, qui  s'est  toujours  fait  remarquer  par  son  obéissance  ,  la 
bonne  discipline  et  même  une  certaine  propreté.  Les  mission- 
naires les  ont  trouvés  dociles  à  leur  voix  ;  ils  se  sont  montrés  dis- 
posés à  la  pratique  des  maximes  de  l'Evangile,  toutes  les  fois 
que  de  faux  frères  n'ont  pas  cherché  à  abuser  de  leur  naïve  con- 
nance  au  profil  d'une  cupidité  sacrilège.  Quant  à  la  population 
européenne,  en  dehors  des  habitants  du  Cap  dont  le  commerce 
est  la  seule  occupation ,  elle  se  divise  en  trois  classes  bien  tran- 
chées :  les  rignerons,  les  laboureurs,  les  éleveurs  de  troupeaux. 
ÎAS  premiers,  les  plus  civilisés  et  les  plus  riches,  sont  la  plupart 
d'origine  française,  car  le  premier  cep  fut  transporté  au  Cap  par 
les  émigrés  qui  s'y  rendirent  après  la  révocation  de  l'édit  de 
Nantes.  On  ne  cultiva  d'abord  la  vigne  que  dans  un  petit  district 
non  loin  du  Cap ,  mais  elle  gagne  peu  a  peu  du  terrain  ,  et  la 
production  augmente  chaque  année.  La  réputation  des  rins  du 
Cap,  et  surtout  cehii  du  canton  de  ComtoMce^  est  universelle  au- 
jounl'hui.  -^  La  classe  des  éleveurs  de  troupeaux  ou  des  pas- 
teurs est  la  plus  nombreuse ,  et  elle  occupe  aussi  la  plus  grande 
partie  du  pays.  Presque  tous  sont  Hollandais  et  descendants  des 
colons  primitifs  :  mais  c'est  k  peine  si  l'on  retrouve  en  eux 
quelques  traces  de  leur  origine  européenne.  Dispersés  dans  les 
immenses  plaines  de  l'intérieur,  isolés  les  uns  des  autres  au 
milieu  de  la  vaste  portion  de  terrain  dont  chacun  d'eux  s'est 
arrogé  la  possession ,  sans  rapports  entre  eux  ,  assez  audacieux 
pour  vivre  indépendants,  assez  éloignés  pour  la  plupart  du  cen- 
tre du  gouvernement  pour  se  soustraire  à  son  influence,  ils  sont 
devenus  presque  tous  de  petits  souverains ,  faisant  p<^r  leur 
dure  autorité  sur  les  Cafres  et  les  Hottentots  qu'ils  oppriment. 
Us  vivent  en  nomades ,  chassant  à  la  fois  les  bêtes  féroces  et  les 
Bosjesmans ,  et  détruisant  les  populations  indigènes  aussi  bien 
que  celles  des  forêts.  Ik  ont  tous  un  grand  nombre  d'esclaves  pour 
garder  leurs  troupeaux  qu'il  n'est  pas  rare  de  voir  s'élever  à 
cbiq  ou  six  cents  beeufe,  et  quatre  ou  dnq  mille  moutons.  Ils 


n'ont  ni  écoles,  m  livres,  ni  églises  ;  n'acceptent  ni  rettstons  ni 
obligations  sociales;  rudes,  sales  et  i  demi  sauvages ,  ils  ooment 
toutes  leurs  aflbires  à  se  rendre  une  fois  chaque  année  à  la  ville 
du  Cap,  où  ils  conduisent  sur  de  lourds  chanols,  avec  un  mnd 
luxe  aattelage ,  des  laines ,  du  beurre,  du  savon ,  des  planies 
d'autruches  et  des  peaux  de  bêtes  sauvages,  pour  en  rapporter 
en  édiange  du  tabac,  de  l'eau-de-vie,  du  café  et  des  armes  i 
feu.  Trop  paresseux  pour  cultiver  la  terre  et  pour  se  construire 
des  habitations ,  ils  ont  emprunté  des  Hottentots  leur  manière 
de  vivre  et  de  dresser  leurs  tentes ,  et  quand  leurs  bestîaiix  ne 
trouvent  plus  à  paître  dans  leurs  plaines ,  ils  n'hésitent  pas  à  les 
conduire  et  quelquefois  à  les  maintenir  les  armes  à  la  main  sur 
les  premiers  terrains  cultivés  qu'ils  rencontrent.  Cette  classe  dé- 
gradée a  toujours  été  la  lèpre  de  la  colonie ,  et  l'aurait  iniailli- 
blement  conduite  à  sa  ruine,  si  le  gouvernement  anglais  n'avait 

Eris  des  mesures  ricoureuses  pour  mettre  fin  à  ses  brigandages, 
l'administration,  dont  l'action  devient  chaque  jour  plus  puis- 
sante et  plus  efficace,  a  été  sensiblement  améliorée  par  le  gou- 
vernement britannique.  La  colonie  est  aujourd'hui  divisée  en 
sept  districts  principaux  ;  ce  sont  :  les  districts  du  Cap,  de  SUl- 
tenboêch,  de  Tulbaeh,  de  Sweliendam ,  de  George* t-Tawn,  de 
Qraaf'Reynei  et  de  ZuureveldY>^  û*ÀWany.  Il  y  a  ainsi  oa 
certain  nombre  de  districts  secondaires  :  chacun  de  ces  distrieli 
est  administré  par  un  représentant  du  gouverneur  gui  porte  le 
titre  de  landdroêt ,  et  auquel  on  donne  une  autonté  prague 
absolue  pour  faire  exécuter  les  lois,  ordonnances  et  règlanenCf. 
Les  landdrosts  sont  assistés  de  quatre  à  huit  conseillers,  stûvaiit 
la  population  ;  ces  conseillers,  nommés  heemradem,  sont  n<ntk- 
mes  par  le  gouverneur  et  se  renouvellent  par  deux  chaque  an- 
née, ils  habitent ,  ainsi  que  le  landdrost ,  la  rille  ou  le  TÎlla^ 
dont  on  a  fait  le  chef-lieu  du  district  et  où  l'on  a  bftti  une  égfie 
et  fondé  une  école.  En  outre,  des  égHses  et  des  écoles  ont  été 
créées  soit  par  le  gouvernement,  soit  par  les  missions,  soit  même 
par  des  soaétés  particulières  dans  plusieurs  endroits  que  leur 
situation  rend  propres  à  devenir  un  centre  d'agglomération ,  et 
ces  fondations  engagent  les  colons  et  les  Hottentots  qui  veulent 
renoncer  à  la  vie  nomade  à  venir  y  grouper  leurs  cabanes.  Le 
gouvernement  central  réade  à  la  ville  du  Cap  ;  il  se  compwe  du 
gouverneur  assisté  d'un  sénat  formé  de  bourgeois.  Cest  de  ce 
conseil  qu'émanent  toutes  les  mesures  d'administration  géné- 
rale. Immédiatement  au-dessous  de  lui ,  se  trouvent  les  deux 
che&  des  provinces  orientale  et  occidentale, résidant,  Tnn  au 
Cap,  l'autre  à  Viienhagen.  Ces  deux  chefs  ont  sous  leurs  ordres 
chacun  une  partie  à  peu  près  égale  de  la  colonie,  et  servent  d^iik- 
termédîaire  entre  le  gouvernement  et  les  landdrosts.  —  L^s 
productions  indigènes  du  Cap  sont  fort  limitées  ;  elles  consistent 
en  sel,  cuivre,  fer,  agates  et  concalines  ;  mais  le  sol  et  le  diinat 
s'unissent  pour  y  faire  prospérer  toutes  les  cultures  étrangères; 
et  on  y  récolte  anjourd  hui  le  raisin,  les  orang^,  les  limons,  le 
iMnanes,  les  abricots,  les  pommes,  tous  les  firuits  et  les  légumes 
enfin  dont  on  y  a  importé  les  greffes  oo  les  graines  ;  le  firoment 
et  l'orge  y  sont  cultivés  sur  une  très-grande  échelle.  Quelle  que 
soitl'ignorance  des  agriculteurs,  la  terre  leur  rend  depuis  qoinae 
jusqu'à  trente  fois  leur  semence ,  et  leur  froment  passe  pour  le 
meilleur  du  monde.  Les  bords  de  la  rivière  Eléphant  fournissent 
une  très-grande  quantité  de  riz.  Le  tabac  v  est  planté  et  pros- 
père partout.  D'innombrables  troupeaux  de  boeufs  et  de  mon- 
tons en  peuplent  les  campagnes  ;  les  forêts,  les  montagnes  et  les 
plaines  regorgent  de  gibier,  et  des  myriades  d'animaux  de  tmrte 
espèce,  depuis  la  tortue  jusqu'à  l'éléphant ,  offirent  au  chasseur 
une  proie  inépuisable  et  productive.  Les  exportations  de  la  co- 
lonie consistent  principalement  en  viandes  qu'elle  envoie  aux 
Iles  Sainte-Hélène  et  Maurice ,  et  en  vins ,  grains ,  cuirs .  plumes 
d'autruches,  ivoire,  résine,  etc. ,  dont  la  valeur  annuelle  s'élève 
à  la  somme  moyenne  de  8  à  9,000,000  de  francs.  Elle  reçoil 
d'Angleterre  des  étoffes  et  des  produits  manufacturés  de  toote 
espèce  pour  environ  15,000,000  de  francs.  Cette  colonie,  la  plus 
importante  du  monde  pour  une  nation  maritime,  après  aroir 
été  longtemps  convoitée  par  l'Angleterre,  est  devenue  pour  eOe 
l'objet  d'une  sollicitude  toute  particulière.  Il  est  liMnle  en  effet 
d'envisager  d'un  seul  coup  d'onl  les  avantages  que  sa  posilioB 
présente  au  système  de  domination  maritime  de  la  Granide-Bre- 
tagne.  Placé  à  mi-chemin  de  la  route  des  Indes,  et  comme  po^ 
observer  et  menacer  nos  établissements  de  l'Ile  Bourbon ,  et 
pour  servir  de  station  à  une  flotte  de  guerre  qui  pourrait  garder 
rentrée  de  l'Océan  Indien,  elle  ouvre  son  port  aux  vaisseaux  qui 
ont  besoin  de  se  réparer  ou  de  se  ravitailler  pendant  les  voya^ 
de  long  cours.  Elle  est  en  outre  comme  un  point  de  centre  d  où 
les  narires  peuvent  se  rendre  par  d'assez  courts  trajets  à  to«* 
les  pays  du  monde.  Elle  est ,  en  un  mot ,  comme  le  dit  Ritter , 
la  vénUble  clef  de  la  mer  des  Indes,  et  le  point  caplUl  po«r  la 


BOJRDHiOÏ.  (  ^ 

dMBiDatioB  ée$  nsrs.  -^  Soa  développement  gnduel  U  con- 
duif«  MM  d^ula  à  raffrancbltteimot;  mais  le  gouTernement 
brilaanîqiie  ne  eédera  que  pas  i  pas  |out  ca  aui  pourraii  la  (aire 
prograsier  dans  celte  voie.  Ccst  ainsi  quil  ne  lui  a  point 
encore  accordé  la  liberté  du  conunerce.  EUe  n*est  traitée  sous 
ce  rapport  i^  oonuM  province  étrangère,  et  la  compagnie  des 
Indes  Y  Y^^  ^  monopole  des  marchandises  indiennes  et  cbi^ 
noises.  V.  be  Nouviov. 

BOKflfiVOi  (SinwifOND),  jurisconsulte  orotestaot,  plus  connu 
sons  son  nom  latin  (Enemundus  BoneÛdius),  naquit  à  Cba- 
beoilen  15i6.  Il  savait  parfaitement  l'hébreu,  le  grec  et  le  latin. 
Gi^,  son  ooUè^oe  à  Tunivcrsilé  de  Valence^  disait  que  s'il 
avait  à  se  choisir  un  successeur,  il  ne  connaissait  personne  qui 
pût  le  remplacer  mieux  que  BonneOoi.  La  Saint-fiarthélemy  le 
força  de  s  expatrier  à  Genève,  où  on  lui  offrit  une  chaire  de 
dnutet  des  lettres  de  bourgeoisie;  il  mourut  deux  ans  après» 
eo  1574.  Il  apublié  plusieurs  ouvrages  de  droit  romain.  '—  Le 
président  de  Tnou,  qui  fut  son  élève,  en  fait  un  grand  éloge. 

BOHNEPOi  (JfiAH-BAPTifiTli),  chirurgien,  naquit  en  1756, 
et  mourut  à  la  fleur  de  Tàge  en  1790 ,  à  Lyon ,  où  il  exerçait.  On 
a  de  loi  deux  méroaiffes  qui  forent  couronnés  par  racademie  de 
chirurgie  :  i^  Sur  rù^uêne$  des  passioni  de  tâme  dan$  les 
mahdiês  chirurgicales;  T  Sur  f application  de  i'âectridté  à 
la  médecine,  Lyon,  1783.  Il  a  laissé  ^^lement  une  Analyserai- 
sonnée  du  rapport  des  commissaires  sur  le  magnétisme  osi- 
mal,  USA, 

BONifEFOKft  (Jeav),  né  à  Clermont  en  Auvergne  en  1554, 
fîit  élève  de  Cujas  et  se  lia  d'une  étroite  amitié  avec  le  flls  de  ce 
professeur.  Il  vint  dans  la  suite  se  fixer  à  Paris,  où  il  exerça  la 
profession  d'avocat  avec  distinction.  Son  goût  et  son  talent  pour 
la  poésie  lui  firent  des  amis  et  des  protecteurs,  entre  autres  le 
président  Achille  de  Harlav  ;  par  leur  entremise  il  obtint  la 
ueutenance  générale  du  bailliage  de  Bar-sur^Seine.  Il  se  maria 
dans  cette  vule»  et  dès  lors  parut,  bien  qu'ayant  à  peine  trente 
ans,  abandonner  la  poésie.  Quelques  critiqua  ont  placé  Bonne* 
fous  au-dessus  des  poètes  de  son  siècle.  Ménase  le  compare  à 
Catulle;  seulement  il  lui  reproche  un  peu  de  mollesse  dans  la  fac- 
ture du  vers.  La  llonnoye,  moins  indulgent,  le  blâme  d'avoir 
imité  les  auteurs  modernes  italiens  au  lieu  d'avoir  pris  pour 
modèles  les  poètes  du  siècle  d'Auguste.  Quoi  qu*il  en  soit ,  on  ne 
peut  refuser  à  Bonnefbns d'être  gracieux  dans  ses  descriptions, 
délicat  dans  ses  sentiments,  et  d'exceller  à  rendre  les  senti- 
ments erotiques.  <— 11  mourut  en  1614,  à  l'âge  de  soixante  ans , 
et  fut  enterré  dans  l'église  de  Saint-Etienne  de  Bar-sur-Seine, 
où  on  lisait  son  épîtapbe  composée  par  lui--méme.  Ses  poésies 
parurent  pour  la  première  fois  en  1587,  à  Paris,  sous  le  titre  de 
PancKaris,  U  eo  parut  une  autre  édition  en  1725  ou  27,  â 
Paris,  sous  la  rubrique  d'Amst^dam,  avec  traduction  en  vers 
français  de  Gilles  Durant.  La  plus  complète  est  celle  d' Amster- 
dam de  1767.  On  trouve  aussi  le  même  ouvrage  sous  ce  titre  : 
Mes  baisers.  Outre  la  traduction  en  vers  de  Durant,  il  y  en  a 
une  en  pmse  de  Simon  de  Troyes,  publiée  en  1786,  dans  le 
Cludx  de  poésies  iraduiteM  du  grec ,  du  latin  et  de  V italien.  — 
BoiwsFOiffS  (Jean)^  son  fils,  lui  succéda  dans  sa  charge.  Il 
mltiva  aussi  la  poésie  latine ,  mais  U  y  réussit  peu.  On  ne  cou- 
lait guère  de  lui  que  trois  pièces  :  Tune  sur  le  cardinal  Davy- 
Ouperron  qu*il  encense  (1613),  la  seconde  en  l'honneur  du  ma- 
récnal  d'Ancue  (I614),  et  la  dernière  sur  le  même  qu'il  outrage 
âchement  après  sa  chute  (1617).  On  peut  trouver  la  liste  de  ses 
luires  pièces  dans  la  bibliothèque  des  auteurs  de  Bourgogne. 

90jmKF0NS  (DoM  Euk-Benoit),  bénédictin  de  la  con^ré- 
rajtloo  de  Saint^Maur,  né  à  Mauriac  en  1622,  mort  à  Saint- 
i^andrilie  en  1702,  a  laissé  d^ux  ouvrages  considérables  et 
>Fécieux  pour  l'histoire  de  Normandie  :  1°  Histoire  civiU  si 
"cclésiaêtiqfUê  de  la  vUU  de  Corbiff^vo},;  2°  Vie^  dessatnts 
'eligieux  de  tftbhaye  de  Saint-Vandrill^.  On  les  conservait  en 
nanusorii  dms  la  biWiothèque  de  l'abbaye. 

MOKM^  fowFIjNZ  (gram.),  s.  f.  ce  qui  arrive  d'agréable, 
l'avanUngeux.  d'heureux.  —  Les  faveu^'s  d'une  d,ame.  Ei;i  ce 
lernier  aens  i|  est  familier. 

BOVN9FOT  (F^ANÇQis-L^BiBERT  de)^  grand  vicaire  d'An- 
IQulême ,  naquit  dans  le  diocèse  de  Vaison  en  1749.  D  publia 
10  1780  on  Éloae  historique  du  dauphin,  et  en  1784  un  livre 
Qiitttlé  ;  De  f&U  religieux,  son  esprit,  son  établissement  et 
es  progrès;  services  qu*H  a  rendus  à  V Eglise.  Bernard  de 
lesançon,  ai^iC9^t,au{^jemont,  mort  eo  1825,  avait  été  colla- 
(oraleur  a  cet  ouvrage.  On  attrit)ue  à  Tabbé  dé  Bonnefoy  une 
rochure  publiée  eo  1789  sous  ce  titre  :  Un  peu  de  tout^  par 
^.  B,  de  B.  que  .le  Dictionnaire  des  anonymes  de  Barbier  ex- 
plique ainsi  :  tabbé  Bonnefoy  de  Bonym,  Bonnefoy  refus^  de 
fréter  le  aenuent  ,cix|qiie  aé^ré^  par  b  constituante,  fut  forcé 


) 

d'émigrer  eo  1792,  et  se  réfugia  en  Allemagne.  La  prîncessf 
de  Talmont  le  recueillit  à  son  retour  en  France,  et  Bonnefoj  ne 
s'occi^^a  plus  alors  que  d'un  grand  ouvrage  sur  la  révolution ,  • 
qu'il  allait  bientôt  donner  au  public  lorsqu'il  mourut  subite- 
ment frappé  d'apoplexie,  le  14  janvier  1850. 

IIONNfi«ARDE  (L'ABBÉ),  cst  l'autcur  d'un  Dictionnaire  his- 
torique et  critique  t  ou  recherches  sur  la  vie,  le  caractère,  les 
mœurs  et  les  opinions  de  plusieurs  hotnmes  célèbres ,  tirés  des 
dictionnaires  de  MM.  Bayleet  Chaufepié ,  ouvrage  dans  lequel 
on  a  recueilli  les  morceaux  les  plus  agréables  et  les  plus  utiles 
de  ces  deux  auteurs,  avec  un  grand  nombre  d'articles  nou^ 
veaux  et  de  remarques  d'histoire ,  de  critique  et  de  littérature, 
pour  servir  de  sumlément  aux  différents  dictionnaires  histo- 
riques, Lvon,  4  vol.,  1771.  A  peine  ces  quatre  volumes  con- 
tiennent-ils cinq  cent  cinquante  articles,  et  encore  ces  articles  ne 
sont-ils  la  plupart  qu'un  recueil  d'anecdotes  au  milieu  des- 
quelles surgissent  çà  et  là  quelques  réflexions;  mais  de  notions 
Dibliographiques,  point.  Outre  ces  deux  auteurs  qu'il  nomme, 
Bonnegarde  en  a  encore  pillé  d'autres  écrivains,  tels  que  Joly, 
d'Artigny,  etc. 

BONME  GRACE  Uechnol.),  S.  f.  Les  tapissiers  appellent  ainsi 
les  morceaux  d'étoffe  attaches  au  chevet  a'un  lit  pour  accompa- 
gner les  grands  rideaux. 

BONNEJMEïrr (gram.),  adverbe  qui  signifie  une  chose  faite  sans 
prétention ,  simplement  et  avec  bonne  foi  ou  naïveté.  Ce  terme 
est  familier.  Bonnement  prend  quelquefois  la  même  acception 
aiiepr^ctWmtfn<;dans  ce  cas  il  ne  s'emploie  qu'avec  la  né^rative: 
un  ne  saurait  dire  bonnement  ce  que  c'est.  Cette  manfère  de 
s'en  servir  appartient  au  langage  suranné. 

BONKER  [Eomond),  évéque  de  Londres,  naquit  à  Harley, 
dans  le  comte  de  Worcester,  &  la  fin  du  w^  ou  au  commencement 
du  \yV  siède.  Il  fit  ses  études  dans  l'université  d'Oxford,  y  fut 
reçu  docteur  en  droit  canon ,  bachelier  en  droit  civil ,  enfin  doc- 
teur en  théologie.  Bonner  fut  d'abord  employé  par  le  cardinal 
Wolsey  dans  différentes  négociations  importantes;  il  devint  en- 
suite chapelain  de  Henri  VIII,  et  enfin  évéque  de  Londres.  Sa 
vie  fut  orageuse.  Use  mêla  dans  diverses  affaires  où  il  se  conduisit 
d'une  manière  plus  ou  moins  digne ,  plus  ou  moins  catholicpe. 
Aussi  s'attira-t^il  de  grands  embarras  et  des  peines  qui  abrégé» 
rent  ses  jours.  Il  eut  cependant  le  temps  de  se  relever  de  ses 
chutes,  et  il  demeura  ensuite  fermement  et  sincèrement  attaché 
au  catholicisme.  Il  mourut  tranquillement  le  5  septembre  1569. 
On  a  de  lui  :  1"  Lettres  à  lord  Cromwell;  2°  Eesponsum  et 
exhortatio  in  laudem  sacerdotii,  1653;  3"^  Les  trente-sept  arti- 
cles de  ses  visites,  1554;  à^  L'exposition  du  symbole  et  des  sept 
sacrements,  en  treize  homélies ,  1554 ,  in-4°,  et  quelques  autres 
écrits  qui  ont  peu  d'importance.  L.  F.  G. 

BOMNET  {étymol.),  en  latin  pileus,  pileum.  Ménage  fait  déri- 
ver ce  mot  de  l'anglais  bonnet  ou  de  Tallemand  bonnit.  Au- 
jourd'hui dans  la  première  de  ces  langues  bonnet  se  rend  par 
cap,  et  dans  la  seconde  par  mûtxe.  Le  Père  Pezron  croit  que 
c'est  un  mot  celtique.  Caseneuve  prétend  que  bonnet  était  une 
espèce  de  drap  dont  on  se  servait  pour  se  couvrir  la  tête,  et  que 
le  nom  en  est  resté  au  vêtement  qui  en  était  composé;  ainsi  de 
nos  jours  appelle^t-on  castors  les  diapeaux  faits  du  poil  de  ces 
animaux.  Pasquier  dit  aue  bonnet  est  une  corruption  du  mot 
bourrelet,  parce  que  les  cnaperons ,  dont  on  se  couvrait  autrefois 
la  tête,  et  dont  les  gens  de  robe  ont  été  les  derniers  à  perdre 
l'usage,  étaient  environnés  d'un  bourrelet  rond  servant  à  serrer 
la  tête.  Enfin,  d'après  Etienne  Guicbard,  bonnet  dérive  du  grec 
6onos,  colline ,  forme,  ditril,  qu'affecte  parUculièremept  ce 
genre  de  coiffure. 

BONMfiT  (gram,),  s.  m.  coiffure  faîte  ordinairement  d*étoffe, 
de  peau  »  ou  de  tricot,  et  dont  la  forme  varie.  Il  se  dit  particu- 
lièrement de  certaines  coiffures  de  femme  faites  de  gaze,  de 
tulle,  de  dentelle,  etc.  —  Figurément  :  Prendre  le  bonnet  de 
docteur,  et  absolument.  Prendre  le  bpnnet,  se  faire  recevoir 
docteur  dans  une  faculté,  donner  te  bonnet  à  quelqu'un ,  lui 
mettre  le  bonnet  sur  la  tête  dans  la  séance  où  il  est  reçu  doc- 


retrancher.  On  dit  dans  un  sens  analogue  :  Cela  a  passé  au 
6Qnnet ,  du  bonnet ,  tout  d'une  voi^..  Cette  décision,  cet  arrêt  a 
pàsté  à  volée  de  bonnet,  les  avis  ont  été  prompts  et  uniformes. 
—  Figurément,  Prendre,  porter  le  bonnet  vert,  signifiait  au- 
trefois faire  cession  de  biens  pour  éviter  d'être  poursuivi  comme 
banqueroutier  (F.  Bonnet  vbbt). —  Familièrement,  Mettre 
la  main  au  bonnet,  ôter  son  bonnet,  mettre  la  main  au  cha- 
peau ,  ôter  son  çha^au  par  respect-  Avoir  toujours  la  main  au 
bonnet,  saluer  contmueflement  en  ôtant  son  chapeau ,  et,  figu- 


BOltKm.  (  59  ) 

iDimenl^  avoir  des  manikes  extrémèmenl  civiles  et  i*évéren- 
cseosés.  —  Figuréroent  et  familièrement,  Cetl  un  penannagê 
ihnl  il  ne  faut  parler  que  la  main  au  bonnet ,  qu9  le  bonnet  à 
ia  wuUn;  c*est  un  homme  très-respectable,  ub  homme  de  beau- 
ooap  de  mérite.  —  Avoir  la  tête  prè$  du  bonnet,  éire  prompt, 
colère,  se  fâcher  aisément,  pour  peu  de  chose.  —  Mettre  $on 
bonnet  de  iraven,  entrer  en  mauvaise  humeur.  —  lia  prie  cela 
tous  son  bonnet,  c*cst  une  chose  qu*il  a  imaginée,  et  qui  n*a 
aucun  fondement,  aucune  vraisemblance.  — Parlera  ion  bon- 
net ,  se  parler  à  soi-même ,  sans  adresser  la  parole  à  personne. 
—  Je  jetai  mon  bonnet  par-destus  les  moulins ,  phrase  par 
lac^uelle  on  terminait  les  contes  que  Ton  faisait  aux  enfants ,  et 
qui  signifie  :  je  ne  sais  ce  que  tout  cela  devint,  comment  finit  le 
conte,  rhisloire.  —  Jeter  son  bonnet  par-dessus  les  moulins , 
braver  les  bienséances,  Topinion  publique. —  Ce  sont  deux  têtes, 
ce  sont  trois  têtes  dans  un  bonnet ,  se  dit  de  deux  ou  trois  per- 
sonnes litHîs  d*amitié  ou  dlntérét,  et  qui  sont  toujours  de  la 
même  opinion,  du  même  sentiment.  —  Etre  triste  comme  un 
bonnet  de  nuit,  être  chagrin  et  mélancolique.  —  C'est  bonnet 
blanc  et  blanc  bonnet,  il  n'y  a  presque  point  de  différence  entre 
les  deux  choses  dont  il  s*agit.  Tune  équivaut  à  l'autre.  —  Un  gros 
bonnet,  un  personnage  important. 

BONNET  [vieux  mot) ,  ancienne  étoffe,  ainsi  nommée  parce 
qu'elle  servait  à  faire  des  ornements  de  tête. 

BONNETS  {Mst.  des  usages  et  coutumes).  —  Les  bonnets 
étaient  le  symbole  de  la  liberté,  parce  qu'il  était  permis  aux 
esclaves  d'en  porter  dès  Tinstant  où  on  les  affrancnissait.  Les 
bonnets  ont  été  fabriqués  de  différentes  manières  selon  les 
temps  et  les  pays  :  à  Rome ,  ils  étaient  de  laine,  et  on  s*en  ser- 
vait pendant  les  cérémonies  religieuses,  dans  les  jeux,  les  fêtes, 
en  voyage  ou  pendant  la  guerre;  ceux  que  portaient  les  pontifes 
étaient  de  forme  conique;  au  Japon,  ils  sont  de  paille,  de  cuir 
ou  de  bois  vernis,  quelques-uns  sont  dorés.  L'usage  des  bonnets 
est  très-ancien  parmi  les  ecclésiastiques  en  Europe;  les  prê- 
tres du  diocèse  ae  Li^  en  portaient  dès  le  x"  siècle.  Un  con- 
cile de  Saltzlx)urg  autorisa  les  chanoines  à  se  servir  aussi  de 
bonnets.  Les  bonnets  carrés  furent  inventés  au  tv*  siècle, 
par  un  nommé  Patrouillet,  à  ce  que  dit  Et.  Pasquier;  néan- 
moins les  ecclésiastiques  anglab  se  servaient  de  bonnets  carrés 
longtemps  auparavant.  Certains  religieux  servîtes  contestèrent 
au  célèbre  Fra  Paolo,  leur  confrère,  son  droit  de  suffrage  dans 
une  assemblée  de  leur  ordre  à  la  fin  du  xvi'  siècle,  sous  pré- 
texte qu'il  portait  un  bonnet  carré,  qu'il  se  servait  de  pan- 
toufles à  la  française,  et  qu'il  ne  terminait  Jamais  sa  messe  par 
la  prière  Salve  regina.  Gomme  il  est  scandaleux  en  Chine  de 
paraître  la  tète  nue  en  public ,  et  que  les  criminels  conduits  au 
supplice  sont  seuls  réduitsàcette  honte,  les  missionnaires  catho- 
liques ont  obtenu  du  pape  Ja  permission  de  célébrer  la  messe  en 
bonnet  carré.  L'étiquette  oblige  les  étranjy^rs  qui  doivent  pa- 
raître devant  l'empereur  de  la  Chine  à  faire  accommoder  très- 
soigneusement  leur  chevelure;  le  voyageur  de  Guignes,  résident 
de  France  i  Canton,  qui  se  rendit  à  Pékin  en  1794,  rapporte 
qu'un  mandarin  recommanda  formellement  au  nom  de  l'empe- 
reur aux  personnes  de  l'ambassade  dont  il  faisait  partie  de  met- 
tre de  la  poudre  sur  leurs  cheveux  pour  paraître  à  l'audience 
de  ce  souverain,  et  que  Ton  eut  grand  soin  de  se  conformer  à 
cette  inionction.  Les  bonnets  que  l'on  portait  en  France  avant 
Patrouillet  étaient  ronds  et  de  couleur  jaune;  quand  ils  étaient 
en  velours,  on  les  appelait  mortiers,  et  simplement  bonnets  s*ils 
étaient  en  laine;  une  espèce  de  capuchon,  nommée  cht^^on, 
couvrait  de  la  même  manière  les  uns  et  les  autres.  Les  anciens 
vitraux  de  la  Sainte-Chapelle  de  Paris  représentaient  le  roi 
saint  Louis  avec  le  mortier  sur  la  tête.  Les  miniatures  de  divers 
manuscrits  montrent  Louis  XI  avec  cette  coiff'ure,  précédem- 
ment adoptée  par  les  princes  de  la  maison  de  Bourgogne.  Les 
membres  du  pariement  de  Paris  reçurent ,  dit-on ,  du  fondateur 
de  cette  compagnie  le  droit  de  prendre  le  costume  royal  (la 
robe  rouge  et  le  mortier  )  dans  l'exercice  de  leurs  fonctions. 


BOHNBT. 


Depuis  longtemps  une  robe  rouge  était  l'attribut  des  monarques 
«lans  diffcrenU  pays;  Tertullien  représente  le  dieu  Saturne  vêtu 


tous  les  seigneurs  du  parlement  vêtus  de  longs  habits  de  vermeil, 
etc.  »  On  nommait  encore  le  chaperon  burette;  Monstrelet  rap- 
porte que  ff  Jean ,  duc  de  Bourgogne,  fut  enterré  en  pourpoint 
ef  «I  honieaux,  sa  burette  sur  ton  visage.  »  On  rdetoit  la  ba- 
refle  sur  l'épaule  h  J'éfflisc,  et  devant  les  personne  à  qui  l'on 
témoignait  des  égards.  Un  vieux  Ubleau.  de  la  Sainte^Chapelle 
de  Pans  représenUit  le  roi  Jean  s'eniretenant,  la  tête  nue. 
avec  le  pape.  L'usage  d'avoir  des  bonnets  OéUchés  de  la  robe  ne 


fut  admis  en  France  que  depuis  le  milieu  do  xv*  siècle.  On 
fabriquait  indistinctement  en  drap  et  en  velours  les  morîiert, 
les  chaperons  et  les  bonnets,  A  Paris,  les  marchands  drapiers 
restèrent  en  possession  de  faire  et  de  vendre  ces  articles  d  ha- 
billement jusqu'au  commencement  du  xvi*  siècle,  époque  de 
l'établissement  de  la  communauté  des  bonnetiers^hausteHert , 
aumuciert  et  mitonniers,  etc.  Les  bonnetiers  au  tricot  furent 
réunis  à  ceux-ci  en  1672.  P.  Q. 

BONNET  (myth,),  symlx)le  de  la  liberté  sur  les  médailles. 

BONNET  YEBT  (jurisp,).  Autrefois  lorsqu'on  faisait  cession 
en  justice,  on  était  condamné  à  porter  un  bonnet  vert.  La  légis- 
lation de  ce  temps-là,  peusouaeuse  du  débiteur  malheureux, 
tendait  à  couvrir  de  son  mieux  le  créancier,  fùt-il  de  cette  espèce 
vile  qu'on  nomme  les  usuriers.  Le  cessionnaire  n'était  point 
admis  à  prouver  la  moralité  de  sa  conduite,  k  faire  valoir  en  sa 
faveur  les  pertes  réelles ,  les  malheurs  imprévus  qui  l'avaient 
assailli.  Les  lois  qui  régissent  la  matière  de  nos  jours  ont  cherché 
à  faire  une  part  &ale  au  débiteur  et  au  créancier;  mais  au  moyen 
de  certaines  combinaisons  peu  morales  le  dernier  est  souvent  la 
victime  du  premier.  Le  cessionnaire  que  Ton  aurait  surpris 
portant  une  autre  coiffbre  que  son  bonnet  vert  pouvait  tout  aus- 
sitôt être  écroué  dans  une  prison  ;  de  nos  iours  le  banqueroutier 
marche  le  front  haut,  le  bonnet  vert  ne  le  gênerait  même  pas, 
car  dans  notre  société  toute  fortune,  bien  ou  mal  acquise,  est 
un  fait  accompli  que  chacun  respecte. 

BONNET  BOUGE  {hist,  mod,).  On  dit  aujourd'hui,  pour  (M- 
gner  un  homme  de  1795  qui  s'est  plu  à  commettre  des  crimes  et 
a  répandu  le  sang  :  c'était  tin  bonnet  rouge,  un  sans-culotte,yi% 
jacobin.  Le  bonnet  rouge,  celui  que  les  ouvriers  de  la  pins  basse 
classe  avaient  coutume  de  porter,  avait  été  adopté  par  Marat, 
Couthon,  Collot  d'Herbois,  Danton,  Chabot,  Jourdan  coupeAête 
et  par  tous  les  révolutionnaires  les  plus  ardents  de  cette  san- 
glante époque.  Le  20  juin  1792,  quand  le  peuple  des  faubourgs 
de  Paris  vint  se  ruer  dans  le  palais  des  Tuileries  pour  insulter  à 
la  royauté ,  Louis  XVI  fut  coiffé  du  bonnet  rouge.  Le  bonnet 
rouge  était  autrefois  un  attribut  de  haute  noblesse  :  quand  on 
voulait  parler  d'un  bon  gentilhomme,  on  disait  qu'il  portait 
bonnet  rouge,  ou  qu'il  était  bonnet  rouge.  Mais  les  expressions 
ont  quelquefois  une  destinée  malheureuse,  et  nous  venons  d'en 
donner  une  preuve.  Voici  comment  cette  appellation  passa  de 
la  gloire  à  l'opprobre,  et  comment  après  avoir  été  employée  pour 
désig[ner  la  plus  haute  noblesse,  les  gens  les  plus  considérés,  elle 
a  fini  par  être  donnée  aux  anarchistes  et  aux  forçats.  Quelques 
soldats  du  régiment  suisse  de  Château- Vieux,  qui  s'était  révolté 
en  1790  à  Nancy,  avaient  été  condamnés  aux  galères;  délivrés 
quelque  temps  après  par  lesrévolutionnairesdevenus  tout-puis- 
sants, ils  furent  appelés  à  Paris,  où  des  banquets  et  des  fêtes 
les  attendaient;  les  honnêtes  criminels  y  parurent  portés  en 
triomphe,  avec  le  costume  du  bagne  et  le  bonnet  de  la  honte, 
qu*on  les  félicitait  d'avoir  anobli  ;  ce  bonnet  rouge  dont  ils 
avaient  la  tête  couverte  fut  regardé  comme  une  couronne  civique, 
et  tous  les  plus  chauds  révolutionnaires  s'empressèrent  de 
l'adopter.  Telle  est  l'histoire  exacte  de  ce  fameux  bonnet,  que 
le  peintre  David  façonna  à  la  ressemblance  de  l'antique  bonnet 
phrygien  pour  en  coiffer  la  statue  delà  Lil)crté.        X.  X.  X. 

BONNET  (hist.  nal.).  On  donne  ce  nom  à  divers  organes  et  à 
diverses  espèces  d'animaux.  Ainsi  on  nomme  bonnet ,  chez  les 
mammifères,  le  second  estomac  des  Ruminants  (F.  ce  mot).  — 
Bonnet,  en  ornithologie,  est  la  partie  supérieure  de  la  tête.  — 
Bonnet,  chez  les  poissons,  est  le  nom  vulgaire  de  la  BoNrrK 
(F.  ce  mot).  —  Bonnet  est  le  nom  donné  à  diverses  espèces  de 
coquilles;  ainsi  on  appelle  bonnet  chinois,  la  paUlla  sinentis , 
L.;  bonûèl  de  dragon,  la  ptUella  hungarica,  L.;  bonnet  de  fou, 
le  chama  cor.,  Lam.;  bonnet  de  Neptune,  la  patellaequestrit, 
L.;  bonnet  de  Pologne,  le  buccinum  tesUculus,  L.  (F  Caiyp- 
TRÉE,  Cabochon,  Isocardb  et  Casque).  —  Bonnet  est  le  nom 
d'un  grand  nombre  de  champignons.  —  Bonnet  blanc.  C'est  le 
nom  d'une  espèce  d'oursin  du  genre  Ananchite  (F.  ce  mol). 

—  Bonnet  chinois,  espèce  de  singe  du  eenre  macaque.— ^onnel 
de  Neptune.  On  nomme  ainsi  une  espèce  de  polypier  du  genre 
fongie,  le  fungia  pileus.  Lam.  —  Bonnet  noir,  nom  de  la  (ao- 
vetle  à  tête  noire.  —  Ce  nom  de  bonnet,  avec  des  épithetes 
variées,  est  encore  donné,  en  histoire  naturelle,  à  d'autres  objets; 
mais  il  est  si  peu  usité  pour  teux-d,  qu'il  est  inutile  de  les  men- 
tionner. ^    , 

bonnet  (technol.).  On  appelle  bonnet  éTencensoir  la  partie 
qui  pend  au  bouton,  et  finit  aux  consoles  des  chaînes;  —  bonnet 
de  Turquie,  une  pièce  de  pâtisserie  oui  a  la  forme  d'un  turban. 

—  Les  bottiers  nomment  bonnets  les  genouillères  échancrées 
des  bottes  des  courriers.  ^  ^      .,, 

BONNET  A  PEÉTBE  {term,  de  fortification),  est  une  tenaille 


donUe 
le  rronl 
lanlet 

MORT). 


BOK 

encuiy 
(Y.lo 

bo5!>'et  D'BIPPocbate  {ehirwg.),  sorte  de  bandage  in- 
teoLé  par  Hippocrate,  qu'on  nomme  aussi  euptlini  de  télé. 

B0.1MET  (HOSOBÈ)  (F.  BO>flOR]. 

BOKNET  (PiKRBE),  iiaouit  à  Paris  en  1638  ;  il  éUit  ntyea  de 
l'abbé  Bourdeiot,  qui  bi  légua  sa  bibliothèque,  h  condition  qu'il 
prendrait  son  nom,  ce  que  Bonnet  fit  eiactemenl,  car  après  la 
mort  de  son  oncle  il  s'appela  Bonnet  Bourdeiot.  Ils  sciaient 
lon^mps  occupes  tous  deux  de  l'histoire  des  beaux-arts,  et 
particulièrement  de  celle  de  la  musique;  mais  ils  gardèrent  pour 
eux  le  fruil  de  leurs  éludes  et  ne  publièrent  aucun  ouvrage. 
Bonnet  obtint  la  place  de  médecin  de  la  duchesse  de  Boargoene 
et  de  professeur  de  la  faculté  de  Paris.  Il  mourul  i  Versailles 
le  19  décembre  1708.  L.  F.  G 

BON?iET  (Jacqces),  frère  du  précédent,  naquit  aussi  à  Paris, 
n  profita  des  travaux  de  ses  parents,  et  donna  au  public  ; 
1"  aUloira  de  la  muiiqut  tt  de  ui  effett,  depuit  ion  origtn* 
juijtt'dprrtwK,  Paris,  Cocharl,ni5,in-l2;  .Amsterdam,  1725, 
i  lom,  en  i  vol.  in-13;  hi  Haye,  17iS,  in-12,  2  vol.;  histoire 
médiocre  et  qui  a  été  éclipsée  par  celle  de  Blainville  et  par  le 
savant  ouvrage  de  Ralkbrenner.  2° Ift((otr«g^nfraIsrf« /a </aiiH 
laerét  et  pnfane;  mu  progrit  et  ui  révoluliont  depuii  imt 
OTigm*  jusqu'à  prêtent.  Paris,  1723,  in-12.  Il  y  a  à  la  fin  de  cet 
ottvrage  un  Appendice  qui  traite  de  la  musique  naturelle  éma- 
née de  Dieu,  de  la  roosiqne  élémentaire  attribuée  aux  esprits 
aériens,  et  qui  contient  un  paralièlp  entre  la  peinlure  et  la  poé- 
sie. Mais  cet  ouvrage,  comme  le  premier,  a  été  entièrement 
effacé  par  les  travaux  de  Cahusac  et  de  l'abbé  Dubos,  auteur 
de»  RéjUximt-eritigfu*  lur  la  poétieel  la  peinlure.  —  Jacques 
Bonnetavaildusavoir,  des  principes,  ce  qui  vaut  encore  mieux, 
et  cependant  il  s'était  entêté  des  chimères  de  la  cabale,  jusque- 
là,  qu'étant  sur  le  point  de  mourir,  il  refusa  les  sacrements, 
disant  mie  son  ginie  ne  l'avait  point  encore  averti  qu'il  fût 
temps.  Henreusemenl  que  son  ami  l'abbé  Richard  parvint  à  le 
dissuader,  et  qu'il  l'assista  jusqu'à  son  dernier  moment  Bonnet 
avait  quatre-vingts  ans,  lonqu  il  mourut,  en  1124.     L.  F.  G 

BOUstetCChables),  naturaliste  célèbre  né  à  Genève  le  15 
mm  1720.  d'une  famille  française  qui  vint  s'y  établir  en  1572, 
et  distinguée  par  les  places  qu'elle  avait  remplies  dans  celte 
répablique,  fut  d'abord  destine  par  ses  parents  â  la  jurispru- 
dence. Mais  la  lectnre  dn  Spectacle  de  la  naUre  de  Pioche  et 
celle  des  ouvrages  de  Réaumur  lui  révélèrent  sa  véritable  vo- 
cation et  lui  inspirèrent  une  ardeur  invincible  pour  l'histoire 
naturelle.  A  peine  Igé  de  rinct  ans,  il  avait  fait  avec  une  pa- 
tience et  une  sagacité  admirables  de  curieuses  découvertes  sur 
■es  pucerons.  Il  les  communiqua  â  Héaumur,  et  des  relations 
s'établirent  dès  cette  époque  entre  rillusire  académirieo  et  le 
^une  Bonnet.  Abraham  Tremblay,  son  compatriote,  ayant  fait 
a  peu  près  vers  le  même  temps,  c'est-à-dire  en  17.11,  l'éton- 
nante déconverle  de  la  reproduction  à  rinflni  du  polype  par 
incision.  Bonnet  entreprit  a  ce  sujet  une  série  d'expériences  sur 
un  très-grand  nohibre  de  vers  et  d'insectes,  et  reconnut  que 
plusieurs  de  ces  animaux  partagent  avec  te  polype  celte  pro- 
priété merveilleuse.  —  Toutes  ces  expériences  furent  consignées 
dans  son  Traité d'itutelologie,  ou  obiervaiiotu  «ttr  Ui  pueertmt 
et  nr  quelque»  tipieei  de  ver*  d'eau  doute,  qui,  coupée  par 
morceaux ,  redtvienrttnt  autant  d  animaux  eompleti .  deux 
parties  in-8»,  Paris,  1748.  Bonnet  ayant  eu  connais.'^ance,  en 
1740,  rJes  ingénieuses  expériences  sur  la  végétation  faites  par 
(jleditsch,  àBeriin,  passa  plusieurs  années  a  en  faire  de  nou- 
velles ,  étudia  avec  soin  l'action  de  la  lumière,  de  l'air,  de  l'eau 
sur  les  plantes,  et  démontra  que  dans  une  foule  de  circons- 
tance» celles-ci  paraissaient  agir  pour  lenr  conservation  avec 
sensihiiité  et  discernement.  Il  publia  le  résultat  de  ces  observa- 
tions dans  un  ouvrage  intitulé  :  Recherchée  iur  lutage  det 
feaUlei  dwu  lei  pkmiei,  et  eur  qutlquet  autre»  o&;>ls  relatifi 
a  la  véfétatiMi,  Gœttin^ue  et  Leyde,  1764,  in-l».  —  L'excès 
dulravatletrosagedu  microscope  ayant  affaibli  sa  vue.  Bonnet 
aangea  alors  la  direction  de  ses  études  et  entra  dans  le  champ 
u^Ja  philosophie  générale.  Son  oovrage  ayant  pour  litre  :  Con- 
"«roitoiM  tur  Um  torp»  arganiséi .  qui  parut  à  Amsterdam, 


tion,  auxquellei  on  a  joint  det  prinei^ee  phi/iiquet  lur  ta 
eaute  premiire  et  nir  ion  effet,  fut  publié  à  Londres  ,  1734, 
in-12.  —  Bonnet  fit  ensuite  paraître  I  Eiiai  analytique  lur  lei 
faculiéi  de  râmt,  &penhague,  I760,  in-4°,  et  1769,  in-8".  On 
trouve  dans  ces  deux  ouvrages  des  opinions  qui  touchent  au 
matérialisme  et  au  fatalisme  ,  et  dont  on  pourrait  extraire  des 
conséquences  <]ue  Bonnet,  qoise  montra  toujours  très-religieux, 
n'aurait  certainement  pas  voulu  admettre.  Après  avoir  appelé 
l'histoire  naturelle  au  secours  de  la  métaphysique ,  ce  savant 
donna  sa  Palinginine  philoiophique,  ou  idée»  jur  télal  paiié 
et  tUT  titat  fulwr  dee  ttrei  vivanti,  Genève,  1769  et  1770, 
■n-S",  dont  le  but  est  de  prouver  que  les  maux  de  ce  monde  el 
l 'irrégularité  de  leur  distribution  rendent  nécessaire  un  com- 

[ilémenl  qu'on  ne  peut  espérer  que  dans  une  vie  meilleure,  1 
aquelle  il  fait  participer  tous  les  êtres,  sans  exception .  qui 
souffrent  dans  celle-ci.  Chacun  d'eux  montera  dans  I  échelle  de 
l'intelligence,  et  pour  l'homme  le  bonheur  sera  de  connaître. 
Il  conclut  aussi  à  la  nécessité  d'une  révélation  ,  comme  motif 
dernier  el  péremptoire,  et  il  détermine  ensuite  sans  peine  dans 
laquelle  des  révélations  existantes  se  trouve  la  vérité.  C'est  sur- 
tmil  dans  cet  ouvrage  que  Charles  Bonnet  donna  l'essor  à  ses 
sentiments  chrétiens.  Il  se  livre  à  des  considérations  admirables 
sur  la  vie  future ,  sur  le  bonheur  de  l'homme  qui  en  sera  en 
possession.  Il  transporte  l'âme,  il  réjouit,  il  donne  l'espérance 
par  ta  hauteur  de  ses  vues,  la  profondeur  de  ses  pensées.  Aussi 
ne  poavons-nous  résister  an  désir  (te  citer  la  eonclution  de  ce 
beau  livre ,  pour  donner  une  idée  de  la  foi  vive  de  l'autenr,  et 
de  sa  manière  de  traiter  un  sujet  aussi  élevé  :  «  Oh  I  que  la  con- 
templation de  ce  magnifique,  de  cet  immense ,  de  ce  ravissant 
système  de  bienveillance,  qui  embrasse  tout  ce  qui  pense,  sent 
on  respire,  est  propre  i  élever,  à  agrandir  notre  âme;  à  balan- 
cer, i  adoucir  toutes  les  épreuves  de  cette  vie  mortelle  ;  à  sou- 
tenir, à  augmenter  notre  patience,  notre  résignation,  notre 
courage;  â  nourrir,  à  exalter  tous  nos  sentiments  de  recon- 
naissance ,<  d'amour,  de  vénération  pour  celte  bonté  adorable 
qui  nous  a  ouvert  par  son  envoyé  les  portes  de  cette  éternité 
heureuse,  le  grand,  le  perpétuel  objet  de  nos  désirs,  et  pour  la- 
quelle nous  sommes  faits.  lïéjà  elle  nous  met  en  possession  de 
ce  royaume  qu'elle  nous  avait  préparé  avant  la  fondation  des 
siècles.  Déjà  elle  place  snr  notre  léle  la  couronne  immarcessible 
de  gloire...  Déjà  nous  sommes  assis  dans  les  lieux  célestes...  Le 
sêpulcrea  rendu  sa  proie...  La  mort  est  engloutie  pour  lonjours- 
L' incorruptible  a  succédé  au  corruptible,  le  spirituel  à  l'animal, 
le  glorieux  à  l'abject...  Les  plus  longues  révolutions  des  astres 
entassées  les  unes  sur  les  autres  ne  peuvent  plus  mesurer  noire 
durée...  Il  n'est  plus  de  temps...  L  éternité  commence,  et  avec 
elle  une  félicité  qui  ne  doit  point  finir,  mais  qui  doit  toujours 
accroître...  Transportés  de  joie,  de'  gratitude  et  d'admiration, 
nous  nous  prosternerons  au  pied  du  trône  de  noire  bienfai- 
teur. Nous  noua  écrierons  :  Notre  père!  notre  pèrel  b  La  P«- 
lingénétie  phUoeopMque  fut  suivie  des  Becherekei  pkiloéoj^- 
aKe«ii(r  lei  priueei  du  ehrittianiime ,  Genève,  1770 et  1771, 
in-8°.  Cet  ouvrage  est  une  conséquence,  une  suite  nécessaire  du 
précédent.  Bonnet  avait  montré  que  les  ceuvres  de  Dieu  sont  si 
excellentes,  que  leur  entière  connaissance  ferait  le  bonheur  de 
l'homme;  il  lui  restait  à  prouver  la  vérité  de  la  révélation  qui 
nous  donne  déjà  connaissance  ici-bas  et  qui  la  complétera  dans 
le  monde  futur,  de  cette  révélation  qui  nous  fait  connaître  Dieu 
et  qui  par  conséquent  nous  enseigne  à  l'aimer,  car  connaître 
c'est  aimer.  —  Les  idées  de  Bonnet  étaient  liées  à  un  vaste  sys- 
tème dont  tous  ses  ouvrages  ne  sont  que  les  différentes  parties. 
Ce  philosophesavant  et  religieux  passa  paisiblement  sa  vie  dans 
l'aisance,  et  ce  qui  est  assez  remarquable  chez  un  naturaliste , 
il  ne  sortit  jamais  de  sa  pairie.  Il  allait  quelquefois  à  Genève 
assister  aux  assemblées  du  grand  conseil,  dont  il  avait  été  élu 
membre  en  1742.  Le  plus  lon;^  voyage  qa'il  entreprit  fut  d'aller 
de  sa  solitude  de  Genlhod,  située  sur  les  bords  du  lac  de  Ge- 
nève, à  Roche,  dans  le  canton  de  Berne,  pour  rendre  une  risite  à 
Ualler,  son  ami.  Il  étaitmarié,  mais  il  ne  laissa  point  d'enfants. 
Il  mourutleSOmai  1793,  à  l'âge  de  soixante-treize  ans.  Horace- 


(») 


Béoédk  t  de  SaoMure  praoMça  son  èlûgesar  salonbe;  deFooflly 
psbèia  ioii  éloge  hkiorifoe;  ietn  Tremblay  «o  Méwmitt  p€mr 
êÊTvir  à  VkUmré  de  $m  mU  H  de  set  ^mtfntçn,  Beroe,  1794, 
ïm-V"^  et  eofis  M.  Cmrîer  a  fait  unt  intcreasaole  Netiee  mr  sa 
vie  et  sea  ouvrages.  Le  botaniale  Walh  loi  a  consacré  on  genre 
de  plantes  sons  le  nom  de  èonneém.  Les  cBovres  de  Curies 
Bonnet  ont  été  rassemblées  et  iin|»rinées  k  Nesicbàtel  soosœ 
{HttiOEuvrêêd'kisioirênaiwrtlUêtdêpkUoiopkii,  1770,8?ol. 
ia-4%et  IS  fol.  ia^t  avec  figures.  La  plopart  de  ces  ouvrages 
ont  été  traduits  en  anglais ,  en  hollandais  et  dans  d^aotres  las- 
Miea.  «— On  a  souveat  donaé  des  moroeauK  choisis  de  Charles 
Bonset»  pa«r  le  faire  cannattre  soit  sens  le  rapport  dostyle, 
soit  comme  philosophe  chrélien.  Denuènment  eaeore  om  a 
pabliéde  ma^;Bi6i|«es  et  longs  extraits  de  sa  Pmtingé^nê  9/L 
de  ses  Recherdits  pkiioêafAiq%»€9 ,  dans  on  bmo  nMminwnl 
éievé  à  la  gloire  de  la  religiOB  :  La  ration  eu  ckrUtfamitwie. 

L.  F.  GoÉMN. 
AONNET  (TflâOpeiLE)  ou  BOJiETy  médecin  de  Genève ,  né 
en  I6i0  et  mort  en  1689  ;  il  fit  part  au  put)yc  des  réOexasas 
au'il  avait  faites  sur  son  art ,  pendant  plus  de  quarante  années 
At  pratique.  Ses  principaus  ouvrages  sont  :  i**  PolyanlkeÊ^ 
sm  theêavrmê  medieo  'pracliem  es  qmibuêUhet  rei  meéiew 
terifrêoribui  eotieeiuê  t  Genève,  3  vol.  tn-fol.,  1690,  I69i  , 
1093;  c'est  une  bibliothèque  complète  de  médecine;  V  Medi- 
dna  eeptentrionaiiê,  4684,  4686,  3  vol.  in-461.  ;  coHection  de 
raisonnements  et  d'expériences  faites  dans  les  parties  septen- 
trionales de  l'Europe;  ^Mercuriue  oampUaUiiMê ,  Genève, 
1689,  in-ibl.;  4''  Sepuichreium  ,  ou  Âmalomia  fraelica^  Ge- 
nève, 1679,  en  2  vol.  in-lbl.  ei  Lyon,  4700,  3  toI.  m-fol., avec 
des  jidditions  par  Ifanget.  Quoique  le  titre  de  ces  Kvres  soit  hi-. 
zarre  et  oue  le  format  ne  promette  pu  beaucoup  de  prédsion, 
ils  ont  été  recherchés  avant  cpe  Boêrhaave  eût  trouvé  l'art  de 
réduire  la  médecine  en  aphonsmes.  On  les  consulte  eoooreavec 
fmit.  L.  F.  G. 

BONNET  (F.  BOIIET). 

BONNET ahe  (iframm.),  saint  qu'on  dit  en  quittant  son  bon- 
net. Ce  mot  vieilli  ne  peut  guère  s^empbyer  que  dans  le  style  de 
la  plaisani«rie. 

BONNETAGE  (technoL)^  8.  n.  papier  collé  â  une  pièce  d'ar- 
tifice pour  en  couvrir  ramoroe. 

BONNB-TENCE  {moHné)  (  F.  Tenue  ). 

BOBmETBE  (ffMim.),  V.  a.  rendre  des  resipects  et  des  de- 
voirs assidus  à  des  personnes  dont  on  a  besoin.  Il  se  dît  parti- 
culièrement en  pariant  de  sollicitations.  — 'Bonneter  ,  ou ,  se- 
lon d'autres,  coiFfEU  un  âRTiFicx;  c'est  couvrir  l'amorce  d'an 
papier  collé,  pour  que  le  Cea  ne  puisse  s'y  insinuer  que  lorsqu'on 
lèvent,  en  cassant  un  papier  qui  s'appelle  aussi  bennetage. 

■ONNBTEBIB  (laoàno/.).  Ctêi  en  général  l'art  de  travailler 
tous  les  objets  qui  se  fiibriquenl  en  laine  pure  on  «n  laine  et  soie. 
Nous  allons  indiquer  en  peu  de  lignes  les  diverses  epératîons  du 
bonnetier. — La  laine  achetée  et  préparée  è  peu  près  oommepour 
la  draperie  est  livrée  «u  cardeur  et  passe  de  ses  mains  dans  celles 
du  fileur.  Le  iabrioant  doit  veiller  soigneusement  k  ce  qne  ce 
dernier  ne  le  trompe  pas  en  lui  donnant  un  filage  ènais  ou 
alourdi  nar  l'huile;  car,  «n  pareil  cas,  pour  le  même  posas  deui 
livtes  d  ouvrage  ne  eontiendraienC  pas  la  même  quantité  de 
matière.  Au  rttle,  il  est  ladle  de  découvrir  la  fcaudecn  pesant 
le  travail  de  l^ouvrier  après  le  dégraissage.) —  La  laine  fiïée  est 
distribuée  aux  ouvriers,  qui  la  rendent  transforméeen  bonnets, 
en  caleçons,  en  jupons,  eAc.  Ces  afeiets  sont  loin  de  pouvoir  ^tre 
rois  en  vente,  ils  ont  encore  k  subir  huit  opérations  «fue  nous 
allons  décrire  capidenaeiit  :  l*"  Us  passent  à  la  Cautoire,  oè  ou 
les  lave  quatre  fois  k  l'eau^'impriw^e^  k  team  de  déaredi  à  faiiy 


à  rMNi  ftaete  et  i  /'«on  UMiue;  3° On  aaet  ensuite  rouvias;e  en 
ferme  pour  ou'il  ne  se  rétrécisse  pas  en  séchant.  U  faut  &uae 
heures  en  plein  air  pour  que  les  pièces  sorties  de  la  fouloire 
soient  sèches;  mais  si  l'on  est  presse,  on  peut  arriver  au  même 
résultat  en  les  laissant  une  heure  dans  une  étuve  ;  3**  On  raooâ- 
Ire,  c'est-à-dire  que  Ton  répare  k  raiouîUe  les  déunls  que  Fou- 
vrage  rapporte^u  métier  ou  de  U  fouloire;  4^n  4nipe  la  mar- 
chandise en  passant  dessus  un  chardon ,  pour  former  Ie4uvet: 
5**  On  fait  la  tenle,  opération  qui  demande  de  l'adrease  et  qui 
(^nsiste  à  égaliser  au  oueau  le  duvet  que  l'opération  précédente 
vient  de  produire.  La  bourre  ou  laine  enlevée  dans  les  deui  der- 
nières préparations  se  vendent  quatre  sols  la  livre  aus  iabri- 
cants  de  lonl^as^  ;  T"  On  rapprèle  en  dmnnt  de  nouvuau  légè- 
rement, ce  qui  s'appelle  édairdr,  et  on  nit  une  seconde  Aoele; 
H"  On  presse  et  on  catit.  L'action  de  la  nrease  est  de  mdre  la 
marchandise  moins  épaisse  et  phisagréanle  k  l'œil;  celle  du  ca- 
tissage,  de  donner  i  la  Uine  plus  de  moelleux  et  de  chalcnc, 
mats  cette  opéralian  a  l'inoonvénient  de  renfler  la  narchsMdise. 


—  Il  ne  reste  plus  au  bonnetier  qu'è  serrer  lesobjeÉi  confise 
lionnes  et  â  les  préseiier  des  vers. —  Le  mot  boninterie  dé- 
signe encore  la  marchandise  que  vend  le  bonnetier.      €■«  C 

BONNETEUB  (^raniui.).  C'est  le  personnage  qui  prcitligiielcs 
coups  de  tennet,  lesoNidteur  rém^ncieux  autant  ipiVïpiniâlffe. 
Antrefoîs  un  appelait  particulièrement  èonnsCmfv,  certains 
filous  oui  oinconvenaient  les  gens  k  force  de  politesse  poor  les 
voler  plus  à  l'aise.  ^ 

BONWETffEB  (l0eâno/.)t  s.  m.  eeini  qui  fait  ou  qui  vend  des 
bonnets,  des  bas  et  d'autres  objets  de  ce  genre. 

BONNET Ji  (fciil.  nal')y  s.  m.  c'est-à-dire  bonite  d'Amboine, 
nom  peu  exact ,  sous  lequel  on  a  placé  une  espèce  de  pagre.  — 
Ce  poisson  a  le  corps  médiocrement  allongé  et  fort  aplati  par  les 
côtes,  la  tète  médiocrement  grande,  la  bouche  petite  et  pointue, 
les  yeux  petits.  Ses  nageoires  sont  an  nombre  de  sept,  savoir  : 
deux  ventrales  petites,  au-dessmis  des  deux  pectorales  oui  sont 
médiocrement  grandes  et  arrondies  ;  une  dorsale  très-iongue, 
régnant  le  long  du  dos,  à  rayons  antérieurs  plos  longs  que  les 
postérieurs;  une  derrière  l'anus  pins  longue  que  profonde;  enfin 
une  i  la  queue,  qui  est  fourchue  jusqiranx  trois  quarts  de  sa 
longueur.  De  ces  nageoires  deux  sont  épineuses  :  la  dorsak 
dans  ses  deux  rayons  antérieurs  seulement ,  et  celle  de  ranœ. 

—  Son  corps  est  ronge  purpurin ,  marqué  de  chaque  côté  de 
cing  lignes  longitudinales  vertes.  Sa  tête  est  jaune,  avec  uo 
croissant  bleu  de  chaque  côté  sous  les  yeux ,  et  quatre  Kgiiei 
rayonnantes  au-dessus  d'eux.  Les  nageoires  sontvertes.  Leân- 
nf^/i'est  commun  dans  la  mer  d'Arnookie,  autour  des  rodwn. 
Il  est  aussi  bon  que  la  perche.  Le  pagre ,  dont  le  bomie^  est 
une  espèce ,  se  range  dans  la  famille  des  spares. 

BONNETTE  \gramvL)^  s.  f.  petite  coiffure  d'enfant. 

BONNETTE  (fromm.).  Ce  mot  désignait  encore  autrefois  une 
malle,  une  valise. 

BONNETTE  (fortifie.)^  s.  L  ouvrage  composé dedcux  faces  qui 
forment  un  angle  saillant,  avec  parapet  et  palissade  au-devant. 

BONNETTE  ^Nortfttf),  se  dit  de  petites  voÙes  qu'on  ^ute  aux 
grandes  lorsqu  on  veut  ofirir  plus  de  surface  a  l'impulsion  du 
vent.  Les  bonnettes  prennent  le  nom  de  la  vergue  au  bout  de 
laqueUe  elles  sont  hissées. 

BONNEVAL  (ClaC1>E-AlEXANDRE,  <X)1ITE  DS),  BMRlitle  14 

juillet  i67SàCoussacenLimousin,d'uneanciennefaninlequit»> 
naît  à  la  maison  de  France  par  odle  de  Foixet  d'Alhiet  ;  iJ  moumft 
le  32  mars  1747,  i  Tàge  de  soixanie-douze  ans.  La  fougue  impé- 
tueuse de  caractère  et  la  fierté  irascible  dugentilhaBHneex|MΫ 
guent  la  vie  aventureuse  et  romanesque  du  comte  Alexandre  de 
Bonneval.  Dès  l'âge  de  douse  ans  son  désir  de  chang;emeni  et 
son  naturel  intraitable  le  firent  sorihr du  coUéffedesjéaùtes,^nur 
entrer  ^ns  la  marine  royale,  eu  bientôt  on  le  nbmma  enseigne 
de  vaisseau.  U  se  distingua  d'abord  aux  combats  de  i^ieppe,  de 
la  Hogue  et  de  Cadix  sous  TourvîUe.  En  1698,  mécontent  de  ses 
obeCiB,  il  quitta  le  service  de  mer  pour  passer  dans  fe  régiment 
des  gardes,  célèbre  aWrs  par  ses  débauches  et  son  libertinage. 
En  1701 ,  pendant  la  guerre  de  la  succesnon  d'Espagne ,  de 
Bonneval  lut  mis  i  la  tète  du  régiment  de  Labour  et  oarut  avec 
le  pkis  .grand  éclat  dans  la  campagne  d'Italie  sous  Catinnt  et 
Vendôme.  Le  maréchal  de  Luxembourg  estimaii  sa  vaieur  ;  le 
prince  Eugène  disait  qu'il  lui  avait  arraché  la  éclaire  à  la  jonr- 
néede  Luzxara.  La  langue  du camie  étaitaussi  prompte  et  nnan 
trandiante  que  son  épée;  il  voulait  conserver  partout  ssn  feanc» 
parier,  même  contre  ses  chefe;  des  propos  offensants  le  bmnil- 
lèrent  avec  le  mittistreChamillart;  alors  il  abandonna  la  FEunee 
pour  alksr  honteusement  servir  contre  sa  patrie  et  porter  à  l'é- 
tranger lesconnaissances  et  les  tafents  mihtaioes  qu'il  avait  ne» 
de  son  pays  :  cette  époque  est  la  plus  triste  de  ionie  la  rie  pnHsis 
îgnominieuseduoomtedeBQnnevaLAeoueiUiaveceniprpssenieHl 
par  Je  prinee  Eugène,  qui ,  iraMme  lui-même  â  la  France,  voyait 
aviec  plaisir  vemr  à  lui  un  traître  qui  jusiifiaît  sa  conduite  ,4e 
Bonneval  servit  en  qualité  de  major-genéral  dans  les  rangs  des 
Autrichiens.  Il  les  suivit  partout  contre  la  Franoe,  eu  Italie  et  en 
Flandre;  aussi  d^à,  dès  l'année  1707,  le  minisire  ChamiUail 
l'avait  lait  condamner  à  avoir  la  tète  tranchée  par  la  hache  du 
bourreau;  pour  toute  réponse,  le  contumace  portait  le  fer «t  la 
flammeen  Provence  et  en  Dauphiné.  En  17061a  cour  de  Vienne 
Ie4}hai9ea  d'une  expédition  armée  contre  le  papeOément  XI, 
pour  soutenir  les  pi^tentiens  de  l'archiduc  Charles,  qui  après  ta 
paiK4i'€lieeht,  devenu  Charles  VI,  empereor  d'Allemagne,  le 
fit  lieutenant  général  et  membre  du  conseil  aulique.  fin  171< 
l'Autriche  d^Mre  la^erreà  l'eaapire  Ottomaa,et  le  prince  En- 
gène,  ayantsousses  ordres  le  comte  de  Bonneval,  entre  en  cam* 
pagne  contre  les  Turcs  :  la  bataille  de  Péterwaradin  s'engage,  k 
viotoiae  est  fongtemps  disputée,  «Ue  se  décide  parJa  laleur  bel- 


BQBBBTMi. 


(K) 


knte  di  comte  de  BoMoeral  :  aiec  de«x  cents  boBHMS  scQlenMBt 
U  Je  btttil  avec  acbaraeawnt  centre  un  ooqM  noibrei  de  jaius- 
nîres  ;  enveloppé  de  toutes  parts,  renversé  de  cheral ,  le  flanc 
ouvert  d'un  coup  de  lanœ  et  foulé  aux  pieds  des  chevaux,  il  com- 
bat totqovra  avec  les  siens,  qui  lui  font  un  rempart  de  leurs  corps 
et  qui  repoussent  les  Turcs  ;  sa  troupe  est  d^imée,  seulement 
dix  de  ses  s(4dats  parviennent  enfin  à  écarter  les  combattants , 
et  â  enlever  leur  générai  blessé  et  à  le  rapporter  vers  les  npgs 
victorieux.  Cette  action  d*éclat  mérita  an  comte  le  grade  de  feld- 
maréehal.  Dans  la  suite,  il  accompagna  le  prince  EMène  en  Flan- 
dre. Mais  qnaod  le  canon  ne  grondait  plus,  il  fallait  encore  la 
lutte  au  comte  de  Benneval  ;  c'était  partout  sor  son  passade  un 
feu  ronlant  de  sarcasmes  et  de  plaisanteries.  Parce  que  la  jeune 
leine  dUBspagne,  princesse  de  la  maison  de  France ,  s*était  pro- 
menée le  soir  en  négligé,  seule  avec  deux  de  ses  femmes  dans 
ses  jardins  y  et  parce  qu*eUe  s'était  baignée  secrètement  dans  le 
vivier,  à  la  laveur  des  ténèbres ,  la  dame  du  gouverneur  général 
de  Flandre,  la  marquise  de  Saint-Prté,  s'était  pennis  de  tenir  ce 
propos  sur  son  compte  :  «  Je  me  douUis  bien  que  cette  petite 
narpie  forait  parler  d'elle.  »  Le  comte  de  Boimeval  se  ressouvint 
tpi'U  était  aentilbomme  français,  et  releva  fortement  cette  in- 
jure grossière;  de  là ,  haine  entre  le  mari  et  le  comte,  qui  ne  le 
■lenaçait  de  rien  moins  que  de  cent  coups  de  bâton  donnés  par 
Im  ou  des  étrivières  admmistrées  par  ses  laquais,  s'il  n'acceptait 
pas  um  cartel.  Le  prince  Eugène  prit  fait  et  cause  pour  le  gou- 
verneur }  de  Bonneval  riposta  par  des  discours  peu  mesurés  con- 
tre le  prmce  lÂ-méme,  qui  le  priva  de  tous  ses  emplois  et  le  fit 
condamner  i  dnq^ans  de  prison.  Pour  échapper  à  cet  arrêt,  cet 
indomptable  ferrailleur  se  sauva  à  la^aye,  d  où  il  lança  un  autre 


embrassa  le  raahométisme  et  subit  en  1720  la  circoncision  et 
une  fièvre  de  vingt-quatre  heures.  Après  avoir  trahi  sa  patrie  et 
déserté  deux  fois  ses  drapeaux,  il  nV^lait  pas  étonnant  que  le 
comte  de  Bonneval  fintt  par  l'apostasie;  aussi  plaisante-t-il  avec 
la  sainteté  du  serment  :  a  Je  jurai  à  sa  hautesse  de  lui  être  aussi 
fidèle  c[ue  je  Tavais  été  partout  ailleurs,  d  Pour  prix  de  sa  double 
défection,  on  le  nomma  d'abord  pacha  à  trois  queues,  et  peu  de 
temps  après,  so«s  le  nom  d'Acbmet-Pacfaa,  topigi-uachi,  c'estr 
à-dire  grand  maître  de  l'artillerie  :  il  disciplina  à  reuropéenne 
ce  corps  désoi^anisé,  il  lui  apprit  à  mieux  pointer  les  pièces  et 
à  mieux  emplover  les  bombes;  à  la  cavalerie  il  lui  montra  à  se 
ranger  en  escadrons  et  commença  cette  réforme  >  tentée  depuis 
par  Mahmoud,  Méhémet-Ali  et  Ibrahim,  et  continuée  de  nos 
lourspar  le  colonel  Serres  et  Reschid-Pacha.  Dans  la  guerre  des 
Turcs  contre  les  Russes,  on  lui  confia  un  corps  de  quatre-vingt 
mille  hommes,  et  dans  celle  contre  les  Persans  il  remporta  plu- 
sieurs avantages  qui  fe  firent  nommer  bégler-bey,  gouverneur 
de  l'Arabie  Pétrée.  Sans  doute  quesesinteroi>éranoesde  langage 
et  ses  démangeaisons  de  satire  amenèrent  sa  disg^ràce  près  du  di- 
van, toujours  est-il  (^n'on  le  relégua  sur  les  bords  de  la  mer  Noire, 
dans  un  pachalick  situé  sur  les  frontières  de  la  petite  Tartarie. 
Alors  le  malheur  et  la  vieillesse  se  firent  sentir;  cet  homme  jus- 
qu*alors  indomptable  était  puni^  il  se  prit  à  regretter  sa  tnple 
apostasie,  à  regretter  d'avoir  quitte  son  titre  de  comte,  de  Français 
et  de  chrétien.  Achmet-Pacha  voulait  se  sauver  de  l'empire  Otto- 
man et  venir  revoir  la  France  et  puis  y  mourir  :  mais  la  Provi- 
dence lui  refusa  cette  consolation;  il  décéda  Tan  de  Thégire  1160, 
qui  correspond  en  1 747,  et  son  corps  fut  déposé  dans  un  cimetière 
de  Péra  avec  celte  inscription  :  a  Paix  au  défunt  Achmet4^cha, 
chef  des  bombardiers.  »  Assurément  le  comte  de  Bonneval  a  bien 
besoin  qu'on  laisse  en  paix  sa  cendre  ;  en  vain  dira-t-on  qu'à 
cause  de  l'intrépidité  de  son  courage  ses  fautes  se  perdent  dans  la 
gloire;  en  vain  fera-t-on  remarquer  la  vivacité  d  esprit,Ha  fran- 
chise de  réparties  et  la  susceptibilité  pleine  d'honneur  et  de  di- 
gnité qu'il  a  montrées  dans  les  cours  étrangères;  le  comte  n'a  ja- 
mais pu  su(^rter  aucun  lien  de  subordination ,  ni  se  plier  sous 
aucune  autorité;  il  a  secoué  toutes  les  lois  dirines  et  humaines  : 
car  il  était  de  l'école  de  ces  roués  qui  ne  croient  à  rien,  qui  chan- 
gent leur  bonnet  de  mût  pour  un  turban  et  font  profession  de 
mépriser  les  hommes  et  la  vertu  :  aussi  fut-il  traître  à  son  roi , 
traître  àsa  patrie,  trattreà  son  drapeau  et  traître  à  son  Dieu.  Il 
eut  un  fils  naturel  appelé  d'abord  le  comte  de  la  Tour,  et  plus 
tard  Soliman-Pacha ,  qui  lui  succéda  dans  la  place  de  topigi-pa- 
chi.  Les  mémoires  qui  o^t  paru  sous  le  nom  ^u  comte  de  Bonne- 
val sont  apocryphes  :  l'édition  la  moins  romanesque  est  celle  qui 
à  été  publiée  à  Paris  en  1806,  par  Guyot-des-Herbiers.  On  doit 
accorder  plus  de  créance  au  mémoire  sur  le  comte  de  Bonneval 
par  le  pnnoe  de  ligne,  avec  lequel  il  était  lié. 

DSDAH-DBliEPlIfB. 


Mi]EirEVAL(RBfÉ  Ds),  né  au  Mans,  mort  au  mois  ée  janvier 
1660^  est  dans  la  liste  des  écrivains  suballemes  et  des  po^cs 
médioetea.  On  a  dehii  plusieurs  ouvragés  en  vers  et  cttproa»: 
ft^  Mamm  m»  cerck  est  éieux;  9»  Répimie  amœ  paradoœnég 
r^Ué  de9  Fomêaimêi;  V  CrUé^uê  du  pgim$  de  la  Mmriadê; 
é^OriHqmêdt»  ieilrei  phihêopkiquei  ;  5<»  EUwMnUd^édnea^ 
Uon;  &"  Progréê  de  téëueaHan,  etc.,  etc. 

BOSKEVAL  (L'ABBÉ  SlXin-LOUIS-CONSTAHT  RCFFO,  eB 

italien ,  et  Bocx  en  français),  né  à  Aix  en  Provence  en  174^ 
(ut  nommé  à  dix-sept  ans  chanoine  de  Paris,  puis  grand  vicaire 
de  Màcon,  député  aux  assemblées  du  clergé  de  1 766  et  de  1775> 
et  évéque  deSenez  en  1174,  siège  qu'il  refusa  par  nuxtestie. 
Quatre  anawès,  il  fui  pourvu  de  Tabbaye  de  ETonnecourt,  au 
diocèse  de  Cambrai.  Nommé  député  du  clergé  de  Paris  aux 
états  flénétaux  de  1789»  l'abbé  de  Bonneval  s'y  montra  un  des 

^  termes  appuis  de  l'aularité  monarchique  et  du  pouvoir  re- 
ux.  Il  signa  toutes  les  protestations  du  c6té  droit,  en  rédâ- 
gea  plusieurs  lui-même  et  publia  des  brochures  énergiques 
contre  les  innovations  révolutionnaires.  Il  dénonça  le  Journal 
deFttriêj  rédigé  alors  par  Garât,  et  demanda  que  Robespierre 
fôt  rappelé  à  l'ordre ,  pour  avoir  calomnié  des  officiers  qui  s'es- 
taient efforcés  de  rétablir  la  subordination  parmi  les  soldats  en 
garnison  à  Toulon.  Enfin,  16  27  septembre  1790,  il  pubàia  une 
dernière  protestation,  oè  il  établit  ses  motifs  pour  ne  plus  si^ 
ger  dans  une  assemblée  qui  uiurpait  Umê  k$  pouvoirs  eMIi 
«t  reMnnift.  En  179i,  il  fit  paraître  un  écrit  très- énergi- 
que :  Jmnoalrances  «u  rot  pmr  kê  bom  Français;  l'abbé  de 
Bonneval  nie  positivement  que  le  roi  ait  accepté  librement  la 
constitution ,  comme  l'atratt  affirmé  le  ministre  des  affidrts 
étrangères.  Sa  DoUanoe  au  roi,  et  son  Â^  aus  puissances  âe 
r Europe,  Paris,  1792,  u^^,  forent  publiés  avant  son  départ 
pour  l'Allemagne.  A  Vienne,  il  publia  :  1"*  BéfUmions  d^un  ami 
des  aouvemewsênU  et  de  Vobétssanee,  179S,  in-S*";  5t?  Le  ori 
de  tividenee  et  de  la  douleur,  1794,  in-S*".  Cette  même  an- 
née il  était  â  Rome  quand  y  mourut  le  cardinal  de  Bernis,  de 


jouissant  d'une  pension  de  6,000  francs  que  lui  faisait  payer 
JLouB  XVllI.  Il  a  publié  à  Vienne,  sur  le  concordat,  quelques 
écrits  dont  la  plupart  ont  été  réimprimés  par  l'abbé  d'Auri- 
beau,  dans  ses  Mémoires  pour  servir  à  Vhisioire  de  la  persé^ 
euUon,  recuôUis  d'après  les  ordres  de  Pie  VI.  —  Bonneval 
(Rufib),  frère  du  précédent  et  évéque  de  Senex,  se  trouvait  le 
(ioyen  de  Tépiscopat  français  au  moment  de  la  révolution,  dont 
il  se  montra,  comme  son  frère,  un  des  plus  constants  adver- 
saires. Il  émigra  aussi,  se  rendit  en  Italie,  et  rènda  longtemps  à 
Viterbe,  où  le  pape  lui  faisait  une  pension.  Il  donna  sa  démis* 
sion  en  1802,  et  refusa  l'archevêché  d'Arles.  Revenu  en  France 
après  la  restauration  de  1814,  il  y  est  mort  depuis  quelques 
années. 

BOMMBTiLLB (G....  DE,  et  selon  d'autres,  Zachabib  ut 
Pazzi  de)  ,  ingénieur  français ,  descendant  de  la  famille  Pazii 
de  Florence,  qui  rint  s'établir  à  Lyon  au  XT^  siècle,  naquit  dans 
cette  même  ville  vers  1710.  Entre  jeune  encore  dans  la  carrière 
militaire ,  il  fut  capitaine  ingénieur  dans  l'armée  de  Prusse  et 
tomba  entre  les  mains  des  ennemis» qui  le  retinrent  queloue 
temps  prisonnier  dans  la  forteresse  de  Spandau.  Il  serrit  plus 
tard  contre  les  Anglais ,  et  pendant  son  séjour  «n  Amérique  il 
étudia  profondément  la  nature  du  pays  et  les  mœurs  de  son 
peu|^.  A  peine  revenu  à  Lyon,  il  présenta,  en  1765,  au  corps 
munidpaU  un  mémoire  sur  une  nouvelle  méthode  de  faire  re^ 
monter  les  bateaux  par  le  Rhône  et  la  Saône,  depuis  le  con- 
fluent de  ces  deux  fleuves  jusque  dans  l'intérieur  de  la  ville.  Le 
succès  manqua  à  ses  expériences.  Bonneville  mourut  après 
1771,  mais  on  ne  sait  pas  la  date  précise  de  sa  mort.  Il  publia  la 
première  édition  des  Rêveries  du  maréchal  de  Same,  la  Haye, 
1756.  Il  a  laissé  comme  auteur  :  1®  fi«pri*l  des  lois  de  tactique 
et  des  diférentes  institutions  wvUitaires,  Ce  sont  des  commen- 
taires sur  les  notes  du  maréchal  de  Saxe ,  la  Haye  et  Paris, 
1763;  St°  Les  Lffonnaises,  protectrices  des  états  souverains  et 
eonservatrices  du  genre  huwuxin,  Amsterdam  et  Paris,  1771. 
Voici  comme,  dans  son  système,  s'explique  ce  titre  étrange  : 
Les  Lyonnaises ,  ainsi  nommées  du  nom  de  la  ville  où  il  les 
avait  inventées»  sont  des  machines  de  guerre  garnies  en  devant 
de  lames  tranchantes  et  placées  sur  un  train  si  léger  que  deux 
hommes  les  manœuvrent  fodlement  ;  mais  avec  cette  arme , 
mille  fois  plus  meurtrière  que  la  poudre  à  canon  ,  dit  encore 
l'auteur,  la  guerre  défensive  est  seule  possible.  Le  peuple  qui 
l'adoptera  exclusivement  sera  dès  lors  a  l'abri  de  toute  agrês- 
sioB,  et  ne  pourra  jamais  lui-même  réaliser  ses  idées  d'agran- 


BOJfirETIIJL£. 


(66) 


BmiHlER. 


dissemeot  et  de  conquête.  Lti  Lgotmaùei  sont  donc  la  garantie 
d*ODe  paix  nécessaire;  S"*  De  t Amérique  et  dei  Âtméricaim,  ou 
obiervationê  eur1eu$êi  du  phiioiophê  la  Douceur,  qui  a  par^ 
touru  cet  hémiiphére  pendant  la  dernière  guerre  en  faisant 
le  noble  wiétier  de  tuer  les  hommee  sans  les  manger ,  Lyon , 
1771.  L'auteur,  dans  cet  ouvrage,  s'attache  a  réfuter  les  opinions 
erronées  que  Pauw  avait  émises  dans  ses  recherches  sur  les  Amé- 
ncains.  Bonneville  résout  dans  un  sens  opposé  toutes  les  ques- 
tions soulevées  par  le  philosophe  prussien ,  et  soutient  princi- 
palement rcgahté  intellectuelle  et  morale  des  Américains  indi- 
gènes avec  les  Européens. 

BONNEViLLE  (Nicolas de),  publicisteet littérateur,  naquit  à 
Bvreux  le  15  mars  1760.  Jeune  encore,  il  avait  longuement  mé- 
dité sur  les  ouvrages  de  Timmortel  Jean-Jacques,  et  c'est  dans 
l'étude  consciencieuse  de  ses  théories  qu'il  puisa  son  enthou- 
siasme politique.  Un  professeur  sous  lequel  il  fit  sa  première 
innée  de  philosophie  soutenait  dans  une  de  ses  leçons  que 
Rousseau  a  prosent  la  pnère  :  Bonneville  court  indigné  cher- 
cher r£niilf  et  revient  lire  le  passage  commençant  par  ces  mots  : 
Faiteê  voeprière»  courtes  ielon  tinetruction  de  Jetus-Chriit. .. 
Le  scandale  fut  grand,  comme  on  pense,  et  l'écolier  fut  forcé 
de  venir  achever  ses  études  à  Paris.  Là ,  il  sentit  se  développer 
son  goût  pour  la  littérature,  et  d'Alembert  le  protégea ,  ditK)n, 
et  le  secourut  même  quelquefois.  Pourtant  lorsque  dans  la  pré- 
face de  ses  Essaie  de  poésie  Bonneville  retrace  sous  de  som- 
bres couleurs  les  angoisses  et  les  dé§[oût8  qui  attendent  au 
début  de  la  carrière  tous  les  jeunes  écnvains  pauvres  et  seuls, 
on  reconnaît,  à  ne  pouvoir  s'y  méprendre,  qu'il  décrit  des 
misères  qu'il  a  dû  souiïrir.  Versé  bientôt  dans  la  connaissance 
des  principales  langues  de  l'Europe,  dont  l'étude  n'avait  pu 
assoupir  son  indomptable  imagination ,  Bonneville  retrempait 
son  énergie  dans  la  lecture  et  la  méditation  des  poésies  sublimes 
de  la  Bible,  et  quelques  pièces  de  vers  imitées  du  livre  de  Job  et 
des  Prophètes  éveillèrent  l'attention  du  pubKc.  Plus  tard  il 
traduisit  avec  Friedel  un  choix  de  pièces  du  théâtre  allemand  : 
la  reine  le  connut  alors  et  daigna  lui  donner  des  marques  de  sa 
Inenveil lance  et  agréer  la  décucace  d'un  Choix  de  contes  que 
Bonneville  imita  ou  traduisit  aussi  de  l'allemand.  Le  traducteur 
de  Shakspeare ,  le  Tourneur ,  dut  beaucoup  de  ses  succès  à  la 
collaboration  du  jeune  poète,  qui  dans  le  même  temps  donnait  à 
Luneau  de  Boisgermain  la  version  interlinéaire  anglaise  de  Télé- 
roaque,  et  à  Berquin  des  bluellcs  pour  tÀmi  des  enfants»  L'ac- 
tivité de  cet  homme  était  infati^ble  autant  que  son  imagination 
était  vive  et  féconde.  En  1786  U  fit  un  voyage  en  Angleterre,  et 
se  trouva  à  la  mère-loge  de  Londres  lorsque  le  prince  de  Galles 
fit  annoncer  parle  duc  deCumt)erland  qu'il  venait  de  recevoir  les 

Sremiers  grades  de  la  maçonnerie.  Vers  cette  époque,  Williams 
iussel  publia  la  seconde  édition  de  ses  Lettres  sur  l  histoire  de 
rEurope  moderne^  et  Bonneville  cédante  la  sollicitation  de  ses 
amis,  s'occupa  quelque  temps  d'une  traduction  française  de  cet 
ouvrage  qu'il  abandonna  biontùt  pour  écrire  {'Histoire  de  /'£u- 
rope  moderne ,  depuis  l'irruption  des  peuples  du  Nord  dans 
V empire  romain  jusqu'à  la  paix  de  1785,  Genève,  Paris, 
1789-Oi.  Trois  volumes  parurent  seulement  de  celte  vaste  com- 
position. La  première  partie  devait  offrir  en  six  ou  sept  volumes  le 
tableau  pittoresque  des  événements;  la  seconde  Tliistoire  des 
sciences  et  des  arts;  la  troisième  celle  de  l'empire  romain  depuis 
la  découverte  d'un  alphabet  par  les  Francs  jusqu'à  la  naissance 
âeVEneffclopédie,  On  trouve  dans  cet  ouvraffe,déjà  recomnian- 
dable  par  le  plan ,  des  vues  grandes  et  des  observations  profon- 
des s'alliant  a  une  incroyable  exaltation.  Bonneville  raconte  lui- 
même  dans  le  premier  volume,  que  se  promenant  sur  la  mon- 
tagne de  Primrose,  il  lut  pour  la  première  fois  la  fameuse  lettre  de 
JuniusBrutus  à  Georges  111 ,  roi  d'Angleterre.  Ivre  d'émotions, 
n  étendit  vers  les  quatre  parties  du  monde  ses  mains  qui 
tenaient  le  précieux  volume,  et  bénit  à  grands  cris  le  genre 
humain.  Bonneville  revint  dans  sa  patrie  :  la  révolution  com- 
men^t,  il  rê\a  le  bonheur  des  hommes.  Il  fut  avec  Tabbé 
Faudiet  un  des  fondateurs  du  cercle  social,  qui  devait  être  comme 
on  vaste  rendez  «vousassignê  à  tous  les  .imiajtf  lavérité  révandus 
sur  le  globe.  En  1789  une  imprimerie  fut  fondée  et  destinée 
exclusivement  à  la  propagation  des  doctrines  du  cercle.  Bonne- 
ville  commença  dès  lors  sa  carrière  de  publiciste.  Il  publia  seul 
lé  Tribun  du  peuple,  et  plus  tard  avec  Fauchet,  le  journal  la 
Bouche  de  fer,  U  ne  pouvait  manquer  de  prendre  un  rOle  dans 
U  vie  politique  d'alors.  Electeur  de  la  ville  de  Paris  en  1789,  il 
condamna  hautement  les  exc^  qui  souillèrent  le  commencement 
de  la  révolution ,  et  le  premier  il  demanda  (35  juin)  l'établisse- 
ment d'une  garde  bourgeoise  destinée  à  veillera  la  sûreté  publi- 
que. Monsieur  le  décora  de  l'ordre  do  Mont-Carmel ,  pour  re- 
naître l'intelligente  activité  dont  il  avait  fait  preuve  en  asto- 


rant  l'arrivée  des  subsistances  à  Paris.  Bonneville  eut  longtemps 
l'espoir  que  le  peuple  lui  marquerait  enfin  une  place  à  rassem- 
blée lêgbiative  :  il  eut  une  poignante  déception  à  ajouter  à  ses 
f)remières  infortunes ,  et  bien  souvent  il  reprocha  aux  Parisiens 
eur  ingratitude.  Saisi  d'une  pot'^tique  horreur,  il  stigmatisa  impi- 
toyablement les  assassins  de  1793,  et  demanda  leur  punition. 
Utopiste  exalté,  il  prêchait  à  ses  frères  l'union  et  la  concorde  en 
réclamant  une  république  fédérative  et  la  liberté  indéfinie  de  la 

{)resse,  condamnait  les  fureurs  des  jacobins,  et  demandait  Tabo- 
ition  du  culte  catholique  et  le  prtage  des  terres.  Dans  la  séance 
du  16  mars  1793  à  la  convention,  Levasseur  etMarat  l'appelé* 
rent  infâme  aristocrate  et  entremetteur  de  Fauchet  :  l'Antho» 
nas  et  Isnard  le  défendirent  ;  mais  après  la  proscription  des 
girondins,  il  fut  arrêté  et  voué  à  la  mort.  Le  9  thermidor  le 
sauva.  Il  reprit  bientôt  le  dangereux  métier  de  journaliste,  et 
après  la  révolution  du  18  brumaire ,  il  fut  de  nouveau  arrêté  et 
mis  en  prison ,  parce  que  dans  le  journal  le  Bief^lnformé,  qu'il 
rédigeait  alors  avec  Mercier,  il  avait  comparé  Buonaparle  à 
Cromwell.  Sa  détention  fut  longue,  et  lasurveillanceqnela  police 
exerça  sur  lui  ne  finit  qu'avec  l'empire.  Bonneville  était  rainé; 
il  n'avait  plus  dans  ses  derniers  jours  qu'une  petite  boutique 
de  vieux  livres  ouverte  dans  le  passagedes  Jacobins.  Il  moarut  le 
9  novembre  1 8:18  à  l'âge  de  soixante-neuf  ans.Il  compta  au  nombre 
de  ses  amis  Fontanes,  Boucher,  André  Giénier,  Mercier  et  Bé- 
tif  de  la  Bretonne  qu'il  aimait  par-dessus  tous.  Le  poète  èrdeat, 
le  digne  républicain  détestait  Boileau  autant  comme  écrivant  qw 
comme  homme.  Il  écrivit  de  lui  ce  vers  :  BoiUau,  je  te  miprim 
et  méprisai  toujours.  M.  Nodier  dans  ses  Souvenirs  et  porirattt 
a  tracé  celui  de  Bonnevill*^ ,  et  lui  a  donné  une  ressemblance 
frappante  :  a  C'était,  dit-il,  le  cœur  le  plus  simple  et  le  plus 
exailé  que  j'aie  connu  de  ma  vie,  avec  son  imagilialion  de  than- 
matur^  et  sa  science  de  bénédictin,  sa  faconde  de  tribune  et  sa 
crédulité  de  femme,  son  éducation  d'homme  du  monde  et  ses 
mœurs  d'homme  du  peuple.  »  Outre  l'Histoire  f  Europe  mo- 
deme  que  nous  avons  citée  plus  haut,  on  a  de  Bonneville  :  1^  Le 
nouveau  théâtre  allemand,  Paris,  1782;  3°  Choix  de  petits 
romans  imités  de  l'allemand,  suivis  de  quelques  Essaie  de 
poésies  lyriques,  ibid.,  1786,  dédié  à  la  reine  ;  3^  Lettres  à  Con^ 
dorcet,  Lonàves,  1786;  c'est  une  appréciation  de  la  philosophie  de 
l'histoire  ;  4°  Les  Jésuites  chassés  de  la  maçonnerie,  et  leurs  poi- 
gnards brisés  par  lesmaçons,Londres,Paris,l788.  Bfirabeaua  fait 
en  quelques  mots  l'éloge  de  cet  ouvrage  (Monarchie prussienne, 
livre  y  m);  5°  Le  Tribun  du  peuple,  ou  recueil  de  lettres  de  quel- 

Ties  électeurs  de  Paris  avant  la  révolution,  1789;  &*  Le  Vieux 
ribun,  imprimerie  du  Cercle  social,  1791  ;  7°  La  Bouche  de  fer, 
journal  qui  commença  à  paraître  en  1790;  Bonneville  le  rédigeait 
de  concert  avec  Ch.  Fauchet;  t^  De  l'Esprit  des  religions ,  ou- 
vrage promis  et  nécessaire  à  la  confédération  universelle  des 
amis  de  la  vérité,  1791;  deuxième  édition,  1793.  Bonnevilk 
parle  d'une  religion  universelle  dont  les  sages  seraient  les  prê- 
tres, dont  les  rites  seraient  provisoirement  ceux  des  francs-ma- 
çons,  et  qui  aurait  pour  temples  les  loges  maçonniques.  Quel- 
ques écrivains,  et  parmi  eux  Sylvain  Maréchal,  auteur  du 
Dictionnaire  des  athées,  ont  prétendu  que  Bonneville  niait 
l'existence  de  Dieu.  Le  publiciste  dont  nous  parlons  est  au  con- 
traire d'avis  qu'on  traite  les  athées  comme  des  malades,  ou  qu'on 
les  relègue  comme  des  êtres  d'une  espèce  inférieure  à  l'horanEie. 
Il  exalte  la  communauté  des  femmes,  et  propose  une  plus  juste 
répartition  des  biens  :  objectez-lui  que  la  propriété  est  inviola- 
ble :  a  C'est  pour  cela,  s'écrie-t-il ,  que  tu  n'as  pu  avoir  celle  do 
pauvre!  x>  9°  Le  nouveau  Code  conjugal,  établi  sur  les  bases  éf 
ta  constitution.  De  cet  ouvrage,  annoncé  en  trois  parties  y  il  n'a 
paru  que  la  première;  10*^  Poésies,  1795.  C'est  le  recueil  complet 
de  toutes  les  compositions  poétiques  de  l'auteur;  11*^  Hymne 
des  combats,  1797.  Bonneville  a  traduit  aussi  quelques  frag- 
ments de  l'Anglais  Th.  Payne.  Il  a  publié  sous  le  voile  de  l'ano- 
nyme un  grand  nombre  de  pamphlets.  Il  écrivit  aussi  dans 
divers  journaux ,  dans  le  Mercure,  et  plus  tard  dans  la  Ckro- 
nique  du  mois.  Deux  de  ses  ouvrages  :  Nouveau  système  de 
prononciation  anglaise  pour  les  mots  homophones,  et  les  For  As 
des  Gaules,  poème,  sont  restés  en  raanuscnt  entre  les  mains  de 
sa  veuve. 

BONNE  VOGLIE  (mar,),  s.  m.  (on  prononce  bonne-WfiUa^  en 
mouillant  les  deux  L),  homme  qui  se  louait  pour  ramer  sur  les 
galères  de  Malte  (F.  Bame). 

BONNIEB   D'ARCO  (  ANGE-ELlâABETH-LOUIS-Aiat>IKC  '  , 

né  à  Montpellier  en  1750,  était  président  de  la  chambre  des 
comptes  de  cette  ville,  lors  de  la  révolution ,  et  fut  nommé 
successivement  député  du  département  de  l'Hérault,  à  l'as- 
semblée législative  et  à  la  convention.  Employé  par  le  direc^ 
toire  dans  la  diplomatie,  il  assista,  en  septembre  1797,  aui 


tuéf.  M.  Jean  de  Bry  ne  reçut  que  quelques  blcsKures  et  parvint 
à  s'échapper.  Les  [laçiers  dé  ta  lêgalion  furent  pillés.  Le  gou- 
^eruemenl  Craoçais  inslitua  une  fête  funéraire  pour  la  com- 
mémoralioadecetragique  événement;  Garât  prononça  l'oraison 
funèbre  des  ministres  assassinés,  et  on  décréta  que,  pendant 
deux  années,  la  place  de  Bonnier  au  conseil  des  anciens  resterait 
vacante  et  cuuterle  d'un  crêpe  noir.  Outre  un  grand  nombre 
d'écrits  peu  importants,  relalils  à  la  révolution,  Bonnier  est 
auteur  de  Uecherehe*  hûloriquti  tt  potitiqyut  (ur  Halle,  1798, 
iu-8.  —  Son  père  [Anloine-Saniuelj,  président  de  la  cour  des 
aides  â  lUontpellier,  avait  publié  un  DUeour*  «urfa  «uiniVrt 
di  Itvtr  Ut  tailUt  en  Languedoc,  1746,  in-8. 

Bo.\NiÈ8ES  (Alexanure-Jules-Benoit),  avocat  au  parle- 
ment de  Paris,  intendant  de  la  maison  de  M.  le  comte  d'Artois, 
ncâ  GranceyenBerrf  ,en  i73U,  étudia  le  droit  sous  le  célèbre 
Potliier,  et  se  fit  recevoir  avocat  à  Orléans.  Il  se  distingua  dans 
celle  carrière  autant  par  son  désiiiléressement  que  uar  ses  ta- 
lents. L'avocat  général  Séguier,  sage  appréciateur  au  mérite, 
le  cba^ea,  à  litre  d'ami,  d'instruire  sou  fils  aine  dans  le  droit 
français.  Bonnières  devint  successivement  avocat  consultant  du 
comte  d'Artois,  maître  des  requêtes  en  son  conseil,  intendant  de 
sa  maison,  et  fut  décoré  du  cordon  de  Saint-Uicliel.  Il  faillit 
être  victime  des  massacres  de  septembre  IT99,  et  fut  appelé  au 
conseil  des  cînq-cenls  en  1796.  Sa  fermeté  et  ses  principes  le 
tirent  comprendre  dans  la  proscription  du  I8  fructidor.  Bon'- 
nièresn'a  point  laissé  d'oucragM;  d  mourut  à  Paris  en  décem- 
bre 1801.  L.  F.  G. 

BON 3rivAKu[  François  de),  fils  du  seigneur  de  Lunes,  naquit 
en  1490,  el  fit  ses  études  à 'tarin.  Son  oncle,  Jean-Aimé  de 
Bonnivard,  lui  résignale  ricbe  prieuré  de  Saint-Victor  en  1510; 
mais  trop  Jeune  encore,  il  n'en  prit  possession  qu'en  iSti.  Il 
disait  lui-mèrae  que  lorsqu'il  eul  lu  les  annales  des  nations ,  il 
se  sentit  entraîné  pour  les  républiquesdunt  il  épousa  toujours  les 
■nl«réls.  Malheureusement  son  prieuré  éiait  aux  portes  de  Ge- 
nève, dont  les  habitants  cherchaient  â  s'affranchir  du  joug  du 
duc  de  Savoie  et  de  celui  de  leur  évéque.  Il  se  mêla  aux  trou- 
bles politiques  de  celle  ville ,  ce  qui  lui  valut  deux  ans  de  cap- 
tivité à  Grolée.  En  1550,  des  voleurs  le  dépouillèrent  sur  le  Jura 
et  le  remirent  de  nouveau  entre  les  mains  du  duc  de  Savoie,  qui 
l'enferma  au  château  de  Chillon  d'où  les  Bernois  le  délivrèrent 
six  ans  aivrès.  Byron  a  composé  peut-être  son  plus  beau  pocme 
sur  les  souffrances  que  Bonnivard  éprouva  dans  ce  château;  el 
J.-J.  Rousseau, doniriiabitalion  dcMillerie  était  voisine deChil- 
liiu,  a  dit  de  lui,  qu'il  était  d'un  mérile,  d'une  droiture  cl  d'une 
l'eriuelé  a  loate  épreuve,  ami  de  la  liberli  qtioiqut  Savoyard, 
ft  loUranl  quoique  pr/lre.  Un  sait  ce  que  signifiaient  ces  éloges 
dans  la  bouche  de  Kousseau.  Bonnivard  se  déclara  pour  la  ré~ 
forme,  ce  qui  câl  pu  lui  faire  rendre  sou  prieuré,  qu'il  demanda 
en  vain  à  diverses  reprises.  Il  se  retira  à  Berne  ;  il  est  probable 
qu'il  y  mourut  vers  1570.  Malgré  sa  vie  agitée,  il  s'était  familia- 
risé avec  les  classiques  latins ,  et  il  avait  étudié  l'histoire  et  la 
théologie.  Il  avail  composé  quelques  écriu  dont  tes  manuscrits 
autographes  se  trouvent  dans  la  bibliothèque  de  Genève  ;  le  plus 
importa»  test  sa  chronique  deGenève  dont  un  libraireacomniencé 
In  publication  en  18J5;  on  ignore  pourquoi  il  ne  l'a  pasaclievèe. 

BONNIVET    (  GUILLAI'HK-GOUFI'IEB,  SBIGNEUH  DE),  était 

second  fils  de  Guillaume  de  Boissy  et  de  Philippine  deMoulmo- 
rcnav.  Sun  frère  aîné,  le  sire  de  Boissy,  gouverneur  de  Fran- 
çois I"',  fut  toujours  pour  son  élève  un  sage  conseiller.  Il  n'en 
fui  pas  de  même  de  Bonnivet,  courtisan  aussi  présomptueux 
en  guerre  qu'en  aventures  galantes  ;  aussi  conveniil-il  merveil- 
leusement a  François  1"  dont  il  pgsst'dail  en  les  exagétcint  les 
brillants  défauts-  Brave  comme  son  épée,  il  était  «  en  bonne 
réputation  aux  arntées  el  aux  guerres  au  delà  des  monls  où 
il  avoit  fait  son  apprentissage  sous  le  grand  maître  de  Ctiau- 
niont  :  et  pour  ce  le  roi  le  prit  eu  grande  amitié.  Il  éloit  de  fort 
gentil  et  subtil  esprit,ellrés-habire;  fort  bien  disoil  et  fiM-t  beau 
el  fort  agréable,  b  Sous  Louis  XII  il  s'était  fait  remarqur  an 


ché,  voyait  avec  méeonlentement  la  proledion  que  François  I" 
avait  accordée  à  Imuïs  Gaillard  qui  était  l'évéque  élu  par  te  cha- 
pitre de  Tournay.  L'adresse  et  les  Oatleries  de  BonniTet  suhjn* 
gucrent  lellemenl  l'orgueil  cl  la  haine  du  cupide  prêtai,  que 
toutes  les  difficallés  saplanirenl,  et  Tournay  fut  rendu  a  la 
France  par  un  trailé  signé  à  Londres  du  ■*  octobre  1518.  Il  est 
jusle  d'ajouler  qu'Etienne  Poncher.  évèquc  de  Paris,  François 
de  Rochechouart,  seieneur  de  Qianipdenier,  et  Nicolas  de  Neu- 
ville, seigneur  de  Villeroi,  qui  furent  associés  à  Bonnivet  dans 
celle  ambassade,  doivput  bien  aussi  partager  la  gloire  de  ce  suc- 
cès. Au  surplus,  te  brillant  homme  de  cour  fut  moins  heureux 
Vannée  suivante,  lorsque  après  la  mort  de  l'empiTcur  Maximi- 
lien,  François  I"  l'envoyaen  Allemagne  pour  solliriler  les  suffra- 
ges des  électeurs.  Bonnivel  avait  avec  lui  Dorval,  liatiilc  n^ocia- 
leur,  et  Fleuranges,  qui  conn3is.<ail  les  affaires  de  l'Allemagne, 
étant  fils  de  Robert  de  la  Mark  dont  les  Etais  confinaient  a 
l'empire.  Après  avoir  passé  quelque  temps  en  Lorraine,  les  nê- 
gocialenrs  se  rendirent  au  mois  de  mai  a  Trêves ,  avec  un  cor- 
tège de  quatre  cents  chevaux  allemands,  a  Et  avoicnl  toujours 
les  dits  ambassadeurs  avec  eux  400,000  écus  que  archers  por- 
loietit  en  brigandines  et  en  boueelles.  »  (Mm.  de  Fleuranget.] 
C'élail  ouvertement  et  sans  pudeur  qu'ils  tâcliaienl  de  gagner 
les  suffrages  à  prix  d'argent.  Les  envoyés  de  Charles-Quint  en 
faisaient  autant,  mais  avec  plus  de  discrétion.  Les  cleclcurs  pri- 
rent des  deux  mains  el  conservèrent  la  liberté  de  leurs  suffrages 
qui,  si  l'on  en  excepte  celui  de  l'archevêque  de  Trêves,  ne  fu- 
rent pas  pour  François  1"".  Bonnivel  invitait  en  même  temps 
lotis  les  princes  el  les  comtes  allemands  à  des  feslins  d'où  tous 
les  convives  sortaient  presque  loujours  ivres.  Pendant  que  le 
collège  des  électeurs  était  assemble  i  Francfort,  comme  les 
ministres  des  deux  concurrenls  ne  pouvaient  y'parallre  sans 
blesser  les  lois  de  l'empire,  ceux  de  Charles-Qunil  se  tinrent  à 
Maycnce,  tandis  que  les  collègues  de  Bonnivet  demeuraient 
dans  Cobiciitz  chez  l'éleileur  de  Trêves.  Quant  â  lui,  au  gré  de 
son  génie  aventureux,  il  se  cacha  dans  uncliàleau  près  de  h  ranc- 
fort,  d'où  il  s'introduisait  quelquefois  dans  cetleiille  démise  e» 
valet  et  chargé  d'une  malle.  S'il  eùl  clé  découvert,  sa  vie  et  les 
aS'aires  de  son  maître  élaienl  en  grand  danger  ;  celte  intrigue, 
menée  avec  aussi  peu  d'adresse  que  de  dignité,  .eut  le  résultat 
qu'elle  méritait;  tons  les  historiens  sont  d'accord  pour  recon- 
naître que  si  Bonnivet  avait  su  garder  le  décorum  convenable  au 
représentant  du  plus  puissant  monarque  de  l'Euroiie  el  dislri- 
buer  l'argent  avec  prudence  et  économie  au  lieu  de  le  prodiguer 
avec  un  éclat  indiscret .  François  I"'  l'eût  vraiseinhfablenient 
emporté.  Après  ta  prurlaniatîon  de  Charlcs-Quinl,  Bonnivet 
sortit  du  château  qui  lui  servait  d'asile  el  s'enfuit  à  Coblenli  où 
il  retrouva  Fleuranges  el  l>orval.  I.eur  retour  en  France  ne  fut 
point  sans  danger  :  François  de  Sictiingen,  chef  d'aventuriers, 
leur  dressa  des  embûches  pour  leur  enlever  le  peu  qui  restait 
des  sommes  si  vainement  prodiguées  aux  électeurs.  Heureuse- 
ment l'arehevcque  de  Trêves  les  fit  escorter  jusqu'en  Lorraine. 
Bonnivet,  atteint  d'une  maladie  causée  par  la  débauche,  s'arréla 
deux  mois  dans  celle  province  pour  prendre  tes  eaux  de  Plom- 
bières. Pendant  relie  scandaleuse  négociation  pour  l'empire,  les 
deux  hommes  d'Elat  qui  avaient  présidé  à  l'éducation  de  Fran- 
çois, Charles  de  Boissy  el  Chièvres,  s'étaient  rcunisà  Monipellier 
pour  travailler  à  conserver  la  paix  entre  leurs  deux  souverains. 
Tous  deux  desiraient  également  épargner  à  l'Europe  les  horreurs 
d'une  guerre  générale.  Pepuis  deux  mois  qu'ils  négociaient 
ensemble,  ils  étaient  près  de  conclure,  lorsque  Boissy,  malade 
de  la  pierre,  succomba  au  mois  de  mai  1519.  Ce  fui  un  malheur 
pour  la  France  :  cette  mort  augmenta  la  faveur  de  Bonnivet,  à 
qui  le  roi  conféra  la  charge  de  grand-maître  de  sa  maison 
qu'avait  possédée  Boissy.  Dès  ce  moment  on  le  vit,dit  Braiitûme, 
u  gouverner  le  fait  de  la  ^erre,  de  son  vivant,  comme  le  chan- 
celier Uupral  celui  de  la  justice  et  des  finances,  n  Les  (rois  bran* 
ches  capitales  du  gouvernement  d'un  grand  Etat  ne  pouvaient 
élre  en  des  mains  plus  habiles  à  faire  le  mal.  Pour  perpétuer  sa 


aOWlVST. 


les  buiiiics  ffrâccs  de  l«  duchesse  de  Cbàteaubdandy  maîtresse 
do  Frana)bi'''yde  sorte  ({ue  les  deux  remiues  doot  la  rivalité  par- 
tageait NI  cour  conspiraient  à  Tenvi  {>our  perpétuer  rinfloeDce 
d*uii  heureux  courtisan.  Boonivet,  qui  comptait  parmi  ses  con- 
quêtes presque  toutes  les  dames  de  cette  cour  corrompue  ^ 
poussa  I  audace  jusqu'à  jeter  les  yeux  sur  la  duchesse  d'Alençon, 
nelle-sœur  du  roi ,  qui ,  connaissant  cet  insolent  projet,  ne  s'en 
offensa  point.  Cette  fois,  néanmoins,  Bonnivet  éprouva  une 
résistance  à  laquelle  il  n'était  pas  accoutumé.  Il  nourrit  et 
servit  la  haine  de  la  duchesse  d'Angouléme  contre  le  connéta- 
ble de  Bourbon  qui  professait  pour  lui  le  plus  souverain  mépris. 
Ce  prince  était  piqué  de  voir  combler  de  tant  d'honneurs  et  de  ri- 
cbeMes  un  simple  gentilhomme,  son  vassal,  et  Bonnivet,  loin  de 
ménager  Bounx)n,  affectait  de  se  considérer  comme  son  égal 
en  sa  qualité  d'amiral  de  France.  Un  jour  que  François  P*^  avait 
conduit  le  connétable  au  château  de  Bonnivet,  bAti  presque  en 
rœ  de  celui  de  Bourbon,  à  Chatellerault,  et  qui  le  surpassait  en 


Guyenne.  Arrivé  en  septembre  à  Saint-Jean  de  Luz,  il  entra  sur 
te  territoire  ennemi,  soumit  quelques  petits  forts  de  la  Biscaye  et 
ensuite  Fontarabie.  On  lui  conseulait  de  démanteler  cette  place, 
l'un  des  boulevards  de  cette  frontière;  les  matériaux  auraient 
été  employés  à  construire  une  forteresse  à  Andaye,  ville  située 
sur  la  rive  droite  de  la  rivière  de  ce  nom,  du  c6té  de  la  France  ; 
c'était  l'avis  de  Claude  de  Lorraine,  comte  de  Guise;  mais  Bon- 
nivet, enivré  de  sa  conquête,  eut  l'imprudente  vanité  de  laisser 
(kbout  Fontarabie  comme  un  trophée  de  sa  victoire,  et  la  conserva 
ainsi  aux  Espagnols  qui  la  reprirent  quelques  années  plus  tard. 
François  I""'  était  si  aveufflé  par  la  prévention  pour  son  favori, 
que  lorsqu'en  1523  la  défection  du  connétable  de  Bourbon  mit 
ce  monaraue  dans  l'impossibilité  de  passer  en  Italie,  il  jugea 
Bonnivet  diffne d'accomplir  seul  cette  conquétedu  Milanais  qirils 
avaient  piéditée  ensemble.  Comme  il  allait  être  opposé  au  plus 
habile  et  au  plus  prudent  des  généraux  du  siècle,  François  lui 
recommanda  sans  doute  de  se  conformer  à  ce  système  de  cir- 
conspection qu'on  lui  reprochait  de  trop  mépriser;  aussi  Bon- 
nivet voulant  prouver  qu'il  était  sage,  renonça-t-il  à  la  décision 
et  à  l'entraînement  de  son  caractère,  mais  sans  acquérir  une 
vériUble  prudence.  Une  ligue  redouUble  était  formée  contre 
Charles-Quint.  Bonnivet,  arrivé  au  delà  des  monts  au  moment 
où  la  mort  du  ppe  Adrien  VI  empêchait  les  Romains  et  les 
Florentins  d'agir,  pouvait  facilement  chasser  les  impériaux  du 
Milanais  ;  mais,  temporiseur  alors  qu'il  fallait  agir  rapidement, 
il  laissa  les  ennemis  rassembler  à  loisir  des  ^ces  suffisantes 
pour  l'accabler  (t523).  A  ceux  qui  le  pressaient  d'avancer,  il 
répondait  qu'il  ne  voulait  rien  donner  au  hasard  par  une  furia 
franeesi,  comme  disaient  les  luliens.  A  l'ouverture  de  la  cam- 
pagne suivante,  ses  mauvaises  dispositions  amenèrent  à  Rebec 
h  défaite  de  Bayard  (  V.  ce  nom),  qui  lui  dit  :  a  Vous  m'en  ferei 
raison  en  temps  et  lieu  ;  maintenant  le  service  du  roi  exige  d'au- 
tres soins,  d  Bonnivet,  susceptible  de  sentiments  généreux  ne 
répondit  point  à  ce  déû  par  respect  pour  Bayard.  Pressé  Mr 
Botirbon  et  Pescaire,  il  fut  obligé  d'abandonner  Biagrasso,  oùil 
avait  passé  l'hiver,  et  cooame  il  arrivait  sur  les  bords  de  la  Sesia 
les  ennemis  tombèrent  sur  son  arrière-garde,  où  il  s'était  placé 
commeau  poste  d'honneur;  il  reculait  lentement,  en  combattant 
toii^ours,  lorsqu'il  fut  atteint  au  bras  gauche  d'une  balle  qui  le 
mit  hors  de  combat.  Il  remit  alors  le  commandement  à  Bavard 

Ïui  se  ût  tuer  en  suivant  les  débris  de  l'armée  française  Le 
lilanab  fut  perdu  pour  la  seconde  fois  sous  ce  règne;  et  lorsaue 
l'année  suivante  François  I"  se  mit  à  la  léle  de  son  armée  noar 
reconquenr  ce  duché,  on  le  vit  encore  diriger  par  les  conseils 
de  Bonmvet  toute  celte  désastreuse  campagne.  Il  était  entré 
sans  obsUcle  dans  Milan  ;  ce  fut  ce  malencontreux  cénéral  oui 
DersnadA  cnri  mâftr»  rl'pnirArkr»n/1rA  i»  ^:a^^  a^  n..^*  ." 


mois; Uuranl ce.  inlemlk^ .llou en-c/;rtS^a[^^^^^ 
roi  «  oe  taisait  aucune  des  fonctions  «l'un  général  :  il  comumait 
inutilement  soa  temps  avec  An,H^  de  MSitSi^feuTè 
quelques  autres  favons  ignoraaU  dans  les  alfcir»^  goma; 


) 

il  laissait  à  Boonhret  tout  le  soin  de  Tannée  doot  il  se  déchue 
geait  lui-même;  le  plus  souvent  il  n'assbtait  pas  même  au  con- 
seil, il  remettait  à  Bonnivet  les  avis  des  aotreset  ne  tenait  aocua 
compte  de  l'opinioD  des  vieux  capitaines.  »  Cependant  les  séné* 
raux  ennemis  qui  avaient  eu  le  temps  de  rassembler  des  forcei 
imposantes  nru^chèrent  enfin  au  secours  de  Pavîe.  LaTrémouille 
et  tous  les  officiers  expérimentés  furent  d'avis  de  lever  le  si^ 
et  d'éviter  le  combat,  ou  tout  au  moins  d'aller  au-devant  des 
impériaux  au  lieu  de  les  attendre  dans  le  camp  devant  Parie, 
où  l'on  se  trouvait  entre  deux  feux.  Bonnivet  et  Saint-MarsanH 
au  contraire  insistèrent  pour  que  le  roi  n'abandonnât  pas  le  siège. 
a  Un  roi  de  France,  disaient-ib,  ne  recule  pas  devant  ses  enne> 
mis  ;  il  ne  se  laisse  pas  faire  la  loi  par  eux;  il  ne  renonce  pis  i 
cause  d'eux  aux  places  qu'il  a  résolu  de  rarendre,  il  ne  change 
pas  ses  projets  d'après  leurs  caprices.  »  (Brantôme,  Elogt  it 
t  amiral  BonnivU.)  Ce  langage  d*une  grossière  flatterie  rem- 
porta ;  il  fut  décidé  que  l'on  attendrait  l  ennemi  dans  ses  retrao- 
chements.  On  sait  trop  ^uel  fut  le  résultat  de  cette  bataille  de 
Pavie  dans  laquelle,  toujours  par  les  conseilsde  Bonnivet,  Fran- 
çois V  commit  la  faute  de  se  porter  en  avant  de  sa  redoutable 
artillerie  dont  il  masquait  ainsi  tous  les  feux.  L'auteur  de  œ 
désastre  ne  voulut  point  y  survivre.  Il  pouvait  sauver  sa  vie; 
mais  jetant  un  regard  désespéré  sur  le  cnamp  de  bataille  ooa- 
vert  de  morts,  il  leva  la  visière  de  son  casque,  se  jeta  au  Ire* 
vers  des  lansquenets  allemands,  et  trouva  la  mort  (14  féniet 
1536).  Le  connéuble  de  Bourbon  voyant  les  restes  sanglaaCf  de 
son  ennemi,  s'écria  :  «  Ah  1  malheureux,  tu  es  cause  de  b  perte 
de  la  France  et  de  la  mienne  !..  d  Bonnivet  ne  méritait  pas  une 
autre  oraison  funèbre.  du  Bozoib. 

BONNOR  (Honoré),  prieur  de  Salon  au  xlr'  siècle,  compon 
par  l'ordre  du  roi  Charles  V,  pour  le  dauphin,  un  ORvran  in- 
titulé t  Arbre  de$  balaiUeê,  Lyon,  1481,  Paris,  1493,  in-fol. 

BONNOT  (F.  COMDILLAC  et  MaBLY). 

BONN  us  (Hermann),  né  en  1504  à  Quakebrûgoe,  dans  le  pays 
d'Osnabrûck,  fut,  à  Wittenberg,  l'un  des  disciples  les  plus  a^ 
dents  de  Luther,  et,  depuis  1525,  propagea  rhérésie  a  Greil* 
sv^ald,  à  Copenhague ,  à  Stralsund .  etc.  Il  mourut  surintendant 
à  Lubeck,  en  1548.  Il  a  beaucoup  écrit  dans  les  intérêts  du  pro- 
testantisme. Son  Chrwmon  lubtcenêê ,  composé  en  allemand , 
a  été  traduit  en  latin  par  Just.  Gobler. 

BOKNYCASTLB  (J£AN),  mathématicien  anglais ,  naquit  de 

Birents  pauvres  mais  honnêtes,  à  Whitechurch, dans  le  comté  de 
ucUngham .  L'étude  des  ma  thématic[ues,  à  laquelle  il  se  voua  dès 
renfonce,  ne  l'empêcha  pas  d'acquérir  une  foule  d'autres  con- 


langues ,  que  pourtant  il  ne  pouvait  parler,  le  mit  en  état  de 
cultiver  fructueusement  la  littérature  :  mais  oe  ne  fut  janu» 
pour  lui  qu'un  délassement.  Bonnycastle  avec  son  bagage  d'é> 
rudition  ou  de  science  vint  à  Londres  pour  compléter  ses  études. 
Le  comte  de  Pomfut  le  chargea  de  l'éducatioQ  de  ses  deux  en- 
fants. Bonnycastle,  déjà  marié ,  n'avait  alors  que  dix-huit  ani 
Plus  tard  il  ouvrit  une  académie  ou  cours  libre  à  Hacleney  ;  » 
réputation  de  savant  avait  grandi,  et  le  London  Magaxim k 
compta  au  nombre  de  ses  correspondants  les  p}us  remarquables. 
Bonnycastle  écrivit  enûn  une  foule  d'ouvrages  classiques  <V 
mathématiques  et  recueillit  de  ces  travaux  une  honnête  fortune- 
Dans  les  dernières  années  de  sa  vie  il  fut  professeur  de  roatbê- 
matiques  à  l'école  militaire  de  Woolwich.  Il  mourut  en  iSil 
Nous  donnerons  la  liste  de  ses  principaux  ouvrages  :  VLeQwé 
de  técoiier  en  mathémaliquei ,  1780.  En  1811  l'ouvrage  éuH 
à  sa  9«  édition  ;  depuis  il  a  été  imprimé  plusieurs  Éois  ;  ^Intf- 
duetion  à  Vart  du  tnesurage  el  à  la  géomélrie  pratiqua ^  1783; 
5°  Iniroductionàraigébre,  1782;  4°  InlroducUan  à  tasiro- 
notnH;5P  ElémenU  de  géométrie  d'Euelide,  1780  ;  O»  une  tn- 
duction  de  V Histoire  générale  des  WMthématiqueê  de  Bussali 
1803: 7°  Traité  de  trigonométrie  plane  et  sphérique,  1 806;  9^  i» 
IroducUon  à  l'arithmétique,  1810;  9*>  Traité  iralgèbrt,  18!ô 
Boxo  (L'abbé  Jban-Baptiste-Augustin),  professeur  * 
droit  canonique,  naquit  en  1738  à  Verzuok)  près  Saluées.  Soi 
père  le  destinait  à  la  médecine,  qui  était  aussi  sa  professioa 
mais  le  jeune  homme  voulut  embrasser  l'état  ecclésiastiqw 
Après  avoir  achevé  à  Saluées  ses  études  élémentaires»  il  enlr 
comme  boursier  à  l'université  de  Tunis  et  y  fit  son  cours  H 
droit  civil  et  canonique.  Bono  se  voua  bientôt  à  reoseignemen 
fut  répétiteur  en  1755  au  collège  des  Provinces ,  reç»  dociev 
l'année  suivante ,  plus  tard  admis  comme  répétiteur  à  Façade* 
mie  royale  des  nobles,  professeur  d'institutions  canonique»  t 
1767   et  enttn  de  droit  canon  en  1768.  Il  jeU  vers  celte  époqi 
les  foadements  dune  solide  réputation  en  publiant  un  traité  i 


BOflOHOniI.  (  69  ) 

fùU$tcd€  EeeMa  tum  vHmipii,êeudêjwriêéieii(me.  En  t7B8 
il  livra  à  rapprédatkio  ou  public  savaBi  plusieurs  thèses  De  po^ 
t$$tat€prinapi$arcmwt€trimonia.  Une  refutatioBdeMHi  ouvrage 
parut  sous  le  titre  :  Fêeudoniméguê  Pétri  Deod^i  NieapoliUini 
epistoiam  nd  tnaeeeuertm  TemriMneem ,  quà  illuetraniur  ^u$ 
propoiitionei  de  poteeiaU  Eedeeim  in  wMinmonia,  Megalopoii, 
1769.  Plusieurs  autres  sataotes  dissertations  ou  traités  piaru- 
reat  en  1791  ;  ce  sont  les  sept  thèses  De  ueurie,  qm  le  profes^ 
seur  ajouta  comme  complément  justificatif  i  son  traité  Deetimif 
nibuê  ecclmoêêMe  :  le  vicaire  du  saint  office  en  publia  bientôt 
la  réfutation.  A  l'approche  des  armées  françaises  en  1793,  Tabbé 
Bono  et  quelques  autres  prolesseors  voularentfevoriser  lés  mou- 
vements révolutionnaires  :  ruiriversité  de  Turin  fut  fermée,  et 
Bono  vécut  cfains  la  retraite  de  Tétude ,  composant  la  pré&ee  si 
remarquable  de  science  et  de  philosophie ,  pour  les  œuvres  de 
Leibnitz  publiées  à  Genève  en  1797.  Apres  Toccupalion  du 
Piémont  parles  Français,  le  B  décembre  1796,  Bono  fut  choisi 
par  le  général  Joubert  pour  être  un  des  quinze  membres  du 
gouvernement  provisoire,  et  être  attaché,  avec  fiottone,  Fasella 
et  d'autres,  au  comité  des/ltianc»#,  eotnmeree,  agrieuliure,  art$ 
etmanufaelureê.  Nommé  président  du  gouvernement  provisoire, 
il  signa  en  cette  qualité  la  délibération  du  Bjanvîer  1799  dans 
laquelle  il  fut  décidé  que  la  basilique  de  Superga  serait  trans- 
formée en  on  temple  de  la  Renaieeaneef  en  Thonneur  des 
patriotes,  et  que  les  tombeaux  des  rois  seraient  enlevés  de  celte 
église.  La  décision  du  gouvernement  les  sauva  de  la  destruction 
qoe  réclamaient  les  doblstes  à  Turin.  Le  8  février  1799,  Bot- 
lone  ,  Bossi  et  Sartoris  furent  députés  à  Paris  par  le  gouverne- 
ment pour  venir  y  demander  la  réunion  à  la  France.  L'abbé 
Bono  mourut  an  mois  de  mars  de  la  mMe  année,  et  échappa 
ainsi  k  la  proscription  qui  ^attendait  après  Tévacuation  du  Pié- 
niont  par  rarmée  frençaiae,  que  chassaient  devant  elles  les  ar- 
mées réunies  des  Autrichiens  et  des  Russes. 

BOireJii  (JKAif-FRAKÇois) ,  évèque  de  Yercdl.  naquit  à 
Crémone  le  6  octobre  1536,  d'une  tamille  distinguée.  Il  com- 
mença ses  études  à  Crémone ,  les  finit  à  Bologne  et  à  Pavie,  et 
il  re^t  le  doctorat  dans  Funiverské  de  cette  dernière  ville.  Il 
alla  a  Rome  pour  perfectionner  ses  eonnaissanees  ;  là  il  eut  le 
bonheur  de  plaire  au  cardinal  saint  Charies  Borromée,  qui  l'en»- 

Sloya  dans  des  affaires  importantes,  lui  résigna  son  abbaye  de 
onaolola,  et  lui  laissa  même  dans  la  suite,  par  son  testament, 
ses  manuscrits.  En  1572,  Bonomi  fut  nommé  à  Tévéché  de  Ver- 
ceil ,  et  une  de  ses  gloires  est  d'avoir  été  sacré  dans  la  cathédrale 
de  Milan  par  saint  Charles.  Il  introduisit  dans  son  évéché  l'of- 
fice romain ,  au  lieu  de  celui  d'Eusèbe  qu'on  y  avait  suivi  jus* 
qu'alors.  Ce  prélat  Ait  employé  dans  plnsîeura  l^atîons  par  les 
papes  Gréooire  XIII  et  Sixte  V^  et  il  s'acquitta  de  ces  charges 
avec  UA  soie  et  me  fermeté  qui  méritent  des  élooes.  U  allait  se 
rendre  en  Fhindre,  oà  il  venait  d'être  nommé  légat,  lorsqu'il 
rooumt  en  1587.  ~  Bonomi  était  fort  instruit  dans  Phistoire  et 
les  antiquités  romaines  et  cultivait  la  poésie  latine;  il  a  laissé, 
outre  des  décrets ,  des  lettres  pastorales  et  quelques  ouvrages  sur 
des  malièfes  ecclésiastiques  c  l*^  Viia  et  okituê  CaroH  Borr<H 
i,  etc.,  Cologne,  1587  ;  2»  BorromeMos,  libri  iv.  Milan, 
0,  in-4^,  potaie  latin  sor  le  même  sajet  que  l'ouvrage  précé* 


1689, 

dent;  5*  Bmeharislirion  ob  vietoHam'ad^chinodM^partum, 
Milan  ,  1680,  in-é°.  —  Le  corps  de  Bonomi  a  été  transporté  i 
Verceîl,  et  enterré  dans  la  cathédrale.  Il  avait  i^é  tons  ses 
biens  aux  pauvres.  t.  F.  G. 

BOMOMI  (Jeak-François)  ,  né  à  Boloene  le  8  août  16S6,  et 
que  Ton  a  souvent  confondu  avec  le  précédent,  parce  qu'il  pcMrte 
les  méoies  noms  et  prénoms.  Son  père  aurait  voulu  qu'il  suivit 
la  carrière  du  barreau ,  mais  il  n'avait  aacun  go6t  pour  le  drœt, 
et  il  aima  mieux  cultiver  les  beHes-lettres.  H  a  laissé  plusieurs 
poésies  dont  voîd  les  principales  :  l""  Poeeie  9arie .  Bologae, 
1656,  in-é**  (  2»  Chion  AehilMêy  $eu  Nmvarchme  Immanm  vUm 
embiemaia  moratia,  Bologne.  1661,  io-43;6<'  VaHorum  epi^ 
frammmtum  eoiieetio  ûd  Zenekium  SeaUgertem^  Bologne,  1663, 
Hi-12  ;  4^  SpMQlmrwn ,  plwNwnque  venuêtatum  miêeellanea, 
Bologne,  i^O^,  et  1666,  in-4»;  S^*  HeradUuê,  eive  morake 
Mêêus  ad  Joêâphum  BaptUùm,  Bologne,  1665,  in-13.  —  On 
Ignore  la  date  préose  de  la  mort  de  ce  po6te  :  ce  qu'il  y  a  de 
certain,  c'est  qu  il  vivait  encore  en  1680.  L.  F.  G. 

•an osciNi  (JeaN'Mamx),  de  Modène,  compositeur  de  ma- 
siqne  dans  le  xvii''  siècle,  publia,  en  1676,  on  oavrage  iotituié: 
Ù  Muêieo  praiieo,  dans  leqoel  on  trouve  de  boas  principes.  L'é- 
pltre  dédioatoire,  adressée  k  Fempereur  Léopold ,  est  tonte  en 
Jeux  de  mois ,  et  rauteur,  pour  peindre  sas  sentiments,  s'y  sert 
des  eoLpressioas  de  sopremo ,  oe  bêêu ,  d'unium ,  elo.  Cet 
ouvrage  a  élé  traduit  en  allcniand  (Stattgard,  t70t ,  in-4<>).  Le 
P.  AD^iaatin  Bandindti  adressa  à  ce  composiksir  «n  canon  qni 


eut  longtemps  de  le  célébrité ,  et  que  Bononcini  a  placé  en  tète 
de  6oaiiuii€êen  pratique,  —  Jean  et  Antoine  BoNONaNi ,  fils 
du  précédent,  se  distinguèrent  aussi  comme  compositeurs; 
Antoine  était  d'ailleurs  un  excellent  violoncelle.  Ces  deux  frères» 
liés  d'une  étroite  amitié,  ont  donné  en  société,  depuis  1698 
jusqu'en  1739,  dix-neuf  opéras  sur  les  théâtres  de  Venise,  de 
Londres,  de  Vienne  et  de  Berlin  :  on  attribue  k  Antoine  la  part 
la  plus  considérable  dans  ces  compositions. 
BONONiA  (iféogr,  onc.) ,  ville  d'Italie ,  dans  la  Gaule  Cisal- 

Sine,  chez  les  Boïens,  dont  elle  était  la  capitale,  près  de  la  rive 
roile  du  Rhénus ,  à  l'est  de  Mutina.  Elle  fut  bâtie  par  les 
Etrusoues,  et  devint  leur  capitale  sous  le  nom  de  Felsina  ;  mais, 
après  l'invasion  des  Boïens,  ceux-ci  lui  donnèrent  le  nom  de 
nononia  et  en  firent  aussi  leur  capitale.  Les  Romains  y  conduise 
rent  une  colonie  l'an  de  Rome  564,  et  lui  donnèrent  le  titre 
de  ville  municipale  (F.  Bologne).  —  Bononia,  auparavant 
Geêioriacum,  port  de  la  deuxième  Belgique,  chez  les  Morini, 
vers  le  sud-ouest,  sur  le  Nervicanut  irattut  (F.  Boulogne- 
sur-mer).  —  Bononia,  aujourd'hui  Biddin  ou  Viddin,  ville 
de  la  première  Mœsie ,  au  nord,  sur  le  Danube,  entre  Ratiaria 
et  Ternèse.  —  Bononia,  maintenant  lUoh,  ville  de  la  basse 
Pannonie,  au  sud-est,  sur  le  Danube.  —  Bononia,  ville  de  la 
haute  Pannonie,  sor  le  Draves. 

BONOSE  (Saint)  ,  servait  en  qualité  d'officier  dans  les  armées 
romaines.  Julien  l'Apostat  ayant  ordonné  que  la  croix  et  le 
nomdeJésus-Girist  seraient  ôtésdu  labarum  où  Constantin  les 
avait  fait  mettre,  et  que  l'on  reprendrait  les  drapeaux  des  enw 
pereurs  païens ,  Bonose  et  Maximilien ,  cbefis  du  corps  dit  des 
M>tta;li<Tcii/^fn«»  refusèrent  de  changer  de  iabarum  :  c'était 
la  principle  enseigne  de  chaque  légion.  Le  comte  Julien  ,  oncle 
maternel  de  l'empereur,  était  alors  ^uverueur  de  l'Orient.  Il 
voulut  en  vain  forcer  Bonose  et  Maximilien  à  sacrifier  aux  dieux  ; 
on  les  étendit  sur  le  chevalet,  on  les  battit  avec  des  courroies 
et  des  plombeaux.Le  prince  Hormisdas,  frère  de  Sapor,  roi  de 
Perse,  les  visita  dans  leur  prison.  Ils  furent  condamnés  k  être 
décapités.  Mélèce ,  patriarche  d* Antioche ,  et  quelques  autres 
évéques  ks  accompagnèrent  jusqu'au  lieu  de  leur  suppHoe.  Les 
actes  de  ces  deux  martyrs  ont  élé  publiés  par  D.  Rumart. 

BONOSE,  Macédonien,  évéque  de  Sardigne,  et  non  de  Naisse 
comme  on  Ta  dit  par  erreur,  renouvela  vers  la  fin  du  iv*"  siècle 
les  erreurs  de  l'anen  Belvidius  et  de  Jovinien,  moine  de  Milan, 
qui,  en  580  et  382,  attaquèrent  la  virginité  de  Marie.  Uelvidius 
avait  fait  un  livre  dans  lequel  il  cherchait  à  prouver  par  l'E- 
criture que  Jésus-Christ  avait  eu  des  frères  ;  et  les  sectateurs  de 
cette  hérésie,  que  combattirent  saint  Epiphaoe  {Hares,  178) , 
saint  Augustin  {Hœres,  84),  et  saint  Jérôme  {Contra  Helvidium) 
furent  appelés  antidicomariani têt  ou  antimariens  (V.  Uelvi- 
dius). Celle  secte  soutenait  que  la  sainte  Vierge  avait  eu  plu** 
sieurs  enfants  de  saint  Joseph ,  parce  qu'il  est  dit,  dans  les  livres 
du  Nouveau  Testament,  oue  Jésus-Christ  avait  des  frères.  Jo* 
vinien  enseignait  que  la  virginité  n'était  pas  un  état  plus  par- 
fait aue  le  mariage ,  et  que  Marie  ne  dcmeu|ra  pas  vierge  après 
l'enfantement.  Cette  doctrine  eut  à  Rome  beaiucoup  de  secta- 


teurs.  On  y  vil  un  grand  nombre  de  chrétiens  ,  qui  jusque-U 
avaient  vécu  dans  les  austérités  de  la  continence  et  de  la  mor- 
tification» se  marier  et  chercher  les  délices  du  monde,  sans 
croire  perdre  aucun  des  avantages  que  promet  leur  religion. 
Saint  Jérôme  écrivit  .contre  Jovinien,  qui  fut  condamné  par  lé 
pape  Sirice  et  par  les  conciles  de  Rome  et  de  Milan  (F.  JoFi- 
NiEN).  Bonose  alla  plus  loin  qu'Helvidius  et  Jovinien.  C'est  la 
marche  ordinaire  de  l'esprit  humain  dans  ses  égarements.  Les 
disciples  d'un  sectaire  aspirent  à  devenir  chefs  de  secte  à  leur 
tour,  et,  pour  y  réussir,  ils  outrent  de  fausses  doctrines.  Il  ne 
suffisait  plus  à  Bonose  de  nier  la  virginité  perpétuelle  de  Marie:  * 
d'autres  le  faisaient  en  même  temps  que  lui.  Il  renouvela  les  hété- 
rodoxies plus  anciennes  de  Théodore  de  Byzance  (an  182)  •  de 
Praxeas ,  phrygien  (an  207)  ;  de  Noët  d'Ephèse  ou  de  Smyrne 
(an  240);  de  Sabelliiisde  PtolémaMe  (an  267)  :  de  Paul  deSamo- 
sate,  évêqued' Antioche  (vers  le  milieu  du  m"  siècle),  et  de  Photin 
évéque  de  Sirmium  (l'an  542).  Les  sectes  des  théodotiens,  des 
noétiens,  des  sabeUiens,  des  jpaulianistes  et  des  photiniens 
niaient  Ja  divinité  de  JésoSrGinst.  On  les  nomma  aussi  bono- 
iiaquu.  Le  concikde  Capoue,  t«m  l'an  589  ou  390,  pour  ter^ 
miner  les  différends  de  l'église  d'Aptigche,  renvoya  le  jugement 
de  Bonose  aux  évéques  de  Macédoine,  présidés  par  Aiiysîos  de 
Thessalof^iqufe ,  leur  métropolitain.  Bonose ,  d^àinterdut  de  ses 
fonctions  par  le  concile  de  Capoue,  fut  condamné  et  séparé  de 
la  conumnioo  de  lIEglise.  Cependant  le  concile  de  Macédoine 
reçut  ceux  qui  avaient  été  ordonnés  par  cet  hérésiarque  depuis 
son  ÎDltrdictiQn^  ^  peor  que,  ralliés  a  lui,  ils  n*augmentassent 
le  scandale  ;  mais  le  pape  saint  Innocent  écrivit  k  Marden 


BOmfiLLE.  (  60  ) 

èvéqae  d«  Naisse ,  et  k  Laarent ,  évèque  de  Segna  ,  de  ne  rece- 
▼oirque  ceux  qui  auraient  éiè  ordonna  parBonose  avant  son 
inleraiction  »  et  de  chasser  les  autres  »  pour  empêcher  qu1ls  ne 
séduisissent  le  vulgaire  simple  et  crédule ,  dans  les  cités  et  dans 
les  campagnes.  Les  erreurs  de  Bonose  furent  en  partie  repro- 
duites dans  le  ix'  siècle  par  les  pauliciens ,  sans  beaucoup  de 
succès.  I..es  hôrésies  se  multiplièrent,  mais  par  de  nouvelles  er- 
reurs ,  et  Bonose  et  1rs  lionosiaques  furent  oubliés. 

BONOSiEivs  (Mil.  eceli8.)y  sectateurs  de  Thérêsie  renouvelée 
par  révéque  macédonien  Bonose  (F.  ce  nom  etPHOTiMENS, 
Paclianistes). 

BONOsus  ou  BONOSE  (Qu iJOTS-BoNOSius),  fils  d*un  rhé- 
teur ou  grammairien ,  qui  était  à  la  suite  de  ces  peuples  du 
Nord  que  Ton  vit  se  répandre  dans  les  Gaules ,  et  les  désoler 
jusqu'au  règne  de  Probus.  Son  goût  pour  la  guerre  se  mani- 
festa de  bonne  heure  :  il  arriva  au  grade  de  tribun  des  soldats 
et  au  commandement  des  troupes  qui  gardaient  la  frontière  de 
Bhétie.  Il  buvait  beaucoup  et  supportait  le  vin  d'une  manière 
extraordinaire,  ce  qui  faisait  dire  souvent  à  Aurélien  que  Bono- 
8US  était  né,  non  pour  vivre,  ma's  pour  l)oire.  Cet  empereur 
l'eut  en  honneur  pendant  longtemps,  pour  des  raisons  de  politi- 
que :  il  lui  fît  épouser  une  prisonnière,  femme  du  sang  royal  des 
Uoths,  douce  d'une  raison  supérieure,  afin  de  savoir  par  lui,  au 
moyen  de  cette  union,  tout  ce  qui  se  passait  dans  cette  nation. 
Il  se  servait  aussi  de  lui  auprès  des  députés  des  barbares ,  pour 
les  enivrer  et  découvrir  leurs  secrets  dans  le  vin.  Quelques 
excès  que  fit  Bonosus  en  buvant,  il  était  toujours  sûr  de  lui,  et 
n^éprouvait  aucune  incommodité.  Les  Germains  ayant  incen- 
dié des  navires  que  les  Romains  avaient  en  station  sur  le  Rhin, 
Bonosus ,  qui  en  avait  le  commandement,  craignant  d*être 
puni ,  crut  se  tirer  d'embarras  en  se  faisant  proclamer  empe- 
reur. Ce  ne  fut  pas  sans  peine  que  Probus  le  réduisit.  Il  le  défit 
enfin  dans  une  bataille  sanglante  et  décisive.  De  désespoir,  Bo- 
nosus se  pendit ,  vers  l'an  de  Rome  1033.  Probus  eu  voyant  son 
cadavre  dit  :  Ce  nesl  pas  un  homme  pendu,  mais  une  bouleille. 
On  ne  connaît  pas  de  médailles  bien  authentiques  de  Tempereur 
Bonosus  ;  celles  que  cite  Goltzicus  sont  suspectes  ;  celle  du  musée 
Theupola?,  avec  la  légendeM.  P.  BO\S  VOm,  lui  est  attribuée  avec 
assez  de  vraisemblance  :  la  transposition  des  lettres  s'explique 
par  la  barbarie  du  temps  et  du  lieu. 

BOXoiTRS  (Christophe  de),  capitaine  au  service  d'Espa- 
gne ,  né  à  Vesoul  vers  1590,  est  auteur  des  ouvrages  suivants  : 
V  Eugéniarétilogie  ou  Discours  sur  la  vraie  noblesse,  Liège , 
1616,  in-8«;  2»  le  Siège  mémorable  d^Ostende,  Bruxelles, 
1628,  in--4",  et  1633,  2  vol.  in-4'>.  Cet  ouvrage  est  esUraé.  Bo- 
nour,  qui  prenait  le  litre  de  capitaine  entretenu  par  le  roi  catho- 
lique, avoue,  dans  la  préface  de  son  Discours  de  la  vraie  no- 
è^Me,  qu'il  s'éuit  plus  occupé  de  Tari  militaire  que  de  l'art 
d'écrire ,  et  il  demande  grâce  pour  les  façons  de  parler  rusli^ 
ques  qui  se  trouveront  dans  son  Uvre,  dont  au  surplus  il  vante 
l'utilité. 

BONPLAurDiA  AN6USTURA  (botau.) ,  arbre  de  FAmériquc 
méridionale,  ainsi  nommé  de  M.  Bonpland,  qui  l'a  fait  con- 
naître le  premier.  Il  a  le  port  élevé ,  Técorce  grise  ,  les  ra- 
meaux cylindriques ,  verts  et  marqués  de  petites  taches  blan- 
châtres et  oblongues  ;  les  feuilles  alternes  très-grandes,  longue- 
ment pétioir-es  ,  trifoliées  ;  les  fleurs  en  grappes  axillaires ,  soli- 
taires, dressées,  d'une  longueur  presque  double  de  celle  des  pé- 
tioles. Toutes  les  parties  de  la  fleur  sont  parsemées  de  petits 
points  semblat)les  à  ceux  des  rameaux.  Le  fruit  de  cet  arbrisseau 
est  inconnu;  l'ovaire  a  une  capsule  à  cinq  coques  monospermes, 
et  des  graines  pendantes  et  non  point  renversées. 

BON  QUART  [marine],  cri  des  marins  de  quart  sur  le  gaillard 
d'avant  à  chaque  demi-heure  de  li  nuit.  Les  gardiens  des  bâti- 
ments désarmes,  dans  les  grands  ports,  crient  aussi  :  bon  quarl  I 
bon  quarl  partout  I 

BONRAKA  (botan.),  s.  f.  sorte  de  racine  qu'on  apporte  de 
Siam  à  la  cùte  de  Coromandel. 

BONBECIBIL  (F.  DimAim). 

Aoxs  (myth.) ,  nom  que  les  anciens  Romains  donnaient  à 
sUflieurs  de  leurs  dieux ,  pour  signifier  des  divinités  favorables  : 
hona  dea,  bona  fortuna,  bona  tpes,  bono  genio,  boni  fait, 

BOlvs^OBPSj[A/#i.m04lAC'est  le  nom  qu'on  donne  à  une 
milice  levée  par  François  II,  duc  de  Breta^e ,  dans  la  guerre 
qu'il  eut  en  1^68  contre  Louis  XI.  Cette  milice,  recrutée  dans 
les  rangs  du  peuple,  se  composait  dedix  mille  hommes  les  plus  ro- 
bustes qu'on  pût  trouver.  C  est  ce  qui  les  fit  nommer  bons^corpt, 

Boxse  {V.  B05ZR). 

BONHRiXR  {myth,)f  s.  f.  prétresse  chinoise,  de  It  secte  de 
TaoaiV.  Bii?ïZKSHBl 


BOBS-riEUX. 

BOH  SENS,  est  la  mesnrede  jugement  et  d'intelligence  â  l'aide 
de  laquelle  tout  homme  est  en  état  de  se  tirer  avec  avantage  des 
affaires  ordinaires  de  la  vie.  —  Le  bon  sens  suppose  une  cer- 
taine expérience  de  la  vie  ;  cependant  chei  ceux  qui  sont  doués 
de  cette  faculté  l'expérience  devance  les  années,  ce  qui  n'arrive 
pas  toujours  à  l'homme  d'esprit  ;  car,  et  tropd'exemples  le  prou- 
vent, on  peut  avoir  beaucoup  d'esprit  et  n'avoir  pas  de  6ofi 
sens.  Le  bon  sens  s'applique  aux  œuvres  de  l'esprit  tout  aussi 
bien  qu'à  la  conduite  de  la  vie.  Quelque  spirituel  que  soit  un 
auteur,  que  n>éme  il  ait  des  éclairs  de  génie,  ses  ouvrages  ne  loi 
survivrontpassi  le  bon  sens ,  c'est-à-dire  le  vrai  en  toutes  choses, 
ne  les  vivifie.  Le  bon  sens  brille  essentiellement  dans  les  oeuvres 
d'Homère,  dans  les  fables  de  la  Fontaine  ,  dans  les  comédies  de 
Molière,  dans  les  poésies  de  Boileau ,  qui  entre  autres  axiomes 
sur  ce  point  a  dit  : 

Que  toujours  le  bon  sens  s'accorde  avec  la  rime. 

Puis  encore  : 


Tout  doit  tendre  au  bon  sens. 


C'est  encore  de  Boileau  que  Regnard  a  fait  cet  éloge  si  vrai  : 
Le  bon  sens  est  toujours  à  son  aise  en  tes  vers. 

Et  s'il  était  permis  de  louer  sous  le  rapport  littéraire  le  lirrepir 
excellence,  j'oserais  dire  :  Que  de  bon  sens  dans  les  panboles 
en  Nouveau  Testament  l  Un  livrequi  fera  éternellement  le  bon- 
heur des  jeunes  enfants,  Robinson^  Crusoé,  est  aussi  une  oeuvre 
de  bon  sens.  Dans  les  ouvrages  d'esprit  les  fleurs  de  rhétorique 
sont  exclusives  du  bon  sens.  Le  bon  sens  est  banni  trop  souvent 
des  panégyriques,  des  éloges  académiques.  Le  bon  sens  n'existe 
point  là  ou  la  vérité  est  méconnue  ou  exagérée.  Veut-on  lire  un 
discours  de  bon  sens  ?  Qu'on  prenne  dans  Mézerai  l'allocution 
de  Henri  IV  aux  notables  de  Rouen;  dans  la  Fontaine  le  discours 
du  paysan  du  Danube.  —  Il  y  a  bien  de  la  différence  entre  un 
homme  de  bon  sens  et  un  homme  de  sens.  L'homme  de  sens  a  de 
la  profondeiur  dans  ses  connaissances ,  il  possède  un  jugement 
supérieur.  L'hommede  bon  sens  peut  être  un  homme  sans  étude, 
un  homme  du  reste  fort  ordinaire,  qui  tient  de  la  nature  une 
judiciaire  droite  mêlée  d'une  sorte  de  sagacité  :  c'est  ce  qu'ex- 
prime ce  vers  si  connu  : 

Le  bon  sens  du  maraud  quelquefois  m'épouvante. 

Le  bon  sens,  chose  si  rare,  passe  cependant  pour  si  ordinaire 
que  chacun  croit  pouvoir  se  donner  pour  en  être  abondamment 
pourvu.  On  n'ose  pas  dire  :  J'ai  de  V esprit  ;  mab  bien  J*ai  du 
bon  sens,  à  peu  près  comme  on  dit  :  Je  suis  honnête  homme.  — 
Le  sens  commun  dit  moins  que  le  bon  sens  :  il  implique  l'idér 
d'une  faculté  commune  à  tous  les  hommes ,  et  qui  se  borne 
à  nous  révéler  seulement  les  vérités  les  plus  simples ,  les  vérités 
premières  déposées  au  sein  de  la  conscience  ;  et  c'est  le  bon  sens 
qui  fait  l'application  de  ces  vérités  à  tel  cas  particulier.  Tous  les 
hommes  en  vertu  du  sens  commun  possèdent  un  certain  nom- 
bre de  vérités  générales ,  de  premiers  principes  oui  reposent 
au  sein  de  leur  entendement;  mais  le  bon  sens  n  est  f>oint  le 
partage  de  tous  les  hommes ,  parce  que  tous  ne  font  point  une 
application  également  juste  des  vérités  que  la  nature  leur  a  ré- 
vélées. —  Dans  les  choses  les  plus  communes  de  la  vie,  commr 
dans  les  plus  hautes  transactions  de  la  politique ,  le  bon  sem 
vaut  mieux  que  l'éloquence  et  l'esprit.  Que  de  sottises  commi- 
ses par  des  assemblées  délibérantes  où  le  bon  sens  n'était  pas  en 
majorité  1  Enfin  c'est  tme  vérité  oue  l'histoire  a  consacrée, 
que  tous  les  hommes  d'Etat  véritablement  dignes  de  ce  noip 
ont  commencé  par  être  des  hommes  de  lK>n  sens;  témoins  Phi- 
lippe de  Macédoine,  Auguste,  Suger,  Sully,  Richelieu  ,  Col- 
bert,  Pierre  leGrand.  Le  bon  sens  joint  à  la  vivacité  d'esprit  de- 
vient le  génie  ;  mais  s'il  fallait  choisir  entre  le  bon  sens  et  l'es^ 
prit  exclusif  l'un  de  l'autre,  il  faudrait  ne  pas  hésiter  à  deman- 
der le  bon  sens.  Un  hommed'espritqui  n'estquecela,  agit  souvent 
comme  un  sot;  de  là  ce  dicton  :  Rien  n'est  bête  comme  un  homme 
d'esprit,  L'hommede  Iwn  sensa  toujours  ce  qu'on  aopelie  l'esprit 
de  conduite.  Enfin,  si  dans  les  sentiers  obscurs  de  la  vie  Tesprit 
tout  seul,  avec  son  éclatant  flambeau,  trompe  votre  marche  à  pen 

i)rès  comme  les  feux  follets  qui  égarent  les  voyageurs  ,  toujours 
e  bon  sens  vous  prête  une  lumière  douce ,  égUe ,  et  qui  leur 
montre  Uss  objets  sous  leur  aspect  véritable.       Ch.  du  Rozoi* 
BOMS-FlEUX  ou  BONSFlLS ,  anciens  frères  pénitents  do 
tiers  ordre  de  Saint-François.  Leur  fondation  datait  de  Vannée 
1615.  Void  quelles  circonstances  y  donnèrent  lieu:ciiiq  arti- 


BOUSI.  ( 

sans  de  la  petite  ville  d*Arinen(ière ,  en  Flandre»  hommes  d*ane 
piété  exemplaire.  Tinrent  demander  aux  capucins  la  faveur 
€*étre  admis  parmi  eux.  Ces  derniers  n*ayant  pu  se  rendre  à 
leurs  vœux,  ils  résolurent  de  former  une  communauté,  qui  sub- 
sista jusqu'en  1626.  A  cette  époque ,  ils  adoptèrent  la  rè^le  du 
tiers  ordre  de  Saint-François ,  et  se  soumirent  au  provincial  des 
Récollets  de  la  province  de  Saint-André  et  au  directeur  du  tiers 
ordre  du  couvent  d*Arras.  Plus  tard,  en  1670,  ils  se  placèrent 
sous  Tobéissance  immédiate  des  évéques  dans  le  ressort  des- 
quels leurs  maisons  étaient  situées.  Ces  maisons  étaient  gouver- 
nées par  leur  supérieur,  un  vicaire  et  .trois  conseillers.  Le 
P.  Héliot  rapporte  que  les  bont-fieux  couchaient  sur  des  pail- 
lasses sans  se  dépouiller  de  leurs  vêtements,  et  qu'ils  ne  por- 
taient point  de  linge  sur  leur  corps. 

BONS  HOMMES.  C'étaient  des  religieux  de  la  règle  de  saint 
Augustin,  établis  en  Angleterre,  l'an  1259,  par  le  prince  Ed- 
mond. Leur  vêtement  était  de  couleur  bleue.  On  sait  que 
Louis  XI  avait  coutume  d'appeler  de  la  qualification  de  bon 
homme,  saÂni  François  dePaule,  qui  fonda  en  France  l'ordre 
des  Minimes,  à  qui  l'on  donna  pour  cette  raison  le  nom  de 
BONS  HOMMES.  Dulaurc,  dans  son  HUioire  de  Paris  ,  donne 
les  détails  que  l'on  va  lire  sur  l'origine  de  leur  fondation  : 
François  de  Paule  avait  envoyé  à  Paris  six  de  ses  religieux,  en 
les  adressant  à  Jean  Quentin,  pénitencier  de  cette  ville.  Celui- 
ci,  loin  de  les  accueillir,  les  traita  durement  et  les  renvoya  ;  ils 
se  virent  donc  contraints  à  chercher  un  nouveau  refuge.  Cepen- 
dant le  pénitencier  ne  tarda  pas  à  revenir  de  ses  préventions,  et, 
se  reprochant  son  injustice,  il  leur  ouvrit  les  portes  de  sa  maison, 
où  ils  demeurèrent  jusqu'en  1493.  A  cette  époque,  Jean  Mor- 
bier, seigneur  de  Villeurs,  leur  fit  don  d'une  vieille  tour  près 
de  Nigeon;  mais  Anne  de  Bretagne  devait  se  montrer  plus 
généreuse  envers  les  pauvres  religieux;  elle  leur  donna  tout 
son  manoir.  Cette  propriété  se  trouvait  située  sur  le  penchant 
de  la  colline  de  Nigeon  et  de  Chaillot ,  à  l'extrémité  de  ce 
dernier  village.  C'est  de  là  que  leur  vient  le  nom  de  Minimes 
de  Chaillot  qu'on  leur  donnait  indistinctement  avec  celui  de 
Bons  Hommes.  La  même  princesse  ne  s'en  tint  pas  là  dans  sa 
libéralité  envers  les  enfants  de  saint  François  de  Paule  :  en 
1 496,  elle  acheta  de  Jean  Cerly  un  hôtel  contigu  à  son  ancien  ma- 
noir, et  qui  contenait  un  çnclos  de  sept  arpents ,  où  se  trouvait 
une  chapelle  dédiée  à  Notre-Dame  de  toutes  grâces;  elle  leur 
en  fit  eâalement  la  cession  absolue.  La  chapelle  dont  nous 
venons  de  parler  servit  aux  moines  jusqu'au  temps  où  ils  pu- 
rent élever  une  église  plus  vaste.  Anne  de  Bretagne  en  posa  la 
première  pierre  ;  mais  le  monument  ne  fut  achevé  qu'en  «578. 
—  Le  couvent  des  Minimes  fut  supprimé  en  1790;  il  n'en  reste 
maintenant  que  fort  peu  de  chose.  Sur  son  emplacement, 
l'industrie  a  élevé  de  vastes  bâtiments  consacrés  à  une  filature 
[le  coton.  Un  chemin  est  ouvert  sur  le  flanc  du  coteau  dit  mon- 
tagne des  Bons  Hommes. 

BONSI  (Lelio),  noble  florentin,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint- 
Etienne,  naquit  vers  1532.  Il  s'appliqua  d'abord  aux  belles- 
eltres,  à  la  poésie,  à  la  philosophie ,  qu'il  lui  fallut,  à  son  grand 
•egret,  quitter  pour  l'élude  des  lois.  Dès  l'année  1549  îf  était 
le  l'académie  florentine  ,  où  il  fit  des  lectures  ou  leçons  qui 
ont  imprimées  ;  il  en  fut  provéditeur  deux  ans  après,  lors- 
lu'il  n'avait  encore  que  dix-neuf  ans;  et,  cette  année-là  même, 
I  se  rendit  à  Pise  pour  étudier  le  droit  civil  et  le  droit  canon  ; 
l  y  fut  reçu  docteur  en  1558.  De  retour  à  Florence,  il  y  fut  en 
àveur  auprès  des  grands  ducs  François  et  Ferdinand  de  Mé- 
ficis.  Fait  chevalier  de  Saint-Etienne,  il  fut  grand  chancelier 
le  cet  ordre.  Il  mourut  dans  sa  patrie ,  sans  que  l'on  sache  la 
late  positive  de  sa  mort.  Qnq  leçons  que  Bonsi  avait  récitées 
lans  l'académie  florentine  ont  été  imprimées  avec  un  Traité 


ruième  est  le  beau  passa^  du  Ihinte  sur  la  Fortune,  chant  vu 
le  V Enfer.  Les  cinq  ont  été  réimprinoées  dans  la  collection  inti- 
nlée  :  Prose  florentine .  On  trouve  de  ses  poésies  dans  plusieurs 
ecueils.  On  peut  juger  de  son  talent  par  cinq  sonnets,  dont 
hacun  est  à  la  suite  de  l'une  de  ses  cinq  leçons.  Il  y  en  a  qua- 
îrze  adressés  à  Benedetto  Varchi ,  dans  le  recueil  des  sonnets 
e  ce  poète,  etc. 

BONSi  (Jean-Baptiste),  cardinal,  naquit  en  1654,  à  Flo- 
Mice ,  d'une  famille  noble.  Il  étudia  le  droit ,  et  y  fut  reçu  doc- 
îur  à  Padooe.  Envoyé  à  Rome,  une  aflfeire  importante  entre  le 
rand  doc  François  ae  Médicis  et  le  pape  Clément  VIII ,  dans 
iquelle  il  fut  choisi  pour  arbitre,  s'étant  terminée  à  la  salisfac- 
on  du  grand  duc ,  ce  prince  le  nomma  sénateur,  quoiqu'il 
eût  pas  encore  Fàge  requis.  Henri  IV,  roi  de  France,  le 


61  )  BONSTETnnr. 

nomma,  sans  doute  à  la  sollicitation  de  François,  évèque  de  Bé- 
ziers  ;  il  fut  sacré  à  Rome,  et  prit  possession  de  son  évéché  en 
1598.  Ferdinand  de  Médicis  lui  donna,  en  1600,  sa  procuration 
pour  traiter  du  mariage  de  sa  fille  Marie  avec  Henri  IV.  Ce  ma- 
riage ayant  été  conclu,  le  roi  créa  Bonsi  son  grand  aumônier. 
A  la  detnande  de  ce  monarque  et  du  grand  duc,  Paul  V  le  fit 
cardinal  en  161 1.  Il  mourut  à  Rome  en  1621.  On  n'a  de  lui  que 
quelques  lettres  publiées  dans  le  tome  i^**  de  la  Bibliotheca  pon- 
lifieia. 

BONSI  (Le  comte  François  de),  célèbre  hippiatriste  italien, 
descendant  d'une  illustre  famille  de  Florence ,  naquit  à  Rimini 
vers  1720.  Il  eut  pour  mattre  Jaiiu«  Plancus,  et  étudia  sous  la 
direction  de  ce  fameux  savant  l'histoire  naturelle  et  la  médecine. 
Bientôt  il  s'adonna  exclusivement  à  Thippialrique,  et  vers  1756 
il  avait  déjà  publié  sur  les  maladies  et  le  traitement  des  chevaux 

Quelques  opuscules  aue  critiqua  Pérulez,  maréchal  au  service 
u  duc  de  Modène,  d'où  commença  une  polémique  assez  vive, 
dont  le  résultat  le  plus  ostensible  fut  la  découverte  de  questions 
nouvelles  qui  ne  furent  pas  résolues.  L'auteur  de  la  Storia 
délia  mural,  iud.  nel  XVlll  secol.  {II ,  280).  M.  Ant.  Lom- 
bardi,  attribue  au  comte  de  Bonsi  la  création  ae  l'hippialrique  : 
nous  nous  bornerons  à  objecter  que  les  Eléments  d'hippiatrique 
de  Bourgelat  sont  antérieurs  aux  Regole  de  Bonsi.  En  1780, 
le  comte  faisait  un  cours  à  Naples  dans  le  palais  du  prince  de 
Francavilla.  Il  vivait  encore  en  1792  ;  on  ignore  la  date  précise 
de  sa  mort.  Ses  principaux  écrits  sont  :  l"  Regole  per  conos- 
cere  perfettamenle  le  bellenze  e  i  diffetli  de  cavalli,  Rimini, 
1751-1802.  2«  Lellera  d'un  cocehiere  ad  un  suofiglio  in  eui  gli 
daalcuniuliliavertimenli  neeessariper  esereitare  eon  Iode  le 
propria  arte,  ibid.,  1753.  ^**Letlere  ed  opusculi  ippiatrici  à 
siano  inlomd  la  medecinade'  cavalli,  ibid.,  1756,  Venise,  1757. 

A°  inslituxionedi  Marecalcia,  eondueenti ad  esereitare  eon 

sodi  fondamenti  la  medecina  de*  cavalli,  Naples,  1780,  Venise, 
1786-7,  ibid.,  1801.  5°  Dizionario  ragionato  di  veterinaria 
teorieO'pratiea,  Venise,  1784. 

BONSOIR  {gram.),  s.  m.  terme  dont  on  se  sert  pour  saluer 
quelqu'un  sur  la  fin  du  jour  et  dans  la  soirée.  Je  vous  donne, 
je  vous  souhaite  le  bonsoir.  Elliptiquement  :  Bonsoir,  mon-' 
sieur.  Bonsoir  et  bonne  nuit.  Ces  manières  de  parler  sont  fa- 
milières, et  ne  s'emploient  ordinairement  que  de  supérieur  à 
inférieur,  ou  d'égal  à  égal.  —  Il  s'emploie  quelquefois  figuré- 
ment  et  familièrement,  pour  exprimer  qu'une  affaire  est  finie  ou 
manquée,  et  qu'il  n'y  faut  plus  songer.  Tout  est  dit,  bonsoir; 
n'en  parlons  plus. 

BONSTETTEK  f  CHARLES  -  ViCTOR  DE),  né  à  Berne  en 
1745,  d'une  famille  noble  et  ancienne,  avait  reçu  du  ciel  un 
esprit  vif  et  gai ,  une  imagination  riante  et  un  enthousiasme 
é(;lairé  pour  tout  ce  qui  est  bon  et  beau.  Il  fut  envoyé  à  Gœltin- 

§ue ,  ou  il  ne  passa  que  quelques  jours,  puis  à  Yverdun,  où 
es  l'âge  de  treize  ans  il  commença  à  étudier  de  lui-même.  A 
Genève,  il  eut  des  relations  avec  les  hommes  les  plus  distingués; 
c'est  surtout  à  la  bonté  de  Charles  Bonnet  (V.  ce  nom)  qu'n  dut 
la  direction  imprimée  à  ses  travaux.  Le  poète  Mathisson ,  Cra- 
mer, Moulton,  Frédéric  Brun ,  M"*  deStacl,  Slapper,  Voltaire 
dont  il  n'aimait  pas  les  railleries  impies ,  tels  furent  les  person- 
nages avec  lesquels  son  intelligence  le  mit  en  rapport  de  bonne 
heure.  De  retour  à  Berne ,  il  accepta  des  places  auxquelles  l'ap- 
pelait son  rang,  et  dont  il  remplit  les  devoirs  religieusement. 
Bailli  de  Njon ,  pays  voisin  de  la  France ,  il  eut  la  consolation 
de  recueillir  et  de  soulager ,  quand  éclata  la  révolution,  les  nom- 
breux émiçrants  qui  fuyaient  leur  patrie.  Après  la  révolution 
de  Berne,  il  alla  passer  trois  ans  à  Copenhague,  visita  ensuite 
une  partie  de  l'Allemagne ,  l'Italie  et  la  France ,  dont  il  obser- 
vait attentivement  les  habitants,  les  mœurs  et  l'industrie.  Cha- 
ritable, savant,  estimé  et  honoré  de  toute  l'Europe ,  profondé- 
ment religieux,  lui  qui  sentit  toute  sa  vie  que  son  plus  beau 
jour  était  celui  de  sa  première  communion.  Bonstetten  mourut 
le  5  février  1832.  Voici  le  titre  de  ses  principaux  ouvrages,  sui- 
vant l'ordre  chronologique  :  1®  Lettre  sur  une  contrée  pasto- 
rale de  la  Suisse,  Berne,  1782,  in-8«  ;  c'est  un  modèle  de  mo- 
nographie géographique  et  industrielle  ;  ^Deuœ  Mémoires  sur 
l'éducation  des  familles  patriciennes  de  Berne ,  Zurich,  1786  ; 
2*»  L'Hermi te,  histoire  alpine  ;  4*»  Nouveaux  écrits  de  C.  V.  de 
B. ,  Copenhague ,  1799 ,  1800,  4  vol.  in-12  ;  5"  La  Suisse  amé- 
liorée, ou  la  fête  de  la  reconnaissance;  &^  Développement  na~ 
tional,  Zurich,  1802,  2  vol.  in-i*»;  7*»  Pensées  sur  divers  objets 
du  bien  publie,Genève,  1815.  Tous  ces  ouvrages,  traités  de  piain 
de  maître,  ont  un  rapport  immédiat  et  dn^ct  avec  la  politique; 
les  suivants  y  sont  presque  étrangers  :  8°  Voyage  sur  la  scène 
des  six  derniers  livres  de  tEnéide ,  suivi  de  quelques  ob- 
servations sur  le  Latium  moderne ,  Genève,  1804,  in-8®.  Cet 


Boinr^  (63 

ouvrage  a  été  traduit  en  alleniMid;  il  est  (rès-ooanu  en  France; 
le  tableau  comparatif  du  Lalium  ancien  et  moderne  est  du  plus 
grand  intérêt  ;  9^  Becherckes  iur  la  nature  et  les  lois  de  Tûmi- 
ginalion,  Genève,  1807,  in-8»;  tO«  Eludes  de  l' homme,  Gtnève^ 
18S1 ,  2  vol.  ia-8°.  Ces  deiix  derniers  ouvrages,  avec  quelques 
articles  de  psychologie  inscrés  dans  la  bibliothèque  britanni- 
que, composent  tous  les  écrits  métaphysiques  de  Bonstett^m  ; 
1 1**  L' Homme  du  Midiet  V Homme  du  mrd,  ou  influence  du  cli- 
mat, Genève,  1824,  in-S^";  12»  La  Scandinavie  el  les  Alpes,  Ge- 
nève, 1826,  in-8«;  13»  Lellres  de  BonsUilen  à  Mailkiêsou  (en 
allemand),  Zurich,  1827,  in-12;  14»  Lettres  à  M"^  Frédéric 
Brun;  15''  Souvenirs  de  Charles-  Victor  de  Bonstetten,  ëeritsen 
1831,  Paris,  1832,  in-12.  On  doit  encore  citer  sa  correspondance 
avec  Henri  Zschokke ,  sous  le  titre  de  Prowutheus  fur  Liekd 
und  Retck,  Aarau,  1832,  2  vol.  in-8^ 
BON  srccÈs  (F.  Boxus  Eventcs). 

BONTALENTI  (  F.  Bl^ONTAl^KTl). 

BOVTAL.O!!  (mtt#T],  S.  m.  lambourdes  nègres. 

BONTâKS  (  eomm,  ).  On  appelait  ainsi  des  couvertures  ou 
étoiïes  de  coton  rayées  de  roi^e,  qui  se  febriquaient  a  Canton. 
Autrefois  les  Européens  en  faisaient  un  grand  commerce  sur  les 
côtes  d'Afrique. 

BONTCHOIJX  (hitt,  motf.  Ks.  m.  lance  d'honneur,  ornée 
d'une  queue  de  cheval,  que  1  on  portait  autrefois  devant  les  rois 
de  Pologne,  lorsqu'ils  se  trouvaient  à  la  tête  de  leurs  armées. 
Les  généraux  polonais  et  les  Lithuaniens  avaient  aussi  leurs 
bontchoux,  qu  ils  devaient  abaisser  devant  le  roi. 

BONTÉ  •  BON.  Ces  dcux  mois  dérivent  du  latin  :  doniM  , 
bonitas.  La  bonté»  attribut  des  êtres  animée  et  inanimés,  indi- 
que l'utilité  dont  ils  peuvent  être  pour  les  autres  objets  ou  êtres 
oe  la  création.  Le  mot 6onl^  signifie  tantôt  une  bonté euentielU^ 
tantôt  une6onl^antma/tf,  tantôt  une  bonté  raisonnée,  La  borié 
esuntielle  consiste  dans  une  certaine  convenance  d'attributs  qui 
constituent  une  chose  ce  qu'elle  est;  mais  de  cette  bonté  absolue 
résulte  une  bonté  relative^  consistant  dans  l'ordre,  l'arrange- 
ment, les  rapiports,  la  symétrie  que  les  êtres  ont  les  uns  avec  les 
autres.  Il  amve  ainsi  que  la  bonté  essentielle  est  exclusive  de  la 
bonté  relative.  Ainsi  une  bête  malfaisante ,  mais  t^n  consti- 
tuée ,  un  poison  habilement  composé,  possèdentla  bonté esêes^ 
Uelie;  mais  on  ne  dira  pas  qu'ils  ont  la  bonté  relative.  Tous  les 
êtres  qui  entrent  dans  la  composition  de  l'univers  ne  sont  donc 
pas  également  bons  ;  il  est  même  dans  les  vues  de  la  Providence 
qu'ils  ne  le  soient  p«s.  C'est  de  l'imperfection  plus  ou  moins 
grande  des  différents  êtres  que  résulte  la  perfection  de  cet  uni- 
vers. Un  monde  qui  ne  serait  composé  que  d'êtres  parfaits  serait 
incomplet;  et  cette  réflexion  s'étend  jusqu'au  mélange  de  vertus 
et  de  vices  dont  nous  sommes  ici-bas  les  témoins.  Un  monde  d'où 
seraient  bannis  tous  les  vices  ne  serait  certainement  pas  aussi 
parfait  qu'im  monde  qui  les  admet;  sans  les  vices ,  en  effet,  que 
serait  la  vertu?  Concluons-en  que  pour  la  plus  grande  perfec- 
tion de  l'ensemble  de  l'univers,  il  était  nécessaire  qu'il  v  edt  des 
imperfieclions  dans  le  monde  physique  et  dans  le  momie  moral. 


) 


Bovn£. 


affaii^:  Harpagon  (aistnt  le  oommerce  eût  été  bon,  très^boo  sans 
doute  à  ce  titre.— J'arrive  à  la  bonté  raisonnée,  qualité  propre  k 
l'homme  ;  elle  consiste  dans  les  rapports  de  mœurs  avec  l'ordre 
essentiel,  éternel ,  immuable ,  règle  et  modèle  de  toutes  les  ac- 
tions réfléchies;  celle  bonté  se  confond  avec  la  vertu.  Mais  il 
est  une  autre  bonté  qui  a  moins  de  rapports  avec  notre  intelli* 
oence ,  et  qui  part  exclusivement  du  cœur  ;  c'est  celle  (|ui  porte 
Fhomme  à  secourir  son  semblable ,  à  le  défendre,  à  lui  pardon- 
ner. Dans  ce  cas  on  dit  indifTéremment  :  //  est  bon  ou  t/  a  bon 
cœur.  Chez  un  jeune  homme  un  bon  cœur  fait  pardonner  bien 
des  étourderies  ;  chez  l'homme  vertueux  cette  bonté  avec  Tige 
devient  moins  expansive ,  grâce  aux  déceptions  qu'éprocnreal 
trop  souvent  les  hommes  bons;  aussi  a-t-on  dit  avec  raison  de 
la  bonté ,  que  cette  disposition  heureuse  de  hi  nature  a  tout  à 
craindrede  la  réflexion.  Cependant  celte  bonté  instinctive  s'al- 
tère avec  l'âge  quand  l'individu  continue  à  se  livrer  à  la  fougue 
des  passions,  et  La  bonté  se  brise  et  périt  sous  leur  choc ,  »  a  dit 
J.-J.  Rousseau.  En  thèse  générale,  la  bonté  naturelle  se  oonibné 
avec  la  bietèveillance ^  mais  elle  est  plus  active,  plus  efficace; 
c'est  la  bienveillance  en  action ,  c'est  la  bienveillance  qui  sait  se 
rendre  utile  aux  autres;  elle  consiste  en  deux  points  :  le  pre^ 
mier,  de  ne  pas  faire  de  mal  à  ses  semblables;  le  second,  à  leur 


Si  DiaLi  suitulerat,  non  erat  iJle  bonus. 

La  bùnté  de  cet  univers  consiste  donc  dans  la  gradation  des 
différents  êtres  qui  le  composent.  Ils  ne  sont  sépara  que  par  des 
nuances  ;  aucun  vide  ne  se  trouve  entre  eux  :  autrement  u  y  au- 
rait un  vide  dans  la  création ,  où  un  degré  étant  ôté,  la  grande 
échelle  serait  détruite.  Rien  d'admirable  comme  cette  multipli- 
cité de  rapports,  ces  combinaisons  infinies,  cet  ordre,  cet 
arrangement  qui  lient  toutes  les  parties  de  l'univers  ;  et  plus 
l'espnt  de  l'homme  saishra  ces  rapports,  plus  la  bonté  des 
êtres  se  manifestera  à  lui  d'une  mamère  sensible  et  frappante. 
—  I^  bonté  animale  est  une  économie  dans  les  passions  que 
toute  créature  sensible  et  bien  constituée  reçoit  oe  la  nature. 
C'est  en  ce  sens  qu'on  dit  d'un  chien  de  chasse  qu'il  est  bon. 
s'il  est  courageux  et  docile;  de  même  pour  on  cheval.  La  bonté 
animale  tient  à  l'heureuse  oonformalion  de  l'individu,  à  la  belle 
proportion  de  ses  membres,  aussi  bien  qu'à  certaines  qualités 
instinctives.  En  ce  sens  cette  sorte  de  bonté  s'applique  également 
k  l'homme  ;  car  en  voyant  un  conscrit  bien  confbrméet  qui  a  la 
taille  requise,  nedit-on  pas:  il  fera  un  bon  soldat? — CetAe  sortede 
bouté,  quand  elle  s'applique  à  autre  chose  que  desavantagesexté- 
rieurs,  comporte  aussi  quelques  qualités  morales  utiles  dans  ees 
positions  :  ainsi  un  homme  peut  être  un  bon  soldai,  c'ett-4-dire 
habile  aux  exercices  et  courageux,  mais  en  même  tenqift  souillé  de 
tous  les  vices  ;  un  bon  employé^  qui  se  rend  utile  par  son  aptitude 
et  son  inUUigence»  peut  être  un  (brt  mauvais  mari,  etc.  On  dit 
encore  d'un  marcnaiidqu*ileit  ban,  pour  dire  qu'ilest  soLvaU^ 
mais  cela  n'explique  pas  pour  .cela  qu'il  soit  délicat  nijnste  «n  , 


Le  christianisme  avait  déjà  désigné  ce  sentiment  sublime pir  le 
mot  de  charité.  Et  dans  une  acception  analogue,  Cioéroaet 
Sénèque  ont  dit  :  Caritas  humani  generis.  Plutarque  dau  \a 
vie  de  Caton  l'Anden  donne  une  touchante  idée  de  la  hootè , 
en  disant  qu'elle  a  plus  d'étendue  que  la  justice,  eto^  qu'ainâ 
que  la  reconnaissance .  elle  s'étena  souvent  iusques  aux  ani* 
maux  ;  car ,  dit^l ,  œs  deux  vertus  procèdent  d  une  source  abon- 
dante de  douceur  et  d'humanité  qui  est  naturellement  en  nous. 
—  Heureux  les  hommes  dont  la  bonté  part  du  coeur  1  Mais  il 
en  est  d'autres  d'un  naturel  sévère  chez  qui  la  bonté  est  le  ré- 
sultat de  la  réflexion  et  qui  la  pratiquent  pour  obéira  la  religion 
ou  pour  se  conformer  aux  leçons  de  la  morale.  La  politesse  et 
l'aménité  dans  les  relations  sociales  constituent  la  bonté  ext^ 
rieure.  La  tolérance  pour  les  opinions  et  les  travers  d'autrui  sont 
le  résultat  d'une  bonté  bien  entondue.  Il  en  est  de  même  de  rio- 
dulgence  pour  leurs  torts.  Oh  1  l'homme  qui  pardonne ,  qui  par- 
donne souvent^  toujours,  est  vraiment  créé  à  l'image  de  Pieu. 

* 

La  bonté  fait  h»  dieux  et  non  pas  la  puissaDce, 

a  dit  un  de  nos  poètes.  Cette  bonté ,  qui  rend  le  bien  pour  le 
mal ,  s'appelle  générosité  chez  le  commun  des  hommes  ;  cW- 
menée  et  magnanimité  chez  les  princes.  Une  bonte  acœmpa- 
gnée  de  naïveté ,  de  confiance  en  les  autres  s'appelle  bonhomù; 
elle  prêle  quelquefois  à  un  léger  ridicule,  mais  elle  n'en  est  pas 
moins  aimable  et  respectable;  et  il  n'est  pas  rare  de  voir  hi  bon- 
homie s'allier  à  la  fermeté  du  caractère  ou  à  la  supériorité  du 
génie.  N*appelle-t^n  pas  la  Fontaine  le  bonhomme?balni  Louis 
u'était-il  pas  un  bonhomme  dans  toute  la  force  du  terme?  Néan- 
moins l'épithèto  de  bonhomme  se  prend  le  plus  souvent  en  masr 
vaise  part  ;  elle  exprime  une  simplicité ,  une  crédulité  qui  va 
trop  loin.  Le  bonhomme  permet  trop  souvent  aux  autres  d'oo* 
blier  sa  dianité ,  de  méconnaître  son  autorité,  et  il  tombe  dans 
la  déconsidération.  Qui  n'a  pasrencontré  dans  le  monde  un  de 
ces  hommes  que  le  poeto  Népomucène  Lemercier  a  voulu  pein^ 
dre  dans  sa  comédie  du  Fauœ  Bonhomme  ?  Ces  êtres-la  ont  sd 
laisser  aller  apparent,  qui  n'est  autre  chose  que  de  la  finesse  «ft 
de  r^Isme  déguisés.  —  Une  bonté  excessive  dégénère  en  fai- 
blesse dans  la  pratiquede  la  vie.  C'est  cetto  bonté  que  Lycurgar 
a  flétrie  de  ce  mot  sévère  :  Comment  appellerai^jebon  celui q^ 
ne  sait  pas  être  méchant  avec  les  méchanU  ?  Dans  l'apprecuitioa 
des  hommes ,  des  choses  et  des  événements ,  la  bonto  devient  de 
Voptimiiwu.^Les  êtres  ainsi  organisés  sont  heureux  :  ils  pren- 
nent le  temps  comme  il  vient,  les  hommes  comme  ils  sont;  c» 
dans  les  événements  malencontreux  ils  saisissent  des  motifs 
de  consolation  que  n'aperçoivent  point  les  autr^  hommes  ;  «c 
chez  les  autres  us  ne  soupçonnent  pas  de  mauvais  vouloir.  Au 
surplus  la  bonté,  quel  que  soit  son  caractère,  est  oe  qui  rappro- 
che le  plus  l'homme  de  soncréatour;  car  en  même  teœos  qu  clic 
contribue  au  bonheur  de  ceux  qui  nous  entourent,  eue  troovr 
sa  récompense  en  elle-même.  Cb*  ^^  Rozoik. 

BOirr^  ]M£  niEV.  Les  théologiens  distinguent  en  Dieu  deux 
sortes  de  bonté  :  la  bonté  absolue  et  U  bonté  ceUUye.  JU  |»ie- 
mièreestk  perfection  infinie  de  Dieu,  ou  la  collection  de  iam 

ses  divers  attributs  ;  la  bonté  absolue  de  Dieu  est  l'essence  pUmt 
de  Dieu,  onne  fltturait  la  distiBgiturde,son  être.SamtDenis  dit . 


(65) 


i¥tt  laiMiu  du»  8<xi  livre  des  iV(DiiMitf«te#(Hiauy),9i^del^ 
kes  Boms  de  Dieu,  celui  de  bonté  est  le  plus  omn;  il  est  telle- 
nent  la  propriété  de  Dieu  qB'H  est  incoMiniiBicable  à  b  créa- 
4ire  :  teiià  poan|iioi  Jésas-Ckrist  reprît  cehii  qm  rappelait  bon, 
MMis  le  rapport  luiniaui ,  en  disant  êpe  nal  n'ctail  dod  excepté 
Mas  seul  :  Newu^!kmui,iiitimUuâ  ihus.  La  bonté  de  la  créa- 
More  étant  oominnuiqBéc^est  fiar  là  mène  imparûéte;  on  ne  sau- 
rait donc  loi  attribuer  sans  crime  celte  perfoetîoft  essantielle  de 
rèlre  dtm.  La  bmté  absotae  de  Dieu  est  un  attribut  si  élevé 
m*i\  échappe  à  Tappiédation  de  loote intelligence  créée;  rien 
aans  le  mande  ne  picîit  nens  en  donner  «ne  idée  complète,  nous 
ne  ponvons  en  saîiîr  une  des  faces  que  par  voie  d'abstraction. 
C'est  le  procédé  de  saint  Aonstin;  dans  son  ouvrage  sur  la 
7Wn»l^  (  liv.  Tm ,  cbap.  5  )  il  cit  :  «  Ceci  est  bon,  cela  est  bon 
roaai^  6les  ceci  et  cela,  cCiWTts  si  vous  le  ponves  ce  q»i  est  bon 
aa  soi-même  ;  par  cette  abstraction  vous  verrez  Dieu  bon,  non 
(fuse  bonté  étrangère,  mais  k  bien  de  tout  bien,  en  lepri»- 
eipe  de  taule  bontés  »  CeUe  bonté  infinie  est  cause  qne  Dieu  ne 
se  rapporte  pas  à  une  fin  ^  soit  borsdeké;  il  est  a  lui-même 
sa  fin  dernière  caame  il  est  la  fin  de  toute  chose. —  Labenlé 
relative  esti'efiimon  de  la  bonté  de  Dieu  sm-  tousks  êtres  qui 
composent  ce  vaste  nnîvers;  arrêtez  on  instant  les  epancheraenb 
de  cette  boolé  infinie,  et  tous  les  êtres  rentrent  dfansle  néant. 
Cette  cessation  d'influence  détrait ait  toot  ;  toute  créature  qui  se 
sépare  de  cette  bonlé  devient  mauvaise  et  s'acbemtne  vers  la 
mort.  La  cvéatâon,  la  conservation  du  mande  et  b  répartition 
de  tons  les  vrais  biens  selon  k  capacité  de  chaque  êtare  ne  sont 
antre  dMse  que  les  efiëts  de  l'expansion  continueNe  de  la  bonté 
divine.  Tztii  jupette  inondera  le  monde,  la  nature  sabsistera. 
Cetteinoodatum réalise  tant  Le  rayon  de  k  bonté  dÎTine  en  pé- 
nétrant l'abtmeda  néant  fit  sortir  de  son  sein  la  matière  et  l'es- 
prit; il  rendit  la  vk  avec  une  leconditc  inépuisable  :  le  soleil 
qui  nooscckirepar  sa  nature  ou  k  fond  de  sa  substance  himl- 
neose ,  en  dbpciuaat  inéaalenienl  sa  lumière  selon  la  diversité 
des  sujets,  est  «ne image  de  k  difiusion  de  k  bonté  divine.  Dku, 
bon  par  msence,  élevé  autant  an-dessus  du  sokil  qu'un  excel- 
lent oriffinal  smrpasse  k  copk  la  plus  imparkite ,  tire  du  fond 
de  son  essence  ces  différents  rayons  de  Inen  qui  luisent  plus  ou 
inoins  sor  tons  les  êtres  de  k  nature,  selon  le  degré  de  perfec- 
tien  qu'ik  ont  reçu  do  créateur.  (  Saint  Denis,  cbap.  iv ,  des 
Noms  divim.)  La  bonté  de  tonte  chose  dérive  donc  de  k  bonté 
divine,  chaque  être  créé  est  appelé  bon  par  cette  communica^ 
tion  de  la  bonté  divine;  il  est  HMrmellement  bon  par  k  ^rtion 
de  bonté  qni  lui  est  inhérente.— Parmi  les  êtres  qui  participent 
k  plus  aux  épandKments  de  k  bonté  divine,  les  hommes,  par 
kor  int^ftigence,  kur  supériorité,  kur  empire  sur  une  foule  de 
créatures  inférieures ,  doivent  être  placés  au  premier  rang.  Les 
bienkits  dont  Diea  les  comUe  sont  innombrables;  k  dc^née 
qu'il  prépare  aox  bons  est  infiniment  glorieuse,  les  moyens  qu'y 
knrdoMiepour  y  parvenir  étonnent  par  leurs  oombmaisoBs  mer- 
veilleuaeB ,  et  cependant  ik  se  plaignent  de  la  bonté  divine  ;  on 
les  entend  murmurer  sans  cesse  contre  Dieu,  critiquer  la  sagesse 
et  la  grandeur  de  ses  oeuvres,  Taccuser  d'injustice  à  cause 
deTin^iak  répartition  de  ses  dons;  on  les  voit  jeter  un  regard 
d'eovk  sur  les  êtres  plus  kvorisés ,  comme  si  Dieu  n'était  pas  le 
maître  de  distribuer  ses  biens  selon  les  plans  adoptés  par  sa  sa- 
gesse mfinieel  sa  justice  miséricordieuse,  et  qu'il  eût  perdu  son 
empire  en  appeknt  à  k  vie  des  êtres  qii*'û  pouvait  laisser  dans  k 
néant!  Mais  comment  Dieu  serait-il  injuste  dans  la  répartition  de 
ses  dons ,  puisqu'D  ne  doit  rien  à  personne?  Tout  ce  qu'ildonne , 
il  k  donne  par  amonr  et  non  par  obligation;  c'est  son  propre 
bien  qu'il  distribue  et  non  celui  d'autrui  !  Les  récriminations 
des  honunes  impks  et  ingrats  sont  donc  injustes  et  criminelles. 
Dieu  est  trop  grand,  et  l'immensité  des  Inens  dont  H  comble  les 
hommes  est  trop  évidente  pour  qu'il  y  ait  besoin  de  foire  son  apo- 
logie 1  il  permet  néanmoins  à  ses  amis  de  célébrer  sa  bonté  en 
termes  magnifiques.  C'est  k  moyen  le  plus  convenable  d'imposer 
silence  à  ses  ennemis.  —  V<nu  aimtx  toutn  ehoiêi  et  vomê  im 
hafMBMriendskmieequêvouêavexfaii,  dit  l'auteur  du  livre 
de  k  Sofffsr (chap.  xi,  35).  David  ne  cesse ,  dans  ses  Psau- 
Bies,  de  céiâirer  la  bonté  de  Dieu  envers  les  hommes  :  Qu' est- 
ce  quê  thomme,  s'écrie-tp-il,  ptmr  que  vous  voms  eowveniêg  de 
Mf  ouk  fiiê  de  ràomaie,  pour  ipte  voue  le  réputiex  quelque 
^ee  ?  Voui  Vaoex  mie  un  peu  au^sêoue  des  anges ,  wms  To- 
vti  conromi^  de  gloire  e$  d;  honneur,  vous  tavex  établi  domi" 
natêur  de  {ouvrage  de  vos  mainey  Psaum.  viii,  5,  6.  Sur- 
tout envers  les  justes  et  les  pieux  :  Les  yeuœ  du  Seigneur  sont 
fixée  sur  les  justes,  et  ses  oreilies  soni  attentives  à  leurs  prié- 
«*«<>  Psanm.  xxxtn ,  18.  Dieu,  dit  J.-C.,  fait  lever  son 
meil  sur  les  bons  et  les  w^éehanU ,  il  fait  pleuvoir  sur  les  jus- 
1*9  sb ke. é^usies ,  Math,  y,  45.  Le  propbète  Joël  (ii,  13) 


dit  que  Dieu  est  bon  et  mitéricordieuœ ,  ei  qus  sa  misérieorde 
est  infinis.  Je  vis  y  dit  le  Sei^ksur,  je  ne  veuts  pas  la  mon  de 
l'impie  ^  wutis  ye  veux  qu'il  se  convertisse  et  gu'it  vive,  Ezéch. 
XXXII,  11  ;  Lue^  xx,  li,  24.  —  David  n'oublie  pas  non  plus  les 
BEialheureux,  les  abandonnés,  ni  ceux  qui  implorent  son  se- 
cours :  L'Etemel  soutient  to%u  ceux  qui  sont  prêts  à  tomber j 
et  il  redresse  tous  ceux  qui  sont  abattus,  Psaum.  CXLIV.  il 
fait  droit  à  ceux  qui  soufrent  t  injustice;  il  donne  du  pain  à 
ceux  qui  ont  faim;  il  illumine  les  aveugles;  il  garde  féiran^ 
ger;  il  souHeni  f orphelin  et  /a  ««ave,  Psaum.  cxlt,7,8, 
9.  U  est  près  de  ceux  qui  invoquent  avec  vérité,  Psaum. 
CXLIY  ,18.  Il  est  riche  envers  tous  ceux  qui  Finvoquent , 
Ikom.  X,  13.  —  Cette  bonté  divine  prend  divers  noms;  elle 
s'appelk  Untôt  charité ,  XzxtkXAnmnifieeneey  kntôt  miséricorde, 
selon  ks  divers  modes  par  lesquels  elk  s'exerce  envers  les  créa^ 
turcs.  —  Si  k  bonté  de  Dieu  m-ilk  si  vivement  dans  tes  meni- 
fesfations  de  l'ordre  naturel ,  elk  brille  encore  plus  dans  l'ordre 
somaturel  ;  k  restitution  de  notre  salut  par  son  divin  fils  est  k 

S  lus  prodigieuse  expansion  de  sa  bonlé  miséricordievee.  Sa^ 
ean  dit  très-bien  :  Vetmour  de  Dieu  envers  noue  a  pom  en 
ceci:  s'est  que  Dieu  a  envoyé  son  file  unique  dans  le  UMnde 
afin  que  nous  ayons  la  vie  par  lui.  Saint  Paul  s'est  servi  du 
nx>t  philanthropie  pour  exprimer  le  même  excès  d'amour  :Mais 
lorsque  la  bonté  et  t amour  de  Dieu,  notre  sauveur ,  envers  ûs 
hommes  (k  philanthropie)  ont  été  manifestés,  ilnous  a  sauvés, 
non  à  cause  des  œuvres  de  justice  que  nous  avions  faites,  meiis 
selon  sa  miséricorde,  Epit.  à  Tik,  m,  4,  5.  Saint  Jean  en 
coulempknt  cette  bonté  de  Dieu  s'est  écné  :  Dieu  est  charité, 
saint  Jean,  it,  8, 16.  Ces  paroles  non-seulement  expriment 
l'infinie  bonté  de  Dieu,  mais  encore  elles  montrent  que  k  cha- 
rité est  k  substance  même  de  Dieu,  et  que  l'attribut  sous  leqneff 
Dieu  vent  être  présenté  à  ses  créatures  c'est  la  charité  :  Ses  mi» 
séricordes  surpasseni  toutes  ses  œuvres,  Psaum.  €XLrv,  9.  Die« 
a  donc  tout  fait  par  le  mouvement  d'un  amour  inépuisable; 
c'est  par  amour  qu'il  a  fécondé  le  néant ,  qu'il  conserve  toutes 
ses  créatures,  qu'il  rend  son  amitié  aux  pécheurs  convertis ,  rele- 
vant ceux  qui  sont  tombés  dans  le  pèche ,  guérissant  les  blessés, 
convertissant  et  sauvant  ceux  qui  s'égarent  dans  les  voies  de  k 
mort.  W  faut  donc  louer  Dieu  et  k  bénir  de  sa  bonté.  Sans  doute 
il  punit  le  mal  en  ce  monde  ou  dans  l'autre,  parce  que  sa  bonté 
ne  peut  jamais,  dans  ses  plus  grandes  manifestations,  être  en 
désaccord  avec  ses  attributs  de  justice  et  de  sainteté,  et  que  loin 
d'être  bon ,  Dieu  perdrait  sa  bonté  s'il  n'exigeait  pas  une  répa- 
ration convenable  du  mal  (F.  Charité,  Gbace,  Justice  db 
Dieu).  L'abbé  O.  Vidal. 

BOMTé  (myth.  ) ,  dirinité  à  kquelle  Bfarc-Aurèle  fit  cons- 
truire un  temple  sur  le  Capitok.  On  la  représente  vêtue  d'une 
robe  de  gaze  d'or  et  couronnée  d'une  guiriande  de  rue.  Ses 
attributs  sont  un  pélican  qui  s'ouvre  "le  sein  pour  nourrir  ses 
petits,  ou  un  jeune  arbre  qui  croit  sur  le  bord  d'un  ruisseau. 

BONTE-CAFFER  [hist.  nat.),  S.  m.  petit  poisson  d'Amboine. 
Il  a  le  corps  d'un  pied  de  longueur,  mais  très-court  relativement 
à  sa  largeur  ou  profondeur,  car  il  est  extrêmement  aplati  ou 
comprimé  par  les  côtés  ;  la  tête  et  les  yeux  sont  petits,  le  museav 
petit,  courbé  en  bas  en  bec  de  perroquet.  Ses  nageoires  sont  an 
nombre  de  sept,  savoir,  deux  ventraks  menues,  longes,  pla-> 
cées  au-dessous  des  deux  pectorales  qui  sont  aussi  menues , 
plus  longues,  atteignant  au  delà  de  la  moitié  de  k  longueur  du 
corps;  une  dorsak  régnant  tout  k  long  du  dos,  plus  haute  au 
milieu  qu'aux  extrémités;  une  à  l'anus  très-longue;  enfin  une 
à  k  queue  qui  est  fourchue  jusqu'aux  trois  quarts  en  deux  bran- 
ches menues  fort  longues.  De  ces  nageoires,  deux  sont  épineu- 
ses dans  tous  leurs  rayons,  savoir,  k  dorsale  qui  en  a  doure,  et 
celle  de  l'anus  oui  en  a  six  ;  le  corps  du  mâk  est  vert  clair,  mar- 
qué de  taches  d'un  vert  plus  foncé.  \j^  nageoires  sont  vertes, 
excepté  k  dorsale  et  l'anale  dont  la  membrane  est  jaune  avec 
ks  rayons  verts.  Sa  tête  est  entourée  d'un  cerck  bleu,  et  on  voit 
une  kche  bkue  de  clmque  côté,  à  l'origine  de  sa  queue.  Le  reste 
de  la  tête  est  vert  et  le  museau  incarnat  ou  rouge  pâle.  La  fe- 
melle diffère  du  mâle  en  ce  qu'elle  a  de  chaque  côté  du  corps 
une  Kgne  blanche  qui  s'étend  des  yeux  jusqu'à  la  queue  ;  elle  a 
aussi  six  taches  bknches,  rondes,  de  chaque  côté  sur  l'anneau 
bleu  qui  l'entoure  par  derrière  sur  le  bord  des  ouïes,  c'est-à-dire 
de  l'opercuk  qui  recouvre  les  branchies.  Le  bonte-^caffer  est 
commun  dans  les  rochers  de  la  mer  d'Amboine.  On  le  conserve 
dans  les  réservoirs.  Il  est  très-délicat,  et  on  le  mange  avec  déli- 
ces. Ce  poisson  fait,  avec  le  haan ,  un  genre  perticulkr  dans  k 
famille  des  spares. 

BOHTEHAAN  (  hist.  nat.  ) ,  nom  hollandais ,  qui  signifie  coq 
panaché,  donné  à  un  poisson  des  tles  Moluques.  Ce  poisson  a  k 
corps  cylindrique,  médiocrement  long,  peu  comprimé  par  les 


B03ITKK0E. 


(  «41 


BOlkTI. 


eOtés;  la  léte  et  la  bouche  assez  grandes,  les  yeui  petits;  sept 
nageoires ,  dont  deux  ventrales  petites  sous  les  pectorales  qui 
sont  carrées,  médiocreoient  grandes,  une  dorsale  longue,  comme 
fendue  en  deux ,  plus  basse  devant  que  derrière,  une  derrière 
i*anus  plus  longue  que  profonde,  et  une  à  la  queue  qui  est  four- 
chue en  deux  jusqu'au  delà  de  la  moitié  de  sa  longueur.  Son 
corps  est  brun,  marqué  d*une  bande  rougeàtre  assez  lar^e,  qui 
rè^ne  sur  chacun  de  ses  eûtes,  depuis  la  queue  jusquà  leur 
milieu.  Sa  léte  est  variée  de  vert,  de  jaune  et  de  rouge.  Le 
bonlehaan  est  commun  dans  la  mer  des  Moluques,  autour  des 
rochers.  C'est  une  espèce  de  grondin  ou  de  vieille,  du  genre  du 
kané  d'Aristote,  qui  vient  dans  la  famille  des  spares. 

BONTE-BOEN  (hUl.  fiai.), S.  m.  ou  poularde  marquetée  de 
la  Rique,  poisson  d'un  genre  particulier  de  la  famille  des  remo- 
res ou  sucets.  Il  a  le  corps  médiocrement  Ions ,  fort  comprimé 
par  les  côtés ,  la  tète  et  les  yeux  grands ,  la  bouche  moyenne 
et  pointue.  Ses  nageoires  sont  au  nombre  de  sept,  savoir,  deux 
ventrales  longues  étroites,  placées  au-dessous  des  deux  pectora- 
les, qui  sont  courtes  et  rondes  ;  une  dorsale  fort  longue,  comme 
fendue  en  deux,  à  sept  rayons  épineux  devant,  plus  courts  que 
ceux  de  derrière  ;  une  derrière  Tanus  plus  longue  que  profonde, 
à  un  rayon  antérieur  épineux ,  et  une  carrée  ou  tronquée  à  la 
queue,  bon  corps  est  bleu ,  marqué  de  chaque  côté  vers  le  dos 
ae  trois  lignes  longitudinales ,  brunes ,  parallèles ,  qui  s'éten- 
dent de  la  tête  à  la.queue.  Les  nageoires  sont  vertes,  excepté  la 
dorsale  dont  la  membrane  des  rayons  antérieurs  épineux  est 
jaune ,  ainsi  que  le  museau.  Les  rayons  épineux  de  cette  na- 
geoire, ainsi  que  celui  de  la  nageoire  de  Tanus,  sont  bleus.  Les 
yeux  ont  la  prunelle  noire ,  entourée  d'une  irb  verte  bordée  de 
jaune.  Le  bonle^hoen  est  commun  dans  la  mer  d'Amboine,  au 
lieu  appelé  la  Kique.  C'est  un  poisson  exquis;  on  le  mange  en 
fricassée  ou  rôti  sur  le  gril ,  mais  il  ne  faut  pas  le  vider.  On  lui 
fait  une  sauce  au  beurre  avec  du  jus  de  citron ,  des  anchois  et 
de  bonnes  épiées. 

BONTE-JAGEB  (fcûl.  fiai.  ),  S.  m.  OU  le  chasseur  panache , 
nom  que  les  Hollandais  donnent  aux  ilesMoluques  à  un  poisson 

Î|ui  forme  un  genre  particulier  dans  la  famille  des  spares.  Il  a 
e  corps  long  de  cinq  à  six  pieds,  cylindrique,  peu  comprimé  par 
les  côtés  ;  les  yeux  médiocres,  la  tète  et  la  bouche  fort  grandes  ; 
les  dents  très-nombreuses,  très-aiguos,  coniques.  Ses  nageoires 
sont  au  nombre  de  sept,  savoir: deux  ventrales  médiocres,  étroi- 
tes, posées  au-dessous  des  deux  pectorales  qui  sont  pareillement 
médiocres  et  rondes  ;  une  dorsale  régnant  tout  le  long  du  dos , 
un  peu  plus  haute  devant  que  derrière  ;  une  derrière  l'anus 
très-longue,  et  une  à  la  queue  arrondie.  De  ces  nageoires,  deux 
sont  épineuses ,  la  dorsale  et  l'anale.  La  couleur  dominante  de 
son  corps  est  le  jaune;  mais  il  porte  de  chaque  côté,  en  dessus 
et  en  dessous,  c'est-à-dire  sur  le  dos  et  sur  le  ventre,  neuf 
grandes  taches  rouges,  elliptiques,  dont  les  neuf  inférieures  sont 
terminées  chacunepar  une  tache  ronde  bleue,  qu'elles  semblent 

Corter.  Sa  tète  est  jaune,  marbrée  de  rouge  avec  une  bande 
leue  sur  les  yeux.  Ses  nageoires  sont  vertes;  ses  yeux  ont  la 
prunelle  noire,  et  l'iris  bleue  cerclée  de  vert.  Ses  couleurs  chan- 
gent de  ton,  suivant  qu'il  est  plus  gras  ou  plus  maigre.  Ce  pois- 
son est  commun  dans  la  mer  des  Iles  Moloques.  Son  nom  hol- 
landais de  konitia  van  de  kabossen  ^  qui  signiûe  roi  det  ika- 
bos ,  c'est-à-dire  des  cabots  ou  boubrots ,  indique  sa  préémi- 
nence ;  aussi  le  mange-t-on  avec  délices  comme  un  poisson 
excellent.  Il  est  très-bon  bouilli  au  court  bouillon  ou  rôti.  On 
le  sale  aussi  pour  le  garder. 

B03rrEK0É(GuiLLAiME-ISBRANDj,  navigateur  hollandais, 
partit  en  1618,  comme  capitaine  du  vaisseau  de  la  Nouvelle-- 
ifoom ,  de  onze  cents  tonneaux  et  de  deux  cent  six  hommes 
d'équipage,  pour  les  Indes  orientales.  Plusieurs  contrariétés  et 
les  maladies  le  forcèrent  à  relâcher  à  l'Ile  Mascareigne  et  à  Ma- 
dagascar. Il  était  près  d'arriver  à  Batavia  lorsque  le  feu  prit  à 
SDo  vaisseau.  Tandb  qu'il  faisait  ses  efforts  pour  arrêter  l'incen- 
die* soixante-six  hommes  de  son  équipage  s'emparent  d'une 
chaloupe  et  d'un  esquif  et  abandonnent  le  \aisseau.  Bientôt  le 
-  (eu  atteint  les  poudres,  et  le  bâtiment  saute  en  mille  pièces.  — 
Bontekoé  fut  lancé  en  l'air  et  se  crut  perdu ,  mais  sa  présence 
d'esprit  lui  permit  après  sa  chute  de  se^rattraper  à  un  mât  ;  un 
hasard  heureux  ramena  la  chaloupe,  qui  le  recueillit  avec  un 
jeune  homme  sauvé  comme  lui  de  la  terrible  catastrophe  qui 
«fait  fait  périr  le  reste  de  l'équipage.  Ils  ûrent  Quatorze  jours 
de  route ,  n'ayant  que  huit  livres  de  pain  ;  quelques  oiseaux 
«quatiaues  et  quelques  poissons  volants  prolongèrent  leur  exis- 
tence. Ils  étaient  sur  le  point  de  manger  l'un  d  entre  eux,  lors- 
qu'ils abordèrent  à  Sumatra ,  où  les  naturels  du  pays  les  atta- 
quèrent et  leur  firent  perdre  quelques  hommes,  attendu  qu'ils 
ii*avaieot  pas  d'armes  pour  se  défendre.  De  là  ils  arrivèrent  à 


Batavia ,  et  y  trouvèrent  une  flotte  de  leur  nation.  Bonteluié 
commanda  ensuite  un  vaisseau  de  trente-deux  canons ,  et  fit 
partie  d'une  expédition  qui  sous  Cornelis  ravagea  les  côtes  de  la 
Chine.  Bontekoé  a  publie  en  hollandais  la  relation  de  son  voya- 

fe.  La  simplicité  avec  laquelle  elle  est  écrite  inspire  la  confianœ. 
llle  a  été  traduite  en  français,  Amsterdam,  1681,  in-IS,  et  insé- 
rée dans  la  Collection  dei  Voyagea,  par  Thévenot.  On  ne  sait 
rien  autre  de  Bontekoé. 

BONTEKOÉ  (Corneille),  médecin  du  xtii''  siècle,  né  à 
AIcmar ,  lit  ses  études  médicales  à  Leyde,  où  il  puisa  la  doc- 
trine chimique  de  Sylvius  qu'il  défendit  avec  zèle.  Il  se  fixa  suc- 
cessivement à^  la  Haye ,  à  Amsterdam ,  à  Hambourg ,  à  Ber- 
lin ,  etc.  Son  caractère  difficile  et  ses  procédés  répréhensibles  à 
l'égard  de  ses  confrères  le  chassaient  de  partout.  Il  finit  cepen- 
dant par  être  médecin  d'un  électeur  de  Brandeboure,et  professeur 
de  médecine  à  l'université  de  Francfort-sur-l'Oder.  En  1685 
une  chute  le  fit  mourir  prématurément  à  l'âge  de  trente— huit 
ans.  Bontekoé  était  exclusif  dans  son  système  de  médecine  mé^ 
canique.  On  a  divers  écrits  de  lui  en  hollandais ,  lesquels  ont 
été  reunis,  Amsterdam,  1680,  in-4<>.  11  en  existe  une  traduction 
française  par  pevaux  ,  avec  la  vie  de  l'auteur ,  sous  ce  titre  : 
Nouveaux  élémenti  de  médecine  ,  touchant  let  maladies  dm 
corps  humain  ,  et  les  moyens  de  conserver  la  santés  Paris, 
1698,  2  vol.  in-12.  Les  versions  latines  sont  bien  plus  nombreu- 
ses :  1**  Diatriba  de  febi-ibtis,  in  qua  auctor  complures  asUi" 
quorum  medicorum  juxta  et  recentiorum  detegit  errotes,  cwm 
ralione  eorumdem  theoriœ,  tum  praxeos,  la  Haye,  1683,  in-S*, 
version  de  J.  de  Gehema,  avec  Fragmenta  motum  et  Aoitilita- 
If  m,  seu  polius  amiciliam  acidi  et  alkali,  simulque  fiegmatU  , 
spiritus,  olei,  sulphuris,  terrœ,  ac  capitis  moriui  naluram  de- 
clarantia  ;  ^  Litterœ  familiares  adJoann.  Àbrah,  à  Gehema^ 
Berlin,  1686,  in-8°;  Fundamenta  medica,  seu  de  acidi  et 
alkali  affeclibus,  AmsicTÔam^  1688,  in-8^;  4**  Metaphysiea^  de 
motu  liber  singularisa  necnon  aconomia  animalis,  Leyde,  1688. 
BONTE-SPRINGER  (hist.  nat,),  S.  m.  ou  le  |)anaché  sauteur, 
poisson  des  lies  Moluqnes.  Il  a  le  corps  cylindrique,  assez  long 
et  fort  peu  comprime  ;  la  tète  de  moyenne  grandeur,  la  bouche 
grande ,  les  yeux  petits ,  les  dents  coniques,  fort  pointues.  Ses 
nageoires  sont  au  nombre  de  sept ,  savoir  :  deux  ventrales  me- 
nues, petites,  placées  au-dessous  des  deux  pectorales,  oui  sont 
aussi  menues»  mais  médiocrement  longues;  une  dorsale  assez 
courte,  quoique  plus  longue  que  haute,  placée  au  milieu  du  dos; 
une  derrière  l'anus ,  courte  ,  mais  plus  loneue  que  profonde  ; 
une  à  la  queue,  carrée  ou  tronquée,  comme  légèrement  échan» 
crée.  Son  corps  est  brun-noir,  entouré  de  dna  à  six  anneaux 
bruns  du  cùlé  de  la  tète  et  bleus  vers  la  gueue.  Le  6onle-jprAt- 
ger  est  commun  dans  la  mer  d'Amboine.  Il  doit  son  nom  à 
l'habitude  qu'il  a  de  sauter  au-dessus  de  l'eau  comme  en  badi- 
nant et  folâtrant,  et  c'est  au  moment  qu'il  est  élevé  hors  de  l'eau 
que  ses  couleurs  flattent  le  plus  la  vue.  Ce  poisson  fait  un  §^re 

f)articulier ,  voisin  de  la  remore  ou  du  sucet ,  dans  la  famille  à 
aquelle  nous  donnons  ce  nom. 

BONTEHPl  (GEORGES-AnDBÉ-ANGELINI)  (F.  BUOMTEMPI). 

BONTEMS  (Pierre),  sculpteur  français  du  xyi*"  siècle,  a  fait 
les  bas-reliefs  du  tombeau  de  François  I*'^  Ces  bas-reliefs,  au 
nombre  de  cinquante-quatre ,  représentent  différentes  cirfx>ns- 
tances  de  la  bataille  de  Cérisoles,  et  ils  sont  d'une  perfeclîoD 
rare,  même  à  cette  époque  vraiment  remarquable  pour  la  sculp- 
ture française. 

BOsnrE-viscH  (hist.  nat.  ),  s.  m.  c'est-à-dire  poisson  mrié 
ou  panaché,  espèce  dacarauna  des  Moluques.  Il  a  le  corps 
assez  court ,  extrêmement  comprimé  ou  aplati  par  les  cùtés , 
la  tète  et  les  yeux  médiocrement  grands,  la  bouche  petite ,  ar- 
mée de  dents  assez  longues ,  et  deux  épines  latérales  couchées 
horizontalement  le  long  du  corps,  près  de  la  queue.  Ses  nageoi- 
res sont  au  nombre  de  sept,  savoir  :  deux  ventrales  petites  au* 
dessous  des  deux  pectorales  qui  sont  petites  et  rondes;  une  dor- 
sale très-longue,  à  rayons  antérieurs  plus  hauts,  dont  deux  épi- 
neux ;  une  derrière  l  anus  longue,  et  une  à  la  queue  mil  est  un 
peu  arquée  ou  légèrement  échancrée.  De  ces  nageoires  deux  sont 
épineuses,  savoir  :  la  dorsale  et  l'anale  ;  elles  ont  chacune  deux 
rayons  antérieurs  épineux.  Tout  son  corps  est  bleu  foncé  en 
dessus  et  plus  clair  sous  le  ventre.  Ces  deux  couleurs  sont  sépa- 
rées par  une  ligne  blanchâtre  qui  s'étend  horizontalement  des 
nageoires  pectorales  à  la  queue.  Il  a  de  chaque  côté  une  grande 
tacne  bleue  dont  le  centre  est  rouge.  Le  bonts-visch  est  commun 
dans  la  mer  d'Amboine,  autour  des  rochers.  Ce  poisson  est  cer- 
tainement une  espèce  du  genre  de  l'acarauna  au  Brésil^  qui  a 
comme  lui  deux  épines  en  lancette  à  côté  de  la  queue ,  el  toos 
deux  appartiennent  à  la  famiUe  des  spares. 

BONTi  (botan.)^  un  des  noms  de  la  salsepareiUe  sqnîne. 


se  dûlÏDgua  mrloiit  par  une  connaissance  profonde  de  la  langue 
grecque  :  celait  le  temps  oii  l'on  délaissait  la  litlératnre  arabe 
pour  revenir  auï  sources  pures  de  l'antiquité.  A  Leyde  ,  Bon- 
tiu9  contribua  beaucoup  à  la  fondation  du  jardin  de  Mtanique, 
l'un  des  plus  célèbres,  soit  par  la  quantité  des  plantes  étrangè- 
res qui  y  ont  été  cultiTées,  soit  par  le  mérite  des  professeurs  ^ui 
s'y  sont  succédé.  On  attribue  généralement  à  Gérard  l'invention 
des pilutei  kydTagoguet  de  Boniius ,-  peut-être  a ppnr tient- elle 
à  Régnier,  son  Bis.  Il  mourut  k  Leyde  en  1599 .  laissant  trois 
Bis  qui  se  distinguèrent  dans  son  art  :  1°  BoNTius  (Jean),  qui 
fut  médecin  de  la  ville  de  Rotterdam;  3"  Bontivs  (Régnier) 


decin  d'un  prince  de  Nassau ,  et  mort  en  l6Jâ  ;  âf  Eniin  Bo\- 
Tius  (Jacques),  le  plus  illustre  de  cette  famille,  par  les  services 
qu'il  «rendus  à  l'histoire  naturelle.  Il  fut  en  effet  l'un  des  voya- 
geurs qui,  i.l'imitatioR  de  Prosper  Akiin,  servirent  à  cette 
époque  si  efficacement  cette  science.  Les  Indes  et  la  Perse 
furent  les  contrées  qu'il  parcourut,  et  il  recueillit  avec  grand 
soin ,  non-seulement  tout  ce  qui  était  relatif  à  l'histoire  natu- 
relle de  ces  pays,  niais  encore  tout  ce  qui  concluait  les  mala- 
dies de  leurs  babitanls  et  les  rendes  propres  à  les  guérir.  Il  se 
Cia  à  Batavia  en  1695,  et  exerça  la  médecine  jusqu'à  sa  mort, 
en  1031.  Il  laissa  des  ouvrages  manuscrits,  dont  plusieurs 
n'étaient  pas  achevés.  On  en  publia  une  partie  sous  ce  titre: 
Do  medicina  Indorum  libri  tV ,  Leyde,  1642,  in-12;  1718, 
in-i";  Paris,  1645  et  1S46,  in-i".  On  y  a  réuni  le  traité  de 
Prosper  Alpin,  Ih  WMdieina  jEgyptiortnH  ;  on  l'a  aussi  traduit 
on  hollandais  (Amsterdam,  11194 ,  in-S").  Dans  ces  éditions  on 
avait  omis  les  ouvrages  de  Bontins  qui  n'étaient  pas  t«'mincs  ; 
ils  lombèrenl  par  la  suite  dans  les  mains  du  médecin  Pison  , 
qui,  en  les  réunissant  à  ce  qui  était  déjà  imprimé,  en  lit  un  ou- 
vrage important  pour  l'histoire  naturelle  et  la  médecine  des  pays 
situés  entre  les  tropiques,  sous  ce  titre  ;  S«  India  ulriutque  re 
nalurali  einudica ,  libri  XIY  (Amsterdam,  Elzevir,  1658, 
in-foL).  Les  ouvrages  de  Bonlius  réunis  en  forment  les  six  der- 
niers livres  ;  les  trois  premiers  traitent  de  la  médecine  des  In- 
diens, Dt  diala  lattorum,  me'.liodui  medendi  Indiea,  okitr- 
vatione  «  eadawribvt  ;  c'est  encore  la  source  la  plus  riche  pour 
les  maladies  de  ce  pays.  Durxus,  habile  chirurgien  de  Batavia, 
secondait  Bontius  dans  ses  dissections,  et  lui  sert  d'interlocu- 
teur dans  ces  traités  qui  sont  en  forme  d'entretiens.  Il  est  assez 
remarquable  que,  dans  ses  formules,  Bonlius  ordonne  quelque- 
fois des  plantes  européennes  qui  ont  naturellement  peu  d'éner- 
gie, et  qui  doivent  l'avoir  perdue  par  un  si  long  trajet  :  cepen- 
dant il  indique  aussi  quelquefois  les  espèces  du  pays  qu'il  croit 
IHiuvoir  les  remplacer.  Le  quatrième  livre  contient  :  Nota  in 
Garda  ab  horlo  kitloriam  plantarum  Braritia  ;  le  cinquième 
donne  l'histoire  des  animaux ,  Biitoria  animalium ,  et  le 
.i^ixiènie  celle  des  plantes,  Hittoria  platUarum  India  orienta' 
^i'(.- c'est  dans  ces  deux  derniers  livres  que  Pison  a  ajouté  des 
notes  au  travail  de  Bonlius.  Les  figures  des  plantes  qu'il  a  re- 
cueillies dans  l'Ile  de  Java  pourraient  être  mieux  gravées,  mais 
ee  n'en  est  pas  moins  Bontius  qui  a  donné  les  premiers  travaux 
sur  l'histoire  naturelle  de  ce  pays.  Son  style  est  correct  et  élé- 
gantî  la  plupart  de  ses  notices  sont  précédées  d'une  courte  des- 
cription pittoresque  en  vers  latins.  Plumier  a  consacré  à  sa  mt 
moire,  sous  le  nom  de  Bontia,  un  des  nombreux  genres  qu'il 
établH en  Amérique  (V.  Bonti.*). 

BO\T-JAA  (frolan.),  s.  m.  variété  du  thé,  la  moins  estimée 
parmi  les  Chinois  [Y.  Thé). 

BOSTOtr  (6o{an.],  s.  m.  espèce  d'arbre  de  l'Inde,  que  l'on 
croit  être  un  ambora. 

BOSTOUB  (mariiu),  détour  que  l'on  ^t  faire  a  un  vaisseau, 
alin  d'etupécber  que  les  câbles  se  croiseul, 

BONDS  BVKNTUS  (mylh.) ,  c'est-JHlire  le  meeii,  fut  divinisé 
et  mis  an  nombre  des  ÊHi  contente;  par  les  Romains,  mii  pla- 
cèrent M  statue  dans  le  Capitole,  â  cAlé  de  celle  de  la  Bonne- 
Fortaoe,  iod  èponM  on  sa  sceur,  et  qui  lui  sacrifiaient  un  cb«- 


BO<n>-iciKO  (Benoit),  mort  â  Turin  en  )8i2,  à  l'âçe  de 
soixante-onze  ans,  professeur  de  clinique  et  membre  de  I  aca- 
démie de  cette  ville.  Durant  la  réunion  du  Piémont  à  la  Franc^ 
il  fut  député  du  département  de  la  Stura  au  coi^  législatiL 
Ses  princÎMux  ouvrages  sont  :  1°  Pemieri  tuUa  aura  delta 
rpiToo/ia.Tur.,  1795,  in-S";  2°  Ville  eeonomichc  e  poliiiche 
sopra  ta  collura  de»  prodolti  del  regno  minérale  in  Piemonte 
(dans  les  méinoiresdc  l'acatlémic  de  Turin);  ô"  Belle  eagioni 
recenti  delta  mi'nor  ftodozione  in  bozzoli  ed  in  $ete  nel  Pie- 
té (dans  les  mémoires  de  ta  société  centrale  d'agriculture 
de  Turin  )  ;  V  Elemenli  di  chimica  farmaeeutica  ed  ittoria  na- 
lurale  e preparasione  de'remedj,  Turin,  1810, 2  vol,  in-8". 

BOKVOt'LoiR  (yA>gr.),  groupe  de  rochers  et  de  petites  Iles 
dans  l'Océan  austral ,  qui  appartiennent  au  groupe  de  la  Loui- 
siane, et  ont  été  vues  mais  non  visitées  par  Dcnlrecastcaui  eu 
1703.  Elles  sont  situées  entre  l'Ile  de  Saint-Aignan  et  l'ileDen- 
trecasleaux,  sous  10°  50'  de  latitude  sud,  et  167°  15'  de  longi- 
tude et  paraissent  être  habitées. 

BnSJT  (iféogr.) ,  royaume  de  l'Ile  de  Célèbes,  dans  la  pres- 
qu'île méridionale,  entre  la Tchiurana  elleSalincio,  eldont  le 
sultan  est  indépeudantdes  Hollandais.  l.a  partie  septentrionale 
est  bien  peuplée  el  produit  du  riz  et  du  sagou.  La  population  se 
compose  de  uougub  et  de  mahométans,  qui  ont  un  code  de  lois 
écrites.  Ils  fabriquent  des  étolTcs  de  coton  rayées,  recherchées 
dans  tout  l'archifwl,  des  bijoux,  des  armes,  des  ustensiles  de 
fer.  Leur  souverain  a  plusieurs  petits  Etats  voisins  sous  sa  dé- 
pendance, et  peut  mettre  70,000  hommes  sur  pied  (  F.  CÉlkb^}. 
—  BoNV,  ville  de  l'Ile  de  Célèbes,  capitale  du  royaume  dont 
nous  venons  de  parler,  avec  un  bon  port.  Latitude  sud  :i"  43'; 
longitudeest  118°  13'. 

BONZA\iGo  (Joseph),  mort  sculpteur  du  roi  de  Sardaigne,  à 
Turin,  en  t8'20.  Un  travail  de  quarante  ans  lui  avait  donné  une 
telle  supériorité  dans  l'art  de  sculpter  le  bob  et  l'ivoire,  que 
ses  compatriotes  le  regardent  comme  le  fondateur  d'une  école 
particulière  en  ce  genre. 

BONZE.S  (my(h.;.  C'est  le  nom  que  les  Euronéens  donnent  en 

f^ènéral  à  tous  les  prêtres  de  la  religion  de  ro,  liien  qu'il  ne 
eur  soit  réellement  appliqué  qu'au  Japon.  Chez  1rs  Siamois  ils 
sont  appelés  Talapoini,  chez  les  Tatars  Lnmoi,  chez  les  Chi- 
nois Uo-Shang  { Y.  ces  mots  et  Ko). 

BOKZESSESfmylh.),  s.  f.  pi.  filles  chinoises  renfermées  dans 
un  monastère  el  consacrées  au  culte  des  idoles  (F.  Bo>ze). 

BOi>((alan.  ),  s.  m.  espèce  de  canne  à  sucre  qui  croît  as 
Japon  ;  sorte  d'arbre  peu  connu. 

BOUBOOK  (fti«(.  fM(.) ,  S.  f.  espèce  de  chouette  que  l'on  ren- 
contre dans  la  Nouvelle-Hollande. 

BOOCHABf  POUR  {qiogr.) ,  capitale  du  district  de  Khandesh , 
dans  le  Dékan,  appartenant  aux  possessions  du  Maha-Raja-Sin- 
diah.  Elle  est  située  sous  31"  19'  de  latitude  el  9S»  63' de  longi- 
tude ,  dans  une  fertile  vallée ,  sur  les  bords  du  Tapli ,  occupe  un 
espace  d'environ  un  demi-mille ,  n'est  pas  murée  el  possède  une 
population  considérable,  qui  se  livre  au  tissage,  a  o'auircs  mé- 
tiers et  au  commerce.  C'est  dans  cette  ville  que  réside  le  mullî 
suprême  de  la  secte  musulmane  de  Borah.  Dans  le  voisinage  se 
trouvent  le  grand  jardin  et  le  palais  de  Laiil  Baugh. 

BOODT  (A>SEL»E  BoËCE  DE) ,  né  I  Brugcs  vers  la  fin  du 
XVI' siècle,  fut  médecin  de  la  cour  de  l'empereur  Rodolphe  II, 
et  ntourul  vers  l'an  1654.  Il  a  publié  :  l' la  troisième  partie  des 
Symboki  divina  et  humana  ponliflatm  ,  imperalorum  ,  re- 
gtm,  etc.,  de Typot, Prague,  1603,  in-fol.  L'édition  d'Ams- 
terdam, 168G,  iii-19,  n'en  esl  qu'un  abrégé;  2°  Gemmarumel 
lapidum  kiiloria, q«a  non  tolum  orltu,  lutlura,  vie  etpTtlium, 
ted  eliam  modiu  qno  ex  illii  otea,  taHa  ,  titutvrœ,  esienliœ, 
areanaeimagiiteria  art*  chimica  confici  poetuni  oilendilur, 
Hanau,  1609, in-*",  nouvelle  édition  revue  par  André  Toll, 
Leyde  ,  1636,  in-S";  ibid.  1647 ,  in-8";  ibid.  1661 ,  in-4''. 
Aarien  Toll,  médecin  à  Leyde ,  y  réunit  les  traités  sur  les  gom- 
mes et  les  pierres,  de  Tbeophraste  et  de  Jean  de  LaËl.  C'est 


(66) 


danison  eabinel  oat  Ton  a  trouvé  le  manuscrit  sur  lequ«l  ou  a 
Ui  réditioa  de  io3ô  et  les  deux  suivaotes.  La  traductioD  fran- 
çaise par  Jean  Bachou  e^t  intitulée  :  Li  ParfailJoaiUitr^  Lyon, 
1644  y  1649  y  in-8^.  Boodt  est  aussi  Tauleur  d*iui  traité  sur  les 
plantes,  intitulé  :  Ftorum,  herbarum ,  ac  frucluum  teUakh^ 
mm  icônes  t  et  vires  plerœque  haclenus  ignolm  »  ea  bibUolheea 
OUvarii  VrediJ.  C,  Brugensis,  Francfort,  1600;  Eœdem  gat- 
huê  (tccesiU  Lamberli  Vossii  Lexicon  novtxm  herbarum  tripar- 
lâttifi,  lalino-flandro^elgico-gailicHm ,  fiandro-belgico-iali- 
num,  et  gallico-tatinuw^,  Bruges,  t640,in*i%avec51  planches. 
Cet  ouvrage  est  une  compilation,  et  les  figures  avaient  déjà  [^ru 
dansTi/orltti  Floridus  de  Passœus  ou  Dupas  ;  mais  le  Lexicon 
ktin-tlamaud-botlandais  cl  français,  etc.,  que  Lambert  Vossius 
y  a  ajouté  dans  (a  seconde  édition  >  lui  a  donné  quelque  prix. 

BOON  (Daniel)  ,  cultivateur  intelligent  de  la  Carolme  septen- 
trionale, alla  en  170U,  avec  cinq  individus,  fonder  dans  leKeer 
lucky ,  alors  inhabité,  te  premier  établissement  qui  ail  donné  la 
^ic  à  ces  immenses  déserts.  Il  y  éleva  une  maison  forliliêe ,  ap- 
pelée Boonsborough  par  ses  camarades  qui  le  regardaient  comme 
reur  chef.  Il  reçut  successivemonl  des  familles  cmisrantes,  et  eu 
six  ans  sa  maison  fut  entourée  d*un  grand  nombre  d  habitations  ; 
Bbonsborough  fut  une  ville  riche  et  Qorissante  et  ses  environs 
wa  loin  cultivés.  Les  peunLades  indiennes  venaient  fréquem- 
ment inquiéter  le  nouvel  établissement  :  Boon  sut  se  les  atta- 
cber  et  les  remh^  bienveillantes.  Il  était  un  père  |H)ur  tous , 
«o  trai  patriarche  ;  mais  avait-il  des  titres  sufftsants  pour  pos- 
aédcr  le  désert  qu  il  avait  défriché  et  rendu  produclift  L*admi- 
BÎBtration  de  Tllnion  décida  cette  question  négativement.  Ce 
fléeéreux  citoyen  quitta  aussitôt  ses  amis  sans  se  plaindre,  s*en- 
Kinça  dans  les  immenses  régions  du  nord-ouesl  qu'arrose  le 
Mittouri ,  et  so  bâtit  sur  les  bordsdece  Qeuve  une  hutte  que  nul 
éa  moins  ne  fut  tenlé  de  venir  lui  disputer.  Son  fils ,  son  chien 
•I  ton  fusil  forent  là  ses  seuls  compagnons.  De  temps  en  temps 
Ibs  Indiens  aj^portaient  de  ses  nouvelles  dans  les  habitations 
ap^b^méricaines.  Vers  la  fin  de  18'i'i,  on  trouva  le  pauvre 
neiUard  mort  à  genoux ,  son  fusil  ajusté  et  posé  sur  un  tronc 
dTarbre.  Le  comtéleçlus  septentrional  du  Kentucky  porte  le  nom 
de  Boon.  Cooper  a  immortalisé  le  caractère  de  ce  vieillard  en 
rîdéakisant  dans  son  trapeur,  qui  joue  un  rôle  si  original  dans 
les  ouvrages  du  roroanaer  américain. 

BOONA,  BoûvA  (  géogr.  anc,  ),  port  très-sôr,  protégé  par  un 
château  construit  sur  un  promontoire;  il  avait  une  très-bonne 
nù»^  et  se  trouvait  sur  les  côtes  du  FontrEuxin ,  à  quatre-vingt- 
ëix  stades  de  Colyora. 

BOON£H  (  Arnold  ),  peintre ,  né  à  Dort,  en  1669,  d*une  fa- 
mille de  commerçants.  Son  génie  paraissait  déjà  propre  à  tout 
dès  Tâ^e  de  treize  ans,  époque  à  laquelle  il  avait  fini  ses  études. 
U  se  décida  pour  la  peinture,  et  reçut  d'abord  les  leçons  d' Ar- 
nold Verboifi,  peintre  d*kistoire  et  de  portrait;  mais  l'élève,  cbo- 
nié  du  penchant  que  le  maître  avait  pour  le  libertinage,  et  qu'il 
taisait  paraître  iusque  dans  ses  tableaux ,  le  quitta  et  se  mit  sous 
la  direction  de  ûodefroi  Schalcken.  Devenu  trôs-babile  des  l'âge 
de  vingt  ans,  Boonen  n'étudia  filus  que  la  aaAupe,  d'après  les 
conseils  de  Schalcken  lui-même^  et  eut  déjà  une  réputalion  bien 
établie  a  vingt-cinq  ans.  Depuis  celle  époque  de  lolis  tableaux 
de  chevalet  et  des  portraits  lui  procurèrent  tout  à  la  fois  de  l'ai- 
sance et  de  la  célébrité.  Le  même  bonheur  l'accompagna  a  la 
cour  du  lamlgrave  de  Hesse-Darmstadt.  Sa  patrie  alors  désira 
jouir  de  ses  talents,  et  il  revint  à  Dort  ;  mais  il  s'aperçut  bientôt 

Îi*ii  ne  pourrait  y  Cure  ^'one  fortune  médiocre,  et  se  rendit  à 
msterdam.  Il  y  peignti  aussitôt  en  pied,  et  de  grandeur  natu- 
celle,  les  directeurs  de  la  maison  de  Force.  Ce  tableau  accrut 
encore  sa  réputation ,  et  lui  en  fit  faire  un  si  grand  nombre 
d*autresy  que  jamais  artiste,  dil-on^  ne  iutplus  occupé.  En  1698, 
il  peignit  le  roi  de  Prusse,  et  ce  portrait  passe  pour  un  de  ses 
pins  beaux  onvra^.  Boonen  épousa*  en  4705,  une  demoiselle 
des  premières  ^milles  de  Dort,  et  malgré  les  offres  qu'il  Décevait 
des  principales  vîIIbs  de  Hollande  et  d'Allemagne ,  il  se  vit 
alors  fixé,  par  cette  union,  dans  sa  ville  natale,  li  y  peignit  d'a- 
bord les  du^cteurs  delà  monnaie,  et  chercha  à  se  surpayer 
dans  cet  ouvrage.  Ce  tableau  fut  suivi  d'un  grand  nombre  d'au* 
très ,  parmi  lesquels  on  compte  le  portrait  en  pied  de  MarUM>- 
rougb,ceux  du  czar  Pierre,  de  la  csarine,  du  prince  d'(V 
range»  etc.,  et  celui  du  célèbre  Van  Huysum,  que  l'on  paya 
uar  un  superbe  tableau  de  fl^rs.  H  mourut  en  17^  Il  eulpour 
élèves  plusieurs  artistes  habiles,  tels  que  Corneille  Troost  ei  Ph^ 
lippe  Van  Dyck,  dit  itpetii  Fa»  Dyck.  —  Gaspard  ^oonkn, 
son  frère,  né  à  Dordrecht  en  1677,  reçut  aussi  ses  leçons.  Sane 
atleîudre  au  raro  talent  d'Arnold  Boonen,  pour  le  portrait,  il  se 
fit  une  réputation  honorable  dans  cette  partie  de  l'art.  Il  mourut 
en  i7*iU. 


BOOPK  (ib^sl.  Ml.),  poisson  de meffdentksTCDx 
grands  en  rf  isoo  de  sa  taille. 

B00P10EE&  (boê.) ,  s.  f.  pL  lamilleiGb  ptosites  interanédîaifftt 
anx  dipsacées  et  aux  synaatbérées. 

Booris  (M^4.),  BQ«mi«,  c*esU-dife  a«x  jwx  debcmif»épi- 
thètc  usuelle  de  Junon  ,  dans  Homère,  revient  à  dâte^  aa  mn 
grands  yeux,  ou  aux  yeux  bleus^  on  enfin  aux  ye«x  i|m  at  meiA- 
vent  lentement,  mollement,  harmoniensemeiÉ.  Les  deux  pre- 
mières explications  sont  le  pk»  eénéralemeni admises.  Des  m)- 
thographes  ont  vu  dans  cette  épithèie  une  alhnien  à  lo. 

BOUMS  (boum.),  s.  m.  genre  de  plantis  de  la  ûmûlle  d» 
ciranocéphales  (  F.  ce  BM)t). 

BOUSIi^TER  (V,  lïlQUï). 
B0O!&KAI  (  y.  BOCSKAI). 

BOOJitRA  [g^ogr,  anc.),  ville  de  l'Oede  Ckypre,  aci  »d- 
ouest. 

BOOT  (comm.)  y  petit  tonneau  qui  sert  en  Espagne  Bsor  h 
transport  des  vins  de  Xérès.  C'est  aussi  le  nom  d'une  petite  cha- 
loupe en  usage  dans  la  mer  Daltique. 

BOOT  {fféogr.),  ik  d'Ecosse  dans  sa  partie  méridionale,  cbns  Ir 
golfe  de  tlu^'d ,  entre  le  pays  d'Argile  et  l'Ue  d'Arna. 

BOOT  ^Ge KARo),  né  à  Gorcum  en  li^Oi,  s'adonna  à  la  méde* 
cine,  et  eUit  encore  eu  Hollande  en  1630.  A  cette  époque  il 
passa  en  Angleterre  et  devint  médecin  de  Charles  l*"'.  Apres  li 
mort  de  ce  prince ,  ou  peu  auparavant ,  il  se  retira  à  DubUn ,  oé 
il  mourut  en  1050,  laissant  :  l""  Meufeêdc  récréaiiom  (en  ib- 
mand)  ;  2»  Phitosophia  naturaHs  reformtUa,  id  êU.pt^hê^pksm 
Ari»ioteiicœ  accuraia  examinalic,  ac  aoiida  confu4kUù», tinsse 
ei  veriorif  inlroduciio  (Dublin,  1641,  'm^%  Arneld  BwA, 
son  frère ,  a  eu  part  à  cet  ouvrage^  ^  Bo&s  (Arnold),  km 
putné  de  Gérard,  naquit  en  HoUande,  et  pi^bièh^ment  à  Go^ 
cuiu,  Tan  1006  ;  Ut  de  bonnes  études  »  apprit  les  langues  knioe, 
grecque,  hébraïque,  syriaque  et  ebaldaïque  ;  ensuite  s'atlaeka  àk 
médecine,  et  fut  reçu  docteur  en  cette  foculté  ;  néanmeinn  il  s'w» 
cupa  de  l'étude  des  langues  anciennes^  et  de  la  cnli(|ae  sacrée,  fi 
.passa  en  Angleterre  en  1050,  pratiqua  son  art  à  Londres,  et  fut 
nommé  médecin  du  comte  de  Leicesler,  vice-roi  d'Irlande.  Il  » 
maria  à  Dublin,  mais  les  troubles  le  forcèrent  à  quitter  ce  pays  : 
il  se  retira  à  Paris  pour  s'y  occuper  entièrement  de  hi  Uttera- 
ture.  Il  est  mort  en  lOôâ.  On  a  de  lui  :  1<»  ObsêrvaiiomÊê  medi- 
cm  de  affeclibus  {a  velerièus)  êtniâtiê,  Londies,  1649.  in-l!i  ; 
réimprimé  en  1664,  in-4%  avec  ime  préface  de  fienri  Meibo- 
mius  ;  ^quelques  ouvrages  Irèsrsavants  sur  le  texte  bébraïqiv 
de  V  Ancien  Testament  f  dont  on  trouve  la  nomenclalnre  dam 
les  Mémoires  de  Pa(|uot ,  pour  servir  à  tkUtffkre  iiHérain 
des  dix-sept  provinces  des  Pays-Bas  ;  W*  eu  société  avec  Fran- 
çois Taylor,  Examen  prœUolionis  Joannù  Jfonnt  in  BsbIU 
grœcd;  4"  ij  a  eu  part ,  comme  nous  l'avons  dit ,  à  roavragedc 
son  frère  Gérard.  ^  BooT  (Ëveraid)  »  de  k  même  feraille  oue 
les  précédents,  étaii  né  en  1575,  probablement  à  Derdredit 
Il  fut  ministre  à  llrecht,  en  lOOâ,  et  mourut  en  i^lO.  U  a  tra- 
duit en  llamand,  du  latin  de  Guillaume  Perkins^  fo  Cathoiique 
réformé  ou  ExpiicaUon  de  l'accord  et  du  différend  qui  se  iroum 
aclueUemcnl  entre  les  réformés  et  l'Egliêe  remiine,  Middel- 
bourg,  lOoi,  iR-12. 

BOOTKS  {asiron.)  (F.  Bovvikr). 

BOOTU  (ll£.>Ri) ,  comte  de  Warringtou ,  et  baron  Delamer 
de  Duuham-Massey ,  en  Angleterre ,  naquit  d'une  femille  an- 
cienne, en  1651.  U  représenta  le  conite  palatéutde  Chestec  dam 
plusieurs  parlements,  sous  le  règne  de  Charles  11.  Son  nppo- 
siiion  au  duc  d'Vork  et  son  zèle  contre  les  catholiqiaes  le 
rendirent  odieux  à  la  cour.  En  1684,  il  devint»  par  la  mort  de 
sou  père  ,  lord  Delamer.  U  Cul,  vers  le  même  temps^  arfèté  ei 
renfermé  à  la  Tour  de  Londres.  Ayant  obtenu  sa  lit)erlé,  il  fut 
emprisonné  do  nouveau,  peu  de  temps  après  l'avénament  de 
Jacques  IL  U  le  fut  une  troisième  fois  en  1^85,  comoo» accusé 
de  haute  trahison  ;  mis  en  ju^ment,  il  fut  acquitté  par  la  charo* 
brc  des  pairs.  U  mena  ensuite  une  vie  retirée  dans  sa  tncre  de 
Dunbam-Massey,  jusqu'à  l'approcbe  de  la  révolution,  qui  plaça 
le  prince  d'Orange  sur  le  trône.  Ce  prince,  devenoGniltannte  III, 
en  reconnaissance  des  services  qu'il  lui  rendit  en  oetl£  céfcoas- 
lance ,  le  nomma  conseiller  privé ,  chancelier  et  sous-trésorier 
de  I  échiquier ,  lord-lieutenant  et  garde  des  rùles  du  comté  de 
Chester  ;  mais  il  perdit  la  plupart  de  ces  places  en  moins  d*ane 
année,  par  son  opposition  à  quelques  mesures  de  la  nouvel  le  cour. 
U  en  futdédomma^  en  partie  par  le  titrede  oomtedeWbrrington, 
qui  lui  fut  confère  en  1690,  avec  une  pension  annuelie  de  deux 
mille  Uvoes  stediiig,  «>  comme  une  réeompense  de  sss  éminents 
services ,  en  levant  des  trou|»t»  à  sa  m^eslé  pour  déliffer  son 


pays  et  la  religioade  la  tyrannie  ei  du  papisoie.  »  U  mourut  à 
Londres  en.  1695 ,  laissant  k  oaraotàve  d  un  asdeni  anû  dn  In  Is- 


(W) 


bcrté«tderMBoiirëefon  pays.  Le  frwoed'OfMge^à  sott^rrirée 
en  liigMem»  ea  168B,  l*en¥oy«y  «vec  le  marquis  4e  BaliCix  d  le 
oomte  4e  Shrewabvry ,  «rdoiiner  a«  roi  Jooqaes  de  cpiitter  le 

Saisie  WbîteliaU ;  bmîs  ,  trop  géoérevx  po«r  insoMer  à  i'm» 
Umede  ce  prince,  leni  DeMiner  le  iraiU  arec  retfect;  et 
lacques  4\ii  si  sensible  à  ce  procédé ,  ({u'après  sa  retraite  en 
France  il  disait  que  le  lord  Deiamer ,  ijui  avait  lieu  de  se  plain-* 
dre  de  lui  y  Tavail  traité  avec  beaucoup  plasd  égards  que  ne 
l'avaient  fkit  deux  autres  seigneurs  qui  avaient  éprouvé  ses 
bontéSy  et  dont  il  devait  attendre  quelque  reconnaissance.  Les 
œuvres  de  Henri,  comte  de  Warnngton,  ont  été  publiées  en 
1694,  en  i  vol.  in-8^  Elles  se  composent  principalement  de  dis- 
cours prononcés  dans  le  parlement ,  et  ae  petits  traités  i^liti- 
ques.  —  Son  fils  (Georges)  a  publié ,  en  1739  ,  sous  le  voile  de 
1  anonyme,  un  ouvrage  intitulé  :  Comidéralfonê  sur  Vinsti^ 
tution  du  mariage  t  amc  des  réflexions  concernant  la  force  et 
tobligation  du  contrat  de  mariage ,  où  ton  considère  jusqu'à 
quel  point  les  divorces  peuvent  et  doivent  être  autorisés,  L  au- 
teur plaide  en  faveur  au  divorce ,  motivé  sur  la  différence  des 
caraoères. 

BOOTH  (Barton),  l'un  des  plus  grands  artistes  dramatiques 
d'Anglcfterrey  ne  manquait  pas  non  plus  de  mérite  comme  écri- 
vain. Il  descendait  d'une  ancienne  famille ,  originairement  éta- 
Mie  dans  le  coorté  de  Laneastre,  et  son  père,  Jean  Booth,  était 
procfae  parent  du  oomlede  Warrington.  Bien  que  sa  fbrtune  ne 
mi  pas  très-brillante ,  il  n'épargna  rien  pour  I  éd«K»tion  de  son 
troisiènie  lUiSf  Barton ,  né  en  1684.  Il  le  destinait  à  la  cbaite, 
nais  de  bomw  heure  le  jeuae  BooHi  te  sentit  irrénsttblement 
entraîné  f«rs  k  thé&tre,  et  »  après  s'être  enfui  des  écoles,  il  s'en^ 
gagea  dam  ww  troupe  en  1698^  à  l'âge  d'environ  dix-4ittit  ans^ 
et  ëébvta  bîeiMôt  smt  te  théâtre  de  Dublin.  Sa  réputation  s'é- 
tendit rapidenieBi.  En  1701  il  fbt  appelé  à  Londres ,  oà  ses 
débuts ,  arolégés  par  k  célèbre  Betterton  ^  surpassèrent  toute 
aHèirte.  La  ânreur  ëe  Bolingbroke  lui  fil  obtenir,  avec  Wilks, 
Cîbberet  Dogget  »  radministntàon  du  noweau  théâtre>cequi 
Jnî  asstnra  de  ricto  revenus,  il  mourut  en  1T95»  Il  a  laissé^ 
outre  quelques  petits  poèmes  en  anglab  et  en  ktin  >  une  pièce  de 
tlièàtre  inlftulée /a  JfoH  Ile  Mfon. 

HttomiiA  {§éogr.)y  péniosuleilM  régions  arctiques^  qtii  s'étend 
du  6e«  au  75«  degré  de  latitude  nord,  et  du  9a«  au  10l«  de  longi» 
tude  owrt.  £Ue  est  oomprise  dans  k  vaste  diviskn  de  l'Amé- 
rique seplentrionak  oonnoe  sous  k  nom  de  Nouvell(>-Bretaffne. 
Cette  firesqn'lk»  sur  les  o6tes  de  laqueik  k  bâtiment  anglais  fa 
Fuff  avait  fait  naufrage  en  1815^  ftit  reconnue  et  visitée  dans 
presque  toute  sou  élendue  par  k  vaisseau  de  sa  majesté  britan- 
nique la  VMofp ,  commandé  par  k  capitaine  Ross  ,  qui ,  pris 
par  les  glaces ,  fut  forcé  d*y  passer  l'hiver  de  1819  à  1820.  Les 
observations  pleines  d'intérêt  qui  ftirent  laites  pendant  cet  bi- 
vernage  ne  sauraient  trouver  place  ici.  Elles  ont  d'ailleurs  été 
complétées  et  dépassées  depuis,  et  nos  hardis  navigateurs  n'ont 
pas  craint  de  s'aventurer  plus  avant  encore  à  travers  les  glaces 
flottantes  du  pûle.  Quant  a  la  description ,  elle  se  résume  né- 
cessairement sons  deux  mots  :  glaces  et  neiges.  Ccst  à  peine  si 
les  rapides  et  insupportables  chaleurs  du  jour,  qui  pendant  l'été 
alternent  avec  les  rigoureuses  gr lées  de  la  nuit,  mettent  parfois  à 
nu  le  front  chauve  de  quelque  rocher,  ou  le  danc  d'un  ravin  abrité. 
Alors  la  bruyère,  des  mousses  et  un  maigre  cazon  se  raniment 
sotis  un  rayon  au  soleil  ;  de  petites  fleurs  bien  pâles  et  bien 
frêks  se  hâtent  de  s'épanouir  ;  puis  toute  cette  végétation  souf- 
freteuse se  recouvre  d'un  manteau  de  frimats,  et  pour  deux 
mois  entiers  le  soleil  disparaît  sous  Thorizon.  Les  tourbillons,  les 
rafales,  les  tempêtes  se  succèdent  presque  sans  relâche  pendant 
cette  épouvantable  nuit  ;  et  les  ours  aftamés  y  mêlent  leurs  ru- 
gissements, auxquels  repondent  les  sinistres  craquements  des 
montagnes  de  glace  qui  sq  brisent  et  s'écroulent.  Tel  est  le  ta- 
bleau de  la  nature  sous  ce  triste  climat.  Tant  de  dangers  que 
rien  ne  rachète  ,  tant  de  souffrances  que  rien  n'adoucit ,  tant  de 
privations  que  rien  ne  compense,  n'ont  pu  suffire  â  en  éloigner 
l'homme.  Les  Esquimaux  y  font  leur  séjour  habituel.  A  raide  de 
blocs  cobiquesqu'ils  latlkntdansk  neige  et  qu'ils  cimentent  avec 
de  Feeii»  ils  dressent  leurs  huttes  indifféremment  sur  le  sol  ou  suf 
lesglaçons;  avec  des  peaux  d'ours  ou  de  vaux  marins  ils  se  font 
des  vêtements  impénétrabfcs  au  froid  ;  l'été  ils  pèchent,  l'ttivef 
ils  dévorent  enf&  ou  cuits  les  animaux  que  chassent  knrs  chiens 
intelligeats»  Us  vivent  insouciants  et  heureux  ;  et  les  vieil-^ 
lards  naeureni  sans  avoir  vu  k  verdure ,  sans  que  k  terre  kur 
ait  fourni  d*a«tre  aliment  que  celui  qu'ils  trouvent  dans  les  en- 
trailles du  renne  et  qui  est  pour  eux  k  mets  le  plus  recherché. 
Le  règne  awioal  fournit  à  ces  contrées  des  h^tes  asses  nom- 
l^'eux  ;  outre  les  Mvm  si  justement  renommésdes  Esquimaux, 
le  bœuf  musqué.  Tours,  le  kup,  le  rennoi  k  daim  «  k  renard 


bknc,  k  lièvre  blauc,  l'hennke»  k  veau  anrin  »  k  gkuloii^  la 
plamejan,  k  perdrix  de  saide^  k  francoiin,  la  grue,  k  pluvier^ 
offrent  aux  nalurek  une  chasse  assec  aboncknle ,  quelque dffi* 
cile^ue  k  rendent  leurs  armes  grossières» qui  se  cempesent 
d'une  kfioe,de  flèches  et  d'un  couteau  kit  avec  des  os  aiguiaéii 
Jusqu'ici  on  n'a  jpu  reoonnaftre  que  k  c6te  mentele  de  lu 
presqu'île  de  Boelfiia  {  on  a  pu  s'assurer  encore  que  l'intérieut' 
en  est  coupé  par  un  très^^rand  nombre  de  lacs  et  de  tôt  tenta 
d'eau  douce  ;  mais  on  ignore  son  étendue  vers  l'Occident.  La 
capitaine  Ross  remarqua ,  k  36  août  1819,  que  l'inclinaison  di 
l'aiguiUe  aimantée  s'y  ékvait  à  88  degrés  46'  (F.  EsouiiUAVX>. 

V.bbN. 

BOOTIE  [b^tein.) ,  s.  f.  ^enre  de  pknks  de  k  famtlk  des  lé^ 
guflMueuses  ,  nommé  aussi  horhoma^ 

BOOTJMIAACK  {hisi.  Mui.).  Cest  un  p^sson  des  MoluqMl 
qui  n'est  guère  plus  grand  que  k  merU»!  de  la  petite  espèce» 
et  que  les  Hoyandais  ont  appelé  wchd^isch.  Il  a  k  eoroi 
cylindrii^ ,  médiocrement  long  ;  k  tète,  ks  yeux  et  k  bonone 
petits»  ainsi  que  les  dents,  et  quatre  filets  aux  lèvres,  daUft 
deux  presque  aussi  longs  que  la  moitié  du  oerps  et  recunr- 
bés  en  crcKiiet.  Ses  naj^eoires  sont  au  nombre  de  sept,  savaîr, 
deux  pectorales,  niédiocres,  trkngulaires;  deux  ventrales» 
triangulaires,  médiocres,  placées  loin  derrière  elks  vers  le  milieu 
du  ventre  ;  une  dorsale ,  longue^  comme  fendue  en  deux^  a  èoi 
rayons  antérieurs  plus  longs,  épineux;  une  derrière  l'anus,  fort 
lonffUe,  et  une  à  la  queue  qui  est  un  peu  échancrée.  Son  com 
est  Dieu  ,  marqué  de  chaque  c6té  de  deux  lignes  longitudinans 
jaunes  qui  vont  de  la  tête  à  la  queue.  Ses  nageoires  sont  vertes» 
excepté  la  portion  antérieure  épineuse  de  la  dorsak  qui  est 
faune.  Sa  tête  porte  un  cercle  rouge  au-devant  des  yeux,  dont 
la  prunelle  est  nlanche  et  l'iris  brune.  Sa  tète  est  aussi  brune. 
Ses  grands  filets  sont  bkus ,  et  les  deux  petits  sont  incarnat 
dessus  et  bordés  de  bleu  en  dessous.  Il  existe  une  seconde  es- 
pèce de  ce  poisson  {harpago) ,  qui  diffère  principalement  de  k 
première  en  ce  que,  1^  son  corps  est  plus  renflé,  moins  allonoé 
en  proportion;  2^  il  n'a  qu'une  ligne  Dlanche  de  chaque  côté,  le 
long  du  dos  ;  3"*  il  a  seulement  quatre  rayons  épineux,  et  moins 
longs  à  la  nageoire  dorsak.  On  a  regardé  ce  poisson  comme 
une  espèce  de  bagre  ;  mais  le  bagre  a  deux  nageoires  dorsale^ 
et  celui-ci  n'en  a  qu^une  comme  le  klarias  du  Nil  et  comme  le 
^7ttrui;  mais  il  diffère  encore  de  ces  poissons  qui  ont  sixl 
huit  barbillons  et  la  queue  ronde,  et  fait  un  genre  partkulier 
de  la  famille  des  silures, 

booz,  nom  d'un  Béthléhémile  aisé,  proche  parent  de  Buth, 
qui  l'épousa  ;  il  fut  l'un  des  aïeux  de  David,  bien  qu'il  ne  soit 
pas  mentionne  expressément  dans  la  généalogie  de  Jesus-('.hrisl» 
telle  que  la  donne  saint  Mathieu. 

BOPAL  (jféoar.),  principauté  de  l'Hindostan  (ancienne  pro- 
vince de  Malouh),  située  entre  les  Etats  de  Sindliyah  et  les  pro- 
vinces anglaises  de  Gandouana  et  de  Rhandeyeh ,  dont  elle  est 
séparée  par  la  Nerboddah.  Elle  a  été  peuplée  par  une  colonk 
d'Afghans  envoyée  par  Aurengxeb,  et  son  cher  est  encore  dé 
cette  nation.  t1  est  allié  des  Anglais,  et  leur  fournit  envifun 
mille  hommes  de  troupes.  Sa  résidence  est  BoPAt ,  ville  sur  k 
Betva,  à  21  lieues  au  sud  de  Séroudzi,  et  par  25^  17'  de  latitude 
nord,  et  75°  10'  de  longitude  est. 

BOPHIN  igéogr,)f  iïe  de  Tocéan  Atkntitpie,  spbarlenant  an 
comté  de  Mayo  (royaume  d'irknde).  Elle  contient  dou2e  cettts 
ares  de  terre  et  avait  Jadis  utw  abbaye»  à  laquelle  on  donnait 
pour  fondateur  le  saint  martjnr  Gohnan. 

BOFYRE  (kisî,  nài,),  crustacé  du  genre  des  isopodes.  Les  fis» 
melles  partent  tous  k  ventre  une  prodigieuse  quantité  d'œuti 
qu  elles  déposent  dans  les  Ikux  habités  par  les  palémons;  i'espèoe 
la  plus  commune  est  le  6.  dès  chevrettes  (p.  crângorum).  Les 
pêcheurs  de  la  Manche  k  regardent  oumtneun  très-jeune  ln(jK«- 
vidu  d'une  sole  ou  d'une  plie.  A.  B.  de  B. 

BOQUE  {hiit,  nat,)f  s.  m«  sorte  de  poisson  de  mer. 

BOQtRLLE  (coin.).  C'est  k  nom  que  les  peuples  d'Egypte 
donnent  au  daller  ou  écu  ik  Holknde  (  V,  Dallbr). 

boqvbreL  {hist,  nul.),  nom  vulgaire  du  gros-bec-friquet^ 
fringilla  montana,  L.  (F.  GrOS-bec). 

BOQUBT  Uechnol,),  s*  m,  sorte  d'outil  de  saunkr.  -^  Petit 
ustensik  de  jardinage,  sorte  de  pelle  creuse. 

BOQUETEAU  (eoux  et  foréts).  C'est  un  petit  canton  de  bois 
planté  en  futaie  ou  en  Uillis,  qui  n'excède  pas  cinquante  ar- 
pents. Il  est  moindre  que  le  buisson,  et  le  buisson  moindre  que 

la  forêt  ^ 

BOQUILLON  (graui.),  s.  m.  bàcheron.  Ge  mot  est  vieux. 

BOQUiLLONS  {tcchnol,),  Cesl  le  nom  que  l'on  donnait  aux 
ouvriers  oceupés  à  la  coupe  des  bois  destinés  aut  salines. 

BOQtiN  ou  BOUQULN  (PiERRE),  théologien  hétérodoi^e. 


(68) 


BOIBOWIA. 


aYaii  embrasié  la  fia  religleu&e  dans  l*ordre  des  carmes.  Séduit 
par  les  nouvelles  doctrines,  il  quitta  la  France  eo  1541,  se 
rendit  k  BAle,  puis  à  Wittember([,  où  il  fut  accueilli  par  Luther 
etpar  Mélancbthon.  Plus  tard,  il  alla  occuper  à  Strasbourg  la 
chaire  laissée  vacante  par  Calvin;  il  vint  ensuite  à  Bourges,  où  il 
donna  des  leçons  de  grammaire  hébraïque;  la  reine  de  Navarre 
lui  accorda  un  traitement  et  le  Ût  nommer  prédicateur  de  la  ca- 
thédrale. Poursuivi  par^e  pariement  de  Paris  et  Tarchevéque 
de  Bourges,  il  retourna  à  Strasbourg  en  1566,  et  v  fut  pré- 
dicateur à  l'église  française,  il  professa  vingt  ans  la  théologie  à 
Heidcltjerg ,  ayant  souvent  à  discuter  avec  les  partisans  de 
Luther  dont  il  n'approuvait  pas  toutes  les  opinions.  Il  fut  obligé 
de  se  retirer,  pour  avoir  refusé  de  signer  une  profession  de  foi 
rédigée  par  l'ordre  de  l'électeur;  il  obtint  enûn  une  place  à 
Lausanne,  où  il  mourut  en  1583.  Ses  ouvrages  de  théologie  et 
de  controverse  ne  méritent  pas  d'être  cités.  Un  seul  est  re- 
cherché, ccsl  son  P.  BoquM  Apodeixis  antiehriHianùmi 
fua  chrisiianismum  Viram  rêligionem,  pharùaitmum  chris- 
tianiimo  conirarium^  papiimum  pharisaismo  simUlimum  etse 
Oi99nditur,  Genève,  1583,  in-S**. 

BOR  (myih,).  Dans  la  mythologie  Scandinave,  c'est  le  fils  de 
Bocore,  qui,  le  premier^  naquit  du  sein  des  rochers,  et  qui 
épousa  Belsta,  fille  du  géant  Bergthorer.  Celle-ci  le  rendit  père 
des  trois  dieux  les  pins  antiques  des  Scandinaves,  Odin,  Vile, 
Vé.  Les  prêtres  avaient  la  prétention  de  descendre  de  Bor  en 
ligne  directe;  ce  qu'ils  persuadaient  d'autsnl  plus  aisément  au 
peuple,  que  comme  presque  partout  en  Orient  ils  formaient 
une  caste,  et  que  les  fils  héritaient  des  fonctions  de  leurs  pères. 

BOR  fPiBRRE-CHR^iEN),  fils  d'un  apothicaire  d'Utrecht, 
naguil  (fans  celte  ville  en  1559  et  s'établit  ensuite  à  la  Haye, 

f)Uis  h  Harlem.  Dès  sa  jeunesse  il  étudia  avec  beaucoup  de  zèle 
'histoire  et  surtout  celle  de  sa  patrie.  Il  publia  en  1505  les  trois 
premiers  livres,  et  en  1601  les  trois  livres  suivants  de  son  His- 
toire drs  Pays-Bas»  Les  Etats  d'Utrecht  invitèrent  tous  les  Hol- 
landais à  fournir  à  Bor  les  pièces  originales  et  tous  les  titres  histo- 
riques qui  pourraient  lui  être  utiles.  L'auteur  obtint,  pour  la 
continuation  de  cet  ouvrage,  une  pension  de  six  cents  florins,  et 
on  le  nomma  receveur  de  la  Nord-Hollande.  Encouragé  d'une 
manière  aussi  honorable,  Bor  mit  beaucoup  de  soin  et  d'acti- 
vité à  son  travail,  et  V Histoire  des  Pays-Bas  fut  imprimée  tout 
entière,  en  I6il,  à  Leyde  et  k  Amsterdam,  8  vol.  m-fol.,  fig. 
Le  huitième  volume,  qui  contient  l'index,  ne  parut  qu'en  iCtO. 
Il  en  fut  donné,  en  1079,  une  nouvelle  éaition  enrichie  de 
gravures  et  de  pièces  originales,  sous  ce  titre  :  Oorsprong  ,  be- 
ùin,  en  vervo!g  der  Nederlande  oorlogen  (Origine  et  histoire 
des  çuerres  des  Pays-Bas),  4  vol.  in^fol.  Bor  a  aussi  écrit  la 
continuation  ou  le  sixième  volunie  de  la  Chronique  de  Carion, 
Amstenlam,  1639,  in-fol.  Enfin,  il  est  auteur  de  deux  tragédies, 
Apollonius  prince  de  Tyr,  et  Apollonius  et  sa  fille  Tarsia, 
la  lIa\o,  1617,  in-A**;  mais  ses  essais  dramatiques  sont  mé- 
diocres. Il  mourut  en  1655. 

BOR  A  (géogr*),  province  de  la  région  abyssinienne  de  Tigre, 
à  Test  d*At)ergale,  sur  les  limites  de  Begemder,  selon  Ludolf. 
îsilt,  qui  nomme  plusieurs  fois  cette  province ,  fait  mention 
des  hautes  montagnes  deSalowa  et  de  Bora. 
BORA  ^Catherihb  de)  (F.  Luther). 

BORA-BOBA(K.  BOLABOLA). 

BORACHEBA  [hist.  fuil.).  C'est  un  arbre  des  Indes  orien- 
tales, qui  porte  des  fleurs  aussi  blanches  que  des  lis,  mais  un 
peu  plus  grandes  et  d'une  odeur  très-agréable.  On  dit  qu'en  ex- 
primant le  suc  de  ses  feuilles  et  en  le  mêlant  avec  de  Teau  il 
en  résulte  un  breuvage  qui  a  asseï  de  force  pour  enivrer. 

BORACIN  (ei^jm.),  adi.  m.  se  dit  d'un  adde  qui  est  combiné 
avec  le  borax  des  absinthes. 

BORACIQrR   (K.   BORIQrE). 

BOR  iCiTE  (c^im.),  minéral  appelé  aussi  spath  Imracique,  on 
sédatif,  magnésie  Iwratée.  —  Celle  substance,  de  nature  pier- 
reuse, d'un  blanc  grisâtre,  verdAtreou  jaunAUre,  rayant  le  verre, 
cristallise  en  rhonilwïdes  très-proches  du  cube,  ce  qui  lui  a 
valu  te  nom  de  quartz  cubique.  La  boracite  est  insoluble  dans 
les  ai  ides;  celle  de  Lunébourg  présente  dans  ses  cristaux  le 
phénomène  de  la  double  réfraction  entre  deux  lames  de  tour- 
maline, et  ces  cristaux  jouissent  aussi  de  Félectririté  polaire; 
ils  se  trouvent  dissémint's  dans  une  roche  de  gypse  granu- 
laire. Les  priiieij>ales  h>calités  où  l'on  rencontre  la  borarite 
sont  le  mont  KalLlierg,  Lunébourg,  Segeberg  dans  le  Holstein. 

BOR  111  (aéogr.\  ville  du  district  de  Chandorrée,  province  de 
MnUnh.  dépendant  des  Etats  de  Sindiah.  Elle  n'est  qu'i  un 
niilh  un  quart  de  Seronge,  et  est  remarquable  en  ce  que  c'est 


dans  SCO  sein  gu'a  pris  naissance  la  secte  mabométane  des 
Borahs.  Celle-a  dévie  en  certains  points  de  l'islamisme»  et  se 
trouve  répandue  dans  toute  la  partie  occidentale  du  Dekan,  où 
ses  partisans  s'occupent  en  majeure  partie  do  commerce  de 
caravanes.  Leur  mufti  suprême  réside  à  Boochampoor  (  F.  ce  root). 
BORAICES  (géogr.  anc),  peuples  Scythes  qui  avaient,  dit-on, 
leur  habitation  près  du  B^nube.  Sous  le  r^ne  de  Valerien,  ils 
envahirent  la  Colchide,  et  mirent  le  siège  devant  Pityonte.  Re- 
poussés avec  une  perte  considérable  par  Sucessianus,  ils  s'en- 
luirent  dans  leur  pays;  mais  bientôt  ils  reparurent  avec  des 
forces  nouvelles,  et,  grâce  à  l'absence  du  général  qui  les  avait 
déjà  battus,  ils  ravagèrent  le  pays,  et  pillèrent  les  villes  de 
Pityonte  et  Trapézonte. 

BORANG  (géogr. \  Ile  du  royaume  de  Palembang  sur  Sumatra. 
Elle  est  formée  par  le  fleuve  Palembang,  à  huit  milles  de  son 
embouchure  ;  elle  est  très-fortifice  et  maintenant  occupée  par 
les  Hollandais ,  qui  de  là  dominent  la  ville  et  le  port  de 
Palembang. 

BORARIT  (chim.)f  s.  m.  borate  de  magnésie  natif,  spalh 
boraciquc. 

BORAS  (géogr*  anc,)^  montagne  de  Macédoine  au  nord; 
elle  séparait  l'Emathic  de  l'Almopie. 

BORASSEAU  OU  BOURASSEAU  (C^MI.),  8.   m.  botte  OÙ  i'OII 

met  du  borax  en  poudre,  dont  on  se  sert  dans  quelques  fabri- 
ques pour  faciliter  la  fusion  de  la  soudure. 

BORASTis  (Grégoire-Laurent),  docteur  en  droit  d  eo 
théologie,  naquit  à  Norkœping  en  Suède,  vers  1584.  Il  «fûtta 
jeune  sa  paUrie,  passa  du  luthéranisme  à  l'église  romaine,  d 
s'euffagea  au  senice  de  la  Pologne ,  alors  en  guerre  avec  la 
Suède.  Les  discussions  politiques  entre  ces  deux  paysoocapèrent 
principalement  sa  plume,  et  il  publia  divers  ouvrages  en 
latin  pour  appuyer  les  prétentions  des  rois  de  Pologne.  On  cite 
surtout ,  comme  important  et  rare  :  Causm  ob  qnas  Carolus 
Gustavus  Johannem  Ccuimirum  bello  adorifi  eoaeium  u 
profiteatur  breviter  limatœ  et  eliminatm ,  Lublin ,  sans  date, 
et  Dantzig,  1656.  Borastus  était  très-savant  et  possédait  surtout 
à  fond  la  littérature  latine.  Les  vers  qu'il  mit  en  tète  du  Fiiis 
aquilonaria  de  Vastorius  pssent  pour  un  chef-d'œuvre  de 
bonne  latinité.  On  ignore  tes  autres  circonstances  de  sa  TÎe , 
ainsi  que  l'année  de  sa  mort.  Il  s'appelait  lui-même  chanoine  de 
Craco\ie,  prévôt  de  Wischioiwitz,  et  secrétaire  des  trois  rois  de 
Pologne.  Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec  un  Suédois ,  Dommé 
Etienne  Borastus,  qui  abandonna  également  sa  reli^'on  et  sa 
patrie,  et  qui,  selon  la  traditbn  populaire  de  la  province  où  il 
était  né,  joua  un  rôle  remarquable  à  Rome ,  et  devint  y  sinon 
pape,  du  moins  cardinal. 

borates  (cAtm.),  sous-sels  résultant  de  la  combinaison  de 
l'acide  borique  avec  les  bases  salifiables. 

BORATE,  lÉE  (ehim.),  adj.  qui  est  combiné  avec  Facide  bori- 
que et  une  base.  Potasse  boratée, 

BORAX,  BORATE  DE  SOUDE,  SOUS-BOR^iTE  DE  SOUDE, 
SOrDE  BORATÉE,  BORAX  NATUREL  OU  RINCKAL  (cAlfft.;,  SCl 

très-commun  auTliibet,  aue  l'on  trouve  à  l'état  natif  au  Pérou, 
dans  plusieurs  lacs  de  l'Inae,  à  Ceyian,  en  basse  Saxe. — Le  borax 
a  été  connu  des  anciens  sous  le  nom  de  chrysocolle  ;  on  le  prépare 
en  France  en  saturant  l'acide  boriaue  que  Von  tire  d'Italie  pnr  la 
soude  et  taisant  cristalliser.  — A  l'état  natif,  le  borax  est  d'un 
gris  verdàtre;  puritlé,  il  se  présente  en  masses  formées  de  cris- 
taux hexaédriques  incolores,  légèrement  styptiques.  —  Dans  h** 
arts  le  borax  est  employé  comme  flux  dans  la  soudure  des  mé- 
taux dont  il  facilite  les  alliages,  dans  la  peinture  sur  verre  et  sur 
émail.  La  médecine  eu  fait  usage  contre  les  aph thés ,  les  saliva- 
tions excessives,  les  ulcérations  de  la  langue,  de  la  face  interne 
des  joues.  A.  B.  DE  B. 

BORAX  (otlrofi.),  l'un  des  chiens d'Actéon. 
BORBE  [commercé]^  huitième  partie  de  la  piastre  de  55  mé- 
dius, qui  a  cours  à  Alexandrie  d'Egypte. 

BORBETOMAGCS  {géogr,  aHc.),  de|>uis  VAifGl0?r,  ville  de  U 
Germanie  première,  capitale  des  Vangiones,  sur  la  rive  noche 
du  Rhin,  au  sud  de  Monguntiacum.  C'est  aujourd'hui  Wonns 
(F.  ce  nom). 

BOBBOXIA  [bùtanX  s.  f.  genre  de  plante  dont  le  nom  a  été 
dérivé  de  Gaston  de  France,  prince  du  sang  de  la  maison  «le 
Bourbon.  La  fleur  des  plantes  de  ce  ^nre  est  roonopétaf^,  fkite 
en  forme  de  cloche  ou  en  godet,  et  découpée.  Il  s'élève  du  notn- 
bril  de  cette  fleur  un  pistil  qui  devient  dans  la  suite  un  fruit 
ressemblant  k  un  gland  charnu,  et  divisé  en  dedans  en  «leirx 
lobes.  Le  bas  de  la  fleur  devient  le  calice  du  fruit  ;  ce  calice  o^t 
diarna  et  ressemble  à  un  capuchoo. 


t 


nent  tooi  ie»  docôments  que  doÙs  avons  à  leur  ^rd.  Saint  Epi- 
pbane,  Philaslriiu  et  «aint  Augustin  d'ailleurs  disent  expresse* 
ment  cjue  ces  noms  n'étaient  que  des  sobriquets  ;  le  premier  de 
ces  écnvains  cependant  attribue  en  majeure  partie  ce  qu'il  dit 
des  borboriens  aux  gnostiques  en  général  ;  quant  à  ceux-ci,  il 
ne  Tait  pas  attention  que  le  mot  gno*liquti  est  une  appellation 
générale,  et  il  en  parle  à  tort,  presque  toujours,  comme  (l'une 
secte  à  part.  Saint  Epiphane  est  l'auteur  qui  parle  avec  le  plus 
de  détails  de  ces  borboriens,  et  il  parle  d'eux  comme  léuKHn 
ocnlaire,  car  il  dit  qu'anciennement  il  avait  connu  plusieurs 
de  ces  hérétiques ,  (jrt'U  avait  lu  leurs  livres,  et  qu'il  n'avait 
échappé  qu'avec  peine  aux  pièges  qui  lui  avaient  été  tendus 
par  la  séduction  el  même  par  des  femmes  de  cette  secte.  Au  sujet 
des  doctrines  des  borbonens,  il  dit  entre  autres  choses,  qu  ils 
regardaient  comme  te  siéee  de  l'âme  la  matière  de  la  génération, 
qui  du  reste  joue  un  roTe  important  dans  plusieurs  systèmes 
gnostîques  ;  qu'ils  admeUaient  huit  ciels,  ayant  cbacua  à  sa 
tête  uu  princ«  particulier,  et  prétendaient  que  le  Christ  n'avait 
eu  qu'une  apparence  de  corps;  qu'outre  les  livres  de  l'Anden 
et  du  Nouveau  Testament  ils  en  avaient  d'autres  encore  :  les 
QueiiioHt  de  MarU,  les  RévUaliont  iAdam,  les  lÀvrei  d» 
Seih,  etc.  Ce  qu'il  raconte  de  leurs  principes  immoraux  et  des 
choses  inEimes  que  ces  tiorboriens ,  hommes  el  Temmes,  e(  les 
prêtres  eux-mêmes  {appelés  Wwie»,  dit-il),  faisaient  en  général 
et  dans  leurs  réunions,  est  de  telle  nature  que  cela  passe  toute 
CToyance,ct  Dons  ne  pourrions  reproduire  ici  ces  honteux  détails. 
Daresleilprétend,  et  saint  Auguste,  qui  en  général  s'accordeavec 


lait  du  moins  de  celle-d;  et  plus  loin  il 

apprend  que  les  borboriens  étaient  aussi  appelés  coddiens 
(KoSSia'tii,  du  syriaque  Kodda,  najuji;,  Tpuëxioï,  tutùtle  à  part, 
parce  que  personne  ne  pouvait  manger  avec  eux);  Slraliolieet 
j2Tp!iTi»twîi)  en  Egypte,  et  Phibiomtcs  (♦i&uïlîa.),  et  ailleurs 
Zaccbéens  (Zcutxaiw)  et  Barbeliles  (UapÊniiTui).  Dans  le  Retp.  ad 
Epùt.  Aeaciitt  Pa%li,  en  léle  du  PanoriMiit,  saint  Epiphane 
appelle  encore  les  membres  de  cette  secte  Seeondimt  [^mui- 
Sixnt),  et  dans  le  dernier  endroit  Soeralitet  (iu»p«n™i);  et  si 
ailleurs  (£/<«■«.  «5,  cap.  9] ,  il  parle  de  membres  d'une  secte 
gnostique  appelés  liviliqutt  (Aiutnwi) ,  il  avait  certainement  en 
vue  les  borboniens.  Ce  dernier  nom  s'explique  par  la  qua- 
lilîcation  que  prenaient  les  prêtres  de  cette  secte.  On  ne  peut 
décider  si  tontes  ces  dénominations  désignaient  une  seule  et 
même  secte.  Au  xvii"  siècle  on  a  renouvelé  le  nom  de  borbo- 
Tieiu  ou  borborilei  pour  l'appliquer  à  une  secte  hollandaise. 


BORBOBTGHE  («iA/m.),  3.  m.,  de  pcpÉojiu^jn;,  murmure 
Bruit  sourd  produit  dans  les  intestins  parla  présence  de  quel- 
qncs  gaz  circulant  diflicilemenl. 

BORCASES  l^ittgr.  ane.),  peuple d'IUIie,  dans l'Apulie. 

BORCARI.  Le  tyran  Geiinar  avait  gouverné  les  Goths  avec 
un  sceptre  de  fer  :  son  nom  clail  en  horreur;  le  peuple  mur- 
murait et  cherchait  depuis  longtemps  l'occasion  de  courir  aux 
urines;  mais  il  lui  manquait  un  chef.  Borcari  se  présenta,  et 
rassembla  tous  les  mécontents  sous  l'étendard  de  la  révolte.  On 
courut  au  palais  deGcnnar;  il  fut  égorgé,  et  Borcari  présenta 
à  la  reine  Drotia  une  main  encore  dégouttante  du  sang  de  suzi 
cpouï.  Cette  princesse  l'accepla  pour  consener  sa  couronne. 
C'est  de  cette  alliance,  commencée  sous  des  auspices  si  Tunesles, 
que  naquit  Haldin,  qui  monta  depuis  sur  le  Irûnc  de  Dane- 
mark. On  place  cette  révolution  vers  la  fin  du  "RV  siècle. 

BOBCETTE,  en  allemand  Burilcheid  (giogr.),  ville  de  Prusse 
(Aix-la-Chapelle),  avec  des  fabriques  de  draps,  de  Casimir, 
d'aiguilles,  d'horlogerie,  de  bleu  de  Prusse,  de  forte-pianos,  des 
teintureries  de  laine,  des  titatures  de  colon,  des  papeteries  el  des 
tanneries.  La  population  est  de  4,600  habitants.  BorceLIe  est  à 
uo  tiers  de  lieue  aa  sud~est  d'Ais-la-Cbapellc. 

BORCB  (iilCBEL-JEJLVf  COHTB  DB) ,  naturaliste,   visiU 


lia  avec  SéguieV,  le  iiatoralisle  el  l'antiquaire,  et  avec  Roiier 
{Y.  ces  noms].  Ses  ouvrages  imprimés  sont:  1°  LHhograpKia 
tieilienne,  catalogue  raisonné  des  pierres  de  la  Sicile  propres 
à  embellir  le  cabinet  d'un  amateur,  Naples,  1777,  in-4";  »• 
Lithologit  iicilienve,  ou  connaissance  de  la  nature  des  pierres 
de  ce  même  pays,  Rome,  1776  ;  S"  Minéralagit  neilig»n«,  d^^- 
cimastique  et  tnétallurgigue,  suivie  de  la  mysserhydrologie  si- 
cilienne, Turin,  1780,  in-S",  avec  le  portrait  de  l'auteur; 
4° LtUret  lur  /««  traffnde  PiimonI,  Milan,  17ao,  in-8";  S"  £«(. 
fr«f  tur  la  SMIt  H  Cile  de  Malte,  Turin,  1762,  3  vol.  inSf, 
avec  le  portrait  de  l'auteur  couronné  de  lierre,  ouvrage  pré- 
cieux el  bien  écrit  en  français;  6"  Où^roit,  poème  de  Wieland, 
traduil  en  vers  francab;  le  slvie  en  est  de  mauvais  goût,  et 
la  traduction  infidèle',  Bàle,  1793,  in-S°. 

BORCHOLTES  (Jeau)  ,  jurisconsulte,  né  à  Luneboni^  en 
f533,  passa  quelques  années  en  France,  où  il  étudia  sous 
Cujas,  professa  le  droit  à  Bostock ,  el  ensuite  à  Helmsladt, 
oii  il  mourut  en  1593.  On  lui  a  reproché  d'avoir  suivi  trop 
servilement  les  opinions  de  Cuias,  son  maître.  Il  a  écrit  des 
traités  tur  let  fleft,  tur  let  obligntiont  et  tu  aeliotu,  (ur  Ut 
eonIraU  et  sur  d'autres  sujets  de  jurisprudence.  La  plupart 
de  ces  ouvrages  sont  oubliés  aujourd'hui,  muis  on  fait  encore 
cas  de  ses  CommeniaTii  in  IV  llbrot  t'ni itittitcmuin  JuMniaiU 
imp..  Helmstadt,  1590,  in-4'';  id.,  Wiilemberg,  1608,  in-i», 
publiés  par  son  lils,  Stalius  Borcholten  ;  id.,  14'^  édition,  Paris, 
1646,  in-*".  Chaque  chapitre  des  Instilutes  y  est  réduit  en 
tableaux  synoptiques,  qui  en  facilitent  singulièrement  l'étude. 

BORtJt  (Gaspard-Guillache  de),  fils  d 'Adrien-Bernard 
de  Borck,  feld-maréchal  au  service  du  Prusse,  naquit  en  1U30 
à  Dœberitz,  en  Poméranie,  entra  de  bonne  heure  dans  la  car- 
rière diplomatique,  et  fut  envoyé  successive  m  en  l  comme  atif- 
bassadeur  à  Copenhague,  à  Brunswick,  â  Dresde,  à  Londres  et 
à  Vienne.  En  1 7 10  il  fut  rappelé  ji  Beriin  el  revclu  des  fonctions 
de  curateur  de  la  nouvelle  académie  des  sciences.  Il  mourut 
le  8  mars  1747,  laissant  la  réputation  d'uix  ministre  vertueux 
et  d'un  homme  instruit.  On  a  de  lui  une  traduction  de  la  tra- 
fic de  ^a  Mort  de  CitOTtAe  Shakespeare,  Berlin.  1741,  el  un 
Eeeai  de  Iroducu'on  »n  vert  dt  la  Pharinle  de  Lucain,  Halle, 
1749,  in-S".  Son  éloge ,  composé  el  prononce  par  le  grand  Fré- 
déric, se  trouve  dans  les  Mémoirei  dt  l'académie  de  Berlin, 
pour  l'année  1747.  —  Son  frère,  général  de  cavalerieau  service 
de  Prusse,  et  sarinlendant  du  prince,  depuis  roi  sous  le  nom  de 
Frédéric-Guillaume  H ,  passa  la  fin  de  sa  vie  dans  ses  terres  de 
Stat^rdt  en  Poméranie,  où  il  s'occupa  avec  succès  d'agriculture 
et  d'économie  rurale.  (Jn  a  de  lui  quelques  disserlaiions  sor 
cette  matière,  et  une  excellente  Deieriplion  de  t agriculture  de 
Stargardt,  Beriin,  1778,  in-S";  3'  édition,  Berlin,  1785,  en 
allemand. 

BORD  (  gram.  vtar.  lechnol.  ) ,  s.  m.  l'extrémité  d'une  sur- 
face, on  ce  qui  la  termine,  te  bord  <tun  manteau,  d'un  verre, 
d'un  chemin,  etc.  —  Avoir  un  mot  (ur  {e  bord  des  lèvrei,  éire 
ou  se  croire  tout  près  de  se  souvenir  d'un  mot,  d'un  nom  qu'on 
a  oublié  et  qu'on  cherche  à  se  rappeler.  —  Avoir  un  aveu,  uw 
teerelnir  Ubotddet  lérret,  éprouver  une  grande  envie  de  faire 
un  aveu,  de  révéler  un  secret.  —  Figurément,  Avoir  l'Ame  tur 
le  bord  de*  Uvrei,  être  près  de  mourir.  —  E(re  au  bord,  sur  le 
bord  du  précipice,  être  près  de  tomber  dans  un  grand  malheur, 
dans  quelque  grand  danger;  être  sur  le  point  de  se  perdre,  d'ê- 
tre ruiné.  On  dit  en  des  sens  analogues  :  Conduire ,  pouiscr 
quelqu'un  au  bord  du  précipice  ;  l'arrfier  au  bord  Ju  préci-- 
pieti  etc.  Figurément,  E(re  tur  le  bord  de  ta  foise,  au  bord  da 
tombeau,  être  extrêmement  vieux  ,  n'avoir  que  peu  de  temps  à 
vivre.  Familièrement,  Un  rouge  6ord,  un  verrede  vin  plein  jus- 
qu'aux bords.  —  BOBD  se  ilit  aussi  de  tout  ce  qui  s'étend  vers 
les  eitrémités  de  certaines  choses.  Le  bord,  le*  bordid'an  plat, 
tout  ce  qui  est  depuis  la  partie  concave  d'un  plat  jusqu'à  l'eïlré- 
milè.  te*  bordt  d'un  chapeau,  tout  ce  qui  excède  par  en  bas  la 
forme  d'un  chapeau.  —  Il  se  dit  particulièrement  du  terrain, 
du  sol  qui  est  le  long  de  ta  mer,  d'un  Qeuve,  autour  d'un 


(70) 


Jaeytftc.  —  F#mr,arfw«rd  6ortf 9  aUeuiére  le rifa§e ,  JMrrifcr 
aa  txNPd  de  l'eftu,  as  bord  de  la  OMr.  Il  se  dit  d*oii  bateau  oa 
ë'Qn  navire.  —  Ellipti^iieiDent ,  À  hord,  à  bord,  cri  de  geu 
qui  8ûDt  sur  un  navire,  pour  avertir  qulls  veulent  aller  à  terre, 
OD  de  gens  (|ui  sont  sur  le  rivage,  pour  demander  à  s'embar- 
quer. —  Poétiquement ,  Let  sombres  bords ,  les  bords  du  Go- 
c|le,  l'Enfer.  —  Bords,  au  ploriei,  se  dit  poétiquement  des  ré- 
aons^des  contrées  covironuêes  d'eau.  — Bobd  se  dit  aussi 
0*une  espèce  de  ruban  ou  gakm,  d'une  bande  d'élofie  doot  on 
barde  certaines  parties  de  Tbabillenient.  —  Boeb,  en  ton»,  de 
wmrine,  désigoe  souvent  le  c6té  d'un  bâtiment ,  d*uB  vaisseau 
(  F.  Bâbord  et  Tribord).  —  Vinr  de  bord,  cbanger  de  route, 
ea  mettant  au  vent  un  coté  du  bâtiment  pour  l'autre.  —  Ft^u- 
réflKnt  et  iamilièrement ,  Virer  de  bord,  changer  la  direction 
de  sa  conduite ,  s'attacber  à  un  autre  parti.  —  Rouler  berd 
sur  bord,  éprouver  un  roulis  %-ioleot  et  continu.  —  Etre  bord  à 
fiMi,  se  dit  quand  l'un  des  côtés  du  bâtimetit  toucbe  à  un  quai. 
—  ysûêieau  de  ketui  bord ,  se  disait  autrefois  de  tout  bâtiment 
qui  naviguait  au  kmg  cours,  par  opposition  à  vaisseau  de  bas 
Qord,qm  se  disait  d'une  galère  ou  de  tout  autre  petit  bâtiment 

eit.  raisi#au  de  haul  bord  ne  se  dit  pkis  aujourd'hui  qvedes 
timents  de  guerre  à  plusieurs  ponts.  —  Bord  se  dit  aussi  du 
navire ,  du  bâtiment  même.  —  Il  se  dit  quelquefois  pour  bor^ 
dde  (F.  ce  mot).  —  Fiffurément,  Courir  U  bon  6ortf ,  signiûait 
autrefois  piraier.  —  (Jourir  bord  sur  bord,  louvoyer  à  (wtites 
bordées,  tantôt  à  droite,  tantôt  à  gauche,  pour  se  maintenir  à  la 
même  place,  ou  pour  ne  cbanger  déplace  que  le  moins  possible. 
<—  Figurément  et  familièrement,  Eire  dm  bord  de  quelqu'un, 
être  &  son  parti,  de  son  avis,  de  son  opinion.  —  BoRO  a  bord 
DE  «  location  prépositive.  On  le  dit  des  liquides  qui  remplissent 
toute  la  capaaté  de  ce  qui  les  contient. 

BORDA  ou  ALBOBDA  (F.  Mahomet  [manteau  de]). 

BORDA  (Jean-Charles),  membre  de  Tacadémie  des  scien- 
ces ,  de  r Institut,  capitaine  de  vaisseau  et  chef  de  division  an 
Biinistère  de  la  marine,  naquit  à  Dax  (Landes)  le  4  mai  1733. 
Il  commença  ses  études  dans  cette  ville,  au  collège  des  Baruabi- 
tes,  et  les  acheva  sous  les  Jésuites  de  la  Flèche.  Le  goût  qu'il 
aK>ntra  de  bonne  heure  pour  les  naibématiques  fut  d'abord 
contrarié  par  ses  parents  qui  le  destinaient  au  barreau ,  mais 
enfin  il  obtint  d'eux  la  permissioQ  de  s'y  lifrer;  il  entra  dans  le 
fléine  militaire,  vint  à  Paris  et  fit  de  rapides  progrès  dans  l'étude 
oes  sciences.  En  1756 ,  il  fit  lire  à  l'académie  des  sciences  un 
Mémoire  sur  les  mouvemenis  des  projectiles.  Cette  oompaffnîe 
associa  dès  ce  moment  ce  jeune  officier  à  ses  travaux,  et  1  admit 
dans  9fm  sein  en  1764.  Borda  était  entré  dans  les  chevau-légers, 
afin  de  pouvoir  rester  plus  longtemps  à  Paris  ;  en  1757,  il  nt  la 
campacne  de  Blaoovre  en  quahté  d'aide  de  camp  de  M.  Maille- 
bois;  il  se  distingua  surtout  à' la  bataille  d'Uastembeck.  Son 
goût  |)Our  les  sciences  le  ramena  à  Paris  ;  il  rentra  dans  le  génie 
militaire  et  fut  employé  dans  différents  ports.  Il  s'appliqua  à 
l'art  nautique  et  publia  plusieurs  Mémoires  sur  la  résistanee 
des  fluides;  il  en  publia  aussi  un  sur  la  Théorie  des  jn-ojeeliles  en 
ayant  égard  à  la  résistance  de  l'air  ;  et  dans  un  autre  mémoire 
il  démontra  l'exactitude  du  Cakul  des  varioHons  de  Lagranae. 
Ces  difiërents  travaux  fixèrent  l'attention  de  M.  de  Prashn, 
alors  ministre  de  la  marine.  Borda  fut  nommé  en  1771  mem- 
bre d'une  commission  pour  examiner  les  montres  marines;  il  fit 
à  cet  effet  sa  première  campagne  maritime  sur  la  frégate  la 
Flore.  Il  a  donné  la  Relation  de  ce  voyage;,  2  vol.  in-4%  1778. 
Il  visita  en  1774  et  en  1775  les  Açores,  les'llcs  du  cap  Vert  et  la 
côte  d'Afrique:  alors  il  fut  nommé  lieutenant  de  vaisseau.  En 
1775,  il  fut  chargé  de  déterminer  exactement  la  position  des 
He$  Canaries ,  point  essentiel ,  à  partir  duquel  tous  les  peuples 
d'Europe  comptent  les  longitudes  [géographiques.  Dans  tous 
ses  voyages  Borda  se  servit  des  inslrufnenis  à  réflexion ,  pour 
déterminer  par  des  relèvements  astronomiques  la  position  des 
difiërents  points  d'une  côte.  C'est  à  ce  prooédé  qu'on  a  dik  les 
meilleures  cartes.  La  relation  du  voyage  de  Borda  aux  Cana- 
ries n*a  point  été  laite,  mais  il  fit  paraître  lui-même  une  Carie 
de  ces  îles  et  des  côtes  d'Afriffue.  Dans  la  campaj^e  du  comte 
d'Esling  (l777-78\  W  fut  major  général  de  l'armée  navale,  em- 
ploi dans  lequel  il  déploya  de  grandes  connaissances  et  beau- 
coup de  sag^se.  Il  commanda  le  vaisseau  le  Guerrier  en  1781. 
Unan  après,  il  ébiit  sur  leSolitaire,  servant  d'escorte  à  un  corps 
de  troupes  qu'on  conduisait  à  la  Martinique.  Après  les  avoir 
laisséesa  leur  destination,  il  se  mit  en  croisière.  Attaqué  par  une 
escadre  anglaise,  il  se  défendit  avec  opiniâtreté  ;  mais  obhgê  de 
se  rendre ,  il  fut  traité  avec  la  plus  grande  distinction  et  dut  â 
sa  réputation  la  faveur  de  retenir  en  France  sur  parole.  £a 
1789,  il  fut  char^  par  MM.  BAéchin  et  DeUmbre  de  détermi- 
ner  l'arc  du  méridien  entre  Dunkerquc  et  les  lies  Baléares.  Il  fit 


tooftes  les  opératioos   gui,  dans  cette  catiaptte  ■., 

tenaient  à  la  physiquein  inventa  les  rêgko  depéaUm  po«r  ii 
mesura  des  bases ,  et  les  thermomètres  méêmRéqiées  q«i  servant 
à  indiqtier  leurs  dilatations  les  moins  sensibles ,  «fin  A'vmrn 
dans  son  tfavail  k  la  précision  la  plus  parfaHe.  Ce  fM  en  ilTT 
que  Borda  it  exécuter  son  cereie  à  réflaaion  ,  d*un  usage  â 
nréquent  et  d'une  si  grande  ntsbté  que  nous  crayons  devoir  ia» 
dâe^ier  le  priadpe  sur  lequd  il  repose.  Ce  principe  consiste  dans 
la  répétition  des  observations  doot  les  résukats,  placés  les  ans  à 
la  suite  des  autres  sur  le  contoor  d'un  limbe  circuiaire,  détmi* 
sent  dans  leur  résultat  moyen  les  erreurs  des  divisioBS  inévita* 
blés  dans  un  petit  instrument.  C'est  sur  leméoMî  principe  qoa 
Borda  fit  constmire,  pour  les  observations  terrestres,  <^s  oerclei 
répéttleurs  si  répandus  maintenant  en  Europe.  U  imagina  un 
appareil  trè»-ii^^ieux  pour  mesurer  la  longueur  du  pendait 
avec  une  précision  inconnue  avant  lui.  Dans  toutes  les  inven- 
tions de  Borda  on  recoimait  le  physicien  géomètre  qui  sait 
allier  habilement  le  calcul  à  l'expérience,  et  aittândre  par  ks 
procédés  les  plus  simples  la  dernière  précision.  L'époque  eè  M 
publia  ses  observations  et  ses  découvertes  dek  être  regardée 
cooMne  celle  où  les  marins  français  ont  abandonné  les  roatinei 
de  l'ignorance  pour  ne  se  guider  que  par  les  sciences  exactei. 
Borda  mourut  à  Paris  le  âO  février  1 79s^.  Dans  les  dernières  an- 
nées de  sa  vie  il  avait  feit  un  travail  considéraUe  sur  les  réhu- 
lions.  Par  une  théorie  savaate,  appuyée  sur  des  cxyérieaces  d^ 
licates  et  nombreuses,  il  avait  comoosé  une  foraiale  deréfiio- 
tion  qu'il  croyait  exacte  et  complète.  Ce  travail  était  k  mlfit 
d'un  mémoire  considérable  dont  â  avait  fait  deux  copies  qai 
ne  publia  point,  et  qui  ne  se  sont  (mnt  retrouvées  après  A 
mort.  Les  ouvrages  de  Borda  qui  ont  été  imprimés  séparemsut 
sont  :  ioVogaje  fait  par  ordre  du  roi  en  1771-72,  en  divers» 
parties  de  f  Europe  et  de  r Amérique,  pour^vérifler  tuêim  es 
pHisiemrs  mModes  et  fnstruw^enis  eervant  à  détermitser  ta  !»> 
titude  et  la  longitmde  tant  du  vaisseau  que  des  eôtes,  îles  se 
écueils  qu'on  reconnait,  suivi  de  reekerehes  pour  reetifler  tes 
cartes  hydrofrapkiques,  par  MM.  Verdm  delà  Oeane,  fiordaet 
Pingre,  Paris,  1778,  a  vol.  in-4<>;  nous  en  avons  déjà  parlé. 
So  Description  H  usage  du  cerck  de  réflexion,  Paris,  1787, 
in-4*> ;  3^  Tables  trigonométriquu  décimales^  etc.  ou  takês  éêS 
logarithmes,  des  sinus,  sécantes  H  tangenUs,  smivasd  <a  divé^ 
sion  dm  quart  de  cercle  en  cent  degrés,  revuos,  augmentées  et 
publiées  par  M.  Ddambre,  Paris,  1804,  in-T . 

BOEDA  (SiRO),  médecin  illustre,  né  à  Pavie  en  1761,  de  pa- 
rent honnêtes  qui  lui  firent  donner  une  exœllente  édacatkm. 
Tissot  et  J.-P.  Franck  avaient  donné  un  nouvel  éclat  à  la  célè- 
bre école  de  médecine  de  cette  ville.  Borda  suivit  les  leçons  de 
cette  faculté,  et  bientôt  ses  progrès  et  son  assiduité  loi  valaient 
la  place  de  répétiteur  de  matière  médicale.  A  peina  docteur,  on 
lui  donna  la  chaire  de  cette  partie  de  la  science  et  un  service  aa 
grand  hôpital  de  Pavie.  Quoique  ce  service  n'eût  jaauus  été  con- 
sidéré comme  clinique,  Borda  sut  y  attirer  an  concours  immensa 
d'élèves  et  de  docteurs  étrangers;  jamais  professeur  n'exdCa 
plus  de  sympathie  et  d'enthousiasme.  Convaincu  des  dangers 
de  la  doctrine  de  Brovrn  (  F.  ce  nom),  Borda  crut  en  trouver  une 
rationnelle  dans  celle  professée  par  Rasori,  et  dès  celte  époqne  i 
entreprit  sur  l'action  des  médicaments  des  expériences  coi»- 
ciencieuses  et  remarquables.  U  se  convainquit  qu'une  foule  de 
substances  qui  produisent  en  apparence  le  même  effet  n*oiit 
point  la  même  action  ;  il  reconnut  par  exemple  que  l'actioa  sé- 
oalive  de  l'opium  n'est  point  la  même  que  celle  du  laurier-ce- 
rise et  de  l'acide  prussique.  Dès  ce  moment  il  ne  vit  plus  que 
des  affections,  des  diathèses  asthéniques  et  hypenténiques^  et  la 
matière  médicale  ne  lui  offrit  plus  que  des  stimulants  et  des 
eonlre-stimulants.  Le  Piémont,  la  Lombardie,  Gènes,  toute 
l'Italie  et  les  autres  parties  de  l'Europe  envoyaient  à  Borda  leurs 
plus  illustres  malades:  lorsqu'il  était  forcé  de  voyager  pour  se 
rendre  à  l'appel  des  malades  de  ces  contrées,  ce  n  ôlail  pas  pour 
lui  un  temps  perdu  ;  il  le  mettait  à  profil  pour  étudier  la  litté- 
rature médicale  des  étrangers.  Plus  d'une  fois  il  étonna  des 
docteurs  anglais  par  ses  connaissances  étendues  sur  les  produc- 
tions des  médecins  de  leur  pays.  La  profondeur  de  son  aiaçnos 
tic,  son  exacte  ohsenation  des  faits,  le  rendirent  hippocratique, 
et  ne  permirent  point  même  à  de  fausses  théories  de  devenir 
dangereuses  entre  ses  mains.  Quand  la  Lorobardie  passa  au  poo- 
voir  de  l'Autriche ,  Borda  ne  put  dissimuler  ses  affections  (Kmr 
le  gouvernement  français;  ce  fut  pour  ha  la  cause  de  bien  des 
chagrins  et  de  bien  des  persécutions.  Les  élèves  qui  soivaiml 
ses  leçons  furent  mal  notés ,  l'administration  de  rhôpitalref»- 
sait  à  lui  sevi  des  remèdes  coûteux ,  et  eoHwae  ses  élèves  les 
apportaient  des  pharmacies  du  dehors ,  on  lai  retira  la  chaire 
de  Biati^  médicale.  L'attachesMnt  et  rafflacooe  de  ks  aodi- 


(71) 


ke«T9  n'en  âevianaif  «•  plus  marqués.  A  la  ia,.  (aiëgiie  dfii^ 
lutte  inégale,  il  se  retira  à  Milan  où  rappelaient  les  vœux  oe 
wlte  viilQ  populease,  et  t'y  livra  exdusivtiBeot  à  la  praiique. 
U  avaii  de  noaabreui  aiamiseriu  ouil  se  disposaii  a  publier 
]aaBd  la  doeiriue  de  Broossais  vint  changer  ses  idées;  il  fil  hrùr 
1er  «Mi&aes  yeux  Ions  aes  papiers^  ▲  une  époipie  de  sanglantes 
réactions^  uaa  vcMve  d*iMi  certain  âgelai  sauva  la  rie  ;  par  reco»- 
naissaace,  ii  Tépousa,  auia  u'eu  cul  poinl  d'enfants;  â  aima 
comme  siens  ceux  qwe  son  épouse  avait  eus  àe  son  premier 
Biari  H  en  fui  aioiêile  méiue.  Ses  longs  travaux  et  ses  nam^ 
breiises  traverses  avaienl  altéré  sa  saaté;  la  perte  de  sa  femme 
lai  perta  le  deraiet  coup.  Il  RMNiniit  ea  septembre  t8Sl4. 11  s'é- 
tait ]«^  aUeàal  d'uue  afEectiou  calculeose  des  reins  ;  Tautopsie 
prouva  qu'il  ne  s'était  peina  trompé. 

BUUIA«B,  BI»aDAftES»  FRAHC-SUSD»  rBAIiC-MMtBAOi 

'mêrùu).  Gsft  BMlssonl  synooraes.  On  nommeaiusi  le  revête- 
inent  et  plaadbes  qui  œuvre  le  corp»  du  vaisseau  par  dehers, 
ieauM  le  gabmd  jusqu'au  plaé-boré,  Quelques-onê  fappdlesl 
ke  /raa«^9r^a9a  ,  pour  le  distinguer  du  bordage  iaténeur  qui 
l'appeUe  Mnrage,  itrr^â  eu  vaigru.  Les  eharpeatiers  appellent 
Missi  hnéÊ^u  lés  pUuches  qu'ils  emploienl.  Ou  dit  6orday# 
ie  tant  de  pouces ,  par  exemple  de  quatre  pouces,  e'esl-àKtire 
Bu'il  a  quatre  pouees  dTépeisseur.  Quelque»Huis  préteadeut  que 
répaissenv  du  franc^kerda^  se  doit  régler  par  repassent  .de 
l'élrave,  et  qu'on  doit  lui  donner  le  quart  de  cette  épaisseur ,  et 
luéBie  uu  peu  pias.  La  largeur  des  plaaches  du  frane^berdace 
Mlle  plus  souvent  dedix-èaii ,  vingt  ou  vingl-deax  pouces.  Le 
tedage  de  l'arcasse  peut  être  d'un  tiers- plus-  niinoe  que  celui 
ks  c<Hés.  Loi»|u'il  s  agit  de»  plus  grands  vaisseaux,  pour  les- 
luels  il  £iut  des  hordages  pkia  épais ,  et  par  cornèrent  plu» 
lifficilesà  plier,  eu  tàobe  et  se  passer  de  fléu  ep.  tout  ou  en  partie, 
c'est-à-dire  de  u'aaoar  pas  besam  de  les  cbanifl^  et  de  les  plier 
Mauoottpi;  et  pour  eet  effet  ou  prend  ^des  poutres  quTon  cnoisii 
brt  Hoies>  et  ou  les  scie  eu  eonrbe  entière  sur  des  modèlefl  eu  eu 
leminsearbe,  etea  œ  oas  en  lesécbauffie  un  peu  pour  les  flaire 
ourber.  11  ùai  que  les  bordages  et  les  datres  qu'on  destine 
louf  uu  vaisseau  soient  près  dé  quatre  à  six  pouces  plu»  tongs 
me  leur  juste  mesure,  en  y  couiprenaot  leur  rondeur ,  ou  bien 
Is  se  iTouvent  trop  cour(&. — BokautUE  de  voi»b.  Les-eonstruc- 
leurs  ne  cauvienaeut  pas  également  de  ce  qu'on'  doiC  entendre 
par  é«irda(jptf  de  fond  ;  les  uns  comprennent  sous  ce  mo0  tous 
les  bordages ,  depuis  la  quille  jusqu'au  premier  bordage  des 
leurs,  et  par  euriséqueat  ks  ^u^r^  et  les  riberds  ;  souvent  on 
l'entend  que  les  bordages  depuis  les  ribords  jusqu^au'  premiev 
lordage  dos  fleurs^  d'autres  eoniondent  aussi  les  gabords  et  les 
ibords»  eu  prenant  Fuu  et  l'âutrc  mot  |)0uv  les  deux  premières 
ibuchesiqui  juiguenl  la  quille  par  les  deux  eèté»  ;  au  lieu  qu'il 
^  a  des  cbappenlievs  qui  les  distinguent ,  nommant  oes  deux 
iremières  planebes- seulement  gaboras ,  et  les^deux  autres  pre^ 
Bières  plancbes  qui  suivent ,  c'est-à*4Kre  une  de  chaque  €6té 
près  les  galkiads ,  ils  le»  nomment  ribords.  —  loaDA6B  bb» 
LEURS.  Ce  sont  les  planches  qu'on  emploie  à  border  les  Qeurs 
iu  vaisseau,  et  qui' en  font  la  rondeur  dans  les  côtés,  depui»  le 
md  de  cale  jusque  ver»  la  plus  basse  préeeinte.  Celle  rondeur 
ontribue  beaucoupâ  faii%  flotter  le  vaisseau;  elle  sert  a  le  foire 
élever  pina  aéaéuMut  lorsqu'il'  vient  a  toucher ,  et  elle  fait  qu'il 
e  s'enoommage  pas  si  fealanent  qu'il  le  (brait  si-  le  bas  deses 
Mes  était  plus-  carné.  Ou  emploie  dans- les  fleurs  d'un  msseau 
"ois  ou  quatre  pièces  de  bordage-,  ou  même  plus,  selun  la  gran- 
eur  du  navire,  et  selon  la  rondeur  qu'un  leur  veut  donner.  — 

lOADAGB  I>'DfTRBLB»>aRÉGBrNTES  OU  COVPbE».   Ce  SOUt  leS 

eux  pièces  da  bordage  qu'on  met  entre  chaque  préoeinte;  elles 
appelientaussi  farme^uraj  ou  fmnnures.  On  donheaux  bordages 
'entro  les  préoeiuteS'  une  largeur  convenable  à  la  grandeur  du 
lisseau:  oeuA  qui  sont  entre  les  deux  plus  basses  préeeintes 
divent  être  proportionnées,  en  sorte  que  les  dalot»  y  puissent 
re  conmodenieni  percé»,  et  qu'ils- se- rencontrent  juste  au- 
3SS0U»  de  la  préceinto.  Les.  eutre-saborda  sont  proportionnés  à' 
laij^euD  qu'oa  donne  aux  sabords^  Les  bordage»  d'entre  les 
néceiotes.  qui^  sont  auKlessus  des  sabords  doivent  aussr  avoir 
ur  juste*  proportien  peur  y  percer  les  dalots  du  haut  pont,  il 
ut  remarqiier qu'à  lapr^oeàil^quî  est auniessua de» sabord» 
I  oommeDce  à  diminuer  l'épaisatur  de»  bordage»,  et  qu^'on 
ntinue  josqit'au-liaut.  On  donne  le  plus  souvent  aux  fermure» 
L  couples  tf  entce  les  préceinles  la  moitié  de  TépaisBeur  des 
^éceinte8;^oepawianton  change  cette  disposition,  selon  qn^to 
juge  à  paapaa^  par  rapport  aux  preportiânada  bâtiment  en^ 
ïr  ;  mai&a  ré§arcb  dateur  largeur  ou  hauteur,  il*  n'y  a  peint)  de 
gle  àdoooaa ,  que.  de  prendre  bien^gardeque  taules  le»fep> 
ures  aoientsi  bien  praportâounéesquele»  SMerd»et  les  dalats 
lisseoÉ  fi^yj  pUcea  eammedéuient  et  d'une»  manièn  qui  sait 


agréable,  et  pour  eet  cfiet  en  doit  le»  tenir  un  peu  plu»  étroUa 
vers  l'avant  et  vers  l'arrière  qu'au  milieu.  Au  reste,  comme  on 
ne  les  présente  point  et  qu'il  faut  les  dresser  toutes  prêtes  par 
larè^le  seulement,  il  tant  être  fort  exact,  et  prendre  soin  qu^ 
n'y  art  point  de  défaulsw 

BORVAGE  {l€ehnôl,)j  s.  m.  En  term.  de  cordonnier,  c'est  la 
manière,  l'action  de  border  un  soulier,  ctc.;^  de  plus,  fc  prix 
même  de  ce  travail.  —  Boruagb  se  dit  aussi,  en  term,  de  chape^ 
tier,  de  tailleur,  de  eoulurière .  de  tapissier ,  pour  l'action  de 
border  an  chapeau,  en  habit,  un  jufion,  un  (apis,  etc.  Enfin, 
ce  mot  s'emploie  âm»  foutes  les  professions  oa  l'on  a  quelque 
étoffe  eu  autres  pièces  à  border  (  V,  Bokdemkvt). 

BORDAILLE  (term.  de  rivière),  s.  f.  partie  d'un  bateau  foncet 
qui  est  tout  près  du  rebord.  —  Il  se  dit  au5si  des  planches  pro- 
pres à  faire  des  bords  de  bateaux. 

BOROAiLLER  OU  BORUAYER  (marine)^  V.  n.  louvoyer  à 
petits  bords,  battre  la  mer  bord  sur  bord,  sans  gagner  au 
veut.  Ces  deux  mots  vieiUisscut,  surloul  le  dernier. 

B4HtDAT  (eomm.)f  s.  m.  petite  étofle  en  tinu  étroit  que  l'en* 
fabrique  en  quek|aes  endrcuts  de  l'Egypte. 

B«)U>AZAR  (AivTOiifE),  Tun  des  plus  savants  imprimeurs  de 
l'Espagne,  naquk  à  Valence  en  1671.  Sa  première  éducation  fut 
fort  négligée,  il  commença  l'élude  du  htm  à  Fâ^  où  l'on  finit 
ordinaircraeut  ses  études.  Quoique  sans  maître,,  il  fit  de  rapides 
progfèsw  Peu  de  temps  après,  il  proposa  un  système  complet  et 
anMbrme  d'orthographe  qui  eut  1  approbation  des  écrivains 
espa^pools  les  plus  distingués.  Son  livre  eut  dieux  éditions.  II 
publia  alors  un  iraiDé  d'orthographe  latine  qui  obtint  le  même 
accueil  du  puMic.  La  mort  de  son  père  Kayant  placé  à  la  tête 
d'une  imprimerie,  la  plus  importante  de  Valence,  il  songea  â 
donner  à  eet  art  une  cunsideratîon  dont  il  n'avait  pas  encore 
joui  en  Espagne.  H  adressa  un  mémoire  au  roi  pour  démontrer 
que  le»  livre»  d'église  ^'on  achetait  de  l'étranger  pouvaient 
facilement  être  imprimes  en  Espagne,  puisque  les  fabriques  de 
ce-royaume-  fiéumissaient  da  papier  d'une  qualité  supérieure, 
et  que  l'on  y  trouvait  des  ouvners  très^abiles  pour  la  fonte  des 
caractères.  Les  moine»  de  l'Escurial,  qui  avaient  le  pnvilégf! 
eaclusif  duconnnerce  de  ce»  livres,  em|^hèrent  le  mémoire  de 
Bordazar  d'avoir  un  résultat.  Celui-ci  ne  fut  pas  plus  heureux 
dans  son  projet  d'établir  à  Valence  une  académie  pour  rensei- 
gnement des  mathématiques ,  science  (pi'il  avait  cultivée  avec 
sucG^  et  sur  laqueHe  il  a  publié  plusieurs  écrits.  Une  lettre, 
dans  laquelle  il  rendait  compte  de  son  plan  et  des  moyens  de  le 
mettre  a  exécution',  produisit  parmi  les  grands  et  li^s  lettrés  une 
sorte  d'enthousiasme  ;  Tacadémie  ne  fut  pourtant  pas  fondée,  et 
Sordaxar  se  vit  réduit  à  enseij^er  lot-même  gratuitement  à  la 
jeunessede  Valence  l'arithmétique,  la  géométrie  et  rarchiteclure. 
Cel  estimable  citoyen,  sans  cesse  occupé  de  l'utilité  publique, 
forma  le  dessein  de  le vçr  le  plan  topographique  du  royaume  de  \o~ 
leBee;aui&toujoar»  malheureux  dans  ses  entreprises,  il  mourut, 
avant  d'avoir  achevé  son  travail,  en  novembre  iTii,  épuise  des 
fatigues  qu'il  avait  essuyées  à  là  Chartreuse  du  Val  dé  CnrisL  On 
a  de  lui  :  ***  Ortogrdphia  espagnola,  Valence,  1728,  in-8;, 
^  édii\on^\bî6.,iTW,u\'9P;^  Practicadeortografiaespagnola^ 
ibid.,  in-S**;  abrégé<ie  Touvragc  précédent,  souvent  réunprimc. 
y*  Orlogfra^  tonna,  ibid.,  1730;  in-8»:  i"  Plantiflcacion  de  la 
imprentudé  el  Kezo  sagrado,  1753,  in-fol.  C'est  le  mémoire  pour 
l'impression  des  livres  d'église  dont  nous  avons  parlé  ;  5"  Idea 
d^  ima-  acadtnvks  malhemutica.  Valence,  1740,in-4«  ;.  6"  PYojet 
d'établir  un  eyeteme  uniforme  pour  les  mesures  et  les  poids 
(en  espagnol),  1741  ;  T>  Pensées  sur  la  comète  de  47  U  ;  8°  Ue- 
dncoion  de  monedas  antiguas  y  corientes  de  toda  Europa,  etc., 
ibid.,  1736,  in-8*  ;  9^  Calendrario  perpetuo,  in-4''.  On  a  de  lût 
des  poésies  latines  et  espagnoles  peu  estimées.  Il  a  laissé  aussi< 
des  manuscrits  importants,  entre  autres  une  Grammaire  et  un 
Pieiionnam  espagnols,  un  Dictionnaire  des  sciences,  des  Ré- 
créations matftémaiignet,  des  Tables  chronologiques  et  astre-  - 
namiques, 

BORDE  ,  BOHBEAU ,  BOBDfiL  ,  BOBDELLE,  BOBOfiTTH» 

BOUBDE,  BOCBDK^U  {^ramm,  ane.),  loge,  petite  maisoU', 
cabane  bâtie  à  l'exlrémile  de  la  ville,  dans  le  faubourg  ;  de  làice 
nom  a  signifié  petite  ferme,  masurepelite,  grande,  r&luil  dans^ 
lequel  on  enfermait  un  lépreux.  Plus  tard  on  a  appliq^iéo^ 
diminutife  aux  lieux  de  débauche. 


LBS  AVUtOKS  (marine),  o'eat-è-dire  wieis  le§'avit^09^ 
en  éiatf  pour  se  préparée  k  ramer  au  nager. 

( 


ne  méfil&un.somwniC  d 
quL  régna  dltna  pBBBqpaa 


naquit 


— ,    —    _ — y —   ^ — 

assez  grande  réputation ,  et  devint  même  premier  médecin  du 
roi  Henri  VIII ,  ce  qui  ne  Tempécha  pas  d*ètre  arrêté  pour 
dettes  et  de  mourir  en  prison,  en  1549.  Parmi  ses  écrits  étran- 
sers  à  son  art  on  cite  :  1^  l>«  ConUs  joyeux  des  fous  de  God- 
lam  ;  2<'  Histoire  du  meunier  d'Àbin^ton  et  des  écoliers  de 
Cambridae.  Tous  ses  ouvrages  sont  cents  en  anglais,  sans  élé- 

Sance.  Tel  est  celui  qui  est  mtitulé  Inlroduelion  aux  sciences, 
ans  lequel  il  promet  d'enseigner  toutes  les  langues,  les  mœurs 
et  les  coutumes  de  tous  les  pays ,  jusqu'à  la  valeur  des  mon- 
naies qui  y  ont  cours  ;  il  est  écrit  moitié  en  vers ,  moitié  en 
prose,  divisé  en  trente-neuf  chapitres,  aundevant  de  chacun 
desquels  est  représenté  un  homme  avec  Thabillement  de  son 
pays.  L'auteur  s'y  est  peint  lui-même ,  au-devant  du  septième, 
en  robe  de  chambre ,  étendu  sur  un  canapé  et  couronné  de  lau- 
riers. L'idée  de  la  gravure  satirique  où ,  pour  exprimer  la  va- 
riabilitédes  modes  anglaises,  il  a  peint  un  homme  nu,  tenant 
à  la  main  un  drap  et  des  ciseaux ,  est  empruntée  des  Vénitiens, 
qui  ont  ainsi  représenté  les  Français.  Tel  est  encore  un  manus- 
crit qu'il  a  laissé,  et  qui  est  intitulé  le  Tour  de  l'Europe,  in- 
diquant la  dislance  d'une  ville  à  une  autre  et  les  objets  remar- 
qiiables  qui  se  rencontrent  sur  la  route.  Ses  ouvrages  de  méde- 
ane  sont  :  l*'  Manuel  de  santé ,  1547,  contenant  par  ordre  al- 
phabétique un  précis  de  toutes  les  maladies  et  de  leurs  remèdes 
a  l'usage  du  vulgaire;  les  dénominations  sont  tirées  du  ^rec, 
de  l'arabe  et  du  ^tin ,  ce  qui  fait  une  synonymie  presque  inin- 
telligible. On  croit  que  c'est  le  premier  ouvrage  écrit  en  anglais 
sur  Ta  médecine  ;  ^  La  diète  considérée  comme  principe  fon- 
damental de  la  santé,  traité  fait  sur  le  mont  Pylore,  La  date 
de  ce  livre  est  de  1562,  conséquemment  postérieure  à  la  mort  de 
Fauteur.  On  lui  attribue  aussi  un  livre  sur  le  prognostic  et  un 
traité  sur  les  urines. 

BORDE  (Jean-Baptiste),  jésuite ,  et,  depuis  la  suppression 
de  son  ordre,  curé  de  la  Collancelle  en  Nivernais ,  où  il  est 
mort  en  1777,  a  publié  le  Clavecin  électrique,  avec  une  «oti- 
velle  théorie  du  magnétisme  et  des  phénomènes  de  l'électricité, 
1761,in-12. 

BORDE  (Vivien  de  la)  (F.  Laborde). 

BORDE  (Jean-Benjamin  de  la)  ,  premier  valet  de  chambre 
de  Louis  XV ,  né  à  Paris  en  1734.  A  la  mort  de  ce  prince  il 
obtint  une  place  de  fermier  général ,  et  sut  partager  son  temps 
entre  les  devoirs  de  sa  place,  les  sciences  et  les  beaux-arts,  qu  il 
cultiva  avec  succès.  Engagé  plusieurs  fois  dans  des  entreprises 
ruineuses ,  la  fécondité  de  son  imagination  et  la  hardiesse  de  son 
génie  lui  faisaient  trouver,  comme  il  le  dit  lui-même,  des  res- 
sources dans  les  cas  les  pins  embarrassants.  Aussi  son  crédit  se 
soutint  constamment,  et  il  jouit  toujours  de  la  faveur  de  son 
maître.  A  l'époque  de  la  révolution,  dont  il  ne  partagea  pas 
les  principes,  il  s'était  retiré  en  Normandie,  espérant  y  vivre 
paisible  ;  mais  il  fut  arrêté,  conduit  à  Paris,  cl  périt  sur  l'écha- 
faud  le  32  juillet  1794.  Il  a  laissé  plusieurs  ouvrages  :  l"»  Choix 
de  chansons  mises  en  musigtiCf  1773,  grand  in-8",  4  vol.; 
^  Essai  sur  la  musique  ancienne  et  moderne,  1780,  4  vol. 
ill-^^  qu'il  composa  avec  l'abbé  Roussicr,  son  ami.  La  partie 
qui  traite  des  antiquités  présente  beaucoup  d'assertions  hasar- 
dées et  de  faits  controuvés  ;  celle  qui  regarde  la  théorie  musicale 
des  Grecs  est  pleine  de  l'érudition  la  plus  profonde.  S""  Tableaux 
iopographiques  et  pittoresques  de  la  Suisse,  Paris,  1780, 4  vol. 
in-fol.,  fig.,  ouvrage  très-bicn  exécuté  et  qui  commence  à  de- 
venir rare.  Il  a  été  réimprimé  en  13  vol.  in-4<».  La  partie  his- 
torique et  politique  est  presque  toute  du  baron  de  Zurlauben. 
40  Voyage  pittoresque,  ou  description  de  la  France,  in-fol., 
Paris ,  1781  et  années  suivantes.  Cet  ouvrage ,  qui  a  eu  plusieurs 
continuateurs ,  a  aujouni'hui  12  vol.  in-fol.  Il  est  moins  estimé 

§ue  le  précédent.  S""  Histoire  abrégée  de  la  mer  du  Sud,  1791, 
vol.  in-8<>,  et  atlas  ;  l'auteur  propose  avec  chaleur  d'élargir  la 
communication  qui  existe  entre  les  deux  mers ,  à  Nicaragua , 
qm  n'est  que  de  trois  lieues,  mais  n'est  pas  navigable  :  ce  tra- 
vail abré(;erait  de  six  mob  les  voyages  d'Europe  à  la  Chine. 
€P  Mémotreê  historiques  sur  Raoul  de  Couey,  avec  un  recueil 
éê  ses  chantons  en  vkux  langage,  et  la  traduction  de  fan- 
tienne  mueique ,  1781,  in^,  ou  2  vol.  in-18,  fig.  7«»  Une  collec- 
tionde  romans  en  15  vol.  in-12.  S*  La  musique  de  quelques 
''~*'^ ,  etc. ,  etc.  La  Borde  avait  dessiné  de  très-belles  cartes 
rapbiques  pour  l'éducation  da  dauphin,  fils  de  Louis  XVI. 
oe  la  parue  méridionale  de  l'Itahe  ancienne  et  moderne, 
^dcax  feuilles ,  a  été  gravée  ;  elle  est  très-recherchée  des  cu- 
tknip  D*ayant  pas  été  mise  dans  le  oommerce.  M"*  Adélaïde 


DE  LA  BoAOB  a  donné  au  public  divers  poèmes  imités  de  Far 
glais. 

BOEOE  (Jean-Joseph  de  la)  ,  que  Ton  a  souvent  confondi 
avec  Jean-Benjamin ,  quoiqu'ils  ne  fussent  pas  parents ,  na» 
quit  à  Jaca»  en  Espagne,  vint  en  France ,  s'adonna  au  cooh 
merce  et  y  acquit  une  fortune  immense.  Il  devint  banquier  de 
la  cour  de  France  et  périt  victime  de  la  révolution  en  1704,  i 
l'âge  de  soixante-dix  ans.  Il  se  distingua  par  sa  libéralité  et  pu 
les  encouragements  qu'il  donnait  aux  arts.  Deux  de  sea  fiii, 
embarqués  dans  l'expédition  de  la  Peyrouse.  périrent  dans  le 
port  des  Français,  avec  d'£scures,  lieutenant  de  vaisseau,  et  dix* 
huitautresde  leurs  compagnons.  Cedésastre  et  le  dévouement dei 
frères  de  la  Borde  ont  fourni  à  Esmenard  un  des  plus  beaux  épi- 
sodes de  son  poëme  de  la  Navigation,  —  Françoia-Louis-Josepk 
DE  LA  BoBDE  DE  MÉREViLLE,  fils  aîné  de  J.-J.,  garde  du  tré- 
sor royal ,  mort  à  Londres  en  1801,  avait  été  députë  de  TasseiB» 
blée  constituante.  Signataire  du  serment  du  iea  de  paume,  il 

Eroposa  le  5  décembre  1789  l'établissement  d'une  banque  po- 
lique,  et  le  discours  qu'il  prononça  à  ce  sujet  fut  imprimé 
Îar  ordre  de  l'assemblée  nationale.  C'est  à  un  quatrième  fils  de 
.-J.  de  la  Borde  que  l'on  doit  le  Voyage  pittoresque  d'Es^ 
pagne  et  Quelques  autres  ouvrages. 

BORDE,  s.  m.  galon  d'or,  d'argent  ou  de  soie,  qui  sert  à  bor- 
der des  vêlements ,  des  meubles ,  etc.  Son  habit  n'avait  qu'un 
simple  bordé, 

BORDÉ,  adj.  Corps  bordés,  corpora  funbriata ,  en  analoaue, 
est  le  nom  d'un  petit  rebord  collatéral ,  menu  et  plat,  cDoune 
une  espèce  de  bandelette ,  aue  l'on  remarque  aux  c6tés  cilerMi 
des  piliers  postérieurs  de  la  voûte  à  trois  piliers.  —  Bouifc, 
en  lerm,  de  blason,  se  dit  des  croix ,  des  bandes ,  des  gonfonoos 
et  autres  choses  qui  ont  des  bords  de  différente  émaux. 

BORDEAUX  (géogr.,  hist,),  chef-lieu  du  département  de  U 
Gironde,  ancienne  capitale  de  la  Guyenne,  est  une  des  plus  belles 
et  des  plus  commerçantes  villes  de  France.  Elle  est  à  154  licocs 
sud-ouest  de  Paris  et  possède  110,000  habitants.  Sa  situation  est 
charmante  et  très-favorable  au  commerce.  Bâtie  aux  bord^  de  la 
Garonne,  à  deux  lieues  au-dessus  de  l'endroit  où  la  Gironde  se 
forme  par  la  jonction  de  la  Garonne  et  de  la  Dordogne,  et  noo 
loin  de  l'embouchure  de  ce  fleuve,  au  milieu  d'un  pays  riche 
en  produits  de  toute  espèce,  et  surtout  en  vins,  eUe  rivalise 
avec  la  capitale  par  les  agréments  (fu'on  y  trouve  et  par  le 
commerce  qui  s'y  fait.  Son  pont,  qui  a  17  arches  et  680  mè- 
tres de  long ,  est  une  des  plus  hardies  entreprises  de  ce  çenre 
qu'ait  jamais  osé  tenter  l'industrie  humaine.  Il  est  jeté  s«r 
une  espèce  de  bras  de  nier;  car  la  Garonne  à  Bordeaux,  où  elle 
reçoit  la  marée,  à  une  assez  grande  hauteur  pour  admettre 
les  plus  gros  vaisseaux  de  commerce ,  peut  bien  être  regardée 
comme  un  bras  de  mer,  d'après  sa  largeur  de  près  d'un  quart 
de  lieue  et  la  force  de  ses  eaux,  continuellement  en  lutte  avec 
celles  de  l'Océan.  La  ville  s'élève  magnifiquement  sur  la  rive 
^uche  de  la  rivière,  à  l'endroit  où  elle  décrit  une  ligne  demi- 
circulaire  et  présente  la  forme  d'un  fer  à  cheval.  Le  port,  qui 
suit  ces  errements,  a  deux  lieues  d'étendue  et  assez  d  eao  pour 
permettre  à  une  frégate  d'y  entrer  sans  danger.  Les  navires  de 
toutes  les  nations  viennent  à  Bordeaux,  apportés  par  les  flux  de 
l'Océan,  et  vont  ensuite  distribuer  dans  les  quatre luurties du  globe 
les  produits  précieux  qu'ils  y  chargent.  Rien  n  égale  l'actiriie 
qui  règne  dans  ce  port.  Les  vaisseaux  y  stationnent  par  oentaioes 
et  prè^ntent  à  une  certaine  distance,  avec  leurs  ro^ts  s'élevanc 
dans  les  airs,  l'image  d'une  ville  mouvante.  En  général  U  vilk 
n'est  pas  bien  bâtie,  et  l'intérieur  renferme  même  un  çrand 
nombre  de  rues  étroites  et  mal  percées  et  des  places  petites  cl 
irrégulières.  Mais  les  environs  du  port  sont  magnifiques  et  aussi 
beaux  que  les  plus  beaux  quartiers  de  Paris.  La  vue  de  Bordeaoi 
prise  du  côté  de  la  ririère  est  une  des  plus  belles  du  monde.  On 
y  admire  des  promenades  superbes,  des  places  publiques  et 
des  monuments  d'une  beauté  parfaite,  tels  que  le  quartier  wà 
s'élève  sur  l'emplacement  de  l'ancien  château  Trompette ,  le» 
Chartrons,  les  environs  de  la  place  Saint-Julien,  le  grand  cours, 
les  allées  de  Tourny,  le  cours  du  Jardin-Pubuc ,  la  place 
Daupbine,  la  place  Kovale,  celles  des  Grands-Hommes  et  de 
la  Comédie,  la  rue  de  l'Intendance  et  celle  du  Chapeau-Rouge. 
Le  ffrand  théâtre  est  un  des  plus  beaux  du  monde.  L'iutêrieiir 
de  1  édifice  est  aussi  admirable  par  ses  détails  que  maiestueui 
par  son  ensemble.  La  salle  est  aussi  vaste  que  celle  de  l'Opéra,  à 
Paris,  et  passe  pour  le  chef-d'œuvre  de  Farchitecture  moderne. 
On  y  remarque  aussi  la  maison  Rovale,  la  cathédrale,  rhocd 
de  la  préfecture,  l'hôtel  de  ville,  la  oourse,  la  douane,  la  porte 
de  Bourgogne,  celle  de  Saint-Julien,  etc.  —  Bordeaux  est  k 
siège  de  la  il'  division  militaire  et  d'un  archevêché ,  ei  possède 
une  académie  royale  des  sciences,  beUes-leitreiet  arts. 


natui 
avec 
(hêât 
<l'hy< 
lesdi 
et  de 


sucre 
ville  I 
sablo 

des  saoïes  aes  Laïuies ,  qui  aux  approcnes  ue  la  uaronoe  uege- 
rièrent  en  gravier,  cl  c'est  ce  gravier  qui  produit  les  meilleurs 
viiis  de  Bordeanx ,  connus  sous  le  nom  de  Grave.  Du  reste  les 
tiiçiies  y  sont  si  vigoureuses ,  que  chaque  cep  est  un  petit  arbre  à 
l'ombre  duquel  plusieurs  personnes  peuvent  trouver  un  abri. 
L'autre  rire  de  la  Garonne,  qui  fait  face  au  port,  n'offre  pas  le 
même  sol.  C'est  une  cAte  peu  ctevre,  mais  escarpée,  avec  un  sol 
ar^lo-calcaire,  quelquefois  pierreux,  mais  toujours  couvert  de 
bois  ou  de  vignes  qui  forment  un  charmant  rideau  de  verdure. 
Les  environs  de  Bordeaux  sont  embellis  par  de  nombreuses  mai- 
sons de  campagne,  parmi  lesquelles  on  cite  celle  du  juif  Buba 
(Talance).  On  y  voit  le  château  de  la  Brede,  où  naquit  Montes- 
quieu. La  tour  dcCordouan,  le  pins  beau  phare  d'Europe,  à  l'em- 
bouchure de  la  Gironde ,  est  i  <0  lieues  de  Bordeaux.  Cette  ville 
a  vu  nailrciepoëte  Ausone,  sainIPaulin,  qui  fut  honoré  de  la 
pourpre  romaine,  l'historien  du  Ilaillan,  les  deu x  j es ui tes  Joseph- 
François  Lafiteau  et  Pierre-François  Lafiteau,  le  jésuite  Lecom- 
tc,  l'abbé  d'Aiex ,  le  grammairien  Jean-Jacoues  I  i^bel,  les  mu— 
siciens  Garai  et  Rode,  les  deux  peintres  Palière  et  Bergert,  le 
graveur  Andrieux ,  le  poète  Despaze ,  Berquin ,  rAmi  det  en- 
fants,  etc.  —  Les  Bordelais  sont  actifs,  laborieux,  affables  et 
tiuspi  ta  tiers.  La  gaieté  gasconne  et  la  jactance,  cette  maladie  en- 
démique du  pays,  forment  le  fonds  de  leur  caractère.  Babilués 
à  tout  exagérer  età  mettre  peu  de  véracité  dans  leurs  discours,  ils 
m-  manquent  pas  de  bonne  foi  et  de  loyauté  dans  leurs  relations 
commerciales.  Les  femmes  sont  brunes  et  belles  et  aiment  la 
musique.  On  accuse  généralement  et  peut-être  à  tort  les  Bor- 
delais de  n'avoir  pas  assez  l'esprit  de  nationalité  :  essentielle- 
ment commer;ants  et  commerçants  avant  tout,  ils  oublient  les 
intérêts  de  la  patrie,  quand  ces  intérêts  contrarient  ceux  de 
leur  commerce.  Bordeaux  est  fréquenté  par  beaucoup  d'élran- 
gers;  on  y  parlegénéralementfrariçais;  cependant  le  patois  n'y 
est  pas  inconnu  parmi  les  basses  classes.  C'est  peut-^rc  la  ville 
de  France  où  l'on  chante,  (où  l'on  danse  et  où  l'on  rit  le  plus. 
Les  tables  y  sont  somptueusement  servies.  Les  Bordelaises 
se  piquent  de  mettre  dans  leur  toilette  autant  de  luxe  et  de 
giiul  que  les  Parisiennes,  et  aiment  â  élalcr  sur  de  riches  équi- 
pages et  dans  de  somptueux  appartements  la  fortune  de 
iours  maris.  Les  mœurs  v  sont  corrompues.  —  L'industrie 
Imrdelaise  possède  plus  ae  quarante  raffineries  de  sucre, 
f'Itisieurs  verreries  a  bouteilles  et  de  nombreuses  fabriques 
Ui-  liqueurs,  dont  la  plus  renommée  est  l'aniselle;  la  ton- 
mlleric  en  est  aussi  une  brandie  essentielle.  Le  commerce  ma- 
ritime de  celte  ville  est  immense.  A  deux  pas  de  l'Océan,  elle 
communique  avec  la  Méditerranée  par  le  canal  du  Languedoc. 
Par  ces  deux  grandes  voies  elle  expédie  au  monde  entier ,  avec 
des  milliers  de  vaisseaux ,  les  vins  si  renommés  qu'elle  tire  tant 
de  son  territoire  que  du  Languedoc ,  du  Quercy ,  du  Pcrigord, 
du  Houssillun,  de  l'Ermitage,  de  Frontignan,  de  Eléxiers  et  d'Es- 
pagne, etc.  ;  des  eaux-de-vie  d'Armagnac  et  du  pays  ;  du  chan- 
vre, de  la  résine,  du  liège,  des  grains,  des  farines,  des  prunes, 
toutes  les  productions  du  centre  et  du  midi  de  la  France ,  etc. 
LesAnglais,  les  Hollandais,  les  Danois,  les  Suédois  y  importent 
du  charDon  de  terre,  de  l'étain,  du  plomb,  dti  cuivre,  du  boeuf 
cl  du  saumon  salés,  desarticlesd'épicerieet  dedrogueric,de  la 
niâture,  du  goudron,  des  bois  de  coostniction,  du  merrain,  etc. 
Les  retours  de  l'Amérique  et  de  ses  Iles  se  font  en  sucre  brut  et 
blanc,  café,  coton,  tabac,  indigo,  rocou  ,  cacao  et  liqueurs.  Des 
rrlalions  commerciales  si  étendues  et  si  productives  donnent  plus 
d'importance  i  Bordeaux  qu'à  Lyon  et  à  Marseille  et  en  font  la 
seiiondevillede  France.  Mau  sa  prospérité  est  pi  us  chanceuse  que 
celle  de  ces  deux  autres  rilles  :  aussitôt  que  deux  flottes  ennemies 
vii-nnent  troubler  la  paix  des  mers,  son  commerce,  qui  est  tout 
maritime,  tombe  tout  à  coup,  sa  population  diminued'un  quart, 
CI  son  [tort  devient  désert ,  liinclis  que  Lyon  conserve  ses  rela- 
tions dans  l'intérieur,  et  qtie  11 arseille  envoie  ses  vaisseaux  dans 
les  échelles  du  Leraiol  ou  les  lait  passa:  dus  l'Océan  par  le  dé- 


sous le  rcgne  oe  ■  empereur  uainen  ,  tes  nomams  en  prirent 
possession  et  lui  donnèrent  ou  lui  conservèrent  le  nom  de  Bw- 
dtgala,  d'où  lui  est  venu,  en  le  francisant,  celui  de  Bordeaux; 
les  savants  en  ont  longtemps  cherché  rélvmologie,  mais  ils 
n'ont  rien  trouvé,  soit  oaussa  position-,  suit  dansson  origine  qui 

Eût  leur  expliquer  ce  mol  latin  ;  le  mol  français,  par  un  heureux 
asard,  va  bien  à  sa  situation  aux  bords  des  eaux ,  qui  a  fait  de 
tous  temps  sa  plus  grande  prospérité.  Les  Romains  la  rebâtirait 
entièrement,  y  construisirent  un  cirque  dont  on  voit  encore  des 
ruines,  et  y  élevèrent  un  temple  superbe  que  nous  ne  connais- 
sons que  par  les  regrels  que  sa  ruine  inspira  lorsque  Louis  XIV 
le  délniisit  pour  agrandir  le  Château-Trompette.  Bardeaux  ac- 
quit tout  à  coupunegrandcimportance.il  devint  la  capitale  de 
la  deuxième  Aquitaine  et  eut  un  sénat  et  Aes  consuls  romains 
pour  le  gouverner.  En  même  temps  naquit  dans  son  sein  un 
OHiëte  pour  le  chanter.  Ausone  céléiira  en  beaux  vers  la  beauté, 
la  grandeur  et  la  prospérité  de  sa  ville  natale.  Les  dieux  pro- 
tecteurs des  arts  et  des  lettres,  chassés  de  Rome,  viorenise  ré- 
fugier dans  ses  murs.  IJn  collège  famcu.\  s'éleva;  on  y  accourut 
de  toutes  parts  pour  y  écouter  Ausone;  Conslantiiiople,  cette 
nouvelle  capitale  du  monde,  lui  envoya  demander  des  profes- 
seurs. A  c6té  du  poËle  profane  brillait,  autant  par  ses  vertus  que 
par  ses  talents,  un  disciple  du  Christ,  le  fameux  saint  Paulin, 
qui,  comme  Ausone,  rctusait  les  honneurs  dont  voulait  le  com- 
bler l'empereur  de  Borne  ;  ce  fut  le  temps  héroïque  de  l'histoire 
de  Bordeaux.  Cette  ville  tomba  en  112  sous  la  domination  des  Vi- 
srgolhs,  et  passa,  un  siècle  plus  tard,  en  607,  tous  celle  de  Clovis 
qui  la  réunità  la  monarchie  française.  Les  descendants  de  Clo- 
vis possédèrent  Bordeaux  et  l'Aquitaine  à  titre  de  duché  ou  de 
principauté,  el  ses  successeurs  au  trône  n'y  conservèrent  qu'un 
droit  de  suzeraineté.  En  731  les  Sarrasins,  qui  ravageaient  tout 
sur  leur  passade,  détruisirent  presque  entièrement  Bordeaux. 
Quelques  années  après,  W'aifre,  luttant  contre  le  Tils  de  Charles- 
Martel,  de  celui  qui  avait  fait  éprouver  une  si  terrible  défaite 
aux  Sarrasins,  se  déclara  indépendant  dans  cette  ville  relevée 
de  ses  ruines;  mais  Charlemagne  la  reprit  pour  la  donner  â  son 
fils  Louis,  comme  résidence  royale;  détruitéde  nouveau  par  une 
invasion  de  Normands,  elle  fut  rebàlie  el  recouvra  toute  sa  prus> 
périté.  C'était  une  belle  et  florissante  ville,  lorsque  Eléonore,  l'u- 
nique fille  dcGuilIaume,  dernier  duc  d'Aquitaine,  devenait  reine 
de  Franceenépousant  Louis  leJeune.Jamaismariagcnefut  formé 
sous  de  plus  beaux  auspices  et  n'eut  des  conséquences  plus  dé- 
sastreuses. Eléutior^  outre  sa  grâce  et  sa  beauté,  apportait  en  dot 
l'Aquitaine,  le  Pèrigord,  le  Poitou,  le  Limousin  et  le  Quercy  ;  son 
royalliancèrélevaitsur  un  des  plus  beaux  trônesde  l'Europe.  Les 
fiançailles  se  firent  avec  une  pompe  extraordinaire;  lecorlège  le 
plus  brillant  vint  chercher  Liéonore  à  Bordeaux  et  la  conduisit 
à  Paris  où  le  mariage  fut  célébré  avec  tout  léclal  digne  d'une  si 
belle  reine  (tl3l).  Les  époux  vécurent  d'abord  en  bonne  intelli- 
gence. Le  roi  partant  pour  faire  une  croisade  dans  la  terre 
sainte,  la  reine  qui  avait  un  caractère  aventureux  et  le  goût  des 
voyages  voulut  raccompagner;  l'histoire, qui  ainic  à  redire  les 
scandales  des  rois,  a  diversement  raconté  tes  intrigues  crimi- 
nelles d'Eléonore  en  Orient.  Quoiqu'il  en  soit,  sa  conduite  cou- 
pable, ou  simplement  inconséquente,  excita  au  plus  haut  point 
la  jalousie  du  roi ,  et  a  leur  retour ,  après  un  procès  fameux ,  le 
mariage  fut  dissous,  au  grand  contentement  des  deux  époux. 
Louis  le  Jeune  ,  qui  se  piquait  de  générosité  et  de  grandeur 
d'Ame,  rendit  à  Eléonore  tous  ses  biens,  les  plus  belles  provinces 
de  France ,  comme  une  dernière  marque  du  grand  amour  qu'il 
avait  eu  et  qu'il  ressentait  peut-être  encore  pour  son  épouse  in- 
fidèle. Celle-ci,  quelque  temps  après,  convolant  à  de  secondes 
noces,  apporta  k  son  nouvel  époux  Henri  d'Anjou,  devenu  plus 
lard  roi  (TAnglelerre ,  cet  immense  et  précieux  héritage.  On  a 
reproché  à  Louis  le  Jeune  ce  trop  facile  abandon  qui  fut  la 
source  de  Itius  les  malheurs  qui  accablèrent  la  France  pendant 
plus  de  trois  cents  ans ,  par  suite  des  guerres  qui  naquirent  du 
10 


dangereux  Toisînage  de  ce  people  enTabisMnt.  Les  Anglais 
ajanl  ainsi  agrandi  Irurs  possessions  snr  le  continent,  cherché- 
nnt  à  s'y  établir  solidement.  Ils  formèrent ,  sons  le  nom  de 
Guyenne,  une  grande  province  composée  du  Bordelais,  delà 
Stintonge,  de  TAgenow,  duQuercy,  du  Périford  et  du  Li- 
■HHisin,  et  lui  donnèrent  Bordenui  pour  capitale.  Cette  ville, 


74) 


•dmiralHement  située,  déjà  Fentrepùt  d*un  grand  commerce, 
acquit  une  nouvelle  importance  en  devenant  le  siège  de  la  puis- 
sance anglaise  sur  le  continent.  Ce  fut  dans  son  sein  que  s*orga- 
irisèrent  tous  les  plans  de  campagne  et  tous  les  projets  d^inra- 
aios  qui  se  méditaient  de  Tautre  cMédu  détroit.  De  là  j>artirent 
en  années  formidables  qui  allaient  disputer  pied  à  pied  à  non 
fois  la  possession  légitime  des  provinces  qui  leur  restaient.  Ce-* 
pcNDdant  les  princes  anglais  ne  purent  jamais,  qael(|ue  fiers 
et  puissants  qu'ils  fussent,  usurper  le  droit  de  suieraineté  que 
les  rois  de  France  avaient  eu ,  à  toutes  les  époques,  sur  les  pro- 
finces  conquises.  Leur  fierté  se  révolta  plus  d'une  fois  devant  les 
formalités  de  l'hommage  lige  qu'ils  étaient  obligés  de  remplir 
en  personne.  Jean  sans  Terre  fut  assigné  devant  la  cour  des  pairs 
comme  %assal  de  la  couronne,  et  condamné  par  contumace.  A 
cette  même  époque  (1214)  un  concile  fut  tenu  à  Bonleaux  pour 
t  juger  les  différends  qui  s'étaient  élevés  entre  les  Bordelais  et 
isurs  maîtres  d'outre-mer.  Le  légat  du  pape  quf  te  présidait  dé- 
In  les  sujets  du  serment  de  fidélité,  si  dans  quarante  jours  on 
n'avait  pas  fait  droit  aux  justes  prétentions  de  la  cité.  Cette  ville, 
aous  la  domination  anglaise  comme  sous  la  domination  fran- 
çaise, conserva  toujours  ses  privilèges  et  ses  libertés.  Asservie  un 
onlant,  elle  allait  bientôt  se  faire  rendre  ses  franchises  par  ceux 
oiémes  oui  les  lui  avaient  ravies  en  les  menaçant  de  les  aban- 
donner. Des  ofiieiers  municipaux  élus  par  le  peuple  la  gouver- 
naient avec  un  pouvoir  sans  bornes,  et  maintenaient  son  indé- 
pendance au  detiors,  tout  en  faisant  respecter  ses  lois  au  dedans. 
Ces  officiers  s'appelaient  jurats,  et  étaient  choisis  parmi  les  ci- 
toyens les  plus  recommanda  blés.  L'origine  de  leur  institution 
parait  fort  ancienne,  mais  ils  ne  commencèrent  à  être  bien  con- 
nus que  lorsque  Henri  III,  roi  d'Angleterre,  en  rétablissant 
l'bâtel  de  ville,  en  1:235,  leur  eut  rendu  toute  leur  puissance.  Leur 
pouvoir  était  bien  plus  étendu  que  celui  des  échevins  de  Paris  ; 
non-seulement  ils  avaient  la  police  de  la  ville^  mais  encore  la 
justice  criminelle;  ils  rendirent  de  grands  services  à  leur  cité,  et 
leur  autorité  ne  dégénéra  iamais  en  tyrannie.  C'est  à  tort  que 
quelques  historiens  ont  prétendu  que  le  parlement  de  Bordeaux 
était  de  création  anglaise;  il  est  au^ourd'noi  prouvé  qu'il  ne  fut 
institué  que  sous  (Charles  VII,  à  l'instar  de  celui  de  Paris.  Les 
Anglais,  il  est  vrai,  y  avaient  une  juridiction  ;  mais  son  autorité 
était  contrebalancée  parcelle  des  jurats,  quand  ils  n'agissaient 
pas  de  concert  avec  elle. — En  1283  Bordeaux  fut  choisi  pour  être 
le  théâtre  d'un  événement  aussi  singulier  qu'important.  Pierre, 
roi  d'Aragon,  et  Charles  d'Anjou,  roi  de  Sicile,  faisaient  valoir 
d'égales  prétentions  au  trAncde  Naples ,  devenu  vacant.  Ne  pou- 
vant pas  s'accorder  sur  leurs  droits  respectifs ,  ils  convinrent  de 
vider  leurs  contestations  par  un  combat  singulier.  Bordeaux  fut 
désigné  pour  le  lieu  du  combat.  Le  roi  d'Angleterre,  dont  ils 
avaient  obtenu  l'autorisation ,  voulut  v  assister  en  personne  et 
être  un  des  juges  du  camp.  Une  foule  de  princes  et  de  che- 
valiers accoururent  de  tous  les  coins  de  l'Europe  pour  être  lé- 
■loins  de  ce  tournoi  d'une  nouvelle  esp<'ce  ;  jamais  en  effet  spec- 
tacle ne  fut  plus  intéressant.  Deux  monarques  allaient  en  sim- 
ples preux  se  battre  en  duel,  et  le  vainqueurgagnait  un  royaume. 
Au  jour  indiqué  le  roi  de  Sicile  fit  son  entrée  dans  la  ville ,  mais 
on  attendit  toute  la  journée  le  roi  d'Aragon  ;  les  heures  s'écou- 
lèrent <]ans  la  plus  grande  anxiété,  et  le  soleil  se  coucha  sans  le 
foir  paraître;  alors  on  ferma  le  camp,  et  la  victoire  fut  adjugée  à 
Charles  d'Anjou  qui  conquit  ainsi  un  trône  sans  coup  ferir.  — 
Philippe  le  Bel,  qui  sut  reconquérir  presque  tout  son  royaume, 
ne  put  pas  arracher  Bordeaux  a  la  domination  anglaise  ;  il  essaya 
de  ravoir  par  ruse  et  conclut  un  arrangement  avec  le  roi  d'An- 
gleterre, au  moyen  duquel  cette  ville  resta  en  possession  de  la 
rrance  pendant  dix  ans.  Lorsque  le  délai  fut  expiré,  il  refusa  de 
•e  livrer,  au  mépris  de  la  conwntion;  mais  il  y  fut  contraint  par 
la  force  des  armes.  Le  séjour  qu'y  fit  le  prince  de  Galles  contri- 
iNia  à  sa  prospérité  et  lui  donna  un  nouvel  éclat  ;  il  y  fit  emme- 
ner son  illustre  prisonnier,  le  général  Ihiguesclin,  et  honora 
son  courage  d'une  brillante  hospitalité.  Enfin  le  règne  miracu- 
leux de  Charles  VII  arriva.  Les  Anglais,  vaincus  de  toute  part, 
ne  tenaient  déjà  plus  que  dans  la  seule  ville  de  Bordeaux.  Le 
cnmtede  Dunots  vint  l'assiéger,  et  le  12  juin  t45l  la  ville  se  ren- 
dit à  certaines  conditiims  :  les  Bordelais  en  lui  ouvrant  leurs  por- 
tes le  cooduisirent  devant  l'église  Saint-André  et  lui  firent  jurer 
entre  les  mains  de  l'archevêque  :  «  que  le  roi  les  maintiendrait 
et  les  garderait  toujours  en  leun  francfaîMay  libertéf  anciennes 


et  accoutumées ,  et  que  bien  et  légaleme»!  ils  en  feraient  leun 
devoirs  envers  le  roi  de  tout  leur  pouvoir.  »  Les  Bordelais  oa* 
blièrent  leur  promesse  :  l'année  d'après,  ils  livrèrent  leur  ville  an 
Anglais ,  mais  ils  ne  tardèrent  pas  à  s'en  repentir.  Les  Anglaii 
forcés  d'abandonner  Bordeaux  en  laissèrent  les  bafoitanis  exposé 
à  la  juste  colère  du  roi  de  France.  Heureusement  Charles  VU  m 
laissa  fléchir  par  leurs  supplications  :  il  leur  pardonna;  mais  pour 
être  plus  sûr  a  l'avenir  de  leur  fidélité,  il  fit  construire  le  Châleaih 
Trompetteet  le  château  de  Ha.  C'est  à  peu  près  à  la  même  époque 

3a*ou  doit  rapporter  la  création  du  parlement  de  Bordeaux.  Pen- 
ant  U  domination  anglaise,  après  que  le  duché  de  Guyenne eal 
été  laissé  par  saint  Lotus  à  Henri  II 1,  roi  d'Angleterre,  à  condi» 
tion  que  loi  et  ses  successeurs  seraient,  pour  ce  duché,  vassam 
de  la  couronne  de  France ,  les  rois  d'Angleterre  et  d«c8  de 
Guyenne  n'ayant  pas  pour  cela  même  le  droit  de  faire  rendre  h 
justice  en  dernier  ressort  dans  cette  province ,  l'appel  ées  séné- 
chaussées de  Guyenne  ressortait  alors  au  parlement  de  Tou- 
louse, comme  il  paraît  par  des  lettres  de  Philippe  le  Bel ,  de  l'an 
l3oa ,  et  de  Charles  Vil ,  en  1444.  Mais  Edouard  ,  roi  d'Angle- 
terre, pendant  qu'il  tenait  le  roi  Jean  prisonnier,  l'avait coo-  I 
traint  par  l'article  IQ  du  traité  de  Bretigny ,  conclu  le  8  mai  1360, 
de  renoncer  à  tout  droit  de  souveraineté  sur  la  Guyenne,  dont 
il  fut  dit  que  la  propriété  resterait  à  Edouard.  Il  parait  que  a 
prince,  étant  ainsi  devenu  maître  absolu  de  toute  la  GuyenattL 
en  particulier  de  Bordeaux,  avait  établi  dans  cette  ville  rae 
justice  souveraine  qui  y  était  encore  sul)sistante  en  1451.  (Toi 
ce  que  dénotent  les  lettres  patentes  de  Charles  VII ,  conûrma- 
tives  du  traité  qui  fut  fait  entre  le  roi  d'une  part  et  les  èuuâe 
Guyenne  d'autre  part.  Le  préambule  de  ces  lettres  annonce  qoe 
le  comte  de  Dunois  ayant  repris  sur  les  Anglais  les  villes  et  pUcei 
de  Guyenne,  il  avait  été  fait  plusieurs  sommations  aux  gens  dcf 
trois  états  de  Guyenne  et  du  bordelais,  et  aux  habitants  de  Bû^ 
deaux,  de  rentrer  sous  rok)éissance  du  roi,  et  de  remettre 
entre  ses  mains  la  ville  de  Bordeaux  et  toutes  les  autres  villes 
que  les  Anglais  tenaient  en  ces  pays;  qu'il  fut  fait  à  ce  sujet  on 
traité  entre  les  commissaires  nommés  pour  le  roi  par  le  comte 
de  Dunois  et  les  gens  des  trois  états  clés  ville  et  cité  de  Bor- 
deaux et  pays  tx>rdelais,  en  leurs  noms  et  pour  les  autres  pan 
de  la  Guyenne  qui  étaient  en  l'obéissance  des  Anglab.  Par  le 
vingtième  article  de  ce  traité,  il  était  dit  que  a  le  roi  sera  conteol 
qu'en  ladite  cité  de  Bordeaux  il  y  ait  justice  souveraine  pour 
connaître,  discuter  et  terminer  définitivement  de  toutes  les 
causes  d'appel  qui  se  feront  en  ce  pays ,  sans  que  les  appels,  p» 
simple  querelle  ou  autrement,  soient  traduits  hors  ladite  cite.  » 
Cet  article  est  celui  que  la  plupart  des  auteurs  regardent  comme 
l'institution  du  parlement  de  Bordeaux.  Le  rébellion  des  Bo^ 
délais,  dont  nous  avons  parlé,  fit  que  le  parlement  n'eut  pas  lien 
alors,  ou  du  moins  fut  supprimé  presque  aussitôt  qu'il  avait  rte 
établi.  La  RoclieQavin  et  autres  prétendent  que  ce  parlement  fat 
d'abord  institué  par  Charles  Vil,  et  qu'il  lui  fut  assigné  pour  le 
lieu  de  ses  séances  le  château  de  Loinbrières,  ainsi  appelé  î 
cause  de  l'ombrage  des  arbres  qui  l'environnaient,  et  qui  était  b 
demeure  des  anciens  ducs  d'Aquitaine;  mais  que  les  Bordelw 
s'étant  révoltés  et  la  ville  ayant  été  prise,  tout  ce  pays  dcineun 
compris  dans  le  ressort  du  parlement  de  Paris ,  jusqu'à  ce  que 
Louis  XI ,  à  la  prière  des  trois  états  de  Guyenne ,  rétablit  le  rôr- 
lement  de  Bordeaux  ,  suivant  les  lettres  du  10  juin  146â.  Cho- 
pin, qui  est  de  cette  opinion,  rapporte  à  l'appui  des  lettres  de  cr 
roi  par  lesquelles  il  l'institue  et  le  qualifie  de  curia  noitra  par- 
tamenti  in  civUate  Burdigaiensi ^  en  spécifiant  que  ce  n'es: 
pas  seulement  pour  cette  ville ,  mais  aussi  pour  les  pays  et  sén^ 
chaussées  de  Gascogne,  d'Aquitaine,  des  Landes,  d'Agénob, 
Bajadois,  Périgord,  Limousin.  Il  dit  que  ce  parlement  commen- 
cera sa  première  séance  le  lendemain  de  la  Saint-Martin,  Ion 
prochain  ;  qu'il  sera  tenu  par  un  président  laïque,  et  par  us 
certain  nombre  de  conseillers,  tant  clercs  que  laïques,  deux  gref 
fiers  et  quatre  huissiers.  Il  donne  à  ce  parlement  le  même  iwa- 
voir  et  la  même  autorité  qu'avait  celui  de  Paris  dans  ces  pays. 
Le  parlement  fut  donc  d'abord  établi  à  Bordeaux  en  1463  ;  imtt 
comme  le  29  avril  1 169  Louis  XI  fut  obligé  de  céder  la  Guyenite 
à  Charles,  duc  de  Berry,  son  frère,  à  Utrc  d'apanage ,  et  que 
les  parlements  ne  pouvaient  pas  tenir  leurs  séances  dans  les  terre^ 
possédéesà  titre d  apanage,  LouisXI,  au  mc»is  de  novembre  sui- 
vant, transféra  le  parlement  de  Bordeaux  à  Poitiers.  Après  U 
mort  de  Charies ,  arrivée  le  12  mai  1471 ,  le  parlement  qui  éUH 
k  Poitiers  fut  de  nouveau  établi  à  Bonleaux.  Depuis  ce  temp<. 
il  tint  aussi  quelquefois  ses  séances  en  plusieurs  autres  lieui 
successivement.  Telle  est  l'origine  de  ce  fameux  parlement  qui 
eut  à  sa  tète  des  hommes  illustres  et  des  écrivains  dbtingtiês.  qui 
rendit  de  grand^,sOTyi£e$  à  la  cité  en  défendant  ses  privilèges  et 
aeilflienà,  et  oiRiâlotmian^  P^**"^  ^^^^  anUm  pour 


BOSINBAUZ. 


(W) 


le$  sujets  cooire  les  roîs  que  four  les  rois  ooiUre  les  sujets.  On 
sait  que  les  parlements,  principalement  le  parlement  de  Paris, 
avaient  des  pouvoirs  politiques  assez  éteDOus,  que  plus  d'une 
fois  leur  autorité  contrebalança  celle  du  souverain  ;  celui  de 
Bordeaux,  dans  un  grand  nombre  de  circonstances,  se  montra 
ferme  et  indépendant  et  fit  plier  le  pouvoir  arbitraire  devant  la 
légalité  et  la  force  de  ses  arrêts.  Le  parlement  et  le  pouvoir  mu- 
nicipal,  composé  de  six  jurats,  gouvernèrent  Bordeaux  pendant 
plusieurs  siècles  et  surent  y  faire  régner  les  lois  et  la  jusike,  y 
faire  fleurir  le  commerce,  les  sciences  et  les  arts,  et  en  tirent  une 
grande  cité,  admirée  des  étrangers  et  respectée  par  les  rois  eux- 
mêmes.  Les  pouvoirs  et  les  attributions  de  ces  deux  magistratu- 
res se  combinaient  de  manière  à  n'amener  presque  jacnais  aucun 
conflit  entre  elles;  elles  marchaient  toutes  les  deux  de  concert 
vers  un  but  commun,  Tordre,  la  liberté  et  rintêrèt  public;  elles 
étaient  pourtant  composées  d  éléments  bien  diflereiits  et  sou- 
vent contradictoires  :  les  magistrats  du  parlement  tenaient  leur 
pouvoir  du  roi  et  rendaient  la  justice  en  son  nom  ;  lesjurats,  qui 
etaientélus  par  le  peuple,  étaient  plus  particulièrement  chargés 
de  ses  intérêts.  Aussi  Vêlement  aristocratique  se  résumait  dans 
le  parlement  et  Télément  populaire  dans  le  pouvoir  municipal; 
lesjurats  étaient  spécialement  chargés  de  la  police  de  la  ville, 
et  le  parlement  veillait  à  l'exécution  des  lois.  Si  le  parlement, 
dont  la  juridiction  s'étendait  à  tout ,  même  aux  actes  de  l'ad- 
mimstration  municipale ,  pouvait  empiéter  sur  le  pouvoir  des 
jorats ,  ceux-ci  de  leur  cMe  avaient  une  part  dans  le  pouvoir  ju- 
diciaire, puisqu'ils  concouraient  à  rendre  la  justice  criminelle. 
Entre  ces  deux  pouvoirs  si  bien  combinés  l'autorité  royale  n'a- 
vait pas  un  grand  poids,  et  on  peut  dire  que  Bordeaux  s  est  gou- 
verné lui-méDM  par  ses  juraH  et  son  parlement  jusqu'au  r^e 
de  Loui«  XIV;  et  lorsque  ce  prince  voulut  rattacher  Bordeaux  à 
ce  système  d'unité  et  de  centralisation ,  l'oravre  dv  génie  et  du 
despotisme ,  mab  c|ui  a  fak  la  force  et  la  grandeur  de  la  France, 
il  detruisH  l'autorité  municipale,  qui  lui  était  la  plus  opposée,  en 
lui  subfltitiiant  celle  d'un  gouverneur  envoyé  au  nom  du  roi. 


ais 
avaient 


âbandoDBée  sans  songer  à  la  garantir  des  effeU  de  It  colère  de  ce 
prince.  D'aiUeors  la  France,  devenue  forte,  offrait  aux  Bordelais 
plus  de  chances  de  prospérité  pour  leur  commerce,  par  les  nou- 
veaux déboachésqui  s'ouvraient  à  mesure  que  la  civilisation,  en 
se  répandant  en  Europe,  faisait  cesser  cet  éut  de  guerre  conti- 
nuel qui  aviit  taiu  les  peuples  en  présence  pendant  tout  le 
moyen  âge.  Le  mariage  d'Eléonore,  sœur  de  Charles-Quint, 
avec  François  1'%  gage  d'un  traité  de  paix  conclu  entre  les  deux 
nations  les  plus  puissantes  de  l'Europe  et  les  deux  monarques 
les  plus  grands  de  leur  siècle,  fut  le  premier  pas  vers  cette  union 
des  peuples  qui  a  fait  la  grandeur  des  nations  modernes.  Cette 
princesse,  passant  à  Bordeaux  pour  se  rendre  à  Paris  où  l'at- 
tendait son  royal  fiancé,  y  reçut  de  grands  honneurs  et  le 
don  d'un  navire  d'or  à  trois  mâts  (1530).  —  Bordeaux,  rede- 
venu français,  fut  toujours  une  ville  peu  soumise.  En  1548, 
une  fameuse  sédition  s  y  éleva  à  l'occasion  d'un  nouvel  impôt 
sur  le  sel.  Le  connétable  de  Montmorency  y  fut  envoyé  pour 
l'apaiser  ;  les  Bordelais  opposèrent  une  vive  résistance,  qui  ne 
servit  qu'à  exciter  la  vengeance  du  vainqueur;  plus  de  cent 
cinquante  personnes,  le  commandant  du  château  de  Ha  et 
plusieurs  jurats  furent  condamnés  à  mort  et  exécutés.  Sous  le 
règne  de  Louis  XIII,  une  taxe  qui  parut  excessive  y  excita 
de  nouvelles  révoltes.  Sous  la  minorité  de  Louis  XIV  un  grave 
conflit  s'éleva  entre  les  troupes  du  parlement  de  Bordeaux  et 
celles  du  duc  d'Epernon,  gouverneur  pour  le  roi  dans  les  troubles 
de  la  Fronde  ;  le  parlement  de  Bordeaux  prit  fait  et  cause  pour 
le  parlement  de  Paris,  et  le  peuple  embrassa  le  parti  des  pruices 
contre  la  cour.  Louis  XIV,  une  fois  monté  sur  le  trône,  mit 
fin  à  tons  les  désordres  en  faisant  tout  plier  sous  sa  volonté  de 
fer.  Le  parlementde  Bordeaux  fut  exilé  en  1675;  une  partie  des 
nmrs  de  la  ville  fut  abattue,  des  troupes  furent  mises  en  garni- 
son chez  les  citoyens  ;  enfin  on  prit  touti^s  sorles  de  mesures 
pour  intimider  cette  remuante  population.  Le  parlement,  qui 
avakétésooeessiveaient  transféré  deCondom  à  laRéoleJutenlin 
rendu  à  Bordeaux  en  1699.  ^  En  1799,  les  Bordelais  embras- 
sèrent avec  ardeur  la  cause  de  la  révolution.  Des  hommes 
illustres  sortirent  de  son  sein  et  vinrent,  portés  par  le  voeu  po* 
pvlaire,  (aire  briller  éans  nos  aaiemblées  une  rare  éloquence. 
Les  girondins  ne  partageaient  pas,  comme  on  les  6n  a  accusés, 
cet  esprit  décenlialisatenr  dent  Bordeaux  a  (onjours  été  le  siège 
Princi^.  Ils  voulaient  l'unité,  la  grandeur  de  la  France;  mais 
loraoQ  Us  se  virent  en  (ace  d'un  écbafaud  élevé  ntr  leurs  en- 


et  ses  séides  cette  tendance  des  peuples  méridionaux  k  te 
séiparer  du  nord  de  la  France,  pour  (aire  tomber  la  çiiiUoCfine 
et  faire  marcher  la  révolution  dans  les  voies  modérées  qu'as 
voulaient  lui  tracer.  Après  la  chute  de  la  Gironde,  Bordeaux 
se  retira  du  mouvement  national  et  s'ouvrit  à  toutes  les  pra- 
tiques des  mécontents.  Toutefois  cette  opposition  se  tint  loo* 
jours  cachée  et  dans  les  termes  de  la  malveillance.  Les  gran- 
deurs et  les  gloires  de  l'empire  ne  la  séduisirent  pas  davantage. 
Ville  toute  commerciale  et  cosmopolite,  elle  ne  vit  que  la 
ruine  de  son  commerce.  Les  Bourbons  furent  bien  accueillis 
par  les  Bordelais.  Oux-<û  demandaient  la  paix  pour  débiter 
leurs  vins  et  n'étaient  pas  fâchés  de  faire  connaissance  avec 
leurs  riches  chalands,  les  Anglais  et  les  Russes,  qui  s'«n 
sont  toujours  montrés  si  avides.  Bordeaux  sous  la  restauration 
avait  conservé  ses  idées  fédéralistes,  et  en  espérait  le  triompbe. 
Mais  quand  il  vit  la  restauration  maintenir  dans  toute  sa  rigueur 
le  système  de  centralisation  organisé  par  les  pouvoirs  précédents, 
il  éprouva  un  grand  désendianlcmeut  et  se  mit  à  faire  de 
l'opposition.  En  1850,  cette  ville  fut  une  des  premières  a  ar- 
borer le  drapeau  tricolore  et  vit  partir  sans  regrels  ceux  qu'elle 
avait  reçus  quinze  ans  auparavant  avec  les  plus  grands  temoi— 
gnages  de  fidélité  et  de  dévouement.  Quelque  indifférent  que 
soit  resté  Bordeaux  à  nos  luttes  politiques  de  cinquante  ans, 
son  nom  s'est  attaché  à  de  grandes  et  augustes  infortunes  que 
la  mort  et  l'exil  ont  frappées  dans  nos  deux  révolutions  soc*- 
cessjves. 

BORDEAUX  (Vins  de).  Le  département  de  la  Gironde,  qui  pro- 
duit les  vins  bordelais,  est  un  des  plus  riches  en  vins  ;  les  vigno- 
bles y  occupaient,  en  1829, 140,000  hectares,  c'est-à-dire  le 
cinquième  de  toute  la  surface  du  département.  En  gros  on  peut 
évaluer  le  produit  de  la  vendanjge  annuelle  dans  les  divers  ar* 
rondissements  ainsi  qu'il  suit  :  arrondissement  de  Blaye, 
40,000  tonneaux;  Libourne,  60,000;  la  R^le,  35,000;  Bazas, 
10,000;  Bordeaux,  85,000  ;  Lesparre,  20,000.  Total  :  250,000 
tonneaux.  M.  A.  Jullien  compte,  année  moyenne,  3,500,000 
hectolitres  qui  reviennent  k  un  peu  plus  de  250,000  tonneaux; 
en  déduisant  de  ce  dernier  nombre  le  déchet  et  la  consomma- 
tion du  paySt  on  obtient  environ  200,000  tonneaux  conmie  étant 
la  quantité  livrée  annuellement  au  commerce.  On  compte  à 
peu  près  60,000  propriétaires  de  vignes  ;  un  capital  de  plus  de 
quarante-cinq  millions  de  francs  est  absorbé  par  les  irais  de 
la  culture.  Ces  avances  sont  remboursées  avec  grand  bénéfice 
par  la  vente  du  vin,  surtout  dos  bons  crus.  Une  barrique  des 

Sremiers  crus  d'une  bonne  vendange  coûte  A  Bordeaux  au  delà 
e  1,200  francs;  les  marchands  en  Angleterre  le  vendent 
presque  le  double.  L'arrondissement  de  Bordeaux  est ,  des  f îx 
arrondissements  delà  Gironde,  celui  qui  fournit  non-seulemeot 
le  plus  de  vins,  mais  aussi  quelques-unes  des  meilleures  quali- 
tés; car  c'est  en  partie  dans  cet  arrondissement  ^u'on  récolte 


putation  parmi  les  vins  nonieiais.  n  Leite  liqueur 
licieuse,  parvenue  à  son  plus  haut  degré  de  qualité,  dit 
M.  Frank,  doit  être  pourvue  d'une  belle  couleur,  d'un  bouquet 
qui  participe  de  la  violette,  de  beaucoup  de  finesse  et  d  une  sa- 
veur infiniment  agréable  ;  elle  doit  avoir  de  la  force  sans  être 
capiteuse  et  animer  l'estomac  en  respectant  la  télé  et  en  laissant 
rhaleine  pure  et  l;i  bouche  fraîche.  »  Toute  la  vendante  du 
Médoc  est  évaluée  de  5t  à  58,000  tonneaux.  On  distinçtie 
le  haut  Médoc,  le  derrière  du  haut  Médoc  et  le  bas  Médoc  ;  c  est 
dans  celui-ci  «l'on  récolte  les  vins  de  Chàteao-Latour  et  de  Cbft- 
tean-Lafitte.  L'arrondissement  de  Bazas  produit  les  vins  blancs 
excellents  de  Bonne  et  Sauterne.  Aux  environs  de  Libourne 
on  récolte  le  vin  de  Saînt-Emilion  ;  mais  les  2,500  lonnealrt[ 
de  vin  de  ce  nom,  qu'on  expédie  par  an  au  dehors,  ne  peurent 
tous  venir  des  vignobles  de  Saint-Emilion,  qui  ne  sont  guère 
considérables.  Dans  les  arrondissements  de  Blayc  et  de  la 
Bédé  il  n'y  a  que  des  vins  ordinaires  ;  ils  se  consomment  en 
grande  partie  dans  le  Bordelais  même.  Dans  le  commerce,  les 
vins  du  département  se  divisent  en  quatre  classes,  savoir  :  Tins 
de  Médoc,  de  haut  Brion,  de  Saint-Emilion  et  de  Grave;  el 
dans  ces  classes  on  regarde  comme  les  meilleurs,  parmi  le» 
vins  ronges,  ceux  de  Lafitte,  de  Latour,  Chàteau^Margaux  et 
haut  Brion,  et  parmi  les  vins  blancs,  ceux  de  Barjac«  Sauterne. 
Pregnac,  Pontac,  Saint-Bris  et  Laugon.  On  dWise  encore  tons 
les  vins  bordelais  en  vins  de  Grave  ou  de  Gravîn,  c'est-à-dlrr 
cultivés  dans  un  terrain  graveleux,  et  vins  de  Palus,  provenant 
d'un  floi  un  peu  bufliidie.  La  ville  de  Bordeaux  a  le  dépôt  de 
tous  ces  vins,  dont  la  plus  ^randepartie  est  destinée  à  l'expor- 
tât ion  par  mer:  au  quai  des  Cnartrons  on  voit  des  vastes 


nem»  politiques,  ils  eberehèrent  à  tourner  oontre  Robespierre  1  ma  gasins  dans  lesquels  les  vins  bordelais  sent  préparés  et  B>éêés 


MJkiB. 


liraot  le  goût  des  pays  poor  lesquels  on  les  destine,  eCsntant 
I  longueur  des  trajeU  qu'ils  ont  à  Caire.  On  mute  oa  soefre 


(1ê) 


■airaot 

la      ^  _      ^  

plus  du  moins  les  tonneaux,  on  colle  les  vins  eo  grand,  enfin 
on  le»  renforce  pour  les  nations  qui  préfîrent  les  vins  forts. 
Quant  aux  vins  médiocres ,  on  les  distille  ou  on  en  lait  du 
irtnaigre.  La  répuUtion  des  nns  bordelais  est  laite  depuis  plo- 
ftieurs  siècles  ;  cependant  oHIe  des  crus  n'a  pas  été  toujours  la 
même.  Ainsi  le  ifédoc  était  peu  estimé  autrefois,  tandb  que 
Ion  faisait  ^od  cas  du  rin  de  Bourg,  qui  n'est  guère  connu 
aujourd'hui. 


^  «ORDeArx  (Christophe  de),  poêle  français  sur  lequel  on 
ii*a  pu  recueillir  que  des  renseinieroents  incomplets,  était  de 
Pans,  et  brillait  dans  le  xvr  siècle.  On  peut  conjecturer  qu'il 
était  de  la  même  famille  que  Bordeaux  dont  Marot  a  loué  la 
Oouche  freêche ,  c'esl-â-dirc  le  goût  pour  les  plaisirs  de  la  UWe, 
oi  que  le  fameux  ligueur  du  même  nom,  conseiller  an  parle- 
ment, lequel ,  exilé  d'abord  pour  sa  conduite  pendant  les  trou- 
bles, obtint  de  l'indulgence  du  roi  la  permission  de  revenir  à 
Paris,  où  il  mourut  en  1595.  Christophe  avait  pris  on  reçu  dans 
sa  jeun<Hse  le  surnom  de  Ledere  delà  Tannerie,  qu'il  serait 
assez  diffirile  d'expliquer  maintenant.  Quoique  zélé  catholique 
il  avait  des  mcrars  assez  rdàchccs;  et  dans  les  écrits  qu'on  œn- 
naît  de  lui,  on  trouve  une  licence  de  Ubleaux  et  d'expressions 
qu'on  ne  lui  pardonnerait  plus  en  faveur  de  sa  dévotion    II 
avait  publié  :  Ia  recueil  des  chaneons  faites  contre  les  Hugue- 
nots, et  Les  tributs  et  regreU  des  prédicants,  Paris,  1563  Ces 
deux  ouvrages  sont  d'une  rareté  telle  qu'il  n'en  existe  pas  même 
an  exemplaire  à  la  bibliothèque  du  roi.  Plus  tard,  il  mit  au  jour 
deux  pi«*ces  de  vers  intituires  :  Le  varlet  à  louer,  à  tout  faire 
ri  la  chambrière  à  huer,  à  tout  faire.  Ce  sont  de  plates  face' 
tips  que  les  bibliomanes  recherchent  à  cause  de  leur  extrême 
rareté. 

BORDIÊE,  s.  f.  (marine).  C'est  le  cours  d'un  vaisseau,  ou  la 
route  qu'il  a  faite  sur  une  aire  de  vent,  lorsqu'il  a  changé  ou 


V   i       ^  •  «w^w^ri**,,,  pvui  acicvcr  uu  sapprocuer  le 

plus  près  du  vent  que  I  on  peut.  Paire  diverses  bordées,  courir 
plusieurs  bordées,  c'est-à^ire  virer  et  revirer  souvent.  Courir 
«1  la  même  bordée,  c'est-à-dire  courir  encore  du  même  côté  que 
i  on  a  couru.  C'est  aussi  courir  à  la  même  aire  de  vent  qu'un 
iiiilre  vaisseau.  Venir  à  la  bordée  d'un  parage  à  un  autre 
c  esl-à-dire  y  venir  à  la  bouline,  sans  changer  les  voiles  et  sans 
revirer  Courir  a  petites  bordées,  c'est  ne  pas  courir  loin  d'un 
cùle  et  d  autre.  On  dit  :  Bonne  bordée,  mauvaise  bordée  Faire 
la  grande  bordée,  c'est  lorsque  étant  dans  une  rade  on  veut  v 
faire  le  quart  comme  si  on  était  à  la  mer.  Faire  ta  petite  bor- 
dée, c  est  lorsque  dans  une  rade  on  partage  les  quarts  en  deux 
f>arlies  [>our  faire  le  service  ou  le  auart.  Bordée  de  canon,  c'est 
I  artillerie  qui  est  dans  les  sabords  de  l'un  ou  de  l'autre  côté 
Envoyer  la  bordée,  donner  la  bordée,  c'est  tirer  sur  un  autre 
vaisseau  tous  les  ^nons  qui  sont  dans  l'un  ou  l'autre  côté  du 
"?7'r^-  ~  ^  dit  flguralivement  et  familièrement  :  une  bordée 
il  injure,  ou  absolument  une  bordée,  beaucoup  d'injures  rapi- 
ilemenl  accumulées  et  dites  presque  à  la  fois.  Il  lui  à  lâché  une 
bordée,  il  a  essuyé  une  furieuse  bordée, 

BORDEE  {hist,  nat.),  s.  f.  espèce  de  tortue. 

MiiDELAGE,  g.  m.  (lerm,  de  droit  coulumier),  était  une 
s.>rte  de  tenure  en  roture,  usitée  en  quelques  coutumes,  et  sin- 
Kulièrcmenl  dans  celles  du  Nivernai?,  à  îles  cliarges  et  coudi- 
hons  parUculières.  Coquille  dit  que  le  terme  de  We^ye  ou 

^^Z.'^Jr'^^''  mot  français  qui  signifiait  un  doritaine 
aux  champs,  destine  pour  le  ménage,  labourage  et  culture.  Les 

r.^  ^vanl"  *f  "^"•'»'  ^^'^"^  '  *"  ^«'  ^°^  d°  payement  d^ 
aJ^x  '}^  seigneur  pouvait  rentrer  dans  l'héritage  par 

droit  de  conmUe.  en  le  faisant  ordonner  en  justice;  2»  que  le 
lenancier  ne  pouvait  démembrer  les  choses  qi'il  tenait  en  6or- 
delM,  à  peine  de  commise;  5" Qu'il  devait  entretenir  l'héritage 
en  bon  et  suffisant  eut;  4o  que  les  collatéraux  du  tenancier  ne 
pouvaient  lui  succéder,  s'il,  nWnt  communs  avec  le  défunt  de 
communauté  coutunUère,  laute  de  laquelle  condiUon  c'était  le 
Mîigneurqui  lui  succédait;  5<'qpe  si  le  détenteur  vendait  l'héri- 
«^,  le  «eigneur  avait  le  choix  de  le  retenir  en  remboursant 
I  acquéreur,  ou  de  prendre  la  moitié  du  prix   porté   par  le 

J!?!i'TV.^*;.*l*^^^T*-^'  'jy-  ^'^  est  de  Bordeaux,  quia 
«ppirt  k  la  ville  de  Bordeaux.  Commerce  bordelais  Prométl 
^^f^delaùe.  Il  est  aussi  substantif  :  Un  Bordelais:  Les  B^. 
éelaises  sont  vives  et  spirituelles. 

MHDELAiiiou  ■ouMELAisfôotoii.),  nomsvulgaires  d'une 


variété  de  ngnes  à  fruits  toujours  accfbes,  et  qo'oo  apcefle 
veijns(F.Vi€ins).  '      ^        ^^^ 

BORDEuiBE  (àûl.  noi.) .  S.  f.  (bcllems),  poisson  qui  a  h 
tête  petite,  des  os  rudes  en  place  de  dents  et  le  palais  cfaama 
sans  qu'il  ait  de  langue  ;  mais  il  se  trouve  au  milieu  du  palab  un 
os,  et  plus  bas  deux  autres  os  découpés  eo  §tx  d'un  oôté:c*^ 

par  la  rencontre  de  ces  os  que  la  bordeKère  broie  les  herbes  doflt 
elle  se  nourrit.  Elle  a  deux  nageoires  près  des  ouïes^deux  autres 
au  milieu  du  ventre,  une  autre  qui  s'étend  depuis  l'anus  jusqu'à 
la  queue  et  une  autre  sur  le  dos.  Les  dernières  nageoires  et  b 

3ueue  sont  rougeâtres  comme  dans  les  perches  de  rivière  :  celle 
u  d(»  est  noire.  D  y  a  un  trait  courbe  qui  s'étend  depuis  les 
ouies  jusqu'à  la  queue.  Les  ouies  sont  au  nombre  de  quatre  de 
chaque  côté.  On  a  donné  à  ce  poisson  le  nom  de  bordeUére,  k 
Lyon  et  en  Savoie,  parce  qu'il  suit  toujours  les  bords  des  lacs  o« 
on  le  prend.  Il  est  assez  sembbble  à  la  brème,  quoiqu'il  soit 

g  us  petit  et  qu'il  n'ait  pas  des  écailles  en  proportion  si  grandes. 
a  peut  le  comparer  à  la  carpe  pour  sa  façon  de  vivre. 

B0RDEL05  (Lacmett;  ,  docteoT  en  théologie  et  autear  dra- 
matiauc,  né  â  Bourges  en  1653 ,  mort  à  Paris  en  1750 ,  chei  le 
président  de  Lubert,  dont  il  avait  été  précepteur.  Bordelon  dit 
un  jour  en  société  :  a  que  ses  ouvrages  étaient  ses  pédiés  mor- 
tels, —  dont  le  public  fiait  la  pénitence,  »  lui  répUqua-t-oo  sir- 
le-champ.  Dans  ce  sens,  Bordelon  en  a  commis  un  si  grau/ 
nombre,  que  nous  n'entreprendrons  pas  d'en  donner  ici  la&te. 
Il  disait  fort  naïvement  de  lui-même  :  a  Je  sais  que  je  ssa 
mauvais  auteur,  mais  du  moins  je  suis  honnête  homme,  v  dï 
l'était  en  effet. 

BORDESEXT,  S.  m.  {term.  de  peinture  en  émail).  Poor  en- 
ployer  les  émaux  clairs ,  on  les  broie  seulement  avec  de  Feau, 
car  ils  ne  peuvent  pas  souffrir  l'huile  comme  les  émaux  épais  ; 
on  lescoucbeà  plat,  bordésdu  métal  sur  lequel  on  les  met.  On  dit 
quelquefois  des  ouvrages  qui  sont  tout  en  champ  d'émail  et  sans 
bordement,  ce  qui  est  assez  difficile  à  cause  que  les  émaux  dairs 
en  se  parfondant  se  mêlent  ensemble,  et  que  les  couleurs  se 
confondent,  principalement  lorsque  les  pièces  sont  petites 
(F.  Parfokdre). 

BOBDE.\AVE  (ToDSSAiîrr),  né  à  Paris  en  1728,  professeur 
de  physiologie  au  collège  de  Saint-Côme,  mort  en  1794.  Ce  fol 
ua  excellent  chirurgien  et  un  auteur  utile.  On  connaît  ses 
Remarques  sur  t insensibilité  de  quelques  parties  (1 756) ,  où  il 
chercha  à  confirmer  la  doctrine  de  Haller  sur  la  sensibilité ,  et 
sur  sa  restriction  aux  organes  musculaires.  Son  Essai  sur  la 
physiologie  (1764,  in-i2)  jouit  longtemps  aussi  d'une  estime 
singulière. 

BORDE.\EAU  {techn,) ,  coulisse  d'une  écluse  de  salines.  On 
écrit  aussi  bordenau. 

BORDE5rEAUX  OU  BOURDONS.  En  term.  de  pèche ,  oo  ap- 
pelle ainsi  deux  bâtons  plombés  par  le  bas,  que  Ton  met  à  cha- 
crue  bout  d'une  seine ,  iM)ur  la  tenir  tendue  dans  sa  hauteur  ou 
dans  sa  largeur,  pendant  qu'on  la  baie  au  rivage. 

BORD-E.\.S€iE,  s.  m.  {hist.  nat.),  espèce  de  tortue  dont  les 
bords  de  la  carapace  sont  ciselés  en  dents  de  scie . 

BORDER  (jgram.),  v.  a.  garnir  le  bord  d'une  étoffe,  d'un  vêle- 
ment, d'un  meuble,  etc. ,  en  y  cousant  un  ruban ,  un  galon,  on 
morceau  d'étoffe,  de  toile,  etc.  Border  un  manteau,  le  border 
d'hermine.  —  Border  un  filet,  attacher  une  corde  autour  d'un 
filet  pour  le  rendre  plus  fort.  —  Border  un  lit,  engager  le  bout 
des  draps  et  de  la  couverture  entre  le  bois  de  lit  et  la  paillasse 
ou  le  matelas.  —  En  term.  de  marine,  border  un  bâtiment, 
revitersa  membrure  de  bordages.  Border  les  avirons,  les  mettre 
sur  le  bord  d'un  bâtiment  à  rames  prêt  à  nager.  Border  une 
voile,  l'arrêter,  la  tendre  par  en  bas.  On  dit  de  même  :  Border 
les  écoutes,  —  En  term.  de  jardinage ,  Border  une  planche . 
relever,  avec  le  dos  de  la  bêche,  la  terre  des  bords ,  de  manière 
que  la  planche  soit  plus  élevée  que  le  sentier.  Border  une  allée, 
une  plate'bande,etc.,  planter  une  bordure  sur  les  bords.  — 
Border  se  dit  aussi  de  ce  qui  s'étend ,  de  ce  qui  règne  le  lon^  de 
certaines  choses,  et  qui  y  sert  comme  de  bord.  Léguai,  la 
chaussée  qui  borde  la  rivière.  La  foule  bordait  le  chemin  par 
où  t7  devait  passer,  —  Border  la  haie ,  se  dit  en  parlant  de 
troupes  rangées  en  longues  lignes  sur  un  des  côtés  ou  de  cha- 
que côté  d'une  rue,  d'un  chemin  où  doit  passer  un  personnage* 
important ,  un  cortège,  etc.  Nous  bordâmes  la  haie  sur  eieux 
rangs, — Border,  en  term.  de  marine,  signifie  aussi  côtoyer,  naivi^ 
guer  le  long  des  côtes.  La  flotte  ne  fit  que  border  les  côtes.  Le 
sens  en  a  vieilli.  —  Border  un  vaisseau  ennemi,  le  suivre  de 
côté  afin  de  l'olMerver.  —  Border,  en  term.  de  chaudronnerie  , 
achever  le  bord  d'un  chaudron  ou  d'un  autre  ouvrage.  —  J^ar^ 


graïcur, 
(l'une  pi 


quesbri 

BOHE 

OU  bien 

somnifs 

clablir  n 

financière  envoie  au  ministère  des  flnant»^  le  bordTeau  de  sa 

situation  ;  tous  les  mois  les  banquiers  adressent  un  bordereau  de 

compte  courant  à  chacun  des  négociants  avec  lesquels  ils  ont 

des  relations  d'affaires.  —  Les  commis  on  les  garçons  de  caisse , 

qui  vont  en  recette  ou  en  paiement,  sont  porteurs  d'un  livret 

appelé  bordereau,  sur  lequel  ils  inscrivent  la  quolilé  et  la  nature 

des  sommes  qu'ils  reçoivent  ou  qu'ils  versent. 

BORDEREAU  (Re^ëe),  dite  Langecfn,  née  3  Soulaine,  près 
d'Angers,  en  1770,  d'une  Tamille  boui^eoise  qui  l'éleva  oans 
une  ^nde  piété,  mab  sans  instruction.  En  1793,  son  village 
lut  mis  i  feu  et  à  sang,  et  plusieurs  de  ses  parents  el  amis  furent 
victimes  de  ces  tulles  déplorables.  Vigoureuse,  montant  bien  à 
clievaJ .  désirant  se  venger  de  ceu.i  qui  lui  avaient  Tait  tant  de 
mal,  elle  prit  des  habits  d'homme  et  s'enrôla  dans  l'armée  ven- 
déenne sous  le  nom  de  Langevin.  Dans  plus  de  cent  combats 
celle  héroïne  déploya  un  courage  surprenant;  toujours  au  pre- 
mier rang,  elle  était  la  dernière  à  quitter  le  champ  de  bataille  ; 
des  blessures  graves  ne  purent  amortir  sa  valeur.  En  1791, 
flprèsladispersiondes  royalistes,  errant  sur  la  rive  gauche  delà 
I-oire,  avec  quelques-uns  des  siens,  elle  surprit  plus  d'une  fois 
ries  ptMles  républicains,  leur  fil  beaucoup  de  mal,  el  leur  enleva 
des  prisonniers  voués  à  la  mort,  entre  autres  M™  de  la  Bouère  et 
sa  l'ainille ,  qui  dans  des  temps  plus  henreai  lui  en  a  témoigné 
sn  vive  reconnaissance.  Elle  rutenfin  arrclce,  détenue  au  mont 
Saint-Michel ,  et  ne  recouvra  sa  liberté  qu'en  1811.  Elle  vint 
à  Paris  ;  c'est  alors  qu'elle  fit  imprimer  les  Mémoiret  de  Renée 
BordtTta*  dite  Lartgevin,  louchant  la  vie  militaire  dam  la 
Vendée, rédigé* par  elle-même,  Paris,  in-8°.  Cet  ouvrage,  dans 
lequel  on  a  conservé  le  tangage  incorrect  et  familier  de  l'au- 
leur,  ofTre  des  détails  curieux  sur  ces  mauvais  jours  de  guerre 
riiije.  Louis  de  la  Rochejacquelin  la  présenta  a  Loub  XVIII, 
qui  lui  accorda  une  petite  pension.  Renée  Bordereau  se  retira 
alors  dans  sa  patrie,  où  elle  est  morte  en  1838. 

BORDERIE,  s.  f.  petite  métairie. 

BOBDERIB,  originaire  de  Normandie,  poêle  do  XV i' siècle, 
et  sur  lequel  on  a  irès-pen  de  renseignements,  ne  doit  pas  être 
C(mrandu  avec  Jean  Boiceau,  sieur  de  la  Borderie  (  T.  BoiCEAt). 
Il  élail  disciple  de  Marot,  qui  le  nomme  »on  mignon,  et  lui 
donne  de  grandes  louanges.  La  Honnoye  conjecture  qu'il  est 
mort  jeune,  par  la  raison  qu'on  n'adelui  que  deux  poêmesassez 
|ieu  étendus:  l'un  intitule  VÂmie  de  Conrl,  Paris,  15*9,  in-8°, 
réimprimé  avec  d'autres  opuscules  d'amour  d'ÏIéroél,  Ch.  Fon- 
taine, etc.,  Lyon,  1647,  în-8;  le  second  poëme  de  Borderie  fait 
aussi  partie  de  ce  recueil  ;  il  a  pour  titre  •  Discourt  du  voyage 
de  ConttantinopU,  envoyé  dudit  lieu  à  une  demoiielle  de 
I-ranee.  Il  a  été  réimprimé  dans  un  nouveau  recueil  de  vers, 
Lyon,  1519,  in-16.  Les  vers  de  Borderie  ou  la  Borderie  sont 
f^tciles  et  agréables.  Son  Amie  dt  Court,  qu'il  avait  opijosée  à  La 
P'irfaite  jimyr  d'Uéroêl ,  lui  fit  des  partisans  et  des  ennemis; 
>iii  écrivit  pour  et  contre.  Toutes  les  pièces  de  cette  querelle  lit- 
léraireontétérecDeillies;  maison  ne  les  trouve  guère  que  dans 
It'S  cabinets  des  amateurs  de  notre  ancienne  poésie. 

BORDERiEs  (ËT!E!<rre-JEAvFRAXÇOis),évéquc  de  Versailles, 
naquit  le  11  janvier  1764,  à  Montauban,  d'une  famille  du 
Itouergue.  Il  Ht  ses  études  avec  de  grands  succès  au  collège  de 
Sainte-Barbe.  H  reçut  les  ordres  sacrés,  el  se  trouvait  comme 
mailre  dans  ce  même  collése,  au  commencement  de  la  révolu- 
lion.  Le  refus  de  serment  lui  en  ferma  les  portes,  et  le  força  de 
s'exiler.  Il  se  rendit  à  Anvers  où  il  se  chargea  d'une  éducation 
|i.irliculiére.  L'approche  de  l'armée  française  ie  força  de  s'enfuir 
in  .\llemagne,  d  où  il  ne  tarda  pas  à  revenir  à  Paris.  Pendant 
ipip  le  rlerçé  constitutionnel  était  maître  de  Notre-Dame  el  des 
u'randes  églises  de  la  capitale,  les  catholiques  étaient  réduits  à 
l'iuer  d'antres  lieux  pour  l'exercice  du  culte.  Borderies  desservit 
quelque  temps  la  Sainte-Chapelle  avec  son  ami  de  Lalande,  En 
i'*n-2,  celui-ci  fat  nommé  eu  ré  de  Sain  t-Thomasd'Aquin,  Borde- 
ries Icsuivit  en  qualité  de  vicaire;  ils  habitèrent  ensemlile  pendant 
dix-oeuf  ans,  et  l'abbé  Borderiea,  dans  ses  modestes  fonctions,  se 


C'est  alors  que  Léon  Ail  dit  ces  mois  :  «  uuand  on  n'aurait  pas 
tant  de  raisons  d'honorer  Mgr.  l'archevêque  de  Paris,  il  suffirait 

four  l'apprécier  de  jeter  les  yeu\  sur  les  hommes  distingués  qui 
entourent.  1)  Ces  hommes  étaient  MM.  Desjardins  et  Borderies. 
En  1837,  Charles  X  le  nomma  à  l'èvèché  de  Versailles.  Le  nou- 
veau prélat  donna  à  son  diocèse  un  calèchisme,  un  missel  et 
un  bréviaire  dans  lequel  il  y  a  plusieurs  hymnes  de  sa  composi- 
tion. En  février  1830,  il  devint  premier  aumônier  de  la  dau— 
phine.  Depuis  la  révolution  de  juillet,  il  se  renferma  dans  les 
soins  de  son  diocèse.  Mais  déjà  sa  santé  déclinait  :  après  une 
longue  et  douloureuse  maladie  i^u'il  sujiporLi  avec  courage,  il 
mourut  dans  les  sentiments  de  piété  qui  conviennent  à  un  pré- 
lat, le  4  aoUI  1833.  On  a  publié  en  1833  les  OEueret  de  M.  Bor- 
deriei,  Paris,  4  vol.  in-S"et  in-l3.  Dans  le  premier  volume  sont 
les  sermons  de  l'avent,  les  conférences  et  inandemcnls;  les 
deux  suivants  forment  le  carême,  et  le  dernier  contient  les 
prunes,  les  cihorlations,  les  catéchismes  et  les  cantiques  qu'il 
avait  donnés. 

■ORDE.S  (Charles),  de  l'académie  de  Lyon,  sa  patrie,  mort 
en  1781,  à  l'âge  de  cinquante  ans,  élait  fils  de  Louis  Bordes, 
homme  riche,  qui  avait  amsacrè  ses  loisirs  à  la  mécanique,  et 
s'était  distingué  par  plusieurs  inventions  utiles.  Le  jeune  Bor- 
des débuta  dans  la  carrière  des  lettres  par  deux  Discourt  lar 
let  avantagée  de*  teiencti  el  des  arli,  1753-1733,  in-8°. 
Celaient  des  réponses  an  célèbre  discours  de  Jean-Jacques 
Rousseau.  Ses  œuvres  ont  été  recueillies  à  Lyon,  1783,  4  vol. 
in-S".  0/aneh«d«B(nir6on,  tragédie  ;descomedics  et  proverbes, 
beaucoup  de  pièces  fugitives,  insérées  pour  la  plupart  dans 
des  journaux  et  dans  des  recueils;  la  traduction  d'un  morceau 
d'Algarotli  sur  l'opéra,  quelques  fables,  voilà  ce  qu'on  trouve 
dans  ce  recueil,  I^  longue  fable  de  Chloé  el  le  papillon  et  une 
(We  *ur  il  juïrreonl  encore  queiqueréputation.  Les  ouvrages  de 
Bordes  qui  ne  se  trouvent  pas  dans  la  colleelion  de  ses  œuvres 
sont;  i"  Le  Catéchumène,  1766  ;  cet  ouvrage,  que  l'on  attribua 
à  Voltaire ,  parut  la  même  année  sous  le  titre  du  Voyageur  ra- 
térhumine,  et,  en  l'an  lu,  sous  le  tilre  de  Serre!  de  VEgliiê 
trahi,  in-18;  -If  Le  Sonfie  dt  Platon,  imprimé  à  ta  suite  du 
Secret  de  rEglite;3f  La  Papette  Jeanne,  poème  en  dix  chants, 
1777  et  1778,  in-S";  4°  PnrapiHo ,  ooPme  lirenrieni,  1781. 
in-18,  plusieurs  fois  réimprime;  5°  Tableau  philoiopkigue'du 
genre  humain,  depul*  rorigine  du  monde  jutgu'à  ConUanlin, 
1767,  in-13,  qui  a  aussi  été  attribué  à  Voltaire.  Bordes  était  lié 
d'amitié  OU  était  en  correspondance  avec  tous  les  célèbres  litté- 
ratenrs  de  l'époque,  et  partageait  les  idées  philosophiques  de 
son  siècle. 

BORDED  (Antoine  de),  médecin,  issu  d'une  ancienne  fa- 
mille du  Bcàrn,  naquit  à  (sesie  en  1696.  Elevé  au  collège  des 
Barnabiles  de  Lescar,  il  s'était  fait  remarquer,  dès  171  i,  en 
exposant,  devant  l'assemblée  des  états  de  sa  province,  la  phi- 
losophie de  Descartes.  Reçu  docteur  à  MonI|>ellier  en  1719 ,  il 
soutint  à  celle  occasion  des  thèses  sur  les  esprits  animaux ,  et 
publia  dans  le  Journal  dn  jociinf*,  année  17-25,  ijuelqnes  ré- 
Qeiions  philosophiques  sur  les  idées  ipnées.  Conseiller  d'Etat, 
intendant  des  eaux  minérales  d'Aquitaine,  médecin  du  roi  à 
Barbes ,  auteur  d'une  Dittertatian  lur  lei  eavsc  minérixlet  de 
Bèam,  Paris,  t749  et  50,  in-tS,  et  fondateur  du  Journal  de 
Barége»,  desliné  à  faire  connaître  les  effets  de  ces  eaux  mi- 
nérales, Antoine  de  Bordeu  est  moins  célèbre  aujourd'hui  par 
lui-même  que  par  son  lîls.  —  Bordeu  (Théophile  de),  premier 
chef  de  l'opposition  que  Ht  l'école  de  Montpellier  à  la  doctrine 
de  Boérhsave,  alors  dominante  par  toute  l'Europe,  el  auteur 
d'une  doctrine  nouvelle  sur  l'observation  do  pouls  dans  les  ma- 
ladies ,  naquit  à  Iseste ,  et  fil ,  comme  son  père ,  une  parlîe  de 
ses  études  chez  les  Barnabiles  de  Lescar,  et  les  acheva  à  Pau,  au 
collée  des  jésuites.  Envoyé  à  Montpellier,  il  fut  bientût  en  étal 
de  donner  lui-même  des  leçons  d'anatomie.  Dans  sa  Ihèse  de 
bachelier  en  médecine.  De  temu  generice  eontiderato ,  diiier- 
lalio  phyiiologira,  Montpellier,  1741,  in-4°,  il  commencer 
développer  la  doctrine  à  l'aide  de  laquelle  il  obtiendra  plus 


(18) 


Urdtin  succès  décisif  contre  le  professeur  de  Leyde.  11  y  moutre 
la  seusibUiié  roodiûaat  diaque  oroane  et  lui  aoonaBt  uue  vie 
propre  et  particulière  d'où  découle  la  vie  géuêrale.  Bordeu  réu- 
nissait aiosi  les  archées  de  Van  Ileloiont  ci  V anima  deSlabl.Ge 
premier  essai  décelait  tant  de  inérile ,  que  l'université  de  llont- 
pelHery  par  un  privilège  aussi  honorable  que  rare,  dispensa 
rautcur  de  plusieurs  actes  exigés  pour  la  licence.  Une  nouvelle 
dissertation  de  Bordeu ,  ChUificalionit  hUtoria^  HontpelLier, 
1743,  in>4'',  réimprimée  à  la  suite  de  Touvrage  sur  les  glandes  y 
vint  donner  un  nouvel  écJat  à  sa  réputation  naissante.  Pour  la 
première  {ois ,  La  digestion ,  cette  fonction  si  compliquée  de 
notre  économie,  est  considérée  comme  une  action  %itale,  n  ayant 
avec  la  mécanique  et  la  chimie  que  des  analogies  plutôt  appa- 
rentes que  réelles.  Les  diverses  parties  de  l'appareil  digestif  y 
ont  un  rôle  clairement  indiqué,  et  la  matière  alimentaire  y  est 
suivie  dans  tous  ses  mouvements  et  toutes  ses  transformatiotts 
successives  Dans  cette  dissertation^  Bordeu  laisse  déjà  ppeasern 
tir  ses  Richerches  sur  la  position  des  f  landes.  Ce  fut  en  1 745 
que  Bordeu  fut  reçu  docteur  en  médecine  à  Montpellier  ;  il  re- 
tourna ensuite  à  Pau.  Le  peu  de  temps  qu'il  y  resta  fut  consacré 
tout  entier  à  l'étude  de  quelques  parties  de  l'art  de  guérir.  ]>e 
là  ses  vingt-neuf  Lettres  sur  ieê  «auj?  minéraies  du  Béarn  et 
fuelqueê-unes  des  provinces  voiêinei ,  ainsi  qu'une  ol)servation 
sur  l'usage  du  ouinquina  dans  la  gangrène.  Bordeu  vint  à  Paris 
pour  entendre  J .  L.  Petit  et  Rouelle,  fréquenta  quelque  lemps 
l'hôpital  de  la  Charité  et  devint  ntédéctn  de  Thôpital  de  la  Cha- 
rité à  Versailles.  En  1749,  il  repartit  pour  Pau  avec  le  titre  d'in- 
tendant spécial  des  eaux  minérales  d* Aquitaine.  Ce  fut  alors 
S*'û  donna  à  son  père  la  première  idée  du  Journal  de  Baré^eê, 
rdeu  ne  tarda  pas  à  revenir  à  Paris ,  où  il  se  fixa  définitive- 
ment. Un  Mémoire  qu'il  envoya  à  l'académie  des  sciences  «ur 
les  artinUationi  de$  os  de  la  face  lui  valut  l'honneur  de  cor- 
respondant de  cette  compagnie.  11  publia  presque  en  même 
temps  ses  Recherchée  $ur  les  différentes  poêilionê  des  glandee 
et  iur  leur  action ,  ouvrage  auquel  sont  dus  en  partie  les  ra- 
pides progrès  que  la  physiolop;ie  n'a  cessé  de  faire  oenuis.  L'an- 
née suivante  (1755) ,  son  article  Crise  dans  V Encyclopédie  vint 
confirmer  la  haute  opinion  qu'il  avait  dqjà  donnée  de  sa  sagacité 
et  de  sa  saine  érudition.  Cette  même  année,  l'académie  de  ohi- 
nirgie  donna  le  prix  à  une  Dissertation  de  Bordeu  sur  Us 
écrouelles.  £n  1754 ,  Bordeu,  docteur  de  Montpellier,  soutint 
ces  trois  thèses  :  An  omnes  organicœ  corporis  partes  digestions 
opitulanturf  An  vemuio  cmteris  exercitaiionibns  salubriorf 
Ûtrum  AifAitaniœ  minérales  aé/uœ  morbis  chronids  €mpe^ 
dianlf  et  il  fut  reçu  docteur  de  la  faculté  de  Paris.  Deux  ans 
après ,  parurent  ses  Recherches  sur  le  pouls  par  rapport  aux 
criMi,  Paris,  1756,  in-l2,  réiinpriméc»  en  1767,  in- 13,  et  en 
1773,  4  vol.  in-lâ,  ouvrage  qui  exprime  des  idées  trop  abso- 
lues relativement  au  diagnostic  et  au  pronostic  des  maladies,  et 
qui  fit  k  Bordeu  un  grand  nombre  de  partisans,  tuais  aussi  des 
ennemis  dangereux.  Bouvart,  un  de  ses  adversaires  les  plus 
acrimonieux ,  lui  reprocha  d'avoir  manqué  aux  lois  de  la  stricte 

Sroluté  en  certain^  circonstances,  et  Thierry,  docteur  récent 
e  la  (acuité  de  Paris,  accusé  de  plagiat  dans  un  libelle  attribué 
i  Bordeu ,  le  somma  de  comparaître  devant  la  faculté,  ei  le  fit 
rayer  du  nombre  des  médedns  (1761).  Ce  ne  fut  qu'i  grand' 
peme  que  Bordeu  obtint  des  parlements  de  Bordeaux  et  de  Paris 
un  arrêt  qui  le  réintégra  dans  l'exercice  de  la  médecine.  Les  trois 
dissertations  sur  la  colique  de  Poitou,  qu'il  inséra  vers  le  même 
temps  dans  le  Journal  de  médecine  (années  1762-65),  sont  en- 
core fort  estimées  aujourd'hui.  En  1768,  consulté  avec  toute  la 
fiicuUé  par  le  parlement,  sur  l'avantage  de  l'inocnlation ,  il  se 
déclara  partisan  zélé  de  cette  utile  pratique ,  et  publia  ses  Re^ 
cherches  sur  quelques  points  d'histoire  naturelle  de  la  mide^ 
dne,  et  concernant  t inoculation ,  Liège ,  2  vol.  iB-i2.  Quel- 
ques récriminations  placées  à  la  fin  de  cet  ouvrage,  et  dirigées 
par  allusion  contre  ses  adversaires ,  faillirent  lui  attirer  de  nou- 
veaux désagréments.  Ses  Recherches  sur  le  Useu  muqueuw^  dé- 
gagées de  toute  personnalité,  n'en  parurent  que  meilleures.  £n 
1775,  il  publia ,  de  concert  avec  son  père  et  son  frère  ,  le  pre- 
mier volume  de  ses  Recherches  sur  les  wuiladies  chromqises^  etc., 
in*8^.  Cet  ouvrage  remarquable  devait  être  continué;  mais  une 
goutte  aiguë  tourmentait  Bordeu  depuis  quelque  temps  ;  vaine- 
ment alla-t-il  demander  du  soulagement  aux  eaux  de  Baréges  : 
en  proie  à  la  mélancolie  la  plus  noire ,  il  mourut  presque  subite- 
ment,  le  24  novembre  1776. Quoicni'il  n'ait  point  été  exempt  d'er- 
revs  sur  divers  points  de  l'art ,  Bordeu  n  en  (ut  pas  moins  on 
des  bons  médecins  du  xviu'  siècle. 

BOftBKi;  (Feakçois  be)  ,  frère  de  Théonhile ,  né  à  Pau  en 
1734 ,  se  fit  recevoir  docteur  en  médecine  â  la  faôiké  de  Mont- 
pellier, £at  médecin  des  eaux  de  Baréges,  et  en  coalinoa  le 


Journal  fondé  par  son  père.  Son  aom  Ait  assadé  à  ociaâde  mi 
père  et  de  son  frère  pour  Touvra^  sur  les  oudadies  rhroniqmi, 
comme  on  vient  de  le  voir.  Ou  doit  à  François  Bordeu  un  Jnrétis 
d'observations  sur  les  eaux  de  Baréges  et  autres  ssêum  «M. 
raies  de  Bigorre,  Paris,  1760,  in-12,  exiraii  des  oaviag« 
d'Antoine  et  de  Théophile  sur  cette  matière;  deux  disterlalions: 
De  sensibilitaie  et  mobilitate  pariium  thèse  aiiquot ,  M«bIii^ 
lier,  1757;  et  une  Dissertation  sur  tes  dragées  amtivéti' 
rtenntff ,  jointes  aux  eaux  de  Baréges,  pour  les  maladies  véné- 
riennes. 

BOBDiER  {coutume}^  s.  m.  On  entendait  par  ce  mot  lo 
propriétaires  qui  ont  des  héritages  sur  les  bords  des  granà 
chemins. 

BORDiKiR  {marine)^  adj.  et  s.  m.  Il  se  dit  d'un  bàtinMnt  q« 
a  un  côté  plus  fort  que  l'autre,  qui  incline  plus  d'un  cùté  qm 
de  l'autre. 

fiOROiER  làRE,  adj.  (term.  d'agriculture),  9t  dit  d'em 
terre,  d'un  héritage  qui  borde  nue  grande  ro«le,et  d'un  fvi^ 
priétairc  d'une  terre  ou  d'un  héritage  qui  borde  un  cÉienû 
dont  l'entretien  est  à  sa  charge.  Jerr^  bordière,  Propeiétêirs 
bordier,  £n  ce  dernier  sens ,  il  est  aussi  snbi»tantif  masoiMB. 
Un  bordier.  Le  bordier  de  ce  chemin  a  beaucoup  à  y  fsirs 
travailler, 

BORDIER  (N.),  comécËen,  avait  acquis  à  Paris,  daos  kê 
farces  des  Variétés,  une  sorte  4e  réputation ,  lorsque,  eo  17», 
les  premières  étincelles  de  la  révolution  édatèreiU.  Êotétt, 
dont  la  tête  exaltée  admettait  déjà  les  idées  anarchiquesioQtoa 
n'osait  pas  encore  faire  une  profession  publique,  vint  à  ftow», 
sous  prétexte  d'une  mission  pour  les  subsistances,  maisfôcB»» 
ment  pour  y  soulever  la  populace.  Il  se  mit  à  la  tète  d'an  at« 
troupciment  qui  commit  des  dégâts ,  surtout  à  Thôtel  de  Fin- 
tendance  ;  mais  l'autorité,  soutenue  par  la  force  publique,  mit 
bientôt  fin  à  ces  désordres.  Bordier, convaincu  d'en  être  l'na  ét% 
principaux  moteurs,  fut  condamné  à  mort  par  le  parlement,  d 
mourut  du  supplice  de  la  corde.  On  prétend ,  avec  beancaun  di 
vraisemblance ,  qu'il  était  un  des  agents  du  duc  d'Orlénns.  àou 
le  gouvernement  révolutionnaire,  en  1793,  on  réhabilita  • 
mémoire  à  Rouen  dans  une  cérémonie  publique. 

BORDWVE,  s.  f.  {term.  dépêche),  enoeinte  formée  aiFec  da 
claies ,  des  perches ,  etc. ,  sur  le  bm  de  la  ner,  po«r  prcadit 
du  poisson  ou  pour  retenir  et  garder  le  peisaon  vivant. 

BORDIBHS  (J ACQCJES) ,  médedu  assec  distingué  du  XTi'  siède, 
était  né  à  Anvers  en  1511  ;  très-versé  dans  les  langues  greo^ 
latine  et  hébraïque ,  il  les  enseigna  suocesséveinent  à  Lisieii 
et  à  Carpentras  ;  fut  reçu  docteur  en  médeciBe  à  Bologne,  fcv 
tiqua  quelque  temps  la  médecine  à  Anvers ,  à  Bostodi ,  se  li- 
vrant aussi  à  l'enseignement;  il  fut  noouné  médecia  do  roidt 
Danemark,  Christian  111,  en  1556,  et  mourut  le  3  sefvtemhn 
1560,  âgé  de  cinquante  ans.  On  a  de  lui  :  1*"  Physiololgia,  Af 
giena,  pathologia  prout  has  wsedidmœ  paries  in  eicmdemù 
Rostochiensi  et  Hafniensi  publiée  enarravit,  Bostoch,  159it 
in-a*".  2°  Enarrationes  in  ses  libros  Galeni  de  tuenda  vais- 
tudine.  Âceessere  auctoris  consilia  quœdam  •' 
eipilms  prœscripia,  Rostocfa,  1595,  1604,  in-4^ 

borhj  [mpth,),<m,  avec  addition  de  Tarticle,  Albûrbi,  h 
montagne  primerdiale  chez  les  Persans,  représente  :  1°  lotilei 
les  montantes ,  et  par  suite  toute  la  terre  dani  les  oMiatagod 
sont  comme  la  charpente  ;  2°  l'abîme  sombre  du  chaos  d*OQ  soit 
un  jour  la  création ,  ei,  dans  un  sens  plus  spécial ,  la  grotte  d'si 
s'éiance  Mithra  pour  illuminer  le  monde  ;  3**  TemUème  aatif  è 
la  génération,  l'organe  mâle.  Comme  l'Htmala,  le  Kailnça  dn 
Hindous,  il  ioue  le  rôle  le  plus  important  dans  le  culle,  et 
quelquefois  il  est  pris  pour  un  dieu  inorgansqve. 

bordolinque  (marine)  (F.  RiBORi»,qui  est  pltm  usité'. 

BOROONE  (Paris),  peintre,  né  à  Trévise  vers  Vnm  lâSO. 
d'une  famille  noble ,  fut  d'abord  élève  du  Titien,  qa*il  trovu 
trop  sévère,  ensuite  imitateur  ardent  du  Giogion;  eofia  peintn 
original  qui  ne  put  se  comparer  qu'à  lui-même.  Son  ooleâ 
n'est  pas  plus  vrai  gue  celui  du  Titien ,  mais  il  est  quelqueitf 
pius  varié  ;  son  dessin  est  fini ,  ses  tètes  ont  de  la  vie ,  sa  coinp»- 
sition  est  juste  et  pleine  de  méthode.  Il  peignit  pour  Tégliaeé 
Saint-lob  un  Saint  André  courbé  sous  la  croix  et  eomromm 
nar  un  ange.  On  avait  ordonné  à  l'artiste  de  ^aoerdans  le  tA 
bleau  deux  saints,  et  particulièrement  saint  Pierre ;Pftns  wà 
ce  dernier  dans  l'attitude  d'un  homme  qui  regarde  et  e^m  enû 
le  sort  de  saint  André.  Celte  idée  est  neuve  et  profonde.  Le  pl« 
bel  ouvrage  de  Bordone  est  au  musée  ;  il  est  nonnu  sous  le  mus 
de  l'anneau  de  saint  Marc  :  on  y  distingue  une  att^tecUiredi 
ton  le  |)lus  vrai ,  des  bas-ieliefs  d'une  exoeUeBte  couleur  <^t.  oa 
composition  bien  sentie.  BonJooe  vint  à  la  cour  de  France  <i 


(ff  ) 


538,  MET  Hvfîtatîon  de  François  I*''.  H  y  peignit  le  rot  et  les  phm 
telles  daines  de  la  covr .  €e  prince,  qui  prenait  plaisir  à  s'entrcle^ 
rir  arec  lui,  à  le  voir  trarailler  et  â  l'entendre  pincer  du  luth, 
e  coad>la  de  favenrs  et  de  présents.  Il  eot  an  filsqni  d^relM  i 
lUivre  ses  traces  ;  mais  on  de  ses  tableaux  que  Ton  voit  à  Venise 
iroiivequ'il  n*a^it  pas  sa  profiterdes  leçeiisde  son  père.  Bordone 
e  peine  inonrat  fcrs  1570,  àgédesorxante-qoinaeans ,  selon  Ri- 
loffi^qui  ne  donne  ni  ladale de  sa  naissance  ni  celle  de  sa  mort. 
BOlUMlfi  (tanorr),  peintre  en  miniatore  et  géographe  ita- 
îen ,  né  à  Padoue,  véôit  vers  la  fin da  xt^  siècle  et  an  com- 
nencemenl  da  lArr  ;  il  eierça  longtemps  dans  sa  pairie  son  ta- 
ent  pour  la  miniatufe  ;  il  alla  ensuite  habiter  Venise.  Les  uns 
>nt  dit  qa^n  a? ait  ane  boutique ,  et  pour  enseigne  une  échelle  ; 
es  autre»  qii'i>  n'avait  ni  boutique  ni  enseigne.  Il  s'était  d'aberd 
ivre  aux  visions  de  Fastrologie,  il  s'en  désabusa  ensuite  et  s'ap- 
»Kqaa  plus  utilement  à  la  géographie.  Il  mourut  eu  t5i9  ou 
•n  1531 .  Fontaniin  a  prétendu  qn  il  fut  père  du  célèbre  Joles- 
lésar  Scaliger.  Apostolo-Zeno  crmt  qu'il  y  eut  deux  Bordoni  : 
'un  de  PMoue ,  qui  fut  notre  peintre  en  miniature  ;  l'autre 
^éronais,  père  de  Scaliger.  Ceux  gui  donnaient  à  ce  savant  le 
teintre  die  Padoue  pour  père  voulaient  qu'il  eût  pris  le  nom  de 
Icaliger  â  cause  de  l'échelle  que  Bordoni  avait  pour  enseigne, 
kfais  Zene  et  Maflei  rejettent  cette  feble;  Tiraboschi,  sans 
'adopter,  regarde  comme  peu  fiiadée  l'opinion  qui  établit  deux 
lordoni  (Benoît) ,  et  qui  lait  naître  Scahger  de  celui  qui  était 
lé  à  Vérone  ;  il  Iqi  parait  beaucoup  plus  probable  que  le  Pa- 
louan,  c'est-è^ire  le  peintre  en  miniature,  fut  père  de  Jules- 
lésar.  Quoi  qu'il  en  soit,  notre  Benoit  Bordoni  joignait  à  son 
lient  de  peintre  et  à  ses  études  géographiques  des  connais- 
BUMes  littéraires  ;  car  le  premier  ouvrage  qu'il  publia  fut  un 
ecueil  de  traductions  latines  de  quelques  dialogues  de  Lucien, 
lites  par  ptuaîeurs  auteurs ,  et  qui  étaient  encore  inédites,  Ve- 
lise,  1494,  in-4^.  11  fit  aussi  une  description  de  l'Italie ,  plus 


les  alors  connues.  Il  donne  leurs  noms  anciens  et  modernes, 
ss  histoires  et  les  fables  qui  les  concernent ,  les  mœurs  et  cou- 
umes  de  leurs  habitants,  les  mers  où  elles  se  trouvent,  le  pa- 
allèle,  le  climat  sous  lequel  elles  sont  placées.  On  en  fit  une 
econde  édition  à  Venise  en  1554,  avec  quelques  additions,  et 
me  troisième  en  1547,  aussi  in-folio. 

BORDONI  (I^ACIDE),  littérateur,  né  à  Venise  en  1636,  fit  ses 
tudes  sous  la  direction  des  PP.  Somasques  m  Ifiirafio,  em- 
rassa  Tétat  ecclésiastique  et  se  voua  à  l'enseignement.  Il  pro- 
issa  longtemps  la  rhétorique,  et  enfin  la  philosophie  au  lycée  de 
enise,  place  qu'il  remplissait  encore  en  1807,  malgré  son  grand 
^.  Outre  les  traductions  italiennes  des  Horaees  de  Corneille, 
l  de  VIphigénie  de  Racine,  on  doit  à  Bordoni  celle  des  Diteours 
Mêiê  de  Gcéren ,  Venise ,  1789,  3  vol.  in-8°,  réimprimé  en 
795,  avec  deux  nouveaux  volumes.  Celte  version,  exempte  de 
itinisraes ,  d'un  style  pur  et  correct,  a  tout  le  mérite  d'un 
Kcellent  original.  11  a  donné  la  continuation  des  Annali d^ lia-- 
a,  de  Muratori,  dans  l'édition  de  Venise  ,  1790-1820 ,  in-8<>, 
B  vol.  dont  les  cinq  derniers  sont  de  Bordoni.  Enfin,  il  est 
uteur  d'une  tragédie  intitulée  :  Ormeiinda  ossià  i  cavalier  i 
eila  mercede ,  Brescia,  1807,  in-8*»,  sujet  neuf  et  traité  avec 
Baucoup  de  talent. 

BORDONI  o  (JosEPH-AirrotNE) ,  jésuite  ,  né  àTurin  le  ^ 
fvrier  1683 ,  entra  dans  la  compagnie  en  octobre  1696.  Après 
eux  ans  de  noriciat,  les  dispositions  qu'il  annonçait  le  firent 
ispenser  d^une  troisième  année  de  philosophie';  il  professa 
'abord  les  belles-lettres  à  Pignerol ,  ensuite  à  Gènes,  et  fut 
ppelé  en  1703  à  Turin,  pour  y  professer  la  rhétorique.  En 
708 ,  il  fut  chargé  de  la  airection  des  études  du  mait|uis  de 
oze ,  et  ayant  fait  ses  vœux  ,  il  fut  chargé  en  1712  par  le  mai^ 
ois  de  Trivié  ,  nommé  ambassadeur  en  Angleterre,  pour  cha- 
elain  de  l'ambassade.  Après  son  retour  à  Turin,  il  occupa  peu- 
ant  quelques  années  la  chaire  de  théologie,  et  fut  charge  en 
719  de  l'exercice  de  la  bonne  mort,  institué  cette  année-là 
iéme.  Il  remplit  cette  fonction  jusqu'à  la  fin  de  sa  Tie ,  en 
743.  C'éiail  un  religieux  aussi  distingue  par  sa  piété  que  par 
NI  savoir.  Il  a  laisse  :  l*^  Beatus  Âhysiui  Gonxa  de  jmrenU 
riumphalor,  Pignerol,  1700.  Cest  un  drame  en  vers  latins  q«e 
auteur  fit  à  dix-huit  ans  ;  2°  La  liguria  tu  pace^  eekerxo  pas- 
orale,  etc.,  Gènes,  1702,  in-4**  ;  3»  Leduino,  iragedia,  Turin  , 
705  ,  in-4<*.  Tragédie  de  collège  pour  la  distribution  des  prix  ; 
i^  Dieeorei  fer  VewerHsw  delta  tfuo9M  morte,  Venise ,  3  vol. 
n-4^,  les  deux  premiers  en  1749 ,  le  troisième  en  1751 ,  réim- 
Rimé  en  1793^  etc.  Cet  ouvrage  tient  un  rangdistingQé  parmi 
es  livres  asoéCkpMa  italiens. 


RORDOTBR,  T-  ».  en  lerm.  d'éwuMeur,  employer  des 
émaux  clairs  en  les  touchant  à  i^t,  bordés  du  même  métal  sur 
Iraoel  on  les  applique.  —  Il  sedit  aussi  en  parlant  des  mauvais 
efiets  des  émaux  clairs  qui,  étant  mis  sur  un  bas  or,  plombent 
et  derienneni  kwches. 

RORDURR  igram,),  Sw  f .  ce  qui  garnit  et  qui  orne  ou  renfbrre 
le  bord  de  quelque  chose.  La  bordure  d'un  bas-relief.  La  bordwre 
d'%Êfne  teBfisserie.  La  bordure  d'un  chapeau ,  d^un  soutier.  Bm^ 
dure  de  galon.  Les  bordures  d'un  parterre.  Bordure  de  buie, 
ste  gazon  ,  de  fraisiers ,  de  lavande ,  etc.  Il  se  dit  particulière- 
mentdu  cadre  dans  lequel  on  met  un  taUeau,  un  miroir,  une 
estampe.  Bordure  carrée,  bordure  ovale.  Une  belle  bordure. 
Une  bordure  très-riche.  La  bordure  d'un  tableau,  d^un  mi- 
roir. —  Il  se  dit,  en  term,  de  blason,  d'une  brisure  qui  entoure 
l'écu ,  et  q«i  est  toujours  différente  de  rémail  de  l'écu.  Bor- 
dure de  gueules.  —  La  bordure  d'un  bois,  d'une  forêt,  les  ar- 
bres qui  en  forment  la  lisière.  —  Bordure  de  pavés,  rang  dé 
pavés  qui  termineni  et  retiennent  chacun  des  deux  côtés  d  une 
chaussée.  —  Bordure  se  dit  encore  des  javelles  qn'on  lie  avec  des 
harts  pour  border  un  bâtiment  que  l'on  couvre  de  chaume.  -> 
Bordure,  en  term.  de  relieur,  désigne  un  ornement  du  haut  et 
du  bas  d'un  livre.  —  Bordure,  en  êerm.  de  boisselier,  se  dit  des 
cerceaux  de  fer  qu'on  met  aux  deux  extrémités  d'un  seau  pour 
contenir  les  pièces  qui  le  composent.  —  Bordure  désigne,  en 
term.de  êonnelier,utt  cerceau  double  qui  se  métaux  deux  boots 
d'un  tonneau  ou  d'une  futaille.  —  Bordure,  en  term.  W ébéniste, 
se  dit  d'une  petite  languette  saiHante  en  bois,  qui  se  place  am* 
tour  des  bords  d'une  table  â  jouer^  et  d'un  petit  ornement  en 
cuivre  qui  règne  autour  de  certains  petits  meubles ,  tels  que 
tables  de  nuit ,  tables  de  jeu ,  commodes ,  chiffonnières ,  secré- 
taires, etc. 

BORDUURVISCH  {hist.  nat.),  poisson  d' Amboine  ;  il  a  jusqu*i 
six  et  aept  pieds  de  longueiur,  le  corps  ro^iocrement  long,  assez 
comprimé  ou  aplati  par  les  côtés  ;  la  tète,  les  yeux  ,  les  dents , 
la  bouche  petits.  Ses  nageoires  sont  au  nombre  de  huit,  savoir  : 
deux  ventrales  posées  soos  les  deux  pectorales ,  toutes  quatre 
petites ,  triangulaires  ;  une  dorsale  lonffue ,  comme  fendue  en 
deux ,  plus  basse  devant  que  derrière,  a  sept  rayons  antérieurs 
épineux  ;  une  derrière  l'anus  plus  profonde  que  longue,  et  une 
à  la  queue  un  peu  échancrée.  La  couleur  dominante  de  son  corps 
est  le  rouge;  il  est  coupé  en  travers  par  trois  anneaux  circulaires 
bleuâtres,  ondes ,  et  il  porte  au-devant  de  ces  anneaux,  sur  le 
milieu  du  dos  ,  une  grande  tache  bleue,  en  forme  de  selle,  bor- 
dée de  jaune ,  avec  points  ronds  blanchâtres.  Le  borduurvisch 
est  commun  dans  la  mer  d'Amboine ,  autour  des  rochers.  Il  est 
fort  bon  à  manger.  Ruysch  dit  que  ce  poisson  est  une  espèce  de 
carpe;  mais  il  est  évident,  en  consultant  la  position  de  ses  na- 
geoires et  ses  autres  caractères ,  qu'il  en  oifTère  beaucoup  et 
qu'il  forme  avec  le  combato,  dont  nous  parlerons  d-après,  un 
genre  particulier  dans  la  famille  des  spares. 

BORE  (chim.).  Ce  corps  ne  se  trouve  jamais  pur  dans  la  ni»- 
ture.  11  a  étédecouvert  par  MM.  Davy,Gay  Lussac  et  Thénard 
en  chaufiieint  au  rouge  un  mélange  de  potassium  et  d'acide  Im>- 
rique  purgé  d'eau.  —  Le  liore  est  solide,  pulvérulent,  très-friable, 
d'un  blanc  verdâtre  ;  il  est  sans  usage. 

BORE,  BORUS,  Bôf  oç  (myth.) ,  fils  de  Périérès,  épousa  Poly- 
dora  ,  fille  de  Pelée ,  que  déjà  le  fleuve  dieu  Sperchius  avait 
rendue  mère  de  Ménesthius.  Bore ,  son  beau-père ,  l'adopta  et 
réleva  avec  soin.  —  Un  autre  Bore  ,  fils  de  Penthile,  fut  père 
d'Andromaque.  —  Un  troisième  fut  père  de  Pheste ,  que  tua 
Idoménée. 

BORÉADES  (mifih.\  descendants  de  Borée,  qui  furent  long- 
temps en  poss^sion  du  sacerdoce  et  de  l'empire  dans  l'Ile  des 
Hyperbpréens.  —  Ën£ants  de  Borée. 

BORÉAL  {phys.)y  qui  appartient  au  nord  ;  il  est  opposé  à 
a«^ra/.  Quand  on  eutdécouvertqu'une  aiguille  aimantée,  libre- 
ment suspendue  et  pouvant  tourner  horizontalement  sur  un 
pivot,  se  dirigeait  plus  ou  moins  dans  la  Ugne  du  sud  au  nord, 
on  supposa  qu'iui  fluide  imperceptible  l'entrai  naît  vers  le  nord, 
tandis  qu'un  autre  dirigeait  l'autre  pointe  vers  le  sud  ;  de  là 
ees  noms  de  fluide  boréal,  fiuitU  austral ,  que  nous  explique^ 
rons  plus  au  long  â  l'article  magnétisme. 

BORÉALE  (AuBORE)  (F.  AUBORÉ). 

BORÉAS  (mifih.)j  l'un  des  chiens  d'Actéoa. 

BORÉAâMES ,  BORÉESIRES  (myth.) ,  fôles  célébrées  à  Athè- 
nes en  l'hoonenr  de  Borée ,  qui  étaii  censé  avoir  quelque  affi^ 
nilé  avec  les  Athéniens,  parce  qu'il  avait  épousé  Orithyie ,  &èe 
d'un  de  leurs  rois. 

BORÉE  (Ami.  naL) ,  s.  m.  nom  d'un  petit  insecte  qui  se  tient 
soos  la  mousse  pendant  l'hiver.  —  Espèce  de  papillon  du  fmre 
des  satyres. 


BOBBLLI. 


(80) 


BOBttCB. 


BoaéE  {myth.) ,  nom  que  les  Grecs  donnaient  au  vent  do 
Dord-«st.  Les  uns  le  font  fils  d*Astrée  et  de  l'Aurore  ou  d'Ué- 
ribée,  les  autres  du  fleuve  Strymon.  Il  aima  oassionnéroent 
Hjacînthe ,  et  enleva  Orilhyie ,  fille  d*Erechtb& ,  dont  il  eut 
Zethès .  Calais ,  Cléopàtre  et  Chioné.  Il  se  changea  en  cheval, 
et  eut  des  cavales  de  Uardanus  douie  juments  si  rapides  qu'elles 
couraient  sur  les  mers  sans  presque  mouiller  la  plante  de  leurs 
pieds.  On  le  représentait  avec  des  ailes,  à  cause  de  sa  rapidité,  et 
avec  des  cheveux  blancs,  à  cause  des  frimas  qu'il  amène.  Les 
Athéniens  lui  érigèrent  des  autels  à  Tcpoque  de  l'expédition  de 
Xerxès  en  Grèce ,  parce  qu'il  avait  dispersé  la  flotte  des  Perses 
et  en  avait  fait  pénr  une  grande  partie. 

BORÉE  ou  BORÉON  {gioQT.  Afic.),  montagne  d'Arcadie, 
vers  le  centre,  au  nord-ouest  de  Mégalopolis.  —  Borée^  rivière 
d'Asie  dont  on  ne  marque  pas  la  position.  On  appelait  égale- 
ment BoBÊE  un  promontoire  d'Uibernie,  un  port  de  l'Ile  de 
Ténédos,  et  un  promontoire  d'Afrique  dans  la  Gyrénaïque,  à 
l'extrémité  orientale  du  golfe  de  la  Grande-Syrte. 

BORÉE  (yramfii.)f  s.  m.  le  vent  du  nord.  Il  ne  s'emploie 
qu'en  poésie. 

BORÉE  (Vincent)  ,  jurisconsulte  savoisien ,  s'était  acquis 
cpielque  réputation  par  ses  productions  littéraires.  Elle  diminua 
insensiblement  dès  qu'il  eut  publié  Le  Fiorui  de  la  maitim  de 
Savoie ,  Lyon  ,  1654 ,  ouvrage  qui  fut  supprimé.  C'est  proba- 
blement au  même  auteur  que  l'on  doit  les  Princes  vklorieuœ, 
tragédies  françaises,  Lyon,  1627,  in-S*».  Ces  tragédies  sont: 
Rhodes  subjugué  par  Amé  V,  comte  deSavoye,  Béral  victorieux 
êur  les  Genevois ,  Tom^re  victorieuse,  Achille  victorieux.  Les 
trois  dernières  sont  dédiées  à  des  princes  de  Savoie.  On  trouve 
i  la  suite  [a  Justice  d'amour,  pastorale,  et  les  Peintures  mo^ 
raies,  non  drame;  c'est  un  recueil  de  plusieurs  pièces  en  prose 
et  en  vers. 

BOREL  (Pierre)  ,  médecin  français ,  né  dans  le  f  ^nguedoc 
en  1630 ,  mort  en  t678.  On  a  de  lui  un  ouvrage  intitulé  :  His- 
îoriarum  et  observationum  physico-WMdiearum  centuries  IF  y 
Paris,  1666;  il  contient,  avec  quelques  observations  rares  et 
utiles,  beaucoup  de  choses  erronées.  Les  antiquaires  estiment 
ses  Antiquités  de  la  ville  de  Castres  en  Albigeois  (1640),  et  les 

fihilologues  son  Trésor  des  recherches  et  antiquités  gauloises 
1655). 

BORÉLiE  [hùt.  nat.) ,  s.  f.  genre  de  coquilles,  dont  les  es- 
pèces constituent  quelquefois  la  plus  grande  partie  de  certaines 
montagnes,  etc. 

BORELLi  (Jean-Alphonse),  néà  Naples  le  28  janvier  1608, 
fut,  avec  Bellini,  le  véritable  chef  de  la  secte  iatro-mathémati- 
denne ,  c'est-à-dire  de  celle  qui,  séduite  par  les  grands  progrès 
que  les  mathématiques  avaient  fait  faire  aux  sciences  physiques, 
en  espéra  le  même  avantage  pour  la  médecine,  et  soumit  au 
calcul  tous  les  phénomènes  de  l'économie  vivante.  BorcUi ,  a  la 
vérité,  plus  sage  que  Bellini,  se  restreignit  dans  l'application 
qu'il  fit  de  ce  svsteme  presque  aux  seuls  mouvements  muscu- 
laires, à  ceux  des  phénomènes  de  l'économie  animale  qui  se 
montrent  en  certains  points  soumis  aux  règles  de  la  mécanique  ; 
die  le  conduisit  même ,  comme  nous  allons  le  dire ,  à  consacrer 

3uelques  propositions  nouvelles  et  opposées  à  ce  que  l'on  croyait 
e  son  tem^;  mais  ses  disciples  voulurent  généraliser  l'ap- 
plication qu  il  avait  faite,  et  en  créant  des  hypothèses  dont  le 
temps  et  le  retour  à  une  saine  philosophie  ont  fait  justice,  ils  re- 
tardèrent de  beaucoup  la  restauration  de  la  science.  Borelli  se 
consacra  plus  spécialement  à  l'enseignement  :  il  professa  à  Pise 
et  k  Florence,  et  dans  ses  cours  comme  dans  ses  livres  se  montra 

Slutôt  homme  d'esprit  et  érudit  que  médecin  praticien.  Sur  la 
n  de  sa  vie  il  se  retira  dans  la  maison  des  religieux  des  écoles 
pies  k  Rome  et  y  mourut  le  31  décembre  1679.  Voici  le  titre  de 
ses  ouvrages  :  1**  Délia  causa  délie  febri  maligne,  Pise,  1658 , 
in-4<> ;  2*»  De  renum  %ssu  judicium ,  Strasbourg,  1664 ,  in-8** , 
avec  le  De  structura  renum ,  de  Bellini  ;  S""  Éuclides  restitu- 
tus,  1628 ,  in-4<>.  Il  publia  cet  ouvrage,  étant  professeur  de  ma- 
thématiques à  Pise;  40  Apollonii Pergei  conicorum  libri  v, 
¥1  et  Tll,  Florence,  1661,  in-fol.  ;  édition  faite  d'après  une 
traduction  arabequ'Abr.  Echellensis  traduisit  en  latin;  5*  Théo- 
ricm  medieearum  planetarumex  causis  physids  deductœ,  Flo- 
rence, 1666,  in-4'*.  Borelli  tâcha  de  déduire  des  observations  de 
Hodiema,  astronome  sicilien,  la  théorie  des  mouvements  des 
satellites  de  Jupiter ,  travail  que  Gassini  jugea  diffne  de  quelque 
attention.  On  lit  dans  l'astronomie  de  Lalandeet  dansMontuda, 
mw  pour  établir  cette  théorie  Borelli  fit  usage  des  principes  de 
1  attraction  et  du  calcul  des  circonstances  des  phénomènes;  mais 
il  faut  toujours  remarquer  la  tendance  des  bons  esprits  de  ce 
tcnopt  vers  les  idées  que  Newton  a  fécondées  si  beureuse- 
ment;  0»  Tractatus  de  vipercusiianis,  Bologne,  1664,  io-4<>; 


Leyde,  1686,  iD-4<';  7»  HùiorUs  et  mete&roloûia  incendéi  jEt 
net,  1669  ;  accedit  responsio  ad  censuras  A.  P»  Honorati  Fab 
contra  librum  de  vi  percussionis ,  Reggio,  1670,  in-^^";  H**  J 
motionibus  naturalibus  a  gravitate  pendentibus ,  Bolo^^n 
1670,  in-40,  et  1686,  in-4*',  avec  figures  sous  cet  autre  titn 
Atrium  physico'mathematicum;ovL\Tage  destiné  à  faciliter  lu 
telligence  du  suivant,  De  motu  animcûUum,  opus posthumu» 
pars  prima,  Rome^  1680;  pars  secunda,  1681 ,  2  vol.  in-4 
C'est  cet  Ouvrage  qm  dit  seul  aujourd'hui  la  réputation  de  Bo 
relli,  et  encore  la  première  partie  seulement,  où  il  fait  unehet 
reuse  application  de  la  mécanique  aux  organes  actife  et  pam 
de  nos  mouvements.  Cet  ouvrage  a  eu  beaucoup  d'éditiom 
Leyde,  1685,  2  vol.  in-4»  ;  Leyde  ,1711,2  vol.  in-40  ;  Naples 
1754,  2  vol.  in-40;  la  Haye,  1745,  in-40;  dans  làBibUolÙ^w 
anatomique  de  Manget,  Genève,  1685,  in-fol. 

BOEELLI  (Jean-Marie),  de  l'académie  de  Marseille,  néa 
Provence  en  1723,  entra  dans  la  compagnie  de  Jésus ,  et  y  co^ 
tiva  son  goût  pour  la  poésie  latine.  Aprâ  la  suppression  de  soi 
ordre,  il  obtint  un  canonicatà  Avisnon,  et  le  perdit  lors  de Jj 
réunion  du  comtat  à  la  France.  Il  fut  appelé  comme  profo- 
seur  de  belles-lettres  au  lycée  de  Marseille ,  Quelques  ano<le 
après,  et  mourut  en  1808.  L'ouvrage  qui  a  fonaé  sa  répuUUoo 
est  un  poème  de  six  cents  vers  sur  l'architecture  :  Arckileclurs, 
carmen,  Lyon,  1746,  in-8^  Le  Journal  des  savants  (  1747, 
in-^"*,  p.  161)  fait  l'éloge  le  plus  pompeux  de  cette  prodor(ioo, 
tandis  que  les  Mémoires  de  Trévoux,  rédigés  par  les  coofréns 
de  Borelli,  n'en  donnent  qu'une  sèche  analyse  (février  1747,  p. 
309).  Le  P.  Borelli  publia  en  1780  le  Recueil  de  ses  poésiu  U- 
tines  et  françaises ,  Avignon,  in-8°.  Dans  les  mémoires  de  W 
cadémie  de  Marseille  (tom.  11 ,  an  xil-i804,  p.  1-19)  00  Irwm 
de  lui  des  Discours  et  des  Mémoires  remarquables. 

BORELLI  (Jean-Alexis)  ,  né  de  parents  d'oriffine  italienne, 
à  Salemes  en  Provence,  en  1758,  fit  de  bonnes  études  dansu 
patrie ,  se  rendit  jeiyie  en  Prusse ,  reçut  un  excellent  accueil  da 
grand  Frédéric  et  se  lia  avec  les  hommes  illustres  qui  rentoi- 
raient.  Devenu  professeur  et  membre  de  l'académie  de  Berlia, 
Borelli  concourut  à  tous  les  travaux  littéraires  qui  s'exécutèreoi 
dans  cette  ville.  Il  y  mourut  vers  1810.  Il  a  laisse  un  grand  dob- 
bre  d'écrits  :  1°  Système  de  la  législation,  ou  Moyen  qut  U 
bonne  politique  peut  employer  pour  rendre,  pour  former  à  Ci- 
tât des  sujeU  utiles,  Beriin ,  1768  et  1791 ,  in-13;  2»  Disamn 
sur  r émulation,  sur  l' influence  de  nos  sentiments,  sur  noi  U- 
miêres,  ibid. ,  1776,  in-S*»;  3<^  Plan  de  réformation  des  éitàn 
élémentaires,  la  Haye,  1776,  in-S»;  4''  Eléments  de  tart  dept^ 
ser,  Berlin,  1778,  in-8°;  B'' Monument  national,oii  Gaieriepn^ 
sienne  de  peinture,  de  sculpture  et  de  gravure,  consacrée  àk 
gloire  des  hommes  illustres,  ibid. ,  1788 ,  in-4'*  ;  &*  InlrodÉt^ 
tien  à  l'étude  des  beaux-arts,  ibïd. ,  1789,  in-8<';  7<>  Coiui^i 
rations  sur  le  dictionnaire  de  la  langue  allemande^  conçu\ 
Leibniti  et  exécuté  par  les  soins  du  comte  de  Hertzberg,  i' 
1793,  in-8»;  9P  Journal  de  t instruction  publi^u0,il9i 
28  cahiers  in-8*' formant  8  volumes.  Borelli  possédait  un^ 
nombre  de  manuscrits  sur  la  vie  privée,  publique  et  poli 
de  Frédéric  II.  Le  recueil  de  l'académie  de  Berlin  oontieol 
vers  Mémoires  de  lui  sur  les  arts,  la  morale  et  les  sciences. 

BORGABUCCi  (  Pbosper  ) ,  médecin  italien  du  xvi 
connu  par  des  ouvrages  sur  t'anatomie  et  la  médecine  p 
ment  dite,  qui  furent  très-recherchés  dans  le  temps  et  qui  le 
ritaient;  1  un  :  Délia  contemplaxione  anatomica  sopra  lui 
parti  del  corpohumano,  Venise,  1564,  in-8^,  fut  adopte 
toutes  les  villes  d'Italie ,  comme  texte  aux  leçons ,  d'une 
nière  si  universelle ,  que  Borgarucci  crut  devoir ,  quelques 
nées  plus  tard ,  le  traduire  en  latin.  Les  autres  sont  sur  la 
Trattato  di  peste ,  Venise ,  1 565 ,  in-8'> ,  dans  lequel  il 
que  chacun  peut  apprendre  la  manière  de  guérir  la  peste 
se  conserver  sain  au  milieu  de  ce  Qéau  :  sur  la  maladie 
rienne.  De  morboaallico  methodus,  Paaoue,  1566,  et  V 
1567,  dans  lequel  il  recommande  déjà  les  frictions  m< 
mais  cependant  avec  quelques  restrictions,  croyant  que  ce 
prive  l'homme  de  sa  virilité.  Borgarucci,  dans  un  voyage 
fit  en  France  en  1567,  obtint  le  titre  de  médedif  du  roi, 
qui  est  encore  plus  glorieux,  chercha  le  manuscrit  de  la  ( 
Chirurgie  deVésale ,  qui  avait  été  son  maître,  l'acheta 
imprimer  à  Venise,  1569,  in-8®. 

BOBO  as  (F.  BOBGHAS). 

BOBOEB  (Elie-Anhb),  né  en  Frise  dans  l'année  1785, 
de  solides  études,  fut  nommé  professeur  d'herméneolique  : 
k  l'université  de  Lié^,  dès  l'âge  de  vingt-deux  ans  »  aprêsl 
soutenu  avec  distinction  une  t^se  pour  le  doctorat  en  îbèal 
En  1813,  l'empereur  le  nomma  professeur  adjoint: 
plus  tard  y  il  fut  nommé  à  la  chaire  de  théologie,  qa*ii 


au  boute 
deaxfbis 
une  telle 
pnt  y  rés 

nés!  Il  éi 


grec 
falin 


K"i 


Ta  lin,  dai 
Lasocîél 
pour  dei 

ment  rhi$loire;  3°  sût  celle  question  :  Ett-Up*rn^tdêviéUr  d»t 
éitcoun  aux  réeiu  hitioriqitttf  Philos<^lie,  il  a  laissé  on  traité 
Af  nyilicfcmo,  la  Haye,  18-iO,  in-S",  dans  lequel  il  combat  avec 
succès  Kant.Fichte et  Scbelling. Comme  llièolog«n,  on  lui  doit 
un  discours  en  latin,  qui  est  fort  estimé,  Sut  Ut  obtigalioitt 
impotée*  ouïe  initrprèlet  de  rEeTilure ,  et  sa  thèse  inaugurale 
MTl'épiUeaMX  (Matée.  Il  a  laisséaussi  un  recueil  desermons 
que  ses  compalrîoles  placent  au  premier  rang.  Il  est  palhélique 
parfois,  il  est  vrai,  mats  il  y  tombe  dans  des  redites  et  y  déploie 
une  trop  grande  abondancede  style  et  d'images. 

BORGHAS  (giogr.  anc),  mot  corrompu  du  grec  ^fV't  (lonr). 
C'est  te  Dom  de  plusieurs  localités  de  la  Turquie  d  Europe  et 
d'Asie.  La  plus  connue'esl  Tichatal  Borghai,  la  quatrième  sta- 
tion sur  la  route  de  Constantinopte  à  Andrinopic,  Le  sultan 
Amuralb  I"  en  devint  possesseur  par  voiepadfique,  en  1S73. 
.  Atik  Mobammed-Pacha  y  construisit  des  mosquées,  des  écoles, 
et  des  cuisines  pour  tes  pauvres.  Ces  beaux  édifices,  esécnlés  par 
l'architecte  Sivran,  ont  été  presoue  en  totalité  consumés  par  l'in- 
cendie. Le  même  Atik  ou  SokatliMohainmed-Pacba,  le  grand 
visir  de  trois  sultans  (dans  le  svr  siècle],  fit  bâtir  par  le  même 
archïteclc  le  caravansérail  et  tes  ponts  de  celte  ville. 

BOBGflfcs  ou  BOCRUEOis  (  Jean  ),  docleur  en  médecine  et 
ofesseur  de  malliémaliques  à  Groninsue ,  était  né  à  Wester- 
A'itwert,  village  du  territoire  des  Ommelaud es,  le  t5iuin  1618, 
■I  mourut  à  Grouingue  le  22  novembre  1B52 ,  âgé  de  trente- 
quatre  ans.  Devenu  aveu|!le ,  il  ne  cessa  pas  pour  cela  rtensei- 
;;ner  les  mathématiques  ou  il  était  très-hatiile ,  avec  la  même  fa- 
cilité et  la  même  assiduité.  On  a  de  lui  :  1°  Dttpulatio  de  ea- 
tarrho,  Angers,  1645,  in-4'';  ^  Oraiiode  if n-curfo ,  Gronin- 
gue,  1646,  in-4°.— Un  autre  Borgbès  (Jean)  ou  BoiiHGESii;â.  né 
à  Hoaplines.dansla  Flandre  française,  le  8  novembre  IS63,  a 
ilûnné  :  1°  une  traduction ,  avec  des  notes,  du  livre  de  Laurent 
Juubert,  Devulgierroribue,  Anvers,  1600,  in-S°;  S°unetra- 
•  loctîoD  do  traité  de  Demetrius  Pepagomène,  De  Podagra, 
>aiiit-Omer,  1019,  in-8°;  3°  Praeepta  et  tenitntiw  itmgniorei 
'le  ttnperandi ratione  exoperibiu  Franciici  Gaicciardiai  col- 
lecta, Anvers,  ISST,  in-i3.  —  Un  troisiémeBoRGUÈs  [  Jean) 
uu  BouBGKSitjS ,  mort  à  Uaubeuge  le  3»  mars  1653,  a  laissé 
i-ittre  autres  deux  ouvrages  de  piété  remarquables  par  leurs  ti- 
tres :  1°  Calo  major  chritiiaKiu,  tive  dt  eeneelute  ehriitiana 
libelluë ,  Douai,  I6â5,in-ia;  V  Laliut  emtndala* ,  *ive ami- 
■iiia  ehriitiana ,  Douai,  1637,  in-l3. 

BOKGHÈSK,  famille  romaine  originaire  de  Sienne,  où,  dc- 
|iub  le  milieu  du  xv*  siècle,  elle  occupe  les  places  tes  plus  émi- 
lentea.  Le  pape  Paul  V,  qui  appartenait  à  cette  famille,  et  qui 
lit  élevé  au  trôneponli&calenl605,  combla  ses  parente  d'hoo- 
K'urs  et  (Je  richesses.  En  1607,  il  nomma  son  frère  l^rancesco 
Itorghèse  commandant  des  troupes  qu'il  envoya  contre  Venise 
>oiir  y  faire  respecter  ses  droits.  Il  donna  à  Marc-Antoine,  fds 
le  Jean-Baptiste,  un  autre  de  ses  frères,  la  principauté  de  Sul- 
itone ,  lui  assura  un  revenu  annuel  de  300,000  écus,  et  lui  fit 
iliienir  le  titre  degrand  d'Espagne.  Il  éleva  un  antre  de  ses  ae- 
cus,  Scipïan  Canarelli,  à  la  dignité  de  cardinal,  et  lui  permit 
le  prendre  le  nom  de  Borghèse.  C'est  ce  dernier  surtout  qu'il 
nricbit,  en  loi  livrant  les  biens  conÇsq^nésde  la  malheureuse 
jiiiilleCenci.  Ce  mémepontifeafait  bâtir  tavillaBorKhcse(F. 
i-après).  C'est  de  Marc-.'Vntoine,  mort  en  IG5S,  que  descend  la 
Hiulle  de  ce  nom  qui  existe  encore  aujourd'hui.  Son  fils  Jean- 
îaptiste  épousa  Olympia  Aldobrandini,  une  des  plus  riches  hé- 
ilières  de  l'Italie ,  qui  le  rendit  possesseur  de  la  principauté  de 
lossano.  HarC'Antoine  II,  fils  du  précédent,  mort  en  1739, 
cquit  de  grandes  ricliesses  en  prenant  sa  femme  dans  la  famille 
c  Spînola.  Son  fils  ,  Camille-Antoine-François-Batthazar ,  de— 
inlson  héritier,  s'allia  par  mariage  avec  la  maison  Colonna,  et 
luurut  en  1763.  Le  hls  aîné  de  œïni-ci,  Marc-Antoine  Ut,  né 
n  ]730,deTÎolenl79S  sénateur  de  la  république  romaine ,  et 
lourutenlSOO.  Par  lui  se  termina,  en  1769,  le  procès  séculaire 
vec  la  bmille  pamSli,  au  sujet  de  la  succession  Aldobrandini. 
BOBGBfcsE  (  LE  PBIKCB  Cahillb  ),  naouît  à  Rome  le  I9 
liltetlTTB-  II  était  fils alaé  du  prince  Hirc-AutwneBorghèse, 


s'emparèrent  de  Itome,  en  1708.  On  vil  sur  la  place  publique  te 
prince  Camille  et  son  frère  brûler  avec  la  populace  les  tilres  de 
nditesse  :  aussi ,  l'année  suivante ,  lorsque  les  Napolitains  en- 
trèrent dans  cette  capitale,  les  jeunes  princes  furent  obligés  de 
se  cacher  pour  sedérobcr  aux  mouvements  passagersd'une  réac- 
tion. En  1803,  Hurat  appela  le  prince  Camille  a  Paris,  où  Na- 
poléon le  connut,  le]>ritenaffeclion,  et  laidonna  pour  femme 
sa  sœur  Pauline ,  déjà  veuve  du  général  Leclerc.  Cette  dame 
prit  alors  le  titre  de  princesse ,  et  le  Qls  des  Borghèse,  celui  de 
riioyeii  franfait  et  de  chef  d'escadron  dans  la  garde  consu- 
laire. Le  mariage  fut  célébré  le  6  novembre  1801.  Dès  1804, 
Napoléon  décora  son  beau-frère  du  titre  de  princefrancaisetdu 
grand  cordon  de  la  Légion  d'honneur.  Il  le  fit  plus  tard  grand 
duc  de  Plaisance  et  de  Guastalla;  mais  les  richesses  et  les  hon- 
neurs ne  radielèrent  point  ses  malheurs  domestiques  :  il  n'eut 
pas  d'enfanls  de  sa  femme ,  qui  affecta  de  se  tenir  toujours  loin 
de  lui.  Le  prince  Camille  accompagna  Napoléon  dans  sa  cam- 
{Hgned'AulrJi^he,  en  1805,  et  l'année  suivante  dans  celle  de 
Prusse.  Envoyé  à  Varsovie  poury  préparer  l'insurrection  des  Po- 
lonais, il  échoua  dans  ses  tentatives,  et  après  fa  paix  de  Tilsitt  il 
fut  promu  au  gouvernement  du  Piémont  qui  n'était  plus  qu'un 
département  français.  L'empereur  lui  alloua  un  traitement  d'un 
million ,  ce  qui ,  combiné  avec  ses  immenses  revenus ,  mit  le 
prince  Borghése  en  étal  d'exercer  une  grande  influence  dans  le 
pays  qu'il  gouvernait.  Après  la  chute  de  Napoléon,  en  IS14, 
Camille  remit  la  place  aux  Autrichiens  et  se  retira  à  Florence, 
d'où  ne  purent  l'arracher  les  pressantes  sollicitations  de  la  cour 
dupape.  Il  relusaderecevuir  dans  sa  retraitela  princesse  Pauline, 
sa  fenime,  qui  obtint  pourtant  la  permission  d'habiter  son  pa- 
lais à  Rome.  Napoléon  avait  acquis  du  prince  Borghése  une 
grande  partie  de  ses  monuments  de  sculpture,  pour  huit  mil- 
lions qui  furent  payés  moitié  en  argent  et  moitié  par  la  cession 
de  l'abbaye  de  Lucedio,  près  de  Verceil.  Hais  en  1814,  le  roi  de 
Sardaigne  réclama  cette  terre  oui  était  un  de  ses  apanages.  Les 
amlMssadeurs  des  puissances  alliées,  réunis  à  Paris,  décidèrent 
que  le  prince  resterait  en  possession  de  sa  terre  du  Piémont ,  et 
que  le  musée  de  Paris  garderait  les  trésors  de  la  villa  BorgKet*. 
Les  chels-d'œuvre  les  plus  remarquables  de  cetio  rullcctioii 
sont  -.Le  Gladiateur,  tes  deux  Bermaphradilet ,  Uaeehus, 
Hereulâ,  etc.  En  1S38,  le  pa))e  Léon  XII  chargea  le  prince 
Borghése  d'aller  présenter  au  roi  Charles  X  une  table  de  déjeu- 
ner en  mosaïque.  L'envoyé  de  Rome,  bien  accueilli  à  ta  cour  de 
France,  revit  avec  plaisir  Paris,  dont  il  aimait  tant  le  séjour, 
et  y  acheta  beaucoup  de  tableaux ,  entre  autres  la  Vénus  du 
Corrège,  dont  il  enrichit  tes  belles  galeries  de  Rome.  Le  prince 
Borghése,  après  avoir  rendu  compte  à  Rome  de  la  mission  qu'il 
venait  de  remplir ,  se  retira  dans  le  magnifique  palais  qu'il  avait 
fait  bâtira  Florence, ety  mourut  te  lOavril  1833.11  n'avait 
pas  eu  d'enfants,  et  il  laissa  son  immense  fortune  à  son  frère  Al- 
dobrandini. 

BORGHÉSE  (Mabie-Pauline  Bonafakte,  pbikces.se),  la 
seconde  des  trois  sœurs  de  Napoléon,  naquit  le  30  octobre  1781, 
à  Ajaccio.  Réfugiée  en  France  avec  sa  famille,  lorsqii'en  1793  les 
Anglais  s'emparèrent  de  la  Corse,  elle  habita  Marseille  pendant 
quelques  années  et  se  fit  remarquer  autant  par  sa  lieauié  que  par 
sa  galanterie  précoce.  Néanmoins  elle  élait  si  belle  et  si  sédui- 
sante, que  les  personnages  alors  les  plus  inQuenLt  songeaient  sé- 
rieusement à  l'épouser.  De  ce  nombre  fut  le  conventionnel 
Fiéron,  et  sans  l'intervention  et  les  réclamations  formelles  d'une 
première  épouse,  ce  mariage  aurait  eu  lieu.  Elle  dut  ensuite 
epouserte  général  Dupbot,ponrlequel  elle  avait  conçu  un  tendre 
sentiment  et  qui  fut  tué  à  Rome,  en  1795,  dansuueémiLile.En 
1801,  se  trouvant  à  Milan,  elle  devint  la  femme  du  général 
I,eclerc ,  qui  depuis  plusieurs  années  t'avait  connue  à  Marseille, 
oàilétait  chef  d'étal-major  de  ta  division.  Le  premier  consul  ne 
négligea  pas  la  fortune  de  son  t>eau-frère.  Il  le  promut  à  l'am- 
lussade  de  Portugal;  puis  l'envoya,  avec  le  titre  de  général 
en  chef,  à  Saint-Domingue,  pour  réduire  l'insurrection  des 
noirs.  Il  exigea  que  sa  sœnr  accompagnât  son  mari  au  delà  des 
mers  :  Pauline  s  embarqua  a  Brest  vers  la  fin  de  décembre  1801, 
sur  le  vaisseau  amiratrOerian.  On  rendit  d'éclatants  hommages 


à  te  Mie  wyiyifl  :  c  toit,  «t  h  bioRrapliep  Galtlée  m 
\éam  àaUfmmkm.€htmt  eomtâtu  loid^lorable  le  téâtàM 
^t0^Mtsçéâiécm.  Vimféfi^^  fetepolône,  kâtactàMmàm 
fftoénrf  Lcciere*  ton  MMiMde  foi  a  k»  le^^ 
fféUblk  reidarMe  fyfcttl  k*  Ki^ôfMlef  caiiiade  CM  d^ 
■MM  M  «oii  M  mMÊân  dm  cvorafe.  Les  ehefi  dn  îosargt», 
Ghrwlopbe ,  DcMiian  ei  GIcnrMn ,  attaquèrent  le  Cap  i  la  tête 
4edk  milk  ftom.BaafoepcataM  danger,  le  géofnlenfde 
r#idfe  de  trawiporter  mr  m  viÎMnw  aa  faaae  cttan  fib,  pof 
laaaMMtfaireÀ  la  furewr  dea  nairt ,  s'ils  venâent  à  tnMDpber. 
iJotv  Pauline  proma  qu'elle  avait  wntâMeneDt  dans  les  veines 
dn  sang  de  Napel(ott;fV>yant  les  dames  se  lîrrcrao  désespoir: 
cVoos  poovei  pleurer,  Tons»  dilr«lle»  vous  n'êtes  pascomme  nui  la 
aftordeBonaparle.Jenero'enifaarqQerasqu*aYeeHM>nnian,oaie 
HMMTai  arec  aMtt  fils,  a  Une  benre  après,  le  danger  allant  lon- 
jonrs  croissant ,  Lederc  envoya  on  aide  de  can»  avec  ordre 
d'amplnjrr  la  Cstee  ponr  la  transporter  à  bord.  Cet  ordre  fnt 
anncaté  i  la  rigiienr;  M"*  Lederc  fnt  placée  dans  on  (anteoil 
porté  par  quatre  soldais,  et  coroine  elle  allait  entrer  dans  le 
«aisseau,  un  aide  de  camp  vint  lui  annoncer  que  Ledefc  avec 
qnelqDes  centaines  de  soldats  venait  de  disperser  les  noirs,  c  Je 
anvabbien,  diWelle  froidcfnent,  que  je  ne  m'embarquerais  pas  : 
niftournons  i  la  résidence.  »  La  mort  du  œnéral  suivit  de  prés 
catie  victoire,  et  sa  veuve  rapporta  de  Saint-Domingue  des 
aoonnes  considérables  qui,  dit-on ,  furent  mises  ponr  plus  de 
stnté  dans  le  triple  cercueil  qui  porta  en  France  les  restes  de 
son  mari.  Si  TafAiction  de  Pauline  fut  vive,  son  frère  ne  lui 
Ussa  pas  le  temps  de  s*y  livrer  longtemps  :  elle  fut  mariée  le  6 
novembre  1803  au  prince  Camille  Borgbése ,  Tun  des  plus 
licbos  propriétaires  de  Tltalie.  Né  à  Rome  en  1775,  il  avait  em- 
brassé Valeureusement  les  prindpes  pbilosMDbiques  et  poli- 
tiques que  propageait  la  révolution  française.  Quand  Bonaparte 
fit  la  glorieuse  campagne  d'Italie,  il  senr6la  sons  les  drapeaux 
du  jeune  général  qui ,  Qatté  de  Tenthousiasme  que  lui  mani- 
festait le  re|eton  d'une  des  plus  illustres  maisons  romaines,  saisit 
avec  empressement  Toccasion  de  le  faire  entrer  dans  sa  Cônille. 
La  proinptitude  do  second  mariage  de  Pauline  donna  lieu  à  ce 
mauvaisquolibet  fondé  sur  ce  que  Lecicrc  était  fils  d'un  cardeur 
de  laine  :  ElU  a  pieuréun  auari  d'heure  (cardeur)  $am  w^ari. 
Au  surplus  die  jouit  avec  abandon  du  plaisir  d'être  une  vraie 
primcesêe,  comme  elle  le  disait  elle-même,  pour  bumilier  rim- 
pératrice  Joséphine,  Hortenseel  ses  autres sonir»qui  n'étaient  que 
des  princesses  de  nouvelle  création.  Ce  serait  s'imposer  une 
tAcke  bien  longue  que  d'entrer  dans  le  détail  de  toutes  les  tra- 
casseries que  les  caprices»  ror^ueil  et  la  vanité  de  Pauline  sus^ 
dtèrent  dans  la  nouvelle  cour  impériale.  Elle  n'était  jamais  plus 


en  reste  avec  elle  ;  aussi  Bonaparte,  qui  menait  à  son  gré  toute 
l'Europe,  perdait- il  souvent  sa  i^îine  à  vouloir  maintenir 
la  paix  dans  M  Camille.  Il  ne  serait  pas  plus  facile  d'énumérer 
les  nombreuses  aventures  de  la  princesse  Borgbése  ;  die  rappe- 
lait par  le  scandale  de  sa  conouite  1^  anciennes  impératrices 
romaines  ;  on  eût  dit  qu'elle  «'imaginait  que  le  haut  rang  où  elle 
était  parvenue  la  dispensait  de  tout  soin  de  sa  réputation. 
Bonaparte  à  cet  égard  était  d'une  tolérance  extrême.  Quant  au 
prince  Borghèse,  bieo  ou'il  eût  été  comblé  d'honneurs  par  son 
beau-frère,  et  au'il  fût  d'ailleurs  d'un  caractère  doux  et  fadle. 
Il  conçut  pour  les  dérèglements  de  sa  femme  une  aversion  qui 
ne  lui  pennil  plus  de  supporter  sa  vue.  Elle  s'en  consolait  fed- 
Icmeotpar  l'ascendant  toujours  plus  puissant  qu'elle  prenait  sur 
sonfrère, etqui Huit  pardonner  prisaà la maligmtê d^ courtisans. 
Napoléon  donna  en  toute  propriété  à  sa  sœur  chérie  la  prinnpauté 
de  Guastalla.  n  Comblée  de  tous  les  dons  de  la  nature,  de  l'es- 

5 rit  et  de  la  fortune,  dit  un  bic^rapbe,  elle  réunissait  autour 
'elle  tout  ce  qu'il  y  avait  alors  de  brillant  et  d'aioiable  dans  le 
monde  de  Pans.  Neuilly  était  sa  résidence  ordinaire,  et  Napo- 
lîon  parut  se  plaire  souvent  à  venir  s*y  délasser  des  fatigues  de 
la  guerreetdessoudsdu  pouvoir.  Toi^jours  brouillée  et  toujours 
raccommodée  avec  ce  frère  dont  elle  était  tendrement  aunée, 
Pauline  conservait  à  ses  salons  une  couleur  d'opposition  de 
oour,  où  Ton  savait  réunir  au  charma  de  fronder,  les  douceurs 
du  crédit  et  la  jouissance  des  faveurs,  a  Le  divorce  de  Napoléon 
avec  Joséphine  fut  un  triomphe  pour  la  princesse  Borghèse,  qui 
avait  contribué  autant  qu'il  était  en  elle  à  cette  déplorable  rup- 
tnre.  Dans  l'intervalle  qui  s'écoula  jusqu'au  second  mariage  de 
l'empereur,  Pauline  ré^na  véritablement  à  la  cour  impénale: 
mais  elle  ne  tarda  pas  a  re^etter  la  première  impératrice  si 
peu  exigeante,  si  peu  susceptible  et  toi^rs  si  disposée  k  conci* 
uâr,  à  pardonner.  Il  lui  fallut  fléchir  avec  toute  la  rigueur  de 


Elle  eut  d'aillHn 
uana  ses  ■oBHnoca  jioqu 
iotiflMâdesoQ  frère  avec  dit;  die  ctt  eon^at  un  ■mtd  dépit, 
ei  n'eut  paa  la  feree  de  le  dissimuler.  Irvimnnl  de»  oanx  de 
Spu  en  iSiO,  elle  poan  par  iMxdle»  ou  ae  liniaicnt  Napo- 
léon et  Maiie-lxNiiie,  et  se  ménsya  focrasinn  d'un  wwqmi 
ment  public  envers  Finipéfalrioe.  Napoléon  loi  âgnifia  le  jov 
mène  f ordre  de  quitter  sa  cour  :  on  fit  entendre  peu  ée  tcinfs 
afwès  â  Pauline  oue  tout  pouwMts'arranaer  d  tllc  conoenlait  à 
uire  auprès  de  I  inspératnoe  une  démarooe  quieét  Vmt  d'une 
répoffation  ;  onis  elle  fut  inimble.  Su  disgiioe  évait  cnooce 
lorsque  les  événenKuU  de  iUA  irent  tomber  liyoléon  da 
trâne;  la  princnse  BotglMae  était  alors  à  Nice;  elle  se  hte 
d'aller  en  Prevenoe  se  poster  aur  le  passage  de  son  frèro  ,  le  vit 
et  l'entretînt  longtemps,  puis  TalU  i^Mndin  à  l'Ile  ëTEikt. 
D'après  cette  oonduile  on  n'est  pas  étonné d^enleadre  Nnpoléan, 
dans  ses  conversations  à  Sainle^Hdène,  s'exprimer  assMa  sur  k 
princesse  Borgtièse  :  «  Pauline,  la  plus  bdie  feoune  de  soi 
temps  peut-être,  a  été  et  demeurera  jusqu'à  la  fin  la  meilleure 
créature  vivante,  o  A  l'Ile  d*£lbe  die  fut  l'intermédiaire  da  h 
réconciliation  de  Bonaparte  avec  Luden,  puis  avec  le  rai  d  k 
reine  deXaples,  Murât  et  Caroline.  Demeurée  k  Porto4^ern^, 
tandb  que  son  frère  dnglait  vers  la  France ,  elle  attendit  af ee 
anxiété  la  nouvelle  de  son  débarquement  à  Cannes  et  de  ses 

{iremiers  succès.  Alors  elle  se  rendit  à  Naples  pour  eolreteoir 
es  bonnes  dispositions  de  sa  sœur  Caroline.  Avant  is  bttaîlie 
de  Walerioo,  incpiiète  du  sort  de  son  frère,  elle  lui  en^o^t  ses 
diamans.  Napoléon  les  avait  au  moment  de  sa  défaite  âans 
sa  voiture  qui  tomba  au  pouvoir  des  Anglais  :  on  ignore  ce  quHs 
sont  devenus.  Lorsque  Murât  fut  cba^  du  trône  de  Naples, 
elle  se  rendit  à  Rome,  et  trouva  réunis  dans  cette  ville  hospita- 
lière ses  deux  frères  Louis  et  Loden ,  son  onde  le  caransl 
Fescfa  et  sa  mère  Lietitia  Bonaparte.  Elle  y  habitait  une  partie 
du  palais  Borghèse  que  hri  avait  cédée  son  époux,  avec  lequel 
elle  s'était  réœncifîee;  enfin  depuis  1816  elle  habita  la  villa 
Sdarra.  Pie  VII,  qui  n'avait  pas  oubKé  les  pieux  égards  qu'efle 
avait  eus  pour  loi  pendant  qu'il  était  prisonnier  en  France,  hn 
accorda  hautement  sa  protection.  Désormais  le  sahm  de  la  prin- 
cesse Borghèse  réunit  le  cercle  le  plus  brillant  de  Rome.  Quanl 
elle  apprit  que  Napoléon  était  malade  k  Sainte-Hélène,  elle  9d11> 
dta  auprès  des  puissances  rautorisation  d'aller  lui  prodiguer 
ses  soins.  Elle  venait  enfin  de  l'obtenir  lorsqu'elle  reçut  la  non* 
vellede  sa  mort.  Elle  mourut  le  9  juin  1825,  à  Florence,  oà 
elle  habitait  depuis  quelques  années  avec  son  époux.  Elle  avait 
conservé  toute  sa  beauté.  Son  corps  a  été  trans|x>rté  ê  Rome,  et 
inhumé  à  Sainte-Marie-Majeure ,  dans  la  chapelle  de  la  matsoB 
Borghèse.  Sa  statue  avec  les  attributs  de  Vénus  Victorieuse  est  no 
des  chefs-d'œovredeCanova.  La  princesse  Paulinea  laissé  par  tes- 
tament à  ses  deux  frères  Louis  et  Jérôme  une  fortune  éc  deux 
millions,  indcpendaimnent  d'un  grand  nombre  de  legs  â  des 
tiers,  etd'une  fondation  dont  les  revenus  sont  annuellement  af- 
fectés à  ôéÎTayer  deux  jeunes  ^ns  d'Ajacdo  qui  voudraient  étu- 
dier la  roédedne  et  la  chirurgie.  On  vdt  par  là  que  les  prodiga- 
lités qui  lui  avaient  attiré  si  souvent  les  reproches  de  Napoléon,  et 
surtout  de  sa  mère ,  ne  l'avaient  pas  ruinée,  et  que  M*^  Letitii 
n'avait  pas  été  bonne  propbétesse  lorsqu'dle  prédisait  à  sa  file 
qu'dle  mourrait  à  rbùjpital.  Gh.  bv  Roio». 

BOBGHàsE  (Villa).  Cette  maison  do  piassance,  sîtoée  i 
l'entrée  de  Rome,  entre  ki  porte  Pindana  et  eeUe  du  Peuple ,  est 
plus  célèbre  par  la  magnificence  de  ses  jardins  et  surtout  pur  le 
choix  et  rinnombrat)le  quantité  de  monuments  antiques  <^*dk 
renfermait  dans  son  enceinte,  et  qui  en  avaient  fett  un  véntuMe 
musée,  que  par  le  mérite  de  son  ardiitecture.  Les  ducs  Alleina 
qui  l'occupèrent  dans  l'origine  firent  élever  par  Honoré  Lmi^ 
la  porte  d  entrée  près  la  porte  du  Peuple.  Sapion  CaAireili ,  qm 
pnt  le  nom  de  Borghèse,  y  fit  de  ^ndes  augmentaliono  Tcn 
1605.  Paul  V  bâtit  le  palais  prinapal  sur  les  deadns  de  Je» 
Vasanzio.  Dominique  Savino  de  Monte  Poldano  fut  cbarsé  et 
la  plantation  des  jardins,  Jérôme  Rainaldi  de  lem^embefiissr- 
menis,  et  Jean  Fonlana  de  la  conduite  des  eaux.  Tous  les  prince» 


de  la  famille  Borgbése  ajoutèrent  à  cette  demeure  des 

sements  de  toute  nature  et  l'enricbirent  des  monuments  les  pèus^ 

précieux  de  l'art  antique,  jusqu'au  jour  où  Camille  Borghèse, 

rir  un  marché  qui  n'a  reçu  qu'une  partiedeson  exécntioa,  cnfa 
Napoléon ,  moyennant  huit  millions ,  cette  riche  coIlcctMB 
Parmi  les  cent  quatre-vingt-qutnae  morceaux  de  seolplure  difl 
premier  ordre  restés  au  musée  du  Louvre  en  vertu  de  la  tna»^ 
saction  fiiite  entre  le  prince  Borghèse  et  Louis  XVIll,  après  fa 
chute  de  Napoléon,  û  faut  citer,  comme  des  chefs^l'oMivied'ai) 
prix  inestimable^  le  GMMeur  combattant,  VEermaphr^diêr 


le  CmOamre  éomplé  far  le  gèaàe  de  BaedHM,  le  Fmme  lenant 
le  pelk  •iooiMi6«ai»  ses  bras,  le  JforayM,  leSdiimt  le  Fiuu^ 
lax  caatafpneUes,  le  Oêfidon  «asayaiU  aen  «ic»  «A  lei  bas-reliefs 
re|)ré8efHaBl  k  mort  de  Méléaffre,  les  Eafanlfi  de  Nîobé  pour- 
svvis  parAp8lloiwti)iaDe,ksFattéraillesd*Hccter,teTriomfhf 
de  BaochttStlaCImiedeFhaëleny  ledieuMithras»  Anliopeelses 
âb ,  la  Veogewioede  Médée»  les  Ferges  de  Vukan^la  Naissance 
de  Véiias ,  enfin  le  oélèbre  vase  dît  de  Borgbèse.  L'oitiage  de 
Loîgi  Lanbeiti  :  Seulimrt  4d  palmEX0  étUa  viiiM  Rorghem, 
4êUa  Pimicma,  ^lié  à  iUme  en  «796, a  vol.  n-e»,  avecun 
grand  nombre  de  plaaebes  au  trait,  ei  celui  de  Viseenli,JfoiMi- 
wmai  (Mèm  éeÙa  viiU  Pindanm^  Rome,  1797,  donnerast 
ime  idée  précise  de  ee  ^*élait  alors  œlle  coMectios  d'oBtsquitéSy 
la  pkis  nombreuse,  ia  mîeui  eboisie,  la  plus  riche  en  memi- 
ments  du  premier  ordre  qui  ait  enoose  été  fecmée. 

AOAMESi  ( DiOAÈifB) ,  oélèbro  liUcfaleiir  ilalion  du  vvi« 
siècle,  Mqmt  à  Sienae  d'sne  famille  noble  et  ancienne.  Quel- 
ques travers  de  jeunesse  le  firent,  dit-on,  chasser  de  sa  patrie; 
ceqa'Bl  y  ade  certain,  c*est  qne  pendant  plus  de  vingt  a»  il 
en»  dsns  les  principales  wMes  et  cours  dliafie.  Il  retonma  daas 
sa  patrie  en  1674,  mais  il  n'y  resta  pas  loMleraps ,  et  reprit  sa 
lie  errante  à  travers  Titalie.  Le  grand  duc  Ferdîaaiid  d§  Médi^ 
cîs,  qnt  eatioMÎt  son  savoir,  voukiC  le  fiier  auprès  de  lai.  U  le  fit 
son  gentilhomme  et  le  nomma  en  i5S9  preiesseor  à  la  cbanie 
de  langue  toscane  qnll  venait  de  créer  à  âenne.  Borghesi  Toc- 
mpa  avec  beanconp  de  suooèset  un  grand  oonoonrs  d'élÔMa.  fl 
BMNuroten  1598.  Il  était  orateur  éloquent,  bon  podie,  et  surtout 
lrès--savant  dans  la  langue  toscane.  U  fut  on  des  plus  iermes 
Mwtiens  de  Tacadémie  des  ItUranaêé^  où  y  prit  le  iHre  ^  ié 
Sm^MHo  (rSiveillé).  On  a  de  lui  :  I»  cinq  tolumcsde  poésies  en 
itftben,  publiés  de  1566  à  i511  ;  2»  Leitêre  famigliat^^  peu  in- 
léresmntes,  omis  bien  écrites;  S»  iHUre  éiêconive  (  trois  par- 
ties, dent  la  dernière  fut  publiée  après  sa  mort  par  les  soins  de 
ses  deux  frères,  Pierre  et  Claude  Borghesi);  eNes  roulent  généra- 
lensent  sur  les  règles  et  les  beaiilés  de  la  kumue  tosc  ane,  et  sont 
Mgardées  comme  ciassiqnes  ;  ♦•  Qndçnes  «sosars  oratoires  et 
des  poésies  diverses,  éparses  dans  plusieurs  recueils  ;  6^  U  avmt 
laissé  des  OèamKNéons  su^  k  Mtmmérm  do  Boccaee ,  m 
Tr Miié  de  la  langue  iêêoam^  et  quelques  JMUres  onrrages  pliih>* 
iopbiques  qui  nVmt  pas  élé  imprimés. 

.  BOAMIBH  (Paol-Guidotto),  de  Lucques,  lut  peintre,  lit- 
toraleur,  souipleur  et  poète  ;  ma«  il  mérita  plus  de  réimtMîon 
dans  les  bennx«-art8  que  dans  la  poésie  et  dans  les  lettres.  U  se 
wantoit  de  posséder  quatorse  aris,  et  y  comprenait  celui  de  voler 
dans  les  airs.  On  ^  qa'iX  voulut  en  feve  I>xpérience  et  quelle 
m  réussit  fort  mal.  Les  autres  partifs  de  son  savoir  servirent 
plus  à  nomivr  son  orgueil  qu'à  sa  fortune;  il  mouruti  Rome  en 
1626,  dans  la  misè^^  àfè  de  soixante  ans.  On  dit  qu'il  compœa 
beaneoup  de  vers,  qu'il  croyait  les  pl«s  beaux  du  monde;  on 
Vome  qu'il  eut  asses  de  oonfianoe  en  son  talent  pour  opposer  à 
a  Gerueaiêmmê  Hèeruia  da  Tasse,  une  ékmeaUw^me  rotfinmêa 
r  diêimiêa  de  m  composition.  U  avait  em^ayé  non^^^ule^ 
nent  le  même  rbytbme,  mais  le  aséme  nombre  de  vers. 

MMun  (iBAN),  médecin  italien  de  k  fin  4u  rviii«  siè^ 
ie.  Désirant  augmenter  ses  oonnaissances ,  il  s'attaeba  aux 
nissions  que  la  propagande  envoyait  dans  les  Grandes-Indes 
wnr  y  exercer  sa  profession.  Peu  de  temps  après  son  arrivée 
kns  ce  pays,  R  fit  connaître,  par  une  lettre  latine  datée  de  Pon» 
bcbéry,  novembre  I70S,  ksdétaîlsde  son  voyage  depms  RonM 

Bsau'à  eetle  ville.  U  y  joignit  des  observations  sur  k  médecine 
it  rbtttoire  naturelle,  en  parti 


particulier  sur  k  botanique  ç  il  faisait 
spérer  par  là  que  son  séjour  dans  orn  eonti^ea  «erait  utile  ami 

cmnoes^mak  il  parait  qu'il  devint  bientôt  k  victiaw  de  ce  di^ 
ont. 

Mnamiri  (Vinouit),  naquit  à  Fkitnoe  d'oM  kmîHe  nobloi 

s  29  octobre  1515.  À  peine  igé  de  seiie  ans ,  il  entra  dans  l'or- 

Ire  de  Saint-Benoit  dont  il  devait  être  an  des  plus  beaux  orne» 

aentfl.  Une  année  d'épreuve  hii  suffit,  et  il  entra  en  profenion 

s  24  jnin  i5i2. 0ès  ce  moment,  les  cravres  de  piété  furent  ses 

eules  distractions;  l'étude  de  k  philosophie  et  <ks  langues  an** 

■snnes  absorbèrent  tous  ses  instants,  et  son  ardeur  fut  telle  que 

usante  an  reçut  do  rudes  aUeîntes;  il  fat  assailli  de  crueks 

leakurs  d'estomac  qui  résistèrent  pendant  plusieurs  années 

«xeflkrta  des  plus  babiks  médecins.  Tant  de  savoir  et  de  tèle 

e  ment  arriver  de  bonne  heure  aul  pkcca  les  plus  eonsidé- 

lies  de  l'ordre  ;  quelque  talent  que  pussent  réckoMlr  ses  atlri* 

Mlions  nouvelles,  k  jeune  fiorghini  ne  demeura  jamak  a»4les- 

eas.  Il  était  d^  pneor  du  monostère  de  Florenee.  lorsque  te 

peud  dne€>»aM  !•'  k  mit»  en  ih6%  àk  létede  ihépital  de 

kml»-llaffe>des*InnooenlSw  On  peut  dire  è  ibste  titre  q^il 

mnl  la  restaurateur  de  cet  élabSsaimeat.  Uneadminiatratian 


f)  BfftMWm. 

înhabik  et  peut-'èlre  coopble  l'avait  endetté  ;  Boi;g|iini  runtoiy 
l'équilibre,  reit  radminislratîon,4ûiina  aux  revenus  uae.anpk' 
cation  aagfe  el  facile  à  contrôler  en  cas  d'abus  :  il  «igraBw  M 
maison,  répara  les  parties  en  désuétude  et  leur  éonna  une-oom^ 
plèta  hannome;  Je  régime  des  malades  fut  exactoma^t  ,>anr- 
veîUé ,  et  dès  le  jour  de  son  instalktion  ik  sentirent  qu'uni 
hienveilknoe  patemelk  veillait  sur  eux.  Est-il  besoin  d  2|joa^ 
ter  que  l'estime  et  k  reconaaissanoe  publiques  furent  le  bcu  de 
tant  de  lôk,  et  ^ue  k  kmilk  du  grand  duc  le  conl>k  oe  rea* 
pect  et  de  considéralio».  £n  1574,  Akxandre  de  lAédiok  iat 
nommé  à  rarcbevéché  de  Florence;  mais  comme  ses  oharges 
robUgeaient  de  rester  à  Rome,  il  (kmna  sa  procuration  à  Bor- 
ffbini  pour  qu'il  prit  possession  de  ee  siège  à  sa  nbuoe;  àxette 
q)oque  c  était  une  marque  de  haute  dislinctioa.  François,  SlM^- 
cesseur  de  Gosme  I""^,  lut  rendit  vn  hommage  plus  explicita  an 
kû  offrant  l'archevêché  de  Pise;  mais  le  pieux  beuédktin 
croyant  que  sa  place  était  où  il  y  avait  k  plus  de  ïÀen  à  Caiia 

nr  kû,  répondit  par  un  relus  modeste  mais  précis,  il  manral 
5  aoftt  1580,  et  son  corps  fut  déposé  dans  le  sein  même  de 
rbOpital  qu'il  avait  administré  pendant  trente  années.  Ses  funé» 
railles  eurent  lieu  avec  une  poame  asagnifiqua.  Bocgbini  n'é^ 
tait  pas  seulement  un  grand  adminisirateur  et  un  cbrétieii  à 
toute  épreuve  ;  aux  yeux  des  savants,  des  littéaaienn  et  de§4tf- 
tistes ,  il  passait  pour  un  homme  pkin  de  science  et  da  ^snûil. 
U  fut  lié  d'une  étroite  aantié  avec  Pieere  Vettorit  Vafol^  V»- 
lori,  Torelli  et  Léonard  Saivâati.  Le  Tasse  k  taisait  jupe  de 
ses  écrits;  c'est  asses  dire  ce  qu'il  T^slimait.  Ses  ronmisoan 
œs  en  peintura  et  en  arcbiteotmu,  jointes  à  beaucoup  de  tact  et 
de  discernement ,  faisaient  recbeaoher  son  approbation  4i  mê 
conseik  pour  les  produoiianade  ce  genre;  aussi  Gosnse  k  obm- 
sit-il  pour  être  vice-président  de  k  fiuneuse  académk  del  M- 
9egno.  D(^  lorsqu'on  entreprit  de  réduire  k  D^eom^ois  de 
Boecace  à  k  régukrité  qu'exigeait  koonoik  de  Trente ,  Goame 
ravmt  nommé  rmi  desprincipaïuL  commissaires  parmi  oeux  qui 
é^ent  appelés  à  cette  onivre  4t  correction;  il  y  prit  une 
grande  part  On  lui  attrîtme  méaM  les  itmiolaaîoiii  e  éi$€mrêi 
qui  parurent  l'année  suivante  au  su^  de  ces  divers  aarend^^ 
aaeata.  L'étude  favorite  de  Borgbim  était  celle  des  aati^pMtés 
qui  poiMaient  mrvir  à  l'histoire  de  Florence.  Il  donna  égak^ 
ment  beaucoup  de  ses  veiUes  aux  origines  de  k  langue  toaeane 
at  à  k  reeherchedes  «noyeas  les  plus  capables  de  k  perfection- 
ner. Toutes  ses  «uvres  sont  posibumes.  En  éa84  on  puMk  à 
Florence  deux  volaares  isM"*  ;  voici  k  titre  dm  premier  :  DU^ 
terei  êi  memeig,  VinMMo  ÈêrgMni,  patte  priwukf  reenU  a  hee 
da*  députait  per  euo  êeeiamtnto.  Ce  volume  renfeiMne  sept  dis- 
sertatkns  9  savoir  :  De  toriginê  de  la  iriUe  de  Fiôrtnce  ^  de  la 
faille  de  tieaole^  de  la  Toscane  et  de  ses  villae  ;  des  wmmeipes 
0t  cakmieê  dm  Hamafne;  dee  cohnies  kUinee  ;  dee  eohmeê  wU~ 
lUaêree;  dee  faetee  rufmaine  et  de  la  manière  de  dter  he  an- 
néei  :  voici  k  titre  du  second  vohirae;  celuâ^  ne  renferme  que 
cinq  dissertations  :  Dieeotei ,  rie.,  eeeanda  parie ,  Florence  , 
1685  ;  Dee  armée  et  dee  famiHee  fiorefUù^ee;  De  la  wnmnaie 
fiwemtêoê  ;  Si  Fhrence  fift  dééraite  par  Atfila  et  reeomttuiêe 
par  Ckarlemagne  ;  8i  V empereur  Rodolphe  remdit  à  Florenee 
ea  liberté;  De  l'égiiH  et  doe  évégmee  de  Florenee.  Ofi  a  tait  aassi 
un  recaeii  de  ses  lettres,  dont  le  si^et  roule  loiqours  ou  presque 
toujemrs  sur  des  questions  d'art  et  de  science.  Le  portrait  de 
Borghini  est  au  nombre  de  ceux  qui  décorent  les  voûtes  de  k 
gaiwie  de  Médicw  ;  c^est  comme  une  consécration  de  l'estime 
que  cette  familk  ne  cessa  de  professer  en  sa  kveor.  —  fionr- 
«ami  (Rapbaél),  poète  et  littérateur  florentin  qui  vivait  ven  k 
fin  du  KTi^  siècle.  Ami  de  Bacoio  Valori  ,  qui  l'était  aussi  de 
Vincent  Borghini,  il  est  probable  qu'il  eut  des  rdations  fré- 
quentes sinon  intimes  avec  ee  dernier.  Le  tait  principal  de  sa  viey 
eehii  au  uMins  qui  doit  le  caractériser  ^  c'est  k  remords  subit 
qu'il  eohçut  de  ses  Haisoos  avec  les  muses.  Des  idées  de  réforme 
exagérées  dont  il  avait  été  imbu  lui  sa^érèfent  qu'il  y  avait 
danger  pour  le  salut  de  son  âme  à  cultiver  la  poésie;  il  prit  k 
résowtiond'y  renonœr.  Valori»  qui  aimaitson  laknt,  lutta  con- 
tre ce  projet  et  finit  par  avoir  f^n  de  cauw.  Et  d'ailleurs  un 
poëte  ne  demande  pas  mieux  ^e  d'être  incorrigible.  Ce  qai  k 
preuve  bien^  c'est  que  Borghini  en  oonçol  plus  lard  une  grande 
reconnaissance  pour  son  am;  il  reconte  lui-même  oe  tait  dans 
k  préface  d'une  de  ses  pièces  irtliiulée  :  La  Diana  pietoea, 
eommedia  paetùrakp  in  verei^  Florence,  1585,  in-B*',  réinn- 
primée  en  1686  et  4687.  On  a  de  lui  deux  cotnédiesen  prose  avec 
des  inieraièdes  en  vers:  La  Donna  eoeionte ,  Florenre,  1583, 
in-*lS;  Venise,  1589  et  i606|  in-ia  ;  et  rAlwMnio  furiosa,  FllH 
ranca,  1582,  in-12;  Venise^  1597,  idem.  Son  ouvrage  le  plus 
întéresmnt  est  mns  contredit  :  tl  ffpoeo ,  in  eni  ei  iratta  deUa 
pkima  H  délia  eoalêara  de  pik  HlmlH  ptofeeeori  anUchi  o 


BOftfllA. 


(84) 


Bommi, 


•Miffrni,  Florence,  1584,  in-8<>.  Cet  omnrage  a  été  réimprimé 
avec  des  notes  et  une  préface  de  M.  Bottari,  Florence,  1750, 
iii-4<>.Ce8t  de  cette  édition  qu'on  s'est  servi  pour  la  ColUeticn 
éê$  dasiiquei  Uatiêm,  Milan,  1807,  5  vol.  in-8«. 

■OB61A,  famille  noble  du  royaume  de  Valence  en  Espagne, 
qui  a  fourni  plusieurs  papes,  cardinaux,  évéoues,ducs,  mar- 
quis, comtes,  barons  et  chevaliers,  qui  pour  la  plupart  se  sont 
signalés  par  leurs  talents,  tandis  que  d'autres  ont  été  réprouvés 
par  rbistoire.  Le  premier  personnage  de  ce  nom  que  l'on  con- 
naisse est  Dominique,  et ,  selon  d'autres,  Jean  Borgia,  père  de 
trois  enfants  :  t^  Alphonse,  élevé  au  trône ponliOcal  en  1466, 
tous  le  nom  de  Galixte  III  (F.  ce  nom  ) ,  et  dont  le  Gis  naturel , 
François  Borgia,  mourut  cardinal  en  1511  ;  2®  Catherine  épousa 
Jean  'del  Milla ,  bourgeois  de  Valence,  dont  elle  eut  Jean-Louis, 
cardinal  on  1456,  mort  en  1507  •  S*»  Isabelle  épousa  un  de  ses 
parents  éloignés,  Godefroi  Borgia,  et  lui  donna  entre  autres 
enfants  les  trois  suivants  :  Rodrig^ue,  pape  sous  le  nom  d'Alexan- 
dre VI  (  F.  ci-après);  Jeanne,  qui  eut  de  Pierre-Guillaume  Lan- 
al, seigneur  de  Villalonga  et  baron  de  Castelnou,  quatre  fils  qui 
furent  adoptés  par  Alexandre  VI,  et  dont  deux,  Jean  et  Pierre- 
Louis,  devinrent  cardinaux.  Alexandre  VI,  n'étant  encore  que 
cardinal,  eut  cinq  enfants  naturels,  parmi  lesquels  nous  remar- 
querons César  et  Lucrèce. 

BOKGIA  (RODÉBIC),  pape  SOUS  le  nom  d'ALEXANDRE  VI. 

Issu  de  4a  famille  Lenzuoli ,  très-considérée  à  Valence  en  Es- 
pagne, il  avait  étudié  le  droit,  et  montra  de  bonne  heure  d'heu- 
reuses dispositions  :  son  frère  utérin ,  le  pape  Calixte  III ,  l'ap- 
pela k  Rome,  et  le  nomma  d'abord  archev^iie  de  Valence,  puis 
cardinal  du  titre  de  Saint-Nicolas,  bien  qu'il  ne  fût  âgé  que  de 
vinfft-dnq  ans.  Le  jeune  prélat  entretint  des  liaisons  condam- 
nables  avec  Vanoixa,  dame  romaine,  dont  il  eut  quatre  fils, 
Jean,  César,  Godefroi  et  Louis,  et  une  fille,  Lucrèce,  qu'il 
éleva  avec  toute  la  tendresse  d'un  père.  Sixte  IV  l'employa,  k 
cause  de  son  adresse,  comme  méaiateur  dans  les  discussions 
élevées  au  sujet  de  la  Castille  entre  les  rois  d'Aragon  et  de 
Portugal.  A  partir  de  ce  moment,  et  pendant  des  années,  Bor^ 
gia  visita  chaque  jour  les  églises  et  les  hôpitaux,  et  s'acquit  une 
certaine  réputation  de  piété.  A  la  mort  du  papc^Innoccnt  VlII,  en 
1493,  Borgia,  qu'on  accuse  d'avoir  employé  des  moyens  con- 
(Nibles,  fut  élevé  presque  d'une  voix  unanime  sur  le  trône  pon- 
tifical, et  prit  le  nom  d'Alexandre  VI.  Dès  lors  il  se  montra  tel 
qu'il  était.  Il  réunissait,  dit  un  auteur  contem(K)rain  (Guicbar- 
ain  ) ,  à  une  haute  prudence  un  jugement  sain ,  une  grande 
puissance  de  persuasion,  une  incroyable  persévérance,  une 
grande  vigilance  et  une  rare  adresse  dans  tout  ce  qu'il  entre- 
prenait. Mais  ses  défauts  l'emportaient  de  beaucoup  sur  ces 
ntuntages.  Des  troubles  qui  bientôt  éclatèrent  en  Italie  l'impli- 
quèrent dans  toutes  sortes  de  querelles  politiques.  Ludovic  Sforce 
voulait  enlever  à  son  pupille,  Jeau  Galéas,  la  souveraineté  de 
Milan ,  mais  il  trouvait  dans  la  personne  do  roi  de  Naples  un 
obstacle  à  ses  projets.  Ses  intérêts  le  déterminèrent  à  une  alliance 
avec  le  pape,  qui  était  également  irrité  contre  le  roi  de  Naples  ; 
mais  ceini-ci  sut  d'abord  prévenir  l'orage  qui  le  menaçait,  en 
consentant  à  donner  en  mariage  à  Godefroi  Borgia,  fils  d'A- 
lexandre VI,  Sanche  d'Aragon,  ce  qui  fit  espérer  au  pontife  une 
principauté,  pour  ce  fils,  dans  le  royaume  de  Naples.  Le  pape 
renonça  donc  à  son  alliance  avec  Ludovic,  et  le  roi  de  France 
Charics  VIII  que  celui-ci  avait  appelé  en  Italie,  ne  put  déter- 
miner Alexandre  à  seconder  ses  vues  sur  la  conquête  de  Naples. 
Bien  plus,  Alexandre  se  posa  comme  juge  entre  Naples  et 
Giarles  VlII,  et  prouva  à  celui-ci  qu'il  n^avait  pas  le  moindre 
droit  sur  une  couronne  qui  appartenait  à  la  maison  d'Aragon. 
Plus  le  nouveau  roi  Alphonse  éleva  et  enrichit  les  fils  du  pape, 

S  lus  fut  grande  l'amitié  du  père;  mais  plus  aussi  d'autre  part  se 
éveloppa  contre  le  pape  la  haine  de  la  noblesse  romaine,  qui 
se  rangea  presque  tout  entière  du  côté  de  Charles  VIII ,  et 
entra  au  service  de  ce  prince.  Cependant  Charles  entra  en  Italie  ; 
le  papr  rechercha  l'appui  de  l'empereur  Maximilien,  de  Venise, 
des  Turcs  mêmes;  mais  personne  ne  répondit  à  son  appel. 
Charies  fit  son  entrée  dans  Rome,  et  força  le  pape,  enfermé 
dans  le  château  Saint-Ange,  à  signer  un  traité.  Ced  se  passait 
en  1494.  Pourtant,  lorsque  le  roi  de  France  demanda  rinves- 
tilurr  du  royaume  de  Naples,  Alexandre  VI  la  lui  refusa. 
Charies  se  rendit  maître  de  Naples.  Dès  que  les  princes  et  les 
répuMiqufs  d'Italie  se  réunirent  de  nouveau  contre  le  roi  de 
France,  Aleiandre  VI  rentra  dans  leur  alliance  en  1495,  et  ne 
vit  pas  sans  une  grande  joie  Charles  contraint  de  sortir  de  la 
Péninsule.  Il  ne  perdait  pas  de  vue  les  intérêto  de  sa  famille, 
auxquels  il  sacrifia  sans  ménagement  ceux  de  la  noblesse  ro- 
maine. Le  nouveau  roi  de  Naples,  Frédéric,  ayant  refusé  de 
donner  sa  fille  à  Cénr  Borgia,  le  pape  jura  de  se  venger,  et  fil 


alliance  avec  le  nouveau  roi  de  France,  Louis  XII ,  oui  avait 
besoin  de  son  appui  pour  l'accomplissement  de  ses  plans  sur 
l'Italie,  et  qui  l'obtint  sans  réserve  en  créant  César  Borgia  duc 
de  Valentinois.  Louis  conquit  le  Milanei.  et  ce  fut  avec  son  se- 
cours queCter  Borgia  se  rendit  maître  de  la  ville  d'Imola  et  de 
la  forteresse  de  Foru  ;  bientôt  après,  Alexandre  VI  nomma  son 
fils  duc  de  la  Romagne.  En  reconnaissance  des  bons  offices  de 
Louis  XII,  Alexandre  déposa  par  une  bulle,  en  1501,  Frédéric, 
roi  de  Naples,  et  confirma  le  partage  de  ses  Etats  entre  b 
France  et  l'Espagne.  Le  nape  et  son  fils  venaient  de  déjouer 
une  conspiration  des  nobles  romains ,  lorsque  Alexandre  VI 
mourut  subitement  le  18  août  1503.  Tout  en  nous  montrant  sé- 
vères envers  lui,  nous  observerons  que  certains  auteurs  se  sont 
fait  un  plaisir  d'exagérer  ses  torts.  Il  a  rendu  des  services  i 
l'Eglise  que  personne  ne  conteste.  Comme  homme,  il  a  été  l'ob- 
jet  de  beaucoup  d'accusations ,  sur  la  valeur  desquelles  on  oe 
peut  être  d'accord,  tant  que  toutes  les  [Hèoes  du  procès  ne  se- 
ront pas  connues. 

BORGIA  (CÉSAR),  Cardinal  et  plus  tard  duc  de  Valentlnoii, 
au  service  duquel  Machiavel  appnt  les  principes  au'il  a  donné 
pour  base  à  son  livre  du  Prince.  Fils  d'Alexandre  VI ,  Cëstr 
Borgia  se  signala  par  ses  vices  et  par  ses  crimes  :  on  lui  reproche 
des  assassinats,  des  empoisonnements,  des  brigandages,  ai 

K)int  que  l'on  disait  publiquement  à  Rome,  que  les  temps  de 
éron  et  de  Domilien  étaient  revenus.  L'extérieur  de  ufstr 
Bor^a  était  repoussant;  les  traces  extérieures  de  ses  àéttathet 
enlaidissaient  encore  sa  figure,  et  son  effronterie  le  faiwf  hàSt; 
mais  son  opiniâtreté,  la  vivacité  de  son  esprit,  sa  criiaalè  ei  sou 
astuce  lui  ouvrirent ,  avec  l'aide  de  son  père,  l'accès  aux  ptas 
grands  honneurs.  Alexandre  VI  l'avait,  dès  sa  tendre  jeunesse, 
aestiné  à  l'état  ecclésiastique,  et,  tandis  que  César  étudiait  en- 
core le  droit  à  Pise,  il  lui  fit  donner  Tévêché  de  Pampelune  ;  en 
1493.  un  an  après  sa  propre  élévation  sur  le  siège  pontifical ,  il 
le  créa  cardinal.  Mais  en  1497,  César  ayant  fait  assassiner  son 
frère  atné,  Jean,  duc  de  Candie  et  de  Bénévent,  il  se  démit 
l'année  suivante  de  la  dignité  de  cardinal,  qui  lui  pesait,  et  se 
rendit  comme  prince  papal,  avec  une  mission  particulière,  i  b 
cour  de  Louis  Xll,  roi  de  France.  Ce  monarque  lui  donna  la  vilk 
de  Valence  en  Dauphiné,  avec  des  domaines  d'un  revenu  consi- 
dérable, et  l'investit  du  titre  de  duc  de  Valentinois;  le  pape  dp 
son  côté  lui  assura  successivement  le  titre  et  les  domaines  de  pla- 
sieurs  duchés  en  Italie.  Dès  lors  l'arrogance  de  ce  parveno  n  eol 

filus  de  bornes;  il  demanda  en  mariage  une  princesse  napo- 
itaine,  qui  le  repoussa  énergiquement.  Il  épousa  donc,  et 
1499,  une  fille  d'Alain  d'Albret,  frère  du  roi  de  Navarre  el  »- 
rent  du  roi  de  France.  Dans  cette  circonstance,  comme  <ubs 
toutes  les  autres  en  général ,  il  déploya  une  magnificence  extrt- 
ordinaire.  L'argent  qui  servait  à  soutenir  son  luxe  provenait  en 
extorsions  dont  le  peuple  romain  avait  à  gémir  ou  des  riches  qw 
le  tyran  faisait  périr.  Mais  ce  furent  les  petits  Etats  d'Italie qn 
eurent  le  plus  à  souffrir  de  ses  passions;  il  les  attaqua  sans  Bt»* 
tif ,  les  conquit  et  les  subjugua,  pour  arriver,  si  cela  se  poavail, 
à  la  domination  de  toute  r  Italie.  Les  princes  qui  se  rendirent  1 
lui  ou  qui  tombèrent  entre  ses  mains  furent  mis  à  mort  pnbft' 
quement  ou  en  secret,  contre  toute  bonne  foi  et  au  mépns  de! 
promesses  les  plus  sacrées.  A  la  mort  de  son  père,  on  résista  plai 
énergiquement  à  ses  odieuses  violences.  Sans  doute  il  mil  m 
pillage  le  trésor  d'Alexandre  VI,  occupa  le  palais  du  Vaticaa 
avec  13,000  hommes,  fortifia  le  château  Saint*An^e,  et  cherck 
â  contraindre  les  cardinaux  à  choisir  un  pape  qui  lui  iiki  fa?» 
rable;  mais  tous  ses  ennemis  prirent  les  armes  contre  lui,  h 
nouveau  pontife  Jules  II  s'empara  de  ses  possessions  et  aoRocieirti 
les  domaines  de  l'Ej^lise.  Il  perdit  en  même  temps  tousses  d» 
maines  qui  lui  avaient  été  donnés  en  France,  et  se  vit  réduite 
se  sauver  secrètement  à  Naples.  Là  on  le  jeta  dans  les  fers,  pé 
on  le  conduisit  en  Espagne,  où  il  fut  enfermé  dans  le  ch4teaa  i 


moment  où ,  dans  une  guerre  soutenue  par  ce  prince ,  il  fat  Xà 
dans  un  coml^at,  après  avoir  vaillamment  combattu  (t3  dmi 
1507).  Malgrt-  sa  dépravation,  il  aimait  et  protégeait  les  scienci 
et  faisait  même  des  vers;  il  était  brave  à  la  guerre,  et  si  éloqeei 
qu'il  savait  entraîner  ceux-U  mêmes  qui  connaissaient  ses  inH 
gués  et  se  tenaient  en  garde  contre  lui.  U  ne  laissa  qu'une  fiOi 
mais  ses  frères  continuèrent  cette  race. 

■OR6IA  (LuCBfacB).  Malgré  la  protestation  de  RoscoC  et  h 
Qatteries  de  Bembo  qui  Ta  célébrée  dans  ses  vers,  Lucrèce  Bm 
gia  iNisse  encore  aujourd'hui  pour  une  empoisonneose  ,  m 
adultère  et  une  incestueuse.  Fille  d'Alexandre  VI  et  de  VaffH>sa 
sœur  de  Jean  Borgia,  doc  de  Candie,  et  de  César  Borgia»  doc  i 


■OBGIA.  (  85  )  BOi^jGlTE. 

VakntiiuNSy  elle  partagea  leurs  désordres  et  leurs  infamies.  On  |  tues,  idoles  et  monoments  de  tout  genre  de  ces  divers  pays, 
dit  que  ses  divers  mana^  furent  plutôt  pour  elle  des  spécula-  Chaque  missionnaire  qui  revenait  à  nomey  ou  qui  y  donnait  des 
tions  que  des  liens  sacres  et  indissolubles.  Dès  sa  plus  tendre  nouvelles  de  sa  mission,  ne  manquait  pas  de  porter  avec  lui  ou 
jeunesse  on  Favait  fiancée  à  un  gentilhomme  araffonais  ;  mais 


8 lus  tard,  en  1493,  on  brisa  ses  fiançailles  pour  lui  Taire  épouser 
'abord  Jean  Sforce,  seigneur  de  Pesaro  y  auquel  on  Tenleva  en 
t497y  sous  prétexte  qu*ii  était  impoissant.  Elle  convola  à  d'au- 
tres noces  en  I40S  avec  Alphonse  d'Aragon  y  fils  naturel  du  roi 
deNaples^et  qui  fut  plus  tard  assassiné  par  lesBorgia,  parce  qu'il 
avait  rompu  l'alliance  de  la  maison  de  Naples  pour  laquelle 
tenaient  les  fiorgia.  En  1501 ,  on  donna  pour  troisième  mari  à 
Lucrèce,  Alphonse  d'Esté,  duc  de  Ferrare.  A  l'occasion  de  ces 
noces,  des  fiètes  brillantes  eurent  lieu  à  Rome,  car  cette  alliance 
était  la  plus  belle  et  la  plus  avantageuse  que  pût  faire  la  famille 
des  fiorgia  :  aussi  désormais  Lucrèce,  qu'on  avait  accusée  d'avoir 
trempé  dans  les  meurtres  de  son  frère  César,  Lucrèce,  sans  re- 
noncer aux  plaisirs,  vécut  plus  décemment;  elle  encouragea  les 
lettres  et  les  arts ,  elle  protégea  surtout  Pierre  Bembo,  dont  les 
vers  eurent  assez  de  crédit  en  Italie  pour  la  réhabiliter  de  son 
vivant.  Ces  louanges  ont  pallié  quelque  peu  ses  désordres,  sans 
avoir  toutefois  efiracé  la  honte  de  sa  concFuite.  On  dit  cependant 
qu'elle  eut  un  fils  naturel,  que  l'amour  maternel  la  ramena  à 
une  vie  moins  déréglée  ;  on  ajoute  que  ses  amours  incestueuses 
ne  sont  pas  suffisamment  prouvées.  Nous  aimerions  à  croire  que 
la  tradition  qui  la  flétrit  à  ce  sujet  s'est  trompée;  aussi  ne  faisons- 
nous  que  constater  ici  la  réprobation  qui  s'attache  à  son  nom 
pour  les  scandales  qu'elle  a  donnés  à  son  siècle. 
BORGi A  (Saint  François)  (  F.  Fbançois). 
BORGIA  OU  BORiA  (Fbançois),  priuce  de  Squillace,  dans 
le  royaume  de  Naples,  fils  de  Jean  fiorgia ,  comte  de  Ficalho,  et 
de  Françoise  d'Aragon,  était  arrière-petit  -  fils  d'un  pape 
(Alexandre  VI),  et  petit-fils  d'un  général  des  jésuites  (François 
fiorgia)  ;  il  descendait  aussi,  par  sa  mère,  de  don  Fernand ,  roi 
d'Aragon.  Il  fut  souvent  surnommé  le  prince  des  poëtes  d'Espa- 
gne, parles  littérateurs  qu'il  protégeait.  Il  n'excella  pourtant 
dans  aucun  ^nre.  Son  mérite  fut  de  ne  point  s'écarter  des 
bonnes  traditions  classiques,  et  d'éviter  la  boursouflure  et  l'es- 
prit entortillé  de  ses  compatriotes.  Il  fat  fait  gentilhomme  de  la 
chambre  de  Philippe  III,  en  1614,  et  nommé  vice-roi  du  Pérou, 
où  il  rendit  de  grands  services  à  Thumanité.  Une  ville  qu'il 
réunit  à  la  couronne  espagnole  (1618)  conserve  son  nom  (fiorja). 
En  1621,  il  revint  en  Espagne,  où  il  mourut  dans  un  âge 
avancé  (1658).  Ses  ouvrages  sont  :  1**  Obras  en  ver«o,  Madrid, 
1639;  œuvres,  1654-1665;  2*»  Napoles  reeuperada  por  el  rey  don 
Alonzo,  poème  épique  ou  plutôt  historique,  Saragosse,  1651 , 
in-4'';5<»Traduct.  Cfracionês  y  meditaciones  dêlavidadeJenu- 
Chrisi,  con  otros  dos  ircUados,  de  los  ire$  tabernaeuloiy  iolilo" 
guioedei  il/fiia,.firuxe1les,  1661,in-4o;4<'  Vita  disan  Geraldo, 
in-8°  ;  5»  hioria  délia  ehiesa  e  citla  di  VeHelriy  in-4o,  et  une 
Vie  en  latin  du  pape  fienof t  XIII. 

BORGIA  (Alexandre),  de  la  même  famille  que  les  précé- 
dents, était  né  à  Velletri  en  .1682,  et  mourut  archevêque  de 
Formio  le  14  février  1767.  On  a  de  lui  :  l"*  Vita  disan  ûeral- 
do,  Velletri,  1698,  in-8<';  ^  Isloria  délia  ehiesa  e  citlà  di  Vel- 
letri ^  en  queUlro  libri,  Nacéra,  1725,  in -4°;  3<»  Coneilium 
provinciale  fermanum,  ann.  1726,  Fermo,  1727,  in-4°;  4*»  Vie 
du  pape  Benoit  XI U^  Rome,  1741,  en  latin;  B°  Des  lettres  re- 
cueillies par  Muratori,  des  homélies  et  autres  ouvrages  dont  on 
peut  voir  le  détail  dans  Catelani ,  De  Ecclesia  fermana,  Fermo , 

1782. 

BORGIA  (Etieniib),  cardinal,  préfet  de  la  congrégation  de 
la  Propagande,  et  l'un  des  plus  zélés  protecteurs  que  les 
sciences  aient  eu  dans  le  xviii''  siècle,  naquit  à  Velletri  le 
5  décembre  1731.  Elevé  auprès  de  son  oncle,  archevêque  de 
Fermo,  il  montra  de  très^xmne  heure  un  goût  décide  pour 
l'étude  de  rantiojuité;  dès  l'âge  de  dix-neuf  ans  il  fut  reçu 
membre  de  l'académie  étrusque  de  Cortone;  il  commentait  dès 
lors  tous  les  manuscrits,  médailles  et  antiques  qu'il  pouvait  se 
jirocurer,  n'épargnant  pour  cela  ni  soins  ni  déuenses;  et  c'est 
ainsi  qu'il  se  forma  insensiblement,  dans  son  palais  de  Velletri, 
le  plus  riche  musée  peut-être  qui  ait  apparteim  à  unparticulier. 
Fixé  à  Rome,  il  se  fit  connaître  du  pape  fienolt  XlV,  qui  le 
Domma  gouverneur  du  fiénévent.  Dans  cette  nouvelle  carrière, 
il  (Jcvcloppa  les  plus  grands  talents  pour  l'administration^  et  sut 
pnr  sa  prudence  préserver  ce  duché  de  la  famine  qui  désola  le 
royaume  de  Naples  en  1764.  Rappelé  à  Rome  pour  remplir 
d'autres  fonctions,  il  Ait  nommé  en  1770  secrétaire  de  la  Pro- 
pagande ,  charge  qu'il  exerça  pendant  dix-huit  ans,  et  qui,  en 
le  mettant  dans  la  nécessite  de  correspondre  avec  les  mission- 
naires répandus  dans  les  climats  les  plus  éloignés,  loi  fournit 
Toccasion  d'enrichir  son  musée  des  manuscrits,  médailles,  sta- 


l'envoyer  tout  ce  qu'il  avait  pu  recueillir  de  plus  curieux.  En 
789,  Pie  VI  le  créa  cardinal  et  lui  donna  la  place  d'inspecteur 


d' 

1789,  Fie  Vi  le  créa  cardinal  el  lui  donna  la  place  d'inspecteur 
général  des  enfants  trouvés.  En  trois  ans  ces  établissements 
prirent  sous  sa  direction  une  face  nouvelle;  il  fonda  partout  des 
maisons  de  travail,  réforma  des  abus,  et  fit  des  règlements 
dignes  de  servir  de  modèle  en  ce  genre.  L'esprit  révolutionnaire, 

3U1  avait  bouleversé  la  France,  se  répandit  en  1797  jusque 
ans  la  capitale  du  monde  chrétien  :  Pie  VI,  dans  ces  moments 
difficiles,  jugea  le  cardinal  fiorgia  digne  de  toute  sa  confiance , 
et  remit  entre  ses  mains  la  dictature  de  Rome,  en  lui  adjoignant 
deux  autres  cardinaux.  Il  acquit  un  tel  ascendant  sur  les  esprits^ 
que  jusqu'au  15  février  1798  Rome  ne  fut  souillée  par  aucun 
meurtre  ni  par  aucun  crime.  A  cette  époque  l'armée  française 
parut  aux  portes  de  la  ville;  le  parti  populaire  s'empara  du  pou- 
voir, et  se  constitua  en  république:  le  pape  fut  obligé  de  qmtter 
Rome  le  5  février,  et  le  canlinal  fiorgia ,  arrêté  le  8  mars,  ne 
fut  mis  en  liberté,  vingt  jours  plus  tard,  qu'avec  l'ordre  de  sortir 
des  Etats  romains.  Débarqué  à  Livourne,  il  se  rendit  à  Venise  et 
à  Padoue,  où  il  employa  les  premiers  moments  de  tranquillité 
dont  il  put  jouir  à  réunir  les  gens  de  lettres,  et  à  former  une 
^pèce  d'académie  ;  mais  il  ne  perdit  pas  de  vue  ses  chères  mis- 
sions :  sous  les  auspices  de  Pie  VI,  prisonnier  à  Valence,  il  orga- 
nisa une  nouvelle  Propagande,  ouvrit  des  souscriptions,  et  con- 
duisit le  tout  avec  tant  d  activité,  qu'en  peu  de  mois  treize  nou- 
veaux apôtres  de  la  foi  furent  envovésaux  extrémités  du  monde, 
et  de  fortes  sommes  d'argent  aux  diverses  missions  d'Afrique  et 
d'Asie.  Cependant  la  garnison  françaii-e  qui  occupait  Rome  fut 
forcée  de  la  quitter.  Quand  Pie  VII  y  fit  son  entrée,  tout  était 
à  réorganiser  dans  le  gouvernement,  fiorgia  fut  désigné  pour 
présider  un  conseil  économique  créé  par  le  nouveau  pape.  Mal- 
gré la  multiplicité  des  affaires  dont  il  fut  alors  accable,  il  con- 
sentit encore  en  1801  à  se  charger  de  l'emploi  de  recteur  du 
collège  romain,  vacant  par  la  mort  du  cardinal  Zelada.  Son  âge 
avancé  ne  l'empêcha  point  d'accéder  au  vœu  du  pape  qui  voulut 
l'emmener  avec  lui  en  France;  arrivé  à  Lyon,  il  y  mourut  après 
une  maladie  lon^e  et  cruelle ,  le  3  décembre  1804.  Peu  d'hom- 
mes ont  été  si  universellement  regrettés;  ses  bienfaits  l'avaient 
mis  en  relation  avec  les  gens  de  lettres  de  tous  les  pays  :  depuis 
trente  ans,  aucun  voyageur  de  distinction  n'avait  visité  l'Italie 
sans  admirer  le  magmfiaue  musée  de  Velletri ,  et  sans  conser- 
ver un  vif  souvenir  de  l'affôbilité  du  propriétaire.  Un  savant 
avait-il  des  recherches  à  faire?  il  était  assuré  de  trouver  au  mu- 
sée fiorgia  quelques  objets  importants  pour  son  travail  ;  le  car- 
dinal s'empressait  de  les  lui  indiquer  lui-même ,  les  lui  prêtait 
avec  la  plus  grande  facilité,  Ten^geait  à  en  faire  la  descnption, 
en  se  chargeant  souvent  des  frais  d'impression ,  et  toujours  des 
frais  de  gravure  des  planches.  Savant  lui-même ,  il  fut  toute  sa 
vie  dévoué  à  la  ^ence  et  aux  savants  :  les  intérêts  de  la  reli- 

S'on  sont  les  seuls  qu'il  ait  mis  aurdessus  de  ceux  de  la  science, 
n  l'a  vu  vendre  de  la  vaisselle  d'argent,  et  jusqu'aux  boucles  de 
ses  souliers,  pour  acheter  quelques  morceaux  curieux ,  ou  pour 
faire  imprimer  un  livre,  une  dissertation.  Il  vendit  un  plat  d'or 
pour  subvenir  aux  frais  d'impression  du  Systema  btahmanicumy 
composé  par  le  P.  Paulin,  fion ,  facile  jusqu'à  l'excès ,  ouvert , 
franc, gai  et  même  un  peu  causUque,  il  était  d'une  conversation 
d'autant  plus  intéressante  que  sa  mémoire  lui  fournissait  sur 
tous  les  sujets  des  détails  piquants.  Ses  ouvrages  nombreux  sont 
peu  connus  hors  de  l'Italie.  Voici  le  titre  des  plus  remarquables  : 
1° Monumento  dipapa  Giovanni  XVI,  Rome,  1750;  2»  Brève 
istoria  delt  antica  ciltà  di  Tadino  nelf  Umbria,  ed  esaita 
relazione  délie  recherche  faite  suUe  sue  ravine,  Rome,  1751 , 
in-8»  ;  5<>  htoria  délia  eiUà  di  Benevento ,  Rome,  1 763-4  et  9 , 
S  vol.  in-4*'  ;  A""  Vatieana  eonfessio  B,  Pétri,  chronologicis  Us- 
timoniU  illustrata,  ibid.,  1776,  in-4'';  5°  Brève  istoria  del  do- 
minio  temporale  délia  sede  apostoUca  ne  lie  due  Sieilie,  ibid. , 
i788.  Il  s'occupait  d'une  Histoire  maritime  des  Etals  du  Mini- 
siége,  mais  l'ouvrage  est  demeuré  inachevé  et  n'a  pas  été  impri- 
mé. Camille- Jean -Paul  fioROiA  fit  graver  en  1797  une  an- 
cienne mappemonde  du  musée  de  Velletri  ;  elle  n'a  pas  été  mise 
en  vente,  mais  on  la  cite  sous  le  titre  de  Mappemonde  du  ear^ 
dinal  Borgia;  elle  est  très-intéressante  pour  l'histoire  de  la 
géographie. 

BORGNE  {gram,),qm  ne  voit  que  d'un  œil,  à  qui  il  manqueun 
œil.  Cet  adjectif  s'emploie  pour  les  deux  genres,  et  peut  êlrr  pris 
substantivement.  On  dit  dans  une  acception  proverbiale  et  tigu- 
rée,  Changer,  troquer  son  cheval  borgne  contre  un  aveuaUy 
pour  signifier  que  l'on  a  chancre  par  megarde  une  chose  déJec- 
tueuse  contre  une  autre  plus  défectueuse  encore.  Jaser  comme 


(••) 


mm  fié  h&rgne,  au  lien  ât  bsbillêr,  porter  beancoap.  Borgne, 
éim  le  tangage  familtery  sert  i  désigner  (fiverses  choses  ooe  f  on 
prend  en  maoTaiie  part  :  Une  mniêon,  un  apparlement borgne, 
po«r  «me  maison,  an  appartement  qui  manque  de  jour  on  aaiH 
ptrence.  Un  eabarei  êorgne,  on  maovats  cabaret  ;  Un  eûllége 
iargnef  une  pension  borgne,  on  collège,  une  pension  où  Tédu- 
eitson  se  6iiC  ma!  ;  Un  conle  borone,  cdnî  aaqoel  on  ne  saunât 
croire,  nne  histoire  sans  vraisenmiance.  En  lerm.de  WMrine,  on 
appelle  ancre  borgne  celle  qui  n'a  qu'une  patte,  on  celle  qui 
est  mouillée  sans  avoir  de  bouée.  Dans  ces  exemples  :  Elie  m 
épousé  un  borgne,  h  méchant  borgne;  et  dans  cette  location 
prorerbiale  :  Au  royaume  des  aveugies,  tes  borgnes  sont  rois,  ce 
mot  est  pris  substantivement.  —  Bobg5BSSB.  Ce  mot,  qui  ap- 
wtîent  an  langage  trivial  et  grossier,  ne  s*emploie  qn  à  titre 
a%!jare:  Une  borgnesse,  une  méchante  borgnesse,  eetts  vilaine 
9&rgne$9e, 

BOftGXE  ^anat.),  adj.  des  deux  genres ,  se  dit  de  certains  con- 
duits disposes  en  col  de  sac,  comme  le  trou  borgne  de  Tos  frontal, 
le  trou  borgne  de  la  langue,  etc.  —  En  lerm,  de  chirurgie, 
IbftGiŒy  s.  m.  est  une  tumeur  oui  est  comme  le  satellite  du 
Ibroncle ordinaire.  —  Bobgnb  {technol,),  adj.  des  deux  genres, 
se  dit,  m  term.  de  charpentier,  d'une  fenêtre  par  laquelle  on 
ne  peat  voir  que  d'un  oeil. 

BOBGO  (iiuBura  et  coût.),  voile  oiie  portent  les  femmes  mu- 
solmanes,  lorsqu'elles  sont  en  puolic.  Cest  une  pièce  de  toUe 
Manche,  dont  les  angles  sont  retenus  vers  les  tempes;  elle  cache 
presque  tout  )c  visage,  et  descend  sur  la  poitrine. 

BOKAO  (ToBis  DAL) ,  né  à  Vérooe,  se  ûi  oonaaltre  Ters  lia 
■ùliea  àm  xv*'  siède  comme  poète  tl  ocatenr,  et  se  livra  pen- 
dant plusieurs  années  aux  exercices  du  barreau.  Il  6it  Je 
ooniemporaki  et  l'ami  de  deux  hommes  illustres,  Guarino,  de 
Vérone ,  et  Fran^jois  Barbaro.  Le  prince  Sigîsmood  Malatesta , 
acâgnear  de  Rumini  *  se  l'attacha.  Le  poêle ,  au  rapport  de  Bar- 
baro, écrivit  ses  belles  actions  avec  neaucoop  d  élégance.  Oo 
ignore  l'année  de  sa  naissance  et  celle  de  sa  aiort.  Il  composa  en 
latin  des  harangues ,  conservées  en  manuscrits  dans  plosienn 
bibliothèoues  ;  des  lettres,  conservéea  de  même ,  ainai  qoedes 
poésies,  niende  tout  cela  n'est  imprimé  ;  maison  tiouve,  dans 
k  tome  XLIT  da  recoeilde  Calogera,  la  continuation  oue  Tobie 
dalBorgotkîdiÈitàe  la  Ckroetique  des  eeigekeurê  de  malafeUm, 
écrite  par  Marc  Batia^ia  de  Bimini,  avec  cette  chroniqae 
même, Josqa'aJors  restée  inédite  }  le  loot  accompagné  de  n^^ 
par  le  P.  Jean-Baptisie  Conlarim,  dominicain.  L^mvrage 


p«r 

tier  porte  œ  titre  :  Ckranieom  dominomm  MalmlestiSp  auetore 

Marco  Baitaiia  Àriwûnenti,  eanOnumimre  vero  Tobiet  Veto- 
mensi ,  nmne  pritÊUtn  âi  bêcem  ediium  ei  a  P.  F.  J0.  Me^. 
{^mtareno  ord.  prmdicatorusn  notfs  iihuirmtmm, 

B#moo  (Loom  stAL),  appelé  Borghi  par  quekraes  auteurs, 
é«Bt  de  Venise  et  vécut  dans  le  X¥i*  tiède.  Il  fut  aecré- 
laire  du  téuat  et  memtm  du  conseil  des  dix.  En  1548 ,  il  M 
ctargé  par  un  décret  publie  d'écrire  l*kiitoire  de  Venise.  Les 
deuxpremiefs  lirrea  et  k  aMÛtié  du  troiaièaie  qu'il  avait  faits 
u'asH  janaak  été  inipriméi  et  tout  omaerfës  eu  wiinuaiiildans 
k  bMotbèque  de  Sainirllaic.  On  lui  attribue  un  ouvrage 
oooiru  Cardan,  que  nous  ne  oaunanBOOs  pat. 

uaseo  »  ou  uumuiTS  en  ktiu  (PnuuB-BAPnsTB) ,  naquit 
i  Gênes  au  commencement  du  X¥ii*  siède.  Le  gott  pour 
kt  leHret  qui!  avait  montré  dès  ton  rufince  ne  rempêcha  pas 
de  suivre  k  carrière  des  armes  et  de  se  livrer  avec  passion  à 
set  études  favorites,  il  servit  en  Allemagne  dans  l'armée  sué- 


deise.  et  s'y  it  distinçier  par  pluiîiuis  traits  de  eouraffe. 
Aprèt  s*êtretibien  servi  de  renée ,  il  prit  k  plume  pour  écrire 
l'histoire  de  cette  guerre  jutqvà  k  mevt  deGusteve-AdoMie, 
etkpuMksous  ce  titre;  CtBiBiiniutiy<»»tlioau#c<co,  Liège, 
««19,in-4»,6|[.;t6»etl645,in-t^flg.;Gilogne,  IBM  et  HI44, 
tn-it.  llenensle  ane  traduction  franiEaise  par  k  sieur  de  Mau- 
roy,  Paris,  4#63,  in-9*.  il  élak  une  grande  ùuditiun  dans  son 

iranp  J9V  mwaitiiiv  jwvWMv^nv  yvnvmw  wvwiirw  nt  aiav» 
iimÊêtiem,meme,  1641,  in-4*,  oè  il  veut  éiMnr  les  droits  de  k 
r^Mique  de  Gènes  sur  k  awruui  baiune  k  e6te  de  k  Ligu- 
rk.  Ce  traité  fût  attaqué  par  Tbéadare  Cianimiel,  «ni  y  op- 
peta  ses  Jfari»  Mvftf  a«i#Mn,  k  Haye,  i«5S ,  in-4*.  Un  autre 
ouvrage  de  Borgo,  moint  connu,  a  pour  titre:  Jk  diynifals 
genuensis  remuùUcm  dieeefêmâie.  Borne,  1641 ,  in-4*; Gênes, 
1646,  in-4Dl. 


nous  ptfflomBoiusda,  et  te tranipeoabw.»  ...  ^-«..•^r.y 
mmMemuetéu  Ubraire,  M  donne  k  pi <ntiii  de  Luc ,  au  Iib> 
de  oeini  de  Pierre  qui  ett  réeBement  celui  de  Bai^  Le  méat 
mathématicien  a  été  otnftndu  quelquefois  par  kt  tarants  avi| 
Luc  PacdoN ,  de  Bor^  di  San-Scpalcro.  On  ionore  k  date  de  h 
mort  de  Bora>;  mais  il  vivait  encore  en  1464,  car  cTest  dam 


BKanocndn  tt*ose  pas  aBnncr  ^pt^ 

Boc]ga  Un  de  Te 

■ite.  ^our~ 
iC  écrit  au 

nunnspice  ne  ion  ouvrage  et  oana 

unn» 

netqifon 

trouve  i  k 

IhiLeP.  taire,  dans  ton  fadig  â 

•»  namm 

i  eehn  dont 

cette  année  qu'il  poblk  une  nouvdk  édition  de  l'ouvrage  qoili 
recommande  aux  biomphcs.  Ce  travail,  k  premier  Iniléd^ 
rithmétique  qui  ait  été  imprimé,  a  pour  titre:  AH(kmHita,k 
nwet  efem  de  mriihmetien  ne  la  gued  m  traUa  de  êuUs  eees 
a  w^ercemUa  perténantù  La  première  édition  est  de  Venins 
1484  ;  dk  sortit  des  presses  d'Erard  Ratdalt.  L'ouviace  é 
Borgo  fut  réimprimé  en  1486  par  Zouanne  (Jean)  de  BaU ,  et, 
en  1491,  parNioolo,de  Ferrare. 

nnnm  (Ln  P.  ChablksX  iésaîle ,  naquit  k  Vioanoa  en  17H 
D^abard  professeur  de  bdks-lettrcs  dans  plutkurs  ooUéaes  qn 
diriaeait  la  sodété,  il  enseigna  plus  tard  k  théukgk  à  Modèat 
Après  k  suppression  âe  l'ordre ,  il  se  réfogia^  pour  ainsi  dâc, 
dans  l'étude  des  mathématiqnes  et  de  Tfaislaire  nalurdk^  qs 
troublèrent  de  temps  à  autre  k  violence  des  disputes  rdigieani 
auxquelles  II  ne  pnt  s'empèeherde  prendre  part.  B  nmaratca 
1794.  Outre  quelques  opuscoletasoeliqDetdouit  on  Uruuveri» 
dication  dans  k  Bt6Msm.  soc.  Jesm  du  P.  Gakilkro,  Sufpèé^ 
usent  II,  p.  14,  etiéppfn4rûr,ll5,on  a  de  lui:  P*  JhmUdsi 
eemne  raokuulo   délia  éefenea  e  délia  fér%i$mwlem  édk 
piaxxe,  VenÎBe,  1777  :  cet  ouvrage  lui  valut  un  brevet  étÊuh 
tenant-colonel  du  génk,  que  hn  fit  délivrer  k  grand  Miéric 
auquel  il  était  dédié.  Le >.  Cabalkro,  jésuite.  Ta  tndil  ea 
es|Mtgnol  avec  notes  et  additions  ;  1^  Oraaknvtn  lodi»  dl  m»i 
Ignaxio  de  Loiola,  det$ain  Reg^,  famno  1769, 8*  éiit.,I«ia, 
1767  :  ce  panégyrique  jouit  en  Italie  d'une  grande  iCputotiua; 
elk  est  méritée,  car  on  y  trouve  quelques  pages  d'une  baali 
éloquence  ;  3*  Memoria  oeAtoUca.  Cet  ouvrage ,  condanni 
par  la  cour  de  Rome,  a  été  réimprimé  dans  ks  itaedldstffa»> 
rfssaiiH  di  storia  e  di  erUiem  eulla  wmnorkt  eeUtoUem,  1781; 
4**  Letiere  ad  un  wrelato  romano,  1783.  L'une  de  «s  kttmi 
été  éerite  contre  le  synode  de  Pistok,  et  k  steonde  contre  k 
annatistes  de  Florenre.  hesMemÊrieperserwire  uAa  sêsHakk' 
ieraria,  an  1794 ,  contiennent  une  notice  sur  k  F.  Bargo. 

Bon«o!iDio  (HouAO^  (  F.  BunGuimo). 

non««iT  [géog,),  fun  des  principaux  rojaumet du  Soudan^m 
centre  de  l'Afrique ,  s'étend  du  6°  au  13*  oiegré  de  ktituMk  nod, 
et  du  1*'  au  4*  de  kmmtude  est.  U  est  borné  au  nottl  par  k 
Hmmsea,  au  sud  par  rFurriki,  à  l'est  par  k  Ikuve  Eomen 
ou  Nîger,eih  l'ouest  par  k  ffaaiJiu,  k  Zouyou  et  k  Ikunamas. 
H  est  traversé  du  nord-est  au  sud  ouest  par  une  «shalne  é 
montagnes  peu  élevées  dont  ks  den  extrémilés  vont  ac  réust 
d*un  oûCé  au  mont  Nora,  de  l'autre  à  k  grande  chaîne  ée 
monts  de  Eoug,  Le  pays  est  in^al ,  sablonneux  et  très-beat; 
trois  rivières  seulement ,  la  Momssa,  VOh,  k  Menmi ,  k  m* 
versent  pour  se  jeter  dans  k  Niger,  et  souvent  leur  Ki  est  es- 
tièrement  desséché.  Le  Borgou  est,  à  proprement  purier,  an 


confédération  de  petits  Etats  nommés  k  NM.  k  Miaena,  k 
Ouooua,  k  Buoy ,  k  Sandero,  le  Eingka,  k  Earokou ,  h 
Lougou  et  le  Pundi.  Chacun  de  ces  Etats,  qui  a  prk  le  nom  é 
sa  capiuk,  est  sous  k  dépendance  d'un  prime  trîfa«tnire  da 
Pdktahs.  La  pHipart  nous  sont  encore  conylétoaaenC  ineouRMi 
aucun  voyageur  européen  ne  les  ayant  vititét  jusqu'ici  ;  mn 
Ckpfwrton  et  ks  frères  Lander  nous  ont  trnasmn  onélqae 
renseignements  sur  ceux  qui  s'éloignent  le  mdns  du  Niger.  «- 
Le  Nib ,  situé  à  peu  près  au  centre  du  Borgou ,  en  eat  kpro 
vinoe  k  plus  étendue  et  la  frius  puissante  ;  son  chef  pocle  I 
titre  de  sultan  du  Borgou,  mais  n'exerce  en  réalité  ancvB  poa 
vm>  sur  les  autres  coniédérés.  On  assure  que  sa  capiUk  « 
trè5- vaste;  que  son  royaume  comprend  soixante-diK  ^vîllcs  i 
premier  ordre  et  un  nombre  in6ni  de  bourgades  et  de  viUagn 
mais  ce  dénombrement  parait  exaaéré.  Le  souvemeor  de  cbaoi 
vilk  fournit  annoeHement  au  sultan  de  Niki,  à  4itre  de  rem 
vance,  une  jeune  vierae  que  cdui-d  renme  peur  en  «roirai 
autre,  krsqu'dk  ne  lui  pkit  pat,  ou  lorsqu'elle  ne  Im  pli 
plus,  n  possède,  en  outre,  pour  son  service  particulier»  nu) 
cberaux  magnifiques,  d  joait  de  richesses  immentet>  Sun  a 
niée  est  très-considérabk  et  composée  d'inCnrterie  et  de  cnval 
rk.  —Le  rd  de  Buoy  compte  autd  éana  set  Etats  ooixainic^ 
grandes  vîlks  qui  Hu  payent  k  même  tribut  que  edien  de  Ni 
et  ses  richesses  en  tous  genres  ne  sont  ps  mosndres  qaae  cH 
du  suRan.  Aucun  voyageur  n'ayant  vérifié  l'exaditmle  de  id 
assertions,  9  est  jprudent,  avant  d'y  tjouler  foi,  de  faân 
part  de  l'exagération  faabitndie  aux^  Afcignns.  H  cet  évidi 
d'ailleurs  que,  pour  ks  wi^metttu,  il  faudrait  aeeardes^  au  Bc 
gou  une  étendue  bcauoaup  plus  cansidéiabk  que  odie 


(•7) 


M  aiMS  Mikfi^ia  d'aprë^k  cmwsauoct  des  contrées  eDvkwi- 
nantes.  —  LeKiama,  sitoé  vers  le  sud-est,  ne  oonpfend  q«'iiB 
larnioiffe  fori  reitceîiii»  bîeo  foe  la  ville  ami  graàdeet  riche. 
Le  raî  esi  léùk  dans  les  jMirs  84ilenQels  av«e  ua  laxe  rare  dans 
ces  cooUées  i  il  porte  ooe  vaste  robe  de  dafloas  sooge  et  des 
boitilles  à  l'initer  des  OrieiUattx.  11  ne  morcke  qu'escorté  de  six 
jtancs  filles  sseiavei ,  catîèremeMi  nues  et  âgées  aa  plus  de  seiie 
ans  ;  elles  ne  s'éloignent  jamais  de  sa  personne  ei  purteot  cba- 
ans  ant  laaot  iégeia  pour  la  lui  offrir  au  hesoio.  Sa  apîlale 
iii  emowDée  d'une  irèsAongae  mucaûle  en  terre ,  et  compoiée 
de  cabanes  ansai  en  lene  caiiMBe  toutes  les  villes  de  ces  pays.  Sss 
BSfesos  osnsisleni  dans  le  tribal  qu'il  lève  sur  les  caravanes 
qui  se  rendent  de  FHaoussa  ou  du  tfondou  dans  la  Guinée  supé- 
rante,  eisnr  lesquelles  il  exerce  parfois  les  plus  violentes  exac- 
tiona.  La  vîMe  de  Kiama  n'a  pas  moins  de  50,000  habitants.— 
L'Onaene  est  an  nord-est  dn  Kianni»  sur  le  Nij^er,  et  tnnwcsé 

Cr  leMenaî.  La  viUe,.  Vnne  des  pins  jolies  parai  toutes  cdks  de 
contrée*  est  tetifiée;  les  rues  en  sent  larges,  propres  et  asaea 
p^liifCB.  Les  hahitaiions  sont  vont»  et  coounodea.  Sa  popula- 
tion s'élève  à  la^OÛOhabîtanls  (F.  Ooaoua)  — LeLougou,  au 
tnd  enr nt  dn  Kuma»  est  anr  la  rente  obligée  des  marcbrads 
qnâ  vent  dans  le  Geii|a  acheter  des  noix  gouras,  et  les  droits  de 
pnesegecne  se  fut  payer  le  prince  de  ce  petit  Etat  en  iont  k 
plosopnfcoi  de  tous  les  BMUiarqnes  de  Borgon.  Quant  aux  an- 
tres provinces  ësnt  nous  avons  cité  les  noms,  il  paraît  qu'elles 
sont  loin  df être  dans  une  situation  aussi  prospère  que  les  préoé- 
denies^  et  que  lentsbabitants  mènent  une  m  fort  raisétatile.  Le 
Pnadi  faisait  autrefois  partie  dn  Niki  ;  mais  û  s'est  affranchi  ré* 
oensment  par  nne  révolntion.  —  Les  habitants  du  Borgou  en 
général»  àqnelqne  principanté  qu'ils  aupartiennent  ^  sont  lè- 
pnftés  brigands  et  voleurs.  Redootés  des  marchands  et  des 
Tayagenra  africains  anxouels  ils  font  payer  des  droits  énormes , 
QoniiQ  ils  ne  les  dépenillent  pas  entièrement,  ponr  Jenr  acœr- 
dcr  la  permission  ne  travener  leur  lerriteire,  iu  ne  le  sont  pas 
■Minsde  leurs  voisins»  chea  lesmiels  ils  portent  la  guerre  snr  le 
p;lns  léger  prétexte.  Us  leur  détendent ,  sous  peine  de  dévasta- 
tion ,  de  recevoir  dans  leurs  frontières  toute  caravane  qui  dévie 
de  aait  droit  cbemin  pour  se  soustraire  à  leurs  exactioBS.  Us  ne 
vvrcnt  pas  entre  eux  en  meilleure  intelligence.  Non-seulement 
d'Etni  k  Etat  ils  sont  ficsqne  toujours  en  guerre,  mais  les 
ailles  d'une  même  prinapanté  ne  manquent  jamais  de  se  piller 
fdcipromeaacnt  quand  l'occasion  s'en  présente.  Ils  passent  ^or 
les  oMâlfensel  les  plus  adroits  chasseursde  tonte  l' Afrique  ;  mais 
le  prodnit  le  çh»  clair  de  leur  chasse  consiste  dans  les  esclaves, 
nt'ila  poorsuivent  de  préfiérence  au  gibier.  Dispersés  sur  les 
nenaîno  et  dans  les  forte,  quand  tb  rencontrent  quelque  voya- 
^ur  qni  a  eu  l'imprudence  de  %'y  aventurer  sans  nne  escorte 
■npneante,  après  ravoir  dépouilfé»  ils  le  ganjottent  avec  des 
lanières  de  cuir  et  le  conduisent  an  ^reepiaii  jusqu'à  ce  qu'il 
loti  YCDdeu  Ce  troupeau  d'bommes  comprend,  en  outre,  tons 
es  prisannâers  de  gntarre.  Quand  il  est  asseï  considérable  ,  on 
•  condnsi  anx  marchés  de  la  côte ,  où  la  vente  en  est  toujours 
;a|nde  et  jplns  avantageuse.  Adonnés  à  un  td  genre  de  vie, 
«menais  die  la  paix  qui  les  livrerait  aux  seules  ressources  de 
enr  tramil,  les  Boraouriens  s'occupent  très-pen  de  Fagricutture 
«  du  soin  des  bestianx  :  ce  sent  les  femmes  cpii  sont  cfaarcées 
le  la  culUire.  Cependant,  grâce  à  sa  fertilité  naturelle,  leur 
lays  peodnit  en  abondance  le  blé^  le  ris ,  les  feves,  les  yams, 
s  tiananm  »  les  plantains ,  les  limons  ;  ils  y  trouvent  aussi 
inàigû,  le  coton ,  le  beurre  végétal,  les  noix  gouras  et  le  mieL 
b  osai  de  tasies  forte  peuplée  de  gibier  de  tonte  espèce  et  de 


uri  pnor  ùt  chasse,  le  Bonrgonen  enduit  ses  flèches  et  sa  lance 
a  suc  de  la  graine  dnJkonfkmie^  poison  qui  rend ,  assorent- 
a ,  iaaêe  tilessure  immédiatenient  mortelle,  niême  pour  le  bul- 
c  et  réiëplinnt.  Quand  l'animal  est  mis  à  mort,  ils  entèvent 
wec  soift  looi  ce  qui  entoure  la  plaie ,  afind'empècfaer  la  corn- 
lunication  du  suc  vénéneux.  Plusieurs  parties  da  Borgou 
wiiniinsnt  àe9  quantités  aaseï  considérables  de  mineraâ  de 
T.  Les  naturels  savent  le  fondre  dans  de  petites  huttes  de 
irme  conkjMg  qu'As  élèvent  dans  la  campagne.  Leur  rdigisn , 
ont  les  dogmes  et  les  rites  varient  presque  dans  diaque  bonr- 
ade»  est  le  naahométkmey  plus  ou  moins  mélangé  de  iclidûame 
t  de  fMmtâfuen  brutales.  Im  reste,  ils  ne  sont  rien  moins  que 
évots  ;  ils  prient  rarement,  s'ils  ne  sont  malades»  et  quand 
mt  clivintîÉé  se  leur  accorde  pas  snfr-le<^m|i  ce  qufik  lui  ont 
emandé,  Us  In  mritraitent  et  la  rejettent  pour  en  prendre  une 
utre.  Us  anm peu  difikiles snr  le  dioix,  et  les  frères  Lander 
RDt  une  iitHift  oonaatnnC  en  une trénnede  gaaon,  conservée 


sous  une  calebaflse,  La  population  du  Boryou,  dont  il  seiait  ianoa* 
sible  d'évaluer  approximativement  le  chiffre ,  est  mélange  cf  un 
gra9d  nombre  d!e  feUatabs  ;  mais  ceux-ci  y  forment  une  ooste 
séparée»  tenue  dans  un  rang  inférieur  par  Torgueil  des  naturels» 
et  dont  la  principale  occupatiott  consiste  dans  la  garde  des 
troupeaux.  Il  leur  est  défendu  de  porter  aucune  arme  et  d'»> 
voir  aucun  rapport  avec  leurs  frères  de  l'Haoussa.  Leur  conds- 
tiou ,  en  un  mot^  est  voisine  de  cdle  des  esclaves.  —  Dans  tout 
ce  qui  concerne  le  Borgou  en  général ,  nous  n'avons  foit  a»> 
cune  exception  relativenient  à  la  province  de  Ottoonn  ou  IFch 
10010.  On  trouve»  à  L'article  qui  loi  est  spécialement  consacré, 
(|uelques  détails  sur  les  mœurs  plus  policées  de  ce  pays. 

V.  nn  ^oDYiosT. 
BoneT  (Hsni  yan  aeb  ),  naquit  à  Bruxelles  en  1583.  B 
avait  à  peine  trois  ans  quand  son  père  et  sa  mère  l'emmenèrent 
en  Allemagne  on  ils  frisent  chercher  un  refu^  contée  les  icom^ 
bksde  la  guerre.  Ses  parents,  vn  le  go^àt  qu'il  msntrait  peur  le 
dessin  »  le  placèrent  chea  Gilles  van  Valkenbeig.  Ses  progrès 
dans  la  peinture  frirent  rapides  et  le  nureni  en  état  dVenlre*» 
prendre  le  veiyage  de  Ronae  pour  se  perfectionner.  D'Italie  M 
passa  en  Allemagne  et  s'établit  successivement  à  Franàenthal  et 
a  Francfert-sur^Aein.  Au  talent  ou'il  avait  ponr  aon  art  il  jo»- 
gnait  une  grande  science  qui  le  uisait  passer  ponr  le  plus  sa^ 
vant  antiquaire  de  son  temps.  Decamps»  l'auteur  de  la  notice 
s»  cet  artiste,  dit  que  les  savants  anglais  y  et  notamment  le  cé- 
lèbre Hovrardy  comte  d'Arundel,  avaient  pour  hû  une  grande 
estime.  —  Un  antre  Bobgt  (Pierre  van  der),  peintre  de  pays»* 
ges,  né  i  Bruxelles  en  1635,  a  laissé  de  bons  tableaux. 

neniiAif-EiHiTif  (Ibrahth),  surnommé  Bocut,  anleorarabe, 
Srriende  nation,  mort  en  885de  rbégîre  (1480),  est  auteur 
d^nn  roman  des  Amowrf  de  Medjnùdn  ei  Leiia ,  très-célèbre  en 
Orient.  €et  ouvrage  agréable  est  écrit  en  vers  et  en  prose;  il  a 
été  tradtnt  en  persan  et  en  turc;  on  le  trouve  mamiscrit  à  la  bl- 
bliotbèque  royale  et  à  la  bibNothèquede  l'Escurial.  Borhan- 
Eddyn  a  encore  écrit  un  Traiêéâês  uiogm  êtén  mamhnewdn 
aneienëphihiophef,  et  une  Biographie  êei  hwnmeê  eétêbrêê, 

BonHAN-EDDTN,  surnommé  Zernotfd/jff  est  aotear  d'an  petit 
traité  arabe  intitulé  ÀvU  ai$x  éiudianu  sur  la  manière  d^étudier, 
et  dont  il  existe  deux  traductions  latines.  Cet  écrivain  parait 
avoir  vécu  vers  le  milieu  du  vii*  siècle  de  Thégire. 

BOUHASSIRA  (géoçr,  anc.) ,  localité  de  la  Palestine  méridio- 
nale. Son  nom  signifie  citerne  de  Sira.  Selon  Josépfae ,  il  y  avait 
ane  vîUedeBYxnpgc  à  environ  rin^t  stades  d'Hébron;  c'éUit  proba- 
blement la  même  que  Borhassira. 

Boni  {art,  mt'/tl.).  C'est  ainsi  que  les  Turcs  appellent  la 
trompette.  Elle  est  assez  longue  et  faite  du  même  métal  que  les 
nôtres.  Celui  qui  en  sonne  est  à  cheval,  et  les  pachas  a  trois 
queues  en  ont  sept. 

BORi,  s.  m.  (kiêl.  maUf  bot.),  nom  brame  d'une  espèce  de 
jujubier  des  Indes.  C'est  un  arbre  haut  de  trente  à  quarante 

Sieds,  à  tronc  cylindrique  d'un  k  deux  pieds  de  diamètre,  haut 
e  six  à  huit  pieds  »  couronné  par  une  cime  hémisphérique 
lâche,  composée  de  branches  alternes,  lâches,  longues,  me- 
nues, tortueuses,  écartées  horizontalement,  vertes  d'abord 
dans  leur  jeunesse  et  velues,  ensuite  rougeàtres,  k  bois  blanc 
fibreux,  recouvert  d'une  écorce  brune  extérieurement  et  rour 
geâtre  intérieurement.  Sa  racine  est  fibreuse  et  très-ramifiée,  à 
bois  blanc  recouvert  d'une  écorce  purpurine.  Les  feuilles  sor* 
tent  alternativement  et  circulairement  le  long  des  branches,  â 
des  distances  d'un  k  deux  pouces,  portées  horizontalement,  on 
pendantes  sur  un  pédicule  demi-cylindrique,  trois  à  quatre 
ibis  plus  court  qu'elles.  Elles  sont  elliptiques ,  obtus^,  très* 
courtes  ou  presoue  rondes,  longues  d'un  pouce  etdemi  à  deux 
pouces,  portées  horiiontalemenl,  ou  pendantes  sur  un  pédicule 
demi-cylindrique ,  trois  à  quatre  fois  plus  court  qu'elles.  Elles 
sont  elliptiques,  dt)luses,  très-courtes  ou  presque  rondes,  lon- 
gues d'un  pouce  et  denû  à  deux  pouces ,  k  peine  de  n»oitié  à 
un  quart  moins  larges,  épaisses,  entières,  vert-noires  en  dessus 


plus  longue ,  l'autre  courbée  en  dessous  en  crochet ,  une  à  deux 
Ibis  plus  courte  que  le  pédicule.  Les  fleurs  sont  rassemblées  au 
noHibre  de  ({uinze  à  vinàt  à  l'aisselle  de  chaque  feuille,  en  un  ca- 
rymbe  sphérolide  égal  à  leur  pédicule,  portée  chacune  sur  un  pé- 
doncule cylindrique  un  peu  plus  long  qu'elles.  Chaque  fleur  cet 
hermaphrodite,  petite,  verte  et  blanche,  ouverte  sur  une  étoile  de 
deux  lignes  dediamètre,  et  posée  un  peu  au-dessous  de  l'ovaiieou 
de  son  disque.  Elle  consiste  en  un  petit  calice  k  cinq  dirisiM» 
triangulaires  cadiifues;,en  une  coroue  à  cmqpétaleshlancs,elli|^ 


BOEICH.  ( 

làqoeiy  striés  de  vert  ;  et  en  cinq  éUmines  à  anthères  jaunestlter- 
nes  avec  les  feuilles  du  calice»  comme  les  pétales  auxquels  elles 
sont  opposées.  Du  fond  du  calice  s'élève  un  disoue  plat ,  ridé, 
autour  duquel  sont  placés  en  dessous  les  pélales  de  la  corolle  et 
les  étamioeSy  asseï  loin  de  l'ovaire ,  oui  s'élève  sur  son  centre, 
sous  la  forme  d'un  globule  sphérique  d'une  ligne  au  plus  de  dia- 
mètre» couronné  par  deux  styles  cylindriques  »  dont  le  sonunet 
tronqué,  chagrine,  forme  i  chacun  un  stigmate.  L'ovaire»  en 
mûrissant»  devient  une  baie  ovoide  très-courte  ou  sphéroïde»  de 
huit  à  neuf  lignes  de  diamètre  »  à  peine  d'un  quart  moins  large  » 
verte  d'abord  »  ensuite  rougeAtre»  lisse»  à  une  loge  contenant  un 
osselet  ovofde  très-dur»  à  deux  loges» dont  il  en  avorte  com- 
munément une;  Tautre  contenant  une  amande  ovoide  blanche» 
à  peau  brune  »  composée  de  deux  cotylédons  eUiptiqoes  »  et 
d'une  radicule  conique  courte  »  qui  pointe  en  bas  vers  la  terre. 
Le  bori  croit  à  Malabar»  surtout  autour  de  Palaorti  »  dans  les 
terres  sablonneuses.  11  commence  à  porter  fruit  dès  la  dixième 
année  qu'il  a  été  semé»  et  continue  à  en  porter  ainsi  jus^'â  cent 
ans»  deux  fois  Fan»  savoir  en  mars  et  en  septembre.  Cet  arbre 
n'a  ni  odeur  ni  saveur  dans  aucune  de  ses  parties.  Ses  fleurs 
ont  une  odeur  forte  assex  désagréable.  Son  mut  a  une  saveur 
légèrement  adde  très-agréable.  Les  Malabares  mangent  ses 
fruits  avec  plaisir  lorsqu'ils  sont  bien  mûrs  ;  ib  marinent  au  sd 
et  au  vinaigre  ceux  qui  ne  sont  pas  encore  en  maturité.  Ses 
feuilles  semptoient  pour  frotter  et  polrr  les  pierres  fines.  La  dé- 
coction de  ses  feuilles  dans  le  lait  se  boit  comme  un  doux  astrin- 
gent pour  arrêter  la  gonorrface  violente.  On  les  iût  cuire  aussi 
et  on  les  applique  en  cataplasme  sur  le  nombril  pour  guérir  les 
strangurics  et  les  difficultés  d'uriner.  La  décoction  de  sa  radne 
dansT'huile  fournit  un  baume  propre  à  adoucir  les  douleurs  de 
la  goutte ,  lorsqu'on  en  frotte  les  membres  qui  en  sont  attac^ués. 
Le  suc  exprime  de  son  écorœ  passe  pour  le  remède  spédlique 
des  aphtes.  Celui  qu'on  tire  par  expression  de  sa  racine  et  qu  on 
mêle  avec  le  petit  lait  et  la  graine  du  ricin  pilé  en  émulsion 
Uche  vigoureusement  le  ventre  et  entraîne  avec  lui  les  humeurs 
visqueuses.  La  poudre  de  sa  radne  s'unit  à  la  farine  du  riz  et 
au  Deurre»  pour  former  un  cataplasme  qui  s'applique  sur  le 
front»  pour  calmer  les  délires  et  provoquer  le  sommeil.  Le 
bori  est  une  espèce  de  jujubier  prticulière  »  fort  approchante 
de  celle  qu'on  appelle  dom  et  le  dom  au  Sénégal  »  et  qu'il  ne  faut 
pas  confondre,  comme  a  fait  Jean  Gommelin  »  avec  le  ber  qui 
donne  la  laque  et  qui  est  un  arbre  de  la  famille  des  pistachiers» 
ni  avec  le  utmlimbUa  de  Ceylan»  qui  est  un  genre  particulier 

d^êianymuê. 

BOftiCH  ou  BOKis  »  le  plus  jeune  fils  de  Coloman  »  roi  de 
Hongrie  »  né  de  sa  seconde  femme  »  Ja  Russe  Predslawa;  celte 
princesse  fut  répudiée  par  Coloman  »  qui  suspectait  sa  fidélité» 
et  renvoyée  dans  son  pays  (tit^)»  où  elle  mit  au  monde  le  mal- 
heureux^ Borich,  et  mourut  en  1116  dans  un  cloître.  Cependant 
le  jeune  Borich  gagna  les  bonnes  grâces  de  son  frère»  Etienne  II» 

2ui  n'avait  pas  d'héritiers.  Ce  pnnce  lui  destina  pour  épouse  la 
lie  du  prince  polonais  Boleslas  à  la  Bouche  torte^  et  Téleva  au 
rang  de  gouverneur  général  du  comitat  de  Zips  (l  130).  Bientôt 
Etienne  nomma  son  frère  prince  de  Halits  et  de  Premvsl»  assi- 

§naut  cette  dernière  principauté  pour  douaire  k  Juditn»  épouse 
e  Borich  (1137).  ~  La  prédilection  du  roi  pour  le  jeune  prince 
inspira  des  inquiétudes  aux  grands.  Leurs  craintes  furent  au 
comble ,  lorsque  le  roi  désigna  Borich  pour  son  successeur»  et 
demanda  à  ce  sujet  leur  serment.  Enfin  le  roi»  dont  ces 
causes  avaient  même  mis  la  vie  en  danger,  céda  à  l'antipathie 
générale  contre  Borich»  et  l'aveugle  Bêla  11  lui  succéda  (1131). 
Borich  »  soutenu  par  quelques  grands  et  par  son  beau-père»  se 
hasarda  à  soutenir  son  droit  d'héritier.  Son  parti  s'accrut  par 
la  sévérité  de  la  reine  Hélène  »  et  Borich  s  avança  avec  une 
nombreuse  armée  de  Russes  et  de  Polonab  ;  mais  les  magnats 
hongrois  »  dans  une  conférence  avec  les  grands  polonais  et  les 
boyards  russes,  prévinrent  Teflusion  de  sang»  et  éloignèrent  l'en- 
nemi en  déclarant  illéffitime  la  naissance  du  prince  (1153).  Dès 
Vannée  suivante  Boricn  se  jeta  de  nouveau  avec  son  beau-père 
sur  la  Hongrie;  mais  cette  tentative  ne  lui  réussit  point»  et  la 
sentence  de  l'empereur  Lothaire  lui  enleva  toutes  ses  espéran- 
ces (US5).  Il  hii  fut  impossible  de  se  maintenir  même  dans  Ha- 
lits »  et  ses  efforts  pour  trouver  de  l'assistance  en  Bohème  et  en 
Autriche  n'eurent  pas  un  résultat  plus  favorable  (1146).  Lors- 
que Louis  VII»  roide  France»  traversa  la  Honerie  à  la  tête  d'une 
armée  pour  se  rendre  dans  la  terre  sainte,  fiorich  se  mêla  i  sa 
suite;  mais  il  fut  trahi  »  et  ne  dut  son  salut  qu'à  la  magnani- 
mité du  roi  (1147).  Il  se  sauva  en  Grèce  »  et  servit  dans  l^mée 
de  l'empereur  Manuel  contre  sa  patrie»  sans  pouvoir  faire  grand 
mal  aux  Hongrois.  Il  mourut  dans  Teul»  et  Anne,  sa  fille 
inique»  épousa  dans  k  suite  un  prince  seite*  Selon  Otton  de 


)  BOUQVft. 

Freisingen  »  Borich  fut  tué  par  un  cuman  mécontent  du  socc^ 
d'une  expédition. 

BOAiaiTB  sjborMuut)  (hUL  nai,)y  poisson  du  genre  des  per- 
coides»  très-voisin  des  vives.  La  seule  espèce  que  l'on  connaisse  est 
le  6oriidUf  êioeoMlkt  (B.  diaccmlhus)^  dont  la  membrane  bno- 
cfaiostége  offre  sept  rayons  ;  sa  ligne  latérale  porte  une  série  à 
petits  grains  durs,  non  imbriqués.  Ce  poisson  abonde  parmi  Is 
rochers  ;  sa  chair  est  délicate. 

BORiDiE  {kisL  nai.),  poisson  de  la  famille  des  sckiooidci, 
trouvé  au  Brésil,  dont  lies  deux  màchcôres  sont  armées  de  tnw 
ou  quatre  rangées  de  grosses  dents.  La  forme  de  ce  potswo  et 
oblon^e,  son  œil  grand  et  sa  bouche  peu  fendue. — Sa  couko 
est  gnsitre.  A.  B.  db  B. 

BORiES  (Jean-François-Lecle&c)»  chef  connude  la  co» 
piration  dite  de  la  RocheUe,  était  né  en  1795»  à  YiUdhocbe 
(Aveyron).  En  I8i6,  il  entra  comme  conscrit  au  45«  régimeol 
ainfanterie.  U  était  sersent-maior»  lorsouece  régiment  rist 
du  Havre  tenir  garnison  a  Paris.  La  mort  ou  duc  deBerry ,  k( 
révolutions  d'Espagne»  de  Naples»  du  Piémont  et  les  allûnide 
Grèce  avaient  exalté  l'enthousiasme  d'une  partie  de  la  jeuoeœ. 
Quelques  ennemis  desBourbons  résolurent  de  les  rcnvencf.  Le 
cartMMiarisme  (  F.  ce  nom  )  venait  d'être  introduit  en  Fnixe; 
Bories  y  fut  affilié  et  eut  des  relations  avec  de  grands  penoooi- 
ges.  D'après  VHisi&ire  de  la  campiraikm  de  Saummr,  pir  Jeco- 
lond  Gauchais  »  Bories  avait  des  rapports  avec  Berton.  Ibooii, 
Goubin  et  Pommier»  sous-offiders  comme  lui  au  45^,  eotn^ 
rent  dans  des  ventes  inférieures;  ils  préparaient  touiesseBliie 
l'esprit  de  leurs  camarades»  s'imaginant  que  toute  k  fmtt 
était  derrière  eux  pour  les  aider  à  renverser  la  monarchie,  lovt 
était  prêt  pour  un  coup  de  main  au  commencement  de  18)3.  Be^ 
ton  venait  de  partir  pour  l'Ouest  ;  le  45*  quitta  Paris  pour  se  ren- 
dre à  la  Bochelle»  le  21  janvier  1822.  Le  colonel  de  ce  régimenl, 
Tousiain»  ayant  conçu  des  soupçons,  surveillait  les  oonjnm;  es 
passant  par  Orléans  »  Bories,  oui  avait  reçu  de  Paris  de  l'argcst 
et  des  poignards  »  réunit  ses  amdés  dans  un  repas  »  leur  dit  ^ 
le  moment  était  venu  de  se  montrer  dignes  carbonari;  qaik 
n'arriveraient  point  à  la  Rochelle ,  mais  qu'aux  enviroos  de 
Tours  ils  marcheraient  sur  Saumur  dont  ils  devaient  tromo 
les  portes  ouvertes.  En  rentrant  dans  la  caserne,  les  sous-oS- 
ders  se  prirent  de  querelle  avec  des  Suisses  qui  y  étaient  loge; 
Bories  reçut  une  blessure  dans  la  rixe  oui  s'ensuivit ,  il  fut  coo- 
danmé  aux  arrêts  par  le  colonel  :  l'exécution  de  cette  senteoif 
fut  ajournée  jusqu'à  leur  arrivée  à  la  Rochelle.  Rennes,  Nanls. 
etSaumurn'a%'aient  fait  aucun  mouvement»  contre  fatlentede 
conjurés  »  qui  ne  reçurent  aucun  signal  en  chemin  »  et  qui  arri- 
vèrent à  la  Rochelle  le  12  février»  avec  leur  régiment  Bories  dt 
subir  sa  peine  :  il  ne  voyait  personne;  à  force  d'instances,! 
obtint  du  concierge  une  sortie  avec  un  gardien;  il  se  ooncnii 
avec  les  conjurés  et  donna  ses  instructions  à  (joubin.  Gelut-dis 
bientôt  arrêté.  Pommier  subit  le  même  sort;  Bories  et  ses  aotn 
amis  ne  jouirent  plus  de  la  liberté.  Les  preuves  matérielles  à 
l'attentat  manquaient»  mais  les  preuves  morales  étaient  sort- 
bondantes.  Après  trois  mois  de  prison  à  la  RocheUe,  la  conoât' 
sance  de  l'affaire  fui  évoquée  par  la  cour  royale  de  Paris.  Viof^ 
cinq  individus  furent  mis  en  cause.  Bories  montra  beaucoup^ 
présence  d'esprit  et  de  modération  pendant  les  débats,  c  M.I> 
vocal-général»  dit^il  à  la  fin  de  la  discussion»  n'a  cessé  de  m 
présenter  comme  le  chef  d'un  complot...  Eh  bien!  messieop 
j'accepte  ;  heureux  si  ma  tête  en  roulant  sur  l'échafaud  peut  m 
ver  celles  de  mes  camarades,  o  Le  jury  déclara  Bories ,  Raoohi 
Goubin  et  Pommier  coupables  de  complot»  et  le  6  seplemfan 
1822  la  cour  prononça  contre  eux  la  peine  de  mort.  Leur  pc» 
voi  en  cassation  fut  rejeté  le  19  du  même  mois.  Auaiii  d'eu" 
songea  au  recours  en  grâce  auprès  du  roi.  La  question  deooa* 
mutation  fut  mise  en  délibération  dans  le  conseil  des  miniso^ 
maison  ne  décida  rien.  Le  21»  on  conduisit  les  condamnés^ 
Bicêtre  à  la  conderg<»rie  où  ils  entendirent  leur  arrêt  »  et  àôM 
heures  ils  furent  conduits  et  exécutés  sm  la  place  de  Grè« 
Ils  montrèrent  beaucoup  de  fermeté  et  s'embrassèrent  sur  Te 
chafaud.  Bories  fut  exécuté  le  dernier. 

BORlGUE  »  nom  que  les  pêcheurs  de  la  Dordogoe  donnentl 
filet  appelé  communément  nasse, 

BOEIK  (  hisL  nul.  )»  s.  f.  sorte  d'oiseau  de  Gêoes,  que  U 
croit  être  la  fsuvette  passerinette. 

BORIKS  (géogr.),  peuplade  du  pays  Wallon  »  qui  s'adotf 

rrindpalement  aux  travaux  des  mines  et  à  la  oootrebsn 
F.  HSRSCHBUS). 

BOBiQUE  (Aqdb)  (càtM.  ).  Si  Ton  met  en  conUct  du  bi) 
avec  du  gax  oxygène,  et  si  on  le  chauffe  un  peu  au-dessous  de 
température  rouge  »  a  se  combine  avec  le  gai  et  fonttc  de  1  ao 

borique.  Dans  cette  opération  le  calorique  et  la  InnuèK  qui  « 


BOEtn. 


(89) 


BOEK. 


naient  1*oxygène  k  Fétal  de  gaz  se  dégagent  en  partie.  Toute  la 
quantité  de  bore  employée  ne  se  transforme  pas  cependant , 
parce  que  à  mesure  que  Tacide  borique  se  forme ,  il  recouvre 
les  couches  intérieures  du  bore,  qui  par  là  ne  se  trouvent  plus  en 
contact  avec  le  gaz.  Dissous  dans  Teau ,  Tacide  borique  laisse 
pour  résidu  une  poudre  de  couleur  foncée.  Cet  acide,  selon 
m.  Thomson  ,  a  pour  poids  atomique  5250.  Il  peut  être  dé- 
composé en  oxygène  et  en  une  matière  brune  au  moyen  de  la 
pile,  ou  bien  encore  au  moyen  du  potassium.  De  ces  deux  ob- 
servations la  première  appartient  à  M.  Davy,  qui  la  fit  en  1807 , 
et  la  seconde  est  due  à  MM.  Gay-Lussac  et  Thénard.  Elle  date 
de  1809.  Ces  deux  chimistes  découvrirent  les  propriétés  du  bore 
et  prouvèrent  que  par  le  moyen  de  l'oxygène  il  pouvait  être 
transformé  en  acide  borique.  Dans  quelques  parties  de  l'Italie 
on  trouve  Tacide  borique  dans  l'eau  de  certains  lacs.  -—  Le 
commerce  l'a  longtemps  désigné  sous  le  nom  de  sel  sédatif 
d'Homberg,  ou  simplement  sous  celui  de  sel  sédatif.  Voici  la 
préparation  qu'on  emploie  pour  l'obtenir  :  On  fait  dissoudre  du 
Dorax  dans  de  l'eau  bouillante,  on  filtre  la  dissolution,  et  on  y 
ajoute  petit  à  petit  de  Tadde  sulfurique  en  suffisante  quantité 
|>our  procurer  une  saveur  acide.  Il  se  forme  dans  le  vase  de  pe- 
tits cristaux  sous  la  forme  d'écaillés  hexagonales ,  d'un  blanc 
argentin  :  c'est  l'acide  borique.  On  s'en  sert  dans  la  soudure  des 
métaux  et  dans  quelques  préparations  pharmaceutiques.  Dans 
la  composition  des  pierres  fausses,  et  surtout  du  strass,  l'acide 
borique  joue  un  grand  rôle.  On  sait  qu'elles  sont  fabriauées  au 
moyen  d  une  pàteque  l'on  met  en  fusion  après  plusieurs  lavages, 
et  que  le  bore  y  est  employé  dans  une  notable  propnortion.  Or, 
le  bore  ne  se  trouve  jamais  pur;  il  fait  partie  de  trois  composés 
naturels,  au  nombre  desquels  est  l'acide,  qui,  dans  la  fabrication 
dont  nous  parlons,  agit  avec  une  grande  puissance. 

BORIS 6CDENOF  (F. GuDENOFV 

BOSlTi»  S.  m.  (frototi.  ),  arbrisseau  du  Malabar,  ainsi 
nommé  par  les  Brames.  C'est  un  arbrisseau  qui  s'élève  à  la 
iiauteur  de  cinq  à  six  pieds,  sous  la  forme  d'un  buisson  hé- 
misphérique, couvert  depuis  sa  racine  jusqu'à  son  sommet  d'un 
rrand  nombre  de  branches  cylindriques ,  longues,  menues,  fai- 
bles,  couchées  et  étendues  horizontalement,  subdivisées  en 
d'autres  petites  branches  alternes  menues,  cylindriques,  écartées 
sous  un  angle  de  -45°.  Ce  bois  blanc  est  recouvert  d'une  écorce 
vert -noire  et  hérissée  d'épines  coniques,  longues  d'une  à 
Jeux  lignes,  courbées  en  bas  et  distantes  de  deux  à  trois  lignes 
les  unes  des  autres.  La  racine  est  ligneuse,  très-ramifiée,  cou- 
verte d'uàe  écorce  noire  purpurine.  Les  feuilles  sont  ailées 
rois  à  trois,  disposées  alternaliveroent  et  circulairement,  au 
lombre  de  trois  a  quatre  sur  chaque  branche,  à  des  distances 
l'un  à  deux  pouces,  portées  sur  un  angle  de  45**,  sur  un  pé- 
licule  cylindrique  égal  à  leur  longueur,  et  couvert  d'épines 
omme  les  branches.  Les  trois  folioles  gui  les  composent  sont 
]]iptiq[ues ,  pointues  aux  deux  extrémités ,  lonijues  d'un  pouce 
t  demi  à  trois  pouces,  une  fois  à  une  fois  et  demie  moins  larges, 
paisses,  marquées  sur  les  bords  de  chaque  cùté  de  dix  à  douze 
eaticules  pointues,  lisses,  vert  noires  au-dessus,  plus  claires 
essous,  relevées  d'une  côte  longitudinale,  hérissée  de  cinq  à  huit 
pines^  ramifiées  de  huit  à  dix  nervures  alternes,  très-fines  et 
ortéo6  presque  sans  aucun  pédicule  au  sommet  d'un  pédicule 
ommun.  De  l'aisselle  des  feuilles  supérieures  et  au  bout  de 
baque  branche  sort  un  épi  égal  à  leur  pédicule,  composé  de 
inq  à  dix  fleurs  blanches,  ouvertes  en  étoile  de  trois  lignes  de 
laniètre,  portées  chacune  sur  un  pédoncule  cylindrique  égal 
leur  longueur.  Chaque  fleur  est  hermaphrodite ,  posée  un  peu 
a-dessous  de  l'ovaire  et  d'un  disque  orbiculaire  avec  lequel 
ne  fait  pas  corps.  Il  consiste  en  un  calice  vert  à  cinq  feuilles  ca- 
uques,en  une  corolle  à  cinq  pétales  elliptiques  pointus,  blancs  et 
Acinq  étaroines  blanches  à  an  thèresbrunes.  L'ovaire  sort  du  cen - 
'e  d'un  disque  aplati,  qui  ne  fait  pas  corps,  ni  avec  lui,  ni  avei^  le 
ilice.  Il  est  sphérique,  d'un  tiers  de  ligne  de  diamètre,  couronné 
ar  un  style  terminé  par  trois  stigmates  tronqués,  veloutés.  L'o- 
lire,  en  mûrissant,  devient  une  capsule  sphéroïde  déprimée, 
Eï  quatre  lignes  de  diamètre,  un  peu  moins  longue,  à  trois  sil- 
ms ,  verte  d'abord ,  ensuite  brune,  à  trois  loges ,  s'ouvrant  en 
'oîs  valves  ou  battants,  et  contenant  chacune  une  graine  ovoïde 
rune,  longue  de  deux  lignes,  de  moitié  moins  large,  envelop- 
ée  d'une  pellicule  membraneuse.  Le  boriti  croit  pr  tout  le  Ma- 
ibar,  dans  les  terres  incultes,  sauvages  et  peu  fréquentées.  Il 
it  toujours  vert,  fleurit  en  juillet  et  porte  ses  fruits  à  maturité 
n  août  et  septembre.  Toutes  les  parties  de  cette  plante,  racines, 
milles,  fleurs,  fruits  et  graines,  ont  une  odeur  forte  et  une  sa- 
eur  ftere,  caustique  et  brûlante.  La  décoction  de  ses  feuilles  en 
ain  se  donne  dans  toutes  les  maladies  où  les  humeurs  séreuses 
bondent,  comme  les  tumeurs  oedémateuses  des  pieds  yVanasar- 

IV. 


que  et  la  cachexie.  Sa  racine  et  ses  fruits  encore  verts ,  frits  dans 
1  huile,  fournissent  un  liniment  favorable  contre  les  douleurs  de 
la  goutte.  —  Deuxième  espèce  :  Rudhu-Mirts.  Cet  arbrisseau 
a  les  tiges  et  les  branches  plus  menues  que  celles  du  6ort(t, 
vertes,  a  épines  plus  rares,  plus  écartées ,  plus  rrorli nos,  blan- 
ches à  leur  origine  et  noires  à  leur  extrémité.  Ses  feuilles  sont 
plus  petites ,  moins  pointues ,  longues  de  deux  pouces ,  une  fois 
moins  larges,  entières,  vert-clair  dessus,  plus  clair,  comme  cen- 
dré dessous,  sans  dentelures,  sans  épines,  ni  sur  leur  côté  ni 
sur  leur  pédicule ,  ou  au  moins  en  vert ,  ou  très-rarement  une 
sur  ce  pédicule.  Les  fleurs  sont  disposées  au  nombre  de  qua- 
rante à  cinquante  en  panicule,  à  deux  ou  trois  branches,  soit  à 
l'aisselle  des  feuilles ,  soit  au  bout  des  branches.  Ce  paniculc  est 
épineux,  aussi  long  que  les  feuilles,  ou  une  fois  plus  long  qu'elles. 
Cfhaque  fleur  forme  une  étoile  de  deux  lignes  au  plus  de  diamè- 
tre, à  pétales  arrondis.  L'ovaire,  dans  sa  maturité,  forme  une 
capsule  sphéroïde  de  deux  lignes  et  demie  de  diamètre,  jaune, 
tachetée  de  noir,  de  trois  à  cinq  loges,  contenant  chacune  une 
graine  ovoïde  longue  d'une  ligne  et  demie,  une  fois  moins  large, 
grise  ou  cendrée.  Le  kudhu-miris  croit  communément  à  l'Ile  de 
Ceylan.  Son  fruit  a  l'âcreté  piquante  du  poivre.  Les  habitants  de 
Ceylan  mangent  ses  graines  pour  tuer  les  vers  ou  les  chasser  de 
leur  corps.  Le  boriti  est  donc  un  genre  particulier  de  plante  qui 
reconnaît  deux  espèces,  et  qui  vient  naturellement  dans  la  pre- 
mière section  de  la  famille  aes  pistachiers,  près  du  toxicoden- 
dron.  On  sera  donc  très-élonné  de  voir  que  Linné  soit  tombé 
dans  une  erreur  aussi  grande  que  celle  de  confondre  ces  deux 
espèces  en  une  seule,  et  de  les  placer  dans  le  genre  du  curaru 
qu'il  nomme  pau//tn»a. 

BORITINE  (Diane)  (myth,),  l'Artémis  d'Ephèse,  dont  le 
culte  était  d'origine  hyperboréenne.  Ce  nom  se  lit  encore  sur 
quelques  médailles  lydiennes,  et  l'ctymologie  en  a  été  vaine- 
ment demandée  à  la  langue  grecque. 

BORJON  (Charles-Ehhakcel)  ,  avocat  au  parlement  de 
Paris,  né  en  1635  à  Pont-de-Vaux,  en  Bresse,  et  mort  à  Paris 
en  1691,  s'était  livré  de  bonne  heure  à  l'exercice  des  arts  d'a- 
grément; il  excellait  surtout  dans  la  musique,  dont  il  ne  faisait 
que  son  délassement.  Borjon  était  un  excellent  homme,  dit 
l'abbé  de  Marolles.  Les  ouvrages  que  ce  jurisconsulte  a  mis 
au  jour  sont:  1°  Compilation  du  droit  romain,  du  droit 

{rançais  et  du  droit  canon  accommodée  à  V usage  d'à  présent, 
^aris,  1678,  in-12;  ^  Des  dignités  temporelles,  où  il  est  traité 
de  t  empereur,  du  roi,  etc.,  Paris,  1683  et  89,  in-12;  Z""  Dès 
offices  de  judicature  en  général,  Paris,  1682,  in-12;  4*>  Des 
offices  de  judicature  en  particulier,  ib.,  1683,  in-12;  6^  Abrégé 
aes  actes  concernant  les  affaires  du  clergé  de  France  et  tout 
ce  qui  s'est  fait  contre  les  hérétiques,  depuis  le  règne  de  saint 
Louis,  Paris,  1680-96,  in-4<';  G°  DécUion  des  matières  qui 
regardent  les  curés,  ib.,  1680,  in-12  ;  1"^  Traité  de  la  musette, 
orné  de  plusieurs  planches  et  accompagné  d'airs  composés  par 
Borjon,  qui  n'était,  dit-il,  musicien  que  pour  son  plaisir. 

BORK,  famille  noble  de  la  Poméranie  ultérieure.  Une  vieille 
tradition  la  fait  descendre  des  princes  wendes  du  pays  situé 
sur  les  bords  de  la  Rega,  et  ce  qui  donne  un  certain  poids  à 
cette  tradition,  ce  sont  les  terres  vastes  et  compactes  que  les 
Bork  ont  possédées  de  toute  ancienneté  dans  ces  contrées.  On 
sait  aussi  qu'ils  défendirent  longtemps  leur  indépendance,  en 
même  temps  que  le  paganisme,  contre  les  grands  princes  de 
Poméranie,  et  que  ceux-ci  furent  obligés  enfin  d'acneter  leur 
soumission  au  prix  de  faveurs  de  toute  nature.  Aussi  les  do- 
maines des  Bork  restèrent-ils,  après  comme  devant,  leur  pro- 
firiété  libre,  et  même  lorsqu'au  camp  de  Lubeck,  en  1181, 
'empereur  Frédéric  1""  eut  déclaré  les  princes  poméraniens, 
Bogislas  V  et  Casimir  I**",  ducs  du  saint  empire  romain,  et  que 
les  nouveaux  ducs  exigèrent  en  conséquence  l'hommage  de  leurs 
vassaux,  cette  famille  conserva  son  antique  iuridiclion  et 
l'exemption  du  serment  féodal.  Elle  maintint  ses  droits  jusqu*au 
temps  ou  duc  Jean-Frédéric  ;  alors  elle  se  vit  contrainte  de  jurer 
foi  et  hommage  comme  les  autres  gentilshommes.  On  dit  qu'un 
Wolf  Bork  reconnut  en  1114  aux  habitants  de  Labes  la  juri- 
diction municipale.  En  1441,  Eric,  roi  de  Danemark  et  duc 
de  Poméranie,  concéda  aux  Bork  l'expectative  des  domaines 
des  Vidantes,  auxquels  appartenait  même  une  partie  de  la  ville 
de  Regenwald:  ces  domaines  leur  échurent  réellement  en  1447. 
Cette  famille  se  divise  en  deux  lignes  principales,  celle  de  Re- 
genwald-Strahmehl,  et  celle  de  Labes-Wangerin.  —  A  la  pre- 
mière appartiennent  les  Bork  de  Regenwald,  Strahmehl,  Star- 
Ï;ord,  Dœberitz,  Molstow,  Zozenow  et  ceux  de  Prusse.  De  cette 
igné  vivaient  vers  1243  Wolf,  maréchal  du  duc  Warnim  I«' 
et  bailli  de  Greifenberg,  et  Richard,  qui  jouissait  d'une  faveur 

12 


(») 


tonteparticalière  auprès  de  œ  mèoie  doc  Un  membre  de  oeUe 
umiTie,  dont  on  nejxni  dire  le  oom  ,  mais  qui  possédait 
Walwesberg,  aujourobui  SCralunehl.  conrrda,  Ters  l'an  1288, 
avec  ses  61s  JJean  et  Jacques,  a  la  ville  de  Rf^^envald,  le  droit 
de  Greîfswaldy  c'est-à-dire  de  Labeci.  Clans  euit,  eo  154ô,  le 
conseiller  du  duc  Bogislas,  e(,  en  f  120,  Erasoie  remplissait 


auprès  du  duc  Bogtsias  IX  les  fonctioBs  de  chancelier.  En  iV^,  ^  maine  de  Lassehna  dans  la  principauté  de 


Hennins  et  Hans  accom|ngncrent  le  doc  Bogislas  X  dans  son 
toyage  a  Jérusalem.  Antoine,  grand  maître  de  la  cour  de  Pnisae 
et  capitainede Brandebourg,  commanda  la  flotle  <pie  le  duc  Al- 
bert envoya  en  1535  au  secours  des  Lubeciois  ou  plutùt  du  roi 
détrôné  Cbristian  11  contre  le  roi  de  Danemark  Ginstian  111  ;  il 
prit  part  à  la  bataille  navale  de  Bornbolm,  et  contribua  efficace- 
ment i  Topiniàtre  défense  de  G>penbaguc.  Ses  descendants 
acquirent  en  Prusse  les  domaines  de  BaUin,  dont  dépendent 
douze  vidages,  et  Tolksdorf,  dans  le  district  de  Rastenbourg, 
Garbnicken,  dans  le  district  de  Tapiau,  GottsdulLsdorf,  dans 
le  district  de  Riesenboura,  Perinicaen,  dans  le  district  de  La- 
biau,  Quîltainen,  dans  \e  district  de  Preus&iscb-liollaad.  L*un 
d'eux,  Achatz,  était  capitaine  de  Prciustscli-noUand  en  1660. 
George  qui,  au  ooramencMneot  du  xvii^  siècle,  était  grand 
marcha!  de  Prusse,  n'appartient  pas  à  celte  ligne  socialement 

rssienne  ;  il  poMèdait  llolstow  et  Zozenov^-,  pais  les  terres 
Crienke-sur-Usedom.   De  lui  descendent  :  Mali,   ^nd 
cbamlieltan  du  dernier  duc  de  Poméranic  et  capitaine  à  V  ried- 
richswalde,  mort  en  1612;  Ernest-Henri,  de  Regenwalde, 
Strabmehl,  Zosenow  et  Fahrenbach  (sans  aucun  doute  il  s*agit 
id  de  Byrg-FarrentMcb  près  de  Nuremberg),  mort  à  Baireutb 
en  1667,  grand  maréchal  de  la  cour,  directeur  du  conseil  secret 
et  président  de  la  chambre.  George-Fréilcrir  de  Rîeuke,  prési- 
dent du  tribunal  de  la  cour  établi  par  les  rois  de  Suè^Je  en 
Pbméranie,  et  assesseur  du  tribunal  de  Wisraar,  dont  le  flls, 
Faol  Wediç,  ^nd  maître  des  chasses  en  Poméranie  et  àRQgen, 
seigneur  héréditaire  deCrienke  et  Allwigshagen,  dans  le  cercle 
d'Aoklam,  épousa  ime  fille  du  feld-mmchal  suédois  Rhens- 
kîcBld  et  flMumt  en  1700.  —  Dans  les  temps  modernes,  les 
Bork  de  la  maison  de  Dœberitz  sont  les  plus  remarquables. 
Adrien,  Tun  des  antears  de  cette  branche,  assesseur  au  tribunal 
de  la  obambre  à  Spire,  a  consacré  sa  mémoire  par  une  quadruple 
donation.  La  première,  du  18  jnillet  1604,  dispose  d*an  ca- 
filai  considérable  an  profit  des  pastevrs  du  synode  de  Regen- 
wML  Leari  veniws,  leurs  fils,  qn  ils  fassent  leurs  études  ou  non, 
leafs  filles  à  leur  mariage,  et  leors  enfants  infirmes  devaient 
jo«ir  du  revenu.  Cette  fondation  fut  étendue  en  1664,  1680  et 
1711  parles  successeurs  d'Adrien,  et,  en  1804,  elle  montait 
i  6,450  thaler.  La  seconde  fondation  est  du  10  mai  1613  :  les 
intérêts  de  600  gonldes,  qui,  en  1804,  s'étaient  augmentés 
jusqu'à  5,060  thaler,  étaient  réservés  pour  soutenir  les  procès 
criminels  de  sujets  pauvres  de  la  maison  de  Bork.  La  troisième, 
éa  1*^  janvier  1614,  assigne  400  gou Ides  (en  1801,  1,976  thaler) 
«B  profit  des  pauvres  sur  les  terres  de  ia  maison  de  Bork.  La 
qoatrième  fondation,  du   l*'  janvier  1615,  consiste  en  600 
|ouldes  (en  1801,  5,225  Uuler;,-  les  intérêts  en  sont  destinés  à 
donner  des  secours  en  arpent,  en  aliments,  en  habits  et  en 
chaussure  à  des  pauvres  étrangers  et  vovageurs,  tels  que  les 
tiasteurs  exilés  et  chassés  de  leur  pays,  les  servantes  aécole, 
les  ouvriers,  les  infirmes,  les  incendies,  les  personnes  sans  for- 
tune. André  Adrien,  petit-fils  du  précédent,  grand  maître  de 
la  cour  de  Saxe,  et  sa  femme,  Frédéric-Elisabeth  de  Ziegesar, 
aioutèrent  une  cinquième  fondation  à  celles  dont  nous  venons 
de  parler,  le  28  et  29  mai  1689.  Les  intérêts  de  200  gouldes 
(1,460  thaler  en  1804)  devaient  être  donnés  aux  veuves  et 
aux  orphelins  des  pasteurs  du  synode  de  Regenwald.  — Adrien- 
Bernard,  né  à  Dœberitz  le  21  juillet  160H,  assiste  aux  campagnes 
des  Prussiens  dans  les  Pays-Bas,  se  rendit,  après  la  paix  d'U- 
trecht,  à  la  cour  de  Vienne,  en  qualité  de  second  ambassa- 
deur, et  il  y  acquit  Teslime  du  grand  Eugène.  Frédcric- 
(luillaume  I"  le  nomma  major  général,  commandant  en  1713, 

Suis  ffouvemeur  de  Sli^ttin.  Il  acquit  lAie  gloire  particulière 
ans  U  campape  dr  1715,  surtout  dans  la  descente  dans  File 
de  ROgen,  aai  d^Vi^U  la  chute  de  Stralsund  ;  il  contribua  aussi 
à  faire  conclure  la  capitulation  de  cette  ville  importante  En 
1717  il  drvinl  priHôt  de  HavHl)erg,  bient4H  après  lieutenant 
général  et  dieialier  de  l'ordre  de  l'Aigle  noir;  puis,  en  1728  à 
U  place  d'îlgen,  ministre  dElat  au  dôparlemcnt  des  affaires 
étrangères.  Cest  en  celte  qualité  aull  termina,  en  1732,  lim- 
porlant  traiU'^  avec  le  pnnce  de  Nassau- Dietz,  au  sujet  de  ia 
soecetsion  de  la  maison  d'Orange.  En  1733  il  fut  nommé  «éné- 

îi'î'J^"'^".^'**  ^^/".  P'^^'  feld^réchal.  Il  se  tnSivait 
tr«»-(aible  et  trrs-malade  à  la  mort  de  Frédéric-Guillaume  I"- 
Il  se  retaWil  pourtant,  après  la  visite  personnelle  qoelm  fit  ie 


noaveiu  roi  le  24  juillet  1740;  ce  prîaoe  de  plus  Télcfi 
rang  de  comte  avec  toute  sa  famille:  Bork  put  encore  ae 

f;er  d*une  mission  auprès  du  roi  d'Angleterre.  U  moamt 
e  25  mai  1741,  ayant  également  bien  mérité  de  TElat  et  dei 
lamille  :  il  acquit  à  celle-ci  les  domaines  de  PomeUeo  et 
dentin,  dans  le  cercle  de  Randovir  en  Pomêraniey  le  beau 


cl 


bâtir  le  château  de  Stargord.  Son  plus  jeune  fils»  le  au^ 
néral  Henri- Adrien  de  Bork,  grand  maître  de  la  ooor  et 
verneur  du  prince  de  Prusse,  qui  fut  depiis  le  roi  F 
Guillaume  U,  s'est  fait  connaître  par  ses  écrits  sur  V 
et  par  la  bibliothèque  nombreuse  et  choisie  qu'il  r 
elle  contient,  entre  autres  raretés,  et  ce  qui  ne  se  rencooi 
peut-être  {)as  ailleurs  au  monde,  toute  la  provision  de  Uvtcs 
sage  et  invincible  chevalier  de  la  Manche.  —  La  ligne  prindf 
de  Labes-Wangerin,  à  laquelle  appartiennent  les  maisoiis 
ScfaœnenwaM,  Pansin  et  Falkenbourg,  fut  fondée  |iarC 
fils  d'Erasme.  Le  petit-fils  de  Claus,  Henri,  suniomBiéle 
valier  noir,  acquit  la  ville  et  le  château  de  Falkenboorc,  < 
avaient  si  longtemps  appartenu  à  ceux  de  Wedel,  et  lelort'É 
Pansin,  dans  le  cercle  de  Sacig,  mi'il  reçut,  avec  BusfwîUdl 
Gollin,  en  fief  des  chevaliers  de  Saint-^ean.  Wol^  namU 
de  la  cour  à  Stettin,  acquit  en  1545^  également  de  Vvén  as 
Saint-Jean,  mais  comme  fief  mascuUn,  la  ville  deEacfaaa,dair 
le  cercle  de  Sazig.  Le  ministre  Gaspard-Guillaume  de  Botk, 
Pun  des  hommes  d'Etat  les  plus  distingués  de  son  sicdiv  '^  <» 
1701,  mort  trop  tôt  en  1747,  était  aussi  Tun  des  dwrradirt5 
du  Chevalier  noir.  —  Nous  ne  pouvons  dire  à  quelle  \ine  a^ 
partenait  l'infortunée  Sidonie  de  Bork  :  voici  en  peu  «  ntfts 
son  histoire  :  Sidonie,  belle,  riche  et  fière,  croyait  qu'as  finac» 
seul  était  digne  de  la  conduire  à  l'autel.  Elle  avait  d^  écarté 
plus  d'un  prétendant,  lorsqu'elle  réussit  à  gagner  ruoMV  d*uB 
prince  ponoéranien  ;  mais  les  parents  de  celui-ci  coDdawrttat 
sa  passion,  et  le  prince  fut  contraint  d'accepter  use  èpotiK 
dont  le  rang  répondait  au  sien.  Sidonie  dédaignée  prit  le  voie 
dans  un  couvent  de  Marienfliess,  sut  triompher  de  sa  4iMik«, 
et  à  sa  passion  succéda  dans  son  cœur  la  soif  de  la  veagetatt. 
Elle  fit  connaissance  d'une  prétendue  sorcière,  et,  instraÉ 

Sar  elle,  elle  chercha,  pour  faire  éteindre  la  maison  des  da^ 
e  Poméranie,  à  rendre  tous  leurs  maria^  stériles.  H  se  traaw 
que  tous  ces  princes  dont  on  était  en  droit  d'attendre  une  bou- 
breuse  postérité  moururent  sans  enfants.  Plusieurs  pcnonae 
soup^nnées  de  ma^ie  furent  arrêtées,  et  toutes  avouèrent  Um 
relations  avec  Sidonie.  Selon  la  coutume  dans  les  prucès  de  wr- 
cellerie,  Sidonie  dut  aussi  être  mise  en  prison.  Elle  avoua  UflL 
et  on  lui  promit  la  vie  si  elle  roulait  rompre  le  cl>arnie.  EBr 
déclara  que  cela  était  impossible,  parce  qu'elle  avait  jeté  l'insUt- 
ment  du  charme  dans  le  fleuve.  En  conséquence  eile  fut  é- 
capitée  à  Stellin,  en  16:20,  et  on  brûla  son  cadavre.  A\u 
l'exécution,  le  duc  Bogislas  XIV  l'avait  fait  peindre  par  le  peiatr 
de  sa  cour,  et  ce  tableau  se  trouve  vraisemblablement  à  Stoft- 
gard.  On  prétend  que  les  artiûces  de  Sidonie  firent  aussi  périr  V 
duc  Philippe  II,  mort  en  1618. 

BORKACSE.x  (Mairice-Balthazar), oaturalisie  et  asw 
seur  de  la  dcputation  économique  de  Darmstadt,  mort  eu  i^* 
a  publié  plusieurs  ouvrages  sur  la  botanique,  la  loologie  et  «V 
verses  autres  parties  de  Tbistoire  naturelle,  dont  la  pluf« 
renferment  des  vues  neuves  et  annoncent  un  bon  observâtes 
1*"  Hisioire  naturelle  des  papillons  d'Europe^  dsms  tm  of^ 
syslémalique,  en  cinq  parties,  avec  2  planches  coloriées,  Fran 
fort,  1788,  1791,  in-8°;  2°  Essai  d'une  désertion  des  dit 
renies  espèces  d'arbres  fruitiers  qui  croissent  en  pieinê  Up 
dans  le  pays  de  Hesse-Darmstadl,  Francfort,  1790,  in-^ 
3°  Explication  des  termes  qui  sont  en  usage  dam  la  zoolof 
Francfort,  1790,  in-8";  4'»  Tentamen  dispoeitianis  pUsnSmn 
Germaniœ  seminiferarum  secundum  novam  melkodmm  a  si 
minum  situ  et  proportione,  cum  characteribus  gen&rum^  rt< 
DarmsUdt,  1792,  in-S*»,  publié  de  nouveau,  après  sa  mort,  w 
ce  titre  :  Tentamen  ftorœ  germanicœ,  etc.,  Francfort,  1»! 
in-8";  5*»  Précis  de  V histoire  naturelle  des  animaux  de  Tii 
maane,  Francfort,  1797,  in-8^.  Borkhausen  a  donné  an  gra 
noinbre  d'observations  et  de  mémoires  qui  sont  insérés  dan» 
ouvrages  périodiques  publiés  en  allemand  sur  les  soieoces  i 

tarelles 
UOREHAUSÉXiE  (6olaii.),  S.  m.  genre  de  pUnte  qpi'oa  a 

oelle  aujourd'hui  téédie* 

BOBKUM  (orfof r.).  Ile  de  l'Ost-Frise,  dépendante  da  disti 
de  Pewsum,  avec  une  église,  environ  17B  maisons  et  400  hj 


(9») 


ptès  de  cette  tk  se  £viee  em  deux  bras»  appeks  TEns  orieDtal 
et  l'Ens  oecMentol,  eft  embrassaol  VÛtt  à  l'est  et  à  roue&t. 
L*lle  elle-même  pourtant  est  traversée  par  les  easx  au  moment 
du  flax,  oe  qui  Ta  fait  diviser  eo  deux  parties,  q«*0A  appelle 
canton  de  l'est  et  canton  de  Touest.  Les  côtés  de  l'une  et  Fautre 
partie,  vers  la  mer ,  sont  entourés  de  d«nes  où  s^urne  une 
miantité  de  bpins.  Selon  la  carte  de  l*Ost-*Frise,  donnée  par 
Camp,  rHe  entière  a  un  cinquième  de  mille  carré  d'éteqdue  ; 
mais  elle  est  vraisemblablement  un  peu  plus  grande;  du  moins, 
parmi  les  Iles  de  TOsl-Frise,  Borkum  est  la  plus  grande.  Le  cao^ 
ton  de  Test  n'a  qoe  dnq  maisons  ;  les  autres  sont  dans  le  can-« 
ton  de  l'ouest,  où  se  trouvent  aussi  l'église  et  une  tour  eons* 
truite  en  1576,  aux  frais  de  la  ville  d'Emden»  et  destinée  à 
servir  de  phare  aux  vaisseaux.  — Anciennenient  l'Ile  de  Borkum 
était  beauoonpplusoonsidérable;  vraisemblablement  elle  venait, 
à  Test,  presque  toucher  au  continent,  et  s'étendait  plus  loin  à 
l'ouest  et  au  nord.  Elle  devint  de  plus  en  plus  petite,  et  se  di<* 
visa  enûn,  proiMblement  à  la  suite  d'une  grande  inondation, 
en  1170,  en  plusieurs  petites  Iles  dont  il  reste  aujourd'hui  l'Ile 
actuelle  de  Borkum  et  I  Ile  de  Juist.  G'estde  la  même  époqueque 
date  la  seconde  embouchure  de  l'Ems,  appelée  Ems  oriental, 
car  jusqu'alors  ce  fleuve  n'en  avait  qu'une.  —  L'Ile  de  Borkum 
était  connue  des  anciens  sous  les  noms  de  Bupxo^vi;  et  Burcha- 
nia.  Au  temps  des  Romains,  elle  avait  incontestablement 
encore  toute  son  étendue  primitive,  et  aussi  déjà  (sauf  la  forme 
latine)  son  nom  actuel. 

BORLACE  (Edmond),  médecin  et  écrivain  du  xvn«  siècle, 
Bis  de  sir  John  Borlace,  maUre  de  l'artillerie,  et  un  des  lord- 
juges  d'Irlande,  étudia  successivement  à  Dublin  et  à  Leyde,  on 
il  prit  le  grade  de  docteur  en  1650.  Il  exerça  la  médecine 
ivec  beaucoup  de  succès  àChester,  et  mourut  dans  cette  ville 
en  1682.  On  a  de  lui  :  1"  les  eaux  de  Spa,  du  comè  de  Lan- 
castre,  avec  iei  eurei  remarquablei  quelUi  ont  opérées,  Lon- 
dres, 1670,  in-8«;  ^  la  réunion  de  t Irlande  à  la  couronne 
d^ Angleterre,  etc.,  Londres,  1675,  in-8«;  ZP  Histoire  de  fexé- 
crable  rébellion  d'Irlande,  Londres,  1680,  in-fol.  ;  4°  Courtes 
réflexiom  sur  les  mémoires  du  eomie  de  (kistlehaven,  relative- 
ment à  la  part  qu'il  a  prise  dans  la  guerre  d'Irlande,  Lon- 
dres, 1682,  in-8». 


d 

meunier 

tiques,  de  la  mécanique  et  du  dessin,  et  acquit  dans  ses  voyages 
în  Hollande,  en  Angleterre,  en  Pologne,  en  Hongrie  et  en 
Lransylvanie,  des  connaissances  varices  qu'il  employa  an  profit 
Je  sa  patrie.  Il  rendit  d'im()ortants  services  en  améliorant  les 
Dachjnes  destinées  à  l'exploitation  des  mines  et  des  salines,  et 
I  éleva  les  salines  de  Pologne  à  un  haut  degré  de  prospérité.  Il 
^n  dressa  aussi  des  cartes  magnifiques.  En  Saxe,  il  améliora 
)articulièrement  les  salines  de  Artern  et  de  Kcpsen,  et  découvrit 
în  1762  celles  de  Dûrrenberg.  H  contribua  au  perfectionne- 
nent  des  fîabrioues  d'étoffes  damassées,  et  reçut  des  prix  de 
dusieurs  sociét^  savantes  pour  des  mémoires  rêmarquaDles  sur 
les  sujets  de  mécanique,  il  conserva  jusqu'à  sa  mort,  arrivée 
m  i7o8,  la  direction  des  mines  de  Ècesen,  qui  lui  avait  été 
lonnée  en  récompense  de  ses  services.  Il  avait  fait  imprimer  di- 
ers  ouvrages,  par  exemple  celui  qui  concerne  le  perpeluum 
nobile  d'un  certain  Jean-Ernèst-Elias  Offoyra,  etc.  La  plupart 
le  ses  ouvraees  sont  restés  manuscrits,  tels  qu'un  traité  d'acous- 
ique,  probablement  inachevé,  et  une  correspondance  fort  pré- 
îeuse  avec  les  mathématiciens  les  plus  célèbres  de  l'Alleniagne. 
BOBLASE  (Glillacme),  né  en  1696  à  Pendeen,  dans  le 
oroté  de  Cornouailles.  Il  fit  ses  études  à  l'université  d'Oxford, 
it  se  destinait  à  l'étal  ecclésiastique.  Ordonné  prêtre  en  1720, 
1  était  recteur  de  Ludgvan  en  1722,  et  vicaire  de  Saint-Just  en 
732.  Il  devint  un  des  plus  savants  antiquaires  et  naturalistes 
mglais.  Il  fut  lié  avec  Pope  de  l'amitié  la  plus  intime,  et  il  reste 
aicore  aujourd'hui  un  srand  nombre  de  lettres  qu'il  reçut  de 
•illustre  auteur  de  la  Boude  de  cheveux  enlevée  ;  elles  ont  été  * 
*éanicsen  un  recueil.  Le  comté  de  Cornouattles,  si  abondamment 
[)ourvu  de  monuments  antiques,  si  riche  -en  fossiles,  en  miné- 
raux et  en  métaux  de  toute  espèce,  fut  pour  Borlase  comme 
an  vaste  musée  naturel,  qui  provoqua  c&z  lui  te  goût  pour 
letude  de  J'bisioire  naturelle  et  de  l'antiquité.  I]  recueillit 
pcmr  sou  ami  Pope  une  grande  quaxitité  ds  beaux  minéraux  et 
le  foMiles  curieux  éxmK  le  poète  seJràliX  «ne  grotte  dans  sou 
nrdi«  de  Twickenhai».  Ce  siôçttlier  «lonumend,  oeuvre  bizarre 
de  deux  hommes  de  génie,  existe  encore  de  nos  jours;  on  y  Ut 
le  nom  de  Borlaae  en  gresMs  leUres  formées  de  cristaux.  Pope 
eenvk  à  smi  ami  au  sv^et  de  i'envoi  deces  oriataus  »ne  lettre 
dans  laquelle  se  trouvent  ces  lignes  :  a  Je  vous  sms  fort  ctoligé 


de  votre  précieuse  cottectieii  de  diamants  de  CorMiiaîiles;  je 
ai  placés  de  la  aiaaière  qui  vous  caractériiBe  le  mînm,  ^ 
l'ombie,  mais  brillants,  o  —Borlase  fui  reçu,  en  f756,  mu 
de  la  société  royale,  et  publia,  en  1753,  i»-fot,  à  Obiflbni,  k« 
antiquités  de  Comouailles.  il  fit  suivre  cet  euivrage  de»  OÔsmi^' 
va4ions  eur  tétat  ancien  et  œUiel  des  Uee  Sorlingwes^  et  tor 
leur  importance  pour  le  commerce  de  la  GrwndJ^B^eksgng^ 
Oxford,  1756,  in'4^.  Ce  livre,  mm  moins  cuiieux  qae  sa^anl^ 
était  orné  d'une  carte  et  de  28  {blanches,  servant  a  TespHoaH 
lion  du  texte.  Borlase  ne  crut  point  avoir  assez  fait  pour  popi»» 
lariser  ses  découvertes  :  il  déposa  au  Musée  Ashreoléea  (|'€wbni 
la  collection  des  fossiles  et  des  objets  d'antiquité  décrits  pat  Iw 
dans  ses  ouvrages.  En  reconnaissance  d'un  si  grand  bjpnmi 
l'université  de  cette  ville  lui  conféra,  en  1766,  le  grade  â 
docteur  en  droit.  Les  Transactions  philosophiqvte^  de  I75ft 
à  1773  renferment  un  grand  nombre  d'articles  sdentiâquee 
dus  à  sa  plume.  IL  mourut  le  51  août  1772. 

BORLASiE  {hist.  îMi(.),  zQophyte  à  corps  mou,  extréonemeiU 
long,  pourvu  d'une  bouche  tres^rande,  qui  foriixe  quelquefois 
une  espèce  de  ventouse.  —  Ce  ver  se  trouve  daiu  la  o^er  sur  la 
vase  ;  il  est  commun  près  de  la  Rochelle, 

BORMiscus  {géogr,  anc.).  Selon  Etienne  de  Byuuce,  c'était 
un  endroit  de  la  Mygdonie,  province  de  Macédoine,  où  Euripide 
mourut  ée$  suites  d'une  morsure  de  chien  y  selon  Tbucyv 
dide  (IV,  105).  Ce  dernier  nomme  cet  endroit  Bormiscos,  et  le 

f>laoe  sur  les  bords  du  lac  Bulbe.  C'est  vraiaemblablemeat  ma 
es  ruines  de  Bormiseus  que  s'est  élevée  plus  tard  Arétbuae. 

BOftir  (  Be&trand  de  ) ,  mérite  à  itouble  titre  une  place 
dans  cette  Encyclopédie.  Chevalier  aussi  brave  que  politique  ha» 
bile,  il  prit  part  à  tous  lesévénemenls  importants  de  son  époque. 
Poëte  aussi  tecond  qu'aucun  de  ses  contemporains ,  il  aurait  dû 
toujours  occuper  i^rmi  (es  troubadours  au  \iv  siècle  et  du 
xiii"  une  place  éminente.  Comment  expliquer  après  cela  que 
son  nom  ail  de  nos  iours  seulement  figure  dans  Thistoire  et 
dans  la  littérature?  Ne  serait-ce  pas  parce  qu^  seulement  de  nos 
jours  on  s'est  sérieusement  occupé  cnez  no^s  de  l'histoire  litié- 
raire  de  notre  pays?  Quoi  qu'il  ei)  soit,  l'époque  de  la  naissanee 
de  Bertrand  de  Boru  n'a  pu  jusqu'à  préseutètre  fiiée  d'une  ma- 
nière précise.  Sur  de  simples  présomptions,  ses  biographes  l'ont 
placée  entre  1 1 40  et  1 1 50,  et  l'absence  de  docupients  posilife  à  œt 
cgard  nous  force  a  admettre  cette  supposition.  Le  premier  fait 
qui  siffuale  ('existence  de  Bertrand  qe  Porn  est  sa  querelle  avec 
son  frère  Constantin.  Après  avoir  pris  le  titre  de  vicomte  d'Hau- 
tefort,  Bertrand  s'empare  de  la  part  de  l'héritage  paternel  :  de 
son  côté ,  Constanti^i  obtient  l'a^iMao^  de  quelques  seigneurs 
ses  voisins,  assiège  Tusurpateur  dans  son  château  y  l'en  diasse , 
et  le  force  à  partager  avec  lui  Thérilage  paternel.  Mais  la  ligue 
une  fois  dissipée,  Bertrand  de  Boro  reprend  les  armes,  attaque 
son  frère  et  l'expulse  de  nouveau  de  la  part  d'héritage  qu'il  avait 
été  forcé  de  lui  abandonner.  On  aurait  sans  dotale  auelque  peine 
à  justifier  une  semblable  cond«iite,  mais  Bertrano  de  B^rn  ne 
songe  guère  à  une  justification.  Dans  mp  pièce  de  vers  qu'il 
écrit  à  cette  occason  :  a  Mou  frère  espère  en  vain,  s'écrie-t-JI, 
recouvrer  une  partie  de  sa  terre,  je  crèverai  le^  yeux  à  qui  vour- 
dra  m'enlevor  mon  biet».  La  pajx  lie  me  conviei^  point ,  la 
guerre  a  seule  droit  de  me  plaire  ;  je  ne  conna^  el  ne  crains  e^ 
cune  loi....  A  tort  ou  à  droit,  je  «e  céderai  qen  de  la  terie 

de  Hautefori,  et  l'on  me  fera  la  guerre  tant  qu'on  voudra » 

On  la  lui  &t  en  effet.  A  l'instigation  de  son  frère  dépouillé,  une 
nouvelle  ligue  se  forma  contre  lui,  beaucoup  plus  redoutable  qm 
la  première.  A  la  tète  se  trouvait  Bichard  Coeur  de  Lion,  alocs 
comte  de  Poitou,  BertraQd  de  Born  parvint  cependant  à  se 
melire  en  état  de  ré6ister ,  el  fier  d'avoir  engagé  aans  son  parti 
Henri  au  Court Mantel,  61s  aîné  d'Henri  H,  roi  d'Angleterre,  il 
attendait  ses  ennemis  sans  inquiet uile ,  lorsque  la  défection  de 
«on  principal  défenseui-,  œ  même  Henri,  désorganisa  toutes  ses 
forces  et  le  mit  à  la  merci  de  Richard-  Tous  les  seigneurs  qui 
avaient  favorisé  sa  cause  virent  Lcurslerres  pillées  et  saccagées; 
lui-même,  «ssiégé  dons  Hauiefbrt,  se  vit  obligé  de  se  rendre  à 
discrétion.  Bichard  fut  généreux  envers  lui;  content  desessci^- 
Biissions,  il  lui  pardonna  et  lui  rendit  son  château.  Pour  Ber- 
(irand  de  Bom ,  il  fut  assez  touché  d'une  pareille  clémence  pour 
hii  jurer  un  attachement  étemel  :  to^  por^e  à  croire  qu'il  tii4 
son  serment.  —  Mais  la  guerre  était  pour  Bertrand  de  Borp 
une  véritable  passion;  avant  son  usurpation  et  les  queijeUes  q^i 
en  furent  la  suUe,  H  avait  ixomé  moyen  d'armer  le  juèmeprinoe 
Henri  au  Court  Mantel  contre  le  roi  son  père.  A  peine  délir 
tré'éu  danger  qu'il  avait  couru,  ij  se  réconcilia  avec  Henri,  et 
le  i^oenûer  eflet  4e  celte  reconciliation  fut  une  nouvelle  révoHe. 
de  celui-ci  oootre  son  père.  Cette  fois  Henri  était  parvenu  à  en- 
pi^  dans  sa  cause  sesdei«t  frères.  JU  guerre  se  ralluma  donc. 


BOBlf. 


(9t) 


BORK. 


mais  elle  ne  dura  pas  longtemps;  Henri  ati  Court  Mantel  mou- 
rut en  1183,  à  la  suite  d*une  légère  maladie,  dans  le  château  de 
Martel  près  de  Limoges.  Cet  événement  mit  fin  à  la  imerre  ; 


tefort  qui  fut  bientôt  forcé  de  se  rendre.  Bertrand  de  Born  fut 
fait  prisonnier  avec  toute  la  garnison.  Cette  fois  encore  il  fut 
assez  heureux  pour  échapper  au  châtiment  qu'il  méritait.  Le 
nom  d'Henri  au  Court  Mantel ,  adroitement  prononcé  par  lui, 
attendrit  le  roi  vainqueur,  qui  lui  rendit  sa  liberté,  ses  biens, 
ym  château ,  lui  accorda  son  amitié  et  lui  fit  donner  cinq  cents 
marcs  pour  réparer  le  mal  au*il  lui  avait  fait.  Bertrand  de  Born 
se  jeta  aux  pieds  de  Henri  li ,  et  promit  de  lui  rester  fidèlement 
attaché  le  reste  de  ses  jours.  Si  plus  tard  Richard  s*unit  de  nou- 
veau contre  son  père  avec  Philippe  Auguste,  et  prvint  à  entraf- 
ner  dans  sa  rôvolte  le  comte  Jean ,  son  frère  ;  si  ce  malheureux 
père ,  douloureusement  affecté  de  la  révolte  de  ses  enfants ,  et 
mcé  par  Philippe  Auffuste  de  signer  une  paix  peu  honorable, 
succomba  à  tous  ces  chaffrins  réunis,  rien  n'autorise  à  en  faire 
on  reproche  à  Bertrand  de  Born,  et  à  le  soupçonner  d'avoir  été 
pour  quelaue  chose  dans  cette  dernière  rébellion.  Cette  mort 
de  Henri  II  arriva  en  1189.  Richard  lui  succéda,  et  la  guerre  ' 
était  sur  le  point  de  s*allumer  entre  Philippe  Auguste  et  lui, 
lorsque  tous  deux  furent  forcés  de  prendre  part  à  la  troisième 
croisade,  et  d'aller  en  Orient  combattre  les  infidèles.  Bertrand 
de  Born  fut  retenu  en  France  par  la  passion  qu'il  avait  conçue 
pour  la  belle  Maens  de  Montagnac,  fille  du  vicomte  de  Turenne 
el  femme  de  Tallcyrand  de  Périgord.  —  Richard  Cœur  de  Lion, 
échappé  des  prisons  d'Autriche ,  reparut  sur  la  scène  du  monde 
en  1195.  Il  avait  hâte  de  se  venger  de  Philippe  Au^stequi 
Tavait  délaissé  en  Palestine  et  pendant  son  absence  s'était  em- 
paré d'une  grande  partie  de  ses  possessions  continentales.  Aussi 
la  guerre  ne  tarda-t-elle  pas  à  se  déclarer.  Après  avoir  réuni 
quelques  troupes,  Richard  vint  en  France,  et  Bertrand  de  Born 
accourut  le  joindre,  impatient  de  se  retrouver  au  milieu  des  ba- 
tailles. Pendant  les  cinq  années  que  dura  cette  guerre,  Bertrand 
de  Born  n'eut  d'autre  rôle  que  d'exciter  par  ses  conseils  et  ses 
poésies  l'ardeur  des  deux  rois  ennemis.  Malheureux  de  la  moin- 
dre trêve ,  de  la  moindre  suspension  d'armes ,  il  lançait  feu  et 
flammes  contre  celui  des  deux  rois  qui  parlait  d'accommodement. 
Cet  état  de  choses  dura  jusqu'en  1199,  époque  de  la  mort  de  Ri- 
chard. —  A  celte  époque  finit  aussi  la  vie  active  de  Bertrand  de 
Born.  Soit  que  la  mort  de  Richard  et  l'avènement  de  Jean  sans 
'Terre  l'aient  laissé  sans  espoir  de  rallumer  la  guerre,  soit  qu'il 
ait  craint  que  Philippe  Auguste  ne  punit  en  lui  l'un  des  plus 
chauds  partisans  de  ses  ennemis ,  soit  enfin  qu'une  vie  toute 
d'agitation  ,  d'intrigue,  d'exploits  et  de  poésie  lui  fit  désirer  vi- 
vement le  calme  et  la  retraite ,  il  alla  s'ensevelir  dans  un  cloître 
sous  l'humble  habit  des  moines  de  Citeaux.  On  place  cet  événe- 
ment dans  la  première  année  du  \in^  siècle.  La  date  précise 
de  sa  mort  est  inconnue  ;  seulement  on  peut  avec  assurance 
conclure  d'un  passage  de  la  chronique  de  saint  Martial  par  Ber- 
nard Itier  qu'il  n'existait  plus  en  1215.  —  Bertrand  de  Born 
nous  a  laisse  un  grand  nombre  de  poésies  qui  n'ont  été  jusqu'à 
présent  publiiVs  que  par  extraits.  Le  genre  qu'il  a  cultivé  avec 
le  plus  ne  bonheur  est  le  Sirvênle,  C'était,  comme  on  sait,  une 
ç^èce  satirique  divisée  en  couplets ,  et  faite  pour  être  chantée  ; 
quelquefois  aussi ,  c'était  un  cnant  guerrier  par  lequel  le  trou- 
badour,  mêlant  l'injure  aux  exhortations,  ranimait  l'animosité 
des  peuples  et  des  rois,  ou  bien  celle  des  seigneurs,  et  les  exci- 
tait les  uns  contre  les  autres  à  des  guerres  cruelles.  Ce  gCnr^, 
on  le  voit,  convenait  mieux  aue  tout  autre  au  caractère  impé- 
tueux et  irascible  de  Bertrand  de  Born;  aussi  le  voit-on  s'y  li- 
vrer avec  bonheur.  Richard  vient-il  l'attaouer  pour  le  forcer  à 
rendre  à  son  frère  l'héritage  au'il  lui  a  ravi  T  Henri  l'abandonne- 
t-il  après  lui  avoir  promis  aiae  et  assistance?  il  lance  contre  eux 
des  satires  pleines  de  verve  et  de  violence.  Le  roi  d'Aragon 
vient-il,  au  niôprisde  l'alliance  qui  les  unit,  se  joindre  contre  lui 
au  roi  d'Angleterre  et  révéler  à  celui-ci  les  moyens  de  s'empa- 
rer du  château  d'Hautefort?  il  se  venge  aussitôt  :  dans  tous  les 
châteaux  de  France  circule  un  Sirvenie  où  il  a  rassemblé  avec 
la  plus  cruelle  habileté  mille  traits  d'injjustice,  d'aridité,  d'ava- 
rice et  même  de  lâcheté,  capables  de  détruire  entièrement  des 
réputations  bien  mieux  assises  que  celle  du  roi  Alphonse.  S'a- 
git-il de  soulever  les  chevaliers  contre  les  infidèles,  d'exciter  ses 
soldats  au  combat ,  d'armer  contre  leur  père  Richard  Cœur  de 
Kon  et  Henri  au  Court  Mantel ,  et  plus  tard  Richard  contre 
Philippe  Auguste?  chacun  de  ces  inciaenis  fournit  à  son  imagi- 
natitm  les  arconts  les  plus  chaleureux  et  les  plus  poétiques.  — 
Bertrand  de  Born  fut  souvent  aussi  bien  inspiré  dans  un  genre 


tout  différent  :  je  veux  parier  des  poésies  amonreoaes.  Avant  d'ai- 
mer Maenz  de  Montagnacilavait  été  vivement éprisde  la  sceur 
de  Richard ,  cette  même  Hélène  qui  plus  tard  eut  pour  époux  le 
duc  de  Saxe  et  pour  fils  l'empereur  Olhon.  Ces  deux  arnoon 
inspirèrent  à  Bertrand  de  Born  des  vers  pleins  de  sentiment  et 
de  délicatesse. — Quelquefois  il  s'oubfie ,  son  caractère  reprend 
le  dessus,  il  parle  guerre  et  batailles;  mais  en  général  il  traite 
son  sujet  de  la  manière  la  plus  naturelle  et  par  conséquent  b 
plus  heureuse.  —  Comme  poëte,  Bertrand  de  Born  a  été  presque 
unanimement  apprécié  de  la  même  manière.  Sa  réputation  était 
immense  parmi  ses  contemporains,  et  tous  ceux  qui  de  nos  joon 
se  sont  occupés  de  la  littérature  du  \iii"  siècle  ont  cru  devoir 
compter  ses  poésies  dans  le  nombre  des  plus  remarquables. 
Comme  homme,  sa  destinée  a  été  toute  différente.  Ses  biogra- 
phes contemporains  n'ont  jamais  vu  en  lui  qu'un  noble  et  illiu- 
tre  chevalier.  L'un  d'eux  résume  ainsi  ses  qualités  :  «Bons  caval- 
liers,  fo  e  bons  guerriers,  e  bons  domneaire,  e  bons  trobaire,  e 
savis,  e  ben  parlans.  o  —  Mais  un  siècle  plus  tard^  un  des  pins 
ffrands  génies  des  temps  modernes,  Dante,  l'appréciait  bien  dif- 
féremment. Nous  ne  pouvons  omettre  le  passage  qui  renferme 
cette  appréciation.  Dante  et  son  guide  rencontrent  Bertrand  de 
Born  dans  l'enfer  : 

E  M  capo  troDco  tenea  per  le  chiome 
Pesol  con  man  a  çuisa  di  laaterna 
E  quel  niirava  noi  e  dicea  :  o  me  ! 

Di  se  faccTa  a  se  stesso  lucerna. 


Quanto  dirilto  appiè  del  ponte  fue. 
Levo  '1  braccio  alto  con  tutta  la  testa 
Per  appressarne  le  parole  sue. 

Che  furo  ;  or  vcdi  la  pena  molesta 
Tu  che  spirando  vai  veggendo  i  morte 
Yedi  s'  alcuna  è  grande  corne  questa. 

£  perche  ta  di  me  novella  porte 
Sappi  ch*  i*  son  Bertram  dal  Bomio,  quelh 
Cbe  diedi  al  re  Giovanni  i  ma'  conforti 

I  fiu  '1  pidre  e  '1  figlio  in  se  rebelli, 
Achitofel  non  fe  piu  a'  Absalone 
E  di  David  eo'  malvagi  pangelli. 

Perch'  io  partit  cosi  giunte  persone 
Partito  porto  il  mio  cerebro,  lasso. 
Dal  suo  principio  ch*  è  *n  questo  Ironcone  : 

Gosè  s' osserva  in  me  lo  contrappasso  (1). 


De  nos 
comme 


jours  on  a  presque  unanimement  jugé  Bertrand  de  Bon 
:  l'avait  fait  Dante  ;  et  tout  en  lui  accordant  une  bravoim 
incontestable,  on  lui  refuse  avec  raison  cette  droiture  qui  de^» 
être  le  trait  caractéristique  d'une  âme  vraiment  chevaleresque 
Cependant  un  des  plus  célèbres  historiens  de  notre  époques 
voulu  expliquer  la  conduite  de  Bertrand  de  Born  en  lui  prêtas' 
des  vues  de  naute  politique.  —  ce  Cette  agitation  vaine  et  tur- 
bulente, dit-il  ,  n'était  pas  sans  objet  réel ,  sans  liaison  aveclr 
bien  du  pays  où  Bertrand  de  Born  était  né.  Cet  homme  extn- 
ordinaire  semble  avoir  eu  la  conviction  profonde  que  sa  patrir. 
voisine  des  Etats  des  rois  de  France  et  d'Angleterre,  cl  plarw 
selon  l'expression  du  temps,  comme  l'enclume  entre  deux  mv' 
teaux,  ne  pouvait  échapper  aux  coups  qui  la  menaçaient  conth 
nuellement  d'une  part  ou  de  l'autre  que  par  le  trouble  et  '<i 
guerre  entre  ses  ennemis  »  (  2  ).  —  A  notre  sens,  l'auteur  deri 
paroles  a  cédé  trop  facilement  au  désir  de  trouver  dans  des  s^v 
tèmes  politiques  m  ventés  postérieurement  la  cause  de  faits  Ad 
à  des  raisons  beaucoup  plus  commmies ,  le  hasard  quelqueC^ 
et  souvent  le  caractère  de  ceux  qui  les  ont  accomplis.  Pour  ad* 
mettre  les  raisons  de  M.  Thierry,  il  faudrait  au  moins  que  Bm 
trand  de  Born  eût  obtenu  un  résultat  difTérent.  Il  faudrait  qbl 

(1)  Il  tenait  à  ta  main  sa  tête  suspendue  comme  une  lampe  dont 
semblait  s'éclairer.  Cette  tête  nous  regardait  et  disait  :  Ht*las!.^^ 
Quand  il  fut  arrivé  près  du  pont,  il  souleva  sa  tète  pour  me  faire  nvH 
entendre  ces  paroles  :  n  Yois  ma  peine  cruelle,  toi  qui ,  vivant ,  «âd 
visiter  les  mort^.  Vois  s'il  est  un  tourment  plus  affreux  que  celui  «nr 
souffre.  Afin  que  tu  puisses  donner  de  mes  nouvelles,  sacbe  que  je  tm 
Bertrand  de  Born  qui  donna  au  roi  Jean  de  mauvais  conseils.  J*ar 


fils  et  le  père  Tun  contre  Tautre  ;  Acbilofel  n*excita  pas  par  de  \-\ 
cruelles  instigations  Absalon  contre  David.  Parce  que  je  divisai  ces  it 
nés  pour  vivre  unis,  je  porte  ma  tète  séparée  de  son  principe  qm  rt 
dans  ce  tronc  difforme.  Cest  ainsi  que  s*exeroe  sur  moi  fa  peÙM 

talion. 

Dants,  t  Enfer j  ch.  uvxix. 

(2)  Aug.  Thxiaet,  Histoire  de  la  conquéU  de  lAngi^^grr^  f 

Us  Normands. 


BOBHA6E.  ( 

eût  réussi  à  éloigner  la  guerre  de  sa  patrie ,  aœ  son  diâteaa 
n'eût  pas  à  diverses  fois  été  assiégé  et  emporté  d  assaut  ;  que  ses 
terres  n'eussent  pas  été  dévastées,  ravagées.  D'ailleurs  ce  besoin 
de  guerres  et  de  onerelles  était  dans  les  mœurs  de  l'époque,  et 
les  chevaliers,  selon  leur  caractère,  satisfaisaient  à  ce  besoin 
loyalement,  ou  bien  à  Taide  de  sourdes  intrigues.  Bertrand  de 
Born  doit  être  mis  an  nombre  de  ces  derniers.  —  Bertrand  de 
Born  laissa  un  fils  qui  comme  lui  fut  poète ,  et  qui  mourut  à  la 
bataille  de  Bouvines,  dans  les  rangs  de  l'armée  de  Philippe  Au- 
guste. On  ne  connaît  de  lui  que  deux  Sirventesy  encore  l'un 
d'eux  lui  a*t-il  été  contesté.  Le  premier  est  adressé  au  seigneur 
de  Cardaillac  ;  le  second,  adresse  au  roi  Jean ,  lui  reproche  avec 
une  verve  digne  de  celle  de  son  père  de  s'être  laissé  dépouiller 
tout  vivant,  et  d'avoir  englouti  sou  honneur  dans  un  gouffre  de 
fange.  Paulin  Paris  (de  l'Institut). 

BORSI  (Ignace,  baron  de),  célèbre  minéralogiste,  mem- 
bre des  principales  académies  de  l'Europe,  né  à  Garlsbourg  en 
Transylvanie,  en  1742.  A  l'âge  de  treize  ans  il  vint  faire  ses  étu- 
des à  Vienne ,  chez  les  Jésuites,  qui  l'attirèrent  dans  leur  ordre; 
mais  U  n'y  resta  que  seize  mois  :  il  alla  ensuite  étudier  le  droit  à 
Prague,  puis  vovagea  en  Allemagne,  en  Hollande,  dans  les 
Pays-Bas  et  en  France.  De  Born,  se  livrant  bientôt  après  à  l'é- 
tuae  de  l'histoire  naturelle ,  acquit  des  connaissances  si  éten- 
dues, qu'il  fut  nommé  conseiller  aulique  au  suprême  départe- 
ment des  mines  et  monnaies  de  l'empereur.  Il  se  mit  de  nou- 
veau à  voyager  dans  le  comtat  de  Témeswar  et  dans  la  hante  et 
basse  Hongrie ,  pour  taire  des  observations  minéralogiques 
dont  le  résultat  fut  oublié  en  1774,  in-8«,  en  allemand,  par  son 
ami  Ferber ,  et  traduit  en  anglais  par  Baspe ,  1777,  avec  une 
histoire  minéralogique  de  la  Bohème ,  de  Ferber  ;  en  italien, 
Venise ,  1778  ;  et  en  français  par  M.  Monnet ,  en  1780,  in-12, 
sous  le  titre  de  Foya^e  minéralogique  de  Hongrie  et  de  Tran- 
sylvanie, Ce  vovage  faillit  lui  coûter  la  vie  :  étant  imprudem- 
ment descendu  dans  une  mine ^  à  Felso-Banya  ,  il  resta  suffoqué 
pendant  quinze  heures,  au  point  que  sa  santé  en  demeura  tou- 
jours altérée.  En  1776,  l'impératrice  reine,  Marie-Thérèse,  l'ap- 
pela à  Vienne  pour  mettre  en  ordre  et  décrire  le  cabinet  imp^ 
rial  d'histoire  naturelle;  la  première  partie  de  celle  description, 
contenant  les  teslaccs ,  parut  en  1778,  in-8«  (en  latin  et  en 
allemand),  et  en  1780,in-fol.,  avec  planches colonées.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  1*>  Lilhophylacium  Bornianum ,  Prague , 
1772  et  1775,  in-8«,  2  vol.  ;  2«  Effigies  virorum  erudilorum 
alque  artificum  Bohemiœ  et  Moraviœ,  Prague,  1773  et  1775. 
2  vol.  in-8°;  3«  Mémoires  d'une  société  de  savanU  établie  a 
Prague  pour  les  progrès  des  mathématiques,  de  t histoire  nor 


93) 


BOBME. 


Une  édition  française  portant  le  nom  de  Born  parut  à  Vienne 
en  1788,  in-8**,  avec  vingt  et  une  planches ,  sous  ce  titre  :  Mé^ 
ihode  d'extraire  les  métaux  parfaits  des  minerais  et  autres 
substances  métalliques,  par  le  mercure.  Il  fait  joindre  à  cet 
ouvrage  les  LeUres  de  M.  Rubin  de  Celis  à  MM.  Duhamel  et 
de  Boni ,  avec  une  réponse  de  M,  de  Born  sur  F  amalgamation 
des  métaux  en  Allemagne,  1789,  in-8"  ;  5°  Catalogue  méthodi- 
que et  raisonné  de  la  collection  des  fossiles  de  M^^  Eléonore  de 
liaab.  Vienne,  1790,  2  vol.  in-8».  —  Les  traits  qui  caractéri- 
sent de  Born  sont  la  droiture,  la  générosité,  et  une  vivacité 
rl'esprit  peu  commune.  Il  mourut  à  Vienne  en  1791,  après  avoir 
o(  cupc  plusieurs  places  dont  il  employait  le  revenu  à  des  essais 
en  grand  et  à  des  actes  de  bienfaisance;  aussi  ne  laissa-t-il  que 


probationde  l'empereur  Joseph  II,  par  trois  savants  d'Allema- 
cno ,  est  une  satire  violente  contre  les  moines ,  classés  par  dé- 
rision selon  la  méthode  de  Linné. 

BORNAGE  (jurisp,),  opération  juridique  par  laquelle  on  assi- 
gne et  on  pose  les  limKes  des  propriétés  rurales  et  forestières. — 
Depuis  l'époque  la  plus  reculée, dès  qu'il  y  a  eu  des  hommes  sur 
terre,  et  par  conséquent  dès  que  rêgoïsme  et  l'avidité  de  la 
possession  ont  pris  naissance,  le  bornage  a  été  en  pratique. 
t  liez  les  anciens  le  dieu  Terme  était  considéré  comme  le  fidèle 
^%'ir(lien  des  propriétés,  et  quiconque  eût  osé  touchera  la  borne 
'i  un  champ  se  fût  rendu  sacriléfre.  La  loi  de  Moïse  défendait 

un 
signe 

,  .  ,       usage 

(les  divers  pays ,  il  a  lieu  généralement  par  la  pose  d'une  pierre 
ou  borne  qu  on  enfonce  en  terre  à  chaque  extrémité  des  con- 
tins d'une  propriété.  Pour  empêcher  qtrdle  ne  soit  confondue 


avec  toute  autre  pierre ,  on  place  dessous,  soit  une  brique,  soit 
une  tuile  ou  un  charbon  brisé  en  deux  morceaux ,  nommés 
témoins.  Quel(|uefois  on  plante  deux  pierres  réunies,  ou  une 
seule  l)orne  limitative  ayant  de  chaque  côté  une  pierre  de 
moindre  grandeur.  —  Dans  le  procè^verbal  des  bornages,  la 
configuration,  la  nature,  les  dimensions  et  les  témoins  de  la 
pierre  bornale  doivent  être  exactement  détaillés.  —  D'après 
l'article  456  du  Code  pénal ,  tout  déplacement  ou  destruction 
de  ces  bornes  est  puni  d'un  emprisonnement  qui  ne  peut  être 
au-dessous  d'un  mois  ni  excéder  une  année ,  et  dune  amende 
égale  au  quart  des  restitutions  et  des  dommages-intérêts,  qui, 
dans  aucun  cas,  ne  peut  être  au-dessous  de  dnquantc  francs;  et 
si  la  poursuite  s'exécute  dans  l'année  même  du  délit,  il  est  sujet 
à  une  action  possessoire  devant  le  juge  de  paix,  en  vertu  de 
l'article  3  du  Code  de  procédure.  —  L'article  646  du  Code  civil 
attribue  à  tout  propriétaire  le  droit  d'obliger  son  voisin  au  bor- 
nage de  leurs  propriétés  contiguês.  Des  haies  vives ,  des  lisières 
d'arbres  ou  des  fossés  indiquant  les  limites  des  terrains  ne 
peuvent  y  soustraire  les  possesseurs  ;  il  n'en  est  pas  de  même 
d'un  mur  de  clôture  ou  de  séparation ,  comme  dans  les  biens  de 
ville.  —  La  demande  en  bornage  peut  être  formulée  par  oa 
contre  le  propriétaire ,  et  aussi  par  ou  contre  l'usufruitier,  l'u* 
sager  et  l'emphy  téote  ;  dans  ce  dernier  cas ,  le  propriétaire  doit 
être  lui-même  aussi  mis  en  cause,  faute  de  quoi  le  jugement 
manquerait  de  force  à  son  égard.  —  Le  bornage  a  lieu  de  deux 
manières  :  l^  à  l'amiable,  entre  parties  majeures  et  jouissant 
de  leurs  droits  ;  "2°  par  autorité  de  justice.  Il  se  fait  d'après  les 
titres  des  parties,  et  à  défaut  de  titres  ca|)ables  de  déterminer 
l'étendue  des  deux  propriétés,  il  est  n.mmé  des  experts  arpen- 
teurs, chargés  de  replanter  les  bornes  limitatives,  conformément 
à  la  possession  annale.  Si  leur  décision  n'est  pas  approuvée  par 
les  parties ,  le  tribunal  est  appelé  à  statuer.  Du  reste  les  erreurs 
peuvent  être  rectifiées  si  les  bornes  ont  été  plantées  en  vertu 
d'un  titre  commun  et  non  contesté,  et  si  Tune  des  parties  a 
moins  de  terrain  qu'il  n'est  constaté  par  son  titre,  pourvu  toute- 
fois qu'il  n'y  ait  pas  prescription.  —  Les  frais  du  bornage  sont, 
en  principe ,  supportés  en  commun  ;  mais  ceux  provenant  des 
litiges  qu  il  peut  (aire  naître  sont  à  la  charge  de  la  partie  con- 
damnée. —  Dans  le  bornage  des  étangs,  si  difficile  souvent  par 
la  continuelle  variation  de  leur  volumed'eau,  la  loi  le  stipule  par 
la  limite  de  l'eau  tenue  à  la  hauteur  du  déversoir,  lorsqn'aucune 
délimitation  ne  leur  est  fixée  par  contrat.  —  Pour  le  bornage 
des  propriétés  avoisinant  les  dois  de  l'Etat ,  il  est  annoncé 
deux  mois  d'avanœ  par  un  arrêté  du  préfet,  qui  est  publié  et 
affiché  dans  les  communes  limitrophes ,  et  signifié  au  domicile 
des  propriétaires  riverains  ou  à  celui  de  leurs  fermiers ,  gardes 
ou  agents.  Après  cedélai,les  agents  de  l'administration  forestière 
procèdent  à  la  délimitation,  en  présence  ou  en  Tabsencedes  pro- 
priétaires riverains.  Le  procès-verbal  de  celte  opération  est  im- 
médiatement déposé  au  secrétariat  de  la  préfecture,  et,  par 
extrait ,  à  celui  de  la  sous-préfecture ,  en  ce  qui  concerne  cna- 

3ue  arrondissement.  Il  en  est  donné  en  outre  avis  par  un  arrêté 
u  préfet  publié  et  affiché  dans  les  communes  limitrophes ,  afin 
que  les  intéressés  puissent  en  prendre  connaissance  et  former 
leur  opposition  avant  l'homologation  du  gouvernement.  Pour 
ce  faire  il  leur  est  accordé  un  délai  d'une  année  à  dater  du  jour 
où  l'arrêté  est  publié.  Lorsque  la  séparation  des  bois  de  l'Etat 
et  des  propriétés  riveraines  est  effectuée  par  un  simple  bornage, 
elle  est  faite  à  frais  communs;  lorsqu'elle  a  lieu  pardes  fossésde 
clôture,  ils  sont  exécutés  aux  frais  de  la  partie  requérante  et 
pris  en  entier  sur  son  terrain  (Code  forestier,  art.  8  et  suivants). 
,  BORNE  {jgram.,  etc.),  s.  f.  pierre,  arbre  ou  autre  marque  qui 
sert  à  séparer  un  champ  d'avec  un  autre.  L'origine  des  bornes 
remonte  aux  Egyptiens.  Le  pays  qu'ils  habitaient  étant  soumis 
aux  inondations  ou  Nil,  les  limites  naturelles  des  propriétés 
disparaissaient  souvent  au  niilieu  des  ravages  du  fleuve  ;  de  là 
pour  eux  la  nécessité  d'établir  des  limites  factices.  Les  anciens 
eurent  recours  à  la  divinité  pour  protéger  les  droits  de  propriété 
de  chacun,  et  les  dieux  défenseurs  de  ce  droit  jouent  un  grand 
rôle  dans  la  mythologie.  De  nos  jours,  les  dieux  Termes  ont 
cédé  la  place  aux  gardes  champêtres.  On  appelle  bornes  mil" 
tiaires  celles  <}ui  sont  placées  de  distance  en  distance,  le  long  des 
grands  chemins,  pour  indiquer  les  lieues,  les  milles,  etc. — 
Borne  se  dit  aussi  de  l'espèce  de  colonne  qui  marmiait  l'extré- 
mité de  la  carrière  dans  les  cirques  des  anciens. — Borne  se  dit 
encore  des  pierres  plantées  debout  qu'on  met  à  côté  des  portos, 
le  long  des  murailles  ou  à  l'encoignure  des  édifices,  pour  empê- 
cher qu'ils  ne  soient  endommages  par  les  voitures,  ou  dont  on 
borde  un  chemin ,  une  place  publique,  un  port ,  etc.  Enfin,  il 
existe  aussi  ce  qu'on  appelle  des  bornes- fontaines.  Ces  bornes, 
de  différente  forme  et  de  différente  nature ,  pouvant  varier  par 


Itnrs  embdUtsemenU ,  sont  cependant  toutes  tbodées  for  le 
■léoie  principe.  Elles  sont  crevées  à  leur  Hitérienr  et  trarer- 
Bées  par  un  tnvau  en  fonte  ou  en  plomb,  dont  la  ibrnie  est  celle 
d'on  syphon.  Ce  tajan,  aboutissant  d*on  cAlé  à  an  nbervoir,  de 
l'autre  a  la  borne,  apporte  toiqonrs  de  Teau ,  et  est  fondé  sur  an 
lirindpe  qui  sera  expliqoé  à  Tarticle  Syphou.  La  grande  quan- 
tité de  bornes-fontaines  est  de  la  plos  béate  im^Hlance  poar 
Tassainisseinent  des  ^odes  vilks,  dans  lesmielfos  il  se  troure 
souvent  des  rues  étroites  et  malsaines.  —  On  dit  familièrement  : 
Jf  est  planée  là  comme  une  borne,  d*un  homme  qui  se  tient 
debout  et  sans  remuer.  —  Boittes  ,  au  pluriel ,  se  dit  de  tout 
ee  mii  sert  à  séparer  un  Etat,  une  prorince  d'une  autre.  Il  se 
ditfigurément  pour  limites,  au  sens  moral.  —  Absolument, 
pateer  leê  bomet,  c'est  aller  trop  loin. 

BOftsiEiL  (GiiADD  DE),  Iroobadour  de  la  fin  du  \\V  siècle, 
iM^it  à  Exideuil ,  de  parents  pauvres  ;  mais  les  connaissances 
qu'il  acquit  par  son  application  à  l'étude  et  la  réputation  que 
m  firent  ses  compositions  poétiques  le  placèrent  bientôt  au 
rtag  des  plus  célèbres  troubadours.  Le  Dante  foit  plusieurs  fois 
mention  de  Bomeil  dans  son  poëme  du  Purgmêoire  ;  mais  quoi- 
qu'il lui  préfère  Arnaud  Daniel ,  son  contemporain,  la  compa- 
raison même  qu*il  établit  prouve  que  l'opinion  poblique  fut 
plus  d'une  fois  favorable  au  troubadour  limousin.  Il  nous  reste 
qaatre-vingt-deQic  pièces  de  Bomeil,  sans  compter  une  dou- 
laine  d'autres  qui  fui  sont  attribuées  dans  quelques  manus- 
crits. La  plupart  de  ses  productions  sont  fort  obscures. 

BeHNÉo  (géofr.),  grande  lie  de  U  Malaisie  (  F.  KâLÉHAif- 

TAN). 

,,,"îî***®  (9^^'h  royaume  et  ville  de  l'Ile  de  Kalémantan 

(r.VAiocHi). 

IIOBSB&  (fframX  C'est  fixer  des  limites  au  moyen  de  bornes  : 
••mer  un  champ.  Il  signifie  éffalement  resserrer,  contenir  dam 
un  certain  espace  :  La  mer  et  în  Âtpes  bornent  rilaèie.  Borner 
ia  vue,  c'est-à-dire  l'cmpécber  de  s'étendre,  l'arrêter.  Des  co^ 
Uanx  fiante  et  couronnée  de  pampre  bornent  agréablement 
in  vue,  —  BoANEE  s'emploie  dans  le  même  sens  en  pariant  des 
personnes  par  rapport  à  leurs  propriétés,  à  leurs  héritages  :  Le 
propriétaire  de  ce  champ  cherche  à  t'en  défaire,  parce  au' il  y 
M  irof  6om^.-. BORNEE,  pris  figurément,  équivaut  à  peu  prâ 
a  modérer,  tempérer,  restreindre  :  Borner  son  ambiliom,  ses  es- 
pérances, ses  désirs,  les  pouvoirs  d^un  délégué,  d'un  ambaesa^ 
^«tr.  --  BoMfÉ,  ÉE  :  Cette  maison  n'a  qu'une  vue  bornée ,  de 
pou  d  étendue.  Au  figuré  :  Avoir  des  vues  bornées,  peu  de  pro- 
fondeur, d'étendue,  de  lumière  dans  l'esprit.  Avoér  un  esprit 
berné,  être  borné,  se  prend  dans  l'acreption  précédente.  Une 
fortune  bornée ,  pour  une  fortune  médiocre;  une  autorité bor-- 
i^ée,  c'est-â^re  pourvue  de  faibles  pouvoirs. 

9omjSEM  (Jardin  ),  v.  a.  du  buis,  par  exemple;  c'est,  lors- 
qu  II  vient  d  être  niante,  lui  donner,  avec  le  dos  du  plantoir  ou 
avec  les  mains,  la  forme  et  le  contour  qu'il  doit  avoir  suivant  le 
d«sin ,  en  plombant  bien  la  terre  tout  autour,  de  peur  qu'il  ne 
9  evenie. 

A  ^^fJî"?'^'  19^9^:)'  ^^  ^^  ïa  "^r  Baltique,  à  neuf  lieues 
^  la  côte  de  Suède  et  à  quarante  lieues  de  Copenhague,  appar- 
tjMH  au  dmèse  de  la  Sélande  et  forme  un  bailliage  particulier  du 
Danemark.  Le  sol  de  celle  lie  se  compose  de  bancs  crayeux  et 
argileux,  qui  hérissent  ses  c6les  de  roches  et  se  prolongent  sons  les 
Mux  de  lamer  en  formant  des  écueils.  On  exploite  des  carrières 
de  grès,  des  argiles  serrant  aux  fabriques  de  poteries  et  à  la  fa- 
brique de  porcelaine  à  Copenhague.  On  tire  aussi  de  ses  carriè- 
res un  marbre  bleuâtre,  des  pierres  meulières ,  et  sartout  de  la 
houille,  dont  lexploiUtion  est  devenue  importante  depuis  I» 
navigauon  des  bateaux  k  vapeur  dans  la  Baltique.  Bornholm  a 
peu  de  bois.  L  intérieur  ne  se  compose  que  de  landes  qui  ser- 
>ent  de  pâturage  aux  bestiaux.  La  pèche  sur  les  c<4es  et  dans 
«s  nviêres  qui  débouchent  dans  la  mer  est  asseï  produc^e 
L  Ile  a  ymgl-sept  lieues  carrées  de  superficie.  En  cas  de  guerre! 
tes  habitants  se  constituent  en  vingt-doux  compagnies  de  sol- 
dats p<mr  la  défense  du  pays,  parce  qu'alors  ils  sont  toujours 
menaces  d  ane  surpnse,  à  cause  de  leur  isolement.  Aussi  y  a-t-il 
garmson  dans  le  fort  de  Christiansoe  qui  occupe  deux  Mots  Au- 
trefois l'rte  était  protégée  par  le  fort  de  Hammarshuus,  dont  on 
voit  encore  les  ruines  sur  la  cMe  septentrionale.  En  1569  et 
tm,  les  flottes  soédoiie  et  danoise  «e  livrèrent  des  combats 
sur  les  eûtes  de  Bornliol».  En  1646,  les  Suédois  débarquèrent 
et  s  emparè^nt  de  Klle  ;  elle  leur  fut  cédée  la  mftme  ani^  par 
U  paix  de  Roeskild.  Cependant  les  habitants  eurent  assex ^ 
patriotisme  pouTM  soistraire  à  la  Douvelle  domination  qu'on 

âHHTl  r^*^-  "*  "îî?^"*  P"  ^''^  ''*^'  mais  fis  se 
Uowftèwnt  de  Boimmi  au  Itanemark.  Les  Anglais  prirent  l'Ht 

^  la»,  et  k  gardèrent  jusquri  la  paâ  en  1814.  Ù  cbe|i.|iea 


(M)  BO] 

de  l'de  eal  Roenne,  vilk  daS^SOi»  Ibms  :  c'est  là  ifoe  rkUcotli 
comoMndaut  et  le  baiUî. 

BOBNiEB  (Philippe)^  né  en  léBi,  à  MoEtoelUer»  d*tme«a. 
tienne  famille  de  cobe,  (ut  lieutenant  ptrticttlKr  au  pfésidial  è 
cette  ville,  et  y  mourut  en  1711.  il  présida  pour  le  roi  aux  » 
semblées  synodales  qui  se  tinrent  en  Languedoc  jusqu'à  la  vi. 
vocation  de  l'édit  de  Nantes,  dont  il  fot  commissaive-tsècutev, 
et  les  deux  partis  rendirent  justkeà  sa  prudence  et  à  sa  modé- 
ration dans  ces  conjonctures  difficiles.  On  a  de  lui  :  t**  Cm/^ 
rence  des  nouvelles  ordonnaneee  de  Loui»  HVemec  celles  à 
tet  prédécesseurs^  Paris,  1678,  i«-4o  :  eet  ouvrage  a  ea  plos  è 
dix  éditions  ;  2*"  Commantaère  ewr  les  eonelueiom  de  ito»> 
chin  (en  latin),  Genève,  1709,  i»-fol.  ;  3^  7r«il^  des  d&nakim, 
demeuré  manuscrit  de  même  que  son  TraMé  des  lég^wm. 

BOBUinj  (9éogr.){r,  Bouehob). 

BORNersB  {mesurs  et  usages),  s.  m.  manteau  de  laine  blrof, 
qui  sert  de  ?étement  aux  soldats  algériens  et  ks  coonrredeh 
tète  aux  pieds. 

BOBBvoi  EB  (techn,),  Cest  former  un  oui,  tamfîs<iu'eQ  r^pxk 
de  l'autre,  comme,  par  exemple,  pour  faire  un  ati^eineot,  r^ 
connaître  si  une  surface  est  parfottement  plane.  Il  signifie é|ri^ 
ment  placer  des  jalons  pour  tracer  la  ligne  des  fondatieRS  Su 
mur,  on  celle  d'une  rangée  d'arbres  qu'on  veut  planter. 

BOBNOTEUB  [t«f  An.) ,  S.  m.  celui  qui  bomoie,  qui  dm^fe 


placement  des  bornes  sur  une  ligne,  ou  pour  une  séparafioii 
quelconque  f  F.  Arpenteur).  —  Celui  qui  vise  d'un  mZ/Kw 
voir  si  une  cnosc  est  droite. 

BOBOBOl>o  (géogr,).  Ce  sont  les  ruines  d'une  ancicBMxiik 
dans  la  province  de  Kadu ,  dans  rHe  de  Java.  Elles  se  tro«vcol 
à  l'ouest  du  village  de  Bodscfaong ,  où  se  réunissent  les  flams 
Elo  et  Praga.  On  j  remarque  un  temple  de  Bouddha,  encore 
assez  bien  conserve,  qui  doit  avoir  été  bâti  vers  l'an  1519.  Ilest 
curieux  pour  son  étendue,  sa  construction  hardie  et  ses  ini- 
criptions. 

BORODIIfO  (r.  MOSEOWA). 
BOBOMINI  (F.  BORROMIKI). 

BORONJE (6o<an.),  genred'arbustes  de  la  Nouvene-Holhode, 
de  la  famille  des  rutacées.  Des  dix  espèces  connues  de  boronis 
une  seule  est  cultivée,  c'est  la  boronie  à  feuilles  pennées  [bormt 
pennata).  Ses  fleurs  roses  deux  à  deux  exhalent  le  même  par- 
fum que  celui  de  la  blanche  aubépine.  La  boronie  parait  d^ 
voir  s'acclimater  en  France  dans  les  terres  légères  ;  pendant  l'hi- 
ver ,  il  faut  la  mettre  dans  l'orangerie.  A.  B.  de  B. 

BOBOS  (hiât,  nat,),  s.  f.  sorte  d'insecte  du  genre  des  coléop- 
tères (F.  ce  mot). 

BOBOZAIL  (médee,),  s.  f.  maladie  épidémique c|ui  altaqv 
les  parties  génitales,  assex  commune  dans  les  contrées  qui  \» 
dent  le  Sénégal.  C'est  lezail  des  Ethiopiens. 

BO«B  aginée»  {botan,).  Cette  grande  famille  naturelle  a  poa 
caractères  un  calice  persistant,  une  ooroMe  à  cinq  divisions,  lii 
élamines  sont  le  plus  souvent  au  nombre  de  cinq  ;  le  fruit  est  : 
quatre  lobes. — Les  ebangements  de  couleur  dans  les  borragÎM 
sont  presque  universels  ;  c'est  ainsi  par  exemple  que  les  Qeurséi 
toumefortia  muiabiHs,  d'un  blanc  d'abord  verdàtre,  paaseâ 
insensiblement  et  avant  de  se  flétrir  à  une  coulear  aoire  trè- 
foncée.  Plusieun  autres  plantes,  prmi  lesquelles  boos  dîslia- 
^pierons  la  pulmonaire,  la  consouoe,  ont  les  fleurs  rottges  à  ku 
épanouissement  et  bleues  dans  leur  vieillesse. — On  cultive  àaA 
les  jardins  les  hdiotropes.  L'espèce  du  Pérou  est  très-recber 
chée.  Aux  borraginées appartient  le  cordia ,  dont  les  fruits,  af 
pelés  sét>estes,  se  mangent  confits  en  Egypte. — On  trouve  atd 
dans  cette  famille  l'orcanellr  (andiwaltfncipfifo).  Su racânecM 
tient  un  principe  colorant  d'un  rouge  phis  ou  moins  loDcé ,  <|d 
servait  de  ford  aux  dames  athéniennes.  —  Les  borraginées  s«« 
en  général  mucilagineuses  et  adoucissantes.  Quclque»-unr$ 
comme  la  bourrache  (6orra^o||l«i'na/^#),  passent  pour  légèfti 
ment  diurétiques,  k  cause  du  nitrate  de  potasse  qu'elles  renfci 
ment.  —  La  consoude  (symphifium)  est  regardée  comme  astnfl 
gente.  On  emploie  assez  fréquemmeat  Ta  cynoglosse  cornu 
calmante ,  sous  forme  de  pilules.  Elles  doivent  cette  proprieir 
l'opium  qui  s'y  trouve  en  quantité  asseï  considérable. 

A.  B.  i>s  B. 
bobbelistes  (hisL  ecdés.).  Stoupp ,  dané  son  TreUié  de  i 
religion  hollandaise ,  parle  d'une  secte  de  ce  nom  dotal  le  dï 
était  un  certain  Adam  Boreil^  homme  assex  versé  dans  les  tai 
ffues  hébraïque,  grecque  et  latine.  Ces  6orrd»ile«  avaient  en 
brassé  une  i^rtie  des  opinions  des  MeroBonites,  dont  ds  ériiùc 
toutefois  les  assemblées  et  même  la  compagnie.  Ils  avaient  ci 
grande  aversion  pour  )e$  églises,  l'usage  des  sacrenaeiits ,  I 
prières  publiques,  en  cm  BWt  pour  tout  ce  qui  tient  au  cuj 


(«s 

extérieur.  Lé  point  essentiel  de  leur  croyanœ  était  que  Ja  loi 
préchée  au  monde  par  les  ap6tres  s'était  corrompue  sous  leurs 
«Qccesseurs  »  et  que,  pour  cette  raison,  il  fallait  lire  la  parole  de 
Bien  sans  y  ^uter  aucun  commentaire,  aucune  explication  des 
bommes.  Ces  sectaires  affectaient  d'ailleurs  de  faire  beaucoup 
d'aumônes  et  de  garder  une  grande  sévérité  dans  leurs  nueues. 

BOEaÈR£  (^ofaii.),6.  f.  genre  de  plantes  exotiques  de  la  fa- 
mille des  lichens  (  V,  ce  mot).  * 

Bouu  (Chaistofbb),  jésuite  de  Milan,  d'extraction  noble, 
entra  dans  les  ordres  en  1601,  se  rendit  comme  missionnaire 
aux  Indes  orientales,  et  fut  Tun  des  premiers  qui  pénétrèrent 
en  G)diinchine,  où  il  s^ourna  cinq  ans.  A  son  retour,  il  ensei- 
gna les  mathématiques  à  Goimbre  et  à  Lisbonne,  finit  par  entrer, 
sous  le  nom  de  Don  Onofrio,  dans  l'ordre  de  Clleaux,  et  mourut 
à  Rome  eu  1632.  C'est  à  lui  que  l'on  dut  en  Europe  les  premières 
notions  sur  la  Cocbinchiiie,  consignées  dans  son  ouvrage  inti- 
tulé :  Kelazione  délia  nuova  miuione  delli  P,  P.  delta  covnpa" 
gnia  4i  Gtuu  al  rofiio  dtUa  Coeindna,  Borne,  1651,  in-8». 

Boxju,  BOREO^  en  latin  suuiijs,  buuihus  (  Jean- 
François),  £ameux  imposteur,  prophète  et  alchimiste,  et  le  Ca- 

Sliostro  de  son  siècle,  était  issu  d'une  ancienne  famille  noble, 
outil  prétendait  faire  remonter  l'origine  à  Afranius  fiurrbus 
qui  éleva  l'empereur  Néron.  11  naquit  à  Milan  le  4  mai  1625- 
z7 ,  où  s«n  père ,  Branda  Borro  (mort  en  1660,  et  auteur  d'un 
Livre  Jk  remedka)^  exerçait  la  médecine  avec  distinction.  Après 
avoir  terminé  ses  études  chez  les  jésuites  de  Rooie,  il  se  consa- 
cra au  service  de  la  cour  de  Rome,  et  étudia  de  plus  par  goût  la 
médecine  et  la  chimie,  ou  plutôt  l'alchimie.  Il  vécut  quelqiie 
temps  dans  le  désordre  ;  mais  en  1654  il  changea  tout  à  coup  de 
conduiie,  prétendit  avoir  des  révélations ,  et  soutint  qu'il  était 
aippelé  de  Dieu  pour  répandre  la  foi  catholique  sur  toute  la  sur- 
lace du  globe ,  et  réunir  les  hommes  en  un  seul  troupeau  placé 
sous  la  surveillance  suprême  du  pape.  Pour  preuve  de  sa  mission, 
disait-il,  l'archange  saint  Michel  lui  avait  apporté  du  ciel  un 
glaive  sur  lequel  ëtaieiit  représentés  les  sept  él^ents.  Sa  feinte 
piété,  son  enthousiasme  fanatii^ue  lui  attii^rent  bientôt  des  par- 
tisans, et  il  organisa  une  société  secrète  qui  devait  soutenir  ses 
vues.  Cette  société,  qui  avait  six  degrés,  cfevint  en  peu  de  temps 
si  nombreuse,  qu'elle  éveilla  l'attention  de  l'inquisition,  qui 
profita  de  quelques  idées  absurdes  émises  par  Borri  sur  la  sainte 
Vierge  pour  k  poursuivre.  Il  s'enfuit  k  Milan ,  où  il  sut  se  Caire 
un  nouveau  parti,  et  y  développa  successivement  un  plan  qui  ne 
tendait  k  rien  moins  qu'à  fonder  par  la  violence  une  non- 
relie  religion  et  une  nouvelle  organisation  politique ,  qu'il  es- 
pérait établir  sur  les  ruines  de  l'ancien  ordre  de  choses,  et  qu'il 
ippelait  le  règne  de  Dieu  :  ce  gouvernement  devait  commencer 
ians  les  vingt  plus  prochaines  années,  et  il  devait  en  être  le  chef 
»aprèfne.  Malgré  toutes  les  précautions  dont  il  s'entoura ,  lin- 
laisition  démêla  ses  traces ,  condamna  quatre  de  ses  sectateurs 
i  une  prison  p^pétuelle,  et  le  fit  brûler  lui-même  en  effigie, 
m  166 1 ,  à  Rome  et  à  Milan  ;  il  s'était  enfui  en  Allemagne.  Cet 
labile  imposteur  sut  avec  une  grande  adresse  s'insinuer  dans 
plusieurs  cours,  enseignant  l'alchlroie  aux  princes,  dont  il  se 
aisait  richement  payer,  et  leur  offrant  en  retour  de  leur  libé- 
alité  un  flacon  de  son  eau  des  dieux.  Il  exdta  la  plus  grande 
idmiration  comme  docteur  miraculeux;  car  il  n'était  plus  ques- 
ion  de  la  fondation  d'une  nouvelle  église ,  à  Strasbourg  et  à 
Linsterdam,  oùil  joua  un  rôle  fort  brûlant.  Il  avait  de  nom- 
breux domestiques,  de  lAagnifiques équipages, se  faisait  traîner 
»ar  six  chevaux ,  prenait  le  titre  d'excellence,  et  faisait  des  dé- 
penses considérables.  Desmalades,  venus  decontrées  lointaines, 
muaient  autour  de  lui,  et  de  Paris  même  des  personnages  d*un 
laat  rang  se  firent  porter  près  de  lui  en  litière  pour  lui  de- 
Dander  leurguérison.  Pourtant,  en  1666,  il  se  vit  forcé  de  se 
auver  secrètement,  et  alors  ses  impostures  se  montrèrent  au 
prand  jour ,  car  il  emporta  avec  hii  de  grandes  valeurs  en  ar- 
^eat  et  en  diamants ,  gui  lui  avaient  été  confiées ,  et  se  rendit  à 
iarabourp,  où  il  initia  à  l'alchimie  et  aux  sciences  occultes  la 
;eîiie  Christine  de  Suède,  qui  séjournait  alors  dans  cette  ville, 
[lomme  le  grand  œuvre ,  au  lieu  de  produire  les  trésors  qu'elle 
ïfi  espérait,  épuisait  la  cassette  de  la  reine,  Borri  passa  à  Copen- 
lague,  et  sut  circonvenir  le  faible  roi  Frédéric  III ,  qui,  comme 
a  pUipart  des  princes  de  son  temps,  était  grand  secUteur  de 
ralcbiinie,  au  point  de  le  dominer  entièrement.  Il  alla  jusqu'à 
rédîffer  pour  le  roi  une  règle  de  gouvernement  pour  le  Dane- 
oaark.  Mais  Frédéric  étant  mort  en  1670,  après  s'être  laissé  en- 
traîner par  ce  fourbe  à  dépenser  des  millions,  Borri  fut  encore 
une  fois  forcé  de  prendre  la  Cuite,  patoe  qu'il  était  détesté  des 
SranOadu  royamne,  qui  oMnaçaient  sa  vie.  U  résolut  alors  de 
chercher  sonsalut  à  Constantinople;  maisH  fut  anétiç  en  Mora- 
vie ei  ooMiuit  à  Vienne  eamme  suspect.  Là  îl  Toatut  léféler  à 


)  ffflMUfMiro. 

l'empereur  Léopold  P^  de  mystérieux  remèdes ,  prindpalemâat 
contre  le  poison,  et  lever  et  entretenir  à  ses  frais  quelques  régi- 
ments au  service  de  l'empereur.  Mab  on  n'ajouta  pas  foi  à  ses  pro- 
messes j,  et  on  le  conduisit  sous  nue  escorte  de  trente  hommes  i 
Rome,  à  condition  toutef<Ms  qu'onnelecondaroneraitpasàmort 
On  le  Jeta  dans  les  prisons  de  l'inquisition;  il  fut  contrai nten  1673 
de  rétracter  solennellement  ses  hérésies,  sansobtcnir  toutefois  sa 
liberté.  Le  duc  d*£strées,  ambassadeur  de  France  à  la  cour  de 
Borne,  ajant  demandé,  dans  une  maladie  désespérée,  les  secours 
de  Borri ,  et  s'étant  trouvé  guéri  bientôt  après ,  on  adoucit  la 
prison  du  chariatan  eu  le  transférant  au  château  Saint-Ange, 
où  il  mourut  en  1695.  —  On  prétend  qu'il  composa  dans  sa  cap- 
tivité le  traité  De  vini  genêraliane  in  aceium ,  decfsio  expetï^ 
merUaiis  (dans  la  Galleria  di  Minerva ,  tom.  ii ,  pag.  35). 

BonaiCHiA  {bolan.),  s.  nu  sorte  d'arbre  des  Indes,  dont  l'é- 
corce  fournit  un  suc  purgatif. 

BORaiGHius(OLAUS^  plus  chimiste  que  médecin,  naquit  en 
1626,  à  Borchen  en  Danemark.  En  1644  il  fut  euvoyé  à  Copen- 
hague, pour  y  étudier  la  médecine, s'y  applicpia  avec  zèle,  et  en 
même  temps  travailla  à  l'éducation  des  enfants  d'un  seigneur 
danois.  £u  1660,  après  sa  nomination  de  professeur  de  diimie  et 
de  botaniaue  à  l'université  de  Copenhague,  il  se  mit  à  parcourir 
la  Hollande,  T Angleterre,  la  France,  se  fit  recevoir  docteur  à 
Angers,  visita  Rome  en  1665,  fréquentant  partout  les  (^us  illuft- 
trcs  académies,  et  choisi  par  la  reine  Christine  pour  maître  de 
chimie,  il  ne  revint  à  Copenhague  qu'en  1666 ,  et  se  livra  alors 
pour  toi]\jours  à  l'enseignement  de  cette  science  ;  il  y  suivait  les 
principes  de  Paracelse  et  tous  les  dogmes  de  l'alchimie  nouvelle- 
ment etabUs;  mais  au  milieu  de  beaucoup  d'erreurs  théoriques 
se  trouvent  des  (ails  précieux.  Borrichius  fit  surtout  du  bruit 
dans  le  monde  savant  en  soutenant  contre  Conringius  la  ^éémi- 
nence  des  £gyptiens dans  toutes  les  sciences,  et  particulière- 
ment dans  la  chimie;  il  rabaisse  souvent  dans  ses  ouvrages  les 
Grecs,  c[u'on  leur  oppose;  mais  indépendamment  du  mérite 
d'érudition  qui  caractérise  ses  nombreux  écrits,  Borrichias  ser- 
vit la  médecine  par  sa  pratique,  qu'il  commença  même  avec 
coursée  lors  d'une  peste  qui  ravageait  Copenhague.  Il  fut  re- 
vêtu dans  sa  patrie,  en  16d6,  de  la  place  de  meuibre  du  conseil 
suprême  de  Copenhague,  et  en  1689  de  celle  de  conseiller  de  la 
chancellerie  royale.  Il  inséra  beaucoup  d'excellents  mémoires 
dans  les  Àela  Aafni^iMta,  un  entre  autres  relatif  à  la  France  : 
Quid  ad  hisioriam  naluralem  ^teetans  observalum  est  in  iU^ 
nere  GalUœ  inUrioris^anniiQn,  1678, 1679,  traduit  en  fran- 
çais et  inséré  dans  le  quatrième  volume  de  la  Collection  aeadé^ 
nuque  de  Dijon.  Ces  observations  ne  sont  que  des  indications 
superficielles  de  quelques  singularités  observées  en  Provence , 
Dauphiné,  Lyonnais  et  Languedoc.  Borrichius  mourut  de  la 
pierre  le  3  octobre  1690.  Il  voulut  qu'après  sa  mort  sa  maison 
servit  à  loger  seize  étudiants,  sous  le  nom  de  collegium  m^ieum, 
et  qucses  il  vres  et  ses  manuscrits  y  demeurassent  pour  leur  usage. 
Voici  la  liste  de  ceux  qu'il  a  composés  :  i^  Docimasia  meialUcaf 
Copenhague,  1660,  in-««;  léna,  1677,  1680,  in-4«,  et  dans  le 
troisième  volume  du  Théâtre  pharmaceutique  de  Manget;  3^  lie 
onu  elprogreua  chemiœ  ditiertalio,  Copenhague,  i668,  in-4<^ 
y*  Hermetit  jEgypUorum  et  chemicorum  sapieniia,  ab  Her- 
fAonn^  Conringii  animadversionibusvindicala,ibid,,  1674, 
in-4''.  C'est  dans  ces  deux  ouvrages  qu'il  soutient  la  grande  su- 
périorité des  Egyptiens;  4^  Idnguœ  pkeurmaeop^orum  y  iive 
de  aoùuraia  vocabulorum  in  pharmacopoUis  ueiialorum  pro- 
nuncialione,  ibid.,  1670,in-4<';  S'*  Cogilalionêe  de  variis  /tn- 
guœ  laiinœ  œlatibus,  ibid.,  1675,  in-8o;  g9  i^  cousis  diver- 
siioUs  Unguarum/ihid.y  1675,  in-4'',  1704,  in-S**;  tous  les  ou- 
vrages relatifs  à  la  langue  de  la  chimie  et  aux  langues  euro- 
péennes en  général ,  ainsi  que  :  Analêcla  ad  cogilaliones  de 
Ungua  laUna ,  cum  appendicis  de  lexieis  ktUnis  grœciSf  Co- 
penhague, 1682,  in-4*';  7°  De  somno  et  somniferis  maxime  pa- 
fovereis^  Copenhague  et  Francfort,  1680,  1681 ,  1683,  1685, 
in-4<';  9>  De  usu  plantatum  indtjenarum  in  rnsdidna,  Copen- 
hague, 1688  et  1690,  in-4<'  ;  9''  Dissenlationes  de  poeUs  grmcis 
et  laUnù,  ibid.,  1676,  Francfort,  1683,  in-4";  10«  Conspectus 
cMmicorum  scriplorum  Ulustrierum^  Ubellus  posiMmus,  cum 
hisloria  vitœ  audoris  ab  eo  eonseripla,  Copenhague,  1696, 
in-4%  et  dans  la  bibliothèque  de  Manget  avec  le  De  orlu  chi- 
miœ;  ll^*  De  anligua  urbis  Bornes  faeie,  Copenhague,  1697, 
in-8<>;  13^'  De  urbis  Romœ  primordUs,  Copenhague,  1687, 
in-4<>.  Il  a  publié,  dans  les  mémoires  de  l'académie  des  sdenoes 
de  Copenhague ,  un  grand  nombre  d'observations  curieuses  sor 
les  plantes,  et  principalement  sur  des  monstruosités  qui  appar- 
tiennent plutôt  Â  la  physiologie  végétale  ou'à  la  botanique.  Ses 
principale  dissertations  et  mseonrs  académiques  ont  été  re- 
^soeiUis  et  publiés  par  Severin  Xyntmp^  soas  ce  titre  :  Orolîd- 


(96) 


BORROMÉE. 


t>i  émm  ÊÊmm  éiêÊnkmtm ,  CofMiiIngQe,  1714, 

VNMUMMtKX  SacttCbabus^,  é«aitfib  de  GObert,  comte 
flTJlnMMf.  «t  «le  Mar^vmle  de  Médim,  seemr  de  Jcan-Jacqoes 
4r  ll«dkis,  ■  irifij  de  Man^aam^  et  tâètx  âm  cardinal  Jean- 
Ange  de  Meifids.qvi  f«t  deM»  pape  sons  le  nom  de  Pie  IV. 
n  maqvit  le  i octobre  I35S,  danslediâleaa  deson  père,  silaé 
I»  borvtt  ém  lac  Maj^n,  famt  près  de  Milan.  Comme  pres- 
toQS  les  ainis  prédeitMiés  à  une  grande  petfection ,  il  an- 
ca  dès  sa  plas  leWdre  jevnessr  les  plus  benreoses  dispositions 
et  %ii  desÔBé  a  Telai  eccicsiastiqiie.  £n  1559,  il  prit  à  Pavic  le 
le  dodevea  droit  canon  et  Tint  se  fixer  à  Milan.  Suivant 
de  ce 


ie«ae 
MUan 


fl  posBédait  déjà  deax  abbayes  et  un  prieuré , 
serraient  à  ses  abondantes  aumônes.  —  Le  car- 
dbal  de  Méficis  ajant  été  éle%é  à  la  papauté  en  1560,  le  jeune 
*  '  f«t  appelé  à  Rome,  où  Tattendaient  les  plus  grands 
rs  et  les  emplois  les  plus  considérables.  Malgré  son 
âge  et  sa  résbtance ,  il  devint  cardinal ,  archcvèaue  de 
,  protonotaire  de  la  cour  apostolique,  l^at  de  Bologne, 
de  la  Romagne  et  de  la  marche  d'Ancùne  ;  protecf  'ur  dfe  la 
rottroBne  de  Portugal,  des  Pays-Bas,  des  cantons  catholiques  de 
Sttisse,  des  ordres  religieux  de  Saint-François,  des  carmes  et  des 
cavaliers  de  Malte.  —  Pie  IV  ne  pouvait  mieux  placer  sa  con- 
fiance Le  jeune  cardinal  avait  distribué  son  temps  avec  tant 
de  sagesse,  que  les  nombreuses  affaires  dont  il  était  chargé  s*ex- 
pédtaient  rapidement.  Les  Romains  conservèrent  longtemps  le 
souvenir  de  son  administration ,  et  tous  admiraient  son  activité 
infatigable  et  son  désintéressement.  Il  s*était  réservé  des  heures 
libres  pour  la  prière  et  Tétude.  Il  avait  même  des  loisirs  pour 
la  lecture  des  philosophes  anciens,  et  il  avoua  depuis  qu*il 
avait  beaucoup  profité  de  VEnehiridion  d*£pictète.  Pour  iMin- 
nir  Toisiveté  de  la  cour  pontificale,  il  établit  au  Vatican  une 
académie  composée  d'ecclésiastiques  et  de  laïques.  On  y  tenait 
de  fréquentes  conférences  dans  le  but  de  réveiller  le  goût  et  de 
favoriser  le  prr»grès  des  bonnes  études.  Ce  fut  là  que  notre 
saint  vainquit  la  difficulté  qu'il  éprouvait  à  parler  en  public.  Il 
acquit  même  Thabitude  de  s'exprimer  avec  facilité,  ce  qui  le 
rendit  propre  à  prêcher  avec  fruit  la  parole  de  Dieu.  —  Au  mi- 
lieu de  ces  occupations ,  Charles  était  tourmenté  par  des  scru- 
pules sur  la  résidence  à  laquelle  l'obligeait  son  titre  d'évêque.  Il 
ne  fallut  rien  moins  que  toute  l'autorité  de  Barlhélemi  des 
Martyrs,  archevêque  de  Prague,  pour  tranquilliser  sa  conscience 
et  l'engager  à  conserver  des  charges  qui  avaient  pour  but  l'in- 
térêt de  l'Eglise  universelle.  Mais  ne  pouvant  gouverner  lui- 
même  son  diocèse,  il  eut  soin  d'y  envoyer  un  cvèque  et  de  saints 
prêtres  pour  le  remplacer.  —  En  1562 ,  son  frère  unique  étant 
mort,  ses  amis  et  le  pape  lui-même  le  pressèrent  de  renoncer  à 
l'état  ecclésiastique ,  et  de  se  marier  pour  être  la  consolation  et 
le  soutien  de  sa  famille.  Il  refusa  de  se  rendre  à  ces  sollicitations, 
et  afin  de  s'en  délivrer  pour  toujours  il  reçut  les  ordres  sacrés 
et  se  fit  ordonner  prêtre  avant  la  fin  de  la  même  année.  —  L'an- 
née suivante  eut  lieu  la  clôture  du  concile  de  Trente,  retardée  jus- 
qu'à cette  époque  par  une  foule  d'obstacles  qui  avaient  paru  in- 
surmontables ;  notre  saint,  par  son  zèle,  ne  contribua  pas  peu  à 
les  vaincre.  Il  songea  ensuite  à  faire  exécuter  les  décrets  du  saint 
concile.  Il  se  chargea  de  faire  composer  un  catéchisme  qui  ren- 
fermât la  doctrine  des  Pères  de  Trente.  Dans  ce  catéchisme, ap- 
pelé le  ealéchiifne  du  concile  de  Trente,  ou  le  catéchisme  ro- 
tnain,  l'érudition,  l'exactitude,  la  précision,  se  trouvent  unies  à 
l'élégance  et  à  la  pureté  du  stvle. — En  1565,  il  obtint  du  (>ape  la 

fermission  d'aller  tenir  à  Milan  son  premier  concile  provincial. 
1  fut  reçu  avec  le  plus  grand  enthousiasme  dans  sa  ville  épis- 
copale,  et  se  disposait  à  visiter  son  diocèse  lorsqu'il  fut  rappelé 
â  Rome  par  la  nouvelle  de  la  maladie  du  pape  son  oncle.  Il  lui 
ferma  les  yeux ,  après  l'avoir  administré  et  entouré  de  toutes  les 
consolations  religieuses.  Libre  désormais,  il  résista  aux  sollici- 
tations les  plus  pressantes,  et  après  l'élection  du  nouveau  pape, 
il  se  relira  dans  son  diocèse,  à  1  administration  duquel  il  se  con- 
sacra sans  réserve.  —  Résolu  de  travailler  sans  relâche  à  la  ré- 
forme de  son  clergé  et  de  son  peuple,  il  la  commença  par  lui- 
même.  A  Rome,  pour  se  conformer  à  l'usage,  il  avait  été  obligé 
de  se  loger  somptueusement  et  d'avoir  un  domestique  nom- 
breux. En  arrivant  à  Milan ,  il  fit  disparaître  de  son  palais  les 
sculptures,  les  tableaux  et  lesUptsseriesquien  faisaient  l'orne- 
ment. Il  ne  garda  auprès  de  lui  que  les  serviteurs  absolument 
nécessaires,  et  les  soumit  k  un  règlement  sévère.  —  Il  avait  par- 
tagé ses  revenus  en  trois  parties  :  la  première  pour  l'entretien 
de  sa  maison ,  la  seconde  pour  les  pauvres,  la  troisième  pour  la 
"^ration  des  élises,  wns  ses  conciles  provinciaux  il  faisait 
inaltre  remploi  de  tes  rkbcsaes,  disant  qu'il  n'en  était  que 
dininirtraCeor.  Sa  libéralité  se  manifestait  dans  toutes  les  oc- 


casions; elle  éclata  surtout  dans  plusieurs  monuments  qu'il  fit 
élever,  et  qui  subsistent  encore  à  Rome ,  à  Milan ,  et  dans  plu- 
sieurs endroits  de  ce  diocèse.  Il  fit  embellir  et  rebâtir  presque 
en  entier  l'église  de  Sainte-Praxède  à  Rome,  laquelle  était  soo 
titre  de  cardinal.  Il  décora  dans  la  même  ville  l'église  de  SaiQt^ 
Marie-Majeure,  dont  il  était  archidiacre.  Pendant  sa  lésation  de 
Bologne,  il  fit  construire  dans  cette  ville  une  fontaine  etdesécoks 
publiques  par  les  artistes  les  plus  célèbres  :  mais  ce  fut  surto« 
a  Milan  qu'il  se  distingua  par  une  foule  d'établissements  utiles 
à  l'Eglbe  et  à  ses  diocésains.  Il  décora  la  cathédrale,  procura  de 
logements  aux  chanoines  et  aux  autres  ecclésiastiques  employa 
au  service  de  cette  église.  Il  reconstruisit  le  jKilais  archiépiscopal 
avec  toutes  ses  dépendances.  Le  diocèse  lui  fut  redevable  de  h 
fondation  de  cinq  séminaires,  dont  deux  étaient  à  Milan.  EnfiB 
nous  n'en  finirions  pas  si  nous  voulions  parler  en  détail  de 
églises,  des  hôpitaux  et  des  édifices  publics  qu'il  répara  ou  (ja'O 
embellit.  —  Le  diocèse  de  Milan ,  lorsque  Charles  y  arnva, 
était  dans  l'état  le  plus  déplorable.  Les  ^andes  vérités  du  salot 

Îj  étaient  peu  connues;  les  pratiques  religieuses,  défigurées  par 
a  superstition,  avaient  donné  lieu  à  des  abus  grossiers.  Les  si- 
crements  étaient  négligés,   et  la  plupart  des  prêtres,  saos 
lumières  comme  sans  mœurs,  savaient  à  peine  les  administrer. 
Le  désordre  régnait  dans  presque  tous  les  monastères.  Saiol 
Charles  tint  six  conciles  provinciaux  et  onze  synodes  diooé^ 
sains ,  où  l'on  fit  d'excellents  règlements  pour  la  réfonnation 
des  mœurs,  tant  du  clergé  que  du  peuple.  Il  publia  aosg.poor 
le  même  objet,  des  mandements  et  des  instructions  psstoraH 
que  les  prêtres  zélés  ont  depui.s  regardés  comme  des  modi^ 
accomplis  en  ce  ^enre,  et  dont  ils  ont  fait  la  règle  de  leur  con- 
duite. Il  recueillit  en  un  volume  la  première  partie  de  ses  con- 
ciles, qu'il  fit  paraître,  non  sous  son  nom,  mais  sous  le  litre 
û^Actei  de  VEglise  de  Milan.  Le  reste,  qui  forme  un  second  to- 
lume ,  ne  fut  publié  qu'après  sa  mort.  Il  éprouva  des  difficnlté 
pour  l'exécution  des  décrets  portés  dans  ses  conciles;  mabilsr 
raidit  contre  les  obstacles,  et  joignant  une  fermeté  inQeiible 
aux  autres  moyens  que  lui  suggérait  un  zèle  rempli  de  doucm 
et  de  charité,  il  triompha  des  esprits  les  plus  rebelles,  et  assujetti! 
tout  le  monde  à  la  règle,  sans  égard  pour  la  qualité,  le  rang.oa 
les  privilèges  qu'on  voulut  invoquer.  Il  regardait  aussi  la  prédi- 
cation comme  un  des  principaux  devoirs  d'un  évèque,  et  s'y 
appliquait  avec  une  ardeur  infatigable.  —  Son  zèle  enchanta  lé 
gens  de  bien  et  irrita  les  méchants  dont  il  faillit  devenir  la  ire- 
time.  L'ordre  des  humiliés,  qu'il  voulut  réformer,  excita  contr 
lui  un  frère  Farina,  membre  détestable  de  cette  société,  ù 
malheureux  tira  un  coup  d'arauebuse  au  saint  archevéqnt 
pendant  qu'il  faisait  la  prière  du  soir  avec  ses  domestique 
Malgré  ses  prières,  ce  coupable  et  trois  autres  religieux  ses  cou- 
plices  furent  mis  à  mort.  Vie  V  prononça  ladissolution  de  l'ordr 
entier  qui  existait  depuis  le  xi*^  siècle.* — L'immense  charité  ér 
saint  Charles  et  son  zèle  inaltérable  furent  mis  à  de  nouvelle 
épreuves  dans  la  peste  qui  dévasta  pendant  six  mois  la  ville <^ 
Milan.  Son  conseil  était  d'avis  qu  il  se  retirât  dans  quelqv 
autre  partie  de  son  diocèse  ;  mais  au  lieu  de  se  rendre  a  ceU 
décision,  il  soutint  qu'un  évêque  ne  pouvait,  sans  prévarication, 
abandonner  son  troupeau  dans  les  temps  de  danger.  On  le  ^ 
accourir  du  fond  de  son  diocèse  où  il  était  alors  en  visite,  « 
porter  au  centre  de  la  contagion,  animant  ses  coopéra  leurs  pc 
son  exemple  et  ses  discours,  prodiguant  les  secours  spirituHsH 
temporels  partout  où  le  besoin  l'appelait ,  administrant  les  sa- 
crements, vendant  les  restes  précieux  de  son.ancienne  splen- 
deur, son  lit  même,  pour  en  verser  le  produit  dans  le  sein  d« 
pauvres,  ou  le  consacrer  au  soulagement  des  malades;  cherchai 
a  désarmer  la  colère  du  ciel  par  des  processions  générale^  am 
quelles  il  assistait  nu-pieds,  la  corde  au  cou,  les  yeux  fixé^fEl 
son  crucifix  qu'il  arrosait  de  ses  larmes,  et  s'oflTrani  à  Pki 
comme  une  victime  de  propitiation  pour  les  péchés  de  son  pn 

f)le.  En  vain  les  conseils  de  la  sagesse  humaine  cherchèrent  I 
e  détourner  de  ces  pratiques  religieuses,  en  les  lui  représeir 
tant  comme  capables  de  propager  la  contagion  ;  la  Providencv 
dont  les  vues  sont  bien  supérieures  à  de  pareilles  considération 
permit  que  le  fléau  destructeur  suspendit  son  action  dévorafll 
autour  de  la  personne  du  saint  et  de  ceux  qui  l'accompagnairt 
dans  ces  pieux  exercices,  tandis  qu'il  semblait  répaïKlre  ses  t^ 
vages  dans  les  lieux  où  l'on  avait  cru  trouver  des  asiles  impra 
trahies  à  ses  dévastations. —  Charles,  à  peine  sorti  de  cette  loci 
gue  et  cruelle  épreuve,  reprit  le  cours  de  ses  visites  pastoral 
A  ses  yeux,  c'était  un  des  devoirs  principaux  de  TépiSGopat, 
il  s'en  acquittait  avec  son  zèle  ordinaire.  Il  fit  deux  rois  la  vùj 
de  tout  son  diocèse,  et  une  fois  celle  de  sa  province.  Ayant  ei 
trepris  un  voyase  dans  la  Valteline  et  dans  le  pays  des  Grîsoo 
il  y  ranima  le  v&itable  esprit  de  la  religion  ;  il  confiroMi  les  g 


BOEBOHEE.  ( 

iholiques  dans  la  piété,  et  ramena  plusieurs  zuioglieDS  à  l'unité 
de  rÉglise. — Ses  forces  s^épuisèrent  insensiblement  par  Texcés 
de  ses  travaux  cl  pr  les  exercices  de  sa  vie  pénitente;  une  fièvre 
lente  qui  le  minait  l'obligea  de  s'arrêter  au  milieu  de  ses  cour- 
ses évanjgcliques ,  et  de  revenir  à  Milan,  où  il  termina  sa  sainte 
et  laborieuse  carrière,  la  nuit  du  3 au  4  novembre  1584, à  Tâge 
de  quarante-six  ans.  Des  miracles  multipliés  ne  tardèrent  pas 
à  convertir  le  deuil  au  avait  causé  la  perte  du  saint  prélat  en  un 
culte  religieux,  quil  fut  impossible  de  suspendre  seulement 
îusqu'à  ce  que  le  sainl-siégc  en  eût  vérifié  les  titres  et  qu'il 
reùt  autorisé.  Cette  voix  du  peuple  fidèle,  qui  est  regardée 
comme  la  voix  de  Dieu,  tant  qu  elle  n'est  dingée  par  aucune 
passion  particulière,  obligea  enfin  Paul  V  de  rendre,  en  1610 , 
ce  culte  général  et  solennel,  par  une  canonisation  régulière.  — 
Par  son  testament,  saint  Charles  laissait  son  argenterie  à  sa  ca- 
thédrale, sa  bibliothèque  à  son  diapilre,  ses  manuscrits  à  I  c- 
véque  de  Verceil ,  et  iuslituait  rhôpital  général  son  héritier.  Il 
régla  ses  funérailles,  et  ordonna  qu'on  les  fît  avec  la  plus  grande 
simplicité.  Il  choisit  pour  sa  sépulture  un  caveau  qui  était  au- 
près du  chœur»  et  ne  voulut  aaulre  inscription  que  celle  qui 
se  lit  encore  aujourd'hui  sur  une  petite  pierre  de  marbre,  et 
qui  est  conçue  en  ces  termes  :  a  Charles,  cardinal  du  litre  de 
sainte  Praxède,  archevêque  de  Milan,  implorant  le  secours  des 
prières  du  clergé,  du  peuple  et  du  sexe  dévot,  a  choisi  ce  tom- 
beau de  son  vivant.  »  On  y  fit  celle  addition  :  a  II  vécut  qua- 
rante-six ans,  un  mois  et  un  jour  ;  il  gouverna  cette  église  vingt- 
quatre  ans,  huit  mois,  vingt-quatre  jours,  et  mourut  le  4  no- 
vembre 1584.D — ^Les  reliques  du  saint  ont  été  renfermées  dans 
une  châsse  très-précieuse,  et  se  trouvent  déposées  dans  une  ma- 
gnifique chapelle  souterraine ,  bâtie  sous  la  coupole  de  la  srande 
^lise.  L'autel  de  celte  chapelle  est  d'argent  massif,  et  la  plus 
Grande  partie  de  la  voûte  est  revêtue  de  plaques  du  même  inetal. 
Dn  y  entretient  nuit  et  jour  plusieurs  lampes  d'or  et  d'argent. 
—  Saint  Charles  Borromée  est  l'un  des  évêques  les  plus  recom- 
mandables  de  notre  religion.  Il  comprit  combien  le  clergé  s'é- 
tait éloigné  du  but  de  son  institution,  et  il  travailla  avec  un 
Eèle  et  une  persévérance  au-dessus  de  tout  éloge  à  sa  réforma- 
Lion.  Avant  sa  mort,  il  eut  la  consolation  de  jouir  du  fruit  de 
ses  travaux.  Les  évêques  de  toutes  les  nations  qui  voulurent  faire 
revivre  le  véritable  esprit  du  christianisme  se  firent  une  gloire 


harles,  dit-il ,  n'employait 
le  ses  revenus  pour  son  propre  usage  que  ce  qui  lui  était  îié- 
^ssaire  pour  acheter  un  peu  de  pain  et  d'eau  pour  sa  nourriture, 
!tun  peu  de  paille  pour  son  lit.  Etant  avec  lui,  lorsqu'il  faisait 
a  visite  de  la  vallée  de  Mesoleina,  contrée  extrêmement  froide,  je 
e  trouvai  qui  étudiait  pendant  la  nuit,  enveloppé  d'une  simple 
obe  noire,  toute  usée  et  en  lambeaux;  je  lui  représentai  que 
:*était  s'exposer  à  mourir  de  froid  que  de  ne  se  pas  mieux  cou- 
Tir.  Il  me  répondit  en  souriant  :  Que  voulez-vous  faire,  puisque 
e  n'ai  pas  d'autre  robe!  Celle  que  je  suis  obligé  de  porter  le  jour 
ippartient  à  la  dignité  de  cardinal  :  mais  celle-ci  est  à  moi,  et 
e  n'en  aurai  point  d'autre,  tant  pour  l'hiver  que  pour  l'été,  a — 
)n  a  de  saint  Charles  un  très-grand  nombre  d'ouvrages  sur  des 
natières  dogmatiques  et  morales.  On  les  a  imprimés  en  5  vol. 
n-fol.  en  1747,  à  Milan.  La  bibliothèque  du  Saint-Sépulcre  de 
ctte  ville  conserve  précieusement  trente-un  volumes  manuscrits 
le  Lettrée  du  saint  prélat.  Le  clerffé  de  France  a  fait  réimprimer, 
\  ses  dépens,  les  Institutiom  qu  il  avait  dressées  pour  les  con- 
èsseurs.  On  recherche  principalement:  ilc(aEcc/«n(B  Mediolar 
\tnii$.  Plusieurs  écrivains  nous  ont  laissé  sa  vie. 

BoaROMÉE  (Frédébic),  cousin  germain  de  saint  Charles 
ferromée,  fut  cardinal  en  1587,  archevêque  de  Milan  en  1595, 
'i  mourut  le  32  décembre  1651 ,  àffé  de  soixante-huit  ans.  Il 
ivait  assisté  au  septième  concile  de  Milan,  et  s'était  rendu  cé- 
&re  par  la  fondation  de  la  fameuse  bibliothèque  ambrosienne, 
Mo:  les  soins  d'Antoine  Algiati.  Cette  bibliothèque  réunit  de 
leuf  à  dix  mille  manuscrits,  dont  un  grand  nombre  d'orientaux 
l^pportés  de  la  Grèce  et  d'ailleurs.  L'intention  du  fondateur 
•tait  que  seize  savants,  versés  dans  les  divers  genres  de  littéra- 
ire et  dans  la  connaissance  des  langues  orientales,  fussent  oc- 
Apés  à  déchifirer,  â  éclairdr  et  à  publier  ces  manuscrits;  mais 
t  défaut  de  fonds  suffisants  en  avait  réduit  dans  les  temps  le 
jombre  à  trois  ou  quatre.  Mabillon,  Montfaucon,  Muratori  ont 
M)Dné  des  notices  de  quelques-uns  de  ces  manuscrits.  Le  reste 
^t  iacopoo.  et  d'après  un  statut  du  fondateur,  on  refusait 
l&ème  (l*«ii  laisser  voir  le  catalogue  aux  étrangers,  quoiqu'on 
leur  permit  de  «oUatiouDer  ces  manuscrits  avec  les  imprunés. 

IV. 


^7  }  .BORaOMil. 

Le  cardinal  Borromée  était  le  protecteur  des  gens  de  lettres;  il 
avait  fondé  à  Milan  deux  acaoémies,  Tune  pour  les  ecclésias- 
tiques, l'autre  pour  les  nobles.  Il  a  laissé  plusieurs  ouvrages  : 
De  episcopo  eoncionanle,  libri  m,  Milan,  1652,  in-fol.;  Sacra 
colloquia  Htterariay  10vol.  in-12, 1656,  4  vol.  in-40;  Médita-^ 
menta  Utleraria,  publiés  par  Alfernus,  avec  des  tables  et  des 
remarques,  Milan,  1655,  in-fol.  ;  Sermones  synodales,  etc.,  etc. 
On  trouve  la  liste  de  ses  ouvrages,  tant  manuscrits  qu'impri- 
més, à  la  fin  de  V Histoire  littéraire  de  MUan  par  le  P.  Saai. 

BORROMÉES  (Iles)  {géogt,).  On  appelle  ainsi,  ou  Lien  encore 
IsoU  dei  conigli,  à  cause  de  la  grande  quantité  de  lapins  qu'on 
y  trouve,  quelques  petites  iles  situées  au  sein  du  lac  Majeur, 
dans  la  haute  Italie.  Les  bords  de  ce  lac,  d'une  longueur  de  dix 
milles  sur  une  largeur  d'un  mille  et  demi,  et  dont  la  majeure 
partie  appartient  au  Piémont  (le  reste  dépend  du  royaume  lom- 
Dardo-vénitien),  oflrent  à  l'œil  une  série  de  coteaux  riants,  par- 
semés de  nombreux  villages  bien  bâtis  et  de  maisons  de  cam- 
pgne,  couverts  de  vignobles,  de  maisons  de  campasne  et  de 
bouquets  de  châtaigniers.  Ces  lies  doivent  leur  nom  a  la  famille 
des  Borroméi  (F.  a-après)  qui,  depuis  plusieurs  siècles, est  pro- 
priétaire des  terres  les  plus  riches  qui  se  trouvent  aux  environs 
du  lac.  Vitallano  Borromeo  fit  construire,  en  1691 ,  des  terras- 
ses pour  couvrir  les  rochers  nus  qui  s'y  voyaient;  c'est  ainsi  que 
se  formèrent  ï Isola  Bella,  V Isola  Madré  ^  V Isola  di  San-Gio^ 
vannif  San-Michele  et  de'  Pescaton;  les  deux  premières  sont 
devenues  célèbres  par  leurs  riches  plantations.  L'Isola  Madré, 
peuplée  d'innombrables  faisans,  est  située  au  milieu  du  lac 
Majeur;  sur  ses  sept  terrasses,  outre  un  château  avec  un  très- 
beau  jardin ,  on  rencontre  un  très-grand  nombre  de  cyprès,  de 
châtaigniers  et  de  myrtes.  Un  superbe  palais,  décore  des  ta- 
bleaux des  meilleurs  maîtres,  s'élève  sur  la  c6te  occidentale  de 
l'Isola  Bella  ;  la  famille  Borromeo  en  est  propriétaire  et  l'habite 
une  partie  de  l'année.  Par  les  Salle  terrene,  qui  forment  une 
suite  de  grottes  incrustées  de  pierres  de  diverses  couleurs,  et  sont 
ornées  de  fontaines  jaillissantes,  il  communique  avec  des  jardins 
plantés  dans  le  goût  français  sur  dix  terrasses,  toujours  plus 
petites  à  mesure  qu'elles  s'élèvent,  de  manière  à  former  une 
pyramide  tronquée  ,  au  sommet  de  laquelle  est  placée  la 
statue  colossale  d'une  licorne  ailée,  qui  se  trouve  dans  les  ar- 
moiries de  la  famille  des  Borromée.  Ici,  exhalant  au  loin  leurs 
délicieux  parfums,  des  orangers,  des  citronniers  et  des  limo- 
niers s'entremêlent  et  se  confondent  en  d'agréables  bosquets  ou 
s'arrondissent  en  berceaux;  là,  de  hauts  lauriers  forment  un 
petit  bois;  plus  loin  on  voit  des  myrtes,  des  cyprès,  des  grena- 
diers dont  les  fruits  atteignent  leur  parfaite  maturité,  car  les 
montagnes  qui  l)ordent  le  lac  servent  aux  Iles  d'abri  contre  les 
vents  iroids.  Toutefois,  le  climat  de  l'Isola  Madré  est  plus  doux 
que  celui  de  l'Isola  BcIIa;  car,  dans  cette  dernière,  les  orangers, 
les  citronniers  et  d'autres  arbustes  ont  besoin  d'un  abri  pour 
l'hiver.  Les  habitants  de  1  Isola  de'  Pisratori  vendent  aux  Mila- 
nais et  aux  Piémontais  leur  poisson ,  et  font  en  outre  la  contre- 
bande. Comme  on  ne  trouve  point  de  gîte  dans  les  deux  iles, 
les  voyageurs  sont  obligés  d'aller  dans  les  petites  villes  d'Intra, 
de  Palanza  et  deBaveno,qui  d'ailleurs  en  sont  fort  peu  éloignées. 

BORROMÉI,  maison  italienne  qui,  sans  fondement  histo- 
rique il  est  vrai ,  prétend  descendre  de  la  famille  romaine  des 
Anicius.  Ce  qui  est  certain ,  c'est  qu'au  xiy'  siècle  une  famille 
du  nom  de  Borromeo,  riche  en  propriétés  territoriales,  était 
établie  en  Toscane.  Lorsqu'en  1570  San-Miniato  fut  conquis 
par  les  Florentins  et  dépouillé  de  ses  libertés,  Philippe  Borro- 
meo s'enfuit  à  Milan  avec  sa  femme  Talda,  sœur  de  cette  Béa- 
trix  de  Tende  qui,  veuve  deFacino  Cane»  avait  épousé  le  duc 
Philippe-Marie  Yisconli ,  et  avec  ses  cinq  enfants,  Borromée, 
Alexandre,  André,  Jean ,  Marguerite.  Borromée  acquit  le  droit 
de  bourgeoisie  à  Milan ,  devint  le  confident  du  duc  Jean  Galéas, 
puis  le  tuteur  des  enfants  de  ce  prince.  Les  services  que ,  dans 
cette  position,  il  rendit  à  l'Etat,  lui  valurent,  en  1405,  du  duc 
Jean-Marie,  le  val  di  Taro  et  le  château  d'Argato,  près  de 
Gavi.  Borromeo  fut  la  tige  d'une  race  nombreuse  qui  ne  nous 
intéresse  qu'en  ce  que,  selon  toutes  les  apparences,  c'est  à  elle 
qu'appartient  la  câèbre  savante  de  Padoue,  Blanca  Borroméa, 
morte  en  1577.  Il  parait  qu'Alexandre  mourut  sans  enfants,  et 
qu'André  laissa  une  fille  unique.  Jean  ne  se  maria  point.  Grâce 
a  la  faveur  du  duc  Philippe-Marie,  qui  était  devenu  son  oncle, 
il  acquit  un  "^    "   *         ''  '"  '  "'  ""  '^'^  '' 

Marguerite, 

Cet  enfant  s'appelait  Vitali< 

le  duc  permit  au  jeune  homme  de  prendre  le  nom  et  les  armes 
des  Borromée.  Plus  tard,  Yitalien  devint  trésorier  et  favori  du 
duc,  qui  le  combla  de  bienfaits.  C'est  ainsi  que,  en  1457,  il  re- 
çut Castaletto  sur  le  Tésin,  seigneurie  qui  tomba  plusieurs  fois 

13 


(M) 


iBilv  lei  WÊêm  #me  torsadw  de  la  bnHte  Viieooti  ;  Pfelet- 
tra,  tf»fi0  le  VkwaiMNqiie.  prêt  de  Vereeil  ;  eo  i43e,  Arom  ; 
UcalM  «pré»»  Cemairago^dMii  le  territoire  de  LoA.  I<lon  moios 
iBMNNUDiei  furent  le*  acqoMitMNM  que  VitaHeii  Ht  par  achat  ; 
«I  menlôc  tonte  la  rite  an  lac  Maienr^  ta  plet  mfide  partie  de 
randen  comté  d'Anglileni  devrnrent  sa  propriété.  Arona  naéine 
loi  érigée  en  comté  en  la  fiifear,  Tan  1445,  VitaHen  le  ût  oon- 
mflre  dca  étrangers  par  la  magniflqiie  réception  gv'il  fit  é  Al- 
phome,  roi  d'Aragon.  Aprèa  la  mort  da  doc  Phihppe-Mariey  il 
ini  Ttin  dm  quatre  aénateura  amqneto  fot  confié  1  eiercice  du 
lopréme  pouvoir^  et  l'Etat  diaocelant  fvt quelque  temps  soutenu 
aar  les  troors  de  Vitalien.  Enfin ,  chassé  par  on  tnmulte  popu- 
laire, il  moumt  dans  Tun  de  ses  châteaux  en  1449.  Le  petit-fils 
de  Vitalien ,  Jean ,  comte  d*Arona  et  d*Ar^hiera,  conseiller  du 
due  Oetras  Marie  Sforce.  avssi  distingué  par  les  rares  auaittés 
de  son  esprit  qHe  par  sa  loyauté  peu  commune,  apprit  le  pre- 
mier aux  Suisse»  qu'ils  n'étaient  pas  invincibles  (à  i>orno  aOs- 
sola,  en  I4II7).  Pour  conserver  le  souvenff  de  cet  exploit ,  le  due 
ajouta  aux  armes  des  Borromét  un  nourean  champ  rouge  arec 
on  bord  d*or.  Les  dernières  années  de  la  vie  de  Jean  furent  em- 
poisonnées par  les  artifices  de  Ludovic  Sforce  ;  le  tyran  sema 
la  discorde  entre  lui  et  son  frère,  Vitalien  Borromét,  et  persuada 
à  celui-ci  d'adopter  Louis  Visconti,  fils  de  Justine  Borroméo. 
Sforœ,  ayant  ainsi  aflatb|i  la  maison  des  Borromëi,  put  agir  à 
ion  gré  avec  les  deux  frères.  Jewi  mourut  en  1495.  Gilbert  f*% 
an  sa  qualité  de  premier-né»  eC  comme  principal  héritier  des  do- 
maines paternels,  dut ,  comme  son  père,  ressentir  la  haine  du 
duc,  qui  alla  jusqu'à  lui  enlever  An^hiera ,  Arona  et  Vogogna , 
mais  lui  remlit  tout  lorsqu'il  se  vit  lui-même  menacé  par  les 
Prariçats.  Madeleine,  femme  de  Gilbert,  était  fille  du  chevalier 
Frigio ,  que  la  tradition  désigne  comme  fils  d'un  margrave  de 
Brandebourg.  Parmi  les  petits-fils  de  Gilbert,  deux  portèrent  le 
nom  de  François;  tons  ifeux  servirent  avec  gloire  dans  les  ar^ 
mées  de  Charles-Quint.  Deux  autres,  Gilbert  11 ,  l'afné  de  tous, 
et  Jules-César  1*',  fomlèrent  chacun  une  ligne  particulière. 
Gilbert  II ,  au  sein  du  repos  et  de  la  méditation ,  passa  presque 
toute  sa  vie  au  chAteau  d'Arona,  et  épousa  successivement  trois 
femmes  ;  la  première,  Marguerite  de  Médicis,  sœur  de  Jacques, 
le  fameux  capitaine,  et  de  Jean-Ange,  plus  tard  pape  sous  le 
nom  (le  Pie  IV,  fut  mère  de  deux  fils.  Le  plus  Jeune,  Charles 
ftorromée  (  K.  ci-dessus),  devint  l'orgueil  et  I  ornement  de  sa  fa- 
mille. L'atné,  Frédéric  II ,  fut  nommé  par  son  oncle,  le  pape 
Pie  IV.  général  des  troupes  pontificah^,  et  reçut  en  don  la  prin- 
cipauté (l'Oria.  dans  la  terre  d'Otrante,  et  éf)0usa  Virginie  delhi 
Rovere,  qui  lui  apporta  des  droits  sur  Camerino.  Il  mourut  sans 
postérité,  en  f505;  ses  biens  allodiaux ,  et,  en  particulier,  la 
princiiMiuté  d'Orta,  échurent  à  son  frère,  saint  Ctiarles,  et  ses 
liiens  nêrédilaircs  à  son  oncle  Julcs^sar,  le  plus  jeune  des  fils 
de  Frwléric  I".  —  Jules-César  I**"  avait  cle  dans  le  principe 
destine  à  l'état  erclcHiasliquc,  et  on  lui  avait  réservé  les  bônéûces 
qui  apportenaîoni  à  la  famille.  Il  y  renonça  en  faveur  de  son 
neveu,  saint  Charles,  se  mil  an  service  de  lVmpen*ur  dans  les 
guerres  d'Allemagne,  et  obtint ,  à  titre  d'habile  ingénieur,  la 
surintendam'C  de  toutes  les  forteresses  du  Milanez.  Marguerite 
TrivulFC ,  hénlièro  «le  Formigera,  dans  IcCrémonais.  lui  donna 
deux  fiU.  Frétléric,  le  plus  Jeune,  marcha  sur  les  traces  do  Saint- 
Ciharles  ^F.  ci-<lessus).  Son  frère  atnè,  René  !*•%  comte  d'Arona, 
aelgnrur  d'Anghirra.d'Origgio,  dcFormigara,  épousa  Hersilie 
FarnèHc,  fille  naturelle  d'Orlave,  duc  de  Parme.  Les  fils  de  René, 
CbarU»sr*  et  Julrs-Ct%ar  11, eurent  tous  les  deux  des  enfants.  Le 

Idus  jeune,  Jules-(y*sar  II,  commandait  un  corps  de  troupes, 
orsqu'il  fût  tué  devant  Vereeil  en  1348;  sa  femme,  Jeanne  Cesi, 
fille  du  duc  André  d'Ariano  et  Cesi ,  lui  avait  donné  douze  en- 
fants. Jean,  Talné  «le  huit  garçons,  comte  d'Arona,  marquis 
(c«  titre  lui  fut  ol)lenu  en  t«45  par  le  cardinal  Frédéric)  d'An- 
ghiera,  n'avait  que  vingt  ans  en  1636,  lorsou'il  défendit  avec  une 
résolution  rare  Anghiera  contre  le  marécnal  de  Créqui,  et  ob- 
tint le  régiment  de  i^on  |>ère  après  la  mort  de  celui-ci,  et  enfin  le 
grade  de  cominisNiire  général  de  l'armée  de  Piémont  et  du  Mi- 
lanez. Jean  n'était  pas  non  plus  étranger  aux  sciences,  et  Taca- 


embm«.Nè  IVtat  eiTli^iastione,  et  mourut,  en  1675.  canlinal  et 
secn»t.ùre  d'Etat  de  l'Eglise  romaine.  Antoine-René,  duc  de 
(>si,  dans  le  patrimoine  de  Saint-Pierre,  mourut  sans  enfants 
en  l(W6.  et  Patil-Kmile,  le  |>lus  jeune  des  frères,  nunit  toutes 
les  p»»*se?ision*  de  t^  ligne.  Par  sa  mort ,  en  i«M>,  Arona,  Lésa, 
Intra,  Onoblaa,  Veghezro,  Omegna,  I^vena  tctmtrée  ctimpactc 
de^  Imrds  du  lae  Maji^r,  avec  plus  tle  cent  soixante-<Iix  villages 
00  hameaux),  Palestw,  Camairago,  Formigara^Goardasona.  dans 


le  Pannesm ,  pasèreBl  ao  oooile  Charles  H  BaRoméOy  de  h 
Kgne  aînée.  —  Charles  V  avait  eo  trois  fils.  Gâbert ,  le  second, 
ftit  nommé  cardinal  par  le  pape  Innocent  X,  en  f  6M ,  et  moo- 
rot  en  1679  ;  Vitalien ,  conseiller  privé  du  roî  d'Espagne  ft 
grand' maître  de  son  artillerie,  remplit  en  même  temps  les  fisoc^ 
lions  de  commissaire  impérial  en  Italie,  et  monnit  en  1690, 
sans  avoir  été  marié.  René  II  enfin  ^  faftié  des  fils  deChsrles  I* 
époQsa  JoKe,  fille  du  comte  Barthelemi  Arési  T.,  et  moamt  «g 
I68.>.  C'est  à  loi  et  à  son  frère  Vitalien  qne  les  Iles  BorroméQ 
durent  leurs  embellissements.  Le  plus  jeune  des  fib  de  René  H, 
Gilbert,  protonotaire  apostolique  en  1699,  cardinal,  pnfriaitbe 
d'Antiocne,  et  enfin  évéque  de  Navarre,  s'est  (ait  connaître  di 
monde  savant  par  les  services  qa'il  rendit  à  ki  bibliothèque  am- 
broisienne.  Charles  H ,  frère  atné  du  cardinal ,  grand  dT$p»> 
gne,  chevalier  de  Tordre  de  la  Toison  d'Or,  commissaire  impé- 
rial en  Italie  et  vice-roi  de  Naples,  prit  successivement  deoi 
femmes  alliées  aux  fomilles  de  deux  papes:  Fune,  Jeanne Od» 
cakhi ,  était  nièce  du  pape  Innocent  aI  ;  l'autre  était  one  Bir- 
t)erini.  De  son  premier  maria^  il  eut  Jean-Benoit,  né  en  îtl% 

Îui ,  de  deux  femmes ,  eut  trois  fils,  dont  nristoire  ne  parle  pas. 
es  possessions  de  cette  famille  sont  immenses.  Jadis  fUt  avait 
même  possédé  l'Ile  d'Eltie. 

BOBROHEO  (Le  coafTB  ATTronfE-MARTE),  fittérateor  et  hh 
bKophile,  né  à  Padoue  en  1734,  cultiva  les  belles  dîspontkMif 
qu'il  avait  reçues  du  ciel ,  sous  la  direction  des  meilleurs  aa^ 
très.  D*une  famille  patricienne,  honoré,  chéri  de  ses  conma- 
triotes  pour  ses  talents  ainsi  qne  pour  ses  gualités  perawaems^ 
le  comte  Borroméo  passa  sa  vie  occupé  oes  lettres,  aa  bhIîcil 
de  ses  parents  et  de  ses  amis,  et  mourut  â  Padoue  le  S5  jannix 
1813.  Il  avait  composé  une  infinité  de  pièces  de  vers,  panai  1» 
quelles  on  en  cite  de  fort  remarquables,  mais  il  ne  les  pMè. 
point»  et  se  contenta  de  les  lire  à  ses  amis.  La  Cicaiata  (caose* 
rie)  est  composée  de  tous  les  proverbes  en  usage  à  Florence,  oris 
en  vers  par  lui.  Elle  fut  publiée  par  son  ami,  l'abbé  Jos.  Geo- 
nari ,  à  fa  suite  des  $tanze  de  Vinc.  Ricci  sur  la  mort  d*nn  cfaia 
dn  vice-podesta  de  Padoue,  1750,  in-4^.  Il  avait  formé  à  pranà 
frais  une  collection  des  anciens  auteurs  italiens.  A  la  soUintatioa 
de  ses  amis ,  il  en  publia  le  catalogue  sous  ce  titre  :  Notizia  ai 
nûwilieri  Ualiam  poiseduîi^  etc.,  ctm  aieune  novHie  inedik, 
Bassano,  1794,  grand  in-S",  avec  une  préface  et  des  notes  Wb6> 
graphiques  d'un  grand  prix.  H  en  oonna  une  seconde  éditin 
avec  ce  titre  :  Catalogo  de  novellieri  Ualiani  con  agmnnU  d 
unanovella  inediia,  Bassano,  1815,  grand  in-8*.  Sabetlecd» 
lection  des  Novellieri  fut  acquise  par  deux  libraires  an^ais  po«r 
la  vendre  en  détail  à  Londres  ;  mais  avant  la  vente,  qui  eut  licf 
en  1807,  ils  donnèrent  une  troisième  édition  dn  Catahgne,txè' 
bien  imprimé,  grand  in-8",  avec  des  notes  faabliographiqQS 
ajoutées  aux  premières. 

BOBBOM  INI,  architecte,  naquit  à  Bissonne,  dans  le  diocèse  de 
Cùme,  en  1599.  Jeune  encore,  il  étudia  la  sculpture  à  Milan,  H 
après  sept  années  d'un  travail  opiniâtre,  il  partit  pour  Rome, oài 
vint  se  perfectionner  dans  cet  art  qu'il  aimait.  11  avait  alors  sôs 
ans.  Un  maître  marbrier,  son  compatriote ,  occupé  alors  â  h 
marbrerie  de  Saint- Pierre,  l'associa  bientôt  à  ses  travanx.  LV 
miration  du  jeune  Borromini  croissait  de  jour  en  jour  à  mesoR 
qu'il  voyait  phis  souvent  et  qu'il  comprenait  mieux  toutes  is 
l)eautés  de  cette  fameuse  t>asiliaue.  Il  en  mesura  et  dessinais 
principales  parties,  consacrant  a  ce  travail  ses  heures  de  son- 
meil.  Celte  activité  et  les  dispositions  naissantes  qni  se  rt^^ 
laient  dans  cet  ouvrage  attirèrent  plus  directement  sur  lui  FiJ- 
tenlion  et  la  bienveillance  de  Charics  Maderne,  son  parent  al* 
architecte  de  la  fabrique  de  Saint-Pierre.  Ce  dernier  l'appel 
chez  lui  pour  lui  donner  les  premières  leçons  de  son  art,  Pef" 
voya  chez  un  maître  pour  qu  il  y  apprit  la  géométrie,  et  Veio- 
ploya  souvent  à  mettre  au  net  ses  dessins.  Les  progrès  de  Bor» 
romini  furent  rapides,  et  bientôt  Mademe  le  ût  concourir  a 
l'exécution  des  ouvrages  que  lui  avait  confiés  le  pape  Urbain  vnt 
Au  milieu  d'occupations  à  peine  interrompues,  le  jeune  homtt 
n'oubliait  pas  l'art  qu'il  avait  d'abord  étuoié  avec  tant  de  gotf 
il  flt  quelques  sculptures  remarquables  dans  l'intérienr  et* 
les  portes  de  Saint-Pierre.  Mais  Maderne  était  vieux  ,  infînori 
et  ^on  élève  le  faisait  presque  oublier  dans  la  direction  de  W 
ses  travaux.  Le  protecteur  et  le  mattre  de  Borromini  ncioiirut  f 
!62î>,  et  eut  pour  successeur  Bernin,  ouï  admit  yolontier»  * 
jeune  artiste  à  travailler  sous  ses  ordres.  Bernin  était  â  peu  pH 
du  même  âge  que  ce  dernier,  et  déji  sa  réputation  était  ftite.  U 
jalousie  gangrenait  chaque  jour  plus  avant  l'âme  de  Borrotnri^ 
qui  lui  enviait  bassement  non  le  génie,  mais  la  gloire,  fl  ne  vt* 
lut  paraître  que  son  rival  et  fut  presque  son  ennemi.  Urbain  VW 
daignait  penser  quelquefois  au  parent  deCharies  îfcdeme  :  Ifc^ 
romini  Ût  tourner  au  service  de  ses  passions  k  poissante  — *-* 


(< 

tModiipape.  d,  qnriqwB  années  plus  tard,  breMamée^ 
Beroifi  etail  édipaée  pir  ceUe  de  6oa  jaloux  rhral.  Borrooiim 
anitalorsdes  tâlret neb é  ooe haute réfNtUtioa.  L'^^Haedela 
SÊpknuL,  celie  du  collège  de  la  Propagaode,  «ne  partie  de  œite 
de  Saiale-AgBès  et  quelques  palais  avaient  été  construits  sous 
ses  ordres.  L'oratoire  et  la  façade  du  coûtent  de  Saial-PbiKppe 
de  Neri  y  les  décorations  intérieures  de  Saint-Jean  de  Latran , 
l'avaient  mis  a«  rang  des  preiniers  artistes.  Bientôt  le  roi  d*Es- 
pagne  lui  conûa  Tagrandisseraent  de  son  palais  à  Home.  Ce  pro- 

a  non  ezécvté  n'en  valut  pas  moins  k  TarcUtecte  l'ordre  de 
nt-Jaoqnes  et  une  graliication  de  mille  piastres.  Pins  tard , 
le  pape  Im  conféra  Tonire  du  Cbristy  et  accompagna  cette  écla- 
tante faveur  d'un  présent  de  mille  écus  et  d'une  pension.  Mais 
la  jalousie  le  tuait  sourdement»  car  Bemin  avait  aussi  ses  succès. 
Borromini  quitta  Rome,  voyagea  dans  la  Lombardie  et  revint 
bientôt,  toujours  plus  haineux.  Il  se  brisait  au  travail ,  laissant 
divaguer  librement  son  indomptable  imagination  :  c*étail  en 
vain  f  il  ne  pnt  arracher  de  son  oosur  le  sentiment  qui  le  ron- 
«eait.  Un  accès  d'hjpocondrie  mit  ses  jours  en  danger  ;  on  lui 
oéfendit  loate  application,  et  le  maUieurenx  resta  tout  entier  en 
proie  ises  toKures  intérieures.  Son  mal  dégénéra  en  frénésie, et 
pendm  une  nuit  d'insomnie  et  d'angoisses,  il  s'éhmca  de  son 
lit ,  hurlant  d'^Kiwantahles  imprécations ,  se  perça  d'une  épée, 
se  repentit ,  dit^Mi ,  et  mourut  :  c'était  en  1667.  Borromini  avait 
soiianl^buit  ans.  La  passion  invincible  et  funeste  qui  avait 
empoisonné  la  vie  et  causé  la  mort  tragique  de  l'artiste  avait 
aussi  frappé  la  tète  en  même  temps  que  le  coeur  et  oonrompu  son 
goût.  Désespérant  de  vaincre,  en  suivant  les  systèmes  de  l'anti- 
que, ce  rival  dont  les  odieux  succès  le  poursuivaient  partout,  il 
voulut  inventer  et  néant  qu'innover  un  bizarre  et  choquant  dé- 
sordre de  tout  ce  qui  existait  avant  loi.  En  conservant  toutes  les 
parties  des  ordonnances  et  tous  les  détails,  il  décomposait,  trans- 
posait et  renversait  tout  et  partout ,  donnant  à  chaque  détail ,  à 
chaque  partie  une  place  ou  un  rôle  précisément  opposés  à  ceux 
qu'indiquaîtlenr  signification  essentielleetinvariable.BorromIni 
ne  Mtque  détruire  et  ne  reconstruisit  pas  ;  il  abattit  les  systèmes 
inaens  et  ne  put  en  créer  aucun  de  nouveau.  C'est  surtout  dans 
l'orneroentatîon  qne  se  révèlent  andadeusement  et  sans  pudenr 
sa  bizarrerie  et  aon  mauvais  goût.  Outre  les  ouvrages  princi- 
paux dont  nous  avons  parlé,  Borromini  entreprit  encore  l'ora- 
toire de  la  Ctosu-il^iiova  et  la  maison  des  oratoriens,  la  façade 
dupalaisPamphile(I>oria)et  régHsedeSaint-Charles^ux-qnatre 
Fonçâmes ,  le  dûme  de  Saint-André  deUe  Fratu ,  Téglise  des 
Sept-Donlenrs,  et  San-Ffoiro  im  Jfoniorfo,  dont  certaines  par- 
ties, quoique  princmales,  sont  restées  inachevées.  Borromini 
nvailla  aussi  au  palaMBarberini;  il  dirigea  la  construction  de 


rappeler..^ 

«ncioaux  ouvrages  sont  :  le  clocher  en  spn-ale  de  la  chapelle 
te  la  Scmtfmxu,  l'cigliae  de  Saint-Charles-aux-quatre-FonUines, 
i  celle  de  Sainte-Agnès  qui ,  parmi  toutes  ses  autres  construc- 
lons,  trahit  le  moins  la  funeste  influence  des  passions  de  l'artiste. 
BonnoN,  semoir,  boouon,  bbaok  ,  nonnoïc  ou  mmmsn 
RottsnT  et  HAlis  n),  écrivains  du  douzième  siècle,  frères  ou 
m  moins  proches  parents,  naquirent  en  Angleterre.  Le  roi 
lenri  II  les  associa  i  quelques  autres  hommes  de  lettres  pour 
>  traduction  en  prose  des  romans  de  la  TabU-Randê.  ib  trav- 
aillèrent donc  avec  Luoes  du  Gast ,  Gautier,  Map  et  autres  à 
raduirelet  femeux  ronsans  de  ihml,  de  MOéaduê,  de  Uonnoi$ 
t  de  Oiron  h  €<mrurit,  et  continuèrent  seuls  la  traduction  de 
eux  qui  àm  pour  titre  :  Joiefh  â'ÀrimaikU,  le  Saini-Groai  et 
Uriin.  Hélis  de  Borron  publia  seul  le  roman  de  Pokmêdes, 
fs  denx  Borvon  s'associèrent  aussi  pour  aider  Bustiden  de 
ise  dans  la  composition  de  plusieurs  ouvrages  qui  portèrent 
NI  non».  Gela  est  expressément  oonsignédans  un  manuscrit  qui 
t  trouve  à  la  fin  du  StÊint-'ihraai.  Bohert  de  Borron  nous  ap- 
lend  lui-uiémeque  ce  fut  à  la  prière  de  Gauthier  de  Monâié- 
ard  ou'il  rédigea  en  langue  romane  les  Paiu  et  prmêtsm  de 
Mneeioi  eu  Lme  •  et  plus  tard  ce  dernier  roman  fut  mis  en  vers 
nnçais,ain8iqtteleSuMif-0inn«<ctJf«rMi,  par  Christine  de 
Toyei  et  d'antres  poëtcs  du  temps.  Remis  pins  Urd  en  prose , 
Hicbéset  retouchés  depuis,  eeseontesont  tovjoors  conservé  le 
omdeBorroD,  quoiqu'ils  ne  présentent  plus  de  trace  dn  style 
l  leur  prinitiranleur.  Vérard  imprima  en  1496  VHiiMr$  é9 
nrafi,a««e  Mfjnno^ltfM  sur  lesquelles  Alain  ^ 
n  traité.  Béa  1480,  une  traduction  dn  français  en  italien  avaH 
^à  Vemae,  elle  avait  été  fiûte  en  1379  par  il  Ifairoifioo  Mes- 
^  Zord.  Elle  fut  réimprimée  i  Florence  en  i^âsTli  en  existe 
MSI  ane  vmioB  espagnole,  Burgos ,  §498.  l/Himairê  de  Mn^ 
bfuiptesieivsMaretroduiledans  leeouiuilnsckiàmesiècle. 


1  )  nMHBBI. 

-^Cs» /oiU  SI  prsnt asss  tfs  iMostol  tf u  £as  al  iT «nlfwf  nlustoru 
noblêê  ei  vaiUaniê  hommes,  tet  compufnoiu»  furent  fmnrimfi 
a  Paris,  par  Vérard,  1488  et  1494, 3  vol.  in-lbl.  ;  ibid.,  1815. 
1539,  1553, 3  vohnnes  uui  se  relient  en  un  volume.  Il  exista  à 
la  Bibliothèque  du  roi  oeux  exemplaires  vélin  de  l'édition  4e 
1494  (  F.  Van-Praet,  Caàmhguê  dê$  ùuwreLgeê  sur  t^m  d»  fa 
BibUùihéqw  rof€k^  i  v,  351).  Ce  roman  a  été  traduit  en  iUlien; 
il  l'a  été  aussi  en  allemand,  par  Ulric  de  Zetziglofen  ou  Ss  ' 
nofen. — VHiei9ére  dm  Saùit'Orutd  qui ,  dans  les  mêmes 

nuscrils,  formeuiieparliedeslVioii««ie«^I«noplo€,aélé 

primée  séparément,  Paris,  1516  et  1525,  luHfoL  BuschiM  m 
inséré  des  observations  intéressantes  sur  le  SahR-Graal ,  wal 
ou  Gréai  dans  VAMeuêck.  Mueeum,  i ,  491  (  F.  aussi  ÏHiêMM 
des  Croisades  de  Wilken,  tom.  ii,  appendices,  n*  S).  Les 
romans  des  chevaliers  de  la  Tûbk^Ronde  font  partie  de  la  Bi- 
bliothèque bleue.  Tressan  en  a  donné  l'analyse  dans  les  trois 
premiers  volumes  de  l'ancienne  BibUoikiqmê  dêê  rowHOU. 
V Histoire  de  Merlin  a  été  rajeunie,  en  1797  par  l'imprioienr 
Boulaid  (  F.  Hiêl.  Uit.deia  Fremee,  xv,  497). 

Bonnow  (^boiem.),  arbre  ou  bois  des  Indes.  Son  éoarce  eSI 
couverte  d'épines  crochues.  Si  l'on  y  fait  une  incision,  il  en  sort 
un  sue  puri^tif  ;  il  est  si  poreux  qu'il  n'est  pas  mtae  bon  à 
brûler.  Il  parait,  par  ce  détail,  que  cette  plante  est  peu  connne. 

nennow,s.  m.  (hiêi.  mu.),  poisson  des  HesMoluques.  Il  a  le 
corps  médiocrement  lonff,  médiocrement  comprime  ou  aplati 
par  les  côtés  de  la  tdte ,  m  yeux  et  la  bouche  asset  grands ,  les 
dents  fines,  très-nombreuses.  Les  nageohes  sont  au  nombre  de 
sept ,  savoir  :  deux  ventrales  petites  au-desaous  des  deux  pect^ 
raies,  qui  sont  elliptiques,  médiocrement  grandes;  une  dorsale 
longue,  comme  fendue  en  deux,  plus  basse  devant  qne  derrière; 
une  derrière  l'anus,  aussi  profoodeque  longue,  et  une  àla  queue, 
creusée  en  are.  De  ces  nageoires  deux  sont  épineuses,  savoir  : 
la  dorsale  dans  ses  huit  rayons  antérieurs,  et  1  anale;  son  corps 
est  bleu  sur  le  dos,  avec  une  tache  ovale,  noire  de  diaqoe  côté  et 
jaunâtre  sur  les  côtés  et  sous  le  ventre.  Le  borrour  est  commun 
dans  la  mer  d'Ambolne,  autour  des  rochers.  Sa  chair  est  lemio 
et  de  bon  godt  ;  on  lemangecommeun  mets  excellent.  Ce  poi^ 
son  n'est  pas  une  espèce  de  carpe,  comme  le  dit  Ruysch ,'  mais 
une  espèce  de  camboto,  qui  fait  un  genre  particulier  que  nous 
plaçons  dans  la  &raille  des  snaies. 

noBSBOnp  (F.  Pomin). 

noBSHOLDBE,  nom  qu'on  donnait  anciennement  en  An-' 
gleterre  au  chef  ou  doyen  d'une  société  composée  de  dix^mem» 
ores,  et  que  pour  cette  raison  on  appelait  décurie.  Ces  dix 
hommes  se  rendaient  caution  et  responsables  les  uns  des  autres 
enven  le  roi ,  fxnir  tous  les  délits ,  contraventions  ou  crimes  qne 
chacun  pouvait  commettre.  En  cas  de  fuite  de  l'un  d'eux ,  les 
autres  étaient  tenus  de  le  représenter  dans  un  délai  de  trente 
joun,  et  de  donner  une  satisfoction  proportionnée  à  la  fiinte 
dont  il  s'éult  rendu  coupable.  Bn  880,  le  roi  Alfred  divisa  tonte 
l'Angleterre  en  comtés»  chaque  comté  en  centuries,  chaque 
centurie  en  décuries.  Ces  dernières  comprenaient  dix  classes  de 
bourgeois  considérables  dont  le  doyen  fut  appelé  borsMder^ 
c'est-^a-dire  le  principal  répondant  ou  le  vieillard  dn  bourg. 

BOE8IÉBI  BB  KAMirBLD  (  Jbaii*Baptiste)  ,  célèbre  mé- 
decin italien,  fondateur  de  la  clinique  de  Pavie  »  né  à  Trente  en 
17S5,  éprouva  de  grands  malheurs  dans  son  enfance;  il  perdit 
un  CBÎI  «ins  une  muadie  ;  bientôt  après,  son  père  mourut,  et  ses 
frères  ne  s'occupèrent  aucnnenwnt  de  son  éducation.  Son  mérite 
et  sa  constance  triomphèrent  de  tous  les  obstacles.  U  commença 
l'étude  de  la  médecine  i  Trente,  fut  l'élève  de  Morgagni  à  Pa- 
doue,  et  reçu  docteur  avant  le  temps ,  il  n'arait  que  vingt  ans 
quand  il  alla  s'étabtiri  Faenza,  d'oàil  chasM  une  épidémie  très- 
meurtrière.  En  1770,  Marie-Thérèse  le  nomma  professeur  de 
matière  médicale  i  Pavie;  il  prononça  à  cette  occasion  un  discours 
latin  fort  remarquable  :  8mr  Im  earnses  qmi  ont  reêérdé  U  psr- 
^ianm/emefU  de  ia  médedm preOique.  Deux  ans  après,  il  fut 
nommé  professeur  de  médecine  pratique,  et  il  fonda  Venseigfie- 
ment  dinique  à  Pavie.  En  1778,  il  devint  médecin  de  la  cour 
arahiducale  de  Milan.  Il  mourut  à  Milan,  le  SI  janvier  1785^ 
d^une  maladie  die  reins  et  de  la  vessie.  Son  Nvre  le  plus  impor- 
tant est  sans  contredit  :  JnslHiflton^f  medieines  praetices  emas 
emditoribut  suis  prmkçebsU  Burseriusde  Kemifeld^  Milan  , 
1781-88,  4  vol.  ifi**4^,  ouvrage  classique  en  Italie,  et  traduit  en 
anglais  par  Cullen  Brovirn,  fils  du  novateur  écossais,  Edim- 
bourg, 1800, 5  vol. Hr^8^ Onaencore  de  lui  :  i^^De  atàkelméntiem 
esrwmU  vivifeieultaU,  Faensa,  1765  ;  2»  DeUe  aeque  diS.  Crie- 
loforo,ibid.,  1761, m*^;  9»  Nuovifemnneniêeop€rtineitan^ 
liH  ekimklk9  dei  laUs,  Pavie,  177S,  in-8»  ;  et  ses  oeuvres  post- 
bnrass  f  sur  le  ponls^  les  maladies  vénériennes  et  les  maladies 
onlanéssy  sons  ce  titre :/**JI^  BweerU  de  Emmifeld  operà 


BOftT. 


(100) 


BOftZOlIB. 


w9$ihnwM  quœ  ex  schêdii  tjuêtolUgU  atque  ididUJ,^B,  BeHi, 
Vérone,  4830  et  23,  S  vol.  in-8«. 

BORSIPPA  {géogr.  ane.  ),  ville  de. la  Babylonie  y  sur  TEu- 
phrate  ^  avait  de  grandes  fabriques  de  toiles.  D'après  Strabon  , 
eHe  était  consacrée  à  Apollon  et  à  Artémis,  c'est-à-dire  à  des  di- 
finités  analogues  à  ces  deux  divinités  grecques.  Ce  gé(^raphe 
ajoute  qu*il  y  avait  dans  cette  ville  une  classe  particulière  de 
préCres  de  Tordre  des  Chaldéens;  on  peut  donc  supposer  qu*il 
existait  k  Borsippa  une  sorte  d'institut  sacerdotal  semblable  à 
ceux  de  Tlnde.  On  prenait,  dit-on,  dans  les  environs  des  chau- 
tes-souris  bonnes  â  manger. 

BOBSiPElVNES(hùr.  ane.),  s.  m.  pi.  secte  de  philosophes 
Gbaldécns ,  qui  avaient  pour  adversaires  les  Orchéim ,  autre 
secte  de  philosophes. 

BOBSOD  [géogr.),  comté  de  Hongrie,  entre  ceux  de  Giemœr 
et  de  Toriia  au  nord,  et  celui  d'Hevis  au  sud.  Il  a  180  lieues 
carrées,  163,955  habitants ,  douice  bourgs  et  cent  soixante-sept 
villages,  et  a  pour  chef-lieu  Saint-Miskolen. 

BOBTINGLE  (  Urm.  de  rivière  ).  C'est  une  hausse  que  Ton 
place  sur  les  bords  d'un  bateau  trop  chargé ,  pour  empêcher  les 
eaux  de  passer  par-dessus. 

BOBTO.\ A  (6olan.),  s.  m.  sorte  d'arbrisseau  d'Arabie ,  du 
genre  des  ricinelles. 

BOBURE  (chimie),  s.  f.  combinaison  du  bore  avec  les  corps 
eombustibles  simples. 

BORUS,  Ois  de  Périères,  épousa  Polydora,  611e  de  Pelée. 

BOBUCI  {géogr.  ane.) ,  peuple  sannate  que  Ptolémée  place 
dans  la  Sarmatie  septentrionale,  auprès  des  monts  Riphées,  et 

Kr  conséquent  dans  des  pays  sur  l^uels  il  n'avait  pas  d'aussi 
unes  notions  que  sur  les  cistes  de  la  Prusse.  Ici  il  connaissait  les 
Qahndm ,  les  Sudeni  et  les  Slavoni ,  que  nous  retrouvons  dans 
les  vieilles  chroniques  prussiennes  et  même  dans  les  terriers 
ions  le  nom  rleGalindes,  SudansetScbalannes.  Gomme  ces  no- 
tions de  Ptolémée  se  fondaient  vraisemblablement  sur  le  com-« 
meroe  de  l'ambre  et  sur  les  voyages  dirigés  du  Danube  vers  les 
côtes  de  la  Prusse ,  les  Borusci ,  oien  qu'il  n'eût  pas  une  idée 
exacte  de  leurs  demeures ,  sont  pourtant  an  peuple  réel  et  non 
fabuleux ,  que  nous  pouvons  considérer  comme  la  souche  des 
Prussiens  actuels. 

BORVOOU  BORMONIE,  BORMOXI A  et  DAMO\A  ,  divinités 

celtes  qui  présidaient  aux  eaux  thermales  chez  les  Sèquanes  et 
les  Eduens.  On  présume  que  la  première  donna  son  nom  à  la 
ville  de  Bourbon ne-les-Bains. 

BOBY  (Gabriel  de)  ,  amiral  français  et  membre  de  l'acadé- 
nie  des  sciences,  naquit  à  Paris  en  mars  1720.  Il  entra  fort 
jeune  dans  les  gardes  de  la  marine  et  obtint  l'amitié  du  profes- 
seur d'hydrographie  Goubart,  élève  de  Mallebranche.  En  peu  de 
temps  il  acquit  les  nombreuses  connaissances  applicables  à  la 
marine.  En  1751 ,  il  publia  une  description  de  l'octant  à  ré- 
flexion p  Hir  la  mer,  tout  à  fait  inconnu  en  France.  Cette  mémo 
année ,  U  fut  choisi  pour  aller  déterminer  la  position  des  caps 
Finiiiêrc  et  Ortégal,  les  deux  points  de  reconnaissance  les  plus 
uécessaires  à  la  navigation  dans  le  golfe  de  Gascogne,  et  qui  ne  se 
trouvaient  encore  tracés  sur  aucune  carte.  Malgré  une  inOnité 
d'obstacles  de  la  part  des  éléments  et  de  la  part  de  la  supersti- 
tion (les  habitants  de  la  petite  ville  d'Espagne  Muros,  près  de 
laquelle  il  lit  placer  un  observatoire,  Borj'  remplit  sa  mission 
d'une  manière  satisfaisante.  Ses  observations  sur  le  cap  Finis- 
tère ne  présentent  qu'une  différence  de  2®  50' en  latitude  et  de 
"ii  en  lunf^itu'le  avec  celles  qui  sont  données  dans  le  Mémoire 
êur  les  adérages  des  côtes  de  France,  publi'»  en  1833  par  le  dé- 
p6l  des  caries  et  plans  de  la  marine.  Il  reçut  alors  le  comman- 
dement de  VAmaMhe.  Se  trouvant  à  Brest  en  mai  1753,  il  ob- 
serva le  passage  de  Mercure  sur  le  soleil;  mais  son  mémoire  ne 
fut  inséré  qu'en  1766 ,  dans  le  tome  m  du  recueil  des  savants 
étrangers.  On  soupçonnait  que  l'éclipsé  de  soleil  du  20  octobre 
1755  serait  totile  à  Aveiro,  petite  ville  de  la  province  deBeira,  en 
Pt»rlugal.  Bory  reçut  l'onlre  de  s'embarquer  sur  la  frégate  la 
Comèie,  pour  aller  olïserver  cette  éclipse,  puis  déterminer  les 
prinripaux  points  des  côtes  du  Portugal  et  Je  Ttle  de  Madère. 
Celle  canipgne  est  insérée  dans  l'histoire  et  les  mémoires  de 
racrtilcmie  des  sciences,  1775,  pag.  112,  116,  115.  En  1761,  il 
fut  nommé  au  gouvernement  général  de  Saint-Domingue  et  des 
Iles  Soits-le-Vent.  Il  proposa  des  améliorations  au  gouvernc- 


libre  de  l'académie  des  sciences.  Il  publia  une  série  de  mémoi- 
res sur  h  marine,  qu'il  n*unit  plus  tard  en  un  volume  in-8^, 
flous  ce  titre  :  Mémoires  sur  t administration  de  la  marine  et 
des  colonies .  par  un  offieier  général  de  la  marine ,  doyen  des 


gouverneurs  généraux  de  Saini-Dowiingue.  Ces  mérooÎTea  sont 
au  nombre  de  onze,  courts,  bien  pensés  et  bien  écrits.  Eo  1789, 
il  publia  un  mémoire  in-8<» ,  sur  les  moyens  d'agrandir  Penit 
sans  en  reculer  les  limites.  Un  an  auparavant,  il  avait  été  admis 
à  l'Institut.  Il  mourut  à  Paris  le  8  octobre  1801.  Sur  la  fin  de  sa 
vie  il  était  malheureux,  puisqu'il  fut  obligé  de  vendre  sa  biblio- 
thèque. 

BOBTE  {botan),  s.  f.  plante  vivace  qui  croit  dans  les  sables  de 
la  Nouvelle-Hollande. 

BORTNE  {botan.),  végétaux  marins  nuancés  de  rose  et  de 
pourpre,  les  plus  élégants  de  tous  ceux  que  l'on  trouve  sur  les 
bords  de  la  mer,  se  forment  sur  les  fucus  ou  sur  les  rocbors.«- 
On  les  rencontre  depuis  les  limites  moyennes  de  la  marée 
jusqu'à  deux  ou  trois  pieds  au-dessous  de  l'eau  dans  la  base 
mer. 

BORTSTHÈfr E ,  père  de  Thoas,  le  roi  de  Tauride,  contempo- 
rain d'Iphigénie.  On  sait  qu'un  fleuve  de  la  Russie  (  le  Dnieper) 
a  porté  ce  nom  et  l'adonné  à  une  ville  appelée  Borysthèoeset  à 
un  peuple  dit  Borysténides. 

BORYSTHÈSfE  (  hist.  anc.  ),  cheval  favori  de  l'eniperear 
Adrien,  qui  lui  fit  faire  des  obsèques  magnifiques  et  composa  a 
son  honneur  une  épigramme  que  nous  avons  encore.  —  Boits- 
THÈNE,  ensuite  Danaprù  (Dnieper  ou  Niéper),  grand  fleure  de 
la  Sarmatie  d'Europe,  prenait  sa  source  au  pays  des  Neores, 
coulait  du  nord  au  sud ,  traversait  le  pays  des  Budîns,  et  se 
jetait  dans  le  Pont-Euxin,  prèsd'Albia  ou  Borysthenk 

BORYSTHÉNIEK,  NE  {gram.),  adj.  qui  concerne  le  Borj^ 
thène.  U  est  aussi  substantif:  celui  qui  halûte  sur  les  bords  à\i 
Boryslhcne. 

BORYSTHENIS  OU  OLBIA,  ville  de  Sarmatie  (F.  OlAu). 

BORYSTHÉNITE  (BlON  LE)  (F.  BiON). 

BORYSTHÉNlTES  {oéogr.  anc.) ,  nation  scythe  qui  habitait 
vers  l'embouchure  du  Borysthènc. 

BOEZONE  ( Lucien  ) ,  peintre,  né  à  Gènes  en  1590,  étudia 
sous  Pierre  Bertolotto,  son  oncle,  artiste  qui  avait  quelque  ré- 
putation pour  le  portrait.  Lucien  se  fit  distin^er  par  ses  pre- 
miers dessins;  Albéric ,  duc  de  Massa ,  à  qui  on  en  avait  pré- 
senté, sut  apprécier  son  talent  et  le  recommanda  à  César  Gorle, 
artiste  célèbre ,  dont  le  prince  estimait  beaucoup  les  ouvrages. 
Gorte  fit  d'abord  copiera  son  élève  des  gravures  des  plus  grande 
maîtres,  et  l'engagea  même  à  apprendre  avec  soin  Vanatomif. 
La  réputation  de  Lunen  s'étendit.  Un  seigneur  de  Gènes  \m 
commanda  plusieurs  tableaux ,  parmi  lesquels  celui  représen- 
tant Diogèneà  moitié  nu,  tenant  un  Hvre  dans  la  fnain  droiït 
et  sa  lanterne  de  la  main  gauche,  eut  un  grand  succès.  Borzoof, 
qui  avait  reçu  une  brillante  éducation ,  était  un  des  jeunes  ^ 
les  plus  habiles  dans  l'art  de  l'escrime  ;  il  sut  renoncer  a  cf 
genre  de  réputation ,  en  ne  se  livrant  plus  à  cet  exercice,  pam 
qu'il  s'était  aperçu  qu'il  allourdissait  sa  main.  Il  étudia  n 
place  la  musique  et  les  règles  de  la  poésie,  et  réussit  à  Um 
quelques  morceaux  que  l'on  trouve  dans  le  recueil  de  J.  J.  r> 
vallo.  Mais  la  peinture  fut  son  goût  dominant  et  l'objet  le  pbt 
sérieux  de  ses  études.  Il  fit  pour  l'église  de  Saint-Joseph  Saiid 
François  recevant  les  stigmates ,  tableau  qu'on  lui  avait  de- 
mandé. Ensuite  Jean-Charles  Doria  le  prit  avec  lui  pour  aller) 
Milan  acheter  des  tableaux.  Borzone  s  y  lia  d'une  tendre  ami- 
tié avec  Cerano  et  Procaccino ,  artistes  recommandables,  et  il^ 
fit  les  portraits  du  gouverneur  de  la  ville  et  du  duc  Octave  Pi^ 
colomini.  De  retour  à  Gènes,  il  grava  des  Saintes  Familles  et  d^ 
jeux  d'enfants.  D'autres  ouvrages  de  lui  excitèrent  radnairalW 
générale,  lelsque  le  portrait  du  poëte  Chiabrera, qu'Urbain  VID 
ut  placer  dans  sa  galerie ,  celui  du  cardinal  Odescalchi  (depQ> 
Innocent  XI  ),  celui  de  Tomraaso  da  Trebbiano,  de  Tordre  d^ 
capucins ,  qui  vécut  un  siècle  entier ,  et  mourut  en  odeur  & 
samleté.  Ce  dernier  portrait  a  été  gravé  à  Paris  par  MicV 
Lasne.  Lucien  fut  recherché  par  les  grands  hommes  de  son  é^* 
que,  et  reçut  de  Guide  des  marques  d'estime  et  d^amitié.  fr 
tous  côtés  on  voulait  avoir  de  ses  tableaux;  des  demandes  K 
étaient  adressées  de  toute  l'Italie,  de  la  France ,  de  l'Espagne 
sa  gloire  était  complète  lorsqu'en  16^45,  étant  occupé  sur  "• 
échafaud  a  peindre  une  nativité  du  Sauveur,  pour  la  famille  !• 
mellini,  il  tomba  d'une  grande  hauteur  sur  le  pavé  et  se  fr 
cassa  la  tète.  Borzone  laissa  trois  fils  qui  cultivèrent  la  peinture 
—  Jean-Baptiste  termina  quelques  travaux  que  son  père  a^ril 
laissés  inachevés ,  et  mourut  en  1657. — Charles  fit  des  porln  .  -i 
mais  d'une  dimension  plus  petite  que  ceux  de  son  père»  et  m*':' 
rut  de  la  peste  qui  fit  tant  de  ravages  à  Gènes  en  1657.  —  Marv*" 
François  composa  des  paysages  et  des  marines ,  variant  tour  i 
tour  sa  manière  de  peindre ,  tantôt  dans  le  genre  de  G^iasp"-" 
tantôt  dans  celui  de  Claude  Lorrain  et  de  Salvator  Rosa.  Ses  »  '^ 
bleaux  font  beaucoup  d'effet;  sa  couleur  est  tendre  et  soave ,  ^i 


toadie  dâicate  et  légère.  Louis  XIY  l'a ktira  en  France  et  le  com- 
bla de  farears  et  de  distinctions.  Il  le  fît  travailler  dans  les  ap- 
Sirtements  du  Louvre,  et  surtout  dans  celui  qu*on  appelle ie< 
aimée  la  reine,  où  il  peignit  à  Thuile  neuf  grands  morceaux 
de  paysages  d'une  frafcfaeur  et  d'une  vérité  inimitables.  Il  fit 
dans  le  château  de  Vincennes  différents  paysages ,  des  ports  de 
mer,  des  orages.  Il  revint  mourir  dans  sa  patrie  en  4679,  âgé 
de  cinquante-quatre  ans. 

BOS  (mylA.j,  s.  m.  ffàteau  sacré  garni  de  cornes,  qu'on  off^rait 
à  Apollon,  k  Diane,  à  Hécate,  etc. 

Bos,  BOSCH,  Boss  OU  BoscBi  (JÉROiTE),  né  à  Bois*le-Buc 
vers  le  milieu  du  xV"  siècle,  fut  l'un  des  premiers  peintres  qui 
peignirent  à  l'huile  ;  mais  il  se  distingue  de  ses  contemporams 
en  ce  que  sa  manière  est  moins  dure ,  et  qu'il  dispose  mieux  les 
draperies,  et  évite  tout  ce  qu'il  peut  y  avoir  de  raide  et  d'angu- 
leux dans  les  plis.  Tous  ses  tableaux  décèlent  un  goût  singulier 
pour  l'aventureux  et  le  terrible  ;  ce  sont  des  rêves  affreux  et  dé- 
sespérants ,  les  tourments  des  damnés  en  enfer ,  etc.  Ces  images, 
produites  avec  génie  et  avec  feu ,  gagnaient  davantage  encore 
par  un  coloris  soutenu. 

BOS  (Jean-Louis  van  der),  excellent  peintre  de  fleurs  et 
de  fruits^  florissaità  la  fin  du  xv*"  siècle;  mais  on  ne  ronnaft 
aucune  arconstance  de  sa  rie. 

BOS,  BOSiiTS  (  Lambert  ),  professeur  de  grec  à  Francker , 
né  en  1670  à  Workum  en  Frise,  où  son  père  était  recteur.  Il 
mourut  en  1717.  On  a  de  lui  :  l""  Thomm  Magislri  dielionum 
aiticarum  ecelogœ,  cum  tio^m,  Franeq.,  1698,  in-8°.  La  meil- 
leure édition  est  celle  de  J.  S.  Bernard ,  Lugfd.  Balav.,  1757, 
in-8«»;  2®  Exercilationeiphilologicœ  ad  locanonnulianovi  fœ- 
devis,  Franeq.,  1700;  aucl.,  1715,  in-8^;  5°  Obtervalionet 
mûcellaneœ  ad  loea  quœdam  Novi  TestamenHy  ibid. ,  1707; 
Leovard.,  l751,in-8«;  \''EUipse$grœcm,  Franeq.,  1702,in-19; 
ouvrage  classique,  augmenté  depuis  par  plusieurs  savants;  5*>Aii* 
tiquilalum  grŒcarum^  prœeipue  Aiticarum,  descripUo  bre- 
vis ,  Franeq. ,  1714,  in-12;  souvent  réimprimé  avec  des  addi- 
tions, traduit  en  français  par  Lagrange,  Paris,  I769,in-12; 
6"  Animadversiones  ad  scriplores  guosdam  grœcos;  accedit 
spécimen  animadversionum  iatinarum ,  Franeq.  ,1715,  in-«*; 
i""  Reguks  prmcipum  accenluum^  etc.,  Amst.,1715,  in-8^ 
Son  édition  de  la  traduction  alexandrine  de  TAncicn  Testament 
se  lait  remarquer  par  ses  nombreuses  variantes. 

BOS  (Du)  (V.  l)UBOS). 

BOSA  (géogr.) ,  petite  et  ancienne  ville  sur  la  c6le  occidentale 
de  la  Sardaigne ,  sur  le  Terno ,  à  une  demi-lieue  de  son  embou- 
îljurc;  siège  d'un  évèché.  Elle  est  bâtie  au  pied  et  sur  le  pen- 
dant d'une  colline,  dont  le  sommet  est  occupé  par  un  chàteau- 
ort  en  ruines.  On  y  embarque  des  fourrages,  du  blé  et  des  vins. 
H>n  port  est  fréquenté  par  les  Génois,  qui  viennent  pécher  sur  la 
x»lc  voisine.  £lie  a  4,500  habitants,  et  se  trouve  à  onze  lieues  au 
•ud  de  Sassari. 

BOSAN  (  mœurs  et  usages  ) ,  s.  f.  breuvage  fait  avec  du  millet 
K)uilli  dans  de  Teau.  Les  Turcs  font  un  erand  usage  du  bosan. 

BOSAYA ,  s.  f.  {bolan,)f  nom  brame  d'une  fougère  du  Ma- 
nbar.  D'une  touffe  d'un  à  deux  pouces  de  racines  fibreuses  rous- 
l's,  sort  un  bourgeon  rampant  horizontalement  sous  terre,  cy- 
indrique,  noueux,  d'un  pouce  de  diamètre,  velu  ou  hérissé  de 
ibres,  brun  extérieurement,  charnu,  fermé,  rouge  inlérieure- 
aent,  rempli  de  fibres  brunes  et  d'une  humeur  visqueuse.  De 
autre  côte,  c'est-à-dire  du  faisceau  même  des  racines,  s'élève 
n  faisceau  de  sept  à  huit  feuilles,  longues  de  deux  pieds,  une 
)is  moins  larges,  ailées  deux  fois,  vert-clair,  succulentes,  a 
èdicule  cylindrique,  brun ,  de  deux  lignes  et  demie  de  diamè- 
re.  Leurs  ailes  sont  disposées  sur  un  même  plan ,  de  manière 
ue  leur  feuillage  est  aplati.  Le  premier  rang  d'ailes  est  composé 
e  douze  paires  d'ailes  alternes,  disposées  sur  toute  la  longueur 
u  pédicule ,  depuis  la  hauteur  de  (|uatre  à  six  pouces  au-dessus 
e  ses  racines  jusqu'à  son  extrémité,  en  s'écartant  sous  un  angle 
e  ^5*",  et  môme  horizontalement.  De  ces  douze  paires  il  n'y 
que  les  cinq  ou  six  inférieures  qui  soient  subdivisées  ou  ailées 
ine  seconde  fois  de  douze  à  vingt  |>aires  de  folioles  alternes  et 
essiles.  Chaque  foliole  est  triangulaire,  longue  de  deux  pouces, 
rois  fois  moins  lar^e,  relevée  en  dessous  d'une  cùte  lougitudi- 
lale  ramiiiée  en  vingt  paires  de  nervures  alternes,  auxquelles 
épondent  de  chaque  côté  de  ses  bords  autant  de  crénelures.  Les 
leurs  consistent  en  vingt  paires  de  paquets  bruns  elliptiques , 
blongs,  qui  sont  appliqués  sous  les  vingt  paires  de  nervures  de 
haque  foliole.  Chaque  paquet  est  nu ,  sans  enveloppe,  et  corn- 
K)sc  d'un  nombre  inthii  de  globules  environnés  d'un  anneau 
Jastique  et  pleins  de  grames  ovoïdes,  brunes,  fort  petites,  sem- 
tlables  à  nii«  (youssière.  La  bosaya  croit  au  Malabar,  quelquefois 
ur  la  terre^  mais  plus  communément  sur  les  troncs  d'arbres  vieux 


101  )  BOSC. 

et  terreux,  sur  lesquels  germent  ses  graines  criées  par  les  vents. 
Cette  plante  ne  rit  pas  autant  que  certaines  autres  espèces 
de  fougères;  sa  racine,  c'est-à-dire  son  bourgeon  traçant,  meurt 
tous  les  deux  ans,  ou  tout  au  plus  tard  tous  les  trois  ans ,  et  se 
sèche  très-fadiement.  Toute  la  plante  a  une  saveur  légèrement 
amère  et  astringente  et  une  odeur  forte  de  mousse,  plus  sen- 
sible dans  son  bourgeon  et  ses  racines  que  dans  ses  feuilles.  Les 
Malabres  emploient  sa  décoction  pourlécher  le  ventre,  apaiser 
la  toux,  guénr  les  lièvres  intermit lentes ,  et  dans  toutes  les  ma* 
ladies  endémiques.  Le  suc  qu'on  en  lire  par  expression  s'appli- 
que avec  le  san^  de  poule  sur  les  brûlures  de  I  huile  bouillante 
ou  de  la  poudre  a  canon. 

BOSBO€  ou  BOSCH-ROCK  (  hist.  nat.)^  s.  f.  espèce  particu- 
lière d'antilope,  petit  quadrupède. 

BOSC  (Jacques  dc  ),  cordelicr ,  né  en  Normandie ,  a  laissé  : 
1«  L' honnête  femme,  l632 ,  in-S**.  I^a  préface  est  de  d'Ablan- 
court;  2o  La  femme  héroïque,  1615,  in-i**;  4"  L'Eucharistie 
paisible,  1647,  in-4®;  ^"^  L'Eglise  outragée  par  les  novateurs  con-- 
damnés  et  opiniâtres,  1657,  in-4'';  5"  La  Découverte  d^unenou^ 
velle  hérésie,  1662,  in-4»;  ^'he  Pacificateur  a^postolique,  1665, 
in-4",  contenant  la  défense  de  l'ouvrage  précèdent;  l^Jésus^ 
Christ  mort  pour  tous,  1651,  in-8'*.  Les  deux  premiers  écrits 
sontcontre  les  femmes,  et  les  cinq  autres  contre  les  jansénistes. 

BOSC  (JEAif  du)  ,  seigneur  d'Esmandreville ,  président  de  la 
cour  des  aides  de  Rouen ,  fut  décapité  en  1562 ,  pour  avoir  été 
Fun  des  principaux  auteurs  de  la  révolte  des  protestants  de  cette 
ville.  On  a  de  lui  :  Traité  de  la  vertu  et  des  propriétés  du  nom-- 
bre  septénaire. 

BOSC  (Pierre  Thomines  du),  fils  d'un  avocat  au  parlement 
de  Rouen ,  né  à  Bayeux  en  1623,  mort  en  1692  à  Rotterdam,  où 
il  était  ministre,  avait  d'abord  exercé  les  mêmes  fonctions  à 
Caen.  Député  en  1668  pour  faire  des  remontrances  sur  un  édit 
de  Louis  XIV  contre  les  calvinistes,  ce  prince  dit ,  après  l'au- 
dience, <f  qu'il  venait  d'entendre  le  plus  beau  parleur  de  son 
royaume.  »  On  a  de  du  Dose  :  l""  des  Sermons,  Rotterdam  ^ 
1692  et  1701 , 4  vol.  in-8"  ;  2»  des  Lettres,  avec  sa  rie  par  Phi- 
lippe Legendre,  son  gendre ,  1691,  in-8® ,  réimprimées  avec  des 
augmentations  en  1716,  in-8®. 

BOSC  D'ANTIC  (Pacl)  ,  médecin  du  roi  par  quartier ,  cor- 
respondant de  l'académie  des  sciences,  etc. ,  naquit  en  1726, 
à  Pierre-Ségude ,  en  Languedoc,  d'une  ancienne  famille  qui, 
sous  Louis  XIV,  donna  un  prévôt  des  marchands  à  la  rille  de 
Paris ,  mais  d'une  branche  qui  perdit  sa  fortune  par  suite  de 
son  attachement  au  calvinisme.  Il  fut,  ainsi  que  son  père  et  son 
^and-père ,  destiné  à  la  médecine.  De  Montpellier,  où  il  fil  ses 
études  avec  distinction,  il  passa  à  Uarderwicken  Hollande,  où 
il  prit  le  bonnet  de  docteur,  les  protestants  n^  pouvant  le  pren- 
dre en  France ,  et  ensuite  vint  à  Paris  pour  perfectionner  ses 
connaissances.  Il  ne  tarda  pas  à  se  faire  remarquer  par  ses  pro- 
grès dans  les  sciences  accessoires  à  la  médecine.  Il  devint  phy- 
sicien avec  l'abbé  Noilet ,  naturaliste  avec  Réaumnr,  et  s'en  nt 
des  protecteurs  et  des  amis.  La  manufacture  des  glaces  de  Sainte 
Gobin  se  trouvant,  en  1755,  dans  l'impossibifité  de  fabriquer 
comn)e  auparavant,  et  n'en  pouvant  trouver  la  cause,  pria 
l'académie  des  sciences  de  lui  envoyer  un  homme  capable  de 
connaître  la  source  du  mal  et  d'en  indiquer  le  remède.  Rose 
d'Anticluifutindiqué,etnon-seulementil  rétablit  la  fabrication 
et  la  fixa  sur  des  principes  invariables,  mais  il  la  perfectionna 
beauconp.  Ce  succès  décida  sa  vocation.  Abandonnant  la  prati- 
que de  la  médecine ,  il  tourna  ses  méditations  vers  les  arts  chi- 
miques, c'est-à-Klire  vers  les  manufactures  à  feu,  dans  les—' 
quelles  il  pouvait  trouver  en  outre  des  moyens  de  fortune  ; 
mais  les  promesses  que  lui  avaient  faites  les  intéressés  de  la 
manufacture  de  Saint-Gobin  pendant  leur  détresse  furent  ou- 
bliées lorsque  ses  semces  derinrent  inutiles,  et  au  boutdedcux 
ans  d'attente  il  rerint  â  Paris ,  riche  seulement  des  observa- 
tions qu'il  avait  faites  sur  l'art  de  la  verrerie  et  sur  ceux  qui  lut 
sont  accessoires.  Il  avait  dû  rechercher /a  cause  des  bulles  gui  se 
trouvent  dans  le  verre,  ainsi  que  la  cause  des  soufflures  qui  se 
forment  dans  les  métaux  en  fusion,  aOn  de  les  faire  disparaître 
des  tables  de  <uivre  sur  lesquelles  on  coule  ces  glaces.  Ces  deux 
objets  derinrent  le  sujet  de  doux  mémoires  remplis  de  f^its' 
nouveaux  et  dc  vues  utiles ,  qui  furent  imprimés  parmi  ceux 
des  savants  étrangers,  et  qui  commencèrent  sa  réputation. 
Rose  hit  déterminé ,  en  1758  ,  par  quelques  amis  ,  à  établir  en 
société,  à  Rouelle,  une  manufacture  de  glaces  semblables  à  celles 
de  Saint-Gobin  ,  et  ensuite  il  en  forma  une  de  verre ,  pour  sfm 
seul  compte,  à  Servier.  Son  Mémoire  sur  Us  moyens  de  per»; 
fectionner  l'art  de  la  verrerie  en  France  remporta  le  prix  pro- 
posé par  l'académie  des  sciences.  Ses  deux  mémoires  sur  la 
cause  de  la  graitn  dans  U  verre  et  aiir  la  faïencerie  sont  «ns^f 


(M) 


d'no  haut  înlérèl.  Dn  procès  amqpels  donna  )iea  son  établisse- 
ment  de  la  Marguerite,  près  de  Bnoude,  lui  coûtèrent  du  temps 
et  sa  fortune.  Pourtant ,  alors  même  il  publia  des  ObsertHUiomê 
tur  la  fautêê  émeroMdê  d'Àuvêr§met  et  une  Analjfie  tUi  eamm 
HurwMks  de  ChauéêtÀioues ,  tenta  des  Expérinken  «vr 
t emploi  du  basai ie  dans  la  fabriention  du  verre,  et  annonça  aux 
métallurgistes  qu*ils  pouvaient  trouver  en  Auvergne  des  creu- 
sets supérieurs  a  ceux  qu'ils  tirent  de  la  Hesse.  Revenu  i  Paris, 
U  renonça  pour  toujours  aux  entreprises  commerciales.  Le  mi- 
nistère voulant  Caire  servir  encore  ses  connaissances  au  perfeo- 
tîonneroent  des  manufactures  k  feu ,  le  chargea  d'aller  étudier 
celles  de  TAn^leterre.  Ses  recherches  sur  cet  objet  n*ont  pas  été 
publiées  ;  mais  à  son  retour  il  fit  imprimer  des  mémoires  sur 
lArl  d^esiayer  Uê  mines  par  le  feu ,  sur  le  Commerce  de  la  po^ 
Ussse,  sur  la  Fabrication  du  verre  en  table,  sur  un  Mojfen 
simple  de  classer  Ums  les  fers  eonn%is ,  sur  VEvapoTaiion  de 
teansjeUe  sur  le  verre  en  fusion,  il  se  livra  ensuite  avec  succès 
à  la  pratique  de  la  médecine ,  et  rédigea  sur  cette  matière  plu- 
sieurs écrits ,  à  la  plupart  desquels  il  n'eut  pas  le  temps  de 
mettre  la  dernière  main.  Il  mourut  en  1781.  Ses  écrits  ont  été 
recueillis  de  son  rivant,  en  3  vol.  in-ti,  Paris,  §780.  Ils  sont  pré* 
cédés  d'une  Inlrodueltoii  à  t étude  des  arts  utiles,  oiï  l'on  trouve 
d'excellentes  vues.  On  a  encore  de  lui  un  Mémoire  sur  la  eris^ 
iallisaiionde  la  glace  (  F.  Journal  de  pk^ique,  tome  xxTiii). 

B08G  (L.-C.-P.),  historien  y  né  vers  1740,  dansleRouer^ 
ne,  embrassa  l'état  ecclésiastique  etderint  professeur  au  col- 
uge  de  Rodei.  Il  employait  ses  loisirs  à  rassembler  des  maté- 
riaux pour  l'histoire  ae  sa  province ,  et,  dans  ce  but ,  il  en  risita 
les  archives,  dont  il  tira  beaucoup  de  documents  précieux.  U 
s'occupait  de  les  mettre  en  ofdre  lorscfue  la  révolution  éclata. 
Quoique  étranger  aux  partis  qui  dirisaient  alors  la  France,  il  fut 
arrêté  pendant  la  terreur ,  et  plongé  dans  les  cachots ,  d'où  il  ne 
sortit  qu'après  le  9  thermidor.  Reprenant  alors  son  travail ,  il 
publia  en  17^7  des  Mémoires  pour  servir  à  t  histoire  du  Rouer' 
gue ,  3  vol.  in-8<*.  Boic  se  proposait  de  retracer  le  tableau  des 
temps  d'oppression  dont  il  avait  été  rictime ,  s'il  pouvait  venir  à 
bout  de  recueillir  les  renseignements  nécessaires  pour  écrire 
rhistoire  de  la  révolution  dans  le  département  de  l'Aveyron. 
De  Bray,  dans  tes  Tablettes  biographiques,  lui  attribue  un 
Taigage  en  Eepagne,  à  travers  les  royaumes  de  Galliee,  Léon, 
CasHUe-Vicaie  et  Biscaye,  in-8<». 

Bosc  (Louis-AuGUSTiN-GuiLLACifE) ,  naquit  à  Paris  le 
99  janvier  1759  ;  il  était  fils  de  Bosc  d'Antic ,  l'un  des  médedns 
de  Louis  XV.  Chei  lui,  le  goût  pour  l'histoire  naturelle  parut 
être  inné ,  et  ne  put  prendre  sa  source  dans  une  éducation  que 
négligeait  trop  son  père  dominé  par  une  marfttre  :  ami  de  la  so- 
litode ,  étudiant  par  instinct  dans  la  nature ,  car  il  ne  savait  pas 
eaoore  lire ,  il  s'occupait ,  quoique  enCuit ,  à  former  de  petites 
oollections  de  plantes,  de  minéraux  et  d'insectes.  Plus  tard,  il 
entra  au  collège  de  Dijon  pour  y  faire  des  mathématiques  ime 
étude  spéciale  qui  devait  lui  assurer  un  poste  dans  l'artillerie 
des  armées  du  roi.  Biais  le  jeune  Bosc,  irrésistiblement  dominé 

Sr  ses  goûts ,  y  suirit  avec  plus  d'ardeur  les  cours  de  botanique 
Durande,  et  puisa  dans  l'étude  du  système  du  savant  Linné 
une  prédilection  pour  sa  méthode  qui  ne  se  démentit  jamais , 
et  que  ne  purent  vaincre  les  progrès  sans  cesse  croissants  de  la 
méthode  naturelle  dont  la  supériorité  derint  quelques  années 
plus  tard  incontestée.  G>ntraint  par  des  malheurs  de  famille  de 
renoncer  à  la  carrière  militaire  que  lui  ouvrait  l'étude  des  ma- 
thématiques ,  Bosc  rerint  à  Paris  et  obtint  un  modeste  emploi 
d'abord  dans  les  bureaux  du  contrôle  général  et  ensuite  dans 
ceux  des  postes.  Une  conduite  irréprochable  lui  acquit  l'estime 
de  tous,  et  appela  sur  lui  l'attention  de  M.  d'Ogny  qui,  en  1 778, 
le  nomma  secrétaire  général  de  l'intendance.  Bosc  n'avait  alors 
Ijue  dix-neuf  ans.  Les  avantages  de  cette  nouvelle  position  mul- 
lipli^^nt  des  loisirs  qui  furent  toujours  consacrés  aux  travaux 
frvorisdu  jeune  savant ,  et  lui  créèrent  des  relations  honorables 
autant  ou'ntiles  avec  les  naturalistes  les  plus  célèbres  de  France 
et  de  l'étranger.  Ce  fut  dans  le  sanctuaire  de  la  science  où  en- 
seignait IL  de  Jussieu  que  commencèrent  ses  rapports,  de^ 
Tenus  intimes  par  la  suite,  avec  M"^  Roland  et  son  mari.  La 
Société  linnéenne  de  Paris  le  compta  au  nombre  de  ses  fon- 
dateurs, avec  Broussonnet,  Hermann  et  Gouan,  ses  amis,  en 
même  temps  que  la  Sodéié  pkilomuithique  le  reconnaissait  pour 
un  de  ses  collaborateurs  les  phis  ardents  et  les  plus  édairés. 
Vers  la  même  époque ,  Bosc  se  lia  avec  Fabridus  d'une  amitié 
que  la  mort  seule  devait  finir.  La  tourmente  révolutionnaire 
commença,  détruisant  tout,  sous  prétexte  de  réorganiser; 
Bosc  rit  s'éloiiper  le  baron  d*0|^y  qui  l'avait  protégé ,  mais  il 
ttrouva  le  ministre  Roland  qm  le  nonuna  im  des  trois  admi- 
niftratCQrs  des  postes.  L'amitié  de  ce  dernier  le  dévoua  à  la 


haine  des  monlo^Mnls,  etBoscdestitnéaprèsleSl  inaii799| 
fut  enveloppé  dans  la  proscription  qui  frappa  la  Oironée.  Il  ae 
manqua  jaoMis  i  l'amitié  et  à  la  reconnavsance,  et  ildonna  a 
asile  i  celui  qui  l'avait  servi  dans  des  jours  plus  henreax. 
M"^  Roland,  qui  avait  pu  juger  ce  qu'étaient  les  tribunan 
révolutionnaires,  lui  confia,  après  son  arrestation,  et  sa  fille  et 
le  manuscrit  de  ses  mémoires  :  forcé  de  fuir  pour  échapper  m 
recherches  de  ses  en  nemis,  Bosc  se  retira  dans  l'ermitagede  Sainte 
Radegonde,  où  il  se  cacha  sous  les  habits,  les  merars  grossie^ 
res  et  les  travaux  pénibles  du  oaysan.  Bientôt  le  bruit  de  la  mort 
des  girondins,  de  M**  Rolana  et  de  son  mari  riot  l'attrister  dam 
cette  retraite  qui  avait  dérobé  quelques  instants  l'ex-minisUt 
aux  fureurs  de  la  convention  ,  et  oui  resta  toujours  ouverte  à 
ses  amis  proscrits  par  la  Jerrtur.  Làvint  aussi  se  réfugier  Li* 
revellière-Lépeaux  ,  qui ,  arrivé  plus  tard  au  pouvoir ,  voohK 
rendre  à  Bosc  la  position  qu'il  avait  perdue  :  mais  cehii-d  refoa 
de  devenir  le  collègue  d'hommes  qui  avaient  été  ses  implacables 
ennemis ,  et  que  son  ami ,  quoique  membre  du  directoire,  n'h 
vait  pas  le  pouvoir  d'écarter.  Poussé  hors  de  sa  patrie  ptrii 
amour  malheureux ,  il  accepta  la  nomination  de  rioe-consol  à 
Wilmington ,  et  fut  plus  tara  consul  à  New-York.  Mais  n'ayiot 
pu  obtenir  Veaequatur  du  président  des  Etat»-Unb,  Adams, 
qui  était  alors  en  discussion  avec  la  France ,  il  toucha  lés  appoiih 
tements  affectés  à  des  fonctions  c[u'il  n'exerçait  pus.  Ce  mk 
sacrifice  du  gouvernement  ne  fut  pourtant  pas  perdu  poarh 
science.  Bosc  avait  eâpéré  trouverdans  le  nouveau-monde ijNfré 
Michaux  qui  revenait  en  Europe  au  moment  où  liHiiéiDe  ta 
partait  avec  le  titre  de  consul  :  trompé  dans  ses  profte,  il  cou- 
tinua  seul  les  études  qu'il  aimait  tant ,  et  organisa  de  lidits 
collections  de  plantes  et  d'animaux.  A  son  retour  enEani^, 
qui  fut  déterminé  par  la  rupture  décisive  survenue  en  1800 
entre  la  France  et  les  Etats-Unis,  il  versa  tous  ses  trésors  sdeati- 
fiques  dans  les  cabinets  particuliers  de  ses  amis  :  il  donna  n 
insectes  i  Fabridus  et  i  Olirier,  ses  oiseaux  à  Dandin ,  ses  replis 
à  Latreille ,  ses  poissons  i  Lacépède.  Nommé  bientôt  un  dfs  ad- 
ministrateurs des  hôpitaux  et  des  prisons  de  Paris  et  du  Moal* 
de-Piété,  il  fevortsa  d'utiles  réformes  dans  ces  divers  établi» 
ments.  Quelque  temps  après,  le  gouvernement  consulaire  Is 
ordonna  un  voyage  saentifique  dans  la  Suisse  et  l'Italie ,  et  Boc 
en  rapporta  cette  précieuse  collection  depoissons  pétrifiés  of- 
ferte par  la  rillc  de  Vérone  au  chef  de  l'Etat  pour  le  musév 
de  Paris.  En  1805 ,  il  fut  nommé  inspecteur  qcs  jardins  et  p 
pinières  de  Versaill^ ,  et  en  1806  de  celles  qui  dépendaient  é 
ministère  de  Fintérieur  :  cette  même  année  il  entra  à  TlnstitA 
et  plus  tard  au  conseil  d'agriculture  et  an  jury  de  Técole  vétày 
naire  d'Alfort;  enfin,  en  1836,  il  succéda  au  célèbre  Ab^ 
Thouin ,  comme  professeur  de  culture  au  jardin  des  planta 
Ses  vœux  parurent  dès  lors  comblés,  et  il  s'occupa  avec  arder 
de  mettre  a  exécution  le  projet  depuis  longtemps  formé  û'tat 
gner  successivement  toutes  les  parties  de  T'agncultare.  Les  «1^ 
ments  de  cette  science  qui  lutte  encore  en  vain  avec  la  rootii 
existaient  dans  les  immenses  matériaux  recueillis  par  Ukac  àa 
ses  voyages  et  qu'il  coordonnait  avec  une  infatigable  actinfe 
Mais  une  maladie  qui  avait  sa  source  dans  l'excès  du  traaj 
combinée  avec  une  afl*ection  d'une  grarité  plus  sérieuse  éoUi 
germe  avait  été  contracté  dans  un  voyage  entrepris  dans  Fiat 
rét  de  la  science ,  enleva  le  professeur  à  ses  utiles  entieptia 
Accablé  de  fetigues  et  de  chagrins ,  Bosc  était  depuis  Umgtea{ 
hors  d'état  de  professer,  et  ne  remplissait  qu'une  partie  de  « 
devoirs  en  donnant  tous  ses  soins  à  l'administration.  €>tteiâi 
si  cruelle  pour  un  homme  de  vertu ,  hâta  les  pn)ff|[^  de  la  mil 
die  qui  le  minait: il  succomba  le  10  juillet  18S8.  Avant! 
départ  pour  l'Amérique,  Bosc  n'avait  publié  que  uueiy 
fragments  épars  dans  les  divers  recueils  scientifiques  de  Vf$ 

2ue  :  \e  Journal  d'histoire  naturelle,  h  Journal  de  phywiqmi 
décade  philosophique.  A  son  retour,  il  communiqua  am  sodl 
sarantes  les  observations  recueilliesdans  ses  voyages  sur  la  ^ 
graphie  physique,  la  minéralogie,  la  xoologie,  la  botanif 
ragriculture  et  la  technologie.  Les  Métnoires  de  rimaiitui,  I 
BuUetinsde  la  société  phihuMhique  et  de  la  sodéié  eTencoe^ 

gemenl  pourtindustrie  nulfonol^  contiennent  un  graod  ut 
re  de  notices  et  de  rapports  relatifs  aux  diverses  parties  i 
sciences  physiques.  On  peut  lire  dans  les  recueils  de  plo^ 
académies  et  compagnies  savantesd'Europe  et  d*Aniériq^i  ^ 
ques  dissertations  d'histoire  naturrile  que  Bosc  leur  arvaii 
sées  pour  répondre  à  l'honneur  qu'dles  lui  avnent  fait  del 
peler  dans  leur  sein  :  ses  travaux  sur  les  classes  infih  * 
animaux  parurent  d'abord  en  trois  ouvrages  feisaot 
Suites  à  Éuffon  publiées  par  René-Richard  Castel  :  %•  MSx 
naturelle  des  coquilles,  conienetni  lewr  descripUon,  Hm 
des  anknauœ  qui  les  hakiienê  et  kmrt  usages,  Paris  ,  fi 


BOSCAir.  (  103  ) 

Tol.  io-iS  ;  9P  Histoire  naturelle  de$  ver$,  PȔs ,  1801 , 1!  toI. 
in-lS  ;  3*  Histoire  naturelle  des  crustacés ,  Paris  y  i803 , 5  yoI. 
in-18.  Ces  divers  ouvrages  se  trouvent  agglomérés  dans  le 
Nouveau  Dietùmnaire  d'histoire  naturelle  appliquée  aux  arts^ 
principalement  à  t agriculture^  à  l'économie  rurale  et  dômes- 
lûjue ,  Paris ,  Deterville,  1805-1804,  24  vol.  in-8<> ,  ^  édition  ; 
ibid.,  1816-1819,  36  vol.  in-8°,  et  dans  le  Nouveau  Cours 
complet  d'agriculture  théorique  et  pratique,  V^ris,  1809, 13 
vol.  iii-8%  3«  édition  ;  ibid.,  1821-1823, 16  vol.  în-8«.  Bosc 
était  un  dfs  membres  les  plus  actifs  de  la  société  centrale  d*agri- 
culture  de  Paris ,  et  il  coopéra  avec  zèle  à  la  publication  du 
Théâtre  d'agriculture  d'Olivier  de  Serres.  Il  collabora  aussi  au 
Supplément  du  dictionnaire  de  Rozier ,  et  donna  entre  autres 
à  ce  recueil  les  articles  Péjfiniére  et  Succession  de  culture  ; 
il  consigna  aussi  une  partie  importante  de  ses  observations  dans 
le  Dictionnaire  d'apiculture  de  f  Encyclopédie  méthodique. 
Le  savant  Tessier  publiait  aussi,  sous  les  auspices  de  la  société 
centrale  d'agriculture ,  les  Annales  à  partir  de  1791  ;  Bosc  en 
partagea  la  direction  depuis  1811  juscp'à  sa  mort ,  et  l'enrichit 
de  plusieurs  rapports ,  extraits  analytiques,  mémoires  et  autres 
ouvrages  sur  les  diOërentes  parties  de  l'économie  rurale.  Outre 
cette  imposante  somme  de  travaux.  Base ,  dont  la  vie  avait  été 
presque  entière  vouée  à  la  science,  laissa  de  volumineux  ma- 
nuscrits ^i  n  ont  pas  été  publiés.  L'intérêt  ou  Tamour-propre 
n'eurent  jamais  sur  lui  le  moindre  pouvoir  comme  mobiles  de  ses 
études  ou  de  ses  actions.  Son  éloge  peut  être  fait  en  deux  mots: 
il  fut  un  savant  et  un  honnête  homme.  Ses  restes  reposent  sous 
quelques  arbres  plantés  de  sa  main  ,  pr^  de  cet  ermitage  de 
Sainte-Radegondequi  le  sauva  des  fureurs  révolutionnaires  et 
mii  fut  toujours  un  asile  ouvert  à  ceux  qui  fuyaient  Téchafaud 
de  la  terreur.  Un  juste  tribut  de  regrets  et  d'hommages  fut  payé 
à  la  mémoire  de  cet  homme  de  bien  ,  par  M.  Silvestre  an  nom 
de  la  société  centrale  d'agriculture  de  Paris,  par  M.  de  Gérando, 
organe  de  la  société  d'encouragement,  et  enfin  par  G.  Cuvier, 
au  sein  même  de  Tacadémie  des  sciences. 

BOSCA  (hist.  nat),  s.  m.  poisson  de  la  mer  des  Indes,  qui 
fait  partie  du  genre  scolopsis  (  F.  ce  mot). 

BOSCAGER  (Jean),  professeur  en  droit,  était  né  à  Béziers 
on  1601.  Il  vint  étudier  le  droit  à  Paris,  et  fit  de  si  rapides 
l>rogrès  qu'à  Page  de  vingt-deux  ans  il  suppléait  son  oncle  La- 
lorèt.  Après  un  voyage  à  Venise,  dont  Tacadémie  le  reçut  dans 
son  sein,  il  revint  à  Paris  et  succéda  à  son  oncle  dans  sa  chaire 
de  droit.  U  s'y  distin^a  par  une  diction  pure  et  nette,  par  la 
(larlé  de  ses  explications  et  par  l'agrément  qu'il  sut  répandre 
ur  des  matières  arides  par  elles-mêmes.  H  mourut  miserable- 


BOS€B. 


rnonl,  dans  sa  campagne  d'Homononvilliers,  à  six  lieues  de  Paris, 
e  15  septembre  1687  :  peu  de  jours  auparavant,  il  était  tombé 
la ns  un  fossé  le  soir,  et  n'ayant  pu  appeler  du  secours,  il  n'en 
ut  retiré  que  le  lendemain,  tout  couvert  de  contusions  et  dans 
ni  état  désespéré.  Il  avait  traduit  en  français,  pour  le  fils  de 
M>lt)ert,  plusieurs  traités  qui  furent  donnés  au  public,  sans  sa 
>articipation,  sous  le  titre  d'Institution  du  droit  romain  et  du 
'roii  français,  avec  des  remarques  de  Delaunay,  Paris,  1686, 
:-'«".  On  imprima  aussi  de  lui,  mais  après  sa  mort:  De  jus- 
'lia  et  jure  y  in  quo  juris  utriusque  principia  accuratissime 
roponuntur,  Paris,  1689,  in-12. 

««SCAN  AUHOGAVER  (JuA>).  Ce  premier  auteur  delaré- 
'lurion  qui  s'opéra  dans  la  littérature  espagnole,  sous  le  règne 
''  Charles-Quint,  naquit  vers  150<),  à  Barcelone,  de  parents 
jiriciciis.  Sa  \\e  ne  fut  pas  exclusivement  consacrée  aux  lettres. 

borvil,  il  voyagea ,  il  fréquenta  la  cour  où  il  était  aimé. 

*  lut  un  Vénitien,  tout  à  la  fois  homme  d'Etat  et  homme  de 
nres,  André  Navagero,  gui,  se  rencontrant  avec  Boscan  à 
rrnade,  lui  fit  naître  l'idée  de  revêtir  la  poésie  espgnole 
s  formes  italiennes.  Boscan,  à  cette  époque,  avait  déjà  publié 
»  yolume  qui  ne  contenait  que  des  pièces  de  vers  dans  lancien 
'Jl  castillan.  C'était  la  mesure  brève  des  redondillaSy  l'as- 
n!)ance  à  la  place  de  la  rime;  et  sous  ces  formes,  tous  les 
i  liants  défauts,  les  hyperboles  outrées, les  images  gigantesques 
ur  lesquelles  ses  compatriotes  eurent  toujours  tant  de  pen- 
inf.  Le  second  volume,  écrit  sous  l'influence  d'idées  bien 
^•r  on  tes,  ne  renfermait  que  des  sonnets  et  des  chansons  à 

îi  la  lion  de  Pétrarque  ;  une  grande  partie  de  l'Espagne  lettrée 
[''audit  à  cette  innovation.  Boscan  a  publié  un  troisième  vo- 
'  ♦•  de  poésies,  qui  contient  la  traduction  du  poi^mede  Héro 
Lèindre,  attribué  à  Musseus;  elle  est  admirable  d'élégance 
î*  pureté  ;  une  élégie,  deux  épttres  dont  une  est  adressée 

•  (lêbre   Mendoza  ,  enlhi  une  description  ingénieuse  du 
"ime  de  l'Amour.  Blalgré  ses  succès  à  la  cour,  fioscan  s'était 

î  >nne  heore  choisi  une  retraite  où  il  passait  d'heureux  jours, 
'  nré  de  sa  faniiUe  et  de  ses  amis  ;  il  y  mourut  dès  1544.  La 


meilleure  édition  de  ses  oeuvres  est  cdie  de  Léon,  1549,  in-lS. 

BOSCARÈQUE  {gram.),  adj.  des  deux  genres,  se  dit  d'une 
course  ou  promenade  dans  des  bosquets  ou  dans  les  bois.  II  est 
peu  usité. 

BOSCH  (HiPPOLYTE),médedndeFerrare,dans  lexvi*sièc!e, 
est  auteur  de  quelques  ouvrages  d'anatomie  et  de  chirurgie, 
mélange  des  erreurs  du  temps  et  de  quelques-unes  des  vérités 
que  la  science  a  depuis  consacrées,  savoir  :  1"  De  vulneribus  a 
bellico  fulmine  illalis,  Ferrare,  1593,  1603,  in-4«.  Les  plaies 
d'armes  à  feu  y  sont  encore  faussement  considérées  comme  ées 
brûlures  et  non  comme  des  plaies  confuses  ;  2*>  De  facultate 
anatomica  per  brèves  lectiones,  cum  quibusdam  obsetvationi' 
bus,  Ferrare,  1600,  in-4».  Ce  sont  huit  leçons  sur  î'anatomie» 
où  se  trouvent  de  fort  bonnes  objections  sur  l'emploi  des  machines 
dans  la  réduction  des  luxations;  3*^  Delœsione  motus digitorum, 
et  macie  brachH  sinislri  consilium,  dans  le  recueil  de  Lauter- 
bach,  à  Francfort,  1605,  in-4®;  4*»  De  curandis  vulneribus  ctt^ 
pitis  brevis  methodus,  Ferrare,  1609,  in-4*'. 

BOSCH  (Balthazar  VAN  DE!s),  peintre,  naquit  à  Anvers 
en  1675,  d'un  tonnelier.  Ne  voulant  point  exercer  l'état  de  son 
père,  il  devint  élève  d'un  peintre  peu  connu,  nommé  Thomas, 
qui  peignait  des  scènes  familières.  Van  den  Bosch  avait  d'abord 
suivi  servilement  la  manière  de  cet  artiste,  et,  à  son  exemple* 
il  représentait  des  intérieurs  d'appartements  très-somptueux, 
tandis  qu'il  n'y  introduisait  que  des  figures  de  paysans.  Des 
amis  de  Van  den  Bosch  lui  firent  sentir  ce  que  cette  manière  de 
composer  avait  d'inconvenant.  Il  se  corrigea,  et,  mettant  plus 
de  bon  sens  dans  ses  ouvrages,  les  vendit  chèrement.  Le  duc 
de  Mariborough,  étant  à  Anvers,  lui  fit  faire  son  portrait  â 
cheval.  Van  den  Bosch,  aidé  par  l'un  des  Van  Bloemen,  qui 
peignit  le  cheval,  exécuta  ce  tableau  avec  succès.  De  ce  moment, 
ses  ouvrage^  eurent  une  vogue  dont  il  sut  bien  profiter. 
Estimé  de  ses  concitoyens  un  peu  plus  qu'il  ne  méritait  de 
l'être,  et  nommé  directeur  de  l'académie  d'Anvers,  il  mourut 
dans  cette  ville  en  1715. 

BOSCH  (F.  Bos  [Jérôme  de]). 

BOSCH  (JÈBOUE  DE),  né  en  1740  et  mort  en  1811.  Il  occupe 
une  des  premières  places  parmi  les  poètes  latins  modernes. 
Il  avait  suivi,  d'abord  à  l'Athénée  de  sa  ville,  les  leçons  de 
Pierre  Burman,  et  ensuite  celles  de  Wyttenbach.  A  cette  der- 
nière époque,  obéissant  à  la  volonté  de  son  grand-père,  il  em- 
brassa l'état  d'apothicaire,  mais  il  n'interrompit  pas  pour  cela 
le  cours  de  ses  études  ;  on  le  vit  toujours  le  disciple  assidu  de 
Wyttenbach.  En  1773,  il  fut  nommé  secrétaire  de  la  ville 
d'Amsterdam  ;  en  1778,  curateur  de  l'université  de  Leyden,' 
et,  sous  le  roi  Louis-Napoléon,  il  partagea  l'honneur  de  fonder 
l'institut  royal  des  sciences  et  des  arts,  dont  il  fut  un  des  mem- 
bres les  plus  influents.  Bosch  fut  à  la  fois  le  disciple  et  l'ami 
des  savants  professeurs  Ruhnkenius,  Wyttenbach  et>  anHeusde. 
En  1803,  il  fit  paraître  une  collection  de  poésies  latines,  à  la- 
quelle il  ajouta  un  certain  nombre  de  pièces,  en  1808,  lors 
Qc  la  nouvelle  édition  qui  en  fut  faite.  Celte  publication  ob- 
tint le  plus  grand  succâ,  surtout  en  Hollande.  La  poésie  de 
Bosch  se  fait  remarquer  non  moins  par  la  profondeur  des  idées 
que  par  l'éclat  et  la  transparence  de  son  style.  Ses  vers  en  langue 
hollandaise  ne  sont  pas  moins  beaux  que  ceux  que  lui  inspira 
la  muse  latine.  Cependant  l'œuvre  qui  lui  fait  le  plus  d'hon- 
neur et  sur  laquelle  s'appuiera  particulièrement  sa  renommée, 
c'est  son  édition  de  TAnthologiegrecque,  avec  la  traduction  latine 
de  Hugo  Grotius,  qu'il  publia,  en  quatre  volumes,  à  Utrecht 
(1794-1810),  avec  ses  propres  notes  et  celles  d'Huet.  En  1812, 
Van  Lennep  y  ajouta  le  cinquième  volume.  Sa  bibliothèque  était 
sans  contredit  une  des  plus  belles  de  l'Europe  par  la  beauté 
et  la  rareté  des  éditions  qu'elle  contenait.  Elle  fut  malheureuse- 
ment, lors  de  sa  mort,  vendue  publiquement  et  disséminée. 
On  en  conserve  un  catalogue  raisonné  ayant  pour  titre:  Brevis 
descriptio  bibliothecœ  Hier,  Botch  quatenus  in  ea  grœci  et 
latini  scriptores  asservantur,  Utrecht,  1809. 

BOSCH  (Bert<îard  de),  poète  hollandais,  né  en  1709  et  mort 
en  1786,  chanta  en  vers  gracieux  et  empreints  d'une  sincère 
conviction  les  bienfaits  de  la  religion,  et  les  devoirs  de  la  mo- 
rale. Etouffées  sous  des  expressions  trouvées  à  grand'peiiie, 
maniées  et  remaniées,  les  pensées  de  ce  poêle,  douces,  tendres 
parfois,  sont  monotones,  sans  élévation,  sans  énergie.  Ton'cs 
ses  poésies  ont  été  publiées  sous  le  titre  de  Récréations  pot'd- 
ques.  Ses  deux  frères  se  sont  fait  cpielque  réputation  :  Jean 
comme  peintre,  Henri  comme  médecin  :  ce  dernier  traduisit 
en  vers  hollandais  quelques-uns  des  meilleurs  vers  latins  d'Adrien 
van  Rogen  et  de  P.  Burman,  surnommé  Secundus,  —  On  peut 
consulter,  sur  Bernard  de  Bosch,  la  continuation  de  l'histoire 
d'Amsterdam  de  Wagenaar,  xxi,  99,  et  ce  qu'en  dit  Roularhî 


BaS€BIVS.  i04  ] 

aa  commencement  du  Quatrième  volume  de  ses  œuvres.  On 
trouve  une  appréciation  de  celles-ci  dans  les  Tctel-en  DichlkuiP' 
dige  Bijdragen,  l,  10<25,  ainsi  que  dans  YHiUoire  dt  lapoéiie 
hoUandaùe,  par  M.  Jêrùrae  deWrics,  ii,  169-172.  — Bosch 
(Bernard)»  autre  poète  hollandais,  né  en  1746  à  Deventer,  devint 
pasteur  de  Têglise  cvangcliquey  et  se  fit  connaître  par  son 
poème  de  fEgoïsme  (de  Eignebaal).  Plus  tard,  il  abandonna 
la  culture  des  lettres  pour  la  politique  et  Tctude  des  intérêts  de 
son  pays.  Ennemi  du  prince  d^Orange,  il  fut  obligé  de  fuir 
lorsque  les  Prussiens  envaliirciit  la  Hollande,  en  1787.  En  1795, 
il  rentra  dans  sa  patrie  avec  l'armée  française,  et  fut  un  des  plus 
ardents  champions  du  parti  patriotique,  qui  le  nomma  re- 
présentant du  peuple  en  1796.  L'exaltation  de  ses  idées  le 
voua,  en  1798,  à  de  nouvelles  persécutions,  et  il  fut  emprisonné 
quelques  mois  dans  la  Maison  du  bois.  Rendu  à  la  liberté, 
il  concourut  à  la  rédaction  de  plusieurs  journaux,  et  composa 
quelques  brochures  politiques.  Il  mourut  le  1"^  décembre  1805, 
après  avoir  publié  dans  la  même  année  une  collection  de  ses 
poésies,  3  vol.  in-8<*.  Il  avait  commencé  une  nouvelle  édition 
de  Vende]  et  un  extrait  de  Lavater.  Ces  deux  ouvrages  sont 
restés  inachevés. 

BOSCHA  (Pierre-Paul),  prêtre,  né  à  Milan  en  1652,  fut 
nommé  conservateur  de  la  oibliothèque  ambroisienne ,  se 
rendit  utile  aux  savants  par  la  communication  des  ouvrages 
rares  et  précieux  confiés  à  ses  soins,  et  se  fit  connaître  par  plu- 
sieurs écrits  sur  diiïcrents  points  d'érudition.  Ses  services  et 
ses  talents  furent  récompensés  par  le  pape  Innocent  X,  qui  lui 
conféra,  en  1680,  le  titre  de  protonotaire  apostoli(iue.  De  toutes 
ses  productions  la  seule  recnerchéc  est  celle  qui  a  pour  titre  : 
De  origine  et  slalu  hibliotheeœ  Amhrosianœ  hemi-decas.  Milan, 
1672,  in-4",  insérée  par  Burmann  dans  le  tome  vi  de  son  Thé- 
saurus anliquilatum  Italiœ.  Boscha  mourut  le  22  avril  1699. 
La  liste  de  ses  ouvrages  se  trouve  dans  la  Bibliolhèque  des  éeri- 
vains  milanais,  de  Phil.  Argelati. 

BOSCHERON,  vivant  au  commencement  du  xviii^  siècle,  a 
composé  et  publié  :  Carpenlariana,  ou  Recueil  des  pensées 
his toriques f  critiques  el  morales,  et  des  bons  mots  de  Fr,  Char- 
pentier, 1724,  in-12.  On  a  encore  de  lui  :  1®  Eloge  d^ Antoine 
Varillas  ;  2o  Vie  de  Quinault  ;  5«  Abrégé  de  la  vie  de  Vabbé 
d'Aubignae;  4**  Poésies  diverses, 

BOS€HERON-D£SPORTES  (F.  DeSPORTES). 

BOSCHIMAN,  nom  d'une  peuplade  appartenant  à  la  race  hot- 
tentote  (F.  Bosjemans). 

boschet  (Le  p.  Antoine),  jésuite,  est  connu  surtout  par  la 
critique  de  divers  ouvrages  de  Baillet.  Ses  Réflexions  sur  les 
jugements  des  savants  furent  imprimées  à  Paris  ou  à  Rouen, 
sous  la  rubrique  de  la  Haye,  en  1691,  in-12.  L'année  suivante 
parurent  les  Réflexions  d!*un  académicien  sur  la  vie  de  Descartes, 
Ces  deux  ouvrages  à  l'époque  de  leur  apparition  furent  attribués 
à  tort  au  P.  Letellier.  Le  P.  Boschet  est  aussi  considéré  comme 
l'auteur  d*une  Lettre  au  docteur  Hcrmont,  que  laMonnoyc  a  in- 
sérée dans  son  édition  de  VAnti- Baillet,  Il  est  aussi  1  auteur 
du  Parfait  Missionnaire, ou  Vie  de  Julien  Maunoir.  Le  P.  An- 
toine Boschet  mourut  à  la  Flèche,  en  1705,  fort  jeune,  suivant 
Prosp.  Marchand  et  Desmaisseaux  ;  âgé  de  soixante-cinq  ans, 
suivant  la  Monnoye.  Le  P.  Boschet  est  le  même  que  d'Artigny, 
dans  ses  Jf^oire^  de  critique,  ii,  210,  a  nommé  Bauchet. 
^  BOSCHiNi  (Marc),  peintre^  graveur  et  poêle  vénitien,  flo- 
rissait  vers  le  milieu  du  xvu**  siècle.  Plusieurs  de  ses  tableaux  se 
•  Toient  dans  les  édifices  publics,  dans  les  églises  et  dans  des 
maisons  particulières  de  Venise.  Léopold  P%  l'archiduc  d'Au- 
triche et  Alphonse  IV  employèrent  sou  talent  comme  peintre. 
n  aimait  passionnément  le  jeu,  et  perdait  beaucoup  d'argent  à 
la  loterie.  Il  a  laissé  :  l""  //  regno  tutto  di  Candia  delineato  a 
parte  ed  intagliato;  2°  LArcipelago  con  tutte  le  isole,  seogli, 
feeche  e  bassi  fundi  colla  dichiaraxione,  etc.,  Venise,  1658, 
iii-4<*,  en  [quatrains  divisés,  et  en  patois  vénitien,  avec  le  por- 
trait de  l'auteur;  s*»  Cartadel navegar  pittoresco,  etc.,  Venise, 
1658,  in-4<';  4*"  Funeral  falto  délia  piUura  Venexiana  per  el 
fossaggio  délia  terrena  a  la  céleste  vita,  etc.,  Venise,  1665, 
lu-fol.  ;  5°  Le  minieri  délia  piitura,  compendiosa  itiformasione 
non  solamenie  dette  pitture  publiehe  di  Venexia,  ma  délie 
isole  eireonvieine,  Venise,  1664,  in-12,  et  considérablement 


Boscoyicu. 


tîe  du  livre  précédent. 

BOS€Hii7S  (Jeaii),  médecin,  natif  de  Liège,  professeur  de 
médecine  â  Ingolstadt,  en  1558,  auteur  des  ouvrages  suivants  : 
i'^DepesU  liber,  IngolsUdt,  1562,  in-^^";  ^  Coneardia  philo- 
9cpkarum  ac  medieorMm  de  humano  eoneeptu,  alque  faUus 


corporatura,  incremenlo,  animatione,  mora  in  utero  ae  114- 
tivitate,  ib.,  1576,  1588,  in-40;  5*"  Oratio  de  optimo  medin 
et  medieinœ  aucloribus  (1'^''  vol.  des  Orais.  d^ Ingolstadi,; 
A^  De  tapidibus  qui  nascuntur  in  corpore  humano,  ingolstadt, 
1580,  in-4**.  On  lui  doit  encore  :  5°  une  édition  d'Occllus  Lo- 
canus,  Utpi  T&j  tzx^rii,  Louvain,  1544,  in-8".  —  Un  autre  Bos- 
cnius  (Guillaume  Van  den  Bosch),  aussi  de  Liège,  probabl^ 
ment  de  la  même  famille,  est  auteur  de  l'ouvrage  suivant:  Uù- 
toria  inedica,  in  qua  libris  quatuor  animalium  natura  ti 
eorum  medica  utilitas  exacte  et  luculentertractanlur,  Bruxelb, 
1659,  in-4^,  avec  figures,  ouvrage  de  matière  médicale,  fak 
du  reste  sans  critique,  et  où  l'auteur  montre  trop  de  crédulité. 

BOscHius  (Pierre  Van  den  Bossche),  bollandiste,  naqaii 
en  1686  à  Bruxelles.  Sa  famille,  qui  tenait  un  rang  honorabie. 
le  fit  admettre  chez  les  jésuites,  qui  l'envoyèrent,  après  le 
épreuves  dunoviciat,achever  sa  philosophie  au  collège  d'Anvea 
ou  plus  tard  il  professa  les  humanités.  Hecommandahie  dqi 
par  ({uclqnes  travaux  d'érudition,  il  fut  adjoint,  en  1721,  aui 
continuateurs  du  recueil  des  Acta  sanctorum.  Ardent  à  1  clude, 
il  mena  toujours  une  vie  pleine  de  travail  et  de  vertu,  et  moi- 
rut  le  24  novembre  1756,  à  l'âge  de  cinquante  ans.  Le  P. 
Bosciiius  est  principalement  connu  par  un  ouvrage  qui  a  pour 
titre  :  Tractatus  historico-chronologicus  de  patriarchis  amio- 
chenis  tam  grœcis  quam  latinis ,  imo  el  jacobitie  usque  si 
sedem  a  Sarracenis  eversam,  qui  forme  l'introductioa  m 
Quatrième  volume  du  mois  de  juillet  des  Acta  sanciorum.  U 1 
été  réimprimé  séparément,  Anvers,  1725,  in-4®,  et  Venise, 
1748,  iii-fol.  Cette  dernière  édition  est  un  tirage  (kit  à  part 
de  la  réimpression  faite  à  Venise  de  la  première  colVcdioQ  des 
l>ollandistes.  On  trouve  une  analyse  critique  de  Tounag^  du 
P.  Boschius  dans  les  Artaeruditor,  Lipsiens.,  1728,  pag.  107, 
et  supplément.,  IX,  68.  On  peut  utilement  comparer  cettecram 
avecVjftXotr^  des  patriarches  d'AnUoche,  par  le  P.  Le<)Qifi). 
tom.  II  ^tV  Oriens  christianus.  Le  P.  Dolmans  a  publié  l'é- 
loge de  Boschius,  avec  son  portrait  et  une  inscription  dans 
les  prolégomènes  du  tome  m  du  mois  d'avril  des  ActatoM- 
torum, 

BOSCHIUS  (Jacques),  savant  jésuite,  peu  connu,  est  autfir 
d'un  ouvrage  intitulé  :  Symbolographia,  sive  de  arte  symbolin 
sermones  septem ;  quibus  accessit,  studio  et  opéra  ejutàe% 
sylloge  ceUbriorum  symbolorum,  in  quatuor  divisa  cUum 
sacrorum,  heroîcorum,  ethicorum  et  satiricorum,  bis  mHk 
ironismis  expressa,  Augsbourg,  1702,  in-fol.  de  420  pages  « 
de  171  planches  gravées.  Ce  volume  est  orné  de  nombrense 
figures  de  Jacob  MûUer  et  de  Jean-Georges  WolfTgang.  L 
permission  d'imprimer  est  datée  de  Landsberg,  le  12  septe» 
bre  1699,  et  la  dédicace,  longue  de  25  pages  et  signée  à  No- 
bourg,  en  1700,  est  offerte  a  l'archiduc  Charles  d^Authde 

BOSCIE  (botan,  ),  s.  f.  sorte  d'arbuste  de  la  côte  du  cap^ 
Bonne-Espérance.  —  Nom  d'un  autre  arbuste  de  la  cùte  ai* 
frique. 

BOSCHRATE  ou  BOS€HRATTE  (  ht<(.  na(.  ),  s.  m.   SOrlC  ùr 

rat  de  forêt. — Xom  d'une  espèce  de  sarigue. 

BOSCOTE  ou  BOSOTE  (  hist.  nat.  ).  Ces  noms  sont  donne, 
dans  quelques-unes  de  nos  provinces,  au  rouge-gorge  et  £ 
rouge-queue,  ou  rossignol  des  murailles. 

Bosuovicu  (KoGER-JosEPH),  naquit  à  Raguse  en  l'ii 
entra  en  1725  chez  les  jésuites  à  Rome,  se  distingua»  et  dc%it 
en  1740  professeur  de  mathématiques  au  Collegio  ramanoh 
pape  et  plusieurs  gouvernements  italiens  tirèrent  parti  de  « 
vastes  connaissances,  tautùtpour  trouver  le  moyen  de  soutrai 
le  dôme  de  Saint-Pierre  qui  menaçait  de  crouler,  tantôt  pw^ 
dessécher  des  marais,  puis  pour  mesurer  un  degré  da  mcriukt 
La  république  de  Lucques  Vem^toya  plusieurs  fois  dans  ses  »^ 
gociations  au  sujet  de  sa  délimitation.  Après  la  suppression  à 
l'ordre  des  jésuites,  il  devint  professeur  de  mathématique i 
Pavie;  invite  ensuite  de  venir  à  Milan  pour  y  enseigner  l'asUv; 
nomie,  il  fonda  l'observatoire  de  cette  ville.  En  1773  Bosco\ki 
fut  appelé  à  Paris  pour  occuper  la  place  de  directeur  de  l'tipti 
que  de  la  marine;  il  y  alla,  mais  des  désagréments  qu'il  y^ 
suya  le  déterminèrent  à  retourner  à  Milan,  où  ilinounilfl 
1787,  environné  d'une  grande  considération.  Il  avait  parcoai 
presque  toute  l'Europe,  avait  publié  le  Journal  d*un  voyaf  \ 
Constantinople  (tradfuit  en  français  par  Hennin,  1773) ,  s'rt4 
mêlé  de  la  politique ,  avait  fait  des  vers  latins ,  s'était  formé  U 
système  de  philosophie  à  lui  qu'il  a  développé  dans  sa  PkiUm 
phiœ  naluralis  theoria  redaeta  ad  unicam  legem  virium  i 
natura  existentium,  Vienne,  1759,  et  avait  composé  on  graD 
nombre  d'ouvrages  d'astronomie  et  de  physique.  Ces  derniers  1^ 
été  réunis  en  collection  :  Opéra  ad  opticam  et  astronomie 
pertinentia,  Bassano,  1 785, 5  yol.  in-40.  M.  le  baron  Walcieoaâ 


BOBELLUI. 


(108) 


BOSJBSHAHS. 


qtii  a  donné  la  Kste  complèle  des  œot res  de  Bosoovich ,  juge 
ainsi  son  poëme  De  solis  ac  lunœ  defeelibut ,  en  six  chants 
(  traduil  en  français  par  Barmel ,  1779,  in^^  )  :  a  On  admire 
dans  cet  ouvrage  le  style  élégant  du  poëte,  et  le  talent  peu  com- 
mun avec  lequel  il  avait  su  rendre  des  détails  appartenant  aux 
sciences  exactes  et  au  calcul.  »  D'autres  morceaux  de  poésie  la- 
tiue,  d'une  moindre  étendue,  mais  pleins  de  grâce  et  de  facilité, 
contribuèrent  à  placer  Boscovich  au  rang  des  meilleurs  poêles 
modernes.  Il  avait  tout  Tenthousiasme  des  poètes,  sans  se  li- 
Trer  à  Texagération.  Sa  conversation  était  aimable,  et  d'autant 

f>lus  instructive  qu'il  avait  voyagé  dans  une  grande  partie  de 
'Europe. 
BOSASCHA  (  géogr,  ),  nom  turc  de  l'ile  deTénédos  (F.  Tà- 

IfÉDOS). 

BOSDSCBETAGHf^tf'of^r.  ),nom  d'une  montagne  du  Kur- 
distan ,  dans  le  Sanclschak  de  Malaskerd,  qui  court  de  Test  à 
J'ouest. 

BOSE  (bolan,)f  s.  f.  genre  de  plantes  de  la  famille  des  chéno- 
podées. 

BOSE  (  comm.  ) ,  vase  ou  mesure  dont  on  se  sert  à  Venise,  et 
qui  contient  deux  pintes  de  Paris. 

^  BOSE  (Gaspard),  sénateur  de  Leipzig,  et  professeur  de  bota- 
nique dans  la  même  ville,  au  commencement  du  xviii'  siècle, 
eut  dès  sa  jeunesse  le  goût  de  cette  science.  Il  avait  rassemblé 
dans  son  jardin  particulier  un  grand  nombre  de  plantes  rares , 
et  beaucoup  qui  étaient  nouvelles,  de  sorte  que  ce  jardin  fut  un 
des  plus  ricnesde  l'Allemaffne.  Paul  Amman  en  publia  le  cata- 
logue en  1686,  Peine  en  1699 ,  Wehman  en  1723  et  Probst  en 
â747.  Gaspard  Bose  est  auteur  de  plusieurs  petits  ouvrages  sur 
la  botanique  :  1^  DUserlalio  de  motu  plantarum  sensut  œmulo, 
licipzig,  1728,  in-8«>.  Il  semble  vouloir  faire  revivre  l'opinion  de 
l'âme  végétative.  Il  traite  de  l'irritabilité  des  mimosa  ou  sensi- 
tives,  des  fleurs  qui  suivent  le  mouvement  du  soleil ,  du  phéno- 
mène de  la  rose  de  Jéricho,  et  de  la  manière  dont  les  fruits  s'ou- 
vrent  pour  laisser  échapper  leurs  graines  ;  2**  De  ealyce  Tour- 
nêforiH,  Leipzig,  1753,  in-4«.  Il  défend  Tournefort  contre  Pon- 
Cédera,  sur  la  différence  et  la  variété  des  calices.  Il  a  décrit  la 
fleur  du  nittfa  on  bananier,  dans  les  Acla  erudilorum  de  Leipzig, 
de  1734.  Walther,  dans  son  Horlus,  ayant  décrit  et  ûguré,  sous 
le  nom  d*anonymos,  une  plante  que  l'on  voyait  en  Europe  pour 
la  première  fois,  Linné  lui  donna  celui  de  bosea,  — Bose  (Jean- 
Jacques),  son  contemporain,  est  auteur  du  traité  /I0  po^'on^tu 
morbificù  ad  varias  Seriplurœ  loeos,  Leipzig  ;  DisserUHiopri-' 
ma ,  1736;  secunda,  1737 ,  in-4«.  —  Bose  (Adolphe- Julien  ) , 
Dicdecin,  professeur  à  Leipzig,  né  en  1742,  mort  en  1770,  a  pu- 
b\ïé  trois  dissertations  sur  la  physiologie  végétale.— Bose  (  Adam- 
Senri  et  Ghristophe-Dietrich)^  étaient  deux  frères  qui  servirent 
ivec  distinction  dans  les  armées  saxonnes;  le  premier  mourut 
tvec  le  titre  de  général,  en  1749;  le  second  fut  avocat  et  em- 
ployé par  trois  électeurs  successifs  dans  d'importantes  négocia- 
ions  ;  il  fit  plusieurs  campagnes,  fut  dans  plusieurs  cours,  et 
ssista  entre  autres,  comme  ministre  de  Saxe,  au  congrès  de 
liswick.  Mal^  l'habileté  qu'il  déploya  dans  ces  diverses  fonc- 
ions, il  fat  disgracié,  et  mourut  en  1741  dans  la  forteresse  de 
leissenboorç.  ---  Bose  (  Jean-André  ) ,  professeur  d'histoire  à 
éna^  né  à  Leipzig  en  1626,  mort  en  1674 ,  se  distingua  comme 
rudit  et  comme  philologue.— Bose  (Georges-Mathias),  profes- 
nir  de  physioue  à  ^ittenberg ,  né  à  Leipzig  en  1710,  mort  en 
761  à  Magdebourg,  où  les  Prussiens  l'avaient  emmené  comme 
tage.  U  s'occupa  surtout  de  recherches  sur  l'électricité^  etoom- 
osa  sur  celte  matière  un  poème  qu'il  traduisit  lui-même  en 
ADçais. —  BosB  (Emest^jottlieb),  professeur  d'anatomie  et  de 
lirorgie  à  Leipzig ,  où  il  était  ne  en  1733  et  où  il  mourut  en 
r88 ,  se  distingua  comme  médecin  et  comme  botaniste.  On  a 
s  lui  beaucoup  de  dissertations  intéressantes. 
Bosés  {toten.),  s.  f.  genre  de  plantes  de  la  famille  des  atri- 

icées. 

BOSEL,  f .  m.  C'est,  en  architecture,  la  même  chose  que  bàt<mt 

re,  spire  f  aslrafcdê  (F.  Astragale). 

Bosiéi«APHB  (hisL  nai,),  s.  m.  nom  d'un  sous-genre  de 

ammifères  de  la  famille  des  antilopes. 

BOS£Ll«uri  (Chaeles),  avocat  et  économbte  distingué,  né 

Modène  en  1765,  étudia  dans  son  pays  les  belles-lettres  et  la 

rispmdence,  se  fit  recevoir  docteur  en  droit,  et  puis  voyagea 

I  AUeoaagne,  en  Angleterre  eten  France.  Revenu  en  Italie  au 

mmenoeiiient  de  |a révolution  française,  il  fut  du  nombre  de 

ux  qui  en  observaient  les  progrès  avec  un  intérêt  mèléd'effiroi; 

en  approuvait  pourtant  la  base  et  le  point  de  départ.  Aussi, 

rs  de  rinvasion  des  Français  en  1796,  Bosellini  pnt  parti  pour 

I  innovations.  Il  eût  voulu  voir  la  péninsule  italique  neformer 

f  une  république,  unie,  puissante  et  indépendante  de  l'étran- 

IT. 


ger.  Un  trait  hcœorable  pour  Bosellini,  c'est  que  ce  qu'il  a  écrit, 
ainsi  que  sa  conduite  durant  toute  sa  vie,  respire  la  modération. 
Je  désir  d'améliorer  le  sort  des  hommes,  et  l'amour  d'une  li- 
berté sage.  Ses  vœux  furent  pour  l'humanité,  mais  pour  son  pays 
avant  tout.  Il  est  mort  à  Modène  le  l""  juillet  1823.  Il  publia  en 
italien  :  Nouvel  examen  des  sources  de  ta  richesse  publique  et 
privée,  ouvrage  composé  sous  l'empire,  mais  qu'il  n'osa  mettre 
au  jour  qu'en  1816  et  17,  Modène,  2  vol.  in-8*».  U  y  discute  les 
principes  des  divers  économistes;  quanta  lui,  il  fait  consister  la 
richesse  publique  et  privée  non-seulement  dans  l'agriculture, 
dans  les  arts  et  le  commerce,  mais  encore  dans  le  travail.  Tin- 
dustrie  et  l'épargne  qui  en  sont  à  ses  yeux  la  principale  source. 
Il  a  donné  encore  :  Système  de  guccession  adopté  en  Angleterre; 
observations  sur  quelques  opinions  du  comte  Babaeov,  relative- 
ment àla  pluralité  des  voix,  a  la  reforme  des  codes  civils,  etc.  On 
trouve  aussi  plusieurs  mémoires  et  arliclesde  lui  dans  le  J<mma/ 
académique  de  Romeei  dans  \  Anthologie  de  Florence.  Parmi  ces 
mémoires  f  un  mérite  d'être  cité:  Tableau  historique  des  scien^ 
ces  économiques,  depuis  leur  naissance  jusqu*en  1815;  il  fut 
réimprime  avec  des  notes  et  des  additions,  Modène,  1817, 
in-8°. 

Bosu,  BoscHi (JÉRÔME)  (F.  Bos  [Jérùmel). 

BOSHOND  (Attf(.  nat.],  s.  m.  C'est  le  chacal,  espèce  qui  tient 
du  genre  chien. 

Bosio  (Jacques),  en  latfn  Bosivs,  frère  servant  de  l'ordre 
deMalte,  natifde  Milan  selon  les  uns,  et  plus  vraisemblablement 
de  Chivas  en  Piémont ,  selon  les  autres,  remplit  à  Rome ,  sous 
Grégoire  XIII,  les  emplois  de  secrétaire  et  d'agent  de  cet  ordre. 
Ayant  entrepris  d'en  écrire  l'histoire ,  il  céda  ses  charges  à  son 
neveu,  Antoine  Bosio,  dont  nous  parlerons  plus  bas.  Il  s'attacha 
ensuite  au  cardinal  Petrochino,  qu'il  espérait  voir  élever  au  su- 
prême pontiûcat.  Cette  espérance  ayant  été  trompée ,  il  se  retira 
entièrement  des  affaires.  On  ignore  l'année  de  sa  mort.  Son 
histoire  est  intitulée  :  Istoria  délia  sacra  religione  di  san  Gio^ 
vanni  Gierosolimitano , 'Rome,  1504, 2  vol.  in-fol.  ;  le  troisième 
parut  en  1602;  idem,  Rome,  162 1-30 et  52, 3  vol.  in-fol.,  ouvrage 
précieux  par  la  multitude  de  faits  qu'il  renferme,  et  que  Boissat 
n'a  presque  fait  que  traduire  dans  son  travail  sur  le  même  sujet. 
Avant  de  publier  ce  grand  ouvrage»  Bosio  avait  déjà  fait  pa- 
raître :  1°  La  Corona  del  cavçliere  gierosoiimitano ,  Rome, 
1688 ,  in-4»  ;  2«  Gli  privilegi  délia  religione  di  san  Giovanni 
Gierosoiimitano  .Rome,  1589,  in-4".  — Bosio  (Antoine),  son 
neveu ,  fut  après  lui  agent  de  l'ordre  de  Malte.  Dans  les  mo- 
ments de  loisir  que  lui  laissaient  les  affaires,  il  aimait  à  parcou- 
rir, avec  quelques  amis,  les  souterrains  de  Rome  ;  il  y  faisait  des 
observations  qu'il  réunit  ensuite  dans  un  corps  d'ouvrage,  et  il 
eut  la  gloire  d  écrire  le  premier  sur  ce  sujet  d'érudition.  Il  mou- 
rut en  1629,  laissant  encore  imparfait  son  ouvrage  intitulé: 
Roma  soterranea,  quoiqu'il  y  eût  travaillé  trente-cmq  ans.  Cet 
ouvrage,  publié  d'abord  en  1632,  a  été  depuis  augmenté  et  per- 
fectionné (  V,  BOTTARl). 

BOSIOS  (myth.),  Jupiter.  Ce  nom  veut  dire  ^t*  cHe  {^cdia), 
ou  qui  nourrit  (3o<nccû). 

Bosius  (Simon)  (F.  Dubois). 

BOSJESMANS  OU  BOSCHIBIEN  (géogr,),  peuple  d'Afrique, 
tribu  barbare,  vagabonde  et  pillarde  répandue  au  nord  de  la  co- 
lonie du  Cap.  Ils  occupent  plus  spécialement  le  plateau  qui  s'élève 
entre  les  deux  rivières  de  Zak  etde  Gariep,  avant  leur  réunion 
pour  donner  naissance  à  la  rivière  d'Orange.  Ce  plateau  aride  et 
glacé  qui  forme  la  continuation  des  Monts  de  Neige  se  perd^  au 
nord  et  à  l'ouest ,  par  des  pentes  douces ,  dans  de  vastes  plaines 
arrosées  par  de  nombreux  cours  d'eau.  U  forme  ainsi  comme  un 
pays  isolé  où  se  retirent  les  Bosjesmans,  et  dont  ils  ne  descen- 
dent que  pour  exercer  leurs  rapines.  Les  Bosjesmans  ne  sont 
qu'une  variété  de  la  race  holtentote,  dont  ils  se  distinguent  par 
leurs  caractères  physiques.  Ce  qu'on  remarque  surtout  en  eux 
c'est  leur  petite  taille  et  leur  extrême  maigreur.  Du  reste ,  ils 
sont  plus  encore  que  lesHottentots  d'une  laideur  repoussante; 
leur  regard  est  faux  et  farouche.  Les  femmes  sont  horribles  a 
voir  :  toute  la  graisse  se  portant  dans  la  partie  postérieure  du 
corps,  y  forme  une  espèce  de  bourrelet  sur  leqiiel  elles  ont  cou* 
tume  de  poser  les  pieds  de  leur  enfant  oui  s'y  tient  parfaitement 
à  l'aise  en  leur  paràant  les  bras  autour  au  cou.  Leur  dos  est  dé- 
charné, leurs  seins  sont  démesurément  allongés.  Les  deux  sexes 
s'enduisent  le  corps  et  surtout  les  cheveux  d'une  épaisse  couche 
de  graisse  qu'ils  recouvrent  soit  de  cendre,  soit  de  sable  rouge , 
de  manière  à  en  former  une  croûte  qui  ne  tarde  pas  à  se  durcir. 
En  cet  état,  ils  répandent  autour  d'eux  une  odeur  tellement  in- 
fecte qu'ils  n'osent  aller  s'abreuver  aux  sources  voisines  de  leurs 
tentes,  parce  que  cette  odeur  se  communiquant  à  l'eau,  en  éloi- 
gne les  animaux  dont  la  diasse  est  une  de  leurs  principales  res- 

14 


(106) 


fMircef.  Leor  oostome  est  aasti  restraal  qae  posdble.  Il  coo* 
lifte  Coot  eotkr  eo  une  espèce  de  tablier  qu'ils  s'attachent  au- 
lourdes  reins,  et  dont  Tetofle,  découpée  en  minces  lanières , 
B*cst  d'aucun  secours  i  la  pudeur.  Les  femmos  ne  sont  pas  c»* 
pendant  sans  coquetterie  :  elles  suspendent  à  leur  tète  ou  se 
passeoi  autour  de  la  ceinture  des  cnapelets  de  coquillages  et 
d'œufs  d'autruches,  et  portent  aux  jambes  et  aux  bras  des  bnh- 
oelets  de  cordes  ou  de  dotsux  de  mouton  tressés,  parfois  même 
de  laiton.  Des  sandales  de  ocaux  qui  n'ont  re^u  aucun  apprêt 
prol^ent  leurs  pieds  contre  la  rudesse  des  cherams.  Ainsi  vêtus, 
munis  d'un  arc ,  d'un  carquois,  de  flèches  et  d'une  calebasse; 
chargés  de  nattes  de  paille  pour  faire  leurs  lentes;  sans  indus* 
trie,  sans  lois,  sans  croYance,  n'ayant  d'autre  idée  (|oe  l'instinct 
de  I  existence,  d'autre  but  que  le  pillage,  d'autre  désir  que  celui 
d'assouvir  leur  faim  ,  dès  que  l'hiver  episiissit  la  neige  sur  leurs 
OMMitagnes ,  ils  rôdent  par  petites  bandes ,  et  leur  approche  est 
aussi  redoutée  que  celle  des  bêtes  féroces  dont  ils  partagent  les 
repaires,  les  mceurs  et  le  sort.  Ils  attaquent  les  troupeaux ,  les 
habitations  isolées ,  les  voyageurs  de  toute  race.  Quand  ils  n'é- 
prouvent pas  de  besoin  pressant ,  ils  tuent  pour  le  plaisir  tie 
tuer»  et  souvent  ils  laissent  sur  place  les  troupeaux  massacrés 
dont  ils  se  bornent  à  emporter  quelques  bœufs  ou  quelques 
moutons.  Ils  sont  un  objet  ae  terreur  et  de  haine,  non-seulement 
pour  les  colons  dont  ils  ravagent  les  pi;opriêtés,  mais  même  pour 
les  Cafres.  O  peuple  encore  nomade,  mais  déjà  à  demi  civilisé , 
arganise  contre  les  Bosjcsmans,  qu'il  nomme  Saubi,  des  chasses 
régulières  et  les  poursuit  dans  toute  l'étendue  de  leur  domaine. 
Les  colons ,  de  leur  côté ,  les  traquent  avec  acharnement ,  et  il 
n'est  pas  rare  de  voir  ces  chasseurs  de  chair  humaine  rentrer 
dans  leurs  foyers  après  avoir  laissé  2,000  cadavres  sur  leur  route. 
Horrible  boucherie,  que  ne  saurait  justifier  le  besoin  de  conser- 
ver quelques  bestiaux!  Epouvantable  a  bus  de  la  force  contre  de 
pauvres  créatures  que  l'ahrutisscment  conduit  au  mal ,  que  la 
crainte  de  Tesclavago  retient  dans  leur  vie  de  brigandages,  dont 
le  désir  de  la  vengeance  développe  tous  les  mauvais  penchantst 
Us  ne  nous  exècrent,  nous  et  notre  civilisation,  que  parce  qu'ils 
n*ont  reçu  du  voisinage  des  colons  que  l'esclavage ,  d'affreux 
traitements  et  la  mort;  ils  nous  eussent  aimés, et  leur  naturel 
farouche  se  fût  adouci,  s'ils  avaient  trouvé  en  nous  indulgence  et 
bonté ,  si  nous  leur  avions  offert  un  peu  de  bien-être  en  récom- 
ptnse  de  leur  soumission  et  de  leurs  services.  Mais  le  Bosjesman 
aime  mieux  son  aride  désert  que  la  chaîne  qui  l'attend  au  Gap; 
y  aime  mieux  se  nourrir  en  liberté  de  racines ,  d'œufs  de  four- 
màs ,  de  larves ,  de  crapauds ,  de  lézards,  de  souris,  de  la  chair 
des  animaux  au'il  blesse  avec  ses  flèches  empoisonnées,  ou  du 
bétail  qui  tombe  sous  sa  main ,  que  de  s'asseoir ,  le  dos  sillonné 
par  le  niuet,  autour  d'un  brouet  trempé  de  ses  sueurs.  Ils  sont 
et  ils  restent  dans  l'état  le  plus  voisin  de  la  brute  :  comme  la 
brute ,  ils  fuient  ou  attaquent  celui  qui  en  veut  à  leur  vie  ou  à 
leur  litierlé  ;  comme  la  brute,  ils  aiment  et  nourrissent  leurs  en- 
fants ,  ces  enfants  que  les  Européens  vont  leur  voler  pour  les 
vendre  ;  connne  la  m-ute  aussi ,  les  Gis  délaissent  les  vieillards  : 
pis  que  cela  encore,  ils  les  offrent  en  appât  aux  lions  et  aux  ti- 
gres, parce  que  ce  sont  des  bouches  inutiles  gui  consomment  et 
ne  rapportent  pas.  Plusieurs  fois  le  lèle  infatigable  des  mission- 
naires a  tenté  de  porter  l'évangile  è  ces  pauvres  gens.  Ils  se 
montraient  sensibles  aux  paroles  de  charité;  ils  les  écoutaient 
avec  attention  et  bonne  volonté.  Les  exemples  de  la  vertu  fai- 
saient sur  eux  plus  d'effet  encore.  Puis,  à  la  suite  des  vrais  apô- 
tres, sont  venus  les  faux  prophètes  et  les  imposteurs ,  se  servant 
éè  rétangllo  pour  Divoriser  les  proieta  d'une  infime  cupidité; 
»t  ce  peuple,  encore  trop  pou  éclaire ,  victime  de  sa  naïve  bonne 
loi,  a  confondu  les  bons  et  les  mauvais  dans  une  haine  com- 
mune ,  et  le  saint  dévouement  des  ministres  du  Christ  n'a 
obtenu  qu'une  seule  récompense,   la  couronne  du  martjTe. 

V.  DE  NOCVION. 

bMUIAM  (Guillaitmb),  voyageur  hollandais  du  xvii'  siè- 
cle, puisa  le  goût  des  voyages  dans  les  diverses  relations  publiées 
tusqu'à  Ini  sur  les  pays  étrangers.  La  compagnie  hollandaise  des 
ttdes  occidenlaleste  nomma  d*atx)rd  à  l'oftlce  de  facteur  à  la  côte 
de  («uinée;  plusieurs  années  après,  fiosman  devint  facteur  en  , 
<rher,  on directeurparticulier  du  comptoir  d'Axrm.  IlpassaenÛn 
de  (*ette  place  i  cHte  de  Mina ,  principal  établissement  de  ses 
rom(>atriotes  sur  la  Côte  d'Or,  il  s^Hourna  pendant  quatorteans 
dans  nv^  contrées  jusqu'alors  in6délemeitt  décrites  par  tous  les 
\y>>  ageurs ,  et  à  son  retour  en  Europe  vers  1 102 ,  il  publia  le  ré- 
imitai  d'observations  judècieosement  et  eonsriewciwisement  re- 
«nioilHri,  Son  livre  a  pour  titre  :  NQmnbkewrig$  Beschry%c4ng 
tan  d9  0uim999  goné ,  fond  9n  glaven  X'^l ,  iJtrecht ,  1704 , 
hsA*»,  Amsterdam;  1719,  in*4%  avec  cartes  et  planches.  La  pre- 
mière traduction  q«  en  tel  ùàit  parut  en  fhmçais  sous  ce  titre  : 


Voyagé  de  OnMê,  eonUnani  unt  de$eripUom  notnwUaef  trà» 
eœacie  de  celle  edie ,  oà  ton  trouve  ei  oà  tmi  treifigue  l'or  fia 
dénie  é^éiéphantâ  «I  /es  etelaees^  Utrecht,  1705,  in-li^  cartcsel 
planches.  L'ouvrage  fut  aassi  traduit  en  anglais,  Londres,  1705, 
m-a»;  ibîd.  1731  ;  en  allemand,  Hamboui^,  1706,  in -Si»;  en  iu- 
lien,  sur  la  version  française,  Venise,  175S-1754,  in-fol.  To» 
les  voyageurs  venus  après  Bosman  rendent  justice  à  sa  vén- 
cité.  PeiHlant  qu'il  rédigeait  en  Guinée  ta  description  qu'il  d^ 
vait  publier  en  Europe ,  un  habile  dessinateur  débarqua  sor  fa 
côte.  Bosman  en  fit  le  compagnon  de  ses  voyages,  lai  fit  lem 
les  plans  et  reproduire  par  le  crayon  tous  les  animaux  vus  à 
l'est  de  Mina.  La  mort  empêcha  l'artiste  de  continuer  desexcar 
sions  dans  les  pays  à  l'ouest  du  fort,  que  Bosman  avait  déjà  vi- 
sités. 

BOSNA  igéogr.)  (F.  Bosnie). 

BOSNA-SERAi  OU  SARADJKVO  {giogt:)^  ville  de  la  Turqù 
d'Europe,  capitale  de  la  Bosnie.  Elle  est  située  dans  une  plaine, 
sur  le  penchant  de  monticules.  La  partie  basse  est  traverser 
par  la  Magliaska,  qu'on  passe  sur  plusieurs  ponts.  A  l'est,  sur 
une  espèce  de  promontoire,  s'élève  un  vaste  château  fort  Bq$- 
na-Seraî  possède  quatre-vingts  mosquées,  dont  quelqucs-oac! 
sont  remarquafiles,  plusieurs  églises  chrétiennes,  des  niédres- 
sehs ,  des  Imins  publics ,  des  bazars ,  des  busctans  bien  aporori- 
sionnés,  des  ûibric^ues  d'armes,  de  quincaillerie,  de  (er  etoeaii» 
vre ,  de  sacs  de  crin ,  de  cuir  et  de  maroquin.  Cette  ville  est  k 
centre  des  relations  commerciales  de  ta  Turquie  avec  It  Aif* 
matie ,  la  Croatie  et  le  midi  de  l'Allemagne.  Le  dônif  j  est 
froid.  On  y  compte  environ  60,000  habitants;  les  dentimiont 
Turcs.  A  306  lieues  de  Constantinople  nord-ouest  ;  tatitn&eimrà, 
^S"  31';  longitude  est,  16«  16 . 

BWiNiAQiJE. (gram.),  adj.  des  deux  genres,  de  la  Bosnie, qô 
concerne  la  Bosnie.  Il  est  aussi  substantif  :  les  BfOstdaqet». 

BOSNIE  (Qéogr.)^  l'un  des  pachaliks  les  plus  importants  de 


gro,  à  l'ouest  par  la  Dalmatie  et  ta  Croatie.  Sa  superficie  pot 
être  de  3,000  lieues  carrées.  La  Bosnie  est  un  pays  très-OM»- 
tagneux;  les  Alpes  dinariques,  qui  y  pénètrent  au  midi,  m- 
vrent  sa  surface  de  ramifications  dont  la  hauteur  diminue  Tcn 
le  nord.  Il  y  a  d'ailleurs  une  grande  diflérence  sous  Taspectè 
ces  reliefs  :  tandb  que  ceux-ci  sont  revêtus  d'râaisses  forêts,  dr 
pâturages,  arrosés  par  de  nombreux  cours  a  eau,  les  aotn 
n'offrent  que  des  rochers  pelés,  battus  par  des  vents  impétoeo 
en  hiver,  brûlés  en  été  par  un  soleil  ardent.  Les  priodpao 
cours  d'eau  sont  :  la  Vizbitza,  la  Bosna,  le  Drin,  la  Momc 
occidentale,  l'Ounna,  qui  forme  la  frontière  du  côté  de  Crotto 
et  reçoit  la  Scarma.  Tous  vont  afiQuer  à  la  Save.  Le  climats 
froid^  l'hiver  commence  de  très-bonne  heure  et  est  très-iieigeor. 
c'est  à  peine  si  le  printemps  a  quelque  durée.  Ce  que  dm 
avons  dit  plus  haut  explique  pourquoi  le  nord  possède  les  (b- 
tricts  les  plus  riches.  C  est  dans  ces  vallées,  et  surtout  danscri^ 
de  la  Save»  que  l'on  recueille  les  grains  nécessaires  à  la  oons«» 
mation,  des  fruits  en  abondance,  mais  surtout  du  vin  et  de 
olives  qui  ^nt  les  principales  productions.  On  retire  des  poira 
un  jus  appelé  pefcm^â,  aussi  doux  que  le  miel,  et  desproM 
une  liqueur  généralement  usitée.  Le  vin  de  Nostar  est  d'une» 
sez  bonne  qualité.  Les  bords  du  Drin  donnent  du  tabac.  Qdok 
que  les  boHifs  soient  très-beaux  et  que  les  moutons  donnent  a« 
taine  très-fine,  le  Bosnien  préfère  le  gibier  au  bétail.  11 }  \ 
beaucoup  de  chèvres.  Les  chevaux  ne  sont  eaoployés  ^ 
comme  bêtes  de  somme.  Entre  la  Viibitaa  et  l'Ounna^  on  êk« 
beaucoup  d'abeilles,  qui  donnent  un  miel  excellent ,  mais  4 
mauvaise  cire,  f^  fer  est  la  seule  production  minéralogique  ^ 
ploitée  en  Bosnie.  Les  sources  minérales  y  sont  très^abondanW 
Les  forêts»  peuplées  de  sapins,  de  mélèzes,  de  obtees,  de  hètn^ 
de  trembles ,  servent  de  refuge  à  des  ours,  des  cerfs,  des  daint 
des  sangliers,  etc.  ;  l'industrie  manufacturière  se  réduii  a  la  p 
paration  des  cuirs  et  à  la  ^brication  de  Quelques  tissus  grossM^I 
Toutes  les  usines  sont  :  une  fonderie  de  fer,  une  salpèlrièn 
quelques  moulins  à  poudre  et  fobrioues  d'armes.  Leeoromal 
est  plus  important  et  n'a  cependant  lieu  que  par  terne  »  quoiqi 
la  Bosnie  ait  guatre  lieues  de  côtes  sur  ta  mer  AdriatMftie,  i 
moyen  de  petits  territoires  enlevés  à  la  Dabnatie.  Cette  oonU^ 
lui  Tournit  de  l'huile ,  du  sel ,  des  firuits  secs ,  de  l'argent  m^ 
nayé  ;  Constantinople  et  les  États  voisins,  des  objeta  die  Icne,^ 
denrées  coloniales  et  autres  articles  de  prenaière  néceasHé.  I 
retour,  elle  donne  des  cuirs  préparés  et  bruis,  de  ta  laine, '| 
poil  de  chèvre,  du  miel,  du  bétail ,  du  poisson  sec,  du  bois.  I 
transit  y  est  considérable  :  Bosna-Seraf ,  Wornick,  Novî-Bafl 
Bignalouka,  tfostar  et  Gradiflàa  sont  tas  villes  d'afOrepdl.  i 


cbemîns  ne  «mt  praticables  que  ponr  les  bêtes  de  somme.  La  (  tulatîon  (i).  Son  royaume  comprenait  la  Franche-Comté,  les 
population  de  la  Bosnie  est  éfataée  à  pins  de  800,000  indi-     territoires  de  Mâcon  et  de  Chftions  en  Bourgogne,  Vienne  et 

mn$f  dont  470,000  musulmans,  i90,000grecs,  150,000  ca-     ' —   ^ •"  -^--.r-  .-  .    -  .      .      .  «..  . 

tboli^es;  le  reste  juifs,  bohémiens  et  tzengaris.  Un  fanatisme 
intolérant,  une  superstition  absurde,  une^nde  austérité  de 
mœurs  caractérisent  cette  population.  L'admmistration  des  biens 


des  Turcs,  les  professions  industrielles  sont  entre  les  mains  des 
chrétiens;  ceux-dont  deux  évèques  et  des  couvents.  La  Bosnie 
est  gouTemée  par  un  pacha  qui  y  reste  rarement  plus  de  trois 
ans.  Bile  est  divisée  en  quatre  sandjiakats  et  quarante-huit  dis- 
tricts, et  a  pour  capitale  Travnik.  Outre  on  grand  nombre  de 
châteaux  forts,  on  y  trouve  les  villes  fortes  de  Bihach ,  Ba^na- 
kNika  et  Wornik.  Les  revenus  s'élèvent  à  dncf  ou  six  millions, 
dont  plus  de  deux  millions  rentrent  dans  le  trésor  de  Gonstanti- 
nople.  La  maison  militaire  du  pacha  est  de  trois  è  quatre  mille 
hommes.  Au  moyen  âge,  les  gouverneurs  de  la  Bosnie  étaient 
vassaux  de  la  Hongrie;  Mohammed  II  réunit  ce  pays  à  son  em- 
pire en  4403. 

BOSON  {hùt.  natXs.  m.  coquillage  du  genre  de  la  toupie,  très- 
commun  au  Sénégal.  La  coquille  du  boson  a  dix  lignes  de  lon- 
gueur, deux  tiers  de  moins  de  largeur,  et  huit  spires  assez 
renflées,  arrondies,  et  dont  la  grandeur  diminue  proportion- 
nellement; elles  sont  grossièrement  chagrinées  par  ae  petits 
boutons  égaux  et  rangées  sur  plusieurs  lignes  qui  tournent  avec 
elles.  On  en  compte  dix  rangs  sur  la  première  spire,  cinq  sur 
la  seconde,  quatre  sur  la  troisième  et  beaucoup  moins  sur  les 
autres.  La  longueur  du  sommet  surpasse  un  peu  celle  de  la  pre- 
mière spire.  La  lèvre  droite  de  Touverture  est  un  peu  ondée  sur 
ses  boras;  la  gauche  est  étroite,  un  peu  arrondie,  et  laisse  un 
petit  ombilic  a  côté  d'elle.  Cette  coquille  est  grise  ou  plombée; 
ies  boutons  sont  ordinairement  blancs,  aussi  bien  que  le  contour 
4le  ronverture,  dont  le  fond  tire  sur  le  roux.  Le  boson  se  voit 
autour  de  Ffle  de  Corée,  mais  il  y  est  t)eaucoup  plus  rare  qu'à 
la  Jamaïque  et  sur  les  côtes  de  l'Amérique  placées  sous  les  tro- 
piques. ÉJein  n'aurait  point  dît  que  ce  coquilla^  est  terrestre , 
s*il  eût  plus  étudié  dans  la  nature  que  dans  les  livres. 

BOSON ,  roi  de  Provence  ou  d'Arles^  fondateur  de  celte  mo- 
narchie de  courte  durée  que  quelques  historiens  appellent  aussi 
roj^auroe  de  I9  Bourgogne  Cisjurane  (Burgundia  Cùjurana),  Il 
était  fils  de  Buvo,  comte  des  Ardennes,  et  fut  élevé  à  de  hau- 
tes dignités  pr  le  roi  Charles  le  Chauve,  qui,  devenu  veuf  en 
i7i ,  avait  épousé  sa  scBur  Richilde.  Boson  jgouverna  durant 
)|iisiears  années  la  Provence,  le  comté  de  Vienne  et  d'autres 
tays,  eif  l'an  876,  son  beau-frère  le  créa  duc  de  Lombardie. 
Lprés  la  mort  de  Charles  le  Chauve  (le  6  octobre  878),  Boson  se 
il  entouré  en  France  d'une  haute  considération,  et  accomipagna 
Pavie  le  pape  Jean  VIII ,  lorsque  celui-ci  eut  placé  à  Troyes 
L  couronne  impériale  sur  la  tête  de  Louis  le  Bègue;  le  pontife, 
ar  reconnâissaocei  l'adopta  pour  fils.  Quels  que  fussent  le  res- 
^t  et  le  pouvoir  dont  il  jouissait,  et  quelque  éclatantes  que 
issent  les  charges  dont  il  était  revêtu,  il  ne  sentait  satisfaits  ni 
»n  esprit  de  domination  ni  son  ambition  :  il  voulait  être  roi, 
;  ce  désir  était  encore  enflammé  par  sa  femme,  non  moins 
nbitieuse  oue  lui,  par  Irmengarde,  nlle  de  l'empereur  Louis  II. 
)ur  atteindre  son  but,  il  ne  profita  pas  seulement  des  troubles 
ai  suivirent  la  mort  de  Louis  le  Bègue,  mais  il  usa  encore  de 
nfluence  de  son  père  spirituel ,  le  pape  Jean  VIII ,  et  de  celle 
l  clergé  de  Provence.  Les  états  de  Bourjg;ogne,  au'il  avait  su 
gner,  s'assemblèrent  le  15  octobre  879  a  Mantala,  non  loin 
Saint-Pierre  d'Albigny ,  dans  un  lieu  qui  depuis  a  conservé 
nom  de  bourg  Evescal  (i).  Les  évèques  ouvrirent  rassemblée 
r  des  plaintes  amères  sur  la  décadence  du  royaume  de  Bour- 
gne.  qui  ne  venait  que  de  ce  que  depuis  la  mort  de  l'empe- 
ir  Louis  personne  n'avait  soutenu  avec  un  zèle  patriotique 
intérêts  de  ce  pays.  Ils  déclarèrent  que  le  movcn  le  plus  sûr 
mettre  un  terme  au  désordre  et  à  cette  décadence  était  d'é- 
i  un  roi  particulier,  et  que  personne  ne  convenait  mieux  en 
te  circonstance  que  le  duc  Boson.  On  le  sollicita  donc  çolt 
écrit  d'accepter  fa  dignité  royale.  Boson  ne  se  fit  pas  prier 


émonies,  il  fut  d'une  voix  unanime  élu  roi  et  couronné  à 
Ml.  n  promit,  par  un  acte  qui  existe  encore,  de  veiller  en  bon 
ivêmant  aux  intérêts  communs,  et  de  plus  il  signa  une  capi- 

• 
f  \  (7e«t  ft  tort  que  la  plupart  des  bittoriens  iadiquent  le  ehâteau  de 
Dtala  Ou  de  Mantanie,enlre  Yienoe  et  Valence,  comme  le  lieo  da  oatte 
mblée.  ^ojt*  Gbillst,  Dictiannairt  huioriquë  de  la  Sai^aië, 
K ,  p.  9W  e*  460* 


Lyon ,  la  partie  méridionale  du  Languedoc  depuis  Viviers  jua* 
quevers  Agde,et  la  Provence.  Arles  était  sa  résidence, d'où  vient 
que  ses  Ëtats  furent  aussi  appelés  royaume  d'Arles.  Les  autres 
rois  carlovingiens  marchèrent,  il  est  vrai,  avec  leurs  forces 
réunies  contre  Boson,  parce  qu'il  avait  brutalement  violé  le  ser- 
ment de  fidélité  qu'il  leur  avait  juré  ;  ils  le  réduisirent  à  une  telle 
extrémité,  qu'il  se  vit  contraint  de  se  réfugier  dans  des  moiita«> 
gnes  inaccessibles.  Mais  sa  femme  Irmengarde  défendit  la  ville 
de  Vienne  avec  une  telle  constance,  et  le  pape  intervint  av<^ 
tant  d'énergie  en  faveur  de  son  fils  adoptif  (2) ,  que  celui-ci  ne 
fiit  pas  inquiété  davantage  par  les  rois  de  la  France  occidentale, 
auxquels  les  Normands  donnaient  déjà  assez  d'occupation.  L'a- 
sur[Àtion  de  Boson  fut  un  dan^reux  exemple  pour  les  autres 
ducs,  en  ce  qu'ils  cherchèrent  également  à  se  rendre  indépen- 
dants dans  leurs  provinces,  et  exposèrent  ainsi  le  trône  des  nérî^ 
tiers  de  Charlema^ne  à  s'écrouler  au  premier  choc.  Boson  régna 
désormais  tranquillement  ius<iu'à  sa  mort,  arrivée  le  il  janvier 
888.  Il  fut  enseveli  dans  Teglise  de  Saint-Maurice,  à  Vienne,  où 
son  tombeau  s'est  conserve  jusqu'à  nos  jours.  Il  laissa  de  son 
maria^  avec  Irmengarde  deux  enfants  :  un  fils  nommé  Louis, 
qui  lui  succéda  sans  jopposition  dans  le  royaume  qu'il  avait 
usurpé,  et  une  fille,  Ingelberge,  qui  épousa  Guillaume  P% 
comte  d'Auvergne,  marquis  de  Mâcon,  etc. 
BOSOR  (géogr,  anc,){V.  Bostra). 

BOSPHOBE,  ou  BOSPOBE  (de  ^cCç  et  (piptt,  ou  de  fiviç  et  irôpo«). 

Ce  mot  si^ifîe  passage  du  bœuf,  et  a  été  donné  à  deux  détroits. 
Pour  distinguer  ceux-ci  l'un  de  l'autre,  on  leur  donne  la  déno- 
mination des  peuples  qui  habitent  sur  leurs  rivages  :  i*"  le  Bo§- 
pbore  de  Thrace  ;  2»  le  Bosphore  cimmérien.  Les  poètes  grecs 
font  venir  le  nom  de  Bosphore  de  Thrace  de  lo,  oui  le  passa  à  la 
nage  lorsqu'elle  eut  été  changée  en  vache.  —  I.  Bosphore  de 
Thracx.  On  l'appelle  aujourd'hui  Canal  de  ConslaniinopU , 
en  turc ,  Boghas  ;  c'est  le  détroit  qui  se  trouve  entre  l'Europe 
et  l'Asie,  et  joint  la  mer  Noire  à  la  mer  de  Marmara.  Il  conn 
mence  près  de  Constanlinople  et  finit  près  des  roobers  qu'on 
appelait  anciennement  Symplades;  sa  lar^ur  est  de  vingt  milles 
italiennes,  et  dans  sa  plus  petite  largeur  il  n'a  pas  plus  de  cinq 
cents  pas.  Selon  toute  vraisemblance,  et  comme  l'assurent  déjà 
quelques  anciens  auteurs,  il  fut  formé  par  une  éruption  volca- 
nique de  la  mer  Noire,  dont  l'entrée  de  celle-ci  pré^ntc  encore 
des  traces.  Il  forme  sept  courbures,  qui  produisent  autant  de 
courants  et  contre-courants.  Dans  ses  parties  les  plus  étroites, 
c'est-à-dire  au  milieu  et  à  quatre  lieues  environ  de  son  extré- 
mité, on  a  construit  des  châteaux  forts  que  l'on  appelle  DaréO' 
nelles  de  la  mer  Noire^  pour  les  distinguer  de  celles  de  l'Helle»- 
pont.  Ceux  du  milieu,  qui  se  trouvent  à  l'endroit  où  Darius  passa 
avec  son  armée  d'Asie  en  Europe^  comme  Xerxès  près  de  Sesioê 
et  Abydos,  sont  appelés  Rumili  hiuar  et  ÂnatoU  hùsar,  c'est* 
à-dire  château  d'Europe  et  château  d'Asie  :  tous  deux  ont  été 
construits  par  Mahomet  II ,  le  premier  avant ,  le  second  après  la 
prise  de  Gonstantinople.  Les  cnâteaux  bâtis  sur  la  partie  étroite 
supérieure,  et  dont  la  fondation  est  plus  récente,  sont  appelés 
Bwnili  kawak  et  Analoli  kawak,  A  moitié  de  la  distance  entre 
ces  forts  et  la  mer  sont,  sur  les  deux  bords  du  canal ,  les  batte- 
ries établies  par  deTott,  et,  à  l'extrémité  même,  les  deux  châ* 
teaux  de  Rumili  fanari  et  ÀnaioH  Janari ,  ainsi  nommés  du 
phare  placé  sur  l'un  et  sur  l'autre.  Sur  la  côte  européenne  on 
voit  les  villages  et  les  hameaux  suivants  :  Besckiklcueh  (sur 
l'emplacement  de  l'ancien  Jasonium),  Oriakai  (Archius),  ati- 
ruUcheêchme  {vieus  Miekaelie  dans  les  auteurs  byzantins),  le 
promontoire  Àkindiburum ,  où  le  courant  est  le  plus  fort  (lu-pt 
{>iufAa);  l^^e|p(Chel6e),  Rumili  Mêiar{prom&nlorium  hermœum), 
BaltaUman  {Partut  m%Uierum),  Sienia  {Sinuê  Leoslheniue), 
Tarabia{Charmacia)p  Bujukdere  (Obathvcolpos),  Rumili  ATd- 
u>ak  (sur  l'emplacement  du  Sérapium  des  anciens),  Bujukliman^ 
près  des  batteries  de  Tott  (Sinus  Myrleanus,  où  nabitaient  Phi- 
née  et  les  harpies).  Les  rochers  devant  les  deux  châteaux  nom*- 
mes  Fanar,  à  partir  de  l'ouverture  du  Canal,  sont  les  Symple- 

(1)  Le  bibliothécaire  Ghr. -Louis  Scheidt  de  Hanovre  a  essayé  de  dé- 
fendre Tusurpation  de  Boson,  dans  une  disftertation  insérée  dans  les  niilei 
collections  de  Hanovre  pour  l'an  1758,  p.  136  et  suiv.,  sous  ce  liire  t 
De  la  faussa  assertion  que  Boson  acquit  la  dignité  rofale  par  deà 
moyens  illé^itimet. 

(1)  n  écrivit  4  Charles  le  Gros  :  Bosonem,  gloriosum  regem,  pmr 
adoptionis  gratimm^JItium  meum  ^ffècit  quaproottr,  contenti  ter^ 
mino  regni  vestri,  pacem  et  quietem  kabere  iiudetê  t  quia  modo  et 
tUnoepe  exeommunicamuM  omnet  >  qui  contra  pnedfctum  fiUwm 
nœtrum  inêurgiere  tentm'erimê» 


BOSPHOBE. 


(108) 


BOSMOEE. 


gadcs  ;  puis  viennent ,  sar  la  côte  asiatique,  à  partir  de  Textré-  I  mnier  des  Grecs.  En  échange,  les  rcHS  da  Bosphore  obtinm 


mite  da  canal,  le  cap  Filburum  (promontorium  Coracium), 
Ànatoli  cawak  (sur  remplacement  du  temple  des  douie  dieux)  ; 
le  mont  des  Géants  (Jovis  lag/it),  où  se  voyait  le  temple  de 
Jupiter  Urius;  la  baie  de  Begkoi  («tntM  Âmycuê)^  Kandlidsche, 
Anatoli  histar,  Kandilli  (d'où  Ton  a  la  vue  la  plus  magniûque 
sur  les  deux  mers),  Beglerbeg  6agA(<«cfc«#fj,  c'est-à-dire  le  jardin 
du  prîuce  des  princes,  et  enfin  Inavrot,  immédiatement  devant 
Scuiari{Chrv$apolis).  La  plus  ancienne  description  du  Bos- 
phore est  celle  que  nous  a  donnée  Denys  de  Syracuse.  Après 
lui  viennent  les  deux  Français  Gilles  et  Chevalier,  oui  ont  vi* 
site  par  eux-mêmes  les  lieux;  Tltalien  Sestini,  1  Allemand 
Lœwenklau,  les  Arméniens  Momars,  Carboniano  et  Ingigian 
(Bfscriplion  du  Bosphore ,  par  le  docteur  Ingigian^  Paris , 
1815).  L'ouvrage  le  plus  moderne,  celui  du  comte  Andréossy,  a 
oaru ,  en  i8l8,  sous  ce  titre  :  Voyage  à  f  embouchure  de  la  mer 
jVoiV^,  ou  Essai  sur  le  Bosphore.  —  IL  Bosphore  cimmé- 
RiEX.  Sous  ce  nom  l'on  désignait  le  détroit  de  Zabach,  appelé 
encore  Wosporskoi  par  les  Russes,  et  qui  sépare  la  Crimée,  ou 
le  gouvernement  actuel  de  la  Tauride,  de  nie  de  Taman  et  de 
tout  le  pays  oui  borde  les  côtes  de  la  mer  d'Azow,  anciennes  de- 
meures desMéoles.  Ce  détroit  était,  avec  leTanaïs  ou  le  Don,  la 
limite  qui  séparait  l'Asie  de  l'Europe.  Il  avait  pris  son  nom , 
comme  encore  aujourd'hui  la  Crimée,  des  Cimmériens,  peuple 

griinitif  (Gomcr,  dansMoîseJ,  qui,  avant  son  expulsion  par  les 
cylhes,  dominait  tout  particulièrement  sur  la  péninsule  Tau- 
rique,  et  dont  on  a  fait  descendre  les  Tauriens,  vraisemblable- 
ment habitants  des  montagnes  (de  law,  montagnes).  Ici,  comme 
pour  le  détroit  de  Thrace,  le  nom  de  Bosphore  désigne  un  pas- 
sage de  la  civilisation  (de  ragricuUure|  asiatico  -  nellénique. 
Seulement  le  passage  cimmérien  que  lo,  hlle  d*Inachus,  passa  à 
la  na^e  après  avoir  franchi  celui  de  Thrace,  parait,  d'après  la 
tradition  et  d'après  sa  situation,  être  plus  ancien.  La  plus 
grande^  largeur  du  Bosphore  cimmérien  était,  selon  Strabon,  de 
soixante-dix  stades  à  son  ouverture  méridionale;  la  partie  la 
plus  étroite  était  de  vingt  stades,  de  deux  mille  cinq  cents  pas, 
selon  Pline*  Lorsque,  en  l'année  1008,  le  prince  russe  Gieb  fit 
mesurer  le  Bosphore  sur  la  glace,  depuis  Tmutara.kan  (sur  Ta- 
man) jusque  vers  Kerstsch,  sur  la  rive  européenne,  à  l'endroit  où 
se  trouvait  anciennement  la  ville  de  Panticapée,  appelée  aussi 
Bospore,  il  trouva  une  largeur  de  quatre  mille  saschiries,  c'est- 
à-dire  de  vingt-deux  werstes  russes,  et  trois  cent  soixante-quinze 
llartes.  Dès  le  temps  des  Scythes,  le  détroit  gelait  et  facilitait  le 
commerce  des  Scythes  avec  la  côte  abassienne  (Indice  ou  Sin- 
dice,  dans  Hérodote).  Selon  Strabon,  la  cavalerie  de  fifithri- 
date  livra  un  combat  sur  ce  détroit,  à  la  place  même  où  l'été 
précédent  s'était  engagée  une  action  navale.  Aujourd'hui  le 
climat  est  plus  doux  dans  ces  régions,  et ,  ici  comme  ailleurs, 
la  mer,  en  se  retirant,  étend  la  larg^r  du  détroiL  Ce  que  dit 
Strabon  des  ports  magnifiques  et  des  rades  de  ces  côtes,  ainsi  que 
dcL  toute  la  Crimée,  ne  peut  plus  s'appliquer  généralement  au- 
jourd'hui, depuis  la  formation  de  nouveaux  bancs  de  corail.  Au- 
tour de  ce  détroit  nous  trouvons  un  royaume  des  Bosphoriens, 
qui  mérite  l'attention.  —  Après  que  le  peuple  antique  des  Cim- 
mériens, qui,  dans  les  temps  les  plus  anciens,  étendait  ses 
courses  depuis  la  mer  Noire  jusqu'en  lonie.  eut  été  chassé  par 
les  Scythes  et  se  fut  dispersé  en  deux  parties  dans  TAsie-Mi- 
neure  et  en  Europe  (ici  les  Cimbres),  les  vainqueurs  Scythes  se 
virent  à  leur  tour  contraints  de  reculer  devant  les  Grecs  de 
l'Asie-Mineure,  qui,  depuis  le  viii*  siècle  avant  Jésus-Christ , 
étendaient  de  plus  en  plus  leurs  colonies  sur  la  mer  Noire.  Les 
Grecs,  parmi  lesonels  s'éleva  une  dynastie  des  Archéanactides, 
fondèrent  l'Etat  du  Bosphore,  dont  le  territoire  comprit  quel- 
quefois tous  les  peuples  méotiques  jusqu'au  Tanaîs,  et  qiu  eut 
pour  capitale,  sur  la  côte  européenne  du  Bosphore,  la  ville  nou- 


rois  du  Bosphore  fondèrent  la  ville  de  Phanagoria.  A  vingt 
stades  au  sud  de  Panticapée,  se  voyait  Myrmecium,  et  à  qua- 
rante stades  plus  bas  Parlhenium ,  place  qui .  avec  Aehilleum, 
situé  en  face,  sur  la  limite  de  l'Asie,  donnait  aujdélroit  une  lar- 

Ff»ar  de  vingt  stades.  Ce  royaume  du  Bosphore  devint  bientôt 
un  des  sièges  les  plus  brillants  du  commerce  et  de  la  civilisa- 
tion. Panticapée  envoyait  à  Athènes  des  esclaves,  des  pelleteries^ 
des  cuirs  et  de  la  cire.  La  pèche  et  la  culture  de  la  vigne  four- 
nissaient au  commerce  intérieur,  et  de  riches  champs  de  Wé 
sVtendant  depuis  Panticapée  jusqu'à  Théodosia  (non  loin  dé 
Caffa),  qui  formait  U  frontière  méridionale,  et  où  commen- 
aienl  \t^  demeures  des  débris  des  Tauriens.  habiUnts  primiHfs 
du  innps  des  Cimmériens,  faisaient  enfin  de  tout  le  Bosphore  le 


des  matelots  et  des  soldats  ^cs,  et  chassèrent  des  recoins  de  b 
mer  Noire  les  pirates  abassiens  (Achéens,  Héniaques,  Zygiens) 
Peu  de  temps  après  la  mort  d'Alexandre,  la  flotte  du  Bosphoci 
était  la  plus  puissante  de  la  mer  Noire.  Dès  le  temps  des  Cinh 
mériens  qui ,  selon  Bitter,  avaient  apporté  avec  eux  ranliqag 
culte  asiatique  de  Bouddha,  les  fossés  de  géants, de  grandes  éaii< 
nences  de  terre,  les  tombeaux  de  héros  morts,  étaient  corommi 
dans  ces  contrées.  Ils  s'y  sont  particulièrement  conservés  dan 
tous  les  temps,  quoique,  dans  la  suite,  l'usage  s'en  soit  ré* 
pandu  dans  tous  les  pays  scythico-germaniques.  Sat]|rrus'((i 
nom  était  du  reste  un  titre  d'honneur  que  l'on  donnait  habi- 
tuellement aux  rois  du  Bosphore)  érigea  dans  l'Ile  de  Taroaii  m 
monument  de  cette  espèce  qu'on  peut  encore  voir  près  de  Plu- 
nagori.  Un  autre  roi  du  Bosphore,  I^ucon  II ,  qui  eut  l'hoo- 
neur  d'être  citoyen  d'Athènes,  éleva  trois  colonnes  :  l'une î 
Athènes,  l'autre  à  Panticapée,  et  la  troisième  sur  la  limite  asia- 
tique de  ses  Etats.  Les  Bosphoriens  s'étaient  maintenus  contre 
les  Scythes,  liabitants  des  steppes  du  voisinage,  au  moyen  cTaoe 
redevance,  d'une  sorte  de  tribut  territorial.  Lorsqu'ils  refusèrent 
de  le  payer,  les  nomades  poussèrent  de  nouveau  en  avant  Pa- 
risades,  le  dernier  roi  duBosphore,  céda  sa  souveraineté  aa  grand 
Mithridate,  roi  de  Pont.  Alors  le  rieux  Scythe  Scilorus  eut  le 
dessous  avec  tous  ses  fils.  Le  fils  de  Mithridate  fut  uo  prina 
dépendant  des  Bomains.  ainsi  que  tous  ses  successeurs,  jo^o'aa 
temps  de  Valentinien.  Mais  le  nom  romain  tint  nèanimns  les 
Barbares  en  respect  jusqu'à  cette  époque.  Enfin ,  k  Bosphore 
(dont  le  sol  classique  mentait  même  alors  plus  de  mènag^mcnl) 

Eartagea  le  sort  commun  de  toute  la  péninsule  (F.  CmiitEV— 
.'histoire  des  rois  du  Bosphore,  qui  embrasse  plusieurs  siècks 
avant  et  après  Jésus-Christ .  serait  enveloppée  d'une  entière  obs- 
curité, si  quelques  passages  de  Diodore,  ae  Strabon ,  de  Polyeii, 
le  rhéteur  grec,  et  de  Constantin  Porphyrogénète,  ainsi  que  des 
médailles  et  des  inscriptions  trouvées  sur  les  côtes  de  la  Qwr 
Noire,  n'étaient  venus  en  aide  aux  savants.  C'est  à  ces  soorrts 
encore,  insuffisamment  explorées,  qu'ont  puisé  de  Boie(Jfi- 
moirée  de  racadémie  des  inscriptions  et  belles-lettrée ^  tom.  vi\ 
Vaillant  {Achœmenid.  imperium),  Souciet (Histoire  chronoU- 
gique  du  Bosphore),  Cary,  en  particulier  (Histoire  des  rois  et 
Thrace  et  du  Bosphore),  qui  a  donné  la  liste  la  plus  complète; 
Frœlich  (Regum  veterum  numismata),  Ekhcl  {Doctrina  nwt 
rum,  tom.  ii,  pag.  360), Visconli  {Iconographie  grecmte, p^ri.  n , 
Pallas  (  Voyages  dans  laRussieméridionale),liœ\cr  (Dissertati/* 
sur  le  monument  de  la  reine  Comosarye,  et  Àcta  acad.  Petrtf, 
l-\iv,  et  dans  son  dernier  ouvrage  sur  les  Médailles  yrecçiw, 
i822),  Léon  de  Waxel  [Recueil  des  antiquités  trouvées  surk 
bords  de  la  mer  Noire,  Berlin ,  1803),  Clarke  {Travels,  vd.  u 
Baoul-Bochelte  (Antiquités  grecques  du  Bosphore  cimmérin, 
1822,  avec  le  Supplément  de  Stemkovsky),  P.  V.  Kœppen,  das 
les  Annales  de  Vienne,  tom.  xx,  section  3,  et  dans  r/n/f* 
gence ,  sur  les  collections  russes  de  médailles,  parmi  lesqnelis 
on  compte  celle  qui  a  été  formée  depuis  quelques  années  parir 
ffénéral  de  Suchtelen  pour  l'académie  de  Saint-PêterslxKWt 
L'histoire  des  rois  du  Bosphore,  qui  renferme  beaucoup  de  tm* 
caractéristiques  pour  l'explication  de  l'antiquité,  commence  awî 
les  colonies  des  M ilésiens  et  des  autres  Grecs  que  l'on  regar* 
comme  Milésiens,  fondées  sur  les  bords  du  Bosphore  au  Xtvs;^ 
de  Xerxès,  et,  selon  le  calcul  de  Diodore,  au  moins  avant  l'an*'' 
ava  nt  Jésus-Christ .  Les  pi  us  anciens  chefs,  qui  régnèren  t  quaraor 

deux  ans  jusqu'à  Spartocus,  s'appelaient  Archéanactides  (»• 
ciens  princes),  dénomination  générale  sous  laquelle  on  a  i^ 
reconnaître  une  dynastie  de  cet  Archyanax  de  Mitylène  qa> 
au  temps  de  Pisistrate,  bâtit  sur  les  ruines  de  Troie  la  ville  if 
Sigée,  et  qui ,  chassé  ensuite  par  les  Athéniens  et  les  Lesbie» 
se  relira  plus  loin,  sans  que  l'on  sache  de  quel  côté.  Le  titre  ^ 
roi  fut  donné  de  bonne  heure  à  ces  chefs,  mais  quelquefois  (1 
portent  celui  d'ethnarques,  titre  qui  fut  particulièrement  don»i 
du  temps  d'Auguste,  a  Asandcr,  avant  qu'on  ne  lui  eût  conn 
la  dignité  royale,  et ,  plus  anciennement  encore,  on  les  app^ 
archontes,  dénomination  qui  semble  indiquer  une  constitutif 
républicaine.  Si  les  rhéteurs  grecs  les  appellent  fyraii#,  motqa 
n'avait  pas  en  grec  un  sens  aussi  défavorable  que  dans  les  Ur- 
gues  modernes,  c'est  qu'ils  avaient  encore  en  vue  une  opp**^ 
tion  particulière;  car  ces  princes,  grâce  à  leurs  blés  et  a  w 
concessions  en  grains,  étaient  souvent  plus  honorés  des  X^ 
nîens  que  cela  ne  convenait  à  quelques  orateurs  popnltini 
Vojci  la  liste  des  princes  cités  dans  les  passages  des  anciem  « 
sur  les  monnaies,  après  la  ruine  des  Archéanactides  (Dio«Mi 
désigne  Spartocus  comme  successeur  deces  derniers)  : — i^Sj»*^ 
locuf  i*^  (d'après  des  médailles,  et  non  Sprtaous)»  44i^ii 
avant  Jésus-Christ,  fondateur  de  la  seconde. dynastie  du  W 


BOSQTOXON. 


(Mi) 


B088GHA. 


TÎile.  Cet  ouvrage  fol  traduit  ea  latin  et  publié  en  1665  sous  ce 

titre  :  HugoMorum  hêrêHeorum  Tolosœ  eot^uratorum  profti-' 
gatio.  Les  événements  donnèrent  à  ce  livre  une  importance  et 
«ne  réputation  qu'il  ne  méritait  à  aucun  titre.  Théodore  de  Bèie 
rapporte  dans  son  histoire  ecclésiastique  un  arrêt  du  conseil  privé 
du  18  juin  1565 ,  dont  vdci  les  termes  :  Le  roi  ordonné  que  le 
livre  composé  par  M.  Botquet,  habiUiMde  TouloHse,  contenant 
UbeUe  diffawkatoire^  êera  brûlé,  ei  défenns  f ailes  à  tous  U- 
hraires  ei  imprimeurs  de  l'imprimer,  le  vendre ,  et  à  tous  de 
n'en  acheter, 

BOSQUET  (Jban)  y  né  i  Mons ,  en  Hainaut ,  au  commence- 
ment du  XTi'  sftècle»  se  voua  à  Téducation  de  la  jeunesse  qu'il 
s'appliqua  surtout  à  former  dans  la  connaissance  de  la  langue 
française.  C'est  dans  ce  but  qu'il  publia  des  £(^mtf  nu  oulne- 
tùuùons  de  la  langue  française ,  pour  parfaictement  et  fiayt>«- 
mênl  parler  et  escrire  cette  langue.  Ensemble  un  traité  de  Vofice 
des  points  et  accents  ;  plus  une  table  des  termes  esquelz  l's 
s'tœprime,  Philippe  Brasseur,  parmi  ses  Sti^eral/annoitie,  n'ou- 
blie pas  Bosquet  ;  il  rappelle  montensium  seholarum  magister, 
—  Bosquet  ,  fils  du  précédent ,  fut  comme  lui  professeur ,  et 
miblia  un  poëme  intitulé  :  Réduction  de  la  ville  de  Bonne^ 
Secows  de  Paris  et  Rouen  et  autres  faits  mémorables  de 
Charles,  duc  de  Cray  et  d'Àrscket,  prince  de  Chimai,  Anvers, 
i699 ,  in-4*'.  Dans  les  derniers  temps  de  sa  vie  il  remplissait  les 
fonctions  de  prévdt  rural  qu'il  légua  à  son  fils  Frédéric  Bos- 
QUETy  cofînapar des  Epitkalames,  — Bosquet  (Alexandre),  fils 
le  Frcdëricy  tint  une  école,  cultiva  les  mathématiques  et  la 
^sie ,  et  composa  plusieurs  pièces  de  théâtre  et  des  ouvrages 
Meux  ,  imprimés  à  Valendennes  en  1619  et  21.  Il  mourut  en 
1623. 

BOSQUET  (  .  .  .  .  ),  administrateur  des  domaines,  né  à 
Paris  dans  les  premières  années  du  xyu!*"  siècle ,  entra  jeune 
lans  les  fermes,  passa  depuis  dans  la  ré^ie  des  domaines,  et 
nourut  directeur  de  la  correspondance  a  Paris,  au  mois  de 
évrier  1778.  On  a  de  lui  :  Dictionnaire  raisonné  des  domaines 
i  droiis  domaniaux,  Rouen,  1763 ,  5  vol.  in-4°.  Cet  utile  ou- 
xa^e  fut  contreiait  sous  la  rubrique  de  Paris,  1775,  2  vol.  in-4''. 
liais  Hébert ,  contrôleur  des  domaines ,  en  donna  une  nouvelle 
idilion  corrigée,  augmentée  et  beaucoup  meilleure.  Rennes, 
1782,  4vol.in-4». 

BOSQUiEN  ou  BOSQUEN  (hist.nat,),  S.  m.  nom  d'une  espèce 
le  poisson  et  de  lézard. 

BOSQUIEB  (  Philippe  ),  religieux  récollel,  naquit  à  Mons 
[ans  Je  Hainaut,  en  1561,  et  vint  étudier  en  théologie  à  Tuni- 
ersité  de  Paris.  Envoyé  â  Rome  par  ses  supérieurs,  il  sut  s'y 
Itirerla  protection  du  cardinal  Baronius.  Après  sou  retour  en 
landre,  il  mit  en  ordre  ses  ouvrages  et  les  fit  imprimer  à  Co-- 
)gn€  en  1^21, 5  vol.  in-fol.  Il  mourut  k  Avesnes  en  1656,  âgé 
s  soixante-quinze  ans.  Bosquier  Jouissait  d'une  grande  repu- 
lioD,  comme  prédicateur,  quoique  ses  sermons  fussent  em- 
reints  de  tous  les  défauts  de  l'éloquence  de  la  chaire  à  celte 
x)que.  La  collection  de  ses  ouvrages  ne  se  trouve  pas  dans  les 
andcs  bibliothèques,  mais  on  en  recherche  encore  quelques* 
is  â  raison  de  leur  singularité. 

BOSQUiULON  (Edouard-François-Mabie],  processeur  de 
èdecine  à  la  faculté  de  Paris,  de  langue  et  de  philosophie  grec- 
les  au  collège  de  France,  naquit  à  Montdidier  en  mars  1744 , 
une  famille  noble,  puisqu'il  portait  le  titre  d'écuyer.  Son  père, 
li  était  docteur  en  médecine  de  la  faculté  de  Reims,  lui  fit 
ire  lui-même  ses  premières  études  et  l'envoya  chez  les  jésuites 
Paris  pour  les  achever.  Bosquillou  s'y  distingua  par  ses  pro- 
es ,  et  spriout  par  ses  travaux  plusieurs  fois  couronnés  sur  la 
Agite  grecque.  Il  étudia  et  apprit  en  même  temps  plusieurs  lan- 
ces vivantes.  Il  se  livra  ensuite  a  la  médecine,  sans  négliger 
i  travaux  philologiques.  Nommé  en  1774  professeur  de  philo- 
[>bie  grecque  au  collège  de  France,  il  traduisit  avec  un  soin 
s-cousciencieux  les  Aphorismes  et  les  Pronostics  d'Hippo- 
lie,  avec  le  texte  grec  en  regard,  avec  des  notes  et  des  correc- 
ns,  Paris ,  17B4,  2  vol.  in-8^  Peu  de  temps  avant  sa  mort  il 
donna  une  seconde  édition,  avec  auelaues  changements, 
ris,  181 4^2  vol.  in-S".  Il  traduisit  del  anglais:  1^  Physiologie 
CuUen ,  Paris,  1785,  in-8**;  2®  Eléments  de  médecine  prati- 
e,  du  môme,  ibid.,  1785,  â  vol.  in-S",  avec  des  notes  qui 
ment  un  commentaire  continuel  du  texte;  5"*  Traité  théorie 
$  et  prcUique  deêulcères,u^r  Benjamin  Bell,  Paris,  1788 et 
)5  in-8^  ;  ^"^  Cours  complet  de  chirurgie,  par  Benjamin  Bell, 
ris  1 796, 4  vol.  in-S^;  5^  Traité  de  la  gonorrhée  virulente  H 
la  maladie  vénérienne,  ptr  le  même,  Paris,  1822,3  vol.  in-8°, 
K.  de  nombreuses  critiques  et  explications  du  texte.  Bosquillon 
lissé  un  H^mot'rtf  très-curieux  sur  les  causes  de  Thydrophobie, 
eur  les  tnoyena  d^ anéantir  cette  maladie,  Paris^  1802^  in-8% 


Il  attribue  Thydrophobic  k  Texaltatioo  de  l'imagination.  U 
s'était  fait  mordre  plusieurs  fois  par  des  chiens  enragés,  sans 
en  être  inconunodé.  Ces  chiens  étaient-ils  réellement  enra* 
gés  ?  Bosquillon  n'avait  guère  plus  de  foi  dans  les  nouvelles  dé- 
couvertes et  dans  les  perfectionnements  tant  prônés  de  nos  jours. 
Sa  bibliothèque  était  admirable;  tons  les  auteurs  de  médecine 
un  peu  remarquables,  grecs,  latins,  arabes,  français,  italiens, 
anglais  et  allemands,  s'y  trouvaient;  l'histoire  et  la  littérature  y 
étaient  richement  représentées  par  des  éditions  du  w  siède, 
par  des  livres  imprimés  par  les  Aide,  et  par  tout  ce  que  la 

Presse  a  public  en  Hollande,  en  Allemagne,  en  Ançleterre  et  en 
rance.  Atteint  d'une  obstruction  au  pylore,  Bosqm lion  se  sentit 
mourir  tranquillement;  il  s'était  £iit  préparer  une  tombe  au 
Père-Lachaise.  Sa  bibliothèque  et  ses  liberalilés  à  l'égard  des 
malheureux  expliquent  pourquoi  il  n'était  pas  ridie  quand  il 
mourut,  le  21  novembre  1814. 

BOSRA  (F.  BOSTRA). 

BOSRKDON  DE  REMSIJAT,  né  en  1743  à  CombraiUe,  en 
Auvergne,  d'une  ûimille  noble»  fut  envoyé  à  Malte  dès  Tâge 
de  douze  ans,  pour  y  devenir  page  du  ^rand  maître  Pinto.  Il 
y  resta  trois  ans  en  cette  qualité,  et  revint  ensuite  en  France, 
où  il  ne  reçut  qu'une  éducation  négligée;  il  retourna  k  Malte 
k  l'âge  de  vin^-<|uatre  ans.  Après  avoir  Rempli  les  formalités 
voulues  par  les  statuts  de  Tordre,  il  devint  sucoessiveinent 
commandeur,  grand'  croix,  employé  au  trésor,  et  cumula  sou- 
vent plusieurs  traitements.  Lors  de  la  révolution  française, 
Bosredon  ne  s'y  montra  point  antipathique  :  il  Ait  même  signalé 
conune  jacobin  par  le  parti  plus  nonîbreux  de  ses  collègues 
opposés  à  la  révolution  ;  il  ne  garda  pas  moins  ses  empfois  lu- 
cratifs. Bosredon  paraû  les  cbevaliars  français,  et  le  conmao- 
deur  de  Bardonenche  parmi  les  Espagnols,  pensaient  que  Malle 
avec  son  ordre  devait  se  fondit  dans  la  granck  nation;  ils 
essayaient,  avec  timidité  d'abord,  de  propager  leurs  idées  parmi 
leurs  confrères  et  parmi  les  Bfaltais.  Quelle  gloire  pour  vous» 
disaient-ils  k  ceux-d,  de  devenir  Français!  Et  vous,  nés  en 
France  pour  la  plupart,  pourriee-vous  vous  battre  contre  votre 
patrie?  disaient-ils  aux  premiers,  à  l'instigation  du  consul 
français.  Bosredon  mena  si  bien  la  conjuration,  qu'elle  devint 
puissante  en  peu  de  temps  (F.  Maltb  et  Hompesch).  Le  com- 
plot était  màr,  quand  Bonaparte  demanda  l'entrée  du  port  pour 
toute  la  flotte,  sous  prétexte  de  ùdre  de  l'eau.  Le  grand  maître, 
trop  crédule  jusque-là ,  refusa  et  donna  des  ordres  pour  k 
défense.  Bosredon,  entre  autres,  écrivit  une  lettre  dans  laquelle 
il  disait  que,  né  Français,  il  ne  se  battrait  jamais  contre  h. 
France,  et  répandit  avrô  ses  aflSdés  les  terreurs  les  plus  exu^é- 
rées.  Il  fut  incarcéré,  mais  trop  tard.  Bientôt  le  chargé  d'affai- 
res d'Espagne  sollicita  le  grana  maître  de  permettre  que  Bos- 
redon fit  partie  de  la  députatiou  envoyée  à  Bonaparte  ;  le  grand 
maître  fut  forcé  de  céder.  Bosredon  lut  tiré  du  fort  Saint-Ange» 
et  lui,  l'âme  du  complot,  porta  la  parole  au  nom  de  la  députa- 
tion.  La  ville  et  les  forts  ayant  été  livrés  i  la  république  fnm* 
çaise,  Bonaparte  nomma  Bosredon  président  de  la  commissioo 
qui  eut  quelaues  mois  le  gouvernement  de  l'Ile  au  nom  de  la 
France.  Apres  la  reddition  de  l'Ile  aux  Anglais,  en  1801,  Bob* 
redon  revint  en  France.  On  n'avait  plus  besoin  de  lui  :  il  fut 
tout  à  fait  négligé,  et  alla  mourir  vers  1812  dans  un  <xm  fort 
obscur  de  l'Auvergne.  On  a  de  lui  :  i**  Dialogttes  sur  la  r^v»-- 
btHtm,  Paris,  1803,  in-8»  ;  S»  Journal  du  siège  et  blocus  de 
Malte,  Paris,  1801,  in-S». 

BOSSAGE  (archit.).  C'est  ainsi  qu'on  nomme  une  petite  fNro«* 
éminence  que  l'ouvrier  ménage  dans  le  parement  de  la  pierre 
pour  indiquer  que  la  taille  n'en  a  pas  été  toisée.  —  C'est  cnooft 
la  saillie  que  l'on  réserve  au  flanc  des  grosses  pierres,  principa- 
lement de  celles  qui  doivent  former  le  fàt  des  colonnes,  afin 
d'éviter ,  en  les  enlevant ,  d'ébrécher  l'arête  des  assises.  —  On 
appelle  aussi  bossage  les  saillies  qu'on  laisse  subsister  aux  pierres 
de  revêtement,  pour  y  sculpter,  aprés  la  pose, des  fleuries, 
des  armoiries,  des  bas-reliefs.  —  Enfin  le  nom  général  de 
bossage  s'applique  à  ces  saillies  régulières  que  l'on  pratique  sur 
la  paroi  extérieure  d'une  muraîUe.  Ce  système  de  décoration, 
presque  complètement  abandonné  aujourd'hui,  était  autrefois 
néqoemroent  employé,  surtout  pour  orner  les  étages  inférieurs 
des  édifices ,  les  tours ,  les  ouvrages  de  fortifications  et  toutes 
les  constructions  auxquelles  on  voulait  donner  l'apparence 
d*nne  grande  solidilé.  Le  Luxembourg ,  le  guichet  du  vieux 
Louvre ,  la  barrière  de  TEtoile  nous  en  ofirent  des  exemples. 

BOSSAGES  ((ecAn.),  terme  de  charpentier.  Ce  sont  des  osasass 
de  bois  qu'on  laisse  aux  pièces  qu'on  allégit  aux  adroits  des 
mortaises ,  pour  qu'elles  soient  plus  fortes. 

BOSSCBA  (Hem AN),  naquit  i  Leeuwarden  lelB  mars4765.  B 
âait  fils  du  greflBer  delà  haute  oourde  Frfise.Illnt8neoessivemeal 


.BOSSE. 


(iîû) 


diredear  de  Técole  latine  de  FraneLer  et  de  celle  de  Deventer; 
cotuilc  principal  de  celle  de  Harderwyck  en  1780  ;  professeur 
â  Taniversité  de  cette  ville  en  1 705 ,  plus  tard  à  celle  de  Gronin- 
gue»  et  en  1H07  à  VÀlhénée  iilustre  d*Anisterdani.  Il  publia 
avec  Wassenbcrg  une  traduction  hollandaise  des  Viesûe  Plutar- 
que  y  terminéeen  1805.  Il  Uaduisit  de  1788  à  1790  les  Leçons  de 
rhétorique  et  de  6e//«i-/eHrei  du  docteur  anglais  Hugues  Blair; 
et  plus  Urd  YUisêoire  de$  troublée  des  Pays-Bas  de  Schiller  »  et 
le  Voyage  en  Egypte  de  Denon.  Il  célébra  en  vers  latins  la^gloiro 
de  Laurent  Coster,qu*on  a  prétendu  être  l'inventeur  de  rimprime- 
rie.  En  1786  il  mit  au  jour  sa  Muta  Daventriaea,  chanta  la  paix 
d*Aniiens  en  1802 ,  et  l'indcpendance  rendueà  sa  patrie  en  1814. 
Il  publia  en  n9\sàBibliuthe€a  classiea,  éesiïnée  à  Texplication 
des  auteurs  grecs  et  latins.  Ce  glossaire,  d*unc  utilité  recomman- 
dable,  fut  réimprimé  en  1816.  Bosscba  donna  encore  Symboia 
eritica  in  Properlium,  inséré  dans  les  mémoires  de  la  société  lit"* 
téraire  d*Utrecht ,  m ,  Sll-226,  et  plusieurs  discours  latins  Sur 
t étude  des  anciens  écrivains,  comme  utile  à  la  république  ba- 
tave,  prononcé  à  Uader^yck  en  1795;  Sur  la  lecture  des  poètes 
comme  initiation  à  t  étude  des  belles-lettres,  ibid.  ;  Sur  la  civi- 
lisation des  habitants  des  Pays-Bas,  prononcé  à  Groningueen 
1805  ;  Sur  le  commerce ,  et  Sur  futilité  de  l'histoire  du  moyen 
àye^  prononcé  à  Amsterdam.  Il  lut  en  1811  à  la  société  FeUx 
merilis  un  discours  hollandais  en  réfutation  des  préjugés  contre 
le  moyen  Age,  discoursqui  fut  imprimé  dans  \e  Recensent,  1811, 
tom.  II ,  pag.  155-149.  Ses  deux  premières  harangues  acadé- 
miques sont  :  De  causis  prœcipuis  quœ  historiam  veterem  in- 
certam  reddiderunt  et  obscuram ,  Franekcr,  1775;  De  mune-- 
ris  scholastici  dignitate  et  primariis  quaspostulet  virtutibus, 
Deventer,  1780.  Bosscha  est  en  outre  l'auteur  de  V Histoire  de 
la  révolution  de  Hollande  en  1815  (F.  Gcdenkschr.  Van  het 
Koningl.  Nederl.  Instituut,  1820,  pag.  xiii-xvn)  ;  la  Galerie 
des  contemporains,  et  TEncyciopédie  allemande  de  J.-G.  Gru- 
ber ,  XII ,  77-78.  Bosscha  est  mort  le  12  août  1819.  —  Il  a  laissé 
deux  fils.  L'un,  Jean,  nommé  en  1829  professeur  à  l'école  mi- 
litaire de  Bréda,  a  publié  :  l*'  le  second  volume  de  l'Apulée  d'Où- 
dendorp  :  Apulœi  opéra  omnia  eum  notis  variorum ,  edidit 
Oudendorpius ,  tomum  ii  edidit,  suasque  notas  adjecit  Jo. 
Bosscha,  Leyde,  1825;  2^  Grieksche  themata  (thèmes  grecs  à 
Fusage  des  écoles) ,  Bréda,  1824;  V  Qrieksehe  Leesbock  (livre 
de  lecture  grecque  ou  crestomathie),  Bruxelles,  1828  ;  4»  E, 
EœreheriLexieon  manuale  latinumetymologicoordinedisposi- 
ium,  ad  usum  Belgieœjuventutis,  Leyde  et  Amsterdam,  1826; 
5°  if .  À,  Plauti  eaptivi  comœdia,  ad  melricœ  legis  normam 
recensita  et  observationibus  aucta ,  Utrecht,  1817  ;  c'est  une 
dissertation  inaugurale.  —  P.  Bosscha  ,  élève  de  D.-J.  Van 
Lennep,  a  donné:  1°  Hadriani  Relandi  (F.  Reland,  tom. 
XXX vil),  Galatea  cum  aliorum  poetarum  locis  comparata, 
Amsterd. ,  1800  ;  2^  Joannis  Nicolai  secundi  Hagani  opéra 
omiiia  eum  notis  imeditis  Pétri  Burmanni  secundi denuo  édita, 
Leyde,  1821.  Pierre  Bosscha  était  professeur  à  l'Athénée  de  De- 
vcnter  quand  il  publia  cette  édition.  Les  deux  frères  Bosscha 
dont  nous  venons  de  parler  ont  été  confondus  par  M.  Van  Kam* 

pen. 

bossghaeet(Thomas-Willebrord.  dit),  peintre,  né  à 

Berg-op-Zoom  en  1615»  eut  oour  maître  Gérard  Seghers,  et  ne 
linM  pas  à  entreprendre  dans  les  cours  élransères  et  en  Italie  des 
voyages  qui  furent  utiles  à  son  talent  et  à  sa  fortune.  De  retour  à 
Anvers,  il  fut  nommé  directeur  de  l'académie  de  cette  ville  et  y 
monnaie 25  janvier  1656.  Lesouvrigcs  de  ce  peintre  ne  sont  pas 
ooonos  eo  France,  et  il  n*y  en  a  point  dans  le  musée  royal  ;  mais 
Descamps,  qui  eo  vit  plusieurs  pendant  son  voyage  en  Flandre 
H  en  Braoant,  en  parle  avec  une  grande  estime.  L'église  des 
Grands-Carmes  d* Anvers,  où  Bosschaert  est  enterré  et  où  Ton 
voit  son  buste  et  son  cpitaphe,  possède  un  tableau  de  ce  peintre 
npKScntant  Im  srnmU  Vierge,  l'enfant  Jésus  et  sainte  Cathe- 
rme.  Deseunps  n*bésite  pas  à  comparer  ce  tableau  et  quelques 
ailicsdv  mèmeattlearaux  ouvrages  de  Van  Dyik.  On  en  trouve 
M  aatie  dans  réfftise  de  Saint-Willebrord,  à  un  quart  de  lieue 
ifABvcfSyqmaâeloiifftempsattnbuéà  Rubens.  Bruxelles,  Tab- 
kaye  et  Toagerloo,  Sendermonde ,  et  plusieurs  autres  lieux 
Fayv-Bas  fîureot  également  décorés  des  belles  productions 
maoBèM  de  Bosschaert.  —  Un  autre  peintre  du  même  nom, 
aAjtvm  en  1696,  excella  à  peindre  des  Qeors  et  fut  le  meil- 
càèie  de  Ci^pu.  —  Un  autre  Bosschaeet  (W'illebrord), 

j  de  Toocerloo,  a  publié  un  livre  He  pfiimis  vettrii  Fritim 

apaifufft/MiKnrfl,  1650,  iii*8«. 

B08SS  (fTOi.) ,  s.  f.  se  dit  en  général  de  toute  émînence 
nhérique,  soct  cssenlielle,  soit  accidentelle  au  corps  où  cette 
2nne  se  renafqiie.  LeèoMiiiest  Topposéde  froMii;  le  premier 
enteoMieiilei  Tantre  saillie ,  et  ils  peuvent  se  trouver 


en  même  temps  sur  un  corps  mince  ;  si  ce  corps  est  boisué^^ 
côté ,  il  sera  Bossu  de  Tautrc.  La  bosse  est  accidentelle  quan 
elle  est  un  effet  de  Tart  et  une  suite  de  la  conformation  de  foo- 
vrage.  —  Bosse  (acceptions  diverses).  Il  se  dit  de  cerUioQ 
grosseurs  que  quelques  animaux  ont  naturellement  sur  le<kx 
La  bosse  éTun  chameau,  —  Il  se  dit  particulièrement  des  pi> 
tubérances  du  crâne  considérées  comme  indices  des  penchaDb, 
des  dispositions  morales.  Avoir  la  bosse  de  la  musique ,  h  boa 
du  vol ,  etc.  Ce  sens  est  ordinairement  familier ,  et  ne  s'empkn 
guère  que  par  allusion  au  système  du  docteur  Gall.  —  Bosg 
se  dit  encore  vulgairement  d*une  enflure ,  d*une  tumeur  (fi 

f  provient  d*un  coup,  d'une  chute ,  d*une  contusion.  Pnnerb 
emcnt ,  Ne  demander  que  plaie  et  bosse ,  souhaiter  qu'il  y  i,j 
des  querelles ,  des  procès,  qu'il  arrive  des  malheurs,  dans  1>- 
pérance  d'en  profiter  ou  par  pure  malignité.  Bosse  se  dit  aw 
d'une  élévation  dans  toute  superficie  qui  devrait  être  platf  c 
unie. — Bosse,  s.  m.  En  patholc^ie,  on  appelle  bosse  {gibkt 
gibba,  tuber) ,  une  saillie  résultant  de  la  aéviation  des  osa 
tronc ,  soit  en  arrière  par  la  déformation  de  la  colonne  T(rt^ 
brale,  soit  à  la  région  antérieure  de  la  pK>itriiie ,  par  cdk  dt 
sternum  ou  des  côtes.  —  On  appelle  aussi  vulgairement  bom 
les  petites  tumeurs  qui  surviennent  à  la  suite  de  contosioiLs 
lorsqu'un  os  se  trouve  presque  imifiédiatement  subâaceot  am 
téguments  sur  lesquels  a  porté  le  coup.  Ces  sort^  de  Unneon 
sont  formées  parle  sang  infiltré  ou  épanchédans  le  tissu  ctilulsm 
sous-cutané  et  sont  proroptement  dissipées  par  la  coapressioo, 
les  résolutifs,  etc.  —  En  anatomie,  on  appelle  bosses  immi- 
nentia)  des  éminences  arrondies ,  larges  et  lisses ,  «meVooml 
à  la  surface  des  os  plats  :  telles  sont  les  bosses  fronlatu Mhotu 
pariétale  et  la  bosse  ou  protubérance  occipitale ^  situées  sot  Vs 
os  dont  elles  portent  le  nom.  — Bosse.  On  ap(>e1le  boue.txi 
sculpture  et  en  peinture,  les  modèles  en  plàtre,en  pierre,eD  tme. 
ou  en  métal,  que  les  élèves  s'exercent  à  cojner  avant  de  copier  b 
nature.  Ce  nom  s'applique  plus  communément  à  toutes  ces  par- 
ties du  corps  humam ,  moulées  en  plâtre  sur  nature  oa  sr 
Tantique ,  et  dont  les  peintres  se  servent  pour  corriger  les  in- 
perfections  du  modèle  vivant.  C'est  en  ce  sens  qu'on  éi 
Dessiner  d'après  la  bosse.  —  En  orfèvrerie  on  dit,  paroppositti 
à  vaisselle  plate ,  vaisselle  en  bosse  ;  celle-ci  comprend  tow  1p 
objets  du  service,  qui  ont  une  rondeur  prononcée  :  les  bassim> 
flacons ,  etc.  Relever  en  bosse ,  c'est  exécuter  au  marteau  «> 
l'aide  d'un  moule ,  des  dessins  en  relief  sur  une  pièce  d'argsr 
terie  ;  c'est  ainsi  que  sont  travaillés  la  plupart  de  nos  flambna 
les  ornements  et  écussons  des  voilures ,  etc.  On  fait  uns  hm 

3uand  on  heurte  une  pièce  assez  fortement  pour  que  rempmt' 
u  coup  y  reste  marquée  ;  mais  alors  on  dit  qu^elle  est  6(WfV 
tandis  que  quand  ses  mégalités  sont  le  résultat  du  travail  (k> 
tiste  on  dit  qu'elle  est  bosselée.  —  BossE  (ronde).  Ce  mol  sf^ 
plique,  en  sculpture,  aux  ouvrages  dont  aucune  des  parties  iH 
dissimulée  :  les  groupes  isolés  ,  les  statues ,  ou  même  \ts9sfi 
qui,  dans  un  bas-relief,  placés  sur  le  premier  plan ,  soot*^ 
tièrement  détachés  du  fond  ,  sont  des  rondes-bosses.  Une  ûxm 
bosse  est  un  bas-relief  dont  les  sujets  sont  à  peu  près  à  M 
engagés  dans  le  corps  solide  sur  lequel  il  se  relève.  —  Bos^ 
en  term.de  bâtiments;  c'est,  dans  le  parement  d'une  plemti 
petit  bossage  que  l'ouvrier  laisse  pour  marquer  que  la  taille  b^ 
est  pas  toisée ,  et  qu'il  Ole  après  en  ragréant.  —  Bosse  (send 
à).  Elle  s'attache  en  dehors,  soit  avec  des  clous  rivés»  soitaveri 
vis  dont  les  écrous  sont  placés  en  dedans  et  se  ferme  à  d 
raillon  (  F.  la  description  de  cette  serrure  à  l'article SERBru^ 
Bosse.  Dans  les  grosses  forges,  on  donne  ce  nom  à  une  partiel 
aplatissoires.  —  JdOSSE  (ferm.  de t?frrerie).  C'est  la  formel 
l'ouvrier  appelé  bossier  donne  à  la  matière  vitrifiée,  en  l'iB^ 
géant ,  polissant ,  tournant  sur  le  marbre  et  soufflant  à  plo^ 
reprises,  f^  bosse  a  la  figure  d'un  globe  d'environ  deux  w 
de  tour.  Elle  tient  à  la  fesse  par  une  espèce  de  cou.  C*est  cegN 
qui  deriendra  par  les  opérations  subséquentes  un  plat  de  ^ 
à  vitre.  —  BossE  (économie  rustique).  C'est  ainsi  qu*on  afffl 
à  la  campagne  des  paquets  de  chardons  que  l'on  fait  pour  d 
vendus  aux  fabricants  de  draps,  de  lainage  et  de  couvertum- 
Bosse  {vénerie),  se  dit  de  la  première  poussée  d'un  cerf  qc 
mis  bas  ;  ce  qui  commence  des  le  mois  de  mars  oo  d'avril 
mot  s'emploie  également  pour  le  chevreuil  ;  il  sert  à  design 
à  l'égard  de  ces  deux  animaux,  l'éminence  d*où  sort  le  vm 
ou  le  fût  du  bois.  Bosse  est  le  terme  générique;  le  mot  de  l'en 
est  meuse  pour  les  cerfs,  et  enflure  pour  les  chevreuiU 
Bosse  {marine).  Cétait  une  bouteille  de  verre,  à  minces  p«^ 
qu'on  remplissait  de  quatre  k  cinq  livres  de  poudre  ;  elle  p^ 
au  goulot  plusieurs  mèches  fixées  dans  le  boudion  qui  b  ^ 
mait  au  moven  d'une  corde  longue  de  quatre  à  ctDq  pieds: 
lan^t,  après  y  avoir  mis  te  ieu^  cette  bouteille,  qui  en  c< 


BOSSE.  (  1 

tant  mettait  souvent  le  feu  au  vaisseau  ennemi.  Cette  petite 
machine  de  guerre  était  surtout  en  usage  dans  la  Méditerranée. 
—  Bosses.  Dans  la  langue  maritime,  on  désigne  par  ce  mot  des 
bouts  de  cordes ,  d*une  bngueur  médiocre,  années  à  leurs  deux 
bouts  de  gros  nœuds  que  Ton  appelle  cuU-de-porli  doublée.  On 
fait  usage  de  ces  bosses  pour  rejomdre  une  manœuvre  rompue, 
ou  coupée  par  le  canon  dans  un  combat.  —  Bosses  pour  les 
haubans(F.  Uauba>).  —  Bosses  a  aiguillettes  ou  a  raban, 
BOSSES  de  cables,  celles  qui  ont  au  bout  une  petite  corde  qui  sert 
à  saisir  le  câble,  lorsque  le  vaisseau  est  à  l'ancre.  —  Bosses  a 
FOUET  :  elles  sont  tressées  par  le  bout  et  vont  toujours  en  dimi- 
nuant vers  la  pointe.  Bosse  du  bossoir.  On  appelle  ainsi  la  ma- 
nœuvre qui  sert  à  tirer  Taucre  hors  de  Teau  pour  Tamcner  au 
bossoir  lorsqu'elle  paraît. — Bosses  dechalou pe  ou  decanot. 
Ce  sont  les  cordes  dont  on  se  sert  pour  amarrer  les  chaloupes  et 
les  canots.  Prendre  une  6o#«e,  vent  dire  amarrer  une  bosse  à 
quelque  manœuvre.  —  Bosses.  Dans  les  salines ,  c'est  ainsi 
qu'on  appelait  les  tonneaux  pleins  de  sel  en  grains ,  ou  de  sel 
trié ,  destiné  à  satisfaire  aux  engagements  de  la  France  avec 
les  cantons  catholiques  de  Suisse.  Les  bosses  devaient  contenir 
seize  Gerlins ,  mesure  de  Berne ,  qui  étaient  évalués  sur  le  pied 
de  quatre  chargesdeux  tiers,  et  la  charge  à  raison  de  150  livres; 
cependant  les  seize  fîerlins  ne  pesaient  environ  aue  550  à  600 
livres.  Quoique  le  sel  trié  soit  le  moins  humide  de  celui  qui  se 
tire  de  la  poêle ,  sur  les  lM)rds  de  laquelle  on  le  laisse  assez  long- 
temps en  monceaux ,  pour  que  la  plus  grande  partie  de  la  muire 
s*en  écoule,  cependant  une  des  principales  conditions  du  traité 
lu  roi  de  France  et  du  fermier  avec  les  Suisses  était  qu'il  eût 
^tc  déposé  pendant  six  semaines  sur  les  étuailles  avant  que 
i'ctre  mis  dans  les  bosses.  Les  ouvriers ,  qu'on  appelait  pou-- 
Mns  et  qui  emplissaient  les  bosses,  entraient  dedans  à  la  qua- 
rième  mesure,  c'est-à-dire  au  quatrième  (^ruau  qu'on  y  versait, 
ît  foulaient  le  sel  avec  les  pieds ,  et  ainsi  de  quatre  en  quatre 
nesures.  Elles  restaient  huit  jours  sur  leurs  fonds  ;  après  quoi 
m  battait  encore  le  sel  de  dix-nuit  coups  de  pilon  ou  demoiselle. 
>n  ajoutait  la  quantité  nécessaire  pour  qu'elles  fussent  bien 
dci nés,  on  les  fermait  et  on  les  marquait  d  une  lettre.  Les  bosses 
endues  à  Grandson  et  à  Yverdun  y  devaient  encore  rester  trois 
eniaines  en  dépôt.  On  les  mesurait  encore  de  nouveau,  et  Ten- 
repreneur  des  voitures ,  à  qui  le  fermier  passait  pour  déchet 
^  pour  100  en  dedans,  ce  qui  faisait  100  pour  91,  était  tenu  de 
es  remplacer  de  manière  qu'il  n'en  revint  pas  de  plaintes.  — 
\ossE ,   chez  les  pauraiers,  se  dit  ou  d'une  éminence  ronde 
raliquëe  en  saillie ,  d'un  pied  ou  environ  de  diamètre ,  sur 
uatrc  à  cinq  de  haut  du  cùté  de  la  grille  ;  ou  d'un  angle  obtus 
le  le  mur  du  côté  de  la  grille  faitr  au  même  endroit ,  dans  la- 
lelle  la  balle  venant  à  frapper,  elle  est  très-diflicile  à  juger  pour 
nx  qui  ont  à  la  prendre. 

BOSSE  (  Abraham  ),  naquit  à  Tours  en  1611.  Après  avoir 
çu  dans  cette  ville  une  éducation  distinguée ,  il  vint  à  Paris 
jdier  le  dessin  et  la  gravure»  et  s'appliqua  à  imiter  la  ma- 
ère  de  CalloL  Le  genre  de  graver  au  vernis  dur,  qu'il  avait 
opté ,  le  mit  à  portée  de  faire  des  planches  assez  Hnes  et  d'un 
n  ton  de  couleur  sans  le  secours  du  burin.  Cet  artiste  a  gravé 
j^and  nombre  de  sujets  d'après  ses  dessins,  tels  que  cos- 
nés,  fêtes  champêtres,  cérémonies  publiques,  et  divers  objets 
rt  ou  de  science;  il  a  aussi  exécuté  différents  ouvrages  d'après 
compositions  de  Laurent  de  la  Hire,  Vignon  et  autres  mat- 
s.  Reçu  à  Tacadémie  de  peinture,  il  fut  le  premier  qui  exerça 
jlace'de  professeur  de  perspective  qui  venait  d'être  fondée 
'école  spéciale  de  dessin.  Ses  profondes  connaissances  en 
^ncirïe,  fruit  de  ses  études  et  de  ses  liaisons  avec  le  célèbre 
targues^  lui  facilitèrent  les  moyens  de  s'acquitter  de  cet  em- 
i  avec  distinction.  11  joignit  au  talent  de  dessinateur  celui 
rrivatn.  On  a  de  lui  :  i*"  manière  universelle  de  Desargues, 
ir  poser  t essieu  el  placer  les  heures  au  cadran  solaire, 
îs,  1G45,  111-8**;  2°  Pratique  du  trait  à  preuves  de  Desar- 
f  pour  la  coupe  des  pierres ,  Paris ,  1643,  in-8°;  3<>  Traité 
diverses  manières  de  graver  en  taille  douce ^  Paris,  1645, 
I  iii'S'^.  Cochin  fils  en  donna  une  nouvelle  édition  aug- 
itee,  Paris,  1758,  in-8°.  Ce  livre  est  fort  estimé;  4°  Manière 
verseiie  de  Desargues  pour  la  perspective  pratique,  ensem- 
\es  places  el  proportions  des  touches  et  teintes  en  couleur, 
isy  1648,  in^*";  ^"^  Sentiments  sur  la  distinction  des  diverses 
\ières  de  peinlure,  dessin,  gravure,  et  des  originaux  avec 
s  copies,  Paris,  1649,  in-i2;  6»  Moyen  de  pratiquer  la 
peciive  sur  les  tableaux  et  surfaces  irrégulières,  Paris, 
».  in-S**;  7**  Traité  des  pratiques  géométralesetperspectives, 
B ,  i<i55 ,  în-8**  ;  8**  Manière  de  dessiner  les  ordres  d'archi-- 
tre  ,  ÎPaiW .  i064 ,  in-fol. ,  réimprimé  depuis  ;  9^  Leçons  de 
r^éirie  el  de  perspective  faites  à  l'académie,  Paris,  1665, 

IT. 


13) 


BOSSI. 


in-8**;  iOPLe  peintre  converti  aux  précises  et  universelles  règle 
de  son  art,  Paris,  1667,  in-8°;  li«  Figures  à  l'eau  forte  de 
petits  Amours,  d'après  Farmasti,  1664,  in-4*»;  12°  Représentation 
de  diverses  figures  humaines,  prises  d'après  l'antique,  Paris, 
1656,  in-32;  15*»  Recueil  de  figures  pour  apprendre  à  dessiner, 
in-4";  14*>  Guidonis  Brossœi  icônes  posthuma,  seu  retiquiœ  his- 
toriœ  plantarum  ab.  Ab.  Boss,  incisa,  in-fol.,  ouvrage  tiré 
seulement  à  vingt-quatre  exemplaires,  et  qui  a  passé  pour  la 
première  fois  dans  le  commerce  à  la  vente  de  l'héritier  ;  15'»  Il 
a  gravé,  de  concert  avec  Nicolas  Robert  et  Thomas  Cbatillon, 
le  précieux  Recueil  d'estampes  pour  servir  à  f  histoire  des 
plantes,  exécuté  par  ordre  de  I^ouis  XIV,  en  3  vol.  in-fol.,  et 
qui  doit  contenir  319  filanches.  Robert  avait  peint  les  originaux 
qui  font  partie  des  vélins  du  musée.  On  peut  encore  citer  ce  re- 
cueil comme  un  modèle  qui  n'a  pas  été  surpassé.  Bosse,  avec 
son  caractère  vif  et  indépendant,  ne  pouvait  s'accorder  avec 
Lebrun,  alors  tout-puissant  dans  les  arts,  qui  avait  avec  ses 
confrères  un  ton  impérieux  et  des  manières  peu  agréables.  Il  se 
permit  la  publication  de  quelques  pamphlets  contre  le  directeur 
général  et  ceux  qui  l'adulaient.  Lebrun  s'en  vengea  :  il  le  fit 
rayer  de  la  liste  des  membres  de  l'académie ,  et  1  obligea  ainsi 
à  se  retirer  dans  sa  ville  natale,  où  il  mourut  en  1678. 

BOSSELAGE  (technoL),  s.  m.  travail  en  bosse.  Il  ne  se  dit 
guère  que  du  travail  en  bosse  qui  se  fait  sur  de  la  vaisselle. 

BOSSELER  (technoL),  V.  a.  travailler  en  bosse,  il  ne  se  dit 
guère  qu'en  parlant  de  la  vaisselle,  de  l'argenterie.  —  Il  se  dit 
quelquefois  dans  le  sens  de  bossuer,  et  alors  on  l'emploie  sur- 
tout avec  le  pronom  personnel.  Cette  écuelle  s'est  bosselée  en 
tombant.  —  Bosselé,  ée,  participe ,  se  dit  adjectivement  de 
certaines  feuilles  de  plantes  qui  ont  des  éminences  en  saillies , 
creuses  en  dessous.  Les  feuilles  des  choux  sont  bosselées. 

BOSSELURE  ibotan.,  lechnoL),  s.  f.  ciselure  naturelle  qu'on 
aperçoit  sur  les  feuilles  de  certaines  plantes.  —  En  term,  d'or- 
fèvre, imitation  de  la  bosselure  des  plantes.  Marque,  creux, 
sorte  de  bosse  que  l'on  aperçoit  sur  une  pièce  d'arsenterie  qui 
est  bombante,  lorsqu'elle  a  frappé  contre  un  corps  dur. 

BOSSEMAX  {marine  anglaise) ,  s.  m.  second  contre-maftre. 
C'est  un  officier  marinier  qui  est  chargé  du  soin  des  câbles  et 
des  ancres ,  des  jas  et  des  bouées.  Il  doit  faire  griffer  et  fourrer 
les  câbles  aux  endroits  nécessaires  ;  caponner  et  bosser  les  ancres, 
y  mettre  omis  de  longueur  convenable  au  fond  des  mouillages, 
y  tenir  les  bouffées  flottantes  au-dessus  de  l'eau,  et  veiller  sur  les 
câbles,  pour  voir  s'ils  ne  rompent  pas  et  si  l'ancre  ne  chasse  pas. 

BOSSER  (mar,),  v.  a.  retenir  avec  des  bosses.  Bosser  un  câ- 
ble, un  cordage.  Bosser  les  huniers. 

BOSSETiER  (technoL),  s.  m.  ouvrier  qui  souflle  la  bôulc  de 
verre,  dans  les  verreries  ;  celui  qui  l'ouvre  après  l'avoir  soufflée. 
—  Fondeur  d'ouvrages  en  bosse,  comme  grelots,  bossettes ,  etc. 

BOSSETTE,s.  m.  en  term.d'éperonnier,  s'enteud  d'un  orne- 
ment en  or,  en  argent,  en  cuivre,  etc.,  embouti,  dont  on  couvre 
le  fonceau  d'un  mors  (  V.  Fonceau,  Mors). 

BOSSI    ( JoSEPH-ChARLES-AUBÈLE  ,    BARON    DE),    né   à 

Turin,  en  novembre  1758,  était  le  fils  aîné  du  comte  Bossi  de 
Sainte-Agathe,  et  frère  du  général  du  même  nom.  Il  étudia 
d'abord  la  jurisprudence,  et  après  son  cours  quinquennal  il  fut 
reçu  docteur  en  droit.  Le  droit  n'avait  pas  absorbé  tout  son 
temps;  il  avait  suivi  aussi  les  leçons  de  littérature  grecque  et 
italienne  du  célèbre  Denina,  dont  il  devint  bientôt  Tanu.  Dès 
l'âge  de  dix-huit  ans,  il  avait  publié  deux  tragédies  :  Rhea  Syl-' 
via  et  i  Circassi,  qui  eurent  un  grand  succès.  Sa  réputation  de 
littérateur  lui  fut  surtout  acquise  par  ses  Odes,  Il  est  impos- 
sible de  ne  pas  y  admirer  le  talent  du  po^te,  son  imagination,  la 
chaleur  de  sa  pensée,  son  style  dithyrambique  si  riche  d'images 
et  de  mots  énergiques.  Il  traita  des  sujets  de  circonstance  : 
Les  Réformes  de  Joseph  II,  t Indépendance  américaine,  la  Ré- 
volution française,  etc.  Ses  productions ,  dans  lesquelles  abon- 
dent les  maximes  irréligieuses  de  la  fin  du  xvjri"  siècle,  lui  va* 
lurent  quelques  désagréments.  La  cour  de  Turin  l'éloigna  de  la 
roaj^istrature ,  en  lui  enjoignant  de  voyager  hors  du  paj[s.  Il  se 
retira  à  Gènes,  auprèsd'un  ami  de  sa  famille  qui  était  ministre  de 
Sardaiçne.  Il  travailla  avec  lui;  six  mois  après,  il  fut  nommé 
secrétaire  de  légation ,  jpuis  chargé  d'affaires  pendant  une  ab- 
sence prolongée  du  ministre.  Il  facilita  des  achats  considérables 
de  blés  dans  les  ports  de  la  Méditerranée ,  ce  qui  sauva  le  Pié- 
mont d'un«  grande  disette;  la  cour  de  Turin,  pour  le  récom- 
penser de  ce  service,  le  rappela  et  le  nomma  secrétaire  d'Etat. 
C'est  alors  qu'il  composa  la  plupart  de  ses  poésies  lyriques.  En 
1792,  il  fut  chargé  d'une  mission  confidentielle  du  cabinet 
sarde  auprès  du  roi  de  Prusse,  puis  envoyé  en  Russie,  comme 
conseiller  du  roi,  pour  travailler  à  une  négociation  de  subsides 
ouverte  à  cette  cour,  et  enfin  accrédité  auprès  de  ce  gouvcrne- 

15 


(114) 


BOssons. 


ment  jiuqa*à  iê  prise  de  Mantoae.  Le  roi  de  Sardaigne  ayant  |  et  ton  buste,  exécoté  par  Canova,  est  placé  sur  un  antre  momti 


(ait  uiî  traité  avec  la  république  française ,  Bossi  reçut  aussitôt 
de  Paul  I*'  Tordre  de  quitter  Tempire  russe.  Imnicdiateinent 
après,  il  fut  nommé  ministre  résiaant  près  la  république  de 
Venise.  11  anit  à  peine  eu  le  temps  d'être  présenté  en  cette 
qualité ,  que  la  cbute  du  gouvernement  mit  lin  i  sa  mission 
(16  mai  1797).  Le  roi  de  Sardaigne  lui  donna  alors  une  marque 
non  équivoque  de  conQance  en  Te  nommant  son  député  près  du 
général  en  clief  de  Karmée  française  en  Italie,  fiossi  resta  cons- 
tamment auprès  de  Bonaparte,  depuis  Tépoque  des  préliminaires 
de  Léoben  jusqu'à  celle  du  traite  de  Camdo-Formio,  et  il  rem- 
plit cette  mission  délicate  avec  autant  d'habileté  que  de  pru- 
dence. Il  fut  ensuite  envoyé  comme  ministre  résiaant  près  de 
la  république  batavc.  Le  némont  ayant  été  cédé  à  la  républi- 
que française,  le  général  Joubert,  son  ami,  l'engagea  i  revenir  à 
Turin  (1799),  et  le  nomma  membre  du  gouvernement  provisoire 
du  Piémont ,  puis  commissaire  provisoire  de  l'administration 
centrale  de  l'Eridan,  dont  Turin  était  le  chefolieu.  Bossi,  en  se 
rendant  à  l'invitation  de  Joubert,  avait  passé  à  Paris,  où  sa  ré- 
putation lui  donna  un  facile  accès  auprès  du  ministre  des 
«flaires  étrangères  Talleyrand  et  des  personnages  les  plus  in- 
fluents, et  avait  connu  quelles  étaient  les  vues  du  gouverne- 
ment français  relativement  à  son  pays.  Il  avait  approuvé  et 
consolidé  de  tous  ses  moyens  la  réunion  du  Piémont  à  la  France; 
ei  lors  des  désastres  de  l'armée  française  en  Italie,  il  rendit  les 
plus  grands  services  en  contenant  les  populations  qui  voulaient 
empêcher  les  détachements  qui  gagnaient  notre  territoire.  Peu 
après,  l'armée  austro-russe  occupa  ce  pays  :  lui-même  fut  obligé 
alors  d'aller  chercher  un  refuge  dans  les  vallées  vaudoiscs,  où 
il  reçut  un  très-bon  accueil,  qu'il  paya  plus  tard  (1801),  en  fai- 
sant obtenir  aux  Vaudois  le  libre  exercice  de  leur  culte.  Il  vint 
ensuite  à  Paris,  où  il  vécut  retiré  et  sans  paraître  s'occuper  des 
affaires  put>liques.  Lorsque  Berthier  rentra  dans  le  Piémont,  il 
nomma  Bossi  ministre  plénipotentiaire  près  la  république  ligu- 
rienne (Gènes).  Peu  de  temps  après,  Bonaparte  le  rappela  i 
Turin,  ci  le  nomma  membre  d'une  commission  triumvirale char- 
gée du  pouvoir  exécutif;  le  premier  consul  disait  dans  son  décret 
que  le  gouvernement  français  mettait  sa  principale  conHance  en 
oossi.  Quelque  temps  après  il  vint  à  Paris,  où  le  premier  con- 
sul lui  dit  sans  détour  ses  projets  sur  le  Piémont.  Célail,  disait 
Bonaparte,  tin  pied  à  terre  en  Italie,  une  tête  de  pont  indispen- 
emble  à  ia  France,  Songez,  aj6uta-t-il ,  que  je  vous  fait  seul  dé^ 
positaire  de  ce  secret,  Bossi  repartit  pKiur  Turin,  et  travailla 
avec  zèle  à  la  réunion  déûnitive  du  Piémont  à  la  France ,  qui 
ne  tarda  pas  à  être  proclamée.  Le  premier  consul  l'en  remercia 
par  une  lettre  très-flatteuse,  et  pourtant  il  ne  le  nomma  que 
son  ministre  on  Valachie  et  en  Moldavie.  Bossi  qui  avait  disposé 
d'un  royaume  ne  se  contenta  point  de  cette  faveur;  il  refusa. 
Au  bout  de  dix-huit  mois,  on  lui  ofTrit  la  préfecture  de  l'Ain 
qu'il  accepta.  En  IBt  1 ,  Tcmpereur  le  créa  baron ,  et  lui  donna 
la  préfcclure  de  la  Manche.  Louis  WIll  le  maintint  dans  ses 
fonctions,  le  lit  ofUcicrde  la  Légion  d'honneur,  et  lui  donna  des 
lettres  de  naturalisation.  Sa  conduite  pendant  les  cent  jours  le 
fit  destituer  en  1815.  Il  voyagea  alors  pendant  quelque  temps 
dans  le  nord  de  l'Europe,  et  finit  par  se  fixer  à  Paris ,  où  il  est 
mort  en  janvier  1833.  Son  grand  poème  Orosuuta,  sur  la  ré- 
volution française,  fut  réimprimé  à  Londres,  1816,  in-8^  Il 
porte  les  noms  anagrammatiques  d*A/6o  Crissa. 

BOSSI  (Le  chevalier  Joseph),  directeur  de  l'académie  de 
peinture  de  Milan,  naquit  en  1777,  au  petit  village  de  Busto- 
Arsisio.  Pendant  ses  études,  il  s'occupa  surtout  de  peinture.  En 
1705,  il  alla  étudier  à  Rome  son  art  favori.  En  1800,  il  fut 
nommé  sous-secrétaire  de  l'académie  de  Milan,  et  remporta  un 
luix  poar  on  tableau  allégorique  représentant  la  Liberté  ita- 
lienne. Peu  de  temps  après,  il  vint  à  Paris,  où  il  obtint  du 
i)reinier  consul  une  collection  précieuse  de  plâtres  antiques. 
Le  gouvernement  lui  donna  en  1805  la  décoration  de  la 
couronne  de  fer.  Il  devint  vers  le  même  temps  profes- 
seur de  pcinlurt^  et  membre  de  l'académie  des  beaux-arts 
de  Milan.  Bossi  se  rendit  i  Ronle,  où  il  fît  prendre  des 
copies  en  plâtre  de  tous  les  monuments  de  l'architecture  an- 
cienne, pour  en  doter  l'académie  de  Milan.  Il  mourut  dans 
cette  ville  en  décembre  1815 ,  jouissant  de  l'estime  publique  et 
d'une  belle  fortune  dont  il  faisait  un  noble  usage.  On  a  de  lui  : 
1*  ùcl  Cennclo  di  Leonardo  da  Vinci,  Milan,  1810,  in-4«,  avec 
figures,  traduit  en  allemand  par  Goethe  ;  i^  Epistola  a  Giuseppe 
Zanoja,  ibid. ,  IHIO,  in-13;  3°  Délie opinitmi  di  Leonardo  tM- 
Curno  alla  simetri^t  de'  eorpi  umani,  Milan,  181 1.  in-fol.,  avec 
gra\urei;4»  Dr/  tipo  delf  arte  delta  pittura,m^n,  1816, 
oavr.ige  po^lhume,  très-utile  aux  élèves.  Les  artistes  ont  élevé  i 
sa  mciuoirc  un  monument  dans  les  galeries  du  palais  de  Bréra, 


ment  en  son  honneur,  érigé  dans  le  vestibule  de  la  bibliothèqn 
ambroisienne  à  Milan. 

BOSSICLE  (bolan,),  s.  m.  arbrisseau  de  laNouTdle-Hollaiide, 
de  la  famille  des  légumineuses. 

BOSSIÉE  (Jbotan),  s,  f.  sorte  de  plante  que  quelques-uns 
disent  être  la  même  que  le  houicle. 

BOSSIER,  s.  m.  G  est  dans  les  verreries  le  nom  d'un  gentil- 
homme occupé  à  former  la  bosse  (F.  Bosse,  Veb&eeie  en  put). 

Bosso  (  Mathieu  ),  né  à  Vérone  en  1428,  se  distingua aq 
XV  siècle  comme  orateur,  littérateur  et  philosophe.  Après  afcè 
fait  ses  études  à  Milan ,  il  retourna  dans  sa  patrie  et  entra  a 
1451  dans  la  congrégation  des  chanoines  réguliers  de  Saiol^ 
Jean  de  Latran.  Dès  lors  il  cultiva  avec  soin  la  théologie  et  ^^ 
loquence  de  la  chaire,  et  devint  un  des  prédicateurs  les  plus  re^ 
nomm^  de  son  temps.  Elevé  aux  plus  hautes  fonctions  de  m 
ordre,  il  devint  le  confesseur  de  Laurent  de  Médias  qui  l'am 
connu  dans  la  direction  du  canonicat  de  Fiésole,  et  gui  riotro- 
duisit  dans  l'académie  platonicienne  qui  se  réunissait  à  sa  ciQi 
deCaroggi.  Il  se  fia  intimementavecPofitien  et  Pic  de  la  Mino- 
dole.  La  considération  que  Laurent  avait  pour  lui  était  telle,  qui 
voulut  que  son  fils  Jean,  qui  fut  ensuite  le  pape  Léon  X,  reçût  dr 
lui,  avec  une  pompe  magnifique,  dans  l'abbaye  de  Fiéiole,  b 
pourpre  et  tous  les  ornements  du  cardiilalat.  Après  avoir  reoipii 
cinq  fois  la  charge  de  visiteur,  deux  fois  celle  de  procoivor  ^ 
néral  à  Home,  et  avoir  été  employé  dans  les  affaires  Va  plus  im- 
portantes  de  sa  congr^ation,  il  mourulà  Padoue,  en  i5C%^èée 
soixante-quinie  ans.  On  a  de  lui  :  l*'  Epittolœ  famiViarcsti  leo&v 
dœ,  Manloue,  1490  et  1498 ,  in-fol.  ;  it*  De  verts  aesolnurikm 
nimis  gaudiis  dialoaus ,  Florence,  1491,  in-A^".  La  rareté  de  cet 
opuscule  a  engagé  Mabillon  à  le  réimprimer  dans  son  Jfiufltui 
itaiicum,  pa^.  175;  5"  Reeuperationes  fesulanœ\  Boloeor, 
1493,  in-fol.  ;  ibid.,  même  date ,  in-4°.  C'est  un  recueil  dedif^ 
rents  opuscules  qui  étaient  épars  et  qu'il  parvint  à  recoorrer. 
lorsqu'il  était  chanoine  et  abbé  de  Fiésole.  On  y  distingue  qd 
dialogue  De  tolerandis  adversis,  un  traité  De  gerendoma^ 
tratUf  sept  harangues  ou  discours  publics,  etc.;  4°  Deimt»* 
tuendo  sapientia  anima ,  etc.,  lib.  viii,  Bologne,  1495,  io-i; 
5»  Epùtolarum  pars  tertia.  Les  lettres  de  Bosso ,  réimprinm 
plusieurs  fois,  sont  la  partie  la  plus  intéressante  de  ses  oovnga 

BOSSO  (  DoNAT  ) ,  né  à  Milan  le  5  mars  1456,  se  distiiifo 
comme  avocat  et  comme  hbtorien.  Notaire  à  vingt  ans,  ile 
exerça  les  fonctions  en  se  livrant  en  même  temps  aux  exeny^ 
du  barreau.  Au  milieu  de  ses  diverses  occupations ,  il  trounà 
temps  pour  faire  tme  étude  approfondie  de  l'histoire.  On  a  de)i 
une  chronique  latine,  appelée  de  son  nom  Chroniea  Bostiéu 
mais  dont  le  titre  est  :  Gestorum  dictorumque  men%orabUin 
et  temporum  ac  eonditionum  et  mutationum  kuwMnorum  ah^ 
bis  initia  usque  ad  nostra  tempora ,  histaria  episeoporun  ^ 
archiepiseoporum  mediolanensium  desinens  in  Guidant  ix*- 
nio  Areunbaldo,  1489,  Milan ,  in-fol. 

BOSSO  (JÉRÔME) ,  à  la  fois  po^te ,  historien  et  jurûcoosët 
il  naquit  à  Pavie  en  1588,  d'une  famille  noble  originaire  de  i^ 
lan.  Après  avoir  occupé  dans  cette  dernière  viUe  la  chaire  d'<* 
quence  pendant  quatorze  ans,  il  fut  appelé  en  1639  à  renp: 
celle  de  belles-lettres  dans  l'université  de  Pavie.  Boœo  r^ 
ployait  les  heures  que  lui  laissait  le  professorat  ou  la  composite^ 
de  ses  ouvrages  à  l'étude  de  l'antiquité,  de  la  junsprudfbi 
et  de  la  fittérature  tant  ancienne  que  moderne.  Plante  était* 
ses  auteurs  le  plus  aimé,  et  l'on  rapporte  même  que  son  |pi 
pour  cet  auteur  s'accrut  a  mesure  qu'il  avançait  en  âge.  Voii:  I 
liste  de  ses  principaux  ouvrages  :  1°  De  0ga  romana  commf* 
tarius,  ex  quo  facile  romanes  antiquita (4s  itudiost  co^ntuni 
palerunt  deipsius  togœ  forma,  authare,  tempare,  digmtsM 
textura,  ealoribus,  usu  et  varietate,  Pavie,  1614,  in^**  ;  i^  N 
eus,  sive  de  sistro.  Milan,  1613-32,  in-43;  3^  Epieioim:  i  J 
senatorum  tortoclavo  observationes  novantique»,  etc. ,  Piti^ 
16i8,in-4"  ;  5''  Encomiasticon,  in  quo  mixlim  eylvm,  oreii»^ 
tioneset  eptgrammata,  etc..  Milan,  1630,  in-4<*:  8»  J«»^ 
tius,  sive  de  strena  (des  étrennes)  commentarius ,  Milan,  li-*' 
38 ,  in-8''  ;  T"  Dissertatio  academiea  de  awiore  ph4ioiogim,  i 
lan,  1727,  in-4o. 

BOSSOIRS  OU  BOSSEURS,  S.  m.  pi.  (mor^e).  Ce  aeoi  dH 
poutres  ou  pièces  de  bois  mises  en  saillie  à  l'avant  du  Tatsà«tf< 
a<i*<dessiis  de  l'éperon ,  pour  soutenir  l'ancre  et  la  tenir  prNj 
niottifier,  ou  bien  l'y  poser  quand  on  l'a  tirée  hors  de  Teaa  I 
saiUie  que  font  les  6<Msocrsdonne  lien  à  l'ancre  de  tomber  à  1>1 
sans  risoue,  quand  il  faut  mouiller,  et  empêche  qu'elle  a*o^ 
le  franc  Dordage  ou  les  ceintres.  Le  bossoir  doit  avoir  ^i>*l  ï"| 
ces  d'épais  et  dix  pouces  de  large  par  le  bout  ai»»  <*i««r  le  H 
teau  d^avant,  et  haii  pouces  de  large  et  quatre  poRoes  ût^ 


BOSSUEE. 


(m) 


BOflSVBT* 


par  l'autre  boat.  Od  fait  des  ornements  de  sculpture  à  la  tète  du 
bossoir  ;  à  côté,  il  y  a  une  grosse  crampe  qui  lient  au  bossoir,  dans 
laquelle  on  met  une  poulie  qui  sert  à  enlever  les  plus  grosses  an- 
cres. La  corde  qui  est  dans  cette  poulie  va  passer  dans  un  rouet  qui 
est  sur  le  château  d'avant,  dans  un  traversin  qui  traverse  le  gail- 
lard proche  un  (ironleaUjOtquiscrlàamarrer  diverses  manœuvres. 

BOSSOLANT  {gramm,),s»  m.  nom  qu*on  donne  à  Thuissicr  de 
la  chambre  des  pairs.  Il  est  peu  usité. 

BOSSOM  (mylh,) ,  le  bon  principe  chez  les  nègres  de  la  Côte 
d'Or,  en  Guinée.  On  assure  qu'ils  le  supposent  blanc,  tandis 
qu'au  contraire  leur  mauvais  principe  est  noir.  Mais  on  ne  peut 
pas  dire  jusqu'à  quel  point  ces  idées  religieuses  appartiennent 
réellement  aux  iodigèiies. 

BOSSON  {hùl.  nal.) ,  s.  m.  sorte  de  coquille  du  Sénégal ,  qui 
appartient  au  genre  sabot. 

BOSSON  [marine)  (  V,  BoucE  ^t  Besson). 

BOSSU,  U£  (^gramm.)f  adj.  qui  a  une  ou  plusieurs  bosses  au 
dos  ou  à  la  poitrine,  par  un  vice  de  conformation.  —  Use  dit 
aussi  substantivement:  Cei(  un  boauplein  de  malice. — Bossu 
se  dit  pareillement  d'un  terrain  inégal  et  montueux.  Ce  sens  est 
peu  usité. 

BOSSU  (hisL  nal,) ,  s.  m.  espèce  de  poisson  du  genre  des  sal- 
mones,  lekurtus  de  Linné. 

BOSSU  (  aslronomiê  ).  On  se  sert  quelquefois  du  terme  de 
bossu  pour  désigner  la  partie  éclairée  de  la  lune,  lorsqu'elle 
passe  du  plein  au  premier  quartier ,  et  du  dernier  quartier  au 
plein;  car  pendant  toutce  temps  la  partie  qui  est  dansTobscu- 
rite  est  cornue ,  et  celle  qui  est  éclairée  est  élevée  en  bosse  con- 
vexe ou  bossue. 

BOSSU  (monnaie),  nom  que  l'on  donnait  en  Touraioe  aux 
sous  marqués. 

BOSSU  (Jacques  le),  théologien , en  latin  bossulus,  né  à 
Paris  en  1546,  onbrassa  la  règle  de  Saint-Benoit,  se  fit  recevoir 
docteur  en  Sorbonne  et  s'acquit  une  grande  réputation  dans  son 
ordre.  Il  était  prieur  de  l'abbaye  de  Saint- Denis,  quand  se  forma 
ia  Li^e.  En  1585,  il  contribua  beaucoup,  par  ses  écrits  et  ses 
prédications,  à  faire  révolter  Nantes  contre  raulorilé royale.  IXa- 
près  lui,  le  meurtre  de  Henri  III  était  une  punition  que  ce  prince 
avait  méritée  par  ses  crimes,  et  Henri  IV,  comme  hérétique, 
avait  perdu  tous  ses  droits  à  la  couronne  de  France.  L'imprudent 
prédicateur  fut  bientôt  forcé  de  quitter  son  pays.  Il  se  rendit  à 
Borne,  où  il  recul  un  accueil  flatteur.  Le  P.  le  Bossu  aurait 
voulu  revoir  sa  patrie,  mais  le  pape  Pie  Vl'atUcha  auprès  de 
lui  par  toutes  sortes  d'honneurs,  pour  n  être  pas  privé  de  ses  lu- 


gieuse  personne  Fr.-Edm,  Bourgoin,  marlyrieée  à  Tours, 
ioOO,  Nantes  (F.  Bourgoin);  5«  Sermon  funèbre  pour  l'anni- 
versaire des  princes  Henri  ei  Louis  de  Lorraine,  ibid.,  1590, 
in -8";  4''  Animadtersiones  in  XXV  proposiliones  P.  Lud, 
Molines ,  Rome,  1606,  in-12.  C'est  un  traite  de  la  grâce,  publié 
par  le  P.  Serry ,  sur  le  manuscrit  de  Fauteur. 

bossu  (.....),  voyageur,  l'un  de  ceux  qui  ont  le  mieux 
t'ait  coonaitre  la  Louisiane  et  les  peuples  sauvages  qui  l'habi- 
taient, naquit  à  Bagneux-les-Juifs,  dans  la  première  moitié  du 
X  v II i*^  siècle.  Nommé  capitaine  dans  les  troupes  de  marine  en 
1750,  il  fut  envoyé  dans  ce  pays.  Il  fit  plusieurs  voyages  dans 
rinlérieur  des  terres  et  fut  à  portée  d'étudier  les  mœurs  et  les 
habitudes  ût&  Illinois, .des  Akansas,  des  Allimabous  et  autres 
peuplades  sauvages  qui  habitent  les  bords  du  Mississipi  et  des 
rivières  qui  s'y  jettent.  Ce  premier  voyage  dura  sept  ans,  et  fut 
huivi,  Tapoée  même  de  son  retour  en  France,  de  son  départ  pour 
la  Louisiane.  Les  observations  de  Bossu  furent  communiquées 
au  marquis  de  TËslrade  dans  une  suite  de  lettres,  et  ces  lettres 
lurent  depuis  recueillies  et  publiées  sous  le  titre  de  Nouveaux 
voyages  aux  Indes  occidentales,  etc.,  Paris,  1768,  deux  par- 
lies  (ormaot  un  vol.  in-12.  Cet  ouvrage  a  été  traduit  en  anglais 
par  J.-B.  Forsler ,  sous  le  titre  de  Travets  Ihrough  Ikal  pari  of 
Sorth-America  former ly  calied  Louisiana .  Londres,  1771,2 
vol.  io-8'>.  La  Louisiane  ayant  été  cédée  à  l'Espagne,  Bossu  y 
i  î  t  un  troisième  voyage  pour  en  retirer  les  effets  qu^  avait  laisses 
entre  des  mains  étrangères.  A  son  retour,  il  pubUa  la  relation  de 
ce  nouveau  voyage,  sous  le  titre  :  Nouveaux  voyages  dans  Z'^- 
vxérique  sepUnirionaie ,  conlenanl  une  eollecUon  de  lelires 
tcrUes  par  t  auteur  à  son  ami,  M.  Dousn,  etc.,  Amsterdam 
Paris),  1777,  in-S^  Ces  derniers  ouvrages  sont  plus  rares, 
l^Fsoe  qu^iis  n'ont  pas  été  réimprimés  comme  les  premiers. 

BOî»fT  (Le)  (K.  LEB06SU). 
BOSSUÉL'.r.BOSUEL). 

bossuer  (gramm.) ,  v.  a.  faire  des  bosses.  Il  ne  se  dit  qu'en 


parlant  des  bosses  et  des  creux  qu'on  fait  par  accident  à  de  la 
vaisselle ,  à  de  l'argenterie,  à  quelque  pièce  d'une  armure ,  etc. 
—  Il  s'emploie  aussi  avec  le  pronom  personnel  :  Ce  plat  d'or* 
genl  s'est  bossue  en  tombant, 

BOSSCTET  (Jacques-Bénigne).  Un  homme  s'est  rencontré 
a  d'un  génie  vaste  et  heureux ,  d'une  candeur  qui  caractérise 
toujours  les  grandes  âmes  et  les  esprits  du  premier  ordre,  l'or- 
nement de  l'épiscopat,  et  dont  le  clergé  de  France  se  fera  hon- 
neur dans  tous  les  siècles ,  un  évéque  au  milieu  de  la  cour  , 
l'homme  de  tous  les  talents  et  de  toutes  les  sciences,  le  docteur 
de  toutes  les  églises ,  la  terreur  de  toutes  les  sectes,  le  père  du 
XVII*  siècle,  et  à  qui  il  n'a  manqué  j^ue  d'être  né  dans  les  pre- 
miers temps ,  pour  avoir  été  la  lumière  des  conciles ,  TAme  des 
Pères  assemblés,   dicté  des  canons,  et  présidé  à  Nicce  et  à 
Ëphèse  (  1  ).  »  «  Un  homme  qui  a  fait  parler  longtemps  une  en- 
vieuse critique,  et  qui  l'a  fait  taire;  qui  accable  par  le  grand 
nombre  et  par  l'éminencede  ses  talents;  orateur,  historien,  théo- 
logien, philosophe  ;  d'une  rare  érudition,  d'une  plus  rare  cli)- 
quence  (2  ).  »  Cet  homme  est  Bossuet.  Il  naquit  à  Dijon  le  28 
septembre  1647 ,  d'une  ancienne  famille  de  robe.  II  fil  ses  pre- 
mières études  au  collège  des  jésuites  de  cette  ville.  Destiné  de 
bonne  heure  à  l'église,  il  fut  nommé  en  1640  à  un  canonîcal  de 
Metz,  où  son  père  occupait  une  charge  de  conseiller  au  parlcj- 
ment.  On  ne  peut  pas  dire  que  cette  vocation  prématurée  luiak 
porté  malheur.  Il  vint  à  Paris  en  1642 ,  le  jour  même  que  le 
cardinal  de  Richelieu  mourant  y  entra  dans  une  chambre  de 
bois  portée  par  dix-huit  garder  qui  se  relayaient  de  distance  en 
distance.  Il  îfut  placé  au  collège  de  Navarre  sous  le  docteur  Cor- 
net, qui  eut  le  mérite  d'avoir  discerné  de  bonne  heure  le  génie  et 
la  vertu  de  Bossuet.  Il  y  parcourut  le  cercle  ordinaire  des  étu- 
des ,  y  ajouta  une  connaissance  approfondie  de  la  langue  grei> 
que,  et  ses  contemporains  se  rappelaient  le  plaisir  qu'ils  trou- 
vaient à  l'entendre  parler  de  la  sublimilè  d'Homère  et  de  bi 
douceur  de  Virgile,  II  soutint  sa  première  thèse  avec  éclat;  à 
l'âge  de  seize  ans,  on  ne  parlait  que  du  talent  extraordinaire  H 
de  la  facilité  prodigieuse  du  jeune  Bossuet.  L'hôtel  de  Ram- 
bouillet voulut  l'entendre  :  on  l'enferme  seul  et  sans  livres  daBs 
une  chambre,  en  lui  laissant  seulement  quelques  moments  pour 
se  recueillir.  Bossuet  parut  devant  la  nombreuse  et  brillante 
assemblée  qui  était  accourue  pour  l'entendre.  Il  était  onze  heu- 
res du  soir  lorsque  Bossuet  prêcha  ce  singulier  sermon  ;  ce  qui 
lit  dire  à  Voilure  qu'il  n'avait  iamais  ouï  prêcher  ni  si  t(H  m  si 
tard.  Bossuet  soutint  sa  thèse  de  bachelier  en  1648,  et  il  la  dé^ 
dia  au  grand  Condé.  Ce  grand  nom  commence  à  paraître  dans 
l'histoire  de  Bossuet;  la  plus  vive  amitié  unira  toujours  ces  deux 
illustres  personnages  jusqu'à  ce  que  l'orateur  chrétien  agitant 
ses  cheveux  blancs  sur  le  cercueil  du  vainqueur  de  Rocroy,  lui 
adresse  les  derniers  hommages  de  la  France.  En  1652,  il  reçut 
l'ordre  de  la  prêtrise  et  le  bonnet  de  docteur  ;  et  s'éloignant 
d'un  monde  dont  il  sentait  déjà  le  vide  et  le  danger,  il  se  rendk 
à  Metz  où  il  avait  été  nommé  archidiacre ,  et  il  partagea  son 
temps  entre  les  devoirs  de  sa  place  et  l'étude  de  l'Ëcritorc 
sainte,  des  Pères  et  de  la  théologie.  Six  ans  se  passèrent  dans  cette 
espèce  de  noviciat,  auquel  Bossuet  dut  peut-être  le  trésor  de 
connaissances  qu'il  développa  avec  tant  d'éclat  dans  la  suite. 
Son  premier  écrit  fut  une  réfutation  du  catéchisme  de  Paul 
Ferri  ,  ministre  protestant  à  Metz.  Bossuet  se  montre  déjà  dans 
cet  ouvrage  tel  qu'on  Ta  vu  depuis,  avec  cette  noble  alliance  de 
la  majesté  et  de  réloç[uence,  et  du  langage  sévère  de  la  théolo- 
gie. Le  bruit  qu'avait  fait  ce  livre  donna  à  la  reine-mère  l'idée 
d'ordonner  une  mission  pour  convertir  les  protestants  du  diocèse 
de  Metz  ;  Bossuet  la  dirigea.  Il  y  établit  aussi  des  conférences 
ecclésiastiques  à  l'instar  de  celles  que  faisait  depuis  longtemps 
à  Paris  le  saint  et  illustre  Vincent  de  Paul,  dont  Bossuet  avait 
pris  les  leçons,  et  dont  il  se  rappelait  toujours  les  vertus  avec  un 
respect  religieux,  —  Bientôt  il  se  trouva  sans  y  penser  lancé 
sur  un  plus  grand  théâtre.  Les  affaires  du  cliapitre  de  Mdz 
l'ayant  amené  à  Paris,  il  fut  invité  à  prêcher  le  carême  de  1659 
chez  les  Minimes  de  la  place  Royale,  et  celui  de  1661  chez  les 
Carmélites  du  faubourg  Saint-Jacques.  A  peine  eut-on  entendu 
Bùssuet  à  Paris,  que  la  voix  publique  porta  son  nom  à  la  cour,  et 
kl  première  tbis  qu'il  prêcha  devant  Louis  XIV»  le  ^rand  roi 
dont  le  goût  était  toujours  si  pur  et  si  délicat ,  et  qui  semblail 
pressentir  l'éclat  que  ce  nouvel  orateur  devait  réjpandre  sur  sa 
personne ,  sur  son  règne  et  sur  tout  son  siècle ,  ut  écrire  à  son 
père  poiir  le  féliciter  d'avoir  u»  «#//î^.— Pendant  longtemps  les 
Utlérateurs  ont  affecté  de  mépriser  les  sermons  de  Bossuet;  la 
Harpe,  qui  ne  les  avait  pas  lus  ^  ^^  qu'ils  étaient  médiocres  ; 
madame  de  Sévigné,  qui  l'avait  entendu,  disait  qu'il  se  battait  à 


(1)  Massillon. 


(2)  La  Bruyère. 


(116) 


BOSSUBT. 


«oo  andiloirey  et  que  chacun  de  ses  sermons  était 

à  mort.  Oo  peut  appliquer  à  ses  sermons  ce  trait  par 

IcmH  il  petot  ce  héros  dont  il  s*esl  montré  Tcgal  en  le  célébrant 
sToif^nemeot  :  qnU  s'avance  par  vivêê  et  par  impélueu$ei  sail- 
lie*. C«t  dans  ses  sermons  qu'on  trouve  de  ces  louches  mâles 
et  vigoureuses, de  ces  manières  vives,  hardiesel  populaires  qu'on 
est  convenu  d'appeler  le  ^enre  de  Bossuel.  Quelques  esprits  cha- 
grins de  notre  siècle,  qui  croient  que  le  courage  consiste  à  insul- 
ter la  grandeur  et  la  puissance,  ont  accusé  Bossuet  d'avoir  porté 
dans  la  chaire  chrétienne  une  certaine  parole  de  courtisan  que 
son  éloquence  superbe  et  indépendante  ne  peut  pas  entièrement 
faire  disparaître,  il  faut  croire  ou  qu'ils  n'ont  pas  lu  Bossuet  avec 
une  grande  attention,  ou  qu'ils  ne  sont  pas  assez  pénétrés  des 
droits  et  des  devoirs  de  l'orateur  chrétien.  Celui  qui  disait  à 
Louis  XIV  :  //  n'y  a  plus  pour  vous  qu'un  seul  ennemi  à  redou- 
ter,  vous-même,  sire,  vous-même,  n'était  pas  certes  le  Qatteur 
des  rois.  —  En  1665,  Bossuet  prononça  I  oraison  funèbre  du 
docteur  Cornet ,  son  maître ,  et  il  exprima  avec  une  touchante 
sensibilité  tout  ce  que  la  reconnaissance  et  la  douleur  deman- 
daient à  sa  piété  filiale.  M.  de  Péréfixe,  récemment  nommé  à 
l'archevêché  de  Paris ,  assistait  à  cette  cérémonie ,  et  entendit  le 
discours  que  Bossuel  y  prononça.  11  le  jugea  aussi  capable  de 
gouverner  les  esprits  que  de  les  éclairer.  C'était  alors  le  temps 
des  troubles  du  jansénisme.  Les  religieuses  de  Port-Royal  refu- 
saient de  signer  le  Formulaire  prescrit  par  les  évéques  de 
France  et  les  déclarations  du  roi  :  I  archevêque  de  Paris  chargea 
Bossuet  de  les  ramener  à  la  soumission  par  la  conciliation  et  la 
douceur.  H  eut  plusieurs  conférences  avec  elles,  et  11  leur  écrivit 
à  cette  occasion  une  longue  lettre  où  il  établit  tous  les  principes 
sur  cette  matière,  met  toujours  la  raison  à  la  place  de  vaines  sub- 
tilités, et  montre  enfin  tant  de  rectitude  et  de  bonne  foi»  que  l'on 
doit  encore  plus  s'étonner  de  l'obstination  des  directeurs  que  de 
celle  des  religieuses.  Bossuet  n'a  jamais  épousé  les  erreurs  des 
jansénistes,  et  il  disait  à  l'abbé  Ledieu,  qui  fut  vin^t  ans  son  se- 
crétaire intime,  que  jamais  son  esprit  n'avait  admis  le  plus  fai- 
ble doute  sur  l'autorité  des  décisions  de  l'Eglise  qui  avait  con- 
damné la  doctrine  de  Jansénius;  qu'il  avait  lu  elj*elu  Jaiisénins, 
et  qu'il  y  trouvait  les  cinq  propositions  condamnées.  Jamais  non 
plus  Bossuet  ne  s'abaissa  jusqu'à  partager  les  inimitiés  et  les  res- 
sentiments de  leurs  adversaires.  Il  voyait  même  avec  peine  ,^dit 
rillustre  historien  de  sa  vie,  que  les  jésuites  oubliaient  trop  sou- 
vent les  fonctions  dans  lesquelles  un  institut  religieux  aoil  se 
renfermer ,  et  que  leur  inquiète  activité  dans  les  affaires  publi« 
ques  pouvait  leur  devenir  funeste  à  eux-mêmes.  —  Bossuet  eut 
toujours  des  rapports  avec  les  écrivains  les  plus  célèbres  de 
Port-Royal  comme  avec  les  membres  les  plus  distingués  de  la 
société  des  jésuites.  Nicole  et  Arnaud  le  demandèrent  au  roi 
pour  censeur  de  leurs  écrits  contre  les  calvinistes.  La  Perpé- 
tuité de  la  foi,  les  Préjugés  légitimes  contre  les  calvinistes,  et  le 
Renversement  de  la  morale  de  Jésus-Christ  portent  tous  l'ap- 

Î^robation  de  Bossuet,  qui  n'était  pas  encore  évéque.  En  1669,  il 
ut  nommé  à  Tévéché  de  Condom ,  et  deux  mois  après  il  pro- 
nonça l'oraison  funèbre  de  la  reine  d'Angleterre.  C'est  là  que 
Bossuet  se  montre  grand  politique ,  et  qu'entrant  avec  le  pro- 
phète dans  les  puissances  du  Seigneur,  il  donne  aux  rois  et  aux 
arbitres  du  monde  de  grandes  et  terribles  leçons.  C'est  beau- 
coup, dit  un  critique  célèbre  (1),  pour  les  autres  orateurs  d'ob- 
tenir ,  dans  la  durée  d'un  discours,  quelques  moments  d'une 
heureuse  inspiration  ;  ce  n'est  rien  pour  Bossuet  :  les  élans  de  sa 
verve  oratoire  semblent  naître  les  uns  des  autres;  tout  est  mou- 
vement ,  tout  est  chaleur,  tout  est  vie;  et  dans  les  instants  où 
redouble  son  ardeur ,  où  cet  aigle  déploie  ses  ailes  avec  le  plus 
d'audace,  les  limites  de  l'éloquence  proprement  dite  deviennent 
pour  lui  trop  étroites  :  il  les  franchit;  il  entre  dans  la  sphère  de 
fa  poésie;  il  monte  jusqu'aux  régions  les  plus  élevées  de  cette 
sphère;  il  s'y  soutient  au  niveau  des  poètes  les  plus  audacieux  : 
ce  n'est  plus  le  rival  de  Démosthène,  c'est  celui  de  Pindare.  — 
Sept  mois  s'étaient  à  peine  écoulés  depuis  que  Bossuet  était  des- 
cendu de  la  chaire  ou  il  venait  de  prononcer  l'oraison  funèbre 
de  la  reine  d'Angleterre,  lorsqu'un  malheur  aussi  terrible  qu'im- 
prévu le  ramena  au  milieu  des  tombeaux  pour  prononcer  sur  le 
cercueil  d'Henriette  d'Angleterre  les  paroles  les  plus  touchantes 
qui  soient  peut-être  jamais  sorties  de  la  bouche  des  hommes. 
Il  fit  voir  dans  cette  seule  mort  la  mort  et  le  néant  des  gran- 
deurs humaines  ;  et  encore  après  plus  de  cent  cinquante  ans,  on 
frémit  à  cette  parole  restée  célèbre  :  Madame  se  meurt,  Madame 
est  morte.  Celle  oraison  funèbre  est  peut-être  le  chef-d'œuvre  de 
l'éloquence  ;  Bossuet  y  laisse  dominer  sa  douleur,  et  si  sa  grande 
▼oix  ne  retentit  pas  avec  toute  sa  liberté,  c'est  que  le  mystère 

(1)   DtiSMUlt. 


du  criaoe  plane  sur  les  derniers  moments  d'Henriette ,  et  qw 
l'orateur  cnrétien  ne  pouvait  pas  tout  dire.  —  Peu  de  temps 
après,  Bossuet  fut  nommé  précepteur  du  dauphin  ;  mais,  o\m^ 
valeur  exact  des  règles,  il  ne  crut  pas  que  les  soins  d'un  diocèff 
fussent  compatibles  avec  les  fonctions  de  sa  place  à  la  cour.  D 
donna  au  bout  d'un  an  sa  démission  de  son  évêché,  et  Louis  XIV 
le  nomma  à  l'abbaye  de  Saint-Lucien  de  Beauvais.  En  1071,  p». 
rut  VExposition  de  la  foi  catholique ,  composée  plusieurs  anDee^ 
auparavant  pour  l'instruction  du  maréchal  de  Turcnne  et  dt 
BIM.  de  Dangeau,  et  qui  les  ramenadans  le  sein  de  l'Eglise.  Cr^ 
le  plus  court  et  aussi  le  plus  substantiel  des  ouvrages  de  Bos- 
suet. Il  y  règne  un  ordre,  une  simplicité,  une  clarté  et  une  mo- 
dération admirables.  Ce  livre,  revêtu  des  approbations  les  pla« 
imposantes,  devint  comme  un  bouclier  contre  lequel  les  protes- 
tants épuisèrent  en  vain  leurs  traits.  L'auteur  fut  nommé  ver< 
cette  époque  à  l'Académie  française,  et  on  voit  dansson  discoursdf 
réception  combien  Bossuet,  qui  parait  toujours  si  supérieur  aai 
recherches  du  style,  avait  étudié  le  véritable  génie  de  la  langw 
française  et  le  caractère  que  l'éloquence  doit  avoir ,  en  quelque 
langue  que  ce  soit.  —  C  est  pour  l'éducation  du  dauphin  qu'il 
composa  ce  chef-d'œuvre  auquel  on  ne  peut  rien  comparer  daos 
aucune  langue:  l^Dt^couri  sur  l'histoire  universelle.  Emprun- 
tant à  la  religion  ses  ailes  de  feu  ,  et  s'élevant  à  des  bautrar» 
inaccessibles ,  il  pèse  dans  ses  mains  les  poussières  des  emp/rc$, 
assiste  aux  ruines  des  nations,  et  au  milieu  de  ces  débris  de /nV 
nés  tombant  les  uns  sur  les  autres  avec  un  fracas  efhopble,  il 
assied  l'empire  des  saints  du  Très-Haut ,  empire  qm  ooil  sub- 
sister au  milieu  de  la  ruine  de  tous  les  autres,  elauque\  «oWè- 
ternilc  est  promise.  Notre  siècle,  éminemment  philosophique,  à 
on  l'en  croit  sur  parole,  a  reproché  au  pontife  du  xtii*  swr\e 
de  n'avoir  vu  partout  qu'un  seul  élément,  la  religion;  qu'au 
seul  peuple,  le  peuple  juif.  11  ne  lui  pardonne  pas  d'avoir  omi* 
le  développement  aes  arts,  de  l'industrie  et  de  la  philosophir ;  i 
a  même  oecouvert  que  dans  VUistoire  universelle,  t élément  ^^ 
ligieux  et  l'élément  politique  qui  y  tient,  étaient  traité*  d'\m 
manière  superficielle ,  bien  que  de  loin  en  loin  il  y  eil  du 
éclairs  d'une  sagacité  supérieure  {i  ).  El  M.  de  Chateaubriam' 
n'a  pas  craint  d'avancer  que  Bossuet  était  partial  pour  le  raond- 
éternel,  que  son  système  historique  ne  pouvait  être  adopté  (jq> 
vec  une  notable  rectification,  qu'il  n  était  autrement  quuip 
imposante  erreur.  Cfest  oublier  étrangement  que  Bossuet,  u^» 
en  rapportant  les  choses  delà  terre  à  cette  sagesse  éternelle  doe* 
elles  dépendent ,  n'a  jamais  négligé  de  nous  faire  obsener  t* 
inclinations  et  les  mœurs,  ou,  pour  dire  tout  en  un  mot,  le  (j- 
raclère  tant  des  peuples  dominants  en  général  que  des  priiK* 
en  particulier,  et  enfin  de  tous  les  hommes  extraordinaires  «k 
par  l'importance  du  personnage  qu'ils  ont  eu  à  faire  dam» 
monde,  ont'conlribué,  en  bien  ou  en  mal,  aux  changements 6 
Etats  ou  à  la  fortune  publique.  11  faut  surtout  avoir  fait  abn(r 
tion  complète  de  bon  sens,  pour  reprocher  à  Bossuet  d'à*- 
traité  d  une  manière  superficiel  le  les  événements  politiques  et** 
ligieux ,  à  Bossuet ,  au  prêtre  inspiré  qui  assiste  pour  ainsi  t^* 
aux  conseils  de  la  Providence,  et  qui  a  sondé  avec  le  plus  de  j»^ 
fondeur  les  causes  de  la  grandeur  et  de  la  décadence  des  eïn;*^ 
res.  On  a  reprot^hé  à  sa  Politique  sacrée  de  manquer  d'appl»^ 
tion,  d'avoir  voulu  donner  la  théocratie  des  Hébreux  pour  N 
aux  gouvernements  des  Etats  modernes,  et  d'avoir  fait  ainsi»:! 
rois  autant  de  dieux.  11  faut  au  contraire  féliciter  Bossuet! 
n'avoir  point  examiné  d'une  manière  abstraite  quelle  e!>t  I 
meilleure  forme  de  gouvernement ,  et  de  n'avoir  |>oint  tr* 
d'une  main  téméraire  la  ligne  où  finit  le  devoir  d'obéir  et  rr-e 
mence  le  prétendu  droit  de  s'élever  contre  la  puissance  pu^J 
que.  Son  œil  prophétique  découvrait  les  tempêtes  que  6c\zt 
soulever  tous  ces  publicisles  de  nos  jours  qui  ne  cessent  de  cm 
ser  les  fondements  des  Etals,  au  risque  de  périr  sous  leurs  m 
nés.  H  s'est  contenté  d'avoir  du  bon  sens ,  et  de  placer  les  prt 
pies  et  les  rois  sous  la  main  du  dispensateur  suprême  de  U 
justice.  Le  Traité  de  la  connaissance  de  Dieu  et  de  soi-m^ 
fut  aussi  destiné  aux  éludes  du  dauphin.  Bossuet  semble  )  ?'i 
atteint  et  posé  les  bornes  de  l'entendement  humain  ;  et  semtl 
ble,  dit  le  cardinal  Bausset,  à  ces  voyageurs  audacieux  ql 
parvenus  aux  limites  de  la  terre ,  se  sont  arrêtés  à  la  viie  A\ 
abîme  sans  bornes  ,  il  a  vu  et  dit  tout  ce  qu'il  est  donne  t 
hommes,  voyageurs  aussi  sur  la  terre,  de  voir  et  dVntonj 
Dans  cet  ouvrage  il  est  tour  à  tour  grand  écrivain ,  pn*fi 
philosophe  et  hal)ile  anatomistc ,  au  point  que  les  mwlocim 
plus  célèbres  de  nos  jours  ont  déclaré  qu'il  n'est  aucune  ih^< 
couvertes  nouvelles  qui  soit  en  contradiction  avec  les  dîfft  «^ 
parties  de  l'exposé  de  Bossuel.  —  Pendant  la  durée  d«  cetiv  v 

(1)  Cest  M.  Couiin  qui  a  écrit  ces  éU-angw  paroles! 


BOSSUET. 


(m) 


BOSSUET. 


cation  qui,  il  faut  le  dire ,  ne  répondit  pas  aux  efforts  du  génie 
et  de  la  vertu»  la  Tie  de  Bossuet  à  la  cour  fut  digne  en  tout  d*un 
évéque.  Sa  renommée  avait  fixé  autour  de  lui  un  certain  nom- 
bre de  disciples  choisis  qui  s'honoraient  d'être  admis  à  Técole 
d'un  td  maître.  Quelquefois  il  se  promenait  avec  eux  dans  les 
jardins  de  Versailles ,  dans  cette  allée  que  toute  la  cour  était 
convenue  d'appeler  l'allée  des  philosophes.  D'autres  fois  son  illus- 
tre cortège  le  suivait  à  Meaux  y  à  Germigny  y  sous  les  ombrages 
de  Chantilly  et  de  Saint-Germain ,  et  ces  philosophes  étaient 
Fénelon,  Fleury,  Kenaudot,  Mabillon,  Santeuil,  Pélisson»  Lan- 
eeron,  La  Bruyère,  Cordemoy  I  Leurs  entretiens  roulaient  sur 
les  plus  graves  intérêts  de  la  religion,  el  le  plus  souvent  sur  l'E- 
criture sainte.  Us  ont  donné  lieu  aux  notes  et  commentaires  qu'il 
I  laissés  sur  différentes  parties  de  TEcnture.  II  était  encore  pré- 
cepteur du  dauphin ,  lorsqu'il  eut  avec  le  ministre  Claude  celte 
célèbre  conférence  où  il  le  força  de  convenir  qu'il  y  avait  dans 
A  religion  un  point  où  un  chrétien  ne  sait  pas  même  si  l'Evan- 
^le  est  une  faole  ou  une  vérité;  el  le  lendemain  M^*"  de  Duras 
énonça  au  calvinisme.  L'éducation  du  prince  terminée,  Bos- 
)uet  fut  nommé  à  l'évèché  de  Meaux.  L'Eglise  de  France 
ouchait  à  une  de  ses  époques  les  plus  importantes.  La  question 
le  la  régale  avait  allumé  une  division  funeste  entre  Innocent  XI 
't  Louis  XIV.  D'autres  sujets  de  querelles  vinrent  se  mêler  à 
eJui-là,  et  les  esprits  s'échauffèrent  de  plus  en  plus.  Ce  fut  dans 
es  cireonstancesjque  l'assemblée  du  clergé  de  1681  proposa  la  te- 
ue  d'un  concile  national,  ou  d'une  assemblée  générale  du  clergé, 
.e  roi  s'arrêta  à  ce  dernier  parti.  Bossuet  ouvrit  cette  assemblée 
ar  son  magnifique  discours  sur  rt^nt/f  de  l*Eglise,  où  il  montre 
bien  son  attachement  j)our  l'Eglise  romame ,  et  proclame 
indéfectibililé  du  saint-siége.  Ce  fut  lui  qui  rédi^  les  quatre 
rlicles  de  1682,  dans  lesquels  il  chercha  à  concilier  nos  libèr- 
es avec  les  justes  prérogatives  du  saint-siége,  et  traça  les  bornes 
es  deux  puissances  telles  qu'il  les  avait  conçues.  Quelque  pen- 
dant qu'on  puisse  lui  supposer  contre  les  opinions  ultraroon- 
lines ,  il  les  combattit  du  moins  avec  plus  de  mesure  que  bien 
'autres,  et  il  sut  respecter  ce  qui  sur  cet  article  est  essentiel.  Il 
royait  même  rendre  service  à  TEgllseet  à  la  cour  de  Rome  en 
^parant  ce  qu'il  regardait  comme  un  alliage  étranger,  des  droits 
u*on  ne  peut  refuser  au  souverain  pontife  sans  tomber  dans 
erreur.  On  est  convenu  de  nos  jours  d'appeler  cette  époque  de 
«  vie  Ja  grande  erreur  de  Bossuet;  l'histoire  dira  cependant 
uc  les  viais  partisans  de  l'Eglise  gallicane  se  sont  montrés  un 
?|J  plus  respectueux  envers  le  saint-siége  que  ces  modernes 
éoJogiens,  qui,  dans  la  fougue  de  leuf  zèle,  voulaient  impri- 
er le  cachet  de  l'hérésie  à  des  questions  librement  débattues 
ns  les  écoles,  el  on  peut  affirmer  sans  témérité  que  plusieurs 
!ntrc  eux  n'ont  |>as  lu  l'ouvrage  de  Bossuet.— La  clôture  de  l'as- 
nblée  le  rendit  a  son  diocèse,  où  il  n'avait  fait  encore  que  pa- 
ire ;  il  se  livra  alors  au  soin  de  son  troupeau.  Il  ne  manquait 
lais  de  monter  dans  la  chaire  de  la  cathédrale  aux  grandes 
;s.  Il  Ot  lui-même  plusieurs  missions  dans  son  diocèse.  Les 
iférences  ecclésiastiques,  les  visites  pastorales,  les  synodes  an- 
îls ,  la  surveillance  de  son  séminaire ,  la  direction  des  roai- 
s  religieuses ,  tous  les  détails  de  l'administration  épiscopale 
cupaient ,  comme  s'il  n'eût  pas  eu  encore  des  travaux  plus 
)orlants.  A  l'église ,  il  remplissait  toutes  les  cérémonies  avec 
î  religieuse  exactitude.  Son  air  grave  el  recueilli  imprimait  le 
lect.  Il  aimait  à  faire  des  retraites  à  la  Trappe,  auprès  de 
ancien  ami  l'abbé  de  Rancé,  et  on  compte  jusqu'à  hui' 
9ges  qu'il  fit  dans  cette  solitude.  En  même  temps  ses  écrits 
lultipliaicnt.  Il  fit,  pour  les  religieuses  de  son  diocèse,  deux 
ies  plus  beaux  ouvrages ,  les  Elévations  sur  les  mystères  el 
Méditations  sur  les  Evangiles,  Dans  les  Elévations,  Bossuet 
>idère  la  religion  ,dès  son  origine,  et  il  la  suit  dans  tous  ses 
.  jusqu'à  la  prédication  du  Sauveur.  Dans  les  Médilations, 
Weloppe  les  srandes  vérités  cpe  la  philosophie  profane  avait 
on  nues  ou  altérées,  et  que  Jesus-Chrisl  est  venu  apprendre 
hommes.  H  règne  dans  ces  deux  ouvrages  un  désordre  appa- 
três-favorable  au  vol  audacieux  qui  semble  si  bien  convenir 
énie  de  Bossuet;  quelquefois  des  ol^ervations  aussi  justes 
fines  et  profondes  sur  la  nature  de  l'homme  et  les  sentiments 
»lus  secrets  de  son  cœur  viennent  se  mêler  à  la  contempla- 
des  plus  hautes  vérités  de  la  religion.  —  Bossuet  était  ra- 
.  é  de  temps  en  temps  à  la  cour  par  son  service  auprès  de 
amc  la  dauphine,  dont  il  étail  premier  aumônier.  Il  y  fut 
elé  aussi  dans  des  occasions  importantes  où  on  avait  recours 
^  Jumièces  de  son  zèle  pour  rompre  de  coupables  engage- 
t»>  et  où  on  invoquait  son  talent  pour  rendre  hommage  à 
istres  norts.  Il  prononça  successivement  les  oraisons  fu- 
-es  de  la  renn^  femme  de  Louis  XIV,  de  la  princesse  pala- 
,  du  chancelier  le'l«^eretdugrandCondé.  Quelle  variété 


de  génie  il  fallait  pour  peindre  des  personnages  si  divers  I 
Les  vertus  douces  et  modestes  de  la  reine  se  prêtaient  peu  aux 
grands  mouvements  de  l'éloquence  ;  Bossuet,  en  dépit  de  la  sté- 
rilité de  la  matière,  a  su  peindre  à  grands  traits  les  parties  les 
plus  brillantes  de  l'administration  de  Louis  XIV,  et  prodiguer, 
comme  dans  tous  ses  autres  discours,  les  trésors  de  son  génie 
fécond  et  sublime.  Dans  l'oraison  funèbre  de  la  princesse  pa- 
latine, il  a  surmonté,  à  force  d'art,  les  difficultés  d'un  sujet 
extrêmement  épineux,  comme  il  en  a  déguisé  la  faiblesse,  à 
force  de  génie;  les  morceaux  sur  la  Fronde  el  sur  la  Pologne 
sont  au  rang  des  plus  sublimes  inspirations  de  l'éloquence. 
Tantôt  il  s'enfonce,  avec  les  saintes  carmélites,  dans  les  solitudes 
où  les  épouses  de  Jésus-Christ  font  revivre  la  beauté  des  anciens 
jours;  tantôt  il  prend  sa  massue  pour  écraser  en  passant  ces 
impies  qui, pour  ne  pas  vouloir  croire»!  des  mystères  incompré- 
hensibles, croient  l'une  après  l'autre  à  d'incompréhensibles  er- 
reurs, et  ces  athées  qui  n'ont  pas  même  de  quoi  établir  ce  néant 
auquel  ils  espèrent.  L'éloge  funèbre  de  Michel  le  Tellier  est 
presque  tout  historique  ;  mais  quelle  plénitude  dans  ses  nar- 
rations rapideset  pittoresques!  Quelles  vues  sur  la  judicature, 


sur  le  clergé,  sur  la  Fronde,  sur  les  factions,  sur  le  protestan- 
tisme !  Quel  philosophe  que  Bossuet  !  Quel  politique  !  L'orai- 
son funèbre  du  grand  Condé  fut  le  chant  du  cygne  ;  mais  com- 
bien il  est  vif  et  animé  I  11  semble  réunir  autour  du  cercueil 
du  héros  qu'il  célèbre  toutes  les  grandeurs  du  sièclede  Louis  XIV 
pour  leur  dire  un  éternel  adieu  ;  et  puis,  venant  lui-même 
avec  ses  cheveux  blancs  offrir  les  hommages  d'une  voix  connue, 
il  ferme  ce  siècle,  l'éternel  honneur  de  la  France.  —  Bossuet 
rentra  dans  le  champ  de  la  controverse  par  Y  Histoire  des  va- 
riations des  Eglises  protestantes,  où  il  leur  porta  le  coup  le 
plus  terrible.  Ilmontra  leurs  incertitudes  dans  la  doctrine,  leurs 
variations  dans  les  professions  de  foi  les  plus  accréditées,  leurs 
honteuses  condescendances  en  morale,  le  vice  de  leur  origine, 
et  rembarras  des  systèmes  auxquels  ils  eurent  recours  pour  pal- 
lier ce  défaut  essentiel.  Jamais  on  ne  joignit  plus  de  science  à 
plus  de  vérité,  et  une  autorité  plus  imposante  a  une  vérité  plus 
persuasive.  Jamais  l'histoire,  la  controverse  et  l'éloquence  ne 
se  prêtèrent  mieux  appui.  Il  est  serré,  pressant,  évite  toute 
personnalité  et  ne  juge  les  protestants  que  d'après  des  docu- 
ments authentiques  et  des  pièces  imprniiées  el  avouées  par 
eux-mêmes.  Ils  furent  comme  déconcertés  |)ar  cette  attaque. 
Basnage,  Burnet,  Jurieu  s'efforcèrent,  chacun  de  leur  côté,  de 
défendre  leur  cause.  C'est  ce  qui  produisit  les  Avertissements 
aux  protestants,  dans  lesquels  Bossuet  renverse  leurs  vaines 
répliques,  examine  plusieurs  questions  importantes.  Il  discute 
par  exemple  et  il  foudroie  celle  de  la  souveraineté  du  peuple. 
Les  partisans  de  ce  dogme  trouveront  leur  réfutation  dans  le 
peu  de  lignes  que  Bossuet  trace  sur  celle  matière.  Divers 
ouvrages  occupèrent  ensuite  les  loisirs  du  savant  évêque.  il 
publia  son  Explication  de  l'Apocalypse,  où,  sans  entrer  dans  l'a- 
venir, il  entend,  de  la  chute  de  l'empire  romain,  les  principales 
prophéties  de  ce  livre  mystérieux.  On  le  voit  ensuite  occupé  à 
relever  les  erreurs  de  Dupin  dans  sa  Bibliothèque  des  auteurs 
ecclésiastiques.  Il  lui  reprochait  entre  autres  de  se  borner  à 
regarder  le  pape  comme  le  premier  entre  tous  les  évèques. 
sans  lui  attribuer  aucune  juridiction  sur  eux,  ni  parler  de  Tins- 
tilulion  divine  de  sa  primauté.  Il  adressa,  le  9  mai  1694,  une 
lettre  au  P.  Caffaro,  Ihéatin,  sous  le  nom  duqnel  on  avait  pu- 
blié un  écrit  en  faveur  des  spectacles.  Il  s'y  déclare  pour  la  sé- 
vérité de  la  règle,  et  l'établit  par  les  raisons  les  plus  fortes.  Il  fil 
paraître  la  même  année,  1691,  ses  Réflexions  et  ses  maximes 
sur  la  comédie.  Cet  ouvrage  de  Bossuet,  qu'on  n'a  pas  assez  loué, 
est  un  chef-d'œuvre  de  raisonnement.  On  y  trouve  de  savantes 
peintures  du  cœur  humain,  d'admirables  mouvements  d'élo- 
quence, el,  comparée  à  la  fameuse  lettre  de  Rousseau  sur  les 
spectacles,  il  l'emporte  par  la  rectitude  des  idées  et  l'invincible 
enchaînement  des  démonstrations.  Bossuet  dénonça  en  même 
temps  au  pape  Innocent  XII  un  ouvrage  du  cardinal  Sfon- 
drale,  intitulé  :  Nodus  prœdestinationis  dissolutusy  où  l'au- 
teur avait  ajouté  des  inventions  humaines  aux  définitions  sim- 
ples et  précises  dans  lesquelles  l'EjgUse  a  voulu  toujours  se 
renfermer.  Bientôt  après  éclata  l'affaire  du  quiétisme,  qui  mil 
en  présence  Bossuet  el  Fénelon,  son  disciple,  son  ami,  son  ad- 
mirateur. On  attache  aujourd'hui  assez  peu  d'importance  à  celte 
controverse  dont  Bossuet  a  dityu'tV  y  allait  de  toute  la  religion. 
Gelle  doctrine,  renouvelée  de  Molinos,  répandue  par  M"*''  Guyon, 
femme  un  peu  illuminée,  et  ensuite  embellie  par  l'iniagi- 
nation  pieuse  de  Fénelon,  consistait  à  aimer  Dieu  sans  avoir  en 
vue  les  récompenses,  ni  les  promesses,  ni  les  menaces.  L'arche- 
vêque de  Cambrai,  qai  ne  croyait  ^e  justifier  madame  Guyon, 
supposait  dans  son  livre  des  maximes  des  saints  la  possibilité 


BOSSUET. 


(118) 


BOSSUET. 


état  habituel  d*ainour  de  Dieu,  où  ni  la  crainte  des  chA- 
tîmenU  ni  le  désir  des  récompenses  n'ont  plus  de  part;  où  Ton 
n*aiine  plus  Dieu  ni  pour  le  mérite,  ni  pour  la  perfection,  ni 
pour  le  bonheur  qu*on  doit  trouver  en  l'aimant.  11  admettait 
même  un  cas  hypothétique  où  une  âme  pouvait  consentir  au 
sacrifice  absolu  àe  son  salut.  Bossuet  s'éleva  avec  force  contre 
cette  doctrine  qui  mettait  en  péril  la  simplicité  de  la  foi.  Les  deux 
plus  beaux  génies  de  TEglise  de  France  déployèrent  dans  cette 
controverse  tous  les  ressorts  de  l'éloquence  et  de  la  logique  ;  Us 
hommes  s*y  montrèrent  avec  quelques  défauts  humains;  Bos- 
suet fut  trop  impétueux,  Fénelon  pas  assez  soumis  ;  mais  enfin 
l'erreur  fut  condamnée,  la  vérité  triompha,  et  Fénelon  parut 

glus  grand  que  son  vainqueur  par  son  édifiante  soumission. 
Ossuet  fut  uéputé  par  la  province  de  Paris  pour  l'assemblée 
du  clergé  de  1700,  et  il  fut  l'âme  de  ses  délibérations  comme  il 
Favait  été  de  celle  de  1682.  Ce  fut  lui  qui  ouvrit  l'avis  d*y  con- 
damner à  la  fois  et  les  jansénistes  et  les  partisans  de  la  morale 
relâchée.  Cette  double  censure  essuva  quelques  contradictions  ; 
mais  Bossuet  montra  que  rassemblée  ne  pouvait  se  dispenser 
de  prononcer  ce  jugement,  et  la  vigueur  apostolioue  qu  il  mit 
k  poursuivre  l'erreur  partout  où  il  la  trouvait  lui  fait  d'autant 
plus  d'honneur,  c)u*il  y  joignit  toujours  cette  modération  pour 
KB  personnes  qu'inspire  la  charité.  —  En  même  temps  il  se  li-- 
Trait  à  un  travail  important  pour  remédier  aux  graves  incon- 
vénientsqui  étaient  résultés  de  la  Révocationde  l'édit  de  Nantes, 
Cet  acte  de  la  politique  de  Loub  XJV  a  été  jugé  avec  une  impla- 
cable sévérité  dans  le  dernier  siècle,  quoiqu'il  ait  été  imposé 
au  grand  roi  par  l'opinion  publique  de  son  temps,  comme 
l'atteste  toute  l'histoire.  II  ne  parait  pas  que  Bossuet  ait  été  appelé 
à  délibérer  sur  cette  grande  mesure.  Il  ne  demanda  jamais  pour 
la  conversion  des  protestants  aue  des  moyens  d'instruction  et 
d'encoura^ment,  et  il  fut  fidèle  à  ces  pnncipes  après  comme 
avant  la  revocation  de  l'édit  de  Nantes.  C'est  une  justice  que 
lui  ont  rendue  les  protestants  eux-mêmes.  Vinstruetion  du  roi 
aux  intendants,  dans  laquelle  il  est  facile  de  reconnaître  le  lan- 
gage et  les  principes  de  Bossuet,  prouve  que  la  cour  de  France 
ne  voulait  plus  suivre  la  politique  naineuse  et  cruelle  deLouvois. 
—  Bossuet  se  trouva  engagé  vers  ce  même  temps  dans  une 
négociation  importante  avec  quelques  protestants  d'Allemagne. 
n  s'agissait  de  la  réunion  des  deux  Eglises.  Le  projet  en  avait 
été  conçu  par  l'évèque  de  Neustadt.  Bossuet,  gui  n'y  entra  .que 
commeauxiliaire,  en  devint  bientôt  le  modérateur  principal. 
U  y  eut  quelques  écrits  entre  lui  et  Molanus,  abbé  de  Lokkum, 
théologien  luthérien,  gui  apporta  dans  cette  affaire  uo  esprit 
de  paix  et  de  conciliation.  Leurs  écrits  annoncent  cette  dispo- 
sition. Bossuet  montra  de  plus  ce  talent  de  la  discussion  et  cet 
art  de  ramener  une  auestion  à  l'expression  la  plus  simple,  en 
écartant  tout  ce  que  la  mauvaise  foi  ou  l'esprit  de  parti  pou- 
vaient y  mêler.  On  devait  concevoir  les  plus  flatteuses  espé- 
rances d'une  négociation  entreprise  sous  de  pareils  auspices, 
quand  Leibnitx  s  y  adjoignit.  Sa  sagesse  et  sa  modératioo,  sa 
manière  de  voir  sur  l'omet  des  diflerends,  la  justice  qu'il  rend 
aux  catholiques  dans  ses  écrits,  tout  portait  à  penser  qu'il  apla- 
nirait les  difficultés  au  lieu  de  les  multiplier.  Malheureuse- 
ment, des  intérêts  de  politique  l'emportèrent  sur  les  seules  con- 
sidérations qu'il  eût  fallu  écouler  dans  cette  affaire.  On  doit  lire 
dans  les  œuvres  de  Bossuet  sa  correspondance  avec  Ldbnitz; 
on  peut  dire  qu'il  s'y  est  surpassé  lui-même.  Son  mémoire  en 
faveur  du  concile  deTrente,  en  réponse  à  celui  de  Leibnitz,  est 
peut-être  ce  qu'il  a  fait  de  plus  serré,  de  plus  profond  et  de 
plus  logique  en  matière  de  controverse,  de  manière  que,  selon 
une  heureuse  expression,  ce  soleil  extraordinaire  avait  dans  son 
couchant  peut-être  encore  plus  de  feu  et  de  lumière  que  dans 
son  midi.  ^  Quelaue  temps  après,  Bossuet  soutint  une  discus- 
sion Tive  et  animée  contre  Richard  Simon,  novateur  hardi  et 
dangereux,  dont  les  écrits  lui  parurent  tendre  à  ébranler  les 
fondements  mêmes  de  la  révélation.  Il  publia  deux  InstrueUons 
pasioraiet  contre  sa  version  du  Nouveau  Testament,  C'est 
contre  ce  même  critique  téméraire  gu'il  avait  d^  composé  un 
ouvrage  iniportant  qui  n'a  été  imprimé  que  depuis  sa  mort,  sous 
le  titre  de  Défense  de  la  tradition  et  des  Sainis-Péres.  Cet  écrit 
est  un  des  plus  beaux  qui  soient  sortis  de  la  phune  de  Bossuet; 
la  préface  surtout  est  aune  éloquence  admirable. — Cependant 
Bossuet  avançait  dans  sa  carrière.  Attaqué  d'une  malaaie  très- 
grave,  dont  le  principe  existait  depuis  longtemps,  il  passa  ses 
dernières  années  dans  des  souffrances  vives.  Déjà  il  avait  Mt 
ses  adieux  à  son  clergé,  au  dernier  synode  qull  piïsidi  en  1703. 
«  Cet  cheveux  blancs,  avait-il  dit,  m'avertissent  gue  je  dois 
hient^^t  aller  rendre  compte  k  Dieu  de  mon  ministère,  b  Sa 
maladie  devenait  de  |oar  en  jour  plus  grave,  et  il  moumt  le 
l'i  avril  1704,  fortifie  par  les  secours  et  les  prières  de  œtte  re- 


ligion dont  il  avait  été  un  si  brillant  défenseur.  L'abbé  de  SnH 
André  lui  ferma  les  yeux,  en  s'écriant  :  Mon  Dieu  !  qus  à 
lumières  éteintes  t  et  quel  brillant  (lambeau  de  moins  à 
votre  Eglise  !  C'était  la  plus  belle  oraison  funèbre  qu'on  p« 
foire  de  Bossuet.  Le  cardinal  de  Bausset  a  écrit  sa  Vie^  à 
est  un  beau  monument  élevé  à  la  religion  et  à  la  littrratnj 
et  Saint-Simon,  dans  ses  Mémoires,  l'a  loué  sans  r^riclion.« 
que  le  monde  n'a  vu  qu'une  seule  fois,  et  ce  qui  fait  de  BosnÉ 
un  homme  à  part  dans  les  fastes  des  nations,  c'est  qu'au  mil) 
de  SCS  élans  les  plus  impétueux  et  de  son  vol  divin,  loujon 
fidèle  à  la  vérité,  il  n'a  jamais  sacrifié  à  l'esprit  de  systèroe  ai 
l'empire  des  préjugés;  et  le  philosophe  impartial  qui  approM 
les  secrets  de  sa  doctrine,  reconnaît  bientôt  avec  admiraliosi 
respect  que  l'illustre  évoque  donne  constamment  à  la  sagesni 
à  la  raison  les  accents  du  génie  et  de  la  raison.  Aussi  sa  graÉ 
figure  historique  représente  et  domine  tout  son  siècle;  ses  jA 
illustres  contemporains  semblent  se  mouvoir  dans  la  sphm^ 
sa  gloire.  Turenne  s'honore  d'être  son  disciple;  Condé,  son  m 
Larochefoucauld  veut  mourir  entre  ses  bras;  Boileau  leconsii 
sur  ses  vers  ;  Racine  lui  soumet  son  chef-d'œuvre  ;  la  Bruràj 
dont  il  a  démêlé  le  mérite  naissant,  le  proclame  père  de  l'E^ 
Fénelon  commence  sous  ses  auspices  sa  brillante  carrière  ;  dl 
grand  roi  lui-même,  quand  il  veut  rompre  de  coupables m^ 
ments,  s'adresse  au  pontife  dont  il  estime  le  profond  ssyoîr  i 
l'éminente  piété.  L'abbê  hàSSifiCL 

—  L'histoire  bibliographique  des  ouvrages  de  Bossoel  mérite  he 
soin  particulier  :  les  écrits  de  l'évèque  de  Meaux  sont  fort  non- 
breux;  ils  font  autorité,  en  matière  de  dogme  eldedodnM^ 
comme  ceux  des  Pères  de  l'Eglise;  ce  qu'il  a  écrit  sur  U  dbd- 
pline  et  les  libertés  de  l'Eglise  gallicane  n'a  pas  uamoînât 
pouvoir  en  politique.  Il  existe  plusieurs  recueils  des  OE«tn 
de  Bossuet;  le  plus  complet  est  celui  qui  fut  imprimé  à  hii 
1745-1763,  20  vol.  in-4«.  L'abbé  Pérau  est  l'éditeur  de  ott 
vaste  collection.  Les  trois  derniers  volumes  contienuenl  II 
(XEuvres  posthumes,  et  furent  publiés  en  1753,  parCh.-Fr.k 
Boi ,  ex-oratorien.  Dom  Deforis,  bénédictin ,  entreprit  drd» 
ner,  en  1772 ,  une  nouvelle  édition  des  Couvres  de  Bomeil 
en  avait  publié  21  vol.  in-4»,  lorsque  la  révolution  vint  iiH 
rompre  ses  travaux.  Cette  édition,  qui  serait  la  meilleure  si  i 
était  achevée,  contient  un  grand  nombre  des  ouvrages  de  Fa 
leur  qui  n'avaient  pas  encore  été  imprimés.  On  £ait  peu  d(« 
d'une  autre  édition  des  Œuvres  choisies  de  Bossuet^  dow»* 
Ntmes  en  1785, 8  vol.  in-S"*.  Les  éditions  plus  naodn-nfsoa'* 
général  peu  de  valeur.  Voici  la  liste  des  ouvrages  de  Boa» 
selon  l'ordre  chronologique  de  leur  publication  :  i**  Réfut^ 
du  catéchisme  de  Paul  Ferry ,  ministre  de  la  R.  P.  R.y  ^ 
1655,  in-4*'.  Cet  ouvrage  procura  la  conversion  de  plusieanr* 
testants,  et  même  de  quelques  ministres;  il  était  devenu  i* 
lorsqu'on  le  réimprima  k  Paris,  en  1729,  in-12;  2«  Orain"^ 
nèbre  de  la  reine  d'Angleterre  (Henriette-Marie  de  Fr»a 
troisième  fille  de  Henri  IV),  Paris,  1669,  in-4»;  »>  Orait(f^ 
nèbre  de  Madame  (Henriette  d'Angleterre,  première  feinii^ 
Philippe  de  France,  duc  d'Orléans),  Paris,  1670,  in-4  .î 
parut  deux  autres  éditions  la  même  année;  4''  Di^owif 
nonce  à  l'académie  française,  le  jour  de  sa  réception  ^m 
1671) ,  dans  les  recueils  de  cette  académie;  5^  ExposUioné 
doctrine  de  t  Eglise  catholique  sur  les  wuiûères  dm  conUoi* 
Paris,  1671, 1673, 1679, 1681, 1686,  etc.,  in-12.  Qiielqur»'^ 
quesjiailoux  prétendirent,  mais  sans  raison,  que  ce  n'était  o^ 
copie  du  Catechismus  ocularis,  imprimé  en  Espagne  en  *< 
VEœposition  fut  traduite  en  latin  par  l'abbé  Fleory,  rew 
Bossuet,  et  imprimée  à  Anvers  en  1680;  en  italien  par  N30 
Rome,  1678;  en  flamand,  Anvers,  1678;  en  allenaand ,  ^ 
boura,  1680;  en  anglais ,  Paris ,  1672  et  1675.  Elle  fut  H 
par  rarueys,  Genève,  1681,  in-12  ;  par  Valentin  Albert,  Ui 
1692,  in-12;  par  Dan.  Sever.  Scultet,  Hambourg,  i6S4,  i 
Il  en  parut  aussi  trois  réfutations  anonymes,  deux  à  Qv^ 
sous  le  titre  de  Réponse  (par  de  la  Bastide)  et  de  Seeomde  rtf 
1672  et  1680,  in-12;  à  Anvers,  1682,  in-12,  soos  le  td 
ir^l^xtoiu.  Dès  l'an  1686,  rEdrpotOion  <feto  ifOfIrtfM  efcWi 
était  déjà  à  sa  donxième  édition.  Il  en  a  paro  depui» 
époque  plusieurs  autres  :  la  dernière  est  celle  «fue  I  aU< 
queux  publia,  avec  des  notes,  en  1761,  in-12;  U  y  j(«: 
Tersion  latine  de  Fleury .  Il  existe  une  édition  extréoiefDro 
de  XEœpotUion;  c'est  celle  que  Bossuet  fit  tirer,  en  161 1, 
ou  douze  exemplaires  seulement,  pour  les  comnrmpiauff 
amis.  Presque  tous  ces  exemplaires  lui  revinrent  cfan 
notes;  mab  il  eo  resta  trois,  entre  autres  cehû  de  Tun»»*' 
ne  lui  furent  point  rendus.  C'est  ce  que  Bossuet  «mms  mf, 
lui-naème  dans  un  de  ses  ÀvettissememU  mtM  proieaUtnls , 
k  ce  sujet,  publiaieot  qu'il  y  avait  use  édition 


BOSSUET. 

des  trois  exemplaires  tomba  entre  les  mains  de  Wack»  arcbe- 
Yéqaede  Cantorbéry,  etil  eslrestéen  Angleterre  ;  les  deux  autres 
étaient,  il  y  a  quelques  années,  à  Paris,  Tun  chez  M.  Debure , 
libraire,  l'autre  dans  le  cabinet  d'un  amateur.  La  première  édi- 
tioo  du  même  ouvrage ,  pour  le  public ,  parut  à  Paris  la  même 
année  1671.  Cette  double  édition  de  1671  a  donné  lieu  à  plu- 
sieurs discussions  et  méprises  entre  les  bibliographes  (V.  dans 
le  Dictionnaire  des  ouvrages  anonymes  de  ifarbier,  une  note 
savante  et  curieuse  sur  cet  objet);  6"  Règlement  du  séminaire 
des  filles  de  la  propagation  de  la  foi,  établies  à  Jtfelx,  Pans, 
1672,  in-18.  B(^uet  était  supérieur  de  cette  maison,  et  grand 
archidiacre  de  Metz,  lorsqu'il  composa  ces  règlements  ;  7*»  Dis- 
cours sur  r histoire  universelle,  168 1,  in-4'';  deuxième  édition, 
Paris,  1682,  in-12;  cinquième  édition,  revue  par  Fauteur,  Paris, 
1703,  in-8^  Elle  contient  des  additions  importantes  sur  Tins- 
piration  des  livres  saints.  Les  éditions  de  cet  ouvrage  se  sont 
multipliées  à  Finfini  ;  on  rettherche  celles  que  nous  venons  d'in- 
diquer, surtout  la  première.  On  fait  cas  aussi  des  éditions  de 
Boulland,  dans  le  XYii*"  siècle.  Trois  éditions  remarquables  ont 
été  données  depuis  par  Didot  l'atné  :  1784,  in-4'',  tirée  à  240 
exemplaires;  1786,  2  vol.  in-8<>,  à  350;  1784,  4  vol.  in-18,  à 450 
exemplaires.  Ces  trois  éditions,  sur  papier  vélin,  font  partie  de 
la  belle  collection  des  auteurs  classiques  pour  l'éducation  du 
dauphin.  Le  Discours  sur  l'histoire  universelle  est  divisé  en  trois 
parties  :  la  première,  entièrement  chronologique ,  renferme  en 
ibrégé  le  système  dTssérius;  la  seconde  est  une  suite  de 
réflexions  sur  l'état  et  la  vérité  de  la  religion;  et  la  troisième, 
ipii  est  historique,  contient  le  rapide  et  sublime  tableau  des  ré- 
rolutions  des  empires.  L*abbé  oe  Parlhenay,  aumônier  de  la 
Jnchesse  de  Berry,  traduisit  en  la  tin  le  Discours  de  Bossuet,  et 
le  fit  imprimer  à  Paris,  en  1718,  in-12.  Le  même  ouvrage  a  été 
traduit  en  italien ,  par  le  comte  Louis  Verzano ,  Modène,  1712  ; 
îl  par  un  carme,  déguisé  sous  le  nom  de  Selvaggio  Canturani, 
Venise,  1712  et  1742,  in-8«.  On  sait  qu'il  a  paru  une  prétendue 
XHitinuation  du  Dt>cour«  de  Bossuet ,  sous  le  titre  de  Jf an  (fe 
'a  Barre,  avocat,  Amsterdam,  1704,  in-12,  et  que  cette  suite, 
souvent  réimprimée  en  Hollande  et  en  France,  n'a  servi  qu'à 
aûeux  foire  sentir  le  regret  que  Bossuet  n'ait  point  achevé  son 
ouvrage.  Gin  donna  aussi,  en  1802, 2  vol.  in-!2 ,  un  Discours 
tur  l'histoire  universelle,  depuis  Charlemagne  jusqu'à  nos 
jours  (1789),  faisant  suite  à  celui  de  Bossuet.  C'est  uoe  compi- 
lation qui  n'a  pas  toujours  assez  d'exactitude.  On  a  prétendu, 
ians  ces  derniers  temps,  avoir  retrouvé  la  suite  du  Discours  de 
lossuet,  composée  jwr  lui-même.  La  confiance  du  public  a  été 
rompée;  mais  ce  qui  avait  pu  la  faire  naître,  c'est  qu'on  lit  dans 
I  Bibliothèque  des  auteurs  de  Bourgogne  :  a  M.  Thiers ,  qui  a 
té  longtemps  théologal  de  Meaux,  sous  M.  Bossuet,  m'a  mandé, 

0  1719,  que  tous  les  manuscrits  de  ce  prélat  étaient  entre  les 
»ins  de  M.  Bossuet,  évoque  de  Troyes,  et  que  la  partie  histori- 
oe  du  second  Discours  sur  t histoire  universelle  était  achevée.0 
m  a  enfin  publié,  en  1805,  la  continuation  du  discours  de 
bssuet,  par  l'auteur  lui-même,  depuis  8 10  jusqu'en  1661.  Cette 
imtinuation  a  été  stéréotypée ,  et  forme  2  vol.  in-12  ou  in-18; 
lais,  telle  qu'elle  est,  on  ne  doit  la  regarder  que  comme  des 
latériaux  rassemblés  par  Bossuet,  et  non  rédigés;  8*'  Sermon 
réché  à  l'ouverture  de  Rassemblée  du  clergé  ^  le  9  novembre 
581,  Paris,  1682,in-4«;  réimprimé, ibid.,  1726,  in.l2.  C'est 
f  beau  discours  sur  l'unité  de  l'Eglise  ;  9°  Lettre  de  monsieur 
ivéque  de  Condom  à  M.  Dubaurdieu,  pour  lui  faire  voir  que 
If  protçsianis  sont  bien  éloignés  de  penser  comme  nous  de  no^ 
Higion,  ainsi  qu'ils  croyeni  cependant  le  (aire,  avec  la  réponse 

1  M.  Dubourdieu,  et  un  sermon  du  même  Dubourdieu  sur  le 
mheur  de  la  sainte  Fierté,  Cologne,  1682,  in-12.  Bossuet  fit 
iraltre  la  même  année  la  Conférence  avec  M.  Claude ,  sur  la 
iatière  de  t Eglise,  Paris,  1682,  in-12;  ibidem,  1687, 1727.  Le 
nnislre  Claucfe  publia  une  Réponse  à  la  conférence,  Quévilly, 
S85,  in-12;  10^  Traité  de  la  communion  sous  les  deux  es- 
hesy  Paris,  1682,  in-12,  réimpriméà  Bruxelles  la  même  année, 
Paris  en  1686et  1727,  et  traduiten  anglais  en  1685,  in-12.  Bos- 
Kt  composa  ce  livre  pour  répondre  aux  nouveaux  convertis , 
ni  se  plaignaient  du  retranchement  de  la  coupe  :  il  fut  critiqué 
ar  Noël  Âubert  de  Versé,  et  par  de  la  Boque,  en  1683; 
1°  Oraison  funèbre  de  Marie-Thérèse  d'Autriche,  reine  de 
Vance.  Paris,  1683,  in-4»;  12°  Oraison  funèbre  d^ Anne  de 
ronxagucy  princesse  palatine ,  Paris.  1685,  in-4*»,  réimprimée 
a  1733,  in-4**,  avec  un  écrit  singulier  de  cette  princesse,  dans 
Kfuel  elle  rapporte  la  vision  qui  donna  lien  à  sa  conversion, 
tô&suet  fait  alH^'on  à  cet  écrit  dans  l'oraison  funèbre;  13°  Lettre 
«fflorctu  aux  nouveaux  catholiques  du  diocèse  de  Meaux, 
m^r  les  exlu^ter  à  faire  leurs  Pâques,  et  leur  donner  des  aver- 
issementi  néees9aiKFes  contre  les  fausses  lettres  pastorales  des 


{  119  }  BOSSI7BT. 

ministres,  Paris,  1686,  in-4";  14°  Oraison  funèbre  de  M.  Le 
Tellier,  chancelier,  Paris,  1686,  in-4";  16«  Oraison  funèbre  de 
Louis  de  Bourbon,  prince  de  Condé,  Paris,  1687,  in-4°;  Ams- 
terdam, même  année,  in-12.  Bourdalouc  prononça  aussi  l'o- 
raison funèbre  du  grand  Condé.  Toutes  les  éditions  originales 
des  oraisons  funèbres  de  Bossuet,  in-4°,  sont  fort  belles  et  diffi- 
ciles à  réunir;  16°  Catéchisme  du  diocèse  de  Meaux,  Paris, 
1687,  in-12;  Lyon,  deuxième  édition,  1691,  in-12;  Meaux, 
1691.  Cet  ouvrage,  si  justement  estimé,  a  servi  de  base  au 
Catéchisme  de  l'empire  français ,  qui  n'en  est  pour  ainsi  dire 
que  la  reproduction;  17°  Histoire  des  variations  des  églises 
protestantes,  Paris,  1688, 2  vol.  in-4°;  deuxième  édition,  Paris, 
1689,  4  vol.  in-12,  édition  la  plus  exacte.  Celte  histoire,  sou- 
vent réimprimée  en  France  et  en  Hollande,  contient  un  abrégé 
de  celle  des  Albigeois  et  des  Vaudois,  des  frères  de  Bohème,  oe 
Luther  et  de  Calvin.  On  y  retrouve  des  recherches  savantes  et 
une  vaste  érudition.  £n  1698,  François  Boutard  composa  une 
traduction  latine  de  cet  ouvrage,  qu'il  acheva  en  1710.  Bossuet 
en  revit,  avant  sa  mort,  la  préface  et  les  deux  premiers  livres. 
Clément  XI  avait  a^éé  la  dédicace  de  cette  traduction,  mais 
elle  n'a  pas  été  publiée.  Il  parut  une  version  italienne  du  même 
ouvrage,  à  Padoue,  1733, 4  vol.  in-12.  Le  ministre  Jurieu  ayant 
attaqué  V Histoire  des  variations,  Bossuet  publia  en  1688— 
1691 ,  in-4°,  six  Avertissements  aux  protestants ,  dsins  lesquels 
il  traite  les  principaux  points  delà  religion  avec  autant  de  force 
que  de  clarté.  Béunis,  ils  forment  le  tome  m' de  Y  Histoire  des 
variations,  in-4°.  Ils  ont  été  réimprimés  à  Liège  en  1710,  et  à 
Paris  en  17 17, 2  vol.  in-12.  Les  abbés  Lequeux  et  le  Boi  les  ont 
joints  à  l'édition  estimée  de  V Histoire  des  variations,  qu'ils  ont 
donnée  à  Paris,  1770,  5  vol.  in-12;  cette  histoire  fut  attaquée 
par  Gilbert  Burnet  en  Angleterre,  et  par  Jacques  Basnagc  en 
Hollande.  Bossuet  publia  sa  Défense  de  thistoire  des  variations, 
contre  la  réponse  de  M.  Basnage,  Paris,  1691,  in-12.  L'évêque 
de  Meaux  a  principalement  en  vue,  dans  ce  livre,  de  combattre 
la  prise  d'armes  des  protestants j  IS**  Recueil  des  oraisons  funè- 
bres prononcées  par,  etc. ,  Pans,  1689,  in-!2.  Parmi  les  nom- 
breuses éditions  de  ce  recueil,  on  préfère  celle  donnée  par  l'abbé 
Lequeux,  contenant  V Histoire  abrégée  de  la  vie  et  de  la  mort 
des  personnes  qu'elles  concernent,  Paris,  1762,  in-12,  de 
CLXVlll  et  445  pages  (on  y  trouve  le  catalogue  des  ouvrages 
de  Bossuet),  et  celle  de  Paris,  1805,  in-8°,  avec  un  commen- 
taire par  Bourlet  de  Vauxcelles;  19°  L'Apocalypse  traduite 
en  français,  avec  le  texte  latin  et  une  explication,  Paris,  1689, 
in-8°,  réimprimée  à  Lyon  la  même  année;  20°  Explication  de 
quelques  diflicultés  sur  les  prières  de  la  messe,  Paris,  1689  et 
1731,  in-12.  Bossuet  adresse  son  livre  à  un  nouveau  catholique, 
et  répond  aux  difficulté  que  les  calvinistes  tiraient  de  certaines 
prières  de  la  messe,  contre  la  transsubstantiation  et  la  présence 
réelle;  21°  Prières  ecclésiastiques  pour  aider  le  chrétien  à 
bien  entendre  le  service  de  sa  paroisse,  aux  dimanches  et  aux 
fêtes  principales,  Paris,  1689,  in-12;  22°  Pièces  et  mémoires 
touchant  l'abbaye  de  Jouarre ,  avec  une  ordonnance  de  visite 
très-importante,  Paris,  1690,  in-4°;  23°  Statuts  et  ordonnances 
synodales  pour  le  diocèse  de  Meaux,  Paris,  1691,  in-4°;  24°  Li^ 
ber  psalmorum,  additis  canticis,  cum  notis,  Lyon,  1691,  in-8°, 
avec  une  savante  dissertation.  Le  P.  Leionget  Niceron  ne  don- 
nent qu'une  partie  du  titre  de  ce  livre;  25°  Lettre  sur  F  adora- 
tion de  la  croix,  Paris,  1692,  in-4°;  liége,  1698;  Paris,  1726, 
in-12.  Cette  lettre,  datée  de  Versailles,  le  17  mars  1691,  est 
adressée  au  frère  Armand  Climaque,  moine  de  t abbaye  de  N,, 
converti  de  la  religion  protestante  à  la  religion  catholiq%u; 
26°  lÀbri  Salomonis,  Proverbia,  Ecclesiastes,  Canticum  canti- 
corum,  Sapientia,  Ecclesiasticus,  cum  notis,..  accesserunt  efus- 
dem  supplendiœ  in  psalmos,  Paris,  1693,  in-8°.  Les  notes  sont 
remarquables  par  leur  clarté  et  leur  précision  ;  27°  Lettres  écri- 
tes par  J.'B,  Bossuet,  par  Arm.-Jean  le  Bouthillier  de  Rancé, 
abbé  de  la  Trappe,  et  par  Jf...,  pour  servir  de  réfutation  aux 
écrits  que  les  religionnaires  ont  répandus  touchant  la  mort  de 
Pellisson,  Toulouse,  1693,  in-4°.  L'auteur  de  la  troisième  lettre 
est  Simon  de  la  Loubcre,  de  l'académie  française,  éditeur  de  ce 
recueil  ;  28°  Maximes  et  réflexions  sur  la  comédie,  Paris,  1694 
et  1696,  in-12  ;  traduit  en  iUlien,  Lucques,  1705,  in-l6  ;  29°  Or- 
donnance  et  instruction  pastorale  sur  les  états  d'oraison,  Paris, 
1695, in-4*».  Bossuet  publia  cette  ordonnance  lorsqu'on  commen- 
çait i  parler  du  quiétisme;  30°  Méditations  sur  la  rémission 
êtes  péchés  pour  le  temps  du  jubilé  et  des  indulgences,  tirées 
pHncipalement  du  concile  de  Trente,  Paris,  1696,  in-12,  réim- 
primées en  1 702,  et  traduites  en  italien  avec  la  Lettre  sur  l'ado- 
ration de  la  croix,  Bome,  1750,  in^;  31°  Epistola  quinque 
ecclesiœprœsulum,  contra  cardinalis  SfondraH  Ubrum  cui  tir 
t/ulus:  Nodus  prmdeitinationis  dissolutus,  Paris,  1697,  in-4^; 


BOSSUET. 


(  i20) 


BOSSUET. 


3^  Inslruclion  sur  le$  étals  d'oraison,  où  sont  exposées  les 
erreurs  des  faux  mystiques  de  nos  jours,  avec  les  actes  de  leur 
condamnatiim,P^TiSf  1697,  in-8^.  Il  en  parut,  la  même  année, 
une  seconde  édition,  avec  des  additions  et  d^s  corrections,  qui 
furent  aussi  imprimées  séparément;  ^**  Declaratio  ill.  et  rev, 
ecclesim  principum,  £.  Ant.  de  Noaittes,  arch.  parisiensis, 
J,'B,  Bossuet.ep.  Meldensis,  et  Pauli  de  Godet  des  Maris,  ep. 
Carnutensis ,  circa  Hbrum  cui  titulus  est  :  Explication  des 
maximes  dessaints,  etc.,  Paris,  1697, in-4";  M'^Summa  doctrines 
/^6rtcuili/u/ti<:Ëxplication  des  maximes  des  saints,  etc.;  Déçue 
eonsequentibus  ac  defensionibus  et  explicationibus ,   Paris, 
1607,  in-i";  55"  Divers  écrits  ou  mémoires  sur  le  livre  intitulé 
Maximes  des  saints,  etc.,  Paris,  169H,  in-8'».  On  trouve  lians  ce 
recueil  les  deux  numéros  précédents,  en  latin  et  en  français; 
36"  Réponse  à  quatre  lettres  de  M.  de  Cambray,  Paris,  1698, 
in-8*';  37°  Relation  sur  le  quiétisme,  Paris,  1698.  in-8«,  et  la 
même  année,  Lyon,  in-12;  idem,  Paris,  1699,  in-8".  avec  les 
remarques  sur  la  réponse  de  l'arclievéque  de  Cantbrai,  la  ré- 
ponse aux  quatre  lettres  et  les  passades  éclaircis.  Bossuet  en  fit 
lairc  une  traduction  latine  par  l'abbc  Boutard.  La  môme  rela- 
tion fut  traduite  en  italien  par  Régnier  Desmarais,  Paris,  1698, 
in-8";  IH^De  nova  quœstione  tractatus  très  ;  i'^Mysticiin  tuto; 
2<»5cAo/a  tri  lu/o;3"  Quietismus  redivivus,  Paris.  1698,  in-8"; 
Quœstiuncula  de  actibus  a  charitate  imneratis,  ibid. ,  séparé- 
ment ;  39**  Remarques  sur  la  réponse  de  Af.  de  Cambray  à  la  re- 
lation sur  le  quiétisme,  Paris,  1698,  in-8°;  Aœ  Réponse  aux 
préjugés  décisifs  pour  M.  de  Cambray,  Paris,  1699,  in-8«; 
41^  Les  passages  éclaircis,  ou  Réponse  au  livre  intitulé:  Les 
principales  propositions   du   livre  des  maximes  des  saints^ 
justifiées  par  des  expressions  plus  fortes  des  saints  auteurs, 
avec  un  avertissement  sur  les  signatures  des  docteurs,  et  sur 
Us  dernières  lettres  de  M.  de  Cambray,  Paris,  16»9,  in-8«.  Cet 
ouvrage  fut  réimprimé  la  même  année,  pour  être  joint  aux 
écrits  précédents,  sous  le  titre  de  Réponse  de  tévéque  de  Meaux 
aux  lettres  et  écrits  de  l'archevêque  de  Cambray,  etc.  ;  42"  Man- 
demetit  pour  la  publication  de  la  constitution  du  pape  Inno- 
cent XII,  du  12  mars  1699  ,  portant  condamnation  et  défense 
du  livre  intitulé  :  Explication  des  maximes  ,  etc.  (  donné  le  16 
août  t699)  ;  43"  Relation  des  actes  et  délibérations  concernant  la 
constitution  en  forme  de  bref  de  notre  saint  père  le  pape  Inno- 
cent X II,  portant  condamnation  du  livre  intitulé:  Explication 
des  maximes  des  saints ,  avec  ta  délibération  prise  à  ce  sujet 
le  23  juillet  1700,  dans  t assemblée  générale  du  clergé  de 
France ,  à  Saint-Germain  en  Laye  ,   Paris,  1700.  in-4"; 
44"  Censura  et  declaratio  conventus  generalis  cleri  gallicani 
congregati  in  palatio  reqio  San-Germano ,  anno  1700,  in  ma- 
leria  fidei  et  morum,  Paris,  1701,  in-4";  Bossuet  fit  impri- 
mer celte  déclaration,  qu'il  avait  rédigée,  avec  un  mandement  qui 
en  ordonna  la  publication  dans  son  synode  du  l""  septembre 
1701  ;  15"  Ordonnance  synodale  pour  la  célébration  des  fêtes, 
1698;  iO*" Statuts  synodauxet  ordonnances  du  10 octobre  1698, 
in-4";  47"  Oraison  funèbre  de  Nicolas  Cornet,  grand-maître 
du  collège  de  Navarre  (^prononcée  en  1063),  Amsterdam,  1698, 
)n-12;  48"  Instruction  pastorale  sur  les  promesses  de  l'Eglise 
(contre  le  ministre  Jurieu),  Paris,  1700,  in-12,  réimprimée  en 
1729,  vrai  modèle  d'une  discussion  éloquente  ;  49"  Seconde  ins- 
truction pastorale  sur  les  promesses  de  Jésus-Christ  à  son 
Eglise,  ou  Réponse  aux  objections  d'un  ministre  contre  la  pre^ 
mière  instruction,  Paris,  1701-1726,  in-12  ;  Bossuet  y  réfute  le 
Traité  des  préjugés  faux  et  légitimes,  par  lequel  Jurieu  avait 
répondu  à  la  première.  Après  la  soumission  et  la  rétractation  de 
Tarclievéque  de  Qmbrai ,  Bossuet  revint  par  cet  ouvrage  à  la 
controverse  contre  les  prolestants;  50"  Augustiniana  Ecclesim 
romanœ  doctrina  a  cardinalis  Sfondrati  Nodo  extricata,  Co- 
logne. 17(K),  in-12;  compilation  où  Ton  trouve  une  lettre  de 
Bossuet;  fn**  Ordonnance  contre  le  Nouveau   Testament  de 
Trévoux,  Paris,  1702.  Celle  ordonnance  se  trouve  aussi  au  com- 
mencement de  l'instruction  suivante  :  52«  Instruction  sur  la 
version  du  Nouveau  Testament  imprimée  à  Trévoux,  Paris, 
1702,  in-12.  Il  s'agit  ici  de  la  version  de  Richard  Simon,  im- 
prmiée  à  Trévoux,  1702,  4  vol.  in-8".  Richard  Simon  est  accusé 
de  favoriser,  dans  son  livre,  les  nouveautés  et  même  le  socinia- 
nisme;  53"  Seconde  instruction  sur  les  passages  particuliers  de 
la  version  du  Nouveau  Testament  imprimée  à  Trévoux,  Paris , 
1703  ,  in-12.  Richard  Simon  répondit  à  la  critique  de  Bossuet, 
dans  le  quatrième  tome  de  la  Bibliothèque  critique  ,  et  le  Clerc 
défendit  (iroiius  dans  sa   Bibliothèque    critique  ,   tome  v , 
page  304  ;  54"  Explication  de  la  prophétie  d'isaie  sur  V enfan- 
tement de  la  sainte   Vierge,  et  du  psaume  21   .sur  la  pas^- 
»i<nï  et  le  délaissetnent  de  Notre-Seigneur^  Paris,  1704,  in-12. 
t.  e»i  id  le  dernier  ouvrage  composé  par  Bossuet;  il  l'acheva  peu 


de  temps  avant  sa  mort ,  et  pendant  qu'il  était  tourmenté  df* 
douleurs  de  la  pierre.  —  Bossuet  laissa  un  grand  nombre  d'oo 
vrages  manuscrits,  (]ui  furent  publiés,  pour  la  plupart ,  par  st\ 
neveu  Jacques-Bénigne  Bossuet,  évéque  de  Troyes  ;  en  voici  1| 
série  :  55"  Politique  tirée  des  propres  paroles  de  VEcriluj\ 
sainte,  Paris,  1709  et  I72t,  in-4"  et  in-12;  Bruxelles,  l70Ud 
1717,  2  vol.  in-12.  Le  jésuite  Ménochius  avait  composé  un  uo- 
vrage  sur  le  même  sujet.  Il  a  été  traduit  en  italien  par  le  carnn 
qui  s'est  caché  sous  le  nom  de  Selvaggio  Canturani,  Veiu^, 
1713,  2  vol.  in-8"  ;  56"  Relation  de  tout  ce  qui  s'est  fasse  dwj 
l'éducation  de  Louis  dauphin,  fils  unique  de  Louis  XIV,  adrtv 
sée  à  Innocent  XI,  cl  imprimée  en  latm  et  en  français,  daus'i 
préface  de  la  Politique  tirée  de  l'Ecriture  eatn(e,  ainsi  qiir  i 
bref  du  pape  eu  réponse  à  l'envoi  de  cette  relation  ;  57"  Mû» 
sanctfB  ecclesiœ  Meldensis,  Paris,  1709,  in-fol.  Bossuet  av-; 
travaillé  à  la  correction  de  ce  missel,  qui  fut  publié  par  le  canlr 
nal  de  Bissy,  évéque  de  Meaux.  La  première  édition  est  de  P^ 
ris,  1692  (  K.  une  note  curieuse  sur  cet  ouvrage  dans  le  Diciioi- 
naire  des  livres  anonymes ,  n°  12,36t  ;  58"  Lettre  à  la  rkt^ 
rende  mère  et  aux  religieuses  de  Port-Royal,  touchant  la  sigM\ 
turedu  formulaire,  Paris,  1709,  in-4"  et  in-12  ;  cette  lettre  fœ 
écrite  en  1664;  59"  Avertissement  sur  le  Nouveau  Testamni 
du  Père  Quesnel,  17 10,  in-12  ;  60*»  Justification  des  Réflexioiu 
sur  le  Nouveau  Testament,  Lille,  1710,  in-t2,  composée  «i 
1699,  contre  le  problème  ecclésiastique  ;  édition  faite  sur  h 
copie  qui  était  entre  les  mains  de  M.  Ledieu,  damne  de 
Meaux.  On  prétend,  dans  les  Mémoires  de  Trévoux  (énier 
1732),  que  cel  écrit  a  été  altéré  ;  61"  Introduction  k  la  pài'/ow- 
phie,  ou  De  la  connaissance  de  Dieu  et  de  soi-même^  nïi,\n-«?*. 
J.-B.  Bossuet,  évcque  de  Troyes,  donna  en  1741,  in-lî,uïwèdi- 
lion  plus  correcte  de  cet  ouvrage,  qui  a  été  mal  à  propos  aUribu« 
à  Fénelon  ;  62"  Elévation  à  Dieu  sur  tous  les  mystères  de  k 
religion  chrétienne,  Paris,  1711  et  1727,2  vol.  in-12.  L'cdiiM 
de  1727  est  précédée  d'un  mandement  de  J.-B.  Bossuet,  c>q» 
^e  Troyes,  éditeur  de  cet  ouvrage  qui  n'est  pas  achevé , cl dud 
le  style  est  toujours  élevé  et  quelquefois  sublime  ;  63"  Defmv 
déclara tionis  celcberrimœ  quam  de  potcstate  ecclesioitia 
sanxitclerus  gallicanus,  anno  1682,  ex  specialijussu  Ludorin 
magni  scripta  et  elaborata,  Luxembourg,  1730,  2  lom.  in-i 
Cettedéfense,  composée  en  1085  et  1684,  fut  d'abord  rédigt*c|tf 
Bossuet  dans  l'ordre  où  elle  parut  en  1730;  mais  il  retoucha  «• 
suite  cet  ouvrage,  et  refondit  les  trois  premiers  livres  dansi» 
dissertation  préliminaire  qui  a  pour  litre  :  Gallia  orthodvn 
sive  vindiciœ  scholœ  parisiensis  totiusque  cleri  yallicam  <j^ 
versus  nonnullos.  Celle  dissertation  est  principalement  diâ- 
contre  J.  T.  de  Roccaberti,  archevêque  de  Valence,  auteur  i 
vastes  compilations  en  faveur  des  opinions  ultra  mon  laines.  I^* 
suet  fît  aussi  d'autres  changements  à  son  ouvrage  ;  ainsi  Tf.- 
tion  de  1730  est  imparfaite  et  d'ailleurs  remplie  de  fautes  gr-* 
sières;  64"  Défense  de  la  célèbre  déclaration  du  clergé  du- 
mars  1682 .  sur  la  puissance  ecclésiastique ,  traduite  du  k 
deJ,-B.  Bossuet,  évéque  de  Meaux,  avec  le  latin  à  côtê.N:* 
nom  de  ville  (Paris),  1755,  in-4°,  2  tomes.  Celte  traduction" 
de  Gabriel-Charles  Buflàrd,  chanoine  de  Baycux  ;  il  n'a  trav--- 
que  d'après  Tédilion  de  1750,  et  n'a  traduit  que  les  trois  h"^ 
qui  forment  l'appendice  dans  l'édition  de  1745,  et  les  trois  pî** 
miers  livres  du  reste  de  l'ouvrage.  I^  texte  latin  est  à  cOtc  J** 
version  ;  la  version  seule  fut  imprimée  en  1736,  in-4*'  ;  65'  I* 
fense  de  la  célèbre  déclaration  du  clergé  de  1682  ,  sur  lapv* 
sance  ecclésiastique ,  traduite  du  latin  ,  avec  des  notes  y 
l'abbé  le  Roy),  Paris,  1745,  3  vol.  in-4"  ;  nouvelle  édition,  t^' 
2  vol.  in-4".  C'est  la  traduction  entière  de  l'ouvrage ,  dan* 
forme  que  Bossuet  lui  avait  donnée  en  dernier  lieu  ;  celte  tnuîi 
tion  fut  faite  sous  les  yeux  de  son  neveu  ,  évéque  de  Troi* 
L'ouvrage  est  divisé  en  onze  livres  ;  les  trois  premiers  de  ïeâ 
tion  de  1750  sont,  dans  celle  de  1745,  en  forme  d' appendice  H 
trouve  au  commencement  de  l'ouvrage;,  après  la  dêclaralioaj 
l'assemblée  du  clergé,  un  mémoire  que  Tévéque  de  Meaui  H 
senta  à  Louis  XIV  contre  les  trois  volumes  in-fol.  de  Ri«'| 
berti  intitulés  :  De  romani  pontificis  auctoritate.  Ce  mên> 
est  suivi  du  rapport  fait  par  Gilbert  de  Choiseul ,  évèqof 
Tournai^  à  l'assemblée  du  clergé,  au  sujet  de  la  déclaration- 1 
r  les  liens  d'une  tendre  amitié,  les  deux  évêques  de  Mcau\ 
e  Tournai  travaillèrent  de  concert  à  ce  rapport ,  qui  n*a^ 
point  encore  été  imprimé,  non  plus  que  le  mémoire  cotilrc  B 
caberti;66«  Méditations  sur  l'Evangile^  Paris,  iTSi,  i 
in-12,  ouvrage  publié  par  les  soins  de  Bossuet,  éiequc 
Troyes,  réimprimé  et  traduit  en  iulien  ;67"  Traités  du  lib^ 
bitre  etde  la  concuviscence^  Paris,  1731,  in-12.  Leprci»t<^tr* 
fut  composé  i>our  l'éducation  du  dauphin.  L'évêq^e  de  Trv* 


SI 


publia  à  la  tête  de  cet  ouvrage,  dont  fl  fui  llWiteur,  un  nu» 


i 


Bossm. 


(121) 


Bossirr« 


ment  pour  en  recommander  la  lecture  au  clergé  et  aux  fidèles 
de  son  diocèse;  68**  Sermon  prononcé  à  la  profession  de  if"**  de 
la  VaUière  ,  duchesse  de  Vaujour,  en  présence  de  la  reine, 
Paris,  1752,  in-12.  Ce  discours  est  ordinairement  imprimé  à  la 
suite  des  Oraisons  funèbres;  69^  Défense  de  la  doctrine  de 
saint  Augustin,  louchant  la  grAce  efficace,  Utrecht,  1734,  in-12 
(douteux);  70»  Traité  de  t amour  ae  Dieu,  nécessaire  dans  le 
sacrement  de  pénitence ,  suiisani  la  doctrine  du  concile  de 
Trente,  Paris,  1736,  in-lS,  ouvrage  composé  en  latin  (Tracta" 
tus  de  doctrinaconcilii  eirca  ditectionem  in  sacramenio  pœni- 
tentiez  requisitam),  publié  avec  une  traduction  française,  qui  est, 
suivant  quelques  auteurs,  de  Bossuet,  évoque  de  Troycs,  éditeur, 
avec  mandement ,  et  suivant  ^rbier  (  Dictionnaire  des  anony* 
mes),  du  Père  Lenet,  génovéfain  ;  71®  Lettres  spirituelles  à  une 
de  ses  pénitentes  (W^'^OiTiiXim),  Paris,  1746,  in-12;  1^  Abré- 
gé de  l'histoire  de  France,  Paris,  1747  ou  1749  ,  in-4'' ,  et 
1747,  4  vol.  in-12.  Il  est  question  de  cet  abrégé  dans  la  préface 
delà  Politique  tirée  de  t  Ecriture  sainte,  où  on  en  promet  l'im- 

{ pression.  Il  finit  au  règne  de  Charles  IX ,  et  fut  composé  pour 
'instruction  du  dauphin;  73*»  Sermons,  Paris,  1772,  9  vol. 
în-12 ,  et  1790 ,  par  les  soins  de  dom  Coignac,  17  vol.  in-12,  y 
compris  les  Oraisons  funèbres.  On  trouve  dans  ce  recueil  plus 
de  cent  sermons  qu'on  croyait  perdus.  Le  cardinal  Maury  publia 
en  1772  de  belles  Réflexions  sur  les  sermons  de.  Bossuet.  On 
a  les  Pensées  de  J.'B.  Bossuet,  ou  choix  de  ce  qu'il  y  a  de  plus 
édifiant,  de  plus  éloquent,  de  plus  sublime  dans  les  écrits  de  cet 
orateur  sur  la  religion  et  la  morale ,  Bouillon,  1778,  in-12. 
L'abbé  Barret  donna  en  1789,  en  un  volume  inrl2,  un  Recueil 
de  pensées  sur  différents  sujets  de  morale  et  de  piété ,  choisies 
dans  les  sermons  de  Bossuet.  On  a  imprimé  des  Sermons  choi- 
sis de  Bossuet,  in-12  ;  74«»  Opuscules  de  Bossuet,  Paris,  1751 , 
5  vol.  in-12;  UEspritde  Bossuet,  ou  Choix  de  pensées  tirées  de 
ses  meilleurs  ouvrages.  Bouillon,  1771 ,  in-12.  —  Il  reste  un 

S  and  nombre  d'ouvrages  manuscrits  de  Tillustre  évêque  de 
eaux,  dont  plusieurs  ont  été  ou  devaient  être  imprimés  dans 
la  collection  de  ses  œuvres ,  commencée  et  non  achevée  par 
D.  Deforis  ;  nous  en  donnerons  un  aperçu  rapide  ;  76°  Notœ  in 
libros  Genesis  et  propheiarum ,  annoncé  dans  le  privilège  des 
Méditations,  en  1731  ;  77o  Nolm  fn  Job,  Isaîam  et  Danielem, 
cité  par  le  Père  Leiong,  comme  étant  dans  la  bibliothèque  d'A- 


cnttque  aes  principaux 
mentfiteurs  du  Nouveau  Testament,  annoncée  dans  le  privilège 
les  Méditations;  80»»  Tradition  défendue  sur  la  matière  de  la 
communion  sous  une  espèce  ,  contre  les  réponses  de  deux  au- 
teurs protestants,  annoncée  ibid.  ;  81°  £a  vraie  tradition  de  la 
héologie  mystique,  annoncée  ibid.;  82°  Sermon  sur  le  bon- 
\eur  de  la  sainte  Vierge  (  douteux  ) ,  cité  n°  13  du  prospectus 
l'une  nouvelle  édition  des  OEuvresde  Bossuet,  publié  à  Venise 
«r  Albrizzi,  vers  le  milieu  du  tviir  siècle  ;  83°  Letlresde  spi- 
Hualilé{V.  le  privilège  des  Méditations);  84°  Lettre  a  un  non 
onformiste  au  sujet  de  la  dernière  déclaration  de  Jacques, 
oi  d'Angleterre, pour  la  tolérance  {douieuxj,  cité  n°  7  du  pros- 
pectus d'Albrizzi;  85°  Lettres  sur  plusieurs  matières  de  con- 
roverse,  annoncées  dans  le  privilège  des  Méditations;  86°  De- 
^onstratio  adversus  Verenfelsium,  annoncée  ibid.  ;  ST^Remar- 
ues  sur  la  bibliothèque  des  auteurs  ecclésiastiques  de  M. 
hipin,  citées  par  Lenglet-Dufresnoy,  comme  un  grand  ouvrage 
lent  il  rapporte  un  passage  long  et  curieux  dans  les  cartons 
Dpprimés  de  sa  Méthode  pour  étudier  l'histoire,  tome  ii, 
a-4°,  page  369  ;  SS^ Logique,  composée  pour  Téducation  du  dau- 
phin ;  on  en  promet  l'impression  dans  la  préface  de  la  Politique 
ocrée  ;  89°  Morale,  idem  ;  90°  Traité  concernant  les  lois  et  les 
ou  tûmes  particulières  du  royaume  de  France,  en  comparant 
e  royaume  avec  les  autres.  Bossuet  parle  de  cet  ouvrage,  dans 
1  relation  latine  de  l'éducation  du  dauphin,  comme  ayant  été 
omposé  pour  l'instruction  de  ce  prince  (  V.  préface  de  la  Politi- 
se sacrée)  ;  91°  Poésies  chrétiennes  ;  elles  sont  annoncées  dans 
?  privilège  pour  les  Méditations ,  et  furent  pour  la  plupart 
omposces  pour  des  religieuses.  On  n'a  imprime  qu'une  ode  de 
k>ssuet  à  la  suite  de  quelques  éditions  des  Oraisons  funèbres.  — 
lossuet,  comme  la  plupart  des  Pères  de  l'Eglise,  a  plusieurs  ou- 
rages  qui  lui  sont  attribués;  92°  Lettre  à  M,  Bull,  docteur  an- 
glais, évêque  de  Saint-David,  sur  la  tradition,  avec  la  réponse 
la  docteur  Bull  ,  plusieurs  éditions  en  français  et  en  anglais 
V  Nouvelles  de  la  république  des  lettres ,  de  Bernard ,  mars 
1709 ,  ^ge  335  );  93°  Le  même  Bernard  prétend  que  Bossuet 
«t  l'auleui  <le  la  préface  du  dixième  volume  des  OEuvres  de 
^aint  Augustin,  ^ition  donnée  par  les  bénédictins  (  Nouvelles 
ie  la  république  des  lettres,  novembre  1700,  page  585)  ;  mais  i 

IV. 


on  sait  qu'elle  est  de  Mabillon  ;  94°  L'abbé  Desfontaines  dit  que 
Bossuet  fit  le  dispositif  du  mandement  de  l'évéque  de  Bayeux  , 
pour  censurer  le  livre  de  P.  Cally,  intitulé  :  Durand  commenté^ 
et  il  donne  une  relation  curieuse  de  cette  affaire  dans  ses  Ob- 
servations sur  les  écrits  m^odemes ,  tome  v,  page  38,  1736  ; 
95°  Enfin,  le  savant  abbé  Goujet  rapporte,  dans  sa  Bibliothèque 
ecclésiastique  du  ^viii'  siècle ,  tome  i ,  (page  150,  et  dans  ses 
suppléments  au  Morèri,  que  la  Vie  d" Armand-Jean  le  Bouthil- 
lier,  abbé  de  la  Trappe,  par  D.  Pierre  le  Nain ,  a  été  revue  par 
Bossuet.  Cet  illustre  prélat  avait  été  fait  docteur  en  même  temps 
que  l'abbé  de  Rancé. — La  meilleure  édition  des  œuvres  complè- 
tes de  Bossuet ,  préparée  par  M.  Tabbé  Hemey  d'Auberive,  et 
continuée  par  M.  rabt)éCaron,  a  été  publiée  de  1805  à  1819 ,  en 
43  vol.  in-8°,  chez  Lebel,  imprimeur  à  Versailles.  On  ajoute  à 
cetteédition  l'histoire  de  Bossuet,  parlecardinal  deBausset,  Ver- 
sailles ,  1819 , 4  vol.  in-8°.  —  Une  autre  édition  de  ces  œuvres 
complètes,  classée  par  ordre  de  matières,  a  été  publiée  chez 
Beaucé-Rusand,  en  60  volumes  in-12,  de  1825  à  1828;  elle  est 
peu  estimée.  —  Les  frères  Gauthier  de  Besançon  en  ont  publié, 
de  1828  à  1830,  une  édition  peu  correcte  en  52  volumes  in-8° 
ou  65  volumes  in-12,  à  laquelle  s'aioute  la  5**  édition  de  l'his- 
toire de  Bossuet  par  le  cardinal  de  Bausset ,  éditée  par  les  mê- 
mes. —  Deux  éditions  compactes  de  ces  œuvres  ont  été  récem- 
ment publiées,  l'une  à  Paris,  chez  Lefèvre  (c'est  la  plus  belle)  ; 
l'autre  à  Besançon,  chez  Chalandre.  Elles  sont  Tune  et  l'autre 
en  12  vol.  grand  in-8°  à  deux  colonnes. 

BOSSUET  (JACQUES-BENiGK£),\ieveu  du  grand  Bossuet  dont 
la  biographie  précède,  fut  évêque  de  Troyes.  Il  avait  été  à  Rome 
\\oxLv  se  faire  licencier  en  théologie,  et  était  sur  le  point  d'en  re- 
partir quand  son  oncle  lui  donna  ordre  d'y  demeurer  avec  son 
précepteur  Phélipeaux.  afin  de  poursuivre  la  condamnation  de 
vExflicalion  des  maximes  des  saints ,  que  Fénelon  venait  de 
publier.  La  volumineuse  correspondance  de  l'abbé  Bossuet  a  été 
msérée  dans  les  œuvres  de  son  oncle,  dont  elle  forme  les  tomes 
XIII,  XIV,  XV  de  l'édition  in-4°.  De  retour  en  France,  il  obtint 
l'abbaye  de  Saint-Lucien  de  Beauvais,  et  en  1716  révêclié  de 
Troyes,  dont  il  se  démit  en  1742.  Outre  les  nombreux  ou- 
vrages de  son  oncle,  dont  il  fut  éditeur ,  il  publia  :  1°  un  Man- 
dement au  sujet  de  l'office  de  saint  Grégoire  VU,  1729,  in- 
4°;  2»  Missale  sanctœ  ecclesim  trecensis,  1736,  in-4*  Ce  missel 
de  Troyes  contient  des  innovations  qui  excitèrent  des  réclama- 
tions universelles-  L'archevêque  de  Sens  le  condanma  par  un 
mandement  du  20  avril  1737.  L'évéque  de  Troyes  y  répondit  par 
d'autres  mandements;  5° D'autres  ouvrages,  dont  on  peut  voir 
le  détail  dans  le  Dictionnaire  des  livres  des  jansénistes.  Il  nrau- 
rut  à  Paris  le  12  juillet  1743. 

BOSSUÉTIQUE  (gramm.),  adi.  des  deux  genres,  digne  de 
Bossuet,  qui  tient  du  sublime  de  Bossuet.  Style  bossuétique , 
pensée  bossuétique. 

BOSSCÉTISME  {qramm.),  s.  m.  doctrine,  principes  reli- 
gieux ,  élévation  de  Bossuet. 

BOSSlJÉTlSTE  {gramm.),  s.  m.  partisan  de  la  doctrine  et 
du  sublime  de  Bossuet. 

BOSSUME  (mœurs  et  usages),  s.  m.  titre  par  lequel  on  désigne 
la  seconde  femme  dans  une  maison,  chez  certains  nègres.  — 
Deuxième  jour  des  fêtes  particulières  qu'on  célèbre  en  certains 
endroits  de  la  Nigrilie. 

BOSSUT  (L'abbé  Chables),  célèbre  géoniètre,  né  à  Tara- 
res, près  de  Saint-Etienne  (Loire),  le  11  août  1730,  orphelin 
dès  l'Age  de  six  ans,  apprit  d'un  oncle  paternel  les  éléments  de 
la  langue  latine ,  et  alla  continuer  ses  études  à  Lyon  chez  les  jé- 
suites. Ses  succès  le  rendirent  cher  à  ses  maîtres  ;  après  avoir 
fini  sa  philosophie,  il  entra  au  séminaire  de  cette  ville.  Quelque 
temps  après  il  vint  à  Paris  pour  mieux  suivre  son  goût  prononcé 
pour  les  mathématiques,  s'adressa  à  FontenellË  sans  aucune  re- 
commandation, et  en  reçut  un  bon  accueil  et  des  avis  utiles.  Ce 
savant  le  présenta  mémeàClairaut  et  à  d'Alembert  qui  furent  ses 
premiers  protecteurs.  En  1752,  Bossul  fut  nommé  professeur 
a  l'école  du  génie  à  Mézières,  et  la  même  année  l'académie  des 
sciences  l'admitaunombrede  ses  correspondants.  En  1 760 il  par- 
tagea le  prix  proposé  par  l'académie  de  Lyon ,  Sur  la  meilleure 
forme  des  rames;  un  an  après  il  partagea  avec  le  fils  d'Euler  le 
prix  proposé  par  l'académie  des  sciences.  Sur  tarrimage.  En 
1762,  il  remporta  seul  le  prix  sur  cette  question  :  Si  les  planètes 
se  meuvent  dans  un  milieu  dont  larésistance  produise  quelque 
effet  sensible  sur  leurs  mouvements;  et  celte  même  année  il 

f)artagea  avec  Viallet  le  prix  quadruple  de  l'académie  de  Tou- 
ouse.  Sur  la  construction  des  digues.  Cette  dernière  académie 
le  couronna  seul  plu?  tard,  deux  années  de  suite,  pour  les  Re- 
cherches des  lois  du  mouvement  que  suivent  les  fluides  dans  les 
conduits  de  toute  espèce.  En  1768,  il  devint  examinateur  des 

16 


(««) 


ëèmêdugémk.  Fiié  dèslors  i  Paris ,  û  composa  no  mnd nom- 
bre d*  utiles  méoioîrcs»  ei  le  DUUtmnain  de  maikéwuUigueê 
de  rEncyclopédie,  qu'on  lui  doit  presque  en  entier.  A  U  révolti- 
tioo  il  perdit  sa  place  d'eiaminaleor  qa* il  remplissait  avec  une 
Mfee  probité.  Il  s^nsevelil  dans  la  retraite  jusqu  à  la  recoastitu- 
tîoa  de  rinstitut  dont  il  devint  membre  ;  il  fut  aussi  nommé 
CDuminatear  de  l'école  polytechnique.  Il  mourut  en  janvier 
1844.  Il  était  éminemment  religieux  ;  jamais  sa  conduite  ne  dé- 
mentit ses  principes.  Quoiqu'il  ne  fot  point  enga^  lians  les  or- 
dies  sacrés,  il  porU  jusqu  en  1792  Tbabit  et  le  Utre  d'abbé.  On 
ado  lui  :  i®  TraUé  élémenlaire  de  mécanique  ei  de  dynami- 
mu,  1765,  in^"^;  2°  Traité  éUmeniaire  de  mécanique  statiq%te^ 
1771  »  in-9»;  3»  Traité  d'hydrodynamique,  1771,  2  vol.  in-8% 
nluflieors  Um  réimprimé;  4"^  Cours  de  mathématiques ,  Z  vol. 
nB-8»;  5<>  La  Mécanique  en  général ,  1782,  in-8»  ;  e°  Essai  sur 
tkisioire  générale  des  mathématiques  jusqu'en  1782,  1802 , 
1  fuL  in-^"";  7»  Histoire  des  mathématiques ,  1802,  2  vol.  in-S». 
Tout  ces  ouvrages  ont  été  imprimés  à  rais. 

■INSSTy  s.  m.  {botan,)f  arbre  oui  croit  au  royaume  de  Quoja, 
fl«  Afrique,  li  a  l'écorce  sèche  et  le  bois  gras  et  huileux  ;  ses  cen- 
dres sont  bonnes  pour  le  savon,  et  son  (ruit  est  une  prune  jaune, 
aigre,  qui  se  mange. 

•OSTAII  (El)  (  Comana  de  Cappadoce)  (géogr.),  ville  de  la 
Turquie  asiatique  (Marache) ,  sur  la  rive  gauche  du  Kesil  Gre- 
nak^au  nord  du  Taurus,  dans  une  plaine  couverte  de  jardins  ei 
de  villages.  C'est  Tune  des  plus  belles  villes  de  l'Âsie-Mineure. 
Bie  commerce  en  blé  avec  les  Turkonoans.  9,000  habitants;  à 
Yiagt*une  lieues  nord-est  de  Marache. 

BaSTEAl(F.  BOCSKAI). 

B06T-K0P  OU  BUTZ-KOPF  (hist,  nat,) ,  S.  m.  espèce  de 
dauphin  du  genre  des  orques. 

BasTfiN  i^ogr.)f  ville  d'Angleterre  (Lincoln),  sur  la  Vit- 
ham ,  à  une  lieue  et  quart  de  son  embouchure  dans  le  Vash  ;  un 
Giiialpermetauxlràlimenls  d'éviter  l'entrée  et  la  sortie  de  la  baie, 
et  le  phare  qui  surmonte  la  tour  de  sa  principale  église,  haute  de 
deux  cent  quatre-vingt-six  pieds,  les  guide  et  traverse  des  bas 
Ibnds  appelés  botton-deeps.  Cette  ville  est  le  débouché  des  pro- 
duil»du  duché  de  Lincoln  et  fait  un  commerce  important  avec  la 
Baltique.  Il  consiste  surtout  en  chanvre,  goudron  et  bois  de  cons- 
truction. La  pécbe  y  est  active.  11,240  habitants  ;  à  dix  lieues 
sud-est  de  LJnroIn. 

BOSTOM  (géogr,)y  ville  des  EUts-Uois,  capitale  de  l'Etat  de 
Massachusetts.  Elle  est  située  au  fond  de  la  baie  de  Massachu- 
setts. La  partie  principale  s'élève  sur  une  petite  presqu*ile  de 
deux  tiers  de  lieue  de  long  sur  sept  à  huit  cents  toises  de  lar^, 
qui  est  couverte  de  collines.  Au  sud  s'étend  un  faubourg  qui  y 
communique  par  un  pont  de  près  de  quinze  mille  pieds  de  long. 
Au  nord  se  trouve  la  petite  ville  de  Cbarlestown ,  à  l'ouest  celle 
de  Cambridge-Port,  qui  j  sont  réunies,  la  première  par  un 

Sont  de  mille  trois  cent  8oixante-dix*huit  pieds,  et  l'autre  par 
eux  encore  plus  lon^  ;  celui  de  West-Boston  a  trois  mille  cent 
onatre-vingt-douxe  pieds  et  cent  quatre-vingts  piles,  et  celui  de 
Cragie  en  a  deux  mille  cinq  cent  aonze.  Une  digne  d'une  demi- 
lieue  de  long,  avec  un  pont,  traverse  la  baie  au  sud-ouest.  Le 
vieux  Boston  ou  la  partie  principale  n'offre  que  des  rues  étroites» 
tortueuses,  mal  bAties;  mais  les  faubourgs  sont  d'une  construc- 
tion moderne.  On  remarque  à  Boston  la  colonne  de  Beaconhill , 
surmontée  d*une  aigle  dorée,  et  dont  les  inscriptions  rappellent 
les  événements  les  plus  remarquables  de  la  révolution ,  la  statue 
de  Washington  etla  place  Franklin,  ornée  d*un  monument  élevé 
en  rhonneur  de  ce  grand  homme,  l'hôtel  de  ville,  bâti  sur  une 
hauteur  d'où  Ton  jouit  d*une  belle  vue  sur  le  port  et  les  envi- 
rons, la  maison  de  justice,  le  Faneuii  hall  ou  se  tiennent  les 
assemblées  publiques^  le  palais  de  l'Etat,  le  théâtre,  la  douane, 
la  bourse  qui  a  sept  étages  et  deux  cent  deux  salles;  les  vastes 
bitiments  du  marché,  et  ceux  dits  Central  Wharf ,  où  se  tien- 
nent dnmiante-quatre  magasins  et  un  bel  observatoire,  Tathè- 
née,  la  salle  des  concerts  et  celle  des  avocats,  ainsi  que  de  jolies 
promenades.  Boston  possède  rhôpital  général  richement  doté , 
plusieurs  autres  établissements  de  bienfaisance,  l'académie  des 
sciences  et  des  arts,  une  société  historique  dite  des  Massachu- 
setts, l'école  de  médecine,  une  société  linnéenne,  deux  écoles 
supérieures,  une  bibliothèque  publique  et  une  à  Fathénéequi  a 
▼iâft-nn  mille  volumes;  des  fabriques  de  tabac,  de  sucre,  de  choco- 
lat, de  chandelles,  de  papiers  deteinture,  de  toilesà  voiles,  de  cor- 
dages, de  laine  et  decoton  cardés,  decartesà  iouer,  de  rhum,  des 
brasseries ,  des  distilleries ,  des  raffineries  de  sucre,  des  fonde- 
nes  de  (er  et  de  enivre,  une  de  caractères,  deux  de  glaces;  de 
nombreuses  banques  et  compagnies  d'assurances.  Son  port,  l'u  n 
<H»  meilleurs  des  Etats-Unis,  peut  contenir  dnq  cenu  bâti- 
ments à  Tabri  de  tous  les  vents  et  dans  toutes  les  saisons.  L'en- 


trée en  est  étroite  et  défendue  par  deux  forts.  En  1891,  leloi 
nage  des  navires  qui  lui  appartenaient  s'élevait  à  plus  de  1 26,oo| 
pièces,  et  la  valeur  des  importations  qui  y  eurent  lieu  dépaa; 
100,000,000  de  francs.  Boston  communique  avec  les  pays  esii 
ronnants  par  six  chemins  de  fer  et  des  canaux.  En  1800  ti^ 
comptait  près  de  25,000  habitants,  et,  en  1830,61,000.  Les  cmj 
rons  sont  fort  beaux.  Boston  fut  fondé  en  1600 et  reçut  son  doq 
des  émigrants  de  Boston  en  Angleterre.  Elle  donna  le  preoifl 
signal  de  la  révolution  qui  enleva  les  Etats-Unis  â  l'Angleterre 
Washington  s'en  empara  en  l776.Elleestisoixanle-<{«inzeIieiiQ 
et  demie  nord-est  de  New-York,  et  à  cent  cinquante-sept  nord^ 
de  Washington.  Latitude  nord,  42^  20;  lon^tude  ouest,  7r  i\ 
BOSTOH  (/fux),  jeu  de  cartes  d'origine  américaine,  quia  pri»(> 
veur  en  France,  où  il  a  succédé  au  whist  et  au  reversi,  et  qui  rt» 
plitles  soiréesdes personnes  peu  occupéesdansie  jour.  Ilsejoael 

Quatre  avec  un  jeu  de  cartes  complet.  Ses  combinaisons  n'ont  m 
e  nouveau  et  qui  ne  se  retrouve  dans  la  plupart  des  jeux  à 
même  genre;  mais  il  y  a  dans  ses  chances  et  dans  ses  payemeflls^ 
comme  dans  ses  formes,  assex  de  variété.  Puis  les  dénomioatiuo] 
employées  dans  ce  jeu  ont  quelque  chose  de  sin|pUier,  et  «  rai' 
tachent ,  à  ce  qu'on  prétend,  à  1  histoire  de  la  révolnlîoii  de  TA» 
mérique  du  nord.  Tout  le  monde  connaît  les  mots  de  granées 
petite  indépendance,  de  grande  et  petite  misère,  de  chlêm,debof 
ton.  Celui (jjni  (ail  les  cartes  les  distribue  comme  il  l'entend,  c'esl- 
à-dire  une  a  une,  deux  à  deux,  trois  à  trois,  ou  plus,  au  nombre  de 
treize  a  chacun.  Il  met  le  nombre  de  jetons  convenus  sa  piinVf: 
ordinairement  c'est  cinquante  par  fiche,  ou  toute  êotre  pièce  i 
laquelle  on  donne  une  valeur  numérique,  pour  pajtr  les  prrtef 
ou  les  gains  à  la  fin  du  jeu.  Celui  qm  a  cartes  blandcs,  ta  \a 
annonçant  avant  déjouer,  est  payé  de  chacun  des  joneanv» 
une  fiche  de  la  valeur  de  dix.  Le  joueur  à  droite  de  cdrâ  qa 
donne  demande  ou  passe  ;  le  second  soutient  ou  passe  aussi ,  os 
demande  une  autre  couleur  plus  forte  ;  le  troisième  de  noèw. 
Quelquefois  trois  joueurs  passent  Si  le  dernier  passe  aussi,  il 
perd  sa  donne,  et  le  joueur  de  droite  reprend  les  cartes  et  le 
distribue^  après  avoir  mis  au  panier  comme  le  premier  ioue^t 
Celui  qm  n  est  pas  soutenu  n'est  obli^  qu'à  cinq  levées  ;  ma? 
s'il  a  demandé  seul ,  il  a  six  levées  à  faire,  de  méiûe  que  charfl 
des  autres  qui  jouerait  seul ,  n'étant  pas  soutenu ,  ou  quiaum 
demandé  seul  sans  concurrence  :  c'est  ce  que  l'on  nomme  fru» 
indépendance.  La  couleur  pique  est  subordonnée  à  la  couH' 
trèfle,  le  trèfle  l'est  au  carreau ,  et  le  carreau  au  coeur.  Lacutr 
leur  demandée  et  soutenue  devient  atout,  et  l'emporte  sur  loidfl 
les  autres  couleurs.  11  faut  remarquer  que  les  deux  ioueun  ^ 
se  sont  soutenus  dans  leur  demande  en  telle  ou  telle  coolfê. 
s'étudient  dans  leur  façon  de  jouer,  pour  ne  pas  se  nuire  élu* 
de  (aire  le  plus  de  levées  possible.  Assez  ordinairement  l'un* 
deux  partners  indique,  en  lâchant  une  carte  d'une  autre  o» 
leur,  celle  dans  laquelle  son  second,  qui  tient  la  main,  doit» 
trer  pour  faire  le  reste  lui-même,  s'il  le  peut.  Les  deux  jourv 
sont  tenus  de  faire  huit  levées  ;  s'ils  ne  les  font  pas,  ils  sont  a* 
à  la  béie,  c'est-à-dire  ils  payent  la  mise  qui  est  au  Jeu  et  \fi^ 
vées  qu'ils  font  de  moins,  et  à  chacun  des  joueurs  la  méroeo- 
leur  qu'ils  auraient  gagnée  eu  faisant  les  nuit  levées.  Celle  t> 
augmente  à  mesure  que  les  coups  se  multiplient ,  et  quHqi^ 
fois,  suivant  les  conventions,  en  doublant.  On  appelle  hoMtti 
l'as  et  les  figures,  qui  se  payent,  de  même  que  les  levées  en  }'i 
ou  en  moins,  lorsqu'elles  ne  sont  pas  égales  dans  les  mains  «^ 
joueurs,  trois  contre  une  ou  toutes  les  quatre.  La  petite  mu^ 
se  fait  en  écartant  une  carte  sans  faire  de  levée.  Lè&  huit  M 
forment  ce  que  l'on  nomme  grande  indépendance,  en  obseni'^ 

3u'à  égalité  la  plus  forte  couleur  l'emporte.  Si  deux  demaoé^ 
ans  la  même  couleur,  la  primauté  est  acquise  au  premier  ^ 
mandant  :  on  ne  peut  la  lui  enlever  que  par  la  demande  di^ 
levée  de  plus.  La  grande  misère  emporte  huit  levées,  u«  i 
grande  indépendance,  quand  on  ne  la  demande  pas  dam  0 
couleur  inférieure;  mais  neuf  levées  enlèvent  harande  «iVi 
comn>e  sept  levées  emportent  la  petite  misère.  Le  picolispif 
qui  s'opère  en  ne  faisant  qu'une  levée,  est  supérieur  à  sept  i^ 
vées,  lorsqu'on  ne  le  demande  oas  dans  une  couleur  inférMirl 
mais  il  oède  à  la  demande  de  nuit  levées.  La  misère  de  qw{ 
as,  c'est-à-dire  lorsqu'on  a  les  quatre  as  en  main,  c«lè%e  e-j 
levées,  pourvu  que  ce  ne  soit  pas  dans  une  couleur  inféric-i 
qu'il  est  demande.  Cette  misère  se  fait  en  n'écartant  pas,  et  ^*\ 
la  liberté  de  refuser  jusqu'à  la  dixième  carte  :  on  ne  peut  r'^ 
renoncer  aux  trois  dernières,  et  on  doit  fournir  à  la  coo*i 
qu'on  joue.  Il  ne  faut  foire  aucune  levée  pour  gagner.  Cèpe»*" 
cette  misère  des  quatre  as  cède  à  la  demande  de  dix  ^^ 
lorsqu'on  ne  la  demande  pas  dans  une  couleur  inférii*»"*.  n  ^1 
être  nien  sur  de  son  jeu  pour  réussir  ;  car  les  troi*  autres  jou^i 
contre  lesquels  elle  est  dirigée  examinent  bien  ces  cartes  pd 


(m) 


Bcrfât.. 


s'assnrer  si  le  jooeur  qui  Va  (kmandëe  ne  s'est  pas  trompé,  et  ^ 
n'a  pas  une  carte  qui  puisse  être  prise.  Cette  tnisère  sur  table 
eède  eoeore  à  ta  demaiide  de  onze  levées,  pourtu  qo*ôn  ne  la 
demande  pas  dans  une  couleur  inférieure.  La  grande  wiièrt 
sur  table  enlève  once  levées,  lorsqu'on  n'est  pas  demandé  dans 
une  couleur  inférieure;  elle  se  joue  comme  la  ptUie  mi$èrtviT 
table,  à  Teiception  qu'on  n'écarte  pas  une  carte.  La  grande  mt* 
Ure  sur  table  cède  a  doute  levée»,  de  même  lorsqu'on  ne  de- 
mande pas  dans  une  couleur  inférieure.  Faire  boston  ou  Mem 
i  deux  ou  seul,  c'est  faire  toutes  les  levées.  Le  boston  seul  an- 
noncé enlève  la  demande  de  douie  levées,  et  le  boston  sur  table 
enlève  le  boston  seul.  Comme  aux  misères  sur  table,  le  joueur 
qui  l'a  demandé  a  seul  son  jeu  abattu,  et  est  exposé  à  perdre  si 
une  carte  faible  a  échappé  à  son  attention.  Cinq  levées  faites 
par  un  seul  joueur,  dont  la  demande  n'a  pas  été  soutenue,  équi- 
valent à  buit  levées  à  deux.  Six  levées  font  une  petite  indépen^ 
danee.  Les  levées  en  sus  de  la  demande  se  payent  à  part,  de 
même  que  les  honneurs^  et  plus  cher  selon  la  couleur.  Le  boston 
seul ,  le  boston  sur  table,  ^gnent  plus  que  les  autres  coups  et 
sont  payés  plus  cher  en  raison  de  la  couleur.  Au  reste,  tout  ce 
que  nous  venons  de  dire  sur  le  jeu  de  boston  est  soumis  à  des 
règles  détaillées  qui  établissent  les  cas  particuliers  de  ce  jeu ,  la 
manière  de  payer  selon  les  conventions,  les  jugements  à  porter 
sur  cerUins  coups,  et  les  moyens  de  parer  à  toutes  les  difficultés 
qui  peuvent  se  présenter.  Mais  ces  rè^la  cependant  diffèrent,  en 
quelques  endroits,  dans  plusieurs  points  qui  sont  toujours  con- 
venus entre  les  joueurs  avant  de  commencer  le  jeu. 

BOSTARDJi  (hiêt.  tnorf.),  jardinier,  ou,  à  proprement  parler, 
celui  qui  cultive  les  melons  (en  turc  et  en  servien,  bosian,  melon). 
C'est  sous  ce  nom  que  Ton  désigne  les  gardes  du  sérail ,  qui 
sont  en  outre  les  jardiniers  et  les  rameurs  du  grand  seigneur, 
lorsqu'il  se  promène  sur  le  détroit  ;  c'est  à  leur  chef,  le  bos- 
tandji'baehi,  à  tenir  le  gouvernail.  Celui-^  a  de  plus  sous  sa  sur- 
veillance les  jardins  du  sérail ,  les  maisons  de  plaisance  du  grand 
seigneur  et  les  châteaux  situés  sur  le  canal.Ces  bostandji,  oue  l'on 
a  regardés,  mais  à  tort,  comme  formant  un  corps  militaire, 
étaient  autrefois  au  nombre  de  5,000;  ils  ne  sont  plus  mainte- 
nant qu'environ  600.  Leur  solde  est  semblable  à  celle  que  re- 
oevalent  autrefois  les  janissaires.  Trente  d'entre  eux,  appelés  les 
khsséfis  ou  intimes,  remplissent  les  fonctions  d'exécuteurs  des 
oautes-oenvres  et  accompagnent  toujours  le  sultan..  Les  bos- 
tandji se  parta^nt  en  neuf  classes,  que  l'on  peut  facilement  re- 
oonnaftre,  car  Tes  membres  de  chacune  d'elles  ont  une  ceinture 
différente.  Outre  les  six  cents  bostandji  de  Constantinople,  il  y 
en  a  encore  queictues  autres  à  Andrinople,  sous  les  ordres  d'un 
bostandji  nommé  par  le  srand  seigneur. 

BOSTAR,  général  carUiaginois,  envoyé  contre  Réaulus,  fut 
battu  et  fait  prisonnier  Tan  255  avant  J.-C.  Marcia,  femme  de 
Régulas,  à  qui  il  fut  livré,  le  Ut  mourir  dans  les  supplices  pour 
venjçer  la  mort  de  son  époux,  et  envoya  ses  cendres  à  Carthage. 
—  Un  antre  général  carthaginois  du  même  nom,  commandant 
la  citadelle  d'Olhîe,  en  Sardaîgne,  fut  égorgé  avec  toute  la  gar- 
nison par  les  mercenaires  révoltés,  l'an  240  ou  241  avant  J.-C. 
—Un  autre  Bosta»  fut  envoyé  par  Annibal  à  Philippe,  l'an  215 
avant  J.-C.,  pour  confirmer  Valliance  qu'il  venait  de  faire  avec 
œ  prince. 

BOSTRA  (F.  BOKRA). 

BOSTRiCHK  {hiêt,  fuit.),  insecte  du  genre  des  coléoptères,  de 
la  tribu  des  hostrichienset  de  la  famille  des  xylophages.  Les  lar^ 
res  de  ces  insectes  vivent  sous  tes  écorces  des  arbres;  elles  sont 
molles,  courtes,  arquées;  leur  corps  est  composé  de  douze  an- 
neaux; la  tête  est  armée  de  deux  mâchoires  fortes  et  tranchantes, 
ivec  lesquelles  elles  réduisent  le  bois  en  poussière.  On  netronve 
jamais  ces  insectes  sur  les  fleurs. 

BOSTRTCHITE  {botan.),  S.  m.  pierre  figurée,  qui  ressemble 
à  la  figure  d'une  femme. — Genre  de  plantes  de  la  famille  des 
imiantacées. 

BOSTRTCHOtBE  (hi$t,  n(tl.),s.  m.  genre  de  poissons  très^voi- 
■n  des  iMMtrTches.  —  Cest  aussi  le  nom  d'un  genre  de  plantes. 

BOSUBL  (hiti.  nat,\  s.  m.  nom  de  la  seule  tulipe  qui  ait  de 
l'odeur. 

B08WBLL  (Jacques),  naquit  i  Edimbourg  en  1740,  fils 
itné  d'Alexandre  Boswell,  lord  au  chinleck,  l'un  des  joses  des 
cours  suprêmes  de  session  et  justicier  d'Ecosse,  n  étudia  dans 
les  universités  d'Edimbourg  et  de  Glasoow,  et  vint  à  Londres 
en  i760y  où  il  se  lia  avec  des  personnes  de  distinction.  Malgré 
Mn  goût  pour  l'état  militaire,  il  se  conforma  aux  intentions 
de  sua  père  qui  le  destinait  an  barreau,  et  revint  en  Ecc^se 
pour  y  «ûsdier  le  droit.  Après  avoir  subi  ies  enamens  à  l'uni- 
versité d'Edinfixiitrg  comme  avocat.il  fit  on  second  voyage,  et  de 
làserendHàUtrecbtiRmrperfectionner  sesétudes.  Ce  fut  en  1705 


qu'il  fit  la  connaissance  du  docteur  Johnson,  ciroonstanee qu'il 
regardait  ooiiime  la  plus  heureuse  de  sa  vie.  il  ne  séjourna  qùê 
quelques  mois  à  Utrecbt,  et  se  mit  ensuite  à  parcourir  l'Aile» 
magne  et  la  Suisse,  visitant  Voltaire  à  Ferney,  et  Rousseau  à 
Neufchàtel.  Il  vit  aussi  l'Italie  et  Ttle  de  Corse,  où  il  résilia 
quelque  temf>sdans  la  maison  du  fameux  Pascal  Paoli.  Il  vint 
ensuite  à  Paris,  d'où  il  retourna  en  Ecosse  en  1766,  et  ooi»^ 
mença  à  se  faire  connaître  au  barreau  dans  la  célèbre  aflÛtie  de 
Douglas  :  il  écrivit  à  cette  occasion  un  pamphlet  intitulé  :  Kp^ 
sence  de  fo  cause  de  Doughu  ;  on  publia,  en  1768,  sa  RéMkm 
de  la  Corse  avec  tes  mémoires  du  générai  Paoli.  Ce  dernier 
ouvra^  est  très-estimé  et  a  été  traduit  en  allemand,  en  bol« 
landais,  en  italien  et  en  françaispar  J.-P.-S.  Dubois,  la  Haye, 
1760,  in-8<*,  et  sous  le  titre  de  Etat  de  la  Corse,  par  seigneur 
de  Correvon,  Londres  (Lausanne),  1760, 2  vol.  in-l^.  En  1785» 
parut  son  Jùurnal  d*un  voyage  ««(r  Hébrides,  qu'il  fit  conjotole* 
ment  avec  le  docteur  Johnson,  et  qui  n'obtint  pas  moins  de 
succès  que  l'ouvrage  précédent.  Ce  rat  cette  même  année  que 
Boswell  quitta  le  barreau  d'Ecosse,  et  vint  s'établir  avocat  à 
Londres  ;  mais  la  mort  de  son  ami  Johnson,  dont  il  forma  te 
projet  d'écrire  la  vie,  vint  interrompre  les  travaux  de  sa  priH 
fession.  Cette  Vie  de  Samuel  Johnson,  qui  fut  imprimée  en  1791^ 
en  2  vol.  in-4^,  fut  reçue  du  public  avec  un  empressement  extra^ 
ordinaire,  et  c'est  le  |)lus  connu  des  ouvrages  de  Boswell.  C'est» 
au  jugement  des  critiques  anglais,  un  portrait  fidèle  et  Csit  de 
main  de  maître.  Pour  les  étrangers,  c  est  un  ouvrage  a§|rèa*> 
ble  et  curieux,  mais  trop  long  et  surchargé  de  détails  minutieux 
qui  ne  peuvent  intéresser  que  les  admirateurs  de  Johnaoo. 
Boswell  mourut  à  Londres  en  1795,  âgé  decinquante-cinoatta. 
C'était  un  homme  d'une  figure  avantaffense,  plein  de  politesse 
et  de  savoir,  naturellement  bon,  mais  d'un  tour  d'esprit  caua* 
tique  ;  il  ressemblait  quelquefois,  dH-il  lui-même,  au  meHiewt 
homme  du  monde,  inipiré  petr  ta  plus  méchante  muse.  Il  avaH 
une  singulière  prédilection  pour  la  ville  de  Londres,  qu'il  re^ 
gardait  comme  son  Elysée  sur  la  terre  ;  prédilection  que  sa  liai- 
son avec  le  docteur  Johnson  n'avait  sans  doute  pas  peu  contri- 
bué à  fortifier.  Outre  les  ouvrages  que  nous  avons  cités,  on  a 
de  lui  deux  lettres  au  peuple  écossais,  également  remarquables 
et  par  l'énergie  du  style  et  par  les  vues  politiques,  et  une  suite 
d'essais  d'un  ton  mélancolique,  imprimes  vers  l'an  178),  soM 
le  titre  de  t Hypocondriaque. 

BoswELLiA  THURiFÈRE  (botan.),  S.  m.  bel  arbre  d'Arabie 
qui  produit  le  véritable  encens. 

BoswoRTH  aiARKET  {géogr,\  petite  ville  d'Angleterre,  cé- 
lèbre par  la  bataille  où  l'indisne  Richard  lit  perdit  la  couronne 
et  la  vie  (22  août  1485],  dans  le  comté  et  à  quatre  lieues  A  Touest 
de  Leicester. 

BOT  (gramm,),  ne  s'emploie  que  dans  l'acception  de  pieé4Hft^ 
qui  a  le  pied  fait  comme  celui  d'un  bœuf,  en  latin  bos,  duquel 
il  dérive. 

BOT  (ma^,).  C'est  un  gros  bateau  flamand»  ou  une  espèeede 
petite  Oûte.  Le  bot  est  ponté.  Au  lieu  de  dunette  ou  de  cbambnft 
un  peu  élevée,  il  y  a  nie  chambre  retranchée  à  l'avant,  qui  ne 
s'élève  pas  plus  haut  que  le  pont.  On  fait  jouer  le  gouvernail  oë 
avec  une  barre  ou  sans  barre,  parce  que  ceini  qm  gouverne  )tê 
peut  faire  tourner  aisément  de  dessus  le  bord.  A  l'avant  du  bol 
il  y  a  une  poulie  qui  sert  à  lever  l'ancre,  et  an  milieu  dn  bâti- 
menton  pose  uncaoestan,  lorsqu'il  en  est  besoin,  et  on  l'aflermH 
par  deux  conrbetons,  qui  de  Tun  et  l'autre  côté  vont  se  terminer 
contre  le  bord.  Les  membres  du  fond  sont  vaigrés  et  couverts  de 
planches,  hormis  à  l'endroit  par  où  l'on  puise  reau  qui  y  entre. 

BOT  {hist.  nat.),  s.  m.  nom  que  les  Hollandais  des  fies  Mo- 
luques  donnent  à  une  espèce  de  poisson.  Ce  poisson  est  petite 
il  a  le  corps  court,  ettrémement  aplati  ^  ou  comprimé  pat*  les 
côtés;  la  tète,  les  yeux  et  la  bouche  petits.  Les  nageoires  sont 
au  nombre  de  sept,  savoir  :  deux  ventrales  petites^  sous  les  deux 
pectorales  qui  sont  aussi  petites ,  tri^gulaires  ;  une  dorsale 
comme  fendue  en  dedx,  pltii  haute  devant  que  derrière)  tme 
'  derrière  l'anus,  aussi  profonde  que  longue,  et  une  à  la  queue 
qui  est  tronqfuée  ou  carrée.  Ses  nageoires  sont  cendré-noires, 
sa  tète  cendre-bleue,  son  corps  rouge-incarnat,  moucheté  agréa* 
blement  de  petites  tacbes  rondes  blanches.  La  prunelle  de  sed 
yeux  est  noire,  entourée  d'un  Iris  blanc-argentin.  Le  6ol  est 
commun  dans  la  mer  d'Aïuboine^  autour  des  rochers.  Il  est  de 
bon  goût  et  se  miinge. 

BOTA  {dommX  mesure  de  Ikhiides  dont  on  se  sert  en  Espagne 
et  en  Portugal.  Elle  est  ^le  a  quarante-sept  pintes  andenhes 
de  Paris. 

BOTAL  (LÉ0WAlii>).  ou  plutôt  botAlli^  médecin  des  roi» 
Charles  IX  et  fleuri  III,  était  d'AsU  en  Piémont.  Il  avait  étè^ 
rê$u  docletff  à  Pavie  el  étaU  de  l'éeole  de  Fallope.  Après  ateîr 


lOTAMOUE. 


(m) 


BOTAHI^IUB. 


voyagé  dans  \e»  PayftrBu  H  en  Angleterre,  à  la  suite  do  doc 
d*Atf  nçon,  il  vînt  se  fixer  en  France  où  il  exerça  la  médecine 
a^ecbeauciiupdesaccèt.  Il  avait  de  grandes  connaissances,  mais 
aussi  beaucoup  d'exagération  dans  ses  opinions.  Cest  ainsi  qu'il 
rendit  universel  et  trop  fréquent  Tusage  de  la  saignée.  La  dé- 
couverte de  la  circulation  du  sang  n  était  pas  encore  faite,  et 
p(*ut-<^tre  que  Botal  la  pressentit,  à  en  juger  par  quelques-uns 
de  ses  écrits  :  De  via  $anguini$  a  dêttlro  ad  tinùirum  cordii 
venlriruium;  seniêntia  de  via  eanguinis  l'u  corde f  judicium 
ÀppoUinis  eirca  opiuionem  de  via  $anauinii.  On  sait  que  cette 
ouverture  qui,  dans  le  fétus,  sépare  les  Jeux  oreillettes  du  cœur, 
et  permet  au  sang  de  passer  de  Vune  dans  Taulre,  sans  traverser 
le  poumon,  porte  le  nom  de  trou  botalf  non  que  la  découverte 
en  soit  duc  à  cet  anatomiste  (elle  était  connue  de  Galien),  mais 
peut-être  parce  qu'il  a  attiré  sur  elle  l'attention,  ou  qu'au  moins, 
en  s'occupant  de  la  saignée,  il  a  donné  plus  de  notions  qu'on 
n'en  avait  alors  sur  les  organes  qui  contiennent  le  sang.  Ce  qu'il 
y  a  de  sur,  c'est  que,  quoique  Botal  ait  beaucoup  exagéré  l'u- 
sage de  In  saignée  dans  son  ouvrage  De  curatione  per  eanguinis 
miâiionem  liber.  De  incidendœ  vena,  cuUa  tcarificandœ  et  ht- 
rudinum  af^igendarum  modo,  Lyon,  1577,  1580,  in-S*",  An- 
vers, 1585,  m-B**,  Lyon,  1055,  in-8*»,  on  trouve,  dans  cet  ouvrage 
et  dans  nlusieurs  autres,  des  preuves  d'un  fort  bon  esprit  et  le 
germe  de  plusieurs  des  vérités  que  le  temps  a  consacrées,  par 
exemple  dans  son  livre  De  rurandii  vulneribus  eclopelorum, 
Lyon,  1560,  in-8«;  Venbe,  1500,  1597,  in-8«;  Francfort,  1575, 
in-4**;  Anvers,  1583,  in-4**,  avec  les  ouvrages  d'Alphonse  Fer- 
rius  et  de  J.-F.  Rota  sur  le  même  sujet,  en  allemand,  Nurem- 
berg, 1070,  in-8''.  Botal  combat  la  fausse  opinion  que  les  plaies 
d'armes  à  feu  sont  vénéneuses  ;  il  y  blâme  l'usage  des  tentes  et  du 
tamponnfmont  dans  les  pansements,  etc.  Ses  autres  ouvrages 
sont:  Liber  de  iuiivenereœ  curandœ  ralionf,  Paris,  1565,  in-8"; 
Commentfirioli  duo,  aller  de  medici,  aller  de  œgroli  munere, 
Lyon,  1505,  in-H"*,  avec  les  pièces  suivantes  :  Admonitio  fungi 
tlranguiaioritt  De  calarrhtê  commenlariui.  De  lue  venerea, 
De  vulfwribus  tclopelorum,  ne  sont  pas  non  plus  sans  intérêt. 
J.  Van  llooriie  les  a  tous  réunis,  avec  des  notes,  sous  le  titre 
d'Oprrn  omnia  medica  el  chiruraica,  Leyde,  1600,  in-8". 

BOTAL  (Taou)  {anal.).  Ou  donne  le  nom  de  Irou  botal 
au  trou  ovale,  situé  entre  les  deux  oreillettes  du  cœur,  de  Bo- 
tal, conseiller  el  médecin  de  Charles  1\,  à  qui  on  en  attribue 
là  découverte. 

BOTANE  [comm,)y  s.  m.  sorte  d'étoffe  étrangère. 

BOTAKicoN  (j^ramm.),  s.  m.  catalogue,description  de  plantes 
(F.  IIeruikr). 

BOTANIQUE  (icîetice«nal.).Lasciencequia  les  végétaux  pour 
objet  est  Inlxitanique.Son  utilité  est  incontestable.  Dès  l'ori^ne 
du  monde,  les  hommes  demandèrent  leur  nourriture  aux  végé- 
taux. H  est  À  peu  près  certain  que  l'exemple  des  animaux  leur 
anprità  chercher  parmi  ces  productions  de  la  nature  des  remèdes 
à  leurs  souffrances.  La  chaîne  rompue  des  civilisations  passées  ne 
nous  ()ermet  wnni  d'assigner  d'époque  précise  à  l'origine  de 
celte  science.  Si  nous  interrogeons  les  (astes  de  l'Egypte,  nous 

Î  trouvons  les  images  de  trente-six  plantes  sacrées ,  mais  aucun 
ocument  ne  lève  le  voile  qui  les  couvre;  peut-être  faut-il  y  re- 
connaître seulement  l'emblème  héraldique  des  trente-six  nomes 
dont  se  e4>m(M)sait  le  gouvernement  politique  de  ce  singulier 
pajs.  —  La  iirèce  ne  saurait  rester  en  arrière,  au  milieu  de  l'é- 
lan \igounMix  qu'elle  imprime  à  toutes  les  connaissances  hu- 
maines. Aussi  voyons-nous  la  botanique  compter  successive- 
ment i(H» ,  IMM)  et  liOO  plantes.  A  la  vérité,  il  en  est  beaucoup 
dont  le  nom  et  les  usages  ne  nous  seront  probablement  jamais 
révélés.  Homère  recommande  la  cullurede  la  vigne,  des  céréales, 
d«*s  (leurs  o<lorifêrantes ,  des  arbres  fruitiers  dont  il  faut ,  dit-il , 
enlever  les  branches  surabondantes  qui  dévorent  inutilement 
la  stnc.  V\  ihagore  publie  que  les  plantes  sont  capables  de  sen- 
satioiis.  Uninocrileet  Empedoclc  ramènent  la  t)otanique  dans  le 
cheniin  de  lobservation  régulière;  ils  enseignent  que  la  graine 
est  r«Mif  %êgèlal.  Anaxagore  écrit  que  les  feuilles  absort)ent 
et  exhalent  de  l'air.  Hippocrate  découvre  dans  les  différentes 
prlics  des  plantes  de  nombreuses  ressources  thérapeutiques. 
Eu«tèn)e  e\p<'»rimente  sur  l'homme  les  propriétés  dans  un  cer- 
tain nomltre  d'entre  elles.  Enfin  Uippon  recherche  l'influence 
que  la  culture  e\erce  sur  les  formes  et  les  produits  des  végétaux. 
—  JuM^u'alors  l'élude  des  plantes  a  été  faite  sans  ordre,  sans 
critique,  au  hasanl  ;  un  homme  |>aran,  qui  riche  d'expériences 
etdol>srr>ations,  fait  jHwr  les  végétaux  ce  que  Aristote,  son 
maître  et  son  ami,  venait  de  (aire  pour  les  animaux.  Théophraste 
montre  les  nip|H)rts  intimes  de  la  botanique  avec  l'économie 
rurale  el  domestique,  avec  ta  médecine  et  l'industrie.  Il  a  dé- 
^elopitè  dans  Thistoire  el  dans  le  Iraité  des  causes  ses  principes 


de  physiologie  Tégétale  qu'il  enseignait  â  ses  deux  mille  élèves. 
Suivant  le  philosophe  d'Eresos ,  la  reproduction  a  lien  par  l'o- 
nion  des  sexes.  Ce  sont  les  corpuscoles  pulvérulents  qu*on  rc- 
maraue  dans  les  fleurs  mâles ,  sous  l'aspect  d'un  léger  duvet, 

aui  fécondent  les  fleurs  femelles.  L'odeur  de  la  poussière  des 
eurs  a  la  plus  grande  analogie  avec  celle  de  la  liqueur  séminale. 
Tantôt  l'hymen  s'accomplit  par  le  ministère  des  vents  ,  ou  pv 
la  main  des  hommes  ;  tantôt  les  organes  sexuels  sont  réunis  sur 
le  même  pied.  La  ip*aine  est  l'œuf  végétal  ;  une  partie  forme  U 
tige ,  l'autre  la  racine.  C'est  par  les  racines  que  la  plante  reçoit 
de  la  terre  une  partie  de  sa  nourriture.  Une  plante  privée  de  si 
racine  ne  tarde  pas  a  périr.  La  première  évolution  extérieure 
commence  par  les  feuilles  séminales  dont  la  forme  est  ronde  et 
simple.  A  ces  feuilles  radicales  succèdent  les  caulinaires.  Cha- 
cune des  faces  des  feuilles  est  formée  de  fibres  et  de  yaisseaui. 
disposés  en  un  réseau  particulier,  dont  la  partie  supérieure  n'a 
point  de  communication  avec  l'inférieure.  Les  feuilles  nourris* 
sent  la  plante  des  vapeurs  qui  circulent  dans  Tatmosphère.  Les 
fleurs  s'épanouissent  à  des  époques  fixes.  Les  fruits  viennent 
après  les  fleurs,  à  1  exception  du  figuier.  Passant  à  la  structure  ex- 
térieure, Théophraste  mdique  les  propriétés  de  l'écorce,  dont  il 
ne  sépare  pas  l'aubier.  Des  tubes  capillaires  fibreux  constituent 
le  corps  du  végétal.  Ces  fibres  suivent  une  direction  parallèle 
dans  le  pin  et  le  sapin ,  tandis  que  dans  le  liège  elles  se  croisent 
en  tous  sens.  Outre  les  coros  fibreux,  il  existe  des  vaisseaux  poor 
la  sève  ;  c'est  entre  les  fibres  et  les  vaisseaux  séveox  que  se 
trouve  le  parenchyme.  La  partie  la  plus  ferme  du  bois  est  celle 
qui  touche  à  la  moelle  ;  elle  occupe  toute  hi  plante  demùs  Tori* 
gine  des  racines  jusqu'au  sommet  de  la  tige.  Le  palmitT  n'i 
pointde  moelle  nidecouchesconcentriques.  La  moelle  penlpènT, 
sans  pour  cela  que  le  corps  ligneux  cesse  de  végéter.  Les  venls, 
les  oiseaux ,  les  ondes  disséminent  les  végétaux  sur  les  différen- 
tes parties  du  globe. — On  est  réellement  frappé,  an  milieu  du  p6 
lit  nombred'erreursquerenferme  la  doctrine  de  cet  observateor, 
de  la  jjuissance  de  son  génie.  Aussi  ne  saurions-nous  parta^ 
l'opinion  de  M.  Richard,  qui  en  parlant  des  écrits  de  Théophraste 
dit  que  la  botanique  n'existait  point  encore  de  son  temps.  Lo 
élèves  de  cet  homme  célèbre  ne  firent  faire  aucun  progrès  à  la 
science.  L'école  d'Alexandrie  pesta  également  stationnaire;  trob 
hommes  cependant  méritent  d'être  cités  :  ce  sont  Cratéras,  qui 
décrivit  bien  les  plantes  ;Dioscorides,  qui  reconnut  la  nécessitèik 
la  synonymie,  et  Galieu,  qui  expérimenta  sur  lui-même  an  M 
des  malades  les  propriétés  de  plusieurs  plantes.  —  Dans  b 
grande  période  romaine,  Caton,  Varron,  Columelle  ne  se  fost 
remarquer  que  comme  agriculteurs.  Pline  n'a  point  observé  par 
lui-même,  mais  il  a  rendu  service  à  la  science  en  indiquant  l^ 
usages  que  l'on  faisait  de  chaque  plante  dans  l'éoononnie  runlt 
el  domestique,  dans  les  pratiques  civiles  et  religieuses.  —  Uv 
longue  période  de  siècles  s'écoule  pendant  lesquels  la  botaniqv 
est  sans  intérêt,  délaissée  et  presque  entièrement  nulle.  Cepen- 
dant la  voix  de  l'observation  se  fait  de  nouveau  enterulre  ;  Of- 
dus  fils  annonce  que  les  fougères  se  reproduisent  à  l'aide  éi 
corpuscules  qui  se  développent  sur  la  face  inférieure  de  leop 
femlles  et  détermine  le  vrai  caractère  des  légumineuses.  Bocl 
dit  Tragues,  crée  une  méthode  basée  sur  les  ressemblances  ^ 
nérales.  Il  est  le  fondateur  de  l'iconologie  moderne,  aveoBuB- 
fels  et  Fuchs.  —  Ce  fut  le  grand  naturaliste  Conrad  Gessner  q^ 
conçut  l'heureuse  idée  de  ranger  les  plantes  d'après  les  caractère 
fournis  par  la  fleur  et  le  fruit;  la  mort  l'empêcha  d'exécuter e 
travail.  Il  était  réservé  à  C4alpin ,  médecin  du  pape  0-- 
ment  Mil,  de  tirer  la  botanique  du  chaos  où  elle  était  eocoerl 
plongée.  11  établit  principalement  sa  méthode  sur  la  situation^! 
l'embryon  et  sur  le  nombre  des  cotylédons;  ces  deux  caraelèr^l 
qu'il  signala  le  premier  ,  sont  devenus  depuis  les  bases  des  ts^ 
milles  naturelles.  —  Ces  deux  t)otanistes  lurent  suivis  desBar^ 
hin,  des  Gérard,  des  Magnol  et  des  Riyin,  qui  contribuèrefl 
par  leurs  travaux  aux  progrès  de  la  science  ;  mais  ils  fam| 
tous  éclipsés  par  Joseph  Pitton  de  Tournefort,  dont  les  éleumi 
de  botanique  parurent  en  1694.  Quoi(|ue  la  classification  qu 
adopta  dans  son  livre  soit  presque  généralement  abandonnée.  I 
aura  toujours  la  gloire  d'avoir  ramené  la  science  à  sa  TéritaH 
destination  ,  en  distin^nl  d'une  manière  plus  précise  qo  H 
ne  l'avait  fait  jusqu'à  lui  les  genres,  les  espèces,  bien  q*i 
celles-ci  soient  souvent  confondues  avec  les  variétés.  Sa  aiêtboi^ 
se  compose  de  vingt-deux  classes  dont  les  caractères  sont  tin 
de  la  corolle.  Elle  a,  comme  celle  de  Césalpin ,  le  grand  def  j 
de  diviser  les  plantes  en  herbes  el  en  arbres,  el  de  détruire  atn^ 
une  multitude  de  rapports  naturels.  L'ouvrage  de  Tour««-'>'^ 
intitulé  InsiiiuiioneM  rei  kerbariœ  comprend  dix  mille  c-rj 
quarante-six  espèces  rapportées  à  six  cent  quatr^-f  injft-dîx-hii 
genres.  —Quelques  années  plus  Urd  (1754J,  le  célet>re  Larni 


L 


BOTAHIQUB. 


(i95) 


BOTANIQUE. 


publia  son  S^OiwM  iewuel^  basé  sor  la  découverte  des  sexes  et 
de  la  fécondation  qu'il  désigna  sous  le  nom  séduisant  de  Noeeê 
des  planta.  La  vogue  qu'obtint  ce  système  fut  prodigieuse  ;  elle 
s'est  soutenue  jusq\i'à  nous ,  et  il  est  hors  de  doute  qu'elle  se 
soutiendra  encore  longtemps,  à  cause  de  la  facilité  qu'il  présente 
pourdélerminer  le  nom  des  végétaux.  —  Linné  divise  sa  méthode 
en  vingt-quatre  classes,  dont  les  vingirtrois  premières  renferment 
les  plantes  qui  ont  les  sexes  apparents»  La  dernière,  qu'il  a 
nommée  eryplogamiê,  comprend  les  végétaux  dont  les  organes 
sexuels  ne  sont  point  visibles.  De  l'existence  des  étamines  et  des 
pistils  sur  le  même  individu,  ou  de  leur  position  sur  des  indivi- 
dus diiïérenls,  résultent  deux  nouvelles  divisions ,  savoir  :  les 
Qeurs  hermaphrodiles  ou  monoclinetf  et  les  fleurs  unisexaelUê 
ou  dictines.  Les  fleurs  hermaphrodites  forment  les  vingt  pre- 
mières classes,  les  fleurs  unisexuelles  les  trois  suivantes. — 
La  considération  des  attributs  des  étamines  lui  a  servi  pour  tra- 
cer les  caractères  de  chacune  des  vingt  premières  classes.  Ainsi 
fe  nombre  des  étamin^  libres ,  et  sans  proportion  dans  leur 
longueur  respective,  donne  lieu  à  l'établissement  des  treize  pre- 
mières classes.  —  I.  Monandriê.  Une  étamine  ou  un  seul  mari, 
a.  :  les  balisiers.  —  ii.  Diandrie,  Deux  étamines,  ex.  :  les  jas- 
mins ,  les  sauges.  —  m.  Triandrie,  Trois  étamines,  ex.  :  les 
iridées ,  les  graminées.  —  iv.  Télrandrie.  Quatre  étamines, 
îx.  :  les  scabieuses.  —  v.  Pentandrie,  Cinq  étamines,  ex.  :  la 
Murrache,  le  primevère.  — vi.  HexandrU.  Six  étamines,  ex.  : 
es  lys,  les  joncs.  —  vu.  Heplandrie,  Sept  étamines,  ex.  :  le 
narrunnier,  la  trientale.  —  viii.  Oclandrie.  Huit  étamines, 
îx.  :  lesépilobes,  les  bruyères.  —  ix.  Ennéandrie.  Neuf  ctami- 
les  ,  ex.  :»lcs  lauriers  ,  les  butomes.  —  x.  Déeandrie.  Dix 
tamines,  ex.  :  le  saxifrage,  la  saponaire.  —  \i.  Dodécandrie, 
)ouze  étamines,  ex.  :  le  réséda,  lai^remoine.  —  xii.  leosan-^ 
Irie.  Vingt  étamines  ou  plus,  insérées  sur  le  calice ,  ex.  :  les 
raies  rosacées.  —  xiii.  Polyandrie,  Vingt  à  cent  étamines  insé- 
ces  sous  l'ovaire ,  ex.  :  les  rengncules.  Les  deux  classes  suivan- 
es  sont  formées  sur  la  proportion  respective  des  étamines.  — 
Liv.  DidynanUi.  Quatre  étamines,  dont  deux  plus  grandes  et 
[eux  plus  petites,  ex.  :  les  labiées.  —  xv.  Télradynamie,  Six  éta- 
nines  dont  quatre  plus  longues ,  ex.  :  les  crucifères.  La  réunion 
les  étamines ,  par  leurs  filets ,  leurs  anthères ,  ou  leur  adhé- 
ence  au  pistil,  sert  de  fondement  aux  cinq  classes  qui  viennent 
mmédiatement.  —  xvi.  Monadelphie,  Les  étammes  réunies 
»ar  leurs  filets  en  un  seul  corps,  ex.  :  les  malvacées.  —  xvii. 
'Xadelphie.  Les  étamines  réunies  par  leurs  filets  en  deux  corps, 
X.  :  les  légumineuses.  —  xviii.  Polyadelphie.  Les  étamines 
éunies  parleurs  filets  en  plusieurs  corps ,  ex.  :  les  millepertuis. 
-  XIX.  Sungénéiie,  Les  étamines  rapprochées  en  cylindre  par 
|ors  anthères,  ex.  :  la  laitue.  —  xx.  Gynandrie.  Etamines  insc- 
fes  sur  le  pistil,  ex.  :  les  aristoloches.  Les  trois  classes  suivantes 
*n  l  établies  d*a  prés  la  position  des  fleurs  unisexuelles,  sur  le  même 
dividu  OQ  sur  des  individus  distincts.  Il  arrive  quelquefois 
l'elles  sont  mêlées  à  des  fleurs  hermaphrodites.  —  xxi.  Mo- 
icie,  Etamines  et  pistils  dans  des  fleurs  séparées ,  mais  sur  le 
ème  individu. ,  ex.  :  le  pin,  le  chêne.  —  xxii.  Diœcie.  Eta- 
ines  et  pistils  dans  des  fleurs  séparées  sur  des  individus  dis- 
icts,  ex.  :  le  chanvre,  le  peuplier.  —  xxin.  Pofy^ami>.  Fleurs 
rraaphrodites  parmi  les  fleurs  unisexuelles,  ex.  :  les  arroches. 
i  dernière  classe  comprend  les  plantes  dont  les  fleurs  ne  sont 
int  distinctes.  —  xxiv.  Cryptogamie,  Etamines  invisibles , 
ictiOcatioD  cachée  ,  ex.  :  les  mousses ,  les  algues.  Telles  sont 
vingt-quatre  classes  qui  composent  le  système  de  Linné  ; 
icune  de  ces  classes  est  elle-même  partagée  en  plusieurs  or- 
?s  d'après  des  caractères  que  nous  allons  taire  connaître.  Ainsi 
ordres  des  treize  premières  classes  sont  fondés  sur  le  nombre 
i  pistils,  et  désignés  sous  les  noms  de  monogynie ,  digynie , 
gynie ,  léiragyniê,  penlagynie ,  hexagynie ,  hepta^ynie ,  po- 
^agynie^iygyniê.  —  La  disposition  des  graines  a  faitdiviser  la 
lynamie  en  deux  ordres  :  la  gymnospermie,  qui  renferme  les 
unes  nues  et  à  découvert  aîi  fond  du  calice,  et  ïangiosper- 
e,  qui  comprend  les  graines  entourées  par  un  péricarpe.  — 
forme  de  la  silique,  tantôt  plus  longue  que  lar^ ,  tantôt  plus 
ge  que  longue  ou  aussi  large  que  longue,  a  séparé  la  quin- 
ine classe  en  deux  ordres  :  la  télradynamie  siliqueuse  ou  à 
igues  siliques,  et  la  télradynamie  siliculeuse  ou  à  petites  si- 
ues.  —  Pour  la  monadelphie ,  la  diadelphie  et  la  polyadel- 
ie ,  les  caractères  sont  tires  du  nombre  des  étamines,  de  sorte 
c  les  premières  classes  en  deviennent  les  ordres.  Dans  la  syn- 
a^sie,  les  six  ordres  qui  la  composent  sont  fondés  sur  la  poly- 
mie  (les  fleurs  réunies  dans  un  calice  commun  ;  voici  leurs  ca- 
utères :  v>  polygamie  égale:  toutes  les  fleurs  sont  hermaphro- 
les,  ex.  :  le  pi&<ienlit  ;  â""  polygamie  euverflue  :  les  fleurs  du 
(que  sont  hermaphrodites  et  fertiles,  ex.  :  la  camomille; 


^polygamie  fruitranée  :  les  fleurs  du  centre  sont  hermaphre* 
dites  et  fertiles ,  celles  du  bord  femelles  et  stériles ,  ex.  :  les  cen-* 
taurées  ;  4"*  polygamie  nécessaire  :  les  fleurs  du  centre  sont 
hermaphrodites  et  stériles,  celles  de  la  circonférence  femelles 
et  fertues ,  ex.  :  le  souci  ;  5<»  jfolygamie  séparée  :  outre  le  calice 
commun ,  il  y  a  un  petit  calice  particulier  pour  chaque  fleur, 
ex.  :  réchinopis;  G'^folwamie  monogamie:  toutes  les  fleurs  her- 
maphrodites mais  isolées  les  unes  des  autres  et  ayant  seule*- 
ment  leurs  anthères  rapprochées,  ex.  :  la  violette.  ]«a  gynandrie 
a  été  partagée  en  quatre  ordres ,  dont  les  caractères  sont  tirés 
du  nombre  des  étamines.  Les  ordres  de  la  monœcie  et  de  la 
dicDcie  se  rapportent  à  quelqu'une  des  classes  précédemment 
établies.  Elles  renferment,  par  conséquent,  des  plantes  monan- 
dres ,  j^nandres ,  monadelphes.  —  La  polygamie  se  compose 
de  trois  ordres  :  1^  la  monœcie  :  les  fleurs  sont  unisexuelles  et 
hermaphrodites  sur  le  même  individu  ;  2**  la  diœcie  :  les  fleurs 
unisexuelles  sont  sur  un  individu  ,  et  les  hermaphrodites  sont 
sur  un  autre  ;  S**  la  tricecie  :  les  fleurs  mâles ,  femelles,  berma* 
phrodites ,  sont  sur  trois  individus  diflërents.  Enfin  la  crypto- 
garnie,  qui  forme  la  vinot-quatrième  etdernière  classe,  se  divise 
en  quatre  ordres  qu'on  doit  considérer  comme  autant  de  famiU 
les  naturelles  ;  ce  sont  les  fougères,  les  mousses,  les  algues  et  les 
champignons.  —  Nous  venons  d'exposer  cet  ingénieux  système , 
qui  a  valu  à  son  auteur  tant  de  louanges  etde  critiques.  On  ne 
saurait  se  dissimuler  qu'il  n'ait  l'inconvénient  de  disperser  quel- 
quefois des  genres  très-rapprochés  dans  la  nature.  C'est  ainsi , 
par  exemple ,  que  les  sauges  se  trouvent  très-éloignées  des  la- 
biées, et  que  les  graminées  sont  disséminées  dans  plusieurs  clas- 
ses diflërentes.  Tout  en  admettant  la  vérité  de  ces  reproches , 
nous  demandons  s'il  était  possible  de  créer  une  méthode  artifi- 
cielle plus  simple,  d'une  application  plus  aisée ,  et  présentant, 
d'ailleurs ,  l'immense  avantage  de  comprendre  facilement  tous 
les  végétaux  connus ,  et  tous  ceux  qu'on  pourra  rencontrer  par 
la  suite.  Le  système  sexuel  est  réellement  ce  qui  a  été  imaginé 
de  mieux  pour  arriver  à  la  connaissance  des  plantes,  et  s'il  ne  jouit 
pas,  comme  la  méthode  naturelle,  de  l'avantage  de  les  grouper 
par  leurs  affinités  entre  elles ,  il  est  tellement  utile  dans  un 
grand   nombre  de  cas,  que  la  plupart  des  botanistes  dis- 
posent aujourd'hui,  surtout  dans  les  pays  étrangers,  leurs  Spe- 
des  et  leurs  Flores  particulières  d'après  les  principes  qui  y 
sont  étabUs.  —  L'utilité  d'une  méthode  naturelle  se  fit  sentir  dès 
l'instant  où  les  botanistes  remarquèrent  qu'un  ^rand  nombre 
de  végétaux  se  ressemblaient  par  leur  port  et  leur  aspect.  Ils  ne 
tardèrent  point  à  s'apercevoir  que  les  fleurs ,  les  fruits,  le  mode 
particulier  de  germination  ,  de  floraison  ,  fournissaient  des  ca- 
ractères communs,  d'après  lesquels  les  plantes  se  rangeaient, 
comme4*elles-mêmes,  en  plusieurs  classes  faciles  à  reconnaître. 
Ainsi  se  trouvèrent  formées  les  familles  des  graminées ,  des 
^  ombellifères,  des  papillionacées,  etc.  C'étaient  autant  de  groupes 
auxquels  la  nature  avait  imprimé  une  physionomie  assez  ois- 
tincte  pour  qu'elle  frappât  aussitôt  l'attention.  Si  tous  les  sujets 
du  règne  végétal  étaient  aussi  faciles  à  reconnaître ,  nous  au- 
rions bientôt  une  méthode  naturelle  complète ,  désir  constant 
des  botanistes  ;  malheureusement  la  chaîne  des  êtres  est  inter- 
rompue à  chaque  instant  ;  de  grandes  distances  séparent  sou- 
vent les  anneaux ,  et ,  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissan- 
ces ,  ridée  d'une  série  linéaire  et  non  interrompue  de  ces  fa- 
milles est  une  véritable  chimère.  Malgré  ces  inconvénients , 
la  méthode  naturelle  est  encore  la  seule  qui  puisse  nous  faire 
connaître  convenablement  les  rapports  qui  existent  entre  les 
êtres ,  la  place  qu'ils  occupent  dans  la  hiérarchie  de  la  nature, 
et  les  lois  qui  les  gouvernent.  Mais,  pour  arriver  à  la  forma- 
tion des  familles  qui  composent  la  méthode  naturelle ,  il  a  fallu 
étudier  les  individus  séparément ,  et  observer  toutes  leurs  par- 
ties ,  depuis  la  racine  jusqu'au  fruit  ;  on  s'est  alors  aperçu  qu'il 
J^  avait  aes  collections  d'êtres  qui  se  montraient  toujours  sous 
es.  mêmes  formes ,  et  qui  naissaient  les  uns  des  autres  par  un 
mode  de  génération  constant  et  uniforme.  C'est  à  ces  réunions 
d'êtres  cju  on  est  convenu  de  donner  le  nom  collectif  d'espèces. 
La  lumière,  l'habitation,  la  hauteur  occasionnent  des  différences 
très-marquées  entre  les  individus  d'une  même  plante;  ce  sont 
ces  différences  qui  constituent  les  variétés,  qu'on  distingue 
des  véritables  espèces ,  en  comparant  réciproquement  leur  or- 
ganisation. Les  caractères  qui  établissent  la  démarcation  d'une 
espèce  à  l'autre  sont  appelés  caractères  spécifiques,  —  En  con- 
tinuant cet  examen  ,  on  rencontre  des  plantes  qui,  distinctes 
par  leurs  caractères  particuliers,  se  rapprochent  essentiellement 
par  les  parties  de  la  fructification.  On  réunit  toutes  ces  espèces 
en  un  seul  groupe  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  genre.  Les  ca- 
ractèresdu  genre  appelés  génériques  se  subdivisent  en  naturels, 
qui  se  composent  de  toutes  les  particularités  de  la  fructification , 


MVAmqOB. 


(««•) 


MnRAHVQint. 


commîmes  à  tootes  les  espèces  d*iin  même  genre  ;  et  en  e$êen^ 
Utiê  tqm  sont  le  Irait  par  lequel  on  genre  diflèrc  d*un  autre 
genre.  —  Les  plantes,  par  l'établissement  des  espèces  et  des 
genres»  se  trouvent  tirées  de  la  confusion  apparente  sous  laquelle 
elles  se  présentaient  à  nos  regards  ;  mais  le  grand  nombre  de 
genres  ne  les  rendrait  que  d'un  médiocre  secours  pour  la  mé> 
noii^y  si  Ton  n'avait  imaginé  des  coupes  plus  étendues  fon- 
dées sur  des  caractères  analogues.  Lorsque  la  réunion  des  çenres 
a  lieu  à  Taide  dun  seul  caractère ,  on  lui  donne  le  nom  d  ordr^ 
^ropremaUdii.On  Tappetle  famille,  lorsque  les  caractères  sont 
pris  de  la  structure ,  de  la  forme  et  de  la  disposition  de  tous  les 
orgaoes  des  végétaux.  C'est  par  le  rapprochement  des  familles 
ei  leur  disposiUon  à  la  suite  les  unes  des  autres  que  se  forme 
k  Méthode  diU  naturelle,  dont  nous  allons  tracer  l'histoire.  — 
Magnol  est  le  premier  qui  ait  établi  des  séries  de  plantes  sur  l'en- 
semble  de  leurs  analogies,  et  qui  les  ait  désignées  sous  le  nom 
de  familles.  Linné  lui-même ,  dans  ses  Fragmenta  metkodi 
naimralis ,  jeta  les  fondements  de  la  classiûcation  naturelle. 
La  travail  de  ce  grand  homme  fut  un  germe  fécond  qui  propa- 
gea l'idée  de  la  méthode  naturelle.  Haster,  dans  son  Systema 
gm^rale  planUrum ,  fit  voir  qu'il  avait  parfaitement  compris  ce 
qui  devait  en  (aire  la  base.  Adanson  publia  ensuite  ses  familles 
naturelles  disposées  en  une  gradation  fondée  sur  tous  les  rapports 
possibles  de  ressemblance.  Son  ouvrage  est  peu  consulté ,  parce 
que  les  caractères  des  familles  n'y  sont  point  nettement  établis , 
et  à  cause  de  la  bizarrerie  de  sa  nomenclature.  En  1759  ^  Ber- 
nard de  Jussien  ayant  été  chargé  par  Louis  X  Vde  l'arrangement 
du  jardin  botanique  deTrianon,  commença  à  y  classer  les  plantes 
eo  fiimillî»g  naturelles;  mais  la  gloire  de  perfectionner  la  niéthode 
naturelle  était  réservée  à  M.  Antoine-Laurent  de  Jussieu  qui^ 
dans  son  Gênera  planiarum,  ouvragée  marqué  du  sceau  du 
génie,  a  fait  sentir  à  tons  les  botanistes  l'mcontestable  su- 
périorité de  la  méthode  des  ensembles  sur  celle  des  carac- 
tères isolés.  M.  de  Jussieu  divise  son  système  en  trois  grandes 
tribus  basées  sur  l'absence  ou  le  nombre  des  cotylédons  :  l**  vé- 
gétaux acotylédonéê  (point  de  cotylédons);  2<*  végétaux  mono-- 
CQlylédonéi  (un  seul  cotylédon);  S^*  végétaux  dieoivlédonét 
(F.  ce  mot)  (deux  ou  plusieurs  cotylédons).  Ces  trois  tnbus  sont 
elles-mêmes  subdivisées  eu  quinze  classes.  La  première  classe 
ne  se  prête  à  aucune  division  ;  elle  renferme  les  végétaux  aco- 
tjrlédonés ,  c'est-é-dîre  les  plantes  qui  ne  présentent  ni  fleurs 
ni  firuits.  Les  végétaux  monocotviédonés  se  partagent  en  trois 
disses ,  suivant  que  l'insertion  des  étamines  est  l^fpoqynUfue , 
^igyjniq^oaipigYniqvLe,  Le  nombre  prodigieux  des  végétaux 
dicotylédones  a  dû  nécessairement  y  multiplier  les  coupes. 
Biles  ont  été  établies  sur  l'absence,  la  présence  do  la  corolle , 
et  sur  le  nombre  de  ses  pièces  ;  d'où  sont  résultés  les  dycoijflé-' 
d^més  apétales  (sans  corolle),  formant  trois  classes  secondaires, 
dans  lesquelles  l'insertion  o^  étamines  est  épigyniqoe,  périgy- 
nique  et  hypogynique.  Les  dicotylédones  moMpétales  (corolle 
d'une  pièce)  comprennent  quatre  cJasses ,  suivant  que  la  co- 
rolk  staminifère  est  hypogyne,  péngyne,  épigyne  a  anthères 
soudées,  épigyne  à  anthères  libres.  Enfin  les  dicotylédones 
polypétalês  (corolles  â  plusieurs  pièces),  divisés  en  trois  classes, 
d'après  leur  mode  dinsertion,  qui  est  épigyne  ou  périgyne. 
—  La  quinzième  et  dernière  classe  renferme  toutes  les  plantes 
dont  les  fleurs  sont  unisexes  et  séparées  sur  des  individus  diffé- 
rents. Elles  sont  appelées  diclines  irrégulièree.  Chacune  de 
ces  classes  porte  un  nom  propre  qui  n'était  d'abord  qu'un  ad- 
jectif ;  M.  Richard  lui  a  substitue  la  terminaison  substantive, 
qui  nousparait  plus  convenable. — Dans  l'origine,  la  méthode  de 
M.  Jussieu  n'embrassait  que  cent  familles;  les  travaux  de 
MM.  Richard ,  de  Humboldt,  de  Mirbel,  de  Candolle,  de  La- 
mark  en  ont  considérablement  augmenté  le  nombre,  qu'on 
évalue  maintenant  à  deux  cents  environ.  M.  de  Gindolle 
adopte  la  grande  division  des  végétaux  en  trois  groupes  gé- 
néraux ou  embranchements,  savoir  :  les  végétaux  cellulaires 
on  inewUfryonés^  les  végétaux  vaseulaires  ou  ewibryonés,  qu'il 
diviseen  v^étauxfiMlop^f  ou  monoeotylédonés,  et  en  vé^taux 
êttogênes  ou  éHeoiylédânés,  M.  de  Candolle  prend  pour  point  de 
départ  les  famillea  qui  ont  le  plus  grand  nombre  a'orcanes  ;  en 
conséquence,  il  commence  par  les  exogènes  à  périantne  double 
qui  comprennent:  l**leslAaiStiffi«/lofes.  qui  ont  les  pétales  distincts 
insérés  sur  le  réceptacle  ;  V  les  eal^cthores ,  qui  ont  les  pétales 
libres  ou  plus  ou  mcîiis  soudés  »  insérés  sur  le  calice  ;  3*>  les 
coroliiftores,  ayant  les  pétales  soudés  en  une  corolle  non  atta- 
chée au  calice.  Les  exogènes  à  périanthe  simple  forment  un  seul 
groupe  :  4**  lesmonodUamycl^f.  —  Les  endogènes  sont  divisés  en  : 
1*  endogèms  phamirogamês,  dont  la  fructifleation  est  visible  et 
ré^ulièie;  ST  enâogèms  cryptogames ,  dont  la  fhictification  est 
cachée»  inconnue  ou  irrégulière.  Enfin,  les  végétaux  CêUuknrcê 


ou  aootylédonés,qvi  n'ont  quedu  tissu  eellfilaire,  saus^raissea^ 
se  sutMHvisent  en  :  i**  foliacées,  ayant  des  expansions  foliamq 
des  sexes  connus  ;  2®  aphylles ,  n'ayant  pas  d'expansions  folj 
cées  ni  de  sexes  connus.  —  MM.  Richarcl  et  Linaley,  frappa 
la  faiblesse  des  caractères  sur  lesquels  on  s'était  fonoe  pd 
multiplier  les  fiamilles,ont  imaginé  d'étatilir  dans  le  règne  vf^ 
tal  deux  sortes  de  groupes  :  les  tribus  et  les  famiHes.  M.  IM 
iejf  admet  dnq  grandes  classes ,  savoir  :  I*  les  ewog^i  I 
dicotylédones  ;  2"*  les  gymnospermes  ou  dicotylédons  dépooi^ 
d'enveloppes  florales ,  et  ayant  les  graines  nues  ;  V*  les  fruM 
nés  ou  monoeotylédons  ;  4*>  les  rhixanthes,  qui  sont  en  fhH 
dépourvus  de  feuilles ,  ont  à  peine  quelque  trace  de  vaisseau 
ont  des  fleurs,  et  dont  les  graines  sont  dépourvues  d^embrrt^ 
5^  les  acrogénes  ou  inembryonés;  chacune  de  ces  classes  serin] 
en  sous-dasses,  en  ordres ,  en  sous-ordres.  —  En  iT78,  M.| 
Lamark  publia,  dans  sa  Flore  française,  une  nouvHte  méthcj 
pour  arriver  à  la  connaissance  des  espèces.  Elle  se  compose  { 
deux  caractères  tellement  opposés  qu'on  est  forcé ,  d*après  tin 
pection  de  la  plante  qu'on  examine ,  d'admettre  nm  H  i 
rejeter  l'autre.  Le  caractère  conservé  se  subdivise  laâ-niéfi)e< 
deux  caractères  qui  s'excluent  mutuellement,  de  sorte qœ^ 
différence  en  différence ,  on  est  non-seulement  conduit  aa  noi 
du  genre ,  mais  encore  à  celui  de  l'espèce.  Cette  méthode  in^ 
nieuse ,  connue  sous  le  nom  de  méthode  analytiaue  oa  éùh 
tomique,  a  été  singuKèrement  perfectionnée  par  M.  deCimfoffc 
MM.  Loîseleur  D^longchamps  et  Marquis  ont  dienftêi  sim- 
plifier la  méthode  naturelle  ;  admettant  la  divinaii  do  rkm 
végétal  en  trois  grandes  classes,  ils  subdivisent  «&  trois  inW 
d'après  la  considération  des  enveloppes  florales  ou  pènwte; 
ils  nomment  monopérianthées  celles  qui  n'ont  qu'na  pérântk 
et  dipérianthées  celles  qui  en  ont  deux.  Lorsque  te  pèrianth 
n'est  plus  circulaire ,  mais  qu'il  se  compose  aune  on  de  plJ 
sieurs  écailles,  les  plantes  sont  dites  sguamifloret.  La  \m 
des  monoeotylédonés  présente  les  mêmes  sous— classes.  Ce 
grandes  coupes  étant  elles-mêmes  insuffisantes,  à  cause  de  l 
multitude  des  familles,  on  s'est  servi  de  la  position  sapériftirv^ 
inférieure  de  l'ovaire.  Les  noms  de  superovariécs  et  aiftftnxé 
riées  ont  été  donnés  aux  plantes  qui  offiraient  ce  nouvesaarxl 
tère.  Enfin ,  l'absence  ou  la  présence  des  feuilles  a  servi  à  p^ 
tager  la  tribu  des  acotylédones  en  deux  classes  :  les  acolyl<w 
foliées  et  les  acotylédones  aphylles.  —  En  rendant  justice  d 
travaux  de  ces  hommes  célèbres  et  des  botanistes  qui  ont  va\ 
ché  sur  leurs  traces,  on  ne  peut  cependant  s'empèdiffi 
regretter  la  confusion  qui  s'est  introduite  dans  cette  \3A 
saence.  La  manie  d'attacher  son  nom  à  quelque  coufif. 
quelque  caractère  nouveaux  a  jeté  le  trouble  dans  les  fainil^ 
leur  morcellement  n'a  plus  connu  de  bornes  ;  on  en  est  v«n' 
couper  les  genres  en  ceux ,  trois  et  même  plus ,  pour  d^ar 
davantage  a  ce  démembrement  un  air  de  famille.  La  Uiç 
de  Linné,  si  admirable  de  simplicité,  a  disparu  devant  les  in!^ 
minables  périodes ,  prétendues  descriptives.  Des  réform»» 
maintenant  indispensables,  si  l'on  ne  veut  tomber  dans  less 
nuties  et  ressembler  à  ces  médecins  qui  font  consister  toute  ic 
science  dans  des  chiffres ,  des  {;lobules  ou  des  dérangen'? 
de  texture.  La  botanique  ne  consiste  pas,  comme  on  l'a  cm  k'* 
temps ,  à  donner  simplement  un  nom  aux  différentes  plaov 
mais  elle  s'occupe  d'étudier  les  phénomènes  de  leurs  fonetio»^ 
d'établir  la  qualité  des  substances  qui  les  composent  (F.  Pv^ 
siOLOGiE  végétale)  ;  elle  dresse  le  catalogue  des  ts^ 
les  désigne  par  un  nom ,  et  les  place  ensuite  par  genres  H  f 
familles ,  selon  les  rapports  qui  les  lient  (F.  MÉraoDC  » 
TANIQUES  et  Nomenclatubes)  ;  elle  les  examine  dans  ^ 
ordre  de  distribution  sur  les  différentes  parties  du  gtol)e,  oo« 
vant  les  localités  (F.  Flore  et  Géografhtb  botank^ 
La  botanique  ne  nous  fait  pas  seulement  connaître  les  foac^ 
des  diverses  parties  qui  composent  les  planta  (pfcyttoAiH 
elle  nous  apprend  quelles  sont  la  forme  et  la  symétrie  <i!l 
organes  {organographie),  nous  fait  pénétrer  dans  la  stmdH 
leurs  tissus  (analomie) ,  et  enfin  nous  enseigne  la  langue  iftm 
que  dont  elle  est  obli^  de  faire  usage  (terw^nologie,  g^^ 
aie).  D'après  ce  qui  vient  d'être  dit,  u  est  évident  que  la  sôH 
des  plantes ,  considérée  dans  son  ensemble ,  a  un  double  M 
d'un  côté,  elle  nous  apprend  à  distinguer  les  végétaux  parj 
noms  propres  et  de  bonnes  descriptions  ;  de  l'autre,  elle  rj 
enseigne  à  les  grouper,  soit  à  l'aide  de  moyens  arlîflciels  M 
l'aide  des  rapixNrts  que  la  nature  a  établis  entre  eux.  La^ 
graphie  est  1  art  de  nommer  et  de  décrire  les  plantes  ^  la  i^ 
nomie  est  cette  partie  de  la  science  qui  traite  des  princir<>J*1 
classification.  A  ces  deux  branches  s'en  ratlacbeaf  néors^ 
ment  deux  autres,  la  Hltérature  botanique  et  la  sj^f* 
mots  par  lesquels  on  entend  la  série  des  noms,  soit  Tialgaire^^ 


BOVAHiWK. 


(m) 


BMTAïaQinB. 


râenlifiqoei^qiie  chaque  plante  a  re^  à  différenles  époques  et 
chex  lesdifierents  peuples.  La  botanique  peut  être  appliquée; 
&Ue  se  subdivise  alors  en  botanique  aaricote ,  forestière,  horti- 
smiiuraie  (  V,  ces  mots),  qui  enseigne  a  cultiver  les  plantes,  à  en 
p^fectionner  les  qualités ,  à  les  rendre  meilleures  »  salubres, 
■tilesy  à  convertir  en  aliments  agréables  la  racine  amére,  la  t^ 
Ml  la  feuille  coriace ,  i  les  disposer  pour  Tornement  d«i  jardins, 
etc.  ;  en  botanique  économique  ou  tnduUrieUe^  qui  a  pour  ol^ 
de  faire  connaître  l'utilité  des  plantes,  dans  les  arts  ou  Técono- 
nie  domotique;  en  botanique  «i^ica/#, qui  apprend  àconnaltre 
les  propriétés  que  possèdent  les  plantes  pour  combattre  les 
maladies.  Ces  nombreuses  applications  de  la  botanique  mon- 
trent ses  rapports  incessants  avec  Tbomme  ;  Tagriculture ,  Té- 
Donomie  domestique  »  Tindustrie ,  les  arts  sont  ses  tributaires. 
—  La  botanique  agricole  est  sans  contredit  la  plus  importante 
le  la  science  médicale,  puisqu'elle  renierme  les  végétaux  desti- 
nes à  la  nourriture  de  l'homme  et  à  ses  besoins  industriels. 
$en  but  est  d'acclimater  les  plantes  utiles  et  de  les  mettre  à 
ia  portée  de  tout  le  monde;  elle  s'occupe  aussi  des  soins  qu'en- 
sent  les  plantes  vivantes  que  l'on  rapporte  des  voyages  de  long 
sours.  Les  travaux  faits  à  Grignon,  ceux  de  M.  Soulange  Bo- 
lin  et  de  plusieurs  agriculteurs  du  plus  grand  mérite  démon- 
trent suffisamment  l'utilité  de  cet  art  qu'on  peut  regarder 
XHnme  le  premier  de  tous.  —  Nous  avons  dit  que  les  ^ntes 
burnissaien t  de  puissants  auxiliaires  à  l'art  de  guérir  (6ofait^ife 
médicale).  Il  faut  cependant  convenir  qu'un  grand  nombre  de 
r^Uux  ont  été  décorés  de  vertus  imaginaires;  quoi  qu'il  en 
oit,  la  botanique  médicale  compte  encore  ai^'oord'hui  des  plan- 
es d'nne  importance  extrême.  Afin  d'arriver  protaptement  et 
ivec  certitude  à  la  connaissance  des  propriétés  médicales,  il  faut, 
i  l'exemple  de  Gœbel  d'Eisenach,  de  MM.  Pidoux  et  Trous- 
eau  ,  soumeUre  à  un  examen  rigoureux  l'organe  ou  le  système 
rorganes  qui  fournit  un  médicament,  ou  qui  produit  une 
^on  réelle  sur  l'économie  animale.  —  On  nomme  6olanimitf 
taêsiqku  rétude  des  plantes  citées  dans  les  auteurs  anciens. 
Je  grandes  difficultés  hérissent  ce  genre  de  recherches ,  car 
»ur  les  rapporter  aux  espèces  connues ,  il  ne  suffit  pas  de  se 
ïÔBétrer  de  ce  qu'on  a  écrit  sur  elles,  mais  il  faut,  de  toute 
lecessité ,  se  transporter  sur  les  lieux  où  elles  ont  été  indiquées, 
les  y  chercher,  et  lorsqu'on  croU  les  avoir  trouvées,  comparer 
a  descnption  ancienne  avec  les  caractères  actuels ,  et  prenon- 
»r  ensuite  avec  une  conviction  loyalement  acquise.  JDepuis 
ioelques  années  on  s'est  beaucoup  Ovré  à  des  recherches  mi- 
Toscopiques  sur  les  plantes  ;  les  illusions  causées  par  le  gros- 
useœent  des  verres  ont  sans  doute  occasionné  de  singulières 
Trcurs ,  il  est  néanmoins  présumable  que  ce  nouvel  appui  de 
a  science  conduira  à  des  découvertes  intéressantes.  La  botanique 
tfcroêcopique  est  donc  encore  à  créer  ;  mais,  dans  les  travaux 
iteneurs,  il  faut  éviter  de  marcher  sur  les  traces  de  ceux  qui 
dmettent  le  principe  d'une  existence  mixte,  que  les  uns  font 
«ur  tour  à  tour  des  facultés  instinctives  de  Tammal  et  des  pro- 
«éiês  du  végétal ,  que  les  autres  regardent  au  contraire  comme 
î  point  mfiniment  délicat  où  l'animalité  finit  et  où  commence 
i  véçeubilité.  La  botanique  a,  comme  le  règne  animal ,  con- 
rme  la  vente  du  déluge  universel  :  sur  les  plus  hautes  monta- 
nés ,  sur  les  coUmes ,  dans  les  excavations  de  Montmartre ,  on 
découvert  des  empreintes  de  feuille  de  palmier  et  d'autres 
jigetaux ,  parfaitement  bien  dessinées.  Celte  partie  de  la  boU- 
•que,  qu'on  désigne  sous  le  nom  de  boUnique  oryelologique , 
«t^a-dn-e  des  végétaux  fossiles,  est  encore  dans  .l'enfonce.  Les 
ebris  de  plantes  qm  la  constituent  ont  été  trouvés  dans  les  dif- 
^ntes  couches  des  terrains  secondaires.  Il  y  en  a  d'entière- 
leat  inconnus  dans  les  houilles ,  les  carrières  à  plâtre,  les  schis- 
es  ,  etc.  ;  d'autres  ont  leurs  congénères  vivants  sous  les  zones 
quatonales  de  l'un  et  l'autre  hémisphère.  On  les  rencontre 
«les ,  rarement  en  grandes  masses.  Les  données  générales 
ïornies  par  Faujas,  Stemberg,  de  Schlotham  et  Brongniart 
mèneront  sans  doute  à  des  résuUats  plus  satisfaisanU  que  ceux 
[Qe  1  on  possède.  —  Si  l'on  étudie  avec  soin  l'organisation  des 
Janti»,  on  s'aperçoit  bientôt  que  c'est  principalement  par  des 
ieviaUons  de  symétrie,  ou  mieux  par  des  répétitions  et  -des  re- 
ranchements ,  que  les  fleurs  diffèrent  entre  elles.  Chaque  fleur 
leurrait  donc  servira  tontes  les  autres  d'objet  de  comparaison  ; 
nais  comme  la  plus  parfaite  ne  serait  encore  eUe-méme  qu'une 
leviatu»  du  type  général,  force  est  donc  d'en  créer  un  qui  oOm 
0118  les  developpemenU  dont  les  fleurs  sont  susceptibles,  mais 
aub  répétition  aucune.  En  lui  comparant  une  fleur  queleon- 
lee,  on  voit  anasitût  s'H  manque  quelque  chose  à  ceUc  dernière, 
m  81  elle  patente  des  multiplications.  En  étendant  cette  opé- 
^uon,  on  arrive  i  des  résultats  encore  plus  satisfaisanU  iMar 
espnt  et  plus  utiles  pour  la  science.  CVesl  ainsi  qu'en  ofier- 


vant  des  plantes  dont  les  rapports  mutuels  paraissent  incertains, 
si  on  les  rapproclie  du  type ,  celles  dont  les  caractères  lui  res- 
sembleront davantage  doivent  être  mises  ensemble ,  tandis  que 
les  autres  en  seront  éloignées;  ce  sont  ces  principes  fondanien* 
taux  qui  constituent  la  botanique  comparée,  qui  ne  nous  montre 

passeulemcnl  les  rapports  des  organesd'une  même  planteou ceux 
du  même  organe  dans  plusieurs  végétaux,  mais  nous  met  pour 
ainsi  dire  tout  à  la  fois  en  r^ard  les  diverses  pièces  de  deux 
ou  de  plusieurs  fleurs  d'espèces  diflërentes.  Nous  n'aurions 
qu'incomplètement  fait  connaître  la  botanique,  si  nous  n'e»> 
irions  pas  dans  quelques  développements  nouveaux  sur  son  bot 
et  son  utilité.  Puisque  toutes  les  partiesde  cette  science  se  ratta- 
chent à  l'organographie,  il  est  clair  qu'il  faut  saroir  disU'nguer 


hommes  :  pour  les  élever  et  les  bien  diriger,  il  fout  les  connaître. 
Des  notions  étendues  sur  les  plantes  ne  sont  pas  moins  néces- 
saires au  médecin  ;  qu'on  attribue  par  exemple  à  une  plante 
quelque  propriété  ignorée  pendant  longtemps,  il  ne  reconnaîtra 
la  vérité  sans  faire  de  dangereuses  expériences  que  s'il  a  étudié 
les  végéUux ,  s'il  sait  les  comparer  entre  eux  et  saisir  leurs  rap- 

Eorls.  Que  d'applications  utiles  cette  science  peut  reeevoiT  ! 
in  homme  étranger  à  la  médecine  mais  versé  dans  la  botanique 
peut  contribuer  a  la  guérison  de  ses  semblables  ou  à  celle  des 
animaux.  Il  sait  que  les  végétaux  qui  ont  la  même  organisation, 
ont ,  en  général ,  les  mêmes  propriétés  ;  la  maladie  exige  par 
exemple  l'usage  dune  labiée  trop  difficile  à  rencontrer?  il  en 
indique  une  autre  dont  les  eflets  sont  également  salutah'es. 
Citons  un  fait  que  la  science  a  conservé  dans  ses  annales  :  Une 
épizootie  s'était  déclarée  parmi  les  bestiaux  de  la  Laponie;  on 
la  croyait  sans  remède ,  et  le  cultivateur  voyait  avec  désespoir 
disparaître  les  ressources  de  sa  famille.  Linné  arrive;  bientôt 
il  a  découvert  la  source  du  mal,  une  plante  vénéneuse  en  est 
Tunique  cause;  et, en  conseillant  aax  colons  rassurésd'éloigner 
leur  béuil  de  la  cigui  vireuse,  l'illustre  botaniste  arrête  les  ra- 
vages d'un  fléau  redoutable.  Vivant  sans  cesse  au  milieu  des 
plantes,  le  botaniste  sait  ce  qui  convient  à  chacune  d'elles ,  il 
connaît  les  habitations  qu'elles  préfèrent  quand  elles  sont  aban- 
données à  elles-mêmes j  l'exposition  qu'elles  recherchent, 
la  température  qu'elles  aiment,  et  il  peut  ensuite  éclairer  le 
cultivateur  sur  la  marche  de  la  nature.  En  parcourant  les  con- 
trées lointaines ,  l'analogie  le  conduit  à  découvrir  les  végétaux 
utiles  qui  réussiront  le  mieux  dans  sa  patrie.  Il  n'est  point  de 
lieu  qui  ne  renferme  pour  lui  des  trésors.  L'Océan  a  ses  algues , 
les  eaux  douces  sont  peuplées  de  naïades  et  de  potamogeton, 
les  antres  des  rochers  se  tapissent  de  fougères,  et  des  lichens  s'é- 
tendent sur  nos  murailles  en  plaques  bigarrées.  N'oublions  pas, 
en  terminant  cet  article,  que  l'un  des  plus  grands  écrivains  de 
l'Allemagne,  Goethe  cultiva  la  botanique,  et  que  dans  ses  Mé- 
tamorphoëesdesptanteSfii  fit  pour  les  organes  oe  la  plante  isolée 
oequeJussieu  avait  fait  un  an  auparavant  pour  l'ensemble  du 
règne  végétal.  Chose  remarquable ,  il  n'est  peut-être  pas  m 
livre  publié  depuis  dix  ans  sur  Forganomphie  ou  la  botanique 
descriptive  qui  ne  porte  l'empreinte  de  la  théorie  des  analogues 
de  l'auteur  allemand  restée  longtemps  ignorée.  Un  grand 
nombre  d'ouvrages  ont  été  publiés  sur  la  botanique ,  nous  allons 
rapidement  énumérer  ceux  qu'il  importe  le  plus  de  consulter. 
Adanson,  FamUle  dei  plantes^  2  toI.,  Paris,  1763.  Brown 
(liobert},  Prodromue  Florœ  novm  EoUandim,  Londini,  1810. 
EUmentê  de  botanique  ou  Histoire  abrégée  des  plantes,  par 
A.  Brierre  de  Boismont  et  Pottier ,  Paris,  1826.  De  Candolle, 
Prodromus  systematis  naturalis  regni  vegetabilis ,  7  vol., 
Parisiis ,  1824-30.  —  Id.,  Théorie  élémentaire  de  la  botanique, 
T  édition,  1  vol.,  Paris,  1819.  Dnhamel  du  Monceau ,  la  Pkg- 
sique  des  arbres,  2  vol.,  Paris,  1768.  Dutrochet,  Mémoires 
pour  servir  à  t  histoire  amUamique  et  j^ysiohgique  des  végé^ 
tauœ  et  des  aninMUX,  2  yol.,  Paris,  1837.  Goethe,  Versuch, 
die  métamorphose  derpflanxen  xu  erhlaren,  Gotha ,  1790.  De 
Jussieu,  Gênera  planiarum,  1  vol.,  Parisiis,  1789.  Lamark  et 
de  Candolle ,  Flore  française,  Z''  édition ,  4  vol. ,  Paris ,  1805. 
Lindley,  Â  Naturai  System  of  boêang ,  2*  édition,  1  vol.,  Lon* 
don,  1836.  Linné ,  Philosophia  botaniea,  ed.seeunda  ,  1  vol., 
Berolini,  1780.  —  Id. ,  Genma  plantamm.  —  Id.,  Systema  ve* 
gelabilium,  —  Id.,  Àmosnitates  aeademieœ.  Loiseleur  Deslong- 
champs,  Flora  gaUieay  ed,  seewnda ,  2  vol.,  Parisiis,  1826. 
Mirbel ,  Eléments  de  physiologie  végétale  et  de  botanique,  2 
vol.,  Paris,  1815.  Persoon ,  Syn^tis planlarum ,  2  yol..  Pan- 
sas .  1805.  Achille  Bichard,  Nouveaux  Eléments  de  botanique, 
6«  édition,  1  vol. ,  Parisy  1838.  Louis  Bichard ,  Ànaluse  ^ 
fruU,i  yol,  Paris,  1808.  Ac^goste de SaiBt--Hilaire , ifts(<»^ 


B0TAMY-BAT. 


(128) 


BOTABQUB. 


iê9  pkmUi  Itt  phu  rewmrqmable$  du  Brésil  et  du  Parag%uty, 
I  ToL,  PtrtSy  1S3I.  —  Id.,  Leçons  de  botanique  comprenant 
principalement  /•  mH>rpkoiogie  végétale,  Paris  »  1841.  Tourne- 
fort  (PiUon  de) ,  InsHtutiones  rei  herbariœ,  3  vol. ,  Parisiis, 
i717-19.  Turpin,  Essai  d'une  iconographie  élémentaire  et 
^hsopkique  des  végétaux.  Pans ,  1820. 

A.  Brierre  de  Boismont. 
BOTANiQrs  (beaux^arts)^  s.  m.  flgure  allégorique  représen- 
tée par  une  belle  femme  qui  tient  une  plume  et  un  livre,  comme 
s'occupant  de  la  nomenclature  des  végétaux,  et  entourée  déplan- 
tes étrangères. 

BOTANIQUES  (JaRDINS)  (F.  JaRDINS). 

BOTA5CISBB  (gramm.}^  V.  n.  chercher  des  plantes,  observer 
les  plantes  et  leur  végétation.  L*  usage  a  bien  préféré  herboriser; 
mais  herboriser  signifie  plutôt  amasser,  recueillir  des  herbes, 
qu'oftiserver  les  progrès  et  la  nature  des  végétaux.  Botaniser  vaut 
mieux  dans  le  dernier  sens. 

BOTAXISEIJB  igramm.),  s.  m.  chercheur  de  plantes  (  F. 
Herborisetr). 

B4ITAJIISTE  (yramm.),  s.  m.  celui  qui  étudie  la  botanique, 
qui  esl  savant  en  liotanique. 

BOTASOCBAPHE  (gramm.),  s.  m.  celui  qui  fait  des  traités, 
des  descriptions  sur  la  t)otanique. 

B4rrAJlOGBAPHiE  {gramm»)^  s.  m.  principes  de  botanique, 
d*anatomie  et  de  physiologie  végétales.  —  Ouvrage  sur  les  prin- 
cipes des  végétaux. 

BOTANOQRAPHiQUE(j)framm.) ,  adj.  des  deux  genres,  qui 
concerne  la  botanographie .  Histoire  botanographique ,  science 
botanographique, 

BOTANOLOGIE  (gramm.),  s.  m.  traité  raisonné  sur  les  plan- 
tes, discours  sur  la  botanique. 

BOTANOLOGiQUE  (gramm.),  adj.  des  deux  genres,  qui  tient, 
qui  est  relatif  à  la  botanologic. 

BOTANOMANCiE(Ai«l.</«4«tfp«r«l.),  divination  par  les  plan- 
tes. On  employait  à  cet  usage  des  branches  de  verveine,  de 
bruyère  et  de  figuier.  Ce  mot  provient  de p&TavTi,  herbe,  et  de 
f&avnîx,  divination. 

BOTANOMANCIEN ,  ENNE  {gramm,  ) ,  celui  ou  celle  qui  se 
livre  à  la  divination  par  les  plantes. 

BOTANOPHILE  (gramm.)^  s.  m.  celui  qui  aime  la  botanique, 
qui  fait  collection  de  livres  de  k)otanique. 

BOTANY-BAT(a^o(7r.j.  La  fameuse  Botany-Bay,  baie  de  Bo- 
tanique, estsiluée  dans  la  nouvelleGalles  méridionale  (Australie], 
à  septouhiiitniillcsausudduportJackson.Ëllefutainsi  nommée 
âcausede  la  prodigieuse  variété  de  plantes  que  sir  Joseph  Banks 
trouva  dans  les  environs  en  1770,  époque  où  cette  baie  fut  dé- 
couverte parle  capitaine G)ok.  Dèsque  l'Angleterre  eut  perdu 
ses  colonies  d'Amérique ,  elle  fut  chercher  sur  cette  côte  un  lieu 
favorable  pour  y  coloniser  des  déportés.  Par  les  conseils  de  Banks 
onfitchoixdeBotany-Bay  :  aussitôt  onze  navires  y  emmenèrent 
7^0  déportés ,  quelques  colons  libres,  ainsi  que  des  troupes  con- 
fiées au  commandement  de  Arthur  Philipps  ,  les  membres  du 
gouvernement  chargés  de  présider  à  l'organisation  de  la  colonie, 
es  provisions  considérables ,  un  hôpital ,  ainsi  que  plusieurs 
plantes  alimentaires  et  des  animaux  domestiques,  f^  traversée 
fut  de  huit  mois.  Les  premiers  naturalistes  qui  abordèrent  celte 
contrée  turent  émerveillés  à  la  vue  des  nombreux  végétaux  dont 
les  formes  sont  opposées  à  celles  des  plantes  des  autres  climats, 
mais  dont  le  luxe  diminue  en  s'avançant  vers  l'ouest.  Les  prai- 
ries humides  sont  ornées  par  une  liliacée  nommée  blandfordia 
nobilis ,  et  çà  et  là  s'élèvent  les  tiges  roides  des  singuliers  xan- 
thorœa  et  les  cônes  du  xamia  australis.  Au  nord  de  Botany- 
Bay  s'étendent  des  forêts  épaisses  d'une  espèce  de  cèdre  que 
Brown  a  nommée  calidrit  sjnralis,  dont  le  bois,  par  son  poli , 
rivalise  avec  le  plus  beau  bois  des  Antilles  ;  plus  loin,  quinze 
autres  espèces  de  bois  rouges,  blancs,  vernis  de  toutes  couleurs, 
offrent  à  Tébéniste  ses  plus  précieux  trésors.  Mais  la  plupart  des 
plantes  ont  un  caractère  unique,  celui  de  posséder  un  feuillage 
sec,  rude,  grêle,  aromatique,  à  feuilles  presque  toujours  sim- 

Sles  ;  et  les  forêts  de  cette  région  ont  quelque  chose  de  triste  et 
e  brumeux  qui  fatigue  la  vue.  Cependant,  malgré  ses  richesses 
naturelles,  un  grand  nombre  de  plantes  européennes  ont  été 
naturalisa  avec  succès  dans  cette  partie  du  monde;  ce  sont 
celles  que  Ton  peut  appeler  cosmopofiles ,  qui  viennent  dans  les 
marais,  telles  que  la  samose,  la  sahcaire,  etc.  Botany-Bay  donna 
longtemps  son  nom  à  toutes  les  colonies  de  la  nouvelle  Galles 
du  sud;  mais  n'ayant  pas  offert  tous  les  avantages  qu'on  en  at- 
tendait, cet  établissement  fut  bientôt  abandoh ne,  et  aujourd'hui 
il  n'y  existe  plus  qu'un  rillage  où  le  baron  de  Bougainville ,  fils 
^l'^^lèbre  navigateur  de  ce  nom,  a  élevé  une  colunne  à  la  mé- 
moire de  Lapeyrouse  qui  quitu  ces  lieux  pour  aller  à  la  mort  sur 


les  récifs  de  Vanissoro.  En  1784  on  fit  choix  de  Paramatat  •  $ 
les  bords  de  la  rivière  Uawkesbury  s'élevèrent  des  maisons  ell 
belles  cultures  dues  aux  déportés  qui  vinrent  cultiver  ces  lieu 
Les  environs  du  port  Jackson,  le  plus  beau  de  l'Australie  ap^ 
celui  de  Doirymple  (  Ile  de  Diémen  ),  furent  également  occuf»! 
Enfin  la  'viWtûeSidney,  capitale  de  la  nouvelle  Galles  dos^ 
et  de  toute  l'Australie ,  fut  bâtie  comme  par  enchantement  « 
le  bord  méridional  du  port  Jackson,  à  quatre  lieues  de  BoUei 
Ba^.  Cette  ville  comprend  aujourd'hui  près  de  dix-sept  cfij 
maisons  et  environ  16,000  habitants,  et  nen  n'est  plus  ravis»i 
que  sa  position.  On  l'a  surnommée  le  Montpellier  de  COeéaji 
à  cause  de  son  beau  climat  et  de  la  fécondité  de  ses  enviroij 
Sa  distance  de  Londres  est  de  cinq  mille  auatre  cents  liftii 
Les  déportés  sont  condamnés  au  travail  de  la  terre  et  a  celui 
la  construction  des  navires;  ils  sont  traités  avec  séférité,:^ 
pourtant  manquer  d'égards  envers  eux.  Les  colons  sont  parlai 
en  deux  grandes  classes  :  celle  des  émigrants  volontaires,  et  oe| 
des  déportés  rendus  «n  la  liberté  ou  émancipés.  I..es  premiers sr^ 
connus  sous  la  singulière  dénomination  ^illégitimes:  lesaat/i 
au  contraire  sont  légitimés ,  parce  que  c'est  pr  raulorité  d4 
lois  qu'ils  sont  arrives  en  cet  état,  sans  exammcr  commeot  H 
exercée  sur  eux  cette  autorité.  Les  déportés  lil)érés  paraM 
être  la  classe  la  plus  industrieuse  et  la  plus  active.  Ils  possède 
toutes  les  distilleries,  presque  toutes  les  brasseries  et  unegnnA 
partie  des  moulins;  la  presque  universalité  des  Jkftàinscmniet 
ciales  est  dans  leurs  mains.  La  colonie  prend  le  nomdecomti 
de  Cumberland.  Le  désir  de  s'assurer  dans  les  arcbipeis  de  l'est 
fit  expédier  en  1788  un  navire  ayant  neuf  <?ont?kU(  déportés ) 
mâles  et  six  femmes  pour  former  une  petite  colonie àawU\*- 
tite  Ile  de  Norfolk,  découverte  par  le  capitaine  Cooljen^Tî*! 
et  située  au  nord-ouest  de  la  Nouvelle-Hollande,  àlroisceo: 
lieues  de  Botany-Bay.  La  première  récolte  du  comte  de  Cum- 
berland eut  lieu  au  mois  de  septembre  1788.  En  f790sout^ 
rent  les  premières  relations  avec  Batavia  et  le  Bengale;  dm 
ans  après,  il  s'en  établit  avec  l'Amérique  du  nord,  et,  en  JT3r.| 
avec  l'Espagne  et  la  côte  nord-ouest  de  l'Amérique.  L'inlwiu 
tion  de  I  imprimerie  date  de  1796.  En  1797  on  décou>riM 
mines  de  charbon  de  terre  ;  en  1804  on  occupa  la  terre  de  Vw 
Diémen  et  l'on  fonda  les  villes  de  Hobartlown  cl  d'YorLlo»^ 
L'année  suivante,  on  organisa  une  garde  nationale  dans  le  p 
et  en  1810on  fil  le  premierdénombrement  général  des  habiutf 
des  troupeaux,  des  propriétés,  et  Ton  établit  des  écoles  d'ap^ 
méthode  caucaslérienne.  En  1813,  un  passage  fut  découïrt 
travers  les  montagnes  Bleues,  et  le  7  mai  1816  fut  fon»!" 
ville  deBalhurst.  En  1816,  Van  Diémen  envoya  le  premier Ib> 
ment  à  l'île  de  France. — Voici  un  extrait  du  tableau  slalbù? 
de  la  colonie,  d'après  \Venlworlh,en  1828.  Le  nombre  des  cwi 
émancipés  était  alors  de  9,756 ,  relui  des  émigrés  volontaire* 
1,658;  on  comptait  5,S59  enfants  delà  première  classe,  rt'" 
de  la  seconde;  il  y  *avait  39,765  acres  de  terre  en  culte 
410,604  en  pâturages;  71,570  têtes  de  gros  bétail,  2«t.j 
moutons,  5,968  chevaux ,  24,867  porcs,  1,500  rua isonsdf  H 
et  23  comptoirs  de  commerce.  Le  capital  engagé  dans  le  nej 
s'élevait  à  250,000  livres  sleriing,  ou  6,250,000  francs,  i 
valeur  totale  des  produits  à  1,649,736  livres  steriinc,  I 
41,243,420  francs.  Parmi  les  différents  gouverneurs  il  fautfl 
tout  nommer  le  général  Macquarie,  à  qui  la  science  el  I^M 
tralie  doivent  tant;  le  gouverneur  actuel  est  le  général  Bri>w 
Nous  remarquerons  qu'il  a  donné  à  sa  fille,  qui  a  reçu  oad 
le  jour  à  Sidney,  le  doux  nom  d*Àuttraliaf  nom  par  leqir 
Anglaisontentin  remplacé  le  nomabsurdedeNouvelle-HollaH 
et  qui  semble  prouver  qu'ils  considèrent  ce  rare  conVJi 
comme  une  de  leurs  nombreuses  et  importantes  posse»»* 
Nous  n'avons  pas  i)arié  des  indigènes  :  c'est  la  race  noire  U|J 
abrutie  et  la  plus  misérable  de  l'Océanie;  mais  le  langage  df 
différentes  tribus,  quoique  pauvre,  est  aussi  doux  que  so» 
L'établissement  de  celte  colonie  pénale  esl  certes  un  desçb« 
mènes  historiques  les  plus  intéressants.  Il  était  difficile  de^ 
giner  qu'un  ramas  de  criminels  put  former  une  société  <kw 
mœurs,  l'industrie  et  l'ordre  la  rapprocheraient  un  Jour  de 
ciétés  les  plus  remarquables  de  l'Europe.  Bien  plas ,  à  îM 
comme  en  Europe ,  les  progrès  vont  toujours  croissant ,  n 
pays  pourra  peut-être  un  jour,  imitant  I  exemple  des  co^^ 
d'Amérique  du  nord ,  se  rendre  indépendant  de  la  niétn»(» 
former  un  Etat  des  plus  florissants,  tel  est  l'empire  desl**^' 
à  celui  non  moins  puissant  de  la  nécessité  (  K.  Coloîhb^ 
NALES,  Nouvelle  Galles,  Sidney,  Jackson  [port.  . 

BOTAQUE,  BOTACnrS,  Bitaxo;  (myth.)f  HIs  d'i^l 

petit-fils  de  Lycurgue  l'Arcadien,  donna  son  Do«n  aui  W 
déides,  famille  sacerdotale  de  l'Arcadie.  | 

BOTABGUE  (  F.  BoUTARGUE). 


BOTBBO.  (  139  ) 

BOTCHIGA  (myUi.) ,  autrement  Mem  Qdbtheba  et  Zouhé, 
est,  dans  la  mythologie  des  Moxcas  ou  MuiicaSy  le  législatear 
et  le  civilisateur  de  GMidinamarca  (le  plateau  de  Bogota).  Les 
habitants  de  cette  contrée  fertile  vivaient  comme  des  barbares, 
sans  agriculture^  sans  lois,  sans  religion.  Tout  à  coup  apparaît 
chez  eux  un  vieillard  à  barbe  lonj|;ue  et  touffue^  et  qui  semble 
d'une  tout  autre  race  que  les  indigènes.  Il  se  disait  fils  du  so- 
leil. Une  femme  d*une  beauté  rare,  mais  d'une  excessive  mé- 
chanceté^ raccompagnait;  celle-ci  avait  aussi  trois  noms  :  Chia, 
loubécaigouaîa,  Hovithaca.  Botchica ,  prenant  en  pitié  le  sort 
des  hommes,  leur  apprit  à  se  faire  des  vêtements,  à  se  constmire 
des  cabanes,  à  labourer,  à  se  réunir  en  société  pour  se  défendre. 
La  belle  loubécaigouaîa  au  contraire  mettait  tout  en  oeuvre  {)our 
prolonger  Ti^norance  et  la  triste  destinée  de  Tespèce  humaine; 
elle  contrariait  son  éooux  dans  tout  ce  qu'il  entreprenait  pour  le 
bonheur  du  pays.  Par  ses  opérations  magiques,  elle  fît  enfler 
la  rivière  de  Fouuzha,  dont  les  eaux  inondèrent  la  vallée  de 
Bogota.  Presque  tous  les  habitants  périrent  victimes  de  ce 
brusque  catacljfsme  ;  un  petit  nombre  cependant  parvint  à  se 
sauver  sur  la  cime  des  monts  voisins.  Botcnica  irrite  chassa  son 
épouse  loin  du  globe.  Elle  devint  la  Lune,  qui,  à  partir  de  ce 
temps,  se  mit  à  éclairer  la  nuit  notre  planète.  Ensuite,  d'une 
main  puissante  il  brisa  les  rochers  qui  fermaient  la  vallée  du 
côté  de  Ganxas  et  de  Tequendama  ;  et  quand  les  eaux  du  lac 
Founzha  se  furent  écoulées  par  cette  ouverture,  il  réunit  de 
Qouveau  les  peuples  dans  la  vallée  de  Bogota,  bâtit  des  villes, 
régla  les  temps,  inventa  le  calendrier,  institua  un  culte  du  soleil, 
partagea  les  pouvoirs  séculiers  et  ecclésiastiques  entre  deux 
chefs;  puis,  après  une  foule  de  miracles,  se  retira  sur  le  mont 
f  Idacanzas,  dans  la  vallée  dlraca,  prés  de  Tounja,  où  il  vécut 
Jeux  miUe  ans  (Fespace  de  cent  cycles  muizcas)  dans  les  exer- 
àccs  de  la  plus  haute  piété  ;  et,  au  bout  de  ce  temps,  il  disparut 
l'une  manière  mysténeuse.  Cest  dans  cette  vallée  dlraca  que 
résidait  le  pontife  des  Condinamarcains.  Le  prince  séculier,  que 
\^n  appelait  Zaque,  avait  pour  résidence  Tounja.  Les  autres 
iiefs  ou  zippas  lui  payaient  un  tribut  annuel.  Tous  avaient 
longtemps  aspiré  à  la  suprématie  :  c'est  Botchica  qui  triompha 
le  leurs  prétentions  et  qui  les  fit  consentir  à  reconnaître  Houn- 
rahoua  pour  leur  souverain.  Ce  premier  zippa  des  zippas  de 
BogoU  régna  350  ans  (un  huitième  de  la  vie  de  Botchica  dans 
la  vallée),  et  pendant  ce  long  laps  de  temps  soumit  toutes  les 
contrées  circonvoisines,  depuis  le»  savanes  de  San-Juan  de  los 
LJanos  Jusqu'aux  montagnes  d'Opon.  Il  parait  que  la  puissance 
le  ce  chef  suprême  était  héréditaire  :  celle  du  pontife  éUit  élec- 
ive.  Botchica  conféra  les  titres  et  les  droits  d'électeurs  aux 
paire  chefs  des  tribus  les  plus  illustres:  Gameça,  Bousbanca, 
?esca,  Toca.  —  Les  pontifes,  successeurs  de  Botchica,  éuient 
censés  avoir  hérité  de  ses  vertus  et  de  sa  sainteté.  De  nombreux 
lèlerins  se  rendaient  au^  lieux  devenus  célèbres  par  les  miracles 
lu  légblatenr  sacré  ;  et  même,  au  milieu  des  ffuerres  les  plus 
anglantes,  ces  pieux  visiteurs  jouissaient  de  fa  protection  de 
ans  les  princes  par  les  terres  d^uelles  ils  passaient  pour  at- 
andre  le  Tchounsoua  ou  sanctuaire,  résidence  du  pontife. 

BOTEAU  (  F.  BOTTEAt). 

BOTELE.O  (Don  Nuno-Alvabês  db),  vice-roi  des  Indes.  Ce 
yèbre  amiral  partit  de  Lisbonne,  en  1624,  à  la  tète  d'une  flotte 
ortuj^aisc,  et  remporta  plusieurs  victoires  sur  les  Hollandais 
ui  disputaient  aux  Portugais  le  commerce  des  Indes.  En  1638, 
était  gouverneur  des  Indes  portugaises,  et  équipait  une  flotte 
Bur  aller  au  secours  de  Malaca,  assiégée  par  les  Achénois.  Il 
itruisit  la  flotte  et  l'armée  ennemies  et  abandonna  tout  le  bu- 
n  à  ses  troupes,  ne  se  réservant  qu'un  perroquet  qui  répétait 
ins  cesse  :  Nuno  est  un  dieu.  Le  vainqueur  entra  en  triomphe 
Malaca,  ei  les  Malacab  lui  décernèreoC  le  titre  de  Père  de  la 
ilrie.  L'année  suivante,  il  reparut  en  mer  avec  vingt-sept 
lisseaux,  mit  en  fuite  l'escadre  hollandaise  et  fit  voile  aussitôt 
srs  Socotora,  où  il  rencontra  uu  gros  vaisseau  ennemi  chargé 
t  poudre.  Botello  allait  s'en  rendre  maître  à  l'abordage,  lors- 
ii'un  mouvement  de  son  vaisseau  l'ayant  fait  tomber,  il  fut 
ïasé  par  le  choc  des  deux  navires.  Ce  brave  amiral  avait  déjà 
îparé  les  malheurs  causés  dans  l'Inde  par  la  lâcheté,  la  cor- 
iplion  et  l'avarice  des  généraux  de  sa  nation.  Son  corps  fut 
ansporté  à  Malaca  et  inhumé  avec  pompe.  Philippe  IV,  alors 
mttredu  Portugal,  donna  à  sa  veuve  tous  les  revenus  de  Mo- 
unbique,  et  à  son  fils  le  titre  de  comte.  ^  Un  autre  Botello 
tichaël),  poëie  espagnol,  est  connu  pour  avoir  mis  en  vers 
i  fabula  de  Piramo  e  Tiêbé. 

BOTEmo  (Iran),  abbé  de  Saint-Midiel  de  la  Chhisa  et  pré- 
îpleur  des  enfonts  d«  Charles-Emmanuel  I",  duc  de  Savoie 
aquit,  en  1640,  à  Bène  c»  Piémont.  Il  «ntra  d'Abord  dans 
ordre  de»  jésuites,  et  en  sortit  pour  être  secrétaire  de  Char-* 

IV. 


BOTHAIS. 

les  Borromée.  Après  la  mort  de  ce  dernier,  il  fut  envoyé  è 
Paris,  en  qualité  de  ministre,  par  son  souverain.  De  retour  en 
Italie,  il  fut  chargé  par  la  congrégation  de  Propaganda  d'un 
long  voyage  pour  recueillir  des  notions  sur  l'état  dans  lequel 
se  trouvait  la  religion  chrétienne  dans  difiërents  pays.  En  1599, 
Charles-Emmanuel  l'appela  à  sa  cour  pour  le  charger  de  l'édu- 
cation de  ses  enfants.  Botero  les  accompagna  dans  le  voyage 
qu'ils  firent  en  Espagne.  11  y  fut  honoré  et  consulté  sur  l'ad- 
ministration de  ce  royaume.  Il  mourut  à  Turin  en  1617.  L'ou- 
vrage le  plus  connu  de  Botero  est  celui  Délia  ragione  di  stalo. 
Il  conçut  le  premier  l'idée  de  réfuter  Machiavel  par  un  traité 
complet.  Il  le  fît  d'abord  par  des  raisons  théologiques.  Le  livre 
De  iapienlia  rçgis,  Milan,  1585,  in-8*»,  1587,  id.  (qu'on  peut 
regarder  comme  le  modèle  de  la  Politique  Urée  de  T  Ecriture 
sainte,  par  Bossuet)  servit,  avec  son  opuscule  Délie  cause  deUa 
qrandezzadelleeittà,  Rome,  1588, in-8®,  comme  d'introduction 
a  son  ouvrage  plus  étendu  de  la  Ragione  di  slato,  libri  X, 
Venise,  in-8»,  1589,  in-4»;  1619,  in-S*»;  Turin,  1596,  in-8%  etc. 
Il  y  démontra  aue,  dans  l'art  de  gouverner,  ce  qui  est  honnête  n'est 
jamais  séparé  de  ce  qui  est  utile,  et  que  ce  qui  est  injuste  ne  peut 
jamais  être  avantageux  ;  son  style,  quelquefois  prolixe  et  négligé, 
est  cependant  clair,  naturel  et  facile.  Quoiqu'il  y  clierclie  à 
imiter  Boccace ,  il  ne  donne  pas  dans  l'aflëterie,  et  il  est  tout  à 
faitexemptde  ces  pointes,  de  ces  conc^Ki  qui  alors  commençaient 
à  être  à  la  mode.  Cet  ouvrage  a  été  traduit  dans  toutes  les 
langues  vivantes,  et  même  en  latin.  Il  en  existe  deux  traduc- 
tions françaises:  la  première* par  G.  Chappuîs,  sous  le  litre  de 
Raison  et  gouvernement  d'Etat,   Paris,  1599,  in-8";  1599, 
in-12  ;  la  seconde  par  Pierre  de  Deymier,  sous  le  titre  de  Maœp- 
mes  d'Etat  militaires  et  politiques,  Paris,  1606,  in-12.  Les 
Relaxioni  universali,  imprimées  en  trois  parties.  Borne,  1592, 
in-4®;  en  quatre  parties,  ib.,  1595,  in-4'',  et  dont  la  cinquième 
partie  est  encore  inédite,  parmi  les  manuscrits  de  la  niblio- 
thèque  de  Turin,  sont  aussi  estimées.  C'est  un  traité  de  la  puis- 
sance et  des  forces  de  tous  les  Etats  de  l'Europe.  Le  poème  de 
la  Primavera ,  en  six  chants,  in  ottava  rima ,  et  son  petit 
poème  latin,  intitulé  :  Otium  honoratum,  atteste  son  goût  pour 
ta  poésie.  On  cite  encore  quelquefois  ses  Dette  memorabili  de* 
personnagi  illustri,  Brescia,  1610,  in-8°.  On  peut  voir  au  reste, 
dans  les  Scrittori  d^Italia  de  Mazzuchelli,  la  liste  de  tous  ses 
ouvrages.  M.  Napione  fait,  dans  les  Piemontesi  illustri,  un  pa- 
rallèle de  Botero  etdeMachiavel,  et  y  donne,  selon  l'usage,  tout 
l'avantagea  son  compatriote.  Jean  Botero,  suivantdeThou, com- 
posa en  italien  une  relation  de  tout  ce  qui  se  passa  dans  la  céré- 
monie de  l'absolution  de  Henri  IV.  Cette  relation,  traduite  en  la- 
tin par  uu  anonyme,  avec  des  additions  injurieuscsau  monarque 
et  à  la  France,  fut  imprimée,  avec  figures  ridicutes  de  Crispin 
de  Pas,  à  Cologne,  1596,  in-4°. 

BOTEBAIS  (F.  BOCTRAYS). 

BOTH  (Jean  et  André],  nés  à  Utrecht  vers  1610,  étaient  fils 
'un  peintre  sur  verre,  qui  leur  enseigna  les  premiers  principes 
1  dessin.  Ils  se  formèrent  ensuite  a  l'école  d'Abraham  Blce- 
maërt,  et  jeunes  encore,  ils  partirent  pour  l'Italie.  Jean, 
séduit  parla  vue  des  ouvrages  de  Claude  Lorrain,  le  choisit  pour 
modèle.  André  préféra  prendre  la  figure,  et  s'attacha  à  la  ma- 
nière de  Bamboche.  Mais  si  leur  goût  naturel  les  porta  vers  des 
genres  différents,  l'amitié  qui  les  animait  sut  réunir  leurs  pin- 
ceaux et  les  faire  concourir  aux  mêmes  productions.  Ainsi  André 
Both  peignait  les  figures  dans  les  paysages  de  son  frère,  et 
tous  deux  mettaient  tant  d'accord  et  d'intelligence  pour  se  faire 
valoir  réciproquement,  qu'on  ne  pouvait  soupçonner  que  leurs 
tableaux  fussent  créés  par  deux  mains  différentes.  Cette  associa- 
tion de  talents  distingués  parvint  à  balancer  les  succès  do  Claude 
Lorrain.  On  remarquait  dans  les  onvrages  de  Jean  Both  plus 
de  facilité,  etsurtout  des  figures  beaucoup  mieux  peintes,  pleines 
d'esprit  et  de  finesse.  On  y  louait  aussi  la  belle  exécution,  des 
effets  piquants  de  lumière  et  une  couleur  chaude  et  brillante  : 
â  la  vmté,  dans  cette  partie,  on  lui  a  reproché  justement  un 
ton  jaunâtre  qui  s'éloigne  de  la  nature,  mais  ce  défaut  n'est  pas 
habituel.  La  réputation  de  Jean  Both  a  été  confirmée  par  le 
temps,  et  son  mérite  autant  que  son  séjour  dans  la  patne  des 
arts  lui  ont  valu  le  surnom  de  Both  d'Italie.  La  mort  put 
seule  séparer  les  deux  frères  ;  André  se  noya  à  Venise,  en  1650. 
Jean,  inconsolable,  abandonna  l'Italie  et  revint  à  Utrecht,  où, 
poursuivi  par  la  douleur,  il  ne  tarda  pas  à  rejoindre  son  frère  an 
tombeau.  On  estime  les  eaux  fortes  que  Jean  Both  a  gravées 
lui-même  d'âpre  ses  principaux  ouvrages.  Il  existe  aussi  quel- 
ques tableaux  de  bambochades  qu'André  Both  a  peints  séparé- 
ment. Le  Musée  possède  un  tableau  capital  de  CCS  deux  maîtres, 
représentant  une  vue  d'Italie  au  «ol«i  couchant. 
BOTHAis  ou  BOTiufiUS,  l'un  des  plus  anciens  géographes 

17 


d' 
du 


•onuns. 


{m) 


BOTOCOmMS. 


MaccMB  d'Héndée  nous  apprend  qu*il  avait  oompooé 
ta  grec  on  périple  complet  (c*esl^-dire  une  description  des 
odCo)  du  monde,  et  que  les  distances  s*y  trouvaient  indiquées 
ftr  le  nombre  des  jours  et  par  celui  des  nuits,  et  non  en  stades. 
lUrden  semble  le  Cadre  contemporain  de  Scylax  de  Caryandre. 
n  parait  du  moins  antérieur  à  Hérodote,  qui  évalue  presque 
toutes  les  distances  en  stades.  U  ne  nous  reste  rien  de  Botbais. 

BaTHEftECS  (  F.  BOUTRAYS). 

BorasiE  (o^cy.),  grande  province,  la  plus  septentrionale  du 
Nonilaod,  en  Suéde.  Elle  est  bornée, au  nord,  parle  Muonio  et 
k  Torneo  oui  la  séparent  de  la  Laponie  russe;  au  sud,  par  les 
provinces  de  Jamtland  et  dWngermanland  j  à  l'ouest,  par  les 
iDonts  Kœlen,  sur  les  confins  de  la  Norwege  ;  et  à  Test,  par 
b  mer  et  le  golfe  de  Bolbnie,  Elle  s*étend,  dans  sa  plus  grande 
longueur,  du  64*"  degré  au  68*"  degré  20'  de  latitude  nord.  Elle 
est  divisée  en  deux  provinces,  à  peu  près  d'égale  étendue,  dont 
ryne  se  nomme  Nordbothnie  et  Tautre  Vestrebothnie.  Tout 
ce  pays  est  encore  presque  inculte  et  couvert  de  forêts  dont 
les  arbres  n'acquièrent  tout  leur  développement  que  dans  les 
parties  méridionales.  Il  estsillonné  par  une  multituae  de  rivières 
qui,  descendant  des  montagnes  de  la  Norvège,  suivent  invaria- 
blement la  direction  du  nord-ouest  au  sud-est,  pour  se  jeter 
dans  la  mer ,  après  avoir  formé  dans  leur  cours  un  grand 
nombre  de  lacs,  dont  quelques-uns  ont  une  étendue  considé- 
rable. A  rintérieur,  on  ne  rencontre  que  de  loin  en  loin  de 
pauvres  hameaux  ou  des  cabanes  isolées,  qui  se  réunissent  en 
paruisses  sur  un  rayon  do  10  ou  15  lieues.  La  population,  sur- 
tout dans  la  Nordbothnie,  ne  s'élève  pas  à  plus  de  vingt^nq 
habitants  par  licue  carrée;  encora  est-elle  presque  toute  épan« 
due  sur  la  côte.  C'est  près  de  U  mer  aussi  que  se  trouvent  les 
deux  capitales  Piteo  et  Umeo,  résidences  des  gouverneurs*  dont 
la  plus  grande,  Umeo,  dans  la  Vestrebothnie,  compte  environ 
1,400  âmes;  l'autre,  650.  Les  routes,  extrêmement  rares  dans 
cette  vaste  contrée,  parcourent  d'interminables  forêts  et  ren-* 
contrent  à  chaque  pas  des  rivières  qu'il  faut  passer  à  gué.  Tous 
les  aspects  en  sont  mornes;  c'est  la  misère  calme  et  résignée. 
Le  sol,  rude  et  ingrat,  refuse  souvent  sa  récolte  à  celui  qui  Ta 
défricbé  ;  d'arides  pâturages  fournissent  à  peine  une  maigre 
nourriture  aux  cbétifs  bestiaux  qui  y  sont  dispersés.  A  voir 
cette  campagne  désolée,  on  s'elTraye  de  la  condition  des  hommes 
destinés  a  y  vivre.  Pourtant  aucun  ne  se  plaint  :  sobres^  la- 
borieux, ils  sont  contents  de  leur  sort.  Du  laitage»  du  poisson 
salé,  un  peu  de  pain  d'orge  leur  suffisent.  Ils  sont  vi^ureux; 
leur  taille  est  élevée,  leur  physionomie  respire  la  santé.  Ils  tra- 
vaillent aux  mines,  charrient  des  métaux  ou  vont  tendre  leurs 
filets  dans  la  mer  ;  ils  font  de  la  potasse  avec  les  feuilles  des 
arbres  ou  du  gouaron  avec  la  résine  de  leurs  pins,  et  vivent 
contents  et  fiers  de  leur  indépendance.  Il  n'y  a  pas  de  fermiers  ; 
chacun  est  propriétaire  de  sa  cabane  et  de  son  champ ,  et  ils 

girviennent  par  leur  persévérance  à  s'entourer  d'un  certain  con- 
rtable.  Une  honnêteté,  une  probité  à  toute  épreuve,  une  hu- 
meur gaie,  un  esprit  entreprenant,  une  hospitalité  pleine  de 
cordiahté,  sont  les  traits  distinctifs  de  leur  caractère.  La  force 
physique,  la  fraîcheur  et  la  beauté  des  formes  sont  remarqua- 
bles dans  les  deux  sexes.  Nulle  part  peut-être  on  ne  voit 
moins  d'inquiétude  de  la  vie,  on  n  entend  moins  de  murmures 
contre  la  providence  aue  chez  les  habitants  de  ces  froides  ré- 

£'ons.  La  population  de  la  Bothnie  s'accroît  même  rapidement. 
e  gouvernement  suédois  ne  néglige  rien  pour  attirer  les  tra- 
vaiUeurs  dans  ces  campâmes  incultes.  Lorsqu'un  domestique, 
un  soldat,  un  Lapon,  qui  que  ce  soit  enfin,  veut  s'y  établir,  on 
lui  dunuc  une  certaine  étendue  de  terrain  à  dlefridier,  en 
l'exemptant  d'impùt  pendant  vingt  ou  trente  ans;  il  reçoit  en 
outre,  pour  ses  semaines,  trois  tonnes  de  grains  les  deux  pre- 
mières années,  et  deux  tonnes  la  troisième.  Ces  avantages, 
que  ucut  anéantir  une  gelée  tardive,  suffisent  cependant  pour 
appeler  dans  ce  pays  d  assez  nombreux  colons.  Quelques-uns 
prospèrent  et  y  restent ,  et  la  misérable  hutte  qu'm  se  sont 
élevée  d'abord  se  transforme  pou  à  peu  en  une  habitation  com* 
mode,  autour  de  laquelle  Li  famille  construit  plus  tard  d'autres 
cat>anes.  V.  d£  j^, 

BOTUN^  (Mer  de)  (aéfty .).  C'est  le  nom  qu'on  donne  à  ce  bras 
de  la  mer  Baltique  qui«  avance  vers  le  nord,  au  delà  de  l'archipel 
d'Abo,  entre  la  Finlantle  ci  U  Suède.  Les  principaux  ports 
sont:  on  Suède,  Gèflc,  Hcrnosand,  Umeo;  en  Finlande,  Bjouh 
borg,  Christianstadt  et  Wasa.  ^^ 

BOTaNiE  (Golfe  db).  Il  est  situé  à  rextrémité  sep- 
leniriunale  de  la  mer  de  Bothnie,  k  laquelle  il  se  joint 
par  le  détroit  de  Qvaricn.  Il  confine  la  Nordbothnie,  la  Laponie, 
russe  et  la  Finlande.  Lc«i  bâlimenU  y  trouvent  de  bons  jnouil* 
luges  à  Ulcaborg,  Torneo,  La()araudo,  u»Uû  et  Fiteu.  Malgré 


les  fleuves  nombreux  qui  y  ont  leur  embooclNire,  il  s'opè 
dans  la  hauteur  de  ses  eaux  un  retrait  seDsit>le,  surtout  suri 
eûtes  de  la  Suède.  Ce  golfe,  qui  n'a  pas  moins  de  190  lieon^ 
longueur  sur  une  largeur  moyenne  de  40  lieues  et  une  pn 
fondeur  de  90  à  50  brasses,  est  cependant  dangereux  et  méo 
impraticable  si  l'on  n'a  pas  un  pilote  de  la  eôte,  à  cause  i 
resci£s  et  des  bas-fonds  ae  sable  mouvant  dont  il  est  héxini 
L'été,  on  y  lait  une  pèche  trèsrabondante  ;  l'hiver,  il  gèle  et  ) 
couvre  de  rapides  traîneaux  qui  transportent  les  voyageiin< 
les  marchandises  de  l'un  à  l'autre  rivage. 

B^THRION  (dUr.),  s.  m.  ulcère  creux  dans  la  partie  traosp 
rente  de  l'œil. 

BOTH WEL  ( James  Hephcen ,  comte  de )  (F.  Mau 
Stuabt). 

BOTHWlDi  (Jean),  évéque  protestant  de linkeeniDgenSoèk 
Il  naquit,  en  1575,  dans  cette  ville,  et  parcourut  la  fMupartdt 
pays  de  l'Europe,  pour  étendre  lesconnaissancesqu'il  avait  aoqi 
ses  dans  les  écoles  savantes  de  sa  patrie.  A  SCO  retow,  il  fut  nooia 
aumônier  de  (xustave-Adolphe,  et  il  accompagna  ce  oriDce  du 
toutes  ses  expéditions.  Nommé  en  1650  évèque  de  Linluppiai 
il  se  rendit  en  Suède  ;  mais  l'année  suivante,  le  roi  le  rap^ 
en  Allemagne  pour  lui  donner  la  direction  des  affaires  eodcs» 
tiques.  U  répondit  a  la  confiance  de  son  maître  et  ornotsa  m 
consistoire  dans  le  pays  de  Minden  et  de  Magdeboorig.  Rdooni 
à  son  diocèse,  en  Suède,  il  y  donna  de  nouvelles  pnumétm 
savoir  et  de  son  zèle.  Bothwidi  mourut  en  1035,  laissaof  pfostea/i 
ouvrages,  parmi  lesquels  nous  remarquerons  VOrtiiâ^funèén 
de  Gu$tav0'Àdoiphe,  en  suédois,  Stockholm,  1654,d  bdiner- 
tation  lalinequ'il  publia  pendant  la  guerre  avec  les Rusks,  ci  qû 
a  pour  \ilre:UlrumMoieovilœ$intehrUiianifSiO€khiiAx^\^* 
BOTiCME  (eomm.),  s.  f.  vase  du  Chili  où  l'on  naet  da  m;  fl 
équivaut  à  trente-deux  pintes  de  Paris. 

BOTIN  (André  de),  historien  suédois,  né  en  1737,  oot 
en  1790.  Il  pubUa  de  1754  k  1764  une  Histoire  éi  toiMUrt 
tuédoisey  depuis  l'origine  de  la  monarchie  jusqu'au  règar  4 
Gustave  I  ^  Cet  ouvrage  fit  époque  en  Suède,  Tauteor  a;» 
traité  son  siyet  d'une  manière  neuve  et  souvent  philosophie 
Son  style  est  cependant  très-recherché,  et  on  peut  surtooi  b 
reprocher  son  anus  de  l'antithèse.  Une  nouvelle  édition,  pbb^ 
de  1789  à  1709,  mais  qui  ne  s'étend  que  jusqu'au  xin'  ^ 
contient  plusieurs  augmentations.  Botin  a  Cail  de  pbi&u 
Description  historique  des  domaines  territoriaux  de  S*èé\ 
la  Vie  de  Birger^  comte  du  palais,  et  des  Obeervatio*»^ 
la  langue  suédoise.  Il  était  cons^Uer  du  roi ,  cbevalW  \ 
l'ordre  de  l'Etoile  polaire,  et  membre  de  l'académie  dessonrl 
de  celle  des  belles*lettres,  ainsi  que  de  l'académie  suédok  J 
Stockholm. 

BOTlRAS  OU  BOTETAS,  roi  de  Bithyuie  après  son  pèrr^ 
salcès  ou  Dydalsus,  régna  avant  Alexandre. 

BOTOCOUDOS  {géog.\  peuple  de  Brésil,  qui  habite  k  -i 
compris  entre  le  15*»  et  le  20®  delatitude  sud,  entre  le  Rio  ?tpm 
le  Rio  Dace,  à  quelque  distance  en  arrière  de  la  cAie,  jusque 
limites  de  la  province  de  Minas-Geraes.  Us  se  donnent  «• 
mêmes  le  nom  de  Crecmum,  Craanum  ou  Enégerdm^ 
Celui  qu'ils  portent  leur  a  été  donné  par  les  Portii^aîs,  dr 
un  ornement  singulier  qui  prèle  à  leur  physionomie  un  m 
tout  particulier.  Cet  ornement  est  une  rondelle  de  bois  àek 
rigoudo,  semblable  à  une  large  bonde  de  tonneau  (6olof» 
portugais),  qu'ils  introduisent  dans  la  lèvre  inférieure  et  In  W 
mlérieurs  des  deux  oreilles,  de  manière  à  ce  que  l'ime  cooi^ 
menton  elquelesautrespendent  jusque  sur  les  épaules.  Dn  ^ 
ils  regardent  la  dénomination  deBotocoudoe  comme  «ne  te« 
Ainsi  que  la  plupart  des  autres  Indiens,  \têBotO€oudoêvt 
cuisses  et  les  jambes  tiès-minces,  ce  qu'ils  regardeot  cm 
une  beauté  ;  les  pieds  petits,  la  poitrine  et  les  épaules  larfEu 
cou  fort  court,  le  nez  épaté,  les  yeux  divergents,  les  « 
joues  très-élevés.  Ainsi  qu'on  en  a  déjà  (ait  l'observation .  i^ 
quelques  rapprochements  avec  hi  race  mongole.  La  ooulrvr 
général  d'un  brun  rougeàtre,  passe  fréquemmeuft  i  ut 
jaunâtre  assez  intense.  Quelques  individus  se  rapprochn'J 
gulièrement  de  la  race  blanche,  et  on  a  vu  qoeicnies  tr« 
avoir  même  les  yeux  bleus  :  ce  qui  était  remarqM  pami 
coounc  le  tyue  d'une  beauté  remarquable.  Ils  ne  coo3«? 
jamais  de  poils  sur  le  corj^,  et  s'arrachent  avec  soin  les  r 
les  sourcils.  Ils  rasent  aussi  leurs  cheveux  de  manière  à  a* 
der  qu'une  espèce  de  calotte.  Le  Botocoudo  est  presque  i*« 
errant  dans  les  forêts  et  se  fixe  rarement.  Avec  on  graarf*' 
ses  trois  esp^es  de  ièches,  les  seuls  objets  que  produise  \  » 
trie  dans  le  pays,  il  abat  le  gibier  qui  sert  ^  sa  nourriiar 
iQTsou'il  vipui  i  lui  manquer,  U  «•  -ourrit  des  produciia^i 
gëtales  que  fourniiseui  lo  grands  bois.  Lorsqu  u  a  eUbiH  • 


BOTETCÉIB. 


(«B) 


BQVr. 


in  endroit  pour  quelque  temps,  sa  botte,  qaoîqpK  plus  solide 
pe  ceile  qui  l*abnle  temporairemeal,  n'en  est  pas  naoms  pauvre. 
liffocHre  Vesa^  dn  hamac;  une  touche  d'etoupes  végétales, 
[uelques  grossiers  vases  d'argile,  une  grosse  pierre  pour  casser 
es  cocos,  sont  tout  ce  qui  compose  son  ameublement.  Un  petit 
ieu  y  bcùle  sans  cesse.  Hommes  et  femmes  sonl  toujours  nas. 
La  guerre  joue  un  graad  rùlit  dans  la  vie  de  ces  Indiens.  Entre 
es  tribus  il  y  a  d^  agressions  continuelles,  et,  depuis  une  épo|que 
"eculée,  la  haine  qu'ils  nourrissent  ooatre  les  colons  bréâliens 
es  entretient  dans  une  lutte  continuelle  et  sanglante  avec  ces 
lerniers.  Depuis  quelques  années  elle  parait  toutefois  avoir 
timinué.  Mais  une  diose  fort  curieuse  est  la  manière  dont  se 
>assent  les  combats  singuliers.  Chacun  des  adversaires,  armé 
Tune  longue  gaule,  doit  soutenir  les  coups  de  son  antagoniste 
iisqu*au  moment  où  il  avoue  ne  pouvoir  plus  continuer  ;  et 
e  combat  dure  ainsi  jusqu'à  œ  que  les  parties  soient  satisùtites 
lans  leur  vengeance.  Les  Botocoudos  descendent  des  anciens 
Lymons  et  obéissent  à  des  chefs,  Quoioue  paraissant  avoir 
le  rhorreur  pour  l'anthropophagie,  il  semble  cependant  qu'ils 
e  livrent  de  temps  à  autre  à  cette  horrible  coutume,  mais 
>lut6t  par  sentiment  de  vengeance  qae  par  goût. 

BOTOM,  rhéteur  et  philosophe  athénien,  maître  de  Xéno- 
)bon.  Isocrate,  au  rapport  de  Plutarque,  avait  composé  un 
raité  de  rhétorique  intitulé:  Lei  Arts  4e  Boêon, 

BOTON  (Pierre),  né  à  Màcon  dans  le  xvi^  siècle,  était  Tort 
enne  quand  il  laissa  imprimer  le  recueil  de  ses  vers  intitulé  : 
7amiUe,  ensemble  Us  rêveries  et  discours  d'un  amaul  désespéré, 
^aris,  i573,  in-12.  Dans  sa  préface,  il  annonce  que  son  dessein 
fit  de  renoncer  k  chanter  les  amours  et  de  s'occuper  de  choses 
»lus  graves  et  plus  sérieuses.  Il  tint  parole,  contre  l'habitude  des 
loëles,  comme  on  peut  s'en  convaincre  par  les  titres  des  ouvra- 
ges qu'il  publia  depuis  :  Le  triomphe  de  la  liberté  royale  et  la 
*rise  de  Beaune,  avec  un  cantique  à  Notre  Seigneur  Jésus- 
Christ  pour  préserver  le  roi  des  assassins,  Paris,  1595,  in-8*»; 
Les  trois  visions  de  Childérie,  quatrième  roi  de  France,  pro- 
nostics des  guerres  civiles  de  ce  royaume,  ei  la  prophétie  de 
Basine,  sa  femme,  sur  les  victoires  ei  eonquéUs  de  Henri  de 
Bourbon,  roi  de  France  et  de  Navarre,  Paris,  1595,  in-8«, 
rare.  Discours  de  la  vertu  et  de  la  fortune  de  la  France,  Lyon, 
1698,  in-80.  D  a  laissé,  manuscrit,  un  poêfne  sur  Ul  Ligue,  du 
style  de  la  Pharsale  de  Lucain,  et  des  Discours  sur  le  même 
wjel,  adressés  auw  Méconnais.  On  apprend,  par  une  note 
Placée  en  tête  de  ce  dernier  ouvrage,  que  Boton  était  président 
sn  rélectton  de  Màcon,  mais  on  ignore  l'époque  de  sa  mort. 

BOTOU  (De)  et  non  botin  (Abraham  ben  Mosbs),  florissait 
lu  commencement  du  xvii*  siècle.  Vers  la  fin  de.  sa  vie,  il  prit 
e  nom  de  Chaio-Àbraham,  Il  a  écrit  :  1<*  un  eicellent  corn- 
ncntaire  sur  la  Misekna  Tara  ou  Jad  Chasaka  de  Maimo- 
lides  ;  ^  un  volume  de  consultations. 

BOTOU  (botan,),  s.  m.  sorte  de  plante d'Ambdne,  voisine  du 
lenre  dolic.  Il  y  en  a  une  autre,  originaire  de  Afadagascar, 
[ui  se  cultive  à  1  Ile  de  France  sous  le  nom  de  pois  carré.  On 
naoge  ses  cosses  en  vert  (  V.  Pois). 

BOTOREUS  (F.  BOUTRAYS). 

BoreucHANt  {géogr.\  ville  de  la  Turquie  d'Europe  (Molda- 
ie)»  où  se  tiennent  les  foires  les  plus  fréc^ntées  du  pays.  Elle 

£*t  un  commerce  très-actif  avec  bi  Bukovine  et  même  avec  Lcip- 
;  et  Brûnn,  en  vins,  bétail,  laine,  miel,  cire  et  Ubac.  On  y 
nmpte  4,000  habitanU.  Elle  est  située  à  19  lieues  nord  nord- 
laest  de  Jassy. 

BOTRES  (mytholX  fils  d*Eugnotus,  fut  tué  par  son  père  avec 
m  tison  arraché  de  l'autel,  pour  avoir  mangé  la  cervelle  d'une 
icUme  avant  qu'elle  fût  placée  sur  Fautel.  Apollon,  touché  de 
a  douleur  du  père,  changea,  pour  le  eonsoler,  son  fils  en  un  oi- 
eatt  nommé  Àropue, 

BOTRES  (technoL),  8.  m.  pi.  nom  que  l'on  donne  dans  cer- 
tains endroits  à  des  fovoes  de  tondeurs  de  draps.  On  les  nomme 
tussi  désertes. 

BaTRiE  (  botan.  y,  s.  f.  arbrisseau  grimpant  qui  croit  sur  la 
D6te  du  2an«iebar. 

BOTRUL (Moïse), l'un  des  cinq  commentaleurs  du  tivre 
ittribué  an  patriarche  Abraham.  Wolf  n'est  pas  élolgpé  d*ad- 
Bieitre  que  c'est  le  même  personnage  que  le  médecin  Moïse 
feUril ,  qui  a  traduit  es  hébreu  un  livre  attribué  à  MicM 
Nostradanns. 

ROTBIOCéVBALK  (F.  BOTRYOCÉPHAU). 
BOTBI  TORREBI8  (F.  NeHBLESCOL). 
BOTmUS(F.BOTRYS). 
BeTRTAS  (F.  BOMRA»). 

BOTRTCEBE  (  boton. } ,  B.  m.  «eore  de  plMUs  <fe  la  friiMlle 
des  protétoées. 


BOTRYCBIUM  (Botan.),  fougère  dont  la  plus  conunune  eH 
connue  sous  le  nom  de  lunaire.  On  en  trouve  en  Europe ,  en 
Amérique ,  à  la  Nouvelle-Hollande,  à  Ceylan,  aux  Molaquca. 

BOTRYETKS  ( chimie),  s.  m.  nom  que  les  alchimistes  don- 
naient à  une  matière  en  forme  de  grappe,  qu'ils  reliraient  delà 
partie  supérieure  de  leurs  fourneaux  (V.  Botrtte). 

BOTRYIXAIEBS  (hiêl.  not.),  S.  m.  pi.  ordre  d'animaux  in^ 
vertébrés,  établis  parmi  les  tuniders. 

ROTRYLLE  (hist.  liai.),  mollusque  fort  peu  connu. 

BonrRYOCÉPHALES  (hisl,  nat.\  vers  intestinaux  â  corps  aK 
longé  garni  d'un  grand  nombre  d'articulations  ;  ils  sont  aplatis, 
pourvus  à  rcxlrémilé  d'une  tête  consistant  en  un  renflement 
Rudolphi  les  a  séparés  des  taenias.  —  Les  plus  grands  se  trouvent 
dans  les  voies  aigestives  de  l'homme,  des  poissons  ;  plusieurs 
oiseaux,  et  principalement  les  aquatiques,  en  sont  également 
incommodés.  —  L'espèce  de  l'homme  est  connue  sous  le  nom 
de  bolryocéphale  large,  il  est  blanc  ;  les  habitants  delà  Suisse 
en  sont  tourmentés.  A.  B.  de  B. 

ROTRTOCiièTE  {myth.),^oTo\jcyaimiy  à  la  chevelure  ornée  da 
grappes  de  raisin  ou  formée  de  grappes  de  raisin,  surnom 
de  Bacchus.  Racine  :  porpuç,  grappe  ;  x*'^»  cheveux. 

BOTRYOIDE  (minét.),  épithète  par  laquelle  les  minéralo» 
gistes  désignent  les  substances  minérales  disposées  en  grappe. 
—  Sorte  de  pierre  précieuse. 

BOTRYOLiTHE  (  minéral.  ],  chaux  boralée  concrctionnéo 
ou  boro-silicotée.  La  plupart  des  minéralogistes  réunissent  cette 
substance  à  ia  datholithe,  dont  elle  a  à  la  vérité  tous  les  cara^« 
tères  chimiques,  mais  dont  elle  difTèrc  cependant  un  peu  par  la 
proportion  de  ses  éléments.  Elle  est  composée ,  suivant  Kla*- 
proth,  de  36  de  silice,  de  15,5  d'acide  borique,  de  39,5  de  chaux, 
et  de  6,5  d*eau.  La  botryolitbe  est  blanchâtre  ou  grisâtre,  nraH 
geâtre  à  l'extérieur,  à  cassure  écailleuse  et  à  texture  quelqueftNS. 
fibreuse;  elle  se  trouve  en  petites  masses  mamelonnées  ou  bo** 
tryoïdes,  dans  la  mine  de  fer  magnétique  de  OEstre-Kjeulie,  pi^ 
d'Arendal  en  Norvège.  Sa  dureté  est  un  peu  plus  grande  qn^ 
celle  du  verre,  qu'elle  raye  difficilement.  Elle  devient  blanche  et 
donne  de  l'eau  par  la  caldnation  ;  elle  fond  au  chalumeau  avee 
boursouflement  en  un  verre  transparent. 

BOTRYORiNQUE  (hîst.  nal.),  S.  m.  nouveau  genre  d'inseo** 
tes  qui  a  été  établi  aux  dépens  des  botryocéphales. 

BOTRYS  (botan.) ,  s^  m.  sorte  de  plante  aromatique  qui  croit 
dans  les  Inaes. 

BOTRYS  (  géogr.  omc.  ) ,  ville  de  Phénicie ,  appelée  Botruê 
dans  la  table  de  Peutinger ,  à  douze  milles  au  nord  de  Bybliii. 
Selon  Strabon,  c'était  une  ^lace  forte  des  brigands  du  mont  JA^ 
ban.  Selon  Malala,  elle  avait  un  port.  C'est  vraisemblablement 
la  même  ville  que  Scylax  désigne  sous  le  nom  de  Teros. 

BOTRYTr(F.  BOTRYOIDE). 

BOTRYTis  (  botan.  ) ,  genre  de  plante  qui  ne  diflRère  du  bjs- 
£us  que  parce  qu'elle  dure  fort  peu,  et  par  Tarrauffement  de  ses 
semences,  qui  sont  disposées  en  grappe  ou  en  épi  au  bout  des 
tiges  ou  dés  rameaux.  La  bothrytes,  ou  bothrytis,  ou  botrysvui^ 
garis  est  amère  au  goût,  et  son  odeur  est  forte  mais  non  désa- 
gréable ;  elle  est  chaude  de  sa  nature ,  desséchante ,  résolutive , 
apéritive,  détersive  et  purgafive  ;  elle  empêche  la  putréfectIoBy 
et  elle  est  d'une  efficacité  singulière  dans  les  oppressions,  les 
toux ,  la  difficulté  de  respirer,  et  toutes  les  maladies  froides  de 
b  poitrine  ;  elle  est  bonne  pour  dissiper  les  matières  visqueuses 
contenues  dans  les  bronches  ;  elle  lève  les  obstructions  du  fde, 
des  reins  et  de  la  matrice,  guérit  la  jaunisse,  prévient  les  hydrti- 

Eisies,  hâte  les  règles  et  les  vidanges  et  citoe  les  douleurs  du 
as-ventre  et  de  l'utérus.  Les  dames  vénitiennes  regardaient  le 
botrys  comme  un  remède  infisiillible  contre  les  accès  delà  passion 
hystérique.  L'eau,  la  conserve  et  lelooohde  botrys  sont  excel- 
lents dans  toutes  les  maladies  do  la  poitrine  et  du  bas-ventre. 
L'herbe  bouillie  dans  une  lessive  quefoenque  tue  la  vermine,  et 
si  l'on  en  lava  la  tète,  elle  emportera  la  gale.  On  assure  que  cette 
plante  semée  avec  le  grain  tue  les  vers  qui  sont  nuisibles  au 
grain. 

ROTSCOP  (hist.  nat.\  s,  n».  poisson  du  genre  du  toua  et  du 
bolam,  dans  la  iamille  des  ^res.  Il  ne  diffère  presque  du  bo- 
lam  que  par  les  caractères  suivaats  ;«a  osfeoire  deraale,  au  Heu 
de  douze  rayons  n'en  a  que  àim  ;  ses  yeux  ont  la  pruneMe  noire, 
entourée  d'une  iris  jaune  cerclée  de  violet;  la  tache  en  demi- 
lune  qui  est  derrière  eux  est  verte;  son  menton  est  rouge,  tn^ 
versé  pardes  lignes  bleues.  L'origine  des  nageoires  pectoralesest 
man|uée  d'uae  tache  rouge  i  du  res^,  sen  cvorps  est  falau  coBdine 
celui  du  bolam.  Le  faotscop  se  pèche  commvnéaient  autour  des 
rochers  de  la  mer  d' Amboine. 
BOIT  (  llROMAs  },  4Aiéuf ogien  anglican ,  né  à  Berbv  en  168$ 


•OTTAIXA. 


(152) 


BOTTARI. 


BCèdia  d*abofd  dans  ane  congrégation  presbytérienne  à  Spul- 
dûlg  (Lincoln K  ^  ^t  ensoite  à  Londres  pour  s'y  livrer  à  Vé- 
tade  de  la  inraectne.  Forteoicnt  attaché  au  parti  des  whigs,  il 
rk  aiec  un  grand  plaisir  arriver  la  mort  de  la  reine  Anne.  Il 
piitalors  les  ordresdans  TEglise  d*Angleterre,  et  fut  successive- 
ment recteur  de  différentes  paroissesdu  comté  de  Norfolk. 11  mou- 
nU  en  f  754,  âgé  de  soixante-sept  ans.  H  a  laissé  :  1°  Que  la  paix 
«r  te  bamkeHr  d€  et  wwnde  êont  le  bui  immédiat  du  ehrislia- 
RtJSir,  in-8«  ;  ^  CanMéraliont  nouwUe$  sur  la  nature  et  le 
but  eu  ckrisiianisw^ ,  in-S",  1750  ;  5^"  Réponse  à  r ouvrage  de 
Warburion  intitulé  :  Divine  légation  de  Moïse  ,  en  trois  par- 
ties. Cest  son  meilleur  ouvrage;  4?  Un  recueil  de  sermons  et  de 
quelques  écrits  de  controverse. 

BOTT  (  JfcAX  DE),  ardiitecte,  né  en  1670.  Issu  d*une  famille 
française  protestante,  il  fut  obligé,  après  la  révocation  de  Tédit  de 
Nantes,  de  se  retirer  en  Hollande  ;  Guillaume  d*Orange  sut  re- 
connaître en  lui  un  bomme  distingué ,  et  lui  fournit  roccasion 
de  déployer  ses  talents.  Le  roi  de  Prusse,  Frédéric  P',  l'attira  en- 
soite a  sa  cour  et  lui  donna  un  ^de  militaire  assez  élevé  ;  ce 
prince  le  chargea  de  la  construction  de  Tarsenal,  qui  devint  un 
des  plus  beaux  édifices  de  l'Allemigne.  Sous  son  successeur  Fré- 
déric-Guillaume, Boit  fît  les  constructions  de  Wesel,  monument 
remarquable  d'architecture  militaire.  Il  mourut  a  Dresde  en 
1745. 

SOTTA  ADORHO  (  ALEXANDRE  ) ,  poôlc  connu  daus  l'acadé- 
mie  arcadienne  sous  le  nom  de  Mirindo  Grineo,  était  issu  à 
Pavîe  d'une -famille  noble  et  florissait  au  commencement  du 
xnii*'  siècle.  Ses  poésies  ne  forment  pas  un  ouvrage  à  part,  mais 
elles  sont  cparses  dans  plusieurs  recueils  du  temps.  Muratori, 
sans  les  donner  comme  perfettapoesia^  vante  le  goût  elle  talent 
de  ce  même  marquis  Alexandre  Botta  Adorno ,  dans  la  préface 
de  son  gros  livre  en  2  volumes  intitulé  Délia  perfelta  poesia 
ilaliana,  qu'il  lui  a  dédié.  Il  cite  dans  le  cours  de  cet  ouvrage 
deux  sonnets  du  marquis  poète,  l'un  comme  modèle  de  l'art  de 
louer,  et  l'autre  comme  talent  de  s'exprimer  avec  grâce  et  avec 
une  douce  facilité. 

BOTTA  ADOR3ÎO  (AxTOi^TE,  MARQUIS  DE),  fils  d'Alexandre 
le  poôte,  né  en  1688,  devint  ministre  de  la  reme  de  Hongrie,  en 
Russie.  En  1715,  la  czarine  l'accusa  dans  un  manifeste  de  vou- 
loir opérer  un  soulèvement  dans  ses  Etats  en  faveur  du  prince  de 
Brunswick-Bevern.  La  reine  de  Hongrie,  pour  conserver  l'ami- 
tié de  la  souveraine  moscovite,  le  laissa  conduire  an  château  de 
Spielberg,  en  protestant  de  sa  non-participation  aux  menées  de 
son  ministre.  Il  fut  peu  après  rendu  à  la  liberté,  et  mourut  en 
1745 à Neustadl.— Botta  (  .  .  .  .)»<^e  la  même  famille,  était 
à  la  tète  des  troupes  autrichiennes  quand  elles  attaquèrent,  au- 
dessus  du  Tidon  ,  le  10  août  1746  ,  l'armée  combinée  des  Fran- 
çais et  des  Espagnols.  Le  7  septembre  de  la  même  année,  il  de- 
vint gouverneur  de  Gènes ,  après  que  cette  ville  fut  tombée 
au  pouvoir  des  Autrichiens  :  mais  la  révolte  des  Génois  contre 
les  impériaux,  qui  furent  chassés  le  5  décembre  suivant,  non- 
aeuleinent  de  Gènes,  mais  encore  du  territoire,  ne  le  laissa  pas 
longtemps  jouir  de  son  commandement.  Il  mourut  à  Pavie  le  50 
décembre  1774. 

BOTTAGE  (eomm.)f  s.  m.  C'était  un  droit  que  l'abbaye  de 
Saint- Denis  en  France  levait  sur  tous  les  bateaux  et  marchandi- 
ses qui  passaient  sur  la  rivière  de  Seine ,  à  compter  du  Jour  de 
Saint-Denis  (  9  octobre) ,  jusqu'à  celui  de  Saint-André  [50  no- 
vembre). Ce  droit  était  assez  fort  pour  que  les  marcbanas  pris- 
sent leurs  mesures  de  bonne  heure  pour  l'éviter,  soit  en  préve- 
nant l'ouverture  de  ce  droit  pour  le  passage  de  leurs  marchan- 
dises, Sijit  en  différant  jusqu'à  sa  clôture,  surtout  si  ces  marchan- 
dises étaient  de  gros  volume. 

BOTTALLA  (Jean-Marie),  peintre,  dit  U  Rafaellino  ,  né  à 
Savone  l'an  1613 ,  était  tout  jeune  encore  quand  il  partit  pour 
Rome.  Son  peu  de  fortune,  on  pourrait  même  dire  sa  pauvreté, 
lui  fil  trouver  dans  le  cardinal  Jules  Sacchetti  un  protecteur  dc- 
f  ooé.  Il  entra  par  ses  soins  dans  l'école  de  Piètre  de  Cortone,  et 
parvint  a  si  bien  imiter  le  style  du  célèbre  peintre  d'Urbin,  que 
l'on  commença  à  appeler  le  jeune  élève  11  Rafaellino,  surnom 
qu'il  garda  toute  sa  vie.  On  voit  au  Capitole  l'un  de  ses  premiers 
tableaux,  qui  commencèrent  sa  réputation.  C'est  une  neconei- 
nation  de  Jacob  avec  EsaU,  De  Rome,  il  fut  à  Naples  pour  y 
exéculer  des  fresques  d'une  ^ndc  dimension  qu'on  lui  avait 
ct>mmandée8  ;  il  y  laissa  aussi  des  tableaux  à  l'huile.  Une  intri- 
gue d'amour  l'obligea  de  quitter  celte  ville,  et  d'aller  se  réfugier 
ài>nes,  où  l'on  conserve  encore  de  lui  un  Saint-Sébastien  et  la 
(able  dr  Deuealion  et  de  Pyrrha,  11  se  rendit  ensuite  à  Milan 
pour  des  raisuna  de  santé,  et  y  mourut  d'une  fiè\Te  lente  en 
1641.  Boltalla  avait  adopif  U  c<^nre  de  Raphaf'l  et  de  Pieira  rio 
Gortone  et  cherché  en  même  temps  la  triduière  des  Carrache. 


qu  11  menait  aans  i  execuiion  ne  ses  smea  \ 
sa  réputation.  Il  ne  faut  pas  confondre  4 
9ttini  (Impériale),   peintre  de   l'école  ^ 


Ses  compositions  se  distinguent  en  général  par  la  vériCé  du  d< 
sin,  par  des  effets  [suaves  de  clair-obscur  adouci,  par  la  dou 
veauté  et  la  noblesse  de  l'invention,  et  par  un  grand  chamif  d 
couleur.  Il  a  laissé  à  Gènes  des  dessins  a  la  plume  qui  sont  itti 
recherchés. 

BOTTANI  (Joseph)  ,  peintre,  naquit  à  Crémone  en  iH\ 
n  avait  étudié  à  Rome  sous  Augustin  Masucd,  et  était  xm 
s'établir  ensuite  à  Mantoue.  Il  avait  pris  le  genre  du  Poossii 
pour  les  paysages,  et  celui  de  Carie  Maratte  pour  les  Ggima 
Un  de  ses  tableaux  les  plus  estimés,  représentant  une  sani 
Paule,  se  voit  à  Milan  dans  l'église  de  SaintrCome  et  de  Sain] 
Damien.  Mantoue,  où  il  avait  passé  la  plus  grande  partie  de  < 
vie,  ne  conserve  de  lui  que  deux  tableaux.  Il  y  mourut  en  iiM 
La  précipitation  qu'il  mettait  dans  l'exécution  de  ses  sujets 
beaucoup  nui  à 
Bottani  avec  BotUni 
Gènes. 

BOTTARI  (Jean-Gaetan).  naquit  à  Florence  le  15  ja^ 
vier  1689,  et  devint  l'un  des  prélats  les  plus  savants  de  la  cooi 
de  Rome.  Il  fut  l'élève  d'Antoine-Mane  Biscioiii ,  profcssetD 
d'éloquence,  et  établit  avec  lui  des  relations  d'amitié  qui  ne  a 
démentirent  jamais.  Bottari  s'adonna  ensuite  à  Tettide  (fe 
la  théologie  et  de  la  philosophie.  Cette  dernière  sâem 
n'étant  intelligible  qn'avec  le  secours  des  mathématiques,  il  x 
mit  à  les  étuaier  avec  ardeur.  En  1716,  il  fut  reçu  dodeor  m 
théoloffie,  et  membre  du  collège  de  théologie  dans  fooirer- 

site    ^    " ^—    ^     -^ :.-«  ^-n. -...:.  !>;.. 

par 

sances, 

dans  son  sein  et'lui  confia  le  soin  d'une  nouvelle  édition  de  sor 
vocabulaire.  Quoiqu'il  se  chargeât  avec  peine  d'une  si  péniU 
entreprise,  il  s'y  livra  avec  son  ardeur  accoutumée,  etsassn 
pour  ce  travail  deux  des  principaux  académiciens,  le  niart)Q 
André  Alamanni  et  Rosso  Martini,  qui  s'associèrent  à  leur  \ffs 
d'autres  collaborateurs.  Cette  nouvelle  édition  parut  en  i^ 
et  années  suivantes,  et  obtint  un  grand  succès.  Elle  avait  » 
volumes  in-fol.  Bottari  fut  alors  placé  à  la  tète  de  riropriiwnf 
grand-ducale  par  le  grand  duc  de  Toscane,  et  l'on  en  vil  hw- 
tôt  sortir  plusieurs  ouvrages  publiés  sous  sa  direction  et  par  < 
soins.  En  1750,  il  alla  s'établir  à  Rome.  En  1732,  le  pape  O 
ment  XII  lui  donna  un  canonicat  et  la  chaire  d'histoire  eccV- 
siastique  et  de  controverse  dans  le  collège  de  la  Sapience  n* 
nomma  prélat  palatin.  Bottari  fut  ensuite  chargé,  avec  lesanr 
géomètre  Manfredi,  de  visiter  le  Tibre,  depuis  Perouse  josq» 
l'embouchure  de  la  Néra,  pour  s'assurer  si  on  pouvait  le  rw" 
navigable.  Il  fallut  lever  les  plans  et  prendre  le  nivellent 
de  toute  cette  longue  partie  de  cours  du  fleuve;  ils  firent' 
même  opération  sur  leTcverone,  à  prendre  au-dessous  de  Ti»* 
jusqu'à  son  embouchure.  La  relation  de  la  première  decesiVJ 
visites  a  été  imprimée  avec  d'autres  écrits  relatifs  aa  Tibre,  0 
ce  titre  :  Délie  ragioni  e  de'  remèdji  dette  inondation  » 
Tevere,  Rome,  1746.  Elle  est  signée  de  Manfredi,  mais  Ma» 
chelli  affirme  Qu'elle  est  rouvrasre  de  Bottari.  Il  fut  nomr. 


quelque  temps  après,  garde  ou  custode  de  la  bibliothèque  >^ 
ticane.  Ce  fut  lui  qui  fit  la  belle  collection  des  médailles  i 
fut  depuis  lors  une  des  parties  essentielles  et  un  des  prinrip»^ 
ornements  de  cette  bibliothèque.  Après  la  mort  de  Clément  \\ 
Bottari  entra  au  conclave  avec  le  cardinal  Corsini.  Il  y  lenni 
l'édilion  du  beau  Virgile  du  Vatican,  avec  une  préface  et  j 
notes  qui  prouvaient  chez  l'auteur  une  vaste  érudition.  Ut^ 
bertini,  devenu  pape  sous  le  nom  de  Benoît  XIV,  voulut  a^ 
auprès  de  lui  Bottari  avec  qui  il  avait  eu  autrefois  des  reUti  i 
d'amitié;  il  accepta  une  place  dans  son  palais,  mais  il  se^^i 
tenta  de  ses  titres  et  de  ses  places,  sans  vouloir  en  accepter  de  iH 
veaux.  Il  mourut  à  Rome  le  3  juin  1775,  âgé  de  quatrcwinçH 
ans,  sous  le  pontificat  de  Clément  XIV.  Il  était  membre  der*j 
demie  florentine,  de  celle  de  la  Crusca,  des  apatisti,  de  Tin^ 
de  Bologne,  de  l'Arcadie,  etc.  Ses  principaux  ouvrages  h<^ 
1«  Lezioni  tre  sopra  il  tremoto,  Rome,  1733,  in-8«;  17 18,  iiH 
"2?  Del  Museo  capilolino,  tomo  primo  conienente  tma^i»'! 
uomini  iUustri,  Rome,  chalcographie  de  la  chambre  ij\ 
tolique,  1741,  in-fol.  ;  le  11*  tome  est  en  latin  :  Musœi  f4 
tolini  tomus  secundus ,  augustorum  et  augustarum  AfH 
eontinens ,  cum  observationibus  italice  primum  ,  nunc  i*H 
editis,  Rome,  1750,  in-fol.  ;  5«  Sculture  e  pitture  sacre  e^rj 
de  cimiterj  di  Roma,  etc.,  nttcwamen(e  date  in  luee  colh  é 
gazioni,  tome  i,  Rome,  1737,  gr.  in-fol.;  tome  11,  ibid  ,1^* 
tome  m,  ibid.,  1753.  in-fol.  Antoine  Bosio  avait  pubb' 
italien,  en  1731,  le  même  ouvrage,  sous  Ip  titre  de  Rama  ni 
urvanM'j  \o  pope  en  acheta  les  planches,  et,  voulant  q^'j 
senissent  à  une  seconde  édition,  d'où  l'on  retrancherait  tœl 


BOTTE. 


(153) 


BOTTiBne. 


taperfla,  il  en  confia  le  soin  à  Botta  ri.  Celui-ci  ent  bientôt  re- 
connu que,  le  superflu  ôté,il  resterait  peu  de  chapitres  ;  il  aima 
mieux  refaire  l'ouvrage  sur  un  nouveau  plan,  ce  qu*il  exécuta 
avec  succès,  mais  avec  peine,  n*étant  point  préparé  a  ce  nouveau 
travail  ;  A?  Lezioni  MOffra  il  Boecaceio.  Ces  leçons,  récitées  dans 
Facadémie  de  la  Crusca,  ont  pour  objet  de  défendre  Boccace  du 
reproche  qu'on  luifaitd*étreun  écrivain  irréligieux.  Manni  en 
a  imprime  deux  dans  son  Histoire  du  Décaméron.  Les  qua- 
rante-buitaulressont  restées  inédites;  5°  Lezmiidue  topra  TUo^ 
Liviochenarra  van  pro(/ij(;i,  imprimées  sans  nom  d*au(eur  dans 
k  premier  volume  des  Memorie  di  varia  erudisione  délia  50- 
deia  Colombaria  fiorentinay  Florence,  1747,  in-4*.  L'auteur 
s'y  propose  de  défendre  Tite-Live  d'avoir  adopté  trop  facile- 
ment des  faits  merveilleux  et  des  prodiges  ;  6^  Dissertazione 
iopra  la  commedia  di  Dante,  en  cui  si  esamina  se  fosse  sua  0 
presa  da  altri  tinvenzione  del  suo  poema.  Cette  dissertation, 
en  forme  de  lettres,  est  imprimée  dans  la  Deçà  di  simbole  ag- 

g'unte  alla  deçà  del  propostoGori,  Rome,  1753,  in-4°;  7»  Dia- 
gM  sopra  le  ire  arti  del  disegno,  Lucc^ues,  1754,  in-4°, 
sans  nom  d'auteur,  mais  généralement  attribués  à  Bottari.  Le 
même  auteur  a  donné  de  plus  un  grand  nombre  d'éditions  avec 
des  notes  et  des  préfaces  savantes  :  on  distingue  surtout  celle  du 
bel  ouvrage  de  Vasari  sur  l'histoire  des  peintres,  des  sculpteurs 
et  des  architectes  célèbres,  dédiée  au  roi  de  Sardaigne,  Charles- 
Emmanuel,  et  à  ses  deux  fils. 

BOTTE  (j/ram.),  s'entendde  plusieurs  choses  de  même  nature 
liées  entre  elles  pour  former  une  espèce  de  faisceau  ou  paquet. 
Botte  de  foin»  botte  de  paille,  mettre  du  foin  en  bottes,  lier  des 
bottes.  Botte  d'asperges,  de  raves,  de  céleri,  d'oignons.  Botte  de 
roi>,  réunion  de  plusieurs  échevaux  attachés  ensemble.  On  dit 
lussi  familièrement  :  une  botte  de  lettres^  de  paperasses,  etc. 

BOTTE  (  teckn.  et  gramm,  ),  s.  f.  chaussure  de  cuir  qui 
enferme  le  pied  et  la  jambe ,  quelquefois  même  une  partie 
ie  la  cuisse  (F.  Chaussure).  —  Familièrement  :  Prendre 
la  botte,  se  mettre  en  état  de  monter  à  cheval  et  de  partir. 
Cette  phrase  a  vieilli,  ainsi  que  celle-ci  :  Où  va  la  botte?  où 
illez-vous?  —  Figurément  et  familièrement,  Prendre  ses  bottes 
de  sept  lieues ,  se  disposer  à  marcher ,  à  voyager  rapide- 
ment; par  allusion  au  personnage  de  l'Ogre,  dans  le  conte 
du  petit  Poucet.  —  Proverbialement  et  figurément.  Graisser 
ses  bottesy  se  préparer  à  partir  pour  quelque  voyage;  et  dans 
un  sens  plus  figuré,  se  disposer  a  mourir.— Proverbialement  et 
Sguremenl,  Graisses  les  bottes  d'un  vilain,  il  dira  qu'on  les 
ui  brûle;  un  avare,  pour  se  dispenser  de  la  reconnaissance,  se 
>lamt  même  des  services  qu'on  lui  rend  ;  et,  dans  un  sens  plus 
^ndu,  on  ne  reçoit  ordinairement  que  des  reproches  00  des 
narques  d'ingratitude  pour  les  services  qu'on  rend  à  un  mal- 
jonnêle  homme.  —  Proverbialement  et  figurément.  Mettre  du 
oin  dans  ses  bottes,  amasser  beaucoup  d'argent  dans  un  emploi, 
f  bien  faire  ses  afi'aires.  —  Familièrement,  Je  ne  m'en  soucie 
ion  plus  que  de  mes  vieilles  bottes,  je  ne  m'en  soucie  nulle- 
nenl.  —  Proverbialement  et  figurément,  À  propos  de  bottes, 
ans  motif  raisonnable,  hors  de  propos.  —  En  term.  de  manège, 
^rrer  la  botte,  serrer  les  jambes  contre  les  flancs  du  cheval  pour 
exciter  à  avancer.  Ce  cheval  va  à  la  botte,  il  se  défend  du  ca- 
alicr  qui  le  monte  en  tâchant  de  le  mordre  à  la  botte.  —  Fi- 
;urément  et  familièrement,  C'est  un  fwmme  à  qui  il  ne  fautpas 
rop  se  jouer,  il  va  d'abord  à  la  botte;  il  est  accoutumé  à  faire 
les  réponses  piquantes  aux  plaisanteries  les  plus  douces.  Cette 
ihrase  a  vieilli.  —  Botte  de  carrosse,  marchepied  fixe  et  placé 
n  dehors,  à  l'aide  duquel  on  montait  dans  un  carrosse. — Botte 
e  dit,  figurément  et  familièrement,  de  la  terre  qui  s'attache 
fOx  pieds,  à  la  chaussure,  quand  on  marche  dans  un  terrain 
[ras  et  humide.  --  Botte  se  dit  encore  de  cette  partie  d'une 
nanche  fermée  qui  est  la  plus  voisine  du  poignet. 

BOTTE  {escrime),  s.  f.  coup  que  l'on  porte  avec  un  fleuret  ou 
lyec  une  épée  à  celui  contre  qui  on  se  bat.  Botte  secrète,  ma- 
kière  particulière  de  porter  un  coup  d'épée  à  son  adversaire.  — 
^içurement  et  familièrement,  Porter,  pousser  une  botte  à  quel- 
^u  un,  lui  faire  une  demande  indiscrète,  embarrassante,  ou 
me  objection  pressante,  une  attaque  imprévue.  Il  signifie  aussi, 
lesscrvir  quelqu'un  par  des  discours  ou  des  actions  qui  lui 
misent. 

BdtTE  (vénerie).  C'est  ainsi  qu'on  appelle  le  collier  avec 
^uel  on  mène  au  bois  le  limier. 

BOTTE  (technoL),  s.  f.  espèce  de  forces  donton  se  servait  dans 
les  manufactures  de  lainage  de  la  province  de  Champagne,  et 
ivcc  lesquelles  il  était  ordonné  par  les  règlements  de  donner  la 
iwrnière  tonte  aux  droguets. 

BOTTE  {eomm.),  tonneau  ou  vaisseau  de  bot»  pi<ypro  ^motiro 
du  vin  ou  d'autres  liqueurs.  La  botte  pour  les  huiles  est  à  peu 


près  semblable  à  un  muid.  Celles  {>our  les  vins  sont  plus  larges 
par  le  milieu  que  par  les  extrémités,  allant  toujours  en  dimi- 
nuant depuis  le  bondon  jusqu'au  jable.  —  Le  terme  botte  èl^ii 
et  est  encore  usité  particulièrement  dans  les  provinces  de  France 

?ui  approchent  de  Tltalie,  où  l'on  appelle  bottais  un  tonnelier. 
I  est  aussi  en  usa^  chez  les  Espagnols,  où  la  botte  contient 
trente  arobes  de  vingt-cinq  livres  chacun.  En  Angleterre,  la 
botte  contient  126  calions,  c'est-à-dire  504  pintes  de  Paris.  Les 
bottes  de  Portugal  jaugent  67  à  68  veltes  ;  celles  d'Espagne  ne 
sont  pas  si  grandes.  Les  bottes  d'huile  d'Espagne  et  de  Portugal 
pèsent  environ  un  millier.  Il  y  a  aussi  des  demi-bottes,  La 
botte  de  Venise  est  la  moitié  de  l'amphora.  Celle  de  Lisbonne 
est  moindre  que  celle  d'Espagne. 

BOTTE  (marine),  se  dit  des  tuyaux  de  plomb  des  lieux  d'ai- 
sance, qu'on  nomme  aussi  chausses  de  bouteilles. — En  botte, 
se  dit  des  futailles  mises  en  fagots,  des  embarcations  démontées, 
mises  en  faisceaux.  On  conserve  des  pièces  à  l'eau  en  bottes,  dans 
leurs  cercles  de  fer,  et  des  membres  de  canots  numérotés  pour 
être  montés  dans  l'occasion. 

BOTTEAU  (écon.  rust.),  s.  m.  petite  botte  de  foin. 

BOTTELAGE  (écon,  rust.).  C'est  l'action  de  mettre  en  l)otte; 
il  se  dit  particulièrement  du  foin  (F.  Foin). 

BOTTELEB  {écon.  rust.),  V.  a.  C'est  mettre  en  botte.  On  dit 
botleler  du  foin,  et  en  général  on  peut  le  dire  de  toutes  les 
plantes,  telles  que  les  buis,  les  raves,  les  asperges,  dont  on  fait 
Iles  bottes.  Une  botte  de  ces  dernières  plantes  est  à  peu  près  la 
valeur  de  deux  ou  trois  poignées  ensemble.  On  dit  aussi  des 
bottes  d'échalas,  de  foin,  de  paille,  de  charmille,  d'osier,  etc. 

BOTTELEUR  (^con.  rust.),  l'homme  de  journée,  le  ma- 
nœuvre qui  met  le  foin  en  bottes. 

BOTTELOIR  (agric»),  s.  m.  sorte  d'instrument  que  Ton 
emploie  pour  faire  le  bottelage  du  foin,  des  bisailles,  etc.  C'est 
un  crochet  de  fer  à  deux  branches  recourbées,  de  six  pouces  de 
longueur,  avec  une  poignée  ou  manche  de  la  même  longueur. 

BOTTELOIR  A  ASPERGES  iagric.),  planche  de  sapm  sur 
laquelle  sont  posés  et  attacliés  deux,  croissants  renversés;  sur 
le  devant  est  placée  verticalement  une  autre  petite  planche  for- 
mant dossier  dans  laquelle  est  creusé  un  cercle  qui  sert  de  me- 
sure de  circonférence  pour  donner  à  la  botte  d'asperges  la  gros- 
seur qu'elle  doit  avoir,  en  les  posa'nt  une  à  une  sur  le  bouton 
dans  le  cercle. 

BOTTER  {gramm.),  v.  a.  ï)ourvoir  de  bottes  ou  faire  des  bottes 
à  quelqu'un.  Il  signifie  aussi  mettre  des  bottes  à  quelqu'un.  Il 
si^ifie  également,  avec  le  pronom  personnel,  mettre  ses  bottes 
soi-même.  —  Cet  homme  se  botte  bien,  se  botte  mal;  il  porte 
ordinairement  des  bottes  bien  faites,  mal  faites.  — Botter,  avec 
le  pronom  personnel,  signifie  aussi,  figurément  et  familièrement, 
amasser  beaucoup  de  terre  autour  de  ses  pieds,  en  marchant 
dans  un  terrain  gras  et  humide.  Dans  ce  sens  on  dit  aussi  qu'un 
cheval  se  botte.  —  Botté,  ée,  part.  —  Proverbialement  et 
figurément.  C'est  un  singe  botté,  il  a  Fair  d'un  singe  botté, 
se  dit  d'un  homme  petit,  mal  fait,  qui  est  embarrassé  dans  son 
accoutrement. 

BOTTERIE  (technol.),  s.  f.  art  du  bottier  ;  magasin  où  l'on 
serre  les  bottes  militaires. 

BOTTiiBA,  BOTTi^is  et  BOTTlA  [géoar,  anc.),  province 
située  à  l'extrémité  méridionale  de  la  Macédoine,  au  nord-ouest 
de  la  Piérie,  à  laquelle  on  la  réunit  habituellement.  Vraisem- 
blablement l'Erigon  la  séparait  du  Paraxis. 

BOTTl^l  (géogr.  anc.),  peuple  d'origine  thrace,  qui  habita 
d'abord  la  côte  occidentale  du  golfe  de  Therma,  et  s'établit 
au  nord  de  Chalccdoine,  après  avoir  été  chassé  par  les  Macédo- 
niens. Il  avait  pour  villesScolos  etSpartolos,au  nord  d'Olynthe; 
mais  elles  furent  détruites  de  bonne  heure. 

BOTTilÊlfls  (hist.  anc),  s.  f.  pi.  fêtes  que  célébraient  les 
Bottiéens,  colonie  athénienne,  pour  perpétuer  le  souvenir  de 
leur  origine. 

BOTTIER  {technoL),  s.  m.  cordonnier  qui  fait  des  bottes 
(F.  Cordonnieb). 

BOTTILLON  (^coîi.  rust,),  S.  m.  usité  principalement  pour 
désigner  les  petites  bottes  de  plantes  légumineuses. 

BOTTINE  (technol.),  s.  f.  diminutif,  petite  botte  d'un  cuir 
fort  mince,  botte  dont  la  tige  a  peu  de  hauteur  (F.  Chaussure). 
Il  se  dit  encore  des  pièces  de  cuir  que  les  boyandiers  s'attachent 
au-dessus  du  cou-de-pied  quand  ils  nettoient  les  boyaux,  pour 
empêcher  l'eau  et  les  ordures  de  pénétrer  dans  leurs  chaussures. 

BOTTINE  (chirurg.),  se  dit  de  certaines  chaussures  sembla- 
bles à  de  petites  bottes,  qui  sont  munies^de  courroies,  de  res- 
«oru  Af  Hp  hoades,  et  qui  serve»*  ^  corriger  les  vices  de  con- 
formation du  pied  ou  de  la  jambe. 


BOTTRIfiARI. 


BOTTOXE  JACQC£S-IIUGC£â-Vi:<(C£!(T  EaDIANUEL-MàRUB)» 

comte  de  Cabtcllainoale,  naquil  daus  un  village  du  Canavais,  en 
1753.  Son  père,  le  comte  AM^anius,  originaire  de  la  vallée  de 
Sesia^cUit  en i  775  ministre  des  finances  du  roi  Victor- A médée, 
à  Turin,  où  Jacques-Hugues  reçut  une  éducation  soignée.  A 
Tàge  de  dix-sept  ans,  il  fut  reçu  docteur  en  droit  civil  et  cano- 
nique. Dans  sa  jeunesse  il  publia,  en  italien,  un  Eisaisur  la  po- 
litique e$  ia  législation  des  Romains  qui  attira  l'attention  du 
roi,  et  Bottone  fut  nommé  en  1775  substitut  du  procureur  gé- 
néral près  la  cl)ambrc  des  comptes  à  Turin,  puis  membre  du 
sénat  ée  Cbainbéry.  Après  la  mort  de  son  père,  il  fut  envoyé 
comme  intendant  général  en  Sardaigne  ;  fonctions  qu^il  alla 
remplir  en  Savoie  dans  Tannée  1796,  et  dont  il  s'acquitta  à 
merveille  dans  ces  circonstances  délicates.  En  1792,  il  fut 
obligé  de  fuir  devant  l'armée  républicaine  commandée  par 
Montcsquiou,  mais  il  sut  sauver  le  trésor  royal  et  les  arcbi\es 
de  Tadministration.  Le  roi  le  nomma  alors  contador,  c'est-à- 
dire  directeur  général  de  la  guerre,  emploi  qu'il  occupa  jus- 
qu'au départ  de  la  maison  de  Savoie,  en  1798.  Grouchy,  gou- 
verneur ae  Piénoont,  le  nonuna  un  des  dix  membres  du  gouver- 
nement provisoire,  qui  fut  de  courte  durée.  Bottone,*  comme 
Bossi,  se  retira  en  France  pendant  les  dix  mois  que  les  Austro- 
Russes  occupèrent  le  Piémont.  Après  la  bataille  de  Marengo,  il 
fut  nommé  membre  du  gouvernement  provisoire  de  Piémont, 
par  arrêté  du  général  Berthier  du  5  messidor  an  viii  (S4  juin 
1800).  Environ  un  an  après,  il  fut  rendu  à  la  magistrature,  en 
guahté  de  président  au  tribunal  d'appel  à  Turin.  En  1803,  il 
uit  décoré  ae  la  croix  de  commandant  de  la  Légion  d'honneur  ; 
et  en  1806,  il  fut  fait  conseiller  à  la  cour  de  cassation,  place 
qu'il  occupa  jusqu*en  1828,  époque  de  sa  mort.  Il  vécut  céli- 
bataire. D  une  conception  facile  et  d'une  mémoire  prodigieuse, 
Bottone  fut  homme  ue  bien  avant  tout.  Entre  autres  ouvrages 
de  lui,  on  cite  l'article  Piémont  et  sa  législation,  dans  le  Réper- 
toire universel  de  jurisprudence  de  Merlin,  in-4'*,  lom.  ix. 

BOTTY  (F.  BoLTY). 

BOTTONI  (Albertino),  médecin,  né  à  Padoue  au  com- 
mencement dTu  xVr  siècle,  re<çu  docteur  à  l'université  de  celte 
ville,  y  professa  d'abord  la  logique,  et  en  1555  la  médecine.  Il 
mourut  en  1596,  et  a  laissé  :  1**  De  vita  conservanda,  Padoue, 
1582,  in-12;  V  De  morbis  muliebribus,  Padoue,  1585,  in-4o  ; 
Bâie,  1586,  in-l*»;  Venise,  1588,  in-4«,  avec  figures  ;  3°  Consilia 
medica^  Francfort,  1605,  in-4«,  dans  le  recueil  de  Lauterfaach; 
i*'  De  modo  discurrendi  circa  morbos,  eosdemquê  curandi  trae- 
talus,  Francfort,  1607,  in-12,  avec  les  pandeclcs  de  J.-G. 
Schenck.  11  y  en  a  une  autre  édition  sous  ce  titre  :  Methodi 
médicinales  dua,  in  quibus  légitima  medendi  ratio  traditur, 
Francfort,  1695,  in-8»,  à  laquelle  l'éditeur,  Laiare  Sosenbeck, 
a  ajouté  un  pareil  traité  d'Emile  Campolongo,  et  on  livre  de 
questions  de  médecine,  par  Barthélemi  Uierovius. 

BOTTOSi  rDoMiNiQUE),  né  en  1641,  à  Léontini,  en  Sicile, 
reçu  docteur  a  Messine  en  1658,  nommé  médecin  de  rb6piUl 
de  cette  ville  en  1692^  pois  de  celui  de  Naples,  élevé  même  au 
rang  de  proto-médean  du  royaume  de  Naples,  admis  dans  la 
société  royale  de  Londres  en  1697,  mort  en  1731,  a  laissé  les 
ouvrages  suivants  :  1«  Pyrologia  topographica,  id  est,  de  igné 
diuerlatio  juxla  loca,  cum  eorum  descriptione^  Naples,  1692, 
in-4»  ;  ^  Febris  rheumaticœ  malignœ  historia  medica.  Messine, 
1712,  iD-8°  ;  5*  Préserve  salutari  eontro  ilcontagio  $e  w%aiore. 
Messine,  1721,  in-4*»;  4«  Idœa  historico-physica  de  magno 
Trinacriœ  terrœ  motu, 

BOTTONI  (Mabc-Xavibr),  fils  de  Dominique,  né  à  Messine 


(  134  )  BOTZABiS. 

dolpbe  voidut  l'acquérir.  U  mourut  en  1612.  On  frappa  di 
médaille  en  son  honneur,  mais  on  n'a  imprimé  que  la  plus  peti 
partie  de  ses  œuvres  :  l''  Trattato  délia  descrizione  aella  $fa 
céleste  in  piano,  di  Claudio  Tolomei,  Irad.  in  parlare  italiam 
Bologne,  1572,  in-4'*;  2''  Bartoli  de  Saxoferrato  tractatun 
fluminibusresli tutus, eic,,BQ\ogne,  1576,io-4'>;  cf  Dellospi 
chio  de  accende  il  (uoco  ad  una  data  lontancmxa,  tratlalot 
OronzioFineoJrad,  Venise,  1581,  in-4°  ;4«i/ pain  **o.otwf 
de*  telracordi  armonici  di  Àristosseno»  Bologne,  1593,  in-r 
5"  //  desiderio  ovvero  de*  concerti  di  varii  strumenti  muaoà 
dialogo,  Venise,  1594;  Bologne,  1599;  Milan,  1601,  in-4».G 
trois  apparentes  éditions  n'en  font  qu'une  seule,  dont  oo 
changé  les  frontispices  ;  6»  Il Melone,  discorso  armomco,  t  U  Mt 
lone  secondo,  etc..  Ferra re,  1602,  in-4*»;  7*»  Délie  riw^e  dié 
versi  excelkntissimi  autori  nella  lingua  volgare ,  nuopamu 
raccolte,  Bologne,  1551,  in-8*>.  On  trouve  des  poésies  de  fa 
dans  quelques  recueils ,  et  il  a  laissé  vingt-trois  ouvrages  m» 
nuscnts. 

BOTTRIGARI  (JACQUES),  jurisconsulte  de  Bologne,  mort  a 
1547,  a  laissé  des  Leçons  sur  le  Code  et  le  Digeste,  et  quelque 
autres  ouvrages  de  droit.  Il  y  a  eu  aussi  Paul  et  BarthéJein] 
BoTTKiGABi ,  également  de  Bologne  et  jurisconsultes. 

BOTYS  (hist,  nat,)f  papillon  nocturne  de  la  famille  des  d^ 
toïdes.  On  connaît  le  botys  de  la  farine,  le  botys  de  tagraism, 
et  le  botys  queue  jaune. 

BOTZABis,  originaire  de  la  tribu  des  Souliotes.  U  Cunilk 
des  Bot2aris  est  depuis  longtemps  célèbre  dans  la  Grèce,  les 
belliqueuses  tribus  de  Souli  étaient  commandées,  éamks((t^ 
mières  guerres  contre  Ali  Pacha,  par  Georges  BoUarisSttU- 
lents  militaires,  sa  bravoure  lui  auraient  toujours  assmé le  pote 
honorable  où  l'avait  placé  le  vœu  de  ses  compatriotes,  mais i 
eut  l'ambition  de  perpétuer  son  autorité,  de  fonder  cb  qudqa 


qui  lui  conOa  olusienrs  emplois.  Après  être  retourné  à  Borne, 
où  il  en  remplit  quelques  autres,  il  revint  se  fixer  à  Naples 
cher  le  marquis  de  Vilfeoa.  Il  savait  jusqu'à  dix-sept  langues. 
Bedevenu  libre,  et  ayant  formé  une  riche  collection  de  raretés 
du  Japon,  de  la  Cbine,  du  Mexique  et  du  Pértm,  et  une  belle 
bibliothèque,  il  la  fit  transporter  â  Messine,  sa  patrie,  où  il 
finit  tranqaillefDent  ses  jours.  Il  n'a  laissé  que  des  poésies,  sous 
le  titre  de  Sérénades,  et  deux  discours  en  prose,  remarquables 
en  ce  qn  ils  sont  écriu  chacun  en  douze  langues.  Deux  volumes 
d  œuvres  diTer««,  en  dix-sept  langues,  n'ont  pu  être  imprimés 
bule  de  car«ctèns.et  sont  restés  en  naanuscnt  dans  la  Emilie 
de  1  auteur. 

BOTTBIGARI  (Hmotle),  cavalier  de  la  raflice  dorée  du  pape, 
d  une  aiioeoDe  et  m^le  Camille  de  Bologne,  naquit  dans  oîtle 
vUle  en  15l»i.  Il  fut  à  la  Ibis  mathématicien,  poète,  musicien, 
dcsiinateor,  et  avait  u»orirhe  bibliothèque  et  nn  «ihinAi  rf'in«l 
Irunienu  de  mathématiques  si  preclinL&,  que  Fempereor  Ro- 


perpetuer 
sorte  une  dynastie.  Ces  prétentionsétaient  intempestives;  ma 
devinrent-elles  l'occasion  des  dissensions  dont  J  influence  h- 
neste  précipita  peut-être  les  événements  malheureux  aumibt 
desquels,  au  res^,  la  vieille  réputation  des  Botzaris  fut  d^ 
ment  continuée  par  les  descendants  de  cette  Camille.— Gcorp 
Botxaris  avait  laissé  deux  fils,  Noliset  Christos,  qui  se  dérottÉf* 
k  la  défense  de  leur  patrie.  Marc,  fils  de  Christos,  né  en  n«) 
époque  de  combats  et  de  luttes  acharnées  dans  son  pays,  eu 
destiné  à  devenir  le  héros  de  sa  race.  Souli  avait  été  oétnitta 
1805;  quelques-uns  de  ses  habitants  cherchèrent  un  refuges! 
le  territoire  ionien  ;  Marc  se  trouvait  parmi  eux.  Durant  ce  tni 
exil  il  consacra  tous  ses  efforts  à  préparer  une  juste  vengeait 
il  n'attendait  qu'une  occasion  favorable,  lorsqu'en  1606.  li 
principaux  chefs  d*Armatoles  fuyant  la  barbare  domina» 
d'Ali ,  vinrent  se  ranger  sous  ses  ordres.  Protégé  par  la  Rita» 
en  guerre  avec  la  Porte,  Botzaris  allait  entrer  en  campaç* 
mais  le  traité  de  Tilsitt  vint  changer  la  face  des  choses  et  ^ 
miner  le  retour  des  Français  dans  les  sept  Iles;  les  Grecs  doi« 
remettre  à  d'autres  temps  Texécution  de  leurs  projeta.  —  Afc 
les  événements  de  1815,  nous  retrouvons  dans  l'es  Iks  Iona>i 
nés  Marc  toujours  animé  du  même  désir ,  soutenu  par  le  mi* 
espoir.  U  était  demeuré  jusi^u'alors  dans  le  régiment  fraaj 
albanais;  son  expérience  avait  eu  le  temps  de  grandir,  ses  la» 
de  se  développer.  La  Porte  allait  avoir  a  lutter  coDlre  un  re4i 
table  adversaire.  ^En  1820,  il  était  prêt  à  profiter  des  dta* 


^ indépendance; 

Ali  Pacha ,  se  prodamant  affranchi  du  vasselage  du  graod  n 
gneur,  résistait  dans  Janina.  Marc  avait  gagné  l'EpireK 
son  onde;  7  ou  800  Souliotes,  informés  de  ses  projets.  %i^ 
le  joindre  pourallerrecouvrer  leurs  montagnes,  où  Ali  posf** 
encore  une  forteresse  importante.  Inquiète  par  deux  enneai 
la  fois,  ce  dernier  jueea  prudent  d'entrer  en  négociation  iw 
Grecs;  on  échangea  des  otages.  Ali  livra  son  peUt-filsauxSi* 
tes  ;  le  jeune  fils  de  Marc  et  son  épouse  Chrysée  furent  xm\ 
pouvoir  du  pacha.  Botiaris  ne  songea  dès  lors  qu'à  combattitl 
soldats  du  grand  seigneur.  Notis  est  préposé  à  la  défenae  M 
filés  souliotes, •son  neveu,  avec  200  palicares,  s'attache  à  ha^ 
1er  les  Turcs,  à  dérouter  leurs  plans.  Son  courage  suppléer 
faiblesse  numérique  de  sa  troupe.  Il  enlève  un  convoi ,  pn^ 
poste  des  Cinq<-Puits ,  et  défait  un  corps  de  6,000  Turcs 
mandés  par  dix  pachas.  Déjà  il  s'est  rendu  asses  redoutable  i 
que  ses  ennemis  mettent  sa  tête  à  prix  et  s'armeoi  ménif  r* 
lui  des  analhèmes  de  l'Efflise.  U  échappe  à  tous  ces  dai 
force  les  Turcs  à  traiter  d'égal  à  égal  et  à  conclure  un  anp 
Leur  perfidie  devient  pour  Marc  Toccasion  d'«û  nouveau 
Snn  rrmr»0o,  ses  rîctoires  ranimeo*  respoir  de  toua  les' 
qui  suivent  l'exemple  du  noble  chef  et  se  soulèvent  oontivi 


BOUOUERP. 


4-dirG  en  les  eiposanl  longtemps  à  la  fumée.  On  dit  dans  un  sens 
analogue,  boucaner  tUs  euin»  —  Boucaner  signiûe  aussi , 
oeutralemcnt ,  aller  à  la  chasse  des  bœufs  sauvages  ou  autres 
bêles  pour  en  avoir  les  cuirs. — C'est  encore  fumer  de  la  cassave; 
ex|)oser  longtemps  des  peaux  à  la  fumée.  —  Vexer,  faire  du  va- 
carme. 11  est  populaire  en  ce  dernier  sens. 

BOUCANIER  (mœurs  9i  usages) f  s.  m.  G*est  le  nom  que  l'on 
donne  dans  les  Indes  orientales  à  certains  sauvages  qui  faisaient 
fumer  leur  viande  sur  une  grille  de  bois  de  Brésil  placée  à  une 
certaine  hauteur  du  feu  ,  et  qu'on  appelle  boucan  (  V.  ce  mot). 
On  prétend  que  la  viande  ainsi  boucanée  plaît  également  aux 
yeux  et  au  goût,  qu'elle  exhale  une  odeur  très-agréable,  qu'elle 
est  de  couleur  vermeille  et  se  conserve  plusieurs  mois  dans  cet 
état.  CMBxmelin  ajoute  qu'il  y  avait  des  habitants  qui  envoyaient 
dans  ces  lieux  leurs  engages  lorsqu'ils  étaient  malades,  aûn 
qu'en  mangeant  de  la  viande  boucanée  ils  pussent  recouvrer  la 
santé.  Savary  dit  que  les  Espagnols,  qui  avaient  de  grands  éta- 
blissements dans  nie  de  Saint-Domingue ,  y  avaient  aussi  leurs 
boucaniers,  qu'ils  appelaient  maladotes^  ou  monloreSy  c'est-à- 
dire  chasseurs  ;  les  Anglais  appelaient  les  leurs  cow'killers.  Il 
Lavait  deux  sortesde  boucaniers  :  les  uns  ne  chassaient  qu'aux 
Eufs  pour  en  avoir  le  cuir,  et  les  autres  aux  sangliers  pour  en 
avoir  la  chair.  Void,  suivant  CSxroelin,  leur  manière  de  bouca- 
ner la  viande  :  a  Lorsque  les  boucaniers  sont  revenus  le  soir  de 
la  chasse,  chacun  écorche  le  sanglier  qu*il  a  apporté  cl  en  Ole  les 
Oê  ;  il  coupe  la  chair  par  aiguil  lettes  longues  d'une  brasse  ou  plus, 
selon  qu  elles  se  trouvent.  Ils  la  mettent  sur  des  tables ,  la  sau- 
poodrent  de  sel  fort  menu ,  et  la  laissent  ainsi  jusqu'au  lende- 
main, quelquefois  moins,  selon  qu'elle  prend  pnis  ou  moins  vite 
ton  sel.  Après,  ils  la  mettent  au  boucan,  qui  consiste  en  vingt 
on  trente  gros  bâtons  gros  comme  le  |)oignet,  et  lon^s  de  sept  à 
boit  pieds,  rangés  sur  des  travers  en\iron  à  demi-pied  l'un  de 
Taotre.  On  y  met  la  viande,  et  on  fait  force  fumée  dessous,  où 
kf  boocaniers  brûlent  pour  cela  les  peaux  des  sangliers  qu'ils 
tnent^  avec  leurs  ossements ,  afin  de  faire  une  fumée  plus  épaisse. 
Ceb  «aot  mieux  que  du  bMs  seul  ;  car  le  sel  volatil  qui  est  con- 
itma  dam  la  pean  H  dans  les  eaux  de  ces  animaux  vient  s'y  alla- 
dker  et  donne  à  cette  viande  un  goût  si  excellent.  qu*on  peut  la 
flnflfDT  an  s<jrtir  de  ce  boucan  sans  la  (aire  cuire,  quelque  déli- 
cat oa'cio  suit,  m  —  L'équipage  des  boucaniers  se  composait,  se- 
lon le  même  anleur,  d'une  meute  de  vin^t-cin((  à  trente  chiens, 
aver  m  bon  fusil,  dont  la  monture  était  différente  des  fusils 
orduuôm.  Us  tiraient  de  Cbertx>urg  une  poudre  fabriquée 
etpm  pmsr  eux.  Ils  étaient  ordinairement  deux  ensemble ,  et 
/appeiamt  Ton  et  l'autre  tnaUtoi.  Ils  avaient  des  valets  qu'ils 
affûtaient  eu^gés,  qu'ils  obligeaient  à  les  servir  pour  trois  ans, 
H  avxqvels  ,  or  temps  expiré ,  ils  donnaient  pour  rcconipense 
«•  tau,  deux  livres  de  poudre  et  six  livres  de  plomb,  et  qu'ils 
ymuient  quelquefois  pour  camarades.  En  certaines  occasions, 
boucaniers  se  joignaient  aux  troupes  r^lées  dans  les  colo- 
'  et  servaient  aux  expéditions  militaires  ;  car  il  y  en  avait 
i  toutes  les  nations  européennes  possédant  des  éiablisse- 
menu  en  Amérique. 

■•rr  ÉVIER.  Ce  root  désigne,  pr  extension,  une  sorte  de  gros 
dkiii^  fusil  dont  se  servaient  les  boucaniers. 

•iKXixiERS.  Ce  mot  se  disait  particuliéTemeotautrefob  de 
ttiUàm  pirates  de  TAmérique  '  F.  rLlRirSTf ers  . 

CâR  ou  ROCCARB  chirurgie^,  s.  m.  C'est  la  sonde  ordi- 


(  136  )  BOUCHARD. 

BOU€  DE  JUIDA  (  Mit.  nal.  ) ,  S.  m.  sorte  d'animal  d'Afri 
que,  qui  est  de  l'espèce  de  la  chèvre. 

BOUC  DES  BOIS  {hist,  nal.),  s.  m.  espèce  d'animal  rumimj 
du  genre  des  antilopes. 

BOUC  DES  ROCHERS  {htti.  nal.) ,  S.  m.  bouc  sauvage  qui  ; 
tient  ordinairement  parmi  les  rochers. 

BOUC  D'ESTAlN  [hist,  nal,),  nom  qu'on  donnait  autrefois  j 
bouquetin. 

BOUCHAGE  {technoL  ),  s.  m.  C'est,  dans  les  cosses  forga 
une  certaine  quantité  de  terre  détrempée  et  peine,  dont  on  \ 
sert  pour  fermer  la  coulée  (F.  Coulée). 

BOUCHAGE  (Du  )  (F.  DCBOUCHAGE). 

BOUCHAIN  (  géogr.  ),  petite  ville  forte  de  France  (  dépirtf 
ment  du  Nord  ) ,  sur  l'Escaut ,  qui  la  divise  en  deux  pa^ti^ 
c'est  un  chef-lieu  de  canton  ,  une  place  de  guerre  de  dcouèm 
classe,  la  résidence  d'un  officier  d  artillerie  de  la  direction  fi 
Valenciennes.  Les  fortifications  de  Valenciennes  sont  très-éta 
dues  ;  elle  peut  inonder  tous  ses  environs.  Elle  possède  des  nlS 
neries  de  sel  et  des  tanneries,  et  compte  1185  habitants.  Funija 
au  VII i^  .siècle  par  Pépin ,  elle  est  à  quatre  lieues  un  quart  a 
sud-est  de  Douai. 

BOUCHARD  (Amalry;,  né  à  Saiat-Jean  d'Angely,  verslaù 
du  w^  siècle,  président  à  Saintes,  mattre  des  requêtes  et  cbas- 
celier  du  roi  de  Navarre,  eut  la  hardiesse,  jeune  encore,  d'atu* 
quer  une  opinion  du  célèbre  jurisconsulte  Tiraqoeaa,/urofi 
ouvraj;e  intitulé  :  Feminei  sexus  apotogia,  Paris ,  1533,  uM^. 
Il  était  lié  avec  Rabelais ,  qui  lui  dédia  un  petit  otpnge  qu'il 
avait  (ait  imprimer  à  Lyon,  parGrvphe,  en  ibô%îù^.um 
répltre  dédicatoire,  Rabelais  parle  d  un  livre  de  BfMKbtd.Dc 
areh^eetura  or  bis,  comme  près  de  paraître.  Ce  livre  qic^md- 
dant  jamais  été  imprimé ,  non  plus  que  sa  traduction  du  Lttn 
de  tatne,  de  Cassiodore,  qui  existe  en  manuscrit  à  la  Bibliothè^ 
que  royale  de  Paris.  On  ne  peut  pas  affirmer  qu'Amaary  Eus- 
cnard  soit  le  même  qui  trahit  le  roi  de  Navarre  son  iDaiUc,a 
1560,  en  livTant  ses  secrets  aux  Guise. 

BOUCHARD  (Alain)  ,  avocat  au  parlement  de  Rennes,  «lit 
premier  qui  ait  donné  une  histoire  complète  de  la  Bretagne,  dr 
sa  patrie.  L'histoire  de  Pierre  le  Baud  ,  quoique  plus  aocieDn. 
n'a  paru  qu  en  1558,  tandis  que  Bouchard  a  publié  lasienneiiè 
l'année  1514.  Elle  a  pour  titre  :  Les  grandes  chroniques  dt  ^^ 
taigne,  parlans  des  très-pieux^  nobles  et  três^ettiqueux  rof^ 
ducs,  princes,  barons  et  autres  gens  nobles  de  la  Granéf-i^ 
taigne ,  dite  à  présent  Angleterre  ,  que  de  notre  Bretaigm  t 
présent  érigée  en  duché,  etc.  Ces  chroniques  ont  reparu ,  i» 
mentéeset  continuées  jusqu'à  l'an  1531 ,  Paris ,  Gai  liot-Dop* 


F.  BCORBE). 

c  àRMTE  [kùi,  nmi.],  f .  f.  genre  de  coquûlages  de  l'or- 
ère  HefrbîiaHes. 

CARO   ttekmol.  \  s.  m.  espèce  de  terre  odorante  et  rou- 


feifrr  qui  vient  d^^  Indes ,  et  dont  on  lait  diflërents  vases ,  t«ls 
f«e  d**  p<jt»,  de*  tJietères,  etc. 

MlXAMdx  comm, ,  i .  m.  nom  qoe  Ton  donnait  autrefois  à 
certaine»  iuik%çoaifDees,calendrées et  teintes  de  diverses  cou- 
ie«rs.  Il  V  a  de»  ttoocafeaim  de  Scnyme,  ou  des  toiles  apprêtées 
et  empevT»  a*er  de  la  ouUe  de  fiuine.  On  les  p«nt  en  indiennes, 
<t  l'on  donne  lepitlirle  4e  kmrmteimes  k  tontes  les  toiles  prépa- 
rées en  6<wra««M.  ~  BoccAa6i5  est  encore  une  sorte  d'éloOe 
4e  O044M1  dont  on  CaH  de»  4kNiblnRi.— £n  tcrm.  de  wimrime,  on 
doane  renom  à  une  ««rte  de  toile,  peinte  en  bleu  ou  en  ronge, 
ponr  douliler  |r»  lendtiete  de»  galbes. 

DOCXACT  emmm. ,  t.  n.  la  fnntrnance  d'une  peau  de  booc , 
lORBeande  uMn  f«Me  graodciir  poer  des  marchandises. 

m^t-CkVW  mmimé  .  Ce  noin  a  été  d'usage  pour  signifier 
yel^ini-f^éé  certatops  rmbrjodiores  de  rivières,  soit  â  la  mer,  soit 
dans  le»  te>Qi. 

•^ccxxsr  Ums,  mmt,^,  ».  m.  animal  qoi  tient  dg  booc  et  du 

[;  c'est  k  t2:«4^ia|iK  des 


1551 ,  in-fol.  On  peut  dire  du  se)  le  de  Bouchard  ,  qu'il  estatf 
gothique  que  les  caractères  dont  on  s'est  servi  pour  l'impnef 


Ce  qu'il  y  a  de  bon  et  de  vrai  dans  son  ouvrage  est  si  pnt 
chose  ,  qu'il  ne  donne  qu'une  idée  très-imparfaite  de  XW^ 
qu'il  a  voulu  traiter.  Les  Grandes  ChronUpsee  ont  été  réio^ 
méesen  1511,  in-4*>. 

ROUCHARD  (Alexis-Damel),  prêtre,  docteur  en  tbf»il« 
et  en  droit,  et  protonotaire  apostolique ,  né  à  Besançon  ^ 
1680,  mort  en  celle  ville  en  1738 ,  a  composé  un  trcsff^ 
nombre  d'ouvrages  dont  la  plupart  n'ont  pas  été  iniprî» 
1**  Juris  Casarei  seu  civilis  institutions  brèves ,  etc. ,  IV» 
1715,  in-i2;  2"  Summu^  conciliorum  generaliutn,  etc., P^*^ 
1717,  in-lâ.  On  trouver  à  la  suite  du  premier  ouvrage,  lecaUi 
guede  ceux  gue  promettait  l'auteur,  parmi  lesquels  ou  tix<^ 
une  grammaire  hébraïque  ;  mais  il  est  probable  que  ses  nuiM 
crits  se  sont  perdus.  —  Houchard  (François),  son  père,  prtrf^ 
seur  de  l'université  de  Besançon  et  membre  de  racadéiiiif  ' 
Curieux  de  la  nature ,  est  auteur  d'une  dis^rtation  latiiK^ 
les  eaux  minérales  découvertes  à  Besançon  en  1677. 

BOUCHARD  (Le CHEVALIER  Arilind  DE),  né  en  9n^^fi 
vers  1750,  de  parents  sans  fortune,  entra  dans  les  gan>>j 
corps  dont  il  fit  partie  jusqu*à  leur  dissolution  en  17^.  Sta^ 
garde  du  corps,  son  amabilité  lui  valut  de  puissantes  intiiod 
entre  autres  celle  du  comte  de  Clermont  -Tonnerre.  C^ 
cette  époque  qu'il  composa  le  seul  ouvrage  qui  Tait  (ait  coosà 
tre  comme  littérateur,  la  jolie  comédie  des  Arts  et  i*Amitîf. 
un  acte  et  en  vers  libres,  qui  fut  représentée  avec  succès  au  ui 
tre  italien,  et  imprimée  a  Paris  ,  Brunet,  1788,  io-8^.  Ap 
1780,  il  accompagna  son  parent  Duveyrier  dans  une  missiof 
AUemagne.  Il  entra  ensuite  dans  l'armée  active,  s'y  disliof* 
devint  ^judant  général ,  et  Gt  partie  de  l'état-major  du  pna 
de  Neufcnâtel.  Un  mariage  qu  il  voulut  contracter  en  Aflna 
gne  malgré  l'avis  de  ses  supérieurs  arrêta  son  avancement  (l{ 
toujours.  Il  fut  chargé  plus  lard  du  commandement  mitiuj 
du  département  de  l'Aisne,  et  s'y  compArt«  avec  tant  de  ïo^ 
mUun  e«rbumanité,à  l'égard  dco  pnsonniers  surtout,  qu'A  a 


BOUGHAADOlf.  ( 

rita  Testime  de  ses  ennemis  mêmes.  Lors  de  la  restauration ,  il 
se  fixa  à  Laon,  où  il  fut  nommé  conseiller  de  préfecture.  Ses  in- 
firmités Favaient  déjà  forcé  à  se  démettre  de  cet  emploi  pacifia 
cnie,  quand  il  mourut  en  1827,  entouré  de  Testime  générale. 
Bouchard  était  boudeur»  taciturne  et  misanthrope,  et  pourtant  il 
tvait  des  moments  d'une  grande  gaieté.  Il  détestait  surtout  les 
>ots ,  ce  qui  ne  Tempéchait  pas  aétre  bon  à  Tégard  de  tout  le 
monde.  Militaire  intrépide,  il  abhorra  la  ^erre  toute  sa  vie,  à 
cause  de  certains  massacres  qu'elle  nécessite.  Une  qualité  bien 
précieuse  en  lui  ce  fut  son  amour  et  son  dévouement  pour  sa 
mère  qui  vécut  jusqu'à  l'âge  de  quatre-vingt-dix  ans. 

BOUCHAADB  (technoL),  s.  f.  outil  de  fer,  de  bon  acier  par  le 
t)as ,  et  fait  en  plusieurs  pointes  de  diamant,  dont  se  servent  les 
(culpteors  en  marbre  et  les  tailleurs  de  pierre  pour  percer  des 
TOUS  d'une  exacte  dimension. 

BOCJCHARDON  (Eotf  ë),  né  à  Chauroonl  en  Bassigny  eu  1698, 
nort  à  Parb  en  1762,  est  un  de  ces  statuaires  de  l'école  fran- 
aise  qui  conservèrent  pendant  le  xviu'  siècle  les  dernières  tra- 
ies de  ce  grand  goût  qui  distinguait  les  artistes  du  siècle  de 
^uis  Xly.  Le  père  de  Boucbardon,  architecte  et  sculpteur  mé- 
liocre,  dirigea  les  premières  études  de  son  fils ,  et  n'épargna 
ien  pour  en  faire  un  artiste  du  premier  ordre ,  soit  en  lui  met- 
ant  sous  les  yeux  les  copies  des  chefs-d'œuvre  de  l'antiquité,  soit 
n  cherchant  pour  lui  les  plus  parfaits  modèles  qu'il  pût  trou- 
er. Le  fils,  trompé  sur  sa  véritable  vocation ,  se  bvra  d'abord  à 
I  peinture  sans  négliger  l'architecture  et  la  sculpture.  Il  pei-. 
nit  et  modela  tout  d'après  nature ,  ce  qui  est  la  meilleure  roé- 
lode  pour  s'initier  profondément  aux  secrets  de  l'art,  en  appre- 
anl  à  en  surmonter  les  difficultés.  Personne  ne  devint  aussi 
laitre  que  lui  de  son  crayon.  Il  pouvait  d'un  seul  trait  non 
iterrompu  suivre  une  figure  de  la  tète  aux  pieds,  et  même  de 
extrémité  du  pied  au  sonunet  de  la  tête ,  dans  une  position 
ucicongue  donnée,  sans  pécher  contre  la  correction  du  dessin 
t  la  venté  des  contours  et  des  proportions.  Ses  progrès  remar- 
uables  en  sculpture  déterminèrent  ses  parents  à  l'envoyer  se 
erfectiooner  à  Paris ,  où  il  eut  pour  maître  Coustou  jeune.  A 
ingt-quatre  ans  il  remporta  le  grand  prix  de  sculpture,  ce  qui 
li  valut  l'avantage  d'être  envoyé  à  Rome  aux  frais  du  couver- 
ement.  Inspiré  par  la  contemplation  et  l'étude  de  l'antique ,  il 
ammença  dès  lors  à  produire  plusieurs  œuvres  remarquables , 
îlles  que  le  buste  du  pape  Qément  XII  et  celui  de  M*"*  Wleu- 
hels,  épouse  du  directeur  de  l'académie  française  à  Rome.  Ces 
roductions  le  firent  tellement  disting^uer  des  Italiens  eux-mé- 
es,  qu'entre  un  grand  nombre  d'artistes  étrangers  et  du  pays 
sent  préféré  pour  l'exécution  du  tombeau  de  Clément  Xl; 
ais  les  ordres  du  roi  le  rappelèrent  à  Paris  en  1752,  L'année 
tivantc  il  fut  agréé  à  l'académie  de  peinture  et  de  sculpture, 
ce  le  titrede  professeur;  mais  il  ne  reçut  le  titre  d'académicien 
ren  1744.  Il  devint  en  outre  en  1756  pensionnaire  de  celle 
s  inscriptions  et  belles-lettres,  en  qualité  de  dessinateur,  après 
retraite  de  Chaufournier.  Bouchardoa  depuis  son  retour  en 
ance  fut  chargé  d'un  grand  nombre  d'ouvrages  qui  respirent 
is  le  goût  de  la  nature  et  de  l'antiquité,  c'est-à-dire  la  sim- 
cité,  la  force,  la  grâce  et  la  vérité.  On  peut  juger  de  la  vogue 
nt  il  jouissait,  par  les  allusions  continuelles  que  Voltaire,  Di- 
rot  et  les  autres  écrivains  contemporains  font  à  ses  œuvres  et 
on  Ulent.  —  Cest  Bouchardan  qui  fit  celle  figure,  dit  i'au- 
tr  du  Mondain  f  en  décrivant  un  salon  du  grand  monde. 
Ileurs  il  l'appelle  notre  P/iidféw.  Diderot  a  dit  avec  vérité, 
'en  raison  du  temps  considérable  que  demandent  les  ouvrages 
sculpture,  les  statuaires  sont  proprement  les  artistes  du  sou* 
^in.  Plusbcureux  que  Puget,  que  Lods  XIV  laissa  dans  Tin- 
lence  parce  que  cet  arliste  élail  trop  cher  pour  lui,  Bouchar- 
d  trouva  une  constante  protection  chez  Louis  XV  et  ses  mi- 
tres ;  jamais  ils  ne  laissèrent  reposer  son  ciseau  habile  à  faire 
I  fois  vite  et  bien.  C'est  ainsi  que  Grosbois,  Versailles,  nos 
dins  publics  et  plusieurs  parcs  appartenant  à  de  grands  sei- 
surs,  furent  peuplés  par  lui  d'inn<»mbrable8  figures  mytho-* 
îqucs  ou  allégoriques.  Tous  ces  ouvrages  respirent  un  vif  sen» 
)etit  de  la  nature  et  de  l'antiquité,  et  se  recommandent  par 
e  certai«ie  grâce  qui  les  fait  toujours  voir  avec  plaisir  :  seules 
!nt  quelquâbis  cette  grâce  dégénérait  en  afletene,  et  Ton  pou- 
t  reprocher  à  leur  auteur  trop  de  rondeur  dans  les  formes  ; 
tait  un  tribut  qu'il  payait  au  mauvais  goiXt  de  l'époque. 
[  ouvrages  capitaux  étaient  nombreux,  et  le  marteau  revo- 
ionnaire  ne  les  a  pas  tous  respectés.  On  admira  longtemps 
35  les  jardins  de.Grosbois  un  groupe  en  pierre  dont  le  roi  fit 
isent  au  garde  des  sceaux  Chauvelin^  et  qui  représentait  un 
^èle  dompUint  un  ours.  A  Versailles  ^  Boucfaardon  fut  chargé 
rex6«iitioti  d'une  partie  ûm  figures  de  la  footaine  de  Nop 
De  que  Loim  XV  »isait  réparer.  On  peut  aémirer  encore  ao* 

nr. 


137  )  BOUCBAEINUlf; 

jonrd'hui  le  bel  ensemble  et  l'intelligence  de  ce  morcC^u  capital. 
Quel  agrément  il  a  répandu  dans  la  pose  de  ce  Triton  appuyé  sur 
un  poisson  d'une  énorme  grosseur!  Quel  charme  dans  ces  ÙC^ 
Amours  qui  domptent  des  dragons,  et  qui  occupent  les  deuxcôtÀ' 
delà  fontainet  Dans  l'église  &ânt-Su1pice, il  exécuta  les  statues 
du  Christ,  de  la  Vierge  et  de  huit  apôtres.  Il  s'était  soumis  à  eu 
faire  un  plus  grand  nombre  ;  mais  la  modicité  du  prix  lui  fit 
rompre  le  marché  avec  le  curé  Languet ,  moins  sensible  aux 
beautés  de  l'art  qu'aux  intérêts  de  sa  fabrique.  On  voyait  aussi 
de  Rouchardonà  Saint-Sulpice,]e  tombeau  de  la  duchebscdc  Lau- 
raguais;  puis, dans  l'église  deSaint-Eustache,  celui  du  garde  des 
sceaux  d'Armenonville  et  de  Marville  son  fils.  Un  des  autels  de 
la  chapelle  de  Versailles  est  décoré  d'un  bas-relief  en  bronze  de 
Bouchardon,  représentant  Saint  Charles  communianl  despeS^ 
liférés,  et  dont  les  figures  sont  pleines  d'expression.  Il  avait 
exécuté  pour  le  roi  ÏMiour  adolescent^  faisant  avec  les  armes  de 
Mars  un  arc  de  la  massue  d'Uercule.  Cette  figure  de  l'Amour, 
d'abord  placée  à  Versailles .  puis  transférée  à  Choisy ,  essuya 
de  nombreuses  critiques,  a  II  me  semble,  a  dit  Diderot  dans  ses 
ObserviUione  sur  la  sculpture  ^  qu'il  faut  bien  du  temps  à  un 
enfant  pour  mettre  en  arc  l'énorme  solive  qui  armait  la  main 
d'Hercule  :  celte  idée  choque  mon  imagination  ;  je  n'aime  pas 
l'Amour  si  longtemps  à  ce  travail  manuel,  etc.  »  En  cela  Diae- 
rotne  faisait  que  répeter  Voltaire,  qui  écrivant  en  1759  au  comte 
de  Caylus,  protecteur  de  Bouchardon,  alors  que  le  sujet  en  ques- 
tion n'était  qu'en  projet,  avait  dit,  avec  ce  tact  exquis  qui  ne  le 
trompait  jamais  en  fait  d'art  :  «  Pensez-vous  que  l'Amour  fai- 
sant tomber  des  copeaux  à  ses  pieds  à  coups  de  ciseau  soit  un 
objet  bien  agréable  ?  De  plus ,  en  voyant  une  partie  de  cet  arc 
qui  sort  de  la  massue,  devmera-t-on  que  c'est  l'arc  de  VA  mour  ? 
L'épée  aux  pieds  dira-t-elle  que  c'est  l'épée  de  Mars?  et  pour- 
quoi de  Mars  plutôt  que  d'Hercule?..  Il  en  est,  ce  me  semble,  de 
la  sculpture  et  de  la  peinture  comme  de  la  musique  ;  elles  n'ex- 
priment point  l'esprit.  Un  madrigal  ingénieux  ne  peut  être 
rendu  par  un  musicien  ,  et  une  allégorie  fine,  et  qui  n  est  que 

fiour  l'esprit ,  ne  peut  être  exprimée  ni  par  le  sculpteur  ni  par 
e  peintre.  Il  faut,  je  crois,  pour  rendi  e  une  pensée  fine,  que 
cette  pensée  soit  animée  de  quelque  passion,  qu  elle  soit  carao- 
térisée  d'une  manière  non  équivoque,  et  surtout  que  l'expres- 
sion de  cette  pensée  soit  aussi  gracieuse  à  l'œil  que  l'idée  est 
riante  pour  l'esprit.  »  On  rapporte  que  quelques  années  après 
l'exécution  de  cette  statue,  Bouchardon,  qui  l'avait  perdue  de  vue, 
ne  put  s'empêcher  de  dire  en  la  revoyant  à  Choisy  :  o  Elle  n'est 
cependant  pas  si  mal  I  d  La  fontaine  de  Grenelle  et  la  statue 
équestre  de  Louis  XV  passent  pour  être  les  chefs-d'œuvre  de 
cet  artiste ,  mais  le  marteau  sanglant  de  la  révolution  a  brisé  la 
statue;  la  fontaine  seule  a  survécu  aux  tourmentes  politiques, 
et  noua  pouvons  à  cet  ésard  ratifier  le  jugement  des  contempo- 
rains. Ce  fut  la  ville  de  Paris  qui  chargea  Bouchardon  de  coos^ 
truire  pour  le  faubourg  Saint-Germain  cette  fontaine  dont  Je 
besoin  se  faisait  vivement  sentir.  Lui-même  dessina  et  exécuta 
toutes  les  parties  de  cette  grande  composition,  où  la  sculpture  est 
alliée  à  l'architecture.  L'ensertible  e^t  majestueux;  les  figures  en 
marbre  sont  fort  belles,  mais  ce  monument  est  situé  dans  une  rue 
trop  étroite,  et  la  distribution  de  l'eau,  qui  doit  être  la  décoration 
principale  d'une  fontaine,  n'est  pas  assez  abondante.  Ce  bel  ou- 
vrage mit  le  comble  à  la  gloire  de  Bouchardon  :  Voltaire  lui  a 
donné  place  dans  le  Temple  du  Goût ,  en  ajoutant  que  la  belle 
fontaine  des  Innocents  de  Pierre  Lescot  et  de  Jean  Goujon  le 
cède  en  tout  à  l'admirable  fontaine  de  la  rue  de  Grenelle.  La 
-ville  récompensa  l'artiste  d'une  pension  viagère;  la  délibération 
prise  à  ce  sujet  par  les  échevins,  et  que  le  comte  de  Caylus  a 
mise  à  la  suil£  deson  Ehgede  Bouchardon,  est  vraiment  un  mor- 
ceau à  lire.  Les  derniers  temps  de  la  vie  de  cet  artiste  furent 
consacrés  aux  études  et  aux  travaux  de  la  Statue  équestre  de 
Louis  XV ^  qui  devait  être  érigée  dans  la  nouvelle  place  que  l'on 
construisait  alors  entre  le  cours  et  le  pont  tournant  des  Tuile- 
ries, et  qui  s'est  successivement  appelée  la  place  Louis  XV,  la 
place  de  la  Révolution  ou  de  la  Concorde.  Ce  fut  le  15  janvier 
1757  qu'il  exposa  au  jugement  des  oonuaisseurs  le  modèle  de 
cette  statue ,  et  ce  ne  fût  qu'au  mois  de  février  1765 ,  quelques 
mois  après  ia  mort  de  son  auteur,  qu'elle  fut  placée  sur  son  pi^ 
destal.  Bouchardon  avait  succombé  le  97  juillet  176'i  à  la  ma«> 
ladie  de  foie  qui  Tavait  lait  languir  pendant  dix  mois.  Son  re- 
gret le  plus  cruel,  en  quittant  le  vie»  fut  de  laisser  son  ouvrage 
inachevé.  Par  une  lettre  adressée  aux  écfaevins  de  Paris,  il  en 
légua  les  derniers  travaux  à  son  ami ,  son  rival  et  son  admira- 
teur, à  Pigalle  qui,  alliant  la  modestie  au  talent,  disait  qu'il 
n'était  jamais  entré  dans  l'atelier  de  Bouchardmi  sans  être  dé- 
uoatocé  petHloni  des  ^semaines,  d^iièrcs.  H  se  chargea  d'exécuter 
l'oie  oes  quatre  figures  qui  devaient  entourer  le  piédestal  de  la 

18 


ç 


(iM) 


SOvCHlE, 


%tàltLei  y  et  qui  représentaient  les  Vertus.  Boocliârdon  lai  avmt 
laisse  pour  oela  toutes  les  ^ades  qu'il  ayaH  faites  sur  ce  sujet 
Aq  dire  de  tous  les  <x>nteniporains ,  on  ne  pouvait  rien  voir  de 
plus  lîeau ,  de  plus  noble  et  de  plus  simple  k  la  fois  et  de  plus 
savant  que  Thomme  et  le  cheval  dont  cette  statue  était  oompo» 
sée.  Le  roi  était  en  habit  romain»  ceint  d'une  couronne  de  lau- 
rier, ayant  dans  sa  main  droite  le  bâton  de  commandement.  Il 
y  avait  dans  sa  figure,  et  même  dans  celle  du  cheval,  un  calme 
qoi  «nchantait  l'œil  et  l'esprit  du  spectateur.  Les  détails  étaient 
infinis  mais  toujours  sages.  L'artiste  avait  conservé  la  vérité  du 
psrtrait  en  lui  donnant  toute  Veipression  de  Tidéal.  En  on 
mot,  cettestalue  était  le  plus  beau  monument  éqnestre  que  la 
France  ait  jamais  p<»sédé.  Ce  n'est  pas  qu'à  son  apparition,  cette 
mnde  composition  n'ait  essuyé  toutes  les  critiques  de  l'envie. 
Les  censeurs  s'attachèrent  d'^inml  au  cheval;  de  ce  nombre 
étaient  les  écuyers  du  roi,  qm  ne  pouvaient  pardonner  à  Bou- 
dbardon  d'avoir  dioisi  pour  modèle  un  cheval  d'Espagne  appar- 
tenant au  baron  de  Thiers.  Mais  fartiste  avait  mieux  aimé  avoir 
à  ses  ordres  le  cheval  de  son  ami ,  que  d'être  lui-même  aux  or*- 
&ÊtB  d'un  écuyer  du  roi,  qui  aurait  choisi  datrs  les  écuries  de  sa 
nM}esté  un  cheval  dont  il  n'aurait  jamais  disposé  à  sa  fantaisie. 
Gmi  du  baron  était  de  la  plus  grande  beauté;  il  était  docile,  et 
avait  conçu  pour  l'artiste  une  amitié  tout  à  fait  stnçolière:  on 
eètétt  qu'il  était  dans  le  secret ,  et  qu'il  savait  devoir  partager 
les  fionneurs  de  l'inMnortalilé  avec  le  génie  de  l'artiste.  Bouchar- 
don  était  souvent  des  heures  entières  couché  sous  son  ventre 
pour  dessiner  et  faire  ses  études ,  et  cependant  l'animal  restait 
inm<Aiile  dans  l'attitude  qu'il  lui  avait   fait  prendre.  Aussi 
quand  toutes  les  mauvaise  critiques  se  furent  produites,  quand 
les  sots  et  les  envieux  «urent  tout  dit ,  on  en  revint  à  la  décision 
des  vrais  juges ,  et  il  n'y  eut  plus  gu'une  voix  sur  la  noblesse,  la 
grioe,  la  douceur  exquises  de  ce  cheval.  On  objectait  aussi  qu'il 
avaK  le  ptMl  gauche  levé  au  lieu  du  pied  droit.  A  cela,  un  autre 
seviptenr  illustre,  Gochin,  fit  cette  réponse  ingénieuse  :  «  Mes- 
sieurs ,  si  vous  étiez  arrivés  un  moment  plus  tôt ,  vous  l'anriec 
trouvé  sur  son  pied  gauche  et  le  pied  droit  levé.  »  C'est  encore 
Gochin  qui  se  trouvant  A  une  assemblée  d'artistes  où  chacun  glo- 
sait sar  ce  monument,  prit  la  ])arole  après  tous  les  autres  et  dit  : 
cr  fl  faut  que  ce  Bouchardon  ait  été  un  homme  bien  extraordi- 
naire, pour  avoir  pu  fkire,  avec  tous  ces  défauts,  une  si  grande  et 
ai  beHe  chose.  »  —  On  se  trouve  heureux  de  rapporter  ces  traits 
non  moins  glorieux  pour  le  talent  et  le  goût  des  artistes  que  pour 
leur  caractère  personnel.  Dans  sa  jeunesse ,  Bouchardon  avait 
eiécuté  à  Dijon ,  au-dessus  de  la  porte  de  la  cathédrale»  un  bas- 
relief  des  plus  médiocres ,  représentant  le  Martyrt  de  # oM 
BtientM ,  sujet  qui  a  exercé  tant  de  peintres  et  de  statuaires. 
Plusieurs  années  après,  à  son  retour  d'Italie ,  il  passa  par  cette 
ville ,  et  cette  fois  il  ne  s'écria  point  :  //  n'esi  powrîaim  pa$ 
mtdtcdiT  il  eut,  dit-on,  quelque  peine  à  reconnaître  et  surtout  à 
avouer  cette  production.  —  Peu  d'artistes  ont  été  aussi  labo- 
rieux ,  et  Diderot  a.pudire  de  lui  ce  que  Pline  disait  d'Apelle  : 
ifutU  die$  tine  Hnêa.  Le  nombre  de  ses  ouvrages  est  vraiment 
prodigieux.  Il  laissa  aussi  en  portefraille  un  grand  nombre  de 
dessins  précieux,  car  il  mettait  encore  plus  d'esprit  et  d'expres- 
sion dans  ses  dessins  quedant  le  martire.  Le  caractère  de  Bon- 
chardon  était  noble  et  loyal ,  mais  personne  ne.  prit  moins  de 
soin  pour  paraître  aimable  :  il  était  pesant ,  rêveur ,  sans  nulle 
contenance,  sans  conversation  dans  le  monde,  qu'au  reste  il 
fuyait,  quoiqu'il  y  fût  recherché;  son  ciseau  ou  plutôt  son  crayon 
était  sa  langue.  A  donnait  chex  lui  peu  d'asoès  aux  curieux, ot 
s'enfermait  quand  il  composait.  Son  atelier,  disait-on,  était  p4us 
impénétrable  que  le  iardin  des  Hespérides.  Le  privilé^  d'entrer 
dans  ce  sanctuaire  au  talent  et  du  travail  n'était  reaervé  qu'à 


quelques  amis ,  à  qui  Bouchardon  aianait  à  communiquer  ses 
plus  intimes  pensées  d'artiste.  Nous  avons  dit  gue  de  oe  nom- 
bre était  Pigalle  ;  on  peut  encore  citer  le  comte  de  Gaylus,  ama- 
teur éclairé.  Un  jour  il  surprit  Bouchardon  se  promenant  avec 
une  espèce  de  fureur,  un  vieux  livre  k  la  main  :  a  Ah  t  moa- 
slear ,  s'écria  fartiste ,  j'ai  lu  ce  livre  :  les  hommes  ont  quinae 
pieds ,  et  toute  la  nature  s^est  acorve  pour  moi.  a  Ce  livre  était 

Boorère  dans  une  vieille  et  médiocre  traduction. — Bouefaaidon     nous  citerons  la  gangiine,  les  aphtes ,  le  maguêu  la  staotfi 
n'avait  négligé  avcune  des  études  qui  pouvaient  le  perfectionner    lagio68ite,etc.  A..  B.sfl 

BOUCHE  (Aùl.  nul.).  Ce  mot  a  été  sottvemt  emplo^  ai« 
épithète  caraotéristicpM,  pour  désigner  diverses  pMtiss» 
BMux  et  quelques-unes  de  leun  espèces. -— BoucHS 
Cest  l'ouverture  des  coquilles  univalves  par  laqiaelle  \ 
sortde  son  test.  —  Bouchb  D'AROBirr  (ma//.),  ooid 
du  lurès  9rmfrmtam%$.  —  Bouche  BOimLV  emj^v 
{mM.).  Cest  te  tfWihM  labio  de  Linné. 

B#ocifB  SAVtOL  ou  SAVBAKÊB  (mW/.J  ,  nom  VUlgaUV^  dd 

hmmatUmm.  ^  Bmcbe  sjMQhàwrB  (m^.) ,  m0 


contraient  à  cet  ^rd  dans  la  même  pensée ,  et  Voltaire  proj 
sait  l'opinion  de  muchardon.  Cest  encore  d'après  les  dessim 
ce  laborieux  raaftre  que  Huguier  avaK  donne  en  1744  Ifs  fii 
res  de  son  Traité  d'analomte  à  tutage  d9  eeuœ  qwi  $'9^ 
quent  a%  dti$fn,  Bouchardon  a  eu  pour  panégyriste  et  fj 
biographe  le  comte  de  Cayhss  (  Paris,  1762,  m-i^  ).  11  faut  )<i 
dre  à  la  tectmne  de  cet  ouvre^e  asses  médiocre,  la  critigue  qîi 
a  faite  Diderot ,  avec  d'éloquentes  excursions  sur  la  vie  de  T 
tiste.  Enfin  Dandré  Bardon  a  publié  des  anecdotes  sur  h  m 
de  Bouchardon  (Paris,  1764  ).  tle  statuaire  a  hii  très-peu  &i 
ves  :  cela  tenait  a  son  caractère  peu  sociable  ;  an  n'en  coo^ 
qu'un,  Louis-Glande  Vassé,  mort  en  I77t,  et  gui  loi  avait  $1 
œdé  dans  la  place  de  dessinateur  de  l'académie  des  inscnpt^ 
et  belles-lettres.  Gh.  dd  Rozoib. 

BOUCHAUD  (MATTHiEU-ANTonns),  né  à  Paris  en  i:l 
perdit  son  père,  avocat  aux  conseils ,  à  l'âge  de  seize  ans.  Ap 
avoir  fait  ses  études ,  les  conseils  de  deux  professeurs  de  dni 
proches  parents  <le  sa  mère ,  le  décidèrent  à  étudier  0^ 
science ,  et  en  1747  11  lut  reçu  agrégé  de  la  faculté  de  droit.  I 
articles  Concile,  Décret  de  GnHien,  Décrétales  et  F(m 
Déerêialeêy  qu'H  donna  à  rEncyclopédie ,  lui  attirèrent  <l 
ennemis  puissants  qui  mirent  pour  longtemps  des  obstjd 
à  son  avancement.  (Connaissant  l'italien  et  l'anglais,  pour 
distraire  des  contrariétés  qu'il  éprouvait  et  de  Ja  gratitf  àe  1 
études  sérieuses,  il  traduisit  plusieurs  drames  &àfottoh 
Zéno  ,  1758 ,  in-12.  Quelgue  temps  après ,  il  donm  b  tndir< 
tion  d'un  roman  anglais  mtitulé  :  Histoire  de  JM  Mnét* 
vUle ,  1764 ,  deux  parties  in-12.  Vers  le  même  Inapi  il  pob/ii 
un  ^isai  eur  fo  po^m  rhythmiqme,  1763,  in-8*  ;  tt  an  toli 
Esêai  hiitorique  ewr  V impôt  du  vingtième  sur  Im  «•creMiov^ 
et  de  Vimpôt  ewr  le$  fnarekandiêee  ehex  les  Rommt,  M^ 
in-8^.  Cette  même  année ,  il  fut  reçu  membre  de  Tsadéd 
des  inscriptions ,  «t  nommé  professeur  de  dreit.  En  1774,  )ti 
créa  au  coll^  de  France  une  Chaire  du  droit  de  la  naloRi 
des  gens,  et  (fésigna  Bouchaud  pour  la  remplir.  L^an  ir  lî^ 
il  devint  membre  de  l'Institut.  Il  mourut  Ici*'  lévrier tM 
On  a  encore  de  lui  :  1**  Eetais  hiêtorigues  sur  ie»  Ms^tnià 
de  l'anfdait,  Paris ,  1766 ,  in-ll.  C'est  peut-être  ce  que  U 
jamais  écrit  de  plus  vrai  et  de  plus  profond  sur  rorigine  éf^  1 
criminelles  et  sur  celle  du  droit  de  propriété  ;  V*  Théervi 
traités  de  eommerce  entre  lee  nedione,  1775,  in-12  ;  c'dtW^ 
de  ses  ouvrages  oui  ait  quelque  rapport  au  <koit  de$  ^ 
qu'il  était  chargé  d'enseigner;  &* Recherches  historiqnm  ^1 
police  des  Bbomains,  concernant  les  grands  ehomim,  ktn^^ 
lês  marchés  ,  1784,  réimprimé  en  l'an  viii,  in-8«.  19*  C^ 
terire  sur  la  lot  des  douze  tables,  1787,  in-4«^  rcimH 
avec  des  additions  considérables ,  en  1803 ,  aux  fraos  du  H 
nement,  9  vol.  in-4<».  Profitant  des  recherches  de  ses  pno^ 
seurs ,  Bouchaud  fit  sur  les  lois  des  douse  tables  le  tn%\ 
plus  complet  qui  eût  encore  existé.  J 

BtMOCHE  (anal.  eomn.).  On  désigne  80US<9enom,  chef  fh^ 
et  chez  un  grand  nomore  d'animaux,  la  cavité  formée  enj 
par  la  mâchoire  supérieure  et  le  palais ,  en  bas  par  le  pl<^ 
maxillaire  sur  lequel  repose  la  langue;  cette  cavité  est  kfl 
latéralement  parles  joues ,  antérieurement  parles  lèvres* 
térienrement  par  le  voile  du  palais,  et  servant  d'ouvertorr'^ 
rieure  au  conduit  alimentaire.  On  trouve,  dans  la  booc^ 
rhomme  et  des  animaux  qui  s'en  rapprochent ,  les  bord»  «^ 
laires ,  les  gencives ,  4a  langue,  la  membrane  palatine,  ^ 
plis  membraneux ,  les  orifices  excréteurs  des  glandes  sil 
et  ceux  d'un  grand  nombre  de  cryptes  muquei».  Ces  difl 
organes  servent  k  la  préhension  des  aliments ,  am  goût 
I,  i  l'orliculatioQ  iessonsy  i  l'expulsion ,  i  la  f« 


respiration, 

etc.  La  bouche  peut  k  volonté  s'ouvrir  ou  se  fermer,  toit  p 
rapprochement  ou  l'écartement  des  mâchoires.  I>ins  k» 
maux,  elle  s'avance  pour  saisir  les  aliments,  tandis  qw 
l'homme  cette  fonction  est  remplie  par  les  mains.  Dtaw  b' 
humaine ,  la  bouche  joue  un  mnd  rMe  sous  le  rapport  f# 
gnomonique  ;  nous  j  reviendrons  en  parlant  des  \èv^ 
Soudie  peut  être  le  siège  de  plusieurs  maladies»  parmi  lf!fl« 


dans  son  art.  C'est  d'après  ses  dessins  que  furent  exécutées  les 
pUncbes  du  Tro^  des  fierres  grmoées^  publié  eo  1760  par 
Marielte.  Il  éprouvait ,  disailrf I ,  en  deasinanl  les  pierres  gra^ 
^én ,  le  même  plaisir  qu'il  avdt  reaMnli  lorsqu'il  dessinait  â 
Bomeles  statues  et  les  bas-celicli  antiques.  Ily  avait  pnisé  lacoo- 
KMSsance  des  vêlements  des  andeos,  el  s'il  fuyait  les  spectacles, 
é'était,  ajoHUlt^l,  de  crainte  de  se  gâter  les  yeux ,  en  attendant 
le  moment  d'une  tévoluikm  h^nreuse  par  I  ado|rtiMi  de»  vrai» 
costumes.  C'est  ainsi  que  les  hommes  ùmn  goût  exquis  se  rsb-p 


sQUcm^, 


(m) 


BOUCHE. 


iulimmhœm(uiUmu$^  que  les  marchands  appellent  aussi  la  [auâ$e 
oreiUe  de  Midas,  On  donne  les  noms  de  bouche  à  gauche  eibou- 
che  à  droiie  à  des  cuauîUes  de  divers  genres  dont  Ta  direction  de 
la  volute  autour  de  raie  spiral  varie  tantôt  à  gauche  et  tantôt  à 
droite.  Ces  variétés  de  coquilles  sont  très-recherchées  des  ama- 
teurs. ^  Bouche  DE  LiÈ\'fUB(6oi.  erYp<.).Cest  le  nom  vulgaire 
du  meruUuicanianliuSj.q'ae  Linné  plaçait  parmi  les  agarics.  — 
Bouche  en  flûte  {poùs,).  C'est  une  espèce  du  genre  fistu- 
laire. 

BOUCHE  {gramm,),  s.  f.  celte  partie  du  visage  de  Thomme  par 
ou  sort  la  VOIX  et  par  où  se  reçoivent  les  aliments.  —  11  se  dit 
quelquefois  seulement  de  fa  partie  extérieure  de  la  bouche. 
— •  Flux  de  bouche,  abondance  inaccoutumée  de  salive.  —  Figu- 
rément  et  familièrement,  Il  a  le  ftuœ  de  la  bouche,  H  a  un 
grand  flux  de  bouche,  un  flux  de  bouche  continuel  :  c'est  un 
grand   parleur,  un  bavara.  Ces  phrases  vieillissent.  On  dit 
Dlns  ormnairement»  un /hix  de  paroles.—  FamiKèrement,  Faire 
la  bouche  en  cœur,  donner  à  sa  bouche  une  forme  mignarde, 
affectée.  -^  Bouche  se  dit  particulièrement  de  la  bouche  consi- 
dérée conune  organe  éc  la  voix  et  do  la  parole.  Figurémeot, 
Fermer  la  b<mehe  à  quelqu'un,  le  faire  taire  d'autorité  ou  lie 
réduire  à  ne  savoir  que  répondre.  On  dit  aussi  :  Le  respect  me 
ferme  la  bouche  ;  le  respect  m'interdit  de  répondre ,  de  parler. 
—  Etre,  demeurer  bouche  béante;  être,  rester  étonné,  très-at- 
teotif.  —  Avait  toujours  quelque  chose  à  la  bouche;  le  répéter, 
l'employer  continueilement.  —  Figurément  et  iaoùlièremeal. 
Faire  la  petite  bouche  de  quelque  chose,  sur  quelque  chose;  ne 
vouloir  pas  s'expliquer  loal  à  lût  sur  quelque  chose,  et  absolu- 
HMnt,  Faire  la  petite  bouche,  &ire  le  difficile,  le  dégotiité ,  le 
dédaigneux  sur  quelque  cbose.  Ne  faire  point  la  petite  bouche 
de  quelque  chose,  s  en  expliquer  tibseoieot  et  ouvertement. 
-^-ËmptiqueaMDt,  Bau^e  close,  locution  par  laquelle  on  avertit 
qu'il  (inu  garder  le  secret  sur  Taffûrc  dont  il^agit  0»  dit  de 
mémo,  figuréraent  et  farniHèrement,  Bouche  eoueue,  -^AUer, 

Casser,  etc.  ek  bouche  en  bou^e,  se  dit  de  ee  qui  devient  pub- 
lie, de  ee  qui  ooiirl  et  se  transmet  d'une  personne  à  une  autre 
Bar  le  moyen  de  la  parole.  Cette  mumelle  va  de  bouche  en 
houche.Son  nom  volait  de  bouche  en  bouche.  On  dit  à  peu  près 
de  même  :  Cette  nouvelle  est  dans  IoiaIm  les  bouches;  son  nom 
est  dane  toutes  les  bouches,  ete.  —  Poétiqurnenl,  U  ééesee 
aux  cent  bombes ,  la  Reoonunée.  ---  Proverbialemeal,  Cest 
sattu  Jean  boutàe  d'or ,  un  saùu  Jean  boudie  d'or;  c'est  un 
homme  qui  dit  toiiyottrs  sa  pensée  avec  franchise  et  sans  mé- 
nagement.—  ProverbialenMDt  et  DunilièreHieBt,  il  dii  celade 
bouche,  mais  le  ccsur  n'y  touche;  il  parle  contre  sa  pensée,  -r- 
Bouche,  se  dit  aussi  de  la  bouehe  considérée  partkulièreroent 
oomme  destinée  à  recevoir  et  à  goûter  les  aliments.  — <  Familiè- 
rement, Traiier  ^^Iqu'un  à  bouche  que  veux-tu,  lu*  foire 
très-bonne  chère.  —  Familièreaient»  Manger  de  èa  viande  de 
broc  en  bouche ,  aussitôt  qu'on  l'a  tirée  de  la  broche.  — *  Avoir 
h  bosàcke  amèreM  eiche,  pâteuse  etc.  y  éptrquver  une  seuaation 
l'amertume,  de  sécheresse,  etc.  On  dit  de  même  :  Cela  rend  la 
touche  amère,  pâteuse,  etc.  -r-  Faire  banne  bouche „so  dit  dé  ce 
nii  laisse  un  bon  goût  à  la  bouche.  Cette  liqueur  fait  bonne  bon- 
*e, — Familièrement,  laisser  qHclqtn'un  sur  la  bonne  boVfChe , 
terminer  le  re>as  qu'on  lui  donne  p^tr  quelque  chose  d'exquis;  et 
igurément,  le  laisser  a\ec  quelque  espérance  flatteuse,  ou  av(!c 
Hieique  pensée  agréable. — Figurémeotei  familièrement,  Resier, 
tetneuxer  eur  Ick  bonne  boMiclie;  cesser  de  m^er  pu  de  boir^ , 

rrèa  qu'on  a  bu  ou  inangc  quelque  chpse  qui  flatte  le  goût. 
signifie,  dans  un  emploi  plus  ûguré,  s'arrêter  après  quelque 
jhose  d'agréable ,  dans  )a  crsunte  d'un  chaugpmept,  ^n^  re- 
tour fâc&ux.  — r  Familièrement,  Garder  quelque  chose  pour 
la  6oiin^  bouche,  réservçr  pour  la  fin  quelque  chose  d^  |rès-pon, 
l'agréable.  Il  se  dit  au  propre  et  ^u  figuré.  —  Ironiquement.  Il 
\s  lui  gardait  pour  faoçnne  bq\^he,  se  dit  de  celui  qui  •  après 
ivoir  tait  plusieurs  mauvais  tours  à  quelqu'un,  lui  en  fait  un 
iernier  plus  sanglantque  les  autres.  —Proverbialement,  Veau 
pien$  i  la  bouche,  çefa  fait  venir  l'eau  à  la  bouche,  se  dit 
fune  chose  agréable  au  goût,  et  dont  l'idce  excite  l'appétik, 
luand  on  en  parle  on  qn'on  en  entend  parler  ;  cela  se  dit  aussi 
Qgurémentde  tout  cëqui  peut  exciter  |es  désir$.  —  Figurcment, 
Prendre  sur  sa  boucla,  épargner  sur  la  dépense  de  sa  nourri- 
bure  :  Il  prend  eur  sa  bouche  les  charités  qu'il  fait.  —  Figuré- 
tnent  et  familièreipent,  Sôier  les  morceaux  Je  la  bouche,  se 
priver  du  nécessaire  pour  secourir  ou  obliger  quelqu'un.  — 
égarement  et  populairement,  Etre  sur  sa  bouche,  être  sujet  à 
m  bouche^  être  gourmand.  —  La  dépense  de  bouche,  la  dépense 
({u'on  fait  pour  sa'  nourriture.  —  Bouche  se  dit  quelquefois  des 
pet  sonnes  mêmes  ,  par  rapport  à  la  nourriture  qi/elles  consom- 
ment. —  Bouche  se  dit  également  de' quelques  autres^  bêtes 


de  somme  on  de  voiture.  Ce  cheval  est  fort  en  bouche,  «I  «'« 
point  de  bouche  ii\  n'obéit  point  au  mors,  et,  li  n'a  ni  boueke 
ni  éperon,  il  est  fort  en  bouche  et  dur  à  l'éperon.  —  Figurémevl 
et  familièrement,  N* avoir  ni  bouche  ni  éperon ,  être  stupideel 
insensible,  ne  s'émouvoir  de  rien.  Cet  homme  est  fort  en 
bouche;  il  prie  avec  beaucoup  de  véhémence  et  de  hardiesse. 
Cette  dernière  façon  de  parler  est  peu  usit^. 

BOUCHE  {manège).  En  parlant  du  cheval,  et  en  term.demor 
mfoe,  se  dit  en  plusieurs  cu*constances  pour  désigner  «a  sensi- 
bilité ou  son  action  dans  l'animal.  Par  exemple,  on  nomme, 
bouche  i  pleine  main,  une  bouche  que  l'on  ne  sent  ni  trop  pi 
trop  peu  dans  la  main.  —  Un  cheveu  a  la  bouche  <usurée,  lors- 
qu'il sent  le  mors  sans  inquiétude;  sensible,  lorsqu'elle  est  sen- 
sible aux  impressions  du  mors^fraiche ,  lorsqu'elle  consenfe 
toujours  le  sentiment  du  mors ,  et  qu'elle  est  continuellefuenl 
humectée  par  une  écume  blanche  ;  —  fctusse  ou  égarée ,  lors- 
qu'elle ne  répond  pas  juste  aux  impressions  du  mors  ;  —  cht^ 
touilleuse,  lorsqu'elle  est  trop  sensible  ;  —  sèche^  lorsqu'elle  est 
privée  d'éccune  ;  —  forte ,  lorsque  le  mots  ne  fait  presque  au- 
cune impression  sur  les  barres;  on  dit  alors  que  le  cheval  est 
) gueulard  ou  a  de  la  gueule,  qu'il  est  sans  bouche,  ou  qu'il  esl 
ort  en  bouche  ;  —  perdue  ou  ruinée,  loi^u'il  n'a  plus  aucune 
sensibilité  à  la  touche.  —  On  dit,  dans  différents  cas,  assurer, 
gourmander,  offenser,  rassurer,  ouvrir  la  bouche  d'un  cAf- 
val, 

BOUCHE  (architecte],  signifie  le  plus  souvent  l'entrée ,  l'ou- 
verture d'un  lieu,  d'un  objet  quelconque,  comme  d'un  pu)tji, 
d'un  tuyau ,  d'un  (our,  d'une  carrière. 

BOUCHE  {technoL).  On  appelle  de  ce  nom  l'ouverture  praii* 
quée  horizontalement  au  bas  des  tuyaux  d'orgue ,  et  destinée  à 
laisser  un  passage  aux  mouvements  infinis  des  colonnes  d'air 
qui  s'agitent  dians  ces  tuyaux.  C'est  par  cette  ouverture  ^a 
beu  rémission  du  son  ;  c*est  par  elle  que  le  tuyau  parle  :  gM 
lui  est  veuu  le  nom  de  bouche.  On  divise  les  jeux  d'oigue  en 
deux  classes  ;  celle  des  jeux  à'  bouche ,  tels  que  le  bourdon,  le 
prestant,  la  flûte ,  le  cornet  ;  et  celle  des  jeux  à  ancbe,  tels  que 
la  trompette»  le  basson,  le  hautbois ,  le  cromorne ,  etc.,  etc.«^.. 
Les  tuyaux  à  anche  n'ont  pas  de  bouche;  l'air  mis  en  vibration 
par  le  frémissement  de  la  languette  de  métal  parcourt  le 
tuyau ,  et  sortant  par  son  extrémité  supérieure,  produit  le  son. 
Dans  les  jeux  à  bouche,  c'est  par  cette  ouverture  que  les  tuvaux 
laissent  s'échapper  l'air,  Aussi  sa  conformation  exerce-t-elle  la  ^ 
plus  grande  influence  sur  la  qualité  des  sous  qu'elle  produit.  Si 
la  bouche  est  trop gran^i^ elle  n'émet  qu'un  bruit  inapprériaUe 
et  rauque  ;  si  elle  est  itop  petite,  elle  ue  fait  entendre  qu'un 
maigre  aiffleipent.  A.  A. 

BOUCVE,  s.  t  On  dit,  en  term,  de  boulanger.  Tirer  à  bou^, 
pour  signifier,  lorsqu'on  brûle  du  gros  bois,  tirer  la  braise  vers 
fe|  boucue  du  four,  quand  il  est  presque  chaud  ;  et  Chauffer 
à  bo}nche,  n)ettre  a  l'entrée  du  four  qm  est  presque  chaud  quel- 
ques morceaux  de  bois  menus  et  secs,  pour  faire  un  feu  clair 
qui  puisse  chaufier  la  chapelle.  — r  De  mêqie,  en  term,  de  bou- 
langer ,  on  appelle  bouche  du  pain ,  k  part;ç  unie  qui  forme  le 
dessous  du  pain,  par  opposition  à  quçue  du,  vain,  qui  est  la  par- 
tie inégale  qu'on  a  soin  ae  mettre  qessus  ep  formant  le  paiu  et  en 
le  mettant  au  fouif. 

BOUCHE  (marine].  On  donne  quelquefois  ce  noni  aux  ouy^r* 
tures  par  lesquelles  ae  grandes  rivières  doc|)argent  leurs  çauj^  à 
la  mer.  On  dit  les  Bouches  du  Bhùne ,  les  Bouches  ^u  Nil,  etc.  ; 
quelquefois  op  l'applique  4  certains  passages  de  la  mer  resserrés 
entre  deux  terres,  comme  les  Bo}^ches  de  Bopiface,  entrq  la 
CJorse  et  1^  Sardaigne. 

BOUCHE  DUHOi  (hist.  ffu)4.}.  Qn  appelai^  ainsi  en  Frâqce  le 
service  alimentaire  ou  spuverain,  la  cuisine,  la  cave,  la  boulan- 
gerie, la  fruiterie,  et  encore,  selon  quelques  auteurs,  la  fourrière 
ou  |a  Mrniturede  bois.  Sous  Charles  Y,  la  bouche  se  divisait  en 
papeterie,  bouchfî  échausonu^ie»  bouche  cuisine»  t^^uche  s^ucty 
rie  et  fruiterie.  Jje$  principaux  employés  de  la  bouche  étaient  : 
le  grand  panetier,  le  grand  échanson  ,  les  maîtres  d'hôtel ,  ks 
^nlilshommes  de  la  bouche  du  roi ,  lô»  écuyers  de  cuisine  ,1^ 
echansons,  sommeliers  et  pauetiers,  etc.  Ce  personnel  s'élevait  â 
plusieurs  ceutaines  de  personne. 

BOUCUfi-KN-cquB  {hist.  mod.).  Gtest  le  terme  dont  on  se 
servait  pour  signifier  le  privilège  d'être  nourri  à  la  cour  aux  dé- 
pens du  roi.  Ce  privilège  né  s'étendait  quelquefois  qu'à  la  four- 
niture du  pain  et  du  vin.  Cette  coutume  était  en  usage  au 
commencement  diex  les  seigneurs  de  même  que  cbâc  les 
rois. 

BOUCHE  (OCVBIR  ET  FERHEB  LA>  1>'US  CARDINAL  {hisi. 

ecclés,).  Cpst  iine  c^rémome  qui  $e  lait  en  un  consistoire  sécrèt, 


BOrCBKL. 


(140) 


gorcBBs. 


oà  le  pape  ferme  la  boudu  aux  cardinaux  qtiil  a  noo? dlement 
BOtnmès,  en  sorte  ga'ik  ne  parlent  pas,  qaSque  le  pape  leur 
prie.  Ils  sont  prives  de  tonte  toîx  active  et  passive  jnsqii'i  un 
autre  consistoire ,  où  le  pane  leur  oorre  la  louche,  et  leur  fait 
«ne  petite  harai^e  pour  leur  marquer  de  quelle  manière  ils 
doivent  parler  et  se  comporter  dans  le  consistoire. 

BorcBE  ;La)  et  les  maixs  (tfrotl  féodal).  Ce  terme  était 
synonyme  de  foi  et  hommage.  Cette  expression  vient  de  ce 
qu'autrefois  le  vassal ,  en  prêtant  le  serment  de  fidélité  à  son 
seigneur,  lui  présentait  la  bouche  et  lui  mettait  les  mains  dans 
les  siennes;  il  y  av^it  longtemps , en  1789,  que  cette  formalité 
avait  été  abrogée  pr  le  non-usage.  On  employait  aussi  cette 
expression  dans  plusieurs  provinces  méridionales  de  France,  où 
les  mutations  de  fief  ne  produisaient  aucun  profit  réel,  mab 
seulement  Thommage.  On  disait  alors  que  les  fiefs  étaient  pu- 
rement d'honneur,  et  que  le  vassal  ne  devait  que  la  bouche  et 
les  mains. 

BorcBE  (H050&É) ,  historiographe  de  Provence  et  docteur 
en  théologie,  né  à  Aix  en  1598,  d'une  ancienne  famille  origi- 
naire de  Tuscjne ,  embrassa  Tétat  ecclésiastique ,  à  la  sollicita- 
tion de  Gaspard  Dulaurens ,  archevêque  d'Arles ,  son  parent, 
qui  lui  donna  un  bénéfice  dans  cette  vine.  11  se  fit  connaître  d'a- 
bord par  quelques  pièces  de  vers  latins,  par  Toraison  funèbre 
du  savant  Peireso ,  prononcée  à  Rome  devant  Urbain  VIII ,  par 
celle  de  Louis  XIII ,  par  une  dissertation  pour  soutenir,  contre 
Launoî,  la  tradition  des  Provençaux  sur  l'arrivée  de  Madeleine 
et  de  Lazare  dans  leur  pays,  et  par  quelques  autres  écrits  qui 
lui  avaient  fait  un  nom  parmi  ses  comptnotes.  Quand  il  voulut 
faire  l'histoire  de  son  pavs ,  son  plus  grand  ouvrage ,  il  alla  sur 
les  lieux  mêmes  vérifier  les  faits ,  Toyagea  en  France,  en  Italie, 
en  Espagne  et  ailleurs.  L'ourrage  fut  en  étal  de  paraître  en 
1660  et  les  étals  du  pars  se  chargèrent  des  frais  oe  l'impres- 
aion.  Il  a  pour  titre  :  La  Chorographie  ou  description  de  la  Pro- 
vence, H  l'histoire  chronologique  du  m^me  payf,  Aix,  1664,  2 
vol.  in-fol.  Celle  hbtoire,  d'abord  écrite  en  latm,  pub  traduite 
en  'tançais  avec  des  additions  et  corrections  publiées  à  part ,  est 
peut-être  la  meilleure  que  nous  ayons  de  nos  anciennes  provin- 
ces. On  a  dit  que  le  P.  Pagi  lui  avait  fourni  des  secours  pour 
la  partie  chronologique.  Mais  cet  habile  critique  était  trop 
jeune  à  celte  '^pogue  pour  avoir  acquis  les  connaissances  qu'exi- 
geait^ un  travail  ae  ce  genre.  On  a  été  mieux  fondé  quand  on 
a  îïrêlendu  que  Bouche  avait  pris  beaucoup  dans  les  mémoires 
manu«-ritsdu  P.  Jean-Jacques ,  prieur  des  auguslins  de  Mar- 
seille. Il  mourut  à  Aix  le  35  mars  1671 .  — Bolche  (Ballhazar), 
son  frère,  l'un  des  procureurs  des  états  de  Provence,  a  laissé  un 
K^  re  intitule  :  La  Provence  considérée  comme  pays  d'états.  Cest 
One  '•xcellenle  discussion  sur  le  droit  public  de  celte  pro- 
vince. 

BorcHE  (Chaeles-François),  avocat  au  pariement  d'Aîx 
et  député  aux  états  généraux  de  1789.  Il  se  montra  partisan 
de  la  monarchie  et  de  la  liberté  des  cultes ,  et  plaida  la  liberté 
des  nè^^.  Chargé  des  affaires  rebtivesà  Aviron ,  il  demanda 
la  réunion  de  ce  pays  à  la  France  et  fut  accuse  d'être  le  fauteur, 
avec  quelques  autres  députés  ,  des  crimes  qui  s'y  commirent. 
En  1791,  Bouche  passade  l'assemblée  des  Jacobins,  où  il  était 
nrésident,dans  celle  des  Feuillants.  H  devint  plus  tard  membre 
du  tribunal  de  cassation.  Sa  mort  arriva  en  179i.  Il  a  laissé  : 
i**  Estii  sur  r histoire  de  Provence,  suivi  d'une  Notice  des  Pro^ 
vençnux  célèbres,  Marseille,  1785,  S  vol.  in-4*;  la  notice  a 
été  an<<n  tirée  séparément  ;  2**  Droit  jmblic  de  la  Provence  sur 
la  coniributton  auœ  impositions,  réimprimé  en  1788,  in-8o. 
Il  a  fourni  quelques  articles  pour  les  tomes  ni  et  IT  du  Dtie- 
l»oiiii^f>e  de  ta  Provence  et  du  rowUé  Venaissin ,  in-4«».  Il  a 
Ui55é  en  manuscrit  une  Histoire  de  Marscitle. 

BorcHÉe  (gramm.),  s.  f.  morceau  d'aliment  solide  qu'on 
met  dans  la  t>oucbeen  une  seule  fois.  Par  exagération.  Ne  faire 
qu'une  bourhée  de  quelque  WMts ,  le  manger  avidement  et 
pn>mptement.  —  Figurément  et  familièrement.  Il  n'en  ferait 
qu'une  bouchée ,  se  oit  pour  exprimer  la  facilité  avec  laquelle 
un  homme  grand  et  fort  raîncrait,  dans  un  combat,  un  adver- 
gi'^ro  tteanroup  plus  faible  que  lui. 

Bort:nEL,en  latin  BoOELUS  (LAUBEirr),  né  àCrespyen 
15^)9.  fut  avocat  pendant  cinqunte  ans  ta  parlement  de  Paris, 
«ït  se  distingua  pr  la  manière  dont  il  remplit  les  devoirs  de  sa 

S^  rof'''^i<^n.  I)ans  sa  jeunesse  il  avait  fait  une  étude  approfondie 
e  Vhi'^t  'îre  et  a  publié  plusieurs  ourrages  qui  annoncent  une 
grande  érudition.  C'est  surtout  par  ses  compilations  de  droit 
aa*il  s'était  fait  une  réputation.  Enfermé  à  la  Bastille  parles 
jbtri^^u'^  de  quelque»  uns  de  ses  ennemis»  il  en  sortit  parla 
pnïtei  lion  de  le  JaT ,  son  ami  nartkolitr ,  premier  président  au 
nailement.  Boudïél  est  mort  le  »  avril  1629,  âgé  de  soixante- 


dix  ans.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  î*^  Decretorum  Bccksii 
galiicanœ  ex  eonàlliis ,  statutis  sunodalibus,  libri  nii.  Pan 
1609  et  1621 ,  in-fol.  ;  2»  Somme  béné/laate,  1628,  f^mpria 
en  1689,  Paris,  2  vol.  in-fol.,  sous  le  titre  de  BibUoàUque  ceu 
nique,  par  les  soins  de  Charles  Blondeau ,  qui  en  a  retoad 
le  vieux  style ,  et  l'a  augmentée  de  plus  d'un  tiers  ;  S*  B^H^ 
thèque  ou  Trésor  du  droit  français.  Elle  fut  réimprimée  2\; 
les  augmentations  de  Jean  Bescbefer,  Paris,  1671,3  vol.  in-fui 
cette  édition  est  la  plus  estimée  ;  4*  La  Justice  crimùneilt  i 
France,  signalée  des  exemples  les  plus  mémorables,  depuis  ^^ 
tablissement  de  cette  monarchie  jusqu'à  présent ,  Pans,  16S 
in~4<*.  Recueils  des  statuts  et  règlements  des  libraires  et  imfn 
meurs  de  Paris ,  Paris ,  1620,  in-4®.  On  a  encore  de  lui  :  Su'. 
sur  Us  coutumes  du  Valois  et  du  bailliage  de  Sentis,  ini^T- 
mées  en  1651 ,  et  des  journaux  historiques,  estimables  (. 
leur  exactitude.  On  les  conserve  en  manuscrits  à  la  Bîblioibqi!! 
royale.  —  Bolchel  (Arnold) ,  mort  en  1641  à  Utredil,  i 
pairie,  était  aussi  jurisconsulte.  Il  a  publié  :  1°  Dcscripta 
urbis  ultrajcctinœ  una  eum  tabula  geog.,  Louvain,  ifrk* 
2°  Historia  ultrajectina,  Ulrecht,  1643,  in-fol.,  tirée  prindp 
lement  de  Y  Histoire  des  évéques  d'Utrecht,  par  Furnius. 

BOCCHELLE  {péche),  S.  f.  entrée  de  la  tour  du  dehondo  fi>i 
qu'on  nomme  bordigue  (F.  ce  mot.) 

BOCCHE-XBZ  (gramm,)»  s.  m.  se  dit  d'un  obîet  qofiruoqw 
qui,  appliquée  l'entrée  du  nez,  peut  le  garantir  auoeouoratv 
odeur  ou  exhalaison. 

BOCCBEPORX  (CLAUDE-FEA?tÇOIS-BESTRAimK,iBm- 

dant  de  l'Ile  de  Corse,  né  à  Metz  le  4  novembre  llU,c)ailtts 
de  Bertrand  de  Cbailly,  conseiller  au  priement  de  ceUe  vik. 
Il  étudia  la  jurisprudence  à  Paris,  et  fut  reçu  en  1761  swai 
au  parlement  de  Metz.  En  1768  il  devint  avocat  mml  i  b 
même  cour ,  et  se  distingua  dans  des  causes  oélefares,  w 
s'agissait  des  plus  graves  mtérèts  sociaux,  par  une  éktmi 
noble  et  franche,  qui  lui  valut  des  triomphes  éclatants  ti\h> 
neur  de  faire  partie  du  conseil  du  roi.  Le  9  avril  1775,  rtote- 
dance  de  l'fle  de  Corse  lui  fut  confiée  par  son  soaveram  te 
ce  poste  élevé  et  diflBdle,  son  mérite  et  ses  talents  briUm 
d'un  nouvel  éclat,  et  lui  valnrenl  l'estime  et  l'afledioB  dn  >- 
pulations  qu'il  gouvernait.  Nommé  en  1789  intcDdanl  dr 
généralité  de  Pau  et  de  Bayonne,  Bouchepom  administra  sar 
mentcette  province  et  concourut  i  prévenu:  la  disette  des  aie 
qui  en  1789  désola  une  partie  du  ropume.  Au  milîeo  «s  c. 
constances  difficiles  où  il  se  trouvait,  il  sut  prendre  dans  r 
idées  nouvelles  ce  qu'elles  avaient  de  bon  ;  mais  son  auact- 
ment  à  la  monarchie  le  perdit.  On  surprit  la  correspondasr 
ses  fils  qui  avaient  émigré;  Bouchepom,  incarcéré  à  la  priv< 
Toulouse,  fut  condamné  à  mort  en  179i.  Outre  le  titre  d\tt^ 
dani,  il  était  conseiller  d'honneur  au  parlement  de  Mk 
membre  de  l'académie  de  cette  ville. 

BorcHEB(^amm.),v.a.fermeruneouverture.  OnTcm?  * 
aussi  avec  le  pronom  personnel  régime  direct:  L'omvtrturt  * 
toute  fait  bouchée.  ~~  Boucher  unchemin,  un  pcusmgs^esBi^ '^ 
par  quelque  ot>$tacIe  qu'on  n'y  puisse  passer.  —  Boucher  1 
vues  d'une  mcUson,  murer  celles  de  ses  fenêtres  goî  voéfi*  i 
trop  près  sur  une  propriété  voisine,  contrairement  à  la  coan  ' 
à  la  loi.  —  Boucher  la  rue  d'un  objet,  empêcher  de  laperrr  i 
— Figurément,  Se  boucher  les  yeux,  ne  vouloir  point  vt»r*  j 
boucher  les  oreilles,  ne  vouloir  point  entendre.  —  Figurrr/i 
et  familièrement.  Boucher  un  Irou,  se  dit  d'une  soraroe  d*a^l 
qui  sert  à  payer  quelque  dette,  ou  à  dédomma|;fT  de  qv:' 
perte.  —  BorCHB,  éb,  particine:  avoir  peu  d*mtellig«*c«  ' 
pouvoir  comprendre  les  dioses  les  plus  simples. 

BOrCHEB  [technol),  V.  a.  On  dit ,  en  term.  de  *«] 
boucher  d'or  mouiu,  pour  dire  ramender  avec  de  For  i»» 
les  petits  défauts  qu'on  trouve  encore  à  l'or  quand  on  Tah"-! 
Cet  or  moulu  se  met  dans  une  petite  coquille  avec  un  ]*• 
gomme  arabique,  et  il  n'y  a  point  de  meilleur  naoyen  pour  '.i 
un  ouvrage  propre,  pourvu  que  l'endroit  gâte  ne  srf  | 
considérable. 

BOUCHBB  (gramm.),  s.  m.  celui  qui  tue  ûes  bora^  an  d 
tons,  etc.,  et  qui  en  vend  la  chair  crue  en  détail. — Figuref  | 
C'est  un  boucher,  un  vrai  boucher,  se  dit  d'un  boran»e  cr  I 
sanguinaire.  Il  se  dit  aussi  d'un  chirurgien  maladroii^  H  dr  /j 
qui  opère  sans  ménagement  pour  le  patient. 

BOCCBEE  [technol.).  Cette  profession  est  des  plus  coc-a 
en  même  temps  que  son  application  est  des  plus  âmp>e> 
consiste  à  abattre  des  ammaux  ;  cette  opération»  cwp-  i 
sait,  a  lieu  dan*  les  abattoirs  :  un  anneaa  est  fixé  en  ler^l 
tMBuf  est  attaché  par  les  cornai  «a  moyen  d'une  corde:  a 
corde  est  passée  dans  l'anneau  et  tirée  jusqu'à  ce  Cfne  la  ttf 


•omaE». 


(141) 


BOOIMBR, 


ranimai  Tienne  s'abûsser  jusque  sur  l'anneau.  Alors  avec  un 
merlin  en  fer  on  frappe  avec  force  l'os  frontal,  et  deux  coups, 
donnés  par  une  main  exercée,  suffisent  pour  abattre  le  bœuf 
le  plus  vigoureux,  après  quoi  on  le  saigne  ;  les  bouchers  pra- 
tiquent une  ouverture,  soit  au  cou,  soit  à  la  section  d*un  des 
ffenoux,  y  introduisent  un  soufflet  et  chassent  de  Tair  dans  tout 
le  tissu  cellulaire,  tandis  que  d'autres  sont  occupés  à  battre  le 
corps  de  Tanimal  avec  des  leviers  lourds  et  aplatis.  Cette  opéra- 
tion a  pour  but  de  donner  à  la  viande  plus  d'élasticité  et  d'ap- 
parence. Quant  à  la  dissection,  elle  appartient  toute  au  plus 
ou  moins  de  pratique  de  Touvrier.  La  boutique  ou  étal  du 
boucher  doit  être  saine  et  bien  aérée. 

BOUCHER  (hitt,).  Il  paratt  que  les  peuples  anciens,  au  moins 
jusqu'après  la  guerre deXroie,  n'avaient  pas  des  hommes  destinés 
particulièrement  à  l'emploi  de  tuer  les  animaux  et  d'en  dé- 
pecer les  viandes.  Les  patriarches,  dans  Moïse,  et  les  héros  dont 
parle  Homère  sont  souvent  occupés  à  couper  eux-mêmes  les 
viandes  et  à  les  faire  cuire.  Cette  fonction,  qui  nous  paratt  si 
désagréable,  n'avait  alors  rien  de  choquant,  l^s  Romains  ont 
eu,  presque  dès  leur  origine,  des  gens  chargés,  par  état,  de  four- 
nir à  la  ville  les  bestiaux  nécessaires  pour  sa  subsistance.  On 
y  distinguait  même  deux  corps  ou  collèges  de  bouchers  :  le  pre- 
mier ne  s'occupait  que  de  l'achat  des  porcs,  d'où  ses  membres 
S  rirent  le  nom  de  suarii  ;  l'autre  était  pour  l'achat  et  la  vente 
es  bœufs  et  autres  bestiaux ,  ce  qui  fit  donner  à  ceux  qui  le 
composaient' le  nom  de  boarii  ou  peenarii.  Ces  deux  corps 
furent  dans  la  suite  réunis  en  un  seul  collège;  mais  jusqu'à  cette 
époque  ils  élisaient  chacun  un  chef  qui  jugeait  leurs  différends, 
et  dont  le  tribunal  était  subordonné  à  celui  du  préfet  de  la  ville. 
U  n'était  pas  permis  aux  enfants  des  bouchers  d'abandonner  la 
profession  de  leurs  pères  sans  laisser  à  ceux  dont  ils  se  sépa- 
raient la  partie  des  biens  qu'ils  avaient  en  commun  avec  eux. 
Les  bouchers  avaient  sous  eux  des  gens  dont  l'emploi  était  de 
tuer  les  bestiaux,  de  les  habiller,  de  couper  les  chairs  et  de  les 
exposer  en  vente.  Les  hommes  employés  à  ces  travaux  s'appe- 
laient laniones  ou  Janiif  et  même  camificts:  on  donnait  le 
nom  éetanieniB  aux  endroits  où  l'on  tuait,  et  l'on  appelait 
maeeUa  celui  où  l'on  vendait  la  viande.  Noos  avons  conservé 
dans  nos  mœurs  les  mêmes  usages.  Nos  bouchers  ont  sous  eux 
Clément  des  apprentis,  compagnons  et  domestiques  qui  ré- 
pondent aux  ianiones  des  Romains:  leurs  tueries  ou  échaudoirs 
réjf)ondent  aux  ianienœ,  et  les  élaux  aux  macellœ,  Chee  les  Ro- 
mains, les  premiers  bouchers  étaient  épars  dans  les  divers  quar- 
tiers de  la  ville  :  on  les  rassembla  ensuite  dans  un  seul  endroit , 
etia  boucherie,  sous  le  règne  de  Néron,  devint  un  bâtiment 
spacieux  qui  ne  le  cédait  en  magnificence  ni  aux  bains,  ni  aux 
arques,  m  aux  aqueducs,  ni  aux  amphithéâtres.  L'accroissement 
prodigieux  de  la  ville  de  Rome  nécessita  dans  la  suite  la  cons- 
truction de  deux  autres  boucheries.  En  Grèce,  les  bouchers 
vendaient  la  viande  à  la  livre,  et  se  servaient  de  poids  et  de  l>a- 
lances.  Les  Romains  en  usèrent  de  même  pendant  longtemps  ; 
mais  dans  la  suite  ils  introduisirent  dans  l'achat  des  bestiaux  et 
la  vente  de  la  viande  une  méthode  qui  parait  extravagante,  et 
qui  devait  occasionner  à  chaque  instant  des  disputes  et  des 
contestations.  Cette  méthode,  qu'ils  appelaient  micalio,  consis- 
tait dans  une  espèce  de  sort:  l'acheteur,  content  de  la  marchan- 
dise qu'il  voulait  acheter,  fermait  une  de  ses  mains  ;  le  vendeur 
en  faisait  autant  ;  chacun  ensuite  ouvrait  à  la  fds  et  subitement 
on  tous  ses  doigts  ou  une  partie  :  si  le  nombre  des  doigts  levés 
était  pair,  le  vendeur  mettait  à  sa  marchandise  le  prix  qu'il 
voulait  ;  ce  droit  au  contraire  appartenait  à  l'acheteur  lorsque 
le  nombre  était  impair.  D'autres  prétendent  que  la  mication  se 
faisait  autrement:  que  le  vendeur  levait  quelques-uns  de  ses 
doigts,  que  l'acheteur  devinait  le  nombre  des  doigts  ainsi  levés, 
qu'alors  il  devenait  maître  de  fixer  le  prix,  droit  qui  appartenait 
au  contraire  au  vendeur  lorsque  l'acheteur  n'avait  pas  ren- 
contré juste.  Cette  méthode  dans  la  suite  fut  supprimée,  ainsi 
que  les  officiers  créés  pour  veiller  sur  la  mication.  La  police  que 
les  Romains  observaient  dans  leurs  boucheries  s'étabht  dans  les 
Gaules  avec  leordomination.  Les  Francs  la  conservèrent  :  il  paratt 
même  que,  dans  les  premiers  temps  de  la  monardiie,  la  viande, 
ainsi  que  les  autres  objets  de  commerce,  se  vendait  à  la  livre  ;  car 
Charlemagne,  dans  ses  capitulaires,  parle  souvent  des  poids,  et 
recommande  expressément  de  les  avoir  justes.  L'usage  a  varié  à 
cet  égard,  et  il  a  été  permis  d'acheter  la  viande  soit  à  la  livre,  soit 
à  la  main.  On  trouve  dans  Paris,  de  temps  immémorial,  un  corps 
composé  d'un  certain  nombre  de  familles  chargées  du  soin 
d'acheter  les  bestiaux,  d'en  fournir  la  ville  et  d'en  délMter  les 
chairs.  Elles  composaient  une  espèce  de  corps  ou  de  société  dans 
lequel  elles  n'admettaient  aucun  étranger.  Lee  «nfants  y  suc- 
cédaient à  tenrs  pèreS|  ou  les  collatéraux  à  leur  défaut.  Les  tilles 


étaient  exclues  de  cette  succession  :  d'où  il  arrivait  que,  par 
une  espèce  de  substitution,  les  familles  qui  ne  laissaient  aucuns 
hoirs  en  ligne  masculine  n'avaient  plus  de  part  dans  cette  so- 
ciété, et  que  leurs  droits  étaient  dévolus  aux  autres  familles 
par  droit  d'accroissement.  Ces  familles  avaient  un  chef  sous  le 
titre  de  mailre  des  bowihers.  Son  office  était  à  vie,  et  il  ne  pou- 
vait être  destitué  qu'en  cas  de  prévarication.  Il  avait  juridiction 
sur  tous  les  autres  ;  il  décidait  toutes  les  contestations  qui  naû" 
saient  au  sujet  de  leur  profession  ou  de  Tadministration  de  leurs 
biens  communs.  Ils  élisaient  aussi  un  procureur  d'office  et  un 
greffier ,  et  les  appellations  de  ce  tribunal  se  relevaient  devant 
le  prévùl  de  Paris  et  étaient  jugées  aux  audiences  de  police  de  ce 
mt^strat.  La  plupart  de  ces  familles,  devenues  par  la  suite 
puissantes  à  proportion  de  l'accroissoment  de  leurs  richesses, 
abandonnèrent  leur  profession  et  louèrent  leurs  étaux  à  d'autMS 
bouchers.  Le  parlement  s'éleva  contre  cet  abus  ;  et,  par  un  arrêt 
du  2avril  1465,  il  obligea  les  bouchersd'occuper  en  personne  leurs 
étaux,  ou  de  les  faire  occuper  par  des  serviteurs  à  gages,  à  peine 
d'amende  arbitraire  et  de  privation  de  leurs  étaux.  Ils  furent  dé- 
chargés de  cette  obligation  par  un  arrêt  du  4  mars  1557,  en 
présentant  tous  les  ans  au  prévôt  de  Paris  ou  à  son  lieutenant 
des  hommes  capables  d'exercer  cette  profession  en  leur  place  et 
dans  leurs  étaux.  Ces  nouveaux  bouchers  se  lassèrent  de  cette 
espèce  de  dépendance  ;  ils  demandèrent  et  obtinrent  en  1587 
d'être  érigés  en  métier  juré,  conformément  aux  statuts  qu'ils 
présentèrent.  Malgré  l'opposition  des  anciens  bouchers ,  les 
lettres  patentes  d'érection  de  cette  communauté  et  ses  statuts 
furent  enregistrés  au  parlement  par  arrêt  du  22  décembre  1589. 
à  condition  que  ces  nouveaux  maîtres  seraient  incorporés  a 
l'ancienne  communauté,  et  que  les  statuts  seraient  communs 
aux  uns  et  aux  autres.  Au  xviii'  siècle,  toutes  les  boucheries 
de  Paris  ne  formaient  plus  qu'un  seul  corps  de  métier  sous 
l'inspection  du  lieutenant  de  police.  La  révolution  supprima  ce 
cor{^  comme  toutes  les  autres  corporations.  Nous  exposons 
dans  l'article  suivant  la  législation  qui  régit  aujourd'hui  les 
bouchées. 

BOUCHER ,  BOUCHERIE  (jurùp.).  Le  Commerce  de  la  bou- 
cherie intéresse  au  plus  haut  degré  la  santé  et  la  salubrité 
publique,  et  à  ce  titre  il  entre  dans  les  attributions  de  l'autorité 
municipale,  qui  a  droit  défaire  à  cet  égard  les  règlements  qu'elle 
juge  nécessaires  sur  cette  branche  importante  des  approvisionna 
ments.  C'est  dans  l'article  50  de  la  loi  du  19-23  juillet  1791,  et 
dans  l'article  5,  titre  xi  de  la  loi  du  16-24  août  1790,  que  l'ad- 
ministration puise  son  droit  de  surveillance,  puisque  ces  lois 
confient  aux  corps  municipaux  l'inspection  sur  la  fidélité  du 
débit  des  denrées  qui  se  vendent  au  poids,  et  sur  la  salubrité 
des  comestibles  exposés  en  vente.  Il  resuite  de  là  que  rautorité 
municipale  a  le  droit  de  taxer  la  viande  de  boucherie,  et  l'ar* 
ticle  479  du  Code  pénal  punit  d'une  amende  de  11  à  15  francs 
les  bouchers  qui  vendent  la  viande  au  delà  du  prix  fixé  par  la 
taxe,  légalement  faite  et  publiée.  Les  articles  480  et  482  suivants 
donnent  même  la  faculté  de  prononcer  pour  le  même  fait  un 
emprisonnement  de  cinq  jours.  D'un  autre  côté,  les  articles 475, 
477  et  478  du  Code  pénal  prononcent  contre  ceux  qui  exposent 
en  vente  des  comestibles  corrompus  et  nuisibles,  une  amende 
de  6  à  10  francs,  la  saisie,  la  confiscation  et  la  destruction  de 
ces  comestibles,  et  en  cas  de  récidive,  un  emprisonnement  de 
cinq  jours.  Telles  sont  les  règles  générales  oe  police  qui  ont 
rapport  au  commerce  de  la  boucherie  ;  nous  parlerons  mainte- 
nant de  quelques  dispositions  particulières  à  la  boucherie  de  Pa- 
ris. — Les  bouchers  de  Paris  reçurent  une  organisation  nouvelle 
par  l'arrêté  du  8  vendémiaire  an  xi,  qui  leur  prescrivit  de  se 
faire  donner  la  permission  d'exercer  par  la  préfecture  de  police; 
de  fournir  un  cautionnement,  de  s'approvisionner  aux  marchés 
de  Sceaux  et  de  Poissy,  et  de  la  Place  aux  Veaux.  D'après  les 
articles  18  et  19  de  cet  arrêté,  tout  étal  qui  cesserait  d'être  garni 
de  viande  pendant  trois  jours  consécutifs  serait  fermé  pendant 
six  mois,  te  commerce  et  la  vente  des  viandes  furent  permis 
dans  les  marchés  publics  seulement  pendant  deux  jours  de  la 
semaine,  sous  la  surveillance  de  la  police.  La  caisse  de  Poissy, 
créée  en  1777,  a  été  réorganisée  par  le  décret  du  6  février  1811. 
Elle  est  chargée  de  paver  comptant,  sans  déplacement,  aux 
herbagers  et  marchands  forains  le  prix  des  bestiaux  achetés 
par  les  bouchers  de  Paris  et  du  département  de  la  Seine.  Le 
fonds  de  la  caisse  de  Poissy  est  composé  :  1**  du  montant  du 
cautionnement  des  bouchers,  qui  existe  actuellement  dans  la 
caisse  de  la  boucherie  ;  2<>  des  sommes  qui  y  sont  versées  par  la 
caisse  municipale,  d'après  un  crédit  ouvert  par  le  préfet  de  la 
Seine.  Le  crédit  ouvert  à  la  caisse  est  égal  au  montant  présumé 
des  vent<^  les  plus  considérables  de  chaque  marché  ^  ce  crédit  est 
divisé  entre  les  boucher».  La  ville  de  Paris  a  un  pmilége  sur  le 


(m) 


eanlionnciiient  de»  boaelicre  et  sar  k  valeur  eatimalive  des 
élaiix  rachetés.  LracontesUtioos  entre  le  caissier  el  les  bouchers, 
herbegeurs,  forains,  sont  soumises  an  dirocleur,  puis  au  préfet. 
Les  bouchers  ont  un  privilège  sur  les  meubles  el  les  immeu- 
bles de  leur  débileor  pour  les  fournitures  de  subsistance  faites  à 
kd  et  à  sa  famille  pendant  les  six  derniers  mois.  Mais  ils  ne 
pearent  exercer  leur  créance  qu'après  Tacquitteraent  des  frais 
de  justice,  des  frais  funéraires,  des  frais  de  dernière  maladie  et 
salaire  des  gens  de  service  (Code  civil,  articles  9101, 9104).  L'ac- 
tion des  bouchers  à  raison  des  marchandises  qu'ils  vendent  aux 
partîoilieTS,  aux  marchands,  se  prescrit  par  un  an  (ibid.  237à). 

BODCHBA  (Nicolas),  évèque  de  Verdun,  naquit  à  Cernai,  le 
14  novemlnre  152S,  d'un  simple  laboureur.  Il  étudia  à  Tuniver- 
sîté  de  Paris  et  y  prit  le  grade  de  maître  ès-arts.  Appelé  à  Reims 
pcr  le  cardinal  de  Lorraine  pour  enseigner  la  philosophie  dans 
roniversité,  il  sut  s'acquitter  de  cette  charge  avec  l'applaudisse- 
ment  ffénéral  et  mérita  ainsi  la  place  de  recteur  de  l'universilé, 
ceDe  de  fuuérieur  du  séminaire  et  celle  de  chanoine  de  la  ca- 
Ik^rale.  Il  devint  le  précepteur  des  enfants  du  cardinal,  et 
par  sa  protection  il  fut  fait  evéque  de  Verdun,  en  1585.  Jean 
oe  Bembervillers,  élu  par  le  chapitre,  d  après  la  forme  du  con^ 
cordât  germanique,  Im  disputa  le  sié^.  Il  soutint  son  droit  par 
«ne  savante  et  âoqoenle  apologie,  intitulée  :  Voêémnenêù  epù- 
eopaiws,  N,  BotherU,  Verdun,  1593,  in-4%  où  il  se  iustifia 
pteîoement  du  crime  d'intrusion,  et  prouva  que  féglise  de 
Verdun  n'était  point  comprise  dans  le  concordat  germanique. 
Cléoient  Vlil  jugea  le  procès  en  sa  faveur.  Sa  reconnaissance 
pour  les  princes  lorrains  l'enga^  dans  le  parti  de  la  Ligue.  11 
mourat  le  19  avril  1593.  Parmi  le»  ouvrages  qu'il  a  composés, 
on  connaît  une  Apologie  de  la  morale  d'AritioU,  Conlromer, 
Talon,  Reims,  15612,  et  V Oraison  fiinèbre  du  cardinal  Charles 
de  Lorraine,  Paris,  1577,  in-S",  qu'il  ampliGa,  la  même  année, 
sous  ce  titre  :  Caroli  LoÙtaringH  eardinalis  ei  Firaneisei  d%uis 
6u4sii  liltetm  et  arma,  in-4t>,  traduit  en  français  par  Jacques 
Tigeon,  sous  cet  antre  titre  :  Conjonction  des  ieUres  et  armes 
det  deux  frères,  princes  lorrains,  etc.,  Reims,  1679,  în-4*». 

BOV€HBA  (Jean),  né  à  Paris  au  mih'eu  du  \yV  siècle,  com- 
mença sa  camère  scholastique  par  enseigner  les  humanités  et 
la  philosophie  à  l'université  de  Reims.  Venu  à  Paris ,  il  professa 
la  philosophiean  collège  de  Rourgogne  et  la  théologie  à  celui  des 
Grassins.  Il  fat  successivement  recteur  de  l'université ,  prieur, 
docteur  en  Sorbonne,  et  enfin  curé  de  Saint-Renott.  Cet  nomme 
fougueux,  oubliant  lesdervoirsduministèredepaix  dont  il  por- 
tait le  caractère,  en  fit  un  ministère  de  discorde  et  de  trouble. 
Ce  fat  dans  sa  chambre  que  se  tint,  en  1685,  la  première  assem- 
blée des  ligueurs  dont  il  se  déclara  l'apôtre  le  plus  ardent.  On  le 
vit  prêcher  la  révolte  en  pleine  chaire,  pendant  qu'il  faisait 
sonner  le  tocsin  pour  soulever  les  populations.  Des  libelles 
sécHtieux  partis  de  sa  plume  allaient  au  loin  propager  son  zèle 
frénétiaue.  Le  premier  ouvrage  qu'on  lui  attribue  est  une  satire 
contre  le  duc  d'Epemon ,  dédiée  à  œ  duc  même  sous  le  titre 
û'Biitoire  tragique  et  mémorable  de  Gaverston^  publiée  sous 
le  nom  de  Th.  Walsingham,  15S8,  in-6^.  L'annéesmvante  il  pu- 
blia De  jusia  Benrici  lll  abdicatione  e  Prancorum  regno, 
Vwm,  1589,  ifi-8^  Les  grossiers  mensonges,  les  calomnies  atro- 
ces, les  invectives  révoltantes  dont  cet  ouvrage  est  rempli  n'em- 
pêchèrent point  un  imprimeur  de  Lyon  de  le  réimprimer  l'année 
suivante,  avec  une  préface  des  éditeurs  qui  annonçait  Tintcntion 
de  susciter  des  assassins  à  Henri  III.  On  Ta  accusé  avec  assex  de 
fondement  d'avoir  été  le  complice  de  Jacques  Clément.  Le  jour 
mtoc  de  l'assassinat ,  avant  qu'il  ne  fût  commis,  il  Tannonça  en 
chaire  et  le  donna  comme  une  action  méritoire.  L'avènement 
de  Henri  IV  au  trôoe  redoubla  son  frinatisme  ;  il  se  mit  avec 
•n  nauvea«  sèle  i  préconiser  l'action  de  Jacques  Clément,  en 
déclarant  qu'on  ne  pouvait  en  conscience  suivre  le  parti  du  roi 
de  Navarre.  Dans  une  procession  solennelle  de  la  L^ueen  l'église 
de  Notre-Dame,  le  l^  mai  1595,  Roucfaer  fit  un  sermon  qui 
amt  pour  texte  :  ÀttendiU  a  falsis  prophètes.  Ses  Sermons, 
on  on  a  «ncore  aujourd'hui,  de  la  simmUe  emwersion  et  tmilité 
de  la  pNtendue  absoluUim  de  Henri  de  Bourbon,  prince  de 
Biam,  ^u*i\  prononça  pendant  nenf  jours  dans  l'église  de  Saint- 
Merrf ,  immimés  sous  son  nom ,  Pms  et  Dooai.  1594,  in-8* , 
ftn^em  Iwmspar  la  main  du  boorreau  après  la  reddition  de  Paris. 
Lui-même  fut  obligé  de  prendre  la  fuite  et  de  se  retirer  i  Toor- 
nay,  où  R  devint  archidiaare  de  la  cathédrale.  Ajrant  voulu  reo- 
tnr  en  France,  il  y  fut  emprisonné;  mais  il  obânisa  gràoe  de 
la  ciémeoce  du  toi ,  et  n'en  frit  pas  phis  raodéw.  Ilc«itin«a  à 
damier  orfrière  i  son  lèle  Canaticfue  :  1^  dans  son  Apologie  pour 
JernnCheMeipour  les  pèresde  Jésus,  publiée  en  1595,  in-fl^, 
t^UBlenmadeFremçoisde  F^ron^/eHecetrMnredavslettxiè- 
tne  tonedes  JMmotfnf  4i<ComM.Oaraaits%tradiiileenMbi, 


sous  ce  titre  :  Jtsuiia  sicarius^  Lyon,  1611^  ii>-^;  S^danafO 
raison  funèbre  de  Philippe  II;  5"^  d^s  son  Ams  contre  ta^p^ 
interjeté  par  le  célèbre  Edmond  Richer,  de  la  censure  dao^ 
livre  sur  la  puissance  ecclésiastique  et  politique  ^  sous  le  na^ 
de  Paul  de  Oimont,  sieur  d' Esclavelles ^  Paris,  1612,  iiwS*| 
4^  dans  un  autre  Avis,  donné  la  même  année,  sur  le  plaidom 
de  Lamartellière  contre  les  jésuites ,  et  dans  plusieurs  aulnj 
libelles  de  la  même  force.  On  lui  attribue  la  r  te  de  Henri  4\ 
Valois,  avec  le  martyre  de  Jacques  Clément,  Trayes,  sa^ 
date,  in-8*',  rare;  le  mystère  d'infidélité,  commence  par  J»i 
das  Iscarioth,  premier  sacramentaire ,  renouvelé  et  ot* 
mente  d'impudicité  par  les  hérétiques,  ses  sueeessetàrs ,  pou^ 
sous  le  nom  de  Pompée  de  Ribemont,  à  Chàlons,  1614,  \ù^\ 
On  a  encore  de  lui  :  Défense  de  Jean  Boucher,  chanoiiu  à 
Tournay,  contre  l'imputation  calomnieuse  à  lui  faite  d^un  k^ 
belle  intitulé  :  Ad  Ludovicum  Xlll  admonitiopTouru^j,  iC^l 
ia^AP,  Ce  fougueux  docteur  mourut  à  Tournay,  où  il  s'était  reticj 
après  avoir  recouvré  la  liberté;,  en  1644  ou  46,  âgé  de  quat» 
vingt-seize  ans. 

BOCCHER  (  Gilles  ),  jésuite ,  né  en  Artois  en  1576 ,  mort  J 
Tournay  en  1665,  après  avoir  été  dix  ans  recteur  du  collège  è 
RéUiune  et  six  ans  de  celui  de  Liège.  Ou  a  de  lui  :  i'^Btlgim 
romanum  ecclesiasticum  et  civile,  Liège,  1655,  in-fol.  Son  Bsl- 
giumgallicumesi  resté  manuscrit  dans  la  bibliothèque  des  je* 
suites  de  Tournay  ;  2°  Disputatio  historiea  depriwds  Twspe- 
rum,  seu  Leodiensium  episeopis,  Liège,  1612,  in-4'*;  5*  iM*- 
tatio  de  chronologia  rerum  Francorum  Heromdorum;  i'^Cesh 
mentar.  in  Victorii  Aquitani  eanonem  pasehakm  qvo  e^ 
paschales  veterum  exponuntur ,  verus  passionis  CWrisU  dUs 
eritur,  et  dœtrina  temporum  traditur,  Anvers,  1603»,  u^4fll 
Il  a  encore  laissé  en  manuscrit  des  notes  sur  Grcgoireè 
Tours. 

BOUCHEE  (Piebre)  ,  gouvemeur  des  Tnûs-Rivières  el  F* 
des  premiers  habitants  de  la  Nouvelle-France»  fut  député i  b 
cour  pour  représenter  les  besoins  de  la  colonie,  et,  pendant» 
séjour  en  France,  publia  une  Histoire  véritable  et  naturdUie 
mœurs  et  des  productions  de  la  Nouvelle-France  dite  Cemk 
Paris,  1665,  in-12.  L'auteur  mourut  âgé  de  furès  de  oa^ 
ans. 

BOUCHER-BEAUVAL  (Jean)  a  publié  un  Abrégé  Aûlohfi 
et  chronologique  de  la  ville  de  la  Rochelle^  1675,  in-8<^. 

BOUCHER  (Jean),  cordelier  observantin  (jui  vivait  aait 
siècle,  était  natif  de  Besançon.  Il  a  publié  plusieurs  relatiotté 
voyage  dans  un  style  aussi*  bizarre  que  bouffon.  Si  c'est  uo  du 
acquis  aux  voyageurs  de  broder  toute  chose,  de  raconter  ce  qi* 
ont  vu  ou  n'ont  pas  vu,  ce  qu'Us  savent  et  ne  savent  pa5,B(w 
en  a  largement  usé.  a  Le  Père  Roucher,  dit  LabouJIayeleGor. 
décrit  hardiment  ce  qu'il  n'a  vu  que  de  loin.  Ce  qu'il  dit  de: 
ville  du  Caire,  des  pyramides  d'Egypte  ^  des  puits  de  Josepkf 
d'Alexandrie  font  assez  voir  qu'il  n  y  a  jamais  été.  »  A  reonai 
dre  faire  l'histoire  de  ces  pays ,  il  est  évident  qu'il  l'îgnorait  u| 
aussi  complètement  que  leur  langue  elle*mème ,  dont  il  i>i 
sonne  cep^dant  fort  à  l'aise  :  c'est  ainsi  qu'il  fait  deux  Xnwi 
VAlcoran  et  de  YAlforçan,  tandis  que  ce  dernier  mot  n* 
qu'une  ^ithète  qui  sert  souvent  à  remplacer  le  premier,  b* 
cher  avait  fait  le  voyage  à  la  Terre  sainte;  il  en  publia  la  relaW 
sous  le  titre  suivant,  que  nous  donnons  comme  échanlilka  ^ 
son  style  :  Le  Bouquet  sacré,  composé  des  roses  du  calvain,t^ 
lys  de  Bethléem,  des  jacinthes d'Ulivet.  Cet  ouvrage,  qui  m 
pour  la  première  Ibis  à  Paris  en  1616 ,  in--^,  fut  réûnprwl 
Caen,  à  Paris,  1626;  à  Rouen,  1679, 1698  et  173S,  in-i3,tf 
Lyon,  sans  date. 

BOUCHER  [  Pierrs^oseph  ) ,  médedo  et  chirargieo,  >i| 
Lille  en  1715 ,  fut  correspondant  de  l'académie  des  acteoas^ 
Paris,  associé  étranger  oe  Tacadémie  de  chirurgie ,  et  aouj 
d'une  Méthode  abrégée  pour  traiter  la  dyssenterie  régnas^l 
LiUeenii^,  1751,  in-4^  lia  encore  donné  beaucoup  de  h 
moires  dans  le  Journal  de  médecine,  et  quelques  bonnes ^ 
sertations  sur  les  amputations  dans  le  Recueil  de  facadém^ 
chirurgie* 

boucher  (François),  né  à  Paris  en  1704,  mort  dans» 
même  ville  en  1768 ,  est  un  de  ces  artistes  dont  le  oom  f«t  ' 
venu  synonyme  de  laoorruption  du  goût:  ce  n'est  paiR  queU 
turene  l'eût  doué  de  rares  oispositions;  mais  de  funestes  éia 
des  soccès  CENciles,  la  profonde  corruption  de  ses  moeurs  le 
rent  et  lerelinrent  toute  sa  vk  dans  une  fausse  voie.  Il  eut 
maître  Lemoyne,  dont  il  exagéa  les  défauts.  «  L'élève»  & 
biographe,  suivit  votoatiersson  maitre  et  la  mode,  ei  conm 
sa  ^putation  d'atelier  par  des  ébauches  uni  lui  valurenl,  o 
il  arrive  toiyoun^  la  haine  des  iilustces  oe  Ténoqoe  et  leu/> 
Irigoes.  a  A  dix-neuf  ans  il  sKsiX  remporté  le  prco^ier  prii 


jMWcwn. 


(tu) 


pâiitwre;  maïs  «cs-ennenils  naireiit  tout  «n  enivre jMwrqQ'M  ne  I  Iod,  parlacnnile  d*eiilendpe  des  dares  Térités.  Il  nejo«rftpa6 


StipoÎDt,  CMDine  pensioiMiaffeda  roi,  k  voyagea  nome,  auquel 
œ  succès  loi  doanait  droit.  Un  riche  amateur,  peu  soucieux  des 
((■ereHesdef école,  condaisit  avec  lui  Boucher  en  Italie;  mal- 
heorcusemeat  celui-ci  ne  sut  tirer  de  ce  pèlerinage  d'artiste 
aucun  profit  pour  rectifier  son  goût  ;  il  ne  comprit  rien  aux  cheCs- 
d'<eovre  des  grands  maîtres  italiens  :  Rapna^ ,  dit-on ,  lui 
semblait  fade ,  Garradie  sombre ,  et  Michel-Ange  bossu.  De 
fdour  â  i^ris  en  i75f ,  il  fut  regu  académîden  sur  son  tableau 
de  Rmmud  aux  pMi  d'Àrmide.  Il  devint  bientôt  le  peintre  à 
kinode,«t  les  defeuts  mêmes  de  sa  manière  contribuèrent  aux 
succès  nombreux  de  son  facile  pinceau  ;  mais  les  gens  d'un  vrai 
goût  protestaient:  on  en  trouve  la  preuve  dans  les  écrits  de  Vol- 
taire, de  Grimm  et  de  Diderot.  L^  deux  grands  tableaux  re- 
préscnUnt,  Vun  Is  Lever  du  soieil,  l'autre /e  dmcker,  qu*il  ex- 
posa au  salon  de  1753 ,  donnèrent  lieu  à  de  nombreuses  criti- 
ques par  la  lausselé  du  coloris,  rincorrection  du  éeasut  ;  on  n'y 
DBtrouvait  plus  même  ce  talent  de  composition, ces  grâces  et  ces 
Igrèments  de  l'imagination  qui  faisaient  passer  sur  men  des  dé- 
Guilt.  Un  homme  d'esprit  avait  appelé  Boudier  le  peintre  des 
Gks:  en  eSîeL^  dans  Tempirede  la  féerie  son  coloris  aurait  bien 
pu  paraître  beau ,  et  ses  chairs ,  couleur  de  rose ,  ne  pouvaient 
aller  qn'aax  fées.  En  1757,  ce  fut  le  portrait  de  la  marquise  de 
Pompadour  «pi'il  mit  au  salon  :  on  le  trouva  bieii  inféneur  au 
(Béfueportrait  peint  par  Latour.  La  couleur  en  était  mauvaise,  et 
e  peintre  avait  cm  faire  merveille  on  lesurchai^geant  de  ces  or- 
lemeata,  deeespoiBiions,de  toutes  ces  fanferludiescpii  rendaient 
ilors  la  toileftte  des  dames  si  souverainement  ridiouie.  H  ftit  plus 
leoreux,  deux  ans  iq[>rès»  dans  son  petit  tableau  delà  NaUoité. 
Ken  q«ae  le  coloris  fût  toujours  faux ,  l'entant  Jésus  couleur  de 
use ,  et  au'on  vit  pntf  tre  un  lit  en  baldaquin  dans  un  stnet  pa- 
eil,  la  Viecge  était  si  belle  et  si  touchante,  etle  saint  Jean  si 
^•cieux  y  les  têtes  d'aages  si  gaies,  si  animées,  si  vivantes,  qu'on 
le  posvalt  «rvachcr  ses  rc^rds  de  cette  aimable  oomposllion. 
kn  salon  de  1765,  Boucher  exposa  un  grand  nombre  de  jnor- 
aaux,  entre  autres  Jupiêer  tl  Calisto,  Angé^ime  et  JMor  et 
ilnsîeurs  autres  pastorales.  On  peut  voir  dansDûierot  les  criti- 
pKs  dont  ces  iaUeaux  étaient  susceptibles;  mais  le  jugement 
évère  qu'il  porte  de  l'arb'ste  mérite  d'auUnt  plus  d^ètre  cité 
ïue  la  posténté  Ta  confirmé  de  tout  point  :  «  Je  ne  sais,  dit-^il, 
|ue  dire  de  cet  homme-là.  La  d^radation  du  goût ,  de  ia  cou- 
enr,  de  la  composition,  des  caractères,  de  Texpression  du  des- 
în  a  suivi  ^  à  pas  la  dépravation  des  raosurs.  Que  voulez-vous 
rue  cet  artiste  jette  sur  ta  toile  ?  ce  qu'il  a  dans  l'imagination. 
Et  que  feul  avoir  dans  l'imagination  un  homme  qoi  passe  sa 
ie  avec  les  prostituées  du  bas  étage?La  grâce  de  ses  beraères 
Bt  la  grâce  de  la  Favart  dans  Rose  et  Colas;  celle  de  ses  d&ses 
st  empruntée  à  la  Deschamps.  Je  vous  défie  de  trouver  dans 
iule  une  oampaçoe  un  brin  d'herbe  de  ses  paysages.  £t  puis 
oe  confusion  d'oqiets  entassés  les  uns  sur  lesautres^d  déplacés, 
I  disparates  que  cesi  moins  le  tableau  d'un  bomme  sensé  que 
)  rêve  d'un  Ion.  C'est  de  lui  qu'il  a  été  écrit  : 

Vdot  «gri  flonDia,  vans 
Tiogeotar  flpecies  :  «t  nec  pes,  neceapiit.  w 

-Diderot  en  conclut  que  Boucher  n'a  jamais  connu  la  vérité; 
ue  les  idées  de  délicatesse,  d'honnêteté,  d'innocence,  de  simpli- 
Ité  lui  sont  devenues  étrangères;  qu'il  n'a  pas  un  instant  vu  la 
die  nature,  qu'il  ignore  complètement  ces  analogies  fines  et 
ffîées  qui  appellent  surlatoile  les  objets  et  qui  les  bent  par  des 


meetii,  d  C'est  dans  le  même  esprit  qu'on  a  appelé  Boucher  le 


plus  sage  et  plus  reuecm  que 

1er.  On  a  reproché  à  oelui-d  ses  indécentes  nudités  :  il  poussa 
Impudeur  jusqu'à  exposer  au  salon  l'image  de  sa  propre  femme 
ms  aucun  voire.  Un  tel  dévergondage  était  alors  un  moyen  de 
iccès;  et  grâce  à  Boucher  et  à  ses  pareils,  la  peinture  éuitdeve- 
oe  un  art  de  prostitution,  à  rusaèe  des  jeunes  seigneurs  lîber- 
ns.  On  Ta  comparé  encore  à  Crébillon  le  fils  :  c'était  bien  assuré- 
ment les  mêmes  mœurs,  mais  ce  dernier  prenait  quelquefois  ses 
ifies  dans  la  natafe^n<fis  qneBoucber  ne  la  consultait  jamais; 
>à  lo«tprefiidre,Cret)illoa  a  poussé  l'indécence  beawcoup  moins 
«n.  A  la  naoït  de  Carie  Vanloo  (  1765  ) ,  Boucher  fut  nommé 
KOÉMr  peintre  dm  roi  ;  et  l'on  remarque  qu'à  la  première  expo- 
ilien  ^ul  aaivitsa  Jtomiiiation  il  ne  mit  aucun  ouvrage  au  «a- 


longtemps  de  ces  honneurs  artistiques  :  depuis  quelques  années 
il  était  accablé  de  toutes  les  infirnnlés  qui  sont  le  fruit  inévitable 
d'une  vie  consumée  dans  le  travsdl  et  dans  les  plaisirs,  il  aviît 
été  précédé  dans  la  tombe  par  ses  deux  gendres  :  l)eshayes,  jpeiiv- 
tre  d'histoire,  et  par  Baudoin,  peinte  aussi,  mais  à  la  gouacne  et 
en  miniature.  Tous  deux  sont  morts  dans  la  fleur  de  l'âge  ;  le 
second,  qui  s'était  fait  un  petit  genre  lascif  et  malhonnête,  avait 
succombe  comme  son  beau-père  à  tous  les  genres  d'excès.  Les  at- 
tributions de  premier  peintre  du  roi  étaient  alors  trè»-étendues: 
il  était  l'ordonnateur  de  tons  les  ouvrages  de  peinture  et  de 
sculpture  que  Élisait  faire  le  roi  ;  en  oelte  qualité  il  était  le  pro- 
tecteur né  des  artistes ,  ses  confrères.  Carie  Vanloo,  à  qui  avsdt 
succédé  Boucher ,  ne  savait  faire  que  de  beaux  tableaux;  aussi 
ne  se  mêlait-il  d'aucun  détail  de  sa  place  :  il  en  avait  les  honneurs 
et  le  titre;  quant  aux  fonctions ,  elles  étaient  exercées  par  le 
sculpteur  Cochin ,  secrétaire  perpétuel  de  l'académie  de  p^n- 
ture.  Boucher,  infirme  et  caduc,  laissa  les  choses  sur  le  même 
pied  jusqu'à  sa  mort.  Il  gagnait,  dit-on,  50,000  fr.  par  an  avec 
son  pinceau.  Sesouvraeessont  innombrables,  et  nul  peintre  n'a 
plus  exercé  le  burin  des  graveurs.  Ceux  cfui  reproduisaient  le 
plus  habituellement  ses  tableaux  sont  Lebas,  Huquier,  Sain^ 
Non ,  Ravenet,  Pariseau,  et  lui-fnême  avait  grave  avec  esprit 
une  vingtaine  de  morceaux  de  sa  composition.  Quelque  sévère 
que  nous  ayons  été  dans  cette  notice  sur  ses  naœurs  et  son  genve 
de  talent ,  nous  aimons  à  reconnaître  qu'il  était  bomme  dlion- 
nenretd'un  commerce  très-aimable;  enfin,  que  dans  les  pasloaa- 
les  il  €t souvent  preuved'un mérite  réel.  £'iimo«r  moinoimmÊr, 
V  Amour  (dieleur,  la  famine  ence^iUe,  égalent  les  plus  jolies  tx)ni- 
positions  de  Watteau  ;  sa  beUe  ViUage&iee  rappelle  la  mam^ 
de  Grenze.  Et,  en  «net,  pour  être  appelé  le  peintre  des  {[races, 
il  fallait  bien,  malj^ré  tous  ses  défouts,  que  Boucher  possédât  le 
don  qui  est  si  précieux  en  fait  d'art  :  celui  de  plaire.  Maître  bi&k 
dangereux  pour  les  jeunes  gens ,  il  les  séduisait  par  4e  piquant 
et  la  volupté  de  ses  tableaux  ;  en  voulant  l'imiter,  ils  exagé- 
raient ses  fautes  et  devenaient  détestaMes  et  £aiux.  Plus  ûnn 
élève  de  Tacadémie  se  perdit  alors  pour  s'être  livré  à  cetle  séduc- 
tion :  mais  à  pekie  Boucher  eutril  fermé  les  jeux,  au  milieu  de  ses 
succès  et  de  sa  gloire,  il  n'eut  plus  d'admirateurs.  Une  réaction 
salutaire  s'opéra  dans  le  domaine  de  l'art.  Commencée  par 
Doyen, cetteréaction  ou  plut6t  cette  révolntion,qui  devait  élever 
si  haut  l'école  française^  fut  continuée  par  Vien  et  achevée  par 
David.  Depuis  lors,  le  nom  de  Boudier  a  été  frappé  d'une  df- 
oonsidératum  bien  approdiant  du  mépris. 

Gh.  du  ROZOiB. 

BOVCHEB  (Philippe)  ,  né  à  Paris  le  15  septembre  I69t ,  et 
mort  dans  la  même  ville  le  3  janvier  1768.  Il  était  issu  d'une  fa- 
mille de  commerçants  trèsHDOtable.  Ecrivain  oiédiocre,  auteur 
de  plusieurs  ouvrages,  en  partie  restés  manuscrits,  il  prit  une 
grande  part  à  la  polémique  rdigieuse  de  son  temps.  Louvraffe 
qui  te  fit  principalement  coma^re  et  qui  M  donna  quelque  re- 
putation,  smrtont  à  causedes  persécutions  <pi'ilsoulevaoo|itre  son 
auteur ,  c'est  son  écrit  périodique  janséniste ,  les  NauveUes  w- 
cléiia$tique$,  ou  Mém&ire$  wmr  eervir  à  i'hitMre  de  ia  eoniff- 
lulton  VnigenitMi.  Il  fut  obligé  de  s'enfuir  en  fifbliande,  puis 
à  Maéstricfat  où  il  re^  pendant  deux  ans.  Cette  pubKcataon, 
commencée  en  1727,  à  l'occasion  du  concile  d'Embrun,  se  con- 
tinua jusqu'au  delà  de  la  révolution.  Un  moment  interrompue 
en  1792,  elle  traversa  sans  encombre  la  terrible  année  de  1798, 
pour  finir  en  1803.  Pendant  cette  longue  carrière ,  elle  devint 
attemativement  une  arme  pour  ou  contre  cette  fameuse  bulle. 
L'abbé  Boucher,  son  fondateur,  ne  fut  jamais  ordonné  prêtre^ 
il  resta  diacre  jusqu'à  sa  mort.  En  1731,  il  publia  quatre  lettres 
en  faveur  de  miracles  du  diacre  Paris,  sous  le  Utre  de  £elffw 
de  Vabbé  de  tlsle ,  parce  qu'il  se  trouvait  alors  à  l'Isle-Adam. 
Il  publia  encore  plusieurs  autres  lettres  et  différents  petits  psna- 
^lets  centre  les  gaUiemu.  Enfin  il  mourut  de  la  pierre ,  après 
sept  années  de  cruelles  soi^Erances. 

BOUCHEE  D'AB6iS(Âirroiiffi-GjàSPABD)  9  fils  d'un  aveoflt 
au  parlement  de  Paris ,  originaire  de  Lyon ,  naquit  en  1708 , 
exerça  lui-même  la  profession  d'avocat,  devint  conseiller  au  con- 
seil souverain  de  Dombes'on  1763,  puis  conseiller  au  Châteletde 
f^ris,  et  mourut  vers  1780.  On  ade  kd  entre  autres  ouvrages  : 
lo  Trailé  dei  gains  nupHauœ  et  de  mtrvie,  Lyon ,  1738,  in-4*; 
V^Prineipei  s  i«r[fo  numlédu  maHagejnur  eauue  aimpuiuemm, 
Londres,  Paris,  1756,  in^B»;  8*" HUMfe  abrégée  de$  jfoumaaar 
de  jwrieprvdence (  Mercwre  de  Framee,  {uin,  1787);  4»  f)nM 
de  ta  crue  de$  meubles  au-dessus  de  leurprMe,  Paris>  i7ê%  et 
1769,  in-12;  6»  Règles jtour  former  un  avocat,  etc.  ;  6»  Vade 
rural,  Paris,  1749-68,  «  vol.  in^lt,  «t  1774,  5  vol.  in-t«; 
r>  Plusieurs  éditions  augmentées  du  EHeHotmaire  de  dittH,  de 


Ferrière,  Parb^  1749-55-71,  S  vol.  in-i*";  8°  PlOtteurs  éditions 
du  Bêcueiideê  principaiei  queiliom  de  droii,  par  Breionnier, 
Paris,  1752-56-59»  2  vol.  in-12;  9»  Un  mnd  nombre  de  />t<- 
Hrtaiionê  dans  divers  journaux  et  recueils  ;  les  articles  de  juris- 
prudence de  ï Encyclopédie t  à  partir  du  troisième  volume;  les 
articles  des  avocats  célèbres  ajoutés  à  b  dernière  édition  de  Mo- 
réri;  des  notes  sur  VlntlUution  au  droit  ecelétiai'iqueMdesaû- 
ditions  et  corrections  à  Vlnuilulion  an  droit  français^  par  Ar- 

S  DU,  Paris,i755-ei-72,2vol.  in-12.— Boucher  d'Argis  (A. -J.), 
Is  du  précédent,  né  a  Paris  en  1750,  embrassa  la  profes- 
sioD  de  son  père,  et  devint  en  1772  conseiller  au  Châtelet.  Il 


montra  dans  ce  tribunal  un  courage  sublime,  dans  un  temps  où 
le  devoir  semblait  un  acte  d'béroisme  ;  malgré  la  diflicuUé  des 
drcoHstancGS ,  il  ne  perdit  rien  de  son  intégrité  ni  de  son  zèle  à 
faire  entendre  la  vérité.  Il  refusa  cependant ,  à  cause  du  danger 
d'une  pareille  position  à  cette  époque  de  délire ,  la  place  de  lieu- 
tenant civiU  à  laquelle  le  roi  Tavait  nommé  après  la  démission 
de  Talon.  Il  fut  ctiargé  de  faire  à  l'assemblée  constituante  le  rap- 
port des  procédures  relatives  aux  troubles  des  5  et  6  octobre,  et 
ne  balança  point  à  déclarer  que  le  duc  d'Orléans  et  Mirabeau 
étaient  fortement  impliques  dans  cette  affaire.  Ce  fut  encore  lui 
qui  eut  le  courage  de  dénoncer  les  feuilles  incendiaires  de  Marat. 
Cette  conduite  eut  la  récompense  qu'on  pouvait  attendre  dans 
ces  temps  désastreux  :  il  fut  déclaré  suspect  et  condamné  à  mort. 
Il  subitccttecondamnationavec  le  calme  d'une  conscience  pure, 
)e  25  juillet  1794.  On  a  de  lui  :  l"*  Lettres  d'un  magistrat  de 
Paris  à  un  magistrat  de  province ,  sur  le  droit  romain  et  la 
manière  dont  on  renseigne  en  France ^  Paris,  1782,  in-12; 
2^  Observations  sur  les  lois  criminelles  de  France ^  ibid.,  1781, 
iii-^*';  5"  De  V éducation  des  souverains  ou  des  princes  destinés 
à  l'être,  1783,in-8°;  4**  La  bienfaisance  détordre  judiciaire, 
1788,  in-8*'.  L'auteur  établit  dans  ce  discours  la  nécessité  de 
donner  aux  pauvres  des  défenseurs  gratuits,  et  l'obligation 
d*indemniser  les  détenus,  qui,  injustement  accusés,  ont  été  ab- 
sous; 5^  un  ReAseil  d'ordonnances ^  en  18  vol.  in-12.  Camus  a 
eu  part  à  ce  recueil,  qui  est  accompagné  de  notes  satanles  et 
instructives.  Boucher  d'Argis  a  coopéré ,  avec  son  père  et  plu- 
sieurs autres  jurisconsultes,  au  Traité  des  droits,  etc.,  an- 
nexés  en  France  à  chaque  dignité»  etc. ,  publié  par  Guyot  et 
Merlin. 

BOt^cujER  (Jonathan),  théologien  anglican, nécn  1737  dans 
te  comté  de  Cumberland,  et  mort  à  Epsom ,  paroisse  du  comté 
de  Surrey.  Il  était  membre  de  la  société  des  antiquaires  de  Lon- 
dres el résidait  en  qualité  de  missionnaire  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale; la  guerre  qui  éclata  dans  ce  pays  le  fit  rentrer  en 
Angleterre,  où  il  se  livra  à  la  composition  de  quelques  ouvrages. 
Il  occupa  dans  les  dernières  années  de  sa  vie,  et  lorsque  la  mort 
vint  le  surprendre,  la  place  de  recteur  dans  la  paroisse  d'Ëp- 
•om.  Il  publia  quelques  notices  lH0grapbi(]ues  dans  V Histoire 
de  Cumberland ,  par  Hulchinson ,  et  treize  Discours  sur  les 
causes  et  les  résultats  de  la  révolution  d'Amérique,  imprimés 
en  1797.  11  se  proposait  de  composer  un  Glossaire  des  mots 
vieiliis  et  orovinciaux  j  pour  seryxr  6e  supplément  au  diction- 
mtire  de  Johmont  Cet  ouvrage  devait  faire  deux  gros  volumes 
în-4°;  mais  fl  n'eut  le  temps  que  d'en  faire  une  trèis-petite  par- 
*ie,  qui  parut  comme  échantillon  en  1808.  Elle  fait  regretter  que 
Fauteur  n'ait  pointeu  le  temps  d'achever  son  travail. 

BOUCHER  (  Jean-Baptiste-Antoine  ),  ecclésiastique  zélé, 
né  à  Paris  en  1717,  fit  ses  études  au  sénunaire  Saint-Louis  et 
fut  ordonné  prêtre  en  1771.  Attaché  d'abord  à  la  paroisse  Sainte 
Enstache,  il  fut  ensuite  vicaire  des  Saints-Innocents,  paroisse 
8U|>primée  plus  tard.  A\anl  refusé  le  serment  à  la  constitution 
civile  du  clergé,  il  fut  réduit  à  se  cacher,  exerça  le  ministère  se- 
crètement et  rendit  de  erands  services ,  surtout  aux  carmélites 
du  couvent  de  la  rue  d  Enfer,  dont  il  devint  l'aumônier  officiel 
quand  la  religion  put  relever  ses  autels.  De  là  il  fut  mis  en  1810 
a  la  tète  de  la  paroisse  de  Saint-François-Xavier-des-Missions- 
Etrangères,  et  trois  ans  plus  lard  il  devint  curé  de  Saint-Mcrry, 
paroisse  où  il  était  né.  Ici,  comme  partout ,  il  se  distingua  pr 
aon  amour  de  la  retraite ,  de  l'étude  et  par  sa  grande  chanté. 
C'était  un  hommesimpleetdoux,d'uiiebeilestature,(brt  instruit 
tt  ayant  iieaucoup  de  talent  pour  la  chaire.  Il  avait  quatre- 
vingts  ans  quand  il  mourut ,  en  octobre  1827,  regretté  des  |>au- 
▼res  et  estiniéde  tout  le  monde.  Un  concours  immense  de  fidèles 
«ssbta  à  ses  obsèques.  Il  a  publié  :  1""  Vie  de  la  bienheureuse 
êœur  Marie  de  theamatian ,  dite  dans  U  monde  JH "«  Acarie, 
^nversê ,  professe  et  fondatrice  des  carmélites  réformées  de 
France,  Paris,  1800 ,  in-8«  ;  c'est ,  à  notre  jugement ,  la  meil- 
leure histoire  de  Marie  de  l'Incarnation.  Elle  est  suivie  d'un  ap- 
pendice des  écrits  de  la  tiîenheureuse,  de  pièces  justiGratives,  de 
noticQi  nombreuses  et  étendues;  ap  BisiraUê  a  après  les  ewer^ 


BOVCHBHIS. 

cieeêipiriêuêli  de  saint  Ignace,  Paris,  1807,  iD-12«  H  enin 
un  exemplaire  de  ces  deux  ouvrages  au  saint  père,  par  Tentn 
mise  du  cardinal  Spina  ;  3"  Vie  de  sainte  Thérèse ,  Paris ,  m\ 
2  vol.  in-8®,  dédiée  au  cardinal  Fescb,  qui  avait  foomi  à  Faotc^ 
des  documents  inédits  tirés  des  archives  de  la  cour  de  Ruai 

11  coopéra  à  la  publication  de  plusieurs  ouvrages  utiles,  eoti 
autres  à  celle  des  Sermons  de  l'abbé  de  Marolles ,  Paris ,  1791 
2  vol.  in-8**.  Il  a  laissé  en  manuscrit,  des  Sermons,  àesPeM 
gyriques  et  des  Prônes.  Il  préparait  une  édition  des  Lettrttê 
sainte  Thérèse ,  mises  dans  un  ordre  chronologique  et  augma 
tées  de  lettres  de  cette  sainte  inconnues  en  français  :  la  mort  To 
leva  trop  tôt. 

BOUCHER  DE  LA  RICHABDERIE  (GiLLES),  littéflteor.li 

à  Saint-Germain  en  Laye,  en  1753,  se  fit  recevoir  avocat  a 
parlement  de  Paris  et  exerça  cette  profession  jusqu'en  I7tt 
Pendant  sa  retraite  dans  un  domaine  près  de  Melun ,  il  concoi 
rut  à  la  rédaction  des  cahiers  qui  devaient  être  préseatês  pa 
cette  ville  aux  états  généraux.  Depuis  il  fut  nommé  membre  (h 
directoire  du  département  de  Seine-et-Marne,  et,  en  1791,  jogt 
au  tribunal  de  cassation ,  qu'il  eut  l'honneur  de  présider  le  ion 
de  son  installation.  Il  garda  courageusement  cette  place  pendaBl 
la  terreur  jusqu'au  18  fructidor  an  v.  Il  rentra  alors  dans  la  nr 
privée  et  devint  l'un  des  rédacteurs  du  journal  de  la  tittèatan 
rrançaise.  On  ignore  la  date  de  sa  mort.  Il  était  membre  et  k 
société  française  de  l'Afrique  intérieure,  établie  à  Manedit.  Od 
a  de  lui  :  1^  Lettre  sur  les  romans ,  Genève  et  Paris,  iTei,  io- 

12  ;  ^  Analyse  de  la  coutume  générale  d'Artois,  aveeluém^ 
gâtions  des  coutumes  locales,  Paris,  1763,  in-8*»;y  Euttiwtr 
les  capitaineries  royales .  el  sur  celle  des  princes ,  ibW.,  tl«S, 
in-8^.  L'auteur  réclame  la  suppression  de  ces  élabliismraVv 
comme  préjudiciables  à  l'agriculture;  4*"  DetiviftuenetielaTt' 
volution  française  sur  le  caractère  et  les  mcsurs  de  h  nstim, 
ibid.,  1799,  in-8'';  b°  De  la  réorganisation  de  la  réfmhli^ 
d'Athènes,  ibid. ,  1799,  in-8»;  G*"  Bibliothèque  universdU èi 
voyages,  ou  Notice  complète  et  raisonnée  de  tous  les'vo^ 
ancieiu  et  modernes,  ibid. ,  1808,  6  vol.  in-8».  Cet  oo^rw 
coûta  dix  années  de  travaux  à  l'auteur,  qui  s'aida,  comovî 
lavoue,  des  communications  de  plusieurs  savants  et  du  \n\à 
de  M.  Hennin.  Il  avait  promis  un  supplément  qu'il  n'a  |* 
donné. 

BOUCHER  (René),  frère  de  Boucher  de  la  Richarderie, - 
littérateur ,  était  procureur  à  Paris.  Les  luttes  du  paiienin 
contre  le  ministèrcayant  suspendu  le  cours  delà  justice, lifs* 
ploya  ses  loisirs  à  préparer  une  nouvelle  édition  de  Tacite.  P* 
essayer  le  goùl  du  public,  il  fit  paraître  une  traducti<m  ? 
Mœurs  des  Germains  ci  delà  Vie  d  Agrieola,  Paris,  1776,iD-*- 
Malgré  la  vogue  qu'il  cherchait  à  donnera  son  grand  oo«rj 
par  cet  échantillon,  on  trouva  sa  manière  de  traduire  incon" 
sous  le  double  rapport  de  la  fidélité  et  du  style,  et  il  D*y  P*, 
plus.  La  révolution  ouvrit  une  carrière  à  son  ambition.  Noc^ 

iuge  suppléant  en  1792,  il  remplaça  Péthion,  conime  roab 
^aris,  jusqu'à  l'élection  de  son  successeur.  Il  présida  ensuii/- 
section  de  l'Ouest,  fut  condamné  à  mort  pour  avoir  signé  Ht' 
de  marcher  sur  la  convention,  et  parvint  à  se  soustraire  à  u* 
gemcnt.  Ayant  été  amnistié,  il  reprit  ses  fonctions  judiciaire  i 
mourut  à  Paris  en  1811,  dans  un  âge  avancé.  Quelques  bit<'> 
phes  lui  attribuent  Y  Analyse  de  la  coutume  d' Artois  ^  quf  '^ 
mus  donne  à  son  frère. 

BOtXHERAT  (Louis),  chancelier  de  France  sous  Louis îl^ 
naquit  à  Paris  en  1616,  d'une  famille  de  Champagne,  illu-<^ 
par  trois  siècles  de  noblesse,  par  des  charges  et  des  alliance'-^ 
sidérables.  Le  fameux  Kicher  lui  enseigna  le  droit  canooici 
Successivement  conseiller  au  parlement,  maflre  des  requt*' 
intendant  de  Guicnne ,  de  Languedoc,  de  Picardie,  de  OfiJ 
pagne,  conseiller  d'Etal,  trois  fuis  commissaire  du  roi  aui  t^ 
ne  Languedoc,  et  dix  fois  au\  états  de  Bretagne,  il  fut  aft 
parColbertau  conseil  royal  des  finances  établi  en  1667,  el. 
1685,  il  succéda  au  chancelier  de  France  Letellier.  Celte  1*J 
dignité  était  la  récompense  de  cinquante  années  de  seni' 
Letellier  avait  signe  d'une  main  mourante  la  révocation  de  1^ 
de  Nantes;  Boucherai  en  poursuivit^ l'exécution.  Il  nioun- 
1G9D.  On  a  cru  qu'il  avait  traduit  en  vers  les  P$aumt\ 
David. 

BOUCHÈBE  {gramm.)y  s.  f.  celle  qui  vend  de  la  viande  m 
ou  la  femme  d'un  boucher. 

BorcHBBiE  (gramm.) ,  s.  f.  l'endroit  où  un  boucber  i*' 
b(Bufs,  les  moutons,  etc.,  et  l'étal  où  il  en  vend  la  chair  en  àt  ^ 
—  Proverbialement,  fl  n'a  j^as  plus  de  crédit  qu*un  ckii^ 
la  boucherie;  il  n'a  aucun  crédit,  il  ne  peut  rien  dans  ct^  < 
faire.  —  BocCHBBiB»  signifie,  âguréoiimt>  lome,  mèsssc 


BOIJCHES-9V*RHONE. 


(  *^) 


BOCCIlEJ$-»1>C-*RHONE. 


carnage.  Memr,  envoyer  dessoidali  à  la  boucherie ,  les  expo- 
ser à  une  nYorl  presque  certaine. 

BOUCHERIE  {archX  Cest  un  lieu  destiné  à  tueries  bestiaux 
età  vendre  la  viande.  Chez  les  anciens  le  lieu  où  Ton  vendait  s'ap- 
pelait maceilum;  ce  n'était  pas  le  même  que  celui  où  Ton  tuait, 
ït  notre  mot  de  boucherie  ne  représente  pas  exactement  le  mot 
nacellum,  il  traduit  plutôt  celui  de  laniera.  Le  premier  mot 
iésignaildu  reste  généralement  le  marché  aux  viandes,  aux 
poissons  et  autres  comestible^  Plusieurs  écrivains  l'ont  traduit 
par  le  moi- boucherie ,  et  les  obse/vations  que  nous  venons  de 
:onsi^ner  prouvent  que  c'était  avec  quel(|ue  raison.  Sur  une 
fiiéfJaiUe  du  lemps  de  Néron  on  voit  grave  le  frontispice  d'un 
uonumeut  remarquable  qui  laisse  deviner  cette  grandeur  et 
:etle  magniiicence  qui  constituent  le  caractère  de  l'architec- 
urc  romaine.  Il  s'appelait  maceilum  magnum.  On  retrouve 
lans  les  plans  du  Capitole  un  autre  éditice  immense  et  aussi  ri- 
lie  que  le  premier ,  désigné  aussi  par  le  mot  maceilum.  Chez 
es  modernes,  et  surtout  dans  les  petites  villes ,  le  lieu  où  l'on 
ue  les  bestiaux  est  encore  le  même  que  celui  où  on  vend  la 
iaiide.  Ce  sont  là  réellement  les  boucheriee.  Dans  les  petites 
illes  du  midi,  les  bouchers  tuent  cliez  eux,  et  viennent  étaler 
t  vendre  les  viandes  à  la  boucherie  commune.  Les  inconvé- 
licnts  de  l'un  et  l'autre  de  ces  usages  n'ont  pas  besoin  d'être  si- 
:nalé6.  Depuis  une  vingtaine  d'années  on  bâtit  partout  de  vastes 
dillces  destinés  exclusivement  à  la  tuerie.  On  les  a  appelés 
ba{ loirs  {V.  ce  mot). 

BOUCHÉS  (Tuyaux,  Sons)  (mus.),  11  y  a  dans  l'orgue  des 
lyaiix  bouchés  et  des  tuyaux  ouverts.  Les  tuyaux  bouches  n'ont 
ue  la  moitié  de  la  longueur  des  tuyaux  ouverts,  et  par  une  oii- 
erlure  sonnent  à  l'unisson  de  la  note  que  les  autres  rendent  par 
eux,  Ain^Kin  quatre  çieds  bouché  sonne  à  l'unisson  d'un  huit 
icds  ouvert,  un  huit  pieds  bouché  à  l'unisson  d'un  seize  pieds 
uverl,  etc..  Mais  il  y  a  toujours  dans  les  sons  des  tuyaux  bou- 
liés  moins  d'ampleur  et  d'éclat.  —  On  nomme  sons  bouchés 
colla  mano)  ceux  cjue  produit  le  corniste  en  bouchant  d'une 
lanière  plus  ou  moins  complète,  avec  la  main,  le  pavillon  de 
)n  instrument.  Ce  n'est  que  par  l'action  de  la  main  et  celle  de 
embouchure,  habilement  combinées,  que  l'instrumentiste  peut 
laitriser  la  colonne  d'air  qui  se  meut  dans  le  cor,  et  articuler 
es  sons  oue  Temboudiure  seule  ne  rendrait  jamais.  Tous  les 
assages  chromatiques  et  beaucoup  de  passages  diatoniques  ne 
euvent  s'exécuter  qu'au  moyen  de  cette  combinaison  difficile. 
^ssons  bouchés  sont  toujours  plus  faibles  que  les  sons  ouverts  ; 
où  \a  nécessité  d'aiïaiblir  ces  derniers  et  de  renforcer  les  autres, 
►ur  produire  l'égalité  si  précieuse  et  si  rare  des  sons.  Entre 
en  d'autres ^  c'est  la  diCBcolté  la  plus  ardue  de  l'art  du  cor- 
Me.  A.  A. 

BOUCHES  A  FEU  ^aW.  mil,).  C'est  le  terme  général  sous  lequel 
I  comprend  toutes  les  armes  à  feu  non  portatives,  telles  que  ca- 
ms,  mortiers ,  obusiers y  pierriers ,  etc.  iV,  ces  mots),  il  faut 
te  les  matières  employées  à  la  fabrication  des  bouches  à  feu  réu- 
ssent  plusieurs  qualités  :  il  faut^u'elles soient  infusibles  aux  de- 
es  de  chaleur  qu'elles  doivent  éprouver;  indissolubles  dans  les 
ides  que  produit  l'inflammation  de  la  poudre  ;  inoxigénables  à 
ir  ou  l'humidité,  car  les  dimensions  de  la  pièce  s'altéreraient, 
la  justesse  du  tir  en  serait  diminuée;  enfin  il  faut  que  ces  ma- 
res soient  communes  et  à  bas  prix.  Ces  différentes  qualités 
lyant  pu  être  rencontrées  dans  les  métaux  purs,  il  a  fallu  re- 
jrir  à  l'alliage.  Pendant  longtemps  on  s'est  servi  d'un  alliage 
onze  parties  d'étain  à  cent  de  cuivre,  qui  ne  donna  que  des 
jiches  à  feu  de  peu  de  durée.  Des  expériences  faites  à  Turin 
1770  et  1771  prouvèrent  que  des  bouches  à  feu  où  il  entrait 
Qze  parties  d'etain  sur  cent  de  cuivre  et  six  de  laiton  (  alliage 
cuivre  et  de  zinc^  résistaient  à  un  tir  très-prolongé,  sans 
•ouver  la  moindre  détérioration.  D'après  d'autres  expériences 
les  en  France  en  1817,  les  alliages  ternaires,  composés  de 
ital  à  canon  avec  un  à  un  et  demi  de  fer-blanc  pour  cent  ou 
lis  de  zinc ,  donnent ,  coulés  en  sable ,  de  meilleurs  produits 
e  le  bronze  ordinaire  coulé  de  la  même  manière.  Ennn  leg('v 
rai  Allix  pense  qu'il  serait  convenable  d'employer  en  France, 
ur  l'arlillerie  de  terre  comme  pour  celle  de  mer ,  le  fer  fondu 
préférence  au  bronze  (F.  Canon  et  Artillerie). 
BOf7CHES  D'EOLE  (9^0/.),  S.  f.  nom  qu'on  donne  à  des  fis- 
resou  petites  ouvertures  de  montagnes,  d'où  sortent  des  vents 
trémement  froids. 

BOUCHES»DU-RHONE  (  DÊPARTEHENT  DES  )  (  géogr,).  Ce 

parlement,  formé  d'une  partie  delà  basse  Provence,  est  borné 
nord  par  le  département  de  Vaucluse ,  à  l'est  par  celui  du 
r,  au  sud  par  la  Méditerranée,  et  à  l'ouest  par  le  aépartement 
1  Vat,et  tire  son  nom  du  Rhône  qui  y  a  son  embouchure  dans 
Méditernnvée.  11  est  divisé  en  3  arrondissements,  22  cantons^ 

IV. 


108  communes  et  3  arrondissements  électoraux  nommant  cinq 
députés.  Sa  superûcie  est  de  298  lieues  carrées,  et  sa  population 
de  326,502  habitants.  Il  fait  partiede  la  hoitième  d!\ision  mili- 
taire, de  la  dix-neuvième  conservation  forestière,  et  relève  de  la 
cour  royale  et  de  l'archevêché  d' A ix;  il  y  a  deux  cvéchcsà  Arlesct 
à  Marseille,  et,  dans  cette  dernière  ville,  une  église  consistoriale 
réformée  et  une  synagogue  consistoriale.  —  Le  climat  de  ce  dé- 
partement est  très-sec  et  très-chaud;  il  pleut  rarement  en  été; 
le  mislral,  vent  du  nord-ouest,  et  celui  du  nord  occasionnent  un 
changement  subit  dans  la  température.  Le  sol ,  entrecoupé  de 
plaines,  de  rochers,  de  collines,  de  vallées,  d'étangs  et  de  ma- 
rais, présente  presque  partout  un  terrain  aride,  brûlé  par  l'ar- 
deur du  soleil,  qui  exige  de  la  part  du  cultivateur  les  travaux  les 
plus  assidus  pour  le  rendre  fertile.  Les  grains  y  sont  générale- 
ment rares;  les  vins,  au  contraire,  sont  très-abondants .  et  l'on 
cite  les  blancs  de  Cassis  et  de  la  Ciolat.  Grâce  h  la  douceur  de  la 
température,  des  végétaux  qui  dans  les  départements  du  nord 
ne  viennent  qu'à  force  de  soins  y  croissent  spontanément.  Le 
cyprès,  les  lauriers,  les  myrtes  y  forment  des  haies  touffues. 
Le  laurier  rose  orne  le  bord  des  eaux  courantes;  le  grenadier, 
les  cistes,  les  phylirea,  les  pistachiers  poussent  dans  les  creux 
des  rochers  ou  sur  les  coteaux  arides  qui  produisent  aussi  en 
abondance  le  romarin,  la  sauge,  le  thym,  la  lavande  et  d'autres 
plantes  odoriférantes. L'arbousier,  le  chêne  vert,  les  cytises  et 
de  jolis  arbrisseaux  embellissenl  la  cime  des  montagnes;  l'azé- 
rolier  et  le  jujubier  donnent  des  fruits  en  abondance;  les  aman- 
diers, les  Gçuiers,  les  câpriers  et  les  noisetiers  y  sont  aussi  culti- 
vés avec  soin ,  et  les  produits  des  oliviers  sont  une  des  sources 
les  plus  importantes  de  la  ricliesso  agricole.  Les  pâturages  ne 
sont  fréquentés  qu'en  hiver,  et  Ton  porte  à  700,000  le  nombre 
des  bctes  à  laine  qui  y  paissent  dans  celto  saison ,  et  que  les  ex- 
cessives chaleurs  de  l'été  forcent  à  transhumer  à  cette  époque 
vers  les  pâturages  plus  frais  de  l'Isère,  de  la  Drôme,  des  Hautes 
et  Basses-Alpes.  On  compte  le  long  des  côtes  ou  à  Tembouchure 
du  Rhône  seize  lies,  qui  sont  la  Camargue  (  F.  ce  mot) ,  Raton- 
neau,  Pomègue,  Château-d'lf,  P<iumé,Tiboulen, Maires,  Jaros, 
Calaseraigne ,  Riou,  Plainer  et  l'Ile- Verte ,  celle  de  Bericle ,  la 
Bigne,  de  Gloria,  du  Plal-du-Bourg.  La  plupart  sont  peu  impor- 
tantes et  habitées  seulement  par  quelc^ues  familles  de  pécheurs. 
— Le  sol  (terre  de  montagnes)  est  cultivé  par  des  bœufs,  des  mu- 
lets et  des  chevaux.  Il  ne  donne  que  des  récoltes  insuffisantes, 
et  présente  41,027  hectares  de  forêts  et  26,500  hectares  de  vi- 
gnes. On  y  voit  plusieurs  grands  étangs,  entre  autres  celui  de 
Berre  et  celui  de  Valcarès.  Les  marais  occupent  un  grand  espace 
dans  la  partie  sud-ouest. —  Le  rèçne  végétal  donne  des  graines 
en  petite  quantité,  blé,  orçe,  avoine,  peu  de  maïs  et  de  sarra- 
sin ;  des  ponmies  de  terre,  des  légumes,  des  fruits,  des  oli\es,  des 
amandes,  du  tabac,  de  la  garance,  des  tomates, des  aubergines, 
des  vins,  des  ligues,  des  càj>res. — Le  règne  minéral  présente  des 
mines  de  houille,  des  carrières  de  marbre  de  plusieurs  variétés, 
de  stalactites  calcaires  imitant  l'albâtre,  d'ardoises,  de  pierres  à 
plâtre,  de  grès  à  paver  et  à  aiguiser,  de  grès  calcaire,  de  tuf, 
de  la  terre  a  poterie  et  de  la  terre  vitriolique;  des  mines  de  fer 
et  d'alun.  Aix  possède  des  eaux  minérales  et  thermales.— Le  rè- 
ffne  animal  fournit  des  chevaux  en  petit  nombre,  vifs  et  légers  à 
la  course;  des  mulets,  des  d^n^Sy  des  bœufs;  un  grand  nombre 
de  bêles  à  laine  (mérinos,  métis,  indigènes);  beaucoup  de  chè- 
vres; des  vers  à  soie,  grand  objet  d'économie  rurale;  du  thon , 
des  anchois  et  autres  poissons  de  mer  et  d'eau  douce  de  toute 
espèce.  — Sous  le  rapport  industriel,  ce  département  possède 
les  manufactures  de  savon  les  plus  considérables  de  l'Efurope, 
des  fabriques  d'eaux-de-vic  et  esprits ,  d'huile  d'olives  estimée, 
de  soude,  de  garance,  de  produits  chimiques,  de  vinaigre,  de 
parfums,  d'essences,  d'amidon,  de  bougies,  de  di^ps,  de  cuirs, 
de  gasquets,  de  corail  ;  des  ûlatures  de  soie  et  de  coton  ;  des  raf- 
fineries de  sucre  et  de  soufre,  des  verreries,  des  tanneries;  une 
manufacture  royale  de  tabac  j  de  nombreuses  madragues  (»u  pê- 
cheries. —  Le  commerce  embrasse  presque  toutes  Tes  produc- 
tions de  la  nature.  On  exporte  du  savon ,  des  laines  et  étoffes  de 
laine,  de  la  soie,  des  tissus  et  bonneterie  en  soie  et  en  laine, des 
huiles,  des  parfums,  des  essences , des  fruits  secs  et  confits,  des 
vins,  eaux-de-vie,  esprits;  du  vinaigre,  des  anchois,  du  thon 
mariné ,  des  poissons  salés ,  du  soufre ,  du  corail ,  des  produits 
chimiques,  etc.  On  importe  des  toiles  fines,  communes  et  à  voi- 
les; des  cordages,  des  bois  de  construction ,  de  charpente  et  de 
merrain  ;  des  blés,  de  la  soude,  du  goudron ,  du  coton,  du  fer , 
du  cuivre,  des  épiceries,  du  sucre,  etc. ,  et  toutes  les  denrées  du 
Levant  et  des  côtes  d'Afrique.  —  Il  y  a  57  foires  dans  26  com- 
munes. Les  principales  rivières  sont  :  le  Rhône  qui  y  est  naviga- 
ble ,  la  Durance,  la  Touloubre,  l'Arc  et  laNéaune.  Plusieurs  ca- 
naux servent  aux  travaux  de  dessèchement,  aux  irrigations}  et 

i9 


(iU) 


pêiHtsnt»;  U  dmmi^  ^^étf  kaMaalf:  peu  fmt 

fcfifOM  d^ftMMi  H  ciiwiitrqg  4e  i($«n  nfttikmu, — Jktx  i  T. , 
€il  im  €heC4mm  de  wt^méirwimn ;  te»  d»fe  ligg  4e  nmânm  et 
VmmuAkmtmtwà  mmi  :  âétr» ,  ifPi  jnhitils;  ndwi  «Inei; 
ûmréitmmf. S4SM  fcaii&Mte;  aîiCmecs  i|;rsMl  rfa ■vka ;  tares, 
S/^S'  kalMlMU;  iMmkeêr,  S^MS  ImbilMU;  Jl«nif««« ,  7^79 
MmIjiiU;  raeeUe  priticif  Irdo  4oaane»,  cowtree  depoîi 
MO»  Ml^f  oMMtnKttMH  pouf  b  ■■fille  BttrcJMMfa:  PeffroUm, 
UnkMbitMmâ;Hmi0m.6,^^iiMtiUuU;  nMilimiliiitle,  £ibn- 

ra»  de  «nnofi  et  dccJuHMleUei;  Trel^.  3/H4  babîlanU;  diims 
bowlle,—  L'arrofMJmenieotd'ABLeft(r.ia  poorchcfe-lie«x 
de  canloii  :  C*dlM«^ibMnl ,  4,1  $i  lubitaoU;  Effuières, 
9^mri  halNUfiU;  Orgim,  t,itU  habilaoU;  k^  SaémusMari^s 
M  BUf^-Ùamê  ér  ia  O^,  M3  babiUoU,  m  (bod  de  bCaoïar- 
ne;  pMorMes,  wade»  ei  blés  ;  Soémi-BM^,  5,46i  lubîtants; 
TAftjUflOff  (T.  re  non  ).  —  ^Poor  Irt  anUqotésct  la  bonmcs 
eélébrntdeee  d^pertemeot  r,  Pb^weuce.; 

momcuwMmtrMt,  {Wkn-Bkvnwrt),  im^  le  14  octobre  1760, 

à  Cliaiimonl,  eti  Champagms  rntra  d*aberd  dam  la  congréga- 

lion  dfl»Pére«  de  la  doctrine  chnHienne  :  plus  tard,  en  1784,  o'é- 

la»C  ni  engag«^  par  d(^  vrrax  ni  force  d«;  prendre  les  ordres 

Meréi,  il  se  ma na  et  vint  A  Pari^  se  Tooer  à  la  profession  d'insti- 

Meor.  Eo  1791  y  il  fat  nommi^  professeur  au  collège  de  Lisieui, 

•I  oofis«Tva  cette  place  jus<}u'au  décret  de  la  conrentton  du 

15  septembre  I7»«l  qui  suminmait  TuniverRité,  lescolléges  et  les 

•«demies.  I^  *J1  avril  1798,  il  fut  nommé  commissaire  du  direo- 

Inire  evécutif  prés  l'administration  municipale  do  septième 

tfPMidisaemrnt  de  Paris;  il  lit  ensuite  partie  du  bureau  centrai 

do  canton  de  Paris,  et  fut  succcs4iven>ent  chef  de  plosienrs  di- 

Ti8ic»n«  A  la  préfecture  de  police;  dans  toutes  ces  fonctions 

•dminiHtrativcMi  il  se  montra  constamment  plein  d'impartialité 

•t  de  modération.  Admis  k  la  retraite  en  1815^  il  se  retira  dans 

•no  maison  d»  eampaene  à  oUé  de  Chaiflot,  ou  il  est  mort  le 

4  Janvier  1HJ5.  (>n  a  ne  loi  :  1"  Lu  Géographie  nationale,  on 

la  IVaacf  dMtéê  m  déparUmeniê  et  disiricU,  Paris,  1790, 

in-H";  tr  Dfêeripihn  abrégée  de  ta  France,  ou  ta  France 

dMêée  iuiffont  Us  décrrtt  de  l'ae$emblée  nationale .   1790, 

in-H**;  Z'*  Catéehieme  de  la  déclaration  de$  droits  de  l'homme 

et  dn  eitff^rn,  1795,  in-8«;  4"  fouagê  de  milady  Caraven  en 

Crimée  et  à  Conatantinople ,  traduit  de  Fanglais,  sans  nom 

d'aoteur,  Paris,  1791,  in-8";  tir  Notions  élémentaires  de  géo~ 

graphie,  1796,  in-13;  1801, 1803  et  1809,  in-12;  6»  Discours 

sur  tes  moyens  de  perfectionner  l'organisation  de  l'enseigne^ 

•seul  publlcj  1798,  in-8";  1'*  Description  historique  et  géogra- 

jMifue  de  findoustan,  par  G.  Rcnnel.  traduit  de  l'anglais, 

Par»,  1800.  S  vol.  in^«  et  atlas  in-4°.  Debray  lui  attribue 

encore  Ins  Antiquités  poétiques,  1798,  in-S*". 

•orr.NRH  IIVDT1LR8  ^art,  milit.).  Ce  sont  dans  une  ville 
•ssiéffér  le«  personnes  qui  ne  peuvent  servir  à  sa  défense  ;  tels 
sofit  IcH  vieillards,  1rs  femmes  et  les  enfants,  etc.  Vn  comman- 
dant qui  «ait  que  sa  place  est  pourvue  de  peu  de  vivres  doit  pren- 
dre le  pArli  de  se  défaire  de  bonne  heure  des  bouches  inutiles; 
car,  lorM|ue  le  siège  est  formé,  l'assaillant  ne  doit  pas  permettre 
la  âortir  de  ces  personnes,  afin  quelles  aident  à  consommer  les 
vl*rei,  et  que  le  commandant  se  trouve  forcé  de  rendre  la  place 
\}\it%  |»roui|ilenient. 

B4iri:iiF.T  (<'ron.  dom,),  s.  m.  sorte  de  breuvage  qui  se  fait 
a>er  (1<>  l'eau,  du  sucre  et  de  la  cannelle,  bouillis  ensemble; 
aorte  d'hypocras —  H  signifie  aussi,  selon  Bobte,  corde  au  bout 
de»  dri^ges. 

•tirt.HKT  <Lk)  [géogr,),  maison  de  plaisance  prèsd'Etampes, 
etubellio  par  Henri  de  liuénégaud,  secrt'laire  d'État.  Ce  château 
mérite  d'être  cité  parce  qu'il  l'ut  érigé  en  marquisat,  en  faveur 
d\\brahani  l>uquesne,  un  iIcm  plus  grands  hommes  de  mer  que 
la  Fmnce  ait  eu»,  et  que  Icîi  rcndrcs  de  cet  illustre  marin  ,  qui 
eut  le  malheur  de  naître,  de  vivre  et  de  mourir  dans  la  religioa 
réftirmée,  reposent  sur  les  bords  du  fossé,  où  il  fut  inhume  en 
1C88.  nvrr  IxMUf'oup  moins  de  pom[)e  que  ne  le  méritaient  les 
tervin  %  qu'il  nvolt  rendus  &  TEtat. 

MMCllicT  (Jkàk).  est  l'un  des  po^te«  les  plus  féconds  do 
xvr  *mmIi':  n»nleni|M>raiu  do  Grin^ore,  deMellin,  de  Saint- 
ttftj'iu  et  de  CUément  Marot,  ses  peintures  satiriques  ont  sou- 
^nil  toute  In  verve  de  Griiigore,  et  souvent  on  retrouve  dans 
ftiu  i'|»ltrett  la  urÂce  et  le  charme  des  poésies  de  Marot  et  de 
Haiid-tielais.  MathiHireoseinent  tout  cela  est  noyé  dans  des  di* 
grriiioua  iiilenuinablcsct  dans  un  verbiage  qui  rend  impossible 


ib(^ 


b  kxtmn  wmnt  et  i»  pota».   Ob  s'a 
les  délaâs  qa'oe  a  pu  trouver  éfors  da 
à  ruilkij  CB  i47«:  i  dk  dans 
c  L*aBMrU75,  le  pciiidliè»eiMpr< 

■alardlr  ci  tégitiniel  »  Mais'alon  T 
M  35  oaan;  c'est  ëoBchâcB  aaSOjaMcri^ 
lU  toi pbôr  répoqve  de  9  ■aiasatg.  D eiak  ikétf^ 
pr^CBreorâ  Mijcrs;  fl  leperdit 
la  Mdlede  sa  «èf«,  OTi  In  il 
q«e  aérieasa.  Il  fsnya  d^ahoni  d- 
et  T  floBkita  wmt  pbce  à  b  focs  banorabèe  et  ~ 
leôtathci  ayant  édmé,  i  se  Rsigm  à  smie  la  pnêtami 
•00  père,  et  nalm  r  iBcoaiipatibtlité  des  ofxapMîatts  m'i  i  ^ 
posant  avec  rètflde des  bdlfS-leU ras,  il  ae  lann  poser  tr<j 
asMz  de  loisir  poar  conpoaer  les  Domlwcui.  oavfigcs  qai  % 
sortis  de  sa  plawf.  Ao  reste,  les  malbesrs  de  sa  patrie  fH 
fcrcnt  aoo  pnidunt  à  rétade  ;  la  peste  afilim  la  ^iilede  h^ 
à  plosieors  reprises,  et  forcé  de  se  retirer  à  a  campagaf,  d« 
dô  alEûres  et  do  commerce  do  monde,  il  ooBsacra  leoi  «  ■ 
tants  à  l'étude,  et  inspira  à  ses  coateeaponiiB  ans  «fcsti 
pour  iûre  dire  à  Ton  d*eax  : 

Jean  Bovcbel  est  lioonBe  savaat. 
Point  n'en  voy  qw  aiUe  devant. 

• 

Le  premier  de  ses  ouvrages  est  :  L'Àmomrems  Êmm  m 
espoir  :  c'est  on  recueil  de  plusieurs  pièces  dont  ffodqaeHWfl 
sont  de  sa  jeunesse.  On  y  trouve  entre  autres  *.LB(Wflai«(< 
des  Etats  sur  le  voyage  H  la  guerre  de  NafUs ,  lAnsè»  i 
Qiaries  VIII  par  Jean  Boochet  lors  des  tentatives  nr)^fa« 
poor  arriver  a  la  com^.  Qo'il  nous  soit  permis  de  te  hisn 
enomérer  loi-même  ses  travaux  dans  Tordre  de  kor  (xsap 
sition: 

Le  premier  fot  les  Eegnartb  travertéms. 
Van  mil  cinq  cens ,  qu'avoii  vingt  et  cinq  -~ 
Ou  Ceu  Térard  pour  ma  tiinple  jeuocsK 
Changea  le  dob  ,  ce  fut  à  lui  finesse. 
L'intitulant  au  nom  de  monsieur  Bnind. 


Secondement  feU  Yhistoi're  à  Chutire 

Roy  des  François ,  et  sans  me  vouloir  taire, 

Feis  par  après  sa  déploration 

De  saincte  E^se ,  et  par  affection 

Feis  quartemenl  le  Chappelet  des  princes  , 

Fait  par  rondeauU.  aulcuns  bons,  aoltres  minces. 

Et  par  après  le  cantigue  diclay 

Ou  mains  bons  mots  à  Jésus-Christ  dicl  ay. 

Et  à  ses  saincts  ;  puis  feis  plusieurs  ballades 

Et  mains  rondeaux,  non  pour  les  gens  malades 

Du  mal  d*aymer,  mais  pour  les  gens  dérvols 

Prenans  plaisir  à  lire  divins  mots. 

Une  ceuTre  après  fut  par  moy  eonaoounée  , 
Le  Temple  dit  de  bonne  renommée. 
Le  Labyrinthe  (tis  de  fortune  après 
Ou  les  labeurs  du  monde  on  veoit  bien  prêt. 
L'ouvrage  après  que  je  feis  le  plus  proche. 
Le  Chet-alier  fut  nommé  sans  reproche^ 
Dix  ans  avant  j'avoîs  commence 
Ung  aiilti  e  livre ,  ou  me  suis  avancé 
Escrire  au  vray  mainte  histoire  certaine. 
Dont  le  tillre  est  Annales  dt Aquitaine  ; 
Que  mis  a  fin  Fan  prochain  précédent 
Le  Chevalier  qui  lui  fut  succèdent. 
Après  je  mis  voire  snus  maints  paraphes 
Des  rofs  françoys  au  looç  les  Epitapkes, 
Qu'i  monseigneur  le  dauphin  prèsentaj 
A.  Boonivet  ;  encore  à  présent  ay 
Aultre  traicté  poor  loi  qui  est  en  lame  ; 
Finalement  des  Triomphes  de  lame 
Fut  fairt  présent  à  la  reine  en  passant 
Près  de  Poitiers,  laquelle  aliois  trassant. 


On  voit  par  ces  vers  que  Bouchet  n'était  pas  seuleiiieDtJ 
mais  encore  historien.  Nous  devons  ajouter  cpie  ses  ^ 
d'Aquitaine  et  sa  Vie  du  chevalier  sans  reproché  ofr 
rhislorien  un  véritable  intérêt.  Le  dernier  oavra^  é 
Bouchet  est  intitulé  :  Triomphes  du  roy  Irtff-cfcrdiMv 
mitasanl  ei  invietissiwM  François  /«'  de  ce  faom,  ea 
la  différence  des  nobles.  Le  privilège  est  daté  de  1647.  C 
contredit  celui  de  ses  ouvrages  où  Ton  retromre  le  1 
traces  de  son  talent.  Le  recueil  de  se^épIlres^inipriiDé  à 
en  1545»  in-lbl.,  oontâent  ao  contraire  œ  qa*it  a  ftit  « 


( 

eroaitimble.  Il  est  divisé  en  deux  parUes  :  la  première 
oolient  les  épMres  morales,  au  nombre  de  TÎngl-cinq  ;  la  se- 
oode,  ses  épitres  familières,  an  nombre  de  cent  vingt-sept. 
>tte  dernière  partie  est  poor  rbisloire  littéraire  dn  tyi^  siècle 
i'nne  vériuble  importance.  Non-sealement  Boacbet  s'y  occupe 
■Hroème  à  chaque  insUnt  de  la  littérature  de  son  époc|ue  et 
les  poêles  ses  contemporains,  mais  H  y  insère  souvent  des  eçfitts 
le  CCS  derniers,  et  nous  lui  devons  la  connaissance  de  plusieurs 
loêtes  dont  le  nom  et  les  oravres  noos  auraient  été,  sans  lui, 
oonpl^ement  inconnus.  P.  Pakis  (de  l'Institut) 

IMHJCBET  (GcfLLAiJBB),  slcur  de  Brocourt,  d*une  famille 
rimprimeursde  Poitiers,  ou  il  naquit  en  i526,  y  fut  libraire,  puis 
age-coosul.  Il  est  auteur  des  Séréet  de  Gniihume  B^uehei, 
[u'il  imprima  lui-même,  l584,in-4°;  réimprimées  à  Lyon,  en 
695,  3  vol.  in-i6;  Paris,  teOB,  3  vol.  in-t2  ;  Rouen,  i635,  et 
634,  3  Tol.  iB-8»;  cette  dernière  édition  est  la  plus  complète. 
!e  livre,  d^ié  à  messieurs  les  marchands  de  la  ville  de  Poitiers, 
st  un  recueil  de  discours  farcis  de  toutes  sortes  de  plaisanteries 
t  de  quolibets  souvent  asseï  fades,  et  dont  les  meilleurs  ont 
lé  pillés  par  une  infinité  d'auteurs  qui  sont  venus  depuis.  Les 
bsoénitès  grossières  y  sont  asses  fréquentes. 

BOUGHET  (René),  sieur  d'Ambillon,  né  à  Poitiers  dans  le 
:vi*  siècle,  exerçait  une  petite  charge  de  judicature  dans  une 
»rovincc  éloignée  de  Paris.  Rob.  Etienne  a  publié  de  lui  (Piiris, 
609)  6  vol.  m-8*»,  contenant  :  La  Sidère,  pastorale,  plus  les 
Imaurs  de  Sidère,  de  Pasithée  et  autres  poésies.  —  Bolxhet 
Facques),  d*Ambillon,  son  frère,  avocat  au  parlement  de  Bre- 
igne,  faisait  aussi  des  yers;  mais  ses  ouvrages  n*ont  ps  été 
nprimés.  —  BouCHsr  (Pierre),  né  à  la  Rochelle  dans  le  XTi* 
lèclb,  a  traduit  du  latin,  de  Jean  Olivier,  évéque  d*Angers, 
0  vers  français  :  la  Pandore ,  ou  Description  delajable  et  fiction 
oétique  de  ^origine  des  femmes,  cause  des  maux  qui  sont 
urvenus  au  monde,  Poitiers,  1518,  in-8®. 

BOUCHET  f  Jean  du),  mort  en  1684,  âgé  de  85  ans,  avait  été 
hevalier  de  1  ordre  du  roi ,  conseiller  et  maître  dliôtcl  ordi- 
aire  de  sa  majesté.  II  a  laissé  les  ouvrages  suivants  :  1**  Véri- 
able  origine  de  la  seconde  et  troisième  lignées  de  la  maison 
le  France,  Paris,  1646  et  1661,  in-foL;  2«  Histoire  généalo- 


«-IUI.  uc  AiA  icuiiit:^!  o-  lavie  ^eneawgique  aes  anciens  f7i- 
omtesdeia  Marche,  Paris,  1682.  in-fol.;  6°  Histoire  de  Louis 
e  Bourbon,  premier  due  de  Montpensier,  par  Lustureau, 
Dbfiée  par  d  u  Bonchet,  avec  des  additions  fort  étendues,  1642, 
i-4o,  et  1645,  in-8«. 

BOUCHET  DE  LA  GETlÈBE  (FraNÇOIS-JeaN-BaPTISTE), 

é  â  Niort  le  23  juin  1737,  devint  un  habile  amateur  de  chevaux» 
I  fut  nommé  par  le  ministre  de  la  guerre  inspecteur  des  haras, 
t  charj^é  plus  tard  d*aller  chercher  des  étalons  en  Allemagne, 
Q  Italie  et  en  Turquie.  Les  comités  de  la  guerre,  de  Tagricul- 
ire  et  de  salut  public  lui  demandèrent  de  concert  des  plans 
Dur  organiser  les  haras.  Le  gouvernement  le  créa  inspecteur 
e  dépote  d'étalons,  et  ordonna  en  4798  l'impression  aun  de 
ss  ouvrages,  qui  parut  sous  ce  titre  :  Observations  sur  les 
ifférentes  qualités  du  sol  de  la  France,  relativement  à  la 
\eilleure  propagation  des  races  des  chevaux.  D  mourut  à  Paris 
1 11  mai  1801.  lia  laissé  plusieurs  manuscrits. 

BG4JCHETEL.  OU  BOCHETEL.  (GUILLAUME),  oriffinaûre  du 
. -r     .^^.»»»..^».i..  ^^     r..»  «^ r- |er  commiS- 

débattrc  les 
Henri  II 


U7  )  BOVGBON.j 

eompilatiom  d^ifius  les  commentateurs  sur  la  emUumede  Fa>> 
tùu,  Poitiers,  17^7;  Paris,  1736^  in-fol.,  2  vol.  ;  '^'^  Traité  deê 
successions  contractuelles,  Poitiers,  1727,  in-4". 

BOUCH1S  (marine),  s.  m.  la  plus  grande  largeur  d>in  vais- 
seau de  dehors  en  dedans,  c'est-a-dirc  au  mottre-ban  ;  endroit 
où  se  mettent  les  côtes  d*un  vaisseau. 

BaUCBlB,  BENDEB-BOVCHIB  OU  ABOUGHIB  (tf^e^.),  ville 

de  Perse,  le  port  le  plus  important  de  cet  Etat  dans  le  golfe  Per- 
sîque.  Elle  est  située  sur  une  presqu'île  et  entourée  d^une  mu- 
raille flanquée  de  tours  et  percée  de  deux  portes.  On  y  compte 
environ  huit  cents  maisons  assrà  mal  bâties,  sept  mosquées» 
deux  caravansérais  et  deux  bains.  Son  port  est  bon,  mais  d'ooe 
entrée  difficile,  excepté  pour  les  navires  tirant  moins  de  doBxe 
pieds  d*e«u.  Le  commerce  y  est  iinportant  et  a  principalemettl 
ueu  avec  Tlnde.  Il  consiste  en  denrées  et  étoffes  de  ces  contrées, 
en  échange  d^quelles  on  prend  divers  produits  du  pays.  Da 
reste,  le  séjour  de  Bouchir  est  très-désagréaWe,  à  cause  de  1» 
chaleur  de  son  climat,  de  Taridité  de  son  territoire,  des  veats 
violents  qui  le  balayent.  La  compagnie  des  Indes  orientales  j 
entretient  un  agent  :  elle  y  a  envoyé,  en  1838y  une  expédition 
de  cinq  à  six  mille  ciu^yes  (soldats  indiens)  pour  observer  les 
mouvements  du  sbàh  de  Perse  versHérat.  Boucbir  a  15,000  ha- 
bitants. Latitude  nord,  28»  58';  longitude  est,  48«  20*. 

BOUCiioiR  {écon.  dom.),  s.  m.  grande  plaque  de  fer  qui  sert 
à  fermer  la  bouche  d'un  four.  "5  !• 

BOOmoN  {gramm,,  écon.  dont.,  tecknolX  s.  m.  ce  qui  sertà 
boucher  une  bouteille  ou  quelque  autre  vase  de  même  nature.  — 
Faire  sauter  le  bouchon,  faire  partir  avec  bruit  le  bouchon  qui 
ferme  une  bouteille  de  vin  fumeux,  tel  que  le  vin  de  Champa- 

§ne  mousseux.  —  Bouchon  de  paille,  bouchon  de  foin,  poignée 
e  paille  tortillée  ou  de  foin  tortillé.— Boucftow  de  Unge,  paquet 
de  linge  tortillé.  Mettre  du  linge  en  bouchon,  le  chiffonner  et  le 
mettre  tout  en  un  tas.  —  Figur.  et  fom..  Mon  petit  bouchon^ 
terme  de  caresse;  il  est  vieux.  —  BorcBOîf  se  dit  aussi  d'un  ra- 
meau de  verdure,  d'une  couronne  de  lierre  ou  de  quelque  autre 
signe  qu'on  attache  à  une  maison  pour  faire  connaître  qu'on  y 
vend  du  vin.  Il  se  dit  quelquefois,  par  extension,  du  cabaret 
même.  —  Bouchon  est  encore  le  nom  d^e  sorte  de  laine  d'An- 
gleterre.— Bouchon  se  dit,  dans  les  manufectares  de  soieries,  det 
inégalités  et  grosseurs  qui  se  trouvent  dans  le  fil  sortant  de  des- 
sus le  cocon  et  de  dedans  la  bassine.  —  Les  horfo^ers  nomment 
bouchon  de  contrepoienee  une  petite  pièce  de  laiton  qui  entra 
dans  la  contrepotence  d'une  montre.  —  Bouchon  se  dit  encore 
d'un  paquet  de  toiles  de  chenilles  où  ces  insectes  s'enveloppent 
pour  passer  l'hiver. 

BOITCHON-DUBOUBNIAL  (Henri),  né  à  Toul  en  174»,  fut 
admis  dans  les  ponts-et-cbaussées,  fut  ingénieur  dans  les  pro- 
rinces et  charge  de  la  direction  de  plusieurs  travaux  importants. 
Envoyé  à  la  cour  d'Espagne  qui  avait  demandé  des  ingénieurs 
ft*ançais,  il  obtint  une  cliaîre  à  l'école  royale  militaire  de  Port- 
Sainte-Marie.  Dans  ses  excursions  aux  enrirons  de  Cadix  il  re- 
trouva les  restes  du  canal  construit  par  les  Romains  pour  ame- 
ner dans  cette  ville  les  eaux  du  Tempul  à  travers  vingt  lieues 
de  montagnes.  La  mortde  Charles  III  arrêta  l'exécution  du  plan 
qu'il  avait  présenté  pour  la  restauration  de  cet  aqueduc.  De  re^- 
tour  en  France  au  moment  où  les  notables  étaient  assemblés 
pour  aviser  aux  moyens  de  combler  le  déficit  du  trésor  royal,  il 
publia,  en  cette  occasion,  une  brochure  intitulée  :  Ccnsidérmiiênt 
sur  les  finoMces,  1788,  in-8<>.  An  temps  de  la  terreur,  il  fut  en^ 
prisonné  comme  suspect,  et  composa,  pendant  sa  captivité,  une 
traduction  du  roman  de  Don  Q^hotte.  Rendu  à  la  liberté,  OB 


l'avait  chargé  de  rétablir  fe  pont  de  Sèvres;  OMis  le  manque dt 

_ 1558.  On  j  fonds  pour  payer  Im  ouvriers  ne  lui  permit  pas  d'exécuter  cettt 

d  attribue  :  1*"  Ordre  et  [orme  de  l'entrée  de  la  reine  Eléonore    entreprise.  Dubournial  est  mort  dans  la  misère,  à  Paris,  vers 

'     la  fin  de  1828.  On  a  de  hn,  outre  l'opuscule  sur  les  finances^ 

dont  on  a  parlé  :  1**  Conssâira^osu  sut  Us  fimanees,sur  la  dette 


chareea  de  veiller  à  son  exécution.  Il  mourut  en  1558.  On 
J  attribue  :  1**  Ordre  et  forme  de  l'entrée  de  la  reine  Eléonore 
'Autriche  en  la  ville  de  Paris,  et  de  son  sacre  et  couronnement 
Saini'Denis,  le  5  mars  1530,  Paris,  1532,  in-4"  ;  2*»  Fable  dé 
\iblis  et  Caunus,  imitation  d'Oride  ;  S*'  Ballade  tirée  d'uns 
égû  de  Properce  et  ci'autres  pièces  /  4°  Une  traduction  de 
Éécube  d'Euripide. 

BOUCHS-TROU  (gram».),  s.  m.  ternie  de  dénigrement.  Il 
i  dit  d'une  personne  qui  ne  sert  qu'à  faire  nombre,  à  laquelle 
n  n'a  recours  qu'au  besoin  pour  remplir,  tant  bien  c|ue  mal, 
n  emploi  vacant.  —  Bouchb-trou  se  dit  encore  familièrement 
e  tout  ce  qui  peut  rem|ilir  un  vide  dans  un  appartement,  sans 
tre  d'une  grande  utilité. 

bouchbtcb£  [écon.  rust.)^  s.  f.  Il  se  dit  de  tout  ce  oui  sert 

boucher  l'entrée  d'un  pré,  d'une  terre,  poBr  empêcher  les 
lestiaux  d'y  pénétrer;  fossé,  barrière. 

BoucHBiiL  (Jo6Bra),  savaot  jurisconsulte,  moural  en  4706 
bms  la  Basse-Marcbe,  à  l'âge  de  67  ans.  On  ade  loi  :  Corpêet 


publique,  sut  la  nécessité  et  sur  les  moyens  de  créer  un  milliard 
en  papier-memnaie.  aussi  solide  et  plus  précieux  ipse  Vor,  qui, 
employé  à  payer  l'arriéré  eutuel,  steonéercsU  d'autant  ftn- 
éuHrie,  rmgriculture  et  le  eomwurce  de  la  France,  Paris,  in-8«» 
de  62 pages;  2*  Don  Quéekotm,  4887, 8  vol.  in-l2 ;  3-  Persil 
H  Sigism^néê,  Paris,  1800,  6  vol.  in-l8  ;  4»  Le  Mari  trop  eu- 
nViMT,  nouvelle  tirée  de  Don  Quichotte,  Paris,  «80»,  in-12. 
Ces  trois  ouvrages- éuient  des  traductions  des  œuvres  choisie» 
de  Corantes.  En  1822,  Boocbon  annonça  la  traduction  des 
œuTres  complètes  de  Cervantes  en  12  vol.  in-8».  Il  n'en  a  paru 
amcÙLi  \t  Don  QuichoUe  en  4  vol.  et  Persilé»  en  2  vol.  Les 
Nouvelkt  choisies  de  Cervantes,  traduites  par  Bouchon,  Paris, 
1825,  in-52,  font  partie  de  la  Celleriion  des  ehefs-étesuvre  des 
cUmiquê$  étrangers.  On  a  publié,  après  sa  mort.  Don  Qui- 


BornciCT. 


(148) 


môucicAinr. 


ekoiir  fi  Saneho  Pan^  à  Paru  m  1838,  )Mir  mn  octo^nmire 
paralytiqiu  qui  ne  voit  pias  comme  autrefois  et  qui  ne  $e  croit 
pas  moins  stgf,  Paris,  IH28,  iit-li. 

BOCCHOXXBft  [gramm.,  etc.  ,  v.  a.raHtreen  bouchon,  chif- 
Tonner.  —  BorcHOXXEK  r>  cheval,  le  froUcr  avec  un  bouchon 
de  paille.  —  Boichonnek  se  dil  encore  pour  roeUre  un  bou- 
chon de  paille  à  U  queue  d'un  cheval  ou  a  «Fautres  objets  pour 
indiquer  qu  ils  soiil  à  vendre.  —  BorcH(»\\EA  signiue  aussi, 
famJliiTcincnt,  cajoler,  caresser.  Dans  ce  sens  il  est  vieux,  et  ue 
se  disait  guère  qu  en  parlant  des  enfants. 

BorcHOXXiEft  tecknol.  -,  s.  m.  celui  qui  fait,  qui  vend  des 
buocfaons  de  Hège  pour  les  bouteilles. 

sorcBOT  Kpécàîe) ,  s,  m.  parc  construit  sur  les  grèves  ou  le 
long  des  cMes  de  la  mer  pour  arrêter  le  poisson.  —  BorcHOT 
se  dit  au  si  d'une  espèce  delang  pratiqué  sur  les  rivages  de  la 
nœr.qne  l'on  remplit  d'eau  douce,  et  qui  sert  à  mettre  les  mou- 
les que  Ton  veut  (aire  multiplier. 

BOCcnioT  vLtoPOLD  ,  nc  à  .Nancy  au  commencement  du 
xvin*  siècle,  embrassa  l'état  ecclésiastique,  devint  aumônier  de 
la  duchesse  douairière  de  Lorraine  et  fut  pourvu  d*un  canonicat 
à  Pont-â  Mousson.  Il  s'occupa  modestement  toute  sa  vie  à  amé- 
liorer et  à  simplifier  les  méthodes  d'enseignement,  et  surtout 
l'enseignement  élémentaire.  11  mourut  à  Pont-à- Mousson  en 
tT66,  après  une  vie  consacrée  tout  entière  au  travail  et  à  ses  de- 
voirs religieux.  Nous  avons  de  lui  :  I"  Traité  de  deux  imperfec- 
tions de  la  langue  française,  Paris,  1750,  in-li;  2°  Rudiment 
français  à  Cusa^e  de  lajeunetse  des  deux  sexes,  pour  appren- 
dre en  peu  de  temps  la  langue  française  pir  règles,  Paris, 
t759,in-l2;  ^i'*  ABC  royal,  où  l'art  d'apprendre  à  lire  sans  épe- 
Ur  ni  (es  voyelles  ni  les  consonnes.  Pans,  1759,  et  Nancy,  1 76i , 
in-15;  i^  Différence  entre  la  grammaire  et  la  grammaire  géné- 
rale raisonnée,  Ponl-à-Mousson,  1760,  in-i2;  5"  VArt  nouvel- 
hmeniintyenté  pour  enseigner  à  lire,  etc.,,  Pont-à-Mousson, 
I75t»  in-li.  Le  roi  Stanislas  lui  permit  deprendre  douze  enfants 
dans  les  diverses  écoles  de  .Nancy,  auxquels  il  apprit  en  peu  de 
temps  la  lecture,  la  grammaire  et  la  prononciation  ;  6"  Progres- 
sion de  la  grammaire  à  la  logique,  Paris,  1763,  in-4« . 

BOCCHRAIE  hist.  nat.).  On  donne  ce  nom,  dans  nos  cam- 
pagnes, à  l'engoulevent,  caprimulgus  eu'ropœas  (  F.  Engou- 

LBVETTj. 

BouciCArriJEAX  LE  Meixgre),  né  à  Tours  en  1364,  avait 
pour  père  Jean  le  Meingre,  surnommé  le  Brave ,  que  sa  valeur 
avait  élevé  au  grade  de  maréchal  de  France,  et  à  qui  son  carac- 
tère vif,  gai,  résolu  avait  mérité,  paresbattement,  dit  Brantùnie, 
l'autre  surnom  de  Bouciciut,  qui  devint  héréditaire  dans  sa 
maison.  Jean  Boucicaut,  deuxième  du  nom,  qui  fait  l'objet  de 
cet  article,  résume  dans  sa  personne  toute  la  prouesse  d'un  che- 
▼alier  français  de  cette  époque.  Son  père,  qui  avait  été  l'un  des 
négociateurs  du  traité  de  Bréligny.  en  1360,  et  l'ami  intime  de 
Jehan  de  Sainlré,  la  perle  de  la  chevalerie,  avait  donné  lieu  à 
ce  dicton  : 

Quant  vient  à  un  assault, 
MieuU  vaut  Sainlré  que  Boussiquault  ; 

Mais  quand  vient  à  un  traité, 
Mieulx  vaut  Boussi(|nauU  que  Sainlré. 

Le  fils  fut,  dès  son  plus  jeune  âge,  placé  par  le  roi  Charles  V  en 
qualité  d'enfant  d'honneur  auprès  du  dauphin  Charles  VI  • 
«lais,  d.H  l'âge  de  douxe  ans,  il  obtint  la  permission  de  faire  sa 
première  campagne  en  Normandie  contre  le  roi  de  Navarre,  sous 
le  duc  de  Bourbon,  c|ui  avait  choisi  Boucicaut  pour  son  frère 
d'ai^mes.  Après  avoir  ainsi  glorieusement  porté  le  harnois, 
qu'il  endossa  de  si  bonne  grâce  qu'il  n'en  estoit  pas  plus  em^ 
barrasse  que  de  ses  membres,  Boucicaut  fut  contraint  de  reve- 
nir passer  encore  quelque  temps  auprès  du  dauphin;  mais  bien- 
tôt ennuyé  de  l'oisiveté,  il  obtint  de  nouveau  la  permission  d'al- 
ler Kuern)yer  contre  les  Anglais.  Son  courage  et  ses  exploits  le 
lirait  <li  linguor  non-seulement  de  ce  prince,  mais  du  vaillant 
duc  de  B'iurgogne  surnommé  le  Hardi  et  du  cimnétable  Du- 
gi:esclin.  Comme  sa  valeur  était  relevée  par  sa  bonne  mine  et 
qu'il  estait  d'une  humeur  charmante  en  compagnie,  il  devint 
le  favori  dos  dames  et  damoiselles  les  plus  distinguées  de  la 
c,  îir.  IK)ué  do  toutes  les  vertus  d'un  vrai  chevalier,  en  honorant 
lo  :lrv  lo^i  daines  il  n'en  aima  jamais  qu'une  seule;  il  lui  avait 

belles 

ntoinetle 

par  re- 


douê  des  plus  heureuses  dispositions,  il  devint  le  plus 
des  jeunes  nobles  de  son  temps,  a  Joyeux,  joli,  chant 
»  sracieux,  dit  la  chroniaue»  il  fit  des  ballades,  des  rond 
i>  des  virelais  et  des  complaintes.  i>  Nul  chevalier  ne  le  su 
sait  par  son  adresse  et  sa  vigueur  dans  les  exercices  milita 
pour  lui  c'était  un  jeu  de  courir  tout  armé  et  à  pied,  de  da 
couvert  d*uiie  armure  d'acier,  de  sauter  sur  les  épaules 
cavalier  qui  lui  tendait  seulement  la  main.  Quand  le  jeu 
Charles  v  1  marcha  contre  les  Flamands  révoltés  contre 
de  Mâle,  leur  comte,  en  13B3,  Boucicaut  l'accompagna 
cette  expédition.  Fait  chevalier  par  le  duc  de  Bourbon  la  \ 
de  la  bataille  de  Rosebecque,  il  justifia  cet  honneur  en  tuaul 
sa  main  un  Flamand  d'une  taille  gigantesque.  De  là,  pt 
jeune  vainqueur,  que  l'on  comparait  à  David  renversant 
liath,  cette  devise  :  Sterno  gigantes.  Après  cette  campa 
tandis  que  le  roi  et  les  principaux  seigneurs  retournaient  a 
ris  oour  se  livrer  au  repos  et  au  plaisir,  Tinfatigable  Bofirii 
fit  oeux  voyages  en  Prusse,  où  il  acquit  beaucoup  de  gloire 
combattant  les  infidèles  sous  la  bannière  des  chevaliers  irut^ 
ques.  A  son  retour  en  France,  il  suivit  le  duc  de  fiourbuit 
Poitou  et  en  Guyenne  contre  les  Anglais.  Bientôt  ce  prit 
laissa  comme  son  lieutenant-général  dans  ce  pays.  LesAn^l 
renfermés  dans  leurs  garnisons,  donnaient  peu  d'occapaimii 
sa  valeur;  Boucicaut  envoya  défier  le  sire  Sicard  de  la  fianl| 
qui  était  en  grande  réputation  parmi  les  chevalien  d'Xnfii 
terre,  et  le  vainquit  à  la  joule,  lise  mesura  avec  le  toème.swrrs, 
près  de  Calais,  contre  Pierre  de  Courtenay  et  Thonus  HilM. 
Peu  de  temps  après,  envoyé  en  Espagne  comme  nêfocialrar 
|>our  renouveler  l'ancienne  alliance  de  la  France  ï>ec  U  Os- 
tille,  il  s'acquitta  dignement  de  cette  ambassade.  V>e\»(mDtv 
cette  devise  :  Une  flèche  dans  le  but  :  Mittentis  cota$«fiindii 
Pendant  son  séjour  en  Espagne,  il  défia  encore  les  Anglais  qt 
se  trouvaient  à  la  courdeCastille;  mais  ils  refusèrent  le  d^ti.r 
le  seigneur  de  Chàteau-Neuf,  qui  avait  entrepris  de  se  bai* 
avec  vingt  de  ses  compagnons  contre  Boucicaut  et  vingt  Fn^ 
çais,  n'osa  en  venir  aux  mains.  Charles  VI  le  fil  alors  capiU}>; 
de  cent  hommes  d'armes  ;  mais  incapable  de  repos  tant  au'il' 
avait  de  la  gloire  à  acquérir,  le  jeune  héros,  accompagné  tle  "i 
Rognant  de  Roye,  son  frère  d'armes,  fit  un  voyage  en  Turtfj 
et  de  là  en  Hongrie,  où  ils  trouvèrent  plus  d'une  occasion  tu  • 
signaler  contre  les  Ottomans.  A  leur  retour  en  France,  iUî<^ 
rent  part  aux  fêles  brillantes  qui  furent  célébrées  à  l'occasino  * 
couronnement  d'isabeau  de  Bavière  (1589).  A  la  fin  d'un  irp 
que  le  roi  Charles  VI  donna  aux  dames  dans  la  grande  sal\r 
palais,  Boucicaut  et  ses  frères  d'armes  entrèrent  dans  U  m 
armés  de  toutes  pièces,  et  donnèrent,  avec  plusieurs  au  très  r 
valiers,  le  divertissement  d'un  de  ces  combats  simulés  qu'on 
pelait  alors  entremets  (F.  ce  mol).  Les  deux  paladins  arcom:- 
gnèrenl  ensuite  le  roi  dans  sa  visite  des  provinces  méridiiwii* 
Au  milieu  des  plaisirs  auxquels  la  cour  se  livrait  à  Alontpelii 
Boucicaut,  Rojc  et  Saimpy,  animés  de  cet  esprit  de  galant'* 
qui  caractérisait  les  chevaliers,  résolurent  d'aller  tenir,  en  Vu.' 
neur  des  daines  françaises,  un  pas  d'armes  contre  tous  \cn.t:  ! 
entre  Boulogne  et  Calais.  Le  roi  fournit  aux  frais  de  ^e^t^p^^^* 
Les  nobles  champions  battirent  plusieurs  vaillants  chev  alior> . 
glais,  espagnols  et  flamands,  qui,  venus  potu*  y  acquéri; 
Phonneur,  ne  firent  qu'augmenter  la  gloire  de  Boucicaut  \ 

Principale  devise  que  Boucicaut  fit  peindre  sur  sa  iKinnicrrr^ 
entour  de  l'écu  de  ses  armes,  lorsqu'il  dressa  ce  pas  tl'jrî:^ 
fut  celle-ci  :  Ce  que  voudrez,  pour  donner  A  connaître  .;i 
était  prêt  à  combattre  à  pied  ou  à  cheval,  à  fer  émoulu  m 
lance  momée.  Il  retourna  ensuite  en  Prusse  pour  la  InnM  '■ 
fois.  Chemin  faisant,  il  apprit  que  le  vaillant  chevalier  «t»  - 
Douglas  avait  été  tué  en  trahison  par  quelques  Anglais  ;  il  «  ^ 
lut  venger  sa  mort,  mais  il  ne  trouva  personne  qui  <>sAt  se  n 
siirer  contre  lui  pour  cette  querelle.  Comme  il  était  près  de  r- 
nir,  il  reçutdes  lettres  de  la  part  du  roi  qui  lui  ordonnait  <*.o  ^  ^ 
son  retour  |)our venir  recevoir  le  bâton  de  maréchal  de  Frar 
La  cérémonie  eut  lieu  à  Tours,  dans  la  maison  de  Boacicau' 
dans  la  chambre  même  où  il  était  né.  Les  ducs  de  B^.urc- , 
et  de  Bourbon,  le  connétable  de  Clisson,  et  Jean  de  Virn 
amiral  de  France,  ainsi  qu'un  grand  nombre  de  seîgn eu rs^tj 
chevaliers,  y  assistaient.  Cette  nouvelle  dignité,  la  première  a] 
celle  de  connétable,  obtenue  à  vingt-cinq  ans  par  Boucm 
stimula  encore  sa  valeur.  Envoyé  en  Guyenne  contre  If- 
^lais,  il  leur  prit  plusieurs  places.  Cependant  le  roi  de  11  un.: 
higismond,  menacé  par  le  sultan  Bajazet  V,  implora  le  «^^t-^: 
des  princes  chrétiens  en  1396;  et  sur  les  pas  du  duc  de  \r^^ 
Jean  sans  Peur,  depuis  duc  de  Bourgogne,  et  du  maréchal  f 
cicaut,  qui  à  ses  frais  et  sous  sa  bannière  emmena  soîxani*'- 
gentilshommes,  une  foule  de  chevaliers  français  s*enruU-i 


BOUCIGAUT. 


[KNir  celle  croisade,  dont  le  résultat  fut  si  fatal:  mais  îl  est  trop 
certain  que  dans  cette  occasion  tant  de  braves  chevaliers  furent 
surtout  victimes  de  leur  présomption;  etBoucicaut  plus  qu^un 
lutre  semble  avoir  mérité  ce  reprodie.  Pendant  que  leur  armée 
issiégeait  Nicopolis  en  Bulgarie,  Bajazet  arrivait  avec  deux 
:ent  mille  hommes.  Il  était  déjà  à  six  lieues  du  camp  français, 
|ue  le  maréchal  ignorait  encore  qu'il  fût  en  marche,  et  faisait 
couper  les  oreilles  aux  paysans  qui  annonçaient  son  approche; 
Biiûn  un  message  de  Sigismond  en  donna  la  nouvelle  certaine, 
et  la  résolution  oe  lever  le  siège  fut  prise  aussitôt  ;  mais  comme 
les  assises  poussaient  des  cris  de  joie  en  voyant  les  Français  s'é* 
loigner,  ceux-ci  aveuglés  par  la  colère  massafl^èrent  les  pri- 
sonniers qu'ils  avaient  faits  dans  les  actions  précédentes.  Sigis- 
mondj  qui  connaissait  la  tactiauedes  Turcs,  voulait  que  son  in- 
fanterie hongroise  combattît  d  abord  les  troupes  légères  par  les- 
luelles  Bajazet  faisait  précéder  le  gros  de  son  armée,  et  il  ré- 
servait les  chevaliers  français  à  soutenir  TefTort  des  janissaires 
ie  qui  dépendait  le  sort  de  la  bataille.  Le  sire  de  Coucy ,  lami- 
'al  de  Vienne  et  les  autres  vieux  guerriers  apprécièrent  la  sa- 
gesse de  ce  conseil  ;  mais  Boucicaut,  le  comte  de  Nevers,  le 
x>nnétdble  Philippe  d'Artois,  comte  d'Eu»  et  tous  les  jeunes 
chevaliers,  n'écoutant  que  leur  présomption,  décidèrent  que  le 
)oste  d'honneur  était  à  Tavanl-garde;  qu'il  leur  appartenait  de 
Iroit,  et  qu'ils  n'avaient  pas  fait  tant  de  chemin  pour  venir 
:ombattre  à  la  queue  des  milices  hongroises.  Malgré  les  ins- 
ances  de  Sigismond,  ils  s'obstinèrent  a  vouloir  porter  les  pre- 
niers  coups,  et  dès  que  les  Turcs  engagèrent  l'attaque  le  28 
eptembre,  ils  s'élancèrent  sur  eux  sans  permettre  aux  milices 
longroises  de  prendre  aucune  part  au  combat.  Le  succès  fut  tel 
[ue  l'avait  annoncé  le  roi  de  Hongrie  :  les  chevaliers  s'épuisant 
ur  des  ennemis  indiques  d'eux ,  s'engagèrent  toujours  plus 
vant  entre  les  deux  puissantes  ailes  de  l'armée  turque  ;  celles-ci 
e  resserrèrent  autour  d'eux,  les  enveloppèrent  de  toutes  parts  et 
es  écrasèrent.  Sigismond,  témoin  de  ce  mouvement,  donna  à 
es  Hongrois  le  signal  de  la  retraite  ou  plutôt  de  la  fuite.  On  ne 
•eut  s'empêcher  de  lui  reprocher  de  u'avoir  pas  employé  tous 
es  efforts  pour  dégager  tant  de  braves  guerriers  accourus  de  si 
îin  pour  le  défendre,  et  qui  se  flrent  tous  tuer,  à  l'exception  de 
rois  cents  qui  furent  faits  prisonniers.  Sur  ce  nombre,  Bajazet 
ic  réserva  que  vingt-huit  des  principaux  seigneurs  dont  il  es- 
terait une  riche  rançon  ;  il  fît  égorger  les  autres  par  représailles 
e  la  cruelle  exécution  que  les  chrétiens  avaient  faite  de  leurs 
risonniers  devant  Nicopolis.  Boucicaut,  dépouillé  de  ses  armes, 
resque  nu,  et  que  rien  ne  faisait  reconnaître  pour  un  des  chefs 
i  l'armée  chrétienne,  allait  être  décapité  conmie  la  plupart  de 
s  compagnons  d'armes,  lorsque  le  comte  de  Nevers  fit  com- 
rendre  par  signes  au  suhan  que  Boucicaut  lui  esloit  comme 
m  propre  frère  et  qu'il  le  resvectàL  Bajazet  consentit  a  l'é- 
irgner,  et  l'envoya  prisonnier  a  Bursc  en  Bytbinic.  Chargé  de 
aiter  avec  le  sultan  de  la  rançon  du  duc  de  Nevers  et  de  ses 
inipaçnons,  Boucicaut,  après  avoir,  par  l'ascendant  de  sa  con- 
jération  personnelle ,  obtenu  d'un  seigneur  vénitien  qui  pos- 
dait  l'ile  de  Metelin,  50,000  livres  pour  prix  de  sa  propre 
nçon,  passa  en  Europe  où  il  recueillit  150,000  livres  exigées 
ir  Bajazet  pour  la  délivrance  du  comte  de  Nevers  et  des  autres 
*ançais  prisonniers.  Le  sultan  avait  exigé  d'eux  le  serment  de 
î  pas  porter  les  armes  contre  lui;  maison  croyait  alors  que  les 
rmeiits  ne  liaient  pas. envers  les  infidèles .  et  l'on  vit  l'an  1597 
maréchal  Boucicaut  se  rendre  à  Constantinople,  à  la  prière  de 
mpcreur  grec  Manuel ,  pour  défendre  cette  capitale  contre  le 
Itan.  Après  avoir  repoussé  les  Turcs,  Boucicaut  revint  en 
ance  avec  le  titre  de  connétable  de  l'empire  grec.  L'invasion 
Tamerlan  retarda  d'un  demi-siècle  la  chute  de  l'empire  grec, 
Boucicaut  ramena  avec  lui  l'empereur  Manuel,  qui  espérait 
r  sa  présence  en  Occident  obtenir  des  secours  contre  les  in- 
lèles.  Mais  le  désastre  de  Nicopolis  avait  bien  refroidi  le  zèle. 
Manuel  ne  recueillit  de  son  voyage  que  de  stériles  honneurs^ 
j  la  part  de  Charles  VI  et  de  sa  cour.  A  son  retour  en  France, 
i  l'expédition  de  Hongrie  et  les  guerres  civiles  avaient  privé  de 
urs  chefs  une  foule  de  nobles  maisons,  Boucicaut,  pénétré  des 
tvoirs  que  lui  imposait  son  vœu  de  chevalier  à  l'égarades  veuves 
des  orphelins,  fonda  avec  la  permission  du  roi  l'ordre  de  VEcu 
Tt  à  la  dame  blanche.  Les  chevaliers  étaient  au  nombre  de 
eize  ;  ils  allèrent  par  tout  le  royaume  pour  faire  faire  raison  à 
utes  les  dames  qui  avaient  été  offensées  en  leurs  biens  et  en  leur 
jnneur ,  et  pour  combattre  à  outrance  leurs  oppresseurs.  Ils 
tquèrent  un  an  et  un  jour  à  cette  glorieuse  entreprise.  L'histoire 
»us  montre  Boucicaut  allant  en  1598  réduire  à  l'obéissance 
rcharobaut  V,  comte  de  Périgord ,  qui  désolait  la  province  et 
)u1aU  se  saisir  de  Périgueux.  Le  maréchal,  après  l'avoir  forcé 
ans  son  cbàteaa  deMontagnac,  le  conduisit  prisonnier  à  Paris. 


(  149  )  BOUCI€AUT. 

Cette  même  année,  Boucicaut  vint  mettre  le  siège  devant  Avi- 
gnon pour  contraindre  Pierre  de  Lune ,  proclamé  pape  sous  le 
nom  de  Benoit  XIII,  à  se  démettre  de  la  tiare.  Le  maréchal 
avait  sous  ses  ordres  les  gens  de  guerre  des  provinces  du  midi , 
et  les  aventuriers  qui  se  réjouissaient  de  l'espérance  de  piller 
Avignon,  où  les  cardinaux  avaient  entassé  dans  leurs  palais 
tant  de  richesses.  Les  bourgeois  d'Avignon  se  hâtèrent  de  capi- 
tuler et  d'ouvrir  leurs  portes  à  Boucicaut.  Presque  tous  les 
cardinaux  se  rangèrent  de  son  côté  ;  mais  Benott  XIII,  avec 
deux  cardinaux  espagnols,  était  resté  maître  du  palais  pontifi- 
cal. Le  roi  d'Aragon ,  Martin ,  qui  avait  épousé  une  de  ses  pa- 
rentes, lui  avait  fait  passer  en  secret  quelques  soldats  aragonais; 
car  ce  prince  nevoulait  pas,  disait-il ,  se  brouiller  avec  la  France 
pour  soutenir  les  chicanes  du  vieux  pontife.  Celui-ci  avait  des 
munitions  de  guerre  et  de  bouche  pour  un  an;  sa  provision  de 
bois  étant  épuisée,  il  faisait  démolir  une  partie  de  son  palais 
pour  en  employer  le  bois  de  construction  au  feu  de  sa  cuisine. 
Boucicaut,  ^ue  les  chroniques  du  temps  nous  peignent  si  dévo- 
tieux,  se  faisait  scrupule,  ainsi  que  ses  soldats,  d'attaquer,  les 
armes  à  la  main,  un  château  aux  meurtrières  duquel  ils  voyaient 
paraître,  pour  tout  défenseur,  un  vieillard  qui,  un  cierge  et  une 
clochette  a  la  main ,  lançait  contre  eux  des  excommunications. 
A  la  fin  Tobslinalion  de  Benoit XIII  devait  l'emporter.  En  effet, 
le  duc  d'Orléans,  frère  de  Charles  VI,  partisan  secret  de  ce  pon- 
tife, fit  sentir  au  conseil  des  princes  que  la  soustraction  d'obé- 
dience mettait  le  royaume  en  état  de  péché  mortel  ;  et,  au  mois 
de  février  1599,  l'ordre  fut  envoyé  à  Boucicaut  de  laisser  désor- 
mais entrer  du  bois  el  des  vivresdans  le  palais  pontifical,  et  de  se 
contenter  de  maintenir  des  gardes  tout  autour  pour  que  le  pape 
ne  put  s'échapper  et  s'enfuir  en  Aragon.  Bientôt  les  ducs  de 
Bourgogne  et  de  Berri,  récents  du  royaume  depuis  l'assassinat 
du  duc  d'Orléans,  l'envoverent  à  Gênes  qui,  depuis  quelques 
années,  s'était  donnée  à  la  France.  Le  comte  de  Saint-Pol,  de 
la  maison  de  Luxembourg,  avait  d'abord  été  gouverneur  de  cette 
république  ;  mais  il  déplut  aux  Génois,  pour  avoir  trop  plu  à 
leurs  femmes  (UénanM ,  Abrégé  chronologique).  Ils  n'avaient 
rien  de  tel  à  craindre  de  Boucicaut  dont  les  mœurs  étaient  sévè- 
res ;  ils  l'avaient  même  demandé  pour  gouverneur.  Mais  cet  il- 
lustre^guerrier,  qui  ne  connaissait  en  politique  que  l'obéissance 
passive,  ne  comprenait  point  les  privilèges  d'une  république. 
Pendant  les  dix  années  qu'il  gouverna  celte  république  tur- 
bulente, il  sut,  sans  doute,  maintenir  l'ordre  dans  Gênes, 
mais  à  force  de  sévérité  :  la  prison  et  la  corde  lui  faisaient  jus- 
tice des  factieux,  et  il  contint  le  peuple  en  élevant  deux  cita- 
delles, le  Chàtelet  dans  l'intérieur,  et  la  Darse  à  l'entrée  du 
port.  Aussi  était-il  haï  des  Génois,  mais  obéi.  Ce  peuple  cepen- 
dant respectait  son  caractère  et  rendait  justice  à  son  esprit  fJ'in- 
flexible  équité  ;  si  bien,  que  le  dernier  des  Génois  ne  craignait 
pas  de  dire  à  un  homme  puissant  :  <i  Fais-moi  raison  de  toi-même, 
ou  monseigneur  te  la  fera.  »  Aussi,  plus  l'autorité  du  faible  et 
infortuné  Charles  VI  était  méconnue  en  France,  plus  celle  de 
son  lieutenant  était  absolue  à  Gênes.  Grâce  aux  revenus  de 
cette  riche  cité,  dont  il  avait  aggrave  les  contributions,  grâce 
aussi  au  grand  nombre  d'aventuriers  français  qui  venaient  ser- 
vir sous  ses  drapeaux,  il  était  en  état  de  se  faire  craindre  de  toute 
l'Italie,  et  il  y  poursuivait  ses  projets  ambitieux,  sans  attendre 
les  instructions  du  conseil  des  princes,  tout  occupés  d'ailleurs 
de  leurs  querelles  intestines.  C'est  ainsi  que,  pendant  la  durée  de 
son  gouvernement,  il  combattit  les  musulmans,  qu'il  défit  devant 
Tripoli  el  auxquels  il  enleva  plusieurs  places,  secourait  le  grand- 
maftre  de  Rhodes  et  le  roi  de  Chypre,  réprimait  les  Véni- 
tiens qu'il  vainquit  en  deux  batailles  navales,  et  faisait  prédo- 
miner  le  commerce  des  Génois  dans  les  mers  d'Orient,  récon- 
ciliait les  Florentins  avec  lesPisans  et  faisait  tomber  la  tête  de 
Gabriel  Visconti,  bâtard  du  duc  de  Milan,  pour  avoir  voulu 
prendre  Gênes  au  moyen  d'intelligences  avec  le  parti  ennemi 
des  Français.  Tant  d'exploits  ne  purent  conserver  Gênes  à  la 
France.  Le  moment  semblait  arrivé  pour  lui  de  voir  couronner 
tous  ses  efforts  par  la  soumission  entière  de  la  Lombardie.  Atta- 


qué par  le  marquis  deMontferrat,  le  prince  de  Vérone,  Facino 
Cane,  et  celui  de  Brescia,  Jean-Marie  Visconti ,  duc  de  Milan  , 
implora  le  secours  du  maréchal,  en  lui  promettant  de  se  recon- 
naître vassal  du  roi  de  France.  Bouncaut,  ne  laissant  qu'une 
faible  garnison  dans  Gênes,  entre  dans  le  Milanais  à  la  tête  d'une 
armée  de  6,000  fantassins  et  de  5,000  cavaliers.  Il  reprend 
toutes  les  places  dont  les  confédérés  s'étaient  emparés,  entre 
dans  Milan ,  et  reçoit,  au  nom  du  roi  de  France,  l'hommage  du 
jeune  duc.  Mais  les  Génois,  profilant  de  l'absence  de  leur  re- 
douté gouverneur,  se  soulevèrent  le  0  septembre.  Tous  les 
Francis  furent  massacrés  dans  les  rues,  et  ceux  qui  s'étaient 
réfugiés  dans  la  citadelle  s'estimèrent  heureux  de  sauver  leur 


BOrCLEMEJIT. 


(  «50), 


BOrCLlEB, 


vie  en  Ihrrant  la  place.  Boucicaut  se  bâta  de  marthef  sur  Gènes  ; 
mais,  arrèlê  dans  les  uKyitaj^ues  par  Facino  Cane,  et  craignant 
de  perdre  loale  rommunifalion  a\ec  la  France,  il  fvt  conlraint 
dr  se  retirer  en  Piémont  dans  les  Etats  de  la  roatsoo  de  Savoie. 
De  là  il  faisait  des  incursions  dam  le  Monlferrat,  en  attendant 
qm  les  secours  qa  il  arail  deonndës  an  conseil  des  princes  le 
minent  en  état  de  reprendre  Gènes.  On  ordonna ,  en  efiet ,  la 
levée  de  qw*i|Des  troupes;  mais  la  lenteur  a%TC  laqoetle  on 
agit  en  cette  occasion  drootait  assex  qne  le  dnc  de  Bour^gogne, 
Prar«  qni  alors  était  lont-pmnnt ,  ne  Toulail  pas 
à  la  léte  Jnne  armre  Boncicaat  dont  il  soupçonnait  I  al- 
la maisuD  dtMêans.  Gènes  fut  donc  perdue 
nanr  h  France,  et  Boocicant  contraint  de  repasser  en  France. 
Le  ra^aame  était  pins  qne  jamais  désoèè  par  Ik  querelles  des 

~  tt  le  fonvemenient  sons  le  nom  d'un 
oncicant  donenra  antant  que  possible 
i  CCS  aneieiles.  Lerwie  riorasion  dn  roi  dTAniHe- 
\  reconoba  peiwant  nn  montent  les  partis,  il 
le  danpfain  Lonii  ci  ses  ondes,  les  ducs  de 
iw  bon .  A  la  léte  d'un  corps  d'année, 
il  ^afpoa  nn  rnacesdes  .inglais  avant  la  bataille  d  Azincourt 
On  satf  qnri  fait  le  résvhat  de  cette  fnneste  bataille,  qui  fut  H- 
migré  ses  avis.  D  y  fol  (ait  prisonnier.  Conduit  en  Angle- 
i  ▼  manint  dans'les  lers  en  1431,  à  l'âge  de  cinquante- 
Un  Kon  endialne  arec  cette  légende  :  Virtutem  for^ 
frrmdt,  heùe  fat  la  devise  qui  caractérisa  la  triste  6n  de  ce 
'  f  savant  poor  son  siècle,  et  de  la  sagesse  du- 
lenr  contemporain  nous  donne  une  haute  idée 
rappelant  mm'pkiioêopke  dTarmée,  C.  DU  RozoïK. 

B^co^Airr  {vieux  mol],  boueiquant,  mercenaire  qui  fait 
tontponrde  Fargent. 

BorcxB  {yrttmm.) ,  s.  f.  sorte  d*anneau  de  diverses  formes, 
garni  d'une  ou  de  phiu^rs  pointes  mobiles  fixées  sur  un  axe, 
et  qui  sert  à  tendre  à  volonté  une  ceinture,  une  courroie»  une 
sangle  *  etc.  n  se  dit  aussi  d*une  espèce  d'anneau  que  les  fem- 
mes portent  k  leurs  oreilles  comme  ornement.  — Boucle  se  dit 
fignrement  des  anneaux  que  forment  les  cheveux,  naturelle-- 
raent  on  par  la  frisure. 

BorcLB  [kiât,  âne.),  s.  f.  Les  anciens  avaient  des  boucles 
de  plusieurs  sortes.  Les  unes  servaient  à  Farchitecture,  d*autres 
à  la  chirurgie.  Les  musiciens  et  les  comédiens  avaient  les  leurs. 
Elles  étaient  également  d*usage  aux  hommes,  aux  femmes, 
aux  Grecs,  aux  Romains  et  aux  autres  nations  pour  attacher  les 
tuniques,  les  chlaniydes,  les  lucernes,  les  pénules,  etc.  Elles 
avaient  presque  toutes  la  forme  d*un  arc  avec  sa  corde.  U  y  avait 
à  chaque  cùte  de  rhabit»  à  Tendroit  où  on  rattachait,  une  pièce 
de  métal ,  d*or,  d'argent  ou  de  cuivre  ;  la  partie  de  la  boucle  qui 
fonnait  comme  la  corde  de  l'arc  était  une  aiguille.  Cette  ai- 
guille passait  comme  un  crochet  à  travers  des  trous  pratiqués  à 
la  pièce  de  métal ,  et  suspendait  la  partie  de  l'habit ,  tantôt  sur 
une  épaule,  tantôt  sur  l'autre. 

BOUCLE  GiBECiènE(arch.).  C'est  le  nom  qu'on  donne  à  ces 
heurtoirs  si  bien  travaillés  que  Ton  voit  aux  portes  cochères.  On 
leur  donne  le  nom  de  gibecière ,  parce  que  lenr  contour  imite 
celui  de  la  gibecière. 

BOUCLE  (f  n  lerm.  de  ra/inerù  de  iucre}^  est  en  ellet  une 
boucle  ou  un  anneau  de  fer,  emmanché  dans  un  morceau  de 
bois  de  deux  pieds  ou  environ  de  longueur.  On  s'en  sert  pour 
tirer  les  formes  tombées  dans  le  bac  a  formes;  ce  qui  n'arrive 
que  lorsqu'elles  se  séparent  du  reste  qui  y  est  empilé.  On  s'y 
prend  de  manière  à  (aire  entrer  la  télc  de  la  forme  dans  la 
Oonclf ,  et  on  l'a  retire  alors  sans  risque. 

BOUCLE  {w%arine).  Mettre  un  wuiiflot  tous  boude,  ou  d  /a 
boude;  le  Unir  sous  boude.  Ce  terme  signifie  def  ou  frison. 
Mettre  un  WMtehi  $ous  boude ,  c'est  le  mettre  sous  clef,  le  tenir 
en  prison. 

BOUCLE  (hiit,  nat.).  Ce  nom  et  celui  de  boucla  est  donné  à 
un  squale  et  à  une  raie  qui  ont  le  corps  parsemé  d'aigtiillons 
nommés  boudes  (F.  Raie  et  Squale). 

BourxÉ  {blason).  Il  se  dit  en  parlant  du  collier  d'un  lévrier 
ou  de  tout  autre  chien  lorsqu'il  est  orné  de  boucles. 

BOUCLÉ  (ferm.  de  paseementerie  et  de  soierie) ,  s'entend  da 
veloors  à  bouele  qui  a  été  Êiit  à  Tépingle,  pour  le  distinguer  da 
velours  coupé  »  qne  l'on  appelle  roj ,  et  qui  est  lait  au  coutetn. 

BOUCLA,  adj.  (m  l#fm.  de  wuarine) ,  se  dit  d'on  port  :  Un 
port  boudé,  c'esl-à-dire  ferwié,  et  dont  on  n'en  veut  rien 
aisser  sortir. 

BorcLEMBHT,  s.  m.  (term.  d'art  véiérinaire) ,  action  de 
bonder,  infibnlation  d'une  cavale  pour  enpécber  la  géiiéra- 


BorcLEB  (gramm.)t  v.  a.  mettre  une  boucle;  attaHvJ 
serrer  avec  une  boucle.  —  Faire  prendre  la  forme  de  bourift 
des  chevetix ,  mettre  des  cheveux  en  boucles.  On  dit  égalenifi 
avec  le  pronom  personnel,  se  bouder ,  boucler  ses  choeux.l 
est  quelquefois  neutre  dans  le  même  sens  :  Ses  cheveux  lni 
dent  naiureltement. 

BOUtXEB  UNE  JUMENT  {art.  du  vélirinaire).  Cest,  4 
qu'elle  ne  puisse  être  couverte ,  lui  fermer  l'entrée  dn  vagin ,  i 
moyen  de  plusieurs  aiguilles  de  cuivre,  avec  lesquelles  on  pcn 
diamétralement  les  deux  lèvres,  et  qu'on  arrête  des  detn  c4lâ 
On  emploie  pour  le  même  usage  des  anneaux  de  coivre. 

BOUCLEE  {gramm.)y  v.  a.  resserrer  les  bornes  delà  Irbfi^ 
dont  jouissent  ordinairement  les  prisonniers ,  de  se  pronMB 
sur  les  préaux,  etc.  Bouder  les  pritonniers  ou  ronrher  àtn 
leil^  les  renfermer  dans  leurs  chambres  ou  dortoirs  (F.  Borcu 

BOUCLES B'O BEI LLES  (en  (erm.  de  metteur  en  mwvre.H 
une  sorte  de  bijou  de  femmes  qu'elles  portent  à  leurs  orpitlfs.1 
y  en  a  de  plusieurs  espèces,  qui  prennent  pour  la  plupart  la 
nom  de  la  figure  dont  elles  sont  faites.  On  dit  :  Boudes  à  fu 
drille  simple  ou  double.  —  Boucles  a  QUAi>KrLLB,  sont  É 
boudes  composées  de  quatre  pierres  ou  de  neuf,  amngfes J 
manière  à  ce  qu'elles  forment  un  carré  régulier.  Le  ^mM) 
double  est  celui  où  le  nombre  des  pierres  est  moltipKe  «a  âsé 
ble.  —  Boucles  de  xuit,  sont  des  boudes  composées  âeqatm 
pierres,  dont  les  deux  plus  grosses  sont  placées  an-desso5roae 
de  l'autre,  celle  d'en  bas  allant  en  diminuant  en  Uçoodepohe^ 
et  les  deux  autres  latéralement  à  rendroit  on  ettei  se  joiçaeat 
— Boucles  de  bracelet,  est  une  espèce  d'attachequi  n'i  qa'in 
ardillon  sans  chappe ,  et  qui  est  précédée  d'une  baniêtt,  iVtcNV 
de  laquelle  on  tourne  le  ruban  des  bracelets ,  qui  s'arrtte  cnii 
par  un  trèfle. 

BOUCLES  (archit.) ,  petits  ornements  en  forme  (TanDai 
entrelacés  sur  une  moulure  ronde,  tels  qu'une  bagtiflle^n 
astragale. 

BOUCLES  (en  term,  de  serrurerie  ou  de  fonderie).  O  «ri 
des  anneaux  ronds,  de  fer  ou  de  bronze,  gui  sont  attache  ic 
portes  cochères ,  et  qu'on  tire  avec  la  main  pour  les  fenner.  I 
y  en  a  de  riches  de  moulure  et  de  sculpture. 

BOUCLETTES  {term.  de  chasse).  Pentière  à  6o«rlrAi, 
c'est-à-dire  qui  a  des  boucles  à  sa  partie  supérieure,  al» 
lument  comme  des  rideaux  de  lit.  —  Bouclettes  ,  <» 
ploie,  tïï  passementerie ,  pour  indiquer  l'endroit  on  la  M 
soit  des  basses  lisses,  soit  des  hautes  lisses,  est  IraversK  àm^ 
son  milieu  par  une  ficelle  qui  en  fait  la  partie  infërieurr.  IV 
sage  de  ces  bouclettes  est  tel,  que  dans  le  cas  d'une  haute  Ir^ 
la  trame  étant  passée  dans  la  bouclette  »  et  se  trouvant  inn 
par  la  jonction  des  deux  parties  de  ficelle  dont  on  vifoc  ^ 
parler,  elle  est  contrainte  de  lever  lorsque  ta  hante  lisse  k 
et  que ,  dans  le  cas  d'une  lisse  simple ,  les  soies  de  U  t^"* 
étant  passées  dans  les  bouclettes  de  ces  lisses,  les  soies  \f^ 
aussi  quand  les  bouclettes  lèvent. 

BOUCLIEB  {framm.) ,  s.  m.  arme  défensive  ancienne  qv^ 
gens  de  guerre  portaient  au  bras  purhe ,  et  dont  il5  v  ^ 
vaient  pour  se  courir  le  corps.  —  Levée  de  boudiers,  dcn*^ 
tration  par  laquelle  les  soldats  romains  témoignaient  Irur  ^ 
sistance  aux  volontés  de  leur  général.  —  Figurémenl,  Letffi 
boucliers,  opposition  ou  attaquecontre  une  personne,  cofilpi 
corps ,  faite  avec  éclat  et  sans  succès.  —  Par  extension,  W 
un  boudier  de  son  corns  à  quelqu'un,  se  mettre  aa-dnaet 
quelqu'nn ,  pour  le  préserver  des  coups  qui  lui  sont  piTiiè* 
Bouclier,  se  dit  ngurément,  au  sens  moral,  des  rh(>$rt 
même  des  personnes  qui  sont  comme  une  sauvegarde,  « 
protection ,  une  défense.  Son  âge ,  sa  faiblesse  lui  sert  éf  h 
dier.  Ce  général  est  le  bouclier  de  fEtat. 

BOUCiaEB  (^f^.  mil.),  arme  défensive.  Il  y  en  avait  drï 
sieurs  sortes  chez  les  Grecs  et  les  Romains ,  tant  pour  l'iri 
terie  que  pour  la  cavalerie.  Le  bouclier  que  les  Grecs  appeii" 
Ouçioç  ou  9«Noc,  les  Latins  scutum,  était  assez  grand  pour  :i 
vnr  un  homme  depuis  les  épaules  jusqu'aux  pieds.  Celui  qi 
nommait  iomç  en  grec  et  cfypeus  en  latin  était  dil!erfti> 
scutum,  quoique  ces  deux  mots  soient  souvent  conIbodusJ 
les  auteurs  :  le  «dtluin  était  carré  et  plus  long,  et  le  rlf? 
était  rond  et  plus  court.  Tous  deux  étaient  de  cuivre.  I>mj 
suite,  surtout  depuis  le  sié^e  de  Véies,  le  scutuw^  devint  \ 
commun.  Le  bouclier  appelé porma  en  latin  était  celai  qvf  i 
taient  rinfknterie  légère  et  la  cavalerie.  H  était  benocoup  l 
court  et  plus  léger  que  le  scutum ,  dont  il  avait  la  6gnrr.  < 
gu'on  nommait  pcUa  ou  œtra  était  à  peu  près  de  la  m 
forme  ;  c'étaient  de  petits  boucliers  fort  légers  et  coapés  en  i> 
cercle.  Les  Grecs  se  servirent  plus  ordinairement  dti  rhfT* 
il  faut  excepter  les  Lacédémoniens^  qui  gardèrent  Acrajonr 


BOOCUBB. 


(161) 


BOmATCHBDI. 


im^iii.  LcB»  boucliers  étaient  ordinaireioeiit  de  cmre.  On 
gçnvait  sur  diacuii  la  lettre  iniliale  du  pays  de  oclui  qui  le  por- 
tait Ils  étaient  encore  ornés  de  figures  symboliques  oui  ser- 
raient à  faire  reconnaître  chaque  soldat,  t'était ,  chez  les  an- 
âens ,  un  grand  déshonneur  de  perdre  leur  boucUer  dans  un 
Dombat.  Aussi  les  mères  des  Spartiates  recommandaîent^lles  k 
leurs  enfanU  de  revenir  arec  leur  bouclier  ou  sur  leur  bovdiery 
en  leur  disant  laconiquement  :  '^  tôy  ^  irt  rèv ,  ou  avec  lui  en 
mr  lui,  —  On  sait  que  dans  les  temps  primitifs  les  boucliers 
étaient  de  bois,  recouvert  chez  certains  peuples  de  peaux  de' 
bëtes.  Quant  aux  boucliers  du  moyen  âge,  F.  Ecu,  etc. 

BOUfXiER  ibeUê$4eUT€8),  Les  poètes  anciens  se  sont  plu  à 
elécnre  les  emblèmes  qui  ornaient  le  bouclier  deleurs  héros.  Les 
plus  fameuses  descriptions  de  ce  genre  sont  :  1®  celle  du  bou- 
clier d* Achille  par  Homère  (likuie.  Ht.  ix,  v.  32  et  suiv.); 
^  celle  du  bouclier  d'Hercule,  qui  est  le  sujet  d'un  poème  d'Hé- 
■ode  parvenu  jusqu'à  nous  ;  5^  celle  du  bouclier  d'Ënée  par 
l^irgile(En«tfc,  Tiii,  V.65K5  etsutv.). 

BevcLiBR  {arch,).  Ce  fut  un  usage  chez  les  Grecs  et  les  Ro- 
Biains  de  suspendre  dans  les  temples  les  boucliers  pris  aux  en- 
nemis. Ceux  5ni'on  y  voyait  étaient  de  deux  sortes,  les  uns  réels, 
les  autres  votifs,  ou  gui  n'étaient  que  la  représentation  des  pre- 
iniers.  Ces  derniers  étaient  des  espèces  de  disques  de  métal,  que 
l'on  consacrait  soit  à  la  mémoire  d'un  héros ,  soit  en  action  de 
jrâces  d'une  victoire.  La  sculpture  s'empara  de  cette  pratique  ; 
!llc  fournit  bientôt  un  genre  d'ornements  propre  à  rarchitec- 
Iwre,  et  dont  l'emploi  s'est  perpétué  jusqu'à  nos  jours.  C'est  par- 
iculièrement  dans  les  frises  des  édifices  qu'il  trouve  sa  place  ; 
î'est  aussi  là ,  suivant  Winckelmann ,  qu'on  en  plaça  les  oriei- 
taux  dans  les  premiers  temples.  <c  Lorsque  dans  la  suite,  dit- 
1 ,  on  forma  les  espaces  qu'on  appelle  métopes,  on  songea  à  leur 
lonner  quelques  ornements  ;  ces  ornements  durent  leur  origine 
lux  boudiers  dont  on  décorait  la  Crise  de  rentablement ,  et  que 
l'on  suspendait,  selon  toute  apparence,  aux  métopes.  Au  tem- 

?\e  d'Apollon  à  Delphes,  on  avait  suspendu  ues  boucliers 
or  faits  des  dépouilles  des  Perses  après  la  bataille  de  Marathon, 
ïl  ceux  que  Je  consul  Mnmmius  fit  attacher  à  la  frise  du  temple 
iorique  de  Jupiter  à  Elis  étaient  dorés.  Les  armes  du  poêle 
^Icée,  qu'il  abandonna  en  fuyant,  et  que  les  Athéniens  pen- 
dirent au  temple  de  Pallas,  sur  le  promontoire  Sigée,  étaient 
|ffX)bab]eroent  placés  au  même  endroit  de  l'entablement.  »  Dans 
le  premier  passage  de  Pausanias  que  nous  venons  de  citer,  les 
traducteurs  latins  et  les  autres  ont  lu  le  chapiteau  au  lieu  de  l'en- 

abfement  et  de  la  frise  ;  cependant  ètnariXiôv  signifie  bien  réel- 
ement  '**"^  «•- *.-  ^-  i'-.-.«Vi *  — :  _.  j» 1 i  — 

ntre 
sntier 

lossi  des  boucliers  attachés  aux  colonnes  du  temple  de  J^npiter 
i  Rome.  <c  Ces  boucliers  réels  donnèrent,  dans  la  suite,  lieu  de 
Macer  des  boucliers  en  bas-reliefs  dans  les  métopes,  et  cet  or- 
lement  a  été  employé  aussi  par  les  architectes  des  temps  posté- 
îeurs  dans  l'ordre  dorique,  comme  on  peut  le  vohr  à  plusieurs 
»alais  de  Rome  qu'on  a  décorés  pareillement  d'autres  armes  et 
rophées  militaîres ,  semblables  à  ceux  du  temple  de  Jupiter 
^pitolin.  0  Le  bouclier  qu'on  emploie  dans  les  irises  est  ordi- 
nairement ovale  ;  il  est  chargé  de  télés  ou  de  gueules  de  gorgones, 
le  lions  ou  d'autres  animaux.  Celui  qu'on  appelle  naval  est  dis- 
ingué  par  deux  enroulements. 

BOUCLIER  {hiêt.  nat.).  Quelques  auteurs  anciens  désignent 
bus  ce  nom  le  chaperon  ou  epislome  des  insectes. 
I  BOUCLIER  (Milpha)  {hitl.  noi.),  insecte  du  genre  des  coléop- 
ères,  famille  des  davicornes ,  tribu  des  silphales.  Les  insectes 
le  cette  tribu  et  leurs  larves  se  tiennent  dans  les  charognes  et 
es  matières  animales  en  putréfaction  ;  aussi  répandent-ils  une 
Kieur  très*-fetide.  La  larve  est  noire,  très-agile;  ses  anneaux, 
lu  nombre  de  douze ,  offrent  de  chaque  côté  des  prolongements 
inguleux  ;  elle  opère  sa  métamorphose  en  terre.  —  Les  espèces 
»nnues  jusqu'à  présent  appartiennent  à  l'Europe  et  aux  Etats- 
Elnis  ;  ce  sont  le  bouclier  inoracique ,  le  boudier  quaire  pohUs , 
)t  bouclier  $inué,  le  bouclier  obscur .  le  boueHer  réticulé ,  et  le 
^eher  âtre. 

BorcLiEB  (bolan,\  se  dît  du  conceptacle  qui  se  développe, 
dans  certains  lichens ,  sur  le  bord  du  thalle. 

BOUCLIER  (en  tertn.  d^ artificier) y  est  une  planche  mince,  de 
txMs  léger,  découpée  suivant  la  forme  d'un  bouclier,  et  sur  la- 
quelle on  range  diverses  pièces  d'artifice. 

BOUCLIER  (blason)^  s'entend  du  nom  et  de  la  forme  de  Técu. 

BOUCLIER  D'ÉCAILLÉ  DE  TORTUE  (romm.),  S.  m.  uom  que 
^  marchands  donnent  à  une  coquille  du  genre  des  patdles, 
^^^  ^  Qoukus  approdient  de  celle  de  l'écaillé. 


BOUCLIERS  SACRÉS  (F.  ANCILES). 

BOUCLIERS  VOTIFS  ,  cspèccs  de  disques  de  mêlai ,  qu'on 
consacrait  aux  dieux  et  que  l'on  suspendait  dans  leurs  temples, 
soit  en  mémoire  d'une  victoire  ou  d  un  liéros ,  soit  en  action  de 
grâces  d'une  victoire  remportée  sur  les  ennemis,  dont  on  offrait 
même  les  boucliers  pris  sur  eux  comme  on  trophée.  C'est  ainsi 
que  les  Athéniens  suspendirent  les  boucliers  pris  sur  les  Mèdes 
et  lesThébains,  avec  cette  inscription  :  Les  Athéniens  onl pris 
ces  armes  sur  les  Mèdes  et  les  Thébains.  Les  boucliers  votifs 
différaient  des  boucliers  ordinaires  en  ce  que  les  premiers 
étaient  ordinairement  d'or  ou  d'argent,  et  les  autres  a'osier  et 
de  bois  revêtu  de  cuir.  On  les  suspendait  aux  autels,  aux  voû- 
tes, aux  colonnes ,  aux  portes  des  temples.  Les  Romains  em- 
pruntèrent cet  usage  des  Grecs ,  et  de  là  les  ancilia  ou  boucliers 
sacrés  de  Numa.  Lorsque  Ludus  Marlius  eut  défait  les  Cartha- 
ginois ,  on  suspendit  dans  le  Capitole  un  bouclier  d'argent  pe- 
sant cent  trente-huit  livres,  qui  se  trouva  dans  le  butm.  Celui 
que  les  Espagnols  avaient  offert  à  Scipion  en  reconnaissance  de 
sa  modération  et  de  sa  générosité,  et  qu'on  voit  dans  le  cabinet 
du  roi,  est  d'argent  et  pèse  çuaranle-deux  marcs.  Sous  les  em- 
pereurs, cette  coutume  dégénéra  en  flatterie,  puisqu'on  consa- 
cra des  boucliers  aux  empereurs  mêmes,  honneur  qui  avant  eux 
n'avait  été  accordé  qu'aux  dieux.  On  nommait  en  général  ces 
boucliers,  clypei,  disci,  q/cli,  aspides^  nom  ^nérique  qui  con- 
venait également  aux  boucliers  qu'on  portait  à  la  guerre;  mais 
on  les  appelait  en  particulier  pinaces  (tableaux) ,  prce  qu'on  y 
représentait  les  grands  hommes  et  leurs  belles  actions  ;  stdopt- 
nakia  (tableaux  attachés  à  des  colonnes),  parce  qu'on  les  y  sus- 
pendait souvent  ;  prof  orna  (bustes),  parce  que  celui  du  héros  en 
était  pour  l'ordinaire  le  principal  ornement;  sthetaria,  dérivé 
du  grec  «rnfto;,  pectus,  parce  que  les  héros  n'y  étaient  reprcsen- 
tés-que  jusqu'à  la  poitrine.  Quoiqu'il  fût  permis  aux  particuliers 
d'énger  ces  monuments  dans  les  chapelles  particulières ,  ils  ne 
pouvaient  cependant  en  placer  un  seul  dans  les  temples  sans 
l'autorité  du  sénat. 

BOUCOM,  s.  m.  terme  emprunté  de  l'italien ,  mets  ou  breu^ 
vage  empoisonné.  Donner  ie  boucan  à  quelqu'un,  l'empoison- 
ner. Prendre,  avaler  le  boucon.  Il  est  vieux  et  bas. 

BOUCQUEAU  (Jean-Baptiste),  né  à  Wavre,  dans  le  Bra- 
bant ,  commença  ses  études  à  l'université  de  Louvain  ,  au  col- 
lège du  Fmicon,  et  en  1765,  au  concours  de  philosophie,  il  fut 
prodamé  prenw^r,  ce  qui  était  alors  un  triomphe  pompeuse- 
ment célébré.  Devenu  avocat,  il  parut  au  barreau  précédé  d'une 
grande  réputation ,  et  se  6xa  à  Bruxelles,  où  il  se  rendit  redou- 
table par  sa  connaissance  des  ressources  de  la  chicane.  En  1802 
il  publia  un  ouvrage  singulier  qui  a  pour  titre  :  Essai  sur  tap- 
plicalion  du  chapitre  Tii  du  prophète  Daniel  à  la  révolution 
française,  ou  Motif  nouveau  de  crédibilité  fourni  parla  révo- 
lution française  sur  la  divinité  de  l'Ecriture  sainte.  Il  mourut 
la  même  année  à  Dighem,1près  deVilvarde. — Son  fils,  qui  se  fai- 
sait appeler  BouGQUEAU de  Villeraie,  fut  préfet  de  Coblentz, 
directeur  des  droits  réunis,  et  entra  dans  les  ordres  après  la 
mort 'de  sa  femme  et  d'un  fils  unioue.  H  mourut  en  1851  à 
Liège ,  oà  îl  était  doyen  de  la  cathédrale.  Après  la  révélation 
belge  de  1850,  il  se  fit  nommer  au  congrès,  où  il  vota  l'exclnsion 
des  Nassau.  Il  vint  à  Paris  avec  la  députation  chargée  d'offrir  la 
couronne  au  duc  de  Nemours.  Il  a  laissé  au  séminaire  de  Liège 
plus  d'un  million. 

BOUCQUETINE  ,  S.  f.  {F.  BOUCAGE). 

BOUDANAM ,  S.  m.  l'uu  des  trois  dons  auxquek  les  Indiens 
attachent  de  grands  mérites.  Il  n'est  fait  que  par  des  personnes 
aisées. 

BOUDARD  (Jeah-Baptiste),  fils  d'un  employé  de  la  mon- 
naie de  Paris.  Son  goût  pour  les  beaux-arts  détermina  son  père 
à  l'envoyer  à  Rome,  où  il  passa  dix  ans.  Ses  études  terminées,  il 
se  rendit  à  Venise  pîonr  apprendre  sous  Rosalba  Carriera  la  pein- 
ture au  tabac.  Plus  tard,  il  se  livra  à  la  sculpture  et  fut  nommé 
sculpteur  de  la  cour  de  Panne.  Parmi  les  statues  du  jardin  du- 
cal, plusieurs  sont  de  cet  artiste ,  qui  a  également  exécuté  des 
travaux  importants  pour  Saint-Dominique  de  Bologne.  L'acadé- 
mie des  arts  de  Parme,  dont  il  était  membre ,  lui  fit  ériger  un 
monument  dans  l'église  de  Sola ,  où  il  mourut  en  1778,  a  Tâge 
de  cinquante-huit  ans.  —  L'épîlaphe  est  du  Père  Paciandi.  On 
connaît  son  Homologie  tirée  de  divers  auteurs,  Parme  et  Paris. 
1759,  3vol.in-fol. 

BOUDATCHEDi  (mythoL  ind.),  fils  de  Nerkounia,  petit-fils 
de  Vévaçouda  ,  et  père  de  Vaçou,  appartient  à  la  race  des  rad« 
jahs  fils  du  Soleil. 


BOCDOHA. 


BOCDDHA,  BOCODaAlSME  (hût.  det  rel.),  Boaddha  (1)  est 
généralement  désigné  comme  le  fondateur  de  la  religion  qui  do- 
mine dans  Tile  de  Leyian,  dans  l'empire  des  Birmans  et  dans  les 
ro)]aumes  de  Siam  et  de  Cambodge,  que  Ton  trouve  répandue  en 
Chine,  dans  le  Tonkin  et  au  Japon,  et  qui  s'est  propagée  jusque 
dans  le  pays  des  Kalmouks  et  dans  la  §il)érie  :  quelques  critiques 
prétendent  même  en  avoir  découveri  des  traces*cn  £g)ple,  en 
Grèce,  dans  la  Scandinavie  et  dans  l'ilc  de  Bretagne.  Cet  être  a 
singulièrement  occupé  les  mtiques,  comme  on  le  voit  déjà  par 
d*innombrablcs  conjectures  d*après  lesquelles  on  le  reconnaît 
tantôt  pour  Noé^  Moïse,  Siphoa  (roi  égyptien },  ou  Sesak  ou  Se- 
sostris;  tantôt  pour  le  Jésus  des  Manichéens,  le  Fo  ou  Foe  des 
Chinois,  le  Tôt  i^Taauth)  des  Egyptiens,  l'Herroès  des  Grecs,  le 
Hercure  des  Romains,  cnftn  pour  le  Wodan  et  l'Odin  des  Scan- 
dinaves. Mais  d'autre  part  la  multiplicité  de  ces  hypothèses  nous 
fait  pressentir  aussi  que  réiudc  de  cette  question  est  au  nombre 
des  plus  compliquées.  Elle  est  tomt)ée  uans  une  complication 
plus  grande  encore  par  une  circonstance  assez  singulière  ;  c'est 
qu'on  a  Gni  par  douter  si  jamais  Bouddha  a  existé  comme  per- 
sonnage  réel.  En  efTet ,  Bhooddha  signifie  sagesse ,  science  uni- 
verselle et  sainteté,  et  nous  trouvons  dans  le  système  de  l'astro- 
nomie indienne  un  Bouddha  auquel  du  moins  con>ient  la  pre- 
mière de  ces  qualités,  et  qui  pourtant  n*a  jamais  été  un  person- 
nage réel.  —  Ce  Bouddha  est  donné  pour  celte  planète  d'après 
laquelle  le  quatrième  jour  de  la  semaine  (le  mercredi)  est  appelé 
dans  rinde  bouddhatcara.  Comme  ce  même  jour  est  appelé 
chea  les  Scandinaves  Jour  de  Wcdan,  et  chez  les  Romains^oiir 
de  Mercure,  ridentiOcalion  avec  Wodan  et  Mercure  se  rappor- 
terait à  cette  planète,  et  l'identité  avec  le  Tôt  des  Egyptiens  ré- 
sulte tout  naturellement  de  ce  que  les  Grecs  reconnaissaient  Thot 
pour  Hermès;  or,  Thot  était  le  génie  de  la  sagesse  et  de  la 
science.  En  conséauencc,  on  peut  assurément  révoquer  en  doute 
l'existence  réelle  de  Bouddha.  Un  pandit  touterois  apprit  à  l'au- 
teur des  Letlere  $uU'  Jndie  Orientali{2),  que  Bouddha  ne  doit 
nullement  être  confondu  avec  ce  Bouda  que  les  Indiens  regar- 
dent comme  le  dieu  ou  le  génie  de  la  planète  de  Mercure  ;  que 
Bouda  n'a  pas  le  moindre  rapport  avec  Bouddha.  «  Il  est  fils  du 
dieu  de  la  lune  Ciandra  et  de  l'épouse  de  Brahaspati  ou  Vrihas- 
pati,  nommée  Tara,  et  que  Ciandra  s'appropria.  Si  Ton  n'avait 
point  perdu  de  vue  cette  circonstance,  on  n'aurait  certainement 
pas  fait  tant  de  bruit  au  sujet  de  Bouddha  et  de  Mercure.»  —  En 
admettant  que  les  clioses  soient  ainsi,  il  reste  toujours  deux 
Bouddha,  que  l'on  a  distingués  par  les  noms  de^'^une et  ancien, 
—  L'ancien  est  représenté  comme  gendre  de  ce  Menou  Sa  lia  va- 
tra  ou  Waiswaswata,  lils  du  Soleil ,  qui  lors  d'un  grand  déluge 
fut  sauvé  par  Wischnou  dans  une  arche,  et  fut  la  souche  de  la 
fameuse  famille  des  Pourous.  Il  est  au  nombre  des  anciens  lé- 
gislateurs,  et  l'on  dit  qu'il  enseigna  aux  hommes  l'astronomie, 
Faslrologie ,  la  morale,  les  pratiques  religieuses  ,  la  médecine, 
les  notions  du  droit  et  le  commerce.  —  Le  nouveau  ou  le  jeune 
Bouddha  est  donné  pour  la  neuvième  incarnation  (  Avatara  )  de 
Wischnou,  qui  se  rapporte  à  celle  de  Krischna  ou  vient  après 
elle  (5);  de  sorte  que  l'époque  de  son  apparition  est  donnée  comme 
la  fin  de  l'âge  actuel  ;  Kali-  Voug) ,  qui  est  le  dernier.  —  Au 
sujet  de  ces  deux  Bouddha  eux-mêmes,  on  peut  douter  qu'ils 
aient  été  des  personnages  réels,  car  le  mot  Bouddha  n'est  pas  un 
nom  propre,  mais  un  litre  qui  désigne  une  dignité,  à  savoir  la 
plus  haute  dignité  parmi  les  saints.  Et  dans  ce  sens  il  est  fait 
inention  d'un  grand  nombrede  B<»ud(lha .  Selon  quelques  auteurs, 
vingt-deux  Bouddha  ont  paru  à  diverses  époques  pour  gouverner 
le  monde  ;  on  en  compte  cinq  pour  la  période  actuelle,  et  le  cin- 
^ème  n'a  pas  encore  paru.  C'est  le  quatrième  qui  doit  avoir 
été  Bouddha  le  jeune  doiU  nous  avons  prié;  il  ne  s'appelait 
pas  Bouddha,  mais  était  un  Bouddha.  Son  véritible  nom  était 
Sakva  (Sachya,  Sakhya,  Shakya).  et  on  le  dit  fils  du  rajah  de 
Kaila  Sadudhana  (4  et  de  Mahamaya  (5) .  On  indique  comme  lieu 
de  sa  naissance  Gaja  (Gaya),  dans  fa  province  de  Kikata  (Bahar). 
A  l'àçe  de  seize  ans,  ce  Sakya  épousa  Vasutara,  fille  du  rajah 
Chuhidan,  dont  il  eut  un  fils  appelé  Raghou.  Une  ancieime 

(1)  A  Ceyian  o:i  Tapp^lle  Bouddha,  dans  le  royaume  de  Siam  Pout, 
PoutU  Sat,  au  Tibeï,  Pout,  Pott,  Pot,  Poti,  en  Cocbiochine  But, 
en  Arabie  Boii  ;  Edriii  le  nomme  Bodda,  Clément  d'Alexandrie  Butta, 
Fra  Paolino  Budha,  (^hambers  Boudhou,  Grnlil  Baouth,  d'aulres 
Budda. 

(5)  SpaRiiGiL-KBRMAivR,  BihUothèque  des  t'oyages,  t.  xxxii,  p.  155. 

(3)  PoLisR,  Mythologie  des  Indiens,  ii,  166  et  suiv. 

(4)  Sudodhana,  Sutah  Danah,  Suit  Danna. 

(5)  Maja,  Mahautab  Devi,  qu'il  De  faut  pas  coufoodre  a\ec  la  Maïa 
uu  brahmaiiisme. 


(  159  }  BOrODBA. 

inscription  (1;,  découverte  dans  une  grotte  à  Islemabid, 

3u'après  avoir  reçu  la  révélation  de  certains  mystères,  il  l 
onna  son  royaume,  passa  le  Gange,  parcourut  le  roondfî] 
l'extérieur  d'un  mendiant,  et  vécut  avec  une  telle  ii 
queBrahma  même,  Indra,  le  roi  des  serpents  Nasa  et  les  i 
génies  protecteurs  des  quatre  régions  du  monde 
vers  lui  et  lui  rendirent  toute  sorte  d'honneurs,  — 
on  nous  apprend  qu'à  l'âge  de  trente  et  un  ans  il  se  rendit 
les  solitudes,  pour  acquérir  les  Qualités  d'un  Bouddha, 
sa  vocation  fut  révélée  au  monde,  et  il  agit  durant  quai 
ckiq  années  comme  Bouddha,  et  noourut  un  jeudi,  le  iô 
c*est  à  partir  de  ce  jour  que  les  bouddhistes  coœiuencenl 
ère,  qui  remonte  à  l'an  542  avant  l'ère  chrétienne.— Ce Boi 
dit-on,  est  le  même  qu'on  appelle  à  Ceylan  Gautcmeh  ;G)) 
Bouddha,  et  à  Siam  Sommonokodom,  et  Ton  ne  peut 
douter  de  cette  identité.  Selon  ce  que  nous  apprend  Ma\ 
la  véritable  orthographe  de  ce  nom  serait  Soromooo  Gaula 
et  Sommono  désigne  un  saint,  aussi  bien  que  Bouddha  jj 
Buclianan,  un  individu  revêtu  du  caractère  de  prêtre,  od  i 
mancy.  D'après  Joinville,  le  nom  habituel  est  Saman  Gaul 
Boudhou  >  ahanse.  Samono  et  Saman,  dit-il,  sont  idenliqi 
Kodom  est  Gautemeh,  dénomination  que,  selon  Maboo}. 
applique  h  l'homme  issu  d  une  ancienne  et  noble  famille: 
près  Fra  Paolino  (J/u«.  Borg,,  p.  8),  ce  mot  désigne  pro 
ment  un  gardeur  de  vaches,  au  figuré  un  roi,  inierprèUi 
avec  laquelle  s'accorde  la  tradition  mongole,  qoi  reut 
Sakva  ait  pris  comme  pénitent  le  nom  de  Goodam,  c'tsl-^ 
gardien  des  vaches  ;  selon  Buclianan,  ce  terme  sigaiêc  Uii 
prudent,  très-sage.  —  Quoi  qu'il  en  soit,  Godama  fA  ' 
comme  dieu  dans  les  Etats  indiens  Iransgangétk^oes,  qim 
(ultc  sut)siste  encore;  ses  prêtres  sont  appelés  Rabauti  W 
pi>ins  (2);  les  temples  de  Bouddha  sont  propreoMiil  ap^dl 
Bouddtilaneh,  Siddeslaneh  ou  M^itigaway  mais  habiloèlW 
ment  seulement  Bihare  ou  Viharagi^  nom  donné  aoidetomm 
des  prêtres,  qui  sont  ordinairement  contigués  aux  temple.  - 
Nous  exposerons  ici  les  bases  de  la  doctrine  religieuse  de  bl•»^ 
dhistes,  d'après  le  résumé  qu'en  a  donné  Buchanan,  et  oui  a^s^ 
été  communiqué  par  le  grand  prêtre  Zara  DobanàU>t^3 
catholique  d'A va  (3;.  —  Jusqu'à  présent  quatre  dieax  ooliori 
dans  le  monde  et  sont  arrivés  à  Xieban.  Le  quatrième  fot  GÙL"- 
ma  ;  entre  lui  et  ses  prédécesseurs  parurent  encore  six  bouo^ 


?[ui  se  sont  donnés  pour  dieux  et  ont  eu  aussi  des  se€tateun.)U| 
lOilania  est  le  seul  vrai  dieu,  qui  a  donné  les  cinq  cooioub- 
ments  et  qui  a  recommandé  aux  hommes  de  s'abstenir  (ks .. 
péchés.  Voici  les  cinq  commandements  :  1°  Depuis  le  plus  p-. 
msecte  jusqu'à  l'homme,  tu  ne  tueras  point  de  créature  y'rsu 
de  quelque  nature  qu'elle  soit  ;  3**  Tu  ne  voleras  pas  ;  ô^  Ti^ 
prendras  par  la  violence  ni  la  femme  ni  la  concubine  d'ao'v 
4"Tu  ne  diras  rien  decontraireà  la  vérité  ;  5°  Tu  ne  boiras  ni^- 
liqueurs  fortes;  lu  ne  mâcheras  point  d'opium,  et  ne  prendn* 
cune  chose  susceptible  d'enivrer.  —  Lesdix  péchés  sont  di«ty< 
trois  classes  :  i"  Mort  donnée  aux  êtres  vivants,  vol,  adotb* 
2°  Mensonge,  insociabilité,  paroles  de  dureté  et  de  colèrfj 
rôles  inutiles  et  déraisonnables;  cP  Envie  du  bien  du  procihJ 
jalousie  et  désir  de  la  mort  ou  du  malheur  du  proc^ 
croyance  aux  faux  dieux  (4).  On  dit  de  celui  mii  s*austje«: 
ces  péchés  qu'il  obsene  Sila.  On  peut,  en  outre,Taîre  des  b» 
œuvres  :  Dana,  lorsqu'on  distribue  des  aumônes,  surtout  ^ 
les  rajahs,  et  Bavana,  qui  consiste  à  prononcer  avec  unf  ] 
fonde  méditation  trois  mots.  Le  mot  Aneixza  doit  rapv^ 

(1)  Asiat.  Res.  xi.  Voyez  dans  le  même  ouvrage,  t.  i,  use  j 
inscripiioD  trouvée  à  Bouddha-Gaya,  dans  le  Bengale. 

(S)  Selon  Bucbîinan,  les  pn-IresdeGodamasoDt  appelés  dans  Uli 
du  pays  Bahcns^  dans  la  langue  PaU  Thaynka,  par  les  iwho»' 
Bait/ins,  par  les  EuropéeJis  Talapoins,  nom  dérivé  de  T^etiapaU  ' 
du  M)leil,  que  portent  babituellement  ces  prêtres.  Comme  litre  p* 
lier,  OQ  leur  donnerait  encore  le  nom  de  Somana  ou  Sanusna^  ^ 
du  sanscrit  Saman,  %Tkc^,  |»oliiesse;  de  là  vient  que  quelques»*! 
pellent  Samanes  toute  la  sccle  des  lîouddhistes.  —  On  trouve  Vu 
plus  claire  de  la  manière  de  %ivrc,  des  devoirs  et  des  oblijçalioi 
Rahans  dans  le  livre  Kananua,  écrit  en  pâli,  traduit  par  Becs 
As,  Res,,  Ti,  et  dans  la  Bibliothèque  desvojrofjes,  31,  i  72  et  mx 
autre  outrage  ,  intilulé  Padimot ,  contient  à  peu  pi-ès  les  atéfi»e»d 
Voyez  de  plus  dans  LousàRES,  Description  de  Siam,  h 
Taûpoins. 

(3)  Donné  par  Buchanan  d'après  le  manuscrit  de 
bliothcque  des  voyages,  31,  146-160. 

(4)  Les  principes  que  Bouddha  s'était  appropriés  étaient  1^  s 
la  justice  et  la  bonté.  Ue  ces  principes  découlèrent  dix  comosande) 
rangés  sous  trois  classes  :  pensées,  paroles,  et  oeuvres.  Us  «oot  ooi 
dans  un  code,  écrit  en  langue  paU  et  intitulé  Diksangéejnmh.  Ma. 


BOITUDHA. 


(  ^^3  ) 


BOUDDHA. 


'homme  qa'il  est  exposé  à  des  vicissilades  ;  le  mot  Dokcha, 
]u'il  est  exposé  à  des  malheurs  ;  le  mot  Analla,  qu*il  n'est  pas 
m  son  pouvoir  d'empêcher  qu'il  ne  soit  soumis  au  hasard  et  au 
nalheur.  Celui  qui  quitte  le  monde  sans  avoir  observé  Sila, 
Dana  et  Bavana,  est  relégué  dans  Tune  des  demeures  infer- 
lales,  et  son  âme  est  repoussée;  celui  qui  les  suit  sera  entin 
ugé  digne  de  contempler  un  dieu  et  atteindra  Nieban  (i).  — 
>tte  analyse  ne  contient  que  le  système  moral  proprement  dit, 
ans  touchera  la  métaphysique;  on  voit  cependant  qu'à  tout 
e  système  doit  se  rattacher  la  doctrine  de  la  métempsycose  et 
me  cosmologie  et  une  théologie,  particulières.  Ce  qu'il  doit  y 
ivoir  de  plus  remarquable  dans  cette  dernière,  c'est  que  les 
lieux  ne  sont  représentés  que  comme  des  hommes  qui  par  leurs 
ertus  arrivent  à  la  félicité  suprême,  et  qui  par  leur  sagesse  ont 
iblenu  le  droit  de  dicter  des  lois.  Aussi  le  missionnaire  Judson 
crivait-il  encore  en  1825  (3)  :  «On  peut  jusqu'à  un  certain 
•oint  reconnaître  les  bouddhaïstes  pour  athées.  Ils  croient  en 
fiet  que  tout  être  porte  en  soi  le  çerme  du  malheur  et  de  la 
eslruclion  ;  que  par  conséquent  il  n'y  a  point  de  dieu  éternel, 
/univers,  disent-ils,  n'est  que  destruction  et  reproduction, 
lussi  celui-là  seul  est  un  sage  qui  s'élève  au-dessus  des  choses 
xistantcs  jus(]u'au  Wighan,  c'est-à-dire  jusqu'à  cet  état  où  il 
l'y  a  pas  d'existence.  Des  récompenses  et  des  châtiments  suivent 
is  actes  de  vertu  et  les  crimes,  conformément  à  Tordre  naturel 
es  choses.  Goudama  se  rendit,  par  ses  mérites,  digne  de  l'état 
c  perfection  suprême.  Ses  commandements  sont  encore  en 
igueur,et  le  seront  jusqu'à  la  venue  de  la  divinité  prochaine.» 
ette  divinité  sera  le  cinquième  Bouddha.  D'après  les  prédic- 
ons  du  quatrième,  sa  doctrine  doit  se  maintenir  dans  toute  sa 
urelé  l'espace  de  cinq  mille  ans;  longtemps  après  naftra  Mailri 
klaidari)  Bouddha,  et  sous  celui-ci  le  monde  qui  existe  aujour- 
'hui  périra,  afin  gu'un  autre  monde  puisse  s'élever  à  sa  place, 
es  bouddhistes  citent  cette  prédiction  comme  une  preuve  qu'il 
'y  a  point  d'Etre  suprême  qui  ail  créé  l'univers,  car,  disent- 
s,  s'il  y  avait  un  tel  créateur,  il  ne  laisserait  point  périr  le 
|onde>  mais  veillerait  à  sa  conservation  éternelle.  — Quant  à 
idée  qu'ils  se  font  de  l'univers,  on  en  trouve  l'exposé  le  plus 
)mplet  dans  la  Coimographia  Barmana,  de  Sangermano,  tra- 
uile  par  Bachanan  (3).  -:-  L'univers  porte  le  nom  de  Loga, 
est-à-dire  destruction  et  reconstruction,  car  on  admet  que 
e  toute  éternité  un  monde  a  suivi  l'autre,  et  qu'il  en  sera  éter- 
eliement  ainsi,  d'après  un  Dammada,  que  l'on  reconnaît  pour 
ne  Joi  immuable  de  la  nature.  Ces  destructions  et  ces  recons- 
uctions  successives  ressemblent  à  une  roue,  où  l'on  ne  peut 
ter  ni  commencement  ni  fin.  —  Cet  univers  renferme  trois 
dres  d'êtres  vivants  :  Chama,  producteurs  ;  Rupa,  matériels, 
ais  non  producteurs;  et  Àrupa,  êtres  immatériels  ou  esprits, 
^s  (rois  ordres  sont  subdivisés  en  classes,  à  chacune  desquelles 
nt  assignés  un  séjour  particulier  et  une  condition  heureuse 

malheureuse.  Le  premier  ordre  a  onze  classes,  dont  sept  se 
auvent  dans  nne  condition  heureuse  et  quatre  dans  une  condi- 
•n  malheureuse;  le  second  ordre  a  seize  bons,    le  troisième 

a  quatre.  Dans  le  premier  ordre,  les  hommes  possèdent  le 
emier  ^on,  heureux;  les  six  autres  appartiennent  aux  JVal(dé- 
>ns),  oui  forment  six  classes  différentes.  L'état  de  malheur 
.  appelé  Àpé,  et  dans  cet  état  se  trouvent  :  i**  tous  les  ani- 
lux  ;  ^  les  Preiita  (tous  ceux  qui,  de  quelque  manière  que  ce 
t,  ont  offensé  les  Rahans);  3°  les  Auurighef  qui  demeurent 
DS  les  forêts,  sur  les  côtes  de  la  mer,  dans  tes  précipices  des 
mtagnes,  et  dans  les  régions  où  n'habite  pas  l'homme;  et 


[1)  F»A  PAOi*nro,  p.  329  de  ses  Foyaces  aux  Indes  orientales, 
i  le  passage  suivant  d'un  manuscrit  du  philosophe  pégouan  Dberme- 
ia  Gouron  :  a  Ceux  qui  auront  en  honneur  la  divinité,  sa  loi  et  ses 
Ires  auront  un  jour  tous  les  biens  en  partage.  Car  il  en  est  des  actes 
plus  méritoires  et  les  plus  blâmables  de  tout  ce  qui  vit,  comme  de 
nbre  de  notre  corps,  oui  ne  se  sépare  jamais  de  lui,  mais  le  suit  par- 
t.  Parmi  toutes  les  créatures  vivantes  il  en  est  de  bonnes  comme  de 
chantes.  De  l'homme  il  se  forme  ou  un  Nat  (démon)  ou  un  animal, 
me  de  raïu'mal  passe  dan»  un  homme  ou  dans  un  NaL  Bref,  tous 
IX  qui  n'ont  pas  encore  acquis  le  mérite  d'être  admis  dans  le  Niehan, 
otcnt  et  descendent  alternativement.  »  Selon  Sangermano,  les  idées 
la  métempsycose  dévient  singulièremeut  ici  de  celles  qu'on  en  a  d'or- 
laire.  On  croit  qu'à  la  mort  de  tout  être  vivant  l'âme  et  le  corps 
ttrent  également,  mais  qu'il  s'en  forme  les  éléments  d'un  autre  être, 
t,  selon  les  bonnes  ou  mauvaises  actions  de  la  vie  antérieure,  est  un 
mal,  un  homme  ou  un  Nat, 

[%    KifAPp,  Nou^^eUe  Histoire  des  établissements  des  missions 
^n^éUques  aux  Inde»  orientales,  section  78,  p.  1910. 
(8)  Comparez  avec  ceci  ce  que  disent  Ma boht  et  Join  ville,  et  Tauteur 
lien  anonyme  des  Lettres  sur  Us  Indes  orientales,  dans  la  iv*  lettre. 

IV. 


4®  les  habitants  du  Niria  ou  de  l'enfer ,  huit  séjours  souter- 
rains, subdivisés  en  40,000  plus  petits.  La  durée  des  peines  qui 
y  sont  appliquées  se  règle  sur  l'étendue  des  crimes  ;  mais  la 
peine  réservée  à  chaque  crime  et  sa  durée  sont  indiquées  avec 
précision. — Cette  cosmologie  contient  un  système  d'astronomie, 
de  physique  et  de  cosmographie  qui  se  rattache  étroitement  à  la 
dogmatique  qui  conclut  avec  la  doctrine  de  la  destruction  du 
monde.  Il  y  a  trois  causes  de  destruction  :  la  luxure,  la 
colère  et  l'ignorance.  Si  la  luxure  l'emporte,  le  monde  périt 
par  le  feu  ;  si  la  colère,  par  l'eau  ;  si  l'ignorance,  par  le  vent  ; 
c'est-à-dire,  qu'il  retombe  dans  le  chaos,  mais  pour  prendre 
une  forme  nouvelle.  —  Dans  la  cosmographie  citée,  cent  et  une 
nations  sont  nonimées  comme  habitant  la  terre;  mais,  parmi  les 
peuples  qui  habitent  effectivement  aujourd'hui  la  terre,  cette 
énumération  ne  comprend  que  les  Chmois,  les  Siamois  et  les 
habitants  de  Tavay,  de  Pegou,  Laos,  Cussay  et  Arakan.  Mais 
Buchanan  a  tiré  de  cette  même  cosmograithie  la  conclusion  que 
Bouddha  et  sa  doctrine  sont  originaires  ae  l'Hindoslan  septen- 
trional. «  Les  connaissances  géographiques  de  Bouddha,  dit-il, 
devaient  être  très-restreintes.  Mais  a  mesure  qu'on  se  rapproche 
avec  elles  de  la  contrée  mentionnée,  elles  prennent  une  forme 
plus  spéciale  et  plus  intelligible.  On  peut  conclure  des  indica- 
tions données  par  ses  disciples  sur  les  montagnes,  sur  la  neige, 
sur  les  mers  et  les  fleuves,  qu'il  demeurait  non  loin  du  Thibet. 
On  peut  admettre  qu'il  vit  les  montagnes  couvertes  de  neige 
oui  s'élèvent  dans  ce  pays,  qu'il  entendit  parler  des  grands 
fleuves  qui  de  là  vont  se  jeter  dans  les  mers  de  la  Sibérie  et  de 
la  Chine  et  dans  la  mer  Caspienne,  et  qu'il  indiqua  plus  spé- 
cialement les  bras  du  fleuve  méridional,  parce  qu  il  habitait  sur 
ses  rives.  S'il  était  né  dans  le  Thibet,  il  ne  serait  pas  tombé  dans 
la  grande  erreur  de  faire  sortir  d'une  seule  source  les  fleuves 
de  Bengale  et  d'Oude,  et  de  leur  faire  traverser,  comme  il  le 
fait,  les  montagnes  de  Sewalik.  »  —  Cette  observation  nous  ra- 
mène à  quelques  recherches  sur  Bouddha  le  Jeune  lui-même. 
—  Si  on  l'admet  pour  Sakya,  qui  devint  un  Bouddha,  son  exis- 
tence comme  personnage  réel  doit  être  acceptée.  Mais  il  appar- 
tint originairement  à  l'Hindostan  ;  c'est  ce  que  prouve  l'accord 
des  indications-  que  donnent  les  habitants  de  l'Hindostan  et  de 
Ceylan  sur  son  origine  et  sur  le  lieu  de  sa  naissance,  et  divers 
monuments  de  son  culte,  que  Ton  trouve  dans  l'ilindostan  (l); 
c'est  ce  que  prouve  encore  sa  doctrine  elle-même,  qui  ne  peut 
démentir  son  origine  brahmaïque.  Cela  résulte  aussi  de  la  tra- 
dition qui  fait  de  lui  une  des  neuf  incarnations  deWischnou  ;  et 
si  ce  point  est  restreint  par  quelques-uns,  nié  par  d'autres,  le 
fait  en  lui-même  est  évident,  puisque  ce  Sakya  entreprit  une 
réforme  du  système  dominant,  réforme  qui  déplut  aux  secta- 
teurs de  ce  système.  On  a  remarqué  depuis  longtemps  qu'il 
n'avait  en  vue  autre  chose  que  l'anéantissement  de  la  théocratie 
brahmaïque,  de  la  distinction  des  castes,  et  de  tout  le  culte 
symbolique  qui  servait  de  base  à  ces  institutions.  Ses  partisans 
ne  reconnaissent  pour  canoniques  ni  les  Védas  ni  les  Pou^ 
ranas  (2).  A  la  place  de  ce  que  ces  livres  contiennent ,  il  mit 
son  propre  système  dont  le  quiétisme  forme  la  base,  et  c'est 
pour  cette  raison  qu'on  a  fait  de  lui  le  chef  des  Samanéens  ou 
Schamanes,  que  l'on  déclare  les  doux,  les  Iranquilies.  De  la 
conjecture  que  ces  Schamanes  bouddhistes  ne  sont  autres  que 
les  Gymnosophistés,  tels  que  les  Grecs  nous  les  représentent, 
il  résulte  que  cette  secte  devait  exister  dans  l'Hindostan  anté- 
rieurement à  Alexandre,  et  il  n'en  sort  aucune  contradiction 
avec  l'assertion  que  Sakyah  mourut  l'an  542  avant  J.-C.  D'après 


(1)  Jones  fait  mention  de  ruines  gigantesques,  en  parlie  couvertes 

{>ar  la  mer,  et  qui  restent  d'édifices  et  de  sculptures  à  Mawnlipouram  sur 
es  côtes  du  Malabar,  delà  statue  de  Bouddha  dans  la  plaine  de  Wirapat- 
nam,  piès  de  Pondichcri,  décrite  par  le  Gentil, de  la  plaque  de  cuivre  sur 
laquelle  est  gravée  une  donation  datée  de  l'an  23  avant  J.-C.  (Js.  Bes,,  i, 
123).  Beaucoup  d'autres  monuments  encore  prouvent  que  Bouddha  et 
ses  successeurs  et  leur  système  ont  dû  régner  longtemps  dans  la  pénin- 
sule indienne.  Voy.  MooRE,  Tlie  Hindoo  Panthéon,  p.  243  et  suiv.; 
Mackeuzie,  Description  de  temples  et  de  statues  de  Bouddha  (As» 
Bes. ,yi).  Sur  les  statues  de  Bouddha  en  particulier,  voy.  Rittki, 
Géog.,  Il,  693.  Il  résulte  des  récils  de  voyageurs  arabes  traduits  par 
Renaudot,  que  des  statues  de  Bouddha  étaient  encore  adorées  dans  le 
«•  siècle  après  J.-C.  ;  ce  ne  fut  qu'après  le  xu*  siècle  que  ses  sectateurs 
disparurent  de  llnde  cisgangctique.  La  Croze,  Histoire  du  christiar 
nisme  des  Indes,  n,  329.  339. 

(2)  «  Le  code  le  plus  remarquable  et  le  plus  sacré  des  habitants  de 
Ceylan,  celui  que  Ton  pourrait  avec  raison  appeler  leur  Bible,  est  peut- 
être  le  Abidarmeh  Pitekeh  Sattaprê  Karranee,  écrit  dans  la  langue 
pâli,  et  que  l'on  peut  se  procurer  dans  la  capitale  de  Kaudia.  —  Les 
Rahans  ne  connaissaient  pas  les  Védas  et  les  Pouranas.  »      Mabouy. 

20 


(164) 


b  ÊBcif  de»  booddbtfUs»  te  irraU  toûnUmat  plas  de  sii 

tkèckê  Uai»  rUiodotlan^  car  l'hUloére  noui  apprend  que  dam 
le  premier  ftîécli>  de  I  ère  chilienne  il»  furent  chaMéi  par  les 
Brabioaiie»  avec  Taide  de  la  raaie  guerrM*re,  et  que  ce  fut  seule- 
OMnt  alors  qu'ils  se  répandirent  au  dehors  de  la  presqu'île 
aotérirure.  Il  n'en  re«le  que  de  la iblet  débris  dan»  TilindosUn  ; 
Tan  4^1,  des  bouddhistes  débarquèrent  dans  l'Ile  de  Ceylan^  et 
passèrent  de  là  vers  Ava  et  Pegou;  Tan  65  ils  vinrent  en  Giine, 
l'aji  Oti  au  Ja|)on  et  en  i'Mvfti  d).  Ils  se  répandirent  par  le 
Tliibel  ftarini  les  Mon|^ols  et  les  kalinourks  jusqu'en  Sibérie;  du 
moins  on  trouve  aussi  le»  Schainaiies  dans  re  dernier  pays.  — 
kl  Ion  suppose  sans  douto  l'identité  du  Fo  ou  Fo-e  (non  ro-hi; 
de»  Ciiinoi»,  de  l'Aniida  ou  O-rni-to  (selon  Jones,  l'infini/  d^ 
Japonais,  civ.,  iilentité  qui  est  révoquétf  en  doute  ou  nire  par 

Ïuaieurii  auteurs.  La  rais4)ii  que  le  nom  de  Bouddha  a  très-peu 
aniilogie  «ver  ces  autres  nom»  est  bien  faible  contre  une  autre 
caiaon  que  l'ou  iieut  invoquer  en  faveur  de  cette  opinion  :  cette 
taÛKjn  est  que  d  autre  part  avec  le  vrai  nom  de  ce  Bouildha,  avec 
Sikya  s'aexordent  le  Xekia  de»  tUiinois,  le  Xaxa  des  Japonaia, 
le  btilului  des  Tbibétains,  IcThiknu  des  Tonquinoi»,  etc.,  ainsi 
que  le»  do<!triiies  principales  émises  h  leur  Mijet.  (>tte  identité 
nW  dont*  pas  seulement  une  conjecture  ^an»  foiniement.  Dans 
ooca»,  il  lésulle  aussi  de  la  tradition  selon  laquelle  Ko  à  sa  mort 
véyéla  à  se»  disciple»  le»  plu»  d<'*vouc»  que  ce  qu'il  avait  en- 
aeigiié  Jusqu'alors  n'était  que  vériu'^s  cachées  sou»  le  voile  de 
raflèatirie»  vi  que  sa  vi^ritable  croyance  était  que  tout  était 
aurti  ilu  ntNintot  retournait  dan»  le  néant,  et  que  ])ar  conséquent 
la  véritable  »a|{e»fte  consistait  à  s'anéantir  «oi-iuéme  autant  que 
wta  était  potiHible  ;  il  résulte,  disons-nous,  de  cette  tradition, 
un  Kroiid  iMiids  pour  nos  recherches,  puis  qu'il  est  devenu  habi- 
tiifll  de  conmilérer  le  bouddhaïsme  athéisUque,  ainsi  que  l'on 
iVtprinte,  (H>mnie  lo  système  du  néant.  —  En  tout  cas,  pour 
démêler  ici  la  vérité,  il  faut  distinguer  deux  périodes  dans  le 
boudillunsine.  Dans  la  première,  nous  trouverons  ce  qu'est 
réi«llenieni  Siikjah,  et  dans  la  seconde  les  déviations  de  ses  suc- 
casMîiirHj  auxuuelle»  semble  se  rapporter  la  tradition  relative  h 
l'aveu  fait  |Kir  lkmddha*Fo  mourant.  —  En  conséquence  de  ce 
que  Sak)*i*Bim(ldhaestap|>elé  une  Avatora  de  Wischnou  (:2), 
on  iMMirr.iit  le  ix)nsidérer  nnunie  le  rejeton  d'un  institut  de 
Wi.sdinou,  et  du  moin»  son  histoire  ne  dément  pas  qu'il  ait 
Pws»^  par  tous  les  quatre  degrés  tiuo  doit  parcourir  un  brahmane. 
Du  moins.  ^pi^Vn  avoir  été  iK«re  de  famille  et  donné  naissance  à 
un  lUs  d  se  til  emiile  ^Vanaprasta).    Si  ce»  ermites  sont, 
ODiunie  le  \eul  Fra  Paolino,  les  Samanéens  ou  plutôt  les  Ya- 
iliAm*»en>,  lopinion  qu'il  fUt  le  véritable  fondateur  des  Scha- 
DMiH^k  h'ONl  en  di^MiXMnl  qu'a\ec  une  seule  circonstance,  à  sa- 
jmir  que  »  .»u\-<'i  doiurent  par  sa  réforme  ce  qu'on  les  déclare, 
le^^Mr,  tc!k  lr«Mf  mV/ei,  nmime  lui-même  Tut  le  Sdiamane 
par  e\tvllemv.  .Mais  sa  rt^forrae  ne  consistait  pas  en  autre  chose 
^  dan^  le  n^tablissement  du  véritable  brahmaïsme  par  oppo- 
«tion  4U  biahmaitisme.  Si  l'on  ne  >eut  i>as  le  reconnaître  déjà 
dans  Ix  iMUte  sîmniicilé  «le  la  imuralehouddhaïstique  elle-même, 
que  l'on  ?*e  rappelle  que  le  point  le  plus  s;iillaiit  du  bouddhaïs- 
weest  |a  suppression  des  sacrilh^  sanglants.  C'est  à  cause  de 
ces  »acntictv«(^ui%  1rs  Vt'nlas  furent  rejeté^  et  que  le  bouddhaïsme 
»'r*(kisa  prniciualement  A  la  lutte  aven-  le  schiwnisnie.  Aussi  les 
statue»  de  Itouddtui  nous  montrent-elles,  (^nnme signe  caraclé- 
riftli<|m\  une  Qeur  dans  la  main,  ce  oui,  selon  la  ixmjecture  de 
Minier,  r»p(>eUe  les  inm>cenU  sacrilires  d'un  temps  où  nuls 
V<hIis  n'eniioKHinaient  enc»>re  de  Muglanls.  Que  si  l'on  doute 
eocx*n^    u  il  >'4gil  ici  du  brahmatsme,  cela  sera  démontré  par 
la  UMoii  .nloiit  Houdtllia  se  rattache  ivirtout  à  Brahma.  .Non- 
seulement  Rrahma  jtme  un  n^le  capital  dans  toutes  les  Iradi- 
lions  q«K  Mq<m  la  cimlume  d*(>rient,  entourent  de  merveilleux 
U  naixMiHv  du  fi>ndateur  de  la  rehfftttn,  mais  encinr  lune  de 
re»  In^btHMit  dèrtare  pitsititement  Rxiddha  ptnir  une  A\«itara 
«^I^UMOM.  I.oi-H  n>ême  que  l'on  n'en  tiendrait  pas  compte  parce 
mi'w>e4titrr  lrad)li«m  U\\  de Rouddha  une  A\.ilara  deWLschnou. 
il  mM»x  nMrr.ut  uiYepnrmequ  il  n'cM  |v»>i  facile  d'affaiblir.  Dans 

1»*  M>;roi.Mtt^  twbitAnls  do  (>>  Un.  S^ihannultou  Mah.T  Brachina 
K*  -,.  sil  RratuiiA  ihi,  i>mune  Mahon>  noux  l'apprend,  un  être 
-V  I.»  oi.lv  haute  nniK^rUiuY.  IV  Uns  les  dieux  qui  st^jiujrnent 
d»nN  :,^  »  u  1  ri  sur  la  terre,  il  e*t  le  plus  rapprxidK^  cW  Bowldha  ; 
bH^»  plux,  .1  lient  la  plaiY  de  l>ire  supnHite,  et  c'est  lui  qui  a 
prix  le  iiKvu  \c  MHis  M  sur\eîlUn«>f»,  Uih1i>  que  Bouddha  se  titMive 

,1     M»   ...X*,  KUm  U  trttdtM^Mtt  dr  roKt  r  Smt^t,  rfc.  16.  C  |5, 


en  JMMsaoce  de  U  ««pcéoie  félidté.  Du  reste, TéCal  de  le 

reparaît  ici  dan»  U  simplicité  naturelle,  qui  a  dû  ccrtaior 

le  caractériser  dan»  l'origine,  ei  la  doctrine  de  Im  méten 

cose  est  plu»  simple  au  même  degré  que  la  morale  et  pfn 

g«^ée  de  principes  artnlraire».  U  ne  peut  être  id  questMi 

quiétiMiie  que  par  rapport  à  la  tranquillité  de  U  TÎecontci 

live,  et  il  n  existe  absolument  aucun  motif  de  prendre  ce(( 

contemplative  pour  un  état  de  contemplation  perpétoeUf, 

que  tonte  contemplation  n'a  simplement  en  vue  que  la  prati 

— En  conséquence  de  tout  ce  qui  précàie,  on  ne  doit  voir  ri 

vement  dan»  la  prendère  période  du  bouddhaisme  que  lem^ 

seinent  dans  la  simplicité  de  sa  (orme primitive  du  brahnut 

qui  déjà  était  de  jour  en  jour  repoussé  davantage.  Mais  il  i 

maintint  pas  alors-  dans  la  simplicité  de  cette  forme,  eu 

cela  est  évidemment  démontré  par  la  naissance  de  trois  > 

différentes  parmi  les  bouddhistes,  celles  des  Jlnof  (THdi 

Dschenasj  ou  Jainag,  des  Aram  ou  Mahimians  et  des  A 

dhaïsles,  sectes  sur  lesquelles  on  trouve  les  meilleurs  rem<i 

ment»  dans  la  dissertation  de  Mackenzie,  avec  les  addition 

Colebroke  {Asial.  Researchei,  t.  9;.  Le  brahmaïsme  c«nl 

le  germe  du  matérialisme;  le  quiétisroe  oeiui  du  «Aî/m 

ces  deux  germes  se  développèrent  dans  la  seconde  période 

Ton  dit  maintenant  que  le  système  kiouddbisliqae  est  deii 

athée  et  enseigne  que  le  but  le  plus  élevé  de  rhoinmr  n(  de 

rendre  semblable  au  néant,  comme  le  fond  de  taalescbtin 

que  la  vertu  et  la  félicité  consistent  dans  une  inadiM  ei  m 

insensibilité  complètes,  dans  la  cessation  de  tout  eflbrt  rt  ( 

toute  pensée  ;  on  ne  peut  du  moins  prouver  ccUe  aasertion  p 

le  bouddhaisme  eu  général.  Celui-ci  est,  il  est  vrai,  CQnkoUtgiqi 

ment  matérialiste,  mais  il  ne  l'est  pas  psychologiqnrmenl: 

bien  qu'il  ne  reconnaisse  pas  Dieu  pour  le  créateur  da  mt* 

il  reconnaît  pourtant  des  dieux  (t)  ainsi  que  d»  esprits;  i 

plu»,  un  dieu  comnke  législateur  moral,  et  mèine  des  mq 

penses  et  des  châtiments  positifs  pour  les  actîoDS  bonort 

mauvaises  d'êtres  immortels.  L'accusation  de  nihilisme qisr  i 

semble  venir  de  ce  que  l'on  a  mal  compris  oe  qui  a  ètcdidi 

l'état  de  félicité.  Joinville  encore  dit  :  a  Les  bouddhistes <r« 

que  rame  a  existé  de  toute  éternité,  et  qu'elle  doit  pendaïf  I 

temps  indéterminé,  dont  la  durée  est  lixee  en  proportioe  (irl 

bonnes  ou  de  ses  mauvaises  actions,  passer  d'un  corn 4»! 

autre,  jusqu'à  ce  qu'enlin  elle  cesse  d'exister.  La  fin  de  l'àwJ 

pelle  Nivani  (en  sanscrit  Nirgwani).  £n  ceci  consiste  b  k« 

passive,  que  tous  les  bouddhistes  espèrent  atteindre  un  j'T  i 

criminel  qui  fut  pendu  il  n'y  a  pas  longtemps  dit  un  wa 

avant  sa  mort  qu  il  était  sur  le  point  de  devenir  iVcram  :{ 

montrait  toutefois  un  défaut  d'instruction  dan&  les  pnnnr| 

sa  religion  :  car,  suivant  celle-ci,  il  ne  pouvait  devenir  Xn 

si  aupara\aul  il  n'avait  été  un  Bouddha.  »  Est— il  possiUi 

l'un  se  soit  même  imaginé  que  Pâme,  être  existant  dfe  loo^  ' 

nilé,  dure  jusqu'au  moment  d'être  arrivée  au  pHis  bao:: 

de  perfecliou  (car  ceci  veut  évidemment  dire  ia  être  un  fc 

dhu),  pour  être  ensuite  anéantie  ?  Evidemment  Joimii' 

trompe  ici  par  rapport  au  Nieban,  au  sujet  duquH  Ir  r 

prêtre  des  Rahaiis  lui-même  s'explique  dans  un  tout  antrr  * 

il  Si  quelqu'un,  dit  celui-ci,  n'est  plus  soumisaum  maux  iK  *' 

sanleur,  de  l'âge,  de  la  maladie  et  de  la  mort,  mi  dit  d 

atteint  Nieban,  Aucune  chose,  aucun  lieu  ne  petit  notts:»^ 

une  idée  complète  du  Nîeb'in  ;  tout  ce  que  noos  po(n«-i 

dire,  c'est  que  la  délivrance  de  ces  maux  et  raTéoeacrj 

bonlieur  sont  le  Sieban,  Il  eu  est  absolument  de  mènieqv  i 

qu'on  dit  d'un  houune  que  les  ressources  de  la  noéfleci  I 

lait  sur\ivre  à  une  maladie  dangereuse,  qu'il  a  reo'^" 

santé  :  mais  si  l'on  %eut  savoir  comment  et  de  quelle  ii-H 

cela  s'est  fait,  la  seule  réponse  que  nous  puissions  faire.  f>*| 

revenir  à  la  santé  n'ebt  ni  plus  ni  moins  que  sortir  d'un*'  :J 

die.  C'est  ain^  et  non  autrement  que  nous  partons  du  >•  | 

et  c'est  ain^i  queGodama  nous  Ta  enseigné.  joSansaucuc  * 

le  A'iVeufwin  des  Siamois  n'est  pas  autre  chose  que  ce  >  ' 

que  Judson  appelle  \iy  An  n,  mais  dont  il  donne  nneexf^^ 

tout  aussi  fausse  que  ix^le  de  Joinville  X-  U  y  a  donc  ■:  ' 

justice  à  accuser  le  bouddhaisme  d'erreurs  dont  qttelqw»^ 

(t)  IlotùifBnled^  roirdansle  boudJkaîsaBe 
Votn  contmont  frt  habitant*  «Ir  C>%Imi  i  taiwiil  I 
diu  ;  ^  M  ha  Brahma  ;  r  S^k<^  (dkw  Àm 
Ivrrr^ .  V  9i  SAirrcV  ccMMBe  coomUen  ;  5' 
Icrtrur*  ik^  qunmrçii^*  du  noode  ;  6*  les  di 
féri  io«tnr«r:  T  le»  Kooibacnde^  os  (animes),  et  «•  le» 
jouriKtU  Mir  la  lerre  H  l««in  scrMicvrv  CMipw  JttmÊ^ 

(«^  Bccafc^ui  bttae  iv«c  rabcMi  les 


nomBMUL 


(156) 


BOUBBWUI8. 


enlement  en  quelques  (analiques  sont  coupables.  Ceux-ci,  il 
si  vrai,  soit  par  paresse,  soit  en  y  mêlant  le  mysticisine,  ^it 
«r  un  ascétisme  fanatique,  ont  fait  aussi  dégénérer  le  boml- 
iaïsme  en  plusieurs  branches.  Cest  ainsi  que  se  forma  en 
Ibine  la  secte  mystique  du  Vide  et  du  Néant  parmi  lesUoschang 
u  Bonzes,  tandis  que  Ton  voit  paraître  ailleurs  des  solitaires, 
éol  les  pénitences  et  les  tortures,  eiercées  air  eux-mêmes,  ne 
3  cèdent  pas  à  celles  desSanyasts;  et  par  la  démenologie ,  que 

00  avait  singulièrement  perfectionnée,  on  jeta,  sur  la  croyance 
ttx  esprits  et  à  la  magie,  la  base  de  toutes  ces  jongleries  au 
oilieu  desquelles  il  resta  à  peine  d*autre  trace  du  bonddhaïsme 
iriginaire  que  le  nom  du  schamanisme  dêeénéré.  Le  principe 
e  toutes  ces  ignominies  avait  déjà  sans  aoute  été  posé  dans 
Hindostan  même,  ou,  selon  toute  vraisemblance ,  il  trouva  sa 
Buse  dans  une  nvaltté  avec  les  sbivaïtes.  La  jalousie  réciproque 
es  bouddhaiistes  et  des  shivaïtes  est  incontestable  jusqu'au 
loment  où  les  premiers  succombèrent  enfin  sous  les  derniers. 
Taprès  une  tradition  que  nous  fait  connaître  Wilford  {As. 
\et.y  m),  ce  fut  leshivaîle  Sankara Charma  (ou  Acharya),  donné 
our  une  Avatara  de  Shiva  lui-n)éme,  qui  efiaça  cette  secte  héré- 
que,  détruisit  ses  temples,  expliqua  les  Védas,  brûla  au  con- 
raire  les  livres  hétérodoxes,  et  chercha  à  anéantir  les  hérétiques 
Qx^mémes.  C'est  ainsi  que  les  bouddhaïstes,  déjà  divisés  en 
;ctes,  furent  repoussés  à  1  étranger,  et  si  par  cela  même  le  boud- 
haïsme  ne  pouvait  dès  lors  pas  se  ressembler  tout  à  fait  à  lui- 
léme  dans  des  pays  différents,  il  devint  encore  plus  dissem- 
lablc  à  lui-même  par  la  différence  même  des  peuples  chez  les- 
iiels  il  pénétra,  et  Tes  contes  populaires  durcntse  multiplier  (1). 
e  qui  pourtant,  malgré  toutes  les  différences,  nous  force  à  rc- 
m naître  la  religion  de  tous  ces  peuples  pour  la  même,  c'est  le 
irfait  accord  dans  le  système  moral  et  dans  tous  les  dogmes 
«senticls;  joisnez  à  cela  que  les  statues  de  Bouddha,  bien  que 
lez  chacun  de  ces  peuples  elles  aient  pris  la  physionomie  na- 
onale,  se  ressemblent  pourtant  dans  leur  caractère  essentiel, 
ms  la  pose  et  le  costume,  de  telle  sorte  que  chaque  peuple  re- 
mnalt  et  révère  son  dieu  dans  le  dieu  des  autres.  —  Indépen- 
imment  de  cette  propagation  du  bonddhaïsme  vers  le  nord, 
est  et  le  sud,  on  a  encore  suivi  les  traces  de  sa  propagation  vers 
ouest  et  le  nord-ouest.  Ces  traces  sont  manifestes  dans  l'Asie 
loyenne.  Clément  d'Alexandrie  {Strom,  i)  connaît  les  Sama- 
éens  comme  sectateurs  de  Butta  (dont  Porphyre  [De  ah$t.  rv] 
connaissance  chez  les  Indiens),  de  même  que  Cyrille,  évêque 
'Alexandrie(t.  ii,  pag.  155),  le  place  dans  le  paysperso-bactrien; 
.  selon  les  indications  d^ArchelaOs,  évêque  de  Mésopotamie 
\dv.  Manich.  itiZaccagm  coliecl.  mon.  vetl.  eccl.  gr.  et  /ar.j, 
matlre  de  Manès,  fondateur  du  manichéisme,  qui  s'appelait 
ellement  Terebinthus,  se  donnait  le  nom  de  Boudda,  et  dé- 
irail  qu'il  était  né  d'une  vierge,  et  avait  été  élevé  par  un  ange 
tos  les  monlagnes.  On  ne  peut  méconnaître  des  rapports  plus 
iciens  do  hoaddbaîsme  avec  le  parsisme  (3)  ;  mais  c*est  par 

1  jeu  scientiûgue  dangereux  que  des  hommes  qui  osent  douter 
rorigiiie  divine  de  notre  religion,  ont  prétendu  reconnaître 

ns  le  Douddhaîsme  l'origine  de  quelques  dogmes  ou  de  quel* 
les  préceptes  du  christianisme  :  il  est  beaucoup  plus  probable 
le  le  booddhalsme  aura  fait  quelques  emprunts  à  l'ancienne 
,  et,  depuis  la  venue  du  Christ,  aux  premiers  chrétiens  qui 
i  pénétré  dans  les  Indes.  —  D'autres  critiques  se  sont  efforcés 
retrouver  beaucoup  plus  loin  des  traces  du  bouddhaîsme,  et 
cun  n'a  montré,  dans  ces  recherches,  autant  de  zèle  et  de  dé- 
atossc  que  Ritter,  dans  son  Vestibule  de  f  histoire  des  peuples 
Topéens  antérieurement  à  Hérodote.  On  voit  aussitôt  à  quel 
int  il  a  prétendu  trouver  ces  traces  par  sa  synth^e  d'un  Ko- 

tous  les  maux  auxquels  rbiunanité  est  siyeUe,  mais  nulleroent  un 
^nlisseoient.  Mais  ce  D*est  pas  la  seule  erreur  où  Joinville  soit  tombé, 
ur  n'en  signaler  qu'une,  à  cause  de  son  iai|)ortance,  H  compte  aussi 
£7.  les  bouddhistes  les  castes  indiennes.  Buchanan  au  contraire  dit 
>re>sénient  :  ^  Autant  que  je  connais  les  sectateurs  de  Bouddha  dans 
npire  des  Birmans  et  dans  le  royaume  de  Siam,  je  j)uis  assurer  au 
teur  qu'une  distinction  si  cruelle  et  si  odieuse  n'est  connue  parmi 
t  que  par  les  récits  et  par  l'exemple  des  Hindous  qui  demeurent  dans 
contrées,  w  Loc*  cit.,  p.  125. 

(1)  Ces  traditions  concernent  1®  la  descente  Tolontairc  de  Bouddha 
séjour  de»  dieux  ;  2®  sa  réception  dans  le  corps  d'une  vierge,  qui  n'est 
I  moins  roenreilleose  que  .I»  sa  naissance  ;  4"  sa  vie  et  ses  actes  en 
Kriil,  ses  miracles  et  sa  doctrine.  Klaproth  a  écrit,  dans  Vjésia  Po- 
e/orto,  la  vie  de  Bouddha  d'anrès  les  redis  mongoles  ;  il  serait  intéres- 
it  d'écrire  ainsi  la  vie  et  les  doctrines  de  ce  personnage  d'après  les  ré- 
t  d'autres  nations  chei  lesquelles  le  boudduaisme  s'est  propagé. 

(2)  ÏM  Chormusda ,  qui  figure  parmi  les  Sakkerefas  et  dans  beau- 
up  de  tradition»  bouddhiilique»,  rappelle  sans  aucun  doute  OmtuMo. 


ros-Bouddha-flboda-Odin-Woddii.  L'identité  de  BowMka  «I 
d'Odia-Wodan  a  été  vivement  contestée.  Klaproth  dk  i  ce 
sujet  (I)  :  «  Si  l'on  réfléchit  que  d'après  les  témoignages  un»» 
nimes  des  Bindous,  des  Thibétains  et  des  Chinois,  la  doctrîae 
de  Bouddha  n'a  commencé  que  vers  l'an  60  à  se  répandre  9m 
norjl  de  Tlnde,  et  plus  tard  dans  l'Asie  intérieure  et  dans  leThh- 
bet,    1  hypothèse   d'Odin-Buddha   s'écroule   d'elle- même. 
D'ailleurs  n  n'y  a  pas  la  moindre  analogie  entre  le  culte  de  loué- 
dha  et  celui  d'Odin.  »Cc  dernier  point  est  le  plus  essentiel  ;  car 
depuis  Jones  on  a  essayé  de  répondre  à  l'objectioa  tirée  de  la 
cbronoloffie,  en  admettant  un  Bouddha  l'Ancien.  Il  esl  né- 
cessaire de  l'admettre  aussi,  si  l'on  veut  suivre  les  trac<>s  4e 
Bouddha  en  (irèccy  car  elles  sont  de  beaucoup  antérieures  4 
Sakya.  Et  admettre  ce  fait,  ce  n'est  nullement  agir  arbitraire- 
ment. Pour  l'appuver,  il  n'est  pas  même  besoin  d'insister  sur 
les  contradictions  chronologiques  qui  se  présentent  en  îim\e,  si 
l'on  veut  rapporter  toutes  les  traditions  à  Bouddha  le  Jeune; 
mais  il  suffit  de  se  rappeler  en  général  qu'il  y  a  eu  plusieurs 
Bouddha.  Or,  si  ce  culte  d'un  Bouddha,  de  beaucoup  anlé^ 
rieur  à  Sakya,  se  répandit  à  l'ouest,  on  peut  se  demander  si  ce 
bouddhaîsme  plus  ancien  n'était  pas  tout  autre  que  celui  dont 
il  a  été  question  jusqu'ici.  Selon  Ritter,  le  culte  de  Bovddbe 
l'Ancien  était  un  culte  du  Soleil,  où  Koros  était  le  nom  biéri- 
tique  de  cet  astre.  Il  établit  un  Koros^Bouddha  et  Bouédhm^ 
Uerevle,  et  montre  les  traces  de  ses  voyages  depuis  l'inde  jus- 
qu'en Grèce  et  plus  avant  en  Europe.  Mais  son  système,  en  gé^ 
nérai,  est  établi  sur  des  bases  trop  peu  solides  pour  qu'on  puisse 
l'accepter  pour  vrai. 

BOUDDHISME  ou  BOUDDHAISME,  S.  m.  religion  de  Bouddha. 

BOUDDHISTE  OU  BOUDDHAISTE^  S.  m.  partisan  de  la  re- 
ligion, du  système  de  Bouddha. 

BOUDER  (aram.)f  v.  n.  Il  se  dit  proprement  des  enfants,  lors- 
qu'ils ont  quelque  petit  chagrin,  et  qu'ils  ne  le  témoignent  que  par 
la  moue  qu'ils  font.  Un  enfant  gui  boude  toujours^  qui  ne  fait 
que  bouder.  —  Il  se  dit  aussi  d'une  personne,  qui  laisse  voir, 
par  son  silence  et  par  l'expression  do  son  visage,  qu'elle  a  de 
l'humeur,  qu'elle  gardequekfue  ressentiment  contre  une  autre. 
Je  ne  saispas  ce  qu'il  a  contremoi,  maisil boude  depuisquelqwe 
temps  et  ne  me  parle  plus.  Il  est  familier.  —  Familièrement, 
Bouder  contre  son  ventre,  se  dit  d'un  enfant  qui  se  mutine,  qui 
ne  veut  pas  manger.  Il  se  dit  figurément  d'une  personne  qui, 
par  dépit,  refuse  ce  qu'on  sait  qu'elle  désire  et  qui  lui  convient. 
—  BouDEK ,  s'emploie  quelquefois  activement  :  D'où  vient 
que  vous  me  boudez  f  On  l'emploie  également  avec  le  pronom 
personnel,  comme  verbe  réciproque.  —  BonyfiB,  neutre,  se 
dit,  au  jeu  du  domino,  du  joueur  qui  n*a  point  de  numéro  à 
placer.  On  dit  alors  qu'il  boude,  et  lui-même  dit  :  Je  boude.  — 
Proverbialement,  Cest  un  homme  qui  ne  boude  pas,  c'est  un 
brave  qui  est  toujours  prêt  à  répondre  à  une  attaque.  —  Bou- 
DER  ,  en  term.  de  jardinage ,  se  dit  d'un  arbre  on  d'un  arbuste 
qui  ne  profite  pas  :  Ces  jeunes  pommiers  boudent. 

BOUDEBIC  (gram.),  s.  f.  action  de  bouder;  état  où  est  une 
personne  qui  boude.  Jl  y  a  toujours  quelque  bouderie  entre 
eux.  C'est  une  bouderie  qui  se  passera. 

BOUDEES  ou  BOUDOUS ,  S.  m.  pi.  [term.  de  mythologie  in^ 
dienne) ,  XTX)\s\ème  tribu  des  géants,  ou  génies  malfaisants.  Ce 
sont  les  gardes  et  les  serviteurs  de  Shiva. 

BOUDEWT5S  (Michel)  ,  médecin  ,  né  à  Anvers ,  profes- 
seur d'anatomie  et  de  chirurgie  au  collège  de  cette  ville ,  mort 
le  29  octobre  1681,  est  connu  par  un  ouvrage  portant  ce  titre: 
Ventilabr^um  mcdico-theologicum,  quos  omnes  casus,  4um  «if- 
dicos,  tum  œgros,  aliosque  concemenles  eventilantur,  et  quod 
S. S.  PP.  conformius,  scholasticis  probabilius  et  in  conscieniia 
tutius  est ,  *fc«rni(ttr ,  Anvers ,  1666  ,  in-4".  On  a  encore  de 
lui  un  discours  De  sancto  Luca  evangelisla  et  medico,  Anvers, 
in-S''.  H  concourut  au  codex  pharmaceutique  de  sa  ville. 

BOUDEWT5S  rFRANÇOis-A>TOiNE),  peintre  de  paysages,  né  ^ 
probablement  à  Bruxelles,  mort  en  1700.  L'agréable  coloris ** 
de  ses  beaux  paysages ,  la  diversité  des  sujets  qu'il  réunissait 
avec  adresse,  la  manière  dont  il  rend  les  arbres  et  le  charme 
de  ses  premiers  plans ,  où  il  plaçait  une  foule  de  plantes ,  les 
Grent  singulièrement  rechercner  des  amateurs;  et  pourtant  l'ar- 
tiste n'en  fut  pas  plus  riche.  Ses  paysages  sont  presque  tous  ani- 
més par  des  ngures  et  des  animaux  de  François  Bont  :  les  deux 
artistes  vivaient  dans  la  plus  grande  amitié,  et  Boudewyns  à 
son  tour  peignit  plus  d'une  fois  les  arnère-plans  des  scènes  de 
société  représentées  par  son  ami.  Durant  son  séjour  à  Paris, 

(I)  Vie  de  Bouddha,  ad Jinem.  —  Compères  A.-W.  Sc«i.ibu^ 
Bihli'oth.  itaL,  t.  i,  2«  parUe,  p.  35â  et  suiv. 


ROUBfiT. 


(156) 


BOVDIir. 


Boodewyns  travailla  sous  Wandermealen  ,  poa|||N]uel  il  grava 
aussi  avec  un  rare  talent  la  plus  grande  partie  oe  ses  exoellents 
ouvrages. 

BOUDET  (DoM  Joseph  Mario),  bénédictin  de  la  congréga- 
tion de  Saint-Maur,  entreprit  avec  dom  Fonteneau  V Histoire 
du  Poiiou  et  celle  de  toute  l'Aquitaine  :  mais  il  mourut  en 
1743,  laissant  beaucoup  de  choses  à  faire  à  son  confrère,  qui 
moanU  lui-même  sans  avoir  terminé  ce  travail  commencé  en 
1741.  D.  L.  M. 

BOCDET  (ATTOi^ns),  né  à  Lyon,  imprimeur-libraire  à  Paris, 
en  1789,  fut  l'un  des  collaborateurs  du  Jouma  écono- 
.  Paris,  1751 ,  1772,  08  vol.  in-12 ,  et  15  vol.  in-8°.  Il  a 
avR  publié  un  recueil  dêê  setauxdu  moyen  âge,  avec  des  éclair- 
eiê$emeni$^  1779,  in-l*'.  Il  fut  Tinveuteur  du  journal  intitulé: 
k$  Âfrkesde  Paris,  Avis  divers^  qui  commencèrent  à  paraître 
le  Si  février  I7i5 ,  et  forment  jusqu'au  5  mai  1761  7  vol.  petit 
io-4*,  Hc.  —  BocDtr  Claude) ,  frère  du  précédent ,  chanoine 
de  Saint- Antoine  à  Lyon ,  mort  en  1771,  a  laissô  :  1^  Mémoire 
o«  fom  éltbiit  le  droit  des  abbés  de  Saint- Antoine,  de  présider 
mmx  états  du  Ùauphiné,  in-4%  sans  date;  ^*  la  Vraie  Saqesse, 
tnduite  de  Tiulien  de  Ségueri,  1711 ,  in-lH  ;  5»  Viede  M.  de 
MofsUlkm  de  Bernes ,  évéqae  de  Genève,  1751,  2  vol.  in~12. 

MHTDET  'Jea7«-Pierr£)  ,  pharmacien  ,  naquit  à  Reiras  en 
1748,  ei  mourut  à  Paris  en  1839.  H  Ht  ses  classes  dans  son 
pays ,  vint  étudier  la  pharmacie  à  Paris ,  et  retourna  se  faire 
reeevoir  pharmacien  à  Reims,  où  il  exerça  celle  profession, 
iami  en  s  occupant  de  sciences.  Il  vendit  plus  tard  son  établis- 
sement et  vint  en  acheter  un  autre  à  Paris.  Lors  do  la  révolution, 
il  en  embrassa  cliaudcment  les  principes.  £n  1793,  le  comité  de 
salut  public  l'envoya  dans  les  départements  de  TEst  pour  Tex- 
traclion  du  salpèlrc  et  ta  fabrication  de  la  poudre  à  canon.  Il 
y  établit  des  ateliers  qui  produisirent  une  quantité  considérable 
de  salpêtre  raIBné.  Nommé  pharmacien  en  chef  de  l'armée  d'E- 
gypte, membre  du  conseil  de  salubrité,  directeur  des  brasseries  et 
distilleries  do  l'armée,  Boudet  se  multiplia  avec  un  zèle  admirable 
dans  cette  immortelle  campagne,  et  suppléa  avec  bonheur  au 
manque  d'instruments  et  de  matériel.  Plus  tard  il  ûl  les  campa- 
gnes d'Autriche  et  de  Prusse  (1805  et  7).  Ayant  obtenu  sa  re- 
traite ,  il  devint  pharmacien  en  chef  de  la  Charité ,  place  dont 
il  fut  plus  tard  obligé  de  se  démettre.  Il  coopéra  à  la  rédaction 
de  plusieurs  ouvrages  spéciaux,  et  notamment  à  celle  du  Code 
pharmaceutique  à  Tusage  des  hôpitaux  civils,  etc.  Il  a  laissé 
divers  mémoires;  on  cite  surtout  :  l**  Mémoire  sur  le  phosphore, 
Paris,  1815,  in-4°;  2"  Notice  historique  sur  l'art  de  la  verre- 
rie, né  en  Egypte,  1824,  in-8«.  Agé  de  quatre-vingts  ans,  il 
s'occupait  encore  de  sciences,  et  assistait  régulièrement  aux 
séances  de  l'académie  de  médecine  et  de  la  société  de  pharmacie 
dont  il  était  membre. 

BOUDET  (Jean),  né  à  Bordeaux  en  1769  ,  obtint  dès  l'âge 
de  quatorze  ans  une  sous-lieutenance  dans  la  légion  de  Maille- 
bois,  au  service  de  la  Hollande.  Après  le  licenciement  de  ce 
cor |)s,  il  entra  simple  dragon 'dans  le  régiment  de  Pcnthièvre; 
mais,  dégoûté  bientôt  d'une  carrière  qui  ne  lui  promettait  aucun 
avancement ,  il  acheta  un  congé  et  se  retira  dans  sa  famille.  En 
1792,  il  fut  nommé  capitaine  d'une  compagnie  de  chasseurs 
francs  ,  employé  à  l'armée  des  Pyrénées ,  et  se  distingua  no- 
tamment à  la  défense  du  Chàtcau-Pignon,  où  il  battit  les  Espa- 
gnols et  leur  enleva  toute  leur  artillerie  de  siège.  Cet  exploit  lui 
valut  le  grade  de  chef  de  bataillon.  En  1791,  Boudet  s'embar- 
qua sur  la  flottille  destinée  à  reprendre  aux  Anglais  les  colonies 
dont  ils  s'étaient  emparés.  Il  fitdes  prodiges  de  valeur  à  l'atta- 


que de  la  Guadeloupe ,  battit  les  Anglais  dans  toutes  lesrencon- 


de  général  de  division,  Boudet  fut  envoyé  à  l'armée  de  HolTaude 
sous  les  ordres  de  Brune.  Il  commandait  à  Castrieam  l'avant- 
mrde  qui  enfonça  la  colonne  anglaise,  et  fut  charj^é  par  Brune 
de  jMirter  au  directoire  la  capitulation  du  duc  d'Vork.  Boudet 
fut  un  des  généraux  qui  contribuèrent  à  la  rVolulion  du  18 
brumaire,  en  accompagnant  Bonaparte  à  Sainl-CIoud.  Employé 
sous  Miirat  à  l'armée  de  réserve,  d  se  signala  devant  Plaisance, 
et  prit  fwirt  à  la  victoire  de  Marengo.  Il  était  de  la  division  de 
Pesaix,  qu'il  remplaça  dans  le  commandement;  et  quoique  at- 
teint lui-même  dune  balle,  il  dispersa  les  Autrichiens  qu'il 
avait  en  face,  et  les  poun>ui>it  jusqu'en  avant  de  Roveredo. 
Désigné  |)our  faire  partie  de  l'expt'dition  de  Saint-Domingue,  il 
arriva  de\ant  le  Port-au-Prince  le  3  février  1H<)2.  Avant  d'em- 
ployer la  force  contre  les  noirs,  il  essaya  d'entrer  en  n'''gociation 
aver  leurs  officiers;  mais  il  ne  put  les  dettmrner  d'exécuter  Tordre 
qu'ils  avaient  rt^i  de  Toossaint-Louverture  d'incendier  toutes 


les  habitations  en  cas  de  débarquement.  Maître  du  Porl 
Prince ,  sans  ralentir  sa  marche ,  dont  la  célérité  seule  pot 
assurer  le  succès ,  il  s'occupa  de  rallier  à  la  cause  français 
principaux  planteurs  et  les  chefs  noirs,  et  il  en  décida  plusi 
a  prêter  serment  au  premier  consul.  Le  général  Leclerc, 
tant  la  nécessité  de  faire  connaître  au  gouvernement  la  véril 
situation  de  Saint-Domingue ,  jeta  les  yeux  sur  Boudet  | 
remplir  cette  mission  de  confiance  ;  mais  avant  son  arriv 
Paris,  cette  colonie  était  irrévocablement  perdue  pour  la  m 
pôle.  Employé  d'abord  à  l'armée  de  Hollande,  Boudet  £ 
campagne  d'Allemagne  en  1805,  cellede  Prusse  en  I806,e(( 
de  Pologne  en  1807.  Il  faisait  partie  de  l'armée  destinée 
conquête  de  l'Espagne  en  1808  ;  mais  il  fut  rappelé  sur  la  t 
velle  que  les  hostilités  venaient  de  recommencer  en  Allefm< 
Boudet  se  signala  surtout  à  la  prise  de  l'Ile  de  Lobau  ,  où  il 
nétra  le  premier  l'épée  à  la  mam.  Chargé  de  défendre  levill 
d'EssIing  avec  sa  division  ,  il  reprit  à  l'ennemi  des  canons  qo 
de  ses  otnciers  s'était  laissé  enlever,  et  concourut  au  gain  d 
l)ataille  par  de  brillantes  charges  de  cavalerie.  Mabd^  d« 
goutte ,  il  refusa  de  suivre  les  avis  des  médecins  :  cependj 
rarmistice  de  Znaim  lui  permettant  de  prendre  quelque  rff 
il  s'établit  h  Budweis  ;  mais  c'était  trop  tard  :  il  moumi 
1809.  Boudet  avait  été  créé  comte  de  l'empire  parNapoIrôn, 
chevalier  de  Danebrog  par  le  roi  de  Danemark. 

BOUDE  UR,  ElTSE  {gram.),  adj.  qui  boude  hibitaeHemen 
fréquemm  ent.  Cest  un  enfant  naturellement  bowdhr. 

BOUDEUSE  (La)  (^éogr.),  Ile  de  l'océan  Austnl,  à  ï'onni du 
grou|»e  de  l'Amirauté,  par  1**  28'  de  latitude  sudel  leî»  lî  k\ 
longitude;  elle  est  petite,  mais  peuplée.  Elle  ac\èàtc<«\fr 
par  Bougainville  en  1768,  retrouvée  par  Denlrecasleaui  i 
1793  ;  mais  aucun  de  ces  deux  navigateurs  ne  Ta  vbilée. 

BOUDICÉE  (F.  BOADICÉE). 

BOUDIER  (René)  de  la  Jousselinièr e,  né  àTreilly.pr 

de  Coutances*^  en  1631 ,  mort  à  Mantes-sur -Seine  en  I7'23,s 
vait  à  quinze  ans  le  grec ,  le  latin  et  l'espagnol,  et  était,  à  l 
mûr,  un  homme  entièrement  nul.  On  a  de  lui  quelques  pf 
de  vers ,  insérées  dans  VAlmanach  littéraire  ou  Etrennet^ 
pollon,  annéel788,  pag.  83,  et  année  1789,  pag.  135.  lUbj 
en  outre  :  1"  Histoire  de  li  république  romaine,  depuûh  ',■■ 
dation  de  Rome  jusqu'à  César  Auguste  ;2**  Abrégé  de  thiM 
de  France  ^-Z""  Traités  sur  les  médailles  grecques  et  romv*\ 
4°  Traduction  en  vers  français ,  de  l'Ecclésiaste  de  Salera 
5°  Traduction  en  vers  de  plusieurs  satires  d'Horace  etiil 
vénal.  On  lildans  le  Mercure  de  décembre  1723  que  o  ' 
vrages  ont  été  imprimés  en  1711;  d'autres  prétendent  qu^S 
dier  n'en  voulut  jamais  permettre  l'impression. 

BOUDIER   DE  VILLEMERT  (PlERRË -JOSEPH),  nn'1 

René,  né  en  1716,  avocat  au  parlement  de  Paris,  a  la 
1"  Abrégé  historique  et  généalogique  de  la  maison  de  Sfl 
1739,  in-'i«  ;  2°  Apologie  delà  frivolité,  1 740,  in-1 2  ;  3"  Refi 
sur  quelques  vérités  importantes,  attaquées  dans  pli\ 
écrits  de  ce  temps,  1752,  in-12  ;  4"  VAndrométrie  ,  ou  F 
philosophique  de  l'homme,  1755,  in-1 2  ;  5"*  Examen  de\ 
tion  proposée  sur  l'utilité  des  arts  el  des  sciences,  175ô,j 
6"  le  Monde  joué,  1753,  in-12  ;  7»  VAmi  des  femmni 
Morale  du  sexe.  1758,  in-12,  1766,  in-12,  1788,  in-««| 
in-8'  ;  8«  l'Irréligion  dévoilée  ,  ou  la  Philosophie  de  l'i 
homme,  1774,  1779,  in-12;  9°  le  Nouvel  Ami  des 
1779,  in-8";  10°  Pensées  philosophiques  sur  la 
l'homme  et  la  religion,  1785-86,  4  vol.  in- 10.  — 
(Pierre-François),  bénédictin ,  supérieur  de  la  contre;;! 
Saint-Maur,  né  à  Valogne  en  1704,  a  laissé  VHistoirf\ 
nastère  de  Saint-Vigor  de  Bayeux  et  quelques  aulrf 
Aucun  de  ses  ouvrages  n'a  été  imprimé. 

BOUDIN  {art  culin.) ,  s.  m.  espèce  de  mets  qui  se 
le  sang  du  cochon,  sa  panne  et  son  boyau.  Lorsque  le  l 
bien  lavé ,  on  le  remplit  <le  sang  de  cochon ,   avec  s 
hachée  par  morceaux  ,  et  le  tout  assaisonné  de  jH>i^ 
et  muscade.  On  lie  le  boudin  par  les  deux  bouts,  el 
cuire  dans  l'eau  chaude ,  observant  de  le  piquer  de 
temps  à  mesure  qu'il  se  cuit,  de  peur  qu'il  ne  s'ouvr**| 
répande.  Quand  il  est  cuit ,  on  le  coupe  par  morceaux 
(ait  rAtir  sur  le  gril.  Ce  boudin  s'appelle  boudin  no\ 
boudin  blanc  se  fait  de  volaille  rôtie  et  de  panne  lii 
hachées  bien  mince ,  arrosées  de  lait,  saupoudrées  de 
poivre,  et  mêlées  avec  des  jaunes  d'œufs.  On  remplit 
espèce  de  farce  le  boyau  du  cochon,  qu'on  fait  cuirT 
dans  l'eau  chaude.  Quand  on  veut  le  manger,  on  le  ri 
gril  entre  deux  papiers,  et  on  le  sert  chaud. 

BOUDIN  'gramm,).  Proverbialement,  figurément  et 


B01J1I0T.  (  *fiT  ) 

Ven  aller  en  eau  de  boudin,  sedit  d*ane  afiaire>  d'une  entreprise 
[ui  ne  réussit  pas.  ' 

BOUDIN  (artt  et  mélierê)  se  dit,  par  extension,  de  certaines 
ihoses  qui  ont,  par  leur  forme,  queJque  ressemblance  avec 
e  boudin.  A  bord  des  navires ,  on  est  obligé ,  dans  les  grands 
t)ulis ,  d'entourer  les  plats  et  les  assiettes  de  boudins  de  grosse 
oile  remplis  de  sable,  pour  les  assujettir.  —  Bocdik,  en  lerm, 
V architecture,  est  le  gros  cordon  de  la  base  d'une  colonne.  — 
Kn  term,  de  selleHe,  c'est  un  petit  portemanteau  de  cuir,  en 
orme  de  valise  ,  qu'on  attache  sur  le  dos  d'un  cheval.  —  En 
erm,  de  serrurerie ,  c'est  une  espèce  de  ressort  qui  est  formé 
l'une  spirale  de  fer.  —  En  term,  de  perruquier,  c'est  une  bou- 
:1c  de  cheveux  en  spirale  qui  est  ferme  et  un  peu  longue.  — 
?n  term,  de  mineur,  c'est  une  fusée ,  une  sorte  de  mèche  avec 
aquelle  on  met  le  fîeu  à  la  raine.  On  se  sert,  en  term.  de  guerre, 
lu  mot  Saucisson  (F.  ce  mot). 

BOUDIN  (art  mécan,).  Pour  fabriquer  des  ressorts  à  boudin, 
n  prend  du  fil  de  laiton  ou  de  fer ,  gros  en  proportion  de  la 
3rce  qu'on  veut  donner  au  ressort.  Sur  une  broche  en  fer  de 
lianiètrc  convenable,  on  pratique  un  trou  pour  y  faire  passer  et 
rréter  un  des  bouts  du  ni.  On  place  cette  broche  entre  deux 
►oupéesy  comme  dans  le  tour  de  l'air  ;  avec  une  manivelle  mu- 
lie  d'un  œil  et  d'une  vis  de  pression,  on  saisit  le  bout  du  fil  qui 
l'est  point  arrêté  ;  d'une  main  on  fait  tourner  la  manivelle, 
indisque  de  l'autre  on  dirige  le  fil  pour  qu'il  s'enroule  régu- 
èrenient,  et  quaies  tours  de  spire  soient  contigus.  Tous  les  res- 
)rls  à  boudin  se  fabriquent  de  cettç  manière. 

BOUDIN,  s.  m.  rouleau  de  tabac. 

BOUDIN  (manne),  espèce  de  bourrelet  qui  fait  le  tour  d'un  bà- 
raent ,  à  la  hauteur  du  second  pont. 

BOUDIN  DE  HER  {hist,  nat.),  S.  m.  espèce  de  ver  à  tuyau 
ui  parait  se  rapprocher  des  néréides. 

BOUDINADE  (art  ru/in.),  s.  f.  sorte  de  petit  boudm  que  l'on 
ut  avec  du  sang  d'agneau. 

^  BOUDINE  (technoL),  s.  m.  se  dit,  dans  les  verreries  en  plat, 
'une.érainenceou  bouton  que  le  gentilhomme  bossier  forme  au 
out  delà  bosse  destinée  à  faire  un  plat.  C'est  par  cette  émincnce 
ue  cet  ouvrier  doit  reprendre  la  bosse  pour  ouvrir  le  plat. 

BOUDiNiER(/fr/in.],  s.  m.  celui  qui  fait  et  vend  des  boudins, 

BOUDINIÈRE  (lechn,) ,  s.  f.  instrument  de  charcutier.  C'est 
n  petit  instrument  de  cuivre  où  de  fer-blanc,  dont  les  gens 
î  senenl  pour  remplir  les  boyaux  dont  ils  font  le  boudin. 

BOUDINURE(F.  EmBOUOINURE). 

BOUAINURE    DE   L'ARGANEAU  ,  EMBOUDINURE    (terme 


BOUE. 


e  marine),  est  un  revêtement  ou  une  enveloppe  dont  on  garnit 

arganeau  de  l'ancre,  et  qui  se  fait  avec  de  vieux  cordages  qu'on 

let  tout  autour  pour  empêcher  le  câble  de  se  gâter  ou  de  se 

>urrir. 

BOUDJOU  (comm.),  s.  m.  monnaie  d'Alger  qui  vaut  i  fr. 

>  c.  de  France. 

BOUDOIR  (a  rchit,),  petite  pièce  retirée  où  l'on  n'admet  que  les 

times,  et  dont  le  nom  même,  dérivé  de  bouder,  semble  indiquer 

le  làon  vcutêtreseul,  loin  de  l'éliquettectdes  fâcheux.  Bouder, 

li  s'applique  aux  petites  moues  passagères  des  enfants  et  aux 

imeurs  fantasques  des  femmes ,  a  perdu  de  son  acception  dans  1  tudë  esl^  23''  ô 


mot  boudoir,  car  on  y  attacha  une  idée  licencieuse  qui, 
"aie  jadis,  a  disparu  de  nos  jours.  —  En  lisant  notre  histoire 
ihionable ,  on  voit  les  boudoirs  remplacer  les  cabinets,  qui 
ix-mémes  avaient  succédé  aux  ruelles,  —  Il  est  d'usage  de 
unir  dans  un  boudoir  toutes  les  recherches  du  luxe  et  de 
ïlégance  :  meubles  coquets,  glaces  resplendissantes,  tentures 
yeuses ,  tapis  rooelleux ,  peintures  gracieuses,  fleurs  embau- 
ees  et  tout  l'arsenal  fémimn  des  colifichets  de  la  mode. 
BOUDON  (Henri-Marie),  grand  archidiacre  d'Evreux  , 
iquit  le  i4  janvier  1634  et  eut  pour  marraine  la  princesse 
enriette,  fille  de  Henri  IV,  depuis  reine  d'Angleterre.  La 
inteté  dans  laquelle  il  vécut  toute  sa  vie  lui  a  ait  attribuer 
»  miracles.  Il  a  laissé  entre  autres  ouvrages  :  1°  Dieu  seul,  ou 
Saint  Esclavage  de  f  admirable  mère  de  Dieu ,  Paris,  1674; 
*  la  Vie  cachée  avec  Jésus  en  Dieu,  1676,  1631  ;  3«  la  Con- 
fite de  la  divine  Providence,  eic,  i&JS;  4'' la  Science  et  la 
ralique  du  chrétien ,  1680, 1685;  5°  les  Grands  Secours  de 
\  divine  Providence,  1681  ;  6o  Vie  de  Marie-Elisabeth  de  la 
roix,  fondatrice  des  religieuses  de  N.-D.  du  Refuge,  Bruxel- 
s,  1686  et  1702;  7»  Vie  de  Marie- Angélique  de  la  Provi- 
mce,  Paris,  1760  ;  8«  Vie  de  saint  Taurin,  évéque  d'Evreux, 
iouen,  1694  ;  9^Vie  du  P.  Sevrin,  Paris,  1689  ;  10«  des  Lettres, 
aris,  1787,  2  vol.  in-l2. 
BOUDOT  (PAUii),  né  à  Morteau ,  en  Franche-Comté,  vers 


1571,  docteur  de  Sorbonne,  fut  prédicateur  distingué  à  Paris, 
prédicateur  de  l'archiduc  Albert ,  évêque  de  Saint-Omer  et 
puisd'Arras,  où  il  mourut  le  11  novembre  1655.  Il  a  laissé 
plusieurs  ouvrages  :  1*»  Summa  theologica  divi  Thomas  Aqui- 
natis  ,  recensita,  Arras,  in-fol.;  2*»  Pythagorica  Marcei  An- 
tonii  de  Dominis  nova  Metempsychosis ,  Anvers ,  in-4*»  ;  3^ 
Traité  du  sacrement  de  pénitence,  Paris,  1601,  in-12;  4»  Ha- 
rangue  funèbre  de  l'empereur  Rodolphe  II ,  prononcée  à 
Bruxelles,  Arras,  1612,  in-S*»;  Formula  visilationisper  to- 
tam  suam  diœcesim  facundœ,  Douai,  1627,  in-8°. 

BOUDOT  (Jean),  père  et  fils,  imprimeurs  ûrançais,  se  distin- 
guèrent par  leurs  connaissances.  Le  père  fut  imprimeur  du 
roi  et  de  l'acadômic  à  Paris,  où  il  mourut  en  1706.  Outre 
quelques  ouvrages  ascétiques  et  moraux,  il  a  donné  un  Dic- 
tionnaire latin-français,  1T04,  in-8*',  qui  a  été  longtemps  clas- 
sique et  a  eu  de  nombreuses  éditions.  Son  fils,  qui  s'appelait 
également  Jean,  fui  aussi  imprimeur  du  roi  et  de  l'académie  à 
Paris  :  né  en  1685,  mort  en  1754,  il  possédait  des  connaissances 
bibliographiques  très-étendues;  aussi  ses  Catalogues  raison- 
nes, surtout  celui  de  de  Boze,  sont  très-eslimés. 

BOUDOT  (L'abbé  Pierre-Jean),  fils  et  frère  des  deux  pré- 
cédents, censeur  royal  et  l'un  des  gardes  de  la  Bibliothèque  du 
roi,  né  à  Paris  en  1689,  mourut  dans  la  même  ville  en  1771. 
Il  fut  en  relation  avec  les  hommes  les  plus  savants  de  son 
temps,  et  mérita  leur  considération  comme  littérateur,  biblio- 
graphe et  historien  singulièrement  exact  et  atlentif.  On  lui 
doit  :  1°  Catalogue  des  livres  imprimés  de  la  Bibliothèque  du 
roi,  Paris,  1739-1742,  vol.  III  (sans  nom  d'auteur,  en  com- 
mun avec  Tabbé  Sallier);  2»  Catalogue  de  la  bibliothèque  du 
grand  conseil ,  Paris,  1739,  in-8**  (également  sans  nom  d'au- 
teur) ;  3o  Catalogue  des  livres  du  comte  de  Pontchartrain, 
1747,  in-8«;  4*>  Catalogue  des  livres  de  Jlf,  Gluc  de  Saint- 
Port,  1749,  in-8'>;  5«  Bibliothèque  du  Théâtre-Français, 
Dresde  (Paris),  1768,  vol.  III,  in-8°  (en  commun  avec  L.  F.  C. 
Marin) ,  et  6**  les  Mélanges  tirés  d'une  grande  bibliothèque , 
Paris,  1779-1788,  dont  l'idée  appartient  au  marquis  de  Paul- 
my,  mais  qui  furent  rédigés  par  A.-G.  Contant  d'Orville  et 
par  Boudot.  Ils  forment  70  vol.  in-8°.  La  connaissance  appro- 
fondie que  Boudot  avait  de  l'histoire  de  France  se  révèle  dans 
son  Essai  historique  sur  l'Aquitaine,  1753,  in-8^  de  52  pages 
seulement,  et  dans  son  Examen  des  objections  faites  à  lA- 
brégé  chronologique  de  l'Histoire  de  France  par  le  président 
Hénault ,  Paris,  1764,  in-8**.  Mais  il  est  impossible  de  prouver 
que  Boudot  soit,  comme  on  l'a  prétendu,  le  véritable  auteur  de 
{'Abrégé  chronologique;  tout  ce  qu'on  peut  admettre,  c'est 
qu'il  a  aidé  le  président  Hénault  dans  son  travail. 

BOUDOUS,  s.  m.  pi.  (terme  de  mythologie),  géants  ou  gardes 
de  Shiva. 

BOUDBOUN  (siéoar.) ,  ville  de  la  Turcpiic  asiatique  (Ana- 
tolie),  sur  une  baie  de  l'Archipel  ;  ses  maisons  éparses  sont  en- 
tremêlées de  jardins,  de  tomlneaux  et  de  champs  cultivés.  On  y 
remarque  un  château  bâti  sur  un  rocher  énorme  baigné  par  la 
mer,  un  séraïou  palais  du  gouverneur,  et  beaucoup  de  ruines 
de  l'ancienne  Halieamasse,  qui  avait  vu  naître  Hérodote  et 
Denys  l'historien.  Il  v  a  un  port  commode  et  très-fréquenté.  A 
35  lieues  au  sud  de  Smyrne;  latitude  nord,  57<'l'2l";  longi- 


BOUDS  OU  BOUDDHS  (mj^l^.),  dieux,  génies,  etc.,  introduits 
au  Japon  par  le  culte  de  Bouddha,  sont  nommés  plus  commu- 
nément fotoques. 

BOUE  (gramm.),  s.  f.  la  fange  des  rues  et  des  chemins.  — 
Payer  les  boues  et  les  lanternes,  signifiait  autrefois  payer  la 
taxe  imposée  pour  l'enlèvement  des  boues  et  pour  l'entretien 
des  lanternes.  —  Prov.  et  fig..  Cette  maison  n'est  faite  que  de 
boue  et  de  crachat,  elle  n'est  bâtie  que  de  mauvais  matériaux. — 
Prov.,  Ne  pas  faire  plus  de  cas  d'une  chose  que  de  la  boue  de  ses 
souliers,  ne  s'en  soucier  aucunement,  la  mépriser. —  Fig.,  Ti 
rer  quelqu'un  de  la  boue,  le  tirer  d'un  état  bas  et  abject.  — 
Traîner  quelqu'un  dans  /rt  6oue ,  proférer  ou  écrire  contre 
lui  des  injures  graves,  des  imputations  diffamantes.  — Fig., 
Cest  une  âme  de  boue,  c'est  une  âme  basse  et  vile.  —  Boue 
se  dit  quelquefois  d'une  encre  épaisse  qui  se  forme  au  fond  de 
l'écritoire  :  Ce  n'est  plus  de  V encre,  c'est  de  la  boue.  —  Boue 
se  dit  vulgairement  du  pus  qui  sort  d'un  abcès:  Un  abcès  dont 
il  sort  beaucoup  de  boue.  Ce  sens  vieillit. 

BOVE  (géol.),  débris  de  matières  qui  en  s'usant  et  en  se  dé- 
composant à  la  surface  de  la  terre,  et  se  mêlant  avec  l'eau,  for- 
ment un  sédiment  mou  et  souvent  fétide  à  la  surface  des  che- 
mins des  villages  et  du  pavé  des  villes.  Cette  boue,  entraînée 
par  les  ruisseaux  dans  les  rivières ,  est  un  des  éléments  princi  - 
panx  des  allurions  et  des  atterrissements.  —  Il  existe  aussi  des 


BOUESESGHE. 


(!58) 


BiHjmnr« 


boues  minérales,  quiconsisteat  dans  des  sMûnents  de  footaines 
doftl  ich  eaux  sonl  Torteinent  imprégnées  de  gaz  hydrugèiie  sol- 
furé.  Ces  sédiments  sont  dirigés  dans  des  endroits  coroniodes  où 
lesmaiades  puissent  rester  plongés  pendant  un  temps  déterminé. 

A.  B.  deB. 

BOUE  DE  TERRE  (  af^ric,  ) ,  espèce  de  terre  que  deux  bœufs 
peuvent  labourer  en  un  jour.  £n  basse  latinité,  bovalalerrœ , 
oe6of ,  bœuf. 

BOUE  (l^mt.  de  vélérinaire).  On  dit  que  la  boue  souffle  au 
poil,  lorsque,  par  quelque  blessure  qu*un  cheval  aura  au  pied , 
la  matière  de  la  suppuration  parait  vers  la  courerrae. 

BOTÉE ,  VIS  BOUÉE  OU  TELESCOPE  {hist.  nat,).  On  donne 
ordinairement  ce  nom  au  irorhus  lelescopium  de  Linné,  que 
Bruguièrc  et  l^marck  ont  placée  tort  dans  le  genre  cérithc 
(F.  Troche). 

BOUÉE  (  terhnol.),  s.  f.  En  term.  de  boulanger,  vapeur  des 
pains  qui  viennent  d'être  mis  au  four  (F.  Bcée). 

BOUÉE  y  s.  f.  (  marine  ).  Cest  une  marque  ou  enseigne,  faite 
quelquefois  avec  un  baril  vide,  bien  clos,  relié  de  fer;  quelque- 
fois  avec  un  fagot  ou  avec  un  morceau  de  bois  ou  de  liège,  Tun 
oaTautre  attaché  au  cordage  appelé  orin,  qui  est  frappé  à  sa 
tête,  en  sorte  qu'on  laisse  Qoltcr  la  bouée  ^  pour  indiquer  l'en- 
droit où  Tancre  est  mouillée,  et  la  reloer  lorsque  le  câble  s'est 
rompu,  ou  qu'on  Ta  coupé  sur  l'écubier.  Elle  mdique  aussi  les 
pieux  et  les  débris  de  vaisseau  qui  sont  enfoncés  dans  la  mer,  et 
autres  choses  semblables  qui  peuvent  nuire  à  la  navigation. 
Toutes  ces  bouées  se  distinguent  par  les  matières  dont  elles  sont 
faites.  Ce  mot  se  prend  aussi  tort  souvent  pour  celui  de  balise 
ou  tonne,  et  alors  la  bouée  sert  pour  marquer  les  passages  diffi- 
ciles et  dangereux.  On  en  met  sur  les  écores  des  bancs  que  la 
mer  couvre,  pour  servir  à  les  faire  éviter.  Un  vaisseau  mouillé 
dans  un  havre  doit  avoir  une  bouée  à  son  ancre ,  et  faute  de 
cela ,  s'il  arrive  quelque  désordre  ou  perle ,  le  maître  payera  la 
moitié  du  dommage. — Bouée  de  bout  de  mat. Cest  celle  qui 
est  faite  du  bout  d'un  mât  ou  d'une  seule  pièce  de  bois.  — 
Bolée  de  baril. C'est  celle  qui  est  faite  avec  des  douves  ,  et 

2ui  est  foncée  et  rehée  conmie  un  baril.  —  Bolée  de  liège. 
^est  une  troisième  espèce  de  ces  sortes  démarques,  faites  de 
plusieurs  pièces  de  liège,  et  que  des  cordes  tiennent  lices  en- 
semble. 

BOUÉE ,  BOUIE,  BOYER  {vieux  mots) ,  bouvier,  gardeur  de 
bœufs;  de  bos,  Ixeuf. 

BOUELLE8,  BOUILLES  OU  BOUVELLES  ,  CD  latin  BOV1L- 

LU.s,  né  à  Saurourt,  villagede  Picardie,  vers  1470,  étudia  d'a- 
bord les  mathématiques  et  particulièrement  la  fféométrie.  Au 
retour  d'un  voyage  en  Alleina^ne,  entrepris  dans  Te  but  de  s'ins- 
truire et  pendant  lequel  il  avait  fait  connaissance  avec  le  fameux 
Trithéme,  il  embrassa  l'état  ecclésiastique  et  fut  pourvu  d'un 
canonicat  à  Saint^^uentin ,  puis  k  Noyon  où  il  prokssa  la  tbéo- 
lo^e.  Protégé  par  la  bienveilianee  et  Testimequ'd  avait  inspirées 
à  Charles  de  Haugest,  alors  évéque,  Bouelles  mourut,  suivant  l'o- 
pinion la  mieux  établie,  vers  1553.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 
1**  Liber  de  inlellectu,  de  sensu,  de  nihilo;  ars  opposilorum; 
de  yeneratione,  de  sapienle;  de  duodecim  numeris;  epislolœ 
eompfvres  super  matkemalirum  opus  quadriparlilum;  de  nu- 
meris perfecti  s;  de  malhemaUciê  rosis;  de  geomelricis corpori- 
buf  ;  de  geomelrieis  supplemenlis .  Paris ,  Henri  Etienne ,  1510, 
in-fol.,  recueil  très-rare  et  très-curieux;  2«  Commenlarius  in 


yal/iei  sermonis  varielate,  Paris,  Bobert  Etienne,  1535,  in-4*»; 
•V  Diaiogi  très  de  animœ  immortalitate ,  de  resurrectsone,  de 
mundiexHdioet  Uiius  instaurations,  Lyon,  1553,  in-S''. 

Bi}VEmEXT{technol.),  s.  m.  assemblage  de  meimiserie  dont 
les  <'!iamps  sont  réunis  ou  joints  carrément,  et  les  moulures  en 
onglet. 

BOUEMETT  (ifiOFin.),  action  de  rendre  les  monnaies  ductiles 
par  le  moyen  du  marteau. 

BOUEB  (monn,)^  v.  a.  Cest  frapper  plusieurs  flans  ensemble, 
placés  les  uns  sur  les  autres ,  avec  le  marteau  appelé  bouard, 
(aHW  opération  les  applique  exactement,  selon  leurs  surfaces,  les 
aplanit,  et  les  fait  couler  sans  peine  au  compte  et  à  la  marque. 
Elle  se  répète  trois  fois,  deux  lois  après  avoir  fait  recuire,  et  la 
troisième  fob  sans  recuire.  On  blanchit  les  flans  après  qu'ils  ont 
été  boues. 

BouEBES4:uE  {vieux  mol) 9  iBstniment  de  pèche  fait  en 
osier  et  en  forme  die  panier. 


BOuéTEB,  V.  a.  (  ierm.  depéckf),  (aireQmcspèoede  h»é 
avec  des  œufs  de  morue  et  des  maquereaux  salés ,  pour  dfto 
miner  par  cet  appât  les  sardines  à  s'élever  de  Teaii.  On  dit  aiM 
dans  le  même  sens,  affaner  et  affamer. 

BOUETTE  DE  BLEBIUB  (F.  BlÉMUB). 

BOUEUB  (police),  S.  m.  C'est  celui  qui  enlève  les  boues  é 
rues  pour  les  porter  tiors  de  la  ville. — Il  y  avait  aussi  autrHii 
sur  les  ports  un  oflicier  qu'on  appelait  boueur,  parce  qu'il  an 
pour  fonction  de  veiller  à  leur  propreté  et  a  I  enlèvement  à 


pou 
ordures. 


BOUEUSE  (AwcRE)  (marine).  Cest  la  plus  petite  des  ancp! 
d'un  vaisseau. 

BOUEUX,  BOUEUSE  {gramm.),  adj.  plein  de  boue.  DetrU 
mins  tout  boueux. — Impression  boueuse,  celle  dont  Vencrpï- 
carte  et  tache  le  papier  au  delà  de  l'empreinte  du  caractère,  ft 
dit  aussi  :  Ecriture  boueuse. — Estampe  boueuse,  estampe  tin 
sur  une  planche  mal  essuyée,  et  où  il  est  resté  du  noir  enlrrii 
hachures. 

BOUEUX  (beaux-arts),  adj.  se  dît,  dans  les  arts,  des  oamç 
mal  finis,  d'une  moulure  mal  réchampie,  de  la  sculptarr  lu 
réparée,  de  la  maçonnerie  mal  ragréée,  de  la  menuiserie  roi 
proûlée,  etc. 

BOUFÈS,  BIFE,  BOUFFE,  BOUFFEAU  j^vieux  moU^,  SOOÎ- 

flet  sur  la  joue,  et  soufflet,  meuble  de  cheminée. 

BOUFFANT,  AJiTE  (gram.),  adj.  qui  boufle^  qwpsnit  goih 
flé.  Il  ne  se  dit  que  des  étoffes  qui  ont  assez  de  oomtstaaœ 
pour  ne  pas  s'aplatir,  et  qui  se  soutiennent  d'elles-miaKS.  Im 
étoffe  bouffante^  une  garniture  bouffante. 

BOUFFANTE,  au  féminin,  se disait  autrefois,  substaD^eniefit 
d'un  petit  panier  qui  servait  aux  femmes  à  soutenir  et  i  br 
bouffer  leurs  jupes. — Il  s'est  dit  aussi  d'une  sorte  de  ûlctlfpr« 
gaufré  que  les  femmes  se  nouaient  autour  du  oou,  en  guist  6 
uchu. 

BOUFFE  (gramm.),  s.  m.  bouffon.  H  est  familier,  et  m  se  £ 
que  des  acieurs  qui  jouent  dans  les  opéras  italiens.  —  Alwilv- 
ment  et  familièrement,  les  Bouffes,  le  théâtre  italien iPsb. 
Aller  aux  Bouffes, 

BOUFFE  (anat.),  s.  f.  nom  donné  par  du  Laorens  à  la  prâ 
éminence  formée  par  la  rencontre  des  deux  lèvres. 

BOUFFÉE,  s.  f.  souffle  de  vent  ou  courant  de  vapefïr,d 
arrive  brusquement  et  qui  dure  peu  :  Une  bouffée  de  tfeni.-. 
se  dit  quelquefois  pour  halcnée  :  Envoyer  des  boufféet  de  r^ 
—  Il  se  dit,  flgurément  et  familièrement,  pour  accès  sul*; 
passager,  en  parlant  de  la  Oèvre,^des  passions  lUne  6<mjfffi 
fièvre.  —  Fig.et  fam.,  Ne  faire  une  chose  ,  ne  s'y  adonner  $ 
par  bouffées,  ne  la  faire,  ne  s'y  adonner  que  par  intervalle' 
par  boutades  :  Il  ne  s'adonne  au  travail  que  par  bouffées. 

BOUFFÉES  (hydraul.).  Ce  mot  est  employé  ici  comme si> 
nyme  de  secousses.  Lorsque  les  jets  sont  engorgés  par  lesia 
ils  ne  sortent  que  par  bouffées,  c'est-à-dire  par  secoussei 

BOUFFEL,  BOUFlEL  (vieux  mot),  branche  d'arbre  doc^ 
fait  un  bouchon  pour  servir  d'enseigne  à  un  cabaret,  et  Wd 
dû  au  seigneur  pK)ur  cette  enseigne. 

BOUFFEUENT  (gram.),  s.  m. souffle,  haleine»  exi^b»' 
Il  est  vieux. 

BOUFFEB(^ain.),v.  n.  enfler,  gonfler  ses  joues  en  souS» 
Il  est  familier  et  ne  se  dit  guère  qu'en  parlantaunepersoiuv] 
ma  lifeste ainsi  la  colère  <K>nt  elle  est  animée  :  Bouffer  ëe  c»^ 
— Il  se  dit  plus  ordinairement  de  l'efTet  de  certaines  étoflesf^ 
soutiennent  d'elles-mêmes,  et  qui,  au  lieu  de  s'aplatir ,  se  o* 
bent  en  rond  :  Une  étoffe  gui  bouffe,  un  ruban  qui  bluffe,  l 
dit ,  en  lerm.  de  maçonnerie  ,  du  pUtre  qui  gonOe ,  et  « 
mur  qui  pousse  an  dehors  ou  qui  boucle.  —  Il  se  dit  ég^e» 
du  pam ,  lorsqu'il  enfle  dans  le  four  par  l'eflct  de  la  cfaaktf 

BOUFFEB  (archil,),  V.  n.  se  dit  d'un  mur  dont  rintene^r 
pas  de  liaison  avec  les  parements ,  lesquels  s'écartent ,  y  laii 
du  vide,  et  poussent  au  de)  ors. 

BOUFFEB,  v.  a.  [en  term.  déboucher^,  souiller  une  I 
tuée  pour  rendre  la  chair  plus  belle.  Bouffer  des  fnonioms. 

BOUFFETTE  (gram.),  s.  f.  petite  houppe  a u'on  attache  à  «& 
objets,  pour  servir  d'ornement.  Ils  font  aesoouffeties  û  du  < 
nat#.  Il  se  dit,  particulièrement,  des  nœuds  de  ruban  un 
renflés  qui  font  partie  de  certains  ajustements  d'homme  vt 
femme. 

BOUFFETTE,  S.  f.  (term.  de  marine),  troisième  %c^ 
grand  mât  dans  les  galères. 

BOUFFEY  (Louis^Domimque-Amable),  mêdeciB,  Bt 


BOUFFLBBS. 


(16») 


BOVFVON. 


I74S  à  Villers-Bocagey  dans  la  basse  Normandie^  s^étabKt  dans 
b  petite  ville  d'Argentao.  Devenu  membre  correspondant  de 
la  société  royale  de  médecine,  il  se  fit  connaître  par  des  rapports 
H  des  observations  qu*il  adressa  à  ce  corps  savant  y  ou  qu'il  in- 
séra dans  les  journaux.  Monsieur,  frère  du  roi,  lui  donna  le 
titre  de  son  médecin  consultant.  En  1789,  il  remporta  le  prix  à 
f académie  de  Nancy,  pour  un  Mémoire  sur  le$  causée  des  ma- 
ïadiet  dominanles  dan$  les  hivers  rigoureux^  qui  fat  imprimé. 
Ses  opinions  libérales  lui  ouvrirent-la  carrière  poliliquey  lorsque 
la  révolution  éclata.  En  1790,  il  fit  partie  des  membres  du  dis- 
trict d'Argentan,  et  en  devint  le  premier  sous-préfet.  En  1808,  il 
peprésentay  comme  député,  le  departementde  l'Orne  au  corps  lé- 

Satif.  La  restauration  le  nomma  membre  du  conseil  municipal 
rgentan.  Il  mourut  en  1820.  Il  a  laissé,  outre  le  mémoire 
couronné  par  Tacadémie  de  Nancy  :  1°  Essai  sur  tes  fièvres  in- 
ermiUenies,  Paris,  1780,  in>8";  'i^  Recherches  sur  t influence 
le  fair  dans  le  dévelhppement ,  le  earaelère  et  le  Iraitemeni 
les  maladies,  ibid.,  1799,  in-8»;  ^'^  édition,  ibid.,  1813,  3  par- 
ies in-S^ 

BeCFFin  (jjrram.),  v.  a.  rendre  enflé.  Il  ne  se  dit  au  propre 
ra*en  parlantdes  cliairs.  L'hydmpitie  lui  a  bouffi  tout  le  corps,  — 
lest  aussi  neutre.  Le  visage  lui  bouffit  tous  les  jours. —  Bouffi, 
iouFFiE,  participe.  Avoir  le  visage  bouffi,  lei  joues  bouffies. — 
^r  extension.  Etre  bouffi  de  raae ,  de  colère ,  avoir  le  visage 
Itéré,  ffonflé  par  une  violente  colère.  —  Fig.,  Etre  bouffi  d'or^ 
mêii,  de  vanité ,  être  plein  d*orjB;ueil  et  de  vanité,  et  l'annoncer 
ar  son  air  et  ses  manières. —  Fig.,  Style  bouffi,  style  ampoulé. 

BOUFFISSURE  (gram.),  s.  f.  enflure  des  chairs,  molle,  sans 
cni^ur,et  plus  ou  moins  étendue,  causée  [>ar  un  épanchement 
e  seroshé,  ou  de  sang,  ou  d'air.  Bouffissure  de  visage.  —  Fig., 
ouflissure  de  style,  l'emploi  des  termes  ampoulés,  des  ex- 
fessions  exagérées. 

BOUFFLERS  (Louis  DE),  né  en  1531,  d'une  des  plus  nobles 
t  des  plus  anciennes  familles  de  Picardie,  était  guidon  de  la 
Dmpagnie  de  gendarmes  de  Jean  de  Bourbon,  duc  d'Enghien. 
eunc  encore,  il  se  rendit  célèbre  par  sa  force  et  son  agilité  pro- 
igieuses.  Il  portait  dans  ses  bras  un  cheval  qu'il  enlevait  de 
erre  :  à  la  chasse  il  franchissait  les  ruisseaux  les  plus  larges  ;  il 
levançait  à  la  course  un  cheval  d'Espagne.  Ce  nouveau  Milon 
»érit  à  dix-neuf  ans  d'un  coup  d'arquebuse  au  siège  de  Pont- 
ur- Yonne  en  1553. — AdriexoeBoufflers,  son  frère,  gen- 
i/hommedela  chambre  de  Henri  III,  porta  les  armes  fort  jeune, 
tour  récompenser  ses  services,  le  roi  créa  pour  lui  la  charge  de 
rand  bailli  de  Beauvais.  On  a  de  lui  :  Considérations  sur  les 
tvrages  du  Créateur ,  et  le  Choix  de  plusieurs  histoires  et 
\itres  choses  tnémorabtet,  tant  ancienne$  que  modernes,  appâ- 
tées ensemble  ,  ou  Mélanges  historiques,  Paris,  1608,  in-8°. 
mourut  le  28  octobre  1622 ,  âgé  de  quatre-vingt-dix  ans. 

fiouFFLEBS  (Loois- François  duc  de),  maréchal  de 
rance,  naquit  le  10  janvier  1641.  Connu  d'abord  sous  le  nom 
iciievatier  de  Boufflers,  il  entra  cadet  au  régiment  aux  gardes 
ï  1603,  et  Ut  son  apprentissage  militaire  sous  les  Condé,  les 
illars  et  les  Créqui,  les  Turen ne  et  les  Luxembourg.  Il  profita 
en  des  leçons  de  ces  illustres  généraux,  et  partagea  leur  gloire, 
i  carrière  militaire  fut  des  plus  brillantes,  et  les  hauts  (ails  qui 
int  signalée  sont  si  nombreux  et  si  connus  que  nous  ne  les 
pporterons  pas  ici ,  pour  nous  tenir  dans  le  cadre  que  nous 
aïs  sommes  tracé ,  et  pour  ne  pas  répéter  ce  qui  se  trouve 
Ds  tous  les  livres  d'histoire  moderne.  11  soutint  un  grand 
■nhre  de  combats,  prit  ou  défendit  plusieurs  places  fortes,  et 
montra  partout  aussi  courageux  cju'habile.  Tout  le  monde 
nnalt  la  belle  défense  de  Lille,  assiégé  par  le  prince  Eugène 
1708.  Ce  dernier  professait  une  si  grande  estime  pour  la 
avoure  et  le  caractère  du  maréchal ,  qu'il  fit  auprès  de  lui  les 
os  grandes  instances  pour  l'amener  a  rendre  une  place  dont 
prise  était  inévitable.  Boufflers  le  savait,  mais  il  préférait  s'en- 
velir  sous  ses  ruines  que  d'en  sortir  par  une  capitulation  ;  puis 
ttait  si  fort  de  lui  et  des  siens,  qu'il  espérait  à  force  décourage 
d'habileté  arracher  aux  circonstances  une  victoire  désespérée, 
bllut  que  Louis  XIV  lui  envoyât  un  ordre  exprès  signe  de  sa 
ain,  pour  l'obliger  à  se  rendre.  Ce  grand  homme  dans  toute 
longue  carrière  parait  n'avoir  été  dominé  que  par  deux,  senti- 
ents  ,  l'amour  de  la  gloire  et  celui  de  la  patrie.  Il  était  juste, 
U'Ieste,  ferme  dans  les  revers ,  et  bon  et  généreux  envers  ses 
|da(s,qui  avaient  pour  lui  un  amour  et  une  admiration  sans 
mies.  Il  mourut  le  22  août  1711,  à  soixante-huit  ans^  comblé 
honneurs  et  de  gloire. 

BOUFFLKRS  (Jo8EPH-Marie  DUC  DE),  fils  du  maréchal,  na- 
lit  en  1 706.  II  soutint  parsa  valeur  et  ses  vertus  l'éclat  du  nom 
le  lui  avali  laîtté  son  père.  Nommé  gouverneur  de  la  Flandre 


par  Louis  XIV,  il  fut  fait  en  1720  colonel  d'un  régiment  d'infen» 
terie.  A  l'âge  de  vingt  ans,  il  prétait  le  serment  de  duc  et  pair, 
et  devenait  maréchal  de  campa  trente-quatre.  II  servit  en  celte 
qualité  en  Bavière  et  en  Bohème,  et  se  trouva  devant  Prague 
en  1742  avec  le  maréchal  de  Belle-Isle.  Devenu  lieutenant 
général ,  il  était  aux  batailles  de  Fontenoy  et  de  Rocout.  En 
1747,  Louis  XV  l'envoya  à  Gênes  pour  protéger  cette  république 
contre  les  empereurs  et  le  roi  de  Sardaigne.  De  concert  avec 
le  maréchal  de  Belle-lsle ,  il  fil  lever  le  siège  de  cette  ville. 
Mais  les  fatigues  et  les  inquiétudes  qu'il  avait  eues  à  essuyer 
dans  celte  entreprise  provoqueront  une  maladie  dont  il  mou- 
rut le  2  juillet  1712,  également  regretté  des  Génois  et  des  Fran- 
çais. 

BOUFFLERS  (MARIE-FBAr«ÇOISE-CATBEBINBDEB£AUVAU- 

Craon,  marquise  de)  ,  renommée  par  les  grâces  de  son  es- 
prit et  de  sa  figure,  fit  longtemps  les  délices  de  la  cour  du  bon 
roi  Stanislas,  à  Lunéville.  Voltaire,  qui  l'avait  connue,  lui  a 
adressé  quelques  jolis  vers.  Pleine  d'esprit  et  de  connaissances^ 
elle  était  modeste  et  parlait  peu.  Madame  de  Boufilers  mourut  à 
Paris  en  1787  ;  elle  avait  épousé  le  marquis  de  Boufïlers-Re- 
miencourt,  mort  maréchal  de  camp  et  capitaine  des  gardes  du 
roi  de  Pologne,  duc  de  Lorraine.  Elle  était  mère  du  marquis 
de  Boufilers,  menin  du  dauphin,  et  du  chevalier  de  Boufilers , 
membre  de  Tlnstitut. 

BOUFFLERS  (StA^NISLAS,  CHEVALIER,  PUIS  MARQUIS  DE), 

naquit  à  Lunéville  en  1757.  Destiné  à  l'état  ecclésiastique,  il 
refusa  de  prendre  les  ordres,  par  un  scrupule  rare  à  cette  épo» 
nue  :  il  déclara  que  son  penrliant  à  la  dissipation  et  au  plaisir 
s  accorderait  mal  avec  les  devoirs  de  son  état.  Il  embrassa  donc 
la  carrière  des  armes;  mais  né  chevalier  de  Malle,  il  conserva 
un  bénéfice  de  cet  ordre,  qui,  par  suite  d'un  abus  trop  commun 
alors  ^  lui  donnait  le  droit  singulier'  d'assister  à  l'office  en 
surplis  et  en  uniforme ,  présentant  ainsi  le  bizarre  spectacle 
d'un  prieur  capitaine  de  hussards.  C'est  en  cette  dernière  qua- 
lité qu'il  fit  la  campagne  de  Hanovre.  Nommé  plus  tard  goip- 
verneur  du  Sénégal  et  de  Ttle  de  Gorée ,  il  put ,  après  une 
courte  mais  bienfaisante  administration ,  quitter  cette  espèce 
d'exil  et  rentrer  en  France,  où  il  se  livra  de  nouveau  à  son 

goût  pour  les  lettres  et  surtout  pour  le  plaisir.  «  Il  eut,  dit  uo 
iographe,  la  passion  des  femmes  et  celle  des  chevaux,  et  de- 
vint le  plus  errant  des  chevaliers.  »  C'est  à  lui  que  M.  de 
Tressan  dit  un  jour,  en  le  rencontrant  sur  une  grande  route  : 
a  Chevalier,  je  suis  ravi  de  vous  trouver  chez  vous.  »  Nommé 
en  1788  memore  de  l'académie  française,  où  il  remplaçait  M.  de 
Montazet,  archevècpie  de  Lvon,  il  fut  l'année  .«luivanle  appelé 
aux  états  généraux,  et  se  fit  estimer  par  la  sagesse  et  la  mo* 
dération  de  sa  conduite.  Ce  fut  sur  sa  motion,  en  1791,  que 
l'on  assura  par  un  décret  la  propriété  des  inventions  et  décou^ 
vertes  à  leurs  auteurs.  Apres  la  malheureuse  journée  du  10 
août,  Boufilers  quitta  la  France  qu'il  ne  revit  qu'en  1800.  Il 
mourut  en  1816.  Sa  cendre  repose  auprès  de  celle  de  Delille, 
son  ami ,  et  sur  la  colonne  qui  porte  son  nom  est  celte  inscrip- 
tion, qui  est  un  mot  de  lui  :  Mes  amis,  croyez  que  je  dors.  — 
Le  comte  de  Ségur  a  prononcé  sur  sa  tombe  un  discours  dans 
lequel  il  a  payé  un  tribut  d'éloges  à  l'esprit  et  à  la  bravoure  du 
chevalier  de  Boufilers,  à  la  vivacité  de  son  imagination  en- 
jouée, à  son  inimitable  talent  de  raconter,  à  l'esprit  gracieux 
et  original  de  ses  poésies  légères.  Sa  prose  (celle  de  ses  contes 
surtout)  n'est  pas  inférieure  à  ses  vers;  le  charmant  conte 
(ï Aline,  reine  de  Golconde,  que  tout  le  monde  a  lu,  est  dans 
notre  langue  ce  qui  approcne  le  plus  de  la  Fleur  d^ épine 
d'Hainilton.  Jean-Jacques  Rousseau,  dans  ses  Confessions, 
parle  de  Boufilers  dans  des  termes  que  nous  croyons  trop  sé- 
vères sous  le  rapport  littéraire ,  mais  qui  nous  paraissent  mé- 
rités sous  le  rapport  de  la  décence  et  de  la  morale.  Il  y  a  en 
effet  dans  ses  œuvres  plus  d'un  passage  et  plus  d'un  épisode 
que  leur  licence  rend  vraiment  condamnables. 

BOUFFOIR  {technol.),  s.  m.  sorte  de  gros  soufflet  dont  les 
bouchers  se  servent  pour  faire  bouffer  ou  eufier  les  animaux 
qu'ils  ont  tués. 

BOUFFON  {gram.),  s.  m.  personnage  de  théâtre  dont  l'emploi 
est  de  fairerire.  On  ledit,  par  extension  et  presque  toujours  par 
dénigrement ,  d'an  homme  qui  prend  à  tâche  de  faire  rire  par 
ses  plaisanteries  les  personnes  dans  la  société  desquelles  il  se 
trouve.  Cet  acteur  est  un  bouffon  assez  amusant.  Un  mamr 
vais,  un  insipide  bouffon.  —  Servir  de  bouffon,  être  dans 
quelque  société  un  objet  de  moquerie,  de  risée.  Je  vois  bien, 
dit-^l,  que  je  sers  ici  de  bouffon.  Suisje  donc  votre  bouffon? 
—  Au  féminin,  Faire  la  bouffonne,  se  dit  d'une  femme  qui 
cbôrche  à  fiiike  rire  une  société.  On  dit  aussi  :  CeM  une  boisf- 


uorG. 


(160) 


BOUGAIXTILLE. 


\  on  p«rl«nl  truncMUle  fille  gaie  et  enjouée.  Le  substan- 
iif  foniiiiîn  csl  peu  usité. 

BotFFOK.ONNECjyram.),  adj.  plaisanl,  facétieux.  Cest  un 
ptrêonnaye  bouffon,  —  Il  se  dit  substantivement,  en  parlant 
des  ouvrages  d'esprit,  et  signifie  alors,  le  style  lK)ufibn  Je  genre 
bouiïon,  t^sement  comique  :  Cet  auteur  tombe  trop  souvent 
dans  te  bouffon. 

BOUFFONNER  (aram.),  T.  n.  faire  ou  dire  des  plaisanteries 
qui  sentent  le  bouifon,  qui  ont  quelque  chose  d*ignoble  :  Cet 
homme  ne  fait  que  bougonner. 

BOrFFO^fXEUE  '^ram.),  dont  nous  donnons  Tétymologie 
dans  l'article  Bouffons^  exprime  toutes  les  momeries  extrava> 
gantes  dites  oo  faites  ptHir  exciter  le  rire. 

BOCFFOSS  ^rain.  et  kist.),  du  latin  buffo  (crapaud),  selon 
quelques  et; muWigistes,  parce ^u*on  désignait  parce  mot  l'bis- 
trioQ qiri,pour  faire  rire  son  public,  enflait  ses joueset  recevait  des 
fovfikts  pi  os  sonore  et  pluscomiques;  selon  d'autres,  il  dériverait 
de  Bmpkn,  sarrificatear  grec.  Après  avoir  immolé  un  bœuf  sur 
TaotH  dr*  Jupiter  Polteus,  en  Alliquc,  il  s'enfuit  saisi  d'une 
iPTievr  (13 Clique  et  ne  reparut  plus;  la  hache  qu'il  avait  aban- 
daofkée  fut  sérieusement  jugée  et  condamnée  «î  sa  place.  Ce  fait 
bvrteiqoe  amusa  l)eaucoup  le  roi  Eristhée  et  lui  iit  instituer  des 
léO*«  aon'jene»  nommées  Buphoneries,  De  la  la  création  du  mot 
bomf^ntktrieM,  et  son  application  à  toutes  les  plaisanteries  ou 
àuHmn  grotesques  et  ridicules.  —  De  tous  temps  et  dans  tous 
ie&  !»>»  on  rencontre  des  bouffons.  Les  Grecs  les  nommaient 
fM^'k^le»  latins  morionesy  fatui,  sannii,  etc.  Presque  tous 
chotû»  originairement  parmi  les  nains  et  les  crétins,  ils  provo- 
quaient rhilaritc  par  leurs  seules  difibrmités ,  plus  propres 
pourtant  à  exciter  la  compassion.  Peu  à  peu  ils  aevinrent  mi- 
roet,  acteurs  ou  plutôt  bateleurs^  et  après  avoir  joué  trop  long- 
temps, malgré  les  excommunications  de  TËglise,  ces  indé- 
centes mascarades  où  ils  parodiaient  audacieusement  les  plus 
«aints  mystères  de  notre  religion,  les  bouffons  formèrent  une 
troupe  de  grimaciers  en  plein  vent,  qui,  suivant  les  améliora- 
tions civilisatrices  des  époques  et  des  mœurs,  finirent  par  se 
distinguer  et  donner  naissance  à  une  troupe  de  comédiens  co- 
miques  ui  plus  tard  s'appelèrent  bouffes,  et  dont  quelques- 
uns  acquirent  en  France  une  certaine  renommée.  On  cite  en- 
core aujourd'hui  les  noms  des  Turlupin,  Poisson,  Gauthier, 
Garguillo,  Galimafré,  Bobèche,  etc.  Mais  la  véritable  patrie  des 
bouffons  ou  bouffes  est  l'Italie,  qui  a  joyeusement  enfanté  Ar- 
lequin, Polichinelle ,  Pantalon,  etc.  —  Les  rois  aussi  voulurent 
avoir  des  bouffons,  cl  dès  le  xi*'  siècle  cet  emploi  est  usité  dans 
les  cours  de  France,  d'Angleterre  et  d'Italie.  Les  bouffons  ou 
fous  de  rois  les  plus  célèbres  sont  :  sous  Louis  XII  et  Fran- 

gns  1*"%  Triboulel;  sous  Louis  XIV,  TAngély,  fou  à  gages,  et 
oquelaore,  fou  courtisan  qui  était  un  pensionnaire  bien  plus 
onéreux  ;  sous  Louis  XV,  Mussou.  —  Les  bouffons  ne  sont  pas 
exclusivement  sur  les  tréteaux ,  sur  les  théâtres ,  sur  les  places 
publiques  et  dans  les  apparlements  des  rois;  notre  littérature 
compte  d'admirables  bouffons,  tels  que  :  Rabelais,  Molière, 
Bernard,  Scarron,  Piron,  Vadé,  Désaugiers,  etc.;  et  dans  nos 
sociétés,  que  de  bouffons  ne  trouve-t-on  pas?  effrontés  para- 
sites, automates  couverts  de  modes  ridicules,  farceurs  la  plu- 
part qui  font  plus  pitié  que  plaisir,  et  qu'on  tolère  plut<>t  qu'on 
n'invite. 

BorFFRON(fit«l.  nat.),  s.  m.  Cest  un  des  noms  vulgaires  de 
la  sèche,  dans  certains  endroits. 

BOUG  igéog.),  VHypanii  des  anciens,  grande  rivière  de  Rus- 
sie, qui  prend  sa  source  dans  la  Voihynic,  arrose  la  Podolie  et  le 
gouvernement  de  Kherson,  et  se  jette  dans  le  Dnieper.  Elle  a  un 
cours  de  133  lieues.  C'est  une  belle  et  large  rivière,  mais  peu 
navigable,  à  cause  des  rocliers  et  des  bancs  de  sable  dont  son  lit 
est  encombré. 

Borc  ou  BOG  {myth  ),  est  Têlre  suprême  dans  la  religion  des 
TÎeux  Slaves.  Ce  nom  signifie  Dieu.  Comme  la  race  slavone  était 
dualiste,  elle  distingue  les  deux  principes  par  les  noms  de  Biel- 
bog  (dieu  blanc,  ou  bon  principe^,  elTcharnibog  (dieu  noir,  ou 
principe  du  mail  Quant  à  Bielbog,  autrement  Soutribo^  (ou 
dieu  an  matin),  on  lui  attribuait  primitivement  la  création  et 
l'entretien  du  monde.  Dans  la  suite,  on  trouva  sans  doute  que 
les  détails  de  cette  minutieuse  administration  étaient  au-dessous 
de  lui,  et  ses  fonctions  furent  réduites  au  gouvernement  des 
choses  célestes.  Nous  ne  savons  point  si  Bog  et  Bielbog  consti- 
tuent deux  personnes  essentiellement  différentes,  ni  s'ils  se  con- 
fondent avec  Leranterit  Cla  sainte  lumière).  —  Le  Boug,  qui 
prend  sa  source  en  Podolie,  et  qui  se  jette  dans  le  Dnieper  après 
*35  lieues  de  cours,  était  aussi  un  dieu  pour  les  Slavons.  Le 
uoiépeTt  la  Volkara,  bien  d'autres  rivières  de  ces  vastes  coatrées 


septentrionales  ont  eu  le  même  honneur.  Cette  vénération  d 
fleuves  rappelle  les  hommages  rendus  à  Noutephes  (le  Nil  ^ 
Parvati-Ganga,  aux  dieux  fleuves  de  la  Grèce,  Alpbée,  Xti 
loiis,  Achéron,  etc.  L'eau  chez  les  Slaves  futrclle  donc  le  d« 

Brimitif,  le  dieu  des  dieux  ?  Ce  problème  est  encore  incerui 
•ans  tous  les  cas,  il  est  bien  évident  que  ce  n*est  pas  l'èlre^ 
prème  qui  a  tiré  son  nom  du  fleuve,  mais  bien  le  fleuve  qui 
emprunté  le  sien  au  dieu. 

BOUG  (mœurs  et  usages),  s.  m.  fête  solennelle  que  les  Jj^^ 
nais  célèbrent  en  l'honneur  des  morts  qui  viennent ,  dbenN 
visiter  leurs  amis  et  leurs  parents.  Elle  se  fait  à  la  fin  d'août 
dure  trois  jours.  On  la  nomme  encore /a  Fête  des  lampes  eii 
lanternes,  a  cause  de  la  grande  quantité  de  lanternes,  de  \èïB^ 
et  de  chandelles  qui  y  ûgurent. 

BOUGAiNViLLE  (Jean-Pîerre  de),  fils  d'un  nolairH 
Paris,  naquit  le  1'"^  novembre  1722.  Jeune  encore,  il  se  lia  d 
mitié  avec  labbé  Rothelin  et  surtout  avec  Fréret,  qui  a>ad 
su  distinguer  ses  talents  naissants,  et  commença  ainsi  sa  U 
tune  littéraire.  En  1745,  ayant  remporté  le  prix  proposé  w 
l'académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  sur  celte  qûcstiJ 
Quels  étaient  les  droits  des  métropoles  grecques  sur  leurs  cm 
nies?  1745,  in-12,  il  fut,  l'année  d'après,  nommé  incmbrf  li 
cettesociété,  dans  les  mémoires  de  laquelle  il  a  inséré  $epldissf« 
talions.  Devenu  secrétaire  de  l'académie,  il  en  rédigea  les  t» 
moires  depuis  le  dix-huitième  volume  jusqu'au  vingt-ooguiêvwi 
Il  mourut  à  Loches  le  22  juin  1763,  membre  deïsadémk 
française  et  de  l'académie  étrusque  de  Cortonc.  Chiôe  lui: 
1°  Traduction  de  tAnti- Lucrèce, ou  cardinal  de^otipacll  W, 
2  vol.  in-8«;  ^  Parallèle  de  l'expédition  d'Alexanixt  iitxla 
Indes,  avec  la  conquête  des  mêmes  contrées,  par  Thmoi  Ho»^ 
lekand,  1752,  in-8°.  Il  mit  une  grande  préface,  qui  est  seule  ; 
grand  ouvrage,  à  la  tête  de  la  Défense  de  la  Chnmlo^i(  j< 
Frérel,  1758,  in-4°.  11  fit  une  préface  en  place  de  celle  qw  *\ 
gouvernement  avait  fait  supprimer  dans  Touvrage  dcCortfr.o 
titulé  :  Rôles  gascons,  normands ,  français,  consertés  dwh 
archives  de  la  Tour  de  Londres,  1740,  2  vol.  in-fol.  Il  alid 
une  tragédie  <le  la  Mort  de  Philippe,  j 

BOUGAixviLLE  (Louis-Antoine)  ,  né  à  Paris  en  ii^,i 
ses  études  dans  l'université  de  cette  ville,  cl  se  distingua  sur. ^ 
par  ses  progrès  dans  les  langues  anciennes  et  dans  les  scift' 
mathématiques.  Destiné  à  la  carrière  du  barreau,  il  se  fil  r^ 
voir  avocat  au  parlement,  sans  renoncer  toutefois  à  ses ck- 
favorites.  Se  sentant  de  plus  du  goùl  pour  l'état  niilitairr,  ii* 
Ira  dans  les  mousquetaires  noirs,  et  ni  paraître,  quatorze f 
après  son  admission  danscc  corps,  son  Traité  du  calcul  initf* 
pour  servir  de  suite  à  l'Analyse  des  infiniment  petiU  du*. 
quisde  l'Hôpital  (Paris,l752, 2  vol.  in-4°).  L'a  n  née  suivant!',  i' 
il  passa  dans  le  Ijataillon  provincial  de  Picardie,  et  fut  nomr/ 
1754,  aide  de  camp  de  Chevert,  commandant  de  camp  de  V 
Louis;  mais,  dès  l'hiver  de  la  même  année,  il  alla  à  ht' 
comme  secrétaire  d'ambassade.  Après  un  séjour  de  court 
rée,  il  y  fui  reçu  membre  de  la  société  royale  des  scienct- 
retour  auprès  de  Chevert,  il  reprit  son  service  précé«lf» 
camp  de  Kichemont,  et  le  continua  au  camp  devant  AH' 
1756,  il  devint,  avec  le  grade  de  capitaine  de  dragons.  a:> 
camp  du  marquis  de  Monlcalm,  chargé  de  la  défense  duOv 
L'hiver  suivant,  à  la  tête  d'un  détachement  d'élite,  il  pèn- 
travers  des  forêts  impraticables,  et  par  les  neiges  et  1rs r'j 
jus(|u'au  lac  du  Saint-Sacrement,  et  y  brûla  une  flotiiKfi 
glaise  sous  le  fort  même  qui  la  protégeait.  Le  6  juin  176H,  pi 
suivi  avec  cinq  mille  Français  par  une  armée  angU:^ 
vingt-quatre  mille  hommes,  il  se  maintint  contre  celle- H 
tant  d'énergie,  qu'elle  fut  obligée  de  battre  en  retraite  a^«'  I 
perte  de  six  mille  combattants.  Lui-même,  donnant  fW 
l'exemple,  fut  grièvement  blessé  dans  cette  ex pédhion.r*^J 
selon  toutes  les  apparences,  une  plus  longue  défense  cuiî 
possible,  la  colonie  (Canada)  le  chargea  d'aller  solliciter  tk* 
cours  en  France.  A  son  retour,  en  janvier  1759,  avec  le  : 
de  colonel  et  la  croix  de  Saint-Louis,  il  fut  noraïué,  p" 
marquis  de  Montcalm,  commandant  des  grenadiers  ♦< 
volontaires,  et  chargé  de  couvrir  la  retraite  de  Karraéf 'i 
çaise  sur  Québec.  I^  bataille  du  10  septembre  1759,  ou  w 
cal  m  trouva  la  mort,  décida  du  sort  de  la  colonie  et  decr- 
Bougainville  dans  ces  contrées  lointaines.  Il  trouva  di» 
guerres  d'Europe  une  nouvelle  carrière  pour  son  actiriu 
ployé  en  1761  à  l'armée  d'Allemagne  comme  aide  df  J 
de  Choiseul-Stain ville,  il  se  distingua  tellement  que  le  i 
gratifia  de  deux  pièces  de  quatre,  qu'il  plaça  dans  son  dialeJ 
Normandie.  La  paix  qui  suivit  ouvrit  à  son  génie  actif  wj 
veau  théâtre.  Ayant  connu,  dans  ses  allées  et  venues  an  Or\ 
les  armateurs  de  Saint-Malo,  dont  les  corsaires  avaieo* 


i 


BOUGE. 


formé  Daguay-Trouin  et  Jean  Bart»  il  lear  fit  comprendre  sans 
peine  les  avantages  que  Yon  pourrait  tirer  d'une  expédition  sur 
les  iles  Malouîuës.  Bougainville  en  prit  le  commandement  avec 
ragréraentdu  roi,  qui  le  nonmia  capitaine  de  vaisseau  en  accé- 
dant à  ses  désirs.  11  mit  à  la  voile  avec  une  petite  flotte  en  1763. 
Cependant  les  Espagnols  réclamèrent,  et  ces  iles  furent  rendues 
à  cette  puissance,  moyennant  le  payement  des  frais  que  Texpé- 
dilion  avait  coûtés.  Alors  Bougainville  partit  de  Saint-Malo  avec 
la  frégate  la  Boudeuse  et  la  flûte  l'Etoile^  pour  son  voyage  de 
découvertes  autour  du  monde»  dont  la  description  l'a  rendu 
immortel  comme  navigateur.  Arrivé  a  Montevideo  au  moment 
même  de  Texpulsion  des  jésuites,  il  se  rendit  de  là,  par  le  détroit 
de  Magellan,  dans  la  mer  du  Sud  ;  c*est  le  premier  Français  qui 
se  soit  hasardé  à  suivre  cette  route.  Là,  il  trouva  rarchipel 
Dangereux,  débarqua  ensuite  à  Taïti,  découvrit  les  Iles  des  Na- 
vigateurs, trouva  les  Nouvelles-Hébrides,  visitées  avant  lui  par 
Quiros,  et,  plus  tard ,  par  Cook ,  et  cingla  vers  Touest.  Mais  le 
manque  de  vivres  et  la  crainte  de  trop  grands  dangers  le  déter- 
minèrent à  tourner  vers  le  nord  pour  reconnattre  la  partie  sep- 
tentrionale de  la  Nouvelle-Guinée,  et  enfln,  après  une  naviga- 
tion très-dangereuse  de  quatorze  jours,  il  atteignit  le  cap  Orien- 
tal (cap  de  Délivrance).  De  là,  il  continua  son  voyage  au  nord 
clans  le  détroit  auquel  on  a  donné  son  nom,  et  arriva  au  port  de 
Pralin,  à  Textrémité  de  la  Nouvelle-Irlande.  Faisant  voile  de  là 
vers  la  côte  septentrionale  de  la  Nouvelle-Guinée,  il  découvrit 
m  grand  nombre  d*lles.  Enfln,  il  toucha  aux  Moluques,  s*ar- 
*éla  dans  le  port  de  Cajali,  dans  File  de  Bourou,  et  se  rendit  de 
à  à  Batavia,  et  de  Batavia  en  France,  où  il  jeta  Tancre  le  16 
nars  1769,  à  Saint-Malo.  A  son  retour,  il  s^occupa  d*écrireson 
Voyage  autour  du  monde,  publié  à  Paris,  en  1771,  en  un  vo- 
ume  in-4*»,  et  1772,  en  deux  volumes  in-8°,  avec  des  planches. 
]et  ouvrage  a  été  traduit  en  plusieurs  langues.  —  Dans  ce  livre, 
on  caractère  est  tracé  d'après  nature  ;  on  reconnaît  en  lui  le 
narin  calme  et  intrépide,  sachant  toujours  maintenir  son  équi- 
page en  bonnes  dispositions.  Dans  son  voyage,  il  n'avait  perdu 
[ue  sept  hommes,  et  avait  su  çagner  sans  peine  l'amitié  des 
auvages.  -—  Toutefois,  cette  belle  expédition  n'éteignit  point 
on  activité.  Dans  la  guerre  d'Amérique,  il  commanda  avec 
listinction  plusieurs  vaisseaux  de  ligne.  Nommé  chef  d'esca- 
Ire  en  1779,  et,  bientôt  après,  maréchal  de  camp  dans  l'armée 
le  terre,  il  paraissait  réunir  toutes  les  qualités  nécessaires  pour 
irrèter  les  désordres  qui  avaient  éclate  au  sein  de  la  flotte  de 
h-est  :  toutefois,  il  ne  put  y  réussir  dans  les  dispositions  où  se 
rouvaient  alors  les  esprits,  et,  le  ministère  ayant  conçu  un  nou-' 
eau  plan  d'une  expédition  vers  le  pôle,  il  prit  sa  retraite  après 
uarante  ans  de  services  et  se  consacra  à  des  études  scientifi- 
ues.  Nomîhé  membre  de  l'Institut  national  (classe  de  géogra- 
hie]cn  1796,  et,  plus  tard,  membre  du  bureau  des  longitudes, 
prit  une  part  active  aux  travaux  de  ces  sociétés.  —  Il  fut  ad- 
is  au  sénat  lors  de  la  création  de  ce  corps,  et  mourut  en  181 1. 
>mraerson,  qui  l'avait  accompagné  dans  ses  voyages,  a  donné 
n  nom  à  un  genre  de  plantes. 

BOUGAINVILLE  (géogr,)y  Ile  de  la  Mélanésie,  dans  l'archipel 
ilomon,  fut  découverte  en  1768  par  Bougainville,  revue  en 
f88  par  Sorthland ,  explorée  en  1792  par  d'Enlrecasteaux. 
fôt  une  Ile  peuplée  ;  elle  a  96  milles  du  N.-N.-O.  au  S.-S.-E., 
ir  une  longueur  de  18  à  20  milles.  A  sa  partie  sud-est  gisent 
usieurs  petites  lies  laissées  sans  nom.  Position,  de  5**  32'  à  6° 
;'  de  laUlude  sud,  et  de  152«  14'  à  ISS''  25'  longitude  est. 
BOUGAINVILLÉE  (boian.),  S.  f.  genre  de  plantes  de  la  famille 
s  nyciaginéei,  appelé  ainsi  par  Commerson  en  l'honneur  du 
lèbre  voyageur  Bougainville. 

BOUGAINVILLIEN  {hûl.  fiat."),  S.  m.  nom  spécifique  d'un 
Isson  du  genre  iriure  (V,),  ainsi  appelé  en  l'honneur  de 
Kigainville. 

BOUGANNE  (botanX  s.  f.  fruit  du  Sénégal.  On  ne  connaît 
s  l'arbre  qui  le  produit. 

BOUGE  (arcAtl.),  s.  m.  petit  cabinet,  placé  ordinairement  à 
lé  d'une  cheminée  (et,  dans  ce  cas,  il  y  en  a  deux),  cjui  sert  à 
nfermer  diflërents  objets  d'usage.  —  Ëouge  est  aussi  une  p«- 
e  garde-robe  où  il  n  y  a  place  que  pour  un  petit  lit.  Ce  mot 
tmploie  surtout  en  parlant  des  maisons  où  logent  les  gens  du 
s  peuple.  Il  se  dit  aussi  d'un  logement  étroit  et  malpropre. 
BOUGE  (UchnoL),  s.  m.  se  dit.  en  term.  de  charron  el  de  ear- 
isier,  de  la  partie  la  plus  élevée  du  moyeu  d'une  roue.  —  En 
rm.  d'orfèvre,  sorte  de  ciselet  ;  en  term.  de  tonnelier,  milieu 
la  futaille  dans  la  partie  la  plus  renflée  ;  en  term.  de  char~ 
ntier,  pièce  de  bois  qui  courbe  en  quelque  endroit  ;  en  term. 
marine,  1  arc  que  forment  les  baux  dans  le  sens  de  leur 
Dguciir»  ce.  qui  procure  de  la  convexité  à  la  partie  supérieure 
3  ponts  dé  tribord  à  bâbord.  —  Bouge  est  aussi  le  nom 

nr. 


(  161  )  BOUGEBIE, 

d'une  étamine  fine,  blanche  et  claire,  dont  on  faisait  les  che- 
mises des  religieuses  qui  ne  portaient  point  de  toile  sur  leur 
corps. 

BOUGE  (hiêt.  nat.y  comm,\  nom  d'un  petit  coquillage  qui 
sert  de  monnaie  dans  certaines  parties  des  Indes. 

BOUGEANT  (Guillaume-Hyacinthe)  naquit  à  Quimpcr  le 
4  novembre  1690  et  entra  chez  les  jésuites.  Après  avoir  pro- 
fessé les  humanités  et  l'éloquence  dans  plusieurs  de  leurs  col- 
lèges, il  saisit  la  première  occasion  d'aller  habiter  Paris,  et  y 
publia  en  1759  un  petit  ouvrage  in-12,  intitulé  :  Amusement 
philosophique  sur  le  langage  des  bêtes.  Cet  agréable  badinage 
fitquelquescandale,eton  exila  momentanément  l'auteur  à  la  Flè- 
che. Il  donna  une  espèce  de  rétractation  dans  une  lettre  écrite  à 
l'abbé  Savalelte,  du  12  avril  1759.  Cette  lettre  se  trouve  dans 
une  nouvelle  édition  de  V  Amusement  philosophique,  augmen- 
tée d'une  notice  sur  la  vie  et  les  écrits  de  l'auteur,  publiée  en 
1783  par  M.  Née.  Le  P.  Bougeant  s'est  fait  surtout  connaître 
par  des  ouvrages  historiques  qui  l'ont  placé  au  rang  de  nos  pre- 
miers historiens ,  et  par  plusieurs  écrits  polémiques  estimés. 
Pour  soutenir  la  lutte  engagée  entre  le  parlement  et  le  clergé, 
il  fit  trois  comédies  qui  ont  de  la  ^aietc  ,  des  scènes  plaisantes 
et  des  intentions  dramatiques.  Voici  la  liste  de  ses  principaux 
ouvrages  :  1**  Histoire  du  traité  de  Westphalie,  1744,  2  vol, 
in-4°,  ou  4  vol.  in-12;  2**  Histoire  des  guerres  et  des  négocia^ 
lions  qui  précédèrent  ce  fameux  traité,  Paris,  1727,  in-4"  ;  id., 
2  vol.  in-12  ;  3»  Traité  théologique  sur  la  consécration  de  teU' 
charistie y  Paris,  1729,  2  vol.  in-i2;  4°  ses  trois  comédies 
intitulées  :  la  Femme  docteur,  ou  la  Théologie  en  quenouille, 
1730,  in-12;  le  Saint  déniché,  ou  la  Banqueroute  des  mar-- 
chands  de  miracles,  la  Haye,  1752,  in-12;  /es  Quakers  fran- 
çais ou  les  Nouveaux  Trembleurs ,  Utrecht,    1732,  in-12; 
5°  Voyage  merveilleux  du  prince  Fanférédin  dans  la  Romania, 
Paris,  1755,  in-12;  6°  Exposition  de  la  doctrine  chrétienne, 
i  vol.  in-4*»et  4  vol.  in-12,  Paris,  1741  ;  7"  Anacréon  et  Sapho, 
dialogue  en  vers  grecs,  Caen,  1712,  in-8°;  8°  Observations 
curieuses  sur  toutes  les  parties  de  la  physique,  tirées  des 
meilleurs  écrivains,  Varïs ,  1719, in-12: cet  ouvrage  a  reparu 
avec  un  nouveau  titre,  Paris,  Jombert,  1771  ;  on  y  avait  ajouté 
un  quatrième  volume  ;  9"^  le  P.  Bougeant  a  été  l'éditeur  des 
Mémoires  de  François  de  Paule,  de  Clermont,  marquis  de 
Montglas,  Amsterdam  (Paris),  1727,  4  vol.  in-12.  On  lui  a 
attribué  aussi ,  mais  sans  fondement,  la  préface  du  Nouveau 
Cuisinier  français  ou  les  Dons  de  Comus ,  Paris,  1759,  3  vol. 
in-12,  et  les  Lettres  philosophiques  sur  les  physionomies,  Lyon, 
1748,  in-12;  1760,  in-8''.  Le  P.  Bougeant  mourut  à  Paris,  de 
chagrin,  dit-on,  le  17  janvier  1745,  âgé  de  cinquante-trois 
ans. 

BOUGENlEB  [technol.) ,  s.  m.  l'ouvrier  qui  faisait  les  flèches 
appelées  bougeons  et  bouges. 

BOUGEOIR  {tis.  dom.),  s.  m.  espèce  de  chandelier  sans  pied 
qu'on  porte  au  mo^en  d'un  manche  ou  d'un  anneau,  et  dans 
lequel  on  met  ordinairement  une  bougie.  Un  bougeoir  d'argent. 
—  Il  se  dit  particulièrement  du  petit  chandelier  d'or  qu'un  valet 
de  chambre  portait  au  coucher  du  roi ,  et  que  le  roi,  lorsqu'il 
se  déshabillait,  faisait  donner  par  distinction  à  quelqu'un  des 
courtisans.  Le  roi  fit  donner  le  bougeoir  à  tel  seigneur,  — 
Bougeoir,  s.  m.  étui  où  Ion  serre  la  bougie  que  l'on  porte  de- 
vant les  prélats  lorsqu'ils  officient. 

BOUGEON  {vieux  mot),  bouge,  boulge  ;  flèche  qui  a  une 
tète  (en  basse  latinité  boulga)  ;  il  se  disait  aussi  d'une  partie  de 
l'habillement. 

bouger  (gram,),  v.  n.  se  mouvoir  de  l'endroit  où  l'on  est.  Si 
vous  bougez,  vous  êtes  mort.  —  Il  s'emploie  plus  ordinairement 
avec  la  négation  :  Ni  bougez  pas.  Familièrement,  Ne  bouger 
d'un  lieu,  y  être  fort  assidu.  Il  ne  bouge  pas  de  cette  maison. 


—  Bouger,  signifie  quelquefois  ,  au  figuré,  s'agiter  d'une  ma- 
nière hostile ,  se  soulever.  S'ils  bougent ,  c'est  a  moi  à  qui  ils 
auront  à  faire. 

BOUGEREL  (Joseph) ,  prêtre  de  l'Oratoire,  né  à  Aix  en 
1680 ,  montra  un  héroïque  dévouement  au  service  des  pestiférés 
de  Marseille  en  1719  et  1720.  II  mourut  dans  la  maison  de 
Saint-Honoré,  à  Paris,  où  il  s'était  retiré,  le  19  mars  1753.  On 
a  de  lui  :  l*'  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  de  plusieurs 
hommes  illustres  de  Provence,  Paris,  1752,  in-12  ;  3<*  Idée 
géographique  et  historique  de  la  France  pour  l'instruction  de 
la  jeunesse,  Paris,  1747 ,  2  vol.  in-12  ;  5*^  Vie  de  Gassendi^ 
Paris,  1737,  in-12;  4°  Lettre  sur  Pierre  Puget,  sculpteur, 
peintre  et  architecte,  1752,  in-12.  Il  a  laissé  en  manuscrit  une 
Bibliothèque  d' écrivains  de  f  Oratoire,  2  vol.  in-4°. 

BOUGEBIE  {vieux  mot),  s.  f.  crime  de  bestialité,  du  bas 

21 


.    BOUGIB.  (  16S  ) 

kml^ûria  ;  d*où  bougeronneTf  commettre  le  péché  de  sodo- 


BOVGOVINC. 


•  BOUGES  (Le  p.  Thomas)  ,  religieux  aiigostin ,  s'occupa 
#ktttoire  et  de  théologie,  et  mourut  àParis  le  17  décembre  1740, 
âgé  de  soixante-qualorxe  ans.  Ses  princifiaux  ouvrages  sont  : 
i^Dûsertalion  sur  Us  ioixanie-dix  semaines  de  Daniel,  Tou- 
louse, 170â,  in-13  ;  2»  Histoire  du  saint  suaire  deNotre^Sei- 
gu/eur  JéêUS'Ckriitf  gardé  dans  l'église  des  Àu^ustins  de  Car- 
oiMontie.ibid.,  1714, 1725yin-lâ;3''lameilleurcediliondu  Jour- 
Mi  Je  llenH  l  V,  par  P.  de  l'Esloile,  Paris,  1711,4  vol.  in-8"; 
4»  Histoire  ecclésiastique  et  civile  de  ville  et  diocèse  de  Careas^ 
tonne,  avec  les  pièces  justificatives,  et  une  Notice  ancienne  et 
moderne  de  ce  diocèse,  Paris,  1741,  in-4^. 

BOUGET  (Jean)  ,  savant  orientaliste ,  né  a  Saumur  en  1692, 
était  placé,  comme  enfant  de  chœur,  chez  les  oratoriens,  lors- 
qu'un jour  il  monta  derrière  la  chaise  de  poste  du  comte  Albani, 
ffrand  seigneur  romain,  ^ui ,  charmé  des  réponses  de  Tenfant, 
remmena  à  Rome  et  lui  ht  donner  la  même  éducation  qu'à  ses 
fils.  Ses  progrès  furent  rapides,  surtout  dans  les  langues  orien- 
tales, et,  dès  qu'il  eut  reçu  les  ordres ,  il  fut  pourvu  de  la  chaire 
d*bébreu  au  collège  de  la  Propagande.  En  1737  ,  il  joignait  à 
œtte  chaire  celle  de  littérature  grecque  au  grand  collège  ro- 
main ;  il  possé<lait  déjà  plusieurs  biMiéfices  considérables.  Le 
pape  Benoit  XIV  lui  donna  son  affection  et  la  place  de  son 
camérier  secret.  Il  mourut  à  Rome  en  1775,  à  quatre-vin^t- trois 
aas,  laissant  la  réputation  d'un  savant  aimable  et  très-spirituel. 
On  a  de  Rouget  :  1"*  Grammalicœ  hebraïcœ  rudimenta,  Rome» 
1717,  in-H";  2<>  Lexicon  hebraïcum,  et  chaldaïco4fiblicum,  ibid., 
1757,  5vul.in-fol. 

BOUGETTE  {gram.),  s.  f.  petit  sac  de  cuir  que  Ton  porte  en 
voyage.  Il  est  vieux. 

BOUGUEZ  {technoi.,  vieux  mot),  s.  m.  soufflets  de  forge  à 
bascule. 

BOCGHOUER  et  BOCGOUER  [mœurs  et  usages),  v.  a.  frotter 
le  corps  de  graisse ,  comme  font  les  llottenlots,  pour  se  garantir 
de  la  chaleur  et  des  insectes.  Se  boughouer  (F.  P£RS). 

BOtGUT  SALLiK^  s.  m.  {hist,  nal.).  Cet  oiseau  a  à  peu  près 
la  g^u*^^('ur  d'une  ^rive ,  mais  la  forme  du  corps  plus  allongée. 
Sa  longueur,  depuis  le  bout  du  bec  jusqu'au  bout  de  la  queue, 
est  de  quatorze  pouces  environ  ,  et  jusc]u'à  celui  des  ongles  de 
neuf  p<»uces.  Son  t)ec,  depuis  l'extrémité  jusqu'aux  coins  de  la 
bouche ,  a  treize  lignes  de  longueur  ;  sa  queue  ,  sept  pouces  et 
demi  ;  nm  pied,  un  pouce  ;  le  doigt  extérieur  des  deux  anté- 
rieurs ,  avec  son  ongle  ,  a  treize  lignes  ;  l'intérieur,  huit  lignes  ; 
l'extérieur  des  doigts  postérieurs  a  onze  lignes ,  et  l'intérieur  six 
lignes.  Ses  ailes ,  lorsqu'elles  sont  pi iées ,  s'étendent  jusqu'au 
tiers  de  la  longueur  de  la  quouo  ou  environ.  La  queue  est  com- 

Ce  de  dix  plumes ,  dont  les  deux  du  milieu  sont  un  peu  plus 
^ucs  que  les  latérales,  qui  vont  toutes  en  diminuant  de  lon- 
gueur par  degrés ,  jusqu'à  la  plus  extérieure  de  cliaque  côté ,  oui 
est  la  plus  courte.  Les  plumes  de  la  tète ,  du  cou  ,  du  dos  ,  des 
épaules ,  du  croupion  et  du  dessus  de  la  queue  sont  roussàlres , 
bordée»  de  brun.  Celles  de  la  gorge,  du  dessous  du  cou  ,  du  des- 
sus des  ailes,  de  la  poitrine ,  du  ventre,  des  jambes,  du  dessous 
de  la  queue ,  sont  blanches ,  bordées  de  brun  ;  mais  celles  du 
bas  du  ventre  ,  des  jambes  et  de  dessous  la  queue  sont  mêlées 
d'un  peu  de  roux  ;  les  plumes  des  ailes  et  de  la  queue  sont 
roussàlres,  rayées  de  larges  bandes  brunes,  transversales  obli- 
quement; le  bec  et  les  pieds  sont  d'un  jaune  sale,  verdàtre,  à 
ongles  bruns. 

Boi  GlE  ou  plutôt  BOVDJÉIAH  (géogrX  ville  de  la  régence 
d'Alger,  butic  en  amphithéâtre  sur  le  t)ora  occidental  du  ^olfe 
du  même  nom.  Elle  est  entourée  de  murailles  et  dommée 
par  un  château  fort  ou  kasbah.  Le  port  est  grand  et  fermé  par 
une  langue  de  terre.  I^  population  est  de  5,500  habitants. 
Boujçie  est  à  40  lieues  est  d'Alger.  Latitude  nord,  56®  AC;  longi- 
tude rst,  i"  4  V. 

BOCGIE  {lechnol.} ,  cylindre  de  cire  dont  Taxe  est  une  mèche 
de  coton  et  dont  on  se  sert  pour  l'cTlairage.  On  appelle  bougie 
filée  celle  dont  la  mèche,  conn>osée  de  longs  fils  de  coton  ,  n'est 
nmverte  que  d'une  couche  mince  de  cire ,  et  qui  sert ,  soit  à 
porter  à  la  main ,  soit  pour  faire  <les  veilleuses.  La  fabrication 
de  «vile  l»<)ugie ,  plus  importante  qu^on  ne  serait  porté  à  le 
croire,  se  fait  au  moyen  d'une  filière  dans  laquelle  on  fait  passer 
l'i'-chevfau  de  coton ,  préalablement  mouillé  de  cire  fondue, 
blanr^he  ou  jaune.  La  bougie  de  tabie,  qui  est  une  véritable 
chandelle  île  cire,  se  fait  par  des  procédés  analogues  à  ceux  de 
la  chandelle,  c*est-à-<lire  par  le  moulage  dans  des  moules  en 
verre  ou  en  fer-blanc.  On  en  fait  aussi  à  la  euilier  ,  c'est-à-dire 

en  \(T^nil 'iur  des  mèehes  suspendues  de  la  cire  fondue,  dont  on     •-  --^ ; 7T"''':  '^~ 

ditntte  plusieurs  couches  successives ,  après  quoi  on  les  polit  en  |  i^>08  et  1514 ,  in-fol.  II  fit  aussi  imprimer 


les  roulant,  molles  encore,  sur  une  table  de  marbre.  Somlf  u 
de  bougie  bâtarde  ou  chandelMiougie,  on  connaît  une  ct^ 
delle  de  suif,  revêtue  d'une  couche  plus  ou  nK>ios  épaisse  d(« 
qui  l'empêche  de  couler  et  maintient  au  pied  de  la  mcchf 
bain  de  suif  fondu.  La  cherté  de  la  cire  a  fait  de  la  boup? 
objet  de  luxe  ;  cependant,  si  l'on  observe  que  la  bougie  «ii 
mieux  et  dure  beaucoup  plus  longtemps  que  la  chaiidfllf , 
sera  conduit  à  reconnaître  qu'elle  n'est  pas  beaucoup  plih  n 
teuse.  D'ailleurs,  on  en  a  considérablement  diminue  le  \i 
depuis  qu'on  a  su  allier  à  la  cire  des  graisses  préparées,  fU 
tout  le  blanc  de  baleine,  qui  produit  ces  belles  bougies  tra 
parentes  et  blanches  comme  rall)âtre  qu'on  peut  colorer  fl^ 
fumer  de  diverses  manières.  Une  des  choses  qu'il  import-i 
considérer  dans  la  fabrication  de  la  bougie,  c'est  la  mèche, ^ 
doit  être  de  coton ,  médiocrement  grosse  et  tordue,  fM 
obtenir  une  l)elle  lumière. 

BOUGIE  {accept,  div,).  Bougie  diaphane,  boasie  clair»i 
transparentedont  la  base  est  le  blanc  de  baleine; — wmgiepki 
snpktque,  vessie  à  tuyau  remplie  de  gaz  inflammable;  — ^î* 
phosphoriquey  petite  bougiegarnie de  phosphore  à  undesesUu 
et  renfermée  hermétiquement  dans  un  tube  de  verre;  co  brtg 
le  tube  de  cire,  et  en  retirant  la  bougie,  elle  s'allume  au»itu( 

BOUGIE  FlLÉE(/ecAn.).  C'est  un  des  ouvrages  ducirierlr  f  «i 
difficile,  non  parce  qu'il  faut  beaucoup  de  soins  pour  lui  d(>nfK 
sa  forme  ronde  et  inégale ,  c'est  un  simple  effet  deli  W/m'  /« 
laquelle  elle  passe,  mais  parce  que  le  conlon  demainfr  m  m 
continuel,  pour  que  tous  les  lils  qui  le  composent  soicnl  de 
même  force  et  de  même  grosseur ,  ou  un  plas  pos  i  cMj 
d'un  plus  faible,  en  sorte  que  la  faiblesse  de  l'un  5oilewc\en«i 
réparée  par  la  force  de  l'autre.  On  observe  aussi  de  w  ç>sUi 
aller  les  tours  trop  vite. 

^  BOUGIE  (c/iirur^.), corps  lisse,  flexible,  qu'on  întroduil  ('.■ 
l'urètre  pour  comtlattre  certaines  maladies  de  ce  cooduilti 
donné  le  nom  de  bougie  à  cet  instrument,  par  la  coropn.»! 
qu'on  en  a  faiteavec  une  bougie  à  brûler.  André  Lacuna.Dirl'  i 
es|)agnol,  assure  que  l'usage  des  bougies  avait  été  invenlf  pfJ 
charlatan  iK)rlugais,  appelé  Philippe,  qui  lui  avait  comiDuniq/i 
méthode;  il  le  fit  connaître  en  1551.  — Les  bougies  sont pVt  i 
et  c'est  le  plus  grand  nombre  ,  ou  creuses  ;  celles-ci  uif^i 
des  sondes  en  ce  qu'elles  n'ont  pas  d'ouverture  qui  melif'i 
cavité  en  rapport  avec  l'extérieur.  Les  bougies  restées  Jj'- 
pratique  sont  :  1"  les  bougies  en  cordes  à  boyau,  qui  î* 
avec  des  cordes  semblables  à  celles  de  nos  inslrumcnls  * 
siqtie  ;  2**  les  bougies  emplasliques  fabriquées  avec  des  l  • 
letles  de  toile  d'une  longueur  uniforme,  trempées  dai' 
mélange  de  cire  et  d'huile  d'olive  (bougies  jaunes);  S^lcsb-t 
élastiques,  prépsirves  en  plongeant  une  trame  serrée  de  ti: 
soie  dans  de  l  huile  de  lin  cuite  et  rendue  siccative  car . 
Iharge,  mélangée  de  succin,  d'essence  de  térébcntlnn* 
caoutchouc;  4"  les  bougies  en  baudruche;  6*»  les  bo%^( 
mées,  destinées  à  porter  un  caustique  jusque  dans  IV- 
du  canal;  6"  les  bougies  porte-empreintes,  employées di- 
derniers  temps  à  reconnaître  la  forme  et  la  profondeur  «^ 
trécisscmcnts,  à  l'aide  de  la  petite  boule  en  cire  qu'elles  f  ' 
à  leur  extrémité;  7«  les  bougies  médicamenteuses  disuthi 
employées  en  Allemagne  pour  remplacer  les  injections  '-i 
blennorrhagie;  8®  les  Dougies  en  ivoire  élastiques  de  M  '  i 
rière,  qu'on  prépare  en  les  ramollissant  par  un  court  •• 
dans  l'eau  (F.  Sondes).  A.  B.  de  i 

BOUGiER  (technoL)^  v.  a.  passer  sur  la  cire  fondue 
bougie  allumée  les  bords  de  quelqueétoffe,  pour  empêcher  i 
De  s  effileut.  Bougier  du  taffetas, 

BOUGIÈRE  (F.  BOCGLIÈRE). 

BOUGON  [gramm.],  s.  m.  celui  qui  a  l'habitade  de  Us 
féminin,  bougonne,  11  est  familier. 

BOUGON  (hist,  nat.) ,  hareng  dont  on  a  6ié  U  IH' 
queue. 

BOUGON  {vieux  mot) ,  s.  m.  verrou ,  verge  de  fer»  t»* 
trait  d'arbalète. 

BOUGONNER  {gramm.),  v.  n.  gronder  entre  ses  4 
Cette  vieille  ne  fait  que  bougoniur.  Il  est  trè»-foini&cf 

BOUGONNEUR  {usages  aw.),  s.  m.  maître,  garde  ou  f 
la  draperie;  en  basse  latinité,  boujonator. 

BOUGOUER   (F.  BOUGDOUEB). 

BOUGOUiNC  (Simon),  valet  de  chandsre  de  Louis  XH- 
fort  jeune  quand  il  publia  tEpinette  du  jeune  prtnrr,  •  ' 
rant  le  royaume  de  Bonne  Renommée,  en  ryme  française  ^ 


ri 


* 


BOUHIKR. 

homme  mondain  f  avec  le  jugement  de  Vàme  dévole,  Paris  » 
508,  in-4^  On  lui  allribae  une  traduclion  du  livre  de  Lu- 
ien  intitulé  :  Det  vraiet  narraiions,  avec  t  oraison  contre  laça- 
imnie^médisance,  tromperie  et  faux  rapport,  Lyon,  1540,  in-8**. 
I  a  laissé  en  manuscrit  les  Vietde  Romulus,  de  Caton  d'Utique, 
t  Scipion,  de  Pompée  et  d'Ànnibal,  traduites  de  Plntarque. 

BOUGRAINE  ,  BOUGRANE  OU  BUGRANE  (botan,).  On  dési* 

ne  ainsi,  dans  nos  provinces  et  aux  environs  de  Paris ,  les 
nonis  spinota  et  arvensis  (  F.  OaNOEIDE). 

BOVGRAN  ou  BOUGUERAN  (comm.),  grossc  toile  gommée 
our  soutenir  les  étoffes. 

BOUGRANNÉE  (comm.),  adj.  fém.  Il  se  dit  d'une  toile  ap- 
rétée  imitant  le  bougran. 

BOUGRE,  BOVLGRE,  BULGARE  (Btt/garef)  (F.  BULGARES). 

BOUGRIE,  la  Bulgarie  (F.  ce  nom). 
BOUGRIN  {vieux  mot.),  bogre;  hérétique,  albigeois ,  homme 
ï  dans  le  schisme  el  Thérésie. 

BOUGROV,  professeur  à  l'université  de  Moscou,  s'était  dis- 
Qgué  de  bonne  heure  par  des  connaissances  très-étendues  en 
Athéma tiques  et  en  astronomie.  Sa  Di$$ertation  en  russe  sur 
mouvement  elliptique  des  astres  (Moscou,  1823)  avait  com- 
lencé  sa  réputation,  et  faisait  espérer  que  ce  jeunes  avant  ren- 
dait de  grands  services  à  la  science;  mais  il  eut  le  malheur 
être  atteint  de  la  plus  noire  hypocondrie.  Dans  un  accès  de 
tte  cruelle  maladie,  il  se  brûla  la  cervelle,  en  1822. 
BOUGUER  (Pierre),  professeur  d'hydrographie,  membre  de 
cadémie  des  sciences  de  Paris ,  de  la  soaéle  royale  de  Lou- 
es, etc.,  naquit  en  BreUgne  le  16  février  1608.  Son  père  lui 
seigna  les  premiers  éléments  des  sciences  mathématiques, 
s  progrès  furent  rapides;  en  1727,  à  Tàg^  de  vingt-neuf  ans, 
remporta  le  prix  proposé  par  l'académie  $ur  la  mâture  des 
isseauœ;  en  1729,  il  en  remporta  un  second  sur  la  manière 
observer  les  astres  à  la  mer,  et  en  1731,  un  troisième  sur 
méthode  la  plus  avantageuse  pour  observer  à  la  mer  la 
clinaison  de  l'aiguille  aimantée.  Sa  réputation  s'accomplit 
r  la  publication  de  son  Traité  de  la  gradation  de  la  lu- 
1ère,  dont  la  première  édition  parut  en  1729.  Après  un  voyage 
it  à  réqfualeur  pour  l'académie  des  sciences,  avec  Godin  et  la 
indamine,  fiouguer  publia  les  résultats  de  ses  investigations 
ns  un  ooyrage  intitulé  :  Théorie  de  la  figure  de  la  terre, 
iris,  1749j  in-4*».  Cet  ouvrage  augmenta  encore  sa  réputation  ; 
ais  la  gloire  dont  il  jouissait  fut  troublée  pour  le  reste  de  ses 
irs  par  des  chagrins  d'amour-propre,  fruits  de  sa  rivalité 
?c  la  Coodamine,  qui,  sans  être  aussi  bon  observateur  que 
,  était  on  écrivain  plus  distingué.  Il  mourut  le  15  août  1758. 
s  ouvrages  de  Bouguer  sont:  l*"  De  la  mâture  des  vaisseaux, 
ris,  1727,  in-4«;  2"  Méthode  d'observer  sur  mer  la  hauteur 
r  astres,  Paris,  1729,  in-4«>  (pièce  couronnée); S^*  Essai d'op- 
ue  sur  la  gradation  de  la  lumièr4,  Paris,  1729,  in-12  ;  4** 
mière  d'observer  en  mer  la  déclinaison  de  la  boussole  (pièœ 
troonée),  Paris,  1751,  in-40;  5°  Traité  du  navire,  de  sa 
istruclion  et  de  ses  mouvements,  Paris,  1746,  in-4^;  é*  En^ 
tiens  sur  la  cause  de  Vinelinaison  des  orbites  el  des  pla^ 
M.  Paris,  1748,  in-4";  7°  la  Figure  de  la  terre  déterminée 
'  les  observations  de  la  Condamins  et  de  Bouguer,  Paris, 
ê,  in-40  ;  80  Nouveau  Traité  de  navigation  et  de  pilotage, 
îs,  1765,  in-40,  fig.,  revu  et  abrégé  par  l'abbé  de  la  Caille, 
i,  in-8*';  9^Manomvre  des  vaisseaux,  Paris,  1757,  in-4", 
;  lO*"  Traslé  d'optique  sur  la  gradation  de  la  lumière,  édi- 
\  posthume  et  augmentée  de  son  Esscd  d'optique ,  publié 
l'abbé  de  la  Caille,  Paris,  1760,  in-40,  fig.  ;  if  a  eu  part  aux 
wrvalions  faites  par  ordre  de  tacadémie,  Paris,  1767,  in- 
U  fut  pendant  trois  ans  l'un  des  principaux  rédacteurs  du 
\mal  des  savants.  Bouguer  occupe  un  rang  distingué  parmi 
savants,  autant  par  sa  science  que  par  ses  vertus. 
;ouGU£Ri£  f  BOUGRERiE  (vieuw  mots  (ormes  de  Bulgor 
I,  hérésie,  secte  des  albigeois  (F.  Bulgares). 
lOUGCETTE  (hist.  nat„  vieux  mot),  sorte  de  poisson  de  mer 
Courbette). 

(OCGUIÈRE,  S.  f.  filet  de  pécbe  très-délié  usité  dans  le 
li  de  la  France.  On  l'appelle  aussi  bougière,  bourguière , 
uière,  boguière. 

louGCis  Igéoqr.),  peuple  de  l'Ile  Célèbes  (F.  Célèbes). 
iouherkau  O^lie]  ,  ministre  protestent,  savant  médedn, 
aeurait  k  la  Rochelle  en  1679.  Probablement  il  sortit  de 
nce  à  l'époque  de  la  révocation  de  Tédit  de  Nantes  et  devint 
oite  secrétaire  de  oiilord  Galloway.  11  lui  dédia  sa  traduc- 
I  française  du  Traité  d'Origène  contre  Celu,  Amsterdam, 
10,  in-f*». 

iouiiikr  (Jean),  président  à  mortier  au  parlement  deDî- 
,  naquit  dans ceUe  ville  le  16  mars  1675;  il  était  petit-fils  de 


(  165  )  BOÇUOURS. 

Jean  Bouhîer,  conseiller  au  même  parlement.  Après  avoir  fait 
des  études  brillantes,  il  s'adonna  à  l'étude  des  langues,  et  à 
celle  du  droit  qu'il  étudia  à  Orléans.  Conseiller  au  parlement 
de  sa  province  en  1692,  il  en  devint  président  à  moriier  en 
1704.  Son  goût  pour  les  lettres  et  les  sciences,  nourri  par  des 
études  continuelles,  lui  donna  bientôt  une  grande  réputa- 
tion ,  à  ce  point  qu'une  compagnie  de  libraires  lui  dédia>  en 

1725,  une  édition  de  Montaigne,  3  vol.  in-4*»,  avec  celte  dédi- 
cace :  <xA  M,  le  président  Bouhier,  Savienti  sat  est.  n  Deux 
ans  après,  il  était  reçu  membre  de  l'académie  française  à  runa** 
nimité.  De  fréquentes  attaques  de  goutte  le  forcirent  à  rési- 
gner sa  charge.  Il  mourut  le  17  mars  1746,  avec  de  grands  sen- 
timents religieux,  qu'il  avait  professés  toute  sa  vie.  —  Bouhîer 
a  laissé  :  1^  De  priscit  Qrœcorum  ac  Latinorum  lUteris  disser- 
tation précédée  d'une  lettre  latine  à  Montfaucon,  imprimée  à  la 
fin  de  la  Paleographia  arœca;  2°  Lettres  pour  et  contre,  sur 
la  fameuse  question.  Si  les  solitaires  appelés  thérapeutes,  dont 
a  parlé  Philon  le  Juif,  étaient  chrétiens,  1712,  in-12;  S^Rt- 
marques  sur  le  traité  de  Cicéron  :  De  naîtra  Deorum,  iro-> 
primées  avec  la  traduction  de  cet  ouvrage  par  d'Olivet,  1721,  3 
vol.  în-i'i;  A"^  Remarques  critiques  sur  le  texte  dei  Caiilinaires, 
avec  les  Oraisons  de  Démosthènes  et  de  Cicéron,  traduites  par 
d'Olivet,  1727,  in-12  ;  5«  Traduction  des  troisième  et  cinquième 
Tusculanes,  imprimée  et  réimprimée  avec  la  traduction  des 
trois  autres  par  d'Olivet  ;  6"*  Remarques  sur  les  Tusculanes 
de  Cicéron,  avec  une  dissertation  sur  Sardanapale,  dernier 
roi  d'Assyrie ,  1757,  in-12;  7°  Explication  de  quelques  mar- 
bres antiques ,  Aix,  1733,  in-4»  ;  8*»  Poëme  de  Pétrone  sur  la 
guerre  civile,  avec  deux  éptires  d'Ovide,  le  tout  traduit  en  vers 
français, avec  des  remarques  et  des  conjectures  sur  le  Pervigi- 
Hum  Veneris,  Londres,  1737,  in-4*»  :  l'édition  de  Paris  de  1738, 
in-12,  est  augmentée  d'une  Imitation  en  vers  français  des  Val-* 
lées  de  la  fête  de  Vénus;  9^  les  Amours  d'Enée  et  de  Didon, 
et  autres  poésies,  1742,  in-12;  lO»  Mémoires  sur  la  vie  et  les 
ouvrages  de  Montaigne,  en  tète  des  Essais  de  cet  auteur,  1739, 
3  vol.  in-12,  et  dans  un  Recueil  d'éloges  de  quelques  auteurs 
français,  1741,  in-6*^;  11*^  Traité  de  la  dissolution  du  mariage 
pour  cause  d'impuissance,  Luxembourg,  1735,  in-8^,  réimpri- 
mé en  1756,  avec  les  Principes  sur  la  nullité  du  marioasi 
par  Boucher  d'Argis  :  cet  ouvrage  ayant  été  attaqué  par  Fro- 
roageot  en  1739,  Bouhîer  le  fit  réimprimer  la  même  année, 
in-8°,  avec  des  notes,  sous  le  titre  de  Remarques  d'un  anonyme, 
mises  en  marge  d'une  consultation;  12*^  Recherches  et  disser- 
tations sur  Hérodote,  1746,  in-4**;  15°  Arrêt  du  parlement 
de  Dijon,  du  i9  juillet  1726,  relatif  à  des  testaments,  1726, 
in-4°,  et  1728,  in-12.  Fromageot  attaqua  cet  ouvrage  ;  Bouhier 

lui  répondit  par  une  brochure  intitulée  :  Juaement  de  M. 

avocat  auparlement  de  Paris,  1729,  in-12  ;  la  querelle  se  con- 
tinuant, Bouhier  riposta  encore  par  une  Lettre  de  M ,  avo* 

cat  au  parlement  de  Paris,  servant  de  réponse  à  un  écrit  t'fi- 
titulé  :lS.6Sà\,  etc.;  14°  Traité  de  la  succession  de*  mères, 

1726,  în-8°;  15«  Dissertation  sur  le  regrès  en  matière  béné- 
fidale,  1726,  in-4°;  \^  Dissertation  sur  la  représentation  en 
succession,  1754,  in-8<»  ;  17°  Question  concernant  les  gradués, 
imprimée  au  tOBse  11  de  la  deuxième  édition  des  Institutions 
canoniques  de  Gibert,  1756,in-4°;  iS**  Coutumes  générales 
du  duché  de  Bourgogne,  1742 ,  2  vol.  in-fol.  ;  19°  Traité  de  la 
péremption  d'instance^  réimprimé  avec  additions  et  des  notes 
de  l'auteur,  dans  le  traité  sur  la  même  matière,  par  M.  Melend, 
Dijon,  1787,  in-8°;  20°  différentes  pièces^  lettres  ou  mémoires 
que  l'on  trouve  dans  les  principaux  recueils  el  publications  pé- 
nodiques  de  l'époque.  Bouhier  fut  remplacé  par  Voltaire  i 
l'académie  française.  —  Jean  Bouhier,  son  grand-père,  con- 
seiller au  parlement  de  Dijon,  mort  en  1675,  a  laissé  en  manus- 
crit :  Traité  historique  concernant  le  divorce  prétendu  par  le 
roi  Philippe  Auauste,  deuxième  du  nom,  avec  Isemburge  de 
Danemarck,  sa  femme,  depuis  Vannée  ii9^  jusqu'en  1215, etc. 
—  Un  BocHiER  (Jeani,  seigneur  de  Versalun,  cousin  germain 
du  conseiller,  mort  k  Dijon  le  17  avril  1735,  a  laissé  :  1°  Deux 
Lettres  au  R.  P.  />.  Jean  MabilUm,  insérées  dans  les  œuvres 
posthumes  de  ce  bénédictin  ;  2°  Dissertation  sur  le  partage  des 
meubles  et  acquêts  d'une  succession  de  Bourgogne,  imprimée 
sans  nom  d'auteur,  p.  851  de  la  Coutume  générale  des  pays  et 
duché  de  Bourgogne ,  par  Bretagne,  1736,  in-4°. — Enfin  un 
autre  Jean  Bovhibb,  mort  en  1744,  fut  premier  évégue  de 
Diton,  et  composa  les  Statuts  synodaux  de  son  diocèse,  impri- 
mes en  1744,in-lS. 

BOUBOUBS  (DomiaQUE).  Né  à  Paris  en  1628,  il  y  mourut 


en  1702,  à  Tdge  de  soixante-quatorze  ans.  Il  entra  chez  les  jé- 
suites de  bonne  heure;  il  n'avait  pas  dix-sept  ans  que  déjà  il 
avait  (ait  profesiîon.  On  le  destina  à  l'enseignement.  Après  avoir 


BOriLLE.  ^ 

occupé  les  chaires  d'humanités  de  Tordre,  Bouhours  se  chargea 
de  reducalioii  des  deux  jeunes  princes  deLongueville,  et  ne  les 

3uitta  que  pour  entreprendre  celle  du  marcjuîs  de  Seignelai»  fils 
a  ministre  Colberl.  L'abbé  Bouhours  était  un  homme  de  for- 
mes polies,  plein  d'urbanité  et  de  bienveillance,  excusant  tout  le 
monde,  ne  condamnant  personne.  Ses  écrits  sont  nombreux; 
pour  k  plupart  ils  roulent  sur  la  littérature  el  la  religion  :  de 
167 1  datent  les  Entretiens  d'Àriste  el  (f  Eugène,  qui  eurent  de 
la  TOguc,  à  cause  de  rélégance  dustyle^bien  qu'il  semble  par- 
fois un  peu  recherche  el  tomber  dans  Tafféterie  ;  les  Allemands 
furent  blessés  du  doute  qu'émettaient  ces  Entretient  :  un  Alle- 
mand peut-il  être  bel  esprit?  Barbier  d'Amour  publia  contre 
récrit  du  père  Bouhours  les  Sentiments  de  Cféanthe,  critiq^ue 
semée  de  reflétions  et  de  plaisanteries.  A  cet  ouvrage  littéraire 
du  père  Bouhours  succéda  la  Traduction  française  d*un  livre 
sur  la  vérité  de  la  religion  chrétienne  du  marquis  de  Pianèse; 
puis  vinrent  les  Remarques  et  les  doutes  sur  la  langue  fran- 
çaise ,  3  vol.  Les  gramgiairicns  modernes  ont  laissé  les  doutes 
trop  scrupuleux,  pour  emprunter  les  remarques  les  meilleures, 
sans  indiquer  la  source  où  ils  puisaient.  Mais,  do  toutes  ses  pu- 
blications, la  plusjustemenl  estimée,  celle  qui  reste  aujourd'hui 
comme  le  guide  le  plus  sur  pour  initier  les  jeunes  gens  au  culte 
des  lettres ,  c'est  son  volume  intitulé  la  Manière  de  bien  penser 
dans  les  ouvrages  d'esprit  :  les  principes  en  sont  féconds ,  les 
maximes  justes ,  les  appréciations  sur  les  auteurs  exactes,  et  le 
style  pur,  élégant,  avec  moins  d'affectation.  Les  matériaux  que 
le  père  Bouhours  avait  amassés  pour  composer  l'Art  de  bien 

Senser ,  il  les  coordonna  dans  la  suite  et  les  publia  sous  le  litre 
e  Pensées  ingénieuses  des  anciens  et  des  modernes  ;  mais  ce 
livre  est  an  précédent  ce  que  le  bloc  de  marbre  est  à  la  statue. 
Malgré  son  caractère  affable  et  son  esprit  indulgent ,  l'abbé 
Bouhours  avait  des  ennemis  :  et  qui  n'en  a  pas  dans  ce  monde  ? 
Or  SOS  adversaires  allaient  partout  répétant  qu'il  ne  ramassait 
que  les  traits  d'esprit  échappes  aux  dames  et  aux  auteurs  les 
plus  profanes.  Pour  faire  tomber  ces  sarcasmes ,  le  père  jésuite 
recueillit  les  Pensées  des  Pères  de  r Eglise,  ouvrage  assez  mé- 
diocre. Il  fut  plus  heureux  dans  les  biographies,  qu'il  a  écrites 
assoz  généralement  avec  pureté  de  diction  et  d'une  manière  in- 
téressante. On  a  de  lui  :  V Histoire  du  grand  maître  d'Àubusson, 
qui  parut  en  1676;  les  Vies  de  saint  Ignace  de  Loyola  et  de 
saint  François  Xavier;  et  la  Relation  de  la  mort  de  Henri  II, 
due  de  Longueville.  Enfin,  en  1697  ,  il  donna  sur  la  fin  de  ses 
jours  la  traduction  française  du  Nouveau  Testament ,  alors 
tellerneiil  estimée  pour  sa  fidélité  et  sa  correction  que  le  père 
Lallemand  s'en  servit  pour  ses  Réflexions  morales.  Elle  était 
à  peine  achevée  que  le  père  Bouhours  mourut  en  1702. 
Bocii  (que  les  AllenMmds écrivent  Bugs)  ou  Boux,  le  mauvais 

Srincipe  chez  les  Toungouses ,  passe  pour  le  plus  punissant  des 
ieux  après  Boa.  Il  commande  à  tous  les  êtres  animes  ou  inani- 
més qui  sont  susceptibles  de  nuire.  Heureusement,  les  chamans 
ou  prêtres  ont  beaucoup  de  pouvoir  sur  lui ,  et  moyennant  des 

rrieres,  des  sacrifices  et  surtout  des  présents,  un  Toungoux  est 
peu  près  sûr  de  fléchir  le  courroux  de  cet  ahromàn  septentrio- 
nal. 

BOUiLLAisoN  {lechnol.)  se  dit  de  la  fermentation  du  cidre 
ou  de  quelque  autre  liqueur  en  tonneau. 

m^uiLLANT,  ANTE  (gram.)^  adj.  qui  bout.  De  Veau  bouU- 
lante,  de  l'huile  bouillante,  il  se  prend  figuréinent  pour  les 
personnes,  et  signifie  prompt,  vif,  ardent.  Un  homme  bouil- 
lant. Il  se  dit  aussi  des  qualités  :  Un  courage  bouillant,  un 
esprit  bouillant.  Bouillant  de  colère,  d'impatience,  signifie 
plein  de  colère,  d'impatience. 

BOITILLANT  (boîan,  )  est  une  sorte  de  raisin  qui  crott  en 
France  dans  le  département  de  la  Creuse. — Bouillant  est  en- 
core une  sorte  de  petit  pâté  fait  avec  du  hachis  de  vo- 
laille. 

BoriLLARD  (martii«)yS.  m.  Quelques-uns  nomment  ainsi 
sur  la  raor  certain  nuage  qui  donne  de  la  pluie  et  du  vent;  mais 
ce  terino  n'est  guère  en  usage. 

BOUILLART  (Jacques),  bénédictin  de  la  congrégation  de 
Saint-Maur,  né  à  Meulan  en  1669,  et  mort  à  Paris  le  11  décem- 
bre I7t!6  On  a  de  lui  :  1"*  une  bonne  édition  du  Martyrologe 
d'Usuard ,  sur  le  manuscrit  autographe  de  l'abbaye  Saint-Ger- 
main dos  Prés,  Paris,  1718,  in-4«;  9r  Histoire  de  l'abbaye 
royale  de  Saint-Germain  des  Prés  ,  Paris,  1721 ,  in-fol.  La 
mort  l'arrêta  dans  le  travail  qu'il  faisait  pour  V Histoire  de  la 
eùngrégation  de  Saint-Maur. 

BoiiLLE(comm.),s.  m.  C'est  la  marmie  appliquée  par  le 
commis  des  bureaux  des  fermes  A  toute  pièce  ae  drap  et  autre 
étoffe  de  laine  qu'on  y  déclare.  —  Bouille,  term.  de  pêche ,  est 


(  164  )  BOUILLE. 

une  espèce  de  râble  de  bois  à  long  manche,  dont  les  péchfar^ 
servent  pour  remuer  la  vase  et  en  faire  sortir  le  poisson. 
Bouille  est  encore  le  nom  d'un  vaisseau  d'usage  dans  h  ^ 
Unes.  Il  sert  de  mesure  au  charbousou  à  la  braise  qu'on  app^l 
aussi  chanci;  ainsi,  on  dit  une  bouille  de  chanci,  pour  une  p 
nerée  de  charbon. 

BOUILLE  (  Théodose),  bachelier  de  la  faculté  de  SorLonn 
de  l'ordre  des  carmes  chaussés ,  mort  à  Liège  en  1745 ,  a  hn 
une  volumineuse  Histoire  de  la  ville  el  du  pays  de  lÀégt^  5  ^\ 
in-fol.,  Li^e,  1725-32.  —  Bouille  (Pierre),  né  à  DinanM 
Meuse  vers  1575,  entré  chez  les  jésuites  en  1592,  mort  k  Vales 
ciennes  le  22  décembre  1641,  avait  été  professeur,  prcdicaH 
el  recteur  des  collèges  de  Liège  et  de  Dinant.  Il  a  laissé  :  ini 
Ode  en  vers  grecs,  insérée  a  la  tête  du  traité  de  LcssimJ 
justitia et  jure^  Louvain,  1605, in-fol. ;  2" Histoire deladki 
verte  et  merveilles  de  Vimage  de  Notre-Dame  de  Foy ,  f!  1 
1620,  in-12  ;  3°  V Histoire  de  la  naissance  el  progrès  deki 
votion  à  l'endroit  de  Notre-Dame  de  Bonne-Espéranee p^l 
de  Valeneiennes,  1650,  in-12  ;  4°  Histoire  de  Notre-Dam 
Miséricorde ,  honorée  chez  les  religieuses  carmélites  de  Me 
chiennes-dU'Ponty  1641,  in-12. 

bouille  (  François-Claude-Amour,  marquis  de  J 
au  château  de  Cluzel,  en  Auvergne,  en  1739. —  Dèssa  plos  trû 
dre  enfance  il  perdit  ses  parents ,  et  fut  élevé  au  tol\é^  4 
Louis-le-Grand  à  Paris ,  qui  était  dirigé  à  cette  époçur  par  U 
jésuites ,  et  où  l'avait  placé  son  oncle  et  tuteur  Mcciss  (H 
Bouille ,  doyen  des  comtes  de  Lyon  ,  évêqued'AQlonrt  prpmw 
aumônier  de  Louis  XV.  —  A  quatorze  ans  ,  ses  élndescUnt 
achevées,  il  entra  dans  le  régiment  de  Rochefort ,  p<n&  Aam  \tî 
mousquetaires  noirs;  à  seize  ans,  une  compagnie <ks  to4^ 
de  la  Ferronnais  lui  fut  confiée.  Il  se  fit  remarquer  par  sa  W 
voure  pendant  la  guerre  de  sept  ans,  surtout  au  combat  de  Gnr^ 
berg  (le  22  mars  1761) ,  où ,  a  la  tête  de  ses  dragons ,  il  culUl 
l'ennemi  commandé  par  le  prince  héréditaire  (depuis  dwi 
Brunswick),  lui  prit  onze  canons  et  dix-neuf  drapeaui,rt<^ 
cida  ainsi  la  victoire.  Chargé  d'en  porter  la  nouvellr  an  :\ 
Louis  XV,  il  fit  preuve  d'une  modestie  bien  rare  en  ne  loinH 
avec  éloges  que  ses  frères  d'armes.  Le  monarque  lui  con(r  I 
l'instant  le  grade  de  colonel,  en  lui  disant  devant  sa  c. 
«  Monsieur  le  marquis,  vous  êtes  le  seul  dans  celte  affiairf  ' 
vous  ne  parliez  pas,  et  cependant  vous  en  avez  assure  k- 
ces.  »  —  En  1768 ,  M.  de  Bouille,  âgé  de  vingt-huit an\ 
nommé  gouverneur  de  la  Guadeloupe.  Aux  talents  mtliU'j^ 
sut  joindre  les  talents  administratiis,  et  en  1777  Loub  X^ 
nomma  maréchal  de  camp  et  gouverneur  général  de  la  Ma' 
que  et  de  Sainte-Lucie.  —  Lors  de  la  guerre  d'Améiiqt- 
1778,  ayant  reçu  le  commandement  de  toutes  les  Iles  du^ 
il  s'empara  successivement  de  la  Dominique,  de  Sainl-Eii^t»- 
de  Tabago,  de  Saint-Christophe,  de  Niève  et  de  Monsem' 
contribua  puissamment  à  conserver  nos  nombreuses  po^y' 
dans  les  Antilles  menacées  par  les  Anglais  pendant  qm 
mée  navale  française  était  occupée  au  siège  a' Yorck  c«  '•  ' 
nie.  —  Durant  le  gouvernement  de  M.  de  Bouille,  son  ha. 
sa  justice ,  son  intégrité  et  la  noblesse  de  son  caractère  lu'> 
cillèrent  l'estime  et  l'affection  de  tous  les  colons  français •■ 
glais.  Il  en  reçut  une  bien  flatteuse  récompense  dans  un  * 
qu'il  fit  en  Angleterre  ;  le  commerce  de  Londres  lui  offr 
epée  et  une  plaque  du  Saint-Esprit  en  acier,  et  les  négocia" 
Glasgow  lui  envoyèrent  une  paire  de  pistolets  richemcnU 
gés.  A  ce  sujet  la  reine  d'Angleterre  lui  adressa  ces  [•*' 
cr  Monsieur  le  marquis ,  il  faut  que  vous  ayez  bien  du  t 
pour  vous  faire  tant  estimer  de  ceux  dont  vous  vous  êlioï  «^ 
temps  fait  craindre.  »  —  Rentré  en  France  à  la  paix  dt^ 
M.  de  Bouille  fut  nommé  lieutenant  général,  commandaD' 
rieur  de  l'Alsace  et  de  la  Franche^Comté,  et  reçut  le  cdî»  ' 
ordres  du  roi.  Craignant  d'augmenter  les  charges  de  TE" 
refusa  d'accepter   l'offre  que  lui  fit  Louis   XVl  d^a*^ 
700,000  francs  de  dettes  que  par  un  patriotique  dcsint  H 
ment  il  avait  contractées  dans  ses  diverses  fonctions.  —  Er  | 
et  1788,  M.  de  Bouille  fut  membre  des  assemblées  des  n<'î  I 
et  en  1790  général  en  chef  de  l'arméede  la  Meuse  et  de  S  I 
Moselle.  Son  inviolable  dévouement  h  la  famille  row^  I 
efforts  continuels  pour  arrêter  les  pernicieux  empiètent-  i 
clubs  patriotes,  sa  vigoureuse  opposition  à  la  fraternisa'*! 
troupes  avec  les  gardes  nationales,  ses  refus  opiniâlres  ^  I 
les  habitants  des  villes  et  des  campagnes,  lui  attirèrent  (V  | 
breuses  et  menaçantes  dénonciations  devant  l'assenibWf  I 
tuante  dont  il  désespéra  de  pouvoir  triompher.  Ayant  tt-I 
s'exiler,  les  instances  de  Lafayette  et  du  roi  le  clêlermi'''i 
rester  et  à  prêter  serment  à  la  constitution.  —  A  celtr   " 
époque,  l'anarchie  fit  de  rapides  et  effrayants  progrès,  << 


BOUILLET. 


(.165) 


BOUILLIR. 


vint  bientôt  dangereux  et  même  impossible  de  contenir  l'armée, 
qui ,  méconnaissant  toute  discipline  et  toute  autorité  »  s'empa- 
rait de  ses  caisses  et  se  soldait  par  ses  mains.  A  Metz ,  Tun  des 
régiments  sous  les  ordres  du  marquis  de  Bouille,  imitant  le  fatal 
exemple  qui  se  propageait ,  vint  en  armes  exiger  de  Tardent. 
M.  de  Bouille,  abandonné  du  reste  de  la  garnison,  rassemble  ses 
officiers  et  se  poste  à  leur  tète,  Tépée  à  la  main,  devant  la  maison 
où  était  la  caisse.  Par  son  énergique  contenance  il  en  défend 
rentrée  pendant  deux  lieures ,  au  milieu  des  vociférations  et 
des  menaces  des  soldats  et  du  peuple,  jusqu'à  ce  que  les  conseil- 
lers municipaux  et  la  garde  nationale,  effrayés  enfin  des  suites 
d'une  telle  révolte,  soient  venus  à  son  secours.  Cette  belle  con- 
duite lui  valut  ladanffereuse  et  difficile  mission  de  punir  Pinsur- 
rection  militaire  de  Nancj^,où  les  troupes  avaient  battu  leurs  offi- 
acrs,  emprisonné  leur  général,  pillé  les  caisses  et  brûlé  les  décrets 
]e  rassemblée  nationale.  I^  populace,  entraînée  par  Vappât  du 
pillage,  avait  fait  cause  commune  avec  les  soldats,  et  ce  fut  pou- 
tre plus  delO,000  hommes  armés  et  soutenus  par  dix-huit  piè- 
:es  de  canons,  que  le  marquis  de  Bouille  s'avança  intrépidement 
ivec  4,500  hommes  de  lijgne  et  de  garde  nationale.  Contraint  de 
renoncer  à  la  voie  des  négociations  qu'il  avait  d*abord  essayée , 
il  livra  le  combat  le  5t  août  1790 ,  perdit  quatre  cents  hommes 
it  quarante  officiers,  et  réussit  à  étouffer  une  sédition  qui  pou- 
vait enfanter  la  guerre  civile.  L'assemblée  nationale  lui  vola  d'u- 
lanimes  remercfments ,  et  le  roi  lui  offrit  le  bâton  de  maréchal 
le  France,  qu'il  refusa,  pensant  noblement  ne  devoir  l'accepter 
[ue  comme  prix  de  victoires  remportées  sur  les  ennemis  de  Sg 
«trie.  —  Justement  effrayé  du  sort  de  Tinfortuné  Louis  XVI  ^ 
i.  de  Bouille  s'efforça  de  le  déterminer  à  se  rendre  au  milieu  de* 
armée,  où  de  là  il  négocierait  avec  l'assemblée  nationale  la  ré- 
ision  de  la  constitution  qui  n'était  pas  encore  terminée.  La 
aort  de  Mirabeau,  dont  le  concours  était,  nécessaire  à  l'exécution 
le  ce  projet,  l'empêcha  de  s'effectuer;  mais  dès  lors  unecorres- 
»ondance  s'engaçea  fort  active  entre  le  roi  et  le  marquis  de 
louillé,  qui  parvint^^à  assurer  le  passage  de  Louis  XVI  en  pays 
tranger.  Toutes  les  dispositions  étant  prises,  il  échelonna  sur  la 
outc  de  Montmédy  un  train  d'artillerie  de  campagne,  douze  ba- 
ailloTis  et  vingt-trois  escadrons  qu'il  réputait  dévoués.  Le  départ 
lu  roi  avait  été  fixé  au  19  juin  1791  ;  mais  un  retard  de  vingt- 
[ualre  heures  et  un  temps  d'arrêt  imprévu  firent  échouer  celte 
labile  tentative  d'évasion.  A  la  nouvelle  de  l'arrestation  de 
.oois  XVI  à  Varennes,  le  marquis  de  Bmiillé  y  accourt  à  la  tête 
u  Royal-Allemand,  mais  il  était  trop  tard  !...  Décrété  d'accu- 
ition  pour  celle  généreuse  démarche  et  pour  son  concours  à  la 
rite  de  Monsieur  (depuis  Louis  XVI II),  il  fut  forcé  de  chercher 
n  refuge  à  Coblentz  auprès  des  princes  français  qui  lui  confiè- 
'nl  plusieurs  inissions  importantes.  Par  son  entremise,  l'impé- 
itrice  de  Russie  promit  un  corps  de  56,000  hommes  qui ,  sous 
commandement  du  roi  de  Suède  et  du  marquis  de  Bouille, 
îvaient  aller  en  France  pour  délivrer  Louis  XVI  et  sauver  la 
onarcbie.  L'assassinat  de  Gustave  III,  le  29  mars  1792^  sus- 
indit  cette  entreprise,  à  laquelle  Catherine  II  ne  donna  pas 
cite.  Désespérant  de  pouvoir  être  utile  à  la  cause  royale,  M.  de 
)uillé  se  retira  en  Angleterre ,  où  ,  quoique  accable  d'infîrmi- 
»,  il  rédigea  ses  Mémoires  y  dans  lesquels  se  trouvent  décrits  la 
lUte  de  la  monarchie  française  et  les  commencements  de  la  ré- 
hition  avec  la  simplicité  d'un  militaire  et  la  véracité  d'un  bon- 
ite homme.  Ils  forment  un  vol.  in-8°  dans  la  collection  des Mé- 
oircs  relatifs  à  la  révolution  française  publiée  par  MM.  Ber- 
[le  et  Barrière.  M.  le  marquis  de' Bouille  vécut  à  Londres  au 
iiifîu  des  pratiques  d'une  vie  austère  et  religieuse  ;  il  y  mourut 
*àge  de  soixante  et  un  ans,  le  14  novembre  1800. 
BOUiLLEAlT(fiieBur#e(  usages).  On  nomme  ainsi  un  vase  ou 
melle  qui  contient  de  la  soupe  pour  cinq  forçats. 
BoriLLB— CHARMAT  (comm.)  est  un  terme  de  fabrique 
signifie  une  étoffe  de  soie  des  Indes,  façon  du  gros  de  Tours. 
Boi;ii.i.ER  (iechnol.^f  v.  a.  signifie  troubler  1  eau  avec  une 
iuille.  BouiUer  une  étoffe  veut  dire  la  maropier  selon  les  rè- 
w  prescrites. 

BOUILLERIE  {technol,),  s.  f.  est  le  lieu  où  Ton  fait  bouillir 
\  liquides  qui  contiennent  des  principes  spiritueux. 
BOUILLES-COTOXES ,  S.  m.  pi.  {tetm,  de  fabrique),  signifie 
te  sorte  de  satin  des  Indes,  qu'on  nomme  aussi  atias, 
BonLLET  (Jeaw),  médecin,  né  à  Servian,  prèsdeBéziers, 
1 1690,  fut  reçu  docteur  en  médecine  en  1711,  à  la  faculté  de 
ontpellier.  Il  passa  encore  quatre  ans  à  se  perfectionner  dans 
ludede  son  art,  sans  l'exercer,  et  vint  ensuite  s'établir  à  Béziers. 
[  carrière  fut  des  plus  longues ,  et  toute  remplie  par  les  soins 
l'îl  prodigua  à  ses  concitoyens,  pendant  plus  de  soixante  ans. 
ne  académie  de  médecine  fut  fondée  par  ses  soins  dans  cette 
Ile,  et  il  en  âevi»t  le  secrétaire.  Il  y  débuta  par  deux  mémoires, 


couronnés  par  Vacadéraie  de  Bordeaux  :  l'un ,  en  1719,  sur  la 
cause  de  la  multiplicnlion  des  ferments;  l'autre,  en  1720 ,  sur 
la  cause  de  la  pesanteur,  in-12,  Béziers  et  Bordeaux.  En  1713, 
il  avait  déjà  publié  un  Mémoire  sur  la  digestion ,  à  l'académie 
de  Montpellier.  En  1712 ,  la  peste  qui  désola  Marseille  donna 
lieu  à  un  autre  mémoire  de  sa  part ,  intitulé  :  Avis  et  remède 
contre  la  peste,  Béziers,  in-8**.  Outre  ces  premiers  écrits,  on  a  de 
lui  :  1"  une  Lettre  à  Ferma  ,  médecin  du  prince  de  Monaco, 
au  sujet  de  la  rhubarbe,  Béziers,  1725;  2^  Sur  la  manière  de 
traiter  la  petite  vérole ,  Béziers,  1733,  in-4";  3°  Mémoire  sur 
les  maladies  qui  régnent  à  Béziers,  et  que  l'on  appelle  coups  de 
vent,  1736,  in-4**;  Description  d'un  catarrhe  épidémique,  avec 
des  observations  sur  les  fièvres  vermineuses,  V emploi  du  quin^ 
quina  dans  les  fièvres  rémittentes,  etc.,  etc.  ;  4"  Eléments  de  la 
médecine  pratique ,  tirés  des  écrits  d'Hippocrate  et  de  quelques 
autres  médecins  anciens  et  modernes,  Béziers,  1744,  2  tom. 
in-4°. — Bouillet  publia  les  premiers  mémoircsde  racadéraie  de 
Béziers  et  un  Becueil  de  lettres.  Mémoires  et  autres  pièces  pour 
servir  à  l'histoire  de  cette  académie,  Béziers,  17S6,  in-4".  Ce 
savant  médecin  ne  se  contenta  pas  des  connaissances  spéciales  à 
son  art;  il  étudia  les  mathématiques  dont  il  fut  professeur,  et 
donna  des  observations  sur  l'immersion  de  Saturne, en  1722.  Il 
publia  plusieurs  autres  ouvrages  :  l"P/an  d'une  histoire  générale 
des  maladies,  Béziers,  1737 ,  in-4*»;  2*»  Mémoires  sur  f  huile  de 
pétrole  et  les  eaux  minérales  de  Gabian,  Béziers,  1752 ,  in-4**; 
3**  Observations  relatives  à  Vanasarque,  Béziers,  1765,  in-4*', 
et  en  commun  avec  son  fils ,  Moyen  de  préserver  de  la  petite 
vérole  la  ville  et  le  diocèse  de  Béziers,  1770.  Bouillet  est  mort  à 
l'âge  de  quatre-vingt-huit  ans.  L'un  de  ses  enfants,  Jean-Henri- 
Nicolas,  est  auteur  de  plusieurs  mémoires,  un  sur  thydropisie 
de  poitrine,  1758,  in-4°;  un  autre  sur  les  pleuro-pneumonies 
épidémiques  de  Béziers,  1759,  in-4°.  C'est  celui  de  ses  fils  qui  a 
concouru  à  l'un  de  ses  ouvrages  que  nous  avons  cité.-^ 

BOUILLEUR  (Cylindre ou  Tube).  On  désigne  ainsi  dans  les 
machines  à  vapeur  la  partie  de  l'appareil  destmée  à  faire  vapo- 
riser l'eau.  Les  tubes  bouilleurs  inventés  dans  ces  derniers  temps 
sont  des  tubes  multiples,  communiquant  entre  eux ,  et  qu'on  a 
substitués  aux  grannes  chaudières,  afin  d*obtenir  un  contact 
plus  étendu  de  la  surface  de  l'eau  avec  la  flamme,  et  par  consé- 
quent une  vaporation  plus  rapide,  en  même  temps  qu'ils  di- 
minuent les  cnances  et  les  dangers  de  l'explosion. 

BOUILLI,  adi.  pris  substantivement  {art  culinaire),  est  une 

ÏMèce  de  bœuf,  de  veau,  de  mouton ,  ou  de  volaille,  cuite  sur  le 
eu  dans  une  marmite,  avec  du  sel ,  de  l'eau  et  quelquefois  avec 
des  herbes  potagères.  Le  6out7/i estun  des  aliments  de  l'homme 
le  plus  succulent,  le  plus  nourrissant,  surtout  celui  de  bœuf.  On 
pourrait  dire  que  le  bouilli  est  par  rapport  aux  autres  mets  ce 
que  le  pat'n  est  aux  autres  sortes  de  nourriture.  La  volaille  est 
beaucoup  plus  légère  que  le  6out//t  pour  les  estomacs  délicats. 

BOUILLIE  (%9.),  aliment  compose  de  farine  de  froment  ou  de 
seigle,  cuite  dans  le  lait  jusqu'à  une  certaine  consistance,  dans 
lequel  on  ajoute  quelquefois  des  jaunes  d'œufs,  ou  qu'on  assai- 
sonne avec  du  sucre.  On  s'est  élevé  contre  cette  nourriture  qu'on 
regarde  comme  nuisible  aux  enfants  du  premier  âge;  mais  le 
professeur  HaUé  pense  que  le  lait  sehl  est  d'une  digestion  plus 
difficile  que  quana  il  est  mêlé  à  la  farine.  Le  riz  peut  être  subs- 
titué avec  avantage  à  la  farine  ;  celle-ci  peut  encore  être  rempla- 
cée par  des  croûtes  de  pain  bien  bouillies  dans  l'eau ,  avec  une 
certaine  quantité  de  sucre. 

BOUILLIE  {gram.)  s'emploie  figurément  et  familièrement. 
Ainsi,  Cette  viande  s'en  va  toute  en  bouillie,  c'est-à-dire  elle  a 
perdu  sa  consistance,  pour  avoir  trop  longtemps  bouilli.  —  Le 
proverbe  familier,  Faire  de  la  bouillie  pour  les  chats,  signifie 
se  donner  de  la  peine  pour  une  chose  qui  n'aboutira  à  rien.  -- 
Bouillie  se  dit  aussi  des  chiflbns  bouillis  et  réduits  en  pâte  li- 
quide, avec  lesquels  on  fabrique  le  papier  et  le  carton. 

BOUILLIR  [gram.)  (verbe  neutre)  [Je  bous,  tu  bous,  il  bout; 
nous  bouillons,  vous  bouilhx,  ils  bouillent.  Je  bouillais.  Je 
bouillis.  Je  bouillirai.  Je  bouillirais.  Bous. Qu'il  bouille.  Que  je 
bouille.Queje  bouillisse.  Bouillant).  Ce  mot  se  dit  proprement 
des  liquides,  lorsque  le  calorique  ou  la  fermentation  y  produit 
un  mouvement  et  qu'il  se  forme  des  bulles,  de  petites  ondes  à  la 
surface.  —  Bouillir  du  lait  à  quelqu'un  ,  veut  dire  lui  faire 
plaisir,  lui  dire  quelque  chose  d'agréable.  Ici,  bouillir  est  em- 
ployé activement.  Le  sang  lui  bout  dans  les  veines,  signifie  que 
la  personne  de  qui  Ton  parle  est  ardente,  fougueuse.  Cela  fait 
bouillir  le  sang ,  se  dit  de  ce  qui  cause  une  vive  impatience.  La 
tête  me  bout,  la  cervelle  me  bout  :  je  sens  une  chaleur  excessive 
à  la  tête.  Bouillir  d'impatience,  éprouver  une  violente  impa- 
tience. —  Bouillir  se  dit  aussi  des  choses  qu'on  fait  cuire  dans 
l'eau  ou  dans  quelque  autre  liquide.'  Faire  bouillir  de  la  vian- 


BOlJlIXOll. 


(166) 


BOVILLOH. 


i 


de,  dtt  pomtÊ^êê  de  terre.  Il  se  dit  aussi  par  extension  du  vais- 
seau où  Ton  lait  cuire  quelque  chose  :  La  marmite  bout.  L'ex- 
pression lamilière  Faire  bouillir  la  marmite,  se  dit  de  ce  qui 
cootnixie  particulièrement  à  faire  suttsister  une  famille,  un  mé- 
nage. A'Vire  ni  à  bouillir  ni  à  rôtir ,  signitie  n*ètre  bon  à  rien. 
Celle  lûcutioo  se  dit  ê^galement  des  personnes  et  des  choses. 

•ociLXJTOiEE  ,  lethnol.  ).  Donner  la  bouillùoére  ,  c*est 
jelKT  les  Oaos  à  la  bouilloire,  les  y  nettoyer,  et  les  faire  bouillir 
oacs  «n  liquide  préparé  exprès,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient  devenus 
fchnr^  y^T.  Bl^>chim£>t  et  Bolilloire). 

BOCUOjOI&b  écoH.  dom.\,  s.  f.  vaisseau  de  cuivre  ou  d'autre 
il,  destiné  particuticTenient  à  (aire  bouillir  de  l'eau. 

BonixoiEE  teduwt. ,  \  aisseau  de  cuivre,  en  forme  de  poêle 
à  main,  emplo)  é  par  les  ouvriers  en  or,  en  argent  et  même 
€■  caivre.Oo  y  (ait  bouillir  de  Teau  avec  une  certaine  portion  de 
sd  coauniin  et  de  tartre  gravelé,  dit  de  Montpellier  dans  le  com- 
p«is  on  )  jette  les  flans  qu'on  a  d'abord  laissé  refroidir 
an  criUe  de  cuivre  après  qu'ils  ont  été  recuits.  Lorsque  les 
ooi  jeté  leur  crasse,  on  renouvelle  la  composition  du  li- 
%  et  on  leur  lait  subir  un  second  bain  bouillant  pour  acbe- 
de  les  Detloyer. 

Boriixox,  s.  BL  içramm.j,  se  dit  de  ces  petites  ondes  qui  se 
fonnent  à  la  surûoe  d'un  liquide ,  lorsqu'il  bout.  Faire  bouilUr 
éê  r«m  à  petit*  bouillons,  à  gros  bouillons.  Un  y  faut  qu'un 
Ml  deux,  que  deux  ou  trois  bouillons ,  se  dit  d'une  chose  qu'il 
se  faut  pas  laire  bouillir  longtemps.  Il  ne  faut  que  deux  ou  trois 
komiUoms  pour  faire  cette  tisane,  pour  cuire  ce  poisson.  —  Fi- 
gnréinenl  et  familièrement,  Dans  les  premiers  bouillons  de  sa 
colère,  dans  les  premiers  mouvements ,  dans  les  premiers  trans- 
ports de  sa  colère. —  Bouillon  se  dit  aussi  de  l'eau  qu'on  a  fait 
booiJlir  quelque  temps  avec  de  la  viande  ou  avec  des  herbes, 
pour  servir  de  nourriture  ou  de  remède. — Prendre  un  bouillon, 
avaler  autant  de  bouillon  qu'il  en  tient  à  peu  près  dans  une 
écnelle,  dans  un  bol. —  Etre  réduit  au  bouillon,  être  au  bouil- 
bm,  se  dit  d'une  personne  inûrme  qui  ne  peut  prendre  aucune 
Donrriture  solide.  Bouillon  eoujfé,  bouillon  aflaioli  par  un  mé- 
lange d'eau.  —  Bouillon  se  dit  aussi  des  ondes  que  forme  un 
liquide  lorsqu'il  est  agité,  lorsqu'il  tombe  ou  jaillit.^  Il  se  dit, 
par  exagération ,  du  sang  qui  sort  abondamment  d'une  blessure 
ou  par  la  bouche. 

bouillon  (hyg.),  décoction  de  la  chair  des  animaux  pour  en 
retirer  la  gélatine  et  les  antres  sucs  qu'elle  contient.  Ils  difièrent 
nar  la  nature  des  viandes  ou  autres  substances  employées,  par 
leur  concentration  et  par  les  plantes  qu'on  y  mêle  quelquefois. — 
Le  bœuf,  le  veau,  le  poulet,  les  tortues,  les  limaçons  sont  les 
animaux  avec  lesquels  on  prépare  ordinairement  les  bouillons 
des  malades.  Les  bouillons  laits  avec  les  viandes  blanches  servent 
dans  les  maladies  inflammatoires.  Les  bouillons  nourrissants 
conviennent  dans  les  maladies  par  faiblesse  et  dans  la  convales- 
cence. On  administre  les  bouillons  nourrissants  en  Lavements, 
lorsque  les  malades  ne  peuvent  avaler ,  dans  lesaflections  orga- 
nîoues  de  l'estomac  et  dans  certains  cas  d'aliénation  mentale.  — 
D  faut,  en  général,  qu'un  bouillon  soit  lait  à  petit  feu.  —  Les 
bouillons  dans  I^nels  entrent  des  plantes  aromatiques,  tebque 
les  bouillons  antiscorbutiques,  doivent  être  laits  au  bain-marie. 

BOriLLON  BLJkKC  (botan,)  {verboseum  thapsus),  plante  de  la 
funille  des  solanées.  Les  fleurs  sont  en  rosettes,  jointes  les  unes 
aux  autres,  en  toufles  jaunes,  entourant  la  plus  ^nde  partie  de 
la  tige;  on  les  emuloie  comme  pectorales,  tes  feuilles  sont  placées 
an  rang  des  émollients;  on  les  emploie  en  décoction,  en  cata- 
plasmes.— Bouillon  d'os  (F.  Gélatine).      A.  B.  de  B. 

BoriLLOH  (art  vétérinaire).  On  appelle  ainsi  une  excrois- 
sance  charnue  qui  vient  sor  la  fourchette  du  cheval  ou  â  cùté , 
qui  est  grosse  comme  une  cerise,  et  fait  boiter  le  pied.  Les  cfae- 
taux  de  manège,  qui  ne  se  mouillent  jamais  les  pieds,  sont  ftlus 
sujets  que  les  autres  aux  bouillons  de  chair ,  qui  les  font  b«ter 
tout  bas.  Pour  désinier  ces  bouillons,  on  dit  :  la  chair  soufre  sur 
U  fourckêtiê.  On  donne  aussi  ce  nom  k  une  excroissance  ronde 
et  charnue  qui  croit  dans  nne  plaie. — Bouillon  d'eau  ^  en 
architecture,  se  dit  de  tous  les  objets  d'eau  qui  s'élèvent  de  peu 
debauteuren  manière  de  source  vive.  Ils  servent  pour  garnir  les 
catcidcs,  goulotles,  rigoles,  gargouilles,  qui  font  partie  de  la 
décoration  des  jardins.— Bouillon  (techn.),  terme  de  brodeur. 
Cest  une  espèce  de  cann^iUe  d'or  etd'argent  très-brillante,  qui 
flc  coupe  par  petits  morceaux,  qui  s'enfile  comme  des  perles,  et 
«epote  dans  le  milieu  des  fleurs  en  broderie,  où  elle  s'attache 
avec  du  fil  d*or,  d'argent  onde  soie.  Le  6011^011  entre aossi  dans 
fei  crëpÎBcs.  Le  bouilhm  à  l'usage  de  ces  derniers  ouvriers  est 
^m  fil  d'or  roulé  sur  un  antre,  le  phapresséqu'il  se  peut,  retiré 
t  dessus  celui  qui  lui  serrait  de  patron.  On  le  coupe  de  diff»- 

Btes  longiieiirs  pour  en  faire  des  épif,  des  roncsy  et  autres  en* 


jolivemcnts  propres  aux  boutonniers.  —  Bouillon  (BoUe  i| 
terme  de  boutonnier.  C'est  une  boite  de  fer-blanc  doublée  d'us 
autre  boite  de  même  matière,  mais  moins  profonde,  criMéej 
trous,  comme  une  passoire.  On  coupe  le  bouillon  dans  cette  pr^ 
mière  boite,  et  le  remuant  à  la  manière  d'un  tarais,  le  dédM 
que  les  ciseaux  ont  fait  en  coupant  le  bouillon  tombe  et  secmi 
serve  dans  la  seconde  botte. 

bouillon,  s.  m.  en  term.  de  chirurgie,  se  dit  d'une  e] 
croissance  ronde  et  charnue  qui  s'élève  quelquefois  au  ceoti 
d'un  ulcère  vénérien  ;  et,  en  term.  d'art  vétérinaire ,  d'unes^ 
perfluité  de  chair  qui  vient  à  la  fourchette  des  chevaux  ou  â  nf 
de  cette  partie.  —  Donner  le  bouillon,  chez  les  teinturiers,  c'el 
dégraisser  les  laines  avant  de  les  teindre. 

bouillon  d'onze  heubes  se  dit  familièrement  de  N 
préparation  malfaisante  et  qui  peut  occasionner  la  nK>rt 

BOUILLON  SAUVAGE,  S.  m.  {botan.),  plante  vivacequirrl 
dans  les  pays  méridionaux. 

BOUILLON, autrefois  BUiLLON  igéogr.fhist.),  Bullomi^ 
ancienne  capitale  du  duché  du  même  nom,  aujourd'hui  ta 
du  royaume  de  Belgioue,  ayant  un  château  fortifié,  i  S  lieu 
nord-est  de  Sedan  et  a  56  lieues  de  Paris.  La  ville  et  le  datm 
sont  environnés  en  partie  par  la  rivière  de  Semoy,  qui  en  forn^ 
une  presau'lle  dont  l'isthme  est  une  chaîne  de  rochen  escar 
pés.  Le  cnâteau  est  assis  sur  l'un  de  ces  rochers;  quoiqti'iiid 
inaccessible,  il  ne  peut  pas  être  d'une  longue  déiense»  pira 

au'il  est  commandé  par  plusieurs  autres  montagne  qoi  bot- 
ent  la  rivière.  A  l'égard  de  la  ville,  elle  n'a  qu'es  siirôfe  four 
d'enceinte  avec  des  tours  bastionnée^  de  distance  m  œsunce, 
les  anciennes  fortifications  ayant  été  détruites  lor«(De  U  ri^ 
et  le  château  furent  pris  par  1  armée  de  Charles^Jniùt,  en  Uil^ 
Cette  rille  et  le  château  sont  très-anciens  ;  ils  existaient  daiui 
Tiii'  siècle.  Le  père  Bouelle ,  dans  son  Histoire  de  Uéçty  fr 
tend  que  le  château  fut  bâti  en  753,  par  Turpin,  duc  des  Aii 
dennes.  GodeCroi  àe  Bouillon  y  est  né.  — Wenceslas,  ruil 
Bohème  et  duc  de  Luxembourg ,  vint  rendre  hommage  eo  pd 
sonne,  le  11  juin  1559,  delà  terre  et  seigneurie  de  Mir««1 
ou'il  reconnut  tenir  des  ducs  de  Bouillon ,  â  lilre  de  (ad 
au  château  de  Bouillon ,  avec  toutes  les  dépeudaDca  i 
ladite  terre,  sans  nulle  retenue,  si  ce  n'est  la  hoirie  de  H 
dernière,  appartenant  à  la  terre  de  Saint-Hubert,  laqw 
terre  de  Saint-Hubert  était  un  fief  de  pairie  dodit  cbàiq 
de  Bouillon.  Il  y  avait  i  Bouillon  une  cour  souveraine;  \ 
ignore  l'époque  de  son  établissement ,  mais  il  y  a  des  ari 
qui  constatent  qu'elle  existait  avant  le  xv^  siècle.  On  a  sQpw 
que  cette  cour  souveraine  avait  été  établie  par  le  dac  de  M 
Ion,  en  1678,  lorsque  Louis  XIV  le  remit  en  possession  d«  "1 
cbé.  L'histoire  de  la  première  guerre  entre  François  I"*^  et  Oi 
les-Quint  prouve  le  contraire.  Tous  les  historiens  oon>iri« 
qu'une  des  causes  de  cette  guerre  ftit  que  GharlesOiinl  vc 
prendre  connaissance  d'un  jugement  rendu  par  ce  Iriboio. 
par  les  pairs  du  duché  de  Boulon,  contre  Emeric,  setgnetf 
la  baronnie  d'Hiei^es,  Tune  des  quatre  pairies  de  ce  atu-ir 
coutume  de  ce  duché,  réimprimée  en  4628,  contient  un  dun 
particulier  intitulé:  I>etoeourjoiii7eraiii€,  qui  rappelle  sa  en 
tution  telle  qu'elle  avait  toujours  existé.  —  On  ne  coitnafl  i^ 

Çlus  anciens  possesseurs  de  ce  duché  que  les  ducs  d'Ankd 
Vesd'Ardennes,  seule  et  unique  héritière  de  sa  maison,  tyi 
Eustache  II,  comte  de  Boulogne,  dont  elle  eut  Godefnn.  j 

S  rit  le  surnom  de  Bouillon,  Baudoin  et  Eustache  III,  q*  I 
epuis  comte  de  Boulogne.  De  la  maison  de  Boulogne,  h\ 
dans  celle  de  la  Tour  d'Auvergne,  descendaient  les  dixi 
Bouillon,  qui  portaient  au  second  quartier  de  leurs  aroK^I 
à  trois  tourteaux  de  gueules,  qtii  était  de  Boulogne,  il  ^ 
que  c'est  sur  cette  descendance,  et  comme  étant  aux  ôm\ 
u  maison  de  laliarck,  souveraine  de  Sedan  et  de  Booîlloo.  I 
ils  avaient  épousé  rhéritière,  qu'ils  fondaient  leurs  dn«| 
propriété  sur  le  dudié.  Les  évéques  de  Lié^  formèrent.  | 
diflerents  temps,  des  prétentions  sur  le  duché.  Quelqiies  ad 
ont  prétendu  que  le  auché  leur  fut  vendu  ou  eng^e  fiar  ti 
froi  de  Bouillon  avant  son  départ  pour  la  terre  sainte 
historiens  liégeois,  qui  ont  supposé  un  acte  de  veale  pour 
tenir  cette  assertion,  n'ont  jamais  pu  justifier  de  soo  exsJ 
Ce  qui  rarattrait  les  avoir  induits  en  erreur,  ce  serait  uv 
passé  eflectifement  par  Godefroi  de  Bouillon,  dans  le  ^ 
qu'il  se  préparait  i  partir  pour  la  terre  sainte.  Par  cet  x*^ 
conaenteinent  d'Tves,  sa  nàère,  il  met  les  fondations  fait^ 
son  aienl  maternel,  et  par  lui,  dans  le  duché  de  BcmùIIos.  j 
veur  de  l'attbaye  de  SaintrHubert  et  du  prieuré  de  Sasal-ll 
de  Bomllon,  sous  la  protection  de  l'église  de  Liége^  ctmtrt 
ceux  de  safomilleou  autres  qui  vonoraient  7  porter  aiiriÉ 
ne  serait  pas  étonnant  que  l'ér èqoe  Albert,  honiin  entr^ 


.BOVILIiOH.  «  (  1^  ) 

Baot,  à  la  (avear  du  titre  de  prolectioii  déféré  à  son  église,  eût 
répandu  dans  le  public,  après  le  départ  de  Godefroi  de  Bouillon» 
que  ce  prince  lui  avait  vendu  ou  engagé  son  duché  ;  que  sur 
celte  assertion  tous  les  écrivains  du  temps  l'eussent  cru.  Quoi 
qu*il  en  soit,  Albert  se  mit  en  possession  de  ce  duché  on  ne  sait 
pas  par  quelles  voies;  il  n*^  avait  personne  pour  l'empêcher. 
Après  le  départ  de  Godefroi  et  de  Baudoin  et  Euslache,  ses 
rrères,  Yves,  leur  mère,  s'était  retirée  dans  un  couvent  de  son 
comté  de  Boulogne,  où  elle  mourut  en  odeur  de  sainteté.  Re- 
naud P%  comte  de  Bar,  ayant  prétendu  qu'à  cause  de  Mathilde, 
son  épouse,  GlledeBoniface,  marquis  de  Lombardie,  parent  de 
Godefroi  de  Bouillon,  il  avait  droit  de  retirer  ce  duché,  proposa 
I  IVvéque  de  Liège  de  le  lui  recéder,  aux  offres  de  lui  restituer 
tes  sommes  qu'il  justifierait  avoir  payées.  L'évèque  de  Liège,  qui 
Etait  alors  Alexandre,  refusa  cette  restitution.  Renaud  lui  dé- 
para la  guerre,  et  prit  la  ville  et  le  château  de  Bouillon  en  iî^A. 
idalbero  II,  successeur  d'Alexandre,  en  porta  ses  plaintes  au 
tape  Innocent  II.  Il  fit  même  deux  voyages  à  Rome  pour  ob- 
enir  l'excoinmunication  du  comte  de  Bar,  comme  ravisseur  des 
liens  de  l'Eglise:  Renaud  y  fut  aussi;  mais  le  pape,  après  avoir 
tntendu  les  deux  parties,  prononça  contre  l'évèque  de  Liège. 
Li'évéque  de  Liège,  abandonné  par  le  pape,  se  pourvut  auprès 
le  l'empereur  Conrad  III,  mais  avec  aussi  peu  de  succès.  Adal- 
«ro  ne  se  tint  pas  pour  vaincu:  il  fit  alliance  avec  le  comte  de 
famur  et  quelques  autres  grands  seigneurs,  et  vint ,  aidé  par 
ux,  mettre  le  siège  devant  Bouillon,  qu'ils  prirent  en  1141. 
.'histoire  ne  fait  pas  mention  du  temps  auquel  les  èvéques  de 
iége  en  furent  dépossédés  ;  on  voit  seulement  qu'en  1455 
eau  Delos,  seigneur  de  Heinsbergues.  était  duc  de  Bouillon. 
lest  nommé,  en  celte  Qualité,  entre  les  princes  qui,  la  même 
onéc,  accompagnèrent  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  au 
•ailé  d'Arras.  Après  ce  Jean  de  Heinsbergues,  il  parait  que  le 
uché  de  Bouillon  passa  à  Robert  de  la  Marck,  premier  du 
om.  En  1486,  Robert  II,  son  fils,  duc  de  Bouillon,  avant  eu 
uelques  discussions  avec  Maximilien,  archiduc  d'Aulnche,  se 
lit,  avec  ses  places,  sous  la  protection  de  Charles  VIII,  lequel, 
tr  ses  lettres  du  15  juillet  de  la  même  année,  lui  promit  de 
ùder  et  secourir,  comme  les  seigneurs  de  son  propre  sang  et 
gnage,  contre  lous  ceux  qui  voudraient  lui  faire  la  guerre,  entre 
jtres  contre  Tarchiduc  d'Autriche,  et  s'engagea  de  ne  faire 
Jcun  traité  sans  l'y  faire  comprendre.  Cette  protection  n'em- 
kba  pas  que  l'archiduc  ne  vînt  assiéger  Bouillon  et  s'emparer 
I  duché  qti'il  garda  iusau'après  la  paix  de  Senlis,  faite  en 
i95,  entre  Charles  VIII  et  Maximilien,  devenu  roi  des  Romains, 
Philippe,  archiduc  d'Autriche,  son  fils.  Par  ce  traité  de  paix 
i  convint  que  Robert  de  la  Marck,  duc  de  Bouillon,  rentrerait, 
mnie  les  autres  seigneurs  qui  avaient  servi  en  cette  guerre, 
I  la  jouissance  de  ses  terres  et  seigneurie,  pour  en  jouir  comme 
în  jouissait  avant  rempcchement  survenu,  à  cause  des  guerres 
puis  l'an  1470.  Il  survint  apparemment  quelques  nouvelles 
ncullés  entre  l'archiduc  et  le  duc  de  Bouillon,  car  le  traité  de 
nlis  n'eut  son  entière  exécution  à  leur  égard  qu'en  conséquence 
m  autre  traité  particulier,  fait  entre  eux  le  27  décembre  1496, 
r  lequel  il  fut  spécialement  convenu,  qu'en  suivant  la  paix 
Senlis,  ledit  Rol)ert  de  la  Marck  serait  réintégré  es  terres 
seigneuries  de  Florenges  et  comté  de  Chiny,  et  aussi  de  la 
re  et  seigneurie  de  Bouillon  ;  ce  qui  fut  exécuté ,  et  le  traité 
Senlis  depuis  confirmé  et  ratifié  après  la  mort  de  Char- 
VIII,  par  le  roi  Ixuis  XII,  son  successeur,  par  traité  fait 
^ris  le  2  août  1498,  Au  traité  de  Cambrai  de  l'an  1508, 
re  Louis  XII,  l'empereur  Maximilien  I'*^  et  Charles,  archi- 
:  d'Autriche,  le  même  duc  de  Bouillon  est  compris  prmi 
alliés  et  confédérés  de  la  France.  En  1518,  le  même  auc  de 


BOUILLOir. 


lillon  et  Evrard  de  la  Marck,  son  frère,  évéque  de  Liège, 
(nt  un  traité  de  confédération  et  d'alliance  défensive  avec 
irles  d'Autriche,  roi  d'Espagne,  le  27  avril.  Enfin,  il  fit  un 
lié  d'alliance  avec  François  1*'',  à  Romorantin,  le  14  février 
K>.  C'est  ce  dernier  traité,  et,  comme  nous  l'avons  déjà  dit, 
jugement  rendu  par  la  cour  souveraine  de  Bouillon,  contre 
leric,  seigneur  d'BÛei^es,  protégé  par  Charles-Quint,  qui  occa- 
ancrent  la  guerre  entre  cet  empereur  et  FrançoisI''.  En  1521, 
irles-Qoint  envoya  le  comte  de  Nassau  à  la  tête  d'une  armée, 
ir  s'emparer  du  duché  de  Bouillon.  Il  assiégea  et  prit  la 
e  et  le  château;  il  y  fit  mettre  le  feu,  apr^  les  avoir  pillés  ; 
en  1523,  il  donna  ce  duché  à  l'évèque  de  Liège,  qui  était 
lé  son  allié  en  conséquence  du  traité  de  1518.  Le  maréchal 
la  Marck  le  reprit  en  1552,  au  moyen  de  4,000  hommes 
sfanterie^  de  1 ,200  chevaux  et  quelques  pièces  d'artillerie  que 
roi  Henn  II  lai  avait  prêtés.  Depuis  1552,  le  maréchal  de 
Marck  et  Robert,  son  uls  et  son  successeur,  possédèrent  ce 
ché  jusqu'en  1559.  Mais  PhiUppe  II,  roi  d'Espagne,  ayant 


insisté,  lors  des  conférences  tenues  pour  parvenir  au  traité  de 
Cateau-Cambresis,  à  ce  que  le  château  de  Bouillon  fût  remis  à 
l'évèque  de  Liège  en  l'état  qu'il  était  avant  le  commencement 
de  la  guerre,  celte  restitution  fut  proniise  par  ïlenri  II,  qui 
en  écrivit  a  la  duchesse  douairière  de  Bouillon,  le  25  mars  1558, 
en  la  «  priant,  pour  l'amour  de  lui  et  f>our  ne  pas  empêcher  la 
paix,  de  vouloir  bien  se  prêter  à  la  remise  de  ce  duché,  lui  pro- 
mettant qu'il  lui  en  ferait  à  elle  et  à  ses  enfants  si  bonne  et 
honnête  récompense,  qu'ils  auront  juste  cause  et  occasion  de 
eux  demeurer  contents  et  satisfaits.  »  Le  roi  ne  s'en  tint  pas  à 
cette  seule  promesse,  il  en  fit  expédier  on  brevet  en  belle  forme, 
sous  la  même  date,  tant  il  était  persuadé  de  la  légitimité  des 
droits  de  la  maison  de  Bouillon  sur  ce  duché.  La  duchesse  de 
Bouillon  se  rendit  à  ces  instances,  à  condition  cependant  que 
les  droits  de  ses  enfants,  tant  pour  raison  de  la  propriété  de  ce 
duché  qu'à  cause  des  sommes  à  eux  dues  par  les  communautés 
du  pays  de  Liège,  seraient  réservés  pour  être  jugés  par  des  ar- 
bitres. Cela  fut  ainsi  convenu  par  l'article  de  ce  traité,  conclu 
en  1559.  Charlotte  de  la  Marck,  seule  héritière  de  la  branche 
aînée  de  sa  maison,  épousa  en  1591  Henri  de  la  Tour  d'Au- 
vergne, vicomte  de  Turenne,  auquel  elle  apporta  en  dot  les 
souverainetés  de  Sedan  et  Raucourt  et  ses  droits  sur  le  duché  de 
Bouillon.  Elle  mourut  quelques  années  après,  ayant  institué 
son  mari  pour  héritier.  Les  évêq^ues  et  les  états  de  Liège  ayant 
toujours  refusé  de  convenir  d'arbitres  avec  la  maison  de  Bouillon, 
ainsi  gu'il  avait  été  ré^lé  par  le  traité  de  Cateau-Cambresis,  il 
fut  stipulé,  par  celui  de  Vervins,  en  1598,  qu'il  en  serait 
nommé  dans  six  mois.  Cette  stipulation  resta  encore  sans  eflfet, 
malgré  les  sollicitations  des  ducs  de  Bouillon.  Des  négociations 
furent  entamées  par  Frédéric-Maurice,  duc  de  Bouillon,  fils  de 
Henri  de  la  Tour  d'Auvergne,  avec  l'évèque  et  les  états  de  Liège 
pour  transiger  sur  les  créances  qu  il  avait  à  exercer  contre  eux; 
ta  transaction  eut  lieu  le  5  septembre  1641,  sans  qu'il  îùi  ques- 
tion dans  l'acte  de  la  propriété  du  duché.  Quelque  temps  après, 
ce  même  Frédéric-Maurice  céda  à  la  France,  à  titre  d'échange, 
les  souverainetés  de  Sedan  et  de  Raucourt,  sous  réserves 
par  le  duc  de  Bouillon  des  droits  qu'il  avait  au  château  de 
Bouillon  et  aux  portions  de  ce  duché,  et  à  condition  que, 
dans  le  cas  où  les  parties  de  ce  duché  occupées  par  l'évèque  de 
Liège  seraient  reprises  sur  lui,  elles  lui  seraient  rendues. 
Louis  XÎV  reprit  effectivement,  en  1676,  le  château  de  Bouillon 
et  les  autres  parties  de  ce  duché.  Sur  la  représentation  de  Gode- 
froi-Maurice,  et  en  exécution  de  la  clause  de  l'acte  d'échange 
consenti  par  Frédéric-Maurice,  le  roi,  par  un  arrêt  de  son  con- 
seil, en  date  du  1"  mai  1678,  permit  au  duc  de  Bouillon  de  se 
remettre  en  possession  de  ce^ duché  pour  en  jouir  en  toute  pro- 
priété. Celte  remise  fut  confirmée  par  le  traité  de  Nimègue,  en 
1675.  La  maison  de  Bouillon  a  conservé  cette  principauté  jus- 
qu'à la  révolution. 

BOUiLLOX  (  Godefroi,  GoirPRiEO,  Joffroy,  Godefre- 
Dus,  Goffredus,  de  ) ,  duc  de  la  basse  Lorraine ,  le  plus  illus- 
tre et  le  plus  célèbre  parmi  les  chefs  de  la  première  croisade. 
C'est  à  ce  titre  gu'il  forme  la  figure  principale  de  la  Jérusalem 
délivrée ,  celle  immortelle  épopée  du  Tasse: et  ici  s'est  présenté 
ce  cas  fort  rare,  que  le  poète  n*a  eu  besoin  que  de  suivre  fidèle- 
ment l'histoire  pour  représenter  son  héros  avec  les  qualités  et  les 
actes  conformes  à  son  plan.  —  Godefroi ,  le  sixième  de  son  nom 
dans  la  série  des  ducs  de  la  basse  Lorraine ,  était  le  troisième 
des  quatre  fils  d'Eustache  H,  comte  de  Boulogne,  et  naquit  en 
1061.  Il  tirait  son  surnom  du  château  héréditaire  de  sa  mère , 
Ida  de  Bouillon ,  dont  les  historiens  contemporains  font  un 

§rand  éloge,  et  qui  fut  même  déclarée  sainte  après  sa  mort.  Go- 
efroi,  comme  pufné  de  sa  famille,  ne  semblait  pas  destiné  à 
occuper  une  place  brillante  parmi  ses  contemporains;  mais  les 
qualités  rares  de  son  esprit  chevaleresque  et  de  son  excellent 
cœur  lui  gagnècent  de  bonne  heure  l'anection  de  son  oncle  ma- 
ternel ,  Gooefroi  le  Bossu,  au  point  que  celui-ci ,  se  voyant  sans 
enfants  mâles,  l'adopta  pour  son  fils,  et  l'institua  son  héri- 
tier. Cependant,  après  la  mort  de  ce  prince  (1076) ,  l'empereur 
Henri  IV  trouva  d  autant  plus  commode  de  restreindre  les  pré- 
tentions de  Godefroi  aux  domaines  allodiaux  du  légataire,  qu'il 
voyait  se  présenter  enfin  l'occasion  longtemps  désirée  d'investir 
son  propre  fils  Conrad  du  duché  de  basse  Lorraine.  Le  jeune 
duc,  âgé  de  quinze  ans,  dut  céder  à  un  pouvoir  supérieur  au 
sien  ;  sa  magnanimité  Tentratua  même  à  servir  dans  les  camps 
de  son  oppresseur,  en  Allemagne  comme  en  Francc,avec  un  zèle 
et  une  bravoure  qui  devaient  bientôt  le  rendre  diçne  des  plus 
grandes  récompenses.  Pourtant  il  prouva  qu'il  n'était  nullement 
disposé  à  supporter  lâchement  toute  injustice  qu'on  voudrait  lui 
faire  :  car ,  se  voyant  inquiété  dans  les  possessions  qui  lui  res- 
taient par  Albert,  comte  deNaraur,  il  le  provoqua,  selon  l'usage 


BOCILLOX. 


de  ce  siècle,  à  un  conibal  judiciaire,  et,  malgré  l'inégalilédes 
forces,  quoique  de  plus  son  cpéc  se  fût  brisée  entre  ses  mains,  il 
le  désarma ,  sans  menacer  du  reste  la  vie  du  vaincu.  — A  peine 
sorti  de  l'adolescence»  le  courage  éprouvédu  jeune  héros  lui  avait 
déjà  valu  le  privilège  de  porter  le  grand  étendard  de  l'empire 
dans  la  sanglante  rataille  livrée  sur  l'Elster,  où  Tanti-César  Ro- 
dolpbede  Souabedispula  lacouronneà  Henri.  Lui-même,  au  mi- 
lieu de  celle  terrible  mêlée,  frappa  du  fer  de  sa  bannière  l'auda- 
cieux rebelle,  et  ce  coup  fut  mortel,  car  peu  de  jours  après  Ro- 
dolphe mourut  à  Mersebourg.  et  ce  fut  cette  circonslance,  plus 
encore  que  l'issue  d'une  bataille  restée  incertaine»  qui  termina 
cette  gucrreà  l'avantage  de  llenri.  Mais,  même  après  un  service 
aussi  important,la  reconnaissancederempereur  tardaseptannées 
encore  à  rendre  justice  au  vaillant  appui  de  son  trône  ;  et  ce  ne 
fut  qu'après  que  son  fils  Conrad  eut  été  reconnu  pour  roi  des 
Romains  par  les  Allemands  et  eut  été  forcé  en  conséquence  de 
renoncer  au  fief  d'empire  qu'il  avait  possédé  jusqu'alors,  qu'il 

Elut  à  Henri  (  1087  )  d  inveslir  Godefroi  de  tout  son  héritage  de 
.orrainc. — Bien  que  Ton  ne  puisse  établir  comme  fait  historique 
qu'à  la  prise  de  Rome,  en  1085,  Godefroi  ait  monté  le  premier  sur 
la  brèche,  c'est  assurément  une  chose  très-digne  de  remarque  que 
le  repentir  d'avoir  porté  les  armes  contre  le  chef  suprême  de  l'E- 
glise, ioint  à  une^rave  maladie,  amena  à  sa  maturité  un  vœu 
dont  la  piété  sincère  et  profonde  de  Godefroi  avait  fait  depuis 
longtemps  le  désir  le  plus  ardent  de  son  cœur.Il  résolut  non-seu- 
lement (te  visiter  le  tombeau  du  Sauveur,  mais  encore  de  l'arra- 
cher par  la  force  des  armes  des  mains  des  infidèles  :  désormais 
sa  vie  tout  entière  devait  élre  consacrée  à  ce  but  unique  ;  il  re~ 
nonça  môme  aux  plaisirs  du  mariage  pour  se  consacrer  exclusi- 
vement à  ce  grand  projet.  —  Si  donc  i\  y  avait  dans  le  chrétien 
un  cccur  animé  d'un  zelc  sincère  et  sur  lequel  put  agir  profon- 
dément l'impulsion  donnée  à  la  même  époc|ue  (1095)  par  Pierre 
l'Ermite  et  par  le  pape  Urbain  H»  Godefroi  devait  plus  que  tout 
autre  se  sentir  \i\cment  ému  de  l'appel  aux  armes  contre  les 
oppresseurs  du  nom  chrétien.  Ce  fut  avec  joie  qu'il  prit  la  croix, 
qu  il  renonça  généreusement  à  une  guerre  victorieuse  contre  ré- 
sèque de  Verdun»  qu'il  engagea  ou  aliéna  tous  les  biens  qui  lui 
appartenaient  en  pro[)re,  et  môme  son  château  héréditaire  de 
Bouillon,  pour  subvenir  aux  frais  énormes  d'un  armement  con- 
venable pour  celte  sainte  expédition.  Non^seulement  ses  deux 
frères,  Eustache  et  Baudouin,  cédèrent  à  ses  exhortations  et  se 
joignirent  à  lui ,  tandis  que  l'atné  de  tous,  Guillaume  IV,  resta 
pour  consoler  ses  vieux  parents;  mais  encore,  dans  l'Allemagne 
occidentale  et  en  France ,  accoururent  sous  ses  drapeaux  un 
grand  nombre  des  plus  nobles  chevaliers,  entrafnés  par  un  en- 
Uiousiasme  plus  ou  moins  pur.  Il  appartenait  par  son  origine  à 
Tune  et  à  l'autre  nation  ,  il  parlait  les  deux  langues;  et  sa  préé- 
minence devait  être  d'autant  plus  assurée  sur  ces  guerriers,  lors 
même  qu'il  ne  leur  eût  pas  été  également  supérieur  par  son  haut 
^^E»  P^i*  ^  brillante  renommée  comme  guerrier  »  et  par  les 
éclatantes  vertus  de  son  caraclère.  —  Ce  fut  surtout  la  participa- 
tion de  Godefroi  à  l'expédition  sainte  qui  donna  à  celle-ci  la  di- 
gnité et  la  consistance  nécessaires  pour  lui  valoir  quelques 
chances  de  succès.  Avant  lui  déjà  des  bandes  nombreuses  mais 
indisciplinées,  composées  d'hommes  des  basses  classes,  s'étaient 
précipitées  sur  l'Orient;  mais  elles  avaient  péri  victimes  de 
leurs  affreux  excès»  sans  que  la  plus  grande  partie  eût  vu  un  seul 
ennemi  de  la  foi  chrétienne.  Les  troupes  de  Godefroi  seules  mé- 
ritèrent le  nom  d'armée»  par  la  nombreuse  cavalerie  qui  en  for- 
mait le  novau,  par  la  régularité  de  leur  armement  et  par  la  dis- 
cipline sévère  qu'elles  ofcervèrent.  Cette  armée  partit  le  15  août 
1096  des  bords  de  la  Meuse,  et  après  avoir  traversé  sans  obstacle 
l'Allemagne»  la  Hongrie  et  la  Bulgarie,  elle  vint  se  reposer  sous 
les  murs  de  Constantmople ,  pour  y  attendre  l'arrivée  d'autres 
corp  de  croisés  qui  arrivaient  de  la  Normandie ,  de  la  France , 
de  fa  Provence  et  des  Etats  français.  —  L'empereur  grec  Alexis 
Comnène  avait  lui-même»  par  ses  instantes  prières,  soulevé  1  Oc- 
cident contre  l'Orient ,  pour  obtenir  des  secours  armés  contre 
Alp-Arslan,  sultan  seidjoucide  de  Nicée,  qui  le  menaçait  aux 
port<^  mêmes  de  sa  capitale  ;  néanmoins  sa  méfiance  et  sa  crainte 
s'éveillèrent  lorsqu'il  vit  ces  combattants  volontaires  couvrir  en 
si  grand  nombre  son  territoire  et  choisir  sous  ses  yeux  mêmes 
leur  point  de  rassemblement.  Ce  fut  avec  l'astuce  de  la  faiblesse 
c^u'il  chercha  à  détruire  en  détail  sur  leur  roule  les  bandes  qui 
s  avançaient ,  ou  à  se  rendre  maître  de  la  personne  de  leurs 
chefs;  mais,  comme  ces  moyens  n'avaient  qu  un  succès  partiel, 
il  chercha  à  en  faire  ses  vassaux  en  leur  demandant  le  serment 
de  fidélité,  et  à  retenir  ainsi  dans  le  fourreau  leur  menaçante 
épée  ;  il  ticha  même  d'accaparer  pour  lui  seul ,  en  sa  qualité  de 
luerain,  tout  le  profit  des  conquêtes  qu'ils  pourraient  raire  dans 
a  suite  sur  le  territoire  ennemi.  —  Godefrqi  éprouva  aussi  les 


(  168  )  •  BOVILLOX. 

effets  de  cette  politique  raffinée,  qui  s'attachait  tantôt  à  l'éb 
par  des  flatteries  et  par  un  pompeux  étalage  de  paroles  son 
tantôt  à  le  faire  périr  avec  les  siens,  soit  par  la  famine ,  soi 
une  surprise  à  main  armée»  au  lieu  de  s'adresser  franchn 
à  la  franchise  de  son  noble  caractère.  Mais  lechef  descruiv 
au-dessus  de  toutes  ces  menées»  il  se  maintint  même  l'cpcf 
main  contre  les  exigences  de  la  cour  de  Byzance  avec  tai 
force  et  d'énergie,  qu'Alexis  à  son  tour  se  vit  forcé  de  le  m 
ter  et  de  recherclicr  une  réconciliation.  L'ambitieux  Nom 
Bohémond  avait  proposé  de  prendre  de  force  Constanlinufi 
de  livrer  cette  capitale  au  pillage  ;  Godefroi  repoussa  cf  itc 
vertureavec  une  juste  indignation^;  mais  il  céda  sous  d'antres 
ports  à  l'éloquence  persuasive  de  cet  homme  rusé  et  prun 
changer  de  projets,  ainsi  qu'auxmotifsexposés  par  les  aolres  ( 
ces  croisés ,  qui  lui  démontrèrent  que  le  but  sublime  vers  le 
tendaient  toutes  les  facultés  de  son  àme,  c'est-à-dire  la  conqoii 
Jérusalem,  ne  serait  jamais  atteint,  que,  bien  plus,  on  ne  n 
rail  même  jamais  mettre  le  pied  sur  le  sol  d'Asie,  tant  au 'Al 
ne  seconderait  pas  cette  entreprise.  Le  serment  de  GdcJik 
prêté,  et  Alexis,  adoptant  le  duc  pour  fib ,  mit  l'empire  m 
protection  de  son  bras.  Les  autres  chefs  prêtèrent  un  srni 
analogue;  et  Alexis ,  tranquillisé  désormais»  combU  de  rit 
présents  ces  hùles  redoutables ,  cl  se  hâta  de  leur  faire  pauri 
détroit  sur  sa  Ûolte.  —  Le  même  but,  mais  pas  lODJoorsIf^t 
mes  opinions  et  les  mêmes  dispositions,  unissait  lespnoonrr 
ses  qui  conmiandaicnt  les  nombreux  corps  d'année oow/mn^ 
nations  si  ditlérentes.  Dans  leur  conseil  domina/(  une urpnu^ 
lion  républicaine  où  chaclin  prétendait  se  fa irenloir  en  mv 
de  sa  puissance,  de  ses  richesses ,  de  sa  valeur  ou  àtawvî;^ 
rite  intellectuelle.  Toutefois,  ce  fut  par  la  IranquWkdi^'iU 
la  douceur  du  caractère,  par  une  piété  incontestable»  par  \e^ 
liment  inébranlable  de  la  justice  et  des  convenances,  oar  Uj 
gagement  le  plus  manifeste  de  tout  intérêt  personnel  »  p 
talents  militaires  les  plus  éprouvés,  par  la  sagesse  la  plus  w 
dans  les  conseils»  que  Godefroi  acquit  en  très-peu  de  le(i[* 
ascendant  si  décisif»  qu'il  fut  reconnu,  comme  parunassen\uii 
tacite ,  pour  le  premier  parmi  tous  ces  hommes  qui  éruQ'*: 
toujours  avec  respect  ses  avis ,  tout  en  ne  les  suivant  pai  ;i 
tamment.  Sa  sagesse  aussi  bien  que  la  force  deson  bras  fn*^ 
à  l'armée,  à  travers  mille  fatigues  et  mille  dangers,  lesaUrJ 
tombeau  du  Sauveur ,  et  c'est  par  une  heureuse  cooijurJ 
que  plus  lard  on  l'a  sutnommé  TAgamemnon  de  ram' 
croisés.  A  des  forces  aussi  considérables  que  celles  que  Wl 
ses  arrivés  en  Asie  déployèrent  contre  le  sultan  Kiliage-V*^ 
celui-ci  ne  pouvait  opposer  aucune  résistance  en  pleine  *•'> 
^ne  ;  il  compta  sur  les  fortes  murailles  de  Nicée,  sa  capital' 


épuiser  leurs  forces  par  une  attaque  inutile ,  et  se  tint  iu:-^ 
avec  une  armée  nombreuse  dans  le  voisinage,  pourse  j'j 
les  assiégeants  à  la  première  occasion  favoraole.  Pourlat 
leur  et  la  persévérance  des  chrétiens  déjouèrent  ses  calcu 
vit  repoussé ,  et  Nicée,  redoutant  les  horreurs  d'un  asjh  * 
l'issue  ne  pouvait  plus  être  douteuse,  se  remit  au  pou^  ■ 
lexis ,  qui  par  son  astuce  sut  ici  s'enrichir  aux  dé|)eR^ 
alliés.  Cependant  le  courage  de  Godefroi  avait  puissamni^ 
tribué  au  résultat  de  celle  lutte.  Partout  au  premier  rar 
couragea  également  les  lâches  et  les  indolents;  et  un  j 
Turc  d'une  taille  gigantesque  s'étant  à  plusieurs  reprir 
tré  sur  les  murailles  pour  blesser  l'ennemi  par  ses 
comme  par  ses  traits,  tandis  que  leurs  flèches  tombaici  ' 
santés  contre  son  armure»  ce  fut  enfin  la  main  viet> 
duc  lui-même  qui  fit  mordre  la  poussière  à  ce  fanfa 
sultan  se  crut  plus  assuré  de  la  ruine  de  l'armée  c 
lorsque,  peu  de  temps  après ,  une  bande  commandée 
moud  s'étant  imprudemment  séparée  des  autres,  il 
dans  l'étroite  vallée  de  Dorylée,  et  la  réduisit  à  la  deru 
mité,  jjrâce  à  la  supériorité  de  sa  cavalerie  légère.  Mais 
instruit  du  danger  où  se  trouvaient  ses  frères  d*armesf 
à  temps  avec  des  troupes  fraîches,  et  termina  le  com' 
tière  défaite  de  Kilidge-Arslan  et  par  la  dispersion 
pes.  Dès  lors  toute  r  Asie-Mineure  jusqu'aux  r^ontière^4 
fut  ouverte  sans  défense  aux  croisés,  et  ils  Ira  versèrent 
contrées  sans  rencontrer  presque  d'autre  résistance 
que  leur  préparaient  un  ciel  brûlant  et  les  arides  pjj 
1  intérieur.  A  Antioche,  un  malheur  qui  menaça  la  vij 
froi  fut  sur  le  point  de  les  plonger  dans  la  consiernar 
une  partie  de  chasse ,  Goaefroi  voulant  voler  au 
Franc  qui  se  trouvait  en  danger,  il  se  vît  attaqué  lui-i 
goureusement  étreint  par  un  ours  énorme»  sans  avoir 
venir  d'un  coup  d'épee;  mais  comme  la  blessure 
mortelle  sur  le  coup ,  il  s'engagea  une  lutte  dcses 
l'issue  devenait  de  plus  en  plus  douteuse  ,  lorsqu'à! 


iiil  Iner  I'odt 
mil  les  forces 

.ii.ifrrai  rat  r 


i>in;lillOUTI)e 

i-Jùrusalem. 
■m  ronlre  la 
ombreuse  gar 
ire  causés  p 
rchichemeni 
instance  <Ie$ 
>i  ni  {levant  le 

•  i ,  toDjonra 

'  eux ,  cond 
Irand'Egïpl 
(  riablirave 
'-(■  jelaitlouji 
iiiitlesmen, 

1 1 1  en  rien  à 
l'iihle  ronde 

•  ■c  rorporell 
i-ompaorior 

h.'-diondfire 
ix-ci,  quelq 
■  s  celle  fort 
iiclces  parK 
lirie  les  réd 


\,i  il u point 
lieux  amis 
Miitedesaj 

"ccrètemer 
;  iieureuse 
ir.s,  endécli 
Ml  iiîAnlio 
I  jse  à  laqui 

t,';i rince  SI 
l.a(aillele 

1^115  à  l'eni 
iii.K-fiefut 
it.  Auiso 
,>s  croisés  : 
|ii(>  temps 

.1  ilouleur 
il  trouva) 
.  Il-  Tancr 
i.riir  et  d 
..iitaît  dev 
iM|>aré,pa 


les  chefs 
[>  en  mar 
.les  eûtes 
rc.  Enfin 
iifcors  di 
|-..i5  les  t 
,  !<■  enflai 
r.iutsils  1 
par  la  r( 
ihruples 
,-use  que 
s  calcul! 


BOi;iLL0KVEB« 


t*TP) 


«•un. 


de  ses  ooccs,  il  sarprii  Stenai.  Le  roi  Benri  I  Vk  chargea  de  pla- 
sieur»  missions  importantes  auprès  des  principales  cours  de  TEo- 
rope^ct  lui  conOa  plusieurs  comiuandenients.  Il  se  conduisit  dans 
toutes  les  circuustances  avec  une  grande  liabilelé  et  un  courage 
rare.  Impliqué  dans  rafTairc  du  maréchal  de  Biron,  i!  se  relira 
dans  le  l'alatinal,  en  attendant  qu'il  eût  fait  sa  paix  avec  le  roi. 
Eu  1015,  étant  â  la  létc  de  l'armée  des  princes,  il  s'empara  d'E- 
peruai  et  de  Méry-sur-Seine.  11  refusa  d'être  le  généralissime  de 
tous  les  calvinistes  de  France,  à  qui  rassemblée  de  la  Rochelle 
avait  ordonne  de  prendre  les  armes.  11  mourut  deux  ans  après» 
le  25  mars  1625.  Il  avait  épousé  en  secondes  noces  une  fille  de 
Guillaume,  prince  d*Orange,  dont  il  eut  Frédéric-Maurice  et  le 
grand  Turenne.  On  a  de  lui  des  mémoires,  depuis  1560  jus- 

2u*en  1586,  qui  ont  été  publiés  par  Paul  le  Franc,  Paris,  1666, 
1-12.  Ce  n'en  est  que  la  première  partie;  le  reste  est  ma- 
nascrit. 

BOUILLON  (Fbèdéric-MauricedelaToijr  d'Auvergne, 
DCCUE),  frère  aine  du  grand  Turenne,  naquit  à  Sedan  le  22  octobre 
1605.  11  fit  ses  premières  armes  hors  de  sa  patrie,  en  Hollande, 
sous  le  prince  d  Orange,  son  oncle.  Cette  circonstance  eut  une 
grande  inHuence  «ur  son  caractère,  en  empêchant  ^e  se  déve- 
lopper cet  esprit  de  patriotisme  qui  a  toujours  distingué  les 
ffuerriers  français.  11  se  fit  remarauer,  en  1629,  an  siège  de  Bois- 
le-buc^  et,  eu  1655,  au  siège  de  Maastricht;  il  prit  et  défendit 
cette  ville,  dont  il  devint  legouverneur,  avec  unegrandc  bravoure. 
Rentré  en  France,  il  y  obtint  le  titre  de  maréchal  de  camp  ;  ce 
qui  ne  l'empêcha  pas,  en  1611*,  de  s'unir  au  comte  de  Soissons, 
et  do  combattre,  à  la  tête  des  Espagnols,  les  troupes  françaises,  à 
la  journée  de  la  Marfée,  où  le  comte  de  Soissons  trouva  la  victoire 
et  la  mort.  La  paix  avantageuse  qu'il  eut  l'adresse  de  conclure 
Avoc  le  roi  le  remit  dans  ses  bonnes  grâces.  Nommé  lieutenant 
général  de  Tarmée  d* Italie,  il  la  commanda  d'abord  en  chef,  et 
ensuite  avec  le  prince  de  Savoie.  Mais  la  fidélité  qu*il  avait  ju- 
rée au  roi  et  à  son  pays  se  démentit  encore  une  fois.  On  Tera- 
prisonna  pour  avoir  favorisé  le  complot  de  Cinq-Mars  contre  le 
cardinal  Je  Uichelieu  ;  mais  sa  femme,  la  courageuse  duchesse 
de  Bouillim,  se  saisit  de  Sedan  et  l'otTrit  en  échange  contre  la 
liberté  de  &on  mari.  De  nouveaux  mécontentements  l'obligèrent 
de  sortir  de  Franco,  et  quand  il  y  rentra,  ce  fut  pour  prendre 
Dart  aux  troubles  de  la  Fronde  dans  le  parti  des  princes.  Enfin, 
n  fit  son  accommodement  en  1651. 11  céda  au  roi  sa  principauté 
de  Sedan,  et  reçut  en  échange  les  duchés-pairies  d'Albret  et  de 
Chdteaii-Thierry,  les  comtés  d'Auvergne  et  d'Evreux  et  plu- 
sieurs autres  terres.  Sa  mort  arriva  à  Pontoise,  le  9  août  1652. 

BOtlLLON  (EmMANUBL-ThÉODOSE  DE  LA  TOUR,  CARDI- 
NAL DEL  fils  de  Frédéric-Maurice  de  la  Tour  d'Auvergne, 
d«c  de  Bouillon,  naquit  le  21  août  1641.  Il  prit  le  nom  d'abéé^ 
duc  ii'Aibrelf  du  duché  d'Albret  qui  lui  venait  de  la  succession 
de  son  père.  En  1669,  le  pape  Clément  IX,  qui  avait  intérêt  à 
laéiiagf  r  le  roi  de  France,  donna  le  chapeau  de  cardinal  à  Vabbé 
d'Albrelf  pour  seconder  les  bonnes  intentions  du  inonan;ue  qui 
voulait  honorer  les  services  du  vicomte  de  Turenne  dans  la  per- 
sonne de  son  neveu.  Il  joignit  à  ce  titre,  ootre  plusieurs  ab- 
bayes, la  Ghar§[e  d<*  grand  aumônier  de  France.  Comblé  des 
laveurs  du  roi,  il  manqua,  A  l'exemple  de  son  père,  de  recon- 
naissance, et  ne  cessa  de  donnera  son  souverain  d^  sujets  de 
mécontentement.  Il  était  entiché  de  la  noUesse  de  sa  mai- 
MU,  et  lui  prêtait  des  prétentions  excessives  qui  déplurent 
àLouiflXlV.  Ladis^àce  qu'il  encouml  pour  cela  et  le  dépit 
qu'il  en  ressentit  lui  firent  écrire  une  lettre  qui ,  tombée  entre 
les  mains  du  roi ,  le  fit  exiler  de  la  coor.  Envoyé  à  Rome,  en 
t69H.  pour  Taffaire  dn  quiétisme,  il  se  conduisit  moins  selon  les 
ordres  du  rui  que  d'après  son  inclination  pour  rarchevèquc  de 
Cambrai.  On  le  rappela,  mais  il  refusa  de  se  rendre  ;  pourtant, 
^uaiid  il  \it  ses  revenus  saisis,  ù  s'humilia  et  en  obtint  la  resti- 
tution, mais  |Hmr  en  jouir  loin  de  la  cour.  Ennuyé  de  vivre  ainsi 
exilé,  il  quitta  le  royaume,  et  se  retira  à  Rome,  où  il  mourut  en 
aMrs17l5. 

BeviLl4i!l  ^De,),  mort  en  1662,  avait  été  secrétaire  du  cabi- 
net et  des  finances  de  la  maison  de  Gaston,  duc  d'Orléans.  On 
a  ses  OEuvrtêy  contenant  VUiUoire  de  Joconde,  ie  Mari 
amwiodf^  t Oiseau  de  pttêmge,  /o  MÊori  de  Dapknis,  l'Amour 
âéguiëé^  Forlrmiiê,  Môêcarada ,  Àvh  de  cour,  et  plusieurs 
tntrrs  pièces  galantes.  Parts,  1^65,  in-12. 

BOCiLLONNAirr,  ANTE  (^piiwi.),  adj.  qui  bouillonne:  C/ne 
MM  hauHtonnante. 

BoriLLONNEMETiT  (grnm.),  S.  m.  mouvement,  agitation 
d*un  liquide  qui  bouillonne  :  I^e  bouillonnemeni  de  teau,  ie 
èm^iihnnement  d'une  iource,  k  bouiihnnemeni  du  iong. 

BOVILLONNER  (yrum,),  V.  n.  se  dit  de  Teaa  et  de  tout  autre 


liquide,  lorsqu'ils  jaillissent,  tombent  on  s'agitent  en  Com 
des  bouillons. 

BOCILLONS  HOLLANDAIS  (indusl,),  II  s'est  formé  ^ 
onze  ans  à  Paris, sous  le  titre  de  Compacte  hailandaise,  uni 
blissementqui  a  pris  une  grande  extension  et  uuîa  pour  otij^ 
fabrication  et  le  débit  du  bouillon  etdu  bouilli.  Les  premiers^ 
furent  (àits  en  petit,  et,  malgré  quelques  préventions, le  pi^ 
s*est  habitué  à  trouver  prêt  à  toute  heure  de  fort  bon  bouillou, 
est  revenu.  On  a  mis  à  profit  dans  rétablissement  toutes  l^ 
serva  lions  et  tous  les  procédés  de  la  science  pour  arriver  à  df  1| 
résultats.  La  viande  employée  est  de  la  plus  belle  qualitr^ 
comme  elle  se  vend  à  la  livre  dans  les  dépôts,  on  peutélrrlj 
lement  convaincu  que  le  bouillon  est  bien  fait  avec  de  lai i^ 
Douze  marmites,  tenant  chacune  vingt-cinq  livres,  a\ec  \r>\ 
cessoires  nécessaires,  sont  placées  dans  un  bain-iiiarie,  coai,| 
d'une  solution  saline  qui  leur  communique  une  chaleur  ^\ 
santeet  continue.  Le  fourneau  est  sans  cesse  allumé,  et  lespnij 
se  succèdent  avec  la  régularité  et  la  perfection  désirab)<^i 
existe  à  Paris  une  infinité  de  dépôts  dans  Ifôquelsonpeut.îj 
instant,  pour  25  centimes,  prendre  un  bouillon.  On  y  irouii 
môme  temps  du  pain,  du  vin  et  du  bœuf  bouilfi.  On  peii(  si 
emporter  à  domicile  les  objets  qui  s'y  débitent  et  se  les  j  f] 
rendre  moyennant  un  abonnement.  Le  prix  du  boaiiU 
de  45  centimes  le  litre,  et  celui  de  la  viande  cuite  dr  6u  a 
times  la  livre.  Les  ouvriers  et  les  petits  méshêgfs  éprwH 
le  bienfait  de  cet  établissement,  qui  procure  ooe  ecoooa 
incalculable  de  temps  et  de  combustible,  et  p/os  d'noe  çm(\ 
maison  n*a  pas  dédaigné  d'y  avoir  recours. 

BOUiLLOTS,  s.  m.  pi.  (  (ertM  d'agric^iwt  ).  ^\ 
un  nom  qu'on  donne  aux  riches  dans  quelques  pu\MS  ^ 
France. 

BOUILLOTTE  (F.  BOUILLOIRE). 

BOUi  LLOTTE ,  mosuTscl  tt#.),  jeu  de  cartes  qui.  aprèsawj 
fureur  pendant  le  directoire,  est  redevenu  de  mooe  depouci 
quesannées  dans  nos  salons,  où  il  a  succédé  à  l'écarté  dootif  i  vj 
Y  avait  été  de  longue  durée.  La  bouillotte  rappelle  beascytij 
hrelan  des  Grecs  ;  elle  se  joue  à  trois,  quatre  ou  cinq,  et  à  i^ 
sous  le  nom  de  brûhl,  avec  un  jeu  de  piquet  dont  oo  anj 
les  sept  et  les  dix.  Chaque  joueur,  qui,  à  chaq[ue  coop,s<'l 
d'une  somnie  à  volonté,  reçoit  trois  cartes,  et,  dès  qu'il  pH 
qu'il  sort,  il  est  aussitôt  remplacé  par  un  autre.  Le  coup*{ 
queur  s'appelle  brelan,  c'est-a-dire  trois  cartes  de  roémeni^ 
et  le  roi  des  brelans  est  le  brelan  carré.  Il  se  coroplètf  H 
carte  de  retourne.  —  A  proprement  parler,  la  bouillotte  « 
jeu  d*argent,  dont  la  célérité  entraîne  la  perte  de  sonuKl 
portantes,  même  avec  de  faibles  enjeux.  Sa  yitesse  cxo^l 

fm  lui  faire  donner  le  nom  de  bouillotte,  car  il  semble  eif 
e  bouillonnement  excité  par  la  fièvre  du  gain.  Le  saTif- 
consistc  dans  plusieurs  combinaisons  perfides  qui  tenàt*: 
tromper  mutuellement  pour  faire  risquer,  perdre  et  g 
plus  possible.  C'est  le  jeu  de  la  bourse  au  petit  pied,  i 
cette  ressemblance  que  la  bouillotte  doit, dans  notre  sirii 
tif  et  financier,  la  vogue  dont  elle  jouit  ?  LoEiaiu 

BOUIDES(F.  BOUWAIDES). 

BOUiN,s.  m.  (lechm^i.).  Les  teinturiers  donnent  ce  nte 
paquet  d'écheveaux  de  soie. 

BOUIN  (géoffr.),  fie  de  France,  dans  l'océan  AtUntiqv 
la  côte  du  dcprtement  de  la  Vendée,  arrondisses»''! 
Sables-d'Olonne,  canton  de  Beauvoir.  Elle  n'est  séparéf  «-^ 
tinent  que  par  un  canal  très-étroit,  et  sa  surface  est  tut 
par  quatre  autres,  dont  un  seul,  celui  de  Grand—Cham;  | 
admettre  des  navires  de  trente  à  quarante  tonneaux.  O 
cueille  du  blé  et  une  grande  cluantité  de  sel,  qui  fait  le  rr{ 
objet  de  son  commerce.  Le  bétail  y  est  assez  nombreux,  r  { 
village  et  environ  2,6 iO  habitants. 

BoriN  (Le  p.  Jean-Théodose),  astronome,  né  i  Pw 
février  1715,  entra  jeune  dans  l'ordre  des  chanoines  ré^ 
Fpnce,  et  fut  envoyé  par  ses  supérieurs  à  Rouen  »  où  il 
Piiigréy  avec  lequel  il  se  livra  à  l'étude  de  raslrooto 
1754,  l'académie  de  Kouen  l'admit  comme  associé  pour  i 
servations  météorologiques  qu'il  lui  avait  communtqvH 
prieur  de  Saint-Malo,  il  établit  dans  les  tours  de  TaU-^ 
obsenatoire  où  il  passait  les  nuits  à  observer  et  à  faire  I 
culs  qu'il  envoyait  à  son  ami  Pingre,  devenu  acadroui 
qui  le  fit  nommer  correspondant  de  l'académie.  Le»  ^1 
niiers  volumes  du  Recueu  des  savants  élramg^^s  rrcti 
une  foule  d'observations  du  P.  Bouin  sur  la  marcbr 
nèles,  sur  les  comètes  de  1757  et  de  1759,  sur  le  îw- 
Vénus  sur  le  soleil,  si  fameux  dans  l'histoire  de  rajtroo^* 
Il  fut  pendant  plus  de  quarante  ans  membre  de  Tac»* 
Rouen,  et  mourut  en  1795. 


Bomu.  (  171  ) 

BOUIS,  s.  f.  (terme  de  chapeHir)^  se  dit  des  neax  cha- 
lenux:  leur  donner  le  bouiêy  c'est  les  nettoyer  et  les  lustrer.  — 
loutSy  en  term.  de  vergeiier  et  de  cordonnier^  ce  sont  des  roor* 
eaux  de  bois  très-uni  que  préparent  les  vergeliers,  et  dont  les 
ordonniers  se  servent  pour  lustrer  leurs  passe-talons  et  le  bord 
tes  semelles  de  souliers. 

BOCISSB ,  s.  f.  (term.  de  formier ,  de  cordùnnier)^  est  un 
Dorceau  de  bots,  concave  i  peu  près  comme  une  petite  auge, 
[ue  les  formîers  préparent  et  dont  les  cordonniers  se  servent 
K>ur  donner  de  la  profondeur  à  leurs  semelles ,  et  leur  faire 
»rendre  plus  aisément  le  pli  de  la  forme  et  du  pied. 

BOUJABOK  DE  HBB  (fcûl.  naL)^  S.  m.  poîsson  qui  aime  les 
ndroils  où  la  mer  est  toujours  agitée. 

BOUJABOVyS.  m.  (lerm.de  marine)^  petite  mesure  de  fer- 
•lanc ,  c{ui  sert ,  dans  la  cambuse ,  k  distribuer  les  divers  liqui- 
es  à  l'équipage,  et  qui  contient  le  seizième  d*uiie  pinte.  Un 
oujaron  d'eau^de^fie. 

BOUJATA,  s.  f.  (kiit.  nat.)^  espèce  d^anguille,  aca8,  des  tles 
loluques.  Ce  poisson  a  le  corps  long  de  six  pouces ,  très-mince, 
ix-buit  à  vingt  ibis  moins  large ,  quadrangulaire ,  comme 
omposé  de  quarante  articulations,  la  tète  et  les  veux  petits,  la 
ouche  allongée  en  tuyau  cylindrique ,  au  bout  de  laqodle  est 
lacée  son  ouverture  qui  est  ronde;  ses  nageoires  sont  au  nom- 
re  de  quatre,  savoir  :  deux  pectorales,  une  dorsale  et  une  k  la 
neue,  toutes  petites,  carrées,  k  rayons  mous ,  non  épineux.  Sa 
^te  et  ses  nageoires  sont  vertes ,  son  corps  est  jaune ,  marqué  de 
iaqae  côté  de  quarante  tacbes  rondes ,  une  sur  chaoue  articu- 
tion  ,  dont  vingt  sont  rouges  et  vingt  sont  vertes  alternative- 
ment. La  bomaya  se  pèebe  assez  communément  dans  la  mer 
Amboine.  Elle  siffle  assez  fort  pour  qu^on  la  distingue  à  une 
ès-grande  disUnce  pendant  la  nuit.  Les  habitants  dTAmtxnne 

mangent. 

Boujoir  ,  s.  m.  ((eeàMol,)^  outil  de  fabrique ,  dont  on  se  sert 
^Dr  plomber  les  étofies. 

BOVJOBINEB  (techMol.)^  V.  a.  est  un  terme  de  manufacturede 
ines,  et  signiOe  marquer  les  étoffes  et  les  plomber. 
BOUJOKNEUB  (leehnol.),  s.  m.  est  celui  qui  dans  les  fabri- 
aes  de  Beauvais  plombe  les  étoffés. 

Borju  (Jacques)  ,  né  k  Château-Neuf  en  Anjou,  en  1516, 
it  par  ses  connaissances  dans  les  langues  se  faire  distinguer  de 
rançois  I*'  et  de  Marguerite  de  Navarre,  qui  lui  donna  un  ém- 
oi és^ns  sa  maison.  Après  la  mort  de  cette  princesse ,  il  obtint 
ie  place  de  président  au  parlement  de  Bretagne.  Jean  Bouju 
ourut  à  Angers  en  1578.  Jacques  Bouju  écrivait  également 
en  en  grec,  en  latin  et  en  français.  On  lui  attritnie  un  grand 
>mbre  d'ouvrages ,  dont  la  plupart  n'ont  pas  été  impnmés. 
i  plus  intéressant  devait  être  son  Royal  Discours  des 
oses  mémorables  faites  par  les  rois  de  France  jusqu'à 
tnri  ni.  Il  en  est  fait  mention  dans  la  Bibliothêgué  his- 
Tique  de  France^  mais  sans  dire  s'il  est  conservé.  On  apprend 
ns  le  même  ouvrage  que  le  poème  latin  de  Bouju  intitulé  : 
imella  (la  Taurnelle ,  clianîbre  du  parlement  qui  jugeait 
affaires  criminelles),  a  été  imprimé  à  Angers,  1578,  in-4% 
r  les  soins  d'Ayrault.  Le  Dictionnaire  de  Môréry,  qui  lui 
nne  deux  articles  sous  les  noms  de  Bonju  et  Bouju,  ne  place 
mort  qu'en  1688.  —  BotJJU  de  Beauueu  (Tfoéophraste), 
I  fils,  aumônier  du  roi,  a  publié  quelques  ouvrages  sur  des 
itières  ecdésîaatiques. 

BOUKA,  s.  f.  (boian.).  Les  Brames  appellent  de  ce  nom  et  de 
ui  de  bouka-kely  une  plante  du  Malabar  :  c'est  une  plante 
ftce ,  parante ,  rampante  sur  les  arbres  ;  sa  ranne  est  cylin- 
que ,  longue  de  cinq  à  six  pouces ,  d'une  demi-ligue  de 
tmètre ,  ligneuse ,  dure ,  roide,  rousse  et  ramifiée,  â  bran- 
»  alternes  ,  qui  se  réunissent  quelquefois  en  réseau  ,  ram- 
nte  horizontaflenient  sur  l'écorce  des  arbres,  et  produisant  à 
i  distances  d'un  pouce  environ  un  faisceau  de  quatre  à  huit 
lines  cylindrtoues ,  longues  d'un  k  deux  pouces,  brunes, 
Bu-dessus  de  chaque  faisceau  un  bourgeon  ovoïde ,  très-court, 
esque  sphérique ,  de  quatre  lignes  de  longueur  sur  trois  de 
geur,  diamu,  vert-lisse,  luisant,  à  chair  ferme,  blanche, 
queuse,  recouverte  par  une  écoroe  épaisse  verte,  qui  tors- 
ion la  casse  laisse  voir  des  filets  nuancés  comme  ceux  des 
les  d'araignée.  Le  sommet  de  ce  bourgeon,  qui  est  creux, 
»t  que  la  base  d'une  feuille  elliptique ,  très-épaisse,  longue 
m  pouce  au  plus  ,  une  fois  moins  large,  entière ,  lisse,  lui- 
ile,  ferme,  marquée  d'une  profonde  crénelureà  son  extrémité 
relevée  en  dessus  d'une  côte  longitudinale.  Van  Rhcede  n'a  ja- 
Hs  vu  les  Oeurs  de  cette  plante  ;  mais  il  y  a  apparence  qu'elles 
Dt  semblables  ou  analogues  à  celles  ou  tolassi ,  qui  est  du 
Nne  genre ,  c'est^à^ire  qu'elles  consistent  en  un  épi  en 
leue  &  léujd  ou  de  serpent,  pédicule,  sortant  du  fond  de 


chaque  bourgeon,  ou  du  fond  de  la  gatne  de  chaque  feniUi^ 
consistant  en  un  grand  nombre  d'écaillés  imbriquées,  creuses, 
formant  autant  de  fleurs ,  contenant  chacune  dans  leur  cavîlÉ 
une  petite  eraine  tenticulaire  verte.  La  bouka  ne  croit  que  sar 
les  arbres  dont  elle  est  parasite.  Elle  vit  autant  que  l'arbre  sur 
lequel  elle  a  crû ,  se  renouvelant  toujours  par  de  nouveaux 
bourgeons.  Plantée  en  terre,  ses  bourgeons  n'y  réussissent  pas» 
ils  fleurissent  très-rarement  ;  toute  la  plante  a  une  saveur  l^è- 
rement  salée.  Sa  décoction,  prise  en  bains  ou  en  lotion,  gumi 
lescatarrlies  et  les  pesanteurs  de  toute  espèce.  Réduite  en  poudre 
et  mêlée  avec  le  sel ,  elle  dissipe  les  hydatides.  Séchée  et  rôde 
sur  le  feu  avec  les  feuilles  de  la  conna ,  c'est-à-dire  de  la  casse, 
avec  du  gingembre  et  du  sel,  elle  guérit  toutes  les  éruptions  dt 
la  peau,  comme  la  gale  et  la  petite  vérole.  La  poudre  de  sœ 
fruit,  avec  le  miel  et  l'huile  de  cacao,  forme  un  onguent  qui,  ap- 
pliqué sur  le  bas-ventre,  provoque  l'urine.  Son  suc,  mis  dans  les 
oreilles,  les  (ait  suppurer  et  en  dissipe  la  surdité  accidentelle. 
La  bouka  est  sensiblement  une  espèce  du  talassî ,  et  fait  avec  loi 
un  ^nre  particulier,  voisin  de  la  tapanava,  dans  la  trdsièiDe 
section  de  la  famille  des  arons. 

BOUKA  (géogr.).  Ile  de  la  Mêla nésie ,  dans  Tarcbipel  de  Salo* 
mon,  au  nord  de  l'Ile  Bougainville.  Elle  fut  découverte  ea  1767 
par  Carleret,  qui  la  nomma  Winchelsea  ;  revue  par  BougainvîUc, 
Shortland ,  d'Entrecasteaux  et  Duperrey.  Il  n'est  pas  encore 
certain  qu'elle  soit  séparée  de  l'Ile  Bougainville.  Position  :  50^  (K 
latitude  sud,  et  152"  14'  (pointe  nord)  de  longitude  est.  Bouka 
est  son  nom  indigène. 

BOfJluiABA  (géogr.)  est  la  ville  capitale  de  la  Boukharie, 
et  située  dans  la  fertile  vallée  deMiankhal  (Soyd),  à  une  lieue 
du  Zer-Afchan.  Elle  est  traversée  par  un  canal  dérivé  de  cette 
rivière ,  qui  en  alimente  un  grand  nombre  d'autres.  Un  mur 
épais  en  terre,  de  quatre  toises  de  haut,  flanqué  ^  tours  et 
percé  de  douze  portes ,  qui  s*ouvrent  au  lever  et  au  coucher  du 
sdeil ,  entoure  cette  ville  de  toutes  parts.  Comme  dans  toutes 
les  villes  orientales ,  ses  rues  sont  étroites  et  sales  ;  un  ohamean 
chargé  obstrue  complètement  les  plus  larges.  Deux  personnes 
ordinairement  ont  de  la  peine  à  y  passer  de  front.  Excepté 
quelques  maisons  construites  en  briques,  toutes  les  autres  le 
sont  en  terre  mêlée  de  paille  hachée ,  soutenue  par  des  poutrel- 
les de  peuplier;  elles  ont  deux  à  trois  étages.  La  façade  et  les 
fenêtres  sont  sur  la  cour  ;  une  seule  petite  porte  s'ouvre  sur  la 
rue.  Les  ha^tationsdes  gens  riches  sont  composées  de  plusieurs 
petites  maisons  entourée  d'un  raur.  On  ne  voit  de  vitres  qu'à 
une  seule  habitation  ;  ailleurs  les  ouvertures  extérieures  se  fer- 
ment au  moyen  de  volets  et  de  treilles.  L'édifice  le  plus  remar- 
quable de  Bookhara  est  \Aerk  ou  château  du  prince  ,  bâti  sur 
le  Noumiche-Rend,  colline  de  Irente-dnq  k  quarante  toises  de 
hauteur ,  et  renfersiant  un  palais  en  briques  vernies  et  un  grand 
nombre  de  maisonnettes  occupées  par  la  maison  du  ichan.  On 
y  compte  trois  cent  soixante  mosquées  et  éeuK  cent  quatre^ 
vîngt-dnq  écoles  ou  médresséh ,  qui  sont  desservies  les  unes  et 
les  autres  par  trois  cents  moollahs  ou  docteurs.  Les  mosquées, 
comme  les  médresséh ,  sont  de  grands  édifices  en  briques,  en- 
tourant une  cour  gracieuse.  Un  tiers  de  la  ville  consiste  en  bour 
tiques  et  en  caravansérais.  Le  commerce  y  est  important  et  se 
fait  surtout  avec  la  Russie.  Les  caravanes  parties  d'Astrakhan , 
d'Arenbourff ,  de  TroHsk  et  d'Orsk  y  apjoortent  des  caliools, 
des  étoffes  &  soie  et  de  coton  ,  du  laiton ,  du  cuivre,  du  fer  et 
des  ustensiles  de  fonte  :  les  retours  se  font  en  productions  du 
pays,  telles  que  soie  et  coton,  châles  de  Kacberayr ,  de  Perse, 
indigo  et  porcelaine  de  Chine.  Les  caravanes  persanes  viennent 
de  wrat  et  du  Mesjid,  et  sont  peu  nombreuses.  L'aspect  de  BoidL- 
hara,  avec  ses  dômes  et  ses  mosquées,  ses  minarets,  ses  jardins, 
ses  riches  campagnes  ,  le  mouvement  qui  anime  ses  routes  a 
quelque  chose  d  imposant.  On  y  compte  environ  huit  mille 
maisons ,  dont  huit  cents  sont  occupées  par  des  juits.  Sa  popula- 
tion est  d'environ  70,000  âmes,  dont  les  trois  quarts  sont  Tad- 
iiks  ou  Bookhars.  —  L'époque  de  la  fondation  de  Bookhara  est 
inconnue.  Elle  existait  déjà  en  705 ,  car  alors  les  Turcs  l'enlevè- 
rent aux  Arabes.  De  806  à  998,  bous  la  dynastie  des  Sanianides, 
elle  atteignit  un  haut  degré  de  splendeur,  et  fut  révérée  dans 
tout  rOnent  pour  ses  écoles ,  ses  savants  moullahs  et  les  saints 
enterrés  dans  son  enceinte.  A  son  nom,  qui  signifie  agluenee  en 
sciences,  elle  joignit  ceux  de  El-Chériféh ,  la  Sainte,  et  jE^ 
Fakheriehy\ai  Glorieuse.  Toute  sa  gloire  disparut  avec  la  ooo- 
quête  de  Tchinguiz-Rhàn ,  qui  Tincendia  en  1310,  et  eHe  ne 
fieurit  de  nouveau  que  sous  limour. 

BOCKHABEST  OU  BUCflABBST  (géogr.),  ville  de  la  Turquie 
d'Europe ,  est  la  capitale  de  la  Valacnie  et  la  résidence  du 
waidode,  d'un  archevêque  grec  et  de  consuls  européens.  Elle  est 
située  sur  une  plaine  Biarécageose ,  sur  la  DonuMiritia,  qu'on 


BOrKHAHIB. 


(175) 


BOITLABAH. 


sur  un  pont,  i  environ  une  lieae  du  nord  au  sud,  et  estdivî- 
ièten  soitapte-sept  quartiers.  Les  rues  sont  droites,  assez  larges, 
garnies,  au  lîeu  de  pavés ,  d*un  plancher  de  madriers  placés  en 
travers  et  très-incommodes.  Les  maisons  sont  basses  et  ont  pres- 
que toutes  une  cour  et  un  jardin.  On  y  remarque  le  nouveau  pa- 
lais du  gouverneur  et  ThOtel  des  consuls  russe  et  autrichien,  le 
palais  archiépiscopal  et  Téglise  métropolitaine  grecque.  Il  y  a 
en  outre  soixante  églises  et  vingt  couvents  grecs,  une  église 
catholique ,  une  luthérienne ,  une  synagogue  ,  un  grand  bazar, 
un  lycre  grec  et  une  bibliothèque.  L'industrie  y  a  pour  objet 
la  fabrication  des  colliers  en  feuilles  de  roses.  G^tle  rille  est  Ten- 
trepôt  du  commerce  de  la  Valachie  :  il  s'y  fait  des  affaires  con- 
siderablos  en  draps  ,  verrerie  et  quincaillerie  venant  d'Allema- 
gne, grains  ,  laine,  miel,  cire  ,  soif  et  bétail.  Sa  populatioti 
s'élève  à  60  ou  80,000  habitanU. 

BOUKOAREST  (Pai\  de).  Elle  fut  conclue  entre  les  Russes 
et  les  Turcs  le  !28  mai  1812.  Après  l'occupation  de  la  Moldavie 
parles  Russes ,  la  Porte  ottomane,  par  son  manifeste  du  7  jan- 
vier 1807,  leur  avait  déclaré  la  guerre  à  l'instigation  de  la  France, 
représentée  h  Constantinople  par  le  général  Sébastiani.  Cepen- 
dant la  paix  de  Tilsitt  suspendit  cette  guerre ,  et  les  Russes 
évacuèrpiit  les  principautés.  Mais,  forts  de  Tacquiescement  de 
Napoléon,  ils  voulurent  y  rentrer.  Au  congrès  de  Yassy,  qui  eut 
lieu  en  février  1809,  leurs  (plénipotentiaires  en  demandèrent  la 
cession  ,  ainsi  que  le  renvoi  de  Robert  Adair ,  le  ministre  an- 
fflais.  Le  divan  refusa,  et  la  guerre  se  ralluma  au  mois  d'avril. 
Les  Russes  gagnèrent  la  bataille  de  Batyne,  prirent  la  rive 
droite  du  Danube,  et  forcèrent  le  grand  vizir  de  se  rendre  avec 
«on  armée  le  8  septembre  1810.  Alors  la  Porte  s'empressa  d'en- 
voyer ses  plénipotentiaires  au  congrès  de  Roukharest,  et  malgré 
le  traité  du  1 1  mars  1812  entre  la  France  et  T Autriche ,  et  dans 
lequel  les  parties  contractantes  garantissaient  l'intégrité  de  l'em- 
pire ottoman,  le  divan,  appuyé  de  l'Angleterre  et  de  la  Suède, 
persista  dans  ses  dispositions  paciÛques.  Alexandre,  impatient 
d'en  finir,  pressé  qu'il  était  par  un  ennemi  plus  formidable,  se  re- 
lAcha  de  ses  prétentions  excessives,  et  la  paix  fut  signée.  Les 
Russes  restituèrent  les  principautés.  Cependant  une  partie  de  la 
Moldavie,  et  la  Bessarabie  avec  les  places  de  Khotine,  Akerman, 
Bender,  Izmaïl  et  Kilia,  devinrent  leur  partage,  et  l'on  stipula 
que  le  Prouth  jusqu'à  son  confluent  au  Danube  et  sa  rive  gauche 
serviraient  de  limite  de  ce  cùté-là.  Du  côté  de  l'Asie,  l'ancienne 
limite  fut  maintenue.  La  Servie ,  dont  les  Russes  avaient  fa- 
vorisé rinsurrection,  fut  livrée  à  son  sort ,  car  ses  habitants  re- 
fusèrent l'amnistie  et  les  autres  conditions  stipulées  pour  eux. 
Les  Français  s'en  ressentirent  aussi  par  l'arrivée  sur  la  Bérézina 
du  corps  russe,  retiré  des  principautés. 

BOVKBAmîE(géog.),  khanât  derAsiecentrale,donl  les  limites 
sont  assez  vaguement  fixées.  On  la  regarde  cependant  comme 
située  entre  S?"  et  41'»  de  latitude  nord,  et  61*»  et  65«  de  longi- 
tude est.  Au  nord ,  la  Boukharie  se  termine  au  mont  Kara* 
Agatche,  au  delà  duquel  s'étend  le  pays  des  Khirghis  ;  à  l'ouest 
les  limites  vont  jusqu'au  bord  de  l'Amou-Déria,  et  jusqu'au 
caravansérail  d'Itcbe-Berdi,  sur  la  route  de  Boukhara  a  Khiva ; 
au  sud  ,  elles  dépassent  l'Amou-Déria  et  le  pays  limitrophe  du 
khânat  de  Balkh  ;  à  l'ouest,  la  Boukharie  est  limitée  par  la  Tou- 
palak  et  s'étend  jusqu'au  fort  d'Ouratépéh,  du  côté  du  Kok- 
nand.  I^  partie  orientale  du  pays  est  couverte  par  des  contre- 
forts du  grand  plateau  central  de  l'Asie ,  et ,  enire  ces  monta- 
gnes, la  plupart  très-élevées, s'étendent  de  fertiles  vallées,  parmi 
lesquelles  on  remarque  celle  si  célèbre  de  Sogd  où  est  bâtie  Sa- 
markand. I^  vaste  plaine  qui  commence  à  leur  pied  ,  couverte 
de  champs  fertiles,  arrosée  par  plusieurs  grandes  rivières  telles 
que  le  Zer-Afchand,  la  Kachka,  TOuap-Kend,  et  par  mille 
canaux  d'irrigation,  entrecoupés  de  jardins,  d'habitations  nom- 
breuses ,  de  haies ,  de  grands  arbres  bordant  les  chemins  et  les 
cultures ,  se  change  insensiblement  en  un  désert  de  sables 
arides  que  le  vent  bouleverse  sans  cesse,  qu'il  élève  en  collines 
et  en  tourbillons,  et  dont  il  menace  les  terres  cultivées,  aujour- 
d'hui transformées  en  oasis  de  l'aspect  le  plus  riant.  Chaque 
village,  entouréde  ses  vergers,  est  situé  prèsd'un  canal,  et  pc^sede 
toujours  un  puits  et  un  petit  réservoir  ;  il  se  compose  d'une 
centaine  de  maisons .  bâties  en  terre  et  séparées  comme  celles 
des  villes  par  des  ruelles  étroites.  Excepté  en  été,  où  la  chaleur 
est  quelquefois  accablante,  le  climat  de  la  Boukharie  est  agréable 
et  très- sain.  Les  arbres  fruitiers  commencent  à  fleurir  à  la 
mi-février  et  en  mars;  après  quelques  pluies,  le  beau  temps  ar- 
rive pour  durer  jusqu'en  octobre  ;  alors  c'est  encore  le  tour  des 
pluies  ,  qui  durent  deux  ou  trois  semaines  et  sont  suivies  de 
petites  gehV>s.  Au  mois  de  janvier ,  le  Uiermomèlre  descend 
quelquefois  à  8*»  ;  ordinairement  il  reste  û\é  à  ST».  Dans  cette 


vents  »  qui  remplissent  l'atmosphère  d'une  poussière  lrè$-6Af 
de  sables  très-incommodes.  Les  productions  agricole  de 
Boukharie  consistent  en  riz,  orge,  froment,  diaffara  (espèn 
millet) ,  panicy  nockoud  (espèce  de  gros  pois) ,  fèves ,  cotoo 
mûriers  en  abondance,  pavots,  carthames,  garance,  chami 
lin  ,  tabac ,  sésame ,  et  en  une  prodigieuse  quantité  de  fruit 
tels  que  pommes ,  poires ,  prunes ,  cerises ,  abricots,  péd» 
amandes,  figues,  grenades,  pistaches,  diverses  espèces  de  nbi 
avec  lesquels  les  Juifs  fout  au  vin  et  de  l'eau-de-vie,  qu'ils  tu 
dent  aux  Arméniens  et  aux  musulmans.  On  y  trouve  au» 
kychmych ,  raisin  sans  pépin.  Toute  l'année,  des  melons  em 
lents  sont  apportés  sur  les  marchés.  Le  chameau»  dont  il  i 
deux  espèces,  le  dromadaire,  le  mulet  et  l'âne,  sont  1rs  sn 
animaux  qu'élève  le  cultivateur;  ce  sont  les  Khirghis  qui  Ik 
nissent  tous  les  moutons  à  la  consommation.  Parmi  les  m^Of 
nous  citerons  la  tarentule,  les  phalanges,  les  scorpions  i 
lézards  qui  se  trouvent  dans  le  désert  ;  des  nuées  de  sntm 
rava^iit  quelouefois  les  plantations.  La  population  de  U  Bi 
khane  est  évaluée  à  5,000,000  d'individus.  Elle  se  compoif  | 
Tadjiks  ou  Boukhars,  race  l)elle  et  forte»  industrieuse,  o«* 
merçante ,  répandue  dans  toutes  les  contrées  environnanie 
à'Ouzbeks  ,  peuplade  turque  qui  envahit  la  Boukharif  aou 
siècle,  et  qui  en  est  encore  en  possession;  de  7Mric«Mjf/,  r^ 
gardés  comme  les  véritables  sujets  de  la  famille  du  ihan.H  () 
quelques  races  moins  nombreuses,  telles  que  les  Jui^.  k 
Arabes,  descendants  de  ceux  quiau  vir  siècle  futnt  k  conquéit 
de  ces  contrées;  de  Maxangs ,  qui  sont  d'origine  bindour  H 

Parlent  persan  ;  de  Loulli,  mahomctans  dont  onneconnaUv^ 
origine ,  et  qui  ont  une  si  mauvaise  réputation  qaîH  ne  \«t 
vent  entrer  dans  les  villes;  enfin,  d'il/igf^an^  émigrés  da]^b*i 
Les  esclaves  sont  des  Persans  enlevés  par  des  Turkonuns.  —1; 
Tadjik  parle  persan  ;  c'est  lui  qui  compose  presque  ctdo«*^ 
ment  la  classe  du  laboureur  et  du  commerçant.  Actif /int4- 
gent ,  il  a  établi  des  colonies  en  Chine,  en  hussie  et  dam  ^ 

Î|ue  toute  l'Asie.  On  le  rencontre  dans  tous  les  marcht<  b 
emmes  sont  généralement  belles.  Le  rapport  des  BouL^a 
aux  Ouzbeks  est,  dans  les  villes  de  un  à  trois.  Les  Onzbel'd 
ment  la  noblesse  du  pys  ;  ils  composent  l'armée ,  reropU"^! 
tous  les  emplois.  Le  knan  est  Ouzbek,  leur  langue  est  le  tori  l 
turc  oriental.  Les  Juifs  parlent  persan,  sont  assez  à  Icurri 
quoique  payant  de  gros  impôts,  et  se  livrent  à  l'industrif,'' 
sistant  en  la  fabrication  de  toiles  de  coton ,  leur  teintti!* 
leur  impression,  le  tannage  des  cuirs  ,  le  travail  de  l'acifr  - 1 
on  fait  d'excellents  couteaux  sans  charnière,  des  canons  d" a 
en  fer  damassé  à  mèches ,  car  l'ouvrier  ne  sait  pas  encorr  t| 
de  batteries.  —  Le  commerce  de  la  Boukharie  a  lieu  r^^ 
Russie,  la  Perse ,  la  Chine.  D'ici  on  y  importe  du  Ihé ,  àt  i 
genl  en  barres ,  des  étoffes  de  soie  ,  de  la  rhubarbe ,  de  U  *i 
celaine.  De  l'Ilindoustan  ,  de  l'Afghanistan  et  du  Kacbr 
les  Boukhars  tirent  de  l'indigo ,  des  châles,  de  la  mou^'^ 
des  toiles  peintes,  des  voiles ,  des  étoffes,  du  sucre  en  pi*< 
de  la  Perse ,  des  châles,  de  la  soie,  des  tapis,  des  turquoi.^^ 
épiceries  ;  de  la  Russie ,  du  fer,  de  la  cochenille.  L>xp<-rtl 
consiste  en  cochenille ,  lames  d'or  et  d'argent,  corail,  û*  I 
coton,  robes  ,  draps ,  velours ,  chevaux,  ducats,  peaux  de  «J 
et  de  loutre,  une  grande  quantité  de  marchandises  duc  < 
indiennes  et  persanes.  —  Le  gouvernement  est  monarrhk;^ 
réditaire.  Le  chef  de  l'Etal  prend  le  titre  d'£myr  ai  Mtmm 

E rince  des  croyants.  Ijes  princes  du  sang  portent  d^J 
^hâns.  Les  revenus  de  l'Etat  se  composent  de  l'impiit  p  i 
nel ,  du  tiers  du  produit  des  domaines  donnés  par  les  t'^ 
ciers ,  de  l'impôt  sur  les  grains ,  des  droits  pa^és  par  le<  ra 
nés  ,  etc. —  La  Boukharie  est  rancienne  Sc^diane.  Apr^ 
été  successivement  conquise  par  tous  les  peuples  vots^t 
Turcs ,  les  Chinois ,  etc.,  elle  lut  envahie  en  "705  par  le<  i 
et  gouvernée  par  des  princes  vassaux  des  khalifes.  C'r- 
que  la  religion  mahométane  s'y  établit.  Elle  resta  ainsi  ]v 
trois  siècles  à  peu  près ,  fut  ensuite  successivement  occo;» 
les  princes  du  Turkestaii,  lesTun^  Seldjoukides  ,  les  Rïj 
les  rois  de  Kharisme,  et  enfin  en  1212  par  les  Mon^ols^  aM 
Timour  l'enleva  en  1303.  Ses  successeurs  la  possêdrrr** 

3u'en  1505,  uù  Mahomet  Cheibani-Khân  y  établit  ladoi!i< 
es  Ouzbeks.  En  1600 ,  sa  dvnastie  fut  remplacée  par  r 
Batur-Khân,  frère  de  Tchinghiz-Khân  ,  qui  gouverna  ja 
1786,  où  les  Ouzbeks  s'emparèrent  de  nouveau  <1u  pomi 
Les  principales  villes  sont  Boukhara ,  la  capitale;  Samci 
Rarchi  ou  Nakhcheb,  et  Karakoul. 

BOUKHARIE  (PETITE)  (F.  THIAN-CHAN-NA?f-Lo« 

BOVLABAN  (géogr.) ,  province  de  l'Ile  de  Louçon 


quHqnefois  à  R"  ;  ordinairement  il  reste  n\é  à  Sr>.  Dans  cette     des  Philippines) ,  produit  beaucoup  de  riz,  du  su 
taison,  comme  dans  celle  des  chaleurs ,  il  règne  de  grands  J  et  de  bons  fruits.  Sur  les  bords  du  Rio  de  Quia 


.on 


BOULAINTILUBHS. 


(175) 


BOULAimriLLIKRS. 


uatre  à  cinq  «ents  quintaux  dlndîgo  ;  les  jardins  y  fournissent 
i  meilleur  cacao  des  Philippines.  On  avait  fait,  en  1795  et 
796,  une  grande  plantation  de  café.  Le  caféier  réussit  très- 
ien  dans  cette  belle  contre;  mais  les  habitants,  mal  disposés 
our  les  cultures  nouvelles,  ont  laissé  périr  la  plantation  ;  et  la 
écolte  est  aujourd'hui  médiocre.  Les  bois  des  montagnes  dou- 
tent diverses  gommes  et  résines  et  de  la  bonne  cire,  qui  est  ui| 
bjet  important  de  commerce.  Dans  les  cavernes  des  mêmes 
Qontagnes ,  les  naturels  vont  chercher  les  nids  d*oiseaux ,  qui 
ont  recherchés  en  Chine  comme  un  des  mets  les  plus  délicats, 
.es  sauvages  qui  errent  dans  les  bois ,  sans  demeure  et  sans  vfr- 
ements,  mènent  une  vie  misérable,  qui  ne  dépasse  guère  qua- 
anteans  ;  ils  sont  couverts  de  plaies.  Le  fer  se  trouve,  dans  cette 
rovince ,  presque  à  fleur  de  terre  ;  on  ramasse  de  petits  mor- 
eaux  de  cuivre  natif,  et  on  lave  les  sables  des  torrents  pour  en 
étacher  les  paillettes  d*or.  Mais  ,  juscfu'à  présent ,  on  n*a  pas 
ncore  découvert  de  mines  de  ces  métaux. 

BOULAF,  s.  m.  (hisioire  de  Pologne),  Cest  ainsi  qu'on 
omme  en  polonais  le  bâton  de  commandement  que  le  grand 
t  petit  général  de  la- république  reçoivent  du  roi,  pour  marque 
e  leur  charge.  Le  boulaf  est  une  masse  d'armes  fort  courte, 
tnissant  par  un  bout  en  grosse  pomme  d'argent  ou  de  vermeil 
u'on  ennchit  quelquefois  de  pierreries.  Ce  bâton  de  comman- 
ement  n'est  pas  celui  qui  Ggure  dans  les  armées,  mais  une 
rande  lance  ornée  d'une  queue  de  cheval,  propre  à  être  vue 
e  loin  dans  la  marche,  dans  le  combat  ou  dans  un  camp.  Les 
eux  généraux  campent,  l'un  à  droite,  l'autre  à  gauche  de  la 
gne,  avec  cette  marque  du  généralat  qui  se  nomme  bonlhouf. 

BOULAGE  (Thomas-Pascal),  né  à  Orléans  en  1769,  étudia 

droit  à  Paris,  et  fut,  lors  de  remprisonneroent  de  Louis  XVI, 
ne  des  personnes  qui  s'offrirent  en  otage  pour  obtenir  sa  li- 
ertc.  Successivement  avocat  et  avoué  au  tribunal  de  première 
istance  à  Auxerre  et  à  Troyes,  il  devint  secrétaire  de  l'académie 
u  département  de  TAobe,  et  fut  ensuite  porté  sur  le  tableau 
as  avocats  à  la  cour  impériale  de  Paris.  Désigné,  en  1809,  pro- 
sseur  suppléant  à  la  faculté  de  droit  de  Grenoble^  place  qu'il 
'alla  pas  occuper,  il  fut,  l'année  suivante,  nomme  professeur 
e  droit  français  à  Paris,  où  il  mourut  eu  18:20.  On  a  de  lui  : 
■*  Conclutions  sur  les  lois  des  douze  tables^  Troyes,  18Q5, 
1-8";  Paris,  1821,  in-8°;  2«  Epitre  en  vers;  5°  les  Otages 
e  Louis  XVI  et  de  sa  famille,  1814,  t.  i,  in-8°  (le  second  n'a 
as  paru);  4»  Liste  générale  des  otages  de  Louis  XVI  et  de 
nie  sa  famille,  1816,  in-8'>;  5«  Principes  de  jurisprudence 
)iir  servir  à  t  intelligence  du  Code  civil,  1819  et  1820,  2  vol. 
-8«;  eP  Introduction  à  V histoire  du  droit  français  et  à 
^de  du  droit  naturel,  in-8";  Paris,  1821  ;  7°  deux  opuscules 
r  les  Mystères  d'isis  ;  8°  une  édition  de  la  Beligion  révélée, 
:  H.-G.    Herlinson.  Barbier  lui  attribue  un  livre  intitulé  : 

Rose  de  la  vallée ,  ou  la  Maçonnerie  rendue  à  son  but  pri- 
itif,  Paris,  1808,in-18. 

BOULAIE  (gramm.),  s.  f.  champ  planté  de  bouleaux.  Il  est 
m  usité. 

BOULAIE  (agric.),  s.  f.  lieu,  endroit  où  l'on  resserre  les 
tuleaux  coupés. 

BOULAK  igéogr,),  ville  de  la  Basse-Egypte,  sur  la  rive  droite 
i  Nil,  à  une  Ueue  et  demie  au  nord-ouest  du  Caire,  dont  elle 
t  regardée  comme  un  faubourg.  On  y  remarque  une  belle 
luane,  un  vaste  bazar  construit  par  Aly-Bey,  des  bains  magni- 
[ues  et  de  nombreux  okels,  ou  magasins  destinés  à  recevoir 
DDÔt  en  nature  que  les  provinces  y  envoient.  Le  pacha  actuel 
I  fondé  une  grande  école,  on  l'on  enseigne  le  dessin,  les  ma- 
ématiques,  les  langues  française  et  italienne;  une  filature  de 
ton  et  une  fabrique  de  soieries  et  d'indiennes  qui  occupe  plus 

huit  cents  ouvriers.  Boulak  est  le  port  du  Caire  ;  il  reçoit  toutes 
i  cargaisons  venant  d'Europe  et  d'Asie,  qui  sont  destinées  à 
iscendre  ou  à  remonter  le  Nil.  Cette  place  a  15,000  habitants. 
BOUUkiBTViLLiERS  (Hbnri  DE),  comte  de  Saint-Saire,  la 
llenesle,  etc.,  né  à  Saint-Saire,  en  Normandie,  le  21  octobre 
(58,  était  d'une  illustre  et  ancienne  maison  de  Picardie.  U  fit 
s  études  au  collège  de  Juilly,  où  il  trouva  parmi  les  pères  de 
)ratoire  un  mattre  très-habile  dans  Thistoire,  qui  lui  inspira 
goût  de  cette  science  où  le  jeune  Boulainvilliers  6t  de  grands 
^ogrès.  Gomme  tous  les  aines  de  noble  famille,  il  embrassa  la 
roiession  des  armes  ;  mais  ayant  perdu  son  père,  qui,  par  suite 
un  mauvais  mariage,  avait  laisse  les  affaires  de  sa  maison  fort 
nbarrassées,  il  quitta  le  service  pour  se  livrer  aux  soins  néces- 
lîres  an  rétablissement  de  la  fortune  patrimoniale.  On  a  dit 
a'en  examinant  les  titres  de  ses  ancêtres,  il  fut  porté  à  étudier 
histUre  de  son  pays  et  ne  négligea  rien  pour  connaître  les  mo- 

uments  historiques  des  différentes  époques  de  la  monarchie.  ,  . 

I  lisait  avec  réOexion,  la  plume  à  la  main,  pour  mettre  par  écrit  |  suivant  les  données  de  l'astrologie,  du  commencement  de  ra- 


ses remarques  et  ses  pensées,  dont  il  composa  un  recueil  rai- 
sonné. U  ne  travaillait  que  pour  son  instruction  et  pour  celle  de 
ses  enfants,  sans  aucune  intention  de  se  faire  imprimer,  s'ap- 
pliquant  surtout  à  chercher  l'origine  des  vieilles  institutions  et 
des  anciennes  familles  du  royaume,  lia  cherché  à  développer  le 
caractère  des  princes,  leurs  vertus,  leurs  inclinations,  les  anciens 
droits  des  souverains  et  leursacoroissemenls,  Tétat  des  peuples,  et 
surtout  celui  de  la  noblesse,  dans  les  différents  siècles  ;  comment 
lesanciennes  maisons  ont  perdu  leurs  honneurs,  droits  et  prérO- 

§atives,  par  leur  inattention  à  conserver  les  anciens  usages  ;  et, 
'une  autre  part,  comment  plusieurs  familles  qui  n'avaient  pas 
la  noblesse  sont  parvenues  à  Tacqucrir  ;  de  quelle  manière 
enfin  le  service  militaire  se  faisait  par  le  devoir  féodal  ;  comment 
les  troupes  soudoyées  ont  été  établies,  et  les  impositions  rendues 
permaneiiteset  augmentées.  «C'était,  dit  Voltaire,  le  plus  savant 
gentilhomme  du  royaume  et  le  plus  capable  d'écrire  l'histoire 
de  France,  s'il  n'avait  été  trop  systématique,  d  En  effet,  Tamour 
des  systèmes,  ou  plutôt  les  préjugés  nobiliaires  dont  il  était 
imbu  ont  détruit  presque  toute  l'utilité  qu'on   aurait  pu  re- 
tirer de  ses  recherches  historiques.  U  voit  le  chef-d'œuvre  de 
l'esprit  humain  dans  ce  gouvernement  féodal  qui,  en  France 
du  moins,  ne  fut  qu'un  chef-d'œuvre  d'anarchie,  a  II  regrette, 
dit  Voltaire,  les  temps  où  les  peuples,  esclaves  de  petits  tyrans 
ignorants  et  barbares,  n'avaient  ni  industrie,  ni  commerce,  ni 
propriété  ;  et  il  croit  qu'une  centaine  de  seigneurs,  oppresseurs 
de  la  terre  et  ennemis  du  roi,  composaient  le  plus  parfait  gou- 
vernement. 2)  Les  principaux  ouvrages  du  comte  île  Boulain- 
villiers sont  :  1°  Recherches  sur  Vancienne  noblesse  de  France; 
2°  Histoire  de  France  jusqu'à  Charles  Ff//;,o°  Etat  de  la 
France,  extrait  des  Mémoires  des  généralités  du  royaume,  qu*il 
avait  fait  pour  l'instruction  de  ses  enfants.  Il  y  avait  joint  une 
préface,  qu'il  a  placée  depuis  à  la  tète  de  son  Histoire  de  /'an- 
cien gouvernement  de  France,  avec  quatorze  lettres  historiques 
sur  les  parlements  ou  états  généraux  (jusqu'à  la  fin  du  règne  de 
Louis  XI).  On  avait  voulu  l'engager  a  revoir  les  Journaux  des 
vies  des  rois  de  France,  depuis  Louis  IX  jusqu'à  Henri  IV, 
composés  par  Aubry  et  corrigés  par  Péan  ;  mab  Boulainvilliers 
n'a  revu  que  ceux  de  saint  Louis  et  de  Philippe  le  Hardi,  aux- 
quels il  a  joint  quelaues  notes,  avec  une  préface  critique  à  la 
tête  du  Journal  de  la  vie  de  saint  Louis.  Cette  préface  ne  fut 
point  imprimée,  à  cause  de  la  hardiesse  des  opinions  qu'elle  ren- 
ferme. Elle  se  trouve,  manuscrite,  dans  la  bibliothèque  des  avo- 
cats à  Paris.  En  développant  ses  idées  en  faveur  de  la  féodalité, 
qu'il  appelle  la  liberté  féodale,  l'auteur  s'exprime  avec  la  plus 
grande  liberté  sur  la  royauté,  sur  le  clergé,  sur  son  siècle  :  du 
reste ,  il  est  pénétré  de  tous  les  préjugés  nobiliaires.  Mezerai 
avait  dit  quelque  part  :  a  Sous  la  fin  de  la  deuxième  race,  le 
royaume  était  tenu  selon  la  loi  des  fiefs,  se  gouvernant  comme 
un  grand  fief.  »  La  plupart  des  écrits  de  Boulainvilliers  ne  sont 
que  le  commentaire  forcé ,  exagéré  de  cet  aperçu  de  gênée, 
pour  nous  servir  de  l'expression  de  M.  de  Chateaubriand  qui, 
tout  en  accordant  à  cet  écrivain  le  mérite  d'avoir  bien  senti  la 
nature  aristocratique  de  l'ancienne  constitution,  le  trouve  oft- 
êurde  sur  la  noblesse.  Le  président  Hénant  l'avait  traité  encore 
plus  durement  en  disant:  «Nous  n'avons  garde  de  rien  adopter 
de  cet  auteur,  m  Montesquieu,  bien  meilleur  juge  des  idées  har- 
dies que  le  sa^  mais  timide  auteur  de  V Abrégé  chronologique, 
a  dit  de  Boulainvilliers:  c(  Comme  il  a  écrit  avec  cette  simpficité, 
cette  franchise  et  cette  ingénuité  de  l'ancienne  noblesse  dont 
il  était  sorti,  tout  le  monde  est  capable  de  juger  des  belles  choses 

auil  dit  et  des  erreurs  dans  lesquelles  il  tombe.  Il  avait  plus 
'esprit  que  de  lumières,  plus  de  lumières  que  de  savoir;  mais 
ce  savoir  n'était  point  méprisable,  parce  que  de  notre  histoire 
et  de  nos  1ms  il  savait  très-bien  les  grandes  choses.  »  L'abbé  de 
Mablv  attaque  vivement  Boulainvilliers  dans  ses  Observations 
sur  t  histoire  de  France,  où  il  oppose  son  système  un  peu  dé- 
mocratique au  système  tout  féodal  de  Thistonen  gentilhomnie. 
Quoi  qu'il  en  soit,  au  milieu  des  erreurs  qui  découlent  nécessaire- 
ment de  son  système,  il  y  a  chez  le  comte  de  Boulainvilliers 
des  idées  fort  justes,  et  que,  dans  ses  leçons  si  impartiales  sur 
rbistoire  moderne,  M.  Guizot  a  souvent  adoptées.  Le  dernier 
ouvrage  de  Boulainvilliers  a  été  une  Vie  de  Mahomet,  qui  ne 
va  que  jusqu'à  l'hégire.  La  mort  a  interrompu  son  travail. 
Comme  il  ne  savait  pas  raral)e,  il  s'est  servi  de  la  traduction  la- 
tine et  du  commentaire  de  l'abbé  Maracci  sur  l'Alcoran.  Porté 
aux  idées  singulières  et  bizarres,  il  se  montre  plein  d'admiration 
pour  le  prophète  et  pour  sa  loi.  Boulainvilliers  s'est  aussi  beau- 
coup occupe  des  rêveries  de  l'astrologie  judiciaire,  dont  il  avait  la 
prétention  défaire  l'application  à  la  politique.il  commença  une 
Uisloire  de  V apogée  du  soleil,  dans  laquelle  il  rendait  compte, 


BfMJUUICBI. 


(174) 


BOIILAV6BB. 


grandissement  et  de  la  décadence  des  monarchies.  Ces  rêveries 
ont  fait  dire  au  cardinal  de  Fleury  que  Boulainvilliers  ne  eon- 
naissait  ni  le  passée  ni  le  présent,  ni  tavenir.  Malgré  la  liberté 
d*espril  qui  rcgnc  dans  la  plupart  de  ses  productions,  et  qui  Fa 
lait  mettre  an  nombre  des  célèbres  athées  par  les  philosophes 
et  irréligieux  du  xviir  siècle,  il  est  mort,  le  25  janvier  1722, 
dans  de  grands  sentiments  de  piété,  entre  les  bras  du  père  de 
la  Borde  de  TOratoire,  qui  rendit  un  compte  édifiant  de  ses  dei^ 
niers  sentiments.  Il  n*avaitnen  fait  imprimer  lui-même;  mais 
ses  ouvrages,  qu'il  communiquait  volontiers  à  ses  amis,  ont  été 
copiés  dans  des  temps  diflerents,  et  plusieurs  avant  qull 
les  eût  retouchés.  De  là  vient  que  les  diverses  éditions  qui  en  ont 
été  faites,  tant  en  Angleterre  qu*en  Hollande  et  ailleurs,  sont 
défectueuses.  La  réputation  qu1l  s'était  acquise  a  fait  mettre 
BOUS  son  nom  plusieurs  traités  ^u*il  n'avait  ni  composés  ni  revus. 
Voltaire,  entre  autres,  a  publié  sous  ce  titre  :  le  Diner  du  comte 
éê  BoulainmUiers,  un  dialogue  dont  les  interlocuteurs,  Bou- 
lainvilliers et  Fréret,  exposent  le  catéchisme  de  la  religion  na- 
larelle  et  se  permettent  contre  le  christianisme  les  attaques  les 

eus  indécentes.  En  rendant  compte  de  cet  écrit,  on  trouve  dans 
Biographie  universelle  et  dans  la  France  littéraire,  de 
Querard,  une  liste  assez  complète  des  divers  ouvrages  de  cet 
auteur;  ils  ont  été  recueillis  en  trois  volumes  in-fol.  Voltaire 
dit  qu'on  a  imprimé  à  la  fin  un  Gros  Mémoire  pour  rendre  le 
roi  de  France  plus  riche  que  tous  les  autres  monarques  en- 
Mimbie,  Il  voulait  prot)ablement  parler  des  Mémoires  présentés 
au  duc  d'Orléans,  régent  de  France,  contenant  les  moyens  de 
rendre  ce  royaume  tris-puissant,  la  Haye,  1727,  2  vol.  in-12. 
,  Ch.  du  Rozoir. 

BOULAlfG,  S.  m.  (hist,  nat,)f  poisson  des  tles  Moluques.  Il  a 
k  corps  elliptique,  assez  court,  très-plat  ou  comprimé  par  les 
cMés,  la  tête  courte,  les  yeux  et  la  bouche  petits,  la  peau  très- 
dure.  Ses  nageoires  sont  au  nombre  de  sept ,  toutes  à  rayons 
mous,  savoir,  deux  ventrales  au-dessous  des  deux  pectorales  qui 
sont  petites  et  triangulaires,  une  dorsale  très-longue,  plus  basse 
devant  que  derrière,  une  à  l'anus  très-longue,  et  une  à  la  queue, 
creusée  lusqu'à  la  moitié  en  croissant.  Son  corps  est  jaune,  mai^ 
gué  de  chaque  côté  de  neuf  à  dix  lignes  bleuâtres  longitudinales  ; 
fl  est  brun  clair  sous  le  ventre.  Sa  queue  est  un  peu  rouge  dans 
le  fond  du  croissant  que  forme  son  échancrure.  Ce  poisson  est 
commun  dans  la  mer  d'Aroboine  à  Tentour  des  rochers. 

BOULANGER ,  ÈBE  (  gramm.  ) ,  celui  on  celle  dont  le  métier 
est^  de  faire  et  de  vendre  du  pain.  —  Boclakgek,  v.  n.  si- 
gnifie pétrir  du  pain  et  le  faire  cuire. 

BorLAKGEB  (  Art  DU  ).  En  soi  la  fabrication  du  pain  est  la 
chose  la  plus  simple  du  monde  :  pétrir  de  la  farine  avec  de  l'eau 
cC  du  levain  ou  ferment,  faire  cuire  cette  pAte  dans  un  four 
cèaufië  convenablement ,  voilà  toute  l'opération.  Mais  si  Ton 
tient  compte  de  tons  les  détails  accessoires  et  cependant  néces- 
saires pour  obtenir  un  pain  qui  flatte  l'œil  et  le  goût,  et  qui  en 
néme  temps  remplisse  toutes  les  conditions  de  la  plus  stricte 
hygiène,  l'art  du  boulanger  acquerra  aux  yeux  de  tous  une  vé- 
ntable  importance.  Nous  aurons  donc  à  nous  occuper  dans  cet 
article ,  quoique  sommairement,  de  tout  ce  qui  concerne  la  fa- 
brication du  pain ,  en  suivant  l'ordre  prescrit  par  le  travail  lui- 
même.  —  i.  Levain  ou  ferment.  C'est  une  masse  de  pâte  plus 
ou  moins  grosse  qu'on  a  fait  aigrir  en  la  laissant  séjourner  quel- 

Sie  temps.  On  reconnaît  que  le  levain  est  suflisamment  préparé 
rsque,  par  l'effet  d'une  certaine  fermentation,  il  a  pris  un  plus 
grand  volume;  dans  cet  état  son  goût  est  acide  et  spiritueux.  La 
propriété  du  levain  est  de  faire /fvnr,  c'est-à-dire  de  mettre  léçè- 
rementen  fermentation  la  pâtedestinéeà  la  composition  du  pam. 
Cette  condition  est  ime  des  plus  essentielles;  sans  elle  le  pain 
ne  serait  qu'une  masse  louroe  et  indigeste.  Dans  quelques  en- 
droits l'en  remplace  le  ferment  de  pâte  par  de  la  levure  de  bi^. 
Ce  procédé,  qui  donne  les  mêmes  résultats  que  le  précédent,  est 
d'ailleurs  d'un  emploi  plus  prompt  et  plus  commoae.  Cependant 
on  se  sert  plus  généralement  du  ferment  de  pâte,  parce  que  la  le- 
vure de  bière  ne  se  conserve  pas,  se  transporte  diflicilement  sans 
s'altérer,  et  «ra'il  n*est  pas  facile  à  tout  le  monde  de  s'en  procurer 
au  besoin. — II.  Mélange,  Disons  d*abord  que  les  farines  propres 
i  faire  da  pain  sont  celles  de  froment,  de  seigle,  de  méteil,  de 
mais  et  de  sarrasin.  Les  autres  ne  sont  employées  qu'accidentel- 
lement à  cet  usage.  L'instrument  qui  sert  à  préparer  la  pâte  est 
une  caisse  en  bois ,  appelée  pétrin,  de  forme  prismatique ,  plus 
étroite  en  dessous  qu'en  dessus.  On  y  verse  la  quantité  de  farine 
suffisante,  dont  on  relève  la  plus  grande  partie  vers  l'Un  des  côtés 
extrêmes.  Dans  l'autre,  on  pratiaue  un  trou  dans  lequel  on  place 
le  levain,  que  l'on  délaye  avec  de  Veau  chaude  jusqu'à  ce  qu  il  ne 
fasse  plus  qu  une  masse  liquide.  Alors,  pour  obtenir  un  mélange 
plus  consistant ,  on  aioute  successivement  de  la  (arine ,  on  tiers 


environ  de  celle  qni  est  en  réserve ,  c'est-à-dire  éans  la  prny 
tion  de  1  kilogramme  pour  20  à  30  kilogrammes  de  pain.  Ion 
la  pâte  a  reçu  le  degrede  mollesse  et  d  homogénéité  cornent 
on  la  saupoudre  d'une  certaine  quantité  de  farine,  et  on  Uoji 
avec  un  sac  ou  une  couverture  de  laine.  —  III.  Pétrissage 
ou  douze  heures  plus  tard ,  le  boulanger  vient  ajouter  à  ce  i 
mier  mélange  les  deux  tiers  de  farine  restant.  La  pâte  dH 
alors  très-résistante,  et  pour  lui  donner  une  homogénéilr  | 
faite,  on  n'a  pas  assez  quelquefois  de  la  force  des  bras;  i 
masse  de  pâte  est  considérable,  on  est  obligé  de  faire  If 
trisêoae  avec  les  pieds.  Pour  mettre  fin  à  cette  pratique  i 
pénible  que  dégoûtante ,  la  société  d'encouragement  de  l 
proposa  en  l'SIO  un  prix  de  1,500  fr.  à  l'auteur  de  la  meill^ 
machine  à  pétrir.  Plusieurs  personnes  s'occupèrent  de  cfto^ 
et  présentèrent  des  modèlesqui  remplissaient  plus  ou  moins! 
les  conditions  néoKsairesà  un  pétrissage  mécanique.  Lebulli 
de  la  société  d'encouragement  de  l'année  1832  renferme  uo  i 
port  en  laveur  du  pétrisseur  de  M.  Ferrand  ;  nous  eo  ni 
rons  les  détails  qui  concernent  la  description  de  cet  iiutrum< 
Ce  pétrisseur  est  formé  d'une  lame  ou  bande  de  ler  de  di 

rmces  de  lai^ur  environ,  et  contournée  en  spirale,  de  nuni 
ofi^rir  la  figjure  d'un  ressort  à  boudin  de  six  pieds  de  loo^ 
et  de  deux  pieds  de  diamètre,  avec  douze  tours  on  hélices,  pli 
horizontalement  et  tournant  sur  son  axe.  Lorsqu'on  ^fùhà^ 
le  pétrin  la  farine  et  l'eau  nécessaires  à  la  composiCiosdr/t/Ml 
on  y  introduit,  à  une  profondeur  plus  ou  moinsfnode,  fa  ^i 
que  l'on  met  en  mouvement  au  moyen  d'un  iMcaoisaK  parti 
culier.  Dans  ce  mouvement,  les  hélices  traversent Vip)te,U 4 
visent,  la  distendent  et  retirent,  en  même  temps  qn'e\Ws\m'u 
priment  un  mouvement  de  translation  de  gauche  idtûle^ 
qu'on  ramène  la  spire  dans  un  sens  contraire.  On  retire  Va^i 
réil  du  pétrin  au  moyen  de  l'instrument  donc  on  s^êtaily) 
pour  l'y  faire  entrer,  et  l'on  enlève  la  pâte  qui  adhère  an  M 
ces  avec  un  racloir.  De  cette  façon ,  le  pétnssa^  dare  enH 
neuf  minutes;  le  bassinage  (  opération  qui  consiste  à ajcntei 
l'eau  à  la  pâte  lorsqu'elle  est  déjà  faite  )  en  dure  quatre,  N 
toyage  du  cylindre  et  du  pétrin,  sept;  en  tout,  vingt  miitfl 
pour  obtenir  une  pâle  parfaitement  homo^ne,  dîofHiantoof 
léger,  poreux  et  très-non.  Avec  le  pétrisseur  mécaniqw 
homme  de  force  moyenne  peut  confectionner  mille  à  6wit*i 
livres  de  pâte  à  la  fois,  dan^^le  tiers  du  temps  employa p^ 
travail  oroinaire,  et  cette  même  pâte,  à  laçiuelle  l'ouvrier  or  ( 
pas  la  main,  est  à  la  fois  plus  propre  et  mieux  délayée.  Lepi 
propre  à  cet  instrument  se  trouvant  muni  d'un  doiit)le(o(i<i 
peut  activer  la  fermentation  de  la  pâte  au  moyen  d'un  baiH 
rie.  La  seule  chose  que  l'on  puisse  reprocher  à  ce  mode  & 
tris^ge ,  c*est  que,  par  la  nature  même  des  hélices,  la  {fi 
trouve  mise  en  oontact  avec  du  fer.  Les  opérations  du  peut 
sont  au  nombre  de  cinq  :  la  délayure,  la  fraêe,  la  eontrt-f 
le  bassinage ,  les  tours  et  le  battement.  Voici  comment  Vit* 
tier  explique  ces  diverses  opt^tions.dans  son  Traité  de  Tr 
boulanger  :  a  Le  levain  contenu  dans  la  farine  en  fontaiff 
appelle  ainsi  la  farine  qui  est  retenue  dans  le  pétrin  par  of 
son  )  est  délayé  avec  une  partie  de  l'eau  destinée  an  petn*^ 
une  fois  délayé,  on  ajoute  Veau  restante,  qu'on  mêle  oien'i 
tement,  de  manière  qu'il  n'y  ait  aucun  grumeau ,  que  ^ftl 
divisé  et  bien  fondu  ;  c'est  ce  qu'on  nomme  la  délayurf  \ 
opération  doit  s'exécuter  promptement  en  hiver,  et  un  H 
lentement  en  été.  On  ajoute  ensuite  à  la  délayure  l'aulrrij 
de  la  farine,  qu'on  incorpore  promptement  dans  la  mas^  i 
qu'à  ce  qu'elle  acquière  la  consistance  nécessaire.  Dan^cHl 
elle  n'est  pas  encore  unie  et  élastique;  c'est  une  massent 
d'inégalités,  et  composée  de  fils  qui  semblent  ne  former  i^ 
nnion  entre  eux.  Cette  seconde  opération  de  pétrissaff 
frase.  On  ratisse  bien  le  pétrin,  afin  de  tout  rassembler  et 
former  qu'une  seule  masse,  qu'on  retourne  devant  et  ' 
le  pétrin ,  en  la  changeant  rapidement  de  place  et  en  la 
d'un  côté  à  l'autre.  Cette  union  plus  parfaite  de  l'ean,  des 
et  de  la  farine,  porte  le  nomdecoYiIre-ritiif .  Ces  deux  op^ 
et  surtout  la  nemière,  demandent  dans  tons  les  temp» 
faites  avec  célérité,  sans  quoi  la  pâte  n'a  ni  corps  ni  tiaèv* 
est  manquée,  enfin  c'est  ce  qu'on  appelle  frase  brûiée.  L> 
et  la  conlre-fra^e  ont  donc  une  telle  influence  sur  le  pétn 

3 n'étant  vivement  exécutées  on  peut  employer  ensuiir  i 
e  temps  à  la  préparation  de  la  pâte  ;  au  lieu  que,  si  e^ 
languissantes,  leurs  effets  se  manifestent  sensiblenieot.  i 
que  soient  le  temps  et  les  soins  qu'on  emploierait  dans  y^\ 
rations  subséquentes.  Dès  que  la  pâte  a  acquis  de  la  confi-? 
on  la  travaille  en  la  découpant  seulement  en  dessons,  e«n 
les  mains  sous  la  pâte,  la  tirant,  la  rapprochant,  la  retf^ 
par  gros  pâtons,  qu'on  jette  dans  le  peâin,  de  droite  i  p 


l  détache  à  droite.  Ces  dWers  déplacements  sont  les  tours  à 
ûte.FouT  continuer  le  pclrissa^ey  il  ùiut,  lorsoue  la  pâte  a  reçu 
rois  tours  et  qu'elle  a  été  portée  autant  de  fois  aun  côté  à  Faulre 
a  pétrin,  y  (aire  plusieurs  enfoncements,  dans  lesquels  on  verse 
eau  où  l'on  a  fait  fondre  du  sel  à  raison  deol  §^rammes  (1  once) 
ar  7  kilogrammes  de  farine ,  quand  on  en  fait  entrer  dans  le 
ain.  Dès  qu'elle  est  bien  incorporée,  on  donne  à  la  pâte  plu- 
ieurs  tours,  et  c*est  le  bassina^e.  »  —  IV.  On  ajoute  au  travail 
ont  il  est  ici  question  Topération  dite  baltemenl.  Le  boulanger 
irend  la  pâle  avec  les  mains  serrées,  la  soulève  vivement  et  la 
lisse  retomberavec  force  à  plusieurs  reprises  différentes.  Toutes 
es  molécules  de  la  pâte  unissent  par  se  rapprocher  tellement 
[u*on  dirait  un  tissu  sans  mailles,  et  lorsque  Touvrier  la  laisse 
etomber,  l'air  s'y  engouffre  et  la  soulève  par  grosses  soufflures. 
-  V.  Pour  ce  qui  est  de  la  fermentation  de  la  pâte  et  du  temps 
u*on  doit  la  laisser  dans  les  corbeilles  et  dans  le  pétrin ,  cela 
épend  de  la  force  du  levain  et  du  degré  de  la  température.  Or- 
inairement,  au  bout  de  deux  heures  la  pàtene^èvf  plus;  c'e.4 
lors  qu'on  la  coupe  par  morceaux,  qu'on  la  pèse,  et  qu'on  lui 
onne  la  forme  voulue.  Vingt-cino  ou  trente  minutes  après, on 
enfourne  pour  la  faire  cuire  (F.  Fournier). 
BOULANGER^  S.  m.  [htsl.  des  arts  et  métiers]^  celui  qui  est 
utorisé  à  faire,  a  cuire  et  à  vendre  du  pain  au  public.  Cette  pro- 
ission,  qui  parait  aujourd'hui  si  nécessaire,  était  inconnue  aux 
Dciens;  les  preiiiiers  siècles  étaient  trop  simples  pour  apporter 
\ni  de  façons  à  leurs  aliments.  Le  blé  se  mangeait  en  substance, 
)m  me  les  au  très  fruits  de  la  terre;  et  a  près  que  les  hommes  eurent 
ouvé  le  secret  de  le  réduire  eu  farine,  ils  se  contentèrent  encore 
ingtemps  d>n  faire  de  la  bouillie.  Lorsqu'ils  furent  parvenus 
en  pétrir  du  pain ,  ils  ne  préparèrent  cet  aliment  que  comme 
>us  les  autres ,  dans  la  maison  et  au  moment  du  repas.  C'était 
n  des  soins  principaux  des  mères  de  famille, et,  dans  le  temps 
(i  un  prince  tuait  lui-même  l'agneau  qu1l  devait  manger,  les 
^mmes  les  plus  qualifiées  ne  dédaignaient  pas  démettre  la  main 
la  pâte.  Abraham,  dit  TEcriture,  entra  promptement  dans  sa 
nte,  et  dit  à  Sara  :  Pétrissez  trois  mesures  de  farine,  et  faites 
tire  des  pains  sous  la  cendre.  Les  dames  romaines  faisaient 
assi  le  pain.  Cet  usage  passa  dans  les  Gaules ,  et  des  Gaules ,  si 
on  en  croit  Borrichius,  jusqu'aux  extrémités  du  Nord.  Les 
ains  des  premiers  temps  n'avaient  presque  rien  de  commun 
yec  les  nOires  ,  soit  pour  la  forme ,  soil  pour  la  matière  :  c'était 
resgue  ce  qu«  nous  appelons  des  galettes  ou  gâteaux,  et  ils  y 
isaient  souvent  entrer  avec  la  fanne,  le  beurre,  les  œufs,  la 
•aisse,  le  safran  et  autres  ingrédients.  Ils  ne  les  cuisaient  pas 
ins  un  four ,  mais  sur  l'âtre  chaud ,  sur  un  gril ,  sous  une  es- 
^  de  tourtière.  Mais,  pour  celle  sorte  de  pain  même,  il  fallait 
ic  le  blé  et  les  autres  grains  fussent  convertis  en  farine.  Toutes 
s  nations,  comme  de  concert,  employèrent  les  esclaves  à  qe 
avail  pénible,  et  ce  fut  le  châtiment  des  ûiutes  légères  qu'ils 
oiinetlaient  Cette  préparation  ou  trituration  du  blé  se  fit  d'à- 
>rd  avec  des  pilons  dans  des  mortiers ,  ensuite  avec  des  mou- 
is  k  bras;  quant  aux  fours  et  à  l'usage  d'y  cuire  le  pain,  il 
mmença  en  Orient  Les  Hébreux ,  1^  Grecs ,  les  Asiatiques 
nnurent  les  bâtiments  et  eurent  des  gens  préposés  pour  la 
ite  du  pain.  Les  Cappadociens,  les  Lydiens  et  les  Phéniciens  y 
cellèrent.  Ces  ouvriers  ne  passèrent  en  Europe  que  l'an  585 
t  la  fondation  de  Rome:  alors  ils  étaient  employés  par  les  Ro- 
■ins.  Ces  peuples  avaient  des  fours  à  côté  de  leurs  moulins  à 
as  ;  ils  conservèrent  à  ceux  qui  produisaient  ces  machines  leur 
cien  nom  de  pinsores  ou  pistores,  pileurs,  dérivé  de  leur 
eniière  occupation ,  celle  de  pt7er  le  blé  dans  des  tnortiers , 
ils  donnèrent  celui  de  pistoria  aux  lieux  où  ils  travaillaient* 
3  un  mot,  piêior  continua  de  signifier  un  boulanger,  et  pisto- 
a  une  boulangerie.  Sous  Auguste ,  il  y  avait  dans  Rome  jus- 
l'à  trois  cent  vin^t-neuf  boulangeries  publiques ,  distribuées 
i  différents  quartiers  ;  elles  étaient  presque  toutes  tenues  par 
s  Grecs.  Ils  étaient  les  seuh  qui  sussent  faire  du  bon  pain.  Ces 
rangers  fonoèrent  quelques  affranchis  qui  se  livrèrent  volon- 
irement  à  une  profession  si  utile,  et  rien  n'est  plus  sageoue 
discipline  qui  lew  fut  imposée.  On  jugea  qu'il  fallait  leur  la- 
liter  le  service  eu  païAk  autant  au'il  serait  possible;  on  prit 
îsprécautioMs  pour  q«e  le  nombre  des  boulangers  ne  diminuât 
u,  et  que  leur  fortune  répowllt  peur  ainsi  dire  de  leur  fidélité 
de  leur  exaditade  au  travail.  On  en  forma  un  corps,  ou,  selon 
^pression  du  temps,  un  collège,  auquel  ceux  qui  le  ceoapo- 
tient  étaieni  nécessairement  attachés,  dont  leurs  enfants  a'é- 
ôenl  pas  libres  de  se  s^rer ,  et  dans  lequel  entraient  néces- 
ûremeni  ceux  q[ui  épo^aient  leurs  filles.  On  les  mi  en  nos- 
issioade  tous  les  lieux  eu  l'on  moulaitauparavant,  des  meubles. 


(  179  )  BOVLâirGBR. 

et  l'on  n'épargna  rien  de  ce  qui  les  aiderait  à  soutenir  leurs  tra- 
vaux et  leur  commerce.  On  continua  de  reléguer  dans  les  bou- 
langeries tous  ceux  qui  furent  accusés  et  convaincus  de  fautes 
légères  ;  les  juges  d'Afrique  étaient  tenus  d'y  envoyer  tous  les 
cinq  ans  ceux  qui  avaient  mérité  ce  châtiment;  le  juge  l'aurait 
subi  lui-même  s'il  avait  manqué  de  faire  son  envoi.  On  se  relâ- 
cha dans  la  suite  de  cette  sévcrilé,  cl  les  transgressions  des  ju- 
ges et  de  leurs  officiers  à  cet  égard  furent  punies  pécuniaire- 
ment; les  juges  furent  condamnés  à  cinquante  livres  d'or.  Il  y 
avait  dans  chaque  boulangerie  un  premier  patron  ou  un  surin- 
tendant des  serviteurs ,  des  meubles,  des  animaux,  des  esclaves^ 
des  fours  et  de  toute  la  boulangerie,  et  tous  ces  surintendants 
s'assemblaient  une  fois  l'an  devant  les  magistrats  et  s'élisaient 
un  proie  ou  prieur ,  chargé  de  toutes  les  affaires  du  collège. 
Quiconque  était  du  collège  des  boulangers  ne  pouvait  disposer, 
soit  par  vente,  donation  ou  autrement ,  des  biens  qui  leur  ap- 
partenaient en  commun  ;  il  en  était  de  même  des  biens  qulls 
avaient  acquis  dans  le  commerce  et  qui  leur  étaient  échus  par 
succession  de  leurs  pères  :  ils  ne  les  pouvaient  léguer  qu'à  leurs 
enfants  ou  neveux,  qui  étaient  nécessairement  de  leur  profession; 
un  autre  qui  les  acquérait  était  ag^régé  de  fait  au  corps  des  bou^ 
langers.  S'ils  avaient  des  possessions  étrangères  à  leur  état,  ils 
en  pouvaient  disposer  de  leur  vivant  ;  sinon,  ces  possessions  re- 
tombaient dans  la  communauté.  Il  était  défendu  aux  magistrats, 
aux  ofBciers  et  aux  sénateurs,  d'acheter  des  boulangers  même 
les  biens  dont  ils  étaient  maîtres  de  disposer.  On  avait  cru  cette 
loi  essentielle  au  maintien  des  autres ,  et  c'est  ainsi  qu'elles  de- 
vraient être  toutes  enchaînées  dans  un  Etat  bien  policé.  Il  n'est 
pas  possible  qu'une  loi  subsiste  isolée.  Par  la  loi  précédente,  les 
riches  citoyens  et  les  hommes  puissants  furent  retranchés  da 
nombre  des  acquéreurs.  Aussitôt  qu'il  naissait  un  enfant  à  un 
boulanj^,  il  était  réputé  du  corps,  mais  il  n'entrait  en  fonction 
qu'à  vingt  ans  :  jusqu'à  cetâ^e  la  communauté  entretenait  un 
ouvrier  à  sa  place.  Il  était  enjoint  aux  maj^istrats  de  s'opposer  à 
la  vente  des  biens  inaliénables  des  sociétés  des  boulangers, 
nonobstant  permission  du  prince  et  consentement  du  corps.  Il 
était  défendu  au  boulanger  de  solliciter  cette  grâce ,  sous  peine 
de  cinquante  livres  d'or  envers  le  fisc,  et  ordonné  au  juge  d'exi- 
ger cette  amende,  à  peine  d'en  payer  une  de  deux  livres.  Pour 
que  la  communauté  lût  toujours  nombreuse,  aucun  boulanger 
ne  pouvait  entrer  même  dans  l'étal  ecclésiastique,  et,  si  le  cas 
arrivait,  il  était  renvoyé  à  son  premier  emploi  ;  il  n'enétait  pasdé- 
chargé  par  les  dignités,  par  la  milice,  les  décuries  et  par  quelque 
autre  fonction  ou  privilège  que  ce  fût;  cependant  on  ne  pnva 
pas  ces  ouvriers  de  tous  les  honneurs  delà  république  ;  ceux  qui 
l'avaient  bien  servie,  surtout  dans  les  temps  de  disette,  pouvaient 
parvenir  à  la  dignité  de  sénateur;  mais  dans  ce  cas  il  fallait  ou 
renoncer  à  la  dignité  ou  à  ses  biens.  Celui  qui  acceptait  la  qualité 
de  sénateur,  cessant  d'être  boulanger,  perdait  tous  les  biens  de 
la  communauté;  Us  passaient  à  son  successeur.  Au  reste ,  ils  ne 
pouvaient  s'élever  au  delà  du  degré  de  sénateur.  L'entrée  de  ces 
magistratures  auxquelles  on  joignait  le  titre  de  perfectissimus 
leur  était  défendue,  ainsi  qu'aux  esclaves,  aux  comptables 
envers  le  fisc,  à  ceux  qui  étaient  en^gés  dans  les  décuries,  aux 
marchands,  à  ceux  qui  avaient  bngué  leur  poste  en  ar^nt, 
aux  fermiers,  aux  procureurs  et  autres  administrateurs  des  oiens 
d'autrui.  On  ne  songea  pas  seulementà  entretenir  le  nombre  des 
boulangers,  on  pourvut  encore  à  ce  qu'ils  ne  se  mésalliassent 
pas  :  i&  ne  purent  marier  leurs  filles  ni  à  des  comédiens, 
ni  à  des  gladiateurs,  sans  être  fustigés,  bannis,  diassés  de 
leur  état ,  et  les  officiers  de  police  permettre  ces  alliances ,  sans 
être  amendés.  Le  bannissement  de  la  communauté  fut  encore 
la  peine  de  la  dissipation  des  biens.  Les  boulangeries  étaient  dis- 
tribuées, comme  nous  Pavons  dit,  dans  les  quatorze  quartiers  de 
Rome, et  il  était  défendu  de  passer  de  celle  qu'on  occupait,  dans 
une  autre ,/6ans  permission.  Les  blés  des  greniers  publics  leur 
étaient  confiés  ;  ih  ne  payaient  rien  de  la  partie  qui  devait  être 
enaployée  en  pains  de  largesse,  et  le  prix  de  l'autre  était  réglé 
par  le  magistrat.  Il  ne  sortait  de  ces  greniers  aucun  grain  que 
pour  Us  boulangeries  et  pour  la  personne  du  prince,  mais  nop  sa 
maison.  Les  boula«0ers  avaient  des  greniers  particuliers  où  ils 
déposaient  les  grains  des  ^niers  publics;  s'ils  étaient  convain- 
cus d'en  avoir  diverti,  ik  étaient  oondanHiés  à  cinq  cents  livres 
d'or.  Il  y  eut  des  temps  où  les  huissiers  du  pr^t  de  l'annone 
leur  livraient  de  mauvais  grains  et  à  fausse  mesure,  et  ne  leur 
en  fournissaient  de  meilleurs  et  à  bonne  mesure  qu'à  prix  d'ar- 
gent. Quand  ces  concussions  étaient  découvertes,  les  coupables 
étaient  livrés  aux  boulangeries  à  perpétuité.  Afin  qae  les  bou- 
langers pussent  vaquer  sans  relâcne  a  leurs  fonctions,  ils  furent 


es  esclaves  des  animaux  et  de  tout  ce  qui  af^rtenait  aux  1  déchargés  de  tutelles,  curatelles  et  antres  charges  onéreuses  ;  il 
remières  boulangeries;  on  y  joignit  des  terreset  d^  béntages,  |  n'y  eut  pas  de  vacance  pour  eux ,  et  les  tribunaux  leur  étaient 


BOULAHOBB. 


(i7«) 


BOITLANOEB. 


ooTerts  en  toot  temps.  Il  y  avait,  entre  lesafTranchis,  des  boulan- 
gers chargés  de  faire  le  pain  pour  le  palais  de  l'empereur;  quel- 
ques-uns de  ceux-ci  aspirèrent  à  la  charge  d*intenaants  des  gre- 
niers pubWcSfComileskorreorum,  mais  leur  liaison  avec  les  autres 
boulangers  les  rendit  suspects ,  et  il  leur  fut  défendu  de  bri- 
guer les  places.  C'étaient  les  mariniers  du  Tibre  et  les  jurés  me- 
sureurs qui  dbtribuaient  les  grains  publics  aux  boulansers;  et 
par  cette  raison  ils  ne  pouvaient  entrer  dans  le  corps  de  la  bou- 
langerie. Ceux  qui  déchargeaient  les  grains  des  vaisseaux  dans 
les  greniers  publics  s'appelaient  loccanï,  et  ceux  qui  les  por- 
taient des  greniers  publics  dans  les  boulangeries,  calabolenset. 
Il  Y  avait  d'autres  porteurs  occupés  à  distribuer  sur  les  places 
publiques  le  pain  ae  largesse;  ils  étaient  tirés  du  nombre  des 
a/franchis,  et  Ton  prenait  aussi  des  précautions  pour  les  avoir 
fidèlesou  en  état  de  répondre  de  leurs  fautes.  Tous  ces  usages  des 
Romains  ne  tardèrent  pas  à  passer  dans  les  Gaules  ;  mais  ils 
parvinrent  plus  tard  dans  les  pavs  septentrionaux.  Un  auteur 
célèbre»  c'est  Borrichius,  dit  quen  Suède  et  en  Norwége,  les 
femmes  pétrissaient  encore  le  pain  vers  le  milieu  du  wi"  siècle. 
La  France  eut  dès  la  naissance  de  la  monarchie  des  boulangers, 
des  moulins  à  bras  ou  à  eau,  et  des  marchands  de  farine  appe- 
lés, ainsi  que  chez  les  Romains,  pislors,  puis  paneliers,  calme" 
Uers  et  boulangers.  Les  boulangers  furent  nommés  ancienne- 
ment lamisiers,  parce  que  les  moulins  n'ayant  point  de  blu- 
teaux,  les  marchands  de  farine  la  tamisaient  chez  eux  et  chez  les 
particuliers.  Celui  de  boulangers  vient  de  bouUnts,  gui  est  plus 
ancien,  et  boulents,  de  polenta  ou  pollis,  fleur  de  fanne.  — '1)es 
Boulangers  de  Paris.  Les  fours  banaux  subsistaient  encore 
ayant  le  règne  de  Philippe  Auguste;  les  boulangers  delà  ville  four- 
nissaient seuls  la  ville:  mais Taccroissement  de  la  ville  apporta 
quelque  changement,  et  bientôt  il  y  eut  boulangers  de  ville 
et  boulangers  des  faubourgs.  Ce  corps  reçut  ses  premiers  règle- 
ments sous  saint  Louis;  ils  sont  tres-sages,  mais  trop  étendus 
pour  trouver  place  ici.  Le  nom  de  gindre ,  dont  l'origine  est 
assez  difficile  a  trouver ,  et  qui  est  encore  d'usage ,  est  employé 
pour  désigner  le  premier  garçon  du  boulanger.  Philippe  le  Bel 
lit  aussi  travailler  à  la  police  des  boulangers ,  qui  prétendaient 
n'avoir  d'autres  juges  que  le  grand  panetier;  ces  prétentions 
durèrent  presque  jusqu'en  1350,  sous  Philippe  de  Valois,  que 
parut  un  règlement  général  de  police,  ou  celle  des  boulan- 
gers ne  fut  pas  oubliée,  et  par  lequel  l**  l'élection  des  jurés  fut 
transférée  du  grand  panetier  au  prévôt  de  Paris;  2»  le  prévôt 
d^  marchands  fut  appelé  aux  élections  ;  3"  les  boulangers  qui  fe- 
raient du  pain  qui  ne  serait  pas  de  poids  payeraient  soixante 
sous  d'amende ,  outre  la  confiscation  du  pain;  le  sou  était  alors 
onze  sous  de  notre  monnaie  courante.  Henri  III  sentit  aussi 
l'importance  de  ce  commerce,  et  remit  en  vigueur  les  ordonnan- 
ces que  la  sagesse  du  chancelier  de  l'Hôpital  avait  méditées.  Il 
n'est  fait  aucune  mention  d'apprentissage  ni  de  chef-d'œuvre 
dans  les  anciens  statuts  des  boulangers  ;  il  suffisait,  pour  être  de 
cette  profession,  de  demeurer  dans  la  ville  et  d'acheter  le  métier 
du  roi,  et  au  bout  de  quatre  ans  de  porter  au  maître  boulanger 
ou  au  lieutenant  du  grand  panetier  un  pot  de  terre  neuf  et  rem- 
pli de  noix  et  de  meulle ,  fruit  aujourd'hui  inconnu ,  casser  ce 
pot  contre  le  mur  en  présence  de  cet  officier,  des  autres  maîtres 
et  des  gindres,  et  boire  ensemble.  On  conçoit  de  quelle  consé- 
quence devait  être  la  négligence  sur  un  pareil  objet  ;  les  boulan- 
gers le  sentirent  eux-mêmes ,  et  songèrent  à  se  donner  des  sta- 
tuts en  1637.  Le  roi  approuva  ces  statuts,  et  ils  sont  la  base  de 
la  discipline  de  cette  communauté.  Par  ces  statuts  les  boulan- 
gers sont  soumis  à  la  iuridiction  du  grand  panetier  ;  il  leur  est 
enjoint  d'élire  des  jurés  le  premier  oimancbe  après  la  fête  des 
Rois,  de  ne  recevoir  aucun  maître  sans  trois  ans  d^ppren  tissage, 
de  ne  faire  qu'un  apprenti  à  la  fois,  d'exiger  chef-dVcuvre.  De- 
puis que  les  jurandes  et  les  maîtrises  ont  dbparu,  les  boulan- 
ffers  ne  sont  soumis  qu'à  des  règlements  de  police,  et  ceux  des 
faubourgs  se  trouvent  actuellement  sur  la  même  ligne  que  les 
boulangers  des  villes.  U  y  a  à  peu  près  de  7  à  800  boulangers 
dans  Paris;  plus,  tous  ceux  qui  viennent  des  environs  les  aider 
à  fournir  de  pain  la  grande  population  que  la  ville  renferme. 
Les  boulangers  de  la  capitale  sont  obligés  d'avoir  en  dépôt  dans 


,._  yaeiauierie  pain  par . .,.v,.v.v....-.,- 

vre  ouenenUer,  augpré  de  l'acheteur  et  au  prix  fixé  tous  les 
quinze  jours  par  le  préfet  de  police,  d'après  les  mercuriales  du 
marché  à  la  farine.  Le  prix  des  pains  de  fantaisie  est  arbitraire. 
Les  boulangers  doivent  avoir  une  balance  sur  leur  comptoir  et 
peser  le  pain  lorsque  l'acheteur  le  désire.  Comme  de  tous  les 
temps  il  a  fallu  se  prémunir  contre  les  émeutes  que  pouvaient 
occasioaner  les  mauTaises  années  ou  l'élévation  du  prix  du  pain, 


dans  une  ville  très-populeuse,  l'usage  a  presque  tou|oiirs  exisj 
parmi  les  boulangers  de  Paris,  de  fermer  leurs  boutiques  pif  i 
forts  barreaux  de  fer,  derrière  lesquels  se  trouve  encore  ^ 
grille,  afin  dé  résister  aux  rassemblements  tumultueoid 
pourraient  se  porter  chez  eux,  en  attendant  la  force  anwj 
seule  capable  de  les  garantir. 

BOULANGER ,  BOCLANGEBIE  {jurisprudence).  Le  oi 
merce  de  la  boulangerie  rentre,  comme  celui  de  la  boucberj 
par  les  mêmes  raisons  et  en  vertu  des  mêmes  lois,  dans  \ni 
tributions  du  pouvoir  municipal.  Ainsi,  tout  ce  que  nous  ty^ 
déjà  dit  au  mot  Boucher,  sur  la  taxe,  sur  les  comestibles  04 
rompus,  gâtés  ou  nuisibles,  s'applique  au  boulanger.  Not»< 
dirons  autant  du  privilège  que  le  boulanger  a  sur  les  bîeo; 
son  débiteur,  à  raison  des  fournitures  faites  par  lui.  Nous|m 
lerons  dans  cet  article,  1^  de  la  profession  de  DOulangeren{):i 
vince  ;  3°  de  la  même  profession  à  Paris  ;  3°  des  contraveob^ 
et  peines  en  matière  de  boulangerie.  L'exercice  de  la  profe^ 
de  l)oulanger  a  donné  lieu  à  un  grand  nombre  de  r^len 
insérés  au  Bulletin  des  lois.  Ces  règlements,  faits  pour  la 

Îiart  des  grandes  villes,  contiennent  tous  des  disposilioDs 
ormes,  mus  croyons  devoir  faire  connaître  ici  uneordono 
spéciale  à  la  ville  de  Nîmes,  en  date  du  15  janvier <8i5,gi 
résume  et  complète  les  principes  des  règlements  anténears.&l 
pourra  servir  de  t)ase  aux  règlements  particuliers  que  ksinUi 
rites  locales  pourraient  faire.  Voici  cette  ordonnance:  Art.  /^  U 
dispositions  du  décret  du  6  janvier  1814.  relatif  à  l'extrâce  à 
la  profession  de  boulanger  dans  la  ville  de  Ninies,  départfaifB^ 
du  Gard,  sont  annulées  et  remplacées  par  les  smunles;-^ 
2.  A  l'avenir,  dans  ladite  ville,  nul  ne  pourra  exertet  U  çn^tcfr 
sion  de  l)oulanger  sans  une  permission  spéciale  du  mûre;  é 
ne  sera  accordée  qu'à  ceux  qui  justifieront  d'une  monliléisr 
nue  et  de  facultés  suffisantes.  Dans  le  cas  de  refus  (Tone  pe^ 
mission,  le  boulanger  aura  recours  de  la  décision  da  maire  asJ 

Krès  de  l'autorité  administrative  supérieure,  oonforiDéineDliil 
>is.  Ceux  qui  exercent  actuellement  la  profession  de  boutuf) 
dans  cette  ville  sont  maintenus  dans  l'exercice  de  cette  prv'id 
sion,  mais  ils  devront  se  munir,  à  peine  de  déchéance,  d^l 
permission  du  maire,  dans  un  mois  pour  tout  délai,  à  coa^'l 
de  la  publication  de  la  présente  ordonnance. — 3.  Cette  pemûsij 
ne  sera  accordée  que  sous  les  conditions  suivantes  :  cm 
boulanger  se  soumettra  à  avoir  constamment  en  résene  m 
son  magasin,  en  farines  et  en  grains,  ainsi  qu'il  va  être  spnJ 
un  approvisionnement  suffisant  pour  pourvoir  à  sa  consoiEn 
tion  journalière  pendant  un  mois  au  moins.  Cet  appru«v>i 
neinent  sera,  pour  les  boulangers  de  première  classe,  de  U 
kil.  de  farine  première  qualité,  et  80  hect.  de  froment;  7^ 
ceux  de  deuxième  classe,  de  2,250  kil.  de  farine  premier^ 
lité,  et  de  60  hect.  de  froment;  pour-ceux  de  troisième  a 
de  1,500  kil.  de  farine  première  qualité,  et  de  40  heâ 
froment.  —  à.  Dans  le  cas  où  le  nombre  des  boulangea 
drait  à  diminuer  par  la  suite,  les  approvisionnements  de  ni 
de  boulangers  restant  en  exercice  seront  augmentés  prj 
tionnellement  à  raison  de  leur  classe,  de  manière  que  la  rJ 
totale  demeure  toujours  au  complet,  telle  qu'elle  se  Irou^r  ' 
par  l'article  ci^essus.—  5.  Chaque  boulanger  s'obligera  <i«'j 
par  écrit,  à  remplir  toutes  les  conditions  qui  lui  sont  m\^* 
par  la  présente  ;  il  afl'ectera,  pour  garantie  de  l'accomplisïrj 
de  cette  obligation  ,  l'intégralité  oe  son  approvisionnentefi 
pulé  comme  ci-dessus,  et  il  déclarera  souscrire  à  toutes  le>^ 
séquences  qui  peuvent  résulter  pour  lui  de  la  non—exécoti-^ 
6.  La  permission  délivrée  par  le  maire  constatera  la  soum» 
souscnte  par  le  boulanger,  tant  pour  cette  obligation  que  («4 
quotité  de  son  approvisionnement  de  réserve;  elle  énonce»  •! 
le  quartier  dans  lequel  chaque  boulanger  exerce  oa  se  pni^H 
d'exercer  sa  profession.  Si  un  boulanger  en  activité  «vj 
quitter  son  établissement  pour  le  transporter  dans  un  i 
quartier,  il  sera  tenu  d'en  faire  la  déclaration  au  maire  d>i 
vingt-quatre  heures  au  plus.  —  7.  Le  maire  s'assurera  pv 
même,  ou  par  l'un  de  ses  adjoints ,  si  les  boulangers  ont  f 
tamment  en  magasin  et  en  réserve  la  quantité  de  ferîoei 
grains  pour  laquelle  chacun  d'eux  aura  fait  sa  soumissioii: 
enverra  tons  les  mois  l'état  certifié  par  lui  an  préfet,  et  crj 
en  transmettra  une  ampliation  au  ministre  de  rintéric^ 
boulangers,  pour  aucune  cause  que  ce  soit,  ne  pourroot  m 
la  visite  de  leurs  magasins,  toutes  les  fois  que  Fautorité  Ird 
présentera  pour  la  faire.  —  8.  Le  maire  réunira  «oprê  i 
dix-huit  boulangers  pris  parmi  ceux  oui  exercent  leur  pi 
sion  depuis  longtemps.  Ces  dix-huit  Doulangers  proc<«Vi 
en  sa  présence,  a  la  nomination  d'un  syndic  et  de  qo«"^ 
joints.  Le  syndic  et  les  adjoints  seront  renouvelés  tous  le? 
au  mois  de  janvier.  Ils  pourront  être  réélus:  nutis,  aH 


BOITUL9GBH.  ( 

aercice  de  trois  années,  le  syndic  et  les  adjoints  devront  être 
léfinitivement  remplacés.  —  9.  Le  syndic  et  les  adjoints  procé- 
leront,  en  présence  du  maire  et  de  concert  avep  lui,  à  la  ré- 
lartition  des  boulangers  dans  les  trois  classes  énoncées  en  Tart.  3. 
ils  régleront  pareillement  le  minimum  du  nombre  des  fournées 
|ue  diaque  boulanger  sera  tenu  de  faire  journellement,  suivant 
es  différentes  saisons  de  Tannée.  —  10.  Le  syndic  et  les  ad- 
oints  seront  chargés  de  la  surveillance  de  l'approvisionnement 
le  réserve  des  boulangers,  et  de  constater  la  nature  et  la  qua- 
ité  des  farines  et  des  grains  dudit  approvisionnement,  sans  çré- 
udice  des  autres  mesures  de  surveillance  qui  devront  être  prises 
)ar  le  maire,  auquel  ils  rendront  toujours  compte.  —  li.  Les 
K)ulan^rs  admis,  et  ayant  commencé  à  exploiter,  ne  pour- 
ont  quitter  leur  établissement  que  six  mois  après  la  déclaration 
[u'ils  en  auront  faite  au  maire,  lequel  ne  pourra  se  refuser  à  la 
cc«voir.  —  42.  Nul  boulanger  ne  pourra  restreindre,  sans  y 
voir  été  autorisé  par  le  maire,  le  nombre  des  fournées  aux- 
uelles  il  sera  obligé  suivant  sa  classe.  —  13.  Tout  boulanger 
ui  contreviendra  aux  art.  3,  3, 1 1  et  12,  sera  interdit  définiti- 
ement  ou  temporairement ,  selon  Texigence  des  cas,  de  Texer- 
ice  de  sa  profession.  Cette  interdiction  sera  prononcée  par  le 
naire,  sauf  au  boulanger  à  se  pourvoir  de  la  dédsion  du  maire 

Ta utorlté  supérieure  administrative,  conformément  aux  lois. 
-14.  L^  boulangers  qui ,  en  contravention  de  l'art,  li,  au- 
lient  quitté  leurs  établissements  sans  avoir  fait  préalablement 
1  déclaration  prescrite  par  ledit  article  ;  ceux  qui  auraient  fait 
isparaftre  tout  ou  partie  de  l'approvisionnement  qu'ils  seront 
^nus d'avoir  en  réserve,  et  qui,  pour  ces  deux  cas,  auraient  en- 
mru  l'interdiction  définitive,  seront  considérés  comme  ayant 
lanqué  à  leurs  obligations;  leur  approvisionnement  de  réserve, 
]  la  partie  de  cet  approvisionnement  qui  aura  été  trouvée  dans 
ur  magasin,  sera  saisi,  et  ils  seront  poursuivis,  à  la  diligence 
Li  maire,  devant  les  tribunaux  compétents,  pour  être  statué 
informéraent  aux  lois.  —  15.  Le  fonds  d'approvisionnement 
î  reserve  deviendra  libre,  sur  une  autorisation  du  maire,  pour 
ut  boulanger  qui ,  en  conformité  de  l'art.  11,  aura  déclare  six 
ois  d*avance,  vouloir  c|uitter  sa  profession.  La  veuve  et  les 
Jritiers  du  boulanger  décédé  pourront  pareillement  être  auto- 
sés  à  disposer  de  leur  approvisionnement  de  réserve.— 16.  Tout 
mianger  sera  tenu  de  peser  le  pain,  s'il  en  est  requis  par  l'a- 
leïeur.  Il  dev  ra,  à  cet  effet,  avoir,  dans  le  lieu  le  plus  apparent 

sa  boutique,  des  balances  et  un  assortiment  de  poids  mctri- 
tes  dûment  poinçonnés.  —  17.  Tout  boulanger  dont  le  pain 
lura  point  le  poids  fixé  par  les  règlements  de  police  locale 
ra  punides  peines  portées  à  l'art.  425  du  Code  pénal  contre 
ax  qui  vendent  avec  de  faux  poids  ou  de  fausses  mesures. 

iS.  Nul  boulanger  ne  pourra  vendre  son  pain  au-dessus 

Ja  taxe  légalement  faite  et  publiée.  — 19.  Il  est  défendu 
lablir  des  regrats  de  i)ain  en  quelque  lieu  public  que  ce  soit. 

conséquence,  les  traiteurs,  aubergistes,  cabaretiers  et  tous 
tes,  soit  qu'ils  fassent  ou  non  métier  de  donner  à  manger,  ne 
irront  tenir  d'autre  pain  chez  eux  que  celui  qui  est  néces- 
re  à  leur  propre  consommation  et  à  celle  de  leurs  hôtes.  — 

Les  boulangers  et  débitants  forains,  quoique  étrangers  à  la 
ilangerie  de  Nîmes,  seront  admis,  concurremment  avec  les 
ilangers  de  cette  ville,  à  vendre  ou  faire  vendre  du  pain  sur 
marchés  ou  lieux  publics,  et  aux  jours  qui  seront  désignés 

le  maire,  en  se  conformant  aux  règlements.  ~  21 .  Le  préfet 
département  du  Gard  pourra,  sur  la  proposition  du  maire, 
eles  règlements  locaux  nécessaires  sur  la  nature,  la  qualité,  la 
rque  et  le  poids  du  pain  en  usage  à  Nîmes,  sur  la  police  des 
ilaugers  ou  débitants  forains,  et  des  boulangers  de  cette  ville 
ont  coutume  d'approvisionner  les  marches,  et  sur  la  taxation 

différentes  espèces  de  pain.  Ces  règlements  ne  seront 
cutoires  qu'après  avoir  reçu  l'approbation  de  notre  mi- 
re de  rinténeur.  —  22.  Les  contraventions  à  la  présente 
onnance,  autres  que  celles  S|>ccifiées  en  l'art.  13  et  aux 
lemcnts  locaux  dont  il  est  fait  mention  en  l'article  pré- 
ent,  seront  poursuivies  et  réprimées  par  les  tribunaux  com- 
înts,  qui  pourront  prononcer  l'impression  et  l'affiche  des 
nnentsaux  frais  des  contrevenants.  —  Nul  ne  peub  exercer 
is  Paris  la  profession  de  boulanger  sans  une  permission  spé- 
e  du  préfet  de  police.  Chaque  boulanger  est  tenu  d'avoir,  à 
e  de  garantie,  au  grenier  d'abondance,  vingt  sacs  de  farine 
première  qualité,  et  du  poids  de  159  kilogrammes.  Il  doit 
si  avoir  dans  son  magasin  un  approvisionnement  en  rapport 
c  la  quantité  de  pain  qu'il  cuit  chaque  jour.  —  Aucun  bou- 
ger, a  Paris,  ne  peut  quitter  son  commerce  que  six  mois 
es  en  avoir  fait  U  dé.claration  au  préfet  de  police.  Les  autres 
igations  imposées  aux  boulangers  de  Paris  sont  les  mêmes 
î  celles  établies  par  l'ordonnance  de  1823,  rapportée  plus 


IV. 


177  )  BOVLAKGER. 

haut,  et  calquée  sur  des  règlements  en  vigueur  dans  la  capitale. 
Nous  citerons  seulement  un  décret  du  27  février  181 1,  relatif  au 
privilège  que  les  facteurs  de  la  halle  aux  farines  peuvent  exercer 
sur  les  dépôts  faits  par  les  boolaneers  au  grenier  d'abondance. 
Ce  décret  est  ainsi  conçu  :  Art.  l'^  Lorsqu'un  boulanger  quittera 
son  commerce,  par  l'effet  d'une  faillite  ou  pour  contravention 
à  notre  arrêté  du  19  vendémiaire  an  x,  les  facteurs  de  la  halle 
qui  justifieront  par  le  contrôle  de  rinspectcur  ou  par  toute  autre 
pièce  authentique,  qu'il  est  leur  débiteur  pour  farines  livrées  sur 
le  carreau  de  la  halle,  auront  un  privilège  sur  le  produit  des 
quinze  sacs  formant  son  dépôt  de  garantie,  dont  la  confiscation 
aura  été  ordonnée.  En  conséquence,  dans  le  cas  d'insuffisance 
des  autres  biens  et  propriétés  du  boulanger  failli  ou  retiré  sans  la 
permission  de  notre  conseiller  d'Etat,  préfet  de  police,  ils  seront 
admis  à  exercer  au  premier  ordre,  et  de  préférence  à  tout  autre 
créancier,  leurs  droits  sur  le  produit  de  la  vente  dudit  dépôt, 
jusqu'à  concurrence  du  montant  de  leur  créance  ;  les  autres 
ayants  droit  viendront  après.  Le  surplus  appartiendra  au  gou- 
vernement, par  forme  d'amende. — 23.  Cesaisposilions  sont  ap- 
plicables aux  fonds  provenant  des  quinze  sacs  de  garantie  qui 
peuvent  exister  en  ce  moment  dans  la  caisse  de  la  préfecture 
de  police.  —  Une  ordonnance  du  15  janvier  1817  a  institué 
à  Paris  une  caisse  syndicale  des  boulangers. 

BOULANGER  (Jean),  lié  à  Amiens  en  1607.  a  gravé  beau- 
coup d'estanopes  d'après  les  maîtres  les  plus  célèbres,  tels  que 
Raphaël,  le  Guide,  Léonard  de  Vinci,  le  Bourdon,  Champagni, 
Mignard,  Noël  Coypel,  etc.  Ses  gravures  se  distinguent  facile- 
ment au  moyen  d'un  travail  de  pointillé  qu'il  avait  adopté  pour 
les  objets  nus  ;  ce  qui  produit  un  assez  mauvais  effet,  en  ôtanf 
toute  espèce  d'accord  entre  le  style  des  chairs  et  celui  des  dra- 
peries, répand  une  sécheresse  désagréable  et  détruit  l'harmonie 
entre  les  différentes  parties  de  ses  estampes.  Boulanger  et  Mo- 
rin  peuvent  être  regardés,  en  quelque  sorte,  comme  les  inven- 
teurs du  pointillé,  genre  bâtard  que  les  Anglais  ont  adopté  de- 
puis, et  dont  l'imitation,  qu'en  ont  faite  de  nos  jours  plusieurs 
graveurs  français,  a  failli  détruire  en  France  la  suprématie  que 
notre  école  de'gravure  avait  obtenue. 

BOULANGER  OU  BOULLANGER  (NiCOLAS-AntOINE),  né  à 

Paris  en  1723,  mort  dans  la  même  ville  en  1759,  sortit  du  col- 
lège de  Beauvais  presque  aussi  ignorant  qu'il  y  était  entré.  A 
l'âge  de  dix-sept  ans,  il  étudia  les  mathématiques  et  l'architec- 
ture, pour  lesquelles  il  eut  plus  d'aptitude  que  pour  les  autres 
sciences.  Trois  ou  quatre  ans  d'études  lui  suffirent  pour  être 
utile  au  baron  deThiers,  qu'il  accompagna  en  qualité  d'ingénieur. 
Il  entra  ensuite  dans  les  ponts  et  chaussées,  et  exécuta,  dans  la 
Champagne,  la  Bourgogne  et  la  Lorraine,  différents  ouvrages 

f)ublics,  avec  intelligence  et  probité.  Ce  fut  pour  ainsi  dire  sur 
es  grands  chemins  confiés  à  ses  soins  que  se  développa  en  lui 
le  germe  d'un  nouveau  talent  qu'il  n'avait  pas  soupçonné,  celui 
de  penser  philosophiquement.  En  coupant  des  montagnes,  en 
conduisant  des  rivières,  en  creusant  et  en  retournant  des  ter- 
rains, il  vit  une  multitude  de  substances  diverses  que  la  terre 
recèle,  qu'il  regarda  comme  une  preuve  de  son  extrême  ancien- 
neté et  des  révolutions  multipliées  qu'elle  avait  essuyées  dans 
des  siècles  imaginaires.  Boulanger  reconnaît  une  in fintlé innom- 
brable de  déluges ,  qui  sont  autant  de  crises  que  la  nature  em- 
ploie pour  renouveler  le  genre  humain  et  pour  se  renouveler 
elle-même.  Des  bouleversements  du  globe  il  passa  aux  change- 
ments arrivés  dans  les  mœurs,  les  sociétés,  les  gouvernements 
et  la  religion.  Il  forma  à  cet  égard  différentes  conjectures.  Pour 
s'assurer  de  leur  solidité,  il  voulut  savoir  ce  qu'on  avait  dit  là- 
dessus.  Il  apprit  le  latin,  le  grec,  quelque  chose  aussi  des  lan- 
Sues  hébraïque,  syriaaue  et  arabe,  et  se  crut  par  là  bien  fourni 
'arguments  pour  établir  ses  extravagantes  hypothèses.  L'aspect 
d'une  mort  prochaine  lui  dessilla  les  yeux  ;  il  déplora  ses  égare- 
ments, et  déclara  qu'ils  étaient  le  fruit  de  la  vanité  bien  ])Ius  que 
du  raisonnement  ;  que  les  pompeux  éloges  donnés  à  sesproduc^ 
lions  manuscrites  dans  les  sociétés  philosophiques  l'avaient 
plus  enivré,  plus  séduit  que  tout  le  reste.  Ses  manuscrits,  sour- 
ces de  ses  repentirs  et  de  ses  rétractations,  devaient  être  livrés 
aux  flammes  ;  mais  les  sociétés  philosophiques  s'en  étaient  em- 
parées. Ces  écrits  étaient  bien  impies  ;  ils  démentaient  bien  hau- 
tement nos  livres  saints;  ils  tendaient  bien  directement  à  l'a- 
théisme :  c'étaient  plus  de  titres  qu'il  n'en  fallait  pour  les  rendre 
{précieux  aux  yenx  des  faux  sages.  Ils  furent  donc  imprima,  et 
'on  vit  paraître,  1**  Traité  du  despotisme  oriental,  in-12,  ou- 
vrage romanesque  et  pernicieux ,  mais  moins  que  le  suivant  ; 
2®  l'Antiquité  dévoiler,  posthume,  Amsterdam,  176C,  in-4", 
et  3  vol.  in-12;  3"  le  Christianisme  dévoilé,  2  vol.  in-12, 
aussi  posthume  ;  diatribe  remplie  d'imprécations  et  de  rai- 
sonnements aussi  absurdes  que  rebutants  contre  la  religion 

25 


BOULARDi 


de  Jésos-Christ.  On  y  prêche  la  lolerance  d*iui  ton  d*intolc- 
rtnce  que  le  Canallsmc  n  a  jamais  porté  aossî  loin.  Bergier, 
dans  son  Apoiogie  delà  rehçion  chrétienne ,  Ta  victorieuse- 
ment réfuie.  Cet  ouvrage  avait  été  refait  sur  le  manuscrit  par 
le  baron  d'Holbach  ;  A'^uisserlalion  sur  Elieet  Enoch^  io-12; 
5°quclques  articles  mauvais  et  informes,  fournis  à  la  compilation 
encyclopédique;  de  ce  nombre  sont  :  Corvée,  qui  offre  des  ob- 
servations judicieuses  et  modérées,  Guébres,  Déluge,  Langue 
hébraïque^  Economie  poliiique,  etc.  ;  GP  une  Histoire  d'A- 
leaandre  le  Grande  sans  mérite  ni  intérêt;  7^  \cs  Anecdotes  de 
lumalur^,  en  manuscrit ,  que  BuflTon  a  mis  à  contribution  dans 
ses  Epoques  de  la  nature ,  ce  (issu  d'imaginations  physiques 
et  gëugraphiques  ;  B"  un  Dictionnaire,  manuscrit  aussi,  qu'on 
peut  regarder  comme  une  concordance  mal  combinée  des  lan- 
ffoes  anciennes  et  modernes.  On  remarque  dans  les  écrits  de 
Boulanger  une  imagination  sombre  et  malheureuse.  Il  en  a 
paru  une  Analyse  par  un  solitaire,  Paris,  1788,  in-S"*,  très- 
oien  faite,  et  réfutant  victorieusement  toutes  les  erreurs  qu'on  y 
Irouve.  On  a  attribué  à  Boulanger  un  grand  nombre  d'ouvra- 
ges qui  ne  sont  pas  de  lui. 

UOVUkNBERiK{gramm,),  s.  f.  l'art  de  faire  le  pain»  on  le 
commeroe  du  ftwulanger.  11  se  dit  aussi  du  lieu  où  se  fait  le  pain , 
dans  certains  établissements  publics,  dans  les  communautés  , 
dans  les  maisons  k  la  campagne.  Il  se  dit  également  de  Tétablis- 
semenly  du  fonds  d'un  boulanger. 

B017LARD  [Catherine-François  ) ,  architecte ,  né  à  Lyon, 
«enrit  en  cfualité  d'ingénieur  lors  du  siège  de  cette  ville ,  en 
1795.  Après  la  prise  de  la  ville,  il  fut  condamné  à  mort  et  exé- 
c»té  en  1794.  On  a  de  lui  :  i"  Mémoire  sur  la  forme  et  la  na^ 
hire  des  jantes  pour  les  roues  de  voitures ,  1781,  iu-12.  L'aca- 
démie de  Lyon  décerna  un  accessit  à  cet  ouvrage;  2**  Mémoire 
smr  cette  question  :  Quels  sont  en  général  les  moyens  de  garan- 
tir les  canaux  et  leurs  écluses  de  tout  atterrîsseraent,  etc.  ?  cou- 
ronné par  l'académie  de  Lyon,  en  1778,  et  imprimé  dans  le 
Journal  de  physique;  5<»  Mémoire  sur  cette  question  :  Quelle 
serait  la  voiture  de  transport  la  plus  forte,  la  plus  légère,  ta  plus 
roulante  et  la  moins  sujette  à  dégrader  les  chemins?  Set  opuscule 
fut  couronné  par  l'académie  de  la  Rochelle.  Boulard  avait  fait 
beaucoup  de  recherches  sur  les  ajjuedncs  des  Romains  qui  ame- 
naient dos  eaux  à  Lyon,  et  il  en  avait  dressé  des  plans  très-détaillés, 
qui,  après  avoir  été  perdus  longtemps,  ont  été  retrouvés.  — 
•OULARD  (Henri-François),  né  a  Paris  en  1746,  et  mort  à  la 
Rochelle  en  1795,  chevalier  de  Saint-Louis,  ma|or  du  régiment 
de  la  Vieille-Marine,  puis  général  des  armées  républicaines,  et 
oommandant  de  l'armée  des  Sables,  fît  preuve  de  talents  dans 
la  guerre  de  la  Vendée. 

BOULiRD  (Antoine-Marie-Henri),  littérateur  et  biblio- 
phile, était  notaire  à  Paris,  où  il  naquit  le  5  septembre  1754, 
appartenait  à  une  de  ces  familles  bourgeoises  chez  qui  les  vertus 
el  la  probité  étaient  héréditaires.  Ses  ancêtres  étaient  originaires 
de  Champagne  ;  son  bisaïeul  et  son  aïeul  avaient  été  premiers 
secrétaires  d'ambassade ,  et  son  père  était  un  des  notaires  de 
Paris  les  plus  estimés,  à  une  époque  où  celte  profession  n'avait 
point  été  dégradée  par  tant  de  honteux  tripotages  et  de  banque- 
routes. Le  jeune  Boulard  fît  les  éludes  les  plus  brillantes  à  l'uni- 
versité, et  obtint  le  orix  d'honneur  en  1T70.  Ce  succès  détermina 
sa  vocation  pour  les  lettres;  mais,  docile  aux  vœux  de  sa  famille, 
il  no  s'en  adonna  pas  moins  sérieusement  aux  travaux  du  no- 
tariat, et,  ayant  succédé  à  son  père  en  1782,  il  sut  allier  aux 
devoirs  de  cette  grave  profession  les  loisirs  de  la  belle  et  bonne 
littérature.  Versé  dans  les  langues  étrangères,  il  a  donné  un 
grand  nombre  de  traductions  d'ouvrages  véritablement  utiles. 
Ses  prétaces  et  ses  notes  indiquent  un  savoir  aussi  judicieux  que 
modeste  et  consciencieux.  Recherchant  la  société  des  littéra- 
teurs de  l'époque,  il  fut  lié  avçc  la  Harpe,  Delille,  FonUnes, 
Sainte-Croix,  Villoison ,  etc.  Quand  la  révolution  éclata , 
n  ne  partagea  point  rentraJnement  de  cerUins  espriu  ardents, 
bien  qu'il  sentit  la  nécessité  d'apporter  des  réformes  dans  l'ad- 
ministration publique,  ainsi  que  l'atteste  la  préface  dont  il  a 
feit  préaîder  sa  traduction  du  Tableau  des  progrès  de  la  civi- 
lisation en  Europe,  par  l'Anglais  Gilbert  Stuart.  a  Dans  ces 
temps  d(»8astreux,  dit  un  bi<^raphe,  Boulard  fut  ce  qu'il  avait 
toujours  été,  le  modèle  des  citoyens  j  et ,  quoique  religieux  et 
riche,  deux  causes  de  proscription,  il  ne  fut  point  inquiété.  » 
Sa  maison  devint  l'asile  de  la  Harpe  persécuté,  ei  qui  lut  douna 
on  témoignage  touchant  de  sa  reconnaissance  en  le  nommant 
son  exécuteur  testamentaire.  Lorsque  Bonaparte,  devenu  pre- 
mier consul,  chercha  à  raUier  à  lut  les  hommes  honorables  de 
tous  h*s  partis,  Boulard  devint  maire  du  onzième  arrondisse- 
îirîi!  ;  iiuis.  quelque  temps  après(1805),  membre  du  corps  icgis- 


(178) 


■ouLAan. 


latif.  Il  fut  le  fondateur  de  l'école  de  dessin,  alors  établie  p 
quarante  jeunes  personnes  indigentes.  Nommé  aussi  admioi^ 
leur  du  lycée  impérial  (collège  Louis-le-Grand),  il  se  plq 
exercer  les  fonctions  toutes  de  bienveillance  qui  étaient  altjc^ 
à  ce  titre.  Nous  pouvons  même  nous  rappeler  encore  prr^ 
nellement  avec  quelle  bonté  pleine  d'enusion  cet  t\(^\ 
homme  encourageait  les  succès  des  jeunes  lauréats  qui  loi  t\ 
pelaient  les  triomphes  de  sa  jeunesse  écolière.  Assistant, eu  i^ 
a  l'inauguration  du  collège  Saint-Louis  dans  les  ïÀim] 
restaurés  et  agrandis  de  l'ancien  collège  d'Harcourt,  il  b{ 
échapper  ces  mots  empreints  d'un  naïf  enthousiasoae  :  «  lij 
eu  au  mois  d'août  dernier  cinquante  ans  que  j'ai  eu  le  m 
d'honneur  au  Plessis  t  »  En  1808,  après  avoir  atteint  et  au 4 
les  années  nécessaires  pour  être  notaire  honoraire,  il  rési;^ 
charge  à  son  fils  pour  se  livrer  exclusivement  à  son  goùi  ^ 
les  lettres  et  pour  les  livres.  On  trouvera  dans  la  Biogn^ 
universelle  et  dans  la  France  littéraire  de  M.  Quénni>  | 
titres  des  nombreuses  publications  de  Boulard.  Noos  m 
contenterons  d'indiquer  ceux  de  ses  écrits  qui  foreot  en  tm 
temps  des  bonnes  actions  ;  tels  que  sont  la  Notice  sur  la  n\ 
les  ouvrages  de  Binety  1817,  in-8o,  qui  avait  été  son  prufMi 
de  rhétorique  ;  la  Réclamation  de  tombes  el  mausolée$,  fnr\ 
curés  et  administrateurs  de  la  paroisse  de  Sainl-^rmemi 
Prés,  1817,  réclamation  qui  fît  rendre  à  cette  égli^IrsUMsb 
de  Boileau,  de  Descartes,  de  Montfaucon  et  de  M^lkm;  i 
Lettre  à  M.  le  président  de  l'académie  des  inseripo'oiu  i 
belles-lettres  sur  le  projet  de  réduire  le  nomlm  des  êadémi 
ciens,  Paris,  1824,  m-8"  de  huit  pages.  Ce  pn^  qui  iù^ 
peu  d'honneur  au  désintéressement  de  quelques  xitui  v^ 
miciens,  avait  pour  objet  de  réduire  à  trente  le  oei&br«  U 
quarante  membres  salariés  de  cette  académie,  pour  ^m  pt^.l 
à  deux  mille  francs  au  lieu  de  quinze  cents  francs  k  trùtMir] 
des  trente  membres  restants.  En  vain  le  respectable  BouUrd  '*i 
demandait  :  a  Avez-vous  fait  pour  les  autres  ce  qoè  vous  ^•^ 
driez  qu'on  fit  pour  vous  ?d  En  vain  il  terminait  sa  lettre  p£| 
mots,  dignes  d  être  médités  :  Tâchons  de  faire  naUre  diiJk 
billon  pour  qu'il  y  ait  moins  de  Mirabeau  ;  tout  fut  ioiuJ 
et  la  réduction  proposée  fut  opérée  en  vertu  d'une  ordoonJ 
royale.  On  doit  encore  mettre  au  nombre  des  publicatioa 
font  le  pliis  d'honneur  à  cet  homme  de  bien,  les  Biei^aiu 
la  religion  chrétienne,  par  Ryan,  1817,  in-8";  troisième abi 
1823.  Il  s'est  occupé  scrupuleusement  de  la  propa^ù 
livres  destinés  à  faciliter  l'enseignement  des  langues  vin^ 
Nous  avons  déjà  dans  un  autre  article  parlé  de  l'iniv 
manie  de  Boulard  pour  les  livres  ;  mais,  ce  que  nous  d* 
garde  d'omettre,  c'est  au'à  ce  goût,  porté  peut,-étre  un  prt  ' 
se  joignaient  des  idées  tort  saines  de  conservation  pour  V^< 
rares  et  des  vues  de  bieufaisancc  éclairée.  Dcploraol  U  : 
d'une  foule  de  livres  anciens,  il  se  plaisait  à  en  acheter  pli> 
exemplaires,  afîn  de  conserver  ce^  trésors  littéraires.  11  a^ 
outre  le  désir  d'aider  par  des  encouragements  pécunw!- 
partie  la  plus  souffrante  du  commerce  de  la  UL>rairie.  T( 
étalagistes  de  Paris  le  connaissaient  et  le  res[»ectaiefU  ; 
visitait  tuus  au  moins  une  fois  par  semaine,  el  il  était  ^rJ 
pour  eux  une  providence.  Il  lui  est  arrivé  souvent  <J;j 
sans  marchander  des  charretées  de  brochures  et  de  UaJ 
dont  quelques  libraires  étalagistes  venaient  de  faire  ï*  \ 
tion.  li'esl  ainsi  qu'il  s'était  formé  une  bibliothèque  i'j 
nombreuse  de  Paris  après  celle  du  roi  ;  mais  elle  était  <Uj 
plus  grand  désordre,  la  pluparl  des  livres  n'étant  ni  nu 
catalogués.  Sa  maison  suffisait  à  peine  pour  les  loger,  wt 
eût  donné  con^é  à  tous  ses  U>calaires,  et  que  toutes  ses  aa{ 
fussent  chargées  de  rayons,  même  devant  les  places.  0  i 
bliothèque  ou  plutôt  cet  immense  amas  de  livres  sf^i 
près  de  500,000  volumes.  Sur  ce  nombre,  150,000  furent  *] 
en  niasse  et  à  vil  prix.  Le  surplus  forme  un  catalogua  < 
volumes  in-8*»,  rédigé  par  MM.  Gaudefroy,  Bleut  et  R« 
neveu  du  bibliographe,  et  précédé  d'une  notice  sur  Buul:1 
Duviquet.  Personne  n'était,  sous  d'autres  rapports,  plu>H 
sanl  que  Boulard  ;  combien  d'hommes  de  lettres  pxa^i 
eu  à  se  louer  de  sa  générosité  I  II  était  aussi  fort  auHkcj 
ne  sortait  jamais  sans  avoir  une  des  poches  de  son  gtltH"" 
de  menue  monnaie  pour  distribuer  aux  pauvres  qu'il  n 
trait.  Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec  un  autre  biblioph-i 
moins  estimable,  Boulard  (S...),  imprimeur-1ibrairt«  i 
1750,  luuri  à  Paris  en  1809,  à  qui  on  doit  plusieurs  cjt- 
et  le  Manuel  de  l'imprimeur,  Paris,  1791,  in-8**.  —  F 
nom  de  Boulard  a  été  porté  par  un  ouvrier  aussi  h^t- 
bienfaisant,  Michel  Boulard,  mort  eu  1829,  qui,  aprr* 
fait  sa  fortune  dans  son  art  (car  il  était  vraiment  artiste .  > 
pour  douze  pauvres  vieillards  le  bel  hospice  de  Seit^^} 


BeVLAT.  (  119 

t  Saint-Mandé  près  Paris,  et  fait  des  legs  considérables  à  l'Hôtel- 
)ieu  de  celle  capitale.  Ch.  du  Rozoir. 

BOULAY  (Edmond  du)  ,  héraut  d'armes  de  Lorraine,  dît 
^iermontf  était  né  à  Reims  vers  la  tin  du  xV^  siècle.  Il  a  écrit 
m  grand  nombre  d'ouvrages  en  prose  et  vers,  la  plupart  sur 
les  sujets  historiques.  Doro  Calmet  dit  que  du  Boulay  n'était 
li  bon  poêle,  ni  bon  historien.  Ses  écrits  sont  pourtant  utiles 
)our  l'histoire  de  Lorraine;  mais  il  ne  faut  les  lire  (ju'avec  pré- 
caution, attendu  qu'il  s'est  contenté  de  copier  sans  discernement 
es  auteurs  qui  l'avaient  précédé.  On  peut  conjecturer  qu'il 
nourut  vers  1560,  dans  un  âge  qui  n'était  jpas  Irès-avancé.  Plu- 
ieurs  de  ses  ouvrages  n'ont  pas  été  imprimes,  mais  ils  se  trou- 
vaient loos  dans  la  bibliothèque  de  l'abbaye  de  Senones.  En  voici 
es  titres  :  t**  Dialogue  en  vers  des  trois  Etats  de  Lorraine  sur 
a  nativité  du  prince  Chartes,  fils  aîné  du  duc  François, 
itrasbourg,  1543,  in -fol.  ;  2*»  les  Généalogies  des  princes  de 
^jorraine,  Metz,  1647,  in-4*»;  Paris,  1519,  m-8<».  La  première 
dition  est  la  plus  estimée,  à  cause  de  plusieurs  traites  qu'elle 
enferme  et  qui  ne  sont  pas  dans  la  seconde;  S»  la  Vie  et  le 
Vrépas  des  ducs  de  Lorraine  Antoine  et  François,  1547,  in-4»; 
i*  Voyage  du  bon  duc  Antoine  vers  le  roi  François  P^  en  1543 
en  vers),  Paris,  1649,  in-S»;  ô»  le  Combat  de  la  chair  et  de 
'esprit,  en  ryme  française  et  par  personnaiges,  Paris,  1549, 
>etil  in-8*»  (72  feuillets);  cette  moralité  est  rare  et  fort  recherchée  ; 
^  le  Catholique  enterrement  du  cardinal  Claude  de  Lorraine, 
véque  de  Metz,  Paris,  1550,  in-8«>.  Boulay  avait  entrepris  une 
isloire  générale  de  Lorraine  qu'il  n'a  point  achevée. 

BOULAY  (César-Egasjse  DU),  né  à  Saint-Ailier,  dans  le 
as  Maine,  au  commencement  du  xvii*  siècle,  fut  successive- 
lent  professeur  d*humanités  et  d'éloquence  au  collège  de  Na- 
arre  a  Paris,  recteur,  greffier  et  historiographe  de  l'université, 
t  mourut  le  16  octobre  1678.  L'ouvrage  auquel  il  doit  princi- 
palement sa  réputation  est  une  histoire  de  l'université  de  Paris, 
n  latin,  depuis  800  jusqu'à  1600,  6  vol.  in-fol.  Les  trois  pre- 
niers,  qui  parurent  en  1665,  furent  censurés  par  la  faculté  de 
tiéologie.  L'auteur  répondit  à  la  censure  par  un  écrit  intitulé 
Sotœ  ad  censuram,  etc.,  Paris,  1667,  in-4o.  La  déclaration  des 
ommissaires  du  ^oi,  lesquels,  chargés  d'examiner  l'ouvrage,  n'y 
rouvèrent  rien  qui  pût  en  empêcher  la  continuation,  lui  donna 
e  courage  d'achever  les  trois  derniers,  qu'il  publia  en  1675. 
l'est  un  répertoire  précieux,  par  la  quantité  de  pièces  originales 
[u'il  renferme,  qu'on  ne  trouve  que  là  ;  il  est  plein  d*érudition, 
ms  manque  tout  à  fait  de  jugement  et  de  critique.  On  lui 
oit  plusieurs  autres  écrits  sur  Funiversité  :  1»  De  patronis  qua- 
ior  nationum  universitatis^  1662,  in-S»  ;  2''  De  decanalu 
ationis  gallicœ,  1662,  in-8«;  S»  Remarques  sur  la  dignité, 
ang,  etc.,  dts.  recteur,  etc.,  1668,  in-4*>  ;  4°  Recueil  des  privi- 
^ges  de  l'université,  1674,  in-4o;  5«  Fondation  de  l'université 
e  Paris  par  tempereur  Charlemagne,  avec  des  mémoires  sur 
s  bénéfices  à  sdnomination,  1675,  in-4»  ;  6«  Spéculum  eloquen- 
fcp,  1658,  in-12;  7°  Trésor  des  antiquités  romaines,  in-fol., 
851,  avec  flgures.  Ces  ouvrages  ont  les  mêmes  qualités  et  les 
lémes  défauts  que  son  histoire.  Il  a  aussi  laissé  des  vers  latins 
ni  ne  manquent  ni  de  chaleur  ni,  de  facilité.  —  Piebre- 
jGASSE  DU  Boulay,  parent  de  César,  fut  professeur  d'huma- 
ités  au  collège  de  Navarre;  on  lui  doit,  entre  autres  écrits: 
remmœ  poetarum  ex  Ovidio,  Catullo,  Tibullo  et  Propertio, 
J62,  in-8o. 

BOULAY  (Jacques),  chanoine  de  Saint-Pierre-Empont  à 
rléans,  et  bachelier  en  droit,  mort  vers  1730,  a  publié  :  ATa- 
ïére  de  bien  cultiver  la  vigne,  défaire  la  vendange  et  le  vin 
tns  le  vignoble  d'Orléans,  utile  à  tous  les  autres  vignobles 
u  royaume,  oit  Von  découvre  les  moyens  de  prévenir  et  de 
(couvrir  les  friponneries  des  mattvais  vignerons,  La  première 
lilion  est  d'une  date  inconnue  généralement,  la  seconde  est 
2  1712,  et  la  troisième  de  1723.  L'auteur  détaille  avec  beau- 
>up  de  clarté  et  de  précision  toutes  les  opérations  que  de- 
lande  la  culture  des  vignes,  et  il  parait  qu'il  s>n  occupait 
îpuîs  longtemps.  ïl  ne  faut  pas  v  chercher  de  théorie ,  mais  la 
ratique  y  est  ircs-bien  développée.  Le  style,  trivial  quelque- 
îs,  est  vif  et  piquant,  surtout  quand  fauteur  parle  des  fripon- 
eries  des  vignerons.  Le  volume  est  terminé  par  un  vocabulaire 
«  mots  en  usage  pour  la  culture  de  la  vigne  dans  le  vignoble 
Oriéans.  On  n^a  aucun  détail  sur  la  vie  dt  cet  ecclésiastique, 
parait  que,  dès  la  première  édition  de  son  ouvrage,  des  ngo- 
stes  lui  avaient  reproché  d'avoir  écrit  sur  Fart  de  raire  le  vm, 
)mme  ne  convenant  pas  à  son  état  ;  on  alla  même  jusqu'à  pré* 
ïnâre  qu'il  n^avait  lu  l'Ecriture  sainte  et  les  Pères  de  l'EgKsc 
ne  pour  y  trouver  des  éloges  du  vin.  Boulay  répondit  tictorieusi»- 
leni  à  ces  renroches  dans  un^avis  qui  est  à  hi  tête  de  la  troisième 
drtion  considérablement  augmentée. 


)  BOCLAY-PATY. 

ftovLAT  (N.  DU),  savant  cauoniste,  dont  on  a  une  Histom 
du  droit  public  ecclésiastique  français,  Londres  (Paris),  1741, 
1751,  in-4o;  ibid.,  2  vol.  in-12.  L'auteur  y  distingue  trois  puis- 
sances, celle  du  souverain,  celle  du  pape  et  celle  des  évèques, 
et  il  regarde  leur  concours  comme  formant  dans  leur  ensemble 
le  droit  public  ecclésiastique  français.  L'ouvrage  contient  plu- 
sieurs dissertations  sur  les  principes  les  plus  sujets  à  contesta- 
lion.  11  est  suivi  des  vies  d'Alexandre  VI  et  de  Léon  X,  deux 
papes  qui  eurent  de  grands  démêlés  avec  la  France.  Ce  livre 
fit  du  bruit  dans  le  temps.  La  faculté  de  théologie  de  Paris,  après 
plusieurs  séances,  avait  arrêté,  en  1751,  la  censure  dedix-ne«f 
propositions  extraites  de  l'ouvrajje  ;  mais,  comme  la  censure  co 
renfermait  elle-même  d'assez  répréhensibles,  elle  éprouva  des 
difficultés  de  la  part  du  parlement,  ce  cjui  en  empêcha  la  puMi- 
calion.  Du  reste,  l'auteur  s'y  est  permis  des  expressions  hardies 
et  des  choses  inexactes.  Cet  ouvrage  fut  d'abord  attribué  aa 
marquis  d'Argenson  ;  mais  il  n'a  rien  de  ressemblant  aux  autres 
écrits  de  ce  ministre,  ni  le  ton,  ni  les  vues,  ni  le  système,  ni  le 
style.  On  l'a  aussi  attribuée  de  Busigny,  à  cause  des  initiales 
N.  P.  B.  sous  lesquelles  il  parut. 

BOULAY  (Chables-Nicolas-Maillet  Dtl  né  à  Rouen 
en  1729,  conseiller  de  la  cour  des  comptes  de  Normandie,  se- 
crétaire perpétuel  de  l'académie  de  Rouen,  et  membre  de  pin- 
sieurs  autres  sociétés  savantes,  est  mort  le  13  septembre  1769. 
Haillet  de  Couronne  a  fait  son  éloge,  Rouen,  1771,  in-8».  On  y 
trouve  les  détails  de  tous  les  ouvrages  de  Boulay,  savoir  :  1«»  dix- 
huit  Eloges  académiques  ;  2"  plusieurs  morceaux  historiques^ 
dont  une  Histoire  de  Guillaume  le  Conauérant,  et  un  Mémoire 
sur  la  nécessité  et  les  moyens  de  travailler  à  l'histoire  de  iVbr- 
mandie  ;  5*»  plusieurs  mémoires  de  littérature,  dont  un  sur 
le  genre  dramatique  moyen  el  sur  l'usage  qu'en  a  fait  Térence; 
4«  quelques  Mémoires  de  grammaire,  dont  un  Traité  de  tar- 
ticle  ;  5®  quelques  Poésies  ei  des  Mémoires  académiques.  Ces 
écrits  n'ont  point  été  imprimés.  On  les  trouvait  parmi  lesMc^ 
moires  de  1  académie  de  Rouen  qui  fut  dévastée  pendant  la 
révolution.  Il  a  encore  laissé,  en  manuscrit,  une  Analyse  des 
dissertations  de  dom  Calmet. 

BOULAY-PATY  (Piesbe-Sébastien),  législateur  et  juriscon- 
sulte, naquit  le  10  août  1763,  à  Abbaietz,  prés  de  Chàteao* 
briant,  en  Bretagne.  Reçu  avocat  à  Rennes  en  1787,  il  fut  nom- 
mé  sénéchal  de  Paimbœuf^  avec  dispense  d'âge.  Il  occupait 
cette  place  à  l'époque  de  la  révolution,  dont  il  se  montra  partisan 
zélé  mais  désintéressé.  Nommé  en  1791  commissaire  du  roi  près 
le  tribunal  civil  de  Paimbœuf,  faute  d'âge,  il  fut  sucressivemenl 
procureur-syndic  du  district  de  cette  ville ,  el  puis  administra- 
leur  du  département  de  la  Loire-Inférieure,  fonctions  dansleft^ 
quelles  il  montra  beaucoup  d'équité  et  de  modération.  Il  fut 
incarcéré  sous  le  proconsulal  de  Carrier;  mais  en  1795  il  de- 
vint commissaire  au  pouvoir  exécutif  près  les  tribunaux  civil  et 
criminel  de  Nantes.  Elu  en  l'an  vi  (1798)  député  de  ce  dépai^ 
tement  au  conseil  des  cinq  cents,  il  s'y  occupa  spécialement  ue  k  , 
lé^slation  maritime  et  des  besoins  commerciaux.  Il  fut  deux 
fois  l'un  des  secrétaires  de  cette  assemblée.  Boulay-Paty  prît 
aussi  une  part  active  aux  débats  politiques.  Il  montra  l'opposi- 
tion la  plus  vife  à  la  révolution  du  18  brumaire.  Porté  sur  la 
liste  des  représentants  proscrits,  il  dut  sa  radiation  à  l'amitié  de 
quelques-uns  de  ses  collègues  ;  el  lors  de  la  réorganisation  des 
tribunaux ,  il  fut  nommé  juge  au  tribunal  d'appel  de  Rennes. 
Il  fut  alors  prié  pr  le  ministre  de  la  justice  de  lui  adresser  ses 
vues  sur  le  projet  du  Code  de  commerce;  vues  qui  servirent 
beaucoup  à  la  rédaction  de  ce  Code,  et  qui  furent  imprimées  à  Pa- 
ris sous  ce  titre:  Observations  sur  le  Code  de  commerce  adrtw^ 
sées  aux  tribunaux ,  1802 ,  in-8*>.  Voué  à  Fétude  de  la  législa- 
tion commerciale  et  conseiller  à  la  cour  impériale  de  Rennes,  il 
fit,  SUT  l'invitation  du  ^rand  maître  de  Tuniversîté,  un  cours  gra- 
tuit à  la  faculté  de  drort  de  cette  ville,  en  1810 ,  publié  depuis 
avec  ce  titre  :  Cours  de'droit  commercial  maritime ,  d'aprêe 
les  principes  et  suivant  tordre  du  Code  de  commerce  ^  bennes 
et  Paris,  1831  et  25, 4  vol.  in-8*».  Cet  ouvrage  est  très-eslimé. 
Boulay-Paty  mourut  le  16  juin  1830,  à  Donges,  vîs-â-vis  de 
Paimbœuf,  a  la  suite  de  plusieurs  attaques  de  paralysie.  La  res- 
tauration l'avait  maintenu  dans  ses  fonctions  de  conseiller  â  la 
cour  royale  de  Rennes,  dont  il  était  devenu  îe  doyen.  On  lui  doit 
eneore  :  1*  Traité  des  faillites  et  des  banqueroutes ,  Paris  et 
Rennes ,  1826, 3  vol.  m-d°;  .2*»  Traité  des  assurances  et  des 
contrats  à  la  grosse  d'Emérigon  (par  Boulay-Patj),  et  mis  en 
rapport  avec  le  nottvean  Code  de  commerce  el  lajurispruden^ 
ce,  suivi  d^un  vocabulaire  des  termes  de  marine  et  des  noms  de 
eketque partie  du  navire.  Rennes  et  Paris,  1826-27,  2  vol. 
in-^®.  Ces  ouvrages,  toujours  utilement  consultés,  sont  encore 
eMs  lOQ»  les  jovrs  et  ibnt  autorité.  • 


BOnJE.  (  180 

BOCLiàsTE  dgéol,)^  s.  r.  En  Provence,  c*est  une  terre  argîlo- 
nblonneuse  ,  que  b  sécheresse  rend  (vondreuse,  et  la  pluie 
boueuse. 

BOITLBOCX  [kisl.  iMf.)f  S-  ni.  Sorte  de  pie-grièchc  d*Afriqae. 
Nom  Tulgaire  de  la  huppe. 

BorLorc  (  Sivox  )  »  professeur  de  chimie  au  jardin  du  roi  » 
pharmacien,  jbge  consul  an  tribunal  de  commerce  de  Paris,  fut 
reçn  de  Tacadcmie  royale  des  sciences  en  I69i  ,  et  mourut  en 
17^.  Il  a  lu  plusieurs  mémoires  et  oteenrations  qui  ont  été  im- 
primés dans  la  collection  de  cette  académie.  Ces  travaux  lui 
acquirent  une  grande  réputation,  et  firent  faire  quelques  progrès 
àl'bbtoirede  la  matière  médicale.  —  Boulduc (Gilles-Fran- 
çois), son  fils,  né  i  Paris  en  1675,  lui  succéda  dans  la  chaire  de 
chimie  du  jardin  du  roi,  futcchevin,  premier  apothicaire  du 
roi  et  membre  de  l'académie  des  sciences.  Il  mourut  à  Ver- 
sailles le  15  janvier  1742.  On  a  de  lui  des  observations  sur  la 
cascarille,  sur  le  sel  de  seignette,  le  sel  d*Epsom  et  celui  de 
Glaebef,  retiré  d'une  terre  du  Daupbinc;  l'analyse  des  eaux  mi- 
nérales de  Bourbon-rArchambault,  de  Forges  et  de  Passy  ;  un 
mémoire  sur  les  purgatifs  hydragogues;  des  expériences  sur  les 
lessives  de  salpêtre  et  sur  les  eaux  mères  du  nitre.  Ces  différents 
écrits  sont  insérés  dans  le  volume  de  l'académie  depuis  1699 
jusqu'en  1755. 

BorLDrKE(ftyirau/.).  s.  f.  Il  se  dit  de  la  fosse  pratiquée  sous 
la  roue  des  moubns  à  eau. 

BOULE  (  ^ramm.  ) ,  s.  f.  corps  sphérique ,  corps  rond  en  tout 
sens.  Il  se  dit  surtout  des  objets  de  cette  forme  qui  sont  faits  par 
la  main  de  l'homme.  Par  extension  et  familièrement.  Etre  rond 
comme  une  boule^  être  gras  et  replet.  On  dit  aussi  :  Se  mettre  en 
boule ^  se  ramasser,  se  pelotonner.  —  On  a  employé  au  jeu  de 
boule  (  F.  plus  bas)  quelques  expressions  familières  et  figurées  : 
Atter  à  t appui  de  la  boule ^  seconder  celui  qui  a  commencé  dans 
guelque  aflaire  que  ce  soit  :  appuyer  une  proposition  qui  a  été 
wile,  un  avis  qui  a  été  ouvert.  —  JVni r  pied  à  boule,  être  extrê- 
mement assidu,  s'attacher  à  quelque  travail  avec  beaucoup  d'ap- 
plication et  de  persévérance,  etc.  —  A  la  boulevue,  à  boulevue, 
locutions  adverbiales  et  familières;  précipitamment ,  avec  peu 
d'attention. 

BorLE  [(eehnol.),  qu'on  appelle  aussi  enclume  ronde.  C'est,  en 
Urm.  de  chaudronnerie  ,  l'instrument  sur  lequel  on  fait  la 
qnarre  des  chaudrons,  poêlons,  marmites  et  autres  ouvrages  de 
diaudronnerie  qui  ont  des  cnfonçures.  Cette  enclume  est  de  fer 
acéré  ou'd'acier.  Sa  hauteur  est  d  environ  trois  pieds,  y  compris 
un  billot  de  bois  qui  lui  sert  de  base.  Sa  grosseur  est  inégale , 
ayant  trois  ou  quatre  pouces  de  diamètre  par  eu  haut,  et  finis- 
sant en  pointe  par  en  bas,  pour  qu'il  puisse  entrer  dans  le 
billot.  L  extrémité  supérieure ,  qui  est  proprement  ce  qu'on 
appelle  la  boule ,  est  de  figure  sphérique  ;  c'est  sur  cet  endroit 
qu  on  tourne  l'ouvrage  lorsqu'on  en  fait  la  qiiarre ,  c'est-à-dire 
lorsqu'on  en  arrondit  le  fond  avec  le  maillet  de  buis.  —  Boule, 
en  term,  de  fourbisseur,  est  un  morceau  de  bois  rond ,  percé  à 
demi,  sur  la  surface ,  de  plusieurs  trous  pour  recevoir  le  pom- 
meau et  pour  l'enfoncer  plus  aisément  dans  la  soie  de  la  lame. 
—  Boules,  en  term,  de  araveur  en  pierres  fines ,  se  dit  de  la 
têledes  bouterolles,  dequelque  fiçurequ'elle  soit,  excepté  plate  ; 
en  ce  dernier  cas,  on  l'appelle  soie.  C'est  la  tête  de  celte  boute- 
rolle  qui  use  la  pierre,  au  moyen  de  la  poudre  de  diamant  dont 
elle  est  cnduite.II  y  en  a  de  toutes  grandeurs  et  de  formes  diffé- 
rentes, selon  les  parties  de  l'ouvrage  que  l'on  veut  travailler. 

Boule  ou  Sphère,  instrument  de  miroitier-lnnettier.  C'est  un 
morceau  de  cuivre,  de  fer  ou  de  métal  composé,  coupé  en  demi- 
sphèrc,monlé  sur  du  mastic  avec  un  manche  de  bois,  avec  lequel 
les  ouvriers  fout  les  verres  concaves  qui  servent  aux  lunettes  de 
longue-vue,  aux  lorgnettes,  aux  microscopes,  etc.  Il  y  a  des  bou- 
les de  différentes  grosseurs,  suivant  le  rayon  du  foyer  qu'on  veut 
donner  aux  verres.  On  se  sert  de  ces  boules  pour  le  verre  conca- 
ve, en  les  appuyant  et  tournant  sur  le  verre  qui  est  couché  à  plat 
sur  l'établi,  au  lieu  qu'on  travaille  le  verre  convexe  sur  le  bassin. 
A  celte  différence  près,  les  mêmes  matières  servent  au  dégrossi* 
à  l'adoucissement  et  au  poli  de  l'un  et  de  l'autre  ouvrage.  On 
monte  aussi  des  boules  sur  le  tour,  ainsi  qu'on  fait  des  bassins 
—Boules  de  licol  {art  vétérinaire).  Ce  sonldes  corps  de  bois 
ronds,  d'environ  ouatre  pouces  de  diamètre,  et  percés  d'un  trou 
tout  au  travers.  On  passe  les  lohges  du  licol  dans  deux  boules 
une  pour  chaque  longe.  Ces  boules,  qui  pendent  an  bout  des  lon- 
ges, les  entraînent  toujours  en  bas,  au  lieu  que,  quand  les  lon- 
ges sont  arrêtées  aux  anneaux  de  la  mangeoire,  elles  plient  au 
Beu  de  descendre,  ce  qui  est  cause  que  lorsque  le  cheval  veut  se 
gratter  la  tête  avec  le  pied  de  derrière,  il  court  risque  d'euffairer 
ton  pied  dans  le  pli  de  la  longe  et  de  s'enchevêtrer.  —  Boule 
▲  SERTim»  en  term,  de  metteur  en  œuvre,  est  une  boule  de  cui- 


)  BOULE. 

vre  tournant  dans  un  cercle  de  même  nature,  coneave  à 
térieur,  et  composé  de  éeux  pièces  qui  s'assemblent  Vu 
l'autre,  avec  des  vil  qui  passent  dans  des  trous  qui  se  répo< 
de  l'un  à  l'autre.  La  partie  de  dessous  se  termine  en  une< 
taraudée  en  forme  de  vis,  qui  entre  dans  l'établi.  La  bou 
percée  à  son  centre  d'un  trou  qui  reçoit  la  poignée  sur  h 
est  montée  la  pierre  qu'on  veut  sertir.  Cette  boule,  par  sa 
litc,  présente  l'ouvrage  dans  toutes  les  faces  qu'on  veut  ti 
1er.  —  Boule  ,  en  term,  d^ orfèvre  en  grosserif ,  est  un 
ceau  de  fer  dont  une  extrémité  entre  dans  un  billot  d'encl 
et  l'autre  se  termine  en  une  boule  ou  tête  ronde  et  quelq 
plate,  selon  l'ouvrage  qu'on  veut  y  planer.  —  Boule  (  i 
rerie).  Ce  sont  de  petits  globes  de  fer  qui  servent  à  orner 
soutenir.  Ce  sont  des  ornements  dans  les  balcons,  où  ils  se 
à  joindre  les  rouleaux  et  anses  de  panier.  Ce  sont  des  a 
dans  les  balcons,  lorsqu'ils  sont  sous  les  pilastres,  etc.  —  B 
{au  jeu  de  quitus).  C'est  un  morceau  de  bois  parfaitement 
et  percé  d'un  trou  pour  mettre  le  pouce,  etd'une  esf>ècede 
taise  pour  trois  autres  doigts  de  la  main.  Elle  sert  à  abaU 
quilles. 

boule  de  chamois  {egagropila  ).  C'est  une  petite 
qu'on  trouve  dans  l'estomac  des  daims  et  des  boucs  en 
magne.  Quelques-uns  ont  prétendu  qu'elle  était  foratee 
doronic  que  les  animaux  paissent;  mais  on  sait  qu'elfeesf 
posée  de  poils  qu'ils  avalent,  à  peu  près  comme  ksbtnù, 
cochons  et  les  sangliers,  où  l'on  trouve  de  pareilles  te/fesoD^ 
les.  Cela  étant,  ces  boules  n'ont  pas  d'autres  iwtus  qwcri 
des  autres  animaux  ci-dessus  dénommés.  C'est  iiortqtt'w 
a  crues  bonnes  contre  le  vertige,  ou  douées  des  vérins fe  ç!" 
tes  que  les  animaux  avaient  mangées.  ^ 

boule  de  MABS  {médecine),  globus  martialis.  On  apff 
boules  de  Mars  des  boules  du  poids  d'une  à  deux  oiKCsbilesM 
une  pâte  composée  de  deux  parties  de  crème  de  tartre,  d*0Ml 
limaille  de  fer  porphy risée  et  d'eau-de-vie.  Ces  tioulo  oolafH 
reçu  le  nom  de  boules  de  Nancy ,  parce  qu'on  en  tire  heaon^ 
de' celte  ville.  C'est  du  tarlrate  de  potasse  et  de  fer  (  F.  Ti» 
trate).  En  agitant  quelques  instants  une  boule  de  nwrsiî 
l'eau,  on  a  de  suite  un  liquide  d'un  brun  rougeâtre,  connu  n 
gairement  sous  le  nom  d'eau  de  boule ,  que  le  peuple  empi-t 
soit  à  l'extérieur,  soit  même  à  l'intérieur,  à  la  suite  des  ow 
des  chutes,  des  entorses ,  etc.  Cette  eau  a  une  action  toniqi^l 
résolutive.  —  Les  boules  de  Molsheim  en  diffèrent,  en  ce  qu  •'' 
contiennent  du  benjoin  et  de  la  térébenthine  selon  lesnm  i 
diverses  résines  selon  les  autres. 

BOULE  DE  mebcube  {technol.  )',  mélange  d'étain  4^"  I 
mercure,  assez  solide  pour  se  mouler  sans  perdre  desa  c  j 
tance. 

BOULE-DE-NElGE  (botan.),  nom  de  jardin  de  la  van  . 
vibumumopalusy  dont  la  culture  a  rendu  toutes  les  fleurs 
les  et  disposées  en  forme  de  boule  (  T.  Viorne). 

boule  d'amobtissement  (archit.).  On  appelle  aiïh 
architecture ,  un  corps  sphérique  qui  termine  quelque  à^* 
tion.  On  la  voit  le  plus  souvent  sur  la  pointe  des  clocher*»* 
la  lanterne  des  dômes.  La  plus  remarquable  est  celle  de  U 
pôle  de  Saint-Pierre  de  Rome  :  elle  esl  de  bronze  avec  uner 
ture  de  fer  inlérieure.Son  diamètre  est  de  plus  de  huit  piwîs 
peut  contenir  seize  personnes.  On  y  monte  par  une  échell' 
nagée  dans  le  col  creux  qui  l'unit  à  la  lanterne  de  U 
pôle. 


boule  (Jeu  de),  exercice  fort  connu.  On  le  joue  â  un,  '1 
trois  contre  trois ,  ou  plus  même ,  avec  chacun  deux  h 
pour  l'ordinaire  :  les  joueurs  fixent  le  nombre  des  r^ 
prendre  dans  la  partie  à  leur  choix.  C'est  toujours  ceux  qti 
prochent  le  plus  près  du  but,  qui  comptent  auUnl  de  poinu 
y  ontde6ott/e5.  Ces  buts  sont  placés  aux  deux  bouU  d'une  r 
d'allée  très-unie,  rebordée  d'une  petite  berge  de  chaque  o 
terminée  à  chacune  de  ses  extrémités  par  un  peUl  fosse  i 
noyon .  Quand  on  joue,  si  quelque  joueur  ou  autre  arrètela  t 
lea)upse recommence.  Il  n'est  pas  permis  de  Uperdes  pieifc 
faire  rouler  sa  boule  plus  loin,  ni  de  la  pousser  en  ai 
façon  ,  sous  peine  de  perdre  la  partie.  Une  boule  qui  est  < 
dans  le  noyon  et  a  encore  assez  de  fort»  pour  revenir  a 
ne  compte  point.  Un  joueur  qui  joue  devant  son  tour  r 
mence ,  si  f  on  s'en  aperçoit.  Celui  qui  a  passé  sou  tour 
coup.  Il  est  libre  de  changer  de  rang  dans  la  pan 
is  Gu'il  n'y  ait  convention  contraire.  Qui  change  ôe 

un  a 

autr 

jouer  avec  ^boureil5adrësse  du  joueur  consiste  à  don»* 


son 
moins  qu 


BOULBDOGUB. 


(181  ) 


BOULET. 


loule  le  degré  de  force  nécessaire  pour  arriver  au  but.  Pour 
ela  il  fkit  qu'il  fasse  attention  à  sa  pesanteur,  et  qu'il  tourne 
Dojuurs  le  fort  vers  l'endroit  du  jeu  le  plus  raboteux ,  ce  qui 
ane  cependant  selon  la  disposition  du  terrain  et  la  qua- 
ité  de  la  boule.  —  Boule,  avoir  la  boule ,  c'est,  au  jeu  de  ce 
lom ,  avoir  droit  de  jouer  le  premier.  Ce  droit  s'acquiert  en 
ïtant  une  quille  vers  la  boule.  Celui  dont  la  ouille  est  restée  le 
>las  pr^  de  la  boule  joue  le  premier,  et  estait  avoir  la  boule. 
-  Boule,  au  jeu  de  mail,  est  une  pièce  de  buis  ou  d*autre 
lois  très-dur,  bien  tourné,  que  l'on  chasse  avec  la  masse  ou 
oail.  Ces  boules  doivent  être  d'un  poids  proportionné  à  celui  du 
aail ,  c'est-à--dire  environ  de  moitié.  Si  le  mail  dont  on  se 
ert  pèse  dix  Onces  ,  il  faut  que  la  boule  en  pèse  cinq,  et  ainsi 
es  autres.  Les  meilleures  de  ces  boules  viennent  des  pays  chauds. 
~  Boules  qui  ne  s'éventent  pas,  au  jeu  de  mail,  sont  des  boules 
ui  ne  sautent  point,  et  qui  ne  se  détournent  pas  de  leur  chemin 
aturel. 

BOULE  (André-Charles)  ,  né  à  Paris  en  1642,  fils  d'un 
béniste,  et  forcé  d'embrasser  la  profession  de  son  père,  apporta 
ans  son  art  tous  les  talents ,  on  peut  même  dire,  le  génie  qu'il 
rait  reçus  delà  nature.  Il  sut,  en  faisant  un  choix  de  différents 
ois  de  rinde  et  du  Brésil,  ou  en  combinant  le  cuivre  et  l'ivoire, 
niter  toutes  les  espèces  d'animaux,  de  fruits  et  de  fleurs.  Il  en 
imposa  môme  des  tableaux  d'histoire,  de  batailles,  de  chasses 
;  de  paysages.  On  admire  encore  aujourd'hui  ses  productions 
1  château  de  Versailles.  Louis  XIY  le  nomma  graveur  ordi- 
lire  du  sceau  et  lui  donna  un  logement  au  Louvre.  Le  brevet 
ni  lui  fut  délivré  le  qualifie  d'architecte,  peintre,  sculpteur  en 
osaïque ,  inventeur  de  chiffres ,  etc.  Boule  mourut  à  Paris  en 
1Ô2, 

BOULE  (Jean-Charles)  ,  prédicateur  du  roi ,  était  né  vers 
r20 ,  à  Cannes ,  petite  ville  ae  la  basse  Provence,  Il  professa 
abord  la  rhétorique  à  Villefranche ,  embrassa  la  vie  religieuse 
ins  l'ordre  des  oordeliers ,  et  fut  envoyé  par  ses  supérieurs  à 
îris  pour  y  terminer  ses  études  de  théologie.  Reçu  aocteur  en 
)rbonne  ,  il  prêcha  en  1759,  en  présence  de  l'académie  fran- 
ise  ,  le  Panégyrique  de  saint  Louis^  resté  inédit ,  mais  dont 
Année  liUéraire,  1760,  i,  201,  cite  d'assez  longs  extraite,  tout 
1  faisant  le  plus  grand  éloge  du  reste  de  ce  discours.  Il  avait 
*jà  prêché  l'Avent  à  Versailles,  lorsqu'il  fut  désigné  pour  y 
récher  le  carême,  en  1763.  Le  père  Boule  était  alors  gardien 
1  couvent  de  son  ordre  à  Lyon.  Plus  tard ,  il  se  fit  relever  de 
s  vœux  ,  vint  se  fixer  à  Pans ,  où  il  mourut,  sans  qu'on  ait  pu 
?oir  à  quelle  époque.  Il  est  dté  pour  ses  Panégyriques,  dont 
cun  pourtant  n'a  été  publié.  On  a  de  lui  :  V Histoire  abrégée 

la  vie,  des  vertus  et  du  culte  de  saint  Bonaventure,  Lyon, 
47,  avec  figures.-Cet  ouvrage,  exécuté  avec  le  plus  grand  luxe 
pographique  ,  est  d'ailleurs,  d'après  les  critiques  contempo- 
ins  ,  très-bien  fait  et  très-bien  écrit. 

BOULEAU,  s.  m.  (botan.),  genre  de  plan  tes  dont  les  espèces  por- 
it  des  chatons  composés  de  plusieurs  petites  feuilles  attachées 
m  axe  ou  poinçon  et  garnies  de  sommets  d'étaniines.  Cette 
Lir  est  stérile  ;  l'embryon  est  écailleux,  et  devient  dans  la  suite 
fruit  cylindrique  dans  lequel  il  y  a  des  semences  ailées  sous 
écailles  qui  sont  attachées  au  pomçon. 

bouleau  (betula),  genre  de  la  famille  des  amentacées , 
que  le  besoin  d'établir  des  divisions  a  fait  regarder  comme 
type  des  bétulacées.  Le  bouleau  est  un  arbre  indigène  des 
rties  septentrionales  de  l'Europe,  de  l'Asie  et  de  l'Amérique; 
croît  dans  les  sols  les  plus  maigres  et  les  plus  arides,  aussi 
n  que  dans  les  sols  gras  et  humides;  mais  dans  ces  der- 
rs  il  atteint  plus  de  quarante  pieds.  Nos  contrées  possèdent 
bouleau  blane,  qu'on  emploie  dans  le  charronnage  et  la  lon- 
lerie;  ses  jeunes  pousses  servent  à  faire  les  balais  appelés 
!ais  de  bouleau.  Aux  Etats-Unis  et  au  Canada ,  le  bouleau 
risier  est  recherché  pour  la  menuiserie,  et  le  bouleau  à  pa- 
T  peut  servir  à  faire  du  papier  avec  son  écorce.  —  Dans  le 
oenlandy  la  Laponie  et  le  Kamtschatka,  on  trouve  le  bouleau 
in  jet  le  bouleau  noir;  leur  écorce  extérieure  remplace  le 
pief  ;  l'ccorce  intérieure  couvre  les  cabanes  et  sert  à  faire 
i  pirogues;  on  en  fabrique  des  cordes,  des  filets,  des  espèces 
sandales,  des  vases.  Lorsque  l'écorce  contient  des  sucs  oemi- 
ineux,  on  la  brûle  en  guise  de  torches.  Elle  jouit  aussi  des 
>priêtés  du  tanin;  on  en  tire  une  huile  ou  goudron  auquel 
cuirs  de  Russie  doivent  leur  odeur  et  leur  bonne  qualité.  La 
re  du  bouleau  fournit  une  liqueur  très-airôée  des  habitants 

Nord.  A.  B.  de  B. 

BOULKDOOUR»  S.  m.  qui  est  une  altération  du  mot  anglais 
iUdog  ;  espèce  de  chien  dogue  dont  les  dents  sont  en  crochet. 
'.  Chien  et  Dogue). 


BOUL^E  ^teehnol.)^  s.  f.  résidu  de  suif  après  la  fonte;  — 
s.  m.  pi.  ratissures  des  caques  de  harengs. 

boclÉe  (Etienne-Lovis)  ,  né  à  Paris  le  12  février  1728, 
étudia  l'architecture  sous  les  premiers  maîtres  de  son  époque, 
qu'il  surpassa ,  en  frondant  le  mauvais  goût  du  temps  «  pour 
ressusciter  la  beauté  de  l'art  antique.  La  construction  de  l'hôtel 
de  Brunoy,  aux  Champs-Elysée ,  en  fixant  la  réputation  de 
l'auteur  fit  époque  dans  l'architecture  française ,  comme  étant 
le  premier  morceau  qui  ait  ramené  le  beau  style.  Boulée  a  cons- 
truit le  château  de  Tassé  à  Chaville,  celui  de  Chauvré  à  Mont- 
morency, celui  du  Péreux,  une  maison  à  Issy ,  l'hôtel  d'Evreux 
et  beaucoup  de  jolies  maisons  dans  laChaussée-d'Antin.  Boulée 
a  consacré  à  l'étude  sa  vie  entière,  et  a  laissé  de  nombreux  et 
magnifiques  projets  d'architecture.  On  y  trouve  toute  espèce  de 
monuments ,  de  plans  de  villes ,  de  temples ,  de  palais ,  de 
muséums,  de  cirques,  d'arcs  de  triomphe,  déportes  de  ville,  etc., 
un  projet  pour  achever  la  Madeleine ,  un  autre  pour  la  restau- 
ration du  château  de  Versailles  et  de  celui  de  Saint-Germain. 
Son  tombeau  de  Newton  a  fait  l'admiration  de  tous  les  hommes 
de  l'art.  Il  a  laissé  de  plus  des  manuscrits  précieux ,  restés  entre 
les  mains  de  M.  Bénard  ,  son  neveu,  et  l'un  de  ses  élèves. 
Boulée  était  architecte  du  roi ,  membre  de  l'académie  et  de 
l'Institut.  Il  est  mort  le  6  février  1799. 

BOCLEJOU  {pèche)  f  s.  m.  filet  dont  on  se  sert  dans  le  port  de 
Cette  pour  prendre  le  poisson ,  et  surtout  des  sardines.  On 
dit  aussi  bouldejou. 
BouLE!ir  (Anne  de)  (F.  Boleyn). 

BOULENGER  (Pierbe),  natif  de  Troyes  en  Champa^e,  fut 
un  des  savants  grammairiens  du  xvi'  siècle.  Il  enseigna  en 
France  les  langues  grecque  et  latine,  et  fut  nommé  parC^me  II 
professeur  de  théologie  à  l'université  de  Pise,  où  il  mourut  en 
1598.  On  a  de  lui  quelques  livres  de  grammaire ,  de  petits 
traités  de  piété  et  un  discours  latin  imprimé  en  1566,  in-8*'  ;  il 
a  laissé  en  manuscrit  une  histoire  de  France.  —  Boulenger 
(César),  son  fils,  né  en  1558,  de  l'ordre  des  jésuites,  ensei- 
gna à  Paris ,  à  Pise,  à  Toulouse,  et  eut  des  succès  comme  prédi- 
cateur. Il  mourut  à  Cahors  en  1628 ,  laissant  de  nombreux 
ouvrages ,  dont  les  principaux  sont  :  1°  De  spoliis  bellicis  ,  tro- 
phœis,  arcubus  triumphalibus,  etc.,  Paris,  i 601 ,  in-8«  ;  2*>  Eclo- 
gœ  ad  Arnobium  ,  Toulouse,  1612,  in-8°;  3«  Diatribœ  in  Ca- 
sauboni  exerdtationes  de  rébus  sacris,  Lyon,  1617,  in-fo1.; 
4°  De  insignibus  gentilitiis  ducum  Lotharingorum ,  1617 , 
in-4^;  5°  De  imperatore  et  imperio  romano,  magistratibus, 
officiis,  etc. ,  Lyon  j  1618  ,  in-fol.  ;  6*»  Opusculorum  systema, 
Lyon,  1621,  2  vol.  in-fol.  ;  1°  Hisloriarum  sui  temporis  libri 
XIII,  a6  anno  1560a(2  annum  1610,  Lyon ,  1619.  On  trouve  dans 
les  Antiquités  grecques  et  roma tnfi  de  Grœvi us  la  plupart  des 
traités  philologiques  de  Boulenger. 

BOULER ,  V.  n.  enfler  la  gorge ,  en  parlant  des  pigeons.  — 
Enfler,  en  parlant  du  pain.  —  Enfler  de  la  racine,  en  parlant  du 
grain  :  Le  grain  est  tout  boulé,  —  Bouler,  se  dit  aussi  de  cer- 
taines plantes  sur  les  racinesdesquellesil  se  forme  des  bulbes  dans 
leur  jeunesse. — Bouler,  en  term.  de  pêche,  sedii  encore  de  l'ac- 
tion débattre  avec  un  bouloir  les  herbiers  et  les  troncs  pour  forcer 
le  poisson  adonner  dans  les  filets.  En  ce  sens  il  est  actif. 

boulerot  noir  (gabio  niger)  (hist,  nat.)^  poisson  de 
mer  de  la  grandeur  du  doigt  ;  son  corps  est  rona  et  noir,  prin- 
cipalement sur  le  devant  ;  il  n'a  qu'une  nageoire  au-dessous 
des  ouïes ,  qui  ressemble  en  quelque  sorte  à  une  barbe  noire  ; 
c'est  pourquoi  Rondelet  présume  que  ce  poisson  est  celui  à  qui 
Athénée  a  donné  le  nom  de  bouc.  Leboulerot  not'rvit  sur  les  ri- 
vages. 

BOULES  (art  milil,)f  globes  de  plomb  qui  se  tiraient  avec 
la  fronde  et  l'arc. 

BOULES  {hist.  mod.).  On  appelle ,  dans  les  assemblées  politi- 
ques ou  législatives,  boules  blanches,  boules  noires,  boules 
rouges ,  certaines  boules  qui  servent  pour  indiquer  les  suffra- 
ges de  chaque  membre  de  ces  assemblées  ou  des  professeurs 
examinateurs  dans  les  facultés  des  sciences.  La  boule  blanche 
marque  l'approbation ,  et  la  boule  noire  marque  le  rejet,  dans 
les  assemblées  législatives.  Dans  les  facultés,  la  ooulebinnche  in- 
dique que  l'élèvea  bien  répondu  ;  la  rou^e,  qu'il  a  répondu  d'une 
manière  satisfaisante,  et  la  noire, qu'il  a  répondu  tout  à  fait 

mal. 

BOULESIE  (6ofan.),s.  f.  sorte  de  plantes  du  Mexique,  de  la 
famille  des  ombellifères. 

BOULET  (artill.).  C'est  un  globe  ou  projectile  sphérique ,  en 
fonte  de  fer,  dont  on  charge  les  canons.  Il  y  en  a  de  différents  ca- 
libres ,  de  diverses  formes ,  et  on  en  varie  l'emploi  suivant  les 
circonstances.  Dans  l'armée  de  terre,  on  emploie  des  boulets 
de  4,  8, 12, 16  et  24.  La  marine  se  sert  de  boulets  de  4,  6,  8, 


BOVIJEimJUUBI. 


(182) 


BOUI.ETAftBB. 


12, 18,  24  et  56,  suivant  ta  mndeordes  bâtiments  qu'elle  veut 
atteindre.  Quand  eJle  cherche  à  couper  les  mâts ,  les  cordages 
et  les  manœuvres  d*un  vaisseau ,  elle  joint  deux  boulets  pr 
une  barre  ou  chaîne  en  fer  ;  on  leur  donne  le  nom  de  boulets 
barrée  ou  rames.  On  se  sert  pour  la  défense  des  côtes  ou  pour 
détruire  les  revêtements  des  remparts  de  boulets  creux,  que 
Ton  nomme  aussi  obus  (  F.  ce  mol).  Si  Ton  veut  incendier  des 
édifices  ou  des  vaisseaux  ennemis,  on  fait  chaufier  les  boulets 
jusqu'au  rouge  clair,  et  ces  boulets  routes,  lancés  parle  canon, 
pénètrent  dans  les  charpentes  des  maisons  ou  dans  les  flancs 
des  vaisseaux  qtfils  embrasent  rapidement  *  si  on  ne  s>mpresse 
d'en  éteindre  le  feu.  C'est  en  1675 ,  au  siège  de  Straisund, 
qu'on  employa  pour  la  première  fois  en  Europe  le  tir  au  boulet 
rouge.  On  employait  autrefois  des  boulets  creux  et  doublés  en 
plomb,  qu'on  appelait  boulets  messagers,  pour  donner  des 
ordres  ou  des  nouvelles  dans  une  place  assiégée  ou  dans  un 
camp. 

BOULET  (gramm.).  On  dit  figurément  et  familièrement  : 
Tirer  à  boulets  rouges  sur  quelqu^uriy  pour  signifier,  en  dire 
les  choses  les  plus  offensantes ,  ou  le  tourmenter  par  des  rail- 
leries ,  par  des  cpigrammes. 

BOULET  {droit).  On  nomme  peine  du  boulet  une  punition 

Srononcée  contre  tout  soldat  ou  tout  officier  qui  a  commis  un 
es  délits  suivants  :  —  Désertion  à  l'étranger.  —  Désertion  à 
rintérieur ,  en  emportant  des  vêtements  ou  des  effets  apparte- 
nant à  des  camarades.  —  Désertions  répétées  à  l'intérieur. 
— •  Evasion  des  travaux  publics  après  une  condamnation  pour 
désertion  simple.  —  Cette  peine ,  instituée  par  l'arrétt  du  19 
veudémiaire  an  i^ii,  et  confirmée  par  l'ordonnance  du  21  (é- 
trier  1816 ,  a  pour  minimum  dix  ans  de  durée.  Les  condam- 
né§  au  boulet  sont  employés  dans  les  grandes  places  de  guerre 
à  des  travaux  spéciaux.  Ils  doivent  laisser  croître  leur  barbe  et 
couper  leurs  cheveux  et  leurs  moustaches  tous  les  huit  jours.  Us 
tratnentun  boulet  du  poidsde8,quiestatlachéà  une  chaîne  de  fer 
fixée  à  une  ceinture  et  qui  a  deux  mètres  et  demi  de  longueur.  — 
On  inflige  le  châtiment  du  double  boulet  à  quiconque  tente  de 
s'évader.  L'article  15  du  Code  pénal  prescrit  aussi  que  les 
condamnés  aux  travaux  forcés  traîneront  à  leurs  pieds  un 
boulet 

BOULET  (botan.).  On  appelle  ainsi  le  fruit  d'un  arbre  qui  ne 
croit  qu'à  la  Guyane. 

BOULET  {art  du  vétérin.).  On  appelle  ainsi  la  jointure  de  la 
iambe  du  cheval  au^essus  du  paturon.  C'est  toujours  au  bou- 
iet  que  se  font  les  entorses  ;  là  aussi ,  dans  sa  marche ,  l'animal 
se  blesse  souvent  avec  le  côté  do  l'un  de  ses  fers.  On  dit  d'un 
boulet  qui  est  enflé,  boulet  gorgé.  Etre  sur  les  boulets  ou 
être  boulHé  se  dit  d'un  cheval  dont  le  boulet  parait  avancer 
trop  en  avant,  parce  que  le  paturon  et  les  pieds  portent  en  ar- 
rière. C'est  un  signe  d'usure  et  de  grande  fatigue. 

BOULET  AN,  terme  de  rivière  dont  on  se  sert  dans  les  pavs 
d'amont  l'eau,  pour  exprimer  la  pièce  de  bois  qu'on  appelle 
courbe.  ^ 

BOULETTE  (^raifiifi.) ,  petite  boule  de  cire ,  de  papier,  de 
mie  de  pain,  etc.  Il  se  dit  particulièrement,  en  lerm.  de  pâtis- 
serie et  de  cuisine»  de  petites  boules  de  pâte  ou  de  chair  hachée. 
—  Boulette  se  dit,  figurément  et  familièrement,  d'une  pe- 
tite faute ,  petite  sottise  ,  légère  erreur,  bévue.  Vous  avez  [ait 
une  boulette.  Il  ne  fait  que  des  boulettes.  —  Boulette  se  dit 
encore  d'une  boule  de  viande  cuite  et  empoisonnée ,  pourdé- 
tniire  les  chiens  errants. 

BOULBUR,  s.  m.  {term.  de  pêche),  celui  qui  boule  dans  les 
trous  et  les  herbiers,  ou  qui  bat  l'eau  avec  une  bouille  pour 
en  faire  sortir  le  poisson.  Quelques-uns  écrivent  bouUeur. 

BOULEUTERIUM  (architect.).  Ce  mot,  qui  ne  s'est  pas  modi- 
fié en  passant  dans  les  langues  modernes ,  ne  trouve  pour  nous 
son  application  qu'en  remontant  fort  loin  dans  l'histoire.  C'é- 
tait le  nom  que  donnaient  les  Grecs  â  une  vaste  salle  où  s'as- 
semblaient les  jupes  particuliers  ou  municipaux  d'une  cité, 
pour  écouter  les  citoyens  et  prononcer  sur  leurs  différends.  C'é- 
tait à  proprement  parler  une  salle  d*audience ,  dont  une  extré- 
mité était  réservée  aux  majgistrats  et  le  reste  livré  à  la  libre 
entrée  du  peuple.  Les  dispositions  intérieures  se  trouvaient  ainsi 
à  peu  près  les  mêmes  que  celles  des  basiliques,  â  l'imiution  des- 
quelles furent  élevés  les  premiers  temples  chrétiens.  Il  parait 
même  que,  pour  éviter  d'encombrer  l'espace  par  des  colonnes 
on  des  supports,  on  parvint  à  jeter  d'un  mur  à  l'autre  des 
charpentes  combioéet  de  manière  à  résister  au  poids  de  la  toi- 
ture, quelle  que  fut  d'ailleurs  l'étenduede  la  portée.  Pline  rapporte 
qu'à  Cyzk)ueil  existait  un  6oii^leriii«ide  la  charpente  auquel 
on  pouvait  enlever  et  replacer  alternativemeot  toutes  les  pièces 
uoâ  effort  ei  sans  dangô*. 


BOULEUX  (art  vétér.\$.  m.  Il  8editd*un  dicvd  trapc, 
n'est  propre  qu'à  des  services  de  fatigue.  —  Figurémwt  n; 
milièrcment,  Cest  un  bon  boukux ,  c'est  un  homme  d'ami 
pacité  médiocre,  mais  qui  ne  laisse  pas  de  faire  son  (iH 
dans  l'occasion. 

BOULEVARD  ( quelques-uns  écrivent  boulevari).  Oi 
vient  de  l'allemand  bollwerk,  fortification,  rempart ,  et  dwij 
en  français  un  ouvrage  fait  avec  des  poutres  pour  en  montm 
solidité.*  Les  Anglais  disent  j^u/tr arfc,  et  les  Italiens  ft^ftiiri 
dans  le  même  sens.  Autrefois  boulevard  s'entendait  siinpIrH 
d'un  ouvrage  de  fortification  extérieure,  et  si^ifiail  ff  | 
garde,  ce  qui  couvre,  ce  qui  revêt  les  défenses  déjà  élever*  f^ 
la  sûreté  d'une  place.  C'est  la  fortification  avancée  qui  ;i 
téçe  celles  qui  sont  plus  près  de  la  ville ,  enfin  c'est  tout  1*  i 
rain  qu'occupe  un  bastion  on  une  courtine- Ces  sortes  (Hj 
tions  ou  boulevards  n'ont  guère  commencé  à  être  en  nsap".!: 
temps  de  François  I•^  vers  1520.  On  les  nonmiait  d'abtm^N 
levards .  et  on  les  faisait  très-çclits.  On  peut  dire  enctsm 
ces  boulevards  étaient  primitivement  des  endroits  à  ûcrcm 
tout  autour  de  l'enceinte  d'une  ville,  ou  un  peu  w 
dans  la  campagne,  selon  cette  maxime  essentielle  de  la  M 
cation,  Qu'il  ne  doity  avoir  aucune  partie  de  teneeinu  iT^ 
place  tfui  ne  soit  vue  de  tous  côtés  et  défendue  par  quel^ur  tt» 
Mais  si  le  mot  de  boulevard  tire  son  origine  de  ramoiifWVnin 
des  terres  pour  former  des  bastions,  il  n'est  plusero/)fc»<'<jii 
désigner  une  grande  avenue  d'arbres ,  tantôt  âràie ,  Uinté 
circulaire  ou  triangulaire  ,  placée  â  l'entour  d'BW  fille  snr  k 
terrain  qui  avait  été  élevé  primitivement  pow  «  «Wmw 
Aujourd'hui  cette  avenue  sert  de  promenade,  comn»  ^^^ 
dans  beaucoup  de  villes  de  France  ou  de  rétrançer,eUVpT** 
de  certains  châteaux  forts  qu'on  avait  autrefois  eminjnfr  : 
retranchements  pour  les  défendre  des  attaques  des  eoixu 
Plusieurs  villes  ont  conservé  le  nom  de  boulevard  à  dfs  tfml 
extérieurs  ou  au  dehors  d'une  ville ,  quoique  manquant  li'^ 
bres ,  et  qui  rappellent  plus  aisément  l'origine  d'une  ktv 
tion  avancée.  On  se  sert,  au  figuré,  du  mot  boulevard  pour  i 
gner  une  viUe  forte ,  placée  sur  la  frontière  d'un  royaunx',  U 
Etat  quelconque,  pour  arrêter  l'ennemi  dans  sa  roarrhr  l^ 
Metz  et  Strasbourg  sont  les  principaux  boulevards  df  FrR 

BOULEVABDS  BE  PABis.  Paris  a  d'antiques  iç\i^ 
somptueux  palais,  de  hautes  colonnes,  de  riches  n>uvf\ 
superbes  arcs  de  triomphe;  Paris  dans  son  immense  êtm: 
mille  édifice  qui  frappent  d'étonnement  l'étranger  qoi  ^  : 
rive;  mais  ce  qui  surprend,  ce  qui  charme  le  plus  le  >oifi 
qui  visite  la  capitale  de  la  France,  ce  qu'il  n'a  va  ni  à  Lv 
ni  à  Saint-Pétersbourg,  ni  à  Rome,  ni  à  Naples,  ni  à  SLj 
ni  à  Berlin,  ce  sont  les  Boulevards ,  ces  fîrandes  vdo* 
circule  avec  tant  d'animation  la  vie  de  Paris.  —  Là  m 
voyons  aujourd'hui  cette  large  voie  plantée  d'arbres  et  > 
d'élégantes  maisons  et  de  beaux  magasins,  là  où  s'éteml* 
nos  jours,  sous  l'ombrage  des  tilleuls  et  dos  ormeaux,  ^'^ 
toirs  d'asphalte  ou  de  granit,  là  s'élevaient  jadis  des  mur 
euceindre  la  ville,  et  devant  ces  murailles  et  ces  bast>  -^ 
larges  fossés  avaient  été  creusés;  mais  Paris,  en  grandi*-» 
brisé  sa  ceinture  de  pierre  et  a  franchi  ses  douves  :  ce  qiiJ 
été  limites,  se  trouve  aujourd'hui,  en  beaucoup  d^emlrvi^ 
clos  de  maisons,  et  ce  qui  avait  servi  à  la  défense  de  la  «i  ' 
est  livré  à  son  amour  du  plaisir. —  La  gaieté  parisirn*- 
étrangers  la  trouvent  sur  les  boulevards  plus  que  partie 
leurs.  Il  est  vrai  de  dire  qu'elle  s'y  montre  sans  conlrai:^ 
sans  gène  aucune:  là,  à  I  heure  où  finit  le  jour,  à  cd!  < 
blanche  lumière  du  ^z  commence  à  briller  dans  ses  urr 
verre,  vous  pouvez  voir  toute  une  population  qui  a  mal  «lu 
ruer  aux  portes  des  petits  théâtres  si  nombreux  dans  ce  ot' 
La  Gaieté,  les  Folies  dramatiques,  les  Funambules,  if»J 
Saqui,  le  Gymnase,  r Ambigu  comique,  le  théâtre  Sain 
toine  ouvrent  leurs  salles  à  tout  un  monde  au&i  * 
de  spectacles  que  de  pain.  —  El  pendant  que  de  lif* 
drames  qui  enseignent  aux  spectateurs  l'amour  de  l'iif' 
dance  et  de  l'égalité  sont  représentés  sur  les  planches  ^ 
rière  les  becs  de  gaz,  des  parades  se  jouent  en  plein  ^eni  ;. 
ou  devant  ces  acteurs  sans  théâtre,  des  cercles  «l  de^  zî 
se  forment  et  se  composent  de  ceux  qui  n'ont  pas  eu  u' 
payer  leur  entrée,  ou  qui  n'ont  pu  trouver  place  aux  pw 
et  aux  galeries  de  paradis,  tant  la  foule  se  hâte  de  vra 
cuper  les  banquettes  qui  lui  sont  réservées  chaque  soir  - 
escamoteurs,  des  chanteurs  et  des  charlatans  ont  auv*i 
les  boulevards,  qui  se  rapprochent  de  Templacennent  f^ 
cieone  Bastille  élevait  ses  tours  et  son  dor^on ,  et  où  T.- 
aujourd'hui  la  Cohnne  de  Juittei,  monumenC  oonsan* 
Français  tués  dans  les  rues  de  Paris  pendant  les  jowr**^ 


i 


BOOUY 


(IW) 


BOULBVKBMB. 


à7,  S8  d  39  juillêê  l8oa.  A  la  base  de  cette  colonne,  s«r- 
iHmtée  <f  un  génie  ailé,  ont  été  déposés,  en  1B40,  les  restes  des 
MMuroes  qui  ont  péri  en  combattant  dans  les  rangs  du  peuple. 
—  a  Paris,  dit  Dulaure,  est  environné  de  deux  boulevards 
ilaolés  d'arbres,  qui  s'unissent  en  quelques  parties,  notam- 
ment depuis  la  barrière  d'Italie  jusqu  à  la  barnère  d'Enfer.  On 
es  divise  en  boulevards  intérieur»  et  boulevard*  extérieure, 
>s  deux  boulevards  se  subdivisent  en  vingt-deux  autres  qui 
ml  chacun  leur  dénomination.  Ces  deux  boulevards  sont,  par 
e  cours  de  la  Seine,  divisés  en  deux  parties,  le  boulevard  du 
Hord  et  \e  boulevard  du  Midi,  Le  boulevard  intérieur  du  Nord, 
lomnié  grfind  boulevard^  fut  en  partie  plantt'  en  166B,  sur 
'en)placenient' des  fossés  creusés  en  1556.  Ce  boulevard  a 
1,400  toises  de  longueur.  »  —  Cette  longue  et  belle  allée,  qui 
'étend  de  la  colonne  de  Juillet  jusqu'au  monument  de  la  ^lade- 
sine,  prend  tour  à  tour  différents  noms  :  Boulevard  Bourdon, 
^e  Saint- Antoine,  des  Filles  du  Calvaire,  du  Temple^  Saint- 
fartin,  Saint- Denis,  Bonne^Nouvelle,  Poissonnière,  Monl^ 
lartre,  des  Italiens,  de  la  Paix  et  de  la  Madeleine, En i6l0, 
n  travailla  à  un  grand  mur  auprès  de  la  porte  Saint-Antoine 
li  le  mur  ni  la  porte  n'existent  aujourd'hui),  et  Ton  entreprit 
e  planter  ce  premier  boulevard  depuis  la  porte  Saint-Antoine 
isqu'au  couvent  des  Filles  du  Calvaire.  Cette  partie  fut  appelée 
'  Cours  et  revêtue  de  murs  dans  toute  sa  longueur  (600  toises). 
-Par  arrêt  du  7  juin  1670,  la  continuation  du  boulevard  fut 
itorisée  depuis  la  rue  du  Calvaire  jusjqu'à  la  porte  Saint-Mar- 
D.  £n  1671,  la  vieille  porte  Saint-Denis  fut  démolie  pour  faire 
ace  à  celle  que  nous  voyons  aujourd'hui.  —  Louis  XIII  et 
)uis  XIV  firent  beaucoup  travailler  à  orner,  à  planter  et  à 
ibarrasser  de  bulles  et  d'obstacles  celte  belle  promenade  des 
)ulevards.  Pour  continuer  les  projets  arrêtés,  on  avait  démoli 
incieiinc  porte  du  Temple,  lorsque  le  roi,  par  arrêt  de  son 
inseil  du  4  novembre  1684,  ordonna  qu'elle  serait  reconstruite 
I  delà  du  rempart,  et  par  un  autre  arrêt  du  7  avril  1685  fît 
ilevcr  les  terres,  aplanir  les  buttes,  et  continuer  et  planter  le 
mievard  jusqu'à  la  rue  Saint- Honoré.  Cette  nouvelle  enceinte 
î  la  partie  du  Nord  de  Paris  s'étendait  plus  avant  dans  les 
ubourgs  et  comprenait  un  espace  plus  vaste  que  l'enceinte 
acée  par  Barbier  en  1651.  Le  rempart  de  Louis  XIIÏ  s'élevait 
ins  le  quartier  Saint-Martin,  sur  l'emplacement  des  rues 
!eslai  et  Sainte-Apolline  ;  on  retendit  jusqu'au  point  où  est 
rjoord'hui  le  boulevard  Saint-Martin.  Ce  rempart  aboutissait 
a  rue  Montmartre,  entre  la  fontaine  de  cette  rue  et  la  rue  des 
ûneurs,  que  Dulaure  prétend  avoir  été  appelée  primitivement 
e  des  neufJeuœ.Lc  mur  du  rempart  de  Lonis  XIII  s'étendait 
suito  jusqu'à  la  rue  de  Richelieu,  près  de  l'endroit  où  vient  y 
»udr  la  nie  Fejdeau  ;  on  le  recula  de  70  toises,  jusqu'à 
»(iroil  du  boulevard  des  Italiens.  De  là  le  boulevard  se  pro- 
(gea  jusqu'à  l'entrée  de  la  rue  Royale,  où  se  voyait  alors  la 
$velle  porte  Saint-Honoré.  —  En  1704,  les  boulevards  du 
?d  étant  plantés  et  terminés  jusqu'à  la  rue  Saint-Honoré,  le 
par  arrêt  du  18  octobre,  ordonna  que  de  pareils  boulevards 
lient  faits  et  plantés  autour  de  la  partie  méridionale  de 
is  :  mais  cet  ordre  fut  exécuté  avec  lenteur,  et  les  boulevards 
ifs  ne  furent  achevés  qu'en  1761.  — Depuis  ce  temps,  que 
nbellissements,  que  de  nivellements  et  de  perfectionnements 
ortés  à  celle  partie  de  Paris  1...  partie,  je  le  répète,  la  plus 
ieuse  de  la  capitale.  Là,  dans  une  même  journée,  quelle 
e  d'études  pour  Tobservateur  !  Chaque  division  du  boulevard 
resque  son  peuple  différent.  Le  quartier  Saint-Antoine  a 
ié  de  sa  rudesse  et  n'a  pas  encore  donné  sa  démission.  En 
H  il  avait  ses  émeutes  et  ses  troubles;  en  1789,  en  1795,  il 
l  sa  terrible  renommée  ;  aujourd'hui  il  croise  les  bras  et  re- 
le.  — Le  boulevard  du  Temple  voit  venir  chaque  soir  à  son 
im  iure  eê  à  ses  concerts  la  tranquille  population  du  Ma- 
,  Le  mur  de  ce  jardin  k  été  pendant  deux  ans  tout  criblé 
i  mitraille  lancée  par  la  machine  infernale  de  Fieschi.  Sa 
nbre  était  en  fiAce,  à  l'endroit  le  plus  large  du  boulevard.— On 
plus  loin,  raspNect  change  encore,  et  le  quartierSaint-Martfn 
mcncc  ;  quartier  industriel  et  en  même  temps  amoureux 
»laisirs  :  là,  les  salles  de  spectacle  sont  presque  toujours 
petites  ;  là  le  commerce  des  billets  se  fait  par  une  foole  de 
^s  garçons  qui  espèrent  en  trichant  gagner  leur  entrée  dans 
jie.  — 'Se  cherchez  point  ici  cette  élégance  que  vous  trou- 
c  un  peu  plus  loin,  à  mesure  que  vous  approcherez  des 
cns,  du  passage  de  l'Opéra,  du  glacier  Tortoni,  du  café 
•ans,  de  la  me  de  la  Paix  et  de  l'église  de  la  Madeleine, 
î  comme  le  Parthénon;  vous  verrez  se  perdre  les  toilettes 
s  mœurs  vulgaires.  C'est  tout  un  autre  monde.  -*  Au  coin 
k  rue  TakboaC,  Ta^obige  tient  sa  petite  bourse.  C'est  là  une 
plus  grandes  fabnques  de  nouvelles  de  Paris  :  il  faut  bien 


en  inventer  quand  il  n'y  en  a  pas,  pour  faire  hausser  ou  baisser 
les  fonds.  — Tout  à  côte,  an  boulevard  de  Coblentx  ou  de  Gaiid 
(qnt  rappelle  par  ces  deux  noms  les  émigrations  de  1790  et 
de  1815),  beaucoup  de  femmes  vienn<yit  s'asseoir  à  la  tombée 
de  la  nuit  :  n'y  menez  ni  vos  sœurs  ni  vos  dlles.  —  L'année  a 
des  jours  où  la  longue  allée  des  boulevards  manque  d'étendae 
pour  le  déploiement  de  la  file  des  voilures  qui  viennent  s'y  mon- 
trer :  ce  sont  les  jours  de  Longchainps  el  du  carnaval.  C'est 
alors  la  fête  des  chevaux,  des  cochers,  des  grooms  et  des  éqai- 
pages,  et  les  Champs-Elysées  el  les  boulevards  sont  les  rendez- 
vous  de  la  Mode;  ou,  comme  on  dit  aujourd'hui,  de  la  haute 
fashion  :  les  (ion«  s'y  munirent  à  cheval  ;  et,  pour  que  dans  la 
suite  des  temps  les  lecteurs  de  l'Encyclopédie  comprennent  ce 
que  je  dis  ici,  il  faut  que  j'explique  ce  que,  en  l'an  de  grâce 
1841,  on  appelle  unlion;  c'est  un  jeune  homme  qui  se  met  bien, 
qui  fait  parler  de  lui  par  ses  succès,  ses  chevaux,  ses  maîtresses, 
sa  barbe  et  l'excellence  de  ses  cigares.  Les /ton«  aiment  beaucoup 
les  boulevards,  et  y  ont  établi  leur  jockey-club,  —  Le  plus  beau 
monument,  après  celui  de  la  Madeleine,  que  vous  voyez  en  par- 
courant la  longue  et  large  allée  des  boulevards,  est  la  porte  Saint- 
Martin,  arc  de  triomphe  élevé  à  Louis  leGrand.  —  La  révolution 
de  1789  avait  effacé  l'inscription  Ludovico  magno.  Napoléon 
l'a  fait  remettre.  Lui  était  assez  grand  pour  comprendre  et 
aimer  la  grandeur.  —  Si  vous  vous  levez  de  bonne  heure, 
rien  de  plus  agréable  qu'une  promenade  sur  les  boulevards  : 
alors  les  magasins  s'ouvrent,  leurs  devantures  s'arrosent  ;  les 
ouvriers,  assis  sur  les  bancs,  déjeunent  et  causent  entre  eux; 
les  chevaux,  les  voitures,  les  piétons  n'ont  point  encore  soulevé 
la  poussière  ;  les  bornes-fontaines  donnent  leurs  eaux,  et  le  soleil 
vous  arrive  à  travers  la  verdure  des  arbres.  —  Plus  tard,  dans 
l'après-midi,  de  deux  à  cinq  heures,  c'est  le  moment  des  vi- 
sites, le  moment  des  équipages.  Alors  se  montre  dans  tout  son 
éclat  le  luxe  des  voitures  armoriées,  des  chevaux,  des  gens,  la- 
quais, grooms  et  chasseurs  à  livrée  verte,  à  baudrier  portant  le 
couteau  de  chasse,  et  à  panache  de  plumes  de  coq  ondoyantes 
au  vent.  —  Le  soir,  c'est  le  soir  gu'il  faut  voir  les  boulevards. 
C'est  avec  la  nuit  ^ue  leur  magie  commence.  L'étranger  qui 
arrive  à  Paris,  et  qui  pour  la  première  fois  parcourt  cette  longue 
allée  illuminée  de  milliers  de  lanternes,  se  croit  au  milieu  d'une 
splendide  fête.. ..  Pour  quel  prince?  pour  quel  roi  si  magnifique 
illumination  ?  demande-t-il  à  celui  qui  le  conduit,  et  celui-ci 
lui  ré[k)nd  :  Nous  ne  fêtons  plus  si  splendidement  ni  les  rois 
ni  les  princes;  tootce  que  vous  voyez  là  c'est  pour  le  peuple, 
c'est  pour  nous,  et  ce  que  vous  croyez  une  fête  dnre  ici  toute 
l'année.  —  De  l'autre  côté  de  la  Seine,  les  boulevarrfs  ont  une 
tout  autre  physionomie:  ce  sont  bien  encore  de  belles  et  larges 
allées  ;  les  arbres  en  sont  même  plus  hauts  et  plus  taufTtis  que 
sur  les  boulevards  du  Nord  ;  mais  la  même  vie,  la  même  ani- 
mation ne  se  trouvent  plus  sous  leur  ombrage.  —  Paris  a  d'au- 
tres boulevards  encore  ;  ce  sont  ceux  que  Voh  appelle  boulevards 
extérieurs f  et  qui  sont  séparés  de  la  ville  par  le  mur  de  roctroi, 
ordonné  par  Louis  XVI,  le  13  janvier  1785.  Ce  mur,  qui  n'a 
pour  objet  que  les  intérêts  du  fisc,  fut  achevé  en  moins  de  sept 
années.  Le  fisc  ne  s'endorl  jamais  ;  aussi  pousse-t-il  activement 
les  travaux  qu'il  commence.  —  Ce  mur,  oui  ne  peut  servir  de 
défense  contre  un  ennemi  extérieur,  est  bordé  aans  toute  son 
étendue  (qui  est  de  plus  de  six  lieues)  par  deux  et  quatre  ran- 
gées d'artires  ;  soixante  barrières,  qui  ont  été  faites  pour  être 
monumentales,  le  coupent  de  distance  en  distance  ;  c'est  par 
ces  portes,  où  les  employés  du  fisc  veillent  jour  et  nuit,  que  se 
fait  l'approvisionnement  de  la  capitale.  La  fraude  trouve  bien 
quelques  moyens  d'entrer  :  la  fraude  est  adroite  et  a  bien  des 
ruses  !  —  Il  y  a  cinquante  ans  que  peu  de  maisons  s'élevaient 
de  l'autre  c6te de  ce  mur;  mais  la  grande  ville  a  débordé  cette 
digue,  et  maintenant  des  quartiers  populeux  ont  surgi  hors 
de  l'enceinte  tracée.  —  Ce  cercle  que  forme  une  ville  est  comme 
celui  que  fait  la  pierre  en  tombant  dans  l'eau,  il  va  toujours  en 
s'agrandissant  jusqu'à  ce  qu'il  se  perde.  —  Ainsi  Paris  voit  de 
siècle  en  siècle  reculer  ses  clôtures  :  on  dirait  un  géant  mal  à 
l'aise  dans  une  demeure  Irop  petite.  —  Au  moment  où  j'écris 
ces  lignes,  n'est-il  pas  arrête  qu'une  immense,  qu'une  gigan- 
tesque muraille ,  flanquée  de  bastions ,  bosselée  de  tours  et 
hénssée  de  canons,  doit  entourer  la  ville  de  Clovis,  de  Char  le- 
magne,  de  François  I*%  de  Louis  XIV  et  de  Napoléon  ?  Si 
ce  projet,  qui  va  bienlM.  être  une  loi,  se  réalise,  quel  boule- 
vard que  celui  qui  dominera  ces  fortifications  continues? 

ViCOMTB  WaLSH. 

BOULEVERSEMENT  (gtamm.),  s.  f.  renversement  qui  pro- 
duit on  grand  désordre.  Il  se  dit  figurément  en  parlant  d'un 
Etat,  des  afEsires  publiques  et  particulières, 

BOULSVEBSBR(fra«iiii.  )>  ▼•  a.  ruiner,  abattre,  renverser 


BOULIHB.  ( 

enlièrement.  Il  signifie  quelquefois  agiter,  troubler  avec  vio* 
lence.  Il  signifie  aussi  simplement  déranger,  mettre  sens  dessus 
dessous.  Il  se  dit  figurément,  au  sens  physique  et  au  sens  moral, 
d*un  grand  désordre,  d'une  confusion  extrême. 

BOCi^EVt'E  (A  LA  ou  a)  (gramm,),  locution  adverbiale  (  V. 
Boule). 

boul6ares(f.  bulgabes). 

boulgarie  (  f.  bulgarie). 

BOCLi ,  5.  m.  espèce  de  pot  dans  lequel  les  Siamois  préparent 
leur  thé. 

BOULl€,  s.  m.  On  nomme  boulic  de  plage  une  grande  pêche 
que  les  Espagnols  font  au  boulier.  Ils  y  emploient  quatre-vingts 
hommes,  et  ils  nomment  cette  pêche  cosle  real  de  peschera. 

BOtxiCHE,  s.  m.  [term,  de  marine),  grand  vase  de  terre  dont 
on  fait  usage  sur  les  vaisseaux. 

BOULifecHE,  s.  f.  grand  filet  (jueTon  nomme  aussi  irahine, 

3 ni  est  fort  en  usage  dans  la  Méditerranée  et  sur  toutes  les  côtes 
e  la  Provence. 

BOULIER  (  arehil  ),  s.  m.  pot  de  terre. 

BOVhiER  {  Urm.  dépêche),  s.  m.  espèce  de  filet  qu'on  tend 
aux  emtKiuchures  des  étangs  salés. 

BOULIEUX  {ttiœurs  et  usages) ,  nom  donné  à  quelques  habi- 
tants d*Annonai,  dans  le  haut  Vivarais,  parce  quHs  demeu- 
raient près  d'un  lieu  planté  de  bouleaux.  On  appelait  aussi  bou- 
lieux  ceux  qui  aimaient  beaucoup  la  bouillie,  ce  qu'on  attribue 
aux  Normands. 

BOCLIUNON ,  s.  m.  (  lerm,  dépêche),  sorte  de  filet  dont  les 
mailles  sont  étroites  et  serrées.  Plusieurs  écrivent  bouligou  et 
bouligon, 

BOULIMIE  (tiïeW.),  appétit  vorace.  Les  personnes  atteintes 
de  cette  aflection  sont  tourmentées  d'une  faim  insatiable;  plus 
elles  mangent,  plus  elles  \culent  manger.  Ce  symptôme  s'ob- 
serve dans  plusieurs  maladies,  en  particulier  dans  les  affections 
vermineuses,  et  surtout  dans  celles  qui  sont  produites  parla  pré- 
sence du  taenia.  Dans  certains  cas  cependant  le  désir  et  le  be- 
soin extrêmes  des  aliments  paraissent  dépendre  d'une  confor- 
mation particulière  de  l'estomac,  qui  digère  avec  une  extrême 
promptitude  les  substances  qui  y  sont  introduitesc 

BOULINE,  s.  f.  {marine).  C'est  une  corde  amarrée  vers  le  mi- 
lieu, de  chaque  côté,  d'une  voile  et  qui  sert  à  la  porter  de  biais 
pour  prendre  le  vent  de  côU;,  lorsque  le  vent  arrière  et  le  vent 
largue  manquent  pour  faire  la  roule  qu'on  se  propose.  Ces  bou- 
lines sont  des  cordes  simples,  qui  tiennent  chacune  à  deux  autres 
cordes  plus  courtes,  qu'on  nomme  pattes  de  bouline ,  et  celles- 
ci  tiennent  encore  a  de  plus  courtes  qui  sont  nommées  ansettes 
ou  lobes,  lesquelles  sont  épissées  à  la  relingue  de  la  voile.  Les 
boulines  servent  principalement  à  retirer  la  voile ,  et  empêcher 
quele>cnt,  lorsqu'on  le  prend  décote,  n'en  enfle  trop  le  fond, 
ce  qui  retarde  le  sillage  du  vaisseau  au  lieu  de  l'avancer.  Elles 
empêchent  aussi  que  le  vent  n'échappe  par  le  côté  quelles  reti- 
rent Presque  toutes  les  voiles  ont  des  boulines,  à  l'exception  de 
la  levadière  ou  voile  de  beaupré,  qui  n'a  ni  boulines  ni  dunets , 
les  écoutes  en  faisant  l'office.  --  Bouline  de  revers,  c'est  celle 
des  deux  boulines  qui  est  sous  le  vent,  et  qui  est  larguée.  Largue 
la  bouline  de  revers ,  terme  de  commandement  pour  lâcher  la 
bouline  qui  est  sous  le  vent(r.  }\E\ERS).—Haler  sur  les  bouli- 
nes, c'est-à-dire  tirer  et  bander  sur  les  boulines,  afin  que  le 
vent  donne  mieux  dans  la  voile  pour  courir  pr^  du  vent  (V. 
Haleb). — Avoir  les  boulines  halées,  c'est  les  avoir  roides,  afin 
de  bien  tenir  le  vent.  —  Vent  de  bouline,  c'est  un  vent  éloigné 
du  lieu  de  la  roule  de  cinq  aires  du  vent,  et  qui  par  sonbiaise- 
ment  fait  que  le  vaisseau  nenche  sur  le  côté.  Aussi  la  route  étant 
nord ,  le  nord-est,  quart  d'est  et  le  nord-ouest  quart  d'ouest  sont 
les  vents  de  bouline.  —  Aller  à  la  bouline,  c'est  se  servir  d'un 
▼ent  qui  semble  contraire  à  la  route,  et  le  prendre  de  biais  en 
mettant  les  voiles  de  côté  ;  c'est  ce  que  l'on  fait  par  le  moyen  des 
boulines.  On  va  aussi  vite  et  plus  vite  à  la  bouline  qu'en  faisant 
vent  arrière,  car  en  boulinant  on  porte  toutes  les  voiles,  ceqai 
ne  se  fait  pas  de  vent  arrière.  Quelque  fort  que  soit  le  vent,  on 
ne  laisse  pas  d'aller  à  la  bouline,  pourvu  qu'on  porte  moins 
devojles,  et  qu'il  n'y  ait  pas  un  orage  violent.  —  ^  /a  bouline , 
terme  de  commandement  pour  prendre  le  vent  de  côté.  —Aller 
à  la  groue  bouline ,  ovi  à  la  bouline  groue,  c'est  se  servir  d'un 
vent  compris  entre  le  vent  de  bouline  et  le  vent  largue ,  et  cet  air 
de  vent  doit  être  éloigné  de  la  route  par  six  à  sept  rumbs  de  vent 
ou  pointes  de  compas.  Ainsi ,  pour  aUer  à  la  grosse  bouline ,  il 
ne  faut  pas  serrer  le  vent  :  par  exemple,  si  la  route  était  nord, 
le  nord-est,  quart  d'est  serait  le  vent  de  bouline,  et  l'est  à  nord- 
^t  serait  le  vent  de  grosse  bouline.  —  Franche  bouline  c'est 
ûccr  le  vent  el  aller  au  plus  près.  —  Faire  courre  la  bouline 


184  )  BOULLEHIEB. 

c'est  un  châtiment  qu*on  inflige  sur  les  vaisseaux  pour  paoîi 


malfaiteurs,  et  pour  cet  effet  l'équipage  est  rangé  en  deux  tu 
de  l'avant  à  l'arrière  du  vaisseau ,  chacun  une  garcette  ou 
corde  à  la  main  j  et  le  coupable  étant  lié,  et  n'ayant  pour  «^ 
ment  qu'un  caleçon  mince,  suit  une  corde  et  passe  deux  oat 
fois  entre  ces  deux  baies  d'hommes ,  qui  donnent  un  coup  j  { 
que  fois  qu'il  passe. 

BOULINER  (marine),  v.  a.  baler  la  bouline,  les  boulioa 
signifie  aussi  aller  à  la  bouline,  navi^er  avec  un  veut  deb 
et  dans  ce  sens  il  est  neutre.— Figurcment  et  familièrenmii 
tMi  boulinant,  se  dit  d'un  homme  un  peu  lourd,  qui  \a  d'an 
pesant  et  un  peu  incertain,  penchant  du  côtéoùil  appoie.C 
phrase  est  peu  usitée. 

BOULINER  (oramm.  ),  v.  a.  voler  dans  un  camp.  —  Bon 
NEUR,  s.  m.  soldat  ou  autre  personne  (jui  vole  dans  un  m 
Ces  deux  mots  sont  populaires  et  peu  usités. 

BOULINGRIN  O'arc/.)-  Ce  mot  est  imité  deVanglais  :  botch 
green  {botêl,  boule,  green,  gazon),  sortes  de  gazons  unis  sur 
<]uels  on  joue  à  la  boule. — I^  boulingrins,  dont  l'emploi  dju 
jardinage  est  venu  de  l'Angleterre,  se  composent  deporliofb 
terres  légèrement  inclinées  el  entourées  de  bordures  en  giaii 
la  profondeur  des  grands  est  ordinairement  de  deux  jms, 
d'un  pied  et  demi  pour  les  petits  ;  la  longueur  des  talus  wrie  i 
six  à  neuf  pieds.  —  Les  boulingrins  simples  sont  niûamiici 
formés  du  gazon  le  plus  fin  et  le  plus  velouté  posâhk;i(fbmi 
lingrins  composés  sont  coupés  de  petits  sentiers  s»bks  de  dirpr 
ses  couleurs,  ou  entremêlés  de  plates-bandes  de  fleurs  H  é 
compartiments  d'arbrisseaux.  Ce  décor  des  jardins  et  des  pAtu 
fort  en  vogue  autrefois,  est  passé  de  mode  aujoarà*\k^. 

BOULINGUE  (mar,),  s.  f.  petite  voile  placée  au  baol  du  ^ 
Quelques-uns  écrivent  bouleingue, 

BOULINIER  (marine).  Vaisseau  qui  est  6oh  6(Hi/iiii>r ,  ».# 
vais  6oti/irti>r,  c'est-à-dire  qui  va  bien  ou  'mal  lorsque  les  ti^ 
lines  sont  halées. 

BOULINS,  piècesdc  bois  scellées  horizontalement  par  on  )«« 
dans  la  muraille,  attachées  de  l'autre  avec  des  cordes  à  de  :»i 
vclles  pièces  de  bois  mises  à  plomb,  sur  lesquelles  ondbpuv  i 

Î)lanches  pour  échafauder  une  face  de  bâtiment.  Lorsdelmri 
èvement ,  ces  pièces  de  bois  laissent  dans  le  mur  des  ucu^j 
l'on  appelle  trous  de  boulins.  —  Boulins.  On  oomme  aimi. 
langue  d'économie  domesliaue ,  les  petites  cases  ou  niches  p 
quées  sur  les  parois  d'un  colombier,  et  dans  lesquelles  on  m 
les  nids  de  pigeons. 

BOULIR,  pour  BOUILLIR (/it«(.) ,  sorte  de  supplice  jol*> 
en  usage  (F.  Supplice). 

BOULJANE,  BULJANUS,  idole  adorée  chez  les  >'ar. 
(département  de  la  Loire-Inférieure)  etprobablenoent  da(^ 
morique  tout  entière,  dont  les  habitants  allaient  trois  U 
an  à  Nannètes  (Nantes),  pour  rendre  hommage  au  dieu.  0 
se  maintint  dans  les  Gaules  jusqu'à  Constantin  ,  qui  fil  tH 
le  temple  et  l'idole.  Les  modernes  ont  décomposé  le  nom  C 
janus  en  Baal  et  Janus. 

BOULLANGER  (ANDRÉ),  natif  de  Paris,  exerça  pendi''. 
quante-cinq  ans  le  ministère  de  la  prédication  dans  le^  y4 
pales  chaires  du  royaume,  et  mourut  à  Paris  le  :21  if  À 
bre  1657.  Il  est  surtout  connu  sous  le  nom  de  petit  père  U 
auquel  on  a  attribué  une  foule  de  plaisanteries  qui  aur^irti 
convenir  dans  la  conversation',  mais  qui  auraient  été  dë^^ 
dans  un  sermon  ;  c'est  mal  à  propos  qu'on  lui  a  prêté  uiv  ^ 
de  contes  ridicules.  D*un  naturel  naïf,  il  s'efibrçait  de  fair^ 
tir  la  vérité  au  peu|)le  par  les  choses  les  plus  sensibles,  crc-' 
diminuait  pas  l'intérêt  de  ses  sermons.  La  reine  mère,  k  r 
Coudé  venaient  avec  plaisir  l'entendre  prêcher,  et  ne  coan 
rent  pas  peu  à  le  mettre  en  vogue.  On  n'a  de  hiW]ue  l'Offl 
funèbre  de  Marie  de  Lorraine,  abbesse  de  Chelles.  Di^e^ 
vrages  de  lujl  et  plusieurs  de  ses  Sermons  étaient  conscr^ 
manuscrit  dans  le  couvent  de  la  reine  Marguerite»  au  U-ii 
Saint-Germain. 

.      BOULLAYE  (DB  LA)  (F.  BOUZ  (Le)  DE  LA  BOULLA\i 

BOULLEMER  (LouiS  DE),  seigneur  de  Téville»  néâAti 
le  5  septembre  1727,  mourut  dans  la  même  ville  lieuii 
général,  le  l^"'  juillet  1783.  Il  a  laissé  un  Traité  9ur  In 
Alencon,  Malassis  jeune ,  1773 ,  in~8®;  et  un  manuscnt^ 
même  matière. 

BOULLEMIER  (  CHARLES),  né  à  Dijon  le  il  novembft  ■ 
s'enrôla  au  sortir  du  collège ,  et  fit  la  campagne  de  17  H.  1^ 
tour  dans  ses  foyers,  il  obtint  la  place  de  mbliothécairt  à» 
ville  natale»  et,  content  d'un  revenu  modique ,  il  se  \Â\r* 
ardeur  â  son  goût  pour  les  recherches  historiques.  Oatit  iV^ 
breuses  dissertations  sur  plusieurs  points  iroporiaats  d<r  •' 


BOVI^LIBR, 


(186) 


BOULLONGNE. 


toire  de  Bourgogne  et  de  celle  de  Dijoo,  il  a  laissé  plusieurs  au- 
tres ouvrages  :  i^'un  Mémoire  sur  la  vie  ei  les  ouvrages  d'Etienne 
Tabouret  et  des  Accords;  2*»  un  autre ,  sur  Jean  des  Degrés , 
krivain  désormais  du  XW  siècle;  o'' des  Notices  sur  Hugues 
Aubriot ,  le  chancelier  de  Bourgogne ,  Rollin  et  Ollivier  de  la 
Marche.  Il  a  écrit  des  Remarques  critiques  dans  le  Magasin 
encyclopédique ,  et  travaillé  à  la  nouvelle  édition  de  la  Biolio- 
\hèque  historique  de  France^  dont  il  avail  fourni  le  projet.  Boul- 
leroierest  morl  à  Dijon  le  il  avril  180S. 

BOULLENGERDE  RIVERY  (ClaLDE-FrAIXÇOIS-FÉLIX),  né 

i  Amiens  le  12  juillet  1725,  exerça  pendant  quelque  temps  la 
profession  d'avocat  à  Paris,  fut  nommé  lieutenant  particulier  au 
liailliage  de  sa  ville  natale,  et  mourut  membre  de  racadémie,  le 
24  décembre  1758.  On  a  de  lui  :  Apologie  de  V Esprit  des  lois, 
I75l,in-12;  2«Fa6/e«  et  Contes,  1754,  in-i2;  Lettres  d^une 
^ctété,  ou  Remarques  sur  quelques  ouvrages  nouveaux,  1751, 
n-12  ;  à?  Momus  philosophe ,  comédie  en  un  acte  et  en  vers , 
750,  iii-12;  5^  Recherches  historiques  et  critiques  sur  quelques 
inciens  spectacles,  et  particulièrement  sur  les  mimes  et  panto- 
nimes ,  1751  ;  6°  Traité  de  la  cause  et  des  phénomènes  de  lé- 
cctricité,  1750.  2  vol.  in-8*»;  7<>  Daphnis  et  Amalthée,  Amiens, 
753. 

BouLLENOis  (Louis),  jurisconsul le,  né  à  Paris  en  seplem- 
ire  1680,  fît  d*exoel lentes  études  au  collège  de  Louis-le-Grand, 
ntra  quelque  temps  au  séminaire  de  Saint^Magloire ,  et  étudia 
nsulte  le  droit  et  fut  reçu  avocat  au  parlement.  Sa  carrière  d  V 
ocat  dura  soixante  ans;  il  s'y  distingua  par  ses  talents,  la  sini- 
licité  de  sa  vie,  son  désintéressement  et  ses  vertus.  Bon  citoyen, 
on  époux  et  bon  père,  il  mourut  à  Paris  en  décembre  1762. 
>n  a  de  lui  :  l**  Questions  sur  les  démissions  de  biens,  Paris, 
727  ,  in-8°  et  in-12  ;  2«  Dissertations  sur  les  questions  qui 
aissent  de  la  contrariété  des  lois  et  des  coutumes ,  ibid.  1752, 
i-4«;  ^''Traité  de  la  personnalité  et  de  la  réalité  des  lois,  cou- 
mes  ou  statuts,  ibid.  1766,  2  vol.  in-4°.  C'est  une  nouvelle 
lition  de  l'ouvragée  précédent,  entièrement  refondu  ,  et  à  la- 
aelle  l'auteur  avait  travaillé  pendant  trente  ans.  Boullenois 
cprimait  dès  cette  époque  le  vœu  gu'une  loi  uniforme  vint 
>nner  à  tous  les  Français  la  même  existence  civile. 

BOULLEUR  (F.  BOULEUR). 

BOCLLiAU  et  non  bouillaud  (  Ismael  ) ,  né  à  Loudun  le 
«  septembre  1605 ,  fut  attaché  à  la  cour  du  roi  Casimir,  et 
)yagea  comme  agent  de  ce  prince  en  Italie,  en  Allemagne,  en 
>logne  et  dans  l'Orient.  Il  consacra  sa  vie  à  l'étude  de  l'his- 
ire  sacrée  et  profane,  de  la  théologie ,  des  mathématiques  et 
rticuliérement  de  l'astronomie,  dont  il  perfectionna  les  moyens 
investigation.  Les  ouvrages  de  Boulliau  sont  :  1<>  De  natura 
cis,  1658,  în-8°  ;  2*»  Philolaus,  seu  De  vero  systemate  mundi, 
Z9,  in-4*'  ;  Thieonis  Smyrnœi  mathematica ,  1644  ,  in-4°, 
se  et  latin  ;  à*^Astronomia  philolaica,  1645,  in-fol.  ;  5**  Astro- 
miœ  philolaicœ  fundamenta  explicata ,  1657 ,  in  -  4^  ;  6°  De 
eis  spifulibus  demonstrationes ,  1657,  in-4*>;  7**  Adaslro- 
mos  moniia  duo,  1667  ;  ^Ptolomœi  tractatus  dejudieandi 
ullate  et  animi  principatu  ,  1667,  in-4*»  ;  9"  Manilii  astro- 
m'cofi,  1655,  in-4*»;  10°  Dialriba  de  S,  Benigno ,  1657, 
4**,  et  dans  le  quatrième  volume  des  Mémoires  de  Desmolels  ; 
*  Opus  novum  ad  arilhmeticam  infini torum,  1682,  in-fol.  ; 
'  Pro  eeclesiis  lusitaneis  ad  clerum  galHcanum  libri  duo, 
lisserlatio  de  populis  fundis  argiropolis ,  Strasbourg ,  1656, 
•8''  :  le  traité  De  populis  fundis  a  été  réimprimé  à  Dijon  en 
»,  in-8*>  ;  13**  l'édition  grecque  et  latine,  avec  des  notes,  de 
isloire  byzantine  de  Ducas,  1643,  in-foK;  14*  Catalogus 
Uoihecœ  liihuanm,  1679, 2  vol.  in-8*';  15<>  V  Eloge  de  Jacques 
puy,  dans  les  Acta  litteraria  de  Struvius  ;  16*^  deux  Lettres 
ta  morl  de  Gassendi ,  imprimées  dans  un  recueil  intitulé  : 
4US  fnoriuaiis.  Le  père  Nicéron  et  le  Journal  des  savants 
mt  qu'il  avait  sur  la  pâque  des  Juifs  un  ouvrage  qui  n'a 
Dt  été  imprinné.  On  trouve  dans  le  soixante-^x-septième  vo- 
ie des  manuscrits  de  Dupuy  des  Observations  de  Boulliau 
le  temps  de  la  mort  du  roi  Dagobert ,  ses  deux  Discours  , 
I  sur  la  réformation  des  quatre  ordres  mendiants  et  la  ré^ 
\tion  de  leurs  couvents  à  un  certain  nombre  ;  et  l'autre,  sur 
nécessiié  de  conserver  les  biens  que  possède  l'Eglise  pour 
intenir  la  religion  catholique,  sont  également  demeurés  ma- 
mts. 

kOULLIER  (F.  BOCLIER  ). 

(OULLIER  (Da  vii>-R£Naud),  Originaire  d'Auversue,  naquit 
parents  protestants,  à  Utrecht,  le  24  mars  1699.  Il  fut  roinis- 
dn  bord  de  Téglise  d'Amsterdam,  puis  de  celle  de  Londres, 
'éleva  partout  contre  les  doctrines  nouvelles,  tout  en  se  fai- 
i  aimer  pour  la  douceur  de  ses  mœurs.  Il  mourut  dans  cette 
Bière  Tille»  le  25  décembre  1759.  Il  a  laissé  :  lo  Essai  phHo-- 

IV. 


sophique  sur  F  âme  des  bétes ,  Amsterdam,  1737, 2  vol.  iu-12  ; 
2°  Lettres  sur  les  vrais  principes  de  la  religion  ,  où  l'on  exa^ 
mine  le  livre  de  la  Religion  essentielle  à  l'homme,  1741,  2  vol. 
in-12;  3°  Recueil  de  sermons,  1748,  in-8<>;  4°  Court  Examen 
delà  thèse  de  f  abbé  de  Prades,  etexamen  de  son  apologie,  1753, 
in-12  ;  5"  Lettres  critiques  sur  les  Lettres  philosophiques  de 
Voltaire,  1754, in-12;  6"  Observa tiones mi scellanefiB  inlibmm 
Jobi,  Amsterdam,  1758,  in-S**;  7*»  Pièces  philosophiques  et  lit- 
téraires, 1150,  2  vol.  in-12.  Il  a  traduit  de  l'anglais  un  traité  de 
Berkeley,  et  publié  quelques  ouvrages  encore  moins  connus  que 
ceux-ci.  —  Son  flis,  mort  à  la  Haye  en  1797,  prédicateur  fran- 
çais dans  les  deux  villes  où  son  père  avait  exerce  le  même  minis- 
tère, a  laissé  un  petit  volume  sur  V Eloquence  extérieure  et  quel- 
ques Sermons. 

BOULLiETTE,  grammairien,  né  en  Bourgogne  vers  1720,  em- 
brassa l'état  ecclésiastique,  et  fut  pourvu  d'un  canonicat  au  cha- 
pitre d'Auxerre.  S'étant  occupé  cies  moyens  de  iixer  la  pronon- 
ciation de  la  langue  française,  si  différente  de  province  à  province, 
et  même  de  ville  en  ville,  il  envoya  son  travail  à  l'académie 
française  ,  qui  lui  adressa  des  remerctmenls  très-flatteurs. 
Après  cet  encouragement,  l'abbé  Boulliette  revit  son  ouvrage,  et 
en  publia  une  seconde  édition  :  Traité  des  sons  de  la  langue 
française  et  des  caractères  qui  les  représentent ,  suivi  d  un 
Traité  de  la  manière  d'enseigner  à  lire  et  du  Syllabaire  fran^ 
çais,  — Barbier,  dans  le  Dictionnaire  des  anonymes,  attribue  à 
Tabbé  Boulliette  :  Eclaircissement  pacifique  sur  l'essence  du 
sacrifice  de  Jésus-Christ,  Paris,  1779,  in-12.  On  ignore  la  date 
de  sa  mort. 

BOULLIKAI,  dieu  khamtchadale,  mieux  Billoukai  ,  Bil- 

LOUTCBET  ou  PiLIATCflOUTCfll  (F-  Ce  mot). 

BorLLiOT  (Jean-Baptiste-Joseph)  ,  né  à  Phîlippeville  le 
3  mars  1750,  entra  dans  l'ordre* des  prémontrés  à  l'abbaye  de 
Valdieu,  se  fît  ordonner  prêtre  à  Paris,  et  enseigna  la  théologie 
pendant  quelques  années.  Ayant  prêté  serment  à  la  constitu- 
tion civile  du  clereé,  il  fut  nommé  vicaire  épiscopal  par  l'évê- 
que  de  Paris,  qu'il  accompai^na  lorsque  celui-ci  se  rendit  à  la 
convention  pour  déclarer  qu'il  renonçait  aux  fonctions  ecclésias- 
tiques, ce  qui  ne  l'empêcha  pas  d'accepter  la  cure  des  Muraux 
en  1811,  et  la  place  d'aumônier  des  Orphelins  de  la  Légion 
d'honneur  en  1822.  Il  quitta  cette  dernière  place  pour  la  cure 
du  Mesnil.  Il  est  mort  à  Saint-Germain,  le  30  août  1853.  On  a 
de  lui  :  une  Biographie  ardennoise,  Paris,  1830, 2  vol.  in-8°. 
Il  avait  aussi  commencé  une  Histoire  de  l'académie  protestante 
de  Sedan,  mais  il  n'en  a  publié  que  des  fragments. 

BOULLONGNE  (Louis),  né  en  1609,  mort  en  1674,  descen- 
dait xl'une  famille  considérée  de  Picardie.  Ses  talents  lui  valu- 
rent le  titre  de  peintre  du  roi  et  de  professeur  à  l'académie.  Il 
s'est  acquis  une  réputation  durable  par  les  trois  l)eaux  tableaux 
que  l'on  voit  dans  l'église  Notre-Dame  de  Paris ,  et  où  l'on  re- 
marque la  manière  grandiose  de  l'école  italienne,  ainsi  que  par 
son  plafond  dans  le  bâtiment  du  trésorier  de  la  fabrique.  Il  a 
gravé  les  trois  tableaux  dont  nous  venons  de  parler ,  ainsi  que 
plusieurs  autres.  —  Boullongne  (Bon),  né  a  Paris  en  1647 , 
mort  en  1717,  fils  du  précédent,  se  forma  sous  son  père,  et, 
protégé  parCk)lbert,  voyagea  ensuite  en  Italie.  Pendant  un  sé- 
jour de  cinq  ans  à  Borne  il  étudia  les  meilleurs  maîtres ,  et, 
lors  de  son  retour  par  la  Lombardie,  il  choisit  pour  ses  modèles 
de  pn^ilection  le  Guide  et  le  Dominiquin.  Revenu  à  Paris  en 
1677,  l'académie  de  peinture  l'admit  dans  son  sein,  et  plus  tard 
il,y  devint  professeur.  Par  son  caractère  souple  et  complaisant, 
il  gagna  les  bonnes  grâces  de  Lebrun,  qui  le  prit  pour  collabora- 
teur dans  ses  travaux  de  l'escalier  de  Versailles.  En  1702,  il  fut 
chargé  de  peindre  la  chapelle  de  Saint-Jérôme  ;  dans  ces  ta- 
bleaux à  fresque,  où  il  put  se  livrer  sans  contrainte  a  so^ 
propre  génie,  ses  talents  se  déplovèrent  en  grandes  composi- 
tions. &s  travaux  et  ceux  de  la  chapelle  de  Saint- Ambroise 
consolidèrent  sa  réputation.  Comme  il  savait  se  conformer  au 
goût  de  son  siècle,  il  ne  pouvait  manquer  de  commandes  ;  mais 
la  multiplicité  de  ses  occupations  nuisit  à  son  talent,  car  il  s'ha- 
bitua à  une  manière  légère ,  et  devint  même  maniéré.  Ses  ta- 
bleaux de  grande  dimension  ornent  le  château  de  Versailles, 
Trianon  et  la  Ménagerie.  Dans  ses  premiers  ouvrages,  son  des- 
sin est  bon ,  sa  composition  d'une  ordonnance  6)mplète ,  son 
coloris  digne  d'un  maître ,  aussi  bien  que  ses  fîçures  dans  les 
tableaux  d'histoire  ;  sa  lumière  est  sagement  distnbuée,  les  par- 
ties sont  grandes  et  les  ombres  vigoureuses.  A  ces  avanta^  il 
joignit  encore  le  talent  particulier  d'imiter  de  manière  a  s'y 
tromper  le  faire  d'autres  oiaftres.  Il  a  ffravé  lui-même  avec  gé- 
nie diverses  feuilles.  —  Boullongne  (Geneviève  et  Madeleine}, 
scBurs  de  Bon  ;  la  première,  née  en  1645  ,  mourut  en  1708;  la 
seconde ,  née  en  1646,  mourut  en  1710.  Toutes  deux  se  distin- 

24 


•OCLOABie. 


(  «86  ) 


mmshmQm, 


maèmti  â»n%  la  pnntan*,  et  fonml  r<*çac*  en  1665  k  racaitémîe. 
OaliT  I»  tahlraui  «rhistoire»  où  Hles  montrèrent  beaucoap  de 
teleni,  €\\o%  peignirent  auf^si  des  fleurs  et  des  fruits,  et  p\écatè- 
fwil  atec  leur  p^re  des  d(V;oni(ions  pleine»  de  gortt.  —  BouL- 
lj(rrGpiB(Lonis),  le  pins  jeune  frère  de  Bon,  né  à  Paris  en  1654, 
St  des  pmgrès  si  rapides ,  (tue  dès  Page  de  dix-^uit  ans  il  rem- 
porta le  grand  prix  k  l'aranèmie  de  peinture,  ce  qui  lui  valut 
raTantage  de  tciyager  à  Rome  aux  frais  du  roi.  Non-sculenienl 
il  y  étudia  avec  zèle  les  tableaux  île  Raplia^l ,  mais  il  y  copia 
encore,  dans  les  dimensions  des  originaux,  l'Ecole  d'Athènes  et 
bi  Cène.  (>«  copies  furent  envoyées  à  Paris,  |)our  servir  de  mo- 
dèles de  tapisseries.  Après  une  nt)senco  de  cinq  ans,  >l  après 
«voir  visité  les  autres  miles  d'Italie,  il  revint  A  Paris,  où  ses  ta- 
bleaux furent  applaudis,  et  où  il  devint  mend)re  de  l'académie 
royale.  Il  vécut  dans  la  plus  grande  union  avec  son  frère;  ils 
n'avaient  qu'une  même  volonté,  et,  tout  en  cherchant  à  se  sur- 
passer l'un  l'autre,  il  n'y  avait  entre  eux  nulle  jalousie  mes- 
quine; leur  afl'crtiim  allait  si  loin  ,  qu'ils  partageaient  tout  en 
commun ,  et  que ,  dans  les  cas  douteux ,  ils  s'en  remettaient  à 
lenr  conscience  pour  diVider.  ('elte  tendre  union  dura  jusqu'au 
moment  où  son  frèrvse  maria.  Louis  montra  la  môme  doueeur 
envers  ses  élèves,  et  sut  se  faire  généralement  aimer.  Deux  ta- 
bleaux qu'il  exécuta  en  1086  et  t0î»3,  pour  l'église  Notre-Dame 
de  Paris,  consolidèrent  sa  réputation  au  point  qu'il  fut  accablé 
de  commandes.  Au  premier  rang  de  ses  productions,  il  faut  pla- 
err  les  .4x  tableaux  à  firesaue  tirés  de  la  vie  de  saint  Augustin, 

3u'il  peignit  pour  la  chaiielle  du  même  nom  ;  ce  sont  des  cbefs- 
'œuvre,  sous  le  rapport  de  la  simplicité  de  l'ordonnance  comme 
tous  celui  lie  l'exécution  technique. — I^ouis  BouUongne  fut  choisi 
pour  diriger  la  décoration  des  châteaux  royaux ,  et  lorsqu'en 
1731  l'académie  l'eut  nommé  son  directeur  le  roi  lui  donna 
près  de  lui  un  logement  et  une  pension,  en  I7"22  Tordre  de 
Saint-Michel^  en  1735  «les  lettres  de  noblesse  et  le  titre  de  pein- 
tre du  roi.  Il  mourut  en  1755. 
Bori.!iiiRR(F.  Dksboi:lmibb8). 

»ouuMi?iK-8CH-WBR(«/é'og.,  kisi,).  Le  paysde  Boulogne,  on 
Bouienoii,  comprenait  une  nor/ie  decelui  fies  anciens  Morini,  et 
•'étendait  le  long  de  la  mer,  depuis  la  Louche  jusqu'aux  frontières 
lie  la  Flandre,  du  midi  au  noni,  pendant  l'espace  <le  douze  lieues. 
Il  en  avait  environ  huit  dans  sa  plus  grande  largeur.  Avant 
I7WW,  il  compfKsaît  un  gouvernement  particulier;  anciennement 
il  faisait  partie  de  la  Flandre.  Au  \*  siècle,  il  échut  à  la  maison 
des  comtes  dePonthieii,  et  eut  des  comtes  particuliers.  Après 
■voir  successiv  ^nent  passé  dans  les  mais4ms  de  Blois,  de  Flan- 
dre, de  Dammarti'i,  etc. ,  il  entra  dans  celles  d'Ativerpie  et  de 
la  Tour,  l/iuis  XI  le  réunit  à  la  couronne  en  1747,  par  rechange 
qu'il  lit  avec  celle  dernière  maison,  du  comté  de  Laura^ais  con- 
tre ce  comté,  qui  relevait  en  plein  tlef  de  «-elui  d'Artois.  On  di- 
visait le  Boulenois  on  haut  et  bas.  Cojui-ci ,  qui  comprenait  le 
oointé  de  (ruines,  en  a  été  longtemps  «éparé  et  a  été  au  pouvoir 
des  Anglais  depuis  1  H7  jusqu'en  ir>58.  A  cette  dernière  éfm- 
qne,  il  nil  repris  sur  eux;  de  là  vient  qu'on  le  nommait  le  pays 
TfCfmquis.  Kn  1 178,  I^)uis  XI  avait  rendu  le  comté  de  Boulogne 
fondateur  de  l'église  Xotr«*-Dame  de  celle  ville.  —  Bol  logxb- 
sifR-MRR.  capitale  de  l'ancien  comté  de  ce  nom  ,  est  aujour- 
d'hui h*  sii'ge  d'une  sous- préfecture  du  département  du  Pas-de- 
Calais  ;  elle  est  située  sur  la  Manche,  à  l'embouchure  de  la  Liane. 
C'est  le  OeMùriacum  navair  ou  Vlcrins  porltM,  d'où  César  s'em- 
barqua pour  les  Iles  Britanniques.  On  y  voit  les  ruines  d'une 
iourdtmt  on  fait  remonter  la  construction  au  règne  deCalignla. 
Brmlogne  fut  pris  en  8HH  par  les  Normands,  en  1554  par 
Henri  VI II,  n>i  cl  Vniçlelerre,  et  en  1555  par  Charles-Quint.  Dé- 
truite deux  fois ,  en  888  et  en  1555,  cette  ville  fut  deux  fois  re- 
bAlio.  Elle  est  aujourd'hui  divisée  en  fleux  villes ,  la  haute  et  la 
basse.  Sa  population  est  de  rio,850  habitants.  Le  port  est  d'un 
accès  assez  dillinle,  et  se  forme  de  deux  bassins  assez  vastes  : 
«♦eux  fois  par  jour,  il  se  remplit  et  redenenl  à  sec;  Napoléon  l'a 
agramii  et  emt>elli.  Outre  ta  sous-préfecture ,  un  tribunal  de 
commerce  et  un  tribunal  de  première  instance  siègent  à  Boulo- 
gne. On  y  fait  un  grand  commerce  et  de  nombreux  armements, 
soit  pour  les  voyages  «le  long  cours  et  le  cabotage ,  soit  pour  les 
n<Vhes  de  la  mi>nie.  dn  hareng  et  du  maquereau.  C'est,  après  (^.a- 
lais,  le  passage  le  plus  court  et  le  plus  Éficile  de  France  en  Angle- 
terre. —  C\MP  DK  BortoG^B.  Ce  camp  fut  ordonné  par  Napo- 
léim  en  t8<>5.  Il  s'étendait  à  peu  de  distance  de  la  ville,  près  du 
rivaffi»  de  la  mer,  aulr)ur  d'une  colonne  en  pierre  construite  sur  le 
mmlèle  de  la  fameuse  colonne  Trajane,  quicommenca  às'élever 
al(M-s  ei  qui  a  été  terminée  en  IHi5  :  â5c),(K)0  hommes  y  furent 
réunis,  et  y  logèrent  dans  des  banques  régulièrement  d[isp<Mées 
par  ran  j«^ ,  entre  lesquelles  s'étendaient  des  rues  appelées  dea 
noms  des  guerriers  célébrée.  Dans  ces  quartiers  on  voyait  des 


places  embellies  de  statues,  d'obélisqoes  et  de  pyramides;  il 
avait  aussi  des  jardins ,  des  allées  d'arbres  et  des  fontaiofs; 
camp  offrait  l'aspect  d'une  grande  ville.  Dans  la  Manche  i^m 
été  rassemblés  des  vaisseaux,  des  bricks,  des  cbaloupes,  dfj  ( 
nonnières  et  des  bateaux  plats  pour  transporter  a  un  »ii:i 
donné  cette  belle  armée  sur  le  territoire  britannique.  Napiih 
y  parut  trois  fois  pour  hâter  les  préparatifs  de  l'expèdiluifl . 
toujours  avec  la  plus  grande  solennité,  distribuant  les  drof 
lions  aux  troupes  en  présence  des  dignitaires  de  l'empirr  ( 
sait  (jue  l'expédition  n'eut  pas  lieu ,  et  que  FAngleterTf  f^w 
vantée,  qui  voyait  les  préparatifs  de  l'antre  c6té  du  délrnii, 
fut  quitte  pou^  la  peur  ;  mais  on  ne  sait  pas  encore  \e^  r 
motifs  qui  déterminèrent  l'empereur  k  renoncer  aa  plus  clo- 
ses projets.  Le  camp  fut  levé  en  4805,  et  les  troupes  passèrrtj 
Allemagne. 

BOvroG^TE  (  Bois  rr  yilla^ïe  oe  ).  En  voyant  apjourLi 
ce  bois  si  resserré,  si  pauvre  en  beauxjarbres,  etqoevieoteti'i 
gâter  la  hache  vandale  du  génie  militaire,  qui  croirait  qiv^ 
cette  presqu'lh»  formée  par  la  Seine  à  l'ouest  de  Paris,  et  ihé 
peine  aujourd'hui  le  tiers  est  boisé,  s'étendait,  il  y  amîile  jn*i 
plus  une  vaste  forêt  à  qui  la  beauté  de  ses  chênes  (  robur  3*3 
fait  donner  le  nom  de  Rorerilum  (  Uou\rayou  Rouuct  *L 
rois  de  la  première  race  y  prenaient  le  plaisir  de  la  cïoise  flyan 
ils  habitaient  leur  palais  ae  Clichy.  On  trouve  la  forêt  drfl  'j 
vray  mentionnée  pour  la  première  fois  dans  la  vîede  Db^ihm 
puis  dans  un  diplôme  de  l'an  717,  par  lequel  le  roi(MWï>/l 
surnommé  Daniel,  fait  donation  de  toute  cette /brM  i /.a^/xij^ 
de  Saint-Denis  :  Forette  notra  Roverilo,  qiw»  «I  ta  pago  Pi- 
risiaro,  super  flnvium  Sigona.  Cette  même  dèfwnuwVvjn  ^ 
trouve  dans  les  lettres  de  Philippe  le  Bel,deranl2îï5.5wm'' 
penla  terrœ  tiia  inter  Jlo^t#/Hm'(le  Roule)  etnemiuiei**r- 
in  loco  qui  dicilur  ad  Spinam  pèdimloiam.  Déji  ce  titre  po 
que  cette  vaste  forêt  avait ,  depuis  Chilpéric  jusqu'à  Wiil»p"  ' 
Bel,  c'est-à-dire  dans  l'espace  desix  siècles,  snbi  desmufc»- 
meiils  considérables;  voilà  le  Roule  qui  en  est  dît  vcèin.ri 


sait  partie.  On  voit  encore  par  des  actes  authcntiqws  fi 
1 4  i8  on  disait  la  garenne  de  Rouvret;  et  en  1469  et  l«7t  ':  \ 
tH  de  Rouvret  ;  mais  au  temps  des  Mérovingiens ,  enbr  Sw 
Cloiid,  alors  appelé  Nogont,  et  Paris,  il  n'y  avait  qne  le  ^  1 
lage  do  Niion  (iVimto),  et  qo'il  était  suivi  de  la  forêt  de  Rt'0\1 
qui  dans  la  suite  fut  appelée  la  forêt  de  Saint— Cloo4l .  * 
qu'elle  se  prolongeait  presque  jusqu'au  pont  qui  comia' 
bourg.  Lorsque  la  cognée  eut  conunencé  à  diminuer  cf\v» 
du  ciMéde  Sainl-Clood.  les  premières  habitations  qu'ont 
Iruisit  furent  appelées  Menus-lês^Saint^Cioud  ;  et  b 
perdit  par  suite  ses  deux  anciens  noms  de  Rouvray  et  d*-^ 
Cloud  ,  lorsque  le  village  fie  Menus  *t;ommença  a  être 
Boulogne.  A  mesure  que  Ton  établit  des  paroisses  dac^ 
campagne ,  et  que  les  arbres  s'éclaircirent  pour  faire  pU  ' 
cabanes,  les  différents  cantons  furent  partagés  entre  les  (i»? 
roisses  les  plus  voisines,  Autouil  d'un  côté  et  Villier»-la-f>* 
de  l'autre.  Dans  la  portion  de  territoire  attribuée  A  Au^^J 
compris  Menus-lès-Saînt-Cloud  ;  le  terrain  sur  lequel  foi  J 
Tiii"  siècle  l'abbaye  de  Longchamps,  fit  aussi  partie  (W  1 
roisse  d'Auteuil.  On  n'a  aucun  titre  sur  ce  village  avant  ■ 
siècle.  Le  premier  acte  dans  lequel  on  trouve  le  nom  de  Ml 
lès-Saint-Cloud  remonte  à  Tan  11:^4,  sous  Louis  le  O  • 
1319,  le  roi  Philippe  le  Long  4onna  à  des  bourgeois  de  P  1 
avaient  été  en  pèlerinage  à  iS'olre-Dame  de  Boolorne-^" 
la  permission  (le  construire  une  église  an  village  de  Ifeno 
église  porta  le  nom  de  Notre-Dame  de  Bouloffne-snr-^ 
parce  qu'elle  avait  été  construite  sur  le  modèle  cfe  celle  ^ 
logne-sur-Mer.  Elle  de\int  le  but  d'un  pèlerinage  très-fn^i 
fut  érigée  en  paroisse  l'an  1343  ponr  les  habitants  de  Mr  » 
bientôt  le  nom  de  Boulogne  l'emporta  sur  le  nom  de  % 
D'abord  on  dit  Boulogne  la  Petite,  mais  insensibleoke» 
épithète  fut  dvlaissée,  et  le  nom  pur  et  simple  de  Bonï  c 
resté  au  beau  et  riche  village  qui  s  étend  encore  anjovr^l  * 
puis  la  limite  méridionale  du  bois  jusqu'au  pont  de  Sain^-'i 
Le  nom  de  Boulogne  nç  fut  point  communimiè  au  hit* 
aussi  promptcment  qu'il  l'avait  été  au  village  de  Menus,  "i 
pelait  encore  en  1358  le  bois  de  Saint^Cloud  :  tênxMn  ^^ 
niques  de  Saint-Denis,  qoi  disent  que  le  il  juillet  de  ce<t- 
des  Anglais,  s'étant  mis  en  embuscade  dans  le  bob  d- 1 
Cloud,  en  sortirent,  coururent  sur  ceux  de  Paris  et  en   ^ 
plusieurs.  Mais  on  voit  dans  le  journal  de  Charles  VI,  j 
iil7,  le  nom  de  bois  de  Boulogne  à  l'occasion  da  nw* 
bob  fournissait  poor  l'hôtel  du  roi.  Cependant  00  c^*r  1 


BOULOGNE. 


(  iM  ) 


90ClMGMEy 


encore  à  employer  indifféreniinent  ces  trois  dénominatioDS  : 
forêt  de  Rouvray^  de  Saiot-Clood  oa  de  Boulogne.  Il  existe  un 
acte  de  1  i48  qui  coutiiHie  Guillaume  Cheon  dans  Tofiioe  de 
greffier  de  Rouvray.  Il  est  dit,  daos  une  pièce  citée  par  Sauvai, 
au*en  1 469  la  forêt  ou  garenne  de  Rouvray  fut  brûlée  par  Timpru- 
dencc  du  vacher  de  t^lo^ne,  et  que  de  la  partie  du  bois  où  les 
habitants  de  ce  village  av^ent  leurs  usages,  le  feu  se  communi- 
qua aux  bots  du  roi,  et  il  y  en  eut  plus  de  cent  arpents  de  brûlés. 
Enfin  une  ordonnance  de  Louis  X.I,  du  13  février  1474,  est  re- 
lative aux  délits  commis  eo  ses  garennes  des  bois  de  Vincennes 
et  do  Rouvray  près  de  Saint-Cloud.  Daos  le  siècle  suivant ,  des 
actes  étnanés  des  rois  François  V%  Henri  H,  Cliaries  IX  ne  font 
mention  que  du  bois  de  Btnilogiie.  Le  nom  de  Rouvray  n*était 
cependant  pas  encore  tout  à  fatiouMié,  cardans  un  acte  du  iO  dé- 
cembre 1 577  on  trouve  le  bois  de  Rouvray  dit  de  Boulogne;  mais  le 
uoMi  de  Boulogne  était  devenu  si  familio*,  qu'il  fut  communiqué 
au  château  que  François  1*"^  bâtit  au  milieu  de  ce  bois,  et  auquel 
il  donna  le  nom  de  Madrid.  Cest  pourquoi  on  trouve  quantité 
d'ordonnances  ou  d'édils  de  Charles  IX  qui  sont  datés  du  châ- 
teau de  Boulogne  près  Paris.  Toutefois,  le  nom  de  Menus  était 
encore  employé  au  xviir  siècle  dans  les  dénombrements  de  la 
population  de  l'élection  de  Paris.  Ainsi  dans  le  rôle  de  1709  on 
voyait  :  Menus  et  Boulogne,  grueriê,  capitainerie  de  choêse, 
205  feux.  Les  mêmes  termes  se  trouventdans  le  dénombrement 
publié  en  1745;  on  disait  aussi  quelquefois  Boulogne-leg-Me^ 
nus.  Les  religieuses  de  Montmartre  étaient  dames  de  cette  pa- 
roisse. L'église  deBoulogne  demeura  longtemps  un  lieu  de  pèle- 
rinage très-fréquen lé.  Le  journal  de  Charles  VU ,  à  Tan  1439, 
aous  apprend  oue  le  frère  de  Richard,  cordelier,  y  prêchait 
ivec  un  tel  succès,  qu'au  sortir  d'un  de  ses  sermons  les  hommes 
brûlaient  tables  de  jeu  et  tattiers,  cartes,  billes  et  billards,  itw- 
relis  et  autres  objets  semblables  ;  et  les  femmes  Iota  les  atours 
ie  leur  tête,  comme  bourreaux,  truffaux,  pièces  de  cuir  ou  de 
baleine ,  qu'elles  mettaient  en  leurs  chaperons  pour  être  plus 
roides;  elles  brûUUsrU  aussi  leurs  cornes  et  leurs  queues,  et 
yrand  foison  de  leurs  pommes.  Le  village  de  Boulogne  possède 
plusieurs  fabriques  très-Qorissantes.  Les  habiUnts  font  un  grand 
commerce  de  porcs  ;  la  charcuterie  de  Boulogne  est  très-est  imée. 
On  sait  la  repuUUon  dontjouissent  les  nombreux  blanchisseurs 
?  ^"lageLa  population,  comprise  celle  de  ses  dépendances, 
est  de  près  de  5,000  âmes;  les  principales  producUons  de  son 
terroir,  ootre  le  bois  qui  en  fait  partie,  sont  le  vin  et  le  blé.  Son 
emtoire  renferme  plusieurs  maisims  de  campagne  de  la  plus 
rrande  beauté  ;  on  peut  citer  celle  qu'occupait  l'archichancelier 
le  J  empire  Cambacérès.  —Le  château  de  Madrid  ou  de  Boulo- 
;ne,  bâti  par  François  I",  fut  abattu  sous  le  règnede  LooisXVL 
>ans  Je  bois  de  Boulogne  est  encore  le  château  de  la  MueUe,  ren- 
iez-vous de  chasse  habité  quelquefois  par  Charles  IX,  converti  en 
[ne  fort  belle  résidence  au  commencement  du  règne  de  LooisXV. 
est  là  qœ  la  fameuse  ducliesse  de  Berri,  fille  du  duc  d'Orléans, 
égcnt,  mourut  en  1719  des  suites  de  ses  excès  en  tous  genres, 
(ans  le  voisinage  est  le  Banelagh,  bâti  quelques  annéesavant  la 
évolution,  et  ou  Ton  continue  â  donner  des  bals.  Dans  les  con- 
ns  dn  bols  de  Boulogne,  dans  un  repli  formé  par  la  Seine, 
tait  l'abbaye  de  Longdiamps,  détruite  depuis  1789  comme 
Mites  les  autres  abbayes ,  mais  qui  n'en  donne  pas  moins  en- 
)rc  aujourd'hui  son  nom  à  ce  brillant  pèlerinage  en  voiture,  à 

lie  va  I  et  à  pied,  quedepuis  plus  dedeux  siècles  la  mode  autorise  les 
lercredi,  jeudi  et  vendredi  de  la  seuaine  sainte  (  V.  ces  diiïé- 
Mits  noms).  A  l'extrémité  du  bois  de  Boulogne,  non  loin  des 
>rds  de  la  Seine  et  sur  un  emplacementqui  tient  le  milieu  entre 
sn^cbamps  et  Madrid,  on  voit  encore  Bagatelle,  charmante  hâ- 
ta tion  embellie  par  le  comte  d'Artois  dans  sa  jeunesse,  et  dont  ' 
fit  présent  au  duc  de  Berri,  après  la  rcsUuration;  le  jeune 
enri  V  et  sa  sœur  Mademoiselle  s  y  trouvaient  au  moment  de 
révolution  de  1830.  —  C'est  dans  le  bois  deBoulogne  qu'eut 
ju,  le  21  novembre  1783,  la  seconde  expérience  de  la  fameuse 
liUtion  des  montgolfières  ou  ballons.  Cette  expérience  coûta 
vie  à  Pilastre  du  Rosier.  £n  1785,  la  cour  ayant  abandonné  le 
jour  de  la  Muette,  Audinot,  chassé  de  la  salle  de  T Ambigu, 
ïtint  la  permission  d'y  éublir  ses  petiu  comédiens  du  bois  de 
oulogne.  Eu  1789,  ce  bois  ne  présentait  plusque  des  arbres  dé- 
épits,  presque  mourant  c|e  vieillesse.  Pendant  la  terreur  le  be- 
in  de  suppléer  aux  arrêrajjes  de  combustibles  dont  Paris  inan- 
la  queJque  temps,  le  rendit  encore  plus  dégarni  et  plus  désert, 
oand  Napoléon  choisit  Saiiit-Cloud  pour  #a  résidence  d'été,  il 
>ccupa  de  rendre  au  bois  de  Boulogne  son  antique  beauté  ;  par 
s  ordres,  d'immensesdêfricheroenis  furent  entrepris,  des  semis 
des  planUtions  furent  effectués,  et  en  peu  d'années  le  bok  de 
Mitogne  replanté  en  entier  offrait  la  promenade  la  plus  agréa- 
e.  Percé  dans  toutes  ses  directions  por  de  larges  allées,  on  pou- 


vait le  parcourir  sans  crainte  de  s'y  égarer  comme  autrefois. 
Napoléon  eu  avait  fait  aussi  réparer  les  murs  de  clôture,  l'avail 
peuplé  de  gibie(, et  souvent  les  Parisiens  ont  pu  y  assistera  ses 
chasses.  Mais  en  1815,  l'armée  anglaise  qui  campa  dans  ce  bois 
lui  fit  subir  une  horrible  dévastation.  Pour  se  construire  des  ba- 
raques, les  soldats  de  Wellington  rasèrent  cette  promenade  ùh- 
vorite  des  Parisiens  ;  le  taillis ,  les  chênes  séculaires ,  les  arbres 
môme  des  avenues,  tout  tomba  sous  la  iiaclie  militaire.  Il  n'y 
eut  d'épargné  que  les  beaux  arbres  qui  entourent  la  mare  d'Au- 
leuil.  Depuis,  l'administration  donna  tous  ses  soins  k  efiaoer  les 
traces  de  cette  rapide  dévastation  :des  plantations  nouvelles  eu- 
rent lieu;  elles  profitaient,  et  le  bois  de  Boulogne  recommençait 
à  présenter  une  promenade  délicieuse  ;  mais  depuis  une  année  la 
cognée ,  la  sape  et  la  hache  sont  venues  de  nouveau  abîmer,  dé- 
truire, élaguer,  pour  les  fortifications  de  Paris.  Celle  triste  et  l'oo 
peutdire  inévitable  destinée  n'enipécliepas  ce  bois  d'être  toujours 
un  tieutrès-fréquenté.  La  proipenade  au  bois,  comme  «lisent  les 
merveilleux,  est  de  mode  en  toute  saison,  maisparticulièremeBt 
au  printerap.  C'est  vers  la  porte  Maillot  qu'ailiuent  les  prome- 
neurs à  pied,  à  cheval,  à  âne,  en  modeste  fiacre,  comme  les  plu 
brillants  équipages.  Les  restaurateurs  établis  de  cccôté  jouissent 
d'une  vogue  soutenue.  Le  bois  de  Boulogne  n'est  pas  moins  fameux 
pour  les  rendez- vous  tendres  et  mystérieux,  pour  les  suicides,  et 
surtout  pour  les  duels  qui  ne  se  terminent  pas  toujours  par  na 
déjeuner.  —  Sa  longueur  est  d'une  lieue  sur  une  demi-heuede 
large;  il  contient  environ  2,000  arpents;  il  est  enclôt  de  mu* 
railles  et  fermé  de  onze  grilles,  dont  deux  au  nord,  la  porte 
Maillot  et  la  porte  de  Neuilly;  quatre  à  louest,  la  porte  Sainl- 
James,  la  porte  de  Afadrtd,  la  porte  de  Bagatelle,  la  porte  de 
Longchamps;  deux  au  midi,  la  porte  de  Btmlogne  et  celle  des 
Princes,  conduisant  au  village  de  Billancourt  ;  trois  enfin  à  Test^ 
donnant  sur  les  villages  d'Auteuil,  de  Passy  et  sur  les  (auliour^ 
de  Chaillot.— 'Les  botanistes  ont  de  tout  temps  fréquenté  le  bo|S 
de  Boulogne;  Tournefort  en  parle  beaucoup  dans  ses  ou%rageS9 
et,  à  l'exemple  de  son  oncle,  M.  de  Jussieu,  aujourd'hui  profes* 
seur  au  jardin  du  roi ,  y  conduit  chaque  année  ses  élèves.  —  Le 
terrain  du  bois  de  Boulogne  appartient  à  la  formation  que Cuvicr 
et  Bron^niart  irppellenl  limon  d'atlerrissement,  formé  de  ma* 
tières  déposées  par  les  ^ux  douces.  Ce  limon  se  compose  de  sa- 
bles de  toutes  couleurs,  de  marne,  d'argile,  de  cailloux  roulés,  et 
est  très-riche  en  débris  de  grands  corps  organisés,  tels  que 
troncs  d'arbres  pétrifiés,  ossements  d'éléphants,  de  bœufs ,  d  é- 
lans  et  d'autres  mammifères.  —  On  peut  consulter  sur  le  bois  de 
Boulogne  le  savant  ouvrage  de  l'abbe  Lebeuf  sur  les  environs  de 
Paris.  L'article  qu'y  a  consacré  Dulaure  est  fort  incomplet.  Enfin 
il  existe  une  Physiologie  du  bois  de  Boulogne,éonl  le  titre  n'est 
propre  qu'à  tromper  ceux  qui  espéreraient  y  trouver  une  des- 
cription :  c'est  simplement  un  badinage  très-frivole  sur  les  gens 
à  la  mode  qui  fréquentent  ce  lieu. 

Ch.  du  Bozoir. 

BO(JLOGKE(F.  PrIMATICE). 

BOULOGNE  (£ti£N7ie-Antoii«e),  évéque  de  Troyes,  naquit 
à  Avignon,  le  StO  décembre  1747.  Il  reçut  sa  première  éducaties 
chez  les  frères  des  écoles  chrétiennes,  qui,  voyant  les  heureuses 
dispositions  qu'il  avait  reçues  de  la  nature,  lui  donnèrent  1^ 
moyens  de  Caire  des  études'  plus  élevées.  Après  un  an  passé  daôs 
une  pension,  Boulogne  entra,  à  Tâge  de  dix- sept  ans,  dans  le 
séminaire  de  Saint-Charles  à  Avignon,  qui  était  sous  la  direction 
des  sulpiciens.  11  fit  là  sa  philosophie  et  sa  théologie.  Mais  son 
goOt  dominant  l'entraînait  vers  la  chaire,  et  il  avouait  lui-même 

Ïu'il  s'était  moins  occupé  de  la  théologie  que  de  l'art  oratoire. 
;n  1771,  avant  même  d'être  ordonné  prêtre,  il  se  fit  entendre 
f»our  la  première  fois,  et  tel  fu  t  le  succès  ce  ce  premier  début,  que 
'année  suivante  il  prêcha  fréquemment  à  Avignon,  à  Tarasooe, 
à  Villeneuve.  Un  hasard  vint  encore  fortifier  ce  goiU  pour  l'art 
oratoire.  Le  jeune  Boulogne  trouva  par  hasard  le  programme  de 
racadémiede  Montauban,  qui  en  1775  avait  propose  pour  prix 
d'éloquence  ce  sujet  :  Il  n*y  a  pas  de  meilleur  garant  de  la 
probité  que  la  religion.  Il  travailla  aussitôt  pour  le  concoors, 
mais  avec  si  peu  d'espérance  d'obtenir  le  prix  qu'il  n'avait  pas 
même  gardé  une  copie  de  son  discours,  et  que,  lorsqu'il  fut 
couroBiié,  il  fut  obfigé  de  prier  le  secrétaire  de  l'académie  de 
lui  renvoyer  l'original.  Eniga^  par  l'abbé  Poulie,  prédicateur 
distingué,  de  se  readre  à  Pans,  oà  il  pourrait  trouver  plus  la- 
cileroent  les  occasions  de  fortifier  etd'exercer  son  talent,  \\  ))arlit 
et  arriva  dans  la  capitale  au  mois  d'octobre  1774,  et  y  suivit  les 
prédicateurs  les  plus  renommés  de  oette  époque.  Il  resta  deux 
ans  dans  la  communauté  des  prêtres  de  Sainte-Marguerite,  et 
passa  de  là  dans  celle  des  prêtres  de  SaintrGermain  i'Auierrois. 
Malgré  ses  nombreuses  fonctions,  il  trouva  encore  le  moyen  de 
se  Kvrer  i  la  chaire.  £n  1777,  il  frèeha  à  Versailles  dans  Vè^ 


BorLOGins. 


(  «W) 


BOULOGITE. 


fflÛ 

Cet 


i 


rlîse  des  Récollets,  devant  Mesdames»  tantes  do  roi  Louis  XVI. 
>tle  même  année  et  les  deux  années  suivantes,  il  prêcha  pour 
une  iMe  de  campagne,  pour  la  Fêle  des  bowik$$  gensy  qu'un 
avocat  célèbre  de  ce  temps,  Elie  de  Beanmont,  avait  fondée  dans 
sa  maison  de  campagne  au*il  avait  en  Normandie.  Il  acquit 
l'amitié  de  ce  dernier,  qui  lui  Tut  utile  dans  une  disgrâce  qu'il 
ne  tarda  pas  à  éprouver.  Sur  de  Taux  rapports»  Christophe  de 
Beaumonl  Tinterait  en  1778»  et,  malgré  de  puissantes  interces- 
sions, il  ne  voulut  jamais  revenir  sur  sa  décision,  et  refusa  tou- 
jours d'expliquer  ï^  rootiCs  de  sa  rigueur.  Une  société  de  gens 
de  lettres  avait  proposé  pour  un  éloge  du  dauphin,  père  de 
Louis  XVI,  un  ijrix  de  t,iOO  francs,  qui  fut  remis  à  Vannée 
SQÎvanleet  doublé.  L*abbé  Boulogne  concourut  et  pgna  le  prix. 
Ce  SQCcé^  le  fit  coanaitre,  et  lui  valut  l'appui  de  plusieurs 
seiçiieQr$,qui  redoolilérentdesollidtationsauurèsdeBeaumont, 
floi  céda,  malgré  son  obstination  ooanoe,  à  révoquer  son  intér- 
êt, 90QS  ta  cooditioo  cependant  que  labbé  irait  passer  quelque 
temps  en  retraite  à  Saint-Laxare.  Boulogne  se  soumit  â  cette 
cwMlîtioo,  mais  la  mort  du  prélat  lui  renofit  bientôt  la  liberté,  et 
M.  de  Joigne,  le  nouvel  ardievéc^,  lui  permit  de  se  livrer  à  la 
Bn<&ati->n.  QvKlque  temps  après,  Tévéque  de  Chàlons-sur- 
Marne,  M.  deCleriDOot-Tonnerre,  choisit  Tabbé  Boulogne  pour 
SOQ  grand  vicaire,  et  le  nomma  dans  la  suite  chanoine  et  archi- 
«fiacre.  En  178i,  l'académie  des  sciences  et  celle  des  belles-let- 
tres le  rbntsit  pour  prononcer  devant  elles  dans  Téglise  de  FOra- 
loire  le  paorgyriqiie  de  saint  Lonb.  Les  beautés  neuves  que  le 
prêdjcatear  sut  répandre  sur  un  sujet  usé  et  rebattu  depuis  cent 
ans  tirent  une  profonde  sensation,  et  Tcnthousiasme  fut  tel  que 
les  ap^udiswments,  que  ne  comprimait  pas  la  sainteté  du  lieu, 
reteotfrrnt  de  toutes  parts.  En  17B5,  il  prêcha  la  Cène  devant 
le  roi.  Il  prononça,  en  I7B5,  devant  rassemblée  du  clergé  à 
Farts,  réloge  de  saint  Augustin,  qui  fit  aussi  une  vive  sensa- 
tion, et  il  fut  désigné  pour  la  station  du  caréine  de  i  787  à  la  cour, 
et  le  roi  lai  donna  Tabbaye  de  Ton nay-Cha renie  au  diocèse  de 
Saintes;  et  le  retint  en  même  temps  pour  le  carême  de  1792, 
mais  I^K  événements  empêchèrent  Teflet  de  cette  dispositioil. 
En  1789,  Boulogne  prêcha  la  Cène  devant  la  reine.  Mais  déjà 
l'orage,  prêt  à  éclater,  grondait  de  toutes  parts*;  le  pillage  de  la 
maison  de  Saint-Lazare,  arrivé  le  15  juillet  de  cette  même  an- 
Déo,  Tempécha  de  prononcer  son  panégyrique  de  saint  Vincent 
de  Paule,  le  19  juillet,  jour  de  la  fête  au  saint.  —  Dans  la  con- 
truversasur  la  constitution  civile  du  clergé,  le  grand  vicaire  de 
Châlons  composa  pour  son  évêque,  membre  de  1  assemblée  cons- 
tituante des  mandements  pour  protester  contre  les  innovations. 
Après  la  journée  du  10  août  1792  et  la  chute  de  la  royauté,  il 
chercha  une  retraite  dans  une  maison  de  santé  de  Gentilly,  où 
il  était  au  moment  des  massacres  de  septembre.  Revenu  à  Paris, 
il  fut  arrêté  et  trouva  moyen  de  s'échapper  au  moment  où  on 
le  conduisait  à  la  section.  Arrêté  de  nouveau  quelques  mois 
plus  tard,  et  traduit  devant  un  comité  révolutionnaire,  il  obtint 
sa  lit)ertô  grâce  à  l'improvisation  chaleureuse  d'un  plaidoyer 
qui  attendrit  ses  juges.  Le  26  juillet  1791.  la  veille  même  de  la 
chute  de  Rot>espierre,  il  fut  arrêté  une  fois  encore  et  enfermé 
dans  la  prison  aes  Carmes,  d'où  il  ne  sortit  que  le  7  novembre 
suivant.  Les  évêques  constitutionnels  publièrent  en  1795  des 
mandements  et  des  encycliques  qui  fournirent  à  Tabbé  Boulogne 
roccasioii  de  publier  une  nrochure  piquante  sous  le  titre  de 
RéfUriont  adres$éet  aux  soi-disant  évéques  signataires  de  la 
deuxième  eneycliauc,  avec  une  Réponse  a  Lecox,  1796,  in-8o. 
1^  verve  qu'il  déployait  dans  ses  écrits  fit  songer  à  lui  conGer  la 
rédaction  des  Annales  religieuses,  recueil  qu'avaient  commencé 
en  janvier  1796  les  abbés  Sicard  et  Jauffrct.  A  partir  du  dix- 
neuvième  cahier,  Boulogne  en  fut  seul  chargé,  et  lui  donna  le 
nom  à" Annales  catholiques.  Les  Annales  furent  supprimées  et 
l'éditeur  condamné  à  la  déportation.  Cependant  Boulogne  par- 
vint k  se  soustraire  à  toutes  les  poursuites,  mais  il  fut  oblige  de 
E>r  le  silence,  et  Ton  ne  connaît  guère  de  lui  pendant  cette 
ue  qu*nne  brochure  intitulée  :  Lettre  d'un  paroissien  de 
i'Rorh  à  J.'B.  Rayer,  se  disant  évéque  métropolitain  de 
Paris,  1798,  in-8«.  En  1800,  après  le  18  brumaire,  il  reprit 
son  journal  sous  le  titre  d'Annales  philosophiques ,  et  malgré 
^elqnes  traverses  il  le  continua  jusqu'à  la  Gn  de  1801  ;  on 
était  quelquefois  cependant  obligé  de  changer  de  titres,  et  plu- 
sieurs livraisons  portent  celui  de  Fragments  de  littérature  et 
de  morale,  La  police  supprima  ces  publications  au  moment  du 
concordai,  sous  prétexte  qu'elles  pouvaient  alimenter  les  partis. 
En  même  temps  cependant  on  laissait  subsister  les  Annales  que 
rédigeaient  les  constitutionnels.   L'abbé  Boulogne  fournit  alors 
des  articles  k  la  Oaxettede  France,  à  V Europe  littéraire  et  sur- 
t  au  Journal  des  Débats,  Un  grand  nombre  de  ces  articles 
été  recueillis  par  Fabry  dans  ieSpectateur  français  au  XIX^ 


siècle,  qu'il  Gt  paraître  de  1805  à  1812,  en  19  vol.  io-H».  A| 
le  concordat,  M.  Charrier  de  la  Roche,  évèaue  de  Versoil 
nomma  l'abbé  Boulogne  chanoine  de  sa  cathécirale,  et  lui  d*\ 
depuis  le  titre  de  grand  vicaire.  Cependant  l'abbc  Bouin 
continua  de  résider  a  Paris,  où  il  put  de  nouveau  se  livrer  à 
goût  dominant  pour  la  prédication.  En  1803,  il  reprit  son  ù 
nal  interrompu  depuis  deux  ans.  sous  le  titre  d'^nno/fj  Ùi 
raires  et  morales.  Dans  une  des  livraisons  il  y  fut  rendu  con 
du  Génie  du  christianisme  de  Chateaubriand,  et  l'abbé  I 
logne  ne  se  montre  pas  très-enthousiaste  de  la  nouvelle  pro^ 
tion.  Cet  ouvrage,  interrompu  et  changeant  de  titre  encore  i 
fois,  cessa  de  parattre  en  1806.  Mais  il  reparut  quelques  a 
après,  sous  le  titre  de  Mélanges  de  philosophie^  d*kistoirt^ 
morale  et  de  littérature.  Mais  l'abbé  Boulogne  y  travailla  (n 
il  cessa  dcGnitivement  dès  l'année  1807  à  prendre  part  à  ^i 
daction.  Une  nouvelle  carrière  s'ouvrait  devant  lui  :  le  card; 
Fesh  avait  obtenu  pour  lui  le  titre  et  les  fonctions  de  chapH 
de  Napoléon.  Un  décret  de  1807  le  nomma  à  l'évéché  d'Ac 
en  Piémont.  Mais  Boulogne,  répugnant  à  aller  dans  un  p 
dont  il  ne  savait  pas  la  langue,  motiva  son  refus  dans  une  M 
respectueuse  à  l'empereur,  qui  l'agréa  et  lui  conserva  ses  for 
lions  d'aumônier.  Vers  la  Gn  de  celte  même  année  1807,  l'ai 
Boulogne  prononça  un  discours  dans  un  chapitre  des  $<ea^ 
la  Charité  queM"**"  Laetitia,  mère  de  Napoléon,  avaitconioqa 
chapitre  dont  il  était  secrétaire.  Sur  ces  entrefaites,  k  Tour  c 
Pin ,  évêque  de  Troyes,  vint  à  mourir,  et  l'abbé  Boofogoe  fi 
nommé  à  sa  place  le  8  mars  1808.  Mais,  à  cause  de  cena'in 
difficultés  avec  la  cour  de  Rome,  le  sacre  du  nouvel  èvèque  n>a 
lieu  que  le  2  février  1809.  Le  premier  acte  du  nouveau  p« 
fut  une  lettre  pastorale  pour  son  entrée  dans  son  diocèse,  l- 
laquelle  on  remarquait  plusieurs  morceaux  vigoureuw 
touchés,  et  un  entre  autres  sur  rindifTérence  de  la  rriir.- 
Le  29  mars,  l'évêque  de  Troyes  fut  installé  dans  sa  calh«ir  ■ 
et  il  prononça  à  cette  occasion  un  discours  dont  les  joumatn-i 
temps  ont  cité  plusieurs  morceaux  remarouables.  Nom  pa^ 
rons  sous  silence  quelques  mandements  à  1  occasion  de  riri  *** 
et  d'autres  événements  politiques;  quelques  passa^  d*-  -^ 
mandements  ont  été  attaqués  comme  entachés  de  fait>lr^sr.  'I 
les  a  réunis  dans  le  Dictionnaire  des  girouettes,  et  dam  i 
pamphlet  qui  parut  en  1825,  sous  ce  taire  :  Aux  mânes  df  M  \ 
Boulogne,  oraison  funèbre  d'un  nouveau  qenre.  Mais  lejc 
tiques  ont  oublié  de  citer  des  morceaux  pleins  de  vérités  (ivi 

Sue  les  éloges  faisaient  pour  ainsi  dire  passer  inaperçus.  Oaf\ 
e  prononcer  le  discours  pour  l'anniversaire  du  sacre  fi  'H 
bataille  d'Austeriitz,  l'évêque  de  Troyes  prêcha  à  Nolre-în 
devant  l'empereur,  cinq  rois  alors  à  Paris,  une  foule  de  \^r.  : 
allemands  et  le  sénat.  Ce  discours  fut  vigoureusement  altx- 
Une  foule  de  passages  semblèrent  des  allusions  ootrapn- 
pour  l'empereur.  Bigot  de  Préameneu,  ministre  des  cnilip 
écrivit  une  lettre  curieuse  pour  lui  demander  Texplicatit 
ces  passages.  La  réponse  du  prélat  ne  fut  point  relrou>f«  * 
sait  seulement  que  Napoléon  s'en  montra  satisfait.  Un  oci-i 
discours  qu'il  prononça  devant  un  concile  convoqué  â  i  ^ 
en  1811,  et  dans  lequel  il  prit  pour  sujet  l'inOuence  de  b  : 
gion  sur  le  bonheur  des  empires ,  lui  valut  de  nouvellf^  pH 
cutions.  Nommé  l'un  des  secrétaires  du  concile  et  membrf  I 
commission  qui  devait  répondre  au  inessa^  de  l'empen^ 
émit  un  avis  contradictoire  aux  vues  decelui-ci,  et  fut  cbw 
revoir  le  rapport  de  l'évêque  de  Tournai  sur  un  projet  de  m 
présente  par  le  ministre.  La  commission  était  d'avis  qJ 
concile  était  incoppélent  pour  prononcer  sur  l'institutb^  I 
évêques  sans  l'intervention  du  pape.  Napoléon,  irrité,  or>  \ 
pour  décret  que  le  concile  fût  dissous ,  et  ût  saisir  et  cnfir 
dans  le  donjon  de  Vincennes  les  évêques  de  Troyes,  de  G 
de  Tournai.  On  exigea  d'eux  leur  démission,  ils  la  donr 
et  quelque  temps  après  on  leur  arracha  une  promesse  pan 
de  ne  point  se  mêler  des  affiaires  de  leurs  diocèses.  Puts  a 
Gt  sortir  de  Vincennes  pour  les  conduire  dans  les  dii 
lieux  de  leur  exil.  L'évêque  de  Troyes  fut  conduit  à  Fi 
Cependant  l'évêque  de  Boulogne,  du  fond  de  son  exil,  eut 
une  grande  influence  sur  le  cnapitre  oui  gouvernait  son  t 
resté  vacant.  La  nomination  de  M.  l'abbé  de  Cussi  au 
vacant  excita  du  trouble  dans  le  chapitre,  et  l'abbé  Ani 
chanoine  et  grand  vicaire,  déclara  qu'il  ne  reconnaissait! 
évêque  que  M.  de  Boulogne.  Cette  énergique  déclaration 
l'empereur,  qui  Gt  présentera  la  signature  de  l'évêque  dè^ 
une  déclaration  portant  que  son  siège  était  vacant  et  c 
chapitre  administrait  légitimement;  mais  il  la  refusa, 
contenta  de  promettre  par  une  formule  beaucoup  plos  g< 
qu'il  ne  prendrait  aucune  part  à  l'administration  du  d 
Arrêté  de  nouveau ,  il  fut  de  nouveau  conduit  â  Mucenr 


BOULOK.  (  189  ) 

le  là  à  la  Force.  Délivré  par  la  rentrée  des  Bourbons  »  M.  de 
Boulogne  reprit  Pexercice  de  son  aotorité  dans  son  diocèse,  et 
>récba  derant  Louis  X  VIII  le  jour  de  la  Pentecôte.  Il  fut  chargé 
)ar  le  pape  de  faire  des  représentations  au  roi  sur  quelques 
irticles  du  projet  de  constitution  arrêté  par  le  sénat  dans  sa 
éance  du  6  avril  ;  ce  projet  n'avait  pas  été  adopté,  mais  il  était 
«produit  dans  la  charte  du  4  juin.  L*évéque  présenta  au  roi 
m  bref  du  pape,  le  jour  même  de  la  proclamation  de  la  charte, 
it  il  rendit  compte  de  sa  mission  au  pape,  qui  le  félicita  de  son 
:èle.  Il  resta  alors  à  Paris,  retenu  par  une  commission  de  prélats 
lont  il  faisait  partie,  pour  les  affaires  de  TÉglise,  et  il  ne  rentra 
|ue  quelques  mois  après  dans  son  diocèse,  où  son  entrée  fut  un 
liomphe.  Il  fut  choisi,  en  1815,  pour  prononcer  Toraison  fu- 
lèbre  de  Louis  XVI,  qui  ne  parut  pomt  répondre  à  Tattente 
ublique.  Pendant  les  cent  jours,  le  prélat  resta  cachéà  Vauei- 
ard,  cl  n'en  sortit  qu'au  retour  de  Louis  XVIII.  En  1816,  les 
haires  de  la  capitale  l'entendirent  plus  d'une  fois  ;  c'est  alors 
u'il  prononça  ce  fameux  discours  qui  a  pour  titre  :  aLa  France 
eut  son  Dieu,  la  France  veut  son  roi.  »  En  1817,  il  obtint  la 
estilution  de  son  séminaire  dont  on  avait  fait  une  caserne.  Dans 
1  promotion  ({ui  suivit  le  concordat  de  181 7,  le  prélat  fut  nommé 
l'archevêché  de  Vienne:  mais  il  devait  rester  à  Troyes  jusqu'à 
exécution  du  concordat,  qui  n'eut  pas  lieu.  En  1818,  il  obtint 
nùa  la  rétraction  des  membres  de  son  chapitre.  Mais  un  man- 
ement  qu'il  pubh'a  en  février  1819  excita  quelque  bruit.  On 
)ulut  même  poursuivre  juridiquement  ;  mais  tout  en  resta  là. 
ette  même  année  il  prêcha  la  Cène  à  la  cour,  et  prononça  un 
iscours  sur  la  translation  des  reliques  de  saint  Denis*  En 
i20,  il  fut  nommé  pair  de  France;  mais  il  parla  peu.  Un  dis- 
mrs  qu'il  y  prononça  en  1824,  sur  les  délits  commis  dans 
s  églises  excita  quelque  réclamation.  Le  6  mars,  il  prêcha  dans 
ne  assemblée  de  chanté  pour  les  victimes  de  la  révolution. 
e  11  mai  au  matin,  son  domestique  le  trouva  étendu  sans 
^nnaissance  au  pied  de  son  lit,  frappé  d'une  attaque  d'apo- 
exie,  dont  il  mourut  le  13  mai,  à  l'âge  de  soixante-dix-sept 
is.  Son  corps  fut  porté  au  cimetière  du  mont  Valérien,  et  son 
eur  déposé  dans  la  cathédrale  de  Troyes,  selon  ses  dernières 
>lontés.  L'édition  de  ses  œuvres  a  paru  en  1826  en  8  vol.  in-8«>, 
jnt  trois  de  sermons,  un  de  discours  divers  et  de  mandements, 
trois  de  mélanges. 

BOULOIR  [maçon.'^,  s.  m,  instrument  avec  lequel  on  remue 
chaux  qaand  on  l'éteint,  et  quand  on  la  mêle  avec  le  sable 
1  le  ciment. 

BOtLOiR,  s.  m.  en  Urtn.  d'orfèvre,  se  dit  d'un  vase  de 

ivre  dans  lequel  on  déroche  les  pièces.  —  En  term.  de  pêche, 

dit  d'une  longue  perche  avec  laquelle  le  bouleur  bat  l'eau  et 

irgonne  les  herbiers,  pour  faire  donner  les  poissons  dans  les 

its  ;  ce  que  Ton  nomme  aussi  bouille,  —  Bouloir  est  aussi 

instrument  à  manche  et  à  bout  arrondi,  donton  se  sert  pour 

nuer  les  peaux. 

louLOis  (arl  milit.),  s.  m.  long  morceau  d'amadou  qui  met 

eu  au  saucisson  d'une  mine. 

iouLON    (vieux  mol),    grosse   flèche,    trait    d'arbalète 

.   BOUJON). 

louLON  ou  GOUGEON  (lechtiol.),  dans  une  poulie,  est  le 
it  axe  placé  dans  le  centre  de  la  poulie,  qui  unit  la  chasse  à 
>oalie,  et  sur  lequel  la  poulie  tourne.  On  donne  ordinaire- 
nt  ce  nom  à  tout  morceau  de  fer  ({ui,  dans  une  machine 
lie  qu'elle  soit,  fait  la  même  fonction.  —  Boulons.  Les 
>rinieurs  nomment  ainsi  les  deux  chevilles  de  fer  qui  tra- 
cent le  sommier  et  le  chapiteau  d'une  presse  :  ces  chevilles, 
18  pouces  de  long  sur  5  pouces  de  diamètre,  sont  terminées 
n  bout  par  une  tête  ronde  aplatie,  et  de  l'autre  elles  sont 
cées  en  long  pour  recevoir  une  large  clavette.  L'office  de  ces 
Ions,  en  les  serrant  ou  desserrant,  est  de  faire  monter  ou  des- 
dre  le  sommier.  —  Boolon  (term,  de  plombier),  Cest  un 
rceau  de  cuivre  ou  de  fer,  long  et  rond,  qui  sert  de  noyau  au 
jle  dans  lequel  les  plombiers  coulent  les  tuyaux  de  plomb 


»  soudure.  —  Boulon  est  une  grosse  cheville  de  fer  qui  a 
I  tête  ronde  ou  carrée,  et  qui  est  percée  par  l'antre  bout  et 
^.lée  par  une  clavette,  pour  retenir  un  tirant  ou  autre  pièce 
ne  machine.  On  en  met  aussi  dessous  les  robinets,  pour 
)écher  qu'ils  ne  soient  levés  par  la  force  de  l'eau. — Boulon 
rurerie),  soit  rond,  soit  carré  :  c'est  un  morceau  de  fer  dont 
He  est  ronde  ou  carrée,  et  dont  l'autre  extrémité  est  taraudée 
leut  se  recevoir  dans  un  écron,  ou  bien  est  percée  et  peut 
ïvoir  une  clavette.  Son  usage  est  de  lier  les  pièces  de  bois 
de  fer  les  unes  avec  les  autres,  et  de  les  tenir  fortement 
^mblées.  —  H  y  a  des  boulons  d'escalier  :  ce  sont  ceux  qui 
sent  à  travers  les  limons  de  l'escalier,  et  qui  vont  se  rendre 
is  le  mur  pour  empêcher  l'écartement  des  marches  et  leur 


BOUNDSGHBGH. 

séparation  des  murs.  Ils  sont  de  difiërentes  façons  :  il  y  en  a  à 
moufles.  Ils  sont  coïïiposés  de  deux  parties,  dont  Tune  est  ar- 
rêtée dans  les  murs  ou  cloisons  de  la  cage  de  l'escalier,  l'autre 
dans  les  limons  de  l'escalier,  et  toutes  deux  vont  se  réunir  en 
moufles  sous  le  milieu  des  marches,  où  elles  sont  serrées  par 
une  clavette.  Il  y  en  a  à  doubles  clavettes;  ce  sont  ceux  qui  ont 
des  clayettes  aux  deux  extrémités.  Il  y  a  des  boulons  de  limons 
d'escalier;  ceux-ci  sont  à  vis  et  servent  à  retenir  les  limons  avec 
les  courbes. 

BOULON  (technoL),  C'est  encore  un  morceau  de  fer  rond, 
avec  un  bouton  d'un  côté  et  un  trou  d'aiguille  de  l'autre  pour 
y  passer  un  morceau  de  fer  d'arrêt,  qui  enfile  les  marches  d'un 
métier  de  tisserand  ou  de  passementier,  sur  le  derrière.  —  En 
term,  de  cordonnier,  c'est  un  outil  dont  on  se  sert  pour  apla- 
tir le  bout  des  chevilles  qui  pourraient  dépasser  eu  dedans  le 
talon  des  bottes. 

fiOULONGEOX  (technoL)y  s.  m.  dans  les  papeteries,  se  dit  de 
grosses  étoffes  grises  de  rebut. 

BOULONNAIS  (F.  BorLOGNE-SUR-MEB). 

BOULONNER  (technol.)  y  V.  a.  arrêter  avec  un  boulon.  Il  se 
dit  surtout  en  parlant  des  pièces  de  charpente. 

BOULUC-BACHI  {hist.  mod,),  s.  m.  huissier  turc  qui  écarte 
la  foule  dans  les  cérémonies  publiques. 

BOULUE,  adj.  f.  On  appelle  bouteille  6ou/uér,"une  bouteille 
de  cuir  de  vache  ou  de  bœuf  bouillie  dans  de  la  cire  neuve. 

BOULTER  (Hugues),  prélat  anglican,  né  à  Londres  ou  aux 
environs  de  cette  ville,  fut  admis  comme  boursier  à  l'université 
d'Oxford ,  en  même  temps  qu'Addisson  et  te  docteur  Wilson  , 
ce  qui  fit  appeler  cette  nomination  Y  Election  d'or.  En  1719,  il 
fut  nommé  chapelain  du  roi  Georges  P*^,  qui  le  fit  plus  tard 
évêque  de  Bristol.  Gnq  ans  après,  le  gouvernement  l'envoyait  à 
l'archevêché  d'Armagh,  comme  le  seul  homme  capable  dans  ce 
poste  élevé,  par  ses  talents  et  sa  modération,  de  pacifier  T  Irlande. 
Il  n*accepta  que  lorsqu'il  y  fut  forcé  par  un  ordre  exprès  de  son 
souverain.  Il  disait  souvent  qu'il  ferait  à  l'Irlande  tout  le  bien 
qu^l  pourrait,  quand  même  on  ne  le  lui  laisserait  pas  faire  tout 
ce  qu  il  voudrait.  Jamais  en  effet  on  ne  fit  un  plus  bel  usage  de 
l'autorité  et  de  la  fortune.  Il  fit  circuler  dans  les  provinces  une 
grande  quantité  de  grains  pour  prévenir  la  famine  et  la  peste 
qui  menaçaient  l'Irlande  en  1729.  Entre  les  années  1740  et 
1741,  il  nourrit  presque  à  ses  frais,  pendant  deux  mois,  deux 
mille  cinq  cents  pauvres  aux  environs  de  Dublin .  Il  fonda  des  hos- 
pices et  des  établissements  de  charité  pour  les  pauvres  ecctésias* 
tiques.  Tous  les  projets  utiles  à  l'humanité  furent  toujours  sou- 
tenus de  son  crédit  et  de  sa  fortune.  On  n'a  de  lui,  quoiqu'il  fût 
très-savant,  que  quelques  lettres  pastorales,  qui  ont  été  impri- 
mées à  Oxford,  1769, 2  vol.  in-S».  Il  mourut  à  Londres  en  1742, 
et  fut  enterré  à  l'abbaye  de  Westminster,  où  on  lui  a  érigé  un 
monument  en  marbre. 

BOULTON  (Matthieu),  célèbre  mécanicien  anglais,  membre 
de  la  société  royale  de  Londres,  né  à  Birmingham  en  1728,  de 
parents  fortuné ,  qui  possédaient  une  manufacture  de  quin- 
caillerie. Après  avoir  perdu  son  père  en  1745,  il  se  fit  connaître 
par  des  moyens  nouveaux  et  ingénieux  d'employer  lacier;  son 
établissement  se  trouvant  bientôt  trop  circonscrit  à  Birming- 
ham ,  il  dépensa  9,000  livres  sterling  pour  faire  construire  la 
fameuse  manufacture  de  quincaillerie  de  Soho,  près  de  Birming- 
ham. En  1767,  il  fit  élever  une  machine  à  feu  ou  à  vapeur,  qui 
est  devenue  un  des  chefs-d'œuvre  du  génie  de  l'homme,  depuis 
que  Watt  y  a  fait  de  grandes  améliorations.  Ces  deux  associés 
appliquèrent  cette  machine  à  un  moulin  propre  à  la  fabrication 
des  médailles  et  de  la  monnaie.  Paul  P*",  empereur  de  Russie, 
donna  à  Boulton  d'éclatants  témoignages  de  son  estime.  D'autres 
belles  inventions  contribuèrent  encore  à  l'illustration  de  cet 
homme  habile,  mort  en  1809. 

BOUMA  (DoMiNiQUE-AcRONius  DE),  professeur  d'éloquence 
et  d'histoire  politique  dans  l'université  de  Franeker,  mourut  le 
15  mars  1656.  Son  principal  ouvrage  est  intitulé  Historia  H- 
vitatis,  Franeker,  1651,  in-12.  —  Son  père,  Jean-Acronios  de 
BouMA ,  professeur  de  théologie  à  Franeker,  mort  au  mois  de 
septembre  1627,  a  laissé  :  1^  Syntagma  theologiœ,  Groningue, 
1605,  in-4^;  2°  Elenchus  orthodoxus  pseudoreligionis  romano- 
catholicœ,  Deventr.,  1616,  in-4*»;  5**  Problema  iheolog.,  de  no- 
mine  elohim,,  Gron.,  1616;  4®  Proboleuma  de  studio  theolo- 
gicœ  recte  privatim  inslituendo,  etc. 

BOUMBARDA  {art  tiu/tl.),  canon,  grosse  et  longue  pièce  d'ar- 
tillerie (F.  CouLOUBRiNo  et  Bombarde). 

BOCMI  ou  BOUMiDévi,  la  Terre,  dans  la  mythologie  hin- 
doue. 

BOi7NDS€HEGil,  S.  m.  livre  de  l'Eternité,  livre  sacré  chez  les 
anciens  Persans. 


BOUPHOlVlEfl. 


(190) 


BOirQUET. 


BOUNDT  [gêogr.),  ville  ilf  riliiidostan  (AdjemyrJ,  rhef-lieu 
d*un  |>etil  Elal  <Joiil  le  radjah,  (ributairo  des  Anglais  depuis 
1818,  a  un  revenu  de  six  lacs  do  roupies  sicca  (1,500,000  francs). 
A  56  lieues  au  sud-esl  d'Adjemyr. 

BOCNE  (vteux  mot),  pour  BORNE ,  signifie  de  plus  colline, 
éminence. 

BorxorHSE  ou  MorxorsE,  s.  m.  terme  de  relation.  Man- 
teau de  ca>  alêne  arabe. 

BorxsiOy  héroïne  japonaise,  avait  pour  père  un  homme 
riche  qui  habitait  les  bonis  du  fleuve  Riou-Sa-Gava.  Elle  épousa 
Sîmmios-Daï-Mio-Sin.  Mais,  ne  pouvant  avoir  d*enfanls,  elle 
s'adressa  aux  Kamis.  Ceux-ci  la  rendirent  enceinte,  et  elle 
pondit  cinq  cents  œufs.  Eimuvantée  de  l'événement ,  et  crai- 
gnant de  voir  des  biHes  farouches  ou  dangereuses  sortir  de  ces 
œufs,  Bounsio  les  renferma  dans  un  cofTret,  sur  lequel  elle 
inscrivit  les  mois  fo-cia-rou ,  et  qu'elle  jeta  dans  les  eaux  du 
Riou-Sa-Gava.  Le  coffret,  toujours  flottant,  arriva  dans  des 
parages  extrêmement  éloignés,  où  un  vieux  pécheur  le  recueillit, 
l'ouvrit,  et  en  porta  le  contenu  chez  lui.  Sa  femme  pensa  que 
les  œufs  ne  valaient  rien ,  puisqu'on  les  avait  jetés  à  la  mer,  et 
lui  donna  le  conseil  de  les  reporter  où  il  les  avait  pris.  Le  mari 
s'y  opposa;  et  enfin,  tous  deux  d'accord,  ils  exposèrent,  selon 
le  procédé  oriental,  les  cinq  cents  œufs  à  la  chaleur  du  four, 
puis  se  mirent  à  les  casser.  Quelle  fut  leur  surprise  de  voir 
sortir  de  chaque  œuf,  dont  ils  brisaient  la  coquiUe,  un  enfant 
(d'autres  disent  six)  l  Mais  la  pauvreté  des  deux  époux  les  met- 
tait presque  dans  l'impossibilité  d'élever  une  si  nombreuse  fa- 
mille (cinq  cents  ou  trois  mille  ;  on  la  réduisit  aussi  à  cinquante 
enfants),  lies  feuilles  d'armoise  et  du  riz  suffirent  d'abord  aux 
besoins  des  jeunes  créatures.  Bientôt  ces  moyens  de  subsistance 
devinrent  trop  faibles;  les  cinq  cents  jeunes  gens  se  mirent  à 
voler.  Un  jour  ils  firent  remonter  dans  cette  vue  le  fleuve 
à  leurs  parents  adoptifs,  afin  d'aller  piller  la  maison  d'un 
homme  extrêmement  riche.  Ils  arrivent,  ils  frappent;  on  leur 
demande  leur  nom.  Ils  répondent  qu'ils  n'en  ont  pas,  qu'ik  ne 
connaissent  ni  père  ni  mère,  qu'ils  sont  nés  de  cinq  cents  œufs 
renfermés  dans  un  coffret  qu'on  avait  abandonné  aux  flots.  — 
El  ce  coffret  portait-il  une  mscription?  —  Oui  I  on  lisait  dessus 
fo^cia-rou,  —  «  Eh  bien  1  s'écrie  la  maltresse  de  la  maison , 
vous  êtes  mes  fils.  »  Elle  les  reconnaît  publiquement  à  l'ins- 
tant même,  et  elle  signale  cette  reconnaissance  inespérée  par 
an  banquet  magnifique,  dans  lequel  elle  boit  en  l'honneur  de 
chacun  de  ses  enfants  le  breuvage  sokana  avec  une  fleur  de  pé- 
cher. Dans  la  suite,  Bounsio  et  ses  cinq  cents  fils  furent  admis 
au  nombre  des  Kamis.  On  lui  donna  alors  le  nom  de  Bensaïten. 
Elle  préside  à  la  richesse,  et,  selon  la  conjecture  de  quelques 
mythologues,  à  la  population,  élément  principal  de  la  richesse 
d'une  nation  industrieuse  et  maîtresse  d'un  vaste  sol.  On  cé- 
lèbre en  son  honneur  la  deuxième  des  cina  grandes  fêtes  japo- 
naises, la  Sangouats-Sanits  on  fête  des  pêches.  Cette  solennité, 
qui  a  lieu  le  5  du  troisième  mois  de  l'année  japonaise,  est  prin- 
apalement  la  fêle  des  jeunes  filles.  On  leur  donne  un  festin,  ou 
plutôt  ce  sont  elles  (et  quand  elles  sont  trop  jeunes  encore,  leurs 
parents  en  leur  nom  )  qui  donnent  un  festin  aux  amis  de  la 
maison.  Une  salle  est  remplie  de  jouets  d'enfants,  et  princi|)a- 
ment  de  fort  belles  poupées  qui  représentent  la  cour  du  Daïri  : 
devant  l'ima^rc  de  chaque  personne  absente  est  une  petite  table 
couverte  de  riz  et  de  fout-kou-mo-tsi  ^gâteaux  d'armoise).  Cha- 
cun se  fait  un  devoir,  comme  en  Europe  au  jour  de  l'an ,  de 
rendre  visite  à  ses  parents,  à  ses  amis,  à  ses  supérieurs,  et  Ion 
feit  des  parties  de  promenade  sous  des  allées  de  pruniers,  de  ce- 
risiers et  d'abricotiers  en  fleur. 

BOCNTY  {géogr,)y  grouj)e  de  treize  petites  fies  dans  l'océan 
Austral,  au  sud-est  de  la  ^ouve^le-Zélande,  sous  197*»  de  longi- 
tude et  47"  30'  de  latitude  ;  découvert ,  mais  non  visité  par 
Bh'gh,  dans  son  voyage  avec  le  vaisseau  le  Bounty  { V.  Bligh  ). 

BOCNTN  (Gabriel],  né  à  Chàteauroux,  dans  le  xvi*  siècle, 
se  fil  recevoir a\ocal  à  Paris;  il  revint  ensuite  dans  sa  patrie, 
où  il  obtint  la  place  de  bailli.  Le  ducd'Alençon  le  nomma  son 
conseiller,  maître  des  requêtes.  C'est  tout  ce*  qu'on  sait  de  cet 
auteur,  qui  a  laissé  :  1"  une  traduction  des  Economies  d  Aris- 
tote;  2**  tm  Soiteine,  tragédie,  suirie  d'une  pastorale  à  quatre 
personnaps;  5"  une  Ode  snr  h  Mééée  de  Jean  de  la  Pérouse; 
4P  ie$  Jmeê  et  Allégretses  pour  le  bienveignement  et  entrée  du 
prince,  fiis  de  France  et  frère  unique  du  roi,  en  sa  ville  de 
Bourges,  1576;  6«  Tragédie  sur  la  défaiU  de  la  Piaffe  et  la 
Picquorée,  et  banniêsetnent  de  Mars  à  t introduction  de  paix  et 
minte  justice,  1579;  6"  Satyre  au  roy  contre  les  républicains, 
arec  raleclriomarhif,  oujoutte  des  coqs,  et  autres  poésies  fran- 
çaises et  latines,  15H6. 

BOUPHOXIES  (F.  BCPHO^IES). 


Bl^UQUE  [mariné).  Les  marins  se  servent  qpielquefois  dj 
terme  pour  signifier  entrée  ou  passe. 

BOCQUEB  {gramm.\y  v.  a.  et  n.  baiser  par  force.  11  w»^ 
guère  au  propnre  que  a'un  singe  ou  d'un  enfant,  lorsqu'il 
force  à  baiser  ce  qu'on  leur  présente.  —  Figurénient ,  î\ 
bouquer  quelqu'un ,  le  forcer  à  faire  quelque  chose  qui  ki 

f)latt,  ou  l'empêcher  de  faire  ce  qu'il  voulait.  Ce  vrrbf  f^i  fj 
ier  et  vieux. 

BO rQl^ ET  (^rom.).  Ce  mot,  qui  désigne  un  assembbjej 
bres,  de  fruits,  de  fleurs,  de  bijoux,  etc., reçoit  à  l'inOni  d  *| 
acceptions  dont  nous  signalerons  les  principales.  — Il  H 
bouquets  de  fleurs  de  toutes  sortes,  car  chaque  eémiM 
chaque  fête  est  une  occasion  à  bouquets  ;  les  noces,  les  b.  \ 
réunions  s'embellissent  et  s'égayent  de  fleurs.  —  Le  h  4 
de  mariée  se  compose  du  bouquet  blanc  et  de  la  rnc-l 
blanche  de  fleurs  d'oranger  qui  ornent,  d'après  un  u*^;! 
ancien ,  le  front  et  le  c<Mé  des  mariées.  C'est  remhlrrrtr  | 
chasteté  et  de  la  pudeur.  Combien  hélas  I  de  jeunes  filial 
religion  ne  rougissent  pas  de  cacher  sous  cette  aur^le  i 
nale  des  fautes  commises  ou  de  criminels  projets  î  —  L^ 
quets  funèbres  décorent  les  tombeaux  :  bizarre  habiiihj 
transformer  les  sépultures  en  parterres  de  lauriers  de  n 
de  myrtes ,  de  géraniums,  et  de  métamorphoser  toof  un  H 
tière  en  un  jardin  embaumé  !  Vimmortelle  seule, sornw  (n.l 
nous  semble  bien  choisie;  car  là  au  moins  il  tjîste  onr  i*fii 
consolante  pour  celui  qui  vient  prier;  cette  flfor stiuN'/Kj 
lui  rappelle,  chaque  fois,  que  la  personne aimét qm T?y 
sous  le  tertre  où  il  s'agenouille  n'est  pas  perdue  \<wi  ^H 
car  son  âme  est  impérissable.  —  On  nonimaii  jart'vs,  rta» 
littérature,  bouquet  à  Iris,  un  madrigal,  une  dianson-i 
rondeau  rempli  d'une  louangeuse  atTéterie  ou  d'ainwt»!^^ 
gnardises,  pour  la  femme  à  laquelle  il  était  adnssé.  ^ 
Ronsard ,  Voiture ,  Dorât,  Péçay ,  Boufflers ,  Parnv  sf  >< 
tingués  dans  ces  compositions  légères,  assez  insignitianlfs'l 
peu  littéraires.  — Les  plumes  et  les  panaches  qui  orwK  ) 
des  chevaux  dans  les  cérémonies  publiques  ou  dans  If?  ,»i 
funèbres  s'appellent  bouquet  de  Phaéton.  —  D'aprà  t.i 
miste  Biolan  ,  le  bouquet  anatomique  est  la  réuniua  th  I 
clés  et  des  ligaments  qui  s'insèrent  à  l'apophyse  Mj* 
l'os  temporal  et formentun bouquet.  —  Les vélénnairpb' 
le  nom  ae  bouquet,  et  plus  souvent  celui  de  noir  fUMUini 
espèce  de  gale  qui  s'attache  au  museau  des  agneaux ,  Ae'  I 
et  des  chevreaux,  ainsi  qu'à  leurs  lèvres  et  à  Tiatèripar^J 
bouches.  —  Les  marins  et  les  charpentiers  désignent  f  ' 
quet  deux  pièces  de  bois  servant  à  joindre  les  côtés  duc  i 
avec  les  deux  courbes  de  devant.  —  Les  relieurs  H 
bouquet  le  fer  qui  incruste  les  ornements  du  dos  désir 
Les  imprimeurs  disent  qu'une  feuille  a  été  tirée  par  t 
quand  l'encre  y  paraît  mégalement.  —  Les  artifi 
lent  bouquet  la  gerbe  qui  couronne  et  termine  un  l 
fice.  —  Bouquet  s'applique ,  ainsi  que  bouqttin^  au 
lièvre  et  du  lapin.  —  Bouquet  exprime  aussi  le  parfut 
tains  vins. 

BOUQUET  se  dit  quelquefois  du  cadeau  que  l'on  fJ 
personne  à  l'occasion  de  sa  fête.  —  Bouquet  de  pailU,  \ 
de  paille  que  l'on  met  à  la  queue  ou  au  cou  des  cbn-.'â 
indiquer  qu'ils  sont  à  vendre.  —  Provcrbialetnent  «t 
ment ,  Cette  fille  a  le  bouquet  sur  l'oreille,  elle  est  s 
On  dit  aussi  quelquefois  :  Cette  maison  a  le  bouquti 
reilie,  elle  est  à  vendre.  —  Bouquet  de  bois,  pt»lilr  I 
bois  de  haute  futaie.  —  Avoir  la  barbe  parbouqmeis,  il 
cpe  par  petites  touffes,  et  par  ci  par  la.  —  On  dit  qti 
figurément  et  familièrement  :  Réserver  une  chôme  pomi 
quet,  réserver  pour  la  fin  ce  qu'il  y  a  de  mieux  daii«>  i 
dans  une  fête,  etc. 

BOUQUET  (belles-lettres f  poésie).  On  nomme  ainsi  .1 
pièce  de  vers  adressée  à  une  personne  le  jonr  de  sa  ^ 
son  anniversaire.  C'est  le  plus  souvent  un  madnpl 
chanson.  Le  caractère  de  cette  sorte  de  poésie  est  la  A 
ou  la  gaieté.  La  fadeur  en  est  le  défaut  le  plus  H 
comme  de  toute  espèce  de  louange  (Marmotitel ,  I 
Httér.).  —  Le  bouquet  suivant  adressé  en  168B  parU^ 
lières  à  M"*  Harlay  de  Chanvalon,  abbessede  Pc*ri-W 
un  exemple  entre  mille  de  la  pauvreté  des  idées  e(  •{ 
leur  du  ^le  dont  on  se  contente  souvent  dans  cette  ^ 
▼rage: 

Vous  wi  qui  l'on  trouve  à  la  fois 
Des  plus  hautes  vejtus  le  parfait  as5einU«|»e, 
Illustre  Chanvallon  doni  le  ciel  a  fiait  clioîx 
Pour  dispf*n<fr  ici  s«i  lois. 
Recelez  ces  fleurs  pour  botnmsge. 


BOUQUET.  (  101 

Les  oeaf  savantes  Sœon  viennent  de  Us  cueillir, 
L*liaU*ine  des  Zéphin  a  répandu  sur  elles 
Une  aimable  fraiciieur  et  des  grâces  nouvelles  ; 
Et  s*il  est  rien  qui  puisse  encore  les  embellir. 
Dans  le  jour  fortuné  d'une  si  belle  fête, 
Cest  Tcdatant  honneur  de  parer  votre  tête. 

n'y  a  dans  ces  vers  que  des  syllabes  et  des  rimes;  point 
:  pensée  ingénieuse  ;  à  la  fin  nne  hyperbole  fade  et  ridiciile 
u  était  dans  le  goût  des  petits  poêles  du  teni|M5  de  Louis  XIV. 
•  Tous  les  bouquets  ne  sont  pas,  il  faut  le  dire,  aussi  mao- 
Is  que  celui-là  ;  le  poêle  cherche  ordinairement  à  tirer  parti 
quelque  rapprochement  entre  le  nom  de  la  personne  et  o^lui 
i  saint,  ou  du  jour  que  Ton  célèbre  ;  ou  bien  il  trouve  dans 
bjel  même  qu*il  envoie  nne  particularité  nouvelle ,  dont  Tob- 
'vatiou  fournit  une  pensée  agréable  ;  quelquefois  on  joue  sur 
mots  ;  tout  est  permis  dans  ce  genre  léger  et  facile ,  pourvu 
'on  sorte  du  commun  et  qu'on  ne  sorte  pas  de  la  décence.  B.  J. 
BOUQUET  (Don  Martin),  prêtre  Cl  religieux  bénédictin,  fut 
des  savante  les  plus  laborieux  et  les  plus  respectables- de 
le  congrégation  de  Saint-Maur  qui  a  rendu  de  si  éminents 
"vices  à  notre  histoire  nationale.  Né  à  Amiens  le  6  août  1685 , 
fil  profession  dans  l'abbaye  de  Saint-Faron  de  Meaux  le  16 
ùt  1706.  Après  avoir  achevé  ses  cours  de  philosophie  et  de 
k)Iogie  ,  il  se  livra  à  l'étude  des  langues  avec  un  tel  succ^, 
e  ses  supérieurs  lui  confièrent  le  soin  de  cette  riche  biblîolhè- 
e  de  Saint-Germain  des  Prés  qu'un  incendie  a  détruite  peu 
nnécs  avant  la  révolution  de  1789^  Associé  depuis  aux  tra- 
IX  de  dom  Bernard  de  Monlfaucon ,  il  concourut  à  Timpres- 
n  de  plusieurs  ouvrages  de  ce  savant  maître,  et  bientôt  il  en- 
prit  seul  une  édition  de  Thistorien  Flavius  Josèphe.  Il  colla- 
nna  les  manuscrits,  et  s'appliqua  à  rétablir  le  style  de  cet 
Leur.  Ce  travail  était  déjà  tort  avancé,  lorsqu'il  apprit  qu'un 
ant  de  Hollande,  Sigebert  Havercamp,  s'occupait  du  même 
leur  :  Bouquet,  par  une  générosité  peu  comrotme,  lui  envoya  le 
il  de  toutes  ses  recherches,  et  Havercamp  se  fit  honneur 
mployer  ces  précieux  matériaux  dans  son  édition  qui  parut 
Amsterdam  en  1726  (  2  vol.  in-fol.}.  Après  la  mort  du  père 
Lonç,  de  l'Oratoire,  en  1721 ,  D.  Bouquet  fut  chargé  sur  la 
^position  de  D.  Denys  de  Sainte-Marthe,  supérieur  général 
la  congréçation  de  Saint-Maur.  de  publier  la  nouvelle  col- 
lion  des  historiens  des  Gaules  et  de  la  France ,  projet  conçu 
r  Col/jcrf  et  repris  successivement  après  ta  mort  de  ce  grand 
QÎslre  par  rarchevèqoe  de  Reims  le  Tel  lier  et  par  le  cluince- 
'  d'Aguesaeau.  Dom  Bouquet  se  livra  avec  ardeur  à  ce  tra- 
I,  d(  vant  lequel  avait  reculé  la  modestie  du  savant  Mabillon. 
à  en  1729  les  deux  premiers  volumes  étaient  en  étal  d'être 
mes  à  l'impression,  lorsqu'un  ordre  de  ses  supérieurs  fit  pas- 
D.  Bouquet  de  l'abbaye  Saint-Germain  des  Prés  à  celle  de 
ilrJean  det  laon.  Ce  ne  fut  qu'en  1738  que,  rappelé  à  Paris 
le  chancelier  d'Agtiesseau ,  et  fixé  dans  le  monastère  des 
ncs-Mantcaux,  il  publia  ces  deux  premiers  volumes  l'un 
^  l'autre,  fious  le  titre  de  Rerum  Gallicarumet  Francicarum 
ptores  (in-fol.).  Les  autres  suivirent  de  près  jusqu'au  bui- 
le,  qui  parut  en  1752.  Il  avait  commencé  le  neuvième,  où  il 
h'ail  terminer  les  monuments  de  la  seconde  race  de  nos  rois, 
oue  la  mort  le  ravit  h  la  science  et  à  la  religion  après  une  mala- 
de quatre  jours,  le  6ayril  1 75i,  dans  le  monastère  des  Blancs- 
Meaux  où  il  avait  passé  si  paisiblement  les  seize  dernières  an- 
idcsasludieusevie.Dom  Maurd'Antinefot  lepremier  colla- 
Heur  qu'il  î^'était  adjoint.  D.  J.-B.  Haudiquier(néàËu,mort 
l  février  l^7o),  qui  l'avait  ensuite  secofidé  pour  les  derniers 
■nés,  publia  «vee  Charles  Haudiquier,  son  frère,  les  tomes 
et  x".  Ces  deux  religieux  avaient  déjà  fait  imprimer  plus  de 
pflgesdu  xi«  tome,Iorsqu'ils  laissèrent  le  soin  de  le  continuer 
Puirier»  à  D.  Précieux  et  à  Etienne  Uousseau,  mort  le  5  oc- 
•e  1763.  Ce  ne  fut  qu'en  1767  que  Poirier  et  Précieux  pa- 
ient le  onzième  volume.  A  près  eux,  lesdouiièmeet  treiiieme 
unes  parurent  en  1786  par  les  soins  de  D.  Clémenfc  et 
Srîal  ;  à  ce  dernier  seul  est  dû  le  quatorzième  volume,  dont 
hrrnements  de  la  révolution  retardèrent  la  publication  jus- 
*n  iH06.  Xous  donnerons  dans  la  notice  sur  ce  savant  reli- 
IX,  devenu  membre  de  l'Institut,  la  suite  des  détails  sur  cette 
(oifiquc  collcclipn  qui  est  aujourd'hui  à  son  vingt  et  unième 
ime  et  qui  se  continue.  Pour  revenir  à  D.  Bouquet,  nous 
pellerons  que  Tacadémie  des  belles-lettres  et  arts  d'Amiens 
ût  admis  parmi  ses  membres  honoraires,  et,  dit  une  bio^a- 
,  a  il  a  rendu  à  cette  académie  tous  les  services  littéraires 
iil  était  capable.  »  Il  était  en  liaison  avec  plusieurs  person— 
^  éminents  et  recherché  des  savants.  L'aménité  deson  carae» 
i  et  U  droiture  de  son  cœur  autant  que  ses  talents  lui  afaient 


)  BOUQUET. 

concilié  l'estime  générale;  et  ce  (jui  n'est  pas  un  petit  éloge, 
c'est  que  ses  immenses  travaux  d'érudition  ne  lui  firent  jamais 
négliger  les  devoirs  de  son  état,  et  qu'il  fut  aussi  pieux  que  sa- 
vant. —  Nous  ne  terminerons  pas  col  article  sans  donner  une 
notice  succincte  de  ce  qui  se  trouve  dans  les  neuf  volumes  de  la 
Coileelion  des  historiens  de  France  qu'il  a  publiés.  —  Le  pre- 
mier volume  contient  une  dédicace  à  Louis  XV  en  forme  d'ins- 
cription, une  préface  en  latin  et  en  français,  et  tout  ce  qui  a  été 
fait  par  les  Gaulois ,  et  ce  qui  s'est  passé*  dans  les  Gaules  avant 
rarnvée  des  Français ,  et  plusieurs  autres  choses  qui  regardent 
les  Français  depuis  leur  origine  jusqu'à  Clovis  (  on  un  mot  tout 
ce  que  les  anciens  auteurs  grecs  ou  lalins,  prosateurs  ou  poètes, 
ont  écrit  sur  les  Gaulois  et  les  Francs)  ;  le  lout  est  précédé  d'une 
Table  chronolo^queou  Annales  gauloises  et  françoises on  fran- 
çais et  en  latin  ;  le  volume  se  termine  par  un  Index  geographi- 
eus  et  par  un  Index  rerum  ou  table  des  matières  (1738).  —  Le 
tome  troisième,  renferme  tout  cequi  s'est  passé  dans  les  Ganleset 
ciue  les  Français  ont  fait  sous  les  rois  de  la  première  race.  Il  est 
également  précédé  d'une  préface  dans  les-deux  langues,  d'an 
index  chronologique,  plusde  la  tabledes  auteurs,  enfin  d'un  in- 
dex géographique,  des  noms  d'hommes,  des  matières  et  des  mots 
étrangers  (vocumexolicarum)  (1759^-—  Le  quatrième  volume, 
qui  concerne  aussi  la  première  race,  comprend  les  mémoires  qui 
ne  sont  pas  compris  dans  le  premier  volume  (  nous  ne  parlons 

f)lus  des  préfaces  et  des  index).  —  Le  quatrième  contient  les 
ois,  les  formules ,  les  diplômes  et  plusieurs  autres  monuments 
qui  concernent  les  Gaales  et  la  France  sous  la  même  race  (1741). 
—  Le  cinquième  volume  embrasse  les  règnes  de  Pépin  et  de 
Cbarlemagne,  c'est-à-dire  depuis  Tan  732  jusqu'à  l'an  81 4,  avec 
les  lois ,  les  ordonnances ,  les  diplômes  de  ces  deux  rois  et  les 
monuments  historiques;  il  est  enrichi  d'une  carte  de  l'empire 
de  Cbariema^ne  (  1744  ).  —  Dans  le  tome  sixième  on  trouve  les 
gestes  de  Louis  le  Débonnaire,  d'abord  roi  d'Aquitaine  et  ensuite 
empereur  depuis  l'an  781  jusqu'à  l'an  840,  avec  les  lois ,  les  or- 
donnances, etc.  (1749).  —  Dans  le  septième,  on  lit  les  gestes  des 
fils,  des  pettts-nis  de  Louis  le  Débonnaire,  depuis  l'an  840  à 
l'an  877 ,  avec  les  Capitulaires  de  Charles  le  Chauve  et  autres 
monuments  historiques ,  les  diplômes  étant  rejetés  dans  le  vo- 
lume suivant  (1749).  —  Le  huitième  contient  ce  qui  s'est  passé 
depuis  le  commencement  du  règne  de  Louis  le  Bègue,  fils  de 
Charles  le  Chauve,  jusqu'à  la  fin  du  règne  de  Louis  V,  dernier  roi 
de  la  secon<ie  race,  c'est-à-dtre  depuis  l'an  877  jusqu'à  l'an  957, 
avec  les  diplômes  des  fils  et  des  petits-fils  de  Louis  le  Débon- 
naire, qui  n'ont  pu  entrer  dans  le  volume  précédent.  Dans  ce 
volume,  D.  Clément,  outre  son  titre  religieux,  prend  celui  d'ho- 
noraire de  l'académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  d'A- 
miens(1752). — Enfin,  le  tome  neuvième  contient  ce  qui  restait» 
^publier  des  monuments  de  la  seconde  race  des  rois  de  France, 
depuis  le  commencement  du  règne  de  Louis  le  Bègue  jusqu'aux 
premières  années  du  règne  de  Hugues  Capet,  cestr-à-dire  de- 

guis  l'an  987  jusqu'à  l'an  991.  Il  ne  porte  plus  le  nom  de 
'.  Bouquet ,  mais  seulement  cette  indication  :  Pmr  des  reli-- 
gienx  benédklins  de  la  congrégation  de  Sainte  Maur  (1757). 

Ch.  du  Rozoir. 
BOUQUET  (Pierre),  neveu  de  dom  Martin  Bouquet,  avo- 
cat, mort  le  2  avril  1781,  a  publié  :  1^  te  Droit  public  de  France 
éclaircipar  les nwnumetUs de  l'antiquité^  lom. r*",  1756, in-4<». 
La  suite  n'a  pas  paru  ;  2^  Notice  des  titres  et  des  textes  justifi- 
catifs de  la  possession  de  nos  rois  de  nommer  aux  évéchés  et 
aux  abbayes  dé  leurs  Etats,  1764,  in-4*»;  5"  Lettres  provins- 
cialeSf  ou  Examen  impartial  de  l'origine,  de  la  constitution 
et  des  révolutions  de  la  monarchie  française,  1772,  2  vol.  in-8o; 
A°  Mémoire  historique  sur  la  topographie  de  Paris,  1772,  in-4®; 
5°  Tableau  historique,  généalogique  et  chronologique  des  trois 
trs  souveraines  de  Frasèce,  1772,  io-8°^ 


cours 


BeuQUETiER  (gramm.),  s.  m.  vase  propre  à  mettre  des  fleurs. 
—  Bouquetière,  s.  f.  celle  qui  fait  des  bouquets  de  fleurs  na^ 
turelies  pour  les  vendre. 

BOUQUETIN  {hist.  not,)  (F.  Chèvre). 

bouquetixe  (F.  Boccaob). 

BOUQUETOUT,  S.  m.  En  term.  de  péche,.espèce  de  filet  dont 
on  se  sert,  en  quelques  endroits,  pour  prendre  du  poisson,  le 
petit  bouteux.  Il  ne  diffère  de  la  bichette  que  par  la  manière 
dont  il  est  monté.  On  dit  aussi  boutout, 

BOUQUETTE  (gramm.),  s.  m.  petite  bouche.  Il  est  vieux  et 
familier. 

BOUQURY  (MADiJiE),  belle-soBur  de  Guadet.  Elle  habitait 
une  campagne  près  de  Saint-Emilion ,  et  y  donna  asile  à  son 
beau-frère  et  à  plusieurs  autres  députés,  après  les  proscriptions 
des  51  mai,  1'^''  et  2  juin  1795,  et  les  cacha  pendant  près  d'un 
mois  dans  un  souterrain ,  d'où  ils  ue  sortaient  me  la  nuit  pour 


BOUBJICAII. 


(m) 


BOVRBON-L^ARCHAMBAGLT. 


se  rendre  aaprès  de  leur  bienfaitrice.  Ses  précautions  n*ayant  |  un  ûlsimple,  retors,  et  Gnûlé;  la  chaine  en  est  double  ou  ih 


pu  empêcher  Guadet  d*ètre  arrêté  chez  elle,  elle  fut  traînée  elle- 
même  dans  les  prisons  de  Bordeaux  avec  le  père  et  la  famille  de 
son  infortuné  beau-frère,  et  livrée  au  féroce  Lacombe.  Interro- 
sée  ensuite  par  lui  sur  ses  crimes  politioues,  elle  s*écria  avec 
énergie  :  a  Monstre  altéré  de  san^I  si  rhumanité,  si  les  liens 
du  sang  sont  des  crimes,  nous  méritons  tous  la  mort!  »  Pendant 
la  lecture  du  jugement  quv  la  condamnait  à  mort,  tout  en  elle 
exprimait  la  fureur  et  1  indignation  :  cependant,  au  moment 
d'aller  à  Téchafaud,  elle  parut  assez  calme;  mais,  lorsque  le 
bourreau  voulut  lui  couper  les  cheveux,  son  indignation  se  ré- 
veilla. Elle  se  débarrassa  de  ses  mains  avec  force,  et  il  fallut 
employer  la  violence  pour  la  retenir.  Elle  n'en  fut  pas  moins 
traînée  h  l'échafaud ,  et  mourut  victime  de  son  humanité  et  de 
son  attachement  à  ses  devoirs. 

BOUQUIER  (V,  ABOUKIR). 

BOUQCIER  (Gabriel),  conventionnel,  né  en  1750 dans  le 
Périgord ,  consacra  sa  jeunesse  à  la  culture  des  écrits  et  des 
lettres.  Son  cpitre  â  Joseph  Yernet,  où  il  décrit  les  principaux 
ouvrajges  de  cet  artiste  célèbre,  malgré  les  incorrections  dont 
sa  |>oesie  fourmille,  lui  valut  les  encouragements  de  plusieurs 
critiques.  En  89,  les  idées  révolutionnaires  agirent  puissam- 
ment sur  son  imagination  fébrile.  Il  vota  la  mort  de  Louis  XVI, 
et  accompagna  son  vote  de  paroles  frénétiques.  Il  resta  étran- 

fer,  du  nioms  en  apparence^  à  la  chute  des  girondins;  ce  qui  ne 
empêcha  pas  d'être  nomme,  quelque  temps  après,  membre  du 
comité  d'instruction  publii^ue.  Son  plan  général  d'instruction, 

3u*il  présenta  en  celte  qualité  le  2  frimaire  an  ii,  et  son  rapport 
u  15  avril  1794,  sont  accompagnés  de  considérations  étranges 
sur  l'enseignement  que  doivent  recevoir  les  diverses  classes  de 
la  société,  et  sur  le  cas  que  l'on  doit  faire  des  savants.  Le  5  jan- 
vier 1794,  il  fut  nommé  secrétaire  de  la  convention;  il  avait 
obtenu  quelques  jours  avant  la  présidence  des  jacobins.  La 
même  année  on  joua  une  pièce  maline  qu'il  avait  composée  ; 
elle  était  intitulée  :  ia  Réunion  du  iO  août,  ou  l'Inauguration 
de  la  république  française,  sans-<;ulottide  en  cinq  actes ,  et  qui 
eut  un  grand  succès,  s'il  faut  en  croire  le  Moniteur,  .Après  la 
session ,  Bouquier  n'étant  point  entré  par  la  voie  du  sort  dans 
les  conseils,  il  revint  dans  son  département,  et  mourut  en  1811 
à  Terrasson ,  près  de  Sarlat. 

BouQriNse  dit  quelquefois  des  Satyres,  ()arce  que,  selon  la 
(able,  ils  étaient  faits  comme  des  boucs  depuis  la  ceinture  jus- 
qu'en bas.  Ce  sens  est  vieux. 

BOCQViN,  vieux  livre,  de  l'allemand  buch,  hêtre,  sur  les 
feuilles  duquel  les  peuples  du  Nord  écrivaient  originairement. 
Ce  mot ,  pris  dans  une  acception  satirique,  désigne  à  la  fois  et 
les  livres  vieux,  enfumés,  maculés  qui,  depuis  des  siècles,  n'ont 
pu  trouver  de  débit,  et  ceux  tout  modernes,  richement  reliés, 
merveilleusement  illustrés  (  comme  on  dit  maintenant  ) , 
qui  n'ont  pu  séduire  nul  amateur  par  l'absence  de  mérite  in- 
trinsèque. —  De  bouquin  est  né  le  verbe  bouquiner,  courir 
après  les  vieux  livres;  et  le  substantif  bouquinerie,  manie  des 
atations  grecques  ou  latines.  —  De  bouquiner  sont  dérivés  6ou- 
quiniste  et  bouquineur  (  F.  Bodoi'IMSTE).  —  On  appelle  aussi 
bouquin  un  vieux  bouc  et  le  mâle  des  lièvres  et  des  lapins  ;  de 
ce  mot  est  issu  bouquetin ,  espèce  de  bouc  sauvage  qu'on  ren- 
contre dans  les  montagnes  d'Europe  et  d'Asie.  —  On  nomme 
encore  cornet  à  bouquin  une  corne  de  bœuf  dont  les  bergers  se 
servent,  dans  certaines  provinces,  pour  rassembler  leurs  trou- 
peaux, et  une  trompe  grossière  dont  les  en&nts  étourdissent  les 
passants  pendant  le  carnaval. 

BOUQUINISTE.  On  confond  sous  cette  appellation  et  le  libraire 
qui  achète  et  revend  des  livres  d'occasion,  et  l'amateur  peu  for- 
tuné ou  monomane  qui  va  furetant  les  vieux  imprimés,  les  pou- 
dreux manuscrits  et  les  autographes  mensongers.  Toutefois,  ce 
vulgaire  bibliophile  doit  s'appeler  btmquineur.  —  Le  commer- 
çant en  bouc^uins  est  généralement  un  étalagiste,  dont  les  bou- 
tiques en  plein  vent  se  rencontrent  sur  les  quais,  sur  les  ponts, 
sur  les  boulevards,  dans  les  rues  et  les  carrefours.  Illettrés  près- 

3ue  tous,  sachant  à  peine  lire  la  plupart,  ils  s'approvisionnent 
e  livres  neufs  ou  vieux  dans  les  ventes  publiques  et  particu- 
lières, et  accaparent  les  mauvais  ouvrages  que  les  libraires  leur 
cèdent  à  bas  prix  pour  débarraiser  leurs  magasins.C'est  chez  eux 
qu'on  trouve  à  compléter  les  éditions  dépareillées,  et  parfois 
aussi  quelques  livres  rares  et  précieux. 

BOUR  ou  BOBMO,  S.  m.  soiede  Perse. 

BOURA,  s.  m.  (lerm.  de  fabriqué),  grosse  étoffe  faite  de  poil 
grossier,  de  laine  ou  de  bourre. 

BOCRACAN  ou  BABACA5  {techn,).  C'est  une  espèce  de  ca- 
melot d'un  grain  très-gros,  une  étoffe  non  croisée  qui  se  tra- 
vaille sur  le  métkf  à  deux  marches  comme  la  toile.  La  trame  est 


il  ^  entre  de  la  laine  et  du  chanvre.  Les  bour§eans  ne  se  M 
point,  on  se  contente  de  les  faire  bouîMir  dans  de  l'eau  da^ 
deux  ou  trois  reprises,  et  de  les  calandrer  ensuite  avec  soin. 
en  forme  des  rouleaux  qu'on  nomme  ptVce«.  Lebouracan,  p 
être  bon,  doit  être  à  grain  rond,  uni  et  serré.  Dans  beaucoQ| 
départements,  et  particulièrement  en  Auvergne,  lesgemij 
campagne  en  fabriquent  eux-mêmes  pour  leur  usage. 

BOURACANIER  (if c/ino/.),  ouvrier  qui  fabrique  ïebonni 
Grâce  au  progrès  de  notre  industrie,  les  gens  de  la  campgne «j 
mêmes  peu  ven  t  se  vêtir  d'étoffes  croisées,  souples  et  légères  ;  x^ 
de  nos  jourâ,  faire  du  bouracan  c'est  à  peine  exercer  un  n»i{ 
Autrefois,  quand  il  y  avait  encore  des  confréries  de  bouraeatM 
on  ne  pouvait  lever  une  pièce  de  cette  étoffe  de  dessus  le  ii>;j 
qu'elle  n'eût  été  d'abord  visitée  par  1^  iurés  de  la  oommovi 
scellée  par  eux  avec  une  plaque  de  plomb. 

BOURACiiER(ie(;/in.),  s.  m.  ouvner  qui  travailleanx  bas(k^ 
nés  et  aux  autres  étoffesdesoie,  dans  les  manufactures  d'Ann 

BOVRAGNE  OU  BOURAQUE  (p^cfce),  S.  f.  nassed'osierûiii 
forme  de  souricière.  On  la  nomme  aussi  casier ,  cage,  cUie.  \ 
tuV,  etc. 

BOURAMI  [hist.  nat.)y  s.  m.  espèce  de  poisson  volant  à 
famille  des  grimpeurs. 

BOURAMPOUTRA  (F.  BRAHMAPOUTER). 

BOURAS  [vieux  mot) y  grosse  étoffe  faite  d'un  poU grossier,  i 
d'une  espèce  de  bourre;  c'est  aussi  un  lange  d'eafooL  Ea  imi 
latinité,  borassium  ;  en  languedocien,  bourcuêo, 

BOURASAHA  (botan,)y  S.  m.  arbuste  grimpant  dcUUBÀl^ 
des  menisperines. 

BOCRASSEAU  (F.  BORASSEAU). 

BOURRE  (^ram.j,  s.  f.  fange,  boue.  Il  ne  se  dit  guère  qwir 
fange  de  la  campagne,  et  signifie  particulièrement  le  foo*:.- 
eaux  croupissantes  des  étangs  et  des  marais.  Bowbe  rpi«| 
puante;  un  fossé  plein  de  bourbe  ;  une  carpe  tfui  mrI /«ftor 

BOUBBELIER,  S.  m.  {lerm,  'de  cha^se)^  se  dit  de  la  poiinc 
sanglier.  Il  est  peu  usité. 

BOURBEUSE  {hist,  nat.)^  s.  f.  nom  spécifique  d*UDelurt« 
genre  des  émydes. 

BOURBEUX  SE  {gram.),  adj.  plein  de  bourbe.  £ai&.j 
beuse^  un  étang  bourbeux;  une  rivière  bourbtuu,  cVi 
bourbeux ,  fossé  bourbeux, 

BOURBIER  [gram,),  s.  m.  lieu  creux  et  plein  de  boorttr.  5 
gager,  entrer,  tomber  dans  un  bourbier,  se  tirer  d'un  *« 
lier,  —  Figurément  et  familièrement ,  Se  mettre  elansn^* 
bier^  s'engager  dans  une  mauvaise  affaire.  Il  s*esl  mis  dm 
bourbier  d'où  il  aura  peine  à  se  tirer, 

BOURBILLON  (m^cfec),  S.  m.  corps  blanchâtre  etfilanM) 
portion  de  tissu  cellulaire  gangrené  qu'on  trouve  aacentn 
furoncle,  d'unjavart.  Quand  le  bourbillon  est  sorti,  ont^ 
d'un  coup  soulagé;  Ce  cheval  a  unjavart,  mais  dés  que  U 
billon  sera  sorti  il  pourra  marcher, 

BOURBOX-LANCT  [géoar,),  petite  ville  du  déparifit^ 
Saône- et-Loire,  sise  à  sept  lieues  de  Moulins  et  à  vingt  \y^ 
Màcon.  Sa  population  est  de  3,400  habitants.  Son  sarnooK^' 
cy,qui  s'écrivit  longtemps  l'Ansi,  lui  vient  du  plus  jeuortr 
d'un  Geufroy  de  Bourbon ,  lequel  se  nommait  Anseau  ou 
selme.  Un  château  fort,  bâti  sur  un  rocher  escarpé^  domic'  ' 
ville,  qui  n'est  renommée  que  pour  ses  eaux  miuéralrs'' 
bains,  ouvrage  des  Romains.  Ces  eaux  salines  renferoNi 
vers  sulfates ,  du  muriate  de  soude,  du  gaz  acide  carbom^i 
un  peu  de  fer.  Elles  ont  sept  sources  dont  la  température  tj 
pour  chaque  fontaine  minérale ,  de  33"  à  4G°  Réaumor.  { 
vertu  agit  contre  les  rhumatismes  chroniques,  J^  cataniï' 
vétérés,  les  paralysies  et  les  fièvres  iuternuttentes.  —  Ea  ' 
le  Toi  Henri  lll,  leur  devant  une  prompte  guérison,  ««^ 
la  réédification  des  bains  oui  tombaient  en  ruines.  Oo  aU' 
la  fécondité  de  Catherine  oe  Médicis  à  l'usage  qu'elle  iii^ 
chacune  de  ses  grossesses,  des  eaux  de  Bourbon-Lancr.  - 
jourd'hui  ses  visiteurs  sont  fort  rares.  —  Cette  ville  a'mi 
madame  la  comtesse  de  Geulis. 

BOURBON-L'ARGHAMBAUT,  petite  Ville  de  3,90â  hab4 
dans  le  département  de  l'Allier,  a  six  lieues  ouest  de  MooJ 
à  65  sud  de  Paris.  Elle  doit  son  surnom  â  l'aîné  des  6> 
Geufroy  de  Bourbon,  qui  s'appelait  Archambaut.  Assez  W 
tie  au  milieu  d'un  riant  vallon,  cette  ville  a  été  dotée  dv 
perbe  promenade  par  Gaston  d'Orléans,  frère  de  IxKib  \11{ 
célébrité  lui  est  acquise  par  des  sources  thermales,  siU-j 
gazeuses  très-efficaces  pour  guérir  les  douleurs  locales,  to 
lysies  et  les  scrofules.  Leur  température  est  de  40"  Rri*' 
L^r  analj'se  présente  une  mixtion  du  muriate^  du  sulbc 
bicarbonate  de  soude,  du  carbonate  de  chaux,  de  fer  a  ^ 


BOtJRBOH.  (  193  ) 

(le  sel  à  base  de  potasse ,  et  d'acide  carbonique  libre.  Bourbon- 
rArcbambanlt  r^it  cfau^aue  année  environ  quatre  cents  mala- 
desy  da  15  mai  au  l*"*^  octobre.  Un  hôpital  y  est  ouvert  aux  bai- 
gneurs pauvres.  Cette  ville  a  été  le  berceau  de  l'illustre  famille 
des  Bourbons. 

BOURBON-VRNDÉE  (jf^O(/r.),chef-lieu  de  préfecture  du  dé- 
partement de  la  Vendée,  autrefois  appelée  Rocne-sur-Yon,  puis, 
sous  Tempire,  Napoléon- Ville,  à  14  lieues  sud  de  Nantes,  à  89 
sod-oupslde  Paris,  sur  la  rivière  de  l'Yon.  Sa  population  com- 
prend 3,901  habitants.  Elle  est  le  siège  d'un  tribunal  de  pre- 
mière instance  du  ressort  de  la  cour  royale  de  Poitiers,  d^jne 
direction  des  domaines ,  d'une  conservation  des  hypothèques 
et  d'une  direction  des  contributions  directes  et  indirectes.  Elle 
possède  une  société  d'agriculture,  sciences  et  arts,  un  collège 
communal  et  une  bibliothèque  de  6,000  à  7,000  volumes.  Les 
curiosités  cpi  on  y  remarque  sont  des  monuments  druidiques, 
les  antiquités  romaines ,  une  superbe  église  et  de  belles  places. 

BOURBON  (Archipel)  {aéogr,),  grouped'lles  de  l'Océan  Paci- 
ique,vers  le  152'' degréde  longitude  occidentale  et  le  18**  de  lali- 
ude  jud.  Le  nom  d'archipel  Bourbon  lui  fut  donné  par  Bougain- 
ille,quile  découvrit  en  1768;  mais  on  le  désigne  plus  com- 
nunément  aujourd'hui  sous  te  nom  âHles  de  Taïli,  et  on  le 
rompr«nd  généralement  dans  V archipel  d9  la  Société.  Les  prin- 
ipaies  Iles  de  l'archipel  Bourbon  sont  :  Taïti,  le  Boudoir,  Oa- 
^ilia ,  Heeri,  et  Papara  (F.  Taiti). 

BOiiBBOX  (Ile  de)  [géogr,],  une  de  nos  colonies  africaines, 
5t  située  dans  la  mer  des  Indes ,  sous  le  21*^  degré  de  lati- 
ide  sud  et  le  BS»^  de  longitude  est.  Sa  longueur  du  nord  au  sud 
îtde  14  lieues  sur  10  de  largeur;  sa  superficie,  de 231,550  hec- 
ires.  L'ensemble  de  Tllc  présente  un  cône  tronqué  dont  la  base 
écrirait  un  ovale  assez  irréçulier  d'un  périmètre  de  50  lieues. 
^  rivages  descendent  généralement  en  plans  inclinés  formés 
e  terres  d'alluvion  et  couverU  d'une  riche  végétation.  L'Ile  de 
ourbou  fut  découverte  en  1545  par  des  Portugais,  qui,  du 
jm  de  leur  chef,  l'appelèrent  Mascarenhas;  un  siècle  plus 
rd,  la  compagnie  des  Indes,  venant  en  prendre  possession,  mo- 
ifia  ce  nom  en  celui  de  Mascareigne.  Les  Portugais  se  conten- 
rent  d  y  toucher  ;  l'ile  était  inhabitée  ;  une  prodigieuse  abon- 
mcc  s  y  faisait  remarquer ,  les  forêts  descendaient  jusqu'à  la 
icr  ;  et,  si  Von  en  croit  les  récils  des  navigateurs  qui  pour  la 


....      ,     ^,  igaleurs  qui  pour .« 

reonere  fois  abordèrent  sur  ses  rivages,  vingt-cinq  tortues 
iront  trouvées  à  l'ombre  d'un  seul  arbre.  Avant  d'offrir  un 
mmcncenient  réel  de  colonisation,  l'ile  de  Mascarenhas 
mrae  les  fies  voisines ,  servit  de  refuge  aux  pirates  qui  par- 
tiraient 1  Océan  Oriental.  La  compagnie  des  Indes  vint  ensuite 
wser  quelques  établissements;  mais  sa  possession  était  mal 
terminée  :  M.  de  Flacourt  la  prit  solennellement  au  nom  du 
de  France  en  1649,  et  la  nomma  lie  de  Bourbon.  Ce  fut  de 
te  épocjue  que  la  colonisation  de  l'ile  commença  à  prendre 
caractère  de  prospérité  :  elle  devint  l'objet  d'une  attention 
s  spéciale  ;  les  lazaristes ,  envoyés  les  premiers  par  saint 
icent  de  Paule  dans  les  colonies  voisines,  y  étendirent  leur 
sioii.  Cédée  par  Louis  XIV,  en  1661 ,  à  la  compagnie  des 
es  ,  avec  les  possessions  de  Madagascar ,  elle  se  vil  comprise 
nombre  des  comptoirs  de  cette  belle  compagnie  ;  et  quand 
e-ci  eut  forcément  renoncé  a  ses  projets  sur  Madagascar,  l'ile 
Bourbon  devint  la  station  obligée  des  vaisseaux  qui  allaient 
s  rinde.  Cefut  alors  (1711)  qu'on  y  éleva  ces  grands  magasins 

iremplaceinentestencoreaujourd'huimarquépardes  ruines 
»ù  les  premiers  colons ,  au  milieu  des  ballots  de  la  compa- 
>,  déposaient  le  fruit  de  leurs  cultures.  Toutes  ces  améliora- 
B,  jointes  à  d'autres  éléments  de  prospérité,  accrurent  ra- 
jment  la  population  :  le  café  apporté  de  l'Yémen  réussit  au- 
usde  toute  espérance;  sa  culture  partagea  avec  celle  du 
c  et  du  riz  le  travail  des  colons.  En  1764,  cessant  d'apparte- 
1  Ja  compagnie  des  Indes ,  l'Ile  de  Bourbon  fut  rendue  au 
insi  que  rlle  de  France  ;  et  ces  deux  colonies  furent  confiées 
aministrationd'un  gouverneur.  M.  Poivre,  qui  vint  exercer 
î  charçc  le  14  juillet  1767  et  qui  s'immortalisa  par  lesservioes 
rendit  à  nos  colonies,  fut  le  premierqui  introduisit  à  Bour- 
le  giroflier,  le  muscadier,  lecannelier,  le  gingembre,  le  bois 


BOUBBON. 

au  pouvoir  des  Anglais ,  l'ile  de  Bourbon  fut  rendue  â  la  France 
te  6  avril  1815,  mais  séparée  cette  fois  de  sa  sœur  l'ile  de 
France.  Bourbon,  la  plus  méridionale  de  nos  colonies  dans  la 
mer  des  Indes  ,  est  à  3,500  lieues  de  sa  métropole.  Sa  dbinnce 
de  l'ile  Maurice  est  de  40  lieues.  140  la  séparent  de  Madagas- 
car, 638  de  la  mer  Rouge,  et  750  du  cap  de  Bonne-Espérance. 
Les  venis  (jui  soufflent  sans  cesse  de  l'est  au  sud  Pont  naturelle- 
ment divisée  en  deux  parties,  l'une  orientate,  dite  partie  du  vent, 
1  autre  occidentale,  à\ie partie  sont  le  ven/.  subdivisées  chacune 
en  SIX  communes  :  la  première  comprenant  Sainl-Denis,  Sainte- 
Marie,Sainte-Suzanne,Saint-Andrc,  Saint-Benoit,  Sainte-Rose; 
la  seconde,  Saint-Paul ,  Saint-Leu  ,  Saint-Louis  ,  Saint-Pierre, 
Saint-Joseph  et  Saint-Philippe.  Saint-Denis,  la  capitale,  et 
Saint-Paul  sont  les  deux  seules  villes  ;  les  autres  lieux  nommés 
sont  des  villages  d'un  aspect  demi-africain ,  pour  la  plupart  si- 
tués près  de  la  mer.  Au  sein  de  l'ile ,  au  pied  tic  la  cliaine  prin- 
cipale des  monts  Salazes,  est  un  village  nouvellement  bâti,  près 
d'une  source  thermale,  le  seul  au  centre,  et  nommé  Salarie. 
Enfin  au  sud  se  présente  le  pat^i  brûlé,  le  volcan,  dont  1rs  plus 
fortes  irruptions  n'ont  jusqu'ici  excité  aucune  crainte.  La  popu- 
lation de  l'ite  est  de  112,530  individus,  dont  1rs  deux  tiers 
ont  été  appelés  à  jouir  de  tous  les  droits  civils  et  politiques; 
mais  rarement  les  créoles  sont  admis  aux  fonctions  publiques  : 
les  divers  fonctionnaires  étant  délégués  par  le  gouvernement 
métropolitain  ,  il  existe  contre  les  colons  un  système  permanent 
d'usurpation  qui  leur  ferme  toute  voie  à  l'administration  de 
leur  pays.  Les  principaux  administrateurs  après  te  gouverneur 
sont  un  ordonnateur,  un  directeur  de  l'intérieur  et  un  procu- 


__  jardin  du  roi,  est  encore  l'objet  a  une  venerauon  par- 
ière.  Mahé  de  la  Bourdoniiaie ,  au  même  poste,  n'acquit 
ici  ns  de  célébrité  :  ieté  plus  tard  dans  les  cachotsde  la  Bastille, 
tca  sur  son  mouchoir  ingénieusement  préparé  une  carte 
lie  Bourbon  pour  y  appuyer  certaines  démonstrations  de 
ipoloaie.  Sous  la  réôubbque,  le  gouvernement  de  Bourbon 
nodiué  ,  el  rtle  efie-méme  échangea  passagèrement  son 

contre  celai  d'Ile  de  la  Réunion.  Enfin,  toabée  en  1810 


IV. 


reur  général.  Chaque  comnjune  possède  un  maire  et  deux  ad- 
joints; elle  nomme  un  ou  deux  membres,  dont  la  réunion  forme 
le  conseil  colonial  :  celui-ci  à  son  tour  élit  pour  cinq  ans  deux 
délégués  près  de  la  métropole.  —  Le  catholicisme  est  la  reli- 
gion du  pays  ;  les  nègres,  malgré  bien  des  vices  qu'il  condamne 
sévèrement ,  y  sont  généralement  attachés.  A  chacune  des 
communes  est  attaché  un  prêtre  souvent  assisté  d'un  vicaire, 
mais  tous  relèvent  d'un  préfet  apostolique.  Il  existe  à  Bour- 
bon une  cour  royale ,  deux  tribunaux  de  première  instance , 
deux  cours   d'assises ,  six   tribunaux  de  paix.  Saint  -  l>enis 

Cossède  un  collège  royal  et  une  école  chrétienne.  L'ile  de  Bour- 
on,  par  sa  structure  en  formede  cône,  présente  une  échdle 
pour  ainsi  dire  graduée  de  température  :  au  bas,  elle  varie  du 
maximum  de  26  degrés  Réaumur  au  minimum  de  15,  et  sur 
les  salazes  la  présence  de  la  glace  est  fréquente  et  presque 
continuelle.  A  Bourbon,  la  chaleurest  plutôt  brillante  qu  étouf- 
fante ,  à  cause  des  brises  qui  soufflent  de  la  mer.  A  celte  cause 
sont  peut-être  dues  l'absence  de  toute  maladie  endémique,  et 
cette  salubrité  qui  caractérise  l'ile  de  Bourbon.  Le  jour  y  est 
presque  égal  à  la  nuit  :  peu  de  variation  dans  leur  durée.  Ja- 
mais d'hiver;  seulement  chaque  année  une  période  où  la  cha- 
leur est  plus  grande  el  les  pluies  plus  fréquentes  est  nommée 
hivernage.  De  là  cette  verdure  continuelle  des  arbres,  une  ro- 
buste végétation.  De  là  peut-être  aussi  cette  monotonie  dans  la 
vie  du  créole.  La  culture  des  épiées ,  du  café  est  encore  conti- 
nuée à  Bourbon  ;  mais  la  plus  importante  aujourd'hui  est  celle 
de  la  canne  à  sucre.  La  moyenne  de  six  années  (1851-1856)  a  été 
de  18,686,071  kilos.  Malheureusement  l'ile  se  trouve  soumise 
aux  ravages  des  ouragans  qui  désolent  les  pays  intertropicaux  ; 
l'absence  d'un  port  les  rend  encore  plus  terribles  pour  les 
navires  :  trois  de  ces  fléaux  sont  restés  célèbres  dans  les  sou- 
venirs :  ceux  de  1786,  de  1806  et  de  1829.  A  part  ces  tristes 
événements,  l'ile  de  Bourbon  est  un  pays  favorisé  :  tout  s'y 
trouve  réuni,  air  salubre,  riche  végétation,  place  impor- 
tante de  commerce,  mine  féconde  pour  le  naturaliste.  Du  nom 
d'un  de  nos  botanistes  vivants ,  qui  lavisliait  en  1858 ,  une  de 
ses  principales  montagnes  (îit  appelée  par  ses  habitants  piton 
Gaudichaud.  —  L'infortuné  Jacqueroont  écrivait  de  Bourbon  le 
5  février  1839  :  a  Tout  est  au  mieux  dans  le  meilleur  des  mondes 
possibles.  D  Parny  naquit  à  Bourbon.  On  voit  encore  le  château 
du  Gol,  où  s'écoulèrent  les  premières  années  de  Berlin. 

A.  ViNScw. 
BOURBON  (Maison  de).  Il  a  existé  deux  maisons  de  ce  nom 
avant  que  le  fief  de  Bourbon  devint  la  propriété  d'un  prince  de 
la  maison  de  France.  Nous  allons  les  faire  connaftre  successive- 
ment. 

PREMIÈRE  MAISON  DE  BOURBON. 

(700-1202.) 

Cette  maison  emprunta  son  nom  d*un  ancien  château  fort  du 
Bourbonnais ,  siège  d'une  seigneurie  dont  les  premiers  posses- 
seurs portaient  le  titre  de  sires.  On  la  fait  remonter  à  Childe- 

25 


Bouiuiosr. 


braod  P%  ûls  poiDcdu  maire  du  palais  Pépin  d'Héristal  et  frère 
de  Charles  fifartel.Cbiidebrand  eut  deux  fils,  Tbéodebert  et  Chil- 
debrand  II.  Du  premier  on  veut  que  soit  né  Robert  le  Fort, 
bi&aleui  de  Hugues  Capet ,  ce  qui  n'est  rien  moins  (jue  prouvé. 
Childebrand  II  fut  comte  de  Bourbon  ;  on  cite  de  lui  une  charte 
datée  de  81 4^  par  laquelle  il  donnait  aux  religieuses  dTseure, 

Srès  Moulins,  un  fonds  de  terre  qui  lui  était  échu  de  l'hénlagc 
e  Nibeloiigv  son  i>ère.  De  sa  femme  Nonne  d'Auvergne  il  eut 
deux  ûls,  Tnéodoric  1'%  comte  d'Autun,  et  Aimar  V%  qui  fut 
père  de  Nibelong  II  (  ou  Nivelon)  :  de  ce  dernier  naquit  Ai- 
mar II,  sire  de  Bourl)on,qualiûé  comte  dans  une  charte  de  Tan- 
née 915  y  par  laquelle  le  roi  Charles  le  Simple  lui  fit  don  de 
terres  en  Berri,  en  Auvergne  et  dans  TAutunois.  En  917,  Ai- 
mar II  fonda  un  prieuré  de  bénédictins  sur  le  territoire  de  Sou- 
figny.  Par  son  testament,  qui  est  de  9^,  Aimon  V%  Talné  de  ses 
trois  fils,  fut  institué  son  héritier  universel.  Néanmoins  on  voit 
en  956  une  charte  de  fondation  du  prieuré  de  Saint-Vincent  de 
Cbantelle,  souscrite  par  Gui,  comte  de  Bourl)on.  On  a  supposé 
que  ce  Gui  était  frère  d*Aimar  II,  et  qu'il  administrait  le  pays 
pendant  la  minorité  d'Aimon  l*^*",  son  neveu.  Devenu  majeur, 
Aimon  se  livra  aux  passions  brutales  qu'une  autorité  sans  con- 
trôle encourageait  chez  les  seigneurs  féodaux.  Il  révoqua  la  do- 
Dation  faite  par  son  père  au  prieuré  de  Souvign^;  il  recourut 
même  à  la  force  des  armes  pour  dépouiller  les  mornes.  Plus  tard 
vint  le  repentir ,  la  crainte  de  l'enter  ;  et ,  par  son  testament  de 
950,  Aimon  non-seulement  confirma  la  donation  paternelle , 
mab  l'accrut  encore  par  la  cession  de  nouvelles  terres.  Le  duc 
de  France  Hugues  le  Grand,  père  de  Hugues  Capet  (  F.  ces 
Doms),  fut  sou  exécuteur  testamentaire.  Son  fils  atné  Archam- 
bault  I^''  mourut  en 985.  Ce  fut  lui  qui  ajouta  son  nom  à  celui 
que  portait  déjà  le  manoir  seigneurial ,  pour  le  distinguer  de 
quelques  autres  châteaux  appelés  aussi  Bourbon ,  entre  autres 
celui  de  Bourl)on-Lanci,  qui  était  alors  l'apanage  d'Anséric,  son 
frère  puiuéy  dont  le  dernier  descendant  connu ,  Jean  de  Bour- 
bon, seigneur  de  Montpéroux,vi% ait  en  1551.  D'Archambault  I^*" 
naquit  le  comte  Archambanlt  II,  qualifié prim-e  dans  la  chroni- 
que de  Vezelai ,  où  il  est  fait  mention  de  la  guerre  qu'il  soute- 
nait en  999  contre  Landri»  comte  de  Nevers.  Il  mourut  après 
Tannée  1025^  laissant  deux  fils  :  Archambault III, surnomme  du 
MonleL  et  Aimon,  archevêque  de  Bourgogne,  mort  en  1071.  Le 
comte  Archambault  III  est  connu  par  ses  srandes  libéralités  aux 
églises  de  Souvigny,  de  Colombicres,  de  Saint-Ursin  de  Bourges 
et  du  Montet;  elles  furent  sans  doute  excessives,  et  sou  fils 
Archambault  IV ,  surnommé  le  Fort ,  se  prépara  une  vie  fort 
agitée  en  voulant ,  en  qualité  d'avoué  du  prieuré  de  Souvigny, 
restreindre  les  envahissements  des  moines,  et  établir  à  son 
profit  des  coutumes  nouvelles  et  onéreuses  dans  cette    lo- 
calité. Les  foudres  de  l'excommunication  allaient  le  frapper , 
lorsque    saint  Hugues ,    abbé    de   Cluny,    dont    Souvigny 
dépendait ,  s'interposa  pour  conjurer  l'orage  ;  mais  Archam- 
bault persista,  et  ce  ne  fut  quau  lit  de  mort  (  1078J  que, 
tourmenté  de  la  crainte  des  peines  cteriielles,  il  consentit  à  re- 
Doncer  à  ses  prétentions  sur  la  juridiction  de  Souvigny.  Son  fils 
atné  Archambault  V  hérita  de  la  politique  de  son  père.  Il  em- 
prisonna le  légat  du  pape  Hugues  de  Die,  archevêque  de  Lyon» 
et  se  montra  fort  mal  disposé  pour  les  moines  ae  Souvigny. 
Il  fallut  que  le  concile  de  Clermont  (1094)  et  le  pape  Urbain  II, 
intervinssent  pour  qu'il  laissât  en  repos  les  religieux,et  se  relâchât 
de  son  activité  à  ressaisir  sur  eux  les  droits  que  sa  maison  avait 
perdus.  Tandis  que  tant  de  seigneurs  se  laissaient  entraîner  par 
le  zèle  de  la  croisade,  il  ne  songeait  qu'aux  intérêts  de  son  fief, 
qui  comprenait  alors  tout  le  Bourbonnais.  Il  mourut  en  1096, 
laissant  un  fils  en  bas  âge,  Archambault  VI,  et  une  veuve  qui  se 
remaria  avec  Alard  Guiîlc»aud.  Aimon  II, surnommé  Vaireva- 
chek  cause  de  la  couleur  mélangée  de  ses  cheveux,  frère  du  der- 
nier seigneur  de  Bourlion ,  crut  l'occasion  favorable  pour  s'em- 
parer de  l'héritage  de  son  neveu.  Il  jouit  paisiblement  de  son 
usurpation  jusqu  en  Uli;  alors,  quand  Archambault  VI  eut 
atteint  sa  majorité,  Alard  prit  les  armes  pour  revendiquer  les 
droits  du  fils  de  sa  femme;  il  craignait  de  succomber,  lorsqu'il 
recourut  ainugement  du  roi  Louis  le  Gros  et  de  sa  cour.  Depuis 

3 ne  les  rois  Capétiens  avaient  acquis  le  Berri,  le  Bourbonnais  était 
cvenu  limitrophe  des  domaines  de  la  couronne.  On  ne  voit  pas 
que  les  sires  de  Bourbon  fussent  vassaux  d'aucun  des  grands  sei- 
gneurs du  voisinage;  ils  relevaient  donc  immédiatement  du  roi, 
mais  ils  avaient  depuis  longtemps  perdu  l'habitude  de  lui  obéir. 
Louis  VI,  qui  fil  tant  pour  reconstituer  la  monarchie,  saisit  avec 
empressementroccasiondeles  ramenerâson  tribunal,  et  comme 
Aimon  II  refusait  de  reconnaître  son  autorité  et  de  restituer  l'hé- 
ritage de  son  neveu,  ce  monarque  entra  dans  le  Bourbonnais  â  la 
Ictc  d'une  nombreuse  armée  (H  15)  ;  il  attaqua  Gcrmigny,  prin- 


(  194  ]  BOITEBOff. 

cipale  forteresse  d'Aiaion,  et  le  força  de  venir  se  jeter  â  sti  \ 
pour  se  soumettre  sans  réserve  à  son  jugement.  Arcbamhan^ 
remis  en  possession  ^e  son  héritage,  ne  le  conserva  pas  \ 
temps  ;  il  mourut  en  1116  sans  avoir  été  marié;  et  uoed 
de  cette  même  année,  citée  dans  la  GaUia  ChriiOana.H 


au' il  prêta  au  roi  serment  de  fidélité  comme  avoué  ou  defa 
e  rabt)ayede  Saiot-Pourçam.  Aimon  II,  â  la  mort  df  » 
veu  ,  se  remit  en  possession  du  Bourkx)nnais  comme  ba 
légitime^  et  le  transmit  à  son  fils  Archambault  VII,qa, 
son  mariage  avec  Agnès  de  Savoie,  devint  t)eaQ-firètf  di 
Louis  VI  et  neveu  du  pape  Calixte  II.  Il  fonda  en  1137  T 
franche,  près  de  Montluçon,  dans  le  Bourbonnais.  L'on  (« 
encore  la  charte  par  laquelle  il  déclare  ce  lieu  vilU  fw 
comme  le  porte  ton  nom,  réservant,  pour  lui  et  pour  ses  « 
seurs,  le  four  t)anal,  les  étaux  du  marché,  la  perception  dr 
tains  droits  sur  les  marchandises,  et  la  connaissance  des  ai 
d'adultère,  de  rapt  et  de  vol .  Ce  même  Archambault  accoofi 
en  1146  son  neveu  Louis  VII  â  la  seconde  croisade;  il  tk 
retour  de  la  terre  sainte  en  1149,  et  mourut  en  1171.  Arti 
bault  VIII,  son  fils  et  son  successeur,  fut  noauné  eo  liw 
Phifippe  Auguste  ^rdien  de  toutes  les  terres  que  ce  niofw 
venait  de  conc^éru-  dans  le  comté  et  dauphine  d'AmTrg» 
mourut  la  même  année  ,  laissant  la  sirerie  de  Bourbon  i  a  i 
unique  Mahaut,  qui  l'apporta  pour  dot  à  son  second  a 
Gui  il  de  Dampierre,  seigneur  de  Saint-Just  et  deSùal-lk 
en  Champagne. 

DEUXIÈME  MAISON  DE  BOUEBQfS. 

(De  1202  à  1262.) 

Sous  Gui  de  Dampierre,  devenu  chef  de  la  secouât  nm«l 
Bourbon,  ce  fief  acquit  une  nouvelle  importance  Le  rot  Pb.  i 
Auguste  mit  Dampierre  à  la  tête  de  l'armée  quece  rooiurq^l 
marcher  contre  le  comte  d'Auvergne,  et  celte  guerre, msi 
trois  ans,  valut  au  sire  de  ^urbon  la  garde  pour  le  roi  wU 
les  conquêtes  qu'il  avait  faites  dans  cette  expédition.  Gui  r'^ 
tre  autres  fils,  Guillaume  de  Dampierre,  qui  succéda  am  u 
de  son  père  en  Champagne,  et  devint  comte  de  Flandre  pr 
mariage  avec  Marguerite,  comtesse  de  Flandre  et  de  BÙfj 
3"  Archambault  lî,  surnommé  le  Grand,  qui  quitta  le  m 
les  armes  de  Dampierre  pour  prendre  ceux  de  h  nui»' 
Bourt)on  ;  il  fut,  ainsi  que  son  frère,  un  des  seigneurs  1^ 
considérables  de  la  monarchie.  Blanche,  comtesse  de  Qo. 
gne,  voulantdonner  un  appui  au  jeune  comte  Thibaul,^ 
mineur,  nomma  le  baron  ae  Bourbon  connétable  de  «t^J 
(1217).  Le  roi  Philippe  Auguste  transmit  a  ce  seigneur  i<j 
vernement  des  places  que  Gui  son  père  avait  conquises  en  U 
gne.  Archambault  IX  continua  la  guerre  dans  ce  pa^s.'tf^ 
son  maréchal  conclut  une  trêve  avec  le  comte  Guilùr 
sire  de  BourtK)n  fut  tué  en  1542  à  la  bataille  de  Taili- 
laissant  un  nom  cher  à  ses  sujets  par  sa  bienfaisance.  C  * 
que  la  ville  de  Gannat  dut  1  affranchissement  de  sa  oi^ 
(1236) ,  ce  qui  lui  attira  une  violente  querelle  avec  Tan-^ 
de  Bourges,  qui  l'excommunia.  Ce  différend  ne  se  tcru.* 
par  la  soumission  d'Archambault  IX,  qui,  tout  puis»: 
était,  finit  par  prêter  à  ce  prélat  le  serment  de  fidélité.  A^ 
bault  X,  son  fils,  doubla  presque  les  domaines  de  sa  i»^ 
son  mariage  avec  Yolande  de  Châlillon,  qui  possédait  \r^ 
de  Nevers ,  d'Auxerre  et  de  Tonnerre ,  la  baronnie  de  T 
-lesaeigneuries  de  Montjay  et  de  Thorigny,  les  terres  àtl 
et  de  Saint- AigTian.  Après  avoir  accompagné  saint  Ll<e 
sa  première  croisade,  il  mourut  dans  l'Ile  de  Chypre,  le  ' 
vier  1259,ne  laissant  que  deux  filles,  Mahaut  et  Agnès,  q- 
sèrent  deux  frères,  Eudes  et  Jean,  fils  d'Eudes  IV  doc  ^ 
gogne.  Mahaut,  Tainée,  qui  parait  avoir  renoncé  à  snn  : 
dame  de  Bourlxm  pour  celui  de  comtesse  de  Nevers,  d  * 
et  de  Tonnerre,  épousa  Eudes  de  Bourgogne  dont  et:^ 
que  des  filles,  et  mourut  en  1269.  Quant  a  Agnès,  qui  ^^ 
son  mari  Jean  de  Bourgogne  la  sirerie  de  Bourbon  et 
pendances,  elle  n'eut  de  lui  qu'une  fille,  Béatrix,  q^^ 
mariage  avec  Robert  de  France,  sixième  fils  de  saint  L  i 
1372 ,  porta  la  sirerie  de  Bourtxm  dans  la  maison  r* 
France. 

TROISIÈME  HAISON  DE  BOCKBON. 

(1373-1 941.) 

S  I«^  Robtri  de  France,  comte  de  CUrmoni;  Mjomis  h 

Bourbon. 

(1373-1341.) 
Elle  sera  toujours  chère  à  la  religion  connue  à  la  Fm 


BOUBBOlf 

DaisoD  de  Boaii)OD  dont 


(195) 


BOIJBBOV. 


le  premier  auteur  fut  un  grand  roi  F  ville  aux  domaines  royaux.  Il  donna  an  comte,  en  échange  et 
il  un  saint,  dont  les  princes  furent,  à  lexception  d'un  seul,  cons-     son  apanage,  le  comté  de  la  Mardie  et  les  villes  d'Issoudnn,  de 
aromentfidèlesàlamonVchic,  et  qui,  depuis  son  avénemeTit  au     ^'—*  ^' i-^  »*-"•: *  j^M^-..r j   ¥.  .  .        j_  gi- 
rolle capétien,  a  produit  des  rois  tels  gue  Henri  IV  cl  Louis  XIV. 
Toutes  les  branches  de  cette  maison  descendent  de  Robert 


le  France,  comte  de  Clermont  (en  Beauvoisis),  sixième  fils 
le  saint  Louis.  Il  naquit  en  1359,  et  devint  à  Tâge  de  seize  ans 
lire  de  Bourbon,  par  sou  mariage,  en  1272,  avec  Béatrix  de 
^urbon,  qui  en  1283  succéda  à  sa  mère  Agnès  dans  cette  ba- 
*onnie.  Il  retint  dans  ses  armes  l'écu  de  France,  avec  la  distinc- 
ion  d'un  bâton  de  gueules,  pour  marque  de  puîné,  sans  prendre 
lucun  quartier  des  armes  des  anciens  sires  de  Bourbon,  qui 
étaient  un  lion  rampant  de  gueules,  armé  de  sable  en  champ  | 
Tor  semé  de  coquilles.  Robert  n'avait  que  vingt-deux  ans  lors- 
iu*en  1279  son  irère,  le  roi  Philippe  III,  l'arma  chevalier  en 
m  brillant  tournois,  a  Dans  un  de  ces  pas  d'armes,  le  jeune 
!omte  de  Clermont,  accablé  par  le  poids  de  ses  armes  et  par  les 
oups  redoublés  et  violents  qu'il  avait  reçus  sur  la  télé,  éprouva 
m  ébranlement  de  cerveau  qui  l'ctourdit,  et  d'où  il  tomba  dans 
me  démence  perpétuelle.  Chacun  ressentit  une  grande  douleur 
l'un  tel  dommage  :  il  était  d'une  belle  6gurc,  d'une  taille  assez 
îlevée,  d'une  âme  disposée  à  la  prouesse,  et  il  y  serait  parvenu 
;i  Dieu  l'avait  permis.  »  (Guil.  de  Nangis,  Gesles  de  Philippe  le 
Hardi,)  Le  comte  de  Clermont  survécut  quarante  ans  à  cet 
icddent;  il  eut  certainement  des  intervalles  lucides,  puisqu'on 
e  vit  sous  Philippe  le  Bel  chargé  d'une  négociation  importante. 
1  fonda  rhôpital  de  Saint-Jacques  à  Moulins.  II  mourut  le 
'  février  1317.  Avant  la  révolution  de  1789,  on  voyait  encore 
on  tombeau  et  sa  statue  dans  la  chapelle  de  Bourbon  aux  Ja- 
obins  de  la  rue  Saint-Jacques,  à  l'endroit  même  où  s'élèvent 
lujourd'hui  d'ignobles  échoppes  de  petits  marchands.  Le  poëte 
(anteuil  avait  fait  l'épitaphe  suivante  pour  ce  monument  érigé 
u  père  de  tant  de  princes  et  de  tant  de  rois  : 

Hic  stirps  Borbonidum,  hic  primus  de  nomine  Princeps 
Conditur  ;  hic  tumuli,  velut  incunabula  Regum, 
Hue  veniant  proni  re^K  e  stirpe  nepoles  : 
Borbonii  hic  régnant,  invito  fuuere,  roanes. 

Louis  If*^,  comte  de  Clermont  et  premier  duc  de  Bourbon, 
le  en  i  279,  fut  appelé  Louis-Monsieur  du  vivant  de  son  père  ; 
I  succéda  l'an  1310  à  Béatrix,  sa  mère,  dans  la  sirerie  de  Bour- 
on.  Il  fit  ses  premières  armes  à  la  bataille  de  Fumes  en  Flan- 
re  (I29"7).  L'an  1302,  à  la  funeste  journée  deCourtray,il  sauva 
irméc  irançaise  d'une  destruction  totale.  Deux  ans  après,  il 
it  part  à  la  victoire  de  Mons-en-Puelle.  En  1308,  Philippe  le 
el  lui  conféra  la  charge  de  grand  chambrter  de  France  (F.), 
ni  demeura  dans  la  maison  de  Bourbon  jusqu'en  1523,  époque 
e  la  défection  du  connétable  de  Bourbon  (F.).  En  1312,  le 
mcile  de  Clermont,  qui  prononça  la  dissolution  de  l'ordre  des 
mpliers,  ayant  décrété  une  croisade,  Louis-Monsieur ^  nommé 
^eralissiine  de  cette  expédition,  se  rendit  à  Lyon  pour.réunir 
s  croisés  ;  mais  l'enthousiasme  de  ces  saintes  entreprises  était 
issé  ;  la  croisade  n'eut  pas  lieu,  et  le  prince  n'en  recueillit 
ne  les  vains  titres  de  roi  de  Thessa Ionique,  que  le  duc  de 
Durgogne,  Eudes,  lui  céda  moyennant  une  somme  de  qua- 
inte  mille  écus.  Sous  le  règne  des  trois  61s  de  Philippe  le  Bel, 
tmis-Monsieur  continua  de  jouir  d'un  grand  crédit.  Rien 
ms  la  vie  publique  du  comte  de  Clermont  ne  lui  ût  plus  d'hon- 
îur  que  la  fermeté  avec  laquelle,  à  la  mort  de  Louis  X  le 
JDtin,  il  soutint  la  loi  salique  et  sut  affermir  la  couronne  sur 
tête  de  Philippe  le  Long  (12|16),  malgré  les  efforU  du  duc  de 
MJrgogne  et  au  comte  de  la  Marche  pour  élever  au  trône 
»n ne  de  France,  fille  du  feu  roi.  Ce  qui  rendit  cette  circons- 
nce  bien  remarquable,  c'est  que  le  comte  de  la  Marche  devait 
mze  ans  ()lus  tard  être  appelé  lui-même  sur  le  trône,  en  vertu 
i  ce  principe  fondamental  de  la  monarchie  française  qu'il  avait 
mlu  méconnaître.  Lorsque  le  nouveau  roi,  par  une  sage  ordon- 
ince  sur  les  monnaies,  voulut  ôter  aux  grands  vassaux  le 
roit  de  frapper  des  monnaies  d'or  et  d'argent,  Louis-Monsieur, 
li  venait  de  succéder  à  son  père  dans  Te  comté  de  Clermont, 
lira  des  premiers  dans  les  vues  de  Philippe  le  Long,  el  lui 
îndit  nioyennant  quinze  mille  livres  le  privilège  qu'il  avait 
en  fabriouer  dansr  le  Bourbonnais  et  le  Clermontois.  Sons 
barles  IV,  dit  le  Bel,  la  guerre  ayant  éclaté  Contre  l'Angle- 
trre,  le  comte  de  Clermont  prit  les  places  de  Montségiir,  de 
luveterre,  de  Saint-Macaire  et  d'Agen,  et,  de  concert  avec  le 
wnte  de  Valois,  qui  prit  Bordeaux  et  Bayonne,  réduisit  la 
uyenne,  qui  par  un  traité  fut  rendue  au  roi  Edouard  II,  à 
exception  derAgcnois,  qu'on  réunit  à  la  couronne.  Cependant 
barles  IV,  né  à  Clermont  en  Beauroisis,  désirait  imnore  cette 


Saint-Pierre  le  Moutier  et  de  Montferrand.  Il  érigea  de  pli 
le  Bourbonnais  en  duché-pairie,  par  lettres  du  27  décembre 
1327,  dans  lesquelles  il  s'exprimait  ainsi  :  Nous  espérons  qiÊ0 
la  poslérilé  du  nouveau  duc,  marchant  sur  ses  traces^  serm 
Mans  tous  temps  Foppui  et  f  ornement  du  trône.  Ce  nouveMi 
duc ,  en  adoptant  pour  lui  et  pour  sa  postérité  le  nom  de 
Bourbon  au  heu  de  celui  de  Clermont,  retint  dans  son  écu  fc» 
armes  de  France  qui  rappelaient  sa  royale  origine.  Lorsque 
Charles  le  Bel  descendit  a  son  tour  dans  la  tombe,  avant  l'iae 
comme  ses  frères  et  comme  eux  sans  laisser  d'héritier  (1528),  le 
duc  de  Bourbon  se  prononça  a\ec  une  nouvelle  force  pour  11 
loi  salique  en  faveur  de  Philippe  de  Valois  (F.).  La  même  aiH 
née,  dans  la  guerre  de  Flandre,  il  contribua  au  gain  de  la  vie* 
loire  de  Cassel.  Cependant  Edouard  III  chicanait  sur  la  na- 
ture de  l'hommage  qu'il  devait  au  roi  de  France,  prétendant 
qu'il  n'était  que  simple  el  non  pas  lige  (F.).  Le  duc  de  Bour- 
bon, envoyé  à  Londres,  amena  l'Anglais  à  accomplir  son  devoir 
féodal  ;  et,  le  6  juin  1529,  il  rendit  l'hommage  à  Philippe  de 
Valois  dans  la  cathédrale  d'Amiens.  Pour  prix  de  tous  ces  ser- 
vices, le  roi  de  France  rendit  en  pur  don  au  duc  de  Bourbon  le 
comté  de  Clermont,  qu'il  érigea  en  pairie  (1331).  En  Î333,  ce 
monarque  ayant  concerté  à  Avignon  avec  le  pape  le  projet 
d'une  croisade,  Bourbon  se  crut  enfin  à  la  veille  de  reconquérir 
les  Etats  dont  il  portait  le  titre;  mais  les  menées  d'Edouard 
contre  Philippe  ne  Valois  firent  encore  avorter  ce  projet.  Là 
guerre  ayant  enfin  éclaté  entre  les  deux  rois,  le  duc  de  Bourbon 
suivit  Philippe  de  Valois  en  Flandre  pendant  les  campagnes 
de  1338, 1539  eH340;  puis,  après  la  trêve  d'Espléchîn,  fut  un 
des  plénipotentiaires  au  congres  d'Arras,  qui  se  termina  jpar 
une  trêve  de  deux  ans.  Le  duc  de  Bourbon  n'en  vit  pas  la  dn  ; 
il  mourut  vers  la  fin  de  janvier  1341,  à  l'âge  de  soixante-denx 
ans,  et  fut  inhumé  comme  son  père  aux  Jacobins  de  la  rue  Saint- 
Jacques.  De  Marie  de  Haipaut,  qu'il  avait  épousée  en  1310 
et  gui  mourut  en  1353,  il  eu!  deux  fils,  Pierre  I*'*dont  la  pos- 
térité s'éteignit  en  1527  ;  2®  Jacques  de  Bourbon,  comte  de  la 
Marche,  tige  commune  des  maisonsqui  occupent  encore  aujoup- 
d'hui  les  trônes  de  France,  d'Ejtpagne  et  de  Naples  :  car,  par 
une  coïncidence  assez  remarquable ,  ce  comte  de  la  Marche 
est  aussi  bien  le  treizième  aïeul  de  Louis-Philippe  l^'  actuelle^ 
ment  régnant  que  de  feu  les  rois  Louis  XVI,  Louis  XVIII  et 
Charles  X. 

S  II.  Branche  aînée  des  ducs  de  Bourbon* 

(1341-1527.) 

PiEBRE  P*",  deuxième  duc  de  Bourbon,  comte  de  Clermont,  né 
en  1310,  succéda  à  son  père  dans  la  charge  de  grand  chambrier  de 
France.  En  1341  il  accompagna  Jean,  duc  de  Normandie,  fils  de 
Philippe  de  Valois  dans  la  guerre  contre  Jean  de  Monlfort,  com- 
pétiteur deCharies  de  Blois  au  duché  de  Bretagne.  Les  succès  ne 
pides  du  ducde  Normandie,  qui  faisaitalors  ses  premières  armes, 
furent  en  partie  lo  fruit  des  conseils  du  duc  de  Bourbon  et  de 
son  frère  le  comte  de  la  Marche.  Les  Anglais  ayant  attaqué  le 
Périgord,  Philippe  de  Valois  envoya  le  duc  de  Bourbon  au  mois 
de  septembre  1345,  avec  un  pouvoir  illimité  tel  qu'on  l'accor- 
dait alors  aux  capitaines  souverains  ou  lieutenants  de  roi,  pour 
commander  dans  les  provinces  d'où  Ire-Loire  et  armer  le  Langue- 
doc. A  l'ouverture  de  la  campa^e  suivante,  Bourbon  aida  puis- 
samment le  duc  de  Normandie  à  chasser  les  Anglais  de  leurs 
conquêtes  età  reprendre  plusieurs  places  Mais  au  mois  de  juillet 
1346,  comme  il  était  occupé  an  siège  d'Aiguillon,  Philippe  de 
Valois  le  rappela  pour  marcher  contre  Edouard  qui,  après  avoir 
ravagé  la  Normandie  el  s'être  avancé  jusqu'aux  environs  de 
Paris,  se  repliait  sur  la  Picardie.  Pierre  et  son  frère  Jacques  de 
la  Marche  aidant  joint  les  milices  du  Beauvoisis  aux  troupes 
qu'ils  ramenaient  du  Midi,  harcelèrent  l'ennemi  dans  sa  marcne, 
et  donnèrent  au  roi  Philippe  le  temps  de  rassembler  celle  belle 
armée  qui  fut  décimée  le  26 août  par  le  désastre  de  Crécy.  Leduc 
de  Bourbon  y  fut  blessé  en  combattant  à  côté  du  roi.  Chaque 
jour  ajoutait  à  la  faveur  et  au  crédit  de  Pierre  I*^  En  1319»  le 
roi  lui  demanda  sa  fille  Jeanne  de  Bourbon  pour  son  petit-fils» 
qui  régna  depuis  sous  le  nom  de  Charles  V.  Ce  mariage  fut  heu- 
reux ,  mais  il  n'en  fut  pas  de  même  de  celui  que  contracta  plus 
lard  (1549)  Blanche,  sa  sœur,  avec  Pierre  le  Cruel  (F.) ,  roi  de. 
Caslille.  La  France  n'était  pas  au  terme  de  ses  malheurs  ;  le  rè- 

fne  du  roi  Jean  fut  encore  plus  désastreux  que  celui  de  son  père, 
a  première  action  du  nouveau  roi  fut  d'arrêter  lui-même  et  de 
faire  décapiter  sans  aucune  forme  de  procès  le  comte  d'Eu  qm 


BOURBON. 


tenence,  celui  qui  nous  gardoit  et  nous  défendolt  de  toutes  op- 
pressions. C'esloil  notre  prince,  notre  confort  et  notre  duc ,  le 
plus  prudhommc  de  la  meilleure  conscience  et  de  la  meilleure 
vie  qu'on  put  trouver.  » 

Jean  r%  quatrième  duc  de  Bourbon,  né  en  i 581,  succéda 
à  tous  les  liels  de  son  père ,  mais  non  à  la  dignité  de  grand 
cbambrier  de  France  dont  le  duc  de  Bourgogne  disposa  en 
faveur  de  son  frcrc  Philippe,  comte  de  Nevers.  Depuis  long- 
temps il  était  Fennemi  acharné  de  Jean  sans  Peur,  dont  en  sa 
première  jeunesse  il  avait  élé  le  compagnon  et  le  frère  d'armes  ; 
mais  le  meurtre  du  duc  d'Orléans  avait  rompu  toute  liaison 
entre  eux  ,  et  le  nouveau  duc  de  Bourbon  porta  dans  le  parti 
d'Orléans  l'ascendant  de  son  nom ,  les  ressources  de  ses  do- 
maines et  l'appui  de  son  courage.  Bien  différent  de  son  père ,  il 
eut  presque  toujours  les  armes  à  la  main  pour  la  guerre  civile, 
et  eut  part»  comme  tous  les  chefs  du  parti  d'Orléans ,  ralliés 
autour  de  Bernard,  comte  d'Armagnac,  à  l'ignominieux  traité 
par  lequel  ils  s'engageaient  à  mettre  le  roi  d'Angleterre  Henri  IV 
en  possession  des  provinces  cédées  aux  Anglais  par  le  traité  de 
Bretigny.  Cet  acte  à  la  fois  odieux  et  impruuejit  souleva  la 
nation  contre  les  Arçiagnacs,  qui  venaient  d'échouer  au  siège  de 
Paris  après  en  avoir  horriblement  dévasté  les  environs.  Jean 
sans  Peur  ayant  amené  le  Voi  et  le  dauphin  devant  Bourges 

Sour  attaquer  la  ligue  des  princes  dans  son  centre,  Bourbon 
éfendit  celte  ville  avec  tant  de  valeur  et  d'habileté ,  que  les 
assiégeants  se  retirèrent;  et  les  chefs  des  deux  partis, s'étant 
rendus  à  Auxerre ,  y  signèrent  un  traité  de  paix.  Mais  vers  la 
fin  de  cette  même  année  les  discordes  se  renouvellent;  le 
dauphin,  fatigué  de  la  tyrannie  du  duc  de  Bourgogne,  se  jette 
dans  les  bras  des  chefs  Armagnacs,  qui  entrent  dans  Paris  dont 
Jean  sans  Peur  est  forcé  de  s'éloigner  (1413).  Cependant  des 
compagniesde  brigands  infestaient  toutes  les  routes  et  intercep- 
taient les  subsistances  de  la  capitale.  Les  Parisiens  lèvent  une 
armée,  demandent  au  roi  de  lui  donner  pour  chef  le  duc  de 
Bourbon,  qui  eut  bientôt  purgé  l'Ile-de-France,  l'Orléanais,  le 
Berri,  la  Touraine ,  le  Maine  et  l'Anjou,  des  compagnies  qui 
les  infestaient.  Il  les  poursuivit  jusque  dans  le  Poitou,  et  ne 
termina  pnoint  cette  utile  et  glorieuse  expédition  sans  avoir  re- 
pris la  ville  de  Soubise,  dont  les  Anglais  s'étaient  emparés 
a  la  faveur  des  troubles  du  royaume.  L  année  suivante  on  voit 
Jean  de  Bourbon  passer  en  Picardie  pour  combattre  les  Bour- 
ffuignons,  et  ouvrir  la  campagne  par  le  siège  de  Compiègne. 
Son  frère  naturel,  le  bâtard  Hector  de  Bourbon,  y  fut  tue  à Tàge 
de  vingt-trois  ans.  a  Jeune  héros,  dit  un  historien,  comparable 
pour  la  beauté,  l'adresse  et  la  valeur,  au  héros  fabuleux  dont  il 
portait  le  nom.  »  Sa  mort  fut  vengée  par  le  massacre  de  la  gar- 
nison et  le  supplice  du  commandant  Beurnouvelle,  qui  fut  at- 
taché à  un  gibet.  Ce  trait  montre  avec  quelle  barbarie  se  faisait 
alors  la  guerre.  Bourbon,  qui  avait  été  blessé  devant  Compiègne, 
fut  â  peine  rétabli  qu'il  entreprit  le  siège  de  Bapaume.  Apres  la 

Srise  de  cette  ville  ,  les  vainqueurs  investirent  Arras.  Le  roi,  le 
auphin,  le  connétable  et  tous  les  princes  étaient  a  la  tète  de 
Tarmée  ;  mais  le  duc  de  Bourbon  et  le  comte  d'Armaffnac,  au 
mépris^ des  droits  du  connétable ,  se  rendirent  maîtres  de  toutes 
les  opérations.  Arras  résistait  depuis  six  semaines,  lorsqu'un 
accommodement  ménagé  par  la  comtesse  de  Hainaut  fit  un 
instant  trêve  à  la  guerre  civile  (octobre  1414).  Bientôt  la  cour 
est  de  nouveau  troublée  par  une  question  de  préséance  qu'élève 
le  duc  de  Bourlion ,  oui  refusait  de  céder  le  pas  au  duc  d'A- 
lençon  ,  bien  que  ce  dernier  fût  avant  lui  dans  l'ordre  de  pri- 
niogéniture  pour  les  membres  du  sans  royal.  Ce  ne  fut  pas  sans 
peine  qu'il  céda  ;  mais  enûn  on  lui  ut  oublier,  à  la  tète  d'une 
armée,  ses  prétentions  injustes,  et  il  acheva  de  délivrer  les 
provinces  méridionales  de  la  présence  des  brigands  ;  il  contint 
aussi  les  Anglais  en  Guyenne.  Quand  il  se  trouvait  à  la  cour,  ce 

§  rince  brave  et  galant  inventait  chaque  jour,  de  concert  avec  le 
ne  d'Orléans,  de  nouvelles  fêtes  pour  complaire  à  la  reine  Isa- 
beau,  insatiable  de  plaisirs  au  sein  des  calamités  publiques.  Le 
i^  janvier  1414,  Bourbon  publia  un  cartel  par  lequel  lui  et 
seize  autres,  chevaliers  ou  écuyers,  s'engageaient  à  porter  pen- 
dant deux  ans,  en  l'honneur  de  leur  belle,  à  la  jambe  sénettre, 
chacun  un  fer  de  prisonnier  pendant  à  une  chaîne  d'or  pour 
les  chevaliers,  d'argent  pour  les  écujers ,  à  moins  qu'il  ne  se 
présentât  un  nombre  égal  de  chevaliers  ou  d'écuyers  pour  les 
combattre  à  fnéjutquà  outrance,  et  leur  enlever  ces  fers.  Le  texte 
de  ces  lettresde  défi ,  ({ui  furent  répandues  par  toute  l'Europe ,  a 
été  souvent  imprimé,  et  l'on  trouve  parmi  les  chevaliers  les 
noms  les  plus  illustres  de  la  monarchie ,  un  Jacques  de  Chàtil 


(  198  )  BOUEBOB. 

phin ,  jaloux  de  l'autorité  que  s'arrogeaient  Bourbon  et  l^i^ 
(l'Orléans,  résolut  leur  perte.  La  conspiration  fut  décourerir 
moment  de  son  exécution  dans  la  nuit  du  1^''  au  2  février  i;i 
mais  les  deux  princes  n'en  furent  pas  moins  obligés  de  si" 
sir  du  gouvernement.  Ils  se  retirèrent  dans  leurs doniaiun, 
la  descente  de  Henri  V^  en  Normandie  les  ramena  à  U  iclf  >! 
armées.  Bourbon,  fait  prisonnier  à  la  journée  d'Azincourt  i  i 
avec  le  duc  d'Orléans,  fut  emmené  à  Londres,  et  expia  par  lii 
huit  ans  de  captivité  la  faute  d'avoir  engagé  celte  funeste  Lik 
de  concert  avec  le  duc  d' A  lençon ,  maigre  les  conseils  df  s  atû 
chefs  de  l'armée.  Sa  rançon,  portée  à  500,000,  écus  fut  |«ii 
jusQu'â  trois  fois  ,  sans  qu'il  pût  obtenir  sa  lit)erté  du  mc~ 
anglais.  Henri  V  poussa  même  l'injustice  jusqu'à  recom 
en  mourant  de  ne  point  rendre  à  la  liberté  les  ducs  de  E 
£t  d'Orléans  avant  que  son  Gis  fût  en  paisible  possession' 
monarchie  française.  Vaincu  par  l'ennui  de  cette  longues: 
vite ,  non-seulement  Bourbon  consentit  à  payer  une  qualiA 
rançon,  inabil  offrit  de  rendreaux  Anglais  les  principales  i^ 
de  sésdomaineset  dereconnattrc  Henri  VI  pour  son  legitinw- 
verain.  Heureusement  Charles  \"y  comte  de  Clermont,  $00 
refusa  de  ralitierce  traité  infâme  qui  eût  enlevé  au  roiCbarks' 
les  seules  provinces  qui  lui  demeurassent  iidèles  ;  et  le  dtkJ 
Bourbon  resta  dans  les  fers.  11  mourut  à  Londres  au  oioè  \ 
janvier  1454 ,  à  l'âge  de  cinquante-trois  ans ,  et  fulinkjDrtf 
Carmes  de  cette  ville.  Dix-huit  ans  après,  son  con»  (utnppoii 
au  prieuré  de  Souvigny.  De  son  mariage  avec  mirkf  nue  i 
Jean  de  France ,  duc  de  Berri ,  morte  à  Lyon  la  ntat  iom 
que  son  époux,  qui  lui  apporta  en  dot  le  dadtê  d'Amn^u 
et   le  comté  de  Af ontpènster ,  le  duc  Jean  ni  Uois  ^ 


B(Md 


Charles  l'^'^yqui  sait  ;  Louis,  mort  à  Londres  en  i4d&;elUd 
surnommé  le  Bon ,  tige  de  la  première  branche  de  6outW{ 
Montpensier.  £nfin  à  l'exemple  de  son  père  il  laissa  n 
bâtards. 

Charles  P%  cinquième  duc  de  Bourbon  et  d'Aam:^ 
né  en  1401,  hérita  de  tous  les  domaines  patemeb  r(  ■ 
ternels  à  l'exception  du  comté  de  Montpensier,  ^ui  (ot  ^ 
à  son  frère  Louis.  Il  gouvernait  tous  ces  domaines  dfp 
majorité  sous  le  nom  de  comte  de  Clermont ,  quoiqa'û  i< 
pas  la  jouissance  de  ce  comté,  qui  était  entre  les  roains  ^  k 
glais.  il  avait  aussi  recouvré  la  charge  de  grand  cfaambnr 
France ,  dont  le  duc  de  Bourgogne  avait  frustré  son  pèw  \ 
1418,  les  Bourguignons  ayant  surpris  Paris,  dans  la  d» 
28  au  29  mai ,  il  fut  fait  prisonnier  avec  son  fr^  \sm 
enfermé  à  la  tour  du  Louvre  ;  Jean  sans  Peur  consentit  ai^ 
de  quelque  temps  à  leur  rendre  la  liberté,  s*ils  voulairr^ 
tacher  à  son  parti.  Pour  mieux  s'assurer  du  comte  de  Q( 
il  Gt  rompre  ses  fiançailles  avec  Catherine  de  France, 
depuis  au  roi  d'Angleterre  Henri  V,  et  le  contraignit  d'à 
la  main  d'Agnès,  sa  fille ,  qui  n'était  pas  encore  nr^ 
comte  de  Clermont  était  à  la  tète  des  seigneurs  qui 
pagnèrent  Jean  sans  Peur  à  la  fatale  entrevue  du  pont 
tereau,  où  le  meurtrier  du  duc  d'Orléans  périt  à  son  toori 
assassinat.  Se  croyant  délié  de  tous  ses  engagemenb 
son  beau-père  et  sa  jeune  épouse ,  il  la  renvoya  an  novv 
Philippe  le  Bon ,  son  frère,  et  embrassa  avrec  ardeur  !a 
du  dauphin,  q^ui  était  celle  de  la  France.  Nommé  f>ar  er  | 
capitaine  général  en  Languedoc  et  en  Guyenne  ,  il  soal 
^rand  nombre  de  places  dans  ces  deux  provinces,  et  moaS 
inflexible  rigueur  envers  les  garnisons  et  leurs  oomoiaf^ 
A  la  prise  d'Aigues-Mortes,  tous  les  Bourguignons  qui  fj 
défendue  furent  massacrés  par  les  habitants ,  qui  jetêrH 
une  fosse  les  corpsavec  quantité  desel  pour  eropé<^er  la  H 
tion  :  de  là  un  nouveau  baptême  de  ce  proverbe  déjà  vieui  \ 
guignon  $aié.  Béziers,  dont  les  habitants  avaient  rés!^ 
des  conditions  humiliantes.  L'an  1433,  le  comte  deO 
remit  au  dauphin,  devenu  roi  sous  le  nom  de  Charles  VI IJ 
vernement  du  Languedoc  rendu  à  la  cause  royale  ;  il  r^ 
échange  le  commandement  général  du  Nivernais,  da  Bi 
nab ,  du  Forez ,  du  Beaujolais,  du  Lyonnais  et  du  Mà>i 


mais  le  roi  ne  lui  donna  que  mille  hommes  d'armes  et  nv 
archers  pour  conserver  ces  provinces  devenues  frontil 
comptait  sans  doute  sur  l'ascendant  que  le  chef  de  la  hm 
Bourbon  devait  avoir  sur  ces  contrées  oili  se  trouvaient  H 
domaines  de  sa  famille.  Le  Languedoc  avait  béni  son  4 
tration  vigilante  et  les  soins  qu'il  prit  pour  la  culiuiv  i\\ 
que  le  malheur  des  temps  avait  fait  abandonner.  Il  eut  ï 
oe  faire  encore  plus  de  tHcn  dans  son  nouveau  ^ouirenKin 
mariage  de  Bonne  d'Artois,  sœur  utérine  du  comte  de  C^ 


Ion ,  amiral  de  France ,  un  Jean  de  Châlons ,  depuis  prince  d'O-  avec  le  duc  de  Bourgogne  Philippe  le  Bon,  rapprocha  ) 
range,  un  Barbazan,  un  Duchàlel,  un  Gaucourt,  un  sire  de  La-  familles,  et  le  duc  Charles  renouvela  en  14«S  son  mariï 
Fayette ,  depuis  maréchal  de  France ,  etc.  Cependant  le  dau-  l  Agnès  de  Bourgogiie,  conclu  et  rompu  sept  ans  anparï 


BOmBOff. 


(199) 


BOUBBOK. 


i'eo  demeura  pas  nuHns  dévoué  à  la  cause  de  Charles  VII  ;  il  fut 
in  des  défenseurs  d'Orléans  (1428).  A  la  fameuse  journée  des 
larengi  (18  février  1429),  il  sauva  du  moins  une  partie  des 
roupes  françaises.  Lors  de  celle  mémorable  campagne  duranl 
iquelle  une  vierge  inspirée  conduisait  Charles  Vil  à  Reims 
lour  Ty  Caire  sacrer ,  Charles  de  Bourbon,  qui  dans  celte  céré- 
Donie  avait  représenté  le  duc  de  Normandie ,  s'approcha  de 
*aris  el  se  rendit  maître  de  Corbeil ,  de  Saint-Denis  et  de  Vin- 
cnnes.  S'il  rendit  des  services  signalés  au  roi ,  il  fut  un  de  ceux 
[uileslui  vendirent  le  pluscher.  Il  fut,  avec  le  fameux  connétable 
le  Richemont,  le  fléau  des  favoris  qui  entretenaient  Charles  VII 
(ans  une  lâche  indolence;  et  l'on  a  dit  de  ces  deux  princes  que 
imais  sujets  ne  servirent  leur  roi  avec  plus  de  grandeur  et  ne 
ÎDSultèrentavecplusd'audace.L'an  1454,  lecomtedeClermont, 
evenu  duc  de  Bourbon  par  la  mort  de  son  père ,  fit  d'inutiles 
sntatives  pour  recouvrer  le  comté  dont  jusqu'alors  il  avait  porté 
i  nom.  Le  roi  d'Angleterre  Henri  VI,  soi-disant  roi  de  France, 
I  déclara  déchu  de  ce  comté  pour  prétendu  crime  de  lèse-majesté, 
t  en  transporta  la  propriété  au  fameux  f  eau  Talbol.  Le  duc  de 
Onrbon,  prétendant  que  certaines  conventions  matrimoniales 
'avaient  pas  été  exécutées  par  son  beau-frère  le  duc  de  Bour- 
ogne,  entra  â  main  armée  dans  les  Etats  de  celui-ci  el  s'empara 
e  plusieurs  places.  Une  armée  que  Philippe  le  Bon  envoya  ra- 
iger  le  Bourbonnais  força  Bourbon  à  venir  défendre  ses  pro- 
res  domaines.  La  querelle  s'accommoda  bientôt,  grâce  à  Tin- 
rvention  des  comtes  de  Richemont  et  de  Nevers.  Les  deux 
ïaux— frères  eurent  une  entrevue  à  Nevers  el  se  réconcilièrent 
is  le  premier  jour.  Les  jours  suivants  se  passèrent  en  fêtes , 

il  y  eut ,  dit  Monstrelet ,  grant  foison  de  momeurs  el  far^ 
urs.  Au  milieu  de  ces  réjouissances,  le  ducde  Bourbon  et  les 
^ax  comtes  profilèrent  de  la  bonne  humeur  du  duc  de  Bour- 
>gne  pour  le  disposer  à  rendre  la  paix  à  la  France.  Ils  y 
ussirenl  si  bien ,  au'ils  obtinrent  de  lui  qu'il  recevrait  a 
Bvers  même  les  ambassadeurs  du  roi.  Le  connétable  de  Ri- 
teinonl  et  l'archevêque  de  Reims,  chancelier  de  France,  s'y 
ndirent  :  les  conférences  s'ouvrirent  bientôt;  le  duc  de  Bour- 
in  y  prenait  part  comme  médiateur.  Tout  allait  à  souhait  ; 
ais,  par  un  sentiment  de  délicatesse  que  personne  alors  nedé- 
ipprouva ,  le  duc  de  Bourgogne  déclara  ne  pouvoir  faire  la 
ux  à  rinsu  des  Anj^lais  ses  alliés.  Il  demanda  l'ouverture  d'un 
»ngrès  auquel  seraient  appelés  les  ambassadeurs  d'Angleterre 

de  tontes  les  puissances  chrétiennes.  Le  congrès  fut  en  con- 
qucnce  indiqué  à  Arras ,  et  le  grand  ouvrage  de  la  paix  fut 
Dsorainé  le  21  septembre  1435.  Le  duc  de  Bourbon  el  le 
Dnétable,  chefs  de  l'ambassade  française ,  firent  en  cette  oc- 
Kon  un  rôle  à  la  fois  bien  humiliant  et  bien  méritoire.  Te^ 
ni  la  main  sur  la  croix,  dit  Monstrelet,  prièrent  mercy  audit 
c  de  Bourgogne  pour  la  mort  de  sondil  feu  père,  lequel  leur 
rdonna  peur  l'amour  de  Dieu.  Jusqu'ici  le  duc  de  Bourbon 
tait  couvert  de  gloire  :  plus  que  tout  autre  il  avait  contribué 
salut  de  la  monarchie  :  le  traité  d'Arras  était  son  ouvrage;  tout 
«mmeot  encore,  la  guerrequi  s'était  élevée  enlre  les  maisons 
LnjoQ  et  de  Bourgogne  s'était  terminée  par  ses  soins  ;  mais  son 
ibilion  inquiète  ne  tarda  pas  à  ramener  le  trouble  dans  la 
inarchie.  L'an  1440,  de  concert  avec  le  sire  de  la  Trémoille, 
nislre  disgracié ,  le  duc  d'Alençon ,  les  comtes  de  Vendôme 
le  Dunois,  le  bâtard  de  Bourbon,  son  frère,  el  une  foule  d'au- 
s  seigneurs»  on  le  vit  former  une  conjuration  qui  avait  pour 
t  d'exclure  du  commandement  des  armées  el  du  conseil  du 
le  connétable  de  Richemont  et  le  comte  du  Maine,  principal 
sistre.  Les  conjurés,  dont  le  complot  est  connu  sous  le  nom  de 
xguerie,  voulaient  réduire  le  roi  sous  une  espèce  de  tutelle,  et 
Dparer  du  gouvernement  sous  les  auspices  du  dauplun, 
Miis  Louis  XI,  qui  était  entré  dans  leur  projet.  Le  roi  déjoua 
'  son  activité  le  plan  des  conjurés;  il  poursuivit  le  dauphin 
ses  complioes  de  province  en  province ,  de  ville  en  ville  :  les 
res  du  duc  de  Bourbon  devinrent  le  prindpal  théâtre  de  la 
ïrre.Ilfitsa  paix  avec  le  roi,  qui  exigea  qu'il  viendrait  avec  le 
ipbin  implorer  sa  clémence.  L'entrevue  eut  lieu  à  Cussel,  en 
vergne.  En  l'abordant,  ils  mirent  trois  fois  le  genou  en  terre, 
criant  :  M^rcy,  Le  roi,  après  avoir  reproché  sévèrement  au  duc 
Bourbon  ia  faute  qws  maintenant  et  autrefois  il  avait  faite 
iire  sa  mqieêlé  par  cinq  fois,  l'exhorta  à  se  garder  doresnavant 
n4  plus  y  reekeoir.  Les  deux  princes  furent  obligés  lo-lende- 
in  de  demander  encore  pardon  en  plein  conseil.  Le  duc  de 
(u^hon  n'en  fut  pas  Quitte  pour  cette  satisfaction;  il  lui  en  coûta 

cliàteanx  de  Loches ,  de  Vincennes ,  de  Corbeil  el  d'autres 
ces  qu'il  avait  achetées  ou  conquises  pendant  la  dernière 
(rre  ;  enfin  »  il  eut  la  douleur  de  voir  livrer  à  un  supplice 
KKnînieux,  le  bàUrd  Alexandre  de  Bourbon,  son  frère  natu- 
.  Ce  iirince  vaillant,  mais  souillé  de  tons  les  crimes,  avait  le 


plus  contribué  à  entraîner  le  dauphin  dans  le  complot  ;  suivi 
d'une  bande  d'aventuriers  déterminés,  il  avait  porté  partout  le 
pillage  et  la  désolation.  Arrêté  en  I44i  ,  il  fut  condamné  à  être 
noyé,  mis  dans  un  sac  el  jeté  à  la  rivière,  avec  celle  inscription  : 
Laissez  passer  la  justice  du  roi.  Cet  exemple  terrible,  loin 
d'eflFrayerleducde  Bourbon,  ne  lui  inspira  que  du  ressentiment, 
et  on  le  voit  entrer  dès  l'an  1442  dans  une  nouvelle  ligue  for- 
mée par  le  duc  d'Orléans.  Le  roi  ayant  dissipé  cet  orage  par  sa 
sagesse,  sans  tirer  l'épée ,  Charles  de  Bourbon  rentra  dans  le 
devoir  pour  ne  plus  s'en  écarter.  Le  roi  ne  se  ressouvint  plus  que 
de  ses  services ,  et  les  récompensa  en  donnant  Jeanne,  sa  fille, 
en  mariage  au  comte  de  Clermont,  fils  du  duc  de  Bourbon. 
Charles  I'%  après  avoir  passé  les  dernières  an  nées  de  sa  vie  à  faire 
prospérer  ses  vastes  domaines,  mourut  à  Moulins  le  4  décembre 
1456.  De  son  mariage  avec  Agnès  de  Bourgogne  il  avait  eu  six  fils 
etcinq  filles.  Aucun  de  ses  fils  ne  devait  laisser  de  postérité  mâle. 
1<»  Jean  II,  dit  le  Bon  y  qui  suit  ;  2°  Philippe  ,  sire  de  Beaujeu, 
mort  sans  enfants  ;  3°  Charles ,  pourvu  de  l'archevêché  de  Lyon 
en  1446,  à  l'âge  de  neuf  ans ,  légat  d'Avignon  en  1465 ,  cardinal 
en  1476 ,  évêque  de  Clermont  en  1477,  prélat  guerrier  et  dis- 
solu dont  le  caractère  tout  entier  se  peint  dans  sa  devise,  Ne 
peur,  ne  espoir,  mort  en  1488  ;  4**  Pierre  de  Beaujeu ,  qui  de- 
vait succéder  au  duché  de  Bourbon,  à  Jean  II,  son  frère  atné; 
5°  Louis,  évêque  de  Liège,  prélat  également  fort  dissolu,  qui 
fut  assassiné  en  1468  ,  el  qui  eut  d'une  princesse  de  la  maison 
de  Gneld res  trois  fils,  dont  l'alné,  Pierrede  Bourbon,  est  la  souche 
de  la  famille  de  Bourbon-Bussel  ;  6° enfin  Jacques,  chevalier  de  la 
Toison  d'or,  mort  sans  alliance ,  à  la  fleur  de  son  âge ,  en  1468. 
Jean  II .  dit  le  Bon,  sixième  duc  de  Bourbon ,  né  en  1426, 
n'étant  encore  que  comte  de  Clermont  eut  avec  le  connétable  de 
Richemont  la  plus  grande  part  à  la  victoire  de  Formigny  (1450) 
qui  délivra  la  Normandie  de  la  présence  des  ennemis.  Ce  fut 
même  au  comte  de  Clermont  que  rKonnAu*  de  cette  victoire 
fut  dévolu  par  décision  du  conseil  de  Charles  VII.  Le  titre  de 
connétable  donnait  à  Richemont  le  commandement  général  des 
armées  ;  mais  le  comte  de  Clermont  avait  un  commandement 
particulier  en  Normandie  el  une  commission  expresse  pour 
faire  dans  celle  province  la  guerre  aux  Anglais  ;  c'était  lui- 
même  qui  avait  appelé  le  connétable  à  son  aide  ;  il  prétendait 
en  conséquence  que  le  connétable  n'était  qu'auxiliaire  à  son 
égard,  et  que  c'était  lui  qui  était  le  général.  Le  comte  de  Cler- 
mont était  gendre  du  roi,  et  cette  parlicularilé  put  influer  sur  le 
jugement  par  lequel  il  fut  décidé  que  la  spécialilé  devait  l'em- 
porter sur  la  généralité.  Jean  fut  proclamé  vainqueur ,  et  on 
l'appela  dès  lors/e  Fléau  des  Anglais.  Il  se  glorifiait  d'être  re- 
lève du  fameux  Dunois ,  comme  son  aïeul  l'avait  été  de  Dugues- 
clin.  Il  contribua  beaucoup,  avec  Dunois,  à  la  réduction  de  la 
Guyenne  en  1451  et  1452,  à  la  prise  de  Bordeaux  dont  Talbot 
s'était  rendu  maître ,  enfin  â  la  victoire  de  Caslillon  qui  coûta  la 
vie  à  ce  vaillant  général  anglais  elà  son  fils.  Nommé  gouverneur 
de  celle  province,  dont  l'Anglais  était  entièrement  expulsé,  le 
comte  de  Clermont  chassa  en  1455  le  rebelle  d'Armagnac  de 
ses  Etats,  et  le  força  de  se  réfugier  en  Espagne.  Il  était  encore 
en  Guyenne  occupé'd'y  aflermir  la  domination  française^orsque 
la  moVl  du  duc  Charles  I",  son  père,  l'appela  à  Moulins  pour 
prendre  possession  de  son  riche  héritage  (1456).  Toujours  fidèle 
sous  un  roi  juste  et  modéré  tel  que  Charles  VII ,  mais  rebelle 
à  son  lour  sous  un  roi  brouillon  et  despotique  tel  que  Louis  XI , 
le  duc  Jean  entra  en  1461  dans  la  ligue  du  bien  public.  Il  est 
trop  vrai  qu'à  l'exemple  des  autres  princes  et  seigneurs  confédé- 
rés ,  Bourbon  était  plutôt  entraîné  par  un  ressentiment  person- 
nel que  guidé  par  aucune  vue  d'intérêt  national  ;  Louis  XI  lui 
avait  très-injustement  ôlé  le  gouvernement  de  Guyenne  que 
Charles  VII  lui  avait  donné  pour  prix  de  ses  services.  C'était 
par  des  actes  semblables  que  Louis  XI  avait  révolté  tous  les 
ffrands  vassaux  de  la  couronne.  Le  duc  de  Bourbon  se  montra 
d'abord  le  plus  animé  à  venger  tant  d'affronts  :  un  violent  ma- 
nifeste, publié  le  13  mars  1465  à  Moulins ,  annonça  ses  hostili- 
tés ;  il  fit  arrêter  dans  ses  domaines  un  écu^rer  du  roi ,  l'ancien 
chancelierGuillaume  Juvénal  des  lJrsins,ainsi  que  Pierre  Doriole, 
général  des  finances ,  et  il  les  retint  prisonniers.  Lquis  marche 
promplement  contre  le  duc  de  Bourlx>n ,  le  chasse  du  Bourbon- 
nais, et  le  poursuit  jusqu'en  Auvergne.  Assiégé  dans  Riom,avcc 
le  duc  de  Nemours,  le  comte  d'Armagnac  et  le  sire  d'Albrel,  ses 
confédérés ,  Bourbon  se  rend  à  Moulins  pour  aller  chercher  un 
corps  de  troupes  bourguignonnes.  Pendant  son  absence  ses  alliés 
demandent  une  suspension  d'armes,  et  l'obtiennent  à  condition 

Îu'ils  abandonneraient  Jean  II,  s'ils'opiniâlraità  la  guerre  civile, 
ui-même,  voyant  ainsi  cette  défection ,  consent  à  traiter  par 
l'entremise  de  la  duchesse,  son  épouse,  sœur  du  roi.  Louis  XI 
lui  accorda  une  trêve,  qui  fut  signée  à  Moissac  le  4  juillet, 


BOLRROS. 


(  'iOO  ) 


BOURBOUr. 


el  promit  de  recevoir  le  15  août,  à  Paris,  les  princes  confédérés, 

SUIS  d'exauuner  Icui'S  plaintes.  Après  la  journée  indécise  de 
[ontlbéry  à  laquelle  il  n'avait  point  pris  |iart ,  Bourbon,  prô- 
tcxlant  les  ra\ages  que  Galéas  Sforze,  allié  du  roi ,  commit  dans 
le  Forez,  reprend  les  armes  :  mais,  au  lieu  de  courir  à  la  dé- 
fense de  SCS  vassaux,  il  laisse  la  conduite  de  ses  troupes  en 
Bourbonnais  au  duc  de  Nemours ,  au  comte  d* Armagnac  ,  au 
sire  d'Albrct ,  comme  lui  de  nouveau  révoltes ,  et  se  rend  pres- 
que seul  à  rariiiée  de  Monsieur,  duc  de  Berri,  frère  du  roi, 
qui  faisait  le  siège  de  Paris.  Tandis  que  le  roi  essaye  de  faire 
poser  les  armes  aux  confédérés  par  des  négociations  à  dessein 
prolongées  ,  le  duc  de  Bourbon  marche  sur  Rouen ,  s'en  empare 
(20  septembre),  et  en  moins  de  vingt  jours  fait  la  conquête  de 
loulc  fa  Xtirmandic.  Frappé  de  ce  revers,  le  roi  ne  marchande 
plus  !>ur  les  Conditions  a\cc  tes  rebelles  :  il  conclut  les  traités  de 
ConÛans  et  de  Sainl-Maur,  par  lesquels  le  duc  Jean  obtint  pour 
sa  pari  la  rhâlcllenied'Lsson,  une  partie  de  l'Auvergne,  le  com- 
mandement de  trois  cents  lances,  cent  mille  écus,  outre  le  rétablis- 
sement de  deux  pensions  considérables  dont  il  jouissait  avant  sa 
ré\i)lte.  Connue  on  den)andait  à  Louis XI  comment  il  avait  pu  se 
résoudre  à  subir  de  pareilles  lois ,  il  répondit  par  ce  peu  de 
mois  qui  peignent  le  caractère  de  ses  principaux  ennemis  :  «  Le 
jeune  âge  de  mon  frère  de  Berri ,  la  prudence  de  beau  cousin 
de  Calanre ,  lo  sais  de  beau-frère  de  Bourbon,  la  malice  du 
caaited' Armagnac,  etc.  w  Dès  ce  moment  le  duc  de  Bourbon  se 
montra  sincèrement  réconcilié  au  roi ,  qui  lui  donna  le  gouver- 
neiitent  général  des  provinces  situées  sur  la  rive  gauche  de  la 
Loire  (Oi  léanais,  Blaisois,  Berri,  Quercy,  Limousin,  Périgord), 
el  l'admit  constamment  dans  ses  conseils.  Le  duc  Jean  dès 
cette  même  année  aida  le  roi  à  reconquérir  la  Normandie  sur  le 
duc  de  Berri  ;  et  le  gouvernement  du  I^n^uedoc  fut  le  prix 
de  ce  service.  En  IIOS  il  accompagna  Louis  \I  à  la  fatale  entre- 
vue de  Pérou  ne,  et  «)n  tri  hua  avec  ses  deux  frères  à  lui  fournir 
l'argent  nécessaire ^ur  corrompre  les  conlldents  du  duc  de 
Bi)urg(»gne;  enfin  il  le  suivit  au  sac  de  Liège.  11  répara  en 
quelque  sorte  le  mal  causé  par  rignominieux  traité  de  Peronne , 
en  engageant  Monsieur  à  accepter  la  Guyenne  à  la  place  de 
la  Champagne  et  de  la  Brie,  el  ce  fut  lui  qui ,  médiateur  de  la 
réconciliation  entre  les  deux  frères,  ramena  le  jeune  duc  à  la 
cour ,  puis  alla  Tinstaller  dans  son  nouvel  apanage  (1469).  La 
même  année,  Louis  XI  conféra  au  duc  de  Bourt)on  Tordre  de 
Saint-Michel  qu'il  n*avait  institué  que  dans  la  vue  de  lier  par 
de  nouveaux  serments  les  premiers  seigneurs  du  royaume. 
Jean  II  en  acceptant  cette  distinction  demeura  ûdèle  à  ses  en- 
gagements. Il  refusa  en  1470,  puis  en  1474  d'entrer  dans  une 
nouvelle  confédération  formée  par  les  grands  contre  le  roi. 
<(  J'aimerais  mieux,  dit-il,  au  connétable  de  Saint-Pol  qui  tentait 
de  le  séduire,  être  plus  pauvreque  Jobquede  manquera  la  foi 
de  mon  serment,  a  Tandis  que  le  roi  combattait  le  duc  de 
Bourgogne  en  Flandre  et  en  Picardie,  le  duc  Jean  II  repoussait 
les  BdUigtiignonsde  ses  domaines,  puis  envahissait  la  Bourgo- 
ffne.  Il  \ainquit  et  fit  prisonnier  te  "Il  juin  li75,  à  Gy,  près  de 
Ctukteau-Guyon,  le  comte  de  Uoucy,  fds  du  connétable.  La 
prise  de  Cliàteau-Chinon  et  de  Bar-sur-Seine  fut  le  fruit  de  cette 
victoire.  Bourbon  alla  ensuite  joindre  à  Beauvais  le  roi  qui  se 
disposait  à  repousser  le  roi  d'Angleterre,  Edouard  IV,  débarqué 
à  Calais  a\ec  une  armcH}  formidable.  On  sait  que  cette  menaçante 
inva^ion  se  termina  bientôt  par  le  traité  de  Pecquicny.  Après  la 
juste  punition  du  connétable  de  Saint-Pùl,  le  duc  ^an  se  voyant 
frustré  dans  son  espoir  d'obtenir  cette  dignité,  blessé  d'ailleurs 
de  ce  que  ses  deux  frères  putnés ,  le  comte  de  Beaujeu  et  le 
cardinal  de  Bourbon, jouissaient  presque  exclusivement  de  la 
confiance  du  roi ,  s*éloigna  de  la  cour  et  se  retira  dans  le  lk>ur- 
bonnais.  Les  soupçons  de  Louis  XI  l'y  poursuivirent;  ce  des- 
pote s'irritait  surtout  de  la  neutralité  que  garda  Bourbon,  beau- 
frère  du  roi  d'une  part ,  oncle  de  la  duchesse  Marie  de  Bour- 
gogne de  l'autre ,  dans  les  grands  événements  qui  suivirent 
la  mort  de  Charles  le  Téméraire.  Les  rois  trouvent  toujours 
des  instruments  tout  prêts,  quand  ils  veulent  faire  le  mal. 
Da}ac,  né  vassal  du  duc  de  Bourbon,  s'en  rendit  l'accusateur  ;  il 
imputa  au  duc  des  actes  de  souveraineté  ^  des  actes  attentatoires 
à  1  autorité  royale.  On  décréta  les  ministres  el  les  olFiciers  du 
duc,  et  on  crut  par  là  lai  tendre  uo  piège  inévitable;  s'il  les 
avouait,  il  serait  compromis  dans  la  condamnation  qui  serait 
prononcée  contre  eux;  s'il  les  désavouait,  il  désaflectionnerait 
ses  plus  ûdèlessenileurs.  Le  duc  déjoua  ce  calcul  par  sa  droiture 
et  son  bon  sens  :  sûr  de  son  innocence,  il  obéit  au  décret,  et 
livra  lui-joème  ses  officiers  h  la  justice  :  ils  se  justifièrent  si  bien 

Sue  raccu5ation  fut  déclarée  calomnieuse.  Mais  Louis  XI  dé- 
onini:ij2ea  le  calomniateur  en  le  comblant  d'honneurs  et  de 
biens  ;  il  \uulut  que  Doyac  présidAt  aux  grands  jours  qui  furent 


convoqués  à  Montferrant,  sa  patrie.  Le  peuple  indicé  i'ji 
publiquement ,  et  Doyac  obtint  un  arrêt  de  réj^ralimii 
mort  de  Louis  XI ,  quoique  le  nouveau  roi  Charlct»  1 
étant  dans  saquatorzièmeannée,  fût  ré|}ulé  majeur,  on  seé 
tait  sinon  la  régence,  du  moins  l'administration  du  royaujt 
duc  de  Bourbon  la  réclamait ,  parce  que  tous  les  prince«  titi 
croyaient  avoir  le  droit  d'y  aspirer ,  à  l'exclusion  île  Ma  | 
Anne  de  Beaujeu,  sœur  du  roi.  Au  lieu  de  la  régence,  Bt<i 
obtint  l'épée  de  connétable  (23  octobre  1485).  Dans  les  ùn\ 
qui  éclatèrent  entre  la  dame  de  Beaujeu  et  le  ducd'Orléam^ 
uiier  prince  du  sang,  le  connétable  de  Bourbon  qui  ne  bt  y\ 
consulté  sur  rien,  pas  même  sur  les  affaires  de  la  guerre^ 
part  à  la  première  levée  de  boucliers,  qui  fut  si  jiistemeaj 
pelée  ta  guerre  folle  (1185).  L'année  suivante,  sorti  du  | 
bonnais  à  la  tète  d'une  armée  florissante ,  il  se  rendit  à  U  \ 
se  présenta  au  conseil ,  in\ectiva  contre  Madame  »  qu'il  Aa\ 
d'être  l'auteur  des  maux  et  des  périls  du  royaume;  pu id,j 
tant  qu'il  prétendait  seul,  en  sa  qualité  de  connétable,  dri 
des  anaires  de  la  guerre,  il  annonça  qu'il  allait  sur  la  frut^ 
s'aboucher  avec  le  roi  des  Romains,  Maximiiien,  qui  i 
naçail  d'entrer  en  France  à  la  tête  d'une  armée.  Déjà  Buui 
élait  à  Compiègne,  lorsque  Anne  de  Beaujeu,  sachant  s'htu 
lier  à  propos ,  gagna  ce  prince  par  ses  prières.  Dèj  (ftj  i] 
vit  suppliante,  il  se  sentit  désarmé;  il  pardonna  à  U  p:i 
cesse ,  et  chassa  d'auprès  de  lui  les  conseillers  qw  /iraM 
poussé  à  ses  démarches  hostiles.  Une  attaque  ôt  goaite  raufi 
cita  d'arriver  jusqu'à  la  frontière,  el  l'obligea  d^  rttaeUie  n 
truupes  aux  maréchaux  de  Querdes  el  de  Giê.  De^  lors  <j 
maladie  le  condamna  à  l'inaction.  U  mourut  le  V  axrA  vv>^ 
â^é  d'environ  soixante-deux  ans.  11  ne  laissait  pûbv  (Ve  \^ 
rité  légitime ,  quoiqu'il  eût  été  marié  trois  fois.  Nous«\oib.> 
parlé  de  Jeanne  de  France,  sa  première  femme  :  il  épotKj 
secondes  noces  en  1484  Catherine  d'Armagnac,  morte  en  IN. i 
mettant  au  monde  un  enfant  mâle  qui  ne  lui  survécolq»! 
quinze  jours.  Le  connétable,  voulant  à  toute  force  avoir  on  ^ 
tier,  convola  en  troisièmes  noces  en  1487,  avec  sa  oMbH 
Jeanne  de  Bourbon,  tille  de  Jean  11,  comte  de  Vendôof  j 
ce  furent  sans  doute  la  jeunesse  et  la  beauté  de  cette  fj 
cesse  qui  abrégèrent  les  jours  de  ce  vieillard  iutirn.' 
laissa  cinq  enfants  naturels,  trois  fils  et  deux  tilles.  Matiliil 
le  Grand  ,  bâtard  de  Bourbon  ,  l'afné  de  ses  fils ,  se  dtsûJ 
par  sa  valeur  sous  le  règne  de  Charles  VIII,  et  mourut  eo  i  -l 

Charles  11,  cardinal  de  Bourbon,  devint  le  septième  iKi 
Bourbon  à, la  mort  de  Jean  11,  son  frère  afné;  mais  .NblJ 
épouse  du  sire  de  Beaujeu,  son  frère  puîné,  agissant  en  H 
fille  de  Louis  XI,  s'empara  de  la  sua'cssion  entière,  he  t 
nal,  accablé  d'inlirmités,  et  menacé  d'une  mort  prochain'.? 
d'une  vie  fort  peu  épiscopale ,  céda  au  comte  de  Beau;'* 
duchés  et  tous  ses  domaines  ,  ne  se  réservant  auc  la  se^i* 
de  Beaujolais  :  il  mourut  six  mois  après  (1488),  laissant  u*^ 
naturelle.  Nous  avons  déjà  fait  connaître  le  caractère 
prince  et  sa  devise  si  peu  digne  d'un  prêtre.  Voliiplueuiti 
gnifique ,  il  n'avait  aucun  goût  pour  les  fonctions  sacenl* 
et  avait  passé  toute  sa  vie  au  milieu  des  intrigues  de  rot^r* 
fracas  des  armes.  Il  fut  toujours  en  action  pendant  le  rrr 
Louis  XI ,  qui  le  menait  avec  lui  dans  toutes  ses  campa^o* 
l'employait  à  ses  négociations,  lui  faisant  tour  à  lourrr 
le  rôle  de  général  ou  de  ministre,  jamais  celui  d'év^e 
reposait  volontiers  sur  lui  du  soin  de  faire  les  honneur> 
France  aux  souverains  et  aux  ambassadeurs  étrangers.  L 
l'entrevue  de  Pecquigny  avec  Edouard  IV*,  Louis  XI,  qui-' 
dans  cette  occasion  la  plus  grande  gaieté ,  invita  le  uu>a{ 
anglais  à  venir  le  trouver  à  Paris  ,  l'assurant  que  les  dAt%\ 
sa  cour  méritaient  d'être  vues,  el  lui  présenta  le  canii»^ 
Bourbon  comme  un  confesseur  complaisant,  prêt  à  I  ah«^ 
s'il  était  entraîné  dans  quelque  péché.  Edouard  réponù- 
le  même  ton,  qu'il  le  connaissait  pour  un  bon  compagwA 

Pierre  H,  sire  de  Beaujeu,  frère  des  précédents,  né  ao< 
de  novembre  1459,  était  devenu  le  huitième  duc  de  fk* 
[Kir  la  cession  forcée  de  son  frère  le  cardinal;  mais  la  m' 
celui-ci,  arrivée  six  mois  après,  assura  légitimement  a  Pkt 
Beaujeu  tous  les  litres  el  apanages  dévolus  au  chef  dr  ^ 
des  Bourbons.  Il  devint  ainsi  duc  de  Bourbonnais  etd'Auic« 
comte  de  Clermont  en  Beauvoisis,  de  Forez,  de  la  Marcbf 
Gien  ;  prince  souverain  de  Bombes,  vicomte  de  Cbàldlefabl 
Carlot  el  de  Mural;  seigneur  de  Beaujolais,  de  Chàteao-W 
de  Bourbon-Lancy  el  d'Aunonay  ;  pair  et  grand  chamM 
France,  chevalier  de  Saint-Michel,  gouverneur  de  Gu%rts 
ensuite  de  Languedoc.  Le  sire  de  Beaujeu  fut  en  outre  rtx^ 
conseils  du  roi  u>uis  XI,  el  après  lui  tuteur  de  Charles  VIIl. '' 
administrateur  et  lieutenant  général  du  royaume  sous  leurra 


«BOVBBOll.  (301*) 

:e  prince.  Pierre  II,  qui  est  dans  Thistoire  édipsé  comme  il  le  fat 
le  son  vivant  par  Anne  de  France,  fllle  afnée  de  Louis  XI ,  dont 
1  devint  l'époux  en  1464 ,  était  doué  de  vertus  pacifiques  trop 
rares  alors  chez  les  grands.  Moins  impérieux,  moins  violent,  plus 
ronciliant  que  son  épouse  peut-être,  s*il  n>ùt  pas  eu  autant  de 
léférence  pour  elle  et  qu'il  eût  pris  plus  d'autorité,  il  aurait  pré- 
venu les  guerres  civiles  qui  ensanglantèrent  les  commencements 
lu  règne  de  Charles  VIII.  Lorsque  ce  jeune  roi,  épris  de  la  folle 
passion  des  conquêtes  en  Italie ,  était  sur  le  point  de  passer  les 
4lpes,  le  duc  Pierre  de  Bourbon  vint  tout  exprès  de  Moulins 
pour  lui  faire  les  représentations  les  plus  pressantes  afin  de  le 
Jétourner  de' cette  entreprise  hasardeuse  ;  mais  sa  voix  ne  fut 

Sas  écoutée.  Ce  prince  mourut  Tan  1505,  après  avoir  longtemps 
iDgui  dans  les  souffrances  d'une  cruelle  maladie.  Les  regrets 
le  ses  vassaux,  qui  lui  avaient  donné  le  surnom  de  Prince  de  la 
Viix  et  de  la  concorde ,  honorèrent  sa  mémoire.  Anne ,  son 
ipoose,  lui  survécut  jusqu'au  14  novembre  1532.  Ce  prince 
prenait  sur  ses  monnaies  le  litre  de  duc  de  Bourbon  par  la 
fràce  de  Dieu.  — Pierre  II  n'avait  eu  d'Anne  de  France  qu'une 
[Ile,  Suzanne  de  Bourbon ,  et  suivant  leur  contrat  de  mariage, 
el  que  l'avait  dicté  Louis  XI,  tons  leurs  domaines  devaient  re- 
tenir à  la  couronne  puisqu'ils  n'avaient  pas  d'enfants  mâles, 
tfais  Louis  XII ,  quoiou'il  eût  eu  comme  duc  d'Orléans  à  se 
plaindre  vivement  des  deux  époux,  leur  accorda  généreusement 
n  1499  des  lettres  qui  dérogeaient  à  cette  clause,  et  rendaient 
«Qzanne  habile  à  leur  succéder.  Louis  II,  duc  de  Bourbon,  afué 
e  la  branche  de  Montpensier,  s'étant  opposé  à  l'enregistre- 


BoimiKMr. 


lent  de  ces  lettres,  rompit  par  cette  opposition  le  mariage  pro- 
tié  de  Suzanne  avec  Cnaries,  duc  d'Alençon.  Louis  II  étant 
lort  le  14  août  1501,  Charles,  son  frère,  renouvela  son  opposi- 
on.  Le  seul  moyen  qu'on  trouva  pour  accommoder  ce  aiflë- 
snd,  fut  de  marier  Suzanne  avec  ce  prince;  mariage  qui  s'ac- 
omplit  le  10  mai  1505.  Par  le  contrat ,  Charles  et  Suzanne  se 
rent  l'un  l'autre  une  donation  mutuelle  de  leurs  droits  sur  les 
uchés  de  Bourbon  et  d'Auvergne ,  el  c'est  ainsi  que  Charles , 
epuis  connétable  de  Bourbon,  devint  le  neuvième  duc  de 
Eourbon  (F.  l'article  ci-après). 

i  III.  Première  branche  des  Bourbons  Monipensier,  devenue 

Vainée  en  1505. 

Cette  branche  descendait  de  Louis  I""  de  Bourbon  ,  comte 
B  MOHTPENSiER  surnommé  le  Bon ,  troisième  fils  de  Jean  V^ 
tiatriéme  duc  de  Bourbon ,  mort  à  Londres  en  1433  (  F.  ci- 
^us,  page  198).  Il  mourut  en  1483,  laissant  son  fils  aîné  pour 
iccesseur  au  duché  de  Montpensier. 
Gilbert  de  Bourbon,  comte  de  Montpensier^  mort  à 
mzzoles  en  i486.  Il  eut  pour  fils  : 
Louis  II  de  Bourbon,  comte  de  Montpensier  ,  mort  de 
lulcur  à  I*âge  de  dix-huit  ans,  à  Naples,  sur  le  tombeau  de 
D  père.  Il  eut  pour  successeur  son  frère  : 
Charles  H  de  Bourbon,  comte  de  Montpensier,  qui  de- 
nt le  neuvième  duc  de  Bourbon  et  dont  l'article  suit. 

(  Pour  les  comtes  de  Bourbon  Monipensier  F.  Montpen- 

BR.  ) 

Bourbon  (Charles,  neuvième  duc  de),  connu  dans  Thistoire 
us  le  nom  ae  connétable  de  Bourbon,  second  fils  de  Gilbert  de 
;>n  tpensier,  chef  de  la  branche  cadette  de  la  maison  de  Bourbon, 
^emblait  pasappeléd'abordà  unavenirdepuissanceetdesplen- 
br  ;  mais  la  morl  prématurée  de  son  père  et  de  son  frère  atné, 
bien  tôt  après  celle  de  Pierre  ll,ducde  Bourbon ,  sire  de  Beau- 
I,  époux  d'Anne  de  France,  fille  de  Louis  XI,  et  dernier 
ince  de  la  branche  ainée,  ouvrirent  devant  Charles  de  Bour- 
n  une  plus  vaste  carrière.  Le  sire  de  Beaujeu  ne  laissait  qu'une 
le,  et  comme  la  loi  saliaue  était  en  vigueur  dans  la  maison  de 
lurbon ,  les  nombreux  domaines  de  la  branche  atnée,  le  Bour- 
nnais,  l'Auvergne,  le  Forez,  la  Marche,  etc.,  devaient  passer 
l'héntier  de  la  branche  cadette.  Louis  XII  voulut  confondre 
I  droits  des  deux  lignées  en  mariant  Suzanne  de  Beaujeu  à 
taries  de  Bourbon ,  qui  devint  ainsi  le  plus  puissant  prince 
la  maison  royale  de  France.  Ses  qualités  personnelles  justi- 
iénl  une  si  haute  fortune.  Il  avait  fait  au  siège  de  Gènes,  en 
07 ,  ses  premières  armes  à  c6té  des  Bayard  et  des  la  Tré- 
Duille;  en  1509 ,  bien  qu'à  peine  â^é  de  vingt  ans,  il  contribua 
r  son  intrépidité  froide  et  réfléchie  au  çain  de  la  bataille  d'A- 
uidel.  Tandis  qu'à  la  cour  on  le  voyait  réservé ,  silencieux ,  en- 
imi  des  plaisirs^  il  se  montrait  à  l'armée  gai,  ouvert,  affable 
ec  le  soldat  qm  l'adorait.  Enfin ,  après  la  mort  de  Gaston  de 
nx  iRavenne,  les  gens  de  faene  le  désignaient  généralement 


général  des  armées  d'Italie;  mais  Louis  XII,  ce  roi  plein  de 
franchise  et  de  bonhomie ,  ressentait  pour  Charles  de  Bourbon 
un  éloi{;nement  qui  ne  fut  que  trop  justifié  par  la  suite,  a  Rien 
n'est  pire ,  disait-il  de  lui,  que  l'eau  qui  dort.  »  Il  parait  en  ef- 
fet que,  quoiqu'il  n'eût  encore  aucun  grief  contre  la  cour,  Bour- 
bon manifestait  les  sentiments  d'un  cœur  plein  de  fiel,  d'une  âme 
vindicative.  Il  se  plaisait  à  citer  la  réponse  d'un  gentilhomme 
gascon  a  qui  Charles  VII  demandait  si  quelque  chose  pouvait  le 
détacher  de  son  service  :  «  Non,  sire,  pas  même  l'offre  de  trois 
royaumes  comme  le  vôtre;  mais  oui  bien  un  affront.»  Bourbon  pa- 
rut d'abord  jouir  de  la  plus  grandefaveur  à  lavéoemenlde  Fran- 
çois I^^  ;  il  fit  par  son  adresse  et  sa  bonne  mine  l'ornement  des 
joules  qui  suivirent  le  sacre.  Le  nouveau  roi  lui  donna  1  epée  de 
connétable,  que  personne  n'avait  portéedepuis  Jean  dcBourbon, 
mort  en  1488.  A  cet  égard  la  duchesse  d'Angoulême,  mère  du 
roi,  éprise  d'une  vive  passion  pour  Charles  de  BourlM)n ,  eut  à 
vaincre  quelques  répugnances  de  la  part  de  son  fils  dont  le  ca- 
ractère ouvert  sympathisailpeu  avec  la  froideur  hautaine  et  peu 
réservée  du  protège  de  sa  mère.  A  peine  entré  en  charge,  Bour- 
bon fit  rendre  eLgéxéculer  une  sévère  ordonnance  sur  l'armée. 
Une  discipline  p^que  inconnue  jusqu'alors  s*y  introduisit  rapi- 
dement. Cependant  François  F^  se  disposait  à  enlever  le  Mila» 
nais  à  Maximilien  Sforce  :  Bourbon  facilita  celte  conquête  par 
une  heureuse  négociation  ;  sans  sortir  de  son  palais,  il  gagna  le 
doge  Octavien  Frégose,  el  Gènes  fut  rendue  à  la  France.  Ici  se 
place  le  passage  de  60,000  Français  à  travers  les  rochers  im- 
pénétrables de  l'Argentièreet  la  victoire  de  Marignan.  Le  conné- 
table, qui  dirigea  tous  les  mouvements,  toutes  les  opérations  de 
l'armée,  se  montra  aussi  habile  capitaine  que  valeureux  cham- 
pion. On  doit  seulement  lui  reprocher  de  s'être  aventureusement 
expN)sé  dans  ces  deux  journées,  où  combattirent  sept  princes  de 
la  maison  de  Bourbon.  Le  duc  de  Châtellerault,  son  frère, 
fut  tué  à  ses  côtés,  el  lui-même,  envelopp^par  l'un  des  batail- 
lons suisses  auxquels  il  venait  d'arracher  rartillerie  française, 
eût  trouvé  la  mort,  sans  le  dévouement  de  quelques  che\aliêrs  de 
la  Marche  et  du  Bourbonnais  qui  parvinrent  à  le  dégager.  Le 
danger  qu'il  avait  couru  valut  aux  dominicains  un  monastère 
de  plus  ;  car  Bourbon  avait  fait  voeu  de  le  fonder  à  Moulins,  s'il 
échappait  à  la  mort.  La  journée  de  Marignan,  suivie  vingt  jours 
après  de  la  prise  du  château  de  Milan  par  le  connétable ,  ren- 
dit François  P'  matlre  de  tout  le  Milanais.  Bourbon  voulait  pro- 
fiter de  cet  éclalant  succès  pour  marcher  sur  Naples;  mais  le 
pape  Léon  X  détourna  l'orage,  et  les  conférences  de  Bologne 
firent  perdre  à  la  France  une  partie  des  avantages  d^un  si  bril- 
lant début.  Il  n'est  pas  inutile  de  remarquer  que  ce  même 
connétable  qui,  quelques  années  plus  tard,  devait,  en  vrai  païen, 
en  vrai  Vandale,  attaquer  Rome  elle  pape,  se  fit  honneur  à  Bolo- 
gne de  remplir  les  fonctions  de  clerc  à  la  messe  que  Léon  X 
célébra  en  présence  du  roi.  François  1*^'',  en  retournant  en  France, 
confia  à  Bourbon  la  défense  du  Milanais  avec  une  armée  peu 
nombreuse.  Dans  cette  mission  difficile  celui-ci  déploya  beau- 
coup d'activité;  il  avait  à  contenir  les  habitants  qui  détestaient 
les  Français;  il  était  mal  secondé  par  les  Vénitiens  et  par  des 
troupes  suisses  qu*il  avait  prises  à  sa  solde ,  en  vendant  sa  pro- 

£re  vaisselle.  Néanmoins  il  sut  déjouer  les  projets  de  l'empereur 
laximiiien,  qui  était  entré  en  Italie  à  la  tête  d'une  armée  for- 
midable. Maître  du  Milanais ,  Bourbon  se  disposait  à  marcher 
sur  le  royaume  de  Naples ,  lorsqu'il  reçut  orcire  de  rentrer  en 
France.  La  cour  séjournait  alors  à  Lyon  ;  François  I'**  lui  fit 
d'abord  merveilleusement  bonne  chère ,  mais  peu  à  peu  ce  bon 
accueil  se  convertit  en  froideur.  Ce  changement  était  à  la  fois  le 
résultat  de  la  jalousie  secrète  du  roi ,  el  Touvrage  de  l'amour 
méprisé  :  Sprelœque  injuria  formas.  La  duchesse  d'Angoulême 
n'avait  pas  élevé  Bourbon  à  une  dignité  qui  le  constituait  chef 
des  conseils  comme  chef  des  armées,  pour  qu'il  vécût  constam- 
ment éloigné  d'elle;  d'un  autre  côté,  ce  prince  avait  le  caractère 
trop  haut  pour  se  soumettre  aux  caprices  d'une  maltresse,  quel- 
que élevé  que  fût  son  rang.  La  duchesse  outragée  travailla  de 
concert  avec  Duprat  et  Bonnivet  à  le  perdre  dans  l'esprit  du  roi. 
Bourbon  avait  a  retirer  du  trésor  royal,  non -seulement  ses 
appointements  et  ses  pensions  comme  connétable ,  gouverneur 
du  Languedoc  et  ^rand  chambrier  de  France,  mais  dies  sommes 
considérables  qu'il  avait  empruntées  pour  soulever  le  Milanais. 
On  lui  refusa  un  payement  si  légitime.  Bourbon  dédaigna  de  se 
plaindre  ;  mais  la  dame  de  Beaujeu,  sa  belle-mère,  eut  avec  la 
duchesse  d'An^ulême  une  explication  dans  laquelle  la  fille  de 
Louis  Xls'expnmaen  princesse  qui  avait  jadis  gouverné  le  royau- 
me. La  mère  du  roi  ne  demeura  pas  en  reste  d'arrogance  et  de 
fierté  ;  de  là  une  querelle  éclatante  ((ui  partagea  la  cour.  Il  fut 
promis  solennelleiAent  que  le  connétable  serait  remboursé,  et 


•mme  devant  remplacer  ce  jeune  héros  dans  le  commandement  1  l'on  manqua  à  cette  promesse.  Cependant  Suzanne  de  Bourbon 
IT.  «6 


ï 


éponsa  da  connétable,  devint  enceinte  et  lai  donna  vo  fils  que 
mnçois  V  consentît  i  tenir  sar  les  fonts  de  baptême.  Le  roi 
se  rendit  i  Moulins,  où  Bourbon  étala  pour  le  recevoir  une  tetle 
magnificence ,  qu*an  sentiment  jaloox  se  giissa  dans  l'Ame  de 
François  l'%  qm  ne  put  s'empêcher  de  dire  qu'un  roi  de  France 
aurait  bien  ae  ta  peine  A  en  faire  autant.  Dès  ce  moment  la  du- 
chesse d*Angoulème,  Bontiivet  et  leur  faction  ne  cessèrent  de  se 
déchaîner  contre  Bcmrbon ,  dont  la  maison  devint  le  point  de 
ralliement  des  mécontents  que  ne  pouvait  manquer  d'avoir  con- 
tre lui  un  gouvernement  mené  par  des  conseillers  aussi  corrom- 
pus ,  sous  T'influence  d'une  reine  mère  et  d'une  maîtresse  égale- 
ment dépravées.  Les  favoris  de  la  duchesse  d'Angouléme  et  par- 
ticulièrement Bonnivet  (  F.  ce  nom),  encouragés  par  cette 
princesse,  affectaient  de  contrarier,  de  braver  le  connétable. 
François  I^''  lui-même  ne  laissait  échapper  aucune  occasion  de 
lui  témoigner  son  mauvais  vouloir  par  de  piquantes  ironies  | 
mais  Bourbon  lui  répondait  si  vertement  qu'un  jour  le  roi  lui 
dit  :  «  Ah  1  mon  cousin ,  vous  vous  dSlchez  de  tout,  et  vous  êtes 
bien  mal  endurant....  t>  Le  nom  de  prince  mal  endurant  en  de- 
meura an  connétable»  qui,  ayant  pour  lui  Tc^Hme  publique,  mé- 
prisait les  sarcasmes  des  flatteurs  decour.  Gependantil  perdit  son 
vlsencore  an  berceau,  et  la  duchesse  de  Bourbon  mourut  au  mois 
d*avnl  15fl,  après  avoir  institué  son  héritier  l'époux  qui  la 
pleurait.  Cette  même  année  commença  la  longue  et  sanglante 
fuite  entre  François  I**^  et  Charles-Quint,  et  lorsque  l'armée 
française  marcha  dans  les  Pays-Bas  contre  le  nouvel  empereur, 
le  rcii,  dérogeant  à  un  usage  constamment  suivi  depuis  le  règne 
de  PhrNppe  Auguste ,  ne  craignit  pas  d'enlever  au  connétable 
le  commandement  de  l'avant-garde  pour  le  confier  au  duc  d'A- 
lençon.  Cet  affront  n'éuit  quele prélude  d'une  suite  incessante 
de  peraécutions.  La  mort  de  la  ouchesse  de  Bourbon  avait  été 
suivie  de  celle  de  sa  mère ,  Anne  de  Bcaujeu  (  novembre  1521  ]. 
Bourbon,  demeuré  veuf  à  Tàge  de  trente-trois  ans,  désirait 
épouser  en  secondes  noces  Renée  de  France,  fille  de  Louis  XII 
et  sœur  de  la  reine  Claude,  femme  de  François  l'^  Celte  der- 
nière encourageait  les  prétentions  de  Bourbon ,  espérant  trou- 
>rer  en  lui  un  protecteur  contre  une  l)elle-mère  imperieuse.^Mais 
la  duchesse  d  Angoulême,  dont  rien  ne  pouvait  décourager  la 
passion  pour  le  connétable,  se  fit  offrir  elle*méme  à  lui;  il  re- 
tusa ,  et  sur  ce  refus,  si  l'on  en  croit  les  Mémoires  de  Tavannes, 
(c  le  roi  haussa  la  main  pour  donner  un  soufflet  à  M.  de  Bour- 
hon.  Djyès  ce  moment  le  ressentiment  de  la  duchesse  ne  connut 
plus  de  bornes  :  on  ne  parla  plus  de  mariage,  mais  de  procès; 
et  guidée  par  les  conseils  de  Duprat(F.  ce  nom),  elle  revendiqua 
rheritagc  de  Suzanne  de  Bourbon.  La  duchesse  d' Angoulêmedes- 
cendaiteneffelparsa  mèredela  brancheatnéedes  Bourbons;  mais 
comme  Suzanne  de  Bourbon  ellceii  était  exclue  par  la  loi  salique  ; 
ce  qu'elle  voulait  c'était  de  forcer  Bourbon  à  l'épouser  pour  éviter 
d'être  ruiné.  <x  Grande  cause ,  dit  Pasquier ,  si  jamais  il  s'en 
présenta  de  grande  en  France ,  soit  que  vous  considériez  la  gran- 
deur du  sujet,  ou  des  parties,  ou  des  advocats  ;  car  il  estoit  ques- 
tion de  deux  duchés,  quatre  comtés,  deux  vicomtes,  plusieurs 
baronnies  et  chastellenios,  et  une  infinité  d'autres  seigneuries; 
trois  illustres  parties  :  une  mère  de  roi ,  un  prince  du  sang ,  et 
finalement  le  roi  mesme.  d  Quant  aux  avocats  Poyet,  Montholon 
'etLizet,tous  trois  parvinrent  dans  la  suite  aux  premières  dignités 
de  la  magistrature.  Le  procès  commença  devant  le  parlement  de 
Paris,  le  11  août  1533.  Poyet  réclama  la  succession  pour  la  du- 
chesse d'Angouléme,  comme  la  plus  proche  héritière.  Montho- 
lon ,  s'appuyant  sur  la  loi  salique,  prétendit  que  tous  ces  grands 
biens  ne  pouvaient  tomber  en  quenouille,  et  soutint  les  droits  du 
connétable.  Après  ces  deux  plaidoiries,  l'avocat  du  roi  demanda 
communication  des  titres^  nisanl  <r  que  tel  faisoil  souvent  lever 
le  lièvre  qui  ne  le  prenoit  pas ,  ains  tomboit  inespérément  es 
mains  d'un  autre  qui  n'y  pensoit  ;  que  cela  pouvoit  advenir  en 
la  cause  qui  se  présentoit;  qu'après  que  les  titres  auroicntesté 
par  luy  veus,  pcut-eslrc  se  trouveroit-il  que  les  deux  partis  dis- 
putoient  de  la  chape  à  Tévesque,  et  ^e  nul  n'y  avoil  aucun  droit 
que  le  roy.  u  La  cause  fut  remise  a  la  Saint-Martin  (  0  novem- 
bre 1593).  Quand  l'affinire  fut  reprise,  l'avocat  du  roi,  qui  avait 
'examiné  les  titres,  réclama  d'abord  le  comté  de  la  Marcneetles 
seigneuries  confisquées  sur  le  duc  de  Nemours  et  données  par 
Louis  XI  à  sa  fille.  Le  pariement  déclara  en  effet  la  donation 
nulle,  et  adjugea  cette  ancienne  confiscation  au  roi  qui  en  fit 
aussitôt  <lon  à  sa  mère.  Lizet  réclama  ensuite  à  différents  titres 
le  duché  d'Auvergne,  le  comté  de  Clermont  en  Beauvoisis,  le 
(ludM*  de  BonrtKtnnais,  le  Forez,  le  Beaujolais  et  la  principauté 
do  Dombes.  Après  bien  des  remises  et  des  délais,  le  parlement, 
fans  statuer  an  fond ,  mit  en  séquestre  tous  les  biens  qui  fai- 
saient l'objet  du  débat  (août  1535),  sentence  qui  rendait  la  cou- 
ronne dépositaire  de  ces  immenses  domaines  qui  lui  faisaient 


) 

ombregeéepuis  longtanps.  Cependant  Obarles-QvinC,  a 
aux  eêcoutet ,  envoya  en  France  un  de  ses  prindpMn  J 
le  seigneur  de  Beauretn ,  fils  du  comte  de  Ronk  ,  avec  ( 
très  pour  le  duc  de  Bourbon.  Il  plaignait  le  connéUMi 
si  indignement  traité  par  le  roi ,  et  lui  offrait  son  amitir 
main  oesa  sœur  I^éonore,  veuve  du  roi  de  Portnnd.«II  xn 
pas  grand  prescheur,  dit  Pasquier,  pour  persuader  ceisi 
r estoit  que  trop  de  soi-mesme.  s  Blessé  dans  son  iirgueiJ 
ses  intérêts ,  Bourbon  ne  songeait  qu'à  se  venger  du  Uî 
penser  que  sa  vengeance  allait  tomber  sur  sa  patrie.  Tand 
traitait  avec  Tempereur,  le  roi  d'Angleterre  Henri  VIII  i 
è  Bourt)on  deux  négociateurs  pour  l'engager  à  te  rfcn 
comme  roi  de  France;  mais,  loin  de  consentnr  à  passer  < 
souveraineté  de  Henri  VIII,  Bourbon  demandait  pour  h» 
l'érection  d'mi  rovaume  composé  de  la  Provence  ci  du  U 
né  joints  au  Bouroonnais  et  à  l'Auvergne,  son  apânagr.  1 
gageait  à  aider  Charles-Quint,  dont  ildevait  épouser  la  % 
s'emparer  du  Languedoc  et  de  la  Bourgogne ,  de  la  Ctun 
et  de  la  Picardie,  tandis  que  Henri  VI II  sobjuiguenit  i 
reste  de  la  France.  Pour  faciliter  ce  démembieaent,  Bi» 
devait  tenter  d'abord  d'enlever  le  roi  lorsqu'il  Iravrrvn 
gouvernements,  ou  du  moins  lorsqu'il  aurait  frandu  ks  \ 
Il  devait  se  joindre,  avec  mille  senti Ishommes  et  sh  m^W 
tassins,  à  douze  mille  landsknecnts  que  l'empereur  Irait «^ 
cer  par  la  Franche-Comté,  pour  fermer  à  Fra«(w  t'^krt 
dans  ses  Etats.  Pendant  ces  négociations  Booi*»  «Toonu 
Moulins,  où  il  semblait  défier  par  son  faste  laeftvUtIr  fn 
çois  I***  et  de  sa  mère  pour  le  ruiner.  Le  roi ,  éon  i  Lvtv  ^ 
disposait  à  se  mettre  à  la  tête  de  l'armée  d'Itahe.  Otiw^ 
eut  un  instant  la  pensée  d'associer  le  connétable  à  te  àwl 
d'Angouléme  pour  la  régence  du  royaume,  et  qaec'éur a 
avoir  reçu  avis  des  intrigues  de  ce  pnnoe  qu'il  avait  rcMrl 
projet.  Sans  doute  François  I"*",  si  jaloux  de  la  supénori*'  i 
taire  de  Bourbon ,  était  bien  capable  de  le  retenir  ea  Frw 
moment  où  lui-même  espérait  cueillir  de  nouveaui  tonm 
Italie;  mais  les  pertes  dont  Bourbon  était  Tobjet  dq>»^ 
tem[»s  rendaient  tout  à  fait  invraisemblable  une  confu-l 
aurait  été  jusqu'à  le  mettre  à  la  tête  du  gouver  Démentis 
posa  sans  doute  celte  circonstance ,  lors  de  la  dêfodim  i 
prince,  pour  le  rendre  plus  odieux.  François  I"^  au  conlnir* 
commençait  à  se  défier  des  menées  du  connétable,  élailrr^ 
remmener  en  Italie  afin  de  le  surveiller.  Bourbon  senur 

Î|u'il  serait  là  comme  un  ota^e ,  répondit  à  l'ordre  du  ni  i 
ectant  d'être  malade.  Le  roi,  après  avoir  fait  occuper  '^ 
landsknechts  du  duc  de  Suffolk  les  portes  de  Moulins,  «Ha  ?< 
le  connétable  dans  sa  chambre  et  lui  promit  satisfactîiHi  c 
ses  griefs.  Bourbon  ne  repondit  que  par  la  dissimulait' 
offres  qu'il  croyait  peu  sincères.  Les  délais  réitérés  qu'b 
aux  ordres  du  roi,  et  les  révélations  qui  arrivèrent  li  ' 
parts  à  François  V^ ,  décidèrent  ce  monarque  à  comnvi^ 
maréchal  de  Chabannesde  lui  amener  Bourbon  mort  *« 
connétable  s'était  retiré  à  Chantclle,  forteresse  située 
confins  de  l'Auvergne  et  du  Bourbonnais  :  il  ne  juge; 
propos  d'y  soutenir  un  siège;  et  licenciant  sa  maison,  u' 
dans  les  montagnes,  déguisé  en  valet,  et  paraissant  accoff^ 
le  niarquis  de  Pomperau ,  un  de  ses  gentilshommes.  k\tr\ 
erré  pendant  neuf  jours  en  Auvergne,  dans  le  GévaiMbt 
les  Cévennes ,  il  gagna  le  Tthône,  et  parvint  enfin  api»^ 
dangers  dans  la  Franche-^nité ,  alors  province  iwK 
là  il  fut  joint  par  une  soixantaine  de  gentilshommes-^ 
à  sa  personne,  et  qui  craignaient  d'être  arrêtés  à  son  c^ 
Au  tout  de  deux  mois  environ,  il  se  rendit  par  rAllemar 
SB  petite  troupe  auprès  du  marquis  de  Mantoue ,  sno  ^ 
germain,  qui  le  remit  en  bon  équipage.  Le  roi  avait  ein< 
connétable,  en  Franche-Comté,  un  gentilhomme  "' 
Imbault,  qui  lui  offrit  la  restitution  actuelle  de  tous  If»^^ 
la  maison  de  Bourbon ,  le  payement  de  ses  eréuncr  i 
amnistie  générale  pour  tous  ses  partisans.  Pkis  t\\t^  ^ 
brillantes,  plus  il  s'en  défiait.  Imbault,  le  voyant  inéiirsi 
lui  demanda  de  la  part  du  roi  l'énée  de  connétable  ei  tri 
de  l'ordre  de  Saint- Michel,  a  Quant  à  l'épée ,  ler«i 
Otée  à  Valenciennes  lorsqu'il  confia  l'avant-^rde  qui  m  ! 
tenail  ;  pour  ce  qui  est  de  l'ordre ,  je  Tai  laissé  à  t'** 
derrière  mon  chevet.  »  Brant<>me,  qui  rapporte  reCte  •i>^ 
remarquequ'ildédaigna  de  le  remplacer  par  l'ordre  de  bl 
d'or  que  lui  offrit  Charles-Quint.  Il  aurait  fellu  prêter*^ 
à  l'empereur,  et  Bourbon, qui  ne  laissaiamaisavilfrehei  I>  ^ 
la  grandeur  de  sa  maison  ,  se  regarda  toujours  oonuf 
de  Charies-Quinl,  jamais  comme  son  vassal  et  son  suje, 
quelle  alliance  que  celle  d'un  proscrit  à  qui  SI  ne  ns*"' ' 
\  bien  que  son  nom,  avec  le  monarque  le  plus  piiJb«aito 


BOUEBOll, 


rope!  Au  lieu  de  riotrodoire  dans  le  centre  de  la  France  en 
lui  apportant  cinq  à  six  provinces  et  un  parti  puissant,  Bour- 
bon n  avait  plus  à  lui  offirir  que  son  êpée,  ses  talents  et  son  dc~ 
sespoir.  Aussi ,  ne  sentant  que  trop  la  situation  où  il  était 
réauit,  il  se  ^rda  bien  de  faire  souvenir  Teiupereur  des  pro- 
messes magniGques  qu'il  lui  avait  faites  ;  il  ne  songea  qu'à 
aller  dans  le  Milanais  partager  le  commandement  avec  les  gé- 
Déraux  de  Ch^les-Qaint.  Peu  d'hommes,  au  surplus, ont  goûté 
plus  pleinement  le  triste  plaisir  de  la  vengeance.  François  P**,  que 
la  défection  du  connétable  retenait  en  France ,  mit  Bonnivet 
à  la  tête  de  feipédition  d'Italie.  Bowbon  vit  fuir  devant  lui  à 
Biagrasso  ce  général  de  cour  ;  il  vit  à  Rebcc  le  chevalier 


la  permission  d'envahir  la  France  à  son  tour.  C'était  seule- 
ment |»r  des  conquêtes  en  France  qu'il  pouvait  soutenir  les 
prétentions  qu'il  avait  annoncées,  prendre  rang  parmi  les 
souverains,  et  mériter  la  main  de  la  reine  Eléonore.  Il  croyait 
ou'à  sa  première  apparition  dans  le  royaume  ses  vassaux  vien- 
draient se  ranger  avec  lui  sous  les  drapeaux  de  l'étranger  : 
personne  ne  bougea  ;  et  si  plusieurs  villes  de  Provence,  entre 
autres  Toulon  ,  ouvrirent  leurs  portes ,  Marseille  flt  la  plus  vi- 
goureuse résistance,  a  Trois  coups  de  canon ,  avait-il  dit ,  suffi- 
ront pour  amener  ces  timides  bourgeois  à  nos  pieds ,  les  clefs 
â  la  main  et  la  corde  au  cou.  »  Le  siège  commença  le  19  août  ; 
les  Marseillab  s'encouragèrent  mutuellement  à  la  défense  : 
on  fortifia  la  place  avec  une  promptitude  incroyable;  les  femmes 
mêmes,  et  des  premières  maisons,  travaillèrent  à  une  tranchée 
qu'on  appela  Ùl  tranchée  des  dames.  L'artillerie  proléffea  les 
traTaiix ,  et  ce  fut  seulement  le  7  septembre  que  Bourbon  et 
Pescaire  parvinrent  à  mettre  en  batterie  de  gros  canons  amenés 
lie  ToakMi  et  de  Brianoon.  L'artillerie  l^re  ne  faisait  aucune 
impression  sur  les  murs.  Un  prêtre ,  qui  disait  la  messe  dans  la 
leste  de  Pescure,  fat  tué  d'un  boulet  de  canon  parti  de  la  place. 
Boarbon,  qui  prenait  déjà  le  titre  de  comte  de  Provence,  ac- 
court au  bniii  et  eu  demande  la  cause  :  et  Ce  sont ,  dit  Pescaire , 
les  timides  bourgeois  de  Marseille  qui  vous  apportent  les  clefe.» 
Pendant  que  les  Marseillais  se  défendaient  si  bien,  Fran- 
çois I*'  rassemblait  une  armée  sous  les  murs  d'Avignon.  Quand 
il  s'avama  vers  la  place,  les  Impériaux,  après  quarante  jours  de 
si^,  aflaihlîs  par  la  disette  et  les  maladies,  se  retirèrent  en  Ita- 
lie. Bèurbon  perdit  dans  celte  retraite  une  partie  de  ses  équipa- 
ns.  Il  lui  fallut  endurer  les  insolences  de  Pescaire.  On  disait  de 
loi  qu'il  était  venu  faire  une  rodomontade  espagnole  sur  les 
êtrres  de  francs.  François  I*'  se  bAta  de  rentrer  en  Italie, 
poussa  droit  à  Milan  où  il  entra  sans  coup  férir,  et  vint  mettre  le 
siège  devant  Pavie.  Les  Impériaux  semblaient  hors  d'état  de  ré- 
sister à  des  forces  si  imposantes  ;  mais  Bourbon,  que  sa  haine 
implacable  rend  fécond  en  ressources ,  quitte  secrètement  son 
camp,  se  rend  à  Turin ,  détache  le  duc  de  Savoi.»  de  l'alliance 
de  la  France,  et  obtient  de  lui  des  valeurs  considérables  en  or  et 
SB  pierreries,  avec  lesquelles  il  va  lever  en  Allemagne  un  corps 
le  treize  mille  landsknechts,  puis  il  revient  en  Italie  contribuer 
n  gain  de  la  bataille  de  Pavie  (24  février  1525).  Le  malheur  de 
François  F'  vouhit  qu'il  fut  fait  prisonnier  par  un  des  gentils- 
ommes  du  duc  de  Bourbon  (  Pomperan,  qui  eut  la  gloire  de 
arantir  de  la  mort  le  roi  qui  ne  voulait  rendre  son  épée  qu'à 
annoy,  vice-roi  de  Naples).  Bourbon  put  du  moins,  le  jour 
>és>e  et  le  lendemain,  jouir  de  son  triomphe  en  présence  de 
rançois  P%  tout  en  l'accablant  de  protestations  hypocrites  de 
éfércnce  et  de  respect.  De  concert  avec  Pescaire,  il  le  Gt  garder 
troîtenient  dans  la  citadelle  de  Pizriçhilone.  Charlcs-Quint,  au 
ea  de  profiter  de  sa  victoire  en  réalisant  les  projets  de  Bour- 
>o,  entama  avec  le  royal  captif  une  négociation  qui  n'eut  pas 
i  suite.  Peu  confiant  dans  les  intentions  du  connétable,  il  ne 
ogeait  qu'à  tirer  de  ses  mains  un  prisonnier  dont  la  possession 
rendait  l'arbitre  des  événements.  Par  les  soins  de  Lannoy,  qui 
ait  jaloax  de  Pescaire  et  de  Bourbon,  François  ï"  fut  embar- 
lé  pcarTEspagneà  l'insu  de  ces  deux  généraux.  Leconnétable, 
ïvorant  son  dépit,  suivit  son  captif  en  Castille,  où  la  réception 
agnîfique  que  lui  fit  Gharies-Quint  ne  le  dédommagea  ni  du 
anque  cle  foi  de  ce  prince  à  son  égard ,  ni  des  mépris  des  Es- 
«nols.  Les  grands  de  Castille  ne  voyaient  en  lui  qu'un  trans- 
ge  ;  ils  ne  l'appelaient  que  le  Ira  i(re,  et  lorsque  Charles  deman- 
t  ao  ntarquis  de  Villena  de  le  loger  dans  son  palais,  ce  sei- 
teor  répondit  qu'il  ne  pouvait  rien  refuser  à  son  roi,  mais 
ViaMldt  que  le  traitre  serait  sorti  de  son  palais,  il  y  mettrait 
On  de  sa  main  comme  désormais  indigne  de  recevoir  un 
«nnrie  d'honneur.  C'est  Guicfaardin  qui  rapporte  ce  trait  :  on 
'  Toit  pmnt  de  traces  de  ee  sentiment  de  mépris  dans  les  bis- 


(aoi) 


84)I7R]|aS. 


toriens  espagnols  Ferrera  et  Mariaaa.  Yoltairci  qui  s'est  fait  Yà- 
pologiste  de  Bourbon ,  a  montré  sa  légèreté  orainaire  comoMS 
historien ,  en  renvoyant  cette  anecdote  aux  livres  en  ana  et  en 
affirmant  que  le  connétable  n'alla  jamais  en  Espagne.  Bour- 
bon, en  se  rendant  à  Madrid,  avait  espéré  que  sa  présence  em- 
pêcherait Charles  Quint  de  négliger  SCS  intérêts  dans  le  traité 
qu'il  devait  conclure  avec  François  P^  Son  espoir  fol  déçu  :  â 
Pizzighitone,  Tempereur  avait  fait  proposer  en  &veur  du  conné» 
table  le  rétablissemeot  du  royaume  de  Provence  avec  la  resti- 
tution de  tous  les  biens  de  la  maison  de  Bourtx)n.  Par  le  traité 
de  Madrid  il  ne  fat  question  que  de  cette  restitution,  et  Chartes- 
Quint  lui  enleva  la  main  de  sa  sœur  pour  la  donner  à  Fran- 
çois U".  On  assure  même  gu'il  empécna  le  monarque  vaincs 
d'offrir  à  Bourbon  Marguerite  de  Valois  comme  gage  de  récon- 
ciliation. L'empereur  s'efibrça   cependant  d'apaiser  le  juste 
ressentiment  du  connétable  par  la  promesse  de  la  souveraineté 
du  Milanais;  mais  l'injure  que  hii  faisait  Charles-Quint  demeura 
profondément  gravée  dans  son  àme;  il  lui  voua  la  même  haine 
qu'à  François  f-^étla  dissimula  soigneusement  jusqu'à  cequ'M 
pût  la  faire  éclater  avec  le  même  succès.  Quoi  qu'il  en  soit,  si  le 
traité  de  Madrid  eût  été  exécuté.  Bourbon,  remis  en  possession 
de  tous  ses  biens,  aurait  été  rendu  à  la  France;  mais,  devenu  li- 
bre, François  P^  viola  toutes  ses  promesses,  et  le  connétable  à 
jamais  ruiné  accepta  comme  une  dernière  chance  de  fortune 
la  promesse  du  duché  de  Milan.  A  son  arrivée  à  Milan,  il  trouva 
cette  ville  en  proie  depuis  dix  mots  à  la  froide  barbarie  des 
troupes  impériales,  qui,  mal  payées  par  Charles-Quint,  exer- 
çaient toutes  les  horreurs  de  la  guerre  sur  un  peuple  désarmé. 
Les  principaux  habitants  vinrent  se  jeter  aux  pieds  du  conné- 
table pour  qu'il  flt  cesser  le  régime  afireux  qui  pesait  sur  leurs 
têtes.  Il  leur  promit  de  faire  sortir  les  troupes  de  Milan,  moyen- 
nant une  dernière  contribution  de  guerre  de  30,000  ducats, 
a  £^  je  Yous  trompe,  ajouta-t-il,  j'adjure  Dieu  qu'à  la  première 
action,  le  premier  coup  soit  pour  mm.  d  Mais,  cle  peur  d'exciter 
une  sédition  parmi  ces  soldats  indisciplinés  dont  les  généraux 
espagnols  encourageaient  la  licence,  il  n'osa  ou  ne  put  tenir  cette 
parole  si  solennellement  donnée,  et  qui  devint  pour  lui  une  sen- 
tence prophétique.  Cependant ,  avec  de  telles  troupes,  il  par- 
vint à  s'emparer  du  château  de  Milan  ,  à  la  yue  de  troii 
armées  d'insurgés  italiens .  et  cet  exj^oit ,  en  ajoutant  à  sa 
gloire,  lui  rendit  plus  de  confiance.  Dès  ce  moment  il  agit 
dans  le  Milanais  comme  souverain,  sans  attendre  l'inves- 
titure impériale;  il  nomma  gouverneur  du  château  de  Milan, 
la  plus  forte  place  d'Italie ,  Montagnae  de  Tauzanas,  et  chan- 
celier du  Milanais,  l'évéque  d'Autan;  enfin  il  distribua  tous 
les  emplois  vacants  à  des  Français  qui  l'avaient  suivi  dans  son 
exil.  Mais  en  présence  d'une  armée  confédérée  de  35,000  hom- 
mes pouvait-il  se  soutenir  avec  9,000  soldats  épuisés  par  la  dé- 
bauoie  et  la  maladie?  Bourbon,  que  Charles-Quint  abandonna 
à  ses  propres  ressources,  eut  recours  à  l'expèJient  qui  Favait 
déjà  SI  bien  servi  ;  à  sa  voix  treize  ou  quatorze  mille  Allemands 
affamés  de  pillage  passèrent  les  Alpes  sons  la  conduite  de  Geor* 
ges  Frondsberg.  Nouvel  embarras  :  éomment  payer  ces  nou- 
velles troupes?  comment  arracher  au  séjour  de  Milan  les  soldats 
espagnols  qui  depuis  dix  mois  disposaient  à  leur  gré  des  fem- 
mes, des  filles  et  des  biens  des  habitants?  Bourbon,  à  force  de 
supplications,  obtint  qu'ils  sortiraient  moyennant  une  partie  de 
leur  solde  arriérée.  I^)ur  fournir  à  celte  dépense,  il  fit  vendre 
les  vases  sacrés  des  églises  et  appliquer  à  la  question  les  plus  ri- 
ches citoyens  ;  puis,  sortant  enfin  de  Milan  où  il  laissait  Antoine 
de  Lève  avec  quelques  troupes,  il  marcha  vers  Pavie  où  l'atten- 
dait Frondsberg  avec  ses  Allemands  (janvier  1527).  C'est  alors 
que,  dans  une  courte  harangue,  Bouroon  annonça  à  son  armée 
qu'il  allait  la  conduire  dans  une  contrée  où  elle  pourrait  s'enri- 
cnir  à  jamais,  a  Nous  vous  suivrons  partout,  s'écrièrent  les  sol- 
dats, dussiet-vous  nous  mener  à  tous  les  diables,  if  Ces  trans- 
ports, ce  dévouement  aveugle  des  SQldats,dit  l'historien  Gaillard, 
étaient  pour  Bourbon  le  dSlommagement  le  plus  flatteur  de  ses 
disgrâces;  ses  longs  ennuis  cédaient  au  plaisir  si  touchant  de  se 
voir  adoré  par  tant  de  braves  hommes,  et  d'être  plus  roi  dans  son 
camp  que  Charles  et  François  ne  l'étaient  dans  leurs  cours;  il 
affectait  avec  eux  ce  ton  d'é^lité  qu'il  connaissait  si  propre  à  les 
séduire...  Il  leur  avait  distribué  sa  vaisselle,  ses  meubles,  ses  bi- 
joux, ses  habits,  et  ne  s'était  réservé  qu'une  casaque  de  toile 
d'argent  qu'il  portait  sur  ses  armes;  son  armée  était  devenue 
sa  famille,  sa  patrie,  sa  fortune.  Ses  soldats  relevaient  au-dessus 
de  tous  les  capitaines  de  l'antiquité.  On  connaît  cette  chanson 
des  soldats  espagnols  qui  nous  a  été  conservée  en  partie  : 

Galla,  Calli,  Julio  Gesar,  HannilNd,  Scipion; 
Tiva  la  fanm  de  Bourbon. 


BOURBON. 


(504) 


BOURBON. 


Us  avaient  mb  en  vers  m  harangue,  et  le  faisaient  parler 
aiMi: 

Dezia  le  mis  seoores,  yo  so  pobre  caballero 
T  laobicD,  como  voà  otros,  do  tengo  un  deuaro. 

Dès  qa*il  paraissait ,  Tair  retentissait  de  cette  chanson,  et  lai- 
méine  répétait  quelquefois  le  couplet  du  pauvre  chevalier.  On 
sait  quelle  fut  la  lin  de  cette  expédition  aventureuse  dont  per- 
sonne ne  connaissait  le  but.  Après  plusieurs  mois  de  marches 
et  de  contre-marches ,  Tarmée  arriva  sous  les  murs  de  Rome. 
«  Voicjf  dit-il  à  ses  soldats,  Tobjet  de  nos  désirs,  le  terme  de  nos 
travaux,  la  source  de  notre  fortune.  »  Le  lendemain  à  la  pointe 
do  jour  il  ordonna  l'assaut ,  et  tomba  blessé  à  mort  du  premier 
coup  d'arquebuse.  Ainsi^retombait  sur  lui  Timprécation  qu'il 
avait  proférée  à  Milan.  Aussitôt  qu*il  se  sentit  blessé  (  F.  Ben- 
▼ENUTO  Cellini),  il  dit  à  un  capitaine  gascon  nommé  Jonas  de 
le  couvrir  de  son  manteau  et  de  cacher  sa  mort.  Un  de  ses  lieu- 
tenants, Philibert  d*Orange,  prit  le  commandement,  et  ce  ne  fut 
qu'an  milieu  de  la  mêlée  qu'il  annonça  que  Bourbon  n'était 
plus  et  qu'il  fallait  le  venger.  Ses  soldats  ne  le  vengèrent  que 
trop  (  F.  Clémeivt  VII);  et  Rome,  livrée  pendant  plusieurs 
BMMS  aux  excès  (Fune  soldatesque  efifi^née  et  fanatiquement  lu- 
thérienne, dut  regretter  la  barbarie  moins  féroce  des  Goths  et 
des  Vandales.  L'armée  de  Bourbon,  en  quittant  Rome,  condui- 
sit avec  pompe  ses  restes  au  château  de  Gaëte,  où  un  magnifique 
tombeau  lui  fut  érigé.  Sa  mort  ne  désarma  point  la  haine  de 
François  l'*^  et  de  la  duchesse  d'Angouléme.  Le  26  juillet  1527, 
an  arrêt  du  parlement,  prononcé  par  le  chancelier  Duprat, 
damna  et  aboli l  sa  mémoire  à  perpéluilé,  et  confisqua  tous  ses 
biens.  Charles-Quint  s'honora .  en  exigeant ,  par  une  clause  du 


3UU 
e  la  Providence  ^i  se  chargea  elle-même  de  frapper 
Bourbon  au  moment  de  son  triomphe  sacrilège  sur  Rome  désar- 
mée j  mais  reconnaissons  aussi  que  si  quelque  chose  pouvait 
légitinier  la  révolte  d'un  sujet  contre  son  souverain  et  sa  patrie , 
ce  serait  des  procédés  semblables  à  ceux  de  François  l"  et  de  sa 
mère  envers  le  connétable  de  Bourbon.  D.  R.R. 


S  IV.  Branche  de  ^.ourbon  la  Marche  et  de  Bourbon-Ven^ 
^dôme ,  devenue  tainée  en  1527. 

Cette  branche  deseendait  de  Jacques  de  Bourbon  ,  premier 
du  nom,  surnommé  la  Fleur  des  chevaliers  y  comte  de  la 
Marche,  etc.,  lequel  était  le  troisième  fils  de  Louis  1"^%  premier 
duc  de  Bourbon.  Jacques  de  Bourbon,  comte  de  la  Marche , 
mort  le  6  avril  1361 ,  eut  pour  fils  et  pour  successeur  : 

Jean  P**  de  Bourbon,  comte  de  la  Marche,  décédé  en  1393. 
H  eut  pour  fib  : 

Jacques  II  de  Bourbon  ,  comte  de  la  Marche ,  mort  sans 
postérité  en  1438. 

(  Pour  les  comtes  de  Bourbon  la  Marche ,  F.  Marche 
[Comtes  de  Bourbon  la]). 

Avec  Jacques  II  s'éteignit  le  nom  de  comte  de  la  Marche  ; 
mais  la  famille  se  perpétua  sous  celui  de  comtes  de  Vendôme , 
dans  la  personne  du  frère  putnc  de  ce  même  Jacques  II. 

Louis I"**  DE  Bourbon,  comte  de  Vendôme,  mort  en  1446. 
Ce  prince,  de  qui  descendent  toutes  les  branchesde  la  maison  de 
Ek>urlx)n  aujourd'hui  existantes ,  eut  pour  fils  et  pour  succes- 
seur: 

Jean  de  Bourbon,  deuxième  comte  de  Vehdôme ,  mort  en 
1 177  ;  il  eut  pour  fils  : 

François  de  Bourbon,  troisième  comte  de  Vendôme,  mort 
en  1495,  à  l'âge  de  vingt-sept  ans.  De  lui  naquit  : 

Charles  de  Bourbon,  quatrième  comte  de  Vendôme,  pre- 
mier prince  du  sang ,  en  faveur  duquel  François  P**  érigea  le 
comté  de  Vendôme  en  duché  (1514).  En  sa  personne,  la  branche 
de  Bourbon-Vendôme  devint  en  1527,  par  la  mort  du  connéta- 
Jble  de  Bourbon,  l'atnée  de  toutes  celles  de  la  maison  de  Bour- 
bon. Il  mourut  le  25  mars  1537  ;  il  eut  six  fils  et  sept  filles  : 

1.  Louis  de  Bourbon,  comte  de  Marie,  mort  en  bas  âge. 

9.  Antoine  de  Bourbon,  roi  de  Navarre,  duc  de  Ven- 
dôme ,  etc. ,  mort  en  1562  (  V,  ANTOINE ,  roi  de  Navarre).  1 1 
fat  le  père  de  Henri  IV  (F.). 


(  Ici  nous  réservons  pour  un  article  particulier.  Boni 
[Dynastie  des],  qui  viendra  ci-après). 

3.  François  de  Bourbon,  comte  d'Enghien  on  d'Acgl 
(F.  Enghien). 

4.  Louis  de  Bourbon,  mort  en  bas  âge. 

5.  Charles  ,  cardinal  de  Bourbon  (  F.  son  artid^ 
après). 

6.  Jean  de  Bourbon,  comte  d'Enghien  (F.  Bnghie> 

7.  Louis  DE  Bourbon,  prince  de  Coudé  (F.  ci-après. 
(Four  les  comtes  et  ducs  de  Bourbon-Vendàme ,  V.  V 

DOME.) 

(Pour  la  branche  de  Bourbon-Carency ,  issue  de  Jt^ 
Bourbon,  comte  de  la  Marche,  F.  Carenct.) 

{Pour  la  seconde  branche  des  Bourbons-Montpensin .i 
de  la  branche  de  Bourbon-Vendôme,  F.  Montpensieb  ti 
Roche-sur-Yon.) 

(  Pour  la  branche  de  Bourbon-Préaux,  issue  de  Jaept 
Bourbon,  comte  de  la  Marchg,  F.  Préaux.) 

§  V.  Branche  des  Bourbon^Condé,  Bourbon-ùmH,  h 

bon-Soissons. 

Cette  branche  a  pour  tige  : 

Louis  P^de  Bourbon  ,  premier  prince  deCi»dé,ississii 
après  le  combat  de  Jarnac  en  1569.  De  lui  deseeadenlIfiCQfKii 
les  Conti,  les  Soissons  (  F.  ces  noms).  Il  eut  d'un  freimer  m 
riage  huit  enfants  : 

1.  Henri  l"  de  Bourbon  ,  second  prince  deConàè^i^ 
en  1588,  sans  successeur  ; 

3.  Charles  de  Bourbon,  mort  au  berceau  ; 

5.  François  de  Bourbon  ,  prince  de  Conti ,  mort  sai^H 
térité  légitime  (F.  Conti  [Princes  de]); 

4.  Charles  de  Bourbon  ,  cardinal  (  F.  son  artick 
après); 

5.  6,  7,  8.  Un  fils  et  trois  filles,  morts  au  berceau; 
Puis  d'un  second  mariage  : 

Charles  de  Bourbon  ,  comte  de  Soissons ,  aatm  i 
branche  de  Bourbon-Soissons  (F.  Soissons  [Comtes de 
deux  autres  fils  morts  au  berceau. 

Henri  l"  de  Bourbon  ,  troisième  prince  de  Coud' 
pour  fils  unique  : 

Henri  II  DE  Bourbon  ,  quatrième  prince  de  Coodé.r 
en  1646  y  qui  non-seulement  perpétua  la  race  desCondt^ 
personne  de  Louis  II,  qui  suit,  mais  renouvela  celle  de C'^ 
en  la  personne  de  Armand  de  Bourbon,  prince  de  Ga 

Louis  II  de  Bourbon,  cinquième  prince  de  Cond' 
nommé  le  grand  Condé,  mort  en  1686,  eut  pour  fils  : 

Henri-Jules  de  Bourbon,  sixième  prince  de  Coodt  > 
en  1709,  eut  pour  successeur  : 

Louis  III  de  Bourbon,  septième  prince  de  Gondé,  s' 
1710.  Ce  prince  eut  trois  fils  : 

1.  Louis-Henri  de  Bourbon,  huitième  prince  dri'< 
premier  ministre  sous  Louis  XV,  mort  en  1741.  II  n^ 
jamais  que  le  titre  de  duc  de  Bourbon  ; 

2.  Charles  de  Bourbon,  comte  de  Charolais  (  F.  Ci 
lais)  ; 

5.  Louis  de  Bourbon  ,  comte  de  Clermont  (  F.  '^| 
mont). 

De  Louis-Henri  de  Bourbon  ,  huitième  pnnce  de  Ci 
naquit  : 

Louis-Joseph  de  Bourbon  ,  neuvième  prince  de  C' 
mort  en  1820,  laissant  pour  successeur  son  fils  unique  : 

Louis-Hbnri-Joseph  de  Bourbon  ,  dixième  prit» 
Coudé ,  mais  qui  comme  son  aïeul  ne  porta  jamais  le  » 
prince  de  Condé. 

En  lui  s*éteignit  en  1830  d*une  manière  tragique  et  ^i 
rieuse  la  race  des  Condé.  Son  fils  Louis- An toine-H^ 
Bourbon ,  duc  d'Enghien,  avait  été  fusillé  en  1801  psr  r 
de  Bonaparte,  premier  consul  (F.  Enghien). 

(  F.  pour  les  différents  princes  de  cette  braneke^  Us  si 
Condé,  Conti,  Soissons.) 

Quant  au  duché  de  Bourbon ,  confisqué  an  profit  de  H 
ronne  le  16  juillet  1527,  lors  de  la  condamnation  du  conm 
de  Bourbon  (F.  ci-dessus),  Louis  XIV,  en  1651 ,  le  don* 
branche  de  Condé  en  échange  du  duché  d'Albret.  Depin* 
le  titre  de  duc  de  Bourbon  fut  donné  à  chaque  aine  «^ 
branche  de  la  maison  royale  du  vivant  de  son  père. 


BOVBBOlf. 


Cardinaux  de  Bourbon, 


(905) 


BOURBON. 


Charles,  archevêque  de  Lyon,  dont  noas  avons  parlé  ci- 
dessus,  fut  le  premier  cardinal  de  celle  famille.  Après  la  mort  de 
son  fils  atnê,  Jean  II,  duc  de  Bourbon,  il  devint  un  instant  je 
hoitièroe  duc  de  Bourbon.  Ce  prélat  ffuerrier  et  politique,  après 
avoir  pris  part  à  la  ligue  du  bien  publie ,  s*était  réconcilié  avec 
Louis  XI ,  qui  le  fit  chef  de  ses  conseils  et  gouverneur  de  Paris 
etdcrile-de-France(F.  pag.  200  ci-dessus). 

Le  second  cardinal  de  Bourbon  fut  Louis ,  quatrième  fils  de 
François  de  Bourbon,  troisième  comte  de  Vendôme  (F.  ce 
non).  Il  naquit  le  2  janvier  1493,  et  fut  nommé  évèque  de  Laou 
â  l'à^  de  vmgt  ans.  En  1515,  il  suivit  François  V  dans  le  Mi- 
lanais ,  et  |)artagea  tous  les  périls  de  cette  glorieuse  campagne. 
Uanoée  suivante,  il  fut  promu  au  cardinalat ,  puis  à  rarclievê- 
ché  de  Sens  et  à  la  légation  de  Savoie.  Il  prit  la  parole  au  nom 
du  dergé  de  France  dans  rassemblée  des  notables  convoquée  en 
15i7  par  François  I""  an  retour  de  sa  captivité  :  a  Sire ,  dit  le 
cardinal  de  Bourbon,  l'Eglise  gallicane  vous  supplie  d'accepter 
une  partie  de  ses  biens,  qu'elle  tient  de  la  piété  aes  rois  vos  pré- 
décesseurs; elle  n'a  pas  jugé  à  propos  de  solliciter  la  permission 
im  aajnt-siége,  pour  vous  prier  d'accepter,  à  titre  de  don  gratuit, 
la  somme  de  treize  cent  mille  livres.  En  1552,  Henri  II,  :)ur  le 
point  de  marcher  au  secours  des  protestants  d'Allemagne,  confia 
an  cardinal  de  Bourbon  le  gouvernement  de  Paris  et  aeTIle-de- 
France.  Il  mourut  le  17  mars  1556,  laissant  la  réputation  d'un 
prince  magnifique  et  d'un  bon  Français. 

BOumBON  (Cbables,  cardinal  db),  était  le  cinquième  fils 
de  Charles  de  Bourbon,  quatrième  comte  de  Vendôme,  aïeul  de 
Henri  lY.  Le  cardinal  de  Bourbon  naquit  le  22  décembre  1520. 
Il  était  archevêque  de  Rouen ,  légat  d'Avignon ,  évèque  de 
Beauvais,  et  en  cette  qualité  pair  de  France,  commandeur  de 
Tordre  du  Saint-Esprit,  abbe  de  plus  de  dix  riches  abbayes, 
entreautres  celles  de  Saint-Denis,  de  Saint-Germain  des  Prés,  de 
SaintrOuen,  de  Jumiéges,  deCorbie,  etc.  Il  ne  joue  un  rôle  dans 
rbisloire  que  parce  qu'il  eut  la  faiblesse  de  se  prêter  aux  vues 
de  la  ligue,  qui  le  proclama  un  instant  roi  de  France  sous  le 
nom  de  Charles  X,  au  préjudice  de  Henri  IV,  son  neveu.  Il  fut 
proclamé  en  cette  qualité  en  1584,  du  vivant  même  de  Henri  III, 
et  fat  reconnu  roi,  sous  le  nom  de  Charles  X,  par  la  Li^ueet  par 
tontes  les  villes  ei  par  toutes  les  provinces  qui  suivaient  ce 
fiarti,  c'est-à-dire  par  la  majorité  de  la  France  ;  et  pendant  plu- 
âeurs  années  les  actes  du  gouvernement  et  les  arrêts  des  parle- 
ments, notamment  de  celui  de  Dijon,  étaient  rendus  au  nom  de 
Charles  X:  A  ce  titre  il  joignit  celui  de  protecteur  de  la  religion 
en  France.  Les  Guise,  n'osant  s'emparer  encore  du  trône  des 
Valois,  l'avaient  choisi  pour  remplir  la  transition  entre  l'usur- 
pation qu'ils  méditaient  et  la  mort  de  Henri  III ,  qui  paraissait 
dès  lors  assez  prochaine,  et  qui  exténué  par  la  débauche  ne  pou- 
vait avoir  d'héritiers  ;  et  en  eflet ,  le  caractère  faible  et  vaniteux 
du  cardinal  de  Bourbon  le  rendait  éminemment  propre  à  ce 
rôle.  Charles,  cardinal  de  Bourbon,  était  le  troisième  cardinal 
du  nom  de  Bourbon. 

Après  la  mort  de  son  frère  Antoine  de  Bourbon,  roi  de  Navarre, 
en  1563,  il  fut  déclaré  chef  du  conseil  du  roi  Charles  IX,  et  con- 
serva cette  dignité  sous  Henri  III.  On  l'appelait  à  la  cour  le 
Bonhammêy  surnom  trop  mérité  par  la  simplicité  avec  laquelle, 
méconnaissant  ses  intérêts  et  ceux  de  sa  famille,  il  servit  la  fac- 
tion des  Guise  et  les  desseins  de  Philippe  II  sur  la  France,  en 
orovant  servir  la  foi  catholique.  Ce  fut  dans  cette  intention 
qu'à.  Fâge  de  soixante  et  un  ans  il  se  laissa  proclamer  roi.  En 
cela,  il  commettait  la  double  faute  de  se  montrer  ingrat  envers 
Henri  III ,  qui  toujours  l'avait  traité  avec  bienveillance ,  et  de 
compromettre  les  droits  de  son  neveu  le  roi  de  Navarre  (depuis 
Henri  IV  ].  Le  premier  acte  de  son  prétendu  règne  fut  un  ma- 
nifeste OUI  invitait  tous  ses  sujets  à  maintenir  la  couronne  dans 
la  branche  catholique.  Il  renonça  dès  lors  aux  paisibles  habitu- 
des de  la  vie  cléricale;  de  prélat,  métamorphosé  en  cavalier,  il 
paraissait  en  public  avec  l'epée,  la  cuirasse  et  le  chapeau  orné  de 
plumes.  Enfin^  pour  que  nen  ne  manquât  à  la  métamorphose, 
les  Guise  ^'avaient  déterminé  à  épouser  la  duchesse  douairière 
leur  mère.  Henri  III,  trop  faible  pour  résistera  la  Ligue,  traita 
a\ec  elle ,  et  déclara  le  cardinal  héritier  présomptif  de  la  cou- 
ronne en  158B.  La  France,  dans  ce  temps  d'anarcnie,  reconnais- 
sait deux  rois,  Henri  III  et  le  eardinal-roi  ;  c*est  ainsi  qu'on 
appelait  le  cardinal  de  Bourbon.  L'année  suivante,  le  roi  Valois, 


pour  se  soustraire  au  joug  de  la  Ligue,  fit  assassiner  le  duc  de     ^^ 

Guise  et  le  cardinal  de  Lorraine,  et  conduire  prisonnier  au  châ-  |  attaché  à  un  gibet. 


teaa  de  Fontenay-le-Comte  le  cardinal  de  Bourbon.  Le  sang  des 
Guise  ayant  été  vengé  par  le  meurtre  de  Henri  III ,  le  duc  de 
Mayenne,  devenu  chef  de  la  Ligue,  fit  reconaaitre  roi  le  vieux 
prélat,  et  le  parlemenlde  Paris,  vendu  aux  factieux,  rendit  le  5 
mars  1590  un  arrêt  qui  le  déclarait  vrai  ei  légitime  roi  de 
France. Les  rigueurs  de  la  captivité  dissipèrent  les  illusions  am- 
bitieuses du  cardinal  de  Bourbon  ;  il  écrivit  de  sa  prison  à  son 
neveu  Henri  IV  une  lettre  par  laquelle  il  le  reconnaissait  pour 
son  souverain.  Il  mourut  deux  mois  après ,  le  9  mai  1590,  à 
l'â^ede  soixante -sept  ans  :  il  était  le  doyen  des  cardinaux.  Il 
existe  des  monnaies  frappées  à  son  effigie.  Le  5  septembre  1594, 
le  parlement  de  Paris  rendit  un  arrêt  par  lequel  le  nom  d^un 
roy\  qu'ils  appelèrent  Charles  X,  supposé  par  la  malice  du 
temps  au  préjudice  de  la  loi  salique,  fondamentale  du  royaume, 
devait  être  rayé  de  tous  les  actes  publics  où  il  avait  été  mis.  Le 
cardinal  de  Bourbon  ,  qui  comme  tous  les  prélats  de  sa  famille 
fut  assez  peu  régulier  dans  ses  mœurs,  laissa  un  fils  qui  eut  part 
aux  bienfaits  de  Henri  IV.  du  Rozoir. 

BOURBON  (  Charles  de  Bourbon -Condé,  cardinal  de 
Vendôme,  puis  cardinal  de),  à  la  mort  du  vieux  cardinal 
son  grand-oncle  (  F.  l'article  précédent) ,  fut  le  second  cardinal 
de  sa  famille  qui  voulut  se  faire  roi  à  la  place  de  Henri  IV,  après 
la  mort  de  Henri  III.  H  forma  le  tiers  parti,  faction  qui  fut, 
selon  Péréfixc,  la  plus  dangereuse  affaire  que  notre  Henri  eui 
jamais  à  démêler.  Il  était  le  quatrième  fils  de  Louis  V'  de  Bour- 
bon ,  premier  prince  de  Condé.  Bien  qu'il  n'eût  pris  que  Tordre 
du  sous-diaconat ,  il  était  archevêque  de  Rouen ,  et  succéda  à 
une  partie  des  abbayes  de  son  grand-oncle.  Il  fut  aussi  chef  des 
conseils  sous  Henri  III.  Une  maladie  de  langueur,  suite  de  cha- 
grins trop  mérités ,  retint  dans  son  lit  le  cardinal  de  Bourbon 
{)endantplus  d'une  année  »  et  le  conduisit  au  tombeau  le  50  juil- 
et  1594.  Henri  IV,  en  bon  parent,  ne  laissa  pas  de  l'aller  voir,  et 
le  piquant  au  vif  par  ses  railleries  :  cr  Mon  cousin,  dit-il  au  mo- 
ribond, prenez  bon  courage  ;  il  est  vrai  que  vous  n'êtes  pas  en- 
core roy ,  mais  le  serez  possible  après  moi.  »  —  Le  cardinal  de 
Bourbon  avait  à  peine  trente-quatre  ans  lorsqu'il  mourut.  Il 
était  éloquent,  actif,  et  ne  manquait  pas  de  résolution  dans  les 
affaires  critiques.  Versé  dans  les  lettres,  il  protégeait  les  savants  ; 
mais  la  cupidité  et  une  sordide  avarice  terpirent  l'éclat  de  ces 
qualités  ;  enfin  l'ambition  d'être  roi  fit  de  ce  prélat  le  compéti- 
teur ridicule  du  monarque  dont  il  pouvait  être  le  serviteur  res- 
pecté. —  En  somme ,  il  était  moins  dangereux  par  lui-même 
^e  par  les  intrigants  qui  l'entouraient.  Dom  du  Breuil  a 
écrit  la  vie  de  ce  prince.  du  Rozoib. 

Bâtards  de  Bourbon, 

Les  princes  de  la  famille  de  Bourbon ,  entourés  de  toutes  les 
séductions  de  la  fortune  et  de  la  grandeur,  ont  eu  de  nom- 
breux bâtards,  qui  s'honoraient  du  titre  de  bâtards  de  Bour- 
bon; plusieurs  ont  joué  un  rôle  dans  l'histoire. 

BOURBON  (Jean,  bâtard  de),  seigneur  de  Rochefort,  de 
Breulles ,  de  Bellenaux ,  de  Champ-Fromental ,  de  Croset ,  de 
Meillan  etd'Estauges,  naquit  de  Pierre  I^,duc  de  Bourbon.  Il  fut 
chambellan  de  Jean  de  France,  comte  de  Poitiers  (depuis  roi  sous 
le  nom  de  Jean  P''),  et  son  lieutenant  général  en  Languedoc  ; 
il  était  en  outre  gouverneur  du  Bourbonnais.  Ayant  sous  lui 
Quatre  chevaliers  et  plusieurs  écuyers ,  il  servit  avec  beaucoup 
ne  valeur  dans  toutes  les  guerres  de  son  temps ,  fut  blessé  et 
fait  prisonnier  en  1556  à  la  bataille  de  Poitiers,  qui  coûta  la  vie 
à  son  père.  Il  mourut  sans  postérité. 

BOURBOX  (Hector  ,  bâtard  de),  fils  de  Louis  II ,  duc  de 
Bourbon,  et  d'une  demoiselle  de  qualité ,  fut  un  de$  chevaliers 
les  plus  accomplis  de  son  siècle  ;  il  périt  le  11  mai  1414  au  siège 
de  poissons.  Les  circonstances  de  sa  mort  ajoutèrent  encore  à 
la  douleur  des  troupes,  et  surtout  de  son  frère,  Jean  P%  duc 
de  Bourbon,  dont  il  était  tendrement  aimé.  Enguerrand  de 
Bournonville,  capitaine  bourguignon  qui  défendait  la  place, 
avait  dans  une  sortie  battu  les  Armagnacs.  Hector  de  Bourbon, 
désespéré  d'un  tel  échec,  vole  au  secours  des  siens,  à  demi 
armé  ;  déjà  il  avait  repoussé  la  garnison  jusqu'à  une  redoute 
qui  couvrait  une  des  portes  de  la  ville,  et  se  disposait  à  la  for- 
cer, selon  d'autres  écrivains  il  conférait  avec  Bournonville,  lors- 
qu'un archer  du  gouverneur  lui  lança  un  trait  qui  l'atteignit  à 
la  gorge;  on  le  transporta  danssa  tente,  où  il  expira  le  lendemain 
à  l  âge  de  vingt-trois  ans.  Le  duc  de  Bourbon,  outré  de  la  mort 
de  son  frère,  donna  l'assaut,  entra  des  premiers  dans  la  ville. 
La  garnison  fut  massacrée,  et  Bournonville  percé  de  coups  fut 


BOVBBOH. 


(fte$) 


BOCRBON  (JE4!f,  BATARD  DE)»  é?èqnc  du  Puy ,  abbé  de 
Guny,  clait  né  du  duc  de  Bourbon,  Jean  P^  Elu  archevêque 
de  Lyon  y  il  céda  ce  siège  à  Charles  de  Bourbon,  son  noeu, 
ainsi  auc  la  riche  abbaye  de  Saint- Vaast  d*Arras.  Lieulenant 
général  du  Bourbonnais ,  de  l'Auvergne  et  du  Languedoc ,  il 
tint  plusieurs  fois  les  états  de  cette  province,  et  rendif  les  plus 
importants  services  au  roi  Louis  XL  II  mourut  le  2  décembre 
1485,  avec  la  réputation  d'un  des  plus  grands  prélats  de  ce 
siècle.  Il  bâtit  des  églises  ,  fonda  des  hôpitaux  ,  enrichit  et  orna 
la  bibliothèque  de  Cluny.  11  était  entre  dans  la  ligue  du  bien 
pubHt  avec  le  duc  de  fiiourbon  ,  Jean  II,  son  neveu. 

BOCBBON  (Alexa^tdre,  BATARD  DEu  autre  fils  naturel  de 
Jean  l^%  duc  de  Bourbon  ,  aurait  été  le  plus  brillant  che- 
?alier  si  les  vices  les  plus  odieux  n'eussent  terni  Téclat  de  sa 
taleur.  Il  avait  rendu  des  services  éclatants  à  Charles  VU ,  pen- 
dant la  guerre  contre  les  Anglais;  mais,  toujours  suivi  dune 
trouped'hommesd'armes  aussi  déterminés  que  lui,  on  le  voyait 
parcourir  les  provinces  autant  pour  piller  les  Français  que  pour 
combattre  les  Anglais  ;  d*nne  main  il  soutenait  la  couronne,  de 
Taiilre  il  en  opprimait  les  vassaux  ;  il  avait  mérité  Taffreux 
surnom  iï^rcheur.  La  nécessité  où  s'était  trouvé  Charles  VU, 
obliffé  de  conquérir  pied  à  pied  son  royaume ,  l'avait  réduit  à 
employer  tous  ceux  qui  se  présentaient  pour  soutenir  son  trône 
cbancelanl.  Le  bâtard  de  Bourbon,  toujours  prêt  d'ailleurs  à 
entrer  dans  les  révoltes  des  grands,  avait  été  un  des  principaux 
chefs  de  la  praguerie;  plus  que  tout  autre,  il  avait  contribué  à 
entraîner  le  dauphin  (depuis  Louis  XI)  dans  celte  entreprise 
criminelle.  Lorsque  la  rébellion  était  aux  abois,  il  avait  fait  les 
derniers  efforts  auprès  du  duc  de  Bourgogne  pour  l'engager  à 
soutenir  les  factieux. Charles  VII,  après  avoir  déjoué  le  complot 
et  humilié  le  duc  de  Bourbon,  Charles  I*"",  ne  pardonna  point  à 
ce  seigneur,  qui  venait  d*ètre  désigné  avec  Dmiois  pour  com- 
mander  l'armée  destinée  à  recouvrer  Harûeur ,  se  déûail  si 
peu  du  ressentiment  du  roi ,  ou'il  vint  le  trouver  à  Bar-sur- 
Âube  avec  une  suite  peu  nomlireuse;  mais  à  peine  arrivé,  il 
est  arrêté ,  ju^ ,  conaamné,  renfermé  dans  un  sac,  et  préci- 
pité dans  la  rivière,  avec  cette  inscription  :  Laissex passer  la 
justice  du  roi  (1440).  Les  amis  du  bàUrd  le  retirèrent  de  l'eau  et 
lui  rendirent  les  honneurs  avec  beaucoup  de  pompe.  Néanmoins 
cet  exemple  de  sévérité  fit  l'impression  la  plus  profonde  et  la 
plus  salutaire  sur  les  autres  chefs  qui  infestaient  les  provinces. 
BOURBON  (Louis,  BATARD  DE),  eut  pour  père  Charles  V% 
duc  de  Bourbon  ;  il  ne  fut  d*abord  que  seigneur  de  Chatillac. 
Son  frère  ,  Jean  II,  duc  de  Bourbon ,  Téleva  aux  charges  de 
sénéchal  du  Bourbonnais ,  de  gouverneur  de  Verneuil,  et  de 
lieutenant  général  dans  toutes  les  provinces  de  ses  domaines. 
l^  duc  ajouta  à  tous  ces  bienfaits  le  don  de  la  baronnie  de 
Roussillon  en   Dauphiné.  Le  duc  de  Bourbon  entraîna  son 
frère  naturel  dans  la  Hgue  du  bien  public,  et  le  chargea  de  la 
défense  de  Bourges  contre  l'armée  du  roi.  Après  la  réconcilia- 
tion qui  suivit  cette  guerre  civile,  Louis  XI  donna  au  bâtard 
de  Bourbon  Jeanne  de  France,  sa  fille  naturelle,  avec  une  riche 
dot.  L'année  suivante ,  le  bâtard  de  Bourbon  fut  envoyé  en 
Angleterre  auprès  d'Edouard  IV  pour  renouveler  la  trêve  faite 
avec  cette  puissance,  et  s'acquitta  si  heureusement  de  cette  mis- 
sion que  le  roi  lui  confia  la  charge  d^amiral  de  France.  Il  lui 
confia  en  outre  le  gouvernement  de  HonOeur,  de  Grand- 
ville  et  de  plusieurs  autres  places  ;  enfin  il  le  combla  tellement 
de  dons,  que  le  nouvel  amiral,  qui  deux  ans  auparavant  n'avait 
d'autres  biens  que  son  mérite  et  l'amitié  du  duc  de  Bourbon , 
son  neveu,  se  trouva  tout  à  coup  un  des  plus  grands  seigneurs 
du  royaume.  On  reconnaît  en  cela  la  politique  de  Louis  XI,  qui 
affectait  d'accorder  plus dinfluence  aux  cadets  et  aux  bâtards 
de  la  puissante  maison  de  Bourbon  qu'à  son  chef.  En  1468, 
Louis,  bâtard  du  duc  de  Bourbon ,  placé  parle  roi  à  la  tête 
d'une  armée  en  basse  Normandie,  et  aidé  des  conseils  et  de 
l'expérience  du  comte  de  Dunois,  obtint  contre  le  duc  de  Bre- 
tagne les  succès  les  plus  décisifs,  et  qui  contribuèrent  au  traité 


trôner  le  roi  d'Angleterre,  Edouard  IV,  chef  de  la  maison 
d'Yorck  et  allié  du  duc  de  Bourgogne.  En  1472  il  contribua  à 
accabler  le  comte  d'Armagnac  en  Guyenne.  On  le  voit  encore 
dans  les  années  1474  et  1475  servir  en  Normandie  et  en  Picar- 
die contre  le  duc  de  Bourgogne,  En  1476,il  fut  un  des  négo- 
aateurs  du  traité  de  Pecqnigny  avec  Edouard  IV,  qui  avait  fait 
une  desrente  en  France.  Après  la  mort  du  duc  de  Bourgogne, 
Charles  le  Téméraire,  en  1477,  le  bâtard  de  Bourbon  fut  chargé 
par  le  roi  de  se  saisir  de  la  Picardie  bourguignonne ,  et  il  fut 
nommé  gouverneur  de  celte  province.  Il  mourut  le  19  janvier 


1488.  On  a  conservé  de  lui,  dit  l'historien  Desorme;ic 
sceau  très-curieux  qui  indique  sa  dignité  d'amiral.  Il  I 
de  son  mariage  un  fils,  Charles  de  Bourbon,  comte  de  Rj 
Ion,  qui  servit  dans  l'armée  que  le  roi  Louis  XJI  eiiwtj 
nie  de  Mételin  (Lesbos)  en  1501 ,  et  qui  moiirul  suc) 
térilé  à  la  Qeur  de  son  âge. 

BOURBON  (Matthieu  oe),  surnommé  le  grand  bàM 
Bourbon  ,  seigneur  de  Belbéon  ,,  baron  de  la  Rocbe-en-fi 
était  fils  du  due  de  Bourbon  Jean  II  ;  il  fut  conseiller  ei  i 
bellan  du  roi  Charles  VIII ,  gouverneur  de  Gayeuar 
Picardie,  maréchal  et  sénéchal  du  Bourbonnais,  cheuj 
Saint-Michel.  Il  avait  commencé  à  se  distinguer  dans  ie« 
nières  guerres  de  Louis  XI.  Dans  la  guerre  contre  Ma&iai 
roi  des  Romains ,  sous  la  régence  d'Anne  de  Beaujeu  ,  il 
battit  avec  gloire  en  Picardie  sous  les  ordres  da  roaréch^' 
querdes.  Il  fit  dos  prodiges  de  valeur  au  combat  du  Ou 
(1477), dans  lequel  furent  faits  prisonniers  le  dur  de  Gm-jd 
les  comtes  de  Nassau  et  de  Bossu,  généraux  du  roi  dt^ 
mains.  Charles  VIII,  en  prenant  Taulorité,  ne  songeait  qo 
expéditions  chevaleresques  :  il  choisit  le  grand  bâtard  ;> 

Êremier  des  neuf  preux  qui  devaient  raccompagner  en  ij 
Importé  par  son  cheval  dans  tes  escadrons  ennemi,  le  è4 
fut  rait  prisonnier  à  la  bataille  de  Fomoue.  Il  rnoonit  eo  f J 

Ch.  du  Rozo». 
BOUBBON  (Jacques  de)  ,  surnommé  le  bâiard  de  li\ 
était  fils  naturel  de  Louis ,  érêque  de  cette  vXh,  qui  (ai 
par  Guillaume  de  Lamarck  en  1483,  et  ielé  dam  h  Mn 
(F.Lamarck,  tom.  xxxi).  Admis  en  ISOôdansTonlRdelbH 
il  ne  tarda  pas  à  être  pourvu  d'une  riche  comnonàm.Tl 
trouvait  en  1532  au  mémorablesiége  de  Rhodes  (  V.  Solqixt 
et  il  y  si(p»a)a  sa  valeur.  Nommé  depuis  graad  pri» 
France ,  il  mourut  à  Paris  le  VI  septembre  1537 ,  et  H 
terré  dans  TeBclos  du  Temple.  Ou  a  de  lui  la  GriUm 
veilleuse  et  tris-eruelle  OpprinuUion  de  la  nokle  eiu  4i 
des,  l^ris,  1535,  petit  in-iol.,  Goth.,  ibid.,  1537,  mèiuefun 
Cette  seconde  édition,  dont  il  existe  des  exemplaire»  sur  J 
(V.  le  Catal.  de  M.  Van-Praët,  v,  51),  est  corrigée  des  b^ 
dont  la  première  avait  été  déparée  par  la  négligenoe  «k  ' 
primeur. 
BOURBON  (  Louis  de)  ,  évéque  de  Liège  (V.  Loa* 

BOUBBOIV). 

BOUBBON-BCSSET  (F.  BuSSET). 
BOURBON-LA VEDAN  (F.  LaYEDAN). 
BOURBON-HALAUSE  (F.  MaLAUSE). 

BOURBON  (Louis-Antoine-Jacques  de),  infant  d'Ejfa 
fils  du  roi  Philippe  V  et  frère  de  Charles  III,  na^iiuil  a  c^ 
Placé  dès  le  berceau  dans  Tétat  ecclésiastique  ,  il  n»ni 
huit  ans  lorsqu'il  fut  créé  cardinal  par  le  pape  Gêmetf .. 
en  1755;  mais,  après  la  mort  de  son  père,  il  résigna )> 
vêché  de  Tolède,  ainsi  que  le  chapeau,  et,  renon^nt  à  4 
pour  lequel  on  n'avait  pas  consulté  sa  vocation,  il  prit  <it 
aversion  tout  ce  qui  ressemblait  au  petit  collet  qu'il  Kp 
que  des  habits  dont  le  collet  descendait  jusqu'au  milin- 
poitrine.  Mal^  Tétrangeté  de  son  costume  et  même  « 
figure,  ce  prince  était  doué  des  qualités  les  plus  e<M 
et  n'avait  que  des  goûts  simples,  liai,  affable,  humain  ' 
néreux ,  il  se  livrait  passionnément  à  la  musique,  à  la  î^ 
nique  et  à  Fhistoire  naturelle.  Il  épousa  le  35  juin  1776.  v 
permission  de  Charles  III ,  Marie-Thérèse  de  Vall  li 
bosas,  fille  d'un  capitaine  de  cavalerie  aragonais  et  tssr  ^ 
maison  royale  d'Aloret.  Le  roi,  qui  n'avait  consenti  an  rr:' 
de  son  frère  que  par  scrupule  de  conscience ,  publia  unr  ; 
ma  tique  par  laquelle  il  statua  que  l'épouse  de  don  V*^ 
porterait  que  le  titre  de  comtesse  de  Chinchon ,  n'aurait  À 
ran^  à  la  cour  et  n'y  paraîtrait  jamais  ;  que  le  prince  on 
drait  que  seul  et  avec  l'agrément  du  roi  ;  qu'il  ne  pournîij 
poser  que  de  ses  biens  libres ,  et  que  ses  enfants  n'aci 
d'autres  titres  que  celui  de  leur  mère.  —  Après  quelqai^ 
nées  d'exil  et  de  disgrâce ,  don  Louis  obtint  la  permissioci  i\ 
habiter  partout  où  il  voudrait,  excepté  à  Madrid  et  à  SainH 
phonse  quand  la  cour  y  serait.  Il  mourut  à  ViHa-de-Arb" 
résidence  habituelle ,  le  7  août  1785,  laissant  trois  enfan- 
furent  élevés  aux  frais  de  Lorenzana ,  ardievéque  de  t^ 
savoir  un  fils  dont  l'article  suit  ;  Marie-Thérèse,  qwl 
don  Manuel  Godoy,  prince  de  la  Paix,  et  Louise,  maH 
duc  de  San-Fernando.  Le  riche  comté  de  Chinchon  Uitr^ 
à  la  couronne,  et  une  modique  pension  fat  accordée  à  b  H 
et  aux  enfants  de  don  Louis.  —  Louis-Marie  de  Boci* 
comte  de  Chinchon ,  né  à  Cadahaido  le  33  mai  1777, 
fils  du  précédent.  Il  fut  créé  crand'-croix  de  Vor^' 
Charies  III  en179S;  mais  il  n'obtint  jamais  la  grandesse  i 


(  ^7  ) 


Toiidii  d'or.  Destiné  dès  l'eaiaiice  à  l'état  ecclésiastique ,  il  fut 
Dromu  en  juiii  1799  à  Tarcbevéché  de  Séville,  vacaol  par  la 
«émission  deDespuig,  depuis  cardinal ,  et  il  le  conserva  même 
Iflcsqu'en  1800  il  fut  élevé  au  siège  primatial  de  Tolède,  le  plus 
lîehe  ardievèché  de  la  cbrélientéy  dont  le  cardinal  Lorenzana 
s'était  dérais  pour  se  retirer  à  Rome.  Compris  dans  la  promo- 
tion des  premiers  cardinaux  créés  par  Pie  VII,  qui  voulut  re- 
oonnallre  ainsi  les  services  que  la  cour  d'Espagne  avait  rendus 
à  son  prédécesseur ,  don  Louis  fut  déclaré  cardinal  le  22  octo- 
bre 1800,  avec  le  titre  de  Sainle-Marie  délia  Seala  qu'avait 
eu  son  frère.  Comblé  de  titres  et  de  biens,  il  jouit  d'un  sort 
digne  de  sa  naissance^  et  ne  songea  pas  à  troubler  l'Etat  par 
de  vaines  prétentions  pendant  Te  règne  de  Charles  IV,  son 
cousin.  Apres  que  ce  pnnce,  son  fils  et  ses  frères  eurent  re- 
MBoé  au  trône  d'Espagne  en  faveur  de  Napoléon ,  le  car- 
dttial  âe  Boari)on  adressa  le  2â  mai  1808  à  l'empereur  des 
Aancais  «ne  lettre  la  plus  sensible,  où  t7  se  dUaii  le  plus  fi" 
éik  à#  ses  s^jeU,  où  u  wuUail  à  ses  pieds  Thoromage  de  son 
•DMvr ,  de  son  respect  et  de  sa  fidélité.  11  prêta  ensuite  ser- 
SMOt  au  roi  Josepè.  Toutefois,  se  trouvant  placé  en  1809  à 
k  télé  de  rinsurreciion  espagnole,  l'archevêque  de  Tolède 
fîlt  au  président  de  la  régence  de  Cadix ,  et  montra  quelc^ue 
lèle  pour  la  défense  de  la  «aose  nationale  ;  mais,  d'un  caractère 
trè»-fiui>le ,  il  se  laissa  plus  d'une  fois  entraîner  à  des  mesures 
,   qui  me  pouvaient  convenir  ni  à  son  rang  ni  à  sa  position.  Il 
tnctioiBia  et  promulgua  suis  difficulté  tous  les  décrets  des  cor- 
!    QSfti  notamment  la  famenseconslilution  de  1812,  qu'il  approuva 
par  sa  signature.  Il  abattit  ensuite  l'inquisition;  et  le  nonce  du 
pape,  Gravina,  avant  fait  à  ce  sujet  quelques  représentations,  la 
légence,  que  présidait  le  cardinal ,  lança  contre  lui,  le  25  avril 
1815,  un  décret  qui  le  força  de  quitter  l'Espgne.  Lorsque  la 
liberté  et  la  couronne  furent  rendues  à  Ferdmand  VII ,  par  le 
traité  de  Valençay ,  en  janvier  1814 ,  le  président  de  la  r^ence 
Cot  envoyé  au-devant  de  son  neveu,  pour  recevoir  à  l'entrée  du 
royaume  son  serment  de  fidélité  à  la  constitution  ;  mais  on 
lait  tombien  un  tel  serment  fut  toujours  peu  du  goût  de  ce 
prince.  Aussi  se  détourna-t-il  de  son  chemin  pour  ne  pas 
rencootrer  le  cardinal.  Celui-ci,  étant  parvenu  enfin  à  Tatteinare 
à  Vitoice,  fat  accueilli  avec  une  extrême  froideur,  quoiqu'il 
n*e6t  pu  se  '4léfendre  de  baiser  la  main  du  monarque ,  ce 
dont  les  esrtès  lui  avaient  surtout  recommandé  de  s'abstenir, 
afin  que  cet  indice  de  soumission  ne  précédât  pas  le  serment 
é  la  constitution  que   l'on  prétendait  exiger  du  monarque. 
Celte  condescendance  n'empêcha  pas  qu'aussitôt  après  l'entrée 
•éa  roî  à  Madrid  le  cardinal  ne  fût  renvoyé  dans  son  diocèse  à 
Tolède ,  et  privé  de  l'administration  et  des  revenus  de  celui 
de  SéviUe.  Il  vécut  ainsi  loin  de  la  cour  jusqu'à  la  révolution 
de  4830.  S'étant  alors  montré  de  nouveau  partisan  du  système 
eonttîtationnel,  il  fut  encore  élu  président  de  la  junte  provisoire 
du  goavemement ,  publia  une  lettre  postorale  toute  en  faveur 
de  la  révolution  qui  s'opérait  et  fut  ensuite  nommé  conseiller 
d*BtaL  Heureusement  pour  ce  prince,  il  ne  rivait  plus  lorsoue 
Fcfdioand  VII  rerinl  dans  la  capitale.  Il  était  mort  à  Madria  le 
19  mars  1823 ,  et  il  n'eut  pas  le  chagrin  de  voir  sa  chère  cons- 
fitution  renversée.  C'était  un  prince  doux,  pieux,  agissant 
dans  les  meilleures  intentions  sur  toutes  choses ,  mais  de  peu 
de  caractère  et  de  capadté. 

BOCmBON-COHTI  (  AllÉLI£-GABBIBLL£^&r6PBA!flE«LOU1BB 

UE).  C'est  sous  ce  nom  que,  vers  la  fin  du  XYiir"  M^le, 
ope  intrigante  a  publié  des  mémoires  dans  lesquels  tous  les 
biographes  ont  puisé  pour  donner  un  précis  des  événements 
dont  il  lui  a  plu  de  se  composer  une  yie  aventureuse.  Hais  des 
renseignements  recueillis  dans  les  endroits  qu'elle  a  longtennps 
batMtés,  et  la  réfutation  un  peu  prolixe  de  ses  mémoires  par 
Barmel  et  Beauvert ,  nous  mettent  à  même  de  faire  connaître 
ce  personnage.  Née  à  Paris  le  30  juin  1756,  elle  reçut  au  bap- 
léme  les  noms  d'Anne-Louise-Françoise.  M^  IKelonne,  sa 
tuére,  ne  négligea  rien  pour  lui  procurer  une  brillante  éduca- 
tion ;  mais  ce  qu'elle  faisait  dans  Tintérét  de  sa  fiHe  devint,  en 
fraude  partie,  la  cause  de  ses  -malheurs.  A  dix-huit  ans, la 
jeune  Delonne,  d'une  fij^re  très->agréable>  pleine  d'esprit  et 
possédant  des  talents  varies,  se  vit  entourée  d'une  foule  d'adora- 
teurs» Sa  mère,  craignant  pour  elle  le  danger  de  la  séduction, 
i^esnimssa  de  la  conduire  a  Lons-le-Saunier ,  sa  ville  natale, 
où  die  «e  flattait  d'assurer  le  bonheur  de  sa  fille  chérie  par  un 
i&aria^  avantageux.  Elle  jeta  les  yeux  sur  M.  Billet ,  procureur 
tu  bailliage ,  jouissant  de  la  réputation  d'un  honnête  homme 
et  de  la  considération  que  donne  toujours  le  talent  uni  à  la 
^tonne  ounduitcEo  comparant  l'époux  qu'on  lui  proposait  aux 

auiea  |Eens«parmi  lesquels  elle  aurait  pu  faire  choix  à  Paris, 
'^  Peloiuie  montra  pour  ce  mariage  la  plus  grande  cépu* 


gnance.  Sa  mère,  ne  voyant  dans  son  refus  qu'un  caprice  jmsêr 
Çer,  l'envoya  pensionnaire  chez  les  religieuses  de  Sainte-Marie 
a  Chàlons  sur-Saône.  Quelques  mois  de  retraite  et  sans  doute  ^ 
les  sages  conseils  des  bonnes  religieuses  la  rendirent  plus  docile 
aux  vues  de  sa  mère  ;  et,  à  la  sortie  du  couvent ,  elle  épousa 
M.  Billet.  Mais  un  mariage  formé  sous  de  tels  auspices  ne  pou- 
vait pas  être  heureux.  En  vain  son  mari  faisait  tous  les  sacri- 
fices pour  lui  plaire ,  il  n'y  réussissait  pas  :  demeurant  une 
partie  de  l'année  dans  une  jolie  maison  de  campagne  et  l'autre 
a  Lons-le-Saunier,  jouissant  de  tous  les  avantages  que  procure 
la  fortune ,  recherchée  dans  toutes  les  sociétés ,  rien  ne  man- 

3uait  à  M""""  Billet  pour  être  heureuse;  et  elle  l'aurait  été  sans 
es  idées  chimériques  de  grandeur  que  nourrissait  encore  la 
lecture  habituelle  des  romans.  Sa  mère  mourut  en  1778.  Ce 
fut  peu  de  temps  après  qu'elle  conçut  le  projet  de  se  donner  une 
illustre  origine.  D  abord  elle  conda  ,  sous  le  secret ,  à  ses  voisi- 
nes, qu'elle  était  née  princesse,  et  que  M""*  Delonne,  que  l'on 
croyait  sa  mère ,  n'avait  été  que  sa  gouvernante.  Ensuite,  lons- 
qu'elle  s'aperçut  que  ces  bruits  acquéraient  de  la  consistance, 
elle  afficha  les  airs  d'une  princesse ,  promit  sa  protection  à  ceux 
qui  s'en  rendraient  dignes  en  l'aidant  à  réclamer  ses  droits, 
et  débitant  tant  d'extravagances  que  toutes  les  maisons  de 
Lons-le-Saonier  lui  furent  armées.  Son  mari,  qui  plus  que  per- 
sonne avait  à  soufi'rir  de  sa  folie ,  ne  mit  aucun  obstacle  au  oésir 
âu'elle  manifesta  de  se  retirer  dans  un  couvent.  Elle  fut  con- 
uite  en  I786auxvisitandines  de  Gray;  mais,  de  son  propre 
aveu,  ses  grands  airs  n'en  imposèrent  point  aux  religieuses, 
ni  même  aux  pensionnaires ,  qui  lui  riai^it  au  nez  lorsqu'elle 
s'avisait  de  leur  parler  de  son  augusle  naissance.  Ce  fut  cepen- 
dant à  Gray  qu  elle  acheva  le  roman  (ju'elle  n'avait  encore 
qu'ébauché.Elle  écririt  de  son  couvent,  a  l'insu  de  ses  amies, 

à  Lons-le-Saunier  (1)  :  a  J'ai  fait  une  découverte  précieuse 

je  suis  réellement  née  du  sang  des  Bourbons ,  ne  m'écrivez 

sous  d'autre  nom  que  sous  celui  que  ie  signe comtesse  de 

MontrCarzain  (2).  Apr^  une  pareille  découverte ,  il  était  tout 
simple  qu'elle  s'ennuyât  dans  un  lieu  où  personne  ne  croyait 
à  ses  rêveries.  Elle  menaça  la  supérieure  de  se  laisser  mourirde 
faim  si  on  ne  lui  rendait  la  liberté.  Comme  il  n'existait  aucun 
ordre  de  la  retenir  ,  les  portes  lui  furent  ouvertes  ;  elle  alla  d'a- 
bord à  l'abbaye  Notre-Dame  de  Meaux,  et  ensuite  à  Saisi- 
Antoine  de  Paris ,  où  eUe  arriva  en  avril  1788.  Elle  écrivit. au 
comte  de  la  Marche,  devenu  prince  de  Conti,  qu'elle  est  sa 
sœur,  la  comtesse  Mont-Carzàin,  que  l'on  a  crue  morte  ;  qu'elle 
est  dans  l'intention  de  se  faire  rebaptiser ,  et  qu'elle  le  prie 
d'assister  à  cette  cérémonie.  Le  prince,  sans  lui  demander 
aucune  explication,  répond  à  sa  soi-disant  soeur,  qu'il  n'est  à 
Paris  nue  pour  ses  affaires,  et  qu'il  a  Thonneur  d'être  son  servi- 
teur. Cette  réponse ,  dont  la  froideur  aurait  dû  la  désespérer , 
achève  de  lui  tourner  la  tête  ;  elle  y  voit  un  aveu  tacite  de  ssk 
haute  naissance,  et  elle  se  propose  bien  d'en  profiter.  Ce- 
pendant elle  poursuit  son  prtjjet  de  se  faire  rebaptiser.  L'Sb- 
besse  de  Saint-Antoine ,  M™*"  de  Beauveau,  consent  à  être  sa 
marraine  ;  le  baptême  eut  lieu,  sans  pompe,  le  7  octobre  1788. 
M*"'  Billet  a  la  mortification  de  n'être  pas  inritée  au  dfner  qui 
suit  la  cérémonie.  Ses  ressources  pécuniaires  étant  épuisées,  elle 
quitta  l'abbaye  pour  se  retirer  au  Prédmix  Stmg,  ou  la  pension 
était  moins  chère.  Ne  voulant,  ou  n'osant  pas  recourir  à  son 
oiari  pour  avoir  de  l'argent ,  elle  s'adresse  aux  princes ,  à  toutes 
les  princesses  de  la  fomille  royale  ;  mais  ses  lettres  restent  sans 
réponse.  Elle  se  fait  conduire  a  Versailles ,  où  elle  rencontre  par 
hasard  le  duc  d'Orléans  ;  il  la  reconnaît  tout  d'abord  à  son  o&r- 
donbku,  la  nomme  sa  cousine ,  et  la  quitte  pour  entrer  à  l'as- 
semblée nationale  sans  s'informer  de  ce  qu'elle  deriendrait. 
Enfin,  a  force  de  sollicitations  ,  elle  obtint  de  Monsieur  (depuis 
Louis  XVIIl)  des  secours  qui  lui  permirent  de  prendre  un 
logement  à  l'abbaye  du  Val-de-Gcâce  et  de  s'y  faire  soigi^r 
d'une  maladie  sérieuse.  Le  prince  de  Gonti  l'avait ,  disait-^eUe , 
reconaue  pour  sa  sœur.  Elle  l'attaque  effronténent  devant  kes 
tribunaux  pour  l'obliaer  de  lui  assigner  une  pension  alimen- 
taire. Un  jugement  du  11  mai  1791  déclare  qu'étant  mariée 
elle  ne  peut  àaider  sans  l'autorisation  de  son  mari,  et  la  con- 
damne aux  oépens.  EUe  se  pourvoit  alors  pour  Cure  casser  son 
mariage  qu'elle  qualifie  de  prétendu  ;  mais  un  jugement  du 
19  décembre  1791  la  déboute  de  ses  prétentions.  A  la  suppres- 
sion des  couvents,  elle  est  expulsée  du  couvent  du  Val-de-Grâce 
avec   les   autres   pensionnaires.   Quoique   sans   ressources , 

(1)  BaiTuel  assure  qu'il  a  eu  celte  leUre  autographe  entre  les^  mains 
(Histoire  tragi-comique  de  la  soi-^'sant princesse^  p.  133). 

(2)  Anagramme  de  Conti-Mizarin.  Madame  Billet  avait  la  prétention 
d'être  fille  du  prince  de  Conti  et  de  la  duchesse  Blazarin. 


BOURBON. 


'BOimBOW. 


M"**  Billel  reste  à  Paris,  pour  partager,  dit-elle,  les  dangers 
de  la  famille  royale ,  défendre  le  roi  lorsque  ses  jours  sont  me- 
nacés,  et  prodiguer  ensuite  des  consolations  à  Torpheline  du 
Temple.  Mais  tout  ce  qu'elle  rapporte  h  cet  égard  dans  ses 
Mémoires  est  tellement  invraisemblable,  qu'il  est  superOu  d*en 
démontrer  la  fausseté.  Dans  les  premiers  mois  de  1794,  elle 
(^tint  un  passe-port  sous  te  nom  de  Mont-Carzain,  et  reprend 
la  route  de  Lons-le-Saunier.  Arrêtée  dans  cette  ville,  on  \int 
rarréter  comme  suspecte;  mais  le  représentant  Prost,  alors  en 
mission  dans  le  Jura  ,  défend  d'attenter  à  sa  liberté  jusqu'à  ce 

Îu'elle  ail  terminé  les  affaires  qui  l'ontamenée  à  Lons-le-Saunier. 
(onteux  de  toutes  ses  folies,  son  mari  consent  à  la  séparation 
qu  ello  venait  demander.  Aussitôt  que  le  divorce  est  prononcé, 
elle  lui  intente  un  procès  en  restitution  de  sa  dot  et  de  ses  dia- 
mants ;  et  en  attendant  elle  s'établit,  sur  la  place ,  dans  une 
échoppe  d'écrivain  public.  Sur  les  20,000  francs  qu'elle  avait 
apportés  à  son  mari,  le  tribunal  lui  en  adjuge  10,000;  et  elle 
retourne  à  Paris  solliciter  une  pension  provisoire  sur  les  biens 
de  son  prétendu  père  (le  prince  de  Conti) ,  le  28  floréal  an  m 
(17  avril  1795);  sa  pétition  est  renvoyée  aux  comités  des  secours 
et  des  finances  réunis  (1) ,  et,  par  une  décision  surprise  à  l'i- 
gnorance ou  à  la  bonne  foi  des  commissaires ,  la  soi-disant 
comtesse  de  Mont-Carzain  est  miso  en  possession  d'une  maison 
d'émigré,  rue  Cassette  (2|.  Après  ce  succès,  elle  continue 
d'assiéger  le  ciibinet  des  ministres,  sollicitant  pour  elle-même 
ou  pour  les  autres;  enfln  ses  importunités  lui  font  interdire 
rentrée  des  bureaux.  Elle  publia  alors  ses  Mémoires  (mai  1798), 
dans  lesquels  on  lit,  entre  autres  absurdités,  que  le  prince  de 
Conti  avait  donné  pour  institutrice  à  sa  fille  chérie  J.-J.  Rous- 
seau ,  qui  composait  pour  elle  de  la  musique  et  des  livres  d'é- 
ducation ;  et  qu'elle  avait  un  hussard  de  son  âge  pour  valet  de 
chambre  et  pour  compagnon  de  ses  jeux.  Dans  le  même  temps 
qu'elle  élève  un  monument  à  la  mémoire  de  son  père  dans  la 
maison  qui  lui  a  été  donnée  par  la  convention  (5) ,  elle  en  fait 
une  sorte  d*hùtel  garni  où  elle  reçoit,  avec  des  jeunes  gens,  des 
femmes  ruinées  et  des  escrocs.  Tombée  dans  la  misère  et  le  mé- 
pris, el!e  sollicite  et  obtient,  sous  le  nom  de  Bourbon-Conti , 
un  débit  de  tabac  à  Orléans.  Lors  du  passage  du  roi  d'Espagne 
dans  cette  ville  en  1808,  elle  a  l'imprudence  de  se  présenter 
devant  ce  prince  et  d'en  réclamer  des  secours  comme  sa  parente. 
La  restauration,  qui  aurait  dû  lui  fournir  les  moyens  de  se  faire 
reconnaître ,  acheva  de  détromper  ceux  qui  avaient  pu  se  laisser 
abuser  par  ses  récits  mensongers.  De  retour  à  Paris ,  M""*"  Billet 
eut  encore  l'audace  de  se  présenter  à  Madame  ,  duchesse  d*An- 
goulême ,  oui  déclara  qu'elle  ne  l'avait  jamais  vue.  Elle  portait 
un  cordon  bleu,  qu'elle  disait  lui  avoir  été  donné  par  Louis  XVI, 
et  elle  continua  de  s'en  affubler  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie.  Elle 
mourut  en  1825,  complètement  oubliée.  Les  Mémoires  de 
Louise-Stéphanie  de  Bourbon-Conli  forment  2  vol.  in-8<>. 
Ils  ont  été  traduits  en  allemand  et  en  suédois.  Pour  la  réfutation, 
F.  Barruel,  Beauvert,  LVii,  224. 
BorBBON  (Nicolas),  poète  latin  moderne,  né  à  Vandeuvre 

Srès  de  Bar-sur-Aube,  en  1505,  d'un  riche  maître  de  forges,  ût 
e  si  rapides  progrès  dans  les  humanités ,  et  spécialement  dans 
la  poésie  latine ,  qu'à  l'âge  de  quinze  ans  il  composa  son  poëme 
delà  Forge  en  latin,  Ferran'a.  Dans  cet  ouvrage  curieux,  Bour- 
bon entre  dans  de  grands  détails  sur  le  travail  de  la  forge ,  et 
sur  les  dépenses  qu'il  fallait  aue  soo  père  renouvelât  chaque  se- 
maine pour  ses  ouvriers.  11  les  met  tous  en  action  à  la  coupe 
du  bois,  à  la  mine ,  au  nettoyage  et  au  transport  du  métal  ; 
enfin  au  fourneau  et  à  la  forge.  Il  ne  laisse  à  son  père,  dont 
il  fait  le  plus  touchant  élope ,  que  le  soin  de  surveiller  tous 
ces  ouvriers,  et  de  fournir  aux  dépenses  de  la  fabrication. 
Ce  poème  fit  à  Nicolas  Bourbon  une  si  grande  réputation, 
que  Marguerite  de  Valois,  sœur  de  François  l" ,  reine  de  Na- 
varre, le  donna  pour  précepteur  à  Jeanne  d'Albret  sa  fille, 
mère  de  Henri  IV.  Bientôt  il  s'éloigna  de  la  cour ,  et  se  retira 
à  Caudes,  petite  ville  de  Touraine ,  ou  il  avait  un  bénéfice.  Il  y 
mourut  dans  une  heureuse  indépendance  vers  1552.  Il  s'était 
adonné  à  la  poésie  latine,  qui  dans  ce  siècle  était  peut-être  plus 
eo  vogue  dans  le  grand  monde  que  la  poésie  française  encore 
dans  son  enfance.  D'illustres  contemporains ,  tels  qu'Erasme, 

« 

(1)  Cette  ÛDgulière  pélition  ett  imprimée  daiu  le  Moniteur j  an  m, 
p.  970. 

(2)  Cest  dans  celte  maison  que  F.  Corenlin  Roy  ou  a  écrit  les  Mé- 
moires de  cette  aveDiurière  sous  sa  dictée. 

(3)  On  trouve  rmscriplion  qti'elle  avait  placée  sur  ce  monument  dans 
le  Dictionnairt  des  Françaises  de  M***  Briquet,  p.  62.  En  voici  le  de- 
but  :  a  O,  mon  père!  longtemps  ma  mort  supposée  empoisonna  tes 
jours,  etc.  » 


(  208) 

Paul  Jove,  Sainte-Marthe,  faisaient  ^nd  cas  de  ses 
qui  n'a  pas  empêché  le  mordant  Scaliger  de  le  dénigi 
un  poète  de  nulle  considération^  et  Joachim  Dubella} 
cette  épigramme  au  sujet  du  titre  de  Nuqm  (  Parii 
in-8°;  Lyon  ,  1558;  Bâie,  1540),  qu'il  avait  donnéi 
de  ses  poésies  : 


Paule,  luum  iuscribis  Nugarum  nomine  Ubrum  ; 
In  loto  libro,  nil  melius  titulo. 

Bourbon,  dans  ses  œuvres  nouvelles, 
Ne  montre  pas  un  grand  talent  ; 
Mais  en  les  nommant  Daf^atelles, 
Il  fait  preuve  de  jugement. 

Au  surplus ,  on  aurait  tort  déjuger  ce  po€te  d'aprc»  m 
exagérés  ou  les  épigrammes  de  ses  contemporains.  Ceut] 
jourd'hui  aiment  encore  assez  la  poésie  latine  pour  lire^ 
sies  de  Bourbon  trouveront,  comme  nous,  qu'il  ludoi^ 
grâce  et  facilité  la  lan^e  de  Virgile,  et  qu'il  sauildui 
tour  ingénieux  aux  idées  les  plus  communes;  tënioio  soq 
de  la  Forge,  dont  nbus  avons  déjà  parlé,  et  ses  distiqofs  i 
pour  l'éflucation  des  enfants,  intitules  :  Pœdagogitt  sittà 
rorum  moribus  libellus,  Lyon,  1556,  in-^*".  fiourbuni^ 
grand  nombre  d'épi taphes  ;  nous  citerons  celle  deladudie 
Chateaubriand  ,  qui  est  remplie  de  grâce  et  de  poô»r,/xii 
de  Louise  de  Savoie,  mère  de  François  l*"^,  qûiûo  reou/f 
vers: 

Rcgis  Mater  eram  et  populi. 

On  conservait  encore  un  si  bon  souvenir  des  poé»esâe\k« 
dans  le  siècle  de  Louis  XIV,  que  Philippe  Duboi&ta  (koo^ 
édition  ad  usum  Deiphini,  Paris,  1685,  2  vol.  iiH4°.  Btf 

Êrofessait  une  telle  estime  pour  la  paraphrase  des  P»ub 
uchanan ,  qu'il  disait  qu'il  aimerait  mieux  l'avoir  ùà 
d'être  archevêque  de  Paris.  Ch.  du  Rozoil 

BOCRBON  (Nicolas),  flis  d'un  médecin  ,  petii-w^i 
précédent  et  poëte  latin  comme  son  oncle,  naquit  tn M 
Vandeuvre  en  Champagne.  Il  enseigna  la  rhétorique  sr 
vemenl  dans  les  collèges  des  Grassins,  de  Cahi  et  d'ibn 
Le  cardinal  du  Perron,  ayant  lu  son  Imprécation  svet  ^ 
de  Henri  IV,  le  nomma  en  1611  professeur  d'éloqueoc', 
que  au  collège  royal.  Bourbon  remplit  avec  distiocù^ 
chaire  jusqu  en  1620 ,  qu'il  entra  dans  la  congré^tjw . 
ratoire.  En  1657  ,  le  cardinal  de  Richelieu  l'admit  dao^  1 
demie  française ,  bien  qu'il  ne  fût  connu  que  par  ^n  :< 
latines,  singularité  dont  il  y  a  quelques  exemples daD>  * 
miers  temps  de  l'institution  de  Tacadémie.  Une  autres:: 
rite ,  c'est  qu'il  fut  reçu  à  l'académie  «quoique  oratorir- 
compagnie  n'ayant  considéré  la  congrégation  de  VOï^*^ 
comme  un  corps  composé  d'ecclésiastiques  séculiers,  b' 
doit  ajouter  que  Bourbon  n'avait  point  sollicité  cet  hm^^ 
cardinal  voulant  le  récompenser  ainsi  de  quelques  in>'^ 
qu'il  avait  faites  pour  la  galerie  à  laquelle  ce  nnnistrt'^ 
tant  de  dépenses  et  de  soins.  Bourix)n,  qui  écrivait  ié 
en  français  qu'il  écrivait  bien  en  latin ,  convenait  de  ^ 
que  iamais  il  n'avait  norté  ses  prétentions  à  l'acadéraw,^ 
zac  disait  de  lui,  qu'il  ne  le  croyait  guère  propre  à  tn\:J 
défrichement  de  notre  langue.  Il  avait  été  Tami  de  lU 
s'était  depuis  brouillé  avec  lui,  et  ils  avaient  écrit  i'uri 
l'autre.  Balzac,  jugeant  que  chez  Bourbon  la  vivacité  o 
avait  fait  disparaître  la  modération  convenable  à  ud  pr 
un  oratorien,  lui  appliquait  ce  trait  de  l'Enéide  où  il  sud 
insanœ  au  mot  ignarœ  : 

Heu  !  vatum  insanre  mentes  !  quid  vota  furcotem , 
Quid  delubra  juvant  ? 

Chapelain  les  réconcilia.  Bourbon  mourut  à  soixante^ 
dans  la  maison  des  Petits-Pères  de  l'Oratoire,  me  Saint-E 
le  7  août  1744.  D'un  commerce  agréable  dans  U  sociétr. 
versation  était  semée  d'une  foule  de  traits  curieux  qvf^ 
nissaient  sa  mémoire  prodigieuse  et  ses  nombreuses leciiv^ 
le  temps  qu'il  enseignait  les  humanités,  il  fat  misff 
pour  avoir  fait  une  satire  latine  intitulée  :  Indignsb 
riana^  contre  un  arrêt  du  |)arlement  qui  avait  soppr 
droit  que  les  régents  percevaient  sur  les  écoliers  à  Voce» 
landit.  Il  fut  pensionné  par  le  cardinal  de  Richelieu ,  «< 
On  de  ses  jours  par  Potier,  évéque  de  Beauvais.  U  avait  ^ 
noine  d'Orléans,  puis  de  Langres.  D*une  extrême  avsn^ 
plaignait  de  son  sort  dans  ses  vers,  et  n'en  laissa  pas  vi^» 
mort  une  somme  de  15,000  livres  dans  son  colfre.  Il  ^ 
cellent  critique  en  littérature  latine,  et  passait  pour  le  n^ 


BOUBIIOS. 


(300  ) 


BOUBBON. 


poêle  latio  de  son  temps.  Ses  Ters  ont  été  recneillîs  |)our 
fa  première  fois  de  son  vivant  sous  le  titre  de  Poemaliayei  réîm- 
pnmés  après  sa  mort  en  1651  et  1654,  avec  des  augmenta- 
tions. 11  avait  été  chargé  par  Jean  du  Perron,  frère  et  successeur 
du  cardinal ,  de  travailler  à  quelques  éditions  de  Pères  grecs.  Il 
n*a  paru  de  ce  travail  que  le  premier  livre  de  saint  Cyrille  d'A- 
lexandrie contre  Julien,  en  grec  et  en  latin  (Paris,  in-fol.  ). 
Quantàses  poésies  latines,  on  y  trouve  de  la  verve  et  une  grande 
noblesse  de  pensées  :  son  chef-d*OMivre,  après  Tlmprécation  sur  la 
mort  de  Henri  IV»  Dirœ  in  parricidam,  est  son  oae  sur  les  Gran- 
deurs deJéius^Chrisl,  qui  est  à  la  tète  de  l'ouvrage  du  cardinal 
de  Bérullc  sur  ce  sujet.  On  y  remarque,  selon  Texpression  d'un 
biographe  (  Tabaraud ,  Biogr.  univ,  ) ,  a  une  clarté  d'idées  et 
d'expressions  qui  est  assez  rare  dans  les  ouvrages  destinés  à 
rradre  en  vers  les  vérités  de  la  religion.  »  Le  même  écrivain  a 
établi  que  ces  vers  jusqu'alors  attribués  à  Nicolas  Bour- 
bon: 

MtD».  hacc  Henrico  Yulcania  tela  miiiistrat , 
Tela  giganteos  debellatura  furores. 

ne  sont  pas  de  lui  ;  car  il  n'avait  que  dix  ans  lorsque  Philibert  de 
la  Goicbe,  grand  maître  de  Fartillerie,  fit  graver  ce  distique  sur 
la  porte  de  l'arsenal  de  Paris,  en  1584;  mais  cette  inscrip- 
tion est  de  Millotet ,  avocat  général  au  parlement  de  Dijon  et 
poète  latin  distingué.  On  t  imprimé  un  Borboniana  ou  Frag-- 
menu  de  linêrature  et  d'hisloire ,  de  Nicolas  Bourbon.  Ce 
poète  tenait  chez  lui,  à  l'Oratoire  Saint-Honoré,  une  espèce  d'a- 
cadémie ,  où  se  réunissaient  des  gens  de  lettres  et  des  gens  du 
monde ,  entre  autres  Gassendi  et  Gui  Patin ,  lequel  avait  re- 
cueilli^ en  34  cahiers  in-fol.  les  traits  les  plus  curieux  de  ces 
entretiens  «  sous  le  titre  de  Borboniana.  Nicolas  Bgurbon  goû- 
tait peu  la  poésie  française,  et  disait  quand  il  lisait  des  vers  en 
notre  langue,  qu'il  croyait  boire  de  l'eau ,  et  il  n'aimait  pas  à 
en  boire.  Ch.  du  Rozoir. 

BOUBBON  (L'Ordre  de),  dit  Notre-Dame  du  Chardon^  fut 
institué  par  Louis  II,  duc  de  Bourbon,  surnommé  le  Bon,  qui 
«lonna  le  collier  de  l'ordre  à  plusieurs  seigneurs  de  sa  cour,  dans 
réglise  de  Moulins  en  Bourbonnais ,  le  jour  de  la  Purification 
de  la  sainte  Vierge,  l'an  1370. 11  fallait,  pour  être  reçu  dans  cet 
ordre ,  faire  preuve  de  noblesse  et  de  chevalerie  ,  être  sans  re- 
proches. Le  nombre  des  chevaliers  fut  fixé  à  vingt-six,  en  comp- 
tant le  prince ,  qui  en  était  le  chef  et  le  grand  maître.  Les  jours 
de  cérémonie,  les  chevaliers  portaient  une  robe  de  damas  incar- 
nat à  larffes  manches ,  et  avaient  une  ceinture  de  velours  bleu  , 
doublée  de  satin  rouge,  et  dessus  cetteceinture,  le  mot  espérance 
en  broderie  d'or  ;  les  boucles  cl  ardillons  de  fin  or  figurés  en 
losanges  ,  avec  l'émail  vert  comme  la  tète  d'un  chardon  ;  sur 
leur  robe ,  un  grand  manteau  de  satin  bleu  céleste ,  doublé  de 
satin  rouffe  :  dessus,  était  le  collier  en  forme  circulaire  entre 
une  double  chaîne,  les  intervalles  sur  un  semé  de  France,  une 
lettre  du  mot  espérance  de  chaque  cùté  du  collier  dans  les  vides 
de  losanges  ;  une  fleur  de  lis  en  haut,  une  autre  fleur  de  lis  en 
bas,  d'où  pendait  une  médaille  armée  de  la  Vierge,  au  milieu 
d'une  gloire  rayonnante,  un  croissant  à  ses  pieds ,  et  dessous  la 
médaille  une  télé  de  ekardon  ,  le  tout  d'or,  émaillé  de  diverses 
couleurs. 

BOURBON  (Théâtre DU  Petit-).  Au  coin  de  la  rue  qui  porte 
ce  nom.  qui  n'était  autrefois  qu'un  prolongement  de  la  rue  des 
Poulies  juisqu'à  la  Seine,  et  qui  n'est  aujourd'hui,  h  proprement 
parler ,  qu'une  partie  de  la  place  de  la  colonnade  du  Louvre , 
<r<ait  une  maison  qui  appartenait  au  fameux  connétable  Charles 
de  Bourbon.  Lorsque,  par  suite  de  sa  révolte,  il  eut  été  déclaré 
traître  et  criminel  de  lèse-majesté,  on  y  brisa  les  armoiries,  on 
y  sema  du  sel ,  et  on  fit  barbouiller  de  jaune  les  portœ  et  les 
fenêtres  par  la  main  du  bourreau.  Cette  maison  prit  alors  le 
nom  de  garde-meuble  du  roi.  Elle  n'a  été  détruite  que  vers 
l'an  1760.  yi»-à-vis  ou  à  cùlé,  sur  le  quai,  fut  bâti  le  théâtre  au- 
quel, en  raison  de  ce  voisinage,  on  donna  le  nom  du  théâtre  du 
Petit— Bourbon.  Nous  n'avons  pu  découvrir  l'époque  précise  de 
sa  fondation  ,  mais  il  existait  du  temps  de  Charles  IX,  et  c'est 
d'une  de  ces  fenêtres  que  ce  prince  ,  pendant  le  massacre  de  la 
Saint-Barthélémy  ,  tirait  avec  une  aitiuebuse  sur  les  Parisiens 
dugoenots  qui  passaient  l'eau  pour  se  sauver  au  faubourg  Saint- 
Germain  ,  car  le  Pont-Neuf  n  était  pas  encore  bâti.  Sainl-Foix 
<lit  que  ce  fut  d'une  des  fentes  de  l'ancienne  maison  du  conné- 
Ubie  ;  niais  il  aurait  fallu  que  le  roi  eût  traversé  la  rue  pour  se 
rendre  dans  cette  maison,  qui  ne  touchait  pas  au  Louvre.  Le 
Uiéàtre  était  au  contraire  contigu  à  ce  palais.  Lorsque,  à  la  fin 
Oc  119-2 ,  la  convention  nationale  fit  placer  la  première  inscrip- 
tion qui  rappelait  le  sanguinaire  fanatbme  de  Charles  IX  »  on 

IV. 


l'attacha  à  une  fenêtre  de  la  galerie  d'Apollon  ,  parce  que  le 
reste  n'existait  plus.  —  Ce  fut  sur  le  théâtre  du  Petit-Bourbon 
que  parut,  le  10  mai  1577 ,  une  troupe  de  comédiens,  italiens 
nommés  gli  Gelosiy  que  Henri  III  avait  fait  venir  de  Venise,  et 
qui  venaient  de  jouer  aux  états  de  Blois.  Comme  ils  ne  pre- 
naient que  quatre  sols  par  personne  ,  ils  attirèrent  plus  de 
monde  qu'il  n'y  en  avait  pour  entendre  les  prédicateurs  les  plus 
renommés  de  cette  époque.  Contrariés  par  divers  arrêts  du  par- 
lement malgré  la  volonté  du  roi  qui  les  soutenait,  ils  jouèrent 
encore  au  mois  de  septembre,  mais  les  troubles  qui  agitèrent  le 
royaume  les  forcèrent  bientôt  de  partir.  Ce  fut  au  théâtre  du 
Petit-Bourbon,  pour  la  noce  du  duc  de  Joyeuse,  son  favori,  avec 
mademoiselle  de  Vaudémont,  sœur  de  la  reine  Louise  de  Lor- 
raine, que  Henri  III  fit  exécuter,  le  15  octobre  1581,  le  ballet  co- 
mique delà  reine  ,  composé  et  dirigé  par  Balthasar  de  Beauso- 
yeulx,  valet  de  chambre  du  roi  et  de  la  reine  mère.  Dans  la  pré- 
face de  la  description  du  ballet ,  imprimée  en  1582.  in-4°,  avec 
figures,  on  dit  que  la'salle  contenait  ce  jour-là  9  à  10,000  specta- 
teurs ,  nombre  exagéré  sans  doute  ;  car  ,  d'après  la  gravure  qui 
représente  la  salle,  on  voit  qu'elle  n'avait  que  deux  galeries  au- 
dessus  l'une  de  l'autre,  et  derrière  l'estrade  où  étaient  placés  le  roi, 
la  reine  et  les  personnes  de  la  cour,  un  amphithéâtre  de  quarante 
banquettes.  D'ailleurs ,  il  n'y  avait  ni  théâtre  ni  parterre  ;  l'en- 
ceinte était  comme  un  cirque  ou  un  manège.  Un  orateur  s'avan- 
çait devant  le  roi  pour  le  haranguer ,  et  les  autres  acteurs  ve- 
naient y  jouer  leur  rôle ,  et  se  retiraient  ensuite  dans  le  fond. 
La  représentation  de  ce  ballet,  où  figuraient  presque  toutes  les 
divinités  du  paganisme,  dura  depuis  dix  heures  du  soir  jusqu'à 
trois  heures  après  minuit,  chose  assez  extraordinaire,  surtout  à 
une  époque  ou  tout  le  monde  soupait  et  se  couchait  de  très- 
bonne  heure.  —  Le  théâtre  du  Petit-Bourbon  était  probable- 
ment fermé  depuis  longtemps ,  lorsque  le  cardinal  Mazarin  y  fit 
représenter,  le  14  décembre  1615,  devant  Louis  XIV  et  la  reine 
Anne  d'Autriche  ,  le  premier  opéra  chanté ,  la  Festa  teatraU 
délia  finta  Pazza ,  de  Jules  Strozzi.  On  en  joua  d'autres  les 
années  suivantes.  Mazarin  avait  fait  venir  exprès  d'Italie  des 
musiciens,  chanteurs,  architectes  et  ouvriers  nécessaires.  Le  ma- 
chiniste et  décorateur  Jacques  Torelli  métamorphosa  la  salle  en 
un  vaste  théâtre  d'une  grande  élévation  et  d'une  belle  profon- 
deur. Les  décorations  et  les  machinés  furent  lellement  goùlces, 
3u'on  les  grava  en  taille-douce.  Ce  spectacle  de  1645  finit  par 
es  ballets  de  J.-B.  Balbi ,  dans  lesquels  on  vit  danser  des 
ours,  des  singes  et  des  autruches.  En  janvier  1650 ,  on  y  repré- 
senta V Andromède  de  P.  Corneille.  Torelli  fut  encore  chargé 
parla  reine  de  l'agrandissement  et  de  la  décoration  de  la  salle. 
Après  la  guerre  de  la  Fronde,  Mazarin  fit  venir  une  troupe  ita- 
lienne, qui  débuta  le  10  août  1655  au  théâtre  du  Petit-Bourbon^ 
et  continua  d'y  jouer  les  années  suivantes.  Ce  théâtre  avait  été , 
comme  on  voit,  le  berceau  du  Théâtre-Français,  honneur  qu'il 
dut  céder  au  théâtre  de  l'hôtel  de  Bourgogne  ;  il  eut  du  moins 
la  gloire  de  posséder  le  coryphée  des  auteurs  comiques  anciens 
et  modernes ,  et  d'être  le  champ  de  ses  triomphes.  Louis  XIV 
ayant  vu  jouer  à  Kouen  la  troupe  de  Molière,  en  1658,  en  fut  si 
content,  qu'il  la  fit  venir  à  Paris,  lui  donna  le  nom  de  troupe  de 
Monsieur,  et  l'établit  au  théâtre  du  Petit-Bourbon,  pour  y  jouer 
alternativement  avec  les  Itaiiens.J. —  Là  furent  représentes  l'E" 
tourdif  le  3  novembre  de  cette  même  année  ;  le  Dépit  amou- 
reux, au  mois  de  décembre  ;  les  Précieuses  ridicules,  en  1650, 
et  le  Cocu  imaginaire,  le  22  mai  1660.  Le  théâtre  du  Petit- 
Bourbon,  dont  l^condamnation  avait  été  prononcée  dès  le  mois 
de  juillet  de  l'année  précédente  ,  offrit  encore  aux  Parisiens  un 
spectacle  nouveau.  Des  comédiens  espasnols  vinrent  avec  l'in- 
fante Marie-Thérèse,  que  Louis  aJV  épousa  en  1660.  Ils 
jouaient,  chantaient  et  dansaient.  Ils  donnèrent  trois  représen- 
tations au  mois  de  juillet,  la  première  à  5  francs,  la  seconde  à 
3  francs;  mais,  la  troisième,  ils  n'eurent  personne,  sans  doute 
parceque  la  langue  espagnole  n'était  pasassez  connue  en  France, 
quoiqu'elle  le  fût  alors  infiniment  plus  qu'aujourd'hui.  Molièro 
et  sa  troupe  les  régalèrent  d'un  souper  magnifique  le  21  juillet. 
Ils  dansèrent  à  un  bal  donné  le  12 août,  à  Saint-Cloud  ,  par 
Monsieur,  frère  du  roi ,  à  la  reine  mère.  Le  11  octobre  suivant, 
on  commença  la  démolition  du  théâtre;  elle  fut  achevée  à  la  fin 
du  mois ,  ce  oui  ferait  croire  que  tout  l'édifice  était  en  bois ,  et 
expliquerait  la  facilité  qu'on  avait  de  l'agrandir  à  volonté  en 
diverses  circonstances.  Sur  son  emplacement  fut  bâtie,  du  côté 
du  quai ,  la  partie  de  la  colonnade  du  Louvre  dont  Louis  XIV 
po^  la  première  pierre  le  17  octobre  1665.  Le  roi  donna  aux 
Italiens  et  à  la  troupe  de  Molière  le  théâtre  que  le  cardinal  de 
Richelieu  avait  fait  bâtir  au  Palais-Royal. Nous  en  parlerons  aux 
articles  Comédie  française  et  Palais -Royal.  Quant  aux  co- 
médiens espagnols,  ils  lurent  entretenus  par  la  reine  Marie-Thé»  < 

27 


BOlTRBOIf. 


(ÎIO) 


BOURBOir. 


tèat,  jusqu'au  printemps  de  1672,  qu'ils  repassèrent  les  Pyré- 
nées. Dans  cet  intervalle ,  ils  n'avaient  sans  doute  rien  à  faire  , 
ci  oe  jdOaient  sur  aucun  théâtre  de  Paris ,  puisqu'on  cite  la 
représentation  d'une  comédie  qu'ils  donnèrent  en  1669,  devant 
fjouis  XIV,  à  Saint-Germain  en  Laye. 

BOCRBONISME,  S.  m.  (j/raffiffi.)»  système,  doctrine,  prin- 
cipes des  Bourbons. 

BOURBOlllSTE,  S.  m.  {grommX  partisan  des  Bourbons,  ce^ 
kd  qui  aime  le  gouvernement  des  Bourbons.  On  dit  aussi 
Bourbonien,  On  désigne  généralement  les  bourbonistes  sous 
la  déno  'nination  de  royalistes. 

BOURBONiiAis,  orovince  de  France  qui  répond  au  départe- 
ment de  l'Ailier,  et  oont  la  capitale  était  Moulins.  Située  au  cen- 
tre du  royaume,  dans  le  bassin  de  la  Loire,  elle  était  bornée  au 
nord  par  le  Nivernais  et  une  partie  du  Berri,  à  l'ouest  par  le 
Haute-Marche,  au  sud  par  l'Auvergne,  à  l'est  par  la  Bourgogua 
tt  le  Lyonnais.  Elle  formait  autrefois  un  des  gouvernements  mi- 
titaires  du  royaume.  Le  Bourbonnais  avait  S7  lieues  en  longueur, 
s«r  15  de  largeur,  ce  qui  donne  environ  256  lieues  carrées. 
Elle  jouissait  du  titre  de  sirerie,  de  comté  et  de  duché;  elle  tirait 
ion  nom  de  fiourbon-l'Archambault  (F.)»  l'une  de  ses  villes. 
On  divisait  le  Bourbonnais  en  haut  à  l'ouest,  et  bas  à  l'est.  Cette 
province  est  fertile  en  blé,   fruits,  chanvres,  pâturages  au 
moyen  desquels  on  y  entretient  une  grande  quantité  dfe  bes- 
tiaux; la  volaille  et  le  gibier  y  sont  en  abondance;  on  y  re- 
cueille de  très-bon  vin,  qui  se  consomme  dans  le  pays,  attendu 
qu'il  ne  peut  supporter  le  transport.  Il  y  a  une  vaste  étendue 
de  bois  et  quantité  d'étangs.  Les  principales  rivières  du  Bour- 
bonnais sont ,  outre  la  I^ire ,  le  Cher,  TAvron ,  l'Allier,  la 
Bébre.  L'Allier  se  grossit  lors  de  la  fonte  des  neiges  sur  les 
montagnes  d'Auvergne,  et  son  débordement  arrive  ordinaire- 
ment vers  le  mois  de  juillet  Le  climat  serait  assez  tempéré  sans 
ces  neiges  des  montagnes  des  contrées  voisines.  Les  ioréts  qui 
le  couvrent  attirent  souvent  des  orages  et  des  grêles  qui  nuisent 
aux  moissons.  Peu  de  provinces  sont  plus  riches  en  eaux  miné- 
rales; les  plus  renommées  sont  celles  de  Boorbon-l'Archam- 
bault,  de  Vichy,  de  Bardon,  de  Néris,  de  Saint-Pardoux  et  de 
la  Traulière  :  elle  est  également  riche  en  mines  de  fer,  de  plomb, 
d'antimoine  et  de  charbon  de  terre;  aussi  y  avait-il  beaucoup  de 
foi^ges,  notamment  à  Mclian-Bourbonnais,  à  Bigny,  entre  les 
Tilles  de  Montiuçon  et  de  Saint- Amand,  puis  à  Charen  ton- 
Bourbonnais,  dans  la  vallée  des  Veaux  de  Neversy  dans  les 
montagnes  du  Morvan;  enfin  à  Aubac,  à  quatre  lieues    de 
Ifoulins,  et  à  Decize.  Dans  cette  dernière  ville  on  fabriquait  du 
fer-blanc.  Quant  aux  mines  de  charbon  de  terre,  celles  de  De- 
cize, de  No^an,  de  Souvigny,  dans  un  endroit  dit  Comniente- 
rie,  deMarsilliac  près  de  Néris,  de  Saint-Eloy,  près  de  Mon- 
laiguen  Gombraille,  de  Forez,  etc. — On  y  exploite  des  carrières 
de  niaH>re  plus  ou  moins  beau  près  de  Montiuçon,  de  Bourbon- 
TArchambault,  aux  villages  de  Dion  et  de  Saint- Aubin;  dans  les 
paroisses  de  Santerse,  de  Châtelferon.  A  trois  lieues  de  Gannat, 
on  trouve  une  carrière  de  pierres  marbrées  :  on  tire  abon- 
damment de  cette  même  carrière  du  quartz,  du  caillou,  de  la 
pierre  à  aiguiser.  A  Goulandon ,  prèsoe  Moulins,  est  une  ex- 

Sloitation  très-considérable  de  grès  rouge;  dans  la  forêt  de 
lessages,  près  de  Souvigny.  on  tirait  du  grès  très-fin  et  très- 
blanc  ;  dh»  pierres  de  taille  et  des  pierres  de  meulière  s'exploi- 
tent dans  d'autres  carrières  à  Melian -Bourbon  nais  et  à  Decize. 
Auprès  de  Valière ,  à  un  quart  de  lieue  de  Moulins,  on  trouve 
une  pierre  à  chaux  susceptible  de  donner  une  espèce  de  porce- 
laine. \a  carrière  du  Bo%$  Droit,  paroisse  de  St-Pierre-Laval, 
renferme  des  pierres  ardoisées  très-curieuses.  A  Vichy  on 
rencontre  des  cristaux  gris  et  blancs  remplis  de  brillants.  On 
trouve  aux  environs  de  Saint-Amand  une  pierre  d'ocre  ser- 
vant à  la  teinture,  etc.  Nous  n'avons  encore  fait  que  citer  une 
partie  des  richesses  minera  logiques  de  cette  province.  A  Jean- 
sac,  à  cinq  quarts  de  lieue  de  Gannal,  se  trouve  le  marais  Vau- 
fwmfer,  dont  la  terre  extrêmement  noire,  saturée  de  soufre  et 
de  salpêtre,  est  très-propre  à  former  de  la  tourbe  :  les  animaux 
viennent  des  environs  pour  boire  l'eau  de  cet  étang  qui  leur  est 
très-salutaire.  En  revanche,  il  y  a  dans  le  Bourbonnais  des  sour- 
ces minérales  qui  donnent  la  mort  aux  animaux.  Les  eaux  du 
ttarret-Turret ,  voisin  de  T.^nver^ne  et  à  quatre  lieues  de 
Gannat  sont  pétrifiantes.  On  voit,  uaprès  ces  détails,  que  cette 
province  fournit  amplement  aux  observations  des  naturalis- 
tes; il  en  est  de  même  pour  les  géologues.  —  Pour  ce  qui  con- 
cernait le  gouvernement  ecclésiastique  du  Bourbonnais,  il  rele- 
vait des  évêchés  d'Autnn,  de  Bourges  et  de  Clermont:  et 
comme  il  dépendait  pour  la  plus  grande  |)artie  des  deux  der- 
niers, il  doH,  sous  ee  rapport,  être  compris  dans  l'Aquitaine 
(  V.  la  SéogrtKphie  kiêêorique,  eeriésiaêîique  et  eitiU  de  Dom. 


Vaissette].  La  province  du  Bourbonnais,  qui  était  du  d 
d'Autun,  était  située  entre  l'Allier  et  la  Loire,  et  ellea^^ 
anciennement  habitée  par  les  Boii  ou  Boleiis,  oomprb  j 
les  Edui  ou  Autunois.  Là  était  située  Moulins  sur  FAllid 
nommée  pour  sa  coutellerie.  On  comptait  dans  cette  vin^ 
sieurs  églises,  un  collège  de  jésuites  et  quinze  maisons  Hli 
ses.  Dans  cette  circonscription  se  trouvait  également  la  £u3 
abbaye  de  Sept-Fonds,  de  l'ordre  de  Ctteaux.  Dans  lapar^ 
Bourbonnais  qui  dépendait  du  diocèse  d'Autun  était  Mofli*^ 
sur  le  Cher,  la  seconde  ville  du  Bourt)onnais  :  on  y  conipuj 
collégiale,  trois  paroisses,  quatre  maisons  religieuses  et  œi 
pital.  La  partie  qui  relevait  du  diocèse  de  Clermont  avait  | 
lieux  principaux  :  Gannat,  ayant  une  col  légale  et  trois  cnq 
nautcs  religieuses;  Souvigny,  où  se  trouvait  un  antique  rt^ 
prieuré  où  la  plupart  des  ducs  de  Bourbons  ont  eu  leur* 
ture;  Vichy,  où  les  Célestins  avaient  un  beau  monastère 
le  civil,  il  y  avait  dans  le  Bourbonnais  un  présidial,  nnf 
chaussée  et  un  bailliage  établis  à  Moulins;  de  ces  tribo: 
dépendaient  dix-neuf  châtellenies  royales  :  Moulins,  Suoti 
Bc^i,  Gannat,  Bclly,  Vichy,  Verneuil,  Belle-Perche,  R 
le-Comte,  Hérisson,  Montiuçon, Mural,  Chantelle (dont  1^1 
teau  fort  avait  été  démoli  depuis  la  défection  du  coonétabti 
Bourbon).  Charroux,  Bourbon-rArchaml)ault,  Bioai,  Lad 
Pierre,  IJssel  et Chavreroches.  La  justice  se  renda/fd^i»!^ 
ces  sièges  conformément  à  la  coutume  du  BourfKntMvm/;^ 
en  1520.  Il  V  avait  aussi  une  chambre  du  dacMioei  Moolm 
Quant  aux  finances,  le  Bourbonnais  dépendaH  presque  toot  n 
tier  de  la  généralité  de  Moulins;  il  n'y  avait  quea  <^{u»\lça 
tie  de  Tclection  de  Saint-Amand  qui  ressortait  àe\a  g^oml 
de  Bourges.  Cette  province  était  comprise  pour  les  iinposb^ 
dans  rétendue  des  dnq  grosses  fermes  de  France.—  L'adcr 
tration  militaire  se  composait  d'un  gouverneur  génénl»  ^  1 
lieutenant  ^néral  ponr  le  roi  et  de  deux  lieutenants  du  nx  q 
1789,  c'était  le  comte  de  Peyre  qui  occupait  le  poste  de  gncnj 
neur  depuis  1754.  Ch.  du  Rozoïi. 

BOURBONNAISE  if)olan.\  S.  f.  espèce  de  plante  dn  r 
lychnide.  —  \yuages)  Sorte  de  danse  grotesque  et  de  dà'- 
burlesque. 

BOUBBONNE-LES-BAINS ,  ville  du   département  <^ 
Haute-Marne,  à  15  lieues  de  Chaumont-en-Bassîgny  etK 
Paris.  Construite  sur  le  plateau  d'une  colline  et  dansiez  V 
vallons  adjacents,  sur  un  territoire  de  près  de  cinq  lieues 4r  3 
conférence,  et  arrosée  par  la  petite  rivière  de  l'Apance,  eik  t 
un  séjour  triste,  froid  et  pluvieux,  à  ses  3,272  habitants  ^ 
4,000  ou  1,200  visiteurs  de  ses  eaux  thermales  et  salim 
renommées  pour  les  fractures,  les  entorses,  les  ble^sur^ 
cicatrisées,  les  paralysies,  les  scrofules  et  les   rhumaï 
chroniques.  Ces  eaux  iaillissent  de  trois  sources  :  la  Fi** 
Chaude  ou  MalroUe,  d'une  température  de  46  degrés  et- 
le  Paisarl  ou  Bains  Civils ,  de  45  degrés  Béaumur,  les)* 
Militaires,  de  40  degrés  Réaumur.  A  l'analyse,  elles  offH" 
mélange,  dans  des  proportions  assez  fortes ,  de  salb* 
chaux  et  de  magnésie,  de  muriate  de  chaux  et  de  soude, 
et  du  brome,  aussi,  mais  en  petite  quantité.  —  Deux  f^" 
sont  établies  pour  les  pauvres.  --  On  Irome  i  Bourfoonir; 
Bains  un  hôtel  de  ville,  une  antique  église,  un  hospice  n. 
un  hôpital  militaire  fondé  en  1732  par  Louis  XIV,  a^n£ 
1785  par  Louis  XVI,  où  chaque  année  6  à  8,000  mîlitaim- 
traités  aux  frais  de  l'Etat.  —  Un  grand  nombre  d'anW.^ 
trouvées  dans  cette  ville  attestent  que  ses  eaux  étaient  dr/ 
lèbres  chez  les  Gaulois. 

,  BOURBONS  (  Dynastie  des).  Cette  noble  race,  non 
intéressante  par  ses  malheurs  que  par  les  services  cuVllf  » 
dus  à  rhumanité,  était  destinât  à  porter  la  royauté  à  soa 
gée,  pour  disparaître  un  moment  dans  Tabtme  sanglant  àr- 
volutions  ;  rappelée  ensuite  par  la  force  des  choses ,  elle» 
partout  condamnée  à  tenter  le  périlleux  et  stérile  essai  de  b 
narchie  constitutionnelle. 

La  Smat  a  ses  Bourbons ,  le  Tibr«  aset  Césan» 

a  dit  un  poëte  ;  mais  ce  n'est  pas  seulement  en  Frawf  Ç 
race  de  Henri  IV  éuit  destinée  à  occuper  un  tr<>ne  :  ^'**  ^ 
régner  en  Espagne,  dans  les  Deux-Sicilcs,  à  Panne,  a 


elle*' 
m0 


en  Etrnrie. 


BOUBDONS  DE  FbAIICE. 


Depuis  Henri  IV  jusqu'à  l'infortuné  Louis  XVI  .  pérM^ 
la  monarchie  absolue,  les  Bourbons  n'ont  compté  que  ao<' 
(Henri  iV.  Louis  Xlil,  Louis  XIV,  Louis  XV,  Louis  XVI- 
lesquels  ils  ont  eu  deux  grands  princes  et  un  martyr,  j  Cf  ^ 
n'éuit  pas  stérile,  a  dit  un  grand  écrivain.  »  —  Sur  r*Wn»«  « 


(411) 


gbalqDÎaTaitugloatisonpère.tamère,  saUnle...  a  survie 
oom  da  petit  Louis  XVII ,  aulre  martyr.  —  Enfin  la  période 
coiuUtQtionnelle  donne  deux  rois ,  Louis  XVUI  et  Ciiarles  X  ; 
clk  se  Lermiiw  par  Louis- An  toi  ne  (  Louis  XtX),  qui  a  abdiqué, 
et  par  Ueuri-Dieudonoc,  duc  de  Bardeaux ,  que  les  parlisana 
fidèles  du  drait  de  la  lésilimitê  ont  procUnié  som  le  nom  de 
Henri  V. 

HSMtt  IV  (1404-1610].  11  se  trouva,  par  sa  iiaisfauee  et  par 
lesvirissitndesdesa  iicemière  Jeunesse,  a  la  léle  de  la  léfarme 
H  [les  idées  uouTelles  en  France  ;  mais  la  rélorme  élail  en  mi- 
DorUé  contre  l'ancieii  cnlK  et  les  vieilles  idées.  Les  Français  ca- 
itHitii^ues  rejetaient  un  rn  protestant,  malgré  son  litre  l)éréUi- 
lairea  la  couronne  demeurée  vacante  par  la  mort  du  dernier 
■les  Valois.  Henri  IV  abjura  ;  saosdoute  il  vit  la  vèrilé  dn  c6té  où 
ilMj^il  lacouronoeicequiestconslanl,  c'est  que  par  sonabju- 
nlion  il  fit  le bonbeur  de  UFrance.et  réussit  àcalinerles  raclions. 
Um  fois  réuni  au  clcrgéetauxgraades  masses  populaires,  il  n'eut 
qg'à  racheter  pièce  a  pièce  son  royaume  des  nminstles  grands 
qui  se  le  partageaient.  Ceux-là  pouvaient  bien  avoir  des  opi- 
nions, ils  avaient  surtout  des  intéréls.  Cédant  i  des  nécessités,  à 
lies  convenances  créées  par  le  temps ,  le  vainqueur  d'ivry  ne 
manta  pùnt  sur  le  trAne  Iwllé  et  éperonné,  comme  on  pourrait 
se  le  figurer;  il  capitula  avec  ses  ennemis,  et  ses  amis  n'eurent 
souveitfpourloule  récompense  que  l'honneur  d'avoir  partagé 
»  mauvaise  fortune.  De  la  celle  plainte ,  dont  nous  avons  en- 
tends l'équivalent  sous  U  restauration  :  Lt  Béamait  eu  in- 
grat ,  gaieon ,  oubliant  beaucoup  »t  tenant  peu.  De  là,  tant  de 
calvinistes  réituils  à  mourir  de  liaim  ;  de  là  le  supplice  du 
maréehal  de  Biron,  supplice  que  lUcbelicu,  /«grand  fflat'lr* 
dEf^ha/iiuditl),  désapprouvait  comme  inutile.  Mais  la  bravoure 
de  Henri  IV,  son  esprit,  ses  saillies  acutsi  justes  que  brillantes , 
son  éloquence  toujours  vive,  originale,  soit  qu'il  parlât,  soit  qu'il 
écriTtt,  ses  talents  comme  administrateur,  enfin  sa  baute  et  gé' 
DéreusepoliliqtM,  ont  dû,  aux  yeux  de  la  postérité  comme  de  ses 
ronleinporains,  effacer,  compenser  les  réclamations  plus  ou 
moins  justes  d'an  parti.  Il  n'e«t  pas  jusqu'à  ses  amours  qui 
n'aÎMilcoalribaéà  rendre  son  noni  populake.il  mérita  vraiment 
le  titre  auq ne)  il  aspirait,  celui  de  Jik^rafruprld?  r«((aurate«r 
de  refait 3).  Il  ■»■!  tous  ses  soins  à  policer,à  Taire  fleurir  te 
Toyaame;6t  succéder  au  brîgiindage  l'ordre  dans  les  finances, 
paya  peu  i  peu  les  dettes  de  la  couronne ,  acbeta  pour  pins  de 
?H>,000,000  de  donHÏfies  sam  Tooler  In  peuples,  car  il  dm)inu3 
de  4,000,000  les  tailles.  On  répète  eneore  aujourd'hui  c«  mol 
lie  son  e«mr,  qu'il  voulait  que  tous  les  paysans  de  son  royaume 
eussent  la  poule  au  pot  tout  le*  ditnanehet.  I^  jusiire  fut  réfor- 
ipée,  les  deux  religions  vécurent  en  paix  (édit  de  Nantes,  1598); 
Philippe  II  néchit  enfin  (traité  de  Vervins)  ;  les  deux mamellet 
de  ta  France,  le  labourage  et  te  pâturage,  furent  encouragées, 
le  commerce  et  les  arts  protégés  ;  Paris  agrandi,  restauré,  em- 
belli. Enfin,  quand  dou  Pèdre  de  Toléfle  fut  envoyé  parPhi- 
Uppe  111  en  ambassade  auprès  de  Henri,  il  ne  reconnut  plus 
nette  ville  qu'il  avait  vue  autrefois  si  malbeureose  et  si  langui 
£anle  :  «  C'est  qu'alors  le  père  de  la  famille  n'y  était  pas,  dit 
rui ,  et  aujourd'hui  qu'il  a  soin  de  ses  enfants,  ilsprospèrent. 
—La  France  était  devenue  l'arbitre  de  l'Europe  ;  Henri  IV  allait 
abaisser  la  maison  d'Autriche  et  prévenir  la  crise  imminente  de 
la  guerre  de  Trente  ans;  il  médilait  en  silence  un  vaste  projet 
ikmt  le  but  était  de  changer  tout  le  système  politique  de  l'Eu- 
rope, n  prétendait  fonder  une  paix  perpétuelle  ,  et  substituer 
an  état  légal  à  l'état  de  nature  qui  existait  et  qui  existe  encore 
EDtre  les  membres  de  la  grantle  famille  européenne,  dont  il  au- 
rait formé  une  sorte  de  république  fédéralive  :  tout  était  prêt 
ponr  l'exécution  de  ce  grand  projet  :  le  poignard  de  Bavaillac 
put  »enl  en  arrêter  l'accomplissement  (16)0).  —  Un  trait  capi- 
;al  manquerait  à  cet  aperçu  du  règne  du  chef  des  Bourbons  ,  si 
nous  ne  rappelions  qu'en  vertu  de  son  avènement  k  la  cdU" 
ronne,  Henri  IV  réunit  an  domaine  de  France  le  Béarn,  la 
favane  française  et  tous  les  fiefs  qu'il  possédait  ailleurs.^ 

HMiri  IT,  né  au  chMMU  de  Pau  en  Kram,  le  13  décembre  1SSS,  lue 
1  Paru  le  14  mai  1610,  dam  la  ci miuanle-sfplinne  année  it  son  igt, 
liait  élê  mirïé  deux  foii,  1°  avec  MAvaDiniTa  ni  Fkafcc,  Blke  de 
Henri  II ,  princcste  auui  rélrlirc  par  ses  dpliardpnirnts  qup  par  sim  es- 
prit i  V  Henri,  l'ayaul  répudiée,  épouia  Uiair.  »  Hédicts  ,  fiUi'  de 
PraD^oû  de  Médicu,  gr«qd-duc  de  TotCane,  et  de  Jeanne  d'Autriche. 


t>  oilurels  de  n 


nit: 


ic  d'Ortésns,  mort  i  l'ige  de  quatre  u 


IX  ooliblea  de  Bouen. 


3.  GAstDB,  jLtN-BirTiBTi  dc  France,  due  d'< 
i-itKt),  qui  n'eut  point  de  poslérilê  mauiiline,  j 
fameuse  .Iiicl>eue  Je  MontpensiiT  (f .). 

Eluautb  de  France,  cjiouse  de  Philippe 
CuRisTirude  Fraocr,  épouse  dt  Viclor-Ai 
Hekkietti-Mahie  de  Fraore  ,  épouse  de 
Grandr-firiria|De. 
Henri  tV  eut  e&cort 

1°  Da  G^aaiaLLa  n'Eiraiii,  ducbease  de  Bei 
CisAX,  duc  de  TaxDOM  (K), 
ALUiHDRa,  grand  prieur  de  France,  eônéral 
mort  priionuier  an  chllcaii  de  Vincennes,  le  3] 

CÀTBiaina-BaiiiiiiTTa ,  épouse  de  Charlei 
beuF. 

ir  De  Cvraiana^BniBiim  de  Balue,  duc. 

Haami ,  éifque  de  Heti ,  abbé  de  Taui-C 
Sainl-Germain  des  Ptéi,  etc.,  qui  c'étanl  démù 
fui  fait  due  de  TerucuU ,  gtiir  de  France ,  cbei 
et  gouverneur  du  Languedoc.  Il  mourut  en  leSS 

CuiBiiLti-ARGÉLiqDa,  épouse  de  Bernard* 

3°  De  CATHiaiii  de  Beuil,  comtesse  Ue  Mor^  ' 
AsTOini,  comte  de  AIoreL,  aé  en  1607,  lu 
ans,  au  combat  de  Cistelnaudari. 

4*  De  CamùiTTa  LIesessaris,  comletse  de  R 
J(Ai>Ha-Bjii-TisTa,  abbetsp  de  Fonlevrault, 
Hi.aii-llEvaiBiTi,  abbpsSe  deCbelles,  moi 

tocis  XIII  (l«10.t643).  «La  monareli 
le  Irûoe  avec  le  premier  Bourbon  ;  il  ne  rei 
ser  quelques  obstacles  que  balaya  Richi 
premières  années  du  règne  de  I.ouis  5 

Erogrésde  la  monarchie.  Le  royaume,  ei 
abile  ministre  (Sully) ,  se  trouva  replouf 
fureur  des  factions  et  dans  l'horreur  des 
la  régenre  de  Marie  de  Médieis,  nom  touji 
tout  crédit,  loule  considération  en  dehors 
d'abaissement  se  prolongea  jusqu'au  mon 
Richelieu  saisit  le  pouvoir  (1654).  Ce  mi 
heureusement  n'est  deviné  par  personne 
ment  protégé  par  Concini  clLuynes.  Sa  souplesse  fit  sa  forltine 
et  ta  gloire  de  ce  règne  ,  sous  lequel  a  apparaît  comme  la  mo- 
narchie absolue  personnifiée  venait  mettre  à  mort  la  vieille  mo- 
narchie aristocratit|ue(3).fi  II  abaisse  à  la  fois  les  grands,  les 
huguenots  et  la  maison  d'Autriche.  Toutes  les  antiques  libertés 
meurent  à  la  fois  pour  faire  place  à  l'ordre  monarchique  :  la  li- 
berté politique  dans  les  états  généraux  de  la  nation  convoques 
en  1614 ,  et  congédiés  pour  ne  reparaître  qu'en  1189 ,  a&n  de 
tout  renverser;  la  liberté  religieuse  par  la prisede la  Rochelle; 
enfln ,  jusqu'à  ta  liberté  littéraire  par  la  création  de  l'académie 
française.  —  Richelieu  mourut  détesté  et  admiré  quelquesmoii 
avant  le  faible  souverain  sous  le  nom  diitjuel  il  avait  dominé  la 
France  et  l'Europe.  —  Mais  ne  serait-d  donc  dans  l'histoire 
aucun  éloge  pour  Louis  XIII?  Il  se  trouve  placé  entre  les  deux 
plus  grands  rois  qui  aient  régné  sur  notre  pairie;  circonstance 
peu  favorable  pour  un  prince  d'un  génie  médiocre.  Cependant 
n'aurait-il  en  que  le  mérite  d'avoir  assez  aimé  la  France  ponr  se 
sacrifier  lui-même  a  sa  gloire  et  à  son  t)onheur,  en  laissant  gou- 
verner à  sa  place  un  ministre  qu'il  n'aimait  pas,  que  cela  seul 
devrait  lui  attirer  le  respect  de  ta  postérité.  Mais  ce  monarque 
avait  toute  la  bravoure  de  son  père;  il  était  pieux,  sobre,  chaste 
jusqu'au  rigorisme;  ennemi  du  faste,  plein  de  probité,  ami  de 
la  justice.  —Un  historien  judicieux  ,  le  président  Hénaull, 
porte  de  lui  ce  jugement  :  h  Les  vues  de  ce  prince  étaient  drw- 

les,  ton  esprit  sage  et  éclairé  ;  il  n'imaginait  point,  mais  il  jn- 
geail  bien ,  et  son  ministre  ne  le  gouvernait  qu'en  le  persua- 
dant... Père  et  fils  de  deux  ^ands  rois,  la  Providence  l'avait 

fait  naître  dans  le  pioment  qui  lui  était  propre;  plus  lAI  il  eûl  été 

trop  faible,  plus  tard,  trop  circonspect. d  —  Sous  ce  règne,  Se- 
dan,  foyer  de  tontes  les  intrigues  du  duc  de  Bouillon, et  le  Rou»- 

sillon  furent  acquis  à  la  France. 

Louis  XIII.  surnommé  le  Jiiiie,  loi  de  France  et  de  Mavarre,  né  à 
Fonlainebleaii  le  47  septembre  1601,  mon  le  ?4  mai  16*4,  avait  épousé 
Anne  d'Aulnrlie,  Glle  «Inée  de  Philippe  I II,  roi  d'Espagne,  eldeU.ir- 
guerile  d'Aulricbe.  D  en  eut  : 

(1)  Chàleaufariand. 
(3)  Cblteaubriand. 


d'Orlèint  ( F.  OiLi*i>i  [duct  i'])  ,  qui 
ndellE.  de  Bourbon,  liqu>-lle  réfnc  de- 
i),  à  l'eicliDiau  de  II  brandie  ainée. 

).  Encore  une  minorité  qui  siispead 
e  absolue  ;  rIk  la  monarchie  parle- 
lonarchiedesclats,  alleignit  leTaEle 
lasesguenrs.onse  ballilenson  bon- 
terre  ritliciile  de  ta  Fronde  pas&elerè~ 
ipularitè  de  quelques  princes  brouil- 
e  trouve  plus  debout  qu'un  grand  roi 
I  peuple.  Cc[iendant,  aussi  glnrieun  au 
[«Jans,  le  ministère  du  i-anlinal  Ma- 
.  deux  (raiiés  de  Wesiptialie  (  1648  ) 
li  garantissent  à  la  France  ses  barriè- 
I  du  Roussillun;  et  de  plus  G ra véti- 
lle ei  Montmédi.  Le  jeune  roi  de 
c  500,000  écus  de  dot  qui  ne  furent 
disputa  piHnt  ;  il  prévit  ce  que  vau- 
i    la    couronne    d'Espagne, 
re  à  la  mort  du  premier  ministre 
iTOns-nous?  demandaient  les  courli 
le  roi.  a  Ce  mot  fut  une  ri'^volution 
croe  (3  |,  le  plus  complet  triomphi 
lilaccura  du  peuple  en  un  hommi 
îchelieu  avait  brisé  les  grands  el  les 
it  ruine  le  parlement  en  le  faisant 
1  sur  la  France  qu'un  peuple  et  un 
s  second  ;  il  ne  pouvait  vivre  encore 
)uis  XIV  dit  :  L'Etat  e'ttl  moi ,  il 
enQure,  ni  vanterie,  mais  la  sim- 
!  jeune  Louis  était  tout  à  fait  propre 
—Dans  leslrente  premières  années, 
iraUKconseils.concilianl  les  affaires 
onsallant,  mais  jugeant  lui-même, 
nouraient  ;  lui,  toujours  le  même,  il 
i  cérémonies,  les  félcs  de  la  royauté, 
qu'il  avait  pris  pour  emblème.  »  — 
Le  caractère  spécial  dij  gouvernement  de  Louis  XIV  est  d'avoir 
làtt  niarelier  la  France  en   tète  de  la   civilisation,  et  im- 
posé à  l'Europe  l'iollueiice  morale  de  son  règne.  Il  ne  faut  pas 
voir  la  source  de  cette  inDuence  seulement  dans  l'éclat  descon- 
tpieies,  dans  la  gloire  littéraire  ;  elle  nall  de  l'heureuse  révolu- 
lioo  qu'il  accnmplitdans  la  guerre,  la  diplomatie,  l'administra- 
lioo.   Dédaignant  la  gloire  des  expéditions  lointaines  qui  ne 
pouvaient  rapporter  que  la  gloire,  son  esprit  positif  ne  chercha 
dans  les  guerres  que  1  înlcrét  politique  du  pays.  Tuules  tendirent 
à  consiilider  le  territoire,  à  le  pousser  jnsqu  k  ses  frontières  na- 
tarelks  :  il  n'alla  pas  chercher  loin  ses  combats;  mais  le  fruit 
de  SCS  victoires  nous  est  resté,  et  notre  indépendance  vit  encore 
à  l'abri  du  cercle  de  remparts  que  sa  politique  à  la  fois  conqué- 
rante et  conservatrice  a  tracé  autour  de  nous.  Sa  diplomatie 
conduite  avec  des  principes  fixes  el  dans  un  but  constant ,  visé 
1  l'abaissement  des  puissances  réelles,  pour  donner  partout  la 
prépondérance â  la  France.  Il  organisa  l'administration  de  ma- 
nière à  faire  arriver  l'action  du  pouvoir  central  dans  toutes  les 
liarliesdu  royaume,et  à  faire  remonter  vers  lui  toutes  les  ressour- 
ces soit  en  hommes ,  soit  en  arpent.  Cet  admirable  svstème  de 
centralisation  dont  on  a  tant  abusé  depuis  manquaii'ajurs  aux 
antres  gouvernements  de  l'Europe.  En  Angleterre,  en  Allema- 
gne, en  Italie,  en  Espagne,  partout  on  reconnaît  qu'on  a  suivi 
les  idées  de  Louis  XlV  pour  la  justice,  ses  règlements  pour  la 
manne  et  le  commerce,  ses  ordonnances  pour  l'armée,  ses  ins- 
titutions pour  la  police  des  chemins  el  des  villes ,  tout  jusqu'à 
no»  mrpurs  et  à  nos  habits  fut  servilement  copié ,  et  les  étran- 
gers, qui  cherchaient  à  rabaisser  notre  gloire,  devaient  tout  ce 
qu'ils  étaient  à  notre  génie.  —  Constamment  heureux  pendant 
quarante  années  de  son  règne,  la  prospérité  le  trouva  toujours 
aussi  calme  et  vigilant  que  plus  tard  il  devait  se  montrer  lerme 
d  inébranlable  aux  coups  de  l'adversité.  A  quelle  époque  de  ses 
prosp'rilés  fut-il  plus  grand  que  lorsque,  réduit  i  demander  la 
paix,  il  repoussa  les  conditions  humiliantes  de  l'Europe, en  di- 
sant ;  n  Puisqu'on  veut  que  je  fasse  la  guerre,  j'aime  mieux  la 
faire  à  mes  ennemis  qu'à  mes  enfants.  »  Par  sa  noble  résisUnce 
Uiuis  XlV  révéla  à  la  France  le  secret  de  sa  force;  il  prouva 
qu'elle  pouvait  se  rire  des  coalitions  de  l'Europe  jalouse. 


(»l-2  } 

On  lui  a  reproché  la  rétocation  de  l'édit  de  Nantes,  d' 


chi  ses  courtisans  de  con  fiscal  ions  odieuses,  d'avoir  tioléhi 
villes  et  franchises  des  provinces  et  des  cités.  Saris  rhTi 
à  justitiercesactcs,nousobserverons  qu'ils  ne  choquaient^ 
lesidées  de  l'époqne.  Les  esprits  les  plu  s  frondeurs,  commels 
Simon,  ne  songeaient  guère  à  rMiamer.  La  persécuikn 
protestants  était  dans  la  pensée  des  plus  grands  honimn 
temps.  L'emploi  de  la  violence  en  matière  de  foi  ne  rrpii; 
alors  à  personne.  Il  n'en  a  pas  été  de  même  de  la  prétentimi, 
eu  Louis  XIV  d'im])oser  à  la  France  ses  bâtards  l^iiini" 
Au  surplus,  à  la  suite  de  cette  série  d'efforts  et  de  Irïintfn 
lions  sociales,  durant  lesquels  la  monarchie  capêliennf  i 
sept  siècles  à  croître  et  à  se  développer,  le  orspotisni 
Louis  XIV  fut  un  feit  progressif ,  naturel ,  venu  à  pnini  i 
son  temps,  dans  son  lieu,  et  ce  fui  une  chance  heureuse  |t  j 
France,  d'avoir  produit  dans  ce  moment  même  un  roirxi 
de  remplir  avec  éclat  cette  période  obligée  d'assenissm 
Le  TOI  eti  mort ,  dit  l'empereur  Haximiïien  en  apprrnjij 
raori  de  Louis  XIV  :  ce  seul  mot  exprime  la  [ilace  qui!  lA 
en  Europe.  —  Sousccr^ne,  la  monarchie  avait  acquis  la  M 
dre,  la  Franche-Comté,  l'Alsace,  et  en  1T1I2,  le  Irsiirc' 
trccht  assura  l'Espasne  à  Philippe  V,  pelit-lils  de  Loon  V 
Enfin  les  colonies  françaises  commencèrent  à  pmvirr  a 
haute  importance. 

Lotiii  7L1T,  surnommé  U  Granit,  roi  de  Franr»  il  4c  Niorn-,  n 
te  5  sepTenibrc  1G3S,  mort  le  1"  septembre  17 1 S,  ipm  n  nerili 
soi.<iBnlc-doiiir  mis,  épousi  Marle-TliérèiP  d'Autricbr.  U?  lin  t 
Philippe  tV.  roi  d'Eipigne,  el  d'E]i»iibelh  de  Fraore  ;  il  nm , 

LoDii,  dauphin,  qui  suit, 

Pnri.[FPi  de  Ftsiice,  duc  d'Anjou,  morl  igé  de  Iroii  ub, 

EnEn,  du  Ris  et  deux  filles,  enhnts  morls  au  bercru. 

tl  eiil  de  deux  maitreues  onie  enfanli  naturels,  savoir: 

De  LaniSB-PiiJkircoiM  de  U  Bawne  le  Blanc  ,  dudiaM:  dr  k  ' 
lière, 

t.  LoDU  de  Bourbon,  mari  Igé  de  Iroii  ans, 

S.  Louis  de  Bourboo  ,  comte  de  Vermandois  ,  grand  aan 
France,  légitimé  en  16S9,  mort  devant  Courirai,  i  l'igedenKi- 

3.  Mmix-Amie  de  Bourbon  ,  légilimée  en  1667  ,  épouM^c  L 
Armaud,  prince  de  Conti. 

D'Athjniiis  de  Hochecliouart,  ducbeuede  Haatei|Mn, 

4.  Loui)  de  Bourbon,  duc  du  Haioe  (f.  Maini  [duc  tlo]), 

5.  Loms-Ciuii  Je  Bourbon  ,  comie  de  Velio,  mort  en  IGS. 

S.  Louii-ALKXiiiDai  de  Bourbon,  comte  de  Toiilotisc  (_f.  1*: 


I.  LODI 


ieJcI 


;l  léf  iliiuïu  en  1673,  épouso 
-ince  de  Coudé, 

8.  Loiiis£-M.>.Mt  dp  Bnurbon  ,  nue 
orle  en  1681 ,  i  t'^e  de  sept  ani, 

9.  FitHCoisE-MiniE  deBouHmn,  D 


e  Madentoiaftit  d 
mmêe  MademoitfUe  '. 


677,  léE'HiniéeenlSSI,  épouse  de  Philippe,  duc  J'Uitj 
geni  du  royaume, 

10  et  11.  Deux  autres  fils  ,  morts  au  berceau. 

IV.  Loris  DE  Frakce  ,  samomioé  le  grand  da^jAi' 
unique  de  Louis  XIV,  né  le  I"  novembre  1661 ,  mort  tf' 
llll,danssacinmiantièmeannée(r.  I^DIS,  daiipliin\i< 
de  Marie-Anne-Qirislioe-Vîctoire  de  Bavière  : 


Louis,  duc  de  Bourgogne,  qui  i 
Paii.irrt  de  France,  duc  d'Anj 


Anjou,  roi  d'Eipagne, 
dp  France,  duc  de  Berri,  d'Alençon  el  d'Angouléi   i 
chevalier  des  ordres  du  roi  et  de  la 'raison  d'or,  né  le  31   mû!' 
mort  le  4  mai  17 14,  à  vingl-hull  ans. 
Et  (rois  sulre*  eofants,  morts  au  berceau. 

V.  Louis  de  France  ,  duc  de  Bourgogne .  itais  d»; 
(F.  BouRGOfiNB  [I^uis  de  France,  duc  de]  ).  né  le  6  «oui  > 
mort  le  ta  février  1713,  dans  sa  trentième  anuèe,  atail  r; 
Marie- Adélaïde  de  Savoie,  dont  il  eut  : 


S.  Lovu  X.T,  qui  suit. 

VI.  Louis  XV  (1TI5-I774].  La  France  semblait  avilir 
vec  Louis  XIV,  le  cortège  des  grands  hommes  qui  > 
forme  son  siècle  avait  disparu.  Dons  l'administra  lion  c 


(^4) 


BOVUOX. 


grandes  mesare»»  el,  comme  oo  l'a  dil  avec  raison ,  le  spiritoei 
abbé  Terray  et  fe  facétieux  chancelier  Maupeou,  alliés  du  due 
d'Aiguillon  ei  de  coadame  Dobarr^,  n'étaient  pas  assez  bonne- 
les  ^ens  puor  avuir  le  droit  de  Giire  le  bien.  —  Au  milieu  <Ies 
sucres  de  ce  miotstère  conspoé  par  tous  les  partis,  Ixtuis  XV 
descendit  ao  tombeau,  laissant  le  Irène  à  Louis  XVI,  son  petit- 
fils.—  SoQs  ce  règne,  oalre  la  Lorraioe  ,  la  Corse  fut  réunie  à  la 


roi  de  France  et  de  Navarre , 

1715,  BMii  le  10  mat  1774. 

191c  unique  de  Stanislas 

protestaient  contre  les 

le  34  juin  1768.  Louis  XV 


fAnj— ,  BMvt  à  deux  ans  et  demi , 
de  Fiaace,  née  en  1727  ,  épouse  de  Philippe 
4e  Fne,  Borte  CD  1 7£9, 
-Hxsurm  de  France,  née  en  1727,  morte  en  1732, 

«.  de  France  (  madame  Adélaïde)  ,  née  le  23 
Feu]  iTrieste,  en  1800. 
-Lovi*a-MAa»-TBBaàsK  de  France  {madame  Vio 
W  11  &ai  1733,  morte  le  8  juin  1799. 

_    cLirrijic-ELxsAaKTH-JnsTiiiK  de  France  (  madame 
\  ^te  le  27  juillet  1734,  morte  dans  les  premières  années  du  règne 
XTl, 

<m  de  France,  née  le  15  juillet  1737,  morte  rdigieuse 
•,1c  23  décembre  1787.  ;: 


VII.  Locis  DE  Fbancg  ,  dauphin ,  né  à  Versailles  en  1729, 
mort  à  Fontainebleau  le  20  décembre  1765.  Il  avait  épousé 
Marie-Thérèse,  inranle d*£spape,  morte  le22 juillet  1746,  çui 
ne  loi  donna  qu'une  fille,  decedée  au  berceau;  ensuite  Marie- 
Joséphe  de  Saxe,  fille  de  Frédéric-Auguste  III,'  morte  à  55 
ans,  le  13  mars  1767,  n'ayant  survécu  que  quinze  mois  à  son 
époux.  Le  même  tombeau  les  renferme  dans  la  cathédrale  de 
Sens.  De  ce  mariage  sont  isstis  : 

1.  Lovia-Joaara-XATtaa  de  France,  dnc  de  Bourgog;ne  (f^),  mort 
CQ 1761,  dans  sa  dixiène  année, 

2.  Locia-ADGtnri  de  France  (Louis  XVI},  qui  suit, 

3.  Louxs-Staxislas-Xatiir  de  France,  comte  de  Provence  (  Louis 
XVni),  qui  suit, 

4.  CBAJu.ts-PBiLiFpa  de  France ,  comte  d'Artois  (Charles  X  ) ,  qui 
mil, 

5.  MARXK-ADÎLAioK-CLOTii.DK-XATiiRm  de  France  ,  Madame  , 
■ée  le  23  septembre  1759*  mariée  au  mois  d'août  1775,  au  prince  de 
Piémont ,  depuis  roi  de  Sardaîgne  eu  1796  sous  le  nom  de  Vicroa- 
Emmaiivil  IV,  morte  en  1802. 

6.  EiasAaaTB-PaiLirrK-BlARiE-H^LiiiE  de  France  (madltime  Elisa- 
beth ) ,  née  le  8  mai  1764.  Celte  princesse  vertueuse  ne  trouva  pas 
gréoe  devant  les  révolutionnaires  ;  elle  périt  sur  féchafaud  le  9  mai 
1194. 

Louis  XVI  (1774-1795).  Quand  bien  même  la  révolution 
n*eût  pas  été  inévitable,  imminente,  après  toutes  les  fautes  du 
règiie  précédent,  elle  le  serait  devenue  avec  im  prince  tel  qtie 
Louis  XVI.  Infortuné  martyr!  il  fut  toujours.avecles  meilleures 
intentions  du  monde,  atissi  mal  inspire  qu*il  était  mal  entouré; 
et  son  indécision ,  son  incurable  faiblesse  étaient  faites  pour 
compromettre  la  royauté,  alors  qu'il  n'eût  pas  été  condamne  au 
malheur  d'être  roi  dans  un  moment  où,  selon  l'expression  d'un 
historien,  à  propos  de  Charles  I""  :  cr  Les  fautes  étaient  irrépa- 
rables, situation  qui  ne  saurait  convenir  à  la  faiblesse  humaine.» 
Ce  prince  arrivant  au  pouvoir  trouvait  les  parlements  abolis  :  le 
comte  de  Maurepas,  son  vieux  ministre,  qui  cherchait  la  popu- 
larité, créa  de  nouveaux  embarras  à  la  monarchie  en  rétablis- 
sant ces  cours  souveraines.  Turgot ,  homme  d^Etat,  honnête 
homme,  mais  peu  habile,  supprima  les  corvées,  améliora 
le  sort  des  protestants;  ce  ministre  voulait,  en  un  mot, 
toutes  les  réformes  opérées  plus  tard  à  l'aide  d'une  sanglante 
révolution  ;  elles  étaient  dès  lors  praticables  en  dépit  de  la 
cour,  de  la  noblesse  et  des  parlements  ;  il  ne  fallait  que  le 
levier  de  la  puissance  royale.  On  l'a  dit  avec  raison,  le  cardinal 
de  Richelieu  avait  plus  lait  que  Turgot  n'avait  à  exécuter;  mais 
Louis  XIII  n  avait  point  déserté  son  rôle.  Il  n'en  fut  pas  de 
même  de  Lotiis  XM,  qui  malgré  ses  convictions  sacrifia  son  mi- 
nistre aux  clameurs  des  pririlcgiés.  Le  secours  que  ce  monarque 
prêta  à  la  révolution  d*Amérique  contribua  sans  doute  à  illustrer 
itotre  marine,  mais  encore  plus  â  développer  en  France  les  prin- 
cipes contraires  â  l'esprit  monarchique.  Brusque  et  même  disgra- 
oeox  dans  ses  allures,  le  bon  Louis  XVI  n'avait  pas  pour  lui  les 
courtisans  dont  la  cohue  se  pressait  autour  d'une  reine  gracieuse 
H  légèrei  et  qui  pourtant  prenait  trop  dinfluence  sur  les  affaires 


de  TEtaL  Mécontentée  par  des  ordonnances  maladroitcBnt 
dates,  l'armée  n'était  point  au  roi.  Un  second  Law,  le  biiif 
Xecker,  appelé  à  la  direction  des  finances,  sut  peiMlanl  i 
années  pourvoir  aux  dépenses  en  empruntant;  mais  ce  im 
devenant  insuffisant,  l'empiric^ue  finit  par  revenir  aux  nm 
proposés  par  Turgot,  l'économie,  l'égalité  d'ia]p6t.  Sua  oui 
rendu  est  un  aveu  triomphant  de  son  impuissance.  Le  roi,  ij 
vainement  essayé  de  ministres  patriotes,  crut  la  reine  ei  Um 
il  essaya  d'un  ministère  courtisan.  Ce  fut  Calonne  oui  ry^ 

Saiemenl  en  quelques  mois  le  crédit  qu'avait  créé  Necker.  AI 
arriva  ce  qui  arrive  dans  une  maison  mal  réglée;  ViukM 
vint  annoncer  qu'il  n'y  a\ait  plus  ni  argent  ni  crédit;  et  toi 
travail  de  Calonne  en  présence  des  nolal>les  se  ttorna  i  i 
avouer  que  les  emprimts  s'étaient  élevés  en  pen  d'anumi 
milliard  six  cent  quarante-six  millions,  et  qu'il  existait  du 
revenu  un  déficit  annuel  de  cent  quarante  millions.  Ltn^ 
blés,  qui  appartenaient  aux  classes  privilé^ées,  prodigaaiPiii 
lieu  d'argent,  des  avis  et  des  accusations.  Brienoe,  éJeré  un 
à  la  place  de  Calonne,  eut  recours  aux  impôts  ;  le  partrn 
au  lieu  d'enregistrer  les  édits,  demande  les  états  de  la  rfcrcj 
de  la  dépense,  a  Ce  ne  sont  pas  des  états  de  recette  qu'il  ■ 
faut,  s'écria  le  conseiller  clerc  Sabatier,  ceiontlisétûUf^ 
vaux.  »  Ce  quolibet  fit  fortune,  il  porta  la  lumièredaoftk^dn 
de  chacun  :  celui  qui  l'avait  prononcé  fut  envoyé  ro  frm 
mais  les  états  généraux  n'en  furent  pas  moins  oooHiqws...  | 
se  place  la  seconde  assemblée  des  notables  destiace  i  irgier  I 
mode  de  convocation  ;  puis,  en  dépit  de  la  niaiorîlr dr^iMnmi 
la  double  représenlalion  du  lien  ttai^  véri table aMiotioodtk 
part  de  Louis  XVI.  Alors  se  forme  l'assemiAk  comùIumAc 
cette  assemblée  qui  ne  sut  ni  d'où  elle  venait,  ii et  ^4 
voulait,  ni  où  elle  allait;  qui  désirait  lek)îeD,qui  ncut  âe» 
sance  que  pour  détruire;  qui  ne  put  rien  édifier  i  U  plaoa 
ne  put  se  soutenir  elle-même,  mais  qui  toutefois,  sricrd 
nobles  principes  qu'elle  proclama,  a  trouvé  grâce  onar  i 
postérité.  Quant  à  Louis  XVI,  quant  à  la  moo^*dûe,  ik  M 
engloutis  dans  la  tempête;  et  pour  trouver  un  tableau cu»»^ 
au  milieu  de  si  épouvantables  catastrophes,  il  faut  cooifiM 
la  sainte  captivité  de  ce  roi  faible  mais  juste*  et  a  olail 
pieuse  contenance  en  présence  de  l'échalaud.  LesBoarbu»* 
toujours  su  bien  mourir. 

Louu  XYI ,  né  à  Yfrsailles  le  23  août  1754  ,  daMphiadeFi* 
la  mort  d«  son  père ,  le  20  décembre  1768 ,  épotna  le  17  ay  T 
Tarchiduchesse  Marie- AntuiDetle-Josèphe-JeaiiDe,  fUledeFrV'C» 
empereur  'd'Allemagne ,  grand-duc  de  Toscane,  et  de  Marie- T> 
d'Autriche ,  reine  de  Hongrie  et  de  Bohème  ,  déca|Miée  le  (»-^ 
bre  1794.  —  Louis  XYI  Tavait  précédée  sur  réchftiaad  ]t  it' 
vier  1793.  De  leur  mariage  sont  nés  : 

1.  BiARix-TBiiisB-CBAHLOTTs  dc  FrAM» ,  née  k  19  «^ 
bre  1778  ,  mariée  le  10  juin  1799  à  son  cousin  to^ 
toine  d'Artois,  duc  d'Angouléme;  appelée  à  sa  imi<aaiKr  10 
Royale  ;  depub  son  mariage  ,  madame  la  ducbease  d*AiigoaAè»* 
dame  sous  Louis  XVIII ,  madame  la  dauphioe  à  l'airrnMrl  h^ 
les  X,  et  redevniue  Madame,  duchesse  d  Angoidéne,  depuis  F.' 
tien  de  son  époux  en  faveur  de  Henri  Dieudonoé ,  doc  de  M 
(Henri  Y).  Cette  prince&se  ,  aussi  respectable  par  ses  vertus  q«0 
santé  par  ses  malneurs,  après  avoir  été  pendant  quatre  anikt»  ** 
au  Temple,  où  elle  vit  périr  successivement  son  père,  sa  wûkrt,  <•' 
et  son  n-ère ,  a  passé  les  trois  quarts  de  sa  vie  en  exil  i  elle  est  i^** 
ment  à  Goritz. 

2.  Louis-JosEPR-FaAKçois-XAVixR  y  dauphin  dé  Francv.' 
Versailles  le  22  octobre  1781,  mort  à  Meudon  le  4  juin  1789.  î' 
de  ce  fatal  événement,  Bailly,  présiflent  du  tiers  élat^  se  préscnoi 
lais  de  Tersailles  à  la  tétc  d'une  députai ioa,  et  eaigea  c|u*oo  arrH 
roi.  Ce  malheureux  prince,  ne  pouvant  soup^nnar  use  si  cmelW  j 
Tenance ,  cmt  que  Bailly  ignorait  la  mort  du  dauphin.  M»».  I 
on  lui  eut  dit  que  ce  magistrat  la  savait  et  que  néanBoâns  il  ^^ 
avec  force ,  le  monarque  s'écria  :  «  U  n'y  a  donc  pas  ée  poc* 
cette  chambre  du  tiers.» 

3.  Locis-Ca^aus,  duc  de  Normandie  (Louis  XVII)»  ne  le  T 
1787 ,  prit  le  litre  de  Dauphin  à  la  mort  de  son  frère  alni  (f  .  ^ 
qui  suit). 

Louis  XVII  (21  janvier  1795-S  juin  1795).  IVmr  hii.  k 
ée  roi  qui  ne  meurt  point  en  France  dans  la  race  Gqv* 
ne  fut  que  le  prétexte  et  la  cause  des  plus  odieux  traitera*) 
aient  jamais  torturé  une  innocente  créature  humaine.  O 
heuretix  enCant,  Kvré  à  la  discrétion  brutale  du  oordosinr 
mon,  fon  gçmverne^ir,  subit,  pendant  près  de  trois  ans,  o» 
nie  cent  foisplus  cruelle  que  celle  de  tant  de  victimes  ojch 
nées  à  Téchafaud.  On  le  laissa  vivre  on  plmM  expirer  lettir 
au  milieu  des  ffénes,  des  pri\ation8  et  des  avanies  qui,  rc* 
sant  les  forces  de  son  corps  à  peine  formé,  éteignaient  «nj 
tés  morales.  Ce  fut  le  8  juin  1795  qu*il  succomba  i  des  sl* 


L 


BOURBON. 


(215) 


BOVBBOK. 


ces  sans  exemple.  Il  avait  dix  ans  deux  mois  et  qaelqaes  jours.  U 
fot  enlerré  dans  la  fosse  commune  du  cimetière  Sle-Marguerite; 
cl  ce  fut  vainement  que  le  roi,  son  oncle,  fit  rechercher  ses  res- 
tes en  1815.  On  a  prétendu  que  le  poison  avait  abrégé  ses  jours; 
c'est  un  mystère  d  iniquité  qui  ne  sera  jamais  éclaira.  Plusieurs 
inpostears  et  quelques  maniaques  se  sont  donnés  pour  Louis 
XVII;  la  police  correctionnelle  et  Bicétre  en  ont  fait  justice; 
nais  ce  qu'il  y  a  de  plus  déplorable,  c'est  que  ces  individus,  de 
nnssance  commune  et  de  manières  ignobles ,  ont  trouvé  des 

dlUKS. 

Louis  XVIII  (1785-1824).  Ce  prince,  qui  sousJe règne  de  son 
Wre  Loms  XVI  porta  le  litre  de  Monsieur,  comte  de  Provence, 
M  fil  remarquer  de  bonne  heure  par  la  sagesse  de  son  jugement 
cl k  finesse  de  son  esprit,  non  sans  un  certain  mélange  de  caus- 
tiôlc.  Livré  i  de  sérieuses  études,  il  se  tint  à  l'écart  de  la  cour 
ftivole  et  dissipée  de  la  reine  Marie-Antoinette,  et  conrormé- 
BWil  aux  traditions  de  la  vieille  monarchie  qui  avait  toujours 
angné  ce  rôle  au  premier  prince  du  sang,  il  se  posa  comme 
cto  de  l'opposition  ;  mais  opposition  toute  modérée,  quoique 
populaire,  et  qui^  surtout  à  côté  de  l'opposition  hostile  du  parti 
uOrkans,  n'avait  rien  qui  ne  fût  utile  au  roi  comme  à  la  na- 
tion. Si  MoHêieur  se  montra  xélé  promoteur  des  réformes  pro- 
Toqoëes  par  l'opinion ,  si  à  l'assemblée  des  noUbles  il  parut  Ta- 
fonble  au  tiers,  c'est  qu'il  ne  pouvait  prévoir  les  fautes  et  la 
uibiesse  de  la  couronne.  Il  voulait  qu'on  ftl  de  justes  conces- 
mms,  il  demandait  des  changements  nécessités  par  le  mouve- 
neol  d€S  mœurs  et  des  idées,  mais  il  ne  crut  jamais  que  la 
souveraineté  dût  passer  aux  mains  du  peuple.  Doué  d'un  carac- 
iére  aussi  ferme  que  mesuré,  jamais  il  ne  prostitua  sa  dignité 
pour  acquérir  de  la  popularité;  celle  au  reste  qu'il  avait  méritée 
par  une  conduite  si  sage  lui  fut  ravie  dès  les  premiers  excès  que 
commit  la  révolution.  Le  21  juin  1793,  il  partit  de  Paris,  et  plus 
ieureux  que  sou  frère,  il  parvint  à  franchir  la  frontière.  Alors 
commença  pour  lui  un  exil  de  25  années,  pendant  lesquelles  il 
eotretiot  toujours  des  relations  avec  la  France  et  ne  négligea 
aucune  occasion  de  se  montrer  royalement.  Aussi,  Ta-t-on  dit 
avec  raison,  les  vingt  ans  qu'il  passa  à  errerde  rivage  en  rivage 
ftirenl  une  lon^e  et  puissante  protestation.  Enfin,  le  6  avril 
iS14 ,  iMUs-Slanùias-Xavier  fut  reconnu  comme  roi  de 
Franoe  par  le  sénat  conservateur.  U  revint  la  charte  à  la  main  ; 
inais  en  même  temps  il  protestait  contre  tous  les  faits  révolu- 
tionnaires, en  ce  qui  touchait  aux  droits  de  la  couronne ,  par 
•on  utre  de  Louis  XVIII  et  par  la  date  de  la  53«  année  de  son 
règne.  C'était  proclamer  de  nouveau,  à  la  face  de  la  France,  la 
«Niveraineté  de  son  infortuné  neveu,  Louis  XVII.  L'histoire 
^y  déplorable  de  la  première  restauration,  dont  le  roi  lui- 
Œtoc  proclama  les  fautes,  ce  qui  en  était  peut-être  une  nou- 
we;  le  siècle  des  cent  jours,  qui  fut  l'œuvre,  non  delà  nation, 
2»  de  l'armée;  enfin,  la  seconde  restauration  et  la  suite  du 
ngoede  Louis  XVIII,  trouveront  leur  place  ail  leurs.  Contentons- 
oousde  direqn*en  présence  des  Français  mécontents  et  des  élran- 
f"  ^rgwcdlis^  il  conserva  la  dignité  dont  il  avait  lait  preuve 
«MtTexir.  On  sait  avec  quelle  énergie  il  défendit  les  monuments 
«  Paris  contre  la  fureur  des  soldats  prussiens.  Ce  qu'on  ignore 
tommunément,  c'est  la  hauteur  généreuse  avec  laqudle  il  repous- 
Ji  les  prétentions  de  l'Autriche  qui  revendiquait  l'Alsace  et  la 
Imaine.  Quelques  objections  que  les  différents  partis  aient  éle- 
*^.*?°^'*®  la  charte,  il  serait  aifficile  de  trouver  un  système  de 
gnaliation  mieux  combiné,  ni  chez  aucun  peuple  des  institu- 
as plus  libérales  et  plus  précises.  Dans  cette  savante  combi- 
™jon  des  anciens  et  des  nouveaux  éléments  de  gouvernement, 
■os  les  intérêts  étaient  également  ménagés.  Enfin,  l'art.  14, 
^on  aurait  tort  déjuger  par  le  malheureux  essai  qu'en  fitChar- 
n  X,  déférait  au  roi  toute  l'autorité  nécessaire  da^ns  les  cir- 
2">slances  critiques.  Un  tort  dont  il  serait  difficile  d'absoudre 
■«ttis  XVIII,  c'est  le  système  d'hésitation  ou  plutôt  de  bas- 
Aie  qui  déconsidérait  son  gouvernement,  et  devait  léguer  tant 
fembamis  à  son  successeur.  En  cela  il  paratt  d'autant  plus  à 
■ttmer  ,  qn'oii  ne  saurait  lui  refuser  cette  fermeté  de  caractère 
pi  faurail  mis  à  même  de  suivre  avec  succès  une  voie  plus  nette 
Il  plus  franche.  Avouons  toutefois  que  les  empiétements  et 
défxiarches  imprudentes  du  parti  royaliste  compliquèrent 
difficultés  de  ce  règne,  marque  d'ailleurs  par  la  permanence 
oofispirations  libérales  ou  irànapartistes ,  et  par  Torganisa- 
^  si  secrète  et  si  forte  des  restes  du  carbonarisme.  La  guerre 
rCspagpe  honora  sous  ce  rè^ne  les  armes  françaises;  mais, 
^nneradit  un  écrivain  spirituel  (l)^  l'opposition  que  réu- 
nira celte  expédition,  les  railleries  indécentes  qui  accoro- 
"Sik^rent  les  succès  rapides  du  duc  d'Angouléme ,  ne  parent 

^1)  M.  de  BaVitc,  Dictionnaire  de  la  Conversation. 


manquer  d'arriver  aux  oreilles  du  monarque  et  de  lui  prouver 
que  la  propagande  révolutionnaire  l'emportait  sur  le  vieil  es-^ 
prit  national. 

Loais  XVIII,  surnommé  le  D/51're  (Loui.s-Stamslas-Xa\ier),  né  le 
1$  novembre  175$,  Utré  comte  de  Provence  à  sa  naisiaDce,  puis  Mon- 
sieur à  Tavénement  de  Louis  XVI  ;  marié  le  14  mai  1771  à  Marie  Jo- 
séphine de  Savoie,  fille  de  Victor-Amêdée  III ,  roi  de  Sardaigne,  morte 
le  15  novembre  1810,  et  dont  il  n*eut  pQint  d*enfaut$.  Il  mourut  à  Paris 
le  25  octobre  1824. 

Chables  X  (1824-1830).  Tandis  que  Louis  XVIII  s'en  allait 
pompeusement  se  faire  inhumer  à  Saint-Denis^  dénoùment 
tant  désiré  par  lui  d'un  règne  si  traversé,  si  laborieux,  des  ac- 
clamations unanimes  accueillaient  l'avènement  de  Charles  X. 
Que  dire  de  ce  prince,  si  bon,  si  attachant  comme  homme  privé, 
mais  si  médiocre  comme  roi,  même  constitutionnel?  Après  de 
si  heureux  commencements ,  après  les  pompes  de  son  sacre» 
après  un  voyage  dans  lequel  il  se  vit  accueillir  avec  enthousias- 
me, non-seulement  par  les  populations,  mais  par  les  chefs  de 
l'opposition  boutiquière  et  commerciale  (1),  après  la  conquête 
d'Alger  et  l'établissement  de  relations  diplomatiques  si  nok>le- 
ment  françaises  avec  TAngleterre  étonnée ,  Charles  X  gâta  tout 
en  se  donnant  pour  ministres  les  hommes  les  plus  impopulaires, 
et  qui  pis  est,  les  moins  habiles  :  c'était  imprudemment  agacerie 
tigre  populaire,  qui,  toujours  plus  à  la  révolution  qu'à  la  monar- 
chie, rugissait  déjà  derrière  les  évolutions  plus  ou  moins  har- 
dies de  Popposition  parlementaire.  Armé  de  l'article  14,  le  roi 
fit  les  ordonnances  ;  elles  eussent  été  victorieuses  si  Charles  X  les 
eût  signées  avec  le  pommeau  de  son  épée.  Mais  personne  n'é- 
tait prêt  pour  l'exécution  ;  pas  plus  les  ministres  qui  jouaient  leur 
tête  que  le  roi  qui  mettait  à  renjeu  sa  couronne; car  l'homme 
qui  rr était  pas  à  Quiberon  exposa-t-il  jamais  sa  vie?  Or  ce  fut 
pendant  qu'à  St-Cloud,  dans  tout  l'appareil  et  le  calme  de  l'éti- 
quette, Charles  X  suivait  les  vicissitudes  d'une  interminable 
partie  de  whist,  que  le  peuple  des  trois  jours  se  leva,  combattit 
les  troupes  royales,  eut  l'habileté  de  les  vaincre  et  la  générosité 
de  céder  la  victoire  à  ceux  qui  n'avaient  pas  combattu.  Dans  l'é- 
meute une  couronne  était  tombée  an  miheu  des  barricades;  elle 
fut  dévolue  à  la  branche  cadette  des  Bourbons,  en  la  personne  du 
ducd'Oriéans.  Roi  des  Français  depuis  onze  ans,  Louis-Philippe 
a  ainsi  recueilli ,  au  milieu  ae  bien  des  amertumes  ,  le  fruit  de 
plus  d'un  siècle  d'opposition  de  la  part  de  ses  auteurs.  Alors 
lurent  réalisées  les  craintes  prophétiques  de  Louis  XIV,  qui 
mourut  avec  je  ne  sais  quel  pressentiment  des  malheurs  de  sa 
race.  On  l'a  dit  avec  raison  :  Charles  X  à  Saint-Cloud  ,  même  à 
Rambouillet,  aurait  pu  se  défendre  encore,  réunir  ses  partisans* 
effrayer  ses  ennemis  publics  ,  imposera  îiKS  adversaires  secrets. 
Il  pouvait  vaincre  ;  il  ne  sut  pas  combattre  ;  et  de  nos  jours, 
quand  on  veut  vivre  en  roi,  il  faut  savoir  numrir  en  roi.  L'ar- 
mée, se  voyant  sans  direction,  l'abandonna  (2).  Alors  apparut 
cette  vertu  que  les  Bourbons  trouvent  toujours  dans  le  malheur. 
Le  roi  alidicrue ,  le  dauphin  abdique ,  le  duc  de  Bordeaux  prend 
le  litre  de  Henri  V.  Charles  X  pour  dernier  acte  de  royauté 
a  nommé  Louis-Philippe  lieutenant  général  du  royaunne.  Mais 
toutes  ces  protestations  du  droit  tombent  devant  l'omnipotence 
du  fait  ;  et  une  nouvelle  ère  d'exil  s'ouvrit  pour  Charles  X. 
Il  revit  ce  palais  d'Holy-Rood  qui  déjà  avait  accueilli  sa  pre- 
mière émigration.  Plus  tard,  il  s'établit  à  Prague  au  milieu  de 
sa  cour  exilée  :  ce  fut  là  qu'il  termina  paisiblement  ses  jours. 

Cbaalbs  X  (  Charles-Philippe  )  de  France  ,  comte  d*Artois  ,  né  It- 
23  septembre  1757  ;  marié  le  16  novembre  1773,  avec  Mane-Thé~ 
rèse  de  Savoie,  fille  de  Yictor-Ajiiédce  III,roi  de  Saidaigne,  et  soeur  d^ 
madame  la  comtesse  de  Provence ,  morte  le  2  juin  1805.  De  ce  ma- 
riage sont  nés  : 

1.  Lonis-AKTonca  de  France ,  duc  d'Angc{)ilême ,  oé  à  Yersallles  le 
6  août  1775,  marié  le  10  juin  1799  à  sa  cousine  Marie-Thérèse-Char> 
loUe  de  France  (/lu^iame  Royale)^  fille  de  Louis  XVI, 

2.  CHARLEs-FaRDin AifD  ,  duc  de  Berri ,  né  à  Versailles  le  26  jan- 
vier 1778,  marié  le  17  juin  1816,  à  Marie-CaroUne-Ferdinande-Louist* 
de  Naples,  princesse  des  Deux-Siciles  ;  assassiné  le  13  février  1820.  De 
son  mariage  sont  nés  : 

1.  MARiK-LotnsB-TBéRist  d'Artois,  Mademoiselle ,  née  à  Paris  It* 
21  septembre  1819, 

2.  HaMRi-CiikaLBS-FtRDiiiAiiD-MAait-DiKfrDoirHl  d* Artois,  duc  ôr 
Bordeaux  ,  né  le  29  septembre  1820 ,  ports  le  nom  de  Henri  V  depuis 
Tabdication  de  son  aïeul  et  de  son  onde.  ^ 


1 


1)  Entre  autres  Casimir  Périer  aux  mines  d'Aozîn. 
|2)  M.  Pages  (de  l'Arriége). 


BOUaBOZl.  (  316 

Il  €11  résulte  que  la  brandie  alnêc,  résidant  aujourd*bui  à 
Goritz  ou  dans  les  environs,  se  compose  de  cinq  personnes,  le 
duc  et  la  duchesse  d' A ngouléme,  Madame,  duchesse  de  Berri, 
Mademoiselle  et  le  duc  de  Bordeaux  (Henri  V^. 

Seconde  brakcbe  française  de  la  maison  de  Bourbon. 
Branche  d'Orléans ,  issue  de  Louis  XI IL 

I.  Philippe  de  France  (Monsieur) ,  duc  d'Orléans,  second 
filsdeLouisXlil,  né  le  21  septembre  1640,  mort  le  9  juin  1701. 

II.  Philippe  d'Orléans ,  petit-tils  de  France,  duc  d'Or- 
léans ,  régent  de  France  pendant  la  minorité  de  Louis  XV,  né 
le  2  août  1674,  mort  le  2  décembre  1723. 

III.  Lotis  V,  duc  d'Orléans,  né  en  1703,  mort  en  1752,  âgé 
de  quarante-huit  ans.  Il  fut  surnommé  ie  Dévot 

IV.  Louis-Philippe  ,  duc  d'Orléans,  né  le  12  mars  1725, 
mort  en  1785  :  prince  très-bon  ,  très-populaire,  et  si  aimé  des 
Parisiens  qu'on  l'appelait  le  rot  de  Paris. 

V.  Lol'is-Philippe-Joseph  d'Orléans,  né  àSainl-Cloud 
le  15  avril  1747,  décapité  le  6  novembre  1793. 

VIL  Loi'IS-Philippe,  né  le  6oclobre  1773,  duc  de  Chartres 
du  vivant  de  son  père ,  devint  duc  d'Orléans  à  sa  mort.  Pro- 
clamé roi  des  Français  le  7  août  1830,  sous  le  nom  de  Louis- 
Philippe  F'. 

De  son  mariage  avec  Marie-Auêlie,  sœur  de  François,  roi 
des  Deux-Sicilcs,  sont  nés  : 

1.  FKaDiRAnu-PuiLirrc-Louii-CHAELES-UKKRi-KosoLiii  d*Or- 
léans  ,  duc  dcClinrtres  sous  la  reslaiiration,  duc  d'Orléans  el  prince  royal 
depuis  1830.  Il  est  ué  h  P.ilermc  le  3  septembre  1810;  aiarié  le  30 
mai  1837,  à  Hélène-Louise-Elisabeth ,  priucesse  de  Mecklembourg 
Schwérin , 

De  ce  mariage  sont  nés  : 

1»  Louis-PuiLirpc-Ar.BiaT  d'Orléans  ,  comte  de  Paris,  né  à 
Paris  le  24  août  1838, 

2**  RoDeRT-pHiLtrra-Louis-EuGiME-FERDiNAND  d^Orléans, 
duc  de  Cliartres,  ué  à  Paris  le  9  novembre  1840. 

S.  LouisE-MARiE-TKÉaisE-CnART^TTK-l5ABEi.LRd*Orléans,  Mad  • 
moiseUe^  uêe  à  Palermc  le  3  a\ril  1812  ;  mariée  à  Léopold  de  Saxe- 
Cobourg ,  roi  des  Belges, 

3.  Maiiii-Christini-  Caroliiie- Aoé laide ~Françoisb-L£opol-> 
oins  d*Oi-léans,  Mademoiselle  de  f^alois,  née  à  Pa terme  le  12  avril 
1813,  mariée  à  un  prince  de  Wurtemberg,  décédée  en  1839; 

•4.  Lovift^HARLES-PoiLiprR-RApHAKL  d^Orléans,  duc  de  Nemours  , 
né  à  Paris  le  25  octobre  1814,  marié  le  27  avril  1840,  à  Yicloire-Au- 
toinetle-Auguste,  princesse  de  S»xe-Golba, 

5.   MARiK-CLÉuENTixE-CAnoLiifE-LioroLDiifB-CLOTiLDE     d'Or- 
léans {Mademoiselle  de  Beaujolais)^  née  à  Neuilly  le  3  juin  1817, 
/  6.  FRAMçois-FERoiXAKD-PuiLirrs-Louis-MARiR  d'Orléans,  prince 
de  Joinville*  né  à  TVeuilly  le  14  août  1818, 

7.  CHARLe-î-FEROiNAKD-Louis-pHiLiprE-EiiMAHUEi.  d'OHéans  , 
duc  de  Penlliièvi-e.  né  à  Paris  le  l*' janvier  1820,  décédé  en  bas  âge  ; 

8.  Ilk.ifRi-EtGÈi«E-PHii.ippK-Louis  d'Orléaus ,  duc  d' Au  maie  ,  né 
à  Paris  le  16  janvier  1822,  légataire  universel  des  biens  de  la  branche 
de  Coudé , 

9.  Ahtoine-Marie-Piulippe-I/>ucs  d'Orléans ,  duc  de  Montpen- 
sier,  oé  a  Neuilly  le  31  juillet  1824. 

La  famille  d'Orléans  se  compose  encore  de  : 

EncéifiK-AuKukiDE-Louisi 'd'Orléans  ,  titrée  sous  la  restauration 
Mademoiselle  (tOrUans,  et  depuis  1 830  Madame  Adélaïde f  sœur 
du  roi  des  Français,  née  a  Paris  le  23  août  1777. 

Branche  des  Bourbons  d'Espagne. 

I.  Pbilippede France, ducd*Anjou,petit-filsdeLouisXIV, 
roi  d'Espagne  et  des  Indes  en  1700,  sous  ie  nom  de  Philippe  V, 
abdiqua  la  couronne  en  1724  en  faveur  de  son  ûls  atné,  Louis  ['"', 

3 ai  mourut  la  même  année.  Rappelé  au  trône  par  les  vœux 
e  ses  sujets,  Philippe  V  régna  encore  dix-huit  ans,  et  mourut 
le  0  juillet  1746. 

De  Marie- Louise-Gabrielle  de  Savoie ,  sa  première  femme,  il 
avait  eu,  outre  Louis  I*%  trois  autres  Gis  dont  les  deux  premiers, 
Philippe  et  Philippe-Pierre-Gabriel,  moururent  en  bas  âge. 
Le•trolsi^me,qui  suit,  succéda  à  son  père  : 

IL  Ferdina!«d  VI,  mort  sans  postérité,  le  10  août  1759, 
âgé  de  quarante-six  ans,  après  treize  ans  de  règne. 

Philippe  V,  de  son  second  mariage  avec  Elisabeth  Farnèse , 
avait  eu  : 

III.  Charles  III ,  d*abord  nâ  des  Deux-Siciles ,  puis  roi 
d'Espagne  et  des  Indes,  né  le  20  janvier  1716,  qui  succéda  à  son 
frère  consanguin  le  10  avril  1759,  Mort  le  14  décembre  1788. 

I>e  son  mariage  a>ec  Marie- Amélie  de  Saxe .  il  a  eu  : 

IV.  Cdarles  IV,  né  le  11  novembre  1748,  roi  en  1788,  a 
abdiqué  en  iHtm,  mort  le  20  janvier  1819. 


)  BOVEBOTTB. 

V.  Ferdinand  VII ,  né  le  5  octobre  1784,  fut  un  iq 
proclamé  roi  à  la  place  de  son  père,  en  1808;  puis,  retenu  « 
en  France  jusqu*en  1814  qu*il  remonta  sur  le  trùne ,  il  uh 
en  1835 ,  n'ayant  pas  de  descendant  mâle;  mais  il  arjui 
la  loi  salique ,  et  à  sa  mort  le  trône  passa  à  sa  Hlle  alntt.| 

Isarelle  II  (Marie-Louise),  née  le  10  octobre  183o. 
céda  à  son  père  le  29  septembre  1833  sous  la  régence  de  ^ 
Christine  des  Deux-Siciles,  sa  mère.  Elle  occupe  eanA 
trône  sous  la  régence  d*Espartero,  duc  de  la  Victoire,  )à 
Christine  ayant  été  expulsée.  Un  parti  reconnaît  pour  daI 
time  don  Carlos,  frère  de  Ferdinand  VIL 

Si  les  Bourbons  d*Espdg[ne  ne  furent  pas  de  grand»  { 
en  ce  sens  qn*ils  n'ont  été  ni  conquérants  ni  Qomita:\ 
ils  s'attachèrent  à  faire  prospérer  la  Péninsule  par  uof 
administration.  Philippe  V  ne  convoqua  jamais  les  ii 
à  rexeniptc  de  son  aïeul ,  il  gouverna  d'une  manièn  | 
solue;  mais  l'inquisition  adoucie,  l'agriculture,  le  J 
merce ,  l'industrie  encouragés ,  déposent  assez  des  iou^ 
paternelles  et  prévoyantes  de  ce  monarque  ,  ainsi  qod 
rois  Ferdinand  VI  et  de  Charles  III  ménie,  ses  sncces6ru 

Branche  des  rois  des  Deux-Siciles, 

I.  Charles,  infant  d'Espagne ,  né  le  20  janvier  17it. 
des  Deux-Siciles  en  1734 ,  en  succédant  à  son  frère  ff 
nand  VI  sur  le  trône  d'Espagne  en  1759,  céda  cdeidpyi) 
à  son  troisième  Qls, 

II.  FERDiNAND,IV''du  nom,etdepuis  appeléFfnA'iuiM//* 
né  à  Naples  le  12  janvier  1751 ,  roi  de  Naples  kôodotmt'S^ 
mort  le  4  janvier  1825.  Il  est  le  père  de  LoinM-lfine-\sm\i 
femme  de  Philippe  I*""  et  reine  des  Français.  F«^i»qA\Ni| 
pour  successeur  son  Gis, 

III.  François  P%  né  le  19  août  1777,  paorl  le  S  nu^c' 
1830.  Il  est  le  père  de  Madame,  duchesse  de  Berri,  et  (k  V-i 
Christine,  reine  régente  d'Espagne.  Il  a  eu  pour  fikei/l 
successeur  son  (ils, 

III.  Ferdinand  II  (Charles),  né  en  1810,  actuellement  nrj 

Branche  des  dues  de  Parme, 

I.  Philippe  ,  infant  d'Espagne,  duc  de  Parme,  àf  l 
sance  et  de  Guastalla ,  tils  du  roi  d'Espagne  Phili^x 
et  d'Elisabeth  Farnèse,  né  le  15  mars  1720,  mort  le  l»iJ 
1765,  devint  duc  de  Parme  depuis  1749.  Il  eut  pour  sucrw 

IL  Ferdinand-Marie-Philippe-Loois  ,  infant  df 
gne,  né  le  20  janvier  1751,  mort  en  1802.  Il  eutpoor*;: 

III.  Louis  PS  né  le  5  juillet  1773,  déclaré  roi  del-< 
le  4  août  1801  en  vertu  du  traité  de  Lunéville.  Avec  sonrj 
.  Marie-Louise,  infante  d'Espagne,  il  vint  alors  à  Paris. r 
très-bien  accueilli  par  la  cour  consulaire.  Louis  ne}- 
longtcmps  de  sa  nouvelle  couronne  ;  il  mourut  à  YVr'' 
29  mai  1803,  laissant  un  fils, 

Charles- Louis  II,  né  le  22  décembre  1709,  qui  •* 
céda  sous  la  régence  de  sa  mère;  mais  il  fut  bientôt  df' 
et  resta  sans  souveraineté  jusqu'à  ce  que  les  êvéneirr- 
1815  lui  assurassent  en  dédommagement  le  duché  de  L  i 
et  en  expectative  le  duché  de  Parme  après  la  mort  de  laa 
chesse  Marie-Louise,  veuve  de  l'empereur  Napoléoo. 

Ch.  dv  Kozoii 

BOlTRBONS  Uechnol.),  C'est  ainsi  qu'on  appelle  dam  i 
lines  de  Lorraine  de  grosses  pièces  de  bois  de  sapin  iî-*  I 
pieds  de  longueur  sur  six  pouces  d'équarissage.  U  y  rr^ 
sur  la  longueur  de  la  poêle,  espacées  de  six  en  six  p^j 
appuyées  sur  deux  autres  pièces  de  bois  de  chêne  bf»l 
plus  grosses,  posées  sur  les  deux  faces  de  la  longtieurdc  j 
Les  deux  dernières  se  nomment  machines.  Les  hourl** 
vent  à  soutenir  les  poêles  par  le  moyen  des  happes  et  ilrj 

BOVRBOR  [mythol.) ,  épithète  d'Odin,  fils  de  Bor. 

BOUBBOS  {comm.),  s.  m.  pi.  anciennes  pièces  de  r-l 
qui  avaient  cours  à  Tunis.  ' 

BOURBOTTE  {hist,  nal.) ,  s.  f.  sorte  de  poisson,  qij 
nomme  aussi  barbotte. 

BOURBOTTE  (PiERRE) ,  né  à  Vaull,  près  d'Avallon 
le  5  juin  1763, d'un  concierge  du  château  de  Brunoy,  \c 
de  Monsieur  (depuis  Ix)uis  XVIII).  C'est  à  ce  prince  «;. 
son  éducation  et  un  petit  emploi   à  Saint-Domitui: 
le  dépouilla  la  révolution.  De  retour  à  Vault  en  \y 
manifestait  une  profonde  horreur  des  troubles  révolufi»* 
lorsque,  poussé  par  l'ambition ,  il  devint  un  démagoçt 
Envoyé,  en  1792,  par  son  département  à  la  con\cnt' 
tionale,  il  fut   un  des  orateurs  qui  s'opposèrent  3 
poursuites  contre  les  massacres  des  prisons.  Bieott': 
Dourbotte  demanda  la  mise  en  jugement  de  la  rei»- 
Antoinette,  et  il  vota,  sans  appel  ni  sursis,  la  r 


L 


BOURCHBNU.  (  ^^7  ) 

Louis  \\l,  osant  déclarer  avec  autant  de  cruauté  que  de  stn- 
pidilé  qae  a  ce  monartiae  n*était  plus  membre  de  TEtat,  qu'il 
uHait  I  en  retrancher  et  le  faire  mourir^  dès  le  lendemain,  pour 
I exemple,  sans  chercher  de  preuves  !  »  Il  invoqua  aussi  Tinter- 
diction  du  Journal  des  Débats,  de  la  Feuille  vtUaqeoise  et  du 
Moniteur,  et  rédigés ,  disait-il ,  par  des  écrivains  faméliques , 
des  folliculaires  à  gages,  et  tendant  à  obscurcir  Fhorizon  poli- 
tique. D  Envoyé  dans  la  Vendée,  il  prit  une  part  active  aux 
expéditions  militaires,  paya  bravement  de  sa  personne  sur  les 
champs  de  bataille,  et  exécuta  avec  rigueur  les  décrets  atroces 
de  la  convention  contre  cette  malheureuse  contrée,  n*y  laissant, 
comme  il  ledit  lui-même,  que  des  cadavres  et  des  ruines. 
Accoséd'avoir  fait  périr  plusieurs  patriotes  parmi  les  monceaux 
de  ses  victimes ,  Bourbotte  fut  aéfendu  a  la  convention  par 
finAme  Carrier  ;  mais  il  resta  en  discrédit  pendant  quelque 
lemiis.  Après  le  9  thermidor,  Bourbotte  fut  chargé  d'une  courte 
mission  k  Tannée  du  Rhin  et  de  la  Moselle ,  et,  de  retour  dans 
rassemblée  conventionnelle,  il  y  reprit  la  parole  pour  défendre 
à  son  tour ,  mais  sans  succès ,  son  ami  Carrier.  Il  prit  part 
à  Tinsurrection  du  1"  prairial ,  demanda  Tarrestation  des  vic- 
times éduppées  des  prisons  après  cette  journée,  et  il  fut  arrêté 
Id-mèiBe ,  sur  la  proposition  de  Tallien  ,  et  transporté  d'abord 
an  château  du  Taureau,  dans  le  Finistère.  Ramené  à  Paris, 
trois  semaines  après,  il  fut  condamné  à  mort,  le  4  messidor 
an  m  (13  juin  1795],  avec  Romme,  Duroy,  Duquesnoj , 
Soubrany  et  Goujon.  Tons  les  six  se  poignardèrent  à  Taide 
d'un  couteau  qujls  se  passaient  Tun  à  l'autre.  Soubrany, 
Duroy  et  Bourbotte  seuls  respiraient  encore  lorsqu'on  vint  les 
chercher  pour  les  conduire  à  Téchafaud.  Bourbotte  y  périt  le 
dernier. 

BOURBOiJiL(fn^(f0e.),  s.  m.  nom  qu'on  donne,  dans  les  Indes, 
aux  ampoules  que  font  les  piqûres  des  maringouins ,  espèce 
de  cousins. 


BOITRCIKB. 

hmeni  et  de  la  chambre  des  comptes  de  Grenoble  sur  la  prin- 
e^uté  d'Orange,  Grenoble ,  1715,  in-fol.  —  Histoire  ahrégi$ 
de  la  donation  du  Dauphiné,  avec  la  chronologie  des  princes 
qui  ont  porté  le  nom  de  dauphins,  Genève,  1769,  in-12. 
—  Lettres  et  dissertations  sur  divers  points  de  V antiquité^ 
imprimées  dans  les  Mémoires  de  Trévoux,  —  Nobiliaire  du 
Dauphiné ,  non  publié. 

BOURCHiER  (Jean),  lord  Berkers,  petit-fils  et  héritier 
d'un  lord  du  même  nom.  Lors  du  mariage  du  duc  d'York, 
second  fils  d'Edouard  IV,  il  fut  créé  chevalierdu  Bain.  Henri  VII 
lui  avait  accordé  sa  faveur  pour  une  insurrection  que  le  noble 
lord  avait  su  comprimer  dans  les  comtés  de  Comouailles  et  de 
Devon  ;  mais  on  ne  dit  pas  si  ce  prince  lui  accorda  aucune  dis* 
tinction.  Henri  VIII  lui  conféra  la  dignité  de  ciiancelier  à  vie. 
Bourchier  avait  servi  sous  ses  ordres  au  siège  de  Thérouane, 
en  qualité  de  capitaine  des  pionniers.  Sa  belle  conduite  dans 
cette  afiaire  lui  valut  cette  marque  de  haute  distinction.  Lorsque 
la  princesse  Marie,  sœur  du  roi ,  vint  en  France  pour  célémr 
son  mariage  avec  Louis  XII ,  lord  Bemérs  fut  chargé  de  Ty 
accompagner.  Il  mourut  à  Calais  en  1533 ,  âgé  de  soixante- 
trois  ans.  Chacun  sait  combien  Tinconstant  Henri  VIII  reti- 
rait facilement  ses  faveurs.  Cependant  Bourcliier  n'encourut 
jamais  la  moindre  disgrâce  pendant  les  dix-huit  années 
^u'il  le  servit.  Cet  exemple  de  faveur  fut  peut-être  unique 
à  la  cour  de  ce  prince.  Bourchier  a  laissé  quelques,  tra- 
ducUorfs  du  français,  de  Tespagnol  et  de  Titalien  en  an- 
glais, entre  autres  celle  de  la  Chronique  de  Froissartqui  fat 
imprimée  en  1525,  et  de  plusieurs  romans  de  chevalerie. 
On  a  aussi  de  lui  un  livre  concernant  les  devoirs  [Dulies)  des 
habitants  de  Calais,  et  une  comédie  qui  a  pour  titre  :  Ite  in 
vineam,  Wood  dit  que  cette  pièce  se  jouait  habituellement  dans 
cette  ville  au  sortir  des  vêpres. 
ROURCHIER  (Thomas)  ,  est  auteur  d'un  ouvrage  qui  a  pour 
BOIJRROULEZ  (oyrtc.),  S.  m.  raisin  blanc,  c'est  le  momain  j  ^^^-  Historia  ecclesias^  de  viartyrio  fratrum  ordinù 


dans  certains  endroits. 

ROURCER  UNE  VOILE  (marine)^  c'est  ne  la  pas  faire  servir 
en  entier  et  la  brousser  à  mi-mât,  ou  au  tiers  du  mât,  par  le 
moyen  des  cordes  nommées  carques  ou  cordes  destinées  à  cet 
effet,  afin  de  prendre  moins  de  vent  et  de  retarder  le  cours 
du  vaisseau.  On  se  sert  peu  de  ce  mot  sur  les  vaisseaux  de  la 
marine  royale,  et  à  la  place  on  dit  cargtur. 

BOI7RCET  imarine) ,  s.  m.  Mât  de  bourcet.  Quelques  navi- 
gafears,  et  surtout  ceux  de  la  Blanche ,  appellent  la  voile  de 
mtsèue  bourcet.  Mât  de  bourcet  signifie  mât  de  miséne. 

BOI7RCET  (Pierre-Joseph  de),  né  à  Usseaux,  dans  la 
vallée  de  Pragelas,  en  1700,  entra  dans  la  carrière  militaire  à 
iix-huit  ans ,  et  la  poursuivit  avec  gloire.  Il  servit  en  Italie  et 
m  Allemagne,  et  devint  lieutenant  général  des  armées  du 
YH.  Il  monrut  en  1780,  étant  commandeur  de  Tordre  de  Saint- 
[iOdis  et  commandant  en  second  du  Dauphiné.  On  a  de  lui  : 
*  les  deux  premiers  volumes  des  Mémoires  historiques  de  la 
merre  que  les  Français  ont  soutenue  en  Allemagne  depuis  1757 
us^uen  1762,  etc.,  3  vol.,  Paris,  1792  ;  2»  Mémoires  militaires 
mr-  les  frontières  de  la  France,  du  Piémont  et  de  la  Savoie, 
e^m'ê  remboudiure  du  Var  jusqu'au  lac  de  Genève,  Berlin, 
BOl,  in-8«.  Il  a  laissé  aussi  une  belle  carte  topographique  du 
tôt  Dauphiné,  1758,  en  neuf  grandes  feuilles.  C^t  par  ce 
emier  ouvrage  qu'il  est  principalement  connu. 

BoumcETTE  (F.  Mâche). 

BOumcHENU  (Jean-Pierre  Moret  de)  ,  marquis  de  Val- 
Minais,  né  à  Grenoble  le  23  juin  1651  d'un  conseiller  au 
irlement.  A  l'issue  de  ses  études ,  un  goût  décidé  pour  les 
vyages  et  les  sciences  l'entraîna  en  Italie ,  en  Hollande  et  en 
Mieterre.  Au  mois  de  juin  1672,  il  assista,  sur  un  vaisseau  de 

flotte  anglaise  combattant  les  Hollandais,  au  combat  naval  de 
il  baye ,  et  ce  spectacle  terrible  fit  sur  lui  une  telle  impression 
t*il  renonça  à  son  amour  des  pérégrinations,  et  revint  à  Paris 
ar  embrasser  la  magistrature.  En  1677,  Bourchenu  fut  reçu 
nseîller  au  parlement ,  puis  nommé  président  de  la  chambre 
B  coraptes  de  Grenoble  et  conseiller  d'Ëtat  honoraire  en  1696. 

coosacrait  tous  ses  loisirs  à  la  littérature,  et,  à  l'âge  de 
muante  ans,  étant  devenu  aveugle,  il  avait  un  secrétaire  auquel 
«fkrtait  ses  ouvrages.  L'académie  des  inscriptions  et  belles-- 
très  Tadmit  dans  son  sein  en  1728,  et  il  fut  enlevé,  en  1730, 
r  une  rétention  d'urine  à  l'âge  de  soixantendix-nenf  ans.  On 
de  lui  :  —  Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  du  Dauphiné 
ms  Us  dauphins  de  la  maison  de  la  Tour  du  Ptn,  Paris,  1711, 
-ïol, ,  réimprimé  à  Genève  en  1722  sous  ce  tilre  :  Histoire 
i  Dauphiné  et  des  princes  qui  ont  porté  le  nom  de  dauphHis, 
roi  in-lbl.  —  Mémoire  pour  établir  la  juridiction  du  par-- 

IT. 


5.  Francisci  in  Ânglia,  Belgio  et  Hibernia  a  1536  a^l582, 
Paris,  1582,  in-8«. 

BOURClER-MOlîTUREITX  (JeaN-LÊONARD  ,   RARON  DE)  , 

naquit  à  Vézelise,  d'une  ancienne  famille  originaire  du  Lan* 

f^uedoc,  en  1646.  Il  s'adonna  à  l'étude  du  droit  et  entra  dans 
a  magistrature.  Après  avoir  été  procureur  général  du  Luxem- 
bourg, il  devint  procureur  générale  des  Etats  du  duc  Léopold 
qui  Pavait  attiré  à  sa  cour.  Le  code  plein  de  sagesse  qu'il 
composa  pour  ce  prince  fut  adopté  en  partie  par  les  Busses. 
Il  fut  successivement  plénipotentiaire  et  ambassadeur  dans 
plusieurs  cours  de  l'Europe,  et  mourut  en  1726. 

BOURCIER-MONTUREUS  (JeaN-LoUIS  ,  COMTE  DE)  ,  fils  du 

précédent,  né  à  Luxembuurg  le  11  mai  1687,  succéda  à  son 
père  dans  sa  place  de  procureur  général ,  et  sut  comme  lui  mé- 
riter la  confiance  et  l'estime  de  son  souverain.  Le  duc  Léopold 
le  fit  ambassadeur  à  Bome ,  et  le  duc  François  le  chargea  de 
négocier  le  traité  de  Vienne.  Il  fut  de  ce  dernier  prince  le 
conseiller  le  plus  intime  et  le  plus  utile.  Il  mourut  en  1749, 
après  avoir  publié  la  vie  de  son  père  (1740,  in-12). 

ROURC1ER  était  cousin  germain  du  comte  de  Bourcier- 
Montureux.  Il  fut  premier  président  de  la  cour  souveraine  de 
Nancy.  Il  est  connu  par  un  mémoire  in-4°  Sur  la  masculinité 
du  duthé  de  Lorraine  ;  cet  écrit  fut  supprimé.  On  attribua  an 
même  auteur  le  livre  intitulé  :  De  la  nature  du  duché  de  Lor^ 
raine ,  de  son  origine  ,  principalement  de  sa  succession  mas- 
culine ,  etc.,  1  vol.  in-4*». 

ROURCiER  (Fratsçois-Antoine,  COMTE),  lieutenant  géné- 
ral, né  à  la  Petite-Pierre,  dans  le  département  du  Bas-Rhin, 
en  1760,  d'un  bri^dier  des  gardes  du  corps  de  Saint-Nicolas. 
Il  étudia  chez  les  jésuites  de  Nancy  ,*débuta  dans  l'armée  aux 
chasseurs  de  Picardie,  devint  aide  de  camp  du  duc  d'Aiguillon, 
passa  en  1792  à  l'état-major  du  général  de  Gustine,  et  se 
distingua  dans  les  guerres  d'Allemagne.  Nommé  tour  à  tour 

{général  de  division  en  1794  et  chef  d'état-major  général  de 
'armée  du  Rhin,  il  se  trouva  compromis  dans  le  procès  intenté 
contre  Gustine ,  fut  arrêté  par  ordre  du  comité  de  salut  public, 
suspendu  de  ses  fonctions ,  pub  réintégré  le  9  thermidor.  A 
la  tète  d'une  division  de  cavalerie,  Bourcier  servit  sous  les  ordres 
de  Moreau  ,  et  se  fit  remarquer  au  combat  d'Ingolstadt  et  à  la 
retraite  de  Bavière.  De  1798  à  1803  il  resU  inspecteur  général 
de  cavalerie.  Devenu  conseiller  d'Etat,  il  fit  partie  du  comité 
d'administration  du  département  de  la  guerre  ;  puis ,  pendant 
la  campagne  de  1805 ,  on  le  cita  avec  éloges  à  Elchingen  ,  à 
Ulm  et  à  AusterlitE.  Dans  la  campaçne  de  Prusse  ^  la  direc- 
tion de  la  remonte  générale  de  la  cavalerie  fut  confiée  à  Bour- 
cier. En  Russie,  ce  général  contribua  puissamment  à  sauver 
Napoléon  au  passage  fatal  de  la  Bérésina;  et  après  la  retraite  de 

28 


BOUBD^IIlIlIlE. 


(««) 


BOUM^ALOUS. 


WwoDU  ce  fut  loi  epcore  qui  répi^aoisa  U  cavalerie.  Rentré  en 
fiance  aprè«  i8i4  ,  I^u»  %.V)ll  le  créa  chevalier  de  SaioU 
Lhùs.  A)^nt  pris  sa  r^tr^ite  ei^  1816,  Bourcierfut  alors  envoyé 
â  la  cbambre  des  députés  mf  le  département  de  la  Meurtbe. 
n  y  reUmrna  en  1821 .  1823  et  t^23,  et  s'unit  toujours  aux  votes 
4b  centre.  En  outre,  il  avait  été  nomroé  grand  omcier  de  la  Lé- 
fioa  d*bonneur  en  180i ,  comte  en  1808,  conseiller  d'Etat  en 
aemoe  extraordinaire  en  1817,  et  conseiller  d'Etat  honoraire  en 
18tl.  Le  comte  Bourcicr  mourut  en  1828,  dans  sa  terre  de 
TiUe-au-Val ,  près  de  Pont-à-Mousson. 

•oumoAiGSE  (botan,),  s.  f.  variété  du  pastel  bâtard,  de  la 
teùlle  des  cruciformes. 

•orBOAiLLE  (Michel),  docteur  de  Sorbonne,  chanoine  théo- 
logal, aumônier  et  grand  vicaire  du  diocèse  de  la  Rochelle,  mort 
dans  cette  >ille  le  26  mars  1691.  il  est  auteur  de  :  Défenêe  de 
ii  foi  de  r  Eglise  touckani  f  eucharistie,  1676  et  1677,  in-12. 

—  Défense  de  ia  docirine  de  t  Eglise  touehani  le  euUe  des 
mténis,  1677,  in-12.  —  Eœpk'cation  du  Cantique  des  cantiques, 
t689,  in-12.  —  Théologie  morale  de  t  Evangile,  1691,  in-12. 
— Hf  la  part  que  Dieu  a  dans  la  conduite  des  hommes,  inséré 
dans  le  second  volume  du  Traité  de  la  grâce  généralede  Nicole, 

—  Théologie  morale  de  saint  Augustin,  1687,  in-12.  Ce 
dernier  ouvrage  eut  du  retentissement,  à  cause  d'une  proposi- 
tion sur  la  gfice  qui  fut  dénoncée  à  l'assemblée  du  clergé  de 
France  dans  cet  écrit  :  Morale  relâchée  des  prétendus  disci- 
ples de  Port-Royal,  et  deux  lettres  d'Antoine  Arnauld  désa- 
voaèrent  les  principes  de  cette  proposition.  —  Hymnes  du  bré- 
viaire de  la  Rochelle, 

BOIJB» AINE  et  BOCliGèins  (botan,),  arbrisseau  de  huit  à  dix 
neds,  dont  le  charbon  sert  à  fabriquer  la  poudre  à  canon. 
Linné  le  désigne  sons  le  nom  de  rhamnus  frangula,  et  Jussien 
le  classe  dans  la  famille  des  n^runx.  On  le  rencontre  dans 
les  lieux  humides ,  où  il  ne  s'élève  guère  qu'à  la  hauteur  de 
deux  à  tfois  mètres.  Il  doit  être  écorcé  avant  d'être  soumis 
k  la  carbonisation.  Pisndant  Texerricede  1835,  la  direction  des 
poudres  a  carbonisé  807,419  kilogrammes  de  bois  de  bour- 
daine parfaitement  sec,* lesquels  ont  produit  182,605  kilomm- 
Bies  de  charbon  ;  nar  conséguent  100  kilogrammes  ont  donné 
*5  kilogrammes,  on  emploie  aussi  pour  la  fabrication  de  la 
Boadreles  brandies  écorcées  et  séchées  du  marronnier,  du  til- 
Mol,  da  châtaignier,  du  peuplier ,  du  coudrier,  du  saule,  de 
Fauie  et  du  cornouiller. 

BorRDAlNE  BLAKCHE  (botan,),  S.  m.  nom  que  l'on  donne 
quelquefois  à  la  viorne,  plante. 

BOURDAISIÈRE  (jEAIf  BaBOU  ,  SEIGBfEDB  DE  LA)  ,  fils  de 

Philibert  Babou  de  la  Bourdaisière  »  et  de  Marie  Gaudin ,  fille 
d'un  maire  de  la  ville  de  Tours ,  fort  réputée  alors  pour  son 
extrême  beauté.  Les  trois  sœurs  de  la  Bourdaisière  étaient 
aussi  fort  belles ,  et  on  les  sollicita  pour  représenter  les  trois 
Maries  qui  figurent  sur  un  sépulcre  de  pierre  élevédans  l'église 
collégiale  de  Nolre-Dame-de-Bon-Désir ,  entre  Tours  et  Am- 
boise.  Le  pape  Léon  X ,  lors  de  son  entrevue  avec  François  l**^ 
à  Bologne,  donna  à  Marie  Gaudin  Un  diamant  de  haut  prix,  qui 
fut  conservé  religieusement  dans  la  maison  de  Sourdis  sous 
le  nom  de  diamant  de  Gaudin.  Jean  Babou,  seigneur  de  la 
Bourdaisière ,  épousa  Françoise  Robertel ,  fille  de  Florimond 
Itoberlet, seigneur  d'AIlu je',  secrétaire  d  Etat  sous  Louis  XII 
et  sous  François  I*^  Il  en  eut  un  fils  et  trois  filles.  —  Bour- 
DAisiÈRE  (Jean  Babou  de  la) ,  seigneur  de  Sagoune,  chevalier 
de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  capitaine  de  cent  gentilshommes 
de  la  maison  du  roi,  gouverneur  de  la  ville  de  Brest,  tua  Chicé 
en  duel  aux  éUts  de  Blois,  l'an  1588.  Ayant  embrassé  le  parti 
delà  Ligue,  il  devint  lieutenant  du  duc  de  Mayenne,  et  géné- 
ral de  cavalerie  dans  l'armée  de  la  Sainte-Union.  Il  succomba, 
en  1589,  à  la  bataille  d'Arqués  fSeine-Inférieure),  sur  le  champ 
de  bataille.  Sa  beauté  et  sa  valeur  furent  célébrées  dans  deux 
pommes  de  cette  époque  portant  pour  titres  :  Soupirs  lamen- 
tables de  la  France;  LamenUMes  regrets  de  la  France  sur 
le  trespas  de  très  hault  et  trex  valeureux  seigneur,  monsei- 
gneur le  comte  de  Sagoune.  Ii  s'éuit  marié  a  Diane  de  La- 
marck,  descendante  en  ligne  directe  des  fameux  de  Bouillon. 
--  BoLRDAisiÈBB  (Françoise  Babou  de  la) ,  première  fille  de 
Jean  Babou ,  seigneur  de  U  Bourdaisière ,  épousa  Antoine 
î  1.  'i^n'  ^'ê^ïf«''  <ï«  CœBvrcs-lès-Soissons  et  grand  maître 
de  l  aruljene.  Elle  entretint  de  criminelles  relations  avec  le 
marquisd  Allèçre,  et  périt  à  Isaoire  (Puy-de-Dôme),  assassinée 
oans  une  sédition.  Elle  est  la  mère  de  la  célèbre  Gabrielle 
d  Esln^.  -  BouRBAisiKRB  (Isabelle  Babou  de  la),  seconde 
•  5fJ<^an  Babou,  seigneur  de  la  Bourdaisière ,  s'unit  à  Fran- 
«  a  Escoubleau ,  marquis  de  Sourdis ,  et,  comme  sa  sœur  | 


Françoise ,  elle  n'eut  pas  honte  de  vivre  pnbliqoemeQt  n 
chancelier  de  Cbiverny.  Elle  eut  pour  fils  :  le  cardinal  Hai^ 
Henri ,  archevêque  de  Bordeaux,  surnommé  TAmiral  ap< 
prise  de  la  Rochelle  et  des  lies  de  Sainte-Marguerite,  à  Uqo^ 
contribua.  Ils  durent  leur  élévation  à  Gabrielle  d'Eslrws,  i 
de  leur  mère ,  qui  fit  obtenir  au  noarquis  de  Sourdis ,  \tm  ; 
le  gouvernement  de  la  ville  de  Chartres.  —  Boi;RDai>| 
(Marie  Babou  de  la] ,  troisième  fille  de  Jean  Babou,  s«w^ 
de  la  Bourdaisière,  lut  mariée  à  Claude  de  Beauvilliers,  cj 
de  Saint-Aignan ,  gouverneur  de  l'Anjou  ;  elle  en  eut  | 
filles  :  Anna ,  épouse  de  Pierre  Forget ,  seigneur  6e  Frg 
secrétaire  d'Eut ,  et  Marie  de  Beauvilliers ,  abbesse  de  i 
martre.  —  Cinq  généraux  du  nom  de  la  Bourdaisière  tcnj 
la  république  de  Venise. 

BOCBDALOV,  S.  m.  tresse  qu'on  attadie  avec  nne  bo8d| 
tour  de  la  forn»e  d'un  chapeau.  U  se  dit  aussi  d'une  sorte  d 
de  chambre  de  forme  oblongue. 

BOUBDALOUE  (eomm,) ,  toile  à  plusieurs  dessins  rerta 
ou  damassée  qui  se  fabrique  dans  le  département  du  ùIm 
à  Caen  principalement  et  aux  envhrons.  Elle  s'emploif  n 
vice  de  fa  Uble,  et  elle  est  d'une  grande  durée.  L'asoe,  dei 
huitième  de  large,  par  pièce  de  quarante-hoii  toats,  se  i 
de  trois  à  six  francs. 

BOUBDALOUE  (Locis) ,  ué  à  Bourges  le  30  ao^l  1632,  m 
à  Paris  le  13  mai  1704 ,  âgé  de  soixante-(^uatcrKâfl$.  A  I 
poque  où  parut  cet  illustre  orateur ,  la  chaire  chréùenoe  o 
vait  point  encore  dépouillé  le  mauvais  goût  ga'eOe  anit  ooi 
tracte  durant  le  moyen  âge  et  les  guerres  de  n  liçie.  La  v] 
dicateurs,  souvent  sans  science,  presque  toujottîsat»s4\p« 
s'occupaient  plus  de  jeux  de  mots,  d'antithèses  lidKnIfsi 
des  ventés  de  la  foi.  Il  fallait  réformer  à  la  f<m  die  Ui 
la  forme  ;  il  fallait  ramener  l'apostolat  évangélîqoc  m  -i 
temps  des  Pères  de  l'Eglise,  et  c'est  à  Boardalooe qw  1 
devons  une  grande  partie  de  ce  changement.  —  A  Tige  «H 
ans  il  entra  chez  les  jésuites.  Agrès  y  avoir  temÛDé  sei  n 
avec  distinction ,  ses  maîtres  lui  confièrent  successiww- 
chaires  d'humanités,  de  rhétorique,  de  philosophie  tiàti 
logie  morale.  Ses  heureuses  dispositions  pour  Téloqwff' 
gagèrent  ensuite  ses  supérieurs  à  le  consacrer  à  la  cbc 
y  obtint  de  si  brillants  succès  qu'on  le  fit  Tenir  i  Pïrt 
lors  il  ne  fut  plus  question  que  du  jeune  orateur,  et  T 
Séviffné,  partageant  l'enthousiasme  univend,  écrivait  iaj 
a  qu  elle  n'avait  jamais  rien  entendu  de  plHsbeaa,de  plu* 
de  plus  étonnant  que  les  sermons  du  P.  Bowrdaloae.  b-^ 
putation  étant  parvenue  jusqu'à  la  cour ,  Lobîs  XH  ^ 
l'entendre ,  et  il  débuU  par  l'Avent  en  1670.  Il  pria 
tant  de  succès,  qu'on  le  redemanda  pour  les  carêmes  ^] 
1674,  1675,  1680,  1682,  et  pour  les  avents  de  i^} 
1689»  1691  et  1695.  C'était  une  diose  inouïe  :  le  mè»j 
dieateur  était  rarenaent  appelé  trois  fois  à  la  coor;  Bow 
y  parut  dix  fois,  et  fui  lov^ours  accueilli  avec  le  mémet^ 
sèment.  On  rappelait  le  roi  des  prédicateurs  et  le  prm 
des  rois,  Louis  XIV  disait  tout  haut  :  a  qu'il  aiauiij 
entendre  ses  redites  qœ  les  eheses  nouvelles  d'un  4 
C'est  avec  une  profonde  véritéqu'on  lui  a  appliqué  ce  H 
du  Psalmiste  :  Loquebar  de  testimoniis  tuis^  Deus,  in  H 
regum  et  non  confundebar,  —  Ses  succès  furent  ks  « 
en  province  qu'à  Paris  et  à  la  cour.  Après  la  rérocatioo  M 
de  Nantes ,  il  fut  envoyé  en  Languedoc  poar  anaooc^ 
protestants  et  faire  aoûler  aux  nouveaux  convertis  ki 
delà  religion  catholique.  Dans  cette  mission  délicaJf, 
concilier  parfaitement  les  intérêts  de  son  ministère  ^ 
droits  sacrés  de  Thumanité.  Il  prêcha  à  Montpellier  en  IW 
un  succès  prodigieux  ;  catholiques  et  protestants ,  tous  : 
s'empressèrent  de  reconnaître  dans  cet  éloquent  mh»^ 
l'apôtre  de  la  vérité  et  de  la  vertu.  —  Sur  la  fln  de  H 
il  abandonna  la  chaire ,  et  se  voua  aux  assemblées  de 
aux  prisons  ,  se  faisant  petit  avec  le  peuple,  autant  qu 
été  sublime  avec  les  grands.  Il  avait  un  talent  particôl»! 
assister  et  consoler  les  malades.  On  le  vit  souvent  pa»l 
chaire  au  lit  d'un  moribond.  Cest  dans  ces  pieux  exerr» 
employa  toute  sa  vie.  Sa  mort  fut  une  calaoïilé  p« 
car  il  était  admiré  de  tout  son  siècle ,  et  respecté  rwj 
nombreux  ennemis  des  jésuites.  <t  Sa  conduite ,  dit  i 
teur  estimé,  éuit  la  meilleure  réfutation  des  Letim  p 
eiales.  jd  II  éUit  très-consulté  comme  directeur  et  i 
casuiste.  On  a  rapporté  q«elques-unes  de  ses  décisiofl^ 
reste,  nulle  considération  ne  fut  jamais  capable  d'aï- 
franchise  et  sa  sincérité.  Il  soutint  touiours  U  lî!)ert^ 
ministère,  et  n'en  avilit  jamais  la  dignité.  Ses  manierti 


i\ 


BOtTBDti. 


(«») 


BOtmUELIll. 


simpteK,  modestes  et  prévenantes;  mais  son  âme  était  pleine 
de  force  et  de  Tiçaear.  —  Le  P.  Bretonneaa,  son  confrère , 
donna  deux  éditions  de  ses  ouvrages ,  commencées  en  1707 
par  Rigaad ,  direcleor  de  rimprimerie  royale.  La  première, 
ea  16  toi.  in-S" ,  est  la  meilleure  et  la  plus  recherchée  des 
amateursde  la  belle  typographie.  La  seconde  est  en  18  vol.  in-iS. 
Cesl  sur  cette  dernière  qn*ont  été  faîtes  une  foule  de  réimpre^ 
sions.  Voici  la  distribution  de  cette  édition  :  Àveni,  1  vol.; 
Cêréme,  5vol.;  Daminicaleâ,  1  vol.;  Exhortations,  2fol.;  Myê- 
tèrti,  2vol.;  Panéayriques,  2  vol.;  Reiraite,  1  vol.;  Pensées,  5 
fol.  L*abt)é  Sicard  a  publié  des  Sermons  inédits  de  Bourda- 
Itue,  Paris ,  1812,  in-12  et  in-8».  Ces  sermons  font  partie  de 
tfvelques-nnes  des  éditions  des  œuvres  complètes  du  P.  Bour- 
daJoue ,  publiées  depuis.  -^  Le  grand  art  de  Bourdaloue  est  de 
développer  et  d*éclaircir  chacune  de  ses  idées ,  chacune  de  ses 
preuves  f  par  des  idées  et  des  preuves  nouvelles ,  aussi  lumi- 
neuses les  unes  que  les  autres.  A  la  fois  populaire  et  élevé,  il 
ne  nuit  jamais ,  par  la  profondeur  de  ses  raisonnements,  à  la 
clarté  de  son  style;  mais  sa  soKdité  n'est  pas  une  simple 
solidité  comme  celle  de  Nicole  ;  c'est  une  soliafté  éloquente  et 
animée  :  c*est  Nicole  éloquenf.  Il  s'était  nourri  de  la  lecture  des 
Pères;  mais  on  sent  à  la  manière  dont  il  les  emploie,  qu'il  les 
avait  lus  par  devorr  et  par  goût ,  plus  que  par  besoin,  et  qu^ab- 
5ohimfnt  il  aurait  pu  s'en  passer.  On  sent  un  homme  qui , 
plein  des  ChrysostOme,  des  Augustin ,  des  Basile,  ne  ressemble 
pourtant  à  aucun  d'eux.  On  Fa  souvent  mis  en  parallèle  avec 
Ifassâlon.  L'un  et  l'autre  sont  très-éloquents;  mais  ils  le  sont 
d*une  manière  différente.  Beaucoup  de  gens ,  ceux  surtout  qui 
ont  reçu  plus  d'esprit  que  de  sentiment,  aiment  mieux  l'élo- 
quence du  P.  Bourdaloue  j  comme  la  plupart  des  gens  de  lettres, 
en  admirant  Racine,  lui   préfèrfjfit  Corneille,  cr  Bourdaloue 
porta  la  force  du  raisonnement  dans  Tart  de  prêcher ,  comme 
CorDexIle  Pavait  portée  dans  l'art  dramatique.  Il  est  vrai  qu'on 
reprocha  quelquefois  à  Bourdaloue ,  comme  à  Corneille ,  d'être 
on  peu  trop  avocat,  de  vouloir  trop  prouver,  et  de  donner 
gnelqnefois  dé  mauvaises  preuves.  x>  C'est  Voltaire  quf  porte  ce 
jugement  ;  mais  il  fout  observer  que  ce  qu'un  încréaule  appelle 
de  mauvaises  preuves  peut  éfre  des  raisonnements  très-con- 
duants  pour  les  vrais  ndèles  et  pour  les  esprits  que  l'impiété 
n'a  pas  pervertis.  <r  Ce  qui  me  platt ,  ce  que  j'admire  principa- 
iement  oins  Bourdaloue ,  dît  l'abbé  Maury,  c'est  qu'il  se  fait 
oublier  lui-même,  c'est  une  dans  un  genre  trop  souvent  livré  à 
h  déclamation,  il  n'exagère  jamais  les  devoirs  du  christianisme, 
ne  change  point  en  préceptes  les  simples  conseils ,  et  que  sa 
morale  peut  toujours  être  réduîte  en  pratique  ;  c'est  la  fécondité 
inépuisable  de  ses  plans,  qui  ne  se  ressemblent  jamais, 
et  1  heureux  talent  de  disposer  ses  raisonnements  avec  cet  ordre 
dont  parle  Quintilien  ,  lorsqu'il  compare  le  mérite  d'un  ora- 
teur à  l'habileté  d'un  général  qui  commande  une  armée,  Ve- 
fmi  imperatoria  vH'tus  :  c'est  cette  logique  exacte  et  puissante 
qui  exclut  les  sophismes ,  les  contradictions ,  les  parado^^es  ; 
ccrt  Tart  avec  lequel  il  fonde  nos  devoirs  sur  nos  mlérCts.  et 
ce  secret  précieux  que  je  ne  rois  guère  que  dans  seS  sermons, 
de  convertir  les  détails  des  mœurs  en'  preuves  de  son  sujet  ; 
€*est  cette  abondance  de  ^nie  qui  ne  laisse  rien  à  imaginer  au 
delà  de  chacun  de  ses  discours ,  quoiqu'il  en'  ait  composé  au 
moins  deux  ,  souvent  trois ,  quelquefois  même  quatre  sur  la 
XDéme  matière,  et  qu'on  ne  sadie,  après  les  avoir  lus,  auquel  de 
ces  sermons  donner  la  préférence  ;  c'est  la  simplicité  d'un  style 
nenreux  et  touchant ,  naturel  et  noble,  la  connaissance  la  plus, 
OTofonde  de  la  religion ,  l'image  admirable  qu'il  fait  de  TEcri- 
tore  et  des  Pères  ;  enfin  je  ne  pense  jamais  â  ce  grand  homibe, 
su»  me  dire  à  moi*>mème  :  Voilà  donc  jusqu'oà  le  génie  peut 
s'élever,  quand  il  est  soutenu  par  le  travail.  » 

BOURDE,  en  term.  de  marine,  ûbm  que  l'on  donne  à  la 
Toîle  dont  on  se  sert  sur  les  galères,  et  seulement  quand  le 
temps  est  tempéré.  —  Pièce  de  bois  qui  sert  à  étayer  et  à  main- 
leoir  droit  un  vaisseau  échoué. 

BOUEDB  (gramm,) ,  S.  f.  mensonge,  défaite.  Il  vous  dit 
m'ï/  vient  du  travaii,  e'etlt  une  bourde  ;  it  sort  du  cabaret. 
Donner  des  bourdes  à  Quelqu'un,  Cesl  un  donneur  de  bourdes: 
Conteur  de  bourdes.  £e  mot  est  populaiiie. 

BeOADE  DE   VILLEHUE-r  (JACQUES),  màrirti  Ué  à  Sairit- 

Mafo  en  1780,  entra  de  bonne  heure  au  service  de  la  compagnie 
des  Indes,  fut  employédanssesdivers  établissements  et  s'acquit  la 
réputation  d'un  bon  marin.  En  1765  il  soumit  au  jdffemefît 
<$c  Facadémie,  et  fit  imprimer  avec  son  approbation,  le  Ma- 
nmumier^  ou  Essai  sur  la  théorie  et  la  pratique  des  mouve- 
memts  du  navire  et  des  évolutions  navales.  L'arinée  suivante , 
il  remporta  le  prix  qu'elle  avait  proposé  siir  Varrimage  des 
vm€sseaux.  Inséré  dans  le  RseuHl  dee  prix  ée  taeaiéfMe, 


tom.  IX ,  son  mémoire  a  été  reproduit  à  la  suHe  d'une  nouvelle 
édidon  du  ManmuWier ,  Paris ,  1814 ,  i6-a°,  et  séparément  ^^ 
sous  ce  titre  :  Principes  fondamentctuw  de  Parrimage  dee 
vaisseaux,  1814,  in-S''.  On  connaît  encore  de  lui  :  Manuel  d$i 
marins ,  ou  Dielionnaire  des  termes  de  marine,  Lorient,  1773  ^ 
in-8";  Paris,  1798,  2  vol.  in-S®.  Lt  Manœuvrier  a  été  traduH 
en  anglais  par  Sanhwil,  London,  1788.  Bourde  mourut  à  Lorienfe 
en  1789. 

BOURDEiLLE  (Héxie  DE) ,  cardinal  >  archevêque  de  Tours, 
cinquième  fils  d'Arnaud ,  baron  de  Bourdeille  en  Pêrigord 
et  sénéchal  de  cette  province,  et  de  Jeanne  de  Chambeitnae, 
naquit  au  château  de  Bourdeille  vers  l'an  1410.  Par  sa  vocatioè 
personnelle  et  d'après  les  derniers  vœux  paternels ,  il  embrasas 
rétat  ecclésiastique,  entra  fort  jeune  dans  l'ordre  de  Saint- 
François  ,  où  il  professa  la  théolo^e  et  s'exerça  à  l'art  difficile 
de  la  prédication.  A  la  mort  de  Berenger  d'Arpajon,  évéque  de 
Périgueux ,  Bourdeille  fut  élu  son  successeur  par  le  chapitre 
en  septembre  1437,  et ,  au  mois  de  novembre  de  la  même  an- 
née ,  il  reçut  ses  bulles  du  pape  Eugène  FV.  Son  intelligente 
et  généreuse  humanité  le  fit  chérir  de  son  diocèse;  mais  sa 
haute  influence  morale  ne  pouvant  lutter  avantageusement 
contre  la  corruption  de  son  siècle,  il  se  vit  contraint  de  mettre  la 
ville  de  Périgueux  en  interdit.  Cet  interdit  fut  levé  par  un  ordre 
de  Charles  VII,  en  date  de  Chinon  du  7  mai  1446,  et  portant 

Ïu'en  vertu  des  privilèges  octroyés  par  le  pape  afUx  rois  de 
rance ,  Périgueux  éftfit  du  domaine  de  1»  couronne  et  ne  re*^ 
levait  que  de  la  juridicHon  royale.  Bourdeille,  etfvoyé  catùrHè 
député  aux  états  de  Tours ,  se  vit  bientôt  élever,  par  son  mé^ 
rite ,  au  siège  archiépiscopal  de  cette  ville.  C'est  entre  les  mafn^ 
de  Louis  XI  qu'il  prêta  serment  le  23  décembre  1468.  Ce 
monarque  le  nomma ,  en  1473  ,  le  premier  des  commissaires 
chargés  du  procès  de  l'abbé  de  Siaint-Jean-d'Angêly,  à  Tocca^ 
sion  de  la  mort  du  duc  de  Guyenne.  Quoique  jouissant  d'uil 

Î;rand  crédit  auprès  du  roi ,  Bourdeille  intercéda  sans  succès  en 
àveurdu  cardinal  Balue,  d'autres  prisonniers  de  distinction 
et  pour  des  restitutions  de  confiscations.  Vers  1482 ,  l'arche^ 
vêque  de  Tours  reçut  un  accueil  éclatant  â  Bome  ;  il  en  rend 
compte  dans  une  lettre  écrite  en  patois*  périgourdin,  signée 
F.  H.  archevêque  de  Torsindine ,  et  adre^Àée  à  son  neveu,  le 
seigneur  de  Bourdeille.  le  15  novembre  1488,  il  ftit  créé  cara- 
naf-prètre  sous  le  titre  de  Sainte-Luce ,  et ,  de  retour  dans  soA 
diocèse ,  il  y  mourut ,  après  une  vie  d'une  sainteté  exemphite , 
le  15  juillet  1484.  Ses  principaux  écrits  sont  :  Opus  pro  prag- 
maticx  sanctionis  abrogatimte ,  Rome ,  1486 ,  m-4*» ,  et  Ton» 
louse ,  1518.  —  Defensorium  coneordatorum ,  Paris,  1520, 
in-4o ,  plusieurs  fois  réimprimé  avec  les  concordats  de  Léon  X 
et  de  François  P^  —  Un  Traité  en  latin  sur  la  Pucelk  d'Or- 
léans, qui  se  trouve  manuscrit  à  la  fin  de  son  procès. 
BOURDBILLES  (CLAUDE  DE),  comte  de  Moutrésor  (F.  Mim- 

TEÉSOR). 

BOCIRAEILLES  (PIERRE  DE)  (F.  BRATrTOStE). 

BOIJRDELAOE,  S.  m.  (term,  de  coutume)^  est  la  même  chose 
que  bordelage  (F.  ce  dernier). 
BOVRDELAI  {agrie.) ,  s.  m.  gros  raisin  blanc  ou  rouge  de 

treille. 
BOeRBELAS  (agric),  s.  m.  sorte  de  gros  raisin  dont  on 

fiilt  du  verjus. 

BOUEbELiER  (droit  féodolt)  se  disait  du  seigneur  à  qui 
appartenait  le  droit  de  bourdelage ,  ou  Jaordelage.  On  le  di- 
sait aussi  de  l'héritage  concédé  à  ce  titre,  et  du  contrat  de  con- 
cession. Héritage  Sordelier  ;  contrat  bordeUer. 

BOVRDELiif  (Claude)  ,  né  en  1621  à  Villefranche-sur- 
Saône ,  étudia  à  Paris  le  grec,  le  latin,  la  chimie  et  la  phar- 
macie, dont  il  s'occupa  tout  entier  pendant  cinquante^six  années. 
Son  nom  fat  célèbre  par  son  éclatante  supériorité  entre  tous  les 
chimistes.  En  1668,  il  f^it  reçu  à  l'académie  des  sciences,  où  il 
sillo^ra  encore  par  ses  nombttux  et  savants  travaux.  Il  mou* 
rut  le  15  octobre  169»,  sans  laisser  d'ouvrages  écrits.  Il  est  le 
premier  académicien  dont  Fontenelle  ait  pronoricé  l'éloge.  — 
BoURDBLiir  (Claude),  filsatnédu  précédent,  néàSenlisIe  30  juin 
1667,  mort  le  20  avril  1711.  Traducteur,  dès  l'âge  de  dix-huit 
ans,  de  Pindare  et  de  Lycophron,  il  comprenait,  sans  aucun  ande, 
l'dSilVre  de  la  BBre  sur  les  sMtions  coniques.  S'étant  adonné 
à-  la  médecine ,  il  devint  en  f705  premier  médecin  de  la 
duchesse  de  Bourgogne ,  puis  membre  de  la  société  royj'e  de 
Londres  et  de  l'acamnie  des  sciences.  —  Bourdelin  (Fran- 
çois) ,  frère  de  Claude ,  né  à  Senlis  le  16  juillet  1668 ,  mort  le 
24  mai  1717.  Conseiller  au  Châtelet ,  il  se  distingua  dans  la  ju- 
risprudence ,  mais  beaucoup  plus  dans  les  langues  étrangères 
et  les  sciences.  Il  fit  parue  de  l'acadéraie  des  inscriptions. 
On  a  de  lui  :  BescriftUmâeqfUelqwt  nmeUms  monuments  tretu- 


lOVEDIV. 


(MO) 


«4»  émns  lê$  payé  é(r(niairt,  partkuiiéremênl  de  la  coionne 
é*An$onin  Pi#.  —  Sigplteaiion  de  ioul$$  le$  médaiUe$  moder- 
n^i  frftnpéeê  depniê  deux  ou  itoU  $iicle$.  —  Syslême  inUlUc-^ 
kiêi  de  tunivcrê,  traduit  de  Cudworth,  —  Bourdelin  (Louis- 
Claude),  fiUdc  François»  né  à  Paris  en  1695,  reçu  à  Tacadémiedes 
•dfncfs  en  i7'i7 ,  professear  de  chimie  an  Jardin  des  Plantes, 
membre  de  Tacademie  de  Berlin,  de  celle  des  Curieux  de  la 
natarc,  médecin  de  Mesdames,  mort  le  13  septembre  1777. 
—  BouRDKLiN  (I/abbé),  de  la  même  famille,  né  à  Lvon  en 
t7i5 ,  y  fui  instituteur ,  et  mourut  le  34  mars  1783.  Jusqu^à 
doute  ans  il  fut  aveugle.  On  a  de  lui  :  Nouveaux  Elén^le 
de  ia  langue  latine,  ou  Coiir^  de  thèmee  françaii'lalim,  4  vol. 
in-lS. 

BOUROELOT  (L*ABBÉ)  (F.  MlCHON). 

1I0URDELOT  (Jean),  avocat  au  parlement  de  Paris,  né 
à  Sens,  devint  en  1627  maître  des  requêtes  de  la  reine  Marie  de 
Médicis  ,  et  fut  moins  connu  comme  jurisconsulte  que  comme 
savant  éditeur  de  plusieurs  auteurs  grecs  et  latins.  11  étudia 
•fec  succès  les  langues  orientales ,  et  la  science  des  manuscrits 
n'eut  pour  lui  presçfue  pas  de  mvstères.  Les  savants  peu  riches 
trouvaient  chez  lui  une  bibliothèque,  d'utiles  conseils,  des 
consolations  et  des  secours  pécuniaires.  Il  légua  sa  fortune  à 
Pierre  Michon ,  et  mourut  subitement  à  Paris  en  1638.  On 
loi  doit  les  éditions  suivantes  :  l**  Luciani  opéra  grœea,  cum 
ialina  dociorum  virorum  interprctalione  et  notis,  Paris  ,1615, 
îfi-4bl.  ;  S**  BeUodorijEtkiopieorum  libri,  grœci  et  laUni ,  eum 
muwMdrereiouibuê,  etc.,  Paris,  1619,  in-S"*;  3^*  Petronii  Sa- 
iffricom  eum  notù ,  imprimé  après  sa  mort ,  Amsterdam , 
1665,  et  Paris,  1677,  in- 12.  On  regrette  que  son  Etymologie 
dê$  wkoU  françaiê  n*ait  pas  été  publiée.  L*abbé  de  Marolles  Jait 
sn  grand  éloge  de  Bourdelot  (tom.  i ,  pag.  66,  et  tom.  m, 
pag.  S43^.  «  Eioelleot  homme,  dit-il  en  parlant  de  lui,  person- 
■age  savant,  autant  qu*il  était  accort  et  civil  en  toutes  choses,  d 

•Oi'ROELOT  (Edme),  frère  puîné  du  précédent,  dirigea, 
de  oooeert  avec  lui ,  les  études  de  Pierre  Mjchon ,  leur  neveu. 
Il  devint  médecin  de  Louis  XIII ,  et  honora  son  nom  et  sa  pro- 
fnsîoo  par  Texerdce  de  toutes  les  vertus. 

•ocftDEE  (<;^aiiim.),  v.  n.  se  moquer,  dire  des  mensonges, 
des  sornettes.  Ce  mot  est  populaire. 

^  BOi'RDECR  (^rosnm.),  s.  m.  menteur ,  celui  qui  donne  des 
bourdes.  Ce  mot  est  populaire. 

BOURDIC-VIOT    (MARIE-ANIfE-HENRIETTE    PaYAN    DE 

L^ETANa  de),  née  à  Dresde  en  1746,  morte  à  la  Ramière,  près 
de  Bagnols  (Var|  le  7  août  1802.  Ck>nduite  en  France  dès  1  âge 
de  quatre  ans,  elle  y  épousa  à  treize  ans  M.  de  Ribière,  mar- 
quis d'Antremont,  et  tut  veuve  à  seize  ans.  En  secondes  noces 
elle  s*unit  à  M.  lé  baron  de  Bourdic,  major  de  la  ville  de  Nimes, 
et  enGn  en  troisièmes  noces  elle  épousa  M.  Viol,  administra- 
teur des  domaines.  Privée  des  dons  de  la  nature,  elle  disait 
{plaisamment,  en  parlant  d'elle,  que  l'architecte  avait  manqué  la 
àçade.  Un  goût  irrésistible  lui  fit  consacrer  toute  sa  vie,  dès 
son  enfance,  à  Tétude  du  latin,  de  Titalien,  de  Tallemand,  de 
l'anglais  et  de  la  musique  ;  elle  composait  très-facilement  de 
gracieuses  poésies,  et  elle  forma  à  Pans  un  cercle  littéraire  fort 
recherché.  En  1742  elle  fut  reçue  à  l'académie  de  Nimes.  On  a 
de  cette  dame  :  Ode  au  Hlence,  Eloge  de  Montaigne,  Eloge  du 
Taese,  Eloge  de  Ninon  de  Lencloi,  —  La  Forêt  de  Brama 
opéra  en  trois  actes,  mis  en  musique  par  M.  Eler,  et  non  re- 
présenté. 

BOCRDIGNI^  (Charles  de),  prêtre,  natif  d'Angers  au  com- 
mencement du  xvr  siècle,  a  laissé  une  espèce  de  roman  écrit 
dans  le  goût  des  Repues  franches  attribuées  à  Villon.  Il  a  pour 
titre  :  Légende  de  Pierre  Faifeu,  ou  les  Gestes  et  Dits  joyeux 
de  maistre  Faifeu,  écolier  d'Angers,  imprimé  à  Angers,  1532, 
in-4<'  goth.,  et  réimprimé  à  Paris,  1723,  in-12.  —  Bourdigné 
(Jean  de),  son  frère,  chanoine  d'Angers,  mort  en  1555.  Il  a 
composé  :  VHistoire  aggrègative  des  Annales  et  chroniques 
d^  Angers  et  du  Maine,  Ancers,  1529,  in-fol. 

DOtRDIGIJE,  S.  f.  (F.  BORDIGUE). 

BOCRDILLON  (technol.).  Les  tonneliers  appellent  ainsi 
le  bois  de  chêne  débité,  refendu  et  propre  k  faire  des  douves  de 
tonneau. 

BOURDIK  {hist.  nol.),  8.  m.  espèce  de  coquille  du  senre  des 
baliotides.—  (botan.),  sorte  de  pèche  ronde,  bien  colorée,  qui 
mûrit  et  se  mange  en  septembre. 

BOCRDiHî  (Maurice),  antipape,  né  dans  le  Limousin.  H 
en  partit  en  1095,  k  la  suite  de  Bernard,  archevêque  de  Tolède, 
qui  le  créa  son  archiprêtre,  puis  bientôt  l'élut  évêque  de  Coîm- 
orc.  Bourdin  entreprit  le  pèlerinage  de  Jérusalem,  et  gagna 
J'amitié  de  l'empereur  AJeiis  et  des  seigneurs  de  la  cour  de 
stantiuople.  Revenu  en  Portugal,  il  remplaça,  l'an  1110» 


saint  Géraud  dans  l'archevêché  de  Brague.  Etant  renn  à  M 
Pascal  II  lui  donna  la  confirmation  et  le  pailinm,  et  Teat 
avec  le  titre  de  son  légat,  auprès  de  l'empereur  Henri  V, 
conclure  la  paix  avec  lui.  Ingrat  envers  son  bienfaiteur,  1 
din  brava  ses  défenses  et  couronna  l'empereur  d'AUemj 
Dans  le  concile  de  Bénévent,  Pascal  excommunia  soo  i 
Irrité  de  l'opposition  persistante  de  Pascal  II  et  de  Gtli 
son  successeur ,  qui  refusaient  de  sanctionner  sou  coan 
ment,  Henri  V  fit  élire  pape  Maurice  Bourdin  soos  le  om 
Grégoire  VIII ,  mais  la  plupart  des  royaumes  chrétien^ 
France  principalement  ne  voulurent  pas  le  reconnaître.  | 
que  Calixte  il  succéda  à  Gélase  II ,  il  se  réconrilid 
Henri  V,  et  Bourdin,  réfugié  à  Satri ,  y  fut  assiégé  par  w 
mée  de  Normands  aux  ordres  du  nouveau  pape.  Bonn^ 
tarda  pas  à  être  livré  aux  assiégeants,  qui  l'amenèrent  à  Bi 
monté  à  rebours  sur  un  chameau,  tenant  la  queue  en  j 
de  bride,  et  après  lui  avoir  placé  sur  le  dos  une  peau  de  nv| 
sanglante,  parodie  de  la  chape  écarlate  des  papes  dont  il  »n 
la  téméraire  ambition  de  s'affubler.  Calixte  empêchai  fi 
peine  que  les  Romains  ne  le  massacrassent,  et  il  rcoioji 
monastère  de  la  Cave  d'abord,  puis  à  Janula,  d'où  Honoria 
successeur  de  Calixte,  le  fit  sortir  pour  l'incarcérer  à  Yim 
près  d'Alatri.  C'est  là  que  Maurice  Bourdin  monmt  Tan  il 

ROURDIN  (Gilles),  né  k  Paris  en  1517,  mort  Ie23j 
vier  1570,  fut  tour  à  tour  lieutenant  général  au  sié^ 
eaux  et  forêts  de  France,  avocat  général  au  parlemeor  de  ?; 
en  1555,  et  procureur  général  en  1558.  Ce  savant /amcomoi 
qui  vécut  sous  les  règnes  successifs  de  Franco»  r*',  finir/ i 
François  II  et  Charles  IX,  se  distingua  par  sesmliiùenl&ttl 
gieux ,  son  intégrité  et  par  sa  connaissance  çviKmÀc  i 
langues  hébraïque,  arabe,  grecque  et  latine.  Dès  1 4|e  àe  étj 
huit  ans,  il  fit  un  commentaire  grec  sur  la  comédie  à\Km 
phane  intitulée  :  Cereris  sacra  célébrantes  ou  les  Them^>i 
ries,  qui  est  dédiée  à  François  l'^  et  se  trouTe  dans  \'m 
d'Aristophane  de  Kuslcr,  Amsterdam,  1710,  în-fol.Oo  a  ij 
de  lui  :  Mémoires  sur  les  libertés  de  l'Eglise  galideune,  ic-j 
OEgidii  Bordini  paraphrasis  in  constttutiones  rejU$,  a 
îbZ9editas,  Paris,  1628,  in-8^  Ce  commentaire  a  été  tradd 
français  par  Fontanan,  Paris,  1606. 

BOURDIN  (Jacques),  seigneur  de  Vilaines,  secrétaire  di 
sous  Henri  II,  François  II  et  Charles  IX,  secrétaire  des  fiuj 
en  1549  et  chargé  du  département  des  affaires  d'Italie.  Il  *i 
ploya  activement  au  concile  de  Trente  à  soutenir  les  àm 
l'Eglise  gallicane  et  de  la  couronne  de  France,  et,-  aoi  ^ 
ciations  de  Troyes,  en  1554^  pour  conclure  la  paix  avec  1  A^u 
terre.  Il  mourut  le  6  janvier  1567,  ordonnant  que  soo  i 
fût  enseveli  dans  la  fosse  publique ,  sans  aucun  appn 
qui  prouva  son  constant  attachement  au  protestantiso 
connaît  de  lui:  Recueil  complet  des  mémoires,  in$tn* 
et  dépêches  de  Bourdin  depuis  iS5Z  jusqu'en  1566  p- 
affaires  d'Allemagne. 

ROURDIN  (Nicolas]),  petit-fils  du  précédent,  fut  n^ 
de  l'académie  de  l'abbe  d  Aubignac,  et  ^uvernenr  de  Vr» 
Français.  11  mourut  en  1676,  après  avoir  publié  des  p(<tf 
'quelques  ouvrages  de  mathématiques  et  d'astrologie,* 
autres  :  Remarques  de  J.-B,  Morin  sur  le  com^meiUtr 
Centihque  de  Ptolémée,  mis  en  lumière  pour  servir  4»  j 
aux  esprits  studieux  de  l'astrologie,  Paris,  1654,  in-4*. 

ROURDIN  (Charles),  chanoine,  archidiacre  ,  grand  tï 
de  NoYon  et  auteur  de  VHistoire  de  JV.-D.  de  Fieuiaine,^ 
Quentm,  166:2,  in-12. 

BOURDIN  (Matthieu)»  religieux  minime,  mort  en  i'^^ 
publié  la  Vie  de  Magdeleine  Vigneron  du  tiers  ordre  ëi  Si 
François  de  Paule,  Rouen,  1679,  in-8°,  et  Paris,  168i*.  - 

BOURDINE,  s.  f.  (term.  de  cuisine),  soupe  que  Ton  pr 
avec  du  beurre  et  beaucoup  d'ail. 

BOURDOISE  (Adrien)  naquit  le  l<"^  juillet  1584,  aa<^ 
de  Chartres,  de  pauvres  parents  qui  rélevèrent  dans  U  rj 
de  Dieu  et  dans  la  pratique  des  devoirs  de  la  religioo  M 
doise,  qui  ne  commença  ses  études  qu*à  l'âge  de  vin^H 
ans,  devint  pourtant  un  des  hommes  les  plus  éclairai  c^\ 
siècle  ;  mais  ce  fut  principalement  pour  sa  vertu  et  soo  xç^ 
clésiasti(|ue  que  Ton  se  plaisait  à  le  citer.  A  cette  é^m 
dissolution  ou  le  clergé  lui-même  s'était  si  fort  relâcha  àfi 
discipline  et  dans  ses  mœurs,  Bourdoise  fut  placé  par  U  ni' 
la  Providence  comme  un  flambeau  d'édification  qui  mf 
les  cœurs  tièdes  et  dont  l'éclat  contenait  le  scandale;  ^ 
le  plus  ardent,  celui  de  toute  sa  vie,  c'était  de  ramener  Ir' 
à  la  régularité  et  de  procurer  au  peuple  une  bonne  nic- 
religieuse;  aussi  s'aoonna-t-il  entièrement  aux  confr^l 
aux  catéchismes  et  aux  missions.  Contemporain  de  sitoi  ! 


BOVEDOX. 


(aai) 


BOURDON. 


cent  de  Paule  et  de  M.  Olier,  fondateur  da  séminaire  de 
Saint-Snlpîce,  il  fut  lié  avec  eux  d'une  étroite  et  sainte  amitié. 
Bourdoise  fonda  en  1618  la  communauté  des  prêtres  de  Saint- 
Nicolas  du  Ghardonnet,  qui  suk)sista  jusqu'à  la  révolution  fran- 
çaise. U  donna  encore  un  règlement  aux  filles  de  Sainte-Gene- 
viève, dites  Miramiones,  du  nom  de  leur  fondatrice,  madame 
deMiramion.  Ce  vénérable  prêtre  mourut  en  odeur  de  sainteté, 
le  19  juillet  1653. 

BOCRDON  (bombus)  {hiêt,  nal.)^  insecte  byménoptère  de  la 
Cunille  des  mellifères.  Les  bourdons  se  reconnaissent  facilement 
à  leur  corps  court,  velu,  couvert  de  poils  de  couleurs  tran- 
dnntes;  ils  vivent  en  société,  mais  leurs  troupes  sont  peu  nom- 
breuses comparativement  à  celles  des  abeilles.  Apres  Tbiver, 
les  femelles  fécondées  qui  ont  ^appé  aux  rigueurs  du  froid  se 
iDettent  à  creuser  leur  nid  ;  il  se  compose  de  deux  parties  : 
d'abord  un  cbemin  incliné  oui  a  quelquefois  deux  pieds  de 
profondeur,  sans  compter  un  long  boyau  qui  y  conduit.  Ce  nkl 
est  on  espace  en  forme  de  dôme»  dont  la  voûte  est  formée  de 
terre  et  de  mousse  cardée  que  ces  insectes  y  transportent  brin  à 
brin  ;  la  manière  dont  ils  s'y  prennent  pour  la  carder  est  assez 
carieuse  :  plusieurs  bourdons  se  mettent  à  la  suite  ;  le  premier 
détacbe  la  mousse  et  la  pousse  à  celui  qui  est  derrière  lui  ;  le 
second  réparpillc,  et,  la  poussant  de  ses  pattes  de  devant  à  celles 
de  derrière,  il  Tenvoie  ainsi  à  un  autre,  et  de  bourdons  en  bour- 
dons elle  arrive  dans  l'état  voulu  à  sa  destination  ;  quand  la 
voûte  du  nid  est  terminée,  ils  couvrent  le  sol  d'une  couche  de 
feuilles  ;  c'est  là  qu'est  déposée  une  masse  de  cire  brute,  qu'on  a 
comparée  à  une  trufie;  la  femelle  y  pond  ses  œufs  qui  passent  à 
l'état  de  larves  :  celles-ci  filent  nue  coque  dans  laquelle  la  nym- 
phe se  trouve  la  tête  en  bas.  Vers  le  mois  de  mai  ou  juin,  ces 
mdividus  éclosent  et  se  mettent  à  partager  les  travaux  de  la 
famille.  Les  espèces  connues  sont  le  bourdon  des  mou$ie$,  le 
bourdon  des  forêts,  le  bourdon  veêtale,  le  bourdon  souterrain, 
le  bourdon  des  jardins,  le  bourdon  des  rochers  et  le  bourdon 
des  pierres.  Cette  dernière  espèce  ne  se  creuse  pas  de  nids 
comme  les  autres;  elle  vit  sous  les  pierres;  c'est  la  plus  com- 
mune de  toutes.  A.  B.  de  B. 

BOtJBDON,  FAUX-BOURDON  (mus.).  On  appelle  bourdon 
tantôt  la  basse  continue  oui  sonne'  toujours  la  même  note,  tan- 
tôt les  tuyaux  mêmes  ou  les  cordes  donnant  sans  cesse  le  même 
son  grave,  comme  dans  les  musettes  et  les  vielles.  Le  bourdon 
est  aussi  un  jeu  d'orgpies,  dont  les  tuyaux  ont  le  dessous  fait  de 
bois  et  le  dessus  d'étain  :  quelquefois  pourtant  ils  sont  entière- 
ment faits  de  bois.  Dans  les  orgues  les  plus  complètes,  il  y  a  le 
bourdon  de  quatre  pieds  bouché,  sonnant  une  octave  au- 
dessous  du  prestant;  le  bourdon  de  huit  pieds  ouvert,  sonnant 
à  l'unisson  do  quatre-pieds  bouché;  le  fa<>urdon  de  huit  pieds 
bouché,  sonnant  une  octave  au-dessous  ;  enfin,  de  seize  pieds 
bouché,  sonnant  deux  octaves  au-dessous.  Ce  jeu  est  d'une  gra- 
vité imposante,  d'une  douceur  indicible  :  il  porte  irrésistible- 
ment Tâme  au  recueillement,  et  s'élève  comme  une  immense 
et  mystérieuse  aspiration  vers  Dieu.  —  Le  faux-bourdon  est 
une  espèce  de  musique  à  plusieurs  parties,  où  le  chant  est  sou- 
tenu par  une  harmonie  toujours  syllabique,  à  notes  égales  et 
presque  sans  dissonances ,  qu'exécutent  les  autres  parties.  Ce 
genre  fut  fort  en  usage  au  xvi'^  siècle,  surtout  dans  les  proces- 
sions et  les  chapitres.  Nos  chantres  s'en  servent  encore  aujour- 
d'hui pour  dire  les  psaumes;  mais  entièrement  délaissé  par  les 
auteurs^  incompris  et  mal  exécuté  par  les  chantres,  ce  genre  de 
composition  a  perdu  son  importance  et  meurt.  Les  composi- 
ti*urs  modernes  s'en  sont  pourtant  servis  quelquefois  en  le  com- 
pliquant de  contre-point  nguré,  et  sont  parvenus  à  produire  de 
beaux  effets,  a  Les  Italiens,  dit  le  docteur  Lichtental,  appellent 
ftïux-bourdon  une  progression  de  plusieurs  accords  ae  sixte, 
dans  laquelle  le  dessus  forme  des  quartes  de  suite  avec  la  partie 
intermédiaire,  et  des  sixtes  de  suite  avec  la  basse,  d  Les  anciens 
aTaîent  un  bourdon  qui  donnait  la  quinte  et  l'octave  du  chant 
Guil  était  destiné  à  soutenir.  Mais  instrument  était  tellement 
oisposé  qu'au  milieu  sonnait  aussi  la  quarte.  Ne  serait-ce  point 
là  1  origine  du  faux-bourdon?  Car  nous  retrouvons  ici,  comme 
dans  le  faux-bourdon  des  Italiens,  une  série  de  quartes  suivant 
[p  chant  intermédiaire,  avec  cette  différence  toutefois  que  ces 
intervalles  se  produisent,  chez  les  anciens,  dans  une  progression 
d^accords  parfaits  proprement  dits,  et  chez  les  Italiens,  dans 
nrie  progression  a'accords  de  sixte.  Mais  encore  est-il  pro- 
bable que  ces  derniers  n'ont  formé  leurs  accords  de  sixte  du 
fAax-bourdon  qu'en  prenant  la  tierce  omise  de  l'accord  parfait 
lies  anciens  et  en  renversant  l'intervalle.  La  question  étant  pu- 
re^ ment  technologique  et  sans  utilité  d'application,  nous  ne 
lYuus  «n  occuperons  pas  plus  longtemps.  A.  A. 

BOl7ll>ON(mu<.)l>E  SEIZE  PIEDS OUDE HUIT  PIEDSBOU- 


CHE.  On  appelle  ainsi  dans  les  orgues  un  jeu  dont  le  plus  srand 
tuyau  qui  sonne  Vut  a  la  double  octave  au-dessous  de  la  clef  de 
e  sol  tff,  a  huit  pieds  de  longueur,  ce  qui  équivaut  à  un  tuyau 
de  seize  jpieds  ouvert,  qui  est  à  l'unisson  d'un  de  huit  pieds 
bouché.  Ce  jeu  a  trois  octaves  en  bois,  et  celle  de  dessus  en 
plomb;  les  tuyaux  de  bois  sont  composés  de  quatre  planches 
assemblées  à  rainure  et  languette,  les  unes  avec  les  autres  et  for- 
tement collées.  —  Bourdon  de  huit  pieds  ou  quatre  pieds 
BOUCHÉ,  est  un  jeu  d'orgues  dont  le  plus  grand  tuyau,  oui  est 
de  quatre  pieds  bouché,  sonne  l'oclave  au-dessus  du  bouraon  de 
seize;  les  basses  sont  en  bois  et  les  tailles  en  plomb  et  bouchées 
à  rase,  et  les  dessus  à  cheminées.  —  Bourdon,  basse  continue 
qui  résonne  toujours  sur  le  même  ton,  comme  sont  communé- 
ment celles  des  airs  appelés  musettes.  Les  anciens  avaient  une 
espèce  de  bourdon  qui  soutenait  le  chant  en  faisant  soBner 
l'octave  et  la  quinte,  fwurdon  où  se  trouvait  aussi  la  quarte  par 
la  situation  de  la  corde  du  milieu,  comme  on  l'aperçoit  aisé- 
ment. Les  anciens  ne  nous  ont  rien  laissé  par  écrit  touchant  ces 
sortes  de  bourdons. 

BOURDON  (muf.).  On  appelle  aussi  de  ce  nom  la  grosse  corde 
à  vide  de  la  vielle  des  Auvergnats  et  des  Savoyards,  ainsi  que  le 
plus  long  tuyau  des  musettes  el  des  cornemuses. 

bourdon  (cloche).  On  a  donné  aussi  le  nom  de  bourdon 
à  une  grosse  cloche,  telle  que  celle  de  l'église  de  Notre-Dame, 
à  Paris.  Celle-ci  est  placée  dans  la  tour  du  sud,  et  pèse  près  de 
32  milliers.  Fondue  en  1682,  et  refondue  trois  années  après , 
l'année  même  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes  (1685),  elle 
fut  solennellement  baptisée,  ou  plutôt  bénite,  et  eut  pour  par- 
rain et  marraine  Louis  XIV  et  Bf"*^  de  Main  tenon,  qui  lui  don- 
nèrent les  noms  d'Emmanuel-Louise-Thérèse.  Le  battant,  qui 
fait  retentir  des  sons  graves  et  lugubres ,  pèse  976  livres.  On 
ne  la  sonne  que  dans  Tes  grandes  occasions.  Dans  les  journées 
de  1850^  cette  cloche,  agitée  par  les  mains  du  peuple, 
a  partage  de  fait  l'ingratitude  de  quelques  hommes  qui 
étaient  les  obligés  des  Bourbons,  en  sonnant,  pour  ainsi 
dire ,  l'heure  de  leur  chute  et  de  leur  exil.  —  La  Quin- 
tinie  donne  le  nom  de  bourdon  à  une  espèce  de  poire  de 
la  Gn  de  juillet,  qui  pour  la  grosseur,  la  qualité  de  sa  chair, 
de  son  goût ,  de  son  parfum  et  de  son  eau.  aussi  bien  que 
poiir  l'époque  de  sa  maturité,  ressemble  à  peu  près  au  moscat- 
robcrt,  et  n'en  difiTère  guère  que  par  la  queue  qu'elle  a  plus 
longue. 

bourdon  (asir.).  On  a  donné  autrefois  le  nom  de  bourdon 
aux  étoiles  nommées  vulgairement  les  trois  Rois^  qui  sont  dans 
le  baudrier  d'Orion.  Elles  sont  toutes  trois  de  la  seconde  gran- 
deur, sur  une  même  ligne  et  à  peu  près  à  égale  distance.  Celle 
du  pied  gauche  d'Orion  est  de  la  première  grandeur  et  s'ap- 
pelle Rigel;  les  deux  autres,  qu^sont  sur  ses  épaules  et  brillent 
d'un  très-vif  éclat,  s'appellent,  celle  de  l'épaule  droite,  qui  est 
fort  rouge,  Beldegensis,  et  celle  de  gauche  Bellatrix. 

bourdon,  s.  m.  baeulus  longior  (term.  de  blason),  meuble 
d'armoiries,  qui  représente  un  bâton  ae  pèlerin. 

BOURDON,  s.  m.  (technol,).  Les  imprimeurs  entendent  par 
ce  plut  une  omission  que  le  compositeur  a  faite  dans  son 
ouvrage,  d'un  ou  de  plusieurs  mots  de  sa  copie,  et  même  quel- 
quefois de  plusieurs  lignes.  Le  compositeur  est  obligé,  en  rema- 
niant, de  (aire  entrer  les  omissions;  ce  ({ui  souvent  lui  donne 
beaucoup  de  peine,  et  nuit  presque  toujours  à  la  propreté  de 
l'ouvrage.  Ce  terme  fait  allusion  au  grand  bâton  dont  les  pèle- 
rins se  servent  pour  franchir  les  fossés. 

BOURDON  (mœurs  et  us,),  s.  m.  long  bâton  fait  au  tour, 
surmonté  d'un  ornement  en  forme  de  pomme  et  que  les  pèle- 
rins portent  ordinairement  dans  les  voyages.  Marcher  avec  un 
bourdon,  avoir  un  bourdon  à  la  main, 

BOURDON  (Sébastien),  peintre^  né  à  Montpellier  en  161  G, 
mort  à  Paris  en  1671.  Son  père,  peintre  sur  verre,  fut  son  pre- 
mier maître,  et,  à  peine  âge  de  quatorze  ans,  le  jeune  Bourdon 
peignait  à  fresque  la  voûte  d'un  château  aux  environs  de  Bor- 
deaux. Puis,  étant  resté  plusieurs  années  sans  ouvrage,  il  s'en- 
rôla; et  dès  qu'il  eut  été  libéré  du  service  on  ne  sait  comment, 
il  vint  à  Rome  étudier  les  grands  maîtres  de  la  peinture,  et  il  s*y 
inspira  de  préférence  des  œuvres  de  Claude  Lorrain,  du  Cara- 
vage  et  de  Bamboccio.  De  retour  en  France,  n'ayant  encore 
que  vingt-sept  ans,  il  exécute  le  Martyre  de  saint  Pierre  pour 
1  église  de  Noire-Dame.  Ce  tableau,  actuellement  au  musée  du 
Louvre,  est  fort  remarquable.  Bourdon,  étant  peu  fortuné,  fut 
contraint  de  faire  de  son  art  un  commerce .  et  sa  prodigieuse 
facilité  l'y  aida  puissamment.  On  raconte  qu'il  paria  une  fois 
qu'il  peindrait  en  un  seul  jour  douze  tètes  d'après  nature  et  de 
grandeur  naturelle,  et  il  gagna.  Ces  douze  têtes  môme  sont 
distinguées  entre  tous  ses  ouvrages  par  leur  expression  et  leur 


BOURlWff. 


(222) 


BOUEDOir. 


colons.  —  Pendant  les  guerres  civiles  de  la  Fronde,  qui  sus- 
pendirent les  beaux-arts  on  France,  Bourdon  partit»  en  1652, 
Sour  la  Suède,  où  Christine,  qui  s'érigeait  alors  en  protectrice 
es  arls,  le  nomma  son  premier  peintre  d'histoire.  A  son  retour 
à  Paris,  il  fut  nommé  recteur  de  l'académie  de  peinture,  dont  il 
faisait  partie  depuis  sa  création,  en  1648.  Il  travaillait  au  châ- 
teau des  Tuileries,  dans  le  rez-de-chaussée ,  du  côté  du  pavillon 
de  Flore,  lorsqu'il  fut  surpris  par  la  maladie  qui  l'emporta. — 
0oué  d'une  imagination  vive  et  pénétrante,  Bourdon  laissa  ses 
meilleures  toiles  privées  de  cette  perfection  que  l'on  recherche 
à  si  juste  titre.  Il  nuisait  même  aux  tableaux  qu'il  retouchait 
ou  qu'il  voulait  trop  tinir.  Sans  avoir  un  style  a  lui,  sans  faire 
choix  d'un  ^ùt  particulier,  il  recherchait  à  la  fois  le  coloris  du 
Titien,  la  disposition  et  les  ornements  du  Poussin,  la  touche 
délicate  de  Benedctte  Castiglione,  et  la  superbe  manière  de 
Qaude  Lorrain  dans  ses  paysages.  —  On  a  de  lui  aussi  de 
belles  gravures,  et  surtout  des  eaux-fortes  excellentes,  dans  le 
genre  de  Callotel  de  Rembrandt.  —  Parmi  les  neuf  tableaux  de 
Sébastien  Bourdon  exposés  dans  le  musée  du  Louvre,  les  plus 
notables  sont  une  Descente  de  croix  et  une  Halte  de  Bohémiens. 
BOUBDON  (AiHÉ),  né  en  1638,  mort  le  21  décembre  1706, 
médecin  distingué  de  la  ville  de  Cambrai,  a  publié  :  Nouvelles 
tables  anatomtques  où  sont  représentées  toutes  les  parties  du 
corps  humain  ,  Paris,  1678,  grand  in-folio.  — Nouvelle  des- 
eription  anatomique  de  toutes  les  parties  du  corps  humain 
et  de  leurs  usages, PmSy  1674-1679,  1685,  in-12.  Ces  plan- 
ches, qui  offrent  l'explication  des  précédentes,  ont  été  réim- 
primées à  Paris  et  à  Cambrai  en  1707. 

BOURDON  DE  siGBAis  (Clalde-Guillaume)  ,  né  en 
1715  dans  le  bailliage  de  Lons-le-Saunier  en  Franche-Comté. 
Après  avoir  suivi  avec  quelque  distinction  la  carrière  militaire,  il 
quitta  le  service  pour  cultiver  les  lettres  ;  il  fut  chevalier  de  Saint- 
Louis  et  membre  de  l'académie  des  inscriptions  et  belles-lettres. 
Il  mourut  à  Paris  en  1791,  laissant  les  ouvrages  suivants  '.His- 
toire des  rats ,  pour  servir  à  Vhistoire  universelle,  Ratopolis, 
1758,  in-8o,  avec  figures,  réimprimée  en  1781  dans  le  tom.  xi 
des  OEuvres  badines  du  comte  de  Caylus.  —  Institutions 
militaires  de  Végèce  traduites  en  français^  Paris,  Prault, 
1749 ,  in-12;  Amstenlam,  1744  ,  in-12;  Paris,  1759  ,  in-12, 
figures.  —  Considérations  sur  t esprit  militaire  des  Gaulois, 
pour  servir  d'éclaircissement  préliminaire  auœ  mêmes  re- 
cherches  sur  les  Français  et  d'introduction  à  t  histoire  de 
France,  1774  ,  in-12.  —  Considérations  sur  l'esprit  militaire 
des  Germains  depuis  l'an  de  Rome  6A0  jusqu'en  il6  de  fére  vul- 

S  aire,  Paris,  1781 ,  in-12. — Considérations  sur  l'esprit  militaire 
es  Francs  et  des  Français  depuis  le  commencement  du  règne 
de  Clovis,  en  482,  jusqu'à  la  fin  de  celui  de  Henri  IV,  en  1600, 
Paris,  1786,  in-12.  —  Dialogue  sur  les  orateurs,  traduit  en 

Î'ançais,  Paris,  1782,  in-12,  oavrage  généralement  attribué  à 
acite. 

BOURDON  (François-Logis),  né  d'un  cultivateur,  â  Remy, 
village  près  de  Compiègne,  plus  connu  sous  le  nom  de  Bour^ 
don  de  tOise.  Il  vint  à  Pans  étudier  le  droit ,  se  fit  recevoir 
avocat  et  parvint  au  grade  de  procureur  au  parlement.  La 
fougue  et  la  violence  de  son  caractère  lui  firent  embrasser  avec 
ardeur  la  cause  républicaine ,  et  il  s'acquit  une  triste  célébrité 
dans  la  journée  à  jamais  néfaste  du  10  août  1792.  Devenu  dé- 
puté de  la  convention,  il  siégea  parmi  les  membres  les  plus 
exaltés ,  soutint  avec  véhémence  les  mesures  les  plus  iniques 
et  les  plus  rigoureuses ,  vota  la  mort  de  Louis  XVT ,  agit  acti- 
vement dans  les  mouvements  révolutionnaires  du  51  mai  1795 
et  du  27  juillet  1794  ;  puis  tout  à  coup,  se  rangeant  parmi  les 
réactionnaires,  il  contribua  puissamment  à  renverser  Robes- 
pierre, à  vider  les  prisons ,  à  taire  cesser  les  massacres,  et  à  dis- 
perser le  club  sanguinaire  des  jacobins  et  à  comprimer  l'in- 
surrection effrayante  du  12  germinal  et  du  10  prairial  an  ni. 
Puis ,  vers  la  fin  de  la  convention ,  lorsc^ue  cette  assemblée  prit 
des  mesures  coércitives  pour  se  garantir  des  réactionnaires, 
Bourdon  de  l'Oise  ,  songeant  à  son  propre  salut ,  abandonna  ce 
parti  et  reprit  sa  première  ligne  politique  tout  le  temps  seu- 
lement qu'il  Y  eut  péril  pour  lui  d'agir  différemment.  Il  en- 
tra au  corps  législatif ,  s'y  occupa  sans  distinction  de  projets  de 
finances ,  et,  avant  poursuivi  sans  succès  les  auteurs  puissants 
des  désastres  cie  Saint-Domingue,  il  se  jeta  forcément  dans 
le  parti  du  corps  législatif  appdé  le  parti  de  Clichy,  et  fut  dé- 

rrté  iCayenne  avec  la  plupart  des  députés  qui  le  composaient, 
la  suite  de  la  révolution  du  18  fructidor  an  ▼  (4  septembre 
1797).  Bourdon  de  l'Oise  mourut  k  Sinamari,  quelques  mois 
après  son  arrivée  à  la  Guyane. 
BOURDON  (Louis-Gabriel),  né  à  Versailles  en  1741,  mort 
^1795,  fat  secrétaire  inlerpctte  du  département  des  affidres 


étrangères.  D  publia  les  Enfants  du  pauvre  diable,  m 
Echantillons ,  Paris,  1776.  —  Voyage  d'Amérique ,  dulj 
en  vers,  avec  des  notes,  Paris,  1786,  et  quelques  poés»^ 
gères. 

BOUBDON  (LÉoifARD-J.-JosEPH)  naquît  en  1758  à  1 
gny-au-Perchc  (Orne) ,  fit  d'assez  bonnes  études  à  Or^ 
et  vint  à  Paris  se  faire  recevoir  avocat  aux  conseils  do  ! 
n'ayant  jpas  réussi  dans  cette  carrière ,  il  fonda  une  va 
d'éducation  sons  son  nom  et  y  obtint  quelque  succès.  Ed  11 
il  demanda  à  l'assemblée  constituante  la  permission  d'j  ii 
voir  le  centenaire  du  Mont-Jura,  qu'il  faisait  servir  ^ 
élèves ,  afin ,  disait-il ,  de  leur  inspirer  du  respect  p.^ 
vieillesse.  Cette  jonglerie  ne  lui  attira  pas  de  nouveaai 
ves,  mais  lui  valut  une  grande  célébrité  et  l'affectiic 
démagogues.  Il  fut  accusé  par  l'opinion  publique  de  s'êtrr  ; 
aux  honmies  sanguinaires  qui  commirent  les  assassim) 

10  août  et  méditèrent  les  massacres  de  septembre,  i 
envoyé  à  Oriéans  par  le  ministre  de  la  justice  Danton , 
une  mission  relative  aux  prisonniersde  la  haute  coorruth 
Au  lieu  de  les  conduire  à  Sanmur  diaprés  ses  instm 
Bourdon  traîna  ces  malheureux  à  Orléans,  où  ils  fareii! 
ffés  parla  troupe  sous  les  ordres  de  l'Américain  Fournwr , 
Polonais  Lajowski  (F.  ces  noms).  II  ne  tarda  pas  ïHnfs>\ 
à  la  convention  nationale  par  le  département  do  hàtri.  A 
cette  assemblée,  il  se  montra  un  des  plus  9âxmè  txà 
Louis  XVI.  Le  16  mars  1795,  se  trouvant  à  OrUsm,Hsoil^ 
le  soir  d'une  orgie ,  il  se  rendit  au  club  ,  où  il  dédama  cooi 
les  nobles  et  les  riches.  En  sortant,  il  fut  hoètoUnu 
des  passants  s'arrêtèrent,  et  bien  qu'aucun  d'eux nettil  m 
il  les  fit  arrêter  comme  ses  assassins.  Il  accusa  deranlh  c4r^ 
tion  les  autorités  de  cette  ville ,  qui  n'étaient  pasvfnoeoï 
tôt  à  son  secours.  Seize  des  prinopaux  habitants  Âirrai  tnJ 
devant  le  tribunal  révolutionnaire,  et  neuf  pcnrcnl«1 
chafaud.  Rien  dans  cette  circonstance  ne  put  désarmer U  i 
du  féroce  Bourdon.  Il  provoqua  ou  soutint  dans  la  conwtj 
on  dans  les  dubs  ces  mesures  atroces  dont  le  rédt  vk^i 
les  cœurs  honnêtes  autant  qu'il  les  épouvante*  Cnigiuiitl 
bcspierre,  auquel  il  avait  déplu,  il  conspira  sourdemenl  d 
lui ,  s^assoda  dans  ce  but  aux  Barras ,  aux  Fouché,  aoxTi^ 
et  prépara  la  révolution  du  9  thermidor  ^  à  laquelle  il  coori 
avec  énergie.  C'est  lui  qui  pénétra  nmtamment,  à  UW 
quelques  ^rdes  nationaux ,  dans  la  maison  commune,^ 
taient  retirés  Robespœrre  et  ses  amis.  U  déclama  \m 
néanmoins,  quelques  jours  après ,  contre  les  corypkh%à 
dérantisme,  et  demanda  les  honneurs  du  Panthéon  poc:* 
du  peuple,  Marat  Mais  l'influence  des  terroristes  diœÎDUtf 
dément;  Legendre  traita  hautement  Bourdon  d'assasac 
(^ue  celui-ci  pût  obtenir  la  parole.  Arrêté  dans  la  sfcs 
Graviliiers,  comme  coupable  dans  la  révolte  du  l^  ^ 
an  III ,  et  comme  membre  du  comité  central  d'insur* 
il  fut  envoyé  à  Ham ,  d'où  l'amnistie  du  4  brumaire  left^ 
tôt  sortir.  On  comprend  que  l'école  d'un  tel  homme  w  i 
prospérer  Ions  temps ,  malgré  le  titre  d'école  des  EUre 
patrie  qu'il  s  était  fait  donner  par  décret.  Les  joumaait 
poque  rattaquèrent  avec  toute  l'indignation  que  sel 
avaient  inspirée;  par  corruption,  de  son  prénom,  on  TJ 
Bourdon  Léopard.  En  1797 ,  Boissy  d'Anglas  se  plaigcj 
tribune  des  cinq  cents  de  rencontrer  partout  sous  ses  {m 
assassin.  Il  fut  envoyé  cette  même  année  à  Hambourç, 
y  établir  un  comité  de  propagande  ;  mais  les  discoun  vû^ 

Ear  lesquels  il  effraya  tous  les  intérêts  de  cette  ville  k"^ 
ientôt  la  direction  à  le  rappeler.  En  1800 .  il  obtint  U  pi 
membre  du  conseil  d'administration  de  1  hôpital  miliuj 
Toulon ,  qu'il  conserva  plusieurs  années,  mus  les  M 
temps  de  l'empire,  il  dirigeait  à  Paris  une  école  prinul 
mourut  danscette  ville  vers  Te  commencement  de  la  re$tjffj 

11  avait  publié  :  1<>  Mémoire  sur  l'instruction,  oa  VEi^ 
naltonojff,  Paris,  nS9;  2^  Recueil  des  actions  civiques  d«\ 
blicains  français,  Paris,  1794 ,  in-8*»  ;  3«  Rapport  sur  /^ 
circulation  des  grains,  in-8<>  de  vingt-neuf  pages  ;4*  Or^ 
tion  des  greniers  nationaux  décrétéepar  la  convention,  tu 
onze  pages;  5^*  le  Tombeau  des  imposteurs,  ou  VInau§ti 
du  templede  la  Vérité,  sans-culottide  dramatioue  en  t^u^l 
Paris,  1794;  ouvrage  ridicule  auquel  travaillèrent  aid 
line  et  Vaicourt. 

BOURIM>N  DE  VATBT  (MaRG-AiHOUCE),  né  le  SI  IK»1 

1761,  entra,  après  de  brillantes  études  au  coTlé^  &EA 
de  Paris,  dans  l'administration  des  finances ,  puis  dans  H 
la  marine,  après  avoir  navigué  et  assisté,  sar  le  x2Ï»i 
Ville  de  Paris,  au  combat  mémorable  du  H  avril  <^J 
1795  il  devint  chef  du  bureau  des  colonies,  et  fat  env] 


BOURDONNIEE. 


(  233  ) 


BOURG. 


1798,  en  qualité  d'agent  maritime  à  Anvers,  où  il  remplit  avec 
lèle  et  talent  son  importante  mission.  Elle  loi  valut  la  faveur 
dn  directeor  Sîeyès ,  et ,  par  elle ,  le  ministère  de  la  marine  et 
des  colonies.  Mais  Bonaparte,  auquel  Sieyès  et  ses  créatures 
portaient  ombrage,  renvoya  Bourdon  de  Vatry  à  Anvers 
nec  le  titre  de  commissaire  ordonnateur  pour  les  mers  du  Nord, 
fil  1801 ,  il  fut  nommé  chef  d'administration  à  Lorient,  puis 
préfet  du  second  arrondissement  maritime  du  Havre ,  et  tour  à 
tour  préfet  de  Vaucluse  en  1803 ,  de  Maine-et-Loire  en  1806, 
deGénes  en  1814  jusqu'à  sa  réunion  à  la  Sardaigne.  Il  revint 
alors  au  ministère  de  la  marine  et  des  colonies  en  qualité  de 
directeur  du  personnel  et  d'intendant  des  armées  navales.  Au 
retour  de  l'Ile  d'Elbe,  Napoléon  choisit  Bourdon  de  Vatry,  pour 
oonoiissaire  extraordinaire  dans  la  septième  division  militaire 
et  ensuite  pour  [)réfet  de  l'Isère.  Il  prit  sa  retraite  lors  de  la 
jeoonde  restauration.  Après  une  vie  administrative  aussi  pleine 
et  aussi  agitée.  Bourdon  de  Vatry,  qui  rendit  des  services  énit- 
nents  daus  les  affaires  de  l'Etat ,  mourut  à  Paris  le  22  avril 
1838.  n  avait  été  créé  membre  de  la  Légion  d'honneur  en  1804, 
officier  du  même  ordre  en  1812,  baron  en  1809  et  chevalier  de 
Saint-Louis  en  1824. 
BoumBOBTiiAis  (De  la)  (F.  Mahé). 
BoriDONNASSE  (nuBurs  $t  tu.),  s.  f.  bâton  de  pèlerin.  — 
Sorte  de  lance  creuse  dont  on  se  servait  autrefois  dans  les  tour- 
nois (F.  fiotniBON). 

BOUADUNKÉ  (bloêon) ,  se  dit  d'un  bâton  arrondi  à  son  ex- 
trémité supérie«ire,  ou  d'une  croix  pommettée  à  la  manière 
d'un  bourdon  de  pèlerin. 

BOCRDoaNBMEKT  ^ramm.),  s.  m.  bruit  que  font  en- 
leodre  quelques  petits  oiseaux  et  beaucoup  d[insectes ,  quand 
ik  volent,  quelquefois  même  quand  on  les  saisit.  Le  bourdon- 
uwiUU  desoiêtauX'-mumehês,  du  cohbris.  Le  bourdonnemeni 
eu  abeiUu,  du  hatmelons ,  etc.  Il  signiGe,  figurément ,  le 
nunuore  sourd  et  confus  d'un  grand  nombre  de  personnes 
rêumes  qui  parlent ,  qui  discutent  entre  elles.  Après  quU  eui 
Qtknéoi  farkr^  on  eulendii  dam  toute  Vauemblie  u%  bout* 
dùHnement ,  un  grand  bourdonnement.  —  BouRDONNEiifiMT 
le  dit  aoisî  d*ua  bruit  sourd  et  continuel  que  l'on  croit  enten- 
dre,  et  ^ui  est  seulement  un  effet  de  quelque  altération  de 
VoreUle  mterne.  CeUe  maladie  lui  a  laissé  un  bourdûnmewuni 
dans  fefiiUe ,  un  bourdonnement  d'oreille. 

BOVBMMniEm  (grmmm.),  t.  n.  bruire  sourdement,  il  se  dit, 
m  propre ,  du  bourdonnement  des  insectes ,  etc.  Des  mouches 

réourdonnent  aux  oreiUes.  Les  colibris  bourdonnent  autour 
cet  orMsseau.  —  Il  se  dh,  par  extension ,  du  mvrraure 
flnrd  et  confus  d'un  grand  nombre  de  personnes  réunies  qui 
pvleol,  qui  discateot  entre  elles.  —  Bourdonner  est  aussi 
Mrfae  actif ,  et  si^ifie ,  chanter  à  demi-voix ,  entre  ses  dents. 
Ubomrdonne  toujours quelquu  vieux  airs.  —  Il  signifie  encore, 
(purement,  fûre  entendre  des  discours  importuns.  Que 
HsmM  ffous  bouréosmer  sems  cesse?  Dans  ces  de«x  derniers 
«ns,  il  est  familier.  —  Bodkdoiiné,  éb,  participe. 

wovms^owxwr ,  s.  m.  {ehirurg.)^  c'est  un  petit  rouleau  de 
tiarpie  de  figure  oblongue ,  mais  plus  épais  que  large,  destiné 
t  remplir  une  plaie  ou  un  ulcère.  Les  premiers  bourdon  nets 

Êon  introduit  dans  fe  fond  d'un  ulcère  profond  doivent  être 
,  afin  qu'on  poisse  les  retirer,  et  qu'ils  n'y  séjournent  point 
ins  qn'on  s'en  aperçoive.  L'usage  des  bourdonnets  et  de  tous 
ES  dilatants  peut  être  fort  nuisible  ou  fort  avantageux  ,  sefon 
I  façon  dont  on  s'en  sert.  Si  les  bourdonnets  ferment  un  ul- 
ftre  profond  comme  un  bouchon  ferme  une  bouteille ,  ils  s'op- 
osent  à  l'écoulement  des  matières  purulentes,  et  produisent  ta 
ollection  du  pus  qui  corrompt  les  sucs  que  la  circulation  con- 
ait  vers  l'endroit  où  il  croupit.  L'obstacle  que  les  bourdonnets 
«t  aux  matières  purulentes  peut  en  causer  le  reflux  dans  la 
lasse  dn  sang ,  ou  elles  occasionnent,  i>our  peu  qu'elles  soient 
tteintes  de  putréfaction ,  des  colliquations  fâcheuses  qui  dè- 
lûsent  la  partie  rouge  de  la  masse  des  humeurs ,  et  qui  ren- 
dit celte  masse  toute  séreuse.  De  là  sont  produites  toutes  les 
racnations  continuelles,  qui  jettent  le  corp  dans  le  marasme , 
l  dans  une  grande  faiblesse,  qui  est  ennn  suivie  de  la  mort, 
i  on  remplit  un  ulcère  de  bourdonnets  durs  ,  entassés  les  uns 
>r  les  autres,  l'irritation  qu'ils  causeront  aux  vaisseaux 
npêchera  le  passage  des  sucs  :  ils  s'arrêtent ,  s'accumulent 
''  s€  condensent  dans  les  parois  de  l'ulcère  et  y  forment  des 
Jlosités  qui  le  rendent  incurable^  à  moins  qu'on  n'en  détruise 
s  duretés. 

B4iiJiU>OKinER  {aecept.  div.) ,  s.  m.  pèlerin,  celui  qui  por- 
it  un  bourdon.  —  Bourdonnieb,  en  term.  d^ architecture,  se 
it  du  support  d'une  poutre  de  moulin  ;  de  rarrondisseroent  dn 


haut  du  chardonnet  d'une  porte  ;  et  de  la  penture  dans  un 
gond  renversé.  —  On  dit  au  féminin  bourdonnière. 

BoraDONKORO  (péche),  s.  m.  première  chambre  de  l'en- 
ceinte du  filet,  que  Ton  nomme  bordigve. 

BOURDOT  DE  RICHEBOURG  (CHARLES- ANTOINE),  avOCat 

au  parlement  de  Paris  en  1689,  mort  dans  cette  même  ville  le  11 
décembre  i735,âgé  d'environ  soixante-dix  ans  Savant  juriscon- 
sulte, il  réunissait  aux  dons  de  Tesprit  une  profonde  religion. 
Il  a  laissé  :  Nouveau  Coutumier  général  de  France,  avec  lu 
notes  de  Chauvelin  et  autres ,  et  des  listes  alphabétiques  du 
lieux  réffis  par  chaque  coutume,  Paris,  1724,  8  vol.  reliés  en 
quatre,  lu-fol.  —  Nouvelle  édition  des  Conférences  des  ordon- 
nances de  Louis  XIV par  Bormer^,  Paris,  1729, 2  vol.  in-4*». — 
Dictionnaire  du  droit  coutumier,  que,  par  sa  mort,  il  a  laissé 
inachevé.-—  Bourdot  de  Richebourg  (Claude-Etienne),  né  à 
Paris  le  16  septembre  1699,  fut  tour  à  tour  avocat,  militaire,  ro- 
mancier et  journaliste.  Il  a  publié,  en  gardant  l'anonyme; 
Evander  et  Fulvie,  histoire  tragique,  Paris,  1726,  in  12. — 
Invention  de  la  poudre  f  poème  en  trois  chants,  Paris,  1752, 
in-8°.  —  Troisième  volume  de  V Histoire  de  la  marine.  —  Ud- 
cherche  de  la  religion. —  Histoire  de  t  Eglise  de  Vienne  (sous 
le  nom  de  Charvel],  Lyon,  1761,  in-4**. —  Journal  économique, 
dont  il  fut  le  rédacteur  principal,  de  1751  à  1755. 

BobRE  {myth.),  l'homme  prototype  de  la  mythologie  Scan- 
dinave, naquit  des  rochers  de  glace  qui  commençaient  a  se  fondre 
et  que  léchait  la  vache  Audoumbla.  On  peut  voir,  à  cet  article, 
comment  naquit  Boure.  Il  eut  pour  fils  Bore ,  que  vulgaire- 
ment on  regarde  comme  le  premier  homme,  et  qui  donna  nais- 
sauce  aux  trois  dieux  Odin,  Vile  et  Vé. 

BOURÈ€HE,s.  f.  (term.  de  marine),  dans  plusieurs  ports,  se 
dit  d'une  sorte  de  bourrelet  qu'on  fait  sur  des  cordages  de  dis- 
tance en  distance. 

ROUREU^GE,  s.  m.  (jurispr.),  ancien  terme  de  coutume, 
connu  seulement  dans  le  Poitou,  où  il  était  employé  pour  mar- 
quer un  droit  qui  s'y  percevait  par  forme  de  dlme,  et  qui  était 
tel,  que  dans  toutes  les  paroisses  où  il  était  d'usage  il  ne  s'exer- 
çadt  pas  d'autre  droit  de  dlme.  Ce  droit  de  bourelage  avait  donné 
lieu  à  une  contestation.  Outre  ce  droit,  on  avait  voulu  perce- 
voir la  dtme  dans  le  Poitou  ;  mais  il  fut  attesté,  par  un  acte  de 
si^  de  Poitiers,  du  14  juillet  1685,  que  ces  deux  droits  ne  poo- 
laieat  point  concourir  ensemble  sur  les  mêmes  objets. 

BOURES  (F.  Paysans,  Guerre  des). 

Bounrr  (c^gric.),  s.  m.  race  de  bœufs  répandus  dans  les 
départements  de  l'Ouest  et  du  Midi.  £n  Auvergne,  la  génnse  de 
deux  ans  se  nomme  boureîte. 

BOVRETTE  (CHARLOTTE  Renyer,  femme  Curé,  puis  fem- 
me), plus  connue  sous  le  nom  de  la  Muse  Limonadière,  née  à 
Pans  en  1714,  morte  en  janvier  1784,  tenait  un  café  fréquenté 
par  tous  les  pédants  et  par  tous  les  beaux  esprits  de  l'époque. 
Pœsédée  de  la  monomanie  de  la  versification,  Charlotte  Bou- 
rette  adressa  des  vers  à  tout  le  monde  indistinctement ,  depuis 
le  roi  de  France  jusqu'à  sa  blanchisseuse.  Ses  envois  poétiques 
furent  diversement  récompensés  :  le  roi  de  France  lui  adressa 
un  étui  d'or,  le  duc  de  Gesvre  une  écuelle  d'arçent,  Voltaire  une 
tasse  de  porcelaine  et  Dorât  quelques  vers.  On  a  recueilli  de 
cette  femme  :  la  Muse  Limonadière  et  autres  pièces*  de  poésie, 
1755, 2  vol.  in-f  2.  —  La  Coquette  punie,  comédie  en  un  acte  et 
envers,  1779,  in-8". 

BOVRO,  lieu  composé  d'un  certain  nombre  d'habitations, 
plus  fort  qu'un  village,  moins  fort  qu'une  ville.  Un  bourg  peut 
être  entouré  de  murs  ou  ne  pas  en  avoir,  mais  il  a  toujours  un 
marché.  Nous  ne  cherchons  pas  l'étymologie  du  mol  bourg  ; 
comme  beaucoup  d'autres,  celle-ci  est  vagne  et  arbitraire. 
Pourtant  nous  devons  remarquer  d'une  part,  que  Végèceempfoie 
le  mot  burgus  dans  le  sens  de  tour  ou  petit  château  (  Y.  rart. 
Bourgeois,  Bourgeoisie).  Bourgade  est  l'intermédiaiTe  entre 
bourg  et  village;  la  boursade  se  rapproche  plus  de  celur-ct,  et 
le  bourg  ressemble  plus  a  la  ville. —  En  Angleterre,  le  mot 
borough,  que  nous  traduisons  par  bourg,  a  un  sens  tout  parti- 
culier. Il  désigne  un  heu  moins  important  qu'une  ville  et  plus 
important  qu^  titlage,  comme  parmi  nous. 


lieues 
chant 


du  nom  de  sa  petite  province.  Sa  population  s'élève  à  8,9W  ha- 
bitants. Les  rues  y  sont  propres  et  arrosées  par  plusieurs  fontai- 
nes; on  rencontre  de  jolies  promenades,  et  les  environs  de  la 
ville  oflrent  des  points  de  vue  pittoresques.  Quant  à  l'industrie, 
elle  y  est  peu  active  et  peu  importante,  mais  il  se  fait  un  com- 
merce assez  considérable  en  grains,  peaux  blanches,  bestiaux  et 


BOtBGAGE. 

,     mnaessoui 

est  le  sicge 

dence  d'un  reccreur  génfral,  d'un  directeur  des  coolributioDS 
directes,  d'un  conservateur  des  hypothèques  et  d'un  inspecteur 
des  furtts.  Parmi  ses  monuraents  on  cile  :  b  cathédrale  de 
Bron,  l'IIâtel-Dicu,  l'hôlel  de  ville,  les  boucheries,  la  balle 
au  blé  et  la  Charité.  Elle  [wssède  un  collège  communal,  une 
bibliothèque  publique  de  t7,000  volumes,  une  école  de  dessin 
linéaire,  un  cabinet  de  physique  et  de  chimie,  un  musée  dépar- 
temental, une  société  d'émulation  et  une  salle  de  spectacle.  — 
Brou  est  ia  patrie  de  l'amiral  Coli^nr,  du  médecin  d'Urfé,  du 
missionnaire  Piquet,  d'Honoré  d'L'rlé,  de  Claude  Vaugclas,  de 
l'astronome  Lalande  et  du  général  Juubert. 

BnvRG  (Antoine  du],  oncle  d'Anne  du  Bourg,  éuit  prési- 
dent au  parlenieni  de  Paris,  lorsque  François  I"  le  nomma 
chancelier  de  France  en  1535.  Il  s'employa  en  faveur  de  ia 
rérorme  religieuse,  et  fui  un  des  instigateurs  de  Védit  de  lolé- 
ranct,  accordé  à  Coucy  par  le  roi;  mais  il  n'occupa  q^ue  trois 
années  les  hautes  fonctions  dont  il  espérait  5c  servir  pour 
arrêter  toutes  poursuites  nouvelles  contre  les  protestants.  En 
1638,  François  I"'  ayant  clé  visiter  la  ville  de  Laon .  du  Bourg, 
qui  l'accompagnait,  fut  renversé  d'une  mule  et  écrast-parïa 
foule  qui  se  portait  en  masse  sur  le  passage  du  roi,  Il  mourut 
peu  après. 

BOCRG  (A!(<iEDii),ncà  Itiom,  en  Auvergne,ent5âl.  Après 
avoir  reçu  l'ordre  de  la  prêtrise,  il  enseigna  ledroil  avec  distinc- 
tion à  Orléans,  et  fut  reçu  conseiller  clerc  du  parlement  de  Paris 
«a  I5S7.  Il  se  jeta  bientûl  avec  fanatisme  dans  les  nouvelles  opi- 
nions religieuses  émises  par  Calvin,  et  ses  discours  frénétiques  le 
firent  arrêter  et  conduire  à  la  Bastille,  par  ordredu  roi  Henri  II. 
L'cTèque  de  Paris  ic  déclara  bérclique,  te  dégrada  de  l'ordre  de 
la  prêtrise  et  le  livra  aux  juges  royaux.  Du  Bourg  appela  de 
celle  sentence  à  plusieurs  archevêques,  espérant  gagner  du 
temps  et  obtenir  sa  grice.  Mais  l'assassinat  du  président  Hé- 
iiarl,  l'un  de  ses  juges,  précipita  sa  condamnation;  on  le  soup- 
çonna de  ce  meurtre  pour  avoir  prononcé  contre  ce  magistrat, 
Irés-bustilc  contre  loi  et  qo'il  ne  pouvait  récuser,  ces  paroles 
téméraires  :  «  Dieu  saura  bien  te  forcer  à  te  récuser,  h  Trois 
jours 'après  cette  catastrophe,  du  Bourg  fut  condamné  i  mort, 
pendu  en  place  de  Crève,  et  son  corps  Tut  brûlé  le  30  décembre 
1550.  Sa  mort  fit  naître  la  conspiration  d'Amboise,  tramée  par 
les  protestants,  qui  mirent  du  Bourg  au  nombre  de  leurs  mar- 
tyrs. —  Quelques  écrits  de  lui  sont  entièrement  oubliés. 

BOUBC  i£tiem<e  dv],  avocal,  né  à  Lyon  dans  le  xvi*  siècle, 
a  composé  un  ouvrage  sur  VaitloriU  du  parlemenl  dt  Paru, 
dédié  au  chevalier  Olivier  de  Leuville.  —  Boubg  (Laurent  du), 
son  fils,  fut  conseiller  du  roi.  Il  publia  une  EUgie  canttnant  let 
mjsérff  tt  ealamitéi  advenun  à  la  cité  de  Lyon  durant 
U$  guerre*  eivilet ,  Paris,  1569. 

BOURti  (Elëoohe-Mabie  DU  Maike,  COMTE  Dv).  né  en 
1665,  s'illustra  nendaiii  le  règne  de  Louis  XIV,  danssoo  com- 
mandement de  I  armée  du  Rhin,  en  1709,  et  remporta  la  victoire 
de  Binnelsheim,  sur  les  troupes  impériales.  Elevé  en  1734  au 
gnde  de  maréchal  de  France,  il  mourut  en  1739. 

■OCKGA€iiABDS,  S.  m.  [hiit.  eccléi.),  espèce  de  chanoines 
réguliers  réformés,  ainsi  appelés  de  la  maison  de  Bour^achard, 
oà  commeDça  la  réforme.  Les  bourgachards  n'étaient  m  anciens 
ni  approuvés  par  l'Eglise.  Cependant  ils  avaient  plusieurs  mai- 
■ooi,  et  étaient  appelés  bourgachards  dans  celles  des  chanoines 
Imitera  où  il  avait  plu  aux  evéques  de  les  introduire. 

BorBGADB,s.  m.  (^ramni.),  petit  bourg,  village  dont  les 
BÙions  disséminées  occupent  un  asseï  grandespace.  Une  bour- 
$Êét  4*  UnU  de  muxUoni ,  de  tant  de  [eux. 

■oCBfiAGE,  s.  m.  tjitritpr.),  terme  de  coutume,  usité  dans 
cdie  de  Normandie ,  et  s'appiiquant  aux  héritages  roturiers 
■taéi  dans  ane  ville  ou  dans  un  Dour«  fermé,  où  il  n'était  dû, 
i  c»ue  de  ses  héritages ,  aucune  redevance  censuelle  ou  féo- 
dale, loit  envers  le  roi,  soit  envers  les  seigneurs  particuliers.— 
Le  boornge  était  une  des  quatre  manières  de  tenir  des  biens- 


y 


(nods,  (fe laquelle  il  est  parlé  dans  l'art.  105  de  la 
IVonoandie.  L'héritage  ainsi  tenu  était  exempt,  aux  termes  de 
FarL  138,  des  droits  de  relief,  de  treizième,  et  de  tous  autres 
droiti  seigneuriaux.  Celui  qui  en  devenait  possesseur  en  était 
mille  pour  donner  une  simple  déclaration  des  rentes  et  des  re- 
aennccs  qui  étaient  dues,  à  moins  qu'il  n'y  eût  à  cet  égard  une 
Goaveotioa  on  une  possession  contraire.  -^  Les  biens  en  bour- 
ient  plus  avantageux  pour  les  Qlles  que  les  biens  d'une 
iltire;  car,  quoique  la  coutume  déférai  des  portions  dif- 
et  inégales,  entre  les  mâles  et  les  tilles ,  dans  les  suc- 
,  elle  voulait  cependant  que  les  frères  et  les  sœurs  par- 
ut également  les  héritages  qui  étaient  en  bourgage  dans 


t  )  BOCBGBOIS. 

toute  la  Normandie,  même  au  bailliage  deCaea,d)nilaa 
les  fillesclaientadmisesâparlager.  —  Lesveuveiiviinii 
lemeiil  une  faveur  particulière  sur  les  fonds  tenus  en  liumi 
car ,  quoi()u'il  n'y  eût  point  de  communauté  de  bieni,d« 
Normandie,  entre  l'homme  et  la  femme,  celle-ci  ne  \ùs^\ 
après  la  mort  de  son  mari,  d'avoir^cn  propriété  lamaiiiélai 
quels  faits  en  bourga^  durant  le  mariage. — l.es  plaitt<l(> 
biers  perruquiers  étaient  regardées  comme  immeubles  mb 
gage  dans  la  Normandie,  et  les  veuves  avaient  la  nuiiitib 
places  en  propriété,  lorsqu'elles  étaient  acquises  dunoiii 
riage.  Lin  règlement  du  parlement  de  Rouen  du  16  miiii 
déclarait  les  paroisgcsde  Bois-Guillaume  etSaint-Etinii',! 
que  celles  de  la  banlieue  de  Rouen,  n'être  poiattabini] 
L'exécution  de  ce  règlemeDt  fui  ordonnée  par  on  artrii 
juillet  1715. 

Bui'RG-ARGENTAL  {géogr.),  chef-lieu  de  canton,  du 
département  de  la  Loire,  dont  la  population  compte  i,^ 
bitanls.  Cette  petite  ville,  assez  commerciale,  rcDfrnntl 
portantes  pépinières ,  des  eaux  pronrcs  aux  blaDchisMnoj 
fabriqUEsde  rubans,  de  crêpes,  de  lacets  etdepjpjm. 

BOURGEAT  {Loi'tS-ALEXANDtlE-MAKGCEIlTE},  lillnu 

né  à  Grenoble  en  1787.  La  faiblesse  de  sa  sanlé  ra}iiilljiii 
noiicerau  barreau,  il  vint  à  Paris  en  1813,  etuoinsKTJi 
belles-lettres  et  à  l'élude  de  la  géologie.  Il  toopèi  i  Ij  w 
tion  de  divers  ouvrages  et  recueils  périodiques,  mijtrui 
lin  de  1813  le  prix  de  la  société  des  scienctirf  isim 
Grenoble,  pour  la  meilleure  Histoire  det  iiàtffi  rt  i 
Vorowe»,  prouvée  par  lei  monumenU ,  et  htwItitpuiJ 
Gèvrc  violente,  k  Paris,  le  14  septembre  l8l4,U)ft<lt>iH 
sept  ans.  Il  était  membre  de  la  société  philotatnniiw'J 
l'académiedesantiquaires.  Ses  titres  littéraires, MUcrH*' 
dei  ÀUobrogei  et  dei  Voroneei  ,  sont  :  Trai'tliimiii't 
iilorieo  lù  gti  traldi  antichi  poeti  tcandinavi  it  Gnh 
Hemio.  —  Uiitoire  de  ta  guerre  contre  lei  ^fttf»i'.<*" 
inachevé. —  Nombreux  àrliclei  tiam  la  flioçrapt»»" 
telle ,  dant  le  Mercure  de  Francm  tt  datu  le  Jli;'""'' 
eiopédique. 

BOURGELAT  (Clalde),  fondateur  des  école»  filrfiw" 
France,  et  créateur  de  l'hippialrique ,  ou  hygièneteuB 
domestiques,  néà  Lyon,  et  mort  dans  cette  ville  l(  5^ 
1779,  âgé  de  soixante-sept  ans.  Après  avoir  été  rwi»™ 
l'université  de  Toulouse,  el  avoir  suivi  avec dislintliM'' 
reau  du  parlement  de  Grenoble,  Bourgelat,  {Muiocmpi 
chevaux,  établit,  en  1762.  à  Lyon,  la  première Kolt " 
naire  qu'on  ait  vue  en  Europe.  Ëii  1784 ,  elle  rnot  \rvr 
cale  royale,  et  sa  réputation  européenne  y  appela  <1«* 
tous  les  pays.  Bourgelat  a  laissé  des  ouvrages  reniart|iB* 
leur  science ,  par  leur  utilité  et  par  leur  style.  —  -'' 
fiew^KaïUe  ou  Traita  de  cavalerie,  Lausanne,  1^^' ' 
réimprimé  a  Paris  et  à  Lyon ,  et  traduit  en  anglais. 
men[(  d  kippialrique.  ou  Nouveaux  PritKipeimr  h^ 
lanre  et  tur  lamidecine  det  chevaux,  Lyon,  ITBO,  ''J' 
3  vol.  in-S".  —  Arlieln  de  l'ancienne  Enq/cb^i"^ 
l'art  vétérinaîTe  tt  au  manège.  —  Anatomie  compef  " 
val.  da  bceuf  ci  du  mouton.  —  ReeheTchet  nf  In  « 
l'impouibiiité  où  lei  chevaux  tant  de  vomir.  —  JUrif'' 
le  mécanitme  de  la  ruminato'o»,  —  EUnutOi  dt  W" 
natre,  Lyon,  17B5,  1770,  1771,1776.  —MémoireM"' 
ladiet  contagieuie»  du  bétail,  Paris,  1775 ,  in-t°.  _-^ 
meni  pour  let  écofaï  vélérinairet  de  France,  Paris.  •'' ■■ 
—  Nolei  pour  le  Mémoire  tur  let  maladiei  épidefi^ 
betliaux,  par  Barberel.  —Articlet  dant  C-iftw»»" 
noire  ife  1790  d  1795. 

BOVBGÈNE  {V.  Bourdaine).  . 

BOURGEOIS  (Al*/.).  On  a  coutume  de  designers» 
de  bourgeois,  dans  le  langage  ordinaire,  celui ip*" 
rentes  et  qui  n'exerce  aucun  art  ni  industrie.  Il  et»'  ■■ 
spécialement,  sous  l'ancien  ordre  des  choses,  pour  ? 
ceun  qui  avaient  leur  résidence  habituelle  et  leur  doouw 
une  ville  jouissant  des  droits  de  commune,  qui  pwuf'r 
ses  frawhiiet  et  immunitét,  et  qui  ne  se  livraient  *>»' 
pèce  de  travail  considéré  comme  vil  et  abject.  Cetl* 
nation  leur  était  donnée  pour  les  distinguer  de  ceuï  'i 
pelait  vilains;  mais  ils  appartenaient,  comme  wu 
classe  des  nturiert  (F.  Comhdne,  Roturie«,^i" 
On  donnait  le  nom  de  bourgeoitie  aux  privilèges  m 

aui  étaient  attachés  à  la  qualité  de  bourgtoit.  --  - 
roil    commun,  ceux  qui    naissaient  de  V*'^    u 
avaient  la  bourgeoisie;  il  était  cependant  de»  tilks  « 
sance  et  une  résidence  habituelle  ne  sufBsaieiit^  ^. 
coaEëier  les  droits,  qui  n'y  étaient  acquis  qot  •* 


BOUEGB^IS.  (  335  ) 

conditions,  el  moyennant  racoomplissement  de  certaines  for- 
malités.  —  Dans  les  temps  reculés,  on  comptait,  outre  les 
bourgeois  domiciliés  dans  la  ville,  des  bourgeois  forains.  Mais 
l'usage  d'admettre  à  la  bourgeoisie  les  personnes  du  dehors 
ne  fut  pas  de  longue  durée;  et  déjà,  sous  Philippe  le  Bel,  on 
imposait  à  ceux  qui  voulaient  en  acquérir  les  droits  Tobliga- 
tjon  d'habiter  dans  la  ville ,  d*^  payer  les  tailles  ,  et  de  contri- 
buer aux  frais  de  Tadministratiou  municipale.  —  La  qualité  de 
bourgeois  se  perdait  par  les  mêmes  causes  qui  opèrent  aujour- 
d'hui l'extinction  de  celle  de  citoyen.  Elle  se  perdait  encore  par 
U  translation  sans  esprit  de  retour  du  domicile  réel  dans  une 
avtre  ville  que  celle  où  on  jouissait  de  la  bourgeoisie.  —  Les 
droits  el  les  privilèges  attachés  à  la  bourgeoisie  variaient  suivant 
ki  diverses  voulûmes.  Celle  de  Paris  en  attribuait  plusieurs  à  la 
dasse  des  bourgeois ,  notamment  celui  de  ne  pouvoir  être  forcés 
Je  plaider,  tant  en  demandant  qu'en  défendant,  ailleurs  que 
devant  les  tribunaux  de  la  capitale  ;  celui  d*user  de  saisie  et 
d'opposition  sur  les  biens  meubles  de  leurs  débiteurs  forains , 
rentre  lesquels  ils  n'avaient  ni  cédules,  ni  obligations:  celui 
oui  était  accordé  aux  père  et  mère ,  après  le  décès  de  l'un  d'eux, 
de  prendre  et  d'accepter  la  garde-bourgeoise,  et  l'administra- 
lion  des  biens  de  leurs  enfants  mineurs ,  qu'ils  conservaient 
jusqu'à  l'époque  où  ceux-ci  avaient  accompli  leur  quatorzième 
aniièe  pour  les  mâles ,  et  la  douzième  pour  les  filles.  Les  bour- 
geois de  Paris  jouissaient  aussi  de  certaines  exemptions  de  droits 
fiscaux  sur  les  denrées  provenant  de  leurs  terres,  qui  étaient 
destinées  à  leur  consommation ,  et  d'autres  privilèges  qu'il  se- 
rait superflu  d'énumérer.  —  Les  droits  et  les  privilèges  attachés 
à  la  bourgeoisie  ont  été  abrogés  par  les  lois  rendues  après  la 
révolution  de  1789,  qui  ne  reconnaissent  que  des  citoyens  fran- 
çais, et  qui  déterminent  les  conditions  auxquelles  on  jouit  de 
celle  qualité;  ils  l'ont  été  plus  spécialement  par  l'art.  13  du 
décret  de  l'assemblée  constituante  des  6  et  7  septembre  1790 , 
qui  déclare  formellement  «  que  les  privilèges  des  bourgeois  de 
la  ville  de  Paris  et  de  toute  autre  ville  du  royaume  sont  sup- 
primés et  abolis.  » —  Mais  le  mot  a  survécu  à  la  chose,  et  on 
appelle  aujourd'hui  bourgeois  ceux  qui  vivent  sans  rien  faire, 
qui  consomment  sans  produire ,  et  dont  il  n'est  pas  rare  de  voir 
Texislence  inutile  finir  par  être  à  la  charade  la  société,  qui 
n'a  reçu  d'eux  aucuns  services.  —  Les  ouvriers  emploient  aussi 
<*ette  dénomination  pour  qualifier  celui  pour  qui  ils  travaillent; 
et  c'est  sans  doute  parce  qu'il  n'a  pas  comme  eux  une  tâche 
obligée  à  remplir.  Le  bourgeois,  dans  ce  sens ,  est  un  homme 
prèaeux  à  la  société,  parce  qu'il  cultive  les  arts  industriels, 
dont  les  produits  servent  aux  commodités  et  aux  jouissances  de 
Il  vie,  qu'il  donne  l'exemple  de  l'amour  du  travail,  et  qu'il 
Eût  vivre  à  l'aide  de  ses  profits  et  de  ses  économies  ceux  qu'il 
occupe  dans  ses  ateliers. 

BOURGEOIS,  EOiSE,s.  (flfmmm.),  citoyen  d'une  ville,  ioiir- 
yroû  de  Paris.  Un  riche  bourgeois,  ifn  bon  bourgeois.  Il 
fpousa  une  riche  bourgeoise.  Il  se  disait  autrefois  collective- 
ment de  tout  le  corps  de  citoyens  ou  bourgeois  d'une  ville.  Cela 
mécontenta  le  bourgeois.  Le  bourgeois  prit  les  armes.  Il  se  dit, 
wrmi  les  ouvriers,  des  personnes  pour  lesquelles  ils  travaillent, 
ruelle  que  soit  leur  qualité.  Jl  ne  faut  pas  tromper  le  bourgeois. 
Travauler  chez  le  bourgeois.  —  Bourgeois,  eoise,  est  aussi 
a  ciénomination  dont  se  servent  les  garçons  et  les  ouvriers  et 
«vrières  dans  les  différents  métiers  pour  désigner  le  maître  ou 
1  niailresse  chez  qui  ils  travaillent.  Son  bourgeois  n'est  pas  con- 
tnt  de  lui.  Sa  bourgeoise  Va  conMiée.  —  Bourgeois  se  dit 
Bssi  par  opposition  à  noble  ou  à  militaire.  Un  simple  bourgeois. 
l 'n'est  pas  gentilhomme,  mais  c'est  un  honnête  bourgeois.  Les 
lililaires  et  Us  bourgeois.  Il  se  dit  aussi  quelquefois,  par  hau- 
niret  dénigrement,  pour  reprocher  à  un  homme,  ou  qu'il  n'est 
as  noble,  on  qu'il  n'a  aucun  usage  du  grand  monde.  Ce  n'est 
u'un  bourgeois,  qu'un  petit  bourgeois.  Cela  sent  bien  son  bour- 
rais. —  BocBGEOis  est  aussi  adjectif,  et  s'emploie  dans  plu-  * 
tun  acceptions  différentes.  Ainsi  on  dit  :  Caution  bourgeoise, 
lution  solvable  et  facile  à  discuter.  Celte  locution  a  vieilli. 
arde-bourgeoise  (F.  Gab de).  —  Com^dte  bourgeoise,  repré- 
lUalioD  d'une  ou  de  plusieurs  pièces  de  théâtre,  donnée  par 
îs  personnes  qui  ne  jouent  la  comédie  que  pour  leur  amuse- 
*9^ —  Ordinaire  bourgeois,  cuisine  bourgeoise,  soupe  bour- 
o*«f,  chère,  cuisine,  soupe  bonne  et  simple.  —  Maison  bour- 


o»#e.  maison  simple  et  propre,  sans  luxe  ni  recherche.  On  le 
t  aussi  d'nne  maison  quelconque,  par  opposition  aux  hôtels, 
j  xnaisons  garnies.  —  Vin  bourgeois,  vin  non  frelaté,  et  qu'on 
***^«  M  ûave.  Il  se  dit  par  opposition  à  vin  de  cabaret.  — 
«  oourgêoiê  se  dit  par  opposition  à  l'uniforme  militaire  et 
costumes  des  différents  états.  L'habit  bourgeois  ne  sied 


BOUmOSOB. 

mettent  leur  robe  qu'au  palais.  Us  vont  dans  la  société  en 
habit  bourgeois.  —  Bourgeois,  adj.  se  dit  quelquefois  par 
une  sorte  de  mépris,  comme  dans  ces  phrases  :  Avoir  l'etir 
bourgeois,  la  mine  bourgeoise  et  les  manières  bourgeoises , 
avoir  l'air  commun,  et  les  manières  différentes  de  celles  du  grand 
monde.  Ce  nom  est  bien  bourgeois,  il  n'annonce  pas  que  celui 
qui  le  porte  soit  d'une  condition  bien  relevée. 

bourgeois  {marine).  On  appelle  ainsi  le  propriétaire  d'un 
navire,  soit  qu'il  l'ait  acheté,  soit  qu'il  l'ait  fait  construire.  Si 
plusieurs  marchands  s'unissent  pour  faire  l'acquisition  d'un 
navire,  on  les  appelle  co-bourgeois.  Quelques  auteurs  pré- 
tendent que  le  mot  bourgeois  est  venu  du  style  de  la  hanse  tea- 
tonique,  à  cause  qu'en  Allemagne  il  n'y  a  que  les  bourgeois  des 
villes  hanséatiques  qui  puissent  avoir  on  faire  construire  des 
vaisseaux  ;  ce  qui  fait  qu'en  ce  pays-là  on  appelle  bourgeois 
tout  seigneur  et  propriétaire  de  navire,  et  rAllcuia^ne  a  em- 

f)runté  vraisemblablement  ce  nom  des  Romains,  qui,  pendant 
es  meilleurs  temps  de  la  république,  ne  permettaient  pas  aux 
patrices  ou  sénateurs  de  posséder  ni  tenir  en  propre  aucun  na- 
vire un  peu  considérable,  mais  seulement  de  petites  barques , 
les  simples  citoyens  ayant  seuls  le  droit  d'armer  de  grands 
vaisseaux. 

bourgeois  (numism.),  nom  d'une  monnaie  de  billon  qui 
eut  cours  en  France  sous  Philippe  le  Bel.  Les  bourgeois  dou- 
bles et  forts  n'étaient  autre  chose  que  les  doubles  parisis,  et  les 
bourgeois  simples  ou  singles  {de  singularis,  singulier),  comme 
on  disait  alors,  étaient  les  deniers  parisis.  Cette  monnaie  portait 
d'un  côté  Philippus  rex,  avec  une  croix,  et  au  revers  une  fleur 
de  lis,  avec  la  légende  Burgensis  novus.  Le  mot  6u r^en^it,  dans 
la  basse  latinité,  signifie  bourgeois.  Ducange,  dans  son  Glos- 
saire, cite  un  édit  du  2f  janvier  1510,  qui  porte:  Avons  ordonné 
de  faire  monnaye,  c'est  à  savoir  petits  deniers  noirs,  qui  son$ 
et  seront  appelles  bourgeois. 

BOURGEOIS  (Jacques),  écrivain  du  siècle  de  François  P',  a 
laissé  :  Le  premier  et  le  second  livre  des  rencontres  chrétiennes 
à  touspr&pos,  en  vers  français,  1655; — Comédie  très-élégante, 
en  laquelle  sont  contenues  les  Amours  récréatives  d'Erostrate, 
fils  de  Philogène,  et  de  la  belle  Polymneste,  fille  de  Damon,  tra- 
duit de  l'italien,  Paris,  1545,  in-8»;  1546,  in-12. 

BOURGEOIS  (Jacques),  trinitaire,  composa,  selon  Duver- 
dier,  l'Amortissement  de  toutes  les  perturbations  ; — Réveil  des 
mourants,  Douai,  1576,  in-16. 

bourgeois  (Louise), dite  Bourtif r, célèbre  accoucheuse  du 
xvii°  siècle,  assista  dans  toutes  ses  couches  Marie  de  Médicis, 
femme  du  roi  Henri  IV.  Elle  a  publié  :  Observations  sur  la 
stérilité,  perte  de  fruit,  fécondité,  accouchements  et  maladies 
des  femmes  et  des  enfants  nouveau-nés»  Paris,  1 609-1 626^ 
in-12;  1642,  liv.  i  et  il  ;  1644,  liv.  m,  in-8°;  traduit  en  la- 
tin, Oppenheim,  1619,  in-4«  ;  en  allemand,  Francfort,  1628, 
10-4*^  ;  en  hollandais,  Deift,  1658,  in-8«  ;  —Récit  véritable  de  la 
naissance  de  messeigneurs  et  dames  les  enfants  de  France, 
Paris,  1625,  in-12  ;  Apologie  contre  les  rapports  des  médecins, 
Paris,  1627,  in-S»;  —  Secrets,  ib.,  1635,  in-8o. 

BOURGEOIS  (Angélique-Marguerite  du  Coudra  y), 
dite  Boursier,  parente  de  la  précédente,  a  composé  un  Abrégé 
de  Vart  des  accouchements,  Paris,  1759,  in-12;  et  1778,  in  8<>. 
Elle  eut  aussi  quelque  célébrité  comme  sage-femme. 

BOURGEOIS  (François),  jésuite,  né  en  Lorraine,  se  consacra 
aux  missions  de  la  Chine,  après  avoir  professé  la  théologie  i 


l'université  de  Pont-à-Mousson  (Meurthe).  S'étant  embarqué  à 
Lorient  (Finistère)  le  15  mars  1767,  il  arriva  à  Vanipou,  i 
trois  lieues  de  Canton,  le  13  août  de  la  même  année.  Par  son 
zèle,  sa  science  et  son  dévouement  apostoliques,  il  devint  supé- 
rieur de  la  résidence  des  jésuites  française  Pékin.  On  ignore 
l'époque  de  sa  mort.  Il  a  puissamment  contribué  à  la  rédaction 
des  Lettres  édifiantes  et  aes  Mémoires  sur  l'histoire,  les  arts 
el  les  mmurs  des  Chinois.  ^ 

BOURGEOIS  (Jean)  (F.  Borghès). 

BOURGEOIS,  musicien,  né  dans  le  Hainaut,  aux  environs 
deToumay,  est  mort  à  Paris  en  1750,  âgé  de  soixante-quinze 
ans.  II  possédait  une  voix  remarquable  de  ténor,  qui  le  fit  ap> 
peler  à  l'Opéra,  où  il  eut  du  succès  comme  chanteur  et  comme 
compositeur,  11  a  écrit  deux  partitions  de  ballet,  celle  des 
Amours  déguisées  et  celle  des  Plaisirs  de  la  paix. 

BOURGEOISE..),  né  â  la  Rochelle  vers  l7io,  finit  sesétudes 
à  Poitiers,  où  il  fit  son  droit  et  fut  reçu  avocat.  Il  habita  long- 
temps cette  ville,  y  épousa  la  sœur  d  un  avocat  distingué,  et  fit 
de  nombreuses  recherches  sur  l'histoire  du  Poitou.  Une  place 
l'appela  en  Amérique:  il  visita  les  colonies  espagnoles,  et  se  fixa 

^^ à  Saint-Domingue,  où  il  séjourna  près  de  trente  ans.  Ce  fut  là 

\M  ^rnsHMien  à  cet  offteier  que  thabH  militeîire,  "iés  juges  ne  |  qu'il  composa  un  poëme,  en  vingt-quatre  chants,  dont  Chris* 
IT.  29 


Cophe  ColMnb  est  le  héroA.  Il  n'éiak  pu  poëte  ;  mais  TeoBui 
fet  fon  Apollon,  oomine  il  le  dit  lui-aième.  Avant  de  quitter 
la  Fraoce,  il  avait  remis  ses  notes  et  le  jnanascrit  de  son  précis 
â  deax  bénédictins^  qui  s'occupaient  de  l'histoire  du  Poitou. 
Bourgeois  avait  déjà  publié  :  Relation  de  la  prise  de  Hambowrg 
pmr  let  Anglais  ; — Èhge  historique  de  la  Rochelle  ;  —  Disser- 
tation sur  Voriaine  des  Poitevins,  et  sur  la  position  deVÀn^ 
pêêi9riium  ou  uwumam  de  Ptolémêe,  lue  à  la  séance  publique 
deracadcmie  royale  des  belles-lettres  de  la  Rochelle; — une  Dis- 
êertation  sur  le  Iteu  où  s'est  Hvrée  la  bataille  dite  de  Poitiers, 
«»  1356.  De  retour  en  France,  il  s*établit  défînitivement  à  la 
BocbeUe,  et  devint  doyen  de  Tacadémie  de  cette  ville,  dans  la- 
quelle il  avait  été  admis  avant  son  départ.  Il  se  plaignit,  en 
§774,  qu'on  lui  eitt  rendu  très-incomplètes  les  nombreuses  col- 
lections qu'il  avait  confiées.  Un  an  plus  lard,  il  lut  en  séance 
wibliqve  un  morceau  sur  les  premiers  temps  de  l'histoire  du 
Pùiiou  qui  fait  regretter  que  l'ouvrage  entier  n*ait  pas  été  pu- 
blié. Vert  le  même  temps,  il  fit  imprimer  un  ouvrage  complet 
aw  ane  partie  presque  inconnue  de  rhistoire  d'Aouitaine,  sous 
ce  dtre  :  Btckerches  historiques  sur  l'empereur  Othon  IV,  où 
To»  excmiM  si  ee  prince  a  joui  du  duché  d* Aquitaine  et  du 
comité  du  Poitou  comme  propriétaire  ou  comme  simple  admi- 
misirateur,  etc.,  Amsterdam  (Paris),  1775,  in*8^.  Bourgeois 
■Moruti  la  Rodidle  en  juillet  1776,  peu  de  temps  après  avoir 
piMié  VBlofe  historique  du  chancelier  de  fHôpitaL  C'était 
sn  boouBe  vertueux,  bon  ami.  aimant  la  vérité  par-dessus  tout. 
On  die  CDcore  de  lui  :  1<*  Le  poème  déjà  mentionné  ,  Colomb 
ms  t Amérique  découverte  ;  2»  Réflexions  sur  le  champ  de  la 
èataêUt{501)  entre  Clams  et  Alarie  ;  5»  Lettre  sur  une  charte 
4e  Chcis.  Les  nombreux  manuscrits  de  Bourgeois  paraissent 
{wnlos  à  jamais.  Ils  eussent  été  d'un  bien  grand  prix  pour 
jliisloîre. 

BOURGEOIS  (CHARLES-GriLLArifE-ALEXANDRB),  peintre 
physicien,  né  à  Amiens  en  décembre  1750,  apprit  quelque  temps 
a  Dumîer  le  burin  chei  George  Wille,  et  grava  les  portraits  de 
révéque  d'Amiens  ^La  Mothe  d'Orléans)  et  de  Gressel  ;  mais 
8011  goàt  le  porta  bientôt  à  prendre  le  pinceau,  et  il  fit  long*- 
temps  avec  succès  le  portrait  en  miniature.  Il  s  attacha  non- 
seulement  à  la  ressemnlance,  mais  aussi  à  l'harmonie  et  à  la 
pureté  des  teintes,  qui  concourent  i  l'expression  de  la  physio- 
Bomie.  U  fit  des  expérienoos  pour  découvrir  de  nouvelles  cou- 
leurs. C'est  à  lui  qu  on  doit  un  bleu  de  cobalt  fort  utile,  qu'il 
employa  heureusement  dans  des  portraits  peints  à  l'huile.  Du 
même  minéral  il  tira  aussi  un  vert  simple.  Le  fer  a  fourni, 
entre  ses  mains,  des  couleurs  préférables  pour  la  fixité  à  celles 
du  carthame  et  du  kermès.  Enfin,  il  sut  trouver  dans  la  garanec 
des  lacraes  qui  ne  tournent  point  au  violet,  et  un  carmin  du 
rouge  le  plus  beau  et  le  plus  oxe,  découvert  en  1816.  Il  s'occupa 
longuement  des  phénomènes  de  l'optique  relatifs  aux  couleurs 
et  à  leurs  combinaisons.  Il  publia  :  1<»  un  Mémoire  sur  les  lois 
que  suivent  dans  les  combinaisons  leurs  couleurs  produites  par 
la  réfraction  delahsmière  (production  qu'il  nie,  contre  Xevrton, 
être  l'eiïot  de  la  réfraction  directe),  Paris,  1813,  in-iS;  2<>  un 
autre  Mémoire  sur  les  couleurs  de  Firis  causées  par  la  seule 
réflexion  de  la  lumière,  avec  l'exposé  des  bases  de  diverses 
doctrines  (colles  de  Gauthier  et  Marat,  et  surtout  cdle  de  New- 
ton) ;  3"  enfin  parut  un  ouvrage  plus  méthodiqueraeiit  traité, 
•ous  le  titre  de  Manuel  d'optique  expérimentale,  à  l'usage  des 
artistes  et  phueidens,  dans  lequel  l'auteur  annonce  qu'il  a 
exposé  dans  I  ordre  de  leur  dépendance  naturelle  les  phéno- 
0)ene6de  la  lumière  et  des  couleurs,  Paris,  1821,  d'abord  en 
«n  volume,  puis  en  deux  volumes  in-12,  format  oblong,  avec 
Apures  colonées  par  l'auteur  lui-même.  Il  avait  presque  ter- 
nuné  tto  ouvrage  sur  l'analyse  du  spectre  solaire,  lorsqu'il 
■KHir«t  i  Paris,  à  la  suite  d'uoe  longue  maladie  de  poitrine,  le 
7  mai  1833. 

BOURGEOIS  (DOMiTfiQuis-FRi^oofô),  ingénieur  mécani* 
cîen,  naquit  près  de  Pontàdier  en  1698,  de  parents  si  pauvres 
qa'ûs ne  purent  lui  faire  apfirendre  à  lire.  Il  fut  placé  en  ap- 

Emtissage  chez  un  horloger  dans  son  pays,  vint  ens^rite à 
ris  où  son  talent  pour  la  mécanique  se  oioveloppa  entière- 
neot.  U  est  l'auteur  des  aoionales  crui  firent  la  réputation  de 
Vaucanson  (V.  ce  nom),  parmi  le6«|«els  en  cite  surtout  un  ca- 
nard qui  paraissait  manger  et  exécuter  toutes  les  opérnlians  de 
la  digestion.  Il  n'en  fut  pas  moins  enfermé  au  p<Kit  Chàteèel , 
oooœe calomniateur,  4  la  requête  de  celui-là  même  dont  il  fit 
la  fortune.  Aussitôt  qu'il  (ai  libre,  il  perfectionna  les  lampes  é 
véverbère;  l'académie  l'encouragea  et  lui  donna  le  privilège  de 
ao« pariectéannement.  En  1766,  il  partagea  le  prix  extraordi- 
naire propoaé  par  l'académie  sur  la  manière  d'eciâirer  les  mes 
«Tant  grande  ville»  en  ooMbinant  la  clarté,  la  facilité  du  service 


(«6) 

et  l'économie;  il  le  partagea  avec  un  de  aesaatodésdoni  i 
fort  à  se  plaindre,  Bailly,  marchand  (alender.  Eu  nf 
arrêt  du  conseil  lui  adjugea  Tédairage  de  Paris  peubm 
ans,  avec  ce  même  BailJy  et  Saugrain,  gui  le  ibroèrent  p« 
tracasseries  à  se  retirer  de  cette  afÉûre;  ce  fut  à  gntvj 
qu'il  obtint  d'eux  par  voie  judiciaire  une  modique  peos 
construisit,  en  1773,  un  Canal  dont  ki  lumière  toujoun 
ne  pouvait  être  affaiblie  ni  par  les  vents  ni  par  les  om 
s'ai^cevait  de  sept  lieues.  lies  expériences  de  son  tsài 
répétées  plusieurs  fois  sur  le  mont  Valérien;  ce  qui  kz 
une  ^nde  réputation ,  surtout  à  l'étrameer.  L'impénti 
Russie  lui  fit  demander  pour  le  port  de  Pétersbourg  di 

3u'il  termina  en  t778.  Accablé  de  chagrins  par  les  trau 
e  ses  envieux  et  par  la  perte  de  sa  femme  et  de  sa  fillcn 
il  mourut  à  Paris  en  janvier  1781,  à  Tâge  de  auatrMrim 
ans,  presque  aussi  pauvre  qu'il  y  était  venu.  Le  P.  Joh 
blié  sous  le  nom  de  Bourgeois  deux  Mémoires  mer  les  fan 
à  réverbère,  Paris,  1764,  in-4<^;  mais  on  oe  les  trouu 
dans  les  bibliothèques  de  ^ris. 

BOURGEOIS  (IX)C1S  LE)  (F.  HÉAUTILLB  ,  abbé d). 

BOURGEOISE  (botan.)  ,.s.  f.  sorte  de  tnllpe  d'un  mp 
tirant  sur  le  blanc  et  l'orangé.  —  Espèce  de  mooniif  'qi 
frappée  sous  Philippe  le  Bel,  roi  de  France. 
.  BOURGEOISEMENT  (gratnwi.  ),  adv.  d*une  mmkf  l 
geoise,  en  simple  bourgeois.  Il  vit  bourgeoisement.  &  m 
bourgeoisement. 

BOURGEOISIE,  S.  f.  (i/ramm. ], qualité  dehoorpiv  Di 
de  bourgeoisie.  Il  s'emploie  aussi  comme  tenue  cwwùi,  ti 
gnifie  le  corps  des  bourgeois,  les  bourgeois  en  gèmnV  la'< 
aeoisie  fU  des  représentations.  Toute  la  bourgeùUk  pif- 1 
les  armes.  Hanter  la  bourgeoisie.  S'allier  à  la  fcoar^'" 

BOURGEON  (6olan.^.  On  confond  souvent  le  bour^ - 
bouton  et  l'œil.  —  L'œil  n'est  que  le  germe  du  boatoo;  « 
serve  à  l'aisselle  des  feuilles  ou  au  sommet  des  nu>r2'.\ 
bouton  est  ce  même  germe  développé,  mais  encore  lefliir»  i 
la  forme  annonce  s'il  ne  renferme  que  des  feaiU&  ti  •;&  i 
ou  s'il  sert  de  réceptacle  à  la  fécondation.  Le  bouluiipri 
nom  de  bourgeon  lorsque  là  pousse  a  pris  de  racrruï< 
tant  en  grosseur  qu'en  longueur.  Œil  à  la  fin  du  prini/i  { 
au  commencement  de  l'été,  bouton  p^endant  rautoinur. 
ver,  le  germe  devient  bourgeon  au  printemps  suivant.  Li 
geon  qui  part  du  bas  de  la  tige  a  reçu  le  nom  parti- u* 
surgeon;  celui  qui  s'élève  des  racines ,  tfrayeon.  Te  l 
geon  qui  perce  de  l'écorce  et  ne  sort  pas  directement  «k.  j 
prend  le  nom  de  faux  bourgeon;  on  le  laisse  quelqu^cj 
garnir  des  vides  ;  mais  hors  ce  cas,  il  faut  l'enlever,  ll^| 
bourgeon  est  allongé  et  pointu ,  il  donne  des  feuille 
nommé  bourgeon  foliifèrc;  se  monlre-t-il  plus  gnK 
rondi,  il  renferme  des  fleurs  et  est  appelé /"rttr^ifrrj 
dénonce,  par  un  renflement  plus  prononce  que  dans  lej[*fl 

rr  un  allongement  plus  grand  que  chez  le  second,  qu  i> 
la  fois  feuilles  et  fleurs,  on  le  dit  mixte,  etc.  LwjJ 
qui  veut  faire  produire  à  l'arbre  du  fruit,  â  répoque  d  -1 
supprime  tout  bourgeon  mixte  et  foliifèrc.  —  On  app*'-  ' 
geonnement  les  phénomènes  du  développement  du  bourJ 

A.  B.  Dk  i 
BOURGEONNER,  V.  n.  [gramm,) ,  jeter  des  l-«i 
pousser  des  bourgeons  au  printemps.  Tout  commenrtt 
geonner.  Cet  arbrisseau  bourgeonne, — FigurémeiU  ti% 
reinenl.  Son  ties,  son  visage  commence  abourgeonnr 
vient  des  boutons,  des  bubes  au  nez,  au  visage.  On  dit  à^i 
Le  front  lui  bourgeonne.  —  Bourgeq>n£,  èb,  par 
ne  se  dit  guère  que  du  visage,  du  nez ,  du  fronL  Atvi 
bourgeonné,  le  visage  toulbourgeonné.  Les  vieux  ter 
communément  le  nei  bourgeonné. 

BOURGEONNIKR  {hist.  not.),  S.  m.  Ccstruo  des 
gaires  du  bouvreuil ,  en  Normandie. 

BOURG-EPINE  {botan.) ,  s.  m.  genre  de  pUoles  da 
la  France. 

BOURGES,  chef- lieu  du  déparieeient  du  Cher,  si 
lieues  trois  quarts  de  Paris ,  sur  la  pente  d'ua  coteau , 
fluent  de  T Auron  et  de  l' Yèvre,  et  peuplée  de  49,750 
Quoique  son  antique  enceinte  pût  renfermer  nme 
oeux  fois  pJus  considérable.  On  y  kbriqBe  des  di 
communs ,  des  couvertures  de  laine,  de  la  Iw—fÉrrif 
diennesct  de  la  coutellerie  très-estii»ée.  On  y  vend  de» 
des  laine»,  des  euirs,  des  denrées  et  autres  «mi 
Bouiiges  réunit  plusieurs  édifices  remarqudricss  :  U 
Jacques  Cœur»  lateadant  des  finaiices 4e  Chartes  VII 
d'hùtel  devine  et  de  palais  de  jusiice;k<iiiartier  "' 


i 


(«f) 


cekd  de  gendtmMrie.  La  eathédrale  est  un  des  plus  beaux  mo- 
ttomeuis  gothiques  de  r£urope  ;  sa  façade  tsi  remanniable  par 
la  délicatesse ,  le  fini  et  la  riebesse  des  ornements.  Elie  n'a  nen 
sooflert  des  outrages  du  temps,  ni  des  tempêtes  révolution- 
oaires*  —  Bourges  réunit  archevêché ,  cour  royale,  académie 
uoiversiiaire,  collège  royal,  bibliothèque,  cabinet  de  physique, 
sodfté  d'agrieulture  et  beaux-art» ,  établissements  de  bienfai- 
sance et  un  théâtre. — Cette  ville,  une  des  plus  sales  et  des  plus 
aBciennes  de  la  France,  a  vu  naître  Louis  XI,  Jacques  Cœur, 
les  Pères  Deschamps,  Saudet  et  d'Orléans,  et  le  célèbre  Bour- 
dilrae. 

BOtmeKS  (  Aïons  de  ).  On  dit  quelquefois  d'un  ignorant 
usis  dans  un  feoteuil  :  ce  sont  ie$  armei  de  Bourgeê.  L  origine 
(Jeceprorerbese  trouve  dans  un  manuscrit  latin  de  la  biWio* 
ihéque  da  Vatican ,  plein  de  remarques  curieuses  sur  les  Com* 
raentaires  de  César.  On  y  lit  que  pendant  le  siège  de  Bourges, 
Verdn^torix,  chef  des  Gaulois,  commanda  à  un  capitaine 
Domroe  Asiirins  PolKo  de  faire  une  sortie  sur  les  troupes  de 
César.  Celui-ci  ne  pouvant  conduire  lui-même  ses  soldats  au 
combat,  parée  cpi'il  était  incommodé  de  la  goutte,  envoya  un 
lieutenant;  mais  une  heure  après,  comme  on  vint  lui  dire  que 
ce  heuteiMBt  lâchait  pied ,  il  se  fit  porter  dans  une  chaise  aux 
portes  de  la  ville ,  et  anima  tellement  ses  soldats  par  ses  dis- 
coors  et  sa  présence,  qu'ils  reprirent  oouraffe,  retournèrent 
contre  les  Homains,  et  en  tuèrent  un  grand  nombre.  Une  si 
belle  action  fit  dire  qu'Asinius ,  dans  sa  chaise ,  avait  autant 
contriboé  à  la  défaite  de  l'ennemi  que  les  armes  de  ses  soldats. 
Quoiqoe  le  mot  armei  ne  signifie  point  armoiries,  et  qu'il  y  ait 
de  la  différence  entre  les  mots  Anniusei  asinui,  on  n'en  a 
pas  moins  dit  oMinui  in  cathedra  ^  un  dne  dans  un  fauteuil ,  et 
l'on  a  pris,  p»  dérision ,  cet  âne  pour  les  armes  de  Bourges. 
Les  véniables  armoiries  de  la  ville  de  Bourges  sont  d'asur ,  à 
Iroîs  moulons  d'argent ,  accornés  de  saUe,  eollotés  de  gueules 
etclarinés  (ayant  des  clochettes)  d'or,  passant  sur  une  terrasse 
de  sinople,  à  la  bordure  engrélée  de  gueules.  Elles  ont  en  aussi 
un  cher  d'axur  ebarffé  d'abeilles  sous  l'empire,  et  de  trois  fleurs 
de  lis  sous  la  royauté  de  la  branche  atnée  des  Bourbons. 

Bwn«BS  (Jbandb),  médecin  des  rois  Charles  VIII  et 
Umii  Xll,  né  è  Dreux  (  Eere-et-Loire  },  fut  reçu  licencié  en 
1468  et  docteur  en  1473.  n  a  traduit  le  traité  De  minra  hu^ 
vtsna  itHimoerate,  sous  ce  litre  :  Le  Hvre  d'Hippoerate  de 
ta  Nature  humaine,  avec  une  interprétation,  Paris,  1548, 
/ii.«o.  _  BorB«BS  (Louis  de),  né  è  Bloîs  en  1482,  mort  à  Paris 
m  1656,  reçu  docteurde  la  faculté  de  Paris,  fut  successivement 
nwlecin  des  rois  Louis  XII,  François  1"  et  Henri  II.  — Bour- 
09  (Simon  de) ,  né  aussi  â  Blois,  fut  admis  docteur  en  1548. 
^euit  le  médecin  ordinahre  du  roi  Charles  IX  ;  il  se  distingua 
[■tant  par  ses  connaissances  en  médecine  que  par  sa  science 
Uns  les  lettres  grecques.  D  mourut  en  1566.— Bourges  (Jean 
le  ),  docteur  en  1620,  échevin  de  Paris  en  1646,  doyen  de 
Kjacultë  de  Paris  en  1664,  mort  en  1661.  —  Bourgcs 
fcan  de),  son  fils,  après  avoir  été  reçu  docteur  en  1661 ,  devint 
Kdecin  de  rHôlel*-Dien,  et  mourut  en  1684.  —  Bourges  (Clé- 
•ence  de),  néeà  Lyon,  ymonruten  1562,  à  l'annonce  de  la 
lort  de  son  fiancé ,  Jean  de  Peyrat,  tué  par  les  protestants  au 
ége  de  Beaurepaire.  Elle  était  célèbre  par  sa  beauté ,  par  son 
prit  et  par  son  talent  poétique  ;  ses  ouvrages  ne  sont  pas  par- 
»us  jusqu'à  nous.  Duvergier  l'appelle  ia  Perle  de$  demoiseiies 
mmnaUe$t  et  Bnbys  la  désigne  comme  um  perle  vraiment 
ritntaie, 

Boim^BTEUR,  S.  m.  nom  donnée  Lille,  aux  ouvriers  qui 
tvaill«Bt  dans  les  lafneries; 

BOUBoaisiB  (rfroti  féod.  ),  s,  f.  droit  seigneurial  sur  les 
Rirgeon  d'une  ville. 

9oim«iB,  s.  f.  espèce  d'arbrisseau  des  Indes,  de  la  famille 
9  borraginées. 

BeuRGiBi  ou  BUm«iif ,  s.  m.  espèce  de  filet  qui  ressemble  au 
lit  boalier. 

BoiJSQMESTEE.  Cc  mot  vient  de  deux  mots  allemands, 
^rger,  bourgeois,  et  fNetsIer,  maître.  Il  sert  à  désigner,  en 
utdre,  eu  Hollande,  en  Allemagne,  le  principal  magistrat  de 
rtatnes  villes.  Les  fonctions  et  les  droits  du  bourgmestre  ne 
Dt  point  partout  les  mêmes;  à  cet  égard  chaque  ville  a  ses 
itats  particulieriL  ses  lois  spéciales.  En  général  cependant, 
I  peut  dbe  que  le  bourgmestre  est  le  protecteur,  le  défenseur-né 
s  boar^is;  il  administre  les  finances,  la  justice  et  la  police 
la  âte.  Sous  ce  rapport,  on  pourrait ,  jusqu'à  certain  point , 
wmicrau  maire  de  nos  villes  françaises.  Les  écrivains  italiens 
xicmes  désignent  souvent  le  bourgmestre  soit  par  le  nom  de 
nsui  ,  soit  par  celui  de  tenator;  mais  ils  ne  le  distinguent 
tnt  saiilunnnent  par  là  de  tout  a«lre  magistrat  de  même 


^■re.  n  n*est  ordinairement  en  place  que  pour  un  ou  deux  ans^ 
En  Suisse,  les  bourgmestres,  comme  par  exemple  celui  de  Zu- 
rich ,  sont  les  chefs  nu  pouvoir  exécutif  dans  tout  un  canton. 

BOVKGMESTRE,  s.  m.  nom  du  gûélanda,  manteau  gris 
brun. 

BOUR«N£UF ,  petite  ville  du  déparlement  de  la  Loire-Infé- 
rieure, à  5  lieues  et  demie  de  Paimbœuf,  d*une  population  de 
2,800  habitants.  Son  port,  peu  important,  est  situé  au  fond 
d*une  baie  au  sud  de  Vembouchure  de  la  Lohre.  Le  commerce 
de  Bourffncufest  assez  considérable  et  consiste  principalement 
en  sel ,  bestiaux,  vins,  eaux-de-vie  et  grains.  La  pêche  est 
active  et  abondante  sur  les  côtes.  Quelquefois  on  y  équipe 
des  bâtiments  pour  les  Antilles  et  pour  la  pèche  de  Terre- 
Neuve. 

BOfJRGNE,  s.  f.  OU  BOUR6KO?r,  S.  m.  (term,  de  pécht), 
nasse  placée  à  Texlrémité  des  parcs  ouverts^ 

BOURGOGNE  ,  BURGUNDES ,  ROTACIUE  IMES  BURGr^-* 
DfSrS,  ROY  ACME  DE  BOTRGOGNE  OU  D'ARLES,  rRA5CHE>- 

comri  de  dourgogue  et  duché  de  bourgogh e.  Les 

Bourguignons,  l'un  des  premiers  peuples  germaniques  qui  fon- 
dèrent par  les  armes  et  par  les  traités  des  établissements  du- 
rables sur  le  sol  romain ,  ont  donne  leur  nom  à  trois- royaumes, 
à  un  comté  et  à  un  duché.  A  travers  le  moyen  âge  presque  ton! 
entier,  la  Bourgogne  forma  une  puissance  qui  passa  par  tous 
les  degrés  de  la  force  et  de  la  faiblesse  politiques.  Dans  Te  prin- 
cipe, cette  royauté  fat  fondée  sur  le  pillage  à  main  armée  et  sur 
Tantique  liberté  du  peuple;  puis,  enveloppée  par  l'aristocratie 
féodale  et  par  le  pouvoir  ecclésiastique,  elle  fut  enfin  modèle 
et  maintenue  par  Forganisation  des  états.  Sur  le  Jura,  dans  la 
vallée  du  Rhône  et  sur  la  Haute-Saône,  comme  dans  les  Pays-- 
Bas ,  ce  peuple  se  montre  partout  également  doué  de  tous  les 
moyens  de  culture  que  présentait  cette  époque.  Dans  tout  ce 
que  les  traditions  populaires  dans  les  chants  des  Nifoelungen, 
1  histoire  dans  les  chronimies,  nous  disent  des  armes  et  des  ac* 
lions ,  des  croyances  et  oes  mceurs ,  des  lois  et  des  coutumes 
judiciaires,  de  la  civilisation,  des  arts,  de  Findustrie  et  du  com- 
merce des  peuples  du  moyen  âge,  le  nom  bourguignon  brille 
d'ire  magnifique  éclat.  Aussi ,  aux  destinées  de  ITEtat  de  Bour- 
gogne, quatre  fois  fondé,  quatre  fois  détruit,  en  changeant  sou- 
vent de  limites,  durant  plus  de  dix  siècles,  se  mêlent  intime- 
ment îa  domination  universelle  des  Francs  et  la  chute  univer- 
selle des  Carlovingiens  ;  la  cooronne  de  fer  d'Italie,  et  THelvétie 
livrée  sans  défense  à  une  multitude  de  maîtres;  TAIlemannie, 
souvent  menacée  dans  sa  sûreté  et  la  propriété  des  Zaehringen  ; 
la  gloire  des  Hohenstaufen  et  la  puissance  de  l'empire  germa-- 
nique;  les  progrès  de  la  puissance  pontificale,  et  les  troubles 
causés  par  le  schisme  dans  l'Eglise  d*Occident.  C'est  en  Bourgo- 
gne, plutôt  que  fMrtout  ailleurs,  que  le  svstème  féodal  déploya  sa 
force  d'organisation  ;  c'est  le  aussi  qu'il  déploya  d'abord  sa  force 
destructive.  Ce  système  éleva  des  famiNes  puissantes  sur  des 
trônes  princiers;  mais  il  rompit  l'unité  de  la  nation,  anéantis- 
sant avec  elle  les  droits  de  la  royaoté.  C'est  en  Bourgogne  que 
l'antique  maison  souveraine  de  Savoie  a  trouvé  son  berceau; 
mais  la  liberté  choisit  sa  demeure  dans  les  vallées  des  Alpes, 
ainsi  que  dans  les  villes  au  pied  des  Ardennes  et  dans  les  Pays- 
Bas.  Ici ,  dans  la  magnificence  du  dernier  trône  de  Bourgo^, 
les  rois  de  l'Occident  ont  vu  le  modèle  de  leur  cour  ;  mais  la 
ruine  de  ce  trône  assura  le  trône  des  confédérés  suisses.  C'est 
ainsi  que  la  Bourgogne,  à  Arles,  à  Genève,  à  Bruges  et  à  Gand» 
renferma  dans  son  sein,  d'abord  l'école  de  la  politique  alle- 
mande, ensuite  la  balance  de  la  puissance  de  la  France  ou  de 
l'Angleterre,  enfin  le  champ  de  bataille  de  k  maison  de  Habs-^ 
bourg  et  de  la  jalouse  de  la  maison  de  Vafois,  c'est-à-dire  tous 
les  phénomènes  de  la  vie  politique  ultérieure  de  l'Europe.  — 
Tout  ce  qui  ennoblit  ces  siècles  par  l'esprit  chevaleresque,  par  le 
romantique  et  par  les  efforts  du  tiers  état,  le  développement  de 
la  vie  sociate,  l'aurore  de  la  politesse  et  îe  perfectionnement  des 
beaux-arts ,  s'est  rattaché  par  des  liens  non  moins  étroits  au 
pays  habité  par  les  Provençaux,  et  au  peuple  qui  a  possédé  les 
premiers  peintres  qui  ont  peint  à  l'huile,  et  les  plus  grands 
maîtres  dans  l'art  delà  tapisserie.  Malheureusement  les  germes 
d'une  dangereuse  indépendance  religieuse  et  de  la  prétendue 
réforme  de  l'Eglise  se  manifestèrent  aussi  de  bonne  heure  dans 
la  vallée  du  Rhône.  Mais,  après  la  chute  de  Charles  le  Téméraire 
et  la  mort  de  Philippe  le  Bel ,  la  gloire  de  la  Bouraogoe  s'étei- 
gnit en  même  temps  oue  l'éclat  du  moyen  âge.  Ce  peuple  et 
cet  Etat  ne  véctHent  plus  désormais  que  dans  l'histoire;  et  la 

féographie  seule  nous  a  conservé  le  nom  glorieux  d'une  nation  , 
teinte,  et  la  place  où  fut  le  trône  d'une  grandeur  royale  désor- 
mais en  ruines. 


BOimeoGiiE. 


(  2^  ) 


BOUftOOGHB. 


L  Les  Bourguignons  et  l'ancien  royaume  de  Bour- 
gogne. 

Dès  les  prrnïiers  siècles  de  Tère  chrétienne,  il  est  fait  men- 
tion du  peuple  des  Burgundes  ou  Burgundiens.  Ptolômée  parait 
avoir  connu  leurs  demeures;  selon  Pline,  ils  formaient  uncoran- 
che  des  Vandales  (!).  Tacite  ne  les  nomme  [wint  (2).  Plus  lard, 
les  auteurs  romains  les  signalent  parmi  les  peuples  germanigues 
qui  menaçaient  les  frontières  de  Tempire.  De  sa  patrie  primi- 
tive, c'est-à-dire  des  pays  de  forêts  et  de  pâturages  situés  entre 
te  Bas-Oder  et  la  Vistule  inférieure^  les  Bourguignons  furent 
chassés,  dit-on,  par  des  peuples  voisms  et  ennemis  (par  les  Gé- 
pides  |)eut-étrc),  jusqu'aux  bords  de  la  Saule;  là  ils  eurent  à 
soutenir  conln»  les  Allemanni  une  guerre  au  sujet  de  quelques 
salines  (5)  ;  puis,  après  576,  sous  leur  chef  Gonlhacar  {Gundira- 
WiM,  GOnther,  (fonthier) ,  ils  parurent  au  nombre  de  80,000 
combattants  sur  le  cours  du  Rhin,  et,  entraînés  dans  l'irruption 
des  Vandales,  des  Suèves  et  des  Alains  (4),  ils  envahirent  vers 
Tan  407  la  Gaule  romaine.  Plus  lard,  ils  remontèrent  avec  leurs 
trou[)eaux  au  delà  du  Jura,  jusque  dans  les  vallées  des  Alpes 
pcnnines,  et  formèrent  enfin  un  |>euple  et  un  emnire  qui  se- 
tendirent  depuis  les  bords  de  la  Loire  jusqu'au  pied  du  Grimsel. 
— ^s  Bourguignons  entrent  sur  la  scène  de  l'histoire  par  leur 
premier  établissement  dans  la  Gaule;  vers  l'an  413,  avec  Tagré- 
ment  de  l'empereur  Honorius,  qui  voulait  s'assurer  leur  appui 
contre  son  adversaire  Jovinus  (à  Mayence  ),  ils  obtinrent  de 
G)nstance,  général  de  l'empire,  le  pays  de  Worras  et  du  Haut- 
Bhin,  à  condition  de  défendre  cette  frontière  contre  les  Francs. 
Mais  leur  ûdélilé  devint  suspecte  aux  Romains,  et  les  Belges  se 
plaignirent  du  voisinage  onéreux  des  Bourguignons  -5).  En 
conséquence,  Aétius  les  resserra  dans  des  limites  plus  étroites, 
et  conclut  enfin  avec  eux,  en  456,  un  traité  en  vertu  duquel  ils 
quittèrent  le  territoire  de  Worms,  et  obtinrent  la  cession  des 
pays  abandonnés  par  les  Allobrogeset  les  Hcivétiens,  au  pied  des 
Alpes,  afin  d'y  servir  de  rempart  à  Tltalie.  Les  Bourguignons 
se  firent  remarquer  de  bonne  heure  par  leur  rapide  conversion 
au  christianisme  et  par  leur  facilité  à  recevoir  la  civilisation.  Si 
Ton  s'en  rapporte  à  la  description  de  Sidoine  Apollinaire,  c'é- 
taient des  nommes  de  six  ou  sept  pieds,  portant  des  peaux  de 
bêtes,  et  chéri^^sant  la  liberté  comme  un  bien  qui  leur  apparte- 
nait plus  qu'à  tout  autre  peuple.  Ils  obéissaient  à  leurs  chefs, 
appelés  heudins,  c'est-à-dire  atmens,  tant  que  le  heudin  était 
agréable  aux  dieux,  dont  le  grand  prêtre,  lesinitl,  déclarait  la 
volonté  d'après  la  fertilité  de  l'année  ou  l'issue  des  combats  (6). 
Mais,  lorsqu'ils  arrivèrent  sur  les  frontières  de  l'empire,  un 
vieil  évéque  vint  sans  crainte  et  avec  des  parole  de  paix  au 

(1)  Plolcinûc  nomme  un  peuple  qui  demeurait  au  sud  des  Rugiens, 
Btû-ifcvTci  {Buf^uniii),  Buî^undi.  Dans  Pline ,  ils  sont  nommés  Bur- 
ffêiiotnes  ,  vX  cet  auteur  Ici  tient  (  it,  c.  14  )  pour  une  branche  des 
VanduU^.   Quelques  auteurs  byzantins  les  désignent  sous  le  nom  de 

(è)  Que  les  flunï  de  Tacite  (  Germ.,  c.  43  ),  dont  cet  historien  parle 
comme  «Pun  peuple  germapique  voisin  des  Marcomans  et  desQiiades, 
soient  l«*s  noiir^tiignons  ,  c'est  ce  qu'on  ne  peut  décider.  Ploléniee  con- 
naît auHsi  ces  Burli.  Le  docteur  Kruse  {/4rchi\'e.$  pour  l'ancienne geo- 
firophie  ,  tfUsffure  et  les  antiquités ,  X"  fiiscicult*,  Brcsiau  ,  18il, 
p.  80)croit  que  les  JL^/woi'/VdeTacitt',  qui,  selon  lui,  babitaienl  de  I  au- 
tre c6té  iVs  (iothom,  vers  Touest,  à  côté  des  Rugiens ,  ponri-aient  éU'e 
les  Boni  guignons.  Selon  Kms<*  (loc.  cil.  p.  81  et  sniv.  ),  les  Bonrgni- 
guons  nMiai)itairnt  point  sur  la  mer  Baltique,  comme  Scharzflebch  Pad- 
mettait.  D'autre  part,  il  prouve  par  un  pas'^ge  de  Ptolémée  que ,  con- 
finant à  l*esl  avec  le«  Suein  Semnones ,  l'Oder  et  la  Vislule ,  sé|Mirés  au 
sud  du  |>euple  des  Rugiens,  qui  habitaient  les  cétes  de  la  Baltique^  par 
les  pays  de  Nuremberg  et  de  Neu^tettin ,  ainsi  que  par  les  lacs  qui  s*y 
Ut>uvcnl,  iU  habitaient  sur  les  froutières  de  la  Pomeranie  actuelle  et  de 
ii\  Marche,  puis  la  NeUe  marécageuse  jusqu'à  son  eud)Ouchure  dans  la 
Wartha  et  ensuite  dan»  l'Oder,  et  plus  loin  jusqu'aux  sources  du  Tollen- 
»M  ,  et  qu'iU  avaient  les  Semnones  pour  yotsins,  parce  que  dans  la 
Ciinlivc  doVignée  on  |)ent  admettre  pour  les  peupK*s  des  limites  naturel* 
l.s. 

(:ij  I^>  Bourguignons,  ver»  Pan  359,  conGuaient  avec  le*  Allemanni 
aux  ('ll\iron^  de  Schwiebisch  Hall  ou  dans  le  pays  de  Hohcnlohe  ;  c'est 
ce  qui  semble  ré-uller  d'un  passage  d'Aromien  Marcellin  (1.  18  ,  c.  2  , 
et  I.  28,  c.  5  ).  A  Pénoque  où  ils  se  rt'pandirent  entre  le  Rhin  et  le 
Neckrr  ,  on  nomme  Oibica  ,  Godomar  et  Gidelar  comme  roi  des  Bour- 
l^Mj^ions  on  comme  leur*«  chefs  dans  la  guerre. 

(4)  Orose,  Ut,  vu,  c.  38,  4t. 

(5)  Sidoine  (PanÂ^.  Ai^iti).  Sidoine  Apollinaire ,  évéque  de  Clermoot 
au  V*  siècle,  PrcMper  ,  Idace  et  Cassiodore,  dans  leurs  chroniques ,  nous 
•iMintiAeut  des  événements  de  cette  époque. 

(6)  Ammien  Marcellin  ,  l.  28.  J.  de  Muller,  Kstoife  des  Suigse» 
(OEtK'»**  complètes,  parU  19,  p.  72  et  suiv.). 


miliea  des  bandes  de  Gontbahar,  annonçant  TEvangile,  rt  U I 
parla  durant  sept  jours  de  la  doctri  ne  et  des  miradesdtt  Otri*!! 
gnés  parse8discour8,GonthaharetsesB<iurguignons  renofiWI 
a  leurs  faux  dieux,  et  se  firent  baptiser  le  huilièroe  jour  I 
arriva  Pan  il5.  Le  respect  qu'ils  avaient  eu  pour  leurf  «la^ 
ils  le  reportèrent  maintenant  sur  lesévéques,  alors  les  Un) 
les  plus  vénérables  de  la  nation ,  qui  s'assemblaient  tous  h 
pour  consolider  rinfluence  de  l'Ëglisc  sur  la  vie  dompstiqq 
sur  la  vie  civile,  et  pour  opposer  à  la  force  brutale  des  ara i 
crainte  des  choses  saintes  comme  châtiment.  Gagné  air.ij 
bonne  heure  par  le  christianisme  à  la  culture  des  cham{>^H 
la  vigne,  où  des  ecclésiasticpes  et  des  moines  lui  donnèrent  I 
mêmes  l'exemple,  et  en  général  aux  mœurs  et  à  la  6\\K\ 
^llo-helvético-romaine,  le  peuple  des  Bourguignons,  qui! 
énergique  de  sa  nature,  et  que  n'avait  pas  atteint  le  juu:  | 
gouvernement  despotique,  qui  avait  découragé  ei  livre  en  •! 
aux  barbares  les  anciens  habitants  du  pays,  se  constitua  pr^ 
tement  en  une  communauté  libre,  civile  et  militant,  ou  li 
convoquait  les  citoyens  et  exécutait  leur  volonté,  tandis  (f 
qualité  de  chef  d'armée  il  commandait  PHériban.  BienU't  ; 
le  traité  conclu  avec  Aétius,  les  Huns  firent  irruplion  ^H 
territoire  romain.  Alors,  dit-on,  le  roi  Gontbahar locnh;!  *n 
champ  de  bataille  avec  ses  plus  braves  compagnons  d  iv,] 
hommes,  l'an  456,  selon  Idace,  dans  la  première  hitaillranl 
les  Htms.  Le  fils  de  Gûnther  ayant  également  été  imfhmjà 
bataille  contre  le  roi  des  Huns  EtieT  (Attila),  Vmb  i^K  i'M 
cienne  race  royale  des  Bourguignons  se  trouva  é{m\eA>U\ 
nous  a  été  conservé,  avec  le  tableau  de  celle  épuqiw.  ^i  I 
poëme  des  Nil>eluiigen  (l).  Alors  le  peuple  élut  pn«t  iiin^tM 
d'armée  un  prince  de  la  famille  des  Baltes,  Patiocnufl 
royale  des  Wisigoths  :  il  s'appelait  Gundioch  {Gunài^nttM^ 
denchui).  Kenforcés  par  ses  compagnons  d'armes, disi^  I 
sept  bandes,  les  Bourguignons  se  répandirent ,  verslat  I 
dans  l'Helvétie  romaine  et  dans  la  Gaule,  sans  que  rassen'H 
formel  de  l'empereur  romain  et  de  son  lieutenant  dans  W^k  I 
leur  partit  nécessaire  à  cet  égard ,  et  ils  cultivèrent  de  »  s«l 
et  repeuplèrent  les  pays  déserts  des  bords  du  lac  Lénan .  it  I 
du  mont  Jura  et  jusqu'aux  Cévennes ,  dans  les  contrvn  •  i 
trouvent  la  haute  et  la  basse  Bourgogne,  Berne,  If  j--' 
Vaud,  Fribourg  et  le  Valais,  la  Savoie,  Lyon,  le  Dauphin- 
Provence  en  deçà  de  la  Durance  (2).  Dans  ce  partap.  ^ 
Romain  dut  céder  à  chaque  Bourguignon  deux  tiers 
terres,  un  tiers  de  ses  esclaves,  et  la  moitié  de  ses  boi\ 
jardins  et  de  ses  bâtiments  d'exploitation.  Pendant  rif. 
ans,  le  même  lot  échut  à  tout  esclave  auquel  un  Bourr 
donnait  la  liberté.  Les  Bourguignons  libres,  arrivés  pi': 
reçurent  la  moitié  des  terres,  sans  esclaves.  On  favorisa  r 
tous  les  autres  dans  le  partage  le  général  d'armée,  et  crî. 
premier  fondement  de  sa  puissance  héréditaire;  car  lè- 
ses guerriers  passèrent  à  titre  inaliénable,  mais  dîvisihh 
enfants  (5).  Par  cette  institution,  le  peuple  des  Bouri:- 
conserva  son  indépendance  au  milieu  de  puissants  voi^i. 
l'Helvétie  orientale  et  dans  les  cantons  septenlrionaui 
Rhin,  le  royaume  des  Bourguignons  avait  alors  pour  linr 
le  peuple  belliqueux  et  pasteur  (encore  païen)  des  Allf 
mais,  après  la  défaite  de  ces  derniers,  depuis  le  comntr*  - 
du  vi*"  siècle,  d'un  côté  les  Francs,  de  l'autre  les  Ostn-w  1 
l'ouest  du  Rhône  habitaient  les  alliés  de  Gundiorh,  1'- 1 
ÇOths ,  qui ,  de  même  que  les  Bourguignons  et  les  (Içt*  | 
étaient  encore  ariens  à  cette  époque.  Toutefois,  le  nom  ù  \ 
gogne  ne  fut  donné  au  pavs  même  que  depuis  Tan  470  I 
la  mort  de  Gundioch  (466),  la  royauté,  devenue  htT.  "j 
passa  à  ses  quatre  fils  :  Hilpérich  résida  à  Genc%e,  G*-  -J 
Besançon,  Gondebald  (Gondebaud)  à  Lyon,  et  iW'-l 
Vienne.  Toutefois,  afin  que  la  possession  violente  de  r*-.  | 
princes  ne  constituât  pas  un  droit,  l'empereur  romain  ''  i 
donna  au  plus  puissant  de  ces  tétrarques,  â  GondeluM  I 
triciat  Qes  titres  de  palririus  et  demagiUer  tnMittyv,  . 
dignité  de  gouverneur  sur  les  habitants  romains.  IV  1  •  i 
une  double  prérogative  royale  :  celle  qui  résultait  du  i 
du  général  d'armée  en  temps  de  guerre  et  de  Tautorii*  I 


(1)  Jean  de  Muller  déjà  {loco  citatOf  part.  25,  p.  SO»  imte  5"  I 
trouver  ici  uti  vestige  de  la  vengeance  de  Chriemldde.  Piw'  1 
Ub.  XV.  Hist.  mise,  ad  lib.  xv. 

(5)  F.  J.  de  Muller  (^.  dt.,  part.  19,  p.  77  et  suit.,  «H  ■ 
et  Kocb,  Tableau  des  Rét^olutions  de  tEut^pe  ,  font,  i  ,  j*  'I 
Ire  Gondioche,  on  nomme  encore  comme  wicce«etir    «h*  «•  ] 
Chilpéric  ou  Hilpéric,  oui  ne  fit  rieo  de  remarquable. 

(3)  F.  Lex  Buf-gund*,  dans  Liudeobrog.  Codd,  tegg.  m.%t 


Boturgoignonâ  libres,  née  de  Tinféodation  des  domaines  du  loi 
royal^  et  k  droit  impérial  conlié  et  illimité,  sar  les  sujets  romains 
vaincus.  Mais  Goudcbald»  dont  l'appui  (475)  avait  élevé  Glycérius 
sur  le  trône  romain ,  ayant  préféré  rallîance  romaine  à  celle  des 
Wi^gotiis,dont  Torigincétait  la  même  que  la  sienne,rorffiieilleux 
EuriCv  roi  desWisigoths,  excité  par  le  roi  des  Vandales,  Genséric, 
â  porter  la  guerre  dans  la  Gaule  romaine,  tourna  aussi  contre  le 
pavs  des  Bourguignons  ses  armes  dévastatrices.  Après  la  mort 
d*£aric  (484) ,  Gondebald  eut  à  soutenir  une  guerre  contre  ses 
frères  Hilpéricfa  et  Godemar.  Ils  succombèrent  :  Hilpérich  et 
ses  deux  uls  furent  pris  et  décapités  (486)  ;  sa  femme  fut  préci- 
pilée  dans  le  Rhône.  Godemar  s'enfuit  dans  sa  tour  à  Vienne,  y 
mil  volontairement  le  feu ,  et  expira  au  milieu  des  flammes  et 
de  la  fumée  (486).  Godegisel  se  soumit  à  son  frère,  et  conserva 
sa  part  de  Théritage  pternel  (i).  La  fille  de  Hilpérich ,  la  belle 
Clotilde,  depuis  492  épouse  de  Clovis,  roi  des  Francs,  vengea  sa 
maison.  Enflammé  par  elle,  Taudacieux  Clovis,  avide  de  con- 
quêtes, marcha  en  499  contre  Gondebald,  et  le  battit  près  de 
Dijon  (500),  où  son  frère  Godegisel  passa  du  côté  des  Francs, 
avec  lesquels  il  s'était  précédemment  déjà  ligué  en  secret.  Alors 
Gondebald ,  serré  de  près  dans  Avignon ,  promit  au  roi  des 
Francs  de  lui  payer  un  tribut,  et  d*être  son  homme  (miies)  à 
la  guerre.  Il  resta  donc  roi  de  Bourgogne  ;  quant  à  Godegi- 
5el,  il  ne  régna  gue  sur  Besançon ,  Genève  et  Vienne.  Pourtant 
une  autre  expédition  ayant  éloigné  les  Francs,  Gondebald  prit 
les  armes,  et  assiégea  en  50i  son  frère  dans  Vienne.  Il  pé- 
uélra  enfin  dans  la  ville,  et  Godegisel  fut  tué  dans  une  église, 
(londebaldse  maintint  contre  Clovis,  en  faisant  alliance  avec 
Alaric,  rw  des  Wisigoths,  et  resta  possesseur  de  toute  la  Bourgo- 
gne. Le  rétablissement  de  cet  Etat  intermédiaire  fut  aussi  favo- 
risé parTbéodoric  le  Grand ,  qui  ne  voulait  pas  avoir  pour  voi- 
sins les  Francs  redoutables  par  leur  puissance.  L'habile  Théo- 
doric  alla  plus  loin  ;  au  lieu  de  tirer  vengeance  de  quelques 
brigandage  commis  parGondebald  dans  la  haute  Italie,  il  donna 
M  lilie  Ostgotba  en  mariage  à  Sigismond,  fils  du  roi  des  Bour- 
guignons. Dans  le  même  temps,  Gondebald,  qui  lui-4nème  était 
très-accessible  à  la  civilisation,  travaillait  à  opérer  une  fusion 
«*ntre  les  Boui]guignons  et  les  Romains,  et  à  leur  assurer  l'éga- 
Ulê.  Il  appelait  dans  ses  conseils  des  Bomains  instruits ,  lisait  la 
Bible  à  l'aide  des  évéques  ;  il  régla  les  heures  du  jour  et  de  la 
nuit,  (rafaii  pour  lequel  le  roi  des  Ostrogoths  lui  envoya  un  ca- 
dran solaire  et  une  horloge  hydraulique,  et  encouragea  le  per- 
fectionnement de  la  langue  grossière  des  Bourguignons.  Mais 
lorsqu'il  voulut  détruire  légalement  l'ancienne  différence  entre 
les  Bourguignons  libres  elles  Romains  soumis  au  |>ouvoir  ab- 
«*lu,  peut-être  pour  exercer  sur  tous  le  même  jwuvoir,  toute  la 
fiourgvMese  mita  murmurer.  Les  ecclésiastiques  les  plus  émi- 
oents,  les  seigneurs  et  les  hommes  libres  (2)  du  royaume  de 
BtHjf^gne  s'assemblèrent  endièteà  Genève  (502),où  ilscassèrent 
les  nouvelles  lois  du  roi,  et  Gondebald  se  soumità  la  volonté  de 
son  peuple.  Puis  un  autre  code ,  écrit  en  latin,  et  où  l'influence 
du  droit  romain  est  manifeste,  fut  adopté  à  la  diète  d'Ambaria- 
cum  (Ambérieux),  et  trente-six  sei^eurs  le  signèrent.  Cette  loi 
âfB  Bioorguignons  a  aussi  été  appelée  du  nom  du  roi  Lex  Gun 
ioèada,  Lex  Gundeboida,  comme  les  Bourguignons  eoY-niê- 
Bes  furent  appelés  d'après  lui,  Gundbodingueê  ou  Gundoba- 
Ut.  Ce  code,  il  est  vrai ,  fait  mention  d'actes  écrits ,  de  portes 
Spimêcs,  de  labour  avec  bœufis,  de  chariots,  et  d'autres  traces  des 
«sages  de  ces  barbares  (  c'est-à-dire  étrangers),  ainsi  qu'ils  sont 
kppelés  même  dans  leur  propre  loi  ;  mais  il  contient  aussi  suffi- 
ttmnient  de  preuves  de  leur  simplicité  et  de  leur  grossièreté 
trimitives,  et  des  relations  violentes  qui  existaient  entre  eux  et 
es  Rfimatns  (3),  La  culture  des  champs,  des  vignes,  des  prairies 
H  des  bois  faisait  l'occupation  des  hommes  libres  :  les  métiers 
•iaient  exercés  par  les  esclaves.  Longtemps  avant  les  Francs,  les 

(f  )  J.  de  MuUer  {lac.  Cit.,  p.  89),  d'après  le  récit  de  Grégoire  de 
four*,  de  Frédégaire,  de  Marculf  et  d'Aimoin.  La  recherche  de  Clo- 
il  le  par  Clovis  par  rentreniisc  d'Aurélien,  el  le  départ  de  la  princesse, 
I  ïïl  raconlé<i  au  long  par  J.  de  Millier,  et  par  V Histoire  universelle 
.%Uaiii  dcMensel,  Hist,  moderne^  lom.  xvj,  p.  20),  d*aprèà  les  au- 
t  .ir»  coutemporains  que  iious  avons  nonfimés. 

s.-}  La  Lex  Burg^nd.  désigne  comme  optimatet  nobiles  :  les  con<ietl- 

1 1%  cJu  roi ,  ses  commeoMiux ,  le  maire  ,  le  chancelier  ,  les  comtes  des 

iiîirs.  et  des  Minions ,  qui  ensemble  formaient  la  noblesse.  Les  autres 

<nnrur.>  libres  formaient  la  classe  intcrmédiah^e  ;  leâ  affranchis  étaient 

%*>tn*  esiimés  ;  les  esclaves  venaient  en  dernière  ligne.  Pourtant  la  loi 

I  «  l^<>urguignoQs,  comme  celle  des  Lombaids,  meUait  les  esclaves  du  roi 

u  rau^àtei  hommes  libres,  et  ses  affranchis  au  rang  des  grands. 

^  ^)  f  *  Lu  Jeu ,  Hiftoive  des  peuples  et  des  Etats  du  moyen  âge , 
.    f  3,1- 


B0URG06NE. 


Bourguignons  prohibèrent  l'ancienne  coutume  de  réparer  un 
meurtre  avec  de  l'argent;  toutefois  ils  permettaient  aux  indivi- 
dus de  se  venger  par  eux-mêmes.  Les  peines  étaient  pour  la 
plupart  riffoureuses  et  infamantes  ;  le  sentiment  de  la  dignité 
personnelle  ,  qui  chez  les  anciens  était  le  secret  essentiel  de  la 
législation,  manquait  à  ces  législateurs.  Si  un  homme  par  cxem-* 
pie  séduisait  une  fille  et  ne  pouvait  payer  la  compensation  en 
argent,  les  parents  de  la  victime  avaient  le  droit  de  le  priver  de 
sa  virilité.  Les  femmes  s'achetaient;  celle  qui  s'enfuyait  de  la 
maison  conjugale  était  noyée  dans  un  bourbier.  L'esclave  qid 
coupait  les  cheveux  à  une  femme  libre,  était  condamné  à  mort. 
Si  une  ûlle  libre  se  livrait  à  un  esclave,  tous  deux  devaient  périr; 
mais  la  fille  devait  périr  de  la  main  de  ses  parents.  Les  témoins 
étaient  obligés  de  soutenir  par  un  combat  judiciaire  la  véracité 
de  leurs  dépositions.  Des  devins  qui  taisaient  découvrir  les  ob- 
jets volés  recevaient  pour  cela  une  récompense  fixée  par  la 
loi  (i),  —  Les  fonctions  judiciaires  étaient  remplies  par  des 
comtes  bourguignons  et  des  comtes  romains,  qui  recevaient  un 
lief  à  litre  de  salaire  ;  pourtant,  sous  leur  surveillance,  les  villes 
conservèrent  leur  juridiction,  conformément  à  l'organisation 
municipale  des  Romains.  Les  juges  qui  se  laissaient  corrom- 
pre étaient  punis  de  mort.  Le  roi  recevait ,  comme  indem- 
nité pour  sa  surveillance  suprême,  le  prodoit  des  amendes  dé- 
terminées par  la  loi ,  et  la  possession  des  fiefs  dépendait  de  sa 
grâce.  —  C'est  ainsi  que  les  premiers  parmi  le  peuple ,  grâce 
surtout  à  la  pacilique  influence  du  clergé,  qui  occupait  le  pre- 
mier rang  dans  les  assemblées  du  peuple  et  dans  les  tribunaux, 
réglèrent  l'organisation  civile,  tandis  que  le  pays,  trop  long- 
temps changé  en  solitudes,  reprenait  un  aspect  plus  florissant , 
parce  que  des  évéques  et  des  ermites  construisirent  dans  des 
contrées  désertes  des  cabanes  qui  plus  tard  donnèrent  naissance 
à  des  couvents,  à  des  villages  et  à  des  villes  (  à  Lausanne  par 
exemple).  Gondebald  lui-même  fil  reconstruire  Genève  deux 
fois  détruite  dans  les  guerres  précédentes,  et  résida  uon  loin  de 
celte  ville,  dans  son  domaine  de  Quadruvium  (3).  C'est  là  qu'en 
515  il  assembla  la  nation,  pour  faire  reconnaitre  comme  son 
successeur  son  fils  Sigismond  ,  et  le  faire  élever  en  qualité  de 
roi  sur  le  bouclier.  Bientôt  après,  le  roi  Gondebaid  mourut  (516) 
dans  la  cinquantième  année  de  son  règne.  Le  roi  Sigismond 
obtint  aussi  de  l'empereur  Anaslasc  le  patriciat  avant  de  lavoir 
sollicité.  S'étant  converti  à  la  foi  catholique  (  au  symbole  du 
concile  de  Nicée) ,  il  rassembla  les  évéques  de  Bourgogne,  au 
nombre  de  vingt-cinq,  sous  la  présidence  d'Avilus,  archevêque 
de  Vienne,  à  Ëpaone,  non  loin  de  cette  mélropolej  l'an  517  ;  et, 
conformément  aux  vœux  du  pape,  il  fit  promulguer  dans  cette 
assendilée,  pour  les  ecclésiastiques  et  les  moines,  des  règlements 
sévères,  mais  conformes  à  l'esprit  du  temps  et  à  la  sainteté  de 
l'Eglise  (5).  Ce  prince  prépara  lui-même  la  chute  de  son  royau- 
me. Après  la  mort  de  sa  femme  Ostgotba,  qui  lui  avait  donné 
un  fils  nommé  Sigerich  et  une  fille  nommée  Svavegotha  (celle- 
ci  épousa  dans  la  suite  Tliéodebert,  roi  d'Auslrasie),  il  se  maria 
avec  une  femme  de  la  Suisse,  qui,  animée  d'une  haine  profonde 
contre  son  beau-fils,  l'accusa  auprès  de  Sigismond  de  vouloir  le 
détrôner.  Sigismond  fit  assassiner  son  fils  au  milieu  de  son 
sommeil  (52a).  L'aïeul  du  jeune  prince,  Théodoric,  roi  des  Os- 
trogoths, résolut  de  tirer  vengeance  de  ce  crime,  et  envoya  une 
armée  en  Bourgogne.  Sigismond,  pour  expier  le  crime  qu'il 
avait  commis  dans  nn  injuste  ressentiment ,  se  réfugia  dans  le 
monastère  de  Saint-Maurice  en  Valais,  au'il  avait  reconstruit  à 
neuf  et  enrichi  de  domaines  considérables.  Son  frère  Godemar 
prit  en  525  les  rênes  de  l'Etat,  Alors  Clotilde,  veuve  de  Clovis, 
roi  des  Francs,  exhorta  ses  trois  fils ,  les  rois  Clodomir  d'Or- 
léans. Clolaire  dcSoissonset  Childeberl  de  Paris,  à  dépouiller 
de  ses  Etats  le  faible  Sigismond,  dont  le  père  avait  fait  massa- 
crer leur  aïeul.  En  conséquence,  ces  princes  (  523  )  conclurent 
un  traité  avec  Théodoric,  roi  des  Ostrogoths,  pour  |)artager  la 
Bourgogne.  Une  armée  d'Ostrogolhs  franchit  les  Alpes,  où  ils 
tenaient  Genève  et  le  pays  bourguignon  des  Alpes  en  paix  avec* 
Godemar  ;  les  Francs  se  jetèrent  sur  le  pays  du  Rh<^ne ,  où  le 
brave  et  prudent  Godemar  leur  opposa  une  longue  résistance. 
Enfin  Sigismond  fut  découvert  parmi  les  moines  de  Saint-Mau- 
rice, conduite  Orléans,  et  là  (526)  décapité  avec  sa  femme  et 
ses  deux  fils  (4).  Mais  Godemar  combattit  huit  ans  encore  pour 

(1)  Plusieurs  exemples  eu  sont  cités  par  J.  de  Muller  (  [oc»  cit.y 
p.  19  ,  96  et  siiiv.  ),  el  par  de  Dresch  (  Histoire  politiifue  uni%»erselle , 
II  ,  p.  43etsuiv.).  ^' 

(2)  Aujourd'hui  Quorrc,  avec  le  château  détiuil  de  Kolband. 

(3)  K.  Labbe,  Acta  concil.^  tom.  iv,  p.  1573  et!  581 . 

(4)  La  foi  catholique  de  Sigismond  el  la  pénitence  sévère  ipi'il  s'était 
iinposce  lui  ont  fait  donner  le  nom  de  Saint. 


défendre  le  royaume  de  ses  pèfes.  Dans  nue  balaille  Ihrrée  aux  | 
Francs  près  de  Vienne ,  il  vengea  son  frère  sur  Godoniir ,  rei 
d'Orléans,  qu'il  tua  ;  mais  1rs  Francs  exaspérés  dévastèrent  sans 

K'Ué  la  Bourgogne.  Enfin,  Clolaire  deSoissons  et  Childebert  de 
iris ,  réunis  maintenant  à  Thcodebert  d'Aostrasie  ,  battirent 
en  554  le  roi  Godemar,  et  Ton  ne  sait  si  ce  prince  resta  sans  être 
reconnu  f^anni  la  foule  des  morts  sur  le  champ  de  ttataille,  s'il 
fui  iait  prisonnier,  ou  s'il  termina  ses  jours  sur  une  terre  étran- 
gère (i).  Lorsque,  vingt  ans  plus  tard,  le  royaume  des  OstFM;oths 
se  fut  egaleroentéteint.  Tliéodeberl  de  Metz  acquit  toute  rHelré^ 
tie.  Ainsi  tout  le  pays  des  Bourguignons ot)éit  aux  roisdes Francs 
de  la  race  de  Merovée ,  comme  rois  de  Bourgogne  ;  en  coasé^ 
quence,on  laissa  au  peuple  vaincu  ledrott  de  vivre  selon  ses  usages 
OTopres  et  selon  ses  lois  particulières  ;  il  fut  aussi  permis  aux 
Bour^ignons  ,  en  temps  de  guerre,  de  comluttre  à  l'ancienne 
manière  des  Germains,  c'est--Â-dire,  sans  séparer  les  rangs.  — 
Dans  les  frcouents  partages  de  l'empire  des  Francs,  la  Bourgo- 
gne eut  quelquefois  ses  souverains  propres  tirés  de  la  maison 
royale  de  France  ,  par  exemple  le  roi  Gontran  le  Saint  (  mort 
en  593  ) ,  qui  eut  Cnâlons-sur-Saône  pour  résidence.  Elle  eut 
aussi  ses  maires  particuliers  du  palais ,  par  exemple  Protadius, 
assassiné  en  6 15  par  les  grands  de  Bourgogne ,  Varna- 
chake,  etc.  (!2). 

• 

II.  ROYACmB  DE  B0UBG06?Œ  ClâJrilANB  KT  TRANSJC- 
MASE;  PCIS  tous  DECT  RÉUNIS  SOCS  LK  PfOM  DE  ROYAUME 
DE  BOURfiOSNK  OU  D'ArLES  (3). 

Soos  les  rois  des  Francs  de  la  race  de  Pépin ,  sous  les  Carlo- 
vingiens,  le  pays  des  Bourguignons  des  deux  côtés  du  Jura  fut 
TOOYemé  par  un  patrice,  et  le  reste  de  leur  territoire  par  nn 
doc,  quelquefois  aussi  par  des  comtes.  Enfin ,  ces  contrées  par- 
tagèrent le  sort  commun  de  Tempire  des  (^rlovingiens  ;  le  ter- 
ritoire fut  morcelé  et  le  lien  national  brisé.  Le  traité  de  Verdun, 
en  845,  donna  la  Bourgo^  à  Temnereur  Lothaire  I"^  ;  après 
l'abdication  de  ce  prince ,  il  passa  à  Charles ,  son  troisième  fils , 
SCM8  le  nom  de  royaume  de  Provence ,  et ,  après  la  mort  de 
Charles,  en  865,  à  son  frère  Lotbaire  II  ;  celui-n ,  toutefois,  fut 
obligé  de  céder  à  l'empereur  Louis  II  une  partie  de  la  Boor- 
gjogne ,  celle  qui  est  située  de  Tautre  côté  du  Jura ,  et  une  par- 
tie de  la  Provence.  Lotbaire  II  étant  mort  en  889 ,  le  traité  de 
partage  coDcln  à  Mersen  en  870  donna  Bâie  à  Louis  le  Ger- 
manique ;  Lyon ,  Besançon  et  Vienne  à  Charles  le  Chauve.  Lors 
de  Textinction  de  la  race  de  Lothaire  P'',  en  875,  les  souverains 
de  la  France  occidentale  et  de  la  France  orientale  (de  France 
et  de  Germanie)  se  disputèrent  son  héritage.   L'empereur 

(f)  y.  Danod  de  Charnagc  ,  Histoire  des  Sêauanais  et  (iu  premier 
rvjraume  de  Bourgoffte,  1735,  II,  4,  et  le  même  auteur  :  Mémoires 
jfcur  êerpir  à  t histoire  du  comte  de  Bourgogne  f  Besançon,  1740, 
iii-4*  ;  ScbœfïfliD,  Ahatia  iliustratOf  tom.  r  ;  Mille,  Hist,  de  Bour- 

(S)  Pour  lliirtoire  de  Boarmne  sout  les  Franes  K.  FmAircs  et  Miao- 

▼Mviurs.  La  haine  des  ^nm%  de  Bourgogne  infliui  aussi  sur  le  sort  de 

BruDebant.  Pour  rinteiligeuce  de  rhittmre  des  auciena  rois  de  Boui^go- 

gne  ,  doot  llùstoire  fait  mentioii ,  nous  donnona  la  table  géoéalo^que 

qui  suit: 

I.  GuHDicAa  (GoQtbabar,  Gûertber ,  Goolbier  )  conduit  les  Bour« 
guignons  en  Gaule  en  413,  eat  batlu  par  Aétius  en  435 ,  fonde  le 
royaume  de  Bourgogne  en  436 ,  meurt  dans  une  baUille  contre 
les  HuDS  en  436.  Son  iils  (  Hilpérich  )  meurt  dans  un  combat  en 
450. 
H.  GtniDioc*,  le  Wisigoth,roi  des  Bourguignons  en  456,  meurt  en  466. 
Ses  quatre  fils  : 
jâ.  CvtLpimic  B.     Gooi-         C.       Gohde-         '  D.     Gode- 

(Hilpéric)  r^gne      aisn.     règne     bald  ,  à  Lyon,      mar,   règne  ;à 

à    Besançon  ;     patrice  ;   roi  de  ^  Vienne,  meurt 
en     BoQi^gogne    de-  volontaire- 

puis  501,  meurt     ment  en  486. 
en  516. 


pité  en  486  ;  sa      assassiné 
fille  Oolilde  é-      501. 
pouseClovis,  roi 
des  Francs,  ea 
482. 


S^fib: 

Sic«M0]n>,roi,  dé-  Godbvaa  ,  régent 

capitè  en  5S6.  depuis  523 ,  puis 

SiGimica  ,  prince  roi ,    et  tué  en 

héréditaire^  as>  534. 
sassinéeo  522. 

(3)  Snr  ce  rojaume  y,  les  ouvrages  déjà  cités  de  Dunod  de  Cbarnage , 
de  Mille  et  de  Jean  de  Mollcr.  Les  rois  de  Bourncne  dsjuraDe  et 
transjurane,  réimies  en  930 ,  et  successeurs  de  Eodo^kbe  O ,  s*intitulè- 
reai  laatAl  rob  de  Boumgne,  tantôt  rais  d'Arles  ou  deYieoiie ,  tan- 
t^  rois  de  Provence  et  d*  Allemannie. 


Charles  le  Chauve,  roi  des  Francs  ocddentavx  ^  obtint  b  ^ 
sessitjn  ,  aux  dépens  de  la  royauté ,  grâce  à  des  prifiljyff  % 
confirma  ou  accorda  aux  grands.  UnévénemaitdéciBirpiMir 
temps  suiîants»  c'est  l'^rédilé  de  tous  les  fieii»  que,  i 
l'assemblée  de  Cluisi ,  en  877  ,  Charies  le  Ckanre  reana^ 
conûrma  légalement  (1).  Car,  sous  ses  suocesscuri,  la  Fm^ 
se  trouvant  décbirée  par  les  factions  inlestiiMs  des  vassaui  c^ 
couronne  deventis puissants^  resta  livrée  sans  défimte  an  ij 
ques  des  Noruiands  et  des  Sarrasins;  il  y  eut  à  (jesèrr^ 
Lausanne  de  vives  querelles  au  sujet  dies  étections  épûm^»;^ 
dans  la  France  oôidentale,  après  la  mort  de  Lo«is  If  { 
gue  (879) y  deux  rois,  I.ouis  ill  et  Carkiman,  régnèmt| 
commun;  et  les  Carlovingiens  de  Germanie  aa|Mrèmii  i 
possession  de  toute  la  nionarcbie  de  Cbarlemarâe  :  aiep 
haut  clergé ,  qui  tendait  à  Tindépendance  de  TEgiise  pour 
fendre  les  faibles  et  les  opprimes,  décida  surtout  du  sort 
Bourgogne.  — £n  effet,  au  mois  d'octobre  879,  les  pr^i 
Bourgogne,  au  nombre  de  six  arcbevèquea  et  dr  dii 
évèques,  s'assemblèrent  à  Mautaille  (liaulala  )  *  dans  la  ^ 
actuelle  {%  et,  avec  l'assentiment  des  comtes  et  des 
bourguignons,  ils  offrirent  à  Boson,  comte  de  Vienne  < 
ou  intimidés au'ils étaient  par  lui),  la  dignité  de  roi  défiât 
gogne ,  à  conakion  qu'il  jurerait  d'être  un  équitable  pttri^  i 
potestatpour  tous,  grands  et  petits,  acressioleà  tœ^iiU 
envers  lotis,  bomble  de\aDt  Dieo,  bieii€aisant  ftmïE^'aê, 
et  en  toutes  cboses  fidèle  à  sa  parole  (5).  —  Boa»  [ësétmn\i 
[Beuves],  comte  dans  la  furet  des  ArdefUM/,  jadftwtj 
guerrier,  libéral,  pieux  et  de  manières  préTeiBMci,ct»lv^ 
rent  des  rois  de  France,  ami  du  pape  Jean  VOl ,  d  sfùio^ 
tenu  de  Charles  le  Chasve,  qui  avait  épousé  sa  mrm  \ùàâ0 
le  gouvernement  de  la  Provence ,  dti  comté  de  Vicaoi,  • 
l'abbaye  de  Saint^Maurice  en  Valais,  et  d'antres  Migner^i 
et  en  876  même  la  dignité  de  duc  de  Lombardie;  poartu  I 
avait  perdu  ce  dernier  pays.  Cette  puissance  lui  daooiit  M 
coup  de  partisans.  L'orgueil  de  sa  femme  Irmengardr,  fib  ' 
l'empereur  Louis  II,  le  poussait  aussi  à  s'élever  sor  le  tftot, 
à  violer  le  serment  de  fidélité  qu'il  avait  prèle  à  Cbirif 
Cbajuve.  Ce  fut  cependant  avec  une  apparente 
et  seulement  après  avoir  Jait  faire  pencfoni  trois 
toutes  les  églises,  des  prières  pour  obtenir  les  roniem 
Très-Haut  en  cette  grave  drconataiice^  et  apHs  i^ 
ne  se  fut  opposé  à  son  élévation ,  qu'il  se  décida  a  aên^ 
fardeau  qui  lui  était  offert,  et  à  devenir  roi  de  Boargogttv 
l'amour  de  Dieu  et  pour  le  bien  de  l'Englise.  Pms  il  recot  il'^ 
l'onction  sainte  et  la  couronne  des  mains  de  rérèqueitR* 
C'est  ainsi  que  la  Bourgogne  se  détacha  de  la  Fraace,  4e  D 
lie  et  de  la  Germaeie ,  545  ans  après  la  chute  de  Gmè» 
Elle  se  forma  d'autant  plus  aisément  en  un  £tal  Mttt^ 
qu'outre  ses  limites  naturelles  (  les  Alpes ,  le  coars  du  1» 
la  (Saône  et  le  Jura) ,  et  un  nom  au^el  se  rattadiaieotr 
coup  de  souvenirs ,  elle  avait  conserve  ses  lois  et  sa  const^ 

Eropre.  En  vain  les  Carlovingiens  de  la  France  eccidrti 
ouis  III  et  Carloman ,  envahirent  le  pays  et  s'emparêm 
Vienne  en  883.  Leur  mort,  arrivée  en  883  et  8a4  ,  et  la  f(«i 
tion  du  pape  assurèrent  la  durée  du  nouveau  royaur 
pape  Jean  v  III  croyait  en  effet  ne  pouvoir  fonder  son  w^ 
que  sur  la  division  ;  en  conséquence,  il  menaça  de  rexem 
nication  quiconque  s'opposerait  à  son  /f^.  le  roi  Bosscu 
que ,  toutefois ,  Charles  le  Gros ,  roi  de  GenDanie  et  enH 
romain ,  fut  appelé  aussi  au  trône  de  France  en  884 ,1 
reçut  de  lui  la  Bourgogne  à  titre  de  fief,  en  M5  (4).  lia 
général  la  puissance  Ses  grands  ne  lui  donna  guère,  aisBii 
ses  successeurs,  que  le  vain  titre  de  roi  (  r.  Boso5)  -- 
royaume  de  Bomrgogne,  composé  de  terres  séculière»  ^ 
terres  ecclésiastiques ,  comprenait  la  FraDche-Comtê  .,  Hi^ 
Bourgogne) ,  les  territoires  de  Châlons  et  de  Mâcson  en  w 
gogne.  Vienne  et  Lyon,  la  partie  sud-est  du  Languedoc <ij 
Viviers  iusque  vers  Agde ,  une  partie  de  la  Savoie  et  U  I 
vence  (5).  Aries  devint  la  résidence  royale  ^de  Boson ,  (f ^< 

(1)  CapitttiareCéoiciacuensef  dans  Ducbesne,  Script,  rer.j'i 
IX,  p.  463  et  soiv. 

(i)  Non  prè»  de  Vienne ,  mais  non  loin  de  Sainl*Picrre  d'AlbC 
Savoie,  à  Fendroit  où  est  sitné  maintenant  Bouig-Bieieal. 

(S)  Cctt  ainsi  que  Jean  de  MnHer  (  Ibc.  eit,  f9,  p.  180)  tniJ 
passages  des  Acta  MantÊd,  «pii  se  rapportent  à*ce  fait. 

(4)  TTaiiend>iy>lcaient  de  Char)e$  le  Gros  comme  tmpcitur 
que  la  Bourgogne  avait  été  jadis  un  fief  impérial  ;  par  eoopr^ 
Bourgogne  ne  devint  pas  on  fief  de  la  France;  c^est  ce  que  mbA* 
mettre  aossi  Jean  de  MuUcr  (  part*  S5,  p.  70,  noie  iO). 

(5)  y.  Ducbesne,  Script,  rer.  franc *^  tom.  xi,  p.  480. 


BOUBOQOiœ. 


(  «551  ) 


BOUBGOGNB. 


foyaaoïe  de  Bourgogne  fat  appelé  aussi  dans  la  saite  ro^aome 
d'Arles  oa  Ardais  et ,  à  cause  de  sa  situation  sur  le  côte  occi- 
deotal  du  Jura  »  le  royaume  cîsjuran  (  Burgundia  eit^rana^ 
c'est4-dire  située  en  deçà  du  Jura  par  rapport  à  la  France)  (1). 
Sans  consistance  intérieure ,  le  nouveau  royaume  ne  pouvait 
je  maintenir  au  milieu  de  royaumes  plus  srands,  que  parce 
goe  tous  les  £tats  environnants  étaient  tombés  dans  une  égale 
impuissance  par  suite  de  la  confusion  que  cnusait  l'aristocratie 
fiodale.  Plus  les  petits  seigneurs  étaient  puissants,  hardis  et 
ornieilleux,  plus  leur  suierain  était  faible.  Si  chaque  vassal  se 
dâendait  dans  son  cbAteau  fort  contre  les  ennemis  du  dehors , 
r£lat  en  général  se  trouvait  sans  défense.  Aussi,  lorsqu'en 
octobre  886,  Tempereur  Charles  le  Gros,  dont  l'esprit  était  si 
frible,  se  vit  dans  la  nécessité  d'acheter  au  prix  '^de  700  livres 
d'argent  la  retraite  des  Norraandsj|(]ui  assiégeaient  Paris ,  il 
leur  permit  de  prendre  jusqu'au  mois  de  mars,  époque  où  le 
payement  devait  s'effectuer,  leurs  quartiers  d'hiver  en  Bourgo- 
gne, et  Boaon  ne  put  défendre  son  pays  contre  ces  pillards. 
Après  leur  retraite  et  la  mort  de  Boson  (le  il  janvier  887,  à 
Vienoe),  la  reine  Irmengarde  fut  le  faible  soutien  de  son  iils 
Lmis  (Bosonidês) ,  encore  mineur.  Elle  se  vit  dans  Timpossi- 
hilité  oe  conserver  le  touL  Car,  lorsque  après  la  déposition  de 
Charles  le  Gros  (887)  la  punsanoedes  Francs  et  de  1  empire  fut 
de  nouveau  divisée»  et  que  tonte  possession  trouva  sa  garantie 
dans  la  force  et  non  dans  les  droits  du  possesseur,  ou  vil  s'élever 
au  milieu  des  nouveaux  souverains  de  France,  de  Germanie  et 
d'Italie  iâ),  Bodolphe,  Iils  du  comte  Conrad ,  de  la  race  des 
Wells»  et  neveu  de  Hugues,  roi  de  France,  guerrier  expéri- 
menté et  d'an  esprit  entreprenant,  jusqu'alors  gouverneur  ou 
doc  des  pays  Lorrains  helvétiques,  qui  prit  le  titre  de  roi  de  la 
haute  Bourgogne,  dans  le  Jura,  jusqu'au  Rhin  et  à  la  Saône.  Il 
convoqua,  en  888 ,  quelques  seigneurs  ecclésiastiques  et  sécu- 
liers à  Saint-Maurice  en  Valais,  où  Thierry ,  évèque  de  Sion , 
appnya  ses  prétentions  (5).  Rodolphe  réunît  le  comté  de  Bour- 
ûgae  (  Franche-Comté  ],  une  partie  de  la  Suisse  en  deçà  de  la 
Beiiss,  le  Valais  et  une  partie  de  la  Savoie^  pour  en  former  un 
royauine  qui»  de  sa  situation  sur  le  côté  oriental  du  Jura  ,  ou 
au  delà  de  ces  montagnes  par  rapport  à  la  France ,  fut  appelé 
froiuJMfaii  (Bwrgunaia  Iransjurana  ) ,  ou   encore  nouveau 
f]oyait»e  de  Bourgogne.  Vers  ce  même  temps,  sur  les  fron- 
tières du  pavs  qu'on  appela  plus  tard  Franche-Comté,  c'est-à- 
dire  comte  libre,  que  Ton  nomme  aussi  haute  Bourgogne,  et  qui 
fut  gouverné  par  de  puissants  comtes  héréditaires ,  se  forma , 
4ans  la  basse  Bourgogne  (qui  devint  pins  tard  la  province 
française  de  Bourgogne),  un  troisième  Etat  bourguignon,  le 
êmeké  de  Bourgogne  :  Richard ,  duc  du  pays  en  deçà  de  la 
Saône ,  frère  de  Boson,  fondateur  du  royaume  d'Arles,  s'y 
reodii  indépendant  de  tous  les  Etats  voisins.  Cette  élévation  de 
prinoes  rooms  puissants  fut  favorisée  à  dessein  par  les  grands 
séculiers  et  ecclésiastiques,  qui  par  là  voulaient  éloigner  d'eux 
des  sMiverains  plus  puissants.  —  Ainsi  l'ancienne  Bourgogne 
et  la  nation  de  Gunthahar  furent  divisées  en  divers  corps  politi- 
ques qui ,  divisés  plus  encore  par  une  méfiance  réciproque,  n'en 
mreat  que  phis  aisément  enveloppés  dans  les  plans  hostiles  des 
Etals  voisim  plus  considérables.  Rodolphe  se  consolida  dans  la 
^066esMoo  de  la  Bourgogne  transjarane,  en  signant,  dès  le 
principe,  avec  le  roi  des  Germains,  Amoul,  à  Ratisbonne,  un 
Iratlé  qui  le  reconnaissait  comme  roi  (vraisemblablement  après 
la  prestation  du  serment  de  fidélité),  en  s'assurant  ensuite 
de    l'assistance , du  puissant  Richard,  duc  de  basse  Bourgo- 
gne (ea  deçà  de  la  Saône),  auquel  il  donna  en  mariage  sa  soeur 
Adéudde  et  dont  il  Carvorisa  l'indépendance.  Comofie  d  autre  part 
le  roi  Loab  {Botomdes),  qui  régnait  à  Arles,  sur  la  Bourgogne 
méridionale,  rechercha  la  protection  du  roi  Arnoul,  qui  préci- 
sément passait  en  Italie,  et  se  fit  confirmer  par  lui,  Rodolphe 
Bc  alHanoe  avec  le  roi  Wido  ((rutdo),  qui  rq^iait  alors  sur  la 
Péninsule,  et  couvrit  contre  Arnoul  les  défiles  des  Alpes  près 
WvTée.  En  conséquence,  Amoul  se  jeta  en  894  sur  le  territoire 
te  Rodolphe,  dévasta  le  pays  ouvert  et  investit  le  roi  d'Arles 
l/mis  d'un  grand  nombre  de  villes  et  de  cantons;    mais 
Rodolphe  resta  mailre    des  montagnes  et  de  tout  le  pays. 


(l>  La  déaooMDaUon  de  Bourgogne  cisjorane  fut  appliquée  pour  la 
«■■iMve  Coi»  lonque  dix  ans  plus  tard  le  royaune  de  Bourgogne  trans- 
ie lutibriBé. 
Qà")  JEudes  ou  Otto,  comte  de  Paris  et  d'Orléans  en  France;  Bérenger, 

Frioul  ca  Iiaiie,  et  Arnoul  en  Germanie. 
(3>  Kegmoa ,  Chrou^^  888 ,  et  d'Elbène  ,  Hisu  Burg.   trtmsjur. 
orad,fèrede  Hodolphe,  était  venu  en  Fronce  avec  rimpératrice  Jn- 
Ctli,  femme  de  Loub  le  Pieux. 


en  en  conservant  le  rempart  méridional,  le  Valais,  dont  il  avait 
donné  le  comté  à  son  ami  et  chancelier,  Tévéque  de  Sion.  Après 
la  mort  d*ArnouI,  Louis  d*Aries  essaya  d'acquérir  le  royaume 
d'Italie,  et,  Bérenger  ayant  été  contraint  de  s'enfuir  devant  lui, 
il  fut,  en  901,  couronne  roi  et  empereur  (d'où  il  est  désigné, 
dans  la  série  des  empereurs,  sous  le  nom  de  Louis  III)  ;  mais 
Bérenger  rassembla  ses  partisans,  le  fit  prisonnier  et  lui  fit 
crever  les  yeux  en  905.  Dès  lors  la  paix  rrgna  dans  toute  la 
Bourgogne  ;  Rodolphe  gouverna  vingl-quatre  ans  son  royaume, 
selon  les  mœurs  germaniques,  par  des  comtes,  des  comtes  pala- 
tins et  des  avoyers  {seuldatcii),  En9i2,  il  eut  pour  successeur, 
son  fils  Rodolphe  II.  Celui-ci  défendit  son  pays  contre  les 
Mazyars  (Hongrois),,  qui  firent  à  plusieurs  reprises  des  excur- 
sions en  Rourgogne  et  incendièrent  Bâie  (917).  Ensuite  il  fit  la 
guerre  à  Burchard,  duc  de  Souabe,  pour  la  possession  de 
rAargan;maisil  fut  battu  par  lui  aux  environs  de  l'ancien  Vito- 
durum,  près  de  Kibourg.  Bientôt  après,  ledanger  commun  dont 
les  menaçaient  le  roi  de  Germanie,  Henri,  et  l'intervention  de 
Guillaume,  évêque  de  Bàlc,  les  amenèrent  à  une  alliance  défen- 
sive, et  Rodolphe  II  épousa  la  fille  de  Burchard.  Puis,  en  921,1e 
roi  Rodolphe,  sur  l'invitation  de  quelques  grands  italiens,  fit 
uneexpédition  de  Genèveà  Ivrée,contre  l'empereur  Bérenger  l", 
pour  conquérir  la  couronne  d'Italie.  Avec  l'aide  de  Boniface, 
marquis  de  Spolète,  il  battit,  en  923,  près  de  Fioranzuola, 
l'armée  de  Bérenger,  et  fut  couronné  roi  d'Italie  par  l'archevê- 
que de  Milan.  Mais  l'année  suivante,  les  Mazyars,  troupes 
auxiliaires  de  Bérenger  qui  avait  été  traîtreusement  assassiné , 
partirent  de  la  Lombardic,  et  de  la  Rhétie  et  de  la  Souabe  ils 
firent  iine  nouvelle  irriiption  en  Bourgogne  et  dévastèrent  le 
pays  bien  au  delà  du  Jura.  Sur  ces  entrefaites,  l'audacieux, 
habile  et  ambitieux  duc  de  Provence,  Hugues,  fils  d'un  comte 
d'Aries,  profitant  de  la  mort  de  hauts  (Bosonides),  roi  d'Arles, 
arrivée  en  925,  avait  chassé  de  cette  capitale  son  nupille,  Cons- 
tantin, fils  et  successeur  de  ce  prince,  et  s'était  renau  maître  de  la 
Bourgogne  cisjurane  (1).  Alors  Hugues  porta  aussi  ses  vues  sur 
la  couronne  d'Italie.  11  y  arriva  principalement  par  la  beauté  et 
l'esprit  intrigant  d'une  sœur  influente,  Imengarde,  marquise 
d'Ivrée.  Celte  femme,  en  effet,  avait  su,  par  des  artifices  de 
courtisane,  tellement  enchaîner  le  roi  Roaolphe  II,  que  les 
grands  d'Italie  abandonnèrent  un  prince  si  léger,  et  appelèrent 
au  trône,  en  925.  le  comte  Hugues,  frère  de  la  marquise.  Bur- 
chard, duc  de  Souabe,  accourut,  il  est  vrai,  au  secours  de  son 
gendre,  mais  il  fut  assassiné  près  de  Mi4an;  alors  le  roi  Rodol- 
phe abandonna  l'Italie  au  comte  Hu^es  et  revint  en  toute  hâte 
en  Bour^gne  (926).  Là,  il  se  concilia  l'amitié  de  Henri,  roi  de 
Germanie,  qui  lui  donna  en  fief,  en  929,  une  partie  de  l'Helvé- 
tie  allemannique  (l'Aargan,  à  ce  que  l'on  croit),  et  reçut  de  lui  en 
présent  la  sainte  lance  avec  laquelle,  disait-on,  J^us-Christ 
avait  été  percé  sur  la  croix.  Cette  alliance  détermina  le  roi 
Hugues,  que  les  Italiens  haïssaient  à  cause  de  sa  tyrannie,  an 

r>int  de  rappeler  Rodolphe ,  dont  Te  caractère  était  plus  doux , 
conclure,  en  950^  avec  son  rival,  un  traité  par  lequel  il  cédait 
à  Rodolphe  la  souveraineté  sur  Arles  ou  le  royaume  cisjuran, 
afin  de  pouvoir  affermir  son  propre  pouvoir  en  Italie.  Le  comte 
bourguignon  Hugues  régna  seize  ans  sur  la  Péninsule  ;  en  946,  il 
eut  pour  successeur  son  fils  et  coUègne,  Lothaire,  auquel  il  avait 
fait  épouser  en  937  Adélaïde ,  la  fille  que  laissait  Roaolphe  II. 
Par  là  s'établirent  des  rapports  multiples  entre  la  Pro- 
vence et  la  haute  Italie;  mais  les  Italiens,  plus  civilisés,  ne  pu- 
rent s'entendre  avec  les  Bourguignons  encore  grossiers,  dont  le 
langage  rude  et  guttural  et  la  voracité  leur  déplaisaient  (2). 
—  Rodolphe  gouverna  en  paix  et  avec  douceur  les  Bourço- 
gnes  cisjurane  et  transjurane,  réunies  de  nouveau  en  un  seul  Etat 
depuis950,  avec  une  partie  de  l'Allemanni*»,  depuis  les  bords  du 
Rhin,  non  loin  de  SdjafPhonse,  jusqu'à  Bàle  ;  de  là  dans  le  Jura 
jusque  vers  la  Saône,  dans  la  vallée  du  Bbône,  presque  jusqu'à 
la  mer,  dans  les  plus  hautes  Alpes,  dans  les  défilés  les  plus 
importants  jusqu'au  lac  de  Wakfstetten  et  bien  avant  dans  le 
"nïurgan.  Ni  avant  cette  époaue,  ni  après  lui,  sous  aucun  roi,  le 
nom  bourguignon  ne  fut  plus  en  honneur  (3).  Mais  sous  les 
successeurs  de  Rodolphe  II,  moins  capables  ^«e  lui,  le  royaume 
de  Bourgogne  ne  put  acquérir  nulle  solidité,  parce  que  les  di- 
verses seigneuries  dont  il  se  composait,  différaient  entre  elles  de 

(1)  Constantin  obtint  Vienne  dam  la  suilc,  ei  fit  (selon  Dachesn^,  en 
931 ,  ea  qualité  de  prince  de  Vienne  ,  hommage  à  Rodolphe,  roi  de  la 
Bourgogne  transjurane. 

(2)  J.  de  MuHer  (part.  25,  P.  85,  notes  90-91).  —  Luitprand, 
liv.  IX,  III,  IV ,  est  pour  oes  bits  Vauteur  contemporain. 

(3)  J.  de  Muller  (part.  19,  p.  90S). 


BOCB<iOa.\B.  ( 

Ui^ucs,  de  DMrurs  et  de  lois.  La  liinile  des  langues  tudesquc  et 
rooaiie  courait  et  se  lire  encore  aujourd'hui  des  luontagucs  des 
Alpes  à  travers  le  Valais,  le  comté  de  Gruyères,  TUcchtland  et 
Nugerol,  de  lelle  sorte  que  souvent,  dans  les  mêmes  localités  ou 
sur  les  deux  rixes  d'un  ruisseau,  le^  mœurs ,  les  .lois,  la  langue 
et  les  caractères  physiques  des  individus  dilTéraienl  visiblement. 
La  séparation  des  montagnes  et  des  vallées  formait  tout  autant 
de  lignes  de  démarcation  dans  les  relations  sociales,  f^s  succes- 
seurs de  Ro<lolphe  ne  surent  point  introduire  une  meilleure 
constitution  du  tout,  parce  qu*un  défaut  naturel  d'énergie  et  de 

r'inétralion,  et  la  dépendance  continuelle  où  ils  se  trouvaient 
l'égard  des  comtes  et  des  seigneurs,  leur  permettaient  tout  au 
S] us  de  sauver  le  nom  et  les  apparences  de  leur  dignité.  Forcés, 
ans  les  moments  de  danger,  d*acheter  Tauntié  du  clergé  et  de 
la  noblesse  par  l'inféodation  de  leurs  domaines  héréditaires,  les 
rois  de  Bourgogne  j)erdirent  de  plus  en  plus  en  éclat  et  en  reve- 
nus, comme  en  puissance  et  en  autorité.  —  Après  la  mort  de 
Rodolphe  II  (057j,  les  Bourguignons  élurent  pour  roi,  à  la  diète 
de  Lausanne,  son  premier-né,  Ginrad,  encore  mineur.  Le  duc 
Rodolphe,  son  frère,  acquit  dans  la  suite  des  biens  considérables. 
Alors  Otton  le  Grand,  roi  de  Germanie,  s'imposa  comme  tu- 
teur de  Conrad,  non-seuloment  en  vertu  d'anciennes  prétentions 
de  suzeraineté,  mais  encore  par  prévoyance,  afin  que  la  France 
ne  fit  pas  valoir  les  mêmes  prétentions.  Otton  prit  possession  de 
cette  dignité  au  moyen  d'une  armée;  puis  il  réduisit  û  l'obéis- 
sance le  grand  comte  du  Jura  ,  Hugues,  comte  de  Màcon  (lils 
de  Richard .  premier  duc  de  Bourgogne  et  nev-eu  du  roi  Boson), 
ni  élever  Conrad  sous  sa  surveillance,  et  épousa  en  951  la 
sœur  de  ce  prince,  la  belle  Adélaïde,  veuve  de  Lothaire,  roi 
d'Italie,  mort  en  950,  et  que  Bérenger  II,  maître  du  pouvoir 
dans  la  Péninsule,  tenait  assiégée  dans  Canossa.  A  peine 
Conrad  eut-il  pris  lui-même  les  rênes  de  l'Etat,  qu*cn  954  les 
Hongrois  du  côté  de  la  Rhétie  et  les  Arabes  des  côtes  méridio- 
nales de  la  France  iirent  irruption  sur  son  territoire.  Les  pre- 
miers tuèrent  Rodolphe,  évéque  de  Bàle  ;  les  derniers  pénétrè- 
rent en  pillant  dans  les  montagnes  du  Jura,  en  suivant  le  lac 
Léman  el  les  Alpes  pennincs.  La  population  s'enfuit  dans  les 
châteaux  forts  et  dans  les  tours  construites  sur  les  points  les  plus 
élevés;  mais  Conrad  sut  donner  le  change  à  l'un  et  à  l'autre  de 
ces  peuples  de  pillards,  de  telle  sorte  qu'ils  se  combattirent 
Ton  l'autre;  puis  il  les  attira  dans  une  embuscade  habilement 

S  réparée  et  les  extermina.  Puis,  après  une  jeunesse  pleine  de 
angers  et  après  avoir  heureusement  détourné  ces  l)andes  sau- 
vages, Conrad  régna  en  silence  et  en  paix,  avec  piété,  mais  trop 
adonné  aux  femmes,  en  tout  l'espace  de  56  ans, jusqu'en  995. 
Alors,  c'est-à-dire  à  la  Gndu  V  siècle  après  J.-C,  le  peuple  atten- 
dait avec  anxiété  la  lin  du  monde.  Ces  craintes  firent  beaucoup 
cagner  à  l'Kglise.  1^  mère  de  Conrad,  Berthe,  cette  princesse  a 
la  fois  si  ménagère  el  si  chevaleresque  (i),  fonda  avec  une  grande 
piété  le  monastère  libre  et  riche  de  Peterlingen,  de  l'ordre  de 
9aint-Benolt.  Cependant  ces  contrées ,  désolées  par  des  brigan- 
dages et  des  guerres  privées  continuelles,  n'arrivaient  à  une 
certaine  prospérité  que  dans  les  localités  protégées  par  des  châ- 
teaux forts,  ou  excitées  à  l'agriculture  par  les  exhortations  et 
Texeinple  des  sièges  épiscopaux  ou  des  monastères.  Il  en  fut 
ainsi  des  domaines  situés  au  pied  de  la  tour  de  Welschneu bourg, 
et  qui  formeront  plus  tard  le  canton  de  Neufchâtel;  il  en  fut 
ainsi  de  la  banlieue  des  évèchés  de  Bàle  et  de  Lausanne.  Iverdun 
était  alors  le  chef-lieu  d'un  canton  populeux.  Mais  les  contrées 
où  de  nos  jours  Berne  s'élève,  étaient  désertes;  cependant  le 
commerce  avec  l'Italie  trouvait  sa  route  à  travers  les  Alpes 
bourguignonnes,  et  les  métiers  commençaient  à  animer  les  villes. 
Les  ecclésiastiques  aussi,  comme  défenseurs  consacrés  de  la 
partie  désarmée  de  la  nation  contre  l'arrogance  du  pouvoir  tem- 
porel, développaient  le  bien-être  et  plus  encore  1  influence  de 
l'Eglise;  mais  dans  les  riches  fondations  de  la  Bourgogne  jamais 
un  écrivain  ne  s'est  distingué  parmi  ses  contemporains,  a  II 
sortit,  pour  le  oeuple  bourguignon,  de  la  foule  de  ses  couvents, 
si  peu  de  lumière,  que  c'était  une  prévention  contre  la  science 
d'un  homme  d'être  Bourguignon,  d  Bérenger  de  Tours  avait 
peine  à  croire  «  que  l'espnl  souillât  de  temps  à  autre  en  Bour- 
gogne (2).  a  D'autre  part,  dans  la  suite,  la  civilisation  plus  mûre 
de  la  chevalerie  se  répandit  en  venant  d'Arles;  surtout  lorsque 
la  cour,  qui  résidait  aans  cette  ville  (sous  les  fameux  comtes  de 
la  maison  de  Barcelonne,  depuis  1100  (  V.  Provence  et  Pro- 
vençaux), se  familiarisa  avec  la  culture  espagnole,  a  là,  des 


(1)  (>n  a  li'f  lit)  un  sceau,  où  elle  est  repré^entcT  filant  sur  le  trône  ;  de 
'i  le  proverbe  :  Cm  ntttpluê  Ut  temps  oà  Berthe  filait*. 
{%)  J.  de  MuUer  (ioc.  cit.,  19,  306). 


»!2   )  B0URG061IE. 

chevaliers  au  coeur  généreux  se  trouvaicfit  en  face  df^  h 
royale  de  France,  plongée  dans  le  désordre  et  dans  la  bih 
et  ils  justi Gèrent  leur  défection  de  cette  cour  par  anelhi 
activité  d'esprit  et  de  vie  (1).  j> —  A  G>nrad  sacoeda,  en  n^' 
l'élection  de  la  diète  bourguignonne,  tenue  i  Lausanne,  ^i 
Kodoiplie  III.  Ce  prince,  par  sa  mollesse,  sa  faiblesse  ei^ic 
rogance,  aflaiblit  le  respect  pourles  droits  do  trùne.  Il  rab 
un  seigneur  bour^ignon  ses  terres  héréditaires  pour  reu^ 
domaine  de  la  couronne;  mais  les  grands,  craignant  d'èti* 
tés  de  même,  se  détachèrent  de  lui,  et  Conrad  aurait  pft>l 
pouvoir  suprême  si  la  sase  et  pieuse  Adélaïde,  ûlle  de  firri 
veuve  d'Otton  le  Grand,  et  qui  était  généralement  m;« 
n'avait,  par  son  éloquence  persuasive,  réconcilié  les  virt 
bourguignons  avec  le  roi,  que  de  son  côté  l'empereur  ()tl  - 
détermina,  par  une  lettre  sévère,  à  des  concesssons.  Bi-ii 
III  rendit  par  crainte  aux  évéques  et  aux  couTents  tr>j 

Sue  sa  chambre  avait  aliénés  en  leur  faveur,  et  il  vécut  \v*\ 
ans  le  besoin,  parce  que  les  domaines  de  sa  niaisim  d 
aliénés  ou  mal  administrés.  Cette  même  crainte  devan 
grands  el  la  haine  en  môme  temps  qu'il  avait  poui  ctl 
déterminèrent,  afin  de  s'assurer  une  proleclion ,  à  ncouu 
pour  son  héritier  le  iils  de  sa  sœur  ainée  (Gisèle,  fenirn^ 
Henri,  duc  de  Ba\ière),  l'empereur  Henri  II.  Cet  acte  iki 
à  Eudes  II,  comte  de  Champagne,  fils  de  Berthe,  si  sci^t 
sœur,  qui  réclamait  pour  lui  la  succession  au  irùoe  uo 
moins  un  partage.  D'autres  grands  du  pays,  fu  du  re 
étaient  hostiles  aux  Allemands,  et  qui  redoataieol  Jj  pa\ 
samedc  l'empereur,  virent  dans  la  manière èmlBocMphetli 
posait  de  son  héritage  une  violation  du  droit  d'ëctûon^xù  i\ 
partenail  à  la  nation.  Le  peuple  lui-même  en  (al  VrVW^i 
exaspéré,  qu'il  tua  l 'évéque  de  Lausanne,  qui  avait  convj  i 
se  conformer,  dans  cette  aflaire,  à  la  volonté  du  roL  .U.  -i 
dolphc  accourut  avec  sa  seconde  femme  Hermengtrtlr  à xn 
bourg,  et  céda  à  l'empereur,  en  1016,  tout  le  pays  àf^4 


ffogne.  Mais  la  nation  ne  se  soumit  à  l'empereur  (|a'>i<^  | 
Werner,  évéque  de  Strasbourg,  à  la  tête  de  l'année  k^ri 
eut  battu  sur  le  lac  dcGenèveles  troupes bou^guignonof^,^l 
mandées  par  le  comte  de  Poitiers.  Henri  installa  oonio^^ 
verneur  dans  Arles  Bérold  de  Saxe  (2),  et  adminbtra 'u  J 
rai  le  pays  avec  un  pouvoir  tout  royal.  Mais  il  mouroi  \ 
héritier  en  102  i,  el  Conrad  H  de  Franconie^  sumooutyi 
tard  leSalien,  lui  succéda  sur  le  trùne  de  Germanif.  X^*^ 
plus  proches  parents  de  Rodolphe  III  (les  fils  de  sa  ^n*  ' 
vèrenl  leurs  prétentions  sur  la  Bourgogne.   D*autre  (ur  ^ 
rad  U  prétendit  que  Rodolphe  avait  remis  la  Bourgogne  j 
pire,  et  non  à  Henri  U  comme  ûls  de  sa  sœur  atuce  :  W  u 
son  droit  de  suzeraineté  sur  le  retour  de  la  Lorrainf  * 
le  Germanique,  sur  Tinvestiture  donnée  par  Charles  V 
Boson,  roi  d'Arles,  et  sur  la  tutelle  exercée  par  OUon  l* 
durant  la  minorité  de  Conrad.  Sans  doute  le  droit  d' 
exercé  jusqu'alors  par  la  nation,  semblait  contraire  à  U<' 
prétentions  :  mais  à  cette  époque  où,  en  Bourgogne  et  ec' 
le  premier  fondement  de  toute  puissance  consistait  en  » 
lions  violentes  et  dans  la  décadence  du  systènie  féoddl  ''I 
aristocratie  féodale  el  en  polyarchie  ;  où  lesrelalioiis  pu*  I 
prenaient  tantôt  une  forme,  tantôt  une  autre,  selon  les.'i 
tances;  où  la  force  seule  décidait  de  la  possession,  et    I 
avait  de  légitime  que  l'Eglise  ;  à  cette  époque  aucune  é^^ 
ne  pouvait  être  décidée  par  le  droit  politique  et  inlfnuJ 
Des  phénomènes  analogues  se  sont  plus  d'une  fois  \n 
dans  des  temps  plus  rapprochés  de  nous.  Mais  en  tout  cj?J 
pire  d'Allemagne  avait  pour  lui  la  (>ossession  de  la  \>v 
souveraine,  et  la  couronne  bien  acquise  d'Italie  rendaii  ^ 


(1)  Waclier  (Histoire  de  la  littérature  nationale    mii^ 
I,  p.  46. 

(2)  On  l'appelle  aussi  BertboU  ou  Beroald.  Deraldus  fie  ^^ 
proreXf  \oi\k  le  titre  qu'un  diplôme  de  ce  temps  donne  à  ce  €ca.  i 
on  fait  descendre  les  comtes  de  Savoie;  mais  on  a  élevé  des  do*A'J 
Vori^ine  saxonne  des  comtes  de  Savoie,  el  Ton  a  voulu  lirr  ^'t 
au  li«i  de  Saxonia  (  f^.  J.  de  MuUer,  Î5,  p.  110,  Dolc  370  • 
de  Berlhold,  le  comte  Humbertl*',   qui  en  1033  oUiot  d«  • 
reur  Conrad  la  seigneurie  de  Cbablais ,  est  la  souche  de  U  ■»<  ^ 
donna  plus  tard  les  comtes  de  Savoie.  D'après  les  rccherclK^  pf  ^ 
ques  du  comte  de  Aangome,  qu^  sont  suivies  par  Ko^  ,  d  ftr^ 
tefois  que  la  deicendauce  de  la  maison  de  Savoie-,  des  cooate  <* 
beck,  detcendanU  du  Saxon  Witikind ,  et  par  roiuèq«c»(  ^' 
saxonne  de  celte  maison  ,  est  prouvée.  Les  comtes  Bcrtboid  f*  ^ 
Humbert  I*'  aux  blanches  mains,  étaient  des  seigneurs  ptiffa*»'-"  | 
des  lacs  d'Annecy ,  de  Bourges  el  de  Genève  et  dmni  le  b* 

ste  rarUcle  Savoie). 


(f'.  du  reste 


BOUttfiOGNE. 


(554) 


BOVEfiOCNE. 


oufl  celle  di^ité  re^  héréditaire  ,  quoiqa'en  1156  Frédé^ 
ne  I*"^  la  lirnitât  à  la  Suisse  (1).  Puis  cet  empereur  plein 
d'énergie  rétablit  la  souveraineté  de  Ternaire  au  delà  du  Jura 
cl  dans  la  Bourgogne  mëridioualey  éleva  I  archevêque  de  Lyon 
i  la  dignité  d'exarque  ou  vicaire  de  lempire,  avec  tous  les 
droits  régaliens,  et  se  fit  couronner  en  1178  à  Arles,  d*où  le 
céniedeTa  poésie  méridionale  et  les  moeurs  des  Provençaux  se 
firent  sentir  en  Allemagne^  dans  le  même  temps  où  Pierre 
Walda,  marchand  français,  établi  à  Lyon,  fondait  la  secte  des 
▼audois;  mais  après  la  chute  des  Uohenstaufen,  les  relations  de  la 
Bourgogne  avec  l'empire  germanique  devinrent  de  plus  en  plus 
chancelantes,  et  les  hens  qui  unissaient  entre  elles  les  diverses 
parties  de  ce  royaume,  de  plus  en  plus  faibles.  Le  grand  Ro- 
dolphe de  Habsbourg  songea,  il  est  vrai ,  à  rétablir  Tancien 
royaome  de  Bourgogne  en  faveur  de  son  fils  Hartmann,  mab 
le  temps  n  était  pas  favorable  à  ce  projet.  Lors(]ue  enfin  après  la 
mort  de  Charles  IV  (le  dernier  empereur  qui,  en  1564,  se  fil 
couronner  à  Arles,  et  (|ui  y  nomma  des  gouverneurs  et  d*autres 
oflfiders  impériaux)  l'insouciance  de  Wenceslas  abandonna  à 
loî-méme  le  saint-empire  romain  de  la  nation  allemande,  la 
Bourgogne  se  démembra  en  une  multitude  de  petits  Etats  indé- 
pendants, qui  furent  presque  tous  (2)  successivement  absorbés 
par  la  France  (3)  ;  un  petit  nombre  seulement  d'entre  eux,  tels 
que  la  Savoie,  Montbéliard,  conservèrent  encore  leurs  anciens 
ucns  avec  Tempire  germanique,  jusqu'au  moment  où  la  révolu- 
tion française  anéantit  les  dernières  traces  de  Théritage  de 
Bourgogne  et  d'Arles  sur  les  frontières  du  Haut-Rhin  et  en 
ItaUe  (^. 

in.  Lb  comté  libre  de  Bourgogne  (Haute-Bourgogne,  ou 
Franchb-Comté),  et  le  duché  de  Bourgogne,  ou  Basse^ 
Bourgogne. 


^  La  province  de  France  c|ui ,  jusau^au  moment  de  la  rév 
lion  française,  s'est  appelée  Francne-G>mté,  confinait  à  V( 


révolu- 
tion française,  s'est  appelée  Frânche-G>mté,  confinait  à  Touest 
«a  duché  de  Bourgogne  et  à  une  partie  de  la  Champagne , 
au  nord  à  la  Lorraine ,  à  l'est  au  comté  de  Montbéliard  et  à  la 
Suisse,  au  sud  aux  provinces  de  Bresse  et  de  Gex.  Elle  avait 
«ne  superficie  de  77  lieues  françaises  carrées,  ou  de  77  milles 
géographiques  carrées ,  avec  une  population  de  841,000  habi- 
tants environ.  Sa  situation  sur  le  Uoubs,  sur  la  Haute-Saône 
et  dans  le  Jura  fit  que  cette  province  qui ,  avant  la  révolution 
française ,  avait  formé  un  gouvernement  particulier,  fut  divisée 
«D  1780  en  trois  départements,  ceux  du  Doubs,  du  Jura  et 
de  la  Haute-Saùn'e  (  F.  ces  articles).  —  La  Haute-Bourgogne 
tonnait  dans  Torigine  une  partie  de  la  Gaule  séquanaise  (5)  ;  elle 

(l)  Les  ducs  de  Zehringen,  dam  la  Suisse  boui^uignoane,  bAtirent 
Fnbourg  en  1178,  et  Berne  en  1191.  Sch(Epflin  ,  Histor.  Zanngo^ 
Baffensis,  i,  p.  144, 151  ;  et  Fréd.  de  Kauoier,  Histoire  des  Hohtns" 
tau/en^  it,  58. 

^)  La  Snîsse  bonrgniguonne  devint ,  après  Textinction  des  ducs  de 
&niringen  en  1218,  an  pays  immédiat  de  l'empire  germaniaae,  et  entra 
dans  la  confédération.  L'empire  germanique  renonça  à  tes  droite  sur  la 
ville  de  Bàle  et  sur  les  autres  cantons  par  la  paix  de  Westphalie. 

(8)  Philippe  le  B<*i ,  roi  de  France,  acquit  la  possession  de  Lyon  avec 
•es  dépendances,  par  un  traité  avec  rarcfaevéque  de  Lyon,  a  Pierre  de 
Savoie ,  en  1312  (Ménétrier,  Hist.  de  ia  ville  de  Lyon ,  p.  430).  La 
France  acquit  le  Dauphiné,  où  les  dauphins  de  Vienne,  autrefois  simples 
eomtes,  s>taieot  rendus  souverains  du  pays,  par  la  donation  du  dernier 
dauphin,  Uumbert  II,  en  1349  ;  pourtant  Charles,  petit-fils  de  Phi- 
lippe de  Valois,  premier  dauphin  de  France,  jura,  pour  le  Dauphiné, 
foi  et  hommage  a  Temperev  Charles  IV  (Valbonnais,  Hist,  du  Dau- 
phitu),  —  La  Provence  fut  ajontée  à  la  couronne  de  France ,  par  le 
testament  de  Charles ,  le  dernier  eomte  de  Provence ,  de  la  seconde 
Baisoti  d'Anjou,  qui  mourut  en  1481  (Bouche ,  Hist.  de  Prottnce  ; 
Pipon,  Hist,  génér.  de  Prouenct  ;  et  Boisson  de  la  Salle,  Essai  sur 
V Histoire  des  comtes  souverains  de  Provence).  — Avignon  partagea 
le  sort  de  la  Provence,  et  fut,  avec  l'assentiment  de  l'empereur  Char- 
tes rv,  en  1348  ,  vendu  au  pape  Clément  VI ,  auquel  l'empereur  céda 
les  droits  de  suzeraineté  impériale  sur  ce  pays.  Du  grand  comte  Otton 
Guillaume  de  Bisanz  ,  descendit  une  maison  puissante  dans  la  Haute- 
Bourgogne,  comme  on  le  verra  dans  U  suite'  de  l'article.  Arles  devint 
enfin  une  ville  lihre  et  impériale,  et  fut  cédée  à  la  France  par  l'empe- 
reur Charles  IV. 

(4)  Par  exemple  le  hailliage  de  Tordre  teutonique  d'Alsace  et  de 
Bourgogne.  Cest  de  même  que  s'évanouit  le  vain  titre  donné  à  l'électeur 
de  Trêves,  qui  s^intitulait  archi-chancelier  du  saint-empire  romain  en 
Gaule  et  dans  le  royaume  d'Arles. 

(5)  Dumas,  Hist.  des  Stquanais  et  de  la  province  séquanaise  des 
Bourguif^nnns,  etc.,  Dijon,  1735,  in-4*.  Cest  dans  ce  pays,  prêt  de 
YcMOtînm  (  Besançon  ) ,  que  César  eut  son  entrevue  avec  Arioviste. 


appartint  ensuite  au  royaume  des  Bourguignons,  plui 
au  royaume  de  Bourgogne  fondé  par  Bosoo  en  879,  et  à| 
888  en  m^eure  partie  au  royaume  de  Bourgogne  lran$ju 
fondé  parRodolpnel'''^;  mais  a  près  la  réunion  des  deux  fii-ui 
gnes  en  950,  elle  fut  incorporée  tout  entière  dans  ce  rmui 
sous  Rodolphe  II,  Conrad  et  Rodolphe  III  (I).  Après  Uïk,i 
contrée  passa  avec  le  royaume  de  Bourgo^e ,  dont  Hi' 
mait  un  tief ,  à  Tempire  germanique  ;  mais  elle  consm; 
comtes  héréditaires  et  libres,  c*est-a-dire  des  seigneurs  rt; 
verneurs  héréditaires ,  qui  n'étaient  soumis  à  aucun  dm; 
sous  l'empereur  Frédéric  P'' ,  elle  devint  un  conaté  palais 
même  temps  que  ses  limites  furent  étendues.  A  U  ci 
époque  s'éleva  la  puissance  de  Tarchevéque  de  Bisanz  (Ih 
çon) ,  qui  gouverna  la  Haute-Boureogne  sous  le  rapport  Uij 
rel ,  et  qui  eut  séan^  et  voix  dans  les  diètes  de  Vn*^ 
comme  prince  immédiat  ;  la  ville  de  Besançon  obtint  auvi 
privilèges  de  ville  libre  et  impériale.  Mais,  après  des  vanu 
fréquentes  de  limites  par  suite  de  partages  et  cie  ces&iofKi 
ticulièrement  dans  le  pays  à  Test  du  Jura  en  aUaot  ler 
Alpes ,  ce  comté  libre ,  sans  cesser  pour  cela  d*étit  un  iîr 
Tempire ,  passa  par  mariage  au  roi  de  France  (1315)  après  î 
tinction  de  Tancienne  maison  des  comtes  bércdiuires;  f 
de  nouveau,  par  héritage  féminin  (1330)  et  par  naràgr, 
duché  de  Bourgogne.  Réuni  désormais  a  celui-d ,  ans  pni 
toutefois  son  caractère  propre  d*Etat  de  rem|nre|ennailigu 
elle  passa  ,  par  le  mariage  de  Marie ,  héritière  de  Btmmnk 
avec  Tarcbiduc  Maximinen,  dans  la  maison  de  Bib&arg 
puis ,  par  la  séparation  que  fit  Charles-Qgiat  en  I5it  i 
monarchies  espagnole  et  autrichienne,  elle  èdbol  iWçn 
mière,  qui  la  céda  à  la  France  parla  paix  deKaMpc.i 
1678,  avec  la  ville  libre  et  impériale  de  Besançon, qoeVvr 
avait  cédée  à  l'Espagne  en  1651,  en  échange  de  FnakeBiM  • 
Les  grands  cooites  héréditaires  de  la  Daute-Boirgopeta 
rent  potur  la  première  fois  dans  Tbistoire  vers  le  coauMocw 
du  XI'  siècle.  lyOtte-Guillaume ,  grand  conote  dios  k  ki 
à  Besançon,  en  Varesque  et  dans  le  comté  libre, dfvni 
une  maison  longtemp  puissante  dans  la  Haute-Boaret^i 
de  laquelle  sortirent  les  seigneurs  de  Châlons  ,  nliis  uri  ï) 
tiers  aOrange  (F.  ce  mot) ,  et  ancêtres  de  rhentièie{«l 
quelle  tous  les  domaines  de  Ghâlons-Orange  nassèreit  i 
maison  de  Nassau,  à  celle  qui  donna  Guillaume  aOraof,'^ 
dateur  de  la  liberté  hollandaise.  Cet  Otte-GuilUam.  i 
d*Adalbert ,  marquis  dlvrée ,  de  la  maison  des  Bêr« 
cousin  d'Ardouin ,  et ,  en  qualité  de  petit-fils  de  Witti,iuj 
Rodolphe  P%  parent  des  rois  de  Bourgogne,  obtint  de  »i^ 
père  Henri,  duc  de  Bourgogne,  un  comtévacant  dansleJsn* 
il  hérita  Màcon  et  Auxonne  de  la  maison  de  sa  mère  Gr^ 

6(ttte-fille  de  Lefald  ,  comte  de  Mâcon,  comte  d'etrr 
aute-Bourgogne ,  et  fille  d'Eudes  de  VennaDdois-^' 
qui  avait  épousé  en  premières  noces  Adalbert  d*IvTér 
secondes  noces  Henri,  duc  de  Bourgogne  [tj.  Il  était  tT<'* 
sant  en  Bour^o^ne  pour  pouvoir  supporter  la  domiiu 
Henri  II ,  roi  de  Germanie  et  em|;>ereur ,  que  Rodulp^ 
roi  de  Bourgogne  ,  déclara  son  héritier  et  successeur,  li- 
1016,  Henri  il  le  força  par  les  armes  à  l'obéissance.  En  t 
comte  Otte-Guillaunîe  eut  pour  successeur  son  ffls  Bi 
Renaud  ou  Reinold  P*" ,  comme  comte  héréditaire  en  n 
comte  dans  le  Jura  et  an  pied  de  ces  montagnes  (dansp^ 
toute  la  province  séquanaise  des  anciens  Romains) ,  et  fi^ 
pays  de  Varasque  (  Comilatus  GuarasehenHê  <m  Vertr 
aont  dépendait  THelvétie  romane,  jusqu'au  pied  des  Atp 
Lorsque  après  la  mort  de  Rodolphe  III ,  en  1032 ,  Vwr^ 


Conrad  II  monta  sur  le  trône  de  Bourgeffue»  le  cMnir  R« 
et  Gérard,  comte  de  Vienne,  refusèrent  de  lui  obéir.  Da»^ 
lutte,  et  avec  l'appui  de  l'empereur  Henri  III,  le  comte  dtl 
béliard  se  rendit  indë£endant  de  la  suzeraineté  de  RefiM*'' 
le  pays  de  Varasqne.  D'autre  part,  les  comtes  Reinold  dO: 
resserrèrentd*autantplusétroitement  les  liens  qui  tes  vms^ 


(1)  Alors  le  comté  de  Haute-Bourgogne  était  goovi ^ 

de  Richard,  duc  de  Bourgogne,  Boson^  qui  mourut  en  9S5,  p 
son  frère  Hugues,  mort  en  952.  On  prêteml  que  celui^  eut  ^  - 
lier  son  betu-frèrr  Giselbr!rt  ,  nuqiicl  succéda  en  956  L/etatd.f^ 
Mâcon,  rraisemblahlement  gendre  de  Giselbert,  et  dooi  b  i^* 
Gerbergc ,  mère  d'Otte-Guilfaume  ,  fut  la  tige  die  la  maison  A* 
héréditaires. 

(S)  DAn%  cette  généalogie  si  riche  en  hénla|eft,  il  règne  Uw;^*  ' 
grande  obscurité,  que  Dunod  n*a  pas  tout  à  fait  dissipée  dau  ^s 
«Al  comte  de  Bourgogne,  p.  130  et  suiv. 

(3)  Les  Annal.  BeHin.  'ad  mn.  889  indiquent  4i 
comté  ;  comparez  Dunod  (/oc  cit.,  p.  S94}* 


BorameiiB. 


(«5) 


BOfJBfiaavK. 


et  eo  1044GiiiRaamf,  filsde  Reinold,  épousa  la  ffl le  de  Gérard, 
bàiUèrede  Vimïie.  Mais  enGn  ,  le  comle  Reînold  fut  pourtanl 
foroédo  reconnattre  la  suKPraine(é  de  Tcmpereur  d'Allemagne, 
rten  l«47,  à  Solenre,  H  fit  hommage  à  Henri  III.  Sa  mort 
snifaen  1057.  A  partir  de  ce  moment,  la  race  de  Reinold  régna 
sans  trouble  sur  beaucoup  de  vnssaux  considérables  des  deux 
eMêsda  Jura.  Les  grands  comtes  fondèrent  des  couvents ,  cons- 
truisirent des  châteaux  foris ,  et  établirent  des  exploitations  ru- 
rales, autour  desquels  s'élevèrent  des  villages  et  des  villes.  Le 
gouvernement  spirituel  appartenait  à  rarchevéane  de  Besanyon, 
afcc  de  grands  privilèges  en  sa  qualité  d'archidiacre  de  Bourgo- 
gne et  de  prince  de  l'empire  germanique  (i).  Le  fils  et  succes- 
seur de  Reinold  I*%  Guillaume  I"  le  Grand  ,  surnommé  aussi 
/<  fTinlf ,  héritier  de  Gérard  de  Vienne,  mourut  en  1087.  Il 
iaissail  deux  fils  :  Tatué ,  Reinold  II ,  mourut  en  1099 ,  et  Gnil- 
laome  II,  son  fils  et  successeur,  ayant  été  assassiné  en  i  157  (2) , 
ainsi  que  son  petit-fils  Guillaume  ÏÏI  en  1126,  le  comté  échut  à 
Rfinoid  m ,  petit-fils  de  Guillaume  I*^ ,  par  Etienne  ,  second 
fils  de  ee  prince.  Ce  comte  puissant,  qui  dominait  sur  Besancon, 
Lyon,  Genève  et  Mâcon,  refusa  en  1127,  après  l'extinction  de  la 
maison  Salique,  de  fiiire  hommage  a  l'empereur  Lothaire  II 
(«uparatant  doc  de  Saxe  de  la  maison  deSapplinbourg).Ce  refus 
le  fit  mettre  au  ban  de  Tempirc  par  la  diète  de  Spire  (1 127) ,  et 
cette  sentence  fut  exécutée  par  Conrad,  duc  deZiehringen,  frère 
de  la  mère  du  dernier  comte  Guillaume.  Après  une  opiniâtre 
résistance ,  Reinold  III  fut  vaincu,  fait  prisonnier ,  et  amené 
devant  ta  diète  assemblée  k  Strasbourg.  Les  princes  eurent  cganJ 
au  courage  tout  viril  qu'il  avait  déployé  ;  il  conserva  donc  le 
comté  Ktnre,  c'est-à-dire  la  Haute-Bourg<^e  indépendante  de 
tout  ^ne  ;  mais  toutes  les  terres  situées  au  delà  du  Jura  furent 
confiées  par  rempîre  au  gouvernement  du  duc  de  Zsehrin- 
gen(5).  Reinold  III  mourut  en  1118.  Il  eut  pour  héritière  la 
M\e  Béatrix,  que  le  célèbre  HohensUufen,  Frédéric  I**^  Barbe- 
son  oncle 
son  frère, 
princesse  se  ccmtenta  de  quelques  seigneu- 
ries sur  la  Saône.  L'empereur  Frédéric  séjourna  pendant  quel- 
que temps  dans  le  comte,  et  bâtit  à  Dùle  (Dola)  un  palais  ma- 
gnifique ;  puis  il  remit  le  gouvernement  de  la  Haute-Bourgo- 
gne au  delà  du  Jura,  ainsi  que  la  réfjencedu  royaume  d'Anes 
avec  Tafouene  des  trois  évéchés  de  Sn»n,  Genève  et  Lausanne , 
apdocBprthokl  de  Z«hringen  .Plus  tard,  le  fils  de  Frédéric  et  de 
Bfairtx,  Olton  1"^,  fut  comte  palatin  de  la  Haute-Bourgogne,  et 
aj>ré$  sa  mort,  arrivée  en  1200,  Otton  H,  dit  de  Méranie,  de  la 
uaison  des  comtes  d*Andechs ,  obtint  le  comté  libre  avec  la 
main  de  Béatrix,  filledc  Otton  I*^  Il  eut  pour  successeur  son  fils 
OiUm  lU,  après  la  mort  duquel,  en  1248,  la  Haute-Bourgogne 
pisa,  par  la  sceur  de  Otton,  la  comtesse  palatine  Alix  (Alidis  ou 
Elisabeth),  à  Hugues,  comte  de  Châlons ,  mari  de  cette  prin- 
cesse (4).  En  1266,  Hugues  eut  pour  successeur  le  fils  qu'il  avait 
eu  d'Alix,  Otton  IV,  eomte  palathi  de  Haule-Bourgugne.  La 
mère  de  celui-ci,  Alix,épousa  en  secondes  noces  Philippe,côn)te 
de  Savoie,  oui  prit  aussi  le  titre  de  comte  palatin  de  Bourgogne, 
Oiais  qui  plus  tard  fut  désintéressé  par  une  somme  d*argent. 
Otton  IV  mourut  en  1503.  Son  successeur  fut  son  fils  encore 
mineur,  Robert  FEnfant,  mort  sans  héritier  en  1315.  Les  Otton 
avaient  fait  leur  résidence  à  Dôle,  parce  que  Besancon  formait 
des  prétentions  à  Timmédiateté.  Cest  ainsi  que  Dôle,' qui  n'était 
dam  le  principe  qu*un  castrum^  devint  peu  à  peu  une  ville 
florissante.  Après  la  mort  de  Robert,  la  Franche-Comté  échut  à 
»  sœar  Jeanne  I*",  comtesse  palatine  de  Bourgogne,  mariée 
an  1506  à  Philippe,  comte  de  Poitiers,  deuxième  fils  de  Phi- 
lippe le  Bel,  roi  de  France.  Philippe,  comte  de  Poitiers,  succéda 
»i  1516  à  son  frère  Louis  X  ,  sur  le  tr6ne  de  France  ;  c'est  Phi- 
lippe V,  ou  le  Long,  Sa  femme  Jeanne  gouverna  en  son  nom  le 
'Ofntëde  Bourgogne.  Il  mourut  en  1321,  et  Jeanne  en  1330. 
Leur  fille,  qui  leur  succéda  dans  le  comté,  Jeanne  de  France  i 
nrmii  épousé  en  1518  Otton  IV ,  duc  de  Bourgogne.  Par  là  le 
Inché  de  Bourgogne  et  le  comté,  séparés  depuis  le  traité  de  Ver- 
ra n  en  843,  furent  de  nouveau  réunis  en  1550. 


(1)  UtMt.  de  VEi*Use  de  Besançon  y  dans  Oiinod  {Hit  t.  des  Sèaua- 

ats). 

C-  Selon  un  conte  répandu  par  les  moines,  il  fui  enlevé  par  le  diable  ; 
»ajsil  fui  afr»asftiiié  par  ses  vassaux  (Duiiod,  loc.  cit.,  JG3). 

(a)  SchcppOin,  Hist.  Z^irin:;,  Bad.  (i,  106.  UO)  :  «ie  ftauner.  Mis- 
^'*  des  Hohenstaufen  (i,  337,  el  ii,  57  et  wjiv.). 

<4'  Minri  Op.  ttipl.  (t,  538),  et  les  taMcs  génialoeinues  dans  Dunod 
p-  rJ4  et  suit.). 


Duché  de  BocRGOGBnE  (i). 


Ce  beau  pays,  appelé  autrefois  Basse-Bourgogne ,  puis  Bour- 
gogne, avait  pour  limites,  à  Test  la  Franche-G)mté,  au  sud  la 
Bresse  et  le  Beaujolais,  à  Touest  le  Bourbonnais  et  le  Nivemait, 
au  nord  la  Champagne.  Il  comprenait  les  anciens  ftefs  de  TAo- 
tunais,  de  l'Auxerrois,  de  l'Auxois,  du  Chàlonnais ,  du  Charo- 
lais,  du  Dijonnais,  du  Maçonnais,  le  Pays  de  m«jnlagnes,  avec  h 
Bresse,  le  Bugev,  le  Valromey  et  Gex  (T.  Tarticle  d-après). 
Lorsque  Boson  fonda  le  royaume  de  Bourgogne  en  870 ,  Tan- 
cien  duché  de  Bourgogne  fut  di'pendant  de  cet  Etat.  Ensuilty 
lorsque  le  royaume  Iransjuran  8'ele\a  en  888,  la  Basse-Bourp>- 
gne  arriva  à  rindépendance ,  grâce  à  sa  position  intermédiaire 
entre  les  deux  royaumesde  Bourgogneet  la  France,  où  Charietle 
Simple  occupait  un  trône  sans  puissance,  et  à  la  faveur  des  re* 
lations  compliquées  de  cette  époque  sous  son  duc  Richard  le 
Justicier.  I^  duc  Richard,  précédemment  comte  d^Autun, 
frère  de  Boson ,  fondateur  du  royaume  de  Bourgogne,  ne  re- 
connut pas,  après  la  mort  de  ce  pnnce  en  887,  la  suzeraineté  de 
son  fils  et  successeur  Louis  (Bosonides) ,  et  se  ligua,  pour  co»- 
serverson  indépendance, avec  Rodolphe  I**",  roi  de  Bourgogne 
transjurane,  qui,  en  888 ,  lui  donna  en  mariage  sa  sceur  Adé- 
laïde. En  922,  il  eut  pour  successeur,  comme  duc  deBourgogne, 
son  fils  Raoul,  que  les  grands  vassaux  de  France,  mécontents 
du  gouvernement  de  Charles  le  Simple,  élurent  roi  en  995  et 
firent  couronner  à  Boissons,  d'après  Ta  vis  de  Hugues  le  Blanc  ou 
le  Grand ,  son  beau-frère.  Il  mourut  en  956,  sans  hérittert, 
ainsi  que  son  frère,  Boson,  comte  de  Bourgogne ,  et  Hu^es  le 
Noir,  marquis  de  Bourgo^me  ;  ce  dernier  fut  forcé  de  céder  la 
moitié  de  cette  province  à  Hugues  le  Grand ,  fils  de  Robert  I*', 
roi  de  France.  I^  sopur  et  héritière  de  Hugues  le  Noir,  Irmen- 
garde,  femme  de  Giselbert,  comte  de  Bourgogne,  maria  la  fille 
de  Ludegarde ,  petite- fille  de  Richard,  à  Otton ,  frère  de  Hu- 
gues Capet ,  tige  des  rois  de  France,  et  par  là  toute  la  Baise- 
Bourgogne  fut  de  nouveau  réunie.  A  cet  Otton  ou  Oson,  qui, 
en  956 ,  avait  hérité  de  son  père  Hugues  le  Gratid  { duc  de 
France,  de  Bourgogne  et  d'Aquitaine)  celte  partie  du  duché  de 
Bourgogne ,  se  rattachent  les  plus  anciens  oucs  de  Bourgogne. 
Otton,  après  sa  mort,  eut  pour  successeur  son  frère  Henri.  To»s 
deux  étaient  vassaux  de  leur  frère  Hugues  Capet,  roi  de  France. 
Sous  eux,  le  pays  en  deçà  de  la  Saône  était  occupé  par  divers 
vassaux ,  dont  les  comtes  de  Mftcon ,  d'Auxonne,  de  Châlons, 
de  Nevers,  d'Auxerre  étaient  les  plus  considérables.  Henri  étant 
mort  sans  héritiers  en  1001,  le  duché  de  Bourgogne  échut  au  roi 
Robert  II  (  fils  de  Hugues  Capet) ,  en  partie  comme  fief  de  la 
couronne,  en  partie  comme  héritage;  mais,  avant  que  les  Bour- 
guignons   se  soumissent  à  lui ,  il  fut  obligé  d  en   disputer 
pendant  cinq  ans  la  possession  à  Otte-Guillaunje ,  beau-fils  de 
Henri  et  comte  de  la  Hante-Bourgogne.  Otte-Guillaumc  fut  re- 
foulé au  delà  de  la  Saône  et  renfermé  dans  la  Haute-Bourpogue. 
Mais  le  roi  Robert  donna  le  duché  à  son  second  fils  Henn ,  qui , 
étant  monté  sur  le  trône  en  1051 ,  le  céda  à  son  plus  jeune  Irène 
Robert.  Ce  Robert  I".  petit-fils  de  Hugufs  Capet,  est  la  vérita- 
ble soudte  de  la  ligne  royale  des  ducs  de  Boui^fogne,  qui  régna 
près  de  530  ans  sous  la  dépendance  des  rois  de  France.  Après  la 
mort  de  Robert  I",  dont  le  fils  Henri  était  avant  lui  descend* 
dans  la  tombe,  on  vit  se  succéder  ses  petits-fils,  Hugues  et 
Olton  I*',  dont  le  plus  jeune  frère ,  Henn,  devint  comte  de  POf^ 
tugal,  où  il  fonda  la  maison  de  Bourgogne  (1095-1585).  Alors 
vécut  le  célèbre  Bernard  de  Clairvaux  (F.  Bernard  [SaintJ j, 
Bourguignon  de  naissance,  dans  la  suite  abt)é  de  Tordre  de 
Citeaux  ou  des  bernardins,  réformé  par  lui  à  Ctteaux,  le  centre 
de  5,600  couvents  de  cette  règle ,  et  où  se  sont  ensevelis  les  ducs 
de  Bourgogne  de  l'ancienne  maison.  Après  Otton  I**"  vinrent,  par 
succession  directe,  comme  ducs  de  Bourgogne,  Hugues  If, 
Otton  II ,  Hugues  III ,  Otton  III ,  Hugues  IV  et  Robert  II; 
après  celui-ci ,  Tun  après  Tautre  ses  fils  Hugues  V  et  Otton  IV, 
dont  la  femme,  Jeanne,  fille  de  Philippe  V,  roi  de  France, 
réunit,  en  sa  qualité  d*héritîère,  la  Franche-Comté  au  duché  de 
Bourgogne.  Philippe,  fils  d'Otton  IV,  mourut  avant  son  père  en 
1546, et  son  fils,  Philippe  de  Rouvre  (ainsi  nommé  du  château 
où  il  naquit  et  termina  ses  jours),  le  dernier  duc  de  l'ancienne 
maison  de  Bourgogne,  Agé  de  quinze  ans,  mourut  en  1561. 
Le  duché  de  Bourgogne,  dont  Thistoire,  durant  toute  celte 
période,  ap[)articntà  1  histoire  générale  d<?  france,  fit  retour  à 
la  couronne,  en  partie  comme  fief,  en  partie  à  titre  de  plus 
proche  parenté,  Jeanne,  mère  du  roi  Jean  le  Bon , étant  fillede 

(1)  André  du  Chesne,  Hist.  gênèalos;.  des  ducs  de  Bour^o^ne  de 
la  maison  de  France,  Paris,  1628,  in-4°. 


(936 


B0DRG06NB. 


Robert  Il.doc  deBoorgogoe,  et  sceor  d«  Faïenl  da  duc  Phi- 
lippe de  RooTre.  liais  le  roi  Jean  le  Bon  iD\estît  de  ce  duché, 
au  détrifiient  de  la  France,  en  1565»  son  plos  jeune  fils  «Phi- 
lippe  le  flardi ,  qu'il  déclara  en  roéoie  temps  preotîer  pair  de 
France.  —  Avec  Phûippe  le  Hardi ,  tige  de  la  seconde  maison 
de  Bourgogne,  ou  de  la  seconde  branche  royale  de  France, 
commence  la  puissance  de  celEtatetla  gloire  de  la  cour  la  plus 
brillante  du  moyen  âge.  Après  la  mort  de  Philippe  de  Rouvre , 
il  est  vrai,  et  en  Vertu  du  droit  de  succession  par  les  femmes ,  b 
Franche-Comté,  avec  l'Artois,  avait  passé  à  Marguerite  de  Flan- 
dre, petite-fille  dePhilippe  le  Long  et  de  Jeanne  Fs  et  fiancée 
de  Philippe  de  Rouvre.  Mais  par  le  manage  (1369)  de  Philippe 
le  Hardi  avec  cette  fille  et  héritière  de  Louis  III ,  le  dernier 
comte  de  Flandre,  ce  prince  réunit  à  la  Bourgogne,  après  la 
mort  de  son  beau-père,  en  1582,  non-sculcmenl  la  Franche- 
Comté  et  l'Artois ,  mais  encore  la  Flandre ,  Rethel ,  Matines  et 
Anvers.  Il  mourut  en  1404,  laissant  des  dettes  considérables. 
Le  duc  Jean  sans  Peur,  son  fils  et  successeur,  qui  fit  assassiner 
à  Paris,  en  1401,  Louis,  duc  d'Orléans,  futà  son  tour  assassiné 
en  1419 ,  sur  le  pont  de  Montereau  et  sous  les  yeux  du  dauphin 
(  F.  Armagnac  et  Charles  VI ,  roi  de  France  ).  Philippe  le 
Bon  (comte  de  Charolais),  fils  et  successeur  de  ce  prince,  agran- 
dit l'Etat   bourguignon  par  l'achat  du  comté  de  Namur  en 
1428  ;  bientôt,  en  1450,  il  prit  possession  des  duchés  de  Brabant 
et  de  Limt>ourg,  après  la  mort  du  dernier  duc,  Philippe,  son 
neveu;  puis,  par  un  traité  et  par  la  force,  il  arracha,  en  1453, 
à  Jacqueline,  fille  de  Guillaume  VI,  dernier  duc  de  Hainaut  et 
de  Hollande,  delà  maison  de  Bavière,  le  Hainaut,  la  Hollande , 
leSeelandetlaFrise;  enfin,  en  1445,  il  acheta  Luxembourg  et  le 
comté  de  Chiny;  de  plus,  il  acquit  par  le  traité  d*Arras,enl455, 
aux  dépens  de  la  France,  d'autres  possessions  encore.  Il  avait 
fondé  à  Bruges,  en  1440,  le  10  janvier,  l'ordre  de  la  Toison  d'or 
(F.  ce  mot),  et  mourut  en  1467.  Il  eut  pour  successeur  son  fils 
Charles  le  Téméraire,  qui  en  dernier  lieu  réunit  encore  par 
achat  à  la  Bourgogne,  en  1475,  Gueidre  et  Zutphen.  Il  perdit  la 
vie  en  1477 ,  dans  la  guerre  avec  la  Puisse,  après  la  bataille  de 
Nancy ,  et  en  lui  s'éteignit  la  descendance  mâle  de  la  nouvelle 
maison  de  Bourgogne  (1).  L'histoire  de  ces  ducs  de  Bourgogne, 
qui  se  distinguèrent  par  les  qualités  les  plus  brillantes,  non- 
iêttlement  dans  la  guerre  par  leurs  vertus  chevaleresques ,  mais 
encore  par  la  sagesse  de  leur  administration,  sera  racontée 
dans  les  articles  spéciaux  gue  nous  leur  consacrons.  Des  articles 
spéciaux  r^umeront  aussi  l'histoire  des  diverses  provinces  des 
Pays-Bas.  —  C'est  ainsi  que  le  nouveau  duché  de  Bourgogne 
s'éleva,  par  des  mariages,  par  desachats  et  par  des  héritages,  au 
rang  d'un  Etat  puissant,  qui  pesa  lourdement  sur  la  France, 
lorsque  les  partis  de  Bourgogne   et  d'Orléans  allumèrent  la 
guerre  civile  dans  ce  pays  (F.  Charles  VI  et  Charles  Vil, 
rois  de  France).  La  puissance  de  la  Bourgogne  décida  du  sort  de 
la  France  dans  les  guerres  avec  l'Angleterre,  jusqu'au  traité 
d'Arras  en  1 135 ,  par  suite  duquel  Philippe  le  Bon  se  détacha 
des  Anglais.  En  même  temps  les  forces  intérieures  de  la  Bour- 
gogne s'étaient  développées  au  point  que  toutes  les  sources  du 
bîen-élre  national ,  l'agriculture,  l'industrie,  le  commerce  et  les 
beaux^rts,  prospérèrent  dans  cette  contrée  plus  qu'en  aucun 
autre  Etat  de  l'Europe.  Ainsi  les  manufactures  de  draps  de  la 
Flandre  et  du  Brabant,  les  tapisseries  d'Arras,  etc. ,  étaient  les 

ETmières  et  les  plus  renommées  de  cette  partie  du  monde.  Les 
briques  de  toiles  étaient  également  florissantes  en  Hollande  et 
en  Flandre  ,  ainsi  que  les  métiers  de  toute  sorte  dans  les  Pays- 
Bas  ,  surtout  dans  les  xiif  et  xi  v*"  siècles.  Bruges  était  le  centre 
du  commerce  des  Pays-Bas  et  de  presque  toute  l'Europe ,  l'en- 


et  des  tissus ,  faisaient  un  commerce  très-étendn ,  prirent  aussi 
dans  le  xv*"  siècle  (et  surtout  la  Hollande  et  la  Glande  },  une 
part  considérable  au  commerce  de  la  mer  Baltique.  Les  habi- 
tants de  ce  pays  étaient  reconnus  pour  les  navigateurs  les  plus 
audacieux.  En  mémetemps  l'art  allemand  d'ploya  sa  plus  ad- 
mirable magnificence  dans  ces  régions,  sous  le  rapport  de  la 
peinture  et  de  la  sculpture,  parce  aue  la  cour  l'encourageait  et  le 
protégeait.  Alors  en  effet,  c'est-à-dire  à  la  fin  du  \iv  siècle  et 
au  commencement  duxv«,  vécurent  des  peintres  célèbres ,  les 


(1  )  Anvlmc,  Hitt.  t^néalog.  et  chronol.  de  ta  maison  royale  de 
France  {  lom  i,  p.  239  et  iiiiv.  ).  Ponli  Heuteri,  Jler,  Burgund,, 
H*,  vi  (/Af;j.  rom,,  1639,  ni-8«).  De  Ftbert,  Hitt.  des  ducs  Je  Bour- 
ffoff^  (  Cologne,  1689  ).  De  Barante  (  Hisî.  des  ducs  de  Bout^o- 


frères  Hubert  et  Jean  Van  Eyck,  Bogier  Van  Brûgse,  I 
Hemmiing,  etc.,  à  Bruges.  Les  Ëyck  vécurent  plus  tarai  G^ 
où  ils  exécutèrent  un  grand  travail  dont  les  avait  cliargt's  Ir 
Philippe  le  Bon  (1).  Dans  cette  cour  brillante ,  les  artist«>  i) 
valent  mille  occasions  de  former  leur  goût;  de  là  U\rnu 
traordinaire  qui  caractérise  leurs  œuvres.  En  parliculir; 
Van  Ëyck  introduisit  la  peinture  à  l'huile  ;  il  fonda  \m'^ 
ment  ce  genre  en  perfectionnant  pour  l'art  le  mélan^  df  Ih 
avec  les  couleurs.  Il  fut  tout  aussi  neuf  et  tout  aussi  suf^rj 
dans  la  peinture  sur  verre.  En  général  J.  Van  E)d  [r^ 
tionna  tellement  l'art,  qu'on  peut  le  considérer  comme  \t  | 
de  l'art  moderne  f2).  A  la  culture  des  arts  etaucommcr(rj 
une  grande  population  et  des  richesses  toujours  croissanl^ 
habitants  des  Pays-Bas ,  et  particulièrement  les  Gaulots 
gnaient,  même  avant  l'époaue  où  ils  devinrent  BoijrKuii.b 
un  esprit  entreprenant,  turoulenl parfois,  et  l'amour oi^ir 
Mais,  tout  aussi  anciennensent,  ils  jouissaient  de  granJo 
chises,  conditions  nécessaires  d'existence  et  de  bien-iHre  p: 
où  l'homme  est  forcé  de  tout  conquérir  sur  la  nature  pdrl 
vail  et  la  persévérance.  Dès  le  milieu  du  xiir  siècle,  te> 
de  Flandre,  du  Brabant ,  de  Hollande,  jouissaient  d'au  ^v. 
nement  municipal.  Mais,  à  l'exception  de  quelaues  pnii 
des  Pays-Bas,  la  langue,  les  mœurs  et  la  manière  Je  livrer!.  | 
toutes  françaises;   pourtant  l'antipathie  qui    séparait  <K 
France  les  peuples  de  Bourgogne  commença  à  aonofr  m{ 
sance  à  un  idiome  particulier.  Les  Etats  de  BoDrgti|^r/>n>i 
leur  plus  magniBque  développement  dans  les  cioqiunleinnè 
environ  que  dura  le  règne  de  Philippe  le  Bon,  qm  re^pcfU  t^ 
limites  des  lois  et  la  constitution  des  Etats.  Lés  financer,  \m 
ministration  de  la  justice  et  tout  le  gouvernemcnV fUWm  r*l 
faitement  organisés.  Les  sciences  furent  égalemenl  buo '- 
Philippe  laissa  une  riche  et  magnifique  bibliothèque,  l^rc  \ 
ce  ^rand  duc  de  l'Occident ,  comme  l'appelaient  les  Orift  :| 
était  la  plus  magnifique  de  l'Europe,  et  les  formes  au'oQ^>'| 
vait  habituèrent  la  noblesse  à  des  mises  élégantes.  Nullff»:' 
ne  célébrait  d'aussi  brillantes  fêtes  de  chevalerie  qu'à  Br'?* 
Gand ,  etc.  (3).  Par  là  la  cour  de  Bourgogne  devint  plus  u  \ 
modèle  pour  la  maison  de  Habsbourg  en  Espagne  et  en  A 
gne.  C'est  depuis  cette  époque  que  la  noblesse  entoure  inn 
tement  la  personne  des  princes  et  des  rois,  servant  d'inlfr»^ 
entre  le  trône  et  la  nation.  L'armée  de  Bourgogne  sedt4i*v 
aussi  par  sa  discipline  et  par  la  perfection  de  ses  exernr^ 
même  que  la  noblesse  et  les  villes  se  signalèrent  par  If** 
prit  belliqueux,  surtout  sous  Charles  le  Téméraire.  ^ 
maison  de  Bourgogne,  pour  ne  pas  écraser  ses  sujets  *•- 
poids  des  impôts ,  tenait  sur  pied ,  en  temps  de  paix .  ti'' 
armée  permanente,  mais  une  sorte  de  milice.  Charles  i^i' 
rairc  fut  le  premier  qui  institua  des  compagnies  d'onl>< 
ou  une  armée  permanente,  en  1472  (4).  Cet  esprit  «^ 
festa  lorsqu'on  1454,  à  Ryssel,  au  milieu  de  fêtes  maci 
et  de  splendides  banquets ,  le  duc  Philippe ,  son  fils  < 
et  la  noblesse  jurèrent  le  vœu  du  faisan,  pour  cha» 
Turcs  d'Europe  (5)  :  mais   l'indolence  de   reropereu: 
déric  III  en  empêcha  l'accomplissement.  —  Les  relali*''" 
rieures  de  la  Bourgogne,  la  politique  astucieuse  de  Lt- 
les  proiets  ambitieux  de  Charles  le  Téméraire ,  calculi^- 
main  de  sa  fille  et  héritière,  et  ses  sentiments  de  k&. 
dans  la  guerre  de  la  Bourgogne  contre  la  Suisse,  imA 
la  ruine  de  ce  riche  et  puissant  Etat.  Jusqu'alors  une  '  | 
naturelle  avait  régné  entre  la  Bourgogne  et  la  Suissr, 
que  toutes  deux  avaient  besoin  de  se  mettre  en  ganl'* 
les  artifices  de  Louis  XI,  roi  de  France.  De    plus  U 
bonté  et  la  générosité  de  Philippe  gagnèrent  si  bien  i  i  1 
gogne  la  noblesse  et  le  peuple  de  Suisse,  que  des  Suisy^ 
battirent  vaillamment  dans  l'armée  de  Charles ,  princf  - 


(1)  L'Adoration  de  l'Agocau,  qui  se  trouve  aujourd'hui  au  r. 
Paris,  tableau  qui  présente  plus  de  trois  cents  5giirei  dans  sr>  •  | 
parties. 

(2)  K.  J.Schopenh^uer,  Jean  Van  Eyck  et  ses  successeurs. 

(3)  Lts  mœurs  cl  les  usages  du  xv«  siècle,  et  de  la  cour  dt  f  I 
gne  en  particulier,  sont  exposés  de  la  manière  la  plus  fidèle  ri 
complète  dans  les  naïves  descrip! ions  d'un  témoin  oculaire,  qu- ^ 
avoir  vécu  k  la  cour  même  de  Boulogne.  Nous  voulons  parler  J*^ 
cument  imprimé  pour  la  prcuiière  fois  ,  d*après  le  manuscrit ,  r  •  I 
ce  sont  les  Mémoires  de  Doniecq,  imprimés  sur  les  nLinu^'-n**  i 
et  publiés  pour  la  première  fois  par  F...,  baron  d?  ReîfTeninr^ 

(4)  J.  de  Muller,  Œuvres,  part.  Ô4,  p.  <0  et  $ui\ .   —  fcn  •  | 
gnerre,  Charles  élevait  son  armée  à  60  ou  80,000  honinir< 

(5)  Pont.  Heut.,  p.  33t  et  suiv.  Mémoires  sur  l'an cie»rn€'  •  I 
n'tff  par  de  la  Curne  de  Saînte-Paloye  (t.  i,  p.  187-19%). 


BOUEGOGHS. 


(337) 


B0IJR606NE. 


ditaire  de  Boursogne  (comte  de  Gharolais),  oui  s'était  mis  à  la 
télé  de  la  ligaedu  bien  public  contre  Louis  XI  (F.  Louis  XI, 
roi  de  France)  (1).  Lorsque  le  roi  mit  un  à  cette  ligue  en 
1465,  il  fut  contraint  de  céder  à  la  Bourgogne,  avec  faculté  de 
rachat  toutefois,  non-seulement  toutes  les  terres  entre  la  mer, 
la  Somme  et  TEscaut,  que  le  roi  Charles  VII  avait  obtenues  du 
duc  Philippe  le  Bon,  par  le  traité  d*Arras  en  1455,  mais  encore 
le  comté  de  Boulogne  et  de  Guines,  à  Texception  de  Calais  ;  de 
plus,  la  Flandre  fut  libérée  des  appels  au  parlement  de  Paris. 
Plus  ce  traité  était  dur  pour  la  France,  plus  la  Bourgogne 
chercha  à  se  fortifier  par  des  alliances,  et  de  gagner  par  des 
fêtes  brillantes  la  noblesse  suisse.  Aussi,  en  1467,  Zurich , 
Berne,  Fribourg  et  Soleure  conclurent  avec  Philippe  et  Charles 
de  Bourgogne  un  traité  d'amitié  mutuelle,  qui  pourtant  devint 
sans  effet  par  un  traité  semblable  conclu  en  1470  avec  Louis  XI. 
Mais  la  paix  intérieure  des  Pays-Bas  bourguignons  fut  aussi 
troublée  par  les  intrigues  secrètes  de  Louis  Xl,  qui  fit  plus 
d'une  fois  éclater  à  Gand,  à  Malines  et  à  Liège  des  troubles, 
que  toutefois  les  mesures  énergiques  de  Philippe  et  de  Charles 
elouflfirent,  principalement  en  1468  (F.  Liège),  après  rac- 
commodement fait  à  Péronne  avec  Louis  XI.  Mais  bientôt  après, 
la  France  et  la  Bourgogne,  impliquées  dans  la  guerre  de  succes- 
sion des  maisons  de  Lancastre  et  d'York  en  Angleterre,  repri- 
rent J*aoe  envers  l'autre  une  position  hostile,  et  le  caractère 
personnel  des  deux  princes  (2)  et  la  perfidie  de  la  politique  de 
ce  siècle  poussèrent  l'animosité  réciproque  des  deux  partis  au 
dernier  point,  pour  le  malheur  des  provinces.  Charles  fut 
joué  par  Louis,  et  son  entêtement  l'entraîna  dans  des  entre- 
prises militaires  sans  but.  Il  se  fit  encore  plus  d'ennemis  par 
son  orgueil  ;  aussi  échoua-t-il  dans  le  projet  qu'il  avait  formé 
d'ériger  en  un  seul  Etat,  sous  le  titre  de  royaume,  les  pays  bour- 

Suignons,  et  de  se  faire  nommer  vicaire  impérial  dans  les  pays 
'empire,  situés  sur  la  rive  gauche  du  Rhin.  Déjà  l'empereur 
Frédéric  III,  avec  lequel  Charles  eut  une  entrevue  à  Trêves 
(en  octobre  1473),  où  il  déplova  une  magniûcence  extraordi- 
naire (3),  était  disposé  à  se  rendre  à  ses  vœux,  à  condition  que 
Charles  ferait  auparavant  célébrer  le  mariage  de  Marie,  sa  fille 
et  héritière,  avec  Maximilien  d'Autriche;  mais  Charles  de- 
manda que  l'empereur  commençât  pdr  le  déclarer  roi  et  vicaire 
impérial.  Ce  fut  ce  qui  arrêta  la  décision  de  Tirrésolu  Frédé- 
ric III.  Enfin  une  lettre  de  Louis  XI,  par  laquelle  celui-ci 
engageait  l'empereur,  du  reste  soupçonneux  et  blessé  du  luxe 
insolent  de  Charles,  à  ne  pas  se  rendre  à  ses  vœux,  détermina 
Frédéric  à  quitter  subitement  Trêves  et  à  ajourner  l'affaire. 
Louis  XI  excita  avec  un  égal  succès  la  jalousie  des  Suisses, 

Sue  semblaient  menacer  les  plans  d'agrandissement  du  duc  de 
ourgogne,  non  moins  harui  qu'orgueilleux.  Charles  en  effet 
avait  reçu  en  gage,  depuis  1469,  de  Sigismond,  archiduc  d'Au- 
triche, Tes  seigneuries  que  ce  prince  possédait  dans  le  Sundgau, 
m  Alsace  et  dans  le  Brisgau.  Son  bailli,  Pierre  de  Hagcn- 
lacfai,  opprimait  ces  pays,  jusqu'alors  administrés  avec  une  ho- 
lorable  bonté  par  une  tyrannie  digne  de  Gessier,  foulant  im- 
prudemment aux  pieds  tout  droit  ancien,  toute  forme,  et  même 
outc  morale.  Dans  ces  circonstances,  Charles  vint  dans  le  pays; 
igri  et  irrité  par  le  refus  de  l'empereur  Frédéric,  il  ne  tint 
«icun  compte  des  plaintes  élevées  contre  son  bailli.  Alors  Si- 
[ismond  d'Autriche,  pour  rentrer  en  possession  de  ses  sei- 
ocories,  fit,^  par  l'intermédiaire  de  Louis  XI,  alliance  avec  les 
on  fédérés  suisses,  et  déposa  à  Bàle  les  sommes  nécessaires  pour 
i  dégager.  Mais  Charles  demanda  que  ces  sommes  fussent  ver- 
hes  a  Besançon,  et  se  prépara  à  la  guerre.  Les  bourgeois  de 
trïsach  se  soulevèrent  contre  l'insolent  bailli,  le  jetèrent  en 
rison,  et,  avec  les  habitants  de  Sundgau,  ils  firent  hommage 
l'archiduc  Sigismond.  Hagenbach  fut  jugé,  condamné  à  mort 
L>ar  ses  crimes,  et  décapité  (9  mai  1474).  Charies  chercha  vai- 
euient  à  regagner  l'amitié  des  confédérés;  car,  par  haine 
mtre  l'empereur  Frédéric  III,  il  s'était  déclaré  le  protecteur 
e  Robert,  archevêque  et  électeur  de  Cologne,  et  par  là  il  s'é- 
it  enga^  dans  une  guerre  avec  l'empire  d'Allemagne.  S'é- 
nt  mêle  des  affaires  d'Angleterre,  il  provoqua,  dans  le  même 
mps,  à  la  guerre  contre  la  Bourgogne,  Louis  XI,  qui  tra- 
lîlla  contre  lui  auprès  des  confédérés.  £n  conséquence,  Char- 
s  se  vît  obligé,  en  1475,  de  faire  la  paix  avec  Frédéric  III  et 
ec  Louis  XI,  afin  de  pouvoir  se  venger  des  Suisses  et  de 
urs  alliés,  auxquels  venait  de  se  joindre  René ,  duc  de  Loi^ 

(  1  )  J.  de  Muller,  Hisi.  des  Suisses  {Œuvres,  part.  23,  p.  406). 
(3)  J.  deMaller  fait  de  main  de  maître  le  portrait  des  deux  princes 
yc ,  «:/£.,  p.  3  cl  SUIT.). 
3)  J.  de  MuUer,  OEut^resy  part.  24,  p.  24). 


raine.  Ceux-ci  avaient  formellement  déclaré  la  guerre  dès  le 
mois  d'octobre  1474,  et  bientôt  après  ils  l'avaient  commencée 
avec  succès;  mais,  en  1475,  Charles  pénétra  en  Lorraine  et  prit 
Nancy,  dont  il  voulait  faire  la  capitale  de  son  nouveau  royaume. 
Dès  lors,  il  se  résolut  à  une  guerre  d'extermination  contre  la 
Suisse  (1);  mais  aux  journées  de  Granson  (3  mars  1476)  et  de 
Morat(22  juin),  la  valeur  des  paysans  suisses  triompha  de  la 
noblesse  bourguignonne.  Puis  Louis  XI  s'unit  au\  confédérés; 
le  duc  René  de  Lorraine  reconquit  son  duché,  et  Me  6  janvier 
1477,  Charles,  défait  sous  les  murs  de  Nancy,  perdit  la  vie  en 
fu^fant.  Louis  XI  réunit  le  duché  de  Bourgogne  à  la  couronne» 
puis  il  s'empara  sous  divers  prétextes  du  comté  de  Bourgogne, 
de  la  plus  grande  partie  de  l'Artois,  avec  Boulogne,  le  Charo- 
lais  et  les  places  de  Picardie  cédées  par  le  traité  d'Arras.  Marie 
de  Bourgogne,  héritière  de  ces  domaines,  garda  tout  le  reste, 
et,  après  que  son  père  eut  flatté  sept  princes  de  l'espoir  d'ob- 
tenir sa  main,  elle  é[)ousa,  le  18  septembre  1477,  l'archiduc 
Maximilien. De  ce  mariage  naquirent,  en  1478,  Philippe  le  Beau, 
qui  fut  dans  la  suite  duc  de  Bourgogne,  et  Marguerite  en  1480. 
Après  la  mort  de  Marie  f  1482), les  états  de  Brabant  reconnu- 
rent  l'archiduc  Maximilien  comme  tuteur  de  ses  enfants; 
mais  ceux  de  Flandre  refusèrent  d'en  faire  autant.  Maximilien 
se  vit  donc  force  de  conclure  avec  Louis  XI  (Arras,  1482,  93 
décembre)  un  traité  d'après  lequel  Marguerite,  qui  n'avait  pas 
encore  trois  ans,  fut  destinée  pour  épouse  au  dauphin  Charles, 
et  élevée  à  la  cour  de  France.  Louis   reçut  comme  dot  les 
comtés  d'Artois  et  de  Bourgogne  avec  les  seigneuries  de  Màcon, 
d'Auxerre,  de  Salins  et  de  Bar-sur-Seine.  Cependant  l'opposi- 
tion à  la  tutelle  de  Maximilien  dura  en  Flandre  jusqu'en  1488. 
Dans  le  même  temps,  une  nouvelle  guerre  éclata  entre  Maxi- 
milien et  Charles  VIII,  roi  de  France.  Celui-ci  avait  forcé  Anne, 
duchesse  de  Bretagne,  que  Maximilien  venait  d'épouser  par 
procuration,  à  l'épouser  lui-même,  et  par  suite  il  avait  renvoyé 
a  son  père  sa  fiancée,  l'arcl.iducl.sse  Marguerite;  toutefois, 
dès  149.'>,  on  conclut  à  Senlis  un  traité  en  vertu  duquel  Char- 
les VIII  rendit  à  Maximilien  la  Haute-Bourgogne,  l'Artois,  le 
Charolais  et  Noyer. — Depuis  celte  époque,  l'Ëlat  bourguignon 
est  habituellement  désigné  sous  le  nom  de  Pays-Bas.  L'archiduc 
Philippe  gouverna  ces  provinces  par  lui-même  à  partir  de  l'an 
1494  (F.  Philippe  le  Beau);  sa  femme,  l'infante  Jeanne, 
devint  héritière  de  toute  la  monarchie  espagnole.  Elle  devint 
folle,  et  perdit  son  époux  en  1506.  Les  états  des  Pays-Bas 
donnèrent  la  régence  a  l'empereur  Maximilien,  durant  la  mi- 
norité de  ses  petits-fils    Charles  et  Ferdinand.   L'em|)ereur 
nomma  la  fille  qu'il  avait  eue  de  Marie,  Marguerite,  qui  avait 
été  mariée  à  Philibert,  duc  de  Savoie,  gouvernante  générale 
des  Pays-Bas,  qu'elle  administra  sagement,  avec  l'agrément  de 
l'archiduc  Charles  (Charles-Quint,  en  4519),  son  neveu,  depuis 
1515  jusqu'à  sa  mort  arrivée  en  1530.  Dans  l'intervalle,  il  est 
vrai,  Charles-Quint,  vainqueur  de  François  I'^  son  rival,  lui 
avait  imposé  par  le  traité  de  Madrid,  en  1526,  la  restitution  du 
duché  de  Bourgogne  ;  mais  il  n'y  insista  pas  dans  les  traités 
subséquents.  A  partir  de  ce  moment,  le  véritable  duché  de 
Bourgogne  est  resté  province    française.  Dans  les  Pays-Bas 
mêmes,  que  Charles-Quint  réunit  tous  à  sa  maison,  la  prospé- 
rité dont  les  villes  avaient  joui  sous  les  princes  bourguignons 
s'éteignit,  et  il  se  succéda  des  vicissitudes  dont  nous  parlerons 
ailleurs  (F.  Pays-Bas). 

BOURGOGNE  (de  1477  à  1790),  se  composait  au  dernier 
siècle  :  i°  du  duché  de  Bouraogne  proprement  dit;  2**  des 
comtés  qui  en  dépendaient  :  le  Charolais,  le  Maçonnais , 
VAuxerrois  et  Bar-sur-Seine ;  3"  du  pays  de  Gex,  du  Bugey 
et  de  la  Bresse,  Sa  capitale  était  Dijon.  Cette  province,  à  l'est 
du  centre  de  la  France ,  mesurait  en  longueur  45  lieues ,  et  27 
en  largeur;  son  aréa  était  estimé  à  676  lieues  carrées.  Sa  sur- 
face,  heureusement  accidentée,  renfermait  dans  ses  plaines 
d'abondants  et  fertiles  pâturages,  et  sur  ses  coteaux  nombreux, 
des  bois  et  des  vignobles ,  les  plus  riches  de  la  France.  Les  talus, 
en  général  peu  élevés ,  qui  la  sillonnent ,  appartiennent  au  sys- 
tème desCevennes.  Le  principal  court  du  nord  au  sud,  et  sert  de 
ligne  de  partage  aux  eaux  de  la  Seine,  de  la  Loire  et  du  Bhône. 
L'un  d'eux,  appelé  la  Cote  par  excellence,  d'abord,  et  aujour- 
d'hui la  Côtelé  Or,  offre  ,  sur  une  longueur  d'à  peu  près  10 
lieues,  vingt-deux  paroisses  ou  villes,  toutes  fameuses  par  les 
vins  qu'on  y  récolte.  Là  se  trouvent  entre  autres,  Chambertin, 
Romande,  Coulanges ,  Beaune,  Volney,  Pomar,  Meursaut  et 


(1)  L'histoire  de  celte  guerre  de  Bourgogne  est  racontée  par  J.  de 
MuUer  (  OEuf^res,  part.  24,  p.  61  el  suiv.  ),  et  par  Jaeger  (  HisU  de 
Charles  le  Téméraire,  Nuremberg,  1795). 


Vougêot,  dont  le  clos  si  renommé  appartenait  à  Tabbé  ^ncral 
de  Ctteaax.  Après  les  Tins,  les  bois  et  les  bestiaux  étaient  les 
productions  les  ptos  Importantes.  La  pro\ince  passait  pour  la 
|»Iqs  boisée  de  France,  et  l'on  portail  à  60.060  arpents  la  por- 
Ikm  de  son  aréa  occupée  par  les  bois.  Sur  «es  60,060  arpents, 
Tabba^edc  Qteaux  en  possédait  à  elle  seule  4, 450.  Le  commerce 
Irès-étefidn  de  la  Bourgogne  éuil  favorisé  par  le  rapprochement 
des  branches  sBpérieorrs  de  la  Seine ,  de  la  Loire  et  du  Khône , 
et  la  facilité  de  leur  navigation.  L*administration  suprême  de  la 
province  était  partagée  entre  les  états,  dits  étals  de  Bourgo- 
gne et  on  goavemeur  général.  Cette  dernière  charge.  Tune  des 
ptoscoosidefablcs  du  ro>  a  urne,  valait  une  rétribution  annuelle 
de  I50,î*00  lirres  â  son 'titulaire ,  dont  un  lieutenant  général 
était  nommé  exprès  pour  remplir  les  fonctions.  Les  états,  corn- 
-  lés  des  trob  ordres,  s'assenitilaient  tous  les  trois  ans  à  Dijon, 
ts  la  présidence  du  gouverneur  général  :  leur  chiffre,  sujet  à 
ier  a^ec  celui  de  l  ordre  de  la  noblesse ,  était  d'à  peu  près 
Matreceol  cinquante^euf  membres,  dont  cent  dix-neuf  pour 
Tordre  du  clergé,  présidé  par  levèque  d'Autun;  deux  cent 
soixante  poor  Tordre  de  la  noblesse ,  présidé  par  Télu  actuel  de 
cset  ordre,  et  seulemqit  dnqaante-cinq  pour  le  tiers-état^  que 
présidait  le  maire  de  Dijon.  Dans  l'intervalle  de  deux  sessions , 
ma  comité  dit  cAaiii6rc  df$  éius  dtt  élaU  était  chargé  de  la 
■lise  à  exécution  des  mesures  et  r^lemenls  adoptés  pendant  la 
MMon.  Ce  comité  se  composait  du  maire  de  Dijon  et  d*un 
nembre  de  chacun  des  ordres.  Le  Maçonnais  et  le  ChatolaU 
«f  aient  en  outre,  pour  Tassession  de  leurs  taxes  et  impôts,  leurs 
états  particuliers.  Les  principales  administrations  de  la  province 
étaient  les  suivantes.  —  Administration  civile.  Une  intendance 
et  deux  grandes  sénéchaussées. — Administration  ecclésiastique. 
Cinq  ér&bés  :  Autan ,  Cbâlons ,  Màcon ,  Auxerre  et  Dijon.  — 
Administration  militaire.  Outre  le  gouvemcnr  général,  un 
lieDlenant  général  et  deux  commissaires  des  guerres.  Les  pla- 
ces Tiftes  étaient  Dijon,  Aoxonne,  Chàlons,  Bourg  en  Bresse 
et  Pierre-Chitet. —  Administration  judiciaire  :  1"  un  parlement, 
eeliiide  l>îjon;  c*élait  le  cinquième  du  royaume  par  la  date  de 
n  créatûjn,  remontant  à  Louis  XI,  en  1477,  confirmée  en 
IttO.  I^  parW^nent  de  Dijon  formait,  au  XTiii*  siècle,  cinq 
dumbrvH  :  ow  grand  chambre ,  une  chambre  des  tournelles, 
muf  chambre  de»  requêtes^  une  chambre  des  enquêtes  et  une 
cfaamt;re  wi  t-wor  des  aides  ;  **  un  grand  bailliage  ;  5«  une  pré- 
^(Àé  icénérate  de  la  maréchaussée.  Dans  la  plus  grande  partie  de 
b  Boorg'igne,  la  justice  s*administrait  suivant  une  coutume 
parliraliére.  —  Administration  des  finances.  Une  chambre  ou 
Ofwr  de»  comptes ,  la  deuxième  du  royaume,  une  généralité  ou 
borna  de«  trésoriers  des  finances,  une  table  des  marbres,  des 
Ciox  et  Curêts  ,  et  un  hôtel  des  monnaies  dont  la  maraue  était  la 
lettre  P.  Dijon  était  le  sté^e  de  la  plupart  de  ces  aaministra- 
lions.  An  milieu  dudornier  siècle,  la  population  de  la  Bour- 
gogne s'élevait  à  1,275,375  habitants,  repartis  dans  2,452  com- 
munes. Sur  soixante- trois  villes  que  renfermait  la  province, 
f ingt-quatre  seulement  députaient  an  tiers  état.  La  quotité  de 
V\m\y{A  perçu  par  le  trésor  s'élevait  à  la  même  époque  à 
««000,000  de  livres  tournois.  Les  lettres  étaient  cultivées  en  Bour- 
gogne ,  et  avant  la  révolution  de  H9  racadcmie  de  Dijon  était 
tine  des  plus  célèbres  de  France.  La  protince  possédait  alors  à 
i>ijon  une  université  de  V^m ,  et  Irente-six  collèges  dans  diffé- 
rent» endroits.  Parmi  les  %i-u\t^  d^^nt  s'honore  la  France,  on 
d«^t  cit«'r  BffSfruet  et  B«(Ton ,  que  la  Btiurgogne  a  vu  naître. 
f>afi*  la  division  actaHlr  de  la  France,  la  province  dont  nous 
9^nmt%  de  parUr  rîyfjoA  ans  départements  de  la  Côte- 
4<H,  'le  S-'inf-et-L^JÎre ,  ije  T.Ain,  et  à  une  partie  de  celui  de 
I  \tmt¥t. 

mn'nMiÊHiUWs  ^Ckbclz  m.  ,  portion  dn  saint-empire  d* A lle- 
iM»irfM  ^o«qu'«  la  fin  du  dernier  ûixit.  Il  fut  fondé  en  1512  par 
MMttuttii^t  doi  venait  â'm  faire  l'acouisition  par  son  mariage 
#»**  M«r*^,  fille  H  unique  liéritiére  oe  Charles  le  Téméraire, 
40^uv^  A%$*  d^  BfiUfît'/îrne,  Chartet^juint  organisa  le  cercle, 
***»-f%*  k*  Af*M%,  j^'î'itjfrtrt  lili*Tlésdes  villes  et  des  étals, 
0^  *%  é,^,Uf*»d$  U  "Yv^Vm  i  l'empire.  Il  embrassait  alors  le 
U'iémêti ,  ^  îjm'^09*9^  le  Luxembourg,  la  Gtieidre,  la 
f}w*i<i*  ,  4  **ém ,  .*  %mfpiçin^  f  celle^  seulement  nominale- 
m^*i  ••  Hi^  4  \  A  H/*4Umie ,  la  Séelande,  Naroor,  la  Frise, 
i  »tm\  ^  i^.«v..<«H,  Of/minirue,  Maestricht;  mais  la  France 
/•#*  ***•  9»«f*>*^.*-  •T.^irt  de  différentes  portions  de  ce  cercle; 
^T  ►*  •c^tve  t^  %  ^^  V  rmdirent  indépendants  et  agrandirent 

i^* •  -;*  î^*!/-  virte,  qu'il  en  résulta  même  pour  le 

*•-  ^  '-.  >^','^  /'^  m^  solution  de  continuité,  et  qu'il  se 
ê^*  •*-.  *•  *é»^4  frt"N*f  «ep0réef.  EHes  échurent,  à  la  mort  do 
U  ^'Â  '*,  f^p«irr»e,  ;.  la  l>ranche  allemande  de  la  maison 
-•,  ^  r^4'>rrr»l  «a  propriété  jusqu'à  la  révolution.  Le 


(  238  )  BOim«OGlfE. 

cercle  de  Bourgogne  se  composait  alors  du  Brabanl ,  do 
bourg,  du  Luxembourg  et  de  la  Flandre,  du  fhim\ 
Namur  et  de  la  Gueldre;  il  forme  aujourd'hui,  vsft 
portion  du  territoire  hollandais,  le  royaume  de  Belgiqof. 

BOURGOGNE  (Canal  de),  daos  les  départeiitut^ 
l'Yonne  et  de  la  Côte-d'Or.  Il  fait  communiquer  Ij  S.| 
l'Yonne,  et  par  suite  le  Rliôneà  la  Seine  et  la  Manche  2  m 
diterranée.  Le  bief  de  {partage  est  à  Percilly.  Ihi  (.j 
l'Yonne ,  il  a  54  lieues  trois  quarts  de  long,  avec  uu*"  ^ 
511  mètres,  rachetée  par  cent  quinze  écluses;  du  rov  j 
Saône,  sa  longueur  est  de  IS  lieues  un  quart,  et  u  \ 
de  208  mètres ,  rachetée  par  quatre-vingts  écluses.  U; 
totale,  55  lieues. 


*  <•• 


»m\*  / 


BOURGOGNE  (  VpîS  DE).  De  toules  les  contrées  de  Is  f 
la  Bourgogne  est  celle  qui  fournit  le  plus  de  vins  à  li  rr 
malion  da  royaume  ;  elle  pourvoit  a  la  fois  les  dasv* 
et  les  classes  moyennes ,  sert  le  luxe  et  le  t)esoin ,  et  d 
superflu  et  le  nécessaire.  On  évalue  la  vendange  mojp 
trois  départements  de  l'Yonne ,  de  la  Côte-d'Qr  et  dp  Sa 
Loire,  à  environ  1,256,820  hectolitres  valant  à  pffl 
44,876,700  francs.  C'est,  sans  contredît,  le  plus  brao  pîi 
du  sol  bourguignon  ;  ni  la  Champagne  ni  le  Bordrfâi»  H 
rent  de  leurs  vins  une  somme  aussi  considérable  :  aitsl 
culture  des  vignes  est-elle  l'occupation  d'une  gnmîf  partj 
la  population  agricole.  Dans  le  département  de /Ttiflnf, 
479  communes ,  il  y  en  a  422  qui  possèdent  éa  t^,  if\ 
plus  de  la  moitié  appartient  aux  propriétaires  rcnoi.  Tani 
qu'un  hectare  de  terre  ne  rapporte  que  21  ft.  et  rw  Waît* 
prés  que  20 ,  un  hectare  de  vigne  en  rapporte  <R,  W  n v  li 
les  bois  qui  soient  d'un  meilleur  rapport;  mais  V  p*j 
peut  attendre  que  le  bois  ou'il  a  planté  ou  seiwlui  vi 
l'intérêt  du  pnx  d'achat.  Encore  ne  trouve-t-il  i«»  •?• 
meilleure  vigne  soit  préférable  :  il  aime  mieux  nne  kH 
espèce;  le  Gamai,  qui  donne  de  mauvais  vin,  ni»T-| 
fournit  beaucoup.  La  quantité  l'emporte  chez  luisar  U^jï' 
c'est  que  le  mauvais  vm ,  en  raison  de  son  bas  ^,»^! 
débit  très-facile.  Cette  avidité  date  de  loin  ;  déjà,  i  Ij'J 
XI 11*^  siècle,  Philippe  le  Hardi  ordonna  de  couper  If  (^*^ 
vaù  et  détoyau  plan  de  Gamai ,  sur  la  côte  oà  cn*^ 
meilleur  vin  de  Bourgogne,  et  où  notre  saini-fèrtlif 
monsieur  le  roi  et  plusieurs  autres  grands  se^nenn  ;= 
coutume,  par  préférence,  de  faire  leurs  provisiom.  L» ' 
dange  varie  au  reste  beaucoup  d'une  année  à  Vautre:  W  * 
Morelet,  auteur  d'une  Statistique  œnologique  de  (tri 
sèment  de  Beaune  (1825),  que  nous  avons  omis  deriM  f 
lant  des  vins  de  ce  nom  ,  indique  le  produit  des  \etrii3 
trente-sept  ans  consécutifs,  savoir  de  1787  à  1828  :«< 
que,  sur  ces  trente-sept  vendanges  annuelles,  qwïfr* 
ment  ont  été  extraordinairement  at>ondantes ,  cl  que  '•• 
pu  être  considérées  comme  bonnes,  tandis  que  les  tinr* 
c'est-à-dire  la  plupart,  ont  été  médiocres  ou  chéti^*"' 
remarqué  qu'il  se  fait  plus  de  bonnes  vendanges  1*'* 
raisin  mûrit  en  septembre  oue  lorsqu'il  n'est  niùrqii'" 
bre.  La  Bourgogne  a  dispute,  comme  on  sait,  la  prw'j 
sous  le  rapport  des  vins ,  à  la  Cham|3agne;  on  a  fcrit  j 
lûmes  sur  celte  dispute.  Les  Bourguignons  et  les  OwH 
ont  mis  en  avant ,  dans  celte  cause ,  oes  portes  cl  de<  ^^ 
En  1665,  la  faculté  de  médecine  décida,  avec  lagn^' 
Sorbonne  :  Vinum  belnense  esse  suavissimum  <l  #*-'« 
mum.  Les  Bourguignons  triomphèrent  surtout  lor^T' 
médecins  déclarèrent  que  c'était  au  vieux  vin  df  Nû- 
fallait  attribuer  le  rétablissement  des  forces  de  how 
guand  il  eut  subi  l'opération  de  la  Ostule.  Tous  les  rpc 
épuisés  par  la  débauche  voulurent  se  donner  alon  '^ 
par  le  même  vin  qui  avait  réconforté  leur  maître.  Cqr^' 
restait  aux  Champenois  l'avantage  de  leurs  vins  m»' 
malheureusement  pour  eux ,  et  gr^ce  aux  progrès  de^  *^^ 
la  Bourgogne  est  parvenue  à  faire  aussi  des  vins  nwi»^ 
est  vrai  qu'ils  n'égalent  pas  tout  à  fatt  ceux  de  Champs^ 
reste,  les  prétentions  oes  Bourguignons  ont  tot»iooî*'"| 
élevées  :  il  y, a  un  siècle,  qu'un  vigneron  de  J<»i^' 
prouver  l'excellence  dn  vin  de  ce  territoire,  ass^rï*- 
vériBé  qu'il  y  avait  à  loigny  plus  de  garçons  que  ** 
ce  qu'il  attribuait  aux  bons  effets  du  vin  du  pairs.—  1  * 
réputation  des  vins  passe  comme  celle  des  hommes.  1»^' 
France  avaient  autrefois  un  vignoble  à  Sens  dont  on  ^-^r 
produits  comme  on  vante  aujourd'hui  cetix  dn  dos-^ 
—  Il  faut  maintenant  examiner  plus  en  détail  les  rin*  | 
verses  contrées  de  la  Bourgogne.  On  sait  que  les^io>*i'i 
rinfini ,  suivant  les  coteaux ,  et  que  souvent  une  liroil**  c*^* 


B0UEG06NS. 


(939  ) 


BOURGO^BTK. 


presque  iinperceptible  sépare  un  vignoble  précieux  d'un  vigno- 
ble IrèMmHliocre.  Voici  aabord ,  selon  VÀlmanach  du  départe- 
ment de  r  Tonne  de  1835,  la  distinction  que  les  gourmets,  dans 
learlanga^  technique,  font  entre  les  vins  des  trois  départe- 
ments qoi  représentent  Tancienne  province  de  Bourgogne. 
!•  Les  vins  du  département  de  l'Yonne ,  connus  sous  le  nom 
de  Basse-Bourgogne,  sont  moins  pourvus  de  spiritueux,  de  sève 
et  surtout  de  bouauet  que  ceux  du  département  de  la  Côte- 
d'or,  appelés  vins  de  la  Haute-Bourgogne  ;  ils  sont  plus  vifs  et 
conservent  assez  longtemps  une  faible  portion  de  Tàpreté  qui 
oractérise  les  vins  de  Bordeaux.  De  tous  les  vins  du  déparlement 
de  TYonne,  celui  de  Tonnerre  approche  le  plus  des  vins  de  la 
Haule-Bout^ogne,  à  cause  du  spiritueux  qu'd  possède  à  un  très- 
biat  degré.  ^  Les  vin<  de  la  Haute-Bourgogne  réunissent  toutes 
lo  qualités  qui  constituent  les  vins  parfaits.  Dans  ces  vins  le 
corps  ne  nuit  pas  à  la  délicatesse;  leur  moelleux  ne  les  rend 
BÎ  pâteux  ni  lades;  leur  légèreté  ne  provient  pas  de  leur  man- 
que de  force  et  de  chaleur,  et  leur  spiritueux  ne  les  rend  |)as 
trop  (bmeux.  5®  Les  vins  du  département  de  Saône-et-Loire 
sont  connus  et  se  vendent  sous  le  nom  de  vin  de  Mâcon  ;  ils  ont 
moins  de  parfum  que  ceux  de  la  Haute- Bourgogne;  ils  ont  une 
moelle  très-épaisse  et  moins  délicate.  Sans  être  pâteux,  ils  ont  ce 
qu*on  appelle  de  la  mâche.  Cette  dernière  qualité  est  estimée , 
et  d'autres  qualités  précieuses  se  développent  encore  dans  ces 
vins,  9  mesure  qu'ils    vieillissent.  Les  premiers  crus  de  ce 
département    ont    beaucoup  d'analogie  avec  les  vins  de  la 
seconde  classe  du  département  de  la  Côte-d'Or.  —  Veut-on 
connaftre  plus  spécialement  les  vins  de  ces  trois  départe- 
ments, il  faut  savoir  que,  dans  le  département  de  r\onne, 
les  meilleurs  vins  rou{;es  sont  ceux  de  Danemoinc,  de  Ton> 
oerrc ,  d'Âuxerre ,  qui  a  les  vignobles  de  la  Chaînette  et  de 
Migraine,  produisant  des  vins  très-généreux:  puis,  dans  une 
leconde  classe,  les  vins  de  plusieurs  vignes  de  la  grande  côte 
d'Auxerre,  ceux    d'Epineuil,    d'Isancy  et  de  Coulange-la- 
Vineuse.  Les  vins  d'A vallon  et  de  Joigny  n'arrivent  qu'en  troi- 
sièroe  ligne,  quoiqu'ils   aient   une  grande  vogue,  ceux  de 
Joigny  surtout,  qui ,  à  ce  qu'on  prétend  en  Bourgogne,  préser- 
vent tes  buveurs  de  la  goutte  et  de  la  pierre,  et  ne  donnent  des 
ivresses  ni  longues  ni  dangereuses.  Nous  ne  conseillons  pour- 
tant pas  d'user  à  l'excès  de  ce  prétendu  préservatif  contre  la 
pierre  et  ta  goutte,  car  le  mal  qui  en  viendrait  serait  certain , 
Uindis  que  le  bien  qu'on  espère  n'est  pas  bien  avéré  encore. 
Pasteurs  communes  de  l'arrondissement  de  Joigny  produisent, 
dans  les  bonnes  années,  du  vin  qui,  en  vieillissant,  acquiert 
iTexcellentes  qualités.  F^rmi  les  vins  blancs  de  l'Yonne,  ceux 
ÂeCbablis  sont  au  rane  des  meilleurs  de  cette  espèce,  et  ne  le 
aident  qu'à  ceux  de  Meursault.  Tonnerre,  Champs  et  Saint- 
1^  donnent  aussi  de  très-bons  vins  blancs.  Dans  le  départe- 
Bcttt  de  la  Côte-d'Or,  qui  justiOe  bien  son  nom  par  l'excellence 
les  ^DS  que  produisent  ses  coteaux ,  on  distingue  la  côte  de 
ÛtSyOÙ  l'on  récolte  le  Romanée^nty,  le  Romanée  Saint- 
^vanl,  le  vin  du  fameux  Clos-Vougeot,  le  Chambertin  et 
Dtres  vins  estimés.  Vient  ensuite  la  côte  Beaunoise,  dont  nous 
vons  parlé  dans  un  article  spécial  (  F.  Vms  de  Beauioe  ).  En- 
n   ie  départenenl  de  Saône-«t-Loire  produit  mr  fcn  co- 
max  des  environs  de  Gbftions  les  vins  oélicieox  de  Girry, 
lenrare,  Clianiîrcy,Saint-Martin-8oa»-Montaiffne,  et  les  bons 
tos  d'ordinaire  Mâieonnais ,  qui  ont  un  si  grand  débit  à  Paris  et 
ans  le  reste  de  la  France.  —  Les  caaaux  de  la  Bomt^ègmt  fa- 
litent  l'exportation  des  vins  de  ces  trois  départements.  Ils  ne 
r  consenrent  pas  bien  en  futailles  dans  les  voyages  sur  mer  : 
iest  ce  qui  foit  qu'on  n'expédie  guère  au  delà  de  l'Océan  que 
es  vins  bourguignons  de  nonne  qualité,  et  qui  valent  la  peine 
'être  mis  en  bouteilles.  Le  reste  se  consomme  dan.s  le  royaume 
:  dans  les  pays  adjacents.  Souvent  les  habitants  des  terres  à 
j^obles  venaent  le  bon  vin  et  en  boivent  de  mauvais.  En 
CNirgogne  on  n'agit  pas  avec  cette  abnégation  de  soi-même ,  et 
âhnafuuh  de  r  Tonne ,  dtè  plus  haut,  &it  l'éloge  des  vigne- 
tns  de  Tonnerre,  qui  gardent  une  partie  de  leurs  meilleurs 
Sr«  pomr  eus  ei  ùwrê  amis. 

BeiTBGecHS  (AinoiFCE,  dît  iê  ffrmid  Bàêaré)^  fils  naturel 
>  PhilîppeleBon,  d«c  de  Bourgogne,  et  de  Jeanne  de  GfoUes» 
iqwt  eo  t  i^t,  et  donna  jesne  encore  des  preuves  d'kérolsoM 
B  loi  méritèrent  le  somom  de  Grand,  il  passa  eo  Afrique 
ec  son  frère  Baudoin,  et  força  les  Maures  à  lever  le  iiége  de 
Hxia.  De  retour  en  France,  il  servit  dans  l'arniée  du  duc  de 
Mirgogne  pendant  les  guerres  contre  les  Liégeois  et  contre  les 
iisâesy  et  se  signala  en  plusieurs  rencontres.  Il  commandait 
iTant-sarde,  en  1476,  au  combat  de  Granson.  L'année  sui- 
iOte,  U  fut  (ait  prisonnier  à  la  bataille  de  Nancy,  où  périt 
^les»  dernier  duc  de  Bourgogne.  Louis  XI  fit  les  plus  vives 


instances  auprès  de  Bené,  duc  de  Lorraine,  pour  se  faire  céder 
le  prisonnier.  En  vain  Antoine  de  Bourgogne  le  pria-t-il  de 
ne  pas  le  livrer  au  plus  implacable  ennemi  de  sa  maison,  et  * 
lui  offrit-il  une  rançon  consiaérable.  Le  duc  de  Lorraine  le  con- 
duisit lui-même  au  monarque  français,  qui  t'acheta  de  Jean  de 
Bidalt,  pour  la  somme  de  dix  mille  écus  ;  mais,  à  Tétonnement 
de  toute  l'Europe,  il  le  combla  de  biens  et  d'honneurs,  espérant 
se  l'attacher  ;  et  en  effet  le  bâtard  de  Bourgogne  le  servit  avec 
zèle,  ainsi  que  Charles  VllI,  qui  le  lit  chevalier  de  Saint-Michel 
et  lui  donna  des  lettres  de  légitimation.  Antoine  mourut  en 
1504,  âgé  de  quatre-vingt-trois  ans. 

BOURGOGNE  (COMTESSE  DE)  (F.  MaRIE). 

BOURGOGNE  (Louis,  Dtx  DE),  né  à  Versailles  le  6  août 
1682,  éUit  petit-fils  de  Louis  XIV.  Il  épousa  en  1697  la  prin- 
cesse Adélaïde  de  Savoie,  devint  dauphin  de  France  à  la  mort 
de  son  père  Louis,  grand  dauphin ,  et  mourut  pendant  cette 
même  année  1712.  Bossuet  avait  été  le  précepteur  du  fils  de 
Louis  XIV,  et  son  génie  fut  impuissant  pour  en  faire  un  prince 
remarquable.  Le  jeune  Louis,  petit-fils  du  monarque,  eut  Féne- 
lon  pour  maître,  et  ce  célèbre  prélat  ne  parvint  pas  non  plus  à 
former  un  élève  distingué,  malgré  tous  les  soins,  la  patience  et 
le  talent  qu'il  ne  cessa  de  déployer  dans  cette  éducation.  Voici 
le  portrait  de  ce  prince  tracé  par  le  duc  de  Saint-Simon  :  a  Louis 
de  Bourgogne  naquit  terrible,  et  sa  première  jeunesse  fit  trem- 
bler ;  dur  et  colère  jusqu'aux  derniers  emportements  et  jusque 
contre  les  choses  inanimées;  impétueux  avec  fureur,  incapanle 
de  souffrir  la  moindre  résistance,  même  des  heures  et  des  élé- 
ments, sans  entrer  dans  des  fougues  à  faire  craindre  que  tout  ne 
rompit  dans  son  corps  ;  opiniâtre  à  l'excès,  passionné  pour  tonte 
espèce  de  volupté  et  des  femmes*  et,  ce  oui  est  rare  à  la  fois, 
avec  un  autre  penchant  tout  aussi  fort.  Il  iraimait  pas  moins  le 
vin,  la  bonne  chère,  la  chasse  avec  fureur,  la  musique  avec  une 
sorte  de  ravissement,  et  le  jeu  encore,  où  il  ne  pouvait  suppor- 
ter d'être  vaincu,  et  où  le  danger  avec  lui  était  extrême  ;  enfin 
livré  à  toutes  les  passions  et  transporté  de  tous  les  plaisirs; 
souvent  farouche,  naturellement  porté  à  la  cruauté,  barbare  en 
railleries  et  i  produire  les  ridicules  avec  une  justesse  qui  as- 
sommait. De  la  hauteur  des  deux,  il  ne  regardait  les  hommes 
que  comme  des  atomes  avec  qui  il  n'avait  aucune  ressemblance, 
quels  qn'ils  fussent.  A  peine  messieurs  ses  frères  lui  narais- 
saient-HS  intermédiaires  entre  kri  et  le  genre  humain.  L  esprit, 
la  pénétration  brillaient  en  lui  de  toutes  parts  ;  presque  dans 
ses  furies,  ses  réponses  étonnaient.  Ses  raisonnements  tendaient 
toujours  an  juste  et  au  profond,  même  dans^ses  emportements,  jd 
Cest  ce  naturel  indomptable  que  Fénelon  sut  maîtriser,  et,  k 
Fàge  de  dix-hott  ans,  on  vanta  dans  Louis  de  Bourgogne  la 
douceur,  la  religiofi,  la  modestie,  l'af^btlité  et  la  modération. 
Mais  cette  conversion  miracnleuse  ne  put  empêcher  bien  des 
défauts  de  revenir  dès  que  le  précepteur  se  fut  retiré.  Saint-Si- 
mon nous  signale  dans  Loms  de  Bourgogne,  qui  était  bossu 
et  contrefeit,  l'absence  de  la  dignité  personnelle  et  du  respect 
des  moindres  convenances.  IV  se  plaisait  à  louer  comme  un  en- 
font,  à  foire  mourir  des  mouches  dans  de  ilinile,  à  rempHr  de 
poudre  et  faire  sauter  des  grenouilles  et  des  crapauds.  Il  em- 
brassait sa  femme  publiquement,  folâtrait  avec  ses  femmes,  et 
eniployait  le  reste  du  temps  qu'il  ne  dissipait  pas  en  niaiseries 
eRnnânes  à  étudier  les  sciences  et  à  faire  le  pédant.  On  doit  tou- 
tefois reconnaître  en  lui  une  piété  exemplaire  et  une  charité  iné- 
puisable. —  En  1701  Louis  de  Bourgogne  fut  généralissime  de 
ramiée  d'Allemagne,  et  en  t702  de  cclre  de  Flandre.  II  se  com- 
porta vaillamment  dans  un  combat  de  cavalerie  près  db  Ifî- 
mègue,  et  en  1705  il  força  ht  ville  de  Brisach  à  capituler.  A  fo 
mort  du  dauphin,  Louis  XIV  confia  à  Louis  de  Bourgogne  une 
part  dans  le  gouvernement,  et  ses  travaux  fréquents  avec  h» 
mimstres  du  grand  roi  ont  révélé ,  au  travers  d'une  grande 
inexpérienee  et  d'une  insurmontable  timidité^  des  nrojets  poli- 
tiques sages  et  utiles  et  des  mesiures  popufoires.  On  ne  petit 
dire  ce  que  ce  prince  eftt  fait  une  fois  arrivé  au  trône,  et  il  serait 
fort  inutile  de  rechercher  le  fort  et  fo  foible  de  ses  vues  admi- 
nistratives et  les  avantages  plus  on  moins  précieux  que  la  France 
y  eùi  rencontrés.  Louis  de  Bourgogne  expira  â  l'âge  de  trente 
ans,  au  milieu  des  regrets  de  tout  le  pays.  Le  Père  Martinaut, 
confesseur  de  Louis  de  Bottcgagne,.a  publié,  dans  l'année  même 
de  sa  mort,  un  volume  in-i**  sous  ee  titre  :   Vertu*  de  mon- 
seigneur le  duc  de  Bourgogne,  —  Fleury  a  aussi  donné  ie 
Portrait  de  monseigneur  le  dauphin,  Paris,  1714,  1  vol.  in-12. 
L'abbé  Pioyart  a  écrit  la  Ft#  du  dauphin,  pire  de  Louis  JV, 
a  vol.  iB-12,  Paris,  1793,  H  Lyon,  1783. 

BOURGOGNE  ( Louis,  DUC  ue) ,  né  du  dauphiu ,,  fils  de 


BOURCOllf .  (  240  ) 

Louis  XV,  moarut  dès  Tâffe  de  onze  ans.  Il  était  frère  aîné  de 
Louis  XVI,  de  Louis  XVIIl  et  de  Charles  X,  et  donnait  les 
plus  heureuses  espérances.  LefrancdePompignan  a  publié  son 
Eloge  historique,  Paris,  I76l,  in-8*». 


BOURGOGNE  (Ti]É.\TRE  DE  l'hotel  DE).  A  Paris,  dans  la 
rue  Française  et  dans  celle  Mauconseil  (quartier  des  Ualles), 
s'élevait,  sur  remplacement  occupé  aujourd'hui  par  la  halle  aux 
cuirs,  rbùtel  des  ducs  de  Bourgogne.  C'est  là  que  ces  princes 
ambitieux  et  cruels  |)réparèrcnt  le  drame  long  et  sanglant  de 
leurs  luttes  sanguinaires  contre  les  rois  de  France  ;  c'est  de  là 

3u'â  leurs  ordres  s'échappèrent  les  discordes  épouvantables 
ont  ils  ne  craignirent  pas  de  désoler  leur  patrie;  cVsl  là  enOn 
gu*ils  vendirent  la  France  à  l'Angleterre.  Lors  de  l'extinction 
des  ducs  de  Bourgogne,  François  P%  en  1543,  fil  raser  leur 
bôtel.  A  celte  époque,  ce  roi  fi t'aussi  démolir  l'hôtel  de  Flandre, 
occupé  par  deux  troupes  de  comédiens  :  les  Confrères  de  la 
Passion  et  les  Enfants  de  Saîis-souci,  qui  s'étaient  associés  pour 
représenter,  avec  privilège  royal,  des  mystères  fort  recherchés 
du  peuple.  Ces  comédiens  ou  plutôt  ces  bateleurs  achetèrent 
alors,  Dour  225  livres  de  rente  perpétuelle,  la  plus  grande  par- 
tie du  terrain  de  l'hôtel  de  Bourgogne,  consistant  en  17  toises 
de  long  sur  16  de  large,  et  ils  y  élevèrent  une  salle  de  spectacle, 
après  avoir  obtenu  un  nouveau  privilège  par  arrêt  du  17  no- 
rembre  1518,  portant  enfin  l'interdiction  expresse  de  profaner 
sur  des  tréteaux  des  mystères  sacrés  et  des  sujets  empruntés 
à  la  Bible,  à  l'Evançileet  au  Martyrologe.  Telle  fut  l'origine  du 
Théâtre-Français.  Jusqu'en  1588,  cette  troupe  représenta  des 
pièces  comiques  ou  tragiques,  composées  par  Jodelle,  Baïf,  Gre- 
vin,  Robert  Garnier.  Elles  eurent  moins  de  succès  que  les 
mj^slères.  ce  qui  la  détermina  à  louer  la  salle  à  une  autre  troupe 

aui  fit  assez  bien  ses  affiiires  jusqu'en  1600,  où  s'ouvrirent  deux 
léâlres  rivaux:  celui  du  faubourg  Saint-Germain,  pendant  la 
durée  de  la  foire,  et  le  second  Théâtre-Français  du  Marais.  Douze 
ans  après,  les  acteurs  de  l'hôtel  de  Bourgogne,  luttant  pénible- 
ment contre  leurs  concurrents,  sollicitèrent  l'abolition  du  droit 
qu'ils  payaient  aux  Confrères  de  la  Passion,  ainsi  que  l'annula- 
Uon  de  cette  confrérie.  En  1629  seulement  il  fut  fait  droit  à  leur 
requête,  et  ils  restèrent  uniques  propriétaires  de  l'hôtel  de 
Bourgogne.  Ces  artistes  eurent  l'avantage  de  jouer  les  premiers 
chefs-d'œuvre  de  Corneille  et  de  Racine,  les  comédies  d'Au- 
treau,  Delisle,  Marivaux,  Boissy,  Saint-Foix,  Florian,  Mercier, 
les  opéras-comiques  d'Auseaume,  Favart,  Sédaine,  Monvel,  Mar- 
sollier,  mis  en  musique  par  Duni,  Pbilidor,  Monsigny,  Grétry, 
Dézaides,  Dalayrac,  etc.  Parmi  cette  troupe,  les  comédiens  qui 
se  distinguèrent  par  leur  talent  se  nomment  :  Robert  Guérin  ou 
Gros-Guillaume,  Hugues  Guérin  ou  Gautier-Garguille,  Henri 
Legrand  ou  Turlupin,  Deslauriers  ou  Bruscambille,  Pierre  Le- 
niesier,  dit  Bellerose;  AJison,  chargé  des  rôles  comiques  de 
femmes,  car  on  ne  les  admettait  pas  encore  sur  la  scène;  Jodelet; 
la  Beaupré,  la  première  femme  apparue  au  théâtre  en  1634; 
Floridor,  Mondory,  Baron  père,  la  Béjart,  mère  de  la  femme  de 
Molière;  la  Desaillets,  Hauteroche,  Poisson ,  Brécourt  et  sa 
femme,  la  Thuilerie  et  la  Champmélé.  Le  théâtre  de  l'hôtel  de 
Bourgogne  rencontra  un  redoutable  adversaire  dans  le  théâtre 
dirige  par  Molière  au  Petit-Bourbon  d'abord,  puis  au  Palais- 
Royal  ,  où  les  acteurs  de  l'illustre  poète  alternèrent  avec  les 
comédiens  italiens.  La  lutte  fut  vive  et  acharnée  jusqu'à  la  mort 
de  Molière  en  1673.  Ce  fut  Lulli  qui  le  remplaça  et  exploita  le 
privilège  de  l'Opéra  au  théâtre  de  la  rue  Guénégaud.  C'est  là 

2[u'en  1680  s'opéra  la  réunion  complète  des  Comédiens  français^ 
poque  à  laquelle  la  troupe  iulienne  vint  occuper  la  salle  de 
l'hôtel  de  Bourgogne,jus9u'en  1697,  où  Louis  XIV  ordonna  leur 
fermeture  pour  avoir  ridiculisé  M"*'  de  Maintenon  dans  une 
pièce  intitulée  :  la  Fausse  Prude.  Ce  théâtre  rouvrit  le  1"  juin 
1716  avec  les  comédiens  italiens  réunis  par  le  duc  d'Orléans, 

3[ent,  qui  après  la  mort  de  ce  prince  en  1725  devinrent  Co- 
diens  italiens  ordinaires  du  roi,  et  enfin,  eu  1783,  se  trans- 
portèrent dans  la  salle  dite  Favart,  sur  le  boulevard  qui  a  con- 
servé le  nom  ûllalien.  Ces  artistes,  improprement  appelés  ita- 
liens. Déjouaient  que  des  pièces  françaises.  Le  théâtre  de  l'hô- 
td  de  Boursoffne  fut  détruit,  et  sur  son  emplacement  on  érigea 
en  1784  la  halle  aux  cuirs. 

BOCRGOG^te,  8.  m.  [accept.  div,),  nom  qu'on  donne,  en 
plusieurs  endroits ,  au  sainfoin.  —  Nom  donne  aussi  au  vin  que 
l'on  récolte  en  Bourgogne. 

BOUHGOix  (Edmond),  |)rieur  des  jacobins  de  Paris  pendant 
les  troubles  de  la  Ligue,  fut  dans  ses  sermons  le  panégyriste  de 
son  confrère  Jacoues Clément ,  assassin  de  Henri  III ,  compara 
ce  régicide  k  Juaith ,  et  le  proclama  hautement  martvr  de  la 


BouRGonre. 

foi.  Animé  du  plus  ardent  fanatisme,  il  Gt  retentir  la  q 
de  ses  déclamations  contre  Henri  IV,  prit  les  armes,  cnni 
avec  le  peuple,  fut  fait  prisonnier  à  l'assaut  d'un  des  faut 
de  Paris  en  1589 ,  conduit  à  Tours  et  condamné  par  le  p 
ment  en  1590  à  être  tiré  à  quatre  chevaux. 

BOCRGOIN  (MaRIE-ThÉRÈSK-^EtIENNETTB),    aclfM 

Théâtre-Français,  naquit  à  Paris  en  1785.  La  beauté  ij 
visage  et  une  mémoire  extraordinaire  la  firent  destii>< 
bonne  heure  au  théâtre,  et  elle  était  à  peine  adolescentr 
qu'elle  fut  présentée  à  la  célèbre  tragédienne  DiuneaniL 
lui  ayant  fait  réciter  divers  monologues,  fut  cbarmérj 
dispositions,  la  prit  sur-le-champ  en  aflection,  et  déclara  o 
voulait  en  faire  son  élève.  —  M"*  Bourgoin  n'av'ait  gc^H 
quatorze  ans  lorsqu'elle  débuta  en  1799  au  Théâtre-Fri 
par  les  rôles  d'Amélie,  de  Fénelon ,  et  d'Agnès,  de  rE<^-l 
femmes.  Ce  double  essai  fut  pour  elle  un  double  suan 
s'accrut  dans  son  second  et  son  troisième  début,  an 
que  dès  le  lendemain  du  dernier  elle  fut  reçue  â  l'on 
sociétaire  de  la  comédie  française.  L'engouement  du  . 
devint  plus  grand  encore.  —  Cependant  cet  enthousiasim 
maintint  pas  toujours  au  même  degré.  Tout  en  rendant  ^i 
au  jeu  gracieux  de  la  jeune  et  belle  Zaïre ,  de  la  tendre  l/t 
nie,  on  s'aperçut  plus  tard  que  le  jeu  n'était  pas  dans  la  trj; 
sans  quelque  froideur,  comme  la  diction  sans  on  peu  de  m^\ 
lonie.  Ses  succès  furent  plus  constants  dans  la  comtdk  ;  les  i\ 
de  Roxelane  et  de  l'Uorlense  du  Florentin  firent  wémepen 
aux  connaisseurs  qu  elle  avait  méconnu  sa  vocafibo,  et  aaVn 
consacrant  à  l'emploi  des  soubrettes  elle  aurattpudoter  U  «^ 
française  d'une  seconde  Dan^eville.  —  Ap|>elée  civ  ^vissÀf  ,ai 
directeur  des  théâtres  impériaux ,  M"*^  Bourgoin  ^  Ri  f"  -l 
un  voyage  très-utile  à  sa  fortune.  Après  plusieurs  mo»  -J 
présentations  à  Saint-Pétersbourg,  elle  revint  en  Pnocc:--! 
de  nombreux  et  riches  témoignages  de  la  satisfaction  fi   I 
munificence  de  l'empereur  Alexandre  et  de  sa  coar.— IV"^  \ 
à  Paris,  elle  se  livra  avec  plus  d'ardeur  aux  études  qui  p»**. 
la  perfectionner  dans  son  art.  Talma,  qui  savait  apprp^ 
zèle,  lui  prodigua  ses  conseils,  ses  leçons,  et  le  public  nr' 
pas  à  s'en  apercevoir ,  car  ses  progr&  furent  sensible»,  > 
dans  les  rôles  d'Electre,  de  Clytemnestre  et  d'Androa  . 
sous  le  rapport  de  la  chaleur  et  de  la  sensibilité.  La  nMr'v' 
grand  acteur  fut  doublement  fatale  pour  M"*"  Bourgâo 
perdait  en  lui  un  maître  habile  et  un  protecteur  dévoué.  E 
après  l'introduction  au  Théâtre-Français  d'un  nouvcas 
pour  lequel,  ainsi  que  plusieurs  de  ses  camarades,  elle  maor 
une  aversion  prononcée,  et  de  plus,  dit-on ,  quelques  m** 
de  coulisses  l'obligèrent  à  demander  sa  retraite.  Mab*- 
conçut  un  perpétuel  chagrin  ,qui  s'aggrava  et  produis  ■ 
être  la  douloureuse  maladie  gui   la  conduisit    au  t"-* 
<c  Ma  retraite  m'a  tuée,  »  disait-elle  le  jour  de  sa  mor» 
—  M***  Bourgoin  avait  un  esprit  naturel  aussi  vif  qu* 
Quoique  son  éducation  eût  été  négligée,  elle  savait  ^À 
grande  réunion  montrer  le  meilleur  ton ,  se  servir  des  *^ 
sions  les  mieux  choisies. 

BOURGOING  (géogr,),  petite  ville  du  département  àe  "j 
dans  l'arrondissement  de  la  Tour-du-Pin,  sise  sur  la  m** 
Bourbre,  contient  3,763  habitants,  et  renferme  des  iw 
tures  d'indiennes,  de  calicots  et  de  toiles ,  une  GUlure  ik 
et  deux  papeteries.  Son  commerce ,  qui  est  assez  consM^ 
consiste  en  chanvre,  laines  et  farines. 

BOUBGOiNG  (Nobl),  trésorier  du  chapitre  de  »| 
abbé  de  Bouras,  successivement  président  de  la  chanù' 
comptes  de  Nevers  et  conseiller  au  parlement  de  Pari*,  ^ 
1551  le  principal  rédacteur  de  la  Coutume  de  Niremo** 
fit  impnmer  en  1555  avec  une  préface  de  sa  façon.  Oc« 
quille,  son  petit-neveu,  dit  quil  était  d'excellent  jo^ 
savoir  et  promptitude.  Guillaume  Rapine ,  son  oonteni{i{ 
l'appelle  un  homme  d'une  érudition  consommée.  j 

BOURGOING 

est,  dit  M.  de  Sainte-Marie, 

Gonzague,  duc  de  Nevers ,  et  probablement  de  divers  m- 
relatifs  aux  financiers  et  à  la  chambre  de  justice  ,  pub'H 
162S  à  1629 ,  dont  on  peut  voir  la  liste  dans  la  BiblM 
historique  de  la  France. 

BOUBGOING  (François),  surnommé  d'Agnon .  nom 
terre  de  son  père,  fut  chanoine  de  Nevers,  sa  patne. 
embrassé  la  réforme,  il  passa  à  Genève  où  on  lai  d- 
bourgeoisie  en  1556.  Il  ne  se  fixa  pourtant  pas  dans  celh 
et  alla  servir  l'église  de  Troyes,  où  probablement  il  ot 
n  a  traduit,  dit  Sonebier,  toutes  les  œuvres  de  FI.  *     *  ' 


(Jean)  ,  avocat  général  du  bailliage  de  >* 
ainte-Marie,  auteur  d'une  histoire  de  l'* 


BOCEGOING. 

»D  fit  d*abord  deux  éditions  h  Lvop  ;  mais  le  f^ère  de  Laval  les 
corrigea  sur  Toriginal  grec ,  et  elles  furent  imprimées  à  Paris  en 
1570.  Dom  Genebrard,  qui  en  4578  doima  une  nouvelle  traduc- 
tion de  Josèpbe,  commence  sa  préface  par  des  invectives  contre 
Bour^'ng ,  à  c^ui  Ton  doit  encore  :  1°  Histoire  ecclésiastique, 
extraite  en  partie  des  centuries  de  Magdebourg,  Genève,  1560- 
55,  a  vol.  in-folio.  Cette  histoire  va  jusqu*à  Thcodose  le  Grand, 
i»  Paraphrase  ou  briève  explication  sur  le  Catéchisme,  Lyon, 
I5&i,  in-18. 

B0UM6OIK6  (François),  né  à  Paris  le  iSmars  1585.  Son 
père*  conseiller  à  la  cour  des  aides,  et  auteur  d*un  traité  en 
latin  sur  l'Origine  et  tusaae  des  mots  français,  espagnols  et 
iMens,  lui  fit  donner  une  éducation  distinguée  à  la  Sorbonne, 
où  Bourgoing  prit,  fort  jeune  encore,  le  grade  de  bachelier. 
Prêt  à  entrer  en  licence ,  sa  louable  et  précoce  inclination  pour 
it  vertu  et  pour  Tétat  ecclésiastique  lui  fit  accepter  la  cure  du 
riJla^  de  Clichy  près  Paris,  et  il  fut  le  plus  zélé  des  six  prêtres 
lui  aidèrent  le  cardinal  de  Bérulle  à  fonder  la  congrégation  de 
rOraloire.  Dès  lors  il  se  voua  avec  ardeur  à  l'enseignement  de 
ta  théologie,  à  Texercicedu  ministère  pastoral,  aux  travaux  des 
missions,  à  Torganisation  des  collèges  et  des  séminaires  dans 
toute  la  France,  et  se  fit  une  grande  réputation  de  prédicateur. 
En  1641,  grâce  à  la  protection  du  cardmal  de  Richelieu,  Bour- • 
roing  succéda  au  P.  de  Gondren,  dont  il  était  le  vicaire  général, 
jomme  général  de  TOraloire,  il  employa  activement  son  auto- 
ilé  et  son  dévoûment  à  Tamélioration  et  à  la  gloire  de  cette  con- 
grégation ,  qui ,  sous  sa  direction  toujours  éclairée  par  la  piété 
a  plus  sincère  et  par  ledévoùment  le  plus  méritoire  à  TEgtlse, 
Nt>Dagea  les  saines  et  sublimes  doctrines  de  la  religion  par  de 
élebres  prédicateurs  sortis  de  son  sein.  Cependant  Bourgoing 
oscita  bientôt  de  vives  inimitiés  et  vit  restreindre  peu  a  peu 
on  autorité  pour  avoir  introduit  dans  ses  nouveaux  règlements 
tes  observances  peu  analogues  à  la  nature  du  corps  qu'il  corn- 
nandait ,  et  être  par  excès  de  zèle  descendu  dans  des  détails 
Top  minutieux  et  nuisant  à  la  liberté  individuelle  de  ses  frères. 
Redoutant  de  nouveaux  empiétements  sur  leurs  privilèges  et  se 
Défiant  de  l'appui  que  leur  général  trouverait  à  la  cour,  en  sa 
[^oalité  de  gouverneur  du  duc  d'Orléans,  ils  statuèrent  dans 
leur  asseoibîée  de  1661  que  Bourgoing  abandonnerait  cet  em- 
ploi et  rériserait  ses  statuts ,  excellents  sur  beaucoup  de  points 
pèis  peu  convenables  à  la  congrégation  de  l'Oratoire,  où,  selon 

!t ,  <r  on  obéit  sans  dépendre  et  l'on  gou- 


'CTpression  de  Bossuet 

«rne  sans  commander,  d  Prévenu  à  temps  par  cette  sévérité 
n^iète  de  ses  frères,  Bourgoing  concentra  ses  talents,  sa 
■dé  et  ses  lumières  dans  la  composition  d'ouvrages  destinés  à 
Instruction  du  clergé  et  des  fidèles ,  œuvres  bien  conçues  et 
îen  exécutées  et  respirant  la  morale  la  plus  édifiante.  Ëpuisé 
e  fati^e  par  ses  nombreux  travaux ,  Bourgoing  mourut  le 
8  octobre  1662.  Bossuet  prononça  son  oraison  funèbre;  c'est 
I  première  qu'ait  prononcée  l'illustre  orateur  chrétien.  Voici 
s  titres  des  écrits  de  Bourgoing  :  Lignum  crucis,  Mons,  1629; 
ans,  1630,  in-12.  —  Veritates  et  sublimes  excellentia  Verbi 
uamaii,  Anvers,  1650,  2  vol.  in-8*». —  Homélies  chrétiennes 
tr  les  évangiles  des  dimanches  et  des  fêtes  principales,  Pa- 
I,  1642 ,  îii^.  —  Ratio  studiorum ,  Paris,  1645 ,  in-16.  — 
irectoire  des  missions ,  Paris ,  1646.  —  Homélies  des  saints 
^r  le  Martyrologe  romain,  1651,  3  vol.  in-S".  —  Œuvres  du 
rdinal  de  Bérulle ,  en  collaboration  avec  le  P.  Gibieuf,  Pa- 
K  1644,  in-folio.  —  Déclaration  présentée  à  la  reine  régente 
tr  le  R,  P,  général  de  l'Oratoire,  au  nom  de  la  congrégation, 
(r  quelques  points  touchant  le  sacrement  de  pénitence.  — 
KTBGOING  (François),  né  à  Bourges,  prit  rang  parmi  les  frères 
i  rOraloire ,  d'où  son  inconduite  le  nt  exclure.  On  a  de  lui  : 
revis  psalmodies  ratio,  etc.,  Paris,  1654,  in-S®.  —  Le  David 
ïïnfois^  Paris,  1641,  in-8«.  —  Traité  sur  l'état  laïque  et  po- 
ligue  de  l'Eglise,  1645,  in-8<>.  C'est  à  tort  qu'on  lui  a  attribué 
composition  du  chant  musical  des  Pères  de  l'Oratoire ,  qui 
Krait  tant  de  monde  à  leurs  offices.  H  eut  pour  auteur  un 
>l(re  de  musique  du  nn  Louis  XIII ,  d'abord  chanoine  de 
Wine,  pois  membre  de  la  congrégation  de  l'Oratoire. 
BocRGOiHG  (Jean-François,  baron  de)  ,  né  à  Nevers  le 
^novembre  1748,  entra  à  l'école  militaire  de  Paris  avec  deux  de 
t  frères  en  1760,  cl  en  sortit  à  l'âge  de  dix-sept  ans,  pour  aller 
itraslxKir^  où  il  étudiaje  droit  public  sous  le  professeur  Keigler 
fedant  trois  années,  puis  il  entra  au  régiment  d'Auvergne.  A 
'^'  ans  ,  il  fut  envoyé  à  la  diète  de  Ratisbonne  en  qualité  de 
taire  de  légation,  puis  chargé  d'une  mission  preis  la  cour 
anich,  et  enfin  chargé  d'aflaircs  de  France  à  Ratisbonne. 
%nt  accompli  ces  diverses  fonctfons  temporaires ,  il  rentra 
^  son  régiment,  qu'il  quitta  de  nouveau  en  1777,  pour  être 
^cfaé  en  qualité  de  premier  secrétaire  à  l'ambassade  française 

rv. 


(  341  )  BOrRGUEIL. 

en  Espaffne.  A  près  v  avoir  séjourné  nendant  huit  ans,  tant  à  ce 
titre  qu'a  celui  de  chargé  d'affaires  de  la  cour  de  France  près 
celle  de  Madrid  ,  Bourgoing  fut  nommé  en  1787  ministre  plé- 
nipotentiaire à  Hambourff,  et  en  1791  il  retourna  h  Madrid  , 
où  il  demeura  ministre  plrnipolenliaire  jusqu'au  mois  de  mars 
1795.  De  retour  en  France  au  milieu  de  celle  sinistre  époque  si 
justement  appelée  la  terreur  ,  Bourgoing  occupa  dans  sa  ville 
natale  la  première  place  municipale,  qu'il  ne  quitta  qu'après' 
le  18  brumaire.  Le  consul  Bonaparte  le  nomma  en  1801  mi- 
nistre plénipotentiaire  en  Dancmarck  et  aussi  en  Suède.  En 
1808  ,  il  passa  en  la  même  qualité  auprès  du  roi  de  Saxe.  Le 
30  juillet   1811,  il  mourut  aux  eaux  de  Carl&had,  près  de 
Dr^e,  regretté  généralement  des  étrangers  et  de  ses  conci- 
toyens à  cause  de  son  talent  élevé.  Il  fut  l'un  des  collahorateurs 
de  la  Biographie  universelle  de  Michaud.  On  a  de  lui  :  Nou- 
veau voyage  en  Espagne, ou  Tableau  de  Vétat  actuel  de  cette 
monarchie,  1789 ,  4  vol.  in-8°  ;  —  1797,  5  vol.  in-8*»  ;  —  1805, 
5  vol.  in-8*>,  et    Atlas,  sous  le  titre  de  Tableau  de  l'Espagne 
moderne;  1807,  3  vol.  et  Atlas  avec  des 'augmentations. — Mé- 
moires historiques  et  philosophiques  sur  Pie  VI  et  sur  son 
pontificat,  jus^u' à  sa  retraite  en  Toscane,  1798,  2  vol.  in-8°; 
1800,  2  vol.  in-8".    —  Histoire  des  flibustiers,  traduite  de 
l'allemand ,  de  M.  d'Archenholtz  ,  avec  un  avant-propos  et 
quelques  notes  du  traducteur,  Paris,  1804,  in-8®.  —  Histoire 
ae  t empereur  Charlemagne,  traduction  libre  de  rallemand,  du 
professeur  Hegewisch,  a\ec  un  avant-propos,  quelques  notes  et 
un  supplément  du  traducteur,  1805,  ïw-S^. --Correspondance 
d'un  jeune  militaire,  ou  Mémoires  du  marquis  de  Lusigny  et 
d'Hortense  de  Saint-Juit,  1778,  2^cl.  in-12.  —  Bourgoing  a 
aussi  édité:  Voyages  du  duc  du  Chàteleten  Portugal,  1808, 
2  vol.  in-8*».   —  Corretpondance  de  Voltaire  avec    Btrnis. 

'  BOUBGOING  DE  VIIXEFORE  (F.  VlLLEFORE). 

BOURGS-POURRIS  [hist,  mod.),  traduction  littciate  de  l'ex- 
pression anglais  e  roUen  borough,  par  laquelle  on  dé.<<ignait  au- 
trefois les  bourgs  presque  déserts ,  qui  avaient  néanmoins  le 
droit  d'élire  des  représentants  au  parlement.  Comme  le  sol  et 
les  maisons  de  ces  lieux  appartenaient  pour  la  plupart  à  la 
haute  aristocratie  ,  c'était  elle  et  non  la  bourgeoisie  qui  élisait 
les  membres  du  parlement.  A  Old-Sarum,  il  n'y  a  que  7  habi- 
tants, tous  locataires  du  comte  de  Caledon  ;  cependant  ces  7  ha- 
bitants élisaient  ou  faisaient  semblant  de  nommer  deux  repré- 
sentants suivant  la  volonté  de  leur  seigneur;  tandis  que  des 
villes  opulentes  n'étaient  même  pas  représentées  au  parlement. 
Douze  familles  puissantes  disposaient  ainsi  d'une  centaine  de 
places  dans  la  chambre  des  communes.  Ce  qui  rendait  ce  sys- 
tème encore  plus  odieux,  c'est  que  plusieurs  nobles  vendaient 
aux  candidats  le  droit  de  siéger  au  parlement,  et  se  faisaient 
par  ce  trafic  un  bénéfice  considérable.  On  a  peine  à  concevoir 
comment  des  abus  aussi  criants  ont  pu  se  maintenir  jusqu'à 
nos  jours  dans  un  pays  qui  jouit  de  tant  de  liberté.  Plusieurs 
propositions  de  modifier  le  vieux  système  avaient  toujours  été 
repoussées  par  les  torys  dans  les  deux  chambres,  surtout  dans 
celle  des  lonls,  lorsque  enfin  le  cabinet  dirigé  par  lord  Grey  , 
qui  n'avait  accepté  le  ministère  qu'à  la  condition  qu'il  réforme* 
rait  les  abus,  fit  ad  opter  le  bill  de  réforme  ])ar  le  parlement  de 
1832 ,  malgré  l'opposition  acharnée  du  parti  aristocratique  qui 
prétendait  assez  singulièrement  que  la  suppression  des  anciens 
privilèges  de  l'aristocratie  causerait  une  révolution.  L'ancien 
système  n'a  pas  été  entièrement  supprimé  ;  mais  il  a  été  modifié 
de  manière  que  la  plus  grande  partie  de  l'ancienne  influence  de 
l'aristocratie  sur  les  élections  parlementaires  a  cessé.  Les 
bourgs  les  [moins  peuplés  ont  été  privés  du  droit  d  élection; 
d'autres  ne  nomment  plus  qu'un  seul  représentant  ou  ont  été 
joints  à  d'autres  pour  les  élections.  Le  gouvernement  avait  aussi 
ses  bourgs-pourris ,  et  il  parait  qu'il  en  a  ménagé  quelques-uns 
afin  de  pouvoir  envoyer  au  parlement  les  meninres  du  cabinet 
qui  ne  siègent  pas  encore  dans  la  chambre  des  communes. 

BOURGUEIL  (g^ogr.),  petite  ville  de  France  (Indre-et-Loire), 
dans  une  vallée  fertile ,  sur  le  Doit ,  avec  un  château  ;  chef-lieu 
de  canton.  Il  s'y  tient  un  marché  renommé  pour  la  quantité  et 
la  qualité  de  son  beurre,  et  il  s'y  fabrique  beaucoup  d'huile 
de  noix,  de  chènevis ,  de  fruits  tapés  et  cuits.  Son  territoire  est 
renommé  pour  ses  vins  rouges,  surtout  ceux  de  Saint-Nicolas , 
de  Bourgueil.  On  y  cultive  en  grand  la  réglisse,  le  chanvre,  la 
coriandre,  le  fenouil,  le  mugassin,  l'anis,  le  millet,  le  maïs,  les 
choux  et  les  ognons  pour  graines  ;  1660  habitants,  et  5556  (  la 
com.  ).  A  5  lieues  ocra  nord-ouest  de  Chinon. 

BOURGUEIL (N ],  auteur  de  vaudevilles,  né  à  Paris  en 

1763,  est  mort  dans  cette  ville  le  8  juin  1802.  On  aimait  la 
gaieté  de  son  humeur  et  la  franchise  de  son  caractère,  exempt 

31 


BO|7BfiUI7I«XMr.  (  349  ) 

d'eovie  et  de  préteotion*  Le  public  a  distÎDjipié  de  la  foule'  des 
faadevilles,  ceux  qu'U  a  faits  seul  ou  en  société.  Les  principam 
sont  :  1"  le  Mur  mitoyen^  avec  M.  Barré  ;  ^  M.  GuillHume  $1 
k  Peintre  français  à  Londres^  avec  MM.  Barré,  Radit  et  Dea- 
fontaines,  etc.  Le  Recueil  des  diners  du  Vaudeville  renfcroie 
ouelques-uiies  de  ses  chausons,  où,  cointuc  dans  ses  pièces  de 
toéàtrey  il  se  montre  naturel ,  plein  de  verve  et  anm  du  bon 
goût. 

BCH7MGCE-HALSTRE  (F.  BOUBGHESTRE). 

BOfJEfilJKlUE  {vieux  motjf  s.  f.  sodomie,  infamie  (  F.  Bov- 

6RB). 

■OCBGUBT  (Louis),  né  à  Nîmes  le  23  avril  1678,  d'an  né- 
gociant forcé  à  s*e%pairier  par  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes 
a  Zurich  où  il  établit  une  manufacture  d'étoffes.  —  Louis  Bour- 
goet  dès  sa  plus  tendre  enfance  se  sentit  entraîné  vers  les  scien- 
ces ei  les  belles^llres  par  une  vocation  irrésistiMe  ;  il  s'appli- 
«a  principalement  à  l'étude  du  latin,  du  ^rec,  de  Thébreu,  et 
i  oeMe  si  curieuse  de  rarcbéologtc  et  de  Thisloire  naturelle.  Ses 
goûts  scientifiques  lui  firent  entreprendre  de  fréquents  voyages 
en  Italie,  et  enlrctetifr  des  relations  assidues  avec  tous  les  sa^ 
▼ants  de  l'Europe.  Les  académies  de  Berlin  et  de  Certone  Tins- 
crivirent  au  nombre  de  leurs  membres,  et  le  conseil  de  Neufchâ- 
tel  créa  pour  lui  une  chaire  de  mathématiques  et  de  philoso- 
l^hie.  Il  mourut  dans  cette  ville  le  31  décembre  174*3.  —  On  a 
de  ce  savant  :  Disêertation  iur  les  pierres  figuréeSf  I7f  5.  — 
Lêêiresfki/osophiquêS  sur  la  formation  des  sels  et  des  cristaux, 
êi  sur  la  génération  organique  des  plantes  ei  des  animaux,  à 
Foeemsion  d€  la  pierre  beiemnile  ei  de  la  pierre  len titulaire  , 
avec  un  Mémoire  sur  la  théorie  de  la  terre,  Amsterdam,  1729, 
et  176ïl,  io-li.—  Traité  des  pétrifications,  Paris,  1712,  in-l<», 
et  1778,  in-H°,  avec  60  planches  contenant  411  fig.  —  Louis 
Bourguet  a  travaillé  considérablenient  dans  le  Journal  helté^ 
tique ,  le  Tempe  helvetica ,  les  Mémoires  de  Tacadémie  des 
sciences  de  Paris,  la  Bibliothèque  italique  de  1728  à  1754. 

BOCRGVEVILLE (CitARLis  DE) ,  sieur  de  Bras,  né  à  Gaen 
le  6  mars  1504 ,  fit  ses  études  à  l'université  de  cette  ville.  A 
Fexemple  de  ses  ancêtres,  il  entra  dans  la  carrière  de  la  magis-* 
tralure ,  mais  il  s'en  éloigna  ensuite  pour  suivre  la  cour  de 
François  P^  Il  parcourut  une  grande  partie  de  la  France  avee 
ce  monarque,  et  ne  revint  en  Normandie  qu'en  1541.  Le  chan* 
celier  Payet  lui  fil  donner  la  charge  de  lieutenant  particulier  du 
bailli  de  Cacn  sans  paver  de  finance ,  et  en  1568  il  succéda  à 
Olivier  de  Bruneville  clans  celle  de  lieutenant  général,  dont  il  se 
défit  sur  ses  vieux  jours,  en  faveur  de  Jean  Feauquelin,  son  gen- 
dre. Charles  IX  lui  conféra  alors  le  droit  d'assistance  aux  assem- 
blées du  bailliage  et  tous  les  autres  avantages  de  la  charge , 
comme  s'il  eût  continué  à  la  remplir.  —  Bourguevillc  se  livra 
tout  entier  à  rétude  jusqu'à  sa  mort  arrivée  en  1593.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  —  Version  française  de  Darès  de  Pkry- 
gte,  Caen,  1573;  il  l'avait  faite  dans  sa  jeunesse.  —  Trois  dis- 
cours, de  V  Eglise,  de  la  Religion  cl  de  la  Justice,  —  Traité  con- 
tre les  athées,  avec  quelques  autres  écrits,  intitulé  :  VAthéoma' 
ckie  et  Discours  sur  l'immortalité  de  F  âme  «l  la  résurrection 
du  corps  ,  Paris,  1664,  in- 4°.  —  Recherches  et  antiquités  de  la 
Neustrie,  et  plus  spécialement  de  /a  ville  et  université  de  Caen 


BOinWITBUOHS. 


et  lieux  circonvoitins  les  plus  remarquables,  Caen  ,1588,  in-8^ 
et  in-4<*;  réimprimé  à  Rouen  en  1705,  in-4°,  mais  sous  la  date 
et  le  litre  dp  l'ancienne  édition.  <t  Cet  ouvrage,  tout  défectueux 

Su'il  est»  dit  Huet,  est  un  trésor  qui  nous  conserve  une  infinité 
c  choses  curieuses  de  notre  palne,  qui  sans  ce  travail  seraient 
demeurées  dans  l'oubli,  d  II  ne  faut  que  le  lire  pour  y  reconnaî- 
tre le  caractère  de  fauteur,  un  esprit  naturel  et  franc,  un  ami 
de  son  pays  et  un  citoyen  excellent.  Les  défauts  que  Huet  indi- 
que sont  un  style  languissant,  une  absence  absolue  de  critique, 
une  trop  grande  facilité  à  accueillir  des  contes  populaires  et  des 
traditions  incerlaines.  —  Bourguevillc  a  laissé  un  recueil  de 
poésies  manuscrites  dans  lequel  on  trouve  quelques  pièces 
couronnées  au  palinod  de  Caen,  qui  commençait  alors  à  s'éta- 
blir. 

BOIJRCCli:RE(F.  BORGIIÈRE). 

BOURGUIGNON  (occept.  div.)  s.  m.  sorte  de  raisin  qu'on 
nomme  ailleurs  boucarès  ,  damas ,  etc.  —  On  donne  aussi  ce 
nom  aux  morceaux  de  glace  séparés  que  l'on  reiiconlre  en 


mer. 


BOURGl  IG.NON  (FBA^rÇOIS-MAEIE)  (F.  BoiaiGNOX). 

BOURGUIGNON  (F.  Anvu.le  [D  j  et  Gravelot). 

BOURGUIGNON    DUMOLARD  (  CLAtDB-SKBASTIEN) ,   né  à 

>  if,  près  de  Grenoble,  en  mars  \im,  fit  ses  éludes  dans  cette 
Tille,  et  à  l'époque  de  la  révolution,  dont  il  adopU  les  principes, 
remplit  quelques  fonctions  ad iniuislralives  et  judiciaires,  \yant 


pris  part  à  l'opposition  diplomatique  du  SI  mai  «  703,  \\ 
en  arrestation  pr  le  oarti  qui  triompha.  Il  obtiaL  b)^ 
liberté,  et  vint  se  cacher  à  Paris  sous  un  autre  nocu.  I 
dès  lors  avec  les  chefs  du  parti  qui  préparait  la  cbote  de 
pierre;  et,  dans  la  journée  du  9  thermidor,  ce  fiU  lui  qu 
poser  les  scellés  sur  les  papiers  des  deux  Robespierre. 
aussitôt  après  secrétaire  du  comité  de  sûreté  générale,  i| 
suite  chel  de  division  au  ministère  de  riutérieur,  puis  s(i 
général  de  la  justice,  et  successivement  commissaire  di 
toire  près  les  tribunaux  civils  de  Paris  et  de  la  cour  iW  r^ 
En  1799,  il  devint  ministre  de  la  police,  et  fut  reniplaci 
sept  jours  après  par  Fouché.  Il  fut  nommé  alors  rrpi 
l'enregistrement  et  des  domaines.  Après  le  IS  brufnairr| 
Ira  dans  la  magistrature  comme  juge ,  et  peu  après  il 
conseiller  à  la  cour  royale  de  Pans.  Mis  à  la  retraite,  (t 
seconde  restauration ,  avec  le  titre  de  conseiller  honoi 
ouvrit  un  cabinet  de  consultations  qu'il  a  continaé  de  tri 
qu'à  sa  mort  (32  avril  1829).  On  a  de  lui  quelques  ousta\ 
jués  sur  la  jurisprudence  :  l*"  Mémoires  (trois)  $ur  In  \ 
de  perfectionner  en  France  T institution  du  jury,  Paris.  | 
trois  parties  in-8".  Le  premier  obtint  le  prix  dooné  zu  m 
par  l'Institut  la  même  année;  2*"  De  la  magistrature  en  f\ 
considérée  dans  ce  qu'elle  fut  et  dans  ce  qu'elle  doit  étrt, 
1807,  in-8";  5»  Manuel  d'instruction  crimit^eiU,  ftn>. 
in-4°;  ibid.,  1811,  seconde  édition,  2  vol.  in-^;  A^'DietioAi 
raisonné  des  lois  pénales  en  France,  Paris,  îHtI,  S  foi,  i\ 
5"  Conférence  des  cinq  codes  entre  eux  et  avec  les  hi$  Hfti 
glemenls  sur  l'organisation  de  l'administnAUm  d$\a}ui 
ibid.,  i818,  in-S**  et  in-i2;  6"  Jurisprudence  dsi  codni 
nels  et  des  lois  sur  la  répression  des  crimes  et  d«lili.  cU  .^ 
1825,  3  vol.  in-ë";  T  Un  mot  sur  le  mémoire  et  sut  t  i 
conaul talions  imprimées  que  tient  de  publier  le  sitr 
vrard,  Paris,  1825,  in-4";  les  Huit  Codes  annotés  atti't\ 
principales  qui  les  complètenL,  Paris,  1829,  in-8^. 

BOURGUIGNON  (HëNRI-FbÉDÉRIG),  ÛJs  do  ptCCtdni 

Grenoble  en  1785,  à  peine  âgé  de  dix-huit  ans,  fil  j"J 
théâtre  du  Vaudeville  une  comédie ,  mêlée  de  couptrt». 
tulce  :  Jean^Baptisie  Rousseau,  ou  le  Retour  de  lapitirS^ 
On  applaudit  à  sa  muse  naissante,  et  surtout  aux  setM 
honnêtes  dont  celte  composition  était  empreinte  (en  »<«'l 
E.  de  Clonard).  Mais  bientôt  les  études  sérieuses  doinm 
occupation.  Il  fut  un  des  élèves  assidus  de  Vofadémité* 
lation,  qui  le  couronna  plusieurs  fois.  Il  ne  cédait  pooi. 
encore  aux  instances  de  sa  famille,  qui  voulait  le  faire  ^^ 
barreau.  Il  donna  en  1805,  au  théâtre  du  Vaudeville,  t 
velle  comédie,  la  Mélempsychose,  qui  fut  accueillie  fn  H 
Il  faisait  encore  dans  ce  temps-là  des  couplets  pour  >\ 
du  Vaudeville,  et  les  chantait  avec  beaucoup  de  çout.  l  ^ 
inespérée  lui  fut  donnée  à  vingt-deux  ans.  Substitut  \f 
bunal  de  premier**  instance  de  la  Seine,  il  comprit  tou. 
vite  de  ses  nouvelles  fonctions,  et  rompit  pour  loujoup'' 
disciples  d'Anacréon.  Grâce  à  un  travail  assidu,  un  t^-* 
épreuve,  le  nouveau  magistrat  se  distingua  par  ses  c«« 
ces,  par  son  talent  et  par  sa  modération  éclairée.  Pw 
cent  jours,  il  fut  pourvu  d'une  place  de  procureur  gt» 
cour  royale  de  Paris  ;  mais  cet  événement  ne  fut  pa*  r. 
le  gouvernement  du  roi.  Rendu  à  ses  fonctions  de  sut^ 
les  remplit  avec  le  même  dévouement.  Quelques  an*)^ 
il  fut  fait  substitut  du  procureur  général,  puis  coDSt^'' 
cour  royale.  11  mourut  dune  phtbisie  pulmonaire,  à  X^ 
octobre  1825.  Il  avait  publié,  outre  les  deuxDÎèces  cj-^" 
Résumé  et  conclusions  dans  l'affaire  de  M*  F.  Dià- 
MM,  Boileau,  Duplat ,  etc.,  Paris,  1808,  tn-8<>> 

BOURGUIGNONS  (LoiS  DES)  OU  LOI  GOMBETTE.  'S 

que  les  lois  des  différents  peuples  germains  oui  se  pM 
I  empire  romain  d'Occident  étaient  autant  de  cjbJf»»' 
même  code  général;  que  ces  lois  se  commcntaienl.J 
quaient,  se  complélaienl  Tune  Tautre.  Et,  qmuquf  ^ 
quieu,  entre  autres,  ait  parfaitement  établi  les  diffcn?*'! 
laies  qu'elles  pi-ésentent,  celle  assertion  n'en  a  pw  ff 
reproduite  tout  nouvellement  encore  par  un  écrivain  H 
est  fâcheux  c|u'il  ne  puisse  en  être  en  histoire  conm»  j 
sciences  positives,  où  une  \crilé  étant  une  fois  établi  J 
plus  permis  ni  de  l'içnorer  ni  de  la  nier.  Non ,  le*  lui^* ] 
renls  peunles  germains  ne  furent  point  autant  de  cfcaf  ■  1 
même  code;  mais  toutes  ces  lois,  au  contraire,  din-  ; 
unes  des  autres,  et  pour  ne  parler  ici  que  de  la  loi  dr-  f 
gnons,  il  est  certain  quelle  diffère  essenliellemeol *l«  • 
liquc,  par  exemple.  Les  lois  des  Francs,  qui  s'étaient  < 
vainqueurs  dans  les  Gaules,  furent  toutes  gerroaim»;- 
Bourguignons,  qui  s*élablireut  dans  les  Gaules eo  all^s  •] 


(UM) 

M«M,  pepdiTCPt  bemiooap  ée  ce  canolère;  les  lois  des  Francs  1  Gtiflié  rappelle  Momré.  Cesl  à  ce  célèbre  vsyagevr  qoe  nMs 
§wreni  offnsmts  fwv  les  Bemakis ,  car  la  vie  d'ov  Romain  devons  presque  %cms  nos  renseigneanxits  sur  cette  province.  La 
n*y  fat  e?alMe  q«e  la  nmtâé  de  celle  d*iifi  Franc  Les  lois  des 


Beorgw^nons  furent  très-douces,  et  oûrent  sur  la  même  ligne 

k  Bcmrguigfion  et  4e  Uomain.  La  loi  saliqoe  n'admettait  point 

de  pmnrfs  négatives;  ceUd  qui  portait  une  aceusatbn  devait  la 

prouver,  et  y  ne  mffisaii  pas  à  l'iiocitséëe  la  nier.  Il  en  était 

faliement  cbec  les  Iknirguigoeos  :  les  preuves  négatives  y 

étaient  admises^  et  Taccusé  se  justifiait  en  jurant  avec  un  certain 

Mnbrede  personnes  qn*il  n'avaR  pas  fait  ce  dont  on  Taccusait. 

U  loi  saline  n'admettait  point  la  preuve  par  combat  :  cette 

pRive  était  admise  parmi  les  Bourguignons.  La  loi  salique 

a'admeltait  point  de  peines  corporelles  :  les  peines  corporelles 

ettient  admises  par  U  loi  ^ombelle.  On  pourrait  multiplier  à 

Inifini  les  citations.  Ces  différences  étaient  une  conséquence 

lorcée  desciroanstanoes  dans  lesquelles  se  trouvaient  les  deux 

peuples,  lors  de  la  rédaction  de  leurs  coutumes.  On  pense  {|éné>- 

laleînent  que  les  usages  des  Bourguignons  furent  rerueillis  par 

Gondeband  et  Sictsnaond  •  qui  Airent  presque  les  derniers  de 

lenn  rais.  Tootefois  le  code  bourguignon  est  le  code  barbare  le 

plus  anciennement  rédijgé.  La  loi  des  Bourguignons  se  compose 

de  quatre-vingt-neuf  titres,  dont  quelques-uns  comprennent 

lœe  seule  loi  y  mais  dont  la  plupart  se  composent  de  trois,  de 

fuatiVyde  six  lois;  plusieurs  en  ont  huit;  trois  vont  jusqu'à 

onie.  Les  qq^ttre-vingtrneuf  titres  renferment  deux  cent  quatre- 

TÎogt-buit  lois. 

BO<niGm«HO:(S  (hUL  mod.).  Nous  renverrons  k  Tartide 
BotmGOGKE  de  ce  volume  |>our  les  particularités  relatives  à  IV 
ri^e  et  aux  mœurs  des  anciens  Boar^uignous.  Nous  ne  voulons 
ici  qu'examiner  l'oriffine  du  dicton  si  conou  : 


ongine 

Bourguignoo  salé, 
L'éoée  «1  c6té, 
La  barbe  au  menton, 
Saute,  Boui^uigooD. 


Les  querelles  oontiuuelles  que  la  Bourgogne  a  eues  à  soutenir 
contre  Us  ennemis  de  la  France,  tant  a  1  extérieur  qu'à  Tinlé- 
rienr,  oiotiTent  suffisamment  les  expressions  de  Vépée  au  télé 
et  de  h€fhe  au  mmUm ,  qui  conviennent  parfaitement  à  des 
gens  de  guerre.  Quant  à  celle  de  Eour^gnon  êoié,  il  paraît 
moins  lacile  d'en  déterminer  l'origine.  Le  Ducbat  pense  que 
ce  sobriquet  est  dà  à  la  êaiad€  ou  Saur§uignote,  espèce  de  cas- 
foe  particulier  à  la  milice  bourguignonne.  Voici  une  autre  in- 
terpréta tian,  qui  s'appuie  sur  un  iait  bislorique arrivé  en  1433, 
et  qu'on  croit  avoir  acquis  force  de  preuves.  Jean  de  Gbâlons, 
^Dce  d'Oranffe,  s'étant  emparé  d'Aigues-Mortes,  au  nom  de 
Rnlippe,  dncdfe  Bourgogne,  pendant  les  troubles  de  Charles  VII, 
f  mit  en  garnison  quelques  compagnies  bourguignonnes.  Les 
EMAirgeois,  qui  supportaient  ce  joug  avec  impatience,  firent  un 
car  main-basse  sur  la  garnison ,  tuèrent  les  Bourguignons,  et 
ciérent  leurs  cadavres  dans  une  cuve  avec  une  grande  quantité 
le  sel ,  afin  de  les  conserver  plus  longtemps,  comme  un  trophée 
h  leur  fidélité  à  leur  roi  légitime ,  ou  simplement ,  comme  dit 


malgré  tout  notre  respect  pour  i  nisioire,  et  qui 
appellerait  un  fait  pénible  pour  la  mémoire  de  nos  aïeux,  nous 
ipfMiserons  une  autre  interprétation  beaucoup  plus  raisonnable, 
t  par  conséquent  beaucoup  plus  probable,  que  l'on  trouve  dans 
t  glossaire  alphabétique  placé  à  la  suite  des  NoiU  baurgui- 
Wnu  (Dijon,  1720),  et  qui  attribue  Texpression  de  Bourguignon 
jjéà  ce  que  ce  peuple  fut  le  premier  de  tous  les  peupT^e  la 
Mnnaiiie  qui  embrassa  le  christianisme  ;  d'où  ses  voisins,  qui 
ttent  restes  païens,  leur  donnèrent,  par  décision,  cette quali- 
ration  de  sale,  à  cause  du  sel  qu'on  mettait  dans  ce  temps-là 
Mis  la  bouche  de  ceux  au'on  baptisait.  C'est  encore,  comme  on 
^voit,  un  nouvel  exemple  d'une  qualification  dont  l'origine  n'a 
en  que  d'honorable,  et  qui  a  été  dénaturée  par  une  fausse  et 
oquease  interprétation. 

BouKGViGBfonrE  (fiMMirs  el  us.),  s.  f .  sorte  de  calotte  à  oreil- 
I,  ouverte  par  devant;  ancien  cascpie  (brt  léger;  son  nom  vient 
'ce  que  les  Bourguignons  s'en  sont  servis  les  premiers. 
^OCTRI  {mar,)f  s.  m.  bateau  de  charge  dans  le  Bengale,  qui 

d*ane  forme  singulière  et  peu  propre  à  la  navigation. 
^OOKI  {Iii9t,  naf .),  espèce  de  poisson  imige. 
feocTmt  (myfft.),  radjah  de  la  race  des  enfants  de  la  lune,  fils 

Somadatla,  et  pèrede  Sivaren  et  de  Salouven. 
BOUKi  igéog.),  pays  d'Afrique,  qui  comprend  presque  toute 
terrasse  située  à  l'entrée  sud-ouest  du  Soudan,  entre  le  Tan- 
iM>  et  le  DkkMa^  les  deux  sources  principales  du  Niger. 


capitale,  loiûî,  est  assise  sur  le  Tardcisso,  non  loin  de  son  entrée 
dans  le  Dhioiiba;  elle  a  sous  sa  dépendance  TeMkfgany  Bow^ 
goreym,  Fàiaya,  SeUguia  et  Doeaéillu,  —  Le  sol  du  Bouri  <nt 
montagneux  et  produit  de  l'or  en  abondance,  ce  qui  fait  de  la 
ville  principale  le  centre  d'un  commerce  important.  Il  y  a  tons 
les  jours  un  marché  considérable,  où  les  haoitants  de  Bamako, 
les  Mandingues  de  Sasamtinge  et  de  Yamina,  les  Saracoleta, 
apportent  des  marchandises  d'Europe  et  du  sel,  et  reçoivent  en 
échange  l'or  qu'ils  répandent  dans  rratériear  et  dans  les  établis* 
sements  européens  de  la  o6te.  Le  Bouri  est  habité  par  les  Pfiia^ 
lonkès,  tribu  idolâtre,  commettante  et  guerrière.  L'agricuKure 
leur  est  inconnue  ;  ils  n'ont  d'autre  industrie  que  l'exploitation 
de  l'or.  Des  esclaves  mettent  la  terre  dans  des  calebasses  d'osier 
et  la  délaient  avec  de  l'eau  jusqu'à  ce  que  l'or  reste  seul  au  fond. 
Chaque  propriétaire  d'esdaves  est  obligé  de  drnner  au  chef  de  la 
tribu  la  moitié  de  l'or  qu'il  recueille.  Ce  chef,  comme  tous  ceux 
de  l'Afrique,  jouit  d'un  pouvoir  absbiu.  Il  occupe  lui-même 
beaucoup  d'esdaves  aux  travaux  des  mines.  Le  souverain  a<^uel 
se  nomme  Boocar][.  INïspote  ombrageux  et  définnt,  il  s'entoure 
de  précautions  qui  semmeraîent  imitées  des  tyrans  de  Bom«. 
Son  palais  est  composé  de  plusieurs  cases  dont  chacune  est  hé^ 
ris^  d'une  triple  garde  ;  il  ne  couche  jamais  deux  R^s  de  suite 
dans  la  même,  et  l'on  n'arrive  à  lui  qu'a  travers  une  haie  formi- 
dable de  soldats.  La  richesse  des  maisons  du  3ouri  avait  feit 
naître  chez  CailHé  le  projet  d'établir  un  comptoir  français  à 
Bamako,  où  il  avait  été  nommé  agent.  La  position  de  cette  ville, 
sur  le  Dhioiiba,  est  en  effet  des  plus  favorables,  non-seulement 
pour  le  commerce  de  l'or,  mais  aussi  pour  faâre  écouler  dans 
toute  l'étendue  de  l'Afrique  les  articles  de  notre  industrie  dont 
les  Arabes  sont  si  avides.  —  Si  nous  y  avions  un  comptoir,  ce 
serait  pour  nos  fabriques  un  immense  débouta.  Ifalbi^reusfr- 
ment  une  mort  prématurée  a-  feit  avorter  ce  projet ,  que  nui 
autre  peut-être  n'osera  reprendre. 

B«IIRIA«E  {vieux  nud),  s.  m.  ferme,  métairie. 

BOUBiASOTTS  [èoi,),  S.  f.  espèce  de  figue  qui  est  d'un  vio- 
let très-obscur.^ 

BointiATS  \§éog,),  peuple  mongol  de  la  Sibérie,  qui  habile 
les  montagnes  au  nord  du  lac  Bafkal,  dans  le  gouvernement 
d'Ikoustsk.  Les  louriats  ressemblent  un  peu  aux  Kalmouks, 
dont  ils  prétendent  descendre,  mais  dont  ils  diffèrent  par  la  reli^ 
gîon  et  les  morars.  Ils  sont  doux  et  hospitaliers,  ont  les  traits 
efféminés  et  sant  presque  tmbédies.  Leurs  tribus,  aou- 
vernées  par  un  cbef  nommé  Taîchi ,  mènent  la  vie  nomade  et 
n'ont  pour  toute  ridiesse  que  du  bétail  ;  leur  religion  est  un 
chamanisme cruel  et  superstitieux.  On  porte  à  W,000  le  nombre 
des  individus  mâles  de  ce  peuple,  fixc^lê  les  chefs  et  les  pr^ 
très,  tous  les  autres  paient  au  gouverneur  russe  un  impôt  ée 
deux  roubles  par  tète. 

BOI7BICHE  (F.  BoUBUfCRE). 

BotJBHSHON  ipéehe),  S.  m.  filet  à  mailles  serrées  et  propre  à 
prendre  des  petits  poissons. 

BOLBiGNON  ( Antoikette),  née  à  Lille  le  I»  janvier  fwe, 
était  d'une  difformité  et  d'une  laideur  tellement  repoussante, 
qu'à  sa  naissance  une  assemblée  de  famille  discuta  si  elle  ne  tie*- 
vait  être  étouflîte.  Antoinette  s'exila  du  monde,  vécut  dans  la 
solitude  OÙ  elle  se  livra  avec  passion  à  la  lecture,  séduisante  pottr 
elle,  des  livres  mystiques.  Lorsque  ses  parents  eurent  trouvé  à 
la  marier,  elle  s'enfbit  de  chet  eux  sous  les  habits  d'un  ermUe, 
et  se  retira  au  couvent  de  Saint-Symphorien,  A  Cambrai.  Stm 
imagination  s'exaltant  chaque  jour  davantage,  elle  eut  des  vfr^ 
sîons  célestes,  se  crut  inspirée  et  appelée  à  rétablir  l'esprit  de 
l'Evangile  dans  sa  pureté  primitive.  Aussitôt  Antoinette  forma 
des  prosélytes  parmi  ses  compagnes  du  couvent,  et  voulut  partir 
avec  elles  pour  aller  prêcher  ses  doctrines*,  mais  son  projet  M 
découvert  et  on  la  fit  sortir  de  la  vîlle.  Ayant  hérité  de  sonpère, 
elle  parvint  Ise  faire  nommer  supérieure  de  l'hospice  de  Notre- 
Dame  des  sept  Plaies,  à  Lille  ;  mais,  ses  visions  ayant  recom- 
mencé, les  magistrats  de  cette  ville  la  poursuivirent  comme 
sorcière,  et  elle  se  réfugia  à  Gand,  en  Belgique,  pendant  l'année 
«063.  Elle  parcourut  la  Flandre,  le  Brabant  et  la  Hollande  en 
propageant  partout  ses  opinions  religieuses  ou  plutôt  ses  rêveries 
enthousiastes.  A  Amsterdam,  sa  maison  fct  le  rendet-vous  de  la 
plupart  des  réformés ,  des  anabaptistes,  des  rabbins,  des  pré^ 
tendus  prophètes  et  des  sorciers  mêmes  quertmfermaftcette  viflc, 
et,  dans  leurs  oonft^rences  sur  la  réforme  du  christianisme  h  la*- 
quelle  Antoinette  se  prétendait  appelée,  ils  mêlèrent  les  ques- 
tions politiques,  et  les  autorités  hollandaises  firent  fermer  ces 
réunions  et  ordonnèrent  l'arrestation  du  chef  féminin  de  cm 
iHmtinés.  Antoinette  Bouri^non,  avertie  à  temps,  partit  pour  h 


BDUBKHANS. 


(144) 


HoUtetn  et  vint  habiter  l'Ile  de  NoordstrandL  C'est  là  qu'elle 
écrivit  ses  différents  ouvrages,  qui  ne  forment  pas  moins  de 
vingt  et  un  volâmes  in-8**,  et  qui  sont  remplis  de  fanatiques  dé- 
clamations contre  le  cartésianisme  qu'elle  combat  comme  une 
5hiloso|)hie  d*atbée,  et  en  faveur  de  la  nouvelle  Eglise  qu*elle 
evail  établir  par  ordre  de  Dieu,  en  but  d'une  perfection  toute 
divine  et  d'un  culte  intérieur  et  mystique,  fatales  utopies  d'une 
insensée  qu1l  eût  mieux  valu  interdire  et  renfermer  comme 
une  folle  que  de  la  poursuivre  presque  sérieusement  comme 
chef  d*une  secte  dangereuse.  — Partout  avec  elle  Antoinette 
Bourignon  emportait  une  petite  imprimerie  (>onr  la  propagation 
de  ses  œuvres.  Chassée  de  nouveau  de  sa  retraite,  elle  alla  dans 
rOost-Frise ,  où  un  baron  de  Lutxbourg  lui  confia  la  direction 
d'un  hôpital.  Son  esprit  turbulent  la  fit  encore  renvoyer  de  cet 
asile,  et  elle  mourut  le  30  octobre  1680,  à  Franeker,  âgée  de  64 
ans.  La  secte  des  bourignonistesneûldcs  progrès  qu'en  Ecosse, 
où  elle  fut  victorieusement  et  facilement  combattue  par  le  doc- 
teur  Cockburn.  Voici  quelques  titres  des  œuvres  d'Antoinette 
Bourignon  :  Trailé  de  l'aveugUmeni  dei  hommes  et  de  la  /u- 
mière  née  en  Unébret, —  Nouveau  ciel  et  régne  de  V Antéchrist, 
—  Trailé  de  la  solide  vertu,  —  Renouvellement  de  tesprit 
évangéliquê.  —  L'innocence  reconnue  et  la  vérité  découverte, 
▲nsterdam,  1686. 

BoiTRiGXOX  (François-Marib),  né  à  Saintes  (Charente - 
Inférieure},  vers  1735,  de  parents  obscurs,  qui  toutefois  lui 
donnèrent  une  bonne  éducation.  Fort  jeune  encore  il  se  livra 
avec  passion  à  l'étude  des  monuments  antiques  ;  il  y  fit  de  ra- 
pides progrès,  se  distingua  par  d'heureuses  découvertes  ;  mais 
convaincu  qu'il  ne  pourrait  ainsi  parvenir  non  à  la  fortune 
mais  pas  môme  à  une  modeste  aisance ,  il  vint  à  Paris  étudier 
la  chirurgie.  Mais  il  se  prit  tout  h  coup  d'une  nouvelle  passion 

Eour  la  poésie,  et,  au  lieu  de  s'adonner  à  un  genre  sévère  et 
onorable ,  il  entra  en  collaboration  avec  MM.  Piis  et  Barré 
pour  ({uclques  vaudevilles;  puis,  de  retour  dans  son  pays, 
il  revint  à  sa  première  inclination  pour  l'antiquité,  publia 
diverses  dissertations  sur  les  monuments  de  son  départçment, 
et  fonda  \g  Journal  de  Sainlonge,  qui,  après  avoir  été  une  réu- 
nion agréable  d'articles  curieux  et  scientifiques  sur  la  littéra- 
ture, devint,  à  l'époque  de  la  révolution  de  89,  l'écho  des  plus 
rirulentes  déclamations  déinagogicrues.  Non  content  de  servir 
par  ses  écrits  furibonds  la  cause  qu  il  avait  embrassée,  Bouri- 
gnon prêcha  de  village  en  village  les  principes  révolution- 
naires ,  et  il  mourut  victime  de  cette  coupable  et  téméraire  en- 
treprise, après  avoir  été  assommé  sous  les  coups  de  paysans  de 
TAngoumois.  On  a  de  lui  :  Amusements  littéraires  ,  in-S» , 
1779.  —  Observations  sur  quelques  antiquités  romaines  dé- 
Urrées  au  Palais- Royal ,  1789,  in-8*».  —  Recherches  topogra^ 
phiques  sur  les  antiquités  gauloises  et  romaines  de  la  Saintonge 
H  del'Angoumois,  1789,  in-8°.  —  L'Oiseau  perdu  et  retrouvé, 
vaudeville.  —  Le  Revenant,  comédie  en  un  acte  et  en  prose. 

BOCRIGXOXISTE,  S.  m.  (hist,ecelés,),  nom  de  secte.  On  ap- 
pelait ainsi  dans  les  Pays-Bas  protestants  ceux  qui  suivaient  la 
doctrine  d'Antoinette  Bourignon  ,  célèbre  quiétiste  (F.  Quié- 

TiSME  et  Bourignon  [Antoinette]). 
BOURINES  (marine) ,  boulines  :  sorte  de  voile  en  biais  , 

dont  on  se  sert  sur  les  vaisseaux. 
BOUBiQUET  (technol.) ,  s.  m.  tourniquet  dont  on  se  sert 

pour  monter  les  fardeaux  sur  les  mines  (  F.  Boorriquet). 
BOURJOT  (Ange-François-Charlbs,  baron),  né  à  Paris 

en  1780,  fut,  dès  l'âge  de  dix-neuf  ans,  emplové  au  ministère 

desaffairesétranffères,etydevinten  1807  sous-chef  de  ladivision 

Solitique  du  Midi.  En  1814,  le  prince  Talleyrand,  qui  l'avait 
istinguo,  le  nomma  chef  de  la  division  politique  du  Nord ,  et 
en  1835  ces  deux  divisions  du  Nord  et  du  Midi  furent  réunies 
fous  ses  ordres.  Enfin ,  le  ministre  duc  de  Polignac  l'envoya 
en  qualité  de  plénipotentiaire  à  Francfort,  et  sa  santé  affaiblie 
par  ses  nombreux  travaux  l'obligea  de  résigner  ces  fonctions 
peu  de  temps  après  les  événements  de  juillet  1830.  Bourjot 
mounit  le  14  août  1853,  à  peine  âgé  de  cinquante-deux  ans.  En 
1815  il  avait  été  créé  maître  des  requêtes ,  et  en  1822  conseil- 
ler d'Etat.  Il  était  membre  de  la  Légion  d'honneur  et  de  la 
grand'  croix  d'Isalielle-la-CathoIioue.  C'est  Bourjot  qui  a  spé- 
cialement dirigé,  avec  tact  et  talent,  toutes  les  négociations 
entre  la  France,  la  Grande-Bretagne  et  la  Russie ,  relatives  à 
rindépeiidance  de  la  Grèce. 

BorBBHANS  (myfào/.),  dieux  des  Ralmouks  et  des  Bourct- 
les.  Le  nombre  en  est  très-grand.  Les  principaux  sont  :  Ten- 
ffin  Bourkhan,  le  créateur  suprême,  Chakiamouni,  Abida  ou 
Abiduba  ,  Grulek-Khan.  Ourdara  et  Ollangatouçona.  Les  bour- 
khans  se  di\i«ent  en  deux  classes,  les  bons  et  les  méchants. 
Les  uns  sont  représentés  avec  une  figure  aimable  et  riante  ; 


on  donne  aux  autres ,  c*e8t-à-dire  aux  médiaiiU,  des 
monstrueuses,  une  bouche  horrible,  des  yeos  bidem  oo 
naçants.  On  les  voit  assis  sur  des  nattes ,  avant  d'une  maso  bi 
sceptre ,  et  de  l'autre  une  cloche.  Les  idoles  sont  onMoatcc^ 
ment  de  cuivre  creux  fondu  et  fortement  doré  au  feu.  Elles  ont 
de  quatre  à  seize  pieds  de  haut.  Les  piédestaux  sur  lesqwW 
elles  sont  posées  contiennent  chacun  un  petit  cylindre  (ut 
avec  les  cendres  des  saints  dans  le  corps  desquels  a  pusè  k 
bourkhan  que  l'on  adore  ,  ou  du  moins  une  petite  inscription 
tibétaine  ou  tangute  ;  mais  jamais  on  ne  doit  porter  ses  masai 
soit  sur  ce  cylindre,  soit  sur  cette  inscription.  Un  plan  d» 
cuivre  luté  avec  soin  ferme  le  piédestal.  S'il  arrive  par  bavard 
que  ce  plan  ait  été  levé,  les  Kalmouks  ne  regardent  plus^ 
réceptacle  des  cendres  saintes  comme  saint  et  pur ,  et  ils  refo- 
sent  de  Tacheter.  C'est  un  excellent  moyen  d'empécber  les  6- 
dèles  de  vérifier  ce  qu'on  leur  vend.  Il  y  a  aussi  des  imêm 
peintes  ou  dessinées ,  soit  sur  du  papier  de  Chine v  soit  sur  4t 
pet  i  Is  morceaux  d  étoffes .  QuelquesHines  son  t  d' u  ne  grande  finev 
de  dessin.  Toutes  ces  effigies  sacrées  reposent  tantôt  dans* 
petites  boites  de  cuivre ,  tantôt  dans  des  pyramides  coostroilef  i 
cet  effet. 

BOUBKUABD(F.  ViCHMANN). 

BOtJBKE  (Edmond,  comte  de)  ,  conseiller  intime  du  roi  d< 
Danemarck  et  son  envoyé  près  la  cour  de  France ,  nacfuit  i 
Sainte-Croix  (l'une  des  Antilles)  en  novembre  1761.  fl  ctadia 
au  collège  des  jésuites  à  Bourses,  et  après  leur  suppression,  a% 
collège  des  bénédictins  anglais  à  Douai ,  et  acheva  son  éduca- 
tion a  Bruxelles,  vovagea  en  Europe  avec  son  père  qu'il  perdit 
à  Londres.  Revenu  a  Copenhague  ,  il  gagna  raffection  de  Bpt- 
notorff  qui  Tenvoya  comme  chargé  d'affaires  en  Pologne.  Il  \ 
devint  I  ami  bîncèfe  de  Poniatowski.  Depuis  1792  jusqu'à  ITJ7, 
il  fut  envoyé  à  .\aples  comme  le  plus  capable  dr apprécier  le« 
événements.  Ambassadeur  à  Madrid  de  1801  à  1811 ,  il  saint 
la  vie  à  plusieurs  Français  en  leur  donnant  asile.  11  vint  à  Pans. 
et  consacra  trois  ans  i  l'étude.  En  1814  ,  il  signa  le  traiu*  dt- 
la  Suède  avec  la  Grande-Bretagne  ,  ceux  avec  la  Russie  ,  avf 
le  Hanovre ,  et  se  fit  une  grande  réputation  d'habileté  dans  rr^ 
diverses  négociations.  Il  fut  nomme  ministre  du  roi  di^  Danf^ 
marck  à  Londres  ;  le  climat  lui  étant  contraire,  il  obtint  or 
con^  en  1819.  Il  se  rendit  à  Naples,  d'où  il  fut  envoyé  fomrnr 
ministre  à  Paris ,  poste  qu'il  avait  toujours  ambitionné.  Il  n*«9 
jouit  pas  longtemps;  il  mourut  aux  eaux  de  Vichy  le  ti  aoa! 
1821.  La  veuve  de  ce  diplomate  a  publié  à  Paris  ,  en  18^,  on 
ouvrage  dont  il  avait  laissé  le  manuscrit  sous  ce  titre  :  Notin 
sur  les  ruines  les  plus  remarquables  des  environs  de  N^rt. 
in-8**,  avecfig. 

BOUBLABDEB  (vieux  mot),  boulevarder ,  v.  a.  palissadrr, 
garnir  de  remparts. 

BOUBLÉ  (Jacques),  né  dans  le  xvi«  siècle  à  Loagmeft'J . 
diocèse  de  Beauvais,  docteur  de  Sorbonne  et  curé  de  la  panù^^' 
de  Sain t-Gennain-le- Vieil ,  de  Paris,  a  composé  un   grao  ' 
nombre  d'ouvraees,  dont  on  trouvera  une  liste  assez   étende 
dans  la  Bibliothèque  historique  de  Franco,  qui  en  a  fait  nul 
propos  deux  écrivains  différents  ,  l'un  nommé  Jacques ,  c 
l'autre  Jean;  il  attribue  au  premier  des  Regrets  sur  ia  m'/r* 
hâtive  de  Charles  IX,  roi  de  France ,  Paris ,  1 57  4 ,  in-8** ,  cl  . 
l'autre,  un  Diicours  sur  la  prise  de  Mende  par  les  hérétiqnn 
(en  1563) ,  Paris ,  1580,  in-8*.  Il  est  aisé  de  voir  que  celte  ff  • 
reur  provient  de  ce  que  le  prénom  de  Bourlé  n'a  pas  touj^ar 
été  écrit  en  entier  à  la  tète  de  ses  ouvrages.  C'était  un  calhuln 
que  zélé ,  et  les  continuateurs  de  Moreri  lui  reprochent  de  n*.- 
voir  pas  toujours  mis  assez  de  modération  dans  sa  conduit^/' 
dans  ses  écrits.  Lacroix  du  Maine  lui  attribue  une  traducti«'i> 
des  six  comédies  de  Térence  tournées  vers  par  vers  ;  nui* 
comme  il  dit  qu'elle  n'était  point  encore  imprimée  au  monv^: 
où  il  écrivait,  c*est-à-dire  en  1581 ,  on  ne  sait  si  celte  Iradu* 
tion  serait  celte  qui  parut  à  Paris  en  1585,  in-lG,  et  dont  Vio- 
teur  est  resté  inconnu.  Jacques  Bourlé  vivait  encore  en  i3^• 

BOrBLET  (F.  Bocrrelet). 

BOl'RLCrr  DE  VAUXCBLLES  (F.  VaVXCKLLES). 

BOUBLETTR  ,   BOI7BLOT   (afi  hm/i'I.)  ,  S.   f.   etpèce  é 

massue. 

BOUBLECB  ((framm,) ,  s.  m.  enjôleur,  trompeur,  srdo* 
teur.  Il  est  inusité. 

BOUBLiE  (  Antoine  DEGnscARD,  abbêdbla),  o*  1er 
décembre  1658,  d'une  des  plus  nobles  et  des  pinsanrienor 
famillesdu  Pcrigord.  D'après  le  vœudeses  parents,  il  emlmi'^î 
l'état  ecclésiastique,  mais  une  ambition  insensée  le  pousM  ibr.- 
de  coupables  entreprises.  On  vit  Bourlie.  eu  1703,  lors  il*  1 
révolte  des  protesUnts  des  Cévenncs,  fournir  des  armes  ri  u* 


BOVRlfONITE. 


(245) 


BOURKOr. 


rargentanxcalfioistesde  la  Roaer^e,  les  exalter  par  ses  dis- 
ooars  pour  les  entraîner  à  sa  saile  a  la  défense  de  leurs  frères 
opprimés.  Mais  lorsque  la  prudence  et  le  courage  de  Villai^ 
eurent  pacifié  les  Cévennes,  Bonrliefut  oontraintde  sesauveren 
Hollanae,  puis  en  Angleterre,  où  il  eut  la  témérité  de  publier  les 
MémoHtidu  marauisde  Guiscard,  dans  iesquelisont  contenues 
Us  entreprises  quiia  faites  dans  le  royaume  de  France  pour 
k  recouvrement  de  la  liberté  de  sa  patrie ,  et  la  reine  Anne  ne 
rougit  pas  en  le  récompensant  par  une  pension  de  cinq  cents 
Itnes  sterling.  Bourlie  trahit  bientôt  son  auguste  bienfaitrice 
comme  il  arait  trahi  sa  patrie;  mais  sa  correspondance  ayant 
été  saisie»  on  Tarrèta  en  i7H.  Conduit  devant  le  secréuire 
d'£tat  Saint-Jean,  depuis  vicomte  de  Bolin^brocke,  en  présence 
de  quelques  membres  du  conseil  privé,  il  ma  positivement  toute 
correspondance  criminelle  avec  la  France ,  et  lorsque  le  grand 
trésorier  Harley  lui  eut  montré  ses  propres  lettres  qu'on  avait 
interceptées,  Bourlie  furieux  saisit  sur  la  table  un  canif  et  lui  en 
porta  deux  coups.  Ayant  voulu  en  frapper  aussi  le  duc  de  Bue- 
idngham,  présent  à  son  interrogatoire ,  ce  seigneur  se  mit  en 
défense  et  le  blessa  de  deux  coups  d'épée.  On  se  saisit  de  sa  per- 
sonne, et  on  le  renferma  dans  les  prisons  de  Newgate,  où  il 
mourut  pendant  Tiustruction  de  son  procès ,  le  28  mars  1711, 
soit  des  suites  de  ses  propres  blessures ,  soit  en  se  donnant  la 
mort 

BOTELOTTE  (péchê),  S.  f.  sorte  de  ver  blanc  dont  on  se  sert 
pour  amorcer  le  poisson. 

BOURLOTTE  {comm,),  nom  d'une  soie  inférieure  qui  vient 
de  Perse. 

BOUEME(p^tfAtf),  s.  m.  espèce  de  ver  blanc  dont  les  pêcheurs 
se  servent  comme  d'appât. 

BOVBHEAU  (  agric.  ),s.  m.  nom  qu'on  donne  dans  quelques 
cantons  à  une  conduite  recouverte,  destinée  à  dessécher  des 
marais  et  des  terres  trop  humides. 

BOl^BJTEE  {droit  féod,).  La  coutume  de  Bourgogne  accordait 
aux  seigneurs  qui  avaient  juridiction  sur  les  hommes  de  leurs 
terres,  la  garde,  et  le  droit  de  borner  les  routes  et  chemins 
autres  que  ceux  qui  conduisaient  d'une  ville  à  une  autre ,  dont 
la  garde  et  bornage  appartenait  au  roi.  Elle  les  obliffeait  aussi 
aux  réparations  et  à  l'entretien  des  chemins  dont  ils  avaient 
la  fiTÔe,  et  leur  ordonnait  d'y  employer  les  deniers  qui  prove- 
oaieoC  des  amendes  prononcées  à  leur  profit.  En  cas  d'insuffi- 
sance, ils  pouvaient  contraindre  les  possesseurs  des  terres  voisi- 
nes à  contribuer  à  ces  réparations,  si  les  seigneurs  ou  autres  n'y 
àaient  tenus  et  obligés  par  quelque  titre. 

BonuTEEiE,  BOENAGE  (droit  coutum.),  droit  dérégler  les 
bornes. 

BouEiro?r  (Jacques-Louis,  comte  de),  naquit  à  Metz  le  21 
janvier  1751.  Après  avoir  serri  dans  rarlillerie,  il  fut  fait  lieute- 
nant des  nnaréchaux  de  France.  Il  émigra  à  Tépoque  de  la  révo- 
lation,  fit  la  campagne  de  1792,  puis  se  rendit  en  Angleterre  où 
fl  étudia  l'histoire  naturelle  et  la  minéralogie.  Un  des  fondateurs 
«e  la  société  géologique  de  Londres,  il  fut  nomme  membre  de 
la  société  royale  des  sciences.  Il  rentra  en  France  en  1814.  Les 
«eut jours  lobligèrent  à  retourner  une  seconde  fois  en  Angle- 
terre, et  ce  ne  fut  qu'après  la  bataille  de  Waterloo  qu'il  put  se 
fixer  définitivement  dans  sa  patrie ,  où  Louis  XVïlI  le  fit  di- 
recteur de  son  cabinet  de  minéralogie.  Le  comte  de  Bournon 
mourut  à  Versailles  le  24  août  1825.  Il  a  écrit  divers  ouvrages, 
parmi  Jcscfuels  on  peut  citer  :  l*»  Essai  sur  la  lithologie  des 
environs  de  Saint^Etienne  en  Forez,  et  sur  l'origine  de  ses 
tkarbtms  de  terre  ,Varis,  1785,  in-12,  réimprimé  dans  le  troi- 
B"ème  volume  du  Journal  des  mines;  2°  Traité  complet  de  la 
tkaux  earbonatée,  Londres,  1808,5  vol.  in-4*»,  dont  un  de 
planches  qu'il  dédia  à  l'empereur  de  Russie.  Il  préparait  une 
fcconde  édition  de  cet  ouvrage  lorsqu'il  mourut;  5**  Catalogue 
ie  la  collection  minéralogique  particulière  du  roi,  Paris, 
1817,  în-f  2  ;  4"  Observations  sur  quelques-uns  des  minéraux , 
*^  dr  rOe  de  Ccylan^soit  de  la  côte  de  Coromandel,  rapportés 
^r  M.  Leschenault  de  Latour,  Paris,  I823,in-1°;  5«  Quel- 
le observations  et  réflexions  sur  le  calorique  de  teau  et  le 
hiide  de  la  lumière,  1824 ,  in-8«.  Ouvrage  qui  n'étant  pas  au 
Bveau  de  la  science,  n'a  pas  été  mis  dans  le  commerce;  6»  Des- 
fiption  du  poniomètre  perfectionné  par  M,  Àdelmann ,  gar-- 
*en-atde  mtnéraiogiste  de  la  collection  minéralogique  parti- 
^li^e  du  roi,  1824,  in-8«.  On  a  encore  de  lui  grand  nom- 
f<f*  de  Mémoires  et  d* Observations  insérés  dans  le  Journal  des 
inew  de  1796  à  1815. 

KOumxoNiTE  (ffi^^ra^),  s.  f.  sorte  de  minéral  composé 
alumine  et  de  silice  ;  le  fer  ne  s'y  trouve  qu*accidentellement. 
est  reconnaissable  à  sa  couleur  blanchâtre  et  à  son  tissu  fi" 
rcux.  11  estplusdurque  le  quartz. 


BOITENONS  (Rombaut)  ,  né  à  Malines,  embrassa  la  carrière 
militaire  dans  l'armée  autrichienne ,  fut  officier  du  génie  et 

Erofesseur  royal  de  mathématiques  au  collège  Théresien  de 
iruxelles.  I^  14  octobre  1776  il  fut  élu  membre  de  l'académie 
de  cette  ville,  et  mourut  après  une  maladie  aussi  longue  que 
cruelle,  le  22  mars  1788.  Voici  la  liste  de  ses  ouvrages  tant 
inédits  qu'imprimés.  —  Phases  de  f  éclipse  annulaire  du  soleil 
du  1'*^  avril  1784,  calculées  sur  le  zénith  de  Bruxelles,  ma- 
nuscrit. —  Mémoire  contenant  la  formation  d'une  formule  gé- 
nérale pour  r intégration  ou  la  sommation  d'une  suite  de  puis^ 
sanees  quelconques ,  dont  les  racines  forment  une  progression 
arithmétique  à  différences  finies  quelconques,  imprimé  dans 
le  premier  volume  de  la  Collection  de  l'académie  de  Bruxelles, 
pag.  323.  —  Eléments  de  mathématiques  à  l'usage  des  collèges 
des  Pays-Bas,  première  partie  contenant  les  principes  du  calcul 
en  nombres  entiers,  Bruxelles,  1783,  in-S**. — Mémoire  sur  le 
calcul  des  probabilités  ^  lu  à  Tacadémie  de  Bruxelles  dans  la 
séance  du  6 décembre  1783.— If^moir^ contenant  unproblème 
qui  prouve  tubus  de  commencer  t élude  des  mathématiques  par 
l'algèbre ,  avec  la  résolution  d'un  nouveau  problème  déduit  de 
ce  premier,  lu  à  l'académie  de  Bruxelles  dans  la  séance  du  6 
février  1785.  —  Mémoire  pour  prouver  que  la  méthode  des 
limites  n*esl  ni  plus  évidente  ni  plus  rigoureuse  que  celle  du 
calcul  des  infinis ,  traité  selon  Leibnitx ,  lu  à  l'académie  de 
Bruxelles  dans  la  séance  du  8  avril  1785. 

BOUEXOU  (^^ogr.),  grande  contrée  du  Soudan,  située  au 
centre  de  l'Afrique,  entre  le  10*  et  le  15*  degrés  de  latitude 
nord,  et  entre  le  8*  et  le  12*  degrés  de  longitude  est.  Elle  est 
bornée  au  nord  par  le  Kanem  et  le  Tayhama,  sur  les  confins 
du  grand  désert  ;  à  l'est  par  le  lac  Tshah  et  la  rivière  Shary , 
qui  la  sépare  du  Baghermi  ;  au  sud  par  le  Mandara  et  le 
Kurry-Kurry,  et  à  l'ouest  par  le  Soudan  proprement  dit.  Elle 
est  arrosée  dans  toute  son  étendue  par  le  Gambarou,  qui  prend 
sa  source  4ans  la  grande  chaîne  ('s  monts  Nora ,  et  coule  du 
sud-onest  au  nord-est.  Près  de  son  embouchure  ce  fleuve  prend 
le  nom  de  Yeou,  et  va  se  jeter  dans  le  Tshah,  après  avoir  reçu 
dans  son  cours  plusieurs  autres  rivières  assez  considérables.  — 
Le  royaume  de  Bournou  est  un  des  plus  puissants  et  des  plus 
étendus  de  l'Afrique  centrale.  Son  sol  est  inégal  ;  les  monta- 
gnes sont  habitées  par  les  pasteurs;  les  plaines,  très-fertiles, 
sont  abanlUonnées  à  la  nature,  qui  les  couvre  de  plantes  sau- 
vages. On  y  compte  un  grand  nombre  de  villes,  dont  la  popula- 
tion varie  de  10,000  à  50,000  habitants.  La  capitale,  Bi^iïie  on 
Bournou  y  n'en  a  plus  aujourd'hui  que  10,000;  c'est  la  rési- 
dence du  sultan.  Celte  ville  est  toute  mo^lerne;  elle  fut  com- 
mencée en  1809  par  l'ordre  du  sheik  El-Kanemy,  qui,  après 
avoir  soustrait  son  pays  à  la  domination  des  Fellelahs  ou  Fella- 
tahs,  que  la  conquête  y  avait  établis,  replaça  le  sultan  sur  le 
trône,  et  releva  de  ses  ruines  l'antique  et  célèbre  Birnie.  Ce 
qu'on  raconte  de  la  ville  détruite  est  très-peu  d'accord  avec  nos 
croyances  sur  la  pauvreté  et  la  barbarie  des  sauvages  de  l'Afri- 
que. «On  m'a  souvent  parlé  du  Caire,  de  ce  grand  Caire,  disait 
l'Arabe  Ab-Dellah  ,  mais  ce  n'est  qu'une  bagatelle  en  compa- 
raison du  Bournou.  Un  jour  ne  suffit  pas  pour  la  parcourir 
d'un  bout  à  l'autre  ;  l'enfant  qui  s'y  égare  est  «î  jamais  perdu 
pour  ses  parents.»  Les  Tripolitains  assurent  que  Bournou  avait 
dix  mille  maisons.  I-es  témoignages  des  voyageurs  qui  ont 
récemment  visité  ces  ruines  confirment  ce  récit.  Léon  l'Afri- 
cain écrit  :  «Le  roi  parait  extrêmement  riche.  J'ai  vu  tous  les 
harnais  de  ses  chevaux ,  comme  les  eslafes ,  éperons ,  brides  et 
mors,  entièrement  en  or.  Sa  vaisselle ,  les  laisses  et  les  chaînes 
de  ses  chiens  sont  faites  de  la  même  matière.»  Aujourd'hui  il 
n'y  a  plus  d'or  dans  le  Bournou.  Denham  et  Clapperton  esti- 
ment à  5  ou  6  milles  carrés  l'emplacement  qu'occupent  les 
ruines  de  cette  ville,  qui  n'avait  pas  moins  de  200,000  habi- 
tants. Ils  retrouvèrent  encore  debout  plusieurs  parties  du  mur 
d'enceinte,  haut  de  16  à  18  pieds  sur  une  épaisseur  de  3  ou  4 , 
et  construit,  ainsi  que  la  plupart  des  maisons  et  édifices,  en 
briques  rouges  fort  douces.  Le  nombre  des  villes  ruinées  ainsi 
pendant  la  guerre  des  Felletahs ,  et  que  les  célèbres  voyageurs 
rencontrèrent  dans  leurs  excursions,  s'élève  à  plus  de  trente. 
Ihins  quelques-unes  ils  purent  reconnaître  les  restes  de  mos- 
quées et  de  palais  où  la  brique  avait  été  employée  avec  beaucoup 
plus  d'art  et  d'adresse  que  nous  pourrions  le  supposer.  La  plu- 
part ont  été  relevées,  ou  sur  l'emplacement  même  ou  dans  le 
voisinage.  Les  habitations  consistent  ordinairement  en  plu- 
sieurs cases  entourées  de  quatre  murailles.  Les  esclaves  sont 
logés  en  dehors.  Chaque  femme  a  une  cabane  particulière  avec 
sa  cour.  La  case  du  maître  est  plus  grande  et  plus  riche  que 
les  autres,  et  consiste  quelquefois  en  deux  espèces  de  lourefles 
réunies  par  une  terrasse.  Tous  les  murs  extérieurs  des  villes 


modernes  sont  en  argile  et  rappellent  assez  bien  le  fisé  em- 
ployé dans  nos  campagnes.  Rarement  une  case  est  divibce  en 
compartiments  autrentent  que  par  des  nattes  de  paiUe.  Elles 
sont  couvertes  d*une  épaisse  toiture  de  paille  de  millet  ou  d'une 
herbe  qui  croit  sur  les  liords  des  rivières.  Les  villes  sont  bien 
bâties  et  disposées  avec  iiilelligencc  suivant  leur  genre  d*ini* 
portancc  et  le  caractère  particulier  de  leurs  habitants.  La  plu- 
part sont  entourées  de  murailles  liantes  de  55  à  40  pieds  snr 
une  épaisseur  moyenne  de  !20  pieds.  Elles  ont  quatre  portes 
ferntées  par  des  châssis  en  fortes  plandies  solidement  reliées 
par  des  crampuns  de  fer.  MM.  DenLam  et  Clappertcui  ne  disent 
pas  y  avoir  jamais  vu  d'artillerie ,  bien  que  M.  Seetaen  rapporte 
^ue  des  Français,  conduits  en  esclavage  dans  le  Bournou,  y  ont 
etabliy  d'après  les  ordres  du  sultan,  une  fonderie  de  canons  de 
bronze.  Cnaque  ville  a  une  ou  plusieurs  mosquées,  mais  les 

Elus  remarquables  d'entre  ces  édiBces  ont  été  détruits.  Les  pa- 
lis du  sultan ,  du  sheik ,  des  kaids  sont  bâtis  en  terre^  et  ne  se 
distinguent  des  autres  liabitatious  que  par  l'espace  qu'ils  occu- 
pent et  par  la  garde  nombreuse  qui  en  protège  les  abords.  Le 
fouvemement  du  Bournou  est  la  monarchie  absolue.  La  dignité 
u  sultan  y  est  élective,  bien  qu'elle  ne  sorte  pas  de  la  Camille 
qui  en  est  depuis  longtemps  en  possession.  Mohammed ,  qui 
occupait  le  trône  à  lepoque  du  voyage  de  MM.  Denhaim  et 
Clapperton,  n'avait  du  reste  que  l'apparence  du  pouvoir;  il  était 
tout  entier  concentré  entre  les  mains  d'El-Kanemy ,  le  libéra— 
teur  de  son  pays»  et  qui  avait,  avec  le  titre  de  sheik,  le  comman- 
dement snpréme  de  toutes  les  forces  militaires.  Chaque  ville  est 
soumise  à  l'autorité  d'un  kaid  on  gouverneur»  qui  reçoit  les 
ordres  du  sultan  ou  du  sheik.  Ce  kaid  est  lui-même  un  petit 
souverain  :  on  ne  reste  en  sa  présence  qu'assis  sur  la  terre  et  le 
dos  tourné  de  son  c6té.  On  ne  lui  parle  que  prâsterné»  le  front 
dans  la  poussière.  Il  est  entouré  d'un  luxe  de  cérémonial  qui 
rend  presque  impossibles  les  communications  avec  ses  subor- 
donnes. L  administration  militaire ,  objet  de  toute  la  sollicitude 
d'El-Benamy,  est  organisée  avec  une  rare  intelligence.  Le 
peuple  est  naturellement  guerrier,  et  son  goût  des  conquêtes 
s'est  encore  développé  sous  l'influence  d'un  chef  toujours  vic- 
torieux. Quand  une  armée  se  met  en  marche,  le  sheik  se  place 
à  la  tète.  Il  est  précédé  de  cinq  drapeaux,  sur  lesquels  sont 
écrites  en  lettres  d'or  des  phrases  du  Coran.  Il  est  entouré  de 
son  état-major  et  de  ses  esclaves  favoris,  au  nombre  d'une  cen- 
taine d'individus.. Un  nègre  porte  son  bouclier,  sa  cotte  de 
mailles,  son  casque  d'acier  et  ses  armes  étincelantes.  Un  autre 
esclave  porte  son  tambour,  servant  à  donner  le  signal.  Pnis 
viennent  les  eunuques  et  le  harem.  Les  femmes  à  coeval  sont 
couvertes  d'un  long  voile  blanc  impénétrable.  Après  le  sheik 
Tient  le  sultan,  au  milieu  d'un  innombrable  cortège,  et  précédé 
de  trompettes  et  de  bannières.  Quant  à  l'armée,  elle  marche  à 
sa  guise.  Cliacun  a  reçu  l'ordre  de  se  trouver  tel  jour  à  un  en- 
droit désigné,  et  il  s'y  rend  comme  il  l'entend;  mais  nul  ne 
manque  au  rendez-vous.  L'action  finie,  le  sheik  licencie  ses 
troupes,  et  tous  ces  soldats  reprennent  le  chemin  de  leurs  fovers. 
Il  n*^  a  qu'un  seul  moyen  d'user  de  la  victoire  ;  une  vilie  est 
aussitôt  brOlée  que  conquise ,  et  il  y  a  autant  d'esdaves  que  de 
prisonniers,  autant  d'exécutions  que  de  cheGs  tombés  entre  les 
mains  de  l'ennemi.  Quand  il  a  déposé  son  arc  et  ses  flèches,  le 
Bournourien  fuit  le  travail  et  la  iatigue.  U  n'est  point  agricul- 
teur ;  et ,  lorsqu'il  a  jugé  nécessaire  de  défricher  quelque  coin 
de  terre,  il  s'en  remet  de  ce  soin  sur  ses  femmes.  Il  trouve  beau- 
coup moins  pénible  de  soumettre  sa  sobriété  à  des  privations 
de  tout  genre  que  de  féconder  en  le  remuant  son  sol  vierge  et 
fertile.  Le  millet,  l'oignon ,  quelques  espèces  de  haricots  et  la 
tomate  sont  presque  les  seules  plantes  qujl  récolte  à  l'aide  d'une 
culture  négliffée.  La  nature  lui  livre  spontanément  et  en  abon- 
dance le  sorgho,  le  coton,  l'indigo  et  le  séné^  objets  principaux 
de  son  commerce.  Il  n'a  pas  de  fruits,  et  n'en  a  jamais  planté. 
Il  néglige  même  de  recueillir  le  miel  que  d  innombrables 
abeilles  déposent  partout,  et  se  nourrit  de  préférence  des  nuées 
de  sauterelles  qui  s'abattent  à  sa  porte.  Il  ne  boit  que  de  l'eau , 
et  ne  prolonge  jamais  sa  journée  après  le  coucher  ou  soleil.  Son 
lit  est  une  natte  ou  une  peau.  Le  Bournou  réunit  toutes  les  es- 
pèces d'animaux  qu'on  trouve  aux  extrémités  opposées  de  l'A- 
trique,  et  qui  font  la  principale  richesse  de  celte  pnnince.  La 
panthère,  le  léopard^  l'hyène,  le  cheval,  le  renard,  l'éléphant, 
le  buffle  et  des  millions  de  singes  se  disputent  les  forêts.  Le 
lion  rèffne  seul  au  désert  ;  la  sirafe  promené  sa  tête  parmi  les 
cimes  des  arbres  :  l'antilope ,  la  gaielle,  le  lièvre,  le  kourigan 

Peuplent  les  Uindes;  le  pélican,  la  spatule,  la  grue,  la  pinUde, 
outarde ,  l'autruche  fuient  à  claque  instant  devant  les  pas  du 
chasseur  ;  le  crocodile  et  l'hippopotame  montrent  leurs  têtes 
effrayantes  aur  les  eaux  des  lacs  et  des  rivières,  dont  d'innom- 


(  346  )  aocsarrB. 

brables  reptiles  sillonnent  les  bords;  le  cèeval,  le  bo«i««nl» 
l'âne,  le  chameau,  le  chien  obéissent  à  la  voix  de  rboimpe  ;  «1 
d'immenses  troupeaux  de  chèvres,  de  nuMilons  et  de 
paissent  sur  ies  flancs  des  collines.  Les  dépouilles  de  Ums 
animaux  abondent  aux  marchés  du  Bournou ,  et  y  sont ,  a| 
les  esclaves,  la  principale  brandie  du  commerce.  Le  marcheur 
Kouka  (tMnpte  ordiuaii^raeut  15,000  à  iO,ûOO  chahinii» ,  cft 
celui  qui  se  tient  à  Angornou  le  D*ercredi  de  chaque  seoiaiBr 
en  réunit  parfois  jusqu'à  100,000.  Là  les  caravanes  apporteal 
de  Tripoli  ou  du  Sénégal  les  précuits  de  l'industrie  europceniic; 
et  les  échangent  contre  les  productions  naturelles  de  la  ouotrée. 
Le  Bournouvien  est  grand  et  robuste,  mais  son  gros  oes  ,  sa 
large  bouche  et  ses  lèvres  épaisses  lui  donnent  une  ronCrateratlr 
peu  éloignée  avec  les  races  nègres  du  sud.  Les  femmes  s«fll 
d'une  extrême  laideur,  et  les  entailles  qu'elles  se  pratiquent, 
ainsi  que  les  hommes,  sur  le  %isage.  Ici  bras,  les  cuisnes,  les 
seins,  partout  enfin,  ne  contribuent  pas  peu  à  les  rendre 
sautes.  Elles  vivent  dans  l'oppression,  ne  peuvent  se  p' 
qu'à  genoux  devant  leurs  maris ,  et  ne  parlent  à  un 

3u'après  s'être  couvert  le  visage.  C'est  du  reste  la  seule  partir 
u  corps  pour  laquelle  elles  aflectent  quelque  pudeur.  La 
femmes  esclaves,  auxquelles  sont  dévolus  les  tra^ux  les  vkm 
rudes,  s'enfoncent  des  clous  d'argent  dans  le  nez  et  au  mStim 
de  la  lèvre  inférieure,  ce  qui  les  force  à  faire  le  sacrifice  ^ 
deux  de  leurs  dents  incisives.  £n  outre,  les  fatigues  dont  elles 
sont  ai  câblées  depuis  leur  basàgc,  et  auxquelles  sucoooiberaîeal 
souvent  nos  hommes  les  plus  robustes,  Otent  à  leors  Cannes 
toute  délicatesse ,  toute  grâce.  Au  physique  comme  an  monl 
elles  sont  chins  le  plus  déplorable  état  de  dégradation .  Le 
du  Bournou  est  dangereux  et  malsain  pour  les  Européens; 
dant  une  grande  partie  de  l'année,  le  tliermomètre  n'y  de 
jamais,  n^e  la  nuit,  au-dessous  de  50  degrés.  Aux  mois  de 
juillet,  août  et  septembre,  des  pluies  presque  continocllea  fioal 
déborder  1^  lacs  et  les  rivières.  Les  eaux  en  se  retirant  fomeni 
d'immenses  marécages  qui  engendrent  des  myriades  de  m— i 
tics  auxquels  la  peau  d^  blancs  offre  moins  de  résistance  qar 
celle  des  nègres,  et  dont  1^  morsures,  réunies  aux  eihaiiiai 
des  marais,  ne  tardent  pas  à  produire  un  eflet  funeste.  Les 
morts  récentes  de  M.  Toole  et  du  docteur  Oudney  prouvtat 
assez  que  les  Européens  n'affrontent  pas  impunément  Tinsals- 
brité  ae  ce  climat.  D'un  autre  c6té,  parmi  toutes  les  Irfta 
inhospitalières  du  Soudan,  les  seuls  Bournouviens  ont  josqnlo 
fait  un  accueil  bienveillant  aux  voyageurs  qui  s'y  sont  atenl»- 
rés.  Leur  désir  d'apprendre  quelque  chose  de  nous,  d'avoir  la 
produits  de  nos  fabriques,  l'a  emporté  en  eux  sur  l'intoléma 
farouche  de  l'islamisme.  Ils  vounraient  connaître  nos  arts ,  ë 
lier  avec  nous  des  relations  commerciales.  La  manière  daail  ik 
ont  traité  MM.  Denham  et  Glapperton  prouve  que  si  les  hom- 
mes du  Nord  doivent  craindre  oe  succomber  sous  rindémcMr 
de  leur  ciel,  du  moins  ils  n'ont  pas  à  redouter,  comme  dansk 
reste  du  Soudan,  la  hache  d'une  autorité  ombrageuse  oa  le  pâ* 
gnard  du  fanatisme.  V.  de  ^lovviox. 

BOUBOU  (géogr.)  (ce  mot  signifie  dêeau),  une  des  (tes 
ques,  à  l'ouest  de  Ceram  et  d'Audivré ,  et  par  3°  34'  de  k 
sud,  et  124*^9'  de  longitude  est.  Elle  est  de  foraie  presque 
culaire  et  a  environ  259  lieues'  carrées.  Sa  surlace  est  ocki 
gneuse  et  bien  arrosée  ;  au  centre ,  se  trouve  un  lac  de  10 1 
de  circuit ,  qui  ne  renferme  que  des  anguilles,  et  le  famenx  ^ 
de  Bourou ,  qui  a  6,528  pieds  de  hauteur.  Le  climat  est  tn»- 
sain  et  le  sol  fertile.  On  y  recueille  le  bois  de  fer,  le  ted. 
rébénier  vert,  du  rii,  des  cocos,  des  bananes,  des  citrons  ,  Js 
ananas,  du  sa^ou  et  la  meilleure  huile  de  Cayapooti  de  h 
Malabie.  Le  bétail,  les  buflies,  le  gibier,  les  tortues,  l  '^ 
d'oiseaux ,  les  loris ,  les  perroquets ,  le  babirousea  et  les 
y  sont  en  abondance.  On  évalue  la  population  à  60,000  t 
dus  malais  habitant  la  cùte  et  aimant  beaucaup  la  danse,  tf 
Harufours  réfugiés  dans  l'intérieur.  On  y  voit  qneicraes  Chmii 
Cette  fie  renferme  une  ville  du  même  nom  sur  mne  raie.  ïm  pe- 
tite fie  Amblou  est  comme  la  satellite  de  Boureo. 

BOUBOTTE  (Bon  Fbançois-Nicolas ) ,  Baqoii  à  Puis  m 
1710.  Voulant  concilier  son  amour  pour  l'étude  «tec  sa  focstios 

âui  l'appelait  à  l'état  religieux ,  il  entra  dans  la  eongrégalMMi  dr 
aint-Maur.  VHiêêoire  giméfk  du  Lm^amtdoe,  cemte  Irè»- 
importante,  restait  inachevée;  le  ônquîenae  viÀomim^  pBhir 
par  dom  Yaissette,  n'allait  que  jusqu'en  164S;  le  P.  BooraMr 
travailla  à  son  achèvement  dans  la  oiaiaon  Sainl4jcraMi»-drf^ 
Prés;  déjà  tous  les  matériaux  en  étaient  coordonnés  lorf^s'i 
mourut  le  12  juin  1784  dans  sa  ville  aalale.  Les  mimhfTBff* 
recherches  qu'il  avait  faites  pour  ce  travail  lui  servirent  à  oe«> 
poser  un  grand  nombre  d  autres  ouvrages  qu'il  publia,  i 
savoir  :  1»  mémoire  sur  la  «teor^ssm  gàoftafiiqwi  et  AM»* 


(14T) 


BOUUEAV. 


n^du  Languedoc,  1759,  in-^*";  ^  Recueil  des  Mi  eiauiree 
vtf^ea  rtlatioes  au  droU  public  et  pariiculier  du  Languedoc , 
Paris,  1766,  in-4«  ;  3°  Anéls  et  dérisions  qui  élablisêeM  la 
poêHSsioH  de  souveraineté  et  propriété  de  S.  M.  sur  le  fleuve 
du  Rhône,  d'un  bord  à  l'autre  .  ibid.,  1765,  in-4»  ;  4"  PrMs 
ÊMolif  tique  du  procès  intenté  à  la  province  du  Languedoc  par 
les  éiau  de  Provence,  concernant  le  Rhône  et  ses  dépendances, 
Paris,  177  l.iiM». 

BOVROUGUERD  (géog.),  Yille  de  Perse  (Irak-Adjemy) ,  dans 
one  vallée.  Son  lemtoire^st  peuplé  par  les  laïks,  tnbu  agri- 
cole. tlJe  a  un  beau  château  et  12,000  habitants.  A  20  lieaes 
8«d  sud -est  de  Haïuadan. 

BWROVJI  (géog.),  Eut  de  T Afrique  occidentale,  tribuUire 
de  TArchaoly  ;  il  est  situé  à  Touest  de  celui  d'Iuta ,  dont  il  est 
séparé  par  le  Volta.  Sa  capitale  est  Ghia. 

BOCROCVEN  (myth,),   ou  POU  AOUT  EN  ,  OU  POCROU  , 

premier  radjah  de  la  race  des  enfants  de  la  lune. 
BO ORQUE  (pèche) y  s.  m.  espèce  de  çrand  panier,  en  forme 

d'entonnoir,  terminé  par  une  nasse  d*osier ,  que  Ton  place  au 

bout  des  pêcheries  pour  arrêter  le  poisson. 
BOURRACHE  {borago  o(flcinalis).  On  la  sème  une  fois  an 

priotenips  ou  en  automne;  elle  se  ressème  ensuite  d'elle-même. 

Il  ne  s'agit  plus  que  de  réclaircir.  Les  Qeurs  se  mangent  en 

saJade ,  et  les  feuilles  sont  médicinales ,  employées  pour  tisane 

rafiraichissanle. 
BOURRA-COCRRA  (botan.),  s.  m.,  nom  que  porte  le  bois  de 

lettres  à  la  Guiane  hollandaise. 

BOURRABEy  S.  f.  (^otfiiw.),  terme  de  chasse,  atteinte 
donnée  uar  le  chien  au  lièvre  qu'il  court.  Le  chien  a  donné 
Hen  des  bourradu  au  lièvre.  —  Il  se  dit  figurément  et  familiè- 
rement ,  des  coups  que  Ton  donne  à  que^|u*un  avec  la  crosse 
d*an  fusil.  On  lui  a  donné  des  bourrades.  —  Il  se  dit  aussi, 
dans  une  acception  plus  figurée,  des  attaques  ou  des  réparties 
aigres  et  dores  qui  se  font  dans  une  dispute ,  dans  une  contes- 
tation. Il  donna  de  bonnes  bourrades  à  celui  contre  lequel  il 
disputait.  Cette  acception  vieillit. 

BOURRAGE  (promifi.) ,  s.  m.  ensemble  des  matières  avec 
lesquelles  on  remplit  quelque  chose  avec  effort.  —  Action, 
manière  de  bourrer  son  arme  à  feu. 

BOURRAQUIN  (nuBur^  et  us.),  s.  m.  grand  flacon  de  cuir 
aTCde^foel  les  religieux  mendiants  faisaient  la  quête;  en  basse 
latinité,  burrhantum;  en  provençal,  bouragi. 

BOURRARD,  BOURRETTE  {vieux  mot),  canard,  oiseau 
aquatique. 

BOURRAS,  BOURAZ  (comm.  ) ,  grosse  étoffe  de  bnre,  drap 
crossier;  en  basse  latinité,  borassium;eQ  ancien  provençal, 
koureiâ, 

BOURRASQUE,  s.  f.  (gramm.),  tourbillon  de  vent  impé- 
tueux et  de  peu  de  durée.  //  s'éleva  tout  d'un  coup  une 
éourrasipte.  Ce  n'est  qu*une  bourrasque.  Il  se  dit  figuréraent 
^un  redoublement  subit  de  quelque  mal ,  ou  d'une  vexation 
imprévue  et  de  peu  de  durée.  Je  mtf  croyais  quitte  de  ma  fièvre, 
il  eu  subvenu  une  bourrasque.  —  Il  se  dit  aussi  des  accès  de 
«olére  d'une  personne  brusques  et  passagers,  des  accès  de 
SDinvaise  humeur  d'une  personne.  Il  est  sujet  à  des  bourrer- 
^ues.  Eiiê  a  beaucoup  à  souffrir  des  bourrasques  de  son 
mari. 

BOURBASQUEUX,  EUSE  {gramm.)  adj.  qui  est  sujet  a«x  } 
itourrafiqaes.  Saison  bourrasqueuse.  FamilièremMit,  qui  a  le 
caractère  irritable,  ombrageux. 

BOUBBASSO  {vieux  mot),  s.  m.  lange  de  laine  dont  on 
enveloppe  les  entants  au  maillot;  en  basse  latinité,  bo- 
TQssiun^. 

BOUBBE  {comm.,  gramm.).  Dans  le  commerce,  d'après 
IL  Payen»  on  donne  ce  nom  à  diverses  substances  ou  déchets, 
oui  ont  été  eu  peuvent  être  froissés  ou  bourrés.  Ainsi  la  même 
lénoinination  s  applijque  à  plusieurs  filaments  emmêlés  qu*on 
ifistioffoe  par  les  dénominations  plus  spéciales  de  bourre  de 
toie,  bourre  de  soie  ftlée^  employées  au  tissage  de  plusieurs 
étû£Èe»  dites  de  bourre  de  soie;  bourre  de  crins  et  crins  frisés, 
fenl  oo  se  sert  pour  bourrer  ou  foncer  les  fauteuils  et  autres 
jbeubles  ;  bourre  de  poils,  provenant  des  peaux  débourrées  ou 
ipf  Iéi*«y  et  qui  s'empiûient  par  les  selliers-bourreliers  pour  b^or- 
fr  ou  rembourrer  les  sellettes  cl  colliers  des  clievaux. — On  dt> 
igné  »05si  sous  le  nom  de  bourres  les  recolles  brutes  du  co- 
Dn.  —  On  dit  quelquefois  bourre  de  chanvre,  de  lin,  mais 
las  ordinairement  étoupes,  pour  désigner  les  résidus  de  filasse 
:>urie  ou  mêlée.  ^  On  vend  sous  le  nom  de  bourres  des  petits 
itiiuoos  de  papier  mince  tout  prêts  à  bourrer  la  charge  des  fusils 
e  c^nasse.  —  On  nomme  bourre  de  Marseille  ou  bourre  de 
îohérée  une  étoffe  moirée,  dont  la  chaîne  est  de  bonne  soie  et 


la  trame  de  filoselle,  et  qu'on  tirait  autrefois  de  Magnésie  et 
d'autres  villes  de  T Asie- Mineure,  où  on  la  fait  encore  fort  bien. 
On  la  fabrique  aujourd'hui  à  Marseille,  Montpellier,  Lyon, 
Nîmes  et  Avignon,  en  toutes  sortes  de  largeur,  une  demi-onne, 
sept  douzièmes  et  trois  huitièmes.  —  Bourre  est  encore  le  nom 
de  la  graine  d'anémone.  —  Enfin,  dans  le  langage  figuré, 
bourre  exprime  loute  chose  inulilc  ,  remplissage  dans  un 
livre. 

BOURRE  DE  MARSEILLE  {gramm.),  s.  f.  étoffc  à  chaîne do 
soie  et  à  trame  de  bourre  de  soie. 

BOURRE  (RocGE  DEj,  en  term.  de  teinture.  II  se  fait  avee 
le  poil  de  chèvre  le  plus  court.  On  fait  bouillir  le  poil  plusieurs 
fois  dans  la  garance  :  ainsi  préparé,  il  se  fomi  dans  la  cuve  à 
teindre  par  le  moyen  de  quelque  alcali,  comme  la  cendre  gra- 
velée,  Turine,  etc.,  et  donne  le  rouge  ou  nacarat  de  bourre,  un 
des  sept  bons  rouges. 

BOURRE,  BOURETTE,  BOUROTTE,  BOURRARD  {vieUX 

mots),  cane,  canard. 

BOURREAU  (histoire  du  droit),  s.  m.  G*est  le  nom  qu'on 
donne  à  rexéculeur  de  la  justice  criminelle.  Cet  emploi  chez  les 
anciens  peuples  s'exerçait  sans  honte.  L'on  voit  même  que, 
dans  les  premières  monarchies  de  l'Asie,  cet  office  était  confié 
aux  cuisiniers,  dont  le  chef  avait  le  litre  de  çrand  sacrificateur, 
et  présidait  aux  sacrifices  des  victimes  et  a  l'ordonnance  des 
banquets  sacrés.  Cette  charge  était  entre  les  mains  des  plut 
ffrands  seigneurs.  Putiphar,  dont  il  est  parlé  dans  l'histoire  de 
Joseph,  était  le  chef  des  soldats  chargés  d'exécuter  les  ordres  de 
la  justice  contre  les  criminels,  et  il  jouissait,  à  la  cour  du  roi 
d'Egypte,  d'une  grahde  considération.  Cadnios,  dans  les  temps 
héroiiques  de  la  Grèce,  était  un  des  cuisiniers  du  roi  deSidon.Ce 
ne  fut  que  dans  les  temps*  postérieurs  que  les  Grecs  chargèrent 
leurs  esclaves  du  soin  de  préparer  leurs  mets.  La  bassesse  de 
leur  condition  les  éloigna  de  l'autel,  et  dès  qu'ils  ne  furent  plus 
admis  aux  sacrifices,  ils  cessèrent  d'être  les  exécuteurs  sanglants 
de  la  loi.  Il  parait  que,  chez  les  Romains,  les  soldats  étaient 
souvent  employés  à  ce  terrible  ministère.  Chez  les  anciens  Ger- 
noains  il  était  exercé  par  les  prêtres,  par  la  raison  que  ces 
peuples  regardaient  le  sang  des  coupabjes  et  des  ennemis  comme 
roffrande  la  plus  agréable  aux  dieux  prolecteurs  de  leur  pays. 
Dans  les  nations  modernes,  le  métier  de  bourreau  est  tombé 
dans  l'avilissement  et  le  mépris,  quoiqu'il  soit  nécessaire  pour 
le  maintien  du  bon  ordre.  Ce  préjugé  est  général  ches  tous  les 
peuples  de  l'Europe.  Il  n'en  est  pas  moins  injuste  aux  yeux  de 
la  raison,  qui  ne  voit  d'infamie  que  dans  le  coupable  seul,  et 
non  dans  le  ministre  des  ordres  ne  la  justice.  L'exécuteur  d'un 
jugement  doit-il  être  plus  déshonoré  que  le  juge  qui  le  prononce? 
Quoi  qu'il  en  soit,  la  personne  du  bourreau  est  sous  la  protec- 
tion des  lob  ;  la  justice  doit  empêcher  qu'on  tie  lui  fasse  aucun 
affront,  qu'on  ne  l'insulte,  et  qu'on  ne  le  trouble  ni  dans  sa 
vie  privée,  ni  dans  l'exercice  de  ses  fonctions.  Il  convient  même 
d'arloucir,  autant  que  la  décence  le  permet,  l'amertume  du  sort 
de  ce  dernier  membre  de  l'Etat.  En  V  rance  autrefois,  c'est-à-dire 
avant  la  révolution  de  1789,  le  bourreau  prenait,  pour  son 
office,  des  lettres  de  provisions  en  la  grahde  chancellerie.  Il 
jouissait  de  plusieurs  exemptions  et  franchises,  ou  plutôt  il  étak 
exempt  de  tous  les  droits  et  impositions  que  pajraient  les  autres 
citoyens.  La  dépouille  des  criminels  qu'il  jnstictait  lui  apparte- 
nait, et  il  était  en  outre  payé  par  la  justice  de  chaque  exécution. 
Il  ne  serait  pas  sans  intérêt  d  examiner  les  causes  qui  ont  changé 
la  position  du  bourreau  dans  la  société.  Chez  les  peuples  an^ 
ciens ,  son  emploi ,  qui  était  un  des  premiers  de  l'Etat,  étaîf 
environné  de  respect  et  de  considération.  Dans  le  siècle  dernier, 
lorsqu'une  Camille  de  bourreau  était  éteinte,  on  ne  trouva  pas, 
à  pnx  d'or,  quelqu'un  qui  voulut  la  remplacer.  Cette  différence 
tiefjt  peut-être  à  de  hantes  questions  sociales  que  nous  n'exa-^ 
rainerons  pas  ici,  mais  dont  nous  pourrons  donner  nn  aperçR 
lorsque  noos  traiterons  l'article  Exécuteur  des  hautejS^ 
OEUVRES,  asquel  nous  renvoyons  pour  le  complément  ée 
celui-ci. 

BOURREAU  {gramm.)^  s.  m.  exécuteur  de«  hautes-«euvres, 
des  arrêts  renchi»  ea  niatière  criminelle.  Ce  terme  n'est  pas 
employé  dans  la  loî  pénale  actoelle.  Mourir  par  la  main  dm 
bourreau.  Mettre  quelqu'un  entre  les  moHis  du  bourreau,  te 
^livrer  au  bourreau,  tt  fut  marifué  par  la  main  du  bourreau. 
Valet  du  bourreau,  de  bourreau. — Figurément,  Le  remords 
est  un  cruel  bourreau,  les  remords  tourmentent  cruellement 
ceux  qui  se  sentent  coupables. —  Bourreau  se  dit  figurément 
d'un  homme  cruel,  inhumain.  C'est  un  vrai  bourreau.  —  Figu- 
rément et  familièrement,  Cest  un  bourreau  d* argent,  un  vrai 
bourreau  d'argent,  c'est  un  homme  excessivement  prodigue, 
uo  grand  diasipatenr.— Figurément,  Etre  le  bourreent  de  soi^ 


mtmi,  ne  ménager  ni  sa  sanié  ni  soi  forces.  —  Bovbbead  esI 
aussi  utt  ternie  tie  reproche,  une  cipression  d'humeur  et  d'impa- 
tience :  Eh  bien,  bourreau,  l'expliquetat-lu  7 

BOi'RHEAL'  DES  AKBRKS  {botan.j.  On  donne  vulgairement 
ce  nom  au  celasirc  grimpant  [Y.  Cëlastbx),  qui  wrre  telle- 
ment le  tronc  et  les  brandK-s  des  arbres  auxquels  il  s'alUclic 
qu'il  les  THi^t  périr. 

BOL'RRÉKfgrumm.).  s- f- espèce  de  ragoldemenurs  branches. 
Bniier  un*  bourrée.  Chauffer  U  four  avec  de*  bourréti.  ~ 
Proverbialement  et  ligurémenl,  Fagot  eherelu  bourrée,  tes  geili 
de  même  sorte  sont  volontiers  eti  commerce  les  uns  avec  li-s 

BOL'RRKB(Ab(.  not.),  s.  r.  cs|)éce  de  poisson. 
BUL'RR£E(orch«(l.),  danse  originaire a'Auvergne.  Elle  con- 
siste dans  une  cadence  rapide  du  corps,  accompagnée  dcgiguet 
frêquenles.  Parfois  le  danseur  laisse  tomber  ses  bras  perpen- 
diculairement le  long  du  buste,  parfob  il  les  arrondit  sur  ses 
hanclies  ou  ù  la  hauteur  de  sa  lële  e»  faisant  un  cliquetis  au 
moyen  du  pouce  et  du  doigt  indicateur.  Mais  ces  divers  niouve- 
ments  ne  sont  que  le  canevas  sur  lequel  il  brode  toutes  sortes  de 
minauderies  et  de  feintes  galantes.  Il  faut  avouer  cependant 
qu'il  est  plus  souvent  burlesque  que  gracieua.  L'air  propre  à 
celle  danse  est  prestjue  toujours  dans  lé  mode  mineur,  et  c'est 
peut-être  à  cela  qu'il  faut  rapporter  l'exprcssian  mélancolique 
qui  le  caractérise,  expression  que  ne  peut  pas  même  atténuer 
la  rapidité  de  la  mesure.  I^-t  bourrée  fait  battre  le  cmur  d'un 
Auvergnat  comme  le  rans  det  vachtt  celui  d'un  Suisse.  Aussi 
le  pauvre  nomade  la  dansc-t-il  partout,  ni^me  eu  Espagne  en 
dépit  Mu  boléro.  A  Paris  les  Auvergnats  se  réuuissent  plus  par- 
ticulièrement dans  les  guinguettes  d'une  barrière  où  ta  bourrée 
et  la  monlajfnardf  jouissent  cxctusivnnent  des  honneurs  de  la 
fêle.  L'instrument  favori  |>our  ces  sortes  de  danses  est  la  mu- 
sette ou  le  hautbois.  Cependant  dans  la  Basse- Auvergne  (le 
Puy-de-DOnie)  on  préfère  te  lifre  avec  accompagnement  de  tam- 
bourin. Qui  le  croirait?  celle  bourrée  si  abrupte,  même 
si  sauvage,  eut  la  plus  grande  faveurà  la  cour  de  France. 
Marguerite  de  Valois,  qui  avait  séjourné  eu  Auvergne,  fut  la 
première  qui  lui  lit  perdre  sa  roture.  Les  danses-b.isses,  alors 
en  usage,  et  qui  consistaient  à  marcher  conmie  un  le  fait  aujour- 
d'hui daus  nos  salons,  devaient  paraître  bien  monotones  à  celle 
I'eune  et  turbulente  princesse;  elle  les  supprima  en  protégeant 
a  bourre»;  sa  robe  longue  lagtnait  pour  sauter,  elle  iaraccour- 
cil;  loulet  ses  dames  en  Drenl  autant.  Cette  nouveauté  réussit 
à  celles  qui  avaient  la  jambe  bien  faite;  les  aulres  grondèrent 
tout  bas.  Le  fait  est  que  la  reine  Marguerite  avait  les  plus 
Iwllcs  jambes  du  monde,  cl  qu'elle  voulut  les  montrer.  Voyez 
pourtant  de  quelle  importance  est  l'histoire  :  grâce  à  elle  nous 
savons  que  ce  fut  k  Bayonne,  en  1563,  que  les  grandes  dames 
dansèrent  pour  la  première  fois  dés  gigue*  et  des  bourrée*, 
lors  de  l'entrevue  de  Catherine  de  Médicis  avec  sa  Tille  aînée. 
Depuis,  un  ne  dansa  pas  autrement  )iar  toute  la  France.  Ccpen- 
danl,  romme  toute  chose  a  sa  lin,  ta  bourrée  mourut  sous 
Louis  \III,  n)jr<'3  avoir  régné  depuis  Charles  l\.  Nous  croyons 
qu'il  ne  faudra  pas  moins  qu'un  renouvel lenieni  social  pour  la 
tuer  en  Auti-rKiic. 

UiVBBEK  (Kumb-Brrkard^,  né  A  Dijon  le  15  février  1653, 
et  mort  dans  celte  même  ville  le  90  mai  1T9J.  fut  un  des  reli- 
gieux In  plus  inlelliui-nts  et  les  plus  actifs  de  l'ordre  de  l'Ora- 
toire. PrAdicaleuT  infatigable,  lélé  confesseur,  on  le  voyait  au 
nier  dans  sa  chaire  de  ihêologic  où 
langrcs,  suil  k  Châlons-sur-Saâne. 
lieux,  qui  donna  tout  son  temps  aux 
ouva  le  moyen  d'écrire  quarante  vo- 
ns  que  les  princi|iaux.  On  trouve  la 
ves  dans  \aBibliotkéqu§  de  Bourgo- 
iia*Uquet  du  diocète  d*  Langre*. 
S  vol.  in-l-J;  f  Explication  det 
\  In  dimaHrhe*  d*  l'année  el  de  tout 
iioehe  dr  ChAlan*.  101)7,  6  vol. 
UoSermtnu;  V  Homélie*,  1T03,  4 
êe*  du  priiteipaux  taint* ,  ITUd, 
11703;  IT  Nouveaux  panéggrique* 
Klé*ia*tique*,ilOl,ia-\'i:  T'Abrège 
BTélrede  rOraloirr,  1(108.  in-lS; 
110,  in-li.  L'auteur  cumpou  ce  der- 
que  II)  P.  de  Climy  n'avait  jamais 
iétiMes,  comme  quelques  personnes 
ml. 

a.liHirmenler,  [[èncr.  Il  ncs'cmploie 
rr  h'i  peines  inlérirure*  que  les  re- 
lit souffrir.  La  rouieietu*  bourrrlle 


8  )  BOriBELIEB. 

U*  wtéchanU.  Son  plus  grand  usage  est  au  pirtiripe.  —  BOTB- 
mLÈ,  Es.  participe,  bna  cotttcienee  bourrelée,  être  Aotimi* 
de  remord*. 

n.),s.  f.  le  métier,  le  commerce  <k 

Bot'RRBLET  OU  Boi:RLET(9rainm.},  s.  m.  espèce  de  coasM 
rempli  de  bourre  ou  de  crin,  fait  en  rond  et  vide  par  le  mili^ 
Bourrelet  de  ruir,  bourrelri  à  batiin. —  Il  se  dit  rgalemnii 
d'une  csuèce  de  gaines  étroites  et  longues,  faites  de  toile  et  rem- 
plies lie  tH)urre  ou  de  crin,  qu'on  adapte  aux  bords  intérinin 
des  portes  et  des  fenêtres  (|ui  joignent  mal,  pour  empêcbn  It 
froiil  et  l'humidilc  de  pénétrer  dans  les  appartements.  Le  vtmt 
te  fait  *enUr  par  le  ba*  de  cette  porte,  il  faut  g  appliquer  «a 
bourrelet.  Oépui*  qu'on  a  mil  de*  bourre/et*  aux  feniirtt, 
celle  pièce  ett  muiiufroide.  —  Buurbelet  D'KNFAirr.  espin 
de  bandeau  rembourre  dont  on  ceint  la  tète  des  enfants  pnv 
empêcher  qu'ils  ne  se  blessent  quand  ils  tombent.  —  Bocbb»- 
L£r,  se  dit  aussi  d'un  rond  d'élolTe  qui  est  au  haut  du  ctupi> 
roii  (fuc  les  docteurs,  les  licenciés  et  certains  magistrats  portni 
sur  1  épaule.  —  Il  se  dit,  par  analogie,  de  l'enflure  qui  sunieM 
autour  des  reins  à  une  personne  attaquée  d'hydropisie.  1/  ni 
hjfdropigue,  il  a  le  bourrelet.  Le  bourrelet  ett  déjà  formé.  — 
ifse  du  encore  d'un  rcnaeincnl  circulaire  qui  se  forme  quelque- 
fois à  la  lige  ou  aux  rameaux  d'un  arbre,  d'une  plante.  Btmr- 
rtlet  naturel,  bourrelet  accidentel.  Il  te  dévclupp*  um  bourre- 
let à  l'endroit  de  la  greffe. 

BOL-RHtLET  {hiit.  itat.},  rciiaement_qu'on  remarque  sur  le 
bord  ou  sur  la  surface  externe  de  plusieurs  coquill«. 

BOi'RRELET  (6alun.),  excroissance  de  forme  arrondie  qa'oo 
remarque  sur  les  végétaux  ligneux  dicotylédones.  On  en  fknet 
trois  espèces  :  le  bourrelet  naturel  se  forme  à  l'endroit  même 
où  sortirent  un  peu  plus  lard  le  bourgeon,  les  feuilles,  la  Oenr; 
c'est  leur  véritable  matrice;  le  bourrelet  arlifieiel  est  le  réndlal 
de  la  culture  par  marcolles  ou  par  boutures;  il  peut  être  dfi  inor 
(greffe  mal  assortie  au  sujet;  il  peut  êlre  produit  par  l'action  d'aor 
lorte  ligature  ou  bien  par  renlèvement  d'un  anneau  d'écom: 
le  bourrelet  accidentel  est  occasionné  entièrement  par  les  ubUa- 
ctes  que  les  Quides  nourriciers  éprouvent  en  redescendant,  im 
par  les  contusions  faites  à  l'extérieur. 

BOURRELET  {de  bourre),  espèce  de  coussinets  cirtulaiRt 
dont  on  entoure  ta  tète  des  jeunes  enfants  pour  amortir  In 
coups  qu'ils  peuvent  recevoir  sur  cette  partie.  Cet  apparat 
commence  à  perdre  de  son  crédit,  depuis  qu'on  en  a  reconiw 
les  inconvénients,  dont  le  principal  est  d'entretenir  à  la  tMi 
une  chaleur  trop  considérable,  et  capable  de  produire  ou  ifat- 
t retenir  diverses  maladies,  soit  du  cuir  chevelu,  soît  du  ceneM 
et  de  ses  membranes.  L'n  autre  danger  non  moins  ré«l  est  qor 
l'usage  des  bourrelets  entraîne  celui  des  lisières  et  l'habitude  de 
faire  apprendre  à  marcher  aux  enfants  avant  l'époque  fixë«  ptf 
la  nalure  :  aussi  n'y  a-t-il  pas  d'enfants  plus  maladroits  dfn 
tombent  plus  soutenl  que  reux  auxquels  on  a  prétendu  ap- 
prendre  a  marcher.  Les  enfants  que  l'on  laisse  se  dévetoppri 


loin  de  présenter  leschanres  fâcheuses  qu'elles  pourraient  aieir 
plus  tara.  Les  bourrelets  devraient  donc  être  complètement  sup- 
primés si  l'on  en  croyait  les  conseils  de  la  raison  et  de  l'expè- 
rience;  mais  comme  les  préjugés  ne  se  déracinent  qu'virc 
lenteur,  c'est  déjà  un  progrès  d'avoir  substitué  de  légères  cou- 
ronnes en  baleine  ou  en  osier  tressé  aux  lourds  bourrelets  qa'M 
(oit  encore  chez  les  amis  delà  routine  (P.  Bocbrk). 

BUi'RRELETS  [totl.  une.),  rouleau  de  linge  ou  d'élolfc.  pont 
soutenir  les  jupes  ;  c'étaîl  aussi  une  espèce  de  cardon  qui  pas- 
sait sous  le  menton  et  fixait  parce  moyen  le  chapeau  sur  la  Me; 
cet  ornement  était  commun  aux  deux  sexes. 

BOURRELIER  O'icuLAâ),  nc  à  Besançon  ven  lOSO.  Qin»- 
que  prêtre,  il  servait  comme  soldat  dans  l'armée  espagnole.  Il» 
trouva  au  si^e  de  Barcelone  ,  rendu  fameux  par  le  eoaragr  <k 
nos  soldats  el  la  défection  deMarsin,  qui  alla  rejoindre  le  priaer 
dcCondé,  alorsdu  parti  de  l'Espagne.  Les  Français,  apr^niv 
tenu  quinxe  mois,  fuTcnl  ainsi  Forcés  de  se  rendre  le  \i  octubr* 
1053.  Bourrelier,  à  son  retour  en  Franche-Comté,  publia  aa 
poème  sur  les  événements  dont  il  avait  élé  le  témoin  ocdriaiiv. 
Cet  ouvrage,  dédié  k  Juste  de  Kye.  bailli  de  Dûte.  marqnîs  «.V 
Varambon,  el  qui  parut  à  Besançon,  en  I65T,  in-e*,  êlail  inti- 
tulé :  Barcelone  aeiiégi*  par  (err«  et  par  mer ,  gémtumtM 
protopopée.  On  trouve  à  la  fin  du  volume  une  note  qui  noev 
Irera  a  nos  lecteurs  que  Bourrelier  ne  conaaisiait  pasla  langw 
daniiaquelle  iiccrivail;  la  voici  :  u  L'aulheur,  coaune  trnH<ift 


BOITBBIERHB.  (  S49  ) 

oculaire  de 
en 
des 

amis  corie'ux.  o  Un  grand  nombre  de  biographes  lui  attribuent 
encore  une  Relation  en  prose ,  divisée  en  quatre  parties ,  la- 
quelle, quoiqu'ils  en  disent,  n'était  point  imprimée  en  1657  et 
ne  l'a  pas  été  depuis.  11  se  sont  fondés  probablement  sur  la  note 
que  nous  avons  citée  plus  haut,  pour  considérer  comme  ayant 

n,  un  ouvrage  qui  est  demeuré  à  l'état  de  projet  dans  la  léte 
m  auteur.  —  Bourrelier  de  Malpla  (Nicolas).  Celui- 
d,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  précédent,  naquit  à  Dùle 
le  24  décembre  1606,  étudia  sous  le  célèbre  Dupuy,  professeur 
au  collège  de  LouTain  et  plus  connu  sous  le  nom  iVErycius  Pu- 
tmnus.  Le  pape  Urbain  VIII  lui  accorda  sa  protection  par 
reconnaissance  pour  la  dédicace  qu'il  lui  Gt  de  son  ouvrage 
iotitulé:  Thiara  pontifictUis,  En  1632,  il  prononça  roraùon 
funèbre  de  Cleriadus  de  Vergy,  gouverneur  de  Franche- 
CowUé  en  1674;  on  loi  conféra  le"  titre  de  conseiller  au  parle- 
ment de  cette  province.  Sa  mort  arriva  à  DôIe  en  1681. 

BOUBRELIEB  (technol.).  Le  bourrelier  est  celui  qui  f<ibrique 
bats,  panneaux,  brides,  colliers,  harnais  pour  charrettes  et  tous 
i^  ornements  qui  en  dépendent.  Il  emploie  cuirs ,  peaux  pas- 
sées en  poil,  la  toile,  la  bourre  de  bceul,  de  veau,  de  mouton, 
le  crin,  la  laine  en  écheveaux  et  paille  de  seigle.  Le  bourrelier 
prépare  la  bourre  avec  un  outil  appelé  bàl-a-bourre ;  ce  sont 
nuit  cordes  de  deux  mètres  de  longueur,  fixées  au  plancher,  et  à 
l'autre  extrémité  elles  tiennent  a  un  manche  avec  lequel  il 
frappe  la  bourre;  cette  opération  est  malsaine;  elle  soulève  une 
[K>iissière  acre  que  l'ouvrier  avale  en  respirant.  Le  bourrelier 
»upe  presque  toujours  ses  lanières  avec  une  espèce  de  serpette. 
dn  a  depuis  peu  inventé  un  instrument  qui  coupe  d'une  manière 
p\us  régulière.  Pour  ce  qui  est  de  la  couture  et  ses  accessoires, 
ils  sont  les  mêmes  que  pour  le  sellier. 
BOUAULLE,s.  t.  (jg^amm.),  femme  du  bourreau.  11  est  vieux. 
BOUKKEB^  V.  a.  (gramm,),  enfoncer  la  bourre  dans  une  arme 
à  feu  qu'on  vient  de  charger.  Bourrer  un  fusii,  un  pistolet,  un 
^^TMU'  La  baguette  sert  à  bourrer,  —  Il  signifie  quelquefois 
familièrement  et  figurément  faire  manger  de  quelque  chose 
avec  excès.  Elle  bourre  son  enfant  de  pâtisseries.  Il  signifie  de 
mèroe,av«:  le  pronom  personnel,  manger  de  quelque  chose  avec 
excès.  Il  s'est  bourré  de  haricots,  de  pommes  de  terre^  etc.  — 
BorRiBR,  en  termes  de  chasse,  se  dit  d'un  chien  qui,  en  ponr- 
^vaotun  lièvre,  lui  donne  un  coup  de  dent  et  lui  arrache 
do  fjoîJ.  Le  chien  a  bien  bourré  le  lièvre.  —  Figurément  et  fa- 
milier, bourrer  quelqu'un,  lui  donner  des  coups,  le  pousser 
ivec  la  crosse  d'un  fosil.  Les  gendarmes  l'ont  bourré.  Et ,  par 
Atension,  le  maltraiter  de  coups  ou  de  paroles.  //  voulait  faire 
'insoient,  mais  on  l'a  bien  bourré.  Avec  le  pronom  personnel, 
(s  se  sont  bien  bourrés.  On  disait  aussi  :  bourrer  quelqu'un 
'Ons  la  dispute,  le  presser  vivement  dans  une  discussion,  de 
ute  qu'il  ne  sache  que  répondre.  Cette  phrase  a  vieilli.  — 
OcRREB  s'emploie  neutralement,  en  term.  de  manège,  se  dit 
un  cheval  qui  s'élance  brusquement  en  avant,  sans  que  le  ca- 
dier  s'y  attende  et  puisse  Fempécher.  —  Bourré,  ee,  parti- 
pe. 

BOCRRETy  s.  m.  (gramm.),  sorte  de  raisin  muscat  rouge, 
li  croit  dans  le  Languedoc.  —  C'est  le  synonyme  de  veau  en 
rtains  endroits,  et  ne  bœuf  en  Auvergne. 
BoriuUBTTE,  s.  f.  (gramm.),  soie  grossière  qui  forme  Ten- 
toppe  du  cocon. 

BOCRaLAGB  (vicux  mot) ,  métairie,  petite  maison. 
boubaighe  ,  s.  f.  espèce  de  |janier  long  dont  on  se  sert 
ur  envoyer  du  gibier,  de  la  volaille,  du  poisson,  etc. 
BOUBRIEHNE  (  Loois-Antoine  Fauvelet  de),  né  à  Sens 
9  JQÎQel  §769,  la  même  année  que  Napoléon  Bonaparte; 
ira  avec  lai ,  en  1778,  à  l'école  militaire  deBrienne.  Ils  se 
%nt  intimement  pendant  les  six  années  qu'ils  y  passèrent 
iemble;  et,  quand  Napoléon  partit  pour  l'école  de  Paris, 
irrienne  l'accompagna  jusqu'à  Nogent,  où  ils  se  firent  des 
PQX  toachants  et  se  promirent  de  se  réunir  un  jour,  pour  ne 
5  se  séparer,  dans  la  même  arme,  l'artillerie.  Quelque 
ipsaprèSy  Boorrienne  se  rendit  à  Metz  pour  y  suivre  un  cours 
tique  de  cette  arme;  mais,  n'ayant  pu  produire  des  lettres  de 
liesse  assez  anciennes,  il  renonça  à  ses  projets,  et  entra 
s  la  diplomatie.  Il  alla  à  Vienne ,  en  Autnche,  où  le  mar- 
1  de  Noailles  l'employa  dans  ses  bureaux ,  ensuite  à  Leipzig 
r  y  étudier  le  droit  et  les  langues  étrangères,  puis  à  Varso- 
retoama  à  Vienne,  et  de  là  partit  pour  Paris  vers  1792.  Il 


iroaTa  son  ami;  d'après  ses  mémoires ,  Bonaparte  était  in- 
>é  de  la  faiblesse  de  Louis  XVI  et  de  l'audace  de  ses  ennemis. 
»  deux  peu  pourvus  d'argent,  mais  riches  d'ambition,  ils  | 


bovbbiqijbt. 

Boarrienneobtint 

mais  la 

rentrer  en 

France,  et  fut  inscrit  dans  son  département  sur  la  liste  des  émi- 

Î^rés.  S'étant  rendu  en  Saxe,  il  y  fut  arrêté  comme  partisan  de 
a  révolution.  II  ne  recouvra  sa  liberté  qu'après  trois  mois  d'une 
dure  captivité.  Il  retourna  alors  à  Leipzig,  où  il  se  maria  en 
1794.  L  année  suivante  il  revint  à  Paris  avec  sa  femme ,  y  re- 
trouva Bonaprte  dans  le  même  état  de  gène ,  lui-même  n^avait 
Çnère  prospéré,  et,  pour  comblede  malheur,  il  fut  arrêté  comme 
entière  et  courut  le  plus  grand  danger.  Depuis  le  15  vendé- 
miaire (octobre  l'^dS)  Bonaparte  était  devenu  assez  puissant 
pour  le  sauver.  M"*'  Bourrienne  alla  se  jeter  à  ses  pieds ,  -et  en 
reçut  un  accueil  assez  indiflërent.  Boumenne  ne  dvit  son  salut 

âu'à  la  commisération  d'un  juge  de  paix.  Voyant  les  succès  de 
ionaparte,  devenu  général  en  chef  de  l'armée  d'Italie ,  malgré 
la  froideur  qui  existait  entre  eux  depuis  quelque  temps ,  il  sur- 
monta sa  fierté  et  se  décida  à  lui  écnre.  La  réponse  ne  se  fit  pas 
attendre ,  et  fut  celle  d'un  ancien  ami.  En  1797,  il  se  rendit  en 
Italie,  suivit  Bonaparte  à  Campo-Formio,  à  Badstadt,  à  Paris  • 
en  Egypte,  et  revint  avec  lui  pour  assister  au  18  brumaire.  Il 
l'accompagna  à  Marengo,  reçut  à  son  retour  le  titre  de  conseil- 
ler d'Etat,  et  devint  secrétaire  de  Bonaparte.  (Compromis dans 
la  faillite  des  frères  Goulon ,  il  fut  repoussé  par  lui  avec  beau- 
coup de  dureté.  Cependant  il  l'envoya  peu  de  temps  après  à 
Hambourg,  avec  le  titre  de  chargé  d'affaires  de  France.  Bour- 
rienne, par  ses  exactions,  excita  des  plaintes  générales.  Bona- 
parte envoya  sur  les  lieux  un  homme  de  confiance ,  Augier  de 
la  Sauzaye,  pour  examiner  les  faits.  Bourrienne,  d'après  le 
rapport  de  ce  dernier,  conforme  à  l'avis  du  sénat  de  Hambourg, 
aurait  dû  restituer  deux  millions  de  francs.  Napoléon  le  con- 
damna à  verser  un  million ,  non  pas  entre  les  mains  de  ceux 
qui  en  avaient  été  dépouillés,  mais  dans  le  trésor  impérial. 
Bourrienne  avait  presque  tout  dépensé;  pour  comble  de  disgrâce, 
il  ne  put  obtenir  une  audience  de  Napoléon.  Sans  emploi, 
hostile  à  ce  dernier  en  1814,  il  accourut  un  des  premiers  vers 
Talleyrand ,  qui  le  fit  nommer,  le  1*''  avril  de  la  même  année, 
administrateur  général  des  postes.  On  lui  fit  remise  du  million 
non  encore  verse.  Louis  XVIII  lui  retira  brusquement  l'admi- 
nistration des  postes ,  et  ce  ne  fut  qu'au  mois  de  mars  1815 ,  au 
moment  où  Napoléon  allait  rentrer  à  Paris,  qu'il  obtint  la  pré- 
fecture de  police,  où  il  ne  se  signala  que  par  son  indécision  et  sa 
mollesse.  Il  s'enfuit  avec  Louis  XVIII,  qui  le  nomma  sop  mi- 
nistre à  Hambourg.  De  retour  à  Paris ,  il  fut  fait  par  le  roi  con- 
seiller, puis  ministre  d'Etat ,  et  le  département  de  l'Yonne  le 
nomma  député.  Béélu  en  1821,  il  parut  prendre  plus  de  part  aux 
délibérations ,  fut  même  rapporteur  de  la  commission  du  bud- 
get ,  au  moment  même  où  le  tribunal  de  commerce  le  condam- 
nait pour  quelques  centaines  de  francs  dus  à  ses  fournisseurs. 
L'état  de  ses  affaires  devint  tellement  mauvais,  qu'il  dut  s'en- 
fuir pour  se  soustraire  aux  poursuites  de  ses  créanciers  ;  il  se 
réfuffia  encore  une  fois  en  Belgique,  où  il  écrivit  ses  Mémoires, 
qui  turent  imprimés  à  Paris ,  1829 ,  10  vol.  in-8® ,  plusieurs  fois 
réimprimés.  Ces  Mémoires  offrent  des  détails  curieux  et  utiles  ; 
le  b^in  de  se  justifier  lui  a  fait  pourtant  dénaturer  bien  des 
faits.  La  révolution  de  1830  mit  le  comble  à  ses  chagrins;  il 
perdit  la  raison ,  et  fut  conduit  à  Caen  dans  une  maison  célèbre 
pour  la  cure  des  aliénés.  Il  y  est  mort  le  7  février  1834.  On  lui 
a  attribué  sans  motifs  l'ouvrage  intitulé  :  Histoire  de  Napo^ 
léon  Bonaparte ,  par  un  homme  qui  ne  l'a  pas  quitté  depuis 
quinze  ans. 

BOURRIERS,  s.  m.  pi.  (gramm.),  pailles  mêlées  dans  le  blé 
battu.  Chez  les  corroyeurs ,  échancrures  de  cuir. 

BOURRieL,  s.  m.  [aramm.],  term.  d'agriculture,  sorte  do 
galette  faite  de  farine  de  sarrasin ,  qui  sert  de  nourriture  aux 
pauvres  cultivateurs  de  certains  cantons. 

BOURRIQUE,  s.  f.  (gramm.),  ânesse.  Un  pat/san  monté  sur 
une  bourrique.  Une  bourrique  chargée.  Il  se  dit ,  par  dénigre- 
ment ,  de  toute  sorte  de  mauvais  chevaux  dont  on  se  sert  à  di- 
vers usages,  comme  pour  porter  des  légumes  au  marché,  du 
plâtre ,  etc.  Ce  sens  a  vieilli.  Il  se  dit ,  figurément  et  populaire- 
ment, d'une  personne  très-ignorante.  Il  fait  le  savant,  et  ce 
n'est  qu'une  bourrique. 

BOURRIQUE,  s.  f.  (  technol.  ) ,  sorte  de  machine  composée 
d'ais  2  sur  laquelle  les  couvreurs  mettent  l'ardoise  quands  ils 
travaillent  sur  les  toits. 

BOURRiQUET,  S.  m. (gramm.),  petit  ânon  ou  âne  d*ane 
petite  espèce.  —  Bourriquet  ,  en  term.  de  maçonnerie,  civière 
qui  sert  a  enlever,  au  moyen  d'une  grue,  des  moellons  ou  du 
mortier  dans  des  baquets. 

BOURRIQUET,  S.  m.  iaccep.div.),  term.  de  mine,  Xowm(\\:ci 

32 


(|i^UMn4«rles£Mrdettax  dedcsaowlerre.— BoinimiQ«»T 
m  M  auisi ,  tu  lerm,  et  ftrbiaatUr,  etc.,  d*ttn  b«nc  qoi  sen  à 

ï?^  }^^^^  ^  S""*^**»  leaaaieset  cÎMdUes  emploTrâ 
diM  les  a4eliers  de  cuiirt  jaune. 

MCftEia,  f .  ■.  (framm.) ,  se  di4  do  bniil  que  (ail  la  per- 
dtett  en  |»rcnani  son  vol. 

BOUBRiT  (  Mabc-Thêodorb)  naquit  à  Genève  en  1739,  et 
BMimt  dans  cette  vUle  en  i8i9.  Il  eUU  chantre  de  la  calhê- 
«le.  Son  gwlt  pour  rhistoîre  naturelle  lui  fit  entreprendre 
plttsieiirs  vwa»w  dans  les  Alpes  et  surtout  au  Mont-Blaac, 
«•l  a  a  laissé  des  descriptions  recomoiandabies  par  leur 
«acUtude.  Il  a  aussi  exécuté  plusiears  dessins  pour  les  rela- 
QMs  publiées  par  Saussure,  qui  faisait  içrand  cas  de  ses  coo- 
OMsances  el  de  son  lèle  pour  la  science.  Entre  autres  écrits,  U  a 
publie  :  1«  Va^ge  atUB  glacière  de  Savoie^  1772,  in-8»; 
**  M^êcripiion  dêé  giaeièrcs^  glaciers  el  amas  de  giaees  de 
MDote» Genève,  1775,  i»^»;  y  Description  des  aspeeU  du 
MÊ9ni^Bianc  du  eêU  du  val  dtAost,  des  glaciers  qui  en 
49scendenl  et  de  ia  découverte  de  la  Mortine,  1776,  itt-8*>; 
4*  DeseHption  des  Àipes  pénines  et  rhétiennes.  Genève,  1 781 , 
in-8*»;  nouvelle  éiJition  alimentée  d'une  nouvelle  Description 
des  gUmères  el  glaciers  de  la  Savoie .  particulièrement  de  la 
mliée  dé  Cham^un^  et  du  Mont-Blanc,  1787,  3  vol  in-»»; 
5l*^  Description  des  terres  magellaniques  et  des  pays  adjacents. 
traduke  de  l'anglais  de  Falkner  ;  6<>  Observations  faites  sur  les 
Pyrénées,  pour  servir  de  suite  à  des  Observations  sur  les  Àlpes^ 
n«0,  in-8°;  7«  Itinéraire  de  Genève,  des gtaciers  de  Cha-- 
mùuny,  du  Valais  et  du  canton  de  Vaud ,  «08,  in-12  ;  une 
pfcmière  édition,  nioios  complète,  avait  paru  en  1791  ;  7»  Det^ 
eHptiom  des  coït  et  passages  des  Alpes ,  1803,  n  vol.  io-8°. 

Bet'RROCHE.  F.  BOCRILICUE. 

BOUanoici&E,  boveracub,  instrument  en  forme  de  panier 
pour  pécher. 

MtEEor,  s.  m.  (««rhuo/.),  Urm,  de  fabrique,  Uine  en 
bourre ,  en  paquets. 

BOUBAU,  VB,  adj.  (yromm.),  qui  est  dune  humeur  brusque 
clchagrine.  Un  homme  bourru.  Cette  femme  e$t  bien  bourrue. 
UB  du  de  raènie  :  m  esprit  bourru,  ^roir  f  humeur  bourrue, 
^11  se  prend  quelquefois  substantivement,  Cest  un  bourru 
bSânfatmnt.  —  Moine  ôourru.  prétendu  fantùme  que  l'igno- 
rance fa  isaH  craindre  dans  les  campagnes;  il  signifie  aussi, 
tamihercnient,  un  lionime  de  mauvaise  humeur.  Cet  homme 
la««l  un  moimr  6ottrrH ,  un  vrai  mtntu  bourru.  —  Vin  bourru, 
aofte  de  \in  blanc  nouveau  qui  n^  point  fermenté,  el  qui  se 
conserve  doux  dans  le  tonneau  pendant  quelque  teuips. 

BOUERc,  t'E,  adi.  {technol.).  Dans  les  manufactures  de  soie, 
u  se  dit  de  tout  ûl  de  soie  inégal ,  ou  chargé  de  bourre,  — 
En  tsrm,  de  botanique  ,  se  dit  oc  certaines  plantes  qui  ont  de 
la  bourre  ,  et  qui  ne  portent  aucun  fruit. 

EOCEEU  (Vin)  ,  vin  doucereux  et  brouillé ,  qui  a  encore 
toute  sa  lie ,  parce  qu*on  l'empcTlie  de  fermenter.  Pour  cela 
on  prend  nue  décoction  de  froment  bien  chargée,  on  en  met 
dmix  pintes  dans  un  muid  de  vin,  dans  le  temps  qu'il  fermente. 
EOUREV  (EDMiv-CLatDK),  Ut'*  à  Paris  en  1757,  se  destina, 
dès  sa  plus  tendre  jeunesse,  à  la  pratique  de  la  médecine. 
Reçu  docteur  en  1766,  il  fut  en  1771  élu  bibliothécaire  de  la 
fiMmlté,et  remplit  celle  place  jusqu'en  1775.  Cest  à  Inique, 
Tannée  1780 ,  on  cmifia  le  cours  de  chirurgie  en  langue  fran- 
çùsit.  Il  l'ouvrit ,  le  6  février,  par  un  «liscours  sur  ce  sujet  : 
À  quels  points  doit  s'arrêter  le  cJiirurgien  dans  les  différentes 
êciences  dont  l'étude  lui  est  nécessaire?  Paris,  1780,  in-4°. 
Il  fit  en  1783  le  cours  de  pharmacie,  el  devint  doyen  de  la 
(acuité  Tan  1787.  Ses  confrères  l'honorcrcnl  en  lui  continuant 
cette  charge  de  deux  ans  en  doux  ans  jusqu'en  17i>3,  époque  à 
laquelle  l'ancienne  faculté  fui  supprimée  ainsi  que  lous  les  éta- 
blissemenls  d  inslruction.  C'est  le  docteur  Bourru  qui  rédigea , 
le  15  avril  1792,  une  adresse  en  forme  de  mémoire  à  l'assem- 
blée législative  pour  réclamer,  au  iioiu  de  la  faculté  de  méde- 
cine, contre  l'assujettissement  des  médecins  à  la  patente,  intro- 
duit, le  16  a^ril,  avec  les  docteurs  <Ie  Guillotin  et  de  Lezurier, 
à  la'  barre  de  celte  assemblée ,  présidée  par  Broussonnet , 
Bourru  y  lui  son  mémoire  , qui  fut  rcuNoyé  au  comité  des  finan- 
ces, et  le  fil  précéder  de  ces  |»,irol-s  :  Uyislateurs,  sous  le  règne 
de  la  libtrié ,  les  sciences  duivenl  jouir  au  moins  d  autant  de 
protection  et  d'encourageinenl  que  tous  le  règne  du  despotisme. 
La  médecine  n'etl  ni  art ,  ni  métier,  ni  négoce  ,  ni  profession  ; 
eonséqucmment  elle  n  Va/  poin«  comprise  dans  la  hi  du  la  mars 
1701,  etc.  Lorsque  racatlcmio  de  médecine  fut  rt'tahlie  en  1804, 
Bourru  fut  rappelé  dans  son  sein,  cl  en  fut  élu  vice-président 
en  1815.  Il  fut  nommé  membre  honoraire  de  l'académie  royale 
en  18il    et  il  mourut  à  Paris  le  lU  septembre  1833  à  l'âge  de 


(tM) 


qualffc-viogi-sîx  sna.  Bourru  fut  ausn  recMBaumdable 
talents  que  par  son  kNimam'lé  el  son  désinléressenent.  Oiilre  ta 
ré<tactioa  assidue  dans  le  Jmsmal  économique  depuis  I7&1 
jusqu*en  1772,  il  a  publié  :  Truéuetiom  de  l'anaktisdeêObêer- 
votions  ei  Betkerekes  whédienkspér  une  société  de  médecin»  da 
Londres,  1765-1765  , 9  vol.  in-li.  —  Be  t  Utilité  des  inmom 
sur  mer  pour  la  cure  de  différentes  maladies  par  GOenrieê, 
1770,  in-ia;  ei  en  collaboration  avec  le  docteur  Guélfcrrt  : 
Recherches  survies  remèdes  capables  de  dissoudre  ks  piarre  ei 
la  gravelle,  par  Blokric,  1775,  iu-S".  —  Sum  ehroniris  aqum 
mênerales  vulgo  de  Mer  langes  ?  Paris,  1765,  in-1*.  —  L'Art  de 
traiter  toi-inétne  tes  maladies  vénériennes,  ^tisyino,  i»-H*.  — 
Des  moyens  les  plus  propres  à  éteindre  les  maladies  véméri^n^ 
nés,  Amsterdam  .Paris;.  1771,  in-8».  — Eloges  du  médecin  I» 
Camus,  en  léte  du  ton>e  il  de  la  Médecine  pratique  de  rrl  a»- 
leur  ;  kloge  funèbre  de  Guillotin  par  un  de  se»  tonditeipUs  H 
de  ses  avus,  Paris,  18M,  in-i". 

BOUES  DC  MARSEILLE  (coMin.),  nooi  qu*0B  donB«  à  OM 
sorte  d'étofle  moirée,  dont  la  chaîne  esi  toute  de  soie,  et  b 
trame  entièremenl  de  bourre  de  soie.  Elle  a  pris  son  nom  de  h 
ville  de  Marseille,  où  l'on  en  a  d'abord  fabriqué.  On  en  fok  pre> 
sentement  à  Montpellier,  à  Nimes,  à  Avignon,  à  Lyon  et  mémt 
à  Paris.  —  Les  bours  de  Marseille  sont  de  trois  largeurs,  de  demi 
aune  juste,  de  demi-aune  moins  un  seiiième  ou  sepi  setaiènes, 
et  d'un  quart  el  demi  ou  trois  huitièmes.  Ces  sortes  eféSMflw 
font  partie  du  négoce  des  marchands  merciers.  La  fabrique  des 
bours  vient  du  Levant;  et  celle  de  Marseille  ,  de  Nîmes  et  de< 
autres  villes  de  France^  n'en  est  qu'une  imitation.  Bppuisqae 
cette  manu£acture  a  été  établie  dans  le  royaume ,  les  bown 
étrangers  ont  été  défendus.  Les  bours  du  Levant  seul  plus  es- 
timés pour  l'usage.  Il  en  vient  aussi  par  Livoume.  Les  hatn 
de  Magnésie  sont  des  étoffes  de  colon  grossières  ,  que  Ton  b- 
bri(]ue  dans  la  ville  dont  ils  portenl  le  nom  ;  les  bours  kmA 
rayes  de  différentes  couleurs.  Le  prix  en  est  depuis  use  pnattR 
jusqu'à  une  piastre  et  demie.  La  pièce  est  d'environ  quatre  Mwmts 
de  long,  sur  environ  cinq  huitièmes  de  large.  Marseille  en  tii* 
annueflement  dix  mille  pièces. 

BeCBSAH  (F.  Bbovssad). 

BO<;B.HiiifT(PiEBB£-LoLi^»néen  janvier  1781  àSaittC-Mak, 
s*éleva,du  poste  de  novice  timonier,  au  premier  rang  daoa  l'ad- 
ministra lion  de  la  marine ,  puis  aux  conseils  d'Etat  el  d'ami- 
rauté. Doué  d'une  imagination  vive ,  il  fut  dégoûté  d'abord  pv 
la  discipline  inllexible  de  la  marine  ;  maïs  il  eut  la  force  de  v 
changer  lui-même  pliUùt  que  de  changer  d'état.  De  SMopIr 
novice  dans  plusieurs  voyages ,  il  de\  int  en  1800  aide-timonirr, 
faisant  fondions  d'aide-commissaire.  Dès  lors  il  s'applit^n  aas 
détails  de  l'adminislration ,  et  consacra  ses  loisirs  a  fairr  v» 
éducation ,  interrompue  à  l'âge  de  treize  aus  ;  il  it 


croisières,  visita  (quelques  contrées  de  r£uffope,pui8  les  Aa* 
tilles ,  Corlifiant  l'étude  par  l'observation.  Admis  ans  Vi 


nistration  de  la  marine,  il  était  dans  le  port  de  Brest,  lorsqul 
fut  privé  dé  son  emploi  en  1807  ,  comme  conscrit  marîlîaM-  D 
fit  en  vain  le  voyage  de  Paris  pour  réclamer  ;  unesecoode  liv* 
il  fut  plus  heureux ,  et  entra  dans  le  ministère  de  b  nuirtAe.  a 
il  se  lit  remarquer  par  ses  travaux  el  par  sa  connaissanor^ 
l'administration.  Le  2  juillet  1808,  il  fut  nommé  cotniiwitr 
en  titre  de  l'escadre  de  la  Méditerranée,  avancement  qo'il  du 
autant  à  son  mérite  qu'à  la  protection  de  l'amiral  Gaaibeauv 
dont  il  avait  été  commis  aux  revues ,  puis  secrétaire.  De  ÎHU 
1815,  il  devint  sous-chef  et  ensuite  chef  du  personnel  à  r*l- 
ministralion  centrale.  En  1817,  il  fut  nommé  direcleor  dr 
fonds  des  marins  invalides  ;  son  zèle  et  son  intelligence  êgai>^ 
reiil  sa  sévère  probité  dans  les  services  qu'il  rendii  dans  crt 
emploi.  Conseiller  d'Etat  en  18^2,  membre  de  ramiraoïe  fi 
1831,  il  se  laissa  aller  aux  conseils  de  oueloues  aniis>i|«i  letr 
reni  se  présenter  comme  candidat  à  la  deputation  de  Satfi- 
Malo  ;  son  corps  était  brisé  par  ses  longs  travaux ,  et  aoa  esfri 
surexcité  ne  put  supporter  la  oréférence  que  ses  compotriaa& 
accordèrent  a  son  concurrent.  Malgré  un  fonds  réel  de  ieli(c»A. 
qu'il  avait  conservé  toute  sa  vie,  un  misérable  écbec  lui  fil  pcrdr? 
la  télc.  Il  se  tua  à  Saint-Germain  en  Lave,  le  4  juillet  1KS3 
Par  son  testament,  il  a  laissé  100,000  irancs  à  rbA^ttali» 
SainL-Malo ,  pour  l'établissement  de  douze  lits^  et  une  rflr  '*f 
500  francs  à  la  caisse  des  invalides  pour  être  distribuét  umane'- 
leme ni  en  secours  a  dix  veuves  de  matelots.  Un  de  sesMnb  a  p: 
blié  sa  correspondance  privée,  en  un  volume  in-8^>FMi&,  liC*t 
BOI;b9AL  ou  bubsal  (droit  féodal] ,  eoutusnsdm  Jfet* 
I^  fief  bursal  n'avait  lieu  qu'en  cas  de  succession  ai  de  pavu^ 
de  biens  nobles  entre  frères.  La  coutume  du  Maine  ei  qw%ii 
autres  laissaient  aux  pufnés  le  droit  de  prendre  leur  portien  :.  - 
rédilaire,  ou  du  seigneur  suzerain,  et  de  lui  eo  porter  lu  &■«  ^ 


(m) 


de  dkmt  mnk  iwmfne  de  foi  leur  frère  «loé;  émas  «e  cas,  il 
porUk  seul  la  foi  et  bonuiuge,  Uni  p«ur  ku  que  pour  ses  oui* 
né»;  mais,  lorsqu'il  arrivait  mutation  de  son  dief,  et  ^e)le 
donnait  oaverinre  et  un  profii  de  rachat ,  les  puînés  faisaient 
bourse  avec  leur  atoé  ou  son  représentant,  fiour  contribuer  aux 
frais  de  rachat,  ainsi  qu*à  ceux  de  prestation  de  foi  et  bocn- 
nage,  d'aveu  et  de  dénombreoèenty  de  ban  et  arrière-ban ,  «t 
généralement  de  tous  autres,  au  prorata  de  la  part  qu'ils  avaient 
dans  la  totalité  du  fief.  On  doit  remarquer  que,  dans  le  fief  bur- 
sal,  l'alDë  devait  avoir  la  maison  et  les  deux  tiers  du  fief. 

BOVisjtULT  (Uckmd.),  En  Urm.  de  plombier,  c'est  une  pièce 
de  ploBib  qu'on  place  au  haut  des  toits  couverts  d'ardoise.  C'est 
Il  principale  pièce  de  renfaîtenient.  Au-dessous  du  bouçsaylt 
est  la  bavette,  et  au-dessous  de  la  bavette  est  lemembron.  — 
BouRSADLTBOND,  oulil  de  plombier.  Cest  uo  instrument  de 
ixNs  plat  d'un  côté  et  arrondi  de  l'autre,  dont  les  plombiers  se 
servent  pour  battre  eC  arrondir  les  tables  de  pfomb,  dont  ils 
veulent  faire  des  tuvaux  sur  les  tondios.  Le  mandiedu  boursault 
est  aUacbc  le  long  du  cOté  qui  est  plat  ;  il  n'y  a  que  le  c6té  arrondi 
qui  serve  à  batlrc  le  pfomb. 

BOCBSAtJLT  (Emie),  né  eo  Bourgogne,  à  Mussi-lTvéque, 
eo  1638,  mort  en  1701  a  Tâge  de  soixante-trois  ans,  fut  l'un  de 
ces  écrivains  (mi  brillèrent  au  second  rang  sous  Louis  Xl\\  et 
dont  les  grandes  renommées  de  ce  siècle  n'ont  pas  éclipse  la 
doire  plus  modeste.  Ecrivain  dramatique  spirituel  et  mordant, 
Soursault  a  publié  plusieurs  comédies ,  dont  trois,  Esope  à  la 
cour,  Eiope  à  la  ville  et  le  Mercure  galanl,  ont  été  fort  applau- 
dies de  son  temps  ;  la  dernière  s'est  même  conservée  jusqu'à  nos 
jours  au  répertoire  de  la  scène  française,  où  elle  obtient  encore 
un  succès  de  verve  et  de  gaieté.  Beaucoup  de  vers  plaisants  de 
Boursault  sont  devenus  des  proverbes,  que  l'on  répète  souvent 
dans  le  monde  sans  connaître  la  source  de  son  érudition.  —  Un 
des  mérites  de  Boursault,  c'est  d'avoir  fait  seul  son  éducation. 
Son  père,  ancien  militaire,  attaché  à  la  maison  de  Condé,  et 
qui,  sans  études,  avait  assez  bien  fait  son  chemin,  ne  voulut  pas 
apparemment  que  son  Gis  en  sût  plus  que  lui.  A  Tége  dcqua- 
torxeans,  le  jeune  Boursault  ne  savait  encore  parler  que  le  pa- 
tois de  sa  province;  mais  bientôt  il  se  mit  à  étudier  avec  ardeur, 
apprit  à  écrire  avec  correction,  avec  élégance,  et,  grâces  à  son 
esprit' naturel ,  devint  ce  qu'on  appelait  alors  un  homme  de 
bonne  compagnie.  Il  fut  même  admis  et  recherché  à  la  cour. 
Chané  par  ses  protecteurs  de  composer  un  livre  pour  l'éduca* 
tion  du  dauphin,  il  lit  en  167 1  l'ouvrage  intitulé  :  De  la  véritable 
élude  de$  souverains,  et  Louis  XIV  en  fut  si  content,  qu'il 
nomma  Boursault  sous-précepteur  de  son  fils.  Boursault  relusa 
cet  emploi  honorable  parce  qu'il  ne  savait  pas  le  latin ,  et  se  mit 
à  écrire  une  gazette  rimée,  jqui  d'atnnd  amusa  beaucoup  le  roi  et 
sa  cour,  mais  qui,  sur  la  réclamation  du  confesseur  de  la  reirie, 
fut  bientôt  supprimée.  Sans  l'intercession  du  grand  Gondé, 
Boursault  aurait  même  été  à  la  Bastille.  Quelques  années  après, 
il  obtint  cependant  le  privilège  de  reprendre  sa  gazette,  qu'il 
continua  sous  le  titre  de  la  Muse  ei^ouée;  mais  il  fut  de  nou- 
veau sacrifié  au  roi  Guillaume  d'Orange,  avec  qui  l'on  voulait 
fure  la  ptaix ,  et  qu'il  avait  eu  l'imprudence  d'attaquer  avec 
quelque  vivacité.  Boursault  fut  plus  heureux  au  théâtre,  auquel 
d  se  voua  dès  fors.  Il  y  a  conservé,  comme  auteur  comique,  un 
rang  honorable;  mais  ses  tragédies,  ses  romans  et  ses  lettres 
sont  tooibés  dans  un  complet  et  légitime  oubli.  A  l'époque  de  sa 
mort ,  il  remplissait  à  Ifontluçon  l'emploi  de  receveur  des 
tailles. 

BOCMSAUT  (drotl  féodal),  Urm.  de  coutume.  Celle  de  Perche 
donnait  ce  nom  aux  putnés  qui  avaient  partagé  avec  leur  frère 
aine  des  biens  nobles,  et  pour  lesquels  il  était  tenu  de  porter  la 
foi  et  hommage. 

BOURSE,  s.  f.  (gramm,),  petit  sac  de  peau,  d'étoffe  ou  d'un 
tissa  quelconque,  dans  lequel  on  met  ordinairement  l'argent 

Îu'on  veut  porter  sur  soi.  Bourse  de  cuir,  de  peau,  de  velours, 
'ne  bourse  qui  s'ouvre  et  se  ferme  avec  des  cordons.  Bourse  de 
fie  t.  Bourse  à  ressort,  Bourse  bien  garnie.  Avoir  toujours  la 
masn  à  la  bourse.  Tirer  de  l'argent  de  sa  bourse.  —  Familiè- 
rement ,  Sa  bourse  est  bien  plaie,  se  dit  en  parlant  d'une  per- 
sonne qui  n'a  guère  d'argent.  —  Demander  la  bourse  ou  la  vie, 
demander  à  mielqu'un  sa  bourse,  son  argent,  avec  menace  de  le 
tuer  s*il  la  retuse.  On  a  dit  dans  le  même  sens.  Faire  rendre  la 
Bourse,  —  Coupeur  de  bourses,  filou  qui  dérobe  avec  adresse. 
On  dit  aussi  quelquefois  dans  un  sens  analogue  :  Couper  la 
bourse.  —  Figurément  et  familièrement.  Se  laissor  couper  la 
bourse .  être  dupe  ou  trop  facile  dans  une  affaire  d'argent.  Je  me 
êuis  laissé  couper  la  bourse,  j'ai  donné  tout  l'argent  qu'on  exi- 
geait de  moi.  —  Bourse,  dans  plusieurs  phrases,  se  dit,  par 


extension ,  de  l'argent  dont  on  peut  disposer  actueUeaent  ou  I  pis  se  rassemblaient  les  négociants  de  la  capitale,  ensuite  au 


babkaelleraent.  Avoir  recours  à  ia  kôursede  quel^'uu;  ipmi^ 
set  sa  bourse.  Ami  jusqu'à  la  bourse.  —  Figurément,  Sm  bourse 
est  ouverte  à  ses  amis,  il  prête  volontiers  de  l'argent  à  ses  amii' 
lorsqu'ils  en  ont  besoin,  toutes  les  bourses  sont  fermées ,  on  ne 
trouve  pas  d'argent  à  emprunter.  —  Figurémem  et  (amilière«- 
ment,  Avoir  la  bourse,  tenir  la  bourse,  tenir  les  cordons  de  Im 
bourse,  B\oir  le  maniement  de  l'argent.  —  Fisurémcnt,  JV'«— 
vot'r  qu'une  bourse,  ne  faire  qu'urne  6ourse,  fiire  bourse  com^ 
mune,  se  dit  de  deux  ou  de  plusieurs  persotmes  qui  font  four 
dépense  en  commun.  —  Familièrement,  Faire  bon  marché  de 
sa  bourse,  se  vanter  d'avoir  payé  une  chose  moins  qu'elle  n'a 
coûté  réellement.  —  Famiiiercuient ,  Faire  une  araire  seM 
bourse  délier,  sans  donner  d'argent.  —  Figurément  et  (amilîè- 
renient,  Cest  une  bonne  bourse,  c'est  un  homme  riche  et  pécu* 
BÎfux.  Cette  locution  est  peu  usitée.  —  Familièrement,  Donnst 
la  bourse  à  ^rder  au  larron,  confier  la  garde  de  l'argent,  le 
soin  de  la  dépense  à  celui  dont  on  aurait  dU  le  plus  se  méfier* 
On  dit  aussi  proverbialement  dans  le  même  sens  :  Au  plus  Inr* 
ron  la  bourse.  —  Figuréuient  et  familièrement.  Loger  le  diable 
dans  sa  bourse,  n'avoir  point  d'argent  —  Figurénient  et  famî* 
lièrement.  Ne  pas  laisser  voir  le  fw%d  de  sa  bourse,  cac!  er  l'étttl 
de  ses  aflaires.  —  Bocrse  a  jetons,  bourse  destinée  à  contenir 
des  jetons.  Bourse  de  jetons,  bourse  pleine  de  jetons,  qui  co»» 
tient  des  jetons.  On  se  sert  ordinairement  d'une  bourse  sen»^ 
blable  pour  faire  la  quête  dans  les  églises.  La  bourre  de  la  qui* 
tetsse,  —  Bourse  se  dit  aussi  figurément  d'une  pension  fondée 
par  le  gouvernement,  par  une  commune  on  par  un  f>articulier 
dans  un  collège,  dans  une  école  publique,  dans  un  séminaire^ 
pour  l'entretien  d'un  écolier,  d'un  élève,  durant  le  cours  des 
études  qu'il  doit  y  faire.  —  Obteiiir  une  bourse  dans  un  coilégs, 
à  l'école  polytechnique.  Avoir  bourse  entière,  avoir  demi»-' 
bourse.  Bourse  communale,  bourse  ecclésiastique.  —  BouRM 
se  dit  en  outre  d'un  sac  de  cuir  que  l'on  met  quelquefois  du 
chaque  côte  au-devant  de  la  selle  d'un  cheval ,  et  que  l'oâ 
nomme  communément  sacoche.  —  Il  se  dit  aussi  d'un  petit  9ùlt 
de  taffetas  noir,  dans  lequel  les  hommes  enfermaient  aulrefeûi 
leurs  cheveux  par  derrière.  —  Bourse  é  cheveux.  Porter  ses 
cheveux  en  bourse.  Perruque  à  bourse.  —  BocRSE ,  en  term. 
éU  chasse,  longue  poche  faite  de  réseau,  qu'on  met  à  l'entrée 
d'un  terrier,  pour  prendre  les  lapins  qu'on  chasse  au  furet* 
Prendre  les  lapins  dans  les  bourses,  —  Bourse  ,  en  term,  d'é^ 
glise,  double  carton,  couvert  d'étoffe,  dans  leqtiel  on  met  le&coi^ 
poraux  qui  servent  à  la  messe. 

BOUBSE  (hist.  motf.),  manière  de  compter,  ou  espèce  de 
monnaie  de  compte  fort  usitée  dans  le  Levant,  singulièrement 
à  Gonstantinople.  La  bourse  est  une  somme  de  120  livres  ster- 
ling ou  de  500  écus.  Ce  terme  vient  de  ce  que  le  trésor  du  grand 
seigneur  est  gardé  dans  le  sérail  dans  des  bourses  de  cuir,  qui 
contiennent  chacune  cette  somme.  Celte  manière  de  compter 
des  Turcs  leur  vient  des  Grecs,  qui  l'avaient  prise  des  Romains^ 
dont  les  empereurs  la  firent  paser  à  Constanti  nople,  comme  il 
parait  par  la  lettre  de  Constantin  à  Cécilien,  évèque  de  Carthagt» 
citée  parEusèbe  et  Nicéphore,oii  on  litcequi  suit  :  «Ayant  résâu 
de  donner  quelques  secours  en  argent  aux  ministres  de  la  reK- 
gfon  catholique  en  Afri<|ue,  dans  les  provinces  de  Numidie  et 
de  Mauritanie,  j'ai  écrit  à  Yesus,  notre  trésorier  général  en 
Afrique,  et  lui  ai  donné  ordre  de  vous  délivrer  3,000  folles»  » 
c'est-à-dire  bourses.  Car,  comme  le  remarque  Fleury,  ce 
que  nous  appefons  bourse,  les  Latins  l'appellent  follis.  —  La 
bourse  d'or,  chez  les  Turcs,  est  de  15,000  sequins  ou  de  3,000 
écus.  Ce  sont  celles  que  les  sultans  généreux  distribuent  à  leurs 
favoris  et  aux  sultanes. 

BOURSE  (la)  (comm.)  est,  dans  les  villes  de  commerce,  un 
lieu  où  se  réunissent,  à  certaines  heures,  les  négociants,  les  ban* 
quiers,  les  courtiers  et  les  a^ls  de  change,  pour  traiter  les 
affaires.  C'est  quelquefois  la  reunion  même  des  joueurs  sur  les 
effets  publics  ;  c'est  encore  le  temps  pendant  lequel  dure  leur 
assemblée.  Les  Romains,  dit  Tite  Live,  l'appelaient  colfegium 
oiffcaforum;  elle  aurait,  d'après  lui,  commencé  à  Rome  soes 
fo  consulat  d'Appius  Claudius  et  de  Publius  Senrilius,  493  ans 
avant  l'ère  moderne;  toujours  est-il  que  c'est  à  Brunes  qu'on 
s'est  servi  pour  la  première  fois  de  cette  dênominatfon.  Elle  vien- 
drait du  nom  de  la  maison  de  Vander-Burse,  près  de  laquelle 
se  tenait  une  groupe  de  marchands  qui  échangeaient  les  achats 
et  les.  ventes.  Dès  lors  tous  ces  lieux  de  réunion  se  nommèrent 
Bourses,  en  Flandre,  en  Hollande,  en  Angleterre,  en  Prusse 
et  en  Autriche.  Sous  Henri  II,  en  t5i9,  s'cleva  une  bourse  & 
Toulouse,  une  autre  plus  tard  à  Rouen  sous  Charles  IX.  Lons- 
temps  à  Paris  et  à  Lyon ,  on  nommait  ces  endroits  places  db 
change.  C'est  dans  la  grande  Cour  du  palais  de  justice  qu'autre* 


BOUBSE, 


(96S) 


BOUB8B. 


palais  MaiarÎD  ;  mais  plus  tard  un  arrêt  du  conseil  du  24 
fleptembrc  1794  créa  la  première  bourse  légale  que  Paris  ait 
obtenue  et  la  renvoya  à  rhôtel  de  Nerers,  rue  Vivienne.  Sous 
la  minorité  de  Louis  XV,  elle  se  tint  en  plein  vent  dans  la  rue 
Qoincampoixy  où  Ton  joua  d*après  le  système  de  Law.  A  la  ré- 
^lution  Ja  bourse  se  réfugia  aux  Petils-Pèrcs,  puis  dans  la  ga- 
lerie du  Palais-floyal ,  jusqu'à  ce  que  l'empereur,  en  1808,  fit 
jeter  les  fondements  de  I  édiâce  actuel,  que  la  restauration  inau- 
gura le  4  novembre  1820.  On  porte  à  10,000,000  les  frais  de  ce 
Eètiment,  payé  de  concert  par  le  trésor,  par  la  ville  et  par  le 
commerce  de  Paris.  Au  centre  de  notre  grande  cité,  sur  une 
place  quadrangulaire.  s'élève  ce  temple  de  Plutus  d'une  forme 
périptere  et  d'après  I  ordre  corinthien,  avec  quatorze  colonnes 
à  diacune  de  ses  deux  faces  et  vingt  colonnes  à  chacun  de  ses 
deux  flancs,  d'une  largeur  de  50  mètres,  d'une  hauteur  de  72 
mètres.  En  avant  et  en  arrière,  son  élévation  se  termine  par  un 
simjple  entablement,  et  présente  un  péristyle  parfait  auquel  on 
amve  par  un  perron  de  seize  marches.  Cet  immense  éditioî 
jenferme  un  grand  vestibule,  la  salle  de  la  bourse,  celle  du  tri- 
bunal de  commerce  et  tous  les  appartements  destinés  au  greffe. 
En  dehors  les  colonnades  servent  de  péridrome.  — Maintenant 

3ue  nous  avons  donné  la  définition  historique  de  la  bourse  et  la 
escription  de  ce  palais  de  l'agiotage,  il  est  permis  de  se  deman- 
der n  le  ieu  de  la  Dourse  est  utile,  quel  est  son  mécanisme  et  sa 
moralité?  L'impôt  ne  suffit  pas  toujours  à  couvrir  les  dépenses 
du  trésor;  de  là  nécessité  de  l'emprunt  par  le  gouvernement; 
mais  les  citoyens  ne  lui  confieraient  pas  leurs  capitaux,  s'ils  ne 
pouvaient  les  recouvrer  quand  ils  en  auront  besoin.  La  bourse 
s'offre  comme  un  véritable  marché  où  le  capitalbte  peut  chaque 
jour  vendre  son  titre  de  rente  laissé  sur  le  grand-livre.  D  un 
autre  côté,  il  arrivait  jadis  qu'un  négociant  ignorait  la  source 
productive  d'une  denrife  dont  les  débouchés  étaient  en  sa  puis- 
sance, tandis  que  près  de  lui  se  tenait  un  commerçant  possesseur 
de  cette  même  denrée,  mais  ignorant  complètement  les  moyens 
d'en  tirer  parti  :  la  bourse  les  rapprocha  pour  échanger  rapide- 
ment ensemble  leurs  denrées  respectives.  Ainsi  donc  le  com- 
merçant est  à  la  bourse  exclusivement  acheteur  ou  vendeur. 
Plus  tard  la  trop  grande  extension  des  opérations,  la  prompti- 
tude des  échanges  amenèrent  la  multitude  toujours  croissante  des 
spéculateurs  inconnus  aux  uns  et  aux  autres  à  faire  choix  de 
mandataires  responsables,  d'hommes  d'affaires  acceptés  de  tous 

Jour  faciliter  sur  l'heure  même  les  transactions  :  on  créa  donc 
es  agents  de  change,  qui  seuls  savent  ce  que  le  spéculateur  veut 
acheter  ou  vendre;  on  leur  adjoignit  bientôt  des  courtiers  qui, 
moyennant  un  certain  droit  de  courtage,  procurent  les  facilités 
de  In  vente  ou  de  l'achat.  Pour  prévenir  ou  châtier  toute  prévari- 
cation, on  exigea  d'eux  un  cautionnement  avec  défense  a'échan- 
ger  la  moindre  valeur  pour  leur  propre  compte.  Toutefois  beau- 
coup d'opérations  sont  terminées  par  des  cour  lien  marrons, 
qui  n'ont  point  de  caractère  lé^l  et  qui  ne  doivent  leur  crédit 
sur  la  place  qu'à  leur  moralité  personnelle.  A  quoi  sert  donc  la 
bourse  ?  à  abréger  les  lenteurs  des  opérations  àe  commerce,  à 
mettre  chaque  jour  en  présence  les  spéculateurs ,  le  vendeur  qui 
veut  échanger  son  titre  contre  de  l'argent,  avec  l'acheteur  qui 
désire,  à  raide  de  son  numéraire,  devenir  possesseur  de  ce 
même  titre  ;  mais  les  variations  perpétuelles  dans  le  prix  des 
inscriptions  de  rentes  qui  ont  lieu  au  jour  au  lendemain  ou 
d'une  heure  à  l'autre  invitent  incessamment  à  céder  ou  à  acquc- 
rir^  dès  lors  la  denrée  ou  l'inscription  reste  sur  le  marché.  — 
Sous  ce  rapport ,  la  bourse  donne  un  développement  fort  utile 
aux  relations  commerciales,  et  son  absence  entraverait  les  pro- 
grès de  la  civilisation  matérielle:  l'institution  de  la  bourse  est 
donc  bonne,  dès  qu'elle  agit  sur  les  denrées,  sur  les  capitaux, 
sur  les  inscriptions  de  rente,  sur  les  lettres  de  change  et  sur  les 
effets  comraerçables  ;  nous  n'en  dirons  plus  autant  lorsqu'elle 
portera  sur  des  offres  purement  fictives,  et  lorsqu'elle  ne  ré- 
clame que  les  différences.  Examinons  auparavant  comment 
fonctiouneni  les  boursiers  de  France.  Marchés  au  comptant, 
marches  à  terme,  marchés  libres,  marchés  fermes,  marchés  à 
prime,  marchés  reports,  voilà  les  divers  modes  qu'ils  emploient 
pour  opérer.  La  bourse  de  Paris  est  ouverte  tous  les  jours  vers 
une  heure  et  demie,  les  jours  fériés  exceptés,  à  tous  les  Français 
et  étrangers;  mais  le  parquet  n'est  accessible  qu'aux  agents  de 
change.  EUese  ferme  a  trois  heures  et  demie  pour  les  négociations 
d'efffls  publics,  et  à  quatre  heures  et  demie  pour  les  autres  négo- 
ciations. —  A  une  heure  et  demie,  une  cloche  annonce  l'arrivéedes 
a^nU  de  change  :  aussitôt  les  affaires  commencent,  et  un  crieur 
fiut  connaître  le  prix  de  chaque  venie  faite  au  comptant.  Ce  sont 
ces  différents  pnx  qui  forment  les  cours  que  nublient  chaque 
"  --ries  journaux.  A  trois  heures  et  demie,  la  cloche  sonne  de  nou- 
\  et  les  agents  de  change  se  retirent  pour  continuer  de  faire 


dans  leurs  cabinets  des  marchésà  terme  jusqu'à  quatre  hcom  rt 
demie.  —  Or,  la  rente  est  toujours  demandée  à  un  certain  prix 
et  offerte  à  un  taux  supérieur;  ainsi  ces  expressions  qu'on  en- 
tend sans  cesse  répéter  à  la  bourse  :  a  les  trois  pour  ctiU  s^nl 
à  78  /V.  80  c.  demandés,  78  fr,  85  c.  offerU  ;  les  cinq  é 
105  fr,  40  c.  demandés,  105  fr.  50  e.  offerts,  »  signifient  que 
ceux  qui  ont  des  rentes  dnq  pour  cent  a  vendre  ne  veulent  les 
céder  qu'au  cours  de  105  fr.  50  c,  tandis  que  ceux  qui  veulent 
en  acheter  ne  consententà  les  prendre  qu'au  cours  de  105  fr.  40t. 
Souvent  toutefois,  avant  l'ouverture  de  la  bourse,  il  se  fait  quel- 
ques affaires  au  cours  moyen  :  en  emplovant  cette  marche  pour 
acheter  des  rentes,  si  lorsqu'il  sonne  une  heure  et  demie  le  cours 
des  cinq  pour  cent  est  à  105  fr.  20  c.  j  et  qu'il  vienne  à  fermer  à 
105  fr.  80  c.  quand  trois  heures  et  demiearrivent,  alors  vous  vom 
trouvez  réellement  acuuéreur  de  rentes  à  105  fr.  60  c.  Voilà  ce 


acquéreur 

Îp'on  appelle  le  cours  moyen.  —  Les  marchés  au  comptant  sont 
ort  simples  :  vous  chargez  un  agent  de  change  de  vous  acheter 
une  certainequantitéde  rentes,  et  vous  lui  versez  la  somme  né- 
cessaire contre  les  inscriptions  ou  certificats  qu'il  vous  remet, 
en  y  ajoutant  le  droit  de  courtage,  qui  est  de  douze  cetitimo 
et  demi  pour  cent  francs.  Les  ventes  au  comptant  se  font  par 
le  même  intermédiaire,  et  les  frais  sont  aussi  de  douze  centimes 
et  demi  pour  cent.  —  Dans  les  marchés  à  terme,  le  payeoieot 
des  effets  négociés  ne  doit  être  effectué  qu'à  une  époque  dr- 
terminée  pour  la  fin  du  mpis  courant  ou  prochain.  C'est  sur  eux 
que  repose  tout  l'édifice  des  spéculations  ;  aussi  ces  marcbcs 
surpassent  de  cinquante  fois  les  marchés  au  comptant.  Par  eux 
on  peut  opérer  à  découvert^  c'est-à-dire  vendre  des  rentrs  qu'on 
ne  possède  pas ,  et  ne  s'occuper  uniquement  que  des  àiffé^ 
rences  qui  existent  entre  le  cours  du  jour  de  la  vente  et  celui  rfa 
jour  où  l'on  rachète  :  le  5  décembre  par  exemple  les  cinq  pow 
cent  sont  à  105  fr.  60  c.  ;  or,  présumant  qu'ils  vont  baisser,  viw 
vendez  5,000  francs  de  rente  à  ce  taux  pour  la  fin  du  mois.  Cornror 


vous 


avez  vingt-cinq  jours  devant  vous  avant  de  livrer,  *ow 
pouvez  le  15  du  mois,  si  la  vente  s'est  opérée,  acheter  à  un  CDar* 
inférieur  les  rentes  que  vous  avez  cédées  à  105  fr.  50  c.  ;  ma», 
dans  le  cas  où  le  cours  se  maintiendrait  en  hausse  jusqu'au  31 , 
vous  n'auriez  jamais  à  payer  que  la  différence  qui  se  Iruuvotail 
entre  le  prix  où  vous  auriez  vendu  5,000  francs  de  rente  et  «lui 
auquel  vous  seriez  obligé  de  racheter  la  inême  quantité  dr 
rentes  pour  faire  face  à  vos  engagements.  Ici  les  droits  de  cour- 
tage dus  aux  agents  de  change  dans  les  marchés  à  terme  ne  sont 
que  de  six  centimes  pour  cent.  De  son  côté  la  chambre  syndicale 
perçoit  dnq  francs  dedroit  de  timbre  sur  chaque  opéraUon  pour 
tout  capiUl  de  100,000  francs,  mais  pour  les  opérations  ù  term- 
seulement.  Le  produit  de  ce  droit  donne  1,300,000  francs  pai 
an  ou  4,000  francs  par  jour  de  bourse.  Maintenant,  à  l'aide  df 
cette  donnée  nous  saurons  bientôt  à  quel  capital  s'élèvent  Ir» 
affaires  à  terme  de  la  bourse  pendant  un  an  ;  car,  si  5  fr.  re- 
représentent 100,000  fr.,  4,000  représentent  80,ooo.ai' 
5  :  100,000  ::  4,000  :  80,000,000.  Le  toUl,  il  faut  le  doubler  j 
cause  des  affaires  de  client  à  client,  et  des  marchés  au  rompuut 
qui  ne  pavent  pas  de  droit,  si  l'on  veut  savoir  le  montant  pré- 
sumable  ae  tous  les  capitaux  qui  s'agitent  à  la  bourse  de  nris 
puisqu'il  s'y  fait  par  jour  pour  15,893,650  fr.  d'affaire*  au 
comptant.  —  Toutes  les  négociations  pour  fin  courant  sont  li- 
quioces  du  1"  au  4  du  mois  suivant  ;  et,  pour  faciliter  la  marchr 
de  la  liquidation,  on  est  convenu  de  n'opérer  que  sur  les  mol- 
tiples  de  certaines  sommes  rondes  déterminées.  —  Dans  toatr« 
les  transactions  les  engagements  se  font  doubles  entre  les  agents 
de  change  et  les  clients  et  sous  seing  privé  avec  cette  teneur  *»- 
dinaire  :  a  Acheté  de  M.  B.,  agent  de  change  d'ordre  et  pom 
compte  deM.  D.deux  mille  cinq  cents  francs  de  rente  cinq  poor 
cent  consolidés,  jouissance  du  '22  avril  1811.  livrables  fin  cuo- 
rant  ou  plus  tôt  à  volonté  contre  fe  payement  de  la  somme  d£ 
cinquante  mille  francs.  Fait  double,  M.  B.,  agent  de  change.  *Or, 
par  cette  clause  ou  plus  tôt  à  volonté,  l'acheteur  peut  se  faire  li- 
vrer de  suite  les  effets  qui  lui  ont  été  promis  pour  fin  courant, 
au  moyen  de  l'escompte,  c'est-à-dire,  en  paj-ant  davancr  S 
somme  stipulée,  tandis  que  le  vendeur  a  cinq  jours  pour  e&rc- 
tuer  l'abandon  réclamé.  —  Toutes  ces  opérations  diverses  q»- 
nous  venons  de  détailler  se  formulent  dans  deux  mois  géné- 
riques, WMrchés  fermes,  par  opposition  aux  marchés  libres  ou  • 
prime,  qui  ne  sont  obligatoires  que  pour  le  vendeur  seulemen\ 
et  qui  se  font  également  ou  pour  fin  de  mois  courant  ou  ptmr 
fin  de  mois  prochain.  Mais  pour  ratifier  ou  rompre  son  marrhr, 
au  terme  convenu,  l'acheteur  paye  comptant  des  arrhes  qu'on 
appelle  pnmef.  Elles  varient  selon  les  différentes  chance*  que  la 
bourse  peut  offrir,  ordinairement  de  60  c.  ou  d'un  franc,  que*- 
quefois  d'un  franc  50  c.  sur  cent.  De  laces  formules:  cinq  pomt 
cent  à  priw%e  fin  courant  105  dont  1,  signifient  qu'en  prenar  i 


BOUftSE. 


(265) 


BOURSE. 


5,000  fr.  de  renie  à  ce  taux,  puisque  le  capital  que  vous  devez 
remettre  est  ceosé  être  de  105,000  fr.,  vous  payez  d'avance 
1  franc  de  prime  ou  1,000  fr.  de  difiërence  si  la  renie  ferme 
tombe  aundessous  de  104  fr.,  et  par  là  vous  annulez  le  marché 
(fi abandonnant  la  prime  que  vous  avez  remise;  tandis  qu'au 
contraire  si  la  hausse  a  lieu,  et  que  le  cours  s'élève  à  106  fr., 
fOQS  vendez  aussitôt  la  même  quantité  de  rentes  au  capital  de 
106,000  fr.,  et,  complétant  la  somme  de  105,000  fr.  que  vous 
dcTcx  et  sur  lamielle  le  vendeur  a  déjà  reçu  1,000  fr.,  vous  ob- 
tenez une  diflerence  à  votre  avantage  de  1,000  fr.,  lesquels 
forment  votre  bénéfice.  Il  faut  remarquer  en  thèse  générale  gue 
k  cours  de  la  renie  à  prime  s'élève  toujours  plus  que  celui  de 
b  renie  ferme,  en  raison  des  avantages  que  les  marchés 
libres  présentent  à  l'acheteur.  Or  les  marchés  libres  se  font 
de  même  au  moyen  d'engagements  réciproques  entre  les 
a^ts  de  change  et  leurs  clients.  £n  voici  le  modèle  :  a  Le  51 
décembre  ou  plus  tût  à  volonté,  en  me  prévenant  vingt-oualre 
heures  à  l'avance,  je  livrerai  à  M.  B.,  agent  de  change,  d  ordre 
et  pour  compte  de  M.  D.,  cinq  mille  francs  de  rente  cinq  pour 
œnt  consolidés  contre  le  payement  de  cent  quatre  mille  sept 
eents  francs.  Le  porteur  est  tenu  de  m'avertir,  au  plus  tard  le 
SI  du  présent  noois,  s'il  compte  lever  lesdites  rentes  ;  passé  cette 
époque,  le  présent  engagement  sera  nul  et  sans  effet.  »  Elc.^ — 
Au  résumé  toutes  les  afiaires  qui  se  font  à  la  bourse,  et  que  l'on 
comprend  sons  le  nom  de  spéculations,  se  rattachent  toutes  à  un 
pnndj)e  général,  c'est  de  vendre  en  hausse  des  rentes  achetées 
NI  baisse.  Or,  comme  le  cours  des  effets  publics  éprouve  chaque 
juur  de  nouvelles  variations,  les  opérations  mensuelles  se  multi- 
fh'ent  à  TinGni,  et  même  il  n'est  pas  rare  aue  des  affaires  soient 
commencées  et  terminées  avec  bénéfice  aans  l'intervalle  d'une 
eule  bourse^  du  35  avril  par  exemple.  Ainsi  toute  l'adresse  du 
pcculateur  a  la  hausse  qui  vient  acheter  des  rentes  à  terme  con- 
bte  à  savoir  saisir  le  moment  favorable  pour  les  revendre.  Si 
ians  l'espoir  que  la  hausse  continuera,  il  ne  vend  pas  avec  80  c. 
le  tiénéfice,  que  le  cours  fléchisse  au  contraire,  il  a  man(]ué  son 
Itération.  Voilà  pourquoi  dans  les  marchéi  fermes  les  bénéfices 
ont  liosités,  tandis  que  les  pertes  ne  le  sont  pas,  parce  qu'on 
)e  hâte  de  vendre  quand  le  cours  hausse,  et  qu'on  diffère  tou- 
jours quand  le  cours  fléchit.  Dans  \es  marchés  iibre$  au  contraire 
la  perte  est  bornée,  mais  les  bénéfices  ne  le  sont  pas.  Quelque 
forte  que  soit  la  baisse,  alors  vous  ne  perdez  que  la  prime  que 
rous  9Tei  payée,  tandis  que  vous  pouvez  profiter  de  toute  la 
hausse  qui  survient.  Nous  ne  parlerons  pas  ici  des  spéculations 
ks  couhssiers  qui  se  font  sans  le  ministère  des  agents  de  change  ; 
tis  détails  nous  entraîneraient  trop  loin:  qui  ne  sait  que 
ragiotage  a  multiplié  ses  combinaisons  à  l'infini?  Il  nous  reste 
i  parler  des  reports.  — On  attend  par  reporl  du  comptant  à  la 
m  du  mois  la  différence  gui  existe  entre  le  prix  de  la  rente 
m  comptant  et  celui  de  la  rente  fin  courant  ;  on  entend 
ttr  report  d'un  mois  à  l'autre,  celle  qui  existe  entre  le  prix 
le  la  rente  fin  courant  et  celui  de  la  rente  fin  prochain.  I^  va- 
Bor  toujours  croissante  que  la  rente  acquiert  en  approchant  de 
époque  du  semestre  produit  ces  différences.  Or,  les  reports 
firent  aux  capitalistes  les  moyens  de  faire  valoir  leurs  fonds 
rune  enaniere  souvent  fort  avantageuse.  Ainsi,  par  exemple, 
!»  ducats  de  Madrid  sont  à  76  en  courant.  A  ce  cours  vous  en 
cfaetez  500  que  vous  revendez  sur-le-champ  à  76  fr.  45  c.  fin 
parant.  On  doit  donc  vous  tenir  compte  à  la  fin  du  mois  d'une 
ifférer»ce  de  45  c,  ce  qui  représente  un  intérêt  de  7  fb.  10  c. 
our  cent  Tan.  Par  reporl  sur  primcy^n  comprend  l'achat  fin 
ooranl  d'une  certaine  quantité  de  renie  ferme,  que  l'on  revend 
e  suite  à  prime  fin  prochain.  Vous  achetez  5,000  fr.  de  rente 
105  fr.  50  c.  fin  courant  au  capiul  de  105,500  fr.,  et  vendez 
prime  à  106  fr.  20  c.  dont  1,  au  capital  de  106,200.  Si  la 
nme  est  levée,  vous  gagnez  la  différence  de  70  c.  Si  elle  vous 
K  abandonnée,  vous  vous  trouvez  avoir  acheté  vos  5,000  fr.de 
ttite  au  cours  de  104  fr.  50  c.  En  définitive,  les  reports  servent 
is$i  à  prolonger  une  opération,  soit  à  la  hausse,  soit  à  la  baisse, 
t  un  le  comprend  facilement.  Vous  avez  acheté  des  rentes 
PQr  la  fin  du  mois  à  104  fr.,  et  elles  se  sont  maintenues  en 
lasse  à  i03  fr.  ;  si  vous  croyez  toujours  à  la  hausse  prochaine 
s  effets  publics,  vous  vendrez  à  103  fr.,  et  après  avoir  pajé  la 
Verence,  vous  rachetez  sur-le-champ,  pour  la  fin  procnain,  à 
^5  fr.  40  c,  si  le  taux  du  report  d  un  mois  à  l'autre  est  de 
'c.  Au  surplus  la  même  opération  se  fait  en  sens  inverse,  dans 
^  spéculations  à  la  baisse;  on  le  soupçonne  aisément.  Ainsi 
De  un  moyen  de  faire  fructifier  une  fausse  opération  consiste 
«  (aire  ce  qu'on  nomme  à  la  bourse  une  commune.  Vous 
^  acheté  5,000  fr.  de  rente  cinq  pour  cent  à  105  ;  la  rente 
tit  à  baisser  à  103;  de  nouveau  vous  rachetez  5,000  fr.  de 
àte  au  terme  moyen  de  104  fr.  Or,  si  le  cours  s'élève  au-dessus 


de  104  fr.,  vous  entrez  en  bénéfice  incontinent.  —  Telles  sont 
les  diverses  opérations  de  la  bourse;  elles  sont  légitimes  et  mo- 
rales, tant  qu'elles  embrassent  des  objets  vrais,  comme  les  den- 
rées, les  dépôts  d'argent,  les  inscriptions  de  rente  sur  les  fonds 
publics,  les  cfietscommcrçables  et  les  lettres  de  change  ;  elles  ces- 
sentdej'être,  du  moment  qu'elles  jouent  sur  des  valeurs  fictives, 
lorsqu'il  n'y  a  pas  de  placements  sincères  de  fon^s  en  rente  sur 
l'Etat,  lorsque  l'achat  n'est  pas  réel  ni  de  vente  manifeste,  puis- 
que le  capital  est  imaginaire.  Dès  lors  on  vend  ce  qu'on  ne  pos- 
sède pas,  on  achète  ce  qui  n'existe  pas.  Parces  spéculations  on  peut 
soudain  obtenir  de  nombreux  profits;  maison  y  perd  quelcpicfois 
la  fortune,  l'honneur  et  la  vie.  Or  le  jeu»  quel  qu'il  soit,  ne 
sera  jamais  une  source  pure  de  richesses  :  la  prompte  opulence 
de  ces  hommes  que  le  hasard  favorise  à  la  bourse  donne  un 
exemple  pernicieux  au  prolétaire  laborieux,  et  devient  uneinjure 
permanente  contre  le  producteur  ininligable  mais  peu  rétribué. 
Cette  ruine  totale  qui  porte  quelquefois  les  joueurs  au  suicide  ou 
à  la  fuite  ofiense  la  morale  et  la  religion  :  d'ailleurs  les  moyens 
de  faire  monter  ou  des<:endre  la  rente  sont  presque  toujours  ini- 
ques; on  colporte  sciemment  de  fausses  nouvelles,  on  tient 
cachées  des  nouvelles  importantes  et  on  abuse  du  télégraphe. 

D'ailleurs  il  n'est  pas  bon  que  dans  uncsociétéon  puisse  jouirsans 
travailler.  —  De  toutes  les  bourses  de  commerce  de  l'Europe, 
celle  de  Vienne  en  Autriche  présente  plus  de  sûreté  et  moins 
de  fraude  :  tout  se  fait  au  comptant  sur  des  valeurs  existantes  ; 
on  joue  bien  peu  sur  la  différence ,  encore  se  cache-t-on,  et  la 
parole sedonne  seulement  d'acheteur  à  vendeur  :  il  est  vrai  que, 
pour  ces  opérations  fallacieuses  en  général,  les  juifs  viennois 
sont  canards  boiteux,  c'est-à-dire  qu'ils  rétractent  sans  eflTorls 
leurs  engagements  :  au  premier  bruit  de  guerre ,  l'année  der- 
nière, vingt -deux  spéculateurs  de  différence,  contractant 
d'homme  à  homme  et  que  la  baisse  frappait,  ont  nié  les  mar- 
chés qu'ils  avaient  passés  seulement  de  vive  voix.  — Aucune 
bourse  n'est  plus  immorale,  plus  dangereuse  et  plus  bruyante 
que  celle  de  Londres.  Au  sein  du  bel  édifice  appelé  Rayais 
Exehange ,  bâti  aux  dépens  de  Gresbam  en  1666  sur  les  dessins 
d'Inigo  Jones,  au  milieu  du  beau  pavillon  au-dessus  duquel 
s'élève  une  tour  décorée  par  les  trois  ordres  ionique,  corinthien 
et  composite,  \e8jobbers  ou  agioteurs,  les  specutators  ou  spé- 
culateurs, les  brokers  ou  agents  de  change  jouent  un  jeu 
effréné.  Les  uns  voient  en  quelques  minutes  s'écrouler  toute 
leur  fortune,  les  autres  en  un  clin  d'œil  deviennent  million- 
naires sans  aucune  peine:  ce  sont  des  cris,  des  jurons,  des 
murmures  sourds  pendant  toute  la  durée  de  la  bourse;  aussi, 
les  Anglais  appellent  ceux  qui  jouent  à  la  hausse  taureau  (ô«//;. 
à  la  baisse  ours  (bear).  C'est  une  cohue  où  tous  se  poussent ,  se 
pressent,  se  boxent,  se  jettent  des  bombes  de  papier,  et  tout  à 
coup  ce  sabbat  infernal  est  couvert  par  une  chanson  populaire 
entonnée  à  haute  voix  par  l'assemblée  entière.  Puis  le  jeu  re- 
commence, et  avec  lui  nouvelles  ruses,  nouveaux  mensonges, 
nouvelles  escroqueries  :  voilà  pourauoi  chez  eux  le  nom  de 
jobbers-agioteurs  est  synonyme  de  tripons.  D'un  côté  les  otir* 
n'épargnent  rien  pour  amener  la  baisse  ;  mais  si  les  taureaux 
s'aperçoivent  qu'ils  ont  vendu  dans  le  courant  du  mois  plus  de 
rentes  à  terme  que  les  haussiers  n'en  ont  acheté,  alors  ils  ran- 
çonnent et  ruinent  sans  pitié  les  baissiers  vaincus.  Malheur  alors 
au  spéculateur  qui  ne  veut  ou  ne  peut  solder  la  différence  ;  on 
le  proclame  lame  duck,  canard  boiteux,  et  on  le  chasse  à  tout 
jamais  du  palais  de  la  fortune,  de  l'agiotage,  et  trop  souvent  à 
Londres  de  l'escroquerie.  —  J'ai  déjà  dit  qu'une  des  premières 
bourses  établies  fut  celle  d'Amsterdam  ;  il  faut  ajouter  que 
celle  de  Saint-Pélersboui^  a  été  créée  récemment.  Presque 
toutes  les  capitales,  Madrid,  Lisbonne,  Berlin ,  Hambourg,  ont 
aujourd'hui  leur  bourse.  La  France  a  ouvert  des  bourses  à 
Rouen ,  à  Lyon ,  à  Marseille  et  à  Bordeaux.  —  Somme  toute ,  si 
d'une  part  les  bourses  de  l'Europe  ont  un  côté  avantageux ,  de 
l'autre  aussi  trop  souvent  on  en  fait  des  repaires  de  fraude,  de 
banqueroute  et  de  friponnerie. 

BOUR.SË  D'AMSTERDAM  (la)  {archilecl.) ,  bâtie  de  1608  à 
1613,  sous  la  direction  de  Dankers,  est  un  vaste  Intiment  cons- 
truit sur  cinq  arches  voûtées ,  sous  lesquelles  l'Amstel  se  réu- 
nit au  Damrak.  Il  a  deux  cent  cincpiante  pieds  de  lon^  sur  cent 
quarante  de  large;  la  cour  est  environnée  d'un  portique  dont 
les  voûtes  sont  soutenues  par  quarante-six  piliers ,  et  où  des  por- 
tions séparées  sont  assignées  aux  différentes  nations  pour  les 
affaires  en  marchandises  du  même  genre.  Ces  piliers  sont  mar- 
qués d'un  numéro  faisant  connaître  la  distinction  spéciale  de 
chaque  partie.  Après  cette  bourse ,  celle  d'Anvers  était  naguère 
la  plus  considérable  et  la  plus  curieuse  dans  les  Pays-Bas.  — 
Bourse  de  Londres  (la),  est  un  bâtiment  cairé,  assez  vaste  et 
d'une  architecture  distinguée,  comprenant  une  cour  spacieuse 


(SM) 


ornc^  de  la  statue  de  Cliarics  il»  roi  d'Aoglelerre.  Des  corridors 
s*ûuvrpnt  tout  autour  de  la  cour  et  servent  d'abri  contre  le  mau- 
vais temps.  Elle  est  ouverte  toute  la  journée  ;  mais  Taflluence 
u*y  est  grande  que  depuis  trois  heures  jusqu'à  cinq  heures  de 
l'après-midi.  On  y  voit  à  ces  heures  une  foule  de  négociants  » 
de  tianquiers,  d'agents  de  change,  de  courtiers,  de  subrécar- 
gucs,  de  capitaines  de  vaisseaux  marchands  venant  de  tous  les 
pays  pour  s  intéresser  aux  aflaires  de  hi  nation  la  plus  commer- 
çante du  monde.  Ce  bAtinient,  admirablement  situé  au  sein  du 
quartier  le  plus  fréquenté  de  Londres,  fut  d*abord  élevé  en  bri- 
ques en  1550 ,  aux  dépens  du  chevalier  sic  Thomas  Gresbam,  et 
ouvert  par  la  reine  Elisabeth  en  persofme,  avec  des  cérémonies 
somptueuses,  qui  lui  donna  le  nom  de  Bourse  royale.  L'incendie 
qui  dévora  cet  édiûce  en  1666  donna  lieu  à  sa  reconstruction. 
On  le  l>atit  avec  une  nouvelle  magniûcence,  et  il  coûta,  dit-on, 
50,000  livres  sterling.  Il  y  a  une  bourse  particulière  pour  les 
(bnds  publics,  une  autre  pour  le  commea^edes  blés,  et  une  autre 
pour  la  vente  du  chabon  de  terre.  —  BouftSB  de  Paris  (la)  fut 
Uiau{;urée  le  4  novemt>re  iS26.  Jusque-là  la  vente  des  effets 

Sublics  avait  eu  lieu  tour  à  tour  dans  une  dépendance  du  palais 
lazarin,  rue  Vivienne,  à  Téglise  des  Petits-Pères,  à  la  galerie 
Virginie  au  Palais-Royal.  Ce  monument,  l'un  des  plus  beaux  de 
la  capitale,  est  dû  à  Nâ(>oléou.  La  piemière  pierre  en  fut  posée 
le  91  mars  1808;  mais  les  embarras  |N)litiques  de  l'époque  en 
arrêtèrent  les  travaux,  qui  ne  furent  repris  que  sous  la  restau- 
ration. Il  s'élève  au  milieu  d'une  vaste  et  belle  place,  dégagé  des 
maisons,  qui  sont  régulièrement  construites  et  présentent  les 
plus  l)ellcs  façades.  Le  fameux  architecte  Brogniart  l'avait  corn- 
meocé.  Après  sa  mort  arrivée  en  1815,  M.  de  la  Barre  continua 
son  œuvre  ,  et  a  été  accusé  depuis  d'avoir  dénaturé  l'œuvre  de 
son  prédécesseur.  Soixante-quatre  colonnes  d'ordre  corinthien, 
distribuées  autour,  forment  un  promenoir  couvert.  Sur  la  fa- 
çade principale,  le  portique  qui  l'entoure  prend  une  double 
profondeur,  et  présente  un  péristyle  de  quatorze  colonnes  de 
même  ordre.  Brogniart  dans  son  projet,  avait  adopté  l'ionique, 
qui  était  sans  doute  préférable  s'il  avait  pu  s'adapter  à  l'éléva- 
tion qu'il  était  nécessaire  de  donner  au  palais  pour  y  loger  con- 
Tenablement  les  archives  du  tribunal  de  commerce  et  autresdé- 
pendances.  La  grande  salle  de  la  Boursea  cent  vingt- deux  pieds  de 
long  sur  soixante  dix-sept  de  large,  compris  les  galeries  en  arca- 
des qui  régnent  au  pourtour.  Elle  est  éclairée  par  le  haut,  et, 
comme  dans  beaucoup  de  liasiliques  antiques,  il  règne  au 
pourtour  de  cette  salle,  au  premier  étage,  une  galerie  ouverte 
d'où  le  public  peut  entendre  la  criée  des  effets  publics  qui  se 
fait  au  rez-de-chaussée.  Des  peintures  imitant  la  sculpture,  exé- 
cutées par  MM.  Me)  nier  et  Abel  dePujoI,  décorent  magnifique- 
ment enceinte.  On  a  reproché  à  ce  bel  édifice  de  ne  pas  annon- 
cer extérieurement  l'objet  auquel  il  est  consacré,  et  d'avoir,  au 
lieu  de  sculptures,  des  (fécors  faits  pour  une  salle  de  spectacle. — 
Bol t!»E  0£  SAi.%T-PÉTfeBSBOLBG  (la) ,  chef-d'œuvre  de  l'ar- 
ciiitccte  français  Thomon,  est  un  des  plus  lieaux  monuments  de 
la  capitale  du  Nord.  Elle  fut  commencée  en  1804  ,  achevée  en 
1811,  et  inaugurée  en  1816.  Sa  situation  sur  un  quai  magnifi- 
aoe  que  baigne  un  fleu%e  majestueux,  rehausse  encore  la  beauté 
de  ma  architecture.  Il  a  quarante-quatre  colonnes  d'ordre  do- 
rique disiritiuces  le  long  du  portique  qui  règne  tout  autour. 
Sa  façade  est  ornée  d'un  groupe  dont  Neptune  est  la  principale 
figure.  La  longueur  du  b&timent  est  de  trente-neuf  toises,  et  sa 
brgeor  est  de  trenlc^ept.  Le  jour  y  pénètre  d'en  haut,  et  y 
érliire  les  emblèmes  du  coumierce  et  autres  décors.  On  y  voit 
le  ïfi%te  de  l'empereur  Alexandre ,  son  fondateur.  Deux  côtés 
do  fnMili^piee ,  mais  à  distance  »  sont  deux  énormes  colonnes 
roflralM  haute*  de  cent  vingt  pieds,  et  surmontées  de  trois 
allanlr»  qui  soutiennent  des  globes  aplatis  et  creusés  où  l'on 
ftui  aJluutrr  de»  feus  pour  guider  la  course  des  tràtiments.  Des 
hàiitutuii  qui  ne  tirent  pas  plus  de  dix-sept  pieds  d'eau  peu- 
vent »rn\eT  jusqu'au  port  de  la  Bourse. 

mâHUhE  hiêi.  mil.),  espère  de  sac  cutané  qoi,cliez  les  mam- 
ff«if*^r»,  entetuf  jpe  uoe  partie  des  organes  extérieurs  de  la  gé- 
wniUMCV.  MABfriPUtx;.  Parmi  les  oiseaux,  on  trouve  des 
nor^nqui,  comme  larigogneàsac,  ontuneespècedesacpendu 
4  ttui  t»0u.  Ces  mciubranes  se  trouvent  encore  cnex  d'autres  ani- 
UMSt    F.SaC,  IjOITBE,  VESiiiE^etc.). 

B4M  AACaOX  IV.  Bot'MOFl). 

sot'B^en  mViiVlLVHEH,  On  désigne  par  ce  nom  de  petits 
«»rs  utetult^nrut  roateiunt  une  humeur  ooctuettse.  Leurs  usa- 
ara  êtmi  d'isoler  certaine  pa/ties,  de  fKÎliter  leurs  mouvement», 
de  Uuff'iêftr  le  glÎMewent  des  unes  sur  les  attires.  On  les  re- 
l/oof  r  Mittft  U  prao  dans  les  rvgÎMiis  des  légomenU  qui  ream- 
f rem  de*  poînU  iMsciix  ,  dans  le  voisinage  des  articulatiafM , 
te  Uju§  iU%  letMloM  H  de»  moaclca.  —  Les  bourses   mu- 


queuses,  très^Neo  étudiées  par  M.  Oliviers  d'Aogers,  prvM* 
être  le  siège  d'un  grand  nombre  de  maladies.  Les  princinfe 
sont  la  crépitation  des  gaines  tendineuses,  les  gangtiou,^ 
hygroma  ou  hydropisics  qu'on  observe  surtout  au  genou  rl« 
coude,  et enlin  les  epancliements  sanguins.  A.  B.  di| 

BOURSES,  désignation  de  la  calcule  des  antltèm  été  h 
membrane  qui  renferme  quelques  espèces  de  champitna^ 
Les  agriculteurs  l'appliquent  aussi  aux  boutons  à  tkun,  k  k 
t)rancne  à  Imis  et  à  la  lambourde  (F.  ce  mot). 

BOURSICACT,  s.  m.  {j^tamm,)^  diminutif,  petite  bourse. 

BOURSIER.  On  appelle  ainsi ,  en  lerm.  de  colÙ§et  un  cii- 
diant  dont  la  pension  est  payée  par  le  gouvernement  oa  (« 
auel<|ue  fondateur.  Les  boursiers  sont  nonmiés  par  le  miaiiai 
de  l'instruction  publiijue,  qui  alloue  |)our  leur  entretieu,  «t 
la  totalité,  soit  la  moitié,  soit  même  le  quart  de  la  somme  nip 
pour  la  pension  des  autres  élèves.  Le  nombre  des  lioQrM  m 
limité,  et  elles  ne  se  donnent  en  général  qu'à  des  entantidoi 
la  famille  peu  aisée  a  rendu  quelque  service  à  l'Ëtat.  LonqvK 
étudiant  n  a  droit  qu'à  une  demi-bourse,  ses  parents  sualiÉi. 
gés  de  payer  le  surplus  de  la  pension,  et  (Quelquefois,  pendjâk 
cours  de  ses  études,  le  gouvernement  lui  alloue  la  totalité  iki 
bourse  en  récompense  oSs  sa  t>onne  conduite.  Les  boursimtdi 
placés  sous  la  sur\eillance  spéciale  de  la  municipalitédnqiurtia 
ou  de  la  ville  où  se  trou%c  le  collège  ;  et  ils  sont  souoiis  kift 
\isites  réitérées  dont  le  but  e^t  de  prouver  qu'ils  profiteolÀ 
la  faveur  que  le  gouvernai lent  veut  bien  leur  accorder. 

BOURSIER  (Prévôt)  (drotl  féodal).  C'éUit  le  Bom  qufb 
coutume  de  Valènciennes  donnait  au  cbe(  de  la  jsridiction  èti- 
blie  sur  le  (ait  de  la  draperie,  pour  traiter  de  tous  les  Irailnd 
poursuites  qui  en  dépendaient,  soit  entre  les  mardtattdseiJâtn- 
cants  drapiers,  soit  entre  les  teinturiers,  (balonSy  UxideviU- 
meurs  et  autres. 

BOURSIER  (Fief)  (F.  Boursal). 

BOURSIER  (ANGÉLIQtE-MARIE)(r.  BOURGEOIS  [Luime 

BOURSIER  (Laurent-François),  docteur  deSorbooDti 
ardent  janséniste,  né  à  Ecouen  près  de  Paris  en  1679,  fit» 
premières  études  sous  la  direction  de  son  père  ;  puis  il  la  o*- 
tinua  d'abord  au  collège  des  Quatre-Nations  et  ensuite  i  (r*ii 
du  Plessis.  Après  s'être  destingué  dans  sa  licence,  ûAnm 
membre  de  la  société  de  Sorbonnc.  Son  premier  ouvrage,  iott- 
tulé  V Action  de  Dieu  $ur  Ui  créaiures ,  fut  impriuté  eo  Ro- 
lande sans  nom  d'auteur;  mais  peu  après  il  parut  kha 
avec  privilège,  1713 ,  2  vol.  in-4°  et  6  vol.  in-12.  Le  but  ^ 
l'auteur  s'y  propose  est  la  démonstration  du  système  deid» 
mistessur  lapréniotion  physique  et  sur  toutes  k^  niatièrtsdei 
grâce  et  de  la  prédestination.  A  cette  époque  le  sujet  a'ctf 
pas  neuf»  mais  la  forme  en  parut  piquante.  Il  plut  parla  » 
blesse  de  son  style  et  la  force  de  Targumen talion.  Cepetuiaell 
père  Dulertre ,  jésuite ,  l'attaqua  vivement ,  et  même  »«• 
certaine  dureté,  et  Mallebranchc  lui-même  erut  devoir  f  ta* 
une  réponse.  En  1717,  Pierre  le  Grand,  curieux  de  çom** 
les  mœurs  de  notre  cour,  nos  l)eaux-arts,  notre  dviliaVi 
nos  monuments  publics,  nos  institutions  de  toute  esprct 
un  voyage  à  Paris.  La  réputation  du  cardinal  Richelieu  Ij 
fortement  saisi  ;  il  alla  voir  son  mausolée  à  la  Sortionne.C 
pour  les  docteurs  une  belle  occasion  dont  ils  avaient 
proûter  ()our  montrer  au  czar  combien  grands  étaient  Ifsii* 
rets  politioues  et  religieux  qui  militaient  en  faveur  de  Uitft 
nion  de  l^lise  russo-grecque  à  l'Eglise  catholique.  Br"^ 
avait  été  choisi  par  ses  collègues  dans  cette  circonslana 
nelle;  il  lut  au  prince  étranger  un  mémoire  très-remar^^ 
et  qu'il  avait  composé  dans  la  nuit  mèiuc  qui  avait  préw| 
visite  de  Pierre  le  Grand.  Ce  dernier  en  témoigna  une  gi 
satisfaction.  Revenu  dans  ses  Etats ,  il  le  fil  remettre  à  sa 
ques  avec  ordre  d'y  répondre;  mais  lesgrands  intérêts 
céder  à  des  intérêts  mesquins  et  sans  portée.  Théophaar 
cfaevêque  de  Novo^rod ,  président  perpétuel  de  l'Eglise  ' 
craignant  que  la  primauté  du  pape  ne  diminuai  consideri 
son  influence  et  ne  fût  une  atteinte  dangereuse  à  ses 
tives ,  fit  une  réponse  dilatoire  ;  de  son  côté  l'abbé 
alors  ministre  des  aflaires  étrangères,  poussé  par  soo 
d'intrigues,  imagina  de  retenir  longtemps  cette  répoii$f«*^ 
n'en  communiquer  que  des  copies  mformes,  tandis  ^u'il^ 
envoyé  à  Rome  les  originaux  pour  s'en  Caire  un  mente  n 
les  appelants,  qui  étaient  à  la  tète  de  la  négociatioo.  O 
silence  fut  regardé  comme  une  raison  d'impuisnnce  ptf 
évêques  russes,  qui  s'imaginèrent  que  les  difficftités  '^ 
avaient  soulevées  avaient  été  jugées  insdubles.  La  nr" 
écb^Mia  dooe.  Lorsque  Clément  %1  publia  sa  fameuse 
tion .  la  Sorbonne  tout  entière  se  souleva  contre  rel  ade. 
sier  fol  comme  l'ime  de  ce  mouvement  ;oe  fui  lui  qui 


BOUBTALJJS. 


(«W) 


BaiTSCAL« 


liaesore  d*ap^  et  publia  soas  te  nom  de  fiaire  évéques  le  mè* 
BMÎre  JBsUficatif  de  cette  démardic.  On  sait  qut\  fut  son  reten- 
CHKflMot.  Boursier  avait dé^  fait  de  I  oppositioo  au  formulaire 
«fAleiandreVil.  Cette  guerre  lui  coûta  une  abbaye  et  un  grand 
nnibredebéiiéâccs.  En  17âO,  il  fut  exclu  par  leUre  de  cachet 
des  assemblées  de  la  faculté  de  théologie,  pour  avoir  écrit  contre 
la  tnnsaclion  qui  fut  faite  à  cette  époque.  Ses  écrits  con Ire  le 
ooMÎle  d'Embnm  le  mirent  sous  le  coup  d'une  nouvelle  lettre 
(k  cachet  oui  le  priva  de  son  appartement  à  la  Sorbonne.  Il 
mt  conçu  le  profèt  de  réduire  h  un  petit  nombre  d*artîctes  les 
qKstioos  sur  la  grâce  qui  divisaient  l'Eglise  de  France  ;  il 
«■(MMdooc  sur  ce  sujet  (1725)  une  ErpoitUondt  doctrine 
otraile  mol  pour  mot  de  TEcnture  sainte  et  des  saints  Pères. 
En  1735,  il  fut  exilé  à  Ghret ,  ce  c^ui  ne  TeBipêcha  pas  d*habiler 
Pin,  mais  dans  des  transes  continuelles,  toujours  en  butte  à 
la  police  y  et  toujours  occupé  à  échapper  à  ses  recherches.  Ce 
Rare  de  vie  ne  contribua  pas  peu  à  accélérer  sa  mort,  qui  arriva 
le  17  février  1749.  n  fut  assisté  dans  ses  derniers  moments  par 
fecoré  deSnnt-Nioolas  du  Chardonnet,  lequel  fut  comiamné  à 
rail  pour  ravoir  administré  et  loi  avoir  accordé  les  honneurs 
de  la  sépiiltiire  eoclésiastîque.  Remarquonii  que  Bovrsier  publia 
de  son  vivant  on  grand  nombre  d*écrils  anonymes  sur  les  af- 
faires de  lacoosCitulioD  Unifêwkuê.  On  doit  à  sa  plume  la  belle 
-^-^^t  de  ions  ies  eaimts  qui  se  trouve  dans  le  missel  de  Paris. 
i  C^udrette  a  réuni  en  1765,  3  vol.  in-13,  sous  le  titre 
^Ànalpe  de  tmeiUm  de  Dieu,  divers  opuscules  de  cet  auteur 
«r  la  même  matière.  Cet  ouvrage  renferme  des  pièces  fort  iiilé- 
rosanlessarlaréunioade  TEglise grecque  à  TEglise catholique, 
fleoCre  autres  ckoses  on  Mémoire  sur  la  divinité  des  Chinois, 
(k  til  paraître  en  1767,  dans  VÀvis  amx  princes,  un  autre  mé- 
oaire  concernant  les  refos  que  fit  Clément  XI  d'accorder  des 
Mies  aux  évéqocs  Dominés  por  le  roi.  —  Hoursieb  (Philippe) , 
lé  à  Paris  en  1693,  et  mort  le  &  janvier  1768,  était  un  diacre 
ton  moins  dévoué  k  b  cause  do  jansénisme.  Il  fut  un  des  pre- 
tfers  aaleors  des  Nouvelles  ecelédiuUques,  où  tous  ceux  qui 
innent  à  Torthodoxie  sont   calomniés  de  la   manière    la 
^  indigne,  il  a  aussi  rédige  les  discours  qui  précèdent  chaque 
muée  de  cette  peblication. 

■•CI8ILLSR,  V.  n.  (^ranra».  ),  contribuer  chaora  d'une 
Mftile  sooune  pour  qoelque  dépense  commune.  Il  n'y  avait 
«at  aiseti[a!r9ent ,  il  falhtl  boursiller.  Il  est  familier. 

•oinsoîf ,  s.  m.  {grtnnm.),  petite  poche  au  dedans  de  la 
«ÎB^tired'Bne  culotte.  Mettre  de  l'argenê  dans  son  bourson.  Il 
t  îieox.  On  dit  aujourd'hui  gousset, 
MiTBS^iJFLAfifi,  s.  m.  (gromm.),  enflure.  Il  ne  se  dit  qu'au 
pré  eo  parftaat  do  style.  Un  style  plein  de  boursouflage. 
BtCBSOVFLBMKirr.  Lorsqu'on  parcourt  les  cratères  des 
|hao^  on  aperçoit  çà  et  là  tant6t  de  petits  mamelons,  tantôt 
ytita  cratères,  quelquefois  de  simples  boursouflures.  Ces 
Rvents  aecidenis  oot  été  produits  par  le  goniementde  certai- 
ïpartieade  laves  qui  se  sont  dilatées  par  suite  de  l'expansion 
wz-  Ijo  cratère  dn  Vésuve  nous  a  présenté  toutes  ces  variété», 
^  pe«l  aiéme  voir  se  former  dans  le  fond.  Ces  boursoufle- 
^is  coosti tuent  quelquefois  de  véritables  montagnes  ;  c'est  ce 
ioB  a  Goostaté  daa»  l'Ile  de  Java ,  où  l'on  voit  une  montagne 
ifay tique  qui  est  un  soulèvement  en  cloche.  On  y  pénètre 
iine  petite  ouverture  qui  conduit  dans  une  grande  cavité 
Ire  tfoi  occupe  le  centre  de  la  montagne.  Diana  les  environs 
Se  grand  boorsouflement,  il  y  a  plusieurs  autres  petits  dô- 
surbaissés,  semblables.  Peut-être  faut-il  considérer  égale- 
i  comine  une  boursouflure  le  grand  volcan  du  Jorollo  en 
friqtie  ;  car  lorsqu'un  cheval  marche  dessus  il  fait  entendre 
miit  ooord.  A.  B.  m  B. 

i»f;«soCrvLijmE,s.  f.  ((/ramm.),  enflure.  Use  dit  au  propre 
a  Gguré.  Avoir  ée  laboursoufiure  dans  U  visage.  Son  style 
tf  poa  mjcémpt  de  boursouflure, 

(•ckvajjUS  (  Paul  Poisson  de)  ,  fils  d'un  paysan  breton. 
ka  jeone  à  Paris,  il  y  fut  successivement  valet  du  fermier 
irai  Théveain^  et  facteur  chez  le  marchand  de  bois  Bonnet» 
Tgé  de  rapprovisionneroent  de  la  capitale.  Le  mauvais  état 
es  afiEaires  le  contraignit  â  retourner  dans  son  village  aux 
NMisde  Hennés,  et  il  y  devint  huissier.  En  allant  porter  un 
MOtt,  le  hasard  lui  fît  raire  la  rencontre  de  M.  de  Pontchar- 
D,  9ik»rs  premier  président  du  parlement  de  Rennes ,  qui , 
curionté,  voulut  en  prendre  connaissance.  L'ayant  trouvé 
Adressé  et inleittgemment rédigé,  il  en  complimenta  Paul 
oam  en  arjootant  :  C'est  dommage  que  lu  sois  réduit  à  un  si 
u»  emploi,  viens  me  voir,  je  ferai  quelque  chose  de  toi. 
hce  4  sa  protection ,  Tboissier  obtint  le  ]>08te  de  piqueur  a  la 
Btrudion  du  Pont-Royal,  substitué  en  4685  au  pont  do  bois 
Bé  au-devant  du  janno  des  Tuileries,  et  en  1087,  lorsque 


M.dePontchartrain  fut  chargé  de  Tintendance  des  finances,  Pan! 
Poisson,  qui  dès  lors  se  fit  nommer  de  Bonrvalais,  entra  dans  sa 
maison,  fut  intéressé  dans  ses  afTahrcs  du  ^ut/^me,  puis  dans  les 
divers  traités  passés  pour  soutenir  lagnerre,  et.  Tannée  suivante, 
de  Bourvalais  était  financier  en  litre  et  possesseur  d'une  fortune 
considérable  qui  pendant  plus  de  seize  ans  s'accrut  avec  des  di- 
gnités nouvelles.  En  1706,  ce  riche  parvenu,  qui  sut  mériter 
par  le  talent  toutes  ces  faveurs ,  possédait  dix  charges ,  outre 
celledesecrétaireduconseil,donllcpr(Kluits'élevaità500,000fr.; 
celle  de  secrétaire  du  roi,  et  deux  offices  de  contrôleur  général 
des  finances  du  comté  de  Bourgcwne.  Il  possédait  une  partie  de 
la  Brie,  où  il  fit  construire  le  beau  château  de  Champs-sur- 
Marne,  à  4  lieues  de  Paris,  et  à  la  place  Vendôme  il  habitait 
l'hôtel  où  est  installé  aujourd'hui  le  roinislèrc  de  la  justice  et  des 
coites.  Sa  magnificence  extrême  et  ses  biens  immenses  suscitè- 
rent contre  de  Bourvalais  des  envieux ,  des  épigrammes ,  des 
pamphlets  et  en  1715  une  accusation  sérieuse  de  concussion  et 
son  incarcération  à  la  Conciergerie  par  ordre  du  régent.  Ses 
biens,  dont  il  n*avait  feit  qu'une  déclaration  incomplète,  fu- 
rent confisqués,  et  lui-même  se  vit  jeter  dans  la  tour  de  Mont- 
ffomnseri.  .Toutefois  on  se  rappela  les  services  réels  que  de 
Bourvalais  avait  rendus  avec  empressement  à  TElat  dans  des 
temps  de  détresse,  et  il  fut  rendu  à  la  liberté  moyennant  une 
taxe  de  4,400,000  livres.  En  1718,  tous  ses  biens  lui  furent 
restitués;  mais  il  jouit  peu  de  ce  retour  de  prospérité,  et  mourut 
sans  enfants  en  1719.  —  Le  seul  pamphlet  contre  de  Bourva- 
lais et  les  traitants  qui  ait  échappé  à  loubli  a  pour  titre  :  Plu- 
ton  maltdtier ,  Cologne,  4708,  m-12,  et  Rotterdam,  1710. 

fiOURZEls  (Amable  de),  né  à  Volvic,  près  de  Riom,  le  6 
avril  1606,  fut  d'abord  page  chez  le  marquis  de  Chandcmir, 
puis  alla  à  Rome,  où  il  fit  son  cours  de  théologie.  La  traduc- 
tion qu'il  fit  en  vers  grecs  du  poëme  d'Urbain  VlII,  Departu 
Viroinis,  lui  mérita  de  ce  pontife  un  prieuré  en  Bretagne.  Le 
cannnal  Maurice  de  Savoie  t'emmena  à  Turin ,  où  il  resta  deux 
ans.  Arrivé  à  Paris,  le  duc  de  Liancourt  le  présenta  à  Louis  XIII, 

ri  lui  donna  l'abbaje  de  Saint-Martin  de  Cores.  Le  cardinal 
Richelieu  le  choisit  pour  un  des  premiers  membres  de  l'aca- 
démie française.  Bouneia  entra  peu  de  temps  après  dans  les 
ordres  sacrés,  et  s'appliqua  à  la  controverse  ;  il  convertit  quel- 
ques ministres  contre  lesquels  il  avait  disputé,  ainsi  qu'Edouard, 
prince  palatin,  et  le  comte  de  Schomberg,  depuis  maréchal 
de  France.  Sous  prétexte  d'opérer  cette  dernière  conver- 
sion, il  avait  été  envoyé  en  Portugal  en  1666;  mais  on  présume 
qu'il  avait  aussi  d'autres  missions  secrètes  du  gouvernement. 
Lors  des  disputes  sur  la  grâce,  Bourzeis  avait  publié  quelques 
ouvrages;  lors  de  la  constitution  d'Innocent  X  en  1653,  il 
cessa  d'écrire  sur  ces  disputes  et  signa  le  formulaire  en  1601. 
Colbert,  qui  avait  pour  lui  une  grande  estime,  l'avait  mb  h  la  tète, 
non-senlement  oe  l'académie  des  inscriptions ,  mais  encore 
d'une  antre  assemblée,  tonte  composée  de  théologiens,  et  qui  se 
teoail  dans  la  bibliothèque  du  roi.  Bourzeis  mourut  le  2  août 
1673. 11  avait  travaillé  avec  Sallo  au  Journal  des  savants ,  de- 
puis le  5  janvier  1661  jusqu'au  30  mars  de  la  même  année.  On 
a  en  outre  de  lui  :  1"  Sermons  sur  divers  sujets,  1672,  2  vol.  în- 
8*".  Ces  sermons  sont  au  nombre  de  vingt  et  un  :  le  dernier  est 
l'oraison  funèbre  de  Louis  XIII.  L'auteur  a  misa  la  tète  une 
longue  et  savante  préfece  sur  l'estime  qu'on  faisait  autrefois  de 
la  fonction  de  prédicateur.  2»  Epithalamium  in  nuptiis  Thad^ 
dœi  Barberini  et  Annœ  Columnœ ,  Rome ,  1629,  in-8<*.  3*^ 
Beaucoup  d'ouvrages  de  controverse,  dont  on  peut  voir  la  liste 
dans  le  tome  xxiv  des  Mémoires  de  Nicéron  et  encore  dans 
V Histoire  de  l'académie  française,  1745,  2  vol.  in-12. 

BOUS,  s.  m.  pi.  (gramm,),  gâteaux  queles  Athéniens  offraient 
anciennement  a  Jupiter  Céleste. 

BorsANT,  historien  arménien  (F.  Pousant), 

BOUSABDS  (vén,),  s.  m.  Ce  sont  des  fientes  de  cerf  qui  sont 
molles  comme  la  bouse  de  vache  dont  elles  ont  pris  ce  nom.  On 
les  nomme  autrement /tim^^f. 

BOUSCAL  (GuYON-GuÉRiN  de),  auteur  dramatique  du  xvii« 
siècle,  né  en  Languedoc,  était  conseiller  du  roi  et  avocat  au  con- 
seil; la  date  de  sa  naissance  et  celle  de  sa  mort  sont  inconnues. 
On  a  de  lui  :  V Amant  libéral,  tragi-comédie,  1642,  in-4°.—  La 
Mort  de  Brutus  et  de  Poreie  ou  la  Vengeance  de  la  mort  de 
César,  tragédie,  1637,  iii-4®. —  Le  Gouvernement  de  Sanrho 
Pança^  comédie,  1642,  in-4<'. —  Oroondate  ou  les  Amants  die- 
crels,  tragi-comédie,  1645,  in-4'». —  Le  Prince  rétabli,  1647,  in- 
4**. —  Don  Quixotte  de  la  Manche,  première  partie,  comédie 
en  cinq  actes,  représentée  en  1658,  imprimée  en  1640,  in-4**. — 
Don  Quixotte  de  la  Manche ,  deuxième  partie ,  'comédie  en 
cinq  actes,  représentée  en  1658-1639,  imprimée  en  1640,  in-4o. 
^—  Cléomènty  tragédie  en  quatre  actes,  1648,  in-4^. —  La  Mort 


BOUSMARB. 


(t66) 


BOCSM. 


d'Agis,  Irafféilie,  1642,  in-4°. —  Le  Fils  désavoué  ou  le  Juge- 
9sent  de  Théodorie,  roi  d'Italie,  tragi-comédie,  1(>42,in-4^ 
réimpriiDce  la  Dièiiie  année  in-t3.—  Paraphrase  du  psaume 
XV Ùf  avec  le  lalin  à  la  marge,  1645,  in-4'*. 
Bot'scARi.E,  s.  f.  OU  Bot'SCARLO,  S.  m.  (hisi.  Hol,),  nom 

âu*oii  donne  en  Provence  à  une  fauvelle  que  UufTon  a  rappro- 
tice  de  la  fauvcUc  griselte. 

BOUSCTLEB,  V.  a.  {gramm.]^  mettre  sens  dessus  dessous.  On 
a  bousculé  tous  mes  iivres,  11  signilie  aus&i  pousser  en  tous  sens. 
Nous  fûmes  horriblement  bousculés  dans  la  foule,  il  est  fa- 
milier dans  les  deux  sens.  —  BotsciLÊ.  ÉB.  participe. 

BOUSE,  s.  r.  {écon.  rust,),  Ucntc  de  bœuf  ou  de  vache.  La 
bouse  de  vache  est  un  bon  engrais  pour  les  terres. 

BorsE,  en  term,  de  blason,  se  dit  d'une  espèce  de  chante- 
plure  avec  laquelle  on  puise  Teau  en  Angleterre.  C'est  une  pièce 
dont  quelques  seigneurs  ont  chargé  Técu  de  leurs  armoiries. 

BOl^siER(copnf.)(hûl.  tiat.],  insecte  colcoptère,  section  des 
pentamcres.  famille  ûes  lamellicornes,  tribu  des  scarabéides.  Ce 
genre  est  très-nombreux,  surtout  parmi  les  exotiques;  les  bou- 
siers sont  tous  bruns  ou  noirs,  ils  sont  surtout  remarquables  par 
les  éminences  extraordinaires  dont  ils  sont  armés,  et  par  leur 
taille  qui  varie  de  deux  lignes  à  trois  pouces  et  plus.  Les  larves 
Tivent  dans  les  bouses  de  vache.  —  Les  espèces  conimes  sont  le 
bousier  anténor,  le  bousier  isidis,  originaires  d'Egypte  el  de 
Nubie;  le  bousier  bucéphale^  qui  habite  les  Indes  ocadentales; 
le  bousier  porte-lance ,  qui  vient  dans  l'Amérique  méridionale  ; 
le  bousier  à  trois  pointes,  qu'on  trouve  au  Sénégal  ainsi  que  le 
bousier  porte-fourclie.  Les  espèces  de  nos  contrées  sont  le  bousi$r 
espagnol  et  le  bousier  lunaire,  A .  B.  DE  B. 

BousiLLAGE,  S.  m.  [maçon.),  méls^gede  chaume  et  de  terre 
détrempée,  dont  on  se  sert  pour  faire  des  murs  de  clôture  dans 
les  lieux  où  la  terre  est  rare.  Une  maison  4fui  nesl  faite  que 
de  bouiillage.  Mur  de  bousiUaae, —  Figurement  et  familière- 
ment. C'est  du  bousillage,  ce  n  est  que  du  bousillage,  se  dit  de 
tout  ouvrage  mal  fait  ou  qui  doit  durer  peu. 

BOUSILLER,  v.  a.  [maçon.),  maçonner  en  bousillage,  c'est-à- 
dire  avec  du  chaume  et  de  la  terredélrempée.  Dans  ce  pays  on 
n'a  ni  terre  niplàtre,  on  ne  fait  que  bousiller.  Il  se  dit  activement 
et  ûguréjnent,  en  parlant  d'un  ouvrage  mal  fait,  d'un  ouvrage 
fait  avec  précipitation  et  sans  soin.  C'est  un  ouvrage  qu'on  a 
bousillé,  qu'on  n'a  fait  que  bousiller.  Il  bousille  tout  ce  qu'il 
fait,  —  Bousillé,  ée,  participe. 

BOUSILLEUB,  EUSE,adj.  (gramm.),  celui,  celle  qui  travaille 
en  bousillage.  11  se  dit  figurement  et  familièrement  des  mauvais 
ouvriers  en  toute  sorte  d'ouvrages.  Ce  n'est  qu'un  bousilUur. 
Cette  couturière  n'est  qu'une  bousilleuse, 

BOUSIN  ou  BOUZIN  [oryctologie) .  En  pariant  des  carrières 
de  pierre ,  c'est  comme  la  matière  première  et  limoneuse  des 
pierres.  La  différence  entre  le  bousin  et  la  pierre  parfaite  est 
que  la  pierre  est  plus  compacte ,  sèche  et  endurae  ;  au  lieu 
que  le  bousin  est  une  substance  molle,  et  encore  informe,  qui 
couvre  le  dessus  des  pierres,  au  sortir  de  la  carrière  et  leur 
tient  lieu  de  ce  que  l'aubier  est  au  bois. 
^  BOUSINGOT ,  s.  m.  {gramm,) ,  chapeau  que  portent  les  ma- 
rins. —  Par  extension,  se  dit  de  celui  qui,  s'affublant  de  ce 
chapeau,  prétend  faire  connaître  qu'il  est  républicain,  et  fait 
parade  de  son  costume  bizarre.  On  appelle  aussi  bousingots  cette 
sorte  de  républicains.  Il  est  ironique. 

BousM  ARD  (DE  ,  né  en  1 747  dans  le  déprtement  de  la  Meuse, 
entra  de  bonne  heure  dans  le  cor  os  du  génie,  et  il  y  était  capitaine 
lorsque  la  révolution  éclata.  En  1789,  il  fut  nommé  député 
de  la  noblesse  du  bailliage  de  fiar-le-Duc  aux  états  généraux, 
et  il  siégea  parmi  les  réformateurs  modérés.  Après  la  session,  il 
reprit  la  carrière  militaire,  et  en  1792  il  passa  au  service  de  la 
Prusse  lors  de  l'évacuation  de  Verdun.  Naturalisé  Prussien,  il 
prit  place  parmi  les  premiers  in^nieurs  militaires  de  la  Prusse, 
el  fut  bientôt  nommé  major  général.  De  Bousmard  fut  tué  le 
91  mai  1807  d'un  éclat  de  bomb^  au  siège  de  Uantzig  où  il 
commandait  le  génie  ,  la  veille  de  la  reddition  de  la  place,  à 
l'âge  de  soixante  ans.  Il  a  publié  :  Mémoire  sur  les  moyens  de 
multiplier  les  plantations  des  bois  sans  trop  nuire  à  la  pro-- 
duction  des  subsistances ,  1788,  in-8»,  qui  a  remporté  le  prix 
de  la  société  royale  de  Metz.  —  Essai  général  de  fortification 
et  d^attaque  et  défense  des  places,  dans  lequel  ces  deux 
sciences  sont  expliquées  et  mises,  fune  par  l'autre,  à  la  portée 
de  tout  le  monde  ;  dédié  au  roi  de  Prusse ,  4  vol.  in-4<>,  et  1 
vol.  in-fol.,  de  planches,  Berlin,  1797-1798-1799.  Le  quatrième 
volume  parut  à  Paris  en  1805  sous  le  titre  de  :  Traité  des  ten^ 
tatives  a  faire  pour  perfectionner  les  fortifications, 

BOUSHABD  OQ  BOUSSEHABT  (NICOLAS  DE),  évèque  de 

VerdOD,  né  à  Xivry-le-Pranc,  en  1519,  d'une  Camille  ditinguée 


dans  la  cour  de  Lorraine ,  avait  été  deux  ans  doyea  de  Tiffm 
collégiale  de  Saint^Michel ,  et  chargé  de  plusieors  misaoBi 
qui  mirent  au  jour  son  mérite ,  lorsque  Charles  III»  doc  ér 
Lorraine ,  le  désigna  en  1571  pour  un  des  réformateurs  de  h 
coutume  de  Saint-Michel.  Elevé  ensuite  à  la  dignité  de  gml 
prévôt  de  Mootfaucon  et  à  celle  d'archidiacre  d'Argoone,  i 
dut  à  la  bienveillance  du  prince  lorrain ,  bien  plus  qu'à  m 
mérite  personnel ,  de  remplacer,  en  1575,  Nicolas  Psaume  da» 
la  cliaire  épiscopale  de  Verdun.  Cette  nomination  pnnoqii 
l'opposition  et  les  réclamations  les  plus  vives  de  la  pml  4t 
chapitre ,  qui  en  appela  à  l'empire  ;  soutenu  par  la  cour  et 
France,  Charles  obtint  de  Rome  les  bulles  de  Bonstnard,q« 
fut  sacre  le  15  juillet  1576,  et  unit  par  se  réconcilier  arec  k 
chapitre  de  Verdun  ainsi  qu'avec  l'empereur.  Ce  fut  sons  le 
qu'on  imprima  le  premier  missel  à  l'usage  du  diocèse.  Ce  fn- 
lat  était  d'un  espnt  pacitîque ,  pieux  et  éclairé.  Ruyr  {Àwsê- 
quités  des  Vosges)  cite  Nieolai  Bousmard,  episcùpi  Frrrf»- 
nensis,  Miscellanea,  Doin  Calmet  parle  d'un  manuscrit  »» 
niarquable  sur  les  principales  maisons  et  couvents  de  Larrw 
qu'il  désigne  tantôt  sous  le  nom  de  Bousmard ,  el  tantM  mm 
celui  de  manuscrit  de  Laneeht,  qui  en  était  potsessenr.  Lr 
même  dom  Calmet  possédait  un  jeton  d'argent  à  l'effigie  ^ 
Bousmard  ,  qui  mourut  à  Verdun  le  10  avril  1584. 

BOCSMABD  (Nicolas)  ,  neveu  du  précédent ,  fut  artè^ 
diacre  d'Argonne  et  grand  vicaire  du  diocèse  de  Verduo; 
Charles  III  échoua  dans  son  projet  de  le  faire  succéder  à  «s 
oncle  (  F.  de  la  Moselle). 

BousuARD  (Henri)  ,  jurisconsulte  estimé  de  son  temps ,  » 
à  Montainville,  près  de  Verdun,  en  1676,  a  composé  :  Corn^ 
mentaires  sur  les  coutumes  du  bailliage  de  Saint-Mickei,  ré- 
digés par  ordre  du  sérénissime  prince  Charles,  par  la  frècw 
de  Dieu  duc  de  Calabre,  de  Lorraine  et  de  Bar,  en  tasmit 
1571 ,  et  homologués  par  son  altesse  en  1598.  On  Cûsait  hezw- 
coup  de  cas  de  cet  ouvrage ,  mab  il  n'a  pas  été  impriiaé. 

BoiJiiQCET  (François)  éuit  éubli  médecin  à  liiraoép 
(Gers|  lorsque  la  révolution  de  1789  éclata.  Il  s*en  déclara  Vm 
des  plus  ardents  partisans.  Nommé  en  1790  maire  de  Mirasià^ 
puis  administrateur  du  département  de  l'Hérault ,  il  fnt  en» 
voyé  comme  député  à  l'assemblée  législative ,  où  il  ne  jim 
qu'un  rôle  très-secondaire«  En  1792  il  entra  i  la  cooTeiilw 
nationale  comme  représentant  du  département  du  Gers,  et  t 
vota  la  mort  de  Louis  XVI  sans  appel  au  peuple  pi  soroi  i 
Texéculion.  Dans  ses  missions  aux  armées  des  Pyrénées  et  dj» 
le  département  de  la  Loire ,  il  se  fit  remarquer  par  l'exaltât»! 
de  ses  principes  révolutionnaires.  Après  la  session  oonventioi- 
nelle,  le  tirage  au  sort  ne  l'ayant  pas  appelé  dans  les  oocisab 
législatifs ,  Bousquet  se  retira  dans  sa  terre  de  Capahi ,  a»* 
cienne  propriété  de  la  famille  de  Bion  ,  qu'il  avait  acoviit. 
Sous  l'empire,  il  fut  inspecteur  des  eaux  minérales  des  rae^ 
nées,  et,  poursuivi  en  vertu  de  la  loi  de  1816  contre  les  région 
on  l'arrêta  le  S5  juillet  1817.  Jeté  dans  les  prisons  d^Aae* 
(Gers) ,  on  instruisit  son  procès ,  mais  son  grana  âge  lui  fit  «1^ 
tenir  la  faveur  de  retourner  dans  son  château ,  où  il  expira  m 
mois  d'août  18:29. 

BOUSQUiER  OU  BousQUEB,  V.  n.  iffiB.  de  marine^ 
tiner. 

BorssA  (géogr.),  ville  et  province  d'Afrique,  dans  le  S 
dan  ,  sur  la  rive  droite  du  Niger  .  sous  le  lO'  degré  de  latiti 
nord ,  et  le  V  de  longitude  est.  Cette  ville  a  acquis  en  Enrjgr 
une  triste  célébrité  depuis  la  catastrophe  qui  fit  périr  Mur  ' 
Park  devant  ses  murs.  Clapperton  l'avait  crue  située  dans 
lie  formée  par  le  fleuve  ;  mais  les  frères  Lander  ont  reo» 
qu'elle  est  bâtie  en  terre  ferme ,  au  confluent  du  Menai  et  iM 
Niger,  qui  porte  dans  cette  partie  de  son  cours  le  non  4b 
Kouara.  Le  côté  qui  n'est  pas  baigné  par  les  eaux  est  defcaéa 
par  une  longue  muraille  hérissée  de  tours,  garnie  de  fossés^  ci  » 
développant  en  un  demi-cercle  qui  a  prâ  d'un  mille  de  !«•» 
gueur.  A  l'intérieur  sont  dispersés  au  hasard  de  noobmk 
groupes  de  huttes  formant  comme  autant  de  petits  villafc» 
qui  ne  couvrent  toutefoiscjue  la  moindre  partie  de  Vespacseï 
Sa  population  est  estimée  à  environ  40,000  âmes.  Le  ' 
ne  fait  pas  ,  comme  l'a  cru  Malte-Brun,  partie  de  la  coi 
tion  du  Borgou.  C'est  un  Etat  indépendant  et  puissant  Le 
peut  mettre  sur  pied  une  armée  plus  nombreuse  Q^^n 
de  ses  voisins  ;  et  il  n'est  pas  tributaire  des  fellatabs ,  oieo 
sa  ville  ait  été  prise  une  fois  par  cette  redoutable  tnbii«  Lai 
gue  qu'on  y  parle  difllère  essentiellement  de  celle  des  Bqi| 
viens,  par  lesquels  même  elle  n'est  pas  comprise.  Le  mA 
environs  produit  en  abondance  du  nz»  du  blé,  des  yansi 
coton ,  plusieurs  espèces  de  froment  ;  l'arbre  à  heùntj 
très-Gonunon.  Le  poisson  que  fournissent  le  fleuve  et  va  '' 


salé  qui  M  iroavenoi 

riiure  des  babitantï. 

iroupeauide  baafs  e 

ampagne  aux  envin 

milles  an  nord  de  la 

isriatesdu  roi.  Les  h 

lisille ,  de  bonne  mil 

hicn-èlre  en  cultinn 

Soudan,  ils  sont  guer 

lance,  un  goordin  ne 

-Icfensive  un  bouclie 

nrhsisle  presque  unii 

ii'lichisles  ;  il  y  a  pa 

lialiiUiDts  il  y  aquair 

j\rc  une  douceur  q 

Hr«qne  Ions  logent 

qu'à  se  rendre  près 
^  nourrissent  eui-nU 
|irodaît  de  leur  Iravai 
IfCaucoup  de  temps  É 
r<':ite  la  llagellaiion,  l< 
'|uc  inouïes  dans  cep; 

lux  nations  civilisées. 
BOCSSAG  ou  BOusSAc-TiLLB  (^gr.),  petite  fille  de  France 

Creuse),  sur  un,rocher  Irès-escarpc,  prèsdu  confluent  du  Veran 
'1  (le  b  petite  Creuse;  cbef-lieu  d'arrondissement  et  de  canloD. 
tille  est  environnée  de  murailles  et  dominée  par  un  château.  Il 
'')■  &it  quelque  commerce  en  cuir  et  en  bétail.  870  habitants.  A 
'  lieues  et  demie  nord-est  de  Guérel, 

Boi'SSABELLB  (LotJis  DE),  mort  vers  1796,  fut  capitaine  de 
'  u>3lerie  au  rt&iraent  de  Saint-Aignan ,  brigadier  de  caf alerie 
t-l  membre  de  I  académie  de  Béziers  (Hcraull).  Pendant  plus  de 
u-enle  ans  il  fut  l'un  des  collaborateurs  les  plus  actifs  du  Mer- 
■are  de  France,  et  il  a  laissé  les  ouvrages  suivants  :  Ci»Km«n~ 
mire  «r  la  cavalerie,  Paris,  1758,  in-t2,  divisé  en  deuï  par- 
l'S.  —  Obtervaliotu  mililairee,  1761,  in-8°.  —  Répexione 
■ilHairei,  1761,  in-l3.  —  Euai  tur  lei  fimnte» ,  AmUerdam 
l'oins),  1765,  ia-ta.  —  Le  Bgn  UilHaire,  1770,  in-8».  —  Aux 
f'idau,  1780-1789,  in-S". 

BOCSSABD,  S.  m.  {piehe],  hareng  qui  vient  de  frayer,  et  qui 
iVsi  pas  remis  de  la  maladie  du  frai. 

BOCSSABD  (Geoffroy],  né  au  Uans  en  1459,  mort  en  1523. 
''':i  (Kirentg,  peu  favorisés  du  cûté  de  la  fortune,  lut  laissèrent 
-Il  nom  qui  comptait  pamu  les  plus  anciennes  familles  de  la 

lilesse  française.  Au  sortir  du  collège  de  Navarre,  où  il  avait 
.1  ses  éludes,  le  jeune  clerc  vécut  des  leçons  qu'il  donnait.  Ses 
ii'iits  le  sortirent  bientôt  de  cette  position  précaire.  Il  fut 

iiiiuê  professeur  de  théologie,  et  se  ut  en  celle  qualité  beau- 
Kip  de  réputation.  En  1487,  il  était  recteur  de  l'université,  et 
:i  inéme  temps  chancelier  de  l'Eglise  de  Parts.  Plus  tard,  le 
-iiilinal  de  Luxembourg  lui  conféra  le  litre  de  scolastique  de 
'  •  albédrate,  et  lui  confia  en  grande  (larlie  l'administration  de 

■  Il  diocèse.  Uans  un  voyage  qu'il  avait  fait  en  Italie,  en  1B04, 
I  prêcha  devant  Jules  II  dans  l'élise  de  Bologne,  et  le  fit  avec 

•"■  grande  dislinclion.  Ce  qui  prouve  l 'au  ton  lé  que  l'on  accor- 
«it  a  son  talent,  c'est  qu'il  lut  acpulc  en  1511  pour  représenter 
iNÎTersîté  au  concile  de  Pise,  qui  venait  d  élrc  transféré  à 
l'^n.  II  nous  reste  de  lui  :  1°  l'Hiiluire  eeclcnatUque ,  par 
ullin,  qu'il  avait  revue  et  corrigée  d'après  des  manuscrits  au- 
.  iiliqucs,  et  qu'il  publia  en  1497  ;  3°  le  Commenlaire  du 
.rrerloros  sur  saint  Paul,  ouvrage  qu'il  Gl  paraître  en  1499, 
'  que  l'on  attribue  à  Bèdc;  SP De  contintntia  Moeerdofum, 

■  li,  1605.  Il  y  examine  celte  question  :  Le  pape  peut-il  re- 
T  les  prêtres  de  l'obligation  nu  célibatî  El  il  se  prononce 

!ir  l'affirmative  dans  certains  cas;  4°  De  tofrificio  miitie, 
ri,,  (515-1520;  Lyon,  1525,  in-4'';  5"  Oralio  kabUa  Bo- 
"le  eoram  Julio  Ù,  1507;  6°  /nlfrpretalïo  in  teplem  Ptal- 
■I  jHEniUnlialei.  Cet  ouvrage  fut  traduit  au  parlement,  à  la 
\'iHe  lie  l'archevêque  de  Sens  el  de  l'évèque  de  Paris,  qui 
lit  dans  sa  préface  des  intentions  malveillantes  à  leur  égard. 
l'ssard  fut  acquitté,  et,  ce  qui  est  mieux  encore,  se  justilia 
'"[ilctement;  7°  Un  manu^nt  en  français  intitulé  :  Régime  el 
■"■■errument  pour  tes  dame*  el  femmee  de  ^aque  étal  qui 
''ent  vivre  dam  le  inonde  telon  Dieu. 
i-oussABD  (Andbë- Joseph),  né  àBing,  dans  le  Hainault 
"  icliïen,en  1758,  servit  dés  l'enfance  comrne  simple  soldat 
1  i*arfnée  de  la  reine  Marie-Thérèse,  Parvenu  sous-officier 
-.  un  r^imentde  cavalerie,  il  le  quitta  en  1789  ponrenlrer 
v  les  milicei  des  patriotes  belles,  dans  lesquelles  il  fut 
>iné  caiûuine,  et,  lorsque  l'Autriche  eut  triomphé  de  laré- 
lUon  de  la  Belgique,  Boossard  passa  dans  un  régiment  de 


BOCSSEAV  (Jacques),  sculpteur,  né  à  Poitiers  en  1681, 
mort  en  1740.  Elève  du  célèbre  Cousfou,  il  ne  larda  pas  à  se 
distinguer  dans  un  art  qu'il  avait  embrassé  par  vocalion.  Son 
ardeur  était  infatigable.  Il  prit  rang  à  l'académie  de  peinture, 
et  PhilippcV  l'appela  anpres  de  lui  en  qualité  de  son  premier 
sculpteur.  Sa  probité  le  lit  autant  admirer  que  son  ta]ei><.  — 
Les  œuvres  les  plus  estimées  de  Bousseau  sont  les  slalubs  de 
Saint  Louii.  de  Saial  Maurice  et  à'Ulyue,  et  le  Tombeau  de 
M.  d'Ârgeneon. 

BOUSSEBADE,  s.  f.  (ftolon.J,  arbrisseau  dont  les  baies  res- 
semblent à  des  graines  de  raisin. 

BOIISSEBOLLE  (F.  BUSSEBOLE). 

BoussET  (Jean-Baptiste  de),  musicien,  né  à  Dijon, 
maître  de  la  chapelle  du  Louvre  et  de  celle  des  académies  fran- 
çaise el  des  sciences.  Son  talent,  facile  et  brillant,  se  développa 
dans  la  composition  d'airs  sérieux,  à  une,  deux  et  trois  voir, 
avec  accompagnement  d'une  basse  continue.  Une  expression 
jusIedesparoTess'y  joignait  aune  grande  variété  et  à  un  chant 
agréable  et  noble.  Ses  tfol^I*  à  grandi  cAimirt  sont  surtout  ré- 
putés. Il  mourut  à  Paris  en  1725,  âgé  de  soixante-trois  ans. 

BUUSSET  (René  IIrolard  du),  musicien,  né  à  Paris  en 
1703,  mort  dans  celle  même  ville  en  1760.  Il  se  distingua  tour 
à  tour  dans  les  églises  de  Saint-André  des  Arts  et  de  l'Oratoire 
comme  compositeur  et  comme  organiste, 

BOtlSSiox  (PiERKE),  né  en  Suisse  en  1753  de  Français  réfu- 
giés ,  exerçait  la  médecine  à  Lausanne  lors  de  la  réiol'ulion  de 
1789.  Il  accourut  en  France,  entraîné  par  son  enlhousiasmc 
pour  les  doctrines  nouvelles,  el  ii  parvint  à  se  faire  élire  député 
suppléant  aux  étals  généraux  par  te  tiers  état  de  la  sénéchaussée 
d'Âgcn.  Entré  peu  après  à  l'assemblée  nationale,  il  s'y  em- 
ploya en  1790  a  la  répression  des  troubles  des  départements, 
et  présenta  un  projet  d'impôt  territorial  en  nature.  En  1701,  on 
le  nomma  secrétaire  de  l'assemblée.  Il  s'opposa  vigoureusement 
aux  poursuites  proposées  contre  le  Moniteur  par  le  ministre 
Monlmorin  à  cause  de  ses  déclamations  contre  les  mesures 
contre-révolutionnaires,  el  il  suscita  la  loi  qui  privait  de  leur 
traitement  les  ecclésiastiques  assermentés  qui  se  réIracicraienL 
En  septembre  1792,  Boussion  fut  envoyé  à  la  convention  parle 
départementdeLot-et-Garonne,et  Ie7janvierl793ily  lut,  an 
nom  delà  commission  des  douze,  un  rapport  sur  l'arrestation  du 
citoyen  André ,  notaire  à  Lyon ,  prononcée  par  un  décret  du  5 
décembre  1792  qui  fut  rapporte.  Boussion  vota  la  mort  de 
Louis  XVI  sans  appel  au  peuple  ni  sursis  à  l'exécution ,  et  c'esl 
lui  qui,  en  1794,  fille  rapport  sur  les  papiers  trouvés  dans  l'ar- 
moire de  fer  el  sur  les  pièces  qui  avaient  servi  au  procès  du  roi. 
Demeuré  dans  les  rangs  des  montagnards  modérés,  Boussion 
demanda  ,  après  le  9  thermidor,  la  mise  en  jugement  du  géné- 
ral Rossignol ,  et .  l'année  suivante ,  il  proposa  l'interdiction  des 
ecclésiastiques  déportés.  Après  quelques  missions  qui  lui  furent 
confiées  dans  les  départements  de  Lot-et-Garonne,  delà  Dor- 
dogne  et  de  la  Gironde,  Boussion  entra  au  conseil  des  anciens 
d'où  il  sortit  en  mai  1798  (Qoréal  an  vu),  pour  reprendre 
l'exereice  de  la  médecine.  Les  événements  de  18(5  le  for- 
cèrent à  s'exiler  en  Belgique,  el  il  mourut  à  Liège  en  mai 
1828. 

BOL'ssoLE,  s.  f.  {gramm),  sorte  de  cadran ,  au  centre  du- 
quel est  fixée  une  aiguille  qui  lourne  librement  sur  son  pivol, 
et  dont  la  pointe  aimantée  se  lourne  toujours  vers  le  nord.  La 


(S58) 


mmvwiouL. 


^^0(m9êrl$,  tinv^fUiondi  la  bousMoU.  ^  Boussole  s'emploie 
AO  figuré  pour  guide ,  conducteur.  Vos  conseils  me  iervironi 
iâ  bùuiêote,  —  £>(j)iSOLE  est  aussi  le  nom  que  les  aslrouornes 
doniieul  i  une  constellation  de  l'Iiôniispbère  austral. 

BOtSSOLE  (pAy<.).  Le  niol  6oi«MO/f  semble  venir  de  l'italien 
iouolo .  qui  signifie  une  boite.  On  a  donné  ce  nom  par  eicel- 
lence  à  la  boite  qui  contient  l'aiguille  aimantée;  il  fut  d'abord 
uniquement  réscn  é  à  la  tioussole  de  marine  ou  compas  de  mer  ; 
mais  depuis  on  Ta  étendu  à  divers  mstruments  en  inéuic  temps 
que  les  usages  de  Taiguille  magnétique  se  sont  multipliés.  On  a 
ainsi  la  boussole  ordinaire,  qui  donne  grossièrement  la  direction 
de  Taiguilie,  et  qui  guide  les  marins  dans  leurs  voyases;  la 
boussole  d'arpenteur,  qui  permet  de  mesurer  des  an^Tes;  la 
boussole  de  déclinaison ,  instrument  de  physique  Irès-delicatau 
OMyon  duquel  on  mesure  les  variations  qui  surviennent  dans 
la  direclian  de  l'aiguille;  enûn,  la  boussole  d'inclinaison , avec 
laquelle  on  reconnaît  de  combien  elle  s'écarte  de  la  position 
horizontale  quand  elle  est  librement  suspendue.  —  Faisons  con- 
naître successivement  ces  instruments»  et  commençons  par  les 
ileux  derniers,  qui  sont  les  plus  parfaits  sans  contredit ,  mais 
eu  même  tem|>s  les  plus  simples,  et  ceux  ou  on  a  le  ^lus  écarté 
toutes  les  circonstances  étrangères.  —  Boussole  de  déclinaison. 
On  donne  en  particulier  ce  nom  à  une  boussole  destinée  aux 
observations  scientifiques  sur  la  déclinaison  de  l'aiguille  ai- 
mantée, c'est-à-dire  sUr  la  quantité  dont  elle  s'écarte  de  la 
ligue  méridienne  ;  car  si  l'on  avait  cru  d'abord  que  l'aiguille  ai- 
mantée se  dirigeait  toujours  vers  le  nord,  on  ne  tarda  pas  à 
S*apercevoir  que  celte  direction  n'était  pas  rigoureuse ,  que  l'ai- 
guille déclinait  plus  ou  moins  à  l'est  ou  à  l'ouest^  et  qu'il  fallait 
absolument  observer  attentivement  ces  déclinaisons.  L'instru- 
menl^loit  donc  être  construit  avec  un  soin  particulier;  il  peut 
être  portatif  ou  destiné  à  rester  toujours  à  la  même  place.  —  Si 
la  boussole  est  portative,  l'aiguilleaunantée  doit  être  aussi  longue 

3u*il  est  possible,  parfaitement  équilibré  et  horizontale,  suspeu- 
ue  sur  un  pivot  d'acier  à  l'aide  d  une  chape  d'agalbe;  l'instru- 
ment doit  être  lui-même  parfaitement  horizontal  :  aussi  est-il 
soutenu  sur  trois  pieds  armés  de  visa  caler.  Il  convicntde  s'assu- 
rer, à  l'aidç  du  niveau  à  bulle  d'air,  de  sa  parfaite  horizontalité  ; 
le  plus  souvent  deux  niveaux  de  cette  espèce ,  dispost's  à  angle 
droit,  font  corps  avec  l'instrument  et  indiquent  immédiatement 
S*il  est  bien  horizontal.  Le  cercle  sur  lequel  marche  l'aiguille  est 
mobile  à  l'aide  d'une  vis  micromctrique  qui  permet  de  le  faire 
avancer  ou  jeculcr  de  quantités  iimniment  petites.  Ce  cercle 
doit  être  exactement  divisé  en  degrés  et  parties  de  degrés,  et 
Ton  mesure  sur  un  second  cercle  l  angle  qu'on  a  fait  parcourir 
au  premier.  Celui-ci  est  encore  armé  u  une  lunette  m<>biledans 
le  plan  vertical ,  à  l'aide  de  laquelle  on  peut  le  mettre  dans  la 
direction  de  l'objet  que  Ton  veut  voir.  En  mettant  l'axe  de  la 
lunette  dans  le  plan  du  méri<lien ,  l'aiguille  indique  naturelle- 
ment la  déclinaison  magnétique.  On  conçoit  qu'il  faut  éviter 
avec  un  grand  soin  l'emploi  du  fer  et  de  l'acier  dans  la  cons* 
truction  de  cet  instrument,  si  ce  n'est  pour  le  pivot  de  Taiguille; 
il  est  même  bon  qu'il  soit  eo  cuivre  pur  (  ou  cuivre  rouge  ) ,  et 
non  en  laiton  (ou  cuivre  jaune),  parce  q^ue  ce  dernier,  qui  con- 
tient presque  toujours  quelques  particules  de  fer ,  pourrait 
exercer  une  influence  sur  la  direction  de  l'aiguille.  Comme  le 
cuivre  rouge  est  mou  et  se  polit  mal ,  il  convient  d'employer  un 
alliage  de  dix-huit  parties  de  cuivre  et  d'une  partie  détain.  — 
Si  la  boussole  de  oéclinaison  doit  être  stationnaire^  on  doit 
donner  le  plus  ^rand  soin  à  l'établissement  solide  et  invariable 
du  cercle  gradue  sur  un  plan  parfaitement  horizontal ,  de  ma- 
nière que  son  diamètre  principal  soit  exactement  dans  la  ligne 
méridienne.  Mais  c'est  surtout  la  suspension  de  l'aiguille  que 
l'on  rend  plus  prfaileparle  procédé  que  Coulomb  a  imaginé, 
et  qui  consiste  a  suspendre  l'aiguille  par  un  fil  de  soie  sans  tor- 
sion ,  tel  qu'il  sort  du  cocon  :  en  garantissant  le  tout  de  Ta^ita- 
tîon  de  l'air,  on  est  bien  sUr  d'avoir  dans  toute  leur  précision 
les  mouvements  dus  à  la  puissance  magnétique.  ^  C'est  k  l'aide 
de  ces  iostruinents  qu'on  a  pu  faire  les  observations  remarqua» 
blés  dont  nous  parlerons  au  mol  DéCLI!Vaiso.n.  —  Boussole 
d^ inclinaison,  Lorst^u'une  aiguille  de  boussole  non  aimantée 
est  parûiitement  eo  équilibre  et  horizontale  sur  son  pi\ot,  elle 
perd  cette  position  aussitôt  après  raiuiaulation  ;  on  remarque 
que  dans  nos  climats,  et  Ton  peut  dire  dans  l'hémisphère  sep- 
tentrional ,  la  pointe  tournée  vers  le  nord  tend  vers  la  terre,  et 
Tautre  par  conséquent  s'élève.  Ainsi  il  y  a  dans  le  magnétisme 
une  force  particulière  qui  agit  comme  un  poids  sur  l'extrémilé 
boréale  de  l'aiguille,  et  Pindine  vers  la  terre.  Celte  propriété 
importante ,  découverte  en  t57G  par  Bobert  Norinann,  ingé- 
nieur en  instruments  de  mathématiques  à  Londres,  a  reçu  le 
nom  àHnclinaison;  la  boussole  d'inclinaison  est  destinéeà  la 


mesurer.  Il  est  clair  qu>lle  doit  être  constroite  avec  les  inêiacs 
soins,  les  mêmes  précautions  que  Is  boussole  de  décUiiaison  :  U 
principale  différence  consiste  en  ce  que  raiguille  aimaoïce  » 
meut  oans  uu  cercle  vertical  sur  le  limbe  duquel  on  lit  1rs  «Ufm 
et  parties  de  degrés  qu'elle  parcourt.  Pour  cela  il  (aut  qu'aiatt 
d'être  aimantée  l'aiguille  soit  traversée  en  son  centre  d«  graiMr 
par  un  axe  très-délié  reposant  sur  de  petits  coussinets  en  agatW 
On  comprend  qu'alors  elle  oscille  ou  tourne  au  moindre  rW 
dans  un  plan  vertical  »  quelle  que  soit  la  direction  de  ce  plaa.  t 
n'en  est  pas  de  même  après  raimantation.  1"  Même  sans  aar» 
choc,  la  force  magnétique  agissant  sur  la  pointe  nord,  b  (u* 
bnisser  comme  je  l'ai  dit  tout  à  l'heure.  ^  Cette  force  d'à  » 
effet  plein  et  entier  que  lorsque  les  oscillations  de  l'aignillr» 
ftmt  aans  le  plan  du  méri<lieitinagnélique,  c'est-à-dire  lonipr 
l'aiguille  et  le  cercle  sur  lequel  elle  parcourt  les  d^grrs  m: 
juste  dans  la  direction  de  l'aiguille  de  mn^linaison  ;  dans  ee  m, 
l'inclinaison  se  mesure  naturellement  par  l'angle  que  lait  Ta- 

Î quille  avec  la  ligne  horizontale.  On  conçoit  d'après  cela  ft 
'instrument  tout  entier  non-seulemeot  doit  être  porté  sur  Imb 
pieds  accompagnés  de  vis  à  caler,  à  laide  desquelles  oo  le  arif 
tra  de  niveau,  mais  encore  il  doit  pouvoir  touroer  sur  v 
cercle  gradué,  au  moyen  d'une  vis  nucrométrique , afin  qo'w 
puis^  toujours  mettre  l'aiguille  et  le  cercle  vertical  dans  le  sfac 
du  méridien  magnétique,  o"*  Dans  toute  autre  position  »  b  i^^ 
magnétique ,  agissant  de  côté  sur  l'aiguille,  si  ie  puis  emploie 
ce  terme  peu  sdeiitifique,  ne  donne  pas  les  menées  indarati^ 
que  quand  elle  agit  directement:  on  prouve,  en  mêcuaiqBe. 

au'elle  peut  être  considérée  comme  se  décomposant  alors  e 
eux  forces,  l'une  horizontale,  l'autre  verticale;  celW-ci  rt* 
évidemment  la  même,  quelle  que  soit  la  position  de  l*^tiv''0' 
mais  l'autre  diminue  comme  le  cosinus  de  l'angle  (pi*«k  Uîi 
avec  le  méridien  magnétique;  elle  est  donc  égale  au  sera  damk 
plan  qui  lui  est  perpendiculaire ,  et  par  conséquent  dans  ntkr 
position  l'aiguille  devient  verticale.  4«  Il  résulte  de  U  q«e  1» 
guille  d'inclinaison  peut  nous  faire  trouver  par  tâtofineineAl  ^ 
plan  de  déclinaison  ou  de  l'aiguille  aimantée  :  c'est  en  eflfi  ^ 
plan  où  elle  s'écarte  le  plus  de  la  verticale;  on,  ce  wak  est  s 
môme  chose,  c'est  le  plan  perpendiculaire  à  celui  oâ  ellr  ^ 
verticale.  S'»  Nous  rapporterons  au  mot  inclinaison  les  prima- 

Silos  observations  faites  avec  riostrument  dont  je  parle  iâ  - 
outsofe  marine.  La  boussole,  appeléeaussiroifi|MM4e  rmUtu 
eompas  de  mer,  est  une  aiguille  de  déclinaison  ordinakr,  wt 
parlaite  sans  doute  que  celle  dont  je  viens  de  parler»  inab  ^ 
suffit  aux  marins  |M)ur  les  diriger  sur  la  mer,  lors  mènse  qar  à 
vue  des  étoiles  leur  manque.  On  voit  par  là  quelle  a  éièént 
premier  moment  l'importance  de  cet  instrument,  et  quels  po 
grésil  a  dû  faire  foire  à  la  navigation.  —  Aussi  toutes  les  »- 
lions  de  l'Europe  s'en  sont  disputé  l'invenlion  ;  Bufli»n  a 
la  faire  remonter  aux  Grecs  anciens  ;  il  cite  Uoroère  {au~ 
tom.  IX,  p.  586,  édit.  iii-fi  de  1778)  camme  disanl 
Grecs  s'étaient  servis  de  l'aimant  pour  diriger  leur  iiav 
lors  du  siège  de  Troie.  Mais  c'est  un  mot  que  Buflbn  aiva 
doute  entendu  prononcer  et  qu'il  ne  s'est  pas  donné  U  ptim  à 
vériOer;  il  n'aurait  rien  trouvé  dans  Hontère  qui  (a&se  à  la- 
mant  la  moindre  allusion.  —  La  boussole  (  F.  ci-après  £nad 
eriiique  de  l'inveniùtn  d0  la  boussole)  est  certainentcia  m 
intention  des  modernes ,  au  moins  dans  l'Europe  et  1*  A5ie  « 
dentale.—  Les  Italiens  disent  qu'elle  fut  imaginée  par  Jean 
d'Amalfi ,  et  que  c'est  en  mémoire  de  cette  découverte  que* 
ville  porte  une  boussole  dans  ses  armes.  D'autres  vcuml 
Marc  Paul ,  Vénitien ,  l'ait  rapportée  vers  i260  de  son  vo^ar^ 
la  Cbioe  où  elle  éuit  connue  depuis  longtemps;  les  Ai 
prétendent  de  leur  côté  l'avoir  inventée  ou  perfectiotioi^. 
est  sans  doute  (le  celte  invention  comme  de  celle  des  horl 
où  chacun,  ayant  m\s  un  peu  du  sien,  luéconBatt  fokMUim  *4 
droits  des  autres.  —  Faisons  connaître  les  titres  de  b  Pra«ffJ 
la  ffloire  de  cette  invention,  ou  de  cette  importalioA  itm 
d'abord  l'accord  de  toutes  les  nations  à  repréiealer  1»  »M 
c'est  à-dire  le  point  principal  par  une  fleur  de  lis  ;  umis  laiiri 
la  plus  ancienne  description  d'une  boussole  epcote  ^vm  Xm 
tance  se  trouve  dans  un  ouvrage  français;  Guvot  de  Pirnii,» 
vivait  sous  Philippe-Auguste,  dit  dans  sa  Bible,  e»  piartiaA  I 
l'étoile  polaire  : 


Bien  k  voical 

Li  Barinicn,  oui  s'y  avoimit. 
Pareille  estoillu  ^onl  H  virimcnt 
Et  leur  êtns  et  leur  voie  tiennent. 


Un  art  font  qui  mentir  ne  pcat. 


Pur  la  werto  de  la  mtotère  : 
Vite  pierre  laide,  noirtère. 
Où  K  fm  valrolirr*  se  joint, 
Onl  ;  si  esgardetit  de  droit  poiat» 
Puis,  c*uiie  liguilie  y  ont  touchiez 
£t  en  un  fe»lu  Tonl  couchie. 
En  Tère  la  uit* tteul  sans  plus 
Et  li  festu  1.1  tient  dessus, 
Pub  se  tourne  la  pointe  toute 
Contre  re&toilte  si  sans  doute. 
Que  jà  nus  hom  n'en  doutera, 
Ne  ji  nor  rit*n  ne  faussera. 
Quand  la  mer  est  obscure  et  brune, 
Qn*on  ne  voit  estoiUe  ne  lune, 
Dont  (ont  à  Taiguille  allumer, 
Pois  n'ont'iU  garde  d*esgarer. 
Contre  Testoille  va  la  pointe. 

le  témoignage  précieux  nous  montre  d*abord  où  en  était  la 
KHiseolei  la  lin  du  xii'ou  au  commencement  du  xiu^  siècle; 
1  nous  (ait  surtout  savoir  quel  moyen  ingénieux  on  avait  trouvé 
MHir  soustraire  Taiguille  aimantée  aux  mouvements  oscillatoi- 
res du  vaisseau  ;  on  la  faisait  flotter  sur  l'eau  ,  qui  conserve  en 
*flet  ou  tend  au  moins  à  conserver  son  niveau  :  ce  point  est 
mportaot,  car  c>sl  surtout  par  la  suspension  de  la  boite  et  du 
uppon  de  Taiguille  que  le  compas  de  mer  diffère  des  boussoles 
le  déclinaison  ordinaire.  Il  faut  en  eflet  que  Taiguille  reste 
lorizontale ,  et  par  conséquent  que  son  support  soit  vertical, 
nalgré  les  mouvements  du  vaisseau  à  droite  et  à  gauche,  en 
ivanl  et  en  arrière.  —  On  obtient  ce  résultat  aujourd'hui 
tus  em|)loyer  de  liquide,  au  moyen  d'un  double  châssis 
lyant,  selon  la  suspension  du  cordeau ,  deux  mouvements 
tutour  de  deux  axes  perpendiculaires  entre  eux.  Le  plus  léger 
x)up  d'œil  jeté  sur  un  instrument  fera  mieux  que  toute  dks- 
xiption  connaître  le  mécanisme  dont  il  8*agit  :  essayons  cepen- 
knt  de  le  faire  comprendre  par  quelques  mots.  —  Soit  un 
Drrcle  de  cuivre,  traversé  par  un  diamètre,  qui  le  sépare  en 
ivint  et  en  arrière  ;  supposons  qu'un  poids  soit  suspendu  au 
milieu  de  son  diamètre,  et  que  le  cercle  vienne  à  osciller  d'a- 
nnlfo  arrière  et  d'arrière  en  avant  :  il  est  clair  que  ces  oscilla- 
tions ne  peuvent  influer  sur  la  verticalité  du  poids,  puisque 
tout  le  mouvement  reporté  sur  le  diamètre  se  résout  dans  le 
mouvement  d'une  Ngne  qui  tourne  sur  elle-même.  Au  con- 
Lratre,  le  mouvement  de  droite  à  gauche  en  balançant   le 
lîamétre  donnerait  au  poids  qui  y  est  suspendu  un  mouve- 
ment oscillatoire  qui  empêcherait  toute  observation  précise; 
festdonc  ce  mouvement  de  droite  à  gauche  qu'il  s'agit  d'empê- 
èer.  —  Ponr  cela  enveloppons  le  premier  cercle  d'un  second, 
lont  le  diamètre  sera  perpendiculaire  à  celui  que  nous  avons 
Dosidéré;  et  supposons  que  notre  premier  cercle  soit  suspendu 
omme  tout  à  l'heure  l'était  notre  poids  vertical  ;  il  est  visible 
[ue  les  mouvements  d'avant  en  arrière  du  cercle  extérieur  n'in- 
loent  pas  sur  le  cercle  intérieur ,  puisque ,  considérés  dans  le 
iaméire  qui  le  supporte,  ils  se  réduisent  à  l'oscillation  d'une 
gne  qui  tourne  sur  elle-même  ;  or.  ces  mouvements  d'avant  en 
rrière  du  grand  cercle  sont  pour  l'autre  des  mouvements  de 
roite  à  gauche  ;  donc  ceux-ci,  que  nous  voulions  éviter,  n'exis- 
rmnl  plus;  quant  aux  mouvements  de  droite  h  gauche  du  cercle 
ciériear»  ils  se  réduisent  sur  l'autre  en  mouvements  d'avant 
1  arrière,  et  ceux-ci  sont  sans  influence  sur  le  poids  suspendu  ; 
bst ,  qu'on  suppose  à  la  place  de  ce  poids  le  pivot  d'une  ai- 
tilie  aimantée  ,  on  concevra  que  l'honEontalité  de  celle-ci 
est  pas  altérée  par  le  mouvement  du  vaisseau.  —  Une  autre 
trtictilarité  par  où  le  compas  de  roui«  diflere  des  autres  bous- 
les  ,  c'est  <|ue  l'aiguille  n'y  est  pas  isolée  ;  elle  est  chargée 
«n  carton  léger  ou  d'un  morceau  de  tôle  circulaire  collée  entre 
wx  fiapiers  ;  elle  se  meut  toutefois  comme  a  l'ordinaire  et 
pporte  le  cercle  légerqui  la  couvre  ;  or,  sur  ce  cercle  on  a  tracé 
le  rose  des  vtnls,  c'est-à-dire  qu'on  a  partagé  la  circonférence 
I  trente-deux  parties  égales  par  des  rayons  nommés  rum^^ou 
tes  de  vtnl  ;  chaque  division  a  son  nom ,  nord^  est ,  sud^ 
iesi  :  puis  nord-est,  nord-ouest,  sud-est  et  sud-otiest;  puis  nord- 
^d-estm  nord-nord-ouest,  etc.  Et  comme  l'aiguille  emporte 
Qte  la  rose  avec  elle ,  on  conçoit  qu'il  suffit  de  comparer  avec 
lie  rose  l'axe  longitudinal  du  vaisseau  pour  savoir  quel  rumb 
*•  veiil  ron  suit  :  or,  cet  axe  est  marque  dans  l'intérieur  de  la 
'te  do  compas  par  un  trait  vertical  qu'on  appelle  oop;  le 
yon  qui  y  aboutit  lui  est  exactement  parallèle.  Ainsi  nen  de 
ns  facile  que  l'observation  dont  nous  parlons.  —  Nous  n'a- 
ns  rieo  à  dire  de  la  manœuvre  du  timonier,  qui  doit  voir  la 
se,  et  maintenir  le  gouvernail  dans  la  situation  que  le  capi- 
ine  a  ordonnéei  ni  de  la  division  ordinaire  de  l'armoire  dans 


laquelle  6tt  place  le  compas  de  route^  et  qu'on  appelle 
taefe,  --  Nous  ne  -pouvons  aussi  qu'uidiqoer  par  un  mot  la 
précaution  qu'on  est  obli^  de  prendre  quand  on  voyage  sor 
mer;  le  méridien  magnétique  changeant  avec  les  lieux,  il  ûiat 
nécessairement  que  le  marin  connaisse  la  déclinaison  propre  â 
chacun  :  on  la  détermine  par  des  observations  astronomiques* 
On  observe  surtout  le  soleil  à  son  lever  ou  à  son  coucher  sm 
moyen  d  un  instrument  adapté  au  compas  de  mer,  et  qufov 
nomme  compas  azimutat  (EHcL  kchnol.,  mot  boussole).  — 
Bomsole  d'arpenteur.  La  boussole  d'arpenteur  ou  d'arpentage 
sert  pour  lever  les  plans  ;ellenedifferepasi  l'intérieur  des  boiu- 
soles  de  déclinaison  :  une  aiguille  aimantée  est  suspendue  hofi» 
zontalement  sur  un  pivot  placé  au  centre  d'un  cercle  divisé  en 
560  ou  400 degrés  et  parties  de  degrés;  elle  s'en  distinffue, 
1|>  par  la  manière  dont  on  la  soutient,  ^  par  l'alidade  qui  esl 
ajoutée.  —  Quant  au  support,  c'est  comme  pour  les  autres  ins» 
truments  de  mesure,  un  pied  à  trois  branches,  sur  lequel  la 
boussole  est  ûxée  à  l'aide  d'an  genou  et  d'une  douille.  La  bous* 
sole  doit  pouvoir  tourner  en  conservant  toujours  sa  position  bo* 
rizontale ,  ce  que  l'on  reconnaît  si  les  pointes  de  l'aigiiille 
viennent  raser  également  les  bords  du  cercle  de  cuivre  s«r 
lequel  sont  marqués  les  degrés.  —  h'alfdade  est  un  canal  oa 
tuyau  servant  de  visière  ;  le  rayon  visuei  y  est  déterminé  ou  par 
des  tils  qui  se  croisent,  ou  par  des  pointes  métalliques.  Celle 
alidade  esl  attachée  sur  le  côté  de  la  boussole  de  manière  à 
tourner  de  haut  en  bas  dans  un  plan  parallèle  à  la  ligne  oord- 
sud.  —  Maintenant  rien  de  plus  simple  que  l'emploi  de  cet  ins- 
trument. Je  veux  savoir  sous  quel  an^jedeux  objets,  deux  ar* 
bres  par  exemple ,  se  présentent  à  moi.  Je  tourne  la  boite  ju^ 
(|u  à  ce  que  le  premier  poisse  être  vu  par  Talidaile  ou  la  lunette; 
j  examine  quel  angle  l'aiguille  fait  avec  la  ligne  nord-sud  ;  soit 
cet  angle  égal  à  15  degrés  ;  il  est  clair  que  le  rayon  de  l'alidade 
étant  dans  le  plan  parallèle  à  cette  ligne  nord-sud ,  le  mé- 
ridien  magnétique  fait  avec  ce  plan  un  angle  égal  aussi  à 
15  degrés.  —  Je  tourne  la  boussole  jusqu'à  ce  que  l'alilade 
se  dirige  vers  le  second  objet;  supposons  que  l'aiguille  s'écarte 
alors  du  même  côté  de  40depés  de  la  Viffne  nord-sud ,  il  est 
évident  que  cette  ligne  a  |)ns  deux  positions  qui  diflèrent  de 
25  degrés  ;  mais  les  olansdans  lesquels  se  tourne  t'alidade  res- 
tent toujours  parallèles  à  chacune  de  ces  lignes;  ils  font  donc 
entre  eux  précbément  le  même  angle  ;  et  ainsi  les  deux  objets 
en  question  se  présentent  à  moi  sons  un  an^le  de  35  degrés.  — 
On  ne  peut  ^ère  lire  sor  les  boussoles  que  jusqu'aux  quarts  de 
degré  ;  aussi  la  boussole  est-elle  regardée  comme  un  instro» 
ment  très-imparfait ,  qu'on  évite  d'employer  quand  les  circoiis- 
tances  exigent  des  opérations  exactes;  mais  l'usage  en  estai 
simple  et  si  rapide ,  qu'on  l'emploie  très-fréquemment  partout 
où  I  on  n'a  pas  besoin  d'une  ^nde  exactitude,  par  eiempic 
quand  on  veut  lever  les  sinuosités  d'un  ruisseau  ou  d'un  sen- 
tier dans  les  bois.  —  Boussole  appelée  déeUnatoire.  La  boussole 
sert  quelquefois  pour  s'orienter  seulement.  Dans  ce  cas  on  parie 
souvent  une  petite  boussole  avec  soi  dans  sa  poche  ;  on  em 
adapte  aussi  aux  instruments  d'arpentage ,  au  graphomtoe , 
à  la  planchette  (F.  ces  mots).  Pour  orienter  la  planchette,  ob 
emploie  souvent  une  boussole  placée  dans  une  boite  longue,  et 
qui  ne  porte  que  quelques  degrés  à  droite  et  à  gauclie  de  la 
ligne  nord-sud.  C  est  ce  qu'on  nomme  un  déclmatoire,  O» 
voit  par  l'usage  auquel  on  destine  cet  instrument  que  ces  de- 
grés sont  bien  suffisants.  B.  Jullien. 

BOUSSOLE  (kist.).  Platon  et  Aristote  ont  en  certaineraem 
connaissance  l'un  et  l'autre  de  la  propriété  qu'avait  l'aimant 
d'attirer  le  fer.  C'est  par  allusion  à  cette  propriété  que  Platon, 
suivant  quelques  auteurs,  avait  nommé  l'aimant ,  pierre  hercu- 
léenne, parce  qu'elle  s'assujettit  le  fer  qui  dompte  tout.  Mais 
cette  explication,  bien  qu'ingénieuse,  n'est  rien  moins  que  eer- 
taine.  Nous  sommes  toujours  portés  à  prêter  aux  anciens  nos 
propres  idées.  Ainsi  que  M.  Klaproth  l'a  observé,  Xiêcç  ^axXtic, 
pierre  d'Hercule,  comme  on  a  traduit  ces  mots  jusqu'ici,  ponr^ 
rait  bien  signifier  pierre d'Héraclée,  ville  située  au  pied  du  mont 
Sephie,  en  Lydie.  M.  Klaproth  ajoute  :  a  II  parait  que  cette 
ville  reçut  plus  tard  le  nom  de  Magnésie,  et  qu'alors  l'aimant  Ait 
aussi  appelé  (xapijmH  >*toç,  pierre  de  Magnésie,  et  vulgairement 
fULynii,  magnes^  et  [layirrrnç^  mogneles.  a  Aristote,  disent  les 
mêmes  auteurs,  dans  son  livre  De  Inpidibus^  aurait  fait  preuve 
de  connaissances  plus  étendues  sur  les  propriétés  de  l'aimant,  et 
des  lignes  qu'il  aurait  écrites  il  serait  permis  de  conclure  qu'il 
avait  reconnu  deux  extrémités  à  l'aimant,  une  septentrionale  et 
l'autre  méridionale.  On  cite  ces  roots  de  lui  :  kocutuntur  noutes^ 
qui  feraient  préstmier  que  déjà  de  son  temps  les  navigateurs 
avaient  su  tirer  parti  de  sa  direction  constante  vers  le  nord  ponr 
se  diriger  dans  les  voyages  de  long  eours.  Mais  ces  auteurs  raison- 


BOUSSOUK. 


(  300) 


BOUSTKT. 


oiDliiinfaDl  rhypothèw  que  le  ptssage  dié  par  Albert  le  Grand 
oomme  appartenant  aa  livre  d'Aristote  nipl  ffrw  xîAmv  doive  réel- 
Ifloient  être, attribué  à  cet  homme  universel;  rautbentidté de 
œUe  écriture  est  plus  que  douteuse»  et  le  livre  lui-même 
n'existe  plus.  On  peut  consulter  U-dessus  le  savant  article 
Composé,  de  M.  KcBmptz,  àansV Eneychpédie  allemande  d'Er- 
dîet  Gmber  et  Trombelli,  De  aeu$  nauUem  inventore  in  eoM- 
«tm.  ^onofi.y  tom.  11,  pi.  iiiy  p.  335  et  suivantes.  L'usage  de 
la  boussole  se  serait  ensmte  peidu  au  milieu  des  jurandes  com- 
motions polUiques  qui  ont  â>ranlé  le  monde  civilisé  d'alors,  et 
il  n'en  fut  plus  fait  mention  avant  le  commencement  du  xii* 
siéde.  C'est  à  tort  qu'on  attribua  alors  l'invention  de  cet  ins- 
trument à  on  Napolitain  nommé  Flavio  de  Gioja.  U  est  certain 
amourd'bui  que  la  boussole  était  connue  en  France  avant  lui,  et 
qa  il  a  *\ù  s'approprier  cette  découverte  en  la  transportant  d'un 
pays  dans  un  autre.  Du  reste,  la  boussole  à  cette  époque  n'était 
ou  une  aiguille  aimantée  placée  k  la  surface  de  1  eau,  à  l'aide 
a'une  paille  ou  d'un  petit  morceau  de  liège;  souvent  même  elle 
ne  consistait  qu'en  un  morceau  de  pierre  d'aimant  de  forme 
oblongue,  placée  sur  un  liqge.  On  a  aussi  faussement  prétendu  et 
répète  souvent  que  les  Chinois  connaissaient  les  propriétés  de 
l'aimant  et  la  boussole  depuisplus  de  mille  ans  avant  J.-C.  Après 
les  savantes  recherches  de  M .  Klaproth  (  Lettre  à  M,  de  Hwmboldt, 
mr  V intention  de  la  bouêiole,  Paris»  1834),  il  faut  croire  que 
ce  peuple  a  eu  quelques  notions  sur  les  propriétés  de  l'aimant  à 
une  époque  très-reculée,  mais  que  ce  n'est  que  plus  tard,  au 
commencement  du  iv  siècle  de  l'ère  chrétienne,  qu'il  a  su  ai- 
manter le  fer,  et  que  le  premier  livre  chinois  qui  parie  de  la 
boussole  ne  date  que  des  années  llll  à  ill7.  .4insi,  la  bous- 
sole aurait  été  usitée  en  Chine  quatre-vingts  ans  avant  la  com- 
position de  Guyot  de  Provins;  de  sorte  que  la  connaissance  des 
usages  de  la  boussole  ne  remonterait  pas  en  Europe  au  delà  de  la 
fin  du  xif  siècle.  Elle  aurait  été  transmise  aux  Européens  par  les 
Aralies  du  temps  des  croisades;  ceux-ci  l'avaient  reçue  des  navi- 
gateurs dans  l'Océan  Indien ,  qui  l'avaient  eux-mêmes  em- 
pruntée aux  Chinois.  Ainsi ,  Vasco  de  Gama ,  lorsqu'il  pénétra 
pour  la  première  fois  (t497,  1498)  dans  les  Indes  orien- 
tales, j  trouva  des  pilotes  qui  se  servaient  fort  habilement 
de  l'aiffuille  aimantée.  Ce  serait  aussi  aux  Chinois,  toujours  d'a- 
près M.  Klaproth,  et  non  i  Christophe  Colomb,  qu'il  faudrait 
attribuer  la  découverte  de  la  déclinaison  de  l'aiguille  aimantée. 
Mais  si  l'on  ne  peut  pas  contester  à  M.  Klaproth  toutes  les  con- 
clusions déduites  de  ses  laborieuses  recherches,  ne  pourrait-on 
pas  revendiquer  pour  la  France ,  sinon  l'invention,  du  moins 
le  perfectionnement  de  la  boussole?  Il  nous  semble  digne  de  re- 
marque» que  dans  toutes  les  anciennes  boussoles  le  nord  soit 
indiqué  par  une  Qeur  de  lis.  N'est-il  pas  permis,  jusqu'à  un  cer- 
tain point,  d'en  conclure  que  toutes  les  nations  modernes  chez 
lesquelles  on  trouve  des  boussoles,  les  avaient  copiées  de  celles 
•orties  des  mains  d'un  ouvrier  français,  qui  avait  placé  là  les 
armes  de  son  pays  ?  Le  nom  de  cet  instrument  éclaire  du  reste 

S  eu  sur  son  origine.  Des  auteurs  recommandables  le  font  venir 
u  mot  latin  bumuê,  qui  veut  dire  buis  et  botte,  parce  que  les 
premières  boites  paraissent  avoir  été  faites  en  buis.  De  buxus  on 
aurait  fait  b%ixolus,  buxola,  bussola  et  enfin  boussole.  M.  Kla- 
proth le  cruit  au  contraire  dérivé  *de  monassula,  le  dard ,  mot 
qu'on  prononce  vulgairement  moussaloj  et  qui  est  Pun  de  ceux 
qui,  en  arabe,  désignent  la  boussole.  Avec  ce  dernier  mot,  le 
terme  le  plus  répandu  en  Europe  est  celui  de  kompass,  usité 
chez  les  Allemands,  les  Portugais,  les  Russes,  les  Danois,  etc. 
En  Chine,  le  nom  général  de  la  boussole  est  tehi-nan,  indica- 
teur du  sud. 

BOl}S!M>LE,  s.  f.  {aeeept.  div,)^  en  term,  de  jardinier,  figuré- 
ment ,  se  dit  du  cùté  du  vent.  On  appelle  boussole  de  cadran^ 
une  botte  avec  une  aiguille  au  centre  du  cadran  pour  montrer 
rbeure  et  les  parties  du  monde. — Boussole  a  lever  les  pla5S 
une  petite  botte  carrée ,  au  milieu  de  laquelle  est  une  aiguille  ai- 
mantée, tournant  sur  un  pivot  dans  un  cercle  de  métal  dirisé  en 
trois  cent  soixante  degrés.  L'un  des  c6tés  de  la  boite  porte  une 
visière  à  t)ascu!e,  et  l'instrument  est  mobile  sur  un  genou  adapté 
à  un  pied  à  trois  branches.—  Boussole  est,  selon  la  foble,  une 
divinité  qu'invoquent  les  Chinois,  et  à  laquelle  ils  offrent  en  sa- 
crifice des  parfums,  du  riz  et  des  viandes. 

•OUHSOLE  {astr.)f  constellation  méridionale,  établie  par 
M.  de  Lacaille  dans  son  Planisphère  austral  :  il  l'appelle  en 
latin  Pixis  natfltca;elle  est  située  sur  la  proue  de  I  ancienne 
constellation  du  vaisseau.  La  principale  étoile  de  cette  constel- 
lation est  de  cinquième  grandeur;  son  ascension  droite,  en 
1150,  était  de  128<>  23' 39',  et  sa  déclinaison  de  3^  18'  10"  aus- 
trale ;  en  sorte  qu'elle  s'élè\'e  de  9^  à  Paris. 

BOCSSOCK  {hist.  nat,),  s.  m.  poisson  d'un  nouveau  genre,  de 


la  famille  des  remores;  il  a  le  corps  court,  très-eomprinaé  ri 
aplati  par  les  côtés,  la  tête,  les  yeux  et  la  bouche  grands.  Sa 
nageoires  sont  au  nombre  de  sept,  savoir:  deux  ventrales  petites, 
munies  au-dessous  de  deux  pectorales  qui  sont  assez  grandes, 
arrondies;  une  dorsale  fort  longue,  plus  basse  devant  qur 
derrière  ;  une  à  l'anus  fort  longue ,  et  une  à  la  queue  comop 
tronquée  et  peu  arrondie.  De  ses  nageoires,  deux  sont  épineu- 
ses', savoir  celle  de  l'anus  et  la  dorsale  qui  a  sept  rayons  epi 
neux.  Son  corps  est  bleu,  à  menton  jaune,  traversé  de  six  rain 
obliques  rouges.  Ses  nageoires  sont  vertes ,  excepte  la  dorsak 
dont  la  membrane  qui  a  sept  ravons  épineux  est  jaune.  So 
yeux  ont  la  prunelle  noire,  entourée  d'une  iris  verdàtre.  bonftnr 
de  huit  taches  rayonnantes  dont  quatre  rouges,  partagées  n 
croix  par  quatre  jaunes.  —  Ce  poisson  est  commun  dans  la  mrr 
d'Amboine,  autour  des  rochers  de  Hila.  Il  est  bon  à  manger,  b^ 
lierres  des  Iles  Moluques  le  salent  et  le  fument  pour  leurs  pro- 
risions.  Ils  le  nomment  leutetoua,  du  nom  d'un  autre  poissaa 
Le  moron  ou  moron  boussouk  d'Amboine  est  une  antre  espm 
de  boussouk.  Il  diffère  du  boussouk  en  ce  que  son  corps  est  pi» 
court;  la  nageoire  de  sa  queue  est  plus  nettement  tronqua 
celle  de  l'anus  moins  longue  et  plus  profonde.  Celle  do  do^et 
comme  fendue  en  deux  et  a  neuf  rayons  épineux.  Sa  couleur  k 
la  même,  à  l'exception  de  son  menton  qui  est  iaune^  avec  duosi 
rayons  obliques  rouges.  Ses  yeux  ont  la  prunelle  noire  avec  nm 
iris  rouge.  Les  habitants  d'Amboine  le  pèchent  dans  le  même  en- 
droit et  en  font  le  même  usage. 

Bocssu  (Gilles-Joseph  de),  d'une  andenne  tàmUlc^ 
Hainault,  a  fait  de  profondes  recherches  sur  l'histoire  de  sa  p»- 
trie  ;  on  lui  doit  les  ouvrages  suivants  :  1**  Hedwige,  reine  et 
Pologne,  tragédie,  Mons,  1715,  in-H<>;  2»  Hùtoire  delavitkéf 
Mons,  ancienne  et  moderne,  contenant  tout  ce  quis'ye$imm 
de  plus  curieux  depuis  son  origine  jusqu'à  présent^  iliios 
1735,  in-4«;  5»  Histoire  de  la  ville  tTÂth..,.,  depuis  l'on  4in 
jusqu'en  1749,  Mons,  1750,  in-12.  L'auteur  est  mort  en  1777». 

BOUSSCET  (François),  habile  médecin  et  poëtc  latin  mr- 
diocre,  né  à  Seurre  en  Bourgogne  en  1250.  mort  à  Toamo<lr 
26  juin  1572.  U  a  laissé  :  1*"  De  arte  medendi  libri  xil.  ex  vtir- 
rum  et  reeentiorum  medicorum  sententia,  Lyon,  1557,  inK*; 
cet  ouvrage  est  en  vers;  2^  De  natura  aquatilium  earmen^  n 
universam  Ouill.  Rindelettii,  quamde  piscibus  marinis,  »m- 
psitfhîStoriam,cumvivis  eorumimaginibus,  Lyon.  i55S,  îo**. 
C'est  Tabrcgé  de  l'histoire  des  poissons  de  Rondelet.  L'ou^nçi 
est  divisé  en  deux  parties.  Boussuet  et  Bossuet,  dit  labbé  Papt^ 
Ion.  ne  sont  qu'une  seule  et  même  famille. 

BOCSTROPHÉDON,  S.  m.  (çramm.).  Il  se  dit  de  la  niamct* 
d'écrire  alternativement  de  droite  à  gauche  et  de  gauche  à  druilr. 
sans  discontinuer  la  ligne,  à  Timitation  des  sillons  d'un  jBhafr.;i 
Les  plus  anciennes  inscriptions  grecques  sont  en  boustrophcWliV 

BOUSURE,  s.  f.  (à  la  monnate),  composition  dont  on  se  )■< 
pour  le  blanchissement  des  espèces.  C'est  ce  qu'on  appelait  dai« 
l'ancienne  monnaie  bouture. 

BOUSYRT,  poète  arabe,  originaire  d'Afrique  et  de  U  Inh* 
de  Sanhadjah,  naquit  dans  la  Ilaute-Egyçtc ,  au  bour|c  iv 
Behehim ,  ou  plutôt  Behefchiro,  dans  la  province  de  BnhnrMA , 
en  l'année  608  de  l'hégire  (1211  de  J.-C).  Ses  noms  et  sunn^* 
sont  Cherof-Ëddyn-Abou-Abd'Allah-Mohammed ,  fils  de  Sa>^ 
fils  de  Hammad.  Ses  père  et  mère  étaient,  Pun  deDélos*  l'aatr- 
d'Abousyr,  ou  Bousyr-Kouridès,  deux  villages  chefe-lietix  > 
territoire  dans  la  même  province  de  Bahnésah ,  et  par  ct<*- 
raison  il  se  donnait  à  lui-même  le  surnom  de  Délassyry  ,  oar- 
posé  des  deux  mots  Délos  et  Bousvr  ;  mais  on  la  connafl  9oa«  > 
nom  de  Bousjry.  U  fut  élevé  à  Délos.  On  dit  que  sa  famille  ha- 
bitait origipai rement  Calaat-Hammad ,  ou  Calaat-Beny— 11»»- 
mad ,  ville  assez  célèbre  de  l'Afrique  septentrionale ,  cl  qnVftr 
appartenait  à  une  branche  de  la  tribu  ae  Sanhadjah  «  nomiD** 
lfeiiou-l/a6noi«m.  Bousyry  est  auteur  de  plusieurs  poèror»  r* 
l'honneur  de  Mahomet  ;  mais  il  doit  sa  réputation  a  celai  çv 
l'on  connaît  sous  le  nom  de  Bardah  et  qui  commence  aïo*- 
a  Le  souvenir  des  voisins  qui  habitaient  à  Dzoù-Lelein  rst-^l  ■■ 
motif  des  larmes  mêlées  de  sang  que  versent  tes  yeo^*» 
Le  mot  Bordah  signifie  une  ctofle  rayée  et  un  manleoio  (:* 
de  celte  étoffe,  et  se  prend  spécialement  pour  le  mant»v« 
que  portait  Mahomet,  et  dont  il  revêtit  Raab.  fils  de  2.-»- 
béir ,  lorsque  ce  poète,  dont  il  avait  mis  la  tête  à  prix  ,  hri  r«* 
récité  le  poème  célèbre  qui  commence  par  ces  mots  : 


dekie  rhérifeh.  On  peut  voir,  dans  le  Tableau  générai  de  d 

Ère  ottoman,  de  M.  Mouradjah  d'Ohsson ,  uuelle  vénérât  •• 
(Turcs  ont  pour  cette  relique.  Le  poëme  de  Kaab ,  dont  o*» 


qui  loDcb 
sur  lui  an 
ajuulcnt  c 
IcITel  d'Di 
orJooDa  < 
du  sultan 
le  Bottlah, 
Cet  homa 
le  soDge  q 
le  manleai 
cplle  reliq 
Mit  pcDt-t 
il  la  lit  ap 
sfsjeuie 
la  niùoD  t 
dah.  Oipi 
ei  que  les 
Cil  compo 
(«■rsamel 
million  du 
publiée  à  1 
W,ise  beai 
i)iiclioa  o 

quelques 
Au  surptu 
(iiiii  ausD. 
il  est  bici 


Touvedes 
i".usïry  n 
-<-luti  Ukh 

f.-r  bout,  U 
■■'Ut  de  fa 
(  >t'>eaaéi 

''  "  pat  tu 

'■■■Ht.   —   l 

■'.Ht,  se  di 
"illaDl,e( 


'iiailnD 
'.  u  bout  de 
'l  ne  faut 

'"  "n  n  to 
'iirnt,S> 

rnsur  U 

■  -:  iirémen 
(  restée  a 

j"  l'ai  éci 
■«irer  h 

■I  tguelqa 
Il   quel" 

'  iil.  Brtl 


'il  ein^ 

xii  ,  avDi 
rcheeni 


BorrAK. 


(HM) 


BOrTâJf. 


contraire.  On  écrit  aussi  debout  en  an  sf  ol  mot.  —  Au  bout  du  |  9oa$  le  89*  degré  de  longitude  orientale  et  le  99*  degré  de  U(i. 


eompu  »  location  adverl)ialr  et  faniilîM*  qui  signifie  tout  consi- 
déré, après  tout.  Au  boni  du  compte,  que  luipeuiii  arriver? 
Au  bout  du  compte,  il  n'a  ^lOê  de  gmnds  loris. —  A  bout,  locu- 
tion ad?erbiale  qui  a  difTérenles  acceptions.  Etre  au  bout ,  se 
trouver  dépourvu  de  loule  espèiv  de  ressources,  ne  savoir  plus 
que  devenir.  Mettre  quelqu'un  à  bout,  le  réduire  à  ne  plus  sa- 
voir que  faire  ni  que  dire.  Pou$*er  quelqu'un  à  bout.  Mettre, 
pousser  sa  piitienre  dfroMf.lentetireencolèreà  force  d'abuser  de 
sa  patience.  S<i|>a/tciic^  est  à  bout,  sa  patience  est  épuisée.  Pous- 
$9r  quelqu'un  à  bout,  en  |iarlanl  d'une  discussion,  le  réduire  à 
ne  savoir  que  répondre.  —  A  bout  de,  locution  prépositive  qui 
a  également  différentes  acceptions.  Ktre  à  bout  de  voie,  ne  sa- 
voir plus  quel  moyen  employer,  être  à  la  On  de  ses  ressources. 
Venir  à  bout  d'un  dessein,  d^une  entreprise^  réussir  dans  un 
dessein,  dans  une  entreprise.  Venir  à  bout  de  foire  une  chose, 
à  bout  d'une  ckote,  parvenir  â  faire  une  chose,  (>arvenir  â  la  fin 
d*une  chose,  en  trouver  la  lin.  1/  est  venu  à  bout  de  t épouser. 
La  chose  est  difficile,  mais  nous  en  viendrons  à  bout.  U  est 
uenu  à  bout  de  son  argent ,  il  n>n  a  plus.  On  dit  aussi:  Fentr 
à  bout  de  quelqu'un,  le  réduire  à  la  raison  ,  le  réduire  à  faire 
oe qu'on  veut.  —  Boit  a  Bot-r ,  locution  ad%erl)iale  qui  se  dit 
decertahi'^s  choses  qu'on  joint,qui  sont  jointes  par  leursextrémi- 
tés.  Coudre  deux  bandes  de  toifebout  à  bout.  —  Figurément 
et  familièrement.  Mettre  bout  à  bout,  se  dit  eu  parlant  de  Ténu- 
inéralion  et  de  l'assemblage  de  certaines  ch'»ses,  qui  ne  sont 
presque  rien  h  les  prendre  séparément ,  mais  qui  forment  un 
tout  ronsîflérnble  si  on  les  rrunit.  Si  on  mettait  bout  à  bout  le 
chemin  qu'il  fait  chaque  jour  dans  son  jordin,  on  trouverait  à 
la  finde  tonnée  qu'ftnurait  fftitplusde!iOO  lieues. ^DEhovTE^ 
Borr,  locution  ad\erhiale,  d'une  extrémité  à  Tautrc.  Parcourir 
la  France  de  bout  en  bout.  Courir  la  ville  de  bout  en  bout.  Celle 
locution  a  vieilli.— IVin  BorT  a  L'ArriiE,  locution  adverbiale 
cl  quelquefois  prépositive,  d'une  extrémité  h  l'autre,  et  depuis 
le  commencement  jusqu'à  la  Un.  Courir  la  ville  d'un  bout  à 
l'autre.  Aller  d'un  bout  à  Vautre  du  pnrc.  il  faut  de  la  pa- 
tience pour  lire  ce  livre  d'un  bout  à  l'autre.  —  El  haïe  au 
boutf  locution  adverbiale  et  familière  :  et  quelque  chose  de  plus. 
Il  a  tO,000  francs  de  rente  et  haït  au  bout.  Cette  manière  de 
parlera  vieilli. 

BOUT  D'ABGEïrr ,  D'OR  ;  BOrT  DE  L*A Jf.  (  V.  BoCT). 

BOlJTApK(jfrflmwi.),  saillie  vive,  instantanée,  irréfléchie, 
née  d'ane  imagination  bouillante,  d'un  esprit  mordant  ou  d'un 
cœur  ukéré.  Ecrite  ou  parlée,  la  boutade  produit  toujours  an 
effet  d'autant  plus  certain  qu'il  est  inattendu.  Nous  nous  con- 
tenterons d'en  citer  deux  exemples.  Un  folliculaire  disant  au 
poète  Gilbert  :  Cessez  de  critiquer,  reçut  celle  réponse  : 

Eh!  ceMcz  donc  d'écrire I 
Tanl  qit*uiie  légion  de  {iédanti  noTtlctin 
Imprimera  lenniii  pour  le  vendre  aia  lecteurs, 
£4  par  in-oclavo  pubUra  Talbéisnie, 
Fanatiques  crianl  contre  le  faiiaii!»me; 
Je  veux,  (Je  vos  pareils  rnoenû  smi»  retour. 
Fouetter  U*uu  vers  sanglant  ces  grands  hoaunet  d'un  jour. 

Un  membre  de  la  chambre  des  députés  sortant  du  palais  Bour- 
bon ,  ayant  sous  son  bras  le  volumineux  dossier  du  budget,  con- 
tre leouel  il  «vait  fait  une  rade  et  infructueuse  opposition, 
réponait  au  factionnaire  qui  lui  criait  :  On  ne  passe  pas.  —  C'est 
le  budget ,  cela  passe  toujours.  —  Les  sa^-ants  qui  ont  en  réserve 
des  éljmolo^ies  toutes  prèles  pour  chaqiie  mot  de  la  langue 
française,  n  en  indi<|uenl  aucune  à  boutade.  Ne  serait-ce  pas 
le  coup  de  boutoir  littéraire? 

BOITTADB.  s.  f.  (orchestr.).  On  donnait  ee  nom  autrefois  à 
de  peiils  iMillets  qu'on  exécutait  ou  qu'on  paraissait  exécuter 
impromptu.  Ils  étaient  composés  pour  l'ordinaire  de  quatre  en- 
trées ,  d'un  récit  et  d'une  entrée  générale.  C'était  le  grand 
ballet  en  raccoarci. 

BOUTADEUX,  ECSE  ,  adj.  (  çramm.  ) ,  capricieux,  qui  a 
l'esprit  vif,  inquiet ,  chagrin ,  fantasque.  Il  est  familier. 

BOVTAGE  (droit  fé^dat),  droit  sur  le  vin  vendu  en  gros  :  en 
bas  btin ,  botagium. 

BOUTAli  {giogr.),  profince  de  la  Chine,  sitnée  è  rextrémité 
orientale  de  la  grande  chaîne  de  l'Himalaya.  Elle  est  bornée  au 
sud  par  l' Assam  et  le  Bencale,  k  l'ouest  par  le  Natal,  et  sur  ses 
autres  frontières  par  le  Tibet.  Le  fleuve  Brakmapoutra,  décri- 
▼anl  une  courbe  resserrée,  coule  au  pied  de  ses  deux  pentes  op- 
posées, et  reçoit  les  ruisseaux  qui  descendent  de  ses  flancs  nord, 
est  et  s«d.  S*  longueur,  de  Test  h  l'ouest ,  est  d'environ  160 
lieues,  sa  largeur  de  60  à-OO;  son  point  central  est  à  peu  près 


tude  nord.  I>e  sol  nvontagneux  et  escarpé  n'offre  quelques  pliims 
que  dans  te  voisinage  du  Bengale.  Tout  ce  qui  concerne  le  Boi- 
tan  fut  longtemps  un  mystère  pour  les  Européens;  la  diffiroiié 
d'atiorder  les  montagnes,  jointe  à  la  surveillance  jalouse  dei  la- 
bilan  Is  pour  en  éloigner  tout  voyageur  étranger  k  leur  race,  n  ». 
vail  permis  k  personne  d'y  pénétrer.  Mais,  en  f7H3,  le  Booiat 
ayant  eu  une  contestation  avec  un  district  du  Bengale  tributi- 
de  l'Angleterre,  les  Anglais  intervinrent  et  saisirent  celte 
sion  d'envoyer  une  ambassade  près  du  grand  lama  an 
Celte  amljassade  rapporta  quelques  notes  auxauelles  ^ . 
tèrent  depuis  les  observations  de  Fraser  et  de  Héher.  \».if 
que  nous  savons  aujourd'hui  sur  le  Boulan.  Tassisudon ,  ny 
laie  du  royaume,  n'est  qu'un  assez  vaste  palais,  entouré  de  qori- 
ques  maisons  occopiTS  par  les  gens  qui  en  font  le  sertice.  Il  nt 
bâti  sur  le  flanc  méridional  de  la  montagne,  dans  une  vaBér 
qu'arrose  le  Tchin  Tsiou,  affluent  du  RranmapcHilra.  Ce  pité 
est  la  résidence  d'été  du  d'hannah-radjah  et  du  det^radjab,  k 
premier  chef  spirituel,  le  second  chef  temporel  du  pays.  Il  h 
uàti  en  pieire,  et  a  deux  étages,  an  rapport  de  Turner,  qai? 
résida  trois  mois;  Malte-Brun  (j*lgnore  d'après  quel  rwii  k 
en  donne  sept.  Il  a  la  ftMrme  d'un  carré  long,  entouré  d'on  mv 
de  plus  de  trente  pieds  de  hauteur,  et  défendu  par  une  ntadrtir 
avec  laquelle  il  communique  par  une  galerie  couverte.  Un  aolrr 
château,  qui  se  nomme  Pounakha,  sert  de  rési<lenre  d^hiitran 
deux  radjahs,  l'étage  supérieur  étant  toujours  ha htlé  pir  ^ 
d'harmah-radjah,  le  plus  éle>é  en  dignité.  La  ville  d'Osanrfi- 
pour  est  leur  principale  forteresse;  une  autre  place  forte,  nom- 
mée Buxadéouar,  défend,  vers  le  midi,  l'entrée  des  monlMciA 
Placée  au  somniet  d'un  pic  qu'on  a  tronqué  et  nivelé,  et  au |ifld 
duquel  serpente  le  sentier  étroit  qu'il  faut  suivre  pour  pfadrff 
dans  l'intérieur,  elle  rend  presque  impossible  toute  tentali««pi 
la  force.  Bisny,  ville  frontière,  à  l'entrée  du  Bengale,  et  fli»b 
partie  du  royaume  qui  est  tributaire  des  Anglais,  contient  tne 
centaine  de  cabanes,  et  est  détendue  par  un  fossé  et  une  pas- 
sade. —  Les  montagnards  du  Boulan  ne  s'écarten4  pasarniib^ 
ment  des  caractères  physiques  particuliers  ji  la  race  monjiolf.U 
ont ,  dit  Turner,  les  cheveux  noirs  et  coupés  fort  courts;  te 
yeux  petits,  noirs  et  très-allongés  sur  les  angles;  les  ponmiHW 
larges  et  le  bas  de  la  figure  très-étroit.  Ils  ont  à  prine  <JeJ 
barbe,  et  elle  ne  se  montre  qoe  fort  lard.  Ils  sont  en  gènm 
courts,  trapus  et  carrés  des  épaules.  Leur  teint  est  lrès4fîtèff 
ment  coloré.  Leurs  vêlements  consistent  en  un  large  pantih 
et  un  large  caftan  serrés  autour  de  la  taille,  des  liolles  rt  « 
bonnet  garni  de  peau  de  brebis.  Leurs  maisons  n'offrent  aon» 
des  commodités  de  la  vie;  une  pierre  placée  au  milieu  Ifwifl 
de  foyer.  Leurs  armes  sont  l'arc,  la  flèche,  le  .«bre  et  le  h* 
cher,  avec  une  espèce  d'arquebuse  ou  fusil  à  mèche.  Leurs  H 
lées  et  leurs  plaines  sont  très-fertiles  et  assef  bien  culti^én  I 
y  récollent  le  froment,  les  pois,  le  riz,  l'orge,  les  tamepi.1 
citrouille,  le  concomtire ,  le  coton,  le  laliec,  la  noix  de  gall« 
une  grande  quantité  de  fruits;  ils  trouvent  dans  leurs  m» 
tagnes  des  mines  de  fer,  de  la  poudre  d'or  et  de  l'argenl  hrt 
leurs  animaux  domestiques,  on  remarque  le  boeuf  nomia^y* 
dont  la  queue,  flottante  et  luslrée,  se  vend  en  Chine  fooj 
objet  de  luxe  pour  chasser  les  moustiques,  et  la  chèvre  si  canaj 
sous  la  désignation  de  chèvre  du  Tibet.  Le  daim  musqué,  tm 
le  cheval  sauvage,  le  lion,  l'éléphant  et  le  singe  sont  P^'^^^J 
seuls  animaux  de  leurs  forêts.  —  En  aucun  pays  les  fcimâm 
sont  dans  une  condition  plus  misérable  que  d»ns  le  Bom 
Elles  y  vivent  h  l'état  de  bétail  privé.  Les  institutions  lo|H 
suivant  les  provinces,  la  polygamie  ou  la  polyandrie;  et  il  n> 
pas  rare  de  voir  une  seule  femme  appartenir  à  sept  oo  >< 
nommes  de  la  même  famille.  L'inconduite  des  femmes  n*y^ 
punie  d'aucun  autre  châtiment  que  la  |j«stonnade.  Le  g(«*^ 
nement  du  Boulan  est  théocratique,  c'est-è-dire  qoe  leyoaj 
nement  suprême  est  entre  les  mains  des  prêtres,  qui  w* 
aussi  la  première  classe  de  la  société.  Le  d'liiinnah-rad)ak  t€ 
chef  reli^eux  ;  c'est  un  personnage  sacré,  regardé  ew'^'J 
incarnation  divine  de  Brahnia;  le  deb-ra(^h ,  soos  le  bcn  ^ 
ïoÏT  du  premier,  administre  les  affaires  temporelles,  l/or  ij 
gion  est  un  mélange  des  cultes  de  Brahm»  et  de  Bouddha»  V 
altérés  tous  deux.  Ils  reconnaissent  pour  grand  P<*^^ 
grand  lama  de  H'I^ssa,  dans  le  Tibet.  Pour  eux,  ^*^*^ 
"Etre  suprême  est  une  roche  de  cristal,  de  rubis,  de  sapfc*^ 
d'émeraudes  où  les. bons  sont  admis  après  leur  mort;  In 
chants  sont  précipités  dans  on  feu  étemel  placé  au  centre 
terre.  Ils  n'ont  pas,  à  proprement  parler,  d'édiâces  relif 
les  cérémonies  se  célèbrent  dans  un  appartement  résene 
cet  usage  dans  les  palais.  Leur  divinité  y  est  leprésen*^  f^ 
figure  colossale  et  dorée  qu'ils  nomment  IMifmêoàm,  et  '~' 


poutàmmm. 


{») 


BOjrr^BB-PETUN. 


de  laquelle  ils  rangent  les  peliles  ima^  de  leurs  lamas  morts. 
Cette  salle  sert  en  ménie  temps  de  réfectoire  aux  prêtres.  Les 
pratiques  de  dévotioM  consistent  princi paiement  en  prières  que 
ion  récite  assis  eu  présente  de  l'autel.  La  formule  sacrée  se 
compose  des  mots  Om  mam  padmè  koum,  que  Ton  grave  par- 
loatf  et  que  l'on  répèle  sans  cesse  pour  implorer  la  protection 
do  ciel.  Les  niembres  de  la  classe  d^  prêtres  se  nomment  gké" 
kmgt.  Le  célibat  leur  étant  imposé,  le  lama  recrute  chaque 
aooée,  parmi  les  principales  famdles  du  pavs,  de  jeunes  surnu- 
méraires. Ceux-ci  sont  immédiatoment  enfermés  dans  un  cou- 
veol,  d*0tt  ils  ne  sortent  plus  c|u*aprè$  leur  initiation,  et  il  pa- 
rait que  le  temps  de  leur  noviciat  est  fort  long.  Ils  y  sont  as- 
treints i  la  loi  qui  ordonne  aux  ghélongs  de  passer  chaque  nuit 
aois,  les  deux  jambes  croisées  de  telle  façon  que  chaque  pied 
repose  sur  le  gras  de  la  cuisse  opposée;  le  corps  parfaitement 
droit»  les- bras  courbés  et  les  mains  appuyées  sur  la  cuisse,  la 
puiite  en  dehors,  le  regard  continuellement  dirigé  sur  les  na- 
rioei,  pour  veiller  à  ce  que  l'haleine  ne  puisse  s'échapper  entiè- 
rement du  corps.  Un  surveillant  Sait  la  ronde,  le  fouet  a  la  main, 
|ioor  châtier  ceux  qui  se  relâchent  dans  leur  posture.  Ces  prê- 
tres, très-nombreux ,  occupent  seuls  des  villages  qui  leur  sont 
réservés,  et  que  doivent  approvisionner  tous  Tes  paysans  lo^ 
dans  le  voisinage.  Quelques  ghélongs  vivent  aussi  en  cénobites 
•dam  des  ermitages  isoles.  On  assure  qu'il  y  a  dans  le  Boutan 

Elusiours  couvents  pour  les  femmes  qui  veulent  se  consacrer  à 
I  vie  reluieuse.  —  La  seconde  classe  des  Boutaniens  se  iKHiime 
la  classe  des  M'nika^.  Ceux-ci  sont  les  serviteurs  directs  du  gou- 
reroemeut;  ils  pourvoient  aux  approvisionnements,  et  prennent 
es  ariDfs  quand  les  circonstances  le  demandent.  Ils  sont  pro- 
liiélaires,  et  sont  chargés  de  l'administra  lion  des  cantons  infé- 
ieurs.  Us  sont  actifs,  courageux  et  tidèles  à  leurs  devoirs.  Les 
aboureurs,  qui  composent  la  dernière  classe,  ont  très-peu  de 
iroils,  mab  aussi  très-peu  de  devoirs  \  is-à-visdu  gouvernement. 
^  les  laisse»  et  ils  vivent  assez  tranquiiles.  —  La  chasse,  la  la- 
•rkatioa  de  grossiers  tissus  de  laine  et  la  préparation  du  thé  sont 
peu  prés  1^  seules  industries  des  Boutaniens. 

V.  DE  NOUVION. 

BOCTAKBS,  S.  f.  (comoi.),  toiles  de  coton  qui  se  fabriquent 
lans  nie  de  Chypre. 

MCTANT,  adj.  m.  (Urm.  d'archileclure),  qui  a  le  même  sens 
sue  buuml,  et  qui  ne  s'emploie  qu'avec  le  mot  arc.  Un  arc- 

AOCTASSE,  s«  f.  (Itrm,  de  charpentier),  barrage  de  chêne,  qui, 
lam  les  galères,  recouvre  les  bacalas. 

Boinr-AVANT,  s.  m.  inspecteur  qui,  dans  les  salines,  doit 
ciller  à  ce  que  le  vaxel  se  remplisse. 

BOtT-A-POET  t  F.  BoUTE-A-PORT). 

BOCTTARD  (FRANÇOIS),  né  à  Troyes  en  1664.  Après  avoir 
Isilé  longtemps  sur  l'état  qu'il  devait  embrasser,  il  fut,  en 
ft^i,  précepteur  de  M.  de  Villepreux,  et  il  s'essaya  dans  la 
oéue.  Une  ode  à  la  louange  de  M"^  de  Mainlenon  n'ayant  pas 
bleou  le  succès  qu*il  en  espérait,  Boutard  s'adonna  à  la  poésie 
4ine  où  il  se  croyait  appelé  à  ressusciter  Horace.  11  s'intitula 
k  lors  :  Venutini  pecUnis  hœres.  Une  ode  latine  dont  il  ac- 
Nupagna  l'envoi  de  superbes  pigeons  élevés  par  les  soins  de 
f*  de  Mauléou  et  que  cette  amie  du  célèbre  Bossuet  avait  l'ha- 
Itude  de  lui  adresser  chac^ue  année  à  sa  fête,  lui  valut  la  pro- 
ctiou  de  ce  prélat.  Appelé  a  Germigny ,  maison  de  campagne 
bl'évéque  de  Meaux,  Boutard  entra  dans  les  ordres  sans  aban- 
Iwmer  toutefois  sa  prédilection  pour  la  poésie.  11  chanta  Ger- 
ligny,  Trianon,  Marly,  tous  les  châteaux,  monuments  et  Sta- 
tes élevés  par  Louis  XIV ,  qui  le  gratiGa  d'une  pension  de 
lille  livres.  Boutard  prit  lui-même  le  titre  de  Poite  des  Uour- 
|R«,  Vmtêê  Bcrbaniaum^  célébra  tous  les  événements  glorieux 
^  son  siècle ,  obtint  l'abbaye  de  Bois-Groland ,  dans  le  diocèse 
iLuçoo  (Vendée)  et  une  place  à  l'académie  des  belles-lettres 
^Chàleau-Renard  (Loiret).  Eu  1701,  lors  du  renouvellement 
tricadéinie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  il  y  fut  admis. 
Nilard  mourut  le  9  mars  1729.  Outre  une  quantité  incalcula- 
t  de  poésies  françaises  et  latines ,  on  a  de  lui  :  Ludovico  magno 
pi^blandi^  in-4°. — Ode  laiine  et  française  au  cardinal  de 
}KiUoa,  1696,  in-4^— Df/pVt'no  mendonium^  in-4<'.  —  Ad 
iTf  osa  Hispaniarum  reginam ,  in-^"*. —  Traduction  en  latin 
la  Reiaiionsur  le  quiétisme  par  Bossuet,  1698. —  Traduction 
latin  de  VHisioire  des  varialions^  1710.  Clément  XI  accepta 
édicace  de  ce  dernier  ouvrage  qui  ne  fut  pas  publié. — Dis- 
uiîon  sur  le  caractère  de  l'Uiiloire  Auguste. 
OUTAB^UE  (de  l'italien  botarga)  (art  cuHn)^  mets  recber- 
des  anciens  Grecs  et  aujourd'lnii  des  pays  méridionaux .  11  se 
rique  a^ec  les  œuCs  de  deux  poissons  de  mer  :  \emugel  cépha- 
«t  la  perça  lueeioperca.  Une  fois  que  ces  œufs  ont  été  lavés» 


salés  et  pressurés,  on  les  fait  sécher  au  soleil,  et  on  les  encaqne. 
Ce  mets  se  mange  froid,  à  l'huile  et  au  vinaigre  ou  au  jus  de  e^ 
tron.  La  meilleure  boutargue  se  conff»ctioniie  à  Marligues  en 
France,  à  Santa-Giusta  dans  la  Sardaigne  et  à  Macarsça,  dans 
la  Dalmatie  vénitienne.  Elle  coûte  3,  6  et  même  10  fr.  la  li* 
vre. 

BOUTABic  (François  de),  jurisconsulte  français,  né  à  Fi- 
geac  le  10  août  1672,  et  mort  à  Toulouse  le  3  octobre  1735.  SoB 
père  le  destina  d'abord  à  1  élude  dos  langues  savantes  rt  l'envoya 
étudier  à  Bourges;  mais  soild  faut  d'aptitude  pour  ce  genre 
d'application ,  soit  paresse  d'écolier  ou  mauvais  enseignement 
de  la  part  de  ses  professeurs,  le  jeune  Franç^ûsne  faisant  aucun 
progrès,  son  père  crut  devoir  le  rappeler  auprès  de  lui.  Ce  der- 
nier, jurisconsulte  de  distinction  et  président  au  bureau  de  l'é- 
lection ,  se  chargea  de  l'initier  lui-même  à  la  science  du  droit. 
Celle  éducation  de  famille  réussit  parfaitement  au  jeune  Bou- 
taric,  et  dès  làge  de  vingt-deux  ans  il  était  un  des  avocats  les 
plus  distingués  du  parlement  de  Toulouse.  £n  1704,  il  fat 
nommé  professeur  de  droit  français,  et  capitoul  en  1707;  chef 
de  consistoire  en  1710.  Cest  dans  cette  position  honorable  que 
la  mort  vint  le  frapper.  On  trouve  dans  ses  carions  une  grande 
Quantité  de  manuscrits  dont  on  a  imprimé  les  suivants  :  1^  lu 
instilutes  de  JusUnien  conférées  avec  le  droit  français ^  Tou- 
louse, 1738,  in-4^  :  cet  ouvrage  fut  réimprimé  dans  la  même 
ville  en  1710;  2"  Explication  des  ordoniuinces  sur  les  matières 
civiles,  crimineUes  et  de  cominercCy  de  1667  ,  1670 eM 67 3,  2 
vol.  in-i**,  1753;  3°  Explication  de  l'ordonnance  de  1731  sur 
les  donations,  Toulouse,  1737  ,  in-S**;  Avignon,  1744,  petit 
in-4»;  4°  Explication  d'une  partie  de  l'ordonnance  de  Blois, 
du  concordat  et  des  institutions  du  droit  canonique  ^  Tou- 
louse, 1745,  in-4°;  5®  Traité  des  droits  seigneuriaux  et  des 
matières  féodales,  Toulouse,  1741,  in-4°;  6"  Traité  sur  les  li- 
bertés de  f  Eglise  gallicane,  1747,  petit  in-4",  sans  nom  de  ville 
ni  d'imprimeur;  7"  Explication  du  concordat,  Toulouse,  1747, 
in-4*>. 

BorTAULD  (Michel),  jésuite ,  né  à  Paris  le  2  novembre 
1607 ,  s'y  distingua  dans  le  ministère  de  la  chaire  ,  qu'il  exerça 
pendant'quinze  ans,  et  mourut  h  Pontoise  le  16  mai  1688.  On 
lui  doit  :  1"  les  Conseils  de  la  sagesse,  ou  Recueil  des  maximes  de 
Salomon  les  plus  nécessaires  à  l'homme,  1677,  Paris,  in-lâ.  Cet 
ouvrage  eut  beaucoup  de  succès,  et  on  l'attribue  au  surintendant 
Fouquet;  2"  Suite  des  conseils  de  /a  «aaei^e,  Parb,  1683, 
in-12.Cet  ouvrage  eut  moins  de  succès  que  fautre;  on  crut  qu'il 
était  du  P.  Gorse,  mais  on  vit  bien  ensuite  que  les  deux  par- 
ties venaient  de  la  même  main.  On  les  a  souvent  réimprimées 
et  traduites  en  espagnol  et  en  italieià.  La  dernière  édition  fran- 
çaise est  de  Paris,  1749 ,  2  vol.  in-12  ;  3''  le  Théologien  dans  les 
conversations  avec  les  sages  et  les  grands  du  monde,  Paris, 
1683,  in-4"  ;  Lyon,  1696,  in-12  Cet  ouvrage,  qui  est  suivi  d'une 
histoire  de  l'impératrice  Adelaïs,  est  un  recueil  de  diverses  ré- 
ponses faites  par  le  P.  Cotton  aux  objections  de  quelques  incré- 
dules de  la  cour  de  Henri  IV  ;  4**  Méthode  pour  converser  avec 
DieUt  Paris,  1684,  in-16.  Dansquelquesexemplaires  on  trouve 
quelques  additions  qui  ne  sont  pas  du  P.  Boutauld. 

BOUTE,  s.  f.  (gramm.),  se  dit  d'une  grande  futaille  que  Ton 
remplit  d'eau  douce  pour  faire  un  long  voyage  sur  mer  ;  — de  la 
nHNtié  de  tonneau  pour  la  boisson  d'un  jour  de  l'équipage;  — 
d'une  boite  où  Ton  renferme  les  caries  ;  —  d*nn  grand  vase  de 
cuir  de  bœuf  dont  on  se  sert  dans  certains  pays  pour  trans- 
porter le  vin  dans  les  montagnes. 

BOUTÉ,  ÈE ,  adj.  (  gramm.) ,  se  dit  d'un  vin  qui  pousse  au 
gras. 

BOUTÉ,  EE  ,  adj.  {term.  de  manège).  Il  se  dît  d'un  cheval 
qui  a  Iesjamt)e8  droites  depuis  le  genou  jusqu'à  la  couronne. 

BOUTE-A-POET,  S.  m.  officier  chargé,  sur  les  ports,  de  veiller 
à  l'arrivage  des  bateaux ,  et  de  les  faire  ranger  les  uns  à  côté  des 
autres. 

BOUTEAU ,  s.  m.  (T.  Bomr-DE-QcifevB). 

BOUT-D'AILE,  S.  m.  {gramm.),  extrémité  des  ailes,  plume 
du  bout  de  l'aile,  dans  les  oiseaux. 

BOUTE-DEHOBSou  BOUTE-UOBS,  S.  m.  (term.  de  marine). 
Il  se  dit  de  pièces  de  bois  longues  et  rondes  qu'on  ajoute  par  le 
moyen  <ranneaux  de  fer  à  clique  bout  de  vergue  du  grand  mât 
et  au  mât  de  misaine,  et  qui  servent  a  porter  des  bonnettes 
quand  le  vent  est  faible,  ou  quand  on  veut  accélérer  la  marche 
du  navire. 

BOUT-DE-BIAXCBE,  S.  m.  manche  postiche  que  l'on  met  par- 
dessus celle  de  l'habit,  de  la  robe,  et  allant  du  poignet  au  coude, 
pour  garantir  le  vêtement.  —  Sorte  de  bracelet. 

BOUT-DE-PETUN ,  S.  m.  {hisl.  nat.  ),  espèce  d'ani,  oîsean 


BOUTSILLB. 


(264) 


BOtrrBlLUL 


noir  qu*oo  trooYe  aux  tles  Antilles.  On  le  nomme  aussi  6oiil- 

BOCT-DK-QUiàvfi  Uêrm.  dépêche),  espèce  de  61et  an  grand 
haveoeau  dont  les  percnes  qui  le  croisent  sont  terminées  par  des 
cornes  de  chèvre. 

BOUTÉE ,  s.  f.  ouvrage  qui  soutient  la  poussée  d'une  voûte 
ou  d'une  terrasse.— (ffrm.  de  eariier).  Faire  la  boutée^  ranger 
et  compléter  les  jeux  de  cartes. 

BOUT&E.\-TRAi5î,  S.  m.  [term,  de  haras),  cheval  dont  on  se 
sert  pour  mettre  les  juments  en  chaleur.  Il  se  dit  aussi  d'un  petit 
oiseau  qui  sert  à  faire  chanter  les  autres.  Il  se  dit  aussi  familiè- 
rement d'un  homme  qui  excite  les  autres  à  la  ioie ,  qui  met  tout 
le  monde  en  train.  C est  le  boule-en-lrain  de  la  compagnie. 

BOUTE-FEU ,  de  bouter,  mettre,  et  (\efoco,  feu.  Dans  le  sens 
direct,  en  artillerie,  ce  mot  marque  la  hampe  ou  bâton  de  bois 
garni  par  le  haut  d'un  serpentin,  dans  lequel  on  passe  la  mèche 
qui  sert  à  mettre  le  feu  aux  pièces  de  canon  et  aux  mortiers. 
Celte  expression  a  été  appliquée  aussi  au  soldat  chargé  de  cette 
manœuvre,  qui  ignem  lormenlo  subjicil, 

BOUTE-FEU.  Dans  le  langage  ordinaire,  le  boute-feu  est  ce 
malheureux  qui  volontairement  met  le  feu  à  une  maison,  à  une 
grange  ou  à  une  forêt.  Les  Russes  incendiant  Moscou  et  le 
Kremlin  étaient  littéralement  parlant  des  boute-feu;  mais 
c'était  pour  défendre  leur  patrie.  Erostrate  brûlant  le  temple 
d'Ephèse  pour  aller  à  la  postérité,  y  arrive  comme  un  boule- 
feu  ridicule.  Dans  le  style  flguré ,  un  boute-feu  c'est  le  citoyen 
qui  allume,  excite  les  passions  des  masses  et  les  pousse  h  tous 
les  excès;  c'est  l'homme  indiscret,  étourdi»  bavard  ou  méchant 
qui  répète ,  avec  prêmcditatîoti ,  à  la  personne  tierce  un  sarcas- 
me, ou  une  médisance,  ou  une  calomnie  décochée  contre  elle 
ailleurs.  Le  boute-feu  politique  trouble  l'ordre  général;  le  boute- 
feu  de  salon  trouble  la  famille ,  dissout  l'amitié  et  nuit  à  Tinti- 
mité  d'un  intérieur.  Les  atrabilaires,  lesenvfbux,  les  misan- 
thropes et  les  pessimistes  sont  ordinairement  des  boute-feu  : 
ennuyés  d  cux-ménies ,  ils  sont  toujours  mécontents  des 
autres. 

BOUTE-HACHE,  fouine;  instrument  de  fer  à  deux  ou  trois 
fourchons. 

BOUTE-HORS,  S.  m.  espècedcjcu  qui  n'est  plus  en  usage. 
On  dit  ijgurèment et  familièrement,  Ils  jouent  au  boute-hors, 
en  parlant  de  deux  hommes  qui  tâchent  de  se  débusquer  l'un 
l'autre  de  quelque  emploi ,  de  quelque  place. 

BOUTEILLAGE,  S.  m.  {hisl,  mod.).  C'est  le  droit  sur  la 
vente  des  vins  étrangers  que  le  bouteillier  du  roi  d'Angleterre 

S  rend,  en  vertu  de  sa  charge ,  sur  chaque  vaisseau.  Ce  droit  est 
e  deux  scbellings  par  tonneau. 

BOUTEILLAN,  S.  m.  (fiotan,),  espèce  de  raisin  qui  croit  dans 
quelques  vignes  de  la  Provence. 

BOUTEILLE,  s.  f.  {gramm.)^  vase  à  goulot,  déformes  diver- 
ses et  d'une  capacité  plus  ou  moins  grande,  destiné  à  contenir 
du  vin  ou  d'autres  liquides.  Bouteiliede  verre,  de  terre,  de  grès, 
de  cuir  bouiili,  —  Vider  une  bouteille  signifie  quelquefois 
boire  le  vin  quelle  contient  :  Ils  vidèrent  une  bouteille  au  co- 
barei — Figurémcnt  et  familièrement,  0«l  la  bouteille  à 
l'encre,  se  dit  jd'une  alTairc  très-obscure.  —  Bouteille  se 
dit  aussi  de  la  liqueur  qui  est  contenue  dans  une  bouteille.  Une 
bouteille  d'eau-de-vie^  de  bière,  de  rhum,  de  vin.  Employé  ab- 
solument ,  il  se  dit  toujours  d'une  bouteille  de  vin.  Boire  une 
bouteille ,  boire  bouteille,  —  Populairement ,  Payer  bouteille, 
payer  le  prix  d'une  bouteille  de  vin  qu'on  boit  au  cabaret  avec 
quelqu'un.  —Familièrement ,  Aimer  la  bouteille,  ^im&cXt  vin, 
être  adonne  au  vin.  --Bouteille  se  dit  aussi  d'une  bulle,  d'un 
petit  globe  rempli  d'air  qui  se  forme  soit  quand  il  pleut ,  soit 
sur  un  liquide  en  ébullition  ou  de  quelque  autre  manière.  Ce 
root,  dans  ce  sens,  a  vieilli.  On  dit  ordinairement  ^6tt//e. 

BOUTEILLE,  s.f.  (accepl,  div.).  En  ter  m.  d*  art  vétérinaire, 
infiltration  qui  vient  au-dessous  de  la  ganache  des  moutons  af- 
fectés de  pourriture.  —  On  appelle ,  en  term,  de  natation , 
bouteilles  de  calebasse,  ûeun  fruits  vides  de  calebassier  que  met- 
tent sous  leurs  aisselles  ceux  qui  apprennent  à  nager.  —  On  ap- 
pelle encore ,  en  term,  de  marine ,  bouteille^  une  saillie  de  char- 
pente sur  le  c6té  de  l'arrière  du  navire  et  des  deux  côtés  de  la 
chambre  du  capitaine,  qui  est  ordinairement  destinée  à  servir 
de  btrines. — Les  verriers  nomment  bouteille  à  barbe ,  un  verre 
si  fin  qu'on  peut  le  couper  au  ciseau,  et  que  ses  fragments  peu- 
vent servir  a  laser  les  poils  de  la  barbe,  comme  le  ferait  un  ra- 
soir.— Bouteille  est  aussi  le  nom  que  les  jardiniers  donnent 
à  une  variété  de  courge. 

BOUTEILLE  (comm.) ,  mesure  des  liouides  dont  on  se  sert  â 
Amsterdam.  Elle  n'est  point  différente  au  mingle. 


BOUTEILLE  DE  LETDB  {phys.).  U  boolalle  de  Lsyde  tm 
son  nom  du  lieu  où  elle  fut  invenlée.  Cunêus,  originaire  di 
Leyde  suivant  les  uns ,  et  suivant  d'autres  Musdiemhrocvà , 
alors  professeur  dans  l'université  de  celte  ville,  teomt  p« 
hasara  d'une  main  un  vase  de  verre  à  demi  plein  d'eau ,  qaî 
communiquait  par  un  fil  de  fer  avec  un  conducteur  électiisé ,  a 
voulant  avec  l'aulre  main  détacher  du  conducteur  le  fil  de  ftt, 
éprouva  une  commotion  subite  qui  le  frappa  de  lerreor  et  4 
surprise.  —  Telle  est  l'ori^ne  de  celte  fameuse  bouteille,  «knt 
ceux  qui  ont  fait  les  premières  expériences  ont  sans  doute  exa- 
géré les  effets.  Muschembroeck  écrivit  â  Réaumur  que  la  coo- 
ronne  de  France  serait  un  bien  faible  dédommagement  da 
sacrifice  qu'il  ferait  en  s'exposant  à  recevoir  une  nouvelle  com* 
motion.  Allaman,  ancien  élève  de  Saint-Gravesande  »  uem 
qu'il  perdit  pour  quelques  instants  l'usage  de  la  respiration  ;H 
Winkler,  professeur  à  Leipzig,  éprouva ,  s'il  faut  l'en  croire,  1q 
plus  violentes  convulsions  (Libes,  Hist,  de  la  fkys, ,  in, 
chap.  7).  ^  La  bouteiliede  Leyde  est  aujourd'hui  une  bot- 
teille  ordinaire  en  verre  blanc  et  mince;  elle  est  couverte  i 
l'extérieur  d'une  feuille  d'étain  qui  s'arrête  un  peu  avant  h 
naissance  du  goulot  ;  c'est  la  garniture  extérieure.  Des  feoiUs 
d'or  sont  placées  dans  la  bouteille  et  forment  sa  garniture  ift- 
térieure  :  la  bouteille  est  bouchée  d'ailleurs  avec  un  boucha 
de  lié^ ,  et  dans  ce  bouchon  est  enfoncée  une  tige  de  arivre  re- 
courbée en  crochet  et  terminée  extérieurement  par  une  book 
que  l'on  appelle  le  boulon  ;  cette  ti^  touche  aux  feuilles  métal- 
liques intérieures;  elle  sert  à  établir  la  communication  éfectrî- 
Sue  entre  l'intérieur  de  la  Ixiuteille  et  l'espace  extérieur.  ^ 
elle  tige  peut  aussi  être  droite ,  mais  alors  on  ne  peut  rBcct^ 
cher  au  conducteur  d'une  machine;  le  bouchon,  le  gmht 
et  la  partie  de  la  panse  qui  s'étend  depuis  le  goulot  jusqif à  ta 
garniture  extérieure  sont  souvent  enduits  de  résine  on  de  me 
d'Espagne,  parce  que  ces  substances  ont  sur  le  verre  Ta^-anUM 
de  s  imprégner  beaucoup  moins  de  l'humidité  de  l'air.  —  Oa 
distingue  du  reste  dans  la  bouteille  de  Leyde  considérée  â  l'ei- 
térieur  trois  parties  dont  les  noms  seuls  sont  une  définilion,  b 
panse ,  le  col  ou  goulot ,  et  le  bouton,  —  Si  l'on  prend  une  bôo> 
teille  de  Leyde  par  la  panse,  et  que  l'on  approche  le  bouton  ot 
le  crochet  qui  le  précède  du  conducteur  d  une  machine  élertn- 
que  en  mouvement,  il  s'accumulera  dans  l'intérieur  une  grtmk 

auantité  de  fluide  vitré  ou  positif,  et  à  l'extérieur  autant  é 
uide  résineux  ou  négatif  (  V,  ces  mots  ) ,  et  cette  électricité  » 
dissimulera  de  manière  à  n'être  pour  ainsi  dire  sensible  ni  à  b 
main  qui  tient  la  panse,  ni  à  l'clectroscope  qu'on  pourrait  n 
approcner.  —  Mais  si  l'on  fait  communi(]uer  la  garniture  exl^ 
rieure  avec  le  bouton  ou  le  crochet,  on  voit  briller  tout&ooop  vMt 
étincelle  extrêmement  intense  accompagnée  d'un  bruit  plus  *m 
moins  fort ,  semblable  à  un  coup  de  fouet.  Ce  passage  rapide  é 
rélectricitê  produit  encore  une  violente  secousse  que  rnonuar 
ressent  quand  son  corps  est  le  passage  que  prend  Télectriotr- 
—  C'est  cette  secousse,  que  l'on  nomme  lacommolioti  ou  le  dm 
électrique,  qui  a  inspiré  à  Muschembroeck,  à  Allmoiao  il 
Winkler  les  expressions  exagérées  que  nous  avons  rapportm 
ci-dessus.  —  On  fait  sur  cette  commotion  les  observations  svk 
vantes  :  l^^la  force  de  l'électricité  peut  s'apprécier  dans  le  oorpi 
par  la  distance  où  elle  se  fait  sentir.  N'est--elle  sensible  qoe  éèm 
les  poignets ,  elle  peut  être  reçue  sans  danger  ;  si  elle  sr  ias 
sentir  jusqu'aux  coudes,  elle  est  très-douloureuse,  et  ii  Catf 
éviter  d'y  revenir;  mais  elle  est  surtout  dangereuse  quand  dk 
répond  jusque  dans  la  poitrine  ;  2®  cette  force  peut  s  apprécvr 
encore  par  l'inflammation  de  certaines  sulistances  :  si^  I  on  fo- 
veloppe  d'une  touffe  de  coton  saupoudrée  de  résine  bien  sérftc 
et  réduite  en  poudre  impalpable  Tune  des  boules  de  rexcito- 
leur,  et  qu'ayant  placé  l'autre  sur  la  panse  d'une  bouteille  élK^ 
trique  chargée ,  on  approche  celle-là  du  bouton ,  la  décbvfr 
suffira  presque  toujours  pour  l'enflammer  ;  S»  le  chemin  tpm 
prend  l'électricité  est  remarquable  :  elle  choisit  toujours  ccta 

3ui  est  formé  par  les  substances  les  plus  conductrices ,  c'eat  s 
ire  les  métaux  d'abord  ;  à  égalité  de  conductivité,  elle  prrnl 
le  chemin  le  plus  court  ;  il  est  donc  possible  de  diriger  1  écoK 
celle,  car  un  conducteur  ensuivre  empêchera  toujours  la  m^ 
de  le  recevoir;  4<*  il  suit  de  là  que  si  plusieurs  personnes  »e  I»- 
nant  par  la  main ,  la  première  saisit  par  la  panse  une  booac 
charge,  et  la  derniertt  approche  du  bouton  la  phalange 
doigt,  l'électricité  passant  plus  facilement  par  le  corps  bna 
que  par  le  sol,  passera  pr  tous  les  bras,  et  fera  resaentir  k 
commotion  à  tous  les  inmvidus  qui  forment  ce  qu'on  npfvAi 
alors  la  chaîne  électrique;  &*  cette  expérience  faite  sor  ^ 
grandes  dimensions  par  Vollet  en  France ,  et  par  WatBoi 
Angleterre,  avait  fait  croire  qu'on  pourrait  par  oe  nM>|«tt 
terminer  la  vitesse  du  fluide  électrique  ;  rexpéneoce  a  *^ 


BOmrJULLB. 


(366) 


BODTBILLBft. 


quH  était  iosuffisant  :  Noilet  fit  ressentir  1«  eommolîoo  électri- 
que eo  présence  do  roi  à  cent  quatre-vingts  de  ses  gardes ,  et 
tous  parurent  éprouver  le  choc  à  la  fois(£i6#r  m,  p.  163). 
Une  antre  fois  il  fit  passer  le  fluide  par  un  fil  métallique  de  deux 
cents  toises  de  lon^eur  ;  Watson ,  aidé  de  quelques  membres 
de  ta  société  des  sciences,  fit  aussi  des  expériences  analo^es  ;  le 
efaoc  parut  toujours  se  transmettre  en  un  instant  indivisible.  Ce 
n'est  que  depuis  quelques  années  que  M.  Wheatstone,  en  An- 

Ê terre ,  reprenant  m  mêmes  expériences  avec  des  appareils 
ucoup  plus  ingénieux,  a  montré  que  le  fluide  électrique  dé- 
fait parcourir  96,000  Ueues  de  4,000  mètres  en  une  seconde  : 
oous  parlerons  de  cesexpériences  intéressantes  au  mot  Electri- 
cité; 0^  Gavalloa  observé  (  Tr.  d'éleclr.,  p.  185)  que  si  plu- 
Beurs  personnes  tiennent  toutes  à  la  fois  une  plaque  de  métal 
foi  aMsmunique  avec  la  panse  de  la  bouteille ,  et  la  verge 
naélallique  avec  laquelle  on  décharge  la  bouteille,  elles  ressen- 
teot  toutes  à  la  fois  le  choc  électrique,  ce  qui  prouve  que  Télec- 
tricité  prend  à  la  fois  toutes  ces  routes,  quanil  elles  sont  égale- 
CDent  avantageuses;  7°  si  dans  la  chaîne  il  se  trouve  quelques 
aolalioos  de  continuité,  ^t  que  cependant  elles  ne  soient  pas  assez 
grandei  pour  arrêter  Télectricité  ou  lui  faire  prendre  une  autre 
roote,  il  est  évident  qu*il  doit  se  produire  à  chacune  d'elles  une 
étlDceilc  électrique,  et  que  par  conséquent  on  peut  multiplier  Té- 
tincellede  décharge  comme  on  multiplie  lesétincelles  du  conduc- 
teur (F.  Carrkaux  magiques.  Dessins  électriques,  etc.)  ; 
8®  la  bouteille  de  Leyde  donne  encore  le  moyen  de  produire 
une  étincelle  électrique  dans  Teau ,  en  faisant  passer  la  dé- 
charge électrique  par  les  li^  de  Texcilateur  de  Henly ,  dont  on 
a  placé  les  deux  boules  mediales  dans  l'eau ,  en  ayant  soin  de 
laisser  entre  elles  une  petite  distance;  Teau,  étant  bien  moins 
oonduclrioe gue  le  métal,  peut  être  regardée  comme  une  solu- 
tion de  oontmuité ,  et  donne  par  conséquent  naissance  à  une 
étinceUe.  —  L'explication  des  phénomènes  de  la  bouteille  de 
Leyde  ne  présente  aujourd'hui  aucune  difficulté.  Les  deux  flui- 
des qui  composent  l'électricité  (  F.  ce  mot)  s'attirant  l'un  l'au- 
tre par  une  action  réciproque ,  le  fluide  positif  que  vous  accu- 
mulez dans  l'intérieur  de  la  bouteille  en  appliquant  le  bouton 
sur  un  conducteur,  détermine  sur  la  garniture  extérieure 
raccunuilatioii  du  fluidenégatif  qui  vient  du  sol  et  passe  par 
^les  onins  qui  tiennent  la  panse  de  la  bouteille.  Les  deux  fluides 
se  pressent  sur  la  paroi  de  verre  qui  leur  fait  seule  obstacle;  c'est 
donc  à  dire  qu'ils  adhèrent  au  verre  et  ne  tiennent  aucunement 
-aux  fieuilles  métalliques  qui  y  sont  appliquées.  —  La  preuve  de 
ertle  assertion  est  facile  à  cionner  au  moyen  de  l'instrument 
**~^*  ûmal^ie  de  la  boulHUê  de  Leyde;  il  se  compose  de  trois 
,  savoir  :  1°  d'un  l)ocal  en  verre  de  la  forme  d'un  cône 

ré;  3^  d'un  volume  de  fer-blanc  en  cène  tronqué  aussi , 
^        manière  à  entrer  dans  le  vase  de  verre  ;  il  est  surmonté 
une  tige  recourbée  terminée  par  un  bouton  :  il  est  clair  qu'il 
«présente  la  ^rniture  intérieure  ;  3°  d'un  troisième  vase  en  fer^ 
ne,  destine  à  envelopper  le  vase  de  verre  et  à  fermer  sa  par- 
ure extérieure.  —  Lorsque  les  trois  vases  sont  l'un  dans 
_  Btre,  c'est  une  bouteille  de  Leyde  ordinaire  ;  elle  se  charge  et 
•dâ:harge  comme  les  autres,  liais  si  on  retire,  avec  les  pré- 
teitious  convenables,  les  garnitures  métalliques  pour  les  appli- 
mer  à  un  second  vase  de  verre  tout  à  fait  semblable  au  premier, 
p  reconnaît  qu'il  n'y  a  dans  ce  nouvel  assemblage  aucun 
teptùme  d'électricité;  et  au  contraire,  en  rajiislani  avec  les 
^iênies  précautions  que  tout  à  l'heure  les  deux  garnitures  sur  le 
^•^ier  vase  de  verre,  on  retrouve,  comme  on  devait  s'y  atten- 
i'ëJectricité  qu'on  y  avait  laissée.  —  Il  est  d'après  cela  facile 
se  rendre  compte  de  ce  qui  a  lieu  dans  la  bouteille  de  Cavallo. 
p  physicien  imagina  de  découper  la  garniture  extérieure  en 
■■^  oa  quatre  bandes  isolées;  il  est  évioeiit  que  chacune  d'elles 
en  communication  avec  le  bouton  doit  donner  une  étiii- 
:  car  chacune  ne  peut  faire  partir  de  l'intérieur  que  le 
i  positif  oui  attire  son  fluide  négatif:  ainsi,  la  combinaison 
fluides  se  tait  isolément  pour  chaque  bande.  —  Il  est  visible 
""-e  que  si  les  bandes  étaient  assez  rapprochées  pour  que 
tricité  se  communiquât  de  l'une  à  l'autre ,  comme  elle  ne 
pourrait  faire  que  par  des  étincelles ,  il  en  résulterait  sur  la 
"'e  une  illumination  momentanée,  soit  que  l'on  chargeât  ou 
Ton  déchargeât  la  bouteille;  c'est  en  effet  ce  qui  arrive 
^d  lagarniture  extérieure  est  formée  d'aventunne ou  de 
ï  carra  de  papier  d'argent  collés,  sans  communication  en- 
eox  sur  la  panse  de  la  bouteille.  —  On  comprend  enfln  que 
uic  bouteille  de  Leyde  est  isolée  (  F.  ce  mot),  bien  qu'elle 
en  oommanication  avec  la  machine  électrique,  elle  ne  se 
rjiera  pas  ;  car  il  faut ,  pour  que  le  fluide  vitré  s'accumule  à 
■■«eriear,  que  le  résineux  s'amasse  sur  l'extérieur  :  or,  d'où 
■^raît  (^ui-ci  ?  —  L'intensité  des  effets  électriques  est  évi- 

IV. 


demroent  liée  dans  ce  système  avec  la  grandeur  de  la  bouteille 
et  la  minceur  des  parois  de  verre.  Plus  la  paroi  est  mince ,  plus 
l'attraction  d'un  fluide  sur  l'autre  est  forte  ;  plus  par  conséquent 
il  peut  s'en  amasser  sur  la  même  unité  de  surface.  —  Que  si 
cette  surface  elle-même  devient  plus  grande,  il  est  bien  dair 
que  chaque  unité  pouvant  contenir  la  même  quantité  de  fluide, 
cette  quantité  croîtra ,  toutes  choses  égales  railleurs,  conmie 
les  surfaces  intérieure  et  extérieure  de  la  bouteille.  —  De  là  les 
perfectionnements  introduits  dans  la  construction  des  bou- 
teilles de  licyde;  de  là  l'invention  des  jarres  et  des  batteries 
électriques  (  F.  ces  mots  ),  qui  ne  sont  que  des  bouteilles  de  plus 
grande  dimension  ou  en  plus  grand  nombre.  B.  J. 

BOUTEILLER,  V.  n.  (gramm,) ,  goder;  former  des  am- 
poules. 11  est  peu  usité. 

BOUTEILLER  OU   BOUTILLER  (Le  GRAND    BOUTEILLER 

OU  BOUTILLILR  DE  FRANCE),  en  latin  bulicuiariutf  comme  on 
levoit  dans  une  souscription  du  testament  de  Philippe  Auffuste» 
était  un  des  cinq  grands  officiers  de  la  couronne,  remplacé  depuis 
par  le  ^rand  échanson,  qui  hérita  de  ses  fonctions  mais,  non  de  ses 

{>rivileges.  Il  avait  droij  de  séance  entre  les  princes  et  disputait 
e  pas  au  connétable.  Il  prétendait  avoir  le  droit  de  présider  la 
chambre  des  comptes  :  c'était,  au  temps  de  Charlemagne,  une 
des  charges  les  plus  importantes  de  son  palais  ;  avant  la  révolu- 
tion ce  n'était  plus  qu'un  titre  orné  de  vaines  prérogatives; 
aujourd'hui  il  n'existe  plus. 

BOUTEILLER  OU  BOUTILLER  (Jean)  ,  conseiller  au  parle» 
ment  de  Paris  dans  le  xv*  siècle ,  né  à  Mortagne  près  de  Va» 
lenciennes ,  a  laissé  un  ouvrage  très-eslimé  pendant  longtemps 
des  jurisconsultes ,  intitulé  :  Si  Somme  rurale ,  imprimé  pour 
la  première  fois  à  Bruges  par  Colard  Mansion  (i479),in-lolio, 
et  ensuite  à  Abbeville  en  1486 ,  par  Pierre  liérard.  Ces  deux 
éditions  sont  très-rares  et  fort  recherchées  des  curieux.  Il  en 
existeencored'autresduW  siècle,  mais  dont  on  ne  fait  aucun  cas. 
En  1505,  Jean  des  Degrez  ,  docteur  en  droit,  donna  une  nou- 
velle édition  de  cet  ouvrage  avec  un  commentaire  ;  Denys  Godefroy 
le  commenta  à  son  tour  ;  et  enûn  Louis  Charondas  le  Charon  en 

fmblia  en  1603  une  dernière  édition  plus  complète  que  toutes 
es  précédentes,  sous  le  titre  de  la  Somme  rurale  ou  le  Grand 
Coutumier  général  de  pratique,  civil  et  canon.  Cet  ouvrage  n'est 
pas  un  recueil  des  coutumes  de  France ,  comme  ce  titre  pour- 
rait le  faire  croire ,  mais  un  traité,  à  peu  près  complet,  de  droit 
et  de  pratiaue  à  l'usage  du  parlement  de  Paris.  Cujas  en  parle 
avec  éloge.  Le  testament  de  Boutiller,  que  l'on  trouve  à  la  page 
875  de  son  ouvrage,  édition  de  1611 ,  est  du  16  septembre  1502. 
Il  mourut  peu  de  temps  après. 

BOUTEILLER  (Jean-Hyaginthe  de),  né  le  27  juin  1746, 
à  Saulx,  dans  le  Barrois.  Destiné  au  barreau  par  sa  famille,  il 
suivit  les  cours  de  la  faculté  de  droit  de  Pont-à-Mousson 
(Meurthe) ,  et  dès  l'âge  de  dix-huit  ans  il  se  6t  recevoir  avocat 
au  parlement  de  Metz.  En  1771 ,  lors  de  la  suppression  de 
cette  cour ,  il  s'établit  à  Nancy,  et  ses  talents  le  flrent  appeler 
en  1779  dans  le  parlement  de  cette  ville.  Il  eut  l'honneur 
d'être  choisi  par  ses  collègues  pour  défendre  les  compagnies 
souveraines  menacées  au  mépris  des  traités  qui  garantissaient 
leur  institution.  Le  11  juin  1788,  le  parlement  de  Nancy 
ayant  énergiquement  protesté  contre  les  édits  du  mois  de  mai  de 
la  même  année  qui  établissaient  une  cour  plénière,  Bouteiller  a 
publié  récrit  intitulé  :  Examen  du  système  de  législation  établi 
par  les  édite  du  mois  de  mai  1788,  ou  Développement  des  at^ 
teintes  que  préparent  à  la  constitution  de  la  monarchie ,  aux 
droits  et  privilèges  des  provinces  en  général  et  à  ceux  de  la 
Lorraine  en  particulier,  les  édits,  ordonnances  et  déclarations 
transcrits  d'autorité  sur  les  registres  de  toutes  les  cours  du 
royaume,  Nancy,  1788,  in-8<'.  Lors  de  la  réinstallation  du  par- 
lement, il  prit  une  délibération  portant  que  :  ce  Sortant  Je  la 
règle  commune  pour  donner  au  mérite  d'une  grande  distinction 
des  marques  particulières  de  considération  ,  et' aux  services  de 
grande  importance  des  témoignages  publics  de  gratitude,  il 
reconnait  que  M.'  de  Bouteiller  avait  porté  sur  cette  grande 
cause  la  double  lumière  de  la  science  et  de  la  raison ,  avec 
l'ordre ,  la  méthode ,  la  sagesse  et  la  profondeur  qui  caractéri- 
sent à  la  fois  l'écrivain  bamie  et  le  grand  magistrat.  »  Reçu  en 
1776  k  l'académie  de  Nancy,  de  Bouteiller  prononça  un  discours 
remarquable  a  Sur  les  avantages  que  tes  personnes  attachées  au 
barreau  peuvent  retirer  de  la  culture  des  belles-lettres,  d  Elu 
membre  de  l'assemblée  provinciale  de  Lorraine  en  1788,  il 
n'exerça  aucune  fonction  dans  les  premières  années  de  nos  dls' 
cordes  civiles.  Poursuivi  et  arrêté  en  1793,  il  échappa  comme 
par  miracle  aux  proscriptions.  Devenu  membre  de  la  chambre 
des  députés  en  septembre  1815,  il  ne  fut  pas  réélu  après  l'or- 
donnance du  15  septembre  1816.  L'année  1811^  de  Bouteiller 

54 


momma^ 


%miX  éAà  appelé  à  raoïplîr  «ne  des  places  de  présideol  k  U  cour 
de  Nancy  ;  lorsque  celle  de  premier  prcsideot  y  devint  vacante, 
il  en  exerça  les  fonctions  jusqu^â  sa  mort  arrivée  le  37  mars 
1830. 

BOUTSILLBS  (comin.)»  vases  de  verre  on  de  terre  cuite  k 

SMilot  étroit  destiné  à  renfermer  des  liquides.  Ce  mot  a  pour 
ymologie  ce  vieux  verbe  6o«ftter,  usité  encore  dans  le  patois 
labguedocieny  qui  désigne  par  boutles  les  outres  de  cuir  dans 
Icaquelles  on  conserve  le  vin.  L'origine  des  bouteilles  est  fort  an- 
cienne; on  en  a  trouvé  dans  les  ruines  d'Uerculanum  et 
de  Fonipéi.  La  composition  des  bouteilles  varie  suivant  les  lieux 
où  sont  situées  les  fabriques,  qui  emploient  comme  fondanUt 
soit  les  soudes  brutes  artiOcielks  ou  de  varech,  soit  les  cendres, 
soit  aussi  les  résidus  de  lessive  de  savonniers.  Comme  dans  tous 
hs  verres,  la  siliœ  forme  l'élément  principal  ;  mais  il  n*est  pas 
■écesêaii-e  de  Tavoir  pure  :  les  sables  jaunes  sont  même  préfé- 
rables ,  en  ce  qu'ils  sont  plus  fusibles.  Les  diverses  matières 
r'  entrent  dans  la  composition  contiennent  de  Toxyde  de  fer  et 
parties  combustibles  dont  la  présence  produit  la  couleur 
nIus  ou  moins  verte ,  plus  ou  moins  brune  des  bouteilles.  — 
rour  les  confectionner ,  les  verriers  introduisent  le  bout  d'un 
Ittbe  de  fer,  semblable  à  un  canon  de  fusil,  dans  la  cavité  con- 
tenant du  verre  en  fusion  ;  en  retirant  le  tube ,  ils  ôtent  gros 
comme  le  poin^g  de  matière  qu'ils  jettent  dans  un  moule  cylin- 
drique d'un  diamètre  égal  à  celui  que  doit  avoir  la  bouteille; 
puis  ils  souQIentdans  le  tube,  en  tournant,  le  verre  qui  prend 
une  fora»e  de  moule.  La  bouteille  une  fois  ébauchée,  est  retirée 
djB  la  cavité  et  renversée  pour  recevoir  un  creux  dans  son  inté- 
rieur ,  ce  qui  se  praticfue  au  moyen  d*un  instrument  assez  sem- 
blalile  à  un  gond  ordinaire.  Ensuite  les  verriers  roulent  au  ûlet 
de  verre,  au  col  du  goulot  pour  l'empêcher  de  glisser  de  la  main, 
el,  ayant  touché  circulairement  le  goulot  au-dessus  du  cordon 
avec  un  instrument  froid  ,  la  bouteille  se  détache  pour  y  refroi- 
dir lentement  à  rat>ri  d'une  température  froide  qui  la  rendrait 
cassante.  —  Quatre-vingts  à  cent  fours,  en  France,  fabriquent 
près  de  cent  millions  de  bouteilles  dont  la  valeur  dépasse 
16,000,000 de  francs.  Vingt  mdiionsenviron  de  ces  bouteillessont 
destinés  aux  vins  mousseux  ,  et,  une  grande  partie  de  ces  vins 
étant  exportée,  il  en  résulte  une  exportation  de  plusieurs  mil* 
lions  de  bouteilles.  Les  principaux  centres  de  productions  sont 
les  départements  du  Nord,  de  l'Aisne,  de  la  Meuse,  de  la 
Loire,  du  Rhône,  de  la  Gironde  et  de  la  Seine.  —  La  fabrication 
des  bouteilles  est  aussi  très-considérable  en  Angleterre,  et  l'Al- 
lemagne n'en  produit  guère  que  pour  sa  consommation  inté- 
rieure. 

BOUTEILLES  D*EAU  iphyê,)  On  appelle  ainsi  les  petites 
gouttes  rondes  d*un  fluide  quelconque ,  qui  sont  remplies  d*air 
et  qui  se  forment,  soit  sur  la  surface  du  fluide  par  raddition 
d'un  fluide  semblable,  comme  quand  il  pleut,  ou  dans  sa  subs-- 
lance,  par  une  vive  commotion  intérieure  de  ses  parties.  î.^ 
bouteilles  ou  bulles  d'eau  sont  dilatables  on  compressibles  ; 
c'est-à-dire  qu'elles  occupent  plus  on  moins  d'espace,  selon  que 
Tair  qu'elles  renferment  est  plus  ou  moins  échauflé ,  ou  plus 
ou  moins  pressé.  Elles  sont  rondes,  parce  que  l'air  renfermé  agit 
également  au  dedans  d'elles ,  en  tout  sens.  La  tunique  qui  les 
couvre  est  formée  des  plus  petites  particules  du  fluiae;  et 
comme  ces  particules  sont  très-minces  et  ne  font  que  très-peu 
de  résistance,  la  bouteille  crève  bientôt ,  aussitôt  que  l'air  se 
dilate.  Le  mécanisme  de  ces  petites  bouteilles  est  le  nsémeque 
le  mécanisme  decellesque  les  entants  forment  avec  du  savon,  en 
aaufllantau  bout  d'un  chalumeau.  Lorsqu'on  a  mis  une  liqueur 
tous  le  récipientde  la  machine  pneumatique,  et  qu'on  commence 
à  pomper  I  air ,  il  s'élève  à  la  surface  de  la  liqueur  des  bouteilles 
ou  bulles  semblables  à  celles  qui  sont  produites  par  la  pluie. 
Ces  bouteilles  sont  formées  par  l'air  qui  est  renfermé  dans  là 
liqueur,  et  qui,  se  trouvant  moins  comprimé  lorsqu'on  a  com- 
mencé à  pomper  l'air  du  récipient ,  se  dégage  d'entre  les  parti- 
cules du  fluide  et  monte  à  la  surlace.  Il  en  arrive  autant  à  un 
fluide  qui  bout  avec  violence,  parce  que  l'air  qui  y  est  contenu 
se  trouvant  rarcflé  par  la  chaleur,  cherche  k  s'étendre  et  à  se 
mettre  au  large,  et  s'échappe  avec  iiromptitude  vers  la  surface 
du  fluide,  ou  il  forme  des  bouteilles. 

BOUTE-LOF  OU  BOUTE-DE-LOF  («frm.  de  marine),  pièce 
de  bois  ronde  on  à  pans ,  qu'on  met  au-devant  des  vaisseaux  de 
cbar^  et  sans  é|>eron ,  et  qui  sert  à  tenir  les  armures  du  mât 
de  misaine. 

BOUTELON?îéE ,  8.  f.  (botan.) ,  genre  de  plantes  de  la  fa- 
mille des  graminées. 

^  BOUTER,  v.a.  {gramm.),  mettre  :  en  ce  sens,  vieux  root  qui 
n*est  guère  employé  que  par  les  paysans  et  le  bas  peuple.  — 


(  me) 


BOUTEBWECA. 


Bouter  un  cuir  »  enlever  avec  le  boutoir  la  okair  qui^  rcaêe  a 
la  peau  de  l'animal ,  après  l'avoir  tannée.  -—  Qiez  les  éfioffim^ 
Bouler  det  épinglee ,  tes  placer  par  rangs  égaux  sur  du  |»pier. 
—  BouTEB,  en  ierm,  de  corroyeur ,  c'est  passer  les  pointes  da 
cordes  crochées  dans  le  trou  de  la  peau  piquée  et  tendue  tmr  le 
panieur. — Eu  termes  de  marine ,  Bouler  au  larpe^  €tA 
pousser  une  embarcation  au  large.  —  Bouté,  ée,  participe. 

BOUTEE,  V.  n.  {écon,  dmn.),  W  se  dit  d'un  vin  qui  pousM  m 
gras.  Leê  vim  de  ce  cru  eoni  êujeli  à  bouter.  Cette  cmm  fnJ 
bouter. 

BOUTER4MB  (vieum  mol),  tranche  de  pain  sur  laqscile  «t 
étend  du  beurre. 

BOUTEKIL,  vieux  mot  qui  a  été  employé  autrefois  pour  6m- 
gnor  le  nombril, 

BorTERis  (romm.),  tonneau  contenant  un  demi-nmid,  vav 
a  mettre  flu  vin  :  en  provençal,  boulerlo. 

BOUTEROLLE  {lechnoL).  Ce  mot,  que  ouelqnes-uns  fai 
venir  de  l'expression  de  bouts  à  réolles,  par  laquelle  les  Eip- 
giiuls  désignent  les  bouts  des  fourreaux  et  des  garde-épes, 
arrondis,  et  qui  doit  sans  doute  nm  origine  directe  an  moC  *"~^ 
ou  au  verbe  bouler,  est  employé  dans  la  plupart  des  arts  ' 
niques.  Les  graveurs  en  pierres  fines  appellent  ainsi,  par 
pie,  une  espèce  de  poinçon  acéré,  en  cuivre,  dont  ils  endoiseui 
la  télé  de  poudre  d  éraeri  ou  de  diamant,  et  qui,  monté  sor  une 
lige  nommée  touret,  use  par  le  frottement  la  pierre  qn'*on  la 
présente.  Les  metteurs  en  œuvre  nomment  6ou^rofllf  un  huït- 
ceau  de  fer  arrondi  par  un  bout,  qu'on  applique  sur  les  çiécei 

3u'on  veut  restreindre  dans  le  dé  à  emboutir.  Les  orfèvres 
onnenl  le  même  nom  à  un  outil  de  fer  terminé  par  une  télr 
convexe,  et  qui  a  la  forme  que  l'on  veut  donner  à  rouvr^sor 
lequel  on  frappe  cet  outil;  les  serroriers,  à  une  sorte  derouel 
posé  sur  le  palastre  (  la  boite  )  de  la  serrure ,  à  Tendroil  on 
porte  l'extréniilé  de  la  clef  qui  le  reçoit ,  et  sur  lequel  crile-a 
tourne. 

BOUTEBOLLE,  S.  f.  en  l#rm.  de  blaion,  meuble  d*annoiria 
qui  représente  la  garniture  qui  est  au  bout  du  fourreau  d'une 
epée  pour  empêcher  qu'elle  ne  perce.  Ce  terme  vient  de  bimtse 
réolles,  emprunté  des  Espagnols,  qpi  nomment  ainsi  les  boufa 
des  fourreaux  arrondis  de  leurs  épees. 

BOUTEROTB,  8.  m.  (yfumm.),  burin  decloutier. 

BOUTEBOUE.  Cest  ainsi  qu'on  appelle  les  bornes  qui  tm^ 
cfaent  que  les  essieux  des  voilures  ne  brisent  les  fanÉe-Cu» 
partout  où  l'on  en  met  sur  leurs  passages. 

BOUTEBOUE  (MiCHBL),  médecin,  né  à  Charir»  daw  k 
xvr  siècle.  On  a  de  lui  quelques  vers  dans  le  Reeueii  é^  fm- 
êies  qui  parurent  sur  la  mort  de  Henri  IV  en  1610  et  ea  %mi, 
et  un  poipme  en  vers  de  huit  syllabes,  intitulé  le  Feiit  CM^uipr 
d'Iisy,  Paris,  1609,  In-lS.  Cest  une  description  des  |ant)i»«i 
du  château  que  la  reine  Mar^erite  de  Valois  possédait  éansa 
village ,  et  où  elle  se  plaisait  au  point  d'y  passer  une  mmk 
partie  de  l'année.  Le  |>o^te  suppose  que  la  reine  aiffiaS  vrtk 
solitude,  parce  qu'elle  pouvait  s  y  livrer  avec  plus  de  Uberte  i 
son  goût  pour  les  lettres,  et  c'est  de  là  qu'il  a  donné  à  seo  «a- 
vrage  le  titre  &  Olympe,  Dans  la  Bibliothèque  historique  é 
France,  on  nomme  mal  à  propos  cet  auteur  Alexandre,  «o  liai 
de  Michel.  Il  vivait  encore  en  1629,  puisau'il  publia  cette  anonr 
un  ouvrage  de  médecine  en  latin ,  intitulé  :  Pyrelolofim  eHvim 
in  duos  libros,  quorum  primus  univereatia  feénmem  «tyw 
prognoslira  conlinet,  Àiter  unicus  cujusque  feirie  éimgmmt^ 
et  therapeiam  complertitur,  Paris ,  16Î9 ,  ifi-8*. 

BorTEROCE  (Clalde),  Savant  antiquaire,  né  à  ^nia,  ta 
reçu  conseiller  à  la  cour  des  monnaies  en  !65i.  Il  vivait  gocoi; 
en  1674,  et  était  mort  en  1680.  On  a  de  lui  :  Rechercfkes  cu- 
rieuses des  monnaies  de  France ,  avec  des  observations ,  éet 
preuves  et  des  figures  des  monnaies,  tome  l"  (et  unique},  tœc» 
in-fol.  Cet  ouvrage  est  profond  et  plein  de  recherches  saTante* 
sur  l'histoire  des  monnaies  de  la  première  race;  ce  qa*il  dit  sur 
les  médailles  romaines  et  cauloises  est  bien  moins  bon  :  les  cra- 
vures  qu'il  en  donne  sont  belles,  mais  ne  sont  pas  exactes.  L>t* 
leur  devait  publier  trois  autres  volumes  qui  auraient  oooicfx 
les  monnaies  de  la  seconde  et  de  la  troisième  race.  Ce  tn^wi 
resté  manuscrit,  en  cinq  volumes,  a  passé  entre  les  nnains  ^ 
Fr.  Leblanc,  qui  en  a  sans  doute  fait  usage  dans  son  Traité ki^ 
torique  des  monnaies  de  France. 

BOUTEBWECK  (Frêdêric),  philosophe,  |)octe  et  cHl^sr 
allemand.  Il  naquit  en  1766  à  OLer^  près  de  Goslar,  daitt  k 
Harz.  Dès  sa  plus  tendre  jeunesse  il  s  appliqua  i  la  lecttm  àr 
Gellert,de  KIopstock  et  d'Uorace;  malheureusement,  il  luêUli 
cette  nourriture  de  choix  des  productions  sans  goût,  romans  «u 


BMTWmUAM^ 


(»») 


linfide  tovte  espèce.  Celle  soif  ardente  dablectore  lai  eût  porté 
malhevr,  et  petilrètre  ûiBua-t-etle  réellement  pour  beaucoopsur 
son  avenir.  Le  moindre  inamvénieiit  de  cette  éducation  était 
d'affaiblir  la  ? irilité  de  son  esprit  ;  mais  de  1780  à  1784,  il  entra 
M  gymnase  earelonien  de  Brnnswiek  »  renommé  alors  pour  la 
bonne  direction  de  ses  éludes.  Il  y  M:quit  des  connaissances 
aussi  solides  que  britlanles.  Etant  allé  ensuite  à  Gcetlingue  pour 
7  étudier  le  droit ,  il  comptait  déjà  deux  années  de  travail  et  de 
sucrés  y  lorsqu'il  tourna  court  dans  sa  carrière  pour  se  laisser 
lUer  à  cette  espèce  de  dérive  que  Ton  appelle  la  vie  des  poêles. 
Il  dttt  ce  changement  aux  liaisons  intimes  qu*il  contracta  avec 
quelques  jeunes  littérateurs.  Il  débuta  par  des  poésies  lyriques 
i)w  uirent  très-bien  accueillies.  En  1794,  il  publia  un  roman 
intitulé  ie  CawUe  Do9iamar,  et  cet  ouvrage,  qui  fut  son  triom- 
plie  «  car  il  n^rita  au  plus  haut  degré  la  faveur  publique ,  cet 
iwvra^,  disons-nous,  devait  lui  apprendre  qa'W  n*était  ni  ro- 
mancier ni  poète.  Un  critique,  peut-être  trop  sévère,  condamna 
ie  pabKc  et  Vauteur,  en  accusant  l'œuvre  de  manquer  d*inven- 
tioo  et  de  vérité.  Bouterweck  trouva  que  le  censeur  avait  raison, 
et  il  qmlla,  consme  Paiitre,  cette  nouvelle  carrière  pour  s'adon- 
ner à  rhistoire  de  la  littérature  et  de  la  philosophie.  Cette  fois* 
ci  nul  le  songea  à  lot  disputer  sa  place.  En  1797,  le  célèbre 
Feder,  professeur  de  philosophie  à  Gcettingen ,  étant  venu  à 
iBourir,  il  fut  appelé  à  lui  succéder  dans  sa  chaire.  En  philoso- 
pliiepts  plus  qu'en  littérature,  Bouterweck  n'eut  point  un  mé- 
rite d'invention;  il  n'imagina  aueaa  système  nouveau,  mais 
personne  comme  hii  ne  s'entendait  à  expliquer,  à  éclaircir  ce 

r*  était  abstrait  oq  obscur;  nul  autre  n'eût  déblavé  aussi  bien 
at)ords d'une  théorie  métaphysique  pour  vous  faire  entrer  à 
l'aise  dans  ki  pensée  de  son  auteur.  A  force  de  méthode,  il 
abaissait  toute  difficulté  de  manière  à  les  rendre  franchissables 
aux  intelligences  les  plus  médiocres.  Son  principal  mérite  est 
d'avoir  popularisé  en  ^elque  sorte  les  q^uestions  les  plus  ardues 
de  la  morale  de  l'esthétique  et  de  la  politi<{ue.  L'esprit  de  Bou- 
lerwecky  malgré  cette  immense  persnicacite,  n'arrivait  à  se  pro- 
duire dans  toute  sa  vérité  qu'après  des  transformations  presque 
toujours  brusques  er  incohérentes  :  il  avait  été  le  partisan  de 
Kanl,  il  devint  celai  de  Jacobi.  On  pnl  remarquer  cette  nou- 
velle tendance  de  ses  opinions  philosophiques  dans  son  Essai 
d'uMAp(^die^ique,  publié  en  1799.  Dans  cet  ouvrage  il  cherche 
une  sslmion  définitive  aax  objections  fournies  par  les  scepti- 
goes,  les  métaphysiciens  et  les  philosophes  critiques.  Comme 
complément  de  ce  dernier  ouvrage,  il  publia  en  1815  son  Jfo- 
wuldês  sciences  pMosophiques,  qui  eut  une  seconde  édition 
m  1830.  En  1806,  parut  son  Esihitiqne  (ou  Théorie  du  beau). 
C» livre  fut  reçu  par  les  admirateurs  de  Kant  comme  un  javelot 
de  gume  lancé  dans  le«r  camp,  et  plusieurs  devinrent  les 
•uiemis  irréconciliables  de  cet  homme  qui  osait  ne  pas  croire 
1  riofaillibilité  de  leur  maître.  De  1801  à  1819,  Bouterweck 
pnblta  douie  volumes  in^°,  qui  composent  son  Histoire  de  la 
ftésie  €l  de  féioquence  chez  les  peuples  modernes.  Bien  que 
•il  ouvrage  pèche  sur  plusieurs  points  imf)ortants,  il  indique 
dkcs  son  auteur  une  puissance  d  investigation  et  de  jugement 
aîritablenient  prodigieuse.  Au  résumé, cette  histoire  est  du  petit 
iambre  de  celles  qui  servent  de  monument  à  la  gloire  de  leurs 
Meurs.  Il  faut  croire  que  la  défiance  de  soinaoèroe  avait  fini  par 
iPévaloir  dans  Tâme  de  Bouterweck,  car  en  18t8  il  fit  paraître 
m  choix  d'excellents  traités  sur  diverses  noatières,  à  la  tête  du- 
|Bel  se  trouve  iMie  préfaae  qui  est  presque  une  diatribe  contre 
ÊJHoétnt^  tant  il  y  juge  sévèrement  ses  diverses  tendances.  La 
Mfhgian  de  laraisem,  publiée  à  Gœttingen  en  1824,  est  son  der- 
itr  ouvrage.  Bouterweck  mourut  dans  la  même  ville  en  1828. 
B^UTEttACQUE ,  perche  qui  soutient  un  filet  tendu. 
BOUTE-SBLLE,  S.  m.  {ierm.  de  ^u^rrc),  signal  qui  se  donne 
(ne  la  trompette»  pour  avertir  les  cavaliers  de  seller  leurs  clie- 
Wax  etdc  se  tenir  prêts  à  monter  à  cheval. 
j  BoirrE-TOUT-cuiRE,  s.  m.  (graaim.),  dissipateur, goinfre 
pà  mange  tout.  Il  est  familier,  bas  et  presque  inusité.  On  écrit 
|R  pluriel ,  des  bautes-tou$<uire, 

•  JMHJTEU^,  S.  f.  {teeknol.),  ouvrière  qui  range,  qui  boute 
■  pique  les  épingles  sur  le  papier. 

•  BOUTKUX ,  s.  m.  (lerm.  de  pêehe\  grande  truble  dont  la 
ponture  est  tranchée  carrément.  On  s  eu  sert  sur  les  côtes  de 
vDéaa  pour  prendre  une  espèce  d'écrevisse  qu'on  appelle 
^Ucot, 

Sen- 


sous 
réputation 

Nr  ses  duels  nombreux,  plutôt  <^e  deconsacrer  sa  bravoure  à  la 
f^Cnise  de  sa  patrie.  Cette  fataleuassionle  fit  monter  sur  l'écha- 
w),  où  il  pént,  avec  autant  de  fermeté  que  de  repentir  sincère 


et  de  religion  édifiante  le  21  juin  1627.  L'Instoire  de  ses  duels 
est  nombreuse ,  et  nous  nous  abstiendrons  de  la  relater  ici  e» 
ne  rapportant  que  l'affaire  malheureuse  qui  lui  valut  la  peine 
capitale.  En  1627  ,  de  Bouteville,  après  avoir  tué  en  duel  le 
marquis  de  Desportes  et  le  comte  de  Thorigny,  fut  forcé  de  sa 
réfugier  à  Bruxelles  à  l'issue  d'un  autre  connut.  Le  marquis  de 
Beuvron,  parent  du  comte  de  Thorigny,  poursuivit  de  Boute- 
ville  jusque  dans  cette  ville  pour  l'y  provoquer  et  obtenir  ven- 
geance. L'archiduchesse  gouvernante  des  Pays-Bas  tenta  de  ré- 
concilier ces  deux  gentilshommes  ;  mais  de  Beuvron  ,  en 
embrassant  de  Bouteville  devant  cette  princesse ,  dit  tout  bas  : 
a  Je  ne  serai  content  que  lorsque  nous  aurons  Tépée  à  la  main.  » 
Trompée  par  cette  feinte  reconciliation ,  l'archiduchesse  de- 
manda elle-même  au  roi  Lom's  XIII  l'abolition  du  comte  de 
Bouteville  ;  elle  lui  fut  refusée.  Le  comte  s'écria  alors  avec  for- 
fanterie :  c<  Puisque  le  roi  me  refuse  l'abolition ,  je  viendrai  me 
battre  k  Paris  sur  la  place  Royale.  »  Efiectivement ,  le  lundi  1^ 
mai  suivant ,  étaient  en  présence ,  lepée  et  le  poignard  aux 
mains,  de  neuf  à  dix  heures  du  soir  sur  la  place  Royale,  le 
comte  de  Bouteville ,  assisté  de  François  de  Rosmadec,  comte 
des  Chappelles,  son  cousin,  et  d'un  nommé  la  Berthe,  ainsi  que 
le  marquis  de  Beuvron,  ayant  pour  seconds  le  marquis  de 
Bussy  d'Amboise,  son  ami,  et  Buquet,  son  écuyer.  Après  s'être 
attaqués  et  défendus  vigoureusement  tous  deux  pendant  quel- 
que temps  sans  s'atteindre,  Beuvron  et  Bouteville  jetèrent 
leurs  épées  et  se  colletèrent  le  poignard  à  la  main  sans  d'autre 
résultat.  Alors  il  se  demandèrent  mutuellement  la  vie  et  couru- 
rent séparer  leurs  seconds;  mais  des  ChappeUes  venait  de  tuer 
de  Bussy.  Aussitôt  le  marquis  de  Beuvron  et  son  écuyer  Buquel 
s'enfuirent  en  Angleterre;  Bouteville  et  des  Chappelles  prirent 
la  route  de  la  Lorraine.  Louis  XIII,  averti  de  ce  duel ,  c[ui  était 
une  audacieuse  infraction  à  ses  nouveaux  et  terribles  édits ,  or- 
donna de  poursuivre  les  fugitifs.  Le  comte  de  Bouteville  et  le 
comte  des  Chappelles  furent  arrêtés  à  Vitry  en  Champagne^  et 
conduits  à  la  Bastille.  La  comtesse  de  Bouteville  et  toute  la  haute 
noblesse,  dont  le  coupable  était  proche  parent,  intercédèrent 
inutilement  pour  lui  auprès  du  roi.  Enfin ,  lors  de  la  condam- 
nation à  mort  des  deux  comtes ,  la  prif icesse  de  Condé ,  les  du«- 
chesses  de  Montmorency ,  d'Angoulème  et  de  Ventadour  ac- 
compagnèrent la  comtesse  de  Bouteville  et  tentèrent  un  dernier 
effort.  Louis  XIII  leur  répondit  :  «  Leur  perte  m'est  aussi  sen- 
sible qu'à  vous,  mais  ma  conscience  me  défend  de  leur 
gardon ner.  »  L'arrêt  fut  exécuté.  —  Le  comte  François  de 
Bouteville  était  père  du  célèbre  maréchal  de  Luxembourg. 

BOUTEVILLE-DUMETZ  (  Louis  Guillain),  né  à  Perouue 
en  1745,  y  exerçait  la  profession  d'avocat  au  moment  de  la  ré- 
volution de  1789.  Son  zèle  démagogique  le  fit  envoyer  aux  états 
généraux  de  1789,  ou  il  se  fit  connaître  parmi  les  novateurs  les 
plus  avancés  et  parmi  les  plus  verbeux  rhéteurs.  Il  siégea  dans 
la  commission  des  douze  membres  pour  l'aliénation  des  biens 
du  clergé;  vota  pour  suspendre  Louis  XVI  après  son  arrestation 
à  Varenues;  déclama  contre  la  vénalité  et  l'hérédité  des  oflfices; 
fut  rapporteur  du  décret  du  10  octobre  1790,  ordonnant  la  vente 
des  domaines  nationaux  aux  municipalités;  défendit  la  liberté 
de  la  presse;  demanda,  dans  la  séance  du  19  mars  1791,1e 
rappel  à  l'ordre  de  Robespierre  qui  voulait  que  la  loi  ne  fit  pas 
de  dbtinction  entre  un  ecclésiastique  et  tout  autre  citoyen ,  et 
en  1791  il  présenta  le  rapport  sur  les  baux  emphytéotiques,  les 
baux  par  anticipation ,  ceux  au  delà  de  neuf  années,  etc.  Après 
la  session  il  remplit  dans  son  pays  les  fonctions  de  juge,  puis 
celles  de  président  du  tribunal  civil.  Arrêté  sous  la  terreur, 
Bouteville  fut  sauvé  par  les  amis  qu'il  comptait  parmi  les  mon- 
tagnards. En  1795,  nommé  commissaire  général  pour  l'organi- 
sation de  la  Belgique,  il  accomplit  cette  mission  difficile  et  im- 
portante avec  talent  et  intégrité.  Après  quoi ,  il  devint  substitut 
du  commissaire  du  gouvernement  près  le  tribunal  de  cassation» 
député  du  conseil  des  anciens  en  1798,  tribun  lors  du  directoire, 
puis  juge  au  tribunal  d'appel  d'Amiens ,  et  en  1811  président 
de  chambre.  L'arrondissement  de  Péronne  l'envoya  en  1816  à 
la  chambre  des  représentants,  où  il  siégea  dans  les  rangs  de  l'op- 
position ,  et  échoua  dans  son  élection  a  la  chambre  des  députes 
Bouteville-Dumetz  mourut  à  Paris  le  7  avril  1821.  Il  a  publié  le 
Compte  rendu  de  ses  opérations  en  Belgique, 

BOUTHILIER  (F.  RaNCÈ). 

BOUTHILIER  (CLAUDE  lk)  ,  Breton  d'origine  et  fils  de 
Claude  le  Bouthilier,  seigneur  de  Pont-sur-Seine  ( Aube) ,  qui 
avait  quitté  la  carrière  des  armes  pour  embrasser  celle  du  bar- 
reau. Le  jeune  Claude  le  Bouthilier,  appelé  à  Paris  par  le  con- 
trôleur général  Barbin ,  ami  de  sa  famille,  fut  d'abord  conseiller 
au  parlement  de  Paris,  puis  surintendant  des  bâtiments  de  la 
I  reine  Marie  de  Médids,  charge  qu'il  dut  au  crédit  du  cardinal 


BémriLLlEB.  (  968  ) 

de  Richeliea ,  dont  il  était  le  favori  dévoué.  Lors  da  siège  de  la 
Rochelle,  le  Bouthilier  fat  nommé  secrétaire  d'Etat,  et  en 
1618  le  département  des  affaires  étrangères  lai  fut  con6é. 
Chargé  de  plusieurs  négociations  délicates  et  importantes  en 
Italie  par  le  cardinal  Richelieu ,  il  s*en  acquitta  avec  esprit  et 
talent.  En  1650 ,  ce  fut  lui  qui  signa  le  traité  d'alliance  et  de 
subside  avec  le  duc  de  Saxe-Weimar,  que  sa  haine  héréditaire 
contre  la  maison  d'Autriche  avait  jeté  dans  le  parti  de  la  Suède. 
En  1632 ,  le  Routhilier  obtint  la  surintendance  des  finances 
conjointement  avec  Claude  de  Bullion ,  à  la  mort  duquel  il  con- 
serva seul  cette  administration  (1640).  Le  premier  il  fit  imposer 
les  tailles  par  les  intendants  des  finances.  —  Sur  le  testament 
du  roi  Louis  XIII ,  son  nom  était  au  nombre  de  ceux  des  con- 
seillers de  la  ré^nce;  mais,  sans  protection  par  la  mort  du  car- 
dinal, le  Bouthilier  encourut  la  disgrâce  d'Anne  d'Autriche,  et 
il  quitta  les  affaires  publiques  pour  se  retirer  à  Pont-sur- 
Seine,  où  il  mourut  le  15  mars  1655  à  soixante  et  onze  ans. 
^  BOUTHILIER  (LÉON  LE),  fils  du  précédent,  comte  de  Cha- 
vigny  et  de  Buiançais,  ministre  et  secrétaire  d'Etat,  fut  d'abord, 
comme  son  père,  conseiller  au  parlement  de  Paris,  et  favori  du 
cardinal  de  Richelieu,  qui  le  fit  admettre  au  nombre  des  con- 
seillers d'Etat.  Comme  son  |)ère  encore,  le  jeune  Léon  fut  en- 
Tojé  en  Italie  avec  une  mission  difficile  quil  remplit  avec  zèle 
et  intelligence  en  1651  ;  ce  qui  lui  valut,  l'année  suivante,  la 
charge  ofe  secrétaire  d'Etat  et  l'entrée  an  conseil,  quoiqu'il 
n*eùt  encore  que  vingt-quatre  ans.  L'administration  du  dépar- 
tement des  affaires  étrangères  loi  fut  bientôt  confiée,  et  il  s'y 
distingua.  En  1655,  il  fut  adjoint  a  son  père,  alors  surinten- 
dant des  finances ,  pour  aller  obtenir  la  signature  du  traité 
d'alliance  avec  les  Provinces-Unies,  et  le  28  avril  de  la  même 
année  il  alla  signer  un  autre  traité  d'alliance  avec  la  Suède.  En 
1659,  il  fut  employé,  dans  le  Piémont,  au  rapprochement  de 
Christine  de  France,  duchesse  de  Savoie,  et  de  ses  beaux-frères, 
le  prince  Thomas  et  le  cardinal  de  Savoie,  et  il  sut  assurer  au 
caninet  français  la  dépendance  absolue  de  la  cour  de  Turin.  Par 
le  testament  de  Louis  XIII,  en  avril  1645,  Léon  le  Bouthilier 
fut  avec  son  père  appelé  au  conseil  de  ré^nce  avec  le  prince  de 
Gondé,  le  cardinal  Mazarin  et  le  chancelier  Séj^uier.  Lors  de  la 
disgrâce  de  son  père,  Léon  demanda  et  obtmt  sa  retraite,  et 
vécut  éloigné  des  affaires  et  de  la  cour  jusqu'à  sa  mort,  sur- 
venue à  Paris  le  11  octobre  1652.  II  était  âgé  de  quarante- 
quatre  ans.  Le  P.  Yves  Bodin ,  de  l'ordre  des  augustins,  a  fait 
son  oraison  funèbre,  imprimée  à  Saumur  en  1053,  in-4®.  — 
Bouthilier  (Victor),  oncle  du  précédent,  fut  successivement 
évoque  de  Bouloçne-sur-mer,  puis  archevêque  de  Tours  et  pre- 
mier aumônier  de  Gaston  de  France,  duc  d'Orléans.  Il  mourut 
en  1670,  à  l'âge  de  soixante-quatorze  ans.  Son  oraison  funèbre 
fut  écrite  par  le  P.  Martel ,  ]ésuite ,  et  publiée  à  Blois,  1670, 
în-1". 

BOUTHILLIER-€HAV1GNT  (ChARLES-LÉOX,  MARQUIS  DE), 

né  à  Paris  en  1745,  entra  fort  jeune  encore  dans  le  régiment 
des  chcvau-légers  de  la  garde  ;du  roi.  En  1762,  il  était  lieute- 
nant d'infanterie  au  régiment  du  roi,  et  il  se  distingua  pendant 
la  guerre  de  sept  ans.  Tour  à  tour  colonel  en  second  du  ré- 
giment deBêarn,  colonel  commandant  du  régiment  Royal  et  de 
celui  de  Picardie,  adjoint  au  conseil  de  la  guerre  en  novembre 
1787,  dépoté  aux  états  généraux  en  1789,  et  commissaire  de 
la  nol>lesse  aux  conférences  de  conciliation  avec  le  clergé  et  le 
tiers  état,  de  Bouthittier  fit  constamment  preuve  de  talent  et 
de  probité.  Après  s'être  efforcé  de  faire  déclarer  constitution- 
nelle la  division  des  ordres  avec  le  veto  respectif,  il  émit  des 
vues  utiles  sur  Tor^nisation  de  l'armée  et  de  la  garde  nationale 
et  sur  l'augmentation  delà  pave.  Il  attaqua  les  opérations  finan- 
cières de  rassemblée  nationale,  et  surtout  l'expropriation  des 
biens  ecclésiastiques.  Il  s'éleva  contre  le  serment  exigé  des  offi- 
ciers; fit,  au  nom  du  comité  militaire  dont  il  était  membre,  un 
rapport  remarquable  sur  la  discipline,  et  eut  quelque  éclat  à  la 
tribune  dans  les  hautes  questions  de  politique.  En  1791,  le  mar- 
quis de  Bouthitlier  fut  nommé  maréchal  de  camp.  Lors  de  l'ar- 
restation de  Louis  XVI,  il  monta  à  la  tribune  pour  prêter  ser- 
ment de  fidélité  avec  la  clause  expresse  de  la  sanction  royale, 
et  signa  toutes  les  protestations  courageuses  de  la  minorité 
contre  les  innovations  révolutionnaires.  Emigré  en  1791  avec 
les  princes  frères  du  roi ,  il  fut  major  général  du  corps  d'armée 
du  prince  de  Condé,  et  prit  part,  en  celle  qualité,  a  toutes  les 
campagnes  jusqu'en  avril  1801,  époque  du  licenciement.  De 
retour  en  France  après  le  18  brumaire,  le  marquis  deBouthil> 
lier  vécut  au  sein  de  sa  famille  sans  fortune  personnelle,  en 
consacrant  ses  loisirs  à  la  littérature  et  à  l'art  militaire.  A  la 
reslauralion,  il  fut  nommé  lieutenant  général  et  commandeur 
de  l'ortlre  de  Saint-Louis.  Ses  infirmités  Tobligèrent  peu  après  à 


BOUTlillBS. 

prendre  sa  retraite,  eiil  mourut  le  18  décembre  1818,  en  !ior- 
roandie,  chez  une  de  ses  filles.  D  avait  écrit  sur  Tadministn. 
tion  militaire  des  mémoires  qui  n'ont  pas  vu  le  jour.  —  Bor- 
thillier-Chavigny  (Marie-Constantm-Louis-Léoo,  nMrquH 
de),  fils  du  précédent,  né  en  1774  ;  entré  au  service,  k  Vi»  è 

3uinze  ans,  dans  le  régiment  d'infanterie  du  roi  ;  blessé  è  i'&m 
e  Nancy,  en  1790  ;  capitaine  à  seize  ans  ;  émigré  avec  son  pin 
en  1791,  fit  toutes  les  campagnes  de  l'armée  de  Confié,  daw 
l'état-major,  puis  comme  major  en  second  des  hussards  deBo»y. 
et  y  reçut  plusieurs  graves  blessures.  Compagnon  des  tranoifl 
des  délassements  du  duc  d'Enghien,  Léon  oe  Bouthillier  reort 
le  ^de  de  colonel  un  peu  avant  le  licenciement  de  l'armée  do 
pnnces;  après  quoi  il  rentra  en  France  en  1801,  se  maria  h 
vécut  dans  la  retraite  jusqu'en  1809.  Successiveroent  nomnr 
auditeur  au  conseil  d'Etat,  sous-préfet  d'Alba  en  Piémont n 
de  Minden  en  Westphalie ,  préfet  du  Var  à  la  restauntifo, 
Léon  de  Bouthillier  sut  déployer  de  vrais  talents  dans  ces  di- 
verses fonctions,  et  lors  de  la  dernière  il  s'opposa  avec  beav- 
coup  de  vigueur  et  de  fermeté  à  l'invasion  de  Napoléon  débar- 
qué àFréjus,ce  qui  lui  valut  son  incarcération  dans  le  fort d«li 
Malgue  à  Toulon ,  où  il  demeura  juscpi'au  32  juillet,  après  b 
rentrée  de  Louis XVIII.  Revenu  à  Paris,  Léon  de  Bonthitlifrfoi 

Sromu  aux  fonctions  de  préfet  de  la  Meurthe,  puis  du  Ba»- 
ihin  en  1815,  et  rendit  des  services  éminents  à  sa  patrie  eii 
ses  administrés  par  son  activité  et  son  intelligence.  Cependant 
la  réaction  de  septembre  1819  amena  sa  destitution.  Dépote dr 
Versailles  en  1820  et  1831,  il  devint  en  1833  premier  admi- 
nistrateur des  postes  sous  la  direction  habile  et  paternelle  di 
vénérable  duc  de  Doudeauville,  et  il  coopéra  à  tontes  les  re- 
formes heureuses,  exécutées  ou  prcjetées  sous  cette  direcli«,  tf 
qui  depuis  ont  été  suivies  ou  copiées  avec  plus  ou  moins  dtti- 
lent  et  de  bons  résultats.  Conseiller  d'Etat  en  service  extraonlv 
naire  en  1833,  la  direction  générale  des  eaux  et  forêts  Itn  fat 
confiée  en  1834,  et  il  prit  une  part  notable  à  la  rédaction  di 
Code  forestier  et  à  la  loi  sur  la  pèche  fluviale.  Il  cessa  de  km 
partie  de  la  chambre  élective  en  1837,  et  mourut  le  5  ortotff^ 
1839. 

BOUTHILLIER  OU  BOUTILLIER  rDENIS) ,  avOCat  AU  pirif- 

ment  de  Paris,  vivait  dans  le  xvii*  siècle.  L'époque  de  »  nai*- 
sance  et  celle  de  sa  mort  demeurent  inconnues.  Il  se  fantaii 
d'être  issu  de  Jean  Bouthillier  ou  Boutillier,  auteur  de  la  Sm- 
me  rurale.  Denis  se  distingua  par  son  habileté  à  défendre  h 
intérêts  de  la  plupart  des  grandes  maisons  de  France,  telles  qtr 
les  Rohan  et  les  Montmorency,  et  par  son  généreux  enipre^s^ 
ment  à  soutenir  gratuitement  la  cause  des  malheorcax.  b 
procès  qui  le  mit  surtout  en  relief  fut  celui  intenté  par  la  Teim 
de  Montmorency-Hallot  contre  les  meurtriers  de  son  mari,  U< 
chement  assassiné  à  Vernon  (Eure)  par  le  marqnis  d'All^** 
Péhu,  sieur  de  la  Bfothe.  Ce  dernier,  ayant  été  seul  arrêté,  pl^ 
vint  à  se  mettre  sous  la  sauvejjarde  de  la  Fietie  de  S«*»^ 
Romain,  qui  assurait  l'impunité  au  criminel  choisi  par  le  du* 
pitre  pour  porter  la  châsse  du  saint  le  jour  de  l'ascension,  t.^ 
affaire,  évoquée  au  grand  conseil,  y  fut  plaidée  solennelletneo' 
en  1608.  Bouthillier  défendait  la  veuve  de  Montmorency-HiV 
lot,  et  il  obtint  le  bannissement  et  les  réparations riviles pa' 
arrêt  prononcé  le  16  mars  1608.  —  On  a  de  lui  :  Wpoiuf  «r 
le  prétendu  privilège  de  la  Fierté  de  Saint^Romain .  Pan^ 
1608 ,  in-8®.  —  Réponse  des  vrais  eathoiiques  françait  à  ta 
vertisiement  des  catholiques  anglais  pour  teœelusion  rf«  f* 
de  Navarre  de  la  couronne  de  France ,  1588  ,  in-8*.  —  J[^' 
Livre  contre  les  prétendus  droits  du  royaume  i*  Yvetot,  hirv> 
1651.  —  Plaidoyer  de  Denis  Bouthillter  pour  les  rtUf^ 
de  Marmoustier  contre  le  visiteur  et  le  syndic  de  la  eon^rr^t 
tion  des  bénédictins,  Paris,  1606,  in-8». 

BOUTICLAR  OU  BOUTiCLARB,  S.  m.  (eomM. ),  bateaoïu'*' 
lequel  les  marchands  voiturent  et  nourrissent  leur  poisson  ff 
attendant  qu'ils  le  vendent. 

ROUTIÈRES  (GuiGUES  GuiFFRBY  db].  On  pourrait  faire  » 
biographie  en  quelques  mots,  et  ce  peu  de  mots  suffirait  à  «f 
plus  bel  éloge.  Ne  serait-ce  pas  assez  en  effet  que  de  dire  qn  " 
fut  l'élève  bien-aimé,  le  lieutenant  et  l'émule  du  Chevalier  «bj 
peur  et  sans  reproche?  Comme  lui  également  il  naquit  dans  n 
vallée  du  Grésivaudan ,  et  sa  famille  ne  le  cédait  à  aucune  ^(^ 
l'ancienneté  de  sa  noblesse.  Ce  fut  d'abord  en  qualité  d'honj»^ 
d'armes  qu'il  entra  dans  la  compagnie  de  Bayard  ,  et  pw!»"' 
la  guerre  connue  sous  le  nom  dfe  ligue  de  Cambrai,  U  g""* 
capitaine,  qui  certes  se  connaissait  en  courage,  ne  se  tromfjj 
point  sur  l'avenir  de  son  jeune  soldat.  Il  est  vrai  que  le  (ait  <wb 
il  fut  témoin  était  véritablement  significatif.  Il  arriva  pfn«* 
le  si^  de  Padoue.  Boutières,  qui  en  est  le  héros ,  avait  a  pn^ 
seize  ans...  Ses  camarades  le  virent  un  jour  rentrer  au  (m 


BomriixiBR. 


(«») 


BOITFIQUE. 


avec  on  oflfider  «Ibanais  qa*il  tenait  de  ^re  prisonnier  et  nn 
guidon  pris  à  l'ennemi.  L'officier  albanais  atait  une  stature  si 
ookMnIe  que  Temperenr  Maximilien ,  comparant  le  vainqueur 
m  îtinco,  ne  pouvait  en  croire  ses  yeux.  Gelui-ci,  voulant  ca- 
cher k  boote  de  sa  défoite,  se  couvrit  par  un  mensonge.  11  af- 
fima  n'avoir  oédé  qu'à  la  supériorité  du  nombre.  —  a  Vous 
eotender,  dit  Bayara,  se  tournant  vers  Boutières  ;  lequel  de 
vous  deox  a  menti  ?  —  Que  j'aie  menti ,  si  je  ne  suis  pas  vain- 
aaeor  une  seconde  fois  !  s'écria ,  rouge  d'indignation,  le  jeune 
âèvedeBayard;  qu'on  lui  rende  son  cheval  et  ses  armes,  ou 
qu'il  combatte  avec  moi  corps  à  corps  Id  L'officier  albanais 
D'osa  relever  ce  défi  héroïque.  —  <r  Jeune  homme ,  dit  Bayard 
attendri  jusqu'aux  larmes ,  vous  avez  un  commencement  aussi 
banque  je  vis  jamais  à  jeune  homme;  continuez,  et  vous  serez 
VD  jour  un  grand  personnage.»  De  pareilles  actions  ne  demeu- 
imt  point  isolées  dans  la  vie  d'un  homme;  aussi  Boutières  fit 
1b  guerres  d'Italie  avec  le  plus  grand  éclat,  et  sa  conduite  au 
«iége de Mézières  fut  celle  d  nn  héros.  A  cette  dernière  affaire, 
il  rat  nommé  lieutenant  de  Bayard.  Plus  tard  le  roi ,  pour  re- 
connaître ses  services,  le  fit,  à  la  hfiortdu  Chevalier  sans  peur, 
capitaine  en  chef  de  quatre-vingts  hommes  d'armes,  tous  gen- 
tiishommes.  En  1534,  Charies-QuintetleconnéUblc  de  Bour- 
lon nienaçaient  Marseille;  Boutières  s'y  renferma,  et,  j;râce  à 
won  habileté,  l'ennemi  fut  contraint  d'abandonner  le  siège  de 
eeUe  ville.  11  remplaça  jpar  la  suite  l'amiral  d'Annebaut  dans 
le  commandement  du  Piémont,  et,  de  1537  à  1543,  il  en  sauva 
deux  kis  la  capitale.  Cependant  peu  s'en  fallut  dans  la  seconde 
iffiiire  qu'elle  ne  tombât  au  pouvoir  des  Impériaux ,  à  la  suite 
l'une  surprise,  et  pour  avoir  pendant  un  ffrand  souper  remis 
»  lendemain  la  lecture  d'une  lettre  qui  lui  donnait  avis  du 
lessdn  des  ennemis.  Cette  première  faute  était  grave,  mais  elle 
le  ooâta  rien.  Peu  après  il  perdit  la  ville  de  Carignan ,  et  la 
àote  en  fut  attribuée  à  l'indiscipline  de  ses  soldats.  François  V 
ai  retira  dès  lors  sa  confiance ,  et  envoya  le  duc  d'Ënghien 
•endre  son  commandement.  Le  jeune  pnnce,  envoyé  au  pied 
les  Alpes,  envoya  demander  une  escorte  à  Boutières.  Celte 
ipèce  de  fanfaronnade  le  piqua  au  vif  et  lui  fit  commettre  un 
cte  de  félonie.  Sous  le  prétexte  de  donner  au  duc  une  escorte 
ligne  de  lui,  il  lève  le  siège  d'Yvrée ,  et  mène  l'armée  entière  à 
»  raicootre.  Ensuite,  comme  Ajax  dans  sa  lertte,  il  va  bouder 
10  fond  de  son  château,  au  milieu  de  ses  terres  du  Dauphiné. 
cependant  il  s'informe  de  l'armée,  et  apprend  qu'elle  va  livrer 
«taille.  Alors ,  déposant  toute  rancune ,  au  fond  jaloux  peut- 
Ire  de  réparer  sa  probité  compromise ,  il  quitte  sa  solitude  de 
iMivet,  et  vole  avec  sa  compagnie  d'hommes  d'armes  se  placer 
ws  les  ordres  du  duc  d'Enghien,  lui  naguère  qui  commandait 
»  ebef  cette  même  armée.  A  la  bataille  de  Cérisolles,  en  1544, 
commandait  Tavant-garde ,  enfonça  les  lansquenets  de  l'em- 
weur,  et  décida  par  son  courage  du  succès  oe  cette  journée, 
noçois  I*%  dès  ce  jour,  rendit  toute  sa  confiance  à  Boutières. 
fit  partie  de  l'expédition  dirigée  contre  l'Ile  de  Wight  par 
mriral  d'Annebaut.  Ce  fut  sa  dernière  campagne.  On  ignore 
date  de  sa  mort.  Sa  fille,  Joachime  de  Guifirey,  le  seul  enfant 
ni  laissa,  épousa  Balthazar  de  Monteynard,  et  lui  porta  tous 
I  biens  en  dot.  L'élève  de  Bayard  fut  sans  peur  comme  lui , 
Bs  non  pas  sans  reproche;  mais  il  expia  ses  fautes  en  vrai 
Idal,  par  une  victoire. 

BOim«KT  (Roland  le  Vayeb  de),  mattre  des  requêtes  et 
(endani  de  Soissons,  mort  en  1685,  écrivit  et  publia  en  1683 
t  DfêstriaiUm  $ur  tautarili  légUime  des  roi»  en  matière  de 
rc'e,  réimprimée  en  1700,  et  attribuée  faussement  à  Talon, 
dernière  édition  est  de  1753,  in-15.  En  1756,  on  publia  une 
le  contenant  nn  supplément  de  pièces  importantes,  au  nom- 
rén  vf  ngt-deux,  1  vol.  in-12.  On  a  encore  de  lui  ;  De  l'au- 
*îté  eu  roi  sur  tâqe  nécessaire  à  la  profession  religieuse , 
M  et  1069,  in-12,  livre  qui  fit  t)eauooup  de  bruit ,  et  rat  atta- 
^  pur  le  P.  Bernard  Guyard,  dominicain,  qui  publia  la  même 
ife  la  Nùuvelie  apparition  de  Luther  et  de  Calvin ,  in-12. 
Traité  de  la  peine  du  péculat,  1665,  in-4»,  composé  à  Toc- 
lûfi  du  procès  de  Fouquet.  L'auteur  était  alors  avocat  au 
lenient.  —  Traité  de  la  preuve  par  comparaison  d'écri" 
^  (yn  le  trouve  dans  plusieurs  éditions  du  Traité  de  la 
ivepar  témoins,  de  Dante. 
ftcmixiBm  (F.  Bocteiixer). 

iirrnjLiEB  (MAXianLiBN-JEAN),  né  à  Paris  en  1745.  Son 
était  emplo^  au  contrôle  de  l'académie  royale  de  musique, 
offnme  lui,  Jean  entra  dans  l'administration  de  ce  théâtre, 
o  ambition  le  poussa  bientôt  à  devenir  auteur  dramatique. 
lit  fécond,  il  demeura  médiocre,  mais  il  remporta  des  succès 
Dgne  sur  les  scènes  secondaires.  Ses  travaux  littéraires  ne 
ni  lui  aisnrer  une  aisance  heureuse,  et  il  mourut  dans  la 


misère  le  5  décembre  1811.  Il  a  publié  :  Recueil  de  poésies  ou 
Ckoim  du  sentiment,  Paris,  1789,  in-18.  ~  ilrtoii,  les  Fêtes 
d'Erato,  Dapkniset  FloriietOpèras;  Acanthe  et  Cydippe,  ballet 
en  un  acte,  Paris,  1764,  in-8^. —  Julien  et  Babel  ou  le  Magister 
supposé,  comédie  en  un  acte  et  en  prose,  1766,  in-8o. —  Le  Sa-- 
vetier  et  le  Financier ,  opéra-comique  en  trois  actes,  1766,  in- 
8°.  —  Le  Pàlé  d'anauilies,  comédie- vaudeville  en  deux  actes, 
1767,  in-8°.  —  Les  trois  Bossus,  comédie  en  deux  actes,  1768. 

—  Les  Trois  Gascons^  comédie  en  trois  actes  et  en  prose,  1769, 
in-8<».—  Alibeekel  Ruffia  ou  les  DeuxSolilaires,  1769,  in-8».— 
Llle  de  la  Rciison,  comédie  épisodiqne  en  un  acte,  Paris, 
1770,  in-8".  —  Le  Laboureur  devenu  gentilhomme ,  comédie 
en  un  acte  et  en  prose,  mêlée  d'ariettes,  musique  de  Bonnet, 
Paris,  1771,  in-8".—  ^  Toilette;  le  SeUier  d'Àmboise;  le 
Goût  du  siècle;  Céphiseet  Lindor  ou  le  Tonnerre;  Zirphis  et 
Mélide  ou  le  Premier  Marin  ;  Alexis  et  Louison;  le  Trésor  ou 
V Avare  corrigé.  Ces  sept  pièces  sont  inédites.—  Elise  ou  VAmi 
comme  il  y  en  a  peu,  drame  en  trois  actes  et  en  prose,  1771, 
in-8®. — ItysetSophilète;  Euthyme  et  Lgris,  ballet  héroïque  en 
un  acte,  musique  de  D^ormery,  1777.  —  Alain  et  Rosette  ou 
la  Bergère  ingénue,  intermède  en  un  acte,  musique  de  Pon- 
teau.  —  Myrlil  et  Lycoris,  pastorale  en  un  acte,  musique  de 
Desormery,  en  collaboration  avec  Bocquet  de  Liancourt. — 
Aminte,  pastorale  en  un  acte;  Céliane;  Amaryllis;  Danaé:k 
Navigateur;  le  Jugement  de  Paris;  Abbas  et  Sohry.  Ces  sept 
pièces  sont  inédites.  ^  Cydippe,  pastorale  héroïque  en  un  acte  et 
en  vers,  musique  de  Froment,  1785,  in-8^. — Rosine,  opéra-co- 
migueen  un  acte.—  Le  Souper  d' Henri  IV,  1789,  est  la  pièce 
intitulée  le  Laboureur  devenu  gentilhomme,  retouchée  par  le 
comédien  Després. —  Valmore, —  Adèle  et  Didier,  opém-comi- 
que,  musique  de  Deshayes,  1790. —  Hélène  et  Paulin,  comédie- 
vaudeville,  1790. —  Laurence  et  Bonval,  comédie  en  un  acte 
et  en  vers. —  Alix  de  Beaucaire,  drame  lyrique  en  trois  actes. 

—  Pauline  et  Henri,  musique  de  Bigel,  1794,  in-8^. —  Le  Ros- 
signol, opéra-comique.  —  Epitre  en  vers  au  général  Cyrus, 
Valence,  in-8*». 

JIOUTINAUX,  s.  m.  espèce  de  raisin. 

BOUTiQUAGE  (gramm.),  s.  m.  vente,  commerce  en  boutique. 
Il  est  familier  et  ironique. 

BOUTIQUE,  local  situé  sur  la  rue  et  au  rez-de-chaussée,  où 
les  marchands  réunissent  et  exposent  leurs  marchandises.  — 
Selon  le  savant  Henri  Estienne,  ce  mot  tire  son  étymologie  du 
grec  :  xnodm^,  que  Cicéron  a  traduit  en  latin  par  apotheca,  et 
on  aurait  successivement  dit  en  français  :  pothèque,  bothèque, 
bouihéque  et  boutique.  En  italien,  bottega;  en  espagnol,  bo- 
tiea,  ce  qui  pourrait  bien  aussi  donner  pour  racine  le  mot  : 
boite,  par  lequel  on  désigna  longtemps  la  balle  des  colporteurs, 
cette  première  boutique  nomade.  Autrefois  une  boutique  se  nom- 
mait/en^lrtfououvro!fr,commerattestent  les  statuts  des  commu- 
nautés marchandes.  — On  appelle  aussi  froulïçutf  .*  i^  la  baraque 
ou  échoppe  ambulante  aue  quelques  marchands  dressent  sur 
les  promenades,  sur  les  places  publiques,  dans  les  foires  ;  2^  l'é- 
tal portatif,  suspendu  au  cou  ou  au  dos  de  petits  débitants  ;  S**  le 
lieu  où  les  artisans  travaillent  ;  4**  les  instruments  d'un  ouvrier; 
5*^  un  bateau  à  compartiments,  à  jours  percés  au-dessous  du  ni- 
veau de  l'eau,  dans  lesquels  îe  poisson  se  conserve  vivant  et  s'ali- 
mente en  attendant  la  vente  ;  6°  le  fonds  même  d'un  négoce.  On 
dit  :  Tel  marchand  a  cédé  sa  boutique  à  telle  personne,  pour  ex- 
primer qu'il  a  vendu  à  un  autre  l'exploitation  de  son  commerce. 

—  L'étude  d'un  notaire  s'est  longtemps  nommée  boutique,  — 
Dans  le  commerce,  ces  diverses  locutions  sont  usitées  :  Lever, 
ouvrir  boutique;  Garder,  tenir  boutique;  Garçon  ou  fille  de 
boulique;  Garde-boutique,  en  parlant  d'une  étoffe  avariée,  ou 
défectueuse,  ou  passée  démode,  et  qui  ne  trouve  plus  son  déni, 
et,  par  métaphore,  certains  ouvrages  littéraires  invendables  qui, 
après  avoir  séjourné  en  magasin,  vont  disparaître  chez  l'épicier. 

—  V arrière-boutique  est  une  pièce  derrière  la  boutique  où  l'on 
serre  encore  des  marchandises  ;  c'est  quelquefois  même  le  loge- 
ment du  commerçant.  —  Dans  certains  pays,  la  police  fait  fer- 
mer les  boutiques  les  dimanches  et  fêtes  consacrées,  et  aux  jours 
de  réjouissances  publiques;  chaque  soir,  à  minuit  au  plus  tard, 
elles  doivent  être  closes.—  Dans  le  style  populaire,  le  mot  6ou- 
tique  s'applique  à  un  établissement  mal  géré  ou  à  une  maison 
mal  ordonnée,  dans  lesquels  les  commis  ou  les  domestiques  sont 
mécontents  de  leurs  appointements  ou  de  leurs  gajres,  de  leur 
travail  ou  de  leur  nourriture  :  QueUe  bouHque  I  —  Courtaud  de 
boutique  désigne  ironiquement  un  patron  on  un  commis,  épais 
d'esjpnt,  que  rien  ne  peut  faire  sortir  de  sa  spécialité  mercantile. 

—  Dans  le  style  proverbial,  on  dit  :  Adieu  la  bouHquel  d'une 
entreprise  ou  d'un  établissement  qui  périclite  ou  tombe  ;  Cela 
sort  de  la  boutique  de  Satan,  d'une  calomnie  qu*on  répand;  El 


WOVJNML 


(  ^^) 


tirroN. 


fait  de  «on  eorpê  urne  bouti^  d'apoikkmk^  ou  de  mtn'ektmd 
de  vin ,  d'un  malade  ioiaginaire  passant  son  exislence  à  se  mè- 
dlcamenter,eld*un  i  vrognc  adonné  à  d^haiika^^lseicès;  Hfaiid$ 
«a  léle  une  boutique  de  grée  el  de  latin,  d'an  Vadius  ou  d'un 
TrissoUny  orgueilleus^ent  prodigues  de  pédantesques  citalioos. 
Maintenant,  à  Paris,  boutique  est  un  terme  suranné  :  onappeUe 
maaoiin  ou  6arar,  selon  leur  im^rtance ,  ces  milliers  de  salons 
et  de  boudoirs  artistement  décores,  richement  meublés  dans  le 
style  renaissance,  Louis  XIV  ou  Louis  W,  qui  embellissent  nos 
rues  d'un  luxe  inaccoutumé  et  prodigieux,  et  dont  les  frais  sont 
prudemment  compris  dans  le  prix  élevé  de  la  vente.  Les  acbe- 
teurs  soldent  te  faste  des  niarcbands. 

BOUTIQUIER  ,  marchand  qui  exploite  un  commerce  en 
boutiaue.  Ce  mot»  même  dans  le  langage  usuel,  se  prendrait  au* 
jourd'nui  presque  en  mauvaise  part.  Les  ravandeuses  et  les  save- 
tiers le  tolèrent  seuls,  parce  qu'il  force  à  r»ommer  boutique  le 
tonneau  et  la  baraque  qui  leur  servent  d*asile  et  qu'on  appelait 
échoppe,  nom  trivial  dont  ils  rougissaient  beaucoup.  La  langue 
française  s'appauvrit  par  la  vanité  des  négociants  français.  — 
Toutefois,  tout  en  critiquant  ce  puéril  orgueil  de  mots,  il  faut 
avouer  que  nos  boutiquiers  ont  tellement  dépassé  leurs  préilé- 
cesseurs,  (anl  par  leur  intelligence  et  leur  éducation  que  par 
les  prqgrès  réels  dont  ils  ont  doté  l'art  et  le  commerce,  qu  ils 
ptuveul  se  décorer,  ajuste  titre,  du  nom  de  commerçants. 

BOUTis,  s.  m.  (tenu,  de  d^usêe),  Tendruit  où  un  sanglier 
a  fouillé  avec  son  boutoir,  et  les  traces  de  cette  fouille. 

BOUTISSE,  s.  f .  (archit,).  C'est  une  pierre  dont  la  plus  grande 
longueur  est  dans  le  corps  du  mur.  £lle  est  différente  du  carreau 
en  ce  qu'elle  présente  moins  de  parement  et  qu'elle  a  plus  de 
queue. 

BOUTOjmi/i.],  suprême  déesse  de  l'Egypte,  était  antérieure 
aux  trois  Rhemelis,  Kuef,  Fta,  Fté;  Knef  même  n'était  en 
quelque  sorte  que  sa  première  émanation.  C'est  fiouto  aue  les 
Grecs  de  l'école  syncretistique  désignent  par  les  noms  oe  nuit 

Sriniitive  ou  ténèbres  inconnues ,  de  sable  et  eau  ou  vase  indé^ 
nie ,  d'humanité  génératrice  universelle.  Il  est  aisé  d'en  con- 
clure que  la  théologie  égyptienne  voyait  dans  Boulo  l'être 
préexistant  au  monde ,  l'être  qui  ne  s'est  pas  encore  manifesté , 
parce  qu'il  ne  s'est  pas  scindé.  Cet  être  à  l'état  d'irrévélalion  est 
bien  la  nuit ,  puis  il  est  le  chaos  d'où  sortira  le  Cosmoe  ;  le  sa- 
ble et  l'eau  qui  composeront  un  édiâce,  la  matière  qui  possède 
en  elle  tous  les  ingrédients  du  monde,  enlin  la  nature.  Par  suite 
il  se  pose  comme  lemme,  comme  réceptacle  tout  passif,  comme 
vaste  utérus.  —  Le  principe  mâle,  l'activilé,  le  fécondateur  a 
donc  été  oublié?  Non,  mais  il  n'apparatt  qu'en  seconde  ligne 
(  V,  Knkf),  et  il  sort  de  Bouto ,  c'est-à-dire  dans  ce  système  que 
la  matière  contient  en  elle  l'esprit  organisateur  ;  que  le  principe 
mAle  est  un  redoublement  du  principe  femelle.  Il  est  permis  de 
croire  que  cette  idée,  quoique  dominante,  ne  fut  pas  ta  seule 
admise  en  Egypte,  et  que,  la  comme  aux  Indes,  le  principe  mâle 
eut  ses  adorateurs.  Du  reste,  on  ne  sait  quel  fut  le  nom  de  cet 
être  suprême  pris  comme  dieu  et  non  comme  déesse ,  quoique 
probablenient  ce  nom  soit  Piromé ,  trissyllabe  singulièrement 
analogue  à  Brahm ,  ainsi  qu'à  Hermès.  Bouto ,  dans  la  légende 
osirique,  élève  et  cache  Harveri  enfant  dans  les  lagunes  de 
Bourla,  qui  jadis  portaient  sou  nom  (Buteuuê  laict),  et  dont 
l'eau  stagnante,  vaseuse  est  bien  le  symbole  de  la  nuit,  de  Tin- 
organique  chaos  au  sein  duquel  s'élaborent  les  êtres  futurs.  La 
musaraigne,  qui  passait  alors  pour  aveugle,  lui  était  consacrée, 
ainsi  que  l'ichneumon.  Une  planche  la  représente  coififée  de  la 
partie  inférieure  de  Chent,  emblème  d'empire  sur  les  régions 
nasses.  Des  identifications  naturelles  dans  le  système  de  l'éma- 
nation ,  qui  était  celui  de  l'Egypte ,  la  confondaient  avec  Neilb, 
avec  Athor,  avec  Isis  et  même  avec  Bubastis  (  F.  ces  noms).  Les 
Grecs  la  prirent  pour  Latone,  et  donnèrent  les  noms  de  Leto , 
Letus  ou  Letopolis  à  deux  villes  qui  lui  étaient  consacrées,  et  qui 
sans  doute  s'appelaient  en  égyptien  Bouto.  Ce  sont  aujour- 
d'hui Esneh  et  Errahoné  ;  la  premièce  est  célèbre  par  ses  ma- 
gnifiques ruines.  Ils  laissent  le  nom  de  Bouto  à  une  troisième 
ville,  remarquable  surtout  par  sa  situation  près  des  lagunes  de 
Bourlos,  par  les  pèlerinages  dont  elle  était  le  but,  par  son  tem- 
ple et  par  la  sépulture  des  musaraignes. 
BOCTOi.  EnUrm,  de  biaeon,  on  appelle  ainsi  le  bout  du 

{;roin  du  sanglier  lorsqu'il  est  d'émail  diffèrent  delà  hure,  ou 
orsqu*il  se  trouve  tourné  vers  le  haut  de  Técu;  car  ordinaire- 
ment la  hure  du  sanglier  ^nt  posée  en  face,  le  boutoîest  tourné 
•au  flanc  droiL 

BOCTOIR  i^hisL  nai.) ,  nom  donné  par  les  chasseurs  au  mu- 
seau du  sanglier,  et  qu'on  a  étendu  aux  prolongements  nasaux 
des  cochons,  des  coatis,  des  taupes,  des  bali-saurs,  des  tapirs. 
Ces  sortes  de  nex  sont  propres  à  fouiller  la  tore.  La  masse  diar* 


nue  dont  cet  organe  ^  oomfose  est  seoteoue  par  VB  os  pviii^ 
lier  appelé  oê  du  boutoir. 

BOUTON,  s.  m.  (grammJ).  U  se  dit  de  petits cor|Barmrife 
ou  allongés  que  poussent  les  arbres  et  les  armastes^  et  d'uàH» 
sent  les  branches,  les  feuilles  et  les  fleurs.  Il  se  dit  auMi  d  « 
fleur  qui  n'est  pas  encore  épanouie.  Un  bouton  de  roar.  Un 
dit  par  analogie  de  petites  tumeurs  arrondies  qui  se  fonneiUtt 
la  peau ,  soit  au  visage,  soit  aux  diverses  parties  ëacfirps.J/fjb 
visage  tout  plein  de  boutom,  —  En  termes  d'art  vétérinaÎK^ 
boutons  de  farein,  certains  liubes  qui  viennent  aux  dmn 
lorsqu'ils  ont  ïeîaTcin,— Le  bouUm  du  sein,  leboutduteio.k 
mamelon.  «—  Bouton  se  dit  encore  de  petites  pièces  de  dt%aa 
matières,  ordinairement  rondes  et  plates,  queiquefais  bombm 
ou  en  boule,  qui  servent  à  attacher  ensemble  diverses  partis 
d'un  vêtement,  et  que  Ton  passe  i  cet  effet  dans  des  fentes  a^ 
lées  boutùnnières ,  ou  dans  des  ganses.  —  Bouton  de  soie,  à 
âl,  tle  drap,  etc. ,  bouton  formé  d'un  petit  morceau  de  boè« 
d'os  recouvert  de  soie,  de  fli,  etc.  Moules  de  boutou,  prtife 
morceaux  de  bois  ou  d'us ,  avec  lesquels  on  fait  cette  sorte  éi 
boutons.  —  Proverbialement  et  flgurérnent ,  Serrer  le  boutssi 
quelqu'un ,  le  presser  vivement  sur  quelque  chose  et  qufkiodÉ 
avec  menaces.  —  Figurément  et  familièrement ,  Su  raie,  a 
soutane  ne  tient  qu'a  un  bouton^  se  dit  d'un  homme  qui  poti 
la  soutane  et  qui  est  prêt  à  la  quitter  pour  embrasser  naeaato 
profession.  — Bouton  se  dit,  par  extensioa ,  de  plusiennaatm 
choses  qui  ont  la  ûgure  d'un  bouton.  Le  bouton  d'un  feetu^ 
Le  bouton  d'une  serrure,  d'un  verrou^  la  partie  saillante  H  v- 
rondie  à  l'aide  de  laquelle  on  pousse  et  on  tire  le  pèM  à'm 
serrure  ou  un  verrou.  On  dit  dans  un  sens  analogue,  k  IntM 
d'un  tiroir ,  etc.  —  Le  bouton  d'une  porte ,  pîèœ  de  fera  à 
cuivre  qui  est  ordinairement  de  forme  ronde  on  ovale,  et  ^ 
sert  à  tirer  une  porte  à  soi  (»u  à  l'ouvrir.  Tournex  le  6ott(M.  - 
En  termes  d'artillerie ,  6outon  de  euiaue ,  l'espèce  de  twoicqa 
termine  la  culasse  d'un  canon.  —  En  termes  d*éqttit«tioft> 
bouton  de  la  bride  y  le  petit  anneau  de  cuir  qui  coule  le  loogds 
rênes  et  qui  sert  à  les  resserrer.  —  En  chinirgie ,  boulonie  [a, 
instrument  de  fer  en  forme  de  bouton,  qui  sertàcautérifierapff 
qu'on  l'a  fait  rougir  au  feu.  Appliquer  un  bouton  de  fc».— ta 
les  essais,  6otflon  de  fin ,  ou  simplement  6oiilon,  la  petite  pf* 
tion  d'or  ou  d'argent  qui  reste  après  l'opération  de  y  ewpdlt 
— En  botanique,  bouton  d^or,  variété  de  la  renoncule  doprci 
dont  les  fleurs  sont  doubles  et  d'un  lieau  Jaune  doré.  •—  Beetu 
d'argent ,  variété  à  fleurs  doubles  de  la  niatricaire  des  )«- 
dins. 

BOUTON  D'ALEP  (médee,)^  maladie  de  peau,  cmdém 
par  réruption  d'un  ou  de  plusieurs  tubercules  qui  fiaisseiit  pf 
s'ulcérer ,  et  guérissent  au  bout  d'un  an  environ  en  laissant  ui 
cicatrice  indélébile.  Les  Syriens  appellent  cette  maladie  fciW 
senne  (l'ulcère  d'un  an),  et  les  Turcs  Ualebchobûu  (rtW» 
d' Alep).  —  Elle  attaque  les  individus  de  tout  sexe ,  de  ioate  c» 
ditfon  qui  habitent  Alep.  Les  Européens  la  contractent  apHi» 
temps  plus  ou  moins  variable.  Une  éruption  semblable  i^ 
à  Baedad ,  sur  les  bords  du  Tigre  et  de  l'Euphrate,  i  Ucmt 
Diarbekir,  Merdi,  Orfa.  C'est  une  opinion  dans  le  pays  que  c<^ 
lésion  est  due  à  l'usage  des  eaux  du  Coiq,  qui  passe  par  Alep.  !< 
siège  de  cette  affection  est  à  la  face  et  aux  membres.  Il  p>r" 
bien  constaté  que  les  indigènes  en  sont  surtout aflectés  an  visa^ 
tandis  que  les  étrangers ,  p«r  un  heureux  privil^e,  sont  atta- 
qués aux  extrémités.  Les  indigènes  admettent  deux  »rttf  • 
boutons,  l'un  qu'ils  appellent  màleti  qui  est  unique i  ^\J^ 
(emelle  qui  est  multiple..  Les  remèdes  employés  sont  •*'*r* 
^nioi  cwnmune  eum  mercwio,  l'emplâtre  de  Nuremberg  «s 
fer  rouge.  A.  B.  BiB. 

BOUTON.  Enterm,  d' artificier,  extrémité  de  ^•^•J*  J 
culot ,  arrondie  en  forme  de  lonc  sphériqoe ,  du  mâft  • 
laquelle  s'élève  la  broche  qui  forme  l'àme  de  la  fusée.       * 

BOUTO9l^FRANÇ0is),jésuite,  né  en  1578  àChambliy,yp; 
Dèle  en  Franche-Comté.  Son  xèle  le  61  choisir  par  sc8S0pén«^ 
pour  aller  prêcher  la  foi  ches  les  peuples  du  Levant.  ^T**!? 
qui  le ramenaitdanssa  patrie  fit nautrage sur  les  oôtesde  laur 
bre,  et  ce  ne  fut  pas  sans  de  grands  périls  que  k  jeune  io>^ 
naire  parvint  à  se  sauver  à  la  nage.  Mais  oe  '>ou^^'*^^"2 
l'attendaient  sur  le  rivage  :  les  habitants  du  pays,  ^^y^^^^kL 
un  corsaire  africain,  n'auraient  point  épargné  sa  vie,  «  J^ 
vidence  qui  veillait  sur  lui  ne  l'eût  arraché  d'entre  J**"  "2 
Le  P.  Bouton  avait  reçu  chef  les  jésuites  une  éducation  ,  JJ»l"r 
ils  savent  la  donner,  spéciale  autant  que  variée.  jlF^ 
fessa  pendant  plusieurs  années  la  philosophie  et  la  fpétoiy 


rj  passedanslcsbou- 
m  habil ,  ion  gitet.  Il 
n  sens  aiialuguc.  Cti 

—  BotTOS-Sfc,  ÈE, 

n  homme  ttiu- 


}n,Bmk  laGnla  nioi 
'<-  (lïcpllt déplorable  au 
'  P.  Boulon  avait  comj 
rliiirnl  encore  ^ue  mai 
iilinlhèqocdesicsuitcsi 
iiicnldimtesliaiiimes 
.'lii  |)1iis  parlinilièrpnif 

■  xpiriturlk;  2"  une  Ir 
■■  ï  f/c  laiale  Dorothée  ;  Z 
rrifTinalione  liraelila 
vuiistionii  ferrant,  fx 

■  mrum;  V  un  DicUo 
i:|uH  il  avait  dépensé  <l 
'  hi  miiii  jusqu'à  six 
l'iiiéchappcilinccniH 
I'  publique  de  la  ville 
>i]i'|irjs  un  Dieliotinair 
n  lorsque  la  mort  vint 

iiiif  que  quelques  écri' 
Arwt  à'we  Relation  de , 

■  In  Martinique  depui 
■rrcrt  1858. 

I.UITOS (Ile)  (F.Buton), 

1  iiiTOX\É,  en  term.  de  blaion  ,  se  dit  du  milieu  des  roses 
lis  autres  fleurs,  qui  csl  d'un  autre  émail  que  la  Qeur.  Il  se 
r  ;iu»i  d'un  rosier  qui  a  des  boulons  et  des  lleursdc  lisrpa- 
'lii's,  comme  celui  de  Florence,  d'où  sorlciil  deux  bou- 

Mii-TD.tKEB  LA  BONNETTE.  Quelques  marins  se  s^r^eiit 

<  c  lerme  pour  la  bonnette  niaillije.  lis  disent  aussi  débou- 

i^oLToSNGH,  T.  n.Cjromm.).  Il  ne  se  dit  que  des  arbres  el 
.  .'irbusiesquicommeucciilàimusser  des  boulons.  LetTotier» 
■I  inenteni  à  boulonner.  — ^VT(ysy¥.tL  esl  aussi  verbe  aclir, 
^'11  i  lie,  a  Hacher,  arrêter  un  vêlement  ou  quelque  |Kir  lie  d' 
'iK'Ni,  au  movcn  des  boutons  que  r  '      '     ' 

riieresoudansfeiiganseç.  Boutonner 
.>|iloie  avec  le  pronom  personnel  dans 
'  Kl  ne  tari  foi  encore  le  buutimnc 
Uii|>e.— Figurémenlcl  ramilièrenicnt,  C«( 
;  1 1  bnmtmni,  boutonni  jusqu'à  ta  gor^c  ;  c  esi  un  noiuiue 
I  ;i  ;.'raiid  soin,  lorsqu'il  parle  ou  qu'on  l'interroge,  de  De  pas 
"  T  fH'iiélrer  ses  desseins .  sa  pensée- 

i:(*tT0X.\ERlE  Ueelinol.).  Celle  industrie,  imporlée  en 
ime  par  Loub  Xvl ,  n'y  csl  jamais  devenue  Irès-llorissante. 
iriiicelil  venir  à  grands  frais  de  l'Angleterre  les  outils  et  les 

<  I  .<'rs  nécessaires  a  celle  sorte  de  fabrication  ;  car  h  cette  cpo- 
>  iiiius  étions  les  iribulaires  de  nos  voisins  d'ouirc-mcr,  qui 
'"tii  à  peu  près  les  seuls  producteurs  en  cegcnredeconsoin- 
<i'»i.  Le  premier  claUissemenl  de  bouLonnerie  fut  établi 
r~  II'  faubourg  Saint- Honoré ,  et  vécut  jusqu'au  temps  de  la 

'i>lii>n  au  moyen  d'une  subvention  de  100,000  fr.  fournis 
1  l-.rat.  Lorsque  la  guerre  eut  interrompu  nos  relations  avec 
'-.k'terrc,  le  commerce  de  la  buutonnerie  prit  un  grand 
I  ;  iiiaiscesttccf's  ne  devait  avoir  qu'une  courte  duri'e.  Ce- 
fiiil  un  grand  nombre  de  fabiiques  se  forniaienl  tous  les 
>;  ileuK  mille  ouvriers  y  trouvaienl,  dans  Paris  seulement, 
occupation  continuelle  el  d'asseï  gros  salaires.  Plusieurs 
n  MUls  se  crêèrenl  ainsi  et  en  peu  de  temps  une  fortune 
.iiiie.  Mais  cet  élat  de  choses  devait  avoir,  comme  nous 
'ris  dit ,  un  retour  fâcheux.  Du  inomcnl  que  la  boulonnerie 
raiice  eut  i  soutenir  une  concurrence,  les  forces  lui  man- 
l'iiL,  *Helle  ne  devint  plus  qu'une  irtduslric  secondaire,  uri' 
>'  lie  rachilîquede  notre  commerce.  C'est  à  peine  si  elle  oc 
>Io  iiosjours  deux  cenis  ouvriers  à  Paris,  son  principal  lieu 
.'l>rication.  Cependant  depuis  peu  d'années  l'eiporlalion 
'iiiluos  de  France  a  quadruplé.  Maigre  celle  circonstance 
'  lise,  il  ne  s'y  fabrique  pas  en  tout  pour  plus  de 
').ooufr.àl,800,000  fr.de  boulons  de  cuivre.  A  Birmin- 
n  ,  une  seule  fabrique  expédie  par  an  pour  plus  de  cinq 
■  rii  (le  francs  de  boutons  de  cuivre,  nacre,  os,  corne  et 
;;.  Ct tic  ville  occupe  plus  de  quatre  mille  ouvriers  à 
'-  ik-  iravall.  L'article  le  plus  important  dans  ce  commerce 
lui  (les  boutons  en  cuivre,  el  c'est  en  ce  poinl  surtout  que 
-M'itinocs  incajiablesdc  lutter  avecles  Anglais.  L'intériorité 
t-  fil  briques  de  cuivre  lamine  est  ta  cause  première  de  cette 
.  'Il  fàclieusc.  Le  nombre  de  ces  fabriques  n'esl  pas  en  ran- 
i'.'?c  les  besoins  réels,  et  comme,  pour  cette  raison,  les 
'  1  >.'^  qui  en  sortent  ont  un  débit  forcé ,  les  fabricants  n'ont 
I  cufur  d'apporter  des  perfectionnemenis  aux  anciens  nxo- 
.''  (iroduciion.  Peu  jaloux  de  l'avenir  de  l'industrie  qu'ils 


ïtal 

au  roélier 

90     « 

55     fl 

SO     »  lapw«. 

iB 

7     ..     idem! 

i  l'aû-iiille.    .  .  . 

90     i 

3      »   la  garnilu 

l»jet^el*piU«- 

75 

73     * 

S     ..     idpro. 

50    a 

7      »   h  n>aE>e 

n-o,,). .  :  :  :  : . 

1  60     idem. 

fltxib.,  e>i  lastiog. 

SO 

,;  :  '-c 

iT.b!'»""'^"  "■ 

1  40     idem. 

blondi. .  .  . 

1  ao    id™. 

1!     »     idem. 

à  UYHIS 

SO     •      1      ->     iJ«.. 

On  empaquette  les  boutons  par  grosse ,  et  le  c 

presque  toujours  au  eoniplant.  Put 

cipal  lieudefabricalifm.conmie  nous  l'avons  déjà  fait  observ 


il  pour  la  France  le  prin- 


II  s' 

cisel 

les  boulons  de  lasting,  mal  imités  des  Anglais,  ce  qui  n'empè- 
chc  pas  tpi'ils  soient  l'objet  d'une  grande  exportation  pour 
Mexico  surtout  et  Porl-au-Prince.  Pans  fabrique  aussi  en  très- 
grand  nombre  les  boulons  communs  de  corne  à  un  et  à  cinq 
Irons,  les  boulons  d'os  el  diverses  autres  espèces  qu'on  expédie 
pour  Rio-Janeiro  et  Balli.  On  exporte  encore,  si»t  en  Espagne, 
soil  en  Belgique,  beaucoup  de  boutons  de  soie,  mais  Irès-pen 
de  boulons  en  mêlai.  Ces  deux  pays  tirent  leurs  boulons  en 
métal  de  l'Angleterre,  qui  seule  aussi  fabrique  les  boulons  en 
lasling  et  en  soie  à  queue  flexible ,  les  boulons  polb  à  quatre 
trous,  blancs ,  noirs  et  blonds ,  les  boulons  en  papier  verni ,  et 
les  boulons  en  fer  à  trous.  —  Lj/on  fabrique  beaucoup  de  boa- 
Ions  communs ,  en  cuivre  el  eu  nacre ,  dont  elle  approvisionne 
tout  le  midi  de  la  France,  la  Bretagne,  l'Espagne  et  une  grande 
partie  du  Pérou.  Le  village  iV Audeville ,  près  Méru,  occupe 
tiiutesB  population  à  la  fabrication  des  boutons  de  nacre.  Mais, 
pour  ceux-là  la  concurrence  avec  les  Anglais  n'est  guère  pos- 
sible, attendu  que  le  droil  d'entrée  en  Irance  pour  celle  ma- 
tière première  en  augmente  le  prix  de  la  moitié,  tandis  que 
nos  voisins  ne  l'imposent  qu'à  5  pour  cent  du  prix  d'achat.  Wem 
fabrique  des  boulons  d'os  et  de  corne.  Il  s'y  lait  des  commandes 
considérables ,  el  cependant  vous  n'y  trouveriez  point  une  fa- 
brique montée;  les  ouvriers  confectionnent  chex  eux  et  indivi- 
du^lement.  A  ChanliUf/  (Oise)  et  dans  ses  envinms,  on  fail 
les  boutons  de  soie  â  l'aiguille  ;  les  boutons  de  Hl ,  dits  buutoas 
jetés  el  boulons  i  grille  (  six  Â  huit  barres  ),  et  les  boulons  en 
corne  à  bas  prix ,  à  un  el  à  cirtq  troua. 

■OCTONNIER  s.  m.  [  ^raMiR.  ] ,  celai  qui  (ait  et  qui  vend 
des  iwotons.  C'eit  H»  bon  boutonniir. 

■oirroK.iiÈRE  (jramtn.),  s.  S.  petite  fente  faite  à  un  vêle- 
ment pour  y  passer  un  bouton  el  qui  esl  bordée  de  soie  ,  de  lil , 
de  laine,  etc.  —  Bo^lonitière  fermée,  boutonnière  qui  ii'esl 
que  Dgurée  sur  le  vêtement  •■t  qui  ne  sert  qu'à  l'ornsf .  —  Figu- 
réroentet  iamilièrement.  Faire  vnebaatonniiTe  à  quelqu'un  , 
loi  &^  une  blessure  un  peo  large  avec  une  arme  perçante  ob 
tranchante. 

(1^  La  larnilure  se  compoie  de  18  grandi  boutons  et  6  petits. 


BOOTBATENElf. 


(272) 


Boim-muiis. 


BOCTOinfièBE  (OpÉRAnoN  DB  LA  ).  Quelques  auteurs  oiit 
donné  ce  nom  k  la  ponction  de  la  vessie  »  soit  au-dessus ,  soit 
au-dessous  du  pubis  :  mais  on  ne  doit  appeler  ainsi  aucune  in- 
dsîon  pratiquée  au  périnée  ou  sur  le  raphé  du  pénis ,  pour 
donner  issue  à  Turine  retenue  dans  la  vessie,  pour  introduire 
un  cathéter  dans  cet  organe,  retirer  un  calcul  engagé  dans 
Turètre ,  ou  enfm  ouvrir  un  abcès  urineux. 

BOUTONS  UE  BETOCTB,  terme  de  fubanerie.  Ce  sont  com- 
munément des  moitiés  de  vieux  rocbets  coupés  en  deux ,  à  tra- 
vers lesquels  on  passe  les  tirants  des  retours,  pour  que  ces 
retours  soient  plus  aisément  tirés  par  Touvrier,  que  s'il  fallait 
qu'il  les  tirât  par  le  tirant.  On  fait  un  nœud  au  bout  de  ce  tirant 
qui  empêche  le  boulon  de  retour  de  s'échapper. 

BOUTOUA  (géogr.),  province  d'Afrique,  dépendante  du  Mo- 
nomotapa.  Elle  est  située  au  sud  du  fleuve  Zambèxe,  à  l'entrée 
du  grand  désert  méridional,  sous  le  IS*"  de^ré  de  latitude  sud 
et  le  25'  de  longitude  est.  Depuis  les  premières  expéditions  des 
Portugais  dans  ces  contrées,  aucun  voyageur  ne  les  a  visitées  ;  les 
Portugais  eux-mêmes  ne  purent  s'y  etaolir,  bien  qu'ils  eussent 
remonté  jusque-là  le  Zambèze.  Leur  armée,  commandée  par 
Bareto,  ne  put  résister  aux  attacnies  réitérées  des  naturels,  et 
ceux  qui  ne  se  hâtèrent  pas  de  rebrousser  chemin  furent  mas- 
sacrés. Le  Bouloua  renferme  cependant  tout  ce  qui  peut  séduire 
les  explorateurs  :  de  l'or  et  des  mines  mystérieuses.  De  Barros, 
dans  sa  dixième  décade  (de  Jim),  parle  longuement  du  pays  de 
Boutoua.  Il  signale  d'abord  les  mines  d'or,  abandonnées,  dit-il, 
par  suite  des  guerres  continuelles  que  les  indigènes  se  font  entre 
eux.  Les  Portugais  éprouvèrent  de  très-grandes  difficultés  pour 
séparer  cet  or  du  sable  auquel  il  est  mêlé,  et  les  Cafres  leur 
refusant  toute  nourriture,  ils  furent  contraints  de  renoncer  à 
leur  tour  à  cette  exploilalion.  Au  milieu  de  ces  mines,  ajoute  de 
Barros,  il  y  a  une  grande  forteresse,  très-bien  bâtie,  en  énormes 
blocs  de  pierre,  qui  ont  vingt-cinq  palmes  de  longueur  et  une 
hauteur  proportionnelle.  Sur  la  porte  se  trouve  une  inscription 
que  ne  purent  lire  les  marchands  maures  les  plus  instruits;  les 
caractères  mêmes  leur  en  étaient  inconnus.  D  autres  forteresses 
entourent  celle-ci ,  construites  aussi  de  grosses  pierres ,  sans 
mortier,  avec  une  tour  qui  a  plus  de  douze  brasses  de  hauteur. 
L'ensemble  de  ces  édiûces  se  nomme  symbaoe;  car  c'est  ainsi 
qu'on  appelle  toutes  les  demeures  royales  du  Monomolapa.  Un 
homme  est  préposé  à  leur  garde;  il  est  appelé  symbaeayo,  ce 
qui  répond  a  gardien  de  symJbaoe,  Il  est  chargé  de  surveiller 

Î plusieurs  femmes  du  souverain  qui  résident  toujours  dans  ce 
ieu.  Les  indigènes,  n'ayant  pas  «récriture,  n'ont  gardé  aucun 
souvenir  ni  sur  la  date  ni  sur  les  auteurs  de  ces  constructions; 
ils  les  croient  élevées  par  le  diable,  persuadés  que  les  hommes 
ne  peuvent  en  faire  de  pareilles.  —  Quelle  était  cette  langue 
écrite? d'où  viennent  ces  monuments?  quelle  civilisation  éteinte 
les  a  dressés  là?  Cet  or,  ces  ruines,  le  nom  de  Sofala  qu'on  leur 
donne  fort  improprement,  ont  rappelé  ce  mystérieux  pays  d'O- 
phit*  où  Salomon  envoyait  les  Qultes  qui  revenaient  cliargées 
des  bois  et  des  métaux  précieux  destinés  au  erand  temple;  et 
l'on  a  voulu  y  voir  le  palais  ^e  la  reine  de  Saba ,  oui  vint  des 
contrées  lointaines  déposer  son  admiration  aux  pieds  du  grand 
roi  (F.  Opuir  et  Sofala);  mais  toutes  ces  suppositions  s'é- 
croulent au  moindre  examen ,  et  rcternolle  énigme  demeure 
debout.  Dans  tout  le  pays  on  ne  rencontre  aucune  autre  trace 
de  maçonnerie,  et  les  peuples  qui  l'habitent  se  construisent  des 
cabanes  de  bois  et  de  paille.  Les  habitants  du  Boutoua  sont  de  la 
race  des  Cafres;  ils  sont  pasteurs,  et  se  nourrissent  du  lait  de 
leurs  troupeaux  ;  les  plames  élevées  du  plateau  de  la  haute 
Afrique  leur  fournissent  d'immenses  pâturages.        V.  de  N. 

BOUTOlJlf<«  (géogr,)f  tie  de  la  Malaisie,  dans  la  mer  des  Mo- 
luques,  au  sud-est  de  Célèbes,  par  B*"  de  latitude  sud  et  120° 
30'  de  longitude  est.  Elle  a  27  lieues  de  long  sur  6  et  demie  de 
large.  Sa  surface  est  élevée  et  bien  boisée.  On  y  recueille  en 
abondance  du  riz,  du  maïs,  des  ignames  et  toutes  sortes  de 
fruits.  Les  arbres  à  épiées  en  ont  été  extirpés  par  les  Hollandais. 
La  volaille,  les  chèvres  et  les  buffles  y  sont  communs,  et  la  mer 
très-poissonneuse.  Le  perroquet  et  le  kakatoua  abondent  dans 
les  forêts.  La  population  se  compose  de  Malais.  Ils  obéissent  à 
un  radjah,  allié  aes  Hollandais,  et  résidant  dans  le  fort  de  Bou- 
toung,  ville  bâtie  sur  le  sommet  d'une  monUgne  escarpée  et  en- 
toura d'épaisses  murailles. 

BOCTBAVEKEN  (mythol.)^  radjah  hindou  de  la  race  des  fils  de 
la  Lune,  de  la  branche  de  Jadaver,  éuit  fils  de  Soumakrouanta, 
et  fut  père  de  Dourvalcha. 

BOUTEATS,  BOCTHEAIS,  BOUTTEBAIS  ,  BOTEBAIS   „--^ ,        i^  W  u  li^  « 

(Raoul),  plus  connu  sous  son  nom  latin  de  Rodolphus  Bothe-    assuré  des  moyens  de  la  faire  tomber  :  M""  Deshouiiw^  ^ 
reiuê  oa  Botoreuê.  Il  naquit  en  1552  à  Gbàteau-Dac ,  dans  ]  s*éUit  laissé  prévenir  contre  Racine,  s'unit  dans  ceUe  w 


l'Orléanais,  fut  avocat  dans  sa  ville  natale,  puis  au  grand  et», 
seil  à  Paris,  et  mourut  en  1630.  On  a  de  lui  :  />«  rebui  ia  Gollu 
et  toto pêne  orbe  geêtù,  ab  anno  1594  ad  annum  i^iO^ammniA^ 
Horum  libri XVh  Paris,  1610, 2  vol.  in-S*»;  et,  la  même annte. 
vingt-{|uatre  pa^es  à  la  troisième  partie.  Cet  ouvrage  a  encore  ê^ 
publié  sous  ce  titre  :  HittoriofH)litographia,nveopuskittoriet- 
poHlicum  duorum  prœclarUêimorum  hujus  atatU  KUtoria^ 
rum,  R,  Botorei  necnon  Pet.  Matihœi,  in  quo  rei  lotopn 
orbe,  etc.,  Francfort,  1610,  in-4^ —  Henrici  magnivitaiOMi 
Henrici  magni  vitœ  breviarium  ex  Gallieo Pet.  Matlkm,h 
ris^  1611,  in-8».  —  Ludovici  XIll  quadrimestre  Uinermwik, 
trois  poèmes  latins  en  l'honneur  des  villes  de  P^ris,  Orléaus 
Château-Duc.  —  Urbii  genthque  Carnutum  àtitoria/poiios 
panégyriques,  etc. 

BOÇTRIOT,  s.  m.  (technoL\  burin  dont  on  se  sert  pour  Uat 
la  petite  cavité  du  poinçon  d'épinglier. 

BOITTROLLE ,  S.  f.  extrémité  arrondie  de  la  déteate  d'os 
arme  à  feu. 

BOUT-SA1G19EU3C ,  S.  m.  COU  d'un  veau ,  d'un  mooloo.  te 
qu'on  le  vend  à  la  boucherie.  Boutsaigneux  seul  s'entend  «it 
celui  de  bouton. 

BOUTSAJL.L1K,  S.  m.  {hist.  fiai.),  espèce  de  coucou  do  Beft> 
gale ,  que  l'on  nomme  autrement  eouliean, 

BOUTS-RIMES  {belles'iettrei).  Les  bouts-rimés  sont  des  oot 
qui  riment  ensemble  dans  l'ordre  où  riment  ordinaimnni 
nos  vers  ;  on  les  prend  pour  derniers  mots  de  vers  qui  ne  iui: 
pas  faits ,  et  on  s'amuse  à  compléter  à  la  fois  les  fers  tt  it 
sens.  —  On  a  fait  autrefois  un  très-grand  nombre  de  boou-n- 
més,  qui  ont  été  remplis  plus  ou  moins  heureusement;  T^ 

§  rément  de  ce  jeu  d'esprit  consiste  surtout  à-donnerpovrmo 
es  mots  qui  paraissent  n'avoir  aucune  espèce  de  sen  n<ie 
rapport  ;  c'est  à  un  poète  à  trouver  un  remplissage  qn  Is 
amène  bien  et  les  éclaircisse.  —  En  voici  un  exemple  lire  ilt 
M°**  Deshoulières  ;  c'est  un  sonnet  adressé  au  duc  de  Sùo^ 
Aignan  sur  des  rimes  qui  couraient  en  1684  ;  les  roots  ct^u 
omnibui,  fâche,  relâche ,  tribus ^  lâche,  phœbus^pibv 
mâche ,  item ,  tu  autem^  ire  ,  amo,  lire,  calamo  :  û  e^t  m- 
tainement  impossible  de  trouver  ni  sens  ni  rapport  datis  criï 
suite  de  mots  bigarrés  de  latin  et  de  français.  Void  ce  q» 
M™*  Deshoulières  en  a  tiré. 

Favori  des  neuf  sœurs,  tu  sais  plaire  omnibus  ; 
Doux  à  qui  Test  soumis,  fatal  à  qui  ieJHche, 
Tu  sers  Ix)uU  le  Grand,  sans  espoir,  sans  relâche. 
Et  de  quatre  tu  sais  donner  la  niort  tribus. 

Tu  pourrais  inspirer  la  valeur  au  plus  lâche. 
Grand  duc,  on  voit  revivre  en  loi  Gaston- P/ur&uJ. 
Tu  sais  Tart  d'employer  nol)Iement  ton  quihus  r 
A  tes  propres  dépens  plus  d'un  bel  esprit  mâche. 

Le  soi*t  pour  toi  constant  t'aime  et  te  rit  ;  item 
Te  destine  un  trésor,  c*est  là  le  tu  autem 
Qu'un  courtisan  câcha  durant  une  grande  ire. 

Tu  peux  encore  aimer  et  faire  dire  amof 
Que  ton  histoire  un  jour  fera  plaisir  à  lire. 
Si  jamais  on  VécriX  Jtt/eli  calamo. 

I^modede  ce  jeu  d'esprit  est  heureusement  passée  aojounf"»' 
et  le  mot  de  bouts-rtmés  ne  s'emploie  guère  qu'en  nwu^* 
part ,  pour  exprimer  qu'il  n'y  a  dans  des  vers  que  des  * 
sans  harmonie ,  sans  talent ,  sans  vraisemblance.  —  Les  ' . 
rimes  ont  pris  faveur  en  France  vers  le  milieu  du  xvii'  ^* 
l'extravagance  d'un  poêle  ridicule  nommé  Dulot  donw  * 
à  cette  invention.  Un  jour,  comme  il  se  plaignait  en  prêscnof 
plusieurs  personnes  qu'on  lui  avait  dérobé  quelques  papitf^ 
particulièrement  trois  cents  sonnets  qu'il  regrettait  pl*^ 
tout  le  resie,  quelquuns'élonnant  qu'il  en  eût  fait  onagnj 
nombre,  il  répliqua  que  c'étaient  des  sonnets  en  blane,  ce» 
dire  des  bouts-rimés  de  tous  ces  sonnets  qu'il  avait  dess'*^ 
remplir.  Cela  sembla  plaisant;  et  depuis  on  a  ^*^P*L 
espèce  de  jeu  dans  les  compagnies  ce  que  Dulot  fe»*J'[f^ 
sèment ,  chacun  se  piquant  a  l'envi  de  remplir  facilem^"^ 
heureusement  les  rimes  bizarres  qu'on  lui  donnait.  Il  J' 
même  en  1649  un  recueil  imprime  de  cette  sorte  de  s* 
—  La  Phèdre  de  Racine,  représentée  en  1677,  donna  nv»^ 
à  trois  sonnets  en  bouts-rimés,  célèbres  dans  les  u$t«  r^ 
littérature.  Longtemps  avant  que  cette  pièce  parût,  «>  s 


;ii>iiJen)enl 

''•:iu  préler 
iiir  lonle» 
:>rcmiÉres 
1.1   CUdre 

'.(-ne  rusfi 
ii.rpsallaj 
Lilc  revint 


•'n  altribui 
'l'ip  maligi 
'■rsonne; 
m  rut  hier 
il  Tuireas 

ii'il  pût  sa 
;ii.ilrain  : 


•■'ûnn  ;  il 
'inine  lai 
--i.-9qn'i 
I .'S  bouts- 
II  |>oënie 
l'ueuoD 


BOITVEMT. 


(ri) 


•aCEVMT. 


rou^  00  blanches,  composéef  d'une  corolle  régolûàre,  de  qua- 
tre etamines  et  un  style,  et  d'une  ca|)6ule  à  deui  loges  couron- 
nées par  les  quatre  dcnt«  du  calice.  Les  graines  sont  fort  peti- 
tes et  bordée  d'une  membrane.  —  SàUsbury ,  auteur  de  ce 
Î;enre,  en  a  pris  pour  type  Vhouilomiaeoeeinea  d'Andrews,  que 
'on  voit  dams  les  jardins  boUniqnes  ;  depuis  on  y  a  joint  plu- 
sieurs espèces  de  ronéêletia  et  Vœgynêiia  de  Gavanilles,  qui 
après  avoir  erré  autour  de  plusieurs  genres  semblent  naturelle- 
ment placées  avec  les  bouvardies. 

BOCVART  (Michel- Philippe)^  médecin  célèbre  an 
XVIII'  siècle,  né  à  Chartres  le  11  janvier  1717.  Son  jpère,  qui 
était  médecin  lui-même,  dotma  une  solide  éducation  a  sou  ûls» 
et  l'envoya  à  Paris  dès  l'âge  de  quatorze  ans ,  pour  suivre  les 
écoles  de  médecine.  Il  ût  de  rapides  et  brillants  progrès,  fut 
reçu  docteur  à  Reims  en  1730,  et  revint  à  Chartres  s'e\ercer 
dans  la  pratique  de  la  médecine  sous.les  auspices  de  son  père , 
et  dans  un  petit  hôpital  dont  la  direction  lui  fut  contice.  £n 
tTSO,  il  s'établit  à  l4iris»  y  fut  reçu  à  la  faculté  de  médecine  li- 
eencié  en  1738  et  docteur  dans'  la  même  année.  Il  se  lit  un 
Bom  célèbre  par  la  pratique  de  son  art  cl  par  ses  écrits  sur  la 
théorie,  f/académie  des  sciences  se  l'agrégea  en  1713,  et  il  ob- 
tint la  chaire  de  médecine  au  collège  royal ,  où  il  professa  avec 
succès  pendant  onze  années  consécutives.  A  l'occasion  de  cette 
noininalion,  il  prononça  un  discours  estimé.:  De  dignilale  me- 
dicinœ^  divisé  en  deux  parties,  medieifMtn  homine  dignisii» 
mam,  dignistimam  bono  cive.  Mais  Bouvarl,  consacrant  tout 
son  temps  et  sa  science  avec  zèle  et  désintéressement  au  service 
et  au  soulagement  des  pauvres  comme  des  riches,  se  démit  de 
son  professoral.  Bourru  bienfaisant ,  antagoniste  acerbe  des  opi- 
nions et  des  erreurs  de  ses  confrères,  Bouvart  conserva  une  ré- 
putation immense  et  méritée  de  talent  et  de  générosité.  On  rafi- 
porte,  entre  autres  faits  qui  lui  font  honneur,  l'anecdote  sui- 
vante. Appelé  pour  donner  ses  soins  à  un  négociant  ounsidé* 
rable  de  Paris ,  Bouvart,  ayant  inutilement  cherché  pendant 
plusieurs  jours  la  cause  de  sa  maladie ,  s'aperçut  enfin  qu'elle 
provenait  d'une  affection  morale  occasionnée  par  l'embarras  de 
ses  affaires,  a  Celle  fois,  dit-il  à  son  malade,  je  suis  sUr  d'avoir 
trouvé  le  remède,  o  et  il  lui  laissa  sous  anveloppe  un  billet  de 
30,000  francs.  A  la  mort  du  docteur  Séiiac ,  Bouvart  refusa  la 
place  de  premier  médecin  du  roi»  préférant  à  ce  poste  brillant  sa 
vie  active  et  laborieuse.  En  1768  il  fut  anobli  par  lo  roi,  et  dé- 
coré en  1769  du  cordon  de  Saint*Miçhel.  La  santé  chancelante 
de  Bouvarl,  par  suite  de  ses  Iravaui,  le  força  de  les  suspendre 
en  1785,  et  il  mourut  le  10  janvier  1787,  en  refusant  les  secours 
de  la  médecine,  on  répondant  à  ses  amis  qui  les  lui  offraient  : 
<c  Je  n'ai  aimé  la  vie  qu'autant  que  j'ai  pu  |a  rendre  utile;  je 
n*ai  plus  rien  à  désirer  que  le  courage  de  souffrir.  Le  passé 
tt existe  plus  pour  nM)i;  le  présent  n'est  qu'un  point;  l'avenir 
seul  di>it  m'occuper.  n  —  Absorbé  par  la  pratique  de  son  art , 
Bouvart,  n'a  laissé  que  peu  d'écriu.  On  a  de  lui  :  Mémoireliur 
l'emploi  du  seneka  ou  polygaia  de  Virginie  dam  les  hydro- 
jùties  en  général,  et  parliculièremenl  cellee  de  poitrine,  aimi 
que  dam  les  fausses  inflammatiom  de  cêl  important  organe  , 
adressé  à  l'académie  des  sciences.  —  Examen  du  livre  de  Tron- 
cktn  de  Genève  sur  la  colique  des  peintres,  anonyme,  in-8*», 
1758-1707.  —  LeUre  d'un  médecin  de  province  à  un  médecin 
de  Paris,  Ghàlons,  1758.  —  Mémoire  à  consulter,  —  Comul- 
talions  contre  les  naissances  prétendues  tardives,  1764.  — 
Bouvarl.  malgré  sa  science,  fut  oonslamment  opposé  à  la  prati- 
que do  l'inoculation. 

BOtVKAU,  S.  m.  (F.BoUVïLLO.if]. 

BOITVELKT,  BSITVELET,  BOUVAIIT,  BOt  VEAU,  BOUVlL- 

I-OM,  jeune  bœuf  d'un  ,igc  moyen  enlre  celui  du  veau  et  du 
bœuf  ;  bovillus,  en  provençal  btoule ,  et  l'oiseau  appelé  6ou- 
ftreuil, 

BOjpvEMBNT,  S.  m.  (technol),  outil  qui  sort  aux  menuisiers 
pour  faire  les  moulures  sur  leurs  ouvrages.  Il  ne  diffère  de  l'e*- 
pèce  générale  des  bouvets  au'en  ce  que  son  profil  est  une  li- 
maise.  Du  reste  la  manière  ne  se  servir  de  cet  oulil  est  la  même. 

BOiV£NOT(PiERBE),  ué à  Arbois( Jura)  en  1746.  II  éuit 
tvoral  au  barreau  de  la  ville  de  Besançon  lorsque  éclata  la  révo- 
lution de  1789,  dont  il  s'empresM  d'adai»ler  publiquement  les 
principes.  Nomme  membre  de  la  prauiierc  administration  dé- 
narleinmlale,  d  fut  en  1701  (lé(MiW  à  rassemblée  légialalive. 
Il  n'alH)rda  pas  la  tribune ,  nuis  protesta  par  ses  votes  contre 
les  excès  tics  régicides,  nèclu  ujeiubre  du  directoire  du  départe- 
ment du  l)oubs.  Bûuvetiot  en  élait  piéudent  lorsque  am^  la 
journce  du  31  mai  1793  celle  assemblée  envoya  à  la  con^Uon 
une  adresse  demandant  «  que  les  décrets  contre  les  députés 
modères  fussent  rapportés,  car  ils  avaient  acquis  des  droiU  k 


la  reoûonaissaiice  de  tous  les  bons  dtojrcQt  ^r  lew  eevaat 
el  par  leurs  bons  services,  et  les  adouatstraleurs  4i  ptS 
ne  pouvaient,  en  laissant  subsister  ces  déorets,  se  rtnà^ 
complices  de  l'avilissement  de  la  convention  ;  a  êàttu^  W- 
norable  et  courageuse,  qui  veiait  soutenir  les  eflorts  dêi  mmét 
l'ordre  et  protéger  leurs  jours  ;  aussi  la  conventiao  s'eaipreitt- 
t-elle  de  la  rejeter.  Bouvenot  se  vit  I»ieoi0t  destitué, aniié cl 
oinduit ,  avec  trois  de  bcs  collègues ,  devant  le  tribonal  révttls- 
tionnaire  qui,  par  une  démence  inouïe  et  inexplicable  à  cttte 
époque  sanj^uiiiaire  ,  prononça  leur  acquittement.  Dès  1ns 
Bauvenot  vécut  dans  la  retraite  jusque  après  le  18  hraoïm. 
Puis ,  après  avoir  été  président  du  tribunal  de  preniière  m». 
tance  d  Arbois  et  de  celui  de  Lons-le-SaaInier  en  1830,  il  prita 
retraite,  el  mourut  le  15  novembre  18S5â  Vadans,  prèsd'Artiiik 
—Bol  VE!«OT  (Louis-Pierre;,  son  frère,  né  à  Arbois  en  1756,»* 
vit  quelque  temps  dans  la  cavalerie,  abandonna  la  carrière ds 
armes  pour  laquelle  il  ne  sentait  nulle  vocation ,  perfectiom 
ses  études  à  Besançon,  suivit  un  cours  de  théologie,  rp^lla 
ordres,  et  fut  nuin'roé  vicaire  de  Saint-Jean-Baptiste,  Tone  da 
paroisses  de  cette  ville.  Il  acauit  uœ  réputation  de  prédialcv 
distingué,  et,  partisan  des  réformes  promises  par  la  révolatin, 
il  prêta  le  serment  exigé  des  ecclésiastiques ,  devint  gn|nd  fi- 
caire du  nouvel  évéque  métropolitain  de  l'Est  ;  puis,  préroyut 
le  peu  de  vitalité  du  clergé  constitutionnel,  Bonvenotsedeoi 
de  ses  fonctions ,  parvint  a  demeurer  oublié ,  et  ne  reparut 
qu'après  le  9  thermidor  comme  membre  de  la  municipalité  di 
Besançon.  Son  nom  s'était  rencontré  sur  une  liste  de  eoojara 
lors  de  la  tentative  avortée  de  quelques  émigrés  de  Ëfrer  ît- 
sançon  et  le  déparlement  du  Doubs  au  prince  de  Gondè;  Bon- 
venot  fut  arrête.  Echappé  bientôt  de  pnson ,  il  vint  se  cacfcffi 
Paris  où,  d'après  les  conseils  et  les  leçons  du  célèbre  CmwA, 
il  étudia  la  médecine  quoiqu'il  fût  âgé  de  qiuraDteaai.Sa 
progrès  dans  cette  science  îurenl  très-rapides,  et, aprrsrà 
été  reçu  docteur  en  1800,  il  exerça  sa  nouvelle  professiooiS» 
(  Yonne  ),  el  mourut  dans  cette  ville  le  i*"'  juillet  1830.  —  On  i 
de  lui  :  Recherches  sur  le  vamissemêni^  $ur  $ês  eaum  nWlt- 
pliées ,  directes  ou  lywiphatiques ,  avec  un  «tperçn  des  umn 
qu'on  peut  lui  opposer  dam  différents  cas,  Paris,  1800,  in-*' 
—  Quelques  articles  dans  le  Dictionnaire  des  sciencsi  wt- 
dicales, 

BOUVENS  (  L'ABBÉ  db)  ,  né  à  Bourg  en  Bresse  vers  n». 
d'une  des  plus  anciennes  familles  de  celte  province ,  embrasa 
de  bonne  heure  l'état  ecclésiastique .  et  devint  grand  vicairt  4 
l'archevêque  de  Tours ,  M.  de  Gonzié.  Ayant  refusé  le  serw* 
exigé  parla  constitution  civile  du  clergé,  il  suivit  ce  prélal  d» 
l'émigration,  et,  après  l'avoir  vu  mourir  aux  environs  de  Vn» 
fort  en  1795,  il  se  rendit  en  Angleterre,  où  il  trouva  l'éféqa 
d'.\rras,  frère  de  M.  de  Conzié,  aumOoier  du  comte  (TArtB 
(  Charles  X  ).  Celui-ci  l'employa  utilement  dans  la  chancdl» 
Ce  fut  l'abbè  de  Bouvens  qui  prononça  en  1804  l'oraison  f«» 
bre  du  duc  d'Enghien  dans  la  chapelle  de  Saiut-Patnc«,i 
Londres ,  en  présence  des  princes  de  la  maison  de  fiourbûoi^ 
des  Français  réfugiés  daus  cette  ville.  Dans  le  même  lieu  el  «■ 
vaut  le  même  auditoire,  il  prononça  en  1807  l'oraison  fuodi» 
de  l'abbé  Edgeworlh  de  Firmout,  confesseur  de  Louis  XVl,* 
enfin  en  1810  celle  de  la  princesse  Marie- Joséphine-LooiK* 
Savoie,  femme  de  Louis  XVIII.  A  VOraison  funèbre  du  àt 
d'Enghien,  Paris,  1814,  est  jointe  une  Notice histofiq^w^ 
prince.  Imprimées  séparément,  ces  oraisons  funèbres  ont  fl( 
réunies  par  l'auteur  en  un  seul  volume ,  intitulé  :  Ortiff* 
funèbres,  Paris,  in-8«.  L'abbé  de  Bouvens  n'était  pas  éloqort* 
mais  ses  paroles  portaient  l'empreinte  de  la  piété  et  de  h  wj* 
gnation.  En  1814,  il  fut  nommé  aumùnier  du  roi  ;  ses  infinwr 
le  forcèrent  bientùt  à  demander  sa  retraite;  on  lui  coBserva?» 
traitement  el  le  titre  d'aumônier  honoraire.  Il  qmitU  P»n** 
l'époque  de  la  révolution  de  1830,  et  mourut  quelque  W? 
après. 

•OI7VBBET  (F.  Gr08-BbC). 

BOUVEBET,  labourage,  culture  des  terres,  espace  de  W 
qui  est  labouré  par  des  bceufs  ;  de  bos, 

BOWEBIE,  s.  f.  ( écon.  rust,  ) ,  étable  de  bœuft.  B k* 
particulièrement  des  éubles  qui  sont  aux  environs  des  marafl 

publics. 
BOWEBON  (F.  Bouvreuil). 

BttiJTBT  ( tedu%ol.) ,  outil  de  menuisier  dwH  «s  m  ^9f, 
former  de»  rainures  et  des  languettes.  Le  boovtl  «•f^?^ 
d'un  fût  de  «taux  à  trois  centimètres  de  long ,  fkm  «u  — ^  « 


(tn) 

^  éâng  fièm^  dcBlioé  à  er««ser  des  nrimires  àe  pittfiiefirs  la?'-  f  raorl  le  «0  join  t 

'  9m9ftàdeséistaiie«  pN»  oa  hmnis  grtfidn  an  bord  de  la     KentremisiedeM 

^  pÉJMbe.  Qiaciin  Mot  se  eonraincre  de  roiUîté  des  Imiitet»,  en 

^  emniinnt  le  tee^ffland  nombre  des  joirrts  des  ootrages  de 

IMTVET  (JoACvn),  jésuite^  né  an  Mans  vers  «658«  fnt  rnn 
des  six  fliisfiiimaires  malhématiciens  qae  Louis  XIV  envoya 
i  ses  Irais  en  Cbme  en  I6S5,  dans  le  dessein  d*aeqaêrir  des  lu- 
m^rts  nonteHes  sur  tes  seîenees  et  snr  les  arts,  et  de  rapporter 
dfs  procédés  otites  au  mamifaetures  françaises.  C'était  la  réali- 
sation da  projet  du  ministre  Colbert ,  suspendu  par  sa  mort  et 
exécuté  par  le  ministre  Louvois.  Les  eîn«(  compagnons  de  toyage 
dû  P.  Boiret  étaient  les  FP.  Fonfenav ,  Tachard ,  Gerbillon, 
LMomte  et  Visdetoii.  Pimrvos  de  tous  les  instruments  de  ma- 
Ibématiqaes  nécessaires  que  (eur  rennt  Tacadémie  des  sciences , 
ib  s^anbarqnèrenl  k  BresC  le  9  mars  1085 ,  arrivèrent  dans  le 
iDjanme  de  Sian»  fcrs  la  fin  dé  septembre  ^  et,  après  y  avoir  sé- 
journé pendant  melnes  mois ,  ite  s'y  rembarqiaerent  en  juWlet 
I689,  et,  à  la  suite  «rone péril leuve  traversée ,  ils  parvinrent  à 
Hing-f^,  Dort  der  In  côte  orien«3ile  de  la  Cbine ,  le  33jui!* 
lel  I6in.  iW  fwmm  appelé»  ec  bonorableroent  reçus  à  Pékin 
par  rcnperturKang-Hi,  qui  leur  permît  de  se  répandre  dans 
les  province^  de  son  empire,  en  retenant  toutefois  auprès  de  sa 
peiJMine  les  PP.  Bouvet  et  Gerbillon  pour  apprendre  d'eux  les 
RMfliêiiialk^es.  Ns  se  virent  comblés  (le  ses  faveurs ,  et  ils  ob- 
tinrent la  permiasion  de  ennsttrnire  dans  Fenceinte  même  du 
palais  impérial  une  église  et  une  résidence  qui  furent  achevées 
m  s  10».  Kan^lft  fot  tellement  satisfit  des  services  des  six  jé^ 
suites  français ,  qu'il,  cbargee  le  P.  Bouvet  d'aller  en  France 
pour  ramener  dkiiis  ses  Etats  tous  les  nouveaux  missionnaires 

r'i  ^aodmîenc  le^xiivre.  Ce  père  arriva  à  Paris  en  1697,  porteur 
cpiarante^neul  volumes  chinois  envoyés  par  reropercur  chi- 
nois ao monarque  fran^.  Ils  ftirenf  déposés  à  la  biblloth^ue 
royale,  qui  ne  possédait  encore  à  celle  époque  que  quatre  ou- 
vra^ écrits  en  chinois.  En  retour,  le  P.  Bouvet  fut  chargé  par 
Loms  XTT  de  remettre  à  Kang-Bi  un  recueil  magnifiquement 
TeKé  de  superbes  estampes.  Ce  missionnaire  était  de  retour  à 
Pékin  e»  ito^,  accompagné  dit^  dSx  antres  jésuites,  parmi  les- 
qmtséMrat  les  PP.  de  Prémare,  Régis  et  le  célèbre  Parrenin. 
Après  chiqaBnte  années  consacrées  à  I  œuvre  de  Dieu,  H;  P.  Bou- 
vet, t&djpwn  investi  de  la  haute  feveur  de  l'empereur  de  la 
Cime  et  détenu  interprète  du  prince  son  fils,  mourut  à  Pékin 
â  rigedesaixante-quutomrze  ans,  l'an  1*732.  «  Il  était,  porte  la 
i^l^equi  annsnce  sa  mort,  d'un  caractère  doux,  sociable, 
«ffidetrc,  toujours  prêt  à  obliger,  d'une  attention  continuelle 
É  n'être  incemmode  à»  pereonne,  dur  à  lui-même  jusqu'à  se 
|nver  dp  nécessaire ,  en  sorte  que  ses  supérieurs  furent  sou- 
WBt  oMigés  d'user  dé  leur  autorité  pour  lui  faire  accepter  les 
choses  dont  il  avait  le  plus  de  besoin.  »  Son  nom  chinois  était 
Prtsiii.  —  11  a  laissé    les  œuvres  suivantes  :  Quatre  rela- 
Ifons  d9  divers  voyager  qu'il  fit  dans  le  cours  de  ses  missions. 
—  Eiat  préM%€  de  la  Chine,  en  figures  gravées  par  P.  Gif- 
fcrt ,  stir  les  dessins  apportés  au  roi  par  le  P.  Joachim  Bouvet , 
Riris ,  «e97\  in-^Ho.  —  Une  le$ére  dans  le  deuxième  recueil 
ks  L&itreê  édi/tanm.  —  Bes  morceaux  dans  les  Mémoires  de 
Wrévomœ ,  dans  la  D^scn^f^bn  de  fa  Chine  du  P.  Duhalde  et 
kns  les  OSwvveede  LetbnUz .  qu'il  traduisit  en  latin  et  donna 
B  I<I90,  îfi-*>.  —  Le  FônraiihiftoTiHfne  de  Kang-Hi ,  empe- 
[mr  de  la  Chine ,  publié  à  Paris  en  1697  ,  in-12.  —  Diiterla^ 
g^  manuscrites  sur  la  langue  chinoise  ,  et  Dictionnaire 
toiuscrit  chinois ,  que  possède  la  bibliothèque  du  département 

ImUVET  DK  LOVTEH  (  LB  comte  ATHANASE-HVACnrrHE), 

h  d'an  nneîen  intendant  de  l'tle  Bouiton  ,  naquit  à  Paris  en 
ïa9.  il  était  officier  dans  rinfanterie,  lorsqu'il  émigra  au 
iDnraencement  de  Ih-  révolution.  Après  avoir  fait  toutes  les 
mpa^n»  de  l'armée  de  Condé ,  il  passa  en  Angleterre  ,  où  il 

fit  remarquer  par  son  dévouement  à  la  famille  royale;  ce  qui 
i  fit  donner  par  le  comte  d'Artois  (Charles  X)  un  brevet 
idjadant  général.  Vers  la  fin  de  1805,  il  revint  en  France 
PC  Kcbegru  et  t^eorges  Cadoudal,  afin  de  concourir  avec  eux 

rétablissement  des  Bourbons.  Le  complot  ayant  été  décou- 
rt *  ^^^  futamftté  ^t»  premiers  ;  il  soutint  plusieurs  inter- 
jafcïire»  »fec  fermeté,  mais,  craignant  de  se  couper  ou  de 
n»  À  9fin  parti ,  il  voulut  se^  donner  la-  mort.  A  l'aide  de  sa 
B^te  il  s'était  pendus  et  n'avait  pltts  que  quelques  instants 
^Tre,  lorsqu'un  geôlier  vint  par  hasard  à  sa  cellule  et  le 
jBfa.  On  pronta  habilement' de  son  émotion  pour  lui  arracher 
waveaw  qui  compromirent  surtout  le  général  Moreau;  il  dé- 
ara  hautement  qu'il' n'était  venu  en  France  que  pour  travail- 
'«•au  rétablissement  de  la  maison  de' Bourbon.  Condamnée 


Éerrnuk 

no4,  il  oNint  une  eoamnif#tfc>n  die  pehfie  par 
I  scevTyqoi  fulf>résentéeàf Napoléon  parM**^ Mu- 
rat.  A  près  huit  ans  de  captivité  dans  le  château  de  Beuillon,  il 
parvint  à  s'évader  et  retourna  en  Angleterre.  A  son  retour  en 
Franfcee»  f^S ,  ît  fut  nommé  maréchal  de  camp»,  chevaBerde 
9aint-Louiis ,  de  la  Légion  d'honneur,  nu^  cofnmandam  de  TÎh 
Bborbon.  lï  était  dans  celle  colonie,  lersqu'tiiv  officier  vfni  Pni 
apporter  la  nouvelle  des  événements  de  France.  Bomet  fe  fit 
arrêter  et  maintint  la  colonie  k)iis  rauforité  r<»jale.  Malgré  tant 
de  fidélité,  il  fut  rappelé  en  1818;  une  commission  fn%  même 
nommée  pour  examwier  sa  conduife ,  n>ais  elle  lur  rendft  touie 
la  justice  qti'il  méritait.  Louis  XVIII  le  fit  cornue,  et  loi  donna 
le  commandenïent  du  département  du  Loiret ,  «pielque  temps 
après.  Il  mourut  à  Fontainebleair,  le  M  janvier  1825,  des  suites 
d^un  doel  «ju'il  avait  provoqué,  par  jalousie  pour  une  créolfe 
qn'H-  avait  épousée  à  l'Ile  Bourbon.  La  sépulture  ecclésiastique 
lui  fut  refésee;  il  (\it  enterré  dans  le  cimetière  des  juifs  de  cette 
viWe.  Il  avait jpnbHé  en  1819  un  Mémoire  sur  son  administra- 
Hon  de  file  Bourbon ,  où  l'on  trouve  des  détails  corieur. 

BOUTETTE,  S.  f.  (  botan,),  espèce  de  raishr. 

BorriEir,  ière  (promm.),  celui,  celle  qui  conduit  les  boeufs 
et  qui  les  garde.  —  Figurëment  et  familièrement,  Cest  un  çtroe 
bouvier,  un  vrai  bouvier^  se  dit  d'un  homme  grossier. 

BOCVIER,  s.  m.  iagric,\  livre  qui  traite  de  la  manière  de 
soigner  Icsbœufe.  On  nommeainsi,^n  ierm.  d' histoire  naiufeiiet 
le  gobe-mouches,  parce  qu'il  a  ritabilude  de  voler  autour  des 
bœufs  qui  sont  dans  les  prairies.  On  lUnine  awsi  ce  nom  a»x 
lavandières  et  aux  bergeronnettes,  dans  certains  endroits  de  la 
France,  parée  que  ces  oiseaux  vont  particulièrement  cheichêt 
leur  nourriture  auprès  des  bœufs  et  des  vaches  qui  passent  SUV 
les  bords  des  rivières  et  des  fleuves. 

BOUVIER  (hist,  nai.)y  oiseau  auquel  on  a  donné  le  noiiii 
de  boarissa  ou  de  boaroéa,  parce  qu'il  suit  les  troupeaux  dé 
bœufs.  Cet  oiseau  a  le  corps  aibngé,  de  ménrte  que  le  bec,  q«f 
est  de  couleur  brune  roussâtre;  le  dos  et  la  tète  sont  de  couleur 
cendrée  ou  jaunâtre,  avec  quelques  teintes  de  couleur  plombée; 
la  gorge  et  le  ventre^t  Wanchétres;  la  poitrine  est  parsemée 
de  taches  noires;  les  ailes  sont  brunes  à  Kexception  de  la  poin^ 
des  petites  plumes  qui  recouvrent  les  grandes,  et  des  barbes 
extérieures  des  grandes  plumes,  qui  sont  blanchMres.  La  queué 
'est  composée  de  douze  plumes  ;  les  dtux  du>  milieu  sont  de  coth 
leur  cendrée,  ks  trois  qui  suivent  de  chaque  côté  sont  noirâtres 
et  ont  les  borda  extérieurs  cendrés;  ravant-demière  a* die  plu« 
une  tache  à  la  pointe  ;  cette  tache  est  beaucoup  pfos  grande  que 
la  dernière  ;  elfe  descend  du  côté' extérieur  jusqu'aux  deu^P  tiers 
de  la  longueur  de  la  plume,  et  e\\^  s'étend'  a»  delà  du  tuyau  sur 
les  barbes  intérieures  dans  le  dessus  de  hi<]HMie.  Les  pattes 
sont  noirâtres  ;  le  doigt  extérieur  tient  au  doigt  du  milieu  à  sa 
naissance,  et  les  ongles  des  doigts  de  derrière  sont  fort  grande 
comme  chez  les  alouettes  et  un  peu  oeurhés. 

BOVVIER  (astronX  Bootes,  constellation  boréale.  On  tap- 
pelle  aussi  Bootis,  Éubuius ,  Bubuleus,  Tardi-Bubukus , 
Pastor,  Custos,  Erimantidos,  UrstÈ,  Ârcturus,  ArcturuM 
Minor,  Septentrio,  Philomeiui  (fils  de  Cérès),  Icarus,  Lycaon, 
Orion,  Arcas^  Lanceator,  Venator  Ursœ,  Arctophylax.  De 
tous  ces  noms  la  brillante  étoile  ne  garde  aujourffhui  que 
celui  û'Areturus.  Cependant  les  Arabes  l'appellent  Aramech, 
Homère  dit  que  cette  étoile  est  d'un  présage  funeste.  Pline  U 
qualifie  de^idui  horridum.  Les  anciens  dans  leur  imagination 
riante  appellent  aussi  cette  constellation  Attas^  en  la  personni- 
fiant sous  la  forme  d'un  demi-dieu  qui  porte  l'axe  du  monde,  à 
cause  de  sa  proximité  du  pôle.  Poussant  la  (bble  jusqu'au  bout, 
ils  lui  firent  épouser  Hcspéris.  qui  mit  au  monde  sept  filles, 
charmante  allusion  aux  sept  étoiles  dè*s  Pléiades  qui  se  lèvent 
quand  cette  constellation  se  couche.  Aussi  les  nommc-t-oi} 
AtlanlidesoU  filles  d'Atlas.  Germanicus  César  dit  que  le  bou- 


ivres,  comme  pour  mêler  au  souvenir  d'un  si  grand  bienfait  na 
terrible  enseignement  sur  l'abusr  qu'on  en  peut  faire.  Sa  fille, 
accompagnée  d'un  chien  fidèle,  courait  à  sa  recherche,  loi^ua 
cet  animal  découvrit  le  corps  de  son  maître.  Elle  fut  prise  â 
cptte  vue  d'un  si  grand  désespoir  qu'elle  se  donna  la  rtort.  Les 
dieux,  en  mémoire  de  cet  événement,  la  placèrentdëns  lecielavec 


par  ta  reconnaissance  des  hommes.  Dupuls  trouve  qu'il  était 
naturel  de  placer  un  moissonneur  pour  marquer  l'entrée  du  soleil 


BOCVBBUUL. 


(876) 


BODZOM, 


dans  le  signe  de  la  Vierge,  qui  est  une  moissonneuse.  Plutarqne 
donne  le  nom  de  Janus  à  une  dés  étoiles  de  cette  constellation. 
Dupais  observe  qu*en  effet  cette  constellation,  du  temps  de 
Nuroa,  marquait  le  minuit  du  solstice  d'hiver  et  le  commence- 
ment de  Tannée  des  Romains.  Ce  génie  A  quatre  figures  portait 
les  clefs  du  temps,  avait  douze  autels  à  ses  pieds,  pour  repré- 
senter les  douze  mois,  et  le  nombre  565  dans  les  mains.  Il  est 
naturel  de  conclure  qu'on  avait  voulu  désigner  par  là  que  cette 
constellation  fixait  rentrée  de  Tannée  en  ouvrant  la  marche  des 
sphères  et  du  temps. 

BOUVIER  (F.  Lyonnais  et  Lebouvier). 

BOUVIER  (Gilles  le),  dit  Berry,  né  à  Bourges  en  1586,  fut 
premier  héraut  d'armes  de  Charles  VII,  roi  de  France.  Il  est 
auteur  d'une  Chronique  et  hUloire  de  Chartes  VU  depuis 
1402  jusqu'en  1455^  continuée  par  un  anonyme  jusqu'en  1461. 
Cette  chronique,  dont  une  partie  se  trouve  dans  l'Histoire  de 
Charles VI,  i653,in-fol.,  etTautredansTUisloiredeCharles VII, 
1661,  in-fol..  fut  d'abord  imprimée  sans  nom  d'auteur,  puis 
sous  le  nom  d'Alain  Charlier,  parmi  les  œuvres  duquel  on  la 
trouve  dans  l'édition  donnée  par  Duchesne,  1617,  in-4".  Dans 
V  Abrégé  royal  de  l'alliance  chronologique  mr  le  P.  Labbe,  1651, 
in-4'',  on  trouve  une  Description  de  la  France  par  Bouvier, 

?m  a  laissé  d'autres  ouvrages   manuscrits  ,    dont  parle   le 
.  Lelong. 

bouvier (Anbré-Marie-Joseph],  ncàDùlo  en  1746,  fit 
ses  études  à  Besançon,  y  fut  reçu  docteur  en  médecine,  cl  vint 
s'établir  à  Versailles,  où  la  protection  de  Buffou  le  fit  attacher 
au  service  des  épidémies.  Dans  ses  loisirs  il  s'occupait  do  litté- 
rature, d'histoire  et  de  musique.  Il  jouait  très-bien  de  plusieu  rs 
instruments.  Il  imagina  le  preimer  l'art  de  noter  la  déclamation. 
En  1790,  il  se  retira  dans  un  quartier  peu  populeux  de  Paris, 
échappa  à  la  persécution,  fut  ensuite  nommé  médecin  de  Ma- 
dame  mère,  et  reçut  le  croix  de  la  Légion  d'honneur.  Au  retour 
des  Bourbons,  il  devint  médecin  consultant  de  la  maison  de 
Saint-Denis  et  médecin  honoraire  du  garde-meuble.  Vers  la  fin 
de  sa.vie,  il  faisait  des  ex(>ériences  d'agriculture  dans  «on  jardin 
à  Vaugirard,  et  ne  quittait  celte  retraite  qup  pour  assister  au  x 
séances  des  sociétés  médicales,  agricoles  et  littéraires  dont  il 
faisait  partie.  Le  feu  ayant  pris  à  ses  vêtements,  il  mourut  des 
suites  de  ses  blessures  en  octobre  1827.  Il  légua  à  la  ville  de 
D6le  sa  bibliothèque,  ses  manuscrits  et  ses  tableaux.  Outre 
beaucoup  de  mémoires  et  de  rapports  sur  des  sujets  de  méde-* 
dne  ou  d'hygiène  publique,  on  a  de  lui  :  1"  Expériences  et 
observations  sur  l'usage  et  la  culture  de  la  spergule,  Paris, 
i79S,  in-12  ;  2«  De  Véducalion  des  dindons,  ib.,  1798,  in-1 2  ; 
5^  Quelques  Notions  sur  les  races  des  bœafs  sans  cornes,  179  9, 
în-12  ;  4"  Observations  sur  les  participes  et  sur  la  cacog  ra- 
phie  de  M.  Boinvilliers,  ib.,  1805,  in-12;  5"  Mémoire  sur 
cette  question:  a  Est-il  vrai  que  le  médecin  doive  rester  étran- 
ger à  toutes  les  sciences  et  arts  qui  n'ont  pas  pour  but  d'éclairer 
la  pratique?»  c'est  TafBrmative  que  Tauteur  soutient  aven  raison  ; 
6®  Extrait  d'un  mémoire  sur  l'hydropisie  aiguë  des  ventricules 
du  cerveau,  Paris,  1807,  in-8";  7'*  enfin  sa  thèse  inaugurale, 
An  musica  per  se  medicas  habeal  vires?  Besancon,  177 G, 
în-8o. 

BorviÈRE,  s,  f.  (hiit.  nat,),  sorte  de  poisson.  C'est  la  plus 
petite  espèce  du  genre  des  cypriens.  Ce  nom  lui  vient  de  ce  qu'il 
se  tient  toujours  au  fond  de  l'eau,  dans  la  boue. 

bouvillox,s.  m.  {gramm.),  diminutif  de  bœuf,  jeune  bœuf. 
Il  est  peu  usité. 
bouvinks  (F.  Bovines). 

BOUVET  (Job),  avocat,  protestant,  né  à  Chàlons- sur-Saône 
en  15.58,  étudia  le  droit  sous  le  célèbre  Cujas,  exerça  sa  profession 
4  Paris,  et  alla  se  fixer  à  Dijon,  où  il  se  fit  une  graîidc  réputation 
en  plaidant  devant  le  parlement.  II  mourut  à  Chàlons  eu  juillet 
1656,  dans  sa  79*  année,  y  étant  aussi  considéré  qu'il  avait  été 
modéré  dans  ses  opinions.  Il  nous  a  laissé  :  1**  un  Recueil  d'ar- 
rets  notables  du  parlement  de  Bourgogne,  Cologne  (Genève), 
1625  et  1628,  2  vol.  in-4°;  le  deuxième  volume  est  rare;  2*»  un 
Commentaire  sur  la  coutume  de  Bourgogne^  Genève,  165i,  in- 
4«,  aussi  peu  exact  que  son  Recueil  d'arrêts.  Les  ouvrages  de 
Bouvet  dénotent  dans  leur  auteur  plus  de  lèle  que  de  discer- 
nement et  d'exactitude.  Le  style  en  est  obscur;  cependant 
Bouhier  et  Papillon  ont  parlé  assez  avantageusement  de  ce  juris- 
consulte. 

BOUVREUIL  (pyrrhula)  [hîst.  nat.\  genre  de  passereaux  gra- 
nivores, de  la  famille  des  conirostres  fringillés,  et  intermédiaires 
aux  becs-croisés  et  aux  gros-becs.  Parmi  les  bouvreuils,  les  uns 
habitent  Iw  contrées  les  plus  froides  des  deux  continents,  les  au- 
tres se  plaisent  en  Asie  et  en  Afrique,  jusque  sous  la  zone  tor- 
ride.  Ces  oiseaux  se  trouvent  dans  les  bois  et  les  jardins;  ils 


nichent  dans  les  baissons  et  sur  les  branches  touilàes.  Leiif 
nourriture  se  compose  de  fruits  mous  et  de  graines.  Le6o«trv«tf 
commun  est  le  seul  qui  existe  en  France;  il  est  cendré  en  desau, 
rouge  en  dessous  avec  la  calotte  noire  ;  la  femelle  a  do  gris  tdqv 
sâlre  au  lieu  de  rouge.  On  le  trouve  dans  les  taillis  et  daii&tct 
bosquets.  Il  fait  beaucoup  de  dégits,  détruisant  et  maDgeani  In 
bourgeons  des  pruniers,  des  poiriers  et  des  pommiers,  ù  (^ 
melle  pond  cinq  ou  six  œufs  d'un  blanc  bleuâtre,  marquai 
leur  gros  bout  d'un  cercle  de  taches  brunes  et  violeUes.  L'idcik 
bation  dure  quatorze  ou  quinze  jours.  La  chasse  au  bouTrant 
se  (ait  tantôt  à  l'archet  ou  sauterelle,  tantôt  au  IrébuchH,  n 
mettant  pour  appât  de  petites  baies.  On  peut  apparier  te  bîm- 
vreuil  avec  la  femelle  du  serin.  —  Les  autres  espèces  sont  k 
bouvreuil  dur-bec^  qui  se  trouve  plus  particulièrement  en  Sib- 
rie,  aux  environs  des  fleuves  ;  en  hiver,  il  se  répand  dans  In  par- 
ties orientales  de  l'Europe  et  se  montre  quelquefois  en  Hongrà 
le  bouvreuil  cramoisi,  autre  espèce  du  nord  de  TËarope;  V 
bouvreuil  à  longue  queue,  de  la  Sibérie  ;  on  le  prend  aussi  quH- 
quefois  en  Hongrie  ;  le  bouvreuil  eendrillard  et  le  bouvrmf 
perroquet,  assez  communs  au  Brésil  ;  le  bouvreuil  ftaven,  dr 
l'Amérique  méridionale;  le  bouvreuil  gilhagine,  obserré lia» 
les  contrées  septentrionales  de  l'Afrique.  A.  B.  de  B. 

BOUWAIDES  (F.  BUWAIDES). 

Boux  (Guillaume  le)  naquit  en  1621  d'uupaumbaiHe 
de  l'Anjou.  Les  premiers  pas  de  sa  carrière  furent  aussi  modfïi^ 
que  sa  condition.il  commença  parexercerdansuncolléjgf  l«$li«> 
tions  de  balayeur,  puis  entra  dans  l'ordre  des  capucins  H  (lioi 
tard  dans  celui  des  prêtres  de  l'Oratoire.  11  devint  ensuite mirH 
professeur  de  rhétoriqueau  collège  de Riom.  Lui,  naguère  l(fll^ 
vre  domestique  i^nocant  d'un  collège ,  fut  jugé  digne  àwi- 

§ner  l'art  si  aiffîcile  de  bien  parler ,  et  l'on  peut  voir  qu'ii«i«- 
ait  la  pratique  aussi  bien  que  l'enseignement,  car  il  priltvi 
parmi  les  prédicateurs  les  plus  distin^és  de  Paris.  Du  teinp«)^ 
guerres  désastreuses  de  la  Fronde ,  il  eut  le  courage  de  prriMlr 
pour  texte  de  presque  tous  ses  sermons  l'obéissance  due  •iar«r 
Tant  de  zèle  et  de  courage  méritaient  une  récompense.  En  itï»* 
il  fut  promu  à  l'évéché  d'Ax  ,  et  en  1667  à  celui  de  Pçfigt)(u\ 
Voici  le  jeu  de  mots  que  l'on  prête  à  ses  amis,  lorsqu'ils  îiolli^ 
tèrent  pour  lui  cette  dernière  dignité  :  Boux  est  né  gueui,  «/i 
vécu  gueux,  il  veut  Périgueux  (périr  gueux).  Le  Boux  occap 
pendant  trente  ans  ce  dernier  siège,  employant  tous  ses  rereo» 
a  fonder  des  maisons  de  charité.  Il  avait  établi  dans  son  diony 
des  conférences  dont  on  a  fait  un  recueil  en  5  vol.  in-ll  Se 
Sermons  ont  été  imprimés  à  Kouen  en  1766,  2  vol.  in-12.  Odî 
encore  de  lui  des  dissertations  ecclésiastiques  sur  le  pouvoir  iH 
é\éques,  pour  la  diminution  ou  l'augmentation  des  létes,  Pira 
1691,  in-8".  Il  écrivit  cet  ouvrage  en  collaboration  avec  M  ♦ 
Bassompière,  évêque  de  la  Rochelle.  Guillaume  le  Bout  m** 
rut  le  6  août  1693. 

BOUXWILLER  {géogt,) ,  arrondissement  de  Savenic,dé(»i»' 
ment  du  Bas-Rhin  ;  population  :  3,756  habitants.  Cette  prt<> 
ville  est  remarquable  par  son  collège,  ses  usines  et  son  indusirr 
II  y  a  des  blanchisseries  de  toiles,  s^oirs  de  garance,  Ujileff 
cordcries,  brasseries;  des  fabriques  de  bonneterie,  chapcHfJ*- 
quincaillerie  et  boutons  de  métal.  On  y  exploite  des  mines  u*' 
lun  et  de  vitriol,  dont  les  produits  consistent  en  alun  épuré  et''' 
dinairc,  vitriol  de  fer  et  de  cuivre,  prussiate  de  potasse,  Wea»-' 
Prusse,  sel  ammoniac  blanc  et  gris,  noir  d'os,  rouge  d'Anp" 
terre,  acide  pyrotechnique. 
BOUYO.x,  sorte  de  flèche  (F.  Boujon). 
BOUYOUCK-IMRAOUR,  8.  m.  (lêrm,  de  relation),  p* 
maître  des  écuries  de  l'empereur  turc  à  Constantinople. 

BOUYOC 

(Roum 

deux  villages,  semés  de  maisons  de  campagne  et  places  a  |W* 
distance  de  Constantinople,  sont  le  séjour  d*élé  de  tout  le  an 
diplomatique. 

BOUYS  ^Jean-Baptiste),  prêtre,  natif  d'Arles,  est  aw^ 
d'un  ouvrage  sur  les  antiquités  de  cette  ville,  rare  et  ain«* 
mais  qu'il  ne  faut  lire  qu'avec  une  extrême  précaution,  âr^ 
des  erreurs  graves  dont  il  est  rempli.  Cet  ouvrage,  écrit  wJ*JJi 
style  grossier  et  twrbare,  est  intitulé  :  la  Royale  Couron^»^ 
les,  ou  HUtoire  de  l'ancien  royaume  d'Arles^  enrit^atl*»r^ 
toire  des  empereurs  romains,  des  rois  golhs  et  des  r^ 
France  qm  ont  résidé  dans  leur  enclos,  Avignon,  1641, 

BOUZA  ou  BOUZAS ,  S.  m.  (eomm,)y  sorte  de  ooma^'^ 
vrante  usiUJe  en  Egypte.  Elle  est  faite  avec  delà  famieflocr 
détrempée  dans  de  ï'eau  et  plusieurs  autres  ingrédients. 

Bouzox ,  flèche,  trait  d'arbalète. 


BaVES. 


(377) 


BOYICHTE. 


BorzoïnÉ  (Jean),  jésuite,  né  à  Bordeanx  vers  1646,  mort  h 
Poitiers  le  50  octobre  1726,  passa  plusieurs  années  dans  rensei- 
gnement et  la  prédication  ;  mais,  ayant  perdu  la  vue,  il  se  li?ra 
toutenlier  à  son  goût  pour  la  poésie  latine,  dont  il  composa  deux 
¥olarocs.  Il  fit  en  outre  quelques  hymnes  pour  le  bréviaire  des 
augostins,  quelques  ouvrages  ascétiques  et  une  Hiitoire  de  l'or- 
dre dit  religieuses  filles  de  iVo/rf-Dome,  Poitiers,  1697, 2  vol.  in- 
4°;  quelques  exemplaires  portent  la  date  de  1700.  Ces  religieu- 
ses, qui  sont  peu  connues,  se  vouaient,  comme  les  ursulines,  à 
l'édacation  des  jeunes  filles. 
BOVA,  s.  f.  ibotan.)  {V.  Vanille). 

BOYADILLÀ  (DoN  FRANÇOIS  DE),  commandeur  de  Tordre  de 
Calatrava.En  1 500,  il  fut  envoyé  à  Saint- Dominée  parFerdi- 
iMod  et  Isabelle,  pour  examiner  la  conduite  de  Chnstophc  Colomb 
irec  pouvoir  de  le  déposer  s'il  y  avait  lieu ,  et  dans  ce  cas  de  se 
diarger  lui-même  du  ffouvernement.  A  peine  arrivé,  il  somme 
flon  Diego ,  frère  de  Christophe  Colomb,  de  lui  remettre  la  cita- 
delle dont  il  a  la  garde.  Sur  le  refus  de  celui-ci,  Bovadilla  s'en  saisit 
par  la  force,  et  se  fit  reconnaître  pour  gouverneur.  Peu  de  temps 
après,  nilustre  Colomb  élail  mis  aux  fers  et  renvoyé  en  Espagne 
pour  y  être  jugé  d'après  les  plus  infâmes  délations.  Le  gouverne- 
ment de  Bovadilla  fut  à  la  fois  relâché  et  tyrannique,  favorisant 
tes  colons  pour  se  créer  un  parti,  opprimant  les  Indiens  par  la 
plus  atroce  servitude.  Cependant  la  colonie  marchait  à  sa  ruine. 
Ferdinand  et  Isabelle  se  hâtèrent  de  rendre  la  liberté  à  Fillustrc 
lojageur  et  d'envoyer  Nicolas  Ovando  pour  remplacer  Bovadilla. 
Ce  dernier  allait  retourner  en  Espace  pour  y  rendre  ses  comp- 
te; déjà  la  flotte  appareillait,  les  vaisseaux  étaient  charges  d'or; 
sur  ces  entrefaites  arrive  Christophe  Colomb,  car  il  avait  déjà 
peçris  ses  courses  aventureuses, et  le  mauvais  temps  Pavait  poussé 
à  ^Mint-Domingue;  il  conseille  à  Ovando  de  ne  pas  laisser  partir 
la  flotte,  parce  qu'elle  serait  en  danger  de  périr.  Le  nouveau 
gouverneur  ne  tint  aucun  compte  de  cet  avis;  presque  tous  les 
uis9eanx  furent  engloutis,  entre  autres  celui  qui  portait  Bova- 
(filla.  —  Au  xvii«  siècle  vivait  en  Espagne  [un  peintre  de  ce 
nom  qui  s'acquit  une  certaine  célébrité. 

BOTE,  cave.  Cétait  aussi  une  mesure  de  terre,  contenant  ce 
qu'on  bœuf  pouvait  labourer  en  un  jour. 

10VBLLES(F.  BOUELLES). 

lOYEaiCK,  horloger  et  mécanicien  anglais,  vivait  dans  le 

xvn*  siècle.  Il  fit  une  voiture  d'ivoire  à  quatre  roues,  avec 

toutes  ses  appartenances,  dans  laquelle  un  homme  était  assis. 

Elle  était  si  petite  et  si  légère  qu'une  mouche  la  traînait.  La 

iwfore  et  la  mouche  ne  pesaient  ou'un  grain.  Le  même  ou- 

nier  construisit  une  table  à  quadrille  avec  son  tiroir,  une 

fcWe  â  noanger,  un  buffet,  un  miroir,  douze  chaises  à  dossier, 

V  plats,  une  douzaine  de  couteaux,  autant  de  fourchettes  et 

01  cuillers,  deux  salières,  avec  un  cavalier,  une  dame  et  un 

■quais;  et  tous  ces  objets  étaient  si  petits  qu'ils  entraient  dans 

m  ooyaa  de  cerise.  Baker,  savant  respectable,  affirme  avoir  vu 

te  ces  ouvrages  de  Boverick;  il  en  est  fait  mention  dans  son 

WK  indtulé  :  Je  Microscope  à  la  portée  de  tout  le  monde, 

fBOTERius  (Zacharte),  capucin,  né  à  Saluées  en  1568,  se 

Ungaa  dans  le  professorat  de  la  philosophie  et  de  la  théologie, 

Ise  fît  une  répuUlion  méritoire  de  piété  et  de  charité  éclai- 

hs.  Il  consacra  sa  vie  entière  à  la  conversion  des  hérétiques  et 

fétadedes  belles-lettres.  Devenu  définiteur  général,  il  mourut 

lۏnes  le  51  mai  1638.  On  a  de  lui  :  Histoire  des  capucins,  en 

IBd,    Lyon,  1652-1639,  2  vol.  in-fol.  Défendu  et  permis  en- 

Ée,  nK)yennant  des  corrections  importantes,  par  deux  décrets 

bla   congrégation  de  V Index,  en  date  du  18  juin  1651  et  du 

lob  de  novembre  1652,  cet  ouvrage  a  été  traduit  en  français 

»  le  P.  Caluze,  Paris,  1675,  in-fol.  ;  en  iUlien  par  le  P.  San- 

k&edf^tî,  Venise,  1648, 4  vol.  in-fol.;  en  espagnol  par  le  P.  Ga- 

fcl  de  Moncada,  Madrid,  1644,  3  vol.  in-fol.  Cette  Histoire 

k  oonlioaée  {)ar  le  P.  Marcellin  de  Pise,  depuis  1612,  époque 

•  elle  s'arrêtait  chez  Boverins,  jusqu'en  1634,  Lyon,  1676,  in- 

••  —  I^  vera  habitus  forma  a  S.  Francisco  habita.  D'autres 

Eb  moins  saillants  de  ^charie  Boverius  traitent  des  questions 
tives  à  Tordre  des  capucins,  ou  des  sujets  de  controverse  entre 
fi  catholiques  et  les  hérétiques. 

^BOVKS  (géoor,),  village  de  France  CSomme),  sur  la  Noyé, 
fcc  an  bel  établissement  de  blanchisserie  et  teinturerie  de  toî- 
k.  i,56S  habitants  (la  commune).  A  2  lieues  sud-est  d'A- 

WttÈS 


{géogr.)y  ville  d'Italie  (Etats  sardes) ,  à  2  lieues  sud- 
de  Goni.  On  trouve  dans  les  environs  des  mines  de  fer,  des 
t^    -*««  de  marbre  et  quelques  antiquités  romaines.  6,700  ha- 
iteats. 

BovES  (Joseph-Thomas),  fameux  partisan  américain,  éuil 
«stUlan  et  de  la  lie  du  peuple.  A  Tàgede  trente  ans,  n'étant 


que  sergent  de  marine ,  il  se  rendit  en  Amérique ,  y  devînt 
garde-côte  ;  mais  ses  prévarications  avec  les  contrebandiers  le 
nrent  bientôt  condamner  à  la  prison.  Après  sa  peine,  il  devint 
porteballe.  Aussitôt  qu*éclala  la  révolution  coloniale  (1810), 
Boves  reprit  l'uniforme;  et  le  hasard,  plutôt  que  ses  convictions, 
le  plaça  dans  le  parti  royaliste  ou  anti-indépendant.  Le  général 
Cagigal,  sous  lequel  il  se  trouvait,  lui  permit  de  former  où  il 
voudrait  un  corps  de  troupes.  Boves  ouvrit  les  prisons  sur  son 
passage,  accueillit  à  bras  ouverts  les  brigands,  les  repris  de 
justice,  les  noirs,  les  hommes  de  couleur,  lous  ceux  en  un  mot 
qui  voulaient  voler  et  tuer  sous  ses  ordres.  Il  ravageait  tous  les 
pays  où  il  passait ,  et  sa  division  lui  appelée  division  ou  bande 
infernale.  Attaqué  car  Marino,  qui  s'était  fait  proclamer  dicta- 
teur des  Provinces-Orienlales,  il  le  ballit  complètement.  Vers  la 
fin  de  1813  et  en  janvier  1814,  il  attaqua  Camacagua,  et  y  fil 
grand  nombre  de  prisonniers,  marcha  sur  Viiioria,sur  Rosette, 
sur  Mumara,  sur  Chaguaramas,  battit  l'ennemi  près  de  cette 
dernière  ville,  établit  son  quartier  général  à  Calabozo,  et  envoya 
des  partis  dans  les  plaines  autour  de  Caracas,  pour  prendre  po- 
sition près  de  cette  capitale,  dans  laquelle  Bolivar  se  faisait  con- 
férer de  nouveau  la  dignité  de  dictateur.  Les  horribles  cruautés 
de  Boves  et  de  ses  dignes  lieutenants  déterminèrent  le  fameux 
manifeste  du  8  février,  qui  annonçait  solennellement  des  re- 
présailles ,  et  qui  fut  en  eflet  suivi  de  l'éçorgement  de  douze 
cents  prisonniers.  La  guerre  dès  lors  fut  faite  avec  une  frénésie 
et  un  excès  d'inhumanité  heureusement  bien  rare.  Parti  de 
Calabozo,  Boves  surprend  l'avant-garde  patriote  à  Flores,  et  la 

Î)asse  au  fil  de  l'épée;  il  marche  contre  le  général  Campo-Elias, 
'atteint,  le  l)at  et  tue  les  prisonniers.  Il  fut  blessé  dans  cette 
afl'aire,  et,  quelques  jours  après  (12  février  lRi4),  il  fut  défait 
à  son  tour  à  Vittoria  par  Rivas,  qui  ne  sut  pas  profiter  de  cette 
victoire.  Boves  répara  cet  échec,  et  prit  sa  revanche  sur  Bolivar 
lui-même,  qu'il  vainquit  à  San-Matéo  le  19.  Durant  les  deux 
mois  suivants,  les  deux  partis  eurent  des  avantages  alternatifs. 
Le  14  juin ,  Boves  attaqua  de  nouveau  Bolivar  au  village  de  la 
Puerla,  à  50  lieues  de  Caracas,  et  remporta  une  victoire  écla- 
tante; durant  plusieurs  heures  de  combat,  il  tua  1,500  hommes 
à  1  ennemi,  lui  prit  sept  canons  et  soixante  prisonniers,  parmi 
lesquels  se  trouvait  le  colonel  Diego  Talon.  Ils  furent  exécutés 
le  lendemain.  Boves  s'avança  sur  Valencia,  entra  en  triomphe  à 
Puerto-Cabello,  revint  ensuite  à  Valencia,  dont  la  garnisou  ca- 
pitula. Le  lendemain,  contrairement  à  un  serment  solennel, 
Boves  fit  fusiller  tous  les  officiers  républicains  et  une  bonne 
partie  des  soldats.  Le  8  août,  il  battit  encore  les  indépendants, 
leur  tua  ou  blessa  1,500  hommes,  et  prit  quatre  pièces  de  ca- 
non. Le  5  décembre,  il  les  vainquit  encore  à  Urica,  mais  il  jr  fut 
atteint  mortellement  d'un  coup  de  lance  vers  la  fin  de  l'action, 
et  l'Amérique  espagnole  fut  délivrée  de  ce  monstre.  Ses  troupes 
lui  firent  des  funérailles  bien  dignes  de  leur  chef  :  femmes,  en- 
fants, vieillards,  tout  fut  passé  au  fil  de  l'épée. 

BOVIAHUM  (  géogr,  anc.)  (dans  Strabon  Bot*vcv.  dans  Ptolé- 
mée  Bwtavov),  ancienne  capitale  des  Pentres,  peuplade  des  Sam- 
nites  (liv.  ix,  51)  :  elle  est  souvent  mentionnée  parTite  Live 
comme  une  place  d'une  grande  importance.  Les  Romains  l'as- 
si^rent  en  vain  l'an  441  de  la  fondation  de  Rome,  mais  ils  la 

E rirent  en  443  et  y  firent  un  riche  butin.  En  456,  après  une 
ataille  li\Tée  près  de  cette  place,  et  en  465,  après  la  grande 
double  victoire  remportée  par  Papirius  Cursor  le  Jeune  et  par 
Sp.  Carvilius,  Bovianum  fut  attaquée  de  nouveau  par  les  Ro-* 
mains.  Plus  tard  une  colonie  militaire  fut  établie  dans  cette  ville. 
C'est  aujourd'hui  Boiano. 

BOYICHTE,  BOVICHTUS  {hist.  mil.),  nouveau  genre  de  per- 
coîdes  à  ventrales  jugulaires,  établi  par  Cuvier  dans  son  His- 
toire naturelle  des  poissons,  décrit  cl  figuré  par  lui  comme 
étant  très-voisin  des  vives.  Ne  connaissant  pas  ce  nouveau  genre, 
nous  allons  extraire  la  description  qu'en  a  faite  ce  savant  natu- 
raliste. C'est  un  genre  particulier  voisin  des  vives,  ayant  comme 
elles  de5  dents  en  velours  aux  mâchoires,  aux  palatins  et  au- 
devant  du  vomer,  mais  qui  se  dislingue  non-seulement  des 
vives,  mais  encore  de  tous  les  autres  percoïdes  jugulaires,  les 
percophies  exceptées,  par  les  sept  rayons  de  sa  membrane 
branchiostége;  sa  tête,  d'ailleurs  plus  grosse  et  plus  courte,  sa 
première  dorsale,  composée  de  rayons  plus  grêles  et  plus  longs, 
fui  donnent  une  physionomie  toute  différente  des  autres  vives. 
Il  ressemble  davantage  aux  cattes.  La  seule  espèce  que  l'on 
connaisse  de  ce  genre  est  le  bovichte  diacanthe,  bovichtus  dia- 
eanthus  (Cuvier).  U  a  la  tête  grosse  et  renflée,  légèrement  bom- 
bée sur  l'occiput  et  placée  en  dessous.  Le  museau  est  obtus  et  de 
forme  parabolique;  les  ventrales' sont  grandes,  écartées  Tune  de 
Vautre,  situées  bien  au-devant  des  pectorales.  La  peau  parait 
avoir  été  lisse  et  sans  écailles.  La  ligne  latérale  seule  porte  une 


(*I8) 


Bmw 


série  de  petits  ^ains  durs,  placés  à  la  suite  les  uns  des  aulies» 
Biais  DUR  imbriaués  comme  les  écailles.  Ces  grains  sont  percés 
d*uD  tube  dans  le  sens  de  la  longueur  du  poi&soo.  Sa  couievr 
paraU  avoir  été  noirâtre.  Ce  poisson  abonde  parmi  les  rochers»  et 
la  chair  a  été  trouvée  délicate. 

BOViDi  AL  (géogr.)f  port  sur  la  mer  Noire,  sur  la  cète  Abas- 
sique,  au  delà  du  golfe  Coldus,  sur  l'ancienne  côte  des  Cercètes 
de  Strabpn.  Ptolémée  place  au  même  endroit  le  Sinm  Tarctlt», 

BoviÈRES,  BOVIRES,  BOUVIÈRES,  terres  laissées  en  ja- 
chère pou  r  servir  de  pâturages  aux  bœufs  peiMlaut  le  teoFips  des 
labours. 

BOViLLJS  ou  BOVlLLA  (géogr»  anc,),  ancienne  place  du  La- 
Cium,  au  pied  du  mont  Albain,  à  10,000  pas  de  Rome,  ne  ^att 
pas  avoir  été  fort  importante,  quoique  Sylla  y  eût  envoyé  une 
colonie  militaire. 

BOYiNEy  adj.  f.  (gramm,).  U  ne  s'emploie  que  dans  les  locu- 
tions :  le$  béUê  bovines,  la  race  bovine,  les  bœufs,  les  vaches,  les 
taureaux. 

BOVINES  ou  BOCVINES ,  village  célèbre  par  la  bataille  qui 
y  fut  livrée  le  27  juillet  1214.  Ce  village  est  situé  à  2  lieues  et 
demie  sud-est  de  Lille,  et  à  3  lieues  sud-ouest  de  Tournai ,  sur 
la  rivière  de  la  Marque,  dont  le  cours  a  subi  divers  changements 
depuis  le  commencement  du  xiii'  siècle.  lUézerai  place  Bovines 
sur  la  Meuse ,  et  fait  jouer  à  ce  fleuve  un  rôle  dans  la  bataille. 
Cependant  la  Mci«se  se  trouve  à  plus  de  20  lieues  de  là. —  Une 
ligue  puissante  s'était  formée  contre  Philippe  Auguste  et  contre 
la  France ,  entre  le  roi  d'Angleterre  Jean  sans  Terre  et  Tem- 
pereur  d'Allemagne  Othon  1 V.  ils  étaient  appuyés  par  le  roi  de 
Bohème ,  par  le  marquis  de  Misnie ,  par  les  ducs  de  Saxe ,  de 
Lorraiue,  de  Brabant,  de  Louvain,  de  Limbourg,  et  par  une 
grande  partie  des  princes  de  l'empire  germanique.  Les  étran- 
gers n'étaient  pas  sans  alliés  parmi  les  vassaux  mêmes  de  la 
couronne  de  France  :  Ferrand  de  Portugal,  comte  de  Flandre, 
et  Renaud  de  Dampmartin  »  comte  de  Boulogne ,  se  faisaient 
surtout  remarq[uer  par  leur  haine  contre  W  roi.  De  tous  ses 
grands  feudataires ,  Philippe  Auguste  ne  pouvait  considérer 
comme  dévoués  à  sa  cause  que  le  duc  de  Bourgogne  et  le  comte 
de  Champagne.  De  plus,  le  royaume,  divisé  |>arle  systèoie  féo- 
dal ,  déchiré  par  la  guerre  absurde  des  albigeois ,  occupé  en 
I^rtie  DàT  les  Anglais,  se  trouvait  dans  la  situation  la  pius  cri- 
tique. Beaucoup  de  vassaux  n'attendaient  qu'une  oocasioa  poar 
trahir  leur  serment.  En  présence  du  danger  qui  menaçait  la 
France,  lorsque  déjà  les  confédérés  avaient  arrêté  entre  eux  le 
partage  de  la  monarchie,  Philippe  Auguste  ne  s'épouvanta 

S  oint;  il  passa  l'hiver  de  1213  en  préparatifs,  et,  dans  l'espace 
e  six  mois ,  il  mit  ses  Etats  sur  un  pied  respectable  de  dé- 
fense. A  la  Un  de  juin  1214,  les  dernières  divisions  allemandes 
de  l'armée  d'Othon  avaient  franchi  le  Rhin.  Le  roi  de  France 
mit  ses  troupes  en  mouvement  dans  la  Picardie ,  le  Ponthieu  et 
l'Artois;  il  put  compter  surtout  sur  le  dévouement  des  milices 
fournies  par  les  communes  du  nord  de  la  France.  La  force  to- 
tale de  son  armée  était  de  59,000  hommes  à  la  imontre  ou  revue 
qu'il  fit  faire  les  22, 27 et  24  juiilet.  D'autre  port,  Louis,  fils  de 
Philippe  Auguste,  contenait  les  Anglais  dans  le  Poitou,  à  la 
tête  de  30,000  hommes,  et  les  nilices  des  provinces  méridio- 
nales, au  nombre  de  35,000  soldais,  étaient  distribuées  dans  les 
garnisons  de  la  Guyenne.  15,000  hommes  gardaient  les  places 
de  la  Loire  ;  20,000  autres  soldats  occupaient  Pans ,  la  Nor- 
mandie et  la  Picardie.  Ainsi  Philippe  Auguste  avait  sur  pied 
plus  de  200,000  combattants.  Matthieu  IL,  sire  de  Montmoi- 
rency;  Eudes  III,  duc  de  Bourgogne;  Robert  II,  comte  de 
Dreux,  petit- ûJs  de  lunih  le  Gros  ;  Phi^ppe,  évéque  de  Betu- 
vaifi  frère  de  Robert  de  Dreux  ;  Robert  de  Chàtillon,  évéque  de 
Laon;  Pierre  de  Courtenay,  comte  d'Auxerre,  petit-fils  de 
Louis  le  Gros;  Guillaume  de  Ponthieu;  Gautier  III ,.  de  la 
maison  de  Chàtillon,  frère  de  l'évéque  de  Laon;  Enguer- 
raud  IIL,  sire  de  Couci  ;  Arnould,  comte  de  Guines;  Tbamas 
de  Saint-Valéri, sire  de  DommarL;  Henri,  sire  de  Grandpré  ; 


.  Philippe  Auguste 

voilà  quels  étaient  les  personnages  les  plus  marquants  de  l'ar- 
mée française.  Du  reste,  on  a  conserve  la  liste  oe  tous  les  che- 
valiers à  bannière  oui  assislécent  à  la  bataille  de  Bovines.  — 
Le  25  juillet  1^4^  Philippe  Auguste  partit  de  Lille,  passa  la 
Mar^ue,.qui  âteiLaior»eiidée  à  la  suite  de  pluies  abondaateft, 
et  laissa  une  forte  division  au  pont  de  Bovines.  U  poussa  jusqu^à 
Tournai,  dont  les  habitants  venaient  de  chasser  L'ennemi ,  tan- 
dis aue  Matthieu  de  filûotmoreiicy  et  le  comte  de  Saint-Pol  se 
renuaiejil  matires  des  passages  de  TEscank  —  Philippe  savait 
que  l'emperBU£  occupait  déià  ValeiicieBiies»,niais  il  ignorait  sur 


quel  poHit  il  dirigeraii  ses  forces.  11  afprildMis  ItMitditt 
au  27  juillet  qu'Othoa  était  arrivé  à  Imla^,  ao  eodWtt  è 
la  Scarpe  et  de  l'Escaut.  La  trahisen  6ieililai&  la  mtrcbedtt 
prince,  qui  s'arrêta  pourtant  un  instant  peur  atlenëte  que  ta 
difiérentes  divisions  de  son  araiée  eussent  opéré  leur  jotutb 
avec  lui.  Ensuite,  il  devait  marcher  sur  Tournai  pour  eotene 
dans  cette  place  les  Français  et  leur  roi.  —  AiMsittt  qac  H- 
lippe  eut  recttetlli  ces  renseignements  »  U  assembla  le  CDtyt 
On  y  décida  au'on  irait  droit  à  Mortagae  attaquer  l'etupmK 
On  discutait  les  moyens  d'exécution  lorsau'on  introéaiéi  ■ 
émissaire  envoyé  par  le  duc  de  Brabant.  ue  prince ,  eatnti* 
légèrement  dans  la  querelle  du  comte  de  Flaiidre ,  se  biUa  i 
re^et contre  Philippe  Auguste,  son  beau-père.  Il  fitdirta 
roi  de  ne  pas  s  engs^r  dans  les  chemins  de  Mortagne,  jm 
que  le  terrain  n'était  pas  propre  à  la  cavalerie ,  b  princip 
force  de  Tarméc  française ,  et  aue  les  alliés  avaient  fortÀfe  U 
position  de  manière  à  faire  échouer  l'attaque  la  niieui  oDab- 
née.  On  décida  alors  de  gagner  la  plaine  de  LiUe  par  kpoot* 
Bovines,  afin  d'engager  l'ennemi  à  sortir  de  sa  p<MitiMf(é 
l'amener  sur  un  terrain  favorable  à  la  cavalerie.  Le  canp  U 
levé  dans  la  nuit ,  et  l'un  se  mit  en  route  à  cinq  bewMda» 
tin  ;  le  roi  marchait  avec  ses  dercs  et  ses  cbapelaiof  nr  Ib 
Ûancs  de  l'infanterie  communale*  Othon  fut  averti  des  op* 
lions  de  Philippe  assez  à  temps  peur  prendre  de  Bourelb  m 
sures.  Il  réurat  les  principaux  alliés,  et  leur  annonça  qv li 
Français,  e&rayés  de  l'apnroche  de  l'année  impériale,  Tcnrât 
de  battre  en  retraite  rapidement  sur  TArtob,  et  qu'il  (Mit 
mettre  à  leur  poursuite  sans  perdre  un  seul  instant.  Cet»bii 
accueilli  avec  transport;  une  joie  imprudente  érialaildivff 
transport,  sans  que  la  voix  de  la  raison  pût  s'y  faire  fiirir 
Benaud,  comte  de  Boulogne,  ne  partajpeait  pas  laeooiaMfrf 
somptueuse  des  confédérés;  il  voulait  qu'on  se  presaitwe 
d'engager  une  action,  a  Vos  paroles  sont  inspirées  ptf  i 
crainte  !  j»  s'écria  Hugues  de  Bevcs ,  ennemi  de  ReMod ,  qot»- 
que  servant  sous  les  mêmes  enseignes.  —  (c  La  craiiite!  rr^ft* 

Sua  le  comte  de  Boulogne  en  courroux.;  nous  verrons  leqM 
e  nous  deux  aura  le  plus  de  peur,  s  —  A  ces  mots  àwti^ 
conseil ,  fait  monter  à  cheval  ses  hommes  d*arnfs,  tiumé' 
tendre  aucun  ordre  se  met  en  marche  eu  prenant  la  diredii 
de  Tournai.  L*armée  se  nût  aussi  en  marche ,  et  l'oi|DnUni 
Othon  amena  quatre  chariots  chargés  de  cordes ,  qn  dfnifl 
servir  à  lier  là  chevaliers  français  que  l'on  allaiâ  prtidit.- 
Des  rapports  erronés  abusèrent  l'ennemi  sur  la  vériiahltsit» 
tion  des  choses;  Philippe  était  mieux  servi  par  ses  «dio»! 
ordonna  à  Guérin,  évéque  de  Sentis,  et  au  vicomte  de  Mrhioè 
s'avancer  dans  le  chemin  de  Mortagne  avec  un  corps  àt  o» 
lerie.  Lui-même  s'arrêta  à  denx  cents  pas  du  pont  df  B(Ki* 
pour  voir  filer  les  troupes.  Dès  que  Guerin  vit  l'arffiée<fO(M 
s'avancer  difficilement  dans  uià  pavs  de  tourbières,  coupé  ptf  > 
ptils  ruisseanx  ,  il  laissa  le  soin  de  l'observation  au  vioontef 
Melun,  et  vint  rendre  eonopte  au  roi  de  ce  qu'il  avait  ^xi 
trouva  Philippe  assis  sons  un  frêne,  la  tète  nue,  et  mte* 
u  assoupi.  La  chaleur  commençait  à  se  faire  .sentir  svrc  ^ 
i  roi  ne  fut  pas  troublé  de  ce  qu'on  lui  annonçaii,  et  ne  clr 
ca  point  de  résolution  ;  il  laissa  les  milices  passtr  le  poil 
(ovines.  Un  chevalier,  envoyé  par  le  viooralede  Bieh» 
dire  que  Tarmée  iraoênale^  renonçant  à  s'engager  dans^  | 
de  Bovines,  venait  de  (aire  un  mouvement  pour  ser  diriger 
Tournai.  Ce  nouvel  avis  engagea  Philippe  a  presser  1^  P^ 
du  pont,  bien  persuadé  qu'il  n'y  aurait  pas  d'engageax^^ 
jour-là,  dimanche  ^  juillet,  parce  que,  dans  tes  nwruj^ 
temps^  il  était  de  rède  de  ne  point  combattre  un  jour  saotdP 
Mais  il  avait  mai  cakulé.  D  apprit  que  la  cavalerie  *^]^^j^ 
flamande  en  étaient  venues  aux  mains  avec  l'ariiéie  J|J 
(rançatie  ,  et  que  le  vicomte  de  Melun  s'était  vn  oliii^^  ** 
replier  sur  le  gros  de  l'armée.  A  cette  nouvelle  Philippe  «^IJ 
va  droit  à  sa  noblasse  en  criant  d'une  voix  éclatante  :  ^^ 
armes  l  barons,,  aux  armes!  »  Le  conseil  délibère  que  f^^ 
sctttera  à  l'ennemi  une  ligne  de  betaille  pour  le  oontcfurji^ 
que  dans  cette  position  on  serait  à  même  d'efTccInar  la  i*^ 
pendant  la  nuit.  On  fit  repasser  la  Marque  aux  ^^ 
toriflamme.  Guéria  fit  avec  talent  toutes  leS'dispontM" 'jj 
ténelies.  Le  roi ,  par  ses  discours ,  enflamnM  le  ooavq^o  «m^ 
soldats.  Philippe  fil  placer  à  terre,  au  milieu  du  (^F^ 
l'entourait,  un  vaste  bassin  d'argent,  y  fit  verser  du  vio  «tj 
per  des  tranches  de- pain,  là  en  prit  une,  etdifr:  eAini»»^ 
peutrétce  le  dernier  nepas  aucit  ferai  ;.ie  n'invite  à  le  fifi*|r 


C 
i: 


peutrétce 

aveo  moî  que  ceux 

mon  sort ,  qui  est  de 

se  précipitàrent  sur  la  bassin  d'argentet  Jff  vidèMi^^ 

tanL  £n  ce  moment  des.  tourbittons  de;pe»sière 


Depas  que  jt  lerai  ;.^e  n  mme  a  wr^ 
qui  sent  bien  décidesàpariager éy>"*^ 
le  vaincre  ou  de  périr  !  »  Tous  les  cw**^ 


(«•) 


OBedupette  consacrée  i  saint  Pierrty  non  loin  de  là;  il  y  it  une 

ooBrte  prière,  et,  en  sortonl,  il  sauta  i  cheval,  et  s^élança  dans 

li  pime  BO«r  aller  se  placer  ao  centre  de  la  ligne,  ausn  gai^ 

di  «aedironiqiie,  que  s'il  eût  été  aûl  noem.  —  L^ropereur 

Olkêù  ne  montrait  pas  la  même  oanOance.  Déjà  une  escar- 

aaoche,  où  les  Français  avatenl  d(\ployé  Bne  grande  valeur, 

anat  arrAlé  sa  marcke.  Lorsqu'il  arriva  dans  ta  plaine ,  il  fot 

efrayé  de  Tattitude  nnpesanle  de  ces  Fnmçais  qv  il  cfoyait  en 

pleine  retraite.  i%ilippe  lui  envoya  demander  de  remettre  le 

oaoïbat  an  lendemain,  regardant  coronne  «n  sacrilège  de  oovn- 

biftlre  le  dimanche  ;  mais  il  eut  «n  refus.  Renand  de  Bevio- 

Ne,  dans  œ  moment,  s'approcha  de  Hogves  de  fioves,  qui 

brait  accwé  de  pusillanimité  quelques   heures  anparaiant. 

ciians  ymlA  maintenant, dit-il,  sur  le  chan^de  bataille,  que, 

aàm  toi,  je  voulais  ériter  ;  nous  allons  voir  lequel  de  nefos  deux 

h^ttera  le  plus  tôt  Je  pense  que  tu  pourrais  bien  Tahan- 

MMT  en  fayaot;  pour  mœ,  je  jure  d'y  resto*  mort  ou  victo- 

lieax.a  Puis  il  alla  presser  la  formation  des  lignes.  Les  alliés 

étaient  entrés  en  campagne  avec   i  50,000  henmes ,  mais 

MO,êOO  hommes  seulement  étaient  sur  le  champ  de  bataille. 

La  sopérierité  numérique  était  du  côté  d*Olbon.  Pourtant  son 

année,  composée  d'un  ramas  de  soldats  de  toute  nation,  n'arait 

aocaii  ensemble.  Les  principaux  chefs  alliés  avaient  juré  de  ne 

peint  ùke  quartier  à  Philippe,  de  s'attacher  à  sa  personne,  et 

m  ne  fabandonaer  que  lorsqu'ils  l'auraient  vu  mort  Mais  ils 

ne  coBmiirent*i}uc  des  foutes.  C'est  ainsi  quSls  disposèrent  lems 

fifBtt  de  manière  >qoe  leurs  soldais,  dans  la  saison  la  ptns 

wmde  de  r«nnèe,en  plein  midi,  eurent  le  soleil  dans  les  yeux 

pendant  toute  l'action.  Othon  se  plaça  sur  le  troisième  ratig  de 

son  armée.  Il  était  revêtu  des  habits  impériaux,  et  avait  Hh 

aiMitre  deuDt  loi  un  ohar  attelé  de  ouatre  chevaux  blancs , 

oooverts  de  magnifiques  draperies,  et  dans  ce  char  était  planté, 

^^  on  pal  haut  de  vingt  pieds ,  l'étendard  de  l'amiée  germa- 

le;  le  far  de  la  lance  se  terminait  par  on  ai^le  déplayaivt 

ailes  et  terrassant  un  dragon,  emblème  antiapé  d'une  vie- 

e  que  le  prince  allemand  regardait  si  bien  comme  aararée, 

Ij»^  aiait  même  négli^  de  former  un  corps  de  réaerve.  £k— 

JMummné  par  l'Eglise,  il  affectait  l'impiété  ;  il  s'abstint  de  faire 

jKre  des  prières  pendant  que  l'on  rangeait  l'armée,  comme 

^a  se  pntiqoait  dans  oe  temps  au  moment  du  oonibtft.  La 

■fcif w  I  des  prindpaux  alliés  avaient  également  encouru  la 

mre  du  saânt-'Siége.  Phifippe  Auguste  sut  habilement  pro- 

BT  de  celle -circonstance  peur  exalter  le  courage  de  ses  trou- 

^  7-  L*«véque  de  Senlis  remplit  anrec  un  grand  talent  J'offioe 

fnéral  en  chef.  L'ardre  de  bataille  de  l'armée  française  re- 

entait  un  croissant.  Le  duc  de  Bourgogne  prit  le  cômraan- 

\t  de  Paile  droite,  opposée  à  Fernmd,  comte  de  Flandre. 

de  Dreux,  quoique  sa  réputation  de  bravoure  fM  bien 

e,  reçut  le  connnandement  de  l'aile  gauche.  Phili|ipe 

iste  se  mit  au -centre.  La  position  des  Français  était  périV- 

ir,  ayant  devant  enx  la  Marque  et  d«s  «narais,  ils  n^a- 

it  pamr  retraite,  en  cas  de  revers,  que  le  pont  de  ttevines , 

éiroit  et -construit  «n  bois,  et  peu  solide.  A  dix  «heures  d« 

b  ,  Tempereur  débeudia  dans  la  plaine.  Vers  widi ,  wie 

riusMur  se  manifesta  au  «entre  des  Allemands.  Philippe 

It  4|«e  «es  peuples  avaient  coutume  de  pousser  de  grands 

ira  anoment  du  combat;  et,  pour  couvrir  ces  clamcnnis,<^ 

^  '  *nt  effrayer  les  milices ,  il  ordonna  a«x  trompettes  de 

tontes  à  la  fois.  Lui-même,  dominant  l'armée  du  hanC 

^rand  destrier,  étendit  la  main  en  signe,  et  donna  la  bé- 

Mn  aux  guerriers  prosternés  ;  les  chapelains  entonnèrent 

kmti^es  sacrés,  «t  te  combat  commença.  —  Les  Français 

;  les  premiers.  Le  duc  de  Bourgo^jne  lança  sur  les 

noMes  de  Flandre  les  Hbaudi ,  bien  distmcts  des 

à  cause  de  leur  armure  ineampAète;  ansà  les  gen- 

flamands ,  indignés  qu*on  les  ftl  attaquer  par  des  vi- 

dédaicnèreni  de  finre  le  coup  de  lance  avec  eux ,  se  %or- 

à  tuer  Tes  chevaux,  sans  vouloir  toucher  aux  hommes.  Les 

démontés  se  jetèrent  i  pied  dans  les  rangs  ennemis,  et 

le  désordre  en  coupant  avec  leurs  dagues  les  jarrets 

s.  Cependant  ce  désoiHlre  fut  bientôt  répam ,  et  les 

principaux  des  Flamands  se  précipitèrent  aur  les  iMbles 

t;  mais  ils  forent  repousses,  battus,  faits  prison- 

plupart.  Cet  avantage,  remporté  an  début  de 

m  aux  Français  une  valenr  aumatureHe.  Le  comie 

pralltant  de*  cette  disposition ,  s'avança  ai«c  ses 

larmes  contre  l'aile  gauche  enneiiiie,  déjà  entamée; 

qu'on  aoupçonnait  sa  fidélité  :  <r  AMons,  mt-il ,  mon- 

~1nn  que  je  suis  un  traître  1  »  •€!,  se  prédpitimt  sur' 

lMManMS,<{ui  appuyaient  les  flamands ,  il  An 


renversa.  Ferrand ,  voyant  cette  déroute,  se  jette  avec  fureur 
avec  tonte  la  gauche  sm-  les  Français.  Déjà  le  duc  de  Bourgogne 
reculait  devant  lui ,  lorscnie  Matthieu  de  Montmorency  arriva 
avec  des  troupes  fraîches.  Les  Flamands  furent  repousses  malgré 
leurs  efforts.  La  jonction  d'Othon  et  de  Ferrand  fut  dès  lors 
impossible.  Ferrand  lui-même  fut  fait  prisonnier.  Ensuite  le 
duc  de  Brabant  abandonna  le  combat,  et  détermina  le  premier 
le  mouvement  de  retraite  de  l'armée  ennemie.  L'évèque  Guérin, 
dont  le  coup  d'oeil  rapide  embrassait  tonte  la  scène,  fit  suivie 
les  Flamands  par  un  corps  de  milices  pour  les  empêcher  de  se 
rallier.  En  même  temps  il  envoya  Matthieu  de  jAontmorency 
et  le  gros  de  l'aile  de  droite  au  secours  de  Philippe,  qui  étatt 
aux  prises  avec  tout  le  centre  des  alliés.  Matthieu  arriva  au 
moment  où  le  roi  courait  le  danger  le  plus  imminent  ;  Tinfan- 
lerie  allemande  le  serrait  de  pr&.  Renversé  de  cheval ,  il  tùi 
péri  sans  le  courage  des  chevaliers  commis  à  la  garde  de  sa  per» 
sonne.  Galon  de  Montigny,  chevalier  obscur  mais  brave,  que  le 
roi  avait  choisi  pour  porter  la  bannière  royale,  agitait  d'un  bras 
cette  bannière  pour  avertir  l'armée  du  danger  que  courait  le 
pdnce,  et  de  l'autre  écartait  à  coups  d'épée  ceux  qui  osaient 
approcher.  Montmorency  arriva  et  culbuta  l'infanterie  afie- 
raande;  Philippe  put  remonter  à  cheval,  et  donna  de  nouveau 
Texemple  à  ses  chevaliers,  qui  parvinrent  bientôt  au  centre  de 
la  troisième  ligne  ennemie,  où  se  tenait  Othon.  Dès  le  premier 
choc,  Tempereur  est  culbuté;  son  cheval  est  tué  sous  lui,  et  lui- 
même  renversé.  Due  uuerelle  s'éleva  entre  les  chevaliers  fran- 
çais pour  savoir  cpii  d^entre  eux  aurait  la  gloire  de  faine  l'em- 
pereur prisonnier.  Elle  devint  lesahit  d^Glhon,  en  lui  donnait 
le  temps  de  fuir.  Blessé  à  la  tête  et  au  bras,  il  abandonna  pré- 
cipitamment le  champ  de  bataille.  La  débite  de  ses  troupes  lut 
bientêl  achevée  ,f mais  non  sansjieine;  car  elles  voulurent  en- 
cMire  di^imter  la Tictoire.  Au  miheu  de  la  mêlée,  on  distinguait 
l'évêque  de  Beauvais ,  ^pii  abattait  nvec  sa  massue  de  frêne  \m 
dtevaliens,  laissant  à  ses  éouyers  le  soin  de  les  saisir  et  de  les 
faite  prisonniers.  Bevant  lui ,  Mugues  de  Boves,  <ui  avait  foiti 
Renaud  de  Boulogne  des  reprocbes  si  amers,  prit  lâdiement  la 
fûle.  Jlenaud,  après  destenorts  héroiqu»,  fut  fait  prisonnier 
par  Gttérin.  ^ès  ce  moment ,  le  diamp  de  bataille  ne  présenta 
plus  qu'un  afifeenx  désordre.  La  victoire  était  assurée  aux 
Français,  qiiiia  souâlèrent  ipar  un  affreux  carnage. —  Telle  fut 
la  fameuse  faatmlle  de  Bonnes,  dont  les  résultats  furent  si  im- 
partants pour  iadvnastie  capétienne,  et  dont  peu  d'historiens 
modernes  ont  rendu  m  compte  Mêle.  Plus  de  2,00e  prison- 
nkrs ,  parmi  lesqueb  beaucoup  étaient  de  la  naissance  la  plus 
illustre,  un  grand  nombre  d'enseims,  et  l'étendard  impérial 
lui-anême  restèrent  au  pouvoir  des  Français.  La  victoire  de  B<v- 
yines  futcélébrée  par  des  fêtes  brinanles,etde  noblesrécompenses 
fanent  distvibnées  à  cens  tpii  avaient  eu  le  plus  de  part  au  suc- 
cès de  la  journée.  Quelgues  historiens  assurent  qu'au  commen- 
oement  de  l'action  Philqipe  Auguste  6ta  la  couronne  qui  sur- 
aaontait  son  cas(ine,«t  que,  la  plaçant  sur  un  autel ,  il  dit  aux 
grands  vassaux  qui  l'entouraient  :  «  Vous  allez  combattre  pour 
la  défense  de  cette  couronne  :  si  l'un  de  vous  se  croit  plus  digne 
de  la  porter  que  moi,  qu'il  vienne  la  prendre,  je  suis  prêt  a  Je 
servir,  a  Ce  trait,  malgré «sop  effet  dramatique,  n'ofire  aucune 
vraisemblance.  Il  a  été  pourtant  répété  par  des  écrivaîns  mo- 
dernes, quoiqu'il  n'en  «oit  pas  question  dans  1^  dironiqnes  du 
lemps^  si  ce  n'est  dans  celle  (peu  digne  de  foi)  du  moipe  de 
Senones,  Bicherins.  —  Dans  cet  artiae,  nous  avons  suivi  snr^ 
tout  M.  Maïas  (  Via  des  grandi  oapitmines  franpaié} ,  M.  de 
Chateaubriand  (  Etméei  msr  VkiiMre  de  France  ) ,  et  M.  de 
Sismondi  {flieUére  âee  Françede),  Ace.  SAVAenBR. 

BOVIKES  (hi$i,  naiX  On  réunit  sous  ce  nom ,  comme devauil 
former  me  pnetile  Csmille ,  tous  les  ruminaaits  à  cornes  crenses, 
dépourvues  de  larmiers.  Les  genres  ^'on  y  comprend  sont  les 
bœufs,  les «ovibos,  les  moutons «l  les  chèvres.  Dans  sa  dessifi- 
cationdes  animaux ,  M.  de  Blainville  n'a  point  admis  cettedas* 
sificalion;  il  considère,  an  contraire,  tous  les  genres  dont  nous 
tenons  de  parler  comme  des  sections  d'un  grand  genre  bos, 
lequel  comprend  aussi  les  antilopes. 

BOVINO (Fifrinum)  (j)f^Oj)fr.),tpelite  ville  du  royaume  de  Naples 
fCapitanate),  sur  le  penchant  d'une  montagne,  baignée  jpar  le 
Gervaro.  Place  de  guerre,  évéobé;  4,000  habitants;  a  6  lieues  et  ' 
demie  sudrsud-^mest  de  Foggia. 

AOVISTA  {hM.  nol.)  t^nre  de  plantes  que  Persoon  a  né*- 
p«é  des  tfoaperdons,  à  cause  du  péridium  qui  est  double, «t 
dont  on  connaît  quatre  ou  cinq  espèces.  La  plus  taommune  cdt 
le  àom$im  plwmbea ,  lyoaperdon  ardoisé  de  BulKard ,  qui  croit 
sur  la  terre,  dans  les  pelouses  sèches  ou  sur  les  vieux  traacs 
d^arbres,  qui  est  globuleux ,  lisse  à  sa  surface ,  et  dont  ladiair 
d'aboid  ron^eâlre  ae  change  en  une  poussière  vâoiacée> 


BOWEB. 


(MO) 


BOWTKE. 


BOWDICH  (Thomas-Edouard),  voyageur  anglais,  né  à 
firistui  en  1790.  Envoyé  au  collège  de  Gorsham  dès  fàge  de  huit 
ans,  il  y  (it  de  rapides  progrès.  Son  père  le  retira  de  ce  collège 
à  l'âge  de  quatorze  ans,  pour  lui  enseigner  son  commerce;  mais 
le  jeune  fiowdich  s'enfuit  de  la  maison  paternelle  à  Londres , 
où  il  se  maria  à  l'âge  dedix-neufans.  Nommé  secrétaire  au  ser- 
vice de  la  compagnie  des  Indes  orientales,  il  obtint  peu  après 
la  permission  d  cxpl(»rer  l'intérieur  du  royaume  des  Aschantis, 
dans  lequel  il  remplit  une  mission  fort  utile  au  gouvernement 
anglais.  Malgré  les  dangers  de  ce  voyage ,  il  s'en  acquitta  avec 
succès,  et  revmt  en  Angleterre ,  rapportant  des  détails  fort  inté- 
ressants sur  un  pays  jusqu'alors  inconnu.  Par  sa  franchise,  il 
s'attira  des  ennemis  puissants  qui  Téloiffucrent  d'un  poste  qu'il 
ambitionnait,  il  vint  à  Paris,  v  étudia  les  mathématiques,  t'as- 
trouomic  et  la  langue  arabe;  il  rechercha  les  conseils  et  les  lu- 
mières des  savants  françaisqui  l'accueillirent  avec  bienveillance. 
En  18t22 ,  il  s'embarqua  avec  sa  femme  et  un  de  ses  enfants  pour 
Lisbonne ,  où  il  recueillit  tout  ce  que  les  manuscrits  portugais 
offraient  de  détails  sur  l'intérieur  de  l'Afrique.  11  partit  de  cette 
capitale  pour  l'Afrique,  et  arriva  jusqu'à  l'établissement  des  An- 
glais sur  la  Gambie.  Ses  fatigues  et  ses  imprudences  lui  causèrent 
cette  fièvre  pernicieuse  de  la  Nigritie,  si  ordinaire  aux  Euro- 
péens. C'est  en  janvier  1824  qu'il  mourut  entre  les  bras  de  son 
épouse,  qui,  instruite  elle-même,  n'avait  cessé  de  partager  ses 
travaux  et  ses  recherches.  Voici  la  liste  de  ses  écrits ,  tous  en 
anglais,  selon  l'ordre  chronologique  de  publication  :  Relation 
d'une  mistion  depuis  Cape-Coast  chez  les  Aschantis,  Londres, 
1819,  in-r;  T  le  Comité  d' Afrique ,  Londres,  1819:  c'est  le 
livre  qui  lui  fit  le  plus  d'ennemis  ;  3°  Traduction  anglaise  du 
Voyage  de  Mollien  aux  sources  du  Sénégal  et  de  la  Gambie, 
ibid.,  18i0,in-4°;  i'' Réponse  au  Quaterly  Review,  Paris,  1820, 
in-8",  lithographie;  5*"  une  traduction  d'un  Traité  de  taxider- 
mie, avec  des  notes;  6°  Es^pédition  des  Français  et  des  Anglais 
à  Timbo ,  Paris,  1821 ,  in-S»  ;  7"  Essai  sur  la  géographie  de  la 
partie  septentrionale  et  occidentale  dli  l'Afrique,  Paris,  1831, 
in-8^,  avec  une  cart^  en  deux  feuilles  ;  8°  Essai  sur  les  supers- 
titions communes  aux  Egyptiens,  aux  Abyssins  et  aux  As- 
chantis, Paris,  1821 ,  in-4"  ;  9«  Trois  Fascicules  sur  V histoire 
naturelle  des  quadrupèdes  et  des  oiseaux,  Paris,  1831,  in'-8% 
arec  planches  lithographiées;  iO"  Explication  d'une  erreur  de 
MungO'Park  dans  son  second  voyage;  ii*^  Mémoire  sur  le 
cakul  des  éclipses  de  lune  et  sur  les  formules  primitives  em- 
ployées pour  la  détermination  des  longitudes  en  mer;  12°  Rela- 
tion des  découvertes  faites  dans  l'intérieur  d'Angola  et  de  Mo- 
zambique,  d'après  des  manuscrits  originaux,  Londres,  18^4 , 
in-8^;  13**  Excursions  dans  les  îles  de  Madère  et  de  Porto^ 
Sanlo  pendant  f  automne  tf^  1823,  Paris,  1826,  in-8*'  ;  14°  Ele- 
ments  of  conrhoiogy,  including  the  fossil  gênera  and  the 
anifnals.  Paris,  1820-22,  2  [wrt.  in-8«. 

BOWDLER  (Thomas),  littérateur  anglais,  né  en  1754  à  Ash- 
ley  près  de  Balh,  fit  ses  études  dans  l'université  écossaise  de 
Saint-André.  Son  savoir,  ses  manières  distinguées  et  sa  probité 
lui  donnèrent  accès* dans  les  meilleures  sociétés  de  Londres. 
Par  condescendance  pour  ses  parents,  il  ^embrassa  la  profession 
de  médecin  qu'il  abandonna  aprèsavoir  perdu  son  père.  Il  voya- 
gea longtemps  dans  toute  l'Europe;  il  se  trouvait  en  France  au 
commencement  de  la  révolution  ;  il  se  bâta  de  retourner  à  Lon- 
dres. 11  mourut  à  Swandsea,  en  182B,  après  avoir  consacra  à 
l'étude  les  dernières  années  de  sa  vie.  On  lui  doit  :  le  Shak^ 
tpeare  des  familles ,  iSiO  y  10  vol.  in-8**.  Il  purgea  cet  auteur 
dramatique  des  allusions  inconvenantes  et  quelquefois  impies  à 
regard  des  livres  saints,  ainsi  que  des  expressions  trop  fréquen- 
tes qui  blessent  la  décence  et  la  pudeur.  Cet  ouvrage  eut  quatre 
éditions  en  dix  ans.  Il  purgea  de  la  même  mamèrela Décadence 
et  la  Chute  de  l  empire  romain  de  Gibbon. 

BOWDLER  (xMiSTRiss  H.) ,  sœur  du  précédent,  eut  le  même 
goût  que  lui  pour  la  lillcrature.  On  lui  doit  des  Poésies  et  Es- 
#ow,  Bath,1786,  2vol.in-12;  des  Sermons  sur  les  doctrines 
et  les  devoirs  du  christianisme,  in-8**,  réimprimés  pour  la 
quatorzième  fois  en  1807.  Elle  mourut  à  Bath,  en  1830,  à 
rage  de  soixante-seize  ans. 

BOWDLEB  ^  John  ) ,  avocat  et  littérateur,  né  à  Londres  en 
1783,  et  élevé  a  Winchester,  s'était  distingué  également  par  ses 
talcntset  ses  vertus.  Il  mourut  phthbiqueen  1815,  après  avoir  été 
malade  cinq  ans.  On  a  de  lui  :  1**  Select  pièces  in  verse  and 
prose,  London,  2  vol.  in-8**,  1817;  2«»  Theological  traeiSy 
tondon, 1818, in-l2. 

BOWEB  (  Arcuidald),  né  eu  1686,  à  Dundee  en  Ecosse, 
mort  en  1766,  entré  à  l'âge  de  seize  ans  au  collège  des  Ecossais 
de  Douai,  puis  partit  pour  Rome,  où  il  se  fit  admettre  (1706) 
dans  la  société  des  jésuites  qui  lui  conférèrent  la  qualité  de  pro- 


fesseur de  théologie  et  d*hunianités  dans  piosieors  villes  de  n* 
talie.  En  1722,  il  prononça  ses  derniers  vceuxà  FKutocf  .4 
devint  conseiller  de  l'inquisition  à  Macerata.  Ce  fut  peu  d'ao. 
nées  après  que,  par  suite  de  circonstances  diverseoienl  npli. 
quées  et  peu  favorables  à  son  caractère,  il  fut  obligé  de  s'cnfiif 
secrètement  de  l'Italie  (1726).  Il  parvint  en  Angleterre  et  y»- 
brassa  la  religion  réformée^  en  même  temps  qu'il  se  mil  à  cobc 
poser  des  ouvrages  pour  vivre.  11  entrepnt  d'abord  uneespm 
de  revue  mensuelle  sous  le  titre  de  Historia  litteraria,  dutit  ^ 
premier  numéro  parut  en  1730,  et  dont  il  continua  la  série  pt. 
qu'en  1734.  C'est  alors  au'il  entra  en  collaboration  pour  b 
grande  Histoire  univernlle,  dont  il  rédigea  toute  la  partie  qk 
regarde  Vhistbire  romaine;  c'est  un  travail  de  simple  oompitt- 
tion.  A  cette  époque ,  il  fut  chargé  de  faire  l'éducation  de  dtc 
jeunes  ^ens  de  famille  noble ,  et  rentra ,  dit-on ,  dam  Tonfat 
des  jésuites  (1744),  avec  lesquels  il  rompit  presque  aussilûl.iiil 
par  ressentiment  contrôla  religion  catholique,  soit  qu'il  ywàu 
donner  à  ses  honteuses  défections  la  couleur  d'un  acte  coma» 
deux  et  réfléchi,  il  fit  paraître  en  1748  le  premier  voluim^ 
V Histoire  des  papes,  qu'il  présenta  au  roi  d'Angleterre.  Cet  («• 
yrage,  dout  il  composa  par  la  suite  sept  volumes,  n'est  qo'u 
immense  pamphlet ,  manquant  d'unité  dans  le  plan  et  dan*  r 
style.  Ses  attaques  contre  les  papes  y  sont  si  violentes  qœ)^ 
écrivains  catholiques  de  son  temps  ne  crurent  pouvoir  tan 
mieux,  poup  le  combattre,  que  de  publier  sa  correspopàui 
avec  les  jésuites.  Cette  correspondance ,  œuvre  de  la  plib  m^ 
mauvaise  foi,  démenti  donné  sans  réserve  à  ses  protestai])» 
publiques  de  protestantisme,  souleva  contre  Bower l'aminé 
version  et  le  mépris  publics.  Un  seul  homme  resta  son  aouf 
son  protecteur,  ce  fut  lord  Litticton;  chose  d'autant  pi» 3£r- 
prenante  que  le  noble  lord  était  plein  de  probité  et  Mthu- 
tesse!  Les  deux  derniers  volumes  de  V Histoire  deipapn.^ 
parurent  peu  de  temps  avant  la  mort  deBower,  portent trr». 
chet  d'une  précipitation  que  Ton  doit  prendre  pour  ledtaAr> 
gement  inspiré  à  l'auteur  par  le  méprb  du  public  enren  yt 
ouvrages  et  leur  auteur.  La  période  de  1600  a  1758,  siptnir 
d'événements  importants,  n'y  occupe  que  vingt-six  page^  0 
jésuite  renégat  avait  épousé  en  1749  une  riche  veoTe,  nirr 
de  l'évèque  Nicholson.  Il  mourut  à  l'âge  de  quaUt-iifir 
ans. 

BOWlHA  (géogr»)»  Dans  son  voyage  de  Sire  à  Adder^ 
Bruce  arriva  sur  le  fleuve  Buwiha ,  dont  les  eaux  soûl  m^t 
plus  claires  et  plus  rapides  que  celles  de  TAngneali.  Lcpr-. 
Angeri  se  jette  dans  le  Bowiba,  qui  est  Tun  des  plus  grandi  i>r 
ves  d'Abyssinie.  Ln  ()etit  village  du  m^uie  nom ,  peu  éloigne^ 
lac  Trana,  est  également  mentionné  par  Bruce. 

Bow  iSLANDs(  r.  La  Harpe). 

BOWL,  S.  m.  (gramm.)  (F.  Bol). 

BOWLES  (G tiLLACME),  Irlandais,  mort  en  £6pap(<^ 
1780,  a  publié  un  ouvrage  sur  l'histoire  naturelle  du  ro\aaa( 
sous  ce  titre  :  Introduccion  a  la  historia  natwal  y  M  ^ 
grafia  fisiea  de  Espana,  Madrid,  1775,  in-4*';  îdeni,i«Ttf* 
edicion  corregida,  Madrid,  1782,  in-4**,  traduite  en  frat^ 
sous  ce  titre  :  Introduction  à  f  histoire  naturelle  et  àUgtff* 
phie  physique  de  l* Espagne ,  traduite  par  le  vicomte  de  >'ti^ 
gny,  Paris,  1776,  in-8**.  L'auteur  y  traite  des  végétaux,  m 
pins  sous  les  rapports  de  l'agriculture  et  du  jardinage  (\wM 
celui  de  la  botanique.  Milizia  en  adonné  à  Parme,  l78i.i^ 
in-4'^  et  in-S*",  une  traduction  italienne  plus  étendue  et  U# 
coup  plus  intéressante  que  l'ouvrage  original ,  parce  qu'Hic^ 
enrichie  de  commentaires  du  chevalier  Azara,  alors  iinbtf' 
deur  d'Espagne  â  Rome.  Bowles  a  donné  à  la  société  ruui'' 
Londres  un  Mémoire  sur  les  mines  de  l'Espagne  et  dtl  ^ 
magne],  et  il  a  aussi  publié  en  .espagnol  une  Histoire  da^ 
terelles  d'Espagne,  Madrid,  1781.  Ruizet  Pavou,  autetiniX'J 
Flore  du  Pérou  ^  ont  donné  à  un  genre  de  plantes  le  n*irn 
bowlesia, 

BOWTER(GuiLLAiMB),  le  plus  savant  imprimeur  aff?* 
de  son  temps,  naquit  à  Londres  en  1699.  Il  a  donne  dft<^ 
tions  d'un  grand  nombre  d'ouvrages,  auxquels  il  ajoutait** 
préfaces  et  des  notes  qui  sont  fort  estimées.  11  a  coinpo$é rjiv 
primé  lui-même  des  traductions,  des  pamphlets  et  qQW 
autres  productions  littéraires.  Nommé  en  1729  impriii»<^ 
résolutions  de  la  chambre  des  communes ,  il  consens  <i* 
place  pendant  près  de  cinquante  années.  Il  fut  choisi,  fn  » 
pour  imprimer  les  journaux  de  la  chambre  des  pairs,  et  rotr* 
lement  imprimeur  de  la  société  royale  et  membre  de  ct{)f 
antiquaires.  Ses  principales  éditions  sont  :  i*"  les  OBurm 
Selden,  5  vol.  in-fol. ,  1726.  Wilkins  avait  commencé  crt:^ 
treprise;  Bowyer  Tachera  et  l'enrichi  l  de  V  Epi  tome  é*  s!^ 
diciê;  2»  le  Traité  de  Kustcr,  De  veto  %$mHfb<mm  mM*' 


BOT. 

mm,  1750eti773,in-i2;^3oia  Traduction  des  Commentaires 
de  César,  du  colonel  Bladen,  que  Bowyer  a  accompagnée  d'ex- 
ccllenles  notes  signées  lypograpfaées  ;  4°  Novum  Teslametilum 
gracum,  1763,  2  vol.  in-12  ;  5«  une  Traduction  de  la  Vie  de 
Ccmpereur  Julien,  par  la  Bléterie,  1746. 11  a  aussi  donné  une 
Douvelie  édition  du  lexicon  de  Schrevelius ,  avec  l'addition  de 
beaucoup  de  mots  grecs  que  ses  lectures  lui  avaient  fournis.  Il 
mourut  le  18  novembre  1777.  On  cite  parmi  ses  productions 
V Origine  de  Vimprimerie,  1774,  ouvrage  estimé,  laissé  par  lui 
imparfait,  et  complété  i)ar  Jean  Nichols.  Il  en  parut,  en  1776, 
une  seconde  édition  considérablement  augmentée.  Le  même  Ni- 
cLols  a  publié,  en  anglais,  des  Anecdotes  biographiques  et  litlé- 
raïret  sur  William  Bowyer,  imprimeur,  elsur  plusieurs  savants 
de  ses  amis,  Londres,  1782,  in-4«,  avec  le  portrait  de  Bowyer. 
BOXER,  v.  n.  {^ramm.  ),  mot  emprunté  de  l'anglais,  se 
battre  à  coups  depomg.  On  dit  aussi,  dans  le  même  sens,  avec 
t  pronom  personnel,  se  boxer, 

BOXHORNIUS  (Marc-Zuébius),  célèbre  critique  hollandais, 
jié  à  Berg-H)[)-Zoom  le  23  septembre  1612,  fils  d'un  ecclésiasli- 
aue  hollandais  qui  avait  abandonné  la  religion  catholique  pour 
devenir  ministre  protestant,  fit  ses  études  à  Leyde ,  avec  des 
pruçrès  si  rapides ,  çiu'à  dix-sept  ans  il  fit  des  poèmes  latins  es- 
times, et  avaitdonné  des  éditionssavantes  lorsqu'il  fut  fait  profes- 
seur d'éloquence  à  Leyde  en  1632,  n'ayant  pas  encore  atteint  sa 
nogtiéroeannée.Oxenstiern,  ambassadeur  delà  reine  Christine, 
wuïut  l'attirer  en  Suède  où  on  lui  offrait  des  emplois  considéra- 
bles, mais  il  préféra  servir  sa  patrie,  succéda  à  Daniel  Hein- 
âus  dans  la  chaire  d'histoire  et  de  politique,  et  la  remplit  avec 
distinction.  Sa  carrière  littéraire  fut  brillante  mais  courte  ;  il 
mourut  de  maladie,  à  Tàge  de  quarante  et  un  ans,  à  Leyde,  le 
3  octobre  1653.  On  a  de  lui  beaucoup  d'ouvrages,  dont  voici  les 
principaux:  l^'flûtorta  universalisa  Leipzig,  1676,  in-4°.  Le 


forum  illustrium  monumenla  et  elogia,  1658,  in-fol.  ;  ouvrage 
curieux  par  les  gravures  qui  l'accompagnent;  4^  Chronologia 
«Brro,  BauUen,  1677,  in-fol.,  fort  courte,  assez  méthodique , 
mais  peu  lue;  6«  Poemala^  1629,  in- 12,  réimprimé  avec  ses 
^îUres,  Amsterdam,  1662.  m-l2  ;  &>  Theatrum  seu  comitatus 
Hollandim  wotw»  descriptio  ,  cum  urbium  iconismis,  Amster- 
dam, «632,  in-4o,  livre  estimé  ;  7«  Scriplores  latini  minores 
msloriœ  Âugustœ,  cum  notis,  Leyde,  1632,  4  vol.  petit  in-12; 
pPoetm  Mlirici  minores,  cum  commentis,  1632,  in-S*»,  recueil 
Ira  estimé,  où  il  a  inséré  comme  ancienne  une  satire  De  lite , 
pi  est  du  chancelier  de  l'Hôpital;  O^"  des  Noies. sur  Plante, 
Wint ,  Justin  et  Taeiie  ;  10°  De  repubiica  leodenti ,  Ams- 

fcttYIam  ,  1632,  in-24 ,  assez  bon  ;  il  fait  partie  de  la  collection 
petites  républiques;  11°  Métamorphoses  Ànglorum ,  sive 
Uionesvariœ  regum  rerumque  Àngliœ,  1635,  in-12,  cu- 
hu  ;  12°  Quœsliones  romanœ,  1637,  in-4°  ;  dissertations  rem- 
Jies  d'érudidon  sur  les  antiquités  romaines,  et  réimprimées 


commun,  publié  par  G.  JEIornius  après  la  mort  de  fioxher- 
.On  y  trouve  un  abrégé  du  Diclionnaireceltique  ou  gallique 
Dariès  ;  14°  Commentariolus  de  slatu  fœderali  Belgii ,  la 
çe .  i660  et  1659,  in-24,  bon  abréçé  ;  la  première  édition,  la 
e,  1649,  est  recherchée  parce  qu*elle  contient  des  choses  qui 
^téretranchéeseusuiteparordredesétats  généraux;  15oCfcro- 
1  Zelandiœ  (en  flamand),  Middelbourg,  1643,  in-4<>;  idem, 
,  2  vol.  iQ-4°  ;  c'est  une  continuation  de  celle  de  Reyhers- 
fo  jusqu'au  gouvernement  de  Charles-Quint;  16''  Histoire 
W  Paye-Bas  (eu  hollandais),  Leyde,  1644,  in-4o  ;  17°  De  typo- 
^hicm  artis  inventione,  Leyde,  1640,  in-4°.  Il  fait  honneur 
t  cette  découverte  à  la  ville  de  Harlem.  (Pour  les  autres  ouvra- 
de  Boxhornius,  voyez  Nicéron.) 
T ,  BOi  ou  BOIE  (  eomm,  ) ,  étoffe  de  laine  grossière ,  en 
de  drao,  ressemblant  à  la  flanelle  pressée,  faite  de  laine 
une  à  deux  brins,  [)arfois  même  mélangée  avec  le  déchet  de 
c  rardée.Toute  l'opération  se  borne  à  la  laver  après  le  tissage, 
soumettre  passagèrement  à  Faction  du  foulon,  ce  qui  n'arnve 
^ndaat  pas  toujours;  à  retendre  à  la  rame  et  à  la  presser. 
»  roanafactares  françaises,  anglaises  et  allemandes  u)urnis- 
^*  cet  article  uni  et  frisé,  blanc  et  dans  d'autres  nuances.  Le 
sert  pour  habillement  de  deuil.  La  qualité  de  Vétoffe  dé- 
l  de  la  finesse  des  matériaux  qu'on  y  a  employés  et  de  la 
tiire.  Le  meilleur  boy  sort  des  fabriques  anglaises  de  Salis- 
~^,  Rochdale,  Exeter  et  Colchester,  où  on  le  fait  ordinaire- 
t  par  pièces  de  cent  yards  de  long  à  un  yard  et  demi  d^ 

IT. 


(  981  }  9aYAUllIEA« 

large.  Plusieurs  fabriques  de  la  Saxe  foumisseut  cet  article 
d'une  bonne  qualité  et  en  abondance,  et  le  vendent  sous  le  nom 
de  boy  anglais  à  oualre  quarts,  cinq  quarts  et  six  quarts  de 
large.  Ceux  de  la  Bohème  sont  d'un  prix  fort  inférieur,  et  on 
y  emploie  des  laines  de  rebut.  Dans  la  Prusse ,  et  particulière- 
ment dans  le  Brandebourg,  on  fabrique  une  sorte  de  boy  à  Tu- 
sage  de  la  troupe;  les  pièces  sont  de  cent  à  cent  vingt  aunes  de 
Berlin  de  long  et  quatre  quarts  de  large.  Une  autre  sorte,  dési- 
gnée sous  le  nom  ùcpressboy,  se  fait  par  pièces  de  soixante-dix 
aunes  de  lon^  et  trois  quarts  à  huit  quarts  de  large.  Le  boy 
français  d'Amiens  est  d'une  fort  bonne  qualité;  on  en  expédie 
la  plus  grande  partie  en  Espagne,  aux  Etats  barbarcsqucs  et  en 
Amérique.  Les  piccos  ont  vmgt  aunes  en  longueur  et  une  demi, 
cinq  huitièmes,  trois  quarts,  en  largeur.  Les  fabriques  néerlan- 
daises, à  Leyden,  Delft  et  Gerda,  font  aussi  de  fort  bon  boy,  ordi- 
nairement à  quatre  quarts  et  neuf  huitièmes  de  large,  et  IrenOD; 
cinq  aunes  de  Brabant  en  longueur. 

BOY  (Siuon),  chirurgien,  né  à  GhampUtte,  petite  ville  de  la 
Franche-Comté,  mort  en  celte  ville  en  1789  ,  est  auteur  d'un 
ouvrage  intitulé  :  Abrégé  sur  les  maladies  des  femmes  groises  e$ 
de  celles  qui  iont  accouchées,  Paris,  1788,  in-12.  —  ÇoY 
(Adrien-Simon),  son  fils,  chirurgien  en  chef  de  l'armée  du 
Rhin,  mort  en  1795,  à  Alzecy  près  de  Ma^ence,  a  publié  pli>- 
sieurs  brochures  sur  son  art.  La  plus  estimée  est  ceUe  qui  a  pour 
titre  :  Du  traitement  des  plaies  d'armes  à  feu.  C'est  du  même 
qu'est  l'hymne  composé  en  1795  :  Veillons  au  salut  de  l'em^ 
pire. 

BOYARD,  s.  m.  (gramm,),  nom  gu'on  donne  aux  anciens  ieu- 
dataires  de  Russie,  de  Transylvanie  (F.  Boiar). 

BOYARDO  (  V.  BOJABDO) . 

BOYAU  (gramm.).  Ce  mot,  qui  est  resté  vulgaire,  a  été  rem- 
placé dans  le  langage  scientifique  par  celui  (I'Iktestin  (intes- 
tinum) ,  auquel  nous  renverrons  pour  les  détails  anatomiques. 
Ménage  le  dérive  de  batellum  ,  diminutif  de  buolo  ou  vuoto  qui 
signifie  vide;  Borel  le  fait  venir  de  vote  (via),  et  il  prétend  qu'on 
a  d'abord  dit  voyeau ,  puis  par  corruption  boyau  ;  enfin  Du- 
cange  en  trouve  l'étymologie  dans  botulus,  qui  signifie  tout  à  1^ 
fois  boudin  et  boyau,  et  il  prouve  qu'on  a  d'abord  dit  boël  et 
bouîl. 

BOYAU  {art  vétérinaire).  On  dit  d'un  cheval  qu'il  a  beau- 
coup de  boffau  ;  lorsqu'il  a  beaucoup  de  flanc ,  beaucoup  de 
corps ,  les  cotes  longues ,  ni  plates  ni  serrées.  Cheval  étroit  de 
boyau ,  dieval  qui  a  les  cotes  resserrées  ou  courtes ,  et  le  flanc 
retroussé,  ce  qui  lui  rend  le  corps  efflanqué  comme  celui  d'un 
lévrier.  On  rebute  surtout  les  chevaux  de  carrosse  oui  n'ont  |}oinl 
de  corps,  qui  sont  étroits  de  boyau,  et  qui  semblent  avoir  b 
peau  des  flancs  collée  sur  les  eûtes.  Un  chasseur  ne  méprise  pas 
un  cheval  étroit  de  boyau  ;  il  le  préférera  même  à  un  autre  qui 
aura  plus  de  flanc ,  pourvu  qu'il  soit  de  grande  haleine ,  de 
beaucoup  de  ressource  ,  léger  et  grand  mangeur.  On  donne  le 
vert  pour  faire  reprendre  le  boyau  aux  chevaux  qui  l'ont  perdu. 
Le^motdeflancestplusenusagectplusélëgantqueceluidcboyau. 

BOYAU  (Cordes  a)  (F.  Boyaudier  [art  du]). 

BOYAU  DE  SIÈGE  OFFENSIF.  Ce  mot  a  été  employé  depuis 
moins  de  deux  siècles,  par  imitation  du  nom  des  bocaux  d'ani- 
maux, pour  donner  une  idée  d'une  tranchée  étroite,  longue, 
tortueuse,  dirigée  vers  une  place  assiégée^  car,  jusqu'au  siège 
de  Maëslricht  en  1G73,  les  attaques  des  sièges  offensifs  ne  cl»- 
minaient  qu'à  l'aide  de  venelles  presque  impraticables  par  leur 
défaut  de  largeur.  —  Les  tranchées  se  sont  élargies  ;  elles  se  sont 
allongées  en  demi-parallèles ,  et  les  boyaux  sont  devenus  des 
brancnes  en  zigzaff.  —  Les  boyaux  sont  des  retranchements  â 
parapets  ,  qui  établissent  une  communication  entre  la  pre- 
mière et  la  troisième  parallèle;  ils  servent  à  lier  les  attaques  du 
front  de  la  place  ;  ils  se  dirigent  sur  la  place  capitale  d'un  lias- 
tion  par  la  ligne  la  plus  droite  possible,  mais  de  manière  à  évi- 
ter par  des  crochets  de  retour  les  lignes  du  feu  de  l'ennemi  et 
à  rester  libres,  conformément  aux  règles  générales  du  défile- 
ment des  ouvrages,  c'est-à-dire  à  être  à  labri  des  commande- 
ments d'enfilade.  —  Si  les  boyaux  sont  dominés  ou  voisins  de 
l'enceinte  attaquée,  on  les  bUnde  pour  les  garantir  de  Teflet  des 
pierriers  et  des  projectiles  à  tir  courbe.  --  Les  boyaux  doivent 
n'être  obstrués  par  rien  pendant  la  nuit  pour  le  service  des 
travailleurs  et  pour  la  facilité  du  transport  des  matériaux  :  en 
conséquence,  les  gardes,  à  la  réserve  des  détachements  qui  pro- 
tègent les  travailleurs,  s'établissent  jusqu'au  jour  sur  le  revers 
de  la  tranchée. 

BOYAUDIER  (Art  du).  C'est  le  travail  qui  consiste  à  débar- 
rasser la  membrane  musculaire  des  autres  membranes  pour  fa- 
briquer ce  que  l'on  nomme  dans  le  commerce  des  boyaux 
soufflés  et  des  cordes  à  boyaux  ;  pour  les  premiers,  on  se  sert  des 

56 


wmrAvmtÉsm  i 

boyaux  grètes  ds  bcraf  et  de  la  Taebe;  pour  la  Mricalion  des 
aeœndes  on  emploie  reox  de  mooUm.  Chacune  de  ces  opéfa- 
âoos  en  comprend  un  grand  nombre  d'antres.  Voici  pour  celle 
des  boyatup  tovfpéê  :  f*  le  dégraissage,  V  le  retournage,  dP  la 
[wrmentaiion  putride,  4*>  le  ratissage,  5«  le  lavage,  \f  Xin- 
mê/Luion,  7°  la  dessieeuHm,  ^  la  désinsvfpatitm,  9°  Vannage, 
10»  lesûmfrage.  11»  \e pliage.  Nous  allons  traiter  soccessitement 
dwean  de  ces  divers  tra?aai,  en  suivant  Tordre  de  leur  succès- 
aion.  Disons  d*abord  que  le  bovao<fier  place  dans  des  tonneaux 
posés  debout  et  défoncés  par  le  bani  les  boyaux  qu'il  rapporte 
des  abattoirs» et  sur  lesquels  il  opère  le  plus  tôt  possible;  car  l'ex- 
férlence  a  démontré  que  le  dégraissage  en  est  plus  diflSeile  â 
mesure  qu'on  les  y  laisse  séjourner  plus  longtemps.  —  1*»  Dé-- 
graissage.  Lorsque  l'ouvrier  vent  commencer  son  travail,  il  re- 
tire des  tonneaux  les  intestins  à  dégraisser,  les  jette  dans  un 
baquet  avec  une  certaine  quantité  d'eau  ;  puis,  saisissant  l'on 
d'entre  eux  par  on  bout  il  passe  celte  extrémité  sur  une  agrafe 
ftxéedans  un  morceau  de  bois  â  six  pieds  de  haut  environ,  cl 
forme  une  espèce  de  nœud  pour  l'y  retenir  ;  avec  le  pouce  et  Tin- 
dnc  de  la  main  droite  il  saisit  une  portion  do  boyao  pendant,  à 
•ne  distance  d'à  peu  près  trois  pieds  de  l'agrafe  ;  avec  la  main 
gawche,  il  fait  glisser  vivement  et  légèrement  la  lame  d'un  eou- 
tean  semblable  à  celui  dont  se  servent  les  cliarcii tiers.  De  cette 
ftiçon  il  enlève  le  tissu  graisseux  qui  recouvre  l'intestin,  en  re- 
nouvelant cette  opération  pour  tontes  les  autres  parties  qu'il 
wme  stiecessîrement  à  l'agrafe   S'il  trouve  une  déchirure,  si 
par  accident  il  fait  une  entaille  sur  la  membrane,  il  coupe  le 
morceau  entamé  et  le  jette  dans  le  baquet  des  bovaux  déjà  dé- 
graissés. —  ^  Reioumage  ou  invagination.  Les  boyaux  ainsi 
préparés  sont  mis  dans  un  cuvier  à  moitié  plein  d'eau.  L'ou- 
vrier prend  alors  un  des  intestins  parle  bout,  y  introdnit,  à  une 
profondeur  de  dix-sept  à  dix-huit  lig^nes,  le  pouce,  l'index  et  le 
médius  de  la  main  droite  ;  avec  la  main  gaocne,  on  presse  par  im 
mouvement  de  haut  en  bas ,  la  [nirtie  qui  touche  à  l'extrémité 
des  trois  doigts  introduits,  de  manière  qu'il  vienne  se  plisser  tout 
entier  autour  d'eux  et  les  recouvrir.  Ceci  fait,  il  pince  le  dernier 
anneau  au  moyen  du  pouce  et  de  l'index,  ou  le  ramène  un  peu 
à  rintérieur,  plonge  la  main  dans  l'eau  en  écartant  les  trois 
doigts,  la  relève  vivement,  cl  l'eau  qui  s'y  est  introduite  de 
cette  façon  suffit  avec  on  léger  secours  pour  entraîner  la  série 
âts  plis  dans  l'espace  interne  compris,  comme  nous  Tavons  déjà 
décrit,  entre  le  pouce,  Pindex  et  le  médius.  Cette  opération,  qui 

S  rail  longue  et  difficile  à  la  lecture,  se  fait  très-rapidement 
ns  la  pratique.  —  3*»  Fermentation  putride.  A  mesure  que 
chaque  bovau  est  retourné,  on  place  l'un  de  ses  bouts  sur  la 
marg^elle  de  cuivre,  et  lorsqu'il  y  en  a  un  nombre  suffisant,  on 
les  réunit  en  paquets  au  moyen  d'un  nœud  coulant,  et  on  les 
reporte  dans  les  tonneaux  défoncés  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut,  en  laissant  la  corde  qui  les  retient  passer  en  debor»  du 
tonneau,  ce  qui  donne  le  moyen  de  les  retirer  plus  commodé- 
ment aii  besoin.  L'humidité  dont  ils  sont  imprégnés  ne  tarde 
pas  à  faire  au-dessus  d'eux  une  espèce  de  mare  qui  se  couvre 
elle-même,  lorsque  la  fermentation  a  lieu,  d'une  quantité  de 
bulles  d'air  qui  viennent  crever  à  sa  surface.  Si,  dans  la  saison 
des  grandes  chaleurs,  cette  fermentation  devenait  trop  violente, 
elle  amènerait  la  destruction  des  boyaux,  et  causerait  un  dom- 
mage au  fabricant;  pour  l'arrêter  à  temps,  on  jette  dans  le  ton- 
neau un  verre  de  vinaigre.  Il  faut  ordinairement,  en  hiver, 
sept  ou  huit  jours  de  fermentation,  et  en  été  deux  ou  trois  au 
plus.  40  Ratissage.  Après  une  putréfaction  convenable,  on  retire 
les  paquets  d'intestins  contenus  dans  les  tonneaux ,  on  les  dé- 
noue, et  on  les  jette  dans  un  cuvier  aux  deux  tiers  rempK  d'eau; 
Touvrière  (car  ce  sont,  des  femmes  que  l'on  emploie  ordinaire- 
ment à  ce  genre  de  travail)  prend  le  bout  d'un  boyau  avec  la 
main  droite,  le  passe  dans  la  main  gauche,  sous  le  pouce,  en  te 
pressant  avec  l'ongle  de  ce  doigt  ;  puis,  tirant  à  elle  ce  même  bout 
avec  la  main  droite,  l'ongle  ratisse  la  membrane  muqueuse.  On 
fait  successivement  cette  opération  sur  les  deux  faces  à  toutes  les 
demi-brassées  environ,  et  l'on  recommence  après  un  nouveau 
trempage  du  boyau  dans  Teau  de  la  cuve.  On  voit  par  là  qu'il  ne 
s'agit  en  quelque  sorte  que  d'achever  l'œuvre  commencée  au 
couteau.  — 5*»  Lavage,  On  rejette  les  boyaux  dans  des  cuves 
pleines  d'eau  que  l'on  change  deux  fols  par  jour,  en  ayant  soin 
de  les  remuer  auparavant,  atin  de  les  faire  dégorger.  Ceci  se  ré- 
pèle pendant  deux  ou  trois  jours.  —  6"  îneufltalim.  L'ouvrier 
appllqne  contre  sa  bouche  Fintestin  lavé,  te  gonfle  avec  son 
souffie,  et  le  noue  rapiilemenl  au  moyen  d'une  ficelle.  Cette 
opération  est  tr^^s-fatigante,  et  l'homme  le  plus  robuste  n'y  peut 
tenir  plus  de  trois  jours.  Outre  la  fetigue  des  poumons,  il  ne 
tarde  pas  à  ressentir  une  douleur  vive  à  la  gorge,  qui  provient 
do  refoulement  de  l'air  infect  poussé  par  lui  avec  force  dans 


}  BOTJHTMEB. 

te  boyau.  ^7»  JT^mcedlton.  Après  cedenooicfleé^ROfe,  In 
boyaux  sonlportésdanaiin  séchoir  en  ptein  air,  formé  delon^ 

r^'cbes  de  bois  douées  horisontalement  sur  des  piquets  de  cm 
six  pieds  de  haut,  lixés  en  terre  à  d'assex  grandes  dbuàm! 
Les  boyaux  sont  étendus  sur  ces  perches  de  manière  â  ae  ^ 
se  toucher,  ils  arrivent  à  une  parfaite  dessiccation  au  boutdt 
deux  ou  cinq  jours,  suivant  les  condittoos  atiaoaphériqaf»,  k 
nombre  de  leurs  ligatures,  et  le  dépouiUement  plus  ôu  nota 
complet  de  la  membrane  muqueuse  et  de  la  graKseqoi  lesn^ 
couvrait.  8*"  Désinfu/lation.  De  là  les  boyaux  sont  portes duM 
une  espère  de  cellier  humide.  Des  femmes,  diargect  de  cvtk 
besogne,  les  percent  avec  la  pointe  de  leurs  ciseaux  pour  d^ 
gcr  l'air  qu'ils  renfei  ment,  et  les  coupnt  sur  toute  leur  loogm, 
le  plus  près  possibte  de  chaque  ligature,  en  les  pressant  t 
outre  entre  leurs  doigts  d'un  bout  a  l'antre  pour  chasser  ti« 
atome  atmosphérique.  9°  Aunage,  Les  boyaux  étant  dessouffin, 
les  ouvrières  les  replient  sur  eux-mêmes ,  de  manière  àfv- 
mer  un  paquet  ou  écbeveau  de  quinze  auaes  qui  présente  à  1'»- 
droit  de  la  ligature  une  l>oude  par  laquelle  on  les  eii^  (bu 
une  broche  de  bois.  Ces  paquets  sont  ensuite  abandonnés  du 
te  cellter  pour  qu'ils  s'imprègnent  d'une  huinidîté  conventbic 
10*'  Soufrage,  Celte  opération  n'est  appliquée  aux  beya»  è 
bœuf  que  depuis  1814.  Elle  possède  trob  avantages  essmtirii: 
l»  celui  de  les  blanchir;  2«  celui  de  les  purger  de  leurodoi 
fétide;  3°  celui  enfin  de  les  préserver  de  la  piqûre  dcsniln, 
qi»nd  ils  sont  envoyés  au  commerce  en  bottes  ou  caroUes.  Ild 
évident  que  le  soufroir  doit  posséder  une  étendue  relatmi 
l'importance  de  la  fabrique.  Si  nous  le  supposons  d'une  kautcv 
de  six  pieds  et  d'une  largeur  de  cinq,  nous  pourrons  v  pbcermi 
paquets  et  même  davantage.  On  les  enfile  par  leur  bouckàttK 
ou  plusieurs  perches  attacnées  à  la  partte  supérieure.  ORtetf- 
perge  dans  cet  état  avec  un  batei  trempé  d'eau>  n  l'on  mw^ 
qii'elles  ne  sont  pas  très-humides.  Une  fois  ces  concfitions  (rai* 
minaires  remplies,  on  pose  sur  le  sol  une  terrine  qui  coouni 
une  livre  environ  de  fleur  de  soufre,  et  dans  laquelle  on  jiKk  do 
charbons  allumés.  Il  ne  reste  plus  alors  qu'à  fermer  la  porlf  e 
à  la  calfeutrer,  soit  avec  de  la  boue,  soit  en  collant  des  huàa 
de  papier  contre  tes  jointures.  Au  bout  de  quelques  heans,  « 
ouvre  la  porte,  et  l'on  donne  à  l'adde  sulfureux  te  temps  de* 
dégager.  —  11"  Pliage,  Les  boyaux  sont  inomédialeflieDl  nf- 
portés  dans  te  celHer.  L'ouvrier  prend  um  6êb  paqueli,  dwB 
le  bout  qui  présente  les  ligatures  tes  plus  rapprochées,  en  &: 
plusieurs  doubles  de  six  à  nuit  pouœs  de  kmg,  et  eoMite  entr 
taille  le  reste  de  manière  à  figurer  un  fuseau  e(Rlé  par  ks  dn 
bouts,  en  ayant  soin  pour  arrêter  le  boyau  de  faire  psiset  « 
extrémité  sous  le  dernier  pli.  Ces  diverses  opésratioos  termina 
on  porte  les  carottes  dans  le  magasin,  où  on  les  dntrft)ued« 
des  ^ses  aérées  qui  en  contiennent  dnq  cents.  Si  Ton  doit  t 
faire  des  envois,  on  les  embalte  dans  des  sacs  en  les  saupoodntf 
de  poivre,  dé  camphre,  etc.,  et  en  composant  des  Iota  leaiU^ 
bies  à  ceux  du  magasin.  Le  travail  des  boydas  cil  aasi 
que  rebutant.  Les  ouvriers  sont  toujours  placés  dans  «neati 
phère  chargée  de  nnaames  putrides  qui  se  répandent  su  lois. 
rendent  très-incommode  le  séjour  coRime  te  voisinage  |)c' 
sortes  de  fabriques.  Il  ne  paraît  cependant  pas  que  ce  mito 
putréfaction  exerce  sur  la  santé  ime  influence  délétère.  ' 
boyaudiers  ne  sont  pas  plus  souvent  malades  q«e  tes  autm 
vriers,  quoiqu'ils  absorDent  une  quantité  d'atomes  iniecis  1 
que  teur  corps  en  est  pour  ainsi  dire  imprégné.  Ils  ont  beat, 
effet,  se  dépouiller  de  leurs  habits  et  de  leur  liiige,  ils  ex'  ' 
une  odeur  fade  et  nauséabonde  qui  les  fait  reconnaître  I 
ment  des  personnes  qui  ont  fréquenté  leurs  ateliers^  En  1 
M.  le  préfet  de  police,  frappé  des  inconvententsc}«e  pcésfflU 
liibrication  des  boyaux  soufllcs,  fit  proposer  par  la  société  <r 
coitragemeni,  pour  sujet  de  prix,  de  trouver  un  mmeê  ' 
mique  ou  mécanique  pour  fabriquer  les  intealins  souméi 
leur  faire  subir  la  fermentation  putride.  M.  Labarraque  a 
et  obtint  le  prix  proposé.  Void  le  procédé  qu'ît  imagma^^^ 
décrit  lui-même.  «  On  prend  les  boyaux  de  boeuf  apim  lodr' 
premières  opérations,  c  est-4-dire  qii'ils  sont  dégraUsis  H 
tournés;  dans  un  tonneau  qui  conttent  les  intestins grélo 
dnquante  bœufs,  on  verse  deux  seaux  d'eau,  oontettanteM 
une  livre  et  demie  d'eau  de  javelle  marquant  19  ou  ih^ 
au  pèse-liqueur.  Si  les  boyaux  ne  trempent  pas  amett  <^ 
«outer  encore  un  seau  d'eau  de  puits  ou  de  rt^rière;  on 
bien,  et  on  laisse  macérer  pendant  toute  la  nuit.  Aoboait^ 
temps  la  membrane  muqueuse  se  détacbe  avec  facilité,  tt^ 
après  plusieurs  jours  de  fermentation  putride.  Au  meoiest 
(tmtact  de  l'eau  de  javdle  la  fétidité  disparaît  txÂéew^ 
Dans  les  différentes  opérations  que  nous  menons  de  dérrirt. 
ne  s'agissait  que  du  travail  des  intestâns  gi^es  du  b«of  et  ^ 


BOTAVMEB. 


(itt) 


BOTAraOSE. 


fadie  pour  la  fabricatioii  des  boyaux  6oafRës.  Nous  altons  noos 
occuper  maintenant  de  la  fabrication  des  étirées  dites  à  boyau^ 
Il  éfB  éçreiHF«!s  diverses  que  Ton  feît  subtr  auit  boyaux  de  mou- 
ton destinées  à  cet  mage.  La  préparation  de  ces  sortes  de  boyaux 
exige  plos  de  soins  et  plus  oe  détails  que  la  précédente.  Dans 
oeNe-€i  le  dépouiNemenl  doit  être  rigoureux,  c'est-à-dire  que 
rien  de  la  mei^férane  pérHonéaie  et  de  la  muqnetue  ne  doit  res- 
ter siir  la  membrane  mu$cu{em$e  ;  dans  Taotre  an  contraire,  on 
néglige  d*enlevcr  les  deux  tiers  au  moins  de  la  membrane 
externe,  sans  que  cela  nuise  le  moins  du  monde.  On  a  même 
remarqué  que  les  boymix  de  bœuf  entièrement  débarrassés  de 
cette  membrane  ne  pauraîent  pkis  tenir  îe  vent,  ce  qui  les  fait 
rrtwter  dans  le  cammerce.  lorsqu'un  boucher  a  éventré  un 
■KMiten^  il  retire  les  intestins  encore  chauds  de  Tanimal,  leur 
fcil  dégorger  tontes  les  matières  fécales,  forme  un  paquet  de 
cfuqoe  ventre  et  le  livre  au  boyaudier.  Cependant  il  ne  prend 
pas  loujours  le  soin  de  les  vider,  et  nous  devons  faire  remarquer 
que  cette  circonstance  est  défavorable  à  leur  préparation.  Ils 
gardent  alors,  sans  doute  par  Teffet  d'une  certaine  fermenUtion, 
«ne  couleur  dont  on  ne  peut  les  débarrasser,  ce  qui  les  rend 
propres  à  faire  seulement  des  cordes  à  raquettes.  Le  boyaudier 
coromeiiee  par  mettre  les  paquets  dont  il  vient  de  faire  Tacquîsi- 
tioadtnsun baquet. Ensuite  il  les  dénoue;  les  passe  à  la  main  et 
In  jefledans  un  autre  baquet  qui  contient  de  l'eau;  cela  s*ap- 

r\\em$$ir  le$  boyaux,  A  mesure  qu'il  les  place  dans  le  baquet, 
ramèfie  sur  le  bord  les  petits  bouts  des  intestins  qu'il  noue 
ensemble  poer  en  former  un  paquet.  On  les  laisse  macérer  pen- 
dant un  on  deux  jours  dans  de  Teau  que  Ton  renouvelle  sou- 
vent ;  quand  ce  bain  paratt  suffisant,  on  retire  le  paquet  et  on  le 
pose  sur  un  banc  incliné  dont  la  partie  inférieure  porte  sur  le 
baquet,  on  gratte  les  boyaux  successivement  ou  plusieurs  en- 
semble avec  le  dos  de  la  lame  d'un  couteau  semblable  à  celui 
<lont  n«tts  avons  parlé  plus  haut.  La  membrane  soumise  à  ce 
refouleinefit  cède  tout  d'abord  de  trots  ou  quatre  pouces,  si  la 
ipaoératiofi  s'^t  bien  foile.  L'ouvrier  la  prend  avec  la  mam,  la 
tire,  et  die  suit  dans  toute  sa  longueur;  c'est  ce  qu'on  appelle 
fkr.  La  membrane  ainsi  extraite  prend  le  nom  ae  filandre  et 
•eTt,en  façon  de  fil,  à  coudre  les  boyaux.  Nous  fprons  remar- 
quer en  passant  qu'il  ne  faut  chercher  h  enlever  celte  tunique 
qu'en  commençant  par  le  petit  bout  ;  autrement  elle  ne  suit  pas 
âWK  s«  casser  à  plus  de  huit  ou  dix  pouces  de  longueur.  On  rap- 
procfte  les  bouts  en  les  nouant.  Cette  filandre,  aussitôt  qu'elle 
yi  irradiée,  s'étend  sur  une  planche  pour  y  sécher.  Les  boyaux 
"«•  dépooillés  sont  réunis  dans  un  baquet  plein  d'eau  pour  y 
mer  rusqu'au  lendemain  qu'on  les  ratisse  de  nouveau  en 
plaçant  sur  un  banc  incliné,  comme  nous  l'avons  vu  précé- 
ment.  Ce  banc  a  quatre  pieds  de  long  et  dix  ou  douze  pouces 
••^  de  large.  La  partie  qui  confine  au  baquet  est  taillée  en 
^       dedcmi-hine,  afin  ouc  les  boyaux,  au  moment  où  on  les 
Wr^i^tombent  point  sur  les  côtés.  L'oufrier  en  ramène  ordi- 
•iffetnent  sur  le  banc  trois  ou  quatre  bouts  qui  trempent  dans 
^  leste  de  leur  longueur;  de  la  main  gauche  il  maintient  sur  le 
fteraiet  la  partie  supérieure  de  l'intestin  ;  de  la  droite  il  la  ra- 
W^  avec  tin  couteau  dont  la  lame  est  arrondie  par  le  dos  ;  puis 
fjpmèfie  i  lui  une  nouvelle  portion  du  l)oyau  qui,  de  cette  ma- 
#ire,  finît  par  s'entasser  sur  le  haut  du  banc  à  mesure  qu'il 

£  nettoyé.  Cette  opération  se  nomme  le  curage  des  boyaux, 
plus  gros  bouts  sont  coupés  de  la  longueur  de  huit  pteds  et 
^Mtts  aux  charcutiers.  Les  boj'aux, rure^  par  le  moyen  que  nous 
^Bofis  de  décrire,  sont  placés  jusqu'au  lendemain  dans  de  l'eau 
^^FoQ  remplace  par  une  solution  de  potasse  dont  voici  les  pro- 
%Vt]oiis.  Dans  une  tinette  ou  terrine  ue  grès,  on  verse  un  seau 
u  de  fontaine  de  la  capacité  de  onze  ou  quinze  litres;  on 
*  au  liquide  quatre  onces  de  potasse  et  quatre  onces  de 
se,  deux  sous-sels,  comme  chacun  sait,  de  qualité  diffé- 
ile.  Quand  la  solution  est  opérée,  Touvrier  y  plonge  la  main 
■^  apprécier  si  elle  est  ou  non  assez  forte.  S  il  lui  trouve  une 
convenable,  il  la  jette  sur  les  boyaux,  par  quatre  fois 
ntes  et  à  des  intervalles  de  quelques  heures ,  afin  que 
e  nouvelle  dose  ait  le  temps  de  produire  son  effet.  Après 
retire  les  boyaux  de  leur  bain  potasse,  on  les  passe  au  dé; 
la  même  opération  que  le  ratissage  h  Tongle  dont  nous 
déjà  parlé  ;  seulement,  au  Keu  de  rongle,  on  se  sert  d'un 
'Wt  en  cuivre.  Celle  épreuve  se  répète  plus  ou  moins,  selon 
veut  avoir  des  cordes  plus  parfaites  et  présentant  une 
'  plus  homogène.  Ainsi  pour  les  cordes  à  instruments 
passe  le  dé  bien  plus  souvent  que  pour  les  autres  cordes.  Il 
itste  plus  maintenant  qu'à  trier  les  boyaux  d'après  leur 
«seur,  et  selon  la  destination  qu'on  veut  leur  donner,  suî- 
t  que  le  fahricailise  propose  d'en  faire  des  cordes  à  raquettes^ 
bordes  à  foueu,  des  cordes  dites  d'arçon,  pour  l'usage  des 


chapeliers  ;  des  cordes  wmr  tes  horiog^rs^  ou  eafia  des  cordm 
à  inslmmenis.  Avant  de  passer  aux  procédés  de  préparation  el 
de  6ibrication  pour  cba^aiDe  d'elles,  imms  parlerons  de  la  ma- 
nière de  saler  les  boyaux  qne  Ton  doit  expMédîer  au  dehors;  rie« 
d'ailleurs  n'est  simple  comme  cette  opéraiioe.  Vous  preocx  une 
douzaine  et  même  plus  de  itoyaux  raiissés  mais  non  lavés,  et 
préalablement  ooup^  de  la  longueur  convenue,  vaus  les  roules 
en  spirales  concentriques  et  de  manière  à  former  une  espèce  de 
rosace,  couverte  dessus  et  dessous  d'une  couche  de  sel  luarîii. 
Sur  cette  première  rosace  on  en  pose  uae  quantité  d'autres  en 
alternant  avec  des  coudies  de  sel.  Cette  saumure  se  décante  9M 
bout  de  quelques  jours,  et  l'on  eoabaUe  les  boyaux  avec  un  peu 
de  nouveau  sel.  On  peut  aussi  sécher  les  boyaux  ratisses  pour  ea 
faire  des  cordes  dans  une  saison  convenable.  —  Cordes  à  rfs^ 
guettes.  On  destine  à  leur  Caibricatlon  les  boyaux  de  la  qualité  la 
plus  infime.  S'ils  sont  divisés  par  plusieurs  bouts,  il  faut  que 
ces  derniers  soient  coupés  de  façon  à  présenter  un  biais  supérieur 
et  un  biais  inférieur  pour  que  le  couteau  ne  rende  point  la  corde 
inégale.  Nous  avons  déjà  dit  qu'au  lieu  de  fil  en  se  servait  pour 
coudre  de  filandre  membraneuse  ;  cette  opération  se  faitaussi  pen- 
dant que  les  boyaux  sont  mouillés.  Lorsque  les  diflférentes  {jèefls 
ainsi  rapportée^  ne  forment  plus  qu'une  même  longueur,  00 
attache  les  boyaux  par  trois  on  quatre  avec  un  laoei.  Ce  laoetie 

Î>lace  ensuite  sur  le  crochet  de  l'éraerillon  du  rouet,  tandis  que 
*ex  trémité  opposée  de  l'intestin  passe  deux  fois  autour  de  la  cM^ 
ville.  L'ouvrier  donne  alonquelaues  tours  de  manivelle.  Il  enfile 
ensuite  le  lacet  à  la  cheville  supérieure  pour  la  tirer  et  lui  rc»^ 
dre  par  là  une  partie  de  la  longueur  que  lui  avait  enlevée  lelar- 
dage.  En  même  temps  il  passe  la  main  en  pre^nt  sur  toute  la 
longueur  de  la  corde  à  partir  du  rooet,  dans  le  double  but  de 
chasser  rhumidilé  et  d'ùter  à  la  corde  les  inégalités  qu'elle  pMV^ 
rait  avoir.  Une  ou  deux  benres  après,  il  reto^  et  passe  la  corde 
de  crin.  S'il  ne  s'agit  de  fabriquer  qu'une  quaHté  inférieur»  de 
cordes  à  raquettes,  on  prend  un  seul  boyvi  auquel  on  aioule 
seulement  deux  ou  trots  filandres  que  Ton  ourdit  comme  on 
vient  de  voir  pour  celles  de  première  qualité  ;  on  naet  en  oo9* 
leur  avec  du  sang  de  boeuf  et  avant  de  tondre.  —  Cordes  à  fouêU^ 
Dans  le  lot  destiné  aux  cordes  à  fouets,  on  prend  difiérento  boyis 
que  Ton  coud  les  uns  aux  autres  coaiiiie  préeédemment.  Il  eal 
rare  que  celles-ci  se  fassent  à  plusieurs  brins  ou  boyaux  ;  a«Bsi 
n'y  a-t-il  point  d'ourdissage  à  proprement  parler,  celui-là  m 
confond  avec  le  tordage.  On  est  dans  la  coutume  de  teindre  les 
boyaux  à  fabriquer  des  cordes  à  fouets.  Les  boyaux  preoneoÉ 
d'ailleurs  très-bien  la  teinture.  On  leur  donne  la  couleur  «oire 
avec  de  l'encre  ordinaire,  la  couleur  rose  avec  de  l'encre  itrace; 
comme  ils  ont  été  soufrés  deux  fois,  l'acide  sulfureux  qirib 


contiennent  fait  virer  le  rouge  au  rose.  Pour  ce  qui  est  de 
qui  sont  teints  en  vert,  eonune  on  en  trouve  onlinairement  dans 
le  commerce,  ils  l'ont  été  au  mo^fen  de  optie  même  coulear, 
telle  qu'elle  se  vend  d^ns  les  fabricpies  et  les  magasins.  Lon* 
que  la  corde  à  fouets  est  bien  tordue,  bien  étriebée,  on  la  laine 
sécher  ;  puis,  après  l'avoir  coupée  par  les  bouts,  on  la  dispoat 
par  grosses  pour  la  livrer  aux  fabricants  da  faoets.  —  Corém 
pour  les  chapeliers,  dites  d^arçon.  Ces  oardes,  qui  ont  ordinaiie* 
ment  quinze  àvingt-dnc[piedsdelong,  sont  ourAîpt  avec  qvatar», 
six,  huit,  dix,  douse  brins,  selon  qu'on  les  veut  ^us  ou  moÎM 
grosses.  Ces  cordes  ne  devant  avoir  ni  noMid  m  couture,  mi 
prend  les  boyaux  les  plus  longs  et  les  plus  gros.  L'ouvrier  la 
double,  attache  les  bouts  rénnn  à  un  lacet  qu'il  place  à  la  pre- 
mière cheville.  Qu'un  des  bouts  ne  soit  pas  asseï  long  pour  par- 
venir à  la  seconde  cheville,  il  faudra  prendre  un  autre  bout,  lu 
passer  dans  le  premier  et  doubler  de  manière  à  rejoindre  la 
cheville  désig^née.  Il  ne  reste  plus  qu'à  mettre  au  rouet.  Les 
cordes  à  demi  sèches  sont  soumises  deux  fois  à  la  vapeur  do 
soufre,  et  après  diacuoe  de  ces  opératsous  on  les  tend  et  on  les 
étrieke  ou  frotte  avec  une  corde  de  criu  saturée  d'eau  de  po- 
tasse. Nous  aHîons  omettre  de  signaler  une  pièce  accessoire  et 
cependant  très-importante  dans  la  fabricatioe  des  cordes  d'ar* 
çon  ;  c'est  le  rafraîchi,  caisse  loogae»  de  dix-huit  à  vingt  pouots 
de  large  avec  quelques  pouces  de  liant,  et  q«e  l'on  phM  sous  la 
corde  pendant  VourdisMge  pour  empêdier  qu'elle  ne  tratne  à 
terre  et  ne  s'y  salisse.  On  le  pose  «rdisairement  sur  mn  plan  îd- 
cliné  qui  rend  focile  l'écoulement  des  eaux.  Les  cordes  d*arçoii, 
une  fois  tordues  et  soufrées  couvenablement,  sont  tefidoes  pour 
sécher,  puis  coupées  et  pliées  comme  nous  l'avons  dit  plus  ha«t. 
—  Cordes  pour  les  horlogers.  Ces  cordes  sont  de  grosaewt 
différentes,  et  se  composent  parfois  de  plusieurs  brina.  Cepen- 
dant les  cordes  d'horlogers  propremetit  dites  sont  très-foea, 
ce  qui  nécessite  l'emploi  d'intestins  très^troits,  souvent  mémt 
divisa  en  deux  parts  au  moyen  d'un  instriiroent  de  forme  toute 
particulière.  C'est  une  espèce  de  petite  lance  dont  la  pointe  se 


BOTACX.  (  984  ) 

» 

fiche  dans  une  boule  de  plomb  on  de  bois.  On  introduit  cette 
boule  ainsi  disposée  dans  riotérieur  du  boyau,  que  l'on  tire  à 
soi  en  le  pinçant  par  tes  deux  faces  latérales.  De  cette  façon 
rintestin  se  tropve  partagé  par  les  deux  tranchants  de  la  lance. 
Au  res|e,  la  fabrication  de  c^  espèces  de  cordes,  à  la  perfection 
et  aux  soins  près,  est  la  même  que  celle  des  eordei  à  imlrumenls, 
dont  nous  allons  nous  occuper.  —  Cwrdei  à  insirumenlê,  La 
fabrication  de  ces  espèces  de  cordes  exige  dans  le  choix  des  in- 
testins et  dans  le  travail  de  Touvrier  des  soins  minutieux  et  tout 
à  fait  particuliers.  Longtemps  nous  sommes  demeurés  les  tri- 
butaires de  l'Italie  pour  cet  objet  de  consommation,  et  mainte- 
nant même  que  nous  fabriquons  aussi  bien  qu'elle  les  cordes  à 
instruments,  nous  ne  faisons  qu'une  imitation  grossière  de  ses 
dbanterelles.  Naples  est  encore  la  reine  dans  ce  dernier  ^enre 
de  fabrication.  Nous  l'avons  dit,  les  cordes  à  instruments  exigent 
plus  de  soin  que  les  autres  ;  aussi  le  premier  ratissage  doil-il 
être  beaucoup  plus  complet.  Nous  allons  donner  la  manière  de 
composer  les  deux  espèces  d'eaux  alcalines  auxquelles  on  les 
soumet  après  ce  premier  ratissage.  Dans  une  fontaine  de  grès 
contenant  six  voies  d'eau,  mettez  trois  livres  de  potasse,  remuez 
bien  et  laissez  déposer.  Dans  un  autre  vase  de  la  même  espèce, 
de  la  même  capacité,  également  plein  d'eau,  vous  jetez  cinq  * 
livres  de  cendres  gravel^  et  vous  laissez  déposer  ;  si  vous  aviez 
hâte  de  vous  en  servir,  vous  y  ajouteriez  un  peu  d'eau  d'alun, 
cl  par  ce  moyen  elle  se   trouverait  clarifiée  promptement. 
Vous  n'auriez  plus  alors  qu'à  prendre  d'autres  vases  en  grès  ou 
en  terre  vernissée  ;  dans  chacun  d'eux  vous  disposeriez  une  por- 
tion des  boyaux  ratisses  de  manière  qu'ils  en  eussent  jusqu'à 
la  moitié  de  leur  hauteur  environ.  Vous  rempliriez  le  vase  avec 
de  l'eau  de  potasse  étendue  dans  une  partie  égale  d'eau  natu- 
relle. Vous  renouvelez  ce  bain  deux  fois  par  iour,  mais  à  chaque 
fois  vous  diminuez  la  portion  d'eau  naturelle  en  ajoutant  une 
dose  progressivement  plus  forte  de  la  solution  de  cendres  gra- 
velées.  On  reconnaît  que  la  liqueur  agit,  lorsque  les  boyaux 
gonflent  et  blanchissent  suffisamment.  S  ils  prenaient  un  gonfle- 
ment extraordinaire,  et  oue  l'on  vit  des  bulles  d'eau  monter  et 
crever  à  la  surface  de  la  liqueur,  comme  dans  la  fermentation 
putride,  il  faudrait  en  conclure  que  l'on  est  exposé  à  un  danj;er 
semblable,  et  filer  promptement  les  intestins.  La  macération 
dure  habituellement  de  trois  à  cinq  jours  dans  les  conditions 
atmosphériques  ordinaires  ;  quelquefois,  mais  rarement,  elle  se 
prolonge  davantage.  Nous  avions  oublié  de  dire  que  chaque  fois 
qu'on  renouvelle  la  solution,  on  passe  les  boyaux  au  dé  de  cuivre, 
comme  nous  l'avons  expliqué  ailleurs.  Pour  filer  les  boyaux,  on 
se  sert  d'un  méiiir  disposé  pour  cet  usage.  C'est  une  espèce  de 
châssis  ou  carré  long  en  bois,  ayant  deux  pieds  de  large  sur  cinq 
pieds  de  haut.  Sur  l'un  des  côtés  qui  forment  la  grande  parallèle 
sont  placées  à  demeure  un  grand  nombre  de  chevilles  ;  sur  le 
côté  opposé  sont  des  trous  en  nombre  double  de  celui  des  che- 
villes, on  prend  dans  la  terrine,  dont  on  a  décanté  la  lessive,  un 
boyau  dont  on  place  le  bout  dans  l'un  des  trous,  en  l'y  fixant 
au  moyen  d'une  petite  cheville;  on  ramène  le  boyau  sur  la 

f  rosse  cheville  en  la  tournant  deux  fois  autour  ;  de  là  on  le  con- 
oit  vers  le  cùtéd'où  l'on  était  parti,  pour  le  fixer  de  nouveau 
dans  un  autre  trou,  puis  l'on  coupe  l'excédant  s'il  y  en  a.  Lors- 
que le  métier  est  tout  à  fait  garni,  on  prend  une  ou  deux  petites 
oievillcs  que  l'on  met  aux  crochets  du  rouet.  On  donnequdques 
tours  à  chacun  des  boyaux  pour  les  filer,  et  l'on  porte  le  métier 
au  soufroir.  Nous  prions  le  lecteur  de  se  rappeler  ce  que  nous 
«vous  dit  à  l'égara  de  celui-ci  pour  le  soufrage  des  boyaux  de 
bœuf  ou  de  vache,  car  l'opération  est  la  même  dans  toutes  ses 
conditions.  Au  sortir  du  soufroir,  on  élriche  soigneusement  les 
boyaux  filés  avec  une  corde  de  crin,  et  on  les  y  dépose  de  nou- 
veau après  les  avoir  retordus.  11  ne  reste  plus  ensuite  qu'à  les 
faire  sécher,  puis  à  les  graisser  avec  de  l'huile  d'olive,  et  enfin  à 
les  disposer  en  paquets  ronds  pour  être  livrés  au  commerce. 
Nous  terminerons  cet  article  en  indiquant  la  méthode  à  suivre 
pour  faire  soit  la  quatrième  du  violon  ou  toute  autre  corde  à 
Doyau  entourée  de  fil  métallique.  Nous  dirons  d'abord  que  l'on 
ne  recouvre  ainsi  que  les  cordes  qui  n'ont  été  ni  huilées  ni  sou- 
frées. L'ouvrier  prend  un  bout  de  boyau  de  trois  pieds  de  long, 
gu'il  adapte  d'une  prt  au  crochet  du  rouet,  de  l'autre  à  Ta 
9uche  d'un  émerillon  tournant,  lequel  tend  la  corde  au  moyen 
d'un  poids  retenu  par  une  ficelle  qui  passe  sur  une  poulie  pour 
venir  se  lier  à  rémerillon.  Après  cela  il  passe  son  fil  métallique 
autour  de  la  corde  ;  tandis  qu'un  autre  ouvrier  tourne  le  rouet 


le  plus  également  possible,  le  premier  dirige  le  fil  de  la  main 
droite,  en  pressant  un  peu  avec  la  main  gauche  pour  qu'il  s'en- 
roule par  spires  régulières  et  pressées. 

BOTAUX-DE-CHAT,  S.  m.  pi.  {%ooL)^  genre  de  coquille  de 
la  famille  des  tuyaux. 


BOTD. 
BOTAUX-Or-DIABLE,  S.   m.   pi,   (ftolOfl.) ,  DOm  <n*oo  i 

donné  à  la  salsepareille. 

BOTCEAU  (Jacques),  seigneur  de  la  Baraudière,  intciMbu 
des  jardins  de  Louis  XIII  et  de  Louis  XIV,  a  écrit  sur  tout»  b 
parties  du  jardinage  et  sur  l'art  de  former  des  jardins  potagmn 
d'agrément  :  f  *  Traité  du  jardinage,  selon  le$  saisons  de  la  ■«. 
lure  et  de  l'art ,  en  3  livres ,  Paris,  1638 ,  in-folio  ;  a*»  TraiU  h 
jardinage,  qui  enseigne  les  ouvrages  qu'il  faut  faire  pour  atm 
un  jardin  dans  sa  perfection,  avec  la  manière  de  fairt  k 
pépinières,  greffer,  enter  les  arbres,  etc.,  et  une  instruction  p<m 
faire  de  longues  allées  de  promenades  et  bois  taillis,  Paris,  àt 
Sercy,  1689,  in-ia  ;  ibid. ,  1707^  in-12. 

BOTD  (Robert),  lord  écossais,  fils  de  sir  Thomas  BojH 
Kilmarnock,qui  fut  tué  en  1439  par  vengeance  du  meurlrpasd 
avait  commis  sur  lord  Darnley.  Robert  Boyd ,  vers  la  fin  (h 
règne  de  Jacques  II,  fut  très-aimé  du  peuple  et  du  roi,tampr 
la  distinction  de  ses  talents  que  par  l'aménitédeson  caraetèrR.1 
fut  admis  dans  le  parlement,  et  en  1459  il  fut  ac^nt  m 
pléniiK)teutiaires  qui  allèrent  conclure  une  trêve  avec  TAo- 
gleterre.  A  la  mort  de  Jacques  II ,  survenue  en  1470,  B«b* 
Boyd  devintgrand justicier  du  royaume  d'Ecosse  et  l'un  des  ion^ 
de  la  régence  pendant  la  minorité  de  Jacques  111.  PuissamiDai 
aidé  de  son  frère  Alexandre  Boyd  de  Duncan ,  Robert  couq» 
l'amitié  du  jeune  monarque  et  accumula  dans  sa  famille  prcqv 
toutes  les  charges  et  places  du  gouvernement.  Bientôt  m^ 
exalté  par  une  insatiable  ambition,  il  enlève  le  roi  dans  uoepirtii 
de  chasse  et  l'emmène  de  Linlithgovr  à  Edimbourg ,  où  il  «e  {d 

Ëroclamer  par  lui  seul  régent  jusqu'à  la  majorité  de  Jacques  111 
,n  1467  y  lord  Boyd  se  fit  créer  grand  chambellan  et  donna f^r 
épouse  à  son  fils  sir  Thomas,  depuis  comted'Arran.la  sœarmtf 
du  roi  d'Ecosse.  Mais  enfin  Jacques  III,d^ùté  de  la  lieioe»- 
cieuse  que  le  régent  lui  faifait  mener  pour  le  dominer  plQSllI^ 
ment,  prêta  l'oreille  à  de  justes  remontrances,  et  en  1 469.  peoéat 
que  le  comte  d'Arran  était  allé  en  Danemarck  sollidter  poert* 
prince  la  main  de  la  fille  du  roi  de  ce  pays ,  le  monarque  dl* 
cosse  assembla  un  parlement  extraordinaire  à  Edimbourg  (xfor  ] 
examiner  la  conduite  de  lord  Robert  Boyd,  de  son  fils  et  df  s.i 
frère.  Lord  Boyd  se  rendit  dans  cette  ville  accompaj^nè  d'à» 
troupe  armée;  mais  ayant  rencontré  des  forces  supeneor»  asi 
siennes ,  il  crut  prudent  de  licencier  ses  soldats  et  de  se  rêfagv 
en  Angleterre ,  où  il  mourut,  dans  le  château  d'Alnwick,i 
1470,  —  Son  frère  Alexandre  fut  reconnu  coupable  de  haai' 
trahison,  condamne  à  mort  et  exécute.  Quant  au  comte  d'Arm, 
à  son  retour  en  Ecosse,  où  il  amenait  la  princesse  dartow. 
il  connut  seulement  alors  le  danger  qui  le  menaçait ,  et  rcloon: 
en  Danemarck  sur  le  vaisseau  qui  l'avait  reconduit  dans  sa  \A\rt 
De  là  il  passa  à  la  cour  du  duc  de  Bourgogne  et  à  celle  do  n<)>1i 
France ,  dont  les  sollicitations  auprès  de  Jacques  111  ne  punt 
obtenir  sa  grâce.  Son  divorce  fut  solennellement  proooncf,' 
il  mourut  en  1474  à  Anvers.  —  Enfin  cette familles'éteigmti 
1746  dans  la  personne  de  Guillaume,  comte  de  Kilroanuki, 
descendant  des  Boyd ,  décapité  pour  crime  de  rébellion  contr  fe 
maison  régnante  alors  en  Angleterre. 

BOYD  ^arc-Alexandre)  ,  poète  écossais,  né  d'une  no^ 
famille  à  (jalloway  en  1562,  et  mort  à  Pin-Kbill ,  en  Eco^s^ii 
1601,  âgé  de  trente-neuf  ans.  Son  oncle,  archevêque  deGlfr 
cow,eniplova  inutilement  tous  ses  soins  à  lui  faire  donnerai 
brillante  éducation.  Marc  Boyd,  entra tné  par  de  vicieux  («^ 
chants,  passa  sa  jeunesse  en  Ecosse  et  à  Paris  dans  toutes  ùdi 
de  honteuses  débauches;  puis  enGn,  abjurant  tout  d^uncoupifl 
criminelles  erreurs,  il  se  livra  nuit  et  jour  à  l'étude ,  suivit  i«« 
distinction  à  Bourges  les  leçons  du  jurisconsulte  Cuias  f 
après  un  voyage  scientifique ,  prit  du  service  dans  l'ann 
française.  Après  quatorze  années  d'une  vie  consacrée  aoi  in 
et  à  la  littérature,  il  revint  expirer  dans  sa  patrie.  Il  a  conifi 
un  grand  nombre  de  traductions,  de  poèmes  latins  et  écossais 
de  manuscrits  français  sur  la  politique  et  l'histoire.  Plusieurs 
ces  ouvrages  sont  imprimés  dans  les  Deliciœ  poetarum  Srot 
rum,  Amsterdam ,  1657 ,  3  vol.  in-12.  Le  principal  a  p 
titre  :  Epistolœ  heroidum. 

BOTD  (Hugues),  né  en  1746  à  Bally-Castle,  dans  le  a 
d'Antrim,  en  Irlande ,  d'un  gentilhomme  nommé  MacauUv. 
prit  le  nom  de  Boyd  de  son  grand-père  maternel.  Aprrs  4 
vastes  et  solides  études ,  Hugues  embrassa  Tctat  militaire:  m-^ 
son  père  mourut  sans  laisser  de  testament,  et  comme  il  èuii 
cadet  de  sa  famille,  se  voyant  sans  ressources  pécunîaimcjf 
blés  de  le  soutenir  au  service,  il  le  quitta  pour  le  barrefto. 
après  avoir  vécu  pauvrement  il  fit  un  mariage  avantageux  ft 
jeta  dès  lors  dans  la  politique.  Il  embrassa  chaudement  la  rst 
populaire ,  la  soutint  dans  les  journaux  dans  une  suite  d'trtkit 
qu  il  signait  tantôt  Whig,  tantôt  Freeholder  (le  Franc  Teoar 


BOTBR. 


(  3^} 


BOYER. 


der).  Mais  la  répatation  de  Boyd  est  doe  principalement  aux  I  le  beau  temps  et  même  rayenir,  peut  bien  avoir  aussi  inventé  la 


fameuses  LeUre$  de  Junius,  publiées  dans  le  Public  Adverti- 
ier,  1769, 1770  et  1771 ,  et  qu'on  lui  a  généralement  attribuées, 
sans  preuves  suflSsanies  toutefois,  et  après  en  avoir  fait  honneur 
aussi  à  plusieurs  écrivains  de  premier  ordre,  la  plupart  même  su- 
périeurs à  Bo]fd,  tels  que  :  Sam-Dyer,  W.  G.  Hamilton,  Edmond 
Barke,  legénéral  Lée,  recclésiastique  Rosenhagen,  lord  Asbbur- 
tOD  (John  Dunning).  Hugues  Boyd,  se  trouvant  dans  un  état  de 
forUine  fort  embarrassé,  suivit,  en  qualité  de  second  secrétaire, 
Macartney  dans  son  gouvernement  de  Madras  en  1781.  Il  ac^ 
oompagna  l'expédition  contre  Trinquemale,  et  fut  député  au  roi 
de  Candy  pour  obtenir  un  traité  d'ailliance  défensive  et  offensive 
•lec  TAr^Ieterre.  Au  retour  de  cette  mission,  dans  laquelle  il 
échoua,  poyd  fut  fait  prisonnier  par  les  Français,  conduit  à  File 
de  Bourbon ,  puis  bientôt  après  relâché  sur  parole.  11  revint 
ilors  à  Madras ,  y  remplit  les  fonctions  de  capitaine  de  port,  et 
j  rédigea  le  journal  intitulé  :  The  Madras  Courier,  Eu  1794 
H  retourna  en  Europe,  et  mourut  à  l'âge  de  quarante-huit  ans. 
Outre  ses  écrits  politiques,  on  a  de  lui  des  Mélanges ,  des  Eœ- 
traits  des  Discours  ae  lord  Chaiam ,  1779 ,  et  la  Relation 
de  son  cMbatsade  à  Candy.  Campbell  a  écrit  la  vie  d'Hugues 
Boyd. 

BOTD  (Henri)  ,  né  en  Irlande  vers  le  milieu  du  XYiii®  siè- 
dCf  vicaire  de  Ratfriland,  chapelain  du  comte  de  Charleville, 
est  mort  le  17  septembre  1852.  Il  est  auteur  de  :  l'Enfer, 
ivec  un  spécimen  de  Roland  furieux,  1785,  2  vol.  in-8°.  — 
hiimes,  principalement  dramatiques  et  lyriques,  1796,  in-8°.  — 
La  Divine  Comédie,  comprenant  l'Enfer,  le  Purgatoire  et  le 
Paradis,  1802 ,  3  vol.  in-8'».  —  La  Pénitence  d'Hugo,  vision  d'a- 
près l'italien  de  VincenzoMonti. —  Le  Chasseur,  conie  à  la  ma- 
Dièrc  de  Spencer,  1805.  —  Les  Triomphes  de  Pétrarque,  1807. 

iNnrmsLL  (Jean)  ,  né  en  1730 ,  est  célèbre  dans  TAngleterre 
pff  les  magniflques  collections  d'estampes  qu'il  publia  aux  dé- 
[lens  de  sa  fortune  entière.  U  fut  honoré  des  titres  et  des  fonc- 
ûoos  d'échevin  et  de  lord  maire,  honneurs  les  plus  insignes  que 
puisse  ambitionner  un  bourgeois  de  Londres.  Il  a  édité  successi- 
rcment  :  une  Edition  de  Shakspeare ,  aux  estampes  de  laquelle 
txataillèrent  tous  les  peintres  et  tous  les  graveurs  célébrés  de 
cette  époque.  —  Gaierie  de  Houqhton,  achetée  à  grands  frais 

Er  Catherine  II,  impératrice  de  Russie.  —  Liber  verOatis,  ou 
r-simik  des  dessins  et  peintures  du  fameux  Qaude  Lorrain. 
—  Collection  ofprints ,  engraved  afterthe  most  capital  paiti- 
^t  i»  England,  1769  et  suiv.,  6  vol.  in-folio.  —  LaTa- 
^,  1794-1796,  2  vol.  avec  gravures  in-folio,  contenant 
6  p/andies  gravées  à  l'aqua-tinta  et  imprimées  au  bistre. 

BOYÉ  (Jean)  ,  littérateur,  né  à  Ck)penhague  en  1756,  fit  de 
ffifs  études  dans  l'université  de  cette  ville,  et  y  reçut  le  docto- 

ten  1770.  Il  fut  sous-recteur,  puis  recteur  dans  àivers  collé- 
En  1826,  il  se  retira  à  Copenhague,  où  il  mourut  en  1830. 
blgré  ses  pénibles  fonctions ,  il  trouva  assez  de  loisir  pour  se 
ireravec  succès  à  des  travaux  philologiques,  politiques  et  litté- 
ires.  Parmi  ses  ouvrag^  on  ate  surtout  :  l*"  Réfutation  de  la 
yiosophie  critique  de  Kant,  précédée  d'une  exposition  com- 
me du  système  de  cette  philosophie,  Ck)penhague,  1812,  in-8^; 
fAmi  de  l'Etal,  Mo.,  1793-1814,  3  vol.  in-8*».  Dans  ce 
Imier  ouvrage  il  traite  du  bonheur  de  l'homme ,  de  Torigine 
f l'Etat  et  du  droit,  du  commerce  et  des  richesses  nationa- 
i  Os  deux  livres  eurent  un  grand  succès  dans  tous  les  pays 
bdinaves  et  en  Allemagne ,  et  furent  traduits  en  diverses 
jjÇues  ;  3**  Traité  de  Vart  d'écrire  l'histoire,  Copenhague, 
IS,  în-S**.  Tous  les  écrits  de  Boyé  sont  en  danois. 

^TER,  BOIBR  et  BoniER  (mariné).  C'est  une  espèce  de  ba- 
in ou  de  chaloupe  flamande.  Le  boyer  est  maté  en  fourche,  et 
leux  semelles  au  moyen  desquelles  il  va  bien  à  la  bouline  et 
tive  peu.  Le  boyer  est  un  petit  bâtiment  de  charge  qui  a  un 
iprè  et  de  l'encastillage  à  l'avant  et  à  l'arrière.  Il  a  du  rap- 
dans  beaucoup  de  parties  avec  le  semaque  ;  il  est  plat  de 
tngues,  et  le  mât  en  est  fort  haut  et  porte  perroquet.  Cette 
e  de  mâture  n*est  pas  si  propre  à  naviguer  sur  mer  que  sur 
{dvières  et  sur  les  eaux  internes. 

lOTER  DE  NICE  (GUILLAUME),  ainsi. appelé  du  nom  de  sa 
fe  natale^  vivait  au  temps  de  Robert,  roi  de  Sicile  et  comte  de 
»vence,  auquel  il  dédia  un  Traité  d'histoire  naturelle.  Au 
e  de  l'histoire  de  sa  vie,  c'était  un  homme  très-versé  dans  les 
boces  physiques  et  mathématiques,  ce  qui  ne  l'empêcha  pas 
mener  la  vie  de  troubadour  et  de  courir  les  castels  en  chan- 
t(  des  vers  de  sa  composition.  Nostradamus,  qui  en  parle  avec 
plus  grand  éloge,  dit  que  ses  chansonnettes  étaient  si  gracieu- 
»  que  plusieurs  troi^dours  les  prirent  pour  modèles  et  s'es- 
mnt  à  les  imiter.  Mais  Nostraaamus,  qui  inventait  la  pluie» 


réputation  poétique  d§  Boyer  de  Nice.  H  ne  nous  reste  de  lui  que 
la  chanson  qu'if  composa  pour  Marie  de  France,  épouse  de 
Charles,  duc  de  Calabre,  et  cette  pièce  est  peu  digne  du 
talent  que  lui  prête  le  fameux  astrologue.  L'astre  qui  le  forma 
poêle  n'existe  pas  plus  que  certaines  planètes  de  l'invention  de 
Noslradamus.  La  réputation  de  Boyer  comme  savant  ne  nous 
parait  pas  moins  apocryphe  que  celle  de  pocte. 

BOYËR  (Paul),  écuyer,  sieur  du  Pctit-Puy,  né  dans  le 
Condomois  vers  lé  15,  lit  partie  de  Texpi'dition  commandée  par 
M.  de  Bretign V,  et  dont  le  but  était  d'assurer  à  la  France  la  pos- 
session de  la  Guyane.  M.  de  Brcligny  ayant  été  assassiné  par 
les  sauvages  en  1644,  sa  mort  entraîna  la  période  la  colonie,  et 
Boyer  revint  à  Paris  où  il  sollicita  inutilement  un  emploi.  Dans 
le  dessein  de  se  concilier  la  faveur  de  la  cour,  il  publia  plu-^ 
sieurs  ouvrages,  entre  autres  un  intitulé  :  Remarques  des  signa^ 
lés  bienfaits  rendus  à  l'Etal  par  Anne  d'Autriche,  Paris,  1649, 
in-4^.  La  même  année  il  lit  paraître,  in-fol.,  la  Bibliothèque 
universelle,  contenant  tous  les  mots  français  rangés  par  leurs 
terminaisons.  Chevreau  fut  l'éditeur  de  cetouvrage,  dont  il  loue 
l'auteur  avec  exagération  ;  mais,  suivant  des  critiques  plus  désin- 
téressés ,  c'était  un  homme  plus  laborieux  que  savant,  et  il  a 
corrompu  beaucoup  de  noms  ^u'il  n*a  pas  entendus.  Le  seul 
des  ouvrages  de  Boyer  qu  on  puisse  lire  avec  intérêt  est  la  Rela-- 
tion  de  ce  qui  s'est  passé  au  voyage  de  M.  de  Bretigny  à  t Amé- 
rique occidentale,,  avec  un  dictionnaire  de  la  langue,  Paris, 
1654,  in-8®,  écrite  avec  une  apparence  de  sincérité  et  de  bonne 
foi  toujours  assurée  de  plaire. 

BOYER  (Claude)  naquit  à  Alby  en  1617  et  mourut  à  Paris 
en  1698.  Entré  dans  la  carrière  ecclésiastique,  le  jeune  abbé  ne 
songea  d'abosd  qu'à  devenir  un  grand  prédicateur.  Alors  comme 
à  présent,  Paris  était  le  rendez-vous  de  toutes  les  ambitions, 
comme  il  fut  toujours  l'écueil  des  médiocrités  et  des  génies  in- 
complets. Bo]fer  vint  y  chercher  la  gloire  qu'il  rêvait,  et,  au  rap- 
port de  Furetière,  il  ne  réussit  même  pas  à  trouver  un  lieu  où 
prêcher;  selon  d'autres  au  contraire ,  U  prêcha  souvent  et  fort 
mal.  Quoi  qu'il  en  soit,  l'académie  lui  ouvrit  ses  portes  en  1666, 
à  titre  d'auteur  dramatique,  car  il  cessa  de  faire  des  sermons 
pour  composer  des  pièces  de  théâtre;  à  cette  époque  on  avait 
joué  de  lui  douze  comédies  ou  tragi-comédies.  11  en  compo^ 
depuis  un  grand  nombre  d'autres  ;  mais  aucune  d'elles  ne  valait 
la  réputation  qu'il  s'était  acquise,  réputation  très-cou tcstéç, 
même  alors,  et  que  l'on  comprend  a  peine  aujourd'hui  ;  cepen- 
dant Chapelain  osa  dire  que  Boyer  était  a  un  poète  de  théâtre 
qui  ne  cèae  qu'au  seul  Corneille  dans  cette  profession,  d  Cet  avis, 
partagé  par  Boursault  dans  la  Satire  des  satires,  n'est  point 
celui  de  bespréaux,  qui  dit  : 

Boyer  est  à  Pinebéae  égal  pour  le  lecteur. 

Agamemmon  eut  un  grand  succès  et  lui  yalut  beaucoup  d'élo- 

f»,  mais  il  est  plus  que  probable  que  cette  pièce  n'est  pas  de  lui . 
Ile  parut  en  1680  sous  le  nom  aAssezon;  mais,  deux  années 
plus  tard  celui-ci  ayant  quitté  Paris,  Boyer  se  hâta  de  revendi- 
quer Agamemnon,  Cette  démarche  pourra  nous  paraître  d'au- 
tant plus  fausse,  que  l'on  ne  retrouve  point  dans  cette  tragédie 
la  tache  en  quelque  sorte  ori^nelle  de  Boyer ,  c*est-à-dire  la 
dureté  de  ses  vers,  le  défaut  d'inspiration,  le  choix  presque  af* 
fecté  d'expressions  basses  et  triviales.  Nous  croyons  inutile  de 
citer  ici  le  nom  de  ses  ouvrages,  dont  le  nombre  dépasse  encore 
la  médiocrité.  L'épigramme  de  Furetière,  que  nous  citons  pitn 
bas,  n'est  qu'une  allusion  à  un  fait  historique.  Boyer  trouvait 
toujours  dans  les  événements  de  la  semaine  de  quoi  se  justifier 
du  peu  de  succès  de  ses  pièces  ;  une  fois  il  répondit  â  l'un  de  ses 
amis  qui  lui  demandait  des  nouvelles  de  sa  dernière  pièce,  qu'elle 
avait  eu  le  malheur  de  n'être  jouée  qu'un  vendredi  et  un  di- 
manche, ce  qui  donna  lieu  à  l'épigramme  suivante': 

Quand  les  pièces  représentées 
De  Boyer  sont  peu  h'équentées. 
Chagrin  quUl  est  d'y  voir  peu  d'assistants. 
Voici  comme  il  tourne  la  diose  : 
Vendredi  la  pluie  en  est  cause, 
Et  dimanche  c'est  le  beau  temps. 

ROTER  (Abel),  né  à  Castres  en  1664,  quitta  la  France  lors 
de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes,  séjourna  à  Genève,  puis  à 
Franeker  et  en  Angleterre  en  1689.  Sa  vie  fut  consacrée  tout 
entière  à  l'étude.  Il  mourutà  Chelsey  en  1739.  On  a  de  lui  :  Dic- 
tionnaire anglais-français  et  français-anglais,  2  vol.  in-4'', 


BOTBft. 


Londres,  1T74.  Il  a  obtenu  plus  de  vingt  éditions.— CSrraminotrc 
française  et  anglaise,  in-t3.  —  TradwHion  anglaise  de  Télé- 
maguc  et  des  Aventures  d' Àristonoûs,  1725,  in-l'i. —  Le  Corn- 
fagnon  anglais-français f  ou  Recueil  de  sentences,  pensées^  bons 
mots  en  anglais  et  en  français,  1707,  in-»°. —  LEtat  politigue, 
ouvrage  périodique,  1710 à  1729.— Hwfoire  de  Guillaume  te 
Conquérant,  en  anglais,  1702,  tn-8°.— Jn»a/<?j  de  la  reine 
Anne,  1 1  vol.  in-8^,  eu  anglais. —  Histoire  du  régne  de  la  reine 
Anne,  1722,  in^oL,  eo  anglais. 

BOYER  (Jean-Baptiste),  marquis  d*Aguilles,  conseiller  au 
parlement  de  Provence,  né  à  Aix  vers  1640,  mort  en  1713,  ama- 
teur distingué  cl  bon  artiste  lui-m(>me.  Son  inclination  naturelle 
pour  la  peinture  se  changea  en  passion  lorsque  ayant  fait  le 
voyage  d'Italie,  la  vue  des  merveilles  artistiques  de  ce  pays  eut 
achevé  de  former  son  goût  et  multiplié  ses  connaissances.  11  y 
acheta  quantité  de  tableaux,  de  sculptures  et  de.dessins  qu  il 
rapporta  à  Aix,  où  il  résidait.  Ami  éclairé  de  tous  les  artistes  en 
général  cl  du  célèbre  Puget  en  particulier,  il  fut  TArislarque 
consciencieux  de  leurs  œuvres,  et  il  en  produisit  lui-même,  avec 
le  pinceau  et  le  burin,  que  des  artistes  renommés  u'auratenl  pas 
hésité  à  avouer.  V'oulanl  éditer  sa  précieuse  collection,  il  Ot  ve- 
nir d'Anvers  û  Aix  le  graveur  Jacques  Goëlmans.  Ce  Recueil, 
achevé  en  1709  et  publié  en  1715,  forme  deux  grands  volumes 
in-folio,  composés  do  cent  dix-huit  planches  dont  plusieurs  oc- 
cupent la  fuùitic  entière.  Le  premier  volume  contient  les  écoles 
italienne  et  flamande  en  cinquante-huit  planches,  et  le  second 
récole  française  en  soixante  planches.  Boyer  en  avait  lui-même 

§ravé  quelques-unes.  Les  frontispices  de  ces  deux  volumes  sont 
e  sa  composition. 

BOYER  (Pierre),  oralorien,  né  à  Ariane  en  1677,  fut  on  des 
opposants  à  la  bulle  Unigenitus,  fut  emprisonné  a«  Mont-Saint- 
Micliel ,  puis  à  Vinccnnes,  où  il  mourut  le  18  janvier  1755. 
On  a  de  lui  :  1"  Vie  d'un  parfait  ecclésiastique,  1721,  1731, 
in-12.  C'est  la  vie  du  diacre  Paris;  2**  Parallèle  de  la  doctrine 
des  païens  avec  celle  des  jésuites  et  de  la  constitution,  1726, 
in- 12  et  in-8«.  Le  rédacteur  des  Nouvelles  ecclésiastiques  dit  que 
cet  ouvrase  peut  servir  de  second  tome  aux  Lettres  provineia^ 
les;  mais  le  parlement  condanma  ce  Kvre  à  être  brùIé;  5"  Juste 
idée  qu'on  doit  se  former  des  jésuites.  Boyer  a  fait  beaucoup 
d'autres  ouvrages  contre  les  jésuites  et  la  bulle;  on  en  trouve  la 
liste  dans  le  supplément  an  Nécrologue  des  plus  célèbres  défen^ 
seurs  et  confesseurs  de  la  vérité.  —  Un  antre  Pierre  Boiter, 
ministre  des  réformés,  a  fait  un  abrégé  de  T Histoire  des  vau- 
dois,  la  Haye,  1091,  in-12. 

boyer  be  SAINTE-MARTHE  (HENRf- ANSELME),  domini- 
cain, auteur  de  V Histoire  de  téglise  cathédrale  de  Saint-Paul- 
TroiS'Chàteaux ,  Avignon  ,  1710  ,  in-4*».  —  Histoire  de 
la  cathédrale  de  Vaison,  Avignon,  1731,  in-4**.  Cette  histoire 
n  a  été  publiée  qu'en  1741.  On  trouve  dans  le  recueil  de  pièces 
qui  y  est  joint  la  traduction  en  vers  français  de  la  Choroffraphie 
du  diocèse  de  Vaison,  composée  d*at)ord  en  vers  laUas  par 
Joseph-Marie  Suares,  évoque  de  Vaison.  La  poésie  du  P.  Boyar 
est  plus  que  médiocre. 

BOYER  (Pascal),  naquit  en  1745  à  Tarascon.  L'abbé  Gao- 
zargues,  maître  de  chapelle  à  la  cathédrale  de  Nimes,  a/ant  été 
nommé  maître  de  la  chapelle  <ki  roi,  Boyer  lui  succéda  dans  la 
maîtrise  en  1759.  jl  vint  à  Paris  en  1767,  et  débuta  par  une 
lettre  à  Diderot  sur  la  réforme  des  clefs  et  des  mesures  en 
musique.  Les  dernières  années  de  sa  vie  sont  peu  connues. 

BOVEB  (Jean-François),  évê<^ue  de  Mirepoix,  nMjuU  à 
Paris  le  12  mars  1075 ,  d*une  (amiUe  nombreuse ,  origmaire 
d'Auvergne,  et  4iui  avait  un  goût  particulier  pour  le  cloître, 
puisque  les  quatre  frères  et  quatre  de  ses  sœurs  embrassèrent 
rétat  monastique.  Il  choisit  la  congrégation  des  tbéatins,  s'y 
voua  d'abord  à  l'enseignement,  puis  au  ministère  de  la  chaire,  ou 
il  acquit  une  certaine  réputation.  Ayant  prêché  deux  carêmes 
devant  Louis  XV,  le  cardinal  de  Fleury  le  ûl  nommer  en  1730 
à  révêché  de  Mirepoix ,  et  quelques  années  après  le  rappela  à  la 
cour  pour  être  urecepteur  du  dauphin»  père  de  Louis  xVI.  Il 
fut  reçu  a  l'acaoémie  française  en  1756,  deux  ans  après  à  Taca- 
demie  des  sciences,  et  en  1741  à  celle  des  inscriptions  et 
belles-lettres ,  où  il  reniplaça  le  cardinal  de  Polignac.  Son  élève 
conserva  toujours  pour  lui  le  plus  tendre  attachement.  L'éduca- 
tion étant  achevée  au  bout  de  neuf  ans»  le  roi  le  fit  en  1745 
prenu'er  aumônier  de  la  dauphine,  et,  à  la  mort  du  cardinal  de 
rleur^,  lui  donna  la  feuille  des  bénéfices.  Il  avait  remis  son 
évèchedès  qu'il  fut  attaché  à  Téducatiou  du  dauphin;  le  roi  lui 
donna  alors  Tabbaye  de  Saiot-Mansuilt ,  et  ne  put  fe  détermi- 
ner à  accepter  celle  de  Corbie.  Vivant  à  la  cour,  mais  sans  faste, 
il  trouvait  dans  sa  médiocrité  de  quoi  faire  des  aumônes  abon^ 
dantes.  Dans  an  emploi  délicat  il  conserva  jusqu'à  la  fin  la 


confiance  de  son  maître ,  et  mourut  le  30  a«Ét  1715.  Ce  fuii*. 
tout  loi  qui  empêcha  Piron  d'être  ée  l'académie;  mm  lim^ 
parle  tramai  de  ce  prélat ,  et  Collé  l'appelle  U  CkowtUi  h 
honnêtes  ^ens  ecclésiastiques.  Il  a  laissé  quelques  sermons «• 
n'ont  pas  été  imprimés  (  K.  son  éloge  par  Lebeau  et  par  Gn«4. 
Jean  de  Fauchy,  dans  les  Mémoires  des  académies  des  iosni^ 
lions  et  des  sciences  ). 

BorcR  (Nicolas)  (F.  Bohier). 

iiOYBii>FOifFRÈOB  (Jean-Baftiste  ) ,  né  à  Bofdeaat  « 
i766  d'un  riche  négociant,  se  fit  d'abord  niis8toiiOMrf,p« 
quitta  l'état  ecclésiastique  pour  le  eofnmerce,  se  maria  et  A 
vivre  en  Hollande.  La  révolution  française ,  dont  il  tmbnm 
tous  les  principes  avec  enthousiasme,  le  ramena  i  Bortktn. 
où  ses  dedaniations  démagogiques  et  sa  faconde  oratoire  If  hm 
envoyer,  par  le  commerce  de  cette  ville ,  à  rassemblée  l(>^ 
tive ,  puis  à  la  ^convention  nationale  par  le  déparlemctit  de  i 
Gironde.  Le  25  décembre  1792  il  accusa  Marat  de  voul<ifrt 


constituer  dictateur;  au  mois  de  janvier  suivant,  il  vota  li  oui 
de  Louis  XVI ,  et  le  5  février  II  s  opposa  à  l'envoi  de  Marat  i  ï 
prison  de  l'Abbaye,  en  motivant  son  opposition  sur  Ip  rmf» 
^u'on  devait  avoir  pour  un  terhomme;  dans  la  suTte,il  dfnuiè 
inutilement  contre  lui  le  décret  d'accusation  ;  le  8  iiun  17lfi,j 
défendit  la  liberté  de  la  presse,  et  sollicita  l'admission  Hajin 
dans  le  tribunal  révolutionnaire  ;  le  14  du  même  mois,  9  4h 
nonça  le  comité  insurrectionnel  qui  avait  résolu  d'assasmifr  b 
membres  influents  de  la,Gironde  dans  la  séance  du  10  mars  a 
soir,  mais  sans  obtenir  sa  punition ,  et,  lorsçiue la  piticiii^ 
de  vingt  et  un  députés  grondins  eut  été  exigée  par  leiwfiBl»^ 
des  sections  de  Paris,  il  protesta  en  réclamant  l'honmir^ 
l'inscription  de  son  nom  sur  cette  liste  fatale.  Ele  préiiMé 
la  convention  le  2  mai  1793,  Boyer-Fenfrède.sediitinpifa 
une  énei^ie  «|iii  lui  valut  son  admission  dans  la  coaunîM^ 
douce ,  formeele  il  mai  pour  examiner  les  arrôlésde  la  «■- 
cépalité  de  Paris.  Lors  des  événements  du  51  mai,  son  arrati- 
tkm  iinmédia*e  fut  demandée  par  le  député  Bourdon  de  lOir, 
mais  Marat  lui-même  l'excepta  de  la  proscri^boa  f!<>^f  ' 
n'anrait  pas  sigaé  dans  le  oomtlé  'des  dotiie  TarfesUtioD  d'B^' 
feertet  de  Ihunas.  Kats  Bover-Fonfrède  avant  demandé  îia 
tour  le  rapport  sur  les  membres  arrêtés ,  Bilbud  de  Vareiroe  fl 
Aouir  le  nneRt  décréter  d'accusation.  Lorsqu'il  voulut  ptéaa 
lui-même  sa  défense,  Albtlte,  BiUaiid  et  éeatabaHeeoairiitf 
sa  voix  en  lai  aiant  :  a  Tu  pariera  au  iribumai  ré^M»- 
naire,  »  Condaanné  à  mort  le  S  fnin  1193 ,  Boyer-Fonfrrdefi 
exécuté  le  30  octobre  de  la  même  année,  à  l'âge  de  «ingl^ 
ans,  avec  vingt  autres  députés  girondins,  et  eu  cbaiifj^ 
Plutôt  la  mort  que  t  esclavage^  refrain  d'one  èbanioa  cw 
del'époqse.  Le2  juin  1795,  la  convention  décréu  lacélèbrtfa 
aanueUe  d'une  pou^  funèbre  en  mémoire  de  Boycr-Foi^ 
et  de  ses  co-suppbciés.  —  11  était  beau-frère  de  Dooo»,  iM 
de  la  Gironde,  et  leur  petite  taille  les  av«it  lait  surnomnerff 
Roquets  de  la  Gironde. 

BOVJER  DE  RGBEVAI.  (Le  baaon  Joseph],  général  fniiiç>t 
néà  Vaucouleurs  (Meuse)  le  20  avril  1768 ,  entra  an  «eoiff  « 
1787,  comme  simple  soldat,  dans  le  régiment  d'artilitf 
d'Auxonne,etc|uUta  ce  corps  es  1791  pour  |MSMr  sous-iv<^ 
nant  dans  celui  d'Auveiigne  (  n*"  d'infanterie).  11  fit  les  caof 
gnes  de  1792  à  1796  dans  les  armées  du  Rhin  etde  Sambre^ 
Meuse,  celAes  d'Italie  en  1797,  s'illustra  au  Ta^liauKflM 
Marengo,  où  il  exécuta  le  passage  du  Tésin  et  celui  du  w**^ 
à  la  tête  d'un  batailloa  de  grenadiers  et  sous  le  feu  des  batitftf 
autrichiennes, el  aiissi  à  Paxzolo,  où  il  eut  la  cuisse  tn^'0^ 
d'ujie  balle.  En  1805,  Boyer  de  Rebeval  était  major  des  c^ 
seurs  à  pied  de  la  garde  impériale;  en  1807,  colonel  d'un  î^ 
ment  de  fusiliers  a  la  tête  duquel  il  s^einpara  de  Na»»g?^ 
en  1811 ,  général  de  brigade,  il  fît  la  campagne  de  Russif  •■ 
blessé  à  la  Moskowa  ;  en  1813  il  combat  en  Saxe ,  est  W<^* 
nouveau  devant  Dresde,  devient  général  de  division,  cl  en  JJ" 
il  se  distingue  encore  à  l'attaque  de  Méry-sur-Seinc(.Uw 
contre  le  corps  d'armée  de  Blûcher  et  à  Taffaire  deCraoo  [^J^ 
Sous  la  première  restauration ,  Bojer  de  Rebeval  fait  sa  sou^ 
sion,  reçoit  la  croix  de  Saint-Louis  et  est  mis  en  disponiww. 
mais  au  retour  de  Bonaparte  en  1815  il  se  range  sous  «^  ^ 
peaux  et  se  distingue  4  Waterloo.  Enfin,  après  la  dissoloW 
de  l'armée  française ,  il  se  retire  et  meurt  dans  sa  ^^^ 
Rebeval  en  1822.  —Boyer  (Jean-Baptiste),  général  àtj^ 
gade,  né  à  Belfort  (Haut-Rhin)  en  1775 ,  se  comporta  «««•: 
ment  à  Arcole,  puis  à  Hohenlinden  et  à  .4osterliU.  ?^t^ 
récemment  général  de  brigade ,  il  fut  tué  à  Leipxig  le  ^^  «^ 
bre  1815.  —Boiter,  ancien  colonel,  se  fit  remaniai  F 
son  audace  et  son  courage  à  la  prise  de  la  Bastille  «  J^ 
Il  mourut  à  Livry,  pr&  Paris,  en  1835.  —  BorCT .  J*^ 


BOTLE. 


(287  ) 


BOYL£. 


médéda  de  la  pl«s  riche  espérance,  fut  eiêcnté  à  Tarin  en 
1797  pour  avoir  conspiré  contre  le  roi  de  Sardaigne ,  dans  le 
nèaie  temps  et  pour  les  ménies  causes  que  Tanivelli. 

BOYEir  [Le  BAio^  Alexis),  ne  à  Uzerche  en  Limousin 
ieSO  mars  1757,  savait  seulement  lire  et  écrire  c^uand  il  suivit 
il  pratique  d*un  chirurgien  de  campagne.  Il  vint  a  Paris  peu  de 
Umps après,  y  étudia  la  chirur^e,  et  aussitôt  ({ull  le  put,  il 
donna  des  leçons  sur  cette  partie  de  Kart  de  guérir,  ce  qui  lui 
procura  le  double  avantage  de  Tapprofondir  lui-même,  et  de  se 
procurer  les  nooyens  d'enistencc  que  ses  i)arents  ne  pouvaient 
uiidonBer.  Bientôt  iJ  remporta  plusieurs  prix  à  Técole  pratique, 
etgagoa  laiïection  de  D^ult,  qa*il  suppléa  dans  renseigne- 
ment de  Tanatoinie.  En  1787,  il  obtint  au  concours  la  place  d.e 
oUrorgien  gagnant  maitrise,  à  la  Charité,  emploi  supprimé 

Îis  tard  et  converti  en  celui  de  chirurgien  en  second.  En  1 795^ 
eelra  conune  uroCessenr  à  Técole  de  santé ,  formée  de  rélite 
du  médecins  et  aes  chirurgiens  de  la  capitale.  Attaché  à  Tensci- 
pement  de  Tanatomie,  il  publia  Tannée  suivante  le  premier 
tolonie  et  successivement  les  trois  derniers  d'un  traité  complet 
Recette  science.  Cet  ouvrage,  d*une  exactitude  et  d*unc  clarté 
rues,  restera  toujours  au  premier  rang  des  éléments  d*anatomie 
dttcriptiv  ou  d'anthropographie.  La  réputation  de  Boyer  s'éten- 
dait déjà  au  loin.  Cédant  a  un  de  ses  élèves ,  Richerand ,  Tensei- 
gaeiDeuidc  ranatomie,  il  se  consacra  tout  entier  à  la  pratique 
H  à  reoseignemeiit  de  la  chirurgie,  à  Thôpitalde  la  Chanté. 
XiMimé  premier  cliirnrgien  de  Napoléon,  Boyer  le  suivit  en 
|l»logfie,fitla  campagne  de  1807,  reçut  la  croix  de  la  Légion 
flÉOftKur  et  peu  après  le  litre  de  baron.  Louis  XVIII  le  pla^a 
as  nombre  de  ses  trois  chirur^'ens  consultants ,  et  Tacadémie 
les  sciences  Fadmit  dans  son  sem  en  1821.  Après  la  révolution 
de  1830,  BoTer  fut  inscrit  au  nombre  des  médecins  et  rhirur- 
pens  CDnsaltafits  du  roi  des  Français.  Depuis  la  mort  de  sa 
mmmt  (1833),  qu'il   aimait   tendrement,  il  ne  traîna  plus 
Bfe^une  vie  languissante ,  et  mourut  à  Paris  à  l'âge  de  soixante- 
PK-ocuf  ans ,  te  25  novembre  1853.  Outre  son  Traité  d'anato- 
^fèt  4  vol.  ÎB-B»,  plusieurs  fois  réimprimé,  Boyer  a  publié  en 
rDl.,del814ll817,un  Traité  des  maladies  chirurgicales 
iês  opératians  qui  leur  cmiviennent.  Il  a  de  çlus  enrichi  le 
ôètne  volome  des  Mémoires  de  la  société  médicale  d  cmuU-* 
d*iNi  travail  étendu  sur  la  meilleure  forme  des  aiguilles 
irtprti  à  la  réunion  des  plaies  et  à  la  ligature  des  vaisuaux , 
4  ÎDséfé  quelijues  O^f «rcalton^  dans  Tancien  Journal  de  mé^ 
(rt>^9  dont  ]|  avait  entrepris  la  continuation  avec  Corvisart 
tleroux. 

^OTEZ  {lUH,  mwd.) ,  prêtres  idolâtres  des  sauvages  de  la 

ChaqBe  prêtre  a  son  idole  particulière,  et  le  sauvage 

au  prêtre  de  Tidole  à  laquelle  il  a  dévotion.  L'idole  est 

[oêe  pM*  des  chaets ,  et  la  fumée  du  tabac  est  son  offrande 

)tre. 

TL.S  (Robert)  ,  né  à  Limore  en  Irlande  y  le  25  janvier 
\,de  Richard  Boy  te,  pair  d'Irlande.  Il  termina  à  Tuniversilé 
>yde  ses  études  coouneocées  chez  son  père.  Entraîné  par 
Bssîon  irrésistible  pour  la  physique  et  la  chimie,  il  voyagea 
'raiioe,  en  Suisse  et  en  Italie  pour  y  étudier  ces  deux  scien» 
,H  a^y  forliGer  par  des  relatiofis  avec  les  savants  les  plus  re- 
imés.  De  rcftoor  dans  sa  patrie ,  il  se  fixa  à  Oxford ,  y  fit 
n  an  magnifique  observatoire  et  fabriquer  sous  ses  yeux 
les  instruments  nécessaires  pour  vérifier  les  doctrines  sys- 
[lignes  des  divers  physiciens.  Des  expériences  nombreuses 
les  propriétés  de  Tair  lui  permirent  de  perfectionner  et  de 
'  r  poar  ainsi  dire  la  machine  pneumatique  inventée  par 
de  Gaericke,  bourgmestre  de  Magdebourg.  Celle  de 
était  coinposée  de  quatre  pièces  :  d'une  pompe  arec  son 
,  d*un  toyau  communiquant  depuis  la  pompe  jusqu'à  la 
y  d'un  robinet  passant  dans  le  tuyau ,  et  aun  vase  de 
derant  être  placé  sur  la  platine.  Avant  de  s'en  servir, 
il  sur  la  platine  un  cuir  n^ouillé ,  dans  lequel  était  prati- 
troo  aussi  çrand  que  l'ouverture  de  la  pompe,  et  on 
il  Je  vase  de  cristal  ou  récipient  sur  le  cuir.  Le  piston  étant 
mt  de  cette  pompe  contre  la  platine ,  on  le  baissait,  et  alors 
cofitena  dans  le  récipient  descendait  dans  le  corps  de  la 
j»e  ;  auâsitôt  l'air  extérieur  agissait  sur  te  récipient  par  son 
Is  et  le  comprimait  eonlre  la  platine.— Celte  machine,  ainsi 
'  les  découfieries  que  Boyle  obtint  avec  elle ,  furent  perfec- 
«Mes  et  rectifiées  depuis  par  les  physiciens ,  dont  les  savan- 
«miatives  fiii>ent  progresser  la  science;  mais  on  doit  d'éter- 
élaipes  k  son  invention  et  a  ses  heureux  travaux ,  qui  ou- 
»il  et    (allèrent  une  voie  nouvelle.  Persuadé  que  la 

Koniealion  des  idées  sert  puissamment  à  les  étendre,  Boyle 
do  rot  d'Angleterre  des  lettres  patentes  pour  autoriser 
I  svanis  à  tenir  des  assemblées  scientifiques  sous  le  nom  de 


un 


société  royale.  La  proieclion  cl  Tcstime  de  Charles  II  lui  furent 
continuées  par  Jacques  II  et  Guillaume.  Boyle,  tout  en  étu- 
diant assidûment  la  naUire  de  l'air,  les  lois  du  mouvement 
des  corps  et  tous  les  principes  des  sciences  naturelles,  recher- 
cha aussi  avec  ardeur  la  vérité  en  matière  de  religion.  11  exa- 
mina les  dogmes,  remonta  aux  sources,  étudia  les  langues 
orientales,  se  pénétra  de  la  théologie,  cl  |>ublia  divers  ouvrages 
sur  l'existence  et  la  toute-puissance  de  Dieu.  Il  fit  traduire  en 
plusieurs  langues  la  Bible  et  les  Evangiles,  et  établit  à  ses  frais 
des  missions  destinées  à   prêcher  l'Evangile  aux  Indiens.  — 


imprimées 
1772,  en  6  vol.  in-4°.  En  voici  les  principales  :  Nouvelles 
Expériences  physico-mécaniques  sur  le  ressort  de  Vair.^Conn 
sidéralions  sur  r  utilité  de  la  physique  expérimentale,  —  His- 
toire générale  de  l'air,  —  Expériences  et  observations  sur  le 
froid,  les  couleurs,  les  cristaux,  la  respiration,  la  salure  de 
la  mer,  les  exhalaisons,  la  flamme,  le  vif-argent,  —  Le  Chimisle 
sceptique  —  Essai  sur  tÈcrilure  sainte,  —  Le  Chrétien  na- 
turaliste, —  Considérations  pour  concilier  la  raison  et  la  reli" 
gion.  —  Discours  sur  la  profonde  vénération  que  Vesprii 
humain  doit  à  Dieu,  —  Recueils  d'écrits  sur  V Excellence  de  la 
théologie  comparée  avec  la  philosophie  naturelle.  L'édition  de 
Genève  contient  la  traduction  latine  de  ces  ouvrages  écrits  tous 
dans  la  langue  anglaise. 

BOYLE  (Roger),  comte  d'Orrery,  frère  de  Robert  Boyle,  cin- 
quième fils  de  Richard,  comte  de  Cork  et  baron  de  Broghill,  né 
a  Lismore  «în  1621 ,  lit  de  brillanles  études  au  collège  de  Dublin, 
et  embrassa  la  carrière  militaire,  servant  d'abonl  sous  Cromwell 
contre  Charles  I*"*,  et .  après  la  mort  de  l'usurpateur,  soutenant 
bravement  la  cause  de  Charles  II.  Le  protecteur  avait  nommé 
Boyle  officier  général  et  l'avait  attache  à  son  conseil  privé;  le 
roi  le  fit  lord  juge  d'Irlande,  et  lui  offrit  les  sceaux,  qu  il  refusa 
à  cause  de  sa  mauvaise  santé.  Après  s'être  distingué  par  ses  ta- 
lents militaires,  la  sagesse  de  ses  vues  politiques,  sa  modération 
administrative  et  par  ses  connaissances  littéraires,  Roger  Boyle, 
qui  en  1641  avait  épousé  la  fille  du  duc  de  Suffolk,  mourut  le 
16  octobre  1679,  âgé  de  cinquante-neuf  ans,  après  une  vie  aussi 
honorable  que  celle  de  son  frère ,  quoiqu'elle  soit  moins  em- 
preinte de  vertu  solide  et  de  religion  sincère.  On  a  de  lui  plu- 
sieurs ouvrages,  en  prose  et  en  vers,  bien  écrits,  en  anglais.  Les 
Erincipaux sont: la Parthénisse, roinan  en  5  vol. in-4'' et  in-fol., 
ondres,  1665  et  1677,  divisé  en  six  parties,  dont  ta  dernière 
est  dédiée  à  Henriette  d'Angleterre.  —  Quatre  tragédies  :  /'Uû- 
toire  de  Henri  F,  Mustapha,  le  Prince  noir  et  Triphon,  1669, 
1670  et  1739.  —  Un  Songe,  poème  manuscrit.  —  Recueil  de 
lettres  d'Etat,  Londres,  1743,  in-fol.  —  Traité  sur  l'art  de  la 

Îuerre,  Londres,  1677.  —  La  vie  de  Roger  Boyle  a  été  écrite  par 
'homas  Morice,  et  se  trouve  en  tête  du  Recueil  des  lettres  d'E- 
tat, 

BOYLE  (Charles),  comte  d'Orrery  et  petit-neveu  de  Robert 
Boyle,  est  connu  des  savants  par  son  invention  d*un  instrument 
aslronomique  appelé  de  son  nom  orrery,  propre  à  Tétude  du 
système  solaire.  Accusé  d'avoir  pris  part  à  des  complots  contre 
ITlal,  il  fut  incarcéré  en  1723  dans  la  Tour  de  Londres;  mais 
son  innocence  ne  tarda  pas  à  être  prouvée.  Il  mourut  en  1731 
d'une  maladie  de  langueur  qu'il  avait  contractée  dans  sa  prison. 
BOYLE  (Jean),  comte  de  Cork  et  d'Orrery,  fils  unique  du 
précédent,  naautt  en  1707,  et  reçut  sa  première  instruction  de 
Fenton,  l'un  aes  coopérateurs  dé  Pope  dans  la  traduction  de 
y  Odyssée,  W  entra  ensuite  au  collège  de  Westminster,  et 
passa  de  là  à  T université  d^Oxford  ;  il  prit  sa  place  dans 
la  chambre  des  pairs  en  1752,  et  se  rangea  dans  le  parti  de 
l'opposition  contre  le  minbtre  Walpole  ;  il  se  rendit  la  même 
année  en  Iriande,  où  il  se  lia  avec  Swift,  qui  lui  fit  faire  la 
conruiissance  de  Pope.  En  Angleterre,  il  faisait  sa  résidence  à 
Marstan ,  dans  le  Sommersetshire.  En  1739,  il  publia  nue 
traduction  des  œuvres  dramatiques  de  son  aïeul  Roger,  comte 
d'Orrery,  et  en  1742  ses  Lettres  politiques.  Son  premier  ou- 
vrage fut  une  traduction  de  deux  odes  aHoraoe,  avec  diverses 
remarques  sur  ce  peête,  et  ses  traductions  qu*il  donna  en  1741. 
Il  lit  paraître  en  1751,  en  deux  volumes  in-4**,  une  traduction 
anglaise  des  Lettres  de  Pline,  avec  des  observations  sur  chaque 
lettre,  et  un  Essai  sur  la  vie  de  Pline,  dont  on  a  donné  depuis 
plusieurs  éditions  in-S*";  mais  cette  traduction  a  depuis  été  efh- 
cée  par  celle  de  Melmoth.  La  même  année  parurent,  en  forme  Ôe 
lettres,  ses  Remarques  sur  la  vie  et  les  écrits  de  Swift,  1  vol. 
in-8%  dont  cinq  éditions  furent  publiées  dans  une  année;  elfes 
ont  été  traduitesen  français  par  F.  Lacombe,  sous  ce  titre:  Lettres 
historiques  mr  la  vie  et  tes  ouvrages  de  Svoxft,  Paris,  1753, 


BOT5E.  (  388  ) 

in-13.  f.ord  Boyiefiten  1754  un  voyage  en  Italie,  et  demeura  près 
d'un  an  à  Florence,  où  H  s'occupa  de  rassembler  des  maténaux 
pour  une  Histoire  de  la  Toscane  qu'il  se  proposait  d'écrire  en 
forme  de  lettres,  mais  dont  il  n'a  laissé  que  des  fragments , 
qui  ont  été  publiés  après  sa  mort,  en  1774 ,  sous  le  titre  de  Lef- 
tres  écrites  d'Italie  à  GuH  Duncombe  en  1754  el  1755.  Ses 
autres  productions  se  composent  principalement  de  plusieurs 
morceaux  insérés  dans  les  ouvrages  périodiques  anglais ,  in- 
titulés le  Monde  et  de  Connaisseur,  et  de  quelques  poésies 
pleines  de  sensibilité.  Il  mourut  à  Marstan,  généralement  estimé, 
en  1762,  âgé  de  cinquante-six  ans,  après  avoir  été  marié  deux 
fois. 

BOTLEAux  (Etienne),  ou  boileaue,  ou  botlesve,  issu 
d'une  famille  notable  d'Angers,  était,  disent  nos  vieilles  chro- 
niques, «  un  bourgeois  de  Paris  bien  nommé  de  prudhomie,  qne 
le  roY  saint  Louis  mit  en  1258  à  la  teste  de  la  cour  et  auditoire 
du  Cnaslelet  de  Paris,  et  alloit  souvent  le  roy  audit  Ghastelet  se 
seoir  près  ledit  Boyleaue,  pour  l'encourager  et  donner  exemple 
aux  autres  juges  du  royaume.  »  A  cette  époque,  le  parlement  de 
Paris  n'était  pas  sédentaire,  et  ses  fonctions  n'étaient  pas  rigou- 
reusement déterminées;  le  prévôt  de  Paris  exerçait  seul  dans 
la  ville  l'adniinistration  de  la  justice.  Cette  place  s'achetait  alors 
à  prix  d'argent  et  à  force  d'intrigues;  pour  se  dédommager  de 
leurs  avances  et  de  leurs  frais,  les  titulaires  vendaient  la  justice. 
De  là  naissaient  des  désordres  de  toute  espèce  (F.  V Histoire  de 
Paris f  par  Dulaure).  En  1258,  saint  Louis,  revenant  de  la  terre 
sainte,  voulut  mettre  tm  terme  à  des  abus  si  criants;  il  nomma 
Etienne  Boyieaux  pré^  ôt  de  Paris ,  parce  qu'il  connaissait  sa 
probité.  C'est  le  premier  prévôt  nommé  par  le  roi.  «r  II  fil,  dit 
Joinville,  merveilles  de  soy  maintenir  à  cedit  office,  tellement 
que  désormais  n'y  avoit  larron ,  meurtrier,  ni  aubre  malfaictcur 
qui  osoit  demeurer  à  Paris,  que  tantost  qu'il  en  avoit  connais- 
sance qu'il  ne  fust  pendu  ou  puni  à  rigueur  de  justice,  selon  la 
qualité  du  malfaict,  et  n'y  avoit  faveur  de  parenté,  ni  d'amvs, 
ni  d'or,  ni  d'argent  qui  l'en  pust  garantir,  et  grandement  nst 
bonne  justice.  ))  Il  ne  faisait  nulle  acception  des  personnes;  il  fit 
pendre  son  filleul,  qui  ne  pouvait  perdre  l'habitude  du  vol,  et 
un  de  ses  confrères,  qui  avait  nié  un  dépôt.  —  Il  signala  son 
administration  par  d'utiles  réformes.  Il  mit  de  Tordre  dans  la 
perception  des  impôts  et  droits  royaux  ;  il  distribua  les  mar- 
chands et  artisans  en  confréries  ou  corporations;  et,  pour  la 
première  fois,  il  leur  donna  des  statuts  et  règlements  pour  as- 
surer la  discipline  cl  la  bonne  foi.  Ces  ordonnances  sont  connues 
sous  le  nom  des  Livres  des  métiers ,  ou  le  Livre  des  établisse- 
ments des  métiers  de  Paris.  L'original.,  conservé  à  la  chambre 
des  comptes,  a  péri  dans  rincendie  de  1757.  Une  copie,  qui  re- 
monte au  temps  même  de  Boyieaux,  est  conservée  a  la  biblio- 
thèque du  roi.  Lors  de  rex()édition  de  saint  Louis  en  Egypte, 
Boyieaux  accompagna  ce  prince,  et  fut  fait  prisonnier  au  siège 
de  Damiette.  Les  musulmans,  qui  savaient  combien  il  était 
considéré  dans  l'armée  chrétienne,  exigèrent  pour  sa  rançon  la 
somme ,  considérable  alors  ,  de  200  livres  d'or.  Boyieaux 
(Etienne)  mourut  en  1269.  Nous  renvoyons,  pour  plus  de  détails 
sur  ce  personnage  si  remarquable  pour  le  temps  où  il  a  vécu,  à 
Y  Histoire  de  Paris  par  Dulaure,  et  à  V  Histoire  des  Français  par 
Sismondi. 

BOYM  (Michel),  jésuite  polonais,  fut  envoyé  comme  mis- 
sionnaire aux  Indes  et  à  la  Chine  en  1015,  revint  à  Lisbonne  en 
1652,  et  repartit  pour  laGiine  dans  le  cours  de  l'année  1656;  il 
y  est  mort  en  1659.  Il  a  publié:  i**  Flora  sinensia.  Vienne, 
1656,  in-fol.,  avec  25  fig.  ;  a°  Traduction  des  quatre  livres  chi- 
nois  de  IVang-Choho,  traitant  des  signes  des  maladies  par 
les  couleurs  ae  la  langue;  el  de  t exposition  des  médicaments 
simples,  Francfort,  1682,  in-4''.  Ces  ouvrages  et  d'autres  ex- 
traits des  auteurs  chinois,  traduits  par  Boyni,  furent  édités  sous 
ces  titres  :  1°  Spécimen  medicinœ  Sinicœ  ;  2"  Herbarium  par- 
vum,sinicis  vocabulis  indici  insertis  constans  ;  5°  Clavis  me- 
dica  ad  Chinarum  doctrinam  de  pulsibus,  Francfort,  1680, 
in-40. 

BOTM  (Benoit),  autre  jésuite  polonais,  né  à  Lemberg  en 
1629,  mort  à  Wilnaen  1670  ,  a  composé  en  polonais  et  en  latin 
quelques  livres  ascétiques,  el  a  traduit  du  français  une  Théolo^ 
gie  chrétienne  non  imprimée. 

BOYNR  (Journée  de  la),  10  iuillct  1600.  Le  roi  d'Angle- 
terre Jacques  II ,  dépouille  de  la  couronne  par  sou  gendre 
Guillaume  de  Nassau,  mais  secondé  par  les  catholiques  d'Ir- 
lande et  par  les  secours  de  Louis  XIV,  voyait  Guillaume  s'avan- 
cer contre  lui  pour  le  forcer  dans  ses  derniers  moyens  de  dé- 
fende. Laissant  h  Dublin  la  milice  el  6,000  hommes  récemment 


BOYSE. 


arrivés  de  France,  Jacques  va  se  mellre  à  la  tète  de  son  armée , 
à  peu  près  égale  en  force  à  celle  de  Guillaume  (celle-d  comptait 


36,000  hommes) ,  campe  sur  les  bords  de  la  Boyne ,  rificR  t. 
landaise  qui  a  son  embouchure  dans  la  mer  d'Irlande ,  et  \ea\ 
livrer  bataille  à  son  gendre.  Ses  officiers  généraux  le  prcsow 
en  vain  d'attendre  le  succès  de  la  flotte  de  Louis  XIY,  qaj  ^ 
vait  attaquer  celle  de  l'Angleterre,  et  des  frégates  françauc&drt 
tinécs  à  détruire  les  vaisseaux  de  transport  de  son  rival.  Cisi. 
laume  s'avauce  sur  le  bord  de  la  rivière,  vis-à-vis  de  ranm^i^ 
Jacques  ;  des  pièces  de  canon  pointées  contre  ce  prince,  tuM 
auprès  de  lui  un  homme  et  deux  chevaux ,  et  un  boalft  4 
canon  relevé  de  terre  produit  une  forte  contusion  a  soDèjash 
droite  :  l'ennemi  le  croit  mort,  et  des  cris  de  joie  s'éléventih» 
le  camp  du  roi  Jacques.  Guillaume  parcourt  ses  lignes  à  cbm 
pour  rassurer  son  armée,  déclare  qu'il  attaquera  dès  le  kté- 
main  (10  juillel),et  ordonne  que  ses  soldats  mettent  des  brauta 
de  verdure  à  leurs  chapeaux  pour  se  reconnaître  pendant  lie- 
lion.  De  très-grand  matin,  lejgénéral  Douglas  el  le  fils  diioi. 
réchal  de  Schoraberg  passent  la  Boyne  presque  sans  opposiui 
Les  Irlandais  et  Jacques  se  retirent  avec  précipitation,;'. 
Schomberg,  à  la  tète  de  la  cavalerie,  fait  un  ^rano  carnage  tt 
leur  arrière-garde.  Le  corps  de  bataille  de  Guillaume,  coni[ii« 
de  gardes  hollandaises,  de  protestants  français  et  de  auelqie 
bataillons  anglais,  traverse  la  rivière.  L'infanterie  irlaoàti 
du  centre  de  1  armée  de  Jacques||)rend  la  fuite  ;  mais  Uamilu^ 
suivi  d'un  gros  corps  d'infanterie  et  de  cavalerie  ,  attaqiK  k 
corps  de  bataille  de  Guillaume.  Sa  cavalerie  jette  la  coniuM 
dans  les  régiments  qui  n'avaient  pas  eu  le  temps  de  se  funut 
Le  maréchal  de  Schomberg  se  met  à  la  tête  des  protestaabfn:- 
çais,  leur  crie  en  montrant  l'ennemi  :  Voilà  vos  pertéfukt*i 
charge  avec  feu,  combat  avec  le  plus  grand  courage, t&l bloat 
mortellement,  et  tombe  sur  le  champ  de  bataille.  La  nwtilra 
grand  capitaine  (F.  Schomberg)  consterne  les  soldaUétGui- 
laume  :  le  désordre  se  met  dans  leurs  rangs  ;  l'infaiiknt  èc 
Jaccfues  se  rallie  et  revient  au  combat;  mab  Guillaume  a  ;«« 
la  rivière,  et  parait  avec  la  cavalerie  de  son  aile  gauche.  Sa  ^t- 
sence  glace  d'eflroi  les  soldats  ennemis;  ils  se  retirent  jusqL.i 
village  de  Durnore,  leur  courage  se  ranime  ;  ils  repoassrut  • 
cavalerie  de  Guillaume;  mais  cfelle-d  se  rallie,  rcnoDiti 
charge,  chasse  Tennemi  devant  elle.  Le  général  HamilluoS 
blessé  el  fait  prisonnier  ;  les  Irlandais  abandonnent  lecfaaO'ï><' 
bataille;  les  Français  el  les  Suisses,  commandés  par  le  dot  # 
Lauzun ,  soutiennent  encore  le  combat  avec  une  gloriew  ■■ 
trépidité;  mais  à  la  fin  ils  sont  forcés  de  céder,  et  la  victoirr  ^ 
Guillaume  est  complète.  Jacques,  pendant  toute  l'action, 'U 
demeuré  tranquille  spectateur  sur  la  hauteur  de  Duiioiorr. 

BOYS  (Thomas),  vice-amiral  anglais,  né  en  1763,  avait  |  : 
père  Boys  (Guillaume),  auteur  des  Documents  pour  t^hii:'»* 
de  Sandwich,  2  vol.  in-4°,  ouvrage  fort  estimé  des  anliqui.-^ 
Thomas  commença  ses  voyages  sur  mer  en  1777,  reçut  la».* 
mission  de  lieutenant  de  la  Bonnette  en  1786,  après  avoir  {-^ 
sur  différents  navires.  Il  était  lieutenant  sur  le  BritannU^ 
de  l'eneagement  avec  la  flotte  française  devant  Gènes  (li  W 
1785).  Il  commanda  ensuite  la  Vaillance  el  te  Lacédéw^*\ 
et  captura  en  1800  plusieurs  bâtiments  français,  el  noinrncwj 
la  République  triomphante,  Kentréen  Angleterre,  il  re^U^ïl^ 
que  temps  sans  emploi.  En  1808,  il  prit  le  commandemonl  iIbS^ 
tume,  servit  successivement  sur  les  côtes  de  France,  d*K«(*ïf''^ 
de  Portugal  el  dans  la  mer  du  Nord.  En  1819,  il  fut  mx 
contre-amiral ,  et  vice-amiral  en  1830.  II  mourat  d'apopkw 
Bamsgale  le  3  novembre  1832. 

BOYSE,  BOYS  OU  BOIS  (j£Ai«),  théologien  anglais*  v^ 
1560  à  Neltlestead  dans  le  comté  de  Suffolk,  lisait  la  Bib»*^ 
hébreu  dès  Tùge  de  cinq  ans.  Son  père,  recteur  de  la  pami-^ 
Wett-Slowe,  l'envoya  à  l'université  de  Cambridge,  el,  ap^ 
fortes  cl  brillantes  études,  Boyse  succéda  en  1596  dans  u- 
de  Bosworlh  à  un  ecclésiastique  dont  il  avait  épousé  la  Cl' 
fut  l'un  des  traducteurs  de  la  Bible  que  Jacques  I"  lit  *^ 
mer;  il  aida  sir  Henri  dans  la  publication  de  saint  Chr%so>w 
dont  il  lut  tous  les  ouvrages  sur  les  manuscrits,  el  en  l'-i* 
oblinl  une  prébende  dans  l'église  d'Ely.  Il  mourut  en  IU15  4 
de  quatre-vingt-quatre  ans.  On  connaît  de  lui  :  Défentf  . 
Vulgate,  publiée  après  sa  mort  sous  ce  titre  :  Veteris  inu^^ 
lis  cum  Beza  aliisque  reeentioribus  collalio  in  1 V  Etanf  •» 
Actis  apostolorum,  Londres,  1655,  in-8®.  ^ 

BOYSE  (Jean),  docteur  en  théologie,  doyen  tie  Cantfr.- 
né  à  Eithon  dans  le  comté  de  Kent,  mort  en  1628,  a  puWw  :  ^J 
position  sur  les  Psaumesytn  anglais,  Londres,  1628,  in-f»M 

BOYSE  (Samuel),  né  à  Dublin  en  1708,  étudia  à  Vww 
de  Glascow,  fut  dès  ses  plus  jeunes  années  sans  conduite.  ?■' 
son  père  en  folles  dépenses,  épousa  à  vingt  ans  une  fillf  f 
comme  lui  de  bonnes  mœurs  et  de  saints  principes,  vécut  * 
la  misère,  contre  laquelle  il  chercha  vainemenl  un  refuge- 


BOT881BBES.  ( 

la  lillératare.  En  1740,  Boyse  était  réduit  à  la  dernière  indi- 
gence, lie  possédant  ni  linge  ni  habits,  el  vivant  misérablement 
de  la  fente  de  quelques  médiocres  poésies.  Peu  à  peu  il  revint 
de  son  trop  long  et  trop  coupable  égarement,  chercha  son  salut 
dans  la  religion,  trouva  enfin  quelques  secours  assez  importants 
par  pl'jsieurs  ouvrages  qui  lui  furent  commandés,  et  mourut  à 
Londres  au  mois  de  mai  1740.  On  a  de  lui  deux  volumes  de 
Poésieâ,  suivies  du  Tableau  de  Cébéi  et  d'une  Lettre  sut  la 
Hberié.  —  Revue  hist- trique  des  événenutUs  de  t' Europe  depuis 
te  eommeneemenl  de  la  guerre  avec  l'E>pagne  en  il^9  jusqu'à 
finsurreciion  de  t Ecosse  en  1745.  —  Histoire  impartiale  de  la 
éemiért  rébellion,  1747.  —  De  la  Divinité,  poème,  1732,  in-8**. 
—  Traduction  en  anglais  du  Traité  de  Fénelon  sur  l'existence 
UDieu, 

BOTSBAU  (PiERRB  DE) ,  marquis  de  Chàteaufort ,  général 
spagnol,néàSainl-Gérara,  prèsdeiVamur,en  1059,  entra,  fort 
jeune  et  par  vocation  »  dans  un  régiment  de  dragons  au  service 
ie  TEspagne,  se  distingua  aux  jourmes  de  Fleurus  et  de  Stcin- 
kerk  en  1690  et  1692,  fut  grièvement  blessé  au  siège  de  Ner- 
«p-inde  en  1693,  et  sauva  la  place  de  Charleroy  ,  assiégée  par  les 
Français,  par  son  audace  à  sortir  de  cette  ville  et  a  traverser 
l'armée  ennemie  [lour  aller  chercher  des  secours  au  quartier 
^éral  de  Télecleur  de  Bavière.  En  récompense  de  cet  acte  de 
bravoure,  une  compagnie  de  cavalerie  lui  fut  confiée.  En  1701, 
kirs  de  la  guerre  de  la  succession ,  Boyseau  se  rangea  sous  les 
Irapeàux  de  Philippe  V  et  se  signala  pendant  la  guerre  de  1705 
i  Eckeren,  où  il  obtint,  sur  le  champ  de  bataille ,  le  grade  de 
tieuteiiant-colonel.  Les  cam()agnes  de  1704  et  1705  furent  aussi 
^rieuses  nour  lui.  11  rendit  les  services  les  plus  éiniiients  à  la 
tMlaîlledeilamillies  en  1706,  à  Oudenardeen  1708,  et  à  Mal- 
pUquet  en  1708.  Passé  à  Tarniée  d*Espagne  en  1710,  il  conti- 
ona  ses  succès  militaires  aux  comk)atsd  Almenara,  de  Lenyalva, 
leSarragosse,  et  surtout  au  siège  de  Barcelone  où  il  contribua, 
plus  que  les  autres  chefs ,  à  la  capitulation  de  cette  place  signée 
k  13  septembre  1714.  xNommé  maréchal  de  camp.  Boy  .«eau 
pn(  une  part  brillante  dans  Texpédition  de  Majorque  (1715) , 
lans  la  campagne  de  Sicile  (1717)  et  dans  l'expédition  en 
brique.  Devenu  gouverneur  de  Jaca,  avec  le  titre  de  marquis 
deCbâIeauforten  1728,  l'Espagne  lui  dut  encore  la  prise  d*Oran 
en  Afrique  (1732),  le  gain  de  la  bataille  de  Bitonto  dans  le 
royaoïnede  Naples  (1754),  et,  après  une  vie  aussi  honorablc- 
meai  remplie ,  Boyseau  mourut  capitaine  général  de  la  Vieille- 
[Ii5ti//e,  à  Zamora  (royaume  de  Léon),  le  26  juillet  1741,  âgé  de 
pialre-vingts  ans. 

BOTSE9I  (Pierre-Adolphe),  théologien  luthérien,  né  le 
^  novembre  1690  à  Aschorsleben,  étudia  le  droit  et  la  théo- 
Une  à  Willemberg  el  à  Halle ,  occupa  plusieurs  places  ecclc- 
È tiques  à  Ualberstadt,  et  y  mourut  le  12  janvier  1743,  après 
r  écrit  plusieurs  ouvrages  d'histoire ,  de  philologie  et  de 
WnJogie,  dont  les  principaux  sont  :  I**  Dispulatio  de  Â^iar- 
\io  ad  acL,  cap.  xix,  31  ;  2^*  Programmata  duo  de  Herode 
tripturm interprète;  3"  Diss,  deleyionefulminatriee;  4°  Dis- 
^titanes  de  codice  grœco,  et  Consilio  quo  usas  est  M.  Lu^ 
Wrus  in  interpretotione  Germanica  N.  T,  ;  5"  PKmdrifa- 
i/.  jSsopiar.  libri  iv,  notis  illustra ti  ;  6""  Historia  Mich. 
\tc€ti;  7"  Deviris  eruditis  quisero  ad  lilteras  admissima- 
iw  in  sludiis  fecerum  progretsus,  Wittemlierg ,  171 1,  in-4% 
».,  elc.  —  BovsBN  (Krèdèric-Eberhardj,  filsdu  précédent, 
à  HalbersUdt  le  17  avril  1720 ,  mort  le  4  juin  1800,  suivit 
Se  distinction  la  même  carrière  que  son  père.  On  a  de  lui  : 
une  bonne  Version  dm  Koran,  accompagnée  de  notes, 
Aie,  1773,  grand  in-8";  cette  traduction  allemande,  faite  im- 
édialement  sur  le  texte  arabe ,  est  bien  écrite  ,  et  donne  une 
le  iuste  du  système  religieux  des  musulmans  ;  mais,  n'étant 
to divisée  en  versets,  elle  est  peu  commode  pour  ceux  qui  étu- 
eut  Tarabe;  S»  Monumenla  inedila  rerum  germanicarum, 
^ttcipug  mttgdeburgiearum  et  halberstadfen»ium ,  tom.  i, 
•ipzig  el  Quediinbourg,  1761,  in-4»  ;  3*>  Lettres  théologiques, 
I  allemand,  2  volumes,  Quediinbourg,  17U5-66,  in-8**; 
ÈÊagcuin  historique  universel,  six  parties,  Halle ,  1767-70, 
•«**;  5*»  HiUoire  universelle.  Histoire  ancienne,  10  volumes, 
aile,  1767-72,  in-8"  :  c'est  un  lion  extrait  de  la  grande  bis- 
tre universelle  publiée  en  Angleterre;  &^ Lettres  à  Gleim, 
Sincibrl,  1772,  in-8<»  ;  V*sa  propre  Vie,  première  et  seconde 
rties,  Quediinbourg,  1795.  Cet  ouvrage  est  incomplet.  Boy- 
K  a  pablié,  sous  le  nom  de  Jean  Samuel  Ruhn ,  1**  De  voce 

^yi,  Quediinbourg,  1771,  in-4**;  2»  Ad  CeUi Cammen' 

tiuneuia  ,  Balle ,  1775 ,  in-4»,  etc.,  etc. 

MrsSAT  (F.  BOISSAT). 

■OTSSiÈmBS  (Jean  de),  écuyer ,  né  à  Montferrand  en  An- 
rgne  aa  mois  de  février  1555 ,  renonça  à  Félode  des  lois  pour 

IT. 


)  BOTVIH. 

suivre  son  goùl  pour  la  poésie.  Il  s  en  repentit  par  la  suite,  mais 
trop  lard.  On  a  de  lui  un  grand  nombre  d'élégips  qu'il  publia 
sous  le  litre  de  Premières,  Secondes  et  Troisièmes  OEuvret, 
Les  Premières  Œuvres  parurent  à  Paris  ,  1578 ,  in-12 ,  les  Se- 
condes en  1678,  iii^l»,  et  les  Troisièmes  en  1579  ,  à  Lyon,  in-4*>; 
presque  toutes  les  pièces  contenues  dans  ces  trois  volumes  roulent 
sur  des  sujets  erotiques.  Elles  furent  l'objet  des  louanges  de 
tous  les  poétesses  contemporains;  mais  elles  n'en  sont  pas  moins 
oubliées  aujourd'hui.  Bo)ssières  cul  la  lènièritc  d'entreprendre 
une  traduction  en  vers  de  la  Jérusnlem  délivrée;  il  en  fit  impri- 
mer les  trois  premiers  chants  sous  le  litre  de  la  Croisade,  Paris, 
1583,  in-12.  Il  n'avait  rien  moins  que  le  génie  nécessaire  pour  se 
tirer  d'une  |)areille  entreprise;  aussi  s'en  tint-il  à  cet  essaie 
Duvervier  lui  attribue  encore  des  Œuvres  spirituelles,  partie 
en  vers,  partie  en  prose,  Lyon,  sans  date,  in-l6.  On  ne  sait  pas 
au  juste  1  époque  de  sa  mort. 

BOYVE(JoNAS),  ministre  et  pasteur  de  l'église  des  Fontai- 
nes, dans  la  principauté  de  Xeuchàlel,  mort  en  1739  à  l'âffcde 
quatre-vingt-cinq  ans ,  s'est  beaucoup  appliqué  à  éclaircir  1  his- 
toire de  sa  patrie,  et  a  laissé  sur  cette  matière  plusieurs  ouvrages 
que  l'on  conserve  manuscrits  dans  quelques  bibliothèques  de  la 
Suisse.  Les  principaux  sont  :  1»  Annales  historiques  du  comté 
de  Neuchàtel  et  Valungin,  depuis  les  Roinains  jusqu'à  l'an 
1772  ;  il  y  a  des  détails  lorl  intéressants.  2°  Dictionnaire  hisUh- 
torique,  étymologique  et  critique,  renfermant  Texplication  des 
termes  surannés  qui  se  trouvent  dans  les  anciennes  chroniques, 
les  monnaies,  poids  el  mesures  de  la  Suisse,  etc.,  in-4°.  3"  Dic^ 
tionnaire  dis  antiquités  suisses.  4""  Dictionnaire  monétaire, 
augmenté  |)ar  son  petit -fils,  Boyve  (Jérôme-Emmanuel), 
chancelier  de  Neucliàlel ,  qui  en  a  donné  un  extrait  dans  ses 
Recherches  sur  tindigénat  helvétique,  Neuchàtel ,  1778,  in-8*'. 
—  Boyve  (Jean-François,  petit-fils  de  Jonas,  a  été  avocat  et 
maire  de  Bevaix ,  et  s'est  occupé  d<'s  mêmes  recherches  que  sou 
aïeul.  Il  a  publié  :  1^  Définitions  et  Explicn lions  des  termes  du 
droit ,  consacrés  à  la  pratique  du  pays  de  Vaud,  Berne,  1750, 
in-12.  Lausanne,  1766,  in-12.  Ce  n'est  que  l'abrégé  d'un  travail 
bien  important  qu'il  a  laissé  manuscrit.  2*'  Remarques  sur  Us 
lois  et  statuts  du  paysdeTaud,  Neuchàtel,  1756,  2  vol.  in-4<*, 
ouvrage  estimé,  fruit  de  trente  ans  de  travail ,  à  la  tète  duquel 
on  trouve  une  Histoire  du  droit  civil  et  féodal  du  pays  de 
Vaudf  morceau  curieux  el  digne  d'être  imprimé  à  part. 
Z°  Examen  d'un  candidat  pour  la  charge  d'un  justicier,...  de 
Neuchàtel  et  Valangin,  Neuchàtel,  1727,  \n-S?.  L'auteur  y 
avail  lait  une  sectmde  partie  qui  est  restée  inédile,  ainsi  que  son 
Institution  au  droit  coutumier  statutaire  et  public  de  JVeti- 
chàiel,  2  vol.  in-fol.  Les  Institutions  de  Justinien  conférées 
avec  les  lois  et  statuts  du  pa>s  de  Vaud,  3  vol.  in-fol.,  et  son 
Système  complet  du  droit  féodeJ  et  régulier ^  in-fol.  Ce  dernier 
ouvrage  est  devenu  inutile  par  le  changement  de  l'esprit  géné- 
ral de  la  législation. 

BOYVIN  (Kené)  ,  graveur,  naquit  à  Angers  vers  1530.  On 
ignore  le  nom  de  l'artiste  qui  lui  apprit  les  premiers  éléments 
du  dessin  et  de  la  gravure;  mais,  comme  il  eut  l'oceasion  de 
voir  le  Primalice  à  Fontainebleau ,  on  suppose  qu'il  reçut  des 
leçons  de  ce  grand  maître.  Il  voyagea  en  Italie  pour  se  perfec- 
tionner dans  son  art  par  l'étude  des  chefs  d'œuvre;  et  suivant 
Baverel  {Notices  sur  les  graveurs)  il  mourut  a  Rome  en  1596. 
Boy  vin  a  gravé  d'après  ses  propres  dessins  ou  d'après  ceux  de 
Rosso  un  assez  grand  nombre  d'estampes.  La  plupart  soçt 
marquées  d'un  monogramme  composé  des  deux  initiales  B.  R.; 
maison  en  trouve  quelques-unes  signées  seulement  de  son  pré- 
nom Renatus.  Parmi  ses  principaux  ouvrages ,  on  cite  :  1°  un 
Portrait  de  Jfarce<,  avec  la  date  de  1556;  2<*  Agar  et  Umail, 
jolie  eau-for tQ  en  Irav.;  3^  des  Randits  qui  pillent  la  charrette 
d^une  paysanne;  4°  le  Triomphe  de  la  vertu  et  la  défaite  des 
vices;  5«  François  i***  marchant  seul  au  temple  de  l'immor^ 
talité.  On  doit  encore  à  Boyvin  une  suite  de  vingt-six  planches, 
d'après  les  dessins  du  Primatice,  publiées  sous  ce  titre  :  His- 
toria  Jasonis,  Thessaliœ  principis,  de  Colchira  velleris  aurei 
expeditéone,  cumfig.  a  Léonard.  Tyrio  pictis  et  a  R.  Boyvino 
eere  excusis  ;  cumque  earum  expositione  versibus  priscorum  a 
Jo,  Gohorrio ,  Parisiensi  :  édita  a  Joan.  de  Mauregartf.  Pa- 
ris, 1563,  in-fol.  obi.  (F.  GoHORiY  et  Tyrio). 

BOTTIN  (Jean),  avocat  général ,  conseiller  et  enfin  prési- 
dent du  parlement  de  D6le,  était  né  dans  cette  ville  en  1580. 
Les  Français,  sous  le  commandement  du  prince  de  Condé, 
étant  entrés  en  mai  1636  dans  la  Franche-Comté,  alors  sous  la 
domination  de  la  maison  d'Autriche,  vinrent  mettre  le  siège 
devanl  Dôle;  Jean  Borvin  eut  la  plus  grande  part  à  la  défense 
de  la  ville.  On  sait  qu  elle  tint  contre  tous  les  efforts  des  Fran- 
çais ,  et  qu'après  un  siège  de  trois  mois  ceux-ci  furent  obligés 

S7 


{»>) 


de  te  retirer  avec  une  perte  de  5,000  soldaU  et  de  600  officiers. 
A  la  prière  de  ses  amis,  Boyvin  écrivil  l'histoire  de  ce  siège  nié- 
iBorable,  sous  ce  litre  :  ie  Siège  de  la  viUe  de  Dote ,  capitale  de 
im  Franche- Comté  de  Bourgogne .  el  son  heureuse  délivrance  , 
Doie,  1657  ,  iii-4^;  deuxièine  édition  plus  M\e,,  mais  moins 
flomplète,  Anvers,  105H,  in-i*».  Quoique  mal  écrit,  cet  ouvrage 
est  intéressant.  Jean  Boyvin  était  savant  dans  les  langues  et 
dans  les  mathématiques.  Il  a  laissé  plusieurs  ouvrages  de 
géométrie  qui  n*ont  pas  été  imprimés,  des  Note$  sur  la  coutume 
3e  Franche-Comté ,  fort  estimées  des  jurisconsultes  de  cette 
province,  la  Description  des  arcs  de  triomphe,  des  emblèmes  et 
averses  réjouissances  que  firent  les  Dolois  à  l'arrivée  de  la 
minfe  hostie  de  Faverney  à  Date ,  in-fol.  manascrit.  Voltaire , 
dans  ses  oiélanges,  rapporte  le  distique  suivant  fait  par  Boyvin 
à  Tuccasion  du  Aiiracle  de  l*bostie  arrive  à  Faverney  en  1608  : 

Imiûe,  ijuid  dubitas  liomioeinquL*  Deiimque  ialeri  ? 
Se  probat  esse  homioem  sanguine,  ignc  Deiim. 

Boyvin  est  encore  auteur  d'un  Traité  des  monnaies  et  des  de^ 
vons  et  offices  du  qénéral  des  monnaies ,  composé  pour  Tins- 
tnicUon  de  Claude-Etienne  Boyvin,  son  (ils,  qui  était  général 
des  monnaies  du  comté  de  Bourgogne.  Jean  Boyvin  mourut  à 
D6le,  généralement  regretté,  le  13  septembre' 1650. —  Son 
fils ,  Claude-Etienne  BovviN,  est  regarde  comme  l'auteur  d*un 
écrit  intitulé  le  Bon  Bourguignon ,  en  réponse  à  un  livre  in- 
jurieux à  l'auguste  maison  d'Autriche  et  à  la  Franche-Comté, 
qui  avait  pour  titre  :  Bellum  seauanicum  secundum ,  de  J.  Mo- 
reletde  Uijon,  el  était  relatif  à  la  conquête  de  la  Franche- 
Comté  par  Louis  XIV. 

BfiZA  (commerce),  espèce  de  bière  ou  liqueur  forte  en  usa^ 
chez  les  Turcs;  elle  se  fait  avec  de  l'orge  et  fia  millet  qu'on  cuit 
ensemble  et  c^u'on  laisse  ensuite  fermenter  :  on  dit  que  cette 
bolssoa  n'est  nen  moins  qu'agréable,  et  qu'elle  ne  laisse  pas  d'e- 
nivrer lorsqu'on  en  boit  d'une  façon  immodérée. 

BOZE  (CiAtDE  Gros  de),  né  à  Lyon  le  28  janvier  1680,  mort 
a  Paris  le  lO  septembre  1753.  Il  fut  successivement  trésorier  de 
France  au  bureau  de  la  généralité  de  Lyon ,  secrétaire  perpé- 
tuel de  l'académie  des  inscriptions  à  la  place  de  l'abbé  Taile- 
manl(1706),  académicien  à  la  place  de  Fénelon  (1715),  com- 
missaire de  l'inventaire  et  du  récolement  de  la  bibliothèque  du 
roi  (1718),  garde  des  médailles  et  des  antiques  (1719],  et  c'est 
lui  qui  harangua  Louis  XV  lorsque  ce  roi  vint  assister  à  la 
séance  de  l'académie  française  du  21  juillet  1719.  En  1745, 
Boie  fut  par  intérim  inspecteur  de  la  librairie.  —  Il  rédigea 
les  quinze  premiers  volumes  des  Mémoires  de  V académie  des 
inscriptions  et  belles-lettres  y  17i7-1740,  et  y  inséra  sa  Disser- 
tation  sur  les  rois  du  Bosphore  et  son  Histoire  de  l'empereur 
Télricus,  éclaireie  par  les  médailles.  Il  a  encore  publié  :  Expli- 
ealion  d'une  inscription  antique  trouvée  à  Lyon,  où  sont  décri- 
tes  les  particularités  des  sacrifices  que  les  anciens  appelaient 
Taurobole,  1705,  iu-8".  —  Médailles  sur  les  principaux  évé- 
nements du  régne  de  Louis  le  Grand,  1725,  in  folio.  —  Traité 
tùstoriqae  du  jubilé  des  Juifs,  1702,  in-12.  —  Démétrius  Soter 
ou  le  Rétablissement  de  la  famille  royale  sur  le  trône  de  Syrie, 
1715,  in- 12.  —  Dissertation  sur  le  Janus  des  aticiens  et  sur  la 
déesse  Santé,  1705,  in*i2,  en  deux  brochures.  —  Le  Livre 
jaune,  contenant  quelques  conversations  sur  les  logomachies  ou 
disputes  de  mots,  1718,  in-S*".  De  Bozc  a  travaille  au  Journal 
des  savants,  au  Sacre  de  Louis  XI F  avec  Bignon  et  D<mrhet, 
in-ful.  a\cc  estampes,  a  lUistoire  métallique  de  Louis  XV,  et 
il  a  laissé  imparfaits  :  Traité  des  monnaies  des  prélats  et  des 
barons;  Uisioire  des  roit  de  Cappadoce,  et  une  rie  d'Adrien 
far  les  médailles, 

0OZK  (Joseph)»  peintre,  né  vers  1746,  obtint  du  ministère 
de  Bricnnc  le  titre  de  peintre  breveté  de  la  guerre.  Louis  XVI, 
duitt  il  avait  été  admis  à  faire  le  portrait,  lui  exprima  sa  satis- 
faction sur  la  Odélité  avec  laauclle  il  avait  rendu  ses  traits.  Cette 
circonstance  dut  contribuer  oeauoo^p  au  dévouement  de  Boxe 
pour  la  famille  royale.  Un  peu  avant  le  10  août,  il  porta  au  roi 
la  proposition  des  girondios  qui  Jui  diraient  leur  appui.  Appelé 
eu  témoignage  contre  Marie-Antoinclte,  il  refusa  de  charger 
rrUo  malheureuse  princesse,  ce  qui  lit  décréter  son  arrestation. 
Emec  fut  jeté  dans  les  cachots  de  la  Conciergerie.  Grâce  aux  dé- 
luarches  multipliées  de  sa  femme,  il  ne  porta  pas  sa  tête  sur 
1  ûcliafaud.  Le  9  thermidor  lui  rendit  la  liJbM»rté»  après  onze  mois 
de  captivité.  11  se  rendit  en  Angleterre,  où  les  émigrés  et  les 
uriucTS  lui  oiïrirent  quelaues  ressources.  £n  1814  il  revint  en 
France,  oiïrit  à  Louis  XVIil  son  portrait  de  Louis  XVI,  sous- 
trait pendant  la  terreur  aux  recherches  des  révolutionnaires;  il 
(it  aussi  le  portrait  de  ce  roi,  qui  lui  donna  une  pension.  Malgré 


son  grand  âge,  il  ceotînua  de  s'occaper  de  peinture,  loijom 
sur  des  sujets  que  lui  inspirait  son  attacliement  à  b  moiurdè. 
Il  faisait  un  portrait  en  pied  de  Louis  XVI,  lorsqu'il  nworuiqc. 
to^éfiairc  en  1826.  Boze  avait  des  connaissances  proiumWn 
mécanique;  membre  de  la  société  des  inventions  et  dfcoat^ri^ 
il  en  reçut  des  éloges  pour  deux  procédés  simples  et  ingrninn. 
propres*,  l'un  au  dételage  des  chevaux  qui  prennent  Ir  m^k 
aux  dents*  et  l'autre  à  l'enrayage  des  voitures  pour  les  dewfnia 
trop  rapides. 

BOZio  (TuoiiAS),  prêtre  de  l'Oratoire  et  de  la  eongrépt» 
de  Saint-Pbilippe  de  Néri,  natif  d'Ëugnbio,  mort  à  ftom^n 
1610,  est  auteur  des  ouvrages  suivants  :  t^Df  imperiotirinut^ 
Derobore  bellico,  Rome,  1693,  in-4*',  rare;  Cologne  l5w| 
1601,  in-8":ces  deux  ouvrages,  qui  sont  ordinairement  mum 
ont  pour  objet  de  réfuter  Machiavel  ;  2^  De  signis  Ecritm 
Dei  libn  XXiV,  Kome,  1591,  2  vol.  in-fol.;  Cologne,  law 
in-S»;  Rome,  1596,  in-4«;  Cologne,  1598,  in-8";  Tif'Derm 
genlium  et  regnorum ,  De  aniiquo  et  novo  ItaHa  ttaiii,  Rurv. 
1594 ,  Cologne,  1595,  in-8*'  ;  cet  ouvrage  est  encore  conlit  M>- 
chiavel  ;  4**  Annales  antiquitatum  :  ces  annales  devaient  a^r 
dix  volumes  oui  étaient  prêts  à  parattre ,  mais  la  mortqoiief 
prit  l'auteur  dans  un  âge  peu  avancé  ne  lui  permit  d'en  teti» 
ner  que  deux;  5*»  De  jure  divino,  Rome,  1600,  in-4°.--^ 
frère,  François  Bozio,  de  la  même  congrégation,  est  tjAn 
d'un  ouvrage  intitulé  :  De  temporali  Ecclesia  monarekta^ijà*^ 
gne,  1602,  in-4°.  Cet  ouvrage,  où  les  doctrines  ullranxtntan^ 
sont  portées  au  dernier  terme,  fut  réfuté  par  GtnllMnr 
Barclay. 

BOZRA  igéogr.),  d'un  mot  hébreu  qui  signiGe  plaafartt 
inaccessible,  le  Bd<rrp«,  Bostra,des  Grecs  et  des  Roniaim,fl(»r 
ville  située,  d'après  Ëusèbe,  à  24  milles  romains  é'EdreiX< 
d'après  Abulfcda  et  J.-L.  Burkhardt,  la  capitale  de  la  \f»tp 
de  Hauran  ou  Auranitis,  Elle  est  assez  souvent  nieniioc»- 
dans  l'Ancien  Testament  comme  étant  la  capitale  des  Edonu^n, 
il  n'y  a  que  Jérémie ,  chap.  48,  v.  26,  qui  la  nomoie  uw  \é 
moabite.  Ceci  a  donné  lieu  à  admettre  deux  villes  du  nom  « 
Bostra,  l'une  dans  l'Idumée,  l'autre  dans  le  pays  de  Moab.  Mi^ 
comme  on  voit  des  villes  changer  assez  souvent  de  maltm[ff> 
mi  ces  petits  peuples,  il  ne  faut  pas  conclure  du  passage  d^  Jé- 
rémie que  la  Bostra  dont  il  parle  soit  différente  de  l'ioir* 
D'après  cela,  on  peut  penser  avec  Gesenius  que  Bostra  nVî; 
pas  située  primitivement  dans  l'ancien  pays  des  Edomitcs.  n. 
au  nord  du  pays  des  Ammonites,  <1an5  la  province  d'Annuir 
plus  tard  les  Edomites,  s'élant  étendus  plus  au  loin,  ûrrtiî. 
Bostra  leur  capitale.  11  ne  faut  pas  confondre  cette  ville  i^' 
Beesterah  (Jos.,  21, 27)  que  la  Vulgate  traduit  par  Bosn,  h  - 
Septante  par  Boorpa,  et  que  d'après  cela  Keland  veut  mmUi'* 
avec  Bostra.  Il  ne  faut  pas  davantage  la  confondre  avec  Bf^f 
ville  libre  et  lévitique  de  la  tribu  de  Ruben,  comme  lato 
entre  autres  Calmel. —  Sous  les  empereurs  romains,  la  ^ilM 
Bostra  jouit  du  privilège  de  frapper  des  médailles  :  on  fn  flâ- 
nait qui  sont  de  l'époque  d'Antontn  jusqu'à  celle  de  l>f^ 
Elles  désignent  Bostra  comme  une  colonie  romaine,  laqiH' 
d'après  Damascius,  ne  date  que  d'Alexandre  Sévère;  cevrty^ 
Trajan  y  avait  déjà  envoyé  une  légion  et  avait  ferme  h  '* 
L'empereur  Philippe,  qui  était  né  à  Bostra,  ût  bàlir  Pktiff^ 
polis  dans  le  domame  de  la  ville,  et  l'érigea  en  métropole'  iJ 
face  des  médailles  présente  ordinairement  l'effigie  et  le  ikh.  * 
l'empereur.  Le  revers  est  orné  de  l'image  d'Astarleon  de  Je* 
ter  Ammon,  avec  le  nom  de  la  ville.  Longtemps  dcsarr^**' 
ques  siégèrent  à  Bostra  :  ils  étaient  placés  sous  l'autorii^  ^ 
patriarches  de  Jérusalem  ou  d'Antioche ,  et  ils  avaient  sou»  >4 
direction  les  ctirétiens  de  Syrie  et  d'Arabie  partagés  en  twï 
diocèses.  Plusieurs  de  ce*  hauts  dignitaires  sont  menti"'*" 
dans  les  conciles  de  Nicée,  d'Ëphèse  et  de  Cbalcédoiiif  :  «^ 
c'est  surtout  pour  les  nestoriens  que  Bëstm  fut  un  ^^^j^f 
portant.  Nous  retrouvons  cette  ville  dans  rhisteiw  descioia» 
Auiuurd'hm*  c'est  le  dernier  lieu  habité  à  rextrémilé 
de  la  province  de  Hauran,  et  c'est,  en  v  comprenant  ké 
situées  dans  son  enceinte,  la  plus  grandfe  ville  de  la  pro)iA^< 
circonférence  étant  de  trois  quarts  de  lieue.  L£S  pniH*ip< 
édifices  sont  situés  \ers  l'est  de  la  ville,  et  sa  plusfrant^» 
gueur  est  dans  la  direction  de  l'est  vers  l'ouest.  Lastructurr 
maisons  est  généralement  uniforme,  ce  qui  ne  se  rnnarqoc 
[tour  les  autres  villes  anciennes  du  Hauran,  Un  petit  f^ 

Îue  la  carte  d'Aoville  nomme  Nahr-el-Ghaul  et  pl^œ  (]|[â 
^oi/fa.  ne  s'^  trouve  pas,  mais  bien  un  autre  nonun^ 
(rAaze/et  situe  dans  la  direction  de  d'Amman.  Lavillecst 
par  à  peu  près  douze  à  quinze  familles  ;  il  n'y  a  auowe  tî""* 
vigne  et  à  peine  quelques  arbres  rares  dan&  le»  ^V^l. 
fiurkbardt  diécrit  en  détail  les  ruines  de  la  ville.  Banni  ^s  ^ 


fioes  on  dktingoe  une  mosquée  qui  remonte  aux  premiers 
temps  de  l'idamîsme,  et  qu*oii  croit  bàlie  par  Omar^l-biiattah. 
Elle  est  ornée  d'une  rangée  de  colonnes,  prises  vraiseniblabkv 
ment  dans  des  temples  cbréliens,  et  sur  les  murs  se  trouvent  un 
grand  nombre  d'inscriptions  en  caractères  cnfîques.  Sur  les 
ciMésd'ane  rue  qui  parcourt  la  ville  dans  toute  sa  longueur,  se  re- 
mrque  la  mine  principale,  qui  se  compose  des  restes  d*un  tem- 
ple dont  cependant  le  mor  postérieur  est  seul  conservé;  sur  le 
ileunt  on  voit  quatre  grandes  colonnes  corinthiennes  qui  ne 
sont  surpassées  en  beauté  que  par  celles  du  temple  du  Soleil  à 
himyre.  A  peu  de  distance  se  tn^ve  un  arc  de  triomphe  pres- 
que entièrement  conservé,  et  qui  se  compose  d'un  grand  arc  cen- 
tral cl  de  deux  arcs  plus  bas  situés  sur  tes  côtés.  Dans  toutes  les 
ruines  et  sur  un  grand  nombre  d'édiâces,  on  remarque  de 
nombreuses  inscriptions  latines ,  ^ecques  et  autres  ;  parmi  ces 
dernières,  il  y  a  surlout  de  belles  inscriptions  cufiques.  Au  sud 
ie  la  ville  se  trouve  un  château  Tort,  qui  parait  avoir  été  bâti  par 
ts  Sarrasins;  quoique  ce  soit  dans  tout  le  Hauran  la  plus  forte 
arrière  contre  les  bri^andases  des  Bédouins,  on  îa  cependant 
négligée,  et  c'est  a  peine  si  la  garnison»  lors  du  voyage  de  Bur- 
Ibanlt,  se  composait  de  six  Maugrabins.  A  la  porte  occidentale 
Je  la  ville,  on  trouve  quelçiues  sources,  et  à  quelque  distance 
rers  ie  nord  coule  un  petit  ruisseau  mommé  Bschêhir.  Dans 
es  foaés  de  la  ville,  et  un  peu  vers  le  nord  du  Dschehir,  on 
t^ait  la  célèbre  mosquée  El-Mebrak. 

BOZIA  (Bernaido),  né  à  Montfélice  le  25  décembre  1734. 
root  le  monde  en  Italie  connatt  son  livre  intitulé  :  //  eeUbre 
ïUHonantê  Co.  Baeuceo.  Cet  ouvrage  parut  pour  la  première 
^à  Lucques  en  1762,  et  pour  la  sixième  fois  à  Venise  en  1809, 
in-t*.  Cest  à  proprement  parler  une  satire  contre  les  ora- 
teurs de  son  tempii.  II  a  imité  et  réuni  tous  leurs  défauts  sous 
la  forme  d'un  élo^,  avec  tant  d'art  et  avec  une  verve  si  excen- 
trigue.  qu'on  a  créé  une  dénomination  particulière  pour  carac- 
ténser  ce  genre  de  style  ,  ûtik  baeuecario.  Il  n'y  avait  qu'un 
tymiroe  d  un  talent  distingué  et  de  connaissances  très-éten- 
lofs  qui  pût  produire  une  oravre  aussi  originale.  Boffza 
hhinissait  ces  deux  avantages.  Issu  d'une  famille  patricienne,  il 
nerça  avec  succès  les  plus  hautes  fonctions  dans  sa  patrie,  et 
qoelqaes  années  après  la  mort  de  sa  femme  il  reçut  les  ordres 
^f^rn.  Après  avoir  possédé  pendant  sa  jeunesse  une  gaieté  iné- 
poisableet  une  fortune  assez  considérable,  il  mourut  le  29  avril 
1817401»  le  poids  de  la  misère  et  d'une  sombre  mélancolie.  Il 
EarsM  en  manuscrit  plusieurs  satires  semblables  à  celle  citée  plus 
nut.  On  peut  les  trouver  dans  le  da  Rio' s  Giomate  delf  lia- 
Eoia  Ulieratura,  Padoue,  1818,  tom.  xlt,  pag.  514. 

BozzoLO  IgéogrX  petite  principauté  en  Italie,  située  entre 
bntoue,  Parme  et  le  royaume  lombardo-vénitien ,  entre  l'O- 
^  et  le  Pô,  se  compose  de  la  petite  ville  de  Bozzolo  et  <}e  quel- 
[ks  villages,  et  forme  un  tout  avec  SabioneUa.  Les  deux  prin- 
ipautésfont  parties  de  (fiki5la(^a,dontelles  ont  partagé  les  des- 
Dees,  et  c'est  avec  celle-ci  qu'elles  furent  données,  par  le  con- 
ri»  de  Vienne,  à  Marie-I^uise,  duchesse  de  Parme.  La  capitale, 
OizolOy  est  une  ville  bien  bâtie,  munie  d'un  château,  et  située 
rie  Tramone,  à  peu  de  distance  de  FOglio.  Elle  a  4,500  ba- 
ttants, qai  s'occupent  de  filature  de  soie  et  de  tissage. 

BEA  (9éoûr.),  petite  ville  des  Etats  sardes  (Piémont),  pn  sdc 
Stura.  Elle  bit  un  grand  commerce  en  bétail,  vins  et  grains. 
t  vin  y  est  dlune  aualité  supérieure.  7,000  habitants,  à  4 
!«es  UD  quart  ouest  a  Alba. 

imA  (Hjknri  IMS),  né  â  Dockom  dans  la  Frise  en  I55i^ ,  re«ii 
kdear  â  Bâie,  pratiqua  souvent  la  médecine  avec  quelques  suc- 
bdans  les  villes  de  Dockom,deZutphen  ;  il  ne  doit  d'être  inscrit 
insce  livre  qu'à  l'obligation  que  nous  nous  sommes  imposée 
i  inscnre  tous  ceux  qui  ont  écrit  sur  les  maladies  épioémi*- 
ns  de  l'Europe.  On  a  en  eflet  de  Bra  :  D^  navo  quodam  morbi 
ptrê,  FtitiU  et  WesiphaHê  pemUari,  observalio,  mm  eum 
ikamus  HêHtnii  ad  tam  reipontionê,  dans  le  livre  xix  des 
UervaHom  médicales  de  Pierre  Poresl,  Leyde,  1593,  in-S^*; 
fianCort,  1619,  io-fol.;  eC  il  a  laissé  manuscrit  ;  i)e$cripiio  (ê^ 
is  popuiaris  qum  anniê  1 581  ei  1582  im  Frisia  aliquQl  miUiq 
Mtttim  mêsnmpiiê.  Outre  cela,  Bra  a  écrit  un  asses  graiwd 
imbre  de  petits  recueils  sur  les  niédicaroents  eonveiiables  dans 
lelques  maladies,  véritables  eompilations  peu  dignes  d'atteo^ 
m  :  l"*  Medicam€iU9rum  HmpHeiumêi  facile  parabilium,  ad 
itulum  amunteraiio  ei  f  iiomodo  iie  ulendum  $(U,  brevie  im^ 
^Mio,  Fnoeker,  1589,  1591,  ia-|6;  ^  idem,  A4  kUrun  e$ 
fir^ipem,  Leyde,  1590, 1597, 1599,  ia^iG;  5»  id%m.Adwre^9 
Hffiêiam,  Amheim,  1605, 1605,  ii|pl6;  4<>  i4ein,  FeêUlentim 
tMfto  ekàoêreaeuium,  Franeker,  1605,  in-iO;  Leovarde,  1616, 
I-A6  :  €«Um  est  de  Sud)Qiier,  Bra  n'a  fait^nie  kiOOfcrm 


(29t) 


BSABAHT. 


eutandis  %)enemis  per  wèedicamenla  iiwpUeia  et  facile  farébim 
lia,  libriduo,  Franeker.  1605,  in-S»;  Lenvarde,  1616,  i»-16. 

BRAAJH  (Pierre  Van),  né  à  Vianen,  petite  ville  de  te  Hok 
lande,  en  1740,  mourut  à  Dordrecht  en  1817.  Il  s'occupa  avee 
succès  de  littérature  ancienne  et  moderne.  Il  6t  une  bonne 
partie  de  sa  vie  le  commerce  des  livres,  à  l'exemple  de  ptusieun 
savants  de  sa  nation.  En  1809,  il  publia  ses  poéeiet  lalineê  am 
M.  Hœvflt  a  louées  dans  son  Pâmas,  iatino-belgicus.  Les 
poésies  hollandaises  de  Braara  sont  disséminées  dans  divers  r^* 
cueils  littéraires. 

BRAAM-VAN-HOtCKGEEST   (  ANDRÉ- EVERABD   VaW)» 

voyageur,  né  vers  I739dartsla  province  d'Utrecht,  servit  dans  Ui 
marine  de  l'Etat,  et  puis  se  rendit  en  Chine  en  qualité  de  sqIh- 
récargue  de  la  compagnie  des  Indes.  11  habita  Canton  et 
Macao,  et,  revenu  dans  sa  patrie  après  une  absence  dejbuîl 
ans,  il  se  tixa  dans  la  province  deGueldres.  En  1785,  il  trans- 
porta son  domicile  avec  sa  famille  aux  Etats-Unis  de  rAmérH* 
que ,  dans  la  Caroline  méridionale.  Il  eut  le  malheur  de  perdvt 
coup  sur  coup  quatre  de  ses  entants  et  une  partie  de  sa  fortune 
Il  repartit  alors  pour  la  Hollande.  De  là ,  il  alla  diriger  à  Can- 
ton le  comptoir  de  la  compagnie  des  Indes.  Il  fit  partie  en  se^ 
cond  d'une  ambassade  anglaise  à  Pekiug ,  et  revint  à  Canton  en 
mai  1795.  A  la  nouvelle  des  événements  d'Europe,  il  s'embav- 
qua  la  même  année  pour  les  Etats-Unis  d'Amérique.  —  Déber* 
que  à  Philadelphie,  il  remit  ses  journaux  et  ses  papiers  à 
Moreau  de  Saint-Méry,  qui  les  a  publiés  en  français  avec  cet 
intitulé  :  Voyage  de  i'ambassade  de  la  compagnie  orientale ée$ 
Indes  hoUawlaises  vers  f  empereur  de  la  Chine ,  en  1794  et  91», 
où  se  trouve  la  description  de  plusieurs  parties  de  est  emfira 
inconnues  auss  Européens,  Philadelphie,  1797-98, 2  vol.  io-4*» 
avec  planch.  et  une  carte.  La  première  partie  de  cet  ouvrage  ftil 
réimprimée  sans  succès  à  Pans,  an  v  (1798).  Braam  mourut  en 
Amérique  peu  de  temps  après. 

BRABAifÇON,  ONME  (jjfrdvimO,  qui  est  relatif  au  BrabanL 
Peuple  brabançon .  manière ,  eoutuvse  brabmnçonne.  —  Il  est 
aussi  substantif.  Ma  Brabançonne,  tes  BrabançonsX  F.  Bra- 
BAifTiR,  qui  est  plus  usité). 

BBABANGONNB.  Les  Belges  ont  donné  ce  nom  â  une  cban<- 
son  patriotique  c|ui  fut  faite  au  mois  de  septembre  1830,  à  l'oe*- 
casion  de  la  révolution  qui  renversa  du  trène  la  maisM 
d'Orange.  L'auteur  des  paroles  était  un  jeune  comédien  français, 
connu  sous  le  nom  de  Jenneval ,  qui  était  au  théâtre  de  BruxeW 
les  lorsque  le  mouvement  insurrectionnel  s'organisa ,  et  qui  fui 
tué  d'un  boulet  à  Berchem ,  en  poursuivant  les  Hollandais. 
Chaque  couplet  de  la  Brabançonne  se  termine  par  un  jen  de 
mots  que  nous  appellerions  piesque  un  calembour. 

BBABAVCONS.  On  donnait  ce  nom ,  dans  le  moyen  âge,  à  des 
routiers  appelés  ayssi  eotereaux^  bontiers  ,  cniUalotfrs  »  éo^e^ 
chevrs ,  etc.,  etc.,  qui  parcouraient  la  Fraaee ,  tuant,  pillant» 
et  vendant  leurs  services  au  plus  offrant.  Le  nom  de  Bniban^jons 
leur  était  donné  sans  doute  parce  que  les  idus  redoutables  étsieni 
du  Brabant,  ou  que  le  plus  grand  nombre  en  pnrovenait.  Ced 
le  sentiment  du  P.  Daniel,  historien  de  la  milice  française» 
et  tout  se  réunit  pour  le  confirmer.  11.  Hfone  a  publié  en 
l'année  1835  un  texte  latin  et  original  du  roman  du  Benardt 
lequel  appartient  évidemment  ^u  ix' siècle,  et  où  le  mot  Brab^ 
est  déjà  pris  dans  cette  acception  défavorable ,  et  l'abbé  de 
Cluni  écrivait  à  Louis  VII  qu'il  était  difficile  de  déciderai  c^élJÂi 
le  Brabant  qui  dévorait  ses  habitants,  ou  les  habitants  qui  dé- 
voraient le  pays.  «  Il  en  est  sorti,  diU-il ,  des  hommes  pkn 
cruels  que  des  oétes  sauvages,  qui  se  sont  rués  sur  nos  temss, 
n'épargnant  ni  âge«  np  sexe ,  ni  conditions,  ni  églises ,  ni  villes» 
ni  châteaux,  d  Wautier  de  Coinsi,  poète  du  xiii'  siècle,  dît 
dans  les  louanges  de  N.-D.  (ms.  de  Bruxelles  ) ,  636 ,  liv.  il, 
cbap.  3,  sec|io0  s,  v.  310)  : 

TVop  «st  eotem  et  seterisiM 
De  Brelwiiçom,  de  Cotmaïuu 

\.  314  : 

Cil  Coterel,  cil  Brebanyw» 
Ce  tunt  deables. 

Ib.,  cbap.  18»  V.  i,89l  :  il  s'agU  de  1«  mort  : 

Où  il  9'a  point  de  réan^ 
Se  n'i  aura  jj  BiraibaiiçOD 
Qui  pris  ne  soit  à  cel  tournaî. 

pR4|un'.  L'^DcîeD  dncbé  de  Brabant ,  porUon  du  royaume 


BBABAHT.  (  i99  ) 

de  Belgique ,  était  autrefois  la  province  la  plus  considérable  des 
Pays-Bas  catholiques;  ses  anciens  noms  latins  sont  :  Pagus 
Bracbnlentis ,  Bracbanêi^,  BrachenlUia.  —  1'' Gèogbaphie 
KT  STATiSTiQrE.  D  après  les  plus  anciens  témoignages  que 
rhîstoire  a  pu  recueillir,  le  Brabant  ne  contenait  au  vu*"  siècle 
de  Père  chrétienne  que  le  comté  d'Einham ,  tiorné  au  nord  et  à 
Fooesl  par  1  Escaut,  à  Test  par  la  Dendre,  et  au  midi  par  la 
Haine.  Le  KrabaUt  nt  plus  lard  partie  du  royaume  de  Lutha- 
linge  ou  de  Lorraine»  et  lorsque  celui-ci  fut  démembré  en  870 
Charles  le  Chauve  obtint  le  Brabant  tout  entier,  qui  à  cette  épo- 

aue  était  divisé  en  quatre  comtés  :  ceux  de  Louvain ,  de 
truxelles,  d*Einham  et  du  Roueare-pa}s  ou  Brabant  wallon. 
Comme  dans  presque  toutes  les  provinces  des  divers  Etals  de 
l'Europe  au  mo^ en  âge,  les  limites  du  Brabant  varièrent  tM*au- 
ooap,et  il  serait  impossible  de  précis-r  tous  les  changements 
ou>lles  ont  subis.  Au  milieu  du  xviii*'  siècle  enlin,  le  Brabant 
était  borné  au  nord  par  la  Meuse,  qui  le  séparait  du  comté  de 
Hollande  et  ensuite  du  duché  de  Gueidres;  ce  dernier  duché  le 
bornaitd'at)onl  à  Test ,  et  ensuite  levéché  de  Liège;  il  avait  le 
comté  de  Nainur  au  midi ,  et  le  Halnaut  cl  la  Flandre  à  l'ouest. 
Son  étendue  du  midi  au  nord  était  d'environ  32  lieues  commu- 
nes de  France,  et  sa  plus  grande  largeur,  de  l'est  à  Touest,  de 
29  lieues  dans  sa  partie  septentrionale,  etsenlenieiit  de  16  à  17 
dans  sa  partie  méridionale.  Le  Brabant  était  arrosé  par  plu- 
sieurs rivières,  telles  que  la  Meuse,  l'Escaut  qui  le  séparait  de 
la  Flandre  vers  son  embouchure  dans  l'Océan ,  la  Thille  ou 
Bille ,  le  Demer,  la  xNclhe,  l'Aa  .  etc.  On  y  voyait  des  lacs,  des 
marais  et  des  tbrêls  ;  au  nombre  de  celles-ci  était  la  grande  forêt 
charbonnière  (Carbonaria  tylva)^  dont  il  est  question  dans 
l'histoire  des  Francs  au  V  siècle.  Le  territoire  était  fertile,  ex- 
cepté dans  la  partie  septentrionale ,  qui  appartenait  aux  Provin- 
ces-Unies On  y  comptait  26  villes  murées  et  fortifiées,  et  700  vil- 
lages. La  seigneurie  de  Matines  et  le  marcfuisat  d'Anvers,  qui 
faisaient  autrefois  deux  provinces  séparées  du  nombre  ncs 
dix-sept  des  Pays-Bas ,  y  étaient  compris  dans  les  derniers 
temps.  Dans  les  assemblées  générales  de  ces  dix-sept  provinces, 
celle  du  Brabant  avait  le  premier  rang  et  parlait  la  première.  Le 
Brabant  était  divisé  en  totalité  en  quatre  quartiers  :  ceux  de 
BruTieltes,  Louvain,  Anvers  et  Bois-le- Duc.  Les  trois  premiers, 
qui  occupaient  la  partie  méridionale  du  pays,  appartenaient  à 
la  maison  d'Autriche ,  et  le  dernier  qui  s'étendait  dans  la  partie 
septentrionale  appartenant  aux  Provinces-Unies:  ainsi  l'on  par- 
tageait cette  province  en  Brabant  autrichien  et  Brabant  hol- 
landais, 6e  nos  jours  Brabant  méridional  oi  Brabant  seplen- 
Irional.  Le  Brabant  autrichien  se  pflrtageaîl  en  pays  flamand  et 
en  Brabant  wallon  :  on  parlait  flamand  dans  le  premier;  la 
langue  wallonne,  français  corrompu,  était  en  usagedans  l'autre. 
Bruxelles  {V.  ce  nom)  en  '''tait  la  capitale.  Le  Brabant  hollan- 
dais comprenait^  outre  le  quartier  de  Bois-le-l)uc,  la  partie 
orientale  de  celui  d'Anvers.  Les  élats  généraux  des  Provinces- 
Unies,  auxquelles  ce  pays  servait  de  boulevard,  s'en  emparèrent 
pendant  les  jçuerres  qu'ils  eurent  avec  l'Espagne ,  el  cette  cou- 
ronne le  leur  céda  entièrement  par  la  paix  de  Westphalie  en 
♦648.  On  divisait  le  Brabant  hollandais  en  quatre  parties ,  qui 
étaient  la  mai  rie  de  Bois-le-Duc,  la  baronnie  de  Breda,  le  mar- 
quisat de  Berç-op-Zt»oin  el  la  lerre  de  Cuyck  :  lorsque  la  Belgi- 
que fut  réunie  à  la  France,  le  déparlenient  de  la  Dyle  fut 
formé  i\c  la  plus  grande  piirtie  de  l'ancien  Brabant,  en  y  com- 
prenant quelques  villages  des  provinces  limitrophes.  En  1815, 
la  plupart  des  anciennes  provinces  belges  ayant  été  réunies  sous 
le  nom  de  royaume  des  Pays-Bis,  le  département  delà  Dyle 
reçut  la  dénomination  de  province  du  Brabant  méridional. 
Cette  province  forme  depuis  1830  rime  des  provinces  du 
royaume  de  Belgique  (  V.  ce  mot)  ;  il  a  pour  ch'^f-lieu  Bruxelles. 
L'ancien  marquisat  d'Anvers  forme  aujourd'hui  la  province 
d'Anvers  du  même  royaume.  Le  Brabant  seplenlrional  est  resté 
au  royaume  de  Hollande,  el  a  Bois-le-Duc  pour  chef-lieu.  La 
souveraineté  de  celte  province  a  été  entre  les  deux  puissances 
l'objet  de  vi\es  discussions.  —  2"  Histoire.  Ainsi  que  nous 
l'avons  dit ,  le  Brabant ,  après  avoir  passé  de  la  domination  des 
Romains  sous  celle  des  Francs,  (il  partie  du  royaume  de  Lor- 
raine ,  el  fut  ensuite  ccunpris  dans  le  duché  de  Lolhie  ou  de 
basse  lorraine.  Ce  duché  échut  vers  la  tin  du  xr  siècle  à  Go- 
defroy  de  Boulogne,  dit  de  Bouillon,  qui  fut  roi  de  Jérusalem  ; 
de  ce  prince  il  pa«isa  d'abord  dans  la  maison  des  comtes  de  Lim- 
bourg  el  ensuite  dans  celle  des  comtes  de  Louvain,  el  en  la 
persi)nne  de  Godefroy  le  Barbu ,  qui  prit  le  litre  de  duc  de 
Lolhie  ou  de  Lorraine  ou  de  comte  de  Brabant,  au  commen- 
cement du  XII**  siècle.  Il  eut  pour  successeur,  en  H  10,  Godefroy 
le  Grand  ,  s  >ti  fils  :  la  vie  de  celui-ci  et  celle  de  Godefroy  Ilï , 
son  fils  el  son  successeur  (1143-1190),  fut  remplie  par  des 


bbabaut. 

guerres  féodales  sans  importance.  Henri  I***,  dit  le  Guerroytor. 
uls  de  Godefroy  1  II,  avait  été  associé  au  gouvernement  ^ 
1172.  En  1185,  il  partit  pour  la  terre  sainte  avec  dfs  troupe 
d'élite  pour  accomplir  un  vœu  de  croisade  que  son  frèrp  9ui 
fait.  Il  eut  pendant  presque  tout  le  reste  de  sa  vie  les  arni<»sii  b 
main  contre  difiërents  seigneurs  ses  voisins.  Ce  fulluiqailr 
premier  prit  le  titre  de  duc  de  Brabant;  ce  fut  aussi  loi  quilr 
premier  porta  le  lion  dans  son  écu.  Henri  II  son  fils  (1^55 -isu 
se  fit  respecter  de  ses  voisins  |)ar  sa  valeur,  et  mérita  l'aniom 
de  ses  sujets  par  la  douceur  de  son  gouvernement.  En  Mû 
après  la  mort  du  duc  de  Thuringe,  landgrave  de  Uesse ,  il  jtlt 
prendre  possession  de  la  Thuringe  et  des  alleux  de  ce  pays.aw 
sa  seconde  femme  Sophie ,  et  le  fils  qu'elle  lui  avait  donné.  Si% 
fils  Henri  III  le  Débonnaire  (en  1248-1*261)  fut  juste,  nKnkr' 
et  sans  ambition  ;il  cultivait  la  poésie  française,  el  le  prêsjilrt 
Fauchel  lui  attribue  quelques  chansons.  De  l'i61  à  1555,  leBr^ 
haut  eut  successivement  pour  souverains  Jean  I*'  le  Vicloriw'i 
Jean  II  el  Jean  III.  Jeanne,  la  tille  de  ce  dernier,  qui  lui  sw- 
céda,  fil,  deux  ans  avant  sa  mort  (1406),  donation  ne  toutf^sr 
terres  â  Marguerite  sa  nièce,  comtesse  de  Flandre  et  duclMser 
douairière  de  Bourgogne,  pour  elle  et  celui  de  ses  ûlsquVftf 
voudrait  choisir.  Marguerite  nomma  gouverneur  pendant  sa^i^, 
et  institua  héritier  des  Etals  qui  lui  étaient  cédés ,  Anloiiic,  h 
second  fils  qu'elle  avait  eu  de  Philippe  le  Hardi,  duc  de  Bour- 
gogne, el  ce  prince  fut  reconnu  duc  de  Bratiant,  de  Limboan 
et  de  Luxembourg ,  marquis  d'Anvers  et  comte  de  KètM. 
après  la  mort  de  sa  mère;  mais  il  ne  prit  le  litre  de  ducqu'ipr'^ 
le  décès  de  la  duchesse  Jeanne.  En  1110,  il  amena  des  Uw- 
pes  k  Paris  au  secours  de  Jean ,  duc  de  Bourgogne,  sonlircp, 
contre  la  faction  d'Orléans.  Il  fut  tué  à  la  bataille  d'Azimarl 
en  combattant  avec  les  Français.  Jean  IV ,  son  fils,  épowi 
1418  Jacqueline,  comtesse  de' Hollande  et  de  Hainaut, anA- 
sine;  mais  bienWl  celle-ci  fit  casser  son  mariage  par  l'aniiiy 
Benoit  XIII ,  et  épousa  Humphrey,  duc  de  Glocester.  Philipf» 
le  Bon ,  duc  de  Bourgogne  et  cousin  du  duc  de  Brabant ,  if^ 
Clara  hautement  contre  ce  mariage,  et  envoya  lecomtedeS^ir* 
Pol  avec  des  trou|>es  en  Hainaul.  Toute  la  noblesse  d'ArU'is+ 
Flandre  el  de  Picardie  prit  en  même  temps  les  armes  pour  ^ 
duc  de  Brabant.  Cependant  le  duc  de  Glocester  vint  avec  at* 
mille  Anglais  joindre  la  comtesse  Marguerite,  sa  bclle-nièrr.q 
rassemblait  de  son  côté  toutes  les  forces  du  Uainaut  ;  mais^f 
avoir  remporté  quelque  avantage  sur  ses  ennemis,  il  relouma'' 
Angleterre,  laissant  en  dépôt  Jacqueline,  sa  femme,  à  Mk 
Les  habitants  se  livrèrent  au  duc  de  Bourgogne.  Conduit. 
Gand,  elle  s'échappa  déguisée  en  homme,  cl  s'enfuit  en  Ro- 
lande. Le  pape  déclara  nul  son  second  mariage.  Leduc  df  Brr 
haut  passa  en  Hollande  en  1  i25;  il  v  fui  inauguré  comte,  »(** 
même  année  il  obtint  du  pajKî  Martin   V   une    bulle  î-'T 
l'érection  de  Tuniversilé  de  Louvain.  Antoine  eut  jmursurtfr 
seur  son  second  fils,  el,  à  la  mort  de  celui-ci ,  Philippe  leR* 
duc  de  Bourgogne,  fut  reconnu  duc  de  Brabant  jKir  les  tM;»u*« 
pajs,  contre  les  prétentions  de  Marguerite,  comtesse  douair^î* 
de  Hollande.  C/esl  ainsi  que  le  Brabant  fut  uni  au  vastr  ^^ 
maine  de  la  maison  île  Bourgogne;  de  celle-ci  il  t)assa  d;ii5- 
maison  d'Aulrirhe  (  V,  les  articles  Boirgogne  el  GiMU» 
Flandre).  Le  Brabant  avait  ses  étals  particuliers,  di\i>^f* 
trois  ordres,  dont  l'organisation  définitive  ne  rcmonlrr"* 
manière  certaine  que  jusqu'au  commencement  du  xi\^>h  ' 
Les  prélats ,  les  nobles  el  les  députés  des  rhefs-riltes  ^'"^* 
tuaient  ces  trois  ordres.  Les  élats  de  Brabant  s'intilulnient'rc 
révérends  el  três-ivybfes  seigneurs.  Les  prélats  el  les  rt^" 
prenaient  par  eux-mêmes  leur  résolution  ;  mais  les  dépnlè*'-' 
villes  devaient  agir  d  nprès  les  ordres  de  ceux  (in'ils  irpnv"- 
taient.  Pour  qu'une  délibération  fût  valable ,  il  fallait  lecon^**" 
lement  unanime  des  trois  ordres.  Pour  tout  ce  qui  cc^rerr. 
les  impôts,  les  prélats  et  les  nobles  ajoutaient  à  leur  tv>i^y 
ces  mots  :  à  condition  que  le  tiers  état  suive  et  autrement}'' 
]/*s  états  se  réunissaient  ordinatrcment  deux  fois  par  an  ' 
Bruiielles  demeurait  une  députation  perniancnle  de  In^^  '• 
dres,  renouvelée  tous  les  Irois  ans.  Parmi  les  privilép'*" 
villes ,  on  remarque  celui  de  n'accorder  le  service  militaire  'l 
pour  une  guerre  dont  la  cause  leur  avait  été  préalahl^T^- 
exposée.  Le  duc  Antoine  avait  demandé  ce  service  aux  éîai*'^ 
semblés,  sans  leur  faire  connaître  l'ennemi  contre  \e<\ttf^ 
voulait  agir;  les  principales  villes  repoussèrent  sa  demaniîf  ï 
crut  mieux  réussir  en  s'adressant  au  peuple,  qu'il  harani;"'  -^ 
haut  de  l'hôtel  de  ville.  A  Bruxelles  ,  la   foule  s'écriait  q"**"' 
>'0ulait  le  suivre,  lorsqu'un  échevin  dit  :  a  Vous  qui  cri**?.  ^^^ 
chetl  mais  les  villes  n'accordenl  pas  le  service  pour  une  s»^ 
ikml  le  motif  ne  leur  est  pas  connu.  »  A  ces  mots  le  peupi*"  ^ 
retire,  et  le  prince  n'eut  pas  de  soldats.  Du  reste  il  est  k  ri^io*' 


BftA€CI. 


(993  j 


BRAGCIOLINI . 


or  que  les  dacs  de  Brabaot  furent  très<^isposés  à  étendre 
x-njôrnes  les  libertés  de  leurs  sujets.  Entre  autres  bienfails^ 
ilnv.  Henri  II  abolit  dans  ses  terres  le  droit  de  main- 
»ric  \  V,  ce  mol  ).  Ait..  Savagneb. 

URABANTE  (eofRffi.),  toîle  d'êtoupc  que  Ton  fabrique  dans 
s  ♦»nvirons  de  Bruges. 

nuABANTiN,  INR,  adj.  qui  est  du  Brabant.  Il  est  aussi 
ihsiniiiir.  Les  BrabaMitu^  une  Brat/antine.  On  disait  aussi 
mbançon  (  V.  ce  mot  ). 

nKABEi  (  ôoton.  ),  arbrisseau  du  Cap,  de  la  famille  des  pro- 

'^ .  qui  produit  une  châtaigne  sauvage. 

in  IBEUTES  (  archénl,  ),  mot  grec  formé  de  pp^^eû;,  qui  si- 

:  liic  nrbilre ,  était  chez  les  Grecs  le  nom  des  officiers  qui  pré- 

1  iicnl  aux  jeux  solennels  et  surtout  aux  jeux  sacrés.  Cette 

n;:e  ou  magistrature  était  tellement  en  honneur  que  les  rois 

*I**tIaignaicnt  pas  de  l'exercer  eux-mêmes.  Philippe,  roi  de 

'  «  «luiricaprèssen  être  faitattribuer  la  qualité,  ayant  commis 

H  fonctions  à  un  officier  un  jour  qu'il  ne  pouvait  siéger  luî- 

ui'\  Démosthcne  en  fil  contre  lui  l'objet  d'une  accusation , 

.  'î<bnt  cette  circonstance  comme  un  attentat  à  la  liberté  des 

■  s  ;  ce  qui  prouverait  l'ancienneté  de  cette  lutte  dans  laquelle 
'  /cnositaires  du  pouvoir  sont  conlinueliement  entraînés  a  em- 
t*'r  sur  les  libertés  publiques,  et  le  peuple  incessamment  oc- 
I  *  à  défendre  et  à  faire  respecter  ses  droits.  Le  nombre  des 
tMMiles  n'était  point  (ï%6;  il  s*est  trouvé  telle  circonstance  où 
:e  magistrature  était  dévolue  à  une  seule  personne;  mais 
*  ôtail  ordinairement  le  partage  de  sept  ou  de  neuf  membres 
'i>is  parmi  les  familles  les  plus  considérables  et  nommés 
fnthèiet-époples,  juges  des  athlètes.  Les  prix  quMIs  distri- 
;^\<'nt  étaient  appelés  brnbeia  ,  et  les  couronnes  IhémiplecUi , 
>i^  n>arquer  que  c'était  Thémis  elle-mêuïe  qui  les  avait 
^  ô's  de  ses  mains. 

ni  BICHES  (.^e'oi/r.),  peuple  du  Ssahhra,  qui  habite  au  nord- 
'^1  We  Ten-Boktou. 

•î  KABYLE  (boian.)y  sorte  de  petite  prune  sauvage. 
;:iiAC  {kUt.  nat.),  sorte  d'oiseau  du  genre  des  calaos. — 
!'< (o  de  poisson. 

i  u  vr.ARA  (Auaus(a)  {Braga){géofjr.  anc.',  ville  de  la  Tarra- 
'  .'i-o.chez  les  Callaïques  Bracarcs,  au  sud-ouest,  à  quelques 
i  s 'ic  la  mer. 

''K\<:ares  {géogr.  anc),  peuple  d'Espagne,  faisait  partie 
^  i  t  Uniques  et  habitait  le  pays  au  sud  <\cs  Callaïques  Lncoiises 
v.iïo  nord  du  Portugal,  entre  Minho-el-Douro  et  Tra-Ios- 

'KACCATA  et  BRACCATI  {géogr.  anc.) ,  surnoms  qui  avaient 
'•fines  h  la  Gaule  narbonnaise  et  à  sos  habitants,  et  qui  leur 
it  tient  de  l'espèce  de  vêlement  ou  traie  {V.  ce  mot;  qui  éJait 
u%t;zc  chez  eux. 

*:!;a<:cesco  dagli  or2I  novi  (Jean)  ,  natif  de  Brescia, 

i'i:r  des  chanoines  réguliers  de  Saint-Sogond,  vivait  au  mi- 

:  <iu  \vr  siècle  et  s'abandonna  à  la  philosophie  hermétique. 

I    niinenta  Geber,  et  sa  glose  n'est  guère  plus  intelligible  que 

u^  ro  du  chimiste  arabe.  On  a  de  Brarcesco  :  i"  la  E$poii- 

>c  île  Geber,  fîlosnfo,  nellaqualesi  dirhiarnno  mohi  nobifis- 

srcreti  délit  na^iira,  Venise,  15^4,   1551,  !5C'2,  in-8<»  ; 


mntù  anliquUaiis  inediiis,  Florence,  1784  à  178tr,  2  vqL 
in-folio  avec  planches. 

BRAC€10  I 

né  à  Pelouse 
depuis  longtt 

noblesse  et  laiitrc  du  parti  populaire.  Celui-ci  étant  devenu 
le  plus  fort ,  les  nob'es  prirent  la  fuite,  et  ave<!  eux  les  Forte- 
bracci  qui  les  avaient  comman<lés.  Braccio  de  Montone,  qui  ap- 
partenait à  cette  illustre  famille,  passa  successivement  au  ser- 
vice de  plusieurs  sou\erains  auxquels  il  rendit  d'immenses 


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voismage,  défit  le  7  juillet,  à  Saint-Gilcs ,  l'armée  de 
Charles  Malatesli,  et  le  lU  juillet  entra  par  capitulation  dans 
sa  patrie  dont  il  fut  déclaré  le  seigneur.  Dès  ce  jour  il  s'ap- 
pliqua à  réformer  les  mœurs  des  habitants  ,  orna  la  ville  ?i'cdi- 
fices  somptueux  ,  et  par  des  canaiix  qu'il  crcu^sa  dans  la  cam- 
pagne en  augmenta  la  fertilité.  Peu  de  temps  après  ,  il  tenta  la 
conquête  de  Rome,  et  s'en  empara  an  mois  de  juin  I  H  7.  Mais  atf 
mois  d'aoUl  suivant  la  reine  Jeanne  fit  marciier  contre  lui 
Sforza  de  Colignolc,  qui  le  força  d'évaqncr  cette  ville.  Plus  lard 
le  pape  Martin  V  voulant  réduire  lesEialsde  l'Eglisoqui  s'é- 
taient r(vo*lés  contre  lui ,  confia  le  succès  de  cette  campagne  au 
même  Sforza  ,  honmie  de  mérite  et*  l'ennemi  particulier  de 
Braccio;  mais  ce  dernier  le  défit  près  Viterbe  en  1419,  après 
deux  années  de  guerre.  Au  mois  de  février  I'j20,  un  traité  de 
paix  fut  conclu  parla  nié<lia{ion  des  Florentins  entre  MarlinV 
cl  le  seigneur  de  Capoue  qui  reçut  pour  prix  de  sa  victoire 
sept  villes  sous  la  suzeraineté  de  i'Eglise.  Jeanne  ï(,  voulanl 
opposer  un  rival  à  Louis  d'Anjou,  adopta  Alphonse  d'Arragon. 
Braccio  passa  au  service  de  ces  deux  souverains,  et  fut  créé  en 
1421  prince  de  Capoue  ,  comte  de  Foggia ,  et  grand  connétable 
du  royaume  de  S'a  pies.  Lorsque  la  reine  Jeanne  se  brouilla 
avec  son  fils  adoptif,  Sforza  prit  parti  pour  la  reine,  et  Braccio 
pour  le  roi.  Ce  dernier  alla  mettre  le  siège  devant  Aquila. 
Sforza  ,  qui  venait  de  remporter  quelques  avantages  sur  les 
Arragonais ,  fut  envoyé  par  sa  maîtresse  au  secours  de  la  ville 
assiégée  ,  mais  il  se  noya  en  route  ;  et  son  rival ,  en  apprenant 
sa  mort,  versa  i\çs  larmes.  Cependant  Aquila  tenait  toujours  ; 
Martin  \  soutenait  les  habitants  des  Abruzzes,  et  de  concert 
avec  la  reine  Jeanne  envoyait  le  condottiere  Jacques  Caldora 
pour  faire  lever  le  siège  de  la  ville.  L'armée  de  ce  général  était 
quatre  fois  supéfieure  en  nombre  à  celle  des  assiégeants.  Cepen- 
dant Braccio  la  tenait  en  échec,  lorsqu'un  jour  Nicolas  Picciiiino, 
l'un  des  officiers  qui  avaient  le  plus  sa  confiance,  opéra  un  faux 
mouvement  qui  permit  aux  assicgésde  taire  une  sortie.  L*armée 
de  Braccio  fut  défaite,  et  son  général  blessé  dans  la  déroute,  le 
2  juin  1  i"24.  Désespéré,  le  prince  de  Capoue  refUs^a  toute  nourri- 
ture, ne  permit  point  qu'on  bandât  sa  plaie,  et  se  laissa  mourir. 

BRACCIOLI.NI  (F.  Por.GIO]. 

liR.icciOLiNi  (François  dell'  Api),  poète  italien  ,  né  à  . 
Pistoja  d'une  famille  noble  le  26  novend)re  15G6.  Il  passa  sa 
jeunesse  à  Florence  dans  rétu<le  des  belles-lettres,  et  ce  fut  à 
l'âge  de  quarante  ans  qu'il  embrassa  l'étal  ecclésiastique  pour 
po>séder  un  canonical  dans  sa  patrie.  Bracciolini  avait  suivi  en 
France,  en  qualité  de  secrétaire,  le  cardinal  Mafféo  Barbe- 
rini  pendant  sa  nonciature,  et,  lorsque  ce  prélat  devint  pape  en 
1023  sous  le  nom  d'Urbain  VIII ,  il  plaça  Bracciolifii  auprès  de 
son  frère  le  cardinal  Antoine  Barlerini  avec  le  tiliede  secré- 
taire. Il  demeura  à  Borne  pendant  tout  le  pontificat  d'Ur- 
bain VIII,  fréquentant  les  académies,  publiant  des  poésies 
lyriques  et  héroïques  qui  eurent  un  grand  relenlissemenl,  et 
vivant  dans  le  commerce  [des  savants  et  des  artistes.  A  la  mort 
du  pontife,  Braccitdini  retourna  dans  sa  patrie,  et  y  mourut  peu 
de  temps  après,  le  31  août  l(i^i5,  après  avoir  été  reçu  membre 
de  l'académie  florentine.  Ses  ouvrages  jouirent  d'une  llatteuse 
et  honorable  ren«mmiée,  et  les  Italiens  placent  même  un  de 
ses  poënies,  intitulé  la  Croce  riacquislnla  .  immédiatement 
après  la  Jérusalem  délivrée  du  Tasse.  C^  fut  à  l'occasion 
d'un  poème  en  vingt-trois  chants  que  Bracciolini  avaii  coniposi- 
sur  l'clection  d'Url)aiu  VIII,  que  ce  pape  lui  conféra  le  surnom 
deir  Api,  et  le  droit  d'ajouter  trois  abeilles  à  ses  armes.  — 
Les  œuvres  principales  de  ce  poëie  italien  sont  :  la  Croce 
riaequistala ^  poëma  eroïco  canti  xv ,  Paris,  Ruelle,  1605. 
in-8".  augmenté  et  divisé  en  trente-cinq  chants;  Venise,  Ciolli 
el  Giceniiy  1611,  in-4»  ;  et,  avec  les  allégories  de  l'auteur, 
ibidem  ,  1014  ,  in-12.  —  Lo  Sehertio  degli  Ùei,  poemu  etoico- 
gioroso ,  canti  xiiii colla  FilUde  Civellina,  e  col  Batino  deW 
isiefso  aulure,  Florence  ,  les  Junte  ,  1618,  in-4"  ;  Venise,  1018, 
na  ineiderunt  in  geîMniê  el  cameis  cuvi  pluribus  mon%t^  I  in-12;  Florence,  1625,  in-4";Rome,  162G,in-12.— jD'JE/cj;*onf 


/no  délia  vita  nel  quale  sidichiare  quai  fosse  la  medicina 
quale  limi  primi padri vivevano  nove  eento  anni,  Home, 
2,  iri-8**;  ces  deux  ouvrages  ont  été  traduits  en  latin  et  se 

•  '^nl  dans  le  recueil  deGratarole  ,  intitulé  :  Vei-a  Alchemiœ 
'•rira,  Bâle  ,  1361,  in-folio  ;  1572,  in-8%  2  volumes;  et 
'I    le  tome  premier  de  la  Bibliothèque  chimique  de  Manget. 

U"-  a  aussi  publiés  à  part  sous  ce  titre  :  De  alchemta  dia- 
'  <inn  ,  Lyon  ,  1518  ,  in-4°  ,  édition  plus  estimée  que  celle  de 
"oirg,  1673.  in -8",  avec  cette  épigraphe  : 

Nf  didiite^  pro  nie  pretiiim  per-olven*  digniim, 
Nanique  ad  ihesatiros  oslia  parulo  lihi. 

h.  mngorqon ,  dialoguSy  dans  la  collection  de  Gratarole. 
'I  .\  traduit  du  grec,  Sermoni  divniissimi  del  beato  Efrem, 
l5Uell545,  in-8<». 

\c:ri  iL'abbé  Domi^îique-Acgistix)  ,  membre  de  la 
é  royale  des  antiquaires  de  Louflres,  naquit  à  Florence  le 
'i»t»rel717,  et  y  mourut  vers  l'an  1790  après  une  vie  con- 

*  tout  entière  à  Télude  desantiquités.  On  a  de  lui  deux  ou- 
"*'  e<,timés  et  remplis  d'érudition  :  Disserta zione  sopra  un  rli- 
rf}tivn  spellnnte  alla  f ami, lia  Ardnburia  ,  trovato  lanno 
rcl/evicinanze  d'Otbilello,  Lueques,  1781,  in-i",  avec  une 
M.e.  —  Commentaria  de  antiguis  sculptoribxts  qui  sua 


BBJCBLIal. 


(»4) 


di  papa  Urbano  VIII,  poemn  eroieo  in  x\ïu  e&ntt,  Romr, 
10-28, 10-4".  —  La  UoccÙa  eipugnal^i,  ou  le  Siège  de  la  Ro- 
cheiief  poPmo  héroïque  cii  vingt  chants,  Koino,  »tôo,  in-lî.  — 
La  Bulghetia  convfrUta^  poema  eroiro  in  W  canti,  Rome, 
1657,  in- 12.  —  Troii  tragédie  s  y  l'Evan<i,rOj  l' Arpalice ,  la 
Panteiilea,  Rome-,  1612.  I6l5  el  1616,  in-8".  —  L Amoroso 
idegno,  favola  paslorale ,  Venise,  1397,  in-12;  corrigée  par 
Tauleur,  Milan,  ni^nie  année.  —  Ere  e  !^andro,ffivola  marié- 
lima  ,  eongli  inlermedj  apparenli,  Rome  ,  1650,  in-12.  —  Il 
Monserralo,  dramma,  Rome,  162»,  in-12. 

BRace  (ôoton.J,  varicté  crépeautrc  cultivée  par  les  Celtes  et 
les  Gaulois  leurs  successeurs  ;  (*Iltf  fournissent  beaucoup  de  fa- 
rine. Les  Romains,  l'ayant  ialruduit  en  Italie,  ne  tardèrent  pas 
à  la  préférer  à  l'épea.jtre  qu'on  nommait  tandala.  Le  brace 
existe  encore  dans  les  Abruzzes  iBrulie),  où  il  a  consené  sa  dé- 
signation gauloise  ;  il  est  d'un  usage  habituel. 

BRACELET,  en  latin  armilla,  et  en  grec  beilion  {chlidion) 
6rac^i(mM(0r ,  sorte  d'ornement  fort  ancien,  que  les  Grecs  et 
les  Romains  portaient  au  bras, comme  l'indique  Tétymologie 
de  son  nom  ,  et  dont  l'usage  s'est  conservé  jusqu'à  nous.  Les 
hommes  l'avaient  adopté  aussi  bien  que  les  femmes ,  et  Ton  voit 
dans  la  vie  de  Maximin ,  successeur  d'Alexandre  Sévère,  écrite 
par  rhistorien  latin  Capitolinus,  que  cet  empereur,  dont  la 
taille  était ,  dit-on,  de  nuit  pieds  un  pouce ,  avait  les  doigts 
si  gros  qu'il  se  servait  du  bracelet  de  sa  femme  en  guise  d'an- 
oeau.  Les  ûlles  n'en  portaient  jamais,  du  moins  avant  d'avoir 
été  fiancées.  Il  y  en  avait  d'or,  d'argent,  d'ivoire,  pour  les  per- 
sonnes d*un  rang  distingué ,  de  cuivre  et  de  fer  pour  la  populace 
et  les  esclaves  ;  car  c'était  tout  à  la  fois  un  signe  d'hoiuieur  et 
une  marque  d'esclavage.  On  en  donnait  aux  gens  de  guerre  en 
récompense  de  leur  valeur.  Une  inscription  ancienne,  rapportée 
par  Gruter ,  représente  la  fi^re  de  deux  bracelets,  avec  ces 
mots  :  L.  Ânloniuê  L,  F,Fab%usQuadraluidonalu$lorquibu$ 
armilliê  ab  Tiberio  Cœsare  bis.  Le  bracelet  a  eu  différentes 
formes.  Les  femmes  grecques  et  les  femmes  romaines  en  por- 
taient qui  avaient  la  figure  d'un  serpent ,  ou  la  forme  d'un  cor- 
don ou  d'une  tresse  ronde*  terminée  par  deux  tètes  de  serpent. 
Tantôt  ces  bracelets  entouraient  la  partie  supérieure  du  bras,  et 
tantôt  ils  étaient  placés  sur  le  poignet  :  ces  aerniers  étaient  ap» 
pelés  par  les  Grecs  periearpia.  On  en  voit  un  à  trois  tours  sur 
une  statue  de  Lucile,  femme  de  l'empereur  Lucios  Yerus.  Les 
Sabins ,  au  rapport  de  Tile  Live ,  en  avaient  de  fort  pesants , 
Qu'ils  portaient  au  bras  gauche.  On  trouve  le  bracelet  appelé 
aeux  (oïtdexlrocherium  dans  Gipitolinus  :  daiTs  la  grande  ms- 
cription  d'Isis ,  il  est  nommé  lucialium,  —  En  France,  ce  n'est 
oue  sous  le  régne  de  Charles  Vil  que  les  femmes  adoptèrent 
I  usage  des  bracelets  ,  avec  celui  des  pendants  d'oreilles  et  des 
colliers.  Cet  ornement, qui  se  porte  aujourd'hui  à  l'extrémité 
inférieure  du  bras ,  a  reçu  des  formes  aussi  variées  que  la  ma- 
nière dont  on  le  compose.  Tantôt  l'or,  les  diamants,  les  perles 
ou  d'autres  pierres  précieuses  y  brillent  ;  tantôt  ce  sont  des 
camées  non  moins  précieux  ;  souvent  ils  sont  ornés  d'un  por- 
trait ou  de  peintures  gracieuses;  quelquefois  ils  se  composent 
d'une  simple  tresse  de  cheveux.  Enfin  il  y  en  a  dé  faux  ,  c'est- 
à-dire  qui  sont  faits  avec  des  matières  communes  que  l'art  des 
modernes  est  parvenu  à  plier  à  l'imitation  la  plus  parfaite  des 
métaux  les  plus  chers ,  pour  alimenter  cet  amour  au  luxe  qui 
est  descendu  des  classes  les  plus  élevées  jusqu'à  celles  où  la 
modération  et  la  simplicité  doivent  être  regardées,  plus  que 
partout  ailleurs ,  comme  la  meilleure  sauvegarde  des  mœurs. 

BRACELET  {teeknol.)^  instrument  de  cuir  ou  d'étoffe  à  l'usage 
des  doreurs,  araienteurs,  essuyeurs,  etc.,  dont  ils  se  couvrent  le 
bras  gauche ,  de  peur  de  se  blesser  en  polissant  el  brunissant 
leur  ouvrage.  *-  Lingot  d'or  ou  d'argent  alUmgé  et  roulé. 

BBACELLi  (  Jacques  )  naqmt  vers  la  fin  du  xiv^  siède  à 
Samne,  petite  ville  de  Toscane.  C'était  un  homme  probe,  ai- 
mant l'étude  et  la  solitude.  Le  trait  le  plus  saillant  de  son  carac- 
tère, c'était  un  grand  di^intéresMment.  Sa  ville  natale  était  à 
cette  époque  sous  la  domination  des  Génois.  Haïsses  vertus  lui 
concilièrent  si  bien  l'estime  de  ces  derniers  qu'ils  le  nommèrent 
chancelier  de  leur  république.  En  1455,  menacés  par  Philippe 
Visconti,  duc  de  Milan,  contre  lequel  ils  s'étaient  revoHés,  ils  se 
résolurent  à  demander  des  secours  au  pape  Eugène  IV;  per^ 
sonne  ne  1e«r  parut  viériler  «ussi  bîmi  que  ^raceiM  leur  «en- 
ffance  pour  une  pareille  mission.  A  sa  mort,  qm  arriva  en  1460, 
on  trouva  plosieors  ouvrages  manuscrits  dont  iHtaîl  l'auteur. 
Augustin  lustiiiiam  pulma  aes  ouvres  complèles.  Gènes  et 
Pms,  1596,  hi-4%  lesquelles  furaot  réimBrimëes  à  Bagueoan, 
1650,  in-4«,  et  par  la  suite  plusleun  (ois  a  Rone.  Voici  le  titae 
des  OQvragtf  pitDcipaax  qn^oD  y  troufe  :  1*  ^  clBftff  GfiNif»- 


sibuê  Ubiiluê;  I"  DetcrfpHo  Lifurim  ;  3p  Epiêhlmnm  i^- 
4°  Drploma ,  mirœ  antiquiiaUs  tabeilm  in  aaro  Géimnti  r»! 
perla;  5**  Deprmeifuis  Genuemis  urbis  f^miUig.  La  prtnci|iA 
de  ses  (puvres,  cHle  dont  la  ()ublication  précéda  Uiateiifiuitm 
bien  que  nous  remettions  à  en  parler  coomiic  de  b  dernè», 
parce  qu'elle  mérite  une  place  à  part  en  raison  de  son  ha^ 
tance ,  c'est  son  histoire  de  la  guerre  des  Génob  cuotte  jU- 

fthonse  V,  roi  d'Espagne,  histoire  tout  à  fait  eontemparaÎM) 
'auteur  (H ri- 1444),  et  qui  parut  après  sa  mort  sous  ktiticè 
De  betlo  hùpano  libH  V,  Milan,  1477,  iQ.8\  Cet  ouvra^,  ii^ 
remarquable  par  la  disposition  des  matières,  ne  l'était  pumoii 
par  les  qualités  du  style.  Quelques  écrivains  l'ont  compur  i 
celui  des  Commentaires;  mais  l'éloge  nous  parait  bienitugot, 
bien  que  Bracclli  se  fût  proposé  pour  modèle  littéraire  rhi&loria 
conquérant.  En  cela,  comme  en  bien  d'autres  choses,  C^r  l'i 
pas  son  pareil. 

BRACH  (Pierbe  de],  sieur  de  la  Motte-Montussao ,  aiuc^ 
né  à  Bordeaux  en  1549,  se  distingua  dans  le  barreau,  el  surlot 
dans  les  belles-lettres  qu'il  cultiva  avec  succès  pendant  tooua 
vie.  On  ignore  la  date  précise  de  sa  mort,  qu'on  suppose  tniit 
vers  la  fin  de  1600.  Ou  a  de  lui  :  Recueil  de  sonneU,  d'odnt 
d'élégieê  adresêéi  à  la  demoitelle  qu'il  épousa  ;  dh^mnit  à  a 
palrte,  ei  de  deux  poèmes  sur  le  combal  de  David  el  de  Gitltsk 
el  sur  l'amour  des  veuvet,  divisés  en  trob  livres,  Bordon, 
1576,  in-i".  —  Aminle,  fable  bocagère  prise  de  l'italien  et  Î0- 
quato  Tauo,  en  dnq  actes,  en  verSf  aver  un  prologue  rcotb 
première  traduction  de  VAminte),  et  Olyjmpe,  imiUt  it  fi- 
riosle  :  ces  deux  pièces  ont  été  imprimées  ensemble  sou  a 
titre  :  Imilalions  du  P,  de  Brach,  Bordeaux,  15H4  cl  158'i>r 
—  Quatre  chanls  (les  deuxième,  quatrième,  douzièinediti- 
zième)  en  vers  français  de  la  Hierusalem  de  Torquatslm, 
dédiés  à  toujours  victorieux  et  débonnaire  Henrilf,rmù 
France.  Paris,  1696,  in-8*». 

BRACHBANT  {géogr.).  On  nomme  ainsi  un  petit  distridè 
Hainaut  où  se  trouvent  les  villes  de  Condé  et  de  Leuse. 

BRACHE  {eomm,),  ro4sure  d'aunage  allemande  qui  éqtmirt 
à  20  pouces  5  lignes  de  France. 

brachÉlytres  (microptera)  {hisl.nal.)^  insecte*  de l 
section  des  pentamères,  de  l'ordre  des  coléoptères.  Leuna 
ractèressont  :  ély  très  couvrant  à  peine  le  tiers  de  rabdoiDea;^ 
seul  palpe  à  chaque  mâchoire ,  deux  vésicules  près  ik  l'u^ 
Les  individus  qui  composent  cette  famille  vivent  pre$<^M 
dans  les  matières  en  putréfaction,  soit  animales,  soit  ^egrUla 
Ces  insectes  sont  voraces,  fort  agiles,  el  s'envolent  avec  beiord 
de  facilité;  ses  larves  sont  presque  semblables  aux  insectes  p 
faits,  et  ont  la  même  manière  de  vivre.  J 

BRACHER,  BRACH1BR,  BRASSER  OU  BRA8SETBR,  (Titf^ 

toutes  ses  forces  (Boiste)  (F.  Bbasser). 

BBACUBT,  espèce  de  chien  de  chasse,  que  l'on  nomme  iM 
braguel. 

BRACHIAL  (en  latin  bracMalis,  fait  de  braekium.enm 
brachion,  qui  signifie  bras  [F.  ce  mot])  exprime  la  mulitf  4 
ce  qui  appartient  au  bras  ou  de  ce  qui  en  dépend.  r\\iàÉ 
parties  du  corps  humain  ont  reçu  ce  nom  en  auatomie;! 
sont  Vaponévrose  brachiale ,  Varlère  brachiale ,  les  wuà 
brachiaux,  le  plexus  brachial  et  les  t^'ii^a  brachialis,  l°l'< 
ponévrose  brachiale  fornie  une  sorte  de  gaine  fibreuse,  k 
transparente,  celluleuse  days  quelques  eiHlcoîts,  qui  pn*^ 
des  tendons  des  muscles  grand  dorsal ,  grand  pectoral  et  M 
toïde,  et  descend  le  long  du  bras,  qu'elle  enveloppe  exaclntfl 
3"  L'aride  brachiale  est  placée  à  la  partie  iulerne  et  anbrfid 
du  bras,  ou  eUe  occupe  I  espace  compris  entre  le  bras  du  ct$ 
de  l'aisselle  et  la  partie  uM>yenne  du  pli  du  bras.  5®  Les  mh 
brachiaux  sont  au  nombre  de  cinq,  savoir  :deux  aotênrt 
{biceps  ei  brachial  antérieurs)  qui  fléchissent  Vavanl-btfi,} 
interne  {coraco4^rachial)  qui  rapproche  le  bras  de  la  foUrh 
un  externe  (deltoïde)  qui  élève  et  porte  le  bras  au  dehors;  «ii 
postérieur  (triceps  brachial)  qui  étend  V avant-bras  sur  le  ta 
4'*  Le  plexus  brachial  est  fonné  par  la  réttniou  el  l'ea^ 
■nnt  4es,bnf)cbesaaténeiifesdcs4oalre  derniers  BeffCsœni^ 

et  du  |)remier  dorsal ,  large  en  haut  el  en  bus,  niais  rêlrta^ 
son  milieu;  il  s'étend  depuis  la  partie  latérale  el  iDféneitrr^ 
oott  jusque  sous  le  creux  de  l'aiûelie,  ou  il  se  paria^  es  f 
sieurs  brauchcsqui  "mai  se  distribuer  au  bras.  5*>  Les  oc^^ 
dùaUêtoai  au  oonbre  de  deux,  et  acoonpagneot  Y»*^ 
mémt  Bom;  elles  ragolvent  ua  aises  grand  nombre  détona 
et  se  lemioeat  à  la  veîoe  axiUaire. — BRAGWAiJB  B8t»  CB  U 

le  Bom  du  carpe^  vulgairement  le  pojfaet. 

BRACHU»  iProMa^  mom  donné*  en  batanine,  M  < 
Bwamt  trèi"umfOTlset  of  f  aaée  «i  ceaiK  ifomumm  tosMiB  <<"» 


BRACHOTOCHBONE. 


(896) 


BBACBTCOLOH. 


d'un  homme).  TeU  sont,  par  exemple,  ceux  do  cafier  o«  caféier 
(F.oemol). 

»AàaiiMV&(kist,  nat.)f  insectes  coléoptères  de  la  section  des 
peoUuuèreSy  famille  des  carnassiers,  ayant  pour  caractères  :  der- 
nier article  des  palpesextérieursdesmâchoiresetdes  labiaux  pUs 
gros,  languette  njcmbraneuse,  mais  des  paraglosses  formant 
one  pelilo  pointe.  L'extrémité  du  ventre  de  ces  insectes  contient 
BD appareil  au  moyen  duquel  ils  lancent^  quand  ils  se  croient 
ea  danger,  une  liqueur  vulatile,  sortant  avec  explosion  et  fu- 
mée, et  qu'ils  peuvent  renouveler  un  certain  nombre  de  fois. 
Cette  liqueur  est  corrosive.  Ces  insectes  se  trouvent  surtout  dans 
les  pays  chauds;  le  Sénégal  en  fournit  beaucoup  d'espèces;  on 
m  rcficontre  aussi  quelques  petites  espèces  aux  environs  de  Pa~ 
n.Cest  ordinairement  au  printemps  qu'on  les  voit  réunissons 
toi  pierres  en  assez  grand  nombre.  Les  espèces  principales  sont 
tbrachine  tirailleur,  un  des  plus  grapds  d'Europe;  le  brachine 
wifilani,  ei  le  brachine  pistolel,  des  environs  de  Paris. 

•■icmo,  nom  «{u'on  donne,  dans  quelques  endrQits,an  petit 
l'on  ours. 

IIACBIO-CÉPHALIQCE ,  nom  donné  par  Ghaossier  à 
'artère  tn^ominée  qui  naît  de  la  courbure  de  l'aorte ,  et  four* 
Btrartère^rac^a/e  etTartère  céphalique. 

BJUCfll(M:UBiTAL ,  nom  donné  au  ligament  naturel  in- 
scse  de  larticulation  huméro-cubitaJe,  qui  s'attache  à  Vos  du 
ru  {humérus)  et  au  cubitus. 

JBACHio-BAl^iAL ,  terme  inusité  aujourd'hui ,  et  que  Ton 
rait  donné  au  ligament  latéral  citerne  de  Tar^Uculation  du 
•de  ,  qui  s'attache  à  J'huroéms  et  au  ligament  annulaire  du 
dîuft. 

BiACflio*aABiAL.i6-iiiiSGULi;s ,  nom  latin  donné  par 
rainnering  an  muscle  long  supinateur. 

BftAcmoBOLE  {term.  de  bolaniaue)^  genre  de  plantes  qui 

mpreud  les  sisymbres  de  la  première  division  de  Linné,  dont 

slique  est  courte. 

iBJiCiiiOLE ,  autre  genre  de  plantes  de  la  famille  des  corym- 

lères,  qui  contient  deux  espèces  de  la  Nouvelle-Zélande. 

BR  jiCHlON,  genre  d'animaux  infusoircs,  qu'on  ne  voit  qu'à 

ide    du  microscope  ,  et  qui  vivent  dans  les  eaux  douces  et 

l€e&. 

BK^ACHiORDERMiE^î  y  adj.  {term.  d^anatomié)  y  nom  que 

'ust«?ars  auteurs  donnent  à  une  portion  du  muscle  peaucier. 

BBJicaiONCOSE  {term,  de  chirurgie) ,  sorte  de  tumeur  qui 
[orme  sur  le  bras. 

iE.lcii  ION  IDES  (ftt  W.nar),  polypes  formant  le  chaînon  le  plus 
Eérîeurde  la  classe  des  crustacés,  et  servant  de  transition  aux 
ichiopodes.  —  Les  brachions»  qui  sont  le  type  de  cette  famille, 
Ifuuvent  dans  les  eaux  douces  et  pures ,  parmi  les  conferves 
les  lenticules  ;  ils  y  nagent  avec  rapidité. 
•KACfliOPOllES  (àMl.na(.),  mollusques  institués  par  M.  l>u- 
Iril ,  à  coquilles  bivalves,  munis  de  deux  bras  charnus,  garnis 
■ombreux  tîlamenlsquils  peuvent éteudre  ou  retirer,  et  dont 
bouche  est  entre  les  bases  des  bras.  Les  brachiopodes  se  fixent 
r  un  pédoncule  ou  par  l'adhérence  même  de  l'une  de  leurs 
tes.  Ce  sont  en  fféueral  des  coquilles  assez  rares  à  l'état  vi- 
it ,  sans  doute  a  cause  de  la  diflicultê  qu'il  y  a  à  les  pécher 
li  les  grandes  profondeurs  où  ils  habitent.  On  en  connaît 
«coup  à  l'état  fossile. 

IHACBiOTOMiE  {Ufrm,  de  ehirurgie}y  amputation  du  bras, 
irt  d'amputer  un  bras. 

OLàCillOTajiiQUE,  adj.  des  deux  genres  .  qui  concerne  la 
$kwiomiê.  Une  deécriplion  brachioiomique, 
RACJBIOTOMJSTE  (<erm.  de  chirurgie}  y  celui  qui  faitl'am- 
^ùon  du  bras ,  qui  s'occupe  particulièrement  de  l'art  d'am- 
er les  braa. 

ftACHiSTOCHROHE  (  de  f^p^x^rroç,  superlatif  de  ^a^ 
court) ,  et  non  pas  bmehyilochronef  ainsi  qu'on  tnmve  ce 
écrit  par  tous  les  auteurs,  même  par  ceux  qui  étaient 
me  Montttda  versés  dans  la  langue  grecque.  St  l'on  inia- 
t  deux  poiolsqui  ne  soient  situés  ni  sur  la  même  verticale, 
ifis.  te  oiéfDe  plan  Uariiontal,  il  s'agit  de  trouver  la  ligne  sur 
rile  il  faudrait  foire  glisser  un  corps  pesant  pour  qu'il  par- 
du  poftnt  supérieur  au  point  inférieur  dans  le  temps  le  plus 
U  ceâie  ligue  s  appeUe  la  breLchiitochrone^  ou  la  \iftï%  de  la 
vite  descente.  Au  premier  aperçu,  on  pourrait  croire  que  la 
t  cbarchêeest  la  lif^  droite  qui  joint  un  point  à  l'autre  ;  Ga- 
avail  pensé  que  c'était  un  arc  de  cercle;  à  1  époque  de  la 
uuoe  ou  calcul  intégral,  Jean  Bernoullitrouvaquefa  courbe 
€uée  e^loïde  (F.),  déjà  célèbre  en  géométrie  par  une  foule 
ruprîéiéft  singulières,  était  en  ontre  celle  de  la  plus  vite  des- 
e.  SpiUmi  l^usige  de  ce  temps-là,  Jean  BernouUi  tiat  sa  dé*« 


monstration  secrète ,  et  proposa  le  problème  comme  un  défi 
dans  les  Àcla  eruditorum  de  Leipzig,  pour  1696.  Newton , 
Leibnilz  ,  l'Hôpital ,  Jacques  BernouUi ,  en  donnèrent  chacun 
une  solution,  et  le  problème  acquit  ainsi  une  grande  célébrité. 
Les  travaux  successifs  des  analystes  iivant  abaissé  toujours  pro- 
gressivement l'ordre  des  difficultés ,  ie  problème  de  ta  brachis- 
tocbrone  n'est  plus  aujourd'hui  que  l'application  la  plus  simple 
de  la  Méthode  des  variations  dorméc  par  Lagrange,  et  à  ce  titi« 
il  prend  place  dans  tous  les  traités  qui  ofit  pour  objet  les  élé> 
ments  du  calcul  intégral  ou  de  la  mécanique.  Te  n'est  qu'uu 
pur  exercice  de  calcul;  car  dans  la  pratique  il  faudrait  tenir 
compte  du  frottement  par  la  courbe  et  de  la  résistance  de  lair; 
alors  la  cycloïde  cesserait  d'élre  la  courbe  de  la  plus  vite  des- 
cente. 

BKACUITES  {hùl.  eeclés.) ,  secte  d'hérétiques  qui  parurent 
dans  le  iii^  siècle.  Ils  suivaient  les  erreurs  de  Manès  et  des 
gnosliques. 

BBACHMANES  (géogr.  anc,),  peuple  de  l'Inde  sur  le  Gange. 
Leur  capitaine  était  hrachœe. 

BRACHJME  {géogr,  anc,),  ville  de  l'Inde  dans  le  pays  de« 
Brachmanes  dont  elle  était  la  capitale. 

BBACHMANN  ^Louise-Caboline)  ,  poëte  allemand  ,  naquit 
eni777  à  Bochliz.  Enfant  précoce,  elle  manifesta  de  bonne 
heure  beaucoup  de  talent  pour  la  poésie.  A  Weissenfels,  où  son 

ehrCy  homme  d'esprit  et  de  moyens,  occupait  un  emploi,  1/)uÎ8e 
rachmann  fit  la  connaissance  du  poêle  Novalis  (F.),  qui 
exerça  une  grande  influence  sur  son  developpenwnt  littéraire. 
Novalis  la  plaça  sous  le  patronage  de  Schiller,  qui  admit  les 
premières  proàoctions  de  sa  jeune  protégée  dans  son  Almanach 
des  Muses  (1799).  Après  la  mort  de  ses  parents ,  elle  vécut  h 
léna,  puis  à  Weissenfels,  du  produit  de  ses  travaux  littéraires. 
En  1800  y  elle  fit  paraître  la  première  collection  de  ses  poésies 
lyriques  ;  plus  tard  elle  publia  des  romanset  des  nouvelles.  Sa  bal- 
lade de  Christophe  G>lomb  est  pleine  de  verve  dramatique.  Pres- 
3ue  toutes  les  créations  de  Louise  Brachmann  sont  empreintes 
'une  suave  mélancolie;  partout  on  sent  la  main  délicate  de  la 
femme  :elle  réussit  à  peindre  l'amour  malheureux. Désabusécde 
bien  des  illusions,  elle  mit  fin  à  sa  vie  en  1822  ;  elle  se  précipita 
danslaSaale  près  deHalle.  Une  bioçraphieplus  détaillée  se  trouve 
en  tête  de  sesoravres  choisies  publiées  par  âchûtz,  Leipzig,  1824. 
BBACUODBS  {géogr,  anc,\,  promontoire  d'Afrique,  s'avance 
dans  la  Méditerranée  au-dessus  de  la  petite  Syrte. 

bbachtTTielman  Van),  pasteur  de  la  communion  menno- 
nite,  né  à  Dordrecht  (Hollande)  en  1625,  mort  en  1664.  Il  se 
distingua  par  ses  connaissances  profondes  et  variées  dans  ]cb 
langues  anciennes  et  modernes,  en  théologie,  en  philosophie  et 
en  astronomie.  Ses  principaux  ouvrages  ont  pour  titres  :  Schole 
der  zedelijke  deugà,  Dordrecht,  1637,  in-12,  petit  livre  écrit 
pour  la  jeunesse  mennoiiite,  et  qui  eut  vingt-cinq  éditions.  — 
Hei  blœdig  loneel  ou  Théâtre  sangfant  des  mennonites  et  des 
chrétiens  sans  défense,  Dordrecht,  1660,  in-fol.  C'est  un  mar- 
tyrologe de  sa  secte. 

BBACHYC.iTALEPTiQUE  (dc  bvachus,  combiné  avec  kata- 
leptichoSf  en  latin  deficiensci  en  français  manquant)  est  un 
terme  de  la  poésie  grecque  et  de  la  poésie  latine,  désignant  pro- 
prement un  vers  trop  court  ou  auquel  il  manque  quelque  par- 
lie,  tel  par  exemple  que  ce  vers  latin  de  trois  pieds  an  lieu 
de  quatre  : 

MiiSJE  Jovis  gnats  , 

cité  par  Lacroix  dans  son  Art  de  la  poésie  latine.  Les  Latins 
appelaient  encore  ce  vers  mutilus, 

BBACHYG^BE  {hist.  nat.),  insecte  coléoptère  de  la  section  des 
létramères,  famille  des  rhynchop!:ores.  Cette  nouvelle  famille  a 
été  formée  avec  des  charançons  de  Linné.  Ces  insectes  ont  une 
forme  très-raccourcie;  le  corps  et  le  corselet  sont  fortement  ru- 
gueux ,  les  pattes  et  les  antennes  courtes  et  trapues,  les  ailes 
manquent,  les  ély  1res  soudées  emb.assent  PatHlomen.  Les  bra- 
chycères  habitent  plus  particulièren)ent  les  contrées  méridio- 
nales; une  espèce  rapportée  de  Nubie  par  M.  Caillaud  se  porte 
en  guise  d'amulette.  Il  en  existe  une  espèce  dans  le  midi  de  h. 
France,  connue  sous  le  nom  de  brachycère  onde,  dont  le  corps 
est  toujours  couvert  de  terre  ou  de  poussière.  A.  B.  de  B. 

BRACHTCHBONIUS  (de  ^^xôç  et  de  xpî>voç,  temps),  mot  grec 
latinisé,  par  lequel  on  désigne  en  pathologie  les  maladies  chro- 
niques dont  la  terminaison  est  plus  ou  moins  prompte. 

BBACHTCOLON  ,  terme  employé  par  les  anciens  peur  dési- 
gner une  fronde  qui  servait  à  tirer  de  près,  et  oui  était  particu- 
uàreoaienteii  usage  cbex  les  peuples  des  fies  Baléares. 


BRACHT6RAPH1E.  (  396  ) 

«MMiHVéLITRK  (^ol<in.),  genre  de  plantes  de  la  famille  des 
HmiMiiitV»»  que  Ton  a  établi  aux  dépens  des  mu Ihenburgies. 

MHAtHYORAPHe  ,  s.  m.  écrivain  en  notes  abrégées  ou  en 
ttbréiiations.  11  est  aussi  adjectif.  —  Ouvrage  brachygraphe  , 
étrtvain  brachygraphe  (F.  TACHYGRAPHE). 

KRACHTGRAPHie  {gramm.) ,  art  d'écrire  par  abréviations. 
Ce  mol  est  composé  de  deux  mots  grecs  qui  signiûent  brève 
écriture; en  français,  nous  nommons  cet  art  la  êténographie  ou 
îachygraphie. — La  bractiygrapbie  consiste  toujours  à  représen- 
ter les  sons  de  la  voix  humaine  par  les  traits  les  plus  courts,  lf*s 
plus  faciles  à  former,  les  plus  commodes  à  lier  entre  eux,  et  au- 
tant que  possible  les  plus  distincts.  Ce  sont  là  les  qualités  géné- 
rales d'un  lH)n  système  de  bracbygraphie  ;  la  dernière  est  im- 
portante, car  on  a  remarqué  que  c'est  surtout  quand  il  s*agit 
U€  se  relire  que  les  brachygraphesou  sténographes  sont  embar- 
rassés ;  et  cela  se  conçoit  si  Ion  remarque  que  les  traits  les  plus 
frctles  à  marquer  sur  le  papier  sont  en  petit  nombre,  c*est  tou- 
jours la  ligne  droite  et  la  ligne  courbe;  on  est  obligé  alors  de 
varier  les  directions  ou  les  annplitncles  ;  mais,  lorsqu'on  veut 
^vre  la  parole ,  il  est  bien  difficile  d'observer  exactement  les 
rapports  qu'on  a  soi-même  établis,  et  d'après  lesquels  on 
essayera  de  retrouver  tout  ce  qu'on  a  écrit.  En  général  aussi,  la 
brachygraphic  représente  plutôt  les  sons  réels  que  les  groupes 
artificiels  par  lesquels  nous  les  marquons  dans  l'écriture;  ainsi 
Ao,  au,  eau,  eaux,  haute,  s'écrivent  tous  par  o  ;  ou,  un,  au, 
tti,  etc.,  sont  aussi  (\es  sons  simplesqui  s'écrivent  par  un  simple 
signe,  ainsi  que  ph,ch,  gn,  que  la  grammaire  philosophique 
pous  donne  comme  des  articulations  uniques  représentées  mal 
à  propos  par  deux  caractères.  —  Il  y  a  des  systèmes  où  l'on  ne 
marque  pas  les  voyelles  ;  on  comprend  que  cette  abréviation 
jette  une  grande  incertitude  sur  le  texte  écrit  ;  c  est  alors  au  sté- 
nographe à  retrouver  par  ses  souvenirs  ou  par  la  grande  habi- 
tude ce  qu'il  a  précisément  voulu  écrire.  —  Un  autre  moyen 
d'abréviation  est  celui-ci  :  il  y  a  une  srande  analogie  de  pronon- 
ciation entre  les  lettres  p.  l.k.f,  $,  cK  et  b,  d,  g,  v,  z,j:  les  pre- 
mières sont  nommées  lettrei  fortes,  les  autres  ttttrei  faibles;  on 
remarque  que  les  premières  sont  partout  plus  employées  que 
1^  secondes ,  (jue  d'ailleurs  le  seus  des  mots  où  elles  entrent 
n'est  pas  facile  a  confondre.  On  peut  donc  en  général  représen- 
ter chacune  de  ces  letlres  fortes  et  la  faible  correspondante  par 
ie  même  signe  plus  ou  moins  allongé  ;  si  le  signe  n'est  pas  exac- 
tenaent  fait,  l'inconvénient  sera  petit  ;  la  lecture  ne  s'en  fera  pas 
moins  facilement.  —  Enfin  il  y  a  des  abréviations  propres  à 
chaque  écrivain,  et  dont  il  est  facile  de  donner  une  idée  géné- 
rale :  on  distingue  dans  les  mots  le  radical  et  la  terminaison; 
déjà  ces  terminaisons  peuvent  élre  roprésenlôes  par  un  signe 
particulier;  si  je  conviens  a\ec  moi-même  que  la  terminaison 
adjective  able  ou  ible  sera  représentée  par  le  trait  horizontal — 
et  la  terminaison  adverbiale  par  le  trait  \erlical  |  ,  le  niotai- 
mabUment  deviendra  em—  |  .  Mais  bien  plus,  il  y  a  des  termi- 
naisons qui  peuvent  absolument  n'être  pas  écrites:  par  exemple, 
si  nou<  est  devant  un  verbe,  il  est  sur  que  la  terminaison  verbale 
seraeellede  la  première  personne  du  pluriel;  ainsi  nous  port 
ne  laisse  aucun  doute  sur  la  personne;  quant  au  temps  du 
verbe,  il  est  toujours  ou  presque  toujours  déterminé  par  ce  qui 
précède;  ainsi  Ton  saura  très-bien  et  sans  difficulté  s'il  faut  lire 
portons,  portions,  porterons,  porterions,  portâmes  ou  portas- 
êions,  ce  sont  les  seules  formes  entre  lesquelles  nous  ayons  à 
choisir. — Tout  cela  est  fort  aisé  à  comprendre  ;  mais,  qu'on  ne  s'y 
trompe  pas ,  la  difficulté  de  la  bracbygraphie  est  tout  entière 
dans  la  pratique;  c'est  là  seulement  qu  on  la  peut  juger;  c'est 
aussi  ce  qui  fait  qu'il  y  a  peu  d'excellents  sténographes.  —  Au 
reste  l'art  en  lui-même  est  fort  ancien: les  scribes,  dit  Dumar- 
sais,  écrivaient  plus  vite  que  l'orateur  ne  parlait,  et  c'est  ce  qui 
a  fait  dire  à  David  (ps.  44,  v.  2  )  :  Ungua  mea  cilamus  scrwœ 
veloriler  seribentis^  a  ma  langue  est  connue  la  plume  d'un  écri- 
vain qui  écrit  vile.  »  -  -  Chex  les  Romains,  les  signes  en  carac- 
tères abréviatifs  étaient  appelés  notof,  et  ceux  qui  en  faisaient 
profession  notarii.  Tison ,  affranchi  de  Cicéron  dont  il  écrivit 
l'histoire,  éUit  très-habile  à  écrire  en  abrégé.  11  paraft  d'ail- 
leurs que  les  Romains  avaient  poussé  assez  loin  ce  talent,  puis- 
qu'une épi^ramme  de  Martial  témoigne  que  leurs  tachygra- 
phes écrivaient  plus  \ite  que  l'on  ne  parle  : 

Currant  verba  lîcet,  manus  est  velodor  iltis  ; 
Vix  dura  lingua,  tuum  dextra  percgit  opui. 


BRAMN. 


a  Quelque  vite  que  les  paroles  soient  prononcées,  la  main  de  ces 
scribes  sera  encore  plus  prompte  :  à  peine  votre  langue  finit-elle 
de  parler  que  leur  main  a  déjà  tout  écrit.  »  —  C'est  par  de  sem-    plus  faciles  à  bieiî  déterminer,  en  renvoyant 


Mables  exi)édients,  que  certains  scribes  ont  suivi  en  écrivani 
plus  habiles  prédicateurs  et  ont  recueilli  leurs  discours;  c'nti 
ce  moyen  que  parut  la  première  édition  des  Sermons  de  Mi« 
lon9 aujourd'hui,  c'est  de  celle  manière  que  sont  recotiilis 
discours  prononcés  à  la  tribune  on  ailleurs.  J.    B. 

BRAGHYGRAPHIQUE,  adj.  des  deux  genres,  qui  concrm 
brachygraphie.  Ecriture  brachy graphique. 

BRACHYLOGIE,  discours  abrégé,  manière  de  s'exprimer 
sentences  ou  maximes.  —  Bracuylogique,  adj.  de»  d( 
genres,  qui  tient,  qui  est  relatif  à  la  brachylogie. 

BRACHYLLAS  OU  BR.iCHILLIDBS,  béoUrque  OU  chff  ^ 

ligue  béotienne,  196  avant  J.-C,  fut  assassiné  dans  Vnm 
de  cette  charge. 

BRACHYN  (hit t.  tial.)»  g^ure  d'insectes  coléoptères  [n 
mères,  de  la  famille  des  créophages. 

BRACllYPNÉE(<eriii.  de  médecine)^  respiration  courte. <]« 
remarque  dans  les  individus  affectés  de  certaines  fièvres  inib 
matoires. 

BRACHYPOTES,  nom  qu'Hippocrate  a  donné  aux  niali 
qui  boivent  peu. 

BRACHYPOTiE  {lerm.  demédeeinejy  maladie  dans  {«{n 
on  boit  peu  et  souvent.  Il  est  peu  usité. 

BRACHYRis  {botanX  plante  de  la  famille  des  synanilv^ 

Î|ui  croit  sur  les  bords  du  Missouri  ;  elle  exhale  uneodeoroi 
orte;  on  l'emploie  dans  le  pays  comme  diurétique  :  c'est leul 
dago  Sarathrœ  de  Piersh. 

BRAC'HYS€IE?(S,  en  latin  6racAymi  (âebraehus  etècM 
ombre),  habitants  de  la  zone  lorride,  des  pays  compris «ilr 
deux  tropiques,  ainsi  nommés  de  ccque  rombrcdttsolà)*^ 
très-courte. 

BRACHYSCO.ME  (de  brachus  et  de  com/i,  chevelure, ikK. 
genre  de  la  famille  des  corymbifères  et  de  la  syngénêsif  •»* 
gamie  nécessaire,  qui  renferme  une  plante  de  la  Nwmi 
Hollande. 

BRACHYSÈME  (de  brachus  et  de  n'oiata,  étendanl\  n 
de  la  famille  des  légumineuses  et  de  la  diadelphie  décandrr,( 
renferme  un  arbrisseau  de  la  Nouvelle-Hollande ,  B,  Ui*f'M 
(Brown),  de  quatre  à  cinq  pieds  de  hauteur,  â  rameau\^ 
sarmenteux,  dont  les  feuilles  sont  larges,  alternes,  ovabrtj 
tières,  et  qui  donne,  en  avril  et  en  mai,  des  fleurs  lalfralnf 
k)eau  rouge,  groupées  nu  nombre  de  deux  jusqu'à  trois. 

BRAt:HYSTÈR£s(ht«r  vtal.),  famille  d'insectes  de  ronhj 
coléoptères. 

BRACHYURES  {hist,  nat,),  crustacés  à  queue  plus  coup- 
le tronc,  sans  appendices  à  son  extrémité,  et  se  reployaot» 
sous  pour  se  loger  dans  une  fossette,  branchies  formée  i 
seule  pyramide  à  deux  rangées  de  fc^iillets  vésiculeui 
grande  famille  se  divise  en  deux  sections  La  première,  '^ 
sous  le  nom  (ïhomochéles,  comprend  les  tribus,  les  quadi 
les  arqués,  les  nageurs,  les  cristimanes,  lescryptopodes  al 
topodes.  La  deuxième  section,  les  hétérochèks,  ren!< 
orbiculaircs,  les  triangulaires  et  les  hypophtbalmes 
mots). 

BRACRWl^XiACÉES  (6o(an.),  nom  d'une  famille  de 
de  l'ordre  des  polypclalcs. 

URACMANE  ,     BRAME,    BRAMIN  OU    BRAMIHE. 

(V.  Brahmane). 

BRACON  [bracon)^  insecte,  genre  d'hyménoptères, 
mille  des  pupivores,  tribu  des  jehneunK)nides,  ayant  nl 
ractères  :  un  hiatus  entre  les  mandibules  et  le  chaper'C 
choires  prolongées  au-dessous  des  mandibules  ;  palpai 
de  trois  articles;  seconde  cellule  cubitale  aussi  grandrl 
première,  presque  carrée  ;  tarière  saillante.  Ce  que  pp<i' 
offrent  de  plus  remarquable  est  sans  contredit  l'espace  ' 
sol i te  que  l'on  voit  entre  le  chaperon  et  les  mandibules 
est  son  utilité?  on  ne  le  sait  pas  encore.  Cependant  je 
que  ce  vide  est  destiné  à  recevoir  la  trompe  auand  l'inv 
s'en  servir  :  elle  s'élèv*»  alors  au-dessus  des  niarMiil 
s'écartent  pour  lui  laisser  passage.  Les  mandibules 
presque  coniques  et  bidentées.  On  ne  sait  rien  de  p 
mœurs  de  ces  insectes.  On  présuibe,  par  analogie, 
larves,  qu'on  ne  connaît  pas,  vivent,  comme  les  autre«j 
monides,  aux  dépens  des  larves  d'autres  insectes.  Ou  e%\ 
un  assez  grand  nombre  et  même  quelques  exotiques  ;  ^ 
détermination  est  loin  d'être  fixée,  parce  qu'on  connaît  i 
plus  de  femelles  que  de  mâles.  Nous  nous  cooti 


citer  une  espèce,  qui  est  la  plus  jolie  de  notre  pays 

àliOi 


BBA0FOBD. 


(  WJ 


JimADLEY. 


le  M.  Goérinpoor  les  détails  de  la  bouche  et  quelques  bonnes 
figures  d'espèces  peu  connues. 


commis  dans  ses  comptes  une  inûdélité  qui  lui  avait  procuré  une 
somme  de  cinq  cent  vinçt  livressterling,  il  conçut  d'atTreux  re- 
mords, et  assistant  un  soir  à  un  sermon  dn  docteur  Lulimcr,  Irai- 
lantde«r^«(i<iiitoii«,  le  jeune  coupable  sedéleniiina  à  vendre  tout 
sou  petit  avoir  pour  restituer  ce  qu'il  avait  mal  acquis.  C'est  alore 
que,  fuyant  le  monde  et  ses  écueils,  il  embrassa  I  élut  ccclêsiasU- 
que.  Ce  même  docteur  Latimer,  auteur  de  sa  cunveisiony  se 
chargea  de  lui  enseigner  la  théologie ,  et  entré,  grâce  à  lui ,  en 
1548,  à  l'université  de  Cambridge,  Bradford  remporta  la  même 
année  le  degré  de  maître  es  arts,  et,  Tan  1550,  il  prit  les  or- 
dres. Nommé  chapelain  de  l'évèque  de  Londres  et  chanoine  de 
Saint-Paul ,  Bradford  prit  rang  parmi  les  prédicateurs  les  plus 
recoinmandables  de  cette  époque.  En  1552 ,  Edouard  VI  le  choi- 
sit pour  son  chapelain;  mais  a  la  mort  de  ce  prince,  survenue 
pendant  Tannée  suivante»  Bradford,  conlinuanl  de  prêcher  la  re- 
ligion réformée  sous  le  rè^ne  de  la  icine  catholique  Marie,  se 
vit  1  objet  de  poursuites  actives.  On  lui  imputa  d'avoir  organisé 
une  violente  émeute  populaire ,  suscitée  par  un  sermon  contre 
le  catholicisme  prononce  par  un  docteur  Bourne,  depuis  évéque 
de  Bath,  et  il  fut  conduit  et  incarcéré  à  la  Tour  de  Londres.  Une 
commission  extraordinaire  le  jugea  et  le  condamna  à  mort, 
sentence  qui  ne  reçut  son  exécution  que  cinq  mois  plus  tard.  Ce 
délai  fut  employé  activement  pour  délernuner  Bradford  à  ne 
plus  enseigner  la  religion  protestante  et  à  s'atlacher  au  parti  ca- 
tholique, moyennant  guoi  sa  grâce  pleine  et  entière  lui  serait 
accordée,  il  refusa  opiniâtrement,  et  jusqu'au  jour  de  son  exécu- 
tion, le  1  ''  juillet  1555  à  Smithfield,  il  prolila  de  l'étrange  li- 
berté qu'on  lui  accorda  de  prêcher  dans  sa  prison  devant  un 
grand  concours  d'auditeurs  accourus  de  tous  les  quartiers  de  la 
ville.  On  a  de  lui  :  deux  Sermons,  l'un  sur  le  repentir,  l'autre 
sur  la  cène  de  Notre-Seigneur,  1574,  in-df^.^  Lettres  et  Discours 
écrits  et  prononcés  pendant  sa  détention,  réunis  dans  la  collec- 
tion de  l'évèque  Coverdale.  —  MédijiaUofu  et  Prières. —  Traité 
du  repentir  y  in-8",  1552.  —  Dinseriationt  sur  la  théologie  et 
sur  la  controverse.el ,  en  manuscrit,  un  traité  intitulé  :  //  n$ 
faut  pas  craindre  la  mort ,  et  une  Prière  que  devront  réciter, 
quand  ils  seront  attachés  au  |K)teau«  ceux  que  Dieu  jugera  di- 
gnes de  souffrir  pour  la  vérité.  Ces  deux  manuscrits  de  Jean 
Bradford  sont  déposés  à  la  bibliothèque  d'Oxford. 

BRADFORT  (jêogr.),  ville  d'Angleterre  (IF/ «)  sur  TAyon  et 
sur  un  canal  qui  la  met  en  conmmnication  avec  Bath  et  favo- 
rise son  commerce.  On  y  remarque  plusieurs  édilices.  Elle  a  une 
manufacture  de  draps  fins.  10,250  habitants;  à  9  lieues  trois 
quarts  nord-ouest  de  Salisbury. 

BHAUVOUT (géogr.),  ville  d' A  ngleterre  (  Yorek) ,  sur  une  bran- 
che du  canal  de  Laudsà  Liverpool.  L'église  pntissiale  est  un  bel 
édifice.  Elle  possède  des  fabriques  considérables  de  draps.  Il  y  a 
dans  les  environs  des  fonderies ,  des  forges,  des  mines  de  houille 
et  des  carrières  d'ardoises,  dont  il  se  fait  une  expl(>itali<'fi  con- 
sidérable. 15,000  habitants; à  11  lieues  ouest-sud-ouest  d'Vorck. 
BRAOLËT  (BiCHARD),  médecin  et  l)otaniste  distingué,  né 
en  Angleterre  vers  la  lin  du  xvir'  siècle,  et  mort  en  1732.  Mem- 
bre de  la  société  royale  de  Londres,  associé  à  l'académie  des 
sciences  de  Paris,  il  professa  avec  éclat  la  botanique  au  collège 
de  Cambridge,  et  publia  de  nombreux  ouvrages  sur  la  pliy- 
siologie  végétale,  la   médecine,  la   matière  médicale  et    la 
botanique,  sur  l'agriculture  et  l'économie  rurale,  ainsi  que 
des  considérations  curieuses  sur  les  diflerents  degrés  de  vie 
qui  ont  été  départis  à  chacun  des  êtres  qui  composent  \e» 
trois  règnes  de  la  nature.  Les  principaux  écrits  de  Richard 
Bradiey  sont  :  Plantœ  succulentœ  décades  F,  1716, 1727;iden!, 
avec  un  nouveau  frontispice,  1731,  in-4«; anglais-latin, idem, 
1739,  avec  cinquante  ligures. — Nouvrlies  Hechrrches  sur  fart 
de  planter  et  sur  fe  jardinage  ^  précédées  de  quelques  diVouver- 
les  sur  le  mouvement  de  la  sève  et  sur  ta  génération  des  plantes, 
Londres,  1717,  in-8°,  en  anglais;  Paris,  1739,  in-8«,  avec  des 
détails  sur  la  culture  de  chaque  espèce  d'arbres  d'ornement.  — 
— Une  traduction  anglaise  de  l'ouvrage  de  G.-E.  Agricola ,  sur 
la  Culture  des  arbres ^  avec  des  notes  et  relations  d'expériences 
nouvelles  sur  la  greffe  et  la  taille  des  arbres ,  1726,  in-4».  —  A 
Philosopkical  Account of  the  works of  nature,  Londres,  1721 , 
in-4^,  avec  vingt-sept  planches; idem,  traduit  en  hollandais. 
Amsterdam,  1714,in-8**,  avec  trente  et  une  planches.— 27i^P/a- 
gue  of  Marseille  considered,  Londres,  1721 ,  in-8°.  —  Traité 
d'agriculture  et  de  jardinage ,  Londres,  1724,3  vol.  in-S*»; 
idem ,  traduit  en  français  par  Puisieux ,  sous  ce  titre  :  Calen^ 
drier  des  jardiniers ,  avec  une  description  des  serres,  1743, 

\DPOli.D  (Jean) ,  théologien  protestant,  né  au  commen- 

*t  <la   r^gffie  de  Henri  VIII  à  Manchester,  entra  en  qua-     » .,    /     j  «i»       --o        . 

•  ronimîs  ,  après  avoir  reçu  uneexcellente  éducation ,  chei     ton,  Varron,  Columelle,  Vtrgtle,  l^ndres,  1726.  -^Consetls 
fin  UarrîDgy  payeur  général  des  armées  anglaises.  Ayant  l  aux  fermiers  sur  l'amélioration  des  troupeaux,  —  Traité  du 


BIUCON  DENIGRANT  (bracon  denigralor),  insecte  loiw  de 

rois  à  quatre  lignes,  d'un  noir  brillant,  avec  TabdomenVun 

»oau  rouge  de  sang  ;  la  tarière  est  noire,  courte  et  un  peu  re- 

.urbée  inférieurement.  On  le  trouve  aux  environs  de  Paris; 

liais  ii  n'y  est  pas  très-commun. 

BIUCON  (hydraul.).  On  appelle  bracon  d'un  venteau,  d'une 
[  orie  d'écluse,  la  console,  la  potence  ou  l'appui  que  soutient 
.ac  porte. 

BRACONNAGE  (jurispr,),  cliassc  furtive  sur  le  terrain  d'âu- 

ui,  qui  se  pratique  avec  les  fusils,  les  lacs,  les  lacets,  les  tirasses, 

.  N  lonnelles,  les  traîneaux,  les  bricoles,  les  rets,  les  collets,  les 

iiers,  lesOlets,  les  bourses,  les  panneaux  et  tous  les  autres 

lopres  à  prendre  le  gibier.  Pour  éviter  les  désastres  de  cette 

..-;ins  industrie  coupable,  on  épine  les  pièces  que  l'on  veut  pré- 

i  \er  en  fichant,  de  distance  en  dislance,  des  branches  d'épmes 

uionipéchent  le  ûlel  de  passer,  moyen  trompeur  souvent,  car 

L  Uki  de  destruction  est  alors  tendu  sur  les  lK)rds  de  ces  pièces, 

<>n„ lesquelles  les  voleurs  de  gibier  viennent  faire  un  rabat.  — 

.  urcfois  le  braconnage  était  puni  de  l'amende,  du  fouet,  de  la 

t  risiure.  du  bannissement  et  même  des  galères,  ettoutCN  per- 

ncs  achetant  du  gibier  provenu  par  le  braconnage  étaient 

'bibles  des  mêmes  peines;  aujourd'hui  le  braconnage,  qui 

•)-p  le  désespoir  des  propriétaires  et  offre  des  dangers  réels  à 

IM'^  gardes  pour  sa  répression,  n'est  puni  que  comme  simple 

'il  de  chasse. 

t.RACONNAGE,  droit  qu'avait  un  seigneur  sur  les  filles  de 
^  s.issaux  lorsqu'elles  se  mariaient. 

ïUîACONNiEB.  On  nomme  ainsi  quiconque  se  livre  au  bra- 
iitî.ige.  Ce  mol,  qui  a  perdu  sa  signification  originaire,  dési- 
iii  jadis  ceux  qui  dressaient  pour  la  chasse  les  chiens  nommés 
•irs  ou  braques  ou  chiens  d' arrêta  si  excellents  pour  découvrir 
Miitre  le  gibier,  et  les  anciennes  ordonnances  classent  les  bra- 
•fiiers  avec  les  fauconniers,  les  loulriers,  les  louvelicrs  et  les 
1  ri vscurs.  Mais  depuis  longtemps  on  appelle  braconnier  ce- 
lai chasse  sans  droit  sur  le  terrain  d'autrui,  pour  vendre 
■aW  le  gibier  dont  il  s'empare. 

;i  iCTÉATES  {num.).  On  désigne  par  ce  nom  des  monnaies 
:  j liées  grossièrement  avec  de  légères  feuilles  de  métal,  et 
/'  /<■  relief  d'un  côté  est  formé  par  le  creux  de  l'autre.  L'Al- 
igne est  le  pays  qui  fournit  le  plus  de  monnaies  brartéates. 
rn>il  que  la  rareté  des  métaux  précieux  et  l'ignorance  de 
I  i\\ï  monnayage  ont  produit  ces  monuments  de  barbarie 
ont  de  l'analogie  avec  les  monnaies  dégénérées  du  Bas- 
IMfc,  Il  existe  a  Berlin  une  collection  très-nombreuse  de 
:t  aies,  qui  avait  été  apportée  en  France  en  1814.  —  Les 
;'atcs  doivent  leur  origine  à  Timitation  des  monnaies  by- 
ines,  très-minces  k  ï'epoque  où  le  premier  usage  de  ce 

0  <!#*nnonnaies  fut  adopté  en  Allemagne,  ace  qu'on  croit, 
<)i  lion  I*^  On  en  dérive  le  nom  de  ^?âx" '»  verbe  qui  exprime 
-  uii  que  produit  une  feuille  de  papier  et  plus  encore  une 
\o  mince  métallique,  lorsqu'elle  est  agitée.  —  Leur  vérila- 
totn  était  denaricus,  moneta,  obolus  paningus.  Voir  l'ou- 
<  allemand  de  Mader,  Essai  sur  les  bractéales,  Prague, 

L. 

1  K.TéKM,  ENNE,  adj.  (term,  de  botanique  ,  qui  est  formé 
r.u'iêes.  Strtibiles  bractéens. 

t  icxéfii»,  pi.  se  dit  de  certaines  girouettes  que  l'on  place 
Mit  mot  iFun  bâtiment. 

i  vcTÉes  {botan.),  folioles  florales,  quelquefois  semblables 
«Mi  il  les,  mais  le  pi  us  sou  vent  distinctes  par  leur  forme,  leur 
lure  ou  leur  couleur.  Elles  s'insèrent  généralement  à  la 
If's  fleurs. 

UTTÉIFÈRE,  adj.  desdeux  genres  {term.  de  botanique), 
<Tto  tineou  plusieurs  bractées.  Plante  bractéifère. 
iirrÉiFOBME ,  adj. des  deux  genres  {term.  de  botanique), 
fiie  de  l>ractée.  Feuille  braetéi forme. 
Ac:'rKOi-B  ,  s.  f.  rognure  de  feuille  d'or.  —  En  term.  de 
t/ue  ,  petite  bractée  qui  vient  sur  les  pédicelles  des  fleurs. 
K.TExé,  ÉE,  adj.  synonyme  de  bractéifère  {V .  ce  mot). 
LD.%if  US  (Bradano){^éoqr.  anc.),  rivière  de  l'Italie  raéri' 
r* .    séparait  la  Lucarne  de  l'Apulie,  et  se  jetait  dans  le 
««•  Tarenle. 
^  i>i.Bff  A ,  S.  f.  {botan.) ,  espèce  de  plante  de  la  famille  des 


58 


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■«.II.  c\tie  ;  niais , 
^•âar  .M  assurai l  le 
^  ^     •         .«    *  a  4  icbiguer  les 
••  -     V    .»    »  I  x  jnifur  a  i  éiude 
^    v^«.%».*x    vii.raiiiAÎl  uiie  irré- 
-«x   \  a-  %jbèes  succès  daus 
^  •    -*     •  «  ..*  cvlèbre  Keill  dans 
-  V     i<  Nt\iM  à  Oiluril»  et  six 
■  >.    «  .1  0*2*  àhéorte  de  l'ab9TT^k- 
s    A^>>l\<Tteqlii  neul  pas  d'à* 
•  <ui  «n»c  uièrilail,  car  les  calculs 
..  ..aieiil opposés,  luaisquiest 
«t  c  ttH«  \iTile  importa  11  le  de  Tas- 
..idciirs  astronomes  dblingucs, 
-    «-  %^  M  utile  louletois  repose  sur  des 
"^  -«-x  v^Ht  liAactilude  n'est  pas  établie 
•«^  tut'.Ante,  et  nail  pu  triompher  des 
sur  ces  sortes  de  découvertes,  ainsi 
vt.t^i.'  uansses  Ëléi»ients  de  pbysiquc  :  Eju$ 
«•  •«  'H  àtli^galurnin  consirendo  coinpul'i- 
..    .1  %^/.^$b^i;  sed  tomfuialiu  labalas  cum  in 
.  *  <'  j«é4(iam<rii(o  habei,  el  fuis  ëati»  acciéraitiê 
,..«M  iifivtndam  quis  affirmnùilf  Voici  coni- 
Nvsa  Uîot,  si  t)ou  juge  en  une  pareille  oialière, 
.  aunte  sur  Inberraiion  dt  la  lawtiére,  oA>tenue 
^  V   k  »^ilo)  ;  Il  y  fut  conduit,  coiuoie  cela  est  arrivé 
X  lO  Miciices,  sans  l'avoir  pré\u,  eten  cberchant 
.  X  .>«.Hi  tUttërent»  qu  il  ne  trouva  pas.  i>epMS  que  l'ap- 
.u  p««dule  aux  borlogies,  et  des  lunettes  aux  ialru- 
v.\^.H,  a%ait  permis  aux  astronomes  d'apercevoir  el  de 
^K^  trés-petiles  variations  dans  les  positions  des  corps 
^x ..,  tU  avaient  peusé  que  le  diamètre  de  korbe  terrestre 
^sl .  uite  base  asseï  étendue  pour  mesurer  la  distauce  des 
^,  VA»  pour  cela,  ii  lai  lait  observer  avec  la  plus  grande  exacti- 
^^^  lu  position  d'une  luèine  étoile,  loi-sque  la  terre  se  trouve* 
i^i^ulouxextréniiiés  opposées  de  ce  même  diamètre,  c'esl-à- 
^v  de  MX  mois  en  six  mois.  C'est  ainsi  que ,  dans  la  levée  des 
uUihi^t  on  mesure  la  distance  d'un  objet  dont  on  ne  peut  appro- 
g^*r.  Uverses  tentatives,  faites  dans  cette  ioleniion  eu  France  et 
Ml  Angleterre,  indiquaient  bien  daus  les  positions  des  étoiles 
^Uiftorvoi*s  quelques  variations  très-légères,  quelquefois  favora- 
bles et  le  plus  souvent  op|M)sée9  à  Teiiet  que  te  dépiacement  de 
Totiservaleur  aurait  dû  produire;  mais,  pour  démêler  la  loi  de 
oes  variations  panni  les  erreurs  auxqueUea  les  oftiservations  sont 
inévitablement  sujettes,  ii  fallait  okiserer  avec  uu  instrument 
d'une  ^uA  graude  diuiensioa  que  ceux  dont  ofi  s'était  servi 
jusqu  alors.  Uaiis  ce  dessein,  Graliaiu,  fameux  horloger  anglais, 
coustiuisit  un  grauU  secteur  avec  lequel  Bradley  Ut  des  observa- 
tions d'une  exactitude  toute  nouvelle.  Non-seuleroeDl  il  recon- 
nut dans  les  étoile^  1^  petites  variatioosqu'on  y  avait  précède»»- 
ment  aperçues,  mais»  ce  qui  était  indispensable  pour  en  décou- 
frir  la  loi,  il  eu  mesura  l'eteudue  et  la  période;  ii  vit  qu'elles 
accompli2kSaieBt  le  cercle  de  leurs  valeurs  dans  liulervaile  d'uue 
année  solaire,  c'estf^-dire  ^'après  l'intervalle  d'une   année 
cbaqui*  étoile  se  Inaivait  rauienee  à  U  position  qu'elle  occupait 
na  an  auparavant.  Ëutin,  el  c'est  oe  qui  complèle  sa  décoti^ 
fcrte,  il  parvint  à  trouver  la  cause  de  ce  déplacemeièt  apinarcut 
dans  le  mouveinent  de  la  terre ,  qui,  nou»  faisant  choquar  eu 
sens  couti  aire  les  molécules  lumineuses  éukanées  des  astres,  nous 
donne  une  sensation  composée  de  ce  mouvement  et  du  uouve^ 
ment  propre  de  la  lunuère,  qui^bien  que  très-rapide,  n'est 
cependam  pas  instantané.  D'après  celte  idée,  Bradley  ntnuna 
ce  pliénomène  laiberraiion  de  ta  lumiért,  U  montra  (fu'en  caU 
colani  y  d'après  «etle  suppositii^n  ^  la  position  apparente  d'un«  , 


X       %      *! 


mmAWÊLn. 

e  a  toute*  les  époques  de  Tannée,  ea  p«ttt 
.1  ^  ■  >^>  o-nnues  de  la  terre  et  de  la  luiiiière,  oo  ^t\^ 
^.  .^  .  «»>  ^s  déplacements  piogresbifs,  el  un  la  rplrvuic  cvv 
«itf^brA*  a  U  place  qui  lui  est  assi^^néepar  le  calcul.  G^ijn^ 
Ai.  ^«c  raccrois^eHient  con!>idrr«iblrd'exai'li(U(leque  m'.tu 
.%te»rr  te  introduisit  dans  les  observations  aslronoitiiquf<«,im;^* 
^  r  Muclion  in)|>orl.iii(e  qu'elle  apporUit  dans  lesécarUdrt  ^ 
7t:r«jtions  cunip^irics,  elle  ne  leb  accordait  pas  avec  uiirri^itT 
i.>j4Uplèle.  On  )  enl  revoyait  encore  (quelques  différences  qui.  ijj 
que  fort  petites  en  elles-niênies.  étaienl  néa  11  moins lrupçr.> 
et  trop  générales  |K)ur  qu'on  dut  les  attribuer  enlièmi.fr,;  .• 
imperfections  de  l'instrument  qui  servait  pour  obs»*nrr  T^ 
autre  que  Bradley  eut  probablement  négligé  «Irsdiffcmwn. 
légères,  ou  n'y  eul  donné (juc  peu  d'alleiiliun  ;  inaisplIfsnV  ^ 
nèrent  pas  n  son  génie  énnnenmient  observateur,  et  il  s'ipp  ^ 
a  en  triompher.  Après  dix-hnitanntVsde  travaux  non  iiiirrr» 

Sus  i!ans  I  éluile  délicate  des  |)osilioiis  apparentes  (lrs(i>M 
radiey  parvint  à  déterminer  un  nouveau  système drr  ,» 
nienls  sidéraux  qu'il  révéla  au  monde  en  1717  dans  une  l^ï 
adressée  à  Ion!  Mascleslieht,  qui  est  intpriniéedans  ses  Tttm 
iiom  yhiloêoyhiqaes,  ainsi  que  le  Mémoire  suTtttbax^^  .| 
la  iumiêie,  Li  connaissance  du  système  de  Paberralion  Iidai 
permis  de  conclure  le  mouvement  réel  de  la  terreautiHini.* 
leil  ;  la  connaissance  de  celui-ci  lui  donna  la  preuve  qutVai 
la  terre  est  soumis  à  un  mouvement  ptTiodique  d'osc.lUM^ 
s'accomplit  dans  une  péritxlc  de  dix-huit  ans.  Bradlrj  1^ 
ce  phénomène  le  nom  de  nutalion.  Mais  ici  il  n*fot«k 
gloire,  assez  lielle  au  reste,  d'avoir  signalé  ce  haUiMii 
Ignoré,  et  re  fui  d'Alend)ert,  dans  un  mémoire  publié  Uai 
(les  observalions  de  l'astronome  anglais,  qui  expliqua  (r|h» 
mène  et  lit  voir  qu'il  est  un  des  détails  de  celui  de  la  p»w». 
des  équinoxes,  lequel  se  produit  non  pas  d'une  maninm 
forme,  mais  avec  de  légères  variations  nues  à  rinégalil^  e' 
traction  du  soleil  et  particulièrement  de  la  lune,  snrk 
terrestre  aux  diverses  époques  du  mouvem^l,  et  quif-r 
précisément  ce  que  Bradley  avait  appelé  la  mjtati<»n.  bf 
trie,  dans  celle  rencontre,  montrait  un  si  parfait  «mr* 
l'observation,  quesi  Taslronome,  par  la  priorité  do  sa  drci* 
n'avait  pas  eu  le  mérite  de  guider  le  calculateur,  l'imnv 
pn  avoir  lieu  tout  aussi  bien.  —  Oulre  ces  deux  imwpw 
couvertes  de  Bradley,  qui  expliquent  les  plus  grands  pbrr» 
de  la  nature  avec  une  certitude  refusée  à  l'homme 
d'autres  spéculations  en  apparence  plus  accessibles,  Br»' 
livra  aussi  à  d'importants  travaux  sur  les  inêgaKtés  do  f" 
satellite  de  Jupiter,  et  appela  raUentton  sur  Tutifitf 
queutes  éclipses  de  cet  astre  [)our  la  détermination  de<  h 
terrestres,  el  qui  contribua  ainsi  à  créer  pour  les  hon 
nmjvelle  horloge  placée  dans  le  ciel  et  visible  à  \)eii  \^^ 
ment  de  presque  toutes  les  régions  de  la  terre.  En  *' 
mort  du  célèbre  Halley,  Bradley  fut  appelé  à  le  reipfî 
qualité  d'astronome  royal  à  l'observatoire  de  Greennir!- 
là  qu'il  passa  le  reste  de  sa  vie  à  poursuivre  ses  otisen-n 
tronomiaues,  à  rectitier  la  disposition,  la  eonî»ttwtii« 
erreurs  nés  divers  inslniments,  et  à  rédiger  en  plosin: 
mes  in-folio  ses  précieuses  observalimis ,  source  riche  r^ 
ffieusc  où  sont  venus  puiser  tous  les  astronome».— \ 
Bradley  fut  nommé  successeur  de  Halley ,  le  roi  «l'At 
hii  ofl'rit  la   cure  de  Greenvrich ,  qoil  refusa  en  «h^ 
craignait  que  «  ses  travaux  astronomique»  ne  nnicissm* 
du  ministre  des  autels.  »  Rare  exemple  de  flésînié 
de  consciencieuse  probilé  dont  le  monarque  le  réc< 
dotant  d'ime  pension  annuelle  de  deux  cent  rinquinvj 
sterling'.  On  rap^nirteque,  lors  d'une  visite  de  la  reine  if" 
terre  à  robservabàre  de  tireenwich,  elle  ténioigna^a 
de  la  modicité  de  la  |)ension  accordée  à  Bradley.  d  lot  " 
son  iat«ntitm  formelle  d'en  augmenter  la  yale«r.  L'îb 
de  la  scienee  la  9U[>piia  de  n'en  rien  faire,   «  re<li 
dit-ë,  que  si  ki  place  d'astronome  royal  valait  qQgiqw 
ne  la  donnât  plus  <i  un  a^lnmome.))  Ce  grand  hoanaie 
15  juillet  1763  à  l'âge  de  soixante-dix  ans.    Il  aTail  tif 
associé  de  l'académie  des  sciences  de  Paris  en  1748,  — 
la  soriélé  royalv  de  Londres  en  1752,  de  V 
deSaint-IVtersbourg  en  1751  elde  l'in§lilut 
Les  volumineuses  olisenrations  de  Jacques  liraillef  «  a^ 
été  déposées  à  l'université  d'Oxford  par  sa  fa 
bliéesavec  des  observations  de  l'astronome  Btiss^ 
à  Greenwich.  Elles  ont  pour  litre  :  Astronf^nticai 
mode  al  Uie  obierffaloriutn  al  Gmmoich,  Omiuvd»  1 
t2  vol-  in-(ol.  On  a  ptUUié  aussi  des  œuvres  pocthww^ 
ques  Brailley,  ainsi  oéiigAées  :  Miâc$iiam9^mm  WtkM 
r$$pandêM$,  Oxford,  ltiô3,  ioh^i''. 


rlivl 


BftAMHAW  (  Henbi  ),  bénéflictin  anglais  du  monastère  de 
Sainte-WerbvFgr ,  dans  le  Chesliire,  rers  les  confins  da  pnycde 
Galles,  vi-cul  dans  le  xvr  siècU*.  el  mourut  smis  Henri  VIII  en 
1515.  fl  composa  en  latin  ou  en  français  divers  ouvrages  de  ^rose 
el  de  |ioêsie  On  doit  dislinguer  :  la  Vie  de  tainle  Werburgê, 
rie rge.  —  Df  l'antiquité  et  magmfieence  de  la  ville  de  CkeHer. 
— LW  Chronique  Bf^z  curieuse.  —  Bradsimw  fJean\  né  en 
I5isc  d'une  ancienne  famille  originaire  du  Derbysliire,  présidait 
la  haute  coor  de  justice  qui  jugea  et  condamna  k  njort  le  roi 
Charles  I".  Nommé  liietitèt  président  du  parlement,  Cromwell 
Jui  fil  donner  une  gante  pour  lasùrelédes?  personne,  un  loge- 
ment au  palais  de  Wesiminsler,  cinq  xnille  livres  sleHing  et 
d'im|)<»rUrats  domaines.  Mais,  j>eu  jaloux  de  ces  honneurs  el  de 
rrs  lécunipenses.  J.  Bradshaw  quitta  le  parlement,  el  mourut 
ubscor,  en  i659,  un  an  après  la  mort  du  protecleiir.  A  ce  sujet, 
les  hisU)rii»ns  ont  accrtMlilé  plusieurs  versions.  D'après  les  uns, 
lors  rif  la  restauration  d* Angleterre ,  les  corps  de  Cromwell  de 
Bradfebawel  d'Ireton  furent  déterrés,  pendus  et  bndésâ  Tv- 
biirn;  d'après  d'autres,  J.  Drailshaw  aurait  fait  courir  le  bruit 
lie  a  mort,  et  serait  allé  tranquillement  finir  ses  jours  soit  aux 
Barbares,  soit  à  la  Jamaïque.  —  Bkadshaw,  dit  l'Ancien, 
lliéokigifB  anglais,  a  publié  entre  autres  ouvrages  a.scéliques  et 
f  IjTokffiqiies  :  Traité  de  In  jusdfieafion.  I^ndret,  1615,  In-H», 
cyiiittH  les  honneurs  d'une  lradurtif»n  latine:  DiêsertUo  de 
fmtli/icaUumê  doririm,  Levde,  1618,  in*l*i.  ^  Bradshaw 
liBilliumc),  dit  le  Jeune,  evèque  de  Bristol,  publia  plusieurs 
Stfnaoïif.  el  mourut  en  1732. 

BRADWARDIN  (TnoMAS  ,  arrlipvrquo  de  Canlorbéry,  cban- 
:«^if^dela  calhédralede  l/mdres,  confesseur  du  roi  Eilouard  III, 
?3st  II»*  en  1290  à  Hartfield,  dans  le  diocèse  de  Chichester,  d'une 
•  «icienne  famille  originaire  du  comté  de  lïereford.  Il  mourut  à 
L^bcth  en  1319,  quarante  joufsaprès  sa  con8*'»cration.  Il  se 
iéiingua  dans  la  célèbre  université  d*Oxfonl,oii  il  professa  la 
t  firologie.  On  le  surnomma  le  D(tct*»ur  profond  à  cause  do  son  im- 
narnse érudition.  On  a  de  lui  :  De  ravsn  Dei  ron'ra  Pehgium 
râdevirtëtê  cnu$nrum  libri  111  ad  huos  Mertonenses,  Londres, 
i  *18,  dé<lié  aux  membres  du  collège  de  Merton.  Il  y  sendtle 
sduoerla  doctrine  de  Calvin  sur  la  grâce  et  la  prédestinai  ion. 
—  Gtmetria  specuhtiva,  Paris,  i^ZO.-^Arithmrtira  gperula- 
*fr«.Pwi5,  1502.— £>cpropor(îont6M#.  Paris,  1193,  et  Venise, 
^W5.— J^  quadratura  nrcti/t ,  Paris,  1 195,  et  Venise,  1530. 

MlAT  (Robert),  historien  et  médecin  anglais,  né  en  1643 
^»ns  k  comté  de  Norfolk ,  avait  fait  ses  études  à  l'université  de 
^miiridge-  Noomié  gardien  des  archives  de  la  Tour  de  Londres 
*r<  1670,  il  fut  appelé  peu  après  à  professer  la  médecine  Â  le- 
Wp  de  (.ambridge,  cl  à  représenter  cette  université  dans  deux 
«riements  successifs,  en  -681  et  1685.  Le  roi  Jacques  II  en  fit 
m  niedecin  onlinaire,  et  dès  ce  jour  il  appartint  corps  et  âme  à 
icoar ,  peu  soucieux  de  son  indépendance  individuelle,  et  ne 
liant  qu'à  plaiit»  et  à  flalter.  Sa  mort  arriva  en  1700.  Parmi  les 
irragës  sortis  de  sa  plume,  on  remarqua  plus  parliculière- 
Wêl  :  I"  Introduction  tn  Ihe  old  English  /ifa/ory  (Introduction 
rhiftloire  ancienne  de  TAnglelerre),  Londres,  1681,în-fol  C^l 
nrapr  fut  réédité  sous  le  litre  nouveau  de  Complet  Hfêtnry  of 
^aiand  (Histoire  complète  de  TAnglelerre),  Londres.  1685, 
Hn\, ,  el  fut  continué  par  l'auteur  insqu*à  la  tin  dn  règne  de 
idiard  II  ;  elle  parut  avec  ce  supplément  en  ITOO,  et  formait 
w»  2  Td.  in-fol.  Celte  histoire  complète  ne  l'est  pas  du  tout, 
â  peine  mérite-t-elle  le  titre  d'abrégé.  2»  Traité  sut  les  bourg$ 

Tiats,  I  voL  in-fol.  C'est  une  cpuvre  de  fôcheuse  réaction. 
■ne  Lettre  au  docteur  Sydenkam  sur  la  wéderine,  1679.— 
UDY  (Nicolas),  Ibéologien ,  était  né  vers  1659  â  Bandon  en 
hnde.  Il  se  montra  on  des  plus  lélés  partisans  de  la  révolu- 
m  qui  plaça  le  prince  d*Orange  sur  le  trône.  Sa  *ille  natale  lui 
U  tfois  fois  son  saint.  Il  a  composé  une  traduction  de  V Enéide 
»  vers  anglais;  mais  cet  ouvrage, qui  ml  d'abord  quelque  «oc- 
î,  ne  tarda  pas  à  tomber  dans  Toublî  le  pins  profond.  Il  fit 
■M  e«  eoUaboration  avec  «n  certain  Taie  la  traduction  des 
Mimes  qne  Ton  chante  encore  dans  les  églises  d'Angleterre  el 
Irlaiide.  On  a  de  lui  trois  volmnesde  Sermons  fort  médiocres, 
rques  Brady  moanil  en  17^. 

■«^^•YPKFbiE  (méder,),  en  latin  hradipepHm,  du  grcrfrm- 
If ,  ei  de  peptô ,  je  digère  ;  digestion  lente,  faible,  imparfoile, 
■  ooiMÉitue  une  maladie,  ou  plutôt  qui  est  le  sjnqpilAaie  de  peu* 
Bars  désêrdres  on  affisetionf  plos  oe  moins  gratet. 
B&ADTPES  (hist,  nat.) ,  mammif&res  dont  le  classement  a 
rt  embarrassé  les  naturalistes.  Ils  ont  pour  caraelèm  d'a- 
»  les  doigts  antérieurs,  an  nombre  de  deux  senlement ,  rêvais 
termioés  par  deux  fortes  griffes  en  forme  de  crochets.  Les  mo» 
»e$,  a«  nombre  de  quatre  sapérieurement  et  de  trois  inférieur 
■tenty  aant  qflindriqnes  ;  les  cantees  sont  lign^  el  plus  Ion-* 


)  l»A&AJICft« 

gu«*s  qu'elles.  Ces  animaux  ne  sont  point  organisés  pmir  maniier» 
mais  ils  grimponlavec  agilité.  Tous  les  marins  de  ïUranieeai 
pu  voir,  contrairenirnt  à  tout  ce  qui  avait  été  dit  par  les  auteurs, 
un  bradype  (ai-dos-brùlé)  partir  du  pool  et  arri\er  en  vingt  mi' 
nntes,  par  les  cordages,  au  haut  d'un  màt  de  cent  vingt  pieds.  Le 
bradipe  unau  se  tient  dans  les  forèls  du  Bié^il  et  de  la  Guyane, 
Le  kouri  ou  petit  unau  se  Iniuve  également  à  la  Guvane. 

BBADYSPERMATlQt  E,  adj.  des  deux  genres  (trrm.  df  mé^ 
derine),  qui  a  rapport  au  brad)Sponi»alisme.  l£mijssion  bn^ 
dysperma  tique. 

itRADVSPERMATiSME,  s.  m.  {term,  de  médecine),  émission 
difficile,  lenle  dn  sjierme. 

BBAGA  (  Bracnro}  {géogr.)^  ville  de  Portugal,  chef-lieu  de  U 
provinced'Entre-l)ocn)-et-AIinho,ar('lievèclié.  Elle  est  bâtie  sur 
une  hauteur,  au  milieu  d'une  graiule  plaine,  entre  le  Cavado  et 
le  Deste,  entourée  de  murailles  flanqué<»s  de  lours,  et  défendue 
par  un  cliâleau  fort.  Ses  rups  sont  larges  et  bien  percées,  et  ses 
m«)is(ms  de  construction  ancienne.  On  y  remarque  la  cathédrale 
vaste  et  bien  décorée  où  re|X)sent  les  cendres  du  mmle  Henri, 
le  palais  arrhiépisfopal ,  un  séminaire,  divers  restes  de  monu« 
ments  romains,  tels  que  ceux  d'un  temple,  d'un  amphithéâtre, 
d'un  aqueduc.  Elle  a  sept  places  ornées  de  fontaines,  six  églises, 
un  collège,  des  fabriques  d'armes,  de  toiles  el  de  chapeaux» 
ainsi  que  des  blancbisseries  de  cire.  15,()00  habitants.  Cette  ville 
esl  très-ancienne  et  a  été,  dit-on,  fondée  par  Hinsilem.  Elle  fol 
la  capitale  des  Suèves.  Ail  lieues  nonJ-nord-ouest  de  Porto. 

BBAGADlNl  (Marc),  né  à  Candie  d'une  famille  vénitienne, 
abusa  longtemps  la  crédulité  et  l'ignorance  publique  en  lui  fol-^ 
sant  croire  qu'il  changeait  le  mercure  en  or.  A  uneé|)oqoe  oè 
l'alchimie  était  encore  considérée  rom me  une  puissance  surna- 
turelle, un  aventurier  pouvait  facilement  prétendre  à  quelque 
merveilleuse  attribution.  Bragadini,  qui  s'était  d'abord  fait  ca- 
pucin, jeta  le  frocaussitùt  qu'il  eut  imaginé  sa  misérable  industrie. 
Jacques  C»ntnrini,  noble  vénitien  qui  lui  avait  donné  asile  dans 
son  palais,  le  premier  se  laissa  prendre  à  ses  tours  de  prestidigi- 
tation ,  el  de  si  l)onne  foi  qu'il  proclama  partout  la  merveilleuse 
puissance  de  son  hôte.  1^  succès  fut  même  si  complet  qu'il  inti- 
mida Mamugna  ;  car  c'est  sous  ce  nom  que  Bragadini  créa  sa 
célébrité.  Craignant  les  dangers  d'un  trop  grand  théâtre,  il  se 
retira  dans  la  ville  dePadoue.  La  vie  dissolue  qu'il  mena  dans 
cette  ville  fit  naître  des  soupçons  qui  découvrirent  bientôt  la  réa- 
lité. Bragadini,  reconnu  pour  un  fri|>on,  s'enfuit  à  Munich  oè 
Guillaume  II,  due  de  Bavière,  le  fil  arrêter  et  juger  au  mois 
d'aoât  1590.  Il  eut  la  tète  tranchée  en  place  publique.  Denv 
chiens  noirs  dont  il  était  toujours  accompiagné,  el  qui  passaient 
aux  yeui  de  la  foule  pour  ses  démons  familiers»  furent,  par  suite 
du  même  jugement,  tués  à  coups  d'arquebuse. 

BBA6ADINO  (Marc-Antoine)  (  K.  Baoijoni  [  Astorre  ]). 

BBAGALeu  DE  MONTPELLIER  aphilanthes  monspeliensù) 
(hist.  nat.)y  plante  agréable,  sans  feuilles  et  à  lige,  de  la  famille 
des  ionrf.  haule  d'un  pied  et  terminée,  dans  l'été,  par  une  tMe 
de  fleurs  bleues  entouH'es  de  bractées.  Elis  se  multiplie  de  graines 
ou  par  éclats,  demande  une  terre  très-légère  ou  de  bruyère, 
et  doit  être  rentrée  en  hiver. 

BBAGAN4;a  igéoqr.),  ville  de  Portugal  { Trusts- Èfonles)  qui 
a  donné  son'nom  à  la  famille  régnante  de  Portugal.  Elle  a  une 
citmlelle,  et  est  la  résidence  d'un  é\èaue.  4,000  habitants.  A  It 
lieues  et  demie  nord-ouest  de  Miranda. 

BBAGAKCE (Maison  de)  (F.  Portugal). 

BBAGAMCB  (l>OK  CiON&TANTiN  DE),  prince  du  ssng  royal  du 
Portugal,  montra  de  bonne  heure  tant  de  prudence  et  de  valeur 
qu'il  fut  revêtu,  jeune  encore,  de  la  charge  importante  de  vice» 
roi  des  Indes,  sous  le  règne  de  Sébastien.  Il  partit  de  Lisbonne 
en  1B57,  arriva  àGoa  avec  3,000  hommes  de  débarquement, 
rassembla  une  flotte  de  100  vaisseau^i,  s'empara  l'année  suivante 
de  la  ville  de  Deecon ,  appartenant  au  roi  de  Cambaye,  la  mil 
hors  d'insulte,  s'allia  au  roi  de  Surate,  prit  possession  de  la  ville 
de  Boltyar,  et  entreprit  en  4560  une  expédition  contre  le  roi  de 
Safanapetara,  dans  l'Ile  de  Ceylan,  qui  s'était  déclaré  contre  les 
Portugais.  Don  Constantin  aborda  à  Ceyl^  avec  une  Qotte  con- 
sidérable, marcha  droit  à  la  capitale,  la  prit  d'emblée,  la  sacca- 
gea, H  ré4uisH  le  roi  indien  i  être  tributaire  du  roi  de  Portugal  ; 
ensuite,  ^>oursuivanl  ses  succès,  il  s'empara  de  l'Ile  de  Manar,  et 
y  fit  construire  une  titadflle-  Ce  iwince  u$a  de  son  autorité  avee 
autant  de  modêratipa  que  de  discernement,  ne  se  prévalut  ja- 
mais de  sa  haute  naissance,  fit  régner  la  justice,  et  couronna 
toutes  ses  entrefirises  par  ses  stu^cès.  Sa  vice-royauté,  dont  l'ad*- 
minisiration  fut  citée  avec  éloge,  linit  en  1561.  Don  Constantin 
retourna  en  Portugal,  el  y  mourut  sans  postérité. 

BBAOAKCK  (Ferdiuabd  U, TROis<KiiE  Dic  DE),  fils de  Fer- 
dinand I*"'  (deu^^ième  duc  de  Brag^oce),  portait  les  litres  de  duc 


BRAGAHCE. 


(  300) 


BEABÉ. 


de  Braeance  et  de  Gaimarens,  de  marquis  de  Villaviciosa  et  de 
comte  de  Barcelos  et  d*Ourem.  Bien  jeune  encore,  il  fit  la  guerre 
en  Afriquo  puis  se  distingua  par  sa  valeur  à  la  bataille  de  Toro 
en  1476,  hirs  jue  Ferdinand  II,  roi  d'Aragon,  et  Alphonse \%  roi 
dePorlug.  t,  !>e  disputèrent  le  trône  de  Câsiille.  Devenu  le  con- 
seiller intime  de  Jean  11 ,  roi  de  Portugal ,  le  duc  de  Bragance 
rirrita  par  ses  conseils  austères  et  son  inébranlable  droiture; 
bientôt  même  il  se  vit  si  odieusement  persécuté  par  ce  monar- 
aue,  ainsi  qu<*  sa  famille,  qu'il  conspira  contre  lui  avec  le  roi  de 
ôastille.  Vu  de  ses  serviteurs  le  perdit  en  portant  sa  criminelle 
correspondance  à  Jean  11,  qui  te  fit  jeter  en  prison.  Reconnu 
coupable  de  haute  trahison ,  le  duc  de  Bragance  fut  condamné 
à  mort,  et,  après  qu'il  eut  pieusement  rempli  sesde%oirs  reli- 

S  eux,  il  eut  la  tète  tranchée.  On  cnnfisaua  ses  biens  immenses, 
e  son  mariage  avec  la  princesse  Isabelle,  sœur  de  la  reine  de 
Portugal,  le  duc  Ferdinand  de  Bragance  laissa,  en  mourant, 
trois  fils  :  Philippe,  Jacques  et  Denis,  qui  se  réfugièrent  en  Cas- 
tille.  C  est  la  postérité  de  Jacques  qui,  à  l'époque  de  l'expulsion 
des  Espagnols  (16iO),  monta  sur  le  trOne  de  Portugal,  et  qui 
roccupe  encore  de  nos  jours. 

BBAGAXCEiDoNJt'AN,$ixiÈMEDUCDE).Superstitieux,arro- 
gant,  sans  mérite,  haï  des  grands  et  du  peuple,  ce  prince,  qui, 
par  sa  naissance  et  surtout  par  son  union  avec  Catherine,  petite- 
fille  du  roi  Emmanuel,  avait  des  droits  incontestables  à  la  cou- 
ronne de  Portugal ,  les  fit  valoir  en  1578  au  momenb  où  le 
cardinal-roi  voulut  se  choisir  un  successeur,  et  les  soutint  mal  à 

Sropos  alors  contre  le  roi  Antoine,  prince  aimé  du  peuple  et 
étcslé  de  ta  noblesse;  puis  don  Juan  sacrifia  honteusement  ses 
prétentions  au  roi  d'Espagne  Philippe  II,  qui,  du  chef  de  sa 
mère  Isabelle,  fille  aînée  d'Emmanuel,  prétendait  aussi  au  trône 
de  Portugal,  et  il  se  déclara  hautement  le  premier  sujet  de  ce 
monarque  dès  qu'il  eut  envahi  sa  patrie.  La  seule  récompense 

3u'il  obtint  de  son  ignominieuse  conduite  fut  l'ordre  de  la  Toison 
W  et  le  maintien  de  sa  dignité  de  connétable.  Don  Juan  de 
Bragance  mourut  en  1581,  haï  de  ses  compatriotes  et  méprisé 
des  Espagnols. 

BBACi.^NCE  (Catherine,  duchesse  de),  petite-fille  du  roi 
Emmanuel  par  l'infant  Edouard,  épouse  du  précédent,  fut 
plus  noble  que  son  mari,  et,  lorsqu'à  son  veuvage  le  roi  Phi- 
lippe II  lui  proposa  sa  main,  elle  refusa  fièrement  l'usurpateur 
espagnol,  espérant  faire  prévaloir  un  jour  les  droits  de  son  fils 
le  duc  de  Barcelos. 

BHAiiANCK  (Don  Jean  de),  duc  de  la  Foens,  né  à  Lisbonne 
en  1716  de  don  Michel,  frère  de  Jean  V,  roi  de  Portugal,  et  de 
l'héritière  de  la  grande  maison  d'Arranches,  que  ce  prmce  avait 
épousée.  Cadet  de  sa  famille,  don  Jean  fut  destiné  dès  son  en- 
fonce à  l'état  ecclésiastique.  Il  en  prit  l'habit  de  bonne  heure, 
reçut  une  solide  éducation ,  alla  étudier  le  droit  canon  et  rece- 
voir ses  degrés  à  l'université  de  Coïmbre;  mais,  parvenu  à  Tâge 
de  prendre  tes  ordres,  il  manifesta  une  répugnance  invincible, 
que  le  roi,  irrité,  ne  voulut  pas  cependant  forcer  par  la  rigueur. 
Dès  lors  don  Jean  s'adoima  avec  passion  à  l'élude  des  langues 
étrangères,  des  belles-lettres,  et  surtout  de  la  poésie  nationale,  et 
publia  d'Iieureux  essais  littéraires  :  son  caractère  gai,  léger  et 
inconséquent,  lui  fit  lancer  quelques  épigrammes  qui  déplurent 
i  la  cour,  et ,  h  ravénemenl  au  trône  de  son  cousin  germain 
Joseph  I-*^,  le  froid  accueil  que  don  Jean  en  reçut  le  détermina 
à  voyager  en  Angleterre  d'alM)rd,  où  il  fréouenta  les  savants  et 
fut  ailiiiis  dans  la  société  royale,  puis  en  Allemagne,  où  il  fit  la 
ffuerre  de  sept  ans  dans  l'armée  autrichienne  en  qualité  de  vo- 
lontaire, et  se  distingua  à  la  bataille  de  Maxen.  S'élant  fwé  à 
Vicnno,  il  fut  honoré  de  l'estime  de  Marie-Thérèse  et  de  l'amitié 
de  Joseph  II,  qui  entretint  avec  lui  une  correspondance  jusqu'à 
sa  mort.  Lors  de  l'héritage  du  frère  atné  de  don  Jean  de  Bra- 

Sance,  le  duché  de  la  Foens  lui  revenait  de  droit;  mais  le  roi 
osepli  r%  persistant  dans  son  inimitié  contre  lui,  refusa  de  le 
mettre  en  |K)ssession  de  cet  apanage  de  sa  maison.  Don  Jean  se 
résolut  à  ne  pas  rentrer  dans  sa  patrie  pendant  la  fin  du  règne 
de  ce  prince,  gui  dura  encore  dix-huit  ans.  Il  visita  la  France, 
ritalie,  la  Suisse,  la  Gièce,  la  Turquie,  l' Asie-Mineure,  l'E- 
gypte, la  Pologne,  la  Russie,  la  Laponie,  la  Suède  et  le  Dane- 
marck,  et  reçut  partout  an  accueil  distingué,  principalement 
de  Catherine  II ,  de  Gustave  III  et  de  Frédéric  II.  Lorsque 
Marie  T**  monta  sur  le  trône  de  Portugal,  son  apanage  fut  res- 
titué à  don  Jean  de  Bragance,  qui  se  hâta  de  revenir  à  Lisbonne, 
où,  demeuré  fidèle  à  ses  g[oùts  studieux,  il  fonda,  onze  mois 
aprt's  son  retour,  l'académie  royale  des  sciences  de  Lisbonne, 
dont  il  Ot  tous  les  frais  pendant  cinq  années,  et  dont  il  devint  le 
président.  C'est  presque  à  regret  que  ce  prince  se  vit  forcé  d'ac- 
cepter les  emplois  éminents  de  généralissime  de  Tarmée  portu- 
gaise, de  grand  maître  de  la  maison  royale,  etc.,  auxquels  l'ap- 


pelait sa  nabsance.  Après  avoir  épousé  Henriette  de  Meneif&,(t 
la  maison  de  Marialva,  descendante  légitime  par  sa  mèrvtltb 
maison  royale,  et  qui  lui  donna  deux  Tilles,  don  Jean  dr  fin- 
ganœ  se  retira  des  afl*aires  en  1801,  conservant  scuif nient  b 
présidence  de  l'académie,  et  vécut  dans  la  retraite  et  rétode  jui. 
qu'à  sa  mort,  arrivée  le  10  novembre  1806. 

BBAGANTIK,  S  f.  (botan.),  petit  arbrisseau  qui  croit  4  la  (> 
chinchine  et  dans  les  Grandes- Indes. 

BBAGELOXGNE  (Christophe-Bernard  de),  membre  û 
l'académie  des  sciences ,  doyen  et  comte  du  chapitre  nctbic  àt 
Brioude,  prieur  de  Lusignan ,  né  à  Paris  en  1688  d'une  faouiv 
distinguée  dans  la  robe  et  dans  l'épée.  Son  père  était  cons^lr 
au  parlement  de  Paris.  Christophe  fit  ses  études  à  Paris  au  coi- 
lége  des  jésuites,  s'y  distingua  par  ses  connaissances  rapide  h 
profondes  dans  les  iK'lIcs-lettres,  la  philosophie  et  les  mathrnu. 
tiques,  conquit  l'estime  particulière  et  les  leçons  du  célî^> 
P.  Mallebranche;  et  à  peine  âgé  de  vingt-trois  ans,  en  I7n.  .• 
obtint  une  place  d'élève  à  l'académie  des  sciences.  L'annw  ^^ 
il  en  fut  nommé  associé  libre,  et,  après  avoir  embrassé  rrir 
ecclésiastique,  il  reçut  une  prél>ende  au  chapitre  nobif  r« 
Brioude  J Haute-Loire),  dont  il  devint  par  la  suite  doyen.  I)i 
fixa  sa  résidence»  et  y  mourut  d'un  coup  de  sang  Ip  30  fèrrr 
1744 ,  âgé  de  cinquante-six  ans.  —  On  a  de  lui  :  MéwMTtnf 
la  quadraluTe  des  courbes,  présenté  a  l'académie  des  scifim 
en  1711.  —  Examen  des  lignes  du  qualrUme  ordre,  trois  pir- 
ties,  1730, 1751,  non  terminé.  Bragelongne  avait  aussi  eotrffn 
VHisloiredes  empereurs  romains,  qu'il  laissa  inachevée aonp 
de  Décius. 

BBAGELONGNE  (Emery),  évêque  de  Luçon  (Vendêe^wr. 
en  1645,  est  auteur  des  Ordonnances  synodales,  FoHkui, 
1629,  in-4°. 

BBAGELONGNE  (Marquis  de),  aide-maJor  des  gard^fru^ 
çaises  et  major  général  des  trou[)es  de  l'escadre  française s^wW 
ordres  du  capitaine  Thurot,  envoyée  le  15  octobre  I759df  Dcn- 
kerque  pour  opérer  une  descente  en  Irlande.  On  lui  aitribof  ii 
rédaction  du  Journal  de  navigalion  de  celte  eicadre,  Bnivli^ 
et  Paris,  1778,  in-12. 

BBAGOT,  celui  qui  faisait  les  exécutions  de  justice  sur  k&o* 
1ères.  Ce  mot  est  vieux. 

BBAGOZo;  s.  m.  (martn^),  embarcation  de  l'Adria tique. Cd 
un  diminutif  du  mot  trabacolo,  qui  signifie  bateau  de  pèche  d« 
ponté.  Ces  deux  mots  sont  tirés  de  l'italien,  et  sont  employés •« 
divers  ports  méridionaux  de  la  France. 

BB AGUE  OU  BBACQUE ,  DBAGUE  (marine).  Tons  ces  t 
sont  synonymes.  Le  brague  est  une  corde  qu'on  fait  passer 
travers  des  affûts  du  canon,  et  qu'on  amarre  par  les  boulai  ' 
boucles  de  fer  qui  sont  de  chaque  côté  des  sabords.  Les  h 
servent  à  retenir  les  affûts  de  canon,  et  empêchent  qu'en  r 
ils  n'aillent  frapper  jusqu'à  l'autre  bord  du  vaisseau. 

BBAGCEB,  mener  une  vie  joyeuse,  faire  le  fanfaron  {B<m 

BBAGUES,  s.  f.  plusieurs  hauts-de-chausses  ou  culollw' 
amples  que  portaient  autrefois  les  Scythes,  les  Gaulois,  olr.-! 
disait  anciennement  de  ce  qui  pouvait  exciter  à  une  vie  joy^ 

BB.iGUET,  s.  m.  (T.  le  mol  suivant). 

BBAGUETTE,  S.  f.  {lerm.  de  marine),  cordage  que  l'on  pti 
sous  le  pied  du  mât  lorsqu'on  veut  le  guinder,  et  qui  sert  i 
retenir  en  cas  que  la  guinderesse  vienne  à  se  rompre.  —  Au» 
fois  on  donnait  ce  nom  à  une  ouverture  que  le  taiUeur  Un 
sur  le  devant  de  la  culotte. 

BBAHA.M  (Jean),  le  seul  chanteur  anglais  qu'on  puisse  o 
né  à  Londres  en  1774  de  parents  juifs,  y  mourut  do  cM 
en  1834.  Orphelin  dès  l'enfance,  il  fut  élevé  par  les  soins 
chanteur  italien  Léoni.  A  l'âge  de  dix  ans,  Brabam  déboU j 
théâtre  du  roi  ;  sa  voix  était  d'une  étendue  étonnante,  mais» 
perdit  à  l'époque  de  la  puberté;  et  ce  ne  fut  que  quelques  ann 


Triesle  et  Hambourg.  A  Gênes,  il  étudia  la  composition 
Isola.  A  son  retour  à  Londres  en  1801,  il  débuta  au  IbéWI 
Covent-Ganlcn.  Depuis  il  a  toujours  passé  pour  an  des  p 
chanteurs  de  sou  époque.  Nul  n'exécutait  comme  lui  la  n 
de  Handel,  surtout  l'air  de  Deeper  and  deeper  êiill,  dans 
il  arrachait  des  larmes  à  tous  les  auditeurs.  Braham  fut  un 
positeur  agréable  pour  les  Anglais.  Sa  Mort  de  Neii&n  est 
populaire. 

BBAHÉ  (TyCHO)  (F.  TyCHO-BRAHÉ).  j 

BBAHÉ  (Pierre,  comte  de),  sénateur  et  grand  sénerMil 
Suède,  issu  d'une  famille  ancienne  alliée  à  la  maison  de  ^i^ 
Il  eut  part  au  gouvernement,  en  qualité  de  tuteur,  pendantj 
minorité  de  Christine  et  celle  de  Charles  XI.  La  réâwaie  « 


B&ABMA. 


(301) 


BBAHMA. 


irihunaux,  la  création  d*on  ^rand  nombre  d*établissementâ 
M'iaiifs  àrindttsirieet  la  fondation  de  plusieurs  villes  furent  les 
I  suitats  rie  son  activité  patriolique.  Aux  talents  de  Thonime 
t  Elat  il  joignait  le  goût  des  sciences  et  une  instruction  très- 
tendue.  Pendant  le  séjour  qu'il  fit  en  Finlande  en  qualité  de 
^nivomeDr  général,  il  créa  dans  ce  pays  des  écoles,  d»^  collèges, 
t  jola  les  fondements  de  Tuniversité  d'Abo»  qui  fui  urpnisée 
ivliiiilivenient  en  1640.  Il  rassembla  de  riches  collections  de 
iivrrs  et  de  manuscrits  dans  plusieurs  de  ses  terres,  et  fonda  un 
w  PC  daus  celle  de  Visingoe.  Christine  voulut  élever  le  comte  de 
Oralii^  et  le  chancelier  Oxensliern  au  rang  de  duc;  mais  Tun  et 
.  -uilres'y  refusèrent,  alléguant  plusieurs  inconvénients  contre 
►  s  intérêts  de  l'Etat.  Pierre  Brahé  mourut  en  1680,  dans  un  âge 
t»'s-a\ancé. 

BRAHÉ  (Comtesse  Ebba  de),  de  la  même  famille,  née  en 

^unle  l'année  1596.  Sa  beauté  et  son  caractère  aimable  tirent 

nf.o  impression  profonde  sur  le  cœur  de  Gustave -Adolphe, 

,  :i  venait  d'hériter  du  trône.  On  conserve  plusieurs  lettres  de 

t'  prince,  dans  lesquelles  il  exprime  sa  passion  à  la  comtesse, 

\  'T  cette  franchise  qui  formait  un  des  traits  de  son  caractère. 

t'  prit  enûu  la  résolution  d'épouser  celle  qu'il  aimait;  mais  la 

iiie  sa  mères*opposa  si  fortement  à  ce  mariage  qu'il  y  re- 

'  iiçj  et  se  rendit  en  Brandebourg  pour  donner  sa  main  à 

V^'j'^-Eléonore,  fille  de  l'électeur  Jean-Sigismond.  La  comtesse 

ifiô  épousa  Jacques  de  la  Gardie,  sénateur  et  connétable  de 

^'l'.le.  Elle  mourut  en  1654. 

BKABUi  (F.  Ibrahim). 

fiR.IHM ,  BREHM  {V.  BRAHMA  et  PaRABRAHMA). 

BRAHMA  {Birmah)  est  représenté  comme  l'une  des  person- 

*  >  ci  habituellement  comme  la  première  personne  de  la  tri- 

i(<-  (trimourti)  dans  la  religion  indienne.  Les  deux  autres 

r sonnes  sont  Wischnou  et  Shiva.  D'ordinaire,  Brahma  est 

^ijim  comme  le  créateur  du  monde,   Wischnou   comme 

M  conservateur,  et  Shiva  comme  son  destructeur.  Mais  cette 

'  n'est  pas  constamment  admise,  et  Ton  a  fait  d'iimombra- 

*■•.  recherches  pour  découvrir  pourquoi  ces  trois  divinités  sont 

:'f<sentées  comme  une  unité.  Elles  forment  une  irinilé, 

-'>n ,  parce  que  par  leur  nature  et  par  toute  leur  action  elles 

liluent  un  tout  indivisible ,  duquel  tout  procède,  en  vertu 

•i" 'l  tout  se  conserve,  en  vertu  duquel  tout  se  change  en  son 

p>;  elles  sont  le  symbole  de  la  force  créatrice,  conservatrice 

V  'tf  s(ructive  ;  et,  en  ce  sens,  Brahma  est  le  symbole  de  la 

'•',  Wischnou ceUii  de  l'eau,  et  Shiva  celui  du  feu;  Brahma 

ri  cygne  pour  monture,  parce  que  la  terre  nage  sur  l'eau, 

>'  iinouesl  monté  sur  la  feuille  d'une  fleur  marine,  et  Shiva 

'  h  foudre  dans  ses  mains.  Leurs  caractères,  leurs  qualités 

jrs  influences  réunies  reprôsenlonl  donc  nianireslemcnt 

unité  infinie.On  lit  dans  \  Oupnek'hat  (i,  ZOi)  luAtma  (IJ 

'  rj'une  trame  et  des  fils  des  trois  propriétés,  à  savoir  de  la 

:c  productive,  de  la  amservation  et  de  la  destruction,  un 

"  fin  elle  passa  sur  elle-même,  dont  elle  s'est  couverte  et  sous 

I  oJJe  s'est  cachée;  toutes  les  productions  de  l'univers  sont 

j 'S  fie  ces  trois  propriétés,  et  c  est  d'elles  qu'Atma  a  formé 

Mlle.  »  On  peut  consid^^rr  ce  qn'Herder  dit  de  cette  tri- 

otrinne  un  commentaire  sur  cette  explication,  cr  Une  force 

jrlrîce,  conservatrice  et  destructive,  dit-il,  était  la  base 


f  > 


fji  I 


ystème,  qui  se  prête  autant  à  la  contemplation  matérielle 
uk  examen  plus  profond.  Aux  pri.icipes  du  feu  et  des  ténè- 

Jfîiis  par  les  Perses,  aux  systèmes  d'autres  nations  sur  les 

actives  et  passives  de  la  nature,  on  pouvait  certainement 
(ifT  beaucoup  de  choses  boimes  et  vraies  :  mais  je  doute 
jn  de  ces  systèmes  puisse  être  comparé  à  cette  triade  en 
)^^lité,en  simplicité  et  en  grâce.  Chaque  fleur  nous  ensei- 
o  système  ;  et  ce  qu'elles  nous  apprennent  est  confirmé  par 

lirs  du  ciel,  le  système  solaire,  les  voies  lactées,  comme 

•  du  tout:  création,  conservation  et  destruction  sont  les 
î'4>ints  de  leur  grande  et  de  leur  petite  époque.  I^  force 
I'  trîce,  Brahma,  fut  bientôt  rejetée  dans  l'ombre  par  les 
iw,  et  privée  de  la  partie  la  plus  éclatante  de  leur  adora- 
'  .*r  qoe  savons-nous  après  tout  de  la  création  ?),  tandis  que 
'  'ï»ou  et  Shiva,  le  conservateur  identifié  avec  toutes  choses, 
'I  destnicleur,  se  partagent  le  trône  et  la  souveraineté  de 

»Ts.  Ce  qu'il  y  avait  aussi  de  beau  dans  ce  poëme  de  l'u- 

•  N  c'est  que  la  continuation  des  êtres  était  le  point  central 

''Union  de  tontes  les  trois  forces,  qui  vont  au-devant  l'une 
'(res,  qui  semblent  se  relever  mutuellement,  et  par  là 
>  <lonner  un  plus  grand  développement  à  la  chafne  de  la 
'  La  fécondité  détruit  les  fleurs,  et  celles-ci  pourtant  ten- 
'  >  toutes  leurs  forces  à  leur  plus  grand  degré  de  bonté;  ce 

I  âme  des  Ames,  le  souffle. 


3ui  les  détruit  conserve  la  création  (!).  »  Ceci  assurément  est 
igné  de  l'esprit  du  brahmane  le  plus  méditatif;  seulement  il 
reste  à  se  demander  si  ce  fut  là  la  doctrine  originaire»  ou  hien 
une  transformation  postérieure  d'une  philosophie  qui  suivait  le 
mythe  et  le  dogme.  Il  est  d'autant  plus  nécessaire  d'examiner 
cette  question,  que  depuis  quelque  temps,  et  certes  à  bon  droit, 
on  met  une  plus  grande  importance  à  dévoiler  le  monde  primi- 
tif des  Indiens.  Que  si  dans  celte  recherche  (»n  procède  avec  des 
opinions  arrêtées  d'avance  ou  sous  rinfluence  de  quelques  vues 
accessoires;  que  si  en  conséquence  l'on  s'écn rîc  des  règles 
qu'une  saine  critique  a  prescrites  en  d'autres  recherches 
analogues,  il  sera  diflicile,  à  notre  sens  du  moins,  de  décou\rir 
la  vérité,  pour  laquelle  pourtant  il  lout  tout  faire.  Dans  le  cas 
dont  il  est  question,  l)eaucoup  ont  agi  connue  ferait  celui  qui 
voudrait  expliquer  les  mythes  grecs  par  Platon  ;  il  nous  don- 
nera de  belles  choses,  mais  non  le  fait  originaire.  Essayons 
donc  de  découvrir  le  fait  primitif,  que  probiiblenient  il  faudra 
chercher,  non  dans  la  philosophie,  mais  dans  les  traditions 
populaires. —  L'origine  de  Brahma ,  comme  celle  de  la  tri- 
mourti en  général,  est  très-diversenjcnl  indiquée.  Dans  les  dix- 
huit  cosmogonies  difl"érentes  que  l'on  rencontre  dans  l'Inde,  on 
donne  le  titre  de  génie  primordial  ou  d'être  premier ,  tantôt 
à  Brahma,  tantôt  à  W^ischnou,  tantôt  à  Shiva;  quelquefois 
même  on  place  au-dessus  d'eux  un  autre  être,  app«Mé  Brahm, 
Brehm,  Parabrahma,  l'être  existant  par  lui-même ,  l'éternelle 
unité,  de  laquelle  on  fait  venir  ensuite  les  personnes  de  la  tri- 
mourti, comme  les  trois  premiers  dieux  créés.  Ici  les  données 
sont  encon»  une  fois  très-diverses  sur  la  nature  de  leur  création. 
Tantôt  on  dit  que  le  tout-puissant  les  produisit  par  l'intermé- 
diaire de  Bhavani(V;  ce  nom),  qui  les  mit  au  monde  î\  la  fois, 
ou  donna  d'abord  naissance  à  Wischnou,  ou  bien  à  Shiva,  et 
Ton  ajoute  que  chaque  fois  les  deux  autres  personnes  <ie  la  tri- 
mourti procédèrent  du  premier-né.  Le  même  cas  se  représente 
lorsqu'on  l'appelle  épouse  de  Shiva,  el  Shiva  l'esprit  primordial. 
Tantôt  ces  trois  divinités  sont  le  produit  in>médial  de  lélrc  pre- 
mier, un  el  éternel,  avec  ces  nouvelles  déviations  toutefois,  que 
tantôt  Wischnou,  tantôt  Shiva,  tantôt  Brahma  est  la  prennère 
émanation  et  la  plus  parfaite.  Maintenant,  parmi  les  sys- 
tèmes qui  donnent  à  Brahma  celte  qualilé,  il  en  est  deux  qui 
méritent  surtout  notre  attention. —  Voici  ce  qu'on  lit  daijs  les 
Lois  de  Menou  :  Jadis  tout  était  ténèbres;  le  tout  était  conur.e 
plongé  dans  le  sommeil.  L'être  un  chassa  l'obscurilé.  Lui ,  tlont 
l'esprit  peut  à  peine  se  faire  une  idée  et  dont  l'être  n'est  point 
pour  les  sens  extérieurs  ;  lui,  qui  n'a  aucune  partie  vi:.i}>le  cl 
qui  est  de  toute  éternité;  lui,  qui  est  lui-même  l'cime  de  tous 
les  êtres  et  dont  aucun  être  ne  peut  comprendre  l'essence,  se 
manifesta  avec  éclat  dans  sa  propre  personne.  \ onlanl  f;nre 
procéder  divers  êtres  de  sa  propre  substance  divine,  il  créa 
d'abord  l'eau  par  une  pensée,  et  y  posa  les  gernies  de  la  lu- 
mière, qui  se  concentra  en  un  œuf,  brillant  comme  l'or,  flam- 
boyant comme  les  rayons  du  soleil.  Dans  cet  oeuf  (2)  il  vécut  lui- 
même  en  tant  que  Brahma,  premier  auteur  de  l'univers.  Durant 
un  an,  la  divinité  resta  inaclive  dans  l'œuf,  puis  elle  le  |)ari;fgea 
par  les  sens  de  son  esprit.  Des  morceaux  qui  résultèrent  de  ce 
brisement  se  formèrent  le  ciel  en  haut,  la  terre  en  bas,  l'élher 
au  milieu,  les  huit  régions  (entre  lesquelles  on  divise  le  ciel)  et 
l'éternelle  maison  des  eaux.  Ensuite  il  tira  de  lui-même  l'es- 
prit, et  de  l'esprit  la  conscience  intime  qu'il  y  a  un  guide  et  un 
régulateur;  d'abord  la  grande  âme  (l'âme du  monde),  ensuite 
toutes  les  formes  de  la  vie  avec  les  trois  facultés  et  les  cinq  sens, 
instruments  de  la  connaissance.  Après  avoir  pénétré  de  l'éma- 
nation de  son  être  les  plus  petites  parties  des  six  essences  im- 
mensément actives  (celles  de  la  conscience  el  des  cinq  .sens),  il 
forma  toutes  les  autres  choses,  les  matières  fondamentales  dont 
l'action  est  puissante,  les  causes  inaccessibles  de  loul  être.  Tout 
procède  de  ces  sept  puissances  (la  grande  âme,  la  conscience  in- 
time el  les  cinq  sens).—  Voici  maintenant  ce  que  nous  apprend 
Polier  (3)  ;  «  Au  commencement,  le  tout  reposait  couvert  d'eau 
dans  le  sein  de  l'Elernel.  Birmah,  reposant  sur  une  fleur  de 
lotus  et  nageant  sur  le  liquide  abîme,  ne  voyait,  des  yeux  de  ses 
quatre  tètes,  qu'une  immense  plaine  d'eaa,  et  comme  il  vit  le 
monde  environné  de  ténèbres,  il  fut  frappé  d'étonnement  :  il  se 
considéra  lui-même  et  s'écria  :  Qui  ma  produit  ?  D'où  viens-je? 
Que  suis-je?  Il  passa  cent  années  divines  sur  sa  fleur  dans  cette 
stupéfaction,  plein  d'inquiétude  parce  que  cette  longue  médita- 
tion elle-même  ne  lui  donnait  pas  le  mot  de  l'énigme.  Pendant 

(1)  Œuures  philosophiques  et  historiques,  l.  i,  p.  42. 

(2)  Uœuf  du  monde,  Brahmandaf  selon  Aziqcetil  Dupkrrow,  ovbis 
mundi. 

(3)  Mythologie  des  Indous,  t,  i,  163. 


BEAHMA. 


(»») 


au  il  élait  plonge  dans  cette  anxièir,  une  voix,  qui  retentit  dans 
1  iniiitensitê,  lui  dit  à  l'oreille:  Birmah,  adresse  les  prières  à 
Bhagaval  (1  I  Aussitôt  Birmah  prit  sur  sa  fleur  de  loliis  l'atti- 
tude de  la  réflexion  ,  el  se  livra  «ux  plus  profondes  études  sur 
Les  foi'ces  et  les  propriétés  du  tout-puiss^inl.  Dans  eet  étal,  il 
vit  Bltagavat  sous  la  furnie  Iiuniaine  avec  mille  têtes;  il  se  mit  à 
le  louer,  et  sa  prière  fui  exaurcV.  I/étre  invisible  se  manifesta, 
dissipa  les  ténéhros  el  cjuvrit  à  Birmah  le  speclatle  des  formes 
de  son  être,  el  Birmali  y  remarqua  toute  Tinlinie  variélé  du 
monde,  conmie  plongé  dans  un  [trofond  sonnneil.  Plongr-tui 
dans  la  contemplation,  lui  ordonna  le  tout-puissant,  et,  lorsque 
par  îa  méditation  el  la  pénitence  tu  seras  arrivé  à  la  connais- 
sance de  ma  science  univcrs«'lle ,  je  te  donnerid  la  force  de 
créer;  tu  développeras  le  monîle  et  la  vie  qui  rp|w>se  dans  mon 
sein.  Après  cent  d'années  di\ines  de  méiiilation,  l'Eternel  l'ar- 
ma de  force,  ri  il  créa.  Après  qu*il  eut  prcHluil  les  quinze  ré- 
gions qui  devaient  ser\  ir  de  séjour  aux  élros  intelligents  et  ain- 
niés,  il  créa  ces  êtres  cu\-memeg,  et  tout  d'aln)rd  Lomtt/t,  ce 
a*lèbre  tmiuni^  qui  ne  \oulul  consncrer  son  existence  qu'aux 
exercices  de  la  contemplation,  et  se  relira  dans  un  lieu  solitaire, 
où  il  vil  encore  et  vivra  jusqu'à  la  dissoluli<in  du  système 
actuel  des  choses.  Lori*(jue  Birmah  vit  que  la  terre  ne  s'irait  pas 
peuplée  par  lui.  il  créa  neuf  Rischis.  I.os  mêmes  raisons  lui 
firent  encore  une  fois  manqiierson  but.  En  conséquence  il  en- 
gendra avec  Sitrbouiiiy  son  éjKMjse,  cent  (ils,  dont  l'atné,  i)ateh, 
eut  cent  lilles.  Mais  connue  ceux-ci  ne  se  composaient  que  de 
Deiolas  (divinités  qui  habitent  les  Sourg$,  les  régions  célestes), 
cl  de  Z>aÏM/<  ou  (lean/^  (liahilants  des  Pa^'/A,  régions  du  monde 
inférieur),  et  que  par  conséquent  celle  génération  ne  remplit 
pas  non  plus  le  but,  qui  élait  de  peupler  Mirttok  ou  la  terre,  il 
créa  un  tils  de  sa  bouche  et  l'appela  /lr0/i?imn(Brahman,  Bra- 
mine).  Il  lui  transmit  les  quatre  Védas,  qu'il  lit  connaître  par 
ses  quatre  bouches,  avec  Tordre  de  les  enseigner  aux  Deiotas  et 
aux  hommes.  Brehman,  pour  remplir  sa  mission  sublime,  se 
consacra  tout  entier  à  la  vie  contemplative  el  solitaire.  Mais 
plus  tard  il  se  plaignit  à  son  père  de  ce  que  la  terreur  que  lui 
Hispiraienl  les  animaux  sauvages  dont  les  forêts  élaient  rem- 

6 lies  rem|>échait  d'exécuter  complètement  ses  ordres,  et  alors 
irmah  fit  sortir  de  son  bras  droit  un  second  fils,  qu'il  appela 
KœUrtê  (2),  le  munit  de  force  et  d'amies,  et  lui  donna  une 
fen»me  appelée  Schalerany,  qu'il  tira  de  son  bras  gauche. 
K&ltris,  ne  songeant  jour  et  nuit  qu'à  la  sûreté  de  son  frère, 
remarqua  bientôt  que  le  temps  lui  manqait  pour  se  procurer  sa 
nourriture,  el  se  plaignit  également.  Alors  Birmah  tira  de  sa 
cuisse  droite  un  troisième  lils  appelé  i?<itjr(3),  qui  devait  exer- 
cer ragriculturcj  l'industrie  et  le  commerce,  el  de  sa  cuisse 
gauche  il  fil  sortir  pour  lui  une  femme,  Basany.  Bais  se  plaignit 
e  ne  pouvoir  sufiireà  tout,  el  Bralima  tira  de  son -pied  «roil 
Souder  (  4),  de  son  pieil  gauche  Souderany^  pour  être  les  servi- 
teurs des  autres.  Ce  fut  par  ces  quatre  lils,  qui  peuplent  la  terre, 
qu'il  termina  sa  création.  » —  D'après  ces  histoires  cosmogo- 
niques,  Brahma  apparaît  t**  comme  créateur  du  monde;  2« 
comme  auteur  de  l'espèce  humaine  ;  3»  conmie  souche  des  qua- 
tre castes  indiennes,  el  4«  comme  législateur  divin  el  fondateur 
de  la  religion.  Il  fiiut  donc  l'étudier  sous  ces  quatre  poinls  de 
vue  divers;  mais  ))artoul  il  faut  séparer  ce  qui  n'a  été  ajouté 
que  plus  tard  de  ce  qui  peut  être  considéré  comme  primitif  con- 
formément aux  rapports  naturels.  Evidemment  on  doit  voir  des 
additions  postérieures  dans  tout  ce  qui  supp<)se  une  philosophie, 
une  religion  el  une  ascétique  déjà  perfeclionnées,  qui  ne  pou- 
vaient exister  encore  au  temps  de  brahmaïsme,  comme  aussi  toute 
connaissance  prétendue  de  choses  que  l'homme  ne  peut  con- 
naître. Les  idées  primitives  consistent  en  ce  que  l'homme  pou- 
vait savoir  par  exp<  rienoe,  en  ce  qui  pcHjvait  se  transmettre  par 
les  traditions  fMpulaires;  et  encore  ces  idées  doivent  s'accorder 
avec  les  résultaU  de  la  géol<igie  et  avec  la  marche  naturelle  de 
rhisloir«  de  l'humaiitté,  sans  qu'il  soit  pourtant  nécessaire  pour 
cela  d'admettre  ane  trop  grande  sagesse  pour  l'enfance  de 
l'homme  dans  les  temw  priRiitifs.  —  Ceci  p<wé,  on  retranchera 
de«  cosiuogonies  où  Brahma  figure  comme  créateur  du  monde 
tout  ee  qui  se  rapporte  à  un  n>oiiothétsine,  qui  ne  peut  «re  que 
le  résultat  d'tin^apécuUtion  très-sublile,  et  à  une  anthixipologie 
qui  ne  peut  être  ^ne  le  fruit  d'une  longue  otiservation.  De  la 
cosoaogonic  expoaec  dans  les  Lois  de  Menoa,  il  ne  reste  en 

(1)  C'est  un  snrAom  tarrtél  de  la  diriniié. suprême,  latilAt  de ITîsrhnoti , 
taniôl  d»*Kmcha,  Tune  des  inoaroalions  de  Wischnoti,  tantôt  deShiva. 

(2)  Kscfietn'mt  ou  encore  Hads/opuùM,  fÀl&  de  roi  ;  k  oasie  dc»cuer- 
rier».  V.  (.RKusBji ,  .Symkd^,  t.  ^  571. 

(3)  / 'asUja,  la  caste  des  artuttiis. 
'^,\)  Schoudê'a,  caste  servile. 


conséquence  que  Veau  comme  fluide  primordial  et  Xm{^ 
monde,  el  ce  nernier  encore  parce  que  l'idée  qu'il  exprirntt^ 
tout  à  fait  enfantine.  1^  sim|dc  aspect  de  l'univers,  qui  sepfiw 
sente  comme  un  ovale,  lui  donna  naissance;  la  retuirque » 
loiiie  vie  organique  se  déveiop|»e  d  un  œuf  la  main  tint,  n  i^ 
lard  elle  fut  assez  artislement  perfectionnée.  Tout  ce  qui  srm. 
tache  à  ce  point  n'est  pourtant  qu'une  sinqde  intention  de  fim. 
gination  ;  l'homme  |)eut  tout  aussi  peu  savoir  à  rot  rganl()«« 
sujet  de  l'actede  la  créatitui  en  général.  Mais  il  en  est  tout  nuti^ 
ment  de  lidée  que  la  lerre  s'est  formée  de  l'eau.  (>llf -ci  poui« 
venir  à  l'homme  par  l'expérience;  el  deux  citoses  doivent  noa 
frapper  ici:  la  première  est  que  les  cosmogonie» iiidieunn,» 
quelque  degré  qu'elles  diffèrent  entre  elles  sur  tous  [mw» 
points,  s'accordent  pourtant  toutes  sur  celui-là  seul;  taMTt# 
est  que  les  résultats  géologiques  lonfiriuent  le  n»yllie  initia 
Par  suite  de  ces  résultats ,  le  sommet  de  la  plus  haute  umm^ 
gne  fut  la  première  terre  habitable,  qui  devait  fomier  unoût, 
puis  les  sommets  d'autres  montagnes  se  découvrirent  ègalnufi 
sous  forme  d'Iles;  ensuite  il  se  forma  un  plateau,  et  fiifia,» 
mesure  que  les  eaux  diminuèrent,  on  vil  sedécou^rir  Ifsna- 
tagnes,  les  vallées,  el  les  plaines.  Si  cette  progression  i)f  pw 
être  niée,  nous  devons  reconnaître  le  lierceau  du  genre  hunaa 
et  comme  lu  pairie  de  Bratmia  el  de  sa  religion  la  niontRgnf  é) 
dieux  du  nnlhe  indien,  Merou^  apï>riéc  aussi  Uimalm,Bi' 
ma/a,  rimaiis  des  Grecs;  en  effet,  suivant  le  mythe,  pjloftifc 
point  central  «lu  monde;  sept  mers  renvinmnent  ri  «jlÉi 
I  entourent;  elle  est  la  demeure  des  dieux,  d'où  qnalff  frwr 
descendent  pour  aller  arroser  les  quatre  parties  du  num^If  :f'ft; 
la  plus  haute  montagne  du  monde.  Que  Brahma  n'ait  \meâk 
anlérieuremenl  à  l'espèce  humaine,  c'est  assuréinefil«fi« 
ne  nous  demandera  pas  de  prouver.  Mais  nous  decwrét» 
comment  on  est  arrivé  à  attribuer  à  Brahma  l'oiiginedf  l>f« 
humaine.  A  notre  a\is,  l'on  doit  nécessairement,  |Kiiirn in»*» 
à  celle  question,  s'appuyer  sur  la  plus  ancienne  géogra|»l»ir<Vil 
nous  venons  de  reconnaître  des  traces  ausujel  «le  T'Himala;» 
nous  devons  nous  reporter  par  la  pensée  aux  circonstawM» 
se  trouvait  la  race  primitive  et  à  sa  manière  de  voir  —  Il  *« 
faut  de  peu  que  ces  hommes  aient  embrassé  d'un  cmf  <l« 
tout  l'Iiorizon  de  la  terre  encore  bornée  à  d'élroileslimilf*.' 
qu'ils  ne  se  la  soient  représentée  lelle  qu'elle  tombait  sous  If» 
sens.  Deux  des  objets  qui  les  entouraient  immédialeineiil  J^ 
valent  surtout  attirer  leur  attention  ;  la  terre  immobileelsolià 
et  le  monde  des  eaux  éleinellemenl  en  mouvement,  l'ow* 
l'autre  constamment  changés  el  changeants.  Ce  n'est  certiir 
ment  pas  par  là  qu'ils  s'élevèrent  à  I  idée  d'une  phif^éop*** 
la  nature;  toutefois  ce  qu'ils  saisirent  par  une  otttenit» 
exacte  des  sens  excila  leur  imagination,  qui  consacra  à  s»  ùf 
dans  des  traditions  merveilleuses  les  merveilleux  phénoa» 
dont  les  regards  étaient  frappés.  On  sait  que  limagnialiyofw 
cède  surtout  par  l'anthropomorpiiisme ,  et  que  celui-ci  (*• 
une  partie  essentielle  de  ce  qde  l'on  appelle  poésie,  La  p«»* 
trouve  donc  placée  en  tète  de  toute  histoire  de  la  ifiatuit,* 
l(»ute  histoire  de  l'homme,  de  toute  phihwophie;  et  ici  iMH»i> 
vous  pas  autre  chose  à  attendre  que  la  vérité  sous  le  ^oiHf" 
poésie.  La  vérité  est  le  récit  de  la  création ,  éelU  qu*on  la  wp 
On  voyait  la  terre  s'élever  graduellement  du  sein  des  eaux  H* 
ployer  une  puissance  infinie  de  production.  Celte  ''^"jT 
Brahma,  qui  n'est  autre  chose  que  ta  matière,  I  élémeai  kw 
mental,  Breki  chez  les  Egyptiens,  selon  Fra  Paolino.  i«î^ 
h>rs  elle  s'était  trouvée  dans  les  ténèbres;  j«squ'ah»r«  elle*e» 
reposée  dans  l'œuf  du  monde:  comment  en  aurait-il |«* 
autrement?  Jusqu'ici  le  mythe  ne  dit  autre  chose  que  fw^ 
avait  tine  matière  première,  el  c'est  die  qui  s'est  lr>n>f(irj 
en  sortant  dn  jifin  des  eaux,  en  cetont  que  nous  voyons,  wj 
nous  le  voyons.  On  peut  demamler  ce  que  l'on  pouvait  «• 
de  cette  formation  du  sein  des  eaux  ?  I-a  réponse  est  «""r  T 
la  voyait.  Sur  les  poinls  où  l'eau  avait  séjourné  jusqu'ajort^ 
se  retira  swecessivement,  mais  aupravaiit  déjt  ^"^  "^ 
création  s'était  manifestée;  une  phinte  aquat  que,  la  in«]T 

l«i«a«i    IImm*   t\u    IniiM      mai  mi  Wviv  «lu   oûleil  SOTI   dU  fOif  f 


le«9e  Oeor  du  Mtts ,  qui  au  lever  du  «uieil  «wl  ^"J^iï 

"''UX  |wur  se  nwntrerà  leursurfece,  tandis  ^*w  ^^^''^^f 

leil  elle  se  dérobe  de  nouveau  sowis  k«  flot*  ;  ptiis  •■  •*!?;- 


eaux 
su 
forma  d 


abord,  et  Inentôt  en  ces  lieux  se  développa  «JJ^^ 

|jesi>eclateur  attentif  voyait  ici  on  imradeiKfrt^ 

ai.  Il  n'avait  pas  été  lui  même  témoin  de  la  lomaj 


ganique 

devant  loi. ,  »irfi  » 

du  sol  sur  lequH  l'homme  vivait  ;  sa  propre  f«""l*r?'^ 

îs  la  nuit  profonde  do  mystère;  i^t|^ 
à  ses  yeux  ne  pouvait  être plusrertwJ^JJ 

que  la  plante  du  lotus,  dont  pour  loi  la  fonnatioo  «w^J^f^ 


cachée  po«r  lui  dans  la  nuit 
la  création.  Bien  à 


elle  le  secret  de  toute  formation.  Cette  image  ocCTip**J^ 
maginaUou  de  mille  manières.  TauiW  Brahaarr-^*''' 


(MB) 


(leur  de  lolus,  (anlAt  Wi^cboott  est  représenlé  avec  iw  di«|iie 

de1olus(donc  la  créalioii    dans  une  coonexiou  immédiate 

aec  le  crêalpur),  lanlul  S4ni  épouse,  en  tant  que  déesse  de  la 

util re,esl appelée  ^ouvel aine  du  lotus;  d'autres  divinilés  sonl 

asoses  sur  celle  Qeur,  ou  la  portent  dans  leur  main  et  l'exainî- 

.  oeBl dans  raltituile  d'une  profonde  niêditalion  (Ij.  —  Puis  s'é- 

kia  toujours  plus  de  terre,  U»uji»urs  plus  de  sol,  phénomène 

jopurtaul  pour  la  race  qui  se  uiuUiptiait  de  plus  eu  plus.  Que 

ToQ  rxauiiiie  aussi  ces  mythes  sous  ce  point  de  vue;  combien 

L'aUention  en  ressort!  Comme  Wiscbnou  s'attache  tout  entier  à 

arracher  de  l'espace  au  dieu  de  la  mer  !  Aussi  loin  que  porte  sa 

flèche,  la  l4Tre  s  élève»  et  il  uiaudit  la  côte  où  la  nier  maintient 

eficore  sa  d«uiiinatîon  (2).  —  Ce  serait  donc  là  l^ralmia  le  créa- 

Itardu  uiowle;  mais  il  est  de  plus  ranleur  de  i espèce  humaine 

Entre  ce^le  matière  primitive  et  son  élaboration  et  la  création 

èrhaimne,  il  y  a  un  grand  abfnie  pour  la  raison,  mais  il  est 

fm  peine  franchi  |iar  rimaginatiuri  qui  rattache  tout  ce  qui 

^élreau  sens  de  la  production^  et  qui,  de  l'analogie  entre 

rbâunieet  la  nature,  passe  si  aisément  a  la  personnilieation. 

Brabuiaesl  donc  Ini-môme  un  être  huutain^  et  il  produisit  des 

Ittuuncs,  soit  en  les  faisant  jaillir  miraculeusement  de  lui- 

Berne,  sdtt  en  les  engendrant  réellement.  £n  résumé,  le  pre- 

■tier  homme  est  son  fi/ê;  et  par  là  le  mythe  ne  dit  pas  autre 

chose,  siée  nVsl  qu'il  est  né  de  la  terre,  issu  de  la  terre,  un  au- 

liehilme,  un  Adam,  Avec  lui  la  voie  a  été  frayée  à  toute  gé- 

wUo^w  subséquente;  le  m^the,  qui  jusqu'ici  a  montré  autant 

iephfktfophie  naturelle  qu*d  pouvait  le  liiire,  prend  maintenant 

!•  caractère  histitrique,  et,  bien  qu'ici  la  tradition  populaire 

èancplle,  le  tésultat  rest<'constanmient  le  même.  Tout  procwJe 

kson  iih  ou  pettt-lils  Mienou;  vient  ensuite  une  série  dej»a- 

ijircAe#,  seigneurs  de  l'être  créé,  et  puis  les  producteurs  de 

tàfice  humaine  (3),  et,  si  ce  que  l'on  a  dit  des  premiers  doit 

npnsenler  l'état  primitif  d'innocence,  on  trouve  évidemment 

Pttcc  que  l'on  nous  appreml  des  derniers  l'histoire  de  la  for- 

Wioo  de  la  société.  On  voit  nattre  \a  dUtinction  des  cltuises; 

|k direction  ne  manque  point;  et  qui  peut  méconnaître  que 

kl  deux  traditions  indiennes  indiquent  assez  clairement  la 

In^mati^)»  du  gouvernement  patriarcal  en  une  théocratie 

k hiérarchie?  Les  bases  sont  jetées  par  les  insUtuts  sarerdo- 

toiportérieurSy  qui  portent  en  Orient  le  nom  de  leur  dieu, 

^Mmteaant  il  se  comprend  sans  peine  pourquoi  Brahtna  est 

f^k premier  législateur,  l'invenievr  de$  arts,  et  pourquoi 

•«pouvait  lui  dmuier  d'autre  épouse  que  Sarnssuadi,  déesse 

flKÎeiices.  Les  Védas  seuls,  dans  lesquels  il  révèle  aux  hom- 

*" les  lois  divines,  pourraient  inspirer  îles  doutes,  car  à  cette 

e  peut-il  déjà  être  question  de  littérature?  C'est  ce  q«c 

difficilement  un  autre  homme  que  celui  qui  croyait  très- 

(eaient  à  In  naissance  des  castes  sortant  de  la  tète,  du 

du  ventre  et  des  pieds  de  Brahma ,  sans  voir  dans  ce  my- 

krallrgorie  qu'il  renferme,  et  qu'il  est  à  peine  besoin  d'indi- 

tf.S'il  est  question  des  Védas  à  profios  de  Brahma,  on  ne 

U  (Kis  plus  a|»{iliquer  ce  qu'il  en  est  dit  aux  Védas  tels  qu'ils 

petit  aujourd'hui,  qu'on  ne  peut  appliquer  le  reste  aui  cas- 

ileiicsque  nous  les  connaissons.  Mais  à  quoi  faut-il  donc  ap- 

p^r  tout  cela  ?  —  11  s'agit  ici  de  l'orisrine  de  la  rHiaion  et  de 


F 


^tf  et  BOUS  allons  examiner  ce  (|ue  le  mythe  indien  nous  ré- 
fa  ce  sajeL  —  La  nature  a  crée  l'homme  pour  la  religion, 
ifl  c»t  forcé  de  croire  à  un  être  immatériel,  et  ne  peut  mer  sa 
^<lance  de  «;et  être.  Bien  avant  qu'il  puisse  le  reconnaître 
l*|o  iuteUigence,  le  sentiment  le  lui  révèle.  L'espérance  et 

tiule,  raduiî ration  et  Tamour,  la  terreur  et  la  reconnais- 
agissent  sur  lai  avec  une  force  égale  pour  diriger  son  es- 
ters des  puiâêances  sup<'Tieures,  inconnues,  qui  exercent  sur 
rie  ittOuence  tantôt  bienfaisante  et  agréable,  tantôt  mau- 
et  a/nigeffiite,  et  desquelles  dé|)endent  toutes  les  destinées 
^vie.  Gmnaltre  ces  puissances,  découvrir  ses  rapports  avec 
^  $e  les  rendre  favorables  pour  les  décider  à  lui  donner  le 
oretà  éloigner  de  lui  le  malheur;  leur  téflfioigner  sa  recon- 
Mce  liH'scfu'ellesétaient  bienfaisantes,  regagner  leurs  bonnes 
'  lorsqu'elles  semblaient  perdues;  voilà  ce  qui  devait,  sur- 
tUns  une  existence  entourée  de  mille  dangers,  dans  un  étal 
"Mwl  dênûmcnt,  être  un  besoin  singulièrement  vif  et  pres- 
Um  comment  satisfaire  ce  besom  ?  —  Les  générations 

La  meill^ifre  reprèieiiUition  d'nprès  Moor.e  ,  the  Hindoo  Pan- 
-  V.  CaKozaRy  plau«lie«,  fi|:.  xxrv.  Wisctioon  repose  dam  la  mer, 

f*«Tj^l  du  niofi(l«;il  est  entouré  dp  lotus,  et  de  W)ntliài|nedelotUft 

^thcoa  dmink  iu»  cAtire  de  iolus,  selon  la  de^criplioa  du  Bagavadam. 

|Sl»«S«BAT,  t.  I,  140. 

}Coaip.  avi^c  i«:  récit  que  plus  Uaat  nous  avons  emprunté  à  PovrXR, 
l<}ut  |*(AQ  LroQve  daus  le  premier  chapitre  des  Lois  de  Met^gku 


plus  récentes  s'adressèrent  aux  plus  anciennes,  qui  sont  id  de- 
signées comme  mouni,  comme  les  instituteurs  de  l'espèce  hu- 
maine, lespèr#«  giiuvernant$  (patriarches,  qui  étaient  vénéra- 
bles par  leur  vieillesse,  sages  par  leur  expérience.  Ils  savaient 
tant  de  choses  des  jours  passés  ;  ils  avaient  tant  appris  de  ceux 
qui  avaient  vécu  aux  âges  les  plus  voisins  de  la  création; 
s'ils  ne  savaient  rien,  qui  pouvait  savoir  quelque  chose? 
Us  instruisirent  du  mieux  qu'ils  purent,  et  leur  autorité 
dut  s'en  accroître  encore;  mais  elle  atteigiit  son  plus  haut 
degré,  lorsqu'on  cx)mmença  à  les  coiisidéicr  comme  inler- 
mé<liaires  entre  Dieu  cl  î'homnie.  La  cotîséquence  néces- 
saire de  ce  qui  s'était  passé  jusqu'alors  fut  qu'en  cas  de  dan- 
ger ou  de  malheur  on  s'adressa  à  eux ,  qu'on  leur  demanda 
conseil  et  assistance.  Inévitablement  leur  jwsition  à  1  égard  du 
reste  de  la  génération  subit  des  modilic^tioiis  plus  gramies  ei>- 
core  qu'auparavant;  la  pensée  de  travailler  au  l)oiiheur  des 
hommes  avec  l'autorité  de  la  divinité  s'était  fait  jour  en  eux; 
et  par  conséquent  ils  agirent  pari  ordre  divin,  contre  lequel 
l'homme  redouta  de  rien  faire ,  car  il  tremblait  devant  la 
puistance  qui  éclatait  contre  lui  dans  le  tonnerre,  qui  l'anéan- 
tissait par  des  tremblements  de  terre  et  des  inondations. 
D'heureux  résultats  se  tirent  sentir,  et  plus  les  intermédiaires 
entre  Dieu  et  l'homme  aimaient  leurs  frères,  plus  ils  devaient 
tenir  à  ne  pas  laisser  inachevée  une  œuvre  commencée  avec  tant 
de  fcxmheur.  Ce  qui  ne  pouvait  être  atteint  dans  le  cours  de  leur 
propre  vie,  on  pouvait  l'espérer  des  générations  suivantes, 
pourvu  que  l'œuvre  fût  continuée.  Mais  il  fallait  qu'elle  liait 
continuée;  et  comme  le  père  achève  avec  le  plus  de  plaisir 
ce  qu'il  a  commencé  par  son  lils,  en  qui  il  continue  de  vivre, 
le  père  communique  à  son  fds  ses  pensées,  ses  plans,  soa 
expérience ,  toute  la  science  qu'il  avait  acquise,  tous  les  moyens 

3u  il  s'était  appropriés.  Les  iils  de  ces  patriarches  furent 
onc  élevés  pour  devenir  ce  qu'avaient  été  leurs  pères,  et 
c'est  ainsi  que  les  honneurs  de  cette  intervention  se  trans- 
mirent dans  la  famille  de  ces  patriarches,  distinguées  par- 
dessus toutes  les  autres,  et  par  là  turent  jetées  les  bases  de  Vtn9- 
titut  sacerdotal^  et  celles  de  l'organisation  de  la  société,  où 
Vordre  sacerdotal  obtint  le  premier  rang.  —  Mais  il  ne  faut 
point  se  faire  une  idée  du  prêtre  des  temps  primitifs  d'après  nos 
institutions  actuelles.  On  demamiait  toute  autre  chose  à  ces 
anciens  prêtres;  leurs  services  et  leurs  actes  étaient  tout  difle- 
renls.  Ce  qu'on  attendait  d'eux,  c'était  du  secours  dans  les  souf** 
frances  physiques,  le  salut  dans  le  danger  et  le  malheur,  des 
avis  dans  les  cas  douteux  ;  des  conseils  sur  un  avenir  incertain, 
etc.  Le  prêtre  de  son  côté  usait  de  son  autorité,  pour  consolider 
de  plus  en  plus  l'état  moral,  non  en  instruisant  la  foule,  mais 
en  lui  annonçant  la  volonté  divine,  en  introduisant  les  saerifr- 
ces,  en  réglant  les  cérémonies,  en  imposant  des  peines,  des 
expiations  et  des  puriâcations.  Tout  cela  lui  rendait  nécessaires 
toutes  sortes  de  scieiu^es,  lui  imposait  à  lui-même  l'observance 
de  certaines  pratiques,  stimulait  de  mille  manières  son  esprits 
et  il  fut  naturel  qu'il  devançât  ses  semblables  en  culture, et  qu'il 
fût  amené  à  des  découvertes  et  à  des  inventions  qui  étaient  res- 
tées étrangères  aux  autres.  Le  prêtre  de%int  promoteur  de  la 
culture,  inventeur  des  sciences  et  des  arts ,  que  seulement  il  ne 
faut  pas  se  tigurer  plus  étendus  qu'ils  ne  l'étaient.  Mais  oœ 
sciences  devinrent  la  propriété  héréditaire  du  sacerdoce,  se 
transmettaient  par  la  parole,  et  voyaient  de  temps  en  temps 
augmenter  leurs  fruits.  —  Maintenant,  ce  que  le  mythe  nous 
raconte  de  Menou,  le  Mouni ,  le  Riscbi  de  Brahman,  etc.,  est- 
ce  autre  chose  que  celte  histoire  des  brahmanes,  c'esl-à-dh^ 
des  descendants  de  Brahma?  Ce  sont  précisément  ces  brahmanes 
qui,  en  tant  que  prêtres-patriarches  héréditaires,  sont  Brahma 
lui-même,  qui  révèle  les  Védas  (les  cérémonies  et  les  lois  du  culte 
divin),  qui,  chaque  fois  qu'il  peut  mourir,  subsiste  pourtant 
toujours  et  est  toujours  le  même.  Ce  que  l'on  dit  de  Lomus.  le 
célèbre  Mouni,  le  premier-né  de  Brahma,  qui  vit  encore,  n'est 
qu'une  variante  de  ce  premier  mythe  :  la  chose  est  exacte  <ians 
1  un  et  l'autre  cas»  Ce  qu'il  y  a  de  remarquable  dans  ce  mythe, 
c'est  que  les  producteurs  de  l'espèce  humaine  sont  opposés  à  tous 
les  êtres,  et  ceci  se  rapporte  du  moins  à  l'opposition  de  deux 
classes,  l'une  gouvernant,  l'autre  gouvernée,  et  celle-ci  est 
toujours,  tantôt  plus,  tantôt  moins  éloignée  de  l'origine  divine. 
Nous  trouvons  donc  des  enfants  de  Dieu  et  des  enfants  des 
hommes,  ^t^anl  les  hommes,  il  n'y  avait  que  des  Deioias  ou  des 
Dainis,  divinités  ou  géants,  qui  les  uns  et  les  autres  sont  dési- 
gnés comme  les  bons  et  les  mauvais  génies,  habitant  le  ciel  et 
le  monde  inférieur,  et  qui  sont  opposés  à  l'espèce  humaine.  Les 
Deiotas  sont  les  prêtres;  les  hommes  sont  le  peuple;  mais  que 
sont  les  géants?  Pour  le  découvrir-,  il  faut  porter  ses  regards  sur 
les  énûgrationsy  qui  durent  ^voir  lie»  dès  que  la  muJljplication 


BEAMMA.  (  304  ) 

de  réspèce  ne  permit  plus  un  plus  long  séjour  sur  un  territoire 
désormais  insuffisant ,  Elles  renferment  le  second  chapitre  de 
rbistuire  de  Thunianité,  et  nous  allons  voir  ce  que  le  mythe 
dit  à  leur  égard. —  Ginforméroent  à  la  nalure  des  choses,  il  dut 
y  avoir  deux  sortes  d  emigrants;  ceux  qui  suivirent  la  direction 
des  chaînes  de  montagnes ,  et  ceux  qui  descendirent  dans  les 
Tallées  et  dans  les  plames,  où  ils  suivirent  In  direction  des  fleu- 
ves. Par  suite  de  leur  diverse  manière  de  vivre,  il  se  forma  en- 
tre elles  une  différence  caractéristiç^ue,  dont  les  suiles  furent 
importantes  :  la  châtie  fut  Toccupalion  principale  de  l'habitant 
des  forêts  qui  couvraient  les  montagnes;  IV^^  du  bélnii ci  la 
plantation  furent  l'occupation  principale  «le  ceux  qui  peuplè- 
rent les  plaines»  et  qui  tantôt  errèrent  comme  nomadeê,  et  tan- 
tôt devinrent  habitants  iltible$.  Ces  difTcrentes  manières  de 
TÎvre  donnèrent  naissance  chez  les  uns  à  un  droit  de  conquête^ 
chez  les  autres  à  un  droit  de  propriété,  d*où  il  résulta  que  tou- 
tes deux  durent  prendre  vis-à-vis  Tune  de  l'autre  une  position 
hostile.  Les  plus  anciens  habitants  des  montagnes  couvertes  de 
bois  vivaient  à  la  manière  des  Cyclopes,  tels  que  nous  les 
dépeint  Homère  (0(/.  ix,  \21)  :  a  Là  il  n'y  a  ni  lois  ni  assem- 
blée publique:  mais  ils  habitent  tous  sur  les  sommets  de  hautes 
montagnes ,  aans  le  creux  des  rochers,  et  chacun  agit  à  son 
gré.  »  Une  seule  chose  les  réunissait,  c  était  Tatlaque  à  laquelle 
la  nécessité  1rs  contraignait  contre  les  habitants  des  vallées;  ces 
attaques  devaient  être  faites  en  commun,  et  le  plus  fort,  le  plus 
brave,  le  plus  audacieux  était  le  chef.  Les  peuples  des  monta- 
gnes devinrent  brigands  et  guerriers;  les  habitants  des  plaines 
se  viieiil  dans  la  nécessité  de  se  défendre  contre  eux  par  des  murs 
et  des  fossés,  qui  furent  les  premiers  fondements  des  villes  qui  s*é- 
levèrent  dans  la  suite.  Ces  peuples  des  montagnes,  hardis  chas- 
seurs, braves  guerriers,  insolents  pillards,  sont  les  géants  iiu 
monde  priniitiT,  et  il  est  facile  de  voir  pourquoi  on  les  représen- 
tait comme  des  géants,  pourquoi  en  même  temps  on  les  regar- 
dait comme  de  mauvais  génies.  Par  le  conflit  de  ces  deux  sortes 
d*émigrants  dut  changer  toute  la  forme  que  les  choses  avaient 
eue  jusque-là.  Le  mythe  représente  ce  conflit  comme  une  lutte 
entre  les  dieux  et  les  géants.  C'est  avec  raison,  car  les  dieux 
sont  les  prêtres,  les  géants  sont  les  chasseurs  devenus  guerriers. 
Du  côté  des  prêtres  étaient  les  planteurs  et  les  bergers,  soumis 
aux  prêtres  comme  fondateurs  de  colonies.  Cette  lutte  fut  donc 
une  lutte  pour  la  théocfntie  et  le  despotisme,  —  Tandis  que  les 
prêtres  se  répandent  de  tousctUésen  colonies,  les  guerriers  con- 
quérants se  répandent  aussi  et  rencontrent  les  prêtres  partout, 
avec  le  même  but ,  mais  avec  des  intérêts  très-divers.  Les  con- 
qnérants  voulurent  attirer  à  eux  les  fruits  que  les  prêtres  avaient 
récoltés  pour  prix  de  leurs  bienfaisants  efforts;  ils  voulurent  jouir 
du  boidieurque  les  prêtres  s'étaient  eux-mêmes  préparé.  C'est  ce 
que  dans  le  langage  mythique  signifient  ces  mots  :  Les  géants 
voufurenl  être  dieur,  et  forcer  les  peuples  à  les  reconnaître 
pour  tels.  Les  dieux  furent  souvent  chasses  par  eux,  et  se  virent 
forcés  de  prendre  la  fuite;  sur  d'autres  points,  il  en  fut  de  même 
pour  les  géants.  Après  que  les  deux  partis  se  furent  coml>attus 
assez  longtemps,  ils  en  vinrent  à  voir  qu'il  leur  serait  l)eaucoup 
plus  avantageux  de  se  réunir.  C'est  cette  réunion  des  chefs  de 
rinslitul  sacerdotjil  et  des  races  guerrières  qui  a  donné  nais- 
sance à  cette  divisitm  des  classes  que  d'un  mot  portugais  on  ap- 
pelle caîles  (le  nom  indien  est  giadi).  La  caste  des  prêtres  et 
celle  des  guerriers  restèrent  partuut  les  premières  et  les  plus 
puissantes.  Là  où  la  caste  sacerdotale  est  prépondérante,  le  gou- 
vernement est  entre  les  mains  ^*u  grand-prêtre;  là  où  la  caste 
des  guerriers  est  prépondérante ,  le  roi  est  choisi  dans  son 
sein;  toutefois  il  est  ctinsacré  par  le  grand  prêtre,  et  les  prêtres 
forment  son  conseil  d'Etat,  son  divan.  C'est  ainsi  que  se  formè- 
rent les  Etats  de  l'Orient,  prot)ablement  sans  un  contrat  social  ; 
car  partout  où  s'est  formé  un  semblable  établissement  de  castes, 
le  peuple  ne  pouvait  être  autre  chose  que  la  partie  soumise. — 
On  le  voit,  le  mythe  se  continue  ici  jusqu'à  la  formation  de  peu- 
ples et  d'Etats ,  et  fait  venir  en  dernier  lieu  de  Brahma  Vorga^ 
nisation  politique  de  t Inde,  où  à  son  tour  chacun  produit 
son  égal.  Auparavant  il  y  avait  des  races  très-diverses;  aussi 
l'espèce  humaine,  c'est-à-dire  le  peuple,  ne  voulait  pas  faire  de 
progrès  :  maintenant,  après  la  reunion  des  races ,  la  terre  est 
peuplée.  Certes,  le  mythe  est  très-conséquent.  —  Mais  cette 
dernière  partie  du  mythe  ne  pouvait  naître  en  aucun  cas  que 
postérieurement  à  l'époque  où  l'organisation  politique  de  l'Inde 
s'était  formée.  Cela  pouvait-il  bien  se  faire  dans  la  période  brah- 
maïque?  Nous  ne  le  croyons  pas,  précisément  parce  que  l'his- 
toire de  Wischnou  se  rattache  trop  précisément  à  celle  de  Brah- 
ma, et  ne  montre  encore  dans  son  commencement  aucune  trace 


d'organisation  politique.  Il  est  nécessaire  d'indiquer  au  moins 
ce  point,  parce  que  i  histoire  de 


la4>ériode  brabmalqueea  sera 


mieux  encore  éclaircie.  —  L'histoire  de  Wischnou  est  contM» 
dans  ses  neuf  avatars  (inearnattons) ,  c'est-à-dire  métaoaiw 
phoses  en  diverses  formes  et  apparences  humaines,  dans  les- 
quelles on  ne  peut  méconnaître  une  formation  progméifci 
la  terre  et  de  1  espèce  humaine.  Le  mythe  de  Wischooa  o». 
mence  avec  les  quatre  grandes  catastrophes  de  la  terre,  quiprt^ 
bablemenl  ont  fourni  la  première  occasion  de  la  doctrine  ib. 
dienne  des  quatre  âges  du  inonde  (Joff).  La  géologie  inetlun 
de  tout  doute  qu'il  arriva  réellement  des  catastropliesdecttt* 
sorte,  dans  lesquelles  l'eau  triompha  de  la  terre  ferme  et  pr«. 
duisit  ensuite  comme  une  nouvelle  création.  La  quatrième (v 
tastrophe  apparaît  ici  comme  la  dernière,  et  elle  doit  etn^ 
dernière,  s'il  y  a  quelque  fondement  à  la  conjeciure  de  M^ 
selon  lequel  le  fait  de  l'origine  de  la  rotation  de  la  terre  e$lo. 
ché  sous  ce  que  le  Maha-Bharata  dit  à  ce  sujet.  Quoi  qu'il  e 
soit,  il  est  certain  que  si  jamais  il  y  a  eu  un  temps  où  kifiivé 
Ceau  pouvait  consolider  son  empire  sur  les  espnts,  c'est  aMn^ 
ment  le  temps  de  ces  épouvantables  révolutions ,  où  les  Oob, 
débordant  avec  une  effroyable  furie,  absorbaient  la  temltm 
et  où  les  plus  hautes  montagnes  pouvaient  seules  saum  fe 
hommes  d'une  mort  inévitable,  niscbnou  était  prédsciM 
pour  le  inonde  des  eaux  le  même  symbole  que  Brahma  parb 
masse  solide.  Qu'y  aurait-il  d'étonnant  si  maintenant  WistbM 
éliminait  Brahma,  comme  l'eau  la  terre,  et  si  le  culte  de  Witd. 
nou  s'élevait  victorieux  ?  Dès  la  première  incarnation ,  il  olà 

Ju'au  temps  où  Brahma  se  livra  au  repos  .  le  géant  e(}|ai 
fajauriva  vola  les  Védns,  et  s'enfuit  avec  eux  sur  la  mer;  qv 
Wischnou  tua  le  çéant  et  rétablit  la  sainte  lumière  et  ledrai 
Qui  doutera  qu'ici  Wischnou ,  le  dieu  des  eaux ,  est  le  f/inhé 
d'un  institut  sacerdotal,  comme  précédemment  BrahtmîVat 
évidemment  l'institut  Wischnou  n'apparaft  que  comnrat 
conlinualioo  d«^  raneien  institut  Brahma,  car  il  rapportées 
Vedas  voies  par  un  gcani.  Comme  ici  non  plus  il  neùulp» 
songer  à  des  Védas  écrits ,  cela  ne  peut  signifier  qu'une dNÎr, 
à  savoir  qu'il  rétablit  le  régime  sacerdotal  «H)ntre  les  géinl«4t' 
venus  trop  puissants.  Mais  pour  cela  la  lutte  avec  les  grinUir 
cesse  nullement;  bien  plus,  elle  dure  à  travers  toutes  les  inc*- 
nations,  et  elle  ne  s'emflamme  réellement  de  toute  sa  force  qi' 
la  quatrième,  où  les  géanis ,  «  frustrés  par  les  dieux  du  ^ 
vage  de  fimmortaliléf  se  répandirent  par  toute  la  terre,  (op* 
reiil  les  hommes  à  ne  plus  adorer  aucun  d^  dieux ,  K  cooia- 
rent  les  plus  épouvantables  cruautés,  pour  être  eux-io^ 
adorés  comme  dieux.»  Les  géants  n'arrivèrent  que  trop  bwi 
l'exécution  de  leur  projet.  I>es  documents  historiques  ntrm- 
quent  pas  à  ce  sujet,  car  il  nous  reste  encore  une  multilodei 
généalogies  des  plus  anciens  rajahs  ou  rois,  qui  descendeol^ 
enfants  du  Soleil  et  des  enfants  de  la  Lune.  Mais  pour  cela  im* 
il  n'y  avait  pa«i  encore  alors  d'organisation  politique  où  finit^ 
tion  des  castes  fût  déjà  établie.  La  huitième  incarnation  né- 
ment  pourrait  s'y  rapporter,  car  on  raeonte  à  son  $"jH^ 
Wischnou  dompta  les  rois  qui  s'intitulaient  /tls  duSold>^ 
donna  leur  royaume  aux  brahmanes,  —  Avant  cette  ioff» 
tion ,  il  s'était  accompli  encore  quelque  chose  de  Irès-impa** 
dont  nous  devons  faire  mention.  Cet  événement  nous  est  doos 
par  la  sixième  incarnation.  Wischnou  apparaît  sous  U  forv 
de  Rama,  héros  sous  la  figure  humaine,  pour  conihatlrf  fc 
toana,  roi  des  géants,  qui  était  partisan  de  S^iva.  11  nf* 
d'abord  en  commun  avec  lui ,  puis  se  détacha  de  lui,  et  «> 
adorer  lui  même.  —  Alors  entre  tout  à  coup  en  scène  la  If*- 
siéme  personne  de  cette  trinité,  le  dieu  du  feu ,  et  lesshi*»* 
et  les  wischnouites  sont  en  lutte  entre  eux.  La  lutte  (ot«* 
dangereuse,  car  ce  dieu  du  feu  (plus  lard  seulement aiwi «" 
du  soleil)  arriva  réellement  avec  le  feu,  et  avec  ce  qu'on  oep 

?#  forgées.  ^'^ 


avoir  qu'après  l'usage  du  feu,  avec  des  armées  _ 
armes  lui  donnèrent  dans  celte  lutte  une  supériorité  d<NJ»»« 
le  feu  lui-même  et  l'art  de  forger  lui  assurèrent  une  inflw»^ 
prépondérante  sur  la  culture.  Que  l'on  songe  seulemenl  o* 
bien  de  choses  en  dépendent  dans  ragriculture ,  dans  to*' 
métiers  et  dans  les  arts.  Celui-là  même  qui  tremblait  deni* 
formidable  dieu  tlu  feu  apprit  pourtant  bientôt  aussi  à  l^*^ 
coiinadre  pour  bienfaisant  Or,  il  faqt  altrikHier  à  sooinllu'* 
tout  ce  qui  eut  enlin  une  consistance  durable.  Celui  qui  p*** 
vaincre  par  le  feu  et  par  répi''e  pouvait  réussir  aussi  dans  1^ 
blissement  des  castes ,  dont  il  est  difficile  de  faire  remonter j' 
rigine  à  un  temps  antérieur  à  la  période  du  *^''?***'|VÇ 
qu'il  en  soit,  il  est  certain  que  dans  le  principe  le  y^'^j^^ 
et  le  shivaisme  se  firent  la  guerre.Cette  lutte  s'anaba  ^^'^ 
manières.  Les  wischnouites  rigides  prirent  ^'**^*'"*'y? 
dieu  suprême;  les  shivaites  riffides  firent  de  méniepoar^ 
et  c'est  par  là  qu'on  peut  expliquer  comment  on  a  pu  tttrw» 
si  souvent  les  mêmes  choses  à  Wiscbnon  d  à  Shiît*  à^ 


BRAHMA.  ( 

J'hui  même  encore  les  deux  partis  prennent  souvent  l'un  à 
'ê^ard  de  Faulre  une  attitude  hostile.  Du  reste  on  paratt  être 
irrivé  à  un  accommodement  amiable ,  auquel  ensuite  vint  en- 
t)re  en  aide  la  philosophie ,  qui  trouva ,  par  l'observation  de  la 
lature,  çiue  les  deux  divinités  n'en  faisaient  réellement  qu'une, 
?l  l'on  vit  se  former  la  doctrine  qui  sert  de  base  à  toutes  les  phi- 
osophies  naturelles  de  l'Orient,  celle  des  deux  principes  nalu- 
•els  de  la  chaleur  et  de  VhumidUé.  —  Il  ne  restait  plus  que 
Brahma,et  Ton  peut  demander  ce  que  désormais  on  fil  de  lui. 
—  Assurément  il  se  trouvait  alors,  comme  dieu  et  comme  ins- 
titut sacerdotal ,  singulièrement  relégué  sur  l'arrièrc-plan  ;  et 
le  mythe  ne  dissimule  point  qn'il  fut  supplanlc  par  le  wisch- 
noaisme  et  le  shivaîsme.  La  difTérence  que  l'on  remarque  dans 
les  traditions  populaires  vient  uniquement  de  ce  qu'ici  encore 
les  wischnouites  et  les  shivaîtes  parlent  exclusivement  de  leur 
dieu  suprême  ;  le  fait  reste  le  même  dans  son  essence  et  donne 
le  même  résultat.  Selon  les  uns,  Shiva  abattit  une  tète  à  Brah- 
roa,  parce  que  dans  son  orgueil  il  voulut  s'élever  au-dessus 
deux;  scion  les  autres,  Wischnou  l'abaissa,  le  força  h  faire 
pénitence;  il  montra  un  repentir  qui  lui  valut  son  panlon,  mais 
il  pcnlil  ses  temples  et  le  droit  d'y  être  adoré.  Le  seul  signe  de 
Sim  culte  antique  qui  lui  reste,  c'est  quo  !es  brahmanes  lui 
adressent  tous  les  matins  leurs  prières,  et  accomplissent  en  son 
honneur  la  cérémonie  du  sandivane ,  qui  consiste  en  ce  qu'au 
kset  du  soleil  ils  puisent  de  l'eau  dans  le  creux  de  leur  main , 
la  répandent  à  diverses  reprises  devant  et  derrière  eux  ,  et,  ce 
faisant,  invoquent  Brahma.  Celte  cérémonie  est  si  simple,  que 
Ton  pourrait  croire  qu'elle  est  propre  au  culte  primitif  de  Brah- 
ma, et  que  dans  ce  culte  il  n'y  avait  ni  temple  ni  service  de  tem- 
ple ,  cl  c'est  une  raison  pour  laquelle  il  aurait  pu  seulement 
ombcr  en  oubli.  Si  cependant  les  indications  que  l'on  tire  de 
a  paffodedeniedeScheringam  (I)  sont  exactes;  s'il  est  vrai  que 
lans les  anciens  temps  Brahma  avait  des  temples  et  un  service 
b  temples,  il  faut  aamettre  que  le  culte  de  Brahma  s'est  main- 
mu  jusque  dans  la  période  du  shivaïsme,  avant  laquelle  on  ne 
eat  admettre  l'existence  d'aucun  temple.  Si  ce  cas  s'est  pré- 
eiité,  les  instituts  Brahma  périrent  par  une  révolution  à  la  fois 
«lilique  et  religieuse  (en  langage  mythique,  Brahma  perdit  sa 
c'<^,.  hypothèse  contre  laquelle  il  ne  s'élève  qu'un  seul  doute, 
•l  le  Toici  :  Comment  a-l-il  pu  se  faire  que  les  instituts  sacerdo- 
aux  de  Wischnou  et  de  Shiva,  si  ce  sont  eux  qui  ont  supplanté 
trabcM  et  le  brahmaîsme,  aient  cependant  éternisé  le  nom  de 
trahfna,en  s'appelant  eux-mêmes  Brahmanes?  Si  alors  seule- 
ment ils  avaient  dû  accepter  ce  nom,  cela  ne  serait  vraisembla- 
Itmenl  pas  arrivé  ;  mais  ils  ne  firent  que  le  conserver,  car  dès 
'  principe  ils  avaient  été  brahmanes.  C'est  de  l'inslitut  Brah- 
a  qu'étaient  issus  les  instituts  Wischnou  et  Shiva,  et  celui  qui 
Ignore  pas  la  manière  dont  les  prêtres  fondaient  des  colonies 
los  les  lemps  primitifs  sait  comment  les  choses  se  passèrent. 
»  progrès  ae  la  langue,  le  changement  de  lieux,  une  nouvelle 
anière  de  vivre,  de  nouvelles  habitudes  et  de  nouvelles  mœurs, 
f  événements  imporUnts  dont  on  fut  témoin ,  de  plus  grands 
îsors  d'expérience  et  un  plus  grand  développement  de  l'esprit 
luiain  loi-roéme  rendaient  impossible  aux  instituts  sacerdo- 
ax  dans  les  colonies  de  rester  absolument  fidèles  à  leur  for- 
e  et  à  leurs  idées  premières;  lors  même  que  ces  déviations 
énaient  les  uns  aux  autres  ces  instituts,  il  leur  restait  pourtant 
ijours  encore  un  moyen  d'alliance  dans  la  conformité  de  leur 
nnisation.  Que  les  wischnouites  n'aient  fait  que  continuera 
ur  sur  les  fondements  du  brahmaîsme,  cela  est  clair;  et,  lors- 
Us  furent  devenus  le  parti  dominant ,  le  respect  commandé 
f  raiicienneté  se  rattacha  toujours  encore  au  nom  de  Brahma. 
Diainlenant  l'institut  primitif  brahmaîque  voulait  faire  valoir 
Jtre  les  sectes  plus  puissantes  les  droits  d'une  ancienne  habi- 
te (Tarrogance  de  Brahma) ,  ces  sectes  conservaient  leur  in- 
tendance; les  instituts  brahmaîques  succombèrent  sous  leurs 
''vrsaîres  plus  forts,  et  Brahma  ne  put  continuer  à  vivre  que 
18  les  Brahmanes ,  qui  durent  abandonner  à  Wischnou  les 
pi  ces  conquis  des  enfanU  du  Soleil  ci  de  la  Lune,  c'est-à-dire 
ilroduire  le  régime  théocratique.  —  Il  faut  remarquer  ce  que 
1er  a  appris  à  ce  sujet  du  brahmane  Ramtchund  (2).  à  savoir 
i  I  a  chute  de  Birmah  eut  lieu  parce  qu'il  avait  voulu  oppri- 
r  ^t  s'idenlifier  une  partie  de  sa  création.  Après  que  les  trois 
ov^s  eurent  fixé  l'espace  par  leur  résidence  commune  (5),  ils 
îcrçurefil  de  la  fraude,  et  Birmah  fut  contraint  de  restituer 
Vfi\  avait  volé.  Il  ne  s'en  n^rda  pas  moins,  en  sa  qualité 
,  ft^éltleur  des  Védas,  comme  de  beaucoup  supérieur  à  Wisch- 

î^  îy*"**»  ^^'^^  orientale,  I.  u,  557,  1171  el  luiv. 

J)  T.  ,,171-190. 

V  umme  <m  le  verra  plus  tard  sur  Menou. 

IV. 


505  )  BRAHMA. 

nou  et  à  Shiva  ;  mais  ses  prétentions  et  son  orgueil  déplurent 
aux  êtres  suprêmes,  et  il  fut  précipité  an  fond  de  i'abfme.  Après 
qu'il  eut  subi  une  longue  pénitence ,  l'Eternel  lui  dit  que  ror- 
gueil  était  le  seul  crime  qu'il  ne  pardonnait  jamais ,  el  que  ce 
crime,  il  ne  l'avait  pas  encore  expié  ;  que  pourtant  il  lui  restait 
encore  un  moyen  d'obtenir  son  pardon  ,  en  renaissant  quatre 
fois  sur  la  terre.  De  là  quatre  incarnations  de  Brahma,  une  dans 
chaque  âge  du  monde.  L'Invisible  lui  dit  encore  que  Wischnou 
était  son  représentant  visible  :  a  Ceux  qui  l'adorent  sont  mes 
adorateurs ,  il  faut  donc  que  tu  l'adores  aussi  ;  dans  les  quatre 
incarnations  auxquelles  je  te  condamne,  tu  devras  écrire  l'his- 
toire des  incarnations  de  Wischnou,  et  par  là  ton  crime  te  sera 
pardonné.»  En  conséquence  Brahma  apparut  dans  le  premier 
é^e  du  monde  sous  la  forme  de  Rabe  Éagbossun ,  el  se  rendit 
célèbre  non-seulement  comme  auteur  du  Markondai  Pouram 
(racontant  la  guerre  de  Bhavani  avec  les  Géants) ,  mais  encore 
par  la  prudence  el  l'expérience  qu'il  acquit  pendant  une  vie 
d'une  durée  prodigieuse,  qui  le  mit  en  état  de  donner  l'expli- 
cation de  tous  les  événements.  Au  second  âge  du  monde,  Brah- 
ma naquit  dans  la  race  malheureuse  des  odieux  parias  ou 
tchandalasy  parut  sous  la  fonne  de  Valmik  (V^almiki),  mena 
d'abord  une  vie  désordonnée,  mais  fut  converti,  el  devint  en- 
suite, par  une  illumination  divine,  l'oracle  de  sa  contrée.  Il  sa- 
vait expliquer  les  passades  obscurs  des  Védas,  et  décider  du  sens 
des  passages  douteux.  Se  rappelant  sa  mission  littéraire,  il  écri- 
vit les  six  premières  incarnations  de  Wischnou,  donl  il  avait  été 
témoin  oculaire,  el  par  inspiration  la  septième,  le  grand  poème 
épique  des  exploits  de  Hama  (Ramajana).  Dans  le  troisième 
âge  du  monde ,  il  naquit  d'une  manière  miraculeuse  sous  la 
forme  de  Baya  (  Vyasa) ,  et  accomplit  sa  mission  en  romposani 
le  Mahabaraty  Bhagavat  et  d'autres  ouvrages  qui  lui  valurent 
la  réputation  d'un  prophète  et  d'un  mouni.  Dans  le  quatrième 
âge  du  monde,  il  parut  sous  la  forme  de  Kaldas,  et,  comme 
dans  le  principe  il  était  fort  ignorant,  il  excita  un  gr^in'i  «'bonne- 
ment en  indiquant  avec  précision  la  place  de  la  ville  (VA^jhudia 
(Aud,  une  des  sept  villes  célèbres  par  le  culte  que  l'on  y  rendait 
aux  dieux),  que  le  rajah  Bikkermajit  (  Wikramaditya)  voulait 
faire  reconstruire ,  el  ce  fut  d*après  ses  indications  qu'elle  fut 
rebâtie  au  lieu  où  elle  se  trouve  aujourd'hui.  Kaldas  acquit  une 
grande  autorité  auprès  du  rajah ,  el  il  l'accrut  encore  en  se 
montrant  capable  tie  réunir  el  de  rétablir  dans  leur  intégrité 
les  ouvrages  de  Walkmik ,  depuis  longtemps  dispersés  et  défi- 
gurés. Il  lut  regardé  par  les  Hindous  comme  le  premier  des  qua- 
torze brahmanes  qui,  sous  le  règne  de  Bickermajit ,  se  distin- 
guèrent dans  toutes  les  sciences  abstraites.  — -  Une  tradition  po- 
pulaire peut-elle  indiquer  plus  clairement  comment  Brahma 
succomba  comme  divinité  (comme  institut  sacerdotal  )  ri  conti- 
nua de  vivre  dans  les  brahmanes?  Ce  qui  n'est  certes  pas  sans 
importance,  c'est  qu'il  soit  fait  ici  mention  des  parias,  comme 
ailleurs  des  enfants  du  Soleil  et  de  la  Lune  ;  car  l'une  et  l'autre 
de  ces  indications  nous  attestent  des  révolutions  politiques  et 
des  changements  religieux  qui  doivent  avoir  eu  lieu,  si  ce  qui  est 
incontestablement  arrivé  devait  arriver  nécessairement  ;  et  cela 
montre  qu'il  s'en  faut  de  beaucoup  que  toutes  choses  ici  soient 
ramenées  à  leur  relation  historique.  Mais  ce  qui  est  d'une  com- 
plète évidence,  ce  sont  les  causes  et  les  moyens  par  lesquels 
Brahma  se  conserva.  Il  se  conserva  par  les  anciennes  traditions 
populaires  relatives  au  monde  primitif,  auxquelles  il  fallait  né- 
cessairement rattacher  tous  les  faits  subséquents;  par  consé- 
Îiucnt,  non  pas  tant  par  les  Védas  que  (ce  qui  du  reste  est  con- 
orme  à  la  nature  des  choses)  par  les  Pouranas  el  les  poëmos 
firofanes  ,  qui  contiennent  le  système  mythique,  de  même  q«o 
es  Védas  contiennent  le  système  philosophique,  lequel  certai- 
nement ne  pouvait  venir  qu'après  l'autre.  Le»  meilleurs  Poura- 
nas el  leurs  auteurs  prétendus,  brahmanes  des  anciens  temps, 
sont  appelés  ici  les  conservateurs  et  les  collecteurs  de  ce  qui 
constituait  la  croyance  du  peuple.  On  indique  également  avec 
assez  de  clarté  la  manière  dont  ils  conservèrent  les  anciennes 
traditions.  Kaldas,  Kaldos ,  Kalidas ,  le  poêle  de Saconlala,  fil 
pour  elle ,  dont  les  poésies  s'étaient  transmises  oralement ,  ce 
que  Lycurge  fit  pour  les  rhapsodes  d'Homère,  et  Ton  voit  que 
pour  arriver  au  lond  il  faut  recourir  aux  mêmes  moyens  de  re- 
cherches que  Wolf  a  employés  pour  les  poèmes  d'Homère.  Il 
s'agit  de  l'organisation  des  écoles  des  brahmanes,  de  l'antiquité 
de  l'art  d'écrire,  du  commencement  de  la  littérature  el  d  une 
plus  haute  critique  pour  ce  qui  est  plus  ancien  ou  plus  récent; 
recherches  qu'on  ne  peut  nullement  encore  resarder  comme 
closes  à  l'égard  de  l'Inde.  —  Si  donc  Brahma  fut  supplanté , 
comment  se  fit-il  qu'on  l'éleva  néanmoins  au  rang  de  première 
personne  de  la  trinitéî  De  tout  ce  qui  a  été  dit  jusqu'ici,  il  ré- 
sulte que  l'idée  d'une  trinité  ne  peut  avoir  existe  dès  le  prindpe 

39 


fikva ,  il  n 


BUBIM.  {3, 

4mh  rtnita,  mM8  «iVIIf ■'' dû  nailn- que  plu»  lard.  LetcAtfH 
•A  rtlt  9P  tornw  1»  iw»(  iSMirèMMit  «  ik-tetiuiner  aï«c  ccrtt- 
Mlp,  «nais  kmItmh^  le  leii^  en  elle  «  F"  iwlarplltoictil  ci 
nnMnablwKBt  nalire  lotrt'  «wlc,  *l  t*  temps  b<hI  rn4csni- 
•mM  «itw  qac  relui  iw  ■»»•»  oonunew*  â  *e  dé*rt.ipprr  ic  ge- 
■te 4e  la  pkitoMfihie,  qui  loHJoufs  «ett  f-KTcé, a  win  urigiite.  a 
éM  «xplif»lions  «  à  de»  Mrteïpréiali«ii»  <I  an  fy««uc  wj  Otiqur 
«lislanl  anlerieureineiit.  Ceo  une  fuis  fait,  il  bllul  élaLlirMili- 
^HMMldeidaginK.ol  diitiwu»d»nui  muinini  la  lentativr 
Ban-wnlenMnt  de-dMMr  delà  «Kwrviléau  croyancetpopu' 
IWKS ,  ntMS  «oMi  de  les  «MMocUFe  1  m  acrard  ia«e  et  iolelli- 
Ml.  Si  l'oM  avaiiMMjé  défi  le  mftirrùstat  pour  WischoMi  el 
'yvraitfiliisqa'on  pat  i  faire  poor  aniia  aa  bul, 
«.HMefMMsUMï^tott:  Jnfcia  —  la  Irrrc,  (obstance  bnda- 
^«ntalrdeJ'Mrc-crFaletn-dBKiaade:  Witdutem — l'eau,  prin- 
'«■fcde  b  nnarriUtre-ranamaleBr  du  UM>fMie;  SknM —  le  feu, 
•riMcipe  de  b  U  wthrmalioo,  ea  psrtie  c)>n«er»alciir,  en  partie 

iWiuiliM    I ■mliui   H   deslnirlewj   l'idér  de   ers  mis 

Mica,  dMOBC-uoac,  derail  Maeoer  à  l'idée  que  ces  trois  élres  s'i- 
dentiBaiwil  ■écOBaiaemet  et  fécilemeni  ;  de  là  par  rrauéqurnl 
le  dogme  que  ces  bw  Mes  u'eu  fermeal  qu'un ,  do^ne  qui 
«lail  WBguliêranfi  araaUgeux  pour  b  cru^wice  popubire 
fandëesar  b  nvlke,  e<  duquel  sortait  en  même  lemps  luuif  la 
^HkuophienlùnUederinde  1).  5ek«  celle  philosi^ie  oa- 
<upelle,  «s  dtilM  liintaircs  sosl  k  sytnbole  des  irois  proprié- 
tés de  t'Hn  prtmier  el  m  :  et  sur  re  paim  les  Védas  difeirrleiii 

' ""laeuup,  mais  eucare  en  sens  direre  (2^  jusqu'à 

Fldeb  iféaiblion  dans  le  système  d'ulenlilè 
..  l^s  Vnbi  sont  si  )«u  d'accor'l  enlre  eux  dans 
lear  philnaaiihie,  ^ue  l'on  peut  ;  reronnallFf  plusieirs  systèmes  i 
^aîtfeMMl  apposés  ks  uns  a'uii   antMs.  %«us  verront  ■dans  ' 
rartkfeBBaniA'iK  coutuienl  cela  a  pu  se  faire.  — Ce  qui.  ' 
Wlii  b  pfaibsupfeie, donna  surtout  lieu  aux  Ira usrorma lions  àe  ' 
riuiun  im4be  el  â  seu  aiigmeiiblioa  par  des  inventions  non-  j 
«aiba ,  <e  furent   bs  «ris  du  <\raein .  qui.,  dans  ks  anciennes  ' 
gialliii  qui  serraieal  de  leiuples  mat.  UinduiiE.  furcenl  l'admica-  I 
liM  du  specblAor.  On  n'a  pas  plus  de  certitude  sur  leur  âge  ' 
que  sur  eelM  de  la  litknture  iudienue.  Ce  que  rnuclaiU  ou  ue  \ 
peut  uier,  c'mi  que  toute  b  sculpture  des  leotpbs  iudicns  n'a  ! 
pu  ualbe  avant  la  période  de  Shiva;  car  toute  sculpture  sur  ! 
■ierw  suppose  da  iMlrunieMs  en  métal,  et  par  cunséquenl  des  j 
AngeTOMet  l'usase  du  feu.  Otte  raison  doit  nous  rendre  cir-  I 
eaaspecis  à  tirer  Se  U  symboli(|ue  de  cette  sculpture  des  temples  I 
des  preuves  pour  Ira  iiMes  orwinaires  ;  selon  toute  vmiscin—  ' 
Uanrr,  b  ptultuophie  el  la  «cuTplure  se  donnèrent  ici  b  main. 
n  Mrs  donc  Mît  d'après  cela  de  porter  un  jugemenl  convena- 
ble sur  ks  images  deBrahma  données  par  les  lieaui-arts.  On  le 
repréKnkd'huiitucte  assis  sut  une  (leur  de  lotus  ou  ajant  pour 
'     ygne  ifaa»M,  avec  quatre  lètes  et  quatre  hras. 
[  lient  un  nMaire,  de  l'aulre  uite  coupe  de  cuivre. 
ime  des  feuilles  de  lalinier,  el  dans  la  q^ualrième 
rrràrirvsuT ces  fnnillM.Jrfv quai re  têtes sigoilieut, 
I  iTfplé  (es  quatre  Vétias  ;  sa  position  de  personne 
même  sens.  Aimi  k  tnéjne  svntbole  serait  peut- 
lé  deuK  fois,  t'ra  faulinoet  Anquctil  du  Perron 
ttn  ,  ninrnrniéntent  i  l'idée  primitive  de  Biahnia, 
p  IM«  indiquent  lea  quatre  régions  du  inonde, 
alion  orale  IouiIm,  mais  ta  révélation  écrite ,  plus 
ik.  l'n  Iteumui  hasard  nèanAtoinsa  pourvu  a  ce 
ne  puiwe  croire  que  les  Védas  onl  rrclkmenl  élc 
Mrimk  de  Urnhma,  car  celle  coupe  de  cuivre  est  le 
iirit*  liTahiuanra  qui  par  pénitence  ne  vivciil  que 
Tient  i^Hiur  Inni  luigaue,  et  a  par  rnnsi^uent  Irait 
u«  oii'il  est  dinicile  de  supp<iiser  dans  un  temps 
lUe  lebrahniaisine  pur.  (Jor  --    -  ■ 


la  suppii 
r  mte  Itvujount  coiniue  preuve  of^posec.  t.  c»  k 
lé  rudmettlMm.  sur  It-^el  un  invuque ,  comme  le 
le  kt  brahmanes,  les  mmis  de  Shita  ,  qui,  outre 
■lm<vurabln,  porte  aussi  relui  itr  Awrfra.  Si  donc 
ppartknt  évidnnmeut  à  la  |>criu)k  de  Sliiva,  il 
SMÎre  que  les  Védaa  aisnt  pris  naiaMuce  avoiu  lui 

,  111  Uni  dm  pi'lltnpmivn  qui  nnl  été  Joniièeiiu  début 
llrtr.  Triil  imiiver  qiieli|iir  rliow  de  |ilui  complet,  peut 
nrk'hiil ,  nr^lnnr,  91,  i.  101)  rt  «ilv.,  et  l«  oUcrra- 
mi.  y  n  jninlei,  p.  4041  «I  tiiiv.  On  u'iura  «ncore  li 
f  cf  qu'il  y  n  t  driv,  nuit  on  verra  oliirroKiil  qu'il  le 
nnppiirl  IranrfmiH  rliLuraqutdiniil'aulmdiigiiitliquet. 
ti*nl  tiiibiil  il  qiiirODqiic  rouqure  itluntiv «aient  U 
MahalaiuM  avre  In  aolet.  V.  «ii  particulier  ce  que  dii 
Mwl'AMit.  I,  aiiiMMii. 


00  )  ■RABMAUiME. 

I  fMor  lui  être  attribués ,  à  lui,  le  rtprùtnniu  itt  (ratuMi 
I  dont  il  porte  aussi  les  insignes.  Bien  plus ,  ce  Bralmu ,  mn. 
sentant  des  brahmanes,  ne  dut  pas  truIrniFTii  arofr  (Wa  h 
Védas,  mais  encore  avoir  quatre  iiHes,  parce  que 4à«ragii« 
avait  quatre  ViHja s.  En  cela  jianrtani  on  l'ippowqnt  Vod- 
Iririne,  JlftarvuM,  éUit  déjn  également  rccannu,  mm 
qu'il  rat  d'une  ori);ine  de  beaucoup  posIérîeQrt  (IJ.  —  Du  n 
dans  d  autres  représentations  de  xlrahma,  on  traoTt  tn» 
d'autres  accessoirra  symboliques  dont  il  raulrerlainemmltfa  llj 
compte,  mais  il  faut  avant  tout  s'altarher  à  ceux  doniiinnt  l|j 

1  represeiitaiion  elle-même.  |N 
SKAHXACIABIE ,  selon  b  mythologie  îndicnnp,  tnhiitn  [' 

des  jeunes  brahntesou  brahmanes,  qui  avait  licnàVigr  iVvf  vi 

ans,  dans  les  inj&Ières  lie  Uralima  ,  dii-u  rréaleurilM  niiHU  11 

■KABSIDIKAS,  autrement  PRADJaPatis,  génin  m  (' 

par  Brahma,  participent  sous  ses ordresàla  créaliondi  Vu- 

I  donoance  des  inondes.  Ce  sont  en  quelque  sorte  Ih  ourrimt 

'  Brahma;  aussi  les  nunime-t-un  souvent  les  dii  brahmismip 

'  grands  brahmanes.  Ilslienncnt  le  premierraiig  après  Inq» 

<  tone  nienous,  clonl  pour  subordonnés  les  pitres  ou  pilriinh 

'  qui  habitent  dans  la  lune,  et  qui,  pères  el  gcnératrun  paciQ^ 

,  comme  les  brntimadikas,  exécutent  le  délail  des  onénii* 

;  voulues    par   ceux-ci.  On  classe  vaguement  le  hrihitmlb 

parmi  les  moonjs ,  avec  les  ricbis.  Seinn  les  uns ,  ils  st  (oAi 

dent  avec  les  génies  brahmaîques  ;  suivanl  les  aulm ,  h  it 

distinguent.  Le  fait  est  que  quelques  iionit  sont  commit'i 

l'une  et  à  l'aulrc  liste.  En  effet ,  voirî  les  noms  des  jimwm 

Angiras.Cilri,  Eralou,  Bhrigou  ,  Dakcha  ,  Maritclii,N)ii4. 

Paulaha  ,  Paoubslia  et  Vacictilba.  Les  sept  richis  soni:L- 

ciapa ,  Citri.  Vacichtha ,  Vicouamitra ,  Gotama ,  Djamiilnr. 

Bhandvadja.  Quelques  Iraditions  font  naître  les  bratinùA» 

du  premier  menuu  ;  d'autres  veulent  que  neutll'cntnnn»iL 

clé  produits  des difTcrentes  parties  do  corps  de  Brahma, fà s' 

le  dixième  ou  le  premier  des  di». 

BRAHMAisnE.  C'est  la  religion  des  adorateurs  delnln 
peui-ètre  faut-il  la  distinguer  du  brahmanitme,  syslèmeihn* 
phique  des  tvalimanrs ,  dont  les  Védas  sont  la  source  (ni> 
pale.  Plusieurs  critiques  estimables  ont  commencé  à  rr(Nw» 
ter  la  doctrine  de  l'ancienne  sagesse  indienne  roniinc  n 
révélation  primitive,  et  cruienl  l'avoir  (niu\ée  dans  ce  !  "~ 
tbéosuphique.  Hais ,  avec  tout  ce  qui  a  été  publié  sot 
tème  depuis  l'ouvrage  de  Fr.  Sclilegel  sur  la  laiwut  nï 
sagesse  des  Indiens  jusqu'au  travail  plus  étendu  deNiUnlt 
1er  sur  la  cruyunce,  les  sciences  et  les  arts  des  anciens fiiiAa 
on  peut  Irèt-bieti  connaître  la  questitjn  principale  sanipirtT 
l'opmiun  suivant  laquelle  des  inéesjilus  récentes  onl  rtr  ^ 
nées  pour  les  idées  primitives,  comme  cela  a  été  Tait  par  Ft* 
rie  Majer,  dans  son  împorlanl  ouvrage  intitulé  :  Braiiaia  «* 
RfligiOK  de»  Indiem  eontidërét  comme  brakntaXrmt  (y^ 
1818),  car  tout  ce  qu'on  dit  ici  du  brahmatime  ponrtaii  i^^- 
tenir  au  brnkmanùme.  Et  que  l'on  ne  croie  ponlt  que  cm» 
insignifiant;  car  dans  l'état  où  se  trouve  actnellenient  b  ^ 
lion ,  cet  examen  se  rattache  par  le  lien    le  iilus  intimt*^ 
qucsiions  fort  im|«rtantes,  au  sujet  drsqucilrs  se  H>nt  i^ 
élevées  entre  les  lliéulogicns  et  les  philos<iphcs  lanl  de  diii? 
siousauiquellrsmaiiilciiant  prennent  aus.*!)  part  les  oivtt '' 
goes  et  les  antiquaires.  Plus  ceux-ci  sont  impartiaux,  p'e' 
peuvent  contribuera  une  solution  définilivc.  —  Si  l'onp^^ 
prouver  que  le  système  Ihéosophique  des  Védas,  k  si"'" 
a idciililé,  la  doi'lrine  du  roui-c/n,un  nanlhéisnw  tiês^^^' 
kmeni  idéaliste,  était  la  doctrine  primilivo  de  Brahma,^' 
serait  forcé  de  rei.'oniialtre  qu'elle  n'a  pu  venir  aux  humnir'^' 
par  une  révélation  T  II  n'est  pas  précisénii^iit  nécessaimf'^ 
melireque  les  premiers  auteurs  du  genrr  Uumain  èlaieinW 
un  état  voisin  de  celui  de  la  brûle  |>aur    trouver  imj»** 
qu'étant  al)anrtonnés  à  eu\-ni#mes  ils  soirnt   «TTÎvn  >  < 
sjstéine  qui  est  si  complètement  tdiaUtte  dans  sa  rarinr.  (^ 
dii  partout  philosopher  longicmps  avant  d'arriTer  i  ce  p""'' 
spéculation  qui  suppose  une  niébinee  décidée  contre  les  y» 
contre  toutes  les  connaissances  acquises  par  leur  moyen.  S<k 
ici  l'on  éUit  parti  de  le ,  cela  n'aurait  pu  se  faire  que  pu  < 
révélation,  non  sans  doute  par  une  ivvélation  aui  f  * 
qu'un  élan  du  irnt  intimt,  mais  par    une  révebtiun  <t 
laquelle  il  faudrait  voir  un  enseignentritt  'transmis  au  n* 
d'une  parole  formelle.  Mais  il  s'en  faut  de  beaucxHip  qur 
prouve  que  ce  système  est  le  plus  ancien  lie  tous.  Le  p^rt 

Sue  auquel  on  le  présenterait  comme  Ici  serait  forcé  de  itT 
re  qu'il  est  im|)Ossible  uue  ce  système  soil  le  plus  ano'^ 
lorsqu'il  voit  à  cOté  l'un  de  l'autre  deux  systèmes  dont  l'ai 


CI)  COUIKOOK,  Alla 


BUBfltAïaau. 


que  i autre  est  subtil,  cet  bonime,  oblig 
consCanimçnt  à  la  morehc  naturelle  du  déireloppeaient  4e  l'es- 
prit humain ,  accordera  de  toute  nécessité  la  plus  haute  aoli- 
quité  au  premier  de  ces  systèmes  et  non  au  second.  Et  si  la 
conclusion  que  le  psyehoh^ue  est  obligé  de  faire  à  ftiofi  vient  à 
être  confirmée  à  posleriori  pr  le  résultat  des  investigations 
historiques,  pourra-t-on  inainlenir  la  première  assertion,  qui 
de  plus  a  ceci  contre  elle,  qu'elle  ne  peut  ei4diq«ier  comment 
les  idées  plus  récentes  sont  nées  des  idées  plus  aneiennes,  sans 
appayer  une  assertion  sans  base  par  une  autre  assertion  plus 
hypothéti<|ue  encore,  tandis  que  si  Ton  suit  la  marche  natu^ 
relie  du  développement  de  l'homme,  cette  explication  ne  souf- 
fre aueune  difticulté?  En  conséquence  de  ce  qui  précède,  la 
révélation  primitive  des  Indiens  nous  parait  R)rt  compromise. 
Pbortafit  il  ne  fout  pas  ici  discuter  sur  des  mots.  On  s'explique 
ao  sujet  de  eette  révélation  de  telle  sorte  qm  le  rationaliste 
tnèroe  n'a  rien  â  opposer,  et  la  diseussion  ceneerae  non  la  révé- 
lation, mats  ce  que  Ton  doit  admettre  ici  pour  elle.  Ce  n'&k 
donc  pas  le  brahmanisme,  mais  (pour  les  nM)tifs  indiqués)  le 
bmlima^me  qui  doit  probablement  être  considéré  comme  le 

e!as  ancien.  Qu'on  donf»e  c»o  non  à  ce  dernier  le  nom  de  rêvé- 
lion,  cela  importe  peu;  mais  ce  qui  n'est  pas  indifférent ,  du 
(Boins  peur  les  recherches  relatives  â  la  propagation  des  reli- 
gions dans  Tancien  monde ,  pour  lescjueUrs  il  faut  recourir  à 
i'htsiovredes  mythes ,  c'est  «le  déterminer  les  idées  k»  plus  an- 
ciennes, et  d'après  elles  la  série  et  ta  succession  des  idées  plus 
récentes.  Diaprés  les  résultats  des  dernières  recherches,  on  ne 
peut  établir  cet  ordre  de  succession  que  de  la  manière  suivante  : 
brahmaisme;  — wischnouisme;  —  sbivaïsme;  —  pfailosopbie 
naturelle  ;  —  brahmanisme  comme  système  particulier  de  pbi-* 
losoplite;  —  <k)gmatique  ;  —  bouddhaïsoie.  —  Maintenant  on 
peut  poser  celle  question  :  Que  savons-nous  en  brahmatsme? 
Sans  doute,  comme  le  comporte  la  natore  d»  circonstances, 
nous  en  savons  fort  peu  de  chose ,  et  encore  ne  peut-on  arriver 
à  ce  peu  de  chose  que  par  une  pénible  analyse.  Et  afin  que  dans 
ce  travail  le  critique  historien  ne  tombe  point  dans  le  même 
tknger  d'assertions  arbitraires  où  se  laisse  entraîner  le  dogma- 
ticnie,  il  s'attachera  dans  toute  sa  recherche  à  des  règles  réelles, 
indispensables  pour  qu'elle  soit  bien  faite;  ces  r^les,  les  voici  : 
i**  Ne  jamais  oublier  le  développement  naturel  de  la  nature 
psychologique  de  l'homme,  selon  lequel,  chez  les  individus 
comme  chez  les  nations»  les  idées  sensibles  précèdent  les  idées 
ibstraites ,  l'observation  des  choses  sensibles  celle  des  choses 
non  sensibles  d'un  ordre  supérieur  à  celui  des  sens,  selon  lequel 
[nr  suite  la  spéculation  nietaphysi(}ue  n'est  pas,  dans  ce  cas, 
réellement  philosophique  mais  poétique;  selon  lequel ,  par  con- 
séquent, le  mythe  précède  la  philosophie.  2°  Suivre  constara- 
nent  l'analogie.  On  a  jadis  tant  établi  sur  le  eoiuf  n^iM  geniium , 
loarquoi  le  négligerait-on  ici  ou  il  est  si  important?  S""  Em- 
iloyer  le  mythe  tel  qu'il  entre  dans  l'histoire,  comme  source 
ûstorique,  qui  ne  donne,  il  est  vrai,  que  la  vniisembiance , 
nais  qui  mérite  croyance  dès  qu'elle  n'est  pas  en  contradiction 
▼ec  la  psychologie,  l'analogie  et  la  vériUble histoire.  4»  Dislin- 
[uer  ce  qui,  par  conjecture  ou  par  évidence,  est  une  transforma- 
ion  plus  récente  du  fondement  primitif.  5<>  Se  servir,  comme 
laoyens  de  con6rmation  ou  de  réfutation,  du  culte»  des  sym- 
boles et  des  usages  sacrés.  Ce  n'est  pas  ici  le  lien  d'insister  da- 
«nlage  sur  ces  règles.  Indiquons  aonc  les  résultats  probables 
[ve  Ton  obtient  en  les  suivant  pour  le  sujet  qui  nous  occupe.  — 
Lu  brahmaïsme  appartient  la  doctrine  de  Vantf  tht  wMndê , 
^^^hwutnéiB ,  mais  daiM  sa  forme  la  plus  simple.  La  puissance 
téatrice,  c'est-à-dire  la  foculté  productrice,  devait  être  comprise 
ions  ce  symbole.  Au  lien  de  l'idée  abstraite  de  eette  facuHé ,  eo 
«  représenta  le  eréaUwr  hii-mème,  k  produetmttr  univetitl, 
^pèrt  primiiif.  Or,  qui  pouvait-il  être?  Nul  autre  que  Brahmou 
le  dieu  de  la  terre;  car  s'il  est  chose  naturelle  à  rhomne  qui 
te  raisonne  encore  que  d'après  les  sens  de  considérer  la  terre 
somme  le  point  central  du  tout ,  et  à  ce  tout  nous  ne  jponvoiv 
racunement  substituer  Vidée  qtie  noos  y  ratlachons^  Pour  ces 
^mes  le  tout  n'était  nullement  îneomineunrable»  et  la 
erre  y  quelque  petite  qu'elle  fât,  et  quekpie  peu  <|u*en  la  cou- 
Mit,  était  pourtant  à  leurs  yeux  la  plus  grande  partie  ds  tout, 
vninne  la  plus  importante,  car  en  délhiitive  fux-néme^  se 
rooraient  avec  elle  dans  un  rapport  iofunédiat.  En  conséquence 
i  (erre  fut  la  base  do  tout.  En  etait-il  autrement  chez  les  ûrecs? 
^près  le  chaos  vint  tout  d'abord  la  Irrrf ,  et  en  même  ten^M  Brm 
I»  ptiissance  productrice,  l'instinct  de  b  Carmalioii);  ce  fut  la 
!tte  seulement  qui  produisit  le  eiel  dt  ^M^t ,  qui  couvre  la 
""^^   L'îdéede  Brabina  en  tant  que  terre ,  qui  était  la  base  de 


tout  ce  qui  devait  nattre,  dut  se  perdre  dans  l'idée  de  Dieu» 
que  l'on  se  représentait  sous  la  forme  humaine,  comme  c'est  1^ 
cas  pour  Gaia ,  Demeter ,  Isis,  Uerlba  y  etc.  La  différence  ne 
consiste  qu'en  ce  qu'ici  il  y  avait  un  dieu ,  et  ailleurs  une  déesse 
de  la  terre.  On  pourrait  donc  se  demander  si  dans  le  princi^ 
l'on  ne  s'est  pas  représenté  Brabjua  comme  androgyiie.  A  cet 
sujet  1^  phyre  bous  a  conservé  une  indication  suivant  laqjuelle 
il  avait  vu  dans  une  grande  caverne  une  statue  dont  le  c6lé  droit 
représentait  un  honune  et  le  cùlé  gauche  une  fenunc;  sur  le  càté 
droit  on  voyait  le  soleil,  sur  te  côte  gauche  la  lune;  sur  les  deux 
bras  les  étoiles ,  les  parties  dtt  monde ,  etc.  (t).  Tout  cela  est 
conforme  »  la  symbolique  de  la  religion  nalureUede  l'ancieniift 
Asie  ;  mais  élaitrce  la  représentation  primitive ,  en  supposant 
même  qu'on  doive  la  rapporter  à  Brahma  ,  c'est  ce  qu'il  îvA 
laisser  dans  le  doute,  moins  parce  que  celle  indication  nous  est 
domiée  par  Porphyre ,  qui  vécut  si  tard ,  et  que  sou  penchant 
pour  les  mythes  rend  suspect  à  p^s d'un  critique,  que  parce 
que  cet  te  statue  ntf|>#ul  être  antérieure  à  la  période  dusbivaismiQ, 
et  que  par  conséquent  elle  ne  proiàve  rien  pour  la  représentation 
la  plus  ancienne.  Tout  ce  que  l'on  peut  dure  c'est  qu'au  fond  il 
n'est  pas  impossible  ^'on  se  soit  aiosi  représenié  Brahma  ^ 
comme  l'on  pourrait  dire  aussi  qu'on  le  représeotak  avec  oualr* 
têtes,  en  qualilé  de  dieu  de  la  terre  tournant  ses  regards  vecs- 
les  quatre  régions  du  monde  et  leur  commandant.  -«  G&  sérail 
à  tort  que  l'on  tarerait  ce  plus  ancien  brahmaïsme  de  maié-' 
rmlitme,  comme  si  dans  Brahma  l'on  ne  s'était  pas  représenté 
autre  chose  qu'un  ii^mbolê  de  rétémeni  de  la  terre.  La  plus 
ancienne  représentation  de  la  matière  est  YhylozoïsfMf  et  c'est 
lin  caractère  naturel  de  l'anthropomorphisme ,  de  ne  pass'tm»» 
^iner  seulement  la  force  générale  qui  y  règne  comme  un  être 
insaisissable^  nvais  de  la  représffUer  comme  une  peirsonne 
existant  par  elle-même,  bien  entendu  avec  des  facultés  de 
beaucoup  supérieures  à  celles  de  l'homme,  et  précisément  par 
là  comme  une  divinité.  Sans  doute  le  matérialisme  sert  de  base 
à  cette  représentation  ;  usais,  bien  loin  de  reaformer  un  simple 
matérialisme  dans  l'acception  ordinaire  de  ce  mot,  elle  se  rap- 
proche beaucoup  plus  du  fanIhéisvM,  qu'assurément ,  dans  ua 
certain  sens  on  peut  admettre  pour  la  plus  ancienne  représen- 
tation théoliigique;  nais  non  cerlaioement  dans  le  sens  où  Ton 
est  habitué  à  prendre  le  mot  panthéisme,  car  l'homme ,  par  le 
simple  sentiment  de  l'individualité  et  de  sa  dépendance  des  for- 
cés de  la  nature,  s'opposait  tout  au  moins  lai-même ,  sinon  à 
tous  les  autres  produits  de  la  nature ,  du  moins  à  la  vie  de  la  na^ 
ture  en  général;  il  se  distinguait  donc  lui-même  de  la  divinité  » 
et  ne  se  regardait  nullement  comme  une  partie  de  celle-ei.  — 
Que  si  l'on  veut  voir  dans  cette  représentation  un  panêhéismti 
matériaUtiê ,  nous  n'avons  rien  à  aire  contre.  Il  s'ensuit  satvh 
rellement  que  c'était  en  même  temps  no  mâmothéUvM  :  outre 
Braluna,  il  n'y  avait  pas  d'autre  dieu.  Ce  dieu  unique  de  la 
terre .  base  de  tous  les  autres  êtres  existants  ou  à  venir,  devint  » 
par  les  mêmes  voies  qui  en  avaient  fait  une  personne»  ua  êtr« 
en  dehors  du  monde ,  c'est-à-dire  que  l'en  contÎMa  à  se  le  figu» 
rer  d'après  ses  facultés  et  son  infiUwrM^e,  mais  non  d'après  son 
être  et  d'après  sa  persoime.  en  comtexité  avec  le  monde.  Il  falliU 
donc  désormais  lui  assigner  une  présence  dans  l'espace»  une 
présence  locale.  On  la  lui  assigna  sur  le  Jf^rou ,  non  certes  sans 
fondement ,  conune  on  peut  s  en  convaincre  en  Usant  les  citJK 


Propre 

tant  lui-même  dans  ses  dieux ,  ridée  qu'il  se  fait  de  la  nalnre 
dtvtiM  doit  se  modifier  dans  la  môme  proportion  que  l'idée  qu'il 
se  fait  de  sa  prsfMrt  noiurf .  L'homme  se  représente  originaire* 
ment  à  ses  propres  yeux  comme  une  uméi  vivante,  et  dans  ce 
sens  on  peut  aussi  l'appeler  «neMnage  de  b  divinité»  selon  les 
idées  ponthéistiqnes  matérialistes.  Il  Uu  follut  plus  Urd  seule- 
n:ent  une  occasion  pour  se  considérer  «iMnme  une  dualité  com- 
posée d'une  âme  et  d'un  oui ps.  CetU  occasion  Uii  fut  donnée 
par  l'expérience  de  ta  mort.  Un  homme  vivant  quelques  ins* 
tests  auparavant  était  étendu  là  sans  chaleur,  sans  moure- 
ment  »  hors  d'état  de  donner  le  moindre  signe  d^activiié.  Voici 
la  série  de  pensées  qni  dut  se  Vftmin  dans  ^^^'^  ^  5f^ 
tenr  "  ^     *  - 


sanai 

tivité: .-...,.  '        , 

plus  Imr-mémTO^nêëMfoi  «Ualuii  U  doit  ;sf  avoir  quelque 
âbose  de  plus,  qui  Va  maintenant  abandonne.  Et  queue  est 
cetU  chose  qui  l'a  abandonné  ?  —  L*atr,  le  souffe ,  la  rêtpirik- 
ti49L  vM/kn^  /  —  Ici  Von  arrivait  au  ipùrilualismi;  les  mots 

(  I)  Stoiu.  EcU  phyt*,  !•  1,  p«  4,  56» 


BRAHMAltlME. 


(308  ; 


BBAMMAISMB. 


soofTICy  respiration ,  air,  désignent  dans  toutes  les  langues  IVf- 
fiii ,  Vàme.  Comme  la  mort  et  la  \\e  se  plaçaient  en  opposition , 
la  mati^f^  vijiihie  et  sensible  au  toucher  et  Tair  agissant  et  invi- 
sible, Ic^prit,  il  fallut  admettre  on  dualhme  dans  la  na- 
ture imtiutinc ,  celui  de  la  matière  et  de  l'esprit.  Ce  que  le  corps 
devenait  un  le  voyait;  la  poussière  retournait  en  poussière  ;  mais 
que  devenait  l'âme  qui  s  était  enfuie?  1^  terreur  qu'inspirait  à 
rbommo  s.i  propre  destruction ,  rafTerlion  qu'il  éprouvait  pour 
ceux  qu'il  voyait  p4*rir,  excitèrent  en  même  temps  le  désir  de 
ieur  durétt^  et  c'est  sur  ce  désir,  élevé  jusqu'au  désir  de  se  re- 
voir, mais  non  sur  une  psychologie  métaphysique,  que  chez  tous 
les  pou[)les  .ip|)elés  sauvages  nous  voyons  fondée  la  croyance  à 
limmorlaUlé  d$  rame,  qui  existait  partout  bien  avant  qu'un 
philosophe  ail  cherché  h  la  prouver.  1^  croyance  à  l'immortalité 
se  trouve  dans  Homère;  plus  tard  seul*  ment  Platon  chercha  à 
la  proinor.  On  ne  s'inquiéta  donc  pas  de  la  nature  de  l'âme,  car 
on  scnd)lait  la  connaître;  mais  on  voulut  savoir  ce  qu'elle  deve» 
naît  après  s'être  séi)arée  du  corps.  Ce  fut  p<»ur  expliquer  ceci 
ou'on  arriva  h  l'iuée  de  la  melemp$ycoie.  Il  est  certain  que 
Ion  doit  attribuer  cette  doctrine  au  brahmaîsme;  mais  il  n  est 

Sas  moins  certain  que  des  trois  sortes  de  métempsycose  on  ne 
oit  lui  attribuer  que  la  plus  simple,  la  métempsycose  à  la 
ronde,  qui  pouvait  dilTicilement  s'imaginer  ailleurs  comme 
dans  l'Inde,  cl  certes  prè'isément  alors,  où  la  vie  naturelle  était 
la  plus  simple.  —  Mais  une  fois  que  l'homme  se  fut  considéré 
lui-même  comme  un  être  double  comi)osé  d'un  corps  et  d'une 
âme  y  il  introduisit  aussi  le  dualisme  uans  la  nature.  Pourtant 
on  peut  douter  que  la  doctrine  d'une  àme  du  monde  se  soit  for- 
mée dès  lors,  parce  qu'elle  se  rattache  intimement  à  l'idée  de  la 
divinité  élaborée  par  la  philosophie.  Assurément  le  çerme  en 
existe  dès  lors ,  car  nous  verrons  ailleurs  qu'en  déûnitive  ici ,  à 
propos  de  la  divinité  suprême,  spirituelle,  il  ne  s'agit  que 
aune  divinisation  de  l'air,  telle  qu'on  la  retrouve  plus  tard 
dans  la  philosophie  ionienne  :  mais  qui  donc,  s'il  connaît  l'his- 
toire de  l'esprit  humain ,  ne  sait  pas  combien  de  fois  un  germe 
a  repost';  des  siècles  dans  l'âme  des  humains,  avant  de  se  déve- 
loppor  cl  de  produire  des  fruits.  A  Quelque  proximité  que  l'on 
paraisse  donc  dès  lors  se  trouver  des  idées  plus  récentes,  on 
n'arriva  certainement  pas  encore  à  un  Brahma  $upréme  (  Para- 
brahma),  maison  s'en  tint  à  Brahma.  Comme  cependant  les 
modifications  qu'avaient  subies  les  idées  anthropologiques  ne 
pouvaient  pas  non  plus  rester  ici  sans  action ,  on  lui  associa  des 
tsprits  subordonnés.  Le  nombre  des  bons  et  des  mauvais  génies 
que  l'on  a  signalés  dans  l'Inde  est  prodigieux ,  comme  l'on  sait, 
peut-être  seulement  parce  qu'on  a  additionné  tout  ce  que  Ton 
a  trouvé  h  cet  égard  quelque  part  que^ce  soit.  Assurément  l'ima- 
gination peut  sans  beaucoup  de  |>eine  créer  des  millions  de  gé- 
nies ,  dès  qu'une  fois  l'on  a  besoin  de  génies;  mais  de  tous  ceux 
que  l'on  a  attribués  avec  vraisemblance  au  brahmaîsme,  il  n'en 
est  point  qui  semblent  mieux  lui  convenir  que  les  huit  génies 
iu  monde  ,  ou  les  génies  des  huii  régions  (  loks] ,  qui  ont  pour 
chef  suprême  Indra  ou  Dewandren.  Mais  parmi  ceux-ci  même 
on  a  attribué  plus  tard,  à  quelques-uns  du  moins,  des  mis- 
sions qu'il  est  difficile  de  leur  reconnaître  dans  le  brahmaîsme; 
par  exemple,  Yaina  n'y  remplissait  certainement  pas  les  fonc- 
tions de  juge  des  morts  que  lui  donne  le  shivaïsme ,  ou  du  moins 
il  ne  les  remplissait  pas  de  la  même  manière  que  celui-ci  les  lui 
assigne;  car  tout  cet  empire  des  morts  du  shivaïsme  suppose 
one  modification  de  la  doctrine  de  la  métempsycose  qui , 
d'après  SCS  rap))orts  avec  le  dogme  de  la  chute  par  le  péché  cl 
des  mau\ais  génies,  appartient  à  une  époque  ou  l'on  était  ca- 

Sable  d'organiser  les  Etals  du  ciel  et  de  I  enfer  sur  le  modèle 
'un  Ktat  terrestre.  Tout  ce  que  Qeeren  a  exposé  avec  tant  de 
sagacité  sur  l'organisation  des  empires  d'Ormuzd  et  d'Ahriman 
doit  s'nppliauerêgalement  ici,  d'autant  plus  qu'il  n'est  nullement 
invraisemblable  que  les  deux  orsanisations  ont  eu  une  seule  et 
même  sonne.  Si  en  général  le  dualisme  morai  n'est  pas  resté 
pour  toujours  étranger  au  brahmaîsme ,  il  paraît  du  moins  ne 
s'y  être  introduit  que  fort  tard  :  en  effet ,  Tidée  de  mauvais  gé- 
nies vint  prolMblement  pour  la  première  fois  à  l'occasion  de 
ces  gf'nnis  qui  apparurent  en  même  temps  avec  le  caractère  de 
mauvais  jçénies.  Ici  encore  il  faut  se  rappeler  ce  que  Heeren  a 
dit  des  !)i\cs  du  parsisme.  Sans  doute  on  a  pu  bien  auparavant 
Imafçincr  des  gérUes  nuisibiês ,  et  s'il  est  possible  d'en  indiquer 
rexistence,  nous  les  reconnaîtrons  sans  hésiter  :  toutefois,  quant 
«ox  génies  moraiement  mauvais ,  qnant  k  tout  l'empire  de  Moi- 
êafour  (Maha-Schasour ,  le  méchant  par  excellence),  quant 
en:in  â  la  défection  des  mauvais  génies  qui  se  trouve  en  rapport 
imm(''<Iint  avec  cet  empire,  nous  ne  pouvons  les  admettre  avant 
rép<»que  du  >%i$chnouisme(le  complément  de  ce  système  n'eut 
lieu  que  dans  la  période  du  shivaïsme),  parce  qu'on  donne 


pour  cause  à  la  chute  des  mao%ais  génies  leur  arroganet  qui  ^ 
rendit  rebelles,  dans  l'espoir  de  devenir  dieux  eux-mèo>fs.  S) 
l'on  étudie  ce  que  dans  les  articles  Brahma  et  BiiUMA^b 
nous  disons  de  la  théocratie  orientale ,  on  comprendra  (anl«. 
ment  cette  connexité.  —  Une  fois  arri\é  au  point  où  rimiiici 
des  brahmanes  représente  Brahma,  il  faut  entrer  dans  la  t(^ 
historique.  Quelque  difficile  qu'il  paraisse  au  premier  ntojk 
d'œil  de  faire  des  découvertes  sur  ce  terrain  ,  des  essais  ne  p^ 
vent  pas  nuire.  Mais  la  seule  voie  historique  au'il  y  ail  ici  trj- 
\erse  les  généalogies  que  l'on  a  des  descendants' de  Brabn^ 
Ces  généalogies  sont  mythiques.  Mais  comme  le  mythe  àiH'u 
rique  a  toujours  des  faits  historiques  pour  base,  il  ne  s'agit  q» 
de  démêler  ces  faits,  et  l'on  peut  fort  bien  y  arriver,  autant qv 
cela  est  possible,  pourvu  que  l'on  ait  saisi  le  véritable  point <V 
vue.  Si  Brahma  est  ici  le  symbole  de  l'institut  des  brahmane, 
l'histoire  de  sa  descendance  renferme  Vhistoire  de  la  formait» 
de  cet  institut  lui-même,  et  celle-ci  ne  peut  assurément  fin 
indifférente  si  l'on  veut  réellement  découvrir  ce  que  rentenv 
le  vrai  brahmaîsme.  Quelques  indications  succinctes  sur  crtb 
matière  ne  seront  donc  pas  superflues.  —  La  généalogie aïo* 
menée  avec  Menou,  qui,  selon  l'un  des  Pouranas,  reçot(k 
Brahma  l'ordre  de  s'établir  dans  le  royaume  de  Brahmawrih 
Wriii,  TEden  des  Hindous,  où  résidaient  les  dieux ,  au cw- 
fluent  du  Gange  et  du  Jumna ,  contrée  encore  sainte  aajcv- 
d'hui.  Là  naquirent  six  autres  Menous ,  qui  avec  le  preoiiff 
forment  les  sept  maharischis ,  les  grands  sages  ou  sainU;  p» 
les  dix  pères  par  excellence ,  créateurs  du  monde  sous  Brahai, 
seigneurs  des  êtres  créés.  Des  uns  et  des  autres  descendent 
nouvelles  races,  toutes  d'une  haute  dignilé^et  d'une  pui§arf 
supérieure.  Nous  ne  mentionnerons  que  celles  qui  nous  «»• 
lent  la  marche  de  la  culture.  Àtri  se  rendit  célèbre  pardejfcw 
Angiras,  de  qui  descendent  les  Havismats  ,  antittet  6t  li 
caste  des  guerriers ,  par  des  enchantements.  Poulastya  olli 
soudie  des  Ajyapas ,  ancêtres  de  la  caste  des  Foiiyoïiv 
n'existait  donc  pas  encore  de  castes  formelles.  Narada ,  les»? 
législateur,  célèbre  dans  les  arts ,  est  l'inventeur  de  la  riw, ■' 
luth  indien.  On  voit  comment  se  forment  dans  l'instiioil^ 
éléments  dontil  a  besoin.  Les  plus  remarquables  toutefois  « 
ceux  que  nous  allons  nommer.  Vaiwaswata  est  appelé  fit  à 
soleil, et  nous  rappelle  ainsi  Vastronomie^  ce  que  font mw 
encore  Marilschi ei  Dakscha.  Maritschi  est  la  souclie des .^y «j* 
chwattas,  ancêtres  des  Devas,  et  père  de  Kasyapa.  DaW- 
avait  eu  cinquante  filles  (les  semaines  de  l'année),  donl^w^ 
sept  épousèrent  Ciandra  (la  lune,  les  jours  dumois),el|reif 
Kasyapa  (les  mois  de  l'année?).  Parmi  les  Olles  mariées  a ^ 
syapa  se  distinguent  particulièrement  Adidi  et  Dirfi  (lejwir^ 
la  nuit).  C'est  de  Kasyapa  et  A' Adidi  que  descendent  i- 
Adytias ,  c'est-à-dire  les  douze  soleils ,  qui  président  au\(K^^ 
mois.  Ceci  est  évidemment  un  système  astronomique;  au"^ 
Kasyapa  est-il  appelé  Yinventêur  de  V astronomie .  Il  est  d«» 
de  remarque  pourtant  que,  dans  toutes  les  traditions  nopuUirf' 
qui  ont  trait  à  l'astronomie,  on  trouve  des  traces  du  iw. 
nouisme  et  du  shivaïsme.  Vaiwasvcata  est  ce  même  restaunlv 
des  Védas  volés  par  un  géant  qui ,  lors  du  premier  déluge,» 
sauvéparWischnou;unefillede/)ûilwc^adevinlépousede5ft"i 

On  pourrait  presque  en  conclure  que  toute  l'astronomie  app-r 

tient  au  shivaïsme;  cependant  il  est  invraisemblable  quon  n# 

pu  avoir  dès  longtemps  auparavant  une  idée  de  celte  schu-' 

Mais  certainement  ses  commencemenls  furent  aussi  simple  T' 

possible ,  et  il  n'existe  absolument  aucun  motif  qui  nous  Iï» 

admettre  dans  le  brahmaîsme  une  connaissance  jd>aïv<P^ 

l'astronomie.  Les  génies  qu'on  rattacha  aux  astres  nous  loni- 

contraire  voir  avec  la  dernière  évidence  que  sous  ce  rapport  aa- 

l'on  n'agit  pas  autrement  qu'ailleurs.  S'il  n'en  était  pas  ai»^; 

comment  rastronomie  aurait-elle  pu  devenir  une  rcJ«i»* 

D'autre  pari  il  n'est  nullement  impossible,  il  est  méincir^ 

vraisemblable  qu'il  se  Ht  |)Our  faslronomie,  dès  les  lenif»^ 

plus  anciens ,  beaucoup  de  choses  que  l'on  exploiU  et  que  i 

perfectionna  plus  Urd.  Si  l'on  continua  à  noter  «ela  ©ao^ 

la  plus  simple  le  nombre  des  jours  (comme  cela  se  fit  w^ 

dans  un  temple  de  Jupiter  à  Rome),  on  arriva  à  n»*^^"*^ 

Unémenl  le  rapport  des  jours  avec  le  cours  de  la  lun«/*^ 

leil ,  et  à  diviser  le  temps  en  années  suivant  le  cours  du  »io' 

en  mois  suivant  le  cours  de  la  lune,  en  semaines  suivant  w^r 

nètes ,  en  un  root  à  satisfaire  an  besoin  que  sentaient  les  \r^ 

de  dresser  un  calendrier  ;  mais  les  temps  subswiuenls .  qwj'^ 

ces  calculs ,  avaient  de  plus  devant  eux  la  tradition  de  pia»^ 

catastrophes  de  la  nature,  fit  de  tous  ces  éléments  I  >n«*°*^i 

tème  des  âges  du  monde  [tfog) ,  qui  sans  aucun  doute  rejrT 
descalculsastronomiquesbeaucoupplussimplesseuleineotq 

ne  l'admet  d'ordinaire,  mais  en  même  I«inp5  aussi  sur  on^ 


BBAHMANES. 


(309) 


BBAHMANES. 


historique.  Les  traditions  qai  se  perpétuèrent  dans  les  instituts  i  temporel  et  s'il  leur  est  ordonne  d'honorer  les  rois  et  de  les  ser- 


sacerdotaux  maintinrent  le  lien  entre  les  idées  modernes  et  les 
idées  anciennes,  de  telte  sorte  que  ni  le  wischnouisme  ni  le 
shivaîsme  ne  purent  se  détacher  complètement  du  brahmaïsmc. 
Celui-ci  resta  ta  base  de  Tun  et  Tautre  système,  et  les  traditions 
transmises  par  lui  relativement  au  monde  primilirrournirent  la 
matière  de  plus  d'un  dogme  plus  récent.  Nous  compterons  parmi 
ceux-ci  les  dogmes  suivants  surtout  :  1°  que  dans  le  commence- 
ment il  n'y  avait  qu'un  monde  d'esprits  invisibles  où  tout  était 
bon  ;  2»  que  certains  esprits  se  révoltèrent  et  donnèrent  nais- 
sance au  mal  ;  5"  la  métempsycose  comme  moyen  de  purifica- 
tion ;  et  4®  la  doctrine  d'une  montagne  dos  dieux ,  qui  est  en 
même  temps  le  paradis.  Qui  pourrait  dans  cette  identité  mécon- 
naUre  Mérou,  d'où  sortirent  toutes  choses  et  te  brabmaïsme 
lui-même?  —  Le  brahmaïsme ,  tel  qu'il  se  présente  à  nous 
par  suite  de  ce  qui  précède,  est  extraordinairement  simple, 
qu'on  le  considère  sous  le  rapport  de  la  religion  ou  sous  le  rap- 
port de  la  science.  Sa  morale  était  assurément  tout  aussi  simple  ; 
car,  dans  un  état  de  bienveillance  naturelle  et  de  simplicité  de 
mœurs,  il  n'était  pas  besoin  d'une  morale  parfaite,  établie  sur 
(les  bases  profondes.  Si  par  conséquent  il  est  dit  que  les  sanjassi 
sont  les  seuls  dtscendants  des  brahmanes,  il  ne  faut  pas  se  figu- 
rer (\es  pénitents  qui  se  torturent  eux-mêmes,  ear  ceux-ci  ap- 
partiennent à  une  époque  où  l'idée  de  la  misère  de  la  condition 
terrestre  venait  de  s'établir  ;  il  ne  faut  tenir  compte  que  du  bon 
côte  des  sanjassi ,  et  ce  fut  assurément  celui-là  seul  qui  se  pré- 
senta d'abora ,  il  faut  n'avoir  en  vue  que  la  vie  sans  besoin  ae  la 
nature,  et  de  quelle  nature  I  (V.  Majer,  Brahma ,  p.  17.)  La  si- 
lencieuse retraite,  la  tranquille  contemplation  de  ces  prêtres, 
que  ne  venait  troubler  aucune  passion ,  cette  grande  simplicité 
en  tout  nous  autorisent  à  admettre  que  l'on  n'exerce  plus  en 
rhonnenr  de  Brahma  aucun  autre  culte  que  celui  qui  se  con- 
serve dans  la  cérémonie  du  sandivane  (  W.Sonnerat,  i,  21-2).  La 
manière  dont  plus  tard  les  auteurs  philosophes  des  Védas  ont 
pu  se  rattacher  au  brahmaïsme  se  comprend  maintenant  tout 
aussi  facilement  que  la  manière  dont  le  bouddhaïsme  ne  devait 
Hre  véritablement  qu'une  restauration  du  brabmaïsme.  On 
tendait  à  revenir  au  monothéisme  et  au  temps  où  il  n'y  avait  ni 
rastes  ni  culte  des  images. 

BBAHMAN,  le  fils  aîné  de  Brahma,  fut  créé  de  la  bouche  de 
sou  père,  tandis  que  ses  trois  frères  et  ses  trois  sœurs  sortirent 
«Je  membres  moins  nobles,  Kchatriia  et  Kchatriiani  des  bras, 
Vaicia  et  Vaiciani  des  cuisses,  Soudra  et  Soudrani  des  pieds  du 
«lieu.  Brahma  donna  en  partage  à  son  fils  les  quatre  Védas  ou 
livres  sacrés,  comme  les  quatre  paroles  de  ses  quatre  bouches. 
Primitivement  il  n'avait  point  de  femme.  11  s'en  plaignit  à 
Brahma,  qui  vainement  tenta  de  lui  faire  entendre  que,  né 
l>oar  l'étude  et  la  prière,  il  avait  besoin  do  fuir  ces  liens  maté- 
riels. Brahman  insista,  et  son  père  irrité  lui  donna  pour  femme 
une  fille  de  la  race  maudite  des  géants.  De  cet  hymen  naquirent 
les  brahmanes,  cette  caste  sacrée,  interprètedes  Védas  et  minis- 
tre de  tous  les  sacrifices  offerts  par  les  Hindous  à  leurs  dieux. 
Ainsi  la  caste  parexcellence  natt  du  fils  aîné  de  Brahma.  Les  trois 
autres  castes  naissent  des  trois  puînés.  Kchatriia  donna  nais- 
sance à  la  caste  des  kchatriias  ou  guerriers  ;  Vaicia,  à  celle  des 
gricalteurs,  des  artisans  et  des  commerçants;  enfin  Soudra,  à 
elle  des  esclaves.  Cette  généalogie  des  brahmanes  a  ceci  de  re- 
nia rqaable  qu'elle  nous  présente  dans  ces  prêtres  dominateurs 
îo  riode  deux  faces  différentes,  l'une  par  laquelle  ils  sont  les 
tîls  de  l'intelligence,  l'autre  par  laquelle  ils  avouent  que  leur 
r.îce  descend  d'un  esprit  de  ténèbres  et  de  malice. 

BBAHMANDA,  c'est-à-dire  l'œuf  de  Brahma  déjà  sorti  des 
I  profondeurs  de  l'irrévélationet  commençant  à  prendre  les  formes 
*le  créateur,  création.  Sous  Brahm  se  dessinent  Hiraniagharba, 
l^radjapati,  Brahmanda,  lequel  bientôt  devient  Brahma.  Brah- 
Mianda  est  comme  un  Brahma  prototype,  transition  de  la  mo- 
nade irrévélée,  Brahm  ou  Démiurge  Érahmâ. 

BBAHMANES,  BBAMINES,  BBA€HMANES,  chez  lesGrecset 

•  îiez  les  Romains.  Ils  forment  parmi  les  Hindous  la  première  des 
'  asles  et  la  plus  éroinente,  l'ordre  sacerdotal  et  savant,  hérédi- 
taire dans  certaines  familles  dont  la  descendance  de  Brahma  a 
«  lé  indiquée  dans  l'un  des  articles  précédents  (F.  Bbahma).  Si 
U*ur  caste,  et  non  celle  des  guerriers  de  laquelle  sont  issus  les 
'  ajabs  (radscbas,  rois),  tient  le  premier  rang  dans  la  société,  cela 
!  »ii  venir  assurément  d'un  temps  extrêmement  ancien  ;  le  brah- 
> liane  Padmanaba  a  aussi  appris  au  vénérable  Roger,  que  si 

*  idderavana-Vedam  (Adorra  dans  Wilkins,  Adorbo  dans 
'1  autres  auteurs,  par  conséquent  l'Alharvan  authentique)  exis- 
înil  encore,  les  brahmanes ,  par  leur  puissance  temporelle  et  leur 

aute  autorité,  seraient  plus  que  les  rois  eux-mêmes.  Si  mainle- 
n;\nt  les  circonstances  ont  voulu  qu'ils  aient  perdu  le  pouvoir 


vir,  ils  ont  pourtant  conserve  toute  l'autorilé  et  tous  les  privi- 
lèges qu'il  leur  a  été  possible  de  garder;  le  roi  doit  aussi  les 
honorer,  et  ne  peuCcondanmer  à  mort  aucun  d'entre  eux;  il 
ne  peut  même  les  provoquer  à  la  colère  ;  il  ne  peut  confisquer 
ses  biens,  même  dans  la  dernière  nécessité,  ni  demander  un  im- 
pôt à  celui  qui  comprend  les  \  édas,  lors  même  qu'il  se  verrait  en 
danger  de  mourir  de  faim.  Si  au  contraire  un  brahmane  se 
trouve  dans  l'embarras,  il  peut,  sans  autre  forme,  se  servir  du 
bien  de  son  soudra,  et  exiger  de  tout  soudra  en  ginéral  tel  ser- 
vice que  ce  soit.  Les  lois  de  Menou  contiennent  à  ce  sujet  les 
dispositions  les  plus  ditaillëes,  dont  il  suffira  de  citer  celle-ci 
(chap.  IX,  317  et  suiv.,  pag.  568)  :  «  Un  bramine,  qu'il  soit 
savant  ou  ignorant,  est  une  divinité  puissante.  —  Lors  même 
qu'il  se  livre  à  des  occupations  basses,  on  doit  pourtant  l'adorer 
sans  discontinuer,  car  il  est  quelque  chose  d'infiniment  divin. 
Un  guerrier  qui  en  toute  occasion  lève  violemment  son  bras 
contre  la  caste  des  prêtres,  doit  être  puni  par  le  prêtre  lui-même, 
parce  que  le  guerrier  descend  originairement  du  bramine.  C'est 
de  l'eau  qu'a  jailli  le  feu  ;  c'est  du  prêtre  qu'est  sorti  le  guerrier  ; 
c'est  de  la  pierre  qu'est  sorti  le  fer;  leur  puissance,  qui  pénètre 
tout,  est  sans  action  sur  les  points  d'où  chacun  d'eux  a  tiré  son 
origine.  La  caste  des  guerriers  ne  peut  jamais  être  heureuse  sans 
celle  des  prêtres,  et  la  caste  des  prêtres  ne  peut  jamais  s'élever 
sans  les  guerriers:  ces  deux  classes  sont  élevées  aans  ce  monde 
et  dans  le  monde  à  venir  par  leur  union  cordiale.  »  On  voit  par 
ce  passage,  qui  confirme  sous  plusieurs  rapports  l'opinion  émise 
dans  l'article  Brahma  ,  qui  a  donné  les  Jois.  C'est  de  cette  ma- 
nière que  Brahma  est  encore  adoré,  car  Brahma  est  l'institut 
sacerdotal  des  brahmanes.  Il  convient,  selon  nous,  de  partir  de 
la  formation  et  de  l'organisation  de  cet  institut  sacerdotal  pour 
exposer  ici  les  choses  telles  qu'elles  étaient.  —  Nous  avons  déjà 
remarqué  que  le  prêtre  du  monde  primitif  était  toute  autre 
chose  que  ce  qu'il  est  parmi  nous.  Le  prêtre  du  nionrle  primitif 
naissait  dans  sa  classe  et  pour  sa  classe,  et  appartenait  par  sa 
naissance  à  un  ordre  qui  avait  son  organisation  propre,  par  le- 

auel  était  réglée  la  distinction  des  classes  et  l'accomplissement 
es  diverses  fonctions.  Cet  ordre  était  un  institut  d'enseigne- 
ment immédiatement  pour  les  prêtres,  qui  devaient  être  élevés 
et  instruits  pour  leurs  fonctions.  Les  matières  de  l'enseigne- 
ment étaient  de  la  nature  la  plus  diverse,  parce  qu'on  faisait 
les  questions  les  plus  diverses  au  prêtre,  conmie  à  un  médiateur 
entre  Dieu  et  l'homme.  La  religion  se  rattachait  d'abord  à  la 
plantation  et  à  la  culture  des  champs^  et  les  prêtres  du  monde 
primitif  devaient  avoir  des  connaissances  sous  ce  double  rapport; 
c'est  ce  que  prouvent  les  nombreuses  divinités  qui  dans  le 
monde  primitif  paraissent  sur  tous  les  points,  enseignant  aux 
hommes  l'art  de  pfanler  et  celui  de  cultiver  la  terre,  et  jetant 
par  là  les  fondements  de  la  civilisation  :  ces  divinités  sont  les 
colonies  sacerdotales.  L'attention  évcHtée  sur  ces  objets  se  diri- 
gea par  l'observation  de  la  température,  du  lever  et  du  coucher 
des  astres,  du  cours  de  ta  lune  et  du  soleil,  du  retour  périodique 
des  saisons,  par  le  calcul  des  mois  et  de  l'année,  et  avec  l'étude 
de  Vastronomie  commença  l'établissement  du  calendrier,  af- 
faire de  la  plus  haute  importance,  et  de  la  chronologie.  Par  l'ob- 
servation de  l'influence  que  les  astres  exercent  sur  la  terre, 
selon  que  le  soleil  ou  la  lune  se  trouvent  dans  telle  ou  telle 
figure  du  zodiaque,  l'in&uence  des  prêtres  eux-mêmes  devint 

f>lus  importante,  car  l'emploi  de  cette  observation  pour  l'art  de 
a  prophétie  était  naturel.  Mais  on  vint  en  d'autres  cas  encore 
recourir  à  cet  art  auprès  des  prêtres,  dès  que  dans  des  positions 
douteuses  on  se  sentait  tourmenté  par  l'incertitude  de  l'issue, 
ce  qui  donna  naissance  aux  oracles,  aux  divinations,  à  Vinter- 
pretation  des  songes,  etc.  Comme  l'on  venait  encore  chercher  du 
secours  auprès  du  prêtre  dans  les  souffrances  physiques,  la  mé- 
decine dut  être  aussi  l'un  des  objets  de  ses  éludes,  et  bien  que 
dans  le  principe  on  ne  pût  sans  doute  opérer  que  des  cur*5  mer- 
veilleutes,  celles-ci  conduisirent  pourtant  avec  le  temps  à  l'ob- 
servation des  forces  salutaires  de  la  nature,  aux  premières  notions 
de  chimie  et  de  j^ysique,  et  à  des  prescriptions  diététiques, 
dont  on  fit  une  affaire  religieuse,  il  se  comprend  de  soi-même 
que  tout  ce  qui  tenait  aux  cérémonies  du  serviee  religieux  de- 
vait être  étuoié.  A  ce  service  se  rattachait,  outre  l'accomplisse- 
ment des  sacrifices  mêmes,  le  chant,  qui,  dans  tout  le  monde 
ancien,  est  constamment  lié,  non-seulement  à  la  musique, 
mais  encore  à  la  danse  mimique,  H  fallait  apprendre  et  répeler 
par  cœur  les  chants  tacrés,  et  par  là  les  écoles  sacerdotales 
furent  les  plus  anciennes  écoles  Aq  poésie,  qui,  tant  que  l'on 
n'eut  pas  d  écriture,  était  d'autant  plus  nécessaireque  tout  ce  qui 
est  soumis  au  rhythme  se  grave  plus  profondément  dans  la  mé- 
moire. Mais  on  soumit  au  rhythme  les  lois  elles-mêmes,  et 


(»•) 


comme  les  prêtres  étaienl  eux-mêmes  goufemanls»  ov  âo  moins 
conseilleurs-nés  des  gonvernaols,  tout  ce  qui  tenait  à  la  eoH' 
naissance  du  droit,  à  la  iégisiaiiony  à  la  cansUlutian  du  pftpt, 
devait  également  être  l'un  des  objets  de  leurs  recherches  et  de 
leur  enseignement.  Du  moment  enfin  que  le  culte  exigea  des 
temples,  des  ornemenss  et  des  ustensiies  et  des  symboies,  Var» 
ehiieeture,  la  mée^inique  et  les  beuux-arts  entrèrent  auesi  d^ns 
les  études  des  prêtres.  Selon  toutes  les  apparences,  ce  sont  les 
beaux-arts  qui  ont  conduit  à  l'invention  de  l'écriture,  et  dès  qee 
les  prêtres  eurent  inYcnlé  celle-ci ,  la  littérature  comment . 
Or,  enr  quoi  consiste  cette  littérature?  Elle  embrasse  tous  les 
objets  que  nous  avons  en uniérés  jusqu'ici  ;  on  consigna  d*abord 
par  écrit  ce  que  précédemment  on  avait  confié  à  la  seule  mé- 
moire. Deux  choses  s'y  joignirent  :  la  conservation  de  l'ancienne 
histoire  dans  des  poëmes,  et,  dès  que  le  génie  de  la  philosophie 
se  fut  éveillé,  la  spécuhtion  philosophique.  On  voit  ciMument  les 
classes  sacerdotales  ile\inretit  l'ordre  savant;  on  voit  comment 
au  sein  même  de  cet  ordre  il  dut  se  former  des  subdivisions, 
car  assurément  cJiacun  de  ses  memtH*es  ne  pouvait  pas  tout  em- 
brasser, mais  on  le  dirigeait  vers  la  spécialHé  oà  Ton  croyait 
pouvoir  lirer  le  parti  le  plus  avantageux  de  ses  talents,  ou  bien 
encore  il  suivait  sa  propre  inclination.  Ce  dernier  cas  se  présen- 
tait probablement  chez  tous  ceux  qui  se  sentaient  appelés  à  être 
écrivains.  —  La  littérature  indienne  a*ssi  contient  des  écrits  sur 
toQtes  ces  matières.  Les  Véàas  et  les  Pourana»  sont  les  plus 
importants.  Ces  derniers  sont  des  poèmes  d'une  ^ande  étemlcie, 
contenant  l'ancienne  histoire  à  par  tir  de  la  création,  fonëés  sur 
la  tradition  orale,  composés  à  diverses  époques  par  divers  au- 
teurs, réunis,  remanies  et  réunis  en  un  (outqtii  naturellement 
doit  contenir  un  nombre  assez  considérable  de  tous  plm  petits. 
Il  n'est  pas  non  plus  douteux,  depuis  les  recherdies  de  Cole- 
brookc  à  ce  sujet  (I),  que  les  Védas  ont  été  composés  aussi  en 
divers  temps,  en  divers  lieux  et  par  divers  auteurs.  Chacun  de 
ces  Védas  se  compose  de  deux  parties,  de  maniras  on  chants 
sacrés ,  d'hymnes  et  d'invocations ,  qui  dans  chaque  Véda  sont 
compris  sous  le  nom  commun  de  sanhita  et  de  brakmanaSy 

r*  renferment  des  prescriptions  morales  et  ^s  recherches  sur 
suîets  de  théologie.  La  partie  démonstrative  de  la  théologie 
s'appelle  vedanta,  et  se  divise  en  diverses  sections  distinctes, 
appelées  oupamshadem.  Les  extraits  des  brabmanas  que  nous 
possédons  dans  ïOupnek'hat  (2)  révèlent  manifestement,  par 
leur  forme  et  leur  contenu,  l'époque  et  la  formation  des  maté- 
riaux de  ces  collections.  Nulle  part  on  n'y  a  eu  en  vue  d'établir 
absolument  un  système  quelconque,  et  si  l'on  voulait  considérer 
le  tout  comme  un  ensemble  soumis  à  une  unité,  on  rencontrerait 
à  chaque  pas  des  contradictions,  et  l'on  ne  se  ferait  pas  une  opi- 
nion avantageuse  de  l'auteur.  Ce  recueil  contient  au  contraire 
le»  traités  d  un  grand  nombre  d'auteurs  qui,  indépendants  les 
uns  des  autres,  vivaient  en  divers  temps  et  en  divers  lieux,  et 
dont  chacun  dirigeait  ses  recherches  à  son  gré.  Cela  se  fit  lors- 
qu'il fut  possible  que  l'esprit  philosophique  s'éveillit  parmi  les 
brahmanes,  et  lorsqu'il  put  y  avoir  des  philosophes  parmi  eux. 
Leurs  spéculations  furent  reçues  avec  plaisir,  et  l'on  fut  avide 
de  recevoir  de  leur  bouche  la* sagesse.  La  renommée  d'un  de  ces 
écrivains  s'était-elle  répandue,  d'autres  venaient  vers  lui,  et  il 
leur  communiquait  ses  doctrines,  ou  bien  encere  Ton  faisait  des 
recherches  en  commun.  Ensuite  l'on  consigna  par  écrit,  sous 
forme  de  monologue  ou  de  dialogue,  les  principes  de  la -doctrine 
ou  les  recherches  faites,  et  comme  cela  se  fit  à  diverses  époques,en 
divers  lieux,  par  les  partisans  de  diverses  sectes  religieuses,  il 
dut  y  avoir,  ici  comme  ailleurs,  une  grande  diversité  (Topi nions. 
Mais,  quelque  diverses  que  fussent  les  opinions  et  les  idées, 
tout  les  traités  ftreni  réunis  en  collection,  et  ils  témoignent  de 
l'esprit  de  libre  recherche  philosophique  qui  dut  régner  parmi 
les  hommes.  Cet  esprit  se  répandit  dans  toutes  les  directions 
pour  découvrir  la  vérité.  Il  arriva  aussi  à  une  doctrine  d'unité 
universelle,  telle  que  nulle  part  on  ne  l'a  éublie  avec  plus  de 
subtilité  et  d'art  :  mais  il  s'en  faut  de  beaucoup  qu'elle  soit  ici 
exposée  seule  ou  d'une  manière  uniforme.  —  Du  reste,  quelles 
que  strient  les  idées  et  les  opinions  que  poîsit  contenir  ki  par- 
Ue  philosophique  des  Védas,  il  est  certain  qu'elles  s'écartèrent 
toutes  de  la  crovance  populaire.  Dans  le  principe  l'on  en  tint 
peut-être  peu  de  compte,  car  la  littérature  ne  pouvait  s'étendre 
au  delà  du  cercle  de  1  institut  sacerdoUl  ;  mais  lorsque  l'atten- 
tion fui  éveillée  sur  ce  sujet,  on  sentit  aussi  la  nécessité  d'obser- 
ver une  certaine  réserve  dans  la  communication,  et  de  cette  ma- 
nière les  Véda»  derinrent  un  secret  Mcerdotal.  Il  fut  permis  au 

(l>  On  thê  yedat  or  sacred  wriungs  of  the  Wndus  ,  dans  le 
t.  VIII  det  Àtiau  Fêêearches,f,  a77-4rr. 
(2)  OiipiMk'bat  n'tai  qae  le  iltalefta  par  tigne  poar  Upanishad. 


brabmane seul  de  les  <Î9»; I»  caste  ëe»  %muvmi vttpm^^ 
écouler  la  lecture  et  l'explication,  et,  coonne  Mier  férrit  i 
Banks,  <r  Je  n'ai  jamais  remarqué  qu'ils  perniissmC  mx  dton 
classes  inferieures  du  peuple  irentendre  rexatiotiott  de  m 
livres  sacrés,  d  Le  brahmane  qui  lit  quelques  lignes  des  \Hk 
à  un  homuM"  qui  n'a  pa»  le  droit  de  le»  entendit  est  avec  \itm 
sa  postérité  relégué  de  la  première  claase  dans  la  demies; 

Î|uant  au  soiidra  qui  ose  lire  les  Védas,  le  magbtrat  duît  U 
aire  verser  de  l'huile  IxMiltante  dm»  la  bouche,  et,  s'il  m  i 
écouté  la  lecture,  l'huile  bouillanle  doit  loi  être  versée  dam  r»> 
reille,  et  de  plus  on  doit  lui  boucher  le» oreilles  avec  de  h  cîr 
et  de  l'étain  fondus  ensemble.  De  cette  cireonstance  qa'ifi  » 
core  les  kaettris  sont  le»  seuls  privilégiés,  on  peut  eondwe  m 
cerlilBde  qve  toutes  ce»  mesure»  furent  prises  lorsque  k  goi^ 
nement  temporel  tomba  en  Ire  le»  main»  des  rajabs  descfadab 
de  la  caste  des  guerriers^  et  par  conséquent  dans  respartè 
temps  qui  sépate  la  réunion  des  Védas  de  relie  des  Mis  de  Mh 
non  ;  car  dams  celle»-ri  les  rapfiorts  des  deux  castes  sent  dn 
réglé»  tel»  qu'il»  sont  restés  depuis.  Si  maintenaiil  le  prêtre  aig 
perdu  en  puissance  temporelle,  tt  ne  penlil  pourtant  rien  de  » 
autorité  et  de  son  inflsenee,  car  il  couserva  à  son  institut  b 
honnewr»  île  la  dsvinité  ;  le»  brahmane»  restèrent  rimiohÉk 
Brahmo.  —  V«ki  eu  quoi  consistaient  le»  privilèges  qn^ils  é- 
tinrent  alors:  lire  et  cxpliqaer  les  Véda»y  accumptirlesw»- 
fkes,  instruire  daas  les  cérémonies  reli^peuses,  et  en  cas  de  p» 
vreté  demander  l'aunnène.  Ces  privilèges  seoibleut  awsqiia, 
mai»  ib  ne  le  sont  pas.  Si  un  haniine  est  autorisé  à  demeadrrAi 
auménes  (^e  petsomm  nepnU  lui  refuser,  sa  subst^taMiè 
moins  est  en  tout  cas  assurée,  et  mm  mendiurU  qui  prie  jifrî 
un  certain  pNsint  comme  un  dieu  ne  peut  tomber  dbn»  le myn. 
Cequi  constitue  toutefois  le  privilège  prinôpal,  c^est  qne  le  bà 
mane  seul  a  le  droit  de  lire  jet  d'expliquer  les  Véda»,  êinôn 
rang  d'une  inspiration  divine;  car  ce  druit  lui  donne  dapom 
même  sur  le»  rois,  et  a  dû  tout  éviiAeinment  mettre  bi  légsbÉi 
entre  les  main»de  ces  prêtres.  On  voitfié|à  par  ce  que  neosann 
dit  plus  haut  combien  ils  surent  s'en  servir  dan»  lear  inlént; 
luais  ils  surent  encore  tirer  de  grands  avantage»  de  la  sinple  il' 
tdligence  des  Véda»,  et  nous  ne  voulons  en  donner  ici  «*« 
seule  preuve,  a  Si  un  prêtre,  est-il  dit  dan»  les  lois  de  Mon 
(»,  3dt),  pouvait  garder  dans  sa  mémoire  tout  le  RiscMfdift 
premier  du  recueil),  il  serait  innocent,  lors  même  qu'il  luit 
tué  les  habitants  des  troi»  mondes,  k>rs  Même  qu'il  avait  smf 
des  aliments  préparés  par  les  mains  k»  plu»  impures.  S'il  r^ 
trois  fois  les  mantras  et  les  brahmana»de»  Véda» avec  les  oèfi- 
nishadk»,  il  est  complètement  purifié  de  toute  espèce  de  vm 
lure.  »  L'étude  des  Védas  devait  donc  être  l'étude  princi|Mkà 
brahmane,  et  dans  l'organisation  que  l'on  introduisit  alors  p« 
les  castes  cette  étude  réchiroa  aussi  la  vie  tout  entière.  —  b 
vie  des  brahmanes  est  partagée  en  quatre  périodes,  dsm  b* 
quelles  chaque  brahmane  prend  un  nouvel  état  Le  fib  ^fu 
brahmane  vit  jusqu'à  sa  septième  année  dans  la  maisoa  pdf- 
nelle  ;  il  appartient,  il  est  vrai,  à  la  caste  de»  brahmanes,  dw^ 
ne  jouit  encore  d'aucun  de  ses  droit».  Ce»  droits  ne  lai  f^ 
conférés  que  par  la  eomséeruUon,  qu'il  reçoit  dans  sa  sepiii»' 
année,  et  qui  est  pour  lui  une  sorte  dermotVsunrt.  Cette  «»* 
sécration  se  fait  en  ce  qu'au  milieu  de  sacrifices  et  de  beaecij 
de  cérémonies  on  lui  attache  la  corde  ou  la  teiniurtétskm 
mane<(1);  puis  on  lui  coupe  le»  cheveux  à  rexccptioad^ 
toufle  qu'on  laisse  sur  le  vertex,  appelé  kudmmi  on  *«"[•* 
et  on  loi  peint  sur  le  front  le  signe  ae  b  divinité.  Alors  le  bnl- 
manc  entre  dans  l'ordre  des  ^ruAmosiarf,  c'est-â-dire  d»«»| 
liers  ou  des  novices,  et  il  y  reste  jusqu'à  sa  douiièaie  amifc  ^ 
pusse  ce  temps,  non  dans  la  maison  natemetle,  niab  cta  ■ 
brahmane  étranger  et  ancien,  auquel  il  doit  obéir  cow*"*^ 
maitre.  Fendant  tout  ce  tempe  il  doit  porter  une  toison  d*sotiliF| 
d'un  chevreuil  ou  d*un  bouc,  vivre  d'aumône»,  ceucberfff» 
dure  ou  sur  la  paille,  s'exercer  à  la  pureté,  à  Tabetinence,  n^ 
vice,  apprendre  le»  usages  sacré»,  mais  avant  tout  ^J^  j 
avec  le  plus  grand  zèle.  Si  dans  ces  années  d*apprenti«a8^ 
mérité  la  satisfiictioa  de  son  nuittre,  il  devient  dans  9  9^ 
zièroe  année  gruki,  grahista,  c'est-à-dire  fiancé,  ^PJfV 
entre  dan»  la  classe  des  père$  de  famiUt,  «à  il  a  PMirflbW^ 
de  se  laver  tous  les  roatras,  de  faire  chaque  jour  à  la  dniy 
l'offrande  de  fleurs  et  de  réciter  certaine»  prièfe»,  de  se  pj*^ 
le  signe  divin  sur  le  Iront,  sur  la  poitrine  et  sur  les  bras;  devr 

(t)  Appelée  habituellement  zennaar,  dans  PkoViuo  yafpep^^ 
dans  Roger  dsanJhem.  Elle  se  compose  Je  cent  huit  fib  enlit-a**' 
cl  s'atUche  de  !'épaule  gauche  sous  le  bras  droit,  où  «''*»*•**"*  \ 
trois  noeuds.  low  de  Menoti ,  t.  ri,  S7  et  sair.  Afjreen  ABen ,  »• 

5ie. 


BRAHMAMESL 


i^n 


BRàMMATiESu 


1er  de  Teocens  devant  les  images  de  la  divitiilé,  d*ofThr  du  rie 
et  (Ten  distribuer  à  thre  d'aumône  unenariie  aux  corbeaux;  de 
s'atstenir»  aoos  peine  d'être  exclu  de  la  castp«  de  toute  liqueur  | 
«piritueuse,  d*aii,  de  raves,  d'œgnons,  d'œuf^  de  poisson  et  de 
viande;  de  répéter  le  soir  les  prfères,  les  ablutions  et  les  offrande^  ; 
ft  de  s'occoper  diaquejour  des  Tédas.  Avec  tout  cela  il  peut  se 
fivrer  au  commerce,  au  jardinage  et  à  Tagnculture.  €eux  gui 
sont  destinés  aux  hautes  K)nctions  du  sacerdoce,  1**  sont  choisis 
dans  les  familles  les  plus  considérées;  2°  ne  peuvent  jamais  se 
marier;  S°  ne  doivent  avoir  aucune  infirmité  physique  ;  4*^  sont  ' 
«stroits  durant  douxe  années  dans  le  temple,  dont  fl  leur  est 
défendu  de  jamais  fnm<ihhp  Tenceinle  ;  5**  s'en^gent  par  ser- 
ment à  ne  jamais  révéler  les  mystères  de  la  religion  ;  G*"  doivent 
nbserver  un  sîYence  de  cinq  ans;  1°  sont  pour  tout  le  reste 
cirtièremenl  soumis  à  la  règle  des  brahmassaci.  Après  que  le 
felemps  d'études  est  terminé,  ils  deviennent  réellement  pr^lfM 
00  éocUurs,  Ces  docteurs  sont  appelés  gourou  lorsqu'ils  expo- 
sent les  sciences,  et  a^fiari^a lorsqu'ils  instruisent  sur  les  man- 
tras.  CcQx-là  seuls  qui  apprennent  et  enseignent  les  mystères 
de  la  religion  sont  obligés  au  secret,  et  sur  ces  matières  aussi  on 
ne  trouve  jamais  d'enseignement  ailleurs  que  dans  l'intérieur 
des  temples.  Les  autres  sciences,  la  grammaire,  l'astronomie,  I 
Va  mythologie,  la  philosophie,  la  doctrine  religieuse  ,iK>pu-  . 
biire,  etc.,  sont  enseignées  hors  des  temples,  dans  des  jardins, 
dans  des  boc2(ges  et  dans  les  enceintes  réservées  aux  brahmanes,  ' 
et  dans  ces  écoles  des  brahmanes,  appelées  kalari,  se  léunissent 
iouvent  plusieurs  centaines  de  disciples.  —  Outre  ces  deux  : 
états,  on  mdique  encore  fétat  de  vanap6a$(aetceluider/itlc«Aou 
Q^tavyasi,  —  Vmnaprasta  est  un  ermite*  et  Fra  Paolino  re- 
^mnatt  en  eux  les  samanéeng  (d'où  ies-chamanes  ont  pris  leur 
nom),  car  leur  règle  s'appelle  yamam  (contemplation  tran- 
quille);  ceux  quj  se  soumettent  à  cette  rè^le  sont  appelés 
yamoMéens,  (Ton  l'on  a  fait  samanéens.  Celui  qui  entre  dans 
eet  état,  ce  qui  peut  se  taire  de  Tâge  de  quarante  ans  à  celui  de 
ttnqnante,  quitte  ta  ville,  n'emporte  que  son  gobelet  de  cuivre 
et  son  bâton,  ne  pnorte  d'autre  vêtement  que  celui  qui  est  né- 
Rasairc  pour  couvrir  les  parties  honteuses,  et  cherche  une  habi- 
tation dans  une  forêt  ou  dans  un  autre  lieu  isolé.  Il  peut  emme- 
ner avec  lui  sa  femme;  mais  il  doit  habiter  séparé  d'elle;  et  elle 
ne  peut  plus  être  pour  lui  une  épouse.  Beaucoup  de  ces  solitaires 
virefft  sur  les  montagnes  et  dans  les  forêts,  dans  le  voisinage  les 
uns  des  autres.  Leur  nourriture  consiste  en  racines,  en  fruits, 
m  légumes  qui  croissent  naturellement,  et  en  eau;  ils  couchent 
nr  ia  dure ,  et  même  dans  les  temps  de  pluie  et  en  hiver  ils 
l'ont  d'autre  abri  que  le  toit  sous  lequel  ils  habitent.  Ils  ne  se 
nignentjKiint,  comme  les  autres  brahmanes,  mais  errent  dans 
m  état  de  malpropreté  ;  toutefois  Ils  se  peignent  te  front,  la  poi- 
rnieet  lesbrasdu  signe  de  leur  dieu,  gui  est  figuré  d'une  façon  (l  ) 
Kmr  les  shivaïtes,  etd'une  autre  pourles  wiscnnouites.  Leur  règle 
nir  impose  pour  obligation  de  dire  toujours  la  vérité  et  de  l'avoir 
najours  fiousies  veux,  de  ne  iamais  tuer  le  plus  petit  animal,  1 
a^rne  par  hasard  ou  par  Inadvertance ,  de  ne  rien  détourner^  ' 
lôme  dans  la  plus  grande  nécessité;  d'observer  la  plus  grande 
jvitinence,  de  ne  pas  contracter  de  second  mariage  après  la 
lort  de  leur  femme,  de  conserver  la  pureté  intérieure,  de  viser  ' 
ta  paix  intérieure,  de  s'occuper  constamment  de  la  contempla- 
9 n  de  la  divinité  et  de  pratiques  de  pénitence,  et  de  réciter 
!Ctaines  prières.  Des  personnes  des  trois  autres  castes  peuvent 
^affeinent  entrer  dans  cet  ordre  ;  toutefois  ils  doivent  vivre  se-  ■ 
ares  des  brahmanes  qui  se  sont  consacrés  à  ces  pratiques  sé- 
ères.  Ceux-ci,  lors(|ue  leur  vie  malheureuse  leur  permet  d'ar- 
iver  jnsque-^là,  persévèrent  vingt-  deux  ans  dans  cette  condition, 
ni  n  ^t  pour  beaucoup  d'entre  eux  qu'une  préparation  à  une 
erfection  plus  haute.  Si  le  vanapraHa  est  arrivée  sa  soixante- 


lieuse  ou  lamniiion  aetre  aamire,  n  use  pas 
e  cette  faculté,  devient  bhikihou,  c'est-à-dire  solliciteur  d'au- 
WVnes,  ou  stxmyasi^  c'est-à-dire  un  homme  qui  a  tout  aban- 
ooné.  C'estavec  des  solennités  toutes  particulières  que  l'on  con- 
tcre  an  brahmane  à  cet  état,  et  qu'on  lui  coupe  la  touffe  de 
Neveux,  ce  qui  signifie  véritablement  aue  désormais  il  a  tout 
^nôoimé,  car  fiar  fà  il  quitte  l'état  et  les  fonctions  de  prêtre. 
a  milieu  des  prières,  on  le  revêt  d'une  étofle  jaunâtre,  qu'il 
>if  tonjouTS  laver  lui-même, puis  le  gourou  lui.remet  dans  une 
»n  le  kafncuialam,  c'est-a-dire  le  gobelet  de  cuivre  consacré, 
dans  Fautre  un  bâton  apj)clé  dandam,  cl  qui  doit  avoir  jiept 

l  2  QuelquesHim  loulefois. appliquent  ce  signe  à  Wischuou,  pom*  m- 
^^^T  que  lors  de  la  u'éation  il  nageait  sur  1  eau  ;  d'autres  l'appliquent 
»  VrÎDîté. 


nœuds  naturels  (t).  Les  shivaïtes  pour  Ja  plupart  se  couvrent 
encore  les  épaules,  comme  aolrefais  Shiva  en  qualité  de  guer- 
rier, d'une  peau  de  tigre,  qui  lour^ert  à  la  fois  de  manteau  et 
de  lit.  A  partir  de  ce  moment,  ils  mendient  de  porte  en  porter 
la  plupart  sans  dire  un  seul  mot  Partout  où  Tun  d'eux  se  pné- 
sente,  les  personnes  présentes  se  piostcrnent  devant  lui.  Q»éï^ 
ques-uns  vivent  dans  quelque  leuTple  comme  muets  et  immo- 
biles, et  ceux-ci  reçoivent  des  brahmanes  du  riz,  des  fruits  et  d<£ 
légumes.  Jamais  ils  ne  se  coupent  les  ongles^  qui,  diez.certaifi^ 
deviennent  assez  longs  pour  taire  le  tour  de  la  luain  ;  quelques*- 
unsse  rasent  la  barbe  et  les  cheveux;  ils  ne  s'oignent  d'aucune 
huile,  ne  portent  sur  le  front  aucun  signe  sacré.  Seulement 
chaque  jour  ils  se  lavent  le  corps  trois  fuis,  puis  répandent  sur 
leur  front  et  sur  leur  poitrine  de  la  poudre  de  bouse  de  vacbe. 
Leurs  méditations  ne  doivent  se  rapporter  à  rien  de  terrestre;, 
mais  se  diriger  exclusivement  vers  le  dieu  unique  auquel  ils  ap- 
partiennent; c'est  du  moins,  ajoute  Fra  Paolino,  ce  que  disejtt 
les  brahmanes.  Leur  règle  les  oblige  à  triompher  constamment 
de  leurs  six  ennemis,  la  sensualité,  la  colère,  la  cupidité,  l'or- 
gueil, la  vengeance  et  tous  les  désirs.  A  leur  mort,  persoime  ne 
pleure  sur  eux,  car  ils  prennent  directement  le  chemin  du  cidl 
sans  subir  aucune  métempsycose.  On  les  en  terre  assis,  les  pieds 
et  les  mains  courbés,  et  autour  de  leur  corps  la  fosse  est  remplie 
de  sel.  On  brise  la  tête  du  mort  avec  une  noix  de  coco,  et  un 
partage  entre  les  assistants  les  morceaux  du  crâne  à  titre  de 
relique.  Un  sanpssi  qui  quitte  sa  condition  ou  pécha  contre 
les  règles  qui  lui  sont  imposées,  perd  toute  sa  dignité,  est  cou- 
vert d  infamie  et  chassé  du  pays.  On  cite  l'exemple  d'un  de  ces 
hommes  surpris  en  1782  avec  une  dévote  (2).  Dans  les  lois  de 


(1)  Symbole  des  «qit  Maha  Irousht,  suais  coateroplateurt,  les  sqit 
planèles. 

(3)  Il  y  a  iur  toui  ceci  presque  autant  de  conlradiclioDs.que  de  des- 
cripiions  de  voyages  dans  Tbide  ;  nous  nous  sommes  borné  à  suivre  le 
^slema  Brahmanicum  de  Fr,  PauUinus  ^  «S.  Bartolomœo,  parce 
que  cet  auteur  a  puisé  à  des  sources  authentiques.  Mais  Fra  PaoUno  ne 
s'accorde  pas  non  plus  toujours  avec  lui-même,  et  ce  qu'il  représente  ici 
comme  des  états  (insu'tuta  Bi'ahntanicaj  omnibus  sec  lis  et  JamilUs 
communia) ^  il  le  nomme  dans  son  Voya^  aux  Indes  orientales 
(Berlin,  1798,  p.  295)  des  sectes  philosophiques  j  cl  il  dit  :  n  Ces 
philosophes  ne  sont  pas  à  vrai  dire  des  prêtres,  et  n'appartiennent  pas  non 
plus  à  la  race  des  hndimanes,  qui  sans  doute  se  font  également  recevoir 
dans  ces  quatre  instituts,  mais  n*ont  absolument  rien  de  commun  avec 
les  gymnosophistes,  les  samanes,  les  yoguis,  qui  ne  mangent  jamais  avec 
eux,  et  ne  visitent  point  leurs  temples  et  leurs  pagodes.  Ces  derniers  for- 
ment également  entre  eux  quatre  classes  distinctes.  En  effet,  ib  se  com- 
posent de  solitaires,  de  membres  qui  vivent  eu  communauté ,  possèdent 
des  hieus-fbnds,  de  mendiant»  ou  de  gymnoaopliisites  pioprement  dits,  et 
de  sanyasis^  qui  abandonnent  tout ,  même  leurs  propres  femmes ,  «t 
ciioideut  tout  nus.  Tous  ceii  philosophes,  qu'il  ne  fdut  .pas,  comme  nous 
laxoii»  dit,  confondre  avec  les  hrabniaue^  s'imposent  des  péaitancestqui 
semblent  presque  inaoyahles.  J'ai  vu  moi-même  uu  de  oeà  hommes  qui 
portait  une  lourde  chaîne  pendue  à  son  prépuce  ;  un  autre  avait  enfonoé 
sa  tète  jusqu*au  cou  dans  une  cage  de  fer;  un  autre  avait  tenu  son  hcas 
près  du  feu  jusqu!à  ce  qu*îl  fût  entièrement  rôti.  Les  élèves  de  ces  philo- 
sophes se  sont  répandus  jusque  dans  la  Tatarie,  où  l'on  en  rencontre 
une  grande  multitude.  Indépendamment  des  sectes  que  nous  venons  d^ 
munérer,  il  y  en  a  encore  une  multitude  d'autres  dans  l'Inde;  tels  sont 
|MEr  exemple  les  pandaras  ou  phtHophores  des  anciens,  connus  de  nos 
jours  sous  le  nom  de  liiigami«tes ,  puis  les  kabirs,  les  tatlers,  les  para- 
manghas,  etc.  C'est  très-inexactement  que  t'oci  api)ellece6  gensy<iib'/y, 
car  ce  mot  n'est  pas  même  d'origine  indienne,  mais  il  da*ive  soit  de 
l'indien,  soit  dupeisan.D  Mais  il  fiiut  regarder  comme  les  plus  exact  es  les 
ÎAdicatioua  que  nous  avoon  admises  dans  le  texte,  parce  qu'elles  s'ac- 
cordent avec  ce  qu'on  lit  dans  les  Lois  de  Menou  (ou.  ti).  Ce  qui  a  oc- 
casiounéJci  de  la  confusion,  c'est  sans  aucun  doute  ceUe  oireonstance , 
que  des  personnes  de  la  seconde  et  de  la  troisième  caste  ont  élahU  des 
instituts  semblables  et  choisi  un  genre  de  vie  analogue.  Selon  le  Systema 
Bfahm.,  les  solitaires  ou  moines  des  forêts  des  autres  castes  sont  ap- 
pelés praesuiguers,  ne  vivent  pas  avec  les  yamanéeos,  et  se  choisissent 
un  chef  suprême  dans  leur  propre  caste.  Il  y  a  même  des  imitateui-s  de 
la  quatrième  condition  dans  la  caste  des  soudras;  leur  véritable  nom 
est  tader,  mais  habituellement  on  les  appelle  fakirs  eiyoguis^  et  c'est 
de  leur  part  probablement  qu'il  faut  s'attendre  à  la  plupart  des  exagéra- 
tions. Les  brahmanes  toutefois  y  ont  les  premiers  donné  Ueu  ;  c'est  ce 
qui  résulte  des  Lois  de  Menou,  Ces  lois  (v[,â2  et  suiv.)  portent  pour 
le  Yanapnastii  la  prescription  suivante  :  qu'il  se  traîne  ^à  et  là  sur  la 
terre,  ou  qu'U  se  tienne  tout  un  jour  sur  les  doigts  du  pied,  ou  qu'il  se 
tienne  tantôt  a>sis,  tantôt  debout,  dans  un  u(ou%'eroeiit  pei'pétuel;que 
dans  la  chaude  saison  il  se  place  de  manière  que  cinq  feux  agissent  sur 
lui ,  quatre  brûlant  autour  lui ,  et  |Kmr  cinquième  le  soleil.  £n  temps 
de  pluie,  il  doit  se  tenir  à  l'endroit  où  les  nuages  tépandront  sur  lui  les 
ondées  les  plus  abondantes,  et  il  dMi  s'j  tenir  à  découvert  et  même  sans 


BBAHMAXES.  (  Si 

Menou  il  est  dit  expressément  :  «  L'écolier,  Tbomme  marié, 
l'ermite  et  le  sanyassi,  bien  qu'ils  [soient  dans  ouatre  condi- 
tionSy  descendent  de  pères  de  famille  mariés,  et  chacune  de  ces 
conditions,  lorsqu'un  brahmane  tes  remplit  Tune  après  Tautre 
et  remplit  les  prescriptions  qui  leur  sont  imposées,  le  mènent  à 
la  demeure  suprême:  mais  parmi  tous  ceux-ci  on  peut  dire  que 
le  père  de  famille  qui  observe  le  «rouit  et  l'»  smrUi  est  le  pré- 
férable, parce  qu'il  entretient  les  trob  autres  ordres.  »  Mais  à 
cet  ordre  n'appartiennent  pas  les  prêtres  proprement  dits,  puis- 
qu'ils sont  astreints  au  célibat,  auquel  aussi,  du  moins  d'après 
un  mythe  qui  n'est  pas  sans  importance,  le  l3rahmane  en  géné- 
ral doil  avoir  été  destiné  (Polier,  Mylh.  d,  Ind,,i,  16D).  Mais 
à  la  tin  le  sacerdoce  seul  sauva  l'honneur  du  célibat,  et  peut- 
être  même  ne  fut-ce  pas  tout  le  sacerdoce,  car  celui-ci  à  son  tour 
compte  dans  son  sein  diverses  sections.  Le  grand  prêtre,  qui  a 
la  surveillance  du  culte  suprême,  et  sans  l'ordre  duquel  aucun 
sacrifice  ne  peut  avoir  lieu,  est  appelé  sarvaveda  ;  tous  les  brah- 
manes qui  ont  accompli  un  sacritice  portent  le  titre  d'eburan- 
diri;  ceux  qui  ont  assisté  aux  grands  sacrifices  yaga  sont  dits 
yagiamana  ou  yashda.  Gourou  est  le  tilre  de  celui  qui  enseigne 
la  morale  et  d'autres  sciences  philosophiques;  ceux  qui  en- 
seignent comment  il  faut  prier  dans  les  temples  et  (fans  les 
occasions  solennelles  portent  le  nom  de  shotria;  ceux  qui 
donnent  l'introduction  aux  mantras  sont  nommés  aciarya; 
ceux  qui  s'occupent  de  l'aslronomic,  grahashatlri  ;  les  astro- 
logues, qui  forment  une  classe  à  part,  giodishyashastri.  Ceux 
qui  appartiennent  au  sacerdoce  proprement  dit  conservent  en- 
core beaucoup  de  privilèges  des  anciens  temps.  Bien  que  le  roi 
seul  soit  considéré  comme  seigneur  et  propriétaire  de  tous  les 
biens-fonds  du  pays,  il  faut  cependant  considérer,  à  côté  des  rois, 
les  temples  comme  des  propriétés,  car  partout  enaire  dans  l'Inde 
r^ne  la  croyance  que  les  terres  qui  appartiennent  aux  temples 
appartiennent  aux  dieux  (I).  Toutes  les  affaires  religieuses  sont 
décidées  par  les  seuls  brahmanes,  sous  la  présidencedu  sarvaveda, 
dans  Vyoqa  [assemblée),  et  leur  décision  est  considérée  comme  in- 
faillible. La  juridiction  de  celle  yoaa  est  très-étendue,  car  tous  les 
cas  qui  ont  le  rapport  même  le  plus  éloigné  avec  la  religion  sont 
portés  devant  ce  tribunal  (2).  Sans  doute  le  roi  j[uge  toutes  les 
aifaires  criminelles,  mais  quelques  brahmanes  assistent  toujours 
aux  enquêtes.  Ils  sont  de  plus  les  conseillers  des  rois,  bien  qu'ils 
ne  soient  pas  nécessairement  leurs  ministres;  toutefois  ces 
hautes  fonctions  leur  sont  très-souvent  confiées,  ainsi  que  d'au- 
tres emplois  publics  cl  places  honorifiques.  Il  y  a  même  encore 
des  contrées  où  ils  gouvernenl.  Les  rois  d'Ediapalli  sur  la  côte 
de  Malabar,  de  Parous  et  d'Araceri  sont  brahmanes  (5).  1^ 
médecine  aussi  est  encore  en  grande  partie  une  affaire  reli- 
gieuse (4).  —  On  voit  par  là  que  l'ancien  institut  sacerdotal  s'est 
maintenu  jusqu'au  temps  actuel  avec  très-peu  de  modifica- 
tions (5).  11  est  donc  difficile  de  comprendre  comment  Sonnerat 
a  pu  croire  que  les  brahmanes  ne  descendent  pas  des  anciens 
braekmanetf  si  à  celte  assertion  il  n'avait  pas  joint  ses  motifs. 
c(  Si,  dit-il  (i,  163),  l'on  parcourt  les  anciens  livres  sacrés  des 
Indiens,  on  trouve  que  les  brahmanes  ne  se  sont  répandus  dans 
ce  pays  que  depuis  l'époque  où  Wischnou  a  répandu  sa  doc- 
trine dans  f  Inde  sous  le  nom  de  Rama.  Par  suite,  nous  ne  de- 
vons considérer  les  lamas ,  les  bonzes  de  Foe ,  les  bonzes  de 
Siam ,  (lu  Tonkin  et  de  la  Cochinchine ,  les  ialapoins  de  Pegou 
et  d'Ava,  les  prêtres  de  Ceylan^  d'Egypte  et  de  Grèce  que 
comme  des  successeurs  ou  des  disciples  des  anciens  brachmanes, 
et  je  crois  que  les  sanjasi  seuls  sont  les  véritables  descendants 
des  anciens  brachmanes.  »  Cela  peut  être  très-exact,  sans  qu'on 
puisse  en  déduire  la  première  assertion,  car  il  n'y  a  qu'une  dif- 
lérenceentre  les  brachmanes  anciens  et  les  brahmanes  modernes. 
Il  est  naturel  que  celle  différence  se  soit  état>lie  lorsque  le 
wischnouisme  et  le  shivaisme  se  répandirent,  et  il  est  extrême- 
ment vraisemblable  qu'elle  commença  avec  la  période  de  Rama 
(l'incarnation  de  Wischnou  comme  Rama)  ;  car  il  y  eut  désor- 
mais des  wischnoubhakles  et  des  shivabhaklest  c'est-à-dire  des 
adorateurs  de  Wischnou  et  des  adorateurs  de  Shiva;  mais, 
malgré  cela,  les  prêtres  des  deux  partb  religieux  ne  restèrcnt- 


maiileau.  Lorsque  le  froid  est  veau,  il  doit  porter  des  véteiuenls  mouil- 
léi,  et  c*e)>t  ainsi  qu'il  doit  successivement  augmenter  la  sévérité  de  ses 
exercices  de  dévolioii.  u  Comparet  aussi  l'article  tanyassi ,  dans  le 
Cilossaire  de  Jones. 

(I)  Paullimcs,  Foyagti,  p.  309. 

(S)  pAULLivus,  f^oyages,  p.  311. 

(3)  Paulumcs,  f^oyages,  p>  298. 

(4)  ^reen  Jkheri,  t.  u,  168. 

(5)  Corop.  Paullimcs,  SytU  Brahm.,  p.  SSS. 


2  )  BRAHMANES. 

ils  point  6ra^man/«?  Dans  l'un  et  l'autre  parti,  les  ijistituU  sien 
dotaux  ne  restèrent-ils  pas  absolument  les  mêmes  ?  El  ces  ih» 
veautés  ne  supposent-elles  pas  nécessairement  un  lien  a\ec  le» 
choses  anciennes?  On  trouvera  les  explications  nécessaires  U 
sujet  dans  notre  article  Brahmaisme,  duquel  il  résulte  ao» 
que  les  sanjassi  pouvaient  fort  bien  être  les  anciens  et  vériUbie 
brahmanes  et  avoir  un  monothéisme»  mais  que  pourtant  au» 
ces  sanjassi  et  ce  monothéisme  ne  ressemblaient  pas  à  ceuiqu 
vinrent  plus  tard.  Dans  les  instituts  de  Wischnou  et  deShiuk 
développa  cette  spéculation,  telle  que  les  Védasla  conliennoi, 
et  telle  que  nous  la  connaissons  en  général  par  l'Oupnck'lut^fl 
voslérieurement  à  la  réunion  des  Vcdas  seulement  I  institut  dh 
brahmanes  put  être  soumis  à  l'organisation  en  quatre  clas«^ 
que  nous  avons  indiquée,  et  aux  règles  spéciales  pour  cbrui 
ae  ces  classes.  La  date  de  l'origine  des  brahmanes  motfrnwi 
qui  pourtant  sont  les  plus  anciens  que  nous  connaissions,  » 
peut  donc  se  placer  que  dans  ce  temps  assez  rapproché,  dn; 
suit  que  les  brachmanes  dont  parlent  les  Grecs  et  lesRoouu& 
et  les  brahmanes  tels  que  nous  les  connaissons,  sontahsoluoa' 
les  mêmes.  —  Le  temps  où  furent  ccrils  les  divers  Irailèm 
composent  les  Védas  ont  dtï  être  un  temps  de  large  et  m 
mouvement  de  l'esprit  humain,  et  on  peut  avec  raison  le  rfsv- 
der  comme  l'âge  d  or  des  sciences  dans  l'Inde.  Les  choses <£»■ 
Çèrent  lorsque  ces  traités  furent  réunis  en  collection  cl  fum 
élevés  au  rang  de  règle  de  foi  et  de  doctrine,  el  lorsque  Iw 
étude  réclama  la  vie  tout  entière  des  brahmanes.  Cepeodaili 
n*y  eut  pas  alors  comme  une  trêve  soudaine  pour  l'esprii  U- 
main,  cl  probablement  il  faut  distinguer  plusieurs  pént^ 
jusqu'au  temps  de  la  décadence  des  sciences.  Dans  loib  b 
sciences  indépendantes,  des  oupanishades  ont  pu  sansol]^ 
marcher  en  avant,  et  certes,  on  y  fit  aussi  des  progrès;  maiiiS» 
les  sciences  mêmes  qui  tombèrent  dans  la  dépendance  dftW 
das,  nommément  dans  la  théologie  et  la  morale,  des  limite  sr 
furent  pas  tout  d'un  coup  imposées.  L'occasion  de  recheià^ 
ultérieures  se  trouva  tout  pr&  pour  des  esprits  pensanM 
partie  par  l'opposition  entre  la  religion  des  prêtres  el  ceikc. 
peuple,  en  partie  par  les  secles  religieuses  qui  se  \xm\v. 
pour  ainsi  direcùtea  cùle,  en  partie  par  la  diversité  desopiw* 
consignées  dans  les  Védas.  l)e  là  naquirent  divers  s\^ 
philosophiaues  el  diverses  secles  religieuses,  qu'on  laissj  « 
sans  obstacle  jusqu'à  ce  que  Bouddha  le  Jeune  fol  asseï  L* 
pour  toucher  aussi  à  la  poliliaue  et  bouleverser  toute  l'io^' 
lion  des  castes.  On  sait  que  les  bouddhistes  se  multiplièrent <1j 
une  progression  énorme  ;  aue  l'on  crut  devoir  les  anéantir, 
que  la  lutle  se  termina  par  leur  expulsion  de  l'Inde.  Pcot-<^ 
aes  expériences  de  celte  nature  firent-elles  imposer  des  Hue 
à  la  liberté  des  doctrines  et  prendre  des  mesures  contre  Ift  a- 
novations ;  quoi  qu'il  en  soit,  il  est  certain  que  le  long a^' 
valle  qui  s'étend  depuis  Bouddha  (  selon  Jones,  de  l'an  i"t^ 
selon  d'autres,  depuis  l'an  683  seulement  avant  J.-C.)H»' 
l'expulsion  des  bouddhistes  (dans  le  l*'  siècle  de  l'ère  *^ 
tienne)  montre  une  décadence  de  plus  en  plus  grande  dit*  J 
liberté  de  penser.  A  partir  de  ce  temps,  l'on  trouve  IcscoroDr. 
taires  et  les  explications  des  Védas  ;  c'est  une  sorte  de  ^ 
scolastique.  11  se  montre  un  attachement  presque  crainitf* 
choses  anciennes,  qui  finit  par  conduire  à  une  stupidité  suj^ 
slilieuse,  qui  place  tout  le  remède  hors  delà  réalité.  U ne^» 
plus  (jue  de  lire  les  Védas,  sans  même  les  eomvrendrt;  Iw^-j 
premiers  Védas  se  lisent  eten  commençant  par  le  commcwtwJ 
et  en  commençanl  par  la  fin;  on  fait  dans  ce  but  des  copirtS*" 
ciales  ;  on  met  de  rimportaace  à  la  manière  de  lire,  et  \'f  •' 
tribue  une  puissance  mystique  à  la  simple  prononciate*  J 
certains  mots  ;  à  la  plus  grande  partie  peut-être  dcsbrahi»^ 
il  ne  reste  plus  que  leur  service  cérémonial  el  l'obsenaoff  ^ 
innombrables  disi)ositions  qui  règlent  presque  tous  leurs  p^ 
IQUS  leurs  gestes.  Il  n'y  a  donc  rien  d'étonnant  que  à»^] 
troisième  et  quatrième  ordres  des  brahmanes  le  lanaliwn'  • 
arrivé  à  un  degré  presque  inconcevable,  —  Les  indiat''^ 
données  à  ce  sujet  par  les  Grecs  commencent  avec  l'irrtifM 
d'Alexandre  dans  l'Inde,  et  ce  que  Slrabon  (I)  el  Arrienoil 
de  l'ouvrage  perdu  de  Megaslhène  prouve  que  dès  lors  t.» 
choses  étaient  arrivées  à  ce  point.  Les  Grecs  envisagé"*'* 
brahmanes  du  point  de  vue  des  philosophes  ou  des  sopht*"^' 
quelquefois  ils  les  appellent  gymnoiophistes ,  les  safcsj^ 
(tic,  Tusc,  15,  27).  Mais  déjà  Mégasthènc  éUbUl  uoed^J 
lion  plus  précise.  D'alwrd  il  nomme  évidemment  de«i  f^ 
religieux  différents;  les  sophistes  habitanU  des  ^^^'^^ 
avec  le  culte  de  Dionysus  sont  des  skhaïUê;  ks  ^M^^^ 
tanU  de  la  plaine  avec  le  culte  d'Hercule  (Rama)  v»"^ 

(l)Liv.  xT,p.71Setsuiv. 


BEAHMAPOIITEA. 


(515) 


BBAILLIBS. 


wischmmUi,  Outre  ces  déui  sectps,  il  «gnale  encore  comme 
deux  espèce  différenleSt  les  brahmane$  el  lesgermanes  (chei 
d'autres  sarmanes^  les  saiiiaiiéeiisj.  Ce  qu'il  dit  de  l'éducation 
des  brahmanes  s'accorde  a%cc  letat  des  brahmatsiri  et  des 
grahoiia^  avec  celte  seule  différence  qu'ici  l'on  n'admet  pas  de 
di^ncliou  entre  le  père  de  famille  et  le  savant.  Dans  la  classe 
des  germanes,  à  son  tour  il  distingue  leshy^obiens,  dans  lesquels 
il  est  tout  aussi  difficile  de  niécoimallre  les  solitaires  des  forêts 
que  dans  les  ialriques  (médecins]  les  ianyiisi,  qui  seulement 
ne  sont  pas  asseï  rigoureusement  distingués  des  prétendus  fa-- 
kirs.  Toute  l'ascétique  des  fanatiques  est  déjà  décrite  ici,  et  ce 

Sue  l'on  cite  de  Néarque  nous  fait  voir  les  brahmanes  dans  leur 
ignité  politique.  Les  gynmosophistes  n'appartiennent  donc 
quau  troisième  ordre  des  brahmanes;  ceux  qui  ont  des  disci- 

Êtes  autour  d'eux  sont  des  solitaires  des  forêts  tels  que  ce 
«uschmanta  dont  il  est  (]uestion  dans  la  Sakontala.  Les  Grecs  se 
sont  trompés  en  choisissant  le  nom  de  gymnosophisles  pour 
dénomination  générale.  Les  indications  laissées  par  les  anciens 
et  qui  méritent  d'être  conférées  se  trouvent  d'ailleurs  dans  Plo- 
lémée,  Arrien,  Diodore,  Plularque,  Apulée,  Pline,  Porphyre, 
Qément  d'Alexandrie,  Ammieii  Marcellin,  enfin  dans  Palladius 
[qui  vivait  au  V  siècle),  De  genlibus  Indiœ  el  brachmanibus 
(Lond.,  1668).  —  Souvent  les  modernes  n'ont  pas  établi  des 
distinctions  plus  précises  que  celles  des  anciens,  et  sans  aucun 
(Joute  on  admet  comme  généralités  beaucoup  de  choses  qui  n'ap- 
partiennent qu'à  un  parti  religieux  ;  de  là  tant  de  contradictions 
apparentes  dans  les  narrateurs  auxquels  il  est  assurément  diffi- 
cile de  raconter  les  mêmes  choses  de  l'inde  septentrionale  et  de 
1  Jnde  méridionale,  des  eûtes  de  G>romandei  et  de  celles  du 
Malat)ar.  L'on  n'a  pas  encore  non  plus  rigoureuseineut  distin- 
gué les  sectes  religieuses  et  les  partis  et  écoles  philosophiques. 
Autant  que  les  documents  dignes  de  fol  le  permettent  jusqu'à 
présent,  on  peut  admettre  les  distinctions  suivantes  :  Partis 
R£LIGIKDX  :  1*"  WÎMchnuva,  wischnoultes,  ayant  les  sectes, 
a)  de  Matih'iVa,  qui  honore  dans  Wischnou  le  véritable  être 
suprême;  6j  de  Ram'ina,  qui  admet  dans  Wischnou  une  nature 
hermaphrodite  et  la  réunion  de  deux  principes,  le  principe 
mâle  actif  et  le  principe  femelle  passif  ;  2<'  Seivia,  les  shivaïles  ; 
3*^  Smarta,  c'est-à-dire  les  chercheurs.  C'est  ainsi  que  s'appelle 
un  parti  peu  considérable,  fondé  par  Sankra  Alsjaria  (i), 
qui  reconnaissent  Wischnou  et  Sbiva   comme    identiques  ; 
i°  Tseheklea,  les  tckaktisle$,  adorateurs  de  la  déesse  Schakti, 
c'est-à-dire  la  nature,  comme  la  productrice  de  la  terre,  de 
Te^u  et  du  feu,  Brahma,  Wischnou  etShiva.  Ils  rejettent  les 
V^édas.  —  Partis  philosophiques:  i°  Sarvagnia,  qui  ne 
sont  partisans  d'aucune  secte:  ils  reconnaissent,  il  est  vrai,  Dieu 
pour  être  suprême,  mais  ils  nient  que  Dieu  soit  le  créateur  et  le 
(t>nservateur  de  la  terre.  Ce  sont  probablement  les  niêiiies  que 
ceux  que  Roger  nomme  Sahrwaeka,  et  dont  il  dit  qu'ils  niaient 
rimmortalite  et  faisaient  le  bien  par  vanité;  3^  Paxchanda,  les 
t>aschandisles,  parti  athée.  Celui-ci  nie  également  rimmortalite, 
H  Roger  dit  que  ces  hommes  tiennent  peu  à  la  moralité;  ils 
inl  pour  principe  île  jouir. — On  cite  comme  maxime  leur  étant 
:>ropre  qu'ils  admettent  le  mariage  entre  les  plus  proches  pa- 
'enls  tout  aussi  bien  que  le  mariage  entre  étrangers.  —  Selon 
o  jésuite  Cœur-Doux ,  les  brahmanes  savants  sont  en  général 
lî visés  entre  deux  systèmes  sur  le  monde  et  leur  auteur  (2); 
>'=*  le  système  des  douHam,  qui  admettent  un  Dieu  unique, 
ternel,  infini,  mais  à  coté  de  lui  un  monde;  et  4<*  le  système 
les  adotiiiam,  selon* lequel  il  n'y  a  rien  hors  D'eu,  selon  lequel 
tissi  tout  ce  que  perçoivent  les  sens  n'est  qu'illusion.  On  men- 
Kmnedu  reste  neut^  écoles  philosophiques  différentes,  el  l'on 
île  les  ouvrages  sur  lesquels  chacune  -d'elles  se  fonde  (3). 

BRAHMAHi  OU  BBAUMi ,  la  femme  de  Brahma ,  n'est 
utre  que  Saraçonati. 

BKAHaiAPOUTRA  {géogr.)f  grand  fleuve  de  l'Asie  roéridio- 
â  le,  qui  prend  sa  source  dans  le  pays  des  Borhamti,  au  pied 
es  Langton,  montagnes  neigeuses  qui  dominent  l'extrémité 
rîpnlale  de  l'Assam,  traverse  le  pays  de  Mismi,  la  grande 
allée  de  l'Assam  dans  toute  sa  longueur  de  l'est  à  I  ouest, 
ntre  dans  le  Bengale ,  se  dirige  alors  vers  le  sud,  prend  le 
om  de  MÊegna ,  et  se  jette  dans  le  golfe  du  Bengale,  au-dessous 
c  l^kîponr,  par  une  large  emtiouchure,  après  avoir  mêlé  ses 
aux  avec  celles  dn  Gange,  au  moyen  de  canaux  qui  font  com- 

(1  )  S«loii  Roger  f  porte  ouverte  pour  le  pagauisme  caché),  Fra  Paolino 
'iiçne  eomam  foodaleur  le  gouroo  Cianara, 

(1)  Oupnek'hat,  1. 1,  p.  418  et  »uiv. 

(2)  jéy€én  Jkheri,  t.  ii ,  406.  Comp.  Jones  dans  le  t.  i  des  Atiat* 
-«.^  et  Langlès,  CauUofgue  des  Mscr.  de  la  BihL  imp.,  p.  7f  et 

IV. 


muniquer  les  deux  fleuves.  Son  cours  est  d'environ  70  Keues.  Eo 
général  lesaflluentsde  ce  fleuve  sont  peu  considérables.  L'Omt- 
cliou,  venu  du  Thibet ,  et  la  Goumly  ou  Sonrmah,  qui  arrose 
le  Tipperah,  sont  les  plus  imp^irtants  En  1827 ,  les  so<  rces  da 
Brahmapoutra  ont  été  explorées  par  MM.  Wilcox  el  Burison; 
on  acquit  alors  la  certitude  qu'il  n'avait  aucun  rapport  asec.  le 

Srand  fleuve  du  Thibet,  ainsi  que  M.  Klaproth  l'avait  déjà 
émontrédans  un  savant  mémoire.  Avant  lui,  d'Anville  a%ait 
déjà  indiqué  la  non-corrélation  de  ces  deux  courants.  Malgré 
cette  grande  autorité,  tous  nos  copistes  cartographes  s'étaient 
empressés  de  reproduire  l'erreur  dans  laquelle  étaient  tombés 
Rennel  et  Turiier. 
BBAHMËS  (F.  Brahmanes). 

BBAUOUÉS  (F.  BELOCTCHISTAN). 

BRAI,  S.  m.  [iechnoL),  suc  résineux  et  noirâtre  qu'on  tire  du 
pin  et  du  sapin  ;  résine  refondue  dont  on  extrait  la  térél)enthine. 
Brai  sec ;brai  gras,  celui  qu'on  a  rendu  liquide  en  y  mêlant  du 
goudron,  du  suif  ou  d'autres  matières  grasses  et  gluantes.  JEn- 
duire  de  brai. 

BRAI  se  dit  aussi  d'une  sorte  de  piège  que  les  chasseurs 
emploient  pour  prendre  les  oisillons  par  les  pattes. 

BRAIE,  s.  f.  linge  dont  on  enveloppe  le  derrière  des  enfants. 
Atiacker  une  braie  à  un  enfant.  Il  a  vieilli  :  on  dit,  lange  ou 
couche.  —  Braies,  au  pluriel ,  s'est  dit  anciennement  pour 
culotte,  caleçon.  Figurémenl  el  populairement,  Il  en  est  sorti , 
il  Yen  est  tiré  les  braies  nettes,  se  dit  d'un  homme  qui  s'est 
tiré  heureusement  d'une  mauvaise  affaire. 

BRAIE  (technol.) ,  instrument  de  cirier  sur  lequel  on  écarte 
la  cire.  •—  Bbaib,  pièce  de  bois  placée  sur  le  palier  d'un  mou- 
lin pour  soulager  les  meules.  —  Les  imprimeurs  appellent 
Braie  une  feuille  de  papier  ou  parchemin  découpée  aux  en- 
droits où  doivent  passer  les  pa^es  lorsqu'on  fait  une  épreuve; 
elle  a  toute  la  forme  d'une  frisquette  (F.  ce  mot).  Il  y  a  des 
braies  de  tous  les  formats.  —  On  appelle  encore  Braie,  en 
term.  de  pêche,  des  gords  formés  au  t>ord  de  la  mer  a\ec  des 
pieux  ou  des  clayonnages. 

braie  (marine).  On  appelle  ainsi  des  morceaux  de  toile 
poissée  ou  des  pièces  de  cuir  goudronné,  qu'on  applique  autour 
d'un  trou  pratiqué  dans  le  tillac  pour  faire  passer  le  mât  ;  ce 
qui  empêche  l'eau ,  pendant  la  pluie  ou  les  coups  de  vagues,  de 
tombera  fond  décale.  Onapplique  aussi  des  braies  à  l'ouverture 
qui  sert  de  passage  au  gouvernail ,  afin  que,  pendant  les  gros 
temps ,  ceux  surtout  de  vent-arrière ,  les  vagues ,  qui  sautent 
souvent  par-dessus  la  dunette,  ne  remplissent  point  la  sainte* 
k)arl>e,d*où  il  est  difficile  de  la  faire  écoulera  causedu  manque 
des  dorlots  et  des  maugères  (F.  ces  mots)  dans  cette  partie  do 
bâtiment. 

BRAIL  (vieuœ  mot),  chasse  aux  oiseaux ,  espèce  de  pipée, 
sorte  de  piège  composé  de  deux  baguettes,  pour  prendre  des 
oiseaux  ;  de  la  basse  latinité,  6ra/ttim,  bois. 

BRAILLARD,  AEDE,  adi.  (gmmm  ) .  qui  parle  ordinairement 
l)eaucoup ,  fort  haut  el  mal  à  pmpos.  Cest  ftn^mme  du  monde 
le  plus  braillard.  Une  femme  braillarde.  Il  s'emploie  le  plut 
souvent  comme  substantif.  C'est  un  grand  bratllfird ,  un€ 
grande  braillarde.  Ce  mol  est  familier. 

BRAILLE  ,  en  term.  de  pêche,  se  dit  d'une  espèce  de  |)elle 
dont  on  se  sert  sur  les  ports  pour  remuer  les  harengs  à  mesure 
qu'on  les  sale. 

BRAILLEMENT ,  cri  désagréable  et  importun  que  poussent 
certains  animaux.  —  Manière  de  parler  des  braillards  (Boisie). 

BBAILLERyV.  n.  [gramm.),  parler  très-haut,  beaucoup  et 
mal  à  propos.  Cet  homme  a  t habitude  de  brailler.  Il  signi- 
6e  aussi,  crier  d'une  manière  importune  ou  ridicule  Cet  enfant 
ne  ftil  que  brailler.  Ce  n*esl  pas  là  chanter ,  c'est  brailler.  Ce 
mot  est  familier. 

BRAILLER  {lechnol  )f  remuer  les  harengs  avec  la  braille 
afin  qu'ils  prennent  mieux  la  salure. 

BBAILLEB,  en  term.  de  musique,  se  dit  neutralement,  pour 
excéder  le  volume  de  sa  voix  ;  et  en  vénerie ,  se  dit  du  cri  do 
chien  qui  n'a  pas  de  voix. 

BRAILLEUR,  EUSE,  adj.  (gramm.),  qui  braille,  qui  ne  fait 
que  brailler.  Un  homme  extraordinairemenl  brail/eur.  Il 
s'emploie  plus  ordinairement  comme  sut)stantif.  Cest  une  brail' 
leuse.  Ce  mot  est  familier. 

BBAiLLEUB,s.  m.  pris  adjectivement.  En  term.  de  manéfe^ 
cheval  qui  hennit  très- souvent.  Ce  défaut  est  extrêmement  in- 
commoae,  surtout  à  la  guerre. 

BBAiLLiERfPiKRRE),  apothicaire  à  Lyon  dans  le  XTI^  siècle, 
publia  une  déclaration  des  abus  et  tromperies  des  apothicaires 
et  des  médecins,  Bouen,  1557,  in-8^.  Cétait  une  réponse  à  uo 
ouvrage  de  Sébastien  Gallin  (  F.  Collin).  Duverdier  attribue 

40 


(W4) 


Msri  i  Bi^Rier  det  «rtic«latMm  tor  r«pologie  de  Jetn  SvTPMh  » 
nédeâii  à  Saim-Galaiier  en  Forai ,  1658. 

MIAILOW  (  BftAiLA  )  (sféogr.) ,  forteretie  tiinfae  trèt-Hm- 
porUnle  de  la  Valachie ,  «ir  la  nte  seplenirioiiale  dn  Diaiiabe, 
dam  le  district  militaire  de  oeUe  principaulé,  qui  et!  orgamaé 
à  pea  près  comme  la  frantiére  «ilitaire  da  gouverneoient  au- 
trichien. C'est  an  pacba  à  trois  qoeues  qm  la  oommande  ;  elle 
renferme  SO,O0t  àmea.  La  forteresse  proprement  dite  ctt 
aiuîée  au  eonINient  du  Danube  et  du  Serech  qui  se  difîse  en  six 
iMraoches,  renlerinant  un  territoire  neutre  entre  la  Russie  et  la 
l^nt[oie  ;  Tune  de  ces  branches  forme  le  port  de  la  vtlte.  On  y 
embarque  beaucoup  de  bléde  la  Valachie  pourOinstantinopICyet 
la  pèche  de  Testurgeon  de  la  mer  Noire  j  est  considérable.  Les 
Russes  s'en  sont  rendus  matties  par  capitulation  le  49  juin 
«838. 

■RAIMBITT ,  s.  m.  en  de  l'éne. 

BttAlHBy  graisse ,  jemie  vache ,  espèce  de  poisson  de  ririère, 
qœ  je  crois  être  la  iirtae  ;  c'était  encore  le  nom  d'une  ancienne 
monnaie. 

MtAïKB  (Jbak,  ooiCTB  DB),  troorère  français  du  xv*  siècle, 
rival  en  poésie  d'Ànde^y  et  du  sire  de  Goucy,  était  llls  de 
Robert  II ,  comte  de  DreuK  et  seigneur  de  Braine-sur-la- Vosle. 
On  ae  connaît  de  J0hans  Cmem  4e  Brminê  qu'une  chanson 
OMMnençant  par  ces  moU  : 


cfanorv  doteu  «t  correac 
M'esluet  chanlflr,  qaaod  mAdiaie  m'en  prit. 

Oa  la  trouve  parmi  les  poésies  de  Thibent ,  comte  de  Cham- 
pagne. 

BBAlBS,  v.  n.  (fTMini.).  il  se  dit  d'un  ine  qui  crie.  On  ne 
remploie  guère  qu'à  l'iainitif  et  aux  troisièmes  personnes  du 
pment  de  l'indicatif,  dn  futur  et  du  conditioanel.  Son  dn#  4e 
WÊÊl  à  braire,  Uératra.  Um  brmironi,  —  Fignrément  et  familiè- 
venent,  €ei  komme  me  ekmniê pas  ^Uèrai4.S^inM%  est  fausse 
et  criarde. 

BBàlSB,  s.  f.  bois  réduit  ea  charbons  ardents.  Du  boii  qui 
fmi  de  bomne  brmiee.  Un  gigoi  à  la  braise  ,  que  Ton  fait  cnire 
dans  «n  vaisseau  entouré  et  braise.  —  Proverbialement  et  ign- 
sémenty  Im  réméré  ekaud  comme  braise ,  se  venger  prompte- 
meut  de  quelque  tort  qu'on  a  reçu ,  on  faire  une  repartie  rive 
ot  proaspte  à  un  propos  piquant.  //  m'a  joué  un  mautMiê  iour , 
Wkoiêje  le iai  ai  rendu  c^a«id  comme  braise, —  Proverbialement 
ci  figorémenty  fi  a  foseé  là^essut  comme  chat  sur  braise, 
se  dit  de  quelqu'un  qui,  dans  un  discours  on  dans  un  écrit  passe 
légèrement  sur  un  article  qu'il  ne  veut  pas  approfondir.  — 
Proverbialement  et  Ggurémeut,  Tomber  de  la  poêle  dans  la 
brmiee,  tomber  d'un  ttoheux  état  dans  ou  pire.  —  Braisb  se 
dit  aussi  des  cbart)ons  que  les  boulangers  tirent  de  leur  four  et 
qu'ils  éieignent  ensuite  pour  les  vendre.  Àekeéer  de  la  braise 
dksx  un  bouianger. 

jBBAIBB.  Em  term.  de  verrier,  faire  la  braise ,  c'est  mettre 
la  braise  dans  le  four,  l'y  arranger,  et  la  (aire  embraser.  C'est  le 
Isssar  f  ui  ssisàar^i^  defaére  la  braise, 

BBAISER,  V.  a.  {lerm,  deeuisine),  Gûre  cuire  de  la  riande  dans 
une  braistère.  Il  s'en^loie  surtout  au  participe.  —  Bbaisé  ,  ÉE , 
participe,  tiigoi  braisé. 

BBAiSETTE,  petite  ,  menue  braise. 

BBAisiËR,  s.  m.  huche  où  le  boulanger  met  la  braise  quand 
elle  est  éUmtlee. 

BBAlHiKBB,  S.  f.  (lerm.  de  cuieinê)  »  vaisseau  dams  lequel  on 
fait  cuire  à  la  braise  difiërenis  mois. 

BBAIBINB  y  mélange  d'argile  et  de  bouse  de  vache ,  dont  on 
ae  sert  pour  enduire  «s  meiMes,  dans  les  fonderies. 

BBAiSXE  ouBRAiSNE-SUR-VESLE  {qéogr.)^  petite  ville  de 
Vranoe  (Aisne),  sur  la  Vcsle,  dans  une  beile  plaine  ;  ckef-lieu  de 
canton.  Elle  a  un  dépôt  royal  détalons.  1,552  habitants  (la  cooi- 
BMMie).  A  5  lieues  trois  quarts  cst-sud-est  de  Soissons. 

BBAITHW  AIT  (GiiiLLAUME),  processeur  à  Gambridgeaueom- 
mencement  du  wii^  siècle,  fut  un  des  quarante-sept  théolo- 
giens de  la  C>rande-Bretag|ne  qui  se  réunirent  à  Londres  pour 
traduife  la  iible  on  angiak.  Cet  ouvrage,  entrepris  sous  Jac- 
ques V%  fui  publié  sous  le  Lkre  de  Versiom  royale.  Les  difié- 
rentes  parties  des  livres  saints  ayant  été  distribuées  entre  yim* 
sieurs  cuNuniisioiis»  BraiiUwait  et  six  autres  dooleurs  Iraduisi- 
rent  les  livres  deotéro-<anoiiiques ,  que  les  protestants  ap^ 
pelleut  apocryphes.  Ce  travail,  commencé  en  lGOi,lut  achevé  en 
idli.  Une  commission  de  douze  membres  le  revit ,  et  l'évèque 
Wibou  €t  le  dûcleur  Susith  présidèrent  à  l'impression  ,  qui  fut 
terminée  cette  même  année  I8li  ;  V,  Bible,  Iraduct.). 

BBAl THWAl TC  est  auteur  d'une  histoire  de  la  révolution  de 


rcnpîre  de  Maroc,  qui  eut  Heu  en  17^  et  4718 ,  mm  r«. 
pereur  Muthey-IsmaH.  Braithwaite  avait  aceowips|aî  ic« 
Kussel,  consul  général  de  sa  majesté  britannique, dam  l'Euié 
Maroc,  et  a  élé  témoin  oculaire  des  événements  qu'il  rw«M(,Si 
relation  ,  qui  contient  aussi  des  détails  curieux  sur  Tètal  plif«. 

rie ,  politique  et  moral  dn  pays  dont  il  trace  l*ysl6iTe ,  pif« 
Londres  en  i1%9 ,  in-B».  Elle  eut  un  très-grand  snerèi,  «(fg 
traduite  la  même  année  en  hollandais,  la  Haye,  l7SS,iM*; 
puis  en  allemand  ,  t730 ,  in-lB  ;  et  enfin  en  français  eo  iTli' 
in*lB,  chez  P.  Mortier,  à  Amsterdam. 

B«AK  se  dit  dn  hareng  qm  est  à  moitié  salé.  Uareng  6raA. 

BBAKKL(Jean  de),  marin  hollandais  né  en  1618,  eirina 
service  de  la  marine  à  Vàfe  deringt^denz  ans,conMnin4in 
i665  pour  la  première  fois  une  fr^te  de  la  flotte  de  rMt 
amiral  Roy  ter,  et  se  distingua  par  une  grande  intrèpidiléflp 
une  rare  présence  d'esprit  dans  les  divers  combats  Hvm  m 
Anglais.  En  i666,  il  commanda  un  vaisseau  de  l'escadre  dfri> 
mirai  de  Gent ,  dirigée  contre  la  marine  anglaise  embem  i 
Chatam.  Brakel,  à  tra^-ers  le  feu  formidable  des  vaissesaietè 
deux  batteries,  força  la  barrière  de  chaînes  de  fer  et  de  Divin 
avec  laquelle  les  ennemis  a>'aient  fermé  l'entrée  de  U  Taiw, 
et  s'empara  d'une  frégate.  Les  états  de  Hollande  lui  en  fijui 
présent  ainsi  que  de  3(i,000  florins  b  partager  avec  son  équiiaf, 
et  de  plus  le  décorèrent  d'une  chaîne  d'or.  Brakel  tmdm 
avec  de  nouveaux  succès  la  carrière  qu'il  avait  embn»re,«li 
se  couvrit  de  gloire  dans  la  bataille  navale  contre  la  fk>U«»- 
glaise  et  française  en  1679,  oà  il  parrint  après  on  ronbitfh 
niàtre  et  par  un  courage  audacieux  à  brûler  le  vaissetaèri- 
miral  Montaigu.  Brakel  continua  à  se  distinguer  parfais 

"l,àla' 


exploits,  et  il  fut  lue  les  armes  à  la  main,  eu  1690, 
de  Bevesier ,  dans  un  combat  très-rif  contre  les  Fran^M 
les  ordres  de  l'amiral  Tourvilte.  Le  corm  du  marin  bolM» 
fut  rapporté  dans  sa  patrie  et  inhumé  à  Rotterdam  dam  frfN 
de  Saint-Laurent.  —  Un  amiral  hollandais  portant  le  nM4 
Brakel  fut  tué  en  1661  devant  la  baie  de  Cadix ,  oà  il  ntr 
tait  un  convoi  qui  fut  attaqué  par  des  vaisseaux  anglab. 

BRAREKBruG  (Reinier),  peintre,  né  à  Harlem  en  |ts 
eut  pour  maître  Mommers,  paysagiste.  SHon  quelques  twfiv 
phes,  Bernard  Schemlel  lui  donna  aussi  des  leçons.  San  ar 
tère  et  sa  manière  de  vKre  lui  Hrent  souvent  choisir  dn«>r 
licencieux,  et  ses  tableaux  ne  s'en  vendirent  pas  moins  bie«  Ir 
événements  de  sa  rie  sont  peu  connus  ;  mais,  dit  judicieiiffw* 
Descamps,  «  il  y  a  Keu  de  croire,  à  voir  ses  ouvrages,  qoevi*' 
perdons  très-peu.  »  Brakenburg  vécut  dans  la  prmtiKt  i 
Frise,  oà  il  se  livra  sans  réserve  a  son  goéi  pour  les  plalsi^' 
cultiva  la  poésie.  On  ne  sait  en  queue  année  il  mount  c 


couleur  vigoureuse  et  naturelle,  une  toncfie  pleine  d'espni,* 
détails  bien  Unis  et  toujours  étudiés  d'après  nature  ;  oott)  ^ 
que  ses  compositions  fussent  ingénieuses,  il  j  rqwoduisiit**' 
vent  les  mêmes  personnages,  et  son  dessin  n'était  pas  \tef^ 
d'un  bon  goût.  Il  réussit  quelquefois  à  imiter  Ostade.  Db>^ 
leurs  b  rais  et  à  Rouen  ont  possédé  quelques-uns  de  iw  > 
bleaux  cités  par  Descamps.  Depuis  la  guerre  de  Prusse,  If"* 
sée  Napoléon  en  possède  on  peint  en  1689.  Il  représente  w* 
(aminet ,  et  confirme  l'opinion  avantageuse  que  le  Imf^ 
des  peintres  flamands  adonnée  du  talent  de  Brakenbori:. 

MtAKNAS,  ou  plus  exactement  Beràhnak{§éogr,),  \r^^ 
Ssahhra,  l'une  des  plus  puissantes  de  Stenli«pouh,denlpl«^ 
ramilications  sont  encore  désignées  sous  le  titre  de  MaraNw»'^ 
qui  rappelle  celui  de  ces  farouches  Morabethouii,  si  faineoi  be 
les  chroniques,  et  les  Romains  andalous  sous  la  dénsmim'* 
adoucie  d'Almovarides.  Ils  habitent  au  nord-est  deMir*^ 
lage  sur  le  Sénégal,  à  peu  près  entre  17  et  18*  de  latitude  i* 
et  15  et  i7<*  de  longitude  est. 

URALMir  (  Nicolas  i>b)  ,  prêtre  ,  natif  de  Chars  da»  ' 
Vexin  français,  quoiqu'il  sequatifie  de  Parisien  b  la  lèledf  ^ 
qnes-uns  de  ses  ouvrages ,  entra  dans  l'Oratoire  en  1**^ 
envoyé  en  1625  à  Saint- Louis  de  Rome,  oti  il  résida  pw*^ 
quinze  ans,  rerint  se  fixer  à  Paris  dans  la  maison  de  tJ  ** 
Saint-Honoré ,  et  y  mourut  en  mai  1673 ,  étant  alars  le  <♦■?'] 
des  prêtres  de  la  congrégation.  Durant  son  srjour  *!!«•'  ' 
publia  en  italien  les  Efévationt  du  cmrdinmi  ée  BrmS'  « 
sainte  Magdeteine,  1640,  in-12,  et  un  Choix  des  viudat^' 
de  Ribadéneira.  Ses  autres  ouvrages  depuis  son  reit*' 
Franco  sont  :  1"  Pallium  archiépiscopale,  Paris,  tCf^  ^ 
rempli  de  recherches  sur  col  orneuicnl  et  sur  les  cctt»^^ 

aui  en  sont  l'objet ,  d'après  uu  ancien  manuscrit  du  W:»|^ 
iralion  est  le  premier  cpii  ait  traité  ce  sufet  en  F>^*>^\.,'.  j 
de  saint  Nicolas,  archevêque  de  Mire,  ibid.,  1016,  io->"  •'* 


BRAMBJm. 


(315) 


B. 


reekfiifs  faits  sont  sojets  à  contestation.  V^Hiêkrirtehrétieime, 
bid.,  1666,  in-4».  Ce  sont  les  fies  de  Jésos^^rist,  de  la  sainte 
rier^  et  des  saints  du  brériaire  romain,  ouvrage  qai  manque 
lecn(i<)iie.  4«  La  Curiosité  de  fune  ei  de  t autre  Romê^  avec 
tg.,  ibid.,  1665  et  60,  3  vd.  in-S**.  La  première  partie,  qai  a 
our  objet  Borne  chrétienne,  oflre  des  recherehes  ewrienses  sur 
origine  ,  Télat  et  la  destination  des  ^lises  de  cette  capitale. 
*  Cerêwwmktle  eammicorum,  $êu  InstituHtmei^  ibid.,  1657, 
1—8°.  L'aatenr  y  expose  les  rites  et  les  cérémonies  qui  se  pra- 
qnaient  dans  les  églises  collégiales  de  Rome,  savoir  celles  où 
^  faisaK  l'office  canomcal.  6»  Hittmn  de  im  sainte  ehapeUe 
r  Eéorêtte,  Cesl  un  extrait  de  ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable 
ce  sujet  dans  les  ouvrages  de  Turselin  et  de  Silvio  SeriagH.  Et 
nfin,  quelques  autres  écrits  moins  importants. 

BBAMAMTE.  On  n'est  pas  (l^té  sur  Tannée  de  la  naissance  de 
e  célèbre  artiste.  Les  uns  le  font  naître  en  1444,  les  autres  en 
450,  à  Monte-Astruaido,  i  4  milles  d'Urbin.  Son  véritable  nom 
tait  Ikmaio^  et  celui  de  sa  fbmille  f^zzari.  H  fat  ensuite  sur* 
lommé  Asiravaldtnus,  deson  endroK  natal.Sa  famille  était  peu 
brtnoée  et  lui  fit  apprendre  à  dessiner  et  à  peindre  comrn^ 
Doyea  d'existence  ;  mais  de  bonne  heure  son  génie  et  son  goût 
jour  rarcbiteclure  se  développèrent,  et  lui  firent  quitter  ses  oc- 
upetîons  pour  aller  visiter  les  monuments  de  l'art  qui  devait  faire 
a  gloire.  A  Milan,  tout  en  apprenant  sotis  des  maîtres  célèbres  la 
géométrie  et  la  perspective,  ilétodia  la  construction  de  sa  fii- 
MQse  cathédrale.  Il  professait  pour  Kart  antique  une  espèce 
i'idoifttne,  et  les  monuments  de  Borne  et  de  Naples,  qu'il  visita 
Dccesstvenient  après  ceux  de  Milan  ,  finirent  d'exalter  et  de 
erfectîonner  son  goût.  Il  débuta  à  Borne  per  la  construction  du 
lottre  des  Pères  de  la  Paix  ;  bient^  plusieurs  chefs-d'cravre 
élevèrent  sousTinspiration  de  son  génie.  Les  principaux,  ceux 
[ue  les  artbles  vont  visiter  avec  une  sorte  de  vénération  ,  sont 
f  petit  temple  périptère  de  Saint-Pierre  en  Montario,  et  la 
jbartreiise  de  Pavie.  On  lui  doit  en  outre  plusieurs  palais,  plu-> 
leurs  fontaines ,  les  immenses  galeries  qu  il  éleva  |)oor  unir  les 
ieux  pavillons  du  belvédère  au  Vatican ,  le  joli  petit  temple  de 
a  G)nsolation  près  de  Lodi,  le  monastère  de  Saint-Ambroise 
le  Milan,  ouvrages  qui  portent  tous  le  cachet  de  son  génie.  On 
i  (ait  aussi  grand  bruit  de  cet  escalier  en  limaçon,  à  pente  douce, 
lu^il  a  construit  dans  un  des  angles  du  belvédère,  et  au  moyen 
loquet  on  peut  monter  à  cheval  jusqu'au  premier  étage,  esca- 
ier  qu'il  a  décoré  ingénieusement  des  trois  ordres  d'architec- 
ure ,  sans  que  le  changement  de  l'un  à  l'autre  ait  rien  de  chi- 
pant pour  la  vue.  Mais  si  le  nom  de  Bramante  et  sa  réputa- 
ion  se  perpétuent  avec  tant  d'éclat,  c'est  qu'il  les  attacha  à  la 
Icrre  fonaamentale  de  la  basilique  de  Saint-Pierre  de  Rome. 
/^  pape  Jules  II,  qui  voulait  élever  un  temple  digne  de  la  ville 
temelle ,  le  plus  beau  de  toute  la  chrétienté  ,  avait  demandé 
lour  cette  grande  œuvre  le  concours  des  plus  grands  artistes; 
p  plan  que  présenta  le  Bramante  fut  préféré,  et  grâce  à  son  acti- 
ité  les  travaux  de  Saint-Pierre,  commencés  en  1513  «  furent 
lousst's  avec  tant  de  promptitude ,  qu'avant  la  mort  de  lu- 
es II  et  du  Bramante,  c'est-à-dire  en  moins  de  deux  ans ,  le 
nnpie  en  certains  endroits  était  élevé  jusqu'à  la  corniche  ,  et 
[ue  déjà  les  grands  cintres  qui  devaient  recevoir  la  coupole 
taient  faits,  u  est  aujourd'hui  bien  reconnu  que  les  change- 
œnts  que  les  successeurs  de  Bramante  firent  subir  à  ses  plans 
[epuis  Raphaël  jusqu'à  Michel- Ange  qui  acheva  l'édifice ,  loin 
raméliorer  son  œuvre,  en  ternirent  les  beautés.  Aucun  artiste 
l'a  mieux  apprécié  que  le  Bramante  la  belle  simplicité  antique 
t  donné  à  ses  productions  plus  de  grâce,  de  noblesse  et  d'har- 
Donîe.  Son  style  fut  d'abord  sec,  mais  il  finit  par  être  châtié  et 
grandiose  ;  on  lui  a  reproché  le  peu  de  solidité  de  ses  bâtisses  et 
me  recherche  bizarre  dans  le  choix  de  ses  bases,  de  ses  chapî- 
eaux,  de  ses  moulures,  etc.  —  Le  Bramante  fut  aussi  un  pein- 
re  distingué.  Ses  tableaux  tant  à   fresque  qu'à  rhuîle  sont 
enonunés  dans  le  Milanex.On  voit  encore  à  Milan,  dans  l'église 
le  Saiot-Sébastien,  le  patron  du  lieu  peint  par  lui ,  sans  cette 
écheresse  qu'on  reproche  aux  peintres  du  xt*^  siècle.  Il  a  écrit 
kiusieurs  traités  sur  les  diverses  parties  de  l'art  qu'il  connaîs- 
ait  si  bien,  et  a  foit  despo^V^.Ses  traités  sont  restés  en  manus- 
Tit  dans  une  bibliothèque  de  Milan .  et  ses  poésies  ont^été  îm- 
)rimécs  en  cette  viUe  en  1756.  Raphaël  fut  son  parent  et  son 
Jève,  et  c'est  par  un  noble  sentiment  d'admiration  et  de  recoo- 
laissance  que  ce  dernier  le  plaça  dans  son  célèbre  tableau  de 
'école  d'Athènes.  Le  Bramante  mourut  à  Rome  en  1514.  Ses 
obsèques  furent  magnifiques  et  honorées  du  concours  de  tout 
e  que  la  ville  pomémît  d'îllastre  parnil  fa  noblesse  et  le»  arffe- 
es.  Son  corps  fut  déposé  dans  l'égKse  de  Saint-Pierre  qu'il 
ivaît  fondée  deux  ans  auparavant. 

BftjkmAHTOM  (BAunriELKMY  SoARDi,  dM  IL  )^  peÎBtee  et 


architecte  milanais,  vécut  vers  le  mtlîett  d«  xv*  siècle,  Nic»^ 
las  V  lui  confia  l'ornementation  de  plusieurs  salles  de  Rone»  «I 
lut  commanda  d'exécuter  plusieurs  tableaux.  BietitOI  Bra* 
manlino  voyagea  dans  la  Lombardie,  étudia  toutes  les  antiqui* 
tés  qui  s'y  trouvaient,  et  en  donna  la  description.  Parmi  touM 
les  églises  qu'il  construisit  dans  le  Milanais,  celle  de  Sakit-St- 
tyre  est  justement  citée  comme  la  plus  remarquable.  La  tribooa 
de  cette  égKse  est  un  chef-d'œuvre.  BraoHmtmo  fut,  dit-on,  le 
restaurateur  de  l'art  dans  le  Milanais,  et  on  lui  attribue  la  gWMi« 
d'avoir  conseillé  souvent  Lazari  dit  U  Bramante,  l'un  des  plu» 
grands  architectes  modernes. 

BRjiMBATi  (Isotta)  ,  femme  poète  ,  issue  d'une  noble  fb- 
mille  du  Bergamesque,  et  mariée  a  Jérôme  Grumello,  florissail 
vers  le  milieu  du  xv*  siècle.  Elle  fut  perfiaitement  instruite 
dans  les  langues  latine,  italienne,  française  et  espagnole.  Elle 
possédait  si  bien  cette  dernière,  qu'elle  était  en  état  de  se  mesQ^ 
rer  avec  les  meilleurs  poëtes  de  cette  nation.  La  langue  latine 
ne  lui  était  pas  moins  familière  ;  elle  en  fit  usage  en  plusienr» 
occasions  devant  le  sénat  de  Milan,  où  elle  eut  à  traiter  plusieuft 
affaires  relatives  à  ses  propres  intérêts.  Elle  avait  pris  pour  de^ 
rise  le  jardin  des  Hesperides  avec  les  pommes  d'or,  et  le  dragon 
mort  devant  la  porte,  avec  cette  inscription  espagnole  :  lo  mejar 
los  guardere  (je  le  garderai  mieux).  Elle  mourut  subitement  le 
24  février  1586 ,  et  fut  célébrée  de  son  vivant  et  après  sa  mort 
par  tous  les  beaux  esprits  du  temps.  Ses  ouvrages  n'ont  pas  élè 
réunis;  on  les  trouve  dans  les  recueîb  suivants:!**  plusieura 
lettres  dans  le  Seeratario  de  Sansavina  ;  $P  plusieurs  pièces  de 
vers  dans  U  Tempio  di  Girolama  d'Aragùna,  Padoue,  156i, 
iA-4^  ;  dans  Eleqie  ,  sonetti^  ad  efntaffi  composte  noUeeséquie , 
del  sign.  E  store  Baglione,  Crémone,  sans  date,  in-4<*,  mais  in»- 
primé  en  1579.  On  en  trouve  un  plus  grand  nombre  dans  le 
recueil  qui  lui  fbt  consacré  après  sa  mort,  sens  ce  titre  :  Rima 
funeraU  di  ditersi  ittustri  ingegni,  composte  in  volgare  e  la- 
tina  favella  in  morte  delta  mollo  illustra  signora  Isottm 
Brembatta  Grœmella,  Ber^roe,  1587,  in-4«;  on  en  trouve 
enfin  dans  la  première  partie  des  Componimenti  poetici  ^Ih 
piu  iHustri  rimatriei  d'Ogni  secola  ,  raceolU  dalla  signom 
Luisa  BergalH{V,  Louise  Bsbgalli). 

BRABIBILLA  (JEAif-ALEXANDiB),  chirurgien  italien ,  né  i 
Pavie  en  1730,  passa  une  grande  partie  de  sa  vie  en  A  llemagne, 
où  il  eut  le  talent  de  parvenir  aux  honneurs  et  aux  di^ités  h 
force  d'intrigues.  L'empereur  Joseph  le  nomma  premier  chi- 
rurgien et  directeur  de  l'académie  Joséphine.  H  jouit  de  ses  dî* 
gnités  jusqu'en  1795,  époque  oà  elles  lui  forent  retirées.  H  ren- 
tra en  Italie,  et  mourut  à  Padoue  en  1800,  dans  une  obscurité 
profonde.  Ses  ouvrages,  qui  portent  le  cachet  de  la  médiocrité, 
malgré  les  éloges  que  de  bas  flatteurs  lui  prodiguèrent  du  tempe 
qu'ildistribuait  les  faveurs ,  sont  en  partie  en  allemand  et  en 
partie  en  italien.  Ils  ne  méritent  poînl  d'être  cités. 

BBANE  OU  BBABIlinS,  S.  m.  (F.  BBAHMANB). 

BBAME  DK  MBB  (hist.  nat.\  espèce  de  poisson  qui  a  le  tour 
des  yeux  doré. 

BBAMBR  se  dit  par  onomatopée  du  cri  de  plusieurs  ani- 
maux, plus  particulièrement  de  celui  du  cerf,  et  a  pour  origine 
le  verbe  grec  brémeiny  frémir,  rugir ,  dont  les  Italiens  ont  M 
leur  vermf  bramare,  par  lequel  ils  expriment  aussi  Faction  de 
braire  (  F.  ce  mot).  Bramer  a  été  employé  autrefois  dans  Fae* 
ception  du  cri  humain ,  et  le  root  hram  signifiait  grand  cri  ea 
langue  gothique  ;  aujourd'hui  il  ne  sert  plus  qu'à  désigner  le 
cri  ou  cerf. 

BBÀMEB  (LÊoif  ABU),  peiutfe,  né  à  Delfl  en  1886.  L'époqve 
de  sa  mort  est  inconnue.  Il  se  fit  une  grande  réputation  eu  Ita- 
lie par  deux  tableaux  habilement  composés,  et  dont  les  figHret 
réunissent  à  une  bonne  couleur  une  expression  saisissante:  la 
Résurreeêian  de  Lazare  et  Saint  Pierre  reniant  Notre-Sa^ 
gneur.  De  retour  à  Delfl,  il  y  ronfinua  le  renom  ({u'il  s'était 
acquis  en  Italie.  On  estime  ses  petits  tableaux  sur  cuivre,  repré- 
sentant des  nuits,  des  incendies,  des  cavernes  et  des  souterraifis 
éclairés  au  flambeau.  Sa  couleur  est  naturelle  et  vigoureuse,  et 
sa  manière  rappelle  Bassan  et  le  Orrége.  —  Il  ne  faut  pas  con- 
fondre ce  Bramer  avec  un  autre  assex  bon  peintre  hollandiâs, 
nommé  Bramer  on  Pramer ,  qui  peignait  des  Conversations,  et 
qui  vivait  vers  l8Hè« 

BRAJIBB  (BsnJAHin  ),  afdiitede  et  mathématicien  hesseîs 
du  XYfl*^  siècle,  propagea  puissamment  en  Allemagne  les  con-^ 
naissavoes  (^ométriSque».  Voici  les  titres  de  ses  prindpeux  ou- 
vrages, écrits  soit  en  latin,  soit  en  allemand  :  i^ÀpoU&nim 
Cattns,  Oder  geometriseher  Wegujeiser  (\r Gmàt  géométrique); 
2**  Geometrisehes  triemguiar  instrument  rDescription  d'un  ins- 
trument fort  commode  pour  la  perspective  et  pour  lever  les 
'  plans),  Cassel,  1650,  in-4*».  C'est  dans  cet  écrit  que  Benjamin 


muaiB.  (  516  ) 

Bramer  aUribae,  sans  tootefois  le  prouver  assez  positivement , 
l'invention  des  logarithmes  i  Juste  Byrge ,  son  k)eaa-frère. 
S^  Sxpfietiio  et  usas  iinealU  proportionalis,  —  Le  détail  de 
tes  auin*s  ouvraj^  se  trouve  dans  les  Pandeeim  Brandenbar- 
f(cm  deHendreich. 

•RAMllALL  (Jban),  archevêque  d'Arma^h,  primat  dirlande, 
naquit  en  1593  à  Pontefract ,  dans  le  comte  d'York.  Elève  dis- 
tinffué  de  Tuniversité  de  Cambridge ,  il  entra  dans  les  ordres , 
obtint  divers  bénéfices,  se  maria»  et  devint  en  peu  d'années  un 
prédicateur  célèbre  par  son  éloauence  incisive,  sa  puissante  con- 
travers^  et  son  courage  inébranlable.  A  celle  épiique  de  pertur- 
bation, il  travailla  avec  zèle,  constance  et  énergie ,  k  rétablir  la 
discipliiiede  TKglise  et  à  amener  une  réforme  salutaire.  Nommé 
en  lest  évèque  de  bmdonderry,  l'ardeur  qu'il  mit  à  reconqué- 
rir à  l'Eglise  d'Irlande  le»  revenus  qu'on  lui  avait  spoliés  lui 
suscila  de  nombreux  ennemis,  et  une  persécution  acnariiée  le 
contraignit  à  s'exiler.  Réfugié  en  Angleterre ,  Bramball  s'em- 

Coya  activement  |M)ur  la  cause  royale ,  et ,  après  la  bataille  de 
aston-Moor ,  il  fut  forcé  de  s'enfuir  à  Hambourg,  puis  à 
Bruxelles ,  où  il  continua  d'exercer  son  ministère  sacré.  Après 
q*iatrc  ans  d'absence,  il  rentra  en  Irlande,  d'où  ne  tardèrent  pas 
à  le  chasser  une  s<*coiide  fois  les  catholiqu<>s  et  les  parlementai- 
res liguée  contre  lui.  Ce  nouvel  exil  cessa  avec  la  restauration  ; 
les  talents  et  les  généreux  eflforts  de  Bramhall  furent  enfin  di- 
gnement récompensés. En  1661,  il  fut  nommé  archevêque  d'Ar- 
inagh,  primat  et  métropolitain  de  toute  l'Irlande,  et  contribua 
puissamment  à  rétablir  l'ordre  et  la  paix  dans  cette  province  dé- 
solée. Cette  même  année,  il  fut  élu  orateur  de  la  chambre  des 
lords  du  parlement  d'Irlande ,  et  après  avoir  amélioré  le  sort 
du  clergé  confié  k  ses  soins  paternels,  il  mourut  en  1663.  Parmi 
ses  ouvrages,  fort  estimés  en  Angleterre,  on  distingue  :  Pro 
r$gê  et  populo  angiieano  apohgia,  Anvers,  1651,  in-13. 

BBAMl  {Mit.  nol.),  nom  malabre  d'une  plante  de  la  famille 
des  personnées.Cette  plante  a  une  tige  d'un  pied  et  demi  à  deux 
pieds  de  longueur ,  cylindrique  ,  de  deux  lignes  de  diamètre , 
rampante  sur  la  terre ,  vert  clair ,  jetant  au-dessous  de  chaque 
nœud  deux  k  trois  racines  rameuses,  cylindriques,  lonsues  de 
deux  pouces,  blanchâtres,  d'une  ligne  et  demie  de  diamètre,  et 
en  dessus  quelques  branches  alternes  hautes  de  six  pouces,  cy- 
lindriques, d'une  ligne  et  demie  de  diamètre,  rougàtres,  char- 
nues ,  subdivisées  en  deux  à  trois  branches  alternes ,  écartées 
sous  un  angle  de  45  degrés  Ces  feuilles  ne  se  voient  oue  sur  les 
branches  qui  s'élèvent,  et  non  sur  la  tige  rampante.  Elles  sont 
opposées  deux  k  deux  en  croix,  k  des  distances  égales  à  leur  lon- 
gueur, elliptiques,  obtuses,  longues  de  six  k  huit  lignes,  une  fois 
moin»  larges,  entières,  épaisses,  relevées  en  dessous  d'une  côte 
longitudinale,  vert -clair ,  portées  sans  pédicule  sur  les  tlves,  et 
éeartées  sous  un  angle  de  45  degrés.  De  l'aisselle  de  quelques- 
unes  des  feuilles  supérieures   sort  alternativement  une  fleur 
bleue  portée  sur  un  pédicule  presque  deux  fois  plus  long:  chaque 
fleur  est  hermaphrodite ,  longue  de  sept  k  huit  lignes,  ouverte 
en  étoile  de  même  diamètre  et  posée  au-dessous  de  l'ovaire  ; 
elle  persiste  en  un  calice  vert,  persistant,  ovoïde,  à  cinq  feuilles 
elliptiques,  concaves,  pointues,  une  fois  plus  longues  que  larges, 
serrées,  embrassant  étroitement  une  corolle  monopetale  bleu 
clair,  une  fois  plus  longue,  à  tube  médiocre  partagé  en  cinq  di- 
visiim!!  presque  égales,  ouvertes  en  étoile,  striées  longitudinale- 
meiit,  portant  au  sommet  du  tul)e  quatre  étamines  in^les 
dont  deux  plus  hautes ,  mais  près  d'une  fois  plus  courte  que  les 
divisions,  k  filets  blancs  et  anthères  noirâtres,  courbées  en  demi- 
lune  :  du  centre  du  calice  s'élève  un  disque  orbiculaire  trèsaf- 
bissé,  faisant  corps  avec  l'ovaire  au'h  supporte,  et  couronné  par 
an  style  vert  blanchâtre,  termine  par  un  stigmate  hémisphéri- 
que velouté;  l'ovaire  en  mûrissant  devient  une  capsule  ovoïde 
CNntue  ou  conique,  longue  de  deux  k  trois  lignes,  une  fois  moins 
rf^,  verte,  k  une  loge,  s'ouvrant  en  deux  valves,  et  contenant 
environ  deux  cents  graines  sphériques,  d'un  qiurt  de  ligne  de 
diamètre ,  d'abord  vertes ,  ensuite  d'un  blanc  iaunitre,  enfin 
noires,  attachées  autour  d'un  placenta  central  libre,  attaché  sur 
le  fond  de  la  capsule.  Le  brami  croit  au  Malabar  dans  les  ter- 
rains marécageux ,  couverts  d'un  à  deux  pouces  d'eau  sur  les- 
Îoels  la' tige  rampe  ,  en  élevant  seulement  au-dessus  de  l'eau 
s  branches  qui  portant  des  fleurs.  Toute  la  plante  a  une  saveur 
aqueuse  amère  :  les  bestiaux  tels  que  les  vaches»  chèvres,  bre- 
bis qui  en  mangent  souvent,  rendent  beaucoup  de  lait.  Sa  dé- 
coction avec  le  lait  de  vache  et  le  beurre  frais  forme  une  es- 
pèce d'onguent  dont  on  se  frotte  les  tempes  pour  faire  passer  le 


BBAKC. 


délire.  Oti  la  fait  prendre  en  poudre  avec  le  poivre,  l'acarus  et 
le  myrobolan  dans  l'eau  de  riz,  pour  rendre  la  voix  claire. 

BRAMMOif  ,  premier  fils  du  premier  coupla  humain  ,  selon 
foelques  mythologues,  n'est  que  Brahmao. 


BBAMPOU  (kùt.  fiai.),  nom  brame  d'un  arbre  do  lUliliir 
Cet  arbre  s'élève  k  la  hauteur  de  soixante-dix  pîeds  ;  wii  tnac^ 
qui  a  dix  ou  quinze  pieds  de  haut,  sur  deux  à  trois  piedsileHiine* 
Ire,  est  couronné  par  un  cime  héniii^pliérique,  composée  de  bru. 
ches  cylindriques,  grosses  et  longues,  écartées  presque  horiiot. 
lalement,  en  liois  blanc  recouvert  d*  une  éoirce  tirune  et  rode.  S« 
feuilles  sont  alternes,  rassemblées  au  nombre  detroiiou  quaut, 
disposées  circulaireinent,  fort  rapprochées  vers  le  bout  des  bn» 
chcs,  et  portées  horizon  la  teiiient  sur  un  pédicule  cylindriflir 
une  fois  plus  court  qu'elles '.elles  sont  elliptiques,  ol>tuMf,  loi. 

f;ues  de  qi.'atre  à  cinq  pouces,  une  fois  moins  larges,  etiiiérv\ 
paisses,  lisses,  vert  noir,  luisantes  dessus,  plus  claire dÂo«, 
relevées  d'une  côte  longitudinale,  ramifiées  de  cinq  à  û%  ptim 
de  nervures  alternes  dont  les  deux  inférieures  forment  cumi 
trois  nervures  principales  avec  celle  du  milieu  ;  apf  éi  l» 
chute,  on  voit  sur  les  branches  les  cicatrices  des  endruils  oàHfa 
étaient  attachées.  Chaque  branche  est  terminée  parctoqoan 
épis  rayonnants  portant  chacun  trente  fleurs  environ,  rappn- 
chées  trois  à  quatre  par  paquets,  distribuées  sur  les  trois  quiit 
de  leur  lon^eur,  et  portées  chacune  sur  un  pédoncule  nflindiv 
que  une  fois  plus  court  qu'elles.  Il  parait  que  les  feoillQni 
toutes  mAles  sur  un  pied,  et  femelles  sur  d'autres  piedi.  Chaqtt 
fleur  femelle  est  posée  au-dessus  de  l'ovaire  ;  elles  oomiitHi 
en  un  calice  rouge  pâle,  d'une  seule  pièce  découpée  proMt^ 
ment  en  cinq  parties  égales,  velues  intérieureuient,  triang^ 
res,  une  fois  plus  longues  que  lar^,  ouvertes  borisontaleaai 
en  une  étoile  de  neuf  lignes  de  dianôètre,  caduques;  du  tnHn 
de  ce  calice  s'élève  un  ovaire  entièrement  semblable  à  eémà 
tithymale,  c'est-à-dire  sphéroïde  à  trois  sillons,  d'une  lipté 
diamètre,  porté  sur  un  disque  cylindrique  partagé  â  loa  i» 
met  en  trois  stigmates  cylindriques  très-menus.  L'ovaire  a 
mûrissant  devient  une  baie  ovoïde,  courte,  presque  spbcriqv, 
jaune  purpurin,  à  trois  loges  osseuses ,  contenant  chacune  ut 

graine  ovoïde  assez  courte.  Le  brampou  croit  sur  les  montape 
u  Malabar,  surtout  à  Berkenkour.  Toutes  ses  parties  ont  ut 
odeur  aromatique  douce  et  une  saveur  sauvage.  Son  luafrat 
ignoré. 

BftAlf,s.  m.  {gramm,\  matière  fécale.  Il  est  bas.—  ^rta* 
son,  partie  du  son  la  plus  grossière.  —  Bran  de  $eie,  poodrf  (|a 
tomfa«  du  bois  lorsqu'on  le  scie.  Ces  locutions  ont  vieilli.' 
Brafi  est  également  un  terme  bas  qui  sert  à  marquer  du  mépn 
pour  quelqu'un,  pour  quelque  chose.  Bran  dtini,  Bran  if  w 
prom9S$e$,  Il  est  vieux. 

BRA!r(PR6DÈRiG-ALEXAlfDRB),  né  en  1767  k  RybniU  dtt* 
le  grand-duché  de  Mecklembourg-Schwerin,  mena  pendant  » 
jeunesse  une  vie  ambulante,  parcourut  l'Allemagne,  pmqi 
tout  le  midi  de  l'E^irope  et  les  Pays-Bas.  Son  séjour  aaium 
diverses  contrées  lui  inspira  du  goût  pour  la  politique.  En  I8A). 
il  publia  sous  le  voile  de  l'anonyme  un  ouvrage  intitule Ifc'/»- 
get^  k  Hamlx>urg  où  il  s'était  fixé.  Il  en  donna  un  autreen  ift^l 
sous  ce  ixivei  Mélangée  du  Nord.  Il  donna  des  arlicl«  forlR^ 
marquables  dans  la  Minerve  de  cette  ville,  et  se  chargea  ma» 
de  la  direction  de  ce  journal  dès  1809;  il  gagna  l'estin»^ 
tous  les  gens  de  bien  par  le  talent  et  le  courage  qu'il  dépl»!) 
k  la  tète  de  cette  publication.  I..es  autorités  françaises  à  Ha» 
bourg  le  traitèrent  avec  k)eaiicoup  d'égards ,  jusqu'au  nwoini 
où  parut  la  traduction  de  don  Pedro  Cevallos,  inlitulé:fir'' 
de$  moyens  employés  par  Napoléon  fOur  usurper  la  ctmnm 
d'Espfigne.  Informées  gue  Bran  était  l'auteur  de  cette  tradr 
tion,  lesautorités  françaises  le  persécutèrent.  Abandonnautal;' 
la  direction  de  la  Jfinerot  à  un  de  ses  amis,  il  s'enfuit  â  Leipof- 
puis  k  Prague,  où  il  fonda  un  journal  (  le  Temps)  ,  qui  eut  i' 
grand  succès  en  Allemagne.  En  1813,  après  la  batalllede  \A^ 
zig ,  il  revint  k  Hambourg ,  reprit  la  direction  de  la  Mingrv 
sous  son  nom,  à  la  place  de  celui  d'Archenholz  son  prédécessnr 

Î[ui  avait  toujours  figuré.  En  1816,  il  s'établit  comme  libnim 
éna ,  et  y  publia  un  journal  intitulé  :  Archives  ^'^^'^^Ç^ 
ques^  qui  fut  accueilli  avec  faveur.  On  a  encore  de  lui  un  Êicm' 
de  pièces  relatives  à  t amélioration  des  Juifs  en  France,  Ha* 
bourg,  1806  et  7 , 8  cahiers,  in-8».  Tous  les  écrits  de  Bras  lo^ 
en  allemand.  Il  mourut  k  iéna  en  septembre  1851.  Bran  <tv 
une  rare  intelligence,  des  connaissances  étendues  et  vaiiê»li 
avait  pris  pour  devise  comme  journaliste  :  Modération  stf^ 
denee.  L'université  d'Iéna  lui  avait  conféré  en  1817  legrade* 

docteur  en  philosophie. 
BRANC,  sorte  de  vêtement  de  fenmde. 

B&AlfC,  BRAIfCK,   BRAIf  D,  BRANDB,  BBAIfC,  BBAJTS,  » 

bre  recourt>é,  épée,  sabre,  glaive,  coutelas  d'ader  qui  se  tea***^ 

deux  mains  :  de  frangère^  franctum\  la  lettre  f  changêe«a^ 

BBAHGGACi,  illustre  funiUe  napcAitaÎDe,  quiadoiiaèil> 


•RAHCASD. 


(517) 


BEAKCIAS. 


France  les  seigneon  de  Brancas ,  et  à  TEglise  pluneors  cardi- 
oauY  dans  le  ooarsdu  xiv«  siècle»  eut  aussi  dans  le  xvii*"  le 
mdinal  Françoîs-llarie  Brancacci,  qui  avait  été  successif  ement 
èféque  de  Viterbe,  de  Porto  et  de  Capaccio,  et  qui  nMHirut  le 
9  janvier  1675.  Il  laissa  un  recueil  de  disserlations  latines»  où 
Ton  trouve  parmi  des  sujets  très-graves,  tels  que  DeprivVegiis 
MifriM  g*tud0ttt  eardinalet  t»  ynifriU  eaptUus;  De  paelioni^ 
mê  earëinaihÊm  ^um  voraniur  eoneiarit  empiiula  ;  De  êoero 
«Mitcw,  tm  ewtremo  vitm  pericuio  eerianêébuë  eœhibendOf  etc.; 
tfoe  question  c|ui  parait  un  peu  moins  sérieuse,  mais  oui  n'est 
pas  moins  traitée  sérieusement;  elle  a  pour  objet  le  cnocolat. 
L'auteur  eiamine  si  le  chocolat  à  Teau  rompt  le  jeune  ordonné 
Mir  TEglise  :  An  choeola(ei  aqua  diiulus,  proui  hodiemouiu 
orà€i»tr ,  eecleêiaiUcum  frangat  jejumum;  et  sa  décision  est 

E'il  ne  le  rompt  pas.  Heoquet  Ta  réfuté  dans  son  Traité  de$ 
tpenâêê  d%  carême.  Cette  dissertation ,  d'abord  publiée  à  part 
m  1666»  in-40,  fut  réimprimée  dans  le  recueil  ci-dessus,  à 
ftooMy  i67î,  in-4®.  --  Il  V  eut  aussi  un  Leiio  Brancaccio»  che- 
raHer  de  Saint-Jean  de  Jérusalem  »  membre  du  conseil  qu*on 
appelait  eMUéraU  pour  sa  majesté  catholique,  mestre  de  camp 
et  conseiller  de  guerre  dans  les  Etals  de  Flandre,  qui  publia  un 
traité  sur  Tart  militaire,  intitulé  :  Délia  nuora  diêcipttna  e  vera 
ari€  mUiiare  iibri  xiii ,  Venise,  1582,  in-fol.  ;  et  un  autre 
sons  le  litre  de  I  Carichi  miKiaH,  0  fucina  di  Marte,  Venise,  les 
jootes»  1641,  in-40. 

•mAifCADOBi-PERiNi  (JEAif-B ARTISTE),  né  à  Sienne  en 
1674  d'une  famille  noble,  lit  de  brillantes  études,  s*adonna  avec 
succès  aui  sciences  et  aux  belles-lettres,  vint  à  Rome  en  1695, 
fut  reçu  membre  de  Tacadémie  arradienne ,  sous  le  nom  arca- 
dien  &À%rindo  Bmr*iieo,  s'y  distingua  par  la  lecture  d'écrits 
en  ÇTQse  et  en  vers,  et,  s*étant  lié  avec  les  personnages  les  plus 
distingués  de  son  siècle,  il  obtint  du  cardinal  OttobonI  le  titre 
de  chanoine  de  Saint-Laurent  in  Damaso,  Il  desservait  depuis 
sii  ans  ce  canonicat  avec  zèle  et  piété  lorsqu'il  mourut  subite- 
ment à  trente-sept  ans,  le  19  novembre  1711.  On  lui  doit: 
Càronolngin  de'  gran  maeetri  detlo  tpedale  del  eanlo  sepolero 
éeUa  *agra  religions  mifitare  di  S.  Giovanni  QerosoUmitano, 
ogpi detti di Malia ,  etc.,  Rome,  1709,  grand  in-fol.,  orné  de 
soraante^ix  portraits  des  grands  maîtres  de  l'ordre,  gravés  par 
Jérôme  de  Rossi,  d'après  les  dessins  originaux  envoyés  de  Malle  ; 
Foéekê,  dans  le  recueil  de  l'académie  arcadienne.  L'abbé  Cosme 
Pinetti  a  écrit  l'éloge  de  Brancadori-Perini  dans  le  premier  vo- 
lume des  Noliiie  degli  arcadi  morH, 

BRAXCALBOME  DANDOLO  (COMTE  DE  CaSALECCHIO),  Bo- 

kMiais  de  naissance,  sénateur  de  Rome  au  iLiii*  siècle,  et  le 
[premier  qui  ait  été  investi,  en  1253,  de  rautorilé  de  podeiià, 
poorréfinroer  les  brigandages  auxquels  les  nobles  romains  ne 
roiwiasaîent  pas  de  se  livrer.  Il  les  attaqua  dans  leurs  maisons 
et  <»àleaux,  détruisit  cent  quarante  de  leurs  forteresses ,  et  ût 
fteodre  à  la  porte  de  leurs  propres  palais  quantité  de  seigneurs, 
5&le  à  côte  avec  les  bandits  qu'ils  entretenaient  à  leur  solde. 
Son  activité  et  son  énergie  infatigables  rétablirent  assez  promp- 
to«ienl  la  sécurité  du  peuple,  mais  son  extrême  sévérité  irriU 
Dontre  lui  les  Romains .  et  il  fut  contraint  de  résigner  ses  pou- 
roirs.  Mais,  deux  années  après  sa  retraite  du  pouvoir,  Branca- 
leoue  se  vit  rappelé  par  des  suifrases  universels,  et  il  lui  fut 
aoofié  uneautonté  beaucoup  plus  étendue.  En  1)58  il  mourut 
regretté  du  peuple  et  détesté  de  la  noblesse. 

•AAHGALBOIIB  (Jean-François),  né  à  Naples,  fut  profes- 
Mr  de  médecine  à  Rome  vers  Tannée  1535.  On  a  de  lui  un 
iialone  intitulé  :  Jk  baineorum  utilitate,  cum  ad  eanitatem 
Uêemmam ,  Imii  ad  morbitê  tmrandos,  es  Uiftpoerale ,  Qaleno , 
muriêmêê  medicis,  Rome,  1554,  in-8»;  Paris,  1536,  in-9»; 
Ifuremberg,  1536,  in-6». 

BBAMCAmB,  s.  m.  espèce  de  civière  à  bras  et  à  pieds  sur  la- 
nelle  on  transporte  un  malade  couché ,  ou  des  meubles ,  des 
«îets  fragiles,  etc.  //  fut  porté  à  thôpital  sur  un  brancard.  Il 
faui  trmmporter  cette  glace,  ces  porcelaines  sur  un  brancard. 
--  Brancard  se  dit  aussi  de  deux  pièces  de  bois  qui  se  prolon- 
mten  avant  d*une  charrette,  et  entre  lesquelles  est  placé  le 
oeval  qui  la  traîne.  Le  cheval  de  brancard.  Mettre  le  cheval 
w  èra^cffd,  —  Il  se  dit  également  de  deux  pièces  de  bois  ou 
k  1er  qui,  dans  une  voiture  à  timon  et  à  quatre  roues,  réunis- 
ent  le  train  de  derrière  et  celui  de  devant.  L«  brancard  de  cette 
^line  esi  trop  court. 

BMAMCAmn,  assemblage  de  plusieurs  pièces  de  charpente, 
or  lequel  on  place  des  pierres,  des  instruments,  des  pendules, 
les  meobles  ou  des  fiirdeaux  pesants  pour  les  transporter  mus 
es  codomiiiager. 


BKAifCABDiBE,  celui  qui  porte  ou  qui  conduit  un  bran- 
card. 

BBABrCAS(ViLLARS-LACRAGUAIS-FORGALQIJIER-CÉRESTE). 

La  famille  nombreuse  qui  illustra  ce  nom  est  originaire  du 
royaume  de  Naples,  et  déjà  célèbre  lors  de  l'inv  asioii  des  Nor- 
mands. --  BuFiLE  DE  Brancas,  que  Clément  VII  avait  nom- 
mé maréchal,  vint  le  premier  s'établir  en  France  sous  le  règne 
de  Charles  VII,  à  la  suite  des  princes  de  la  seconde  maison 
d'Anjou,  exiire  de  Naples.  Il  fut  doté  en  Provence  delà  baronnie 
d'Oyse,  du  marquisat  de  Villars  et  du  comté  de  Laoraguais.  — 
Son  pelil-fits ,  ayant  épousé  une  fille  du  comte  de  Forcatquier 
et  de  Toulouse,  ajouta  à  ses  titres  le  premier  de  ces  deux  noms. 
Dans  la  seconde  brandie  de  cette  nombreuse  famille,  on  rite  : 
Brancas  (André  de),  plus  connu  sous  le  nom  &amiralde  Vil* 
lars,  embrassa  sous  Henri  IV  le  parti  de  la  Ligue,  et  chercha  à 
s'emparer  de  la  Normandie.  Il  résista  longtemps  dans  Rouen 
aux  armées  du  roi,  mais  enfin  fut  conquis  à  sa  cause  par  le 
grand  ministre  Sully,  et  dès  lors  sa  vie  fut  un  modèle  de  loyauté 
inébranlable.  Il  périt  au  siège  de  Doullens  (Somme),  massacré 
de  sang-froid  par  les  Espagnols.  Les  lettres  patentes  parlent 
ainsi  de  Tamiral  de  Villars  :  a  Ayant  signalé  sa  valeur  et  son 
courage  en  tant  d*occasions  importantes,  il  acheva  une  belle  vie 
par  une  glorieuse  mort,  (ju'il  reçut  en  servant  le  feu  roi  Henri  le 
Grand,  notre  très-honore  seigneur  et  aïeul,  au  siège  de  Doulens 
contre  l'armée  du  roi  d*£spagne,  commandée  par  le  comte  de 
Fuenles.» —  Brancas  (Georges  de),  son  frère  puîné,  obtint  en 
1626  le  brevet  d'érection  du  marc|uisat  de  Villars  en  duché- 
pairie,  à  cause  de  ses  services ,  ainsi  relatés  dans  les  lettres  pa- 
tentes expédiées  en  juillet  1653  :  a  Notre  cousin,  le  marquis  de 
Villars,  était  dans  les  armées  de  iiotredil  seigneur  et  aïeul  en 
Franche-Comté ,  dont  il  fut  appelé  pour  être  gouverneur  du 
Havre  de  Grâce ,  où  il  a  dignement ,  fidèlement  et  généreuse- 
ment servi  cet  Etat ,  et  particulièrement  en  l'année  1635 ,  où 
notre  seigneur  et  père  a]^ant  été  obligé  de  réprimer  la  rébellion 
de  ceux  de  la  religion  prétendue  réformée,  notredil  cousin  au- 
rait équipé  k  ses  dépens  vingt-cinq  vaisseaux  de  guerre,  dont 
il  (le  roi  Louis  XIII)  aurait  reçu  grand  secours  en  ses  affaires.  » 
Le  duché-pairie  de  Villars-Brancas ,  qui  n'a  rien  de  commun 
avec  le  duché  érigé  en  faveur  du  maréchal  de  Villars  après  la 
victoire  de  Denain.  appartenait  à  la  branche  cadette  des  Bran- 
cas-Lauraguais,  et  le  dernier  duc  de  Brancas  est  mort  en  dé- 
cembre 1793,  laissant  plusieurs  héritiers  de  son  nom.  —  Quant 
à  la  brandie  ainée  de  cette  fomillc ,  honorée  de  la  grandesse 
d'Espagne ,  elle  s*est  éteinte  dans  la  personne  du  duc  de  Cé- 
reste,  mort  en  1803.  Celte  branche  avait  été  distinguée  nar 
Brancas  (Louis  de),  marquis  deCéresie,  qui  servit  honorable- 
ment sur  mer  et  sur  terre  sous  Louis  XIV  et  sous  Louis  XV,  et 
fut  employé  dans  plusieurs  ambassades,  où  il  fit  preuve  de  ta- 
lents supérieurs.  11  fut  créé  maréchal  de  France  en  1740 ,  et  il 
mourut  en  1750,  â^é  de  soixante-dix-neuf  ans.  —  Brancas 
(Louis-Léon-Félicile,  comte  de  Lauraguais,  duc  de) ,  né  à  Paris 
le  S  janvier  1735,  fils  du  duc  de  Villars-Brancas,  pair  de  France 
et  lieutenant  ffénéral.  Comme  son  père,  le  jeune  comte  de  Lau- 
raguais suivitla  carrière  des  armes,  fil  comme  colonel  la  cam- 
pagne de  1757,  s'^  fit  remarquer  par  plusieurs  actions  écla- 
tantes, puis  se  relira  du  service  pour  se  livrer  à  son  goùl  pas- 
sionné (les  sciences  et  des  belles-lettres.  Grand  amateur  et  pro- 
tecteur éclairé  de  l'art  dramatique,  il  obtint ,  moyennant  une 
somme  considérable,  la  suppression  des  banquettes  occupées 
sur  la  scène  même  de  la  Comédie-Française  par  les  petits-maî- 
tres de  ce  siècle,  suppression  aue  Voltaire  n'avait  jamab  pu  ob- 
tenir malgré  ses  pressantes  sollicitations.  Comme  remerclment 
de  ce  service  rendu  k  l'art,  le  poète  dédia  au  seigneur  sa  comé- 
die de  f  Ecossaise.  Le  comte  de  Laoraguais  s'occupa  aussi  de 
chimie  et  d'anatomie,  découvrit,  en  compacniedu  savant  La- 
vobier.  la  décomposition  du  diamant^  contribua  aussi  puissam- 
ment a  la  propagation  de  l'inoculation ,  publia  des  écrits  sur 
ces  divers  oDjets  scientifiques  et  des  œuvres  littéraires,  fut  admis 
adjoint  de  la  section  de  mécanique  à  l'académie  des  sciences  en 
1756 ,  et  en  devint  associé  vétéran  Tan  1771 .  Il  avait  été  forcé 
de  vendre  sa  magnifique  et  célèbre  bibliothèque  en  1770,  par 
suite  des  dépenses  énormes  faites  par  lui  pour  les  sdences ,  et 
qui  avaient  gravement  compromis  sa  fortune.  La  révolution 
acheva  de  le  ruiner.  En  ayant  accueilli  et  adopté  les  principes 
avec  modération,  il  en  poursuivit  les  excès  odieux  par  des  paro- 

f blets  dont  les  démagogues  le  punirent  en  le  jetant  en  prison. 
I  fut  oublié  jusqu'au  9  tberroîoor,  et  il  avait  eu  le  malheur  de 
mrdre  sa  femme,  arrêtée  ainsi  que  lui,  et  envoyée  à  l'échafaud. 
En  1814  Louis  XVIII  l'éleva  à  la  pairie  avec  le  titre  de  duc  de 
Brancas.  Pendant  la  première  session ,  il  vota  en  laveur  de  la 
liberté  de  la  presse  ;  puis»  ses  inftnnilés  l'ayant  foccé  de  renoncer 


1 


BBâHCHAGB. 


(3lg) 


aux  iraYaax  légistalifs,  il  mourut  d'un  accès  de  ffoutte  le  9  oc- 
tobre 1831.  Le  comte  (le  Laurasuais  mourut  en  cnrélien  ,  après 
aToir  réclamé  et  reçu  avec  la  plus  grande  piété  les  secours  «pi- 
ntuets  de  ta  religion.  —  Parmi  ses  nombreux  écrits,  on  cite  : 
Mémoires  sur  t inoculation  y  1763,  in-12.  —  Du  droit  des 
Français,  1771,  in-4*. —  Mémoire  pour  moi^  par  moi  Lo%sis 
de  Braneas,  etc.,  I^ndres,  1773,  in-8°.  —  Observations  sur  k 
fmémoire  de  M.  Quetlard,  concernant  la  porcelaine,  1766, 
iii-12.  —  Mémoire  sur  la  compagnie  des  Indes ,  précédé  du*n 
discourt  sur  le  commerce  en  général,  1769,  in-4*'.  —  Clfftem^ 
nestre,  tragédie  en  cinq  actes  et  en  vers ,  1764,  in-S®.  Jocaste, 
tragédie  en  cinq  actes  cl  en  vers,  1781,  in-8",  non  représentées 
toutes  deux.  —  Lettres  de  L,  B.  Lauraguais  à  M***^  Paris, 
1802,  în-8».—  Lettres  à  l'abbé  Geoffroy,  1802,  in-8«.  —  ll#- 
eueil  de  pièces  historiques  sur  la  convocation  des  états  géné^ 
rctfx  et  sur  l'élection  de  leurs  députés,  1788,  in-8«.  —  Disser- 
tettion  sur  les  assemblées  nationales  sous  les  trois  races  de 
France,  1788,  in-8».  —  Dissertation  sur  l'ostracisme ,  Paris, 
an  Ti ,  in-H*".  —  Lettres  aux  citoyens  le  Breton  et  Cuvier,  à 
r occasion  de  téioge  du  citoyen  Darcet,  1802,  in-8».  —  Lettres 
à  l'abbé  Geoffroy,  rédacteur  du  feuilleton  du  Journal  des  Dé- 
6«|j,  180i,  in-8«.  —  Lettres  des  consonnes  BRàla  voyelle  E, 
1819,  in-8*».  —  Expériences  sur  les  mélanges  gui  donnent  l'é- 
ther,  et  Mémoire  sur  la  dissolution  du  soufre  dans  tespriê-de^ 
ffin,  dans  les  Mémoires  de  Tacadéraie  des  sciences.  On  rencontre 
d'autres  lettres ,  discours  ou  écrits  divers  du  comte  de  Laura- 
^nis  dans  les  Mémoires  secrets  et  dans  Ta  Correspondance  de 
(wrtmm, 

BRA?rcAS.yiLLBirErTC  (A!fDiiÉ-FiiA?içots  DE),  né  dans 
le  comtat  Venaissin  à  la  fin  du  xvii*  siècle,  fut  abbé  d'Aulnay, 
er  mourut  le  11  avril  1768.  lia  laissé  plusieurs  ouvrages  de 
Dhysiqiie  et  d'astronomie.  Les  principaux  sont  :  1**  Lettres  sur 
lacosmoarapkie,  ou  le  Système  de  Copernic  réfuté,  Paris,  1745, 
iiM**.  a Lauteur  entreprend,  dit  Lalande,  d'y  établir  que  le 
mouvement  des  planètes  se  fait  dans  des  espèces  d'épicycloïdes  : 
il  n'y  a  que  des  rêveries.  »  Pour  ressusciter  cet  ouvrage  mort- 
né,  f'abbe  de  Rrancas  le  fit  reparaître  en  1747,  en  changeant 
le  frontispice  sons  le  titre  de  Système  de  cosmographie  et  de 
physique  générale.  2»  Institutions  astronomiques  ou  Leçons 
élémentaires  d'astronomie,  1746,  in-4».  3«  Explication  du 
flux  et  du  reflux  de  la  mer,  1749 .  in-4°.  L'auteur  veut  établir 
que  ce  phénomène,  inexplicable  dans  tout  autre  système  que  le 
sien ,  en  prouve  l'exactitude  et  l'universaKlé.  4«  Ephémérides 
cosmographiques  pour  1750,  Paris,  1750,  in-12.  Il  en  donna 
aussi  pour  les  deux  années  suivantes,  relativement  à  son  sys- 
tème de  cosmographie;  mais  on  n'en  tint  aucun  compte,  dit 
Lalande.  S*»  Histoire  ou  Police  du  royaume  de  Gala ,  traduite 
de  l'italien  en  anglais  et  de  l'anglais  en  français,  Londres,  Pa- 
ru, 1751,  deux  parties in-S*".  traduction  supposée.  ^Mémoire 
sur  les  os  fossUes,  1756.  L'abbé  de  Brancas  n'a  mis  son  nom  à 
aucun  de  ses  ouvrages. 

"H^^CATO  (Francesco),  jésuite  sicilien  et  missionnaire  cé- 
lèbre en  Chine,  arriva  dans  cet  empire  en  1637,  prît  le  nom 
de  Pan  Koue  Kouang,  et  commença  à  prêcher  l'Évangile  dans 
les  villes  de  Soutcheou,  de  Soung-Kiana  cl  de  Chang-Haî- 
Hian,  dans  la  province  de  Kiangnan.  A  raîde  du  nommé  Jac- 
ques, fils  unique  du  Kbulao  ou  ministre  Paul ,  et  favorisé  par 
les  magistrats,  il  y  construisit  plus  de  quatre-vîngt-<iix  égl^ 
et  quarante-cinq  oratoires  dans  divers  bourgs  et  villages  dans 
le  voisinage  des  villes,  où  le  nombre  des  chrétiens  augmenta 
considérablement.  Pendant  trente-deux  ans,  Brancato  propagea 
en  Chine  le  christianisme  avec  un  aèle  admirable»  jusqu'à  ce 
que  de  Pékîng  il  fut  envoyé  en  1665  à  Canton,  où  il  mourut  six 
ans  après.  Son  corps  fut  transporté  à  Nankin,  et  enterré  défini- 
tivement â  Chang-Hal-HIan.  Entre  autres  ouvrages  chinois»  il 
a  puhKé  un  TraOé  sur  f  eucharistie ,  une  Explication  des  dix 
commandements  de  Dieu,  une  Réfutation  des  divinations,  et 
un  Catéchisme  très-cclèbre ,  qui  porte  îe  nom  de  Thien  ekin 
hoci  kho  ou  Entretien  des  anges.  Ce  catéchisme  parut  pour  b 
première  fois  en  1661.  L'archidiacre  Hyacinthe  Bitehourin,  chef 
de  la  mission  russe  à  Pélun^,  l'a  fait  réimprimer  en  1820 ,  eu 
changeant  ce  qui  est  contraire  à  la  confession  gréco-russe.  C'est 
ainsi  qu'il  y  a  remplacé  le  mot  messe  par  celui  de  liturgie. 

BB.%xcE,  sorte  d'épéc  courte  duatoo  se  servait  aBdenneine»! 
en  France- 

BHAXCE,  s.  m.  {term.  d'écontmie  rustique),  espèce  de  blé 
blauc  asaex  coomuir  en  Dauphiné.  On  le  confond  avec  Itsmnée^ 
Itum  des  LaUtts  et  le  Hguet  et  Varinque  de  nos  ancélres. 

BAABICHAGK,  S.  m.  Cesl  TefisemMedes  branches  d'un  artjrc. 
Ce  brmmrkage  eei  fro.  tougk,  ii  faut  téUmer. 


BRAlfCBB,  S.  f.  (gramm.),  boU  que  poone  le  tfo»c4^ 
arbre,  d'un  arbrisseau ,  et  qui  s'allonge  cooMne  une  mt\t  ^ 
bras.  —  Mère  branche,  grosse  brancbe  d*^  fortml  \*hàrm 
autres  tiranches  ;  branche  à  bois,  celle  qm  ne  donne  ni  %tm 
ni  fruits;  branche  à  fruits,  celle  dont  les  boutons  delvem ^ 
duire  des  fleurs,  et  ensuite  des  fruits.  Branche  gourwuntét,t^ 
qui  absorbe  la  nourriture  des  autres  branebes.  Bremeke  c|^ 
fonne,  brancbe  courte  et  Bienue,  oot  ne  ptut  dernier  ai  hw  « 
fruit.  —  Proverbialement  et  fig«rement ,  Sauêer  et  brêwekm 
branche,  passer  brusquement  d'un  sujet  à  un  autre,  en  net» 
rêtant  à  aucun  et  en  les  traitant  tons  svperficielleiiienl.  ->  |^ 
gurément  et  familièrenient ,  Se  prendre,  s'attacher  mue  kfm 
chet,  s'arrêter  aux  circonstance»  inutiles  d'nn  si^t,  et  orglp 
te  fond.  Cette  phrase  est  peu  nsitée.  —  Fîgnrément  et  (Mè» 
rement ,  S'aecrocher  à  toutet  kt  bremehes,  se  serrir  de  tovb 
moyens,  bons  on  mauvais,  ppnr  se  tirer  d'embarras,  ëe  <wp 
—  Proverbialement  et  famiHèrement,  il  vaut  mena  st  kw, 
s'attacher  etu  aros  de  l'arbre  qu'aux  branches,  il  vaat  wm 
s'attacher  à  celui  qui  a  l'autorité  sopérienre  qu'à  eehii  qoih 
qu'une  autorité  subalterne.  —  Proverbèaleinenl,  Etrt  mm 
toisesm  sur  la  branche,  être  dans  nn  ét»t  încerla'ui  H  m 
saveir  ce  qne  Ton  deviendra.  —  Bbanchb  désigne,  parext» 
sion ,  diverses  choses  qui  ont  avec  les  branches  dei  arkm  n 
certain  rapport  de  flonne  oo  de  position.  Les  brandies  H  km 
d'un  cerf.  Chandelier  à  plusieurs  branches,  chandefierdath 
tige  te  partage  en  plusieurs  rameaux,  qui  portent cbacnaat 
bougie,  une  chandelle,  etc.  —  Les  branches  d'im  mars,  Irsèn 
pièces  de  fer  qui  tiennent  au  mors  du  cheval  et  où  la  bciètf 
attachée.  —  Lunettes  à  branches,  lunettes  qu'on  fixe  dnmki 

Jfeux  au  moyen  de  deux  petites  branches  de  métal,  d'nfc 
bndue,  etc.,  qui  s'appliquent  le  Ions  des  tempes.  —  Ifiifia- 
chet  d'un  compeu,  d'un  binocle,  d  un  forceps,  etc.,  la  en 
pièces  qui  forment  un  compas,  un  binocle,  un  forcepi,ek.,« 
qu'on  peut  écarter  ou  rapprocher  h  volonté.  —  En  (rrm.  i¥ 
natomie,  ks  braâÊchts  d  une  artère,  d'une  veine,  dws  h^ 
les  petites  artères»  les  petites  veines,  les  petits  nerfs  qui  tinuid^ 
qui  aboutissent  aux  grosses  artèiés,  aux  grosses  veines,  ■ 
grands  nerfs.  Les  branches  qui  sortent  du  trône  éeksm 
cave.  On  dit  aussi  :  Les  branches  de  la  moelle  alUmfà,  h 
branches  du  pubis,  etc.  —  Les  branches  d'un  fleuve,  im 
rivière,  les  rivières  moins  considérables  qui  s'y  jettent. -£i 
branches  d'une  mine  d'or,  d'argent,  etc.,  les  petits  fiUasf 
partent  du  filon  principal.  —  En  term,  de  (ortifkatim,  Im- 
che  de  tranchée,  boyau  d'une  tranchée.  —  Brawcbe  sedit,*» 
term.  de  généalogie,  des  familles  différentes  qui  sortent  (T» 
même  tige.  La  branche  ainée.  —  Biunche  se  dit  epcorr,  ip- 
rément,  des  différentes  parties  ou  divisions  de  certaines  du» 
Une  bonne  branche  de  commerce. 

bbanche,  s.  f.  en  term.  de  rivière,  partie  qui  foraf» 
coupon  d'un  train  de  bois.  —  Branche,  en  term.  éTépis^ 
se  dit  du  corps  de  l'épingle,  lorsque  l'une  de  ses  extréfnil»*^ 
en  pointe  et  l'autre  est  prêle  â  recevoir  la  tête;  7-  ^i  ^  f^ 
d'armurier,  branche  est  une  partie  de  la  poignée  de  Vkèt  - 
Branche,  en  term.  de  serrurier,  se  dit  de  la  tke  dejuc* 
rurc.  —  En  term.  de  vannier,  se  dit  de  chacune  des  Iï^^bJ* 
lions  dont  un  cordon  de  natte  est  formé. —  Dans  lesalHirti» 
fabrique  de  velours»  on  nomme  branche  la  portion  de  U  f^ 
contenue  sur  chacun  des  roquetins.  —  Branche,  en  term. t 
verrerk,  se  dit  d'une  planche  pointue  par  un  bout,  qoi^tiJR 
ouvriers  éins  diverses  circonstances.  —  Lesconisinrm*** 
branche  le  }et  principal  anqnel  tienneni  les  dragées,  f" 
naoyen  d'wi  fet  pnrtiailitr,en  les  bbnqBsnl. —  Dtos  — fFg 
d'imprimerie,  on  appelle  braneket  deux  pièces  de  Jergâp^ 
sur  la  platine  pour  donner  le  fbnlsge  ao  noyen  dn  nwnR^ 
incline  du  barreau  ;  et  les  architectes,  certamcs  uttvuts  ^ 
lanles  des  voûtes  gothiques»  etc.,  etc.  —  En  gjéonièine.* 
nomme  branche  infinie  la  branche  de  courbe  qui  s*étend  a  f»- 
fini  ;  branches  paraboliques .  celles  oui  peuvent  avoir  pj 
asymptote  une  parabole  d'un  degré  plus  ou  moins  éle«;"f 
perboliques,  celles  qui  ont  pour  asymptote  une  ligne  ^^^^^ 
On  nomme  aussi ,  en  term.  de  couklitr,  braarhes  I»  »* 
parties  que  forment  des  ciseaux  et  des  pincettes.  —  ^j2i 
niers  appellent  branche  chiffonne  la  l>canche  grêle  et  laj 
qui  nuit  à  l'arbre.  —  On  appelle  encore,  en  term.  de  ff*^ 
seur,  branche  de  trompette  chacun  des  deux  principaux  cw^ 
qui  la  composent;  balance  romaine,  la  verge  de  ^^^ 
marqués  les  poids,  en  krm.  de  balancier,  —  On  noro|W** 
branches  les  oeux  mentants  de  devant  dee  crechets  det»»'*' 
sionnatres  qui  posent  sur  leurs  dos.  —  Dnm  les  niaw»WlB^ 
se  dit  des  portions  dans  lesquelles  une  chnlne  <l**to^22 
sec.  —  On  appelle  encore  branches  de  cyprès  une 


ION.  ( 

Qui  •e  peroetat  wli  mfcij  ae  borem  des  fermes  de  Btatye.— On 
Moak  le  nom  de  trëmcké  ëe  m^pUanl,  cbez  les  aocieos,  à 
sa  rameas  sacré  «pii  éuât  enrirûoné  de  bandelettes  de  âaine 


BBAHCHK  DE  GOUBinE  {^éom.).  Poor  enlen(1re  ce  q^ue  c*cflt 
aa'unc  branctie  de  courbe,  iinagfnez  une  courbe  géométrique, 
dont  on  a  Téquation  en  «  et  en  y,  x  représentant  les  abscisses, 
et  y  les  ordonnées.  îl  est  évident  1°  qu'en  prenant  x  positive, 
y  aura  on  certain  nombre  de  valeurs  correspondanles  à  la  même 
vaieor  de  x;  T»  qu'en  prenant  x  négative,  y  aura  de  même  un 
crrtaîn  nombre  de  valeurs  correspoiulanles  à  la  même  x.  Or,  ta 
XMirbe  a  autant  de  branches  que  y  a  de  valeurs  répondantes  aux 
r  tant  positives  que  négatives.  On  verra  à  Farlicle  Coçrbe 
MMiT^uoi  les  ordonnées  positives  se  prennent  du  même  côté  que 
^abscisse,  ef  les  négatives  du  côté  opposé.  Il  est  bon  d'observer 
pie  les  géomètres  n'ont  pas  encore  bien  fixé  la  signification  du 
not  ftrancJ^.  Soit,  par  exemple,  une  courbe  qui  ait  pour  équa- 


XX 


ioD  y=="~-h«-4-~«;on  regarde  d'ordinaire  cette  courbe 


Qx 


6 


xinune  n'ayant  qu'une  seule  branche,  parce  que  y  n'a  qu'une 
leule  valeur.  Cependant  cette  branche  est  quelquefois  comptée 
pour  deux ,  parce  qu'elle  s'étend  à  l'infini  du  cùté  des  x  posi- 
tives  et  du  cùté  des  x  n^atives.  On  appelle  branche  infinie  une 
branche  de  courbe  qui  s'étend  à  l'infini.  L'hypertM)le  et  la 
parabole  ont  des  brancket  infinies.  Mais  le  cercle  et  l'ellipse  n'en 
ont  point  ;  ce  sont  deux  courbes  qui  rentrent  en  elles-mêmes. 
Les  branches  infinies  d'une  coun)e  sont  ou  paraboliques  ou 
kjfperbotiques.  Les  branches  paraboliques  sont  celles  qui  peu- 
feni  avoir  pour  asymptote  une  parabole  d'un  degré  plus  ou 
moins  élevé.  Par  exemple,  la  courbe  dont  l'équation  serait 

r  =  — I —  aurait  une  branche  infinie  parabolique,  qui  aurait 

aae  branche  infinie  parabolique,  qui  aurait  pour  asymptote  une 

parabole  ordinaire,  dont  l'équation  serait  y  =  t->  qui  est  celle 

x^ 
de  la  parabole  ordinaire.  De  même  si  l'équation  était  y  =  -^ 

+  --,  oo  trouverait  que  la  branche  infinie  aurait  pour  asymp- 

tôle  une  parabole  du  troisième  degré  y  =  -î*  Les  branches  Ay- 

ftràoiipse$  sont  celles  cpti  ont  pour  asymptote  une  ligne  droite  ; 
bNcs  peoiwnt  aussi  avoir  pour  asymptote  une  b3fperbole  d'un 

legré  plus  ou  moins  élevé.  Par  exemple,  la  courbe  y  =  — l — 

'^      .     (^7  a       X 

loot  nons  venons  de  parler,  se  réduit  à  y  =  — ,  lorsque  x  =  0; 

w 

iHe  a  poar  asymptote  l'ordoraiée  infinie  qui  passe  par  l'origine, 

t  die  peut  avoir  aussi  pour  asynuptote  Vbyperbole  ordiaaire. 

)e  même  la  courbe  y  = 1*  15  *  potir  asymptote  l'ordonnée 

Cl  5v 

itfinie  qui  passe  par  le  point  où  x  =  0;  et  eRe  a  aussi  pour 

»y«npMe  nae  hyperbole  cubique.  Il  est  visible  cnie  toutes  les 

nnches  infinies  sont  ou  hyperboHques  ou  paraboliques.  Car 

nt  dans  l'équation  d'une  courbe  y  exprimée  en  x  par  une  série 

MSt  tous  les  termes  soient  réels;  il  est  évident  que  quand  x 

era  infinie  ou  infiniment  petite,  tonte  cette  équation  se  réduit 

W  =  *™>  tous  les  autres  termes  étant  alors  regardés  comme 

mah.  Or  la  branche  sera  parabolique,  si  m  est  positif  et  plus 

jr«iid  que  l,  et  bjperbolique,  si  m  est  négatif,  00  0,  ou  i  (F. 

AliE).  Au  reste,  il  ne  faut  pas  croire  que  celte  équation  w  =  a?" 

[ai  détermine  si  une  branche  est  hyperbolique  ou  parabolique 

•ît  sufiisante  pour  connaître  le  nombre  et  la  position  des  bran- 

x^ 
^i*es.  Par  exemple,  soit  y  =  — h  v^o  «;  en  faisant  x  infinie, 

^  a 

*  a  y  =  ~>  et  Ton  voit  que  la  branche  est  parabolique.  De 

plus  on  est  tente  de  croire  que  cette  courbe  aura,  comme  la 

Snl)ole,  deux  branches  infinies,  l'une  du  côté  des  x  positives, 
-Utre  du  cô*é  des  x  négatives.  Mats  on  serait  dans  1  erreur  si 

x^ 
«o  le  crayait  ;  car  x  étant  négative,  l'ordonnée  y  =  — h  v'a  a? 

*  x^ 

*CTa  imaginaire.  On  peut  bien  négliger  \/a  x  vis-à-vis  de  —, 

•••«que   v/«  «  et  —  sont  tous  deux  réels;  mais,  lorsque   \/a  x 

^  9^ 

«îerîent  imaginaire,  alors  ce  terme   y/a  x  rend  imaginaire  —  , 

a 

^  On  ne  saurait  conserver  l'un  sans  l'autre. 

tHANCflEiXMK,  pctile  sangsue  qui  vit  sur  la  torpille.  Elle 
'  ^è  trouvée sar  les  côtes  de  la  Kocbelle,  à  Naples,  etc. 


) 

•RA3iCiUBBy  S.  m,  homme  associé  dans  uae  entreprise,  qui  a 
une  portion  dans  une  afiaire. 

BRAHCBER,  V.  a.  (yramui.), pendre,  attachera  une  branche 
d'arbre.  Il  est  vieux,  familier,  et  ne  se  disait  guère  qu'en  parlant 
d'un  volemr  ou  d'un  déserteur  qu'on  pendait  à  un  arbre.  — 
Branciter  ,  en  term,  4e  chasse,  se  dit  des  oiseaux  qui  se  per* 
chent  sur  des  branches  d'arbres.  Dans  ce  sens  il  est  neutre.  Le 
fesisan,  la  perdrix  rouge,  le  coq  de  éruyéredranffcenl.— Bran* 
CHÉ,  ÉE,  participe.  Il  se  dit  proprement  d'un  oiseau  perché  sur 
des  t)rancnes.  On  l'emploie  figuréinent  et  familièrement  dans 
quelques  occasions.  C/n  nmusse  branché  sur  une  vergue, 

BRANCHER,  v.  a.  Dans  les  verreries,  brancher  la  basse,  c'est 
mouvoir  en  rond  sa  branche  dans  l'ouverture  de  la  basse.  — 
Brahcher,  en  lerm.  de  fauconnerie,  nourrir  et  élever  des  oi- 
seaux de  proie,  niais  ou  pris  au  nid. 

BRANCHES  {botan.).  Les  bourgeons  à  bois  prennent  le  nom 
de  branches  quand  ils  sont  très- forts,  et  celui  de  rameaux 
quand  ils  sont  petits  et  çréles.  Les  branches  ont,  en  général,  sur 
la  tige  la  même  disposition  que  les  feuilles  sur  les  branches 
et  les  rameaux.  Leur  organisation  est  semblable  à  celle  de  la 
tige.  Les  branches  sont  le  plus  ordinairement  cylindriques;  elles 
montent  droites  dans  les  arbres  pyramidaux,  elles  se  divisent 
en  étages  réguliers  dans  le  pin  laricio,  elles  sont  habituelle- 
ment pendautes  dans  le  saule,  etc.  On  connaît  leurs  espèces  de 
branches,  les  grosses  branches,  ou  mères  branches,  ou  branches 
du  premier  ordre,  les  moyennes  appelées  branches  du  second 
ordre,  et  les  petites,  branches  du  troisième  ordre.  On  supprime 
rarement  les  premières,  et  l'on  a  surtout  soin  de  respecter  celles 
dont  la  situation  est  verticale.  Cest  sur  les  branches  moyennes 
que  l'on  place  les  greffes,  comme  ce  sont  les  petites  branches 
que  Ton  choisit  pour  boutures.  —  Dans  la  culture,  on  divise  les 
branches  en  dinérentes  classes.  La  branche  à  bois  est  celle  qui 
ne  donne  ni  fleurs  ni  fruits.  La  branche  à  bouquet  est  courte, 
de  peu  de  durée  et  propre  aux  arbres  à  noyau.  La  branche  à 
fruit  est  généralement  faible,  à  boutons  ronds  et  gros.  La 
branche  avortée  s'endurcit  et  devient  noirâtre.  La  branche^ 
bourse,  toujours  courte  et  grosse,  produit  abondamment  et 
longtemps  du  fruit  sans  donner  de  nouveau  bois.  —  La  branche- 
brindille  ou  brindelle  est  une  petite  branche  très-mince,  ayant 
des  feuilles  ramassées  toutes  ensemble,  au  milieu  desquelles  il 
existe  toujours  un  ou  plusieurs  boutons  à  fruit.  La  branche 
chiffonne  ou  folle  n'est  d'aucune  valeur  à  l'arbre.  La  branche 
crochet  est  la  branche  à  fruit  du  pêcher.  La  branche  de  réserve 
est  celle  qui  se  trouve  placée  entre  deux  branches  à  fruit,  et  qui 
l'année  suivante  remplacera  la  branche  à  fruit.  —  La  branche 
descendante  et  ascendante,  membre,  est  celle  qui  sort  des 
branches  mères  en  dessus  ou  en  dessous. —  La  branche  faux-bois 
est  celle  qui  perce  à  travers  l'écorce.  La  branche  jfourmande  est 
grosse,  longue  et  droite,  et  dévore  toute  la  nourriture  des  bran- 
ches voisines.  La  branche  lambourde  ressemble  à  la  branche  à 
bomioet.—  La  branche  tirante  sert  de  base  à  toutes  les  branches 
qui  constituent  un  espalier.  —  La  branche  veule  est  lonffue  et 
stérile.  A.  B.  DE  B. 

BRANCHE-rRSiKE  {botan.)  d'Italie  ou  de  la  France  méri- 
dionale, espèce  d'acanthe  sans  épines, ocanl^tu  mollis,  vivace,  à 
feuilles  très-grandes ,  lisses  et  agréablement  découpées ,  qui  ont 
été  imitées,  en  architecture,  dans  lornement  du  chapiteau  de 
l'ordre  corinthien ,  ayant  une  seule  tige  de  deux  à  trois  pieds  de 
haut.  Elle  fleurit  Tété;  ses  fleurs  sont  unilabiées^  assez  g[ran- 
des,  aplaties,  lavées  de  rose,  n'ayant  qu'une  feuille  inférieure 
trilobée.  Toute  espèce  de  terre  lui  convient, quoiqu'elle  préiere 
cependant  une  terre  franche  et  profonde;  elle  se  multiplie  de 
grain  et  de  racines,  et  demande  à  être  couverte  l'hiver.  —  On 
donne  aussi  le  nom  de  branche-ursine  fausse  à  une  espèce  de 
berce,  et  celui  de  brancVe-ursine  sauvage  au  chardon  des 
prés ,  ou  à  ceux  dont  on  mange  les  jeunes  pousses  au  prin- 
temps. 

BRANCHIAL,  ALE,  adj.  qui  se  fait  par  les  branchies  :  respi- 
ration branchiale. 

BRANCHlAXE  (hisL  nat.)y  espèce  de  poisson  du  genre  des 
lamproies. 

BRANCHIDCS  (  hist.  ) ,  prêtres  d'Apollon  Didyméen ,  qui 
rendait  des  oracles  en  Carie  (  V.  Braxchls). 

BRANCUIDES  {géogr.),  peuple  de  T Asie-Mineure,  dans  la 
Carie,  au  sud  deMilet,  dont  ils  dépendaient.  Cest  dans  cette 
contrée  que  se  trouvait  le  fameux  temple  d'Apollon  Didyracen , 
desservi  par  des  prêtres  nonimés  branchides.  Xerxès  le  pilla  et 
le  détruisit.  Après  ce  sacrilège,  les  brandades  se  réfugièrent 
dans  la  Sogdiane,  où  ils  fondèrent  une  ville  qui  porta  leur 
nom. 


(MO) 


MIASCHIDBS  i^éofr.)^  ville  de  la  So([dîane,  près  de  TOnis, 
fondée  par  des  branchides  venus  de  I  Asie-Mineure. 

BBAMCHIBLLK  (èoioji.)»  genre  de  plantes  de  la  (amille  des 
niousses. 

bbjihchibb  {fauconnerie)  se  dit  d*un  oiseau  qui,  n*ayanl 
pas  encore  assez  de  force,  se  repose  de  branche  en  branche  au 
sortir  du  nid. 

BBAXCHlES(aiial(Hii.  eoiiip.)*  Onappelleainsi  lesomnespul- 
OKMiaires  des  poissons,  des  crustacés,  de  certains  reptiles  à  Tetat 
de  larvos,  de  la  plupart  des  mollusques,  de  presque  tous  les  verset 
de  quelques  larves  aquatiques  d*insectcs.  Les  branchies  servent  à 
la  respiration  de  Toxygéne  dissous  ou  inèlé  dans  Teau.  Dans  les 
poissons,  ces  organes  sont  situés  aux  cùtés  du  cou,  dans  ces 
fentes  vulgairement  appelées  ouïes.  —  Dans  les  choiidropté- 
rygiens ,  la  grande  ouverture  se  trouve  remplacée  par  de  petites 
ouvertures  plus  ou  moins  nombreuses.  Dans  les  crustacés,  les 
branchies  sont  des  pyramides  situées  sur  la  base  des  pieds  :  dans 
les  crabes,  ce  sont  des  lames;  dans  les  écrevisses,  ce  sont  des  es- 
pèces de  lul)es.  La  forme  des  branchies,  tantôt  en  panache,  en 
feuille,  en  Glaments,  tantôt  en  cônes,  en  ailes,  etc.,  favorise  le 
contact  des  surfaces  branchiales  avec  l'eau  qui  doit  agir  sur  le 
sang  à  travers  les  \ aisseaux.  En  général ,  la  branchie  consiste  en 
une  nombreuse  série  de  lames  placées  à  la  suite  les  unes  des 
autres.  —  Quelque  analogie  qu'il  y  ait  entre  les  poumons  et  les 
branchies,  il  exbtc  cependant  entre  eux  une  aifTérence ,  c'est 
que  les  premiers  sont  formés  de  vésicules  i  parois  vasculaires, 
plus  ou  moins  grandes,  qui  quelquefois  constituent  un  véritable 
sac ,  propre  à  recevoir  et  à  contenir  Tair  libre ,  tandis  que  les 
seconds  sont  formés  de  vaisseaux  qui,  rampant  ousedbtribuant 
sur  dbs  surfaces  ordinairement  planes»  sont  nécessairement  im- 
propres à  recevoir  et  à  contenir  l'air  libre.  S1I  est  donc  démon- 
tré que  les  poumons  et  les  branchies  ont  une  structure  analo- 
5ue,diiïérant  seulement  par  Tarrangement  ou  la  disposition 
es  parties  constituantes,  i\  doit  paraître  contradictoire  que  la 
plupart  des  poisscms  et  certains  re|3tiles  meurent  aussitôt  qu'on 
les  relire  de  Peau ,  que  d'autres  vivent  quelque  temps  hors  de 
Teau,  et  que  les  ampnibiens  et  quelques  crustacés  puissent  vivre 
également  sur  terre  et  dans  l'eau  ;  mais  ces  contradictions  ne 
sont  qu]apparentes:  ainsi  les  poissons  meurent  hors  de  l'eau  par 
la  pression  exercée  sur  les  branchies;  ceux  qui  vivent  quelque 
temps  hors  de  l'eau  ont  un  appareil  qui  leur  permet  de  résister 
k  cette  action.  Les  espèces  qui  passent  beaucoup  de  temps  à 
terre  sont  celles  dont  la  ntcnibrane  forme  des  espèces  de  cellules 
dans  lesquelles  l'eau  est  retenue  plus  abondanunent.  Quant  aux 
amphihieiis»  la  coincfdcnce  de  branchies  et  de  sacs  pulmonaires 
n'implique  pas  contradiction ,  puisque  les  sacs  sont  à  peine  vas- 
culaires et  que  les  branchies  sont  absolument  nécessaires  pour 
artérialiser  convenablement  le  sang.  A.  B.  de  d. 

BRANcmoPODES  [hist.  nal  .,  crustacésà  quatre  antennes, 
dont  les  organes  de  lagénératiuii  sont  placés  k  la  base  du  ventre  : 
leur  corps  est  obloug,  mou,  (^«  lalineux  ;  leur  abdomen  a  la  forme 
d'une  queue  toujours  terminée  par  des  appendices.  Tous  ces 
animaux  sont  généralement  aquatiques.  Ceux  qui  sont  suceurs 
habitent  plus  spécialement  les  mers.  Quelques  espèces  vivent 
cependant  sur  les  poissi>ns  d'eau  douce  ou  sur  les  têtards  des 
batraciens.  C'est  sur  les  rivages  maritimes  ou  près  de  Temtiou- 
chure  des  fleuves  qu'il  faut  chercher  les  limnles.  Les  autres 
branchiopodos  broyeurs  ftmt  leur  séjour  dans  les  mares,  les  fos- 
sés, les  bassins;  souvent  même  ils  y  fourmillent  et  y  paraissent 
et  disiuraisseut  subitement.  Lés  pontes  ont  lieu  toute  l'année, 
mais  les  intervalles  qui  s'écoulent  entre  elles  sont  plus  ou  moins 
courts  selon  que  la  température  est  plus  ou  moins  élevée.  Les 
métamorphoses  qu'ils  éprouvent  dans  leur  jeune  âge  sont  très- 
remarquables;  aussi  Jurine  les  désigne-t-d  sous  la  forme  de 
larves  par  le  nom  de  têtards.  Nous  reviendrons  sur  celte 
grande  division  en  parlant  des  lophyropes,  des  o$lrapode$  et 
des  phyllopodes,  ^  A.  B.  de  B. 

BK.iNCUlosTÉGE  [hisl,  liai).  On  appelle  ainsi  l'appareil  os- 
seux qui  concourt  avec  lopercuie  (F.  ce  mot)  aux  mouvements 
respii  aluircs  des  poissons.  On  donne  encore  ce  nom  à  un  ordre 
de  p()iss(ms  cartilagineux ,  à  squelette  sans  côtes  ni  arêtes,  et  k 
branchies  libres. 

BBANCHipeSifcûr  nal.),  crustacésde  l'ordre  des  branchiopo- 
des,  section  des  pbvllopes.  Les  brancbipesse  rencontrent  en  tres- 
grande  Quantité  dans  les  petites  mares  d'eau  douce  trouble  et 
souvent  nans  celles  qui  se  forment  k  la  suite  des  grandes  pluies , 
mais  plus  pari iculièrement  au  printemps  et  en  automne.  Ils  pé- 
rissent aux  premiers  froids;  ainsi  que  les  apus,  ils  nagent  sur  le 
dos  et  par  ondulations;  mais,  lorsqu'ils  veulent  avancer,  iisfrap- 

Les 
seulac- 


Knt  l'eau  avec  leur  queue  et  vont  par  sauts  et  par  bonds, 
nelles  font  plusieurs  pontes  distinctes  k  la  suite  d'un  seul 


ooaplemeot;  ces  pontef  durent  ensemble  pMem  heam  s 
jusau'i  un  jour  entier.  Chaque  ponte  ea  de  cent  à  qoilreovi 
(PUIS.  Us  sont  lancés  ^r  jets  de  dix  k  douie  et  i  yoe  gn^ 
distance.  —  Deux  espèces  sont  connues  :  le  krmiickipt  ii«m 
qui  a  été  rencontré  dans  plusieurs  lieux  de  la  France,  sui» 
virons  de  Paris  et  dans  la  forêt  de  Fontainebloiu;  le6fa«Ayr 
paiudeux, 

BBABCHU ,  UB ,  adj.  {gratmm,\  qui  a  beaucoup  de  braiba 
Um  arbre  fort  branche, 

BmAHCHVS (i^tiyxfii)  passait  pour  flis  du  Milésieo  Sim 
ou  Macarée  ;  mais  dans  la  réalite  il  devait  la  naissance  au  mIs 
qui  s'était  introduit  dans  la  bouche ,  et  de  là  dans  les  Oan>è 
sa  mère  endormie.  Un  jour  que  Branchus  errait  dans  Icsboi, 
Apollon  lui  ap|iarut,  l'embrassa,  lui  révéla  sa  naisnntt.it 
donna  la  couronne  et  le  sceptre  des  devins,  et  en  Bième  tô^ 
lui  apprit  l'art  de  prévoir  I  avenir  ^Lactanoe,  sur  Sintt,  TU- 
be$,  III,  478;  xiii,  198;  canon,  narration,  \xxu).Suiiv 
une  tradition  diiïérente,  Branchus  était  de  Delphes  :ikb 
l'assertion  qui  en  fait  un  Thessalien.  Il  fut  aime  d'ApolUi 
cause  de  sa  beauté.  Ce  au'il  y  a  de  certain,  c'est  qu'on  dn 
dans  Didyme  (quartier  de  Milet )  un  temple  magiiiGqte a 
riionneur  de  Uranchus  et  d'Apollon  Pbilesius.  Ledinpo- 
phète  y  rendait  des  oracles  célèbres  et  dont  U  vogue  atte 
longtemps  un  nombre  inlini  de  pèlerins.  Cet  oracle,  ipp 
l'oracle  des  branchides,  ne  le  cédait  en  renommée  cl  a  ri- 
chesse qu'à  Del  plies.  Lors  des  guerres  roédiques,  les  bnodidet 
livrèrent  les  trésors  du  temple  à  Xerxès,  qui  plus  tard,  poirb 
soustraire  à  la  vengeance  des  Grecs ,  les  emmena  dans  m  lut 
et  leur  fit  une  concession  de  terrain  en  Sogdiane.  L'orionirf- 
phique  de  Branchus  indique  sans  doute  que  l'oradesk 
temple  milésiens  étaient  une  colonie  religieuse  de  IMfhr 
(F. M.  Raoul- Rochelle,  Colonies  grecques,  il,  l51|.^CiHtn 
Bbanchus  semblerait  avoir  été  le  père  d'Ergine  l'ArgosMit 
si  l'on  prenait  à  la  lettre  le  passage  d*Or(Miée  (Àrfmnm 
F.  150).  —  Mais,  comme  d'autre  part  Ergine  est  appelé  61i  it 
Neptune,  il  est  probable  que  le  poëte  a  voulu  dire  qo'&9> 
venait  du  pays  des  branchides. 

BBANCHUS,  lerm.  de  médecine  tiré  du  latin ,  aflîectioi o 
tarrhale  de  la  membrane  muqueuse  de  l'isthme  da  goàer.è 
pharynx  et  de  la  trachée. 

BRANCO  (Rio-)  {géogr.)^  rivière  du  Brésil  (Pava),  Ion»»* 
rUararicura  et  de  nJaricapara ,  descendus  de  la  Sierra  ht 
raima  ;  il  se  jette  dans  le  Rio-.\egro,  dont  il  est  le  plus  §(■' 
affluent.  Son  cours  est  de  150  lieues. 

BBANCOVAN  (CONSTANTIN)  (F.  BaSSABABA). 

BBAND  (ierm.  d'anUquUét  ),  épée  tranchante  et  pcsankf 
se  maniait  à  deux  mains. 

BBAND  (  Bernard)  ,  professeur  d'instilutes de  droit  roMs 
à  Bàle  en  1541$ ,  quitta  cet  emploi  en  1559 ,  et  entra  ao  m» 
de  France.  De  retour  dans  sa  patrie,  il  fut  nommé  tneatm* 
conseil,  et  occupa  les  premières  places  de  la  magislraliit ^ 
Hambourg ,  dans  le  canton  de  Bàle.  C'était  un  botnine  u» 
versé  dans  les  belles-lettres  et  dans  les  affaires  politique  I 
mourut  de  la  peste  le  (5  juillet  1594.  On  a  de  lui,  en  allrtti* 
une  Histoire  universelle ,  depuis  la  créalion  jusqu'à  Iss  i^ 
Bâie,  1553,  in-8<'  de  644  pages,  avec  figures.  La  troistèmcpAi 
de  cet  ouvrage  est  une  chronique  de  la  Suisse,  où  Too  tn^ 
plusieurs  anecdotes  curieuses. 


I7i0,  et  y  prit  rang  parmi  lesineilleurs  paysagîstesdecrlkjf 
que.  Ses  ouvrages  furent  rechercliés  a\ec  empresiemeoi;" 
étrangers  même  exercèrent  son  pinceau.  Ses  premiers  UWe* 
ayant  généralement  été  trouvés  trop  sombres ,  Braod  lot  <| 
peu  de  temps  corriger  ce  défaut,  et  une  fonte  plus  beuretw* 
mieux  entendue  des  couleurs  caractérisa  bientôt  sa  inw^ 
Peu  de  paysagistes  allemands  l'égalent  pour  ^^Pf^*^*^ 
calme  des  eaux  et  les  vapeurs  que  le  soleil  dissipe,  si»^  ^ 
sa  composition ,  les  teintes  et  les  accidents  y  sont  babik»* 
variés,  et  les  figures  sont  intelligemment  exécutées.  ^^ 

BBAND  (  j£AN  ) ,  ecclésiastique  anglais  du  xviir  sîèck,  * 
Newcastle-sur-Tyne,  mort  à  Londres  en  1806,  âgé  de  s"*»*^ 
trois  ans,  est  auteur  des  ouvrages  suivanU  :  t**  un  joH  W^ 
i'amnur  iUiate,  publié  en  1775  ;  ^  Observaiionssurli»*^ 


omis  par  cei  auteur, in-o",  i  #  <  i  j  o-  hmm/vfi?  c»  <«iw#j-^' 
ville  de  Neweaslle-sur'Tyne ,  et  du  eomié  doni  eUe  fÊU  P^ 
1789,  2  vol.  in-4%  avec  des  vues  d'édifices,  gravés psrfw 


BBANDBBOCR6. 


(521  ) 


BRANDEBOITRG. 


ouvrage  de  luxe).  Brand  avait  été  nommé  en  1784  secrélaire 
de  lasociclcdes  antiquaires  de  Londres,  et  Ton  trouve  plusieurs 
JHefm^res de  lui  dans  i  Àreheoiogia  brHannica,on  recueil  des 
mémoires  de  cette  société. 

BRAMDADE ,  S.  f.  (^Ifrtii.  de  cuiêine),  manière  d'apprêter  la 
morue, qui  consiste  a  Témincer  et  à  la  faire  cuire  avec  delà 
erème,  des  blancs  d'oMifs,  de  Tail  hache,  de  l'huile,  etc. 
Morue  tn  brandade. 

BRANDAM  (SaINT)(F.  BbENDAN). 

BRANDANOf  Antoine)  ou  brandah,  moine  portugais  de 
Tordre  de  Ctteaux,  ne  en  1584,  enseigna  P Ecriture  sainte  à 
Coïnihre,  et  devint  abbé  du  monastère  d'Alcotiaça.  Chargé  de 
continuer  le  grand  ouvrage  intitulé  Monarquia  Lmilawi ,  que 
la  mort  de  Bernard  de  Brito,  moine  cistercien ,  avait  inter- 
rompu en  1617  ,  il  travailla  pendant  dix  années  à  en  rassem- 
bler tous  les  matériaux  épars  dans  les  archives  du  royaume  et 
dans  celles  des  églises  et  monastères,  et  publia ,  l'année  1652,  la 
troisième  et  la  Quatrième  partie  de  cette  histoire  à  Lisbonne  en 
2  vol.  in-folio.  Lelte  suite  comprend  les  temps  ccoolés  de  1157 
k  1379,  depuis  le  règne  de  Henri ,  comte  de  Portugal ,  jusqu'à 
Alphonse  111  inclusivement.  Elle  fut  imprimée  dans  le  monas- 
irrc  Divœ  Virginie  exulit,  alors  sous  la  direction  d'Antoine 
Brandano.  Il  succéda  à  Emmanuel  Menés  dans  la  charge  d'ar- 
(hichroDoeraphe  du  roi  de  Portugal,  et  mourut  à  Alcobaçale 
•i7  novembre  1657.  — Bbandano  (François),  son  neveu',  et 
comme  lui  religieux  de  Tordre  de  CUeaux  dans  le  monastère 
tVAlcobaça,  fut  le  second  continuateur  de  la  Monarquia  Luti- 
iana ,  dont  il  publia  la  cinquième  et  la  sixième  partie  à  Lis- 
bonne, 1650  et  1692,  en  2  vol.  in-folio  qui  vont  jusqu'à  l'an- 
née 1525.  Il  mourut  à  Lisbonne  en  1685,  a  l'âge  de  quatre-vingt- 
deux  ans.  —  Brandano  (  Alexandre)  est  connu  pour  avoir  fait 
imprimer  à  Venise  une  histoire,  en  langue  italienne,  de  la 
révolution  qui  plaça  en  1640  la  maison  de  Bragance  sur  le 
trône  de  Portugal.  Elle  a  pour  titre  :  Hielnria  délie  guerre  di 
Porlognllo»  succeduia  per  l'ocatsione  defta  separazione  di  quel 
régna  dalla  eorona  cattvlica ,  1689,  2  vol.  in-4^'. 

brande,s.  f.  sorte  de  bruyère,  de  petit  arbuste  qui  croit 
dans  les  campagnes  incultes.  Un  pays  de  brandes.  Chauffer  le 
four  avec  de$  brandes.  Il  se  dit  aussi  des  pays  incultes  où  crois- 
sent çà  et  là  ces  sortes  d'arbustes.  Entrer  dans  une  brande. 

BRjiNDE  se  dit,  en  lerm,  de  vénerie,  d'une  clairière  au  lieu 
voisin  des  forêts,  où  le  cerf  a  l'habitude  d'aller  pâturer. 

BRANDEBOURG,  S.  m.  (coftim.),  espèce  d'ornement  de  bro- 
'k'rie  oudegalonqui  entoure  les  boutonnières  de  certains  ha- 
bits. Un  habit  à  brandebourgs,  —  Bbandebourg  se  dit  aussi 
i  «ne  sorte  de  casaaueà  longues  manches,  qui  était  à  la  mode 
Im  temps  de  Louis  XiV.  En  ce  sens  il  est  féminin.  Porter  une 
>r  andebourg. 

BRANDEBOURG  (MAISON  ET  Margbaviat  de).  Le  Brandc- 
M)urg  est  le  pays  originaire  de  la  monarchie  prussienne,  aulre- 
<iis  habité  par  les  Suèdes ,  les  Tubantes  et  quelques  tribus 
rUsipiens.  Dans  la  partie  anciennement  nommée  Marche- 
Moyenne  (Mittelmark  )  vivaient  les  Semnons,  et  dans  la  Vieille- 
Jarche  les  Longobards.  Ciriq  ans  après  J.-G  ,  ces  derniers  fu- 
ent  \aincus  par  Marob,  roi  des  Marcomans,  qui  régnait  alors 
ur  la  Bohème,  et  en  Tan  10  ils  se  mirent  sous  la  protection  du 
ihrrusqae  Hermann  (Arminiusj.  Quelques  années  après,  lors 
p  l'émigration  des  peuples,  ils  abandonnèrent  leur  patrie 
vec  les  Semnons  et  allèrent  en  Italie  fonder  le  royaume  de 
,uriBbardie.  Dans  le  pays  qu'ils  avaient  quitté  vinrent  s'établir 
-s  t  Jevelles ,  les  Oukres ,  les  Vendes  ou  Véneries,  et  les  Vilces, 
ui  BJàtJrent  quelques  villes,  entre  autres  Brannibor  ou  Brenna- 
<ir^  aujourd  bui  Brandebourg,  sur  le  Havel.  Après  de  longues 
uerreiK  avec  les  Francs  et  les  Saxons,  ces  peuples  furent  en 
h9  vaincus  par  Charlemagne.  Cependant  les  Vendes,  malgré 
F^urs  nombreuses  défaites ,  ne  furent  complètement  soumis  que 
>or  Henri  I*^;  celui-ci,  pour  protéserles  fronlièresde  la  Saxe, 
lablit  parmi  eux  des  comtes,  qui  furent  les  premiers  margra- 
es  (cornet  ou  prœfectus  limilis ,  eomes  marchio ,  niarkgraf) 
te  TAIIemagne  septentrionale.  Malgré  les  efforts  de  Charte- 
nagoc,  le  christianisme  ne  pénétra  qu'après  lui  dans  cette 
^>riirée.  Othon  le  Grand  fut  le  premier  qui  fonda  pour  les  nou- 
f^aux  chrétiens  de  ses  Etats  les  évéchés  oe  Brandebourg  (939)  et 
lo  Uavelberg  (946),  lesquels  sous  Othon  II,  son  ûls,  furent  ra- 
'Jgé«  par  les  Vendes.  Les  guerres  avec  ces  peuples  se  continué- 
mt  jusqu'en  1135,  où  rempereur  Lotliaire  donna  en  Oefà 
iberi  rOurs  le  margraviat  septentrional,  qui  s'appelait  aussi 
oW^^del  (SalzwedelJ,  du  nom  de  la  résidence;  ce  prince 
ïnv  dès  lors  le  litre  (le  margrave  de  Brandebourg.  Après  avoir 
t>Àii  pluaieQrs  villes ,  repeuplé  le  pays ,  affermi  la  religion , 

IT. 


secouru  Tindustrie,  il  mourut  à  Ballenstœdet  en  1170  (F.  An- 
halt  et  Maison  Ascanienne)  ;  il  eut  pour  succesïicur  son 
Gis  Othon ,  le  premier  qui  fut  revêtu  de  la  charge  hérédilairc 
d'archichambeltan ,  charge  qui  donna  dans  la  suite  le  privilrge 
d'être  électeur  de  IVmpire.  Après   lui  vinrent  Jean  ï""  et 
Othon  Ilï  le  Bcm,  qui  régnèrent  ensemble  avec  gloire,  et  re- 
culèrent les  bornes  de  leur  petit  Etat.  En  1250  ils  obtinrent 
du  duc  de  Poméranie  Barnim  1""^  l'Oukermark  jusqu'aux  pos- 
sessions de  révêché  de  Camin,  et  acquirent  ensuite  le  pays  de 
Lebus  et  celui  de  Stornberg,  mais  sous  la  condition  toutefois 
que  pour  la  juridiction  ecclésiastique  ils  relèveraient  cmiime 
par  le  passé  de  Tévéché  de  Camin.  Jean  mourut  en  1266,  son 
frère  Othon  deux  ans  après,et,  bien  que  leurs  fils  formassent  (Jeux 
ligne»,  le  margraviat  ne  fut  pas  divisé.  Pendant  leur  tôgne 
ils  ajoutèrent  même  à  leurs  anciennes  possessions  quelques 
parcelles  de  la  Poméranie.  Othon  IV  cl  Hermann  D<h»ng, 
morts  tous  deux  en  1508,  avaient  en  1304  acheté  du  lan«Vrave 
Diezmann  une  prtie  de  la  Thuringe  et  ce  qui  forma  plus  tard 
la  Lusace  inférieure.  I^ur  successeur  fut  Waldemar  (mort  en 
1319) ,  l'un  des  plus  illustres  margraves  du  Brandelmui  g.  Ce 
prince  non-seulement  contint  les  Vendes  et  les  Cassonbiens 
(F.  ces  deux  mots),  mais   encore  il  sortit  victorieux  dune 
guerre  qu'il  soutint  contre  les  princes  du  Nord  et  plusieurs 
souverains  allemands.  Il  baissa  ses  Etats  à  Henri,  qui  mourut 
en  1320  et  fut  le  dernier  margrave  de  Brandeboiirpr  de  la 
maison  d'Anhall.  Pendant  trois  ans  le  margraviat,  qui  était  par- 
venu à  une  asser  grande  extension  de  territoire ,  fut  déchiré 
par  des  guerres  sanglantes,  et  lorsque  enfin  (1525)  rempereur 
Louis  de  Bavière  le  donna  à  Louis ,  son  fils  atné ,  il  n'était  plus 
dans  son  intégralité  première  ;  car  l'électeur  de  Saxo ,  le  prince 
de  Mecklemhîourg  et  le  roi  Jean  de  Bohème  en  prirent  rliacun 
une  partie.  Mais  ce  ne  fut  pas  tout  encore  :  il  faut  mentionner 
en  outre  la  persécution  dont  Louis  fut  l'objet  de  la  part  du 
pape,  qui  confirma   en  1546  le  choix  du  contrc-cn«i>ereur 
Charles  IV.  Celui-ci  s'unit  avec  plusieurs  princes  alleiitands 
contre  le  margrave,  et  fit  passer  pour  feu  Waldemar  un 
meunier,   ou,   selon  d'autres,  un  moine   nommé  Jacques 
Behbock.   Très-peu  de  provinces   et  quelques  nobles  sfii- 
lement  restèrent  fidèles  à  Louis;  en  1550,  il  parvint  à  faire 
sa  paix  avec  l'empereur  Charles.  On  rédigea  une  roiivrntion 
dans  laquelle  il  était  stipulé  que  si  ces  frères  Louis  rt  Othon 
n'avaient  point  de  descendance  masculine ,  ils  auraient  pour 
successeur  le  prince  Jean  de  Moravie,  et  après  lui  le  duc  Fré- 
déric de  Bavière.  Ce  traité  ne  reçut  pas  son  exécution  ;  car 
Charles,  qui  s  était  emparé  du  margraviat,  le  donna  en  i57S 
à  son  fils  Venceslas,  qui  fut  le  prenuer  margrave  de  la  niaison 
de  Lutzelbourg.  Venceslas,  devenu  roi  de  Bohème  et  empereur 
à  la  mort  de  son  père  (1578).  donna  le  Brandebourg  à  «on  frère 
Sigismond  ,  et  la  Nouvelle-Marche  (Neumark)  avec  la  LIi^ai•c  à 
son  plus  jeune  frère  Jean  de  Cœrlitx.  Ces  princes  en  eiigaj^è- 
renl  une  partie,  vendirent  les  meilleures  villes ,  et  grevèrent  le 
pays  de  dettes.  Jobsl ,  qui  vint  après  eux  ,  fit  la  même  chose,  et 
engaf^ea  niéme  (1595)  ce  qui  restait  à  son  beau-frère  Guillaume 
de  Misnie,  dit  le  Borgne.  Jobst  mourut  en  i4ll,  et  eut  |>our 
successeur  Sigismond  ,  qui  devint  empereur.  Le  18  avri»  1417, 
Sigismond  en   investit  Frédéric ,   comte   de   Uohenzollern , 
burgrave  de  Nurendierg ,  auquel  il  devait  des  sommes  consi- 
dérables ,  et  qui  en  1410  le  céda  à  son  second  fils  Frédéric,  que 
sa  valeur  avait  fait  surnommer  aux  dents  de  fer  ;  car  l'atné 
Jean,  dit  l'Alchimiste,  avait  renoncé  à  la  succession.  Telle  est 
l'origine  de  la  maison  actuellement  régnante  dans  le  Brande- 
bourg et  dans  toute  la  Bussie.  Frédéric  II,  après  avoir  agrandi 
le  margraviat ,  mourut  en  1471,  à  Brandetiourg.  Son  fils  devait 
gouverner aprèsl  ui;  mais,  sa  faiblesse  corporelle  I  en  rendant 
totalement  incapable,  le  margraviat  et  le  titre  électoral  passèrent 
entre  les  mains  de  son  frère  Albert ,  que  l'on  surnommait  à  la 
fois  l'Achille  et  l'Ulysse  allemand.  Sous  lui,  le  niargra\iat 
s*a^randit  encore  apr&  la  mort  de  son  frère  Jean,  dit  le  Grande 
qui  gouverna  jusqu'en  1499.  Après  lui  vint  Joachim  I'%  son 
fils,  prince  instruit  et  ami  des  lettres,  qui  en  1506  inaugura 
l'université  de  Francforl-sur-l'Oder,  et  en  1616  fonda  à  Berlin 
un  tribunal  supérieur.  Il  rendit  l)on ne  et  sévère  justice,  et  anéan- 
tit le  reste  de  brigands  qui  depuis  lonetemps  infestaient  ses 
Etats.  A  répoque  de  la  réforme,  il  y  délendit  la  traduction  de 
la  Bible  de  Luther,  mais  sans  pouvoir  toutefois  em|iêclier  les 
progrès  du  protestantisme.  A  la  mort  du  comte  de  Buppin, 
il  réunit  son  comté  au  margraviat.  Sous  lui,  Albert,  princa 
de  Brandebourg  et  d'Anspach  ,  et  proche  parent  de  Joachim, 
devint  grand  maître  de  l'ordre  teutonique  en  Prusse  ;  on  sait 

3ue  ce  pays ,  sécularisé  en  1525,  devint  un  fief  de  la  couronna 
e  Pologne  possédé  par  la  maison  de  Brandebourg  et  bientôt 

41 


(3W) 


BRAiniBS. 


réuni  à  Télrctonil  (F.  PmussB).  Joachim  I''  inoarul  en  16S5; 
foalrc  ans  plus  lard ,  ton  Ûls  et  son  toccesseur  Joachim  11 
•mbrassa  la  religion  évangélioue,  qui  ne  tarda  pas  A  devenir 
doniinante'dans  ce  pays.  La  reforme,  que  son  frère  Jean  avait 
•nssi  inirodoîte  dans  les  marches  qui  lui  étaient  échues  en 
partage,  amena  bientôt  la  suppression  des  évèchés  de  Rran< 
oebourg ,  de  Havelberg,  de  Lebus ,  ainsi  que  de  la  plupart  des 
couvents,  et  à  peu  près  â  la  même  époaue  Sigismond  ,  tils  de 
Joachim  11,  seculaiisa  les  évéchésde  Magdebourg  et  de  Hal- 
berstadt  dont  il  était  administrateur.  Joachim  et  son  frère  étant 
morts  en  1571,  le  ûls  du  premier,  Jean-4jeorge8 ,  réunit  toutes 
leurs  possessions ,  et  après  sa  mort ,  en  1598 ,  eut  pour  succes- 
seur son  fils  aine ,  Jean*Frédéric.  Celui-ci,  mécontent  du  testa* 
ment  de  son  père  qui  donnait  à  son  frère  Christian  la  Nouvelle- 
Marche,  fit  en  1605,  à  Géra,  avec  son  cousin  Georges-Frédéric 
d'Anspach,  une  convention  que  Ttin  considéra  alors  comme  la 
loi  fondamentale  de  la  maison  de  Brandebourg.  1/année  suivante, 
le  droit  de  primogéniture  y  était  établi  ;  le  mar^^raviat,  avec 
aas  conquêtes  jusqu'à  la  Franconie ,  devint  indivisible ,  de  telle 
aorte  au  moins  qu'on  ne  pourrait  détacher  aucune  partie  do  son 
territoire  sans  le  consentement  de  toute  la  famille.  I..es  princes 
au-dessous  de  dix-huit  ans  devaient  être  élevés  aux  frais  de 
rélcdeur  ;  passé  cet  âge ,  ils  recevaient  6,000  thalers  lorsqu'ils 
n'avaient  ni  apanages  ni  revenus.  Tout  prince  qui  avait  des 
biens  devait  nourrir  luh^nême  ses  enfants.  Christian,  mécontent 
de  ces  stipulations ,  appela  à  son  secours  I  empereur  et  les 
ffînces d'Allemagne.  Sur  ces  entrefaites  mourut  Georges-Frédé- 
ric ;  le  traité  Uii  confirmé ,  mais  cependant  avec  une  modifica- 
tioB  :  Christian  obtint  Baireuth  pour  lui  et  ses  descendants,  et 
uvec  le  margrave  Joachim-Ërnesl  il  fonda  le  margraviat  de 
Franconie.  A  Georges-Frédéric  succéda  (1608)  son  fils  Jean- 
Sigisroond,  qui  comme  son  père  gouverna  la  Prusse  sous  le  nom 
du  duc  imbécile  Albert^Frédéric.  A  sa  mort ,  en  1618  ,  il  prit 
iéellement  possession  de  ce  duché,  qu'il  reçut  en  fief  de  la  Polo- 
gne. Ainsi  le  Brandebourg  et  la  Prusse  furent  réunis.  En  1600, 
«près  la  mort  de  Jean-Guillaume,  dernier  duc  de  Juliers,  il  avait 
aussi  réuni  à  ses  Etats  Juliers,  Clèves,  Berg,  Havenstein,  Dussd- 
dorf,  Radensberg,  etc.  Toutefois  par  le  traité  de  Xanten  il  céda 
Juliers  et  Berg  au  comte  palatin  de  Neubourg,  Wolfgang-Wil- 
bekn.  A  cause  de  ses  nouvelles  acqubitions,  l'électeur,  jusque- 
là  luthérien  ,  embrassa  la  religion  dite  reformée  dans  Trâlise  de 
fteriin  (le  jour  de  Noël  1613)  ;  il  mourut  en  «619.  Son  fils 
ci  successeur  Jean-Guillaume  ne  voulait  prendre  aucune  part 
à  la  guerre  de  trente  ans  ;  mais  ses  Etats  n'en  furent  pas 
«soins  dépeuplés,  épuisés  d'impôts,  ravagés  par  le  fer  et  la 
flamme.  Après  avoir  mis  sa  confiance  dans  le  comte  Adam  de 
Swaraemberg  qui  n'y  répondit  pas,  il  s'unit  en  1651  à  Gustave- 
Adolphe,  et  en  1635  il  fut  compris  dans  la  paix  de  Prague. 
Mais  ce  fut  en  vain  qu'il  avait  espéré  pouvoir  procurer  à  ses 
sujets  quelques  soulagements;  les  Espagnols  et  les  Hollandais 
se  disputèrent  la  Westphalie  pendant  que  ia  Prusse  était  rava- 
gée par  une  guerre  entre  la  Pologne  et  la  Suède.  Aussi,  après 
la  mort  du  duc  de  Poméranie  en  1657,  Georges-Guillaume  ne 

Cl  faire  valoir  ses  droits  à  la  succession  de  ce  pays,  parce  que 
Suédois  s'en  éiaieoi  emparés.  Il  mourut  en  1640,  laissant 
ses  Etats  dans  la  plus  déplorable  confusion  à  son  fils  Frédéric- 
Guillaume.  Dans  des  circonstances  aussi  difficiles  ce  prince 
■lontra  la  plus  grande  babileté  ;  à  la  paix  de  Westphalie,  s'il  fut 
obligé  de  céder  aux  Suédois  quelques  portions  de  territoire , 
il  reçut  en  échange  la  Poméranie-Inférieure  et  l'expectative  des 
éfêcliés  de  Magckibourg  et  de  HalbersUdt ,  qui  revinrent  à  la 
Prusse ,  le  premier  eu  1680,  le  second  en  1699.  il  eut  aussi  les 
fNriodpatttésdeMundcnet  deCamin.fin  1657, il  avait obtenude 
k  Pokigne  la  souveraineté  pleine  et  entière  de  la  Prusse.  La 
victoire  de  Fehrbellin  lui  donna  la  Poméranie  el  la  man^ 
dont  l'empereur  avait  dépouillé  Jean-Geoiiges  de  Jaegemdorf,  et 
la  campagne  suivante  la  partie  de  la  Prusse  qu'il  avait  élé  obligé 
de  céder  aux  Suédois.  C«>efidant,  abandonné  de  ses  alliés, 
attaqué  iMr  la  France ,  il  uut  bienlM  rendre  ses  conquêtes.  En 
1686 ,  if  avait  abtemi  de  l'Autriche  le  cercle  de  Schiebus  en 
éebangedesesDTéieutionsaurlaSilésie.  Il  mourut  deux  ans 
après.  —  Pendant  son  règiie,  tl  avait  accueilli  dans  ses  Etats 
plus  de  vin^  mille  français é  q«i  la  révacation  de  ledit  de 
Nantes  disait  abandoMier  lear  patrie.  Ce  Ait  de  sa  part  un 
acte  de  haute  polilique  ;  car  ai  aujourd'hui  même  l'Allemagne  a 
Quelque  industrie,  elle  le  doit  à  ces  victimes  de  llntoléiunee  de 
Louis  XIV.  Mais  il  fit  plus  encore  :  il  aecourut  les  Ibmilles  ap- 
pauvries par  la  guerre ,  releva  les  viU«B ,  (avoritt  le  commerce 
al  l'agriculture,  fin  lUSS,  il  €t  creuser  un  oaoal  de  la  Spréeà 
l'Oder,  introduisit  les  pottesdans  set  Etals  H  fbnda  Tunivennté 
réforméede  Dniibsuii  et  la  bibliotlièque  de  BevUa.  Il  eut 


pour  successeur  son  fils  ,  Frédéric-Guillaone  II! ,  ^  « 
1701  prit  la  couronne  à  Kopiiigsberg  et  est  appelé  dtpais« 
temps  Frédéric  l*%  roi  de  Prusse.  Ici  cesse  l'histoirf  da  nmph 
vial  de  Brandebourg,  qui  se  prend  et  se  confond  désnmntiiMt 
celle  de  la  monarchie  |)russieiine  (F.  ce  mot  et  PacS8B,q«K 
doivent  pas  être  confondus).  —  C'est  aussi  à  l'article  de  Picai 
qu'on  donnera  la  statistique  et  la  description  géomphlqiRà 
margraviat  et  des  marches  qui  en  dépendent.  Le  fltindili^ 
renferme  la  capitale  de  la  monarchie  (  F.  BKauii)  et  a  4a  «ak 
provinciaux ,  comme  les  autres  grandes  divisions  hiitonqn 
de  la  Prusse. 

BRAND£R  (GusTATK),  négociant  suédois,  s'établit  i  U. 
dres,  el,  sans  négliger  les  intérêts  de  son  comnierce,  cullii 
rhistoire  naturelle  avec  beaucoup  de  succès.  Adniif  è  la  wak 
royale,  il  enrichit  son  musée  d'une  belle  suitedefusiilcifté 
pétrifications  du  Hamshire.  Il  mourut  à  Londres  en  1787.  lld 
auteur  de  quelques  opuscules  insérés  dans  les  Ttûtmrum 
pkUoêifphiquês  ,  entre  autres  d'une  curieuse  disserUliua  a 
anglais  sur  les  6^^ntlss. 

BRANDER  (Geobges-Fbêdébic)  est  né  à  Ratisboawa 
1713.  Uoe  irrtsistible  vocation  l'entraîna  dès  ses  plut  jnv 
années  vers  les  sciences  mécaniques,  et  il  s'y  distingua  <le  la» 
heure  à  Augsbourg, où  il  vint  se  fixer  après  aîoir  lui* 
fructueuses  études  à  Nurembourg  et  à  Alldorf.  Lei  cm* 
Uaaseu ,  Wengen,  Lambert  et  le  banquier  Joseph  de  fliUi 
furent  ses  guides  el  ses  prolecleurs.  En  1757,  il  exécuta  (h  ih 
lescopes  qui  étaient  encore  inconnus  en  Allemagne;  il  itiah 
le  microscope  de  verre  el  plusieurs  instruments  de  matliw- 
tiques,  dont  il  a  laissé  une  exacte  description.  L'acwtaë 
sciences  de  Munich  l'appela  dans  son  sein,  et  en  1779  il  mfk 
le  grand  prix  de  l'académie  de  (>)penhague.  Des  offre»  bnfi» 
tes  lui  furent  faites  pour  venir  tour  à  tour  à  Saint  FétenlMi 
à  Vienne,  à  Copenhague  et  à  Paris;  mais  Branderae*** 
point  quitter  Augsbourg,  où  il  mourut  le  1"  anvA  iî« 
Voici  la  liste  de  ses  ouvrages  :  FoiymeiroêCopHtm  iM)^ 
cum,  1764,  in-8°  de  16  pages  avec  1  planche.  —  J^mw^ 
Chumbre  obêcure  H  Microtcùpe  solaire .  1709,  m-«".bpm 
—  DoMe  MieroêCi^,  1769,  in  8^  figures.  —  Aoawffr  fi» 
6rt  obêcure,  1769-1775,  in-8*»  de  40  pae;es  avec  5  p)aod«  - 
Nouvelle  Baiavee  hydnniaiiqve,  1771,  in-8*»  de  6S  pagf»  i« 
S  planches.  -  Bar  omêlre  portatif  pour  mesurer  les  knUr^ 
1772,  in-8**  de 24  pages  avec  1  planche.  —  Oonimêtrt  flBP*J 
trique,  1772,  in-8"  de  71  pages  el  2  planches.  —  Petite  Mvm 
pneumatique,  !774,  in-8»  de  40  pages  et  2  planrtw.  -  » 
tant  à  miroir ,  planchette  perfectionnée  et  théoMiU ,  rri 
in-»*»  de  76  pages  el  5  planches.  —  Syetème  pwr  trmrà 
échelles.  1772,  in-8*»  et  figures.  —  Arilhmetiea  htnem,  n 
in-8*  de  40 pages  el  2  tableaux.  —  Phniêphère  •**»'Ofi»«jtf 
équa  tonal,  1775,in-8»de  64  pages  et  1  planche.-  ^J 
^ie  à  miroir  de  Hadley  periecuonne ,  ITH,  w-^^ 
pages  avec  1  planche.  —  Déelinatoire  et  ^^HnaHinwef^ 
que,  1779,  in-8°  de  72  pages  avec  2  planches.  —  Méf^f» 
deisiner  la  perspective,  1772,  in-8o  avec  G^res.  —  Btm^ 
et  usage  de  técheUe  toanrithmique ,  1772,  in-«».  -  iMtnm 
géométrique  universel  en  forme  de  ««*»Ç«*^^l»r^^ 
in-S*»  de  64  pages  avec  2  planches.  —  Ilearrf|iltoa  •  «^ 
instrument  destiné  à  mesurer  les  dUtanees  taarcfiiy^ 
une  seule  station,  pour  ht  ingénieurs  tî  #w  «^^ÎLLI 
in-8»  de  56  pages  avec  2  planches.  —  Coneye^^J 
Bmnder  avec  Lambert  sur  des  quettianê  et  pMf»  "' 

BRANDEBIE  (coiwiii.).  Cest  wnsi  ow  1  On  noninie,  iA»* 
dam ,  les  manufactures  où  l'on  fabrique  de  reaa-<l^«' 

^'bÎIamdes  [vénerie)  se  dit  des  bruyères  au  les  cef* '^ 
viander  (F.  Cebf  et  Viawdkb).  ».  ,r  — ,# 

BBANOES  (Jeaw-Crbistiaw),  né  à  Sieltin  »*  «"^i 
1756  d'une  famille  pauvre.  Après  avwr  suivi  q^*^"^ 
écoles  publiques,  Il  fut  commis  d'un  petit  «••^J'ffrJL 
fut  rudement  battu,  et.  au  moment  d*«re  •"'*«»  "r^J^ 
Sleltin.  Tour  à  tour  meudiani ,  apprenti  «»«"f^»f^ 
porcs ,  valet  d'un  empirique ,  et  icujoursdwis  la  mi*fM 
pendant  dit-hmt  mois  en  Poméranie, en  Crusse  rt  ea  fjg 
pois  revint  quelque  temps  auprès  de  sa  w^v*gf"?^i 
nouveau,  et,  par  un  hasard  beur^x  «*"*»[** *u5 
valet,  puis  te  secrétaire  d'un  getitflbomme  IMslenew^-^ 
Cesl  alors  qu'il  étudia  et  se  laissa  entratufr  V^^JT^ 


aTCucle  poorte  lh«*tre.  En  "K,  Biindw  ««»8Ç» 
trouM  drcomêdiens,  dëboia  *  Hnnboow  *w  tel    ^ 
de  fognard  rt  «hns  «•  *•«  *  CTmt  »  \^^'V^ 
awmi  succès.  9m»  m  aèeowager,  U  poorsarril  m  ^i^^ 


nr  les  théâtres  de  Stettin ,  de  Beiiio ,  de  Ma^ebourg  et  de 
Ireslaa»  acquit  enfin  que^ue  talent,  se  maria  avec  une  aiv 
riccdû»iiuguée,du  nom  de  Charlotte  Kocb,  et  composa  quelques 
iéces  de  comédie  qui  (urent  bien  accueillies  du  public  et  lui 
ixtcurèrent  la  protection  de  la  duchesse  Amélie  de  Weiniar« 
/incendie  du  château  de  cette  princesse,  en  1771,  força  la 
roupe  d  acteurs  dont  Brandes  et  sa  femme  faisaient  partie  à 
arcourir  Manheiia,  Leipiig  et  Hambourg ,  mais  sans  rencon- 
"er  un  sort  heureux.  Il  mourut  à  Berlin  le  10  novembre  1 799, 
près  celte  vie  de  démoralisation  et  d'infortunes.  Il  a  put)iié 
eu\  recueils  de  ses  pièces»  le  premier  sous  le  titre  de  : 
omUdm  de  Jean-Ckrislian  Brandes,  Leipzig,  1774-1776,  2 
>l.  in-8»  ;  le  second  :  Hecueil  du  ouvragée  diamaliques  de 
mm-Chriêlian  Brandet,  Leipiig,  1790-1791,  8  vol.  in-8^  Il  a 
ussi  écrit  ses  mémoires, ainsi  appelés. ifon  histoire,  par  J.-C^ 
tramées,  3  vol.  iu-8°,  Berlin,  1T99, 1800  ;  avec  gravures,  Ber- 
0,1803. 

B&AHDàs  (Ernest),  homme  de  lettres  et  homme  d'Ëlat,  né 
Hanovre  en  1758,  étudia  de  1775  à  1778  à  Funiversité  de 
kettingue,  dont  il  devint  par  la  suite  le  bienfaiteur,  lorsque, 
larvefiii  au  poste  de  secrétaire  du  Cabenix ,  le  gouvernement 
laoovrien  lui  conûa  la  direction  de  cette  célèbre  école ,  dans 
iqueJle  il  succéda  à  son  père.  Brandès  resta  conseiller  intime 

0  cabinet  jusqu'en  1803 ,  que  les  troupes  françaises  occupé^ 
eot  lancien  électorat  de  Hanovre,  et  il  fut  Tun  des  députés 
ui  allèrent  conclure  la  capitulation  avec  le  chef  de  l'armée 
ançaise ,  et  ne  se  dessaisit  de  ses  fonctions  qu'au  moment  où 
!S  états  du  pays  furent  aliolis  et  remplacés  par  une  eommissi<m 
9  gouvernemeni.  Brandès  mourut  dans  la  retraite,  à  Hanovre, 
t  13  mal  1810.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  Remarques 
sr  fes  Uïêàlres  de  Londres ^  de  Paris  el  de  Vienne,  1786.  — 
Remarques  *ur  les  femmes,  1787.  —  Considérations  politiques 
HT  la  révolulion  française,  1790.  —  Sur  finfluence  déjà 
wercée  par  la  révolution  française  en  Allemagne ,  1793.  — 
nr  l'êsprit  du  temps  en  Allemagne  vers  la  fin  du  \\\W  siècle , 
BÛ8.  —  Sur  la  coutume  des  pères  et  des  mères  de  se  ftire 
Uoiftrpar  leurs  enfants,  1809.  —  De  l'influente  que  l'esprit  du 
mps  a  ewercée  sur  les  classes  élevées  de  la  nation  allemande, 
810.  —  Analyse  des  ouvi'ages  de  tiurke  sur  la  révolution 
rançaise,  1791.  —  Analyse  des  mémoires  de  l'abbé  Barruel 
ET  le  jacobiniswM  ;  sur  les  associations  seerètes,  et  beaucoup 
aolres  écrits  contenus  dans  la  Gazette  littéraire  de  Gmttin^ 
u  et  dans  le  Journal  politique  de  Schlmiur. 
A&4XDEUM  (kist,  eecUsJ),  nom  usité  dans  les  auteurs  de  la 
lase  latinité  pour  signifier  un  linceul  de  soie  ou  de  lin  dont 

1  envel^pait  les  corps  des  saints  et  leurs  reliques.  On  donnait 
niême  nom  aux  linges  que  l'on  faisait  toucher  aux  retiques 
m  saints.  Au  temps  de  saint  Grégoire  le  Grand,  c'esirà  dire  en 
10,  et  sous  ses  prédécesseurs,  on  ne  touchait  point  aux  corps 
s  saints,  et,  au  lieu  de  leurs  os,  on  se  contentait  d'envoyer 
us  une  boite  un  morceau  de  ce  drap  ou  de  ce  corporal.  Le 
fe  saint  Grégoire,  qui  parle  de  cette  coutume,  dit  que  la  tra- 
tMMi  la  fait  remonter  à  saint  Léon ,  c'est-à-dire  vers  Taiinée 
O. 

BEAJiDfiviN ,  s.  m.  terme  emprunté  de  l'allemand,  eau-de- 
î  de  via. 

BRANOEVIIVIBE ,  1ÈRE,  celui,  celle  qui  vend  et  qui  crie  du 
■ndevîn,  de  Teau-de-vie  dans  un  camp,  dans  une  garnison. 
«4  vieux. 

•RAXDHiRTZ ,  espèce  de  cerf  d'Allemagne,  bien  différent 
I  autres  cerls  d'Europe. 

BRASflM  (GiACiNTO) ,  peintre ,  né  à  Poli  dans  le  royaume  de 
iples,  mort  à  Rome  en  1691,  prince  de  l'académie  ne  Saint- 
£  et  (iieralier  de  Tordre  du  Christ.  —  Fils  d'un  peintre  dé- 
lateur assez  distingué.  Brandi  servit  longtemps  de  modèle  au 
ilpteur  r Algarde ,  qui  voulut  inutilement  consacrer  à  la  sta- 
ûre  80D  talent  naissant.  Son  instinct  l'entraînant  vers  la  pein- 
ne,  il  étudia  sous  le  Sermenta ,  peintre  de  Bologne,  puis  vint 
perfectionner  dans  l'école  de  Lanfranc.  La  grâce  de  son  pin- 
Nu  la  vitesse  de  son  exécution  et  une  brillante  iuiaginailoa 
signalèrent  promptrment  et  lui  amenèrent  de  nombreux 
(nax.  Malheureusement  pour  sa  gloire ,  qu'il  sacrifia  tou- 
Ks  à  Targent  et  à  ses  plaisirs.  Brandi  conserva  on  dessin  in- 
rrecl,  un  coloris  sans  vigueur  el  une  composition  vulgaire. 
•  seuls  ouvrages  qu'on  cite  de  lui  avec  quelque  distinction , 
mû  le  grand  nombre  qu'il  produisit,  sont  deux  ou  trois  ta- 
c^x  exposés  à  Gaete,  un  Sttint  Rock  à  Ripetta ,  et  le  tat>leaR 
L  loallre^atttel  de  l'église  des  Stigmates  à  Rome. 
B4A90I  (DOMINIQOB),  natif  de  Naples,  se  fit  un  nom  bono* 
^  par  sou  talent  à  pemdre  les  animaux.  U  mourut  en  1736 , 
^  aeuieineDi  de  cinquante-trois  ans. 


(  ^m  )  BRAMBe««iw. 

BRAJtDiLLEMEiîT,  s.  m,  mouvement  qu'on  se  dotmeen  m 
brandillant.  Il  est  familier. 

BRANDI LLER,  v.  a.  {gramm.),  mouvoir,  agiter  de  çà,  de  là* 
Brandiller  les  jambes,  brandiller  les  bras,  —  Bbaivdiller, 
avec  le  pronom  personnel ,  se  mouvoir,  s'agiter  en  l'air  par  le 
moyen  d'une  corde,  d'une  escarpolette  ou  de  quelque  autre 
machine.  Se  br^indùler  sur  une  corde.  Ce  verbe  est  familier. 
BxANDiLLÉ,  ÉE,  participe. 

BBAHIDILIXIIRE,  S.  f.  Il  se  dit  de  branches  entrelacées  ou  de 
quelque  autre  chose  semblable,  sur  quoi  l'on  ^leut  s'asseoir  pour 
se  brandiller.  Se  mettre  sur  une  brandilioire.  Il  est  familier  el 
peu  usité. 

BRAKOlR,  v.  a.  {gramm.).  secouer,  agiter  dans  sa  main  dne 
lance,  un  épieu,  une  épée,  etc.,  comme  si  on  se  préparait  à  lirapr 
per.  //  brandisèait  une  pique.  —  Brandir,  fit  termes  de 
charpenterie,  arrêter,  affermir  deux  pièces  de  bois  l'une  contie 
l'autre  sans  qu'elles  soient  entaillées;  ce  qui  se  fait  au  moyen 
d'une  cheville  qui  les  traverse.  —  Brandi,  ib,  participe.-* 
Proverbialement,  Enlever  un  gros  fardeau,  un  gros  ballot  toM$ 
brandi ,  l'enlever  en  l'état  où  on  le  trouve.  Ces  phrases  vidi* 
lissent. 

brandis  (JEAiff*FBÊDÉRTc),  professeur  de  jurisprudence  i 
runiversitédeGœttingue,néà  Hiidesheinilell  septembre  1760, 
mort  à  Gœttingue  en  1790.  Il  voyagea  à  Wetziar,  à  Ratisbonae 
et  à  Vienne  de  1783  à  1787,  pour  se  fortifier  dans  l'étude  d« 
droit  civil  et  de  la  procédure,  et,  de  retour  à  Goettingue,  il  y  oc- 
cupa la  chaire  de  droit  féodal  impérial.  Les  princi|)aiix  ouvrages 
qu'il  a  publiés  sont  :  Diss.  inaug.  de  vera  ordinis  succedendi 
ex  majoratu  notions  ex  pactis  fomiliarum  illustrium  repe* 
tenda,  1784.  —  Histoire  de  la  canslitulion  intérieure  de  le 
chawUtre  impériale,  surtout  par  rapport  à  torganisatitm  dê$ 
sénats  (en  allemand),  Wetziar,  1785.— -^ur  le  droit  public  féo^ 
del  impérial  et  ses  sources ^  1788. 

BRANDMtiJUEE  (Jacques),  habile  jurisconsulte  et  petit-fils 
de  Jean  Brandmuller,  partisan  d'Œcolampade  et  de  sa  don* 
trine,  dont  il  nous  est  resté  beaucoup  de  sermons  et  d'oraisons 
funèbres,  naquit  à  Bàle  en  1617.  Il  obtint  la  chaire  des  Insti* 
tûtes  daos  sa  patrie  en  1652,  et  celle  des  Pandectes  en  1666.  Si 
réputation  attira  beaucoup  d'étrangers  à  BAIe.  Il  joignit  â  niie 

grande  connaissance  du  droit  une  érudition  non  moins  profonde 
ans  les  antiquités  romaines  et  les  belles-lettres.  Il  faisait  des 
vers  médiocres  avec  la  plus  grande  facilité.  11  mourut  en  1677. 
On  a  de  lui,  entre  autres  ouvrages.  Manuduelio  ad  jus  canonieum 
et  civile ,  et  beaucoup  de  disserta  lions  sur  des  matières  de  droit. 

BRANDMULLER  (GRÉGOIRE),  peintre,  né  à  Bâte  le  25  aoM 
1661  d'un  orfèvre,  membre  du  conseil  de  la  ville.  Entraîné  vers 
la  peinture  par  une  vocation  irrésistible ,  il  vint  à  Paris  h  l'àgs 
de  dix-sept  ans  pour  enlrex  dans  l'école  du  célèbre  Lebrun  , 
peintre  du  roi ,  qui  ne  tarda  pas  à  lui  confier  des  travaux  aa 
château  de  Versailles.  11  remporta  les  premiers  prix  de  l'acadé- 
mie de  peinture  de  Paris,  et  revint  se  fixer  et  se  marier  dans  sa 
patrie  en  1686.  Son  ardeur  pour  le  travail  le  fit  mourir  le  7  juin 
1691,  à  peine  âgé  de  trente  ans.  On  cite,  parmi  ses  principaux 
ouvrages,  une  Descente  de  croix,  dans  l'église  des  Capucins  de 
Dornach  ;  nne  belle  copie  de  la  Batnille  d'Arbelles,  d'après  Le- 
brun ;  une  Course  romaine  ;  un  Baptême  de  Jésus^ChrisL 

BRANDO ,  BRAND  on  BRANDS  (Jean],  né  à  Hortcnesse  prts 
de  Huist  en  Flandre,  fut  religieux  de  I  abbaye  des  Dunes,  de 
l'ordre  de  Cfteaux,  et  prît  à  Paris  le  grade  de  docteur  en  théolo- 
gie. Il  mourut  à  Bruges  en  juillet  1428,  laissant  une  Chronique 
manuscrite,  depuis  le  commencement  du  monde  jusqu'à  l'an- 
née 1415.  Elle  contient  des  laits  qui  jettent  un  grand  jour  sor 
l'histoire  de  la  Belgique  au  xiV  et  au  xiii*  siècle.  Elle  n'a  point 
été  publiée  encore ,  mais  il  en  existe  plusieurs  copies.  Gilles  de 
Eoye  et  Adrien  de  Tudt,  de  l'abbaye  des  Dunes,  en  firent  un 
abrégé  continué  par  le  premier  jusqu'en  1465,  et  par  le  second 
jusqu'en  1478. 

BRANDOLÈSB  (Pierre),  bibliittrapbe ,  naquit  en  1754  à  la 
Canda  prèsde  Hendinara,  dans  la  Polesine,  de  parents  bonnèleB 
mais  peu  aisés.  Il  reçut  d'un  de  ses  oncles  les  premières  leçons 
de  grammaire,  et  apprit  d'un  religieux  du  Mont-Olivet,  leo^ 
abSè  Griffé,  les  éléments  des  mathématiques  et  de  la  peinture. 
Il  se  rendit  à  Venise  pour  se  procurer  des  moyens  d'existence, 
et  entra  comme  commis  chez  le  libraire  Albrizzi ,  qui  lui  fil 
faire  son  CeUalogue  des  ouvrages  relatifs  aux  arts  du  dessin. 
Grâce  à  sa  nouvelle  position,  Brandolèse  acquit  en  peu  de  temps 
de  grandes  connaissances  dans  la  bibliographie ,  dans  l'histoire 
littéraire  et  la  théoriedes beaux-arts.  En  1778  il  établit  à  Padoue 
un  magasin  de  librairie ,  se  concilia  l'estime  générale  par  ses 
talents  et  sa  probité.  Ses  affaires  étaient  brillantes  déjà  lorsque 
le  chevalier  Luiara,  inspecteur  des  beaux-arts  du  Padouan, 


BBAiniOMS. 

l'adjoignit  Brandolèse,  qui  acquit  de  nooTelles  connaissances 
dan<:  I  exercice  de  ses  nouvelles  fonctions,  et  publia  divers  opus- 
cnle<%  pleins  de  goût  et  d'érudition.  Il  en  préparait  d*aulres 
lorsque  la  nK>rt  le  frappa  en  janvier  1809,  à  \enise,  on  il  s*étaît 
rentlii  pour  dresser  le  catalogue  de  la  bibliothèque  Quirini.  On 
cite  de  lui  :  i^le  Cosepià  nolabili  Padova^  etc.,  Padova,  1791, 
în-8"  ;  T  Piiiure,  tcutlure ,  archiUUure  9d  nltre  rose  nolabili 
di  Piidova^  monumtnU  deêcritti^  ibid.,  1795,  in-8<>;  5»  Dei 

feniodê'  Lendinaresi  perla pillura,  ibid.,  1795,  in-8^;  4*>  Dub- 
i  êuU*  etisienxa  del  piUore  Giovanni  Vivarino  da  Murano 
nuovamente  ronfirmad,  in-8^;  5o  Tfilimonianze  intornô  alla 
patavinita  di  Adr.  Manlegna^  Padoue,  1805,  in-8"  ;  0»  la  Ti- 
pngrafia  perugina  del  teeolo  XF,  illuiirala  dal  Vermiglioli  a 
preMt  in  esame^  Padoue,  1807,  in-8'». 

LH  \NDOLiNi  (AuRELio),  surnominé  tV  Lippo,  était  aveugle 
et  vivait  dans  le  iV  siècle  à  Florence,  où  il  était  issu  d*one  fa- 
mille patricienne.  Il  se  Ht  connaître  de  bonne  heure  par  son  ta- 
lent à  traiter  en  vers  latins  les  sujets  les  plus  diffîcdes,  et  fut 
8rofr»sseur  de  littérature  à  Florence.  Il  vint  ensuite  s*établir  à 
ionie ,  où  son  talent  d'improvisateur  lui  valut  la  protection  et 
rainitiê  de  Sixte  IV.  En  1482  Brandolini  vint  occuper  à  Budc, 
k  l'unixersité  de  cette  ville,  la  chaire  d'éloquence  que  lui  confia 
le  mi  Mathias  Corvin.  11  y  professa  avec  un  grand  succ^,  ainsi 

Sun  Gran  en  Strigonie,  et,  après  la  mort  de  ce  monarque,  dont 
prononça  Téloge  funèbre  en  1490,  Brandolini  retourna  à  Flo- 
rence, y  embrassa  la  vie  religieuse  de  Tordre  de  Saint-Augustin, 
et  se  consacra  tout  entier  à  la  prédication  ,  art  si  difficile ,  dans 
lequel  il  se  fit  une  brillante  réputation.  Il  mourut  à  Parme  en 
1497,  et  fut  inhumé  dans  Téglise  de  son  onlre.  Ses  principaux 
ouvrages  sont  :  Paradt>xarum  chrislianorum  libriduo,  Rome, 
1551 ,  in-4°;  Bade,  1515;  Cologne,  1575,  in-8«.  —  De  ratione 
scribenrff  lihri  très,  Bàle,  1549-1565,  in  8» ;  Cologne,  1575,  et 
Rome.  175.>,  in-8o.  —  De  vilœ  humanœ  conditione  et  loleranda 
eorporti  œijtimdine  dialogue  ad  Math.  Cnrvinum,  Vienne, 
1541  :  BUe,  1515,  in-8».  —  Oratio  de  virlutibui  D.  JV.  Jesu 


Ckrit*,  nobit  in  ejui  patiione  oHensii^  Romœ  ad  Alexandrum 
VI  P,  n^ix.  inparaicive  habita,  in-4«,  Rome,  1596.—-  Carmen 
de  m^rle  B.  Phiinœ,  dans  les  œuvres  de  Platina.  —  Delaudi- 
bus  Laurentii  Medieiê  carmen,  dans  le  tome  il,  page  459,  des 
Carmina  illatlr,  poetar,  iialor.  —  Brandolini  (Raphaël), 
frère  cadet  d'Aurelio,  et,  comme  lui,  surnommé  il  Lippo,  éga- 
lement aveugle  et  improvisateur  habile.  Il  vécut  longtemps  à 
Kaples  du  produit  de  ses  talents,  puis  à  Rome,  où  il  cionna  des 
leçons  fort  suivies  de  littérature  et  d'éloquence.  On  distingue 
parmi  ses  élèves  J.  Mar.  del  Monte,  qui  depuis  occupa  le  trône 
pontifical  sous  le  nom  de  Jules  III.  Le  mérite  de  Raphaël  lui 
attira  la  protection  de  Léon  X,  et  il  mourut  dans  une  heureuse 
aisance  vers  1515,  après  avoir  connu  toutes  les  rigueurs  de  la 
pauvreté.  On  a  de  lui  :  Panégyrique  de  saint  Thomas,  1 198.  — 
Oriiton  funèbre  de  GuilL  Pererio ,  premier  auditeur  des 
causes  apostoliques  f  1500.  —  Oraison  funèbre  du  cardinal 
Dominique  de  ta  Rovère,  1501.  —  Dialogue  latin,  intitulé  Léo 
on  Eloge  de  Léon  X  et  des  princes  de  la  maison  de  Médicis , 
Parme,  1755. 

BRANDON,  s.  m.  espèce  de  flambeau  fait  avec  de  la  paille 
tortilice.  Allumer  des  brandons.  Il  se  dit  aussi  des  corps  enflam- 
més qui  s'élèvent  d*un  incendie.  Il  s'emploie  dans  certaines 
Shrases  figurées  du  style  élevé  :  Les  brandons  de  la  discorde. — 
1HANIH)N  se  dit  encore  de  la  paille  tortillée  au  bout  d*un  bâton 
qu'on  plante  aux  extrémités  d'un  champ,  d'un  terrain,  pour 
manquer  que  les  fruits  ont  été  saisis  judiciairement.  De  là  Tex- 
pressum  de  saisie-hrandon,  en  termes  de  procédure. 

BRANDON  D'AMOUR,  nom  que  les  marchands  donnent  à  la 
coquille  nommée  arrosoir. 

BRANDONNER,  v.  a.  (gramm.),  mettre  des  brandons  à  Tex- 
trémit'*  il'un  héritage  où  Ton  a  fait  une  saisie  de  fruits.  Bran- 
donner  un  champ,  une  terre.  —  Brandonnêe  ,  ÊE ,  participe. 
BRANDONS  (  DIMANCHE  ET  DANSE  DES).  Le  premier  di- 
manefie  du  carême  était  autrefois  appelé  le  dimanche  des  bran^ 
dons,  parce  qu*on  allumait  sur  les  places  publiques  des  feux 
autour  desquels  le  peuple  dansait  (V,  Danse  sacrée).  —  Les 
ordonnances  de  diftérents  rois  de  France  interdisaient  cette 
(été,  qui  entraînait  souvent  de  sin^ilicrs  désordres,  ainsi  que  les 
baladoires,  les  nocturnes  et  plusieurs  autres  danses  auxquelles 
on  se  livrait  lors  de  certaines  solennités  dans  les  églises.  Mais, 
en  beaucoup  dVndroits,  les  évéques  et  les  magistrats  firent  de 
vains  efl'orts  pour  arrêter  un  usage  trop  fortement  enraciné 
pour  qu*il  fût  possible  de  Tatiolir  tout  d'un  coup.  Jusqu'au  mi- 
lieu du  wii*  siècle,  on  s'opiniâtra  à  le  conserver  dans  quelques 
loealifés.  Ainsi,  à  celte  époque  même,  le  jour  de  la  félc  de  saint 
Martini,  npôlrc  du  Limousm,  le  peuple  dansait  encore  dans  le 


(  5)4  )  BBAHDT. 

chœur  de  l'éfflîse  dont  ce  saint  est  lepatron.  A  la  Ad  de  cbq» 
psaume,  au  lieu  de  chanter  Gloria  Patrie  tout  le  peuple  da». 
tait  en  langage  du  pays  :  San  Marceau  prégais  per  aou,  i 
nous  épingaren  per  bous,  c'est-à-dire  :  Saint  Martial,  ftiti 
pour  nous ,  et  nous  danserons  pour  vous.  Avant  Mm  tm 
coutume  avait  été  abolie. 

BRANDT  ou  brand  (SÉBASTIEN) ,  dit  Titio,  poHedid». 
tique  allemand ,  né  à  StraslK>urg  en  1458.  Il  étudia  le  dniii 
Bàle,  le  professa  dans  cette  ville  avec  tieaucoup  de  wetH,  h 
remplit  plus  tard  à  Strasl)ourg  la  charge  de  syndic  et  decm- 
seiller  impérial  II  mourut  en  1520.  Maximdicn  I*'  rippcb 
plus  d'une  fois«^  sa  cour,  faveur  dont  Brandt  fut  moins  mlN 
vable  à  sa  science  qu*a  son  renom  de  poète.  Il  afaiiérritM 
ouvrage  satirique  intitulé  :  le  Bateau  des  fols  {dm  Sûrrm 
chiff)  ou  le  Vaisseau  de  la  Narra^onie  (pa)]S  des  fons),qaid^ 
vint  en  peu  d'années  le  livre  favon  de  la  nation.  Avant  Utînà 
xy  siècle,  dé|à  plusieurs  éilitions  et  des  traductions  dam  in 
dialectes  provmciaux  avaient  répandu  le  Narren$eki/ à» 
toute  rAllemagne.  Il  se  maintint  dans  cette  haute  faveur  pn- 
dant  tout  le  wr  siècle.  Des  traductions  le  firent  connilirp) 
FAngleterre,  à  la  Hollande,  à  la  France.  Un  ami  dupoHe.k 
fameux  préilicateur  Geyier  de  Keysersberg,  en  avait  mèmkà 
le  texte  de  beaucoup  de  ses  sermons.  Ce  n  est  pas  qu'une  ww 
éminemment  poétique  caractérisât  ce  livre  ;  Brandt  ne  mm 
pas  le  fouet  d*Horace  ou  celui  fie  Juvénal  :  il  n'a  ni  inventin, 
ni  allégorie,  ni  images  brillantes,  mais  il  abonde  en  reflesi* 
morales ,  en  sentences  rendues  avec  énergie  ;  et  voilà  pwdr- 
ment  ce  qui  fit  l'immense  succès  du  livre  dans  un  tempuir 
public  allemand  était  raisonneur  avant  tout,  avide  deta- 
sions,  de  doctrines,  et  nullement  de  poésie,  car  la  poè»*» 
morte  avec  les  Minnesaenger.  Le  Bateau  des  fous  fut  l«w« 
temps  opportun,  et  charria,  au  grand  contentement  et  à  hrir 
des  fous,  postés  en  spectateurs  sur  le  rivage,  une  grande  carp^ 
son  de  sottises,  d'abus  et  de  vices  numérotés,  étiquetés  mi  b 
rubrique  de  cent  treize  chapitres.  Le  modeste  anteorsenv 
modestement  parmi  la  grande  famille  des  sots,  toutenrenur- 
quant  que  sottise  reconnue  est  principe  de  sagf^.  A  défait* 
sentiment  esthétique,  on  ne  peut  refuser  au  vieux  Brandt  p 
esprit  philosophique  et  libéral  qui  plane  sur  renfleinb|p«Jfb 
vie  humaine  et  tient  registre  de  toutes  ses  misères.  L'éditiBih 

S  lus  ancienne  du  Narrenschiff  est  celle  de  Strasbourg,  itt 
I.  Van  der  Hagen  Ta  fait  imprimer  de  nouveau  dansson  Jlr 


des  fous  du  monde,  etc. ,  1497 ,  in-fol.,  fig.  Une  autre  t^l*^ 
tion  parut  aussi  à  Lyon  en  1798,  in-fol. 

BRANDT  (Georges),  conseiller  au  département  des  némn 
Suède ,  né  dans  la  province  de  Westmanic  en  l W4.  Il  fit  *j 
voyages  en  divers  pays  pour  étendre  les  connaisMWts  ^' 
avait  acquises  à  Upsal  dans  la  chimie  et  la  minéralogie.  A ff 
retour ,  ayant  été  attaché  au  «lépartement  des  mines  et  ma* 
directeur  du  laboratoire  de  chimie  établi  à  Stockholm,  ilfiif» 
sieurs  expériences  importantes  dont  il  donna  les  résultai*  m 
les  Mémoires  de  t académie  des  sciences  de  Stockholm,  <\9* 
comptait  parmi  ses  membres.  Il  mourut  en  1768,  regrets* 
savants  de  son  pays  et  de  ceux  de  l'étranger;  les  uns  et V^»* 
très  le  reganlaient  comme  un  des  chimistes  les  plus  instn**" 
les  plus  laborieux  de  son  temps. 

BRANDT(GÊRARn^  célèbre  théologien  arminien,  n^*^ 
terdam  en  1626,  était  fils  d'un  habile  mécanicien  de  JWJ* 
bourg,  auquel  Descartes  donna  des  conseils,  et  qui  fut  àtrtm 
du  théâtre  d'Amsterdam.  Son  fils  hérita  de  son  i^[^ 
poésie,  et  composa  en  1615  sa  tragédie  du  Faux  Torf^ 
mais  ce  n'était  pour  lui  qu'un  délassement;  il  s'appliqwj™ 
ardeur  à  des  études  plus  sérieuses ,  apprit  à  fond  le  grec  HJ* 
breu ,  et  devint  pasteur  des  remontrants  À  Nieukoon  etnj 
à  Amsterdam.  Il  épousa  une  fille  du  professeur  Baërle(B«2 
et  mourut  le  11  octobre  1685.  Ses  principaux  ouvrai** 
1<>  Historiés  der  rrformatre,  i:\c.,  etc.  Amsterdam.  t67HJ 
2  vol.  in-4»,  traduite  en  anglais  par  Chamberiayne;  aw'j 
et  traduite  en  français  sous  ce  titre:  Histoire  abrégété*^ 
formation  des  Pays-Bas,  la  Haye,  1726-1750,  5  %ol  »^ 
L'original  passe  pour  être  écrit  avec  tant  d'élégance  qui' ' 
rait  pour  oonner  envie  d'apprendre  la  langue  fl>"»*''*irf, 
les  réformés  y  trouvèrent  peu  d'impartialité  et  un  »»«^ 
charité,  et  Brandt  fut  obligé  de  répondrt^  à  leurs  mi»^ 
2«  Histoire  de  la  ville  d^ Enchhugsen,  5»  La  Vie  du  ^"'Jj 
amiral,  Michel  Ruyter,  Amsterdam,  i687  ,  în-4»;  tratm^ 
français  par  Aubin,  1690,  1698,  in-fol.  A^  Histoirr  i^r 
ces  de  Bameveld ,  Uoogerbeets  et  GroUus ,  en  161»  «  '" 


BRANEGKI. 


(325) 


BRABTLE-BAS. 


RoClerdaniy  1708 ,  iii-4<>.  Tnos  ces  ouvrages  sont  en  flamand. 
5°  Oratio  hinebris  Cornelii  U'ftii  tatrnpœ  mudani,  Ams- 
terdam, 1648.  Il  Y  a  joint  les  poésies  de  sa  femme;  on  les  a 
réimprimées  en  1678  et  plus  complètes  en  1725.  —  Bbandt 
[Gaspard  ),  son  61s  atné,  né  en  1653 ,  fut  également  f^asleur 
irminien  à  Amstenlam ,  où  il  n>ourul  en  1696.  Il  a  aussi  com- 
posé des  poésies  latines  et  flamandes ,  des  sermons  estimés,  des 
mvrages  de  piété  en  flamand  et  une  vie  de  Grotius;  mais  le 
)lus  connu  de  ses  ouvrages  est  le  suivant  :  HUtoria  vitœ  Jacobi 
Irmifiiï,  Amsterdam  ,  1724,  in-»'»  {V.  Ariuinius);  id.  avec 
me  préface  et  des  notes  de  Mosheim .  Brunswick,  1725 ,  in-8°. 
—  Biiahdt  (Gérard),  frère  du  précédent  et  non  son  fils, 
omrne  on  le  lit  dans  Moréri,  né  en  1657 ,  fut  ministre  armi- 
lien  â  Rotterdam,  et  y  mourut  en  I683,àgc  seulement  de  vingt- 
ix  ans.  Il  a  laissé  soixanle-cinq  sermons  fort  csliniés  dans  le 
.eiups,  et  une  Histoire  den  principaux  événements  des  années 
I67i  ei  1675.  Cet  ouvrage  fui  publié  en  flamand,  sous  le  voile 
de  Tanonyme,  en  1678.  —  Brandt  (  Jean  ) ,  autre  frère  du  pré- 
cédent, ne  en  1660,  succéda  à  ses  deux  frères  dans  le  gouverne- 
ment de  TEglise  arminienne  d'Amsterdam,  où  il  mourut  le 
13  janfier,  1708.  Outre  quelques  poésies,  une  Vie  de  saint 
Paui,  et  d'autres  ouvrages  ascét'quesen  flamand .  il  a  publié  le 
recueil  intitulé:  Ciarorum  virorum  epistoiœ  ce»tum  ineditœ, 
rfe  varia  erudilionis  génère ,  eT  musro  Johannis  Brandi  G.  F. 
[Geraldi  filii),  Amsterdam,  1702 ,  in-8".  Cette  collection  est  in- 
léressante  pjiur  l'histoire  littéraire  du  xvii«  siè<le.  Il  a  aussi 
Jonné  une  édition  des  harangues  choisies  d'Isaac  Pontanus. 

BRANiiT,  chimiMe  allemand,  vécut  dans  le  xvi*  siècle. 
[lomroe  il  était  passionné  pour  le  grand  œuvre,  il  se  mit  en 
iéte  de  chercher  la  pierre  philosophale  dans  Turine ,  sur  la- 
Hiellc  il  exécuta  une  infinité  de  procédés  chimiques.  La  plus 
^nde  partie  de  sa  vie  se  passa  à  travailler  sur  celte  liqueur, 
Bwis  il  ne  trouva  rien  de  ce  qu'il  cherOiait.  Il  lui  arriva  cepen- 
iant,  après  une  forte  distillation  d'urine ,  de  trouver  darfs  son 
récipient  une  matière  luisante  qu*(in  a  ensuiteappelce  phosphore. 
Il  fit  voir  cette  matière  à  Kutikel,  chimiste  de  Tclecteur  de 
Saxe,  et  à  plusieurs  autres  personnes  ;  mais  il  en  cacha  la  prépa- 
ration. Après  sa  mort,  Kunkel  n*eut  pas  beaucoup  de  peine  à  de- 
rinerquei  était  le  sujet  du  phosphore.  Brandi  avait  travaillé  toute 
M  vie  sur  l'urine  ;  elle  était  $9m  doute  celte  matière.  Il  y  cher- 
rta  le  phosphore,  et  l'y  trouvaaprès  lieaucoup  de  peines  et  quatre 
inoëesd*un  travail  assidu.  Moms  jaloux  que  Brandi,  il  en  com- 
iianiqua  le  secret  à  Hoinberg,  qui  a  publié  cette  composition. 

BBAlfDTS  (Jbafi)  naauit  a  Anvers  le  30  septembre  1559,  fit 
I»  éludes  à  l'université  de  Louvain,  et  s'appliqua  ensuite  à  la  ju- 
îspnidence,  maïs  fut  oblieé  de  quitter  son  pays ,  à  cause  des 
roubles  ({ui  y  régnaient.  11  passa  en  France  et  (ut  reçu  docteur 
p  droit  à  Bourges  par  le  célèbre  Gujas;  il  parcoarutensuile  l'Ha- 
ie, cl  visita  les  académies  de  ce  pays.  De  retour  à  Anvers,  il  fut 
lommcsecrétairedecetteville  le  22  janvier  1591  ;  il  remplit  cette 
barge  avec  honneur  pendant  trente  ans,  et  fut  ensuite  sénateur 
da  ville,  emploi  qu'il  occupa  pendant  dix-sept  ans.  Il  mourut 
t  28  août  1639.  Brandis  était  un  savant  modeste  et  plein  d'ur- 
anilé.  Rubens  épousa  sa  fille  Isabelle ,  célèbre  par  sa  beauté, 
t  qui  servit  si  souvent  de  modèle  à  cet  artiste.  Brandis  a  laissé 
■^  une  Vie  de  Philippe  Hubens ,  frère  du  peintre ,  imprimée  en 
&t5  à  Anvers  ;  2®  des  Notes  sur  les  Commentaires  de  César, 
«quelles  se  trouvent  dans  la  belle  éditi  .n  de  Cambridge,  1716, 
(i-4<»  ;  3»  Elogia  Ciceronvina  Homanorum  demi  miiiliœque  il- 
uêtrium,  Anvers,  1612,  in-i*»  ;  il  s'y  serl  des  propres  paroles 
leQcéron,  et  d'autres  ouvrages  dont  on  trouve  la  liste  dans  les 
Démoires  de  Paquot. 

BBAifUT  CLb  comte  db)  (  V.  Matbilde  [Caroline]  el 
^OENSÉE [Jean-Frédéric]).  ' 

BmANEGKi  (François-Xavier),  général  polonais,  usurpa, 
raprès  CHielqnes  auteurs,  le  nom  de  celle  illustre  famille,  quoi- 
[n'il  fdl  Tartare;  ce  qu'il  y  a  de  certain ,  c'est  qu'il  sut  se  conci- 
ler  l'amitié  de  Catherine  II  el  de  Ponial  .wski.  Il  était  depuis 
Dngtemps  à  Saint-Pétersbourg  lorscju'en  1768  il  se  mil  a  la 
Hc  du  petit  nombre  de  Polonais  qui  se  joignirent  aux  troupes 
pMe$  pour  marcher  contre  leurs  compatriotes  de  la  confëdéra- 
ioo  de  Bar  (  F.  Pulawski).  Il  forma  même  la  confédération 
le  Targowitz,  dont  il  fut  le  chef  avec  Félix  Poloski  el  Rzcwiiski, 
>onr  l'opposer  h  cellede  Bar.  En  l793,Branecki,  à  la  tôle  dune 
Réputation  de  la  confédération  qu'il  dirigeait,  parut  devant 
-«therinc.  et  déclara  hautement  que  ses  compatriotes  étnient 
htpoiés  à  s'allier  aux  Russes.,,  que  Dieu  el  Catherine  étaient 
fsseulsappuissur  lesquels  les  Poionnis  faisaient  reposer  leurs 
fpérances.  Branecki  ne  rentra  pas  en  Pologne  comme  ses  col- 
^ties  de  la  députalion  ;  ce  qui  fait  supposer  qu'il  en  prépara 
^întrPétersbourg  l'invasion  et  le  partage  qui  en  fut  la  suite 


1 


en  1794.  Quand  toute  la  république  prit  les  armes  pour  son  in- 
dépendance sous  les  ordres  de  Kosciusko ,  il  fut  déclaré  traître  â 
la  patrie.  Possesseur  d'une  immense  fortune,  il  se  retira  avec  sa 
femme  dans  ses  terres  de  l'Ukraine ,  où  il  vécut  paisiblement 
jusqu'à  sa  mort  (1819  J.  a  Ce  Branecki,  dit  Rulhière,  a  commis 
d'excessives  cruautés  dans  l'ivresse  ;  il  s'est  fait  amener  des  pri- 
sonniers confédérés  (de  Bar)  et  les  a  de  sa  main  taillada  J, 
coups  de  sabre.  Chargé  quelquefois  par  les  Russes  du  rôle  de 
négociateur,  il  |)renait  celui  de  guerrier,  cl  s'acquittait  aussi 
mal  de  l'un  que  de  l'autre.  » 

BRANES  se  dit,  en  term  de  vénerie,  des  telles  de  la  louve. 

BRANGAS,  Bpâyia;,  lils  du  flcuvc  Sirymon ,  eut  deux  frères, 
Olynlhe  et  Rhésus.  Le  premier  ayanl  été  dévoré  par  un  lion , 
Rrang:as  lui  fil  élever  un  cénotaphe  dans  le  lieu  où  il  avait  péri, 
et  bâtit  en  son  honneur  la  ville  d'Olynlhe  dans  la  péninsule  de 
Si  thon  ie. 

BRANICKI,  grand  général  du  royaume  de  Pologne,  fut 
d'abord  au  service  de  la  France  dans  le  corps  de  mousquetaires. 
Vers  1715,  de  retour  dans  sa  patrie,  il  contribua  h  forcer  Au- 
guste II  à  congédier  les  troupes  saxonnes ,  devint  un  des  plus 
puissants  magnats ,  et,  sous  le  règne  d'Auguste  III,  il  obtint  le 
gériéralat  du  royaume.  Ardent  et  ambitieux  ,  Braiiicki  aspirait 
en  secret  à  conquérir  le  trône;  il  signa  l'acte  de  confédération 
deGrodno,  qui  accusait  le  roi  de  violer  les  droits  el  privilèges 
de  la  noblesse  polonaise,  se  plaça  à  la  tète  du  parti  français  con- 
traire à  Auguste  III,  et,  à  la  mort  de  ce  monarque,  il  osa  s'a- 
vancer, entouré  d'un  nombreux  cortège  militaire,  vers  Varso- 
vie. L'alliance  subite  de  la  Pologne  avec  la  Russie  renversa  les 
projets  de  J)ranicki ,  qui  se  retira  dans  ses  terres  après  avoir  été 
dépouilléde  ses  emplois.  Soutenu  en  secret  par  les  diverses  cours 
de  l'Europe ,  ce  général  se  maintint  en  étal  d'hostilité  ;  mais  les 
Russes  le  contraigr  irent  h  se  réfugier  dans  le  comté  de  Zipos, 
province  d'origine  hongroise.  Il  n'en  sortit  que  lorsque  son  beau- 
frère  Poniatowski  arriva  au  trône  de  la  Pologne.  Il  rentra  dans 
sa  patrie  à  la  tête  de  trois  cents  hommes  de  troupes,  el  fit  sa  sou- 
mission. Il  continua  toutefois .  jusqu'à  sa  mort  en  1771 ,  à  l'âge 
de  quatre-vingts  ans ,  à  soutenir  de  son  r.rgent  le  parti  républi- 
cain et  la  confédération  contre  la  Russie. 

BRANKER  (THOMAS ),  mathématicien  anglais,  né  dans  le 
Devonshire  en  1636,  fut  reçu  maître  es  arts  à  Oxford ,  et  se 
consacra  au  ministère  évangelique.  La  protection  de  lord  Bre- 
teton  lui  procura  ensuite  une  chaire  tres-avanlageuse  à  l'école 
de  Maeclesfield,  où  il  mourut  en  1676.  Il  était  en  relation  avec 
Colfins  el  d'aptres  mathématiciens  de  son  temps.  On  ne  connaît 
de  lui  que  :  1°  Doctrines  sphœrieœ  adumbratio,  Oxford,  1663, 
in-fol.  Il  faut  que  cet  ouvrage  soit  peu  important,  car  Lalande 
n'en  fait  point  mention  dans  sa  Bibliographia  astrorum.  7^  An 
introduction  to  algebra,  Londres,  1668,  in-4<>.  C'est  une  tra- 
duction anglaise  de  l'algèbre  de  Rhanius;  le  docteur  Jean  Pell 
l'aida  dans  ce  travail. 

BRANLANT,  ANTB,  adj.  {gramm,),  qui  branle,  qui  penche 
tantôt  d'un  côté,  tantôt  de  l'autre:  Avoir  la  tête  branlante. 
Proverbialement  et  figurément,  Cest  un  château  branlant,  se 
dit  de  quelqu'un  ou  (le  quelque  chose  mal  assuré,  et  qui  parait 
près  de  tomber  :  Ce  vieillard  est  un  château  branlant, 

BRANLE,  s.  m.  oscillation,  mouvement  qui  porte  un  corps 
tantôt  d'un  côté,  tantôt  de  l'autre  :  Le  branle  d'une  cloche. 
Mettre  les  cloches  en  branle.  Le  branle  du  carrosse  tni  fait 
mal.  Cette  dernière  phrase  n'est  plus  usitée.  On  dit  :  Le  mou- 
vement de  la  voiture.  Sonner  en  branle,  donner  aux  cloches 
tout  le  mouvement  qu'elles  peuvent  recevoir.  —  Branle  si- 
gnifie quelquefois,  au  figure,  première  impulsion  donnée  à 
quelque  chose  :  Suivre  U  branle  général.  —  Figurément  et 
familièrement,  Etre  en  branle,  se  mettre  en  branle,  commencer 
à  être  en  mouvement  pour  faire  quelque  chose,  à  être  en  action. 
—  Figurément  et  familièrement.  Donner  le  branle  aux  autres, 
Mettre  les  autres  en  branle ,  les  mettre  en  mouvement,  les 
mettre  en  train,  en  disposition  d'agir.  Donner  le  branle  à  une 
affaire,  aux  affaires,  les  mettre  en  mouvement,  leur  donner 
une  impulsion  plus  ou  moins  forte.  On  dit  quelquefois  absolu- 
ment, dans  l'un  et  l'autre  sens.  Donner  le  branle.  —  Figuré- 
ment et  familièrement.  Mener  le  branle,  donner  le  premier 
Texemple  de  quelque  chose,  être  le  chef  d'une  association  d'in- 
térêt ou  de  plaisir.  On  dit  quelquefois  de  même,  Ouvrir  le 
branle.  Commencer  le  branle. 

BRANLE,  en  term.  de  fauconnerie,  se  dit  du  vol  de  l'oiseau 
lorsque,  s'élevant  seulement  au  premier  degré  sur  la  tète  du 
fauconnier,  il  tourne  en  battant  des  ailes  et  remuant  la  queue. 

BRANLE-BAS,  en  term.  de  marine,  signal  d'une  crise  épou- 
vantable, mot  terrible,  silence,  terreur,  appareil  de  carnag<' 
plus  funeste  que  le  carnage  même. 


(3») 


muAULE{orch€si.).CtU  luiedanse  qvîte  formées  rond  Mr  ua 
air  ordifiaireaieol  court  et  en  roodeau^c'cst-i-dire  avec  le  même 
refrain  à  la  On  de  cliaque  reprise.  Le  branle  avait  grasde  vogue 
autrefois  :  il  fut  en  honneur  jusqu'au  milieu  du  xviir  siècle. 
Alors  lui  succéda  le  menuet  moins  ffû,  inoios  entraînant,  plus 
ffuindé,  plus  ridicule.  On  distinguait  trois  principales  aortes  de 
branles  :  le  àrtnle  siwtpU  ouvrait  les  bals;  le  mouvement  en 
était  froid  y  presque  cérémonieux.  Le  branU  gtU  était  comme 
l'introduction  d*un  second  acte  de  la  fête,  alors  que  Thaleine  des 
femmes  embrasait  les  fronts,  que  les  regards  plus  vi(sé%eillaient 
les  désirs.  Le  branU  de  torlie  en6n  tenait  la  place  du  galop 
Gnal .  sans  et:  e  ni  si  enivrant  ni  si  écbevelé  que  cette  danse  de 
nos  jours.  Puis  il  y  a%ait  encore  une  variété  inûniede  branles: 
presque  chaque  province  avait  le  sien.  On  dansait  les  branles  de 
Boulogne,  ae  Barrois,  de  Bretagne,  du  Poitou,  du  Hainaut, 
d'Avignon,  du  Béarn,  des  Pyrénées,  d'Ecosse.  Dans  celui  des 
lavandières,  tous  les  dinscurs  battaient  des  mains;  dans  celui 
des  sabots  ou  des  i!bevaux,  on  marquait  la  mesure  en  frappant 
du  pied.  On  dansait  le  branle  de  la  torche  en  agitant  un  flam* 
beau  allumé.  Il  y  en  avait  encore  une  foule  d'autres  dont  les 
noms  étaient  dus  au  caprice  des  danseurs,  ou  se  rattachaient  à 
des  circonstances  locales  et  peu  connues.  Tous  ces  branles  se 
sont  enfin  fondus  dans  le  branle  à  wuner,  où  chacun  conduit  la 
daiise  â  son  tour.  Ce  dernier  présente  les  plus  nombreuses  ana- 
logies avec  le  rondeau  du  midi .  où  chacun  mène  aussi  à  son 
tour  la  danse  qui  se  forme  du  reste  sur  un  air  vif,  sautillant, 
iX)roposé  de  deui  motifs  qui  se  succèdent  uniformément,  et 
qu*éoorche  toujours  un  pipeau  rustique  ou  un  violon  laux. 

A.  A. 

BEAHLE-GAi ,  danse  vi%e  et  gaie;  air  de  cette  danse. 

BBASLB-LOBIG,  sorte  de  farandole  usitée  dans  le  midi  de  la 
France. 

BRANLK-QUBCJE  Met.  nol.),  oiseau  qui  branle  continoelle- 
roent  la  queue,  comme  les  lavandières. 

BRA3ILB  DE  SAIKT-ELME  {Hùi.  modA,  fête  qol  se  célé- 
brait autrefois  à  Marseille  la  veille  de  Saint-Lazare.  On  cbd- 
sîssait  les  plus  beaux  gar^^nset  les  filles  les  mieux  (aites;  oo 
les  habillait  le  plus  magnifiquement  qu'on  pouvait.  Cette  fote 
représentait  les  dieux  de  la  Uble,  les  différentes  nations,  etc., 
et  était  promenée  dans  les  rues  au  son  d«^  violons  et  des  tam- 
bours. Cette  mascarade  s'appelait  branle  de  Sainl-Elme. 

BRAllLB  ou  HAMAC  {kiêi.  mod,)  est  une  espèce  de  lit  sus- 
pendu entre  deux  arbres,  deux  poteaux  ou  deux  crochets,  dont 
on  se  sert  dans  les  Indes  orientales.  Les  Indiens  suspendent 
leurs  branles  à  des  arbres  pour  se  mettre  à  couvert  des  bétes 
ii&roces  et  des  insectes,  qui  ne  manqueraient  itas  de  leur  nuire 
s'ils  couchaient  par  terre.  Les  habitants  des  lies  Carabbes  sont 
très-superstitieux  au  sujet  de  leurs  branles,  et  ne  les  font  jamais 
sans  beaucoup  de  cérémonies.  Ils  placent  i  chaque  bout  un 
sac  de  cendre ,  croyant  que ,  sans  cette  précaution ,  ils  ne 
subsisteraient  pas  longtemps.  Ils  croiraient  bire  tomber  leurs 
branles  s'ils  mangeaient  dessus  des  figues  ou  quelque  poisson 
qui  eût  des  dents. 

BRAHLEMEirT,  S.  m.  mouvement  de  ce  qui  branle.  Branle" 
wnenl  de  téu.  Le  branUmenl  d'une  ckarreUe. 

BBANLEB,  v.  a.  [gramm.],  agiter,  mouvoir,  remuer,  foire 
aller  deçà  et  delà.  Branler  la  Ute.  Il  est  aussi  neutre,  et  si- 
gnifie, être  agité,  osciller,  pencher  de  côté  et  d'autre,  foute  de 
solidité.  Lee  dente  lui  branlent.  —  Proverbialement,  Tout  cê 
qui  branle  ne  êombe  pa$.  Branler  au  manche,  dane  le  wumchê, 
n'être  pas  ferme  dans  le  parti  qu'on  a  embrassé,  dans  la  réso- 
lution qu'où  a  prise.  Il  signifie  plus  ordinairement,  être  menacé 
de  penire  sa  fortune  ou  sa  place,  la  faveur  dont  on  jouit.  Ce 
miniêtre  branle  au  manche.^  Branles  signifie  quelquefois  se 
remuer,  se  iiKmvoir.  Ainsi  on  dit  :  N#  branUx  pas  de  là,  de- 
meurez là,  tenez-vous  m  vous  êtes ,  ne  bougez  pas  de  là.  £t 
fiffurément.  Les  enfante  n'osent  branler  la  télé  devant  leur 
pire,  ils  sont  dans  une  crainte,  dans  une  contrainte  continuelle 
devant  leur  père.  Cette  acception  vieillit  --  BRAHiie,  ÉE,  par- 
ticipe. 

BBANLES,  HAMACS  {maHne).  C'est  ainsi  qu'on  appelle  les 
lits  dont  se  servent  les  gens  de  l'équipase  d'un  vaisseau.  Ils  sont 
composés  d'un  nuM-cetn  de  grosse  toile,  long  de  six  pieds  et 
large  de  trois,  renforcé  par  les  bords  d'un  cordage  appelé  ra^ 
ling%ie,  en  façon  d'ourlet,  que  l'on  suspend  par  les  quatre  coins 
entre  les  pools  d'un  vaisseau,  où  l'on  fait  coucher  un  matelot 
ou  un  soldat.  Branle  malelaué ,  espère  de  matelas  foit  en 
branle.  On  dit  :  Tendre  ou  Détendre  les  branles.  —  Branle-bas 
ou  forbranle ,  c'est  un  commandement  que  l'on  foit  lorsqu'on 
veut  foire  détendre  tous  les  branles  d'entre  les  ponU,  afin  de  se 
préparer  au  combat  ou  pour  toute  autre  raisoo. 


BBABLBTrK(ienB.  ^^db«),  l'une  des  parties  qui  lofiKMh 
longue  gaule  ou  baguette  de  la  ligne  à  pécher  \e  poinot.  U 
l>remière  partie  se  nomme  pied,  la  seconde  branlette,  U  lni> 
sième  acton.  Les  deux  première»  sont  faites  de  bois  de  couddv 
bien  droit ,  et  la  troisième  est  uo  rejeton  d'orme  i«<c  mi 
écorce. 

BBAA'LOIBE,  S.  f.  planche  ou  solive  posée  en  trams  et  • 
équilibre  sur  un  point  d'appui  un  peu  élevé,  et  aux  detu  ûik 
de  laquelle  deux  personnes  se  balancent  en  foisaot  tour  à  towb 
contre-poids. 

BBAXLOIBB,  s.  f.  .techftol,)^  levier  muni  d'une  daloe  k 
fer,  qui  sert  à  faire  mouvoir  les  soufllets  de  forges.  Oa  dil.q 
(erm.  de  vénerie.  Le  héron  est  à  la  branloire,  pour  dire,  oii 
une  grande  hauteur,  et  tourne  en  se  balançant. 

BBAN9IOV1CES,  BBA3IXOVIE3IS  OU  AULERQCES  (Âukn 

Brannovicesi  {géogr.  anc.),  peuples  des  Gaules,  selon  C^r,fi 
habitaient  la  Lyonnaise  première,  vers  l'ouest,  le  longde  b  L«i 
Il  dit  (chap.  7  de  sa  Guerre  de*  Gaules];  que  les  Gaulois,  êjm 
tenu  une  assemblée,  ordonnèrent  aux  Iuluens  et  à  leurs  cli^li, 
Qu'il  nomme  Ségusiens,  Ambivarites,  Aulerques-Braoooiio^ 
Brannoviens,  de  fournir  35,000  hommes.  Xient  ensuite  « 
longue  énuméralion  des  contingents  que  d'autres  peuples  ait 
vent  fournir.  A  ccsuiet,  Davies,  qui  a  donné  une  ueUe  éditiu 
de  César,  remarque  oans  imc  note  qu'il  n'est  foit  ailteaisa» 
cune  mention  des  Aulerques-Brannovices.  U  ajoute  qaclM 
les  manuscrits  distinguent  ces  mots  par  des  virgules,  Aokni^ 
Brannovicibus  et  Brannoviis;  le  grec  les  distingue  de  nte; 
en  sorte  qu'il  paraîtrait  aue  ce  sont  trois  peuples  diflerrtk 

BBAXT  (Jeak),  l'un  oescliefodela  Inbu  clesMohaiikte 
l'Amérique  du  Nord,  né  vers  i750,  se  fit  remarquer  aoÎA»- 
core  par  son  courage  que  par  son  goût  pour  les  arts  des  nàm 
civilisées.  Les  Aurais,  qui  avaient  été  témoins  de  sa  bra^n 
dans  les  forêts  vierges  d'Albany ,  dans  la  colonie  da  Kn- 
Yorck,  ne  le  virent  pas  sans  étonnement  figurer  calme  el  au 
embarras  dans  les  salons  de  Londres.  11  traduisit  rËvangik,4 
c'est  ^ce  à  lui  que  ses  compatriotes  ont  toujours  bien  iaeà 
depuis  les  missionnaires  européens.  Dans  la  guerre  dellod»- 
pendance  américaine,  il  se  déclara  et  se  battit  pour  lesAnglÀ 
Après  la  conclusion  de  la  paix,  il  se  retira  dans  le  haut  Casait 
où  il  mourut  vers  1805,  laissant  un  fils,  une  fille  et  «nevnve, 
à  laquelle  le  gouvernement  anglais  a  servi  jusqu'à  sa  loort  m 
pension  de  3,000  francs.  —  Son  fils  parvint  au  grade  de  dp* 
taine  dans  l'armée  anjglaise.  Etant  venu  à  Londres  en  IBâ^b 
capitaine  Bbakt  obtint  une  rétractation  publique  dBiiia| 
Champbell,qui  avait  représenté  calomnieusement  le  vieux  taâ 
comme  le  héros  d*une  scène  de  meurtre.  Le  capitaine  BnMtf 
mort  du  choléra  en  1832. 

BBANTA,  S.  m.  (hisL  naL],  sorte  d'oie  que  l'on  trouve  eoi»- 
gleterre  et  en  Ecosse. 

BBANTOME  OU  BBANTOLME  (j^^^r.),  en  latin  Branéomé 
Brantosumum,e&i  un  petit  t)ourgde  Périgord^  sur  la  yt^^^ 
vière  de  Drôme,  qui  y  reçoit  la  Colle,  autre  petit  afnuent,èuiik 
siège  d'une  antique  abbaye  de  Tordre  de  Saint>Beiioft,M« 
par  Charlemagrie  en  779  en  l'honneur  de  saint  Pierre  e(t 
saint  Paul.  Elfoest  surtout  célèbre  pour  avoir  eu  pour  teipe* 
Pierre  de  Bourdeilles,  plus  connu  sous  le  nom  de  BiAirro0< 
dont  l'article  suit. 

BBANTOME  (PlBRRE  DE  BORDEILLES  OU  BOURDEILLl»- 

ABRÉ  DE),  né  à  Bourdeilles  en  Périgord  vers  1527 ,  décédé  k^ 
juillet  1614,  descendait  d'une  des  plus  anciennes  maisdafB 
Guyenne.  Les  seigneurs  de  ce  nom  avaient  toujours  porte  ^^ 
tre  de  barons  du  Périgord.  Plusieurs  romans  Traaçab  et  t^ 
gnols  composés  dans  le  xii^  siècle  font  mention  d*uB  Ajnf^ 
et  d'un  Angelin  de  Bourdeilles,  comme  tenant  un  des  fK^*** 
rangs  à  la  cour  de  Cliarlemagne.  Ils  ajoutent  que  ce  priactc* 
fondant  l'abbaye  de  Brantôme,  la  mît  sous  la  protection  detf^ 
famille.  Mais,  sans  admettre  les  détails  consignés  dans  ces Ef** 
leux  écrits,  ils  prouvent  du  moins  que  dans  le  temps  où  liva»* 
leurs  auteurs ,  la  maison  de  Bourdeilles  faisait  une  figure  cse^ 
dérable  dans  le  royaume.  En  effet,  dans  le  G^lia  O^rUbet^ 
t.  il ,  colonne  1462,  on  voit  Hélie  de  Bourdeilles ,  sfiffif*^ 


partie  de  ladite  terre,  rendre  hommace  à  l'évéquedePeng^^ 
le  9  mars  1044  d'un  fief  relevant  &  ce  prélat  dansip**^ 
Dans  les  années  1099  et  ltl5,  un  autre  Bélie  de  Bonjét» 
fit  différentes  donations  à  l'abbaye  de  Ligneux  en  ^^^^8^ 
Sans  multiplier  ces  particularités  qu'on  peut  retrouver  àm 
tous  les  nobiliaires  et  qui  prouvent  la  constante  illustrais* 
cette  maison ,  nous  nous  hâtons  d'arriver  Miprés  de  œloi  ^ 
fait  le  sujet  de  cet  article,  à  François  II  de  Bowdeilldf^ 
servit  avec  dbtinction  dans  les  guerres  d'Italie.^  Il  ^^ 
Aimée  de  Vivonne.  Par  son  testament  du  S8  jaovkc  IM' 


BEAirraME. 


{•87  ) 


BBAMTOME. 


av8Îr  qoatreils  et  deux  filles.  L'«tné,  AifDsé  bb  Boub- 
pBiLLBg,  rendit  à  TEUt  les  pUis  importants  services  pendant 
l€S  gnerres  de  religion,  et  fut  chargé  de  diverses  missions  déli- 
ciles  par  Charles  IX,  Henri  III  et  Catherine  de  Médicis.  Le 
férigord  et  la  ville  de  Périgi^eux  le  regardaient  comme  leur 
ange  tutélaire;  la  cour  se  reposait  entièrement  sur  lui  pour 
le  gouvernement  et  la  défense  de  tout  le  pays.  Il  fut  fait  cheva- 
lier des  ordres  du  roi ,  conseiller  d'Etat,  sénéchal  et  gonverneur 
de  Pért|ord.  Le  don  sin^lier  de  l'abbaye  de  Branidme  et  de 
révécbede  Périgueux  lui  fut  accordé  par  Henri  III  pour  lui  et 
ses  sucoessenn ,  en  rorisidération  de  ses  services  et  de  ceux  de 
BB  maison  y  avec  le  droit  d*y  nommer  un  titulaire  à  sa  volonté  et 
de  jouir  de  toat  le  revenu.  Les  rois  le  traitaient  dans  leurs  let- 
Bits  de  bon  tomtin  ei  affeetionné  aine  être  de  BowrdeiUe$.  En 
iBiiinot  André  de  Bouitleilles  fut  de  son  vivant  un  persoimage 
laaooûap  plus  considéré  que  son  frère  Tabbé  de  Branl6me; 
iBsis  qui  se  souvient  aujourd'hui  de  son  existence?  Ses  Leitres, 
mmm  TraUé  avr  tnri  de  $e  préparer  à  la  guêtre ,  dédié  i  Char- 
ités IX,  n'ont  été  publiés  qu*à  la  suite  des  œuvres  de  son  frère,  et 
orne  on  Ta  dit  avec  vérité,  a  On  les  lit  avec  un  certain  plai- 
«mais  c'est  sans  y  attacher  l'importance  d'un  nom  pro^.  » 
oesesottvtent  pas  davantage  des  deux  antres  frères  de  Bran- 
Môme ,  Jean ,  que  ses  contemporains  nommaient  ie  eetjHiaine 
UfmréeiUeê,  et  un  autre  Jeetn ,  seigneur  &Àrdekt^,  —  Quant  à 
Vierre  de  Bourdeilles,  abbé  de  Brantôme,  sa  biographie  est 
ErJ'aulant  plus  fÎNâle  à  faire  que  lui-niéme  a  pris  la  peine  de  la 
Kraeer  dans  son  testament,  dans  divers  passages  de  ses  écrits, 
moân  dans  l'épitaphe  qu'il  ordonna  de  mettre  sur  son  tombeau. 
Ces  difiërenis  passages  le  font  mieux  connaître  que  tout  ce 
qa'on  pourrait  dire  de  lui  ;  car,  en  rappelant  les  divers  événe- 
Beats  de  sa  vie, il  trace  au  vif  dans  son  style  familièrement 
ptUoresque  et  énergique  son  caractère  gascon.  «  Passant,  est-il 
dtl  dans  l'épigraphe ,  si  par  cas  ta  curiosité  s'étend  de  savoir 
floi  gist  soBS  cesie  tombe,  c'est  le  corps  de  Pierre  de  Bour- 
dnUes,  en  son  vivant  chevalier,  seigneur  et  baron  de  Riche- 
■tond ,  etc.,  etc.,  consei^neur  de  Brantôme  :  extrait  du  côté  du 
Bèrede  la  trè»-ffioble  antique  race  de  Bourdeilles,  renommée  de 
rcHipereur  Charlemagne,  comme  les  histoires  anciennes  et  vieux 
HMMDS  franfois,  italiens,  espagnols,  titres  vieux  et  antiques  de 
la  maison  le  témoignent  de  père  en  fils  jusques  aujourd'hui;  et 


9  aventurier  en  plusieurs  guerres  et  voyages  estran- 
^evset  haaardeux.  Il  fit  son  premier  apprentissage  d'armes  sons 
ee  grand  capitaine  monsieur  Françoiscle  Guise,  et  pour  tel  ap- 
prentissage il  ne  désire  d'autre  gloire  et  los;  donc  cela  seul 
■iBit.  Il  apprit  très-bien  sous  lui  de  bonnes  leçons,  qu'il  |)ratt- 
qsa  avec  oeauooop  de  réputation  pour  le  service  des  rois  ses 
■BBUres.  lient  sous  eux  charge  de  deux  compagnies  de  gens  de 
pied.  Il  fut  en  son  vivant  chevalier  de  l'ordre  du  roi  de  France, 
et  de  f>lus  che«;alier  de  Tordre  de  Portugal ,  qu'il  alla  quérir  et 
cecevoir  là  lui-cnéme  du  roi  don  Sébastien ,  qui  Ten  honora  au 
BHour  de  la  conquête  de Bélis  (Pignon  de  Vêlez)  en  Barbarie, 
OM  ce  grand  roi  d'Espagne  don  Philippe  avait  envoyé  une  armée 
4e  cent  galères  et  douze  mille  hommes  de  pied.  Il  fat  après 

EMUilhomme  de  la  chambre  des  deux  rois  Charles  IX  et 
enri  Ul  et  chamMlan  de  M.  d'Alençon  ;  et  en  outre  fut  pen- 
MMtnaire  de  deux  mille  livres  par  an  dudit  roi  Chartes,  dont  en 
in  lrc»-bieti  payé  tant  qu'il  vécut;  car  il  l'aimait  fort  et  l'e^t 
iiort  avancé  s'il  eBt  plus  vécu  que  ledit  Henri.  Bien  qju'il  les  edt 
loua  deux  Irèf-bîen  servis,  l'humeur  du  premier  s'adonna  plus 
âitti  Caire  des  grfteei  et  du  bien  plus  que  l'autre.  Aussi  la  fer- 
Bme  ainsi  le  voalaU.  Plusieurs  de  ses  compagnons,  non  égaux 
à  lui  le  surnaasènot  en  bienfaits ,  états  et  grades ,  mais  non  ja- 
mais eo  vttfeor  et  mérite.  Le  contentement  et  le  ptaiihr  ne  lui 
m  aont  pas  moindres.  Adieu  passant,  retire-toi,  ie  ne  t'en  puis 
dire  plos,  sinon  que  tu  laisses  jouir  de  repos  celai  qui  en  son 
vivant  n'en  eut  ni  d'aise  ,  ni  de  plaisir ,  ni  de  contentement. 
Dieu  seit  loué  pour  tout,  do  tout  et  de  sa  sainte  gfiftce.  »  Si  l'on 
en  excBfMe  œsdamiers  mots  auxquels  on  ae  s'attend  guère ,  il 
BU  diBMe  de  trouver  une  épitaphe  pins  mondaine  et  plus  em- 
prriRèe  des  Dosions  loHes  et  vaniteuses  de  la  cour.  Dans  ta  Vie 
de  M,ém  mat,  il  donne  de  nonveaux  détails  sur  sa  berçante 
çtawesOoTCBae.c  Dès  lors  que  je  oommençois  de  sortir  de  an- 
jéiion  4le  fève  et  dt  mère  et  de  l'éoole,  ditril,  je  me  viis  à 
«ayager  mmœ  Boyapti  qoe  j'ay  feiCs,  aufx  guerres  et  aox  cours 
wu  la  France,  lonfBe  ta  paixyestoitMnrcherclieravenlBre, 
^  poor  BBerte,  fnt  pour  voir  le  monoe;  en  Italie,  en  Eoasse, 
^  AnfletenB,  en  Espagne  et  en  Porlagal  dont  je  remMtai 
^^^idm  de  GbvMa,  «le...  Estant  tonraé^o  -voyage da  Plgpon 


de  Vêlez  en  Barbarie,  pms  en  Italie,  mesme  k  Make,  pour  le 
siège,  à  la  Goulette  d'Afrique,  en  Grèce  et  autres  lieux  esirao» 
gers,  que  j'ay  cent  fois  mieux  aimé  que  ma  patrie ,  etc.  a  Au 
milieu  de  ces  guerres  et  de  ces  aventures ,  Brantôme  se  montra 
en  vailtant  soldat,  n^isnon  en  officier  fait  pour  prendre  son  rang 
parmi  les  grands  capitaines  contemporains.  Son  nom  ne  ae 
trouveméléàaucun  événoroeiil  historique.  Seulement,  delliou 
parle  de  Brantôrue  parmi  lesgentilshoninies  Irançais  qui  passè- 
rent à  Malte  lorsque  les  Turcs  vinrent  rassiéger  en  1567.  Bran«- 
tùme  raconte  qu'il  a\ail  même  dessein  de  s'y  (.tire  recevoir  che- 
valier, mais  que  Stroszi,  êon  bon  ami ,  l'en  euipéclia.  cr  Je  m'y 
taissai  aller  amsy,  aioute-l  il,  aux  persuasions  de  mon  ami  ^  et 
m'en  retournai  en  France ,  où  pipe  d'espérance  je  n'ay  reçu 
d'autre  fortune ,  sinon  que  je  suis  esté ,  Dieu  mercy ,  assez  tou- 
jours aimé,  connu  et  bien  venu  des  roys  mes  maistres,  des 
Kands  seigneurs  et  princes,  de  mes  reynes,  de  mes  princesses, 
ef  d'un  cbascun  et  chascune,  qui  ro*ont  en  telle  estime,  que 
sans  me  vanter  le  nom  de  Branlosme  y  a  esté  très-bien  eo 
grande  renommée;  mais  toutes  telles  faveurs,  telles  grandeurs, 
telles  vanités  et  telles  vantcries,  telles  gentillesses,  tel  bon 
temps  s'en  sont  allés  dans  le  vent,  et  ne  m'est  rien  resté  crae 
d'avoir  esté  tout  ceta  ^  et  un  soubvenir  encore  qui  quelquefois 
me  ptaist,  quelquefois  me  déplaist,  m'advançant  sur  la  man- 
dite  chesnue  vieillesse ,  le  pire  de  tous  les  maux  du  monde ,  en 
sus  la  pauvreté,  qui  ne  se  peut  réparer  comme  dans  un  bel  Age 
florissant, à  qui  nen  n'est  impossible ,  me  repentant  cent  miue 
fois  des  braves  et  extraordinaires  dépenses  que  j'ay  faites  autre- 
fois, a  On  voit  par  là  que  Brantôme  était  loin  d'être  sur  la  fin 
de  sa  vie  un  courtisan  désabusé;  qu'il  ne  regrettait  pas  moins 
les  ptaisirsde  sa  jeunesse  que  la  faveur  des  rois;  enfin  qu'il  ne 
se  repentait  que  d'une  chose,  c'était  de  s'être  ruiné  à  la  redier- 
che  de  ces  mêmes  plaisirs.  C'est  ce  qu'atteste  l'abbé  le  Labou- 
reur dans  ses  ÀddUione  â  eurieuses  atia;  Êtémoéree  de  Caeiei^ 
$Mu,  a  U  avoil  beaucoup  d'esprit,  dit-il,  et  de  bonnes  lettres;  Il 
€8toit  fort  gentil  dana  sa  jeunesse;  mais  j'ai  appris  de  ceux  qui 
Font  connu  qae  le  chagrin  de  ses  vieux  jours  luy  fust  plut  pesant 
que  ses  armes  et  plus  déplaisant  que  tous  les  travasx  de  la 
guerre  et  les  fatigues  tant  de  mer  qoe  de  terre  en  tous  ses 
voyages.  Il  regrettoit  le  temps  passé,  la  perte  de  ses  amis  et  ne 
voyoït  rien  qui  approchât  de  ta  cour  des  Valois  oà  il  avoit  été 
nourry.  a  Brantôme  avait  toujours  été  un  zélé  partisan  des 
Guise;  il  n'aimait  pas  la  maison  de  Bourbon ,  et  ne  voyait  que 
les  princes  lorrains  ca|iables  de  oontiiraer  l'éctat  et  ta  magnifi- 
cence de  ta  cour  des  Valois  :  c'était  l'opinion  de  tous  les  courti- 
sans, dont  il  partageait  les  plaisirs  et  les  vues,  et  dont  il  a  tracé 
les  portraita  avec  une  naïve  et  cynique  fidélité.  Un  des  pins 
grands  regreU  de  Brantôme  eu  sa  triste  vieillesse  était  encore  de 
n'avoir  pu  assister  à  la  bataille  de  Lépante  cr  tant  grande,  tant 
sanglante,  tant  signalée,  dit-il ,  et  telle  que  depuis  cette 
grande  bataille  actiaque  donnée  entre  Marc  Antoine  et  César 
Auguste,  jamais  il  n'en  fut  donné  une  telle;  encore  oelle-cy  fust 
mieux  cent  fois  débattue  que  la  leur,  i  ^ —  a  Hélas  1  ajoute-t-il 
dans  son  Diêcomre  sur  don  Juan  d'Autriche,  hélas!  je  n'y  estois 
pas  ;  mais  sans  M.  de  Slrozzy,  j'y  allois,  tant  pour  un  mesoon- 
tentement  que  j'avois  à  la  cour  d'un  grand  que  pour  taire  ee 
beau  voyage  et  voir  cette  belle  armée,  et  résolument  j'y  eusse 
esté  comme  fust  ce  brave  M.  de  Grillon ,  car  j'ay  toujours  aymé 
à  voyager.  M.  de  Strozzy  m'amusa  toujours  sur  un  grand  em- 
barquement de  mer  qu  il  vouloit  faire,  et  mesme  il  me  le  fist 
commander  par  le  roy  Charles  d'en  estre;  ainsy  il  m'amusa  un  an 
sans  rien  faire ,  au  lieu  que  j'eusse  fait  le  voyage  et  fusse  retoanié 
assez  à  temps  pour  m'y  trouver,  comme  fit  M.  de  Grillon  en  ce 
bel  embarquement  de  Brouage,  qui  ne  prit  point  et  ne  nous 
servit  ^ue  de  ruyne  en  nos  bourses,  de  tant  que  de  nous  autres 
qui  avions  des  vaisseaux,  a  Ce  grand  dont  il  était  mécontent 
était  sans  donte  le  duc  d'Alençon ,  frère  des  rois  Charles  IX  et 
Henri  III ,  dont  il  était  alorâ  chambeltan.  Charles  IX  étant 
mort  peu  de  temps  après,  Brantôme  se  trouva  moins  tiien  venu 
auprès  deH^nri  III.  Il  avait  i^écu  dans  l'intimité  de  Charles  IX, 
qui  se  plaisait  i  ta  sodélé  des  gens  lettrés;  ce  fut  alors  qu'il 
connut  et  admira  le  poète  fovori  de  ce  monarque,  ce  gremd  mem- 
aasnr  Jàmsard,  comme  Bcantôme  rappelle  dans  ses  écrits.  Ce 
lot  donc  dana  les  premières  années  du  règne  de  Henri  ill  qu'il 
ae  retifBdans  ses  terres.  En  parlant  de  oette  rKraite ,  tantôt  il 
diii|a'Blle  catvotanlaire,  et  qu'après  la  mort  de  son  frère  aîné 
M  voulut  ae  taire  ta  protecteur  de  ses  neveux  et  de  sa  beHe-aoBur 
m'ilBÎBiait  tendrement;  d'antres  fois  il  se  ptainC  de  i'injoitiee 
du  aort  et  des  grands,  langage  habituel  oes  oanrtiaans déçus 
dana  lenra  espéninees  amiritieuses.  Quoi  ^'il  «n  aoit ,  retiré 
ainsi  de  la  cour  et  des  affaires,  Brantôme  employa  toute  l'acti- 
vité de  son  esprit  à  éaim  ce  qu'il  avait  vu  prôdant  la  première 


BRAS. 


(MB) 


BSAS. 


partie  de  sa  vie,  et  laissait  aller  sa  plume  au  gré  de  son  homeor  ; 
il  remplit  de  ses  souvenirs  les  nombreux  volumes  qu'il  nous  a 
laiss(*s.  Initié  conmie  témoin  sinon  comme  acteur  à  toutes  les 
intrigues  uolitiques  et  galantes  de  cette  cour  des  Valois  si  bril- 
lante,  si  dévote  et  si  corrompue,  il  s*est  fait  le  peintre  et  Tbis- 
torien  de  tous  les  grands  personnages  de  son  temps;  ses  por- 
traits sont  d'autant  plus  ressemblants,  qu'il  possède  au  plus 
haut  degré  celle  sorle  d'impartialité ,  ou  plutôt  cette  indifle- 
rence  pour  le  bien  et  pour  le  mal  qui  distingue  un  courtisan 
oonsoiiimé.  «  En  effet,  dit  un  biographe  (I  ),  il  ne  sait  rien  blâmer 
dans  les  grands;  mais  il  voit  et  raconte  leurs  vies  et  leurs  cri- 
mes d'autant  plus  franchement,  qu  il  n'est  pas  bien  sûr  s'ils  ont 
mal  fait  ;  aassi  indifférent  sur  l'honneur  des  femmes  que  sur  la 
morale  des  hommes;  racontant  le  scandale  sans  le  sentir,  et  le 
faisant  presque  trouver  tout  simple,  tant  il  y  attache  peu  d'im- 
portance; parlant  du  bon  roi  Louis  XI  qui  a  fait  empoisonner 
son  frère,  el  des  honnêtes  dames  dont  les  aventures  ne  peuvent 
être  bien  écrites  que  par  sa  plume,  d  C'est  en  effet  de  Bran- 
tôme qu'on  peut  répéter  ce  qu'on  a  dit  de  Suétone  qu'il  a  écrit 
avec  autant  de  liberté  que  ses  contemporains  avaient  vécu 
(F.  notre  art.  Biogbaphie).  On  lui  a  donné  le  nom  de  Plu- 
largue  (rançaU  ;  on  aurait  pu  dire  avec  plus  de  justice  le 
Suélone  ;  cependant  il  y  a  entre  l'historien  grec  et  le  biographe 
courtisan  ce  point  de  ressemblance ,  ou  si  l'on  veut  ce  contraste 
que  Plutarque  parle  des  vertus  des  grands  hommes  avec  le 
même  abandon  familier,  que  Brantôme  en  nous  entretenant  de 
leurs  vies.  Au  surplus  lui-même  pressentait  sa  renommée  :  on 

Eeut  en  juger  par  son  teslament,  où  il  charge  expressément  ses 
éritiers  de  faire  imprimer  ses  livres,  composés  oe  son  esprit  et 
invention.,,.  Il  veut  que  l'impression  a  en  soit  belle  et  grande 
lettre  pour  mieux  paroiëtre,  et  avec  privilège  du  roy  qui  l'oc- 
iroyera  facilement  ;  aussi  prendre  garde  que  l'imprimeur  ne 
suppose  pas  un  autre  nom  aue  le  sien,  autrement  il  serait  frus- 
tre de  la  gloire  qui  lui  est  duc.  »  Ces  divers  écrits  sont  la  Vie 
des  hommes  illustres  et  grands  capitaines  françois  ;  la  Vie  des 
grands  capitaines  étrangers  ;  la  Vie  des  dames  illustres  ;  la 
Vie  des  dameê  gaimies;  les  Anecdotes  louchant  les  duels;  les 
Rodomontades  et  Jurements  des  Espagnols,  ci  divers  fragments, 
entre  autres  le  conmiencemeiit  de  la  vie  du  père  de  l'auteur,  ou 
la  Vanterie  gasconne  e»t  poussée  au  point  le  plus  bouffon. 
Parmi  les  anciennes  éditions  des  OEuvres  de  Brantôme,  la 
meilleure  et  la  plus  complète  est  celle  de  la  Haye,  1740,  en 
15  vol.  in-t3.  Ses  OEuvres  ont  été  réimprimées  depnis. 

Ch.  du  Kozoir. 

BRAQUE ,  S.  des  deux  genres ,  espèce  de  chien  de  chasse.  Ce 
braque  arrête  bien.  — Proverbialrmciit ,  Etourdi  comme  un 
braque.  —  Figuréincnlet  faniilicrement,  Cest  un  braque,  un 
vrai  braque .  se  dit  d'un  jeune  homme  trcs-élourdi. 

BRAQUKMART ,  épéc  courle  et  large,  sabre. 

BRAQUEMENT,  s.  m.  action  de  braquer.  Le  braquemenl 
d'un  canon ,  il  est  peu  usité. 

BRAQUER,  v.  a.  {gramm.},  tourner,  placer  dans  une  direc- 
tion dôterminéi*  une  pièce  de  canon,  une  lunette.  —  Figuré- 
rément  et  familièrement ,  Braquer  ses  regards  sur  quelqu'un , 
sur  quelque  cko^e ,  tenir  ses  regards  arrêtés  sur  quelqu'un, 
sur  quelque  chose.  —  Braqué,  ée  ,  participe.  Un  canon 
braqué. 

BRAQUES,  S.  f.  pinces  d'écrevisses.  (F.  Brachet). 

BRAQUET  (F.  Brachet). 

BRAQUETS,  petits  clous  dont  les  paysans  ferraient  leurs 
souliers. 

BRARCHIDES  OU  LARITACES  BRARCHIDES (jjf^O^r.  anc), 

peuple  méridional  de  la  Sogdiane,  entre  la  Choriane  et  la 
Nauva,  au  nord. 

BRAS,  s.  m.  (yramm.),  membre  du  corps  humain  qui  tient  à 
lepaule.  On  ledit  proprement,  en  term.d'anatomie,  de  la  par- 
tie du  bras  qui  s'étend  de  l'épaule  jusqu'au  coude.  Celle  qui  va 
du  coude  au  poignet  se  nomme  avant-bras.  —  Donner  le  bras 
à  une  femme,  l'accompagner  et  lui  présenter  le  bras  replié  à  la 
jointure  du  coude  en  le  soutenant  à  une  certaine  hauteur  de  ma- 
nière qu'elle  pose  le  sien  dessus  et  s'y  appuie  en  marchant.  // 
donnait  le  bras  à  sa  cousine.  —  Donner,  offrir,  tendre  le  bras 
à  quelqu'un  j  lui  prêter  le  bras  de  façon  qu'il  s'en  aide  et  s'ap- 
puie dessus,  soit  pour  se  relever  s'il  est  tombé,  soit  pour  mar- 
cher plus  facilement.  On  dit  dans  un  sens  analogue.  Prendre 
le  bras  de  quelqu'un.  On  dit  aussi  dans  le  sens  réciproque ,  Se 
donner  le  bras^  en  parlant  de  deux  personnes  dont  l'une  a  son 
bras  passé  dans  celui  de  l'autre.  —  Familièrement,  Avoir  le 
bras  retroussé  jusqu'au  couds,  avoir  les  manches  retroussées  de 

(I)  M.  de  Banmte,  Biographie  universelle» 


manière  que  le  bras  soit  nu  jusqu'au  coude.  —  Figorénaun 
familièrement.  Avoir  un  bras  de  fer,  avoir  le  bras  itMsi 
très-vigoureux.  Il  signilie  eiicuic,  ligurément,  exercer  avec d»^ 
reté  un  pouvoir  dont  on  vsi  revêtu.  —  Figurément  et  (anuli^ 
rement.  Avoir  les  bras  rompus,  avoir  les  bras  latigufs  par  ïn- 
ces  du  travail.  —  A>  vivre  que  de  êcs  brag,  ne  vivre  qutè 
travail  de  ses  bras.  —  Figurémenl  et  familièremetil,  Baitrk 
brcLs  croisés,  demeurer  sans  rien  faire.  —  Figurénieol  et  (ui. 
lièrement.  Faire  les  beaux  bras,  se  donner  des  airs,  aTôréo 
manières  affectées  par  lesquelles  on  croit  f^e  rendre  aaréablr.  - 
Figurément  et  familièrement ,  Co»per  bras  etjumiei  à  f«i 
qu'un^  lui  retrancher  beaucoup  de  ses  prétentions,  et  de  ce ^'ï 
regarde  comme  ses  droits.  Il  signitie  plus  ordinairement ,  «^ 
à  quelqu'un  le  moyen  d'agir,  ifarri^er  à  ses  lins,  deréuuir;i 
signiije  encore,  frapper  d'étonnement,  de  stupeur.  Cfid  M' 
velie  me  coupa  bras  el  jambes.  On  dit  dans  une  acccptimiuià> 
^ue  à  ce  dernier  sens.  Léseras  m'en  lumbent.  —  Figorcmeatt 
tamilièrement.  Traiter  quelqu'un  d^  monsieur  gros  eommk 
br€ts,  lui  donner  ces  titn'S  fréuuoniiiient  et  avec  emphase.  - 
Figurément,  Tendre  les  bra»  a  quelqu'un,  l'aider,  luiuffirirH 
secours,  son  appui  ;  s'il  a  des  torts,  être  prêt  à  les  loi  pardooos 
Je  lui  ai  tendu  les  bras  dam  sa  disgrâce.  —  Figuréuieot,  T» 
dre  les  bras  à  quelqu'un,  dans  un  autre  sens,  implorer  sw»- 
cours.  —  Figurément,  Se  jeter  dans  les  bras,  entre  kikruà 
quelqu'un,  se  mettre  sous  sa  protection,  recourir  à  lui  {Mwa 
avoir  des  secours.  —  Figurément,  Recevoir  quelqu'un  à  h$ 
ouverts,  le  recevoir  avec  grande  joie.  —  Proverbialeroesl  d  k- 
^urément,  Avoir  quelqu'un  sur  les  bras,  en  être  ckarpa 
importuné.  —  Figurément,  Avoir  l'ennemi,  Avoir  unam 
entière  sur  les  bras,  avoir  à  se  défendie  nmlre  rennemi,aaftR 
une  ùrniéc  entière.  ^Irotr  beaucoup  d'affaires  sur  les  km,n 
être  accablé,  surchargé.  —  Tirer  qaelqu'un  d'entre  kshmé 
la  mort,  des  bras  de  la  mort,  le  guérir  d'une  maladie  q»  ta- 
blait mortelle.  —  Figurément  et  poétiqiienoeut.  Etre  émis 
bras  du  sommeil,  dans  les  bras  de  Morphée,  donuir.  hm 
des  bras  du  sommeil  dans  ceux  de  la  mort,  être  tué,  recefoiri 
mort  quand  on  est  endormi.  —  Figurément,  Arrêter,  tttemk 
bras  à  quelqu'un,  l'empêdier  de  punir,  de  se  venger.  —  Figi^ 
renient ,  Votr  entre  les  bras  d'un  autre  la  personne  qu't^m 
et  qu'on  recherch^iit ,  la  voir  mariée  à  un  autre. — Praverta*" 
ment  et  Ggurément,  Si  on  lui  en  d^mne  long  comme  Udsi^  ^ 
en  prend  long  comme  le  bra^  ;  il  abuse  de  la  liberté,  ilélea^' 
permission  qu'on  lui  accorde.  —  Bras  signifie,  parextMM 
la  personne  même  qui  travaille,  qui  agit,  on  qui  peut  tn» 
1er,  agir.  Avoir  plusieurs  bras  à  son  service.  —  Figaro^* 
Etre  le  bras  droit  de  qui/qu'un,  être  son  principal  ateoti 
toutes  choses.  —  Bras,  dans  certaines  phrases  figuréMfiiAf* 
le  pouvoir,  la  puissance.  Le  bras  de  Dieu,  —  FigarruMt^ 
dans  le  langage  de  l'Ecriture,  S'appuyer  sur  un  bras  et  (^ 
mettre  sa  contiance  dans  les  lioinmes  au  licade  la  nieUreàa 
Dieu.  —  Le  bras  séculier,  la  puissance  temporelle  paro^ 
tion  à  la  puissance  ecclésiastique.  Implorer  le  bras  sécuhtr  - 
Figurément  et  familièrement.  Avoir  les  bras  longs,  i^àtu 
crédit,  un  |M)uvoir  qui  s'étend  fort  loin.  —  Figurément  H ^ 
milièrement,  F'fire  les  gratuit  bras,  affecter  un  crédit,  uof» 
voir,  une  importance  quon  n'a  pas.  —  Bras  se  ditaossi,^ 
plusieurs  phrases  figurées,  en  parlant  de  la  force  et  do  onm 
ffuerrier,  des  exploits  militaires.  Tout  cède  à  l'effort  it m 
bras.  —  Bras  se  dit  en  outre  de  certains  chandeliers q« 
attache  au  mur,  à  la  boiserie  d'une  chambre  ou  d'one  «1^ 
parce  que  jadis  on  leur  donnait  ordinairement  la  figvred' 
bras.  Des  bras  de  cheminée.  —  Il  se  dit  également  de  pl^sff* 
autres  choses  qui  ont  avec  les  bras  de  l'homme  un  certaia  rf 
port  de  forme  ou  de  destination.  Les  bras  de  la  balei^,ifi^ 
geoires.  —  Siège  à  brcts,  siège  aux  deux  cùtés  duquel  il)  ** 
quoi  s'appuyer  les  bras.  Fauteuil  à  bras.  —  Les  brus  itf^* 
vière,  d  un  brancard,  les  deux  t)àtons  parallèles  qui  se  p* 
geiit  à  chaque  extrémité  d'une  civière ,  d'un  brancard.  H  # 
servent  à  le  soulever  et  à  le  porter.  —  En  term.  de  msriu,b 
bras  d'un  aviron,  la  partie  par  laquelle  on  le  tient,  on\ew0 
pour  ramer.  Les  bras  d'une  vergue,  les  manœuvres  oa  o«* 
ges  amarrés  à  rextrémité  d'une  vergue  pour  la  goaveriMrf  * 
mouvoir  selon  le  vent.  —  Bras  de  balance^  chaque  oMÎtiràt 
verge  transversale  qui  est  posée  en  équilibre  sur  le  p^wl'^ 

Eui,  et  aux  deux  extrémités  de  laquelle  pendent  les  bM»** 
alan<«.  En  mécanique,  Bras  de  levier ,  la  partie  da  ^ 
comprise  entre  le  point  d'appui  et  celui  auquel  est  W^^ 

Kttissance  ou  la  résistance.  —  Bras  de  ri9iirs,stékàtà0 
ranche  d'une  rivière  qui  se  séfuire  en  deux,  en  trois»  ^  ' 
Bras  de  mer,  partie  de  mer  qui  passe  entre  desx  tcfTtt<^ 
rapprochées  l'une  de  l'autre,  Js' Italie  sêi  séparés  dikS^ 


BRAS. 


par  un  bfOM  de  mer.  —  A  force  de  bras  ,  ou  sîinplemeDl  a 
BRAS,  locutions  adverbiales  qui  se  disent  en  parlant  de  travaux, 
de  transports  pour  lesquels  on  n'emploie  que  la  seule  force  des 
bras.  Tirer  à  force  de  bras,  —  A  tour  de  bras,  locution  ad- 
verbiale, de  toute  sa  force.  Frapper  à  lour  de  bras.  —  A  bras 
raccourci f  locution  adverbiale ,  hors  de  garde ,  hors  de  mesure 
et  de  toute  sa  force.  —  A  bras-le-corps^  locution  adverbiale  :  il 
ne  s'emploie  guère  que  dans  cette  phrase,  saisir,  prendre,  tenir, 
porter  quelqu'un  à  bras-le-corps,  le  saisir,  le  prendre,  le  tenir, 
le  porter  au  moyen  du  bras  ou  des  deux  bras  passés  autour  du 
corps.  — Bra^  dessus,  bras  dessous,  locution  adverbiale  cl  fa- 
milière, en  se  donnant  le  bras  avec  amitié.  —  Figurément,  Ils 
sont  bras  dessus,  bras  dessous  ,  il  règne  entre  eux  la  plus 
grande  intimité.  —  Setnbrasser  bras  dessus,  bras  dessous  , 
s'embrasser  Tun  l'autre  avec  empressement  et  familiarité. 

bras  (  technoL  ).  Les  charpentiers  appellent  bras  de  chèvre 
deux  longues  pièces  de  bois  qui  portent  le  treuil  où  le  câble  se 
recule  quand  on  monte  un  fardeau.  —  Les  menuisiers ,  bras 
de  scie,  deux  pièces  de  bois  parallèles  qui  tiennent  la  feuille  de 
la  scie.  —  Les  imprimeurs  en  taille-douce.  Bras  de  jumelles , 
quatre  morceaux  de  tiois  attachés  aux  jumelles  de  la  presse  et 
soutenus  sur  les  quatre  colonnes.  —  Les  ciriers,  Bras  dettam- 
beaux,  les  cordons  de  mèche  dont  ils  forment  leurs  flambeaux 
f*n  les  enduisant  de  cire.  —  Les  tourneurs ,  Bras  de  tour,  les 
icux  pièces  de  bois  gui  traversent  les  poupées  soutenant  la 
barre  qui  sert  d'appui  aux  outils  de  l'ouvrier.  —  On  appelle  en- 
[X)re  Bras  mécanique  un  ustensile  au  moyen  duquel  on  peut 
écrire  et  même  tailler  sa  plume. 

BSUkS{brachium)  (anat.),  portion  du  membre  supérieur  qui  s'é- 
tend del'épauleaucoudc;  le  reste  des  membres  jusqu'au  poignet  a 
reçu  le  nom  d  avant-bras.  Un  seul  os,  long  et  cylindrique,  appelé 
A MmertM,  constitue  la  charpente  osseuse  du  bras;  sur  lui  vien- 
nent s'appliquer  des  nerfs,  des  artères,  des  muscles  et  la  peau. 
I^  tête  ou  extrémité  supérieure  de  cet  os  est  arrondie  et  sarli- 
cale  avec  la  cavité  glénoïde  de  l'omoplate,  dans  laquelle  elle 
peut  rouler  dans  tous  les  sens.  Les  muscles  qui  font  mouvoir 
l'humérus  s'insèrent  en  bas  au  tiers  supérieur  de  l'os ,  tandis 
lu'en  haut  ils  se  fixent  à  l'omoplate  et  au  thorax.  Les  trois  prin- 
:ipaux  sont  :  le  grand  pectoral,  qui  porte  le  bras  en  dedans  en 
ijiùtne  temps  qu'il  l'abaisse  ;  le  grand  dorsal ,  qui  le  porte  en 
irrièrecl  en  bas;  elle  deltoïde,  qui  le  relève.  —  L'extrémité 
nrèrteure  de  rhumérus  est  élargie,  et  a  la  forme  d'une  poulie  sur 
aquelle  l'avant-bras  se  meut  comme  sur  une  charnière.  —  Les 
rtaladies  du  bras  peuvent  être  rangées  en  Quatre  groupes  :  l^  les 
Mllammations;  3°  les  paralysies;  5°  les  lésions  traumatiques ; 
'  les  tumeurs.  —  Les  inflammations  ou  phlogoses  ,  telles  que 
«Tysipèie,  la  phlébite  (inflammation  des  veines),  le  phlegmon 
uperticiel  ou  profond,  circonscrit  ou  diCTus,  n'offrent  rien  (]ui 
le  rentre  dans  Thistoire  générale  de  chacune  de  ces  maladies. 
M)us  en  dirons  autant  des  paralysies.  —  Les  lésions  traumati- 
Qcs  comprennent  les  fractures,  les  luxations  et  les  plaies.  Les 
jmcurs  du  bras  sont  de  diflërentes  espèces  ;  les  plus  importan- 
ts sont  les  anévrismes.  Dupuytren  s*elevait  avec  raison  contre 
I  négligence  qu'on  met  dans  l'opération  de  la  saignée  au  pli  du 
ras,  n^ligencequi  donne  si  souvent  lieu  à  la  blessure  de  l'ar- 
Tc  ou  a  Tanévrisme.  Les  hôpitaux, dit  ce  grand  chirurgien, 
>nt  remplis  d'élèves  qui  négligent  de  faire  la  saignée,  et  ils  sont 
Dites  par  un  nombre  beaucoup  {)lus  considérable  de  icunes 
ns  oui  se  font  recevoir  sans  l'avoir  jamais  pratiquée.  Que  de 
is,  dans  les  salles  des  hôpitaux  et  en  ville,  ne  voit-on  pas  faire 
nq  ou  six  piqûres  à  la  peau  avant  d'ouvrir  la  veine!  C'est  à 
Me  inhabileté  qu'il  faut  attribuer  les  phlegmons  qui  survicn- 
int  fréquemment  dans  ce  cas  ;  c'est  à  elle  qu'il  faut  également 
iribuer  ce  grand  nombre  de  phlébites  devenues  si  commun&tdc- 
)is  celle  époque,  et  qui  étaient  si  rares  autrefois.  Le  mauvais 
ât,  la  malpropreté  des  instruments,  sont  souvent  aussi  la  cause 
'  ces  terminaisons  fàcheuses.G'est  surtout  enfin  à  l'oubli  des  pre- 
iers  principes  qu'il  faut  rapporter  les  anévrismes  artérioso- 
ineax,  feux  primitifs,  diffus,  circonscrits,  sur  lesquels  nous 
ons  si  souvent  appelé  l'attention.  Je  puis  affirmer  que  depuis 
linxe  ans  il  ne  s'est  pas  écoulé  une  seule  année  sans  que  j'aie 
'i  consulté  au  moins  deux  fois  pour  des  ras  de  ce  genre;  si  la 
t>nie  cbose  arrive  dans  la  pratique  des  autres  chirur^ens,  on 
u(  juger  de  la  fréquence  de  ces  lésions.  Des  précautions  bien 
nples  sniBraient  cependant  pour  les  prévenir  ;  il  faudrait  éta- 
■*  eu  principe  :  i®  que  cette  opération  ne  doit  pas  élre  prati- 
(^  avant  aavoir  senti  les  battements  de  l'artère  ;  ^  que  la 
ne  qui  eat  placée  au-devant  de  ce  vaisseau  ne  doit  jamais  être 
ert«  ;  9*  enfin  ,  qu'il  faut  toujours  choisir  les  autres  veines. 
fomê  oraUs  de  dmique  chiruraieale  de  Dupuutren,  recueil- 
^  ei  pmbUéeêpar  MM.  Brierre  <MBobmoutet  Marx,  tom.  ii, 

IV. 


(  399  )  ^EASATOLA. 

pag.  140,  2^  édition.  )  —  Le  bras  peut  être  le  siège  d'opérations 
fort  graves,  parmi  lesq^uelles  il  faut  mettre  en  première  ligne 
l'amputation.  Cette  opération  peut  être  faite  circulairemcnt,  à 
lambeaux ,  dans  l'articulation  suivant  la  méthode  ovalaire. 
Enfin  l'humérus  peut  être  réséqué  (F.  Résections). 

A.  BRIERRE  de  BOISMONT. 

BEASAVOLA  (Antoine),  néà  Ferrarele  lôjanvier  1500,  se 
distingua  dans  les  sciences ,  et  surtout  dans  la  médecine  qu'il 
pratiqua  avec  succès.  Il  fut  le  médecin  et  l'ami  d'Hercule  II , 
prince  d'Est,  quatrième  duc  de  Ferrare,  qu'il  accompagna  dans 
ses  voyages,  et  qui  le  combla  de  bienfaits.  Ce  prince  ne  fut  pas 
le  seul  qui  sut  rendre  justice  au  mérite  de  Brasavola.  Paul  ifl , 
Léon  X,  Clément  VII  et  Jules  III  lui  accordèrent  le  titre  d'ar- 
chidiacre.  L'empereur  Charles-Quint  ,   le  roi  d'Angleterre 
Henri  VIII,  et  le  roi  de  France  François  V%  le  choisirent  pour 
médecin  consultant  :  il  reçut  du  dernier  le  cordon  de  Saint- 
Michel  et  le  surnom  de  Musa,  à  l'occasion  d'une  thèse  de  quo^ 
libetscibili,  quil  soutint  publiquement  pendant  (rois  jours  à 
Paris,  soit  que  ce  prince,  ami  des  sciences,  voulût  faire  allusion 
à  l'étendue  des  connaissances  du  médecin  de  Ferrare,  soit  qu'il 
le  comparât  à  Antoine  Musa ,  médecin  célèbre  du  temps  d'An- 
gusle ,  et  qu'Horace  et  Pline  n'ont  pas  dédaigné  de  célébrer. 
Brasavola  tenait  de  la  magnificence  au  prince  d'Est  une  maison 
de  campagne  située  non  loin  de  Ferrare  ;  c'est  là  qu'il  se  livrait 
à  la  culture  des  plantes  étrangères  et  de  celles  qui  croissaient 
dans  sa  terre  natale,  en  même  temps  qu'il  étudiait  les  auteurs 
anciens  qui  ont  traité  de  leurs  propriétés.  Il  réininxiuisit  dans 
la  pratique  médicale  plusieurs  substances  tombées  dans  l'ou- 
bli ,  notamment  l'ellébore  noir.  Du  Châtel  attribue  ce  fait  à 
Antoine  Musa ,  médecin  d'Auguste  ;  l'une  et  l'autre  version 
peuvent  être  vraies,  et  l'ellébore  ne  serait  pas  la  seule  substance 
oubliée  et  reprise  tour  à  tour  en  médecine  à  des  époques  plus 
ou  moins  éloignées.  Le  mérite  personnel  et  les  relations  éten- 
dues de  Brasavola  lui  ont  valu  les  éloges  de  presque  tous  les 
écrivains  qui  en  ont  parlé,  notamment  de  Baruftaldi,  auteur 
du  siècle  suivant,  qui  a  écrit  sa  vie  dans  le  plus  erand  détail. 
Quelques  critiques ,  parmi  lesquels  on  remarque  Mundclla  et 
Scaliger,  osèrent  toutefois  ne  pas  être  de  l'avis  commun  :  Scali- 
^er  nommait  Brasavola  ineptœ  plebis  medicorum  cymbalum  : 
il  aurait  pu  lui  reprocher  avec  plus  de  justice  le  peu  de  ména- 
gements dont  il  usa  dans  ses  écrits  envers  les  médecins  de  son 
temps.  Quoi  qu'il  en  soit,  ses  nombreux  ouvrages  attestent  qu'il 
fut  un  des  écrivains  les  plus  laborieux  de  son  siècle.  Il  mourut 
le  6  juillet  1555,  laissant  :  i^Eœamen  simp/icium  medicamen^ 
torum,  quorum  usus  est  inpublicis  oficinis,  Rome,  1556,  in- 
fol.  ;  Lyon,  1536  et  1557,  in-S^;  Bàle,  1558,  in-4»  ;  ibid.,  1545. 
in-4*»;  Venise,  1558  et  1559,  in-8*»;  ibid.,  1645,  in-8»;  Lyon, 
1544  et  1545,  in-8°  ;  ibid.,  1556,  in-16.  Cet  ouvrage  a  été  attri- 
bue à  Antoine  Musa,  du  temps  d'Auguste,  par  Linné,  dans  sa 
Bibliothèque  boiBuîquQ.^ De syrupis  liber,  Lyon,  1540,  in-8^ 
Cet  ouvrage  et  beaucoup  d'autres  sont  écrits  en  forme  de  dialo- 
gue. 3**  Expositiones,  commentaria  et  annotationes .  in  octo  H- 
bros  aphorismorum  Hippocratis  et  Qaleni,  Bâle,  1541  et  1543, 
in-fol.  A  l'occasion  de  cet  ouvrage,  Merchlin  et  Muget  ont  at- 
tribué à  Brasavola  un  autre  livre  intitulé  :  In  primum  Hippocra^ 
lis  librum  exposilio  (Ferrare,  1594,  in-4o  y  j^ajs  Bayle,  d'a- 
près Barufialdi,  pense  qu'il  est  de  son  fils.  4**  Examen  omnium 
electuariorum ,   pulverum  et   confeetionum  catharlicorum , 
Venise,  1543,  in.8«;  ibid.,  1548,  in-8°  ;  Lyon,  1556,  in-16. 
5^*  Examen  omnium  cataporiorum  seu  pilularum,  Bâle,  1543, 
in-8<>;  Lyon,  1546, in-16;  ibid.,  1556,  in-16;  6°  Quod  nemini 
mors  placeat,  Lyon,  1545,  in-8";  7®  In  libros  Hippocratis  et 
Galeni  de  ralione  viclus  in  morbis  acutis  commentaria,  Ve- 
nise, 1546,  in-fol.  ;  8"  Examen  omnium  irochiscorum  unguen- 
torum,  ceratorum,  emplastrorum,  calaplasmalum,  coUyrium 
et  pulverum,  quorum  Ferraris  est  usus,  Venise,  1551,  in-8**  ; 
Lyon,  1555,  in-16  ;  O^  Judex  refertissimus  in  omnes  Galeni 
libros,  Venise,   1561,  in-fol.;  ibid.,  1557,  in-fol.;  Venise, 
16i5,  in-fol.;   10°  De  medicamentis  tam  simplicibus  quam 
compositis  calharticis  quœ  unique  humori  sunt  propria,  Lyon, 
1555,  in-16,  Zurich,  1555,  in-8'>;  ii'*  Ratio  componendorum 
medicamentorum  extemorum.  Pars  1  continens  lintuum,  pul- 
verum mêdicinalium,aquarum.  decoetionum^  oleorumque  con- 
ÏcHonem,  cum  traclatu  de  borbo  galHco,  Venise,  1555,  in-fol.  ; 
yon ,  1655,  in-16  ;  ibid. ,  1677,  in-16  ;  13o  Tractatus  de  usu 
rartieis chinœ  et  de  lignosaneto.  On  trouve  ce  traité  à  la  p.  544 
et  à  la  (Ni^.  615  du  tom.  i*^  de  la  collection  De  morbo  gallico 
de  Luisini  (Venise ,  1566,  in-fol.;  Leyde,  1751,  in-fol.).— 
Brasavola  est  le  premier  qui  ait  employé  le  squine  et  le  gayac 
en  Italie.  On  doit  en  outre  à  cet  auteur  la  publication  des  œu- 
.  vres  posUiumes  de  Celio  Calcagnini  (Bâle,  1544,  in-fol.). 


43 


BBAséiUE,  S.  f.  {botan,),  genre  de  plantes  de  la  famille  des 
âlisrooîdes. 

BRASBRy  V.  a.  (  term.  d'arts) ,  joindre  ensemble  deux  mor- 
œaux  de  fer,  d'acier  ou  de  cuivre  au  moyen  d^une  soudure.  I^ro- 
Mêr  un  fUiil.^BRASÈ^  èe^  participe. 

BRASiDAS^  ffénéral  lacédémonien,  vécut  en  4S4  avant  J.-C. 
U  attaqua  les  Athéniens  sur  terre  et  sur  mer ,  remporta  sur 
•Qx  plusieurs  avantaoes,  leur  prit  plusieurs  villes»  et  en  força 
d'autres  à  se  ranger  du  c6té  de  Sparte  ;  toujours  en  campagne, 
presque  toujours  neoreux  ,  k  l'approche  du  commandant  athé- 
men,  de  l'orateur  Cléon,  aussi  vain  à  la  guerre  que  violent  à  la 
tribune^  Brasidas  s'enferma  dans  la  viHed'Amphipolis;  Cléon 
s'imagine  qu'on  le  redoute,  ei  commence  le  siège  avec  peu  de 
prudence.  Une  occasion  favorable  se  présente  ;  Brasidas  cen- 
ouit  une  vigoureuse  sortie  contre  les  assiéfleants  ;  les  Athéniens 
sont  repoussés,  défaits  et  obligés  d'abandonner  la  place;  mais 
Bnsidas,  comme  phn  tard  Epanmiondas  et  Gaston  de  Foîx, 
tombe  au  sein  de  la  victoire,  et  meurt  conune  enseveli  dans  son 
thomphe.  On  exaltait  on  jour  son  courage  devant  sa  mère  : 
a  Mon  fils  a  de  la  bravoure,  n  réponditrelle ,  «  maû  Sparte 
compte  beaucoup  de  dtovens  qui  en  ont  davantage,  o  Pour  con- 
sacrer l'héroïsme  et  de  la  mère  et  du  fils,  les  Lacédéosoniens 
leur  rendirent  des  honneurs  publics,  et  élevèrent  un  mausolée 
à  Brasidas  sur  la  place  publique. 

BSASiD£i:s(hûf .  ane.).  Cétaîent  des  fêtes  instituéesen  l'hon- 
neur de  Brasidas  par  les  habitants  d'Amphipolis,  qui  élevèrent 
à  ce  chef  fameux  des  Lacédémoniens  on  tableau  magnifique 
dans  le  milieu  même  de  leur  ville.  Nous  ignorons  comment  on 
célébrait  ces  sortes  de  fêtes. 


MiASfBéBiÉ  (  ^M 

BSMATOLA  (JÉRÔME),  fils  do  précédent,  naquit  i  Ferrare 
le  S5  mai  1536.  Il  suivit  les  traces  de  son  père,  et,  quoique  d*un 
mérite  inférieur,  il  ne  laissa  jpas  de  se  distm^er  dans  l'étude  de 
la  philosophie  et  de  la  médeane.  Il  possédait  en  outre  parfaite- 
ment le  grec.  H  succéda  à  René  Brasavola,  son  frère ,  dans  la 
place  de  médecin  d'Alphonse  11,  cinquième  duc  de  Ferrare.  Il 
nourut  en  I594|,  laissant  les  ouvraaes  suivants  :  1*  De  affkiis 
HkeUfu ,  Ferrare ,  t590 ,  in-8<>  ;  3«  In  primum  aphorismorum 
Biffocratiê  iibrum  eœpûsHio,  Ferrare,  t594  et  1595,  in -4®.  Cet 
owrage  est  attribué  à  son  père  par  Merchlin  et  Manget  (Biblio- 
graph.  méd.,tom.n,pag.  511). 

BRASCHi  (Jean-Baptiste}  ,  savant  antiquaire,  né  à  Césène 
en  1664  d'une  ancienne  famille  patricienne  de  cette  ville,  fiit 
évèque  de  Sarsina  et  archevêque  titulaire  de  Nisibe.  Il  se  dé- 
lassait des  travaux  de  son  mmislère  par  l'élude  des  antiquités 
de  sa  patrie,  et  mourut  en  1727,  après  avoir  publié  :  1**  Relatio 
ttmius  Ecclesiœ  SarsinatU,  Rome,  1704,in-4'>;  ^  De  iribui 
tiaiuU  inromano  Capitolio  erulis  anno  1720  ,  eephrasis  icono- 
§raphiea ,  Rome,  1724,  in-4**.  On  lui  doit  encore  les  ouvrages 
suivants  publiés  après  sa  mort  :  3**  De  familia  cœsennia  anli- 
fnissimœ  imcTipUones^  Rome,  1731,  in-4*';  4*»  De  veto  Rubi- 
€on$ttber,  teu  Hubico  Cœsenai,  Rome,  1733,  in-4<*  ;  &*  Mémo- 
fi9  Cœsenatet  $acrw  eîprofanœ^  Rome,  1738,  in-4**. 

BRASCHI  (Jean- Ange)  (F.  Pie  VI). 

BBASGHi-eNBSTi  (  Romuald),  né  à  Gésène  en  1755  d'une 
inur  de  Pie  VI,  laouelle  avait  épcmsé  le  marquis  Onesli,  à  qui 
le  pontife  permit  a'ajouter  à  son  nom  celui  de  Braschi.  Ro- 
muald fut  aéé  cardinal-diacre  par  son  oncle  en  1786,  et  devint 
archiprètre  de  la  basilique  de  Saint-Pierre ,  grand  prieur  à 
Rome  de  l'ordre  de  Malte,  secrétaire  des  brefs  de  S.  S.,  préfet 
de  la  Propagande,  et  protecteur  d'une  foule  d'institutions  pieu- 
aes,  de  communautés  religieuses  et  d'élablissements  publics.  En 
1810,  il  fut  le  chef  du  parti  (|ui  fit  élire  Pie  VU.  Pendant  la 
captivité  de  ce  pontife,  le  cardinal  Braschi  fut  persécuté  comme 
les  autres  cardmaux.  £n  1815 ,  lors  de  l'invasion  de  Murât,  il 
auivit  le  pape  à  Gènes,  et  revint  à  Rome  avec  lui  après  les  cent 
jours.  Il  nM>urut  peu  de  temps  après. 

BRAScai-ONBsn  (Le  duc  Ix>uf9) ,  frère  du  précédent .  né 
avssi  à  Césène,  avait  dû  à  la  faveur  de  son  onde  l'acquisition 
4e  grandes  richesses ,  qui  lui  permirent  de  bâtir  un  palais  à 
Rome ,  sur  la  place  Navon.  Il  fut  l'un  des  signataires  pour  le 
fêfe  du  traité  de  Tolentino,  le  19  février  1797.  Lors  de  la  révo- 
lution romaine,  après  la  mort  de  Duphot,  ses  biens,  ses  terres, 
tes  musées  furent  déclarés  propriétés  françaises  par  une  confis- 
eation  fort  injuste.  Le  duc  de  Braschi  accepta  la  place  de  maire 
lie  Rome,  et  vint  à  Paris  en  cette  qualité  complimenter  l'empe- 
reur. Pie  Vil,  à  son  retour,  lui  rendit  son  emploi  de  comman- 
dant des  garde-meubles.  —  Braschi  était  un  homme  doux,  de 
peu  de  moyens  et  d'un  caractère  fail)le.  Il  mourut  à  Rome  en 
lévrier  1816. 


)  BBB8BAGE. 

BBASfBB,  S.  m.  feu  de  charbons  ardents.  Bf^eter  trim 
arttnd  brasier,  —  BBASiBa  se  dit  aussi  d'une  espèoe  de  ttim 
bassin  de  métal  où  l'on  met  de  la  braise  pour  echadlcr^ 
chambre.  —  Figurément ,  Cesl  «n  brasier  f  «#  son  cm  | 
dit  d*une  personne  qui  a  une  fièvre  ardente.  —  Fkirnoni 
Sa  téie  est  un  brasier,  il  s'échaufle  jusqu'à  l'exaltatioo. 

BBASIEB  {Mst.  anc).  l^es  maisons  des  habitants  de  k^ 
et  de  l'Italie  n'avaient  point  d'autres  cheminées  que  celle  (kL 
cuisine.  Si  on  voulait  répandre  de  la  chaleur  dans  lesipM 
ments  ou  se  chauffer  pendant  l'hiver,  on  avait  recours  âl«b 
siers  remplis  de  charbons  allumés,  et  comme  ils  ênmi 
même  forme  que  ceux  sur  lesquels  on  allumait  le  feosaorda 
les  temples,  et  qu'ils  posaient  de  même  sur  trois  pieds  dkHv 
en  triangle  ,  on  donnait  indistinctement  le  nom  de  trépjcdiai 
uns  et  aux  autres.  On  en  fabriquait  de  tous  les  métaux;  mût 
employait  le  bronze  par  préférence,  et  les  plus  griodsirtùisi 
faisaient  éclater  leur  talent.  Les  auteurs  anciens  en  ool  do 
un  grand  nombre,  et  les  fouilles  d'Herculanuro  ont  RdsBitk 
jour  à  plusieurs. 

BBASIES  ou  PBASIES  {géo§r,  anc),  ville  de  la  LaooM^t 
pa^jTsdes  Eleulhérolacons,  sur  la  mer  au  nord  de  la  côterâtè 
était  remarauable  par  un  temple  où  Ton  célébnit  im  to 
annuelle  en  l'honneur  d'Achille. 

BBASILLEMEJIT,  S.  m.  (ierm.  de  nuirtN«),  effet  de  b  « 

3ui  brasille,  qui  reflète  les  rayons  du  soleil  ou  de  k  hae.  B« 
it  également  de  l'éclat  électrique  des  flots. 

BBASILLEB,  V.  a.  (orawim.),  faire  griller  quelque  te  a 
peu  de  temps  sur  de  la  braise.  Il  n'est  ^uère  usité  queiosotir 
phrase  :  Faire  brasilier  des  pêches,  ou  il  est  pris  neutnkm' 

BBASILLEB  (marine).  Pendant  les  belles  nuits  de  ïik» 
tout,  c'est  un  spectacle  vraiment  fantastique  que  det«^ 
feux  phosphorescents  qui  se  jouent  sur  le  dos  des  vagues  osa 
d^  guêpes  de  flamme.  Alors  le  vaisseau  qui  voffue  à  plw 
voiles  fait  jaillir  autour  de  ses  flancs  une  auréole  Ioididw 
Les  marins,  de  leur  naturel  peu  poétiques,  disent,  poura(irw 
ce  phénomène,  que  la  mer  hrasitle. 

BBASQUE,  s.  m.  (ierm.  de  mélaliurgie),  mélange d'ai|iit' 
de  charbon  pilé,  dont  on  enduit  la  surface  des  creaKlite 
lesquels  on  reduit  les  nûnes. 

BBASQUEB,  V.  a.  (isrm,  de  méiallur§ie\ 
la  surface  des  creusets.  —  Bbasqué,  ée,  participe. 

BBASSAC  {géogr,),  petite  ville  de  France  (Tarn),  dans  an  fil 
agréable,  sur  l'Agout,  chef-lieu  de  canton.  Elle  est  le  o^ 
d  une  fabrication  do  cotonnines  et  de  basins  qui  fenne  ^ 
dustrie  des  villages  environnants.  1,875  habitants. A4 fie^ 
trois  quarts  est  de  Castres.  , 

BBASSAC  igéogr.),  village  de  France  (Puy-de-Dôme), ssrri 
lier,  autour  duquel  se  trouvent  situées  dans  un  rayon  oaitf  M 
les  principales  mines  de  houillede  l'Auvergne,  dans  leiqoHlsi 
trouve  des  schistes  avec  des  empreintes  très-curieuses  de  dKd 
plantes.  On  y  construit  beaucoup  de  bateaux,  sur  lesqatlî  i 
expédiée  la  Houille  pour  Orléans  et  Paris.  2,017  habiUob.il 
lieues  de  Saint-Germain  Lembron. 

BBASSAC  (Jean  de  Galard^  comte  d^,  fut  aabsjug 
de  France  à  Rome,  sous  le  ministère  du  cardinal  de  Rien 
On  connaît  deux  Recueils  manuscrits  de  lettres  et  dêpèèai 
M.  de  Brassac,  depuis  le  20  octobre  1630  jusqu'au  2  jniUei  M 
2  vol.  in-fol. 

BBASSAC  (LAUBBNT-BABTHixjaii  BB),  docteurctt  tkM 
aumônier  du  roi,  est  auteur  d'une  Oraùon  fwMreéÊn^ 
fois,  duc  de  Lesdiguiiru.  Grenoble,  4677,  m-ii. 

BBASSAC  (Le  chetalieb  mO>  nNirédial  des 
mées  du  roi,  ancien  écuyer  du  prince  de  DiiBbes,sei 


Sar  son  amour  pour  les  beaux-arts.  Il  est  auteur  delà 
e  r  Empire  de  famour,  ballet  héroïque,  paroles  de 
1755  ;  de  lÀandre  et  Héro,  paroles  de  Lefirancde  PNopit*'^ 
1750  :  et  de  t'acfe  de  Linus,  aans  des  IVagments,  ITSQ.      i 

BRASSADE,  S.  f.  sorte  de  Glel  dont  on  se  sert,  dans  qpOT 
endroits,  pour  pécher.  Les  mailles  ont  quatre  1^>^  ^^ 
ture,  et  on  l'emploie  à  la  manche  ou  près  de  l(Mnrer1in ^ 
bcMilier. 

BBAS8A«B,  a.  m.  opération,  art  du  braaMur,  acto  j 
nière  de  brasser  la  bière.  C'est  de  celte  opération  ^  F'jH 
être  dérivés  les  mots  de  brasseur,  brauarie,  brasser,  M 
itn,  etc.,  etc.,  parce  qu'elle  se  faisait  à  force  de  bns.     ^ 

BBASSA«B,  s.  m.  la  aomne  que  presMl  «otrefcislc^ 
des  monnaiea,  sur  chaque  aaïc  d'or,  d'aifm  au  di  ^ 


(»«} 


•RASttUJAi 


oimi  m  tt^èoest  |MMir  les  Craîg  de  fabricatioa  et  les  déefaeU* 

B1A8SAU»  BK  VEBRIVR.  On  le  fabrique  «¥ee  deix  ?îeox 
chapean  défoncés  <|ue  Ton  passe  l'on  dans  l'autre  à  la  fej^ 
des  teyaai  de  poêle.  Vowrner  qui  doit  transporter  la  matière 
des  ircbcs  à  recuke,  dans  le  pot,  s*en  refèt  le  bras  drok  jm* 
qa'aa  coude  poar  le  préserver  de  Taetion  violente  du  feu. 

MusSâKDS  {cnemidei)^  espèce  d*anne  défensive,  destinée, 
diusi  que  l'annonce  son  nom,  à  protéger  les  bras.  Elle  n*étaît 
en  usage  que  chez  quelques  peuples  de  la  Grèce;  il  ne  parait 
pas  que  les  Romains  l'aient  adoptée.  —  Brassards,  ou  mieux 
gantelets,  dont  les  joueurs  de  balle  couvraient  leur  main,  afin 
de  renvoyer  la  balle,  appelée  fo/Aft.  Ce  ^ntelet  tenait  lieu  des 
raquettes,  qui  étaient  inconnues  aux  anciens. 

BRASSABT.  Ce  mot^  dont  Tétyraologie  est  assez  évidente,  dé- 
ygne  ordinairement  une  partie  essentielle  de  harnais  de  guerre 
du  moyen  âge,  usitée  depuis  le  milieu  du  xiV  siècle,  et  enve- 
loppant la  presque  totalité  du  bras  et  de  Tavant-bras,  depuis  le 
dessous  de  l'épaulier  jusqu'au  gantelet.  Le  brassart  se  compose 
de  deux  pièces  solides,  en  forme  de  tuyau,  de  fer  ou  d'acier  poli  ; 
le  milieu,  répondant  au  coude,  est  marqué  par  la  cubitière, 
pièce  d'une  forme  assez  compliquée,  dont  le  double  objet  est  de 
servir  de  défense  et  de  réunir  les  parties  supérieure  et  intérieure; 
û\e  est  souvent  armée  d'une  pointe  aiguë.  Dans  les  armures 
i*an  certain  prix,  le  pli  du  bras  est  garni  de  petites  lames  ou 
goussets,  articulées  comme  l'enveloppe  solide  des  crustacés  et 
destinées  à  proléger  plus  complètement  cette  partie.  On  donne 
encore  le  nom  de  brastart  à  tout  ornement  ou  signe  de  recon- 
naissance fîxé  sur  le  bras  et  {>orlé  par  les  militaires.  Les  officiers 
d'état-major  de  la  garde  nationale  de  Paris  en  portent  un  tri- 
rdore  au  bras  gauche  ;  les  troupes  des  armées  alliées  avaient  pris 
un  mouchoir  blanc,  ainsi  attaché,  le  jour  de  leur  entrée  à 
Pians,  le  31  mars  1814. 

BEASSivoLB  ((ofcii.),  S.  f.  genre  de  plantes  de  la  Camille 
les  orchidées. 

BRASSE  (ariihfn,),  ancienne  mesure  de  lon^eur  qui  valait 
>  pieds  ou  l"'6â4.  —  La  tirasse  s'appelait  avssi  peu  gémnéiri- 
]U€  ;  die  se  divisait  en  S  pas  ordinairt9  de  i  pieds  6  pouces  on 
Je  0«812. 

BitASSE.  Ce  root,  employé  comme  substantif  dans  la  marine, 
ndiqoe  comme  mesure  de  longueur  l'étendue  comprise  entre 
es  deux  extrémités  des  bras  qu'un  individu  tiendrait  ouverts. 
>lte  mesure  est  d'environ  cinq  pieds  dans  l'usage  ordinaire 
[a*on  en  fait  à  bord  des  navires,  (/est  à  la  brasse  qu'on  déter- 
mine la  longueur  des  mancMivres,  du  filain ,  des  câbles,  des  lî- 
ries  de  loch.  Ainsi  un  câble  de  six  cents  pieds  de  long  a  pour 
I  marine  cent  vingt  brasses.  La  brasse  est  enfin  runité  usuelle 
**  ta  plupart  des  longueurs  que  les  marins  veulent  déterminer 
ans  les  usages  pratitpies  du  bord.  Les  marins  des  autres  na- 
ons  meurent  aussi  à  la  brasse  les  longueurs  qu'ils  veulent  in- 
iquer  ad  moyen  d*unc  unité  uu'il  est  toujours  facile  de  déter- 
jjner.  Mais,  chez  la  plupart  des  marins  étrangers,  la  brasse 
est  qu'une  mesure  de  convention  quil  est  plus  difficile  de 
xer  que  cfiex  nous.  La  brasse  danoise  a  près  de  six  pieds,  tandis 
ue  la  brasse  hollandjuse  en  a  cinq  à  peine. 

BRASsés,  s.  f.  autant  que  les  bras  peuvent  entourer,  coo- 
xûret  porter.  Brassée  de  foin. 

BRASSÉE,  certaine  oMsure  de  terra,  autant  qu'un  bomnae 
?ut  en  labourer  dans  un  jour;  en  bas  latiii«  ^rom^ra. 
BRASSÉE  DE  SOIE  (manufoe,),  La  brassée  de  soie  est  crnn- 
)sce  ff  autant  de  brins  de  soie  qu'il  y  a  de  rochets  i  la  cantre. 
?  terme  de  brassée  ne  s'emploie  cfu'à  l'égard  de  l'ourdissage 
!s  chaînes  ;  ear  autrement  on  dit  pariée.  La  portée  oitlinaire  se 
nn  poae  de  quatre^ngls  ils. 

BKASséiEB,  BBASSEB,  BB.4GHBB  (mar/tw).On  appelle  ainsi 
irf?  la  manœuvre  des  bras  {f.  ce  mot),  et  au  moyen  de  ces 
rdages  gouverner  les  vergues. 

BR4SSER,  V.  a.  remuer  dans  des  sacs  l'argent,  l'or  ou  le 
Uon  réctttîU  en  grenailles,  afin  de  les  bien  mêler  avant  de  les 
ettreâ  lafonte. 

RRASSKR.  Ce  verbe  s'emploie  proprement  pour  exprimer  la 
anceoTre  des  ouvriers  (pii  fabriquent  la  bière;  ce  fut  là  d'à- 
rd  SQO  unique  acception,  mais  eUe  init  par  s'étendra  â 
lutres  Qsages.  Ainsi  les  marins  disent  brasser  tes  vergues, 
or  sinpifier  l'action  de  mettre  les  vergues  horizontalement  de 
^ant  a  Tarrière  en  faisant  jouer  les  manœuvres;  breuser  les 
\Us  smsr  U  «idl.  c'eslpâ^dire  manœuvrer  les  voiles  de  telle 
"te  'que  le  vent  passe  dessus  au  lieu  de  donner  dedans;  cette 
tîMeovre  s'appeAe  aussi  brasser  à  contre,  mais  ce  deaûer 


terme  est  plutôt  usité  â  l'égard  de  la  misène.  Brosse  au  vent^ 
c'est  une  expression  de  commandement,  lorsque  le  capitaioa 
d'un  navire,  par  exemple,  ordonne  de  manœuvrer  les  verjguea 
du  côté  d'où  vient  le  vent.  Quand  il  dit  :  brasse  au  plus  pris  du 
vent,  cela  iodique  qu'il  faut  manœuvrer  de  manière  que  le  vent 
soit  au  plus  près  ;  brasse  sous  le  vent,  que  l'on  doit  manœuvre^ 
les  vergues  du  côté  opposé  au  vent  ;  brasse  à  t autre  bord,  c'eal 
le  terme  du  commandement  pour  faire  brasser  les  vergues  i 
l'autre  bord  ;  brasse  à  porter ,  brasse  à  servir,  c'est  faire  braa» 
ser  les  vergues  de  manière  que  le  vent  donne  dans  les  voiles  s 
brasse  à  contre  s'emploie  dans  le  sens  que  nous  lui  avons  donné 
plus  haut  :  brasse  la  misène  à  contre.  —  Brasser  se  dit,  à  la 
monnaie^  de  Taction  de  remuer  le  métal  lorsqu'il  est  réduit  à 
l'état  de  fluide.  Nous  ferons  remarquer  en  passant  que  Tor  e$ 
brasse  autrement  que  Tardent  et  le  billon.  —  Brasser,  an 
term.  dépêche,  signifie  agiter  et  troubler  l'eau  avec  une  bon^ 
loire  pour  Caire  sortir  le  poisson  et  le  conduire  dans  les  fl*« 
lets.  —  Brasser  ,  en  term.  de  tannerie,  c'est  remuer  les  cuirs, 
les  agiter  dans  une  cuve  remplie  de  tan  et  d'eau  chaude  afin  da 
les  rougir. 

BRASSEE  signifie  aussi,  figurément  et  familièrement,  prati» 
quer,  tramer,  négocier  secrètement.  Il  ue  se  dit  qu'en  mauvaisfi 
part.  Brasser  une  trahison,  brasser  quelque  chose  amtr0 
l'Etat. 

BRASSEUR  {technol.)f  c'est  le  nom  aue  Ton  donne  â  celui 
qui  fabrique  la  bière,  et  brasserie  le  lieu  de  cette  labric^» 
tion.  Sans  entrer  dans  tous  les  détails  de  l'art  du  brasseur,  oa 
qui  serait  très-lonjg,  nous  allons  donner  le  résumé  suivant  daa 
principales  opérations  qui  conduisent  à  la  (aire.  Le  houblon^ 
l'orge,  la  coriandre,  le  blé,  l'avoine,  la  fécule  de  pommes  de 
terre,  tels  sont  les  ingrédients  employés  pour  fabriquer  toutes  les 
sortes  de  bières  Hvrees  à  laconsommatiou.  Les  principaux  agrès 
du  brasseur  sont  le  germoir,  la  touraille,  le  moulin,  les  cuves 
ei  les  chaudières.  -^  Manière  de  brasser  la  plus  ordinaire.  Os 
a  de  l'orge  de  bonne  qualité;  on  la  met  tremper  le  temps  i»é^ 
cessaîret  ce  qjue  Ton  luge  lorsque  les  grains  pressés  dans  lea 
doigts  cèdent  a  une  légère  pression  :  alou  on  la  relire  de  la  cuve^ 
pour  la  mettre  au  germoir  (chambre  au  rez-de^haussée,  p^ 
vée  eo  dalles*  ou  cave  voOtée);  on  éparpille  Tor^e  par  coucjies  da 
huit  i  neuf  pouces  d'épaisseur,  on  la  laisse  là  jusqu'à  ce  que  lu 
germe  paraisse  hors  du  grain.  Alors  on  retourne  l'orse  avec  usa 
pelle,  ce  qui  s'api^le  rompe;  ou  fait  ceUe  opération  deux  toig,^ 
en  laissant  un  intervalle  de  douse  à  quinze  heures.  De  là ,  Yofm 
ge  va  à  la  iourailU,  fourneau  construit  d'une  manière  spéciala 
pour  faire  lendre  au  ^ain  l'humidité  qu'il  a  contractée;  de  là 
on  le  crible  et  on  le  laisse  reposer  quelques  jours:  puis  enfin  oa 
le  met  au  mou/ta,  dont  le  modèle  varie  suivant  les  moyens  da 
brasseur.  L'orge  réduite  en  farine,  est  portée  dans  la  cuioê  a^ 
pelée  <Mve'Wiatièrs ,  cuve  à  deux  fonds ,  un  plein  et  l'autre  aur 
dessus  percé,  appelé  faux  fond,  sur  lequel  est  disposée  la  la^ 
rine.  Les  chaudières  renferment  de  l'eau  chaude,  qu'on  vene 
dans  la  cuve  au  moyen  de  pompes  ou  de  bacs  ;  cette  eau  s'élè- 
ve,  et  par  sa  force  traverse  le  faux  fond  qui  est  percé ,  entralaa 
la  farine  d'orge  à  la  surfiace,  et  des  garçons  armés  de  fourquela 
remuent  continuellement  cette  espèce  de  pâte,  jusqu'à  ce  que 
le  mélange  soit  jugé  fait;  en  la  soutire,  néanmoins  on  coataûie 
à  feire  passer  de  1  eau  sur  cette  pâle,  afin  qu'elle  se  charge  da 
tous  les  sucs  qu'eilecontient.  Le  houblon  se  met  dans  le  brassia» 
dans  la  proportion  de  soixante  livres  pour  treize  à  quatorie  pièoQi( 
au  reste,  on  charge  en  houblon  suivant  le  degré  de  forceque  l'e» 
veut  donner  à  la  bière.  La  couleur  de  la  bière  dépend  du  plus  ou 
ou  moins  de  cuisson.  La  bière  blanche  se  cuit  en  trois  ou  quatfie 
heures;  la  rouge  ou  brune  demande  jusqu'à  trente  heures. 
Après  la  cuisson,  la  bière  va  pour  se  refroidir  dans  une  cuve 
où  elleXermente  et  se  couvre  de  mousse;  c'est  alors  qu'on  la  bat 
avec  une  longue  perche  ;  après  cela,  on  la  coule  dans  des  ton- 
neaux ;  là  la  bière  fermente,  et  par  la  bonde  sort  ce  qu'on  aj^ 
pelle  la  levure,  dont  se  servent  les  boulangers.  On  ne  bondonoe 
1^  pièces  qu'après  avoir  la  certitude  que  ki  ferraentation  a  œiaé 
toUlement.  —  L'invention  de  la  bière  est  attribuée  aux  EgyfH- 
tiens;  cette  boisson  était  connue  sous  le  nom  de  boisson  gé* 
lusienne,  du  nom  de  Péluse,  ville  près  l'en^bouchure  du  Nil,  al 
oÀ  se  faisait  la  meilleure.  L'usage  de  la  bière  était  très-rëfianda 
dans  les  Gaules  ;  l'empereur  Julien,  dans  une  épigramroe,  paria 
deeette  boisson  des  Gauloisr  En  France  elle  est  très-ancieuBe» 
et  pendant  très-longtemps  on  l'appelait  eervoise.  Les  modes  de 
fabrication  pour  la  bière  varient  suivant  les  pavs,  mais  œ  B'eUI 
pas  seulement  au  mode  de  fabrication  qu'if  faut  attribuer  la 
supériorité  de  la  bière  de  tel  pays  sur  tel  autre.  En  Angleterre, 
en  Belgique,  en  Hollande,  on  boit  d'excellente  bière  ;  on  a  voaUi 
à  Paris  rivaliser  :  des  ouvriers  anglais,  belges,  hollandais,  ont 


BBUSICAXro. 


(353) 


BBAVLIOV. 


tntaillé  saivaDt  les  procédés  de  lears  brasseurs  :  ancao  n'a  pa 
réussir.  A  quoi  ratlriDoerî  les  matières  étaient  les  roén>cs  moins 
reao;  aussi  c*est  à  cette  dernière  canse  qu'est  attribué  le  non- 
sucrèsde  toutes  les  tentatives  faites  jusqu'à  ce  jour.  Les  brasseurs 
sont  eiposés  à  Tasphyiie  par  les  vapeurs  de  Torge  ^rmée  en  tas» 
l'acide  carbonique  qui  se  dé^ge  en  grande  quantité  pendant  la 
fermentation  de  la  btère,  ainsi  qu*au  moment  où  on  la  verse  dans 
les  tonneaux.  Pendant  ces  opérations ,  ils  doivent  éviter  de  se 
tenir  au-dessus  des  cuves,  et  surtout  les  lieui  où  ils  fabriquent 
doivent  être  bien  aérés,  percés  de  portes  et  de  fenêtres  assez 
vastes  pour  établir  un  courant  d*air  continuel. 

BRASSEUR  (F.  LEBRASSEUX). 

BRASSECB  (Philippe),  né  à  Mons  vers  1597,  fit  ses  huma- 
Bitcs  dans  cette  ville  sous  les  PP.  jésuites  Jean-Sébastien  et 
Alard  Baschie,  et  alla  ensuite  étudier  la  philosophie  et  la  théo- 
logie à  Douai,  où  il  fut  ordonné  prêtre.  Il  se  livra  aussitôt  dans 
sa  ville  natale  à  la  prédication  et  à  la  confession.  La  poésie  la- 
tine, appliquée  spécialement  aux  antiquités  religieuses  du  Hai- 
naut,  occupa  tous  ses  loisirs.  Pour  ne  rien  hasarder  dans  la  par- 
tie historique  de  ses  ouvrages,  il  visitait  à  pied  les  monastères, 
les  églises  et  les  autres  lieux  célèbres  de  cette  province.  C'est 
ainsi  qu*il  parcourut  plus  de  '200  lieues  en  petits  voyages  qui  lui 
coûtèrent  beaucoup  ae  dépenses  et  de  fatigues.  Il  ne  recueillit 
de  ses  travaux  et  de  ses  publications  que  tout  juste  de  quoi 
payer  ses  imprimeurs.  La  plupart  de  ses  écrits  sont  des  brochu- 
res de  peu  d'importance,  en  vers,  sur  des  légendes,  des  monu- 
ments religieux  ou  des  miracles.  On  cite  entre  autres  :  1**  Sidéra 
UUttrium  Hannoniœ  seriptorum,  Mons,  1637,  in-12.  Les  vers 
en  sont  souvent  médiocres;  on  v  trouve  les  éloges  de  quatre- 
vingt-seize  i)ersonnages,dont  quelques-uns  n'appartiennent  point 
à  la  province  du  Hainaut,  et  dont  un  assez  grand  nombre  sont 
loin  d'être  des  oêiret  ni  des  iliuslret,  V  Aquita  S,  Guisleno 
ad  Unidungum  prœvia,  $eu  ejusdem  vita ,  magnaiia  et  mira-- 
euia,  Mons,  1644,  in-12;  3<>  Cervusianeti  HumberU epiicopi 
et  primi  abbalit  Marieolensù,  XX  elogiii  adomaiut,  Mons, 
1658,  in-12  ;  4*^  Par  ianeiorum  mariyrum,  iwe  eât  SS.  Marcel- 
linut  et  Petrus  Hasnoniemis  Eccleriœ  palronif  deuxième  édi- 
tion, Mons,  1643,  in-12.  C'est  là  qu'il  fait  Télogede  ses  régents 
Jean  Sébastien  el  Alard  Baschie  ;  5**  Diva  virgo  Camberonemiê, 
ejusdemque  cœnobiiêancli  quidam,  reliquiœ  piurimœ,  abbalee 
omne$  variique  magnâtes  in  eo  sepulti,  Mons,  1639,  iii-12; 
6»  Par  eanetnrum  prœtulum,  id  est  5.  Foilieanus,  epi$eopu$  et 
martyr ^  et  S.  Siardut,  abbas,  Mons,  1641,  in-12;  7<*  Dionysiani 
mofMsterii  saerarium,  seu  ejutdem  ioerœ  antiquitales,  ver- 
$ibuê  illuilratœ^  Mons,  1641,  in-12;  8»  Hieloriale  spéculum 
eccletiœ  et  monoiterii  S.  Joannie  Valeneenensis ,  Mons,  1642, 
in*l2  ;  9^  Origines  omnium  Hannoniœ  emnobiorum  octo  Hbris 
breviler  digestœ^  Mons,  1650,  in-12.  Cet  ouvrage  posthume  est 
en  prose,  instructif  et  fort  curieux.  Brasseur  se  proposait  de 
l'augmenter,  mais  il  mourut  au  commencement  de  l'an 
1650. 

BRASSiAGE,s.  m.  (terme  de  marine),  mesuragc  à  la  brasse.  Il 
signifie  aussi  la  quantité  de  brasses  d'eau  que  1  on  trouve  dans 
un  endroit  quelconque  de  la  mer.  Le  brastiage  est  trèt-varia- 
ble  dans  certains  parages. 

BRASSICA,  nom  latin  du  chou.  C'est  aussi,  avec  l'addition 
d'un  autre  mot,  qui  varie  suivant  le  besoin,  celui  du  navet  {B, 
napus  ou  râpa) ,  de  la  navette  (B,  napus  silveslris)  el  de  la  ro- 
quette {B.  emca).  La  soldanelle  est  appelée  aussi  en  latin  bras- 
sica  marina. 

BRASSICAIRES  (hisL  nat.),  s.  m.  plusieurs  familles  de  lépi- 
doptères, dont  les  chenilles  se  nourrissent  de  choux. 

BRASSICA9IUS  (JEAN-ALElA!fDRE  ROHLBARGER,  plus  con- 
nu sous  le  nom  latinisé  de),  philologue,  orateur  et  podte  latin, 
né  en  1500  à  Witlemberg,  ou  il  reçut  la  couronne  pNoétique  dès 
l'âge  de  dix-huit  ans.  Il  prit  ensuite  ses  grades  dans  la  faculté 
de  droit,  et  s'adonna  à  l'enseignement  dans  les  académies  de  Tu- 
bingue  el  de  Vienne.  C'est  dans  celle  dernière  ville  qu'il  mourut 
le  27  novembre  1539.  Outre  des  notes  de  Brassicanus  dans  l'édi- 
tion de  Pétrone,  Francfort,  1529,  in-4°,  on  cilc  de  lui  les  édi- 
tions des  Eclogœ  de  Némésien,  Strasbourg,  1519,  in-A**;  Enchi- 
ridion  de  Haymond,  évéaue  d'Halberstadt^  Halle,  1530,  in- 
12;  Œuvres  de  Salvien;lAUubration€s  de  saint  Eueher,  évé- 
aue de  Lyon,  Bàle,  1531,  in-fol.;  Dialogues  de  Salonius  de 
Vienne  y  Haguenau,  1531,  in-4»;  Géoponiques,  Bàle,  1539, 
in-8*».  — Traduction  latine  avec  le  texte  en  regard  d'un  Hymne  à 
Apollon,  Strasbourg,  1523,  in-8*»;  Opuscules  de  Lucien, 
Vienne,  1527,  in-4";  De  sin^eritate  ehristianœ  fidei,  1530, 
in-8».  On  a  encore  de  Brassicanus  :  In  Carolum,  electum  regem 
Roman orum,  idillyon,  elegia,  dialogi,  epigrammata ,  xenia, 
1510,  in-l*l.  —  Tiiv,  omnis,  carmen  ,  Sirasiwurg,  1519,  in-4**; 


Proverbiorum  êmymicta ,  eum  appendice  ipmboUmm  Pf^ 
gorm  ex  JawsbUeho,  Paris,  1532,  in-8<*;  inséré  depuis  dam  dK. 
férentes  éditions  des  Adages  d'Ereuwu. —  In  GraUas  seu  CU- 
rites  eommentarioius,  Paris,  1533.  —  Epistola  de  biiiietkté 
eum  primis  rtgia  Budenn ,  imprimée  dans  Sahisn ,  BUe, 
1330,  in-fol.;  puis  Nuremberg,  162S,  et  insérée  par  Joidn 
Mader  dans  :  De  bibtiothecis  atque  arehivis  virorum  Qk»- 
trium,  Helmstadt,  1702,  i,  115.  —  Commentarii  in  Àué 
Politani  Nutrieia,  Nuremberg,  1538,  iD-4«. 

BRASSicÉES ,  plantes  de  la  famille  des  cmdftres  (  f.  9 
mot). 

BRASSICOURT  (ffinn^^e).  Ou  douue  ce  nom  au  chenl  ^ 
porte  naturellement  ses  jambes  en  arc ,  tandis  que  le  (hné 
arqué  est  celui  qui  ploie  les  genoux  pendant  le  repos,  cfqn 
indique  ordinairement  la  fatigue  ou  une  certaine  osare. 

BRASSIE,  i^enre  de  la  famille  des  orchidées.  C'est  ancpUilr 
parasite,  originaire  de  la  Jamaïque,  portant  de  longofs  mh 
radicales  et  un  épi  de  fleurs  jaunes  maculées  de  pourpre. 

BRASSIÈRES  (  brachiala  ) ,  petite  camisole  00  cbeflii» 
d'enfant ,  (aile  ordinairement  de  fulaine ,  destinée  i  mm 
seulement  les  bras  et  le  haut  du  corps ,  et  surtout  à  maintm 
celui-ci.  Les  brassières  s'attachent  par  derrière  avec  des  ép» 
gles ,  et  font  partie  du  maillot ,  proscrit  par  J.-J.  Roosmi 
et  que  bcaucoupde  parents ,  principalement  en  Angleterre, m: 
totalement  abandonné  depuis  quelques  années ,  comme  nais* 
ble  au  développement  et  à  la  santé  des  enfants.  —  L'idcedeb 
gène  où  ce  vêtement  les  retenait  était  du  reste  asseï  génénlt- 
ment  répandue  pour  qu'il  soit  passé  dans  Tusa^  de  <)irr,n 
Gguré,  qu'une  personne  est  en  brassières,  pour  dire  qi'Ant 
dans  un  état  de  gène  et  de  contrainte,  qu'elle  n'est  pas  ftnfc 
faire  ses  volontés. 

BRASSIBT  {leehn.),  s.  m.  vaisseau,  cuve  où  les  brasseurs  (mli 
bière.  Il  signiûe  aussi  la  ouantité  de  bière  qu'on  tire  de k 
masse  des  grains  sur  laquelle  on  opère.  Il  signifie  égalenni, 
en  term.  de  savonnier,  la  quantité  de  savon  que  l'on  coil  ib 
fois. 

BRASSOIR  [techn.),  en  latin  rudieula.  On  appelle  ainsi  v 
espèce  de  canne  ou  d'instrument  de  fer  ou  de  terre  coite  nr 
lequel  on  brasse  le  métal  lorsqu'il  est  en  bain. 

BRASSONI  (François-Josepb),  jésuite ,  né  â  Rome, fol k 
des  plus  fameux  missionnaires  du  Canada ,  où  il  sooiril  m 
captivité  et  de  longs  tourments.  Sa  principale  mission  est  «ï 
des  Hurons,  à  laquelle  il  travailla  avec  zèle  tan t qu'elle  sob»A 
Après  la  destruction  presque  entière  de  cette  nation ,  il  retova 
en  Italie,  où  il  s'adonna  à  la  chaire ,  et  produisit  par  ses  pr4 
calions  d'autant  plus  d'effet,  qu'il  portait  encore  dans  ses  m 
mutilées  d'honorables  marques  de  son  apostolat.  On  a  de  le 
Brève  relatione  d'alcune  missioni  de  padri  délia  comfif* 
di  Giesu  nella  Francia  nuova,  1653,  10-4**.  Brassoni  je 
peu  de  lui-même  dans  cette  histoire  ,  qui  est  bien  écrite;  10 
elle  ne  contient  guère  que  ce  qui  est  relatif  k  la  roissioaa* 
Hurons. 

BRASSOUR,  s.  m.  (terme  de  saline),  petit  canal. 

BRASURE  {techn.).  On  emploie  fréquemment,  dans  les irb' 
métiers,  un  métal  ouun  alliage  métallique  pour  réunir  les  ptf» 
séparées  d'un  métal  moins  fusible  ou  de  deux  métaux  ,t\(^ 
opération  prend  le  nom  de  soudure  ou  de  brasure.  CelW 
consiste  principalement  à  réunir  plusieurs  pièces  de  fer  à  T»* 
de  cuivre,  dont  on  favorise  encore  la  fusion  au  moyen  àn\f^ 
(F.  l'article  Soudure). 

BRATHITE,  S.  m.  (V.  SABINITE). 

BRATis,  S.  m.  [botan.),  arbrisseau  d'Amérique,  dnp«* 
des  initle-pertuis  monadelphes. 

BRATSKi  OU  BRATI  (hist.) ,  iiation  de  Tartares  en  Sibrfv 
qui  est  venue  s'établir  sur  les  bords  de  la  rivière  d'Aoapri 

BRATTIA,  Braxxed  (géogr.  anc.) ,  Ile  de  la  mer  Adriii^ 
auprès  de  la  côte  orientale  au  nord  de  l'Ile  de  Pharus  et  w* 
de  Salone.  ^ 

BRATUSPANTIUM  (^^oflfr.anc.),  ville  des  Bellovakes ,  p^r 

de  la  Gaule  situé  enlre  la  Seine  et  la  Somme  (*i*^^; 
trouve  le  nom  de  cette  ville  dans  César,  de  Bette  e«»" 
(II,  43).  On  ne  le  rencontre  plus  ensuite,  el  Cellarius  (lit.  ". 
la  regarde  comme  la  même  que  Cœsaromagus,  mentiomi^î' 
Ptolomée.  .^ 

BRATTS,  8.  m.  (6oran.),  nom  d'une  espèce  de  p9^ 
qui  croUdans  les  Grandes-Indes.  ^^ . 

BRAULET ,  nom  que  l'on  donne  aux  Antilles  au  frw 
l'acacia  ongle  de  chat.  .   . 

BRAtLioN  (Saint)  ou  saint  bravle,  «"ws^*;^ 
frère  Jean  sur  le  siège  de  Sarragosse,  vivait  dans  le  vu»  ^ 
Digne  émule  de  saint  Isidore ,  évéque  de  Séville,  son  c«»'^ 


SBAim. 


(885) 


BBArEOmE. 


poraio  et  son  amûBniiilion  Ait  nndesplos  savants  hommesde 
son  siècle ,  an  des  prélats  les  plus  distingués  de  TEglise  d'Es- 
pagne. Sonièle,  sa  science,  ses  travaux  contribuèrent  beaucoup 
a  y  réformer  la  discipline ,  à  y  rétablir  Tétude  des  lettres  divi- 
nes et  le  goût  des  lettres  humaines ,  qu'il  cultivait  lui-même 
avec  succèi.  Il  travailla  à  relever  TEspagne  tombée  en  déca- 
dence, à  reconstruire  les  monuments  des  anciens ,  assista  aux 
quatrième ,  cinquième  et  sixième  conciles  de  Tolède ,  siégea 
sous  les  rois  visigoths  Sisenand  ,  Gbintila  »  Tuica  ou  Tul^  et 
Chindasoind ,  et  il  mourut  en  646  dans  la  vingtième  année  de 
»on  épiscopat.  Son  corps  fut  découvert  en  1270,  et  on  le  con- 
icrva  à  Rome  dans  la  basilique  de  Sainte-Marie-Majeure.  On  a 
le  ce  saint  évèque  :  U  Triomphe  des  mariyr$  de  Sarragoise. 
"  La  Vie  et  le  Martyre  de  sainte  Léocadiê.  —  Eloae  de 
laint  JHdore ,  évéque  de  Sévilie,  avec  te  calaioçue  de  ses 
Buvres,  —  Deux  Lettres  à  saint  Isidore,  —  Vte  de  saint 
Emiiien  ou  MiVan  de  la  CogoUa ,  patron  des  Espagnes  et 
naine  de  Saint- Henoil»  —  Hymne  en  vers  ïambes  en  l'honneur 
ie  saint  Emiiien,  traduite  du  latin  en  espagnol  par  un 
èvéque  de  Sandoval  dans  VHispaniœ  Bibliotheca ,  Madrid , 
1633,  in-4*>.  Il  termina  le  célèbre  livre  commencé  par  saint 
Isidore  sous  ce  titre  :  Traité  des  élymologies  ou  origines. 
Saint  lldefonse  a  écrit  l'éloge  de  saint  Braulion  dans  son  sup- 
plément au  traité  de  saint  Isidore  :  De  elaris  prmsertim  Uispa- 
niœ  scriptoribus. 

BBAULS  (eomm,).  On  appelait  de  ce  nom  des  toiles  rayées 
de  bleu  et  ne  blanc.  On  en  vendait  beaucoup  sur  les  côtes 
d'Afrique  pour  faire  des  turbans ,  et  leur  usage  en  cela  était 
si  spécial  qu'elles  étaient  également  désignées  dans  le  com- 
merce sous  ce  dernier  nom.  Ces  toiles  se  fabriquaient  dans  les 
Indes. 

BBAULT  (Louis)  ,  poëte  lyrique  et  dramali(]ue ,  né  dans  la 
Brie  en  1782.  Après  d  excellentes  études  à  Paris,  il  entra  dans 
l'administration  des  postes ,  et  en  1819  il  devint  sous-préfet  à 
Porcalquier,  puis  à  la  Châtre.  Il  donna  sa  démission  en  1825, 
ors  de  la  circulaire  du  ministre  de  l'intérieur  Corbière,  qui 
ojoignail  aux  préfets  de  diriger  les  élections  dans  le  sens  du 
ouvernement.  De  retour  à  Paris,  il  fut  l'un  des  rédacteurs  du 
lumal  le  Constitutionnel ,  et  publia  quelques  travaux  litté- 
aires.  Brauli  mourut  le  4  mai  1829.  On  a  de  lui  :  Recueil  d^é- 
'aies,  de  cantates ^  de  romances,  Paris,  1812.  —  Ode  sur  le 
esastre  de  la  frégate  la  Méduse ,  Paris,  1818,  in-8°.  — 
'oésies  politiques  et  morales,  Paris,  1826,  in-12.  —  Ibrahim- 
acha  à  la  contre- opposition  ^  satire,  Paris,  1827,  in-8o.  — 
^hristine  de  Suède  ,  tragédie  en  cinq  actes ,  représentée  au 
rhéàtre-Français  le  25  juin  1829,  six  semaines  après  la  mort 
ie  l'auteur. 

BBAULT  (Charles),  archevêque  d'AIbi,  né  à  Poitiers  en 
tout  1752 ,  eut  à  peine  terminé  ses  études  qu'il  fut  chargé  de 
trufesser  la  philosophie  au  séminaire  de  la  Rochelle.  Les  talents 
[u'il  déploya  dans  cet  emploi  lui  attirèrent  l'affection  de  l'évé- 
[ue  de  Poitiers ,  (|ui  ne  tarda  pas  à  le  rappeler  dans  son  diocèse, 
?  nomma  chanoine  de  Sainte-Kadegonde,  puis  curé  d'une  des 
rincipales  paroisses  de  Poitiers.  Quoique  Jeune,  Brault  s'ac- 
uitta  de  son  ministère  avec  un  zèle  et  un  dévouement  qui  fu- 
!?nt  récompensés  par  les  titres  d'archidiacre,  de  théologal  et  de 
rand  vicaire.  Peu  de  temps  après,  il  fut  fait  professeur  de 
léologie  à  l'université  de  Poitiers.  La  révolution  le  força  à 
exiler.  Il  ne  rentra  en  France  qu'en  1802 ,  à  lepoque  du  con- 
>rrlat.  Pourvu  presque  aussitôt  de  l'évéché  de  Bayeux ,  il  réus- 
t  à  apaiser  les  divisions  qui  troublaient  ce  diocérse,  répara  ou 
ta  blit  en  pen  de  temps  les  établissements  d'instruction  et  de 
larité  que  la  révolution  avait  détruits.  11  ouvrit  un  séminaire, 
fonda  une  maison  de  missionnaires  qui  annonçaient  les  véri- 
s  tft)nsolantes  de  l'Evangile  aux  paroisses  privées  encore  de 
isCenrs.  Au  concile  de  1811,  il  se  déclara  pour  les  quatre  pro- 
>5i lions  ou  articles  regardés  comme  le  fondement  des  libertés 
p  TEglis*?  gallicane;  ce  qui  ne  lui  fit  rien  perdre  de  l'estime 
[>nt  il  jouissait  auprès  du  saint-siège.  En  1823,  il  fut  transféré 
j  siège  archiépiscopal  d'AIbi.  Dans  ce  poste  éminent,  il  sut, 
>mme  à  Bayeux  ,  concilier  tous  les  espnts  par  sa  tolérance  et 
I  chanté.  L'empereur  l'avait  fait  chevalier  de  la  Légion 
honneur  et  créé  baron  ;  Charles  X  le  nomma  pair  de  France 
1  1827.  Ce  digne  prélat  est  mort  à  Albi  en  février  1835.  Ses 
Mandements  et  ses  Lettres  pastorales  sont  empreints  d'une 
irtion  qui  formait  le  fond  de  son  éloquence. 
BB AV79  (Geobges),  archidiacre  de  Dortmund,  mort  doyen  de 
<*ollégia1e  de  Cologne  an  commencement  du  xvii*  siècle,  après 
otr  pobKé  un  discours  latin  contre  les  prêtres  concubinaires, 
le  \ie  de  Jésus-Christ  et  une  autre  de  la  sainte  Vierge,  un 
(>s    Ihrre  latin  contre  une  ordonnance  des  magistrats  de 


Dortmond ,  pour  obliser  tous  les  habitants  à  souscrire  la  con- 
fession d'Augsbourg,  Cologne,  1605,  in-8°.  Son  principal  ouvrage 
est  an  Theatrum  urbium  prœeipuarum  mundi,  publié  de 
concert  avec  François  Hogenberg,  de  1595  à  1616  ,  6  volumes 
in-folio,  fig.  La  première  édition  est  de  1572,  en  2  vol.  in-folio. 
Il  Irecueiliit  les  homélies  de  Corn.  Jansenius  sur  tous  les  di- 
manches de  l'année. 

BBâim  (Jean),  professeur  de  théologie  et  de  langues  orien- 
tales à  Groningue,  né  à  Kaiserslautcrn  dans  le  Palalinaten  1628, 
fit  ses  études  à  Leyde,  fut  prédicateur  de  Tcglise  réformée 
française  à  Nimègue,  et  mourut  à  <ironinguc  en  1709,  laissant 
plusieurs  ouvrages  de  théologie  estimés  des  protestants;  les 
principaux  sont  :  1**  Seleeta  sacra  ,  lib.  v ,  Amsterdam ,  1700, 
in-4»  ;  2«  Comment,  in  Epist.  ad  Hebrœos,  ibid.,  1705;  3»  Ves- 
titus  hebrœorum  saeerdolum ,  Lcyde ,  1680,  2  vol.  in*8%  avec 
des  gravures  ;  id.,  Amsterdam,  1701 , 2  vol.  in-4";  livre  plein  de 
recherches  savantes.  Il  y  fait  voir  que  le  byssus  n*est  pas  le  co- 
ton ,  mais  un  lin  d'Egypte  très-fin.  On  a  prétendu ,  mais  à  tort, 
que  cet  ouvrage  était  du  ihéoloj^ien  Lcmpercur  cl  non  de  lui. 
Ce  n'est  qu'une  partie  d'un  traité  plus  considérable  qu'il  avait 
dessein  de  publier  sous  ce  titre  :  De  sacerdotio  Hebrœorum.  Il 
ne  traite  pas  seulement  des  habits  sacerdotaux ,  mais  encore 
des  antiquités  hébraïques.  5^  Véritable  religion  hollandaise , 
1675,  in-12.  Ce  dernier  ouvrage  l'a  fait  accuser  de  sabellianisroe 
et  de  coccéianisme  ;  il  a  été  combattu  par  son  collègue  Jean 
Marck. 

BBAUN  (Jean-Frédéric  DE),  érudil  distingué,  né  à  léna 
le 9  janvier  1722,  y  fil  de  bonnes  études,  et  entra  en  1746  au 
service  d'Autriche ,  d'où  il  passa  au  service  de  Hollande ,  qu'il 
quitta  peu  après  pour  vivre  en  simple  particulier  h  Langensalza, 
où  il  tomba  dans  une  telle  misère ,  qu'il  vécut  d'aumônes  jus- 
quà  sa  mort  qui  arriva  en  1799.  Un  ouvrage  qui,  bien  qu  in- 
complet ,  prouve  l'étendue  et  l'exactitude  de  ses  connaissances , 
est  une  Histoire  des  maisons  électorales  et  souveraines  de  Saxe, 
originaires  de  Thuringe  et  de  Misnie,  3  vol.  in-4%  Langensalza, 
1778-81.  Son  frère  (Charles-Adolphe  de),  jurisconsulte  distin- 
gué et  conseiller  d'empire  à  Vienne ,  a  laisse  quelques  écrits 
estimés  sur  la  jurisprudence. 

BBAUN  (Henri ),  né  le  17  mars  1732  à  Trossberg,  s'est  dis- 
tingué par  de  longs  et  utiles  travaux  pour  la  réformation  des 
écoles  de  Bavière.  Il  entra  en  1750  dans  l'ordre  des  bénédic- 
tins,'et  fut  nommé  en  1757  professeur  d'allemand,  de  poésie  et 
d'éloauence  à  Munich ,  et  membre  de  l'académie  des  sciences. 
H  puDiia  alors  un  grand  nombre  d'écrits  et  de  recueils  relatifs 
soit  à  l'instruction ,  soit  à  l'éducation  en  général.  Charge  en 
1777  de  la  direction  générale  des  lycées,  des  gymnases  et  des 
écoles ,  tant  de  la  Bavière  que  du  Haut-Palatinat ,  il  entreprit 
d'y  introduire  des  changements  utiles;  mais,  quoique  moine 
lui-même ,  dégoûté  de  voir  l'éducation  entièrement  livrée  aux 
moines,  il  se  contenta  de  continuer  à  écrire,  et  entreprit  d'après 
la  Vnigate  une  traduction  de  la  Bible  qui  fut  arrêtée  par  sa 
mort,  le  8  novembre  1792.  C'était,  sinon  un  penseur  profond  , 
du  moins  un  homme  d'un  bon  esprit,  plein  d'activité  et  de  dé- 
sintéressement, et  qui  a  contribué  à  l'amélioration  des  métho- 
des d'enseignement  en  Allemagne.  Ses  principaux  ouvrages 
sont  :  1*»  le  Patriote  bavarois  ,  ouvrage  périodique,  2  volumes, 
Munich ,  1769 ,  in-8*';  2®  Plan  pour  la  nouvelle  organisation 
des  écoles  en  Bavière,  ibid.,  1770,  in-8°;  3"  Eléments 
d'arithmétique  à  l'usage  des  écoles,  \b\â.,  1770,  in-8«;  A"*  Elé- 
ments de  latin ,  ibid.,  1778,  in-8"  ;  .5"  Histoire  de  la  réforma^ 
tiondes  écoles  bavaroises ,  Francfort-sur-le-Mein ,  1783,  in-8°; 
ePl'Artépistolaire  pour  les  Allemands,  1787,  in-8°;  T" l'Année 
ecclésiastique  catholique,  Augsbourg.  1785,  2  volumes  in-8°  ; 
8°  Synonymes  latins,  Augsbourg,  1790,  in-8°  ,  etc.,  etc.  Tous 
ces  ouvrages  sont  en  allemand.  Il  a  donné  aussi  des  éditions 
d'auteurs  classiques  pour  les  collèges,  conmic  Eulrope,  César, 
Salluste,  etc. 

BBAUNÉE,  s.  f.  {botan.),  arbre  des  Moluques  qui  forme  un 
genre  voisin  des  nténispermes. 

BBAUNIUS  (F.  BrOWN  Ct  BrOWNE). 

BBAVN-SPATH ,  S.  m.  {minà\  ) ,  spath  perlé ,  variété  de  la 
mine  de  fer,  emprunté  de  l'allemand. 

BBAUné,  femme  complice  du  meurtre  de  Pittacus,  roi  des 
Edoniens  en  Thrace. 

BBAUBONIE    OU    BBAUBONIEN  ,    Brauronia,   Bpaupftvia, 

Diane  adorée  à  Brauron,  un  des  dèmes  de  TAllique,  par  une 
fêle  quinquennale,  instituée  en  mémoire  de  la  délivrance 
d'Oreste  et  d'Iphigénie  (  F.  Oreste).  On  sait  quel  danger  cou- 
rut le  jeune  Agamemnonide  tratné  devant  les  autels  de  la  san- 
glante Opis  ou  Diane  Taurique.  Un  glaive  nu,  qui  légèrement 


BEATACUL  ( 

appliqué  sor  une  lètebamaiiie  eaUaiait  légèremeot  la  peau ,  d 
lirait  des  veines  aoelques  gouUelelles  de  sang,  laisaii  alluaioii  i 
cet  événement.  Venait  ensuite  un  égoLoie  •«  sacrifice  de  la 
chèvre.  De  jeunes  liUes  vêtues  de  jaune  et  décorées  du  noin  myt- 
tique  et  bizarre  d^ourses  (  Af xtc;)  se  tenaient  auprès  de  l'autel , 
autour  duquel  des  hommes  faisaient  reteulir  en  chœur  un  chani 
de  r Iliade.  Les  ourses  devaient  avoir  au  moins  cinq  ou  au  plus 
dix  ans.  Vulgairement  on  expliquait  leur  nom  et  Tusage  qw  les 
réunissait  au  pied  des  autels  par  une  histoire  popuUire.  Un 
ours ,  dit-on ,  avait  été  apprivoisé  par  les  habitants  oe  Brauron , 
et  on  le  laissait  librement  errer  de  maison  en  maison  sans  lé 
museler.  Un  jour  il  mit  en  pièces  une  jeune  fille.  Les  Brauro- 
niens  firent  à  cette  victime  de  leur  imprudence  de  magnifiques 
funérailles,  où  peut-élre  figura  la  peau  de  l'ours  éoorché  vif. 
Peut-être  aussi  quelques  lambeaux  de  peaux  d*ours  faisaient-ils 
originairement  partie  du  costume  des  compagnes  de  la  jeun'^ 
fille  ;  de  là  le  nom  d'ourses  qui  leur  fut  donné.  Mais  il  nous 
semble  plus  probable  que  Tours  est  ici  un  symbole  de  la  fîère 
et  sanglante  Opis.  Chasseresse  infatigable ,  elle  tue  les  ours;  ja- 
louse de  sa  chasse ,  elle  ne  veut  pas  qu*on  les  tue  ;  elle  les  protège 
contre  les  Qèchesdes  liommes.  Les  bêtes  fauves  qui  peuplent  les 
forêts  lui  appartiennent.  C'est  son  bien ,  c'est  elle-même.  Ainsi 
Calisto,  sa  suivante,  fut  métamorphosée  en  ourse.  Les  jeunes 
ourses  sont  donc  des  Dianes  ursiformes  qui  prennent  pour 
quelques  instants  le  nom  symbolique  de  la  déesse  qu>lles 
adorent. 

BRAUWER  (Adrien),  né  en  1608,  à  Harlem  selon  quelques 
biographes,  et  à  Oudenarde  selon  d'aulres.  La  nature  l'avait 
fjiîtpemtre.  François  Hais,  peintre  habile,  ayant  remarqué  le 
goût  et  la  facilité  de  ses  dcssms ,  le  prit  en  apprentissage,  et  ses 
progrès  devinrent  tels  que  ce  maître  sordide  exploita  pour  son 
compte  le  talent  de  son  élève.  Exc^é  de  travail ,  mal  traité  et 
à  peine  nourri ,  Branwer  s'enfuit  à  Amsterdam ,  où  il  se  fit  en 
peu  de  temps  une  grande  réputation.  Malheureusement  sa  vie 
crapuleuse  nuisit  à  sa  réputaUon  et  à  son  talent.  U  ne  travail- 
lait que  lorsqu'il  était  sans  ressources.  Cette  alternative  de  tra- 
vail et  de  dissipation  fixa  le  plan  de  sa  conduite  pour  toute  sa 
vie.  11  peignait  ordinairement  au  cabaret ,  et  les  sujets  de  ses  ta- 
bleaux étaient  des  paysans ,  des  ivrognes,  des  joueurs,  des  fu- 
meurs qu'il  avait  continuellement  sous  les  yeux  et  qu'il  rendait 
tels  qu'il  les  voyait.  —  On  raconte  sur  Brauwer  une  anecdote 
curieuse.  Etant  à  Anvers  pemlant  une  guerre ,  il  fut  accusé 
d*esDionnage  et  jeté  en  prison.  Fort  insouciant  de  sa  nature,  il 
sinqniéta  peu  de  cet  événement,  et,  ayant  demandé  et  obtenu 
ce  qui  lui  était  nécessaire  pour  peindre,  il  représenta  d'après 
un  groupe  de  soldats  espagnols  qui ,  devant  sa  fenêtre,  étaient 
occupés  dans  un  corps  de  garde  à  une  partie  de  jeu ,  leurs  difie- 
rentes  attitudes,  leurs  passions,  leurs  querelles ,  et  il  les  peignit 
avec  une  vérité  et  un  feu  si  surprenant  que  le  duc  d'Aremberg, 
gouverneur  de  la  ville,  en  fut  étonné.  Ayant  présenté  oe  tableau 
au  célèbre  Rubens,  celui-ci  s'écria  :  a  II  est  de  Brauwer,  lui  seul 
peut  peindre  de  tels  sajets  avec  autant  de  force  et  de  beauté ,  d 
et  il  en  offrit  600  flonns ,  s'einpioyant  en  outre  avec  ses  puis- 
sants amis  à  recouvrer  la  liberté  du  peintre.  Lorsqu'il  y  fui 
parvenu,  Rubens  logea  Brauwer  chez  lui,  et  s'efforça  de  le  rap- 
peler par  ses  conseiS  et  ses  libéralités  à  une  vie  meilleure;  mais 
œ  fut  inutilement.  Brauwer  le  quitta  pour  se  replonger  dans  la 
débauchent  mourir  en  1640  à  l'hl^ital  d'Anvers,  âgé  seule- 
ment de  trente-deux  ansi  On  l'enterra  avec  les  pauvres;  mais 
Rubens,  à  cette  nouvelle,  réclama  le  corps  de  Tartiste,  et  le  fit 
inhumer  honorablement  dans  relise  des  Carmes.  —  Les  ta- 
bleaux d'Adrien  Brauwer  sont  trè^rares  et  tr^^bers,  quoique 
petits.  Leur  vive  expression ,  la  grande  intelligence  des  cou- 
leurs, une  vérité  et  une  finesse  surprenantes,  une  touche 
large  et  ferme  font  rechercher  les  œuvres  de  cet  heureux 
rival  de  Téniers.  —  On  a  beaucoup  gravé  d'après  lui. 

BRAVA  dgéogr»)^  ville  de  l'Afrique  orientale,  sur  la  côte  de  Zan- 
fraebar,avec  un  portparlequel  il  se  fait  un  grand  cooMnerce avec 
Plnde  et  l'Arabie.  An  TV*  siècle,  elle  formait  une  espèce  de  ré- 

Subliqne,  fondée  par  des  réfuffiés  arabes.  A  25  lieues  sud-ouest 
eMaxdaschou.  Latitude  nord  i<>12';  long.  est41«50'. 
BBATACHK.  Celui  qui  n'est  brave  qu'en  paroles  et  devant  des 
hommes  qui  ont  une  réputation  de  poltronnerie  bien  et  dûment 
constatée  est  un  brmw»ek§;  celui  qui  se  bat  par  habitude,  qui 
dans  le  geste  le  plus  innocent,  dans  le  coup  d'<nl  le  moins  in- 
discret, est  toiÂours  prêt  à  trouver  ane  insulte  est  aussi  un  éni- 
vaeke.  L'uo  n  est  pas  oef>eodant  l'autre.  En  réservant  cette 
désignatioo  pour  le  premier ,  il  semblerait  plus  convenable 
d'appeler  le  second  firrailleur:  le  besoin  qu'a  celui-ci  de  tirer 
l'épee,  rinseucianoe  avec  laquelle  il  tue  son  adversaire,  déno- 
tent sans  ooDtiadit  une  orgamaation  différente  du  fouc  6nMw, 


) 

du  (^mfmrm,  en  un  «m>I  du  hrmmekêpoÊ^fnmuàëiitMé 
n'est  que  ridicule;  l'autre  est  vil  et  méprisable. 

BBATABB.  S.  f .  action,  paraley  manière  par  laqudlt  «o  ^ 
quelqu'un.  Il  lui  m  [aii  mm  bfmvëét. 

BBATAiNB  ( M#i.  ).  C'est  le  nom  d*une  iMe  qui  ta  eélAiÉ 
autrefois  en  Provence  dans  la  ville  d'Aix,  la  vâlIedeSù 
Jean.  A  l'extrémité  d'un  grand  mil  ixé  au  beau  miliei  4i 
champs  voisins  de  la  ville,  un  oiseau  sculpté  en  Ms  se  teviti 
attirant  les  regaith  de  la  foule.  Bientôt  la  feule  s'oovnit  h  t 
refermait.  A  diaque  Ibis  apparaissait  un  jeune  honMKpsM 
un  carquois  sur  ses  épaules;  il  tendait  son  arc,  rélevait  à  h 
hauteur  de  son  oeil  ;  la  corde  frissonnait,  et  la  Hè^  volait^ 
l'espœ.  Alors  la  foule  qui  avait  gardé  le  silence  coevnk  è 
huées  ou  d'applaudissements  le  nouveau  venu ,  seloa  que  m 
trait  avait  passé  près  ou  loin  de  la  tète  de  l'oiseau,  car  cette  lÉ 
portait  une  grande  destinée,  une  bien  grosse  ambitioa;(iAi 
qui  l'abattrait  devait  être  nommé  roi....  roi  de  la  fete  s'ealni 
fi  se  cboisisBafI  parmi  les  plus  méritants  de  ses  antagonislnn 
lieutenant  et  un  porte-enseigne;  la  foule  les  ceoduinii  « 
triomphe  i  l'bMel  oe  ville ,  oè  de  nombreuses  recrues  veaMi 
se  présenter  pour  leur  composer  une  garde  d'honneur.  De  tti 
se  rendaient  sur  la  principale  place ,  où  le  parlement ,  le  ma 

Ïarlement  lui-même  venait  pour  allumer  le  feu  de  h  & 
ean.  Cekri  qui  al^ttait  la  télé  de  Foiseau  pendant  tranaaiei 
de  suite  était  exempt  des  droits  d'entrée  et  de  ' 


soldats.  On  dit  ffm  l'institution  de  cette  lèle  datait  da  rtlm 
de  Charles  d'Anjou  de  son  voyage  à  la  terre  sainte  en  tSM. 

BBATE,  adj.  des  deux  genres  (yromm.),  vaillaiit,^i 
beaucoup  de  valeur,  beaucoup  de  courage.  Brave  toUêllm 
capitaine.  Il  eH  brave  c(jmmÊ  $(m  épée.  Il  n'eU  btemfim 
paroles,  ce  n'est  qu'un  fanfaron.  —  Brave  se  dit  familiêRHl 
pour  honnête,  bon,  obligeant  CeH  «n  bmve  komm.t^tk 
•ne  brave  femme.  Il  signifie  encore  familièrement ,  vHs,  fâ 
avec  soin.  //  t'est  fail  brave  pour  aUer  à  là  neee.  yiuititiA- 
ment  et  populairement ,  Brave  comme  «ne  noec ,  eonav  u 
jour  de  Pàquee.  —  Bravb  est  souvent  substantif,  et  signk 
homme  courageux,  vaillant  Ctet  un  brave»  une  eniké 
braves,  c*esi  un  faux  brave,  —  Il  s^emploie  également  wam 
substantif  dans  ira  sens  odieux,  lia  toujours  des  brevnén 
suite,  c'est-è-dire  des  spadassins,  des  gens  détenaioèî 
tout  faire.  Ce  sens  a  vieilli.  —  Familièrement  et  par  plaw- 
terie,  Cest  un  brave  à  trois  poOs^  c'est  un  homme  d'osé  I» 
voure  éprouvée. 

BBAVEMEirr,  adv.  d'une  manière  brave,  vtfRainiMitl 
monta  bravement  à  V assaut.  —  Il  signifie  quelquefois  lnlA> 
lement ,  adroitement.  Il  s'est  bravement  tiré  de  est  emberm 
Ce  sens  est  familier. 

BBAVEB,  V.  a.  (  gramm.  ) ,  témoigner  ouvertement  qn'oai 
craint  pas  quelqu'un  et  qu'on  le  méprise,  qu'on  le  défie,  t^ 
pour  me  braver  que  vous  parlez  ainsi?  —  Braver  tes  tfisfff. 
la  vMrt,  la  honte,  F  infamie,  etc.,  affronter  les  dangen.  ^ 
mort,  etc.,  s'y  exposer  sans  crainte.  —  Braté,  ée,  p^ 
ticipe. 

BRATEBIE,  BBAVETE,  s'est  dît  pour  avoir  de  beaux  bbîlk 
de  beaux  atours;  de  braviwsn, 

BBAYicai ,  s.  m.  {^rthéolX  On  appelait  ainsi ,  chei  lo  » 
dens  Romains ,  le  prix  du  vainqueur  dans  les  euioB 
publics. 

BBAVO  (Un).  En  Turquie,  c'est  un  cavalier  qui  «'«■* 
d'opium  et  se  précipite  tête  baissée  dans  le  combat;  es  inci^ 
que,  un  autochthone  qui  se  réAigie  dans  rimécieur  jda  IciiM 
sort  de  là  pour  piller  les  cotons  européens.  Ea  Italie, c'était.  M 

les  siècles  'tArou^rc    unA«ifiruM^  H*liAmfla»  iwiwnri  vniM  îititt  0 

bourse 

sortir  au  théàUtTou'de  l'église,  danf  la  rue,  aûcainif sa ^ 
la  nuit  ou  le  jour,  à  heure  fixe,  et  le  pUis  suuvent  parjwj^ 
la  malheureuse  wtime  que  votre  venoeanœ  lui  avait  déa^ 
L'épithète  de  brave,  transfor»éeen9idtetaotireiappliqttêii« 
sens  de  sac  et  de  cerde  «  prouve  èqael  point  de  fenviasBnjJJJ 
étaient  venues  toutes  Xts  idéesgéaeîrensesdaas  œtte  nobki  m^ 
lorsqu'elle  eut  perdu  sa  nationalité  sous  le  juog  npagssi  ff* 
heureusement  le  bravo  italien  est  une  espèce  perdue  :  lfi>^ 
dits  et  les  voleurs  de  grands  chemins  assassinent  et  piU^^M* 
leur  compte.  Le  bravo  de  Cooper  (F.)  a  dû  être  de  tsailBf 
une  espèce  à  part;  ladounée  primitive  du  ciraclèredteeB^ 
assassin  manque  de  vraisemblance  et  purtanl  d'inléi* .• 
reste,  ce  rooaan  peint  avec  talaat  l'aspect  «RtMeur  H  kRt' 
Venise. 
BBAVO,  BBATA.  Ges  fiTclaBislinas  déni  no  ss  suty^t* 


ièdes  derniers,  uneespèoe  d'hoBune  auyMJ  vous  J^  ■ 
se  dans  la  main  gauche ,  et  qui  pennt  de  la  suia  ^ 
stviet,  son  poignard  au  son  espuigole,  pour  expéditf' 


(») 


pJÊOàk  inetaBUncniCTit  â  toui  fût,  à  toute  pefwnM  qvi  proéaH 
es  Boiu  une  seoMtioii  de  plaisir,  sont  eiupnintées  aox  Italiens. 
L'adtocltf  6ra9o,  dans  leur  langue,  s'applique  à  tout  individu 
hahile  dans  ua  art  on  une  promsioB  quelconque.  Cest  au  tbéé- 
Ire  surtout  que ,  cfaes  nous  comnw  chez  eux ,  se  produit  souvent 
et  d'une  manière  bruyante  cette  formule  d'approbation.  Tantôt 
elle  s'adresse  à  racteur,  tantôt  an  compositeur»  tantôt  à  tous  les 
deuxy  jaroabau  poète.  Ici  surgit  la  question  de  savoir  si  on  n'ap- 
pbudiijamaisatt  poëte  parce  que  le  poète  foit  toujours  mal,  ou  n  le 
poêle  (ait  toujours  mal  parœqu'on  ne  lui  applaudit  jamais.  Le  der- 
nier cas  est  sdoa  nous  te  seul  vrai,  et  c'est  un  irréparable  roalfoenr 
«i*îl  ue  puisse  en  être  autrement.  £n  effet,  par  la  nature  même 
de  rœunse  et  des  moyens  d'exécution»  le  poème  {le  libreUo)n*  est 
que  le  plan  charbonnéy  l'obscur  prétexte  même  des  idées  subli- 
mes et  des  beautés  musicales  dont  fourmillent  à  toute  ^se  les 
cbeCs-d'œuvre  de  nos  maîtres.  Dans  le  poème  destiné  a  être 
chanté,  le  style  est  impossible  souvent,  mais  touyours  inutile. 
Le  son  de  la  voix  passée  à  l'état  d'instrument  altère  ou  absoribe 
en  entier  la  prononciation  des  mots  que  le  public  n>ntend  pas 
ei ,  par  conséquent,  ne  peut  juger.  Quant  a  la  partie  scénique 
de  I  ouvrage ,  le  poëte  est  trop  souvent  à  la  merci  du  composi- 
teur, pour  Qu'on  puisse  exiger  de  lui  les  qualités  qu'on  ne  trouve 
même  [kis  dans  une  œuvre  poétique  ou  purement  dramatique , 
où  l'écrivain  ne  prend  conseil  que  de  ses  inspirations  et  de  son 
entente  de  l'art.  Aussi  le  public  et  le  poêle  se  sont  compris  par- 
faitement. Le  public  qui  écoute  une  œuvre  lyrioo-dran>atique 
s'occupe  peu  de  FatUeur  dês  paroles,  et  le  poëte  qui  fait  ua  /i- 
6r«ilo  s'inquiète  aussi  très-peu  du  public  tant  redouté  d'ailleurs, 
et  vraiment  les  choses  se  passent  bien  ainsi.  On  n'écoule  un  opéra 
ou  un  oratorio  que  pour  le  chant  et  l'instrumentation ,  et  l'audi- 
teur nejperd  pas  un  iota  de  ce  plaisir.  S'il  fallait  au  contraire 
.  suivre  rmtrigue  ou  le  sens,  comprendre  et  scruter  l'idée  du  poêle 
et  se  rendre  analytiquement  compte  de  la  traduction  musicale 
de  cette  idée  par  le  compositeur,  l'audition  d'une  œuvre  lyrique 
deviendrait  pour  plusieurs  un  nénible  et  interminable  travail. 
CcJa  est  bon  au  plus  pour  les  ieuilletonistes  qui  sont  payés,  et 
oon  pour  cet  excellent  pulilic  qui  paye.  Quant  à  la  gloire  que 
/>erd  le  poëte,  il  s'en  console  par  les  profits.  Les  Italiens,  quand 
ils  applaudissent  un  compositeur ,  disent  :  bravo  wmettro  t  et 
s'ils  applaudissent  aux  acteurs  :  bravo  Rubini  ou  Tambu- 
rimi  et  brava  Maiibranou  GriH  ï  selon  les  noms  des  virtuoses. 
^Quelquefois  aussi  les  Italiens  se  servent  spiritueliement  de  cette 
xclamation  pour  flétrir  le  plagiat  musical.  Si  dans  un  opéra  ils 
^ncontrent  une  phrase  volée  à  quelque  j^rand  maître,  ilsap- 
u\audissent  au  compositeur  pille,  et  crient  :  bravo  Pieeini, 
Xravo  Sacehim!  Si  l'on  faisait  partout  comme  en  Italie,  nous 
devrions  nous  écrier  bien  souvent,  même  en  écoutant  de  la  musi- 
que italienneet  allemande  :  bravo  Beethoven  Ibravisnmol  Ainsi 
que  nous  l'avons  vu  plus  haut,  l'exclamation  doit  s'accorder  en 
âtnre  et  en  nombre  avec  les  personnes  auxqtiell^  elle  s'adresse. 
Les  Français,  violant  toujours  cette  règle  si  simple,  ont  fait  du 
mol  bravo  une  espèce  d'adverbe dont^ils  prononcent  la  première 
>)  llabe  brève  et  la  seconde  longue ,  tandis  que  la  première  est  au 
:on  traire  loague  et  la  dernière  brève  et  comme  muette.  Cette 
iraosformation  du   mot  explique  comment  on  en  use  aussi 
lans  bien  des  cas  où  la  musique  n'est  pour  rien.  Nous  n'avons 
[las  à  nous  en  occuper  dans  cette  acception.  A.  A. 

BAAVO  (  Eàrjbélem y)  ,  jésuite  espagnol,  né  à  Martin-Mu- 
I10S  ,  dans  le  diocèse  d' Avila ,  fut  à  la  fois  poêle,  rhéteur  et  gram- 
cnairien.  Il  publia  vers  la  fin  du  x  vi'  siècle  et  au  commencement 
Jo  xvii*  oes  ouvrages  utiles,  dont  les  principaux  sont:  De 
TonMonbendis  ^tsIoTû,  Burgos ,  1601,  in-8».  CdmuMfilaHa 
'in^m  laUnrn,  Grenade,  1606.  Le  même  ouvrage,  sous  le  ti^ 
sui vanl  :  Jk  oeioparlium  oraliomù  eonsiruUiome ,  1640.  Dio- 
iomarium  plurùnarum  vocam  qum  m  CieêroMs  oeripiis  é&^ 
nderaeumT,  Pincia,  1637,  in-4''.  Ce  même  dictionnaire  avait 
Jêjà  été  imprimé  à  Sarragosse  en  1597,  et  à  Madrid,  en  161 1, 
n-S»,  sous  le  titre  de  Theitmrui  verborum  ac  phrasium ,  etc., 
t  sous  le  titre  de  Yoeabalarias ,  à  Valence,  1606,  în-4«.  On  a 
tussî  do  même  auteur  d'autres  ouvrages,  tels  que  De  ceria  rhê* 
torica;  De  prosodia  progymnannata,  ei  varia  poemata. — Un 
iotre  Bkato  (  Nicolas  ),  moine  espagnol ,  a  laissé  une  Vie  de 
^nint  Benoit^  poème,  avec  une  notice  sur  tous  les  ordres  reli- 
rtetrx ,  et  d'autres  ouvrages  théologîgues  peu  importants. 

BmATO  (Jeau),  natif  de  Piedrahita  dans  la  Castille,  profcs- 
'^r  de  tnédtcine  à  Sdamanque  vers  la  fin  du  xvi*  siècle,  est 
titrur  des  ouvrages  suivants  :  f  •  De  h/drophobiœ  natura,  eau- 
<*  aiq%e€medela,  Salamanque,  1571,  in-8*»;  1576,  1588, 10-4*»; 
"•  Iniiàroêprognonicomm  HippocratiicomfMfUaria,  ibidem, 
fi78^  4Mft,  in-«»  ;  5»  De  saponmH  ddom»  differenlMê,  eau- 
^  «i  ■firtrffluiftiii,  ibidam,  168S,  in^;  Venise,  i6M,  i»^; 


é''  l»  Gokni  librmm,  de  differenlOê  fthrium ,  ixmmentariue, 
Salamanque,  1585, 1596,  in-4'>  ;  5°  De  eurandirationeper  me- 
déeamenU  pw§anii$  exhibiOanem  iibri  iree^  ibidem,  1588, 
in-8°;  6°  De  êimplieium  medieamenkfrum  detectu  iibri  duo, 
ibidem,  1593,  in-8°.  Cet  ouvrage  avait  dé^è  paru  sous  le  litre  de 
Pharwîaeopœei,  ibidem,  1585,  in-8». 

BRAVO  CHANUZO  (Jean)  ,  reçu  docteur  à  Coïmbre  en  Por- 
tugal, professeur  d'anatomie  d'abord  ,  puis  de  médedne  prati- 
que à  celte  université ,  natif  de  Serpa ,  mort  en  161 5 ,  est  auteur 
des  deux  ouvrages  de  chirurgie  :  De  medendis  eorporis  malisper 
manuaiem  operaiionum,  Ctrifmbre,  1605,  in-l3  ;  De  capitisvui^ 
neribuê ,  1610,  in-fol. 

BRAVO  BE  SOBRASiONTERAMlRES(GASPABD},  né  h  Agul- 

lar  del  Campo ,  dans  le  diocèse  de  Burgos,  reçu  docleur  à  Va!- 
ladolid ,  professeur  de  médecine  et  de  chirurgie  à  cette  même 
université,  médecin  des  rois  Philippe  IV  et  Charles  11 ,  premier 
médecin  de  l'inquisition ,  florissant  dans  le  xvii*'  siècle,  est  ai»- 
teur  de  quelques  ouvrages  peu  remarquables  pour  leur  temps  et 
encore  moins  pour  le  nôtre  :  l*^  ReiolUtionum  medicarum  eirea 
univeream  ioliue  pkUosophiœ  doelrinam,  tomus  primas ,  VaK 
ladolid,  1649,  in-fol.;  Lyon,  1654, 1663,  in-fol.;  2<>  CoMulia- 
tioneemediem  ei  tiroeimwm  praciicum,  Cologne,  1671,  in-4"; 
3°  Operum  medieinalium  tomui  (eriiuij  Lyon,  1674,  in-fol. 

BRAVO  (Jean)  ,  né  à  Ciudad  Real,  fut  précepteur  des  enfenis 
de  l'impératrice  et  reine  Elisabeth ,  mort  en  1538.  Il  traduisît 
en  prose  castillane  le  poème  latin  d'Alvare  Gomez  sur  la  (Toi- 
son d'or  :  El  Vellocina  dorado,  y  la  hisloria  del  orden  del 
tuson,  et  y  joignit  un  livre  intitulé  :  El  Summario  de  lasreies 
caiolicoê  D.  Fernando  y  Dona  lêobetf  eon  la  itmuida  de  Qre- 
neuia  y  oiroê  puebloe ,  auevaleros  amenie  eonquisiaron,  To- 
lède, 1546,  in-4''.  Cet  abrégé  de  la  vie  du  roi  Ferdinand  et  d'I- 
sabelle, et  de  la  conquête  ue  Grenade,  est  extrait  du  livre  de 
LuoMarineiy  Sicilien  f  qui  a  pour  titre  :  Obra  de  lae  cosat  me- 
morabieede  Espana,  Alcala,  1533,  infol. 

BRAVO  (Jean),  gentilhomme  né  à  Ségovie  dans  la  Nouvelle- 
Castille,  vers  la  fin  du  xV  siècle,  commandait  les  troupes  que 
cette  ville  avait  four  nies  à  la  sain  te  ligne,  dans  l'insurrection  des 
communautés,  en  1519,  contre  Charle»-Quint.  Il  fut,  après 
l'évècroe  de  Zamora,  don  Antonio  de  Acuna,  le  chef  le  plus  in- 
tfépide  de  la  sainte  ligue ,  et  fit  des  prodiges  de  valeur  à  la  ba- 
taille de  Villalar.  Enfin,  abandonné  des  siens,  il  lomt)a  au 
pouvoir  des  royalistes,  avec  les  autres  principaux  chefs,  Padilla 
et  les  Maldonado.  Conduit  à  t'échafaud  avec  ses  compagnons  de 
malheur,  ce  fut  lui  qui  montra  le  plus  de  fermeté.  Le  crieur 
public  qui  les  précédait  lisait  à  haute  voix  la  sentence  qui  les 
condamnait  à  mort,  comme  trattres,  instigateurs  de  troubles 
et  uÀuipaleurs  de  la  couronne  royale.  Jean  Bravo  Tinterrompit 
avec  audace  :  «  Tu  en  as  menti,  dit-il,  toi  et  ceux  qui  te  font 
parler  ainsi;  nous  mourons  pour  avoir  voulu  le  bien  pul>lic,  et 
pour  avoir  défendu  la  liberté  du  royaume.  »  L'alcade  de  cour, 
nommé  Comeso ,  lui  ordonna  de  se  taire  ;  Bravo  voulut  lui  ré- 
pondre, et  l'alcade,  qui  avait  été  son  ju||[e,  le  frappa  de  sa  verge 
ou  liaguette  çiue  ces  ministres  de  la  justice  portent  en  Espagne 
dans  rexerdoe  de  leurs  fonctions.  C'est  alors  que  Padilla  profera 
ces  paroles  remarquables  :  et  Seigneur  Bravo,  hier  c'était  le  jour 
de  combattre  comme  des  gentilshommes ,  et  aujourd'hui  il  faut 
mourir  comme  des  chrétiens.  »  Bravo  conserva  la  même  éner- 

S'ejusqu^au  moment  de  l'exécution.  Il  fut  décapité  le  premier 
i  tous  ;  il  ne  voulut  point  placer  lui-même  sa  tête  sur  le 
inllot ,  il  dit  au  bourreau  de  retendre  par  force,  s'il  le  pouvait, 
et  que  pour  loi,  il  ne  recevrait  pas  ta  mort  volontatremeiit.  Pa- 
dilla fut  exécuté  ensuite;  au  moment  de  courber  la  tête, 
il  aperçut  te  cadavre  de  Bravo  étendu  auprès  du  billot.  «  Ah! 
vous  êtes  donc  là,  tirave  chevalier,  dit-il ,  d  et  à  l'instant  i)  se 
soumit  à  son  sort. 

BRAVOURB,s.  R.  courage  guerrier ,  vaillance.  Il  a  beaucihip 
de  bravoure.  Il  se  dit  quelquefois  au  pluriel  :  Cei  homme  ra-^ 
eonieses  bravoures  à  foui  le  monde.  Ce  sens  est  peu  usité. 

BBAVOCRB  (Air  de)  (mus.).  C'est  un  air  dans  lequel  se 
trouvent  des  passa^  d'une  certaine  étendue,  composés  de  notes 
rapides,  que  la  voix  exécute  sur  une  seule  syllabe.  Le  mot  air 
de  bravoure  est  la  traduction  littérale  du  mot  italien  aria^di 
bravura ,  qui  vient  lui-même  du  mot  bravo.  Ces  airs  sont 
presque  toujours  destinés  é  faire  briller  Thabiletédes  chanteurs, 
surtout  depuis  que  les  auteurs  écrivent  pour  des  voix  dont  toutes 
les  ressources  leur  sont  d'avance  oannues.  Quelquefois  aussi 
ces  airs  rendent  plus  expressivement  la  situation  dramati- 
que. Ces  cas  sont  rares,  et  un  des  plus  sévères  devoirs  du  com- 
positeur, c'est  de  ne  jamais  sacrifier  la  vraisemblance  au  plaisir 
d'écrire  des  passages  brillants  et  difficiles ,  ou  aux  vaniteuses 
eiigeBces  d'un  chanteur  aimé.  Cet  abus,  qui  a  régné  longtemps 


1 


BEAT. 


(356) 


et  se  renouvelle  quelquefois  aujourd'hui,  tue  le  goût  et  blesse 
proTondénoent  Fart.  Un  air  de  bravoure  aussi  bien  place  que  bien 
écrit,  et  qui  rend  d'une  manière  touchante  et  vraie  les  gracieuses 
et  douces  pensées  dont  sel)erce  Thcroîne  qui  le  chante,  c'est  le 
morceau  d  Isabelle  dans  le  second  acte  de  Robert,  de  M.  Meyer- 

beer.  Il  commence  par  ces  mots  :  Idoie  de  ma  vie ,  etc 

A.  A. 
BRAWE  (JoiCHiM-Gt'iLLAUME  DE),  poête  allennand,  né  â 
Weissenfels  le  4  février  1758,  fit  ses  éludes  à  Leipzig,  et  s'a- 
donna avec  ardeur  à  la  culture  des  lettres.  Bien  qu  il  ne  sût  pas 
le  grec,  et  qu'il  ne  pût  lire  les  auteurs  grecs  que  dans  des  tra- 
ductions, Homère  et  Euripide  étaient  ses  poêles  favoris.  Ses 
heureuses  dispositions  lui  valurent  l'amilie  de  Lessing  et  de 
Weisse ,  oui  l'encouragèrent  à  entrer  dans  la  carrière  drama- 
tique. Le  libraire  Nicolai,  de  Berlin,  ayant  préparé  en  1756 
un  prix  pour  la  meilleure  tragédie,  Brawe  compoisa  son  Esprit 
foré,  drame  tragique,  qui  obtint  Vaccessil,  et  annonça  un  ta- 
lent peu  commun  pour  le  pathétique  et  la  force  du  style;  c'est 
un  ouvrage  dirige  contre  les  incrédules.  Brawe  s'essaya ,  peu 
après,  dans  un  genre  plus  élevé  ;  son  Brulus,  écrit  en  vers  ïam- 
biqu^,  eut  un  grand  succès.  Le  sujet  de  cette  tragédie  est,  non 
la  mort  de  César,  mais  celle  de  Brutus,  dans  la  guerre  contre 
Octave.  Bravre  commençait  de  très-bonne  heure  à  acquérir  une 
réputation  brillante,  lorsqu'il  mourut  de  la  petite  vérole»  à 
Dresde,  le  7  avril  1758,  à  peine  âgé  de  vingt  ans.  Ses  deux  tragé- 
dies ont  été  réunies  et  publiées  par  Lessing,  Berlin,  1768, 

Ml-8°. 

BRAWEE  IV.  BbaUWER). 

BRAY.  Le  oray  est  une  matière  résineuse  que  l'on  retire  des 
pins  et  des  sapins  ;  il  y  en  a  trois  espèces  :  le  bray  sec  ou  arean' 
êon ,  plus  vulgairement  connu  sous  le  nom  de  colophane;  le 
bray  liquide  ou  goudron,  et  le  bray  grœ,  qui  est  un  mélange  à 
parties  égales  de  colophane,  de  goudron  et  de  poix  noire  (  F.  Co- 
lophane, GOUDBON). 

BBAY,  appeau  pour  attirer  et  appeler  les  oiseaux;  cri, 
pleurs. 

BBAT,BBAHIR,  BRAIB,  BRAICH,  BRAYE,  BRIE,  BROUE, 

BBOUET ,  BRAY ,  BRAYE ,  fange,  boue,  terre  grasse  dont  on 
fait  les  murs  de  bauge ,  le  corroi  dont  on  enduit  Tes  bassins  des 
fontaines  et  les  chaussées  des  étangs  ;  en  bas  latin,  braium, 
braiolum;  en  italien,  6ra^o. 

BRAY  (DE) ,  nom  de  quatre  peintres  hollandais  dont  les  ou- 
vrages sont  peu  connus  en  Fran^  :  1**  Salomon  de  Bray  na- 
quit à  Harlem  en  1579,  et  obtint  quelque  réputation.  11  mou- 
rut à  l'âge  de  quatre-vingt-cinq  ans,  laissant  deux  fils,  dont  l'un, 
â^  Jacques  de  Bray  ,  surpassa  son  père  et  son  frère,  et  fut 
regardé  comme  l'un  des  plus  habiles  peintres  de  Harlem.  Des- 
camps cite  de  lui  :  David  jouant  de  la  harpe  devant  tarche, 
et  accompagné  d'un  grand  nombre  de  IMlet,  etc.,  tableau  re- 
marquable par  la  beauté  du  pinceau  et  l\çorrection  du  dessin. 
Il  signale  dans  les  dessins  de  cet  artiste  uiic  louche  fière  et  des 
contours  savants.  Jacques  de  Bray  mourut  en  avril  1661, 
quelques  semaines  avant  son  père;  3"*  Jacques  de  Bray  a  aussi 
laisse  plusieurs  ouvrages,  dont  quelques-uns  sont  estimes; 
4^  son  fils  Jean  de  Bray  eut  des  succès  comme  peintre  de 
fleurs,  et  mourut  dans  la  vie  religieuse  qu'il  avait  embras- 

BRAY  (Luc  DE),  dc  l'ordre  des  cordeliers,  desservant  de  la 
paroisse  de  la  Trinité,  à  Chàteaufort,  près  Versailles,  est  sur- 
tout célèbre  par  les  soins  spirituels  qu'il  accorda  pendant  plus 
de  huit  ans  à  Jeanne-Marguerite  de  Montmorency,  plus  connue 
sous  le  nom  de  la  Solitaire  des  Hochêrs  (  F.  son  article  ).  LcP. 
Luc  de  Bray  fut  l'un  des  hommes  les  plus  expérimentés  pour 
conduire  les  âmes  dans  la  voie  du  salut  qu'ait  produit  le  siècle 
de  Louis  XIV.  Il  parvint  à  une  haute  vertu,  de  telle  sorte  qu'on 
le  Qualifiait,  de  son  temps,  &homme  tris^intérieur  et  très-sape. 
Il  lui  fallait  toutes  ces  qualités  pour  que  Jeanne-Marguerite, 
cette  jeune  vierge  qui  donna  au  inonde  chrétien  le  spectacle 
du  plus  beau  triomphe  de  la  grâce,  le  choisit  pour  son  direc- 
teur. Elle  avait  en  eflet  une  grande  confiance  en  lui,  et  elle  re- 
mettait tout  le  soin  de  son  âme  entre  ses  mains,  comme  le 
témoignent  ces  belles  paroles  qu'elle  lui  écrivit,  en  1693,  du 
fond  du  désert  où  elle  s'était  retirée:  «Je  vous  le  déclare, 
ministre  de  Jésus-Christ,  je  vous  obéis  et  vous  obéirai  toute  ma 
vie ,  pendant  que  vous  serex  au  monde.  Comnoandei  et  ordon- 
donnei  suivant  l'attrait  <]ue  je  vous  fais  connaître  et  que  le  Sei- 
gneur m'a  donné...  Oui,  cher  père,  je  meurs  à  tous  mes  senti- 
ments pour  ne  plus  vivre  qu'aux  vôtres;  réglex-les  selon  TE- 
▼angile,  et ,  afin  que  vous  me  régliez  toutes  dioses  et  que  je  ne 
possède  rien  qui  ne  soit  eu  votre  pouvoir...  je  me  démets  en  ce 
moment  entre  vos  aiaios  de  tout  ce  qui  est  en  ma  puissance. 


jusqu*â  ma  propre  âme  pour  vous  la  laisser  régler  ci  coodii 
dans  l'esprit  de  Dieu  pendant  qu'elle  sera  dans  ce coquiMi, 
tel...  afin  (]ue  vous  en  lassiex  tout  ce  que  vous  voudra  Mr| 

Î^loirede  Dieu  iV.  les  Lettres  d'une  solitaire  inconnus,  inàm 
ettre).  d  Le  P.  dc  Bray  répondit  merveilleusement  i  mi 
entière  et  si  touchante  confiance  desa  ûlle  spirituelle;  ries ■"« 
admirable  comme  la  tendresse  toute  paternelle  et  la  pndoa 
consommée  avec  truelles  il  la  fit  avancer  dans  les  ymk 
Seigneur,  en  la  préservant  des  illusions  auxaoelles soot i» 
vent  expc^ées  les  personnes  qui  aspirent  à  une  haute  perlÎKtitt 
11  entretint  avec  Marguerite  une  correspondance  qui  (wii 
l'année  1699,  époque  ou  ce  saint  homme  rendit  son  ineillMi 

L.  F.  GoÈii^. 

BRAY  (Thomas),  né  en  1656  à  Marton  dans  le  Slvwpln. 
comniença  ses  études  à  Oxford,  où  son  peu  de  fortoof  wli 
permit  de  faire  qu'un  court  séjour.  Après  avoir  étèoutt 
plusieurs  petites  paroisses,  il  devint  recteur  de  Sheldoa.  ]\m 
posa  pour  cette  paroisse  ses  leçons  sur  le  eatéekitm,  m 
reçurent  l'approbation  de  tout  le  clergé  d'Angleterre,  et b 
firent  la  plus  grande  réputation.  L'évèque  de  Londm  ij 
Georges  Calvert)  le  nomma  commissaire  pour  l'église  de» 
ryland ,  à  rétablissement  de  laquelle  on  travaillait  Brsj  tta 
souffert  dans  sa  jeunesse  du  manque  de  livres;  il  songeai  |a> 
curer  une  bibliothèque  aux  ministres  qui  devaient  partir  (« 
le  Ma  ryland.  Son  activité  rencontra  oien  des  obsladapar 
l'exécution  de  ce  projet  :  Charité  bien  ordonnée  commeocepr 
soi-même,  lui  répondaient  les  ministres  de  l'Angletem^te 
le  plus  grand  nombre  manquait  des  moyens  de  ic  pnam 
des  livres.  Bray  leva  cet  obstacle  en  recueillant  des  mm- 
lions,  des  cotisations  pour  fonder  des  bibliothèques  dam teis 
doyennés  (deanry)  dc  l'Angleterre  et  du  pays  de  Galles.  Fri^ 
du  danger  que  couraient  la  réputation  et  les  mœurs  des  imabbn 
envoyés  dans  les  diverses  possessions,  quand  le  mauvais  leof 
les  forçait  à  séjourner  dans  les  ports,  il  étabHt  aussi  dans  q» 

3ues-uns  des  plus  fréquentés  de  petites  bibliothèque^  Op 
antles  affaires  de  Téglise  de  Ma  ryland  n'avançaient  point;  h; 
imagina  en  1^7,  pour  suppléer  au  traitement  des  minîtfm 
de  fonder  une  société  pour  la  propagation  de  rEvangiled* 
les  colonies  et  les  pays  étrangers.  Cette  société  acquit  qoei^ 
importance,  et  en  1701  Bray  obtint  du  roi  GmllaïUDett 
charte  qui  l'érigeait  en  corporation.  En  1699,  ilayaitiiat^ 
voyage  du  Maryland  pour  bâter  les  actes  prélimiciirescvr 
par  le  parlement,  et  de  retour  en  Angleterre  il  fit  voter  Vv 
d'établissemenldepuislongtempsattendu.  Il  n'avait  evcoren? 
aucun  traitement  comme  commissaire;  forcé  de  sêjoorwn 
Londres ,  de  faire  bien  des  excursions,  el  refusant  lesbéwfa 
qu'on  lui  offrait,  pour  ne  pas  négliger  l'œuvre  k  laquelle  il** 
voué,  Bray  n'avait  plus  dc  ressources,  avant  vendu  ce  qu  il  pB** 
dait  et  même  contracté  des  dettes.  Il  fut  forcé  d'iccepiff* 
présent  de  300  livres  sterling  dc  lord  Weymoulh,  et  nw 
dans  le  Maryland.  Il  revint  se  fiier  en  Angleterre  vers  ïi^e 
1701,  et  accepta  un  bénéfice  de  150  livres  sterling  paran.^ 
ami,  M.  d'Allone  delà  Haye,  lui  confia  en  mourant 900 tittv 
sterling,  pour  la  conversion  des  nègres  employés  dans  l«f* 
nies  (1725).  Quatre  ans  après,  ému  de  l'état  misérable  do  [fr 
sonniers,  il  ouvrit  des  souscriptions  en  leur  faveur  et  loi 
instruire  par  des  missionnaires.  Ce  fut  là  la  source  de  to0  te 
adoucissements  apportés  aux  détenus  en  Angleterre  et  dans  < 
pa<;sessions.  Se  sentant  affaiblir ,  il  remit  les  travaux  dont: 
était  chargé  entre  les  mains  de  quelques  associés,  et  aprèi^^ 
usé  sa  vie  à  améliorer  le  sort  de  ses  semblables  sournintS' 
mourut  en  1750,  à  l'àgede  soixante-treize  ans.  Outre  ses l^ 
sur  le  catéchisme,  on  a  de  lui  des  lettres  circulaires  au  d^P 
de  Maryland,  un  ouvrage  intitulé  BibliothecaparockiaHt^ 
Discours  sur  la  charité  apoitolique,  sa  nature  et  son  tff'*' 
lenee.  Ces  deux  derniers  ouvrages  ont  été  publiés  en  iM 

BBAT  (Guillaume),  savant  anglais,  née  Shère  eu  173^^ 
mort  en  183*2,  avait  été  procureur  à  Guilford  d'abord  et  pi^ 
Londres.  Par  son  zèleel  son  activité  dans  la  direction  d***J"J 
litigieuses  qu'il  dirigeait,  il  acquit  une  fortune  consi<kni|^ 
Les  loisirs  de  toute  sa  vie  furent  consacrés  à  l'étude  ^  ^  ^ 
raiure ,  qu'il  cultiva  avec  succès.  Il  fut  nommé  membre  «■ 
Société  des  antiquaires  en  1771 ,  et  enrichit  de  plusiettisa||^ 
ceaux  l'archéologie  publiée  par  cette  réunion  savante,  et  ow« 
jour  d'abord  un  Viiyage  dans  les  comtés  de  Derby  si  s  T^ 
el  puis  rUUloire  du  comté  de  Surrey,  4  vol.  in-«°,  1»*^ 
Enfin  il  publia  en  1817  une  édition  de  la  partie  la  pl«ii>F 
tante  du  manuscrit  de  \b  Sylva  d^Evelyn. 

BBAT  (Feançois-Gabbibl),  né  à  Rooeo  vers  U  fia  ^  *^ 
d'oDeanckooe  famille  de  Normandie  qui  fait  renoalff'* 


BEAT. 


(W7) 


BEATEB. 


iostmîoD  jusqu'à  GEiilaame  le  Bâtard.  Etant  cadet  de  famille, 
^  fat  destiné  à  l'ordre  de  MaHe  et,  après  ses  études  faites  à 
j^oueo ,  à  Nantes  et  à  Paris,  reçu  che?alier.  Il  assista  ao  bom- 
mdemeat  d*  Alger  et  revint  à  lialte,  puis  en  France,  où  il  em- 
wiasa  la  carrière  diplomatique.  Il  était  attaché  à  l'ambassade 
française  près  la  diète  de  Ratisbonne,  lors  de  la  révolution  de 
I '7^.  Ne  partageant  en  rien  les  principes  révolutionnaires,  Bray 

Siita  les  fonctions  pour  voyager  en  Allemagne,  en  Suisse ,  en 
Glande ft  en  Angleterre.  Sâ  biens  avaient  été  confisqués;  il 
Ws  recouvra  en  1797,  époque  où  il  reparut  à  Ratisbonne  en 
^lilé  déchargé  d'affaires  de  Tordre  de  Malte  près  la  diète; 
Jiiiis,  prévoyant  l'extinction  prochaine  de  cet  ordre,  Bray  entra 
aiQ service  de  l'électeur  de  Bavière,  et  on  le  vit  successivement 
oonseiller  de  légation  près  la  diète,  conseiller  intime  et  conseiller 
cJ*Elat.  Aprèsavoir  été  envoyéà  Saint-Pétersbourg  poursollid- 
E«r  rappai  du  gouvernement  russe  en  faveur  de  Tordre  de 
3Malte,firaY,  en  iSOO,  devint  chargé  d'affaires,  à  l^ondres,  de 
I  ^électeur  de  Bavière,  puis  il  obtint  en  1801  la  légation  bavaroise 
LJe  Berlin.  C'est  alors  que,  s'étanl  fait  relever  de  ses  vœux  de  che- 
vallier de  Malte,  il  se  maria.  Après  l'invasion  de  l'armée  de  Na- 
0N>léoaen  Prusse,  Brajjf  ne  retourna  plus  à  Berlin,  et  l'électeur 
:deBinèn,  devenu  roi,  l'envoya  en  ambassade  à  Saint-Péters- 
:30urget  le  créa  eomte.  En  1813  il  négocia  l'adhésion  de  la  Ba- 
rièrc  à  l'alliance  des  trois  grands  Etats  contre  Napoléon ,  et  en 
I8SS  il  fut  nommé  ambassadeur  à  Paris,  où  il  représenta  sa  cour 
ivec  munificence.  Vers  1837,  Bray  fut  ambassadeur  à  Vienne; 
vois  il  demanda  sa  retilbe,  vint  se  reposer  dans  ses  terres  de 
tarière,  et  v  mourut  en  septembre  1859.  Au  milieu  de  sesoccu- 
Miioos  diplomatiques,  Bray  avait  constamment  cultivé  les  let- 
res  et  les  sciences.  Voici  les  litres  de  ses  ouvrages  :  Voyage  aux 
miiMê  de  Salibaurg  #(  d#  RHehenhaU  el  dans  une  partie 
las  Tyrol  ei  de  la  haute  Bavière,  Beriin,  1807;  Paris,  1807  , 
II-A2,  et  PariSy  1835,  in-fol.,  avec  vingt^qua ire  planches. — 
lasai  critique  $ur  l'kUMre  de  la  Livwiie,  suivi  d'un  tableau 
le  l'état  actuel  de  cette  province,  Doprat,  1817, 3  vol.  in-13.  — 
Wémp^e  eut  la  lÀvotUe,  dans  le  tome  iv  des  Mémoires  de 
acailéinîe  des  sciences  de  Munich.  —  Lettres  $ur  les  kabitanie 
!r  iati^oniêei  de  VEsthonie^  dans  les  Nouvelles  Annales  des 
oyages  (mars  1833).— JBffoi  d'un  exposé  géognostieo^botani^ 
jm^éela  fiwre  du  monde  primitif,  par  Gaspard,  comte  de  Stcrn- 
H^rgf  traduit  parle  comte  de  Bray,  Leipiig,  Prague  et  Ratis- 
Ofifie,  1830-1834,  S  cahiers  in-fol.  avec  planches.— J^moi  sur 
I  èotanique  de  la  Livonie^  dans  le  deuxième  volume  des  Mé- 
loires  de  la  société  oourlandaisc  pour  les  sciences  et  les 
rts. 

BEAT  (Pats  de)  {géoar.  phys.  ).  La  région  de  France  an- 
ennement  connue  sous  le  nom  de  Pays  ou  Vallée  de  Bray 
nue  une  division  naturelle  physique  de  l'ancienne  province  de 
brmaodie.  Elle  est  située  au  nord-ouest  de  Paris,  entre  le  pays 
e  Caux,  le  Vexin  et  la  Picardie,  moitié  dans  le  département 
tk  Sdne-lnférieure ,  moitié  dans  celui  de  l'Oise;  et  comme 
Normandie  n'en  possédait  qu'une  partie  et  le  Beauvoisis  l'au- 
e ,  on  distinguait  ces  deux  parties  par  les  noms  de  Bray  nor- 
and  ei  Bray  picard. —  L'étendue  du  pays  de  Bray  n'est  pas 
en  cooadérable  ;  il  a  environ  dix-huit  lieues  de  longueur  sur 
lalre  à  cinq  dans  sa  plus  grande  largeur  vers  Forges;  ses  li- 
Iles  sont  natnrellemeut  tracées  par  les  côtes  crayeuses  qui  s'é- 
■dent  des  deux  côtés  de  la  vallée  depuis  Frocourt  (Oise)  jus- 
i*à  Bures,  au-dessous  de  Neufchâtel.  La  vallée  de  Dieppe,  res- 
rrëe  eolre  les  prolongements  de  ces  côtes  de  craie ,  ne  pré- 
Meqa'on  sol  alluvial  jusqu'à  la  mer.  Le  sol  du  Brav ,  formé 
r  une  saite  de  mamelons  nombreux,  entre  lesquels  circu- 
it de  courtes  vallées,  toutes  arrosées  par  de  petites  rivières,  des 
ittCEUE  et  de  nombreuses  sources,  se  distingue  de  celui  des 
ysenTÎronnants  par  l'absence  presque  complète  de  la  formation 
lyeuse»  et  résulte,  suivant  M.  Passy,  d'un  soulèvement  on  re- 
Fement  des  terrains  inférieurs,  qui  viennent  affleurer  au  jour, 
adb  que  la  craie  qui  les  recouvrait  a  été  dénudée;  il  appartient 
caque  exclusivement  au  troisième  étage  du  terrain  oolithiqoe; 
di^poaîtioo  presque  horizontale  du  grand  nombre  de  couches 

oiaroes  et  d'ar^les  qui  séparent  les  lits  de  sables  et  de  cal- 
ires  donnent  naissance  à  des  sources  qui  se  réunissent  aux 
atre  principales  rivières  du  pays.  —  Ces  rivières  sont  l'An- 
"e,  l'Epie,  le  Thérain  et  la  Bélhone,  et  ont  toutes  leurs 
ifces  daîns  les  sables  marécageux  qui  régnent  vers  For^  et 
'fi  efontaioe  »  ce  qui  indique  que  cette  partie  est  la  plus  élevée 
psaya.  L' Aodelle  naît  à  Serqueux  et  coule  vers  le  sud ,  à  tra- 
^  W  longue  côte  de  craie  qui  s'étend  d'un  côté  de  la  Vallée  de 
«y ,  depuis  Sainte-Geneviève  (Oise  )  jusqu'à  Dieppe ,  et  va  se 
icr  dans  la  Seine  au-dessus  de  la  côte  des  Deux-Amants. 
£pte  a  deux  sources ,  l'une  près  de  Serqueux ,  l'autre  près  de 

IT. 


Gaillefontaine;el]e  se  grossit  dans  son  cours  de  beaucoup  de 
petits  ruisseaux,  passée  Goumay,  et,  coupant  aussi  la  côte  de 
craie,  elle  entre  dans  la  vallée  qui  la  conduit  à  la  Seine,  près  Li- 
netz,  au-dessous  de  la  Roche-Guyon.  Le  Thérain  prend  sa 
source  près  de  Gaillefontaine ,  court  au  sud-est,  passe  à  Beau- 
vais  et  va  se  réunir  a  l'Oise,  à  Creil  ;  enfln  la  Béthune  prend 
aussi  sa  source  près  de  celles  du  Thérain  et  de  l'Epte ,  coule  di- 
rectement au  nord-ouest  vers  la  mer,  où  elle  va  former  le  port 
de  Dieppe. — La  côte  qui  borne  la  vallée  au  nord-est  ne  laisse 
échapper  aucune  rivière,  mais  en  laisse  au  contraire  arriver, 
par  àes  dépressions ,  plusieurs  petites.  Autant  les  plateaux  qui 
dominent  a  droite  et  à  gauche  de  Bray  sont  plats  et  unis,  autant 
le  sol  de  l'intérieur  de  la  vallée,  formé  de  collines,  de  mame- 
lons et  de  vallées  sinueuses ,  est  inégal  ;  il  est  divisé  en  deux 
zones ,  l'une  au  sud-ouest,  ou  dominent  les  ar^les  el  le  sable 
ferrugineux ,  qui  occupent  aussi  les  deux  extrémités  de  la  val- 
lée ;  les  parties  où  dominent  les  sables  sont  occupées  par  des  fo- 
rêts, des  bois  et  des  landes  marécageuses,  qui  commencent  k 
être  cultivées,  et  les  plantations  ou  on  y  a  faites  y  réussissent 
très-bien.  L'autre  zone  du  nord-est,  qui  occupe  la  partie 
moyenne  de  la  vallée ,  est  composée  de  calcaires  et  de  marnes 
alternant  ensemble.  Une  contrée  ainsi  formée  d'une  nombreuse 
suite  de  mamelons,  entre  lesquels  drculenl  de  courtes  vallées, 
toutes  arrosées  par  de  petites  rivières,  des  ruisseaux  ou  des 
sources,  ne  peut  qu'être  très-riche  ;  les  pentes  des  coteaux  el 
le  fond  des  vallées  forment  en  effet  des  pâturages ,  dont  la  ri- 
chesse généralement  connue  rappelle  les  plus  fertiles  contrées 
de  l'Angleterre;  et  la  culture  des  céréales,  qni  n'est  que  fort 
accessoire  dans  ce  pays,  occupe  quelques-uns  des  sommets  des 
nombreuses  collines  qui  le  dessinent.  —  Le  pays  de  Bray  con- 
tient des  tourbes  en  général  p^friteuses ,  et  n  est  probable  que 
c'est  à  la  présence  de  ces  pyrites  que  les  eaux  minérales  de 
Forges  doivent  leurs  vertus.  On  exploite  les  cquches  superfi- 
cielles, qui  contiennent  une  grande  quantité  d'arbres  avec  leur 
écorce encore  bien  conservée,  comme  combustible;  et  les  infé- 
rieures ,  qui  sont  décomposées  et  très-riches  en  sulfate  de  fer , 
sont  exploitées  pour  en  extraire  cette  substance  minérale.  Au 
Thil  et  à  Goumay,  il  existe,  au  milieu  des  sables  et  grès 
ferrujgineux ,  de  la  craie ,  des  argiles  connues  dans  le  pays  sous 
les  divers  noms  de  glaises  bigarrées,  d'argiles  à  creusets  ou  é 
fougères  ;  ellessontanalo^es  à  l'argile  plastique,  el  contiennent 
comme  oelle-ci  des  lignites.  Dans  leur  état  de  pureté,  telles 

au'on  les  recherche  pour  le  commerce,  ces  argiles  oigarrées  sont 
'un  gris  argentin,  el  sont  très-estimées  pour  la  fabrication  des 
creusets.  Th.  V. 

BEATE  ^  BEAYELy  BRAYET,  calecon,  CUlotte. 

BRATE,  partie  de  rivière  resserrée  entre  deux  digues  pour  fa- 
ciliter la  pêche  du  poisson.  En  bas  latin,  braya, 

BRAYE  (art  mil.) ,  espèce  de  bastion  et  de  porte  ;  d'où  vient 
fausse  braye. 

BRAYE ,  sorte  de  filet  et  sorte  d'armure  propre  à  garantir  le 
bas  du  ventre.  En  bas  latin ,  braya. 

BRAYER  [chir,^.  On  donne  ce  nom  aux  bandages  destinés  k 
maintenir  les  hernies  réduites.  Ce  mot  vient,  suivant  Ducange,  de 
braccœ  ou  brachm,  parce  que  les  bandages  herniaires  se  pla- 
çaient ordinairement  sous  les  braifes.  On  a  divisé  les  brayers  en 
deux  classes,  ceux  qui  sont  élastiques  et  ceux  qui  ne  le  sont 
pas.  Ces  derniers,  qu'on  a  nommés  bandages  mous,  sont  com- 
posés de  cuir,  de  futaine,  de  basin ,  de  toile  ou  de  toute  autre 
substance;  en  France,  ils  ne  servent  plus  que  pour  les  très- 
jeunes  enfants  affectés  d'hernies  congénitales,  parce  qu'on  est 
obligé  de  les  changer  tous  les  jours,  afin  de  tenir  les  petits  ma- 
lades dans  un  état  de  propreté  convenable.  —  Tout  bandage 
lierniaire  se  compose  de  ces  quatre  éléments  capitaux  :  lo  la 
ceinture,  3»  la  pelote^  9°  le  moven  d'union  de  la  ceinture  el  de 
la  pelote,  4®  la  garniture  dans  laquelle  se  trouvent  les  courroies 
et  les  sous-cuisses.  —  Les  ceintures,  plus  communément  appe- 
lées ressorts,  consistent  dans  une  pièce  d'acier,  longue,  étroite, 
adaptée  à  la  forme  des  corps;  re  ressort  doit  être  élastique, 
s'ouvrir  et  se  fermer  facilement.  Il  se  termine  en  avant  par  une 
plaque  de  tôle  triangulaire  à  angles  arrondis,  qu'on  appelle 
^rtM^on,  et  qui  sert  à  supporter  la  pelote.  On  connaît  plusieurs 
espèces  de  ressorts,  le  ressort  français  ordinaire,  le  ressort 
renixigrade  de  Lafont,  le  ressort  brisé  de  Blegnv,  les  ressorti 
anglais,  ceux  de  Valerius,  de  Burat,  les  ressorts  otisés  û*Absil, 
de  n^ickam.  Suivant  M.  Malgaigne,  le  meilleur  de  ces  ressorts 
est  celui  de  l'Anglais  Salmon.  —  Les  pelotes  sont  de  différentes 
espèces;  il  v  a  les  peltlef  molles,  comme  les  tampons  de  linge, 
les  sachets  de  poudres  médicamenteuses;  les  pelotes  molks  nom 
élastiques  f  telles  sont  la  plupart  de  celles  employées  de  nos 
jours;  ellrâ  sont  constituées  par  une  enveloppe  de  toile  rem- 

45 


(SW) 


btarr^  d»  crin,  <k  laine,  le  tout  reeouTeri  d'une  peau  eha-  ^ 
moisée;  les  peioêei  éloâiiqmêt,  montées  sur  deux  plaques  entre 
leMiaelles  des  ressorts  courbes  sont  disposés  ;  enfin  les  peUies 
dura,  faites  en  bois  de  buis,  de  bétre.  Kécemment  .M.  Belmas 
a  proposé  des  pelotes  médicamenteuses.  —  L'union  des  |)eloles 
tmx  ressorts  est  de  deux  espèces,  l'une  fixe,  l'autre  mobile.  — 
Les  garnitures  serrent  à  protéger  les  parties  contre  la  pression , 
et  les  ressorts  contre  la  sueur;  les  meilleures  sont  les  mobiles, 
que  les  malades  peurent  changer  à  volonté.  —  Les  bandages 
doubles  serrent  à  contenir  les  ocux  hernies  qui  peuvent  exister 
ékn  le  même  malade  ;  on  emploie  dans  ce  but  un  bandage  à 
deux  pelotes,  qui  tantôt  sont  portées  sur  un  ressort  conunun,  et 
tantôt  ont  chacune  un  ressort  particulier;  cette  dernière  modili- 
cation  est  préférable.  —  Une  précaution  indispensable  est  de 
faire  prendre  la  mesure  do  bandage  sur  la  personne  à  laquelle  il 
est  desiiné.  A.  Brikrbë  de  Boismont. 

BftAY£U,  s.  m.  {aeeepl.  div,),  espèce  de  ceinture  de  cuir  dont 
le  sachet  sert  à  poser  le  battant  d'une  boutonnière  quand  on  la 
uwte. 

BKAYBRy  #n  lertn,  de  balancier,  est  un  petit  morceau  de  fer 
qui  passe  dans  les  trous  de  la  châsse  du  trébucbet  des  balances, 
et  qui  sert  à  la  tenir  en  état. 

BBAYER  se  dit ,  e»  ierm,  de  maçon ,  des  cordages  qui  ser- 
vent à  élever  le  bourriquet  sur  lequel  on  met  le  mortier  et  le 
moellon  pour  IVlever  au  sommet  des  bâtiments.  —  En  lerm,  de 
9MUe  fameonneriê,  broyer  se  dit  du  cul  de  l'oiseau. 

BBATER  se  dit  aussi  d'une  espèce  de  bandage  de  cuir,  muni 
d'uue  boucle  et  de  son  ardillon,  qui  sert  k  soutenir  le  battant 
d'une  dodM  lorsqu'on  l'ajuste  â  son  anneau. 

BBAYER  UN  YAISSBAU  OU  BBAYER  LES  COrTUBES  D*UN 

TAISSEAU  (marine),  c'est  appliquer  du  brai  bouilli  dans  les 
jointures  de  son  bordagc  pour  empêcher  les  voies  d'eau. 

BBAYEB  (fiiuconnerie).  On  désigne  ainsi  le  cul  d'un  oiseau 
de  proie.  Pour  reconnaître  si  on  faucon  était  bon,  on  regardait 
s'il  avait  le  brmyer  net,  très-avancé  vers  la  queue,  bien  eroaiilé 
de  lâches  rousses  et  noires,  autant  de  signes  qui  témoignaient  de 
sa  supériorité. 

BBAYEB  DE  BEAVBEGARD  (JeaN-BaPTISTE-LoLIS),  neveU 

de  Jean  Joseph  Brayer,  né  à  Soissons  en  1770.  Après  ses  éludes 
&ûtcs  chez  les  pères  de  rOratoirf ,  il  entra  dans  l'administration 
provinciale,  et  devint  secrétaire  rédacteur  de  la  commission  in- 
termédiaire. A  la  suppression  des  assemblées  provinciales ,  il 
passa  dans  les  bureaux  du  district  de  Soissons,  et,  lors  de  la  ré- 

rôsition  de  1705,  il  servit  pendant  Quelques  années.  De  retour 
Paris,  où  il  vivait  dans  la  société  des  savants  et  des  gens  de 
lettres,  il  fut  nommé  professeur  au  prytanée  de  Saint-Cyr,  et, 
après  deux  ans  d'exercice,  il  se  livra  à  l'élude  de  l'économie 
politique ,  et  fit  un  voyage  en  Hollande,  d'où  il  rapporta  des 
documents  curieux  sur  le  commerce  et  l'industrie  de  ce  |iays. 
En  1806,  Brayer  était  secrétaire  de  la  préfecture  du  Gard ,  puis 
de  celle  du  Rhône  en  1813.  Ses  infirmités  le  forcèrent  k  donner 
sa  démission  en  1852,  et  il  mourut  à  Paris  le  i^*^  janvier  1854. 
Sa  SMisiique  du  déparlement  de  tÂiene  lui  avait  valu  en 
1837  le  prix  fondé  par  Montyon.  Outre  les  Notice»  des  monu- 
wuntê,  étabiiiiemenlê  et  »He$  (es  plus  remarquables  du  dé- 
partement de  l'Aisne,  dessinées  et  lithographiées,  Paris,  1835, 
in-fol.  oblong,  on  a  de  Brayer  de  Beauregard  :  Panorama  de 
Paris  et  de  ses  environs,  ou  Parts  vu  dans  son  ensemble  et 
dans  ses  détails,  Paris,  1805, 3  vol.  in-13.  —  Ci>up  d'œil  sur  la 
Hollande  ou  Tableau  de  ce  royaume  en  1806,  Paris,  1807, 
t  vol.  ifi-8'>.  —  L'Honneur  français  ou  Tableau  des  person-' 
nages  qui,  depuis  1780  jusqu'à  ce  jour,  ont  contribué  à  quel-- 
quê  titre  que  ce  soit  à  konorer  le  nom  français,  1808,  3  vol. 
tn-^,  ^  iêêaiion  du  voyage  de  madatsu  la  duchesse  de  Berry 
et  de  son  pèlerinage  à  Noire- Dame  de  Liesse,  avec  des  notices 
historiques,  Paris,  1831,  in-8<>.  *  Statistique  de  l'Aisne,  pré- 
cédée d'une  carte  de  ce  département,  Laon,  1834-1836,  3  vol. 
iii«4«*.  —  Vingt  Jours  de  route  ou  Considérations  mr  l'ami- 
lioraiion  qu'a  reçu  le  service  des  voitures  publiques  depuis  le 
rommencemetU  du  siècle,  Paris,  1850,  in>8».  —  Histoire  de  la 
viilê  de  Soissons,  dont  le  prospectus  seul  a  paru  en  1855.  — 
Bbatbr  de  Beauregabb,  ùh  du  précédent,  directeur  des 
oootritMJtions  du  départemeot  de  l'Eure ,  niorl  à  Chartres  eu 
1855,  après  avoir  MSié  sa  vie  k  recueillir  des  colleotions  pré- 
cieuses de  Biioéralogie y  de  fossiles,  de  plantes  et  de  mé* 
dailles. 

BBAYBB  Je%9(-Joseph),  né  à  SoissoRs  en  1741.  Ses  études 
étant  terminées,  il  fut  pourvu  de  la  double  charge  de  conseiller 
et  d'avocat  du  roi  au  bailliage  de  cette  ville,  puis  de  celle  de 
procureur  général  au  conseil  supérieur  de  Chàloiis.  Lors  de  ia 
suppresÂon  de  ce  conseil,  il  devint  lieutenant  général  de  police 


à  Soissons.  En  1784 ,  Brayer  contribua  pmaàmamA  k  \ ^ 

les  misères  de  ses  compatriotes  causées  par  le  débttdtmm  k 
l'Aisne,  et  en  1788  k  approvisionner  Paris.  Nemmé  co^é- 
saire  du  roi  près  le  tribunal  du  district  de  Sobsens  ea  ith,^ 
fut  destitué  après  la  chute  du  trône,  pnis  cmprisoené  ^^m 
la  terreur,  et  conduit  à  Paris  pour  y  être  juge  par  le  \tèm 
révolutionnaire.  Il  ne  dut  la  vie  qu'au  9  thtrmidar.  ïktm 
juge  de  paix  k  Soissons,  il  fut  arrêté  de  nouveau  en  llM  ■« 
avoir  <t  formé  le  plan  tyrannique  et  liberticide  de  r^èCï 
trône  et  le  sceptre  du  despotisme,  a  11  fut  absous,  et  le  ptm 
consul  le  nomma  ju(^  au  tribunal  d'appel  d*Amiais,pmâ 
1803  président  du  tribunal  de  Soissons.  li  mourut  le  9  juw 
1818.  Au  mois  de  mars  1815,  Brayer  avait  reçu  deilntmè 
noblesse  en  récompense  de  ses  services.  Il  a  publié  m  Ib- 
moire  sur  les  subsistances,  1816.  —  Bbaybi  (Jeta),  Umk 
précédent,  mourut  en  1836  k  Soissons.  Quoiaue  biaiMr,! 
cultivait  les  lettres  avec  succès,  et  coopéra  k  la  rMMtioiè 
Mémoire  sur  les  subsisiances,  publié  par  son  km,  —  Isatb 
(Nicolas),  médecin  de  cette  même  famille,  né  en  1604  i  On. 
teao-Thierry .  Reçu  docteur  en  16S8,  il  acquit  en  pea  de  Uap 
une  grande  réputation  et  une  immense  fortune.  Il  ctaii  Ir 
charitable ,  et ,  indépendamment  de  noBibreuses  aunta,  ) 
remettait  chaque  mois  au  curé  de  sa  paroisse  1,000  (rtoapi 
les  distribuer  aux  indi^nts.  On  rapporte  que,  knooil cm 
appelé  par  un  pauvre,  il  lui  laissait  a  dMque  vinte  \k»U 
qu  il  avait  reçu  d'un  riche.  En  1671,  il  fnt  nommé  médediè 
roi  ;  mais  il  refusa  cet  honneur  brigué  par  des  oanIrimMi- 
quels  il  reconnaissait  des  droits  plus  valables  que  lessmtf 
mourut  k  Paris  eu  1676,  et  fut  inhumé  dans  l'église  êtes» 
Eusiache. 

BABYBBE  (broyera)  (baé.)^  plante  de  lu  fiHuille  dff  roans 
originaire  de  rAbyssinie.Cette  plante  est  apportée  par  In  Anïp 
au  Caire  et  de  li  à  Alexandrie  sous  le  nom  de  Aoia,  éomaiilé 
celui  de  kabotM,  que  lui  donnent  les  AkvyssinSy  chet  In^* 
si^nide  et  la  plante  et  le  t«nia,  qu'elle  a,  dit-on,  la  proprM* 
fau'e  périr.  Son  nom  botanique  lui  vieni  d'Aleaaaihv  hm 
docteur  médecin,  qui  découvrit  par  hamrd  ses  prefiriétêsar*' 
cales  en  1823  à  Constanlinople.  Le  kabots  des  Abysnesnt  ^ 
voisin  du  genre  aigremoine. 

BBAYETTE,  S.  f.  fente  de  devant  d'oie  calolte  à  I'immb 
mode.  Boulonner  sa  brayetle, 

BBAYETTE  (arthit,)  (F.  TOBE  GOBBOltfU). 

BBAYOIBE,  BBAYON,  instrument  qui  sert  â  brisrfle<^ 
vre,  tout  instrument  propre  â  broyer  ou  i  battre. 

BBAYON,  s.  m.  (term.  de  vénerie),  piège  pour  prendre fc 
bêles  puantes. 

BBAZiEB  (Claudk-Jobefh),  né  en  1739  i  laGranMlM 
btilliage  de  Sainte-Claude,  fit  ses  éludes  à  Lyon  comme  wtéa 
vétérinaire ,  devint  prdé-haras  à  Baunae-les-Dames  et  os^ 

Kndant  de  l'académie  royale  de  médecine.  Il  fol  l'an^nf»- 
Mrateurs  du  Dicttonmaire  d'mgrieuliurt  àe  l'abbé  Eom.< 
mourut  à  Besançon  le  34  avril  1808.  On  connaît  de  lai:f^ 
qui  indique  les  moyens  les  moins  coûteux  H  les  whu  eèni 
relever  f  espèce  des  chevauœ  en  Franche-*  Comte,  BwiiÇ^i 
1780,  iB-8«.  —  Traité  sur  tépitootie,  Besançon,  17W.  ^ 
—  Avis  au  peuple  des  campagnes  sur  les  maladies  emiêf^ 
<fui  alUiquent  les  hommes  et  les  animiemœ,  Besanço»>  tll 
\ïk^**. ^Observations  eur  Fépixootie  qui  régne  dans  k  i^ 
ment  du  Doubs,  avec  les  moyens  d'en  préum^ir  ie  bétail,  k^ 
çon,  1796,  in-8«. 

BBAZZA  igéogr,),  Ue  de  Dairoatie  (Spalatro),  damh^ 
Adriatique,  klle  a  environ  16  lieues  et  desnie  de  kM*'^' 
large.  Sa  surfiM:e  est  montagneuse  et  très- (ertile  dans  tsF^ 
cultivables.  Ses  vins  sont  les  meilleurs  de  Dulmalie.  Vm^ 
est  excellente,  mais  le  blé  y  manque.  On  y  élève  do  iM 
des  vers  à  soie,  des  chevreaux  et  des  agneaux.  Les  in>B«^ 
Broaxa  sont  fort  estimés.  Il  y  a  près  de  SaintrHartio  me^ 
carrière  de  pierres  dont  il  se  lait  un  grand  commerce,  H  à  V* 
un  chantier  de  construction.  Le  chef-lien  est  Saint^fiR|^ 
Braxxa ,  avec  un  port  peu  profond ,  mais  bien^abriti.  >* 
15,000  habitants. 

BB^AMTou  BBUANT,  S.  m.  oiseau  de  la  grosseurda  W^ 
franc,  qui  a  le  plumage  presque  entièrement  jaune,  et  ^' 
ramage  est  assez  agréable. 

BBBABB  (Etienne),  poète  latin  moderne,  né  an Ibi*' 
1680.  Etienne,  k  l'exemple  de  ses  parents,  vécut  du  tP|f* 
ses  mains  iusqu*è  l'igc  de  soixante-quatre  ans,  CMffaat^ 
eux  le  métier  de  simple  ouvrier  en  étamtnea.  A  cêtt»^ 
avancée  de  sa  vie,  une  paralysie  dont  il  fut  atteint  ^^^^ 
ses  anciennes  études,  car  Breard  dès  son  jeune  égtstAi'^ 
à  l'état  ecclésiastique;  maituureusement  en  lui 


BBéAVlé.* 


(M) 


fooinfr  on  Utr«  déneal  de  60  livres  de  rente  ;  mais  ses  pa- 
renls  étaient  trop  pauvres,  et  le  jeune  Etienne,  renonçant  à  ses 
HTreSy  prit  sa  place  dès  ce  jour  dans  leur  chétif  ateKer.  Dans  les 
intervalles  qoe  lui  laissait  la  maladie  qui  vint  le  frapper  dans  sa 
wiJIesse,  Bîréard  traduisit  en  vers  launs  plusieurs  ouvrages,  et 
entre  autres  le  poème  de  la  Religion,  par  Louis  Racine.  (>t  ou- 
vrage n'a  point  éie  publié  en  entier;  il  en  parut  seulement  quel- 
ques fragments  dans  les  Eêmiâ  hUioriques  ei  littéraires  iur  U 
Maine,  parP.  Renonard,  le  Mans,  I8tf ,  2  vol.  in-iH.  Ces  pièces 
sont  retnarquables  par  le  choix  des  roots  et  la  construction  facile 
ei  barmomeose  des  vers.  C'est  de  la  bonne  latinité  marguée  au 
coin  (hi  goût  antiqufi.  Le  chancelier  d'Agvesseau ,  ii  qui  on  dé- 
uonça  ses  talents  et  sa  misère,  lui  Gt  obtenir  une  médaille  d*or 
«t  une  pension.  Avec  cela,  Bréard  allait  être  heureux  autant  que 
peut  Tétre  un  vieiHard  infirme  ;  mais  il  mourut  presque  aussitôt. 
Je  24  avril  1749. 

■lÉAto  (Jbai^Jacqvbs),  né  à  Marennes  (Charente-Infé- 
rieure) vers  17^,  devint  en  tT90  vice-président  du  départe- 
ment de  la  Charente-fnférieore,  et  en  4794  député  à  rassem- 
blée législative,  il  provoqua  un  décret  d'accusation  contre  les 
-«mbaacfaeurs  pou  r  les  princes  émigrés  ;  présenta,  en  février  4  79S, 
un  rapport  sur  les  troubles  d'Avignon;  fit  décréter  la  division 
Wa  Comtaten  deux  districts  ;  porta  la  parole,  le  8  juillet,  contre 
ïe  jonmai  de  Mallet-Dupan  ;  lit  décréter,  le  50  août,  la  confisea- 
tioii  des  biens  de  ceux  gui  fomentaient  des  troubks  ;  demanda 
ie  décret  d'accusation  contre  l'évèque  Castellane  et  contre  le 
maire  de  Mende,  et  se  montra  un  des  plus  ardents  proscripteurs. 
Elu  en  septembre  179i  dépoté  à  la  convention  nationale, 
Bréard  f»t  nommé  commissaire  pour  retirer  du  greffe  du  tribu- 
nal du  10  aoât  les  pièces  relatives  à  Louis  XVf  ;  il  vota  la  mort 
lie  ce  monarque  sansappel  ni  sursis,  et  avec  invitation  d'adresser 
le  procès-verbal  de  la  condamnation  à  tons  les  départements.  A 
roccasjon  de  l'assassinat  de  Michel  Lepelletier,  Bréard  |)roposa 
lies  visites  domiciliaires.  Le  24  janvier,  il  devint  secrétaire  ;  le 
S  février,  président,  puis  membre  du  premier  comité  de  défense 
i^énérale,  étalili  le  25  mars,  et  enfin  du  premier  comité  de 
sa  lot  public,  formé  le  4  avril,  à  l'occ^ion  de  la  déclaration  de 
guerre  faîte  à  l'Angleteire  et  à  l'Espaj^e.  Le  46  mai,  Bréard 
lU^nooça  les  commissaires  à  Saint-Domingue,  et  les  fit  décréter 
•I  ^  accusation  le  46  juillet  sutvaot.  Le  25,  il  attaqua  le  ministre 
^«uehotte,  et  défendit  Marat  qu'il  croyait  pur  mais  éaaré.  Le 
i  f  juillet,  il  défenditchaudement  les  membres  du  comité  de  saint 
^Libtic  accusés  par  Camille  Desmoulîns  de  liaisons  secrètes  avec 
e^  aristocrates.  Le  22  juillet,  il  fit  assimiler  aux  émigrés  tout 
i  (oyen  qui  se  serait  rendu  dans  une  ville  rebelle.  Le  7  août,  il 
tu  (Jécréter  l'arrestation  de  tous  les  étrangers  suspects.  Bréard 
présidait  la  convention  au  4  août,  et  le  25  il  organisait  l'escadre 
1  Brest.  Le  45  avril  4  794,  il  appuya  la  motion  de  Saint-Just  pour 
expulsion  des  nobles  de  Pans,  et  insista  pour  qu'il  ne  leur  fût 


éJargtssemeiit  des  commissaires  de  Saint-Domingue,  qu'il  avait 
»récédcfnment  fait  incarcérer.  Le  S  août,  Bréard  demanda 
ompie  de  la  conduite  de  Fouquier-Tinville  dans  l'affaire  de 
^therine  Théos.  Le  4  janvier ,  élu  de  nouveau  membre  du 
omité  de  salot  public  malgré  les  attaques  du  député  Cantbon 
loot  il  sol  triompher,  Bréard  appuya  la  proposition  d'nne  fête 
nnuelle  en  l'honneur  des  girondins  morts  sur  l'édiafaud.  Entré 
ians  Tan  ir  (4795)  au  conseil  des  anciens,  il  appuja  vivement 
i  maintien  delà  confiscation  des  biens  que  les  émigrés  avaient 
espérer  de  leurs  ascendants.  Après  le  48  brumaire  (9  novem- 
re  4  799),  il  fitpartiedu  nouveau  corps  législatif  jusqu'en  1803. 
irvsard  mourut  dans  la  retraite  avant  que  la  loi  de  4846  contre 
*«  ré^ddes  ait  pu  l'atteindre. 

BRRARD  (DB  Nbctillb),  coiMetller  clerc  au  parlement  de 
^ijon,  né  dans  celte  ville  en  4748,  et  mort  à  Paris  en  I8l8,apu- 
tié:  fl*  Néeeiiiêé  de  $9  êoumeUre  à  la  convention  entre 
^  VU  et  le  gouvernement  f^anpaii,  4802,  in-8«  ;  V*  Queetion 
e droiiiréê^mportttnte,  1844;  3»  Traduction dei Pandêctet 
e  JuHinden^  misée  dane  un  nouvel  ordre  par  Pothier, 
848^1835,  tA  vol.  in-8*;  è^  Dieiionnairehtinetf\ranfai$de 
s  iangrms  dee  lois,  tiré  du  clnquanHème  livre  des  Pandeetes 
>  Jneidniem,  Paris,  4807,  S  vol.  in*a«. 

méAoré  (PiBRBB),  d'une  ancienne  fennlle  de  Normandie, 
istingvée  dès  le  temps  de  Guillamne  le  Conquérant,  était  ca* 
Haine  de  dno  compagnies  légères.  Brûlant  du  désir  de  signaler 
I  valeur,  il  obtint  de  Henri  IV  la  permission  de  conduire  en 
^^Unôe,  «u  service  du  prince  Maurice,  une  compagnie  de  ca* 
/erie  <|a'il  leva  à  ses  dfépens.  Après  la  campagne  de  4599, 
'^^  até,  étant  venu  en  France,  apprit  que  ion  lieutenaat  hélait 


laissé  surprendre,  et  avait  été  fiait  prisonnier  par  la  garnison  de 
Bots-le-4kic.  Loin  de  songer  à  payer  sa  rançon  ou  i  procurer  son 
échange,  il  lui  repondit  par  une  lettre  écrite  en  termes  tr^vio* 
lents,  qu'il  ne  s'intéressait  point  pour  des  lAches  qui  se  laissaient 
prendre,  et  Cfu^il  (allait  toujours  tenir  tète  aux  ennemis,  fiassent^ 
ils  en  nombre  double.  Grosbendoncq,  gpnverneur  de  la  plaoe^ 
ayant  intercepté  la  lettre,  se  réf)andit  en  invectives  contre  la  na- 
tion française  et  contre  Bréavté,  qui,  en  étant  instruit,  se  hâta 
de  venir  en  Hollande,  et  de  loi  envoyer  un  défi  à  un  combat 
de  vingt  contre  vingt.  Grosbendonog  accepta  le  défi,  mais  ne 
voulut  pas  s'y  trouver  en  fjersonne,  disant  qu'il  ne  pouvait  qui^ 
ter  que  place  dont  il  devait  répondre  :  H  y  envoya  Likerfoikeny 
son  lieutenant.  On  convint  du  jour,  dii  lieu  et  des  armes,  et  de 
se  battre  vingt-deux  contre  vingt^eux,  à  l'épée  et  au  pistolet 
seulement.  Au  jour  fixé,  Bréauté  se  trouva  au  lieu  désigné,  at- 
tendit près  d'une  heure  les  ennemis,  marcha  k  leur  rencontre 
jusqu'à  une  portée  de  canon  de  la  place,  où  il  les  trouva.  Le 
combat  commença  aussitôt  ;  de  deux  coups  de  pistolet,  Bréauté 
tua  Likerbikem,*el  blessa  deux  ou  trois  autres  Espagnols.  Le 
domestique  d'un  des  blessés  courut  à  toute  bride  à  la  ville,  afin 
de  procurer  à  son  maître  le  secours  d«mt  il  avait  besoin.  Le  gou- 
verneur fit  tirer  deux  coups  de  canon  ;  la  troupe  de  Bréauté» 
saisie  d'une  terreur  panique,  prit  la  fuite,  al)andonnant  lâche- 
ment son  chef,  qui  seul,  avec  son  page  et  son  gentilhomme,  se 
défendit  encore  longtemps  ;  mais  son  cheval  aérant  été  tué  sons 
lui,  il  fut  accablé,  fait  prisonnier,  mené  à  Bois-le-Duc,  où  le 
ffouverneur,  contre  la  parole  donnée,  le  lit  massacrer  entre  les 
deux  ponts.  Telle  fut  l'issue  de  ce  fameux  combat,  dont  Thistoire 
moderne  ne  fournil  pas  d'autre  exemple  depuis  \h  journée  des 
Trente,  Ce  combat  eut  lieu  le  5  février  1600;  les  Français 
eurent  trois  lues  et  deux  blessés,  et  les  Espagnols  sept  tant  tués 

Î[ue  blessés.  Bréauté  n'avait  pas  encore  vingt  ans. — Bréauté 
Adrien),  son  frère,  passa  en  Hollande  pour  venger  sa  mort, 
appela  plusieurs  fois  inutilement  Grosbendoncq  en  duel ,  et 
ne  revint  en  France  que  sur  les  ordres  précis  et  réitérés  de 
Henri  FV. 

BREBBES,  S.  m.  pi.  (hist.  mod.  et  géQgr.\  peuples  particu- 
liers, qui  habitent  les  montagnes  atlantiques  «ie  l  Afrique  :  ils 
sont  roabométans,  et  par  une  dévotion  très-bizarre  ils  se  ba- 
lafrent les  joues  de  marques  et  de  cicatrices,  ce  qui  les  dislingue 
des  autres  habitants  des  mêmes  contrées. 

BREBESTA  {géogr,  onc.),  ville  de  l'Epire  septentrionale  cbec 
les  Paravées.  sur  l'Aoïis,  au  sud-est  et  près  de  Gerruniui». 

BRÉBEUF  (Jean  de),  jésmte,  né  en  4508  dans  la  Normandie, 
fut  l'un  des  premiers  missionnaires  français  envoyés  au  Ca<^ 
nada  :  c'est  en  463S  qu'il  s'emtiarqua  avec  Champiain  poor 
Québec,  qui  n'était  alors  qu'une  simple  habitation.  Il  ne  fit 
qu'y  poser  le  pied  ;  sa  mission  était  plus  périlleuse  :  il  paavi 
bientôt  jusque  sur  les  terres  des  Hurons,  et  s  établit  dms  un  de 
leurs  villages,  où  il  obtint  bien  vite  la  confiance  de  la  peuplade. 
Les  trois  années  qu'il  passa  au  milieu  desfiurons,  il  les  employa 
à  étudier  leur  langue;  déjà  il  se  faisait  comprendre  et  pouvait 
enfin  les  évangéllser,  lorsqu'il  fiit  rappelé  par  son  supérieur. 
Plus  tard  le  P.  de  Brébeuf  ne  revint  présde  sa  tribu  que  pcnr 
la  voir  attac^uée  â  l'improviste  et  détruite  en  partie  par  les 
Iroquois,  irréconciliables  ennemis  des  Hurons.  Lui-mtoe  fut 
pris  et  emmené  :  ces  barliares  le  traitèrent  en  prisonnier  de 
guerre,  c'est-à-dire  qu'ils  le  firent  expirer  dans  les  tortures  les 

Ïihis  cruelles.  Le  P.  Brébeuf  nous  kiissa,  comme  échantillon  des 
angues  du  Canada,  un  Catéchisme  hwron,  que  Champiain  fit 
imprimer  à  ia  suite  de  ses  Voyages  du  Canada, 

BRÉBEVF  (Guillaume  de),  neveu  du  précédent,  naquit  en 
4  648  à  Thorigny  dans  la  basse  Normandie,  d'une  famille  qui 
prétendkiit  que  jadis  un  de  ses  ancêtres  avait  passé  en  AngJe^ 
terre  à  la  suite  de  Guillaume  le  Bâtard  et  y  avait  formé  la  Ike 
de  l'illustre  maison  des  Arundel  de  la  Grande-Bretagne.  On  ira 
contesté  ni  la  noblesse  ancienne,  ni  la  brillante  éducation,  ni 
l'engouement  prononcé  pour  Lucain ,  qui  distinguaient  iàmW 
laume  de  Brébeuf  ;  seulement  Boileau  attaqua  le  poète  et  le  tra^ 
dndeur.  «  N'allés  pas,  dit-il,  sur  les  pas  de  Brébeuf 

Même  eu  une  Phars^  entaMer  sur  les  rivet. 

De  nortfl  et  de  BM)imnU  cent  montagnes  pkintivei. 

Sans  doute  Brét)euf  se  laisse  parfois  aller  à  rexagératimi,  mais 
dans  son  enflure  même,  remarque  Voltaire,  Ug  a  toujours 
quelaues  vers  heureuœ  ;  Boileau  lui-même  ajouta  plus  d'uh  cor- 
recmà  ses  censures  :  l'impartialité  lui  arracha  sur  Brébeuf  ces 
mots  remarquables  :  malgré  son  fatras  obscur,  parfois  Bré- 
beuf  étincelle.  Vingt  années  entières  II  fut  en  proie  à  une  fièvre 


leole,  et  pourtant  il  composait  incessaroent  ;  d*uii  aotre  côté,  ses 
écrits  étaient  loin  de  lui  donner  de  Taisance  :  il  travaillait,  et  la 
maladie  et  la  misère  restaient  toujours  ses  compagnons  insépa- 
rablesiluiycommeà  lantd'autres  ecriTains.  Le  cardinal Maxarin 
atait  bien  promis  une  pension  TÎa^re;  mais,  quand  il  tint  sa 
parole,  il  lui  donna  un  bénéfice  qui  ne  rapportait  rien  et  qu'il 
fut  par  conséquent  obligé  de  rauser  ;  cruelle  ironie  envers 
1$  trtuiuelfur  de  la  Phanale,  âe$  Eloges  poétigues,  de$  Let- 
irei  ei  dê$  Poéiies  diveneê.  Peut-être  le  malicieux  Italien  vou- 
lait-il le  punir  d'avoir  donné  une  Parodie  du  êepiUwM  livre 
de  l'Enéide.  Au  moins,  les  Enireliens  soHkûree  ou  MédikUions 
fieuêei  en  verê  françoiê,  le  Traité  de  la  défense  de  l'Eglise 
romcttfiitf  auraient  dû  trouver  grâce  auprès  de  ce  ministre.  Il  n'en 
fut  rien  :  Brél)euf  se  consola  de  sa  pauvreté  par  la  résignation 
chrétienne;  il  se  réfugia  dans  les  bras  de  la  religion,  et  eut  le 
bonheur  de  convertir  plusieurs  calvinistes  de  la  Normandie, 
avant  sa  mort  qui  arriva  à  Venoix  près  de  Caen,  en  décembre 
166i.  Il  n'avait  pas  atteint  sa  quarante-quatrième  année. 

BREBIETTE  (PiERRB),  peintre duroi et  graveurdistingué,  né 
i  Mantes  dans  le  xvii*  siècle.  Il  est  plus  connu  par  ses  gra- 
vures que  par  ses  peintures.  On  a  de  lui  des  eaux-fortes  repré- 
sentant des  frises,  des  Bacchanales,  des  sujeis  de  dévotion  et 
quelques  suUes  d'enfanis,  qui  imitent  la  manière  de  la  Belle. 
Brebiette  a  aussi  beaucoup  gravé  d'après  Paul  Veronèse,  André 
del  Sarte,  Raphaël  (dont  il  reproduisit  une  5at nie  FamtV/edans 
un  voyage  qu  il  fit  à  Rome^,  le  jeune  Paline,  Claude  Vignon,  etc. 
Plusieurs  graveurs.  Corneille  Bloêmaert  entre  autres,  ont  tra- 
vaillé d'après  ses  dessins. 

BREBIS  (^ifl.  fiai.),  feinelledu  bélier.  Dans  l'ancienne  Afrique, 
les  brebis  étaient  sacrées,  et  leur  tonte  était  l'objet  d'une  fête  reli- 
gieuse. Les  Arcadienset  les  Phéniciens  possédaienldegrands  trou- 
peaux de  brebis  à  longue  laine.  C'est  d'Afrique  que  r£spagiie  a 
tiré  ses  brebis  à  longue  laine  soyeuse^  elle  en  doit  la  conservation 
â  l'institution  de  la  Mesta,  dont  l'origine  remonte  à  l'an  653  de 
l'ère  chrétienne.  Les  brebis  a  longue  laine  de  l'Angleterre  sont 
également  originaires  de  l'intérieur  de  l'Afrique;  on  en  fait  re- 
monter l'introduction  à  l'année  713.  La  brebis  porte  cent  cin- 
guante  jours,  c'est-a-dire  environ  dnq  mois;  eUe  avorte  très- 
facilement.  A.  B.  deB. 

BREBIS,  s.  f.  {aramm,),  quadrupède  portant  laine  et  qui  est 
la  femelle  du  liéiier  :  Brebis  blanche.  Brebis  noire,  Lail  de 
brebis.  —  Proverbialement,  Fuir,  Eviter  une  personne  comwu 
une  brebis  galeuse,  fuir,  éviter  une  personne  dont  le  commerce 
est  dangereux  ou  désagréable.  On  dit  de  même  figurément, 
Cest  une  brebis  galeuse  guHI  faut  séparer  du  troupeau.  — 
Proverbialement  et  figurément.  Faire  iiii  repas  de  brebis, 
manger  .sans  boire.  —  Proverbialement  et  figurément,  Brebis 
fui  bêle  perd  sa  gaulée,  quand  on  cause  beaucoup  à  table,  on 
perd  le  temps  de  manger  ;  et  plus  figurément,  en  parlant  Imiu- 
coup  on  pera  le  temps  d'agir. — Proverbialement  et  figurément. 
À  brebis  tondue  Dieu  mesure  le  veni^  Dieu  proportionne  a 
notre  faiblesse  les  maux  qu'il  nous  envoie.  —  Proverbialement 
et  figurément.  C'est  bien  la  brebis  du  bon  Dieu,  se  dit  d'un 
être  si  inoffensif,  si  patient  qu'on  peut  l'attaquer  sans  qu'il 
cherche  à  se  défendre,  ou  qu'il  songe  à  se  plaindre.  —  Prover- 
bialement et  figurément.  Faites-vous  brebis,  le  loup  vous  man- 
gera, ou  plus  ordinairement,  qui  se  fait  brebis,  le  loup  le  mange, 
ceux  qui  ont  trop  de  bonté,  de  douceur,  encouragent  les  mé- 
chants à  leur  nuire.  —  Proverbialement  et  figurément.  Brebis 
comptées,  le  loup  les  mange,  les  précautions  ne  garantissent  pas 
toujours  d'être  trompé.  Cette  phrase  signifie  aussi  :  l'exci^  de 
précautions  est  dangiereux.  —  BiEBis ,  dans  le  langage  chré- 
tien ,  se  dit  figurément  d'un  fidèle ,  en  tant  qu'il  est  sons  la 
conduite  de  son  pasteur.  Le. bon  pasteur  va  chercher  la  brebis 
égarée  pour  la  ramener  au  troupeau. 

BRÈCHE,  s.  f.  (art  mil.  et  oramni.),  ouverture  faite  par  force  ou 
autrement  à  ce  qui  sert  de  clôture,  comme  un  mur,'une  haie.  Il 
y  a  une  brèche  à  ce  mur. —Il  se  dit  particulièrement  de  l'ouver- 
ture que  les  assiégeants  font  aux  murailles,  aux  remparts  de  la 
place  assiégée,  us  brèche  est  praticable^  on  peut  y  aller  à  l'as- 
saut. Mourir  sur  la  brèche.  —  Battre  en  brèche,  tirer  avec  de 
Tartillerie  contre  une  muraille,  contre  un  rempart ,  et  d'assez 
près  pour  y  faire  brèche.  —  Bràchb  se  dit ,  par  extension ,  en 
parlant  de  quelques  autres  choses.  Faire  une  brèche ,  des  6ré- 
ches  à  un  couteau,  faire  une  ou  plusieurs  cassures  au  tranchant. 
Faire  brèche  à  un  pâté,  l'entamer  et  en  manger  une  partie. 
On  a  abattu  cent  arpents  de  bois  dans  cette  forêt ,  c'est  une 
grande  brèche,  c'est  un  grand  vide  qu'on  y  a  fait. — Brèchb  si- 
gnifie figurément  le  tort ,  le  dommage  que  l'on  fait  k  quelque 
rhose,  la  diminution  d'un  bien  qui  devrait  être  conservé  entier. 


(540) 

intact.  Il  a  fait  une  brèche  à  son  hmmeur.  Cela  fsA  kàir 
à  sa  fortune. 
BREGHE(areà.),  pierre  oomposée'defragmentsd'aotmiMntt 

liés  entre  eux  par  un  gluten ,  qui  est  ^uelqiielbis de  mène  satait, 
et  quelquefois  d'une  espèce  particulière  (F.  Maibii).  Voiô  b 

différentes  espèces  de  ce  marore.  Brèche  anliaife.  Elle  est  mèfe 

par  taches  rondes  d'inégale  grandeur,  de  oiaBc,de  blea,^ 

rouge,  de  gris  et  de  noir.  —  Brèche  blanche.  Elle  est  mélceè 

violet ,  de  brun  et  de  gris,  avec  de  grandes  taches  bbacbo. 

Brèche  coraline.  C'est  une  brèche  qui  a  quelques  tschocsi. 

leur  de  corail,  et  qu'on  nomme  aussi  brèche  séramsiim,* 

Brèche  dorée ,  mélee  de  taches  jaunes  et  blanches.  —  Brttk 

grosse  ou  grosse  brèche.  C'est  celle  qui  est  semée  de  lacb 

rou^,  noires,  grises,  jaunes,  lileues  et  blanches,  ri  quoi 

ainsi  appelée  parce  qu>lle  a  les  couleurs  de  toata  les  uim 

brèches.  —  Brèche  isabelle.  On  désigne  sous  ce  nom  ccUe^ 

a  de  grandes  plaques  de  couleur  isabelle,  avec  des  tscbobi» 

ches  et  violettes  pâles.  ~  Brèche  d'Italie.  Il  y  en  a  dmi  sorla 

l'antique  et  la  moderne.  La  brèche  antigue  est  noire,  binéf 

et  grise;  la  brèche  moderne  est  quelquefois  mêlée  de  liolet:* 

la  nomme  aussi  brèche  violette,  —  Brèche  noirs  oa  ^' 

brèche.  C'est  celle  qui  est  mêlée  de  gris  brun  et  de  taches  aoira, 

avec  quelques  petits  points  blancs.  —  Brèche  des  Pgrénéet.  A 

a  le  fond  brun,  et  est  mêlée  de  diverses  couleurs.  —  BrèAi  » 

varèche.  Elle  a  le  fond  violet  et  brun  .  avec  de  grandes  Uda 

blanches  et  isabelles.  Il  y  a  de  la  petite  brèche  savaridu,  tffh 

lée  ainsi  parce  que  les  taches  en  sont  plus  petites.  —  Brik 

sauveterre.  C'est  le  nom  de  celle  qui  est  parsemée  de  \sàp 

t aunes,  grises  et  noires.  —  Brèche  sette  basi  onde  septkn 
)rèche  qui  a  le  fond  brun,  mêlé  de  petites  taches  rondes  et  Un 
sale.  —  Brèche  de  Vérone.  C'est  celle  ooi  est  mêlée  de  nv 
pâle ,  de  rouge  cramoisi  et  de  bleu.  —  Brèche  violette,  tnt^ 
d'un  brun  sale,  avec  de  longues  bandes  violelles.  ElletMi 
d'IUlie. 

BRÈCHE  (Jean),  né  à  Tours  dans  le  xvr  siècle,  excr^i 
profession  d'avocat  au  présidial  de  cette  ville.  Jean  Boodier,  A 
Poitiers,  lui  a  donné  de  grands  éloges.  Il  a  laissé  qoel^asa^ 
vrages  qui  pourraient  servir  i  prouver  qu'il  avait  des  cou» 
sances  assez  variées,  et  qu'il  était  instruit  dans  les  bngoad 
ciennes.  1**  Le  Manuel  rojgal,  ou  opuscules  de  la  docUiKJ 
condition  du  prince,  partie  en  prose,  partie  en  rime,  smi 
commentaire  de  Plutarque  de  la  Doctrine  du  prince;  » 
semble  les  quatre-vingts  préceptes  d'Isocrate ,  du  réginH 
gouvernement  du  prince.  Tours,  1541,  in-4»;  ^  ^1*7^ 
livre  de  ï Honnête  exercice  du  prince ,  en  vers,  Pim  J" 
in-4^.  Il  en  annonçait  un  second  et  on  troisième  linv 
n'ont  point  paru;  3**  le  livre  de  Laclance  Firmian,  Dett^ 
de  Dieu  ou  De  la  formation  de  t homme ,  traduit  en  fi 
Tours,  1544,  in-16;4»  Epi*lom«  ou  Abrégé  des  trou  ^ 
livres  de  Galsen,  de  la  composition  des  roédicaroeuts,  Ti 
1545  ;  5«  les  Aphorismes  aHippocrate,  traduits  dn  gm 
français,  avec  les  commentaires  de  Galien  sur  le  premier  b 
Paris,  1553,  in-16;  Lyon,  1557,  in-18  ;  e»  le  Promptuein 
lois  municûntles  du  royaume  de  France ,  coneordéesens 
tûmes  de  Touraine,  extrait  de  ses  commentaires  sur  Ifl 
coutumes.  Tours,  1555,  in-S°.  —  a  Jean  Brèche  flonsàl 
1550,  dit  Lacroix  du  Maine;  mais, comme  il  n'a  point  eotlr 
â  la  publication  de  ce  dernier  ouvrage,  on  en  peot 
qu'il  ne  vivait  plus  en  1553.9 

BBÈ€BE-DENT,  adj.  des  deux  genres,  qui  a  perdoutf 
plusieurs  dents  de  devant.  Cet  homme  cet  brèche-dent" 
fille  est  brèche-dent.  Il  s'emploie  quelquelois  substantif 
Cest  une  brèche-dent,  une  petite  brèche-deni.  I 

BBECHET,  s.  m.  (gramm.),  l'os  de  la  ^tri  ne,  celai  "j 
aboutissent  les  côtes  par  devant  ;  plus  particulièrement,  i^ 
mité  inférieure  de  cet  os.  Avoir  mal  au  breehet.  Il  est  fsem 
et  ne  s'emploie  pas  dans  le  langage  médical. 

BBECLiNG  (Frédéric),  prêtre  luthérien,  né  en  I6t9a 
dewith  dans  le  pays  de  Flensboui^g.  Esprit  tarbiileflt .  û 
et  fanatique,  il  souleva  contre  lui  beaucoup  d*iniiniti''|^^ 
haines.  Pour  s'^  soustraire  ^  il  se  retira  en  Hollande, 5*'' 
presque  en  fugitifla  petite  vdie  de  Zwooll,  dont  il  avait  cir 
mé  le  pasteur.  Peu  de  temps  auparavant ,  il  avait  esrrcr 
mêmes  fonctions  à  Uandevrith,  et  n'avait  pas  été  beancHf  ' 
heureux  auprès  des  habitants.  Il  mourut  k  la  Hayeeat^ 
laissant  un  asseï  grand  nombre  d'ouvrages  sur  dô  qv*''* 
théologiques.  .  j 

BBECHTEM  (NICOLAS  VaW)   OU  VEBBBBCMTKJf  «JJjM 

à  Harlem  vers  le  milieu  du  xiir  siècle.  Poète  to«*'î[|P?3 
Maeriant,  il  est  dté  dans  son  Miroir  historiol  {^f^jfj 
riael  ofrym  Kronyk).  Bfaerlant  mentionne  un  ptÂnr  or  >^ 


BftéOA. 


(S4i) 


BBSDENBAGU. 


(rediteii,  traduit  oo  imité  du  français^  et  appartenant  au  fiède 
e  Charlemagne.  poëme,  selon  lui,  rempli  ae  fables,  mais  écrit 
vec  agrément.  11  paraît  hors  de  contestation  que  Van-Brechten 
raduisit  le  roman  d*Huon  de  Villeneuve  sur  les  Quatre  fils 
ivroon  (AelMHil  van  MwUalboÊn  of  de  viêt  Hetmtkmidtren 
r.  Atmon  ,  LTi ,  6111).  Bilderdyk  a  inséré  des  fragments  de 
&lte  version  dans  les  Nouveaux  Mélanges  littéraires  {Nieuwe 
mi,  en  Dichik  Werêch) ,  sur  la  copie  que  lui  avait  communi- 
née  Hofiînann  de  Fallersleben.  Il  est  probable  que  le  même 
îwnèrtf  hollandais  ou  flamand ,  traduisit  aussi  le  roman  de 
imuÊiioaMnlaghifMf  dont  M.  Hoffmann  découvrit  à  Harlem, 
bel  les  frères  Eosshedé,  un  fragment  de  cent  dix-huit  vers, 
lu'il  inséra  en  1831  dans  le  Meuager  des  art»  9i  des  lettres 
Kamten  UtUrheult) ,  deuxième  partie,  et  que  Bilderdyk  don- 
îa  ensuite  dans  ses  Mélan^ ,  avec  une  préface  et  des  notes, 
ioffmann  compara  cedébnsavec  la  traduction  allemande  com- 
pte dont  il  existe  deux  copies  de  la  fin  du  xv'  siècle  à  la  bi- 
iliothèque  de  Heidelbcrg ,  et  «'assura  ainsi  qu'il  appartenait 
réritablement  au  roman  de  Maugis.  On  attribue  encore  a  Van- 
Biediien  la  traduction  du  roman  de  Guillaume  au  court  nex , 
c'est-è-dire  de  Guillaume  d'Orange,  fiction  dont  Nicolas  Leclerc 
parle  dans  sa  Chronique  rimée  du  Brabant,  et  qui,  datant  du 
[i^  siècle,  fut  renouvelée  dans  le  suivant  par  un  poète  qui  an- 
lonceqne 

Moiill  a  kmgteiiis  qu'elle  eit  mise  en  oubli, 

t  qu'il  va  la  ressusciter  d'après  les  manuscrits  de  Saint-Denis. 
Se  poète  est  Guillaume  de  Bajpaume.  Quant  à  l'écrivain  bollau- 
lais,  on  peut  consulter  les  Veillées  historiques  de  Van-Wyu, 
,  361-964. 

mE€HTiJS  (LiBviNUS) ,  dc  Tordre  des  frères  mineurs,  na- 
[nità  Anvera,  et  mourut  gardien  du  couvent  de  Matines  le  19 
Bptembre  1558.  Il  se  distingua  par  son  talent  pour  la  poésie.  Il 
omposa  à  Louvain  une  trasédie  en  vers  latins,  intitulée  Eu- 
ipe  ou  De  l'inconstance  de  la  vie  humaine.  Elle  fut  représentée 
Wk  1548  par  des  écoliers  avec  un  grand  snccès  de  collège ,  et 
ivrée  ensuite  à  l'impression,  Louvain,  1549  et  1550,  in-12; 
dokigne,  1555,1556,  1568,  in-13.  On  a  du  même  auteur: 
**  ^hafiorum  earminum,  Louvain  ,1555,  in-8<>;  3°  VBis- 
mrs  ée  saint  Marc  et  de  saint  MarceUin^  la  Vie  de  saint 
létmàert,  et  celle  de  plusieure  autres  saints,  sous  ce  titre  :  Jfe- 
9orakilisHisioria  eompleetens  agones  illustrium  aliquolmar- 
jfTMUi,  Louvain,  1551,  in-8<*. 

BRSCKMOCK  OU  BRECON  (géogr,) ,  comté  de  la  principauté 
p  Galles  en  Angleterre,  entre  ceux  de  Radner,  au  nord  de 
^nM>r^n,  et  de  Monmouth  au  sud ,  de  Monmouth  et  d'Here- 
ird  i  I  est,  de  Cardigan  et  de  Caerraartben  à  l'ouest.  11  a  95 
eues  carrées  et  43,600  habitants.  Son  chef-lieu  est  Brecknock 
■  Bbecon,  situé  au  confluent  de  l'Uske  et  de  la  Hondey,  que 
an  y  passe  sur  quatre  ponts.  On  y  fabrique  des  toiles  et  des 
is  de  coton.  Cette  ville  est  à  54  lieues  ouest  de  Londres ,  et  a 
,900  babiUnto. 

BRECOURT  (Guillaume  Margoureau  de)  suivit  de  bonne 
eure  \n  carrière  dramatique,  et,  après  avoir  joué  pendant  quel- 
nes  années  la  comédie  en  province  »  s'engagea  dans  la  troupe 
e  Molière,  lorsque  celui-ci  vint  s'établir  i  Paris  en  1658.  Mais 
Iréooort,  s'étant  pris  de  querelle  avec  un  cocher  sur  la  route  de 
'ontainebleau ,  eut  le  malheur  de  le  tuer  dans  la  lutte»  et  il  se 
Hugia  en  Hollande ,  où  il  fut  admis  dans  une  société  de  comé- 
iens  français,  appartenant  au  prince  d'Orange.  Enfin  il  revint 
a  France  après  avoir  obtenu  sa  grâce ,  et  il  rentra  dans  la 
ronpe  de  Molière.  Auteur  et  acteur  du  Théâtre-Français,  Bré- 
Mirt  repr^entait  mieux  qu'il  ne  composait  les  ouvrages  dra- 
latiques.  Il  excellait  dans  les  rôles  de  roi  et  de  héros  dans  la 
ragédie,  et  dans  les  rôles  dits  à  manteau  dans  la  comédie.  $on 
iu  était  tellement  i^nimé  qu'il  se  rompit  une  veine  en  jouant 
anssacooiédiede  Timon^  qu'il  voulait  faire  réussir  au  moins  par 
action ,  et  il  mourut  de  cet  accident  en  1685.  On  a  de  lui  : 
*fa  Fêintê  Mort  de  Jodelet,  en  vers,  1660;  3»  la  Noce  de  vil- 
pge,  en  vers,  1666;  3^  le  Jaloux  invisible ,  en  vers,  1666; 
^  f  Infante  SaUcoque ,  1667  ;  5»  V Ombre  de  Molière,  1674  ; 
^ia  Bégaie  des  cousins  de  la  cousine,  en  vers,  t674;  7»  TV- 
ton.  16S4. 

BR^DA  (Paix  et  congrès  de'].  Divers  congrès  se  tin- 
Mt  dans  cette  ville  du  Brabant  septentrional ,  1  un  en  1575 
Dire  rE^pagne  et  les  Provinces-Unies  •  l'autre  en  1746  et  1747 
ntre  la  Franee  •  TAn^leterre  et  la  Hollande.  Le  plus  célèbre 
Bt  celui  de  1M7 ,  qui  conclut  la  paix  dite  de  Bréaa.  —  Dans 
année  1664,  les  hostilités  éclatèrent  entre  TAnglcterre  et  la 
^^Uaode  par  suite  de  rivalités  nationales  et  à  Tinstigation  des 


Anglais ,  qui  prétendaient  avoir  i  se  venger  de  déprédations 
commises  contre  eux  avant  l'année  1662,  époque  du  renouvel- 
lement de  la  ligue  et  de  l'alliance  avec  les  Hollandais  !  Les  deux 
peuples,  tout  en  désapprouvant  l'injustice  et  la  frivolité  de  ce 
casus  bellif  soutinrent  vigoureusement  la  guerre.  Après  des 
avantages  et  des  revers  presque  égaux  des  deux  parts  et  sans  un 
seul  succès  décisif ,  dés  négociations  furent  offertes  en  1667  par 
Charles  II.  Voici  les  motifs  qui  les  avaient  déterminées  :  le 
manque  de  subsides  suffisants  votés  par  les  deux  chambres;  — 
la  rupture  de  l'Angleterre  avec  la  France  et  leDanemarck  ;  — 
la  peste  de  1665,  qui,  en  moins  d'une  année,  emporta  100,000 
habitants  de  Londres  ;  —  Tincendie  de  cette  ville  en  1666 ,  par 
-lequel  six  cents  rues  et  treize  mille  maisons  environ  fureni 
réduites  en  cendres;  —  l'argent  et  le  temps  qu'il  fallut  employer 
pour  reconstruire  Londres  ;  —  l'apfmrition  de  la  flotte  nu  cé- 
lèbre amiral  hollandais  Ruyter  jusque  dans  les  eaux  de  la  Ta- 
mise, d'où  elle  ne  fut  expulsée  que  difficilement,  et  après  avoir 
brûlé  aux  Anglais  six  vaisseaux  ;  —  la  naissante  mésintelligence 
de  la  chambre  des  communes  avec  Qiaries  II ,  soupçonne  par 
elle  de  favoriser  la  religion  catholique.  Un  congrès  ayant  été 
fixé  à  Bréda ,  des  plénipotentiaires  se  rendirent  dans  cette  ville. 
Les  royaumes  de  France  et  du  Danemarck ,  qui ,  engagés  tous 
les  deux  dans  une  ligue  défensive  avec  les  Etats  de  Hollande , 
avaient  pris  part  à  la  guerre ,  se  firent  représenter  au  congrès 
comme  médiateurs.  Deux  propositions  furent  discutées  :  —  oa 
les  deux  nations  restitueraient  leurs  conquêtes  mutuelles  pen- 
dant les  hostilités, —  ou  chacune  d'elles  les  conserverait. — Une 
seule  difficulté  vint  retarder  les  négociations.  Elle  s'éleva  au 
sujet  de  l'ile  de  Poleron,  dans  les  Indes  orientales,  où  se  faisait 
un  commerce  considérable  en  épices ,  et  qui  avait  été  alternati- 
vement au  pouvoir  de  l'Angleterre  et  de  la  Hollande.  Mais  la 
position  de  Charles  II  devenant  de  plus  en  plus  critique  à  Tin-^ 
térieur,  ses  ambassadeurs  recurent  Tordre  d'abandonner  toute 
prétention  sur  cette  ile,  et  de  hâter  la  conclusion  de  la  paix.  Elle 
se  ratifia  le  31  juillet  1667.  Les  possessions  présentes  de  chaque 
peuple  furent  maintenues,  excepté  l'ile  de  Poleron,  qui  échut 
définitivement  aux  Etals  de  Hollande.  Ils  obtinrent  en  outre 
le  droit  d'importer  sur  leurs  navires,  en  Angleterre,  toutes  les 
marchandises  descendant  le  Bhin,  ce  qui  leur  assurait  une  part 
immense  du  commerce  de  l'Allemagne.  La  Nouvelle-Belgique 
de  l'Amérique  septentrionale  (New-Yorck  et  NewrJersey)  ne 
fut  qu'un  faible  oédommagement  pour  les  An^^lais.  La  France 


échange  des  fies  d'Antigua  et  de  Montserrat.  Si  la  guerre  que 
Charles  II  avait  suscitée  fut  injuste,  la  Hollande  s^n  vengea 
victorieusement  par  le  traité  de  paix  de  Bréda. 

BRÉDA  (jBAïf  Van),  peintre,  né  à  Anvers  en  1683.  Après 
avoir  suivi  les  leçons  de  son  père  Alexandre  Van-Breda , 
paysagiste  estimé ,  Jean  s'attacha  â  la  manière  de  Breughel,  de 
Velours  et  de  Wouverroans,  et  composa  dans  leur  genre  des 
tableaux  très-recherchés.  Sa  réputation  et  sa  fortune  s'accrurent 
lieaucoupen  Angleterre,  gu'il  habita  pendant  plusieurs  années, 
y  travaillant  pour  les  seigneurs  et  pour  le  roi  lui-même.  De 
retour  h  Anvers ,  il  fut  nommé  directeur  de  l'académie  de 
peinture.  Dès  lors  ses  tableaux  eurent  un  immense  succès,  et 
leur  prix,  déjà  élevé,  devint  excessif  lorsqn'en  1746,  lors  de 
son  entrée  à  Anvers ,  Louis  XV  en  eut  acheté  plusieurs.  Jean 
Van-Bréda  mourut  en  1750.  cr  Ses  paysages,  ornés  d'une  mul- 
titude de  figures,  représentant  des  traits  d'histoire  sacrée  et 
profane ,  sont ,  d'après  le  témoignage  de  Decamps  ,  dans  le 
meilleur  goût  de  Breughel ,  et  ses  batailles,  ses  foires,  etc., 
rappellent  la  belle  manière  de  Wouvermans.  Comme  dans 
celui-ci  on  j  admire  une  couleur  brillante  et  légère,  une  tonche 
fine ,  des  aels ,  des  lointains  a^éables ,  un  bon  goût  de  dessin , 
autant  de  feu  dans  la  composition  et  peut-être  plus  de  génie  ; 
mais  il  lui  manquait  cette  pâte  et  ce  large  si  précieux  dans  ce 
maître,  a 

BREDAL  (Niels-Rrog)  ,  bon  popte  et  compositeur  danois , 
après  avoir  été  d'abord  vice-bourgmestre  à  Drontheim  en  Nor- 
vège, vint  se  fixer  à  Copenhague ,  où  il  est  mort  en  1778 ,  âgé 
de  quarante-six  ans.  On  connaît  de  lui  les  Métamorphoses 
d'Ovide,  traduites  en  vers  danois;  les  poèmes  intitulés  le  Berger 
incertain,  t Ermite,  l'Heureux  enrileur  et  l'Amoureux  à  la 
mode^  Copenhague,  1758. 

BRioEMÉTÈRE  (bot,) ,  ^enre  de  la  famille  des  légumineu- 
ses, oui  renferme  un  arbrisseau  des  environs  de  Caracas» 
dans  l'Amérique  méridionale. 

BREOEMBAGH  (F.  BrBYDENBACH). 


(Mi) 


MiEDEKBACii  (JfiAN  DE),  natif  (Ic  Dosseldorf  et  viftnt  ao 
XVI'  siècle,  est  auteur  d*un  poème  intitulé  :  MUiUa  chriêiiana 
ëua  docelur  mti  eonira  vitli  et  earnem  fmgnfindmm,  Dassel- 
dorf ,  1680.  On  a  encore,  sous  le  nom  de  Bredenbach  un  lirre 
De  Àrmeniorum  rilièui  et  erroribut,  Baie ,  1577,  in-9^. 

BREDENBACH  (Mathias)  ,  pHnctpal  du  collège  de  Emme- 
rick  dans  le  pays  de  Clèves ,  naquit  vers  l'an  1486 ,  à  Kersp 
dans  ie  ducbé  de  fierg.  Cétait  un  homme  savant  dans  les  lettres, 
l'histoire  et  la  théologie.  Il  mourut  à  Emmerick  le  5  juin  1569, 
àfp  de  soiiante-din  ans.  On  a  de  lui  divers  ouvrages  de  tbéolo- 
me  et  de  controverse;  les  principaux  sont  :  1®  De  di$tidii$ 
Ecclesiœ  componendii  senlentia,  Cologne,  1567,  1558,  in-S**; 
y*  Hyperaspiteê  pro  libro  de  éiindHê  Eccieeim,  Goloene, 
1560,  in-8o  ,  ouvrage  savant,  exact  et  solide  :  c'est  une  dmnse 
contre  H.  Pileus;  5**  Ajpoiogia  pro  acerbilatibuê  tu  Lutherum, 
in  libro  de  àitêidiii  Éceiesiœ ,  Cologne,  1557,  in-8'';  A'^Epis- 
Mœ  duœ  de  negolio  religionie,  Cologne,  1567,  in-S**; 
%•  Iniroductio  mneula  in  gracas  intérêts ,  Cologne ,  1554  ; 
9^  Commentaria  in  G9  psalmos:  Tauleur  rapporte  les  différences 
du  texte  hébreu  ;  T*  Commentaria  in  EvangeHum  Matthai,  Ces 
deux  commentaires  ont  été  imprimés  ensemble  à  Cologne  en 
1560,  deux  tomes  en  1  vol.  in-iolio.  Ce  dernier  est  en  même 
temps  littéral  et  moral.  Les  ouvrages  de  Bredenbach  sont  ins- 
tructifs et  édifiants.  Sa  manière  d'écrire  est  à  la  fois  noble  et 
polie. 

BREDElTBOlJBG  (Jean),  de  Rotterdam,  est  connu  par  un  petit 
traité  de  lOO  pages  in-4*',  qu'il  publia  dans  cette  ville  en 
1675;  il  Tavait  composé  en  hollandais,  et  le  fit  ensuite  traduire 
en  latin,  sous  ce  titre  :  Enervaiio  iretetatue  theotogéco-poNUci 
wna  cum  demonetralione  geomeiriea  ordine  diepoêita ,  na- 
TCRAM  Tfon  ESSE  Devm  :  cujus  effaêi  conirario  prœdietm 
coniractuê  unice  innUHur.  Ce  petit  traité,  qui  est  «ne  réfotatioo 
de  Spinosa ,  est  fort  rare  et  digne  d'être  recherché.  On  prétend 
oue  Bredenbourg ,  toujours  occupé  de  sa  démonstration  ,  avait 
nni  parla  Iroever  vicieuse,  et  mi'il  en  composa  une  traduction, 
non  en  latin  ,  comme  la  première ,  mais  en  flamand.  On  ajoute 
qu'ayant  communiqué  cette  dernière  â  un  ami,  l'indiscret  ami 
NI  fit  imprimer  à  Tmsu  de  l'auteur,  qu'il  en  résulta  une  con- 
troverse asseï  aigre,  dont  se  mêlèrent  Coper,  le  inifOsobio  et 
qvelques  autres  théologiens.  Les  brochures  qu'«le  fit  naître, 
tant  de  la  part  de  Bredenbourg  que  de  la  part  de  ses  adver- 
saires ,  étant  écrites  en  flamand ,  sont  tomt)ées  dans  un  tel 
oiit>li ,  qu*â  peine  en  est-il  parlé  dans  les  ouvrages  de  ce  temps- 
M.  Ce  qui  est  de  certain  ,  c  est  que  Bredenbourg  vécut  toujours 
comme  un  sincère  adorateur  de  J.-C.  et  de  sa  révélation. 

BBBBCBODV  (Refi AUD  l>¥^ ,  bourgrave  d'Utrecht  dans  le 
xy*  siècle.  Il  épousa  lolande,  fille  du  comte  Lalain.  Les  Hoeksen 
trouvèrent  en  lui  et  dans  tonte  sa  familledes défenseurs  zélés  pour 
leur  parti.  Brederode  fut  fait  chevalier  de  Jérusalem  Iobb  du 
voyage  qu'il  entreprit  à  la  terre  sainte.  Ason  retour,  un  nouvel 
honneur  l'attendait,  et  si  la  jalousie  le  lui  disputa ,  œ  fut  eo 
qselque  sorte  pour  lui  donner  plus  d'éclat.  Philippe  de  Bour- 
bon ayant  voulu  lui  conférer  I  ordre  de  la  Toison  d'or,  plu- 
sieurs personnes  de  la  cour  insinuèrent  que  la  famille  de  Bre* 
derode  était  de  basse  extraction,  et  que  ce  serait  déroger  en  sa 
(aveur.  Le  prince  ordonna  une  enquête,  fit  examiner  sa  généa- 
logie a  la  Haye,  et  le  trouvant  digne  en  tout  point,  passa  lui^ 
mémeau  cou  de  Brederode  la  chaîne d*or  avec  la  toison.  Plus  tard, 
lorsque  Philippe  eut  déclaré  la  guerre  aux  habitants  de  la  ville 
de  Gand,  celui-ci  s'empressa  conjointement  avec  son  frère  de  lui 
fournir  mille  hommes  d'armes.  Mais  le  temps  n'était  pas  éloigné 
où  Brederode  serait  traité  en  ennemi.  Le  siège  d'Utrecht  devint 
vacant  par  la  mort  de  son  évêque  ;  Philippe  y  prétendait  pour 
David  ae  Bourgogne ,  son  fils  naturel  ;  cependant  le  chapitre 
élut  Gysbregt,  frère  de  Brederode.  Le  prince,  irrité  de  cette 
préférence ,  s'adressa  au  pape  Calixle  lU  pour  faire  annuler 
cette  élection  en  faveur  de  bavid.  Le  pape  accooda  secrète- 
ment le  bref  d'investiture  que  lui  demandait  Philippe.  Le 
nouvel  élu,  armé  de  cette  pièce,  se  présente  pour  faiie  recon- 
naître ses  droits;  le  chapitre  et  le  peuple  s'y  refusent  de  con- 
cert; alors,  d'une  part,  Renaud  s'avance  pour  soutenir  Itt  droits 
de  son  frère,  à  la  tête  d'un  grand  nombre  de  gentilshommes  ; 
d'une  autre  part^  le  duc  de  Bourgogne  fait  marcher  ses  troupes 
pour  prendre  possession  de  Tévêcne.  Les  chances  de  succès  n^ 
laient  pas  égales  entre  les  deux  concurrents ,  et  Gysbregt  re- 
tira ses  prétentions  moyennant  quelouesdêdommageroents  qui 
furent  stipulés.  Cependant  la  haine  oe  David  survécut  à  cet  ar- 
rangement ,  et  peu  après  il  accusa  les  deux  frères  d'abuser  de 
rautorité  à  Utrecbt.  Renaud,  jaloux  de  se  laver  promptement, 
même  aux  yeux  de  cet  évêaue ,  d'une  pareille  accusation  ,  alla 
le  trouver  dans  son  château  «e  Wyk.  Le  ils  de  Phdippe,  oubliant 


^v 


son  caractère  et  €«M  de  IVNmse  avec  qui  il  mmi 
bandonna  contre  lui  à  lovtc  sa  colère ,  lui  arradMi  tes 
de  la  Toison  d'or,  et  le  fit  jeler  dam  une  tout.  Ses 
naturels  et  son  frère  Gysbregt  furent  arrêtés  presque 
jetés  eux  aussi  dans  une  prison.  Pour  Mer  à  sa  cMënitt  f; 
rence  de  l'odieux,  David  publia  que  les  frères  Brederode 
voulu  attenter  è  ses  jours,  et  qu'ils  eonspiraieBl  contre  le  ém 
Charles  de  Bour^ne  c|u'ils  voulaient  iiire  diaanr  ée  la  Bi^ 
lande.  Ayant  fait  appliquer  à  la  toHure  un  gcBlîètioiim  mm 
des  prisonniers  et  l'un  des  fils  naturels  de  BenaBd,  r«cèBér  li 
souffrance  porta  cesdevx  malheureux  i  aa  déclarer  pur  éat 
coupables  de  conspiration.  Cette  pièce  accusatrice  foi  eowyvei 
Charles  de  Bourgogne,  qm  n'ona  ou  œ  voulut  point  prBBiwta 
une  condanmation.  David,  ttompé  dans  sa  lumie  et  irrité  ér  «■ 
-lenteurs ,  voulu!  contraindre  RenaiMl  i  le  servir  hri- 
ses  aveux  :  il  le  fit  mettre  à  son  tour  i  la  torture,  et 
l'en  relira  on  craignit  de  n'avoir  plus  qu'un  cadavre.  Le 
Charles,  informé  de  ces  ennuies  et  voulant  soustraire  ftciia 
l'impitoyable  vengeance  de  David,  le  fit  transférer  de  Wyfc  s 
Rupelmonde.  L'année  suivante ,  147S,  il  nomma  ploaif  aA» 
valiers  de  la  Toison  d*or  pour  former  un  tribunal  auquel  il 
féra  l'accusation  qui  pesait  sur  les  deux  ârèret  et  leurs  paé^m 
complices.  A  l'exception  des  agents  de  David,  tous  l«i  joges  oa 
avaient  une  conscience  à  eux  firent  défaut.  Aucun  oe  «MM 
consentir  à  juger  un  homme  que  tout  le  monde  Mvail  êuc 
innocent.  Les  prévenus  furent  mis  en  liberté  sans  aMredéd— 
roagemeiit.  Peu  de  temps  après  sa  sortie  de  prison ,  Gyahreil 
mourut.  Quant  à  Renaud,  il  vécut  encore  phieieurs  anueti.  (6 
soupçonne  qu'il  fut  empoisonné,  sa  mort  étant  survenue  i  Iê 
suite  d'un  grand  repas  dont  tous  les  conrives  sortiretit 
BREDERODE  (FRANÇOIS  DE)  naquit  cn  1466  d'une 
illustres  familles  de  la  Hollande.  Il  est  connu  dans  ce  pêjs 
te  nom  de  Jonher-Fretnê.  C'était  un  bomme  entreprenam  m 
d'un  courage  h  toute  épreuve,  qui  s*acquit  beaucoup  de  eéiftrik 
en  se  mettant  à  la  tête  du  parti  des  Hoeksen.  Bn  146$^  tl 
sur  les  oMes  de  Flandre  quaranfe-buit  vaisseaux  dont  tl 
posa  une  petite  flotte  ;  secondé  par  1,000  hommes ,  Ho.^.,^ 
ou  Flamands ,  il  se  mit  à  faire  une  croisière  fort  redoutable  tm 
les  côtes  de  la  Hollande,  chassant  ou  capturant  les  iwvîio  dr 
commerce.  Encouragé  psnr  ses  succès ,  il  résolut  de  s^empenr  A 
la  ville  de  Rotterdam,  et  nnt  beaueouf»  de  hardiesse  daae  Vi  ' 
cotion  de  ce  projet.  Ne  pouvant  à  cause  des  rlaon  rcoioolef 
sa  flotte  jusqu'à  cette  viNe,  il  la  fit  mouiHer  a  DeMsbeven,  et  ^ 
dant  la  nuit  se  précipita  sur  sa  proie  avec  960  hommee  ^utVte 

emparèrent  sans  qu'aucun  d'eux  eût  perdu  la  rie.  Son — 

soin  fut  de  réparer  les  fortifications  de  sa  nouvelle  com 
d'en  augmenter  les  moyens  de  défense  ;  pub  dignités  et 
tout  revmt  à  ses  partisans.  Sa  flotte  courait  la  uMr  d 
s'emparer  des  villes  maritimes  ou  i  les  détruire.  Sur 
faites ,  Maximilien ,  comte  de  Hollande  et  roi  des  R 
convoqua  les  états  à  Leyde,  et  ordonna  le  sié^  de  Rail 
toutes  les  principales  villes  de  Hollande  foumisMïnt  on 
gent  pour  cette  expédition.  Le  stathouder ,  comte  dT 
et  un  autre  général  furent  chargés  de  rexécntioo. 
Rotterdam  fut  étroitement  serré  par  on  cordoud'assiégeairt»^  d 
une  flotte  stationnait  dans  la  Meuse.  Mais  Brederode  ovait  |n 
toutes  ses  mesures  ;  il  était  là  toujours  inquiètent  ses  emtaMi 
dans  leurs  travaux ,  faisant  des  sorties  et  s'enipuiant  nnêit  A 
quelques  villages  tombés  en  leur  pouvoir.  Il  eût  tenu  peut-Oi 
longtemps  encore  en  ménagent  ses  moyens ,  mais  one  esor* 
sion  qu'il  fit  en  mer  lui  devint  fetale  ;  sa  flotte  fot  battae  il 
dispersée.  Les  assiégeants,  qui  commen^ient  à  mao<|iHr  ^ 
vivres,  s'emparèrent  de  quelques  bateaux  chargés  de  gratna.  tm 
assié|i[és  perdnrent  courage,  et  demandèrent  i  Brederode  m*il  B 
la  paix;  de  son  côté  Tempereur  Maximitien  proclamai  ant 
amnistie  pour  tous  les  boorgeois  qui  rentreraient  ôtmÊ  k 
devoir.  Tous  ces  événements  devraient  amener  înfailliblefDent  li 
ruine  de  Brederode;  il  le  comprit,  et  quitta  Rotterdam 
partisans.  Le  stathouder  Egmont  y  Jlt  son  entrée, 
ordres  un  fils  naturel  de  Brederode  et  tous  les  F 
il  put  s'emparer  percKrent  la  tête  sur  Téchafoud 
Brederode  et  les  siens  ne  tardèrent  pas  à  se  relever  et 
de  nouvelles  entreprises.  Leur  chef  arma  dans  le  port  ât 
une  flotte  de  trente-huit  vaisseaux,  détiarqua  dans  les  Hea  €^ 
verflakéeet  de  Vom,  attaqua  la  pente  viHe  de  Gorrée,  et, 
il  ne  pouvait  s'en  emparer,  il  marcha  poor  réparer  eet 
contre  Schouwen.  Le  stathouder,  afin  de  mettre  on  tara 
tentatives  des  Hoeksen,  rassembla  i  Dordrecht  me  OeCie 
dérable^  et  les  ayant  atteints  dans  le  détroit  de 
il  y  battit  la  petite  force  navale  de  Brederode,  f^tn'éeoota 
son  désespoir,  et  se  jeta  suivi  des  siens  sor  le  nvtfe,  aè  ff 


IcBler 


(345) 


ioiiiiiiitt.A  UfiUi^épmé  pATses  bkswrei,  il  ioinbaav  mîliett^lc 
«s  eoMinky  qui  s'en  eiBparèreiit  II  fui  reofermé  dans  la  tour 
le  PuUoky  et  y  mourut  eo  1490 ,  à  Vàge  de  viugt-quatre  ans. 
-  BaBDEiOMi  (Henri,  comte  de),  il  était  ué  dans  les  Pays- 
las  d'uae  braAcbe  de  la  famille  des  Brederode  de  Hollande. 
iet  aocélress*élaieni  toivours  montrés  lei  défeiisencs  et  les  adep- 
es  dt  parti  de  Tindépendance.  En  1566 ,  Henri,  comte  de  Biî»- 
brode,  fit  cause  commune  avec  Guillaume  de  Nassau  et  les 
Mules  d'Kgmont  et  de  Boom  contre  le  parti  espagnol.  Il  fut 
■B  des  premiers  signalaires  du  traité  connu  sous  le  nom  de 
r§m§r$mii;  Vêuaét  suivante,  il  présenta  une  requête  i  la 
bdiesie  de  Parme.  Cette  requête,  qu'il  appuya  de  la  présence 
ie  trois  cents  gentilsboDunes  armés  qu'il  commandait ,  fut  le 
■pal  de  rinsurrection  qui  aboutit  à  la  formation  de  la  répu- 
bfique  des  Provinces-Unies.  Banni  dans  la  suite  par  le  duc 
i^Jùbtj  û  mourut  en  exil  le  15  février  1568.  —  BftKDBBOiiB 
[Kerre^^iNrneiUe),  vivait  au  xvi'  siècle.  Il  était  né  à  la  Haye,  et 
ian|»lit  Ibrt  longtemps  les  fonctions  d'ankbassadenr  des  états 
géaeraux  dans  m  cours  d'Allemagne.  Il  a  laissé  plusieurs  ou- 
na|H  estimés  :  1^  7kfMnirii«  diciiomum  «I  senieniiarum  ae 
t9fki»um  juris  civilisa  Lyon ,  1685  ;  2"  Novum  Spêciwun  de 
mhrum  ùgmêficaiionê  §1  d€  senteniiû  me  regulU  jurU , 
irtu ,  1588  ;  3»  Traelaiu»  de  appeUaiionibus,  Francfort-sur- 
lein ,  1592  ;  4"  Beptricrium  senleniiarum  ei  reguiarum  , 
IfMfiM  dêfimUimum^  diclionumquê  owmium  ex  universojuris 
npore  eoUectarum  ,  Lyon  ,  1607,  in-fol. ,  et  Francfort,  1664, 
•-4^;  HP  Anmiyëii  IViibrorum  iMtUulionum  Hnptriaiium, 
Irasiiourg,  1654,  k^S''.  —  Bbedkrode  (Rheiobar  de).  Il 
tait  issu  de  la  même  famille  aue  le  préœdent.  On  a  de  lui  un 
ourmtU  de  l'amboiHde  en  MoMcovie,  rédigé  dans  les  années 
M6  et  1616^  la  Haye,  1619,  in-4''. 

BlÈDBS  (èol.),  utm  collectif  donné  dans  l'Inde  et  par  les  créo- 
•  dfs  Ikft  de  l'Asie  méridionale,  de  l'Australie  et  même  des  An- 
Iles  à  toutes  les  plantes  herbacées  dont  on  mange  les  feuilles  en 
Mse  d'épîaards  ou  les  pousses  nouvelles,  assaisonnées  d'épices. 
t  mol  brède  vient  du  portu^is  bredos,  qui  lui-même  tire  son 
riginedu  grec  biilonei  du  lalm  blilutn,  (|ui  signiûentune  plante 
deemptovée  dans  la  cuisine.  Le  mot  brede  a  été  appliqué  à  un 
land  necnore  déplantes  différentes  ;  voici  les  principales  :  bréde 
m§e/t  oa  épinarddê  la  Chine,  transportée  depuis  quelques  an- 
Sesànie  de  France.— l^r^d^eÂoti  eara€64r,lesjeunesCeuillesdu 
■et  comestible  que  l'on  accommode  parfois  en  friture.— Drède 
mi  de  Chine ,  très-bonne  espèce  de  chou ,  portée  de  la  Chine 
OL  colenies  françaisessi tuées  i  Test  du  cap  deBonne-£spérance; 
Ile  espèce  est  souvent  détruite  par  la  larve  d'une  petite  phalène. 
M^êëe  ereeê^n^  notre  cresson  des  fontaines. — Brède  de  France, 
^  pègres  appellent  ainsi  les  épinards  servis  sur  nos  tables.  — 
réde  §iraumon  ,  Jeunes  pousses  de  la  citrouille  ordinaire.  — 
ëde  glaeiaie,  U»  feuilles  épaisses  de  la  licoïdc  glaciale  que  l'on 
iDge.  —  Brède  morelle^  brède,  par  excellence  que  l'on  sert  in- 
Hiactement  sur  la  table  du  riche  créole  et  dans  l'écuelle  du  nè- 
e.  Ce  sont  les  feuilles  et  les  jeunes  pousses  du  «o/anum  nigrum. 
B  la  mange  cuite  avec  du  sel,  du  sacadouc,  du  singembre , 
Née  au  carris.  Avec  du  poisson  frit,  elle  forme  Te  souper  de 
esque  toute  la  population  des  iles  et  du  continent  méridional 
l'Asie.  On  mange  encore  la  brède  seule  ou  le  plus  souvent 
lie  à  da  ris  cuit  à  l'eau. — Brède  pimenl.  Les  pousses  sont  re- 
ercbées  comme  aliment,  parce  qu'elles  n'ont  rien  de  l'âcreté 
i  fruit  dn  piment  ordinaire.  —  Brède  puante.  Son  odeur,  ana- 
yae  à  celte  de  l'urine  du  chat,  se  perd  par  l'ébuUition  et  elle 
mit  Isès-comeslible.  A.  B.  de  B. 

BtKBl-BRKDA  (  ^amm.),  expression  adverbiale  et  très-fa- 
Bière ,  i|ui  s  emploie  en  parlant  d'une  chose  dite  ou  faite  avec 
kp  de  précipitation.  Il  noue  a  raeonlé  cela  bredibreda.  Il 
■MUtffiee  kredi-^eda  êan$  $awnr  ce  qu'il  va  faire. 

Bft£»l1fBi]f ,  s.  m.  (ierme  de  marine) ,  palan  moyen  dont  on 
^«rt  poor  enlever  de  médiocres  iardeaux. 

BREDIR ,  v.  n.  (  terme  de  bourrelier  ).  Ils  s'en  servent  pour 
pn'nier  la  manière  dont  ils  joignent  ensemble  les  différents 
>ndont  ils  consent  les  soupentes  et  autres  grosses  pièces.  Pour 
(  «ffct ,  ils  prennent  une  grosse  alêne,  appelée  alêne  à  bre- 
^.  a\ec  laquelle  ils  font  dans  le  cuir  des  Irous  où  ils  passent, 
lieu  de  ni,  des  lanières  de  cuir,  et  serrent  celte  espèce  de 
^UTc  par  le  moyen  du  marteau  appelé  Serre-attache. 

t^ÉDliiSCR£.  s.  f.  {terme  de  médecine),  impossibilité  d'é- 
^r  les  mâchoires ,  produite  par  l'adhérence  de  la  membrane 
gencives  à  celle  qui  revêt  les  joues  intérieurement. 


M  (trietrae).  On  appelle  ainsi  le  jeton  avec  le- 
'  le  joReur  inoii^De  que  les  points  obtenus  par  lui  l'ont  été 
«  tftterfuptiDn:  amsi,  par  exemple,  je  gagne  quatre  points. 


je  naarque  ces  quatre  peints  avec  un  jeton  accompa^  de  celui 
de  la  bredouille;  j'en  gagne  encore  deux  qui,  ajoutes  aux  pré* 
cédents,  me  donnent  six,  je  marque  le  nombre  avec  «n  jelen 
toujours  accompagné  de  celui  de  la  bredouille.  Mou  adversaire 
KHie,  il  gagne  deux  points,  ators  je  perds  la  bredouille,  et  c'est 
lui  qui  la  gagne.  Il  la  conservera  jusau'à  ce  que  je  la  hii  enlève, 
ce  qui  arrive  lorsc^ue  je  lui  gagne  quelques  points  avant  qu'il  en 
ait  pris  douae  ;  des  lors  nous  ne  l'aurons  ni  l'un  ni  l'autre,  car 
il  y  aura  interruption  par  suite  de  nos  prises  de  points  alterna* 
tives.  Si  l'on  gagne  douze  points  siins  interruption  ,  ou  conmie 
on  dit  au  jeu  douze  points  bredouille ,  on  marque  deux  trous  ; 
s'ils  ne  sont  pas  bredouille,  on  en  ntarqne  un  seul.  S'il  y  a  des 
trous  bredouille,  il  y  a  aussi  des  parties  bredouille,  La  partie  da 
trictrac  étant  de  doute  points,  on  la  gagne  bredouille  si  l'on  (ait 
ces  douze  trous  sans  interruption.  Il  y  a  des  joueurs  qui  la  font 
payer  double.  Pour  que  le  trou  et  la  partie  soient  bredouille , 
d  n'est  pas  nécessaire  que  votre  partenaire  ne  lasse  ni  trous  ni 
points,  il  vous  suffit  de  gagner  uc  suite  vos  douze  points  ou  vos 
douze  trous ,  peu  importe  qu'il  ail  fait  ou  non  des  trous  on  des 
points  auparavant. 

nR£DOUiLL£MENT(mM.),  prononciation  vicieuse  quidépend 
d'une  trop  grande  précipitation  en  parlant;  elle  diffère  du  bé» 
gayementen  ceque  celui-ci  est  caractérisé  pardes  hésitations  con- 
tinuelles et  la  répétition  fréquente  des  mêmes  syllabes.  Nous  nom 
serions  borné  à  cette  simple  définition ,  si  les  dcbals  scandaleux 
auxquels  a  donné  lieu  l'ouération  destinée  à  guérir  le  bégaye» 
naent  ne  nous  obligeaient  a'entrer  dans  quelques  délailsà  ce  sujet. 
Ecoutex  les  auteurs  et  jugez  L'un  place  la  cause  du  l>égayement, 
bien  i  tort  du  reste ,  dans  la  brièveté  et  les  vices  de  conforma- 
tion de  la  langue  et  dans  la  gêne  de  ses  mouvements.  Pour  lui 
donner  plus  de  longueur  et  de  mobilité,  il  coupe  les  génio-glosses, 
en  sorte  que  la  conséquence  est  en  tout  parfaitement  digne  des 
prémisses.  Parfois  il  coupe  seulement  le  fUet  de  la  langue,  et 
il  obtient  une  grande  amélioration.  L'autre  pense  que  le  bégaye- 
ment  est  une  affection  purement  spasmodicjue ,  provenant  d'un 
vice  de  l'innervation  puissamment  influence  par  l'état  moral  des 
individus.  Ce  spasme  n'existe  pas  seulement  dans  la  langue, 
mais  aussi  dans  le  larynx,  dans  les  muscles  de  la  face ,  et  sou- 
vent jusque  dans  les  muscles  des  yeux.  Partant  de  là,  et  p^r  dé- 
duction des  résultats  que  l'on  a  souvent  obtenus  en  coupant  des 
muscles  spasmodiquement  contractés ,  cet  opérateur  est  d'avis 
que  la  section  de  la  langue ,  non  pas  seulement  d'une  paire  des 
muscles  qui  s'y  rendent,  et  encore  moins  du  filet  tout  seul,  mais 
hi  section  de  la  langue  tout  entière ,  à  sa  racine ,  peut  modifier 
assez  puissamment  l'innervation  viciée  de  cet  organe  pour  faire 
cesser  l'état  spa>modique  auquel  il  est  en  proie.  Un  troisième, 
effrayé  de  cette  grave  opération,  remplace  le  bistouri  par  les  ai- 
guilles: il  passe  des  fils  dans  la  partie  postérieure  de  la  hingue, 
et  puis  il  les  serre  de  manièreà  étrangler  une  portion  de  l'épais- 
seur de  cet  organe ,  et  à  produire  aussi  une  section  sans  avoir 
à  craindre  Thémorragie.  Voici,  au  reste,  comme  s'exprime  sur 
ces  différents  procèdes  l'auteur  des  Principes  de  physiologie, 
M.  Isidore  Bourdon  ;  a  Envisagées  sous  le  rapport  des  ridicules 
théories  mises  en  avant  pour  établir  les  opérations  de  glossoto- 
mie ,  ce  sont  des  actes  absurdes  ;  envisagées  sous  celui  de  la 

Sublicité  que  certaines  personnes  leur  ont  donnée,  sous  celui 
es  annonces  bruyantes  et  mensongères  qu'on  en  a  faites,  cesont 
des  opérations  malhonnêtes;  loin  de  glorifier  l'art,  elles  le  dés- 
honorent. Ajoutons  que  ce  déplorable  charlatanisme  qui  a  en- 
vahi toutes  les  professions ,  tous  les  rangs,  qui  fait  que  tous  les 
gens  de  bien  se  réfugient  dans  la  famille ,  n'est  que  la  consé- 
quence de  l'oubli  de  tous  les  principes  moraux  et  religieux  et  de 
la  soif  insatiable  des  jouissances  matérielles  qui  s'est  emfmréede 
la  génération  actuelle,  d  A.  Brierrb  de  Boismont. 

BREDOW  (Gabriel-Godevroi),  savantet  homme  d'Etat,  né 
à  Berlin  en  1773  de  parents  très-pauvres,  eut  le  bonheor 
d'être  distingué  au  gymnase  du  Joachimslhal  par  le  docte 
Mierotto,  qui  sut  apprécier  ses  dispositions,  et  obtint  pour  lui 
une  place  gratuite.  l)e  ce  gymnase  Bredow  passa  à  l'université 
de  Halle,  entra  au  séminaire  phifologique,  et  fit  marcher  paral- 
lèlement l'étude  de  la  théologie  et  la  connaissance  de  l'antiquité. 
En  1794 ,  il  fut  admis  à  l'école  normale  (schullehrerseminar) 
dirigéejpar  Gedike,  et,  deux  ans  après,  il  se  rendit  à  l'invitation 
de  J.  EL.  Voss,  qui  l'appelait  à  Entin,  et  avec  lequel  il  partagea 
la  chaire  de  rhétorique.  C'est  à  cette  époque  qu'eurent  lieu  ses 
grands  travaux  sur  les  mesures  du  ciel  et  de  la  terre  essayées 
par  les  anciens.  Il  mit  aussi  un  zèle  extrême  à  commenter  les 
poètes  de  l'antiquité.  Quelque  temps  après ,  il  remplaça  Voss 
dans  le  rectorat;  puis,  en  1804,  il  se  rendit  en  qualité  de  pro- 
fesseur d'histoire  à  Helmstaedt;  là,  il  se  distingua  par  la  hau- 
teur de  ses  vues  et  la  hardiesse  de  ses  jugements.  'Toutefois  le 


danger  des  qoestioiis  qo'il  remuait  l'y  fit  renoncer,  et  il  reprit 
ses  études  sur  Fantiouité.  Un  plan  immense 8*était  offert  k  lui; 
c'était  de  dérouler  le  tableau  de  tous  les  systèmes  géomphi- 
ques  connus  depuis  Homère  jusçiu'au  moyen  âge.  Un  tel 
travail  exi£[eai(,  comme  préliminaire,  la  révision  des  textes  de 
tous  les  petits  géographes  grecs.  Ce  motif  amena  Bredow  à  Paris 
en  1807;  il  y  resta  huit  mois,  et  il  fit  dans  les  bibliothèques  de 
riches  acquisitions  de  matériaux.  Revenu  en  Allemagne,  il  se 
rendit  suspect  aux  gouvernements  de  la  confédération  du  Rhin, 
par  les  sentiments  qu*il  laissait  percer  contre  la  suprématie 
française  et  pour  Tindépendance  germanique.  Les  dénoncia* 
tîons  et  les  petites  vexations  le  poursuivaient  déjà  lorsque ,  fort 
i  propos  pour  lui,  l'université  nouvellement  transportée  de 
Brcsiau  à  Francfort-sur-rOder,  lui  offrit  une  chaire.  Il  Taocepta 
de  grand  cœur,  et  fut  en  outre  nommé  conseiller  de  régence  par 
le  roi  de  Prusse.  Cest  au  soin  de  ce  doux  et  honorable  cumul 
qu'il  eut  la  satisfaction  de  voir  les  armées  des  souverains  allies 
abattre  enfin  la  gigantesque  puissance  de  Napoléon.  Il  ne  sur- 
vécut giière  à  ce  grand  événement,  et  une  maladie  dangereuse, 
réputée  incurable  dès  qu'elle  se  déclara,  Tenleva  en  septembre 
1814.  Bredow  était  un  homme  remarquable  a  tous  égards  : 
science,  méthode,  chaleur,  amour  véritable  et  consciencieux  de 
la  patrie ,  tels  furent  les  caractères  de  son  enseignement,  et  ces 
caractères  il  les  porta  dans  ses  livres,  qui  tous  se  lisent  avec  fruit. 
En  voici  la  liste  :  1*"  Manuel  de  thuMre  ancienne,  1790  (  la 
cinquième  édition  de  cet  ouvrage  a  paru  eul835,  Altoiia); 
9!^  Hecherchee  sur  quelques  pointe  isolés  dhi$toire,ée  géogra- 
phie  et  de  chronologie  anciennes;  Z^  Chronique  du  diœ^neu^ 
tième  siècle.  Des  difticultés  toujours  renaissantes  l'engagèrent  à 
laisser  de  côté  cet  ouvrage.  Il  chargea  Venturini  de  le  continuer, 
et  conçut  alors  le  projet  de  V Histoire  des  sffslèmes  de  géogro' 
phie;  A"*  Epistolœ  parisienses,  1814,  in-8«;  5»  Essai  sur  Char- 
Umagne,  Ce  morceau  indique  chez  l'auteur  autant  de  sagacité 
que  d'érudition. 

BRiÊE  (La)  ou  l'arras.  Cest  ainsi  qu'on  appelle ,  dans  les 
forges,  la  garniture  de  for  qui  entoure  le  mancne  du  marteau , 
pour  l'empêcher  de  s'user  par  te  frottement.  La  brée  est  placée 
dans  l'endroit  où  les  camines  de  l'arbre  prennent  le  manche  et 
le  font  lever.  On  conçoit  que  cet  endroit  doit  fatiguer  d'autant 

f»lus  que  le  marteau  est  plus  lourd ,  le  nombre  des  cammes  plus 
réqiient,  et  le  mouvement  de  l'arbre  plus  rapide. 

BREENBERG  (Bartholomè),  peintre  et  graveur,  né  à  Utrecht 
vers  l'an  16M,  mort  en  1660.  Il  était  peu  connu  lorsqu'il  entre- 
prit un  voyage  en  Italie,  et  les  études  qu'il  en  rapporta  lui  ser- 
virent k  composer  des  paysages  qui  furent  très-estimés.  Il  réus- 
sissait merveilleusement  aussi  dans  les  animaux  et  dans  les  fi- 
gures, auxquelles  il  donnait  un  cachet  tout  particulier  d'élégance 
çt  de  délicatesse.  Parmi  ses  tableaux,  il  en  est  qu'on  ne  dirait 
jamais  être  sortis  de  la  même  main  qui  en  a  produit  de  si  ex- 
cellents. Les  uns  sont  d'une  manière  noire  et  désagréat>le  par 
l'emploi  de  mauvaises  couleurs;  les  autres  sont  d'une  manière 
brillante  et  gracieuse.  Ses  dessins  et  ses  eaux-fortes  sont  aussi 
rares  que  recherchés.  On  a  beaucoup^gravé  d'après  lui.  Son 
élève  principal  est  Gofi'redi,  dont  la  touche  est  aussi  légère  et 
aussi  spirituelle  que  la  sienne,  mais  dont  le  coloris  est  bien  infé- 
rieur au  sien. 

BREERRWOOD(r.  BrBREWOOD). 

BREF,  BRÈVE  {gramm.),  adj.  aiurt,  prompt,  de  peu  de  du- 
rée ou  d'étendue.  Le  temps  que  vous  me  donne»  est  bien  bref. 
Une  réponse  brève.  Dans  Pépin  le  Bref,  il  sianifie  de  petite 
taille.  Il  se  dit  particulièrement,  en  grammaire,  des  syllabes,  des 
voyelles  qu'on  prononce  rapidement.  Syiifibe  brève ,  Voyelle 
brève.  A  est  long  dans  grâce  et  bref  dans  race.  On  l'emploie 
substantivement  dans  le  même  sens,  au  féminin.  L'ïambe  est 
composé  d'une  brève  et  d'une  longue.  —  Figurémenl  et  fami- 
lièrement. Observer  les  longues  et  les  brèves,  être  fort  cérémo- 
nieux, être  extrêmement  circonspet  et  exact  en  tout  ce  qu'on 
fait. —  Figurémenl  et  familièrement,  lien  fait  les  longues  et  les 
brèves ,  se  dit  d'un  homme  habile  et  intelligent  en  quelque 
affaire.  —  Avoir  le  parler  bref,  la  parole  brève,  s'exprimer  en 
peu  de  mots,  ou  parler  d'une  manière  précipitée.  On  dit  aussi 
dans  le  dernier  sens ,  Parler,  Héponére  d^un  ton  bref. —  Brep 
s'emploie  aussi  comme  adverbe  et  signifie,  enfin,  pour  le  dire  en 
peu  ae  mots  :  Je  vous  ai  déjà  dit  aue  ceU  ne  peut  être,  bref  je  ne 
le  veux  peu.  —  Familièrement,  Parler  bref,  avoir  une  pronon- 
ciation prompte ,  précipitée.  —  En  bref,  locution  adverbiale, 
en  peu  ae  mots.  Nous  ne  le  mentionnerons  qu'en  bref.  Je  vous 
k  dirai  en  bref. 

bref  apostolique  (droit  ean.),  lettre  adressée  par  le  sou- 
verain pontife  i  un  particulier,  i  une  communauté  ou  même  à 
un  prince,  mais  n'ayant  point  rapport  aui^aflaires  générales  de 


(  544  )  brmuBT. 

l'Eglise.  Telles  sont  les  leUres  expédiées  de  la  pénileumé 
Rome  pour  l'absolution  d'un  cas  réservé,  pour  une  étfmt, 
pour  un  privil^  quelconque  ou  pour  une  indulgence. — im 
que  le  bref  est  expédié  en  bonne  rorme.  Il  a  la  mène  kntf^ 
tous  les  autres  rescrits  apostoliques.  Il  déroge  méoie  qado» 
fois  i  une  bulle  antérieure;  mais  il  faut  que  la  choie  soiiéë- 

8 née  d'une  manière  particulière.  Au  reste,  il  serait  Irèsniitit 
e  déterminer  clairement  et  complètement  les  cas  dans  loné 
on  expédie  plutôt  des  brefs  que  dea  bulles.  —  Voici  Ici  fn» 
paies  différences  entre  les  bulles  et  les  brefe  :  les  prennèroM 
toujours  ouvertes  quand  on  les  donne  ;  les  seconds  sont  pw. 
que  toujours  cachetés.  Les  brefs  ne  renferment  ni  priteta 
préambule,  et,  au  lieu  d'être  signés  de  la  main  du  pspe,  ilia 

g>rtent  que  la  signature  d'un  secrétaire  désigné  pour  cet  d^ 
n  les  écrivit  longtemps  sur  du  papier  ordinaire:  maii de  m 
Jours  ils  sont  presque  tous  sur  paiciiemin,  et  sur  le  oMéopp» 
i  celui  dont  on  se  sert  pour  les  bulles.  On  les  scelle  de  et 
rouge,  â  la  différence  des  bulles  qui  portentdeladrefcrte,c(a 
y  applique  l'anneau  du  pêcheur.  —  Dans  randen  droit  («*• 
mierde  France,  on  appelait  brefs  des  lettres  obleaacsdeh 
chancellerie  pour  intenter  une  action  contre  goelqu*ia.-Ol 
nomme  aussi  bref,  ordo  ou  directoire,  le  livre  qai  csitiai 
l'ordre  et  les  rubriques  qui  doivent  diriger  dans  la  rédlatioiè 
l'olBce divin  (F.  Rbscrit,  Bclle,  Pènitbncbbib). 

BBEFAB  (géogr.).  t'/est  le  nom  d'une  des  Iles  Sorungaei,!» 
descètes  de  Gornouaille,en  Angleterre. 

BRÉGBNZ  {Brigantia)  (géogr.),  petite  ville  do  Tyn4 et cW> 
lieu  de  cercle,  sur  le  lac  dé  ConsUnce.  Elle  fut,  i  noeèiM 


une  des  places  fortes  les  plus  importantes  de  celte  partieèfil- 
lemagne.  Sa  population  est  aujourd'hui  de  S,000  babitarii 

BBEGETio  géogr.),  ville  septentrionale  de  la  deiixlèBeF»> 
nonie,  sur  le  Danube,  un  peu  au-dessus  de  l'endroit  oô  le  Im 
tourne  de  l'est  au  sud,  entre  les  embouchures  du  Colaielà 
Granua. 

BREGIB,  S.  m.  (I.  dépêché),  espèce  de  filet  i  malUesélrÉa 

BBE6MA  (anatomie),  s.  m.  Cest  ce  qu*ou  appeUe  ««  k 
sincipul(V.ce  mot). 

BRE6NA  (géogr.),  petite  contrée  d'iUlie,  l'une  des  qp* 

3ue  les  Suisses  y  possèdent,  entre  les  sources  do  Rhinetlii* 
e  Bellinzone.  Il  y  a  dans  ce  pays  une  rivière  de  méoie  Ma, 
qui  le  traverse  et  se  jette  dans  leTesin. 

BBéGUET  (Abraham-Louis),  l'un  des  plos  célèbres  W» 
gers  de  notre  siècle ,  naquit  k  .Neufch4tel  en  Solsie  ea  lî<^ 
d'une  famille  de  Français  réfugiés.  Mis  ao  collège  de  la* 
heure,  il  y  perdit  complètement  son  temps.  Sa  niwe,  dewi» 
veuve,  se  remaria  lorsqu'il  n'avait  encore  que  dix  ans.  Br^ 
fut  aussitôt  rappelé  du  collège  par  son  beau-père,  gaiétiMw- 
loger  et  qui  le  dirigea  dans  son  apprentissage  en  horlogcntu 
jeune  Bréiruct  ne  se  sentait  pas  plus  de  vocation  pour  oetle  p» 
fession  sédentaire  que  pour  la  grammaire  et  le  latin;  DWip" 
à  peu  les  combinaisons  mécaniques  l'intéressèrent,  et  n  Rf» 
gnance  cessa.  Venu  à  Paris  avec  son  t)eau-père,  sa  mèfeH^ 
sœur,  il  acheva  son  apprentissage  cliei  un  horloger  de  Yen» 
dont  il  devint  en  peu  de  temps  l'ouvrier  le  plus  habile.  La  ^ 
de  sa  mère  et  de  son  beau-pere  le  laissa  avec  sa  sœorstMM^ 
tune  et  sans  appui.  Mais,  à  force  de  travail  et  de  constance^ i)^ 
non-seulement  subvenir  k  leurs  besoins  i  tous  deui,  bb»»' 
core  pa)^er  un  professeur  de  matliématiques  :  il. tentait  d9* 
nécessite  de  connaître  les  sciences  exactes.  Il  derint  Vëhtm^ 
tionné  de  l'abbé  Marie.  Les  premiers  ouvrages  qui  le  fo^  j^ 


marquer  furent  ses  montres  perpétueliês ,  qui  se  reMOji 
d'elles-mêmes,  par  le  mouvement  imprimé  par  la  '''••'^?2- 
lui  qui  les  porte ,  invention  du  reste  qu'il  ne  fit  que  P*'*'** 
ner,  et  qui  remonte  vers  le  milieu  du  xyil*  siède.  Il  fit** 
montres- là  pour  divers  personnages  élevés,  tels  qiie  b 


suffit  de  les  porter  un  quart  d'heure  en  marche  pourqai 
aillent  trois  jours.  Le  duc  d'Orléans,  étant  k  Londres,  ût  w** 
montre  de  Bréguet  à  Arnold,  oui  passait  pour  le  premier"^ 
loger  de  l'Europe.  Celui-ci,  après  avoir  admiré  le  roton**' 
ce  chef-d'œuvre  et  l'exécution  de  toutes  les  pièces,  se  M»/ 
venir  à  Paris,  pour  faire  connaissance  avec  un  •"^^ÎS^Ïb!- 
bile  et  lui  confier  son  fils,  qui  passa  deux  ans  i  l'êcoletK^ 
guet.  Pendant  la  révolution,  quoique  totalement  étfsap 
politique^  Bréguet  devint  suspect,  et  dut  i  des  anuspag^ 
de  pouvoir  sortir  de  France.  Il  se  retira  dans  la  ^''•••^J^ 
gne,  où  il  s'occupa  exclusivement  de  recherches  aéoayj 
avec  son  fils  qu'il  avait  emmené  dans  son  eill.  Btiaw  tB* 


BaɫT. 


BEEISLAK. 


(84B) 

avait  d'étrcntes  Kaîsons  avec  les  reines  d'Angleterre  et  de  Suède, 
le  chancelier  Letellier»  Hardonin  de  Péréfiie,  etc.  Ces  lettressont 
tontes  sans  date.  Parmi  ses  poésies,  on  doit  surtout  distinguer 
le  sonnet  sur  Rome,  dont  voici  les  premiers  vers  : 


patrie,  il  y  trouva  ses  anciens  établissements  détruits;  mais  aidé 
par  des  amis  généreux,  et  plus  riche  de  savoir,  il  put  les  relever 
en  peu  de  temps  et  même  les  agrandir.  Les  perfectionnements 
et  quelquefois  les  inventions  quV>n  lui  doit  s'étendent  à  toutes 
les  parties  de  Tart  de  l'horlogerie.  Ce  fut  lui  qui  imagina  le  pre- 
mier le  paraehuie,  pour  garantir  de  fractures  le  pivot  du  balan- 
fier,  en  cas  de  choc  violent  ou  de  chute  ;  invention  si  utile,  sur- 
tout pour  les  montres  de  poche  ;  les  eadralures  de  ripétition, 
(l'une  disposition  plus  sûre  et  qui  occupent  moins  de  place  dans 
le  mécanisme  de  la  montre  ;  les  T€êiOTU-4imbT€$  qui  ont  rem- 
placé les  timbres  anciens,  exigeant,  pour  être  entendus,  des  ou- 
vertures pratiquées  exprès  sur  la  botte  :  cette  dernière  invention 
a  donné  naissance  aux  mmUrei-eoeheU^  aux  moiUret-tabalièreê 
et  aux  mùMvêê  boitêi  à  muiique.  Nous  nous  arrêtons  là  relati- 
vement à  rhorlogerie.  Biais  c'est  surtout  aux  sciences  exactes,  à 
l'astronomie,  à  la  physique  et  à  la  navigation  que  Bréguet  a 
reudu  des  services  inappréciables,  en  multipliant  les  moyens  de 
calculer  les  minima  les  plus  délicats  de  la  durée  avec  la  dernière 
exactitude.  Tels  sont  ses  ehronomètrei,  dont  les  divers  échappe- 
ments prouvent  la  fécondité  du  génie  de  l'inventeur  et  la  variété 
de  ses  plans;  en  voici  quelques-uns  :  l'éckappimênê  libre ^ 
Véehaj^^emêni  à  forée  comlante  et  à  remoMoir  indépendant , 
l'échappewketU  noiuret,  celui  dit  à  lourbUlon,  et  celui  à  hélice, 
qui  n'a  pas  besoin  d'huile.  L'exposition  de  1819  fut  enrichie  par 
Bréguet  de  plusieurs  cbefsHd'œuvre,  les  uns  d'une  haute  impor- 
tance pour  la  science,  les  autres  remarquables  par  le  double 
mérite  de  la  difficulté  vaincue  et  de  la  beauté  de  l'exécution. 
A  la  première  classe  appartiennent  V horloge  <ulronomique 
double,  la  wunUre  double^  dont  les  deux  nH)uvements  et  les  deux 
pendules,  entièrement  séparés,  agissent  tellement  l'un  sur  l'au- 
tre, qu'ils  se  règlent  mutuellement,  et  qu'ils  se  donnent  réci- 
proquement une  précision  qu'ils  n'auraient  pas  seuls;  tel  en- 
core le  eompieur  atlronomt^at,  renfermé  dans  le  tube  d'une 
lunette  d'observation,  qui  rend  sensibles  à  la  vue  les  dixièmes 
de  seconde,  et  permet  même  d'apprécier  les  centièmes  de  secon- 
de. Dans  la  deuxième  catégorie  se  rangent  une  inQnité  de  beaux 
chronomètres  de  poche^  simples  ou  à  répélitiony  à  qwtnlièmes, 
etc.,  plusieurs  pendules  de  voyage  à  répétiiion^  à  réveil,  mou- 
vement de  lune  et  quantième  complet ,  constcuits  sur  les  prin- 
cipes et  avec  les  soins  d'un  bon  garde-temps;  un  compteur  mi- 
litaire^  avec  sonnerie  pour  régler  les  pas  de  la  troupe,  et  dont  le 
mouvement  s'accélère  ou  se  ralentit  à  volonté  ;  une  montre  de 
*ou,  contenue  dans  une  double  boite,  le  tout  d'une  ligne  et  demie 
l'épaisseur  et  de  onie  lignes  de  diamètre ,  avec  une  aiguille 
laillante,  mobile  au  doigt  dans  un  sens,  mais  s'arrètant  dans 
'autre  sur  l'heure  marquée  par  la  montre  que  renferme  la 
louble  boite,  ce  qui  permet  de  connaître  l'heure  et  les  quarts 
lu  tact  et  en  secret  ;  enfin  la  fameuse  pendule  sympathique,  sur 
aguelle  il  suffit  déplacer,  comme  sur  un  porte-montre,  avant 
Tiidi  ou  avant  minuit,  une  montre  à  réjpétition  qui  avance  ou 
{ui  retarde,  pour  qu'à  ces  deux  époaues  les  aiffuilles  de  la  répé- 
LÎtion  soient  remises  subitement  et  a  vue  sur  l'heure  et  les  mi- 
nutes de  la  pendule,  et  qu'en  peu  de  jours  le  mouvement  inté- 
rieur de  la  montre  soit  lui-même  trà-exactement  réglé.  C'est 
encore  à  Bréguet  qu'on  doit  la  légèreté  et  la  solidité  du  méca- 
nisme des  tétégrapnes  établis  par  Chappe,  ainsi  qu'un  thermo- 
mètre métallique  d'une  sensibilité  extrême.  Bréguet  avait  réuni 
un  grand  nombre  d'observations  et  de  faits  intéressants  sur  la 
transmission  du  mouvement  par  les  corps  qui  restent  eux- 
tnémesen  repos,  et  il  avait  le  projet  de  les  publier.  H  mettait 
(également  en  ordre  un  grand  ouvrage  sur  l'horlogerie,  où  toutes 
^es  dêoouvertes  devaient  être  consignées;  mais  il  fut  frappé  de 
mort  subite  le  17  septembre  1835.  Il  avait  été  successivement 
liorloger  de  la  oMrine,  membre  du  bureau  des  longitudes,  et 
?n  1816  membre  de  l'Institut,  en  remplacement  de  Carnot,  et 
hevalier  de  la  Légion  d'honneur.  On  lui  doit  un  Essai  sur  la 
^orce  animale  et  sur  le  principe  du  mouvement  volontaire, 
Paris,  1811,  in-4o. 

BK£GY  (ChABLOTTE  SoMNAISE    DE   ChAZAN,   COMTfeSSE 

>ë),  née  à  Paris  en  1619,  fut  dame  d'honneur  de  la  reine  Anne 
l'Autriche.  Son  oncle,  le  savant Somnaise,  prit  un  soin  parti- 
ulier  de  son  éducation.  A  quatorze  ans  elle  épousa  M.  de 
lécelles ,  comte  de  Brégy.  Sa  beauté  et  ses  talents  la  rendirent 
f  lébre  ;  die  entretint  un  commerce  épistolaire  avec  les  person- 
ages  les  plus  distingués.  Louis  XIV  l'engageait  quelquefois  à 
lire  des  vers ,  auxquels  il  faisait  répondre  par  Quinault.  Elle 
inserra  dans  sa  vieillesse  toutes  les  grâces  ae  son  esprit.  Ben- 
rade  loi  a  adressé  des  vers.  Elle  mourut  â  Paris  le  3  avril 
193.  Ses  ouvrages  ont  été  recueillis  et  imprimés  sous  ce  titre  : 

ëUreêêiPùéiiesde laeomêessedeB,. .;9aTV\mpnmé,ALeyde,     ,,._-j.    ^  ^  ^  ..    ^  .      .  .. 

966  ,  ÛMS.  Les  lettfft  de  M»«  de  Brégy  apprennent  qu^elle  l  de  Pouzxoles ,  Naples,  17»3 ,  m  8»  ;  TopograpMa  fisiea  deUa 

IT.  ^ 


Vous  que  l'on  vit  jadis  de  splendeur  éclatants. 
Thermes,  cirques,  palais,  que  partout  on  renomme, 
Si  vous  montrez  encore  la  puissance  de  Rooie, 
Vous  montrez  bien  aussi  la  puissance  du  temps. 

Segrais  a  donné  le  portrait  de  M""'  de  Brégy  sous  le  nom  de 
Flonlence,  dans  Tavant-propos  de  ses  Nouvelles  françaises. 
Celui  qu'elle  a  fait  elle-même  de  sa  personne  et  de  son  caractère , 
à  la  tête  de  ses  œuvres,  semble  trace  avec  franchise  :  a  Pour  mon 
esprit,  dit-elle,  je  crois  l'avoir  délicat  et  pénétrant,  et  même 
assez  docile  ;  et  la  raison ,  quelque  part  que  je  la  trouve ,  a  plus 
de  pouvoir  sur  moi  ^ue  nulle  autre  sorte  d'autorité.  J'ai  l'esprit 
assez  propre  à  bien  juger  les  choses,  quoique  je  n'aie  aucun  ac- 
quis, et  je  me  suis  si  mal  servie  du  bien  d'autrui,  que  mon 
simjile  naturel  me  réussit  mieux  que  les  règles  de  l'art ,  de  sorte 
qu'il  faut  que  j'en  demeure  â  ce  qui  s'est  trouvé  en  moi.  Pour 
mon  humeur,  j'aime  trop  la  louange.  »  —  Quelques  savants 
attribuent  au  comte  de  Brégy  les  Mémoires  de  M*** ,  pour  ser* 
vir  à  l'histoire  du  wiV  siècle,  Amsterdam,  1760,  3  vol.  in-8® 
(V.  V Année  littéraire,  1759,  tome  xiii,  lettre  14,  et  le  Journal 
de  Trévoux,  février  1760).  Ces  Jfifmoire«  commencent  à  l'avé- 
nement  de  Louis  XIV  en  1643 ,  et  finissent  en  1690.  ^  Bbégy 
(de  Flécelles,  dite  la  samr  de  sainte  Eustochie),  religieuse 
de  Port-Royal,  estauteur  d'une  Vis  de  la  mère  Marie-des- Anges 
(Luireau  ),  abbesse  de  Maubuisson  et  ensuite  de  Port-Royal , 
Amsterdam,  1775, 3  parties  in-l2  ;  la  première  partie  avait  été 
imprimée  à  Paris  en  1757  ,  in-13.  Cet  ouvrage  a  été  rédigé  sur 
les  Mémoires  de  la  sœur  de  sainte  Candide  Lccerf ,  religieuse  de 
Maubuisson ,  et  revu  par  P.  Nicole.  On  a  encore  de  la  sœur  de 
Brégy  une  Relation  de  sa  captivité,  avec  un  acte  du  P.  Male- 
branchc ,  dans  le  recueil  qui  a  pour  titre  :  Divers  actes,  let^ 
très  et  relations  des  religieuses  de  Pori-Royal,  etc.  1723  et 
1724,in-4^ 

BaÉHAiGNE ,  adj.  U  se  dit  des  femelles  des  animaux  qui 
sont  stériles.  Ainsi  on  appelle  carpe  bréhaigne ,  une  carpe  qui 
n'a  ni  œufs  ni  laite.  — Bréhaigne  se  dit  quelquefois  subs- 
tantivement d'une  femme  stérile.  Cest  une  bréhaigne.  Dans  ce 
sens  il  est  populaire. 

BRéHAN(F.  PLBLO). 

BRÉHAN  (  jBAN-REIfÊ-FRANÇOIS'AMALRIC  DE)  ,  d'une  dcS 

plus  illustres  familles  de  Bretagne,  frère  cadet  du  comte  de 
Plelo,  immortalisé  au  siège  de  Dantzig ,  entra  fort  jeune  dans  la 
carrière  des  armes ,  fit  la  guerre  de  sept  ans,  assista  aux  batailles 
d'Hastembeck  et  de  Crevelt ,  prit  sa  retraite  avec  le  ^rade  de 
colonel,  et  vécut  à  Paris  au  milieu  de  la  société  la  plus  distinguée 
et  occupant  ses  loisirs  avec  la  poésie,  la  musique  et  la  peinture. 
Quoique  fortement  opposé  aux  principes  révolutionnaires, 
Bréhan  refusa  d'émigrer,  par  la  raison  a  qu'il  lui  était  à  peu 
près  égpBil  de  mourir  en  France  d'un  coup  de  civisme  ou  de  mi- 
sère en  pays  étranger.  »  Devenu  suspect,  il  fut  désarmé  pendant 
la  terreur,  et  obligé ,  comme  noble ,  de  sortir  de  Paris.  Il  se 
cacha  dans  le  petit  village  de  Ruelle,  et  s'y  livra  à  ses  goûts  ar- 
tistiques. Lors  de  la  chute  de  Robespierre,  Bréhan  rentra  à 
Paris  ;  il  y  vivait  encore  en  1807 ,  et  on  ignore  la  date  précise 
de  sa  mort  aussi  bien  que  celle  de  sa  naissance.  On  a  de  lui  :  le 
Mot  et  la  Chose  ewfliqués  par  les  dérivés  du  latin,  Paris,  1807, 
4  tomes  en  2  vol.  in-8o. 

BRÉHAT  igéogr.),  petite  île  de  France ,  dans  la  Manche,  sur 
la  côte  du  département  des  Cùtes-du-Nord.  Elle  est  défendue 
par  un  fort,  et  renferme  un  village  et  1,550  habitants,  pêcheurs 
pour  la  plupart, 

BEÉHis,  s.  m.  {hist.  nat.),  animal  de  TUe  de  Madagascar, 
de  la  grandeur  de  la  chèvre,  qui  n'a  qu'une  corne  sur  Te  front 
et  qui  est  fort  sauvage, 

BREISLAK (SciPiON),  célèbre  géoloffue et  naturaliste,  né  i 
Rome,  était  filsd*un  Suédois  naturalise,  et  filleul  du  cardinal 
Sdpion  Borgbesi ,  qui  fut  son  protecteur.  Dès  son  enfance 
montra  un  goût  particulier  pour  les  sciences  naturelles.  Ses 
études  finies,  il  fut  nommé  professeur  de  physique  et  de  mathé- 
matiques au  lycée  de  Rasuse,  puis  au  colley  de  Nazareno. 
L*étude  de  la  minéralogie  étant  devenue  sa  pnndpale  occupa- 
tion, il  passa  à  Naples,  où  il  fut  chargé  de  construire  sur  la  Sul- 
fatera un  des  plus  grands  appareils  qu'on  ait  jamais  vus.  Il  y 
composa  plusieurs  ouvrages  en  italien  :  Essai  sur  la  Solfatora 


Cmmpania,  Flonace,  1798,  iuH^;  Vmfgi  mêUa  Camptmia.  Eo 
1799,  BmsUk  fui  appelé  à  Home  par  le  oouvcau  gpii%eraefneiU» 
d  oommê  on  des  cousuls  de  la  république  romaine.  U  fut 
obligé  de  se  réfugier  en  France  en  1799,  lort  de  Tiuvasioa  de  la 
•econde  coalition.  Il  y  devint  l'ami  des  savants  les  plus  distin- 
gués, cl  fut  admis  à  la  lecture  de  plusieurs  mémoires  intéres- 
tants  qui  ont  été  publiés  dans  les  volumes  de  l'académie.  En 
I80i,  le  gouvernement  de  Milan  le  nomma  inspecteur  des 
poudres  et  salpélres.  U  publia  alors  :  Del  iolnilro  e  deif  arie 
éeiianilrajo.  Milan,  1805,  in-8^En  1811  il  lit  paraître  son 
inlroduzione  alla  geologia ,  Milan,  2  vol.  in-8** .  et  en  1818 
tes  InsUtuMioni  ^«olog^Ae ,  ibid.,Svol.  in-8%avec  atlas,oo- 
frage  classique  qui  fut  traduit  en  allemand  et  en  français.  Il 
fut  publié  à  Paris  en  18W,  sons  le  titre  de  Traité  sur  la  Urae^ 
ture  extérieure  du  globe,  on  Institutions  géolttgiqueê.  Quoique 
avancé  en  âge,  Breislak  lit  une  Description  géologique  du  Mi- 
ktnaiSf  qui  lut  publiée  en  1822  par  le  gouvernement  autrichien. 
Membre  de  la  société  royale  de  Londres*  de  celles  d'Edimbourg, 
de  Berlin ,  de  Munich ,  de  Turin .  il  fut  admis  en  1805  à  l'Ins- 
titut royal  italien.  Il  mourut  à  Milan  en  février  1826.  Il  avait 
publié  quelques  autres  If  ^fMO^M  trè«-précieuxsur  la  géologie,  et 
krmé  un  cabinet  fort  riche  de  minéralogie,  vendu  après  sa  mort 
i  la  famille  Boroméi. 

BRBITEBîllACH  (f^.  BREYDENBACH  ). 

bheithaijpt(M.-Chrétien),  neveu  d'un  professeur  de 
théologie  qui  a  laissé  quelques  écrits  sur  cette  matière,  naquit  à 
Brmsleben ,  dans  la  principauté  d'Halbersladt,  le  1"  mai  1669, 
et  Ut  ses  études  à  Halle,  où  il  soutint  avec  succès  plusieurs  thèses 
de  théologie  et  de  logique.  Nommé  professeur  die  philosophie  à 
Helmstaedt  en  1718,  et  d'éloquence  en  1740,  il  occupa  ces  di- 
verses chaires  avec  distinction.  Oo  a  de  lui  des  dissertations  : 
!•  De  principiis humanaram  actionum ,  Halle,  1714, in-4*»; 
J"  De  slHo  SulpiUi  Severi,  ibid.,  1713,  in-4»;  5«  Disquisitio 
kistorica,  crilica  ,  curiota ,  de  variis  modis  occulte  scribendi, 
êam  apad  veieres  quamrecentioresusitatiSf  Helmstaedt,  1727, 
in-4«  ;  Idem  sous  ce  titre  :  Àrs  decifratoria ,  sive  Scientia  oc- 
cultas  scripturas  solvendi  et  legendi ,  et  De  variis  occulte  scri^ 
bendimodis,  Helmstaedt,  1757,  in-8».  C'est  un  des  meilleurs 
ouvrages  que  nous  ayons  sur  la  sténographie  ;  4°  Commeniaria 
de  recta  linguœ  anglicanœ pronuntiatione ,  ibid.,  1740,  in-S"*. 
Breithaupt  mourut  le  12  octobre  1749.  —  Breithaupt  (  Jean- 
Frédéric),  oncle  du  précédent,  éuit  conseiller  du  duc  de  Saxe- 
Gotha  ,  et  mourut  le  5  juin  1715,  après  avoir  publié  plusieurs 
ouvrages,  dont  le  plus  remarquable  est  intitulé  :  Josepkus  (ro- 
rionides,  sive  Josepkus  Hebraïcus ,  Go\ha ,  1707,  in-A*».  C'est 
«ne  traduction  de  Joseph  Ben-Gorion ,  historien  hébreu  qu'il 
avait  toujours  prétendu  être  le  même  que  le  célèbre  Flavius 
Ju6èphe.  Sa  vie ,  écrite  par  l'abbé  Breithaupt,  a  été  publiée  par 
à>.  Lepariii  en  1725. 

•RKiTKOPF  (  jEAN-GoTTLOB-EMiiANtEL  ),  né  à  Leipzig  le 
^  novembre  1719.  Son  père,  qui  éUit  imprimeur  et  libraire , 
le  destinait  à  lui  sucoéder.  Jean ,  après  une  vive  répugnance 
pour  la  profession  paternelle,  à  laquelle  il  préférait  l'étude  des 
langues,  de  Thistoire  et  de  la  philosophie ,  dans  lesquelles  il  se 
distingua  de  bonne  heure,  tinit  par  se  vouer  à  l'imprimerie  dès 
qu'il  eut  connu  et  admiré  les  tentatives  d'Albert  Durer  pour 
perlectionner  cet  art.  Dès  lors  il  s'appliqua  sans  relâche  à  l'amé- 
Horer,  et  il  lui  lit  fiaire  d'immenses  progrès.  Il  sut  combiner  les 
matières  de  fonte  asseï  heureusement  pour  rendre  ses  types 
deux  fois  plus  durables  que  ceux  ordinaires  ;  il  imprima  avec  des 
caractères  mobiles,  la  musique,  les  ligures  mathématiques,  les 
eartes  géographiques,  les  portraits  et  les  livres  chinois.  Le  car- 
dinal Borgia  encouragea  ces  glorieux  travaux.  Il  avait  aussi  une 
Ikbriquede  cartes  à  jouer  et  oc  papiers  de  tapisserie.  Son  impri- 
merie ,  l'une  des  phis  complètes  de  l'Europe ,  renfermait  les 
poinçons  et  les  matrices  de  quatre  cents  alphabets  différente  ;  sa 
fonderie ,  composée  de  douze  fourneaux,  occupait  seule  trente- 
œuf  ouvriers  ;  aussi  envoyait-il  des  caractères  en  Pologne ,  en 
Russie ,  en  Suède  et  jusqu'en  Amérique.  Breitkopf  mourut  le 
S8  janvier  1794  à  Leipzig,  il  a  publié  :  1«*  Essai  sur  l'histoire 
de  tinvention  ds  C imprimerie ^  Leipzig,  iii-4»;  î»  Essai  sur 
torigine  des  eartes  à  jouer,  tintrûduciion  du  papier  de  linge 
et  les  commefkcemenU  de  la  gravure  sur  bois  en  Europe,  3  par- 
lies  in-i".  1784-1801,  en  allemand  :  la  deujùème  partie,  publiée 
•près  sa  mort ,  a  aussi  paru  séparément  sous  le  titre  de  Maté- 
riaux pour  servir  à  l'histoire  de  la  firavure  sur  bois  ,  publiés 
par  J.-C.-F.  Koch  ;  3^  Sur  Vimppssstondes  eartes  géographi- 
ques et  raractéreê  mobiles ,  Leipzig,  1777,  in-4%  en  allemand  ; 
4r  Exempium  tffpographies  sinicœ  figuris  characterum  et 
tffpis  mobiHbus  compositum,  Leipzi([,  1789,  grand  ia-A";  5«  Sur 
Ift  bibUograpMe  et  (a  btàliophiUe,  Leipzig,  1793,:graudifi-4»,  eo 


(M) 

allemand.  Sa  vie  a  été  écnle ,  Bio§rm§kiê  de  BfeiQ^,m 
II.  Uausius, Leipzig,  1794,  io-8^. 

MlBll  IMGBR  (  Jkax-Jaoook)  ,  né  à  Zurich  en  1S7&,  ««< 
en  1646,  Dèf  au'il  eut  visité  les  écoles  de  Herbom,  de  Ik 
parg,de  Francver, de  Leyde,de  HeidethergeideBàle,!)»^ 
vint  en  1597  dans  sa  pairie  éposser  BégiiieThoiMBo,rM 
modèle  de  vertu  dont  Wolpb  a  écrit  la  vie ,  el  il  ren^t  dis- 
ses charges  de  professeur  et  de  pasteor.  En  ittU  il  élMcWè 
clergé  du  canton  de  Zurich.  Fort  de  rinBoeoce  poiiiMMr  ^ 
lui  avaient  acquise  aes  talents  et  sa  loyaulé,  BrtitMgcr  rHira 
les  écoles  de  son  pays  et  la  disdplioe  oedésiastiqM,  et  mmi 
l'alliance  des  deux  cantons  de  Zurich  et  de  Berne.  Looqot.ar 
les  instances  des  états  de  Hollande ,  les  cantons  prsIcslHttd^ 
putèrent  des  memt>res  de  leur  cierge  pour  assister  aa  hnra 
synode  de  Dordrecht ,  Breitinger  fut  nommé  chef  de  la  dèfet»- 
tton ,  s*y  rendit  en  1618,  et  y  soutint  avec  le  plas grand  Klik 
doctrine  des  zvrin^liens.  Ce  fut  encor»4ui  qu'on  envon  i  G» 
lave-Adolphe,  roi  de  Suède ,  lorsque  »  se  tronvant  i  la  Mté 
son  armée  victorieuse  dans  le  voisinage  de  la  Suisse,  il  ndar 
cha  Talliance  des  cantons  réformés.  Breitinger  réoait  d» 
cette  mission  délicate,  où  il  refusa  cette  alliance  qui  ainilikn 
des  cantons  les  mentbres  catholiques  de  la  confédéiatioi.  te 
ouvrages  imprimés  contiennent  des  DissettaUùmSy  des  .Siratn 
une  Traduction  allemande  du  Nouveau  Testament  H  m 
tUlaHon  des  travaux  du  synode  de  Dordreekt.  En  memei 
on  conserve  de  lui ,  à  la  bibliothèque  de  Zurich ,  de  mmkm 
Mémoires  sur  divers  sujets  ecclésiastiques  et  politiqws.riff 
sa  pvtipre  vie.  F.-C.  Lavater  a  écrit  :  Eleîge  kisteii^  à 
J.^,  Breitinger  ,  premier  pasteur  de  tEqKse  ii  JM 
Zurich ,  1771,  in-8° ,  en  allemand.  ^  BnBtrtTiGBn  (iof-^ 
ques),  chanoine  et  professeur  de  grec  el  d'hébreu  à  2ancb ,  i 
dans  cette  vilfe  en  1701  et  mort  le  ift  décembre  1771  Si  ti 
fut  consacrée  tout  entière  à  son  saint  nainistèrt  et  i  fflaf 
des  anciens.  La  collection  d'historiens  suisses,  les  voiam^ 
historiques ,  politiques  et  critiques  sur  Thisloire  de  m  pMv 
auxquels  il  eut  une  grande  |)art,  décèlent  en  ménetrâf»r 
philosophe  profond  et  un  critique  judicieux.  Ce  fatà  feUetf 
que  que  se  forma ,  entre  Bodmer  et  Breitinger,  cetlejiaiw 
célèbre  par  son  but  utile  de  la  réforme  du  goût  en  AlleM|F 
et  pr  les  différents  écrits  de  critique  que  publièrent  cfs  *c 
savants  sur  les  langues  et  la  poésie.  En  1730  Breitinger  pi'^ 
son  édition  de  la  Bible  des  Septante  (  Zurich  ,  4  val.  ÎM* 
d'après  l'édition  de  Gros ,  en  la  corrigeant  sur  le  muwn 
d'Alexandrie  et  sur  celui  du  Vatican  ,  avec  des  variaat«»«t** 
notes.  Appelé  en  1731  à  la  chaire  de  littérature  au  g) m* ^ 
Zurich ,  Breitinger  y  développa  les  idées  saines  et  lainii«f 
qu'il  avait  déjà  proposées  dans  une  dissertation  laliaf  :Ar^ 
quod  ninUum  est  in  studio  grennsnatieo.  Toutefois ,  ce  «^ 
que  lorsqu'on  l'admit  chanoine ,  peu  de  temps  après,  qi'il^ 
tmt ,  non  sans  peine ,  la  réforme  si  désirable  des  écsifs  Mu 
pays.  Ses  principaux  érriissont  :  1*>  Àrtis  eogitandipriettp» 
1736,  in-8»  ;  ^  Critique  de  l'art  de  la  poésie,  «740,  %vd,m* 
en  allemand  ;  3»  De  anHquiesimo  TuTioensisbibiielhseafet 
Psalmorum  libro ,  epistola  ad  eardineilem  ©ytrMM».''* 
in.4»;  4«>  plusieurs  Ecrits  relatifs  à  des  antiqssités  éelsSt^ 
1^  Orationes  soUmnes,  publiées  après  sa  mort,  1776.  —  L^* 
de  J.-J.  Breitinger  a  paru  dans  le  riouveem  JoumaihsM^ 
mars,  1777. 

BRELAN.  L'origine  de  ce  mol  est  très-incertaine;  l«iiw; 
font  dériver  de  BcHin  ou  de  Breland,  lie  d*AnplelerTr 
donne  ce  nom  à  un  jeu  qui  se  jouait  à  quatre  oo  cifïq  j<w«^ 
on  ne  donne  que  trois  cartes  à  chacun.  C'est  sous  le  tff^ 
Louis  XIV  que  le  brelan  devint  une  espèce  de  fureur.  Of- 
simple  en  apparence,  est  en  réalité  ruineux,  lesjoofurs" 
la  vérité  la  faculté  de  fixer  leur  enjeu ,  mais  on  ne  ^^^ 
être  excité  par  les  copartenairesqui,  confiants  dans  leurs  tit^ 
surenchérissent  à  Tenvi.  Ce  jeu  liit  prohibé  et  en  *wtte  i 
poursuites  sérieuses  de  l'autorité.  Tombé  en  désuétude,  l*'*'^^ 
a  été  remplacé  par  la  bouillotte.  Ce  sont  à  peu  de  choses  pw  ' 
mêmes  K*gles;  le  mot  môme  y  est  conservé;  car  l*^**^ 
rois,  trois  dames,  trois  valets,  trois  sent,  sont  ce  q^^^^.^JJf 
des  brelans.  Le  brelan  d'as  est  le  plus  fort;  les  autres wîw«* 

f progression  habituelle  des  autres  caries.  On  apoelaît  par  ""f 
es  maisons  où  le  jeu  était  une  spéculation,  un  brelan. 

BRELANDEa,  V.  n.  jouer  continuellement  à  quelqTifJ<*^j 
cartes  que  ce  soit.  Ne  faire  que  brelander,  U  est  Cuuiutf  •  * 
prend  toujours  en  mauvaise  part. 

BRELANDiER,  lÈRE,  8.  terme  injvieia ; ccl«^«^ 
fréquente  les  maisons  de  jeu;  et  dans  un  moins défi**^ 
celui,  <xUe  qui  joue  oontiniKlIement  aoi  carlns. 


BII*M«.  (  »7  ) 

BRBLntJD.  XrEL9,  c'esl-à-dire  Nicolas),  moftden  soédob, 
D^  dans  k  Vf  rmeland  tn  4094  df  parents  pauvres,  fit  ses  éludes 
à  runhfrsîtc  dTpsal ,  s'attacha  d'abord  h  la  jurisprudence ,  fut 

Skfue  temps  notaire  à  Carlstadt ,  et  successtrement  soldat  en 
sse,  déserteur  et  Toyageuren  Italie,  h  la  suite  d'un  gentil- 
bororae  allemand  dont  il  nt  la  connaissance  ^  Wittemberg.  Son 
protecteur  étant  mort  è  Padoue,  il  se  vit  obNgé,  pour  gagner  son 
pain,  d'appliquer  h  divers  métiers  son  rare  talent  pour  la  mé- 
canique, et  le  hasard  ledétermina  pour  la  lutherie.  Après  divers 
voyages  en  Suisse ,  en  liOrraine ,  en  France  et  en  Hollande ,  il 
revint  en  Suède,  étudia  la  théologie  è  Lunden,  h  Upaal  et  Wit- 
temberg, retourna  en  Italie,  et,  après  avoir  essuyé  un  naufrage 
et  s'être  tu  dépouillé  par  des  voleurs,  il  arriva  enfin  dans  sa  pa- 
trie avec  le  bonnet  de  docteur,  fut  fait  pasteur  de  Wolstadt  près 
de  Caristadf ,  et  y  mourut  leSJuillet  4753,  avec  la  réputation 
d'un  très-habile  mécanicien  et  (acteur  d'instruments,  ce  qui  lui 
nlut  une  pension  du  gouvernement  et  une  place  à  l'académie 
des  sciences  de  Stockholm ,  dans  les  mémoires  de  laquelle  il  a 
laissé  une  savante  dissertation  sur  le  perfectionnement  des  ins- 
ttvments  à  clavier. 

BRILLE.  Dans  le  commerce  de  bois  carré ,  on  nomme  ainsi 
ime  certaine  quantité  de  pièces  de  bois  liées  ensemble  en  forme 
de  radeau.  Il  l^ut  quatre  brelles  pour  former  un  train  complet 
(F.  TitilN). 

BRELOQUE,  nom  aue  Ton  donnait  h  plusieurs  ornements  de 
bijouterie  qu'une  moae  bizarre  et  trop  longtemps  conservée 
faisait  pendre  à  une  longue  chaîne  fixée  a  la  montre.  —Dans  Tar- 
oiée,  ce  mot  désigne  une  batterie  de  tambour,  employée  le  plus 
drdinaircment  pour  faire  rompre  les  rangs.  Dans  le  stvle  fami- 
lier, on  dit  Battre  la  breloque,  quand  un  homme  en  parlant  perd 
le  fil  de  ses  idées. 

BRELiXHE  (comm,)y  nom  de  certains  droguets  fil  et  laine 
aoî  se  fabriauaient  autrefois  en  grande  quantité  à  Rouen,  à 
Daroétal  et  a  Caen.  On  appelle  également  ainsi  les  tiretaines 
dont  le  Poitou  faisait  autrefois  un  si  grand  commerce. 

B&UiAS,  bàloQ  ou  arme  qoekooque  pour  attaquer  et  se 
défendre.  Il  se  dit  aussi  d'une  sorte  de  boisson ,  espèce  de 
bière« 

BmèHE  («èraitf  a)  {h,  iiel.),  poisson  du  genre  des  cyprinoïdes, 
Toinn  des  orrhiaes  et  des  lalnons.  Il  a  le  corps  couvert  oe  grandes 
éoBÎlles,  le  boodie  petite  et  les  roftcboiree  sans  aucune  dent, 
poniâ  d'épûies  elde  barbillons;  la  dorsale  est  courte,  placée  en 
BTÎèce  dès  veotraks;  l'anale  au  contraire  est  assez  longue.  Ce 
poMSto  nk  dans  les  fleufes  et  les  rivières  de  presque  toute  l'Ëu- 
repe,  aÎBsi  que  énu  les  grands  lacs;  il  est  l'objet  d'une  pèche 
inportaate.  On  le  UtNive  fréquemiBent  sous  la  glace.  Il  est  si 
iMDinm  dans  œrlaîoes  contrées,  qu'en  1749  on  en  pit  d'un 
Ml  oeup»  dans  on  graod  lac  en  Sttéde,  cinquante  mille  indivi- 

r\  petaiest  eBseroble  plus  de  mille  kilo^mmes.  Lorsque 
printemps  ha  brèmes  cherchent  les  rivières  ou  les  fonds 
is  d  herbages  pour  frayer,  dMqne  famille  est  souvent  suivie 
Irais  on  quatre  mêles.  Les  brèmes  (irayent  k  trois  époques  de 
^"«BiKe.  Dorant  cet  acte,  les  mâles  ont  sur  les  écailles  du  dos  et 
des  cèles  de  petits  boulons  que  Pline  kii«méme  avait  remarqués. 
— Les  brtoKS  sont  poorsuivies  par  l'homme ,  par  les  poissons 
Mvaces,  par  les  oiseaux  nageurs;  les  bases  et  d'autres  oiseaux 
m  font  amai  leur  proie.-*-  Les  bitees croisseut  assex  vite;  leur 
dttir  est  agréable  au  ^t  par  sa  bonté,  et  à  l'œil  par  sa  blan- 
itemr.  Lorsqo^oo  les  tire  de  Tean  pendant  1«  froid,  ou  peut  les 
teosporter  vivantes  iori  loin,  pourvu  qu'on  prenne  la  précau- 
ion  oe  les  envelopper  dans  un  linge  humide  ou  dans  la  neige. 
On  rcucootresaaveaiàla  tète  des  troupes  de  brèmes  un  poisson 
IBelespècbeursoatDonnnécbefdeoescyprins.  A.B.  dbB. 

BaAHB  {ÙVOÊÈ  DE),  province  dm  Ebnovre  qui  fût  actuelle» 
■ent  partie  de  la  sénéchaussée  de  Stade.  Elle  porte  le  nom 
rarcheiéché,  en  raison  du  si^  célèbre  établi  dans  la  ville  de 
"■^ — 9  aonchef-lîeu,  siège  qui,  ainsi  que rehii  de  Verden •  fut 


■nuis 
oelraû 


i^larîsé  k  la  paix  de  WcstphaKe  et  échut  à  la  Suède.  En  1719, 
les  DuMÎB  conquirent  ces  oeux  pays,  qu'ils  vendirent  à  l*èleo- 


ter  <le  Uruttswick  pour  600,000  rixdales.  Celui  d  les  rétroeéda 
k  la  Soède  pour  1 ,000,000  rixdales  ;  par  suite  de  quoi  Brunswick 
«ç«t  llnvestiture  impériale  en  17M.  Le  pays  d'Hadelu  était 
Rijginairenent  propriété  des  ducs  de  Saxe-Lauenbouif .  Après 
w  extiiietion ,  il  édiut  en  1781  aux  éleeteurs  de  m  uiéaM 
Mâwn  ;  mais  juscraTen  1818  il  a  toujours  été  oansidécè  eomue 
kie  province  particulière.  Ces  trois  pays  forment  actuellenmit 
I  pruvkn'e  de  Brème,  qui  se  trouve  bornée  au  nord  par  la  mer 
^  Nord,  au  nord-est  par  FEIbe,  k  Test  par  la  sénéchaussée  de 
•tinHboarg,  au  sud  par  Hoya  et  le  baHKwedeThedinghai 
it  par  le  territoire  de  la  Tîlla  de  BrésM,  et  à  r< 


par  le  Weser,  oui  la  sépare  d*01denbouiig.  Sa  superficie  cal, 
selon  Hassel ,  de  1S6  milles  carrés.  Dans  son  enceinte  soûl 
situés  le  territoire  de  la  ville  de  Brème,  le  bailliage  hambour- 
geois  Ritxebâttel  et  la  petite  province  oldenbourgeuise  Wûhrden. 
Cette  province  est  bordée  par  des  marécages  gras  et  fertiles  ;  le  sol 
de  l'intérieur  est  sablonneux,  plat  et  parsemé  de  rares  bouquets 
de  bois,  et  abonde  en  bruyères  et  en  immenses  tourbières.  Sa 
partie  marécageuse  est  protégée  contre  les  inondations  par  des 
digues  habilement  construites.  L'Elbe  reçoit  dans  son  oouia 
r£sle,  la  Luhe,  la  Schwinge,  TOste,  le  Weser,  l'Alter,  la 
Wumme  et  le  Geeste.  Le  principal  canal  est  celui  dit  de  la 
Navigation  (Schiffabrtskanal),  qui  joint  la  Lanime  à  TOste,  al 
traverse  la  province  oftHiquement.  Les  lacs,  ou  plutôt  les  étangs 
principaux,  sont  le  Flagel  et  le  Balech-Sec.  11  n'y  a  pas  d*caux 
minérales  et  fort  peu  d'eaux  de  source.  La  température  est 
douce,  mais  variable  et  sujette  à  de  fréquentes  tempêtes,  par- 
ticulièrement le  long  des  côtes.  Le  pays  abonde  en  général  en 
céréales  et  en  fèves,  nonobstant  l'aridité  de  Sansal.  On  y  cultive 
particulièrement  le  lin,  les  fruits,  et  surtout  le  raifort  ou  mou* 
tardelle.  On  y  élève  un  grand  nombre  de  clievaux  et  de  béteS 
à  cornes,  ainsi  que  des  montons,  des  cochons  et  surtout  des 
oies.  On  y  trouve  beaucoup  de  lièvres,  de  bécasses,  de  poissooa 
de  mer  et  d'eau  douce.  On  y  chasse  le  veau  marin.  Les  richesses 
minérales  se  bornent  è  l'argile  et  à  la  smectile.  Le  commerce 
ne  s'étend  guère  au  delà  des  produits  matériels  du  pays.  La 
population  est  évaluée  k  environ  195,000  habitants,  reparti» 
dans  quatre  petites  villes ,  vingt-trois  bourgs,  cent  vinfft-dnq 
villagcu-paroisses  et  neuf  cent  vingt-quatre  hameaux.  Le  dia- 
lecte en  usage  dans  les  campagnes  et  même  dans  la  petiM» 
bourgeoisie  est  le  plat  allemand.  —  UisUrirê  du  duché  «I  dk 
fmrchevéché  de  Brème,  L'histoire  andenoe  du  duché  actuel  cal 
extrêmement  obscure  jusqu'au  temps  de  Charlemagne.  Duraui 
le  1'*^  siècle  après  la  naissance  du  Christ,  cette  contrée  eiA 
vraisemblablement  le  même  sort  que  toutes  les  autres  contrée» 
de  l'Allemagne,  c'est-à-dire  qu'elle  devint  tour  à  tour  la  pro^ 
priété  de, différents  peuples  nomades,  parmi  lesquels  il  bat 
remarquer  les  grands  et  les  petits  Cbauques^  Cependant  leur 
nom  disparaît  de  Tbistoire  dès  le  ix^  siècle.  A  leur  place  se 
montrent  les  Saxons,  avec  lesquels  ils  avaient  certainement  de» 
relations  si  tntioies  que  les  mceurs  et  les  coutumes  des  premiers 
ont  dû  nécessairement  se  fondre  dans  celles  des  derniers.  Une 
semblable  fusion  s'opéra  é^kment  ches  les  races  frisonnes,  qui 
possédaient  alors  les  plus  fertiles  parties  du  territoire  de  Brème. 
On  ne  sait  pas  encore  au  Juste  si  c'est  seulement  sous  le  réfoe 
de  Charlemagne  que  les  Francs  pénétrèrent  dans  le  pays  :  car 
les  ruines  de  Pipinsbourg,  dans  le  bailliage  de  Bederkèse,  peu- 
vent d'autant  moins  prouver  en  faveur  de  cette  assertion  que  ce 
diâteau  a  été  construit  par  Charlemagne  en  mémoire  de  sou 
père,  avec  le  nom  qu'il  fjorte  encore  aujourd'hui.  Le  pays  était 
divisé  en  districts  ;  parmi  lesquels  celui  de  Wigmodie,  compi 
naot  vraisemblablement  le  territoire  de  la  Wumnte,  était 


considérable  qu'il  donna  son  nom  a  toute  b  province,  qui  cm 
serva  la  dénomination  de  Wigmodie  jusqu'au  xir  siède.  L'ajjH 


parition  de  Charlemagne  jette  un  peu  plus  de  jour  sur  l'histoiie 
de  ce  pays;  car  au  milieu  des  guerres  sanglantes  qu'il  soutint 
contre  les  Saxons,  à  peine  était-d  établi  dans  une  contrée  qu'il 
s'occupait  aussiUU  du  but  de  ses  expéditions  j^uerrières,  de  l'eta* 
blisseinentet  delà  profiaption  du  christianisme,  et  qu'il  y  ins- 
tallait des  prêtres  chrétiens.  Dès  l'an  780,  il  envoya  pour  œi 
objet  Willenad  dans  les  provinces  conquises;  mais  ce  ne  fut 
guère  qu'en  7S8  que  celui-ci  devint  réellement  évêque  de 
Brèûe  et  d'une  partie  de  la  Wigmodie,  et  fut  enfin  sacré  à 
Worms  comme  suffraaant  de  l'archevêque  de  Cologne.  Jusqu'en 
803,  la  tranquillité  de  l'évèché  fut  troublée  par  les  révoltes  cou- 
tinnellttdes  Saxons;  mais  la  paix  de  Salxa  lui  donna  une  base 
plus  solide  en  étendant  sa  juridiction,  sur  presque  toutes  les 
terres  qui  aujourd'hui  font  encore  partie  du  duché.  Les  soins 
principaux  de  l'évèché  étaient  la  propagation  et  raffermisse- 
ment du  christianisme,  ainsi  que  la  conservation  des  établi»-» 
sements  consacrés  au  service  divin.  Il  avait  également  la  sur- 
veillance des  comtes  qui  administraient  les  affaires  séculières 
du  pays  au  nom  de  l'empereur,  et  devait  tenir  la  main  à  l'exé* 
cntMn  des  lois  et  à  l'adnûnistration  de  h  justice;  cependant  il 
n'avait  réellement  aucun  pouvoir  temporel  direct.  Willehad 
fonda  l'église  catbédrale  de  Brème,  et  la  consacra  à  saint  Pierre. 
Il  mourut  en  790.  Willericb  lui  succéda .  et  fit  construire  en 
pierre  h  cathédrale  que  Willehad  avait  fait  bâtir  en  bois.  Ce 
ue  fui  cependant  qu'après  la  paix  de  Salza  qu'il  put  jouir  pai- 
sibleoieut  de  la  possession  de  son  évéché.  La  mort  l'enleva  en 
859  à  une  administration  pleine  d'activité,  que  Leuderich  con- 
tinue jusqu'en  847.  Avec  ce  dernier  finit  l'histoire  des  premiers 


bbAhs. 


(548) 


étèques  de  Brème,  doot  la  puissance  s'était  tellement  accrue  par 
lear  alliance  avec  Téglise  de  Hambourg,  aue  Brème  fut  érigé  en 
archevêché»  —  Le  premier  archevêque  ae  Brème  fut  Anschar 
ou  Anseard  (F.  ce  nom),  qui  avait  été  antérieurement  arche- 
vêque de  Hambourg,  et  qui  eut  de  longues  contestations  i 
soutenir  avec  Tarchevéque  de  Cologne,  avant  que  ce  dernier  se 
décidât  à  reconnaître  Tindépendance  de  Brème.  —  A  Ansgar 
(mort  en  865)  succéda  Remoert,  qui  mena  une  vie  toute  con- 
templative,  et  s'adjoignit  Adalgar  pour  Tadroinistration  des 
afiEaires.  Il  fut  fort  inquiété  par  les  Saxons  et  les  Normands, 
et  mourut  en  888.  Adalgar,  successeur  de  Rembert,  dut  em- 
ployer toutes  ses  forces  pour  triompher  des  prétentions  de  Tévé- 
Sie  de  Cologne.  —  A  Adalgar,  mort  en  905,  succéda  le  sévère 
offer,  mort  en  915,  sous  lequel  les  Huns  ravagèrent  Brème.  A 
œ  dernier  succéda  Reginward^  mort  en  916;  à  celui-ci  Un  no, 
mort  en  956,  dont  la  nomination  fut  confirmée  par  Icmpereur 
Conrad  l*"",  quoique  le  peuple  et  le  clergé  eussent  élu  un  certain 
Leidrad.  Unno  s  appliqua  sans  relâche  à  gagner  au  christia- 
nisme les  populations  du  Nord ,  et  mourut  â  Birka  en  Suède. 
Tous  ces  évèques  et  archevêques  ne  furent  constamment  occu- 
pés que  des  affaires  ecclésiastiques;  ce  n'est  que  sous  le  succes- 
seur dTnno  qu'ils  commencèrent  à  se  mêler  des  affaires  tem- 
porelles. —  L  archevêque  Adalgar,  mort  en  988,  est  le  premier 
3ui ,  par  son  influence  et  une  sa^  conduite,  affranchit  Brème 
e  toute  domination  temporelle  ctrangère,  et  lui  assura  le  rang 
et  la  puissance  d*archevècné.  Sa  parenté  avec  la  maison  de  Saxe 
et  sa  fidélité  éprouvée  envers  les  trois  Olhons  lui  facilitèrent  les 
moyens  d'accroître  la  puissance  archiépiscopale.  Ce  fut  surtout 
Othon  1*"^  qui  se  montra  grand  et  ^néreux  envers  l'archevêché; 
il  le  dola  de  tous  les  biens  domaniaux  royaux,  enleva  plusieurs 
juridictions  à  l'administration  séculière  pour  en  investir  la  puis- 
sance sacerdotale,  lui  accorda  tous  les  droits  de  foire,  de  douane, 
de  monnaie  et  de  tous  les  revenus  de  la  ville  de  Brème;  enfin, 
et  ceci  est  sans  contredit  le  plus  beau  présent  qu'il  lui  fit,  il 
accorda  à  l'Eglise  le  droit  de  cnoisir  elle-même  ses  archevêques. 
Indépendamment  de  tous  ces  droits  et  privilèges,  Adalgar  ob- 
tint encore  les  évêchés  de  Schleswig,  Ripen  et  Aarhuas.  Son 
successeur  Liebizo  V^  (lÀbetUiuê),  mort  en  i0l5,  ne  fut  pas 
animé  du  même  esprit  qui  avait  porté  son  prédécesseur  i  réunir 

Srudemment  l'administration  oes  affaires  temporelles  à  celles 
es  affaires  ecclésiastiques.  La  conversion  des  peuples  du  Nord 
lui  tenait  {)lus  à  cœur  que  les  affaires  intérieures.  Cependant  sa 
conduite  pieuse  et  modérée  fut  pa^rée  de  la  part  de  ces  peuples, 
et  surtout  des  Normands,  par  le  pillage  et  la  dévastation,  que 
ses  lettres  d'excommunication  furent  impuissantes  à  arrêter. 
Son  successeur  Unwann ,  mort  en  i0?9,  lut  plus  heureux.  Sa 
dignité  lui  fut  conférée  par  l'empereur  Henri  IL  Mais  il  fut 
obligé  d'acheter  par  des  présents  l'agrément  du  clergé  et  du 
peuple.  L'extinction  de  l'idolâtrie  restera  toujours  son  plus 
bel  ouvrage.  C'est  sous  lui  que  la  ville  de  Brème  fut  considéra- 
blement fortifiée,  en  conséquence  des  contestations  si  fréquentes 
entre  les  ducs  de  Saxe  et  les  archevêques.  Les  archevêques 
Liebizo  II,  mort  en  1032,  et  Hermann,  mort  en  10S5,  furent 

S  eu  remarquables  ;  en  revanche ,  Bezelin ,  appelé  aussi  Ale- 
rand ,  mort  en  1043,  mérite  une  mention  particulière  par  la 
sévère  opiniâtreté  avec  laquelle  il  s'opposa  constamment  au 
mariage  des  prêtres.  Un  incendie,  allumé  par  un  certain  Edo, 
dévora  tout  son  épiscopat,  l'église  cathédrale  de  Brème,  ainsi 
que  les  bâtiments  du  cloître;  et  il  ne  vécut  pas  assez  longtemps 
pour  voir  l'achèvement  des  travaux  de  leur  réédification.  11  dé- 
fendit avec  énergie  les  droits  de  Brème  contre  l'archevêque  de 
Cologne ,  et  consolida  non-seulement  la  puissance  spirituelle, 
mais  encore  le  pouvoir  temporel  de  l'archevêché,  prinapalement 
au  moven  d'une  charte  impériale  qui  l'autorisait  à  tenir  des 
marchés  et  des  cours  de  justice  impénale  dans  les  endroits  où  se 
trouvaient  des  couvents.  Le  successeur  de  Bezelin  fut  le  célèbre 
Adalbert  I'%  mort  à  (joslar  en  1072,  qui  s'efforça  d'accroître 
le  pouvoir  temporel  de  l'archevêché  aux  dépens  de  son  influence 
spirituelle,  et  qui,  par  son  ambition,  fut  la  principale  cause  de 
la  scission  de  l'Ej^lise  du  Nord  opérée  dans  la  suite.  Il  eut  recours 
à  des  moyens  illicites  pour  l'exécution  de  ses  prcjets,  et  ne  put 
cependant  réaliser  son  idée  favorite.,  l'acquisition  du  comté  de 
Stade,  ainsi  qu'il  l'avait  fait  avec  succès  â  l*^rd  du  comté  de 
Lesmon.  La  négligence  qu'il  apporta  aux  affaires  de  l'Efflise 
augmenta  l'importance  des  chanoines,  qui  se  réservèrent  l'élec- 
tion des  archevêques.  Liémar ,  mort  en  1 101 ,  fut  aussitôt 
promu  au  sié^  archiépiscopal  par  l'empereur  Henri  IV;  mais 
la  fidélité  qu'il  garda  à  celui-a  pendant  la  guerre  contre  les 
Saxons  fut  récompensée  par  l'excommunication  pontificale. 
Néanmoins  il  resta  toujours  fidèle  i  l'empereur,  et  fut  plus 
tard  fait  prisonnier  de  Lothaire  de  Saxe.  Comme  il  ne  pouvait 


toucher  les  revenus  de  soo  arcbevècbé,  Henri  lui  ému  b 
deux  at)bayes  d'Elten  el  de  Werden ,  sur  les  bords  di  Rln, 
dans  la  dernière  desquelles  il  mourut.  C'est  de  no  tema 
qu'eut  lieu  la  scission  de  l'Eglise  du  Nord ,  par  suite  de  Uin& 
la  juridiction  et  le  territoire  de  l'archevêché  de  Brêtne  inm 
considérablement  diminués.  Des  trois  archevêques  mnnk; 
Uumbert,  mort  en  1104;  Frédéric  I*%  mort  en  1I3S,  et  Adil* 
bert  II ,  ce  dernier  seul  mérite  d'être  mentionné,  pirte  oil 
travailla  sans  relâche  à  réunir  l'Eglise  du  Nord  et  rarchevéàe 
de  Hambourg  à  Brème.  S'il  ne  fut  pas  heureux  dantiesefforli, 
il  n'en  acquit  pas  moins  une  grande  célébrité  par  la  conmni 
au  christianisme  qu'il  opéra  a  une  grande  partie  des  Vandib 
Au  zèle  qu'il  déploya  pour  la  propagation  de  la  doctrioe  df«- 
tienne,  il  faut  ajouter  les  soins  qu'il  donna  k  la  dfilisalioa  à 
pays,  pour  laquelle  il  eut  recours  à  l'activité  et  à  l'indittlneda 
Belges.  L'acquisition  du  comté  de  Stade,  sur  lequel  l'E^liie 
avait  droit  de  suzeraineté,  ne  lui  réussit  pas  plus  qu'à  son  pn* 
décesseur  de  même  nom.  A  l'infatigable  Aaaibert  11  soccdi 
Hartwiff  P^  mort  en  1168,  né  comte  de  Stade  et  originaimnai 
prévôt  de  Brème.  De  nouvelles  voies  étaient  donc  ourcrtesan 
prétentions  de  Brème  à  la  possession  du  comté  de  Stade;  né 
elles  n'aboutirent  à  aucun  résultat ,  parce  que  d'un  o6lé  la 
tuteurs  du  duc  Henri  le  Lion ,  et  plus  tard  ce  prince ,  éterèRil 
des  droits  qui  ne  laissaient  pas  que  d'être  fondés.  L'iDlmitiê^ 
Hartwiget  Henri  le  Lion  eut  pour  conséquence  le  pilIi^A 
la  ville  de  Brème.  Le  premier  fut  même  obligé  de  s'étoigùrè 
son  évècbé  pendant  une  année  entière  ;  et,  lorsqu'il  y  miat, 
il  lui  en  cotlta  une  somme  considérable  pour  rétablir  la  hmv 
intelligence  entre  le  duc  et  les  bourgeois.  Son  testament, dw 
lequel  il  léguait  à  Brème  le  comté  de  Stade,  n'eut  de  valcatqv 
pour  la  forme,  parce  que  cette  ville  n'était  pas  assez  forte pni 
en  contester  au  duc  la  possession.  Hartwig  avait  puissa^wnl 
contribué  à  la  culture  des  contrées  du  Weser  dans  le  toiàMp 
de  Brème.  Le  successeur  de  cet  archevêque,  Baldain,iiiorta 
i  178,  fut  instollé  par  Frédéric  I"  de  Hohenstaufen.  CW  pro- 
bablement pour  ce  motif  que  le  pape  Alexandre  se  dètennui 
à  le  déposeri;  ce  qui  arriva  précisément  le  jour  de  la  iwrt  à 
Balduin.  Alors  l'evêque  Siegfried,  mort  en  1184,  inoatasir  k 
siège  épiscopal  de  Brème  par  l'entremise  de  Henri  le  ImO 
prélat  se  montra  ingrat  envers  celui  qui  l'avait  clefé.  Il  pwin 
si  bien  de  l'inimitié  qui  existait  entre  le  Hoheastaufieii  Fràkii 
et  le  guelfe  Henri  le  Lion  qu'il  amena  la  chute  de  ce  àam, 
et  accrut  la  puissance  ecclésiastique  et  séculière  de  Bréae  i 
ce  point,  qu'après  le  départ  de  Henri  le  comté  de  Stade» 
fut  donné  en  présent,  bien  que  cependant  il  lui  follat  pm- 
blement  en  faire  la  conquête.  Philippe,  archevêque  de  ù^ 
lui  fut  très-utile  en  cette  drconslance  sous  le  rapport  fiaaiioB, 
et  Siegfried ,  tant  pour  le  satisfaire  que  pour  plaire  va  «► 
noines  et  se  les  rendre  favorables,  céda  à  la  ville  de  lW«e. 
avec  l'agrément  du  chapitre,  le  pays  dit  Hillerland  poar  • 
somme  assez  considérable  (H  81).  —  Le  règne  turtwlwt* 
Hartwig  II  prouve  que  l'archevêché  de  Brème  ne  jomtia 
longtemps  de  la  tranquille  possession  de  Stade.  D'abocd  e» 
sivement  occupé  de  fonder  des  éUblissemenU  religieux  da»K 
voisinage  de  Brème,  il  eut  bientôt  de  viws  altercaliooi  aiec» 
comte  Adolphe  de  Schaumbourg  au  sujet  des  DitmafsesjJ 
avaient  été  cédés  â  l'archevêché,  et  qu'il  avait  vainement  je* 
de  soumettre.  Pour  se  procurer  des  troupes»  il  renonça  i» 


guerre  qui  eciaia  entre  Hartwig  __  i    - 

Schaumbourg,  le  comté  de  Stade  fut  tout  à  fait  P^fv? 


grande 


iwé 


partie  i  cause  de  l'entêtement  des  Bréroois,  <I"|'||T 
excommuniés  par  l'archevêque  (1106).  Celui-ci  se  recooc» 
enfin  avec  eux.  et  abandonna  au  comte  de  Schauinooorj» 
tiers  du  comté  de  Stade.  Le  court  insUnt  de  repos  qui  w*» 
accordé  à  l'archevêque,  il  l'employa  à  des  actes  fort  pjeoi* 
yeux  de  ses  contemporains ,  c^est-à-dire  qu'il  orgaoïsan  m 
croisade  en  terre  sainte.  Mais  à  peine  était-U  de  retotfJF 
l'ancienne  querelle  au  sujet  du  comté  de  Stade  se  rctwo«* 

Kroe  que  Hartwig  l'avait  reçu  une  seconde  fois  en  dot  f 
mpereur  Philippe.  Le  résultat  de  la  lutte  fut  â  l'«^»»^ 
rarchevèque,  en  ce  qu'il  conserva  la  possession  de  pl^Ç 
qu'à  sa  mort.  L'archiépiscopat  étant  devenu  vacant,  le  eaip 
de  Hambourg  et  de  Brème  ne  purent  s'accorder  pour  i^ 
lion.  L'un  plantait  Waldemar,  évèque  de  Sch»e$wief;  »  «^ 
Burchard ,  prévM  de  Brènw.  U  mort  de  ce  deniitfD«l«^V 
eontesUtiou.  Cependant  Waldenar  ne  reiU  arcbev«q« 


BRÈME, 


Brème  que  jusqu'en  fil  i,  que  le  pape  lui  suscita  un  oonipé- 
titeor  dans  la  personne  de  Gérard  I'%  comte  de  la  Lippe  (et 
évéque  d*Osnai)ruck.  Walderoar  mourut  en  1216  au  couvent 
de  L.eckum,  puis  de  Hanovre,  où  il  sYlait  retiré.  Son  com- 
pétiteur» Gérard  l'^,  mourut  en  1219.  Peu  de  temps  avant  sa 
mort  y  il  avait  conclu  un  traité  avec  le  comte  palatin  Henri , 
fils  de  Henri  le  Lion  et  possesseur  du  comté  de  Stade ,  par 
lequel  ce  prince  cédait  déunilivement  à  Farchevéché  de  Brème 
ses  droits  au  comté  de  Stade,  la  prévôté  de  Wildeshausen ,  les 
péages,  les  monnaies,  ainsi  que  le  bailliage  de  Brème  et  le 
nouveau  territoire,  mais  gardait  sa  vie  durant  le  comté  de 
Stade  en  fief.  Par  cet  arrangement  les  troubles  qui  avaient 
éclaté  au  sujet  de  Stade  furent  apaisés.  Cependant  ils  se  re- 
nouvelèrent sous  Gérard  II,  mais  ils  n'eurent  pas  de  suite.  Le 
gouvernement  de  Gérard  est  remarquable  sous  plusieurs  rap- 
ports :  d'abord  par  Theurcuse  croisade  qu'il  entreprit  contre  les 
habitants  de  Steding,  ensuite  par  les  diflicultés  qui  s'élevèrent 
entre  lui  et  la  ville  de  Brème,  devenue  riche  et  puissante 
par  l'extension  de  son  commerce.  L'archevêque  ferma  le  We- 
ser  par  des  pieux,  et  fit  bâtir  un  château  fort  appelé  Wit- 
lemourg,  pour  protéger  cette  barrière.  Les  Brémois  considé- 
rèrent ces  dispositions  comme  une  violation  de  leurs  droits, 
détruisirent  les  barrières,  et  obtinrent  ensuite  de  l'archevêque, 
par  arrangement  amiable ,  la  destruction  du  Wittemburg  ; 
mais  ils  forent  obligés  de  consentir  à  ce  que  l'archevêque  fît 
bâtir  à  6  lieues  au-dessus  de  Brème  un  autre  château  fort 
appelé  Langwedel.  Il  s'éleva  plus  tard  de  nouvelles  contesta- 
tions, par  suite  desquelles  les  Brémois  augmentèrent  leur 
puissance  aux  dépens  de  l'archevêque,  qui  en  fut  dédommagé 
par  les  libéralités  des  comtes  de  Statel  et  des  seigneurs  de 
Bronnstede.  Sous  Gérard  II,  la  puissance  du  chapitre,  dont 
tous  les  membres  étaient  nobles,  s'accrut  considérablement;  les 
couvents  s'enrichirent  également  beaucoup  par  les  bienfaits  et 
les  libéralités  des  laïques.  Sur  les  derniers  temps  de  sa  vie,  Gé- 
rard s'adjoignit  son  neveu ,  le  comte  Simon ,  évéque  de  Pader- 
born ,  qui  cependant  fut  évincé  à  la  mort  de  son  oncle  par 
l'élection  du  comte  de  Hildebold  de  Bruschal ,  archidiacre  de 
Austring.  Celui-ci  fut  confirmé  dans  sa  dignité  par  le  pape,  et 
conserva  le  siège  épiscopal,  quoique  le  comte  Gérard  delà  Lippe, 
dulre  neveu  de  Gérard  II,  eût  été  mis  en  avant  par  quelques 
partisans  de  sa  famille.  Pendant  que  Hildebold  et  Gérard 
:>taient  aux  prises,  févèque  Simon,  précédemment  choisi,  ex- 
îtait  à  la  révolte  les  belliqueux  habitants  de  Steding,  à  l'insti- 
gation du  chapitre  de  Hambourg,  pour  s'en  servir  a  conquérir 
I?  siége^  épiscopal  ;'mais  son  entreprise  échoua.  Les  habitants 
le  Steding  furent  soumis  et  obligés  de  prêter  serment  de  fidélité 
tu  siège  épiscopal  (1260).  La  fondation  du  château  Worthfleth, 
ur  le  Weser,  par  Hildekx>ld  donna  naissance  à  une  vive  con- 
estation  avec  la  ville  de  Brème;  elle  fut  aplanie  par  les  soins  du 
^onite  Jean  X  d'Oldimburg,  moyennant  qu'il  ne  serait  jamais 
)àtî  de  château  fort  entre  Blexum  et  Brème  sans  l'agrément 
\es  habitants  de  cette  ville  et  de  ceux  de  Rustring[.  Le  traité 
Loncln  en  cette  occasion  montre  clairement  les  intentions  douces 
et  bienveillantes  d'Hildebold ,  qni,  ainsi  au'il  s'en  glorifiait, 
avait  |>rottvé  son  dévouement  à  la  ville  sans  heurter  directement 
les  prétentions  et  les  droits  de  l'Eglise.  —  Son  successeur  fut 
liiselbert ,  parent  de  Gérard,  si  dévoué  au  parti  des  bourgeois 
qu'on  rappelait  souvent  l'archevêque  bourgeois.  Cependant 
il  soumit  les  habitants  de  Rehding,  sur  les  bords  de  l'Elbe,  par 
une  ruse  indigne  de  son  caractère,  mais  gui  peint  les  mœurs  de 
son  siècle.  Les  ayant  invités  à  un  tournoi  qu  H  donnait  à  Stade, 
il  les  fit  massacrer  ou  jeter  dans  les  fers.  — A  l'évêque  Henri  V, 
fiit  Goltron ,  mort  en  1296,  fort  peu  important  à  cause  de  la 
:«>urte  durée  de  son  règne,  succéda  un  cousin  de  Giselbert, 
ippelé  Florentins,  seigneur  de  Bronkhorst,  à  qui  un  autre 
}arli  oppùS9i  quelque  temps  le  prévôt  Bernard  de  la  Walne, 
^quel  finit  par  renoncer  volontairement  à  la  dignité  cpisco- 
ale,  on  ,  selon  d'autres,  ne  put  faire  valoir  ses  droits  parce 
fue  la  mort  l'en  empêcna.  Florentins  mourut  en  1506.  En 
507,  le  pape  Clément  V  nomma  archevêque  de  Brème  le  sa- 
doi  Jean,  archevêque  de  Lund,  qui,  du  côté  maternel,  des- 
?ndait  de  la  maison  royale  de  Danemarck.  Cet  homme  sévère, 
jî  fut  revêtu  pendant  vingt  ans  de  la  dignité  archiépiscopale, 
I  c  pendant  tout  ce  temps  à  lutter  contre  son  propre  clergé, 
litre  eelni  de  Hambourg  et  contre  la  ville  de  Brème.  Il  cber- 
A  à  terminer  ces  différends  avec  l'aide  du  pape,  mais  sans 
ican  résultat.  Il  voulut  alors  soutenir  ses  droits  par  la  force, 
fat  obli^  de  l'enfuir  chez  les  Dilmarses,  qui  le  traitèrent 
<>c  mépns.  Il  fut  plus  malheureux  avec  les  Frisons.  Pendant 
ti  abamwXf  le  chapitre  de  la  cathédrale  institua  gouverneur  le 
te  Jean  de  Lnoebourg,  qu'il  cita  à  comparaître  à  Rome,  où 


(  549  )  BRÊBIE. 

il  s'était  retiré.  Le  duc  Jean  mourut;  mais  la  position  de  l'ar- 
chevêque n'en  devint  pas  meilleure;  il  fut  au  contraire  obligé 
de  s'éloigner  une  seconde  fois  de  son  siège,  et  mourut  enfin  en 
France  en  l'an  1527,  après  avoir  nommé  pour  administrateur 
l'évêque  Nicolas  de  Verden.  Du  vœu  de  tous  les  membres  du 
chapitre,  il  eut  pour  successeur  le  savant  Burchard  Grelle, 
homme  généralement  estimé,  d'origine  bourgeoise,  et  qui  avait 
été  précédemment  prévôt  de  Brème.  Aussitôt  après  son  élec- 
tion, il  se  rendit  à  Avignon  auprès  du  pape,  et  en  obtint  la 
ratification  de  sa  nomination.  Son  règne  est  principalement 
remarquable  par  le  fameux  synode  tenu  à  Stade  en  1328,  et 
auquel  se  rendirent  un  grand  nombre  d'évcques  des  pays  cir- 
convoisins.  On  y  appela  l'attention  sur  les  mœurs  peu  exem- 
plaires du  cierge,  et  l'on  insista  surtout  sur  la  réforme  des  abus 
de  l'Eglise.  Burchard  Grelle  appliqua  tous  ses  soins  au  réta- 
blissement de  l'ordre  et  de  la  tranquillité:  après  guoi  il  s'occupa 
d'améliorer  le  système  financier  de  rarcnevèché.  Il  racheta  les 
châteaux  qui  avaient  été  engagés,  el  en  confia  la  garde  à  de 
fidèles  serviteurs.  Ces  mesures  excitèrent-  la  mauvaise  humeur 
des  mécontents.  Cependant  non-seulement  il  en  triompha, 
mais  encore  il  réduisit  les  habitants  de  Kehding,  qui  s'étaient 
ligués  avec  eux ,  et  fit  bâtir  un  château  fait  pour  les  contenir 
dans  le  devoir.  Ce  château  fut  détruit  par  eux  peu  de  temps 
après  sa  mort.  Il  obtint  les  mêmes  succès  contre  les  Frisons. 
'Toutes  ces  actions  avaient  mérité  à  l'archevêque  l'estime  de  ses 
contemporains;  aussi  sa  mort,  arrivée  en  1344,  fut-elle  re- 
fiardée  comme  une  grande  perle  pour  le  pays.  Le  siège  vacant 
fut  ensuite  occupé  par  Othon  1'*",  l'un  des  comtes  d'Olden- 
bourg, mort  en  1549,  déjà  fort  avancé  en  âge.  De  son  vivant, 
il  s'adjoignit  son  cousin,  le  comte  Maurice  d'Oldenbourg,  et 
amena  par  là  de  grandes  contestations.  Après  la  mort  d'Othon, 
on  choisit  pour  son  successeur,  et  au  mépris  des  droits  de  Mau- 
rice, le  comte  Godefroy  d'Arensberg,  évéque  d'Osnabruck,  élec- 
tion qui  fut  sanctionnée  par  le  pape.  Le  comte  Maurice,  vive- 
ment offensé,  se  refusa  à  la  remise  des  châteaux  et  bailliages 
de  l'archevêché  dont  il  avait  pris  possession ,  et  causa  par  cela 
d'interminables  dissensions.  La  ville  de  Brème,  qui  le  soutenait 
en  secret,  en  souffrit  beaucoup,  et  fut  en  outre  vers  ce  temps-là 
ravagée  par  la  peste.  L'archevêque  Godefroy  mounit  en  lo63. 
Quatre  ans  avant  sa  mort,  il  avait  désigné  pour  son  successeur 
un  prince  de  Brunswick,  nommé  Albert,  choix  qui  fut  sanc- 
tionné par  le  pape  en  1361.  Le  comte  Maurice  continua  ses 
hostilités  contre  son  nouveau  compétiteur,  et  ne  se  montra 
satisfait  qu'apr<b  qu'on  lui  eut  fait  cession,  sa  vie  durant,  du 
bailliage  de  Hagen.  L'archevêque  Albert  mourut  en  1395, 
laissant  l'archevêché  chargé  de  dettes.  Olhon  II,  neveu  d'Al- 
bert, antérieurement  évéque  de  Verden,  fut  alors  élu.  Il  se 
distingua  par  sa  bonne  administration  des  affaires  tant  ecclé- 
siastiques que  séculières,  car  son  activité,  sa  probité,  ainsi  que 
sa  sévérité  envers  le  clergé.  11  employa  tous  les  moyens  en  son 
pouvoir  pour  racheter  les  châteaux  et  biens  engagés.  Il  recou- 
vra le  château  d'Otlemberg;  quant  à  celui  de  Langwcdel,  qu'on 
avait  donné  à  son* frère  Henri  de  Brunswick,  il  n'en  reprit 
possession  que  contre  le  payement  d'une  certaine  somme  d  ar- 
gent. Le  château  de  Neunans,  situé  dans  la  partie  orientale,  fut 
détruit  après  sa  mort,  et  quant  à  celui  de  Beverkese,  qui  appar- 
tenait moitié  à  l'archevêché  et  moitié  à  la  ville  de  Brème,  on  fit 
à  l'archevêque,  pour  l'abandon  de  sa  part  de  propriété,  des  pro- 
positions qui  lui  causèrent  un  chagnn  si  vif,  qu'il  accéléra  sa 
mort,  arrivée  selon  les  uns  en  1406,  cl  selon  les  autres  en  1407. 
L'éloquent  Jean  II  lui  succéda  à  l'unanimité  des  voix  (mort  en 
1421),  et,  quoique  la  proposition  faite  à  son  prédécesseur  l'eût 
été  à  son  instigation,  il  obtint  de  la  ville  de  Brème  et  sous  cer- 
taines conditions  la  moitié  de  la  possession  du  château  de  Be- 
derkese  pour  tout  le  temps  de  sa  vie  ;  mais  il  ne  put  obtenir  des 
Brémois  l'autorisation  de  bâtir  un  nouveau  château  au  bourg 
de  Leke  sur  le  Weser  :  il  en  entreprit  néanmoins  la  construc- 
tion ;  mais  les  Brémois,  non  moins  opiniâtres,  l'arrêtèrent  de 
vive  force.  Les  économies  de  Jean  II  réintégrèrent  à  l'archevê- 
ché tous  les  châteaux  précédemment  engagés;  conduite  qui 
facilita  à  son  successeur  Nicolas ,  comte  de  Delmenharst ,  le 
gouvernement  des  affaires  pendant  les  premières  années  de  son 
administration.  Le  comté  de  Delmenhorst,  réuni  alors  à  l'ar- 


mentionnée.  La  guerre  qui  éclata  entre  l'archevêque  et  le  duc 
de  Brunswick  et  de  Lunebourg,  ainsi  que  l'intervention  de  oc 
dernier  dans  les  contestations  survenues  entre  Brème  el  quel- 
ques chefs  frisons,  eut  pour  résultat  la  dévastation  de  Brème  et 
,  la  caplivilé  de  l'archevêque,  qui  ne  dut  sa  liberté  qu'à  Tinter- 


ȣhe.  (  ;i 

ville.  11  en  résulta  que  Nicolas 
I,  qui  n£cfssilcrent  de  nouvelles 
ut  a  l'archevéchp.  Pour  salisraire 
I  l'ardicvôrhé  d'abord  au  comlc 
ue  celui-ci  n'eut  pas  renipli  les 
ibbé  Balduin  de  Lunctwurg,  qui 
mes,  mais  finit  par  drclirer  qu'il 
que  les  délies  ctinlractêes  avec 
les  dettes  de  l'archerèque  furent 
urg,  peut-être  en  reconnaissance 
I  de  lemjis  après,  Nicolas  mourut 
IT.  Le  spirituel  et  habile  Balduin 
^  ,  jialaprte  Nicolas;  mais  il  mourui 
en  t443,  et  eut  pour  successeur  Gérard  III,  comte  de  la  Uaye, 
qui  gouverna  pacifiquement  et  à  la  satisraction  générale  jus- 

Ïu'en  1 463,  époque  de  sa  mort.  Henri  II ,  comte  de  Schwari- 
urg,  seulement  âgé  de  vingt-trois  ans,  fut  alors  cln  à  t'una- 
niroité,  et,  en  dépit  de  sa  jeunesse,  réalisa  bientôt  les  grandes 
espérances  qu'on  avait  conçues  de  lui.  Peu  d'années  après  son 
élévation,  il  i.cvint  cumulative  ment  êvéque  de  Alnnster.el  il  faut 
attribuer  à  si  p"nélration  autant  qu'à  sa  bravoure  la  force  et  la 
dignité  avec  lesquellesil  gouverna  ces  deux  sièges.  Il  eut  successi- 
vement à  lutter  contre  les  Frisons,  contre  le  comte  d'Oldenbourg 
et  contre  te  duc  Charles  le  Téméraire  de  Bourgogne,  en  qualité  de 
généralissime  de  l'empereur  Henri  III;  mais  ces  guerres  l'obli- 
geant às'absenter  sans  cesse,  l'Eglise  de  Brème  tomba  en  décaden- 
ce, el  la  ville  accrut  considérablement  sa  puissance  aux  dépeiu 
de  rarehevèché.  Il  réunit  le  comlc  de  Delmcnhorst  à  l'éiéchc  de 
Hunsler,  où  il  RI  aussi  transporter  la  majeure  partie  des  joyaux 
derarcbcvécliédcBréme,  et  mourut  en  HOQ.  Le  chapitre  lui 
donna  pour  successeur  )e  prévOt  Jean  Rode  le  Jeune,  homme 
d'humeur  pacifique  et  puissamment  riche.  On  l'appelait  aussi 
Jean  III.  Il  enrichit  considérablement  l'archevéchc;  mais  il  ne 

Eut,  i  cause  de  sa  basse  extraction,  gagner  la  bienveillance  de 
I  noblesse  et  des  villes  de  la  province  de  Brème,  qui  eussent 
préféré  voir  sur  le  siège  èpisiopal  le  duc  Jean  de  Saxe-Lauen- 
burg  ou  le  comte  Olhon  d'Oldenbourg.  Jean  Bode  mourut  en 
ISII.  Il  avait  laissé  un  ouvrage  manuscrit  :  Regitlrvm  bonorum 
tijurium  Errleiia  Braïutuu;  de  plus  :  Mittale  Eeeleiim  Brt- 
nentii,  imprimé  Â  Strasbourg  en  1511.  Le  duc  Chrislc«he  de 
Brunsviick ,  depuis  longtemps  son  coadjuleur,  lui  succéda  sur 
le  siège  épiscopal,  qu'il  conserva  jusqu'en  tSSS.  Son  règne  tur- 
bulent plongea  l'archevêché  dans  la  confusion.  Les  roALs  vo- 
luptueux et  la  dissipation  l'avaient  porté  à  con trader  Tes  dettes 
les  plus  eilravaganles,  au  point  que  son  propre  frère  putnè,  le 
duc  Henri  de  Brunswick,  ne  balança  pas  d'encourager  le  cha- 
pitre à  le  déposer  et  il  lui  Oler  la  liberté.  C'est  sous  le  règne  de 
Christophe  que  la  reforme  fut  introduite  à  Brème,  quoiqu'il 
employât  pour  en  arrêter  les  prr^rès  les  moyens  les  plus  cruels, 
n  mourut  dans  l'indigence  à  Tangermnnde  dans  la  soixante  et 
onzième  année  de  son  ige.  Il  eut  pour  successeur  le  [rius  Jeune 
de  ses  frères,  le  duc  Georges  de  Brunswick  el  de  Luneboure, 
qui  embrassa  le  luthéranisme,  acquit  de  la  ville  de  Brème  le 
cUteau  d'Olteinberg,  et  mourut  en  1566.  Son  successeur  fut 
Henri  III,  de  la  maison  de  Saxc-Laucnburs,  plus  tard  aussi 
évéqne  de  Paterborn  et  d'Osnabruck.  Parmi  tes  ordonnances 
nombreuses  qu'il  rendit,  celle  qui  institua  le  droit  de  chevalerie 
brémoise  mérite  une  mention  particulière  (en  157T,  imprimée 
seulement  en  IS-iS).  Une  chute  de  cheval  causa  en  I68S  la  mort 
de  l'archevêque  Henri  III.  Il  eut  pour  successeur  Jean-Adolphe, 
trobièine  Gis  du  duc  Adolphe  duquel  descendent  les  ducs  de 
Schleswig  et  Holstein-Gottor p.  Celui-ci  se  maria  en  iG96à  la 

frinccsse  A  ugusta  de  Danemarck ,  renonça  â  l'archevêché  sur 
invitation  du  chapitre,  qui  avait  blâmé  ce  mariage,  et  se  con- 
tenu de  l'évéché  de  Lubeck,  où  il  mourut  en  1608.  Son  frire 
Jean-Frédéric  lui  succéda  aussi  bien  comme  évêque  de  Lubeck 
que  comme  archevêque  de  Brème.  Son  règne,  qui  dura  jus- 

Ït'en  1631,  époque  a  laquelle  il  mourut  à  Allenkloster,  près 
uste-Hude,  fut  peut-être  le  plus  turbulent  de  tons  ceux  que 
nous  venons  de  mentionner,  sans  doute  à  cause  des  événements 
de  la  guerre  de  trente  ans.  Le  général  de  l'empereur,  "1111^,  et 
Christian  IV,  roi  de  Danemarck ,  envahirent  le  territoire  St 
Brème.  Ce  dernier  déposa  Jean-Frédéric  ,  el  nomma  son  fils 
Frédéric  coadjuteur.  Plus  lard,  Jean-Frédéric,  qui,  en  dé(Mt 
des  troubles  du  temps,  rendit  un  grsod  nombre  de  sages  or- 
donnances, réussit  avec  le  secours  des  Suédois  1  reprendre  les 
provinces  de  Brème  et  de  Verden,  qui  migrent  alors  à  la 
Suède.  Le  prïace  danois  Frédéric,  homme  distingué  sous  beau- 
coup de  rapports,  n'en  demeura  pas  moins  archevêque  de 
BreoM.  Pendant  la  guerre  avec  la  Suède  (16U),  il  penNt 
Brênte,  Verden,  ainsi  que  ton*  les  dilteaux  et  dépendances, 


0  )  mutME. 

et  enfin  l'arcberêché  passa  entièrement  I  la  SaMe  i  la  pn  ^ 
Weslphalie,  comme  dédommagement  pour  les  frais  dfU  p-^ 
et  comme  province  tout  A  fait  sécularisée.  Frédéric  mmu  lin 
sur  le  trône  de  Danemarck  sons  le  nom  de  Frédéric  III. Cs 
lui  qui  termina  la  série  des  archevêques  de  Bréme.Qaintg 
sol,  dés  lors  devenu  duché,  il  resta  a  la  Suède  juîgn m  n* 
qu'il  passa  pour  peu  de  temps  [jusqu'en  ITIS^  m  Danmiiri 
puis  à  ta  Grande  Bretagne,  qui  le  céda  ensuite  ilipriniTH 
UTriqiie  -  Eléonorc  de  Suéde  pour  une  somme  crmsidmH 
Sous  le  gouvernement  anglo-hanovrien,  on  fil  prodinU 
xviir  siècle  de  grands  efforts  pour  civiliser  le  pays,  quiit 
cependant  beaucoup  h  souffrir  de  la  guerre  de  sepi  mi  L 
paix  de  Lnnéville  (1803)  amoindrit  un  peu  le  lernlnmlil 
ville  de  Brème;  plus  tard  le  duché  entier  passa  ani  Fni^ 
(1803  à  iSOtn,  puis  pour  Quelque  temps  i  la  Prnsw. d  6t « 
suite  partie  du  royaume  de  Wcstphalie;  enfin,  aprb  la  pr> 
de  1813,  il  revint  è  la  maison  d'Angleterre  el  de  Hanom. 

Lille  de$  dvéqvt$  elarduviqua  d»  Brimt. 

Evtqua. 

Willehad de  T80  oa  in  1 1> 

Wiilerirb 1»   a 

Heuderich «W   ff 

Ansgard de  Si'ii^ 

Rcii3)ert K   * 

AdaJgar BM  1 

Hoger WB   «I 

Reginward »ii   '" 

Unno *t6    8 

Adaldag ««   »■ 

Liebiio  ou  Libenlius  ï" *ffl  i* 

Unwann ""3  '" 

Liehiio  II »«8  '■ 

Hermann 10»  1^ 

Bezelin  ou  Alebrand !««  '* 

Adalbert  I" I0«  "^' 

Liemar 10"  "' 

Humbert '">"  "' 

Frédéric  I" tiOt  ta 

Adalbert  U  ouAdalbéro "»  "f 

Hartwig  I" |;« 

Balduin  I" »'« 

Siegefred UT»  «^ 

HaFtwig  II "«    * 

Waldemar '"•    ' 

Géranll",  dfià  élu  comme  contiwrchevêqut.  .  Iîl«  ^ 

Gérard  II.  . ""    ? 

Hildebold. '5*^  "" 

Gisdbert »»"  ^ 

FlorenUn» 'î»  " 

Jean  1" 1806  on  IW    » 

Buichard  Grelle. «*^   * 

Olhon  I" 'S"    ; 

Godefroj ;>«    ï 

Alberl,  de  la  maison  de  Bmnswicl „   î 

OlhOB  II -■ •»»   î 

Jeu  II "<"  »■  S!   B 

Nicolas îl    * 

^>dVi?  « ^   î 

Henri  II Izl  iv< 

JeanBod«c»fcwini '*»   « 

Chrislopfae,  de  la  maison  de  Bninswicit !  «1  iH 

George»,  jeune  ûrère  du  précédent S  i« 

Henn  111 "" 

Jean-Adoli^e,  fils  du  chef  des  ducs  de  SchlenV 
et  HoUlein-GoUorp,  mort  évéqae  de  Labca  ^ 

en  1608 IS  # 

Jean-Frédéric,  jeune  frère  du  précédent;  ....  JWJ  ^ 
Frédéric,  de  la  maison  rojale  de  Danemanx.  .  .   i*»* 

■rChe  (Villb  UMI).  Cette  iropoflinte  àtàumf^ 
tta  nord  de  l'Allemagne  est  située  dans  one  r'''*JrZ^ 
snrIcWeser,  qu'on  paseeiof  Mit  beawpoot  l*  ?**^t 
posée  de  deux  parties,  l'anfienne  et  U  «owelw,  wt^r*, 
Weser  ;  les  mun  et  les  ftMsés  ont  été  trmsftmB^  Fj^ 

Sréroent.  Brème  possède  nn  gjnmK,  nue  éc*  PTTi 
et  Kteoces  rt  du  commerc*,  un  !*•««•*•  ,<W  «^ 


BaÉMfi. 


(351) 


BRIÉMOND. 


itc^y  une  iosUtttUon  de  sourds  et  muets,  une  bibliothèque,  des 
,))ri<]ues  considérables  de  laine,  toiles,  toiles  à  voiles,  tabac, 
)to0nades,  etc.,  des  raffineries  de  sucre,  des  brasseries,  etc.,  etc. 
Ole  renferme  57,700  habitants ,  qui  professent  la  religion  ré- 
grinèeel  la  luthérienne.  Les  monuments  les  plus  remarquables 
ODt  :  la  cathédrale,  haute  de  cent  cinq  pieds,  large  de  cent  vingt- 
joatre  pieds  et  longue  de  deux  cent  quatre-vingt-dix-sept  : 
ne  contient  un  caveau  en  plomb  dans  lequel  les  corps  se  con- 
n^ent  parfaitement;  la  tameuse  église  d*Ansgar,  Thùtel  de 
ijle,  Tentrepôl,  la  bourse,  le  muséum  et  les  grandes  machines 
ydraoliques  du  Weser.  La  ville  n*est  éloignée  aue  de  15  lieues 
t  la  mer  du  Nord  ;  néanmoins  les  bâtiments  cle  haut  bord  ne 
ravent  remonter  jusque-là,  et  sont  obligés  de  débarquera 
Isfleth  ou  à  Brake  ;  mille  à  douze  cents  vaisseaux  entrent  et  sor- 
!Dl  annuellement  du  port,  et  occasionnent  par  Texportation  et 
importation  un  revirement  de  20  millions  de  rixdales  (environ 
(  millions  de  francs].  Le  gouvernement  est  entre  les  mains 
an  sénat  composé  de  quatre  bourgmestres ,  deux  syndics  et 
Dgt-quatre  sénateurs  appartenant  tous  à  la  religion  réformée, 
tendu  que  toute  charge  et  emploi  public  est  interdit  aux 
Uhénens.  Les  revenus  publics  se  montent  â  400  mille  florins; 
dette  est  évaluée  à  4  millions  et  demi  de  florins.  Brème  a  une 
«X  collective  avec  Francfort-sur-le-Mein  et  Hambourg  à  la  con- 
lëration  germanique.  Son  contingent  militaire  pour  la  confé- 
ration  est  de  485  hommes.  Le  territoire  dépendant  de  la  ville 
ine  superficie  de  3  lieues  et  demie  carrées,  contient  9,640  hâ- 
tants, et  se  divise  en  onze  juridictions.  —Brème  doit  son  ori- 
ie  à  des  pécheurs  et  à  des  navigateurs  qui,  selon  les  historiens 
les  chroniques  du  temps ,  s'y  étaient  déjà  établis  avant  que 
larlema^ne  arrivât  dans  le  pays  en  vainqueur  pour  y  fonder 
I  évéche«  La  ville  s'agrandit  lors  de  l'édification  de  la  cathé- 
aie.  Elle  était,  dans  les  temps  antérieurs,  gouvernée  par  un 
utenant  ou  préfet  qui  portait  le  nom  de  pixieslat.  Lors  de  la 
inion  de  Tevèché  de  Brème  à  Tarchevèché  de  Hambourg , 
viron  vers  le  milieu  du  ix"  siècle,  il  s'éleva  entre  les  deux 
Lbédrales  une  dissension  violente  qui  dura  jusqu'au  milieu  du 
ir  siècle,  et  qui  se  termina  à  l'avantage  de  la  ville  de  Brème, 
ce  que  l'archevêché  eut  non-seulement  deux  cathédrales, 
lis  encore  deux  chapitres.  Dès  ce  moment,  la  dignité  de  po- 
stât ayant  été  abolie,  la  puissance  de  l'archevêché  sur  la  ville 
iGcrut  considérablement,  et  Brème,  qui  avait  dès  l'an  934  un 
igistrat  et  jouissait  de  prérogatives  nombreuses,  g[agna  de 
15  en  plus  en  importance  et  en  richesses.  Elle  devint  peu  à 
a  l'entrepôt  général  de  tous  les  pays  arrosés  par  le  Weser, 
tra  en  1260 dans  l'association  de  la  Hanse,  dont  elle  devint 
ntùt  le  membre  le  plus  influent.  Les  contestations  nombreuses 
i  avaient  sans  cesse  lieu  entre  les  magistrats  et  les  bourgeois 
la  ville  de  Brème  la  firent  exclure  par  deux  fois  de  l'associa- 
b  hanséatique;  de  plus,  elle  fut  plus  tard  mise  en  interdit, 
otes  ces  difficultés  furent  aplanies  en  1433,  par  un  traité 
[>elé  Table  de  la  Concorde  ( Tarel  der  Eindrechl).  Cent  ans  plus 
d  (1533)  un  nouveau  traité  fut  conclu  pour  mettre  fin  a  de 
a^elles  discordes;  mais,  en  1522,  la  milice  ayant  embrassé  la 
igion  protestante  et  prêté  secours  à  la  ligue  de  Smalkalde,  il 
résulta  de  nouveaux  malheurs  pour  elle.  Peu  de  temps  après, 
protestants  et  les  luthériens  se  battaient  dans  la  ville,  et  les 
*nîers  furent  dépossédés  de  toutes  leurs  églises  dans  l'en- 
nte  de  Brème  jusqu^en  1638.  Quoique  Brème  ne  fût  point 
)ore  reconnue  ville  libre,  elle  fut  cependant  convoquée  à  la 
le  inipcriale,  et  la  paix  de  Westphalie  assura  à  Brème  tous 
droits,  privilèges  et  libertés,  tant  pour  les  affaires  ecclésias- 
ses  que  séculières.  En  1731,  la  maison  de  Brunswick-Lune- 
ii'g»  Qui  possédait  le  duché  de  Brème,  lui  confirma  les  privi- 
esqu  elle  tenait  de  l'empire.  En  1741,  elle  céda  à  la  maison 
Brunswick  le  bailliage  de  Blumenthal ,  Nouenkirchen  et 
Sires  portions  de  son  territoire.  En  1910,  elle  fut  incorporée 
Vapoléon  au  département  des  Bouches-du- Weser,  et  fit 
tie  de  Tempirefran^is  jusqu'en  1814.  En  1815,  le  congrès 
tienne  la  aéclara  ville  libre  et  membre  de  la  confédération 
nanique. 

aÉMB   (LOCIS-JOSEPH-ARBORIO-GaTTINARA  ,    MABQUIS 

,  né  le  28  aoill  1754  à  Paris,  où  son  père  était  amt)assa- 
r  du  roi  de  Sardai^ne  près  la  cour  de  France.  Destiné  à  l'étal 
taire,  il  fut  sous-heu tenant  en  1770,  puis  écuyer  de  madame 
ilde  de  France,  princesse  de  Piémont  et  depuis  reine  de 
laigne.  Ayant  embrassé  la  carrière  diplomatique,  il  fut  en 
t  envoyé  extraordinaire  du  roi  Victor-Amédée  IIÏ  à  Na- 
,  pois  son  ambassadeur  à  Vienne.  Il  assista  au  couronne- 
il  de  l'empereur  Léopold  U,  prit  une  part  active  aux  con- 
nces  de  Pilnitz  en  1791 ,  et  à  la  diète  de  Francfort  pour 
ction  de  François  IL  De  retour  en  Piémont,  il  devint 


chambellan  et  ambassadeur  près  la  cour  d'Espagne.  Lors  de 
l'invasion  des  armées  françaises  dans  le  Piémont,  Brème  fut 
envoyé  comme  otage  en  France  et  y  séjourna  quatorze  moîs- 
En  1801  il  vint  s'établir  à  Milan,  et  en  1805  Napoléon  le 
nomma  conseiller  d'Etat  et  commissaire  général  des  subsistan- 
ces près  l'armée  d'Italie.  Bientôt  après  il  fut  nommé  ministre 
de  I  mtérieur  du  royaume  d'Italie;  et  c'est  à  son  administration 
que  la  Lombardie  dut  l'extinction  de  la  mendicité,  la  propaga-* 
tion  de  la  vaccine  et  les  premières  écoles  d'enseignement  mu- 
tuel. En  1808,  Brème  fut  décoré  du  grand  cordon  de  la  Cou- 
ronne de  fer  et  nommé  président  du  sénat.  En  1814,  lors  de  la 
chute  de  Napoléon  et  du  retour  du  roi  de  Sardaigne,  Brème 
rentra  dans  les  bonnes  grâces  de  ce  dernier,  devint  trésorier  de 
Tordre  de  l'Annonciade,  grand-croix  de  Saint-Maurice,  et  mou- 
rut en  1828.  Le  marquis  de  Brème,  ami  des  sciences  et  des 
arts,  avait  proposé  en  1820  un  prix  de  3,000  fr.  pour  la  meilleure 
dissertation  sur  les  tragédies  d'Alfieri.  Il  a  édité  le  roman  de 
Daphnis  et  Chloé,  traduit  de  Titalicn  par  AnnibalCaro  Parme, 
et  il  est  auteur  de  Consultation  sur  la  statistique  du  départe' 
ment  de  rAgogue  du  préfet  Lizoli ,  Novare,  1802.  —  De  TtH- 
fluence  des  sciences  et  des  beaux-arts  sur  la  tranquillité  pubU-' 
que,  Parme,  1802, in-8«.—LeWr<?  à  me«/?/»,  Milan,  l807,in-8*». 
— Sur  la  manière  la  moins  préjudiciable  et  la  moins  coûteuse 
de  fournir  aux  besoins  de  l'Etat ,  Paris .  1818.  —  Des  systèmes 
act'iP/3  cf  éducation  du  peujtle ,  pnr  Hobiano, Milan,  1819. — 
BrrH  Osservaziom  d'un  Piemontese  intorno  alcune  inezat' 
texze  di  quatiro  racconti  venuti  alla  luce  sopra  l'altentata 
rivoluxione  del  Piemonte  net  1821,  Parme.  — Maximes  et  Ré" 
flexions  politiques,  morales  et  religieuses,  extraites  des  Mé- 
moires de  Stanislas  Leckzinski ,  Parme,  1822.  —  Observation» 
sur  quelques  articles  peu  exact»  de  thistoire  de  t  administra- 
tion du  royaume  d' lùUie  pendant  la  domination  des  Fronçai», 
attribuées  à  Caraccini ,  Turin,  1825. 

BRÈME  (  Louis- Arborio-Gattinaba  de) ,  second  fils  du 
précédent,  né  à  Turin  en  1781,  se  livra  à  l'élude  des  lang^ues  et 
de  la  théologie ,  et  devint  aumônier  du  prince  Eugène ,  vice-roi 
d'Italie,  et  gouverneur  des  pages  de  la  cour  de  Milan.  En  1807, 
il  Tut  décore  de  l'ordre  de  la  Couronne  de  fer,  et  entra  au  conseil 
d'Etat.  Après  les  événements  de  1814,  Tabbé  de  Brème  se  con- 
sacra à  la  littérature,  fut  un  des  plus  zélés  défenseurs  du  genre 
dit  romantique,  publia  en  sa  faveur  un  journal  intitulé  :  Il  Con* 
eiliatore,  supprimé  bientôt  à  cause  de  sa  tendance  libérale ,  et 
mourut  à  Turin  en  1820.  Outre  un  grand  nombre  de  poésies, 
on  a  de  rabt)é  de  Brème  :  Discorso  intorno  ait  ingiustixia 
d*aleunigiudiziileUerariiitaliani,Mi\any  1816,  in-4«.— Cenntf 
storici  degli  studii  e  délia  vita  di  Tomaso  Vaipergo  diCaluso, 
Milan,  1817,  in-8*'.  —  Letterain  versisciolti,}A\\diX\y  1817.  — 
Grand  Commentaire  sur  un  petit  article  par  un  vivant  remar» 
quable  sans  le  savoir,  ou  Réflexions  et  Notes  générales  et  par» 
ticulières  à  propos  d'un  article  qui  le  concerne  dan»  la  Biogra^ 
phie  des  vivants,  Genève ,  1817 ,  in-S**. — Instruxione  al  popolo 
sulla  vaccina  e  suoivantaggiy  Novare,  1818,  in-12.  —  Novell» 
letterari».  Milan,  1820. 

BRÉMOND  (Gabrielle)  naquit  à  Marseille  dans  lé  xvn* 
siècle.  A  cette  époque  tous  les  Etats  chrétiens  étaient  traversés 
par  de  nombreux  pèlerins  qui  se  rendaient  en  terre  sainte  pour 
y  visiter  le  tombeau  de  THomme-Dieu.  Ces  pieuses  troupes  se 
recrutaient  dans  tous  les  âges,  dans  tons  les  sexes  et  dans  toutes 
les  conditions  de  la  société.  Parmi  les  jeunes  femmes  qui  osè- 
rent entreprendre  le  saint  pèlerinage,  Gabrielle  Brémond 
mérite  d'être  citée  plus  particulièrement ,  à  côté  d'Anne  Chéron 

Sui  fit  le  voyage  de  Jérusalem  à  Tâffe  de  quatre-vingts  ans. 
rabrielle  ne  vit  pas  seulement  le  tombeau  de  Jésus-Christ  ;  elle 
visita  la  haute  et  basse  Egypte,  la  Palestine,  le  mont  Sinaï,  le 
mont  Liban  et  en  partie  toutes  les  provinces  de  la  Syrie.  La 
relation  de  son  voyage  fut  traduite  du  français  en  italien,  et  pu- 
bliéeà  Rome,  1673,  in-l*»;  ibidem,  1679,*iii-8».  Celui  d'Anne 
Chéron  parut  en  français,  à  Paris,  1771,  in-12.  —  Brémond 
(Gabriel  de),  général  de  Tordre  de  Saint-Dominique,  né  à 
Cassis  en  Provence  en  1692,  et  mort  le  lî  juin  1755,  fut  compris 
au  nombre  des  missionnaires  qui  furent  envoyés  à  la  Martini- 
que pour  y  prêcher  la  foi  catholique.  Mais  le  climat  de  ce  pays 
eût  infailliblement  dévoré  sa  santé  si  Ton  ne  se  fût  hâté  de  le 
rappeler  parmi  ses  frères,  qu'il  continua  d'édifier  par  ses  lu- 
mières et  par  son  zèle.  Il  était  maître  des  novices  lorsque  le 
général  le  fit  venir  à  Bome  en  1725,  pour  lui  confier  la  publi- 
cation du  BuUaire  de  Tordre  de  Saint- Dominique.  Plus  tard, 
lui-même  fut  élevé  au  grade  éminent  de  général ,  à  la  place  <!hl 
P.  Bipolli  qui  venait  de  mourir.  Une  fois  revêtu  de  ce  nouveau 
caractère,  auquel  s'attachait  la  puissance  de  réformer,  Gabriel  de 
Brémond  acheva  tout  le  bien  que  son  zèle  n'avait  pu  obtenir;  il 


BEÉJIOST. 


(W2) 


•'attacha  partîcolièremeDt  i  fortiBer  les  étodcf  etâ  leur  dooner 
aoc  mdlleiure  direction.  —  Beémoxd  (François  de)  »  né  i  Paris 
d'an  père  avocat  le  14  septembre  1713,  mort  dans  cette  ville  le 
SI  mars  mt,  fut  un  des  bororoes  les  plus  versés  de  son 
temps  dans  la  physique ,  la  botanique  et  Vhistoire  naturelle.  Les 
coniiaissaiices  toutes  spèriales  qu'il  avait  acquises  dans  certaines 
partie»  de  Tune  et  Je  l'autre  de  ces  sciences  le  iirent  sou- 
vent choisir  pour  arbitre  et  appeler  au  sein  des  commissions. 
D'après  Fonlcncllc,  ce  qui  fait  le  plus  d'honneur  à  son  talent 
c'est  sa  Trad^ciion  des  Transaelions  phiiosophiqu€$  de  la  êo- 
délé  royale  de  Londtei,  Paris,  1758,  4  vol.  iu-4^  Cet  ouvrage 
est  remarquable  et  surtout  précieux  à  cause  des  réflexions,  oes 
renseignements  dont  il  est  enrichi ,  et  parce  qu'il  indique,  au 
sujet  Je  chaque  matière  nouvelle ,  les  diflërentes  sources  où  il 
faudra  puiser  pour  connaître  ce  qu'on  en  a  déjà  dit  et  pensé. 
Tout  y  est  mis  a  contribution ,  depub  les  auteurs  anciens  et  mo- 
dernes, les  Mémtnra  de  F  académie  des  sciences ,  les  journaux 
de  toute  sorte,  et  même  les  plus  modestes  brochures.  Il  est 
fâcheux  que  cet  ouvrage,  gui  ne  renferme  que  les  années  à  par- 
tir de  1751  jusqu'en  1736  inclusivement,  n  ait  pas  été  continué. 
Il  a  publié:  2"  les  Tables  générales  des  TransacHons  philosophie 
ques  par  ordre  des  matières,  avec  le  titre  des  ouvrages  et  le  nom 
Od  auteurs  par  ordre  chronologique.  Ces  tables  sont  annotées  et 
commentées,  mais  plus  succinctement  que  la  traduction  dont 
nous  venons  de  parler.  Ces  tables  vont  depuis  1605  jusqu'en 
1755, 1  vol.  in-4".  En  1730,  Bréroond  fut  élu  membre  de  Paca- 
demie  des  sciences,  en  qualité  d'adjoint  pjour  la  botanique.  La 
société  royale  l'avait  déjà  reçu  dans  son  sein  peu  d'années  après 
sa  fondation,  et  lui  avait  décerné  le  litre  de  secrétaire.  3»  Recueil 
de  lous  les  écrits  publiés  en  Angleterre  sur  les  remèdes  de  ma- 
demoiselle Steohens,  Paris,  17^2,  2  vol.  in-12.  Ce  fameux 
remède  contre  la  oicrre  mit  en  émoi,  dès  son  apparition,  toute 
l'Europe  scientifique.  La  société  royale  et  racailémie  des 
Kienccs  de  Paris  ordonnèrent  qu'il  serait  fait  à  cet  égard  des 
expériences,  et  que  l'on  correspondrait  avec  la  commission  des 
savants  anglais.  Morand,  célèbre  chirurgien  lithotomiste,  et  Bré- 
roond furent  choisis  par  l'académie  des  sciences  pour  rendre 
comntc  au  gouvernement  français  des  résultats  fournis  par  les 
expériences.  Le  rapport  des  commissaires  fut  complètement 
favorable  au  remède.  4"  Une  Traduction  des  Expériences  phy- 
siques de  Haies  sur  diverses  manières  de  dessaler  l'eau  de  la 
mer  et  de  la  rendre  potable,  1756,  in-12,  avec  une  Table  des 
expériences  de  l'analyse  de  l'air ,  par  Haies,  rangées  méthodi- 
quement et  par  ordre  des  substances,  5°  Traduction  des  Nou- 
velles Tables  toœodromiques  de  Murdoch,  1742,  in-12.  Bré- 
roond avait  traduit  la  Statique  des  végétaux  et  V Analyse  de 
Vaiff  par  Ualcs;  mais  la  traduction  de  ces  deux  ouvrages  que 
fit  paraître  BufTon  lui  paraissant  de  beaucoup  supérieure  à  la 
sienne,  il  renonça  à  la  publier.  Les  Mémoires  de  l'acadé- 
mie des  sciences  de  1739  renferment  des  Expériences  sur  la 
respiration  qui  sont  dues  h  ce  savant.  Après  sa  mort,  on  trouva 
dans  ses  cartons  une  Traduction  des  expériences  physico-mé- 
caniques sur  différents  sujets,  par  HawksDce,ct  une  Histoire  de 
Télectrieité.  Dcsraarcts  publia  ces  deux  ouvrages  avec  des  notes 
et  un  discours,  en  1754,  2  vol.  in-12. 

BR^MONT  (Etikni^e),  docteur  de  Sorbonne ,  né  à  Chàteau- 
dun  le  21  mars  1714,  mort  le  25  janvier  1793,  embrassa  de 
bonne  heure  l'état  ecclésiastique  et  fut  successivement  curé  de 
Cliartres,  chanoine  de  la  cathédrale  et  grand  pénitencier  de  la 
même  ville.  C'était  un  homme  de  savoir ,  çrand  amateur  de 
l'étude  et  recherchant  de  préférence  les  questions  les  plus  abs- 
traites de  la  philosophie  et  de  la  métaphysique.  Il  seoiblait  être 
du  nombre  de  ces  esprits  heureux  qui  ne  .soulèvent  aucune  ja- 
lousie, qui  même  provoquent  la  faveur  plutôt  que  l'inimitié. 
Son  ranonicat  de  Chartres  étant  trouvé  trop  modeste  eu  égard 
à  ses  talents,  on  lui  en  offrit  un  de  Téglise  de  Paris.  Peu  après, 
la  Sorbonne  crut  se  faire  honneur  en  le  comptant  au  nombre  de 
ses  docteurs ,  et  déjà  l'académie  des  Arcadiens  •  à  Rome,  lavait 
admis  dans  son  sein  sous  le  nom  à^Omhrano,  Cependant  sa  no- 
mination au  canonicat  de  Paris  ût  naître  des  calomnies  qui 
f\irent  comme  les  premières  rameurs  d'un  orage.  Les  membres 
du  parlement,  excités  secrètement  contre  lut>  firent  épier  sa  con- 
duite; partÎMns  des  prétendus  miracles  du  diacre  Paris,  ils 
cherchaient  depuis  longtemps  i  trouver  Etienne  Brémont  cou* 
pable  d'opposition  envers  eux  sur  ce  triste  et  ridicule  chapitre 
qui  ût  jeter  tant  de  prêtres  en  prison.  Mab  il  était  trop  sage , 
trop  smeux  pour  se  compromettre  dans  cette  affaire  :  le  par- 
lement toutefois  n'en  démordit  point,  et  lors  de  Taflairedes 
ursulines,  en  1761 ,  il  fut  décrété  de  prise  de  corps.  Dans  cette 

circonstance  périlleuse,  an  prince  italien  lui  offrit  asile  dans  ses  ■  AT«t  mc«;ic,  «  wui|iu9c  -.  i-  uuc  uimuh^m»  »•»  >—  - 
Btats.  Le  roi  loi-fiiènM  Id  doooa  un  pasae-iKMTt  ;  mais  Brémont  |  Juan  d'Autriche  dans  la  Catalogne  »  HM«rtfi4rlwAff^ 


était  on  de  ces  hommes  chex  qui  Tamoar  de  k  patrie ot^ 
cooditioo  d'existence  ;  il  se  cacha  au  lieu  de  fuir,  et  oe  man 
que  lors  du  rappd  desprétres,enl773.0aadeliiilooQiT||; 
suivanU  :  1*  Dissertation  eur  la  notoriété  pubtiqtu  ^T 
ckemrt  scandaleux ,  etc. ,  1756;  2«  Becueil  de  pièces  i«i^ 
santés  eur  la  loi  du  silence;  3*  Lettres  adressées  i  teutnté 
C Année  littéraire,  à  toccasiom  d^un  nouveau  plan  ^^ 
Mhie  clauique,  Paris,  17S5,  ia-12;  A"*  BeprêseiUaimi 
Jf .  Necker  à  r occasion  de  son  ouvrage  :  De  fimporlsMetk 
opinions  religieuses,  Genève  et  Paris,  1788;  ^  Àpoloptéi 
mémoires  présentés  au  roi  par  les  princes,  rHeUivement  i  « 
réunion  des  ordres,  iii-8«,  Paris,  i  789  ;  5<»£«aaieii^^(uJv) 
f rejets  de  consiitution  ;  V  De  la  raison  de  fkoemi,  e  >« 
in-12,  Paris,  1785-1787.  Cet  ouvraae  fut  l'œuvre  d'oo  d«. 
siècle ,  et  valut  à  son  auteur  un  bref  de  Pie  VI,  le  20  septc^ 
1788.  Pour  faire  gage  de  la  réputation  dont  jouissait  BrÔM 
parmi  ses  contemporains,  nous  rappellerons  que  riUac» 
chancelier  Bacon  avait  jadis  désiré  un  ouvrage  de  ce  geortiv 
une  impatience  qui  eût  porté  à  croire  qu'il  en  attendait  kd^ 
nier  mot  de  la  philosophie. 

BREMOXTiER  (Xicolas-Thomas]|  inspecteur  gêomi  k 
ponts  et  chaussées,  chevalier  de  rempire,  mort  à  Paris  en  h 
1809,  à  l'àçe  de  soixante  et  onze  ans.  Très-versé  dans  les  Kxtn 
de  la  physique  et  de  l'histoire  naturelle,  il  a  exécuté  des  tn* 
vaux  admirés  des  physiciens  et  des  agriculteurs  :  ce  mi  j 
fixation  des  sables,  la  plantation  desdunes  du  golfe  deG^n^ 
Des  montagnes  mobiles  de  sable  avaient  couvert,  depuis  tk- 
sieurs  siècles,  une  vaste  étendue  de  territoire  et  eavimin 
habitations,  les  villages  et  les  plus  grands  édifices  sorlscBk) 
de  l'Océan ,  entre  l'embouchure  de  l'Adour  et  celle  de  U  (^ 
ronde;  leur  nombre  et  leur  étendue  s'au^mentaieot cbiq» 
année  et  enlevaient  à  la  culture  des  terrains  prédeoi;  b 
marche  progressive  menaçait  d'envahir,  de  prodie  eo  ^mk. 
tousiescoamps  cultivés,  et  d'arriver  unjourjus(ia'aaxaiontf 
Bordeaux.  Les  ingénieux  procédés  de  BremonticrarrèlènAift 
phénomène  dévastateur,  et,  grâce  à  lui,  dans  cette  cootmik'' 
stérile,  s'élèvent  aujourd'hui  de  superties  forêts  de  pins  mim 
mes ,  d'autres  arbres  et  même  de  la  vigne.  BrenuMitier  a  do» 
l'historique  de  ses  travaux  dans  quelques  mémoires adrc9^< 
la  société  d'agriculture  de  Paris,  dont  il  était  iDembre. tto 
commissaires  de  cette  compagnie  en  ont  rendu  un  cmt 
avantageux;  il  se  trouve  sous  ce  titre  :  Rapport  swUtiHt 
rente  mémoires  de  Bremontier ,  inspecteur  général  on  f^ 
et  chaussées,  chargé  de  la  dixième  division,  et  sur  Us  (mw 
faits  pour  fixer  et  cultiver  les  dunes  du  golfe  de  Gemft 
entre  l'Adour  et  la  Gironde,  dans  le  Bulletin  de  km* 
d*agricullure  du  département  delà  Seine,  année  1806,100  a 
Bremontier,  assez  bon  minéralogiste  aussi ,  a  coopéré  au  It 
port  sur  l'existence  des  mines  de  fer  dans  le  départemniit* 
Seine  -  Inférieure ,  inséré  dans  le  Magasin  eneydoftéi^ 
troisième  année,  tom.  vi. 

BaEMSER  fJEAN-GoDEFROT),  médecin  etnataraiisifii^ 
mand,  né  à  Wcirthem-sur-le-Mein  en  1767,  fit  sesétudesar 
dicalcs  a  léna,  et  y  prit  le  grade  de  docteur  en  1796.  Il  p«t«- 
rut  l'Italie ,  la  Suisse  et  TAllemagne ,  et  se  fixa  i  Viefine.  ^ 
dant  l'invasion  française,  il  prit  un  service  médical  dais i^ 
armées  autrichiennes  en  1797.  Il  fit  des  expériences DomtiRi^ 
sur  le  galvanisme  comme  moyen  curatif ,  se  déclara  looi  i*" 
bord  un  des  plus  chauds  partisans  de  la  vaccine ,  et  se  li" 
ensuite  presque  exclusivement  à  l'étude  des  vers  intestistox* 
devint  ainsi  un  des  plus  savants  helminthologistes  de  rEarf 
En  1815,  il  fit  le  voyage  de  Paris  afin  de  visiter  le  maséan^n^ 
toire  naturelle  et  de  connaître  les  savants  de  cette  cafiialt^ 
retour  à  Vienne ,  il  publia  divers  écrits ,  et  succomba  es  i^ 
une  hydropisie  qui  avait  duré  deux  ans.  On  a  de  luii  ««^ 
roand  :  l"  Essat  sur  îa  vaccine.  Vienne,  1801  #»»-**''* 
Vaccine  considérée  dans  ses  rapports  avec  les  intérêts  éity^ 
Vienne,  1806,  in.8°;  S*"  Quelques  Mots  sur  la  searktist** 
rougeole,  ibid.,  1806,  iii-8«  ;  4«  ExpUeatim  des  pronvio  F 
pulaires  sur  la  médecine,  ibid.,  1806,  iD-8";  S»  i»»*î| 
manière  dont  U  faut  se  conduire  dans  les  saisons  i*^^f^ 
pour  se  préserver  des  maladies,  ibid.,  1807,  in-S»;  6*  '''• 
soologique  et  physiologique  sur  Us  vers  HUestis»^ 
thomme.  Vienne,  1819,  in-8»,  traduit  en  françab  partir^ 
1er,  avec  des  notes  de  Blainville,  Paris,  1824,  iii-8*  ;?**•• 
helmintkum  syslema  Rudol/ti  sniêMoologicum  tfM^ 
Vienne,  1824,  in-fol.  Ueœpereur  d'Antrîdie  cootril»i>^ 
édition.  ^. 

BREMUNDANO  (  FlÀKCISCO-FABftO  )  ,  aOteOT  «ipÇ'^ 

xvii<  siècle,  a  composé  :  l*"  une  Histoiredes  hauts  kil^rz 


BREDENftACH. 


(  355) 


BRENKENHOFF. 


senor  don  Juan  (TÀusiria  en  elprincipada  de  Calaluna,  Sa- 
ragosse,  1673,  in-fol.  ;  2*»  Flora  hiêlorica  de  la  guerra  de  Un- 
gria,  Madrid,  1684,  et  suivantes,  5  volumes  in-S**  (rare). 

BRENAGE,  BRENAIGE,  redevance  en  son  ,  que  des  vassaux 
payaient  d'abord  à  certains  seigneurs  pour  la  nourriture  de 
leurs  chiens  ;  en  bas  latin  brenagium.  Cette  redevance  a  été  en- 
suite évaluée  en  avoine  et  autres  grains,  on  en  argent. 

BBE5DAN  (Saint),  ditTAncien,  disciple  de  saint  Finian, 
naquit  en  Irlande  vers  la  Bn  du  v*"  siècle.  Il  vécut  quelque  temps 
sous  la  conduite  de  saint  Gildas  dans  le  pays  de  Galles,  et  passa 
t'nsuite  plusieurs  années  dans  la  célèbre  abbaye  de  Llan-Carvan, 
fonda  le  monastère  d'Ailech  en  Angleterre,  et  bâtit  une  église 
<laris  les  lies  Shetland.  De  retour  en  Irlande,  son  nom  y  devint 
célèbre  par  la  fondation  de  divers  monastères  et  de  plusieurs 
<*co!es  qui  contribuèrent  beaucoup  à  la  civilisation  de  la  Grande- 
Bretagne.  Il  professa  lui-même  à  Hos-Carbre.  Il  composa  une 
rèçle  monastique  qui  a  été  longtemps  célèbre  parmi  les  Irlan»- 
dais,  et  mourut  le  16  mai  578,  dans  le  couvent  qu'il  avait  fait 
bâtir  pour  sa  sœur  Bri^a,  dans  la  G)unacic.  Il  y  avait  dans  les 
ilesOrcades  plusieurs  églises  et  plusieurs  monastères  sous  l'in- 
vocation de  saint  Brendan.  On  conserve  dans  la  bibliothèaue 
G)tlonicnne,  à  Londres,  une  vie  manuscrite  de  ce  saint  (F.  An- 
tiquiiés  d'UtseHus  et  Histoire  naturelle  el  civile  de  Kerry  par 
Smith),  Parmi  les  événements  de  la  vie  de  saint  Brendan,  célé- 
brés oar  les  légendes,  on  doit  remarquer  son  voyage  à  une  fie 
lie  rOcéan,  en  compagnie  de  plusieurs  saints  personnages.  Un 
printemps  nerpéluel  régnait,  disait-on,  dans  cette  fie  habitée  par 
des  an^cs.  Kos  pieux  navigateurs  passèrent  sept  ans  en  mer  sans 
pouvoir  trouver  la  terre  çfu'ils  cherchaient ,  et  revinrent  dans 
leur  patrie  après  avoir  visité  les  Orcades  el  les  autres  iles  situées 
au  nord  de  la  Grande-Bretagne.  La  relation  de  ce  voyage  ren- 
dit Tile  de  Saint-Brendan  très-fameuse  dans  le  moyen  âge;  on 
la  plaça  sur  toutes  les  cartes  au  sud  de  l'Ile  Antilia  ,  à  Touest 
des  fies  du  Cap-Vert.  D'anciennes  cartes  nomment  les  Canaries 
Iles  Fortunées  ou  de  Saint-Brendan.  Les  voyages  de  ce  saint  se 
trouvent  dans  un  recueil  manuscrit ,  à  la  bibliothèque  de  Nu- 
remberg, avec  ceux  de  Marc-Paul,  de  Mandeville,  d'Ulric  de 
Frioul  et  de  Jean  Schildberger. 

BREMDEL,  médecins  allemands,  vivant  à  des  époques  diffé- 
rentes, et  qui  ont  honoré  différentes  universités.  —  Brendel 
Zadiarie),  né  en  1592  àléna,  reçu  docteur  en  l'université  de 
elle  ville  en  1617,  professeur  de  cette  faculté,  mort  en  1658,  et 
tuteur  des  ouvrages  suivants  :  1**  Tractatusde  inductorum  pur- 
tantium  viribus,  doii,  etc.,  léna,  in-40;  2<»  Chimiain  artit  for- 
tMmredaeta,  léna,  1630,  in-12;  1641,  in-S*»;  Leyde,  1617, 
rj-i2  ;  3" />«  medieina^  arte  nobilissima,  léna,  1636,  in->l«.  — 
ÎBENDEL  (Jean-Philippe),  vivant  dans  le  xvii''  siècle,  et  connu 
ealement  par  un  recueil  de  consultations  des  plus  célèbres  mé- 
ivcins  de  son  pays,  publié  en  latin  à  Francfort,  1615,  in-4°.  — 
{RB?n>BL  (Adam),  professeur  d'anatomie  et  de  botanique  dans 
université  de  Wittemberg,  auteur  de  quelques  bonnes  disser- 
itions  imprimées  à  Wittemberg,  m-4°;  De  Homero  medico  , 
700;  DeenU)ryoneinovuloanUconceplionemexistenle,  1705; 
}e  euraiione  morborum  per  earmina,  ilOQ;  Liber  de  lapidi- 
ina  mierocosmica,  1711  ;  De  balneis  valetudinis  causa  adhi- 
tlis,  1712;  Commentatio  de  febre  qucrquera  ex  antiquilale 
ruia  :  De  usu  et  ab%uu  venœ  tectionis  in  curandis  febribus, 
715. 

BBENOEL  (Jban-Godefboi)  ,  né  à  Wittemberg  en  1712,  y 
t  toutes  ses  études,  fut  nommé  orofesseur  A  Gœttinguc  en 
738 ,  devint  en  1756  médecin  deuuillaume  VllI ,  landgrave 
e  Hessc-Cassel,  et  mourut  le  17  janvier  1758.  C'était  uo 
omme  doué  d'un  rare  talent  pour  l'observation,  plein  de  con- 
aissances  et  habile  à  les  appliquer  avec  succès.  La  forme  ma- 
lématique  qu'il  a  cru  devoir  donner  à  ses  écrits  de  médecine 
^t  un  défaut  facile  à  écarter.  Ses  principaux  ouvrages  sont  : 

OpUMCula  malhematiei  et  mediei  argumenti,  publiés  après 
I  mort  par  le  professeur  Wrisberg,  Gœttingue,  1769,  3  vol. 
1-4";  ît«  Medicina  legalis  Leuforis  ,  ejusdemque  prœiectio- 
«•*  accuiemicœ  in  Teichmeyeri  instruclione  medicinœ  legalis, 
uMiés  par  Meyer,  Hanovre,  1789,  in-4«;  3"  Prœlectiones  aca- 
emieœ  de  eognoseendis  et  curandis  morbis,  publiées  par  Lin- 
f^'nanii,  Leipzig,  1792,  3  vol.  in  8®;  et  un  grand  nombre  de 
'^sertations  mâicales:  De  tympanitide  ;  De  rachitide;  De 
olitre  eapitis;  De  hœmoptysi,  etc. 

BBei>EiniACH  (TiLMANX) ,  fils  de  Malhias ,  fut  élevé  par 
'i  avec  beaucoup  de  soin.  S'étant  rendu  à  Rome,  il  s'y  attacha 
yariin  Eiseogrenius,  homme  savant,  qui  était  alors  ambas- 
*h^  X  d'Albert  V,  duc  de  Bohème.  Ayant  été  désigné  pour  un 
noraicat  d'Anvers ,  et  ayant  pu  remplir  une  autre  dignité 
'(^^iastique  â  Bono ,  il  préféra  de  fixer  sa  résidence  â  Q>lo- 

IV. 


ffne.  L'académie  de  cette  ville  le  comptait  au  nombre  de  ses  pisu 
fameux  docteurs.  Il  mourut  chanoine  de  Cologne  le  14  mai 
1587.  Il  était  né  à  Eminerick  vers  1544.  On  a  de  lui  :  1°  Hielo^ 
ria  belli  livonici  quod  gessit  anno  1558  magnus  Moscomm 
ducttf  Cologne,  1564,  in-S".  On  Ta  inséré  dans  la  collection  es- 
timée qui  a  pour  titre  :  Rerum  moscovitarum  auctores,  Franc- 
fort, 1600,  in-fol.  Les  matériaux  de  l'histoire  de  la  guerre  de 
Livonie  furent  fournis  à  Bredenbach  par  Philippe  Olmcn. 
â»  Insinuationum  divina  pietatis  libri  v,  Cologne,  1579,  in-8o. 
C'est  une  édition  des  révélations  de  sainte  Gertrude ,  toujours 
imprimées  sous  ce  titre.  3°  Saerarum  eollectionum  libri  viii , 
Cologne,  1584, 1589  et  1599,  in-8«.  C'est  un  recueil  ascétique 
dans  le  genre  de  ceux  de  Jean  Mosch ,  Cassien  et  Césaire. 
4?  Modus  extirpandorum  hœreseon,  &^  Orationes  de  purgato^ 
rio,  et  plusieurs  autres  livres  de  controverse  et  de  piété  dont  on 
trouve  la  liste  dans  les  mémoires  de  Paquot.  Ce  fut  Tilmann 
Bredenbach  qui  publia  V Hysperaspites  de  sou  père ,  et  qui  en 
prit  la  défense,  contre  Schmidelem,  dans  un  écrit  intitulé  Ànti- 
hysperaspites,  Cologne,  1568,  in-4*'. 

BRENDICE  {géogr.  anc.),  ville  de  Thrace,au  sud,  sur  le  fleuve 
Lysus,  entre  MésembrieetMelolitum. 

3RENET  (Henri -Catherine),  né  le  23  novembre  1764  à 
Moissey  (Jura).  Après  avoir  suivi  {icndanl  deux  années  les 
cours  de  la  faculté  de  Besançon  ,  il  vint  achever  ses  études  mé- 
dicales à  Paris,  et  y  prit  ses  grades  avec  distinction.  S'étant  éta- 
bli à  Dijon  en  1790,  il  présenta,  pour  son  agrégation  au  collège 
des  médecins  de  cette  ville,  une  thèse  très-remarquable  sur 
celte  question  :  Exisfe-t-il  plusieurs  inélhodes  de  traitement 
contre  les  exanthèmes  fébriles?  Opposé  dès  le  principe  à  la 
marche  de  la  révolution,  le  docteur  Brenet  fut  enfermé  pendant 
la  terreur  au  château  de  Dijon,  d'où  il  eut  le  bonheur  de  s'en- 
fuir; mais  il  crut  devoir  quitter  la  retraite  que  des  amis  lui 
avaient  offerte,  pour  venir  combattre  une  épidémie  meurtrière 
qui  éclata  dans  les  hôpitaux  de  Dijon.  Ce  noble  dévouement  lui 
valut  sa  liberté.  Son  invariable  attachement  à  la  cause  monar- 
chique le  ût  élire  député  par  le  département  de  la  Côle-d'Or  à 
la  chambre  de  1815,  où  il  se  Gt  remarquer  par  la  fermeté  de  ses 
principes.  Dans  la  discussion  sur  le  projet  de  vendre  les  biens 
des  communes,  il  réfuta  les  raisons  mises  en  avant  par  le  minis- 
tère dans  un  Discours  qui  produisit  une  grande  sensation ,  et 
3u'il  ût  imprimer  à  ses  frais  pour  que  le  produit  de  sa  vente  ai- 
àt  au  soulagement  des  pauvres.  Réélu  en  1820,  Brenet  siégea 
constamment  au  côté  droit,  et  partagea  les  travaux  de  toutes  les 
commissions  importantes.  Une  attaque  d'apoplexie  l'enleva  le 
3  mai  1824.  Décoré  de  la  Légion  d'honneur,  il  était  membre  de 
l'académie  royale  de  médecine,  et  de  celle  de  Dijon  où  son 
Eloge  fut  prononcé  par  le  docteur  Salçues.  Il  est  imprimé  dnns 
le  recueil  des  mémoires  de  celle  société  (1825). 

BRENETS  (Les)  (  géogr.  ],  village  de  Suisse,  canton  de  Xeuf- 
chàtel ,  et  à  cinq  lieues  ouest-nord -ouest  de  cette  ville ,  sur  le 
Doubs,  siège  de  juridiction,  avec  1,600  habitants.  A  une  lieue 
au-dessous  du  village ,  on  aperçoit  le  saut  du  Doubs,  dans  un 
site  affreux. Cette  rivière  tombe  de  80  pieds  de  haut,  et  ses  eaux 
font  jouer  douze  moulins  et  une  forge  où  l'on  fabrique  toute 
sorte  d'enclumes.  Dans  l'endroit  même  on  remarque  la  caverne 
de  Tesière,  qui  renferme  des  tables  et  des  bancs  où  l'on  entend 
un  écho  extraordinaire. 

BRENEUX,  EUSE,  adj.  sali  de  matière  fécale.  Une  chemise 
breneuse.  Il  est  bas. 

BRKNIUS  (Daniel),  socinien  et  arminien,  disciple d'£pis- 
copius,  né  à  Harlem  en  1594,  et  mort  en  1664,  a  laissé  des 
Commentaires  sur  l'Ecriture,  en  latin ,  et  quelques  autres  ou- 
vrages presque  tous  infectés  de  c\i  erreurs.  Ln  plupart  ont  été 
réunis  et  publiés  sous  ce  titre  :  Dan.  BtenU  opéra  theologica, 
Amsterdam,  1664,  in-fol.  On  y  trouve  un  traité  fort  bien  fait  : 
Dialogue  de  viritate  religioMs  christianœ ,  ainsi  guc  Arnica 
IHsputatio  adversus  Judœos,  Les  ouvrages  de  Brcnius  compo- 
sent un  volume  de  la  Bibliothèque  des  frères  polonais. 

BRENKENHOFF  (FRANÇOIS-BaLTHAZAR  SCHOENBERG  DE), 

agriculteur  et  économiste  distingué,  né  à  Beidebourg,  près  de 
Halle,  le  15  avril  1723,  entra  comme  page  au  service  de  L^opold, 
prince  d'Anhalt-Dessau,  et  ne  tarda  pas  à  se  faire  remarquer  de 
ce  prince,  qui,  naturellement  dur  et  grossier,  forma  Brenken- 
hoff  à  sa  manière,  mais  favorisa  ses  neureuses  dispositions  et 
s'en  fit  accompagner  dans  sa  campa^pe  de  Silésie.  I^  jeune 
page,  dont  la  famille  était  dans  la  misère,  s'occupa  avec  zèle 
o^n  commerce  de  chevaux,  d'animaux  domestiques  et  des  plus 
petits  détails  de  l'économie  rurale.  Il  s'éleva  ainsi  peu  à  peu  h 
de  grandes  vues  d'économie  politique  et  d'administration.  Peu* 
dant  la  guerre  de  sept  ans,  il  sauva  le  pays  d'Anhalt  de  la  plu- 

45 


BAEMKJIAXBU 


(354) 


BEENKt'S* 


part  des  inaox  auxquels  il  élait  exposé,  en  ne  cessant  pas  d'en 
asrvciUer  Tagricullure,  les  canaux,  elc.  Frédéric  11 ,  qui  avait 
em  occasion  de  reconnaître  son  habileté,  l'appela  à  sa  cour  en 
1763  pour  remployer  à  relever  de  leurs  désastres  la  Poméranie 
prussienne  et  la  Nouvel le-Marebe,  aue  la  guerre  avait  dévastées, 
el  loi  donna  le  litre  de  conseiller  de  la  guerre,  des  finances  et 
des  domaines.  Brenkenboff  mérita  par  son  zèle  et  par  ses  ser- 
vices .la  faveur  du  monarque  ;  il  sut  attirer  dans  des  pays  ruinés 
de  mimbreuses colonies,  rendit  labourables  plus  de  millearpents 
de  terrain  auparavant  en  friche,  y  introduisit  de  meilleures  races 
de  chevaux  ei  de  moutons,  y  transplanta  des  buffl^»  fît  appro- 
fisionner  les  greniers  â  blé ,  et  releva  à  force  de  soins  la  popu- 
lation et  Tagnculture.  Après  le  partage  de  la  Pologne,  Frédéric 
kû  confia  l'administration  des  provinces  qu'il  venait  d'acquérir, 
ei  BrenkenhofiT  y  porta  la  même  activité.  Entreprenant  et  désin- 
téressé, il  fit  et  perdit  plusieurs  fois  une  fortune  considérable. 
Son  instruction  était  nulle;  il  n'entendait  que  Talleinand,  mais 
â  suppléait,  par  d^  idées  originales ,  un  esprit  d'observation 
soutenu  et  un  certain  tact  pratiçiue,  à  ce  défaut  de  connaissan- 
ces préliminaires.  Il  fut  cnargé  de  la  direction  du  canal  de 
Bromberg,  et,  sans  savoir  combien  de  degrés  avait  un  angle,  il 
réussit  dans  la  plupart  de  ses  entreprises  économiques  et  agri- 
coles. 11  mourut  le  21  mai  1780.  Meissner  a  écrit  sa  Vie,  Leip- 
xi^,  1783,  in-8°.  —  Brenkenhoff  (Léopold),  major  au  ser- 
vice de  Prusse,  né  à  Dessau  en  1750,  a  traduit  en  allemand  plu- 
sieurs ouvrages  français  relatifs  à  l'art  militaire,  et  s*est  fait 
connaître  surtout  par  son  ouvrage  intitulé  :  Paradoxes  concer- 
nant en  grande  partie  les  théories  militaires,  Leipzig,  1798, 
în-8*>.  Léopold  Brenkenhoff  est  mort  le  5  octobre  1799. 

BRENKMANN  (Henri),  jurisconsulte  hollandais,  né  à  Rot- 
terdam d'une  famille  allemande,  mort  en  avril  1756,  exerçait 
avec  le  plus  Kcand  succès  la  profession  d'avocat  à  la  Uave^  lors- 
qu'il résolut  de  commencer  une  œuvre  immenseà  laquelle  il  son- 
geait depuis  bien  longtemps,  œuvre  de  patience  et  d'érudition, 
car  son  projet  ne  tendait  à  rien  moins  qu'à  faire  disparaître 
b  confusion  qui  règne  dans  les  Pandectes  de  Justinien,  en  réta- 
blissant dans  leur  ordre  primitif  les  extraits  dont  on  a  composé 
cette  précieuse  collection.  Déjà  en  1709  il  avait  comparé  entre 
elles  les  éditions  les  plus  estimées,  composé  un  Recueil  de  va- 
rianles;  mais  ce  travail  il  le  considérait  comme  inutile  tantqu'il 
ne  pourrait  point  le  collationner  avec  le  fameux  manuscrit 
original  des  Pandeetes  florentines.  Il  partit  donc  pour  la  Tos- 
cane, et,  grâce  à  la  recommandation  ne  Ilenri  Newton,  chargé 
d'affaires  de  la  reine  Anne  auprès  du  grand-duc ,  la  bibliothè- 
que de  Médicis  lui  fut  ouverte.  Brenkmann  s'y  livra  tout  entier 
i  son  travail  de  comparaison,  et  quand  cela  fut  fait,  il  parcourut 
rilalie  et  la  France  pendant  quatre  ans  pour  chercher  et  recueil- 
lir autant  de  lumières  nouvelles  qu'il  lui  en  fallait  pour  achever 
l'immense  travail  qu'il  avait  entrepris.  Mais  le  persévérant  juris- 
eorisulte  ne  s'était  point  aperçu  que  tant  d'application  et  d'étude 
avait  miné  ses  forces.  A  son  retour  en  Hollande,  il  se  retira  au 
bour^  de  Henviiet,  dans  la  Sud-Hollande,  pour  qu'aucune  dis- 
traction ne  vint  le  troubler  dans  l'exécution  de  son  vaste  plan. 
De  nouvelles  fatigues,  jointes  à  tant  d'autres,  finirent  par  ruiner 
ta  santé.  Il  mourut  peu  de  temps  après,  à  l'âge  de  56  ans.  Brenk- 
mann légua  ses  manuscrits  â  BynlLershock  pour  leur  donner  la 
dernière  main  et  les  publier;  mais  ce  savant  étant  mort  peu  de 
temps  après,  ils  tombèrent  entre  les  mains  de  (korges-Cnrétien 
Gebauer ,  professeur  a  Gœttingue.  Ce  dernier  les  avait  achetés 
lors  de  la  vente  de  la  bibliothèque  de  Bynkershock,  qui  eut  lieu 
en  1745.  Ces  manuscrits  servirent  â  l'édition  des  PandecUs  pu- 
bliée par  Spargenberg,  k  Gœttingue,  1776,  in-4».  On  a  de  Brenk- 
oiann  différents  ouvrages,  qui  sont  :  1*  Dissertatio  de  kgmm 
inseriplionièus,  Leyde,  1705.  ^  Pandeetes  juris  eivUis  aueto- 
HbnesHis  et  libtnrestftuti,  Speciminis  loeo  kieprodit  Alfenms 
Vnrus,  Amsterdam,  1709,  \n^.  Cet  ouvrage,  oui  n'est  qu'un 
échantillon  de  ce  qu'il  devait  faire  en  exécutant  rimmeme  tra- 
vail dont  nous  avons  parié  plus  hant,  contient  toutes  les  lois 
Alfenus  Vams  mises  aans  l'ordre  primitif  qu'avait  dû  leur  assi- 
ffier  ce  grand  iorisconsulte.  Il  faut  l'avouer,  ce  plan  eat  moins 
utile  que  celai  du  savant  Pothier,  mab  il  est  plus  vaste  et  d'une 
exécution  bien  autrement  diflidie.  S^  Soeietas  UUeraria,  sen 
Urnes  êoeieteuis  a  se  imstUuendeSf  in-13,  sans  date  (1713).  A** 
Epistoladee&nêuUbusauoruminPas^deetis  fU  mentio,  1715. 
Gel  écrit  se  trouve  dans  VAppetiéix  fasiwum  camuiariumf  de 
Hadr.  Reland.  5**  Uiekma  Pandedarum,  seu  Fatum  eœew^ 

CmrU  PlorenHni;  aecedit  geminn  disserteUio  de  Àmalfi, 
trecht,  17S5,  iii-4^~  Breokmanna  laissé  encore  un  grand 
■ombre  d'autres  écrits  dont  on  peut  voir  la  liste  dans  G.-C. 
Gebauer,  Nmrraiio  de  Henr,  BrenkfÊmnno^  GoDttingue»  1764, 
10-40. 


BR£J«N£ISEN  (EnNON-RODOLPH£),  iuriscOOSQltf,BiqUj 

£sscn  en  1670  et  mourut  à  Aurich  le  i'i  septembre  t7H  G 
avait  fait  ses  études  au  collège  de  Halle.  Il  devint  coofdlkr  » 
time  et  chancelier  du  prince  d'Ost-Frise.  Breonciseo  s  bàr 

3 uelques  dissertations  sur  des  matières  de  jurisprudence;  «« 
e  tous  ses  travaux  le  plus  important  est  une  Huloirtietik 
Frise  et  tableau  de  sa  constitution,  Aurich,  1720, 1  toI.» 
fol.,  sans  nom  d'auteur. 

BRENNER  (Elie)  naquit  en  Suède  vers  1647.  Gefm  qo^ 
hommes  de  son  temps  les  plus  versés  dans  la  sdencednutt- 
quités  et  de  la  numismatique.  U  s'était  appliqué  de  hoaoelvw 
avec  succès  au  dessin  et  i  la  peinture.  Charles  U,  dav  ■ 
voyage  qu'il  entreprit  au  sein  de  ses  Etats,  le  prit  i  sasoitf  fa 
dessiner  les  anciens  monuments.  11  publia  en  1680  un  oimir 
intitulé  :  Nomenclatura  trilinguisgenuinaspeeimitiêcolau 
simplieium  exhibens ,  quibus  artifices  miniatun  ptttm 
uluntur,  ce  qui  lui  valut  d'être  nommé  quelques  anam  m- 
suite  peintre  en  miniature  de  la  cour.  Brenner  était  pannai 
faire  une  collection  aussi  nombreuse  que  rare  de  roedûlbn 
de  monnaies  de  son  pays;  il  les  fit  graver  par  Sertoniift,povM 
ouvrage  intitulé  :  Thésaurus  numnwrum  sueco-goAimu, 
qui  parut  à  Stockholm,  1691,  in-4<'.  Plus  tard,  ayant  augmnk 
sa  précieuse  collection,  il  fit  plusieurs  suppléments  i  celoiniE 
mais  ils  ne  furent  imprimés  qu'après  sa  mort,  Stockholm,  itîl 
in-4'>.  Charles  XI  portait  i  Brenner  une  estinie  qui  allait  jaifi) 
l'affection,  et,  pour  le  lui  témoigner,  il  lui  envoya  des  kuret 
noblesse.  Ce  savant  mourut  le  16  janvier  1717. 

BRENNER  (Henri),  né  en  Suède  l'an  1669,  mmê  m 
1752.  A  l'époque  où  Charles  IX  entra  en  négociali«mck 
roi  de  Perse  au  sujet  de  certains  points  commerdais,!» 

Zt  l'ordre  de  partir  avec  l'ambassadeur  chargé  de  r^ctot 
re.  Pendant  cet  intervalle  la  ffuerre  éclata  entre  U  Siedtfl 
la  Russie;  à  son  retour,  l'attaché  d'ambassade  fut  vém^ 
hostilités  des  deux  princes  rivaux.  Pierre  I*'  le  ilimtff. 
Moskow,  et  le  garda  prisonnier  jusqu'à  la  pôx  delTSi.  Ei^ 
compense  de  ses  services,  Brenner,  qui  venait  de  reotw • 
Suèae,  obtint  la  place  de  bibliothécaire  du  nL  H  noantte 
l'exercice  de  cette  dernière  fonction.  U  publia  ea  lai«» 
doise  une  relation  de  l'expédition  de  Pierre  I*'  contre  ■h»' 
et  un  abrégé  laUn  de  YHUtoire  d'Arménie^  avec  des  Bob»  ^' 
dernier  ouvrage,  qu'il  fit  paraître  pendant  sa  caoUfité,  èMs 
mince  extrait  d'un  travail  beaucoup  plus  étendu  de  Mtf> 
Cborène.  Ce  livre  fourmille  de  fautes  de  toute  espèce,et(« 
autres  des  plus  grossiers  anachronisuies.  Gela  tient  snséMfn 
besoin  qu'il  eut  de  s'en  rapporter  à  la  traduction  quel*  v 
le  frère  Jean-Barthélemy  de  Saint-Hyacinthe,  nûssionDtfti» 
lien  de  l'ordre  de  Saint-Dominique,  homme  fort  peu»** 
Brenner  dressa  aussi  la  carte  de  la  mer  Caspienne  et  di  w 
Daria,  qu'il  suppose  être  Tlaxartc  des  andens.  Crtleo^t» 
jointe  à  un  ouvrage  intitulé  :  MemorabiUa  partis  on^ 
Aeiœ. 

RRENNBS,  peuple  barbare  de  la  Rhétie,  eatre  les  A}^^ 
le  fleuve  Œnus ,  k  l'ouest  des  Launi,  au  nord  des  Venoff  (i^ 
Brixentes.  Ils  étaient  remarquables  par  le«r  agililéà  h««» 

RRENNEVILLE  (géogr.),  village  près  d'AngeR,  eoN** 
die,  remarquable  par  la  bataille  qu'y  perdirent  les  ^^^ 
1119,  et  par  le  bon  mot  de  Louis  le  Gros.  Ce  prince  «««^ 
gagé  dans  la  mêlée,  et  répandait  partout  à  ses  <^«J*Jf!*l 
k  mort.  Cependant  un  soldat  anglais  saute  k  h  bode*JJ 
cheval  en  s'écriant  :  Le  roi  est  pris,  —  Ignorant  on»  ts^ 
ne  prend  jamais  le  roi,  pas  même  an  jeu  d'éAea,  "P 
Louis-le-Gros  en  abattant  le  soldat  d*un  coup  de  sa  œ** 

ERENNCS ,  dont  le  véritable  nom  nous  «*^^***?^'t*î! 
(car  brenn,  en  langue  celtique,  n'est  qu'un  titre  g^ 
commun  à  tous  les  diefs  celtes},  était  à  la  tète  des  ^^3 
nais  de  l'IUlie,  entre  le  Rubicon  et  le  Métaure,  quand. «^ 
le  récit  de  Tite  Live ,  Aruns,  citoyen  de  Ousinin,  wr*' 
pouvoir  obtenir  la  punition  de  son  pupille  qui  aiait  ^ 
femme,  en  appela  aux  armes  des  dangereux  voisimqw  i^ 
dition  de  Bellovèse  avait  donnés  i  fEtrurie  et  «  ' 
Aruns,  pour  entraîner  plus  facilement  les  Gaulois,  Icw  ^ 
du  vin  dont  ils  sont  avides  ;  Brennus  n'hésite  pg^iPT 
secours  des  Clusiens ,  les  Romains  envoient  eamofe  tf 
deurs  ou  comme  espions  trois  frères  Fabius  au^nml  pj 
a  De  quel  droit  faites-vous  la  guerre  aux  Cluaieiis?  Iw  "^ 
dèrent-ils.  —  Notre  droit ,  répond  Brennus  «  notre  drotf^j 
pointe  de  notre  épée,  et  tout  appartient  aux  braves.  ^^1 
qui  a  rendu  les  Romains  maître  des  Fldenates,  ^*°^, 
Albains,  des  Eques,  des  Voisques.»  Les  Qusiens  irnlo  r" 
les  armes.  Les  Fabius  se  jettent  dans  U  place.  Le  mae 


IMUUT. 


(  355) 


BEKMTlCav 


criesosdain  à  b violation  do  droit  de  gens,  marche  sur  Rome 
arec  70,000  gaerriers  impatients  de  comt)attrey  rencontre  sur 
les  bords  de  i  Allia  (F.)  40,000  Romains  qui  les  attendaient.  La 
bataille  s'engage  le  16  juillet  390.  Les  Romains  sont  si  complè- 
tement battus  que  les  restes  de  Tannée  ne  retournèrent  pas 
même  i  Rome,  et  que  depuis  ce  temps  ils  placèrent  Fanniver- 
sairede  la  bataiile  d' Allia  parmi  les  jours  néCiastes.  Cependant 
la  terreur  se  répand  à  Rome  ;  les  femmes,  les  enfants,  les  prêtres 
avec  leurs  dieux  abandonnent  la  ville  et  se  retirent  à  Gare  et  à 
Véies.  La  jeunesse  se  jette  dans  le  Capitole.  Quatre-vingts  vieil- 
tards  patnciens,  qui  umt  le  sacrifice  de  leur  vie  pour  attirer  sur 
les  ennemb  la  cobre  des  dieux,  attendaient,  revêtus  des  mar- 
ques de  leur  dignité,  tranquillement  assis  sur  leurs  chaises  curu- 
les,  l'arrivée  des  Gaulois.  Les  Gaulois,  saisis  de  respect  et  d'éton- 
Dément,  ne  peuvent  croire  que  la  ville  soit  abandonnée  et  n*y 
entrent  que  le  troisième  jour.  Excités  par  le  coup  de  bâton  d'ivoire 
que  Marêus  Papiriui  donna  sur  la  tête  d'un  de  leurs  compa-^ 
gnons  qui  passait  sa  main  sur  sa  longue  k)arbe,  les  Gaulois 
massacrent  ces  vieillards,  brûlent  la  ville,  et  mettent  le  siège 
devant  le  Capitole.  La  famine  se  déclare  iMentdt  dans  les  deux 
camns.  L'armée  gauloise  se  partage  en  deux  corps,  dont  Tun 
se  cnarge  d*aller  chercher  des  vivres,  mais  se  laisse  tailler  en 
pièces  par  les  Ardéates  que  commande  Camille,  tandis  que  l'au- 
tre tantôt  attend  au  pied  du  mont  Capitolin  l'effet  tardif  de  la 
Gunine,  tantôt  essaye  de  hâter  l'instantdu  triomphe  par  un  as- 
nut.  Peu  s'en  faut  que  Brennus  ne  réussisse  :  un  sentier  in- 
xmnu  le  conduit  presque  dans  la  citadelle;  mais  le  cri  des  oies  sa- 
xées  éveille  Manhus,  et  les  Gaulois  sont  précipités  des  murs  qu'ils 
lont  occupés  à  escalader.  Toutefois ,  les  défenseurs  de  la  forte- 
resse patncien  ne,  assiégés  depuis  sept  mois,  livrés  à  toutes  les 
lorrcurs  de  la  famine,  traitentavee  Rrennus,  qui  consent  à  lever 
e  siège  en  recevant  1,000  livres  d'or.  Le  tribun  Sulpiciusap- 
lorte  la  somme  au  jour  marqué;  mais,  dit  Tite  Live,  Brennus 
e  servit  de  faux  poids,  et  sur  les  plaintes  du  tribun ,  il  jette  sa 
Mirde  épée  dans  la  balance  en  disant  ce  mot  célèbre  devenu 
foverbe  :  Vœ  vicUêl  (malheur aux  vaincus!)  Faut-il  croire,  sur 
I  parole  de  Tite  Live,  que  le  dictateur  Camille  arriva  sur  ces 
otrefailes,  fit  retomber  sur  Brennus  ce  mot  si  dur,  annula  le 
raité  par  sa  toute-puissance  dictatoriale ,  combattit  les  Gaulois, 
i  remporta  sur  eux  une  victoire  si  décisive  qu'il  n'en  resta  pas 
m  seul  Gaulois  pour  annoncer  à  ses  compatriotes  la  nouvelle 
rno  ^  grand  d&astre.  C'est  pour  cela  sans  doute  que  ceux-ci 
eAisèrentd'y  croire.  Polybe,  Denys  dHalicarnasse  et  tous  les 
aodemes  juoicieux  ont  partagé  cette  incrédulité.  Elle  sera 
latifiée  par  des  preuves  nouvelles  à  l'article  Senonesou  Gau- 
Ois ,  dans  lequel  cette  expédition  sera  présentée  et  appréciée 
ans  son  ensemble  (F.  aussi  Camille).  —  La  Grèce  eut  aussi 
»ti  BBB5NIJS  comme  l'Italie  :  les  Gaulois  que  Bellovèse  avait 
{Miduits  dans  la  Pannonie  y  séjournèrent  longtemps;  mais 
ers  Tan  979  ils  franchirent  les  monts  qui  ferment  au  sud  la 
allée  du  I>anabe  inférieur,  attaquèrent  la  Dardonie,  et  quoique 
ittBs  par  Sostbène ,  qui  périt  au  sein  de  la  victoire  et  après 
pelqiies  mois  de  règne,  rava^rentet  pillèrent  la  Macédoine,  se 
ipaiîdirent  dans  la  Thessalie,  passèrent  le  Sperchius  à  l'aide 
'une  ruse  de  guerre,  perdirent  les  batailles  d'Héraclée  et  du 
lont  OEtau  n*en  traversèrent  pas  moins  les  gorges  des  Tbermo- 
fks,  grâce  à  une  diversion  puissante  qu'ils  firent  sur  l'Italie, 
;  enfin  marchèrent  sur  la  ville  de  Delphes  dont  le  temple  et  ses 
chesses  excitaient  leur  avarice.  L'armée  de  Brennus  en  quittant 
Pannonie  comptait,  dit-on,  150,000  hommes  de  pied  et  60,000 
ivalîers.  Un  ouragan  épouvantable  les  surprit,  à  ce  que  racon- 
ot  les  historiens  anciens,  à  peu  de  distance  de  la  ville  de  Dél- 
ies, et  le  lendemain,  quand  les  Grecs,  profitant  de  leur  désor- 
«,  fondirent  sur  eux,  un  9auv0  qmipwii  général  se  fit  entendre. 
^mnlls,  blessé  â  mort,  s'empoisonna.  Les  Etoliens,  les  Thessa- 
ais  anéantirent  les  restes  des  Gaulois  fugitifs.  Un  corps  de 
^OOO  hommes  échappa  seul  au  désastre,  et  alla  fonder  en 
âe^-Mineore  une  colonie  qui  s'appela  Oalaiie  (F.). 
BmBHT(SiR  Kathanabl),  né  en  1575  â  Litlle-Woolfbrd , 
lUs  le  comté  de  Warvick ,  raort  à  Londres  en  165S ,  élève  de 
ttirersîtéd'Oxfofd ,  embrassa  d'abord  la  carrière  du  barreau. 
fitani  marié  à  la  nièee  du  docteur  Abbot,  archevêque  de 
stCorbéry ,  celui-d  l'envoya  en  1618  à  Venise ,  pour  y  prendre 
e  co|iîe  de  VHiHoir§dmeameiie  de  TrenUfée  Paul  Sarni,  ou'il 
«l^nt,àaon  retour  à  Londres,  en  latin  et  en  anglais.  Il  punUa 
te  dernière  en  1619,  avec  quelques  autres  écrits  de  Sarpi. 
^  fat  réimprimée  en  1640  et  en  1676.  Brent  revit  et  publia 
9keM  an  ouvrage  deF.  Masson ,  intitulé  :  Défemede  fEgiise 
^in^lêterrg  mr  m  nmiéeratùm  ei  t ordination  de$  Mauêi. 
«on  relnar  d'Italie,  le  crédit  de  Tarchevéque  lui  valut  d'être 
Mnmé  gardien  du  collège  de  Merton  i  Oxford,  vicaire  général 


et  conunissaire  du  diocèse  de  Cantorbéry.  En  1629,  Charles  !•' 
le  créa  chevalier  à  Woodstock;  mais  bientôt  le  roi  le  priva  de  sa 
place  de  gardien  do  collège  de  Merton,  pour  avoir  suivi  le 
parti  des  puritains  et  signé  le  covenant.  Il  recouvra  cette  place 
lorsque  l'université  d'Oxford  fut  au  pouvoir  du  parlement ,  et 
enfin  il  fut  obligé  de  la  résigner  lors  de  l'arrêt  de  1651  contre  le 
cumul  des  tiénefioes. 

BREfiTTA  {géogr,)y  rivière  de  l'Italie  septentrionale,  qui 
prend  sa  source  dans  le  Tyrol,  arrose  la  partie  orientale  dm 
royaume  lonibardo-vènitien ,  et  se  jette  dans  l'Adriatique,  au 
port  de  Brandalo.  Son  cours  est  de  40  lieues,  dont  32  flottables 
et  19  navigables. 

BREKTE  {hisi.  nat.)y  insecte  du  genre  des  coléoptères,  de  la 
section  des  télramères.  La  figure  des  brenles  est  très-singulière  : 
leur  corps  est  en  général  très-allongé,  cylindrique  ;  la  tète,  très- 
rètrécie,  a  la  forme  d'une  alêne  ;  le  corselet  est  aussi  long  que 
la  tête  et  que  le  corps,  Ces  insectes,  à  l'exception  d'un  seul  qui 
se  trouve  en  Italie,  sont  propres  aux  pays  chaux  exotiques;  ils 
vivent  sous  les  écorces  des  arbres.  —  Les  trois  espèces  coimues 
sont  le  brerUe  Ualieui ,  le  brenle  anchorago  et  le  trente  Ten^ 
minckii  de  Java. 

BR£NTE,  s.  f.  en  italien  brenta  [comm.),  mesure  des  liqui- 
des dont  on  se  sert  à  Rome.  La  brente  est  de  quatre-vingt-seize 
bocales  ou  de  treize  rubbes  et  demi  (V.  Bocale  et  Rubbe). 

BRENTEL  (FRÉDÉRIC),  peintre  et  graveur,  né  à  Strasbourg 
en  1580  d'après  Descamps,  et  en  1586  suivant  Mechel,  mourut 
en  Allemagne  dans  un  âge  fort  avancé.  Brentel ,  qui  peignait 
presque  tout  à  la  gouache,  s'est  acquis  une  grande  réputation 
par  la  perfection  de  son  dessin ,  la  pureté ,  la  finesse  et  le  bril- 
lant de  son  coloris.  Quelques  biographes  l'ont  fait  étudier  sous 
Guillaume  Bawr,  par  un  renversement  de  faits  assez  erossier , 
car  il  fut  au  contraire  son  maître.  En  1658  il  fut  chargé  de 
peindre  sur  vélin  une  Prédication  de  saint  Jean  dam  un  6oif, 
avec  une  ville  en  perspective  ;  ce  tableau  a  été  longtemps  con- 
servé dans  la  galerie  impériale  de  Vienne.  Le  plus  remarquable 
de  ses  travaux  est  un  livre  d'heures  manuscnt  intitulé  :  Oj|l- 
cium  B,  Mariœ  virpims ,  PU  V.  Pont,  Max,  jussu  editum, 
in*^®.  Les  sujets  qui  le  composent  sont  aussi  variés  que  finis, 
et  reproduisent  en  petit  les  plus  beaux  tableaux  d'Albert  Du- 
rer, de  Luc  Joardaëns,  de  Rubens,  de  Van-Uyck,  de  Brenghel , 
de  Wouvermens,  de  Téniers,  etc.  La  seconde  partie  de  cet  ou- 
vrage a  pour  titre  :  Orationes  telectœ  et  officia  quœdam  partie 
cularia  ad  usum  Guillelmi  marchionis  Badensis  variis,  au- 
thore  Friderico  Brentel ,  ornata  picturis,  anno  mdgxlyii  , 
in-8'>.  Guillaume  •  marquis  de  Bade ,  chevalier  de  la  Toison 
d'or  et  iuge  principal  de  la  chambre  impériale  de  Spire,  en 
avait  ordonné  l'exécuLion  à  Frédéric  Brentel ,  comme  on  vient 
de  le  voir  dans  le  titre  latin  que  nous  venons  de  citer.  Le  por- 
trait du  peintre,  qui  se  trouve  à  la  fin  du  manuscrit,  est  aussi 
probablement  de  sa  main.  Parmi  plusieurs  gravures  que  nous 
avons  de  ce  grand  maître,  il  faut  citer  particulièrement  les  dix 
grandes  tables  contenant  les  portraicts  des  cérémonies,  hon-" 
neurs  et  pompe  funèbre  fails  au  corps  de  Charles  Jll ,  duc  de 
Lorraine,  in-folio.  —  Le  livre  d'heures  se  trouve  maintenant  è 
la  bibliothèque  royale. 

BRENTFORT  (géogr,),  ville  assez  peuplée  d'Angleterre,  dans 
le  comté  de  Middîesex ,  sur  la  rivière  de  Brente,  à  l'endroit  où 
elle  se  jette  dans  la  Tamise. 

BRENTHE  (géogr.  anc\  ville  de  TArcadie,  dans  VEuctrésie, 
sur  le  Brentheate,  cinq  stades  au-dessus  de  l'embouchure  de  ce 
fleuve  dans  l'Alphée.  Elle  fut  ruinée  de  bonne  heure. 

ERESTRÉATE(géogr.  a.),  fleuve  de  l'Arcadie,  prend  sa  source 
auprès  de  Thyraeum ,  coule  au  sud  ,  et  se  jette  dans  l'Alphée. 

BRENTIUS  ou  BRENTA  (ANDRÉ),  littérateur  du  W  siècle, 
sur  lequel  les  biographes  les  plus  exacts  ne  donnent  que  des 
renseignements  incomplets,  était  né  vers  1450  à  Padoue.  Après 
avoir  fait  des  études  brillantes  (  F.  VHistoria  gymnasii  Patatimi 
de  Papadopoli).  Il  se  perfectionna  dans  la  connaissance  du  gret* 
sous  la  direction  de  Demetrius  Cbalcondyle ,  et  vint  à  Rome,  où 
il  donna  des  leçons  de  rhétorique.  Ses  Ulents  lui  méritèrent  la 
bienveillance  du  cardinal  Olivier  Carafifa,  oui  le  choisit  pour  se- 
crétaire ,  et  il  trouva  dans  le  pane  Sixte  iV  un  généreux  pro- 
tecteur. On  connaît  de  lui  :  1"  Cêêi  JuHi  Cœsaris  oraiio  Ve- 
êontione  Belgicm  aà  milUeê  habita,  in-A»  sans  date.  Audifl'redi 
donne  la  description  de  cet  opuscule  rarissime  dans  le  Calalo^ 
guê  romain  f  édition  429  ;  mais  il  se  trompe  sur  le  nombre  des 
feuillets,  qui  est  de  dix  au  lieu  de  huit.  Le  premier  contient  un 
decastichon  que  Brentius  adresse  à  César  lui-même ,  et  dans 
lequel  il  s'excuse  d'avoir  essayé  de  reproduire  un  de  ses  dis- 
cours. Dans  une  épitreau  pape  Sixte  IV ,  oui  vient  ensuite,  il 
remercie  le  pontife  de  lui  avoir  donné  l'accès  de  la  bibliothèque 


MiéQCi€!rr. 


(330  ) 


BBEBEWOOD. 


du  Vatican ,  cl  le  prie  d^accaeiUir  avec  indulgence  ce  premier 
fruit  de  son  (ravail.  Une  seconde  épltre  il(fQtttW(f#  contient  le 
sommaire  du  discours.  Le  volume  est  terminé  par  quatre  pièces 
de  vers  à  la  louange  de  Tauleur.  Ce  discours»  que  Brentius  avait 
composé  pariim  ex  grœcis  lUitris  »  pariim  ex  ialinis ,  an- 
nonce un  talent  remarquable  ;  la  bibliothèque  de  Besançon  en 
possède  un  exemplaire.  2**  Une  traduction  latine  des  Opû$euies 
lOpera  parva)  d  Uippocrale,  Rome,  1  vol.  in-4»  de  19  feuilles. 
JSIle  a  été  réimprimée  avec  l'ouvrage  de  Rhazès,  Haviseu  Con- 
tincns  (F.  Raxi ,  tome  xxxvii),  Venise,  1497, in-folio,  avec  le 
petit  traité  de  Symphorien  Champier  :  De  elarii  medieis 
icriploribus,  Lyon,  1508, in-S".  "SP  Oratio  ad  Sixlum  IV  de 
Somniis,  in-i"sans  date.  Cette  pièce,  ignorée  du  P.  AudifTredi, 
se  trouvait  dans  la  bibliothèque  du  cardinal  de  Brienne(lj 
(F.  l'Index  du  P.  I^irc,  i,  197.  4"  In  Peniecosten  Oratio.) 
(1485),  in-4*». 

ftRENTZEN  (Jean)  ou  brentz,  en  latin  J9rfn/tW ,  célè- 
bre coopératcur  de  Luther,  né  à  Weil  en  Souabe  le  24  juin 
1499  ,  lit  ses  études  à  Ueidelberg,  et  y  suivit  les  leçons  de 

Quelques  théologiens  fameux,  entre  autres  de  Jean  Knelier  et 
e  Jean  OEcolampade.  I^  lecture  des  écrits  de  Luther  lui  fit 
embrasser  les  opinions  de  ce  réformateur.  Appelé  comme  pré- 
dicateur à  Halle  en  Souabe,  il  y  organisa  TEglise  d'après  les 
principes  du  luthéranisme.  En  1530  il  assista  à  la  diète  aAugs- 
oourg ,  et  prit  part  aux  conférences  qui  eurent  lieu  entre  les 
théologiens  des  deux  partis.  Il  se  maria  peu  après.  En  1534, 
Ulrich p  duc  de  Wurtemberg,  appela  Brentzen  à  Tubingue 
pour  diriger  l'université  de  cette  vdle,  de  concert  avec  Caméra- 
rius,  Fuchs  et  d'autres  savants.  De  retour  à  Halle  en  1540,  il 
assista,  dans  les  années  suivantes,  aux  colloques  deHaguenau, 
de  Worms  et  de  Ratisbonne  ;  refusa  de  signer  Vinlérim  qu'il 
nommait  interilum ,  et ,  lors  de  l'entrée  des  troupes  impénales 
à  Halle  en  1547,  il  fut  obligé  de  fuir  jusqu'à  Bàle«  où  on  le  reçut 
honorablement.  Revenu  dans  sa  patrie  en  1548,  Charles-Quint 
fit  demander  à  ses  concitoyens  de  lui  livrer  Brentzen ,  qui  se 
réfugia  dans  les  liois ,  traînant  après  lui  une  femme  malade  et 
six  enfants.  Il  disait  dans  la  suite  que  (|uiconque  n'avait  pas 
passé  par  des  épreuves  pareilles  ne  pouvait  comprendre  l'éner- 
gie et  la  vérité  des  Psaumes  de  David.  Enfin  le  duc  Ulrich  le 
reçut  dans  ses  Etats,  et  sous  le  faux  nom  de  Huidrich  OEngster, 
le  fil  bailli  de  Hornberg.  En  1555,  le  duc  Christophe ,  succes- 
seur d'Ulrich,  prit  ouvertement  Brentzen  sous  sa  protection,  et 
le  nomma  prévôt  de  Stuttgard.  Jusqu'à  sa  mort ,  arrivée  le  11 
septembre  1570,  Brentzen  s'employa  à  propager  le  luthé- 
ranisme. Il  fut  le  chef  des  ubiqafUes  ou  ubiquilaires ,  ainsi 
nommés  parce  qu'ils  soutenaient  que  le  corps  de  Jésus-Christ 
est  partout  depuis  son  ascension  ;  il  assista  au  concile  de  Trente, 
et  rédigea  la  Ùonfessio  icurtembergiea.  Ses  OEuvres  Ikéoiogi- 
ques  forment  8  volumes  in  folio,  imprimés  à  Tubingue  de  1576 
a  1590,  et  à  Amsterdam  en  1666. 

BRENZIUS  (Samuel-Frédéric)  ,  juif  allemand,  embrassa 
la  religion  chrétienne  en  IGOI  ,  et,  voulant  faire  connaître  les 
motifs  de  sa  conversion ,  publia  un  ouvrage  dans  lequel  il  re- 

{»roche  aux  partisans  de  la  doctrine  qu'il  venait  d'abandonner 
es  crimes  les  plus  odieux.  Un  autre  juif ,  nommé  Salomon  Zébi, 
se  chargea  de  venger  son  parti ,  et  publia  la  Thériaque  ju^ 
dafque ,  ouvrage  ou  il  tombe  dans  les  mêmes  excès  que  son  ad- 
versaire en  accusant  les  chrétiens  de  pratiques  abominables.  Ces 
deux  ouvrages ,  écrits  en  allemand ,  furent  traduits  en  latin  par 
Jean  Wulfer,  qui  ajouta  à  sa  traduction  diiïérentes  pièces  cu- 
rieuses, et  la  fit  imprimer  à  Nuremberg  en  1681 ,  in-4^  Il  en 
parut  une  seconde  édition  dans  la  même  ville  en  1715,  in-12. 
L'une  et  l'autre  sont  également  très-rares.  L'édition  originale 
de  Zébi  est  encore  plus  rare,  ayant  été  supprimée. 

BBEOU ,  sachet  que  les  femmes  et  les  enfants  portaient  jadis 
au  cou. 
BBEOU  (vieux  mo()  (brea),  bref,  court;  brevii. 

BBÉQUiGinr  (  Louis-Georges  Oudart  Feudrix  de  ) , 
membre  de  l'académie  des  inscriptions  et  belles-lettres  et  de 
l'académie  française,  naquit  le  33  février  I7l4à  Montivilliers 
dans  le  pays  de  Caux ,  d'une  famille  noble  et  ancienne ,  et  non 
pas  à  Granville,  en  1716,  seulement  comme  l'avance  la  Biogra- 

Ehie  universelle.  Si  des  études  philologiques  trèi-avancées ,  si 
\  connaissance  approfondie  des  antiquités  {grecque  et  romaine, 
si  enfin  des  services  immenses  rendus  à  l'histoire  de  notre  pays 

(1)  A  là  tète  de  M  traduction  du  traite  d*Hippocrate  sur  les  insoro- 
nies,  Brentius  a  placé  une  préraoe  adressée  au  pape  Sixte  lY,  iVt  qua 
multa  dtaerit  ae  somniis.  U  y  a  lieu  de  croire  que  la  préface  et  le 
discours  ne  sont  qu'un  seul  et  même  écrit. 


le  rendirent  indispensable  à  Tacadéniie  des  ioscriptioudbti. 
les-lettrcs,  l'académie  française  n'eut  pas  moimiteloMt^t 
l'avoir  admis  dans  son  sein,  grâce  au  véritable  talent  de  an», 
position  et  surtout  à  la  pureté  d'un  style  toujours  auan  élciM 

3ue  correct.  De  bonnes  éludes  dassiqucs  terminrcs  ao  «à» 
e  Louis-le-Grand  ,  dix  années  passées  ensuite  en  pftmiKi« 
consacrées  aux  langues  grecque,  arabe  et  hétiralque,  le  mtng 
à  même  de  débuter  d'une  manière  brillante  dans  lacarrièrfè 
l'érudition.  Chassé  de  sa  terre  de  Bréquigny  par  la  mottdrii 
femme  avec  oui  il  vivait  depuis  dix  ans  oc  l'union  lapins  \t% 
reuse,  il  venait  cette  propriété  et  vint  se  fixer  à  Paris.  Soo  |in 
mier  ouvrage  parut  en  1748,  sous  ce  titre  :  Histoire  4«f  rm- 
lutions  de  Géne$ ,  et  eut  un  assez  ^nd  succî'S  pour  k  fonvi 
en  donner  en  1750  une  seconde  édition  Iteaucoop  plus  a»- 

f>lète.  Toutes  deux  sont  anonymes.  Il  publia  deax  an  lyn* 
es  deux  premiers  volumes  des  Vies  des  orauurs  grtaXtAi 
l'époque  de  cette  dernière  publication  (  1753  )  qu'il  comiMip] 
se  livrer  à  l'étude  de  notre  histoire  (1754).  Il  fut  adjoint  i  M  é 
Villevaut  son  ami  pour  la  continuation  du  Recueil  des  on!» 
nanccs  de  nos  rois  dont  Laurière  et  Secousse  avaient  déjâpiiAr 
les  neuf  premiers  volumes.  Depuis  1754  jusqu'en  1790,  a« 
nouveaux  volumes  furent  publies,  et  bien  que  le  nom  de  M.  è 
Villevaut  ait  toujours  été  placé  en  tète  du  travail,  persoooeiV 
gnore  que  M.  deBréquigny  en  a  été  le  seul  rédacteur;  elMk 
monde  s'accorde  à  reconnaître  l'imniense  mérite  des  pRÛr 
qui  précèdent  ces  documents,  et  qui  renferment  l'hiitoiRaD- 
plète  de  notre  droit  public.  •—  Cependant  M.  de  Brvipfr 
s'occupait  en  même  temps  d'un  travail  non  nnoins  considtriMt: 
nous  voulons  parler  de  sa  Table  chronologique  det  iifim. 
chartes  et  actes  concernant  V  Histoire  de  Francf,  et  dont  Stiv 
mes  in-folio  furent  publiés  de  1763  a  1780.  Il  voulait  fairtè 
celte  table  un  supplément  à  la  Bibliothèque  histori((Deéi( 
Leiong.  Enfin  ,  nous  lui  devons  encore  la  oontiniutioo  dr  ? 
recueil  de  chartes  et  diplômes,  dont  3  nouveaux  volomes  ta 
présentés  au  roi  en  1791.  Deux  de  ces  volumes,  renfennaatle 
lettres jdes  papes,  sont  dus  à  M.  Laportc  du  Theil  ;  le  Iroèi» 
volume  est  entièrement  dû  à  M.  de  Bréquigny,  et  renferw d* 
chartes  et  diplômes.  —  Si  à  ces  immenses  innta  •« 
ajoutons  l"  la  première  partie  d'une  édition  de  Strabon  pwwe 
un  volume  in-4",  avec  la  traduction  française  en  t7W,  rt^i 
nous  devons  le  dire,  est  le  plus  faible  des  ouvrages  qu'il  bo«< 
laissés  ;  3^  un  catalogue  des  manuscrits  du  collège  de On»^ 
in-8** ,  1764  ;  3»  un  grand  nombre  de  dissertations  inséreed» 
les  mémoires  de  l'académie  des  inscriptions  et  bcHô-^fUr» 
dans  le  Journal  des  savants,  et  dans  le  Recueil  des  noticts/tn^ 
traits  des  manuscrib  ;  4»  un  long  travail,  resté  manmcnU 
les  Mémoires  concernant  les  sciences,  les  lettres  et  ksirt»' 
Chinois,  dont  la  publication,  commencée  parBatteox,l«i*> 
été  confiée  par  M.Bertin,  ministre  d'Etat  ;  nous  aurons  dit  pi^ 
que  tous  les  titres  de  M.  de  Bréquigny  à  la  reconnaissaiwe 
erudits  ;  encore  ne  pourrons-nous  omettre  cette  mission  <W 
s'acquitta  avec  tant  de  succès,  et  qui  le  retint  troisina»- 
Londres ,  occupé  à  recueillir ,  au  milieu  d'un  amas  de  charte^ 
de  documents  entassés  pèle-méle  dans  un  vaste  grenief.lo»'^ 
titres  relatifs  à  la  France,  et  dont  la  remise  venait  d'être  stip*' 
—  M.  de  Bréquigny  fut  reçu  à  l'académie  des  inscnpwfj 
belles-lettres  en  1759,  et  à  l'académie  française  en  I"  ' 
mourut  le  5  juillet  1794.  Paulin  Paris  (de rinsiiW 

BREQin3i(fec^ii.].  Cest  dans  un  vilebrequin  la  ÇJ^?' 
appelle  plus  communément  la  mèche.  Il  y  a  desDwq»»' 
toute  grandeur  et  de  toute  grosseur.  On  s'en  sert  pour  ^^^ 
des  trous  dans  le  bois. 

BRER£TON  (THOMAS),  né  en  Irlande  le  4  mai  '^^JrJT 
aux  Indes  orientales  en  qualité  de  volontaire  du  15*  nç^ 
en  1801  il  y  était  lieutenant.  H  prit  part  à  la  conquête*»^ 
blissements  danois  et  suédois  dans  les  Indes  occidental»^ 
qu'à  toutes  les  opérations  auxquelles  lut  employé  »"/**•? 
jusqu'en  1804,  où  il  derint  major  dans  l'Ile  de  Samte-l*'*' 

1809  *'   ~^*  ~~-ft  X   tf^^^^AAlti^m^    ..«^««Mk  I*   lia«>linMIIir  .  MB  * 


il  prit  part  à  l'expédition  contre  la  Martinique.  JJ»» 
conquête  de  la  Guadeloupe  en  1810,  et  fut  major debnn^ 
Surinam,  à  la  Dominique  et  an  Sénégal.  De  1818  à  l8»,r^ 
ton  séjourna  dans  l'Afrique  méridionale,  el  à  son  w**^ •j; 
rope  il  fut  nommé  inspecteur  du  district  de  BristoUW  * 
une  émeute  pour  la  répression  de  laquelle  il  avatt  ««J**^ 
que  hésitation  le  fit  traduire  devant  une  cour  "»»'^**^fgr 
ton  voulut  se  soustraire  à  une  condamnatk»  en  selM»»»*' 

la  d^rvdlc 

BREREWOOD  ( EDOUARD ),  savant  roalbémalicieo/Jf* 
quaire  anglais,  né  à  Chester  en  1666,  et  élevé  pnnj5^_, 
runiversité  d'Oxford,  devint  en  1696  premier  V^ff^^^ 
tronomie  du  collège  de  Gresbam  à  Londres»  oô  il  iom^ 


BSis. 


(557) 


MIESIL. 


novembre  1613,  généralement  regretté.  C'était  on  homme  mo- 1  la  collection  de  gnyrurts\niiiu\ce:Souvemr$dumuié€dêimO'' 


deste,  studieux ,  et  f  ivant  très-retiré.  Il  avait  beaucoup  écrit , 
mais  n'ayait  voulu  faire  imprimer  aucun  de  ses  ouvrages.  Ceux 
qui  forent  publiés  après  sa  mort  sont:!""  Deponderibus  el  pretiiê 
wierum  nummoruviy  eorumque  cum  recentioribus  eoUalime  , 
1614,  iD-4%  réimprimé  dans  le  huitième  volume  des  Criiicisa" 
cri,  et  en  léte  du  premier  volume  de  la  Bible  polyglotte;  ^  Re- 
cherehêi  sur  la  diver>Ué  des  languêi  el  des  religions  dans  les 
^rineipales parties  du  mande  (en  anglais),  Londres,  1614,  in-4<>. 

Publié,  ainsi  que  le  précédent,  par  Robert  Brerewood,  neveu  de 
auteur,  qui  y  a  ajouté  une  longue  préface.  Cet  ouvrage  savant, 
carieui,  estimé,  souvent  réimprimé,  a  été  traduit  en  français 
par  Jean  de  la  Montagne,  Paris,  1640  et  1662,  in-S*"  ;  il  a  été  îra- 
doit  en  latin  sous  le  titre  de  Scrultiitum  reHgionum  eêUnguarum, 
1660,  in-16;  1679,  in-12.  Le  traducteur  latin  a  retranché  deux 
chapitres  et  les  deux  savantes  préfaces  de  l'édition  ;  3»  Ele- 
menla  logieœ  in  graiiam  siudiosœ  juvenluêis  in  aeademia 
(Xwm,  Londres,  1614,  in-8«  ;  et  Oxford,  1628,  in-8«  ;  4"  Tracia- 
tus  quidtim  logiei  de  prœdieabilibus  el  prœdicamenlis,  1628 , 
in-8»;  5»  Traité  du  Sabbat  (en  anglais),  Oxford,  1650,  in-4»; 
6°  un  autre  Traité  du  Sabbat  (en  anglais),  Oxford,  1632,  in-4»; 
V  Traetatus  duo  quorum  primusest  de  meleoris,  secundus  de 
oen/o,  1631  ;  8« CommenlaHa  injEthieam  Àristotelis, Oxforô, 
1640,  in -4*»;  9"  le  Gouvernement  patriarchal  de  r ancienne 
EgHseCen  anglais),  Oxford,  1641,  in-4<> 

MUÈH  (j£AN-PiBRR£),  né  à  Issoirevcrs  1760,  fit  ses  éludes  à 
Limoges ,  et  s'adonna  |)articulièrement  à  la  physique.  Venu  de 
tMune  heure  à  Paris ,  il  y  publia  en  t'OO  des  Recherches  sur 
t^exisiencedu  ftigoriaue  et  sur  son  réservoir  commun,  volume 
iii-8^  où  il  entreprit  de  prouver,  contre  l'évidence  et  l'opinion 
générale  ,  que  le  froid  est  un  fluide  particulier ,  et  qu'il  ne  ré- 
mlte  pas  seulement  de  l'absence  du  calorique.  Cet  ouvrage,  qui 
*at  peu  de  succès,  fut  ce}>endant  traduit  en  allemand.  L'auteur, 
énonçant  dès  lors  aux  sciences  exactes,  ne  s'occupa  plus  que  de 
ittéralure,  et  il  publia  plusieurs  romans  sous  le  voile  de Tano- 
yroe  ou  de difiërenis  pseudonymes,  savoir:  1»  Isabelle  et  Jean 
Armagnac,  ou  les  Dangers  de  l'intimité  fraternelle,  roman 
isiorique  par  J.-P.  B.,  Paris,  1804,  4  volumes  in-12;  ^la 
rrémouille,  chevalier  sans  peur  et  sans  reproche,  par  M"*'  *** 
aeB.,  ibid.,  1816,  5  vol.  in-12;  Z<> l'Héroïne  du  x\' siècle, 
ibid.,  1808,  4  vol.  in-12;  4» /m  Indousoula  Fille  aux  deuœ  pè- 
res, ibid.,  1808, 6  vol.  in-12;  5<»  Reconnaissance  et  RepeiUir, 
bid  ,  1809, 2  vol.  in-12.  On  a  encore  de  Brès  :  6o  Platon  devant 
7rilias,  poëme,  ibid.,  1811,  in-18  ;  7«  la  Bataille  d' Austerlitx, 
pagnée  le  2  décembre  1806  par  Napoléon,  pour  servir  de  suite 
k«x  fastes  militaires  des  français,  in-fol.  de  deux  feuilles,  avec 
we  très-grande  planche.  Brès  a  aussi  donné  un  Mémoire  sur 
p  magnétistme,  imprimé  dans  des  recueils  scientifiques.  Il  est 
mwl  à  Paris  en  1817,  laissant  plusieurs  compositions  inédites, 
■Ire  d^uires  PersépoHs  ou  l'Origine  des  sociétés,  poëmcen  24 
kënts. 


S  (Jban-Pibrbe),  neveu  du  précédent,  naquit  à  Limo- 
w  en  1785.  Fils  d'un  né^iant  qui  le  destina  d'akx>rd  à  la  mé- 
eciiie,  et  lui  fit  faire  des  études  analogues,  dans  lesquelles  ilob- 
dC  qaelqaes  succès ,  il  vint  les  achever  à  Paris,  et  y  publia  quel- 
nés  articles  dans  les  journaux  de  médecine;  puis  en  1815  un 
»^'nige  d'anatomie  comparée ,  sous  ce  titre  :  Observations  sur 
I  forme  arrondie,  considérée  dans  les  corps  organisés  et  prin- 
paUmenî  dans  le  corps  de  thomme.  Ce  volume  in-8«  fut 
aduîl  en  anglais  en  1816 ,  avec  des  notes  du  traducteur.  — 
lés  parait  avoir  renoncé  par  excès  de  sensibilité  à  l'étude  de  la 
cdecîne ,  pour  ne  plus  s'occuper  que  de  beaux-arts  et  de  litté- 
4ure.  Il  a  publié  :  1<>  Lettres  sur  l'harmonie  du  langage,  Pa- 
I,  1821,  2  vol.  in-18,  avec  figures;  2°  tAbeiUe  des  jardins, 
I  prose  et  en  vers,  ibid.,  1822,  in-18,  avec  fig.  ;  3«  Bibliothè^ 
iêdu  promeneur,  ibid.,  1823,  in-lS,  fig.;  A'^MyHorama, 
illectiofi  de  plusieurs  milliers  de  paysages  dessinés  par  M. 
nés,  ibid.,  1825;  5»  Mythologie  des  dames,  ibid.,  1825,  in-18, 
;.  ;  e^  Simples  Histoires  trouvées  dans  un  pot  au  lait,  1825, 
ad.,  iii-i2,  avec  8  fig.  ;  7»  Musée  des  paysagistes,  collection 
t  seiie  naille  cinq  cent  quarante-six  paysages,  d'après  les  plus 
rands  maîtres,  ibid.,  1826  ;  8»  les  Jeudis  dans  le  château  de 
k»  laii<#,  ibid,,  1826,  in-18,  avec  fig.  ;  9»  Campaniumpittores- 
•«»  collectîoo  de  plusieurs  milliers  de  paysages  dans  divers gen- 
»,  avec  un  Traité  élémeniaire  du  paysage,  ibid.,  in-18,  fig.  ; 
O*  le§  Compliments,  Passe^temps  de  soirées,  ibid.,  1826, 
B-«°,  fig.  ;  ii^  les  Paysages,  dédiés  à  M-*  Dufresne,  ibid., 
w6,  fiff.  ;  12«  Tableau  historique  de  la  guerre,  1826,  2  vol. 
n-*« ,  fig.  ;  ly  Hisioire  des  quatre  fils  Aymon ,  Paris ,  1827, 
Ma,  ûg.  —  J.-P.  Brès  neveu  est  encore  auteur  d'un  recueil 
'  hymnes  pour  le  gymnase  normal,  et  du  texte  qui  accompagne 


numenls  français,  et  il  a  laisse  quelques  ouvrages  inédits.  Ce 
laborieux  compilateur,  attaché  à  l'administration  départemen- 
tale de  la  Seine,  mourut  à  Paris  en  1852  des  suites  du  choléra. 
Le  colonel  Amoros  prononça  un  discours  sur  sa  tomtie. 

BRÈS  (Guy  de)  ,  que  les  protestants  honorent  comme  un  de 
leurs  martyrs,  exerça  le  ministère  de  pasteur  à  Lille  et  à  Valen- 
ciennes.  Il  mourut  dans  celte  dernière  ville  en  1567.  On  le  re-> 
garde  comme  le  principal  auteur  de  la  Confession  de  foi  des 
Eglises  réformées  des  Pays-Bas,  ouvrage  qui  parut  en  langue 
wallonne  de  1561  à  1562,  depuis  réimprimé  plusieurs  fois,  et  en 
dernier  lieu  à  Leyde,  1769,  m -4^.  Le  même  écrivain  publia  en 
1765  la  Racine,  source  et  fondement  des  anabaptistes  ou  rebap* 
lisez  de  nostre  temps,  avec  très-ample  réfutation  des  argU" 
ments  principaux  par  lesquels  ifs  ont  accoutumé  de  troubler 
t Eglise,  etc.,  le  tout  réduit  en  trois  livres,  in-8**,  avec  cette  dé- 
dicace :  (c  A  l'Eglise  de  Notre-Seigncur  Jésus-Christ ,  qui  est 
esparse  es  Païs-Ëas  de  Flandres,  Brabant,  Hainaultet  Artois.  » 
Brès  déclare  au'il  s'est  servi  pour  composer  son  livre  contre  les 
anabaptistes  îles  écrits  publiés  contre  eux  «  par  ce  grand  servi- 
teur de  Dieu,  feu,  de  bonne  et  heureuse  mémoire,  maistre  Jehan 
Gnlvin,  Jehan  AlascoJ»  Henri  Bullinger  et  Martin  Micron,  d  — 
A  la  fin  dece  volume  de  mille  pages  environ,  et  que  l'auteur,  par 
modestie  sans  doute,  appelle  un  petit  labeur,  se  trouvent  trois 
traités  :  l®  De  l'autorité  du  magistrat  ;  2**  Ehs  jurement  ou  ser- 
ment solennel;  y*  De  rame  ou  esprit  de  l  homme, 

BBESCI A  (géoar.),  ville  ancienne  du  gouvernement  de  Milan, 
chef-lieu  d'une  détection,  et  qui  avant  la  domination  en  Italie 
avait  fait  partie  de  I  Etat  de  Venise.  Elle  est  située  sur  les  riviè- 
res Mel  la  elGarza,  entre  les  lacs  de  Garda  et  Iseo,  au  pied  des 
montagnes.  C'éfait  autrefois  une  forteresse,  mais  aujourd'hui  il 
ne  reste  plus  du  côté  du  nord  que  le  château  nomme  II  Fakone 
di  Lombardia,  qui,  placé  sur  un  rocher,  domine  toute  la  ville. 
On  admire  à  Brescia  sa  belle  cathédrale  ornée  d'un  nombre 
infini  de  statues ,  la  bibliothèque  du  cardinal  Quirini , 
le  palais  de  justice ,  édifice  gothique.  On  y  trouve  aussi 
beaucoup  d'antiquités  romaines,  découvertes  surtout  depuis 
1825,  et  que  l'on  conserve  au  Musée  (  F.  Antichi  monumenti 
nuovamenti  scoperti  in  Brescia ,  B.,  1829,  in-fol.  avec  35  plan- 
ches]. Mais  Brescia  est  intéressante  surtout  par  ses  fabriques, 
consistant  en  draps,  toiles,  soieries,  et  par  ses  fonderies  de  fer. 
A  Brescia  se  trouvait  autrefois  une  des  principales  manufactures 
d'armes,  dont  les  produitss'expédiaient  dans  les  pays  du  Levant. 
De  là  vient  son  surnom  &Armata.  Elle  est  peuplée  de  5,500 
habitants. 

BRBSGOU  (o^Oj/r.),  petite  Ile  de  France  dépendant  du  dépar- 
tement de  l'Hérault,  dans  la  Méditerranée,  avec  un  fort  qui  dé- 
fend le  mouillage  de  l'embouchure  de  l'Hérault,  et  qui  dépend 
de  la  direction  de  l'arlillerie  de  Montpellier.  Elle  est  à  une 
lieue  et  demie  sud-sud-est  d'Agde. 

BRÉSIL  (Empire  du).  —Position.  Longitude  ouest,  entre  le 
57»  45'  et  le  75»  4'.  Latitude,  entre  le  4»  55'  nord  et  55°  54'  sud. 
—  lÂmites,  Au  nord  la  république  de  Colombie,  les  trois 
Guyanes,  anglaise,  hollandaise,  française  et  l'Océan  Atlanti- 
que; à  l'est  le  même  Océan  ;  au  sud  le  même  Océan ,  la  Banda 
orientale,  le  dictatorial  du  Paraguay  et  la  confédération  du  Rio- 
de  la  Plala  ;  à  l'ouest  la  même  confédération  et  les  républiques 
de  Bolivia,  du  Pérou  et  de  la  Colombie.  —  Oolfes  et  baies.  Les 
côtes  du  Brésil  ofi^nt  plusieurs  baies  considérables,  telles  que 
celles  de  Tous-les-Saints  ou  de  Bahia ,  de  Rio  de  Janeiro ,  de 
Sainte-Catherine  et  d'Espirilu-Santo.  —  Cam,  Ils  sont  en  asscx 
grand  nombre  :  les  principaux  sont  ceux  d'Orange  et  du  Nord , 
dans  la  province  du  Para,  de  San-Roque,  dans  celle  de  Rio- 
Grande  du  Nord,  et  le  cap  Frio,  dans  celle  de  Rio-Janeiro.  — 
Fleuves,  Un  grand  nombre  de  fleuves  arrosent  le  vaste  terri- 
toire de  cet  empire.  Nous  ne  décrirons,  après  M.  Balbi,  que  les 
vingt  suivants,  qui  ont  leur  embouchure  dans  l'Atlantique  : 
1»  rOyapoe,  peu  considérable  en  étendue,  mais  large  et 
profond  ,  séparant  les  deux  Guyanes  française  et  brési- 
lienne ;  2"  r  Amazone.  Il  vient  de  la  république  de  Colombie , 
traverse  la  vaste  province  du  Para,  arrose  plusieurs  villes,  et 
reçoit  dans  son  cours  le  Javary ,  le  Jutay ,  le  Jurna,  le  Tafe ,  le 
Purus  qui  viennent  du  Pérou ,  la  Madeira  qui  descend  de  Boli- 
via et  du  Pérou,  le  Topayos  qui  naît  dans  la  province  deMatto- 
Grosso;  le  Xingn  qui,  sorti  des  Campas-Paresis,  divise  plusieurs 
peuplades  indépendantes ,  l'Ica ,  le  Yapura  et  le  Rio-Negro 
venus  de  la  Colombie ,  enfin  le  Rio-Trombetas  et  TAnanrapara 
qui  descendent  du  versant  méridional  de  la  Serra  de  Tumucn- 
maque;  5»  le  Tocantin  ou  Para,  Il  est  formé  par  le  Tocantin 
proprement  dit  et  le  Rio-Grande  ou  Araguya,  qui  est  la  bran- 
che principale.  Cet  Araguya  arrive  des  montagnes  de  Goyaz , 


BaÉSIU  (  568) 

forme  dans  celte  province  la  grande  tie  de  San^a-Ànna ,  sépare 
les  provinces  de  Matto-Grosso  et  du  Para,  et  entre  dans  l'O- 
céan par  une  large  embouchure;  uncanal  naturel,  leTajipuru, 
ouvre  une  communication  entre  le  Tocantin  et  l'Amaxone.  Le 

Srincipal  affluent  de  T Araguya  ^  est  le  Rio  das  Mortes  qui  vient 
e  MaltO'Oroêso,  l^e  Tocantin  proprement  dit  est  formé  de  la 
réunion,  dans  Gayas,  de  deux  courants  appelés  Maranhas  et 
Rio  da$  Àlmoê  ;  4<*  le  Maranhào,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 
avec  le  courant  du  même  nom  que  nous  venons  de  citer.  Celui- 
ci ,  fleuve  majestueux»  descendu  de  la  Serra  dltapicnru ,  coupe 
du  sud  au  nord  la  province  a  laquelle  il  donne  son  nom ,  reçoit 
le  Grajahu  et  le  Pindare ,  et  entre  dans  la  baie  de  San-Marcos , 
vis^à-vis  l'ile  de  Maranhào;  5**  l'Itapieuru.  Il  vient  de  la  Serra 
de  ce  nom,  traverse  du  sud  au  nord  la  province  de  Maranhào  et 
se  jette  dans  la  baie  de  San-José  ;  6"  le  Paranahiba ,  un  des 
cinq  grands  fleures  du  Brésil.  Sa  source  est  dans  la  Serra  des 
Guacuruagas  ;  il  sépare  les  provinces  de  Maranhào  et  de  Pianhy, 
reçoit  le  nio  de  Balças,  le  Gorongueia  et  le  Ganinde,  grossi  par 
le  Pianhy  qui  donne  son  nom  à  la  province;  7"*  le  Séara; 
^Vlauaribe:  9»  U Rio-Grande  du  Nord;  10''  le  Parahiba du 
Nord,  Le  cours  de  ces  quatre  fleuves  est  très-borné;  leur  em*- 
bouchure  est  encombrée  de  sables ,  et  les  navires  y  échouent 
souvent;  il  y  a  de  vastes  salines  sur  leurs  rives.  Le  premier  et  les 
deux  derniers  donnent  leurs  noms  à  trois  provinces.— 11*^  le  Rh 
San^FraneiseOf  un  des  cinq  grands^fleuves  du  Brésil  ;  il  natt  à  la 
Serra  de  Canastra  dans  Minas-Geraës ,  traverse  cette  province 
^t  celle  de  Pernambuco  et  deSergipe,  arrose  plusieurs  villes 
dans  son  long  cours,  et  compte  parmi  ses  affluents  le  Rio  das 
Velhas,  le  Rio-Verde,  le  Paracatu  et  un  autre  Rio-Grande;  i^le 
Rio-UapicurUy  ou  Jacobina,  qui  traverse  le  nord  delà  province 
deBahia;  IS*"  le  Paraguaçu ,  formé  par  deux  branches  du 
même  nom  qui  descendent  de  la  Serra  de  Manguadetra.  Il  tra- 
verse la  province  de  Bahia  et  se  jette  dans  sa  niagnilique  baie; 
4 40  le  Rio  das  Conlas,  qui  a  sa  source  à  la  Serra  das  Aimas, 
et  traverse  aussi  la  provmce  de  Bahia  ;  15"  /e  Rio^Pardo,  sorti 
de  la  Serra  d'Ëphinaço,  dans  Minas-Geraës;  il  arrose  cette 
province ,  celle  de  Bahia ,  et  communioue  avec  le  Belmonte  par 
deux  canaux;  i6"/(*  Rio-Grande  de  Belmonte ,  formé  par  la 
réunion  de  deux  branches  qui  descendent  de  la  niéme  Serra 
que  le  Rio-Pardo.  Ce  sont  TAraçuaby  et  la  Jiquitinbonha  ;  la 
seconde  renommée  pour  ses  diamants.  Après  leur  jonction  à 
Minas-Novas ,  le  fleuve ,  traversant  la  provmce  de  Bahia,  entre 
dans  l'Océan  à  Belmonte.  Le  RiodeSalsa,  canal  naturel, 
toujours  navigable,  le  met  en  communication  avec  le  Rio-Pardo; 
17°  fo  RiO'Doce  ou  Piranga ,  même  source.  Il  parcourt  les 
provinces  de  Minas-Geraës  eld'Espiritu-Santo.  Cours  rapide  et 
peu  navigable;  iS"* le  Parahiba  du  Sud,  le  plus  grand  fleuve  de 
la  province  de  Rio-Janeiro,  qu'il  traverse  apr^  avoir  pris  nais- 
sance dans  celle  de  San-Paulo;  il  entre  dans  l'Océan  au-dessous 


MBÉBU., 


deCampos;  i9^le  Rio-Grande  du  Sud  ou  de  San-Pedro,  simple 
canal  qui  unit  la  lagune  de  los  Patos  et  le  lac  Marim  à  l'Océan. 
Sa  branche  principale  est  le  Jacuy ,  sorti  de  la  Serra  dos  Tapes; 
^0°  le  Parana,  branche  principale  du  Rio  de  la  Plata.  Il  sort 
de  la  Serra  de  Mantequeira  dans  Minas-Geraës,  traverse  la 

Eirtie  méridionale  de  cette  province,  sépare  San-Paulo  de 
oyas  et  de  Matto-Grosso ,  et  le  Brésil  du  Paraguay,  et  entre 
dans  la  confédération  du  Rio  de  la  Plata,  après  avoir  reçu  le 
Rio  das  Mortes,  le  Parana-Iba ,  le  Rio-Pardo ,  navigable  pour 


dération  de  la  Plata  du  dictatoriat  du  Paraguay.  Les  principaux 
affluents  de  celui-ci,  du  côté  du  Brésil, sont  le  San-Laurenço 
(  grossi  par  le  Cuyaba ,  qui  baigne  la  ville  de  ce  nom  ),  le  Ta- 
guary  et  le  Mondego.  —  Lacs.  Le  Brésil  en  compte  ques- 
queS'Uns  ;  mais  ils  s'éloignent  de  ces  caractères  de  grandeur 
qu'oflrenlceuxde  l'Amérique  septentrionale.  Les  plus  remar- 

Îuables  sont  les  lacs  de  Manguera ,  de  Manguaba,  de  CaboTrio. 
e  lac  des  Xarayes  n'est^  à  proprenoent  parler,  qu'un  vaste  ma- 
rais qui  diminue  insensiblement  avec  les  chaleurs,  et  dont  les 
bords,  dans  la  saison  des  pluies,  s'étendent  sur  les  deux  rives  de 
la  Plata,  à  quelques  centaines  de  milles,  sur  les  territoires 
brésilien  et  bolivien.  —/i!0#.  Les  côtes  de  cet  empire  en  ofifi^t 
un  grand  nombre.  Aux  embouchures  de  l'Amazone  et  du  Para, 
on  trouve  la  grande  lie  Moraso  ou  Joanes  qui  forme  seule  un 
district  ou  coinarca  ;  l'Ile  Maranhào ,  Itaparica ,  à  l'entrée  de  la 
baie  de  Bahia  ,  llha-Grande  dans  la  province  de  Rio-Janeiro, 
Sainte-Catherine  dans  la  province  de  ce  nom ,  et  l'Ilot  stérile 
de  Fernando  de  Noranha,  l'un  de  déportation  pour  les  crimi- 
nels, à  deux  cenb  milles  au  nord-est  du  cap  San-Roque. 

Montagnes.  Cellesdu  Brésil  appartiennentaux  trois  systèmes  des 


Andes  ou  Péruviens ,  de  la  Parime  ou  de  la  Guyane  etBréÉb 
proprement  dit.  La  Cordillère  orientale  du  premier  de  cet  n^ 
tèmes  projette  une  branche  considérable  vers  l'est,  qoi,  ftij, 

norosdeSierra^41tissiinas,SierradeCochambaetâerradeSi% 
Cruz,  traverse  la  république  de  Bolivia,et  diminuant  tM^om^ 

hauteur ,  va  se  perdre  dans  la  province  de  Matto-Groiso.  -^u 
second  système  est  moins  une  cordilière  oontinue  «t'ungr» 
confus  de  montagnes  interrompu  par  des  plaines,  rasanm 
des  marais,  p:  enant  le  nom  de  Sierra  de  Pacaraina  tar  les  iinj^ 
de  la  Guyane  brésilienne,  et  celui  deSerra  deTumucumaqne^M 
la  orovincede  Para ,  où  il  se  perd  dans  des  plaines  entre  les<ai 
d'Orange  et  du  Nord.  La  Serra- Velha  et  la  Serra  de Pari^ 
en  dépendent,  courent  Almeirein  et  Oulhmo  sur  la  rive 
de  l'Amaione. — Le  troisième  système  a  été  fort  exagère  fin. 
gardé  à  tort  comme  une  dépeniunce  des  Andes.  Il  r^oeîral 
de  l'Azaguay  et  du  Parana  après  son  confluent  avec  leTife; 
ses  trois  grandes  chaînes  courent  du  sud  au  nord.  Laprindyè 
par  sa  hauteur,  sa  continuité,  mais  non  par  sa  loiigQeir.li 
chaîne  centrale  ou  Serra  do  Eminhaço  s'élend  du  aliène  « 
vingt4)uitième  parallèle  ou  du  San-Francisoo  à  l'UbagaiT, In- 
verse les  provinces  de  Bahia,  Mina»-Geraës,  San-Pinlô,ni 
celles  de  Kio-Janeiro  et  de  San-Pedro,  s'appelle  daas  kwi 
la  Serra  das  Aimas,  et  dans  le  sud  la  Serra  deManlfqorîn, 
renferme  de  célèbres  mines  d'or  et  de  diamants,  [et  xntmtà 
pour  ses  points  culminants  Vllacoiumi  de  950  tdses,  et  bScm 
do  Frio  de  953.  La  seconde  chaîne,  que  M.  Baibi  noaunetn» 
taie,  et  que  les  Brésiliens  appellent  Serra-Domar,  nvtn» 
rallèlement  à  l'autre,  du  seizième  au  troisième  degré;  de  Mi 
arêtes  vont  au  nord  jusqu'au  cap  San-Roqtae.  Liée  kakk 
£spinhaço  par  les  ramifications  secondaires  de  la  Sem  ^h- 
meraldas  et  de  la  Serra^mora ,  elle  suit  avec  quelques  wào- 
ruptions  les  vastes  provinces  de  Rio-Grande,  Paraibo,  Pcra» 
buco,  Alagoa,  Sergipe,  Bahia,  Espiritu-Santo ,  RiodeJiam, 
San-Paulo  et  San-Pedro.  La  troisième  chaîne,  plus  lonne,» 
plus  basse  et  moins  continue  que  les  autres,  nonmwe  àsm 
ocddentale ,  à  cause  de  sa  position ,  ou  Serra  dos  Verleototè 
Tocantin  et  du  Parnahiba,  deceux  de  San-Prandsco,  do  hm 
et  du  Paraguay ,  décrit  un  demi-cercle  entre  Scan  et  Mita> 
Grosso,  à  travers  Pianhy,  Pernambuco,  Minas-Geraés,G«n 
et  Matto-Grosso,  et  prend  successivement  les  noms  de  Sot» 
Al^gre,  Serra  de Ibiopaba,  de  Pianhy,  de Tangatinga^deT^ 
batinga,  de  Araras,  dos  Pireneos,deSanta-Marla,  dosBora» 
Campos-Paresis  et  Serra-Urucumanacu.  Elle  est  liée  i  la  ddiv 
do  Espinhaço  par  un  chaînon  qui  part  de  Villa-Aica,  (<  * 
nomme  Serras-Negro ,  da  Canastra ,  Marcella  et  dos  CrâtiA 
Un  autre  chaînon  d'une  hauteur  considérable ,  appelé  Ser» 
Borberema,  se  détache  encore  de  la  chaîne  occidentale,  pw^ 
Ibiapaba,  et  court  au  cap  San4toaue,  à  travers  Parabua  U 
troisième  se  détache  vers  Touest  à  Tangetinga ,  et  se  dirige  «1 
le  nord,  en  lançant  diverses  branches  à  l'est.  — PtaSeoMMlm 
plateaux  bien  distincts  se  partagent  le  Brésil ,  d'après  le  saiari 
fféographe  que  nous  avons  déjà  cité.  Ce  sont  le  plateau  MS^ 
le  plateau  central  de  l'Amérique  du  Sud  et  le  plateaa  «kl 
Guyane.  —  Le  premier  comprend  la  partie  haute  des  bassw* 
San-Frandsco  et  du  Parana  dans  Minas-Geraês  et  àèmî^ 
Paulo,  et  les  terres  les  plus  élevées  de  Rio  de  Janeiro,  Efi|«* 
Santo,  Bahia^  Peniambuco  et  Pianhy.  U avteor  moyrasf > 
160  à  260  toises. — Le  second ,  outre  le  Paraguay  enljfî**^ 
partie  de  Bolivia  et  de  la  fédération  du  Rio  de  la  Pfata,  effiM 
la  vaste  province  de  Matto-Grosso,  et  partie  de  celles  de  GofX^ 
de  San-Paulo.  Hauteur  moyenne  (souvent  exagérée>,  d«  **' 
âOO. — ^La  troisième  comprend  la  Guyane,  dont  une  portioa  t 
partient  au  Brésil.  Hauteur  moyenne,  de  900  i  400.  —  f^ 
et  plaines.  Le  Brésil  possède  une  des  plus  belles  vanée$<lr>' 
merioue  méridionale,  c'est  celle  de  San-Francisoo;  ei  hp 
granoe  plaine  du  globe  après  celle  du  Miasissîpi ,  c^est  b]^ 
de  l'Amaione  ;  elle  embrasse  toute  la  partie  centrale  de  r Af- 
rique du  Sud ,  plus  de  la  moitié  du  Brésil  et  anepartiej|'' 
Colombie,  du  Pérou  et  du  Bolivia.  Placée  dauns  un  cmiiatcvj 
et  humide,  elle  offre  dans  ses  forêts  immenses  «ne  ^*f*[*J 
végétation  inconnue  dans  les  autres  continents.  Sa  np^ 
selon  M.  de  Huroboldt,  est  de  360,000  lieœs  carrées.  A(»«* 

Ë  aine  de  TAmaxone  vient  celle  du  Rio  delà  ^^^f^'^V^. 
niies  les  montsdu  Brésil ,  les  Andes,  le  détroit  <te**P"|f 
l'AUanticrae.  Ce  sont  ces  immenses  pmmpas  eouvertsdr  ^ 
vaux  et  ae  borafii  soumis  et  sauvages ,  et  qui  dépeodest^: 
confédération  du  Rio  de  la  PUta ,  de  la  Banda  orientale.  '^ 
Patagonie,  deBoUvia,  du  Paraguay  et  delà  psrtM*"^f^ 
du  Brésil  ;  ils  dififièren t  de  la  plaine  de  l'Aaamwne  par  le  o^ 
d'arbres  et  par  les  innombrables  graminées  qui  croiiv^  * 
leur  vaste  étendue, coaiine  dam  k§  asTaneset  é$m^f 


BEÉlill^ 


(5ôd) 


BUEHÈi^ 


ries  de  la  plaine  daMississîpi.  La  superficie  de  la  plaine  du  Rio 
de  la  Plata  est ,  selon  M.  oe  Humboldl,  de  125,000  lieues  car- 
rées. —  Déurt,  Le  Brésil  a  plusieurs  vastes  déserts  ;  le  plus 
étendu  est  celui  de  Pernanibuco.  qui  se  prolonge  dans  une 
grande  partie  du  plateau  du  nord-ouest,  entre  Pernanibuco , 
le  San-rrancisco ,  Crato ,  Seara  et  Natal  ou  Rio-Grande  du 
Nord.  Au  milieu  de  ses  monticules  de  sable  mouvant  se  dérou- 
lent plusieurs  oasis  d*une  belle  végétation ,  habités  par  les  Ser- 
fttfuijOf,  hommes  de  races  mêlées,  entièrement  vêtus  de  cuir 
el  fort  habiles  à  manier  le  cheval.  —  Climal,  Le  Brésil  étant 
sitaé  près  de  Têquateur,  les  provinces  septentrionales  sont  su- 

e tes  a  des  chaleurs  excessives,  que  tempèrent  les  pluies,  d*a- 
odantes  rosces  et  l'humidité  naturelle  du  sol.  Le  climat  de  la 
partie  méridionale  est  plus  doux;  le  froid  cependant  s*y  fait 
(pielquefois  sentir,  et  le  thermomètre  de  Réaumur  descend  alors 
jusqu'à  trois  de^és  au-dessous  de  zéro.  On  peut  dire  qu'en 
général  sa  température  est  saine;  mais  le  vent  d'ouest,  passant 
itt-dessus  de  vastes  forêts  et  de  terrains  marécageux,  devient 
souvent  pernicieux  dans  l'intérieur.  Souvent  aussi  l'excessive 
dialeor  du  soleil  embrase  l'atmosphère  à  un  degré  funeste  pour 
tout  être  exposé  à  son  action.  On  n'y  connaît  point  la  fièvre 

S'  une,  si  désastreuse  aux  Antilles  et  sur  les  eûtes  du  Mexique, 
lelques  goitres  et  des  fièvres  intermittentes,  plus  opiniâtres 
que diangereuses,  affligent  l'intérieur  et  les  provinces  septen- 
trionales. Il  y  règne  aussi  dans  certaines  localités  des  catarrhes, 
des  dyssenteries  cruelles,  des  ophtlialmies  et  des  maladies  cuta- 
nées. —  Minéraux,  La  plus  grande  richesse  du  Brésil  consiste 
dans  Tor  el  les  pierres  précieuses  profusément  répandues  dans 
diverses  parties  de  son  sol,  et  qui  ont  été  longtemps  un  obstacle 
i  la  prospérité  de  ce  beau  pays,  parce  qu'au  lieu  oe  s'adonner  à 
raffnculture,  qui  off're  des  ressources  immenses  et  positives,  les 
habitants  de  toutes  classes  n'ont  songé  qu'à  s'enricnir  prompte- 
meot,  en  se  livrant  à  l'exploitation  incertaine  des  mines.  La 
Dro%'ince  la  plus  riche  en  diamants  est  celle  de  Minas-Geraës. 
un  en  découvrit  beaucoup  dans  le  district  de  la  Serra-do-Frioau 
commencement  du  siècle  dernier;  ils  apparaissaient  à  U  croûte 
les  montagnes;  plus  tard  on  les  chercha  dans  les  torrents,  on 
te  j  trouva  enveloppés  de  terre  ferrugineuse  et  mêlés  à  des 
ailioux  roulés.  Il  y  en  a  aussi  à  Guyana  et  à  San-Paulo.  Le 
Krésil  abonde  en  plusieurs  autres  pierres  précieuses  :  ses  topazes 
K>ntphis  grosses  que  celles  de  Saxe  et  de  Sibérie;  leur  couleur 
est  dnn  jaune  clair  et  jaune  roussâtre;  il  y  en  a  aussi  d'un  bleu 
rerdàtre  ;  souvent  elles  deviennent  électriques  par  le  cbaufle- 
inent.  hts  tourmalines  du  Brésil  prennent  le  nom  d'émeraudes 
loand  elles  sont  vertes,  et  de  saphirs  lorsqu'elles  sont  bleues; 
leur  teinte  est  sombre  et  leur  valeur  peu  considérable.  On  y 
trouve  dans  le  pays  des  cymophanes  et  aivers  cristaux  de  roche. 
Les  provinces  de  Minas-Geraês,  de  Goyas  et  de  Matto-Grosso 
recèlenl  beaucoup  d*or;  on  rencontre  sur  plusieurs  points  des 
nunes  d'argent ,  de  platine,  d'élain,  de  plomb ,  mais  elles  sont 
rarement  exploitées;  on  travaille»  au  contraire,  avec  activité  le  fer 
mvenantde  celles  de  San-Paulo  et  de  Minas-Geraës.  Avantren- 
:rée  des  Français  à  Lisbonne,  on  voyait  dans  le  cabinet  d'Ajuda  un 
norceau  de  mine  de  cuivre  vierge,  trouvé  dans  une  vallée  du 
Brésil,  ayant  3  pieds  2  pouces  de  long,  3  pieds  l  pouce  6  lignes 
3e  large  et  10  pouces  d'épaisseur;  il  pesait  2,616  livres.  Les 
k»rovinces  de  Rio-Grande  du  Nord,  de  Ceara  et  de  Para  renfer- 
aient  de  vastes  salines  »  dont  les  produits  donnent  Ueu  à  un 
ffand  commerce  avec  les  autres  parties  de  l'empire. —  Végétaux, 
Les  contrées  basses  du  Brésil  voisines  de  Téquateur,  tout  son 
iltoral ,  les  terres  basses  de  ses  nombreuses  lies  présentent  une 
régétation  à  part.  La  nature  y  est  admirablement  variée  dans 
ts  productions  :  ici  s'élèvent  les|>almiers,  ces  princes  du  règne 
régetal ,  qui  fournissent  au  Brésilien  sa  boisson ,  sa  nourri- 
iore,  les  vases  ^ui  la  reçoivent,  le  toit  qui  l'abrite ,  et  dont  les 
Stoèœs  sonl  si  nombreuses  qu'elles  ont  inspiré  au  voyageur 
iDemand  liartius  le  texte  et  les  planches  d'un  magnifique  ou- 
rrage.  Là  croissent  les  forêts  iïarafiearia,  le  bananier,  l'ana- 
us,  le  manioc  (qui  ren;place  le  pain] ,  le  riz ,  le  maïs  »  les  igna- 
mes, les  patates  douces,  le  café ,  le  thé ,  le  ^gembre,  le  cacao, 
le  sucre,  la  vanille ,  l'indigo ,  le  coton,  le  piment,  le  safran ,  le 
^p,  le  (aux  quinquina  p  npécacuanha  et  une  multitude  de 
[Mantes  méridionales  ;  plusieurs  variétés  démêlons,  le  citronnier, 
es  pamplemousses,  1  oranger,  le  goyavier,  le  manglier,  le 
3joD,  le  maogabier  (dont on  fait  une  espèce  de  vin),  Tibipitangi 
Untle  froilagréable  ressemble  aux  cerises;  beaucoup  a'autres 
ruitSy  des  arbres  résineux,  des  plantes  aromatiques,  des  milliers 
^  fleurs  Tariées,  venant  sans  culture  et  parmi  lesqudks  M.  Au- 


blanches,  aussi  grandes  que  nos  lis. — Les  voyages  de  cet  intré* 
pide  naturaliste  cl  ceux  de  MM.   Pohl  et  Martius,  ont  ré- 
pandu un  jour  immense  sur  la  végétation  du  territoire  brési- 
lien. Ils  ont  parcouru  ces  vastes  forêts  vierges,  dont  la  belle 
gravure  de  M.  de  Clarac  a  donné  une  idée  aux  Français;  gigan- 
tesques boulevards  d'une  nature  sauvage  et  vigoureuse  ;  impé* 
nétrable  chaos  d'arbres  confusément  jetés,  enlacés  de  fortes 
lianes,  d'arbustes  et  de  plantes  parasites,  tout  cela  croissant  sur 
un  sol  que  parcourent  des  milliers  d'animaux  féruces,et  que 
j[amais  pied   humain   ne  foula.  Pour  traverser  ces   cloisons 
épaisses  de  plusieurs  lieues,  il  faut  aLuillre  avec  patience  les 
obstacles  qui  obstruent  sans  cesse  le  passage  du  voyageur;  c'est 
ce  que  les  Brésiliens  appellent  faire  unepicada.  Celle  marche 
dans  un  monde  tout  nouveau ,  et  qui  semble  sortir  <ie  la  main 
du  Créaleur,  n'est  pas,  on  le  pense,  exemple  de  dangers,  de 
craintes  et  de  fatigues.  L'auteur  de  cet  article  ne  park  pas  ici 
par  ouï-dire;  il  a  vu  ce  qu'il  décril ,  et  il  en  conservera  la  mé- 
moire.— Malgré  les  progrès  de  la  civilisation  dans  le  Brésil ,  les 
forêts  vierges  occupent  encore  une  grande  partie  de  son  terri- 
toire. Celle  qui  commence  près  de  Rio-Janeiro  a  plus  de  cin- 
auante  lieues  de  largeur;  celle  de  Rio-Grande  du  Nurd,  que 
1  auteur  a  parcourue,  en  a  plus  du  double.  .Cependant,  sur  plu* 
sieurs  points  de  l'empire,  après  avoir  dégagé  la  circonférence  de 
ces  vastes  forêts  par  de  larges  abatis,  on  y  a  mis  le  feu,  et  ces 
terres,  engraissées  par  les  cendres,  sont  aujourd'hui  couvertes  de 
beaux  champs  de  maïs  ou  de  bons  pâturages.  —  Ces  arbres,  de 
taille  colossale,  fournissent  du  bois  de  construction  qui  dure  de 
longues  années;  ils  pourraient  être  plus  grandement  utilisés 
pour  la  marine.  11  en  est  qui,  creusés  en  pirogues,  portent  dans 
un  seul  quarante  personnes;  d'autres  donnent  d'excellentes 
teintures.  A  la  tète  de  ceux-ci  il  faut  placer  le  bois  du  Br^ , 
mieux  appelé  bois  de  Pernanibuco;  car  il  croit  dans  cette  pro- 
vince et  dans  celles  qui  l'avoisinent  au  nord.  Sa  hauteur  est  celle 
d'un  chêne  ordinaire;  il  est  chargé  de  branches;  son  apparence 
n'a  rien  d'attrayant;  ses  fleurs,  d'un  très-beau  rouge,  ressem- 
blent pour  la  forme  à  celles  du  muguet  ;  la  feuille  est  celle  du 
bois,  l'écorce  a  une  grande  épaisseur.  L'arbre  s'élève  générale* 
ment  dans  les  rochers  arides;  on  reconnaît  qu'il  est  bon  pour 
la  teinture  à  sa  pesanteur.  On  en  tire  une  espèce  de  carmin  et 
de  laque  liquide  pour  les  miniatures.  —  Animaux.  Le  Brésil 
en  nourrit  de  nombreuses  familles.  On  y  rencontre  des  tri  hua 
variées  de  singes  ;  le  rosalia ,  aimé  du  créole  ;  le  tamarin  a  la 
crête  dorée,  le  délicat  ouistiti,  le  saki,  barbu  comme  un  sainl- 
simonien,  le  gracieux  sagouin,  le  singe  dormeur,  à  la  tête 
ronde,  l'alouate  criard,  le  sapajou  maraudeur,  l'atèle  aux  longs 
bras,  le  lagotricheà  la  ^ueue  prenante,  et  cet  aï  paresseux  qui 
s'endort  en  montant  a  un  arbre.  Les  cliauves-souris  y  sont 
fortes  et  nombreuses.  On  distingue  le  vampire  et  la  musaraigne; 
elles  tourmentent  les  chevaux  et  les  mulets;  les  moustiques  et 
les  chiques  (bichos)  en  veulent  aux  hommes  :  les  premiers  trou- 
blent leur  sommeil;  les  seconds,  assez  semblables  aux  puces, 
s'introduisent  dans  Tépiderme  des  pieds,  et  y  causent  une  vive 
douleur:  des  chenilles ,  de  grosses  fourmis;  les  6araie« ,  qui 
ressemblent  à  nos  hannetons,  sont  de  véritables  harpies  qui 
souillent  sans  pitié  les  provisions  des  ménages.  Dans  les  terres 
basses  on  trouve  difiërentes  espèces  de  crotales  ou  serpents  à 
sonnettes,  et  dans  les  forêts  quelques  serpents  de  dimensions 
prodigieuses  :  le  sucuri,  le  boa,  l'diboca,  le  trigonocépbale  et 
beaucoup  d'autres.  Les  mêmes  forêts  nourrissent  le  coati  au  nei 
mobile,  le  kinkajou  à  la  queue  prenante,  l'agouaroguazoa , 
différentes  espèces  de  tigres ,  le  tapir,  le  jaguar,  le  tatou ,  la  ca* 
pivura ,  l'agouti,  le  tamandua,  le  moco ,  le  pécari,  le  paca  et  le 
cabiai.  Même  variété  dans  les  oiseaux.  L'agile  nandu ,  autruche 
du  Brésil,  rase  les  immenses  ceroes  sablonneux  de  Pernambucoi 
et  échappe  dans  sa  course  aérienne  au  cavalier  le  plus  rapide. 
Les  bois  sont  peuplés  d'oiseaux  d'une  rare  beauté,  de  perroqueli^ 
de  loris,  de  toucans,  de  cacatoès,  d'anhingas,  de  colibris  et  d'oi* 
seaux-mouches ,  vrais  bijoux  sortis  des  mains  du  grand  lapi- 
daire. Des  essaims  d'oiseaux  de  proie  s'abattent  en  pillards  s«r 
tous  les  points  de  sa  surface  ;  de  grands  échassiers  guettent  les 
poissons  sur  ses  rivages ,  et  de  nombreux  oiseaux ,  semblables  i 
nos  alcyons ,  rasent  les  flots  à  l'approche  de  la  tempête.  l«es  ri- 
vières peu  rapides  et  quelques  lacs  sont  infestés  de  crocodiles  et 
de  caïmans.  Les  poissons  du  Brésil  présentent  les  nombreuses 
nuances  de  nos  espèces  européennes  et  mille  autres  qu'on  cher- 
cherait en  vain  cnei  nous.  Ses  admirables  papillons,  sesbriW 
lants  insectes  sont  devenus  vulgaires  dans  nos  collections  par 
leur  abondance.  Chaque  nuit,  dans  l'intérieur  de  ce  pays,  des 
myriades  dlnsectes   phosphorescents  illuminent  le   sol,  les 
plantes,  les  arbres  et  jusqu'à  l'atmosphère.  Ce  sont  de  ces  sjpeo* 
tacles  diont  on  peut  jouir,  mais  qu'on  ne  décrit  pas.— Super/icM. 


BftisIL. 


(  560  } 


BRÉSIL. 


On  évalue  la  superficie  du  Brésil  à  485,000  lieues  carrées  de 
3,000  toises.  Il  a  environ  940  lieues  du  nord  au  sud  et  une 
étendue  à  peu  près  égale  de  Fouesl  à  Test.  —  PapulaU'on. 
M.  Baibi  Tcvaluait  en  1818  à  5,617,900 âmes,  et  M.  Schafer,  en 
1825,  à  5,506,418.  Un  rapport  récent  du  gouvernement  impé- 
rial la  porte  à  6,722,000,  tant  blancs  que  noirs  et  mulâtres  li- 
bres, indiens  et  esclaves.  —  Ethnographie.  Nous  trouvons  ici 
parmi  les  peuples  indigènes  la  famille  Guarani,  qui  comprend 
cinq  nations  principales ,  subdivisées  en  un  grand  nombre  de 
îribus.  Ces  quatre  nations  stmt  :  1**  les  Guarasins  proprement 
dits,  dont  une  partie  occupe  les  sept  missions  dans  la  province 
de  San  -Pedro;  2*»  les  Drésiiiens,  répandus  jadis  sous  divers 
noms  dans  tout  le  pays ,  et  réduits  aujourd'hui  à  un  petit  nom- 
bre de  tribus;  3**  les  Omnguas,  actuellement  peu  nombreux, 
vivant  le  lonç  de  l'Amazone  et  du  Yapura.  Ils  ont  joué  un  grand 
rôledansThistoire de  ces  déserts;  c'était  le  peuple  navigateur, 
les  Phéniciens  de  l'Amérique  mmdionale;  4**  les  Bolocudos, 
Engareemoung ,  Aymorês»  AmbourèSf  qui  élargissent  leur 
nez,  leurs  lèvres  et  leurs  oreilles  avec  de  grands  cylindres  de 
bois,  nation  anthropophage,  vivant  entre  le  Rio-Pardo  et  le  Rio- 
Doce,  dans  les  provinces  d'Espiritu-Santo  et  de  Bahia.  Ils  en- 
voyèrent une  ambassade  au  roi  de  Portugal ,  Jean  VI ,  durant 
son  sfjour  au  Brésil  ;  celui-ci  lit  présent  des  ambassadeurs  à  une 
dame  française,  qui  chargea  un  de  ses  compatriotes  de  les  mon- 
trer en  Angleterre  et  en  Allemagne  pour  de  l'argent;  mais  le 
mandataire  infidèle  garda  la  recette.  Des  philanthropes  anglais 
les  arrachèrent  â  leur  cornac  et  les  renvoyèrent  dans  leur  imtrie. 
On  ne  dit  pas  s'ils  se  sont  montrés  reconnaissants;  3** les  Mun- 
drurus,  peuple  belliqueux,  féroce,  nombreux  et  puissant;  ils 
habitent  fa  province  du  Para,  entre  le  Xinçu  et  le  Tapayo,  et 
s'allient  depuis  quelques  années  avec  les  Brésiliens.  —  Après  la 
famille  Guarani,  vient  la  famille  PajfaoMa-Guacura,  qui  com- 
prend aussi  cinq  nations  principales.  Nous  ne  citerons  que  les 
trois  suivantes,  qui  avoisinent  ou  habitent  le  Brésil  :  1**  les  Gu» 
gycurus,  vivant  sur  les  deux  rives  du  haut  Paraguay,  de  la 
chasse,  de  la  pèche  et  de  leurs  nombreux  troupeaux  de  bœufs, 
formant  une  confédération  aristocratiçiue,  et  divisés  en  nobles , 
soldats  et  esclaves  ;  on  les  appelle  aussi  Cavallairos,  parce  qu'ils 
excellente  dresser  les  chevaux  ;  leur  taille  est  très-haute,  les 
hommes  au-dessus  de  six  pieds  n'y  sont  pas  rares.  Ce  peuple, 
depuis  1791,  est  en  paix  avec  les  Brésiliens-Européens  ou 
descendants  d'Européens  ;  2''  les  Guanas,  nation  nombreuse, 
indépendante,  agricole,  dont  une  partie  habile  la  partie  méri- 
dionale de  Mnlto-Grosso  ;  5"  les  Bororos^  nation  nombreuse  et 
indépendante,  dans  la  môme  province.  —  Vient  ensuite  la 
grande  famille  Caribo-Tamanaque ,  dont  les  principales  peu- 
plades vivent  dans  la  Colombie  et  les  Guyanes  anglaise,  hollan- 
daise et  française.  Celles  qui  suivent  habitent  seules  le  terri- 
toire brésilien  :  1°  les  Manilivitanos ,  nation  anthropophage 
et  belliqueuse,  établie  sur  les  bords  du  Rio-Negro.  Dans  le 
dernier  siècle ,  ils  faisaient  la  chasse  aux  hommes  pour  fournir 
des  esclaves  aux  Brésiliens  de  race  européenne,  dont  ils  sont 
restés  alliés;  2*»  \cs  Mnrépizanos ,  voisins  des  précédents,  par- 
tageant leurs  goûts  et  leurs  sympathies  ;  3°  les  ManaoSf  nation 
de  la  province  du  Para ,  guerrière  et  encore  nombreuse,  quoique 
fort  réduite  ;  une  grande  partie  a  embrassé  le  catholicisme.  — 
Parmi  les  races  étrangères  nous  trouvons  d'abord  les  Portugais 
on  descendants  de  Portugais,  qui  forment  la  majeure  partie  de 
la  nation  brésilienne;  les  peuples  d'orieine  africamc,  des  Fran- 
çais, des  Anglais,  des  Allemands,  des  Suisses  et  des  descendants 
de  Hollandais,  dans  les  provinces  qu'ils  conquirent  autrefois.— 
Reiigionê.  Elles  sont  nombreuses  parmi  les  Indien^  du  Brésil. 
Le  culte  de  plusieurs  de  ces  nations  anthropophages  est  moins 
fanguinairc  que  celui  du  Mexique  et  du  Pérou  à  l'époque  de  la 
conquête,  malgré  la  supériorité  de  ceux-ci  en  civilisation.  Les 
Manaos  du  Para  sont  surtout  remarquables  par  le  rôle  impor- 
tant qu'ils  jouent  dans  le  mythe  du  Dorado  des  Omaguas ,  et 
parce  que  leurs  croyances  religieuses  offrent ,  au  milieu  des 
plaines  de  l'Amérique,  dans  leur  Maaurv»  ou  auteur  du  bien, 
et  dans  leur  Saranha,  ou  auteur  du  mal,  ledualisnie  des  anciens 
Scandinaves  et  d'autres  peuples  de  notre  hémisphère.  Nous 
avons  décrit  dans  l'article  de  la  Banda  orientale  (  V.  ce  root)  une 
O^te  cruelle  des  Guanas,  peuple  aue  nous  retrouvons  au  Brésil 
avec  \ts  mêmes  usajges.  —  Parmi  les  Européens  ou  descendants 
d'Européens,  TEglise  catholique  est  dominante  au  Brésil.  Rio- 
laneiro  possède  aussi  un  temple  anglican.  Le  judaïsme  est  pro- 
fessé sur  quelques  points  de  la  côte  par  des  individus  isolés  et 
dans  des  oratoires  domestiques.  —  Gouvernement.  Les  plus 
féroces  Indiens  du  Brésil  forment  des  espèces  de  républiauesoù 
toat  se  décide  â  Tunaniroité  des  voix.  Les  Guaycures  et  d  autres 
peuples  sont  soumis  k  une  oligarchie  républicaine.  Les  chefs  ne 


jouissent  en  générai  que  d'une  autorité  très-bornée  et  qoi  don 
peu.  —  La  race  européenne  a  établi  sur  le  vaste  terriloiif  tis 
silien  une  monarchie  constitutionnelle  et  héréditaire  de  nuif  q 
njâle  par  ordre  de  primogénilure.  11  y  a^  trois  pouvoirs:  If  le- 
gislalif,  le  modérateur  et  l'exécutif.  Le  premier  est  confia  ^0 
sénat  et  ù  une  chambre  des  députes ,  concourant  à  la  coofottH 
des  lois  ;  mais  la  chambre  des  députés  a  rinitiati\c  des  im[^(), 
du  recrutement ,  de  l'accusation  des  minblres  cl  du  choi\  t\t'i 
dynastie  en  cas  d'extinction.  Aucun  acte  des  deux  chanlbrr^Bl 
force  de  loi  sans  la  sanction  de  l'empereur.  Les  chambms^ 
convoquées  chaque  année  ;  chaque  session  dure  auatre  mois  1/ 
pouvoir  modérateur  consiste  dans  le  droit  qu'a  rcmpcreurV 
convoquer  les  chambres  dans  rinlervallc  des  sessions,  <k&iv. 
tionner  les  lois  et  de  faire  grâce.  Le  pouvoir  exécutif  esl  6fr 
les  mains  de  l'empereur,  qui  commande  en  chef  les  arnices,  tu 
la  paix  et  la  guerre,  nomme  à  tous  les  emplois  et  veille  à  ïnt- 
cution  des  lois.  Ses  ministres  sont  responsables.  La  conslitat» 
garantit  à  tout  citoyen  la  liberté  individuelle,  la  liberté  râf 
gieuse,  l'inviolabilité  des  propriétés,  le  libre  exercicede  l'iodi). 
trie  et  la  liberté  de  la  presse. — Les  revenus  de  l'empire  s'dna 
à  26  millions  de  francs  environ,  et  la  dette  publique  à  too  ai 
lions.  L'armée  est  de  18,000  hommes (  troupes  réglées  ,d> 
60,000  hommes  (gardes  nationales).  La  marine  se  cotnpowi^ 
2  vaisseaux ,  8  frégates  et  87  bâtiments  légers.— Jiid«iffK.U 
comme  dans  les  contrées  voisines,  on  trouve  des  indigènes  ab> 
vaut  sur  un  territoire  assez  étendu  des  bananes,  dununnr.ti 
maïs,  du  coton ,  et  employant  ce  duvet  à  tisser  des  batoioin) 
faire  des  toiles  communes.  Ixs  Guanas  et  autres  peoiife^- 
cellenl  dans  la  poterie  peinte.  Plusieurs  de  leurs  petilsorrito 
décèlent  une  patience  inouîeet  fontrétonnementaesEoro^ 
— Parmi  la  race  européenne  du  Brésil,  l'industrie,  soos  U  4^ 
mination  portu'^aise,  était  restée  encore  plus  arriérée  qoe  <b< 
la  ci-devant  Amérique  espagnole;  mais  depuis  quelques  anor" 
elle  a  fait  des  progrès  sensibles  dans  toutes  les  grandes  nlif^ 
surtout  à  Bio-Janciro,  à  Bahia  et  à  Pernambnco.  Besartcaff 
d'habiles  ouvriers,  des  artistes  même  sont  arrivés  de  Frawr  • 
d'Angleterre.  On  a  élevé  des  moulins  à  vapeur ,  des  dislillffî^ 
des  fabriques  de  poudre.  Les  objets  de  luxe  et  dcinoiie>c" 
confectionnés  avec  un  art  exquis.  Rio-Janeiro  se  distin^of  ,£.' 
la  manière  dont  on  y  travaille  les  métaux  précieux.  L'acnca- 
ture  seule  chemine  lentement;  elle  ignore  généraleroentl't&v 
de  la  charrue,  de  la  herse,  des  charrettes  même  et  de  liplt^/ 
de  nos  instruments  aratoires.  Les  plus  lourds  fardeaux  if  y* 
tent  à  dos  d'homme.  Les  terres  ne  sont  point  fumées:  on ny:- 
feu  aux  nouvelles,  on  remue  avec  des  pieux  les  andenn^^. 
ensemence,  et  telle  est  la  fertilité  du  sol  qu'avec  si  peu  de  >* 
il  donne  au  moins  deux  récoltes  par  an.  Les  voitures  sont  oa- 
munes  à  Rio- Janeiro.  L'escarpement  des  rues  de  Bahia  est  cs.< 
qu'on  ne  s'y  sert  que  des  chaises  à  porteurs.  Il  n*y  apoinleotj* 
de  messageries;  on  compte  très-peu  de  courriers,  et  lèsent' 
de  la  poste  se  fait  partout  fort  mal.  La   liberté  de  ta  pm* 
ayant  donné  naissance  à  un  nombre  prodigieux  de  jounur. 
l'imprimerie  se  trouve  maintenant  répandue  dans  ce  vaste  «• 
pire  et  jusaue  sur  les  confins  des  peuplades  indigènes  les  K 
reculées.  L  éducation  est  l'objet  de  la  sollicitude  du  gomvrtt' 
ment;  l'enseignement  mutuel  s'est  propagé  dans  les  moiix^ 
villages;  plusieurs  villes  possèdent  des  établissements  de  ^<»^ 
instruction.  —  Commerce.  Les  principales  exportations dil* 
sil  consbtent  en  coton,  sucre,  café,  cacao ,  rhum,  iodi^i'' 
diamants  et  autres  pierres  précieuses,  cuir,  peaux  de  tut' 
drogues  médicinales»  bois  de  teinture ,  de  constmctioDi  «f^ 
nisterie.  On  y  importe  des  articles  en  tous  genres  des  ma^ 
tures  d'Europe ,  toiles ,  percales ,  batistes ,  indiennes, calKi" 
draps  légers,  vêtements  tout  faits,  bottes  et  souliers,  nUr 
soieries,  horlogerie,  bijouterie  fausse,  chapeaux  d*lioiii»e' 
de  femmes,  broderies,  meubles,  vins,  fers,  quincaillerie ,  bff* 
huile,  cire,  poix,  goudron,  etc.,  etc.  — EkU  social  dt*^ 
ricains.  L'Europe  a  fait  sentir  en  Amérique  sa  prépcodtn' 
morale  et  politique  :  langues ,  religion ,  lois ,  gouTeroeiucf'^ 
usages,  mœurs,  sciences,  arts,  animaux,  Tégétanx,  die ii^j 
importé;  c'est  une  nouvelle  Europe ,  mais  avec  mÛle  iis>*' 
Les  plaines  immenses  du  Brésil ,  couvertes  de  verdure,  pr*' 
tent  des  peuples  entièrement  pasteurs.  Les  Sertaoejtf  ^^ 
«lis,  des  provinces  de  San-Pedro,  Sau-Paulo»  Pemant»»* 
Rio-Crandic  du  Nord,  voués  k  la  garde  des  plus  grands  l^^f 
de  bœufs  du  globe,  ont  acquis  par  ce  genre  de  vie  lo«l'  ■*' 
rocité,  mais  aussi  toute  1  hospitalité  des  oomides  ite  ftf 
Leurs  établisseroenb  sont  les  postes  avancés  de  la  cnv* 
européenne,  au  milieu  des  retraites  clair-scniécs  de»  ^ 
barbares  qui  finissent  par  adopter  la  vie  de  leurs  jémsn  <*  ^ 
disparaître.  —  Nulle  part  l'anthropophagie  n'a  été  plis  i*^" 


doequ'aaBrésîl.  Elle  était  généralement  parmi  les  TupînambaSy 
les  Bayabaris,  les  Cakelb,  les  Piligoares  et  les  Tapuyas;  elle 
existe  encore  chez  les  fiolecudos,  les  Purves,  les  Bougres ,  les 
Mundrunus  et  quelques  autres  tribus.  Chez  les  sauvages,  la 
femmeesl  presque  toujours  resardée  comme  une  esclave  et  char- 
gée des  travaux  les  plus  rudes.  Les  Guaycurus  brésiliens  sont 
nu  petit  nombre  des  nations  qui  les  traitent  avec  égard.  — 
Division.  Le  Brésil  a  d*abord  été  divisé,  vers  1532,  en  quatorze 
capitaineries,  puis  en  dix  gouvernements;  ensuite,  vers  1817, 
m  vingt  provinces.  Depuis  la  fondation  de  Tempire,  elle  offre 
les  provinces  suivantes,  dont  quelcfues-unes  sont  divisées  en 
coMMreas  (il  ne  sera  point  question  ici  de  la  Guyane  portugaise, 
parce  qu'elle  a  été  fondée  dans  rempire]  :Para,Maranhâo, 
Piauhy,  Cerra ,  Bio^rande  du  Nord ,  Parahjba ,  Pernambuco , 
Algoas,  Sergipe,  Bahia,  Espiritu-Santo ,  Bio  de  Janeiro,  San- 
Pïulo,  Santa-Gatherina,  San-Pedro  ou  Bio-Grande  du  Sud, 
Mioas-Gcraes,  Goyas  et  Matlo-Grosso.  —  Viiles  principales, 
Rio  de  Janeiro,  Saint-Sébastien  ou  simplement  Rio,  chef-lieu 
de  la  province  de  ce  nom  et  capitale  de  Tempire.  Elle  occupe 
remplacement  que  les  Tamayos  appelaient  Ouenabara  à  l'é- 
poque de  la  conquête.  C'est  une  grande  ville  située  sur  le  bord 
oocideotal  de  la  nelie  baie  du  même  nom ,  à  une  lieue  et  de- 
mie de  son  entrée,  avec  un  des  ports  les  plus  spacieux  et  les 
plus  commodes  qui  existent,  défendue,  ainsi  que  la  baie,  par 
plusieurs  forts,  tels  que  Sauta-Crux,  adossé  â  la  montagne  de 
Pico,  Villegagnon  et  l'Ile  das  Cobras  (  des  serpents) ,  construits 
m  deux  flots  dans  l'intérieur  de  la  baie.  Les  Français,  conduits 
nr  Duguav-Trouin,  la  prirent  en  1711.  La  cour  du  Portugal , 
ortée  par  rapproche  des  Français  de  quitter  Lisbonne ,  s'y  re- 
iraeo  1808  et  y  résida  jusqu'en  1820.  Sa  population  s'cleve  à 
60,000  âmes.  Cette  ville  est  aujourd'hui  le  siège  du  gouverne- 
Dent  et  d'un  évéché  et  la  résidence  de  l'empereur.  La  ville 
kille  s'étend  principalement  le  long  de  la  baie,  où  le  sol  est 
as  et  plat  j  mais  à  l'extrémité  septentrionale  s'élèvent  plusieurs 
)llin«sqm  s'avancent  si  près  du  rivage  qu'il  n'y  a  place  que 
DOT  une  seule  rue ,  tandis  qu'au  sud  et  sua-est  domine  le  mont 
orcovado.  Cette  partie,  qui  est  séparée  de  la  ville  nouvelle, 
Itieà  l'ouest  depuis  1808  parla  vaste  place  ou  pour  mieux  dire 
!  Campo-Smila-iliina,  se  composede  mes  étroites,  se  coupant 
angles  droits,  pavés  en  granit,  bordées  de  petits  trottoirs  et 
>rmées  de  maisons,  la  plupart  à  deux  étages  et  couvertes  en 
liles.  La  ville  nouvelle,  beaucoup  mieux  construite,  commun- 
ique avec  le  quartier  du  sud-ouest  ou  Bairo  de  Malaporeos 
ir  le  pont  de  San-Diago.  Au  nord-ouest  est  le  grand  faubourg 
s  C<tluii»6i,  que  l'on  traverse  |)our  se  rendre  au  palais  impérial 
i  Saint-Christophe  ;  plus  au  sud,  différentes  rangées  de  maisons 
rt  jolies  perdues  dans  les  rochers,  les  touffes  d'arbres,  ou  bai- 
:k€s  par  les  flots,  occupent  les  deux  baies  du  Calère  et  de 
fiafogo.  Les  édifices  les  plus  remarquables  sont  le  palais  im- 
nial,  autrefois  résidence  du  vice-roi,  bâtiment  oe  granit, 
«nposé  de  trois  parties,  liées  par  des  galeries  couvertes:  il 
Toe  le  rivage ,  et  son  architecture  est  mesquine  et  peu  com- 
mIc;  le  palais  épiscopal,  qui  lui  est  supérieur  et  qui  s'élève  sur 
e  colline  au  nord;  la  monnaie,  les  arsenaux  de  terre  et  de 
T,  le  ministère  de  la  guerre  (  trem  ou  casa  do  exercito  ) ,  la 
nane»  le  théâtre  de  San-Joao,  où  Ton  représente  l'opéra  ila- 
n,  la  tragédie,  la  comédie  portugaise  et  le  ballet  français.  Tous 
1  bâtiments,  fort  vantés  par  les  Brésiliens,  sont  loin  de  pâ- 
tre magnifiques  aux  voyageurs  qui  arrivent  des  grandes 
les  d*£urope;  enfin  le  superbe  aqueduc  da  Carioca  achevé 
I740y  imitation  de  celui  de  Lisbonne  et  un  des  plus  beaux, 
m  contredit ,  de  toute  TAmérique  :  il  a  une  demi-lieue  de 
g.  Parmi  les  églises  qui  se  font  plus  remarquer  par  leurs  ri- 
sses et  leur  ornements  iulcricurs  que  par  leur  architecture^ 
18  citerons  la  cathédrale,  l'église  de  la  Candellaria,  celles  de 
ita-Paula»  Nossa-Senhora  da  Gloria,  bâties  dans  une  situa- 
1  des  plus  pittoresques.  Au  sommet  du  Carcovado,  dont  la 
c  est  baignée  par  les  flots ,  les  chapelles  de  Saint-Pierre  et  de 
ita-Gnix ,  et  le  couvent  des  Bénédictins  debout  sur  une 
line  qui  domine  la  baie.  Les  plus  belles  places  de  Rio  sont 
le  du  Palais  impérial  sur  la  naie,  avec  une  fontaine;  celle 
Rocio,  qui  est  la  plus  grande  ;  le  Pelorinho,  autrefois  Capim  ; 
le  de  Saîn-Domingo,  et  le  Campo-Santa-Anna ,  qui,  une  fois 
cré,  sera  un  des  plus  beaux  parallélogrammes  du  slobe. 
tstroction  publique  a  lait  de  grands  progrès  à  Rio  depuis 
^.  Cette  ville  compte  aujourd'hui  une  eœle  de  médecine,  de 
mrgie  et  de  pharmacie  annexée  à  l'hôpital  militaire^  une 
^  des  heaux-arts ,  une  école  de  navigation ,  le  séminaire 
San-Joachin,  le  lycée  de  Saint-Jean,  une  école  militaire^  une 
»l«  de  coomierce,  une  université,  une  bibliothèque  publique,  1 
cabinet  de  minéralogie  et  un  jardin  botanique  où  on  a  natu-  L 


(  361  )  BRESIL. 

ralisé  le  thé,  le  cannellier,  le  giroflier,  le  muscadier,  le  laurier 
camphré  et  d'autres  plantes  exotiques.  Il  y  a  soixante  ans ,  il 
n'existait  pas  un  seul  pied  de  cafier  dans  te  province  ;  aujour- 
d'hui c'est  sa  richesse.  —  En  1820,  il  n'y  avait  qu'une  seule  im- 
primerie ,  un  seul  journal  ;  aujourd'hui  les  imprimeries  sont 
nombreuses,  et  il  parait  douze  journaux.  Bio^Janeiro  est  redeva- 
ble de  ces  changementsau  ré^me  constitutionnel  et  à  raflluence 
des  étrangers  ;  c'est  au  premier  aspect  une  belle  ville  d'Europe; 
mais  la  vue  des  nègres  et  des  mulâtres,  à  moitié  nus,  détruit 
l'illusion  ;  Tami  de  1  humanité  s'afflige  en  les  voyant  exposés 
en  vente  comme  des  bètes  de  somme.  Outre  les  places 
que  nous  avons  citées,  cette  ville  a  de  belles  promenades, 
entre  autres  le  Passeio^Publico,  où  l'on  donne  des  le^os 
de  botanique.  Sous  le  rapport  du  commerce  et  de  la  population, 
elle  est  la  première,  sans  contredit,  de  l'Amérique  méridionale 
et  l'entrepôt  du  commerce  extérieur  et  intérieur  du  lirésil.  Un 
grand  nombre  de  négociants  anglais,  françaiset  allemands  sont 
venus  s'y  établir.  Le  quartier  aOuvidor  est  devenu  une  ville 
française  peuplée  de  modistes,  de  lingères,  de  marchands  de 
nouveautés,  oe  tailleurs,  de  bottiers,  de  coiffeurs  de  cette  na- 
tion ;  on  se  croirait  à  Paris.  Parmi  les  Brésiliens ,  les  artisans 
de  chaque  métier  occupent  des  rues  distinctes;  les  orfèvres  s'y 
ln»uvent  surtout  en  grand  nombre.  Les  environs  de  Bio-Jandro 
sont  admirables  :  à[ADa-Vista,  à  Bota-Fogo,  à  Saint-Christophe, 
à  Saiita-Cruz ,  l'empereur  possède  des  haintations  délicieuses. 
La  colonie  suisse  du  Nouveau-Fribourg  dépérit  chaoue  jour  ; 
il  n'en  restera  bientôt  plus  de  vestiges.  —  Éahia  ou  San-Sal- 
vador ,  chef-lieu  de  la  province  de  Bahia,  bâtie  en  partie  sur  la 
magnifique  baie  deTous-les-Sainls,  et  en  partie  sur  une  colline 
escarpée  qui  s'élève  à  600  pieds  au-dessus  de  la  mer.  La  ville 
basse  s'appelle Praoa,  l'autre  Cidade^AUa;  cette  dernièrecom- 
prend  les  deux  faubourgs  de  Bom-Frin  et  de  la  Victoria.  Les 
rues  de  la  ville  basse  sont  irrégulières,  étroites,  tortueuses  et 
fort  sales;  la  cité  haute  renferme  de  grandes  et  belles  rues  ;  la 
plupart  des  maisons  sont  en  pierre;  il  y  en  a  qui  ont  trois  et 
même  cinq  étages,  garnis  de  balcons  avec  des  jalousies.  Quoi- 
que Bahia  soit  tort  inférieure  à  Rio-Janeiro  par  le  nombre  et  la 
beauté  de  ses  édifices,  on  y  remarque  cependant  la  cathédrale, 
anciennecgiise  des  Jésuites;  les  couvents  des  Franciscains,  des 
Carmes,  des  Bénédictins;  l'église  de  la  Conceiçao*,  dont  les 
pierres  sont  venues  numérotées  de  Portugal  ;  la  chapelle  de 
Bom^Frin,  célèbre  par  ses  fêtes;  celles  da  Graca,  la  plus  an- 
cienne du  Brésil ,  où  l'on  voit  la  tombe  de  la  célèbre  Catherine 
Alvarès  (Indienne  à  qui  appartenait  ce  territoire,  et  qui  em- 
brassa le  catholicisme);  le  palais  du  gouverneur;  rbùlel  de  ville; 
le  tribunal;  l'archevêché;  Fhôpital  militaire  ;  l'école  de  chirur- 

Î;ie,  ancien  collège  des  Jésuites;  la  bourse,  édifice  sans  dignité; 
'arsenal  maritime ,  le  plus  ancien  du  Brésil,  et  la  douane,* qui 
est  bien  au-dessous  de  celle  de  Rio-Janeiro.  Bahia  est  la  ville  la 
plus  peuplée  del' Amérique  méridionaleaprèscelledeRio- Janeiro; 
elle  renferme  120,000  âmes.Elle  compte  parmi  les  institutionslit- 
téraires  l'école  de  chirurgie,  le  gymnase  Jeséminaire  et  la  biblio- 
thèque. On  y  voit  un  assez  joli  théâtre,  et  il  s'y  publie  quatre 
journaux.  Sa  promenade  est  une  des  plus  belles  du  globe,  située 
sur  le  point  culminant,  tout  près  du  fort  5an-Pedro;  on  y  jouit 
d'une  vue  agréable,  dominant  la  mer ,  la  baie,  les  lacs  et  les 
campagnes.  Un  obélisque  y  rappelle  le  iour  où  Jean  VI  toucha 
le  sol  brésilien.  Jusqu'en  1763,  elle  a  été  la  capitale  du 
est  encore  sa  métropole  ecclésiastique.  Le  commerce  y  a 


pays;  elle 
fixé  un 


IT< 


grand  nombre  de  négociants  portugais,  français,  anglais  et 
allemands.  C'est  la  première  place  forte  de  l'empire;  ses  envi- 
rons, appelés  le  Reconcavo,  offrent  une  population  concentrée, 
se  livrant  à  l'agriculture  et  vivant  dans  de  gros  bourgs  et  de  jolis 
villages.  On  a  trouvé  des  dcLi  !s  Ccssiles  de  Mastodontes  près  de 
la  villa  de  Contas.  Santa-Cruz ,  autre  petite  ville  de  celte  pro- 
vince, est  le  premier  établissement  des  Portugais  au  Brésil. 
Lcopoldina  doit  sa  fondation  à  une  nouvelle  colonie  de  Français 
et  d  Allemands.  —  Pernambuco ,  chef-lieu  de  la  province  de  ce 
nom  (improprement  appelée  Femamboue),  C'est  une  ville  triple, 
composée  du  Récife,  bâti  sur  une  péninsule  où  se  fait  le  plus 
grand  commerce,  et  qui  comprena  les  chantiers  de  construc- 
tion, la  douane  et  la  marine;  3»  de  Santo-Ànlonio ,  tie  formée 
par  le  bras  du  Capibaride  et  iointe  au  Bécife  par  un  pont  presque 
tout  en  pierre,  renfermant  le ^nd  marche,  le  théâtre,  le  pa- 
lais du  gouverneur,  la  trésorene  et  les  deux  principales  églises; 
3**  enfin  de  Boa-Vista,  sur  le  continent,  jmnte  i  Santo-Antonio 
par  un  pont  de  bois ,  le  plus  grand  du  Brésil ,  jeté  sur  un  bras 
du  Capibaride.  L'on  remarque  l'évèché,  plusieurs  églises  et 
convenu,  et  de  jolies  maisons  deplaisance.  Pernambuco  possède 
un  petit  gymnase  et  quelques  écoles.  On  y  publie  trois  journaux. 
Le  port,  formé  par  une  petite  chaîne  de  rocbera ,  qui  court  pa- 

46 


BftésiL. 


(MS) 


nUéleineQt  et  à  une  distance  de  Récife,  esl  bien  Tortiûé.  Ce^ 
le  plus  fréq.eulê  du  Brésil  aprè  Kio  ei  Bahia.  La  populaliuu 
«ni  de  45,0U0  allies.  Tout  près,  sur  une  cuèline  qui  domine  la 
mer,  s élè%e  Olinday  ville  lort  déchue,  n'ayant  plus  çiue  7,000 
habitants,  mais  remarquable  encore  par  son  évèché,  sa  tielle 
cathédrale  et  ses  divers  établissements  d'instruction ,  tels  que 
l'école  de  droit,  le  séminaire  et  le  jardin  kiotanique.  Cest  TA- 
Ihènes  du  Brésil  septentrional.  Les  géographes  la  confondent 
àtoiiavei*  Pernambuco.  Dans  cette  province  se  trouve  encore 
Pambtt,  célèbre  par  sa  belle  cascade  de  l*aulo  Alfoiiso  et  par  ses 
■lines  de  cuivre.  —  MmranMo  ou  ^an-Laïc ,  chef-lieu  de  la 
province  de  ce  nom ,  est  située  dans  une  ile,  à  remiMMicliure  de 
San-Francisco  et  de  Baganga.  Cest  la  quatrième  ville  de  Tem- 
pîre ,  et  sa  population  s'élève  k  ^,000  àiiics.  Fondée  par  une 
colonie  française ,  elle  a  des  rues  régulières,  de  tielles  maisons, 
une  place  magnihque  et  des  bâtiments  remarquables ,  tels  que 
Tancien  collège  des  Jésuites,  le  palais  du  gouverneur,  Tevécné, 
plusieurs  églises ,  la  prison  et  l'hOtel  de  ville  ;  elle  possède  en 
•otre  un  gymnase  et  plusieurs  écoles.  On  y  publie  deux  jour- 
Baux.  —  rara  ou  Beiêm ,  chef-lieu  de  la  province  de  ce  nom. 
Son  dimat,  malsain ,  s'est  araéhoré.  C'est  une  belle  ville,  ayant 
une  population  de  30,000  âmes ,  un  évécbé,  un  séminaire,  un 

Smnase,  plusieurs  écoles,  un  jardin  botanique.  Les  éditices  les 
m  remarquables  sont  la  cathédrale,  l'arsenal,  l'ancien  collège 
I  Jésuites,  les  palais  de  l'évéque  et  du  gouverneur.  —  5aii- 
FitnUo ,  ville  épiscopale ,  chef-lieu  de  la  province  de  ce  nom , 
ayant  une  populaiion  de  18,000  âmes.  Ses  habitants  sont  re- 
Bommés  par  leurs  lumières  et  leur  urbanité.  Ils  possèdent  une 
université,  un  séminaire,  une  bibliotlièque  et  un  petit  théâtre. 
On  y  publie  trois  journaux.  Les  rues  sont  droites,  propres,  les 
Biaisons  blanches,  élevées  de  deux  étages  et  accompagnées  de 
jardins;  il  y  a  plusieurs  places,  trois  jolis  ponts  en  pierre  et 
plusieurs  beaux  éditices ,  tels  que  le  palais  du  gouverneur  et  de 
révéque ,  la  cathédrale  et  la  fonderie  d'or.  Situce  presque  sous 
le  tropique  du  Capr.corne,  elle  doit  son  climat  doux  et  salubre 
i  sa  position  élevée.  C'est  de  Saint-Paul  qu'est  parti  le  cri  d'in- 
ëépendance  qui  a  réveillé  le  Brésil.  Parmi  les  villes  de  cette 

Covince,  celle  da  PrinceMa  est  importante  par  la  pèche  de  hi 
leine;  Yier^  par  la  cascade  du  Tiété,  et  Sorocaha,  par  ses 
belles  forges.  —  Cidade  do  Duro^Preto ,  autrefois  Villarica , 
chef-lieu  de  Minas-'Geraès ,  sur  le  penchant  d'une  montagne, 
avec  des  rues  ir régulières  et  mal  pavées ,  mais  arrosées  par  de 

gies  fontaines.  Elle  a  quatre  ponts  en  pierre,  deux  belles 
lises  et  le  théâtre  le  plus  ancien  du  Brésil.  On  y  remarque  le 
palais  du  gouverneur,  l'hétcl  de  ville  et  le  trésor ,  où  se  trouve 
aussi  la  monnaie.  Le  produit  de  ses  mines  d  or  a  fort  diminué, 
d  sa  population  est  descendue  de  50,000  âmes  à  9,000.  Les 
Bombreuses  villes  qui  l'environnent  sont  renommées  par  leurs 
riches  lavages  d'or ,  leurs  diamants,  leurs  salines,  leurs  eaux 
Biinérales.  Mariana,  petite  ville  épiscopale,  a  5,000  habitants  ; 
&ii»-Joao  dei  Rey,  6,000;  Sibara,  9,000;  ViéU  do  Frineipe, 
6,000.  IMnsIe  district  de  il^iMU-^roiMU  viventlesanthropoptia- 
^Botocuéos.  L'entrée  du  fameux  district  des  diamants  était, 
j«squ*à  ces  derniers  temps,  interdite  aux  étrangers;  il  était  régi 

Br  des  règlements  particuliers,  tracés  par  le  célèbre  PomtMil. — 
milo^rouo ,  petite  ville  de  6,000  âmes,  chef-lieu  de  la  pro- 
fincede  ce  nom,  célèbre  (Mr  l'or  qu'on  recueille  dans  ses  alen- 
tours. Cette  immense  province  est  mal  connue ,  presque  entiè- 
rement occupée  par  les  indigènes  indépendants,  les  Puyaguas, 
la  GnaycuriAi  et  les  Bororoi,  Sur  son  territoire  se  trouve 
Cuyaba^  ville  épiscopale,  la  plus  centrale  de  T Amérique  du 
Sad,  ajraiit  une  population  de  10,000 âmes.  La  province  est  re- 
Bommée  par  ses  diaiBants,  son  or  et  son  sel.  —  Ooyax  ,  petite 
ville  de  la  province  de  ce  nom ,  ayant  8,000  habitants,  et  un 
éfèque  in  parlibus.  Là  aussi  on  recueille  des  diamants  et  de 
Ter.  C'est  près  d'Aquaquente  que  fut  trouvé  le  morceau  de 
quarante-trois  livres  conservé  dans  le  musée  de  Lisbonne  jus- 
qu'à l'arrivée  des  Français.  —  Au  midi  du  Brésil  nous  trouvons 
l'Ile  de  Sainte-Catherine ,  dans  la  province  de  ce  nom ,  grande 
nation  pour  la  pèche  de  la  baleine,  et  la  province  de  San-Pedro, 
oude  Rio-Graadedu  Sud.  iVlo/é^e,  capitale  et  excellent  port, 
•  13,000  habiunts;  elle  commerce,  ainsi  que  Rio-Grande,  an- 
cien chef-lieu ,  en  cuir  et  viandes  sèches.  —  Histoire,  Le  Bré- 
sil a  été  découvert  en  1500 ,  par  Pedro-Alvarès  Cabrai,  naviga- 
le«r  portugais.  Le  gouvernement  de  Lisbonne  ne  s'occupa  que 
fort  tard  à  y  former  des  établissements,  et  les  premiers  colons 
qtt*il  y  envoya  furent  des  malfaiteurs.  Convaincu  enfin  des  avan- 
tages que  lui  oOirait  cette  contrée,  il  fit  partir  en  1531,  comme 
gouverneur,  Martin-Atfonso de  Sonia,  qui,  en  1549,  fonda. 
Bon  sans  degrandes  difficultés,  la  ville  de  Bahia.  Au  commen- 
cement du  svi:«  siècle,  la  prospérité  croissante  du  Brésil  excita 


l'envie  de  la  France ,  de  TEspagne  et  surtout  et  la  BoHuè 
Cette  dernière  puissance  parvint  â  enlever  le  nord  de  hoolo« 
au  Portugal,  malgré  les  efforts  d'Albuquerque  etde  pliM 
autres  chels  brésiliens,  parmi  lesquels  on  compte  dei  ladi^ 
des  nègres,  des  mulâtres  et  lusqu'i  des  femmes.  U  t^!!!^ 
de  la  population  lut  admirable.  Enfin  une  révolution  ivb 
expulsé  le  roi  d'Espagne ,  Philippe  IV ,  du  trèneda  PortB^ 
pour  y  porter  les  ducs  de  Bragance ,  les  Hollambis ,  qnlq 
voulaient  qu'aux  Espagnols,  cessèrent  d^inquiétcr  in  Porim 
Un  traité  eut  lieu,  par  lequel  la  Hollande  cédait  aa  hrûa 
les  provinces  du  Brésil  cruelle  ne  possédait  pas  encorf  ;  nmn 
traité  ne  lut  pas  exécute.  Le  gouvernement  hoUandab  i\m 
poussé  les  colons  à  bout,  ceux-ci  coururent  aux  annet  H*p«. 
vinrent  en  1651,  sans  secours  étrangers,  à  chasser  pour  tomir 
ces  maîtres  incommodes.  Les  Portugais  éteodirciH  dfm^ 
leur  domination  sur  tout  le  Brésil.  11  formait  en  1808 bfï 
vaste  et  la  plus  importante  colonie  de  cette  cbéthreaiétropè 
A  la  suite  des  événements  qui  forcèrent  le  roi  de  Ntapl 
Jean  V 1,  à  quitter  ses  Etats  d  Europe  pour  y  aller  résider,  trft 
contrée  fut  déclarée  royaume.  Ce  prince  et  sa  cour  srjoumm 
à  Uio-Janeiro  jusqu'en  i8!20,que  lescort^  rappHèrfnlïn 
le  chef  du  pou>oir  exécutif .  Il  partit,  laissant  la  répnttiét 
Pedro,  son  fils  aîné;  mais  bientôt  les  juntes  prminrâh rr» 
lurent  de  secouer  le  joug  de  la  métropole.  Celle  de  itiohJnfP 
proclama  don  Pedro  empereur;  le  mouvement  fut  ekrtn^ 
et  le  Brésil,  colonie  portugaise,  s'éleva  â  la  di^ité  d'Ewio^ 
pendant.  Kégi  par  un  ^uvemement  constitntionnH,  i  f. 
reconnu  par  toutes  les  puissances  de  l'Europe  et  de  l'Aamfw 
Depuis  nos  journées  de  juillet ,  une  nouvelle  révolQtiBlff^ 
cipité  don  Pedro  du  trône,  pour  y  élever  son  jeune  fils,  otiv 
d'une  régence.  Il  n'est  pas  probable  que  le  mouvement  tirr^ 
là  ;  respnt  républicain  couve  dans  le  Brésil ,  cerné  de  tnê  cht 
par  la  démocratie.  El  g.  de  Momuu 

BEÉsiL,  s.  m.  sorte  de  bois  rouge  qui  est  propre  èblêiitr 
et  qui  parait  avoir  donné  son  nom  au  pays  du  Brésil,  d'Aï' a 
en  tire  l>eattcoup.  —  Brétii  de  Fermimbouc,  de  S^hlt-ln 
du  Japon,  On  dit  aussi,  Boi$  de  BtéêiL  —  Proverbialrnrï, 
Sec  comme  du  bréêil,  See  comme  bréHl,  extrêmement  tn 

BBÉsiLLEE,  v.  a.  rompre  par  petits  morceaux,  fofkfa'i 
(oui  bréëiilé.  —  Brèsillè»  èe,  participe. 

BBÉsiLLBT,  S.  m.  l'espèce  de  bois  du  Brésil  la  moins  ffri»* 

BftBSLAU ,  en  langue  slave  Wraiiitawa ,  en  latin  Br^i 
/dvta,  chel-lieu  de  la  Silésie,  Iroisiènte  capitale  da  mpm^ 
Prusse ,  et  enfin  capitale  de  l'évèché ,  de  la  régence,  da  cmn 
de  la  principauté  du  même  nom.  Latitude  nord,  51*7  r;-i 
gitude  est  de  l'Ile  de  Fer.  54o  42'  4  '.  Elle  est  située  m  b  n 
rives  de  l'Oder  et  de  TOdhlau  et  au  cfmfluent  de  m  dm^ 
vlères.  La  ville  se  compose  de  la  ville  inférieure  [vîfillf  w«*^ 
ville  de  Burgerwerden  et  des  faubourgs  d'Oder,  de  Srii*^ 
nitz,  de  I  Odhiau,  de  Nicobl,  et  deSand.  De  magnifionf^^ 
menades ,  et  des  jardins  de  plaisance,  remplacent  les  kk^ 
lions  rasées  depuis  1807.  Les  eaux  sont  distrilNiéesdan»|] 
par  des  tuyaux  de  trois  mille  cinq  cent  soixante- trois t*^' 
long,  et  par  difTérentes  pompes.  La  populaiion  s'éfeviitm^^ 
sans  y  comprendre  la  garnison,  à  84,904  hal)îtanl5,donl  *>>" 
évangf listes,  32,353  catholiques,  et 4,856  Israélites.  U^* 
nel  de  la  garnison  se  montait  à  5,116  hommes.  Brr«bi'*i 
siège  des  autorités  civiles  6U[>érieures  de  la  provinre,**' 
de  Tautorité  militaire  et  do  prince  éxéqne.  La  calb^nl^* 
bord  construite  en  bois,  fut  ensuite  rebAtiesur  la  On  di  vn 
de  sur  le  nuxlèle  de  celle  de  Lyon.  On  y  Temarqw  «•>" 
d'argent  magnifique,  oui  fut  donné  par  résèque  Andr*^ 
vers  la  fin  du  Tff  siècle.  Les  Israélites  possèdent  trfiii^'*^ 
synagogues.  Il  existe  à  Breslau  une  société  bihliqa^  h  i 
loges  de  francs-ma^ns;  douze  écoles  élémentaires  calW<« 
et  vingt-six  évangéliques,  dont  dix  gratuites;  deux  «'■'•'' 
pour  (les  professeurs  primaires;  trois  gymnases  évan|éHq*y^ 
toutes  ces  institutioiis  sont  pourvues  de  bihKothéqowft*^ 
lections  d'objets  d'art  ;  une  université  a  été  formée  de  dHn^ 
Pancienne  université  Léopoldine  fondée  en  I70i  pir  ^ff 
Elle  est  composée  de  cinq  facultés,  une  de  tbéoloçie  fw»^^ 
une  seconde  de  théologie  catholique,  unedejunspr^drtf-^ 


une  salle  de  numismatique,  un  cabmet  dephysîmje.H*. 
cabinet  zoologique  très-riche.  L'université  possède  f^M* 
jardin  botanique  sur  la  place  de  la  Cathédrale,  "O^,'*:  , 
plantes  et  de  semences.  La  bibliothèque  centrale  dîsi«*'-| 
soixante  salles  de  l'ancien  couvent  des  Augustins,  ^^r^j 
Sand,  renflerroe  130,000  volumes  et  i,000nianwent3;  ^^ 


BRESSAHD. 


(M) 


BftBSSB» 


place  se  Irovre  la  galerie  de  tableaux  de  Vu  nitersilé>  qui  contieiit 
lin  ffrand  nombre  d>xce] lents  tableaux  des  écoles  ancienne  et 
[noJeme,  ainsi  que  le  musée  des  antiquités  nationales.  — Le 
»nimeroe  n*esl  plus  aussi  florissant  qu'en  1794,  époque  A  la- 
lueJle  les  opérations  s*élevaienl  à  la  somme  de  40,000,000  de 
ixdales.  Il  est  maintenant  réduit  aux  relations  de  la  ville  avec 
es  petites  villes  de  provim*e,  et  aux  exportations  à  Tétranger, 
les  blés,  toiles,  draps,  laines  et  produits  des  mines.  La  société 
ie  conamerce,  composée  de  trois  cent  dix-neuf  membres,  pos- 
léde  |)lusieurs  étabibsements  publics,  entre  autres  la  bourse, 
bilie  dans  le  goût  italien ,  et  un  beau  jardin  de  compagnie.  Il 
se  tient  k  Breslau  deux  foires  considérables  par  an,  au  prin-« 
temps  et  h  l'automne  ;  elles  durent  chacune  quinze  jours;  il  s*y 
tient  en  outre  cinq  foires  pour  les  chevaux  et  les  bestiaux.  On  y 
publie  deux  jouniaux  et  vingt  feuilles  périodiques* 

BSKSLAU  (ËvÉCHÉ  CATHOLIQUE  DE).  Cet  évéché,  qui  ne  re- 
lève d*aucun  archevêché,  est  formé  d*après  sa  circonscription 
actuelle  :  1<>  de  la  presque  totalité  de  la  Silésie  prussienne  ;  ^  des 
paroisses  et  cures  de  la  marche  de  Brandebourg  et  du  duché  de 
Poinéranie;  Z'^-de  la  partie  autrichienne  des  principautés  de 
Neisse  et  de  Tesche.  Cette  dernière  division  renferme  quatre- 
îingl-seiie  paroisses  et  cures.  L'évêché  comprend  en  totalité 
sept  cent  dix-sept  cures,  et  différents  bénéfices  qui  se  trouvent 
dans  les  quatre-vingt-un  archipresbytères  de  la  légation  apostoli- 
qœde  Berlin,  qui  comprend  le  Brandebourg  et  la  Poméranie.  Il 
renferme  un  million  (rhabitanis  catholiques.  L'évéqne  fait  sa 
résidence  à  Breslau,  porte  le  titre  de  prince  et  s'intitule  :  Oràce 
wemiérf  (furstlieke  Onade).  L'évéque  régnant,  élu  le  16  octo- 
bre 1825,  est  monseigneur  Emmanuel  de  Schimensky.  Le  cha- 
Îître  qui  a  droit  d'élection,  sauf  la  sanction  royale,  est  composé 
'après  la  balle  Detaiuteanimarum,en  date  du  16  juillet  1831, 
le  deux  prélats,  le  prévôt  et  le  doyen ,  dix  chanoines  résidant  A 
Breslau,  et  six  chanoines  honoraires.  L'évêché  de  Breslau,  on 
^QS  proprement  Tévéché  de  Silésie,  fut  fondé  en  066  par  le 
rrand-duc  polonais  Micislaw  1**^ nouvellement  converti.  Le  siège 
Mtd*abord  à  Smogra ,  depuis  lO'.O  à  Rutzen ,  et  enfin  en  105S 
I  fut  transféré  à  Breslau.  Le  premier  des  cinquante-sept  évêques 
lui  en  furent  les  titulaires  fut  Godefredus  le  Romain.  JaroAlaw, 
aUdu  premier  duc  de  Silésie,  Bolcsias  Altus,  fit  don  de  Févéché 
de  la  principauté  de  Neisse  (1198-lîOl);  cette  donation  et  d'au- 
tres libéralités  rendirent  lesévêquesde  Breslau  puissants  comme 
[iriooes  séculiers,  et  leur  attirèrent  des  contestations  nombreuses 
r?ec  les  autres  seigneurs  séculiers  du  pays.  L'évêché  de  Breslau 
àlait  proverbialement  appelé  l'évêché  d'or  [goldené)  h  cause  de 
ws  revenus  considérables»  et  plusieurs  princes  qui ,  comme  sei- 
pieurs  séculiers  de  Neisse  et  ducs  de  Grotthao,  tenaient  le  pre- 
nier  nng  |>armi  les  princes  silésiens,  nommément  les  grands- 
tacs  d'Autriche,  devinrent  pour  cette  raison  évêques  de  Breslau. 
[>puis  la  sécularisation  de  cet  évéché,  qui  eut  lieu  en  1810,  par 
ft  confiscation  de  tous  les  biens  ecclésiastiques,  le  prince  évêque 
reçoit,  à  titre  de  dédommagement»  un  revenu  en  argent  comp- 
int  des  différentes  cassettes  royales  :  pour  la  part  de  la  Prusse, 
13,000  rixdales;  pour  celle  de  r Autriche,  50.000  florins. 

BAB8LAW  (Hb!<(ri,duc  db),  né  l'an  1171  de  Henri  dit  le 
lirbu,  auauel  il  succéda  en  1357  dans  le  duché  deBreslaw,  qui 
ilait  échu  a  son  grand-père  dans  un  ancien  démembrement  de 
a  monarchie  polonaise.  Lors  de  la  terrible  irruption  des  Tatars 


mil  l^i,  après  des  efforts  do  plus  vaillant  courage,  le  duc 
Brori  de  Breslaw,  abandonné  des  siens,  se  défendit  seul  long- 
asips  contre  un  corps  de  Tatars,  qui,  Tayant  épuisé  par  de 
aombretises  blessures,  ^emparèrent  de  lui  et  lui  tranchèrent  la 
ite.  Cette  fatale  bataille  eut  la  chance  glorieuse  d'effrayer  les 
barbares,  malné  leur  victoire,  et  de  sauver  les  contrées  qu'ils 
latcageaient.  Le  corps  du  duc  Henri  fut  pieusement  recueilli 
m  la  princesse  Anne,  fille  de  Priemislas  II,  dit  Ottocare,  roi 
le  Bohème,  qu'il  avait  épousée  et  dont  il  avait  eu  quatre  fils  et 
ne  fille.  Il  fut  inhumé  à  Breslavir  dans  l'église  des  Récollets. 
mmsssABTD  (PiBaRB-JosEFH),  né  le  tt  décembre  1755  à 
ise,  bailliage  de  Vesoul  (Haute-Saône).  Après  ses  études  à  l'o- 
livcrsîlé de  Besançon,  il  se  fit  recevoir  avocat, se  montra  partisan 
le  la  révolution  tout  en  s'opposant  à  ses  violences,  ftit  nommé 
iembre  de  la  haute  cour  d'Orléans,  puis  appelé  au  tribunal  ré- 
Dhutioniiaire.  Sous  le  consulat,  il  fut  maire  de  sa  commune  el 
Kambffe  du  eonseil  général  de  son  département.  Dans  ces  di- 
iTTses  fonctions  il  sut  se  distinguer  et  favoriser  surtout  le  déve- 
bi^niiement  de  Faf^culture.  En  iBMBressand,  devenu  démité, 
^^posa  le  SI  mai  1831  d'augmenter  le  traitement  des  euro  qui 
v«^que  de  750  francs,  mais  sans  succès,  itéélu  député  en 


1832  et  en  1834,  il  assista,  comme  président  du  conseil  général 
de  son  département»  au  sacre  de  Charles  X,  et  fut  créé  à  cetia 
occasion  ofiicier  de  la  Légion  d'honneur.  Vc  retour  à  Paris  pour 
la  session  de  1836,  il  y  mourut  le  35  juin.  Son  éloge  se  trouve 
dans  le  tom.  ii  du  Btcueil  agronomique  publié  par  la  société 
d'agriculture  de  la  Haute^ùne,  dont  Bressand  faisait  partie 
depuis  sa  création  en  1801 . 

BBBSSANi  (Jean)  ,  poète  italien  d'une  ftimille  noble  et  an* 
denne  de  Bergame  ,  y  naquit  en  1490.  On  fait  tort  à  la  fécon- 
dité de  sa  verve  en  ne  lui  attribuant  que  trente  mille  vers. 
Parmi  plusieurs  de  ses  ouvrages  inédits,  conservés  dans  sa  fa* 
mille,  il  y  en  a  un ,  intitulé  :  De  te  ipso  et  de  iui$  $eripii$;}l 
s'y  vante  ou  s'accuse  d'avoir  composé  plus  de  soixante-dix 
mille  vers,  les  uns  en  latin ,  les  autres  en  italien ,  et  d'autres 
dans  le  dialecte  vulgaire  de  Bergame  ,  sa  patrie,  dans  lequel» 
il  semble ,  dit  Tiraboschi ,  qu'il  fut  le  premier  à  écrire  en  vers. 
Malgré  les  dispositions  naturelles  les  plus  heureuses,  ses  poé^ 
sies  ont  des  défauts  communs  à  celles  de  tous  les  poëtes  trop 
féconds,  l'inégalité  du  style  et  le  défaut  de  correction.  Son  ca- 
ractère valait  mieux  que  ses  vers;  il  ftit  lié  avec  les  littérateurl 
les  plus  célèbres  de  son  temps,  et  leur  amitié  pour  lui  est  attes- 
tée par  le  grand  nombre  de  vers  qui  furent  faits  â  sa  mort» 
arrivée  le  33  mars  1560.  Ils  sont  imprimé^  sous  le  titre  de 
Tumuli,  en  tète  de  ses  poésies  latines ,  italiennes  el  bergamas- 
ques,  publiées  quatorze  ans  après,  à  Brescia,  1574.  On  y  pu- 
blia la  même  année  les  Exemples  mémorables  de  Valère  Jfa- 
xime,  mis  en  distiques  par  Bressani.  Les  recueils  de  ce  temps-îâ 
contiennent  beaucoup  de  ses  poésies  :  un  plus  grand  nombre  est 
resté  manuscrit  entre  les  mains  de  ses  descendants. 

BRESSAin  (François-Joseph),  jésuite,  né  à  Bome  en 
I6l3,  enseigna  quelmie  temps  au  collège  romain  .  puis  se  dé- 
voua aux  missions  étrangères  et  demanda  d'être  envoyé  au 
Canada.  Après  neuf  ans  de  pénibles  travaux  chez  les  Hurons, 
où  il  tomba  entre  les  mains  de  leurs  ennemis,  les  îrtKpiois,  qui, 
après  l'avoir  tourmenté  pendant  sept  jours  entiers  d'une  ma- 
nière liorrible,  finirent  par  le  vendre  aux  Hollandais  de  la 
Nouvelle-Amsterdam  (auiourd'hni  Nevr-Yorck),  ceux-d  l'ha- 
billèrent ,  pansèrent  ses  plaies ,  el  le  ramenèrent  à  la  Bochdie, 
il  arriva  vers  la  fin  de  1644.  Il  leur  fit  rendre  le  prix  de  sa  ran- 
çon, et  l'année  suivante  ,  voyant  ses  plaies  assez  bien  guéries, 
il  retourna  auprès  de  ses  chers  Hurons ,  qui  le  reçurent  avea 
la  plus  grande  vénération ,  la  vue  de  ses  Hcalrices ,  de  ses 
mains  mutilées ,  et  le  courage  avec  lequel  il  venait  affronter 
de  nouveaux  tourments  donnant  à  son  ministère  une  autorité 
irrésistible.  Mais  sa  santé  n'ayant  pu  résister  longtemps  à  de  si 
pénibles  travaux,  ses  supérieurs  le  rappelèrent  en  Europe.  Son 
zèle  ne  s'y  ralentit  pas  ;  Il  continua  d'exercer  avec  succès  le 
ministère  ne  la  chaire  dans  les  principales  villes  d'Italie ,  jos- 
qu**  sa  mort  arrivée  à  Florence  le  9  septembre  1673.  Il  a  pu- 
blié :  ^elazione  de  gli  missionari  d^lla  eompagnia  di  Oiem 
nella  nuova  Franefa ,  macerata  •  1653 ,  în-4«.  Il  parle  peu  de 
lui  dans  celte  histoire,  qui  est  bien  écrite ,  mais  qui  ne  traite 
guère  que  de  la  mission  des  Hurons. 

BRESSANi  (Grégoire),  philosophe  et  philologue  italien  du 
xviïi*  siècle,  se  montra  sous  ces  oeux  rapports  en  opposition 
avec  le  cours  des  opinions  de  son  temps.  La  langue  italienne 
s'altérait  dès  lors  par  l'imitation  de  la  nôtre  ;  il  montra  le  plus 
grand  zèle  pour  en  conserver  la  pureté.  La  philosophie  se  per^ 
^tionnaitparson  commerce  avec  les  sriences  exactes;  il  «op- 
posa moins  heureusement ,  mais  plus  olwtînément  encore  h  cette 
révolution  utile  dont  Galilée  était  l'auteur,  et  voulut  redonnera 
la  manière  de  philosopher  d'Aristote  et  de  Platon  la  vogue  qu'elle 
avait  perdue.  Né  à  Trévise  en  1705,  il  fit  ses  premières  études 
sous  les  lîèresde  la  congrégation  Somasqne,  étudia  les  lois  * 
Parme ,  s'y  fit  recevoir  docteur ,  puis  y  professa  les  mathémati- 
ques. Ensuite  il  se  livra  exclusivement  a  la  métaphysique  et  * 
la  littérature.  Grâce  à  la  protection  dn  célèbre  Alg^roltî,  Bres- 
san! ,  présenté  en  1749  h  la  cour  de  Beriin  ,  y  P"ît  d'une  pen- 
sion assez  importante  jusqn'è  sa  mort  arrive?  è  Padoue  le  13 
janvier  1771 .  On  a  de  lui  :  il  Modo  del  phihsaphare  introdoîtm 
dal  Gnlihi  ragguag  Ifaîo  al  tnggio  di  Platone  edi  ris(otile,V^' 
doue,  1765,  in-8».-^  Diseorsisàpra  leobbexionifatledal  Galileo 
ailadoiirinadiÀrisMile.  Padoue,  1760,  \n4V».--Diieomr9 
tmr  la  langue  toêCfine.  —  Essai dephihsophiemoraksmr  réduea- 
lion  des  enfemls.  Ces  deux  ouvrages  sont  aussi  écrits  en  italien. 

BBBMIB.  Cette  province  lire  son  nom  d'une  grande  forêt  qui 
s'étendait  au  rx*  siècle  depuis  le  Bhône  jusqu'à  Qiâlons ,  el 
qu'on  nommait  Briœius  saltus.  Avant  Texistence  de  cette  forêt, 
oepaysétaitbabité,SDU8lesenu)ereurs  romains,  parlesSégusiens 
ou  Sibusiens ,  originaires  du  Forez,  que  les  Eduens  avaient  sob- 
{ugués.  L'étendue  de  la  Bresse  était  de  16  lieues  ou  emriron  en 


B1CS8E. 


(«64) 


Umis  sens ,  el  ses  limites  étaient  :  aa  nord ,  le  duché  de  Bour- 
gogne et  la  Franche-Comté  ;  aa  sad ,  le  Rhône ,  qui  la  séparait 
du  Dauphiné  ;  à  Test,  le  Bugei  ;  à  Fouest,  le  Lyonnais  et  la 
Saône ,  qui  la  séparait  du  Lyonnais.  On  divisait  la  Bresse  en 
haute  ou  pays  de  Reterroont ,  et  en  basse ,  située  à  l'ouest  de 
la  haute.  Au  v*  siècle,  elle  fut  conquise  par  les  Bou^ui^ns, 
et  passa  »  avec  le  rovaume  de  oeui-d  •  sous  la  domination  des 
fils  de  Govis.  Elle  nt  partie  du  second  royaume  de  Bourgogne 
lorsque  celui-ci  se  forma  vers  la  fin  du  ix'  siècle.  Lorsque  les 
souTerains  de  ce  dernier  Etat  furent  parvenus  à  Tempire,  plu- 
sieurs seigneurs  de  Bresse,  profitant  de  leur  éloignement,  se 
partagèrent  cette  province  sous  le  règne  de  l'empereur  d'Alle- 
magne Henri  IIL  Les  princiraux  furent  les  sires  de  Beaugé, 
les  sires  de  Goligni ,  ceux  de  Thoire ,  les  seigneurs  de  Villars. 
Les  sires  de  Beaugé  ou  de  Bagé  furent  les  véritables  seigneurs  de 
Bresse,  et  y  exercèrent  les  droits  de  souveraineté.  Leur  Etat 
tirait  son  nom  de  la  capitale,  et  renfermait,  outre  cette  ville , 
celle  de  Bourg ,  de  Châtillon ,  de  Saint-Trivier,  de  Pout-de- 
Teste ,  de  Cuiseri,  de  Mirchel  et  de  tout  le  pays  qu'on  appela 
depuis  la  basse  Bresse  et  Domines,  depuis  Cuiseri  et  depuis 
Beaugé  jusqu'à  Lyon.  Les  premiers  sires  de  Bresse  sont  incon- 
nus jusqu'à  Rodolphe  ou  Raoul ,  dont  on  ignore  l'origine,  sur  la 
TÎe  duquel  on  n'a  point  de  détails,  et  qui  vivait  dans  la  moitié  du 
XI*  siècle.  —  Renaud ,  qui  paraît  lui  avoir  succédé ,  et  qui  vivait 
vers  1100,  n'est  pas  plus  connu.  — Joscerand  ou  Gauscerand,  son 
fils  aîné  qui  lui  succéda,  et  qui  eut  avec  l'évèque  de  Mâcon  des 
différends  au  sujet  de  certains  droitsqu'il  prétendait  exercer  dans 
son  évéché.  Le  pape  Grégoire  VII  mit ,  par  son  intervention,  un 
terme  à  ces  discussions,  et,  comme  c'était  l'usage,  l'évèque  eut 
raison.  —  Le  fils  de  Josserand ,  Ulric  ou  Odalric,  recommença 
les  démêlés  de  son  père  avec  les  chanoines  et  l'évèque  de 
Mâcon  (vers  1107).  Des  actes  qui  nous  restent  de  lui  prouvent 
que  la  Bresse  reconnaissait  alors  le  roi  de  France  pour  souve- 
rain. En  1 IM,  Ulric  se  croisa  pour  la  terre  sainte ,  et  avant  son 
départ  fit  des  largesses  aux  moines.  A  son  retour,  il  alla  se  faire 
ermite  dans  la  Bresse ,  près  de  Bourg,  où  il  finit  ses  jours  dans 
les  exercices  de  la  pénitence  et  la  pratique  de  la  règle  de  Saint- 
Benoît.  —  Renaud  II ,  son  fils ,  qui  lui  succéda,  eut  comme  lui 


'engageait  à  rendre  à  l'évèque  l'hommage  que  celui-ci  exigeait 
de  lui  pour  certaines  tenures,  et  à  donner  tous  les  ans  un  plein 
bouclier  de  cire  à  l'Eglise  de  Bfàcon.  Renaud  II  mourut  en  1 153. 
—  Renaud  III  ne  jouit  pas  paisiblement  de  l'héritage  de  son 
père.  Giraud,  comte  de  Mâcon,  et  son  frère  Etienne,  se  liguè- 
rent contre  lui  avec  Humbert,  sire  de  Beaujcu  et  l'archevêque 
de  Lyon,  ramassèrent  plusieurs  bandes  de  Brabançons,  el  dé- 
vastèrent la  Bresse.  Ulric  ,  fils  de  Renaud ,  fut  fait  prisonnier 
par  eux  ;  alors  le  sire  de  Beaugé  eut  recours  au  roi  de  France, 
Loub  le  Jeune,  par  une  lettre  qui  nous  a  été  conservée.  Le  roi 
écrivit  au  sire  de  Beaujeu  pour  lui  enjoindre  d^  mettre  Ulric  en 
liberté  ;  iiteis  une  seconde  lettre  de  Renaud  a  Louis  nous  ap- 
prend que  cet  ordre  fut  sans  effet.  Dans  celle-ci,  pour  déterminer 
le  roi  a  venir  sur  les  lieux ,  il  lui  offre  la  suzeraineté  de  ses 
châteaux,  qui  ne  relèvent,  dit-il,  que  de  lui.  On  ne  sait  pas  ce- 
pendant en  quel  temps  ni  de  quelle  manière  finit  cette  querelle. 
Une  charte  nous  apprend  seulement  qu'en  1161  Renaud  et 
Guerté,  son  parent,  firent  au  château  de  Chantelles  un 
traité  d'alliance  avec  Archambaud  VII,  sire  de  Bourbon  et  son 
fils,  envers  et  contre  tous ,  excepté  le  roi  de  France ,  le  duc  de 
Bourgogne  et  le  comte  de  Savoie.  Renaud  III  mourut  en  1180. 
Ulric  U  n*est  connu  que  par  ses  libéralités  envers  les  églises. 
On  place  sa  mort  à  1  an  1S*20.  —  Renaud  IV  fut  un  des  bien- 
biteurs  de  la  chartreuse  de  Montmerle.  En  1359,  il  alla  com- 
battre en  Palestine ,  d'où  il  était  de  retour  en  1347,  après  une 
guerre  avec  l'abbaye  de  Tournus,  à  laquelle  il  accorda  de  lui- 
même  des  indemnités.  Il  fit  un  second  voyagea  la  terre  sainte 
(1349),  où  il  mourut.  ^  Gui^  fils  aîné  de  Renaud  IX,  n'était  pas 
encore  majeur  lorsqu'il  lui  succéda.  Philippe  de  Savoie,  son 
parent ,  archevêque  de  Lyon,  lui  donna  un  curateur,  qui  auto- 
risa ,  en  1351,  la  charte  d'aCnranchissement  qu'il  accorda  aux 
habitants  de  Beaugé ,  de  Bourg  et  de  Pont-de-Vesle.  En  1355 , 
se  voyant  infirme,  il  fit  son  testament  par  lequel  il  institua 
son  héritier  l'enfant  qui  naîtrait  de  sa  femme  encore  enceinte. 
Elle  accoucha  d'une  fille,  nommée  Sybille,  qui  recueillit  la 
succession  de  son  père ,  mort  en  1368.  Sybille  porta  ces  biens 
dans  la  maison  de  Savoie  par  son  mariage  avec  Amédée,  prince 
de  Piémont,  qui  devint  comte  de  Savoie  en  1385.  C'est  ainsi  que 
la  basse  Bresse  fut  réunie  à  la  Savoie.  Des  acquisitions  succes- 
sives furent  faites  par  les  comtes  de  Savoie ,  qui  en  1403  furent 


maîtres  de  toute  la  Bresse.  —  Le  Bugei,  le  Valronci  h  k 
Gex  furent  compris  avec  la  Bresse  dans  le  traité  ^kàm 
fait  de  cette  province  en  tfiOi,  entre  le  roi  de  France  et  leàit 
de  Savoie,  pour  le  marquisat  de  Saluées.  Depob  ce  leons,  à 
firent  partie,  avec.la  Bresse,  du  gouvernement  général  uiSm 
de  Bourgogne.  Le  Bugei,  long  de  10  lieues  sur  7  de  lamev, 
avait  pour  capitale  Belley  ;  le  Rhône  le  séparait,  an  snd^daD» 

Ï^hiné,  et,  à  I  est,  de  la  Savoie.  Les  Ségusiens  et  \n  Allobrofo 
tirent  ses  premiers  habitants  connus.  — Le  Valitmei,  cmpm 
de  dix-hmt  paroisses ,  était  regardé  comme  unt  pirtk  é 
Bugei.  —  Le  Gex,  composé  de  vingt-cinq  paroisses,  ap 
avoir  été  longtemps  possédé  par  les  cadets  des  comtes  de  Gm- 
vois ,  fut  saisi  en  1553  par  le  comte  de  Savoie ,  qui  ruait  i  m 
domaine ,  et  le  garda  jusqu'au  traité  de  1601 .  A .  Savachi 
BRESSIN  {wuirine).  C'est  un  palan  on  cordage  dont  m  i 
sert  pour  hisser  et  pour  amener  une  vergue  ou  une  toile.  Oi 
lui  donne  aussi  le  nom  de  guinderei$$  (r.  Palak).  —  to- 
siifs,  espèces  de  crocs  en  fer  (  F.  CmoGS  db  palan). 
BBESSON,  bcBuf  de  couleur  de  froment  ou  de  poil  ron. 

BBESSON  (JEAK-BaptISTB-MaRIB-FB AKÇOIS),  né  è  Dm 

(Vosges)  en  1760.  Il  fit  ses  études  à  Paris  au  collège  Muni, 
se  fit  recevoir  avocat,  et  revint  exercer  dans  son  pays.  Adniuh 
trateur  du  district  dé  1 700,  il  fut  envoyé  en  1703  à  la  tooitàm 
nationale.  Lors  du  procès  de  Louis  XVl,  Bresson  s'illiistniv 
un  discours  remarquable  et  courageux  par  lequel  il  demM 
que  ce  roi  infortuné  fût  détenu  jusqu'à  l'époque  où  la  imsai- 
lité  publique  permettrait  de  le  bannir.  Les  roootapani  k 
poursuivirent  de  leur  haine.  Proscrit,  mis  hors  la  loi,Rf«i 
dans  un  hameau  des  Vosges,  il  rentra  à  la  convention  apmk 
9  thermidor,  et  fut  membre  du  conseil  des  cinq  cents  ma 
1798.  Après  le  18  brumaire,  Bresson  entra  dans  les  borav 
du  ministère  des  affaires  étrangères,  où  il  parvint  proonit- 
ment  par  ses  talents  à  la  place  de  chef  de  la  divisioo  «  i 
comptabilité.  C'est  chez  lui  que  se  réfugia  d'abord  le  ooartté 
Lavalette,  dont  il  ne  parta^it  en  rien  les  opinions  napo^ 
niennes.  Ayant  pris  sa  retraite.  Bresson  mourut  près  de  1W« 
le  11  février  1833.  Il  a  publié  :  Béfleœiam  $ur  U$  bêm(m 
consMutian,  Paris,  1795,  in-8°. 

BBESSIJIBE  {géDgr.)^  petite  ville  de  France  (dépirtenM»(è> 
Deux-Sèvres),  sur  une  colline  au  pied  de  laquelle  cnk^ 
Dolo;  chef-lieu  d'arrondissement  et  de  canton,  tribunal  dr|^ 
mière  instance,  conservation  des  hypothèoues,  société  d'iirv 
culture.  On  y  remarque  la  grosse  tour  de  I  église,  bAtieeop 
nit,  qui  a  38  toises  d'élévation.  Cette  Tille  fabrique  des  tn- 
taines,  des  flanelles  en  trois  quarts,  des  serges  rayées  et  dnpta 
des  toiles  et  des  mouchoirs  façon  ChoUet.  Il  s'y  fait  on  gm/ 
commerce  en  blé  et  en  bétail.  Au  moyen  âge,  BressoinHir 
une  place  forte,  que  Dugnesclin  enleva  aux  Anglais.  —  La  p* 
pulation  est  de  1,894  habitants. 

BREST  ipéogr.) ,  chef-lieu  d'arrond.  dans  ledépartemeit^ 
Finistère,  a  l'extrémité  occidentale  de  la  Bretagne  et  à  i»- 
bouchpre  de  la  rivière  du  Penfel  qui  trayene  cette  ville,  ^ 
tante  de  157  lieues  de  Paris  et  peuplée  d'environ  SO,000  Mi- 
tants. —  Brest  est  un  des  ports  de  guerre  les  plus  Umm  à 
l'Europe.  Dès  la  conquête  romaine,  il  est  désigné  sons  k  m 
de  BreviaUs  voTius  ;  mais  aucun  fait,  aucun  mononent  )f- 
toriques  n'indiquent  gu'il  ait  eu  alors  quelque  iroports** 
militaire  ou  commerciale.  Il  ne  prit  rang  dans  l'histôirf  ^ 
lorsque  les  ducs  de  Bretagne  y  eurent  construit  nn  àà^^ 
où  ils  vinrent  résider.  En  1573,  pendant  la  guerre  dsj" 
Charles  V  contre  le  duc  de  BreUgne  Jean  lY.  Dugtio^ 
assiégea  inutilement  Brest,  défendu  par  les  Anglais,  qurcf* 
avait  appelés  à  son  secours.  Pour  prix  de  leur  assbuaff t  » 
conservèrent  la  ville  jusqu'en  1596,  où  ils  la  cédèreni  p* 
130,000  francs  d'or.  —  Lors  de  la  guerre  de  15H  ttfn^ 
France  et  T Angleterre,  c'est  à  Brest  que  fut  équipée,  \f  ^ 
soins  de  la  duchesse  Anne  de  Bretagne»  U  flotte  <wot  k^ 
seau  principal ,  la  Cordelière,  était  fort  de  100  canoa$  «  * 
13,000  hommes.  L'amiral  breton  Primauquet  le  niooiaH.^ 
il  battit  complètement ,  avec  30  vaisseaux  fran^ ,  h  i'* 
anglaise,  composée  de  plus  de  40  voiles.  —  Aux  ^^^l 
Ligue ,  Brest  tint  continuellement  pour  le  parti  reviv 
Henri  III  éUnt  mort,  les  ligueurs  bretons  se  réanifVot*f 
Espagnols  ;  mab  Henri  IV  les  défit  sans  avoir  rcoonrs  i  >> 
liance  que  les  Anglais  lui  offraient  au  prix  de  la  ccsm*  ^ 
Brest.  —  En  1597,  une  flotte  espagnole  de  130  voiles  m^ 
nouveau  dirigée  contre  cette  ville,  qu'une  tempête  as^* 
cette  attaque  formidable.  —  Enfin,  en  1694,  la  M^^ 
hollandaise  tenu  contre  Brest  un  coup  de  main  h^^*  T 
triompha  le  courage  de  ses  habitants.  —  Au  cardinal  de^ 
chelieu  appartient  l'honneur  d'avoir  mis  i  profit  te  «■F' 


BBBTAGHB. 


(565J 


BRBTA€RE. 


ositioa  du  port  de  Brest,  gui  semble  destiné  à  dominer  toute 
I  Dtfigation  de  TOcéan.  Il  fortifia  aussi  la  ville,  y  établit  de 
astes  maffasins,  et  commença  ses  quab  magnifiques/Loob  XIV 
ompléta  rceuvredu  grand  ministre;  on  bâtit  l'arsenal ,  et  les 
:»rtiocations  de  Vanban  furent  exécutées.  —  La  rade  de  Brest 
eut  contenir  500  vaisseaux  de  ligne.  Elle  a  15  lieues  carrées 
le  superficie;  des  hauteurs  couronnées  de  forts  et  de  batteries 
1  protègent  à  la  fob  contre  les  vents  et  contre  Tennemi  ;  la 
aise  du  Goulet,  par  laquelle  elle  communique  avec  l'Océan, 
irge  seulement  de  1,650  mètres,  est  imprenable.  —  Un  bras 
e cette  rade  forme  le  port,  long  canal  qui,  pendant  une  lieue, 
étend  entre  deux  collines  de  granit  surmontées,  d'un  côté, 
ir  une  citadelle  flanquée  de  cinq  tours,  et  de  Tautre,  par  de 
ombreuses  batteries,  par  la  ville  et  par  les  arsenaux  de  marine 
:  d'artillerie.  —  La  ville,  située  sur  le  penchant  d'un  coteau, 
!  divise  en  haute  et  basse,  et  est  presque  entièrement  sacrifiée  à 
a  port.  Les  rues  en  sont  escarpées  et  tortueuses,  et  les  habi- 
tions peu  agréables,  à  l'exception  de  quelques-unes  du  quar- 
er  neuf,  dit  de  Recouvrance.  —  Brest  renferme  un  immense 
lenal,  deux  vastes  corderies  parallèles,  de  beaux  magasins  de 
«rine,  de  spacieuses  casernes  construites  sur  une  longue  es- 
bnade,  une  place  d'armes  remarquable,  un  baenc,  presque  au 
imnet  d'une  colline,  pouvant  recevoir  près  de  quatre  mille 
iidaronés,  de  nombreux  chantiers  de  construction  et  de  su- 
ifbes  quais.  Cette  cité  possède  encore  une  école  royale  de  ma- 
ne  et  une  de  navigation,  un  observatoire,  un  jarmn  de  bota- 
ique,  un  cabinet  (f histoire  naturelle  et  une  bibliothèque  riche 
t  ^,000  volumes.  —  Parmi  ses  édifices,  on  cite  l'église  Saint- 
Ottis,  l'hôtel  de  ville  et  la  salle  de  spectacle.  —  Son  prindpal 
Nnmerce  consiste  dans  les  approvisionnements  mantimes  et 
i  pèche  de  la  sardine.  —  Brest  est  la  patrie  de  Louis  Choquet, 
oete  du  XTi«  siècle,  de  Lamotte-Piquet,  de  Kersaint  et  de  d'Or- 

ilUcrS.  LOREMBEBT. 

IBET  (Lb)  (F.  Lkbrft). 

ntBT  (AirroiNB),  littérateur,  né  à  Dijon  en  1717.  Il  a  com- 
aié  des  romans,  des  fables  et  un  grand  nombre  de  pièces  pour 
Opéra-Comique,  les  Italiens  et  la  Comédie-Française.  C'éUit 
D  homme  d'esprit  qui  en  a  semé  beaucoup  dans  s^  ouvrages; 
lais  il  manquait  de  verve  et  d'invention ,  aussi  n'a-t-il  jamais 
btenu  que  des  succès  médiocres.  Il  n'est  resté  de  lui  au  réper- 
oire^e  la  Double  Extravagance,  comédie  en  trois  actes  et  en 
ars,  jouée,  pour  la  première  fois  le  37  juillet  1750.  Elle  eut 
OQie  représentations,  et  fut  depuis  reprise  avec  quelque  suc- 
is.  Ce  qui  fiiit  le  plus  d'honneur  à  Bret,  c'est  son  Commentaire 
tr  les  cowMieê de  Molière,  ouvrage  plein  de  goût,  d'une  cri- 
que sûre  et  vraiment  utile  à  ceux  qui  se  destinent  k  l'art  dra- 
stique. Bret  succéda  à  l'abbé  Aubert  dans  la  rédaction  de  la 
kxette  de  France.  Il  y  dépensa  beaucoup  d'esprit  et  de  zèle  jus- 
l'à  l'époque  de  sa  mort,  en  1792. 

•BBTA61IE(La),  s.  f.  nomd'unedanse  française,  fort  nobleet 
m  beau  caractère.  Elle  se  danse  en  pas  de  deux.— M*"'  ladu- 
lesse  de  Luxembourg,  qui  était  la  meilleure  danseuse  de  la  cour, 
oit  sur  elle  tous  les  regards  lorsqu'elle  exécutait  cette  danse. 
BBBTAfiNE.  La  Bretagne  forme  au  nord-ouest  de  la  France 
M  grande  presqu'île  comprise  entre  le  46"*  50'  et  le  48<»  50'  de 
titude  borâile,  et  le  S^  10^ et  T"  10'  de  longitude  occidentale,  de 
i  heoes  de  large  sur  65  environ  de  longueur.  Elle  était  connue 
Nrefob  sous  le  nom  â'Àrmorike,  nom  emprunté  à  sa  situation 
r  sur ,  «Mirfr  ou  mor  mer,  rike  pays,  pays  maritime,  en 
■gue  krmrique).  Les  peuples  qui  l'habitaient  appartenaient 
la  race  kymnque,  dont  l'établissement  dans  ces  contrées  peut 

placer  entre  l'année  631  et  587  avant  J.-C.  Quand  César 
nya  en  Gaule,  il  trouva  les  Armoricains  réunis  en  une  con- 
(lération  aristocratique,  dont  les  principaux  peuples  étaient 
I  Nantîètei  (département  de  la  Loire-Inférieure),  les  Venètes 
éptrtement  du  Morbihan),  les  Curioiolite$  (l'est  du  départe- 
ent  des  Côtes-du-Nord)^  les  Oii$me$  (ouest  du  département 
sCôtes-du-fford  et  celui  du  Finistère),  les  Redons  (déparle- 
ent  de  rille-et-Vilaine).  Les  Venètes  devaient  à  Kur  supério- 
lé  maritime  le  premier  rang  qu'ils  occupaient  dans  la  confé- 
intioQ.  —Soumise  par  César  en  l'an  57,  i'Armorike  se  souleva 
Mmée  suivante.  Cette  guerre  qui  offrit  de  grandes  difficultés  au 
ter  dictateur,  à  cause  de  la  situation  du  pays  défendu  par  ses 
■ira»,  fut  terminée  par  une  bataille  navale,  dans  laquelle  la 
Mtedes  Tenèles  péntavec  l'élite  des  guerriers  armoricains; 
f  le  vainqueur  impitoyable  assura  la  soumission  de  cette  pro- 
>oce  eo  faisant  vendre  à  l'enchère  le  reste  de  la  population 
BBète.  —  L' Arroorike,  lors  de  la  délimitation  de  la  Gaule  faite 
MM  Pempire,  fut  comprise  dans  la  troisième  Lyonnaise.  —  Les 
"Bd'unecommuneorigine  unissaient  les  Kymris  de  la  grande 
^  de  Bretagne  et  ceux  de  I'Armorike;  aussi  est-ce  sur  cette 


terre  hospitalière  que  les  Bretons  vinrent  chercher  un  refbge 
contre  les  agressions  de  leurs  voisins  les  Pictcset  les  Scots,  et 
ensuite  contre  les  invasions  des  hommes  du  Nord.  Deux  immi- 
grations de  ce  genre  avaient  déjà  eu  lieu  sous  Dioclétien  et  sous 
Yalentinien  P',  lorsqu'en  Tan  583 de  l'ère  chrétienne  lésinons 
de  la  Grande-Bretagne,  révoltées  contre  Gratien,  leur  souverain 
légitime,  oroclamèrent  empereur  un  obscur  soldat  nommé 
Maxime.  Celui-ci,  éUnt  passé  en  Gaule,  défit  Gratien  près  de 
Paris,  le  fit  égorger  dans  sa  fuite  :  la  mort  de  ce  prince  infor- 
tuné laissa  Maxime  tranquille  possesseur  du  trône  impérial. 
Une  troupe  nombreuse  de  Bretons  s'était  associée  à  sa  fortune  et 
l'avait  suivi  en  Gaule.  Ils  vinrent  alors  occuper  la  partie  de 
I'Armorike  à  laquelle  ils  donnèrent  le  nom  de  la  contrée  qu'ils 
abandonnèrent,  celui  de  Bretagne,  Sous  le  commandement  de 
Conan  MMadee,  ils  se  cantonnèrent  dans  le  pays,  comme  dans 
un  territoire  conquis,  et  se  partagèrent  probablement  une  partie 
des  terres ,  comme  le  firent  quelques  années  plus  tard  les  Visi- 
ffoths,  les  Bourguignons  et  les  Francs.  Cet  établissement  des 
Bretons  iMrmi  les  Armoricains,  qui  produisit  un  notable  chan- 

{ cément  dans  Tétat  politique  des  derniers,  amena  aussi  dans  leur 
angue  une  modification  qu'on  ne  peut  passer  sous  silence.  La 
langue  kymrique,  celle  des  colons  conquérants,  se  mêla  à  la 
langue  j^allique  des  Armoricains,  et  c'est  de  ce  mélange  qu'est 
né  Te  dialecte  breton.  Après  la  défaite  et  la  mort  de  Maxime, 
Conan  conserva  néanmoins  son  commandement,  en  qualité  de 
sujet  ou  plutôt  d'allié  de  l'empire.  Depuis  34  ans  environ ,  il 
gouvernait  la  Bretagne  sous  le  titre  équivoque  de  lieutenant  de 
l'empereur,  lorsque  arriva  la  grande  invasion  des  barbares. 
Conan  qui  n'avait  rien  à  craindre,  rien  à  espérer  de  l'empire, 
profita  de  cette  situation  pour  proclamer  son  indépendance,  et 
vers  409  il  prit  le  titre  ae  roi  des  Bretons.  Quelques  efforts 
furent  tentés,  mais  inutilement,  par  les  généraux  romains  en 
Gaule  pour  le  faire  rentrer  dans  le  devoir.  —  Salomon  f ,  son 
petit-nis  et  son  successeur  (431),  traita  avec  eux,  et  cefut peut- 
être  cette  alliance  avec  l'empire  qui  souleva  contre  lui  ses  sujets; 
ils  l'assassinèrent.  —  Gralion,  son  oncle,  lui  succéda  (454);  il 
soutint  avec  arantage  la  guerre  contre  Litorius,  général  romain, 
qui  était  venu  attaquer  la  Bretagne  pour  venger  la  mort  de  Sa- 
lomon, le  repoussa  et  alla  ravager  la  Touraine.  —  Àudren,  fils 
de  Salomon  (445),  défendit  le  comté  de  Cornouailles  contre  les 
attaques  des  Alains,  excités  à  cette  agression  par  Aétius,  mattra 
général  de  la  milice  qui,  à  défaut  de  celles  des  Romains,  em- 
ployait les  armes  des  barbares  contre  les  ennemb  de  l'empire. 
C'est  ainsi  qu'après  avoir  conclu  la  paix  avec  Audren,  il  obtint 
de  lui  un  corps  de  troupes  auxiliaires  qui  prirent  part  à  la  vic- 
toire remportée  par  Aetius  sur  Attila,  dans  les  cnamps  cata- 
launiques.  Sous  le  règne  d^Audren,  les  Bretons  reçurent  un  ac- 
croissement de  forces,  par  l'arrivée  de  nouveaux  émigrants  qui, 
partis  de  la  Grande-Bretagne,  venaient  chercher  dans  I'Armo- 
rike un  refuge  contre  l'oppression  des  AngIb-Saxons,  conqué> 
rants  de  leur  pays.  —  Erech  ou  Riotham,  cinquième  roi  des* 
Bretons  (464),  pr^  aussi  l'appui  de  ses  armes  à  l'emoire.  A  la 
sollicitation  de  l'empereur  Anlhémius,  il  marcha  conure  Euric, 
roi  des  Visigoths;  mais  son  expédition  fut  malheureuse  :  vaincu 
(469)  près  du  bourg  de  Déols  en  Berry,  il  fut  obligé,  pour  échap- 
per au  vainqueur,  de  se  jeter  sur  le  territoire  des  Bourguignons, 
comme  lui  alliés  des  Romains.  —  Un  ennemi  bien  autrement 
redoutable  pour  l'indépendance  des  Bretons  allait  fondre  sur  la 
Gaule.  Clovis  s'était  établi  depuis  quatre  ans  sur  le  territoire 
gaulois,  lorsque  BudiCy  frère  de  Riotham,  monta  sur  le  trône 
(490).  Ayant  envahi  la  Bretagne,  le  roi  des  Francs  contrai^it 
Budic  à  se  reconnaître  son  tributaire,  lui  ôta  son  titre  de  nu,  et 
plus  tard  peut-être  le  priva  de  la  vie.  Depuis  lore  les  chefs  bre^- 
tons  ne  prirent  plus  que  le  titre  de  comtes. — A  partir  de  ce  mo- 
ment et  jusqu'à  la  fin  de  la  période  mérovingienne,  l'histoire  de 
la  Bretagne  offre  peu  d'intérêt.  C'est  le  tableau  d'une  lutte 
constante  entre  les  rois  francs  et  les  comteSrbretons;  ceux-ci 
font  de  constants  efforts  pour  s'assurer  upi^ndépendance  que 
les  successeurs  de  Qovis  cnerchent  toujou^  à  leur  enlever.  — 
Uoil  i*%  fils  de  Budic  (515-541),  reconnut  la  suprématie  de 
Childebert;  c'est  lui  qui  fonda  (541)  à  Aleth  un  evéché  dont 
saint  Malo  fut  le  premier  titulaire  et  contra  le  nom  duquel  la 
ville  échangea  son  ancien  nom.  —  Conobre^  meurtrier  de  ses 
frères  et  qui  régna  de  547  à  560,  attira  contre  lui  les  armes  de 
Clotaire  P',  pour  avoir  aidé  Chramne  dans  sa  rébellion  contre  son 

gère.  Il  périt  dans  la  bataille  que  le  roi  des  Francs  lui  livra  près 
e  Saint-Malo.  —  Les  rois  Gontran  et  Childebert  II  dirigèrent 
aussi  une  expédition  contre  la  Bretagne  ;  mais  elle  eut  peu  de 
résultat.  Depuis  lors  les  Bretons  insultèrent  fréquemment  les 
pays  limitrophes  du  leur.  Mais  Dagobert  les  ayant  menacés  de 
Mire  entrer  une  armée  en  Bretagne  pour  les  «mâtier^  Judicaêl, 


(566) 


qui  éuil  alors  leur  chef  (636),  s'empresta  d*aocoarir  à  Qicb  j,  et 

Sar  des  prêtenU»  par  des  actes  de  soumission,  il  cainu  la  colère 
a  roi  oes  Francs.  Cest  ce  même  Judicaél  qui  plus  tard  re- 
nonça au  moade,  eolra  dans  un  monasière  ei  fut  bunoré  comme 
un  saioU  C'est  vers  cette  époque  de  confusion  et  d'anarchie  en 
Bretagne,  qu'elle  se  morcela  en  plusieurs  comtés  indépendants 
les  uns  les  autres,  dont  les  principaui  étaient  ceui  de  Rennes» 
Vannes,  Nantes  et  Girnouadies  ;  toutefois  on  s'habituait  déjà  à 
regarder  Rennes  comme  la  capitale  de  la  province,  et  le  comte 
de  cette  fille  s'arrogeait  une  espèce  de  suzeraineté  sur  les  autres. 
—  Sous  les  derniers  Mérovingiens,  la  Bretagne  en  était  arrivée 
à  une  indépendance  absolue  dei  rois  francs  ;  mais  sous  les  pre- 
miers Carlovingiens,  elle  fut  obligée  de  nouveau  de  reconnaître 
leur  autorité  plus  ferme  et  plus  puissante.  Pépin  (753j  6t  une 
expédition  en  Bretagne,  et  6xa  a  cinquante  livres  d'argent  le 
tribut  que  cette  prorince  aurait  à  payer.  La  main  de  fer  de 
Charlemagne  réprima  énergiquement  quelques  vaines  tenta- 
tives de  reiiellioii  (786  et  799).  Sous  Louis  le  Débonnaire  die 
essaya  encore  de  se  soulever  |8i8  et  8M),  mais  sans  plus  de  suc- 
cès. Le  portrait  que  trace,  oes  Bretons  de  cette  époque,  un  au- 
teur contemporain,  donne  une  triste  idée  de  leur  état  de  cirilisa- 
tion.  «  C'est ,  dit-il,  une  nation  superbe,  menteuse,  rebelle, 
méchante...  Tous  mènent  une  vie  incestueuse  et  criminelle... 
Ils  ont  leur  domicile  dans  les  buissons,  leur  gîte  dans  les  buis, 
et  se  réjouissent  de  rivre  de  rapines,  comme  les  bétes  sauvages,  n 
[ErmoU.  Higel.  de  reb,  gui,  Ludov.).  Enfin,  pour  mettre  un 
terme  à  l'état  d'anarchie  qui  déchirait  alors  la  Bretagne  h  Tinté- 
rieur,  et  en  même  temps  pour  contenir  ce  peuple  turbulent, 
l'empereur  donna  aux  BretoHS  (824)  un  chef  chargé  de  les  gou- 
verner en  son  nom.  Il  lit  choix  d'un  homme  obscur,  Noménoé, 
3 ui  exerça  avec  la  plus  grande  fidélité  le  pouvoir  qui  lui  était 
élégué  tant  que  vécut  le  prince  qui  l'en  avait  investi.  Mais  à 
la  mort  de  l^uis,  et  à  la  faveur  de  la  guerre  cirile  qu'elle  amena 
entre  ses  fils,  Noménoé  proclama  sc»n  indépendance,  et  battit 
près  du  Mans,  en  846,  Charles  le  Chauve  qui  voulait  le  faire 
rentrer  dans  le  devoir.  Désirant  alors  donner  à  sa  puissance  un 
caractère  de  légitimité,  il  fit  déposer  tous  les  évèques  sacrés  par 
l'archevêque  de  Tours,  sous  prétexte  qu'ils  étaient  dévoua  aux 
intérêts  du  roi  de  France,  éngea  l'évêché  de  Dol  en  métropole, 
et  se  fit  sacrer  roi  par  le  nouveau  métropolitain.  Cette  mesure 
hardie  fut  lorigine  d'une  longue  contestation  entre  les  deux 
métropolitains  de  Tours  et  de  Dol,  contestation  qui  ne  fut  ter- 
minée que  trois  siècles  après.  Au  règne  de  Noménoé  corres- 
pondent les  premières  invasions  des  Normands,  qui,  depuis  ce 
moment,  ne  cessent  de  ravager   le  pays.  —  Après  Erigpoi 
(861-857),  qui,  vainqueur  de  Charles  le  Chauve,  fut  moins  heu- 
reux contre  les  Normands,  régna  Saiowwn  ill,  son  meurtrier 
(867^74).  Il  s'allia  à  Charles  le  Chauve  (868)  pour  l'aider  à 
chasser  Hastinirs  et  ses  guerriers  d'Angers  dont  ils  avaient 
fait  leur  place  d  armes.  Cest  au  commencement  de  ce  siège  que, 
Miivant  les  annales  de  saint  Bertin,  Salomon  aurait  feit  volon- 
tdrement  à  Charles  le  Chauve  hommage  de  la  Bretagne.  Ce  fait, 
s'il  était  authentique ,  expliquerait  la  cession  que  Charles  le 
Simple  fit  à  Rollon  de  ses  droits  de  suxeraineté  sur  cette  pro- 
vince. Du  reste,  déjà  i  cette  époque,  Salomon  avait  fait  acte  de 
soumission  au  roi  de  France,  mais  non  d'une  nuinière  aussi 
formelle  et  aussi  absolue,  en  envovant  à   Piste,  en  864,  le 
tribut  de  60  livres  d'arffent  ^\i  par  Pépin.  Salomon  mourut  as- 
sassiné, peut-être  par  w  parti  patriote  qui  n'avait  vu  qu'avec 
iodigtiation  cette  reconnaissance  d'une  autorité  étrangère  (873). 
^  Les  cheCs  de  la  conspiration,  Pascurethen  et  Wurfand,  l'un 
comte  de  Vannes  et  l'autre  de  Rennes,  deux  des  plus  illustres 
parmi  les  anciens  héros  de  la  Bretagne,  se  partagèrent  et  bien- 
UA  se  disputèrent  la  souveraineté  de  leur  pays.  Pascwethen  ap- 
pela é  son  aide  les  Normands;  mais  malgré  leur  secours  il  (ut 
vaincu  par  Wurfand,  dont  les  exploits  ont  quelque  chose  du 
oiractère  fabuleux  de  ceux  du  paladin  Roland,  et  que  nous  re- 
ettons  de  ne  pouvoir  mentionner  dans  cette  esquisse  rapkle 
oy.  i4niia/.  M«l.,  an.  869-874).  — Ces  deux  chefs sucoombèreot 
«nt6t  l'un  sous  le  poignard  d'un  assassin,  l'autre  sous  les  at- 
teintes d'une  malaaie  mortelle.  Alain,  frère  de  Pascwetheo 
(877-^7)  et  JudkaH  II,  fiU  de  Wurfand  leur  succédèrent  dans 
leur  pouvoir,  mais  non  dans  leurs  sentiments  hostiles.  S'alliant 
oontre  l'ennem  coiiun,  ils  combattirent  les  Normands  avec 
avantage,  ci,  quand  b  mort  de  Judicaél  eut  laisoé  Alain  seul 
Miiveraiu  en  Bretagne,  il  parvint  A  délivrer  nomentanénieni  le 
pavs  des  ennenris  qui  le  oévaslaient.  Cet  important  serrioe  lui 
Mérita  le  surnom  de  Ofwmd.  — Sous  ses  suocesseursla  Bretagne» 
en  proie  i  4es  déchirements  intérieurs,  est  constamment  en 
8«em,  soit  af«c  les  comles  d'AnÎMh  soit  avec  lesdtKS  de  Nor- 
maodia^  quipctendhiimii  tefuteniaetéëela  proviaoe»  pré- 


tention fondée  sur  la  transmission  oue  fit  de  sei  droili  Qu^ 
le  Simple  à  Rollon,  lorsqu'en  914  il  lui  céda  la  Nonaaaèr.. 
Quoique  ces  débats  semblassent  devoir  éloigner  loti  np^ 
amiral  entre  les  souverains  des  deux  provinces,  ce  fol  tt^ciAm 
à  ÂkUn  F,  qui  r^|n>a  de  1008  à  1040  que  Robert  le  M^sifi 
confia  la  tutelle  de  son  fils  Guillaume  le  Bâtard,  en  partant  p« 
la  terre  sainte;  sa  confiance  ne  fut  pas  trompée.  Alaia,  hmé 
chercher  à  profiter  de  Tàge  de  son  pupille  en  vue  de  m  inimi 
partiiuliers,  ne  songea  qu'à  remplir  loyalement  le  mandai  ^ 
lui  était  confié,  et  ce  lut  grâce  à  Téoergique  proteclioi  4 
comte  de  Brctasne  que  le  jeune  duc  pat  entrer  en  jioiwiiaè 
son  héritage  à  m  mort  de  son  père  en  1086.  —  (iBiiboatf  i 
montra  peu  reconnaissant  de  cet  important  service  f«i« 
ConoM  11^  qui  avait  succédé  à  son  père  Alain  en  1040. 1)  h^ 
risa  la  révolte  des  barons  bretons  soulevés  contre  leur  sei^irv 
suierain,  et  le  fit,  dit-on,  empoisonner,  pour  prévenir  i  unau 
que  Conan  allait  tenter  sur  la  Normandie,  au  moment  m  Gé- 
laume  partait  pour  conquérir  l'Angleterre  (1066).  —  Loè- 
mélës  des  comtes  de  Bretagne  avec  les  ducs  de  Nonaudi 
devenus  rois  d'Angleterre,  continuèrent  jusqu'ao  règwè 
Canan  IV  (1156).  Pour  s'assurer  la  possession  de  b  Bnlift 
qui  lui  était  disputée  par  Eudon,  son  beau-père,  comte  de  ^» 
nés  et  de  Cornouailles,  Conan  n  eut  pas  honte  de  recourir  i  h 
protection  du  roi  d'Angleterre,  Henri  II.  Celui-d^  ce  (ài^ 
des  secours  intéressés  qu'il  lui  fournit  (Ii67|,  obtMtpivM 
troisième  fils,  GeofTroi  Plantagenet,  la  main  oe  CoMUas^ilr 
et  héritière  de  Conan.  Non  content  d'avoir  par  soo  oanp 
assuré  à  sa  maison  la  possession  de  cette  province  iraportufe, 
obiet  de  si  longues  contestations,  et  impatient  de  voir  on  Fto- 
tagenet  gouverner  la  Bretagne,  l'avide  roi  d'Angleterre  ntoqa 
la  cession  du  comté  de  Bretagne  à  son  faible  allié,  qu  h  i 
réserva  que  la  rillede  Guingamp.  Henri,  après  avoir dimfrb 
ligue  des  barons  indignés  de  la  lâcheté  de  leur  sooveraii,  Il 
alors  couronner  son  fils  Geoffroi  (1100).  Conan  vécQt  (tw 
deux  ans  après  avoir  livré  son  pays  i  une  dominatioo  étnaf» 
~^eo/froi  11(1171-1186),  loin  d'être  reconnaisnot  envoi  « 
père  qui  lui  avait  procuré  un  si  riche  apanage^  prit  euÊ»- 
ment  parti  contre  loi  dans  les  guerres  que  ce  pnoce,nMift 
reux  par  ses  enfants,  eut  k  soutenir  soit  contre  Philippe  Ai- 
guste,  soit  contre  ses  fils.  Le  fait  le  plus  remarquable  d«(» 
vernement  intérieur  de  Geofiroi,  c'est  le  règlement  qo'ii  ita 
1185,  connu  sous  le  nom  d'asMM  dii  couMtf  âeofrd,  pv  ^ 
quel,  au  lieu  de  partager  comme  auparavant  les  wipna 
entre  tous  les  enfants  mâles,  il  était  prescrit  d*eo  inveitvM» 
ment  le  fils  aîné.  ~  A  sa  mort,  arrivée  en  1 186,  CsuMaa^i 
veuve,  fut  reconnue  comme  comtesse  ou  duchesse  de  BfMç 
car  depuis  GeofTroi  1*^  (093-1008)  les  comtes  souvenim  de  k> 
tagne  s'étaient  arrogé  le  litre  de  duc,  qui  ne  leur  (bt  recatf 
que  deux  siècles  plus  tard  jpar  les  rois  de  France. Qoelqseï* 
après  la  mort  de  son  man,  la  princesse  mit  au  moodeaik 
qui  fut  nommé  Arthur.  Placée  entre  les  violences  da  aoi« 
roi  d'Angleterre,  Richard  Cœur  de  lion,  et  la  proledioB  tit 
ressée  de  Philippe  Auguste ,  Constance  crut  donner j>|M 
consistance  à  son  autorité  en  s'associant  son  fils  (  i  ^^-j^ 
irrité  de  cette  mesure  prise  sans  son  aveu,  fait  arrêter  ûiaiii* 
Les  seigneurs  bretons  confient  ators  au  roi  de  Pra^^^J^T^ 
duc,  qui  se  réconcilia  avec  son  onde  (1196)  et  s'uoil  nteiv 
contre  Philippe.  Richard  mourut  peu  après,  institaaal  ^ 
son  successeur  san  frère  Jean  taiis  Terre,  au  méprii  éti^ 
d'Arthur,  fils  de  Geoffroi,  frère  aîné  de  Jean.  Lnés^aàm 
de  Richard  ne  furent  pas  approuvées  par  plusieurs  des  pr^ 
françaises  qui  obéissaient  aux  rois  d'Angleterre,  et,  ditfi 
temps  que  Jean  se  faisait  couronner  à  Loadres*  Art'v|* 
reconnu  souverain  par  le  Maine,  TAnjou,  le  Poitou  eth^ 
raine.  Philippe  Auguste,,  uniquement  guidé  par  sa  fH^ 


intéressée,  avait  d'abord  reçu  l'hommage  d'Arthur  ;Riait»^ 
sa  récoodliatioo  avec  Jean,  il  obligea  le  jeune  priaoeik^ 
porter  au  roi  d'Angleterre,  comme  a  son  suMrain.  -- 1^ 
suivante  (ISOI),  Constancemourut,  et  4rltor  fut  akrsrtf"' 
seul  duc  de  Bretagne.  Cependant  Philippe  s'étant  bnsv^ 
nouveau  avec  le  roi  d'Ane leterre,  il  enmea  Arthor  m^ 
querelle.  Celui-d  était  allé  assiéger  dans  llirebein«  m  W 
son  aieule  Eléonore  de  Guienne,  qui  s'était  renferméeda»'^ 
place  ;  Jean  accourt  pour  délivrer  sa  aaère,  surprend  ^^'^ 
soo  neveu,  qu'il  lait  prisonnier  ;  et,  n  ayant  pu  ahteuiryj^ 
priaœ  «ne  renonciation  aux  droits  qu'il  tenait  àeuffl^^ 
il  ré«orgea  au  pieJ  de  la  tour  de  Bouen  (S  avril  l^Jf 
crisM  servit  à  merveille  la  politique  du  roi  4e  ftauc»fi>g 
avoir  CaitcoodauBoer  Jean  par  ses  pairs,  pour  crintde"** 
confisqua  toutes  les  terres  qu'il  possédait  eo  Fruiee.  —j^ 
tHgM  senblait  défotee  de  droit  A  Eléonoce,  soMV  du 


BBETAGNE.  (  S67  ) 

>ax  Arthur;  mais  Eléonore  était  du  sang  des  Plantagenet  et 
bilippe  (i206}y  au  mépris  de  ses  droits,  choisit M)oar  régner  sur 
1  Bretagne,  Àtix^  fille  aînée  de  Constance  et  de  Guy  deXbouars, 
m  troisième  mari.  Guy  fut  nommé  régent  de  la  Bretagne  pen- 
int  la  minorité  de  sa  lille,  mais  sous  Tautorité  imm^iale  du 
>i  de  France.  Quelques  années  plus  tard,  Philippe  maria  la 
une  phncesse  à  un  de  ses  parents,  Pierre  de  Dreux,  arrière- 
^tît-lils  de  Louis  le  Gros  (13 1 3),  qui  prit  le  titre  de  duc  de 
rctagne.  —  Pierre  de  Dreux,  surnommé  Mauelere  (12t3- 
237).  Le  nouTcau  duc  fit  hommage  au  roi,  qui,  pour  assurer 
une  manière  certaine  ses  droits  de  suzeramc^  directe  sur 
Bretagne,  voulut  qu  en  prêtant  serment  à  leur  duc  les  sei- 
leurs  t)relons  y  ajoutassent  cette  restriction  :  $auf  la  fidélité 
le  au  roi  de  France  notre  sire.  D'un  caractère  impérieux, 
erre  songea  tout  d'abord  à  augmenter  et  affermir  son  autorité 
ins  ses  Ëlals,  en  restreignant  les  privilèges  du  clergé  et  de  la 
)ble$se.  Avertis  de  ses  ))rétentions^  les  barons  se  liguent  pour 
résister,  ils  sont  défaits  (1232);  et  aux  excommunications 
ts  cvéques  Pierre  repond  par  la  saisie  de  leur  temporel.  Il 
livit  ensuite  le  roi  Louis  Vlll  dans  l'expédition  qu'il  dirigea 
filtre  les  albigeois;  et,  quand  la  mort  eut  enlevé  ce  prince  a  la 
?urde  son  âge,  Pierre,  emporté  par  sa  turbulence  naturelle, 
rît  une  part  active  aux  sanglants  démêlés  qui  marquèrent  le 
^mmencement  de  la  régence  de  Blanche  de  Castille,  pendant 
minorité  de  son  fils  Louis  IX  (F.  ces  noms),  lorsque  les 
rands  vassaux  lui  contestèrent  la  tutelle  du  jeune  roi.  Deux 
is  il  obtint  son  pardon  de  Louis,  sans  t)our  cela  renoncer  à  ses 
rojets  derél)ellion.  Non  content  d'intriguer  contre  son  souve- 
lin  avec  les  autres  grands  vassaux  français,  il  lui  suscite  un 
3u\el  ennemi,  en  faisant  au  roi  d'Angleterre,  Henri  III,  hom- 
(  âge  pour  la  bretagne,  sur  laquelle  il  n'avait  plus  aucun  droit 
[3puis  la  mort  de  sa  femme  Alix,  et  qu'il  ne  gouvernait  plus 
cj  en  qualité  de  tuteur  desesenfants.  Louis  envahitla  Bretagne, 
jt  déposer,  dans  une  assemblée  des  évéques  et  des  barons, 
ierre  qui,  n'ayant  rien  à  espérer  du  pusillanime  roi  d'Angle- 
Tre,  et  abandonné  de  ses  barons,  vmt  implorer  la  bonté  du 
L>i.  Trois  ans  après  (1357),  il  remit  le  duché  de  Bretagne  à  Jean, 
m  fils  aine.  —Jean  /*%  le  Rouœ  (1237-1386).  Le  lonç  règne 
e  ce  prince  n'est  guère  remarquable  que  par  ses  démêlés  avec 
y  noblesse  et  le  clergé  de  Bretagne,  démêlés  qui  firent  lancer 
ontre  lui  les  foudres  de  l'excommunication  dont  il  fut  obligé 
aller  à  Rome  chercher  l'absolution.  11  accompagna  saint  Louis 
ans  sa  seconde  croisade.  —  Jean  II,  son  fils  et  son  successeur 
286-1305),  quitte  et  reprend  tour  à  tour  le  parti  de  l'Angle- 
Tre  et  de  la  France  ;  il  finit  cependant  par  s'attacher  à  Phi- 
ppe  le  Bel,  qui,  en  considération  du  mariage  de  Jean,  petit-fils 
u  duc  de  Bretagne,  avec  Isabeau,  fille  de  Charles  de  Valois, 
>n  frère,  créa  Jean  duc  et  pair  de  France  (i297),  pour  suppléer 
l'extiDction  de  la  pairie  de  Champagne;  car  les  rois  de  France 
avaient  jamais  reconnu  le  titre  de  duc  que  les  souverains  de 
retagne  prenaient  depuis  GeoiTroi  l"  (1008).  Voulant  terminer 
i>  différends  qui  depuis  le  règne  de  Pierre  Mauelere  existaient 
I  tre  le  souverain  et  le  clergé  de  Bretagne,  Jean  alla  trouver  le 
il>e  Clément  V  à  Lyon,  où  il  fut  tué  par  la  chute  d'un  mur,  à 
procession  du  couronnement  de  ce  pontifiie  (1S05).  Sous  Ar- 
ur  II  (1305-1513)  finirent  les  démêlés  qui  depuis  si  long- 
iiips  divisaient  les  ducs  et  le  clergé.  Les  conditions  relatives 
I  (ierçage  et  au  past  nuptiaf  firent  fixées.  Le  tierçage  était  le 
oit  que  les  prêtres  s'arrogeaient  de  prendre  le  tiers  des  biens 
oubles  que  tout  père  de  famille  laissait  à  sa  mort.  On  appelait 
is(  nuptial  une  somme  arbitraire  exigée  par  les  prêtres  pour 
repas  des  noces.  En  1309,  le  pape  arrêta  que  le  tierçage  serait 
«luit  à  un  neuvième  des  biens  meubles,  que  le  past  nuptial 
^  pourrait  être  que  de  3  ou  3  sous,  et  que  tout  homme  avant 
oins  de  50  sous  de  fortune  serait  exempt  du  past  :  ce  droit 
nsi  réduit  fût  appelé  neume.  Les  nobles  en  furent  exempts.  — 
'an  m,  qui  régna  de  1313  à  i34t,  se  montra  tout  dévoué  au 
H  de  France.  Il  prît  les  armes  pour  Philippe  de  Valois  dans 
guerre  qu'il  soutint  contre  Edouard  III,  roi  d'Angleterre.  II 
aria  sa  nièce,  Jeanne  do  Penthièvre,  fille  de  Guy  de  Pen- 
lièvre,  son  frère  puîné,  avec  le  neveu  du  roi  de  France,  Charles 
^  Blots,  qu*il  désigna  pour  son  successeur.  Cette  disposition 
it  la  source  d'une  longue  et  sanglante  ffuerre  civile.  —  A  la 
r>uvelte  de  la  mort  du  doc  (1341),  Jean  de  Montfoit,  troisième 
ère  de  Jean  III,  réclama  la  Brelaçne  comme  son  héritage, 
près  s'être  assuré  des  principales  villes  du  duché,  il  se  fait  re- 
miialtre  comme  duc  par  les  états  de  la  province  assemblés  à 
>niies;  passant  alors  en  Angleterre,  il  se  hâte  de  fiiire  hom- 
lagede  son  duché  ii  Edouard  III,  afin  de  se  ménager  lesecotirs 
e  cet  allié  pubsanl.  Cependant  Charles  de  Bloîs  en  avait  ap- 


BBBTAGNE. 

Le  comte  de  Montforl,  cité  à  comparaître,  se  rendit  k  Paris, 
avec  une  suite  imposante  de  400  genlilsliommes.  Les  deux  com- 
pétiteurs justifièrent  leurs  prétentions  par  des  mémoires  dont 
plusieurs  nous  ont  été  conservés.  Jean  réclamait  l'exécution  de 
la  loi  salique  suivie  en  Bretagne  quand  il  y  avait  des  héritiers 
mâles;  Charles  ntait  plusieurs  exemples  antérieurs  qui  prou» 
vaieni  que  les  femmes  avaient  été  investies  du  gouvernement  du 
duché,  et  prétendait  que  le  droit  de  représentation  devait  leur 
être  appliqué.  En  vertu  de  ce  principe,  Jeanne,  fille  de  Guy, 
frère  afné  de  Jean  de  Montfort,  devait  succéder  aux  droits  de  son 
père.  Le  comte  de  Montfort,  prévoyant  que  la  décisioii  des  pairs 
lui  serait  défavorable,  revint  secrètement  en  Bretagne  pour  se 
préparer  à  soutenir  ses  prétentions  par  la  force  des  armes.  L'ar- 
rêt de  Conflans  (7  septembre  1341)  adjugea  en  effet  le  duché  de 
Bretagne  à  Charles  de  Blois,  comme  mari  de  Jeanne  de  Pen* 
tbièvre,  héritière  de  Jean  111.  De  part  et  d'autre  on  court  aux 
armes.  Une  inconséquence  politique  assez  singulière,  suivant  la 
remarque  de  Voltaire,  signala  ce  débat  :  le  roi  d'Angleterre,  qui 
fondait  ses  prétentions  à  la  couronne  de  France  sur  le  droit  de 
représentation  par  les  femmes,  soutint  la  cause  de  Jean  de 
Montfort,  qui  invoquait  la  loi  salique  à  l'exclusion  des  femmes; 
et  Philippe  de  Valois,  monté  sur  le  trône  de  France  par  l'appli- 
cation de  cette  loi,  appuyait  t'.barles  de  Blois,  dont  les  titres 
au  duché  du  Bretagne  reposaient  sur  le  droit  de  représentation 
par  les  femmes.  La  noblesse  de  Bretagne  se  partage»  entre  les 
deux  prétendants.  Charles  de  Blois,  soutenu  par  l'armée  fran- 
çaise que  commandait  le  duc  de  Normandie,  fils  afné  du  roi, 
entre  en  Bretagne  et  vient  assiéger  le  comte  de  Montfort  dans  la 
ville  de  Nantes,  où  il  s'était  renfermé.  Réduit  à  capiluler, 
celui-ci  fut  conduit  prisonnier  à  Paris.  La  guerre  semblait  donc 
terminée  dès  son  début.  Mais  Jeanne  de  Flandre,  épouse  du 
comte,  montra  dans  cette  situation  critique  une  énergie  peu 
ordinaire  à  son  sexe.  Prenant  dans  ses  bras  son  fils  âgé  de  trois 
ans,  elle  le  montre  au  peuple  et  aux  soldats,  ranime  le  zèle  de 
ses  partisans,  lève  une  armée,  négocie  avec  le  roi  d'Angleterre, 
déploie  enfin  l'activité  et  les  talents  d'un  général  consommé. 
Deux  fois  assiégée  dans  Hennel)on  par  Charles  de  Blois,  son 
intrépidité  et  sa  bravoure  forcèrent  son  ennemi  à  en  lever  le 
siège.  Les  rois  d'Angleterre  et  de  France  entrèrent  tous  deux 
en  Bretagne  pour  porter  secours  à  leur  allié;  enfin,  par  l'inter- 
vention au  pape,  une  trêve  fut  conclue  à  Malestroit  (19  jan- 
vier 1343).  Avant  qu'elle  fùt  expirée,  la  guerre  se  ralluma  avec 
plus  de  force  pr  suite  de  deux  événements  imprévus.  Olivier 
de  Clisson,  seigneur  breton  du  parti  de  Charles  de  Blois,  était 
venu  à  Paris  à  un  tournoi.  Il  fut  arrêté  et  décapité  sans  aucune 
forme  de  procès  (t344),  pour  avoir  trahi  son  seigneur  en  entre- 
tenant des  relations  avec  le  roi  d'Angleterre.  Treize  autres 
gentilshommes  partagèrent  son  sort.  A  la  nouvelle  de  la  mort 
e  son  mari,  la  veuve  d'Olivier,  Jeanne  de  Belleville,  arme  ses 
vassaux,  s'empare  de  plusieurs  forteresses,  taille  en  pièces  des 
détachements  de  l'armée  de  Charles  de  Blois,  et  va  rejoindre 
Jeanne  de  Montfort,  avec  son  fils,  depuis  le  connétable  Olivier 
de  Clisson,  lui  confiant  le  soin  de  leur  vengeance.  Dans  le 
même  temps,  Jean  de  Montfort,  aidé  de  quelques-uns  de  ses 
partisans,  parvient  à  s'échapper  de  la  tour  du  Louvre,  où  il  avait 
été  renfermé,  et  passe  en  Angleterre,  où  il  renouvelle  à  Edouard 
l'hommage  de  son  duché.  La  guerre  se  continue  donc,  et  ayee 
une  impitoyable  cruauté.  Charles  de  Blois  s'emparedeQuimper, 
et  y  faitégor^r  14,000  habitants;  Jean,  par  représailles,  passe 
au  fil  de  l'épee  ceux  de  Dinan.  Peu  après,  désolé  de  l'abandon 
où  le  laissait  Edouard,  il  meurt  de  chagrin  dans  cette  ville 
d'Hennebon  que  son  épouse  avait  défendue  avec  tant  d'héroïsme. 
L'avantage  semblait  donc  toujours  être  à  Charles  de  Blois;  mais 
la  funeste  bataille  de  Crécy,  en  mettant  le  roi  de  France  dans 
l'impossibilité  de  lui  prêter  aucun  secours,  porta  un  coup  fu- 
neste à  ses  espérances  de  succès.  Un  lieutenant  d'Edouard, 
Thomas  Agworth,  le  battit  et  le  fit  prisonnier  à  la  k>ataille  delà 
Rocbe-Derrien  (ISjuin  1347^.  Il  fut  conduit  à  Londres,  où  il 
resta  neuf  ans  captif.  Il  n'obtint  sa  lik)erté,  au  bout  de  ce  temps, 
qw.  moyennant  une  rançon  d'un  million.  —  Les  hostilités  con* 
tinuèrent  néanmoins  durant  sa  captivité  avec  des  avantages  à 
peu  près  égaux.  Les  deux  partis  se  trouvèrent  alors  avoir  à 
leur  tête  deux  femmes,  Jeanne  de  Montfort  et  Jeanne  de  Pen- 
thièvre. Un  fait  d'armes  remarquable  signale  cette  époque, 
c'est  le  fameux  combat  de  trente  Bretons  contre  trente  Anglais, 
Kvré  le  S7  mars  1351,  entre  Ploërmel  et  Josselin,  au  ehéne  4ê 
Mi-Vde,  dont  on  voyait  encore  les  débris  il  y  a  Quelques  an* 
nées.  Les  Bretons,  commandés  par  Beaumanoir,  y  obtinrent  l'a- 
vantage, maissans  quecette  lutte  eût  d'autre  résôltaC  que  de  foire 
éclater  la  bravoure  stérile  de  ces  intrépides  guerriers. — Charles 


elé  de  la  justice  de  ses  droits  à  la  décision  des  pairs  de  France.  ]  de  Bleîs  ayant  eofin  recouvré  sa  liberté  (1366),  on  \m  proposa 


BBETAGinS. 


(568) 


BEKTACn. 


ainsi  qii*i  son  jenne  oompéliteor,  le  fils  de  Jean  de  Montfort, 
da  même  nom  que  son  père,  de  terminer  lenr  différend  par  on 
arrangeroenl  amiable,  et  de  partager  la  Bretagne  entre  eux. 
Gbarlesy  quoiqu'il  ne  put  rien  espérer  de  la  France,  épuisée  par 
la  désastreuse  bataille  de  Poitiers,  ne  voulut  cependant  entendre 
à  aucun  accommodement.  Toutefois  une  trêve  fut  conclue.  Le 
traité  de  Londres,  consenti  par  le  roi  Jean  (1350)  et  dans  lequel 
il  abandonnait  au  roi  d'Angleterre  la  suieraineté  de  la  Bre- 
tagne, aurait  mis  fin  à  la  ffuerre,  eu  anéantissant  toutes  les 
espérances  de  Charles  de  Blois,  s'il  eût  été  ratifié  par  les  éUls 
généraux  de  la  France.  Mais  il  fut  rejeté,  et  ce  fut  le  traité  de 
Brétigny  (IS60)  qui  parut  devoir  mettre  un  terme  à  cette  san- 
glante querelle  :  il  y  était  stipulé  que  les  droits  des  deux  com- 
pétiteurs seraient  r^lés,  en  loute  justice,  par  les  rois  de  France 
et  d'Angleterre.  Des  commissaires  furent  donc  nommés  pour  y 
procéder  ;  l'obstination  des  deux  prétendants  empêcha  de  rien 
conclure.  Il  fallut  donc  de  nouveau  faire  un  appel  aux  armes. 
Les  armées  ennemies  se  trouvaient  en  présence,  dans  les  landes 
d'Evran,  entre  Dinan  et  Bécherel  (1363|,  lorsque,  cédant  aux 
instances  des  prélats  et  des  barons,  Charles  et  Jean  consentirent 
à  un  traité  de  partage.  Mais  la  comtesse  de  Blois  écrivit  à  son 
mari  une  lettre  de  plaintes  et  de  reproches,  qui  se  terminait 
par  ces  mots  :  Vous  n«  devez  pas  remeUre  mon  patrimoine  en 
arbrt'lage ,  ayant  le$  armes  au  foing,  Charles  se  rétracte 
alors;  la  guerre  recommence;  la  bataille  d' Aurai  (29  septem- 
bre 1364)  décida  définitivement  la  querelle.  Jean  Chandos  et 
Olivier  de  Clisson  dirigaient  l'armée  de  Montfort;  Charles  de 
Blois  avait  dans  la  sienne  Bertrand  Duguesclin.  La  valeur  et  les 
talents  de  cet  illustre  capitaine  furent  inutiles;  l'armée  de 
Charles  fut  mise  en  déroute,  Duguesclin  lui-même  fait  prison- 
nier, et  le  comte  de  Blois  tué  par  un  officier  anglais.  Sa  mort 
assura  ï  Jean  de  Montfort  la  possession  de  la  Bretagne.  Vaine- 
ment la  comtesse  de  Blois  implora-t-elle  l'appui  du  nouveau  roi 
de  France.  Le  traité  de  Guérande  (11  avnl  1365)  consacra  les 
droits  de  Jean,  qui  fut  reconnu  comme  duc  légitime  de  Bretagne, 
et  qui  fit  en  cette  qualité  hommage  au  roi  Charles  V.  —  Jean  1 V 
[1365-1399),  dont  la  cause  avait  été  constamment  soutenue  par 
l'Angleterre  «penchait  en  secret  pour  cette  puissance.  Il  était 
donc  bien  difficile  que,  dans  les  débats  qui  existaient  toujours 
entre  les  rois  de  France  et  d'Angleterre^  il  ne  se  laissât  pas  entraî- 
ner par  son  attachement  pour  ce  dernier.  En  effet  il  se  ligua 
avec  le  roi  Edouard.  Charles  V  l'en  punit  en  confisquant  son 
duché.  Une  armée  française  entra  en  Bretagne  pour  exécuter 
l'arrêt  de  la  cour  des  pairs,  ses  succès  furent.assez  rapides  ;  mais 
l'établissement  de  I  impôt  de  la  gabelle  indisposa  fortement 
les  barons.  S'ils  ne  partageaient  pas  Taffection  de  leur  duc  pour 
l'Angleterre,  ils  tenaient  par-dessus  tout  aux  privilèges  de  la 

Srovmce;  ils  se  soulevèrent,  rappelèrent  le  duc  qui,  à  l'approche 
es  Français,  était  aile  se  réfugier  auprès  d'Edouard,  et  Char- 
les V  mourut  avant  d'avoir  pu  tirer  vengeance  de  l'infidélité  de 
son  puissant  vassal.  L'ingratitude  et  la  haine  du  duc  à  l'égard 
du  connétable  Olivier  de  Clisson  livrèrent  ensuite  la  Bretagne  à 
des  déchirements  intérieurs.  Jean  ne  pouvait  pardonner  à  ce 
serviteur,  qui  lui  avait  rendu  de  si  grands  services,  d'avoir  ma- 
rié sa  fille  a  Jean  de  Blois,  fils  de  Charles,  son  ancien  rival. 
L'assassinat  du  connétable  (F.  Olivier  de  Clisson)  et  l'asile 

Sue  le  meurtrier  trouva  auprès  du  duc  allaient  attirer  sur  la 
Bretagne  les  armes  du  roi  de  France.  Charles  VI  s'était  avancé 
jusquau  Mans  à  la  tête  de  son  armée  (1392),  lorsque  la  folie 
dont  fut  atteint  ce  malheureux  prince  vint  détourner  l'orage 
prêt  à  fondre  sur  le  duc  Jean.  Celui-ci,  vers  la  fin  de  sa  vie,  se 
réconcilia  franchement  avec  le  connétable.  Il  mourut  laissant 
pour  son  successeur  un  fils  en  bas  âge.  C'est  lui  qui  institua 
l'ordre  de  VHermine^  pour  récompenser  ceux  de  ses  sujets  qui 
lui  étaient  toujours  restés  fidèles.  —Jean  V  (I39ii-1442)  succéda 
à  son  père  sous  la  tutelle  du  duc  de  Bourgogne.  Devenu  ma- 
jeur et  fnattre  du  pouvoir,  il  accéda  à  la  ligue  des  grands  vas- 
saux conjurés  contre  les  droits  du  dauphin.  Le  dauphin,  de- 
puis Charles  VII,  s'en  vengea  en  ranimant  les  prétentions  du 
comte  de  Penlhièvre,  héritier  de  Charles  de  Blois.  Fait  prison- 
nier par  trahison  en  U19,  Jean  resta  dnaans  au  pouvoir  de 
son  ennemi.  Pendant  toute  la  durée  de  son  règne,  à  cette  époque 
où  la  France  était  livrée  à  toutes  les  horreurs  de  la  guerre  et  de 
l'anarchie,  ce  prince  montra  la  plus  grandcTinconstance  dans 
sa  politique,  passant  alternativement  du  prti  des  Anglais  à 
celui  de  son  souverain  légitime,  et  il  assista,  sans  y  prendre 
aucune  part,  aux  efforts  tentés  par  Charles  VII  pour  re- 
conquérir son  royaume.  —  François  I*'  succéda  à  son  père 
Jean  (1443-1430).  Ce  prince,  surnommé  sans  doute  par  anti- 
thèse le  Bien-Aimé ,  n'est  jpière  célèbre  que  par  la  haine 
dont  il  poursuivit  son  frère  Gilles.  Il  finit  même  par  le  faire 


étouffer  entre  deux  matelas,  malgré  les  ordres  et  la  nm 
même  du  roi  de  France,  qui  ne  put  rien  obtenir  de  a  (r£e^ 
nature.  Epouvanté  de  son  crime  quand  une  fois  sa  hiioe  k 
assouvie,  et  frappé  des  paroles  d'un  moine,  qui  leatsào». 
paraître  au  tribunal  de  Dieu,  il  mourut  quarante  jounipnsi 
victime.  —  Pierre  11^  son  frère,  lui  succéda  (1450-1U7}.  L 
Bretagne  fut  heureuse  sous  son  règne.  Il  abolit  lei  Inj^ 
les  plus  onéreux  au  peuple ,  encouragea  ragricoltore,  ci  p 
sa  générosité  s'attacha  le  clergé  et  la  noblesse.  Il  moant  » 
gretté  de  ses  sujets.  —  Il  eut  pour  successeur  loo  onde  k- 
thur  lit,  comte  de  Richemont  et  connétable  de  FnootCi 
vieux  guerrier,  qui  avait  si  vaillamment  servi  la  csme  iIcsm 
de  France,  ne  fit  que  passer  sur  le  trône  ducal.  Dtnt  a  mi. 
velle  situation ,  il  montra  cette  énergie  qui  avait  touioQnfiMk 
base  de  son  caractère;  il  refusa  d'assister  en  qualité  de  para 
jugement  du  duc  d'Alençon,  Le  duché  de  Bretagne,  répoMM 
a  l'invitation  qui  lui  fut  faite,  n'ayant  jamais  (ait  ptrtieà 
royaume  de  France.  Il  ne  régna  que  14  mois,  et  U  omrni 
passa  à  son  neveu.  —  François  II  (1459-1488).  Ce  priiKe,(rB 
caractère  faible  et  irrésolu,  malheureusement  pour  lui  dp* 
ses  sujets,  se  trouva  dans  des  circonstances  pohtiqueiqii  li- 
raient exigé  plus  de  suite  et  de  fermeté  dans  le  caractère.  Di 
trouva  engagé  dès  le  commencement  de  son  règoe  diu  crit 
lutte  que  les  grands  vassaux  soutinrent  avec  Louis XI  et  oib 
féodalité  devait  être  blessée  à  mort.  Le  roi,  qui  voulait  itiw 
les  seigneurs  dont  la  puissance  était  une  cause  d'apprébeoM 
constantes  pour  la  royauté,  exigea  du  duc  de  Bretagne  qol  n- 
uonçàt  à  battre  monnaie,  a  lever  des  impôts,  et  que  loér^ 
du  duché  ne  relevassent  que  de  sa  couronne.  Pris  au  dfjpnmi, 
le  duc  demanda  des  délais  pour  répondre,  prétextant  ftivà 
besoin  de  consulter  les  états  du  duché.  Pendant  œ  leBp,i 
s*empressa  de  conclure  (1465)  avec  les  autres  grandi vann  h 
fameuse  ligue  du  bien  pubHe.  Il  arriva,  opéra  sa  jondios  m 
l'armée  des  confédérés  trop  tard  pour  assistera  labiUilleà 
Monthléry;  mais  il  prit  partaubhcus  de  Paris,  etfitfiBséei 

Kix  avec  le  roi.  Mais,  inquiet  des  nouvelles  dispoâtioMè 
»uis  XI  à  son  égard ,  il  se  hâta  de  conclure  nue  ooiicUe»- 
lianceavec  l'Angleterre,  leDanemardc,  la  Savoie^  etavecleiàB 
de  Berry,  d'Alençon  et  de  Bourgoene.  Le  roi  avait  doooé  m  h 
de  Berry,  son  frère,  le  duché  de  Normandie  qu'il  ne  lanh  p 
à  lui  reprendre.  Le  prince  dépouillé  vint  se  réfugier  ea  ^ 
gne.  François  l'accueillit  avec  empressement,  et  envoya  deo» 
der  réparation  à  Louis  au  nom  ne  son  frère.  Mais  le  ni  i« 
fait  approuver  sa  conduite  par  les  états  généraux  teiiosàT« 

11468);  une  armée  va  porter  sa  réponse  a  la  somroatioodKiB 
^rançois  effrayé  demanda  humblement  la  paix,  qu'il  n'oltt 
qu'à  des  conditions  humiliantes.  Ce  traité  ne  pouvait  être  a- 
cère  ;  aussi  le  duc  ne  cessa-t-il  de  négocier  avec  le  roi  <f  Aifir- 
terrc  et  les  princes  français,  et  surtout  avec  le  duc  de  IMp' 
gne.  Le  roi  ne  pouvait  ig^norer  les  mauvaises  intentions  des 
vassal,  et  il  en  avait  recueilli  une  nouvelle  preuve  lorsque»  ip^ 
offert  au  duc  l'ordre  de  Saint-Michel  qu'il  venait  decréer(t  #»! 
avait  essuyé  un  refus  detcelui-d,  qui  répugnait  i  selieriiiv 
par  de  nouveaux  serments.  Les  hostilités  continuèrent  donc, ^ 
des  intervalles  de  repos  marqués  par  des  trêves,  jusqu'à  oelkt 
Senlisen  1475.  Cette  paix  menteuse  se  maintint  jinqu'i  h" 
du  r^ne  de  Louis  XI,  quoique  ce  dernier  eût  de  ff^^ 
de  défiance  contre  le  duc  de  Bretagne;  car  en  1477  'û9^ 
cepta  une  correspondance  du  duc  avec  Edouard  IV,dansbp(* 
il  pressait  le  roi  d'Angleterre  de  venir  se  mettre  ^  I*  ^^ 
mécontents  de  France,  lui  promettant  de  lui  faire  recoornf  ■ 
provinces  possédées  jadis  par  ses  ancêtres.  Cette  ureufe  êvidaa 
de  la  mauvaise  foi  clu  duc  de  Bretagne  n'empêcha  pv)'^ 
renouveler  la  trêve  de  Sentis  ;  mais  en  même  temps  il  i^* 
les  droits  de  la  maison  de  Blois  et  de  Penthièvre  sur  le  doditf 
Bretagne.  François,  de  son  côté,  livré  i  l'influence  de  bw» 
son  favori,  et  de  la  dame  de  Villequier,  sa  maltresse,  <k^ 
tous  deux  à  l'Angleterre,  contracta  de  nouvelles  alliinceM* 
le  roi  des  Romains,  Maximilien,  et  le  roi  d'Angleterre.  I)  ^ 
même  sa  fille  en  mariage  au  prince  Galles.  La  mort  da  i«| 
ensuite  celle  de  son  jeune  fils  assassiné  par  soo  <^.  v; 
rompit  ce  projet  d'union  mena<^nt  ^oor  la  tranquillité  *< 
France.  —  La  faveur  dont  Landais  jouissait  auprès  da  daciv 
excité  la  jalousie  des  seigneurs  bretons;  ils  luiauraicafF 
donné  son  orgueil  et  sa  tyrannie,  mais  ils  ne  pouvaient  voir** 
dépit  le  fils  d'un  Uilleur  jouir  de  Unt  d'influence  svTe^ 
leur  souverain.  Une  tentative  faite  par  eux  poor  sereaot^ 
très  du  favori,  dans  le  palais  même  du  doc,  était  reiig^ 
résulut.  C'est  dans  ce  moment  que  le  dacd'Orlêam  vint  v^ 
le  duc  de  Bretagne,  son  cousin  ^main.  U  était  inile  dsp' 
voir  que  s'était  arrosé  à  son  préiadioe  Anne  de  DeaigM.  tm^ 


BBSTA61IB. 


(560) 


BABTA61IB. 


igfif  poar  recouvrer  sa  posilîon  de  premier  prince  da  sang»  lui 
lenuuidanten  retour  de  le  protéger  contre  les  baruns  de  Breta- 
M;  Un  traité  fut  en  effet  signé  entre  les  deux  ducs  pour  rendre, 
disiient-ilSy  la  liberté  au  roi.  Anne  de  Beau  jeu  et  son  niari, 
ayant  appris,  conclurent  de  leur  côté  une  alliance  avec  les  no- 
iles  bretons,  qui  s'engagèrent  à  reconnaître  Charles  VIII  pour 
eor  souverain  à  la  mort  du  duc  François,  sous  la  condition 
[o'aacone  atteinte  ne  serait  portée  aux  libertés  et  privilèges  de 
I  province,  après  sa  réunion  à  la  couroime  de  France.  Ccpen- 
knt  Landais,  croyant  pouvoir  se  venger  de  ses  ennemis,  fait 
Mrdier  contre  eux  l'armée  ducale  ;  mais  quand  elles  furent  en 
résence,  les  deux  troupes  se  mêlèrent,  et  se  présentèrent  aux 
ortes  de  Nantes,  demandant  la  tète  du  favori.  Un  soulèvement 
iate  Cernent  dans  la  ville,  et  le  duc  est  forcé  de  livrer  Lan- 
ns  qui  est  pendu  (1485].  Une  des  premières  conséquences  de 
mort  fut  la  réconciliation  de  la  régente  de  France  et  du  duc 
«ncois,  qui  s*empresse  ensuite  de  faire  reconnaître  par  Tas- 
mbiée  des  états  les  droits  de  succession  de  sa  fille  Anne  au 
icbé  de  Bretagne,  à  Texclusion  des  maisons  d'Orange,  d'Aï- 
pt  et  de  Rohan,  descendant  des  Montfort  par  les  femmes.  La 
[x  ne  dura  pas  longtemps  entre  la  régente  de  France  et  le  duc 
Bretagne.  Une  maladie  mve  ayant  mis  les  jours  du  duc  en 
iger,  Anne  de  Beaujeu  fait  avancer  des  troupes  pour  pouvoir 
»urer  du  duché,  en  vertu  des  droits  de  la  maison  de  Blois. 
le  démonstration,  menaçante  pour  les  intérêts  de  ses  filles, 
ssa  profondément  le  duc,* qui,  revenu  à  la  santé,  conclut  une 
avelie  alliance  avec  Maximilien ,  le  roi  de  Navarre ,  les  ducs 
Méans,  de  Bourbon,  de  Lorraine,  les  comtes  d'Angoulême, 
Neyers,  Dunois  et  un  grand  nombre  d'autres  seigneurs 
toçais.  La  régente  ne  se  laisse  pas  intimider  par  cette  ligue 
maçante;  elle  force  le  duc  d'Orléans  à  aller  chercher  un  asile 
Bretagne,  ainsi  que  grand  nombre  d'autres  seigneurs  fran- 
is  (1487),  et  fiiit  marcher  une  armée  sous  le  commandement 
la  Trémottille  oui  s'empare  de  plusieurs  places.  François, 
andonné  de  ses  alliés  oui  ne  |)urent  ou  ne  voulurent  pas  lese- 
urir,  &  l'exception  de  Maximilien,  cherche  en  vain  à  se  pro- 
lier  des  movens  de  résistance  en  offrant  à  divers  princes  la 
lin  de  sa  fille  Anne,  alors  âgée  de  onze  ans.  Cependant  la 
éfliouilles[avance  jusqu'à  Nantes,  où  le  duc  était  renferme; 
nois  parvint  heureusement  à  lui  en  faire  lever  le  siège.  Les 
)les  bretons,  mécontents  de  l'influence  des  étrangers  sur  leur 
verain»  avaient  favorisé  cette  invasion  ;  mais ,  irrités  du  mé- 
I  qu'Anne  montra  pour  les  traités  faits  avec  eux,  ils  reprirent 
idement  les  places  conquises  par  les  Français.  Une  nouvelle 
lée  entre  en  Bretagne  ;  la  discorde  se  met  parmi  les  chefs  des 
ipes  bretonnes;  c'est  dans  ces  fâcheuses  dispositions  qu'on  en 
itaax  mains  à  Saint- Aubin  du  Cormier  (28  juillet  1488).  Les 
Ions  Taincus  perdirent  4,000  hommes  ;  le  duc  d'Oriéans  fut 
prisonnier,  et,  pour  obtenir  la  paix,  François  fut  obligé  de 
crire  aux  dures  conditions  qui  lui  furent  imposées.  Il  s'en- 
iait  à  renvoyer  tous  les  étrangers  qui  avaient  fait  la  guerre 
oî,  à  ne  jamais  donner  asile  à  ses  ennemis,  et  enfin  à  ne 
t  marier  ses  filles  sans  le  consentement  de  son  souverain.  Il 
écut  peu  à  ce  traité;  le  chagrin  qu'il  éprouva  de  tant  de  dé- 
es  suivis  de  tant  d'humiliations  le  conduisit  au  tombeau 
semaines  après.  —  Anne,  sa  fille  aînée,  â^ée  de  onze  ans, 
bail  rhéritiere  du  duché  de  Bretagne.  A  |)eme  la  mort  du 
fot-elle  connue,  qu'une  ambassade  vint  au  nom  de 
les  VIII  réclamer  fa  garde-noble  des  deux  princesses 
bnt  leur  minorité.  Cette  prétention  fut  repoussée:  des 
»es  françaises  rentrèrent  alors  en  Bretagne.  Mais  un  se- 
I  envoyé  fort  à  propos  par  Henri  VII,  roi  d'Angleterre, 
erdinand  le  Catholique,  roi  d'Aragon,  contint  l'armée 
laise,  et  une  trêve  de  sept  mois  fut  conclue.  Cepen- 
autour  de  la  jeune  princesse  s'agitaient  les  partisans  des 
[S  prétendants  à  sa  main,  au  premier  rang  de^uels  étaient 
imilien  ,  le  sire  d'Albret  et  le  vicomte  de  Bohan.  I^es  coû- 
ts de  la  duchesse  profitèrent  du  répit  que  leur  donnait  la 
'  pour  presser  la  conclusion  de  son  manage  avec  Maximi- 
qui  Fepousa  secrètement  par  procureur  (1490).  Outré  de 
râr  là  ruiner  toutes  ses  espérances,  le  sire  d'Albret  livre 
rrançais  la  ville  de  Nantes,  et  en  peu  de  temps  une  grande 
e  de  la  Bretagne  est  conquise  par  Charles  VIII,  qui  se  plai- 
t  de  rinfkvction  faite  par  ce  mariage  au  traité  conclu  avec 
ic  François  :  assiégée  dans  Rennes,  la  duchesse  est  obligée 
•pituler.  Déià  sans  doute  l'idée  d'assurer  à  la  France  la 
^oo  de  la  Bretagne,  par  l'union  du  roi  et  de  la  duchesse, 
été  soggérée  k  Charles  par  le  duc  d'Orléans  et  par  Dunois. 

■T. 


ayant  été  regardée 
lusoîre.  Par  leur  contrat  de  mariage,  les  deux  époux  se  cédè- 
rent réciproquement  leurs  droits  et  prétentions  sur  le  duché  de 
Bretagne,  sous  la  réserve  toutefois  que  si  la  duchesse  survivait 
au  roi  et  n'avait  pas  d'enfants  de  lui ,  ladiiê  damé  ne  convoiera 
à  d'autres  noees,  for$  avec  le  roi  /«Itir,  H  faire  $e  peut,  ou 
autre  pl%u  présomptif  futur  $ucce$seur  de  la  couronne.  Cette 
clause  réunissait  de  (ait  la  Bretagne  à  la  couronne  de  France. 
Devenue  reine  de  France,  Anne  ne  sépara  jamais  ses  intérêts  de 
ceux  des  Bretons,  et,  ffràce  a  elle,  les  privilèges  du  duché  fu- 
rent confirmés  et  étendus,  et  plusieurs  villes  obtinrent  de  nou- 
velles libertés.  A  la  mort  de  Cnarles  VIII  (1498),  sa  veuve  se  re- 
tira en  Bretagne,  et  s'empressa  d'y  faire  acte  de  souveraineté  en 
blittant  monnaie ,  rendant  des  édils  et  convoquant  à  Rennes  les 
états  de  la  province.  Cependant  Louis  XII,  qui  venait  de  succé- 
der à  Charles  VIII,  songea  tout  d'abord  à  ce  que  l'acquisition 
de  la  Bretagne,  fruitfd'une  guerre  longue  et  sanelante,  ne  fût  pas 
perdue  pour  la  France.  Que  l'amour  et  la  politique  aient  été 
d'acooru  dans  celte  résolution,  peu  importe.  Se  fondant  sur  une 
des  clauses  du  contrat  de  mariage  d'Anne  avec  son  prédécesseur, 
il  s'empressa  de  lui  offrir  sa  main.  Louis  XII»  n'étant  oue  duc 
d'Orléans ,  avait  en  1473  épousé  Jeanne  de  'France ,  nlle  ca- 
dette de  Louis  XI.  Cette  union  semblait  devoir  être  un  obstacle 
à  celle  qu'il  projetait.  Le  roi  poursuivit  alors  son  divorce  auprès 
du  pape  Alexandre  VI.  Nous  n'entrerons  pas  ici  dans  les  détails 
de  ce  scandaleux  procès,  qui  ne  se  rattache  qu'indirectement  à 
l'histoire  du  duché  de  Bretagne  (  F.  Louis  XII ,  Jeanne  ,  BoR- 
gia).  —  Le  14  décembre  le  divorce  fut  prononcé,  et  le  17  jan- 
vier 1499  le  mariage  de  Louis  et  d'Anne  fut  célébré  à  Nantes. 
Les  clauses  du  contrat  des  deux  époux  furent  bien  plus  désa- 
vantageuses à  la  couronne  de  France  que  les  stipulations  faites 
par  Cnarles  VIII.  Non-seulement  tous  les  privilèges  des  Bre- 
tons furent  confirmés,  mais  il  fut  convenu  que  la  Bretagne  ap- 
partiendrait au  second  enfanL  de  quelque  sexe  qu'il  lut,  qui 
naîtrait  de  ce  mariage,  ou,  à  défaut  d'enfants,  au  plus  proche  hé- 
ritier de  la  reine.  A  ce  premier  acte  de  faiblesse,  Louis  en  ajouta 
un  autre,  lorsqu'en  agréant,  en  1501 ,  au  projet  de  mariage  de  sa 
fille  Claude  avec  Charles,  fils  de  Philippe  le  Beau  et  petit-fils  de 
Maximilien,  empereur  depuis  sous  le  nom  de  Charles-Quint,  il 
compritia  Bretagne  parmi  les  autres  provinces  qui  composeraient 
la  dot  de  la  princesse.  Ce  traité,  qui  pouvait  devenir  si  fatal  à  la 
France,  fut  renouvelé  par  celui  de  Blois  (1604);  mais  le  roi,  ou- 
vrant sans  doute  les  yeux  sur  les  conséquences  funestes  que  pou- 
vaient avoir  pour  la  France  de  semblables  dispositions,  les  rompit 
en  ayant  l'air  de  céder  aux  vœux  des  états  généraux,  convoqués 
à  Tours  le  14  mai  1506.  C'est  aussi  dans  cette  assemblée  que 
fut  arrêté  le  mariage  de  Claude,  héritière  du  duché  de  Bretagne, 
avec  le  comte  d'Angoulême,  depuis  François  V^ ,  héritier  pré^ 
somptif  de  la  couronne  si  le  roi  n'avait  pas  d'enfants  mâles.  Ce 
manage  ne  put  être  célébré  qu'en  1514,  après  la  mort  de  la  reine 
Anne,  qui  s  était  toujours  montrée  favorable  à  la  maison  d'Au- 
triche, et  dès  lors  Louis  XII  abandonna  à  son  gendre  l'adminis- 
tration absolue  du  duché  de  Bretagne,  sur  la  demande  qui  en  fut 
faite  par  les  états  de  la  province.  —  Lorsque  le  duc  d'Angou- 
lême eut  succédée  Louis  XII  (1515), sous  le  nom  de  François 
P%  la  jeune  reine  fit  à  son  époux  une  cession  complète  du  duché 
de  Bretagne  ainsi  que  de  ses  autres  propriétés.  En  1524,  à  l'é- 
poque de  sa  mort ,  elle  transporta  cette  donation  au  dauphin, 
son  fils  atné,  donation  qu'acceptèrent  les  états  de  Bretagne  en 
1552.  Le  dauphin  étant  mort  en  1536,  son  frère  putné  lui  fut 
substitué  dans  tous  ses  droits,  et  quand  il  fut  monte  sur  le  trône 
sous  le  nom  de  Henri  II,  le  duci.é  de  Bretagne  fut  irrévocable- 
ment réuni  à  la  couronne  de  France  (1547). —  A  la  mort 
d'Henri  III  (1589),  Philippe  IV,  roi  d'Espagne,  veuf  d'Isabelle, 
fille  atnée  de  Henri  II,  agissant  au  nom  de  sa  fille;  le  duc  de 
Lorraine,  mari  de  Claude,  seconde  fille  d'Henri  II,  et  le  duc  de 
Mercœur,  qui  avait  épousé  Marie  de  Luxembouig,  descendant 
par  les  femmes  des  comtes  de  Penthièvre,  élevèrent  tous  trois 
des  réclamations  au  sujet  du  duché  de  Bretagne,  se  fondant  sur 
ce  qu'aucun  lien  de  parenté  ne  rattachait  à  Anne  de  Bretagne 
Henri  de  Bourbon,  néritier  et  successeur  d'Henri  III.  Alors  la 
Bretagne  fut  Clément  désolée  par  la  guerre  que,  sur  d'autres 
points  de  la  France,  la  Ligue  et  l'Espagne  faisaient  à  Henri  IV. 
Leduc  de  Mercœur  prolongea  même  la  lutte  trois  ans  après 
l'abjuration  d'Henri  :  il  se  soumit  enfin,  et  dès  lors  aucune  pré- 
tention n'a  plus  troublé  le  roi  de  France  dans  la  possession  de 
la  Bretagne,  devenue  province  du  royaume.  —  Soumise  h  la 
même  forme  de  ffouvernement  que  les  autres  provinces,  la  Bre- 
tagne, jusqu'à  l'époque  de  la  révolution,  continua  cependant  de 

47 


BSBTAeXB. 


(WO) 


tenir  de  ses  privilèges  parliculiers^  dont  le  mainUen  était  iuré 
jadis  par  chaaue  duc  à  son  avènement  au  trùne.  Seulement  I  w- 
pemblée  des  états,  oui  se  tenait  autrefois  tous  les  ans,  n'eut  plus 
lieu  que  tous  les  deux  ans  depuis  1630.  Les  états  se  compo- 
Mient  :  pour  le  clergé»  des  neuf  évèquesde  la  province,  celui  de 
Hol»  de  Nantes,  de  Quimper,  de  Rennes,  de  Saint-Brieuc,  de 
Siûnt-Malo,  de  Saint«Pol  de  Léon,  de  Trêguier,  de  Vannes; 
des  députés  des  neuf  chapitres  des  cathédrales  ;  de  quarante- 
deux  abb^;  pour  la  noblesse,  des  neuf  barons  de  Bretagne,  qui 
étaient  ceux  de  Vitré,  Léon,  Châleaubriant ,  la  Roche-Bernard, 
Ancenis,  Pont-Château  et  Pont-l'Abbé,  Derval,  Malestroit, 
Quintin,  les  trois  derniers  en  remplacement  de  ceux  d*Avau- 
gour.  Fougères,  Lan^nux,  et  de  tous  les  gentilshommes  auxquels 
certaines  conditions  donnaient  le  droit  de  siéger  aux  états; 
pour  le  tiers  état,  des  députés  de  quarante  communes.  Les  états 
connaissaient  de  tout  ce  oui  avait  rapport  à  l'administration  de 
Il  province ,  décrétaient  la  somme  et  la  répartition  des  impôts 
qa  elle  avait  à  pa)[er,  en  relaient  l'emploi  et  votaient  un  don 
gratuit  au  roi,  qui  tirait  de  la  Bretagne  ua  revenu  annuel  de 
13  ou  13  millions.  Les  impôts  étaient  de  deux  espèces,  la  ferme 
diê  devoin  et  ie  fouage:  le  premier  comprenait  les  droits  sur  les 
boissons;  sous  le  nom  àtfowufe  (F.  ce  mot)  on  entendait  une 
espèce  de  taille  fort  modique.  Mais  du  reste  cette  province  était 
exempte  des  tailles,  aides  et  gabelles. —  La  justice  y  était  rendue 
dans  le  principe,  sans  appel,  par  un  tribunal  appelé  les  grands 
JQurê,  Sous  Charles  VIII,  en  1493,  il  fut  convenu  avec  les  états 
qu'il  pourrait  y  avoir  appel  au  parlement  de  Paris.  Eu  mars 
1553,  Henri  II  érigea  les  grande  jours  en  parlement,  et  un  édil 
de  Charies  IX,  de  1560,  le  rendit  sédentaire  à  Rennes.  Ce  par- 
lement était  composé,  outre  les  quatre  présidents,  de  trente- 
deux  conseillers,  dont  seize  devaient  être  nécessairement  Bre- 
tons; d'où  venait  une  distinction  des  charges  françaises  et  des 
€harges  bretonnes, —  La  Bretagne  a  formé,  depuis  la  révolution, 
cinq  déparlements  :  celui  de  la  Loire-Inférieure,  d'I Ile-et-Vilaine, 
du  Finistère,  des  Côtcs-du-Nord,  du  Morbihan.  Nous  renvoyons 
à  ces  mots  pour  toutes  les  indications  géographiqses  qui  ont 
rapport  à  la  Bretagne.  L.  de  5t.-Hubert. 

BEBTA6NE  (Gbande-)  (Qéogr,)^  en  anglais  Great^Bri4aim 
(ffriiaiHM'a),  grande  Ile  de  l'Europe,  dans  l'océan  Atlantique, 

?oi  forme  le  noyau  de  l'empire  britannique.  Elle  comprend 
Ecosse,  l'Angleterre  et  la  principauté  de  Galles,  et  est  située 
entre  les  49^  et  59'  degrés  de  latitude  nord,  et  les  0  degré  35 
«linutes  et  le  huitième  degré  0, 34  minâtes  de  lon^tude  ouest, 
cotre  la  mer  du  Nord  à  1  est,  la  Manche  au  sud.  Ta  mer  d'Ir- 
lande et  l'océan  Atlantique  septentrional  à  l'ouest  et  au  nord. 
Sa  superficie  est  de  12,679  lieues  carrées,  et  sa  population,  d'a- 
près le  recensement  de  1831,  de  16»355,607  âmes  (F.  Britan- 
mODB)  [  EmpirbI). 

BRETAGNE  (NouvELLE-j ,  vaste  Contrée  qni  embrasse  pres- 
que toute  la  partie  septentnonale  de  l'Amérique  du  Nord,  et 
qui  s'étend  entre  les  47*  et  144**  de  latitude  nord,  et  entre  les 
78  et  132**  de  longitude  ouest.  Au  nord,  elle  est  baignée,  sur  une 
Wngue  étendue  de  côtes,  par  l'océan  Glacial  arctique;  à  l'est, 
elle  est  bornée  par  la  mer  d'Hudson  et  le  Labraaor;  au  sud- 
ovest  et  au  sud  ,  pr  le  Canada  ;  et  à  l'ouest,  par  l'Amérique 
russe,  avec  laquelle  ses  limites  sont  presque  toutes  formées  par 
k  Qeuve  Mackensie.  Sa  longueur ,  de  l'ouest-nord-ouest  à  l'est- 
Bord-est,  est  de  plus  de  900  lieues;  sa  largeur,  du  nord  au  sud, 
de 550  lieues,  et  sa  superficie  de  985,000  lieues  carrées.  La  surface 
de  la  Nouvelle-Bretagne  est  couverte  à  l'ouest  par  le  prolonge- 
nent  boréal  des  Bocky-Moontains  ;  le  reste,  qui  offre  le  même 
«apeot  que  la  Finlande,  est  entrecoiipé  de  chaînes  de  montagnes 
M  élevées,  nues,  toumieniées,de  vastes  plaines  arides  et  a'un 
dédale  de  lacs,  de  marais,  d'Iles,  de  pres<ra*tles,  de  rivières  traçant 
Jetsinuosités  les  plus  étranges,  rempliesoe  cascades,  de  rochers,de 
sauts,  aux  rives  tantôt  encaissées,  tantôt  plates,  ayant  une  direc- 
tion si  peu  déterminée,  qu'elles  semblent  ne  savoir  de  quel  côté 
«nvoyer  leurs  eaux.  Beaucoup  d'entre  elles  sont  considérables, 
letlesque  l'Ouogigah  ou  rivière  de  la  Paix,  la  Saskat-Cbaouan, 
le  MadLensie,  la  Churdnll,  la  Red- River,  le  Thleoui-Cbod- 
Deaeth ,  découvert  et  reconnu  par  le  capitaine  Back  en  1834,  k 
Severn,  l'Albany,  la  Mooie.  Parmi  ces  lacs,  on  distingue  ceux 
d'Ouvnipi,  de  l'Esclave,  du  Grand-Ours,  espèces  de  petites  oiers 
kiténeures,  d'Atapeskow,  du  petit  Ouynipi,  des  Rennesi  de 
de  Wollaston,  Northlined,  d'Yatiikied.  des  Rois  et  desPluies.  La 

eupart  de  ces  lacs  et  de  ces  rivières  sont  tellement  rapprochés 
I  uns  des  autres  qu'ils  ne  sont  sépares  c|ue  par  de  petits 
isthmes,  appelés  forioass  dans  le  pays.  Le  clin^t  est  en  géné- 
ral fîroîd  ;  il  le  devient  ne  plus  en  plus  à  mesure  que  l'on  avance 
vers  le  nord,  c'est-i-dire  vers  les  rivages  de  l'océan  Arctique  et 
et  la  mer  d'Hudson  :  ici,  et  à  une  asseï  grande  distance  dans 


l'intérieur,  il  est  d'une  Apreté  extrême.  C'est  i  pane  s'il  ji^ 
ou  deux  mois  d'été,  ou  plutôt  de  chaleurs  eicfisivei,  pmia 
lesquelles  les  moustiques  ne  laissent  pas  un  momeol  de  rrp«; 
les  Indiens  eux-mêmes  peuvent  à  peine  endurer  les  Uwiam 
que  causent  ces  insupportables  insectes.  L'atmosphère  (ii,è 
plus,  fréquemment  chargée  de  brouillards.  Le  sol  pasieMip. 
néral  pour  peu  fertile.  Les  parties  méridionales  oareiU  p«. 
tant  des  terres  labourables  et  de  grandes  et  vertes  pnino;« 
évalue  à  un  tiers  de  la  surface  la  quantité  de  terres  susceptibb 
d'être  mises  en  rapport.  Du  reste,  les  indigènes  ne  profita 
nullement  de  cet  avantage,  pour  remédier  aux  aflreuseidM 
qui  les  moissonnent  lorsque  le  gibier  ou  les  fruits  de  ^iri^ 
arbres  viennent  à  leur  manquer.  Dans  les  plaines  qui  tkm- 
nent  le  lac  Ouynipi,  croU  le  riz  du  Canada  (fûaii»aa^«a/ui 
Les  arbres  les  plus  communs  au  sud  sont  l'érable i  suât t(i 
peuplier.  Jusqu'au  60*  parallèle  de  latitude  on  n'aper^  p 
(les  arbres  et  des  arbustes  rabougris ,  et  il  n'y  croit  que  k 
pommiers,  des  poiriers,  des  groseilliers,  des  framboiiim,è 
traisiers,  du  céleri  sauvage,  des  pommes  de  terre ,  des  du»  e 
des  navets.  Le  froment  ne  dépasse  pas  le  53' parallèlf;Mtt 
du  60^,  presque  toute  végétation  cesse.  Les  Bockj-Maato 
offrent  quelques  masses  de  forêts  de  pins,  de  boule«ii>drtri» 
blcs,  de  saules,  de  mélèzes,  de  cèdres,  de  genévriers eliifi»! 
arbres  de  ces  zones.  On  y  trouve  des  ours  blancs,  gris.bnui' 
noirs  ;  des  loups ,  des  renards  blancs ,  jaunes  et  soin;  è 
castors ,  des  loutres ,  des  lynx  ,  des  daims ,  des  hkM,  es 
bœufe  musqués,  des  cerfe,  des  caribous,  dont  la  UM.lrc 
fine,  sert  aux  indigènes  pour  faire  des  pantalons  et  àatkm- 
ses;  des  carcajous,  des  porcs-épics,  des  lièvres,  des  hfiH>de 
chiens  grands  et  forts,  qui  servent  de  bêtes  desomoKflittQii 
Il  Y  a  des  chevaux  d'une  bonne  racedana  1^  parties  mtk^ 
nales,  des  rennes,  et,  en  fait  d'oiseaux,  des  aigles  i  q«cttU* 
che,  des  faucons,  des  éperviers,  des  hiboux,  des  coqsde  tvifi 
blancs,  des  courlis  sifnants,  des  oies,  d^  cidus  et  aulrao- 
nards.  Les  lacs  et  les  rivières  abondent  en  poissons.  MusiK^ 

?[ue  les  animaux  quadrupèdes  viennent  k  s'écarter  do  Ia] 
réquentés  par  les  indigènes,  et  que  le  poisson  finit  par  nni^i 
les  pauvres  habitants  de  ces  régions  ingrates  tombeol  |)ar» 
laines,  victimes  de  l'absence  des  ressources  alimeataire  li 
population  de  la  Nouvelle-Bretagne  se  compose  de  di^tivst- 
bus  d'Indiens,  telles  que  lesTcnippeouays  ou  Cbipobv.V 
forment  la  masse;  les  Knisteneaux,  les  AÎssiniboins,  ktb^ 
maux,  qui  parcourent  surtout  les  contrées  septentrioaaW^J 
peuples  poussent  l'amour  des  liqueurs  fortes  jusqu'à  Ufrà4 
aussi  leur  caractère  se  ressent-il  de  l'usage  imniodéréqfi^^ 
font.  Ils  vivent  sous  des  tentes,  et  s'adonnent  particoliéfM 
la  pêche  et  à  la  chasse  des  animaux  à  fourrure,  dont  ii»«^ 

Sent  les  peaux ,  dans  les  différents  comptoirs  de  la  oanH 
e  la  baie  d'Hudson ,  contre  de  l'eau-de-vie,  des  fauls* 
rents  ustensiles  de  fer  et  de  cuivre,  des  bagues,  des  braoHI 
corail  et  d'autres  ot^eis  d'ornement.  Ils  reconnaisseat  p^ 
tous  un  grand  esprit;  mais,  de  plus,  chaque  individu»  tfl 
nilou  ou  esprit  particulier;  c'est  un  arfa^,  une  beitie  •*  < 
animal  quel^nque. — La  Nouvel le-Rretagneest  r^prdcefi^ 
une  dépendance  des  possessions  anglaises  dans  I  Aa^^y] 
Nord  :  cependant  l'Angleterre  n'y  a  aucun  établitftv'*-' 
gouvernement  a  concé<K  le  privilège  du  commerce  des  pH 
ries  à  une  compagnie  dite  de  la  baie  d'Hudson,  qai  )  >  ^ 
quelques  petits  forts  servant  de  points  de  ralliement  aai  ^ 
breux  employés  qu'elle  disperse  dans  cette  inuaesse  rffviM 
principal  est  le  wri  Tchippeouayan.  On  a  doiuié  ëntù  H 
aux  différentes  parties  delà  Nouvel le-Bretaff ne:  cehiidf  t^ 
Us  à  celle  oui  s'étend  sur  les  bords  du  grand  g«4fe  de  Jiw 
Nouvelle-Galles  septentrionale  et  méridionale  aux  rinfo^ 
s'étendent  sur  les  nves  sud  et  sud-ouest  de  la  mer  d'B*^ 
â  la  partie  occidentale  située  au  delà  des  Rocky  Mç"^ 
nom  de  Nouvelle-Calédonie.  —  I^  seule  colonie  q>i  '■'^ 
été  (ondée  dans  la  Nouvelle- Bretagne  est  celle  à  ^ 
Donan.  j 

BRETAGNE  (GâAND  ARCHIPEL   DE  LA  NOCySLU'' 

archipel,  un  des  mieux  peuplés  de  l'Océanie,  est  sil»<* '•* 
la  Papouasie  ou  Nouvelle-Guinée,  divisiou  de  la  Ilcba6«-J 
il  est  séparé  par  le  détroit  de  Dampier;  ses  limitH  K«f  ^ 
ques  sont ,  d^ine  part,  les  4»  8'  et  e»  3'  de  latitiide  sud,  «  "^ 
tre  les  145'  65  et  160'  3  de  lonffitudeest.  Sa  m^m^^^T^ j 
viron  1,660  lieues  carrées,  et  Te  nooàbre  de  scsUfciH^fcj] 
être  de  plus  de  100,000.  Il  a  été  découvert  par  Us  m^ 
Daaapier  et  Carteret,  en  1700  et  1768.  Ses  pnoàf^f^] 
celles  de  la  Nouvelle-Bretagne  et  de  la  Nouvelle-Zêlaodc^l 
rées  l'une  de  l'autre  par  le  canal ^iot^^eorges,  ^^*z 
l'Ile  de  llan.  Vieufient  ensuile  les  Uea  da  duc  dTtfti  «■ 


(MJ 


BBBTBVIL. 


km$é),êW9c  on  port;  du  NwiVil-Hmwvrêf  dool  les  habitâoU 
Mut,  «près  ceux  de  la  Noo^eHe-Zélande,  les  plut  milisés  de  cet 
•rchtpel;  de  Maihif^  iâfr^atriâ ,  Caen ,  Dainpier»  des  Pèchcars 
^ishen),  de  (lérara,  de  Sis^  Saint-Jean»  Orageuse,  Mathias, 
8an*Migaely  la  Vendala,  los  Reyes  et  los  Negros,  aiec  la  princi- 
pale lie  de  ce  nom  ;  le  petit  gnmpe  des  Iles  françaises  »  les  Iles 
de  rAmirauté,  de  Portland ,  desErmiteSy  de  l'Echiquier.  Leur 
svrfiKe  est  en  général  couverte  de  montagnes,  <|ui  paraissent 
être  primitives ,  tandis  que  les  collines  de  leur  circonférence  et 
les  écoeils  de  leurs  rivages  sont,  surtout  pour  la  Nouvelle-Zélande, 
atfiérement  formés  de  carbonate  de  cbaux  madréporiqoe,  qui 
ks  entoure  d'une  espèce  de  mur  semblable  à  un  nouveau  rî- 
nge  moulé  sur  un  rivage  ancien.  Ces  lies  possèdent  plusieurs 
volcans  en  ignition  ;  elles  sont  bien  boisées  et  bien  arrosées.  La 
Dotation  y  est  asset  riche  :  elle  comprend  le  cocotier,  le  mus- 
ooîer  sauvage,  Tarbre  h  pain,  les  figuiers,  l'aséquier,  le  sagou- 
lier  y  les  grandes  fougères,  les  drymirrhisées.  —  Les  habitants 
de  ces  ties  appartiennent  à  la  race  Papouas  ;  mais  leur  taille  est 
plos  haute  et  leurs  traits  sont  plus  beaux  que  ceux  de  l'f  le  Pa- 
pôvaaîe.  Ils  ont  des  temples;  ils  adressent  leurs  offrandes  tantôt 
I  des  idoles  à  figure  humaine,  et  tantôt  à  d'autres  revêtues  de  la 
ta  forme  de  certahis  animaux.  Ils  sacrifient,  dit-on,  â  leurs 
Keax  des  victimes  humâmes;  mais  M.  J.  de  Blosseville,  qui 
es  a  vus  en  18S6,  prétend  que  cette  coutume  n'existe  pas  chez 
«SX  y  et  qu'ils  sont  au  contraire  ^néreux,  humains  et  hospita- 
Mrs.  Aucune  de  ces  tIes  n'est  bien  connue.  La  Nouveilê^Brê- 
Sfn«,  nommée  Birara  par  les  naturels,  selon  Bougainville , 
ptnit-étre  Birara  n*est-il  ou'un  district  de  l'Ile)  est  la  plus 
prande  de  tout  l'archipel,  ses  habitants  excellent,  comme  le 
«il«  des  Papouas,  dans  la  construction  et  la  manceuvre  des  pi- 
rtigsea,  qui  ont  ordinairement  de  dix  à  dix-sept  mètres  de  long. 
— Cette  terre  n'a  pas  été  visitée  depuis  lors.  Bougainville  mouilla 
le  14  mars  dans  une  baie  asses  profonde,  fonnée  par  i|uelques 
iots:  il  la  nomma  Part-Breiagm.  Quoique  navi^teur  du 
eommeroe,  Dampier  était  naturaliste  et  observateur  judicieux  ; 
aMîs  H  ne  savait  pas  maintenir  hi  discipline  à  son  nord  :  son 
équipage  commît ,  malgré  ses  ordres ,  dans  ces  parages  un  acte 
de  vrais  flibustiers. 

nsTAGKB  (Ikw  Claddb),  bénédictin  de  Sainl-Maur,  né  à 
fiemar  en  Auxois  vers  16^,  mort  â  Rouen  le  15  juillet  1694. 
to  ouvrages  sont  :i^  Viede  M,  Bachelier  di  Oentêê,  Rennes, 
1680,  in-9*;  ^  Mééiiatùmi  tur  les  prineipauœ  devain  de  la 
tiê  rehgiêuêe ,  marquée  dans  1$$  paroieê  de  la  profenian  de$ 
relipeux,  Paris,  1689,  réimpriméêi  plusieurs  fois;  9*  Coiultls- 
9hH  é€ê  Fillêê  de  Saini^oiêpk,  dileedeia  Providence,  étabUei 
am  faubemrg  SaêM-Otrmain,  Paris,  1891,  in-S^.Dom  Claude 
IreCagne  a  composé  un  certain  nomt>re  d'autres  ouvrages,  dont 
b  Hste  et  les  titres  se  trouvent  dans  ïHisMre  liitéraire  de  h 
tmgrégaUon  de  Saini^Maur,  par  D.  Tasdn.  •—  Un  autre 
GukUBB  BsETAGKB  naquit  à  Diion  le  96  novembre  15S3,  et 
toovrot  le  16  aodt  1604.  Il  était  conseiller  an  parlement  de 
Boorgwne.  La  Bibliothèque  deêauieun  de  Btmrgoffne,  par 
l'abbé  Papillon,  rend  compte  de  auelques  ouvrages  écrits  par  ce 
Msconsulte,  en  même  temps  qu  elle  cite  trois  autres  écrivains 
ou  même  nom,  totalement  oubliés  ainsi  que  leurs  ouvrages. 

bbIEtaillbr  (gramm,),  v.  n.  être  dans  l'habitude  de  fré- 
■sesler  les  salles  d'armes  et  de  tirer  l'épée.  Il  se  prend  tou- 
fanrs  en  mauvaise  part 

■miTAiLLBum,  s.  m.  œlaî  qui  brétaille.  On  le  dit  surtout 
Tmn  homme  qui  met  l'épée  à  la  main  pour  la  moindre  bagatelle. 
nurrccHB ,  brbtbiche  ,  brbtbschb  ,  bbbtbsque  , 
nrrkBB ,  bbbtoisgbb  ;  forteresse,  citadelle,  château,  place 
brte^  parapet,  créneaux,  tour  de  bois  mobile,  pour  attaquer  et 
Kfciidie  les  places;  boulevard,  rempart,  palissade  pour  garder 
Ils  villea;en  bas  latîn,  breêiaehia, 

BBBTécMB  fDB  LA)',  gentilhonme  breton ,  entré  em  service 
laM  les  premières  années  du  règne  de  Louis  XIV.  Quelques 
■inées  après,  se  trouvant  réformé  avec  le  grade  de  lieutenant,  il 
passa  an  fort  Dauphin,  à  Madagascar,  pour  v  trouver  da  l'avan- 
ouueut.  En  1671  il  fut  noomié  major  général,  puis  capitahie  des 
kMpes  en  épousant  la  illede  Dianaone,  souveraine  da  canton 
d'AmbovIe.  Ceat  à  cette  épogue  qae  les  maladies  forcèrent  les 
Mau^îaè  quitter  cette  oolome  et  a  se  réfugier  daaa  l'Uade  Mas- 
careigfie,  qui  arit  alors  le  nom  de  Boarbon.  Mais  bientôt  cette 
Boavelle  ooMNe,dont  la  Bretèche  était  le  oomnandant  en  chef, 
iit  attaqoée  et  massacrée  par  les  aaturels  du  pays.  LaDreCéche 
fM  da  nombre  dei  vidiaiea.  Ce  malheureux  événement  arnva 
Itjoor  et  Pftqoea  1671.  Depuk  ce  temps»  cet  élablisseaient  n'a 
pn  se  relever,  quoiqœ  les  habitants  reronnaissent  loajsura  les 
riinttis  comme  propriétaires  de  la  pelîla  imgae  de  Une  sur 
fnqoHlafiU  avaieac  canatruit  m  foit. 


BBBTBL  (Nicolas),  sieur  de  Grémonville ,  président  aa 
parlement  de  Rouen ,  fut  ambassadeur  de  France  a  Venise,  da 
1643  à  1647.  La  relation  de  son  ambassade  se  conservait  manus» 
crite  en  un  volume  in-folio,  dans  la  bibliothèque  de  Saint» 
Germain  des  Prés,  de  même  que  ses  négociations  k  Rome;  et 
l'extrait  de  ses  né^oeiatioiis  à  Vienne  en  1671  se  conserve  à  la 
bibliothèque  impériale.  On  a  encore  de  lui  une  Helatiim  de  la 
bataille  de  la  Marfée,  prie  Sedan,  1641,  insérée  dans  les  Jf^ 
moires  de  Monlréear,  Leyde,  1666. 

BRETBLER  UNE  PiERBE  (siofonfi.),  c'est  en  dresser  le 
fNirement  avec  le  marteau  i  bretter,  la  saye^le  riflard  ou  la 
ripe. 

BRETELLES  (leeMn.).  On  appelle  ainsi  deux  sangles  plus  oa 
moins  élastiques  qui  se  croisent  sur  le  dos  pour  soutenir  et 
tendre  le  pantalon.  Leur  usage  date  du  milieu  à  peu  près  de  la 
lévolution  française,  époque  a  laquelle  on  commença  en  France 
à  porter  le  nouveau  vêtement  dont  elles  sont  le  complément  né- 
cessaire. Franklin  est  le  premier  qui  ait  osé  se  présenter  à  la 
cour,  vêtu  d'un  pantalon  I  La  première  condition  ou  qualité  la 
plus  essentielle  aes  bretelles  c'est  l'élasticité;  aussi  les  inventeurs 
et  les  perfectionneurs  ont-ils  fait  tous  leurs  eflbris  pour  at- 
teindre ce  but.  De  là  tant  d'espèces  de  bretelles.  Dans  ce  aenre 
de  commerce  la  France  peut  lutter  avantageusement  avec  l'An- 
gleterre ;  elle  fait  à  l'étran^  des  envois  de  bretelles  considé- 
rables, et  qui  le  seraient  bien  plus  encore,  si  cet  objet  de  con- 
sommation ne  payait  pas  dans  tous  les  Elats  un  droit  d'entrée 
quelquefob  exorbitant.  Ainsi  en  Allemagne  il  est  de  :i6  fr.  par 
livre ,  ce  qui  fait  que  depuis  quelques  années  l'importation  dans 
ce  pays  en  est  diminuée  de  beaucoup.  Le  commerce  de  la  6ra- 
teUme  comprend  encore  les  jarretières,  4es  ceintures,  surtout 
les  ceintures  pour  les  petits  garçons.  On  donne  aussi  le  nom  de 
bretelùê  aux  courroies  ou  sangles  dont  se  servent  les  portefaix , 
les  commissionnaires,  les  porteurs  d'eau  et  les  manœuvres  qui 
traînent  des  petites  voitures  dans  les  rues  de  Paris.— Bbetelles 
se  dit  encore,  chez  les  passementiers,  des  deux  bouts  de  sangles 
attachées  d'une  part  a  la  poUrinière,  de  l'autre  au  haut  du 
châssis  du  métier,  et  sur  leiN^uelIes  l'ouvrier  s'appuie  par  l'ex- 
trémité des  épaules. 

BRETÈQUE,  corridor, marchepied ,  lieu  le  plus  élevé  d'une 
fortification. 

BBETBSSBS  OU  BRET^GHES  se  dit,  dans  la  science  du 
blason,  d'une  rangée  de  créneaux  sur  une  face,  bande  ou  pal, 
ou  bien  s'entend  des  côtés  d'un  blason  de  plate  figure  (p^naa- 
rum  muraiium  ordo  geminm).  On  dit,  écu  bretessé  simnlement, 
quand  les  créneaux  d'une  face,  d'un  pal  ou  d'une  banae  se  rap- 
portent et  sont  vis-à-vis  l'un  de  l'autre. 

BRETECIL  (  LOUIS-AUGCSTB  LE  TONNELIER,  BARON  DE), 

né  à  Preuilli  (Indre-et-Loire) ,  en  1730,  d'une  famille  de  petite 
noblesse  et  pauvre.  Grâce  à  la  protection  de  Tabbé  de  BreteuH , 
ancien  chevalier  du  duc  d'Orléans,  et  depuis  agent  général  du 
clergé,  Louia-Auguste,  son  neveu,  reçut  une  bonne  éducation, 
au  sortir  de  laquelle  il  (iit  nommé  guidon  dans  les  gendarmes  en 
1768,  puis  cornette  dans  les  cbevau-légers  de  Bourgogne.  Peu 
après,  Louis  XV  l'envoya  près  de  rélecteur  de  Cologne  comme 
ministre  plénipotentiaire.  N'ayant  pas  eu  de  succès  dans  cette 
première  mission ,  il  fut  rappelé  et  envoyé  à  Saint-Pétersbouig 
avec  le  même  titre.  Louis  xV  entretenait  dans  les  cours  étran- 

S -es  des  agents  secreU  •  et  une  correnondance  mystérieose 
it  dirigée  par  le  comte  de  Broglie ,  admis  dans  cette  agence 
occulte.  Initié  à  ses  secrets  par  le  roi  lui-même,  le  baron  de  Bra- 
teail ,  en  Russie ,  devait  rendre  compte  à  M.  de  Broglie  des 
moindres  instructions  qu'il  recevait  de  M.  Choiseul ,  alors  mi- 
nistre des  affaires  étrangères.  Le  travail  était  plus  facile  cni'ba- 
norable,  et  le  baron  de  BreteuU  s'en  acquituit  avec  plus  ât  aëe 
que  d'habileté.  Lors  de  la  révolution  qui ,  après  l'assassinat  du 
Uar  Pierre  lU,  amena  Catherine  II  au  trùne  de  son  époux,  le 
baron  de  Brdeuil  n'en  ayant  pas  découvert  assez  tôt  la  trama, 
ou  calculé  assex  adroitement  les  conséquences ,  fut  envoyé  à 
Stockholm ,  où  une  antre  révolution  d'on  intérêt  plus  grave  se 


sada  de  Hollande,  pais  à  celle  de  Naples,  et  ensuite  à  celle  de 
Vienne,  où  il  remplaça  le  prince  Louis,  cardinal  de  Rohan,  qui 
d'aboid  lui  avait  été  préféré  dans  ce  poste  imporUot.  De  retour 
en  France  en  1783,  le  baron  de  Breteuil  fut  nommé  mimatve 
d'Etat.  Le  département  qui  hii  fut  confié  coïncidait  parCHtement 
avec  sea  «ntérédenU  diplomatiques  ;  cair  il  comprenaU  la  double 
aorintcndanct  de  la  capitale  et  de  la  maison  du  roi,  et  les  aUri* 
ba&m$ànlelêre$deeackelHém  cabiêisé  noir.  On  lui  doit  cMt 


wmàriQvr. 

eitice  de  dire  qu'il  apporta  une  altcnlion  nrUcoIière  à  alléger 
angoisses  de  la  captivité  des  prisonniers  a*£tat.  Cest  le  baron 
de  Breteuil  qui  lança  une  lettre  de  cachet  contre  Mirabeau  après 
la  publication  de  son  Mém^ù'i  au  rot  amtre  tagiaioge,  qui 
avait  mis  toute  la  haute  finance  en  émoi.  La  missive  du  baron 
de  Breteuil  contenait  ces  mots  :  «  L'intention  du  roi  est  de 
»  prendre  sur  son  compte  la  pension  de  M.  de  Mirabeau,  et  qu'il 
9  soit  bien  traité  :  j'en  préviens  le  commandant  du  château  de 
9  Ham.  »  Et  par  post-scriptum  :  «  Choisisseï  l'homme  le  plus 
9  sage  de  vos  inspecteurs  pour  arrêter  M.  de  Mirabeau  et  le 
9  conduire  à  Ham.  d  Miraoeau  sut  y  échapper.  C'est  encore  le 
baron  de  Breteuil  qui ,  par  suite  du  bref  adressé  à  Louis  XVI 

Sar  le  pape  Pie  VI ,  écnvit  aux  évèques  de  résider  dans  leur 
iocëscy  et  de  fréquenter  moins  Paris  et  la  cour.  Cette  lettre  mi- 
nistérielle contenait  ces  paroles  pleines  de  convenance  :  a  Vous 
9  avez  donné  trop  de  preuves  de  votre  zèle  au  roi  pour  que 
o  S.  M.  ne  soit  pas  persuadée  que  vous  entrerez  dans  ses  vues 
9  avec  un  empressement  égal  à  leur  justice.  L'intention  de 
»  S.  M.  est  donc  que  toutes  les  fois  que  vous  serez  dans  le  cas 
9  de  vous  absenter  de  votre  diocèse,  vous  m'en  préveniez,  ainsi 
9  que  du  temps  à  peu  près  que  vous  croirez  que  vos  affaires 
9  pourront  vous  en  tenir  éloigné.  Je  me  ferai  un  devoir,  comme 
9  un  plaisir,  de  mettre  sur-le-champ  votre  demande  sous  les 
9  veux  de  S.  M.»  et  de  vous  faire  part  de  ce  qu'il  lui  plaira 
9  ae  décider,'  etc.  Versailles,  8  octobre  1784.  9  Celte  mesure 
excita  les  murmures  du  cleraé,  qui  ne  reconnaissait  nullement 
au  ministre  du  roi  le  droit  de  lui  donner  des  ordres,  et  donna 
lieu  à  trop  d'ignobles  pamphlets.  C'était  au  surplus  l'époque  des 
libelles  cnfiamatoires  ;  il  s'en  publiait  chaoue  jour  contre  les 
ministres,  contre  la  reine,  contre  le  comte  d'Arlois  et  contre  le 
gouvernement,  et.  dans  leur  zèle  à  les  saisir,  il  y  eut  une  lutte 
longue  et  haineuse  entre  le  baron  de  Breteuil  et  le  ministre 
Caloiine,  qui  y  succomba  et  fut  obligé  de  remettre  son  porte- 
feuille. Breteuil  était  puissamment  protégé  par  Marie-Antoi- 
nette, quoiqu'elle  eût  pu  avec  quelque  raison  lui  reprocher  d'a- 
voir ,  dans  laffairê  du  collier,  excité  un  scandale  dangereux 
par  l'arrestation  à  Versailles  du  prince  Louis  de  Rohan,  grand 
aumônier  de  France,  et  couvert  qu'il  était  de  ses  habits  pontifi- 
caux. Ce  triomphe  remporté  sur  Galonné  ne  profita  pas  au  baron 
de  Breteuil  ;  car  le  nouveau  premier  ministre ,  Loménie  de 
Brienne ,  aussi  favori  de  la  reine ,  força  Breteuil  d'abandonner 
les  affaires  en  1788.  Il  y  reparut  le  t2  juillet  1789,  à  la  tète  de 
ce  ministère  improrisé  par  la  peur,  que  son  éphémère  existence 
a  fait  appeler  miniiUre  de  cent  heure$.  Dès  le  retour  de  Necker, 
Breteuil  se  retira,  en  conservant  toute  la  confiance  de  Louis  XVI, 
qui  lui  remit,  avant  son  départ  pour  l'étranger,  des  pleins  pou- 
voirs portant  a  l'autorisation  de  traiter  avec  les  cours  étrangères 
9  et  die  proposer,  au  nom  do  roi,  tous  les  moyens  propres  à  réta- 
D  blir  l'antoritâ  royale  en  France,  a  Mais  il  fut  supplanté  dans 
cette  mission  par  son  rival  Calonne.  Décrété  d'accusation  par  la 
convention  nationale,  le  baron  de  Breteuil  rentra  en  France  en 
vertu  do  sénatus-consulte  de  floréal  au  vi.  Dans  un  étal  voisin 
de  l'indigence,  l'ex-ministre  de  Louis  XVI  dut  à  l'impératrice 
Joséphine  une  pension  de  12,000  francs  sur  la  cassette  de  Napo- 
léon, et  bientôt  une  succession  vint  l'enrichir  de  cinquante  mille 
livresde  rente.  Le  baron  de  Breteuil  devint  l'un  des  plusassidus 
courtisans  derarchichancelierCambacérès,  et  mourut  en  1807. 
BRETIGNT  (TRAITÉ  db).  Le  roi  de  France  Jean,  prisonnier 
do  roi  d'Angleterre  Edouard  III,  avait  signé  à  Londres,  en  avril 
1559,  un  traité  pour  partager  la  France;  mais  le  dauphin  (de- 
pois  Charles  V)  le  fit  rejeter  par  les  états  généraux.  En  consé- 
Îaence,  la  France  et  l'Anffleterre durent  recommencer  la  guerre, 
outefob,  Edouard,  malgré  les  éclatants  avantages  qu'il  avait 
remportés,  ne  se  flattait  plus  de  conquérir  la  France  ;  il  désirait 
siocerement  la  paix,  mais  une  paix  qui  loi  rendit  tout  rhéritage 
des  Plantagenets,  toutes  ces  belles  provinces  que  Henri  II  avait 
possédées  en  France,  et  que  Philippe  Auguste  avait  ravies  à  son 
fils  ;  il  voulait  qu'elles  Im  fussent  rendues,  non  plus  comme  des 
fiefs,  mais  comme  une  souveraineté  indépendante.  Mais  il  ne 
pouvait  arriver  à  ce  résultat  que  par  une  nouvelle  campagne, 
et  il  ne  cachait  point  ses  protêts  d'invasion  en  France.  —  Le 
dauphin ,  faible  de  santé,  faible  de  caractke,  redoutant  l'aspect 
du  danger  et  la  responsabilité  d'une  décision  à  prendre,  ne  fit 
aucun  préparatif  pour  repousser  l'attaque  de  l'ennemi ,  tandis 
que,  dans  plusieurs  provinces,  la  soufrrance  et  d'intolérables 
vexations  avaient  mis  les  armes  aux  mains  du  peuple.  Heureu- 
sement, les  rilles  pourvurent  elles-mêmes  à  leur  défense,  avec 
l'aide  des  seigneurs  du  voisinage.  Edouard ,  débarqué  à  Calais  le 
S8  octobre,  arriva  le  30  novembre  devant  Reims  ;  il  passa  près 
de  sept  semaines  devant  cette  ville,  annonçant  hautement  nn- 
tention  de  s'en  emparer  et  de  s'y  faire  sacrer,  et  cependant 


(  879  )  BBéiMMT. 

Charles  ne  songea  pas  même  à  l'y  faire  inqaiéler  Pir  dntiMi 
légères;  toute  son  attention  se  bornait  i  maintemr  son  mS 
sur  Paris ,  où  il  surveillait  le  roi  de  Navarre,  qui  lui  d^ 
la  guerre.  —  Edouard  UI,  ne  voulant  point  entrepraiditB 
sié^  au  milieu  de  la  mauvaise  saison,  quitta  le  loiiiaMtt 
Reims,  fit  trembler  la  Champagne,  ravagea  une  partie  éi h 
Bourgogne,  et  vint  camper  le  19  fièvrier  1S60  i  WIloiHi. 
Seine,  où  le  doc  de  Bourgogne  conclut  avee  loi  un  tnilépH^ 
culier.  C'était  un  grand  événement  que  la  défcclioo  du  ^nm 
pair  du  royaume  détachant  ses  intérêts  de  ceuxdeUeoin« 
Edouard  marcha  alors  sur  Paris,  et  rint  enfin  se  loger  an  |«n 
la-Reine ,  qui  n'est  éloigné  de  la  capitale  que  de  àtn  p^ 
lieues.  Lei  gentilshommes  du  royaume,  qui  voyaient  letnf» 
sessions  dévastées  et  par  les  Anglais  et  par  le  roi  de  Nm, 
et  auxquels  on  ne  permettait  pas  même  de  comlnttre  ^li 
défendre,  sollicitèrent  le  dauphin  de  faire  la  paix,  elcèM 
consentit  â  envoyer  des  députes  à  des  conférences  qui  «tM 
avec  les  Anglais,  le  3  et  le  10  avril,  entre  Arpajon  et  Moatlo; 
mais  il  refusa  constamment  toutes  les  conditions  qoi  hû  te« 
ofiertes.  Il  refusa  également  la  bataille  i  laqodle  dei  hkm 
d'armes  vinrent  le  provo<|uer.  Edward  III ,  voytot  cnH  1 
pouvait  vaincre  son  apathie,  prit  son  chemin  à  travers  la  iMi, 
pour  se  rendre  sur  la  Loire,  annonçant  qu'an  pnBteofsii^ 
viendrait  assiéger  Paris.  Cependant  les  gcntilshoininci  nom 
tèrent  au  ré^nt  et  que  les  rentes  des  seigneurs  et  àaipmn 
perdoient  généralement  partout,  et  que  le  royaume  àtfim 
etoit  en  si  pauvre  état,  si  grevé,  que  en  trop  grand  pérâiciî 
s'il  attendoit  encore  un  été.  9  (Froissart.)  De  son  cùté^lraip 
Innocent  VI  avait  envoyé  deux  légats  auprès  d'Edoiri  ut, 
pour  faire  entre  les  deux  rois  l'office  de  aiediateun.(Mit 
résolut  enfin  â  faire  repartir  de  Paris,  le  97  avril,  sa MfMii- 
teurs.  Ce  fut  à  Brétigny,  assez  près  de  cette  ville,  ^ktoé- 
rences  commencèrent,  le  1*^  mai.  La  France  y  était  rorôaii 
par  Jean  de  Dormans,  chancelier  de  Normandie,  éla  né^è 
beauvais,  Charles  de  Montmorency,  le  comte  de  TaBCwftf 
le  maréchal  Boucicault;  l'Angleterre,  pr  le  duc  de  LaKmt, 
les  comtes  de  Northampton,  de  Warwick  et  de  Staflord  ;  le  fifi 
par  l'abbé  de  Cluni,  le  ffénéral  des  dominicains,  et  Hagia  à 
Genève',  seigneur  d'Antnon.  —  Les  Anglab,  après  véé- 
mandé  la  couronne  même  de  France,  insistèrent  daaxNti« 
la  restitution  de  toutes  les  provinces  qui  avaient  aotrefoisip^ 
tenu  aux  Plantagenets,  et  entre  autres  de  la  Normandie,  à 
l'Anjou ,  du  Maine  et  de  la  Touraine.  Tout  à  coup  EdooardlB 
fit  mre  d'abandonner  cette  prétention  et  d'accepter  b^ 
des  Français,  assurant  que  dans  un  orage  il  venait  de  tiiftw 
à  Notre-Dame  de  Chartres  de  rendre  la  paix  au  monde.  Ea* 
séquence  le  traité  de  Brétigny  fut  signé  le  8  mai.— Para tf^ 
Edouard  III  renonçait  à  ses  prétentions  sur  la  oovoiaeè 
France,  tandis  qu'en  retour  le  duché  d'Aquitaine,  goeiap 
décesseurs  avaient  tenu  en  fief  de  la  France,  était  ér^  pn  ^ 
en  souveraineté  indépendante ,  à  laquelle  étaient  aaaoa  > 
Poitou,  la  Saintonge,  l'Aunis,  l'Agénois  et  le  Péripfd.kl» 
mousin,  le  Querci ,  le  Bigorre,  la  vallée  de  Gaule.  I  Adso>^ 
et  le  Rouergue.  Les  comtes  de  Foix,  d'Armagnac,  de  lu- 
Jourdain  et  de  Périgord;  les  vicomtes  de  Gnrfnainfi<i(Lh 
moges,  et  les  autres  seigneurs  qui  possédaient  des  fiefi  da»l> 
tendue  des  pays  cédés,  devaient  transporter  leur  hoo»i9^< 
roi  de  France  au  roi  d'Andeterre.  Un  petit  territoire  atrt«* 
Calais,  composé  des  comtes  de  Ponthieu  et  de  Goino»ct  "* 
comté  de  Montreuil ,  était  en  même  temps  cédé  en  t(ia«» 
veraineté  au  roi  d'Angleterre,  le  roi  de  France  devant  «•*■ 
expressément  à  tout  droit  sur  toutes  ces  provinces,  a  towtfg 
et  à  toute  souveraineté,  et  le  roi  d'Angleterre  **^*"||^£'îJ5 
comme  voisin  et  non  comme  feudataire.  —  A  ces  «wdil»»' 
paix  devait  être  payée,  rétablieentre  lesdeux  royauroeiOJ 
a  la  rançon  du  roi  Jean ,  elle  devait  être  payée  en  trg^*! 
en  terres;  elle  fut  fixée  à  5,000,000  d'écos  d'or,  doiit  a»* 
seraient  payés  sous  quatre  mois,  avant  que  le  roi  de  F*»*^ 
sortir  de  Calais,  et  400,000  écus  chaque  année,  pendsat  w^ 
années  suivantes.  Pour  ces  payements  successifs ,  J«m  *J 
laisser  au  choix  d'Edouard  certain  nombre  d'otages  f'^^ 
les  plus  nobles  seigneurs  et  les  plus  riches  ^'^^^^^B^iTl 
royaume.  Quant  aux  droits  de  Jean  de  Montfort  et  deti*" 
de  Blois  sur  la  Bretagne,  il  fut  convenu  qae  les  t^^^J"*! 
râleraient  d'après  la  justice,  mais  seulement  daM  la  sm*^ 
conférence  qu'ils  promettaient  d'avoir  à  Calais,  •■JJL 
quatre  moi»,  époque  fixée  pour  le  premier  payement  *  "^ 
çon  du  roi.  —  Le  traité  fut  mré  à  Paris,  le  tOmai,parfc^ 
et  le  16  mai,  à  Louviers  en  Normandie,  pnr  le  P""**  ^ 
Une  trêve  d'une  année  avait  été  conclue  pour  donnerir  «j 
d'exécuter  les  différentes  cessions  qui  Caîaaient  paM  de  ar 


BEBTDH. 


défloitif  e  »  ei  rarinée  anglaise ,  aocouipagnée  par  des  goîdea 
Innçaify  devait  se  diriger  droit  sur  Calais,  pour  s  y  rembarquer, 
toutes  lés  villes  et  tous  les  marchés  étant  ouverts  sur  son  pas* 
sage.  Le  18  mai,  Edouard  et  ses  enfants  débarquèrent  en  An- 
mterre.  Le  8  juillet ,  le  roi  Jean  fut  conduit  par  le  prince  de 
Galles  et  le  duc  de  Laincastre  k  Calais,  où  il  attendit  que  Targent 


de  France,  avancèrent  le  premier  payement  de  la  rançon  du  roi, 
et  en  effet  le  S  octobre  eut  lieu  le  mariage  d*lsabelle  de  France 
avec  Jcan-Galéas  Yisoonti.  Il  (allait  encore  trouver  des  otages, 
et  les  grands  seigneurs  montraient  peu  d*empressement  a  se 
mettre  dans  cette  situation  critique:  on  parvint  cependant  à  les 
nssembler,  et  Edouard,  averti  que  le  régent  était  prêt,  revint  à 
Calais  le  9  octobre,  et  y  passa  ouinze  jours  en  fêtes  avec  le  roi 
de  France,  qu'il  appelait  son  frère.  En  même.temi^^  les  deux 
rois  firent  quelques  additions  ou  corrections  au  traité  de  Bré- 
tigny ,  qu*ils  ratifièrent  le  24  octobre,  et  auquel  ils  ajoutèrent  le  36 
an  traité  d'alliance  perpétuelle.  Jean,  par  un  autre  acte,  renonça 
solennellement  à  toute  espèce  de  droit  de  supériorité  ou  de  sou- 
veraineté sur  les  provinces  ou'il  cédait  à  TAngleterre.  Edouard 
renonça  de  même  à  toute  prétention  à  la  couronnede  France  et  à 
tout  droit  sur  les  provinces  que  Philippe  Auguste  avait  conquises 
»or  ies  Plantagenets.  Il  fallait  pour  ceta  rompre  des  engagements 
précédents,  contractés  sous  serment  par Vun  et  Fautre  mo- 
larque.  Jean  avait  juré  à  son  couronnement  de  ne  point  aliéner 
es  provinces  de  la  couronne.  Edouard ,  en  acceptant  la  protec- 
ion  des  Flamands,  avait  juré  de  ne  pas  les  abandonner;  mais 
Innocent  VI  délia  les  deux  rois  de  leurs  serments.  La  liberté  fut 
rendue  à  Jean  le  35  octobre.  —  Le  traité  de  Brétigny  est  im- 
[H-imc  en  deux  langues  dans  Ryme,  tom.  vi,  p.  175  et  suiv.  On 
peut  consulter,  pour  les  faits  qui  Font  précédé  ^  déterminé  et 
iccompagné,  Froissart,  le  continuateur  de  NangiSy  Matteo  Vil- 
laiii,  et  les  Chroniques  de  Saint-Denis.         A.  Sayagner. 

BmrnQNT  (Charles  Poncet  de),  gentilhomme  normand, 
RDirvemeur  de  la  Guiane  en  1643,  s'employa  activement  à  co- 
kmber  ce  vaste  pays,  on  il  avait  débarqué  avec  trois  cents  hoiii- 
vics,  femmes  et  entants.  Tous  ses  efforts  tendirent  k  se  rendre 
îodepeodant  et  à  se  créer  roi  de  la  colonie.  Il  eut  longtemps  à 
!  fotler  contre  la  vigoureuse  opposition  des  colons  contre  ses  vues 
aoibitienses  et  contre  sa  rigidité  féroce.  Contraint  à  céder  d'a- 
bord, il  ne  négligea  aucun  moyen  de  préparer  lentement  son 
isorpation,  fit  avec  ses  futurs  sujets  un  traité  par  lequel  il  s'obli- 
gea a  respecter  leurs  droits,  et  à  leur  accorder  dans  les  bénéfices 
«ne  part  réglée  d'après  leurs  grades  et  leurs  services;  puis,  après 
avoir  affermi  son  pouvoir  et  élevé  une  forteresse  A  Surinam  et  à 
SéperoQx ,  Brétigny  publia  le  S3  août  1644  un  code  vraiment 
draconien  dont  chaque  article  porte   Tamende,  Tesclavage 
ou  la  mort,  et^  au  milieu  d'un  camp  entouré  de  poteaux , 
de  roues  et  de  gikwts,  il  se  proclama  souverain  de  la  Guiane.  et 
fit  solistitiier  ses  propres  armes  k  celles  du  un  de  France.  I^ns 
les  premiers  mois  de  1645,  dans  une  poursuite  contre  des  sau^ 
vages,  Brétigny  fut  massacré  par  eux. 

BRBTiH  (Philibert),  né  à  Auxonne  en  1540.  reçu  docteur 
en  médecine  à  l'université  de  Dôleen  Franche-Comté,  et  agrégé 
m  collège  des  médecins  de  Dijon  en  1574.  Il  mourut  à  Dijon 
le  39  juin  1605.  On  a  de  lui  :  PoéHtê  amamreuie$  réduiie$  en 
hrme  tTun  diêeùun  de  la  natwre  d^amour,  Lyon,  in-8°.  — 
^é^éme  eur  Vorigine  et  la  êtmrce  de  la  perfeelion  de  l  homme, 
m  se  reconnait  la  pauvreié  de  $a  nature.  —  Traduetùm  dê$ 
nôtres  de  Lucien^  Paris ,  1583,  in-folio.  —  Traduction  des 
ipAorismes  d'Hivpoerate ,  et  il  a  donné  une  édition  du  Guidon 
fe  chirurgie  de  Guy  de  ChauHae,  ^ 

srbtik  (Claude),  mort  le  15  juin  1807,  âgé  de  qnatre- 
lingt-an  ans,  fut  aumônier  de  Monsieur,  frère  de  Louis  XVI.  Il 
^sLautcarde:  Contes  envers  et  autres  poésies, Vajh,  1797,  in-8®. 

BKETOG  (Jean),  sieur  de  Saint-Sauveur,  poêle  français,  né 
î  Saint-Laurent  en  Dyne,  dans  le  xyi*"  siècle,  est  auteur  d'une 
tragédie  à  huit  personnages,  traitant  de  Famour  d'un  servi- 
tnir  envers  sa  wsai tresse,  et  de  ce  qui  en  advint,  Lyon,  1561, 
tn-8**.  Doverdier  laisse  entendre  que  cette  pièce  avait  été  com- 
posée sur  un  événement  connu,  a  Mais  elle  ressent, ajoule-t-il, 
plolôl  une  moralité  que  non  pas  une  tragédie,  les  préceptes  d'i- 
r^W  n*y  étant  pas  ofc^rvés.  b  —  Beauchamps  nomme  cet  au- 
teur Jean  Breton,  Dans  le  catalogue  de  la  vaillière,  on  trouve 
citée  une  édition  de  sa  tragédie,  Lyon,  1571,  in-16.  Cette  édi- 
tion est  moins  rare  que  la  première. 

BUETON,  monnaie  ées  ducs  de  Bretagne;  témoins  de  ceux 
V^  se  battaient  en  dud. 


(  573  )  BBBTOHKBAV. 

BRETON  (Le)  (F.  Lbbrbton). 

BRETOsr  ^Raimond),  né  à  Beaune  le  3  septembre  1609,  en- 
tra en  1634  dans  la  maison  du  noviciat  général  de  l'ordre  des 
frères  prêcheurs  à  Paris,  [Nirtit  en  1635  avec  quelques-uns  de 
ses  confrères  pour  les  missions  de  l'Amérique,  où  il  resta  près 
de  vingt  ans,  sur  lesquels  il  en  passa  douxe  à  Saint-Domingue. 
Il  visita  la  Guadeloupe  et  les  Antilles,  et  revint  en  France  en 
1654.  Il  fut  sous-prieur  du  couvent  de  Blainvillc,  alla  ensuite  à 
Auxerre  et  enfin  à  Caen,  «  passant  sa  vie,  disent  les  pères  Qoè- 
tlf  et  £chard,  à  écouter  les  confessions.  »  Il  mourut  le  8  janvier 
1679.  On  a  de  loi  :  1"»  Petit  Catéchisme,  ou  Sommaire  des  trois 
parties  de  la  doctrine  chrétienne,  traduit  du  français  en  la  lan- 
gue desCaraIt>es  insulaires,  Auxerre,  1664,  in-8<*;  ^  ihction- 
noire  français-caraïbe  et  earatbe-français,  miié  de  quantité  de 
remarques  historiques  pour  t éclaircissement  de  la  langue, 
Auxerre,  1665-67, 9  vol.  in-8<».  Breton,  d'après  l'ordre  de  Tho- 
mas Ture,  général  de  son  ordre,  avait  écrit  :  Relatio  gestorum 
a  primsordinisprœdieatorum  mistionariis  in  insulis  Ameri^ 
ennis  ditionis  Gallicœ ,  pressertim  apud  Indos  indigenas  quos 
Caraïbes  vulgo  dieunt,  ab  anno  1635  ad  anmiffi  1843.  Ce  tra- 
vail est  resté  manuscrit,  mais  il  a  été  utile  aux  PP.  Mathias 
Dupuis  et  J.-B.  Dutertre  pour  la  composition  de  leurs  ouvrages 
(F.  Dupuis  et  Dutertre). 

RRETOK  (Lug-François),  né  à  Besancon  en  1731  de  parents 
pauvres,  apprit  d'abord  l'état  de  menuisier;  mais  son  goût  le 
portant  vers  la  sculpture,  il  alla  à  Rome,  et  y  vécut,  tout  en  étu- 
diant, du  travail  manuel  d'architecture.  En  1758  il  remporta  le 
premier  prix  à  l'école  de  Saint-Luc  pour  un  l)as-relief  représen- 
tant ïEnlêvpment  du  Palladium,  et  il  fut  aussitôt  admis  pen- 
sionnaire à  l'école  française.  Dans  les  années  suivantes,  Breton 
exécuta  un  bas-relief  en  marbre  représentant  la  Mort  du  général 
Wolf,  et  la  statue  colossale  de  Saint  André  placée  au-devant  de 
l'église  Saint-Claude  des  Bourguignons.  De  retour  en  France, 
on  lui  confia  de  nombreux  travaux,  presque  tous  détruits  pen- 
dant la  révolution,  entre  autres  le  magnifique  tomlieau  des  la 
Baume  qu'on  voyait  à  Nimes  (Gard).  11  fut  membre^  associé  de 
l'Institut,  et  mourut 


rut  en  1800.  Il  reste  de  cet  artiste  :  Deux  Anges 
adorateurs,  en  marbre,  à  l'église  Saint-Jean  à  Besançon.  — 
Une  Descente  de  croix,  en  pierre  de  Tonnerre,  à  l'église  Saint- 
Pierre. —  Deux  Statues  en  pierre  à  F  hôtel  de  ville.  —  Un  buste 
de  Cicéron.  —  Un  saint  Jérôme.  Une  notice  assez  curieuse  sur 
Breton  est  insérée  dans  les  Mémoires  de  la  société  d'agricul» 
ture  de  Besançon. 

BRETONNATAiJ  (René),  né  è  Vernantes  eu  Anjou,  exerçait 
la  médecine  à  Loches  dans  le  xvi'  siècle.  Par  une  idée  assez 
bizarre,  il  mît  en  vers  les  résultats  de  ses  méditationsel  de  ses  ob- 
servations, et  il  se  proposait  de  les  publier  soos  le  titre  de  l'Efeu- 
lape  français;  mais  craienant  que  son  recueil  ne  fût  trop  volu- 
mineux, il  fit  un  choix  ofans  les  i>ièces  qui  le  composaient,  et  le 
fit  imprimer  à  Paris  en  1583,  in-4^  Ce  volume  contient  un 
TVaitide  la  génération  de  Fhomme,  un  autre  du  Siège  de  Tàme, 
de  sa  nature,  et  de  ses  opérations,  et  enfin  la  Cosmétique  et  U- 
lustration  de  la  face  et  des  mains.  Dans  la  Cosmétique,  l'auteur 
donne  aux  dames  des  consdis  pour  leur  toilette,  et  Vabbé  Gou- 
jet  le  lui  reproche  avec  une  aigreur  tout  à  fait  divertissante.  Ce 
critique  convient  cependant  que  Bretonnayau  était  un  habile 
médecin  ;  mais,  comme  poète,  il  ne  le  trouve  point  au-dessus  du 
médiocre.  Un  autre  bibho^phe  dit  que  les  ouvrages  de  Breton- 
nayau peuvent  encore  servir  utilement. 

BRETOÏINE  (De  la)  (F.  RÉTIF). 

bretonneau  (Gui),  né  à  Pontoise,  était  chanoine  de  Saint- 
Laurent  de  Plancy,  au  commencement  du  xvip  siècle.  II  a 
publié  :  1**  Histoire  généalogique  de  la  maison  des  Briçonnet, 
représentant  les  plus  héroïques  actions  des  personnages  d'ieeUe, 
Paris,  1620,  in-4<>.  V  Histoire  de  t  origine  et  fondation  du  vi- 
cariat de  Pontoise,  Paris,  1636,  in-4**.  HippolYte  Ferret,  curé 
de  Saint-Nicolas  du  Chardonnel ,  prétendit  réliiter  ce  dernier 
ouvrage  dans  s^Véritable  Histoire  de  t  antiquité  et  pr^minenee 
du  vicariat  de  Pontoise  ou  du  Vexin  français,  servant  de  ré- 
ponse à  rÈisloire  supposée  de  son  oriqine  et  fondation,  Pari«« 
1637,  in-4'';  mais,  après  beaucoup  d'écrits  de  part  et  d'autre,  un 
arrêt  du  parlement  maintint  en  1694  l'archevêque  de  Rouen 
dans  sesaroits  sur  ce  vicariat.  Z'*  Examen  désintéressé  duli^ 
vre  de  la  Fréquente  Communion,  Rouen ,  1694,  in-8^.  —  Un 
autre  Bretontœaij  (Jean)  fit  imprimer  â  Poitiers,  en  1576, 
une  Complainte  des  sept  arts  libéraux  sur  les  misères  et  les 
calamités  de  ce  temps. 

BRETONNBAU  (FRANÇOIS),  jésuite,  né  en  Touraine  le 51  dé- 
cembre 1660,  mort  à  Paris  le  29  mai  1741,  consacra  plus  de 
trente^uatre  ans  au  ministère  de  la  chaire.  Sesquarantc^iuatre 


•ucTom. 


(874) 


mSTOHB. 


Sermons  f  ses  Panégyriaues  au  nombre  de  treize ,  et  ses  DU- 
eoun  tur  Um  myHèrtif  furenl  imprimés  à  Paris  en  1745, 7  vol. 
in-lS.  On  en  fit  an  grand  ékwe  dans  les  Mimoife$  de  Trévoum 
(mars  1743).  Ib  sont  plus  sondes  que  t>rillants;  on  y  trouve  peu 
de  défauts,  mais  aussi  peu  de  grandes  lieautés  ;  le  style  en  est 
simple,  clair,  correct ,  mais  sans  élévation.  Le  P.  Berruver  fat 
l'éditeur  du  P.  Bretonneau,  et  le  P.  Bretonneau  l'avait  été  des 
SfrmoiM  du  P.  CheminoU,  Paris,  1690,  3  vol.  in*i9;  1693, 3 
vol.  ;  et  1739,  5  vol.  ;  des  Sermom  du  P.  Oirouil^  Paris,  1704, 
5  vol.  in-12;  et  des  Sertnonê  du  P.  Bourdaloue,  dont  il  fit  la 
révision,  Paris,  1707-1716,  I4  vol.  in-6°;  et  1718 ,  18  vol.  in-13. 
Le  P.  Larue  lui  appliquait  à  ce  sujet  ce  qui  avait  été  dit  de  saint 
Martin  :  Trium  morluorum  $u$ettaior  magnificuê.  Le  P.  Bre- 
tonneau publia  encore  les  Panégyri^uee  et  quelques  sermons 
inédits  du  P.  Larue,  Paris,  1740,  S  vol.  in-13.  Il  rédigea  et  fit 
imprimer  les  Pen$ée$  du  P.  Baurdaloue  eur  divere  eujels  de 
religion  et  de  morale,  Paris,  1736,  3  vol.  in-19.  il  donna  une 
nouvelle  édition  des  OEuvrei  êpirituellee  du  P.  LevaMs^  jé^ 
tuile f  avec  une  préface  historique  sur  sa  vie  et  sur  ses  ouvrages, 
Paris,  1739,  3  vol.  in-49.  Il  avait  lait  imprimer  en  1705,in-13, 
un  abrégé  de  la  Vie  de  Jacquee  H.  Cet  ouvrage,  qui  n'est  guère 
qu'un  panégyrique,  est  tiré  de  l'anglais^  de  François  Sanders, 
confesseur  du  monarque.  Des  Réflexiom  ehr^tienneê  pour  ie$ 
jeuneê  gens  oui  enirenl  dam  le  monde ,  1708,  in-12 ,  complè- 
tent la  liste  des  travaux  pieux  et  littéraires  du  P.  Bretonneau. 

BRBTOKNBRIE  (De  la),  né  i  Paris  vers  1790,  mattre  de 
bonne  heure  d'une  belle  fortune,  se  livra  tout  entier  à  l'agrono- 
nie,  et  s'occupa  à  d'utiles  expériences  pour  l'amélioration  des 
différentes  espèces  de  culture  et  pour  celle  surtout  des  arbres  à 
fruit.  Il  est  mort  vers  1795.  Ses  ouvrages  sont  très-estimés.  Outre 
ses  nombreuses  additions  à  la  Nouvelle  Maiion  rustique,  Paris, 
1790,  il  a  laissé  :  Correspondance  rurale,  Paru,  1783,  S  vol. 
in-it,  —  VBeole  du  jardin  fruitier,  Paris,  1791,  2  vol.  in-15, 
el  1808. — Délassements  de  mes  travauw  de  la  campagne,  Lon- 
dres et  Paris,  1785,  t  vol.  in-19. 

BRETONNIER  (Barthélemy-Josepb),  né  à  Montretler  près 
de  Lyon  en  1656,  s'adonna  avec  passion  a  l'étude  du  droit  ro- 
main ,  et  se  fit  une  excellente  clientèle  comme  avocat.  Il  mou- 
rut le  21  avril  1722,  âgé  de  soixante  et  onze  ans.  Il  a  publié 
quelques  ouvrages  remarquables  :  i°  Nouvelle  édition  des  OEu- 
vres  de  Henry  s ,  1708,  2  vol.  in-fol. ,  avec  des  observations  ; 
^  Recueil  par  ordre  alphabétique  des  principales  questions  de 
droit  qui  se  jugent  diversement  dans  les  différents  tribunaux 
du  royaume  ;  3«  Questions  de  droit,  Paris,  1782,  in-4<>. 

BRETONS.  Comme  les  noms  des  peuples  ont  une  grande  im- 
portance, et  qu'ils  i^ont  en  quelque  sorte  le  fondement  de  l'his- 
toire ,  il  convient  d'être  très-réservé  toutes  les  fois  qu'on  n'en 
oeut  nas  donner  une  explication  entièrement  satisfaisante. 
Nous  aevons  donc  nous  montrer  sévères  sur  les  ctymologies  qui 
ont  été  donaées  pour  le  mot  Breton,  Breix,  dit-on,  signifie  Bre- 
tagne grande  et  petite,  et  cela  dans  la  langue  des  Armoricains; 
Breixad,  Breixtad  (pi.  Breiziz), Breton,  habitant  delà  Breta- 
gne, grande  ou  petite. Or,  il  n'est  pas  douteux  que  Breiz,  Brei- 
Miad  ne  viennent  de  briz^  brithp  qui  en  langue  bretonne  et  en 
gallois  signifie  peint  de  diverses  couleurs,  bariolé  ,  tacheté;  ce 

Sui  convient  parfaitement  aux  anciens  Bretons  qui,  au  rapport 
e  Cèuu'  et  des  autres  historiens,  avaient  l'habitude  de  se  tatouer 
et  de  peindre  leurs  corps  de  diverses  couleurs —  C'est  à  mer- 
veille pour  quiconque  vise  au  spécieux  plutôt  qu'au  vrai,  pour 
quiconque  ne  sait  pas  s'armer  ou  doute  philosophique  de  ma- 
nière à  être  à  Tabn  des  entraînements.  Mais  nous  avons  le  droit 
d'être  plus  difficiles,  et  nous  le  serons.  D'abord  les  bas  Bretons 
ou  Bretons  de  France  sont  beaucoup  moins  propres  que  ceux 
d*Ang1eterre,  les  Gallois  ou  Kymris,  â  nous  instruire  de  ce  qui 
concerne  les  antiquités  de  cette  nation  fameuse;  or,  en  kymri- 
que ,  la  petite  Bretagne  ou  Armorique  s'appelle  Liydaw ,  la 
grande  Prydain ,  que  M.  Augustin  Thierry  a  adopté  pour  dési- 
sner  la  Grande-Bretagne,  tant  il  y  a  attaché  d'importance.  On 
trouve  de  plus  Brython^  les  Bretons,  Bruthoneg  langue  bre- 
tonne, toutes  choses  qui  ne  s'accordent  guère  avec  ce  qui  pré- 
cède.—  Il  faut  remarquer  encore  que,  quand  il  s'agit  de  la  dé- 
nomination d'un  peuple ,  il  ne  suffit  pas  d'indiquer  le  nom  que 
lui  donnent  ses  voisins  et  sous  lequel  les  historiens  le  dési- 
gnent; il  importe  encore ,  il  est  essentiel  de  savoir  conunent  ce 
Kuple  s'appelle  lui-même.  Il  n'est  donc  pas  inutile  de  rappeler 
que  les  tiabitants  de  Galles  et  de  Cornouailles  se  donnent  à 
eux-mêmes  le  nom  de  Cambres  ou  Kymris ,  bien  que  les  Bry- 
tkon  OR  Prydet^  existent  dans  leur  vocabulaire.  —  Réservant 
powr  les  articles  CBLTSset  RTMtisce  que  nous  avons  à  dire  sar 
les  prenrien  (soaioieBeeinettts  et  llristoire  primitive  de  ces  peu- 


pies,  nous  prenons  les  Bretons  au  moment  de  leur  étabKans 
dans  la  grande  tled'Albion  ;carc*estli  le  premier  mm  dehiif 
tagne,  nom  qu'elle  porta  longtemps  encore,  alors  mfoieqttia 
lies  adjacentes,  elle  comprise,  n'étaient  pour  ainsi  dire  plus» 
nues  que  sous  le  nom  d  lies  Britanniqnesi  ainsi  que  noosTi^ 
prend  Pline.  On  ne  saurait  rien  dire  de  posHif  ni  mémef^ 
proximatif  sur  l'époque  de  cette  invasion  ou  occapiiioe ,  ii 
rabsence  de  tout  témoignage  à  cet  égard;  on  n'est  p»  vm 
instruit  sur  la  manière  dont  elle  se  fit.  M.  Augostin  TiMn 
suppose  que  les  Bretons  ou  Kymris  arrivant  en  grend  nonèn 
par  la  mer  du  Nord  ,  détiarquèrent  les  uns  sur  la  côtes  n^ 
ouest  de  la  Gaule  et  les  autres  sur  la  partie  meridioniWtfi^ 
bion.  Cette  hypothèse,  selon  nous,  ne  peut  être  admise ;BQtia 
nous  contestions  l'identité  des  Belges  et  des  Bretons  ;noos ni 
mettons  au  contraire  avec  César  et  Tacite,  et  ao  besoin  m 
sommes  en  état  de  l'établir;  mais  il  n'est  ffuère  pr^miblf fa 
les  choses  se  soient  ainsi  passées.En  effet.  Tes  Kymris  ocnrpM 
outre  la  Belgique  plusieurs  autres  points  importantadcsMiiK 
ainsi  que  nous  l'avons  dit  dans  d'autres  articles  (  V.  Basqcv, 
Belges  ,  Bec  ) ,  pays  que  bien  certainement  ilsontbalNléini 
de  songer  à  passer  dans  une  tie  fertile  si  l'on  veut.  iii»sben> 
coup  moins  attrayante,  beaucoup  moins  productive  qoetH» 
'ton  de  l'Helvétie  et  de  la  Gaule  méridionale.  Il  esldootfii 
naturel  de  penser  que  les  Bretons  étaient  une  cokme  è 
Armoricains  ,  d'après  une  ancienne  tradition  rapports  » 
Bède,  ou  plutôt  des  Belges,  qui  n'étaient  séparés  delaGm» 
Bretagne  que  par  un  détroit  facile  k  franchir ,  et  cha  iti^ 
d'ailleurs  on  trouvait  encore  des  Bretons  placés  parllrrertf 
les  Morini  et  les  Cambiani,  et  qui  occu|wient  par  ma^ 
une  partie  de  F  Artois.  —  Une  autre  question  non  moimiaça- 
tante  que  la  précédente,  c'est  de  savoir  jusque  qoejuietto 
Bretons  furent  obligés  de  recourir  à  la  force  pour  rfinpar 
des  terres  où  ils  s'établirent.  Sans  doute  on  ne  peut  pusopf 
ser  qu'une  contrée  aussi  étendue  fût  déserte  ;  mais  les  Immm 
qui  s'y  trouvaient  en  plus  ou  moins  grand  nombre  ne  poorM 
are  que  des  Celtes  ou  Gaëls ,  puisque  kmatemps  aprè  «  i" 
a  point  rencontré  d'autres  dans  la  Galedonie  et  rflifaem 
M.  Augostin  Thierry  en  convient,  et  pourtant  ti  prélead  q^b 
Bretons  ou  Kymris  traitèrent  en  ennemis,  massacrèrent  «» 
foulèrent  violemment  vers  le  nord  tous  ceux  qa'ib  renaît» 
rent  dans  le  pays  dont  ib  voulaient  faire  la  conguète.  Uaew 
blable  opinion  est  difficile  à  admettre,  surtout  si  on  rétkcMf 
dans  les  Iles  Britanniques  on  ne  voyait  après  tout  que  lo^ 
mêmes  peuples,  qui,  de  temps  immémorial  en  deçà  da(M 
vivaient  en  bonne  intelligence,  en  frères,  sous  une  religi»  * 


tre, ,       

cepté  celles  qui  avaient  trait  au  culte.  N*est-îl  pas  profaabir» 
core  que  les  Bretons  ne  s'emparèrent  pas  imniédiatcncat' 
d'un  seul  coup  de  toutes  les  provinces  qu  ils  possédaient,  lot^ 
César  les  alla  visiter  Y  On  est  donc  fondé  à  croire  queuiR» 
Kymris,  s'établirent  soccessivenient  et  k  plusieurs  repno»  ■ 
uns  en  Irlande  et  en  Ecosse,  les  autres  dans  la  Bretgnr  * 
qu'il  s'élevât  entre  eux  d'autres  oollisionsqoe  cesfréqâeatt^ 
entendus,  que  ces  discordes  momentanées  qui  édakirttf 
deux  villes  voisines ,  entre  deux  peuples  alliés,  quekpNHS^ 
tre  les  citoyens  d'une  même  cité.  —  On  ne  sait  litn  de  ("^ 
toire  des  Bretons  jusqu'à  l'époque  de  César.  Cet  bonne  s» 
bile  et  doué  d'une  si  merveilleuse  intelligence,  i  qu  ^^ 
politique  révélait  bien  des  choses  ignorées  dessavaaU«> 
époque ,  comprit  parfaitement  oue  la  soumissioB  des  i^ 

3n'il  avait  eu  tant  de  peine  k  réduire,  dépendait  pair  li^ 
es  dispositions  des  Bretons  ou  des  Belges  de  la  Brêtagaeif 


Die ,  aiiriDuaut  a  je  ne  sais  queue  araeur  maruav  ««r  ^r 
quelle  humeur  aventureuse,  une  entreprise  commandée  [*» 
térêt  de  la  conquête,  par  le  besoin  de  conserver  les  avairtipf 
tenus.  Aussi  Toyons-nous  qu'avant  de  débarquer,  ^^f^ 
un  homme  qui  parle  leur  langue,  un  Belge,  Conwmajrir 
bâte  (Artésien) ,  char^  de  les  disposer  en  nteurdeiw^ 
aux  armes  desquels  nen  ne  peut  résister ,  et  qui  ^'^J'*  , 
humanité  les  peuples  soumis.  On  sait  de  quelle  n»»"*** 
langage  fut  accueilli  par  des  hommes  jalouxireff»*»*^ 
dépendance;  mais  ce  qui  prouve  que  les  Bretons  n  élatf'r 
rî  barbares,  c'est  qu'ils  eurent  asser  d'empire  wr  «»^ 
pour  épargner  celui  qu'ils  reprdaient  comme  ^^Jjj^ 
vovant  bien  qu'ils  en  pourraient  tirer  patti  auprès  *.^ 
la  fortune  trahissait  leur  courage.  —  Au  reste  Ojwjj*''^, 
bien  César,  soit  dans  les  premières  conféreoeesquil*»  «^ 


(W) 


BEKT^HS. 


chefs  bretons,  soH  par  les  cooseils  qu*îl  ieur  donna  plus  tard 
lorsauHl  était  chargé  de  fers.  En  efiîet ,  on  ne  voit  pas  que  ces 
insulaires  aient  opposé  d*abord  au  général  romain  une  opinià* 
tre  résistance;  et  si  à  sa  seconde  descente  ils  ûrent  des  eflbrts 
jn  peu  plus  sérieux  .  ils  se  soumirent  bientôt  aux  conditions 
issez  douces  ou  du  moins  assez  supportables  qu'on  leur  imposa, 
[(l'on  les  pria  en  quelc|ue  sorte  d  accepter.  Un  mouvement  su- 
)it  de  leur  part,  combiné  avec  une  insurrection  des  Belges  tou- 
ours  impatients  du  joug  de  Tétranger,  pouvait  remettre  en  ques- 
ion  les  brillants  succès  du  général  romain;  on  les  ménageait  doue 
labilementy  afin  qu'ils  demeurassent  dans  une  inaction  sifiivo- 
able  aux  iutérèts  de  Rome  ;  et  cette  politique  fut  suivie  par  Au- 
ULStc  ;  Tibère  la  recommanda  à  ses  heutenants  comme  un  prin- 
tpe  dont  on  ne  pouvait  s'écarter.  —  Après  cette  conquête  pu- 

*iM\eni  nominale  (D,  Juiius  BrUamniam pote$l  viderioi- 

fndisse  potUris,  nonjlradùiisu.Tac,  Àgr.  iS),  les  Bretons 
)iitinuèrent  à  entretenir  leurs  longues  ebevelureBy  à  se  teindre 
;  corps  de  pastel,  â  soigner  leurs  moustaches»  afin  de  paraître 
lus  terribles  aux  ennemis.  Ils  s'exerçaient  toujours  à  dompter 
l  à  manier  leurs  excellents  chevaux ,  à  conduire  leurs  clùirs, 
es  essfdœ  inventés  en  Belgique,  dont  ils  surent  tirer  on  si  bon 
)arii  contre  les  Romains  déconcertés  et  tout  troublés  de  ina<- 
lœuvres  si  extraordinaires  et  qui  semblaient  tenir  du  prodige. 
)a  lient  qu'ils  habitaient,  comme  les  Belges,  de  grandes  maisons 
ondes,  couvertes  de  ctiaume,  où  vivaient  en  commun  jusqu'à 
touze  ou  quinze  ménages,  chose  qui  se  voit  encore  dans  quel- 
lue  coin  de  la  France,  et  cela  sans  aucun  doute  sous  l'anlorité 
lu  chef  de  toute  cette  famille  patriarcalement  gouvernée. 
>tte  existeiice  simple  et  naive,  qui  se  rapproche  des  âges  pri- 
BitiCs ,  parut  monstrueuse  à  la  délicatesse  romaine ,  de  telle 
>orle  que  les  historiens.  César  à  leur  tête,  ont  rapporté  que 
ians  la  Bretagne ,  hommes  et  femmes  vivaient  péle-méle  sous 
le  même  toît^  et  que  les  enfants  qui  naissaient  au  milieu  d'un  tel 
iésordre  étaient  réclamés  par  celui  qui  le  premier  avait  joui  des 
Eaveurs  de  la  mère,  et  qu'il  les  regardait  comme  siens  par  cette 
seule  raison.  Les  Bretons  savaient  extraire  les  métaux ,  l'or, 
l*argent,  le  fer.  C'est  chez  eux  aue  de  tout  temps  on  allait  des 
contrées  les  plus  éloignées  chercJier  le  plomb  blanc ,  p/uin^um 
album,  comme  dit  Câar:  c'est  l'étaiu,  nommé  en  breton  staen, 
$tean;tn  irlandais  «totn,  en  kymrique  yslaen,  mot  composé  du 
prêfix  y$ ,  qui  nous  a  donné  tant  de  mots  commençant  eu  e«, 
converti  presque  toujours  par  la  suite  en  é,  et  de  êaen  qui  se  re- 
irouve  dans  les  idiomes  germaniques,  xinn,  linn  ou  Un^  étaiu. 
—  A  TarUcle  Belges,  nous  avons  signalé  comme  particulière 
à  ce  peuple  Thabitude  de  se  fixer  dans  le  voisinage  des  forêts, 
qui  leur  offraient  des  p&turages  et  des  at>ris  pour  leurs  trou- 
peaux, des  retraites  assuiées  pour  eux-mêmes,  des  sanctuaires 
inviolables  pour  la  religion.  On  retrouve  le  même  usa^e  en  Bre- 
tagne. Cest  dans  les  nombreuses  et  épaisses  furets  Se  cette  Ile 
que  le  druidisme,  justement  effrayé  des  progrès  du  polythéisme 
romain,  alla  chercher  un  dernier  et  impénétrable  asile.  C'est  là 
que  du  temps  même  de  César  les  prêtres  de  la  Gaule  allaient 
i'inslruire  ;  c*est  là  c|a'ils  étaient  initiés  aux  grands  et  profonds 
mystères  de  la  doctrine  sacrée  dont  ils  n'avaient  appris  chez  eux 
)ue  les  premiers  éléments;  c*est  aussi  de  là,  sans  aucun  doute, 
Qu'étaient  sortis  ces  druides  et  ces  bardes  qui  vinrent  en  foule 
soutenir  et  encourager  les  Belges,  lorsque  ceux-ci  eurent  la  sin- 
^lière  audace  de  vouloir  substituer  l'empire  gaulois  à  Tempire 
rxjioain  dont  les  destinées  semblaient  s'être  anéanties  dans  les 
Samines  qni  avaient  consumé  le  Capitole.  Sous  Claude,  on  son- 
^  sçrieuseoieot  à  soumettre  eu  réalité  la  Bretagne;  jusque-là 
:e  n'«tait  qu'une  conc^uête  nominale,  une  province  qui  ne  figu- 
"ait  que  pour  mémoire  sur  la  carte  de  rempire.  L'empereur 
ui-nnême  passa  dans  l'Ile,  à  la  léte  des  légions,et  obtint  de  grands 
iUccôs,auxouels  contribua  puissamment  Vespasien,  qui  conquit 
pour  ainsi  aire  dans  cette  expédition  sa  candidature  à  l'empire 
imoTuIroHM  faliê  Veêf^oiianus),  A  l'occasion  de  ces  victoires  sur 
les  baribares,  le  fils  de  l'empereur  prit  le  surnom  de  JElrt^ann^ 
rvi.  —  Rédoile,  en  partie  du  moins ,  en  province  romaine,  la 
Bretagne  continua  d'être  affitée  tantôt  par  l'anieur  des  géné- 
raux qui  brûlaient  de  signaler  leur  administration  par  de  nou- 
t  elles  coni}uêtes,  tantôt  par  leur  indolence  et  leur  mollesse  qni 
leur  faisait  abandonner  à  des  subordonnés  le  soin  des  afibires 
tes  plus  impartantes,  et  qui  contribuait  singulièrement  à  relâ- 
cher les  liens  de  la  discipline  militaire,  si  nécessaire  partout , 
mais  plus  indispensable  dans  un  pays  non  encore  façonné  au 
joug  ,  au  mâieu  de  peuples  altentife  à  toutes  ]es  occasions  de 
reconquérir  leur  liberté*  L'ambition  occasionna  des  révoltes 
lussi  bien  que  la  faiblesse.  Cependant,  au  milieu  deces  mouve- 
Tieots  pea  rassurants,  Rome  maintint  tous  ses  avantages,  et  les 
tugn^euta  même  sous  Vespasieu  par  la  victoire  de  Miiitts  Ce- 


realis  sur  le  peuple  nombreux  des  Brigantes,  victoire  qni  facilita 
au  successeur  de  Ccrealis,  Julius  Frontinus,  rimporlante  con- 
quête desSilures,  renommés  par  leur  bravoure  et  leur  puissance. 

—  £nfin.  qui  le  croirait,  ce  fut  sous  le  ri^gne  d'un  tyran  cruel 
et  farouche  que  la  domination  romaine  s'anerniit  à  jantais  dans 
la  Bretagne.  L'empire  fut  redevable  de  cet  heureux  résultat 
aux  émiuentes  qualités  d'un  homme  vraiment  digne  de  Tim- 
mortalité.  Julius  Agricola  commença  à  compliUer  la  province 
par  Tadjonction  d'une  lie  à  laquelle  on  altadiait  de  Timpor- 
tance  et  que  convoitaient  depuis  longtemps  les  Romains;  et  le 
temps  que  les  autres  gouverneurs  entployaiciU  à  satisfaire  leur 
vamté  par  le  déploiement  des  forces  dont  ils  disposaient,  le 
beau'pârc  de  Taate  le  consacra  à  celle  expédition  :  et  s'il  étonna 
les  barbares  par  l'audace  de  l'entreprise  et  la  promptitude  de 
l'exécution  ,  il  leur  donna  une  bien  plus  haute  idée  de  lui-même 
par  le  peu  de  cas  qu'il  semblait  taire  de  ce  premier  succès.  Que 
se  promettait  donc  pour  l'avenir,  se  demanclaient  les  Bretons  in- 
terdits, un  homme  capable  de  coinpler  pour  rien  une  telle  vie- 
toire  ?  —  Alors  les  Bretons  comprirent  que  c'en  était  fait  de  leur 
indépendance  ;  car  tandis  que  leur  pays  se  remplissait  de  caropi 
rctrancbéset  de  forteresses  impossibles  à  surprendre,  tant  la  dis- 
cipline était  sévère ,  une  flotte  nombreuse  et  bien  équipée  ex- 
plorait les  côtes  ;  de  telle  sortequ'en  très-peu  de  tempslesdomi- 
iialeurs  devaient  pénétrer  sur  les  pointsies  plusécartés,  et  que  la 
liberté  courait  risque  de  ne  pas  trouver  le  plus  petit  cdii  où  elle 
pût  s'abriter.  Les  préparatifs,  les  courses,  les  expéditions  du  ca- 

{ûtaine  ne  nuisaient  en  rien  à  la  vigilance,  à  l'habileté ,  à  la 
ermetéde  l'administrateur,  qui  s'étudiait  à  écarter  toute  occa- 
sion, toute  pensée  de  révolte,  en  rendant  avec  équité  la  justice, 
eu  répartissanl  les  tributs  d*une  manière  égale,  et  les  allégeant 
par  la  même  ;  en  épargnant  aux  vaincus  toute  vexation  inutile, 
en  opposant  surtout  une  invincible  fermeté  aux  gains  illicites  et 
aux  mauceuvres  frauduleuses  des  intendants  du  fisc.  Par  une 
influence  à  laquelle  rien  ne  résistait,  par  des  conseils  que  tous 
recevaient  comme  des  ordres,  il  se  fil  dans  les  villes  tant  d'em- 
bellissements, on  ouvrit  tant  de  marchés,  on  construisit  tant  de 
bainB  et  de  thiéâtres,  que  les  Bretons  pouvaient  paraître  de  vrais 
Romains,  et  même  se  complaire  dans  cette  idée,  tant  la  civilisa- 
tion romaine  sous  un  sage  gouvernement  présentait  de  charmes, 
au  moins  à  quelc|ues-uns  d'entre  eux.  —  Les  Romains  même 
alors  ne  possédaient  que  la  partie  méridionale  de  la  Bretagne 
(  l'Angleterre  )  ;  la  Calédonie  an  nord,  habitée  par  les  Pietés  et 
les  ScotS;,  l'Hit>ernie  à  l'ouest^  étaient  indépendantes  ;  Pietés , 
Scots,  tiQberniens  ou  Irlandais,  tous  étaient  des  tribus  de  la 
même  race,  race  différente  des  Bretons,  comme  les  Celtes  ou 
Gaulds  difléraient  des  Belges  ;  distinction  sur  laquelle  nous  r^ 
viendrons  plus  tard  (F.  Celtes),  mais  qu'il  fallait  faire  tout  de 
suite  Dour  couper  court  aux  rêveries  de  la  plupartdes  historiens, 
qui  u  avant  aucune  connaissance  des  languesde  ces  peuples,en  ont 
voulu  bire  des  Scy  tlies ,  et  le  docteur  Lingard  lui-même  n'a  pas 
su  se  garantir  d'une  semblable  aberration.  Agricola  avait  formé 
le  dessein  de  soumettre  ces  peuplades  voisines,  tant  pour  Ôter 
aux  vaincus  tout  exemple  d  indépendance  que  pour  mettre  \e$ 
Bretons,  dès  lors  confondus  avec  les  Romains,  à  l'abri  des  incur- 
sions de  ces  bark)ares.  La  jalousie  de  Domitien  ne  permit  pas 
d'exécuter  ee  projet:  Agricola  fut  rappelé,  et  jusqu'à  la  fin  da 
IV'  siècle  les  Bretons,  incorpc^  à  l'empire,  en  suivirent  les 
destinées,  et  leur  histoire  se  confond  avec  celle  des  empereurs. 

—  Alors  il  fut  manifeste  à  tous  combien  les  vues  d' Agricola 
avaient  été  sages  et  prévovantes  ;  car  alors  le  séjour  de  la  Bre- 
tagne n'était  plus  supportable,  à  cause  des  incursions  continuel- 
les et  des  déprédations  épouvantak>les  des  barbares  de  la  Calé- 
donie. Rien  ne  pouvait  plus  résister  aux  Pietés,  particulièrement 
après  la  retraite  des  légions  obligées  de  se  replier  pour  défendre 
l'empire  attaqué  au  cœur  même  de  l'Italie.  Le  moyen  pour  les 
Bretons  amollis  par  le  contact  de  la  civilisation,  divisés  en  mille 
petites  factions,  d'opposer  une  résistance  invincible  à  des  hom» 
mes  toujours  en  annes,  qae  la  grande  muraille  d'Adrien  n'avait 
pu  arrêter,  que  l'activité  de  Sévère  n'avait  pu  dompter,  à  des 
nommes  enfles  de  leurs  succès  récents,  et  excités  par  l'appât  de 
riches  dépouilles  à  braver  tous  les  périls?  Vraiment,  quand  par 
la  pensée  on  se  reporte  à  ces  temps  calamiteux,  on  est  plus  tenté 
de  plaindre  les  Bretons  que  de  les  accuser  de  lâcheté.  Point  de 
trésor  en  réserve,  plus  d  organisation  sociale,  puisque  la  domi- 
nation de  Rome  avait  brisé  leurs  antiques  institutions  ;  peu  de 
guerriers  dans  l'Ile ,  car  la  jeunesse  nretonne  se  trouvait  en 

fande  partie  dans  les  camps  de  l'empire,  au  milieu  des  légions, 
des  aistances  infinies  de  la  patrie.  U  n'était  pu  jusqu'au 
christianisme  qui  ne  fût  alors  |K>ur  eux  un  sujet  de  mîesinteUi- 
gence  et  de  discorde.  Cette  religion  divine  leur  avait  été  prêcbée 
sous  ConuBode,  mais  tous  ne  TavaîeBt  paseinbrassée;  et  ceux 


BRSTOHS. 


(576) 


BSBTOm. 


qui  y  étaient  restés  étrangers  (ils  étaient  nombreux)  raccnsaient, 
peut-être  avec  les  païens  de  Onipire ,  de  toutes  les  ealamités 
qui  venaient  les  accabler.  —  Après  plusieurs  tenUtives  pour  se 
constituer  tantôt  en  monarchie,  tantôt  en  république,  ils  ne  pu- 
rent s'entendre  que  sur  un  point,  celui  de  se  délivrer  le  plus  tôt 
possible  des  périls  qui  les  menaçaient;  et  le  moyen  qui  leur 
parut  le  plus  prompt  et  te  plus  efficace  pour  atteindre  ce  but 
fut  de  combattre  la  barbarie  par  la  barbarie,  et  d'opposer  aux 
Pietés  les  Saxons  qui  avaient  fondé  quelques  établissements 
dans  le  voisinage,  et  qui  commençaient  à  se  montrer  sur  les 
côtes.  I^s  Saxons  entrèrent  volontiers  dans  leurs  vues,  et  les  ai- 
dèrent à  repousser  les  Pietés  |  mais,  après  la  victoire,  ils  firent 
sonner  si  haut  les  services  qu'ils  avaient  rendus,  ils  élevèrent  de 
si  grandes  prétentions  qu*il  fut  impossible  d*y  satisfaire.  Alors, 
s*£riant  qu'on  les  trahissait,  et  accusant  de  perfidie  leurs  hôtes 
qui  n'étaient  coupables  que  d'imprudence,  ils  passent  brusque- 
ment à  l'ennemi,  et  tournent  leurs  armes  contre  leurs  allies  de 
la  veille.  Dans  des  conjonctures  aussi  critiques,  l'indignation  fit 
retrouver  aux  Bretons  leur  antique  valeur  ;  et  ces  hommes,  qui 
naguère  n'osaient  marcher  seuls  contre  les  Pietés  se  croient 
maintenant  assez  forts  pour  faire  respecter  leur  indépendance 
des  Saxons  et  des  Pietés  réunis  ;  et  cei)endant  depuis  quelques 
années  ils  s'aflaiblissaient  de  jour  en  jour  par  le  départ  d'un 
grand  nombre  de  leurs  compatriotes  qui  passaient  sur  le  conti- 
nent et  venaient  rejoindre  leurs  frères  de  l'Armorique.  Moins 
nombreux  par  suite  de  ces  désertions,  ils  se  réunirent  et  se  con- 
centrèrent dans  les  provinces  de  Galles  et  deCornouailles,  d'où 
bientôt  ils  sortirent  les  armes  à  la  main  pour  se  mesurer  avec 
leurs  ennemis ,  frémissant  de  rage  au  souvenir  des  outrages 
qu'ils  avaient  eu  à  supporter.  Leur  cause  était  si  juste  et  si  sainte, 
et  ils  chargèrent  avec  tant  de  furie ,  qu'aucune  force  humaine 
ne  put  tenir  contre  des  guerriers  si  intrépides.  Ils  remportèrent 
ainsi  deux  brillantes  victoires,  et,  sans  poursuivre  plus  loin  leurs 
avantages,  ils  se  retirèrent  dans  leurs  nouvelles  demeures,  lais- 
sant les  Anglo-Saxons  maîtres  et  tranquilles  possesseurs  de  la 
plus  grande  partie  de  Fancienne  province  de  Êretagne.— Nous 
renvoyons  pour  la  suite  des  temps  aux  ouvrages  spéciaux.  Nous 
ajouterons  seulement  que  les  llretons,  plus  connus  désormais 
sous  le  nom  de  Kjmris ,  sont  restés  fidèles  à  la  mémoire  de 
leurs  ancêtres,  qu'ils  en  ont  toujours  respecté  et  consente  les 
vieux  usages,  et  qu'ils  ont  gardé  leur  langue  pure  de  tout  con- 
tact étranger. — A  leur  tour  les  émigrés  bretons,  unisaux  Armo- 
ricains ,  urenl  d'héroïques  efibrts  pour  leur  liberté.  Depuis 
cette  époque,  l'Armorique  prit  le  nom  de  petite  ou  basse  Breta- 
gne ;  le  peuple  s'est  appelé  Breton  ou  bas  Breton.  —  Son  his- 
toire se  confond  et  se  perd  dans  l'histoire  de  France,  et  de  plus 
elle  a  été  l'objet  d'ouvrages  spéciaux  :  nous  nous  dispenserons 
donc  d'en  parler ,  craignant  d'empiéter  sur  le  terrain  des 
D.  Lobineau,  des  Koujoux,  des  Daru,  des  Gourson.  Nous  ajou- 
terons seulement  que  le  bas  Breton,  comme  l'habitant  du  pays 
de  Galles,  a  conservé  toute  son  originalité,  et  qu'il  a  en  vénéra- 
tion singulière  tout  ce  que  lui  ont  transmis  ses  pères.  —  Nous 
ne  pouvons  nous  dispenser  ici  de  faire  quelques  remarques  de 
linguistique.  Le  bas  nreton  et  le  gallois  ne  sont  que  deux  dia- 
lectes de  la  même  langue,  et  cette  identité  ne  résulte  pas  de  l'é- 
migration des  Bretons  dans  l'Armorique  ;  c'est  un  fait  préexis- 
tant. ILes  Vannetais,  par  exemple,  sont  de  tous  temps  célèbres; 
ils  ont  un  dialecte  qui  leur  est  propre,  sur  lequel  ramvée  des  Bre- 
tons n'a  en  rien  influé.  Il  y  a  ainsi ,  même  en  Armorique ,  au 
moins  trois  dialectes  divers,  sans  parler  du  gallois,  et  il  est  essen- 
tiel d'étudier  et  de  comparer  entre  eux  tous  ces  dialectes  pour 
deux  raisons  :  d'abord  tel  dialecte  vous  donnera  des  racines  qui 
ne  se  trouvent  plus  dans  les  autres  ;  ensuite  les  formes  variées 
qu'on  y  remarjjue  peuvent  donner  lieu  à  des  observations  de 
la  plus  haute  importance  ;  elles  peuvent  servir  spécialement  à 
rendre  raison  de  nombreuses  désinences  qui  caractérisent  la 
langue  française  et  plusieurs  patois.  Il  faut  entrer  à  ce  sujet 
dans  quelques  détails,  parce  que  nous  n'aurons  plus  l'occasion 
d'y  revenir.— Parlons  d'aborddes  mots.  En  Bretagne,  on  trouve 
fron,  fren,  narine,  lequel  a  un  rapport  évident  avec  ^îv  ;  mais  on 
n'y  trouve  pas  une  autre  modification  de  la  même  racine  que  le 
gallois  présente,  trwyn^  nez  ;  or,  ce  inoyn  a  pour  nous  un  im- 
mense mtérêt,  car  il  est  l'origine  du  mot  plaisant  et  burlesque 
Irogne^  qui  est  d'un  si  grand  effet  dans  les  chansons  bachiques. 
En  Picardie,  on  appelle  la  boue  raque;  le  même  mot  est  usité 
chez  les  Wallons  (Bel^que).  Ni  le  gallois  ni  le  breton  propre- 
ment dit  n'indiquent  nen  de  semblable;  mais  le  vannetais  «Iraft. 
boue,  crotte,  ne  laisse  aucun  lieu  de  douter  que  ce  mot  n'ait  été 
ronnu  des  anciens  Belges.  En  basse  Normandie,  on  nomme 
crauiUei  un  grossier  et  solide  verrou  ;  erouiller^  c'est  fermer 
un  verrou;  le  vannetais  seul  donne  l^nm/eil,  prononcezcnmi/M, 


pluriel  de  Jknm/,  krouili,  verrou  ;  ftnmlnii,  ih-oudlMa,  iam 
au  verrou.  Il  y  a  aussi  une  foule  de  mots  bretons  que  la  » 
teurs  des  dictionnaires  n'ont  pas  osé  indiquer  comme  lA 
les  prenant  pour  des  mots  français  qui  s'étaient  fttnivcm 
glissés  dans  leur  langue  :  c'est  au  contraire  le  françab  qtd  bi 
empruntés  aux  bas  Bretons;  et  la  preuve  c'est  que  ces  iuè« 
mots,  avec  de  nombreux  dérivés  qui  n'ont  pu  trouver  pUcedia 
notre  langue,  se  trouvent  dans  les  vocabulaires  gallob.  Qti- 
quefois  le  breton  prend  sa  revanche,  et  entre  dans  de  grandi  ds 
veloppements  là  où  le  gallois  est  presque  muet.  Ainsi  il  un 
présente  btk,  beg  (  mot  proclamé  gaulois  par  les  amacos ,  k- 
Ma^  begad,  begek,  c'est-à-dire  bec,  béqueier.  beequie,  béd» 
tandis  que  le  gallois  ne  peut  fournir  que  pig,  bec,  rootqsi 
aussi  sa  valeur,  car  en  basse  Normandie  on  ditpte^  poorir. 
et  dans  les  Vosges  on  prononce  frtJk.  En  d'autres  ctrconsUfim, 
le  breton  a  oerdu  le  sens  primitif  des  mots  et  n'a  consem^ 
l'acception  figurée;  gaii,  par  exemple  neveutdirequepraK^itt, 
mais  quand  on  voit  dans  le  même  vocabulaire  mor-c'àÔK,  \nk 
r»-l-on  avec  Legonidec  prostituée  de  mer?  oe  serait  ridicale.  ïw 
sons  mieux,  interrogeonslesGallois:ib  nous  répondront  qwf4« 
signifie cMenne;  alors  il  sera  facile  de  comprendre  ridécooeb 
Bretons  ont  attachée  au  même  mot  par  extension,  etd'appliii» 
d'une  manière  satisfaisante  mar-c  hast ,  que  nous  Iraouim 

rir  chien  ou  chienne  de  mer ,  ce  qui  est  entièrement  cooiurB 
l'usage  universel  ;  car  dans  toutes  les  langues  les  noot  te 
animaux  terrestres  s'appliquent  aux  poissons.  —  Passut  m 
modifications  que  subit  une  racine  en  passant  par  on  daiedr 
différent,  je  commencerai  par  un  mot  assez  curieux,  ça  an- 
firme  ce  que  nous  venons  de  dire  sur  la  richesse  ou  lipnmté 
des  dialectes ,  car  il  ne  se  trouve  plus  qu'en  gallois.  Onnifft 
meique,  meiguesignlùepetit-lail  en  rieux  français  (fR^  «m- 
sin,mt>u^ue  en  rouchi,  meigreen  languedi)  ;  «idiiM  eo^ 
présente  la  même  idée,  mais  maidd  n^t  pas  prédMmeniwi' 
que;  les  dialectes  nous  conduiront  de  l'un  à  l'autre  pl^l^Mr^ 
gle  invariable  qu'on  peut  ainsi  formuler.  Tout  ddtnf^)mf 
change  en  x  lorsque  le  mot  est  prononcé  et  orthographié  pva 
Armoricain  ;  et  tout  s  breton  se  convertît  tn  e'hoakàaàc 
les  Vannetais  ;  ainsi,  de  maidd  les  Bretons  feraient  maii,  ir 
Vannetais  maic'k,  mot  qui  se, prononce  absolumeot  cwa 
l'ancien  français.Tous  les  noms  dérivés  des  verbes,  poarbps- 
sonnes,  sont  terminés  en  breton  parer,  en  vannetab  pirfv. 
en  gallois  par  wr  qui  se  prononce  9ur;  c'est  donc  leiiniifûi 
qui  a  doté  la  langue  française  de  ces  belles  désinences  en  rarf 
sont  si  nombreuses ,  et  c'est  le  gallois  qui  a  commaniqiie  a 
moyen  âge  et  Incertains  patois  les  désinences  en  otir.  l/sPr»" 
vençaox  par  leur  mot  troubadour  restaient  fidèlesaox  tradit» 
latines,  en  faisant  du  latin  barbare  trovare  ttrouvator  ;  nusît 
n'en  rendaient  pas  moins  hommage  à  Pidiome  indig^  pv * 
finale  our^  inconnue  aux  Italiens  aussi  bien  qu'aux  Ëspa^ 
tandis  que  les  Normands  et  les  Picards  y  étaient  plus  In^ 
encore  par  leurs  trouvères  ;  car  naturellement,  et  régolièrais'- 
de  trova  ou  trouva^  trouver,  inventer,  le  bas  breton  fen  tm- 
ver,  inventeur;  orthographe  véritable,  à  laquelle  seulof^ 
on  ne  se  conformait  pas  au  moyen  âge.  On  pourrait  furr^ 
même  observation  sur  le  mot  empereur,  toujours  écrit  an  w« 
âge  emperfff  pour  emperer,  ce  qui  revient  auméniesiroaB 
sonner  l'r  final  ;  car,  bien  que  ce  mot  fût  étranger,  il  dot  cob» 
tant  d'autres  se  plier  aux  exigences  d'un  idiome  natiooilf^ 
obtenir  le  droit  ae  bourgeoisie.  —  Pour  les  noms  de  choiçsi 
n'est  pas  moins  important  de  suivre  les  dialectes.  L'armons* 
les  termine  presque  tous  en  ad ,  d'où  tant  de  finales  en  ^ 
langue,  promenade,  galopade,  estafiiade;  le  pluriel  se UAtt 
dou,  lequel  s'est  adouci  en  do  pour  les  patois  du  Midi  :aB^> 
breton  begad,  becquée,  se  retrouve,  sans  autre  cbangemeot^ 
celui  dont  nous  avons  parlé,  dans  le  langued.  becaéo,  ïxs^ 
Mais  cette  terminaison  ée,  qui  donc  l'a  introduite  dam  o^ 
langue?  ce  n'est  assurément  pas  le  Breton;  c'est  dop' 
alors  parlé  dans  les  Gaules  qu'elle  nous  vient  En  cfti<  ^ 
dialecte  termine  par  aid  les  mêmes  mots  qui  ^^^^^V! 
dans  l'armoricain, d'où  les  mots  français  dmrretée,lifét,f^ 
—  En  breton ,  le  pluriel  des  noms  est  presque  tooioon»  • 
c'est  en  eu  chez  les  Vannetais,  en  ais  chez  les  GalwisJ^ 
netais  a  sans  aucun  doute  lieaucoun  influé  sur  k  pi(^ 
quelques  autres  patois  du  Nord.  Voilà  pourquoi  les  w*f 
unissent  en  eu,  eux,  dominent.  Les  Languedodeos  doii^' 
dialecte  breton  leurs  nombreux  noms  en  on;  par  ew»P 
noiou,  vioUf  des  œufs,  en  breton;  en  lancued.  won  («"^ 
légèrement  sur  les  deux  premières  voyelles),  9uL  A  «*Jt 
la  langue  française  a  retenu  pour  un  grand  ««n™**  J*L 
terminaison  au  du  gallois  :  exemple,  gallob  bad,  plw»*;^ 
en  français  ^leoii.  Il  y  a  donc  nécessité,  on  ne  srtfw  ^ 


BRriTEVlLLB. 


(577) 


BRBVGBL. 


redire,  nécessilé  absolue  d*étiidîer,  non  pts  le  bts  breton  isolé- 
nienl .  mais  de  joindre  à  celle  élude  celle  du  fannelaîs  el  par- 
licalieremenl  du  plus  riche  de  tous  ces  dialectes^  du  pllois,  qui 
ttMnprend  environ  cin<^uanle  mille  mots;  d'où  il  suil  que  tous 
ceux  qui  se  sonl  occupes  du  breton ,  sans  tenir  coropie  du  gal- 
lois, sont  restés  au-dessous  de  leur  lâche  el  ont  dû  commettre 
bien  des  erreurs.  Le  Gallois  Owen  a  aussi  mamiué  à  son  devoir 
t*n  mettanl  tout  à  fail  de  côté  Tarmoricain ,  qui  a  aussi  son  iro- 
porlance  el  sa  valeur,  el  qui,  dans  plusieurs  cas,  iranche  de 
Kraves  diflkullfs  (F.  Celtes,  Kymbis,  etc.)-       Leudièrb. 

BRETSCWfBiDBR  (  Henri-Godefeoi  de),  né  à  Géra  le 
^  mai  1730,  reçut  sa  première  éducation  à  Ebersdorf,  passa  au 
gjmnase  de  Géra ,  où  son  père  était  bourgmeslre ,  lui  reçu 
<t>meile  dans  un  régiment  de  cavalerie  saxon ,  prit  pari  à  la 
bataille  de  Kolin,  entra  dans  un  corps  franc  prussien,  y  devinl 
lapitaine;  el,  fail  prisonnier  par  les  Français,  il  resla  dans  un 
fort  jusqu'à  la  conclusion  de  la  paix  d*Huberlsbourg.  De  retour 
<*o  Allemagne,  il  fui  nommé  gouverneur  d'Usingen  dans  1^ 
Etals  de  Nassau,  et,  privé  bientùl  de  cet  emploi  supprimé  par 
mesure  d*économie^  Brelschneider  voyagea  en  Angleterre,  puis 
^Q  FraDce,ou  le  mmistrede  Vergennes  remploya  dans  diverses 
^/fiiiressecrèles,  et  reparut  dans  sa  pairie  en  1772.  Entré  au 
service  aulricliien  en  qualité  'de  vicc-^uverneur  du  banal  de 
remeswar,  il  passa  sa  vie  dans  les  plaisirs  el  dans  les  occupa- 
tions littéraires,  forroanl  des  collections  de  gravures  el  de 
ïbleaux^  el  écrivant  dans  les  journaux  allemands  jusqu'à  l'in- 
Drporalion  du  banal  au  royaume  de  Hongrie  en  1778,  époque 
D  il  se  vil  réduit  à  une  pension  de  100  écus.  Il  obtint  bientôt 
I  place  de  bibliolbécaire  à  Tunivcrsité  de  Bude.  Ses  querelles 
rec  le  corps  eoclésiaslique  et  des  notes  vigoureuses  contre  le 
rapic  viennois  insérées  dans  les  Voyagea  du  savant  Nicolaï 

attribuées  à  Bretscimeider  le  forca^nl  à  passer  à  Lemberg 
rec  le  double  litre  de  conservateur  de  la  bibliothèque  de 
■relli  et  de  conseiller  du  gouvernement.  En  1800,  ayant  pris 
^  reiraito,  il  revint  à  Vienne,  el  mourut  à  Krzinits,  près  de 
ilzeit,  le  l'*^  novembre  1810,  d'un  coup  de  sang.  Brelschneider 
rail  attaqué  vifloureusemenl  la  tendance  vollairienne  de  son 
«^dedans  une  mule  d*arlicles  piquants  insérés  dans  le  Journal 
Meniiifl  de  Berlin,  Ô9ns  les  Annonça  de  Francfort  et  dans  la 
Bibtiolhique  univenelU  aliemande  de  Nicolaï,  où  il  signait 
f.  /.  On  lui  doit  aussi  :  Âlmanaeh  des  saints,  1788,  jgravures  el 
uttstque.  —  La  Vie  et  les  Mœurs  de  WaUer,  véndiauement 
u  du  moins  vraisemblablement  décrits  par  lui-même,  Cologne, 
793.  —  Miêcellanies  de  documents  el  de  remarques,  Erlangen, 
816.  —  Voyage  à  Londres  et  à  Paris,  par  Brelschneider,  avec 
"extraits  de  ses  lettres,  Berlin,  1817.  -  Entretiens  philoso- 
s  et  littéraires,  Gobourg,  1818. 


•BETTAimus,  père  de  Geltine  dont  Hercule  eut  un  fils  ap- 
elé  Geltui. 

BBETTB  (de  èfltfo),  sorto  d*épée  longue  el  étroite  qu'on 
briquait  jadis  en  Bretagne  el  que  portaient  nos  aïeux.  De 
'ette  sont  venus  les  verbes  brétailler,  bretler;  et  le  brelteur, 
nou  appelle  aujourd'hui  ferrailleur,  spadassin  ou  duelliste, 

D.  D. 
bbbttbboubbettblbb.  C'est,  en  général,  faire  usage 
Bo  instroment  brctté.  Les  tailleurs  de  pierre  en  ébauchent 
iparefnentsau  moyen  de  marteau  bretté.  —  Bretter  si^ni- 
%en  term,  de  sculpteur,  lors  du  modelage  de  la  terre,  travailler 
terre  de  manière  qu'elle  paraisse  comme  égratignée,  ce  que  les 
vrien  font  avec  un  ébauchoir  bretelé. 

BBKTTBViLLB  (BTiERifE  DoBOis,  plus  connu  SOUS  le  nom 
t,  naquit  d'une  famille  noble,  à  Brellevillc  sur  Bordel,  à  5 
Ks  de  Caen,  en  1690,  entra  chez  les  jésuites  en  1667.  les 
itta  en  1678,  et  moaml  en  1688,  à  peine  âgé  de  trenle-nuit 
I.  Il  marana  aa  courte  carrière  par  d  asset  longs  travaux.  Les 
nés  eoemiastMiues  qui  se  destinaient  à  l'éloguence  de  la 
m  derinrent  l'objet  de  tous  ses  soins.  Il  publia  en  1685,  à 
fia,  des  Euaiêdê  sêrwums  pour  tous  les  jours  du  carême^  en 
al.  în4MI,  qui  contiennent  six  plans  dinérents  pour  chaque 
r,  avec  des  passages  extraits  aes  livres  saints.  Il  lui  donna 
«île  nn  qoatrième  volume  pour  les  dimanches  de  l'année, 
e  on  aeiu  plan  ou  seul  dessein  pour  chaque  dimanche,  et 
tiqn»  eennons  oomplets  à  la  fin.  Ce  recueil,  extrait  avec  soin 
P.  Boofdaloae  et  des  meilleurs  prédicateurs  du  temps,  fut 
nprwiéà  Paris  en  1688, 1691  et  1705, 4  vol.  in-8».  L'abbé 
Jarry  tmiIo  île  continuer,  et  publia,  de  1693  à  1698,  dnq 
tvean  vrolnmes  d'Essais  de  serwions  et  de  panégyriques  qui 
neni  pas  le  mène  suecès.  On  a  encore  de  l'abw  de  Bretto- 
t  rEimqmamee  de  la  cteirf  et  du  barreau,  selon  lês  prinei' 
d«  la  rhéêariquê  sacrée  0$  profane f  Paris,  1689,  in-t3.  Cet 


ouvrage  posthume,  divisé  en  cinq  livres,  qui  traitent  de  l'inven- 
tion, de  la  disposition ,  de  l'élocution,  des  passions  et  de  l'ac- 
tion de  l'oratoire ,  est  une  espèce  de  rhétorique  complète;  mais 
l'auteur  instruit  bien  moins  par  les  règles  que  par  les  exemples. 
Les  principes  ne  sont  pas  toujours  justes  et  exacts.  Le  livre  esl 
d'ailleurs  bien  écrit. 

BRKTTlE  {myth.) ,  nymphe  qui  donna  à  une  petite  portion 
de  la  Mysie  le  nom  d'Abrettène. 

BBETTUBE  (lecAn.).  Ce  mol  a  deux  acceptions  :  il'se  prend,  soit 
pour  les  dents  mêmes  pratiquées  à  l'instrument  dont  on  se  sert 

Pour  bretter,  soit  pour  les  traits  faits  à  l'ouvrage  au  moyen  de 
instrument.  Dans  le  premier  sens,  c'est  un  terme  de  taillande- 
rie; dans  le  second,  il  appartient  à  la  maçonnerie  cl  à  la  sculp- 
ture. 

BRBTTUS  (my/Ao/.),  fils  d'Hercule  et  de  Balétie,  donna  son 
nom  à  la  ville  de  Bretlus  en  Elrurie. 

BRETTUS  (géogr,),  ville  de  l'Etrurie  qui  n'existe  plus  aiqour- 
d'hui. 

BRETZNBR  (Christophe-Frédéric),  né  à  Leipzig  en  1748, 
et  mort  dans  cette  ville  en  1807.  Marchand  et  membre  d'une 
compagnie  commerciale*,  il  consacra  ses  courts  loisirs  à  la  poé- 
sie, et  écrivit  avec  succès  pour  le  théâtre.  Oulre  de  nombreuses 
poésies  légères  el  ses  principaux  ouvrages  dramatiques,  qui 
sonl  :  l'Amant  soupçonneus,  1785;  —  la  Pointe  de  vin,  1793; 
—  le  Feu  follet  ;  —  Belmonl  el  Constance  ou  la  Belle  enlevée 
du  sérail,  opéra  dont  Mozart  composa  la  musique,  on  a  de 
Bretzner  un  roman  intitulé  :  Vie  d'un  libertin,  Leipzig,  1787, 
1788  et  1790,  composé  sur  des  dessins  de  Hogarlh  el  de  Cho- 
doviecki. 

BREU,  BBE1L,  BRKUIL,  BBEUL,  BBEUX,  BBOIL,  BBOIL- 
LOT,  BBU,  BBUEL,  BBCIL,  BBUILLBT,  BBUILLOT  [visuSt 

motsjy  buisson,  lieu  planté  d'arbres,  bois  taillis  dans  lequel  les 
animaux  ont  habitude  de  se  retirer;  pré  appartenant  à  un  sei- 
gneur, et  que  les  habitants  doivent  faucher  par  corvée  (F.  Broil- 
lot). 

BREU  (vieux  mot)f  soupe,  potage. 

BREU  [vieux  mot),  mémoire,  brevet  ;  brève. 

BREUCB  (Jacques  de),  dit  le  Vieux,  né  à  Mons,  ou  à  Saint- 
Omer,  suivant  quelques  biographes,  vivait  en  1540.  Après  avoir 
voyagé  en  Italie,  il  devinl  architecte  et  tailleur  d'images  de 
Marie,  reine  douairière  de  Hongrie  et  gouvernante  des  Pays- 
Bas.  Il  bâtit  le  palais  de  Binch  cl  le  château  de  Marimonl,  à 
une  lieue  de  cette  ville,  constructions  fameuses  au  xvi*^  siècle, 
el  qui  furent  détruites  en  1551  par  ordre  de  Henri  II,  roi  de 
France,  pour  se  venffcr  de  l'incendie  de  son  château  de  Folem- 
brai,  ordonné  par  Marie.  En  15S9,  Breuck  éleva  le  château  de 
Boussu ,  à  S  lieues  de  Mons,  habitation  remarquable  par  son 
architecture  el  ses  sculptures,  par  le  salon  d'Apollon,  espèce 
de  musée  où  étaient  reunis  cl  offerts  â  l'étude  les  statues  et 
tableaux  des  meilleurs  maîtres,  el  par  une  statue  d'Hercule  eu 
argent  massif  et  haute  de  six  pi^s,  préseul  fail  par  les  Parisiens 
à  Charles-Quinl  en  1510.  Breuck  enrichit  l'église  de  Sainte- 
Waudru,  à  Mons,  de  deux  autels  en  marbre,  I  un  dédié  à  saint 
Barthélemi,  l'autre  à  la  Madeleine,  enrichis  de  statues  el  bas- 
reliefs;  de  sept  statues  el  de  onze  bas-reliefs  pour  le  jubé.  Il  fut 
le  maître  de  Jean  de  Bologne.  —  Breuck  (Jacques),  dit  lé 
Jeune,  architecte,  né  à  Mons,  y  rivait  en  1613.  Il  bâtit  plu- 
sieurs édifices  considérables  à  Sainl-Omer,  el  construisit  près  de 
Mons  en  1634  le  superbe  monastère  de  Saint-Guilain.Van  Dyck, 
qui  estimait  beaucoup  le  talent  de  Jacques  Breuck ,  a  peint  son 
portrait. 

BBEUGBL  (Pierre),  surnommé  le  Vieux,  naquit  d'un  pav- 
san  à  Breugel ,  village  près  de  Bréda,  en  1610,  et,  selon  quel- 
ques biographes,  en  1530.  Une  vocation  dominante  l'entraînant 
vers  la  peinture,  il  devinl  le  disciple  de  Pierre  Kœck  van  Aeist, 
dont  il  épousa  la  fille,  puis  de  JérOme  KcBck.  Après  avoir  vovagé 
pour  son  art  en  France  et  en  Italie,  il  revint  â  Anvers,  où  il  fut 
admis  dans  l'académie  de  peinture,  puis  alla  se  fixer  à  Bruxelles, 
el  y  mourut  en  1570,  el  selon  d'autres  en  1590.  Il  a  traité  di- 
verses sortes  de  sujets;  mais  il  excella  dans  les  marches  d'armée, 
les  fêtes  et  les  noces  champêtres,  parmi  lesquelles  il  se  mêlait 
souvent  pour  les  rendre  avec  une  plus  pHaite  vérité,  fl  ornait 
ses  tableaux  de  paysages  gracieux  qu'il  avait  dessinés  dans  les 
montagnes  du  Fnoul,  el  il  savait  donner  beaucoup  d'expression 
aux  figures.  II  gravait  aussi  â  l'eau-forte.  Ses  principaux  tableaux 
ont  été  reproduits  sur  cuivre  par  de  bons  artistes.  —  Breugel 


BmSf7«iJI€.  (  378  ) 

des  fleurs,  des  fruits,  pois  des  vues  de  mer  et  des  paysages^  4wi 
ks  petites  figures  sont  remarquables.  Il  traTaillait  pour  d'auirc:^ 
maîtres,  et  il  eut  Thonueur  de  coopérer  avec  Kuoens  aux  ta- 
bleaux ô\4dam  et  Eve  dam  le  faradii,  des  Q%Milre  Elémeniê 
et  de  Vertumne  et  Pamone,  Ses  ouvrages  oiïrent  de  Tesprit  et 
de  la  légèreté  dans  la  touche,  une  grande  correction  dans  les 

Sures  et  un  fini  merveilleux.  Ses  dessins  sont  estimés»  et 
isîeurs  de  ses  productions  ont  été  gravées.  —  Breugel 
(Pierre),  son  frère,  élève  de  Goninghsloo,  peintre  de  portraits. 
Son  imagination,  sombre  et  bizarre,  Fentralnait  à  pemdre  des 
incendies,  des  scènes  de  démons,  de  sorciers  et  de  voleurs;  ce 
CRii  lui  attira  le  sobrignet  de  Hollen  Breogel,  c'est-à-dire 
Srengel  d*Enfer.  On  cite  de  lui  une  Tentation  de  saint  An- 
Êoine  et  un  Orphée  c^rmanl  les  dieux  infernaux  par  tes 
mecents  de  sa  lyre,  qui  se  trouve  aujourd'hui  dans  la  galerie  de 
Flarence.  —  Quelques-uns  des  descendants  de  ces  artistes  se 
sont  aussi  signalés  dans  Tart  de  peindre  :  ce  sont  Ambroise 
Bueogsl;  Abraham  Brecgel,  qui  se  fixa  en  Italie,  et  y 
Bonrut  en  1790;  Jean-Baptiste  Breugel,  son  frère,  mort  é^^a- 
femeni  à  Rome;  et  Gaspard  Bhedgbl,  fils  d* Abraham,  qui  se 
distingua  le  plus  comme  peintre  de  fleurs  et  de  fruits. 

BKBUGliRE  (F.  BrCGIÈRE). 

BREUIL ,  en  latin  lu^trum,  mot  dérivé  de  broiium ,  qui  se 
trooTe  dans  les  Capitulaires  de  Charlcmagnc  dans  le  même  sens 
où  breuil  a  été  employé  depuis  en  termes  d*caux  et  forêts,  et 
oui  signitic  un  bois  taillis  ou  buisson  fermé  de  haies  et  de  murs, 
dans  lesquels  les  héies  ontaccotuumé  de  se  retirer.  Ce  mot,  dont 
M.  Hase  fait  remonter  Tétymologie,  avec  beaucoup  d'apparence 
de  raison,  au  grec  7rtpi€oXtov,  que  les  Grecs  modernes  pronon- 
cent brivolion,  et  qui  devant  le  Levant  a  signifié,  au  moyen  âge, 
on  verger,  un  jardin  cultivé  devant  la  maison ,  a  formé  par  la 
foîte  ptusicurs  noms  de  lieux  :  l'un  des  quartiers  de  la  place  de 
Venise  a  été  appelé  Broglio,  d'un  petit  bois  qu'il  y  avait  autre- 
fois en  cetenuroit,  et  ce  nom  est  devenu  bientôt  aussi  celui  de 
plusieurs  familles,  par  exemple  celles  des  Broglie,  des  Dubreuil , 
etc.  —  En  termes  de  marine^  on  appelle  breuilles  tontes  les 
petites  cordes ,  telles  que  martinets ,  garcettes ,  petites  cargues , 
etc.,  qui  servent  h  carguer  ou  trousser  les  voiles,  opération  pour 
laquelle  a  été  fait  le  verbe  breniller  ou  brouiller.  —  On  donne 
encore  le  nom  de  breuilles  aux  entrailles  ou  intestins  des  pois- 
sons {viscera  intestina)^  et  l'on  dit,  par  exemple,  qu'avant  deca- 
quer  le  hareng  il  faut  lui  arracher  les  breuilles. 

BREUiL  (Duj.  (F.  Dubreuil). 

BRKUILS  ou  CARGUES  (marine)  (F.  Gargubs,  Breuils, 
Martinets  et  Garcettes).  L'acception  .de  ces  mots  s'étend  à 
fontes  les  petites  cordes  qui  servent  a  breuiller,  ferler  et  serrer 
les  voiles. —  Brbuiller  ou  Brouiller  les  voiles^  les  carguer 
on  irouuer  (  F.  Carguer). 

RRBUlfBERG  {mmUagne  brûlée)  (i^^ogr.),  montagne  de  Hon- 
g;Tie,au  sud-ouest  d'CKdenburg,  riche  en  lignites  et  fournissant 
■  one  grande  exploitation. 

BREUNER  (j^^o^r.),  montagne  du  Tyrol,  de  6, 100  pieds  de  hau- 
teur, dans  la  partie  des  Alpes  où  passe  la  route  d'Innspruck  en 
Italie.  On  admire  dans  cette  chaîne  les  beautés  et  les  horreurs 
des  Alpes  helvétiques,  ses  vastes  glaciers,  ses  cataractes,  ses  ava- 
lanches et  ses  autres  merveilles. 

RREUN1NG  (Jean-Jacoijes),  né  en  1553  à  Bucbenbach,  dans 
le  duclié  de  Wurtemberg,  étudia  dans  leurs  pays  mêmes  la 
langue  et  les  usages  des  peuples.  En  1579  il  s'embarqua  à  Ve- 
nise pour  Constantinople,  n'où  il  passa  à  Alexandrie,  traversa 
l'Egypte,  partie  par  terre,  partie  sur  le  Nil;  mais  il  ue  put 
avancer  au  delà  des  monts  Sinaï  et  Horeb,  empêché  parles 
Arabes.  Sans  se  décourager,  Breuning  rétro^ada  jusqu'à  Jaffa 
et  parvint  à  Jérusaleoà.  Quoique  protestant,  il  avoue  qu'on  ne 
peut  pénétrer  dans  le  saint  sépulcre  sans  éprouver  un  frémisse- 
moni  religieux.  Il  revint  en  Europe  par  Tripoli  de  Syrie,  après 
avoir  traversé  le  Liban,  et  arriva  a  Marseille  au  mois  de  décem- 
bre 1579,  puis  alla  eu  Savoie  et  en  Italie,  où  il  demeura  jus- 
qu'en septembre  1580.  De  retour  dans  sa  patrie  après  une 
absence  de  six  ans  et  demi,  BreuniuK  fut  en  1595  nommé  gou- 
verneur de  Jean-Frédéric,  duc  de  Wurlcmt)erg,  qu'il  accom- 
pagna à  l'université  de  Tubingen.  Imprimée  sous  les  auspices 
de  ce  prince,  la  relation  des  voyages  de  Breuning  lui  est  dédiée. 
Elle  porte  ce  titre  :  Voyage  en  Orient  par  fioble  et  discrète 
personne  Jean-Jacques  Breuning,  seigneur  de  Buochenkack , 
Strasl>ourg,  1612,  un  vol.  in-folio,  en  allemand. 

•ftRUSiNG  (Ghrétien-Herri),  professeor  de  droit  à  Leip- 
lig,  né  dans  cette  ville  le  i4  décembre  1719  et  mort  en  1780,  a 
fcrit  on  grand  nombre  de  dissertations  intéressaiiles  sur  ées 


•miTBR. 


r&tioos  lie  droit  naturel  et  de  politique.  LttpriacifiksM 
patria  peteslate  jusque  efeeMus  est  prineifUt  jnrù  «. 
turœ,  tract,  i  W  il.  Leipaig,  17(1  et  ^^^,'m^^,^i|m^ 
scriptione  jure  gentium  incogniia,  Leipzig,  17S3,m^,^ 
Priwtœ  linea  juris  eceUsiasiics  univertmlis  ,  Francfort  itï 
ifi-8". —  PrinuB  UneeBJurisnatmrm,  Fraodbrt,  1?«7,bk*. 
De  matrimomio  cum  secunda  OMijuge  eonlrocla,  prisn  t^as^ 
pudiata,  Francfort,  1776,  io-^P. 

RREirvAGE  [gramm.],  s.  m.  boisson ,  Kqueari  boirf  im 
vageaaréable.  —  Il  se  dit  partionlièrenient,  enitrmetitu- 
rine^  d'un  mélange  de  vin  et  d'eau,  qu'on  donne  ^aéfé.$ 
en  mer  aux  gens  de  l'équipage,  indépeiidammefil  4e  la  nbt 
Faire  du  breuvage. —  11  se  dit  aussi  particutièmnem^nfei 
mes  d*ari  vétérinaire,  de  tout  médicament  liquide qu'aoïb^ 
nistre  aux  chevaux,  aux  bœufs,  aux  vackes,  eto. 

BREVAL  (Jean  Dvranb  de),  écrivain  anghisdoiTfirt 
de,  (ils  d'un  chanoine  de  Westminster,  fut  élevé  à  \'mk  t 
Westminster ,  et  ensuite  au  collège  de  la  Trinité,  à  ùm\n^ 
mais,  sur  quelgues  difficultés  qu  il  eut  avec  le  docteur  Bm^ 
son  principal,  il  quitta  l'université  et  son  pays,  etpritdi^* 
vice  en  qnalilé  d'enseigne  dans  l'armée  anglaise,  qui  ftiiii* 
en  Flandre.  Ses  connaissances  variées,  son  talent  pour  iif* 
ture  et  les  agréments  de  son  commerce  le  recemmainki» 
bientôt  i  la  bienveillance  du  duc  de  Marlt)orouç,  qui  YMi. 
grade  de  capitaine,  et  l'employa  dans  diverses  negocblkm^F 
les  princes  d'Allemagne.  Il  publia  en  1796lareb(ioa4*r 
voyages  sous  ce  titre  :  Remaf^ues  smr  différentes  fêritti  i 
r Europe,  etc.,  "2  vol.  in-folio,  figures;  en  anglais, rfw r^. 
idem.  Cet  ouvrage  est  estimé;  on  ^  trouve  plusieimw» 
ments  grecs  et  romains,  trouvés  en  hicile  et  dans  liFnBrr 
ridionale,  cfui  n*avaient  pas  encore  été  décrits.  On  i  <)f  1«.  < 
outre,  des  poésies  et  quelques  pièces  de  théâtre,  ratmi** 
une  pièce  intitulée  les  Confédérés,  composée  i  l'otoiMS 
mauvais  succès  de  la  pièce  de  Trois  Heures  après  U  mmr 
qui,  bien  que  représentée  sous  le  nom  de  Gay,  étiK  ïfnp't 
commun  de  Gay,  de  Pope  et  d'Arbuthnot.  Après  bw»*' 
mérité,  Breval  devait  nécessairement  figurer  pamii  les  V«  ^ 
la  Buneiade  ;  et  son  nom  s'y  tnmve  en  effet.  Il  wnn'  ^ 
1739.^ 

RRÈVE(fimi«.\  Une  note  prise  isolément  ne  peut  étrew^ 
ni  longue.  Elle  n'est  longue  que  relativement  à  une  aoU?  m 
gui  la  suit  ou  la  précè<le.  La  note  brève  est  celle qai  p«y  >! 
rois  plus  vite.  Tue  noire  est  brève  après  une  blaïKfcf  [*<^ 
En  platn-chant  la  brè%e  vaut  la  moitié  de  la  longue,  rt  tJrri 
cette  dernière  a  quetlquefois  une  queue,  tandis qar  U"^ 
n'en  a  jamais.  C'est  juste  le  contraire  de  ce  qm*  sepi»«*' 
sique.  On  appelait  ancieimement  èn^ve  une  figareoe  wirpi 
appelle  aujourd'hui  ram^  et  qu'on  emploie  encore  (lus  bJ 
gués  et  le  nnal  des  morceaux  religieux.  A.  AiDi 

RRÈVE  [hist,  nat.).  Ce  genre  d'oiseam  insectiwfw,  •  ' 
tribu  des  dentirostres  est  asseï  peu  coirou.  Les  eipccgf| 
composent  sont  toutes  de«  parties  chaudes  de  l'andea  «n* 

BRETEM  ENT  {vieuœ  mot),  étal  de  dépense,  ménwim  «^ 
bordereau.  ... 

BREVENTA!fO(ETiEi<nfK),  écrivain  peu  comWtW*^ 
dans  le  xvi'  siècle ,  apublié  l'histoire  de  cette  viHe,  sm 
curieux  et  très-rare  :  Historia  delV  anficMIa,  *•♦''* '1 
eose  notabili  délia  Htta  di  Pavia,  Pavie,  1570,  in^  ^^  M 
même  auteur  :  Trattato  delt  origine  dei  venti  éel  ««^ 
proprieia  loro,  Venise,  1571,  in-4«;  Traêtato  detffj^f 
dêUe  miêerie  dagli  nomini,  Pavie,  4576,  in^T.  La  «**■ 
ambroisienne  de  Milan  possède  en  manotcrit  ph»*^  *2 
inédits  de  BrevenUno,  entre  autres  :  1"  TraêUl^i^^. 
raccolto  da  vari  autori  antichi  e  marffriM;  «•  '«Jj"* 
venti  :  3"  Divisions  del  eorpo  umano  ;  4«  Traitât  fj^ 
nel  qualê  si  diehiara  cke  sieno  e  di  fuantê  smrtt,  f^f^ 
signiftcati,  etc.  A  la  fin  d'un  auUede  ces  mannient$i|2 
en  iulien,  de  U  main  du  fils  de  l'autenr,  c»"^*l||n 
prennent  la  date  de  sa  mort  :  «  Ce  fut  ici  le  <*«'■**' *î2 
la  main  de  mon  père  ;  il  l'acheva  le  14  juillet  l*^^\*JTJ 
le  18  du  même  mois.  »  Il  est  bon  d'avertir  que  M»**" 
trompé  (Biblioth.  manuscrit.,  tom.  i,  pag.  ***dj!L| 
pelant  Bemvantano  l'auteur  de  ces  ouvrag»  aMi*"* 
n'est  autre  que  notre  BrevenJtano,  j-«U 

BREVES  (François Sav ART  m),  "^  ««*•••  îTL-I 
dcTowraine,  fut  on  des  plus  habiles  négocirteui»*»«2r.| 
Henri  IV  et  de  Louis  XUI.  Savary-^Loneottnej***^  ^ 

m(»de  de  Bretagne,  ayant  été  nommé  en  •~!^^ 
Benri  m,  ambassadeur  à  U  Porte,  il  partit  aveetaip»  j^ 

dans  cette  mission.  Il  n'avait  alors  q«e  vRigtdmt  m- 


(3») 


BRRTVra. 


t)Sfne  étant  iiMrt,  il  en  donrm  avis  à  sa  eour  en  (lemendiint  des 
ettres  de  créance  pour  lui  succéder;  on  lut  rêpomlîl  qu'on  se 
loarroirBit  d'un  amliassadeur,  et  qu'il  continuai  de  travailler 
«  qmrtrtéde  résident.  Blessé  dans  ses  prétentions,  il  écrivit  que 
ml  dam  sa  maison  n'était  descendu  aux  fonctions  d'un  pareil 
rmploi ,  qu'il  reviendrait  en  France  et  garderait  par  devers  lui 
es  traités  secrets  conclus  avec  la  Porte.  On  luiiîl  une  seconde  ré- 
H)nse,  mais  celle-ci  hii  apportait  le  titre  d'ambassadeur.  Il  ré- 
ida  vingt-deux  ans  en  Orient,  où  il  mena  à  bonne  fin  des  afTai* 
■es  très-délicates.  A  son  retour,  il  débarqua  à  Marseille  le  *9 
sovembre  t60«.  En  1607,  il  fut  nommé  conseiller  d'Etat,  gen- 
tilhomme de  la  chambre ,  et  l'année  suivante  il  partit  pour 
Rome  en  qualité  d'ambassadeur.  Il  en  fut  rappelé  à  la  mort  de 
Henri  IV  par  la  retne  mère,  qui  le  fit  gouverneur  de  Jean-Bap- 
tiste Gaston ,  frère  unique  du  roi ,  premier  gentilhomme  de  sa 
chambre,  et  lieutenant  de  sa  compagnie  de  deux  cents  hommes 
d'armes  et  surintendant  de  sa  maison.  De  Brèves  fut  écarté  un 
instant  lorsque  le  connétable  de  Luynes  se  fut  emparé  du  [pou- 
voir; mais  la  reine  mère  reprit  le  dessus,  et  il  fut  rappelé.  Sa 
terre  île  Birèves  fut  érigée  en  comté  par  des  lettres  patentes  du 
mois  de  mai  1695,  et  le  13  novembre  de  la  même  aimée  il 
reçut  le  cordon  de  l'onlre  du  Saint-Esprit.  En  1626,  il  fit  partie 
de' l'assemblée  des  notables;  en  1657,  il  entra  au  conseil  des  dé- 
pêches, et  mourut  en  1628. 

BREVET,  du  }aX\nbrevi8,  dérive  du  ppa^ûç,  dont  on  a  fait  aussi 
les  mots  bref  et  abréviation ,  se  prend  en  effet  dans  le  même  sens 
raefrref  pour  signifier  des  ffttre»  eourles  ou  peu  importantes, 
ronl  on  n'a  recontm  minute  que  par  abréviation  ou  par  simple 
lote.  De  là  les  brevets  délivres  par  te  prince  pour  établir  en  fa- 
veur de  chaque  fonctionnaire  le  titre  en  vertu  duquel  il  exerce. 
>s  brevets,  expédiés  par  la  chancellerie,  contiennent  la  siropKs 
mnonce  de  la  nomination,  encadrée  dans  une  fonnule  générale, 
*l  si  pour  les  titulaires  ils  sont  l'objet  des  plus  ardents  désirs,  ils 
mi,  quant  i  l'administration  générale,  si  peu  il'impertance 
[a  on  n*en  garde  pas  mémo  copie.  Eo  droit,  ta  signification  du 
Dot  brevet  a  de  même  étêétendne  aux  actes  les  moins  impor- 
ants,  quoinue  parfois  les  plus  usuels,  dont  on  a  dispense  les 
tolaires  de  dresser  minute.  Un  acte  en  brevet  est  donc  celui  cpii, 
Tca  par  un  officier  public ,  n'existe  cependant  en  original 
ïu'entrcles  mains  de  Fa  partie  qui  en  est  porteur  ;  c'est  par  ex- 
•eptîon  que  cette  niesure  a  été  autorisée ,  car  il  est  de  çirincipe 
f»^  jamais  un  ofHcîer  pubHc  ne  doit  se  dessaisir  du  titre  cons- 
fttant  Tobligation  qui  a  été  créée  devant  lut,  litre  qu'il  doit  pré- 
isêtnent  conserver  dans  ses  archives,  et  dont  il  n'est  dû  aux 
arties  intéressées  que  des  expéditions  revêtues  de  la  forme 
xéctiloire.  Aussi  l'autorisation  de  délivrer  des  actes  en  brevet 
9(-Hle  réduite  à  un  petit  nombre  d'obligations,  et  spécialement 
(Ux  procurations,  aux  certificats  de  vie,  aux  actes  de  notoriété, 
(vittances  de  fermage,  de  loyer,  de  salaire,  arrérages,  de  pen- 
K.ns  on  rentes,  et  autres  actes  simples  qui  n'ont  rapport  à  au- 
t»n  titre  ou  obligation  synallagmatique.  —  Le  mot  Brevft 
Vmployait  encore  autrefois  dans  diverses  acceptions  qui  n'ont 
#ns  aujourd'hui  d'application.  Ainsi  l'on  appelait  ducs  à  bre^ 
fel  ceux  qui ,  n'ayant  pas  de  duchés ,  n'avaient  de  la  dignité  de 
lues  que  le  brevet.  Sous  ce  rapport  tous  nos  ducs  actuels  ne 
«raient  que  des  ducs  à  brevet;  mais  l'autorité  des  brevets  de 
mbiesse  a  tellement  baissé  dans  l'opinion,  (|ue  le  titre  de  duc 
fê  guère  plus  d'éclat  aujourdltui  que  celui  àedueà  brevet. 
.*oii  nommait  aussi  brevet  de  jûyemœ  avènement  ou  de  êermeiei 
le  ftééhté  les  lettres  du  prince  accordant  à  un  ecclésiastique 
Km  iTowvu  la  première  prébende  qui  riendrait  à  vaquer  dans 
m  rhapître,  en  sorte  que  le  titulaire  muni  de  ce  brevet  n'avait 
its  liesoin  d'une  nomination  nouvelle.  Il  était  de  plein  droit 
a»i  fie  la  première  place  vacante  au  moment  même  où  elle  ve- 
ttit  k  vaquer.  Les  breveté  d'assurance  ou  de  retenue  étaient  à 
)«ti  près  du  même  genre  :  c'étaient  des  actes  par  lesquels  le  roi 
weordait  à  une  personne  la  survivance  d'une  fonrtien,  à  la 
^^  de  payer  use  somme  déterminée  au  titulaire  auquel  elle 
^ni  soccéuer.  Dans  le  langage  figuré ,  le  mot  Brevet,  pris 
"vNnfne  synonyme  de  titre  ^  a  une  signification  remarquable  : 
m  dit,  par  exemple ,  de  quelqu'un  qui  ose  tout  im|MHiéaienty 
fttll  a  mi  brevet  d'impunité. 

ftSETirrs  ^iMYEimoif .  —  %  l^,  IimumiJCTioN  bisto- 
tfQrB.  —  On  nomme  brevet  ^invention  l'acte  ou  patente 
élîv^ré  par  l'autorité,  et  en  vertu  duquel  l'inventeur  d'un  pr^ 
W^  industriel  a  le  droit  d^xnloiter  son  invention  exclusive^ 
|e^t  9  tout  autre.  Ainsi  le  brevet  converti  les  produits  de 
iritelligence  en  une  propriété  non  noîm  respectable  que  les 
rv^oils  de  la  terre.  I^s  le  préambule  de  l'édit  de  ITT^, 
uvgot  proclamait  cette  propriété  iapr0tniére,  ia  plus  smrée 
t  #«  pfuê  mprtseripHkle  0e  Iduiiv.  Mm  Tespril  humai»  at 


s'est  point  élevé  tout  d'un  coup  à  cette  notion  du  droit  î  Que  dfe 
siècles  se  sont  écoulés  avant  que  l'inventeur  pût  jouir  seul  de  sa 
conquête  !  Chose  singulière,  fidée  de  la  propriété  est  aussi  an- 
cienne que  le  monde;  elle  a  passé  de  génération  en  génération; 
comme  le  dépôt  du  bonheur  de  tous,  elle  a  embrasse  hommes  et 
choses,  faisant  par  là  de  l'homme  un  bétail  :  d'où  vient  qu'elle 
s'est  révélée  si  lentement  sous  d'autres  rapports ,  d'oè  vient 
qu'elle  s'est  arrêtée  si  timide  devant  le  domaine  de  l'intelligence, 
lorsqu'elle  envahissait  hardiment  le  domaine  des  choses  physi- 
ques? Sans  regarder  à  l'Orient,  herceau  du  monde,  en  Italie, 
dans  la  Grèce,  l'industrie  a  de  bonne  heure  étalé  toutes  ses  mer- 
veilles ;  ses  ruines ,  ses  monuments  que  les  âges  ont  respecta, 
disent  quelles  furent  sa  constance  et  sa  force  I  Mais  les  hommes 
dont  le  génie  a  commandé  à  la  nature ,  ces  hommes  qui  ont 
conquis  la  science,  et  par  des  procédés  nouveaux  ont  su, 
comme  Archimède,  armer  un  être  faible  et  chétif  d'une  puis- 
sance propre  à  remuer  un  monde ,  quels  droits ,  quels  pnviîé- 
ges  leur  étaient  assurés?  On  n'en  trouve  trace  nulle  part ,  et  b 
vue  du  législateur,  si  vigilante ,  si  étendue,  ne  se  tourna  point 
de  ce  côte  I  Elait-ce  donc  par  indifTérence ,  non  pas  sans  aoule 
pour  l'invention ,  mais  peut-être  pour  l'inventeur,  et  le  culte  de 
l'industrie,  parce  qu'on  le  laissait  aux:  esclaves,  avait-il  paru  in- 
digne de  figurer  dans  la  loi  ?  Ou  bien  dans  un  saint  respect  pour 
les  produits  du  génie,  les  chefs  des  peuples  avaient-ils  pense  que 
ces  produits  comme  les  dieux  de  rOlyinpe  devaient  appartenir  à 
tons,  et  qu'il  ne  fallait  au  génie  comme  aux  dieux  dont  il  émane 
que  des  nonneurs  et  de  l'encens!  Quoiqu'il  en  soit,  les  législa- 
tions modernes  n'ont  pu  s*éclairer  en  cette  matière,  comme 
elles  Pont  fait  si  utilement  dans  beaucoup  d'autres,  des  lumièies 
de  la  législation  ancienne;  mais  rexpérience  ayant  démontré  ce 

3ue  les  anciens  avaient  négliaé  de  reconnaître  que,  dans  l'intérêt 
e  l'industrie ,  destinée  d'ailleurs  à  jouer  un  si  grand  rôle  dans 
les  sociétés  nouvelles ,  il  fallait  que  ses  eflbrts  fussent  libres  et 
surtout  protégés ,  la  sollicitude  de  la  loi  s*éveilla  :  elle  s'éveilla 
alors  incertaine,  timide,  et  fut  longtemps  à  se  débattre  contre 
les  difficultés  d'une  tâche  toute  nouvelle.  Si  nous  avions  à  faire 
ici  l'histoire  des  corporations  ou  maîtrises  ,  on  verrait  combien 
le  travail  fut  lent  et  pénible,  on  verrait  aussi  comment  ce  qui 
devait  être  pour  Tindustrie  un  instrument  de  progrès  et  de  li- 
berté devint  un  îoug  insupportable,  comment  en  protégeant  tes 
droits  exclusifs  des  corporations  ou  maîtrises  les  anciens  règle- 
ments avaient  non-seulement  pour  effet  de  (paralyser  l'indus- 
trie, mais  encore  de  menacer  quiconque  aurait  entrepris  d'fn- 
nover  sans  l'approbation  des  maîtrises.  —  Reliutés  d'un  côté 
par  rindilTérence  du  pouvoir ,  de  Tautre  par  les  réclamations 
tracassières  des  corporations,  après  avoir  épuisé  dans  celte  lutte 
leurs  forces  et  leurs  moyens ,  souvent  les  inventeurs  succom- 
baient, et  la  misère  était  le  prix  du  génie  :  ou,  si  plus  heureux  ils 
triomphaient  et  obtenaient  un  privilège,  ils  le  devaient  moins 
au  mérite  de  leur  invention  qu'à  la  puissance  de  la  faveur.  — 
Quand  l'inventeur  avait  ainsi  conquis  le  droit  d'exploiter  son 
invention ,  il  en  jom'ssait  comme  il  aurait  joui  d'une  propriété 
ordinaire ,  c'est-à-dirè  que  les  privilèges  étaient  accordés  pour 
une  durée  illimitée.  —  Ces  principes  restèrent  en  vigueur  jus- 
qu'à la  déclaration  de  1762,  qui  en  améliorant  cette  partie  de  b 
législation  limita  la  durée  des  privilèges  à  quinze  années.  —  On 
peut  avec  raison  considérer  cette  déclaration  comme  le  point 
de  départ  de  la  législation  actuelle  :  jusqu'en  t79t  elle  a  été  la 
loi  de  la  matière  :  il  est  donc  indispensable  d'en  rapporter  ici 
le  texte  :  cr  Louis....  etc.  —  Les  privilèges,  en  fait  de  com- 
merce ,  qui  ont  pour  objet  de  recompenser  l'industrie  dtes 
inventeurs  ou  d'exciter  celle  qui  languissait  dans  une  concur- 
rence sans  émulation ,  n'ont  pas  toujours  le  succès  qu'on  en 
peut  attendre,  soit  parce  que  les  privilèges ,  accordés  pour  des 
temps  illimités ,  semblent  plutôt  être  un  patrimoine  héréditaire 
qu'une  récompense  personnelle  à  l'inventeur,  soit  parce  que  le 
privilège  peul  être  souvent  cédé  à  des  personnes  qui  n'ont  pas 
ia  capacité  requise,  soit  enfin  parce  que  les  enfants,  successeurs 
et  a3^ants  cause  du  privilège,  appelés  par  la  loi  à  la  jouissance  du 
privilège,  négligent  d'acquérir  les  talents  nécessaires.  Le  défaut 
d'exercice  de  ces  privilèges  peut  avoir  aussi  d'autant  plus  d'if>- 
oonvénients  qu'ils  gênent  la  liberté ,  sans  fournir  au  public  les 
ressources  qu'il  en  doit  attendre;  enfin  le  défaut  de  publidté 
des  titres  du  privHége  donne  souvent  lieu  au  privilégié  de 
rétendre,  et  de  gêner  abusivement  l'industrie  et  le  travail  de 
nos  sfijels  :  —  A  ces  causes ,  etc.  —  Art.  f.  Tous  les  privilè- 
ges en  fait  de  commerce ,  qui  ont  été  ou  furent  accordés  à  des 
particuliers,  soit  en  leur  nom  seul,  soit  en  leur  nom  et  compa- 
ffiiie,  pour  des  temps  fixes  et  limités,  seront  exécutés  selon  leur 
forme  et  teneur  jusqu'au  terme  fixé  par  les  titres  des  concessions 
dicm.  —  Art.  2.  Tous  les  pririléges  qui  ont  été  ou  seraient 


BRK¥BTS. 


(390) 


pir  la  suite  accordés  iudéfinîment  et  sans  terme»  seront  et  de- 
meareront  fixés  et  réduits  au  terme  de  quinze  années  de  jouis- 
sance à  compter  du  titre  de  concession ,  sauf  au  privilégié  à 
obtenir  la  proro^tion  desdits  privilèges  s*il  y  a  lieu.  N'enten- 
dons cependant  nen  innover  à  Vmvû  des  concessions  par  nous 
flûtes  en  toute  propriété,  soit  en  minc-alleu  »  soit  en  fief»  soit  a 
la  charge  de  redevances  annuelles.  —  Art.  5.  Les  privilèges 
illimités  dans  leurs  titres  de  concession  et  fixés  par  le  précédent 
article  au  terme  de  quinze  années,  qui  se  trouveront  expirés 
dans  la  quatorzième  ou  la  quinzième  année  de  leur  exercice,  au 
jour  de  la  publication  de  la  présente  déclaration ,  seront  proro- 
gés jusqu'au  terme  de  trois  années  à  compter  du  jour  de  ladite 
publication ,  sauf  au  privilégié  à  obtenir  de  nouveau  une  pro- 
ro^lion  ultérieure  s*il  y  a  lieu.  —  Art.  A.  En  cas  de  ôéc&  du 
pnvilégié  pendant  la  durée  de  son  privilège,  ses  héritiers  directs 
ou  collatéraux»  légataires  universels»  particuliers  ou  autres 
avants  cause  ne  pourront  succéder  auxdils  privilèges  sans  avoir 
obtenu  de  nous  une  confirmation  après  avoir  justifié  de  leur 
capacité»  et  ce,  nonotislant  toutes  clauses  telles  qu'elles  puis- 
sent être,  qui  pourraient  se  rencontrer ,  soit  dans  le  titre  de 
eoncession ,  soit  dans  les  titres  et  actes  postérieurs  auxquels 
nous  avons  expressément  dérogé  par  la  présente  déclaration. 
•3—  Art.  5.  Tous  les  privilèges  dont  les  concessionnaires  ont 
inutilement  tenté  le  succès  ou  dont  ils  auront  négligé  Tusage  et 
Texercice  pendant  le  cours  d'une  année  »  ainsi  que  les  arrêts 
et  lettres  patentes,  brevets  ou  autres  titres  constitutifs  desdits 
privilèges ,  seront  et  demeureront  nuls  et  révoouès,  à  moins 
que  l'exercice  desdits  privilè^  n'eût  été  suspenau  pour  quel- 
que cause  ou  empêchement  légitime  dont  les  privilégiés  seront 
tenus  de  justifier.  —  Art.  6.  Et  afin  que  lesdils  privilèges 
soient  connus  de  ceux  qui  peuvent  y  avoir  intérêt»  voulons  que. 


desquels 

avoir  leur  exécution.  —  bonne  à  Versailles  le  ^  décembre 
1762.  Louis.  —  Par  le  roi»  le  duc  de  Choiseul.  d  —  L'une  des 
causes  du  mal  était  signalée  ;  une  partie  des  abus  allait  dispa- 
raître; on  ne  laissait  plus  à  quelques  individus  le  droit  de  dis- 
poser capricieusement  et  souvent  avec  ignorance  des  découvertes 
qui  doivent  tourner  au  bonheur  de  tous  »  l'intérêt  public  était 
garanti  ;  mais  le  droit  »  mais  le  succès  même  des  inventeurs»  on 
n'avait  encore  rien  fait  pour  les  protéger  contre  l'arbitraire  du 
pouvoir  et  la  tyrannie  des  corporations.  —  C'est  à  Tunrot  qu'il 
appartenait,  après  avoir  sondé  le  mal  dans  toute  sa  profondeur» 
de  l'attaquer  hardiment,  et  il  l'attaque  dans  le  principe  même 
des  corporations.  Turgot  ne  reproduisait  alors  que  les  idées 
dont  le  célèbre  Jean  de  Witt  avait  été  déjà  l'organe  éloquent. 
—  Par  redit  de  1776  les  jurandes  sont  supprimées.  —  Voici  ce 
qu'on  lit  dans  le  préambule  :  a  Locis»  etc.  —  Nous  devons  à 
tons  nos  sujets  de  leur  assurer  la  jouissance  pleine  et  entière  de 
leurs  droits  :  nous  devons  surtout  cette  protection  à  cette  classe 
d'hommes  qui ,  n'ayant  de  propriété  que  leur  travail  et  leur  in- 
dustrie» ont  d'autant  plus  le  besoin  et  le  droit  d'employer  dans 
toute  leur  étendue  les  seules  ressources  qu'ils  aient  pour  subsis- 
ter. —  Nous  avons  vu  avec  peine  les  attemtes  multipliées  qu'ont 
données  à  ce  droit  naturel  et  commun  des  institutions»  anciennes 
à  la  vérité,  mais  oue  ni  le  temps,  ni  l'opinion ,  ni  les  actes 
même  émanés  de  1  autorité  qui  semble  les  avoir  consacrées , 
n'ont  pu  légitimer.  j>  —  Ici  sont  énumérés  les  abus  nés  de  ces 
institutions;  pour  le  fisc,  cet  abus  était  une  source  des  plus 
lucratives»  et  à  ce  sujet  on  disait  :  <(  La  finance  a  cherche  de 

f)lus  en  plus  à  étendre  les  ressources  qu'elle  trouvait  dans 
'existence  de  ces  corps.  Indépendamment  des  taxes  des  établis- 
sements de  communautés  et  de  maîtrises  nouvelles»  on  a  créé 
dans  les  communautés  des  offices  sous  différentes  dénomina- 
nations  ;  et  on  les  a  obligées  rlc  racheter  ces  offices  au  moyen 
d'emprunts  qu'elles  ont  été  autorisées  à  contracter,  et  dont  elles 
ont  pîayé  les  mtérêts  avec  le  produit  des  gages  ou  des  droits  qui 
leur  ont  été  aliénés.  —  C'est  sans  doute  l'appât  de  ces  moyens 
de  finance  qui  a  prolongé  l'illusion  sur  le  préjudice  immense 
que  l'existence  des  communautés  [cause  à  l'industrie,  et  sur 
l'atteinte  qu'elle  porte  au  droit  naturel.  —  Cette  illusion  a  été 
portée  chez  quelques  personnes  jusqu'au  point  d'avancer  que  le 
droit  de  travailler  était  un  droit  royal  »  que  le  prince  pouvait 
vendre  et  que  les  sujets  devaient  acheter.  —  Nous  nous  hâtons 
de  rejeter  une  pareille  maxime.  Dieu ,  en  donnant  à  l'homme 
des  besoins,  en  lui  rendant  nécessaire  la  ressource  du  travail  »  a 
fait  du  droit  de  travailler  la  propriété  de  tout  homme»  et  cette 
propriété  eH  la  première,  la  plus  iaeréeel  la  plue  impreeeripU- 
île  de  ioulee.  —  Nous  r^rdons  comme  un  des  premiers  de- 
voirs de  notre  justice»  et  comme  un  des  actes  les  plus  dignes  de 


notre  bienfoîsaiice  »  d'affranchir  nos  sujets  de  toutes  ki  M\iteàb 
portées  à  ce  droit  inaliénable  de  rhomanité.  Noos  vooloit.o 
conséquence,  abro^r  ces  institutions  arbîtrairei fat  ne  m. 
mettent  pas  a  l'indigent  de  vivre  de  son  travail ,  qn  repcwM 
un  sexe  a  qui  sa  faiblesse  a  donné  plus  de  besoins  et  tDobi  é 
ressources»  et  semblent  en  le  condimnantà  une  nbère  ian. 
table  »  seconder  la  séduction  et  la  délianche ,  qui  éluigaoi 
l'émulation  et  l'industrie»  et  rendent  inutiles  les  taieatsdrou 
que  les  circonstances  excluent  de  l'entrée  d'une  coamttantf 
qui  privent  l'Etat  et  les  arts  de  toutes  les  lumières  qie  l» 
étrangers  y  apporteraient,  qui  retardent  le  progmé^ 
arts  par  les  ditncultés  multipliées  que  rencontreol  ks  b. 
venteurs  auxquels  les  différentes  communautés  dispuim  / 
droit  d'exécuter  des  découvertes  qu'elles  n'ont  pas  faites...^- 
L'édit  de  1776  donnait  satisfaction  à  des  besoins  preap  » 
versellement  reconnus;  mais  cela  ue  suffisait  pu,  ivw 
fallu  qu'en  même  temps  il  n'allât  point  au  deli  des  boror»^ 
prescnvait  l'équité ,  et  surtout  l'intérêt  bien  entendu  ila  pn» 
cipes  nouveaux  qui  allaient  surgir.  Or  il  était  de  réqoHr,  ^ 
aussi  d'une  bonne  politique  »  de  ne  pas  biffer  d'un  leal  lnill^ 
titres  et  les  privilèges  des  membres  de  corporalioitt,  sin  » 
demniser  ceux  d'entre  eux  qui  avaient  acheté  i  prixd'arj^i 
droit  d'exercer  leur  industrie.  C'est  ce  que  l'édit  ne  ( 
pas  ;  de  là  des  plaintes ,  des  réclamations ,  que  le  itésKm 
d'habitudes  invétérées  devait  encore  rendre  plus  énerfiqio, 
et  quelques  mois  suffirent  aux  ennemis  de  I  émancipation  m 
faire  rapporter  l'édit.  Alors  »  au  lieu  d'une  réforme  ndinr,  1 
fallut  se  contenter  d'améliorations  partielles»  telles qvirn- 
bais  des  droits  et  la  faculté  d'exercer  plusieurs  indmtnrv- 
Mais  enfin  tout  le  monde  avait  compris  que  l'induslntitta: 
point  enchaînée  pour  toujours  au  régime  ancien  ;  on  fûéa» 
l'expectative;  chacun  pouvait  échanger  ses  craintes w «s e> 
pérances  ;  c'était  k>eaucoup  pour  le  triomphe  des  idées  «mt- 
les.  —  Le  gouvernement  lui-même»  bien  que  l'édit  ttinff^ 
semblait  par  son  langage  protester  contre  la  violenoequii  m 
subie  :  il  disait  dans  les  lettres  patentes  données  i  Marh  ■ 
5  mai  1779  et  enregistrées  au  pariementle  19  du  même  m 
d  Nous  avons  remarqué  que  si  les  règlements  sont  utilop« 
servir  de  frein  à  la  cupidité  mal  entendue  et  pour  iwrvi 


a  Ilseradésormaislibreà  tous  les  (abricantsetmanaiactonen,* 
de  suivre  dans  la  fabrication  de  leurs  étoffes  telles  diiiiefl>4 
ou  combinaisons  qu'ils  jugeront  à  propos  »  ou  de  $emf»^ 
l'exécution  des  règlements.  »  —  La  révolution  fraoçaufin^ 
et  avec  les  institutions  du  passé  elle  emporte  et  fait  dispanti 
les  maîtrises  et  les  jurandes.  <r  II  n'y  a  plus  ni  jurandes  ni  v 
porationsde  professions» arts  et  métiers,  porte  la  conslilot»** 
1791 .  »  _Lc  principe  avait  enfin  conquis  sa  place  dans  b  <* 
titulion  ;  il  fallait  maintenant  en  réçler  l'application  el  W 
duire  dans  la  législation  pratique.  Une  pétition  des  artiste* 
venteurs  fut  adressée  en  ce  sens  à  l'assemblée  con8tito««J»J 
sur  le  rapport  de  M.  de  Boufflers,  l'un  de  ses  membres,  (M 
le  30  décembre  1790  la  loi  qui  fut  sanctionnée  par  le  r^' 
7  janvier  1791.  L'exposé  des  principes  qui  la  pfé««de  êt^ 
la  fidèle  reproduction  du  préambule  de  Turgot  dans  sût» J 
1776.  —  Loi  du  7  janvier  1791 ,  relative  aus  éémt*''^ 
ulilee  el  aux  moyens  d'en  assurer  la  propriéU  à  «f*f  f"' 
rant  reconnus  en  ilre  les  auteurs.  —  a  L  assemblée  ntt«*'i 
considérant  que  toute  idée  nouvelle  dont  la  inanifestslios» 
développement  peut  devenir  utile  à  la  société ,  appjrt*J 
celui  qui  l'a  conçue,  et  que  ce  serait  attaquer  les  dr«M 
l'homme  dans  leur  essence  que  de  ne  pas  regarder  une  *<^^ 
verte  industrielle  comme  la  propriété  de  son  auteur;  a»»»' 
rant  en  même  temps  combien  le  défaut  d'une  décl«»t»«r 
tive  et  authentique  de  cette  vérité  peut  avoir  conUibaejg^l 
présent  à  décourager  l'industrie  française»  en  otu*^ 
l'émigration  de  plusieurs  artistes  distin^és»  eleo  w»a^ 
k  l'étranger  un  grand  mimbre  d'inventions  "0'*'^*|!5vTi|^ 
empire  aurait  da  tirer  les  premiers  avantages  ;  c««»'*'7"  1 
que  tous  les  principes  de  justice  »  d'ordre  public  el^iij^ 
national  »  lui  commandent  impérieusensenl  de  fi^'JjJ'Ti 
l'opinion  des  citoyens  français  sur  ce  genre  de  pfopn».J 
une  loi  qui  la  consacre  et  qui  la  proi^»  ^^^^^^^fV^ 

—  Art.  1*'.  Toute  découverte  ou  nouvelle  invention  $  «■ 
les  genres  d'industrie  »  est  la  propriété  de  son  ««^îi^J: 
séquence»  la  loi  lui  en  sarantit  la  pleine  cl  ^^^J^^!!^ 
survant le  mode  et  pour  le  temps  qui  seront  ^V^fr^i 

—  Art.  2.  Tout  moyen  d'ajouter  à  quelque  fcbncalim»  JT 
paisse  être  un  nouveau  genre  de  perfecuon  un  ^ 


BBsvns. 


(Ml) 


BBKTETS. 


coiiiine  une  înfeoCîoD.  ~  Art.  3.  Qaîoonqoe  apportera  le  pre- 
mier en  France  une  dêcoufcrte  étrangère  jouira  des  mêmes 
mntageiqiie  s*il  en  était  Finfentenr.— Art.  4. Geluiqui  voudra 
cDosener  oa  s'assurer  une  propriété  industrielle  du  genre  de 
odieséooooées  aux  précédents  articles  sera  tenu  :l*^de  s'adres- 
ser au  secrétariat  du  directoire  de  son  département ,  et  d'y  dé- 
clarer par  écrit  si  i'otnet  qu'il  présente  est  d'invention,  de  per- 
^Bction  OQ  seulement  d'importation  ;  2®  de  déposer,  sous  cachet^ 
ine  description  eiacte  des  principes,  moyens  et  procédés  qui 
onstitueot  la  découverte ,  amsi  que  les  plans ,  coupes ,  dessms 
t  modèles  qui  pourraient  y  être  relatifs ,  pour  ledit  paquet  être 
u^ert  au  moment  où  l'inventeur  recevra  son  titre  de  propriété. 

-  Art.  5.  Quant  aux  objets  d'une  utilité  générale,  mais  d'une 
xécution  trop  simple  et  d'une  imitation  trop  focile  pour  établir 
Qcuues|)écuration  commerciale,  et  dans  tous  lescas,  lorsque  l'in- 
rrateuraimeramîeuxtraiterdirectementavec  le  gouvernement^  il 
Bisera  libre  des'adresser soitaux  assemblées  administratives,  soit 
2  corps  léffislatif,  s'il  y  a  lieu ,  pour  confier  sa  découverte ,  en 
bnontrer  les  avantages  et  solliciter  une  récompense.  —  Art.  6. 
orai^u'uo  inventeur  aura  préféré  aux  avantages  personnels 
ssures  par  la  loi  l'bonneur  de  faire  jouir  sur-le-cbamp  la  na- 
oo  desimitsde  sa  découverte  ou  invention,  et  lorsqu'il  prouvera 
ir  la  notoriété  publiqqe  et  par  des  attestations  légales,  que  cette 
êoouverte  ou  invention  est  d'une  vériuble  utilité ,  il  pourra  lui 
re  accordé  une  récompense  sur  les  fonds  destinés  aux  encou- 
igements  de  l'industrie.  —  Art.  7.  Afin  d'assurer  à  tout  invcn- 
nr  la  propriété  et  jouissance  temporaire  de  son  invention,  il 
d  sera  livre  un  titre  ou  patente ,  selon  la  forme  indiquée  dans 
t  règlement  qui  sera  dressé  pour  l'exécution  du  présent  décret. 

-  Art.  8.  Les  patentes  seront  données  pour  cinq,  dix  ou  quinze 
nnées  au  choix  de  l'inventeur  ;  mais  ce  dernier  terme  ne  ^rra 
imais  être  çrolonffésans  un  décret  particulier  du  corps  législatif. 

-  Art.  9.  L  exercice  des  patentes  accordées  pour  une  découverte 
Dportéed'uopaysétranger nepourras'étenareaudelà du  terme 
ixé  dans  ce  pays  â  l'exerdoe  au  premier  inventeur.  —  Art.  10. 
a  patentes  expédiées  en  parchemin  et  scellées  du  sceau  na- 
MMial  seront  enregistrées  dans  les  secrétariats  des  directoires 
e  tous  les  départements  du  royaume,  et  il  suffira,  pour  les 
btenir  de  s'adresser  à  ces  directoires,  qui  se  chargeront  de  les 
focurer  i  l'inventeur.  —  Art.  11.  Il  sera  libre  à  tout  citoyen 
[  aUer  consulter  au  secrétariat  de  son  département  le  catalogue 
es  inventions  nouvelles;  il  sera  libre  de  même  à  tout  citoyen 
MQicilié  de  consulter,  au  dépôt  général  éubli  â  cet  effet ,  les 
(eofications  des  différentes  patentes  actuellement  en  exercice: 
ipeodant  les  descriptions  ne  seront  point  communiquées 
uis  le  cas  où  l'inventeur ,  ayant  jugé  que  des  raisons  politi- 
|es  ou  oooDmerciales  exicent  le  secret  de  sa  découverte,  se  se- 
it  présenté  au  corps  législatif  pour  lui  exposer  ses  motifs ,  et  en 
inii  obtenu  un  décret  particulier  sur  cet  objet.  ~  Dans  le  cas 
i  il  sera  déclaré  qu'une  description  demeurera  secrète,  il  sera 
■nmé  des  commissaires  pour  veiller  â  l'exactitude  de  la  des- 
iption  •  d'après  la  vue  dcîi  moyens  et  procédés,  sans  que  l'au- 
■r  cesse  pour  cela  d'être  responsable  par  la  suite  de  cette 
•clilude. — Art.  12.  Le  propriétaire  d'une  patente  jouira  priva- 
etneat  de  l'exercice  et  des  fruits  des  découvertes ,  invention 

perfection  pour  lesquelles  ladite  patente  aura  été  obtenue  ; 

conséquence,  il  pourra,  en  donnant  bonne  et  suffisante  cau- 
m ,  requérir  la  saisie  des  objets  contrefaits,  et  traduire  les  con- 
^wteors  devant  les  tribunaux.  Lorsque  les  contrefacteurs  se- 
nt convaiDcus ,  ils  seront  condamnés ,  en  sus  de  la  confisca- 
ii,â  patyerà  l'inventeur  des  dommages-intérêts  proportionnés 
l'importance  de  la  contrebçon ,  et  en  outre  â  verser  dans  la 
*>«  des  pauvres  du  district  une  amende  fixée  au  quart  du 
ntant  desdits  dommages-intérêts ,  sans  toutefois  que  ladite 
ieode  poisse  excéder  la  somme  de  3,000  livres ,  et  au  double 

cas  de  récidive.  —  Art.  13.  Dans  le  cas  où  la  dénonciation 
ir  cootreiiçon ,  d'après  laq|oelle  la  saisie  aurait  eu  lieu,  se 
Bverait  dénoéede  preuves,  l'inventeur  sera  condamné  envers 
partie  adverse  à  des  dommages-intérêts  proportionnés  au 
Bble  ei  au  pr^udioe  qu'elle  aura  pu  en  éprouver  ;  et,  en 
tre,  à  verser  dans  la  caisse  des  pauvres  du  district  une 
eode  fixée  au  goart  du  montant  dûdits  dommages  et  inté- 
K»  sans  toutefois  que  ladite  amende  puisse  excéder  la  somme 
S/>00  livres,  et  au  «mble  en  cas  de  récidive.  —Art.  14.  Tout 
ITiélaire  de  patente  aura  droit  de  former  des  établissements 
4  loote  l'étendue  du  royaume ,  et  même  d'autoriser  d'antres 
ticialiers  à  faire  l'application  et  l'usage  de  ses  moyens  et  pro- 
^  ;  et  dans  tons  (n  cas  il  pourra  disposer  de  sa  patente 
^vae  d'une  propriété  mobilière.  —  Art.  15.  A  l'expiration  de 
^oe  patente,  la  découverte  ou  invention  devant  appartenir  à 
"ociélé,  la  description  en  sera  rendue  publique,  et  l'usage  en 


deriendra  permis  dans  tout  le  royaume,  afin  que  tout  citoyen 
puisse  librement  l'exercer  et  en  jouir,  à  moins  qu'un  décret  du 
corps  législatif  n'ait  prorogé  l'exercice  de  la  patente,  ou  n'en 
ait  ordonné  le  secret  dans  les  cas  prévus  par  l'art.  11.  — 
Art.  16.  La  description  de  la  découverte  énoncée  dans  une  pa- 
tente sera  de  même  rendue  publique  ;  et  l'usase  des  moyens  et 
procédés  relatifs  à  cette  découverte  sera  aussi  déclaré  libre  dans 
toiA  le  royaume,  lorsçiue  le  propriétaire  de  la  patente  en  sera 
déchu  ;  ce  qui  n'aura  lieu  que  dans  les  cas  ci-après  détermina: 
l'^Tout  inventeur  convaincu  d'avoir,  en  donnant  sa  description 
recelé  ses  véritables  moyens  d'exécution  ,  sera  déchu  de  sa  pa- 
tente. 2**  Tout  inventeur  convaincu  de  s  être  servi  dans  ses  fabri- 
cations de  moyens  secrets  qui  n'auraient  point  été  détaillés  dans 
sa  description ,  ou  dont  il  n'aurait  point  donné  sa  déclaration 
pour  les  faire  ajouter  à  ceux  énonces  dans  sa  description,  sera 
déchu  de  sa  patente.  3»  Tout  inventeur,  ou  se  disant  tel,  qui 
sera  convaincu  d'avoir  obtenu  une  patente  pour  des  découvertes 
déjà  consignéei  et  décrites  dans  des  ouvrages  imprimés  et  pu- 
bliés, sera  déchu  de  sa  patente.  4*'Toul  inventeur  qui ,  dans 
l'espacededeux  ans,  à  compter  de  la  date  de  sa  patente,  n'aura 
point  mis  sa  découverte  en  activité ,  et  qui  n'aura  point  justifie* 
les  raisons  de  son  inaction,  sera  déchu  de  sa  patente.  5**  Tout 
inventeur  qui,  après  avoir  obtenu  une  patente  en  France,  sera 
convaincu  d'en  avoir  pris  une  pour  le  même  objet  en  pays 
étranger,  sera  déchu  ae  sa  patente.  &*  Enfin,  tout  acquéreur 


sage  en  deviendra  libre  dans  tout  le  royaume.  —  Art.  17.  N'en- 
tend rassemblée  nationale  porter  aucune  atteinte  aux  privilèges 
exclusifs  ci-devant  accordés  pour  inventions  et  découvertes  i 
lorsque  toutes  les  formes  légales  auront  été  observées  pour  ces 
privilèges ,  lesquels  auront  leur  plein  et  entier  effet  ;  seront  au 
surplus  les  possesseurs  de  ces  anciens  privilèges  assujettis  aux 
dispositions  du  présent  décret.  —  Les  autres  privilèges,  fondés 
sur  de  simples  arrêts  de  conseil  ou  sur  des  lettres  patentes  non 
enregistrées ,  seront  convertis  sans  frais  en  patente ,  mais  seu- 
lement pour  le  temps  ^i  leur  reste  à  courir,  en  justifiant  que 
lesdits  privilèges  ont  été  obtenus  pour  découvertes  et  inventions 
du  genre  de  celles  énoncées  aux  précédents  articles.  —  Pour- 
ront les  propriétaires  desdils  anciens  privilèges  enregistrés,  et 
de  ceux  convertis  en  patente ,  en  dbposer  à  leur  gré ,  confor- 
mément â  l'art.  14.  —  Art.  18.  Le  comité  d'agriculture  et  de 
commerce,  réuni  au  comité  des  impositions,  présentera  à  l'as- 
seml>lée  nationale  un  projet  de  règlement  qui  fixera  les  taxes 
des  patentes  d'inventeurs  suivant  la  durée  de  leur  exereice, 
et  qui  embrassera  tous  les  détails  relatifs  à  l'exécution 
des  divers  articles  contenus  au  présent  décret.  »  —  Une 
seconde  loi  était  nécessaire  pour  régler  les  détails  d'exécu- 
tion de  la  première  ;  elle  fut  adoptée  et  sanctionnée  le  35  mai 
1791. --Loi  des  14-25  mat  1791,  porlavU  rêgUmeni  $ur  la 
propriété  des  auteurs  d'inveniians  et  découvertes  en  tout  genre 
d'industrie.  —  Titre  premier.  —  Art.  l*'.  En  conformité 
des  trois  premiers  articles  de  la  loi  du  7  janrier  1791,  relative 
aux  découvertes  et  inventions  en  tout  genre  d'industrie,  il  sera 
délivré,  sur  une  simple  requête  au  roi ,  et  sans  examen  préala- 
ble, des  patentes  nationales  sous  la  dénomination  de  breveta 
d'invention  (dont  le  nradèle  est  annexé  au  présent  règlement, 
sous  le  n"  3)  à  toutes  personnes  qui  voudront  exécuter  ou  faire 
exécuter  dans  le  royaume  des  omets  d'industrie  jusqu'alors  in- 
connus. —  Art.  3.  Il  sera  établi  à  Paris,  conformément  â 
Fart.  1 1  de  la  loi,  sous  la  surveillance  et  Tautorité  du  ministre  d<f 
llntèrieur  charge  de  délivrer  lesdits  brevets,  un  dépôt  général 
sous  le  nom  de  directoire  des  brevets  d'invention,  où  ces  bre- 
vets seront  expédiés  ensuite  des  formalités  préalables,  et  selon 
le  mode  ci-après  déterminé.  —  Art.  S.  Le  directoire  des  brevets 
d'invention  expédiera  lesdits  brevets  d'invention  sur  les  de- 
mandes qui  lui  parviendront  des  secrétariats  des  départemenis. 
Ces  demandes  contiendront  le  nom  du  demandeur,  sat  propo- 
sition et  sa  requête  au  roi  ;  il  y  sera  joint  un  paquet  renfermant 
la  description  exacte  de  tous  les  movens  au'on  se  propose  d'em- 
ployer, et  à  ce  paquet  seront  ajoutes  les  aessins,  modèles  et  au- 
tres pièces  juoees  nécessaires  pour  l'explication  de  l'énonce  d<* 
la  demande,  le  tout  avec  la  signature  et  sous  le  cachet  du  de- 
mandeur. Au  dos  de  l'enveloppe  de  ce  paquet  sera  inscrit  un 
procès-verbal  (dans  la  formejointe  au  présent  règlement,  sous 
le  n*"  1)  signé  par  le  secrétaire  du  département  et  par  le  deman- 
deur, auquel  û  sera  délivré  un  double  dudit  procès-verbal  con- 
tenant la  date  du  dépôt,  l'acquit  de  la  taxe  ou  la  soumission  de 
la  payer  suivant  le  prix  et  dans  le  délai  qui  seront  fix^  au  pré- 
sent règlement.  —  Art.  4.  Les  directoires  des  départements 


BkETETS. 


(*») 


BBB?ns. 


(préfectures),  non  plus  aue  le  directoire  des  brevets  d^nvcntion, 
ne  recevront  aucune  demande  qui  contienne  plus  d'un  objet 
principal  avec  les  objets  de  détail  qui  pourront  y  être  relatifs. 
—  Art.  5.  Les  directoires  des  départements  seront  tenus  d'a- 
dresser au  directoire  des  brevets  d'invention  les  paquets  des  de- 
mandeurs, revêtus  des  formes  ci-dessns  prescrites,  dans  la  se- 
maine même  où  la  demande  aura  été  présentée. — Art.  6.  A  Tar- 
rivéc  de  la  dépèche  du  secrétariat  du  département  au  directoire 
des  brevets  d'mvenlion,  le  procès-verbal  inscrit  au  dos  du  pa- 
quet sera  enregistré,  le  paquet  sera  ouvert,  et  le  brevet  sera  sur- 
le-champ  dressé  d'après  le  moflèle  annexé  au  présent  règlement 
sons  le  n**  2.  Ce  brevet  renfermera  une  copie  exacte  de  la  des- 
cription ,  ainsi  que  des  dessins  et  modèles  annexés  au  procès- 
veroNal  ;  ensuite  ae  quoi,  ledit  brevet  sera  scellé  et  envoyé  au  dé- 
partement sous  le  cachet  du  directoire  des  brevets  d'invention. 
Il  sera  en  même  temps  dressé  à  tous  les  tribunaux  et  déprte- 
ments  du  royaume  une  proclamation  du  roi  relative  au  brevet 
d'invention,  et  dans  la  forme  ci-jointe,  n**  5,  et  ces  proclama- 
tions seront  enregistrées  par  ordre  de  date,  et  affichées  dans  les- 
dîts  tribunaux  et  déprtements.  —  Art.  7.  Les  descriptions  des 
objetsdont  lecorps  législatif,  dans  les  cas  prévus  par  l'art.  11  delà 
loi  du  7janvier,  aura  ordonné  lesecret,  seront  ou  ver  les  et  inscrites 
parnumérosan  directoire  des  inventions  dans  un  registre  parti- 
culier, en  présence  de  commissaires  nommés  à  cet  effet,  confor- 
mément audit  article  de  la  loi;  ensuite  ces  descriptions  seront 
cachetées  de  nouveau, et  procès-verbal  en  sera  dressé  par  lesdits 
commissaires.  Le  décret  qui  aura  ordonné  de  les  tenir  secrètes 
sera  transmis  au  dos  du  paquet,  il  en  sera  fait  mention  dans  la 
proclamation  du  roi,  et  le  paquet  demeurera  cacheté  jus<]u*à  la 
fin  de  Texercice,  à  moins  qu'un  décret  du  corps  législatif  n'en 
ordonne  Touverture.  —  Art.  8.  Les  prolongations  des  brevets 
qui,  dans  des  cas  très-rares,  et  pour  des  raisons  majeures,  pour- 
ront être  accordées  par  lecorps  législatif,  seulement  pendant  la 
durée  de  la  législature,  seront  enregistrées,  dans  un  registre 
particulier,  au  directoire  des  inventions,  qui  sera  tenu  de  don- 
ner connaissance  de  cet  enregistrement  aux  différents  départe*- 
ments  et  tribunaux  du  royaume  — Art.  9.  Les  arrêts  du  con- 
seil, lettres  patentes,  mémoires  descriptifs,  tons  documents  et 
pièces  relatives  h  des  privilèges  d'invention  ci-devant  accordés 
pour  des  objets  d'industrie,  dans  quelque  dépôt  public  qu'ils  se 
trouvent,  seront  réunis  incessamment  au  directoire  des  orevets 
d'invention.  —  Art.  10.  Les  frais  de  l'établissement  ne  seront 
point  à  la  charge  du  trésor  public;  ils  seront  pris  uniquement 
sur  le  produit  de  la  taxe  des  brevets  d'invention,  et  le  surplus 
employé  à  l'avantajge  de  l'industrie  nationale.  —  Titre  IL  — 
Art.  1".  Celui  qui  voudra  obtenir  un  brevet  d^invention  sera 
tenu,  conformément  à  l'art.  4  de  la  loi  du  7  janvier,  de  s'adresser 
au  secrétariat  du  directoire  de  son  département  poury  remet- 
tre sa  requête  au  roi,  avec  la  description  de  ses  moyens,  ainsi 
gne  les  dessins  et  modèles  relatifis  à  l'objet  de  sa  demande,  con- 
rormément  à  Kart.  3  du  titre  1".  Il  y  joindra  un  état  fait  double 
et  signé  par  lui  de  toutes  les  pièces  contenues  dans  le  paquet. 
Un  de  ces  doubles  devra  être  renvové  au  secrétariat  du  départe- 
ment par  le  directeur  des  brevets  o'invention ,  qui  se  chargera 
de  toutes  les  pièces  par  son  récépissé  au  Inis  dudit  état.  — 
Art.  2.  Le  demandeur  aura  droit,  avant  de  signer  le  procès-ver- 
bal, de  se  faire  donner  communication  du  catalogue  de  tous  les 
objets  pour  lesquels  il  aura  été  expédié  des  brevets,  afin  déjuger 
s'il  doit  ou  non  persister  dans  sa  demande.  —  Art.  3.  Le  deman- 
deur sera  tenu,  conformément  à  Tart.  5  du  titre  l*',  d'acquit- 
ter au  secrétariat  du  département  la  taxe  du  brevet^  suivant  le 
tarif  annexé  au  présent  règlement  sous  le  n«  4  ;  mais  il  lui  sera 
libre  de  ne  payer  que  la  moitié  de  cette  taxe  en  présentant  sa  re- 
quête, et  de  déposer  sa  soumission  d'acquitter  le  reste  de  la 
somme  dans  le  délai  de  six  mois.  —  Art.  4.  Si  la  commission  du 
breveté  n'est  point  remplie  au  terme  prescrit,  le  brevet  qui  lui 
aura  été  accordé  sera  de  nul  effet  ;  l'exercice  de  son  droit  devien- 
dra libre,  et  il  en  sera  donné  avis  à  tous  les  départements  par  le 
directoire  des  brevets  d'invention.  —  Art.  5.  Toute  personne 
pourvue  d'un  brevet  d'invention  sera  tenue  d'acquitter,  en  sus 
de  la  taxe  dudit  brevet,  la  taxe  des  patentes  annuelles  imposées 
à  toutes  les  professions  d'arts  et  métiers  par  la  loi  du  17  mars 
1791 .  —  Art.  6.  Tout  propriétaire  de  brevet  qui  voudra  apporter 
des  changements  à  l'objet  énoncé,  sera  tenu  d'en  faire  sa  dé- 
claration, et  de  remettre  la  description  de  ses  nouveaux  moyens 
au  secrétariat  du  département,  dans  la  forme  prescrite  pur 
l'art,  l»*"  du  présent  titre,  et  il  sera  observé  k  cet  égan)  les  mêmes 
formalités  entre  les  directoires  des  départements  et  celui  des 
brevets  d'invention.  —  Art.  7.  Si  le  breveté  ne  veut  jouir  priva- 
tivement  de  Texercice  de  ces  nouveaux  moyens  que  penoant  la 
durée  de  son  brevet,  il  lui  sera  expédié,  par  le  directoire  dés 


brevets  d*f nveiHion,  un  certillcat  ^mis  lecpie?  sa  nouvHte  è«^ 
ration  sera  mentionnée,  ainsi  que  h  remise  &n  MqoHenntFQ^ 
la  description  de  ses  nouveaux  moyens.  Il  lui  sera  Kbrri^ 
de  prendre  successivement  de  nouveaux  brerets  peor  Hi 
changements,  à  mesure  qn*il  en  voudra  faire,  ou  4e  In  fa^ 
réunir  dans  un  seul  brevet,  qnand  il  les  prr^nHen  run^rtm' 
ment.  Ces  nouveaux  brevets  seront  expédiés  de  hr  même  «. 
nière  et  dans  la  même  forme  que  les  brevets  d'invention,  ft| 
auront  les  mêmes  effets.  —  Art.  8.  Si  quelque penonnpatratw 
un  moven  de  perfection  pour  une  invention  néjk  brtn\if,i% 
obtiendra  sur  sa  demande  un  brevet  pour  Fexerrice  printifdi. 
dit  moyen  de  perfection,  sans  qu'il  lui  soit  permis,  soos  iw 
prétexte,  d'exécuter  ou  de  faire  exécuter  l'invention  priwjpé. 
et  réciproquement,  sans  que  Tinventeur  puisse  Um  eifr«r 
par  lui-même  le  nouveau  moyen  de  perfection.  Ne  sfroii!p« 
mis  au  rang  des  perfections  indestnellM  les  changemorts  è 
formes  ou  de  proportions,  non  plus  que  tes  ornements,  (ffqiii 

3ue  genre  que  ce  puisse  être.  —  Art.  9.  Tout  fOficn»i«iMî 
e  brevet  obtenu  pour  un  objet  que  les  tritranaux  auront  j^ 
contraire  aux  lois  du  royaume,  à  la  sûreté  publique  ou  an  n>> 
glenients  de  police,  sera  déchu  de  son  droit,  sans  pooroirp 
tendre  d'indemnité,  sauf  au  ministère  public  k  prendre,  somr 
l'importance  des  cas,  telles  conclusions  qu'il  a|)partifndn.- 
Art.  10.  Lorsque  le  propriétaire  d'un  brevet  sera  trouMé  àm 
l'exercice  de  son  droit  privatif,  il  se  pourvoira,  dans  1rs  ^w 
prescrites  pour  les  autres  procédures  civiles,  devant  )rj«^^ 
paix,  pour  faire  condamner  le  contrefacteur  aux  peio«|m» 
cées  par  la  loi.  —  Art.  1 1 .  Le  juge  de  pnrx  enfendrt  infttm 
et  leurs  témoins,  ordonnera  les  vérifications  qui  povmtrtR 
nécessaires,  et  le  jugement  qu'il  prononcera  sera  eiéciif  ç»»- 
visoirement,  nonobMant  appel.  —Art.  i%  Dans  lectsfliw 
saisie  juridique  n'aurait  pu  faire  découvrir  aucun  oli^et  fabnqt 
ou  débité  en  fraude,  le  <ienoncialeur  supportera  les  fMooe»» 
cées  dans  l'art.  13  de  la  loi  du  7  janvier  f  791,  è  moins qnlla 
légitime  sa  dénonciation  par  des  preuves  légales,  aoqoficirl 
sera  exempt  desdites  peines,  sans  pouvoir  néamnoim  prrlnA* 
aucun  dommage-intérêt.  —  Art.  13.  Il  sera  procédé  de  nte 
en  cas  de  contestation  entre  deux  iMrevets  pour  le  même  o()(t 
si  la  ressemblance  est  déclarée  absolue,  le  brevet  de  date  i» 
rieure  sera  seul  valide;  s'il  y  a  dîssemblaiice  en  guHqne  prfc 
le  brevet  de  date  postérieure  pourra  être  converti,  »Bspi«r* 
taxe,  en  brevet  de  perfection  pour  les  moyens  qui  w  sfnrt 
point  énoncés  dans  le  brevet  de  date  antérieure.  ~;Art.  tt  L' 
propriétaire  d'un  brevet  poomr  contracter  telle  seeiété  q«1h 
plaira  pour  l'exereice  de  son  droit,  en  se  conformant  am  M 
du  commerce;  mais  il  lui  sera  interdit  d'établir  son  entrent 
par  action,  à  peine  de  déchéance  de  Texerdce  de  son  brfwt- 
Art.  16.  Lorsque  le  propriétaire  d'un  brevet  aura  cédé  ««*• 
en  tout  ou  en  partie  [ce  qu'H  ne  pourra  faireque  par  m*[^^ 
tarie),  les  deux  parties  contractantes  seront  tenues,  àjm* 
nullité,  de  faire  enregistrer  ce  transport  (sfrivint  le  inooèlf  ^ 
au  secrétariat  de  leurs  départements  respectifs,  lesqurtsearf^ 
meront  aussitôt  le  directoiredes  brevets  d'invention  (le  naiR^ 

l'intérieur)  afin  que  cehn-ci  en  instruise  les  autres  départ»'* 
— 7\rt.  16.  En  exécution  de  l'art.  17  de  la  loi  du7jM»ipfJ« 
les  possesseurs  de  privilèges  exclusifii  mamlenus par  ledit  ifv 
seront  tenus,  dïins  le  délai  de  six  mois  après  la  pvbNnUfl* 
présent  règlennent,  de  faire  enre^^istrer  au  difeeloirctteh'* 
d'invention,  les  litres  de  lewr»  privilèges,  et  d'y  dépoer  l«*^ 
criptions  des  objets  privilégia,  coiiforméinent  a  l'art^  l'* 
présent  litre,  le  tout  k  peine  de  déchéance.  —  Trrti  W* 
Art.  l•^  L'assemblée  nationale  renvoie  a«  ministre  de  ^ 
rieur  les  mesures  à  prendre  pour  l'exécution  éa  iègl<w|^ 
la  loi  des  brevets  d'invention,  et  le  chane  de  préswi»erii»tt^ 
ment  à  l'assemblée  les  dispositions  cru'il  jv^m  it^mw'wg 
assurer  cette  partie  du  service  public.  L  assemblée  h*^ 
décrète  les  chanfemenls  qui  suivent  an  texte  de  la  M  ^*jf 
vier  1791.  A  l'art.  10  a  été  sobslitoée  cette  nouvelle  rf^ 
<r  L'invenUur  êita  ttnu,  pmtrobiifUr  Indiêei  paiwiltf^.!^ 

pédUion.  La  ftatênêt  «nvojf^  à  et  dirêeioénffmfm  Mf«f^ 

e$  U  9tra  dÊmmi  awiê  par  i9  mimùfrf  da  fimiéfimfr  « 

reetotre   d9s  auirtê   départew^entê.   L'assemblé»  • 

la   suppression  des  mots  snivants  :  Art.  tS.  ^ 

b€fi%ne  et  9mf/l$ani9  $autUn,  ft^/méHr  im  êoiHe  ^-g 

amirefaHê.  Art.  13(.  D^amrêê  Inywdltf  te  aséWr^yJJ 

—  Ces  deux  lois  forment  la  législation  qn  est  aifctj>**l 

vigueur.  Mais  l'expérience  ayant  fcil  reconnainit  r^*|^ 

quelques  nodiications,  plusienrs  décrets  on  arrMéf  w«yj 
térieureoient  sont  venus  compléter  cette  léirislatian  :  so»^ 

les  fnre  connaUre.  —  Les  brevttt  d^in 


JBiDeiiU  de  ûiiafioe  ftireal  jugés  dangereux  ;  le  ûéactl  du  30 
jepleinbre  1703  lee  supprima.  —  D£cft£T  eu  20  êeplembre 
nos.  S^ifiprêuioti  des  brtvêU  d'invenUom  aecordés  pour  des 
éiMiêiêSÊteiUs  de  finance,  —  a  L'asseiublée  uaiionale ,  coiisidé- 
not  que  les  brevets  d'iu? eutioo  qui  ëoot  aulori^  par  le  décrei 
dn  31  déoeuàbre  1700  et  7  janvier  1701  ne  peuveni  élre  aocoi^ 
déi  qu'aux  auteurs  de  tonte  découverte  ou  uouvelie  iuven- 
lioo  dans  tous  les  genres  dlnduslrie  seuleiueiil  relatifs  aux  arts 
et  métiers;  que  les  brevets  d'ioveution  qui  pourraient  être 
délivrés  pour   des  établissenoenls  de    finance  deviendraieat 
davgereux,  et  qu'il  est  importaol  de  prendre  des  mesures  |>our 
acréler  l'effet  de  œiix  qui  ont  été  déjà  délivrés,  ou  qm  pourraient 
Tétre  par  La  suite ,  décrète  que  le  pouvoir  exécutii'  ne  pourra 
plus  accorder  de  brevets  d'invention  aux  établissements  relatiis 
MX  finaaees  >  et  supprime  l'effet  de  ceux  qui  auraient  été  ac- 
eonlés.  »  —  £n  délivrant  le  brevet,  le  gouvernement  sen^blait 
le  porter  caution  du  a»érile  de  l'inventeur ,  et  le  breveté  pou- 
fait  en  abuser  ;  un  arrêté  du  5  vendémiaire  an  ix.  empécba 
Tabus  ;  —  AbbÉté  du  5  vendémiaire  an  ix. ,  relaUfcM  mode 
êe  ééUfitasnoe  deê  brevets  d  invention. —  a  Art.  l'^  A  compter 
de  ce  jour,  le  certificat  de  demande  d'un  iirevet  d'invention  sera 
délivré  par  le  ministre  de  Tiulérieur  ;  et  les  brevetsseront  ensuite 
délivrés^  tous  les  trois  ukus,  parle  premier  consul, et  proniulgués 
iaas  le  Butkêi»  des  lois.  ~  Art.  2.  Pour  prévenir  l'abus  que  les 
brevetés  peuvent  fairede  leurs  litres,  il  sera  inséré  par  annotation 
M  bas  de  chaque  expédition  la  déclaration  suivante  :  a  Le  gou- 
vernement, en  accordant  un  brevet  d 'in  ven  lion  sans  examen  préa- 
aJ»le ,  n'entend  garantir  en  aucune  manière  ni  la  priorité ,  ni  le 
Hérite,  ni  le  succès  d'une  invention.  »  Le  ministre  de  l'intérieur 
sil  chargé  de  l'exécution  du  présent  arrélé.  d  —  L'exploitation 
[Mir  actions  des  brevets  dlnvenlion  était  prohibée  par  la  loi  de 
lT9i; cette  prohibition  fut  abrogée  par  un  décret  du  25  novembre 
1S06.  ~  DÉcaex  impériod  du  25  novembre  1806 ,  qui  abroge 
wme  disposition  de  ta  loi  du  23  «ai  1701,  sur  la  propriété  des 
wmUursde  découvertes,  —  a  Art.  i",  La  disposition  de  l'art.  14 
An  titre  2  de  hi  loi  du  14-25  mai  1701,  portant  règlement  sur 
û  propriétédes auteurs  dedécouvertes  en  tout  genre  d'industrie, 
est  abro^  en  ce  qui  concerne  la  défense  d'exploiter  les  brevets 
d^invention  par  actions.  Ceux  qui  voudraient  exploiter  leurs 
titres  de  cette  manière  seront  tenus  de  se  pourvoir  de  l'autori- 
Alion  dugeuveroement.  —  Art  2.  Le  ministre  de  l'intérieur  est 
chargé  de  l'exécutioa  du  présent  décret,  d  — Enfin  le  25  janvier 
tô07  on  décret  vint  fixer  l'époque  à  laquelle  commencerait  à 
fDttrir  la  jouissance  des  brevets.  —  Dêcbet  impérial  du  25 
îmrter  1807.  — «Art.  i".  Les  années  de  jouissance  d'un  bre- 
iet  d'invention^  de  perfectionnement  ou  d'importation ,  com- 
mmicefki  à  courir  de  la  date  du  certificat  de  demande  délivré 
parnolre  minbtrede  l'intérieur  :  ce  certificat  établit  en  laveur 
m  demandeur  une  jouissance  provisoire ,  qui  devient  définitive 
■er  rexfkédition  du  décret  qui  doit  suivre  ce  certificat.  —  Art.  2. 
La  pmiité  d'invention  »  dans  le  cas  de  contestation  entre  deux 
krevelés  pcMir  le  même  objet  est  acquise  à  celui  qui  le  preaiier 
I  Cut ,  au  secrétariat  de  k  préfecture  du  département  de  son 
InnÛGÎle,  le  dépàt  de  pièces  exi^  par  l'art.  4  de  la  loi  du 
I  janvier  1701.  —  Art.  3.  Le  ministre  de  l'intérieur  est  chargé 
le  l'exécuticMidu  présent  décret.  »  --  C'est  aux  monuments  que 
Kws  venons  de  citer  que  se  borne  en  cette  matière  le  travail  du 
énlalevr. Mais, afin  que  ce  travail  soit  mieux  compris,  nous 
lions  l'examiner  en  détail»  en  ayant  soin  de  rapporter  les  dc- 
mioQs  de  la  jurisprudence  rendues  sur  les  points  les  plus  im- 
iBcCanls.  — 1(11.  Dits  m  verses  espèces  de  brevets  d'in- 
VNTiaBi.  —  Caractères  propres  a  CHACt;»  b'eux.  — 
liR  distingne  trois  sortes  de  brevets  :  les  brevets  d'tnvmiton 
VDprementdits ,  les  brevets  de  perfeetùmnement ,  les  brevets 
rMfK»r€«iMi.  —  I.  Les  brevets  d'iwenUon  proprement  dits 
pot  accordés  pour  toute  découverte  ou  nouvelle  invention  dans 
MIS  les  genres  d'industrie.  On  peut  réduire  à  trois  les  condi- 
ms  ^ne  doit  réunir  l'objet  susceptible  d'être  tneveté.  Il  faut: 
°qu*sl  nuit  une  industrie ,  2^"  que  cette  industrie  soit  nouvelle, 
"M'ellesoit  licile  (L.7  janv.  1791, art.  l*'')-  FremUrecondiUon, 
■^  POttr  qne  l'invention  on  la  découverte  soient  susceptibles  de 
Bcvels,  «  il  faut,  dit  Renouard,  qu'elles  soient  de  nature  à  don- 
er  des  prodnits  que  la  main  de  l'homme  on  les  travaux  qu'il  di- 
i^e  paisaent  fobnquer,  et  quà  puissent  entrer  dans  ie  commerce 
aur  être  ncbevés  et  vendus.  »  C'est  ainsi  qu'une  composition 
Béraire  on  muftcale ,  nu  tableau,  ne  sont  point  des  objets  bre- 
BtaMes.  —  On  va  voir  dans  l'espèce  snivanle  une  apj^icatiun 
e  œs  inincipes.  —  Un  sieur  Augjer  s'étant  rendu  œssionnaire 
*nn  bffcret  d'invention  que  s'était  ùài  délivrer  l'auteur  de  la 
■Miode  ëile  ^a/fbm'enfM  pour  renseignement  de  la  lecture, 
édaàacHi  tow  an  aicur  Chcynai  le  émi  d'wrptiitfr  lebcevet 


)  BttEVJBTSi. 

dans  une  circonscription.  Celui-ci,  prétendant  que  la  méthode 
cédée  ne  rcinpiis&ait  pas  le  but  promis, demanda  la  nullité  de  la 
cession  à  lui  consentie,  et  le  remboursement  du  prix  qu'il  avait 
payé.  —  Jugement  qui  accueille  ces  prétentious,  cl  sur  l'appel  la 
cour  royale  de  Grenoble  a  rendu  un  arrèl  ainsi  conçu  :  —  a  At- 
tenduqu'Augieravcndu  àCbcyuelledruild'enseigncr  la  lecluie 
parla  métboue  laffaiHennsy  et  que  ce  droit consliluc  un  véritable 
privilège  que  l'acquéreur  doit  pouvoir  exercer ,  comme  formant 
une  propriété  exclusive;  attendu  qu'Augicr  ,  garant  de  la  chose 
vendue,  l'est  nécessairemcul  de  la  réalilé  du  prJN  itégccédé  ;  d'où 
il  suit  que  si  celle  réalité  n'existe  pas,  la  vente  ou  cession  aura  été 
laite  sans  cause  véritable,  et  pour  un  objel  qui  ne  pouvait  être 
la  matière  de  ce  contrat;  —  attendu,  à  cet  égard,  que  l'enseigne- 
ment de  la  lecture  est  évidemment  du  doiiàaine  de  l'inlelligence, 
et  que  ce  qui  appartient  a  l'enlendenient  humain ,  sans  le 
concours  d'objets  matériels ,  ne  peut  élre  une  propriété  privilé* 
giée,  puisquon  ne  saurait  priver  celui  qui  sait  d'user  de  sa 
science  et  de  la  communiquer ,  et  qu'aucune  voie  légale  ne 
peut  être  ouverte  contre  celui  qui  a  enrichi  son  intelligence  de 
la  science  d'un  autre; —  attendu  que,  quels  que  soient  les  avaa> 
ta^es  aue  la  méthode  laljorienne  puisse  avoir  sur  les  autres 
méthodes  pour  rendre  renseignement  de  la  leclme  plus  prompt 
et  plus  facile ,  les  moyens  de  celle  méthode,  étant  purentenl  in- 
tellectuels, ne  pouvaient  être  l'objet  d'un  privilège  et  d'une 
vente,  et  qu'ainsi  la  session  faite  par  Augier  à  Cheynel,  n'ayant 
point  de  cause  réelle  et  véritable,  se  trouve  nulle,  suivant  les 
dispositions  des  art.  1128,  1151  du  Code  civil...  met  l'appella- 
tion au  néant.  »  2°  Seconde  condition.  —  Il  faut  que  l'mdus- 
trie  soit  nouvelle,  c'est-àndire  qu'il  y  ait  invention.  Il  n  v  a  pas  de 
nouveauté  dans  une  industrie  qui,  avant  la  délivrance  du  brevet, 
était  connue  du  public,  ou  par  l'exercice  pratique  de  sa  fabri- 
cation ou  par  sa  description  technique  dans  des  ouvrages 
publiés ,  et  cela  quand  même  la  publicité  donnée  à  la  décou- 
verte serait  provenue  d'mi  autre  que  de  l'inventeur  (F.  Ke- 
nouard ,  pag.  169].  Il  suffit  en  eflel  qu'un  procédé  à  l'aide 
duquel  un  prodml  industriel  est  fabrique  ait  été  connu 
dans  le  commerce  au  moment  où  un  brevet  d'invention  a 
été  obtenu  pour  ce  procédé,  pour  que  le  brevclé  ne  soit 
pas  fondé  à  prétendre  au  droit  exclusif  de  fabriquer  le  produit. 
La  cour  de  cassation  l'a  ainsi  décidé  dans  son  arrêt  du  24  dé- 
cembre 1853  (Dalloz,  54, 1, 57).  Cependant  on  ne  doit  pas  con- 
sidérer comme  divulguée  et  tombée  dans  le  domaine  public 
l'invention  que  son  auteur  cède  à  des  tiers  avant  de  l'avoir  fait 
breveter ,  et  le  brevet  obtenu  par  les  tiers  cessionnaires  sera 
valable.  Car  le  fait  de  celle  cession  ne  constitue  pas  la  publicité 
légale.  Il  en  serait  autrement  si  l'inventeur,  après  avoir  vendu 
son  invention  non  brevetée ,  prenait  ensuite  pour  lui-même  un 
brevet  :  par  cette  cession  il  a  livré  sa  découverte  à  la  publicité  ^ 
au  moins  en  ce  qui  concerne  le  cessionnaire,  et  elle  est  néces- 
sairement tombée  dans  k;  domaine  public.  Son  brevet  ne  porte 
plus  sur  un  objet  nouveau  pour  tous,  cl  par  conséquent  il  ne  lui 
confère  pas  le  droit  exclusif  (Cassation,  10  février  1810.  — 
Etienne  Blanc,  Traité  de  la  contrefaçon^  p.  62).  —De  même 
l'invention  ne  serait  point  réputée  tombée  dans  le  domaine 
public ,  parce  qu'avant  la  demande  du  brevet  les  secrets  en 
auraient  été  surpris  et  divulgués  pr  la  fraude  et  la  mauvaise 
foi  :  et  il  n'est  pas  douteux  que  si  I  un  de  ces  forbans  industriels 
avait  obtenu  un  brevet,  I  auteur  aurait  le  droit  de  se  faire 
subroger  à  sa  place;  car  la  loi  doit  protéger  l'inventeur,  car  c'est 
a  lui  seul  ou  au  légitime  propriétaire  de  l'invention  que  doit 
appartenir  le  bénéfice.  Mais,  quelle  que  soit  la  faveur  due  à  l'in- 
venteur ,  si  le  brevet  frauduleusement  obtenu  élait  expiré,  et 
qu'ainsi  l'invention  fût  tombée  dans  le  domaine  public,  il  n'au- 
rait plus  contre  l'usurpateur  de  ses  droits  qu'une  action  en 
dommages-intérêts ,  et  ne  pourrait  pas  se  faire  subroger  à  un 
droit  exclusif  qui  n'existerait  plus  (Etienne  Blanc,  p.  44).  — 
L'invention,  avons-nous  dit,  doit  êlre  nouvelle,  pour  qu'elle 
puisse  faire  la  matière  d'un  brevet  d'invention  :  mais  si  avant 
de  se  faire  breveter  l'inventeur  en  a  fait  usage,  si  elle  est  connue, 
répandue  dans  le  public,  que  deviennent  ses  droits,  et  mainte- 
nant qu'il  réclame  un  privilège ,  se  trouve-t-il  dans  les  condi- 
tions requises  pour  son  exercice?  —  Ici  il  y  a  à  distinguer  : 
l'oÛet  de  l'invention  brevetée  est-il  un  procédé,  ou  bien  est-il 
«n  produit?  Là  est  toute  la  question  :  si  c'est  un  procédé,  et  si 
l'inventeur  l'a  tenu  secret,  assurément  il  a  pu  sans  encourir  la 
déchéance  en  faire  usage  avant  d'être  breveté  :  mais  si  l'objet 
de  l'invention  est  un  produit,  et  que ,  soumis  à  l'analyse  ,  la 
combinaison,  le  secret  de  ses  éléments  aient  pu  être  saisis  par 
l'acheteur,  il  est  évident  que  par  là  l'inventeur  en  faisant  usage 
de  la  découverte  en  livre  le  secret,  et  que,  le  livrant  ainsi  sans 
iésent^  il  estprésuoaé  renoncer  au  béuéûce  d'une  exploitation 


n 


eitlosîve  :  par  conséquent  il  s'est  imprudemment  exposé  à  la 
déchéance.  Noos  croyons  que  c'est  dans  ce  dem^r  cas  seule- 
ment que  la  déchéance  sera  encourue  :  en  effet,  hors  ce  cas, 
auellc  raiiion  pourrait  rendre  k^brefet  inefficace?  Comme  le 
ît  Merlin  (F.  Brevet  d'invention,  n**vi),  il  n'est  écrit  nulle 
part  que  relui  qui  a  inventé  un  procédé  se  prive ,  par  l'emploi 
qu'il  est  fait  de  son  autorité  privée  et  secrètement,  pendant  un 
temps  quelconque,  du  droit  oe  s  en  faire  garantir  la  jouissance 
exclusive  par  l'obtention  de  la  patente  que  la  loi  déclare  néces- 
saire à  cet  effet.  —  On  objecterait  vainement  que  dans  l'arti- 
cle f  la  loi  ne  parle  que  de  ï invention  nouvelle ,  et  que  l'in- 
vention n'est  plus  nouvelle  quand  elle  est  déjà  depuis  longtemps 
possédée  par  l'auteur  an  moment  où  l'on  reclame  le  brevet.  — 
Ce  n'est  point  par  relation  au  temps  où  s'obtient  le  brevet  d'in- 
vention que  la  loi  se  sert  des  mots  invention  nouvelle;  c'est 
uniquement  par  relation  au  temps  où  l'invention  a  lieu  :  et  elle 
ne  s^exprime  ainsi  que  pour  dire  que  toute  invention  nouvelle 
est  la  propriété  de  son  auteur»  ou,  en  d'autres  termes,  qu'il  suffit 
qu'elle  ait  été  nouvelle  dans  son  principe  pour  que  son  auteur 
en  soit  devenu  à  l'instant  même  propriétaire.  S'il  en  était  au- 
trement, la  loi  déterminerait  un  délai  passé  lequel  une 
invention  ne  serait  plus  considérée  comme  nouvelle  ti  ne  pour- 
rait plus  faire  l'objet  d'un  brevet;  et  non-seulement  la  loi  n'a 
pas  nxc  de  délai ,  mais  elle  annonce  elle-même  de  la  manière 
la  moins  équivoque  que  son  intention  n'est  point  de  le  faire. 
—  Et  la  preuve  elle  se  trouve  tout  entière  dans  l'art.  16  :  cet 
article  déclare  déchu  de  son  brevet  d'invention  tout  inventeur 
ou  toi'diêant  tel,  qui  l'aura  obtenu  pour  Jtfs  découver  tes  déjà 
contiçn^i  et  décritei  dans  det  ouvrages  imprimés  et  publiés. 
Pourquoi  celte  déchéance?  uniquement  parce  qu'il  y  a  eu  pu- 
blicité, parce  que  le  domaine  public  s'est  emparé  des  procé- 
dés mis  en  œuvre,  parce  qu'enlin  le  secret  n'a  pas  été  gaitlé.  La 
loi  pouvait-elle  mieux  faire  entendre  que  l'usage  que  l'inven- 
teur a  fait  de  sa  découverte  pendant  un  temps  plus  ou  moins 
considérable  n'est  pas  un  obstacle  à  ce  qu'il  obtienne  dans  la 
suite  un  brevet  d'invention.  —  Il  a  été  jugé  à  Paris  le  S4  dé- 
cembre iStfO,  qu'un  procédé  nouveau  appliquée  un  produit 
connu,  de  même  qu'un  produit  nouveau  ootenu  par  un  pro- 
cédé connu ,  constituait  une  iiivenlioti  Lrcvctable ,  pourvu  que 
l'objet  du  brevet ,  procédé  ou  produit ,  fût  essentiellement  dis- 
tinct de  ceux  connus  jusqu'alors.  —  Celte  décision  est  parfaite- 
ment conforme  aux  principes.  —  Il  y  a  plus,  c'est  que  le  pro- 
ctMlé,  fût -il  connu  et  ancien ,  si  Y  usage  spécial  auquel  il  est 
ndnptè  est  nouveau ,  comme  c'est  là  une  invention  dans  le  sens 
de  1  itrl.  V  de  la  loi  du  7  janvier  1791,  il  y  aura  encore  lieu  à 
brevet  :  alors  c'est  l'application  du  procédé  qiii  est  brevetée  et 
non  le  proc<^dé  que  cnacun  peut,  malgré  le  brevet,  employer 
à  tout  autre  usage  (  V.  Etienne  Blanc,  p.  47  ).  Cela  va  devenir 
plus  sensible  par  l'exemple  suivant  :  <i  Un  brevet  d'invention 
avait  été  accordé  au  sieur  Laurens,  ferblantier,  pour  la  fabrica- 
tion d'une  cafetière,  dite  cafetière  à  siffiet.  Ce  procédé,  appliqué 
par  Laurens  à  l'infusion  du  café ,  fut  appliqué  plus  tard  par  Le- 
marre  à  des  cafetières  dont  il  était  l'inventeur.  Laurens  les  Gt 
saisir,  et  plusieurs  experts  qui  les  examinèrent  furent  d'avis 

Qu'elles  présentaient  une  contrefaçon  des  cafetières  de  Laurens. 
einnrrc  prétendit  que  Laurens  n'avait  appliqué  à  l'infusion  du 
café  qu'un  procédé  déjà  connu ,  et  il  l'assigna  devant  le  tribunal 
de  la  Seine,  alin  de  faire  prononcer  contre  lui  la  déchéance  de 
son  brevet  d'invention.  Jugement  du  tribunal  de  la  Seine  qui 
déboute  Lemarrc  de  son  exception ,  attendu  que  l'application 
faite  par  Laurens  à  la  préparation  du  café,  d  un  procédé  déjà 
connu,  constitue  dans  le  sens  de  tart.  i'^^dela  loi  du  1  janvier 
1701  une  invention  nouvelle.  —  Appel  de  ce  jugement  par 
Lcmarre.  —  il  mai  1832,  arrêt  de  la  cour  royale  oe  Paris  qui 
confirme.  —  Les  parties  étant  revenues  devant  le  juge  de  paix 
Aur  la  plainte  en  contrefaçon,  ce  magistrat  déclara  qu'il  y  avait 
contrefaçon ,  et  condamna  Lemarre  à  tous  dépens  et  dommages- 
intérêts.  Sur  l'appel ,  le  tribunal  de  la  Seine  rend ,  le  4  janvier 
I8S3,  un  jugement  infirmatif ,  qui  décharge  Lemarre  des  con- 
damnations contre  lui  prononcées,  et  ordonne  la  mainlevée  de 
ta  saisie,  attethdu  que  la  loi  du  1  janvier  1701  n'accorde  le  pri- 
vilège et  les  avantages  du  brevet  qu'aux  découvertes  ou  noM- 
velles  inventions;  que  si,  dans  certains  cas ,  un  objet  nouveau 
pe%u  donner  droit  à  un  brevet  d'invention,  ce  n'est  que  lorsque 
celte  application  constitue  une  invention  véritable,  —  Pourvoi 
en  cassation  de  la  part  du  sieur  Laurens.  —  Arrêt,  a  La  cour  : 
Sur  le  premier  moyen ,  attendu  qu'il  résulte  des  lois  des  30 
décembre  1790 , 1 1  mai  de  la  même  année ,  comme  du  décret 
du  5  vendémiaire  an  ix ,  que  le  privilège  concédé  par  le  brevet 
d'invention  n*est  exclusif  qu'autant  que  la  découverte  ou  le 
perfectionnement  pour  lequel  il  est  ooocédé  coostitoe  une  io- 


(5S4) 

veotion  Douvelle;  —  attendu  qu'il  appirtient  a« 
daire,  sur  les  contestations  nées  à  raiioo  de  Texerace  <!•  {^ 
lége  exclusif,  de  décider  si  le  brevet  concédé  pont  mm 
invention  ou  perfectionnement  nouveau;  —  atieâdi  a^  ^ 
jugement  attaqué  prononce  q«e  ni  la  découvette  ea  «T,  « 
VapplicaHon  faite  par  le  demandeur  aux  cafetièm  de  m  » 
vention  ne  constituaient  on  procédé  ooovetu;  •-  attàdii^i 
décide  également  en  bit  que  les  cafetières  fabriquées  pir  L» 
rens  n'ont  aucune  similitime  avec  celles  mises  en  drailaliM  m 
le  docteur  Lemarre;  —attendu  que  ce  iomnent  ne  coatm 
en  aucun  sens  la  chose  jugée  parrarrétde  laooorrwiliè 
Paris  du  1 1  mai  1829,  qui  ne  jugea  autre  chose,  si  ce  B'ôtp 
l'application  d'un  procédé  dqa  connu  peut  coostitaer  «nei*. 
yel le  découverte,  s'il  est  adapté  à  un  nouvel  usag^  tandiiqwk 
jiigement  actuel  qu'on  attaque  se  borne  à  prononcer  qae  le  f» 
cédé  commun  aux  deux  cafetières,  n'étant  pas  nouvcaQ^nifi 
constituer  une  découverte  nouvelle ,  exclusive,  qui  lomii 
l'emploi  de  ce  même  procédé  sur  des  instnuneots  diiMnèfafth 
de  ceux  sur  lesquels  le  breveté  a  obtenu  la  pemûsnoo  de  Tiè^ 
ter;  —  rejette,  etc....  »  —On  a  vu  coaunent  la docriplîdii 
l'invention  dans  un  ouvrage  imprimé  et  publié  antcriearaM 
au  brevet  rendait  le  brevet  sans  eflet»  oomment  dam  ce» 
rinvention  manquait  d'un  de  ses  carat^ères  esseotieb,  la  s» 
veauté  :  mais  à  ce  sujet  une  question  s*élère,  celle  de  nmt 
l'absence  de  nouveauté  résulte  de  la  description  Cûtedwa 
ouvrage  imprimé,  soit  en  langue  française,  soit  en  langieétr» 
gère  sans  distinction.  —  La  question  a  été  portée  devant  b  m 
suprême  dans  les  circonstances  suivantes  :  En  iM9,hmsê 
avait  obtenu  un  brevet  d'invention  pour  la  oonstmclM  im 
bateau  à  vapeur,  d'après  un  procédé  particulier  dont  i  tta 
l'inventeur.  En  1834 .  Magendie  son  œssionnahe  fit  «é  v 
bateau  appartenant  a  la  compa^ie  Frossard  et  Ibfgfliia. 
par  le  motif  que  ces  bateaux  étaient  une  contrefecoo  de  oa 
pour  lesquels  le  brevet  avait  été  délivré  à  Rayniooo.  La  p» 
nus  avouèrent  l'identité  du  procédé  saisi  avec  ceux  de  RiyiMit 
mais  ils  soutinrent  que  le  orevet  de  ce  dernier  était  frafft* 
déchéance ,  parce  que  le  procédé  breveté  était  oooai  dîfu 
longtemp,  et  notamment  consigné  et  décrit  dans  divenot» 
ges  anglais.  Magendie  répondait  aue  ces  ouvrages  oaïas 
point  été  écrits  en  français  ou  publies  en  France.  —  Iwgm 
qui  déclare  la  déchéance.  Appel  et  arrêt  infirmatif  àehm 
royale  de  Paris  ;  pourvoi  en  cassation  contre  cette  àéôàmy 
arrêt  de  la  cour  suprême  en  ces  termes  :  «  La  cour,  coandint 
que  le  S  5  de  l'art.  16  de  la  loi  du  7  janvier  1791  prooooceli^ 
cliéancedu  brevet  d'invention  contre  l'inventeur  ou  se  àm 
tel,  qui  sera  convaincu  d'avoir  obtenu  une  patente  po«  ^ 
découvertes  déjà  consignées  et  décrites  dans  des  ouvrir*' 
primés  et  publiés;  —  que  cet  article  général  n'admet  iw 
distinction,  et  n'indique  pas  moins  les  ouvrages publiâcap' 
étranger  que  ceux  puoliés  en  France.  —  Coittiderant«|aelr  » 
gement  de  première  instance  du  1  février  1835  a  èuM.  •> 
point  (le  fait ,  que  le  procédé  donné  pour  nouveau  par  Ray»* 
avait  été  déjà  publié  et  décrit  dans  des  ouvrages  pabw  ^ 
Amérique  et  en  Angleterre;  —  que  la  cour  dle-ffévr' 
admis,  en  se  décidant  exclusivement  par  la  solution  dttj** 
de  droit,  et  en  jugeant  que  ce  sont  seulement  les  ouvncttp 
bliés  en  France  qui  peuvent  motiver  sa  déchéance  daenif 
et  non  pas  les  ouvrages  étrangers  qui,  n*ayant  pas  de  p#^ 
tion  en  France,  ne  peuvent  être  légalement  réputés  coas»* 


notamment  dans  l'art.  0  de  la  même  loi  :  de  «s  mw  '  *'■ 
que  l'arrêt  de  la  cour  royale,  en  créant  une  limitâtes  » 
exbtante  dans  la  loi,  et  contraire  à  son  texte  comine  >  m0<^ 
a  violé  l'art.  16  de  la  loi  du  7  janvier  1791;  — casK.  »  ^ 
doctrine  doit  être  regardée  aujourd'hui  comme  cooitM*^ 
nous  ne  savons  aucune  décision  qui  ait  été  rendue  ioim''g|^' 
aux  principes  qu'elle  a  consacres.  —  V  TroiêUme  «•"JJ* 
—  Enfin,  pour  qu'il  y  ait  lieu  à  brevet,  il  dut  que  for* 
soit  licite.  Le  gouvernement  délivrant  fe  brevet  pour  aia*^ 
en  aveugle,  sans  examen,  il  peut  arriver  que  rufliqedri^ 
vention  pour  laquelle  le  brevet  a  été  obtenu  aoit  profibe  i^ 
loi;dans  ce  cas, et  aux  termes  de  l'art.  9,  titreidehl^ 
1791 ,  le  concessionnaire  est  déchu  de  son  droit  satfP^ 
prétendre  d'indemnité,  et  s'exeoœ,  suivant  la  m^"*^'^ 
vention,  à  l'application  des  lois  pénalea .  —  IL  JM^ 
PBunMrTioiiNBMUirr.  —  Tout  moyen  d'iyoukr  à  ^F^ 
fabrication  que  ce  puisse  être  un  genre  de  perfecliaa  ib'J^ 
aardéGomineuiieinventaon,ditla  loi  de  1791  ^'^fV?*!^ 
de  perfectioMMment  peut  être  acoordé  pur  uoeiaviai>*>^ 


BAEVBT. 


(386) 


BBBVET. 


brevetée  :  les  deux  brevets  alors  ne  peu?enl  se  naîre  ;  Tindividu 
breveté  pour  le  perfcclîonnement  ne  pourra  exécuter  ou  ex- 
ploiter l'invention  principale  avant  Texpiration  du  brevet  qui  la 
prttlrgr,  pi  réciproquement  l'inventeur  breveté  ne  pourra  ap- 
[»liqucr  le  perfectionnement  à  son  invention  pendant  la  durée 
iu  brevet  de  perfectionnement.  —  Le  titre  accordé  à  Tauteur 
le  la  perfection  o*enlèvc  donc  \mni  au  premier  auteur  <le  la 
lêctuiverlc  Icxercicc  de  son  litre  d'inventeur  :  et  de  là  ces 
un5cquencrs  signalées  par  M.  Molard ,  Dacripiion  dê$  machi- 
\rs  spéeifiéet  dans  Itê  hnvels  dont  la  durée  eil  expirée  :  a  Si 
p  premier  inventeur  veut  présenter  sa  découverte  perfectionnée, 
l  doit  s'adresser  au  second  ;  et  réciproquement  le  second  invcn- 
mr  ne  peut  tenir  que  du  premier  le  sujet  auquel  il  veut  nppli- 
[uer  son  nouveau  genre  ae  perfection  :  ils  se  voient  obligés , 
^oi qu'ils  fassent,  de  travailler  l'un  pour  l'autre;  et  dans  toutes 
Ws  suppositions ,  la  société  y  trouve  son  profit  ;  car  ou  bien  ils 
se  critiquent  et  abrs  le  public  est  plus  éclairé,  ou  bien  ils  s'ac- 
cordent  et  alors  le  public  est  mieux  servi.  »  La  loi  en  attachant 
la  même  faveur  au  genre  de  perfection  qu*à  l'invention  elle- 
même,  il  était  nécessaire  d'indiquer  en  quoi  consistait  le  genre 
de  perfection  ;  aussi  la  loi  ajoute,  art.  8,  titre  3,  que  les  ehan- 
gementt  déformée  ou  de  proporlions ,  non  plus  que  les  orne- 
ments f  ne  pourront  être  mis  au  rang  des  perfections  indus- 
irielles.  Et  voici  comment  M.  de  Boufflcrs,  rapporteur  des 
leux  projets  de  loi  h  l'assemblée  constituante,  explique  dans 
me  note  l'art.  S  delà  première  loi.  a  L'obscurité  que  plusieurs 
tersonnes  ont  cru  trouver  dans  cet  article  parait  venir  de  ce 
fu'on  a  pu  confondre  un  degré  de  perfection  avec  un  genre  de 
«rfection.  Le  degré  de  perfection  d'un  ouvrage  peut  tenir  au 
hoix  de  la  matière ,  à  la  forme ,  à  la  grâce ,  à  la  proportion ,  à 
accord ,  au  fini  de  toutes  les  parties»  enfin  à  tout  ce  qui  dépend 
lu  goût  de  l'artiste,  du  soin  du  maitre  et  de  l'adresse  de  l'ou- 
rier.  C'est  alors  l'espèce  de  perfection  dont  l'ouvrage  est  suscep- 
ible;  c'est  un  degré  de  perfection  de  plus,  mais  ce  n'est  point 
n  nouveau  genre  de  perfection.  Ce  qu'on  entend  par  un  nou~ 
Ku  genre  de  perfection  tient  à  une  nouvelle  pensée  ,  que  les 
litres  agents  de  l'industrie,  que  l'inventeur  même  de  la  chose 
'«ivaient  point  conçue ,  et  qui  procure  ou  une  facilitation  de 
"avait ,  ou  une  extension  d'utibté.  Or,  ce  moyen  inconnu  de 
erfection ,  souvent  d'une  grande  minutie  en  apparence ,  mais 
une  grande  utilité  réelle,  devient  nécessairement  la  propriété 
p  son  inventeur.  Il  est  clair,  dit  M.  deBoufllers  en  terminant, 
l'on  a  mis  ici  cent  fois  plus  d'esprit  A  confondre  ces  deux  cho- 
s ,  qu'il  ne  fallait  de  bon  sens  pour  les  distinguer.  »  — 
J.  Brevets  D'IMPORTATION.  —  Le  brevet  d'importation  est 
rordc  à  celui  qui  apporte  le  premier  en  France  une  découverte 
rangère.  Le  brevet  fait  jouir  l'imporlaleur  de  tous  les  nvanla- 

5  attribues  à  un  inventeur  (art.  3,  loi  du  7  janvier  iVJl  ).  1^ 
i  a  voulu  en  autorisant  les  brevets  d'importation  encour.iger 
I  s|>êculations  qui  tendaient  à  nationaliser  les  industries 
raiigêrcs,  et  notamment  les  produits  de  l'industrie  anglaise. 

£t  elle  l'a  fait  en  introduisant  une  exception  au  principe  qui 
reconnaît  pour  brevetables  que  les  industries  nouvelles.  — 
s  brevets  d'importation  ont  soulevé  deux  questions  qui  ne 
nC  pas  sans  importance;  nous  allons  les  rappeler  succincte- 
^nt  :  on  a  demandé  si  le  titulaire  du  bre\et  d'importation 
kit  le  droit  d'empêcher  soit  l'introduction,  soit  la  vente  en 
ance  des  produits  étrangers  provenant  de  l'industrie  dont 
rnportation  a  été  brevetée.  Il  est  facile  de  voir  que  si  d'un 
té  une  certaine  faveur  est  due  au  breveté  parce  qu'il  est  utile 
encourager  de  pareilles  entreprises,  d'un  autre  c6té  il  y  a 

6  inconvénients  bien  graves  à  dépouiller  le  public  du  droit 
hrhctcr  les  produits  étrangers,  lorsque  ceux-ci  sont  introduits 
>  France  après  avoir  subi  le  tarif  des  douanes.  Aubsi  le  plus 
»nd  nombre  des  auteurs,  Vincens,  Renouard,  Etienne  Blanc, 
it  décide,  et  nous  nous  rangeons  à  eux  ,  que  le  droit  du  titu- 
ire  d'un  brevet  d'iniportalion  se  liorne  à  jouir  exclusivement 

la  fabrication  en  France,  et  qu'il  ne  peut  en  aucune  façon 
Imposer  à  l'introduction  et  à  la  vente  en  France  des  produits 
'angers.  —  L'autre  question  consistait  à  savoir  :  si  le  porteur 
»n  brevet  d'importation  pouvait  être  déclaré  déchu,  parce  que 


(û  seule  rendre  l'article  précité  inapplicable ,  est  celle-ci  :  la 
'>êance  est  une  peine  et  une  peine  infligée  justement  a  celui 
se  dit  inventeur,  tandis  qu'il  n'a  fait  cfue  copier  une  indus- 
d^Jà  décrite  et  publiée  :  or  cette  peine ,  serait-il  juste  de 
pl  iquer  à  celui  qui  n'a  pas  trompé  la  société  et  ne  s'est  point 
»^  poor  inventeur?  Le  bon  sens  dit  non  :  et  ici  la  loi  se 
^^e  d'accord  avee  le  bons  sens.  L'art.  16,  en  effet ,  ne  parle 


que  de  l'inventeur  et  se  disant  tel,  et  non  de  l'importateur.  Etsi 
l'art.  S  de  la  même  loi  assimile  Vimportateur  à  Vintenteur, 
c'est  seulement  quant  aux  avantages  dont  il  doit  jouir.  Ces 
motilis  que  nous  ne  faisons  qu  indiquer  ont  été  développés  avec 
force  dans  une  consultation  rédigée  par  MM.  Dclacroix-Frain- 
ville.  Bonnet  père,  Billecoq, Tripier,  Dupin  aine  et  Scribe,  et 
nous  croyons,  avec  ces  autorités  si  graves,  que  la  peine  de  dé- 
chéance ne  doit  point  être  appliquée  à  l'importateur. —  jÇ  5.  Per- 
sonnes QUI  peuvent  être  hrkvetées—  Les  principes  de 
justice  et  de  droit  des  gens  qui  sont  enfin  sortis  triomphants  de 
ha  révolution  française,  |X)ur  débarrasser  nos  Codes  de  ces  dis|)0- 
sitoiis  antisociales  qu'on  nommait  droit  d'aubaine  et  droit  de 
détraction ,  ne  permettaient  pas  que  l'étranger  fût  placé  ici 
tlans  des  conditions  moins  favorables  que  le  régnicole.  Aussi 
l'étranger  peut  en  France  obtenir  des  brevets ,  et  il  peut  les  ob- 
tenir, que  le  même  droit  soit  ou  non  accordé  aux  Français  par 
la  nation  à  laquelle  il  appartient.  —  La  capacité  est  donc  de 
droit  commun,  et,  à  vrai  dire,  nous  ne  saurions  si^n::  1er  aucune 
exception  à  la  règle.  L'individu  frappé  de  mort  civile  peut  olJ- 
tenir  un  brevet,  car  l'espèce  d'échange  qui  s'opère  entre  l'in- 
venteur qui  livre  son  secret,  et  la  société  qui  lui  accorde  un 
privilège,  est  un  contrat  du  droit  des  gens  :  seulement  le  mort 
civilement  ne  pourra  ,  aux  termes  de  1  art.  25  du  Code  civil  agir 
en  justice  pour  le  maintien  de  son  droit  que  par  le  ministère 
d'un  curateur:  et,  quant  au  brevet  par  lui  obtenu  avant  sa 

mort  civile,  la  jouissance  en  appartiendrait  â  ses  héritiers.  * 

Nous  ne  reviendrons  pas  sur  quelques  points  qui  sembleraient 
prendre  ici  naturellement  leur  place,  si  nous  n'avions  pas  dû  les 
signaler  plus  haut.  —  Le  lecteur  sait,  par  exemple,  que  l'inven- 
teur auquel  on  aurait  par  des  moyens  coupables ,  tels  que  vol 
ou  corruption  d*ouvriers>  dérobé  la  connaissance  de  sa  décou- 
verte pour  obtenir  un  brevet ,  consene  toujours  son  droit ,  et 
peut  demander  aux  tribunaux  sa  subrogation  dans  les  privilèges 
du  brevet;  ajoutons  seulement  que  la  même  subrogation  devrait 
être  accordée ,  soit  au  légitime  acquéreur  du  brevet ,  en  cas  de 
refus  par  le  breveté  d'exécuter  le  contrat ,  soit  à  l'associé  du 
breveté,  qui,  en  expliquant  pourquoi  le  nom  du  breveté  figure 
dans  le  brevet,  prouverait  que  les  conditions  de  l'association 
n'ont  point  été  remplies  ,  et  que  cependant  c'est  à  lui  associé 
qu'est  due  l'invention  (Renouard,  p.  415).  — $4.  Formalités 

ET  conditions  A  REMPLIR  POUR  OBTENIR  DES   BREVETS  ,  ET 

AUTORITÉS  QUI  LES  DÉLIVRENT.  —  Lc  pétitionnaire  doit 
1°  versera  la  caisse  du  receveur  général  une  somme  de  50  fr.. 


quinze  ans  ;  2°  déposer  à  la  même  caisse  une  obligation  ou  son- 
mission  de  payer,  dans  le  terme  de  six  mois ,  la  somme  qui 
formera  la  seconde  moitié  et  le  complément  de  la  taxe.  Si  celte 
soumission  n'était  pas  remplie,  le  pétitionnaire  s'exposerait  à 
voir  prononcer  par  le  ministre  la  nullité  de  son  brevet.  (Cir- 
culaire  du  20  décembre  18*22).  —  Le  receveur  délivre  au  dé- 

f)Osant  une  quittance  de  la  somme  versée  et  un  récépissé  de 
'obligation  restée  entre  ses  mains.  {Circulaire  du  20  déeem" 
bre  !822).  —  Le  pétitionnaire  doit  déposer  au  secrétariat  géné- 
ral de  la  préfecture  de  son  département ,  indépendamment  des 
quittances  et  récépissés  que  lui  a  remis  le  receveur  général ,  les 
objets  suivants  dans  un  paquet  cacheté  :  1**  sa  demande  sur 
papier  timbre  au  ministre  de  l'intérieur  à  l'efTet  d'obtenir  un 
nrevet  de  cinq,  dix  ou  quinze  ans  à  son  choix,  pour  l'tnveii- 
Itofi,  lepfTjTff l^onnemenl ou  Vimportation  de  son  industrie; 
2**  sur  papier  timbré  le  mémoire  descriptif  des  principaux 
moyens  et  procédés  qui  constituent  la  découverte  :  celle  des- 
cription doit  être  claire  et  exacte  ;  V*  des  dessins  doubles  et 
exacts  ,  faits  sur  échelle  par  plan,  coupe  et  élévation  ,  signés 
par  lui ,  ou  bien  un  modèle  de  l'invention  ;  4<*  un  état ,  fait  dou- 
ble ,  également  signé  par  lui ,  des  pièces  renfermées  dans  le 
paquet.  (Circulaire  du  Z  octobre  1806.  —  Instruction  des 
30  octobre  1813  et  i''' Juillet  1817.)  —Toutefois  il  a  été  jugé 
par  le  tribunal  de  la  Seine  que  le  défaut  de  jonction  du  mémoire 
descriptif  des  procédés  à  la  demande  du  brevet  d'invention 
n'emporte  déchéance  du  droit  de  brevet ,  qu'autant  que  dans 
l'intervalle  de  la  demande  à  la  production  du  mémoire  ces  pro- 
cédés auraient  été  connus.  —  Au  dos  du  paquet  à  lui  remis ,  le 
secrétaire  général  de  la  préfecture  dresse  un  proc^verbal  de 
dépôt ,  dont  copie  sur  papier  timbré  est  remise  au  pétitionnaire. 
Un  droit  de  12  fr.  est  alloué  au  secrétaire  général  de  la  préfec- 
ture pour  ce  procès-terbal ,  à  la  charge  par  cet  agent  de  poar^ 
voir  aux  frais  de  timbre  et  d'enregistrement.  (  Circulaire  des 
3  octobre  1806  #1 20  décembre  1822).  —  Des  deux  doubles  de 
quittance  et  récépissé  remis  par  le  receveur  général,  l'un  est 

49 


BBSVBT.  ( 

destiné  au  ininUtère  de  i'intériear ,  et  doit  être  enregistré 
moyeDiiaiit  le  droit  ûxe  de  i  fr.,  non  compris  le  décime  addi- 
Uoiuiel.  L'autre  double ,  gui  n'a  pas  besoin  d*élre  enregistré, 
reste  déposé  au  secrétariat  de  la  j^réfecture.  (  Circulaire  du 
SO  décembre  1832).  —  Toutes  les  pièces  sont^  dans  la  huitaine , 
transmises  par  le  préfet  au  ministre  de  l'intérieur.  —  A  Tarn- 
▼ée  de  la  dépêche ,  le  procès-verbal  ci-de&sus  est  enrc^stré ,  le 
paquet  est  ouvert»  et  un  certilicat  de  demande  expédie  sur-le- 
champ  à  I  auteur,  qui  entre  en  jouissance  de  ses  droits  à  partir 
de  la  délivrance  de  ce  certiûcat.  —  Tous  les  trois  mois  une  or- 
donnance du  roi  ratifie  les  certificats  délivrés  pendant  le  tn~ 
mestre  précédent ,  et  proclame  définitivement  les  brevets.  Elle 
est  insérée  au  Bulletin  det  lois.  (  Imiruclion  d^oclobre  1815  et 
juillet  1817;  arréi  du  27  $eplembre  1800  ;  décret  du  25  jan- 
vier 1807.)  — Si  un  requérant  ou  un  propriétaire  de  brevet 
▼euleut  faire  des  additions  ou  modifications  à  l'objet  énoncé 
dans  leur  demande  ou  brevet,  il  faut,  pour  que  les  droits  du 
brevet  s'étendent  à  ces  changements,  qu  ils  déposent ,  dans  les 
formes  susindiquées ,  la  description  de  leurs  nouveaux  moyens 
au  secrétariat  général  de  la  préfecture,  afin  qu'il  soit  délivre  par 
le  ministre  de  l'intérieur  un  eerlificai  d'addilione ,  de  change 
w^nli  ou  de perfectionnementâ.  Le  droit  à  payer,  dans  ce  cas, 
à  la  caisse  des  brevets ,  est  de  24  fr.  (Inslruclion  de  1815  et 
1817.  )  —  Aux  termes  d'un  arrêté  du  5  vendémiaire  an  ix, 
art.  2 ,  les  brevets  reguis  dans  les  formest  légales  doivent  être 
délivrés  par    Tadmimstration  sans  examen  préalable.  Mais 
chaque  expàiition  de  brevet  porte  qu'en  l'accordant  sans  exa~ 
men  le  gouvernement  n'entend  garantir  en  aucune  manière , 
ni  la  priorité,  ni  le  mérite,  ni  le  succès  de  l'invention.  —  L'ad- 
ministration ne  peut ,  sous  aucun  prétexte ,  refuser  de  délivrer 
tous  les  brevets  qui  lui  sont  demandés,  et  une  décision  ministé- 
rielle qui  refuserait  un  brevet   devrait  être  annulée  par  le 
conseil  d'Etat.  —  Le  comité  consultatif  des  arts  et  manufac- 
tures, établi  auprès  du   ministère  de    l'intérieur,  doit   se 
borner  au  rôle  indiqué  par  son  nom  même ,  c  est-à-dire  par 
exemple  d'avertir  que  l'invention  pour  laquelle  un  brevet 
est  demandé  n'est  pas  nouvelle;  oue  la  description  de  cette 
invention  est  incomplète  ou  obscure ,  et  qu'il  y  a  lieu  de 
demander  au  pétitionnaire  de  plus  amples  renseignements 
(F.   Renouard,  p.  24»;  Regnault,  p.   154).  —,^5.  Du- 
mÈE  D£$  BREVETS.  PROROGATION.  —  La  loi  a  fixé  la  durée 
des  brevets  à  cinq,  dix  ou  quinze  ans ,  et  cette  durée  est 
déterminée  par  le  choix  du  breveté,  sans  qu'elle  puisse  excéder 
quinze  années.  Toutefois,  comme  les  années  de  jouissance  ne 
commencent  à  courir  que  de  la  date  du  certificat  délivré  par  le 
ministre,  l'inventeur  pourrait  suivant  nous,  même  après  avoir 
requis  un  brevet  de  cinq  ou  dix  ans,  et  tant  que  le  certificat  de 
sa  demande  ne  lui  a  pas  été  délivré,  requérir  que  le  brevet  lui 
soit  accordé  pour  une  durée  plus  longue  :  mais,  une  fois  le  certi- 
ficat expédie,  l'inventeur  n  est  plus  le  maître  de  modifier  sa 
demande  :  les  conditions  oue  cette  demande  relate  deviennent 
la  base  de  son  traité  avec  la  société.  Le  certificat  qui  lui  en  a 
été  donné  forme  son  titre;  l'autoriser  à  changer  ce  titre  serait 
évidemment  blesser  tous  les  principes  consacrés  en  matière  de 
contrats.  —  La  jouissance  établie  par  la  délivrance  du  certificat 
ne  devient  définitive,  aux  termes  du  décret  de  1807,  que  par 
l'expédition  de  l  ordonnance  royale  qui  doit  suivre  ce  certificat  ; 
mais  il  est  incontestable  ((ue  l'inventeur,  muni  seulement  du  cer- 
tificat, peut  céder  sou  privilège  et  poursuivre  les  contrefacteurs. 
Ce  que  nous  venons  de  dire  sur  la  faculté  qu'a  l'inventeur  de 
modifier  sa  demande  avant  la  délivrance  du  certificat  ne  touche 
point  un  autre  droit,  dont  le  gouvernement  peut  user  pour  pro- 
longer la  durée  des  brevets;  nous  voulons  parler  de  la  proroga- 
tion. —  Le  terme  de  quinae  années  est  le  plus  lon§[,  et  ne  peut 
être  prorogé  que  par  une  déposition  législative  :  mais  il  n'en  est 
pas  de  incine  de  la  durée  de  cinq  ou  dix  ans  pour  laquelle  le 
breveté  peut  deoMuder  et  obtenir  une  prolongatioD  qui,  dans 
tous  les  cas*  ne  lui  est  accordée  qu'à  la  charge  de  payer  le  surplus 
des  droits  exigés  et  de  remplir  tes  formalités  voulues  par  la  loi^ 
et  sans  que  la  prolongation  jointe  à  la  durée  primitivement 
fixée  puisse  dépasser  le  terme  de  quinze  années.  Pour  ces  pro- 
longations le  gouvernement  est  mvesti  d'un  pouvoir  discré- 
tionnaire, et  le  conseil  d'Etat  a  décidé,  dans  une  ordonnance 
rendue  le  30  décembre  1822,  que  la  décision  par  laquelle  le 
minière  de  l'intérieur  refuse  d'accorder  une  prolongation  de 
brevet,  est  un  acte  de  simple  administration,  non  susceptible 
d'être  attaqué  devant  le  conseil  d'Etat  par  la  voie  contentieuse. 
Les  tribunaux  sont  pareillement  incompétents  pour  connaître 
du  refus  de  prolongation,  et  cependant  il  a  été  jugé  qu'ils  étaient 
compétents  pour  régler  l'effet  de  ces  protongationa  émis  les  cas 
particuliers  qui  leur  sont  déférés.  Si,  par  exemple,  un  brevet 


) 

de  perfectJODiiemeQt  a  été  obtenu  par  la  même  iadostrietmi 
la  prolongation  accordée  à  l'inventeur,  les  tribunaux  pooma 
décider  la  question  de  savoir  si  le  brevet  de  perfectiooonixg 
ne  peut  être  exploité  qu'après  l'expiration  du  tenue  primitive 
mrut  fixé  dans  le  brevet,  ou  seulement  après  la  proloiiniM. 
Cette  décision,  qui  tient  à  Vefel  et  non  à  la  légalité  àtU^ 
longation,  n'est  pas  un  empiétement  sur  les  pouvoirideriaw- 
rité  (F.  Etienne  Blanc,  p.  65).  —  Le  terme  de  quinte  tAim, 
avims-nous  dit,  ne  peut  être  prorogé  que  par  une  dispoûiM 
législative  :  et  cependant  il  a  été  jugé  que  le  goufcnmM 
pouvait  valablement  et  sans  l'intervention  de  l'aulonté  \tp^ 
tive  accorder  une  semblable  prorogation.  Cette  décision  œD* 
parait  pas  devoir  (aire  jurisprudence;  et  en  effet  la  prolon^ 
d'un  brevet  au  delà  de  quinze  ans  n'est  pas  un  acteuadmiiùita- 
tiou  :  il  n'y  a  que  la  loi  qui  puisse  reculer  la  limite  qu'elle  idi- 
même  tracée  a  la  plus  longue  jouissance  exclusive  qui  dm 
être  accordée  pour  prix  d'une  invention.  Il  n'y  a  aocon  v^h 
ment  à  tirer  (w  l'art.  14  de  la  charte;  la  charte  ncdonoeauBi 
le  droit  de  faire  des  ordonnances  que  pour  l'exécution  dakc 
et  d'ailleurs  des  lois  générales ,  comme  la  constilotloo  è 
l'an  VIII  et  la  charte,  ne  sont  pas  aisément  présummdênp 
aux  lois  spéciales,  telles  que  celles  sur  les  brevets(r.  heamn, 
p.  332).  —  S  6.  DÉCHÉANCE  DES  BEKVETS.  —  Lescasèè- 
chéance  des  brevets  sont  énoncés  dans  l'article  16debb4 
7  janvier  1701.  Nous  y  renvoyons  le  lecteur.  L'un  demasci 
celui  où  le  procédé  breveté  a  été  consigné  et  décrit  àat  a 
ouvrage  imprimé  et  publié  antérieurement  ;  mais  la  dêcknu 
sera-t-elle  pareillement  encourue  si  le  procédé,  sansèirtau 
consigné  ei  décrit  dans  un  ouvrage,  était  cependant asaad 
comme  tombé  dans  le  domaine  public.  En  présence  duink 
si  formel,  l'affirmative  est  impossible;  car  en  même  Wxf^ 
par  un  juste  respect  pour  le  mérite  de  l'inventeur,  le  kpiÀt 
était  conduit  à  protéger  les  droits  de  rantériorité,  il  awtu 


témoignages  , 

taché  à  des  signes  certains,  irrécusables,  alors  il  a  bitce^ 
raison  lui  commandait  de  (aire,  et  le  béneficede  l'aDténonUM 
attribué  exclusivement  aux  découvertes  eonsignéa  tiiic^ 
dans  un  ouvrage  publié.  Mais  n'allons  pas  conclure  delà  (> 
celui  qui  aura  été  breveté  pour  un  procédé  déjà  connutir 
tombé  dans  le  domaine  public,  quoique  non  consigné (ho^a 
livre,  pourra  jouir  dans  toute  son  étendue  du  droit  sltack  i 
brevet  1  nullement;  car  si  on  ne  peut  lui  opposer  celle  ank^ 
rite  comme  déchéance  entraînant  la  nullité  de  son  hn^tué 
pourra  du  moins  lui  être  opposée  comme  exception  pv 
ceux  qu'il  osera  poursuivre  en  vertu  de  son  titre  vss^ 
L'ouvrage  dont  parle  la  loi  doit  être  imprimé  et  fMt,  «• 
il  faut  conclure  que  si  la  découverte  était  consignée  el  <it^ 
dans  un  ouvrage  imprimé,  mais  non  publié,  cela  nesnffiniii* 
pour  faire  encourir  la  déchéance,  a  ta  publication  seolf.  ■ 
Etienne  Blanc,  p.  73,  coiistituela publicité: jusque-là IWt^ 
bien  qu'imprimé,  est  toujours  inconnu,  et  ne  peut  étie  a* 
déré  que  comme  un  manuscrit  çui  n'est  pas  sorti  des  noiisi 
l'auteur.  On  sera  toujours  admis  à  critiquer  le  lait  de po»» 

tion 

dont   •  ^A«9M.ii«.<.  auftMi   pvui    VIlUKailVk    •<■   uv»«<^«->^>~ , 

mandé  si  le  breveté  aevail  être  frappé  de  dérbéance  Itft^ 
avait  laissé  partager  par  d'autres  pendant  plusieurs  aiw^" 
jouissance  de  son  brevet,  et  si  sa  tolérance  en  pareil  ct»^^ 
valait  à  une  renonciation  ;  la  cour  de  cassation,  dans  u»  <* 
du  28  nivôse  an  xi,  a  décidé  la  négative.  «  Vu  l'artide  ifiM 
loi  du  7  janvier  1791,  portant  aue  le  propriétaire  de  b  pjn 
obtenue  pour  une  découverte  n  en  sera  déchu  que  dan»  v"^ 
déterminés  par  ledit  article.  Attendu  que  la  loi  du?^* 
1791  énonce  des  cas  dans  lesquels  celui  qui  a  obtenu  «o^ 
lége  peut  en  être  déclaré  déchu  ;  que  cette  loi  ne  place  f"**,' 
nombre  des  cas  de  déchéance  celui  auquel  l'inventevrpn^ 
gie  aurait  souffert  pendant  plusieurs  années  que  d'aulne l^ 
sonnes  se  servissent  de  son  procédé  ;  que  Tespèt  dorn  J 
loi  parle,  la  plus  rapprochée  ae  l'hypotnèse  naturelle,  ei» 
portée  au  numéro  4  de  l'article  d>dessus  cité,  qui  oblig«''J* 
leur,  à  peine  d'être  déchu,  de  mettre  sa  découverte  en  *pJ 
dans  les  deux  ans  à  partir  de  la  date  de  sa  patente;  a»  r 
dans  la  cause  présente  il  n'a  pas  été  prétendu  ^•'J^*^ 
laissé  passer  deux  ans  sans  user  des  procédés  de  son  "J**? 
qu'il  parait  au  contraire  qu'il  n'a  cessé  de  fabriquer  **rj 
en  exécution  de  sa  patente,  d'où  il  suit  que  k  tribaaaiair 


BREVET. 


(887) 


BRETIA-TASA. 


le  Paris  a  excédé  ses  pouvoirs  en  créant  un  cas  de  déchéance 
[ui  n*e8t  pas  dans  la  loi,  et  fait  une  fausse  application  de  Tun  de 
eux  qu'elle  autorisait  ;  que  par  suite  il  y  a  violation  de  la  chose 
âgée  par  Tarrèt  du  7  avril  1 789  :  Casse,  o  Quoi  au'il  en  soit,  si 
(  défaut  d*usage  pendant  deux  ans,  prévu  par  le  $  4  de  l'article 
6  de  la  loi  du  7  janvier,  est  une  cause  de  déchéance,  il  ne  faut 
tts  oublier  que  la  déchéance  n*est  pas  encourue  de  plein  droit, 
[ue  la  loi  permet  au  breveté  de  justifier  son  inaction,  aue  c'est 
lai  de  faire  connaître  ses  moti»  et  de  combattre  la  déchéance 
ont  il  est  menacé.  Cette  justification  doit  être  faite  devant  l'au- 
nilé  judiciaire  et  appréaée  par  elle,  a  Du  reste,  dit  Renouard, 
est  prudent  aux  brevetés  de  faire  authenliquement  constater, 
rant  l'expiration  des  deux  années,  l'existence  des  motifs  pro- 
res  à  justifier  leur  inactivité.  Ils  peuvent  même  s'adresser  à 
rdministration,  non  pour  l'établir  juge  de  la  validité  de  ces  mo- 
^,  mais  pour  lui  demander  acte  de  leurs  déclarations,  ou  même 
•ar  obtenir  d'elle  la  faveur  d'une  enquête. — Mats  à  partir  de 
telle  époque  court  le  délai  fatal  des  deux  années  ?  Est-ce  de  la 
te  du  certificat  de  demande  délivré  par  le  ministre,  ou  bien 
î\a  date  de  l'ordonnance  royale,  qui  déclare  l'inventeur  défi- 
îtiveiuent  breveté.  La  loi  de  1791  dit  :  à  compter  de  la  date  de 
f  paUnêe,  Mais  le-décret  du  35  janvier  1807  est  postérieur  à 
Ue  loi,  et  ce  décret  déclare  que  le  certificat  équivaut  de  tous 
rnts  au  brevet,  et  oue  les  années  de  jouissance  commencent  à 
rtir  de  sa  date  ;  c  est  donc  aussi  à  partir  de  sa  date  que  le 
«veté  est  soumis  aux  obligations  iniposées  par  la  loi.  Telle  est 
ïpinion  desauteurs  (F.  Renouard,  p.  319;  Etienne  Blanc,  p.  78). 
-  Les  causes  qui  entraînent  la  déchéance  des  brevets  doivent 
re  portées  devant  les  tribunaux ,  et  les  tribunaux  peuvent 
I  être  saisb  de  deux  manières  :  soit  par  une  action  pnncipale 
tentée  contre  le  breveté  afin  de  le  faire  déclarer  décnu  de  son 
roit,  soit  par  la  voie  d'exception  opposée  au  breveté  par  celui 
1*11  poursuit  en  contrefaçon.  Ces  deux  actions,  suivant  (qu'elles 
ot  mtentéeSy  produisent  des  conséquences  bien  difTerentes 
qu'il  est  utile  aindicfuer.  Si  la  déchéance  a  été  prononcée  sur 
le  poursuite  par  voie  d'action  principale  contre  le  breveté, 
le  profite  à  tous,  et  l'industrie  brevetée  tombe  dans  le  domaine 
iblic.  Au  contraire,  lorsque  la  déchéance  est  opposée  par  voie 
exception,  elle  ne  profite  qu'à  celui  qui  l'a  fait  adopter  par  le 
ige  devant  lequel  il  est  poursuivi  en  contrefaçon.  Le  breveté 
'en  conserve  pas  moins  le  droit  de  poursuivre  d'autres  contre- 
cfenrs,  sauf  à  ceux-ci  à  invoquer  les  mêmes  exceptions,  mais 
ns  pouvoir  les  invoquer  comme  chose  Jugée.  (Etienne  Blanc, 
BO).  Relativement  à  la  compétence,  il  y  a  encore  des  différences 
(portantes.  On  avait  pensé  d'abord  aue  tout  ce  qui  touche  aux 
evels  avait  été  réservé  par  la  loi  à  I  appréciation  Aes  juges  de 
tx,  comme  juges  du  premier  ressort.  Pour  ce  qui  concerne 
ction  en  contrefaçon,  on  avait  raison  ;  car  cette  action  n'est 
^ftne  action  possessoire,  et  qui  à  ce  titre  doit  rentrer  dans  les 
lites  de  la  compétence  du  juge  de  paix;  mais  quand  il  s'agit 
ta  déchéance  poursuivie  par  voie  (Taction  principale,  comme 
ffs  la  propriété,  c'est-à-dire  le  pétitoire,  est  mise  en  question, 
tait  une  grave  erreur  de  vouloir  en  saisir  le  juge  de  paix.  Ce- 
idant  la  doctrine  s'est  montrée  longtemps  indécise  sur  ce 
lot  :  roab  aujourd'hui  elle  est  fixée  d'une  manière  invariable, 
r  la  compétence  des  tribunaux  ordinaires  en  matière  de  dé- 
bnce  poursuivie  par  voie  d'action  principale ,  une  autre  opi- 
lo  s'est  encore  formée  :  on  a  prétendu  que  le  droit  de  pro- 
Bcer  la  déchéance  d'un  brevet  appartenait  exclusivement  à 
itorité  administrative,  et  on  se  fondait  sur  ce  que  l'autorité 
int  seule  le  droit  de  conférer  le  brevet,  elle  devait  tout  natn- 
liment  avoir  seule  le  droit  de  le  révoquer.  Voici  comment 
nrion  de  Pansey,  dans  son  traité  sur  la  compétence  des  juges 
paix,  cbap.  63«  réfute  cette  doctrine  :  cr  L'action  principale 
oéchéance,  n'étant  pas  placée  dans  les  attributions  des  juges 
paix,  doit  être  portée  devant  les  tribunaux  ordinaires  et  non 
conseil  d'Etat.  Je  parie  du  conseil  d*Etat,  parce  qu'une  de- 
nde  en  déchéance  tend  à  l'annulation  et  au  rapport  d'un 
e  adoDinistratif.  Mais  cet  acte  est  d'une  nature  toute  parti- 
ière  ;  rendu  sans  examen,  ce  n'est  ni  une  décision,  ni  un 
«ment  ;  ne  pouvant  pas  être  refusé,  ce  n*est  pas  un  acte  libre'; 
*  conséquent  on  peut  le  juger  et  l'anéantir  sans  contrevenir 
I  volonté  du  ffouvernement,  sans  attenter  à  l'autorité  du  pou- 
r  exécutif.  Aussi  l'usage  est-il  en  faveur  des  tribunaux,  du 
ins  c'est  ce  que  j'ai  vu  pratiquer.  x>  Aujourd'hui  il  ne  s'élève 
s  de  conflits  sur  ce  point,  et  la  compétence  des  tribunaux 
inaires  est  reconnue.—  La  déchéance  des  brevets,  considérée 
(  le  point  de  vue  de  b  juridiction,  donnerait  encore  lieu  i 
M>mDreoaes  et  intéressantes  questions  ;  niais  les  bornes  où 
t  sommes  resserrés  nous  en  interdisent  l'examen;  en  coosé* 
nce  et  pour  terminer  cette  esquisse,  nous  n'avons  pins  qu'à 


dire  quelques  mots  des  droits  résultant  de  la  propriété  des  bre- 
vets. —  ^  T'  Droits  des  propriétaires  de  brevets.  — 
I^a  propriété  des  brevets  est  en  général  soumise  aux  règles  delà 
propriété  ordinaire,  elle  est  susceptible  d'être  cédée  à  Ulrc  gra- 
tuit ou  à  titre  onéreux  ;  en  sorte  que  le  brevet, comme  toute  autre 
chose,  peut  devenir  la  matière  des  contrats.  L'article  12  de  la 
loi  du  7  janvier  attribue  au  breveté  le  droit  exclusif  de  jouir  et 
de  tirer  parti  de  sa  découverte  ;  nul  que  lui  par  conséquent  ne 
peut  fabriquer  les  produits  de  l'industrie  brevetée,  quand  même 
il  serait  allégué  que  ce  n'est  point  pour  en  faire  un  objet  de 
commerce;  nul  ne  peut  les  vendre  lorsqu'ils  proviennent  d'un 
autre  que  lui,  fussent-ils  même  fabriqués  par  un  tiers  qui  ne 
serait  pas  le  vendeur.  Mais  tout  propriétaire  de  brevet  a  droit, 
suivant  la  même  loi,  de  former  des  établissements  dans  toute 
l'étendue  du  royaume,  et  même  d'autoriser  d'autres  particu- 
liers à  faire  l'application  et  l'usage  de  ses  moyens  et  procédés, 
et  il  peut  dans  tous  les  cas  disposer  de  son  brevet  comme  d'une 

firopriété  mobilière.  —  Aux  termes  de  l'article  14,  tit.  ii  de  la 
oi  au  25  mai ,  le  breveté  peut  encore  contracter  telle  société 
qu'il  lui  plaît  pour  l'exercice  de  son  droit  ;  mais  d'après  le  même 
article  il  lui  est  interdit  d'établir  son  entreprise  par  action ,  à 
peine  de  déchéance  de  l'exercice  de  son  brevet.  Le  motif  de  cette 
disposition  est  facile  à  saisir.  Le  législateur  a  craint  l'agiotage, 
et  aans  le  temps  où  il  disposait  ses  craintes  étaient  assurément 
fort  légitimes  :  l'aeiotage ,  il  est  vrai ,  n'avait  point  encore  pris 
cette  marche  ascendante,  par  laquelle,  trois  ans  plus  tard ,  il  de- 
vait tout  envahir;  mais  déià,  à  la  faveur  des  embarras  financiers, 
résultat  nécessaire  des  embarras  politiques,  la  tourbe  des  trafic 
quants  s'agitait.  On  spéculait,  on  faisait  à  peu  près  marché  de 
tout  ;  il  fanait  donc,  et  dans  l'intérêt  de  l'industrie,  prendre  garde 
que  les  brevets  ne  devinssent  trop  facilement  la  proie  des  spécu- 
lateurs. Cependant  le  décret  du  25  novembre  1806  est  venu  lever 
cette  interaiction,  en  déclarant  queceux  qui  voudraient  exploiter 
leurs  brevets  par  actions  seraient  seulement  tenus  de  se  pour- 
voir de  l'autorisation  du  gouvernement  j  il  y  aurait  ici  à  exa- 
miner si  ce  décret,  qui  contient  une  véritable  usurpation  sur  le 
pouvoir  législatif,  est  obligatoire.  Quelques  auteurs,  et  notam- 
ment Renouard,  n'hésitent  pas  à  ledéclarer  obligatoire,  et  ce  der- 
nier auteur  ajoute  même  que,  s'il  s'agissait  d'une  société  en  nom 
collectif,  l'autorisation  ne  serait  pas  nécessaire.  —  Nous  venons 
de  dire  que  le  breveté  pouvait  céder  son  droit  en  tout  ou  en  par- 
tie. Cettecession  est  assujettie  par  la  loi  du  25  mai,  t.  2,  art.  15, 
à  certaines  formalités  particulières  :  1<*  La  cession  doit  être 
faite  par  acte  notarié.  —  2»  Elle  doit  être  enregistrée  à  peine  de 
nullité  aux  secrétariats  de  préfecture  des  départements  du  cé- 
dant et  du  cessionnaire.  —  V*  Sur  l'avis  qui  en  est  donné  par  les 
préfets ,  le  ministre  de  l'intérieur  fait  publier  la  cession  par  la 
voix  du  Bulletin  des  lois.  —  Quand  le  cédant  et  le  cessionnaire 
habitent  le  même  département,  il  suffit  que  l'enregistrement 
soit  requis  par  l'une  des  deux  parties.  —  Dans  tous  les  autres 
cas,  à  aéfaut  du  double  enregistrement,  la  cession  est  nulle,  et 
par  conséquent  le  cessionnaire  ne  peut  poursuivre  les  contrerai 
leurs  ni  attaquer  un  second  acte  oe  cession  postérieur  au  sien, 
mab  revêtu  de  toutes  les  formalités  légales.  A  cette  occasion  on 
demande  si ,  quand  un  acte  de  cession  a  été  revêtu  de  la  forme 
notariée  et  soumis  au  double  enregistremeiit ,  mais  n'a  pas  en- 
core été  publié  par  la  voie  du  Bulletin ,  le  cessionnaire  est  re- 
cevable  à  poursuivre  les  contrefacteurs.  Regnault ,  p.  186 , 
se  décide  pour  la  négative,  par  le  motif  que  les  tiers  n  ont  mi 
connaître  la  cessbn.  Mab  nous  préférons  l'opinion  de  Re- 
nouard ,  p.  305,  qui  se  prononce  pour  l'affirmative,  par  le  mt^ 
tif  qu'on  ne  peut  pas  imputer  au  cédant  ni  au  cessionnaire 
I  inaccomplissement  d'une  formalité  dont  l'exécution  dépend 
du  ministre  de  Tintérieur  (  F.  GoirrBEFAçoN  et  Propriété 

industrielle).  L.  R.  RONIEAH . 

BREVET,  né  à  la  Rochelle,  passa  ieune  à  Saint-Domingue, 
où  il  fut  secrétaire  de  la  chambre  d  agriculture  au  Port-au- 
Prince.  Il  a  publié  un  Essai  sur  la  culture  du  café,  avec  l'Hid- 
(ûire  naturelle  de  celte  plante,  1768,  in-8<»,  ouvrage  précieux, 
et  qui  est  le  résultat  de  trente-cinq  ans  d'oteervations.  Rrevet  a 
aussi  publié  un  Mémoire  sur  la  culture  du  gingembre. 

BBBVBTAiBE.  C'est  l'impélnQtd*»!  brevet  (F.  Ree^vt). 

BRByvTEB,  ▼.  a.  donner  on  brefet  à  quelqu'un,  se  fiure 
breveter  par  le  geavernement.  -^  Bbbvbté,  tx,  ptrtidpe,  qoi 
a  un  brevet. 

bbbtecx,  s.  m.  (ierm.  de  pé^,  erochet  de  1er  dent  on  se 
sert  pour  tirer  les  eralies  et  les  honards  d'entre  les  fentes  on 
crevasses  des  rodiers* 

BBETIA-TASA  (voissiaux  toutlt/i  (antU.),  nom  qifon  donne, 
en  latin,  à  plusieurs  rameaux  des  artères  et  veines  spiéniques  q« 


BBETIAIBE. 


(  388  ) 


BREVIHT. 


sedistrîbuenlau  grand  cul-de-sac  de  rcslomac,  cl  qui  s'anasto- 
mosent avoc  les  vaisseaux  de  cet  organe. 

BBÉVlAlBR  [hisl.  ecclés.)y  livre  d'église  qui  contient,  pour 
chaque  jour  de  la  semaine  et  pour  chaque  félc,  l'office  aivin 
que  les  ecclésiastiques  doivent  dire  chez  eux  quand  ils  ne  peu- 
vent y  assister.  Le  docteur  Mége  tire  l'origine  du  nom  de  bré- 
viaire de  la  coutume  qu  avaient  les  anciens  moines  de  porter, 
dans  leurs  voyages,  de  petits  livres  qui  contenaient  les  psaumes, 
les  leçons  et  cequ  on  lisait  en  chaire  :  le  tout  extrait  des  grands 
livres  d'église;  et  le  P.  Mabillon  assure  qu'il  a  vu,  dans  les 
archives  iV*  (Jleaux,  deux  pareils  livrets  qui  n'avaient  pas  plus 
de  trois  d(»igls  de  large,  cents  en  très-petits  caractères,  avec  des 
abréviations,  où  très-peu  de  syllabes  exprimaient  une  période 
entière.  Dans  la  prinutivc  Eglise,  tous  les  chrétiens  se  faisaient 
un  devoir  de  réciter  l'olTicc  ;  plus  tard .  cette  coutume  fut  res- 
treinte aux  seuls  clercs  et  bénéticiers,  et  fniit  par  devenir  pour 
ces  derniers  une  obligation  rigoureuse.  Au  xV' siècle,  c'était  un 
cas  résené  au  jugement  des  évoques  que  d'avoir  été  trois  jours 
sans  dire  le  bréviaire.  Le  concile  de  Lalran,  tenu  sous  les  papes 
Jules  II  et  Léon  X,  décréta  la  constitution  expresse  qui  oblige 
les  ecclésiastiques  jouissant  de  bénétices  à  réciter  le  bréviaire, 
sous  peine,  en  cas  d'omission,  d  être  privés  temponiirement  des 
fruits  de  leurs  bénéfices,  et  même  d  être  dépouillés  de  ces  bé- 
néfices, si,  après  avoir  été  avertis,  ils  ne  s'amendent  pas.  C'était 
pour  se  conformer  à  ce  passage  du  Psalmisle  :  Seplies  in  die 
taudem  dixi  libi,  que  les  premiers  chrétiens,  à  différentes 
heures  du  jour  et  de  la  nuit,  se  réunissaient  dans  les  temples 
pour  chanter  les  louanges  du  Seigneur.  Il  y  avait  en  consé- 
quence sept  offices  :  les  matines,  qui  se  disaient  avant  le  jour; 
les  laudes,  qu'on  célébrait  au  lever  du  soleil;  prime,  tierce, 
sexle,  none,  fixées  à  certaines  heures  de  la  journée;  les  vêpres 
et  les  complies,  qu'on  disait  le  soir  après  le  coucher  du  soleil. 
Plus  tard ,  on  réunit  dans  un  seul  livre  les  prières  qu'on  réci- 
tait dans  ces  offices  pour  les  personnes  qui  ne  pouvaient  pas  y 
assister.  On  y  inséra  aussi  les  Vies  des  sainls,  telles  qu  elles 
étaient  alors.  Telle  fut  l'origine  du  bréviaire.  D'abord  chaque 
société  eut  son  bréviaire  particulier,  comme  elle  avait  dans  ses 
églises  des  prières  particulières.  Les  différents  ordres  religieux 
avaient  chacun  le  leur.  Dans  cette  confusion ,  et  pour  remédier 
aux  irr^ulari tés  qu'un  trop  grand  arbitraire  avait  introduites, 
le  pape  Pie  V,  le  premier,  fit  dresser  un  bréviaire  pour  l'usage 
universel  de  l'Eglise,  intitulé  :  Breviarium  romanum  ex  decrelo 
sacra -sancii  eonciiii  Iridenlini  resiilulum,  et  auquel  Clé- 
ment Vin  et  Urbain  VIII  apportèrent  à  leur  tour  des  réformes. 
Avant  celte  époque,  le  cardinal  Quignon,  du  titre  de  Sainte- 
Croix,  avait  entrepris,  sur  les  conseils  des  papes  Clément  Vil 
et  Paul  III,  une  reforme  des  bréviaires  existants,  afin  d'arriver 
a  l'uniformité.  Celui  qu'il  publia,  et  qui  porte  son  nom,  avait 
pour  but,  comme  il  le  dit  dans  sa  préface,  de  faire  lire  prin- 
cipalement  l'Ecriture   sainte  penaant    toute  l'année  et   les 
Psaumes  en  entier  chaque  semaine.  Il  en  avait  retranché  le 
petit  office  de  la  Vierge,  les  traits  ou  versets,  les  répons  et  plu- 
sieurs autres  choses  semblables  que  le  chant  a  introduites  dans 
l'Eglise.  Ce  bréviaire  fut  autonsé  par  les  papes  Paul  III  et 
Paul  IV,  et  eut  en  France  surtout  un  grand  nombre  d'exem- 
plaires. Ce  qui  n'empêcha  pas  la  faculté  de  théologie  de  Paris  de 
le  critiquer  et  d'en  taire  la  censure  en  1555  dans  un  ouvrage 
intitulé  :  Noiœ  censurariœ  in  sacrum  Quignonis  breviarium. 
Cependant  ce  bréviaire  fut  réimprimé  plusieurs  fois  avec  l'ap- 
probation des  docteurs  de  Sorbonne  et  privilège  du  roi.  On  en 
compte  au  moins  quatre  éditions  faites  à  Lyon.  Ces  mêmes 
docteurs  furent  jusqu'à  s'en  servir  contre  le  jésuite  Maldonat, 
pour  établir  la  conception  immaculée  de  la  sainte  Vierge.  Il 
parait  l'ertain,  d'après  cela,  que  ce  bréviaire  fut  en  usage  parmi 
le  clergé  de  France,  même  après  la  publication  du  bréviaire 
romain;  mais  celui-ci  finit  par  l'emporter,  et  le  bréviaire  Qui- 
gnon fut  entièrement  supprimé.  —  Dans  le  Bréviaire  romain, 
on  récite  le  dimanrlie  à  malin<*«  dix-huit  psaumes  en  trois  noc- 
turnes ,  douze  au  premier  et  trois  à  chacun  des  deux  autres. 
Les  autres  jours  de  la  semaine,  qu'on  appelle  fériés,  et  aux 
fêtes  siïuplcs,  on  en  récite  douze  en  un  seul  nocturne.  Pour  les 
fêtes,  excepl»*'  celles  qui  sont  simples,  on  en  récite  neuf,  mais 
aux  fêtes  de  Pâques  et  de  la  Pentecôte  on  n'en  récite  que  trois. 
Après  les  psaumes  de  chaque  nocturne,  on  lit  trois  leçons 

3ui  sont  précédées  de  quelques  versets,  d'un  Pater  noster  et 
'une  prière  pour  demander  la  bénédiction,  et  terminées  par 
des  répons,  hors  la  dernière,  après  laquelle  on  dit  le  Te  Deum, 
les  jours  de  fête  et  les  dimanches  qui  ne  tombent  pas  dans 
l'avent  ni  dans  le  carême.  A  laudes,  on  dit  toujours  sept 
psaumes  et  un  cantique  sous  cinq  antiennes,  ou  trois  antiennes 
seulement  dans  le  temps  pascal;  dans  ce  temps-là ,  on  ne  dit 


qu'une  antienne  pour  chaque  nocturne,  quelque  noaibre. 
psaumes  qu'il  renferme.  A  prime,  les  jours  de  fêle  et  lesani^i 
on  ne  récite  que  trois  psaumes;  les  dimanches  cl  l^sfetn^ 
en  récite  quatre,  hormis  le  temps  pascal,  où  Ton  n'en  m. 
que  trois.  A  prime,  on  récite,  le  dimanche,  le  syInt)oic(W^a|. 
Athanase  après  les  psaumes.  A  tierce,  sexle  et  none,  on  [«^ 
toujours  trois  psaumes,  qui  sont  des  parties  du  gramj  pun 
118,  Beati  immaculati.  \  vêpres,  on  récite  cinq  psaun»»,^ 
quatre  à  complies.  De  plus,  on  récite  un  Pater,  un  Àtt.t 
Credo  au  commencement  de  matines  et  de  prime  ri  à  la  fin/- 
complies;  au  commencement  des  autres  heures,  on  réciirn 
lement  un  Pater  et  un  Ave,  hormis  au  conimenccii)n.i  - 
complies,  que  l'on  dit  une  courte  leçon,  un  Pater^l^Cu 
teor,  les  versets  Converte  nos,  etc.,  et  ueus  in  adjutorivm  n 
h  la  fin  des  laudes,  des  petites  heures  et  des  \éprf),cOb 
toujours  l'oraison  propre  de  l'office  que  l'on  fait;  ott  cn^^i  • 
Quelques  autres  aux  jours  moins  solennels ,  comme  Jon^ 
1  office  n'est  pas  double,  etc.  A  la  Gn  des  laudes,  on  diiijr- 
les  psaumes  une  leçon  brève,  une  hvmne,  un  verset,  ut^». 
tienne  et  le  cantique  Benedictus.  On  fait  la  même  d'v 
vêpres  après  les  psaumes,  excepté  qu'au  lieu  du  cantique  il^v- 
dictus  on  dit  le  cantique  Magnificat.  Après  les  psaorn^  ■ 
complies,  on  dit  une  leçon  brève,  une  hymne,  quelque  t^:- 
sels,  une  antienne,  le  cantique  Nunc  dimittis  et  une  onM 
qu'on  fait  précéder  de  quelques  prières  les  jours  inuins  %is 
nels,  puis  l'antienne  de  la  sainte  Vierge  avec  son  oraim  i 
commencement  des  matines,  après  le  Pater.VÀcetWtÇpr 
et  l'invocation  ordinaire,  on  dit  le  psaume  Vemle,  mlkm 
alternalivemenl  par  versets  avec  des  antiennes.  Eniiooii<ii. 
toujours  à  la  fin  dos  psaumes  le  verset  Gloria  Pu<n,rïf  .n- 
ceplé  les  trois  derniers  jours  de  la  semaine  sainte,  oal>£' 
est  un  peu  différent.  On  ne  dit  qu'en  ce  tenips-li  tr  H' 
et  VAve  au  commencement  des  heures;  et  de  plus  krrr."-. 
matines  et  h  prime,  puis  les  psaumes  sans  antiennes  et  sr 
verset  Gloria  Patri,  etc.  On  lit  les  leçons  à  matines  ai >' 
naire,  sans  demander  la  bénédiction.  A  la  fin  dcsbeur^. 
dit  un  verset ,  une  fois  le  Pater,  le  psaume  50  Misernt  - 
une  oraison  conforme  aux  mystères  que  l'Eglise  cêlèUr.  ^ 
samedi  saint,  à  vêpres,  on  ne  dit  qu'un  psaume,  qui  d:)  ■ 
communion  de  la  messe ^  puis  l'oraison,  gui  en  f^l  h  ^*- 
communion.  Ceux  qui  disent  en  particulier  l'office  coma» 
cent  les  vêpres  par  un  Pater  et  un  Ave  à  l'ordinaire.  I/;e 
de  l'Epiphanie,  on  ne  dit  point  au  commencement  des  nuir.- 
le  psaume  Venite,  exultemus,  ni  l'hymne  :  le  psaume  est  ry^ 
au  commencement  du  troisième  nocturne.  Le  jour  delà  T* 
saint,  outre  les  vêpres  de  la  fête,  on  dit  les  vêpres  des  »^j 
et  le  lendemain,  outre  les  matines  et  les  laudes  du  jour, (c'j 
les  matines  et  les  laudes  des  morts.  Telle  est  la  disj^ -^ 
générale  du  Bréviaire  romahi.  Les  autres  prindpaoi  t^ 
viaires,  ayant  à  peu  près  la  même  disposition,  sont  ceai^ 
bénédictins  de  Cfteaux  ou  des  bernardins,  des  chartrw* 
prémonlrés,  des  dominicains,  des  carmes,  des  francisrai^^ 
des  jésuites,  de  Cluny,  de  l'Eglise  de  Lyon,  de  celle  de  Misi 
le  bréviaire  Mozarabe  ou  des  ecclésiastiques  en  Espagne.'  -i 
des  Grecs,  les  deux  de  l'Eglise  arménienne,  celui  des  Mr^ 
nites,  des  Cophtes,  des  Abyssins,  etc.  Il  serait  troploni^H 
énumérer  tous. 

BRÉVIATEUR  (hisl.  anc).  C'éUit  le  nom  d'un  oflki''^ 
empereurs  d'Orient,  chargé  d'écrire  et  de  transcrire  l« «"i^ 
naiices  du  prince.  On  appelle  encore  à  Rome  bréviainn  i 
abréviateurs  ceux  qui  écrivent  et  délivrent  les  brefs <top 
(F.  Bref).  , 

BREVINT  (Daniel),  théologien  protestant  né  à  J^*:^ 
I61G,  mort  en  1695,  passade  l'université  de  Saumurdan*'* 
d'Oxford  pour  y  achever  ses  études.  En  1638,  il  f"l*'*1 
associé  du  collège  de  Jésus  dans  cette  dernière  ville,  doo i  "^ 
expulsé  par  les  commissaires  du  parlement  pour  avoir  r^^ 
d'adhérer  au  eovenanl.  Il  prit  alors  le  parti  ae  retouraff-^ 
sa  ville  natale;  mais,  celte  dernière  étant  tombée  au  POi>'  J 
l'armée  parlementaire,  Brevint  s'enfuit  en  France.  1/  î  '^  j 
pasteur  d'une  congrégation  protestante  en  Normandie.  P^J 
temps  après ,  le  vicomte  de  Turenne  le  choisit  pour  son  'V 
pelain.  A  la  restauration,  Charles  II,  qui  se  souvint  l>  *.^ 
en  exil,  lui  acconla  une  prébende  dans  l'église  de  Durban  ' 
1662,  il  prit  le  grade  de  docteur  en  théologie,  et  fat  o 
doyen  de  Lincoln  en  1681.  Brevint  a  laissé  un  fnad  »' 
d'ouvrages  presque  tous  dirigés  contre  les  catholiqu«.  ^  *^  j 
citerons  que  les  suivants  :  1**  Missale  romanum  on  /«  '*''  '  ^ 
deur  et  le  mystère  de  la  messe  romaine  mis  à  détone*  ' 
expliqués  en  faveur  des  chrétiens  réformés  et  non  rt'i'-^ 
Oxford,  1672;  2«  le  Sacrement  et  le  Sacrifice  chrétien,  Ov  * 


BRETDBL. 


(  389) 


BREVE. 


1675,  et  à  Londres,  1739,  troisième  édition;  3"*  Eucharùlim 
rhriêiianœ  prœientia  rcalis,el  poniifieia  ficla;  luculenlis- 
$imi$  non  teêlimoniis  modo,  sed  eliam  fundanienlis ,  quibus 
fête  iota  55.  ptUrum  ikeoiogia  mtiiur,  hœc  explosa,  illa  suf- 
futla  ei  asierUi.  Tous  ces  ouvrages  sont  écrits  avec  une  passion 
haineuse  contre  le  catholicisme. 

BBÉvio  (Jean),  Tun  des  bons  écrivains  de  l'Italie  nu  wi*" 
siècle,  ne  à  Venise  d'une  famille  plébéienne,  embrassa  letat 
ecclésiastique.  On  cioit  qu'il  était  chanoine  du  chapitre  de 
Cenada  en  1545.  Il  avait  habité  Home  pendant  plusieurs  années, 
et  en  avait  fréquenté  les  sociétés  les  plus  brillantes.  A  beaucoup 
J  érudition,  il  joignait  un  esprit  un  et  délicat  et  un  goût  Irès- 
rif  pour  les  arts.  Il  écri\ail  également  bien  en  verset  en  prose; 
nais,  ami  d'une  vie  molle  et  tranquille,  il  ne  composa  jamais 
in  ouvrage  de  longue  haleine.  Le  recueil  de  ses  écrits  fut  pu- 
blié |)ar  lui-même  avec  ce  litre  :  lUme  con  alcune  prose.  Home, 
5iô,  in-1®.  Ce  petit  volume  est  très-rare.  Ses  ouvrages  en  prose 
9nt  les  plus  importants.  Parmi  ces  derniers»  on  remarque  une 
raduction  de  la  Harangue  d'Isocratc  à  Nicoclès,  Venise,  1543, 
n-«**;  un  traité  Délia  vila  Iranquilla,  six  nouvelles  très-esli- 
tnccs,  dans  le  genre  de  Boccacc;  on  trouve  les  six  nouvelles  dans 
les  Cenlo  Novelle  de  Sansovino;  trois  d'entre  elles  ont  été  repro- 
|ui(esdans  le  Novelliero  Ualiano,  Venise,  1754.  On  ignore  le 
ieu  et  l'époque  de  sa  mort. 

RAÉviPÈDES  [hi$t.  nal.),s.  m.  pi.  famille  d'oiseaux  dont 
5  pieds  sont  courts  et  peu  propres  à  la  marche. 

BRéviPENNES(/iû(.  nal.],  famille  d'oiseaux  comprenant  les 
itruches,  les  casoars  et  le  (Ironie,  qui  a  les  plus  grands  rap- 
pris avec  les  gallinacés.  Les  brévipennes  sont  ainsi  nommes 
irce  qu'ils  n  ont  que  des  rudiments  d*ailes. 

BRÉVIROSTRES  (brevirottraii)  [hisi.  nai,),  nom  d  une  fa- 
aille  d'oiseaux  de  l'ordre  des  échassiers,  et  dont  le  bec  est  gros 
t  court  :  tels  sont  Tagaroi,  le  flamant,  etc. 

RREVIS  ou  PARVA  {mylhol.)y  qui  dure  peu  ou  qui  donne 
fv  (la  Fortune  des  pauvres),  surnom  sous  lequel  la  Fortune 
vait  à  Rome  un  temple  qui  lui  fut  élevé  par  Servius  Tullius. 

BRBVlT^  (gramm.)^  s.  f.  action  de  prononcer  légèrement  ou 
liblement  une  voyelle.  Qualité  de  certaines  voyelles  qui  ne  se 
troDoncent  pas  ou  presque  pas. 

BREWER  (Henri),  né  dans  les  premières  années  du  XYii*" 
fécfe  dans  le  duché  de  Juliers,  étudia  les  belles -lettres  au 
illàge  des  Trois-G>uronnes  à  Cologne ,  et  y  prit  le  degré  de 
cenciéen  théologie.  Il  fut  successivement  vicaire  et  chapelain 
e  la  collégiale  de  Bonn ,  recteur  de  l'église  des  religieuses  de 
àzareth,  et  enûn  curé  de  Saint-Jacques  à  Aix-la-Chapelle,  où 
mourut  en  1680.  Il  a  continué  jusqu'en  1672  V Hisloria  uni- 
frsalis  rerum  memorabilium  ubique  pêne  ierrarum  gesia- 
im,  qu'Adolphe  Brachelius  avait  commencée  (depuis  I6l!2jus- 
l'en  1651),  et  que  Christian-Adolphe  Thundenus  avait  pour- 
tiiie  jusqu'en  1660.  Les  deux  continuations  sont  éloi§;neesdu 
érite  du  premier  auteur.  Cette  Histoire  a  été  imprimée  à  Co- 
|nc  en  1672,  6  vol.  in-8".  On  a  encore  de  Brewer  :  Thomœ  a 
empis  biographia,  Cologne,  1681,  in-8''  de  79  pages. 
BREWERIE  {boian.),  s.  f.  genre  de  plantes  de  la  famille  des 
OYol  vu  lacées. 
BRKWSTER  (David),  né  vers  Tan  1785,  fut  un  des  physiciens 

Îl us  remarquables  de  la  Grande-Bretagne.  Créé  secrétaire 
i  société  royale  d'Edimbourg,  il  l'enrichit  de  plusieurs 
raiites  dissertations  s:: r  divers  sujels  de  phvsique,  qui  de- 
»rcnt  pour  elle  de  précieux  documents.  Il  a  traduit  en 
gJais  les  Eléments  de  géométrie  ei  de  Irigonomélrie  de  Le- 
odre;  il  édita  V Encyclopédie  d'Edimbourg  en  vingt  volumes 
-4*",  qui  est  fort  estimée;  il  fut  aussi  le  principal  éditeur  de 
crit  périodique  intitulé  :  Ihe  Edinburg  philosophical  jour- 
L  Son  invention  du  kaléidoscope  l'a  rendu  célèbre.  Parmi 
lies  les  encyclopédies  anglaises ,  on  remarque  celle  du  docteur 
eiAster  sous  le  rapport  des  sciences  physiques  et  mathémati- 
es  et  de  la  haute  littérature.  I^s  savants  de  tous  les  pa^  s,  que 
n  habile  éditeur  avait  su  aller  chercher,  ont  concouru  a  sa  ré~ 
ptioii. 

BRKTDBL  (Charles)  ,  peintre,  naquit  à  Anvers  en  1677,  et 
HJrut  à  Gand  le  4  novembre  1744.  On  le  surnomma  le  Cheya- 
r,  parce  qu'il  était  issu  des  Breydel  de  Bruges  qui  passaient 
tir  être  d*une  ancienne  famille  noble,  quoiqu'ils  exerçassent 
profession  de  boucher.  Breydel  eut  pour  maitre  Pierre  Rys- 
lêck  y  paysagiste  distingué  dont  il  suivit  les  leçons  |)endant 
is  ans.  Cts  premières  études  faites ,  le  Chevalier  partit  pour 
llemagne  dans  l'intention  de  se  rendre  à  Romej  mais,  s'etant 
s  eo  rapport  avec  un  marchand  de  tableaux  qui  lui  fit  copier 
Lsieurs  vues  du  Rhin  d'après  Jean  Griffier,  il  abandonna 


son  voyage  d'Italie.  Doué  d'une  étonnante  facilité,  d'ailleurs 
peu  fait  pour  les  éludes  sérieuses,  appelé  par  ses  goûts  à  des 
habitudes  de  luxe  et  de  dissipation,  Breydel  se  hâta  de  mettre  à 
profit  toutes  ses  qualités  naturelles  pour  se  faire  une  réputation 
qui  lui  rapportât  de  l'argent.  De  retour  à  Anvers,  il  se  mit  à  y 
peindre  à  la  manière  de  Jean  Griffier,  et  le  succès  qu'il  ob- 
tint fut  si  grand  qu'il  avait  peine  à  suffire  aux  commandes  des 
amateurs.  Il  se  maria  peu  de  temps  après,  mais  les  devoirs  d'é- 
poux et  de  pète  étaient  au-^lessus  de  ses  forces  morales  ;  il  aban- 
donna sa  femme  avec  cinq  enfants.  ((Il  travaillait  dans  d'autres 
villes,  dit  Descamps,  sans  jamais  parler  de  sa  famille,  et  peut- 
clre  même  sans  y  penser,  se  donnanldes  airs  de^rand  seigneur, 
et  dépensant  tout  cequ'il  gagnait  avec  une  excessive  prodigalilé.ii 
En  1727,  il  (jt  un  voyage  à  Gand,  puis  revint  à  Bruxelles, 
d]où  il  repartit  pour  Gand  en  1757,  obéissant  toujours  à 
l'impatience  de  son  caractère,  à  ses  goûts  de  débauche,  ad- 
mirablement secondé  par  les  sommes  énormes  qu'il  gagnait 
au  moyen  de  ses  travaux  faciles.  Breydel  n'avait  pas  non  plus 
ce  qu'on  pourrait  appeler  la  conscience  artistique.  Voyant  que 
la  manière  de  Breughel-de- Velours  était  à  la  mode,  il  se  prit 
l'imiter,  et  le  fit  avec  bonheur.  Ce|)endant  une  époque  vint  où 
il  voulut  peindre  d'après  son  propre  sentiment;  mais  il  n'arriva 
qu'à  pronuire  un  genre  bâtard ,  une  espèce  de  compromis  entre 
la  façon  de  Grillieret  celle  de  Breughel.  Sur  la  fin  de  sa  vie, 
lorsqu'il  voulut  imiter  les  estampes  de  Van  dcr  Meulen,  il  le  fit 
avec  la  servilité  de  plagiaire.  Descamps  dit  de  Breydel,  dont  il 
admirait  fort  le  talent:  ((S'il  eût  plus  souvent  consulté  la  nature, 
ses  tableaux  seraient  sans  prix.  »  Il  mourut  auprès  d'une  con- 
cubine qui  était  depuis  fort  longtemps  sa  maîtresse,  sans  qu'il 
eût  jamais  semble  se  souvenir  de  sa  femme  et  de  ses  en- 
fants. 

BREYOEL  (François),  frère  du  précédent,,  naquit  à  Anvers 
le  8  septembre  1679.  11  se  fit  d'abord  remarquer  par  son  talent 
à  peindre  le  portrait,  et  sa  réputation  en  ce  genre  lui  mérita  le 
titre  de  peintre  delà  cour  de  Hesse-Cassel.  Il  se  mit  ensuite  à 
exécuter  des  sujets  de  genre,  tels  que  des  conversations ,  des 
assemblées,  des  fêtes,  etc. ,  et  n'obtint  pas  un  succès  moindre 
que  pour  ses  portraits.  Protégé,  admiré,  jouissant  de  l'estime 
publique,  il  se  retira  ou  plutôt  s'enfuit  à  Londres  poussé  sans 
doute  par  le  besoin  de  mobilité  qui  tourmenta  son  frère  toute  sa 
vie.  Après  y  avoir  obtenu  denoinoreux  succès,  il  quitta  l'Angle- 
terre pour  revenir  dans  sa  patrie,  et  mourut  dans  sa  ville  natale 
le  24  novembre  1750,  à  l'âge  de  soixante  et  onze  ans. 

BREYDENBACU  (  Bernabd  DE  ) ,  doyen  de  l'église  de 
Mayence  dans  le  xV  siècle,  fit  un  voyage  à  Jérusalem  et  au  mont 
Sinaï,  dont  il  fît  imprimer  la  relation  en  latin:  Opuseulum 
sanctarum  peregrinaiionum  in  montemSyon,  ad  vemrandum 
Chrisli  sepulerum  in  Jérusalem,  atque  in  montem  Synaï 
ad  divam  virginem  et  marlyrem  Katherinam,  Mayence,  1486, 
in-fol.Cet  ouvrage  fut  réimprimé  à  Spire  en  1490  et  1502.  Cette 
dernière  édition  a  pour  titre  :  Peregrinatio  hierosolymitana  ad 
sepulchrum  Domini  et  Katkariniana  ad  montem  Synaï ,  per 
varias  partes  Orientis,  cum  iconibus,  Jehan  de  Uersin,  religieux 
augustin,  publia  une  traduction  française  de  ce  Voyage,  sous  ce 
titre  :  Voyage  et  Pèlerinage  d'outre-mer  au  saint  sépulcre  de 
HierusaUm  et  de  madame  sainte  Catherine  au  mont  Synaï , 
Lyon,  1489,  in-fol.  Il  a  été  aussi  traduit  en  flamand ,  Mayence  , 
1488,  in-fol.  Toutes  ces  éditions  sont  ornéesde  figures  grossière- 
rementgravées  sur  bois;  celles  de  l'édition  de  1686  sont  les  mieux 
gravéeseï  les  plus  complètes;  il  yen  asix  de  vues  topographiques, 
cinq  de  costumes  et  une  d'animaux,  outre  la  grande  carie  de  la 
terresaiiite  (  F.  Nicole  le  Uuen).  On  croit  que  le  voyage  de  Brey- 
denbach  est  le  plus  ancien  livre  où  l'on  ait  imprimé  l'alphabet 
arabe;  on  y  trouve  cinq  autres  alphabets  orientaux,  plus  ou 
moins  défigurés,  qui  n  ont  pas  moins  été  copiés  pendant  près 
de  deux  siècles  par  tous  les  compilateurs  de  ce  genre,  et  jusque 
dans  la  collection  de  Collelet  en  1660.  Brcy denbach  donne 
aussi  un  vocabulaire  d'environ  deux  cent  trente  roots  turcs  les 
plus  usuels. 

BREYÉ  (François-Xavier),  né  à  Pierrefort  en  1694,  mort 
le  51  octobre  1756  à  Nancy,  où  il  était  venu  se  fixer  en  1716. 
Philosopfîe,  théologien,  jurisconsulte  et  bibliophile,  il  plaida 
avec  distinction  devant  la  cour  souveraine  de  Lorraine  et  de  Bar, 
et  occupa  l'emploi  de  garde  des  livres  de  S.  A.  B.  On  a  de  lui  : 
Dissertation  sur  le  titre  Xdes  donations  de  la  coutume  gêné-- 
raie  de  Lorraine,  Nancy,  1725.  —  Traité  du  retrait  féodal  ^ 
Nancy,  1735-1736, 2  vol.  in-A^.— Amusements  du  sieur  Breyé^ 
Nancy  ,  1753,  in-4",  dans  lesquels  se  trouvent  une  Traduction 
de  la  guerre  des  Rustauds  de  Laurent  Pilladuis  et  V Histoire 
de  la  Sibylle  de  MarseU,  tirée  de  Richerius,  moine  de  Sénones. 
—Ode  sur  le  retour  de  S.  A,  fl.  François  lY  en  1729 ,  Nancy , 


BRBTir. 


(590  ) 


in-4".  —  Id^k  sur  Vabêence  de  S,  A,  R,  et  de  Monseiçneur, 
Nancy,  1736,  în-4".  —  Caniate  iur  le  mariage  de  S.  A.  R.  en 
1756,  Nancy,  in-4".  —  Index  de  t ordonnance  de  Lorraine,  — 
Commeniaire  sur  les  lois  de  Beaumont ,  inachevé. 

BEKTER  (Remi)  ,  docteur  de  Sorbonne,  chanoine  et  promo- 
tear  deTroyes,  où  il  élait  né  en  1669,  et  où  il  moarul  en  dé- 
cembre 1749 ,  après  avoir  partagé  tonte  sa  vie  en  Ire  la  prière  et 
l'étude.  On  a  de  lui  les  ouvrages  suivants  :  1°  Catéchisme  des 
riches,  à  Toccasion  de  l'hiver  de  1709,  Troycs,  1711 ,  in-8*». 
t®  Traduction  des  lettres  de  saint  Loup,  évéque  de  Troyes ,  et 
de  saint  Sydoine,  évéque  de  Clermont,  Troyes,  1706,  in-12. 
3®  Mémoire  où  ton  prouve  que  la  ville  de  Troyes  en  Champa- 
pke  est  la  capitale  de  la  province.  Ce  mémoire,  plein  de  recher- 
ches ,  termina  définitivement  le  différend  à  Tavantage  de  la 
yille  deTroyes,  contre  celle  de  Reims.  4*>  Vita  S.  Aderaldi, 
ibidem,  1724,  in-12.  Cette  Vie,  composée  par  un  auteur  con- 
temporain (anonyme),  est  précédée  d'une  préface  où  rédileur 
discute  quelques  points  inléressaiils  de  l'histoire  ecclésiastique 
de  Troyes  dans  le  X'  siècle.  5"  Vies  de  saint  Prudence,  évéque 
dn  Troyes,  et  de  sainte  Maure,  vierge,  avec  des  éclaircisse- 
ments curieux,  Troyes,  1725,  in-12.  Les  journalistes  de  Trévoux 
ayant  critiqué  cet  ouvrage,  Fauteur  leur  répondit,  en  1731, par 
deux  écrits  sur  le  culte  qu'on  rend  h  cet  évéque  dans  l'Eglise  de 
Troyes.  6°  Nouvelles  Dissertations  sur  les  paroles  de  la  consé- 
cration, Troyes,  1733,  in-S»,  fjour  prouver,  contre  le  P.  Lebrun, 
que  les  Grecs  et  les  Latinsavaient  dans  tous  les  temps  renfermé 
la  forme  de  la  consécration  dans  ces  paroles  :  Hoc  est,  etc. 
Breyer  avait  travaillé  au  nouveau  Bréviaire  de  Troues,  sons  de 
Chavergny.  Il  ût  plusieurs  écrits  contre  le  missel  de  Bossuet , 
mais  ils  n'ont  pas  vu  le  jour.  Il  a  encore  laissé  en  manus- 
crit une  Histoire  chronologique  et  dogmatique  des  eon- 
cHes  de  la  province  de  Sens  et  des  annales  de  la  ville  de 
Troyes,  Cet  homme  savant  et  laborieux  avait  recueilli  d'anciens 
faits,  observé  de  vieilles  traditions,  tenu  un  journal  exact  des 
événements  passés  sous  ses  yeux  pendant  une  longue  carrière  ; 
de  tous  ces  matériaux ,  il  avait  composé  des  mémoires  qui  ont 
servi  de  base  aux  Ephémérides  troyennes  de  Grosley,  et  à  tout 
ce  que  ce  dernier  a  publié  sur  l'histoire  de  son  pays.  Grosley  lui 
en  a  témoigné  sa  reconnaissance,  en  donnant  au  public  son 
Bhge  historique  et  critique,  Troyes,  1753,  in-12.  On  y  trouve 
l'analyse  et  le  catalogue  de  ses  ouvrages. 

BSEim  (  Jacques),  né  à  DanUig  le  14  janvier  1637,  mort 
dans  la  méine  ville  le  25  janvier  1697.  D'abord  négociant  et 
riche  d'une  immense  fortune,  il  se  consacra  bientôt  a  son  goût 
pour  la  botanique,  qu'il  alla  étudier  à  Leyde.  Il  se  lia  intime- 
ment avec  les  principaux  amateurs,  fut  admis  à  l'examen  des 
plus  rares  collections,  fit  venir  des  diverses  contrées  de  l'Europe 
«l  cultiva  lui-même  des  plantes  inconnues  jusqu'alors  ou  fort 
précieuses.  Il  publia  plusieurs  ouvrages  de  botanique  qu'il  fit 
imprimer  à  ses  frais,  avec  luxe  et  dans  sa  propre  maison.  Le 
boUniste  Plumier  a  consacré ,  sons  le  nom  de  breynia ,  un 

genre  que  Linné  a  réuni  à  celui  de  câprier.  Breyn  mourut  acca- 
lé  d'infirmités,  en  1697.  On  a  de  lui  iVingt-cinq  Dissertations 
mr  des  plantes  exotiques  très-curieuses,  insérées  dans  les 
Ephémérides  des  curieux  de  la  ntiture,  —  Planfarum  exotieor 
mm  aliarumque  minus  eognitarum,  eenturia  prima,  Dantzig, 
1678,  in-(bl.  Il  continua  ce  recueil  en  éditant  deux  catalogues 
des  plantes  composant  les  centuries  suivantes  :  Prodromus  pri- 
mus,  1660,  avec  cinq  planches.—FrcKiromii»  secundus,  1689, 
in-4«,  réimprimé  en  un  seul  volume,  1759,  avec  trente  planches. 
—  Brktk  (  Jean-Philippe  ),  fils  du  précédent,  né  à  Dantzig 
en  1680,  et  mort  en  1764.  Il  étudia  la  médecine  à  Leyde  et  s'y 
fit  recevoir  docteur,  puis,  comme  son  père,  s'adonna  à  la  bota- 
Diqueel  aux  antres  parties  de  l'histoire  naturelle.  Membre  de  la 
«aélé  royale  de  Londres  et  de  l'académie  des  curieux  de  la 
nature,  dans  laquelle  il  prit  le  surnom  de  Callimaque,  il  leur 
adressa  plusieurs  mémoires  intéressants  et  des  observations  cu- 
rieuses insérées  dans  les  Transactions  philosophiques ,  vingt- 
septième  volume.  Il  a  encore  écrit  et  publié  :  De  radice  gin^ 
seng,  sen  nisi,  et  chrysanthème  bidente  xeylanieo,  ae  mella 
dieto,  Levde,  1700,in-4«»;  Dantzig,  1700-1731.  —  Defungis 
o$cinalibus ,  Leyde,  1702,  in-*».  —Historia  naturaiis  wcci 
radicum  tinetorii,  quod  poitmieum  vulgo  audit,  prcsmissis 
québuedam  coccumifi  génère  et  in  speeie .  eoccum  ex  ilice  quod 
grana  kerynet,  et  nttermm  Amerieanarum  qnodeoehiniilauis' 
^nis dicUuT,  speetantibus,  Dantzig,  1751, in-4», figures.  — 
Sehediasma  de  eehinis,  Dantziff,  1752.— Diaffriat^o  de  poly^ 
^miamiis,  novm  testacewwm  msee;  adjieitur  eommentarius 
deèélemnitis  pruftieif,  Dantzig,  1752,  in.40.  Jean-PbUippe 
composa  eneore  une  dimrtation  tn  latin  sur  le  prétendu  agneau 
végétal  de  Tartarie  (  mgmm  sefthieui)  appelé  Tulgairemeat  60- 


rametx,  qu'on  sait  aujourd'hui  être  une  espèce  de  feogère  (^ 
podium  borametx)  dont  la  souche,  étant  d  une  forme  irr^oliifi 
et  couverte  d'une  substance  brune ,  semblable  i  4e  b  hiv  j 
quelque  ressemblance  avec  un  agneau  ;  c'est  ce  qai  avstt  àm 
lieu  à  cette  fable.  Il  est  aussi  Tauteur  de  la  savante  préW  fr 
l'édition  de  la  Flore  prussienne  donnée  par  Heiwing. 

BRETNIA,  s.  f.  (bot,),  genre  de  plantes  dont  le  nom  1  » 
dérivé  de  celui  de  Jacques  Breyn  de  Danlzig.  La  Qeur  df  t* 
genre  de  plantes  est  rose,  composée  de  plusieurs  pétak»  dispc« 
en  rond.  Il  s'élève  du  fond  du  calice  un  pistil  qui  dericnKtia 
la  suite  un  fruit  ou  une  silique  molle  et  charnue ,  dans  laqvft 
sont  renfermées  plusieurs  semences  qui  ont  la  figure  (Ta 
rein. 

BREZ  (Jacques),  néà  Middelbourg en  177l ,  résida  qpfkjit 
temps  à  Utrecht ,  mourut  en  1708  à  Middelbourg ,  oà  il  h^ 
ministre  de  la  religion  protestante.  On  a  de  lui  en  françà: 
1**  Flore  des  inseelophiles,  précédée  d'un  discours  sur  FtiSis 
de  tinsectologie ,  Utrecht,  1791,  in-8";  V  Voyages intérimm 
pour  r  instruction  et  l'amusement  de  la  jeunesse ,  dans  le  |« 
du  recueil  deM.  Campe,  Utrecht,  1792,in-^.Gevolan)eooo(n' 
la  relation  des  lies  Petew.  Brez  se  proposait,  en  1795,  deEun 
réimprimer  ce  volume  et  d'en  publier  deux  nonveani;  tm 
ignorons  s'il  a  exécuté  son  projet  ;  3°  Histoire  des  VauioU  W 
bitant  les  vallées  occidentales  au  Piémont,  Lausanne  et  UM 
1796,  2  vol.  in-8®.  L'auteur,  élevé  dans  la  religion  Tandair.i 
écrit  son  ouvra^  avec  chaleur ,  méthode  et  clarté.  Pam  ta 
pièces  qu'il  a  jointes  à  son  histoire,  on  remarque  desfra^li 
d'un  poème  en  langue  vaudoise  datés  de  l'an  llOO,  etbtnè^ 
tion  du  catéchisme  des  Vaudois ,  composé  par  leurs  Mu  p»- 
teurs)  au  commencement  du  xii*  siècle. 

BR^zÉ (Pierre  de)  ,  grand  sénéchal  d'Anjou, de hUmi 
de  Normandie,  accompagna  Charles  VII  en  1440,  lorsqiilih 
secourir  la  ville  de  Saint-Maixent ,  assista  au  siège  do  Mau  n 
1447,  et  à  ceux  de  Gonches,  de  Pont-de-l' Arche,  de  Tenxii, 
de  Pontaudemer,  de  Mantes,  de  Vernon  et  de  Rooen,éo8il 
devint  gouverneur.  11  coopéra  en  1450  ao  gain  de  bbitaiiic* 
Formigny,  et  fut  chargé  de  l'expédition  tentée  par  Chartes^ 
contre  l'Angleterre.  Parti  de  Honfleur  en  1457  avec  ose  te 
forte  de  4,000  soldats,  de  Brézé  débargua  à  Sandwich  taUip 
cette  place  par  terre  et  par  mer,  la  pnl,  la  livra  aipil1^< 
revint  à  Honfleur,  après  avoir  été  vigoureusement  poBfi«n,fl 
ramenant  à  sa  suite  trois  gros  vaisseaux  anglais  et  sa  flotte(k> 
gée  de  butin  et  de  prisonniers.  A  l'avènement  de  Lo«  Q. 
de  Brézé  demeura  pendant  plusieurs  années  en  disgrior;  i  ^ 
même  enfermé ,  par  ordre  de  ce  monarque ,  dans  le  chàtai  • 
Loches,  et  n'en  sortit  qu'après  avoir  consenti  aumariafedeM 
61s,  Jacques  de  Bréxé,  avec  une  sonir  uaturelledaroi,Guri* 
fille  de  Charles  VII  et  d'Agnès  Sord,  que  son  loaH  wp 
depuis  en  adultère  et  tua  lui-même.  Ce  fut  Pierre  de  to 
que  Louis  XJ  envoya  au  secours  de  Marguerite  d'Aojoi;  iR 
battu  et  forcé  de  fuir ,  il  était  auprès  de  cette  prinoMe  lonqi'» 
saillie  dans  un  boiapar  quelques  partisans  ennemis,  die  kv* 
avec  autant  de  confiance  que  de  succès  :  «  Tenet,  aane,  «^ 
le  fils  de  votre  roi.  o  En  1465 ,  lors  de  la  guerre  du  bienfébf 
Louis  XI,  ayant  consulté  Pierre  de  Brézé,  se  méfiadeioefloi' 
qui  fut  d'aller  au-devant  du  comte  de  Charolais  au  lita  de  Ht 
tendre,  et  de  lui  livrer  bataille.  Chargé  du  coromaiideiMil^ 
l'avant-garde,  le  sénéchal  se  disUogua  a  la  balailledellootkf^ 
et  y  fut  tué  le  14  juillet  1465. 

BREZI  OU  BRÉSIL  (  art  cuHn.  ) ,  s.  m.  viande  lêgèiw* 
salée  et  fumée  que  l'on  consomme,  pendant  l'hiver,  àm^ 
maisons  isolées ,  dans  le  département dw  Jvra. 

BREZiLLAG  (Jean-François),  bénédictin  àelstst^ 
tion  de  Saint-Maur,  né  à  Fanjux,  diocèse  de  Mirepoii.l'^ 
avril  1710,  fit  profession  le  26  novembre  1727.  0* 
neveu  de  don  Jaoques  Martin  (F.  Martin),  et  fol  «W 
de  la  continuation  de  son  Histoire  des  Crauies;  k  f^ 
volume  avait  paru  en  1753,  in-4«.  Brezillac  P'^'^'X'^ 
cond  en  1764,  et  dans  un  avertissement  il  donna  le  *»• 
la  vie  et  des  ouvrages  de  son  oncle.  Ce  second  volume  oet*^ 
jusqu'à  l'an  526  de  Rome  («16  avant  J.-C.).  On  y  IroivetB^' 


ouvrage. . — 

avecD.  Antoine-Joseph  Pemotti,  traduit  de  rallemaod  le  Of[ 
demaOUmaUmses  de  Wolf,  1747, 3  vol.  in-6*.  Oavnseip*' 
moyen  des  additions  des  traducteurs,  a  été  kwgteflpi  c  f 
nous  avions  de  mieux  en  ce  genre.  ^ 

BBBZOLB  (orl  euHn,),  s.  m.  rasoùiqueron  ftiffft>^'^ 
arec  des  filets  de  viande  ou  de  Tohnie. 


BEIAHÇOniAIS. 


(391) 


BSi  00  BAT ,  8.  m.  genre  de  planles  cryptogames  de  la  fa- 
mille des  mooflfies. 

IRUCAS  (  mifik.),  61s  du  roi  d'Arcadie  Eginète  et  frère  de 
Mymnestor. 

iiiAL  (M ICHKL- Jean-Joseph  dom)  fut  le  dernier  membre 
de  cette  congré^tîon  célèbre  dans  les  annales  de  rérudition , 
qui  rendit  de  si  grands  services  à  Tétude  des  traditions  natio- 
nales ;  c*e9t  assex  nommer  les  bénédictins.  Hâtons-nous  de  dire 
que  dom  Brial  termine  dignement  cette  lonsue  série  de  savants 
disttngafs  parmi  lesquels  se  trouvent  les  MabiHon,  les  Montfau- 
con  ,  les  Martenne  et  tant  d'autres.  Il  naquit  à  Per|)ignan  le  S6 
mai  1743;  fort  jeu  ne  encore,  il  entra  dans  la  congrégation  de  Saint- 
Ifaur  ;  il  y  professait  la  philosophie  dans  le  couvent  de  la  Dau- 
rade à  Toulouse,  lorsq[ue,  par  suite  d*un  choix  que  justiOait  dès 
\9n  a  ne  passion  très-vive  et  une  rare  intelligence  pour  les  études 
litstoriques ,  il  fut  désigné  pour  aller  participer  aux  travaux 
itéra  ires  de  la  congrégation  dans  le  lieu  qui  avait  vu  nattreet 
mniner  les  plus  célèbres.  Il  arriva  à  Paris  le  10  octobre  1771, 
i  entra  immédiatement  aux  Blancs-Manteaux,  où  il  ftitnommé 
Tone  des  douze  places  de  littérateurs  en  titre  que  la  congréga- 
ion  avait  établies  dans  son  sein,  et  qu'elle  réservait  aux  mem- 
res  les  plus  capables  de  concourir  aux  entreprises  littéraires  de 
ordre.  Dom  Brial  commença  par  aider  dom  Clément  dansle 
avait  de  la  publication  de  TArt  de  vérifier  les  dates, etcontnbna 
ir  on  examen  attentif  à  y  introduire  des  rectifications  impor- 
ntes  ;  mais  le  principi  devoir  qu'on  lui  imposa  et  celui  auquel 
se  livra  avec  le  plus  d'ardeur,  fut  de  coopérer  à  la  collection  des 
isVoriensde  France.  A  l'époque  où  dom  Brial  devint  l'un  de  ses 
'édacteurs,  cet  immense  recueil  ne  com|)taitencoreque  onze  vo- 
iumes,  et  finissait  a%ec  le  règne  de  Henri  l"  en  1660.  En  1822,  il 
publiait  le  dix-huitième  volume,  rempli  par  les  monuments  du 
règne  de  Philippe  Auguste.  Ainsi  c  est  à  lui  et  à  lui  presque 
toujours  seul  que  nous  devons  les  neuf  volumes  qui  remplissent 
cet  intervalle.  —  Un  des  premiers  actes  de  la  révolution  de  1789 
fat  de  dis|)erser  les  corporations  religieuses.  Les  services  que  la 
congrégation  de  Saint-Maur  avait  rendus  aux  lettres  et  aux 
icieuces  ne  purent  la  sauver  de  la  destinée  commune.  Les  bé- 
lédictins  furent  exilés  de  leurs  savantes  retraites;  mais,  ïÀen  oue 
rendu  à  la  condition  de  citoyen  par  les  décrets  de  l'assemblée 
runslituantc,  dom  Brial  resta  bénédictin  par  ses  habitudes  et  sa 
vie  studieuse,  et  il  eut  le  bonheur  si  rare  à  cette  époque  d'être  ou- 
)Jié  dans  Tobscure  solitude  où  il  s^était  retiré  pour  selivrer  à  se$ 
ra>aux  et  àses  études. — Lorsdu  rétablissement  de  l'Institut,  la 
'lasse  d'histoire  fut  cliargce  de  continuer  les  publications  com-« 
nencéesparla  congrégation  de  Saint-Maur,  et,  bien  qu'il  ne 
tt  pas  partie  de  ses  membres,  dom  Brial  fut  char^  par  elle  de 
ontinuer  la  mission  que  le  gouvernement  lui  avait  confiée.  Ce 
efut  que  le  17  mai  1804  qu'il  fut  appelé  à  faire  partie  de  Tilius- 
T  compagnie  en  remplacement  de  Villoison .  que  la  mort  ve- 
ait  d*enlever  aux  sciences.  —  Les  travaux  de  dom  Brial  ne  se 
ornèrent  pas  à  la  publication  des  Historiens  de  la  France,  et 
on  trouve  dans  F  il  ù^otre  littéraire,  dans  le  Recueil  des  nO' 
ces  et  extraits  det  manuscrits  de  labibliothique  du  roi,  enfin 
SOS  les  Jf^orrea  de  tacadémie,  des  travaux  de  diverse  nature 
h  Ton  retrouve  toujours,  avec  une  grande  profondeur  de  recher- 
»es  et  une  sa^aaté  remarquable,  un  style  d'une  pureté  et 
une  clarté  irréprochable.— £n  182i,  dom  Brial  dont  la  santé 
ait  depuis  (juelquc  temps  altérée,  cessa  de4)rendre  part  aux 
av  aux  académiques.  Par  une  dérogation  spéciale  à  son  rè^Ie» 
pnt,  et  pour  lui  marquer  toute  l'estime  et  toute  la  vénération 
l'Hleavait  pour  lui,  l'académie  arrêta  qu'il  serait  toujours  tenu 
iQ  r  présent.  —  Dom  Brial  est  mort  âgé  de  quatre-vingt-six 
is  le  24  mai  1828.  Il  avait  en  1826  fondé  des  écoles  gratuites 
I  laveur  des  pauvres  garçons  et  filles  des  deux  communes  qui 
aient  donné  le  jour  a  son  père  et  à  sa  mère.         A.  Pabis. 

BBIASCOK  (géofr.),  ville  du  département  des  Hautes-Alpes, 
ef-liea  d'arrondissement,  sur  la  rive  droite  de  la  Darance.  Il 
a  des  fabric^ues  de  clouterie,  de  faux  et  faucilles,  de  aérans  ou 
ignés  en  aaer  pour  le  chanvre ,  de  crayons,  de  bounelerîe, 
indiennes,  de  cotonnade,  une  filature  de  coton ,  tanneries,  et 
s  ateliers  où  l'on  taille  It;  cristal  de  roche.  Le  commerce  con- 
te en  productions  du  nays,  tricots  de  laine,  bonnets  de  laiue 
or  les  marins  de  la  Corse,  talc  ou  craie  de  Briançon,  pour 
piers  peiota,  extrait  de  genièvre,  eau  de  lavande ,  térében- 
ine,  graines  de  mélèze,  fleurs  de  violettes,  gentiane,  plantes 
•''tortales  et  médicinales  ;  et  il  s'y  tient  trois  foires  cansidé- 
tiles,  lest**^  mai,  11  juin  et  13  octobre. 

MiANçomAIS  (Le|,  BtigatUinenêm  mger  {géêfr,,  kiêê.), 
^i  borne  «a  Bord  par  la  Savoie,  au  sod  par  la  vallée  de  Baro»* 
^otxie,  à  l'est  par  le  PiémoBt,  et  à  l'ovest  par  rBatoiBoiB  el 


le  Grésivaudan.  Du  temps  de  César,  il  était  habité  par  les  Bri- 
giani,  compris  par  Ptoloniée  dans  la  confédération  des  Seg%^ 
sini,  par  Pline  dans  celle  des  Caluriges  (1),  et  mentionnés 
dans  1  inscription  du  trophée  des  Alpes  (2) ,  an  nombre  des 

g iuples  qu'Auguste  avait  domptés.  Le  Briançonnais  faisait,  sous 
onorius,  partie  de  la  province  des  Al[>es  maritimes.  Depuis,  il 
eut  les  mêmes  destinées  que  sa  capitale. 

BBIANT  (Dom  Denys),  bénédictin  de  la  congrégeUon  de 
Saint-Maur,  mort  en  1716,  a  composé  quelques  ouvrages  qui 
sont  manuscrits  :  i^  Mémoires  sur  t abbaye  de  Saint-fineent 
du  Mans;  ^  Cenomania.  C'est  une  histoire  générale  de  la  pro- 
vince du  Maine  et  de  ses  comtes;  elle  est  assez  estimée,  et  l'on 
en  trouve  des  copies  dans  plusieurs  bibliothèques.  Il  est  parlé 
de  ces  deux  ouvrages  dans  ï  Histoire  littéraire  de  la  congrégek^ 
lion  de  Saint-Maur, 

BBIANVILLE  (Obonck-Clai'DE  FiNÉ  D£),  né  à  Brisuçon 
(Hautes- Alpes)  dans  le  xvi'  siècle,  embrassa  de  bonne  heure 
l'étal  ecclésiastique,  obtint  le  titre  d'aumônier  du  roi  el  l'abbaye 
de  Saint-Benoit  de  Quincydans  le  Poitou.  Il  mourut  en  1675, 
après  avoir  composé  les  ouvrages  suivants  :  Abrégé  méiluH 
dique  de  l'histoire  de  France,  avec  les  portraits  des  rois,  Paris, 

1664,  in-12;  1667-1674,  même  format.  —  Projet  de  rhistoin 
de  France  en  tableaux,  pour  monseigneur  le  dauphin,  Vmê^ 

1665,  in-fol.  —  Histoire  sacrée  en  tableaux,  avec  leur  eœpH^ 
caiion,  Paris,  1670-1671-1675,  S  vol.  in-t2,  el  1693,  Paris.— 
Traduction  française  des  lettres  latines  de  Jacques  Bon^ 
gars,  Paris,  1668,  2  vol.  in-12,  et  1695.  —  Jeu  de  cartes  eu 
blason, 

BBIARD  (Jean),  natif  de  Bailleul  en  Hainaul,  docteur  en 
théologie  et  vice-chancelier  de  l'université  de  Louvain,  ami 
d'Erasme,  mourut  le  15  janvier  1520.  Le  Moréri  de  1759  dit 
qu'il  est  auteur  de  plusieurs  ouvrages  :  i**  Quatsliones  quod^ 
Ùbeticœ;  2''  De  eontractu  sortis  seu  loteries;  9*  De  causa  tn- 
dulgentiarum,  etc. 

BRIARE  (géofr.)^  bourg  de  France,  dans  le  département  dn 
Loiret,  sur  la  nve  droite  de  la  Loire,  à  la  prise  d'eau  du  canal 
du  même  nom  ;  c'est  un  chef-lieu  de  canton.  Son  comnaeroa 
consiste  en  vins.  Ses  habitants,  au  nombre  de  2,450,  sont  tm 
partie  meuniers. 

lUUABS  (Canal  me)  ,  en  France ,  dans  les  départemeals  ém 
Loiret  el  de  Seine-et-Marne.  Ici  il  longe  le  Loing  et  en  prend 
souvent  le  nom.  Du  côté  de  Montargis,  il  a  57,982  mètres  et 
vingt-neuf  écluses.  Le  versant  de  la  Loire  en  a  14,497  et  douce 
écluses.  Sa  longue  ir  t(  taie  est  de  14  lieues.  Ce  canal>  comneiieé 
par  ordre  de  Sully,  fait  communiquer  la  Loire  à  la  Seine,  où  il 
débouche  près  de  Morel,  au-dessus  de  Fontainebleau. 

BRIABEB,  géant  célèbre.  Gis  de  la  Terre  et  de  Titan  em 
Cœlus  (le  Gel).  Les  poêles  nous  le  représentent  avec  cent  bras, 
opposant  à  ses  ennemis  aulaat  d'épées  et  de  boucliers,  dnqoaate 
têtes  et  autant  de  bouches  enflammées,  emblèmes  de  la  terreur 
qu'il  leur  inspirait.  Cependant  il  fut  vaincu  deux  fois  :  la  pre* 
mière  par  Neptune,  qui  le  précipita  dans  la  mer  d'an  coup  de 
son  trident ,  el  la  seconde  fois,  lors  de  la  révoHe  des  Titans,  mor 
quels  il  s'était  uni ,  par  Jupiter  Uii-méme ,  qui  l'emprisomia 
sous  l'Etna,  el  qui  plus  lard  lui  pardonna  en  feveur  du  servioa 
qu'il  en  reçut  lorsque  Jnnon,  Mineive  et  Neptune  osèrent 
conspirer  contre  le  maltredesdieux.  Assis  auprès  de  lui,  Briarée, 
à  leur  approche,  leur  lança  des  regards  si  terribles,  qu'ils  pro- 
duisirent sur  eux  un  effet  plus  grand  que  celui  de  la  raudre,  H 
que,  saisis  d'effroi,  ils  se  bâtèrent  d'abandonner  leur  entrepnst. 
Jupiter ,  en  reconnaissance ,  prit  auprès  de  lui  Briarée,  avae 
Cellus  et  Gygès,  deux  autres  géants,  pour  lui  servir  de  gardes. 
Les  Carystiens  lui  rendaient  des  honneurs  sous  le  nom  de 
Briarée,  qu'il  conservait  dans  le  cieK  et  les  habitants  de  Chalets, 
sous  celm  d'Egéon ,  qu'il  avait  pris  sur  la  terre.  —  Un  antre 
Briarée,  cyclope,  ayant  été  pris  pour  arbitre  dans  un  différent 
entre  le  Soleil  et  Neptune,  au  suiet  du  territoire  de  Corinthe, 
adjugea  l'isthme  au  second ,  et  le  promontoire  qui  coaunande 
le  pa|s  au  preaiier.  ^  La  fable  parle  encore  d'un  Hercule 
Briarée  plus  ancies  <|ue  l'Hercule  de  Tyr. 

BaiAXis(F.  BavAxia). 

BRIBS  igramm,]^  s.  f.  gros  moreeau  de  pain.  Une  bribeée 
jNmi.  Il  est  populaire.  ^miBES,  au  pluriel,  se  dit,  par  eslei»- 
8MMI,  des  restes  d'im  repas.  On  a  domné  aux  pauvres  les  6rfè«a 
du  dîner.  —  Il  se  dit  aussi,  figurément  et  faBuKèrement ,  ëes 
citations  o«  phrases  prises  çà  cl  là,  sans  discernement.  C*eeê  um 
Uvre  composé  de$  bribes  de  vingt  auires, 

(1)  Walcàenaer,  Géographie  historique  des  Gaule»,  1. 1,  p.  540. 
(1)  fUne,  msu  ntH^  U  in,  p.  20-141. 


BRICB. 


(  ^2  ) 


BRICK. 


BRIBER  (gramm.),  v.  a.  manger  avidement,  boiifTcr.  11  est 
bas  et  populaire. 

BRIBERESSE  (gramm,) ,  S.  f.  mendiante,  gueuse,  femme 
qui  cherche  à  recevoir  les  resles  d'un  repas.  11  est  vieux. 

BRlBRl  (hiii.  nat.),  s.  m.  nom  qu'on  donne  en  Normandie 
au  bruant  des  bois. 

BRIC-A-URAC  {camm),  S.  m.  Ce  mot  ne  sVmploic  que  dans 
cette  locution  vulgaire,  Marchand  de  bric-à-brac ,  marchand 
qui  achète  et  qui  revend  toute  sorte  de  vieille  ferraille,  de  vieux 
cuivres,  de  vieux  tableaux,  cl  divers  autres  objets  de  hasard. 

BBIC-A-BRAC  (If  cAno/.;,  S.  m.  nom  d'un  instrument  qui  sert  «i 
diviser  la  paille  qu'on  emploie  à  fabriquer  les  chapeaux.  C'est  un 
cylindre  d'ivoire,  de  fer  ou  d'acier,  de  cinq  à  six  millimètres  de 
diamètre,  de  quinze  n  soixante  millimètres  de  long,  surmonté 
d'un  cône  de  cinq  millimètres  de  hauteur. 

BRicci  (François) (F.  Urizio). 

BRICCIO  (Jean),  ne  à  Rome  en  158! ,  est  mort  dans  cette 
même  ville  en  1016.  lâsu  d'un  père  qui  exerçait  la  profession 
de  matelassier,  Jean  se  fil  à  lui  seul  toute  son  éducation.  Le 
temps  qu*il  dérobait  an  travail,  il  le  donnait  à  la  lecture.  Ce 
ffoùt  pour  l'étude  s'était  manifeste  dès  sa  plus  tendre  enfance. 
Son  application  fut  telle  qu'il  put  cultiver  successivement  toutes 
les  branches  principales  de  la  science  humaine  :  la  théoloffie,  le 
droit  civil  et  canonique^  la  grammaire,  la  rhétorique,  la  géomé- 
trie, la  physique,  l'aslronumie,  la  musique,  la  philosophie  et 
même  la  neinture.  Hriccio  est  un  des  plus  féconds  écrivains  de 
l'Italie.  On  cite  de  lui  plus  de  quatre-vingts  ouvrages,  un 
nombre  de  manuscrits  au  moins  égal.  A  sa  mort  il  laissa  deux 
enfants  :  l'un,  Basile  Briccio,  se  fil  une  grande  réputation  par 
ses  talonts  en  architecture,  en  peinture,  en  musique  et  dans  les 
sciences  mathématiques;  l'autre,  Plautillc,  sa  iille,  s'éleva  à  la 
hauteur  des  peintres  les  plus  distingués  de  l'école  romaine. 

BRICCIO  (Paul)  était  né  d'une  famille  noble  de  Brà  en 
Piémont.  Il  fut  successivement  récollet,  théologien  en  titre  de  la 
duchesse  de  Savoie,  évéque  d'AIbo  en  1612.  Avant  d'occuper  ce 
dernier  poste,  il  avait  été  chargé  d'une  mission  diplomatique 
auprès  de  la  cour  d'Espagne.  Briccio  mourut  en  1665.  Il  avait 
pumié  deux  ouvrages  a'un  grand  intérêt  pour  l'histoire  ecclé- 
siastique de  l'Italie  :  1°  Seraphica  subalpinœ  D.  Thotnœ  pro- 
vineiœ  manumenla  regio  Subaipinorum  principi  sacra,  Turin, 
1647,  in-fol.;  2°  De*  progressi  delta  chicsa  occidentale per  sedici 
secoli.  Carmagnole,  1648,  1650;  Turin,  1652,  in-fol. 

BRICE  (Saint),  né  à  Tours  d'une  famille  distinguée,  fut 
l'élève  de  saint  Martin,  évèque  de  cette  ville,  qui  s'attacha  h  lui 
comme  un  père  tendre  et  éclairé,  et  ne  cessa  de  dénia nder  au 
del  la  conversion  de  son  élève,  lorsque  entré  <Ians  le  monde  il  se 
lut  laissé  entraîner  par  les  plaisirs  licencieux  de  la  jeunesse. 
Bricc  ne  tarda  i>as  à  abjurer  ses  erreurs  et  a  faire  pénitence  avec 
une  pieuse  conviction  ;  aussi,  vers  l'an  400  de  J.-C,  saint  Martin 
ledésigna-t  il,  en  mourant,  pour  son  successeur  à  l'évêchéde 
Tours.  Remarquable  dans  ces  nouvelles  et  hautes  fonctions  par 
son  zèle  évangélique  et  sa  grande  charité ,  saint  Brice  ren- 
contra pourtant  un  ennemi  acharné  dans  un  certain  Lazare, 
depuis  évèque  d'Aix-la-Chapelle,  qui,  dans  plusieurs  conciles, 
lui  reprocha  ses  fautes  |)assées  et  expiées,  et ,  de  plus ,  l'accusa 
d'adopter  les  pernicieux  principes  des  manichéens.  Lazare  fut 
condamné  corn. ne  calonmiateur.  Cette  juste  punition  ne  lit  que 
susciter  de  nouveaux  ennemis  à  saint  Brice,  et  ils  parvinrent, 
sous  prétexte  d'impudicité ,  à  le  faire  bannir  de  son  diocèse. 
Le  samt  se  retira  à  Rome,  où  il  pria  pour  ses  persécuteurs.  Son 
innocence  ayant  étéde  nouveau  reconnue,  on  le  rappela  dans  son 
évèché  qu'il  gouverna  saintement,  et  où  il  mourut,  honoré  et 
regretté  de  tous,  le  15  novembre  444. 

BRICE  (Germain),  en  latin  Brixius,  né  à  Auxerre,  mort  en 
1558  dans  le  diocèse  de  Chartres,  se  rendit  de  l)onne  heure  à 
Padoue,  pour  y  étutlier  le  grec  sous  le  célèbre  Marc  Musurus.  A 
son  retour  en  France,  il  embrassa  l'état  ecclésiastique  et  devint 
aumônier  du  roi ,  puis  chanoine  de  la  cathédrale  de  Paris.  On 
raconte  qu'il  fut  assailli  par  des  voleurs  en  revenant  de  Blois,  et 

3ueson  chagrin  d'a\oir  été  volé  fut  si  vif  qu'il  en  mourut.  On  a 
e  lui  :  1°  Germant  Brixii  carmina,  1519,  m-4«»;  2°  Chrysosiami 
liber  contra  gentileê ,  Babylw  aniiocheni  episcopi  et  martyriê 
vitam  continens,  1528,  in-4";  ô"*  Sexdecim  HomiUœ  Chrysoê- 
kmu,  1553,  in-4";  4"  Chrfftoetomi  in  Epistolam  ad  Romanos 
hamiliœ  oclo  priores,  1546;  5°  Dialogus  dé  epiicopatu^  et  saeer' 
dotio,  site  de dignilate  et  onereepiseopiUbri iex,  1526,  ïB'9*; 
^  quelques  écrits  de  peu  d'importance,  dont  on  trouve  la  notice 
dans  la  Bibliothèque  des  auteurs  de  Bourgogne,  par  Pa- 
pilloo. 

BRICE  (Etienne-Gabbiel),  neveu  du  précédent,  était  né  à 


Paris  en  juin  1697.  Il  entra  d'abord  dans  la  congrfgatjun  «^ 
chartreux  ;  mais  le  règlement  de  ces  relisietix  viotèniam  ir** 
péniblement  le  caractère  vif  et  bouillant  d'Etienne  Ikice,  il 
retira  chez  les  l)énédictins  de  Salnt-Maur,où  il  se  \ïm\m 
entier  à  l'étude  du  grec  et  de  l'antiquité  ei-clésiastiqœ.  Il  fc 
une  traduction  en  français  des  Œuvres  de  saint  BiuiU;  na 
cet  ouvrage  est  resté  manuscrit.  Il  fut  un  des  principaoïculb. 
boratcurs  de  la  nouvelle  Gallia  christiana,  à  laquelle  il  trarj, 
depuis  1751  jusqu'à  1755,  époque  de  sa  mort. 

BRICE  (Germain)  ,  né  h  Paris  ^ers  l'an  1655,  nous  a  Inir 
un  livre  assez  important  pour  mériter  à  son  nom  l'IionDfiirfc 
ligurer  ici;  c est  la  description  de  la  ville  de  Pariset  delu«!<* 
qu'elle  contient  do  plus  remarquable.  Cet  ouvra^,  qu  n 
encore  aujourd'hui  d'un  grand  secours  à  ceux  qui  t'ocoifa 
de  l'histoire  de  Paris,  dut  avoir  un  grand  succès  lorsau'il  pmi 
si  Ion  en  juge  par  le  nombre  d'éditions  qui  furent  puMiénd» 
l'espace  de  quelques  années.  La  meilleure  de  ces  ediliomotii 
neuvième,  à  laquelle  Bricc  travaillait  lorsque  la  mort  le  Mirpdi, 
et  qui  ne  parut  que  longtemps  après ,  par  les  soins  de  \iià 
Perau.  Elle  est  de  1752  et  forme  4  vol.  in- 12.  Brice  dk^Ti; 
en  1727,  et  l'histoire  litlcraire  n'a  conservé  sur  sa  vie  am 
détail  qui  mérite  d'être  rapporté.  A.  Pain 

BRICHE  {art.  m»7.),  machine  à  jeter  des  pierres. 

RRICHE  {vieux  mot)f  ordure,  fumier,  excréments,  h»*' 
chose  vile,  sorte  de  jeu,  tronc,  grosse  bûche. 

BRICHE  ;AnRIEX-LorisELISARETll-MABIB,VICOinK. 

né  le  12  août  1772,  d'une  famille  noble,  aux  environs  df  toi- 
vais  (Oise).  Entré  comme  cadet  dans  les  chasseurs  d'Akwfli 
1789,  il  (3assa  sous-iiculcnont  au  régiment  RoYal-Ca\akw,rt il 
était  capitaine  an  moment  de  la  révolution.  En  1799,  èdî^ 
cadron  dans  le  ir  de  hussards,  Briche  se  distingua  à  la  louft 
de  la  Trebia,  à  Marcngo,  et  il  fit  les  campagnes  d'AHenugue^ 
1806  et  1807  en  qualité  de  colonel  du  10*  de  hassanls,MC 


prise  de  Sarragoî 
Salamanque,  ce  qui  lui  valut  le  grade  de  général  debriplf 
En  1813,  Briche  retourna  en  Allemagne  et  eut  unepndeur 
aux  victoires  de  Lulzcn ,  de  Bautzen ,  et  fut  nomme  gènenl 
division.  Après  avoir  fait  encore  avec  distinction  la  imm- 
campagne  de  1814,  Briche  déposa  les  armes  après  TaWiot) 
de  Napoléon  ;  puis,  a  jant  fait  sa  soumission  aux  Bourbons q^. 
décorèrent  de  la  croix  de  Saint-Louis,  il  reçut  Iccomiwn^ 
ment  des  départements  du  Midi.  Il  quitta  le  senicc  priulu 
cent  jours,  cl  au  retour  de  Louis  XVIII  fut  créé  viromlf,  pî- 
mandeur  de  Saint-Louis,  et  reçut  le  commandement  dcdn*^' 
divisions  militaires.  Il  commandait  à  Marseille  lorsquil  rr.«- 
le  21  mai  1825. 

BBICIEN  (histoire).  L'ordre  militaire  des  bricicns  fLi«- 
titué  en  1566  par  sainte  Brigitte,  reine  de  Suède,  sousic,»* 
ficat  d'Urbain  V,  qui  l'ajiprouva  et  lui  donna  la  règle  de  ^•' * 
Augustin.  Cet  ordre  avait  pour  armes  une  croix  n'r.7ur,/- 
blable  à  celte  de  Malte,  et  posée  sur  une  langue  de  fm,  >}"' 
de  foi  et  de  charité.  On  y  faisait  vœu  de  combattre  contr- 
hérétiques,  pour  la  sépulture  des  ujorls  et  Tassislancc  dr^m  * 
des  orphelins  et  des  hôpitaux.  Toutes  ces  institutions  s^-fli» 
recommandabtes  par  la  pureté  d'intention  des  personncsqt  ■ 
ont  instituées ,  par  la  piaé  et  les  hautes  vertus  de  plu5^«^ 
leurs  membres,  que  par  leur  conformité  avec  l'esprit  pa"» 
de  I  Eglise. 

BRICK  ou  BRIG  [mar.).  On  dit  un  trois-mâts  pourdcsip»^  ■» 
bâtiment  qui  a  trois  mâts  sans  y  comprendre  le  beaupré;  u.»  ■ 
ne  dit  pas  un  deux-mâts,  on  se  sert  du  mol  brick  ou  fmtJ- 
ciennement  brigantine.  Les  deux  mâts  du  brick  sont  \^  -^ 
culaires  ou  h  peu  près;  il  porte  des  hunes  à  l'extréniiic  *  " 
bas  mâts.  C'est  là  ce  qui  distingue  les  bricks  des  autres  bàt*^ 
à  deux  mâts,  tels  que  les  goélettes,  les  bricks-goéletiof'  ' 
dogres.  Les  goélettes ,  bien  qu'ayant  deux  mâts  fonw» 
bncks,  n'ont  à  l'extrémité  de  leurs  bas  mâts  que  des  wt** 
non  des  hunes.  Les  bricks  ont  aussi  des  barres  «""''^^^ 
lettes,  mais  à  la  tète  de  leurs  mâts  de  hune ,  c'e$t-a^  ^ 
mâts  qui  surmontent  les  bas  mâts.  Le  système dciw^r 
d'ailleurs  tout  différent  à  bord  de  chacun  de  ces  oarirrt  i^ 
bricks-goëlettes  sont  des  bâtiments  qui  participent  a  ut* 
gréement  des  goélettes  par  le  mât  de  Vavant  ;  le  bas  mil*»' '^ 
rièrc  est  surmonté  d'une  barre,  le  bas  mât  de  ^â^"»^ 
hune.  Celte  insUllalion,  pour  ainsi  dire  bâtarde,  a  wi  »*; 
aussi  le  nom  d'hermaphrodites  aux  bricks-foékUtf ,  «^ 
dénomination  plus  biiarre  que  grammaticale  «**.*YJa, 
dans  la  marine  miliuire.  Les  dogres  sont  des  espèees*  v» 


BBICONHET. 


(  303  ) 


MIÇONNET. 


[blettes  dont  le  mât  de  Tanière  est  beaucoup  plus  petit  qu*à 
ord  des  bâtiments  de  ce  dernier  genre;  le  gréement  des  bricks, 
ur  mâture  et  leur  voilure  enfin  sont  les  mêmes  que  le  gréement, 

mâture  et  la  voilure  du  ^rand  mât  et  du  mât  de  misaine  des 
ois-màls  :  aussi  voit-on  fréquemment  de  grands  bricks  devenir 
^  I  rois-mâts,  sans  n*avoir  guère  autre  chose  à  faire  qu*à  rece- 
Mr  on  mât  d*arlimon  en  plus.  Le  ffréement  du  brick  ne  con- 
ent  guère  qu'aux  bàtimenls  marcnands  qui  ne  dépassent  |)as 
>0  tonneaux.  Avec  un  plus  fort  tonnage,  les  bâtiments  gréés 
I  bricks  ont  l'inconvénient  d'offrir  dans  la  manœuvre  des  ré- 
stances trop  peu  divisées  pour  la  force  trop  souvent  exiguë  des 
[uipages  du  commerce. 

BRICOLE  {lechnoi).  Ce  mot  vient  de  l'espagnol  brinear,  et  a 
usicnrs  acceptions  :  c'est  un  morceau  long  et  épais  dont  les  por- 
nrs  se  servent  pour  soutenir  leur  fardeau;  c'est  une  large  bordure 
i  cuir  qu'on  passe  autour  du  poitrail  du  cheval  pour  l'aider  à 
rer  ;  c'est  aussi  la  réflexion  d'un  corps  solide  au  moment  de  la 
incontre  de  deux  cor^  durs.  A  la  paume,  il  y  a  bricole  lorsque 
1  balle  s'écarte  de  la  ligne  droite  pour  aller  toucher  le  mur  ;  au 
iHard ,  lorsque  la  bille  ne  touche  une  autre  bille  que  par  suite 
e  répercussion  de  la  bande.  Dans  un  sens  figuré ,  brtcole  dé- 
igné  une  excuse  futile,  un  mensonge  léger.  Vous  «m  donnez 
ne  bricole,  pour  dire  vous  me  trompez,  vous  me  faites  un 
)nte.  En  librairie,  une  bricole  est  la  manière  détournée  à  l'aide 
e  laquelle  on  accapare  un  livre  ou  une  brochure  mis  à  l'index, 
emot  bricole  aujourd'hui  n'est  plus  usité  que  dans  la  conver- 
sion familière  :  ailleurs  il  est  banni  comme  trivial. 

BBICOLE  (techn.)^  ierm,  de  bourrelier  (F.  COUSSINFT).  — 
âicoLE,  term,  de  paumier.  Jouer  de  bricole,  .c'est  faire 
•apper  la  balle  contre  un  des  murs  de  longueur  du  jeu  de 
aume. 

BRICOLE  {ckoise  et  pêche).  On  appelle  ainsi  des  filets  faits 
vec  des  petites  cordes.  Ils  ont  la  forme  d'une  bourse  et  sont 
'ou  usage  commun  aux  chasseurs  et  aux  pécheurs. 

BBicoLB,  BBIGOLE,  ancienne  arme,  fronde  qui  était  faite 
e  cuir  et  servait  â  jeter  des  balles  de  plomb  et  des  pierres; 
Ticolet. 

BBICOLBB,  V.  n.  En  term,  de  chaue,  on  dit  quTii  chien 
^ricok^  lorsqu'il  ne  suit  pas  la  voie  de  l'animal  ou'il  poursuit , 
;t  en  term.  de  manège,  qu'Un  cheval  bricole,  lorsqu'il  passe 
droitement  entre  les  buissons,  les  arbres,  etc. 

BBi«:oLiEB,  s.  m.  cheval  attelé  â  côté  du  cheval  du  bran- 
ird  d'une  chaise  de  poste. 

BRiçoNMBT  fGriLLAUME)  OU  BBISSOXNET,  cardinal ,  né 
Tours  d'une  famille  qui  s'était  élevée  dans  les  emplois  de 
nanccs  depuis  le  règne  de  Charles  V,  embrassa  la  même  car- 
^rc,  et  était  général  des  finances  de  Languedoc  à  la  mort  de 
ouis  XI,  qui  en  mourant  le  recommanda  vivement  à  son  fils 
baries  \llf.  Dès  que  le  jeune  roi  se  fut  affranchi  de  la  tutelle 
Anne  de  Beaujeu,  sa  sœur,  il  se  ressouvint  de  la  recomman- 
ilîon  paternelle,  et  pour  le  malheur  de  la  France  le  général 
irtagea  toute  la  confiance  avec  Etienne  de  Vcsc,  comme  lui 
9mme  de  petit  état,  dit  Comines,  et  qui  de  nulle  chose  n'avoit 
i  fTpMente.  Quoique  Briçonnet  fût  marié  et  père  d'un  grand 
nnbrc  d'enfants,  Angelo  Cutto,  médecin  de  Louis  XI  et  as- 
ologue,  lui  prédit  qu  il  serait  un  jour  un  grand  personnage 
ms  l'Eglise,  et  bien  prè$  d'être  pape;  de  quoi  sa  femme, 
oute  r  historien,  ne  fkt  trop  contente;  car  c'estoit  à  dire  quelle 
en  irott  la  première,  ce  que  les  femmes  n'aiment  volontiers, 
n  effet,  Briçonnet,  étant  devenu  veuf,  le  roi  lui  accorda  l'é- 
iché  de  Saint-Malo,  et  le  nomma  surintendant  des  finances, 
vrsqoe  les  ambassadeurs  de  Ludovic  le  More,  régent  du  duché 
*  Milan  pour  son  neveu  Jean-Galcns  Sforze,  vinrent  solliciter 
luiries  VllI  d*attaquer  le  royaume  de  Naples,  ils  conseillèrent 
I  nouvel  évéque  de  se  faire  ordonner  prêtre,  l'assurant  que  le 
éflit  du  roi,  lorsqu'il  serait  une  fois  arrivé  â  Rome,  le  ferait 
enlôl  cardinal  ;  ils  flattèrent  en  même  temps  Etienne  de  Vesc 
î  l'espérance  d'obtenir  un  duché  dans  le  royaume  de  Naples. 
o'eo  fallut  pas  davantage  pour  ^gner  ces  cupides  favoris  : 
os  deux  portèrent  le  jeune  roi  à  signer  secrètement  un  traité 
vc  les  envoyés  de  Ludovic.  Mais,  quand  il  fallut  soumettre 
i  conseil  le  plan  d'expédition  qui  résultait  de  ce  traité,  une 
rie  opposîtitm  s'éleva  de  la  part  de  M.  et  M">"  de  Beaujeu. 
Le  cœur  faillit  audit  général,  dit  encore  Gomines,  voyant  que 
•t  homme  sage  et  raisonnable  blasmoit  l'allée  de  par  delà  par 
psieors  raisons,  et  par  estre  là  sur  les  champs  au  mois  d'aoust, 
Bs  argent  et  sans  toutes  autres  choses  nécessaires.  j>  Etienne  de 
Mc  persista  seul  ;  <r  Et  fist  le  roi  mauvais  visage  audit  général 
lii  ou  mialre  jours,  puis  il  se  remit  en  train.  »  Ce  que  domines 
K  pas  (nt,  cTest  qu'Alexandre  VI  avait  changé  les  dispositions 

Vf. 


de  Bri^nnet  en  lui  promettant  le  chapeau  de  cardinal  s'il  par- 
venait à  dissuader  son  matlre  de  l'expédition  de  Naples.  L'am- 
bitieux ministre  fit  alors  quelques  efforts  dans  cette  vue;  mais 
tout  fut  inutile;  et  le  roi,  en  attendant  son  départ,  l'envoya  en 
ambassade  vers  les  puissances  de  l'Ilalie  avec  Ebcrard  Smart 
d'Aubigny,  le  président  Jean  de  Cannai  et  Perron  de*  Bascbi, 
gentilhomme  italien  qui  devait  initier  ses  collègues  dans  la 
politique  de  ce  pays.  Ces  envoyés  se  rendirent  successivement  à 
Venise,  à  Florence,  à  Sienne  et  à  Rome.  Dans  les  trois  pre^ 
miers  Etats ,  ils  ne  recueillirent  que  des  réponses  vagues  :  â 
Rome,  le  pape  Alexandre  VI  protesta  contre  les  projets  de 
Charles  VIII  sur  Naples.  Chartes  VIII  avait  déjà  pssé  les  Alpes 
lorscjue  Briçonnet  vint  le  rejoindre.  Gagné  par  les  Florentins, 
il  décida  sou  maître  à  manquer  à  la  promesse  qu'il  avait  faite 
aux  Pisans  de  les  maintenir  libres  du  joug  de  Florence.  Cette 
violation  de  la  foi  publique  occasionna  dans  l'armée  une  fer- 
mentation si  violente  qu'un  simple  archer  menaça  Briçonnet  de 
le  tuer;  le  ministre  effravc  se  cacha,  et  ne  reparut  qi;e  lorsque 
la  sédition  fut  apaisée.  Ce  (ut  d'après  les  conseils  de  ce  mi- 
nistre vénal  que  Charles  VllI,  maître  de  Rome,  conseniit  k 
signer  avec  Alexandre  VI  l'odieux  traité  du  il  avril  1405, 
dont  le  prix  fut  pour  Briçonnet  le  chapeau  de  cardinal .  Dès 
lors  on  ne  l'appela  plus  à  la  cour  que  le  cardinal  de  Saint-Malo. 
On  sait  qu'après  la  conquête  de  Naples  les  Français  fatiguèrent 
les  Napolitains  par  leurs  excès  et  par  des  exactions  de  toute 
espèce.  On  peut  croire  que ,  dans  cette  occasion ,  le  contrôleur 
général  des  finances  fut  pour  beaucoup  dans  le  mal  qui  se 
commit.  Quoi  qu'il  en  soit,  Charles  VllI  se  vit,  peu  de  mois 
après  sa  conquête,  obligé  de  quitter  le  royaume  en  fugitif; 

I)uis,  lorsqu'il  vit  une  ligue  formidable  menacer  de  lui  couper 
a  retraite,  Briçonnet,  accompagné  de  Comines,  s'humilia  vai- 
nement auprès  des  généraux  confédérés  pour  obtenir  un  libre 
retour  en  France.  Tout  étail  perdu  sans  la  victoire  de  Fornoue, 
qui  fut  plus  décisive  c[ue  toute  l'habileté  des  négociateurs.  Après 
cette  bnllante  journée,  on  voit  Briçonnet  enobrasser  chaude- 
ment les  intérêts  du  duc  d'Orléans,  depuis  Louis  XII,  qui  au- 
rait voulu  que  Charles  VIII  employât  ses  forces  pour  lui  assurer 
le  duché  de  Milan ,  auquel  il  avait  des  prétentions  du  chef  de 
Valentine  Visconti,  sa  mère.  Le  duc  d'Orléans  avait  gagné  le 
cardinal  en  lui  promettant  de  donner  à  l'un  de  ses  fils  un 
établissement  de  10,000  écus  de  rente  après  la  conguête;  mais, 
quelque  ascendant  que  Briçonnet  eût  sur  l'esprit  du  roi ,  il 
reconnut  alors  que  son  crédit  avait  des  ft)ornes,  et  Charles  VIII 
accueillit  fort  mal  ses  insinuations,  mais  sans  lui  retirer  sa 
faveur;  et,  quand  ce  faible  mais  si  bon  prince  fut  enlevé  par 
une  mort  prématurée,  l'histoire  nous  représente  Briçonnet  le 
pleurant  plus  amèrement  qu'aucun  de  ses  serviteurs.  Le  duc 
d'Orléans,  devenu  roi,  le  chargea  d'aller  consoler  la  reine  Anne 
de  Bretagne,  devant  laquelle  il  n'osait  se  présenter,  étant  tombé 
depuis  un  an  dans  la  disgrâce  de  cette  princesse.  Briçonnet 
était  si  accablé  qu'il  aurait  eu  lui-même  besoin  d'un  consola- 
teur. Ne  pouvant  se  dispenser  d'obéir,  il  prit  avec  lui  Jean  de 
la  Marre,  evêque  de  Coiiaom.  En  entrant  dans  l'appartement  de 
la  reine,  ils  la  trouvèrent  couchée  sur  le  carreau.  A  la  vue  d'un 
homme  que  son  mari  avait  si  tendrement  aimé,  Anne  se  releva, 
tendit  les  bras,  pencha  sa  tète  sur  le  cardinal,  et  l'arrosa  de  ses  lar- 
mes. Briçonnet  voulut  parler,  un  sanglot  lui  étouffa  la  voix  ;  il  se 
fit  riolence  une  seconde  fois  ;  mais  il  ne  put  articuler  trois  paroles 
de  suite,  son  cœur  oppressé  se  soulagea  malgré  lui  par  des  cris 
et  par  un  torrent  de  larmes.  La  Marre  l'obligea  de  se  retirer, 
et ,  faisant  parler  la  reli^on ,  il  persuada  à  la  reine  de  se  rési- 
gner à  la  volonté  du  ciel  (1498).  Le  cardinal  Briçonnet  était 
devenu  l'année  précédente  archevêque  de  Reims  â  la  mort  de 
Robert  Briçonnet,  son  frère,  qui  avait  été  garde  des  sceaux  et 
chancelier  de  France  sous  le  règne  précédent.  Ce  fut  en  qualité 
d'archevêque  de  Reims  que  Guillaume  donna  l'onction  sainte  à 
I/)uis  XII.  Il  inspirait  peu  de  confiance  au  nouveau  roi ,  qui  le 
remplaça  bientôt  par  le  cardinal  d'Amboise.  Briçonnet  se  retira 
à  Rome*.  Lonique  Louis  XII  voulut  en  1611  mettre  un  frein  à 
Tambition  de  Jules  II,  il  chargea  Briçonnet  de  convoquer  h  Pise 
un  concile  composé  de  cardinaux  ennemis  de  ce  pontife,  <c  pour 
corriger  les  mœurs  du  chef  et  des  membres  de  I  Eglise  catholi- 
que. »  Briçonnet  se  prêta  avec  xèle  à  cette  démarche,  dont  le 
succès  semblait  lui  promettre  un  retour  de  faveur.  Il  sortit 
brusquement  de  Rome  avec  quatre  cardiuaux,  se  rendit  à  Flo- 
rence, et  de  là  à  Pise,  où  il  fit,  le  1^  septembre,  l'ouverture  du 
concile:  mais  les  prélats  français  qui  s'y  rendirent,  se  voyant 
journellement  insultés  par  le  peuple,  se  virent  forcés  de  quitter 
nse,  le  15  novembre,  pour  transporter  leur  concile  à  Milan. 
Bien  que  ce  concile  n'eût  pas  pour  lui  l'opinion  des  divers 
clergés  de  l'Europe,  Briçonnet  et  ses  adhérents  déployèrent 

50 


BRIDAISB. 


[7m) 


iMMieoap  de  vigueur;  iU  suspendirent  de  Tadminislralion  de 
rfiglise  Jules  u ,  qui,  opposant  le  concile  de  Lalran  (5  mai 
IMS)  à  celui  de  Milan  »  paralysa  les  mesures  de  ses  adversaires. 
Quant  à  Briçonnet,  il  lui  aie  à  Rome,  excommunié  et  dé- 
pouillé de  la  pourpre.  Louis  XII  le  récompensa  de  son  zèle  en 
lui  donnant  en  1513  la  ricbe  abbaye  de  Saint-Oermain  des  Prés 
et  le  gouvernement  du  Languedoc.  Après  la  mort  de  Jules  II, 
Briçoonet  fut  relevé  par  Léon  \  des  censures  fulminées  contre 
lui,  et  recouvra  le  chapeau  de  cardinal.  Il  se  relira  alors  dans 
s«n  arcbev^bé  de  Narbonne,  qu'il  avait  échangé  contre  celui 
de  Reims.  Il  mourut  en  1514,  dans  un  âge  très-avancé.  De  son 
mêriage  avec  Raoulette  de  Beaune,  son  épouse,  fille  du  bisaïeul 
du  malheureux  surintendant  Beaune  de  Seroblançay  (F.  ce 
nom),  il  avait  eu,  outre  plusieurs  autres  enfants,  deux  fils, 
Guillaume,  évéque  de  Meaux,  et  Denys,  évéque  de  Lodève 

iF.  pour  tous  les  deux  Tarlicle  (]ui  suit),  qui,  ayant  comme 
eur  père  embrassé  le  saint  ministère,  lui  servirent  la  messe, 
Vmm  comme  diacre,  l'autre  comme  sous -diacre.  Le  car- 
diaal  de  flaint^Alako  avait  pris  deux  devises.  Tune  française: 
L'knmiiUé  m'a  eaalté;  Tautre  latine  :  Dilal  iermla  /ides.  On 
a  vu  comment  il  avait  peu  justifié  la  première.  Comme  évéque, 
il  prit  de  son  diocèse  plus  de  soins  qu'on  ne  pourrait  penser 
en  songeant  combien  il  fut  mêlé  aux  affaires  de  la  politique.  Il 
r^idaii  le  plus  souvent  qu'il  pouvait  à  Saint-Malo ,  et  publia  le 
recueil  des  ordonnances  synodiales,  qu'il  avait  faites  dans  ce 
diocèse.  U  est  également  auteur  d'un  petit  Manuel  de  prières, 
qu'il  dédia  au  roi  Charles  VIII.  Pendant  son  ministère,  il  pro- 
tégea les  lettres;  aussi,  les  auteurs  contemporains  le  représen- 
lettt  comme  un  grand  homme.  Le  Feron  l'appelle  ororu/iim  re- 
§iê,  regni  columna,  La  postérité  a  bien  rabattu  de  ces  éloges. 

Ca.  DU  RozoïB. 
BBiçoNfiîET  (Guillaume),  fils  du  précédent,  fut  d'abord 
coMiu  dans  le  monde  sous  le  nom  de  comte  de  Montbrun; 
■MIS,  quand  son  père  entra  dans  l'Eglise^  il  embrassa  la  même 
carrière,  et  devint  évêaue  de  Lodève,  puis  de  Meaux  en  1506. 
Louis  XII  l'employa  dans  plusieurs  négociations  importantes. 
U  l'envoya  en  1507  en  ambassade  extraordinaire  à  Rome,  avec 
U  mission  de  justifier  la  conduite  politique  du  roi  de  France 
tBvers  le  pape  Jules  II.  Guillaume  Briçonnet  servit  utilement 
800  prince.  On  a  de  lui  le  discours  qu'il  prononça  en  latin 
devant  le  pontife  et  le  sacré  collège  pour  justifier  Louis  XII 
•t  retracer  les  grands  services  que  de  tous  temps  les  rois  de 
France  avaient  rendus  au  saint-sié^e.  Briçonnet  assista  en  qua- 
lité d'évèque  de  Lodève  au  concile  de  Pise,  puis  à  celui  de 
Latran.  Sous  François  1''%  il  fut  chargé  de  diverses  négociations 
auprès  de  Léon  X.  De  retour  en  France  en  1518,  il  tint  dans 
•on  diocèse  plusieurs  synodes,  où  furent  promulgués  de  sages 
lèglements  pour  la  réforme  de  la  disci{>Une  ecclésiastique.  Anû 
des  lettres,  il  attira  auprès  de  lui  plusieurs  savants,  dont  plu- 
«eurs,  entre  autres  Guillaume  Forel  et  le  Fèvre  d'Elaples,  le 
ooropromirent  par  la  hardiesse  de  leurs  opinions.  Celait  le 
moment  où  Luther  commençait  à  répandre  ses  doctrines.  Les 
«inemis  de  GuillauBie  Briçonnet,  entre  autres  les  cordeliers, 
dont  il  avait  voulu  réprimer  les  désordres,  l'accusèrent  comme 
fauteur  d'hérésie.  Ajourné  deux  fois  devant  le  parlement  de 
Paris,  Guillaume  Briçonnet  sortit  victorieux  de  cette  double 


soixante-cinq 
aiçoNNET  (1)ENV8),  frère  du  précédent,  évoque  de  Toulon 
en  1511,  puis  de  Saint-Malo  en  1511,  à  la  mort  de  son  père, 
réunit  en  1515  à  ce  dernier  évéché  celui  de  Lodève  ;  mais  en 
1621  il  permuta  ce  dernier  âége  contre  l'abbaye  d'Ëpernay. 
Comme  son  frère,  il  assista  aux  conciles  de  Pise  et  de  Latran  ; 
comme  lui,  il  fut  ambassadeur  de  François  I"*^  auprès  de 
Léon  X.  Ce  fut  à  sa  sollicitation  que  ce  pontife  canonisa  saint 
François  de  Paule  en  1517.  Coron^e  son  frère  enfin,  il  protégea 
les  savants,  doiU  plusieurs  lui  dédièrent  leurs  ouvrages;  il  ne 
lui  survécut  pas  longtemps,  étant  mort  le  18  décembre  1535, 
emportant  dans  la  tomtiela  renommée  de  père  des  pauvres.  Il 
en  servait  tous  les  jours  treiae  à  table,  étant  lui-même  à  jeun,  et 
remplissant  d'ailleurs  Uhis  les  aoius  d'un  saint  évoque. 

Ch.  du  iiOZOIE. 

MKOTEAtx ,  S.  m.  pi.  (torm.  de  fabrique),  deux  pièces  de 
bois  à  iNiscule,  longues  et  étroites,  qui  sont  placées  sur  le  milieu 
du  métier  des  lisnerauds,  des  rubaniers,  etc. 

BUDAINE  (  Jacques  ) ,  missionnaire  jésuite,  naquit  au  vil- 
lage de  Chusclàm  prèsd'Uiès  le  âl  mars  1701,  et  mourut  à  Ro- 
quemaure  près  d'Avignon  en  1767,  à  l'âge  de  soixante-six  ans. 
Ses  parents,  qui  le  destinaient  au  sacerdoce,  le  placèrent  chez  les 


jésuites  d'Avignon,  et,  lorsqu'il  eut  terminé  avec  niccè  Mb. 
manités,  il  fut  envoyé  au  séminaire  de  Saint-Charles  de  la  Crû. 
Il  y  montra  des  dispositions  si  heureuses  pour  la  pré<Jbligt 
qu'avant  même  au'il  eût  reçu  la  prêtrise  on  le  chargea  de  bn 
les  catéchismes  oans  plusieurs  églises.  C'étaient  autant  (fefill^ 
tiens  intéressants,  de  conférences  instructives  et  d*eiborUik« 
chaleureuses  que  relevaient  encore  les  narrations  les  plus  (fâ- 
chantes de  l'histoire  sainU;.  Le  simple  clerc  s'y  (aisatt  êcooie 
même  des  prêtres,  et  lezèle  qu'il  déploya  dans  cette  humbli'ibfK^ 
lion  lui  mérita  bientôt  le  diaconat.  Le  vicaire  aénéral  d^lià, 
avact  même  que  lejeuneBridaiiieeùt  reçu  tous  les ordm, lui! 
commencer  la  mission  dans  différentes  paroisses  du  dioù 
Sans  avoir  de  discours  préparé,  le  missionnaire  parla  avfc  m 
de  force ,  d'onction  et  aéloquencc ,  qu'il  opéra  des  cûnvmi« 
éclatantes  dans  les  villages  qu'il  évanfiélisaiL  Un  début  si  {liv- 
rable donna  l'idée  à  l'évêque  d'Uzès  de  le  produire  sur  \uï\/k 
grand  théâtre. Bridaine^  malgré  des  refus  respectueux  didetpi 
sa  modestie,  dut  rempUr  la  station  du  carême  à  Aigu^  llur^ 
ville  du  diocèse  de  Nîmes ,  qui  manquait  alors  de  prédiolm 
Le  lévite  obéissant  y  arriva  à  pied,  un  bâton  à  la  main,  pirtat 
avec  lui  un  peu  de  linge,  son  bréviaire  et  trois  sermons écnd 
A  la  vue  de  ce  jeune  homme  si  pauvre,  les  babitauls  d'Âigi» 
Mortes  témoignèrent  leur  mécontentement  et  refusèrtot  (kf^ 
coûter.  Vainement,  le  mercredi  des  Cendres^  Bridaineillmil 
des  auditeurs  dans  la  principale  église  ,  au  pied  de  fautd;  ptr 
sonne  ne  venait  au  sermon.  Alors  saisi  d'un  zèle  dontooi'ntf 
pas  eu  d'exemple  encore^  il  sort  revêtu  de  son  surplis,  «»d»- 
chette  à  la  main  qu'il  fait  retentir  de  carrefour  en  ciTxëm.k 
ce  spectacle  chacun  s'arrête,  la  foule  grossit  à  la  suite  rfi»- 
sionnaire  /•et  curieuse  de  voir  où  doit  aboutir  cette  scèrsifi' 
lière,  et  peut-être  aussi  touchée  d'une  certaine  compam^ 
leprédicateur  délaissé,  elle  le  suit  et  rentre  avec  lui  (btnf^ 
glise.  Bridaine  alors  monte  en  chaire ,  entonne  nn  cjntiq[»« 
la  mort,  et,  pour  toute  réponse  aux  édals  de  rire  qui  racrwi- 
lent,  il  se  met  à  paraphraser  le  terrible  sujet  de  son  aà^ 
avec  une  telle  énergie,  <|u'il  fait  bientôt  aucôéder  i  une  hir» 
dérision  le  silence  et  l'épouvante.  Dès  ce  jour  ses  ewrot».» 
vertis  en  mission ,  furent  constamment  suivis  par  ooe  (# 
avide  de  l'entendre  ;  la  parole  du  nouvel  apêtre  porta  m  N* 
les  pécheurs  s'amendaient,  et  des  converBions  vtnbraMesft^ 
tèrent  le  talent  irrésistible  de  l'homme  de  Dieu;  et  patM'- 
n'était  encore  que  simple  diacre  ;  mais  le  moment  arrivui  *• 
devait  recevoir  la  dernière  ordination.  Il  s'y  prépara  aw  ^ 
veur  à  Alais,  et  il  reçut  le  sacerdoce  le  36  mai  I7as.  Il«** 
doubla  de  zèle  et  de  dévotion.  Dès  cette  époque,  il  rewWi 
se  consacrer  entièrement  à  un  apostolat  utile ,  surtout  an|tt- 
ple.  Pour  atteindre  ce  noble  but,  il  se  mil  sous  la  dire**- 
éclairée  du  vénéral)le  abl)é  Maliblre,  supérieur  des  mi»* 
royales.  Sous  sa  tutelle  bienveillante,  Bridaine,  après  a^> 
tenu  le  brevet  de  missionnaire  royal ,  prêcha  d'abord  dafc  ■' 
Cévennes  alors  livrées  à  l'hérésie,  et  y  nt  des  coiiquèttt  naV 


Sauf  les  provinces  et  les  villes  de  l'extrême  nord,  il  n'est pî^ 
district,  pas  une  bourgade,  pas  un  villa^,  pas  onf  9^  ** 
Midi  que  le  missionnaire  de  Dieu  n'ait  visitée,  et  qu'il  o»" 
j  quelque  sorte  régénérée  sous  le  feu  de  sa  parole  éloqrf- 
L'esprit  de  la  foi  qui  ranimait  se  répandait  sur  toute  nf*^ 
sonne,  et  donnait  à  tous  ses  discours  une  force  vidonftt»' 
paraissait  si  convaincu  de  ce  qu'il  disait,  sa  vie  s'adaptait  "  *'^ 
tablement  à  sa  morale,  en  un  mot  U  faisait  si  rMtwi^  ' 
urm»ns  que  sa  persuasion  entraînait  celle  de  ses  auditfvn  l 
timbre  de  sa  voix  était  si  étendu  qu'il  pouvait  distinct'»' 
être  entendu  de  10,000  personnes;  cette  sonorité d'organf  Je- 
tait encore  à  la  puissance  de  ses  discours ,  à  rentralnefixi- 
s  mouvements  oratoires.  L'art  avec  lequel  il  graduait!»*'  ■ 


ses 


exercices  de  la  mission,  l'éclat  et  la  pompe  des  céteanjarv 
ton  et  le  sujet  de  ses  iBstructions,  la  pureté  de  sa  vie,*«  '' 
sintérossement  et  son  activité  qui  retra^ieut  la  coodwt*  ^ 
premiers apùLrcs  de  l'Eglise, tout  étonnait  et  subjuguait'*^' 
Parfois  aussi  il  employait  des    moyens  extraordinaires  P* 
frapper  les  imaginations.  Dans  une  mission, â  la  findeiB 
ses  aiscours,  Bridaine  fait  placer  ses  auditeurs  sur  deoi  n-vj 
puis  se  mettant  à  leur  tète ,  a  Maintenant,  mes  frères»  W^ 
il ,  je  vais  vous  conduire  chacun  chez  vous.  »  Entonoaoï- 
un  cantique,  il  sort  de  l'Eglise,  menant  ainsi  la  foule  f^**'^ 
sionndlement.  Cependant  chacun,  le  voyant  dépassa'*; 

meure ,  se  demande  a  Où  allons-nous  T j>  Le  P.  fr*  ' 

marche  toujours.  Après  avoir  parcouru  les  rues  et  les  pî**"* 
l'endroit,  on  arrive  subitement  à  un  cimetière.  Bnàntr 


Mi^àlWF. 


oufrir  les  porles,  ei»  mootanl  sur  un  tertre  toroulaire»  €  Je 
TOUS  Tafais  bien  dit,  chrétiens,  s*écria-t~il  >  que  j'allais  vous 
cof  idaire  ctiaçun  cbei  vous  ;  vous  éles  en  ce  moment  dans  votre 
domicile  inévitable,  etc.  »  Une  semblable  allocutios,  prononcée 
en  pareil  lieu  d'une  voix  vibrante  et  sonoi% ,  dut  faire  une  pro- 
fonde inprestion.  Aussi ,  durant  deux  cent  cinquante-six  mis- 
sions préchées  surtout  dans  le  midi  de  la  France,  Bridaine  vit-il 
les  populations  accourir  sur  ses  pas;  les  conversions  éclatantes, 
les  restitutions  inespérées,  les  réparations  pabliques,  les  réconci- 
liations sincères  signalaient  son  passage  aans  les  provinces.  Les 
plus  illustres  prélats  tieroandaient  le  concours  d'un  apôtre  si  ri- 
che ea  œuvres  et  tu  paroles,  et  toujours  il  se  rendait  à  leur  in- 
vitation ,  sans  consulter  ses  forces.  Plus  d*une  fois  la  nuiladie ,  à 
la  suite  de  ces  fatigues,  le  forçait  d*interrompre  son  apostolat, 
mais  avec  la  santé  il  reprenait  aussi  le  cours  de  ses  prédications. 
I>eax  fois  il  fut  appelé  à  Paris.  Ce  fut  dans  une  de  ces  occasions 
qu*il  improvisa  à  âaint-Sulpice,  devant  l'auditoire  le  plus  bril- 
Jant  de  u  capitale ,  cet  exorde  sublime  qui  seul  peut  nous  don- 
ner une  juste  idée  de  l'élociuence  évangélique  du  P.  Bridaine. 
«  A  la  vue  d'un  auditoire  si  nouveau  pour  moi,  dit  l'orateur,  il 
semble,  mes  frères,  que  je  ne  devrais  ouvrir  la  Itoucheque  pour 
TousdemaBder  sràceen  faveur  d'un  pauvre  missionnaire,  dé* 
pourvu  de  tous  les  talents  que  vous  exigez  quand  on  vient  vous 
|Mrler  de  voire  salut.  J'éprouve  ce|>endant  aujourd'hui  un  sen* 
tiinent  bien  différent  ;  et  si  je  suis  humilie ,  gardei-vous  de 
croire  que  je  m'abaisse  aux  misérables  inquiétudes  de  la  vanité. 
A  Dieu  ne  plaise  (]|u'un  ministre  du  ciel  pense  jamais  avoir  be- 
soin d'excuse  auprès  de  vous  1  car,  qui  que  vous  soyez,  vous  n'é- 
les  comme  moi  que  des  pécheurs.  C'est  devant  votre  Dieu  et  le 
flûen,  que  je  me  sens  pressé  dans  ce  moment  de  frapper  ma  poi- 
trine. Jusqu'à  présent  j'ai  publié  les  justices  du  Très-Haut  dans 
les  temples  couverts  de  chaume;  j'ai  prêché  les  rigueurs  de  la 
pénitence  i  des  infortunés  qui  manquaient  de  pain.  J'ai  annoncé 
aux  bons  habitants  des  campagnes  les  vérités  les  plus  effrayan- 
tes de  ma  religion.  Qo'ai-je  fait,  malheureux  !  J'ai  contrislé  les 
pauvres,  les  meilleurs  amis  de  mon  Dieu  ;  j'ai  porté  l'épouvante 
et  la  douleur  dans  ces  âmes  simples  et  Gdèles  que  j'aurais  dû 
plaindre  et  oonaoler.  C'est  ici  où  mes  regards  ne  tombent  que  sur 
desmads,  sur  des  riches ,  sur  des  oppresseurs  de  l'humanité 
soonuile ,  sur  des  pécheurs  audacieux  et  endurcis  1  ah  I  c'est 
id  seolemeat  qu'il  ullait  faire  retentir  la  parole  sainle  dans 
loole  la  (oice  ds  son  tonnerre ,  et  placer  avec  moi  dans  cette 
chaire ,  d'un  côté  la  nori  ^ui  Dous'menace ,  et  de  l'autre  mon 
grand  Dieu  qui  vient  vous  juger.  Je  tiens  ai^ourd'hui  votre  sen- 
tence à  la  nnîn  :  tremblea  donc  devant  moi,  hommes  superbes 
'  "  '  isneaxquim'écoBtezl  La  nécessité  du  salut,  la  certi- 


tade  de  la  mort ,  l'incertitude  de  celte  heure  si  effroyable  pour 
TOUS,  l'impénitence  finale,  le  jugement  dernier,  le  petit  nombre 
des  élus,  l'enfer,  et  par-dessus  tout  l'éternité;  voilà  les  sujets 
'  ^  viens  voua  entretenir  et  one  j'avais  dû  sans  doute  ré- 
poar  vous  seuls.  Bt  qu'ai-je  besoin  de  vos  suffrages  qui 
ne  damneraient  peut-être  sans  vous  sauver  ?  Dieu  va  vous 
ésBOUvoir  tandis  que  sdh  indigne  ministre  vous  pariera,  car  j'ai 
aoqott  une  expérience deses  miséricordes.  Alors,  pénétrés  d'hor- 
icmr  pour  voa  iniquités  passées,  vous  viendrez  vous  jeter  entre 
ïïm  es  bras  en  versant  des  larmes  de  componction  et  de  repentir , 
et  ,  à  force  de  remords,  vous  me  trouverez  assez  éloquent.  »  Le 
i^sMede  ce  sermon,  qui  avati  été  préparé  à  l'avance,  offrait  une 
QQMnposition  pleine  de  goât  Tel  fui  Bridaine  ;  tons  les  évëques 
de  France  avaient  la  plus  haute  estime  et  pour  ses  vertus  et  pour 
ses  talents;  la  véritable  éloquence  vient  du  cœur,  a-t-on  dit,  et 
en  effet  c'est  dans  son  âme  ardente  et  pieuse  que  le  P.  Bri- 
daine puisait  ces  inspirations  sublimes  qui  faisaient  dire  à 
MasMllon  qu'il  n'avait  jamais  entendu  de  prédication  ni  si  cha- 
lenrenoe ,  ni  si  rapide ,  ni  si  persuasive.  Le  cardinal  de  Fleuri 
voulut  voir  cet  orateur  eélèbre;  il  le  destinait  à  fonder  une  so- 
délé  de  misaionnaires  pour  paroaorir  toute  la  France  et  y  per- 
pétuer la  foi,  mais  la  mort  ou  cardinal-ministre  fit  avorter  ce 
projet  Dans  un  voyage  que  h  P.  Bridaine  fit  à  Rome  en 
1750 ,  le  pape  Bendt  XIV  reçut  avec  beaucoup  de  prévenance 
et  de  conaidifralion  l'apôtre  de  la  France  ;  il  l'investit  du  pouvoir 
de  prêcher  des  missions  dans  Umle  l'étendue  de  la  chrétienté, 
c'est-à-dire  sur  toute  la  sudaee  du  globe.  La  vie  entière  et 
Mdaine  méritait  cette  flatteuae  diatinction  ;  olarilé  dans  les  ac- 
tes oomoM  dans  les  ntroles,  abnégation  constante  de  soi-^néme, 
pureté  de  corps  et  d  âme,  absence  d'arobiUon,  cahne  angéliqne 
dans  toute  sa  conduite,  telles  furent  îes  vertus  de  ce  mission- 
nnire  fameux.  Les  persécutions  secrètes,  les  attaques  des  novn* 
^n  vinrent  s'émooaaer  contre  la  fermeté  de  son  ànae ,  oont- 
tre  la  foi  de  son  e^t  et  contre  la  iMMité  de  son  cœur.  Il  mon- 


(  Wi)  BUMJT. 

près  d'Avignon,  où  il  allait  donner  une  mission,  bien  que  de- 
puis longtemps  une  maladie  cruelle  le  tourmentât  beaucoup.  Lt 
'22  décembre  1767^  elle  l'emporta  à  l'àgc  de  soixante-six  ans,  et 
sa  mort  fut  réellement  une  calamité  publique.  C'était  l'homme 
de  ce  siècle  le  |>lus  populaire.  «  Nul  n'a  possédé,  dit  l'atibé 
Maury,  aussi  cmincmnient  que  lui  le  rare  talent  de  s'emparer 
d]uue  multitude  assemblée.  On  remarquait  dans  tout  ce  qu'il 
disait  une  éloqueuce  naturelle  qui  jaillissait  des  sources  du  gér 
nie,  des  élans  dont  la  vigueur  agreste  découvrait  plus  de  talent 
et  plus  d'idées  que  l'indigence  superbe  de  l'imitation,  des  tours 
naturellement  oratoires,  des  métaphores  hardies,  des  pensées 
neuves,  une  élocution  simple  mais  noble  dans  sa  popularité,  un 
art  parfait  d'exciter  et  de  soutenir  l'attention  du  peuple,  qui  ne 
se  lassait  jamais  de  l'entendre.  »  —  «Ce  n'est  pas  un  orateur 
chrétien,  ajoute  M.  de  Saint-Marc  dcGirardin,  tel  que  ceux  que 
nous  connaissons  dans  la  chaire,  ce  n'est  pas  un  prédicateur 
lettré  qui  de  temps  en  temps  paraît  soit  à  Versailles,  soit  à  Pa- 
ris, et  prononçant  un  discours  longtemps  appris  à  l'avance  : 
c'est  un  homme  qui  s'inspire  à  la  vue  d'un  immense  auditoire; 
car  ce  qu'il  voit,  ce  sont,  non  pas  des  hommes  qui  vont  applau-* 
dir  plus  ou  moins  à  sa  parole,  mais  des  âmes  souffrantes  dont 
il  est  responsable  ,  qu'il  doit  conduire,  que  sa  parole  peut  per- 
dre ou  sauver,  mener  au  bonheur  ou  au  malheur  éternel. d  — 
Aussi ,  ce  que  nous  aimons  dans  Bridaine  avant  tout .  c'est  le 
missionnaire  de  village,  de  bourg  et  de  campagne;  c'est 
l'homme  de  tous  les  jours ,  de  toutes  les  heures ,  de  tous  les  dé- 
vouements et  de  toutes  les  souffrances  les  plus  triviales  et  les 
plus  subalternes.  Tel  est  le  mérite  particulier  de  Bridaine  :  il 
aima  le  peuple  ;  le  peuple,  mais  individu  par  individu  ;  il  aima 
les  hommes  malheureux  qui  le  composent.  Les  chaumières  risi- 
tées  trop  souvent  par  la  misère  et  rarement  par  l'aumône,  voilà 
ce  qu'affectionne  le  P.  Bridaine  ;  partout  il  porte  l'aumùne  de 
la  prière;  partout  il  console  quelque  afflige;  partout  il  ffuéril 
quelque  pécheur  ;  (|uelquefois  même  il  effraye  le  coupable  en> 
durci.  —  Une  tradition  récente  nous  a  conservé  le  souvenir  <li 
l'effroi  prodigieux  qu'il  répandit  dans  l'assemblée  lorsque,  mê- 
lant ses  comparaisons  frappantes  à  ses  conceptions  sublimes,  il 
s'écria  :  «r  Sur  quoi  vous  fondes-vons  donc ,  mes  frères ,  ponr 
croire  votre  dernier  jour  si  éloigné?  Est-ce  sur  voire  jeunesse t 
—  Oui,  répondez-vous ,  je  n'ai  encore  que  vingt  ans,  que  trente 
ans. — Ah  I  vous  vous  trompez  du  tout  au  tout.  Non,  ce  n'est  pas 
vous  qui  avez  vingt  ou  trente  ans;  c'est  la  mort  qui  a  vingt  ans, 
trente  ans  d'avance  sur  vous  ,  trente  ans  de  grâce  que  Dieu  a 
voulu  vous  accorder  en  vous  laissant  rivre,  qne  vous  lui  devea,  al 


qui  vous  ont  rapproché  d'autant ,  do  terme  où  la  mort  doit  vous 
achever.  Prenez-y  donc  garde,  l'éternité  marque  déjà  sur  votre 
front  l'instant  fatal  où  elle  va  commencer  pour  vous  f  Eh  !  saven- 
vous  ce  que  c'est  que  l'éteniité?  C'est  une  pendule  dont  le  balan- 
cier dit  et  redit  sans  cesse  ces  deux  motsseulement  dans  lesilenee 
des  tombeaux:  louj<mn,  jmmiisl  jamais  ,  toujours!  et  pen- 
dant ces  effroyables  révolutions  un  réprouvé  s'écrie  :  QueUe 
heure  est-il  ?  et  la  voix  d'un  autre  misérable  hri  répond  :  t'S^ 
temiié  t  »  —  Assurément  cette  chaleur  de  l'âme  était  au-dca- 
sus  des  froides  prétentions  du  k)el  esprit.  Après  avoir  entendNi 
Bridaine ,  on  devait  dire  avec  Marmonlel ,  que  ce  missionnaire 
énergique  a  déchiré  plus  de  coBurs,  a  dit  couler  plus  de  larnias 
que  le  savant  Bourdaioue ,  que  l'élégant  Fléchier ,  et  même  qne 
le  sublime  Bossuel.  Il  est  bien  à  regretter  qu'on  n'aK  pu  ra* 
cueillir  toutes  ses  improvisations  si  frappantes,  il  ne  nous  reste 
de  cet  orateur  que  les  Canliauês  spiriiutlê  du  F,  Bridaim 
qui  furent  d'abord  réimprimes  à  tusage  des  missions  royaêm 
de  France.  lisent  été  bientôt  répandus  dans  toute  la  France i 
rinquante  éditions  se  succédèrent  rapidement.  C'est  on  livre 
indispensable  aux  missions.—  L'abbé  Carron  a  donné  la  Vie  ée 
Bryaaine,pu\s  quelques  extraits  de  ses  Serwume,  dans  on  livrp 
intitulé  le  Manuel  des  prêtres. 

BRIDAX  (Cbables-Antoike),  oé  à  Hovière  en  Bourgogne 
en  juillet  1730.  Entraîné  fort  jeune  par  sa  vocation  pour  la 
sculpture ,  il  vint  se  fixer  à  Pans,  y  obtint  plusieurs  médailles 
d'honneur  et  le  grand  prix  de  sculpture  dès  l'âffe  de  vingt-trois 
ans.  Après  les  trois  années  de  séjour  à  Rome,  Bridan  retourna 
à  Paris  ou  son  groupe  du  Martffre  de  saini  Barthélémy  le  fit 
recevoir,  en  1764,  au  nombre  des  agrégés  de  l'aciidémie  de 

Seinture;  on  l'élut  académicien  en  1771,  et  pendant  trenle- 
eux  ans  il  se  distingua  par  son  cours  de  sculpture  et  par  eus 
ouvrages ,  parmi  lesquels  on  remarque  un  groupe  en  marbre 
dont  fe  sujet  est  V Assomption  de  la  Visrge,  pour  la  cathédrale 
de  Chartres  (i776),  et  les  bas-reliefs  qui  décorent  le  chœur  de 
cette  ^lise;  les  statues  de  Vauban  et  de  Bavard,  qui  ornent  la 
galerie  des  Tuileries;  le  VuUain  placé  dans  le  jardin  du 


nt  rniMfl  il  «lui  vécu»  ks  nrmet  à  U  main,  à  Roqucmaniey    i!iaxemlx>urg»  et  plusieurs  ouvrages  exécutés  dans  la  cathédrale 


1 


BMDB. 


(896) 


de  Sens.  T^  dernière  composition  en  marbre  de  Bridan  est  le 
buêU  de  Cochin  ,  caré  de  Saint-Jacques  du  Haut-Pas ,  fonda- 
teur de  rhospice  qui  porte  son  nom  ;  il  l*exécuta  peu  de  temps 
avant  sa  mort  parordrcdu  gouvernement.  Un  travail  tropassiau 
a  causé  les  infirmités  trop  longues  qui  ont  fait  8uccoml)er  cet 
artiste  recommandablc,  à  Paris,  le  28  avril  i805. 

BRIDAN  (Pierbe-Charles),  Statuaire,  naquit  à  Paris  le 
10  décembre  1766,  et  remporta  en  1791  le  grand  prix  de 
sculpture.  Son  premier  ouvrage  fut  exposé  en  Tan  vu  ;  c*était 
Pârii  préienlant  la  pomme  à  Vénus,  L'année  suivante ,  il 
exposa  une  siatue  de  ilmmorialité  (aux  Invalides),  et  plusieurs 
bustes  et  statues  (Marlborough,  le  général  Wallongne,  Titien), 
qui  fondèrent  dès  lors  sa  réputation.  Sous  l'empire,  il  fut 
chargé  de  travaux  im|K)r(ants;  nous  citerons  entre  autres  le 
Canonnierde  l'arc  du  Carroutel,  douze  bas-rclicfsde  la  colonne 
Vendôme,  du  Ouetelin  pour  le  pont  de  la  Concorde,  le  Coloise 
de  Véléphanl  pour  la  fontaine  de  la  Bastille.  On  lui  doit  encore 
une  statue  di* Epaminondat  mourant  (au  château  de  Saint- 
Cloud);  plusieurs  bas-reliefs,  entre  autres,  dans  l'escalier  du 
Louvre,  Neptune  et  Cérès,  et  le  Tombeau  de  la  reine  de 
Sicile ,  Marguerite  de  Bourgogne.  En  1819 ,  il  obtint  le  grand 
prix  de  sculpture  proposé  par  Louis  XVIII.  Cet  habile  artiste  a 
formé  de  nombreux  élèves.  Il  est  mort  en  1836. 

BRIDARD  (F.  LaGARDE). 

BRIDACTLT  (Jean-Pi erre)  ,  maître  de  pension  à  Paris,  où 
il  mourut  le  34  octobre  1761 ,  s'adonna  avec  quelque  succès  à  la 
littérature.  Il  a  composé  deux  ouvrages  utiles  et  justement 
estimés  :  Phraseê  et  Sentences  tirées  des  comédies  de  Térence^ 
Paris,  1745,  inl3  —  Mmurs  et  Coutumes  des  Romains,  Paris, 
1755  et  1755,  2  vol.  in-12. 

BRIDE  {accept,  div.)p  s.  L  la  partie  du  harnais  d'un  cheval 
qui  sert  à  le  conduire  et  oui  est  composée  de  la  têtière,  des  rênes 
et  du  mors.  Mettre  la  bride  au  cheval,  —  Il  se  prend  quel- 
quefois pour  les  rênes  seules.  Ce  cheval  a  rompu  sa  bride,  il  a 
rompu  ses  rênes.  Mener  un  cheval  par  la  bride ,  le  mener  en 
tenant  les  rênes  sans  le  monter.  —  Figurément  et  familière- 
ment,  Tenir  quelqu'un  en  bride,  le  contenir,  surveiller  sa 
conduite.  Lut  l#titfr  Al  bride  haute.  Lui  tenir  la  bride  courte, 
le  traiter  avec  quelque  sévérité.  Lâcher  la  bride  à  quelqu'un, 
lui  donner  plus  de  liberté  qu'à  l'ordinaire  ;  et.  Lut  mettre  la 
bride  sur  le  cou ,  l'abandonner  à  sa  propre  volonté ,  lui  laisser 
toute  volonté  d'agir.  —  Figurément ,  Lâcher  la  bride  à  ses  pas^ 
iions,  s'y  abandonner  entièrement.  —  Aller  à  toute  bride, 
à  bride  abattue ,  mener  son  cheval  au  grand  galop.  —  Figu- 
rément et  familièrement ,  Courir  à  bride  abattue  après  les 
plaisirs,  à  sa  ruine,  à  sa  perte,  se  livrer  au  plaisir  sans  aucune 
retenue,  se  porter  ardemment  et  inconsidérément  à  quelque  dé- 
marche ,  sans  en  prévoir  les  suites  dangereuses ,  funestes.  — 
Figurément  et  familièrement ,  Aller  bride  en  main  dans  une 
affaire,  y  procéder  avec  beaucoup  de  retenue  et  de  circonspec- 
tion. —  Figurément  et  familièrement.  Brides  à  veaux,  se  dit 
de  sottes  raisons,  de  sots  raisonnements ,  qui  ne  peuvent  per- 
soader  que  des  gens  simples.  Il  se  dit  aussi  de  fausses  nouvelles, 
de  contes  absurdes  qu'on  débite  pour  se  divertir  aux  dépens  des 
gens  crédules.  Tout  ce  que  vous  dites  là  sont  brides  à  veaux. 
Cette  locution  vieillit.  —  A  cheval  donné  on  ne  regarde  pas  à 
la  bride,  quand  on  reçoit  un  présent  il  ne  faut  pas  le  déprécier. 

—  Figurément  et  familièrement,  Il  a  plus  besoin  de  bride  que 
é'éperon,  se  dit  d*un  homme  ardent,  impatient ,  qui  a  plus  be- 
soin d'être  retenu  que  d'être  excité.  —  Bride  désigne,  par 
extension ,  plusieurs  autres  choses  qui  ont  quelques  analogies 
avec  la  brioe  d'un  cheval.  Il  se  dit  du  lien  qui  sert  à  retenir 
certaines  coiffures,  et  qui  passe  et  qu'on  noue  sous  le  menton. 
Les  brides  d'un  chapeau  de  femme,  —  Il  se  dit  aussi ,  en 
term.  de  tailleur  et  de  couturière,  de  points  à  chaînette  qu'on 
dit  à  l'extrémité  d'une  ouverture  en  long,  pour  empêcher 
qu'elle  ne  sedéchireou  ne  s'élargisse.  Faire  une  bride  à  une  bou- 
tonnière. Il  se  dit  également  des  petits  tissus  de  fil  qui  servent 
è  joindre  les  fleurs  les  unes  avec  les  autres  dans  l'espèce  de 
dentelle  ou'on  nomme  point  de  France,  de  Venise,  de  Malines. 

—  Il  se  ait  encore  d'un  lien  de  fer  avec  lequel  on  entoure  une 
pièce  de  bois ,  pour  empêcher  qu'elle  n'éclate.  —  Il  se  dit,  en 
chirurgie ,  de  filaments  membraneux  qu'on  rencontre  dans  le 
foyer  des  abcès ,  dans  le  trajet  d'armes  a  feu,  etc. 

BBIDE  {lechnol.\,  s.  f.  sorte  d'outil  à  l'usage  des  charrons , 

rr  assujettir  plusieurs  pièces  ensemble.  C'est  aussi  une  bande 
fer,  pliée  en  trois,  dont  ils  se  servent  pour  fixer  une  che- 
ville dans  deux  trous  qui  se  correspondent.  —  Ils  appellent 
bride  à  brancard  celle  qui  maintient  le  brancard  quand  l'ou- 
vrier le  monte  et  l'assemble.  —  Bride  se  dit,  «n  term.  de 


gasier,  d'un  fil  de  soie  que  l'on  passe  d'un  dessin  à  hmt.i 
que  les  découpeurs  enlèvent  avec  les  forces  ;  et  dm  bo«t è 
soie  échappée  de  dessous  le  bec  de  Taiguille  du  nétifr  d«  h^ 
bricaut  de  bas ,  droite  et  lâche ,  en  laissant  an  vide  o«  « 
trou.  —  Bride,  en  term.  d'armurier,  se  dit  de  ce  qui  rêumik 
noix  et  la  gâchette  d'une  platine  de  fusil.  —  Les  foodmè 
cloches  nomment  brides  de  grands  anneaux  de  fer  qui  imcg 
à  suspendre  la  cloche  au  mouton. 

BRIDÉ  (hist.  nat,)f  s.  m.  nom  d'une  sorte  depoûioo^ 
lient  du  genre  des  cbétodons  ou  des  balistes. 

BRIDEL  (SASitEi.-ELisÉ£),  botaniste  et  poète  $uiiir.iir« 
1761  au  villase  de  Crassier,  canton  de  Vaud,  était  leërrui 
des  enfants  du  pasteur  de  ce  village ,  (jui  fut  lai-ménif  •« 
premier  maître.  Il  fut  envoyé  ensuite  à  1  académie  de  Linant 
pour  y  terminer  ses  études.  Dès  l'âge  de  dix-neof  ans,  il  ts 
charae  de  faire  l'éducation  dos  deux  princes  Auguste  et  Frst^ 
rie  de  Saxe-Gotha.  Il  fut  ensuite  nommé  secrétaire  et  Ubt». 
thécaire  de  l'alné  de  ses  élèves.  Sa  santé  étant  cbaiiGela:.if;i 
étudia  la  botanique ,  comme  amusement ,  d'après  les  coaità 
de  Grimni ,  il  fit  de  rapides  progrès,  et  perfectionna  les  Do(i« 
qu'on  avait  sur  les  mousses.  Après  la  bataille  d'Iéaa,  il  M 
anobli  et  revêtu  du  caractère  de  conseiller  delnrationpir  )ed« 
de  Gotha,  qui  l'envoya  traiter  avec  Napoléon.  Plus  tara  il  n^ 
le  titre  de  chambellan  ,  et  eut  des  missions  i  Berlin,  i  hn, 
puis  à  Rome ,  d'où  il  s'agissait  de  ramener  son  andenrlèivlr 
prince  Frédéric,  qui,  ayant  embrassé  la  rdi^on  catholiqrf 
tenait  éloigné  de  sa  famille.  Il  obtint  plusieurs  aodieacnà 
pape.  Après  la  mort  préinaturécdes  deux  princes  ses  ëm,ili* 
retira  dans  une  maison  de  campagne  près  de  Gotha,  ner  a 
femme,  fille  d'un  baron  allemand  ;  il  y  vécut  loin  de&îMtcn, 
partageant  son  temps  entre  l'éducation  de  ses  eofÎMii.ki 

Etantes  et  la  poésie.  Il  y  mourut  le  7  janvier  18i8.  Il  eUiiur» 
re  d'un  grand  nombre  de  sociétés  savantes  de  rEorofr.tf 
notamment  de  la  société  linnéenne  de  Paris.  Son  herbier  coai»' 
nait  douze  cents  espèces  de  mousses.  Ses  ouvrages  sont  ccrib  a 
latin  ou  en  allemand  ,  et  quelques-uns  en  français.  Void  ta 
plus  remarquables  :  1*"  Dissertation  sur  la  végétatif  km* 
fia/«,  journal  de  Genève,  1701  ;  ^  Muscologia  recenti9nm,tit, 
Gotha  et  Paris,  1797-1803,  S  vol.  in-4«  ;  5»  Muscologia  mm 
supplementum,  Gotha,  1806-1817,  5  vol.  iD-4<'  ;  A"  MHkit 
nova  museorum,  ete.,  Gotha,  1819,  in-4<'  ;  S*"  Brgohgk» 
versa,  Leipzig ,  1827,  2  vol.  in-8»  ;  e»  Sbemche  d'mefenh 
pays  de  Saxe-Gotha ,  en  latin ,  insérée  dans  la  Statistiqfu  èk 
Thuringe  ;  7»  Exposition  de  la  nouveile  théorie  ,éshf^ 
siologie  du  docteur  Qall,  Leipzig,  in-8*  ;  8»  Flora  e^Hik 
viana  du  baron  de  Schlotbeim  (traduit  de  rallemand  en  btiit 
en  français),  Gotha  ,  1804.  Bridel  s^était  aussi  livré k  te  liltoh 
turc,  ainsi  que  l'attestent  les  ouvrages  suivante  :  9"  l^tonrwt» 
poétiques,  Lausanne,  1788,  réimprimés  à  Paris ,  1791,  m«  k 
titre  de  Colthon  et  Clessamor  ;  10°  le  Temple  à  h  mè. 
poème  en  prose,  Lausanne,  1789,  in-8*»;  11"  Lmsirsish^ 
nie  et  d'Èulerpe,  Paris,  1808,  in-8».  Il  traduisit  de  l'altcoM^ 
les  trois  ouvrages  suivante  :  13"  Descriptions  des  piermf- 
vées  du  cabinet  du  baron  de  Hosch,  Nuremberg,  1795,  '»^ 
avec  douze  planches  ;  15"  Esthétique  de  la  toilette,  lé^ 
in-8"  ;  14"  Augusteumon  Description  des  monuments  e^in* 
du  cabinet  de  Dresde,  Leipzig,  1806-1812,  S  vol.  in-M.  Di 
laissé  en  manuscrit  Histoire  littéraire  de  tAUemagef,»' 
vol.,  et  un  Recueil  de  poésies  nouvelies.  Il  a  aussi  insmp^ 
sieurs  pièces  de  vers,  des  articles  de  littérature  et  des  dîMffi^ 
lions  scientifiques  dans  diverses  publications  périodiques (^« 
temps. 

BRIDEL  (Jeàn-Louis)  ,  frère  de  SamoH-Eliséo  BridrC  « 
en  1759,  commen^  comme  lui  par  être  précepteur  en  ^ 
et  en  Hollande ,  visita  une  grande  partie  ae  l'Europe ,  firt  p 
leur  de  l'élise  française  à  BAte  de  1805  à  1808 ,  [{roliesBi'^ 
cadémie  de  Lausanne  les  lances  orientales,  et  inler^rtia 
Bible;  lut  appelé  au  grand  conseil  ducantonde  Vaud,oàils*' 

rndant  dix  années,  et  mourut  le  5  février  1831.  On  dte*» 
part  un  grand  nombre  de  sermons,  traités  de  théslop^ 
d'essais  politiques  et  littéraires  :  les  hifortumes  éujeftBiJ^ 
valier  de  Lalande ,  Paris  (Lausanne),  1781,  in-8».  -  l^ 
duction  à  la  lecture  des  odes  de  Pindare ,  l^usanœ,  iT" 
in-12.  —  Mémoire  sur  t abolition  des  redevances  H^ 
1798,  in-8".  -  Réflexions  sur  la  révohuêon  de  la  Suùse.  »*■ 
in.^.  _  le  Pour  et  le  Contre  ou  Avis  à  ceux  f««  "rj^ 
de  passer  dans  les  Etats-Unis  d'Amérique,suivi d'une émi^ 
tion  du  Kentucky  .  etc.,  Paris  et  Bàle ,  l«03 ,  in-^.  J^ 
sur  la  manière  de  traduire  le  Dante  ,  suivie  d'une  jreéa^ 
en  vers  français  du  einquièw^  chant  de  t Enfer  Ç- 
1806, iD-8".-  Traité del'annéejuive,aniiqueHm0éef^^'' 


MIMIE. 


(  597 .) 


BRIDGEWATBR. 


810,  ln-8». — Le  livré  de  Job,  traduit  d'après  le  texte  original, 
wec  undiecaun  préliminaire,  Paris,  1818,  in-8».  —Bridel 
Pbilippc-Sirach),  son  frère  afné,  pasteur  à  Montreux,  a  publié 
es  sennoos ,  des  poésies  et  :  Statistique  du  canton  de  Vaud. 
"  Voyage  pittoresque  de  Bàle  à  Bienne,  Bàle,  1803,  in-fol.  — 
^trennês  MvéHennes.  —  Conservateur  suisse. 

IMDELLIB  00  BRIDELIE  (6o/(in.),  S.  f.  genre  de  pUintes 
oisines  des  bourgènes. 

■RIDBR,  V.  a.  i^aecept.  div,)^  mettre  la  bride  à  un  cheval,  à 
D  mulet,  etc.  Brtder  un  cheval.  Et  absolument,  Brider.  Bri- 
es, ii  faut  partir.  —  Figurément  et  familièrement,  Brider  le 
n  à  ^uelqu*un  avec  une  houssine,  avec  un  fouet ,  frapper 
nelqn  nn  au  travers  du  visage  avec  une  honssine ,  avec  un 
«et,  etc.  —  Figurément  et  familièrement.  Brider  quelqu'un 
iftifi  coii<iral,par  tin  arif,  mettredans  un  contrat,  dans  un  acte, 
ïrtai nés conditionsqui  l'obligent  à  se  tenirdanscertaines  bornes, 
roverbialement  et  flgurément,  Brider  la  bécasse,  engager 
Iroitennent  quelqu'un  de  telle  sorte  qu'il  ne  puisse  plus  s  en 
édire,  l'attraper,  le  tromper.  Proverbialement  et  figuré- 
lent,  Brider  son  cheveu,  son  âne  par  la  queue,  s'y  prendre 
maladroitement  et  à  contre-sens  dans  une  affaire.—  Brider 
idii,  par  extension,  de  certains  vêtements  attachés  de  manière 
serrer  ,  à  ceindre  étroitement.  Le  béguin  que  vous  avez  mis 
cet  enfant  le  bride  trop.  —  Bridé  ,  ée  ,  participe.  Cheval 
tlé  et  bridé.  —  Oison  bridé,  celui  à  qui  l'on  a  passé  une 
laine  dans  les  ouvertures  qui  sont  à  la  partie  supérieure  du 
îc,  pjour  Tempécher  d'entrer  dans  les  lieux  fermes  de  haies.  — 
igurément  et  par  dérision  ,  Oison  bridé,  se  dit  d'une  pér- 
oné niaise  et  sotte,  à  qui  l'on  fait  croire  ou  faire  tout  ce  que 
)n  veut. 

BRIDRR  (technol.),  v.  a.  dans  les  courses  de  bagues,  toucher 
1  potence  avec  sa  lance,  ou  passer  par-dessus  la  potence,  ou  en 
apper  le  lanon.  —  Dans  les  carrières  on  dit ,  Brider  une 
'erre ,  pour  dire ,  l'attocber  avec  le  bout  d'un  câble  de  la 
"ande  roue  où  lient  le  crochet  qui  doit  servir  à  la  monter  en 
lut.  —  On  dit ,  par  extension ,  en  term.  d'art  militaire, 
rider  une  ville  par  une  citadelle,  pour  dire  qu'on  veut  la 
«intenir  dans  le  devoir  et  Tempécher  de  se  révolter.  —  Brider 
ancre,  en  term.  de  marine,  c  est  l'empêcher  de  creuser  et  de 
enfoncer  trop  dans  le  sable ,  en  mettant  des  planches  à  ses 
attes.  On  dit,  en  term,  d'ancienne  fauconnerie,  Brider  les 
rres  d'un  oiseau,  pour  dire,  en  lier  une  de  chaque  jnain  pour 
mpécher  d'emporter  sa  proie. 

RRiHES  (techfuil.).  Dans  l'art  de  fondredes  cloches,  on  appelle 
Dsi  de  grands  anneaux  de  fer  de  forme  parallélogrammatique 
il  servent  à  suspendre  la  cloche  ou  mouton,  par  le  moyen  des 
rreauxde  fer  qui  traversent  les  anses  de  la  cloche,  et  les 
rreaux  de  Ixns  et  de  fer  posés  en  travers  sur  le  mouton ,  sur 
tquels  les  brides  passent. 

RRIDBT  (Jacques-Pierre),  cultivateur,  né  en  1746  à  Lon- 
tiers,  près  de  Verneuil  (Eure) ,  a  rendu  un  service  immense  à 
griculture  et  à  la  salubrité  publique  en  découvrant  le  moyen 
convertir,  dans  l'espace  de  quelques  Jours,  une  grande  masse 
matières  fécales  en  une  poudre  inooore  éminemment  végé- 
ive.  Breveté  par  le  roi  Louis  XVI  pour  celte  découverte, 
idel  en  fit  l'application  dans  le  courant  de  l'année  1789  à  la 
rie  de  Monfaucon.  Les  succès  qu'il  obtint  dans  son  entreprise 
allèrent  bientôt  l'envie.  Il  parait  qu'avant  les  travaux  de 
idd  on  connaissait  les  moyens  d'extraire  une  poudre  des 
ilièrcs  fécales;  mais  les  procédés  étaient  lents, peu  satisfaisants 
15  le  rapport  de  la  salubrité,  et  le  produit  conservait  une 
enr  inCecte.  A  l'aide  de  ce  fait ,  à  la  faveur  des  désordres  du 
nça ,  des  rivaux  parvinrent  d'abord  à  faire  rapporter  le 
^ety  que  l'inventeur  ressaisit  pourtant  ;  puis  à  le  Inisirer  du 
fiéfice  de  ce  brevet,  en  employant  à  Montfaucon  même ,  d'où 
reconduisirent,  des  procédés  analogues  aux  siens.  Bridet 
lit  dépensé  beaucoup  de  lemps  et  d'argent  à  défendre  ses 
Mts  cl  inventeur,  l^  chagrin  qu'il  éprouva  en  se  voyant  ravir 
frait  de  ses  travaux  lui  causa  une  maladie  de  langueur  à  la- 
elle  il  succomba  en  1807,  à  Paris.  Bridet  avait  le  génie  de 
;ncfilture.  Plusieurs  de  ses  travaux  ont  été  récompensés  par 
;  Rimailles  de  la  société  centrale.  Le  commerce  de  poudre 
relative  qui  se  fait  dans  les  seuls  départements  de  la  basse 
noandie  est  évalué  de  4  à  5,000,000  par  an. 

iiRlDGE  (BswiCKj,  néà  Linton  en  1766,  étudia  dans  l'uni* 
rite  de  Carobridee,  remplit  plusieurs  années  les  fonctions  de 
Tesseur  de  mathématiques  au  collège  de  la  compagnie  des 
les  orientales  à  Hertford,  et,  sur  la  présentation  de  la  société 
Peterhouse,  obtint  en  1816  le  vicariat  de  Cherry-Hinton . 
it  Xk  qu'il  mourut  le  15  mai  1835.  On  a  de  cet  habile  profes- 


fesseur  :  1**  Leçons  de  mathématiques  prononcées  au  collège  de 
la  compagnie,  etc.,  1810-1811,  2  vol.  in-8<*  ;  5r>  Introduction  à 
l étude  des  principes  mathématiques  de  la  philosojoàie  natu- 
relle, 1813, 2  vol.  in-8°.  La  méthode  et  la  clarté  qui  distinguent 
ces  ouvrages  en  font  des  productions  éminemment  classi- 
ques. 

RRIDGES  (NoÉ),  littérateur  anglais  du  xvii'  siècle,  avait  fait 
ses  éludes  au  collège  de  Balliol ,  a  Oxford.  Sans  fortune,  sans 
protecteurs,  il  fut  obligé,  pour  vivre,  de  donner  des  leçons  d'a- 
rithmétique. Il  a  laissé  deux  ouvrages  devenus  rares  et  très- 
recherches  des  amateurs  :  the  Àrl  of  short  and  secret  u>riting, 
Londres,  1650,  in-l3.  C'est  un  des  plus  anciens  traités  que  l'on 
connaisse  sur  la  tachygraphie  et  la  sténographie,  deux  sciences 
très-rudimentaires  à  cette  époque.  Lux  mercatoria,  Arithmetik 
natural  and  décimal,  Londres,  1661. 

RRIDGES  (Jean),  antiquaire  anglais,  était  gouverneur  des 
hospices  de  Bricdwell  cl  Bethlem,  à  Londres,  et  emf loyail  en 
partie  sa  fortune,  qui  était  considérable,  à  recueillir  des  anti- 

3uités.  Il  avait  rassemblé  les  matériaux  d'une  histoire  du  comté 
e  Northampton ,  qui  devait  être  accompagnée  de  beaucoup  de 
planches  ;  mais  il  mournten  iT2à,  avant  d  avoir  publié  son  tra- 
vail. On  en  imprima  dans  la  suite  deux  livraisons  ;  pois  Tentre- 
prise  fut  suspendue,  probablement  faute  de  succès.  Mais  en 
1726  on  recommença  la  publication  en  entier.  La  première  par- 
tie du  tome  ii  parût  en  1769;  cependant  ce  volume,  qui  ter- 
mina l'ouvrage,  ne  fut  achevé  qu'en  1791.  Cette  histoire  est 
ornée  de  cartes  et  de  gravures.  Bridges  avait  laissé  une  biblio- 
thèque si  bien  choisie,  que  le  Ciitalogue  en  est  encore  recherché 
par  les  bibliophiles  anglais. 

RRlDGETOWN  {géogr.),  ville  capitale  de  la  Barbade,  une  des 
Autilles.  Elle  s'élève  sur  la  côte  sud-ouest,  au  fond  de  la  baie 
Carlisle,  qui  peut  admettre  500  vaisseaux  ;  elle  est  défendue  par 
une  citadelle  et  plusieurs  forts.  C'est  Tune  des  plus  belles  cités 
des  Antilles.  On  y  compte  environ  1,200  maisons,  hautes,  cons- 
truites en  briques,  ornées  de  balcons  et  disposées  en  rues  larges 
et  régulières.  Elle  a  un  collège,  el  c'est  le  principal  entrepôt  de 
commerce  de  Ttle. 

BRIDGEWATER  (géogr.),  ville  d'Angleterre  (Somerset)  sur 
la  Parrel,  que  l'on  y  passe  sur  un  pont  en  pierre  et  un  de  fer, 
à  trois  lieues  de  son  emliouchure  dans  la  baie  de  Bridgcualer. 
La  marée  y  monte  de  30  pieds.  Son  port  est  l'entrepôt  du 
comté.  Celle  ville  a  6,000  habitants  et  est  à  10  lieues  sud-ouest 
de  Bristol. 

BRIDGEWATER  (C.iNAL  DE),  auprès  de  Manchester,  en  An- 
gleterre. Ce  fut  en  1758  que  le  duc  de  Bridgewater,  pour  dimi- 
nuer les  frais  de  transport  des  houilles  provenant  de  ses  mines 
auprès  de  Worsiey,  jusqu'à  Manchester,  arrêta,  avec  un  habile 
ingénieur,  peu  connu  jusqu'alors,  nommé  James  Brindiey,  le 
projet  d'un  canal  peur  leçfuel  il  fallait  vaincre  de  grands  obsta- 
cles que  le  terrain  opposait  à  cette  entreprise.  Ils  furent  surmon- 
tés avec  un  art  étonnant.  Ce  canal,  long  de  9  milles,  traverse  la 
rivière  d'Irwell  sur  des  arches  à  Barton-Bridge,  et  se  continue 
jusqu'à  Casllefield,  près  de  Manchester.  Dans  les  terres  basses  de 
Stratford ,  il  est  soutenu  par  une  belle  levée  de  terre,  avec  un 
déversoir  qui  fait  passer  le  trop-plein  des  eaux  dans  un  ruisseau 
qui  coule  en  dessous,  en  sorte  que  le  niveau  du  canal  reste  tou- 
lours  le  même.  Dans  l'acte  parlementaire  qui  accordait  le  privi- 
lège du  canal  au  duc  de  Bridgewater,  le  prix  de  la  houille  et  le 
fret  furent  r^lés  à  un  taux  très-modéré.  A  Worslev,  le  canal 
s'enfonce  sous  des  voûtes  souterraines;  le  charbon  de  terre  est 
charroyé  dans  des  ornières  en  fer  jusqu'à  une  plate-forme  au- 
dessus  du  canal,  en  sorte  qu'elle  peut  être  facilement  versée  dans 
les  bateaux.  Le  canal  du  duc  de  Bridgewater  a  eu  une  grande 
influence,  ayant  fait  la  réputation  de  Pinçénieur,  donné  Te  goût 
des  entreprises  de  canaux  el  facilité  Farnvage  du  combustible 
aux  fabnques  de  Manchester;  ce  qui  est  devenu  d'une  grande 
importance,  surtout  depuis  Tinvention  des  machines  à  vapeur; 
enlîn ,  depuis  que  le  canal  existe,  Worsiey  et  ses  environs  ont 
vu  doubler  leur  population.  Le  même  lord  obtint  en  1761  un 
privilège  pour  un  autre  canal  de  29  milles  de  long,  qui  facilite 
les  communications  entre  les  villes  de  Manchester  et  de  Liver- 
pool,  par  la  rivière  de  Mersey  ;  à  cause  de  la  grande  perte  de 
terrain,  il  fallut  éUblir  un  système  d'écluses  avec  de  grands  ré- 
servoirs d'eau.  Depuis  l'achèvement  de  ce  canal,  le  transport  par 
eau  des  marchandises  de  Liverpool  à  Manchester  ne  coûte  que 
la  moitié  de  ce  qu'il  coûtait  auparavant,  mais  il  a  perdu  une 
partie  de  son  utilité  par  l'établissement  de  la  route  en  fer  et  des 
voitures  à  vapeur  entre  les  deux  rillc».  Pour  cette  dernière  en- 
treprise ,  les  actionnaires  furent  obligés  d'acheter  le  consente- 
ment du  duc  de  Bridgewater,  à  cause  de  son  privilège.  Ce  double 


(m) 


canal  donoe  un  revenu  de  quelques  millions  de  Irancs  à  la  fa- 
mille (le  Bridgewaler. 

BEIDGEWATER  (Jkan),  en  UUn  Aquapontanui,  ecclêsias- 
lique  anglais  né  dans  le^  Yorckshire  d'une  famille  originaire 
du  cDinle  de  Somerset,  au  commencement  du  xvi*  siècle. 
Après  avoir  étudié  à  l'université  d'Oxford ,  il  fut  successive- 
ment recteur  du  collège  de  Wooton-Courlenay«  au  diocèse 
de  Wells ,  de  celui  de  Lincoln  à  Oxford  ,  chanome  de  Wells , 
archidiacre  de  Kochester ,  et  il  occupa  d'autres  fonctions  encore 
dans  la  nouvelle  Eglise  anglicane.  Resté  catboliaueparses  prin- 
cipes et  par  sa  conviction,  il  abandonna  to«is  ses  Dénéfices  et  vint 
s^elablir  en  France,  au  collège  anglais  de  Douai,  avec  plusieurs 
disciples  conquis  par  lui  au  catholicisme.  Il  se  rendit  ensuite  à 
Rome,  puis  eu  Allemagne,  et,  à  partir  de  Tannée  1594,  on 
ignore  ce  qu'il  est  devenu.  On  a  de  lui  :  ConcerlcUio  EcckHm 
calhoUcœ  tu  Anglia  contra  calvino-papisUu  el  puritanos,  êub 
Eliêabeiha  regina, Trêves,  1594,  in-i".  —  ExpoiiUondeê iix 
arlides  qu'on  propose  ordinairement  aux  minionnaires  qui 
ionl  arrêtés  en  Angleterre.  —  Concerlalio  virulentes  disputa- 
tionis  theoloyicœ  in  qua  Georglus  Sohn  ^  professor  academiœ 
heidelbergensis  ^  conatus  est  docere  ponlificem  romanum  esse 
anti-christum.  Trêves,  1589,  in-4°. 

BMDGBWATER  (FraNÇOIS-EGBATON,  DUC  DE)  (F.  EgBR- 

ton). 

BRIBIEB,  S.  m.  ouvrier  qui  fait  des  brides ,  sous-division  de 
Fart  du  sellier. 

BRiDLTNGTON  (géogr,),  ville  d'Angleterre  (Yorck)  sur  une 
baie  de  la  mer  du  Nord,  qui  offre  un  bon  mouillage  avec  un  port 
protégé  par  deux  môles  et  deux  batteries.  Il  s*y  fait  un  grand 
commerce  et  on  y  prend  des  bains  de  mer.  4,500  habitants.  A 
5  lieues  et  demie  sud-sud-ouest  de  Scarborougli. 

BRIDOIR,  s.  m.  morceau  de  linge  étroit  que  les  femmes  met- 
tent à  leur  bonnet  quand  elles  se  coiffent.  On  rappelle  aussi 
mentonnière,  parce  qu*on  le  passe  par-dessous  le  menton. 

BRIDOLE,  s.  f.  {term,  de  mar,) ,  appareil  pour  faire  plier  et 
ranger  les  bordages  sur  les  couples. 

BRIDON  (manège),  s.  m.  espèce  de  bride  légère  dont  le  mors 
brisé  n*a  point  de  branches,  et  qu'on  emploie  quelquefois  indé- 
pendamment de  la  bride. 

BRIDON,  s.  m.  {mœurs  et  ut.)^  se  dit  d'un  morceau  de  linge 
cousu  et  attaché  au  voile  de  certaines  religieuses. 

BRIDOUL  (Le  p.  Toussa nn*),  écrivain  ascétique,  naquit  à 
Lille  en  Iô95,  embrassa  la  règle  de  Saint-Ignace  à  vingt-trois 
ans^  et  s'y  distingua  par  ses  vertus,  sa  chanté  et  le  bon  emploi 
qu'd  fit  de  son  temps.  Il  mourut  à  Lille  en  1672.  On  a  de  lui  : 
i*"  Vie  de  François  Gajétan ,  traduite  de  l'italien  d'Alphonse 
Gajétan,  Lille,  1641  ;  2"  Gloria  mirabiiium  Deiparm,  singulos 
anni  dies  recurrentium,  Lille,  1640,  in-8»  ^  5®  &  Paradis  ou- 
vert par  la  dévotion  envers  la  sainte  Vierge yUWe,  1671,  in-13; 
i>°  Itinéraire  de  !a  vie  future,  traduit  de  l'italien  du  P.  jésuite 
Vincent  Caraffa  ;  5P  l'Enfer  fermé  par  la  considération  des  pei- 
nes des  damnés,  eic,  Lille,  1671, 10-12  ;  G''  Seholaeueharistica 
stabUita,  super  veneratione  a  brûlis  anirhantibus  ewkibita 
sanctissimo  sacramento ,  ibid.,  1672,  in-S*'.  C'est  un  recueil  de 
récits  fabuleux  puisés  dans  les  légendes  et  dans  les  Pia  Hilaria 
du  P.  Angelin  Gazée  ;  ils  sont  disposés  d'après  l'ordre  alphabé- 
tic]ue  des  noms  des  animaux,  commençant  par  les  abeilles  et  fi- 
nissant par  les  vipères.  Ce  singulier  ouvrage  a  été  traduit  en 
anglais,  Londres,  1688,  in-12,  avec  une  préface  dans  laquelle 
on  démontre  facilement  le  ridicule  des  prétendus  miracles  rap- 
portés par  le  P.  Bridoul  ;  le  traducteur  part  de  là  pour  jeter  du 
doute  sur  tous  ceux  <|u'admet  la  croyance  catholique.  Cette  ma- 
nière de  raisonner  décèle  peu  de  bonne  foi. 

BRIDPORT  (géogr.) ,  ville  d'Angleterre  (Dorset)  sur  la  rire 

S  anche  et  à  trois  quarts  de  Heue  de  reroboucfaure  de  la  Britt 
ans  la  Mandie ,  avec  un  port  qui  peut  recevoir  des  navires  cle 
300  tonneaux.  Elle  a  des  tabriqiies  de  cordages,  de  tories  à  voi- 
les, de  filets  et  fils  retors  pour  les  pécheurs.  Les  petits  navires 
que  l'on  y  construit  sont  renommés  pour  leur  légèreté.  5,750 
balHtants.  A  6  lieues  et  demie  ouest  de  Dorcbester. 

BRIDITRB ,  s.  f.  en  tetm,  de  marine,  action  de  brider  l'ancre. 

BRIE  (techn,\  s.  f.  barre  de  bois  dont  le  boulanger  se  sert 
pour  battre  la  pâte  du  pain.  —  Barre  avec  laquelle  le  vermicel- 
lier  bat  sa  pâte.  —  Outil  de  bois  qui  sert  au  pâtissier  pour  le 
même  objet. 

BRIB-COMTE-ROBBRT  (çéogr.),  petite  ville  de  France  du 
département  de  Seine-et-Blarne ,  dans  un  pays  fertile,  près  de 
r  Yères,  chef-lieu  de  canton.  Elle  était  défendue  autré&is  par 


un  château  dont  la  dernière  tour  a  été  démoKe  tu  I8SÛ.L1  ^ 
de  l'église  est  remarquable  par  sa  bauteRr.  Il  y  a  «ae  Utnm 
de  plumes  à  écrire,  deux  briqiieteries  et  tuileries,  et  il  si  bii 
un  fort  marché  en  grains.  Cette  ville  a  au\ioucd'buii,S6oii4 
tants. 

BRIE  (La).  Cette  portion  du  territoire  français, q«9ec«M« 
de  parties  des  départements  de  TAifae,  de  la  Marne,  de  S» 
et-Oise  et  de  Seine-et-Marne,  était  habitée,  au  temiMdeGft. 
par  les  Meldi,  Comprise,  par  suite  dudénombremeBtd'b. 
rius,  dans  la  quatrième  Lyonnaise;  puis,  après  U  oonqaéte^ 
les  Francs  en  firent  sur  les  Romains,  incorporée damlen^ 
de  Neustrie,  la  Brie  fut  dès  le  ix*"  siècle  gouveraée  pv  4 
comtes,  relevant  de  la  grande  vassalité  de  la  ChampigBt  fa 
968,  Herbert  de  Vermandois,  comte  deTroyes,  réuoilct54« 
comtés  sous  son  autorité,  et,  l'an  1361,  la  Chanipagaeetbb 
rentrèrent  dans  les  domaines  de  la  couronne.  —  La  Bric  ré- 
visa successivement  en  haute  Brie,  capitale  :  Meaax.  —  Ite 
Brie,  capitale  :  Provins.  —  Brie  pouilleuse,  capitale  :  Chte 
Thierry.  —  Puis  en  deux  provinces  :  Brie  française,  capilà 
Brie-Q>mte-Robert.  —  Brie  champenoise,  capitale  iMnai- 
Nous  allons  indiquer  les  principales  villes  delà  Brieaetaeiit- 
Dans  le  département  de  l'Aisne:  Chàteau-Thieff^,'-^i 
département  de  la  Marne  :  Sézanne,  MontmiraU.  -  Dwk 
département  de  Seine-Oise  :  CorbeiL  —  Dans  le  défartea 
de  Seine-et-Marne  :  Jtf^eawx,  Couhmmiers,  Fraviai,  I» 
Comte-Robert,  —  La  Brie  est  formée  presque  toat  cabèRÉ 
riches  plaines  dont  l'aspect  uniforme  est  heureuseoMBtacciikik 
par  de  riantes  vallées,  quelques  belles  forêts,  de  layi^w 
céréales,  d'excellents  pâturages  et  de  reroarquabki  cten 
qne  seconde  la  généreuse  fertilité  du  sol. 

BRIE  (Jeha5  de),  plus  connu  sous  le  noméàhHPrf, 
vint  à  Paris  vers  1579,  et,  après  avoir  servi  comne  dmnalm 
chez  un  chanoine  de  la  sainte  Chapelle  qui  était  coamliri 

Sarlement,  il  reçut  l'ordre  du  roi  Charles  Vd'écrirf  m  ^^ 
ucation  des  moutons,  art  dans  leapel  il  s'était  reads  crMi 
lorsqu'il  était  berger  dans  la  Brie.  Son  petit  ouvrage,  coopi 
pendant  le  xiv"  siècle  et  imprimé  seulemeiH  en  1639,  l'cK  p 
connu  que  par  deux  exemplaires  uniques,  dont  m  se  tmwi 
la  bibliothèque  de  l'Arsenal.  Il  a  pour  titre  :  le  froy  l^< 
Gouvernement  des  bergers  et  berfères^  iraitsmt  ée  Atei^im 
et  pratique  de  fart  de  bergerie  et  de  garder  msaMks  H  Mii 
laine,  par  le  rustique  J^an  de  BHe,  le  km  Atryfr.hA 
1542,  in-12,  gothique  avec  figures. 

BRIE  (.  .  .  .  DE),  fils  d'uR  charpentier  de  Paris,  iNifi  1 
1715  ou  1716,  est  plus  connu  par  quatre  épignaiosè 
J.-B.  Rousseau  contre  lui  que  par  les  Èéraeliées,  traféiki 
le  lourdaud,  comédie  en  unacte,  qu'il  fit  jouer  an  TbééDr^f(» 
cais,  mais  qui  ne  sont  pas  impumées.  On  a  de  loi  (f  A** 
Guise,  surnommé  le  Balafré  (Henri  de  Lorraine),  <W  0 
états  de  Blois  en  158â,la  Haye»  1605;  et  Paris,  168<  iHi 
réimprimé  en  1695,  1696  et  1714,  roman  bii»  écrit,  et'* 
assez  bon  goût,  au  jugement  de  Lenglet-DuIresBoy. 

BRIE  (Edmb-Wilouin,  SIEUR  db),  M  TuD  dcs  acM* 
la  troupe  de  Molière  à  Lyo»,  puis  à  Paris,  et  moorat  i  li  k 
de  1675.  —  Catherine  I^eclerc,  sa  ienMne,  fit  partie  ëes  aM 
troupes;  l'on  croit  même  que  Molière,  qsiettavaitêléawww 
avant  son  mariage,  revint  à  eUe  âpres  ses  q^erelltt  1^ 
femme.  M*^^  de  Brie  mourat  le  10  novembre  1766,  EM^H 
dans  le  grand  tragique  et  dana  le  noble  comique;  die  fvM\ 
surtout  dans  le  r6le  d'Agnès  de  VBeole  des  femmes,  Qiéf 
années  avant  sa  retraite,  on  touhii  l'engager  k  céder  ce  r«i 
M'"'  Ducroisy,  nouvellement  adoiise  au  Hmtre;  """oJTÇ 
terre  demanda  si  hautement  M"*'  de  Brie»  qu'oR  raHickov 
chez  elle,  et  on  l'obligea  déjouer  daas  son  habit  de  fiUe;  ^ 
avait  alors  soixante^cinq  ans. 

BRiés,  adj.  f.  se  dit,  «R  term,  de  boulanger  etdefêH»^ 
de  la  pâte  battue  avee  la  brie. 

BRIEF,  lETE,  adj.  fgramm.),  court,  de  peu  de  dorée,  (W# 
On  ne  le  dit  plus  gjuere  qu'au  féminin  et  dans  les  ^^ 
Brièvedescription^riève  narration,  courtedcscriplioa.fl'J 
narration.  Il  était  assez  usité  autrefois  en  term.  ée  pêkkM 
ajourné  à  trois  brîefs  jours.  —  Briève  sentence ,  seotenc  1» 
due  promptement. 

BRIEF  (marine),  mot  anciennement  en  usage  dins  1^' 
Bretagne,  pour  signifier  Vécrit  ou  congé  que  fes  "*{5[*  î 
trons  ou  capitaines  de  vaisseau  étaient  obligés  ^P*^"**^ 
comrob  des  fermes  du  roi  dans  les  ports  de  celle  f^ 
(F.  Bref  et  Brieut). 

BRIE6  (géogr.),  ville  de  Prusse  CBreslauJ^sor  l'Mr><"'' 


(5W) 


laubourgy  un  beau  ehàteau,  un  collège  luthérien,  des  fabriques 
ie  drap»  d*indieiioeSy  de  toiles»  de  crêpes,  de  dentelles,  de  cha- 
peaux, de  bas.  Le  commerce  y  est  fort  important.  Sa  population 
tu  de  10,600  âmes. 

BRIELLE  igéogr,)  ville  de  Hollande,  dans  la  partie  septeu- 
tnoDale  de  nie  de  Voorn,qui  y  forme  un  bon  port  ;  elle  est  bien 
fortifiée  et  bien  bâtie.  On  peut  la  regarder  conune  le  berceau  de 
U  liberté  hollandaise,  car  ce  fut  la  première  place  dont  les  con- 
liêdérés  s'emparèrent  en  1572.  Cest  le  lieu  natal  du  célèbre 
aniral  Tromp.  Cette  ville  a  3,200  habitants.  A  5  lieues  ouest  de 
Rotterdam. 

BRIEN,  monarque  de  Tandenne  Irlande,  naquit  en  926.  Ce 
chef  de  la  dynastie  des  Brien ,  reçut  le  surnom  de  Bohroihmh, 
c'est-à-dire  Vainqueur  qui  impose  des  tributs.  Pendant  le  cours 
de  cinquante-six  années,  il  fut  successivement  élu  roideTbo- 
iDond  ou  de  la  Momonie  septentrionale,  puis  des  deux  Momo- 
oies,  puis  delà  moitié  méridionale  de  Tlrlande,  et  enfin  de  Tir- 
Emde  entière.  U  employa  constamment  sa  puissance  à  expulser 
es  Danois  de  sa  Patrie.  Après  avoir  remporté  auarante-neuf 
ictoires  sur  ces  belliqueux  pirates,  Brien  incendia,  en  999,  à 
'ublio  la  (Mirtie  de  la  ville  dite  danoise  qu1ls  occ4ipaient,  et  les 
lassa  entièrement  de  Tlrlande  méridionale.  U  réunit  sous  son 
itorité  les  provinces  de  trois  chefs  irlandais,  ennemis  de  son 
itrioUsme,  et  fut.  Tan  1002,  reconnu  seul  roi  de  l'Irlande.  U  la 
icifia  en  deux  années,  et  elle  jouit  d'une  tranquillité  fruc- 
ease  et  prolongée,  pendant  laquelle  Brien  régénéra  sa  patrie 
fil  dofe  d'églises,  aécoles,  d'universités,  et  d'une  sévère  et 
^voyante  jurisprudence; il  l'enrichit  aussi  de  routes,  de  ponts, 
l  murailles  et  d'hospices.  Mais,  en  1014,  une  nouvelle  et  for- 
idable  descente  des  Danois,  criminellement  aidés  par  le  roi 
*  Midie,  tributaire  de  Brien ,  appela  ce  dernier  au  combat, 
lalgré  ses  quatre-vingt-huit  ans,  il  se  distingua  dans  une  ba- 
ûlle  célèbre  livrée  dans  les  plaines  de  Gontarf,  et  où  la  vic- 
lire  longtemps  et  bravement  disputée,  demeura  au  roi  d'Ir- 
inde.  lis  Danois  laissèrent  14,000  morts  sur  le  champ  de 
«taille.  Ce  mémoraUe  et  décisif  triomphe  de  Brien  ne  put 
rrôter  la  main  d'un  lâche  assassin,  qui  le  tua  d'un  coup  de 
ache  dans  sa  tente  au  moment  où  il  adressait  à  Dieu  des  ac- 
ioiis  de  grâces.  Morrogb ,  son  fils  atné,  et  Turlogh,  son  jeune 
etit-fils,  avaient  péri  tous  deux  dans  le  combat.  — La  postérité 
le  Brieo  oantinua  de  régner,  pendant  cinq  cent  vingt-sept  ans, 
loldtsur  l'Irlande  entière,  tantôt  sur  la  Momonie  seule,  mais 
instamment  sur  le  Thomond.— foiEN  (Turlogh  Mac-TeigeO') 
elil-ûls  de  Brien-Boroibmh,  roi  de  Tlrlande  apré»  l'usurpa- 
00  de  aon  oncle  Donough,  qui,  conjointement  avec  son  frère 
ége,  était  roi  de  la  Momonie  En  1023,  Malachlin  O'Neill, 
Kcesseur  suprême  de  Brien-Boroihmh,  étant  mort,  ces  deux 
ères  se  disputèrent  tous  deux  le  gouvernement  de  l'Irlande, 
«igré  les  louables  efforts  des  évèques  pour  maintenir  la  paix, 
ans  une  sédition,  Donough  fît  assassiner  Teige  et  il  ré^na  seul, 
jodant  vingt  années,  sur  l'Irlande  méridionale  appelée  Leath- 
Dgba  ou  moitié  de  Mogha,  ainsi  qu'on  nommait  Leath-Cuinn 
(rlaode  septentrionale.  Turlogh  Mac-Teige  O'Brien,  voulant 
Mgcr  le  meurtre  de  son  père,  guerroya  pendant  dix  ans  contre 
ODougb,  qui,  détrôné  jpar  lui,  se  retira  dans  un  couveiH  de 
ame  pour  expier  son  crime.  Son  neveu  Turlogh  reçut  unani- 
cmeutle  titre  de  roi  de  toute  l'Irlande,  et  mourut  en  1086,  âgé 
(  ^«Nxaote-dix-aept  ans»  après  en  avoir  tranquillement  régné 
Kt-denx.  —  Brien  (Morierthach  ou  Morthogh  Mac-Tur- 
in O*),  sarnonmié  le  Grand,  succéda  à  son  père  Turlogh  Mao- 
a^<V  4^ns  Je  royaume  de  la  Momonie,  à  la  mort  de  son  frère 
ae  qui  expira  quelques  jours  après  son  élection.  Ambitieux 
lia  aïonarchie  suprême,  il  déclara  la  guerre  aux  princes  par- 
niiers  de  l'Irlande,  fit  prisonnier  en  1088  le  roideLagénie,  tua 
ttx  rois  de  Midie  dans  deux  batailles  en  1094,et  en  1106,  s'em- 
iradu  Shaniion»  du  lac  Bée  etdelaConacie.lfais,au  milieu  de 
Ile  affligeante  guerre  civile,  le  clergé  d'Irlande  intervint  et 
Bva  la  patrie  des  horreurs  d'un  tel  fléau.  Morthogh  se  contenta 
ivoii^asserYi  quatre  provinces  sur  cinq ,  se  fit  courouuer  roi  â 
iaiDor  et  rëffna  paisiblement  jusqu'en  1114,  où  il  fut  atteint 
r  uoe  maladie  oe  langueur.  Eu  1101  il  avait  fait  don  de  la 
è  de  Casbcl  et  de  son  territoire  à  Dieu ,  à  saint  Patrice  et  au 
ge  archiépiscopal  de  cette  ville.  Il  entretenait  une  correspon- 
nce  confidentielle  avec  Henri  V%  roi  d'Angleterre,  et  le  pape 
Açal  II  envoya  pour  la  première  fois  un  légat  auprès  du  roi 
9iberaie.  Eu  1111,  Mortlosb  assenabla,  sous  la  présidence  de 
iégat  apostolique  un  concile  composé  de  cinquantenbuit  évé- 
es,  ceci!  dix-sept  prêtres,  cent  soixante  diacres  et  grand  non»- 
e  d*ecclésiastiques  inférieurs,  il  produisit  des  synodes  parti- 
1^/9  où  Curent  réglées  la  discipone^  la  quantité  des  évèques 
fe«  Jiuûftes  de  chaque  évèehé.  Depuis  11 14  que  Morthogh  fut 


atteint  de  la  maladie  qui  le  tua,  il  eut  h  employer  péniblement 
ses  dernières  années  à  châtier  les  rébellions  successives  de  son 
frère  Dermod.  Il  lui  pardonna  et  abdiqua  en  1 116,  en  sa  faveur, 
pour  se  retirer  dans  un  couvent  à  Lismore,  où  il  vécut  dans  une 
pénitence  exemplaire  jusqu'en  1119.  —  Dermod  mourut  l'an- 
née suivante,  laissant  le  trône  à  €onnor-Na-Catharacht  O',  son 
fils  aine.—  Brien  (Connor-Na-€atharacht  O),  fils  de  Dermod, 
lui  succéda  en  1120  dans  le  royaume  de  la  Momonie,  et,  profi- 
tant de  diverses  factions  qu'il  sut  réduire,  il  parvint  bienlèt  à 
être  monarque  de  l'Irlande  entière.  Après  nvoir,  comme  ses 
aïeux,  recherché  ardemment  la  gloire  des  combats,  Gonnor 
Brien  se  consacra  au  bonheur  de  ses  sujets.  Il  éleva  en  Momonie 
des  cités,  des  églises,  des  châteaux,  des  hospices,  et  fonda  l'aè- 
bayede  Saint-Pierre  à  Batisbonne.  Il  était  magnanime  et  géné^ 
reux.  Saint  Bernard ,  dans  la  Vie  de  saint  Malachie,  cite  avec 
de  grands  éloges  l'acte  de  clémence  par  lequel  Gonnor  Brieo, 
dans  une  lutte  avec  une  famille  rivale  de  la  sienne,  sauva  hi 
vie  du  chef  de  cette  maison  ennemie  et  le  rétablit  dans  son 
royaume  patrimonial.  De  magnifiques  présents  furent  envoyés 
par  lui  au  roi  des  Bomr.iiis  a  au  nom  des  grands  et  puissants 
seigneurs  d'Irlande  cru'sés  pour  la  terre  sainte,  d  Son  amour 
des  constructions ,  auxquelles  il  ne  dédaignait  pas  de  prendre 
part  lui-même,  souillant  souvent  d'éclaboussures  sa  robe  royale» 
lui  fit  donner  le  surnom  deSlaparsalacht,rËclaboussé,  et  celoi, 
qui  lui  est  demeuré,  de  Na-Calharacht,  le  Bâtisseur.  Il  mourut 
en  1142,  emportant  dans  la  tombe  la  gloire  de  la  dynastie  des 
O'Brien.  ~  Brien  (Turlogh-Mac-Dermod  O'),  son  successeur 
au  trône  de  la  Momonie  par  le  droit  que  lui  conférait  son  âge, 
eut  à  lutter  contre  de  territdes  rébellions  qui, après  la  sanglante 
bataille  de  Moïn-More  en  1161,  l'obligèrent  à  s'enfuir  de  son 
royaume.  Il  abdiqua  lacouronnedc  la  Momonie,  ne  conservant 
que  ses  Etats  patrimoniaux  de  Thomond ,  dont  il  ne  tarda  pas 
même  â  être  expulsé  pr  un  de  ses  firères  puînés.  Le  roi  d'IJI- 
tonie  les  lui  ayant  fait  restituer,  Turlogh  Brien  se  mit  sous  la 
protection  du  premier  CGonnor,  roi  d'Irlande,  aoquel  il  ppêla 
serment  de  fidèle  suzeraineté  en  1156.  Après  avoir  confié  pen- 
dant neuf  ans  son  gouvernement  à  son  fils  atné  pour  accom- 
plir de  pieux  pèlerinages,  il  rentra  en  1166  dans  le  Thomond, 
et  y  mourut  en  1167,  laissant  cinq^  fils  qui  se  disputèrent,  les 
armes  a  la  main,  l'héritage  paternel. —  Brien  (Donal-More  O'), 
le  second  des  cinq  fils  de  Turlogh  Brien,  parvint  seulement  en 
1168  à  triompher  de  ses  frères.  Ce  fut  sous  son  règne  que  les 
aventuriers  anglais,  sous  le  commandement  de  Richard  Stron- 
ghow  entreprirent  en  1170  la  conquête  de  l'Irlafide.  Ils  y 
suscitèrent  d'affreuses  guerres  intestines,  qu'ils  eniretiiireiit  en 
armant  les  familles  contre  les  familles  pour  profiter  de  leurs 
horribles  dissensions  et  rendre  enfin  tributaires  ces  diverses 
provinces,  que  tantôt  ils  protégeaient  et  tantôt  venaient  atta- 
quer. Tour  à  tour  l'aliié  de  ces  Anglais  auxquels  il  ouvrit  le 
royaume  de  la  Mon¥)nie,  puis  leur  antagoniste  le  plus  acharné, 
Donal-More  O'Brien  mourut  en  4194,  après  avoir  reconquisses 
Etats.  Le  clergé,  dont  il  fut  le  bienfaiteur,  honora  sa  mémoire 
en  l'inhumant  avec  pompe  dans  l'église  cathédrale  de  Killaloë, 
dont  Gonsadin,  son  frère,  était  évèque.  —  Donal-Moi*e  O'Brien 
laissa  neuf  fils,  qui  tombèrent  successivement  victimes  des  An- 
glais ou  de  leurs  querelles  années.  Le  suivant  mérite  seule- 
ment d'être  cité.  —  Brien  (Donogh-Gairforéach-Mac-Donald- 
MoreO'),  le  troisième  des  neuf  fils  de  Donal-More,  s'empara 
seul  du  pouvoir  en  121 1  et,  ayant  rendu  foi  et  honHiiage  au  roi 
Jean  â  vVaterford ,  il  en  reçut  l'investiture  du  royaume  de 
ThonMind,  à  l'exclusion  définitive  de  ceux  de  ses  frères  exis-' 
tant  encore.  Mais  cette  investiture  lui  ayant  coûté  par  la  suile 
la  partie  du  Thomond  située  sur  la  rive  gauche  du  Slianiion, 
Dooogh-Gairbreach  Brien,  mécontent  de  se  voir  renfermé  en- 
tre ce  fleuve,  la  baie  de  Gallvtray  et  les  montagnes  du  Moën* 
move,  se  souleva  en  1236  pour  reconquérir  ses  Etats  perdus, 
et  fut  vaincu  par  le  lord  jusAicier  Maurice  Fitz-Gérald.  Le  rai 
Jean  voulut  bien  lui  conserver  ce^u'il  hii  avait  accordé  d'abovd 
du  royaume  de  Thomond,  m  il  mourut  en  1^2.  -^  Brien 
(Donogh-MaC"Connor  O' ,  surnommé  le  Gras.  A  partir  du  pré- 
cédent Brien  jusqu'à  celui-ci,  •dix-neuf  Brien  obscurs  se  snoeé- 
dèrent  en  lignes  directes  et  collatérales  sur  le  trône  du  Tho- 
mond. Ce  Donogh  le  Ciras,  étant  enfant  lorsqu'il  fut  appelé  k 
succéder  à  son  père,  fut  dépouillé  de  son  titre ,  de  ses  Etats , 
de  son  nom  même  par  son  oncle  Morthogh,  qui  en  fit  hommage 
en  1545  au  roi  d'Angleterre  Henri  VIIl,  troquant  sans  honte 
ces  glorieux  avantages  contre  le  titre  de  comte  de  Thomond  et 
celui  héréditaire  de  baron  d'Inchiquin.  Il  obtint  pour  son  neveu 
la  réversibilité  du  titre  de  Thomond  sa  vie  durant,  avec  le  titre 
héréditaire  de  baron  d'ihraikain.  Dès  lors  disparut  en  Irlande 
le  nom  antique  et  célèbre  de  Brien. 


BEIBXHE. 


(400) 


BMKiniB. 


BRIEH  (William  O*)  descendait  d*anc  ancienne  famille 
d'Irlande  qui  s'était  ruinée  par  son  dévouement  à  la  cause  de 
Jacques  II.  Il  fut  d'abord  maître  d'armes,  à  Texemple  de  son 

SèrCi  puis  comédien  et  auteur  comique.  Ayant  épousé  la  lille 
u  premier  comte  d'il chester,  il  obtint  la  place  de  receveur  gé- 
néral du  comté  de  Dorset,  puis  un  emploi  lucratif  dans  l'Amé- 
rique septentnonale  ;  mais  il  revint  en  Angleterre  au  commen- 
cement de  la  rébellion  des  colonies,  et  mourut  dans  le  comté  de 
Dorset,  a  Strisford-Uousc  en  1815.  On  a  de  lui  Crou  purposes, 
!773,in-8**;  le  Duel,  comédie  médiocre. 

BBIENNE  ou  BRIENNE-LE-CHATEAU  (çéogr,)^  petite  ville 
de  France  du  département  de  l'Aube ,  sur  la  grand'route  de 
Paris  à  Chaumont.  Elle  est  divisée  en  deux  parties,  Brienne- 
la- Ville  et  Brienne-le-Chàleau ,  éloignées  Tune  de  l'autre  de 
mille  pas.  C'est  un  chef-lieu  de  canton.  On  y  remarque  un 
beau  cnâteau  sur  une  éminence  artiûcielle,  ou  fut  établie,  à 
l'époque  de  la  révolution  ,  une  école  militaire  dont  Napoléon 
fut  élevé.  C'est  un  entrepôt  de  bois  de  charpente,  source  d'un 
commerce  considérable.  On  y  compte  1,946  habitants. 

BBIENNE  [hiêi.].  L'origine  de  cette  ville  se  perd  dans  la  nuit 
des  temps.  On  croit  que  c'est  de  ses  habitants  que  César  a  parlé 
dans  ses  Commeniaires  sous  les  noms  de  Brannovii  et  de 
Branoviees,  Le  plus  ancien  titre  qui  en  fasse  mention  d'une 
manière  non  équivoque  est  VHittohe  deêainl  Loup,évéque  de 
Troyes,  où  l'on  voit  qu'au  milieu  du  y*'  siècle  les  habitants  de 
Brienne  furent  emmenés  captifs  par  les  Alemans,  qui  cepen- 
dant, à  la  prière  de  saint  Loup,  leur  rendirent  la  liberté. 
VHieêoire de  saint  Bonhaire,  qui  vivait  au  Tir  siècle,  fait 
mention  d'un  village  de  Crespy,  situé  dans  le  finage  du  château 
de  Brienne  et  au  milieu  de  la  forêt  de  Der.  Ce  château  était, 
dès  cette  époque,  le  chef-lieu  d'un  comté  dont  il  est  parlé  dans 
une  charte  de  I^uis  le  Débonnaire,  de  833.  £n  858,  il  faillit  se 
livrer  sous  les  murs  de  Brienne  une  bataille  importante  entre 
Louis ,  empereur  de  Germanie,  et  Charles  le  Chauve.  Celui-ci, 
ayant  rassemblé  une  armée  commandée  par  les  principaux 
seigneurs  de  Bourgogne ,  marcha  contre  Louis ,  qu'il  joignit  à 
Bnenne.  Mais  les  troupes  du  roi  de  France  s'étant  dénandées, 
il  fut  forcé  de  prendre  la  fuite.  Tous  les  historiens  contempo- 
rains font  mention  de  cet  événement,  l'un  des  plus  importants 
de  l'époque.  —  L'historien  Flodoard  rapporte  qu'en  957  deux 
brigands ,  Gotbert  et  Augilbert,  son  frère,  fortiÛèrent  le  châ- 
teau de  Brienne ,  mais  que  Louis  d'Outre-Mer ,  en  ayant  eu 
connaissance,  s'empressa  d'arriver  au  secours  de  Brienne, 
forma  le  siège  du  château ,  parvint  à  le  prendre  par  famine ,  et 
le  détruisit  de  fond  en  comble.  A  cette  époque ,  les  titres  de 
comtes  et  barons  étant  devenus  héréditaires,  le  comté  de  Brienne 
fut  donné  à  des  seigneurs  qui  le  tinrent  en  lief  des  comtes  de 
Champagne.  Brienne  devint  alors  un  des  comtés-pairies  de  cette 
province;  ce  fut  même  un  des  trois  comtés  achetés  par  le  pape 
Urbain  IV  pour  doter  le  chapitre  de  Saint-Urbain  de  Troyes.  Ce 
comté  fut  érigé  en  duché-pairie  en  1587  ,  sous  le  règne  de 
Henri  III;  mais  les  lettres  patentes  n'ayant  point  été  enr^is- 
trées  au  parlement,  il  demeura  simple  comte.  —  Le  château  fort 
de  Brienne  fut  assiégé ,  pris  par  famine  et  démoli  en  1457,  sous 
le  règne  de  Charies  Vil,  pendant  les  guerres  des  Anglais. 
Après  leur  expulsion  du  territoire  français,  il  fut  rebâti  et  as- 
siégé de  nouveau  pendant  les  guerres  civiles,  vers  1574  ou 
1575.  Cette  antique  forteresse  a  depuis  longtemps  disparu  ;  elle 
a  été  remplacée  [uir  un  superbe  château  moderne,  construit  par 
Louis-Marie-Athanase  de  Loménie,  dernier  comte  de  Brienne, 
devenu  immensément  riche  par  le  mariage  qu'il  contracta ,  en 
1757,  avec  la  fîllcd'un  fermier  général.  —  Des  1635,  Louise  de 
Béon-Luxembour^  fonda  à  Brienne  un  couvent  de  minimes , 
destiné  à  l'éducation  des  enfants  de  cette  ville.  Vers  1750,  les 
reliffieux  de  ce  monastère  ccmvertirent  leur  école  en  un  collège, 
où  Ils  enseignaient  le  latin  à  la  jeunesse  du  pays.  En  1774,  ce 
collège  jouissait  déjà  d'une  certaine  renommée  et  comptait  un 
asaex  ^and  nombre  d'élèves,  entretenus  aux  frais  des  seigneurs 
de  Bnenne.  Le  l**"  février  1776,  une  déclaration  du  roi  fit  de  ce 
collège  une  succursale  militaire  de  Paris ,  destinée  à  recevoir 
cent  élèves  du  roi  et  cent  pensionnaires.  On  sait  que  Napoléon 
fit  dans  cette  école  ses  premières  études.  Il  y  entra  le  93  avril 
1779,  â  l'âge  de  neuf  ans  huit  mois  et  cin(^  jours,  et  eu  sortit  le 
17  octobre  1784 ,  après  y  avoir  passé  cinq  ans  cinq  mois  et 
▼in^t-cinq  jours.  L'école  de  Brienne  fut  supprimée  en  1790;  les 
hitiments  en  furent  vendus  et  démolis;  mais  le  château  n'a 
rien  perdu  de  sa  magnificence.  La  population  de  cette  ville  est 
aujourd'hui  de  1,950  habitants. 

BBIENNE  (Maison  de).  La  famille  de  Brienne  est  une  des 
plus  célèbres  et  des  plus  anciennes  de  France.  Elle  a  produit 
trois  connétables,  d'autres  grands  officiers  de  la  couronne,  des 


rois  de  Jérusalem  et  de  Sicile ,  des  empereurs  de  Ccosliiitia,. 

61c ,  des  ducs  d'Athènes ,  etc.  —  Le  plus  andea  cooiie  it 
rienne  dont  il  soit  fait  mention  est  Engilbert  1*%  qui  ^tàn 
990.  —  Il  eut  pour  fils  En^lbert  II,  dont  il  est  question  di«b 
chroni(]ue  d'Albéric.  Celui-ci  vivait  encore  en  l055.-.Sciift, 
Gauthier  P%  eutd'Eustachic,  comtesse  de  Bar-sar-SciDe.im 
enfants,  savoir  :  Erard  V%  Milon,qui  fut  lasoudiedetqnto 
de  Bar- sur-Seine,  et  Gui,  qui  mourut  sans  postérité.— G» 
thier  H,  fils  d'Erard  I^ ,  laissa  quatre  enfants,  dootran 
Erard  II,  fut  le  père  de  Gauthier  III ,  roi  de  Sicile  et  doc  dr  b 
Fouille,  et  de  Jean  de  Brienne,  empereur  de  ConstaotnMdfK 
roi  de  Jérusalem.  —  Gauthier  III  mourut  en  1S05.  -  ^ 
thier  IV,  dit  le  Grand,  son  fils  posthume,  fut  tué  par  les  Sar- 
rasins en  1251  ;  il  avait  eu  de  Marie  de  Chypre,  son  cpw, 
Jean,  comte  de  Brienne,  mort  sans  posténtéeo  1370. ~b 
Hugues,  duc  d'Athènes.  —  Celui-ci  eut  pour  fils  GiQtbierV 
qui  périt  en  1312  à  la  bataille  du  Ccphise.  Il  laissa  drai(  eniulv 
savoir  :  Gauthier  VI,  tyran  de  Florence,  et  ensuite  cood^ 
ble  de  France ,  qui  fut  tué  en  1356  à  la  bataille  de  Poitim.é 
ne  laissa  pas  de  posténté  (  V.  son  article  ci-après).  —  Et  laba 
de  Brienne,  duchesse  d'Athènes,  qui  épousa  en  ISM  Gaotte, 
sire  d'Enghien ,  dont  elle  eut  six  fils.  —  Le  dnquièine,  Im 
eut,  entre  autres  enfants,  Marguerite  qui,  par  iod  nirèf 
avec  Jean  de  Luxembourg,  porta  dans  cette  maison  le  cootrr 
Brienne,  la  seigneurie  d'Enghien  et  les  droits  au  docbétTAlk^ 
nés.  — Pierre  r%  fils  de  Jean  de  Luxembourg  et  de  MargvÉ 
de  Brienne ,  fut  le  père  de  Louis  de  Luxerouourg,  anie  é- 
Sainl-Pol,  connétable  de  France  sous  le  règne  de  LomII 
—  Louis  de  Luxembourg  eut  trois  fils  ,  dont  l'atoé,  Jen^ 
Luxembourg,  fut  tué  en  1476  à  la  bataille  de  Moral  Ulnni 
un  fils  qui  mourut  sans  postérité,  et  une  fille  qui  époialn* 
nard  de  Béon ,  gouverneur  de  Saintonge.  —  Louise  de  fen. 
fille  de  ce  dernier,  épousa  en  1628,  Auguste  de  Lomêoie,^ 
devint  ainsi  la  tige  de  la  famille  Brienne-Loménie  (  f.  U- 
ménie). 

BBIEN!VE  (j£AN  DE; ,  troisième  fils  d'Erard  lU,  cooif  * 
Brienne  et  d'Agnès  de  Montbelliard ,  vivait  vers  la  seconde» 
tié  du  XII'  siècle.  Philippe  Auguste  le  choisit  pour  l'époo  / 
Marie,  fille  d'Isabelle  et  de  Conrad  de  Montferrat,bêntièrtii 
royaume  de  Jérusalem ,  lorsque  les  chrétiens  de  U  Pito 
vinrent  solliciter  l'alliance  de  cette  princesse  avec  li  fnr 
Arrivé  dans  la  terre  sainte  en  1209 ,  Jean  de  Brienne  r^- 
Marie  et  fut  sacré  roi  de  Jérusalem  dans  la  ville  de  Tn 
remporta  quelques  avantages  contre  les  Sarrasins;  mib  Tr- 
suflisance  numérique  de  ses  troupes  l'obligea  à  dfmindff  3 
nouvelle  croisade ,  à  laquelle  prirent  part  André,  roi  HeB* 

g  rie,  et  plusieurs  autres  princes  d'Occident,  assistés  de  Jw* 
rienne.  Après  avoir  assiégé  pendant  seiie  mob  et  s'drc  «* 
parés  de  Damictte,  des  conlestations  s'élevèrent  entre  les  pn«* 
paux  chefs  croisés  sur  la  direction  de  la  guerre,  el,  par  sœif  ^ 
division  entre  le  légat  Pelage  et  Jean  de  Brienne,  cedemw' 
relira  à  Plolémaïs,  déplorant  les  maux  qui  devaient  son»»' 
qui  arrivèrent  effectivement  aux  chrétiens  alors  rangr??*'* 
ordres  du  légat.  Quand  après  d'afTreux  désastres  ils  eormt^ 
contraints  d«!  battre  en  retraite  devant  les  Sarrasins  et  de  >* 
abandonner  une  grande  partie  de  leurs  conquêtes,  h^ 
Brienne,  mettant  de  côté  tout  sentiment  personnel  ^5"Jf 
noblement  au  salut  commun  ,  se  rendit  en  1222  i  l'isson»* 
de  Ferentino  pour  faire  prêcher  une  nouvelle  cmisJide  ;  f» 
s'empressant  d'exécuter  les  conseils  du  pape,  il  pirnnlirt^ 
resser  l'empereur  d'Allemagne  Frédéric  II  à  la  cao»  *" 
tienne  en  lui  offrant  la  main  de  sa  fille  Y<ilante  et  le  roni^ 
de  Jérusalem.  Ix>uables  el  vains  efforts!  L'empereur,  bt^ 
partir  pour  la  terre  sainte , après  s'être  unie  Volante ei»** 
décoré  du  titre  de  roi  de  Jérusalem ,  déclara  la  goef^"  JJ] 
verain  pontife,  dont  les  armées  furent  commandées  wr  '^ 
de  Brienne  contre  son  propre  cendre.  Après  des  suce»  <*** 
revers  réciproques ,  Jean  de  Bnenne  fut  investi  pour  li  *** 
titre  et  des  préro^tives  d'empereur  de  ConstaDlIno^*!*- 
pape ,  et  à  la  demande  des  princes  de  l'empire  des  ï-*^"^.  "JT 
bant  en  ruines  à  la  mort  de  Pierre  Courtenay  et  par  U  ow*^ 
de  Beaudoin  II,  auquel  Jean  de  Brienne  dut  accorder  ss^ec^ 
fille  et  le  droit  de  succession.  Arrivé  à  Constantinople  en  <? 
Jean  de  Brienne,  quoique  très-vieux ,  ne  démentit  mi  l»«^ 
rances  qu'on  avait  placées  dans  son  habileté  et  sabnw'»'^^ 
combattit  et  repoussa ,  avec  des  prodiges  de  valeur,  ^^^ 
les  Bulgares  coalisés,  et  il  s'apprêtait  k  iwipoHer de [WJJ^ 
victoires  lorsque  la  mort  le  surprit  le  25  mars  IW.  ^,^^\ 
de  Jean  de  Brienne  écrite  par  Jean-François  Lafitaa»  j«f-- 
été  imprimée  à  Paris  en  1727.  in.12.  —  BMEiiîfl(6w«f^ 
frère  «f  né  de  Jean  de  Brienne,  avait  épousé  Albériç»  W  * 


BlUB-SEEttAST.  (  401  ) 

leux  Tancrède,  roi  de  Sicile.  Prisonnière,  ainsi  que  sa  mère 
ibylle,  de  Fempercur  Henri  Vl,  elles  s*écbappèrent  et  se  réfu* 
rrenl  en  France.  Gauthier,  avant  entrepris  la  conquête  du 
lyaume  de  Naples  auquel  sa  lemnie  avait  des  droits,  était 
1  moment  de  réussir  lorsqu'il  mourut  de  ses  blessures. 

BEIENNE  (Gauthier  de),  duc  titulaire  d* Athènes,  tyran  de 
lorence.  Gis  d'un  Gauthier  de  Brienne  tué  en  1512,  à  la  ba- 
ille de  Géphisc,  auquel  la  grande  compagnie  des  Catalans 
rait  repris  le  duché  d'Athènes  que  son  ûls  ne  put  jamais  res;- 
lisir.  Après  avoir  passé  sa  jeunesse  avec  les  Français  réfugiés 
*  Grèce  à  la  cour  de  Robert,  roi  de  Naples,  de  Brienne  fut  en- 
)yé  en  1596 ,  [lar  le  duc  de  Calabre,  fils  de  ce  Robert,  pour 
rendre  possession  de  Florence.  Par  la  suite  et  à  diverses  repri- 
s  y  il  tenta  sans  succès  de  reconquérir  son  héritage  d'Athènes  ; 

vint  même  en  France  en  1542  solliciter  des  secours  du  roi 
bilippe  de  Valois ,  et  il  revenait  à  Naples.  mécontent  d'avoir 
ïboue  dans  ses  projets ,  lorsqu'en  passant  à  Florence  il  profita 
'un  mécontentement  général  pour  séduire  et  rallier  les  partis  et 
i  faire  proclamer  duc.  Dès  lors  de  Brienne  se  livra  à  tous  les 
&rès.  11  amassa  des  sommes  énormes  par  les  plus  intolérables 
xactions,  fit  couler  le  sang  des  seigneurs  les  plus  vénérés,  con- 
lut  une  paix  honteuse  avec  Pisc,  détacha  de  la  juridicifon  de 
'loreoee  les  villes  conquises  par  cette  république,  pour  s'en  as- 
urer  la  souveraineté  immédiate ,  et  afficha  honteusement  le 
caudale  de  ses  mœurs  dissolues.  Trois  conspirations  éclatèrent 
ontre  ce  tyran  à  l'insu  l'une  de  l'autre ,  le  18  juillet  1343.  Le 
«uple  assiégea  le  palais  de  Brienne,  où  il  se  défendit  durant  huit 
Durs  ;  mais,  forcé  de  capituler,  on  lui  fit  grâce  de  la  vie  à  la  con- 
tition  de  renoncer  à  la  seigneurie  de  Florence,  à  s'exiler  de  son 
erritoire ,  et  à  livrer  à  la  justice  les  ministres  de  ses  lâches  et 
dieuaes  cruautés.  Le  tyran  partit  le  26  juillet ,  jour  de  Sainte- 
inné,  qui  fut  chaque  année,  à  partir  oe  cette  époque  mémo- 
able,  solennisé  à  Florence.  De  retour  en  France ,  Gauthier  de 
Irienne  obtint  en  1566  du  roi  Jean  la  charge  de  connétable, 
t  le  19  septembre  1357  il  fut  tué  à  la  bataille  de  Poitiers ,  où  le 
N  de  France  fut  fait  prisonnier.  Son  corps  fut  inhumé  en 
abbaye  de  Beaulieu ,  au  coQité  de  Brienne. 

BEiEiTNB  (Bataille  de).  Dans  la  campagne  de  France  de 
ftl4  y  Napoléon  avait  repris  Saint-Dizier  le  27  janvier.  Le  29 
lu  même  mois ,  conduisant  les  maréchaux  Nev  et  Victor,  il 
Itaqua  à  Brienne,  petite  ville  du  département  de  l'Aube,  les 
c»rps  russes  de  Sacken  et  d'Alsufiew,  du  corps  d'armée  de 
iberie,  avec  lesquels  se  trouvait  le  ^néral  en  chef  Blûcher.  Le 
tiâlean ,  la  ville  et  leurs  abords  devinrent  le  théâtre  d'une  foule 
e  combats  particuliers,  livrés  avec  un  acharnement  extrême; 
.000  tués  ou  blessés  de  chaque  c6té  restèrent  sur  le  terrain. 
es  Françab  durent  à  leur  courage  et  à  la  fermeté  de  l'empereur, 
^  sortir  d'une  position  difficile  sous  plus  d'un  rapport.  Blûcher 

replia  et  prit  position  pour  attendre  les  renforts  de  la  grande 
anée, 

BRIEITHE-LOMIÊIIIE.  (F.  LOMÊNIE). 

BEIEE  {lichnoL),  Brier  la  pâle,  en  lerm,  de  vermieellier, 
sst  la  battre  fortement  avec  une  barre  qu'on  nomme  brie, 
^te  barre  s'attache  sur  le  pétrin  par  son  plus  gros  bout.  Elle 
un  côté  Irànchant,  et  c*est  par  celui-là  qu'on  6ri>  la  pâte.  Le 
tmicellier  est  à  moitié  assis  sur  l'autre  extrémité  de  la  brù, 
!st-à-dire  qu'il  a  la  cuisse  droite  passée  sur  cette  extrémité 
ril  tient  aussi  empoignée  de  la  main  droite,  tandis  qu'il  frappe 
estement  du  pied  gauche  contre  terre,  pour  imprimer  le  mou- 
ment  à  la  brte  et  s'élever  avec  elle.  Sa  tète  et  sa  main  gauche 
ivent  la  cadence  de  œ  mouvement  en  temps  réguliers.  La 
te  ainsi  battue  vient  sur  le  devant  du  pétrin;  on  la  repousse 
m  soos  le  tranchant  de  la  brie  pour  la  battre  de  nouveau^  et 
Dsi  de  suite,  jusqu'à  ce  au'enfin  elle  soit  suffisamment  brtée, 
B  donne  ordinairement  aouxe  tours  de  brie  à  la  pâte  des  ver- 
icelles,  macaronis,  laxagnes,  etc.,  à  quatre  reprises,  parce  qu'à 
acuoe  d'elles  on  replie  trois  fois  les  Wds  de  la  pâte;  c'est-à- 
re  qQ*on  replie  chaque  fois  un  des  trois  côtés,  le  devant,  puis 
I  c6té,  puis  Vautre,  et  à  chaque  (ois  on  donne  un  tour  de  brie 
t  toute  la  pâte. 

BEib-sbbeàMT  (CLÉiiE?fT-ALEXANDRE,  marquis  de),  né 
^  mai  1748,  à  Dampierre  (Maine-et-Loirej,  d'une  ancienne 
^ison  de  Laval.  Page  du  roi  en  1762,  sous-lieutenant  dans  le 
kÎQltot  de  Bourgogne-Cavalerie  en  1763,  et  maréchal  de  camp 
1784,  il  s'occupa  plutôt  des  projets  de  sa  brillante  imagina- 
p  «{0(6  da  service  militaire.  Brie^rrant,  sei{;neur  de  Mâche» 
tft  ei  de  Pornic,  proposa  de  créer  un  port  militaire  à  Pornic , 
^y  établir  un  canal  de  communication  par  leaud  les  navires 
■raumdi  se  rendraient  à  Nantes,  en  évitant  la  longue  et  dan- 
'^«tte  navi^tion  de  remboucharede  la  Loire;  mais  les  étals 

IT. 


BEIEUX. 

de  Bretagne  ne  le  firent  pas  exécuter,  et  son  auteur  ne  cessa  pas 
de  s'en  occuper  activement  en  s'adressant  au  roi,  aux  états  gé-  ^ 
néraux  et  à  tous  les  gouvernements  qui  se  succédèrent  en 
France.  Il  y  dépensa  toute  sa  fortune  sans  parvenir  à  réussir,  et 
il  mourut  aans  la  misère  à  Paris,  le  25  décembre  1814.  On  a  do 
lui  :  Observaliom  concernant  le  commerce  français  en  gé^ 
néraly  projet  d'une  ville  commerçante  de  premier  ordre,  Paris, 
1789,  in-4".  —  Mémoire  contenant  de  nouveaux  développe^ 
menti  sur  le  projet  important  relatif  au  port  de  Pomie  et  à  un 
canal  de  navigation  de  Nantes  à  la  mer,  par  Pornic  y  Paris, 
1789,  in-4«.  —  Ecrit  adressé  à  l'académie  de  Chàlons^sur- 
Marnèy  sur  une  question  proposée  par  voie  de  concours,  con- 
cernant le  patriotisme,  1788,  in-13.  —  Mémoire  du  peuple  au 
peuple,  1789,  in-8*'.  —  Pétition  ampliative  en  faveur  des  blancs 
et  des  noirSf  et  projet  d'un  traité  important  pour  les  colonies 
et  pour  l'Etat,  1792,  in-4°.  —  Etudes,  premier  cahier,  conle^ 
nant  un  appel  au  public  lui-même  du  jugement  du  public  sur 
J^-J,  Rousseau,  Paris,  1803,  in-8**.  —  Divers  projets  publiés 
dans  la  Bouche  de  fer,  journal  de  ce  temps. 

EEiET  (Philippe),  né  à  Abbevilleen  1601 ,  se  fit  recevoir 
dans  la  compagnie  de  Jésus  en  1616,  enseigna  les  humanités 
dans  différents  collèges,  fut  bibliothécaire  du  collège  de  Paris, 
où  il  mourut  le  9  décembre  1668.  On  a  de  lui  :  Parât kla 
geographiœ  veteris  et  novœ,  Paris,  1648-1619,  3  vol.  in-4^, 
avec  126  cartes  en  taille-douce;  le  troisième  volume  a  pour 
èitre  :  Parallela  geographica  Italiœ  veteris  et  nova ,  1649.  — 
Annales  mundif  sive  Chronicon  ab  orbe  condito  ad  annum 
Christi,  Paris,  1663,  in-12^  7  vol.;  même,  in-fol.;  Mayence, 
1682;  Venise,  1693,  7  vol.  in-12.  —  Theatrum  geographievm 
Europm  veteris,  1653,  in-fol.  —  Xenia  Delphino  oblata,  no- 
mine  collegii  Rothomagensis,  Rouen,  1659,  in-4".  —  Eloqium 
patris  Jac,  SirmondiS,  J„  Paris,  1651,  in-4^  avec  le  catalogue 
par  ordre  de  date  de  tous  les  ouvrages  de  J.  Sirmond.  —  Con-- 
tinuatio  TerselHnianœ  epitomes  historiarum,  Paris,  1659.  — 
Le  cinquième  volume  de  Philippi  Labbe  et  Philippi  Briettii 
Concordia  chronologica,  in-fol.,  Paris,  1670",  5  vol.  —  Acute 
dicta  omnium  veierum  poitarum  latinorum;  prœfixum  de 
omnibus  iisdem  poëtis  éynlaj/ma , Paris,  1664-1684,  in-12. 

BEIEIJC  (Saint),  en  latin  Briocus,  né  vers  l'an  409  d'une 
famille  illustre  de  la  Grande-Bretagne,  dans  la  province  appelée 
Carticiana,  Son  père  se  nommait  Cerpus,  et  sa  mère  Eldrude 
(ell  drud,  mots  bretons  qui  signifient  illustre).  A  l'arrivée  dans 
la  Grande-Bretagne  de  saint  Germain  d'Auxerre,  saint  Bricuç 
devint  son  disciple,  et  il  le  suivit  en  France,  où  le  sacerdoce  lui 
fut  conféré.  Quelques  années  après,  étant  revenu  dans  sa  pa- 
trie, il  coifvertit  sa  famille  à  la  vraie  foi,  et  fonda  la  célèbre  eglibc 
de  Grande-Lann.  Plus  tard  il  passa  dans  l'Armorique,  èie\a, 
dans  le  pays  de  Léon, un  monastère  dont,  pendant  plusieurs 
années,  il  fut  le  directeur;  puis,  s'étant  retiré  chez  le  coii;U* 
Riwal  ou  Riwallon,  son  parent,  alors  souverain  d'un  ranlcn  de 
l'Armorique,  près  de  l'embouchure  de  la  rivière  de  Govat  ou 
Gouet ,  saint  Brieuc  y  fit  construire ,  dans  un  lieu  appelé  la 
Vallée  double,  un  monastère  fameux  qp!i\  dirigea  lui-même,  et 
qui  fut  l'origine  de  la  ville  de  Saint-Bneuc ,  érigée  en  évéché  en 
844.  Saint  Brieuc  en  est  réputé  le  premier  évéque,  d'après  une 
inscription  trouvée  dans  sa  châsse  1  an  1210  de  J.--G.,  quoiqu'il 
n'ait  probablement  exercé  aucune  fonction  épiscopale;  mais  il 
y  avait  alors  des  évèques  régionnaires  qui,  sans  avoir  d'Eglise 
particulière,  travaillaient  partout  où  les  bienfaits  de  leur  saiut 
ministère  étaient  de  Quelque  utilité.  Saint  Brieuc  mourut  pieu- 
sement, âgé  de  plus  Je  quatre-vingt-dix  ans,  vers  l'année  502, 
et  ses  reliques  ont  été  transportées  à  l'église  de  Sainte-Serge 
d'Angers,  vers  l'an  860,  pendant  les  incursions  des  Normands. 
—  L.  G.  de  la  Devison ,  cnanoine  de  Saint-Brieuc,  a  écrit  la  Vie 
et  les  mirades  de  saint  Brieuc ,  avec  des  remarques  et  des  ob- 
servations, 1627,  in-d*". 

BEIEUC  (Saint-)  (jy^r.](F.  Saiiit-Brieuc). 

BEIECF  DE  SAUVETÉ  {droit  anciêf^.  On  trouvait  ces  mois 
dans  le  procès-verbal  de  la  auchesse  de  Bretagne.  On  y  lit,  dans 
rénumération  des  droits  prétendus  par  le  baron  de  Hays,  qu'il 
comptait  parmi  eux  celui  de  brieufde  sauveti,  c*^t-à-dirc  ce- 
lui oe  donner  des  lettres  d'assurance  à  ceux  qui  demandaient 
sûreté. 

BEIBUX  (wuir,)f  anciennement  usité  en  Bretagne,  (mur  si- 
gnifier les  coii^f  que  les  maîtres ,  patrons  ou  capitaines  de 
vaisseau  étaient  obliaés  de  prendre  de  l'amiral ,  de  l'amirauté 
ou  des  commis  des  fermes  du  roi.  On  entendait  par  droits  de 
brieuœ  la  taxe  que  payaient  les  barques  ou  les  vaisseaux ,  selon 
leur  diflérent  port  a  Nantes  et  dans  sa  pré?6té,  et  celle  perçue 
pour  les  sels  de  Brouage,  la  Rochelle,  Guérande^  que  l'on  trans- 
portait à  Nantes,  dans  le  comté  nantais  et  à  Cn>isic. 

&t 


BBI«. 


(4M) 


BBI«ADB« 


BRiàvBMEirr,  adv.  (gramm,),  en  peu  de  mots.  Expliquêt- 
moi  cela  brièvemeni  eineliement. 

BBiÈVETÉ.s.f.  (gramm.),  courtedurée.  La  brièveté  de lavie. 
BBIÈVKTÉ  (rkél.).  La  brièvelé  est,  selon  les  rhéteurs,  cette 
qualité  du  style  par  laquelle  l'orateur  ou  Técrivain  ne  dit  C[ue 
ce  qu*il  faut  dire,  et  rien  de  plus.  En  ce  sens  elle  est  opposée  à 
Vampli/icaiion  ou  au  développement ,  qui  consiste  à  peser  sur 
toutes  les  circonstances  d'une  action,  d'un  juçcnienl,etc. -^ 
f/excès  de  la  brièveté  produit  la  brachyiogie,  vice  d'élocution, 
dît  Beauzée,  opposé  à  la  perspicuîlé,  et  où  les  sous-entendus  ne 
•ont  pas  aisés  à  suppléer.  —  Une  élocution  concise  rejette  tout 
oe  qui  est  superflu,  évite  les  circonlocutions  inutiles,  et  ne  fait 
usage  que  des  termes  les  plus  propres  et  les  plus  énergiques  ;  si 
Ton  en  retranche,  on  tombe  dans  la  brachylogie;  la  brièveté 
laconique  allait  souvent  jusque-là.  —  Un  de  nos  meilleurs  ccri- 
Tiins,  Labruyère,  n'est  pas  exempt  de  ce  défaut;  Fabsence  de 
tonte  transition  en  est  déjà  une  preuve  frappante;  mais  quel- 
qnefdi  même,  dans  le  dessein  de  donner  à  sa  pensée  une  forme 
plus  piquante  par  sa  brièveté  même,  il  oublie  ou  omet  des  mem- 
bres très-nécessaires.  — Je  donnerai  ici  l'exemple  suivant  :  «  Le 
peuple  appelle  éloquence  la  facilité  que  quelques-uns  ont  de 
parler  seuls  et  longtemps,  jointe  à  l'emportement  du  geste,  à 
réclatde  la  voix,  et  à  la  force  des  poumons.  Les  pédants  ne 
Tadmeltent  aussi  que  dans  le  discours  oratoire,  et  ne  la  distin- 
guent pas  de  l'entassement  des  6gures ,  de  l'usage  des  grands 
mots  et  de  la  longueur  des  périodes.  »  (Labruyère,  Des  ouvr, 
êttespr,)  —  Avant  ces  phrases,  l'auteur  a  placé  le  parallèle  de 
G)rneille  et  de  Racine;  après  elles,  il  parle  de  la  logique;  or  il 
€Bt  évident  que  ce  qu'il  ait  sur  l'éloquence  ici  n'est  pas  com- 
plet. Labruyère  veut  dire  que  le  peuple  et  les  pédants  se  font 
une  fausse  idée  de  l'éloquence;  mais  il  ne  le  dit  pas;  et  comme 
eela  ne  résulte  pas  non  plus  immédiatement  de  ta  phrase  elle- 
même,  il  s'ensuit  oue,  pour  comprendre  le  passage  cité,  il  faut 
être  habitué  au  sijie  de  Labruvère  et  à  sa  façon  particulière  de 
dire  les  choses  ;  or  c'est  là  un  défaut  de  clarté  dont  rien  ne  sau- 
rait excuser  la  répétition  fréquente.  B.  Jullien. 

BBiEY  (^^i^r.),  petite  ville  de  Lorraine,  aujourd'hui  chef-lieu 
d'arrondissement  du  département  de  la  Moselle,  à  21  kilomètres 
de  Metz.  Cette  ville  est  fort  ancienne;  quelques  auteurs  en  font 
remonter  l'origine  jusqu'à  l'épooue  romaine.  AuYiii^  siècle, 
die  dépendait  du  duché  de  Mosellane  ;  plus  tard  elle  passa  aux 
oomles,  puis  aux  évèqnes  de  Metz ,  qui  unirent  par  la  céder  aux 
comtes  de  Bar.  Assiégée  par  les  Messins  en  1363  et  en  1370, 
elle  fut  saccaçée  en  li2l  par  le  duc  de  Berg ,  et  prise  en  1475 
par  Charles  le  Téméraire.  —  Briey  possède  un  tribunal  de 
première  instance  et  une  société  d'agriculture.  Sa  population 
•st  de  1 ,750  habitants. 

BBIEZ ,  membre  de  la  convention ,  où  il  fut  député  par  le 
département  du  Nord ,  vota  la  mbrt  de  Louis  XVI,  remplit  di- 
terses  missions  aux  armées  du  Nord,  assista  à  la  capitulation  de 
Valenciennes  aux  Autrichiens;  ce  qui  le  fit  éliminer  par  Robes- 
pierre du  comité  de  salut  public,  où  il  était  entré  le  25  sep- 
tembre 1793,  et  où  il  avait  blâmé  ce  révolutionnaire  redouté.  Il 
fit  partie  depuis  du  comité  des  secours  publics,  et  y  fit  adopter 
plusieurs  mesures  favorables  aux  parents  des  défenseurs  de  la 
patrie,  aux  victimes  des  invasions,  aux  réfugiés  l)elffes,  alle- 
mands et  italiens,  et  aux  indigents.  Le  4  juin  1794,  Briez  était 
secrétaire  de  la  convention,  qui  l'envoya  de  nouveau  commis- 
saire aux  armées  du  Nord.  Il  mourut  en  juillet  1795. 

BBIFACDEB,  V.  a.  term.  de  WMnufacture  de  laine,  donner 
le  premier  peignage  aux  latoes.  —Brifaitdé,éb,  participe. 
BBIFACT,  s.  m.  term,  de  chasse,  chien. 
BBIFE,  s.  f.  (éeim.  mst.),  nom  donné,  par  les  personnages  qui 
élèvent  des  vers  à  soîe,attgrand  appétit  de  ces  insectes,  quelques 
jours  avant  de  foire  leurs  cocons.  — C'est  sans  doute  abusivement 
que  plusieurs  dictionnaires  lui  font  signifier  mn  gros  morceau  de 
pain.  En  ce  sens  c'est  bribe, 

BBiFEB,v.  a.  {gramm.)y  manger  avidement.  Brifer  un  dîner; 
il  est  populaire.  Dans  un  autre  sens,  drt/in*  sedit  familièrement 
nour  mettre  une  robe,  un  linge,  ou  tout  autre  objet  en  mauvais 
état,  en  les  froissant  ou  en  les  gaspillant.  Elle  a  brifé  son  fiehn, 
imrobe,  EUebrife  tomi,  —*  Brifé,  ée,  participe. 

BRIFEUB,  EUSE,  adj.  (gramm,),  celui,  celle  qui  brife,  qui 
mange  avidement;  il  est  populaire. — Familièrement  on  dit,  Cest 
fine  brifense,  en  parlant  d  une  personne  qin  n'a  pas  soin  de  ses 
alEiires,  de  ses  vêtements,  qui  les  gaspille. 
BBIFIDAMGE,  s.*f.  (Man.),  softe de  poire. 
BRIFIER  (têchn.).  Dans  la  langue  des  plombiers,  e*est  une 
iMinde  de  plomb  ifvi  entre  dans  les  enfatteuoeats  des  bâtim  ents 
couverts  d  anloise  (F.  EHFAnniiEffT). 
BRIO  {marin,)  (F.  Brick). 


BRIGA  (Melchior  della]  ,  savant  mathéroaticten,jè«), 
né  à  Césène  en  1686  d'une  famille  noble,  enseigna  uffL 
phie  à  Prato  et  à  Florence,  et  la  théologie  à  Sienne,  w^n^ 
rut  le  25  juillet  1749.  Ses  principaux  ouvrages  sont  :  l*  ftn^ 
isiaca  slalum  capitotinœ,  Bome,  1716,  inséré  damW^ 
erudit,  de  Leipzig,  1723;  ^  Sphœrœ  geographiea  panitti 
Florence,  1721;  5"  Pkitosophiœ  veteris  et  iior«  roneorAi 
ibid.,  1725  ;  4**  Scientia  ecliptium  ex  imperio  et  ammurm^ 
narum  itlustrata ,  Home  et  Lucques ,  1744-45-47,  i  yi 
in-4°  d'environ  800  pages.  La  partie  géométrique  etoptiqw^ 
cet  ouvrage  est  du  F.  simoneUi;  les  tables  sont  du  P.  <feh 
Bri^a ,  qui  a  calculé  toutes  les  observations  d'éclipsés  biis  ^ 
la  Chine  par  le  P.  Kegler. 

BRIGADE  (arl  «•t7t(.).Cemota  longtemps  signitiéumUnop^ 
une  agrégation  d'hommes  de  guerre  auel  qu'en  fùtlcnooilirtt 
la  force.  Ce  terme  générique  et  non  spécial  a  été,  depuis  Hfmil>. 
un  de  ceux  que  l'art  militaire  a  employés  le  plus  divenoum, 
puisqu'il  exprimait  à  la  fois,  soit  un  corps  d'armée  tout  ntn, 
soit  la  réunion  de  quelques  soldats.  Sous  Henri  IV  la  gfnk- 
merie  se  décomposait  en  brigades,  et  sous  Louis  Xill  oo  » 
tendait  par  cette  dénomination  la  manière  de  ranj^ranatta 
bataille  pour  en  répartir  le  commandement  parmi  les<Mp» 
cipaux.  Ainsi  les  troupes  en  un  jour  de  combat  se  tronw 
divisées  en  deux  brigaoes:  avant-garde  et  t)ataille;quelqB(k 
en  trois  brigades  :  avant-garde»  lMitailleetarrière-gan)f,Ih» 
chaque  brigade  il  y  avait  de  l'artillerie,  de  la  cavalerie  et  de  fs- 
fanterie.  On  divisait  souvent  le  corps  de  bataille  en  dru  fao- 
gades,  les  plaint  même  à  quatre  cents  pas  l'une  étïtttn; 
alors  Tune  était  appelée  brigade  de  l'aile  droite»  rautie,linpdr 
de  l'aile  gauche,  et  elles  étaient  commandées  par  desniRchiii 
de  camp.  Néanmoiiis,  on  peut  dire  que  dans  la  miiittfrah 
çaise  le  mot  brigade  est  resté  indéterminé  pendant  kufias^ 
depuis  Louis  XfV  il  a  continué  à  s'eniployer  quelquefois cao» 
synonyme  de  fraction  quelconque,  d'unecompagmequekoa^ 
il  en  était  ainsi  dans  les  gardes  du  corps;  souvent  if  a  prà  v 
acception  bien  plus  étendue.  Le  root  brigade  de  cavileneiip' 
fiait  indifleremment,  soit  la  plus  faible  Traction  de  cette  m 
c'est-à-dire  l'escouade,  ou  un  accouplement  d'escooada,^ 
commandait  un  brigadier,  sorte  de  caporal;  ou  bieo  IcDotlr 

Sade  signifiait  la  plus  forte  agrégation  d'hommes  i  cbni)  » 
e  bataillons  (car  le  mot  division  d'armée  n'était  p«s  m* 
créé).  La  grande  brigade  était  celle  que  commandait  le  U^ 
dier,  sorte  de  général.  Le  mot  brigade,  pour  donner  un  ai»'- 
des  significations  variées  au'on  attribuait  à  ce  tenue,  sigB>fr 
dans  le  régiment  de  cavalerie  de  Maurice  de  Saxe  une  at- 
pagnie  ;  le  mot  brigade  de  maréchaussée  exprimait  un  f^* 
deux  cavaliers  ;  la  brigade  des  grenadiers  a  chcva!  H»j 
escadron  ou  le  tiers  d'une  compagnie  ;  la  brigade  des  trew*^ 
de  France  était  un  bataillon  de  douze  compagnies;  la  bnp^ 
d'artillerie  indiquait  un  ensemble  de  vingt  bouches  à  w* 
leur  matériel  et  leurs  servants  ;   enfin  m  brigade»  do  p' 
celles  de  la  maison  du  roi,  ainsi  que  les  brigades  de  na^ 
offraient  un  sens  non  moins  disparate.  —  Dans  lesosa^ - 
dernes,  une  brigade  se  compose  ordinairement  de  la  m  ' 
d'une  division  ;  elle  est  une  agr^tion  tactique  dans  onf 
d'armée  ou  dans  une  armée  agissante.  Gustave- Adolp- ' 
être  considéré  comme  l'inventeur  des  brigades  comme  H!^  • 
trouvent  à  peu  près  organisées  de  nos  jours  .C'est  lui  qui,  en  |*^ 
accoupla  ses  régiments  d'infanterie;  telles  étaient  les  Connu  * 
brigades  jaune  et  bleue,  ainsi  nommées  à  cause  de  la  ccahi 
hanits^uc  portaient  les  soldats  qui  les  composaient.  (>p«* 
cette  bngaae  ou  cette  um'on  de  deux  corps  en  un  n'anit  '*' 
rien  de  semblable  à  celle  qu'on  mettrait  actuellement  eu  w 
par  régjîmcnls  et  bataillons.  Pour  donner  une  idée  l^J^ 
de  Torganisation  des  brigades  dont  le  roi  de  Suède  est  I  «♦•' 
teur,  ilest  bon  de  dire  qu'elle  se  composait  de  moasq«l*»^ 
de  piquiers  placés  sur  dnq  lignes,  et  répartis  en  ooiep^' 
masses  ou  groupes  de  mesure  inégale,  mais  syroétrHp»^ 
disposées  j  leur  ensemble  formait  à  peu  près  une  cnn  «p^ 
coupée  d'intervalles  :  les  piquiers  occupaient  la  f**^^ J*JT* 
les  mousquetaires  étaient  aux  ailes.  Celte  manière  <f*^' 
les  troupes,  que  Gustave  avait  prise  à  Lulwn,  a  été  w^>t«*  | 
quelques  écrivains  comme  l>eaucoup  trop  coinpliqi»éeet,r»|^^ 
oe  conséquence,  très-peu  mobile,  il  paratt  qu'après  h  d*" 
de  Leipzig,  en  1651,  les  cinq  lignes  forcnl  réduites  i  ^^^ 
Fimitation  deGu8taTe-Adolphe,Turenne  essaya  d*m*tjiff  - 
ramée  française  des  briçaaes  de  5  à  4,000  homncs.  ÎW  ^ 
innoration  ne  put  y  réussir  ;  ce  ne  furent  que  des  lâloi«»eB*^ 
parce  que  les  inmyes  n'étaient  encore  assujetties  à  ••^^1 
précise  de  formation,  et  qu'elles  étaient  wn  ^**'VîfJjL.*. 
nentSy  ou  plutôt  d'agrégattons  régîmentaîrcs,  doat  «  w^ 


BEIttAM. 


(405) 


BRIGAOIBB. 


tait  de|m»  quatre  bataillons  jusqo*à  an  ckmî-bataillon.  Quelque 
nparfaitcs  que  fussent  jusqu^aux  temps  modernes  les  brigades 
'ançaises,  elles  furent  les  instruments  avec  lesquels  nos  gcné- 
lux  fournirent  des  preuves  d'une  tactique  et  d*un  courage  vrai- 
lent  remarquables.  Cependant  la  création  des  divisions  dé- 
ouilla  les  brigades  de  leur  imporlance  :  ce  furent  les  divii»ions 
ni  derinrent  des  ffrands  membres  d'armée,  et  il  en  lut  ainsi 
isqu*à  la  création  des  corps  d'armée.— On  voit  sous  Louis  XIV  et 
MIS  Louis  XV  la  bripde  prendre  pour  dénomination  lo  nom 
OTecté  au  premier  régiment  qui  la  composait,  c'est-à-dire  le  nom 
u  régiment  chef  de  brigade;  elle  se  formait  tantôt  de  trois,  de 
iiatre,  tanlèt  de  cinq,  de  six  ou  de  huit  bataillons.  Les  brigades 
ela  milice prussienneétaient  sous  Frédéric  11  de  cinq  l)ataillons, 
^  se  trouvaient  commandées  par  un  général  de  brigade,  f^ 
lilice  anglaise  a  composé  ses  brigades  de  deux,  de  trois  ou  de 
uatre  bataillons  sous  les  ordres  d'un  major  général.  Le  règlc- 
lent  de  1755  (17  février),  indiquant  le  mode  de  rassemblement 
e  l'armée,  déterminait  la  formation  en  brigades.  Soit  par  rou- 
ne  ou  par  tout  autre  motif,  les  choses  ont  été  continuées  ainsi 
QMu'en  1792  (5  avril),  époque  où  la  brigade  a  été  confire  à  un 
:bel  qui,  en  1795,  fut  designé  sous  le  nom  de  chef  de  brigade 
MJ  général  de  brigade.  La  brigade  proprement  dite  n'a  pas  posi- 
ivencient  de  tactique  écrite  ;  il  n'existe  pas  encore  d'école  de  bri- 
rade;  il  n'est  établi  de  régies  pour  l'alignement  des  brigades  que 
Uns  les  évolutions  de  ligne  de  1791,  c'est-à-dire  dans  un  docu- 
neotTague  dont  il  faut  consulter  l'esprit,  non  la  lettre,  puisque 
actiaoemetit  parlant  il  n'était  pas  reconnu  de  brigade  en  1791. 
L'ordonnance  de  composition  de  1788  essayait  d'instituer  en 
empsde  paix  les  t>rigades  sous  forme  permanente;  elle  divisait 
'armée  en  cinquante-deux  brigades  :  chaque  brigade  en  temps 
le  guerre  devait  se  composer  de  5,500  hommes.  Cette  manière 
l'organiser  les  troupes  a  réussi  parfaitement  chez  plusieurs 
Niissances  de  l'Europe.  Les  brigades  permanentes,  ainsi  que  les 
li visions  permanentes,  ont  été  formellement  adoptées  par  Tem- 
tereur  de  Russie.  Aujourd'hui  les  généraux  du  czar  entre- 
ieonent  permanentes  les  brigades  d'armée  comme  on  était  à  la 
eîlle  de  le  faire  en  France,  lors  des  changements  qui  avaient 
ié  tentés  oo  projetés  en  1788  ,  et  l'on  compose  les  brigades 
rinCanterie  de  trois  régiments  de  bataille,  ainsi  que  d'un  régi- 
lient  de  chasseurs  à  pied.  L'instruction  de  1851  (20  septembre) 
nanifestait  le  projet  du  rétablissement  des  brigades  en  temps 
(e  |>aix.  Les  ordonnances  de  service  en  campagne  et  celle  de 
852  ^5  mai)  réglaient  les  formes  du  commandement  du  service 
le  brigades  dans  les  camps  :  cette  ordonnance  exigeait  qu'elles 
ussent  composées  de  deux  régiments  au  moins  ;  celui  qui  por- 
ait  le  numéro  le  plus  élevé  devait  y  tenir  la  droite.  Lors  de 
Vxpédilion  qui  eut  pour  but  la  citadelle  d'Anvers,  les  brigades 
e  trouvaient  contposées  de  deux  réjriments.  Fraysse. 

BRIGADE  DE  St'RETÉ  (po/tce).  Afin  de  donner  une  définition 
►lus  exacte  de  cette  expression  ,  et  surtout  pour  faire  beaucoup 
lieux  sentir  l'importance  et  r»tililé  d'une  institution  dont 
origine  ne  remonte  pas  tri<s-loin ,  il  convient  d'en  donner  ici 
ne  esquisse  historique.  Mais,  comme  il  n'est  guère  possible  de 
<ifiiier  dos  détails  sans  se  rattacher  à  quelques  faits  oiograpbi- 
^es  qui  concernent  celui  à  qui  la  brigade  de  sûreté  doit  sa 
iaissance»  nous  aurons  occasion  de  parler  de  Vidocq.  Ce  forçat 
^  ena  depuis  ci  lèbre,  soit  par  le  secours  dont  il  aurait  été  à  la 
olice ,  soit  par  de  prétendus  mémoires  contenant  de  singulières 
rvélations,  s'était  évadé  du  bagne  de  Toulon  ou  de  Brest  ;  mais 
D  s'était  mis  sur  ses  traces,  et  on  n'arait  pas  tardé,  malgré  son 
•bileté,  à  le  découvrir.  H  était  par  conséquent,  en  1812,  enfermé 
Bicètre  et  allait  être  reconduit  au  bagne.  Qu'il  redoutât  quel- 
«H*  vengeance  ou  qu'il  appréhendât  les  rigueurs  de  la  double 
^tite ,  le  fait  est  qu'il  essaya  à  tout  prix  de  ne  pas  rentrer  aux 
»lères.  Une  idée  lumineuse  pouvait  seule  le  samer  et  lui  épar- 
na  ce  qu'il  redoutait  ayant  toute  chose.  Il  offrit  à  la  police  de 
I  servir  lovalement,  et  ne  demanda  en  échange  que  sa  liberté. 
Jne  pareille  proposition  devait  exciter  de  la  défiance;  pourtant 
a  connaissait  >  idocq  comme  un  homme  dangereux ,  réunif- 
int  an  suprême  degré  l'habileté  et  l'expérience  de  la  triste  car^ 
ière  dans  laquelle  il  s'était  jeté.  Somme  toute,  il  valait  mieux  le 
ompter  comme  ami  que  comme  ennemi;  du  moins  on  ne 
vqûait  pas  beaucoup  en  essayant,  et  dès  lors  on  accueillit  fa- 
orableiDent  ses  offres.  Après  un  noviciat  de  deux  mois  à  la 
?orce,  Vidocq  fut  jugé  digne  et  surtout  capable  d'occuper  le 
Kiste  qu'il  ambitionnait.  Une  évasion  adroitement  concertée  le 
nttsporta  kiientôl  sur  un  théâtre  entièreoient  digne  de  son 
^ie,  et  dans  les  senrices  qu'il  rendit  il  eut  occasion  d'inspirer 
■  plus  grande  confiance  a  l'administration  qui  l'employait. 
^Q  il  parut  mériter  d'être  choisi  comme  chef  du  service,  et 
"^  lors  la  brigade  de  sûreté  cororaença  à  s'orgpjiiser.  Ce  ne  fut 


dans  le  principe  qu'une  faible  escouade  de  quatre  acolytes,  que 
Vidocq  recruta  parmi  ses  anciens  camarades  ;  mais  autour  de  ce 
mince  noyau  vinrent  se  grouper  par  la  suite  de  nouveaux  élé- 
ments d'une  nature  parfaitement  homogène.  En  1817,  la  troupe 
comptait  déjà  douze  membres;  elle  avait  déjà  rendu  des  services 
importants;  mais  depuis  ce  moment  elle  eut  l'œil  partout,  et  ce 
qu'il  y  avait  de  plus  ténébreux  dans  l'organisation  du  vol  et  du 
brigandage  fut  soudain  dévoilé.  L'habile  et  industrieuse  pha- 
lange devint  alors  la  terreur  de  tout  ce  qu'il  y  avait  de  mal- 
faiteurs dans  la  capitale;  aussi  ne  la  désignaient-ils  que  sous  le 
nom  de  la  rouuêy  ex  pression  emblématique  dont  le  vul^airedes 
honnêtes  gens  a  toujours  ignoré  la  véritable  signification.  On 
sait  la  terreur  qu'inspire  aux  crédules  habitants  des  campagnes 
l'apparition  de  la  lune  rousse;  cet  effroi,  qui  parait  provenir  de 
la  crainte  d'un  danger  surnaturel,  ressemblait  un  peu  aux  appré- 
hensions des  races  qui  parlent  l'argot:  dès  lors  il  est  assez  natu- 
rel de  penser  que  l'ét)  mologie  oue  nous  fournissons  se  trouve 
exacte  sous  plusieurs  rapports.  Dans  le  cours  des  années  1823 
et  1824,  la  brigade  de  sûreté  prit  un  nouvel  accroissement  ;  le 
nombre  des  agents  dont  elle  se  composait  fut  alors  porté  à  vingt- 
huit,  et  jusqu  en  1820,  époque  à  laquelle  Vidocq  fut  remplacé 
par  son  anaen  secrétaire  Coco-Lacour,  ce  nombre  fut  peu  aoff- 
menté.  Il  serait  monté  depuis  jusqu'à  quarante.  Le  chef  de  n 
brigade  a  cinq  mille  francs  d'appointements  fixes;  deux  chefii 
d'escouade  ont  chacun  dix-huit  cents  francs;  les  autres  agents 
sont  subdivisés  en  deux  classes  :  ceux  de  la  première  ont  quinie 
cents  francs,  les  .«utres  douze  cenl^  francs  de  traitement.  In- 
dépendamment de  ces  émoluments  annuels,  il  leur  est  alloué 
des  primes  et  des  gratifications  extraordinaires,  qt  i  varient 
suivant  l'importance  de  ces  opérations.  Ainsi  |>our  un  forçÉl 
évadé  que  Ion  parvient  à  ressaisir,  TEtat  donne  cent  francs; 

r)ur  des  arrestations  ordinaires ,  le  tarif  varie  et  monte  de  neuf 
dix-huit  francs.  Les  primes  sont  versées  dans  une  caisse  parti- 
culière, désignée  sous  le  nom  de  masse  commune.  Les  fonds 
sont  mensuellement  répartis  entre  le  chef  et  les  agents  au  pr»> 
rata  de  leurs  divers  grades.  Néanmoins,  lorsqu'il  s'agit  d'un  trait 
particulier  ou  de  quelque  opération  qui  sort  du  commun  des 
choses,  celui  qui  s'est  signalé  reçoit  alors  et  seul  la  récompense; 
quelquefois  aussi  un  fragment  ou  une  section  de  la  brigade  à 
laquelle  il  appartient  perçoit  une  partie  des  avantages.  Ces  sortes 
de  fonctionnaires  sont  chargés  ordinairement  de  surveiller  les 
réunions  publiques ,  l'entrée  et  la  sortie  des  spectacles ,  les 
guinguettes  des  barrières ,  ainsi  oue  les  alentowrs  des  halles  el 
des  marchés.  Ils  font  également  ae  fréquentes  rondes  de  nuit, 
soit  en  groupe,  soit  séparément,  suivant  les  circonstances.  Afia 
d'assurer  le  succès  des  ruses  sans  nombre  qui  leur  sont  indi- 
quées par  leur  chef,  parla  tradition  de  leur  chef  ou  parlevr 
imagination  inventive,  il  est  souvent  nécessaire  que  les  agents 
puissent  prendre  divers  dé^isemenls  ;  ils  en  trouvent  alors  toos 
les  moyens  dans  un  vestiaire  dont  le  chef  a  la  surintendance, 
et  qui  se  trouve  convenablement  disposé  à  côté  de  ses  buream. 
Comme  il  importe  que  les  agents  sravent  fidèlement  dans  Icnr 
ménMire  toutes  ces  physionomies  de  cours  d'assises  on  de  police 
correclionnellç,  avec  lesquelles  ils  peuvent  être  plus  tard  tenus 
de  renouveler  connaissance,  ils  sont  tenus,  toutes  les  fois  qu'ils 
ne  sont  pas  en  expédition,  de  se  trouver  tous  les  jours,  à  une 
heure  inoiquée,  à  la  préfecturede  police,  pour  y  passer  en  revue 
les  individus  arrêtés  dans  la  jdiirnée.  D'après  le  système  adopté 
par  son  prédécesseur ,  le  chef  de  brigade  depuis  en  fonctiea 
continua  à  recruter  la  majeure  partie  de  ses  auxiliaires  parmi 
les  condamnés  plus  ou  moins  habiles  qui,  pour  les  avoir  fré- 
queniés,  avaient  toute  l'expérience  des  bagnes  et  des  prisons. 
Lui-même,  c'est-à-dire  Coco-Lacour ,  se  trouvait  également  un 
ancien  détenu  de  la  Force  et  de  Bicêtre.  Néanmoins,  depuis  ce 
dernier  chef,  l'administration  supérieure  de  la  police  a  tait  des 
modifications  notables  dans  cette  partie  de  son  ressort,  et  elle  ne 
choisit  plus  parmi  les  forçats  libères  les  protecteurs  de  la  sûrHé 
publique.  Fiayssk. 

BRI6ADIBR,  S.  m.  {gtammXOn  appelait  autrefois  Bri^m- 
dier  de*  armées  du  rai  vn  officier  supérieur  dont  le  grndr 
tenait  le  milieu  entre  ceux  de  colonel  et  de  maréchal  de  camp. 
Il  se  dit  maintenant  du  militaire  qui  a,  dans  la  cavalerie,  le 
grade  correspondant  à  celui  de  caporal  dans  l'inianterie.  Brr- 
giguiiir  de  dragtms.  —  Brigadier  de  gendarmerie,  celui  qui 
commande  une  brigade  de  gendarmerie.  —  Brigadier  est 
aussi,  en  term.  de  marine,  le  premier  des  oMtelots  d'une  cm- 

bareatiOR 

BRIG AMBB  DBS  ARMEES  DU  R^i  (fUêi,  miUi,).  On  appelait 
ainsi  l'offîcierqui  comoiandait  une  brigaded'infonterie  ou  de  ca- 
valerie. Il  maraiait  après  le  maréchal  de  camp  et  avant  lecolonel. 
Les  brigadiers  R'étaient  officiers  généraux  que  dans  leur  corps. 


f4#4 


mr  9n  eaUm  mwbii  et  Uuipu  ém  carpe 
Mffit,  —  ik  afmmtnàmmi  a«x  c^kmth  ci  obruiiient  ans 
ottcîm  ft)£aér4»i  de  ranMc;  &  «'avaietti  poim  «Taédes  de 
camp  pner  tnmsmciUc  levs  ordres,  waam  on  le«r  adjoégaail 
•a  Nuior  qm  le»  funil  exénrter  daw  rétewlae  de  le«r  com- 
iwdeifiit—  AfMt  répeqMoÉ  ks  bngMfiersfarent  brerelésy 
lei  brigades  eiaieat  eomttodccs  par  des  colooels  et  des  inestra 
de  camp  qui  n'afaient  i|«*Hie  coonnsfMMi  temporaire  poor 
nereer  ks  looctioasde  brigadier.  Mais  ce  mode  de  Domination 
arait  de  graves  ipconfénienu;  car  ks  colonels  et  mestres  de  camp 
prenant  rang  entre  ewi,  non  par  randennelé  de  leornomina- 
tiiini  ce  grade,  mati  par  celle  de  leur  régiment,  il  s'ensuirait 
cjoe  «ootent  k  plnft  jenoe  colonel  oo  mesire  de  camp  comman- 
oait  aot  plus  anciens.  Ces  inconirénients,  et  aolres  motifs ,  dé- 
lermtnfrent  Lovi*  XIV  â  crdonner  qoe  ks  brigades  eoMent 
di9  commandants  fixes  pendant  la  guerre.  On  choisit  donc  des 
rolonrts  et  rk^  mesires  de  camp  d'une  expérience  démontrée, 
qui  conservaient  k  commamlement  de  leurs  régiments  et  aux- 
qoels  on  flonna  en  outre,  par  commission,  k  litre  de  brigadiers. 
Satisfait  des  s^  nices  qu'ils  avaient  rendus  pendant  les  guerres 
précédentes,  k  roi  donna  des  brefetsà  ceux  de  la  carakrie 
en  1665  f.es  brigadiers  d'inCintene  ne  furent  ftyretelés  que  le  30 
mtMr%  iem;  ceux  des  dracEons  le  furent  seulement  k  50  juillet 
ttitfft.  -  Une  ordonnance  du  10  mars  1675  régtaque  le  brigadier 
qni  anrait  reçu  des  lettres  de  service  aurait  le  commandement 
uêt  tous  ks  colonels  et  mesires  de  camp  d'infanterie  et  de  cava- 
lerie, et  que  si  deux  brigadiers  d'infanterie  et  de  cavakrie  se 
Cfonvaîent  ensembk,  avec  lettres  de  service ,  le  brigadier  d'in- 
fanterie, si  c'était  ^lans  une  place  krmée,  commanckrait  à  celui 


r. 


k  brevet  que  ces  officiers  recevaient  ne  leur  donnait 
avrane  autorité  prticulière  ;  ce  n'était  que  par  les  lettres  de 
serrire  qui  leur  étaient  expédiées  «l^n'ils  pouvaknt  exercer  un 
cMMnandement  sur  les  troupes.  —  Tous  les  mestres  de  camp 
I  w— nandants ,  tous  les  mestres  de  camp  en  second ,  tous  les 
oflooels ,  tous  les  Ikutenants-colonels  et  tous  les  majors  pou- 
vaient prétendre  au  titre  de  brigadier  des  armées  du  roi.  Ce 
grade  a  existé  jusqu'en  1788.  Il  derint  inutile  dès  que  les  maré- 
cbaux  de  camp  furent  attachés  d'une  manière  permanente  aux 
brigades,  comme  les  lieutenants  généraux  l'étaient  aux  divisions. 
Cest  le  dernier  maréchal  de  Rroglie ,  créateur  de  la  division 
dans  l'armée  française,  qui,  par  ses  conseils,  amena  ce  change- 
ment dans  les  attributions  des  différents  grades.  Quelques  écri- 
vains ont  dit  que  le  grade  de  brigadier  était  un  grade  équivo- 
Îue ,  à  cause  des  doubles  fonctions  qu'ils  exercèrent  pendant 
mgtemps  |  ces  écrivains  ont  eu  raison,  car  les  mestres  oe  camp, 
colonels,  lieutenants-colonels  et  raajjors  étant  brigadiers,  sans 
cesser  d'appartenir  k  leur  régiment ,  il  arrivait  souvent  que  l'of- 
lider  qui  avait  exercé  ces  fonctions  en  campagne ,  se  retrouvait 
A  la  paix  sous  les  ordres  de  celui  qu'il  avait  commandé  pendant 
In  guerre.  On  fit  donc  sagement  de  supprimer  ce  ffrade. — Quant 
aux  chefs  de  brigade  des  gardes  du  corps,  de  rartitlerie,  du 
génie  el  des  carabiniers ,  ils  avaient  des  fonctions  toutes  parti- 
culières, et  leur  autorité  ne  s'étendait  pas  au  delà  des  corps 
auxquels  ils  appartenaient.  Il  y  avait  encore  les  brigadiers  bas 
officiers ,  qui  remplissaient  dans  la  cavalerie  des  fonctions  ana- 
logues à  celles  des  caporaux  dans  l'infanterie.  Ce  grade  existe 
encore  de  nos  jours;  il  est  en  usage  dans  la  cavalerie  et  dans 
l'artillerie. 

BRitiADiER(^ûl.  nal.),  poisson  des  Iles  Moluques.  Il  a  le 
corps  elliptique,  médiocrement  allongé,  assez  comprimé  ou 
aplati  par  les  cùtés,  la  tête  et  les  jeux  petits,  la  bouche  médio- 
cre, les  doiits  grandes.  Ses  nageoires  sont  au  nombre  de  sept  : 
deux  ventrales,  deux  pectorales,  une  dorsale,  une  derrière  ra- 
nus  et  une  à  la  queue.  Il  a  le  corps  vert,  marqué  par  comparti- 
ments de  taches  carrées^  noires,  à  centre  blanc,  le  ventre  et  la 
poitrine  rouges,  les  eûtes  de  la  tète  jaunes  avec  six  rayons 
rouges  autour  des  yeux ,  les  nageoires  jaunes  à  rayons  noirs ,  et 
deux  lignes  rouges  longitudinales  à  celle  de  Fanus.  La  prunelle 
do  ses  yeux  est  blanche,  entourée  d'une  rouge,  cerclée  de  bleu. 
1^  brigadier  est  commun  dans  la  mer  d'Amboine  autour  des 
nK*liers. 

BRIGiXD,  BRIOANDAGB  et  BRIQANDINE    {accept.  dtv.). 

neaucouiide  termes  ont  une  origine  historique  provenant  le  plus  ' 
Nouvent  d'un  usage,  d'un  faitoucrun  événement  accompli  dans  les 
NiiVIenqiiinou^  ont  précédés.  Des  écrivains  ont  pensé,  et  cela  avec 
quelque  raison,  qucle  mot  frr/gand est  vcnude celui  de  6rtoandi- 
Be.sorlcdarmure  légère,  faitedelamesdc  fer  jointes  ensemble,et 


DiMMk  principe,  onauTiitdêiignfiov 

de  krifmÊés  ks  soldais  am  se  servaient  de  cette  artnin; 
p«is,eeBHBecevxq«e  bv^k  de  Paris  avait  à  sa  solde  en  13», 
peadast  b  captivile  âm  roi  Jean,  commirent  un  grand  nombiT 
de  méfaito,  ob  jBTMt  dés  lors  désigné,  d'après  eux,  tous  ceoi  n 
se  fivraieBt  à  des  actes  coepabks.  Ainsi,  en  latin,  le  mot  tam, 
qm  ûfàUaêi  dans  rorigÎBe  soldat,  bomme  de  guerre,  fat i^ 
pliqBe  aBx  volesn,  par  soite  do  pilbge  et  des  dévutatm 
aoxqoelks  se  Kvraienl  qœlqoelbis  les  troupes.  Roquefort,  dw 
son  DieHommmirt  ii§mMo§imm*  de  la  langue  françêiit,  r» 
porte  d^ene  aatre  maaicre  I  origine  du  mot  brigëni  :  il  If  (^ 
rail  Tenir  de  FilalieB  brifmiUe ,  sous  lequel  ont  été  dès^ 
d'abord  cevx  qiri  organisajent  des  t>rigues»des  partis, et  loii»> 
taient  ks  wèàilàoM  pendant  les  gnerres  civiles,  pois  les  troops 
qoi  exerçaient  k  pilla^  k  main  armée,  enfin  la  scclcnb,b 
voleurs  ic  grand  chemin  et  les  assassins,  et  il  rejette  bieD  l« 
l'opinion  qui  ferail  Tenir  cette  odieuse  qaaiificatioo  da  h- 
gantes ,  peuples  de  b  Rbélk,  dans  le  Tyrol  et  an  bas  des  Alpo. 
qui,  célèbres  par  kor  amoor  pour  la  liberté,  ont  doooé U 
nom  au  lac  de  Constance  (laciM  Èriqaniiwi),  Il  est  mi  ^ 
Ménage,  sans  cbercber  à  nous  détourner  d'une  sembbUesi^ 

Esition,^rk  d'un  autre  peupk  portant  le  même  ooiik^ 
bitait  fuiberroe,  et  qui»  sous  l'empire  romain,  ao  npporté 
Tacite,  passa  en  Angkterre  et  ravagea  entièrement  oHlf  »• 
trée.  D'autres  étymcSogistes  veulent  que  le  mot  dr^iidneiv 
du  vieux  terme  gaulois  hrig  ou  hrug,  qui  est  resté  am  m 
légère  variante  dans  la  langue  alkmande  (6rNcft),  etqQJsfiifr 
pont.  Un  écrivain,  appelé  Borel,  le  ferait  venir  de6nj|ir,ii)rtr 
d'armure  assex  semblabk  à  celle  que  nous  avons  désigiRni 
le  nom  de  brigandine.  Le  P.  Daniel  pense  que  ce  mot  pmA 
sa  source  dans  celui  de  briganline,  sorte  de  galère  dool  ser- 
vaient autrefois  les  habitants  de  Tunis  et  d'Alger  pour  «erra 
leur  piraterie  dans  le  bassin  de  la  Méditerranée.  Pasqoiernk 
lui  ferait  prendre  son  étymologie  dans  le  mot  briaâée,qéi 
gnifie  troupe,  agglomération  de  soldats.  Quoi  qu'il  en  va,* 
entend  ^néralement  de  nos  jours  par  la  désienationde^nfçrf 
celui  qui  commet  les  vols  à  force  ouverte  sur  les  graodsdMiw 
ou  dans  tout  autre  lieu,  et  par  celui  de  brigandage  la  proCosi» 
de  ceux  qui  exercent  les  vols.  FiATSSt. 

BBIGASTD,  s.m.(graifim.).  Il  se  dit,  par  extension,  de  iroflf 
mal  disciplinées  qui,  sans  autorisation,  et  par  la  soif  do  bef. 
entrent  dans  un  pays  pour  le  dévaster.  On  nomme  aussi,  r 
extension,  brigand  un  marchand  frauduleux,  un  procureorm- 
pon,  un  faiseur  d'affaires  sans  probité,  un  juge  qui  rtiNivi 
opinion ,  un  commis  exacteur,  etc. 

BBIGANDAGE,  S.  m.  {gramm.)^  se  dit,  dans  le  sens  aWi 
de  toute  espèce  de  pillages,  de  désordres,  d'exactions,  rtc 

BBIGANDEAC,  8.  m.  {gramm.),  diminutif  de  brigawl.n* 
dit  ordinairement  d'un  praticien  fripon,  d'un  agent  date 
qui  vole  ses  clients.  Il  est  familier. 

BBIGANDEB,  V.  u.  {gramm.)^  se  livrer  au  b"8>J$î^ 
conduire  en  brigand.  CeU  un  homme  qui  n'a  faUqvehnfote 

loute sa  vie.  tu  juu. 

BBIGANDINB,  BBUGNE  (arl.miViï.),  armurc  legèreraitedea^ 
mes  de  fer  jointes,  et  qui  servait  de  cuirasse.  OriginaireiMJri,» 
nommait  brigands  les  soldats  qui  porUient  cette  arinorp;  «* 
comme  ceux  que  la  villede  Paris  soudoya  en  1356,  V^nâànWt 
tirité  du  roi  Jean ,  commirent  une  infinité  de  vols,  on.«^ 
ainsi  depuis  les  voleursetles  coquins.  Cest  ainsiqu'en  "1"»*^ 
qui  signifiait  soldat,  désigna  pr  la  suite  un  voleur.  pr«^ 
les  soldats  en  faisaient  le  métier.  Les  bHgandines  Çtawi JJ 
sorte  de  brassière  qui  servait  à  garantir  les  bras,  et  elw  <«f 
la  plupart  couvertes  de  velours,  a  Frederich  de  Luw». 
envoya  douze  très-belles  et  crosses  arbalcstres  d'acier  rt  (WJ 
brigandines, doni  quatre  estoient  couvertes.  »  {Bomanwtf^ 
Jehan  de  Sainlré,)  ^, 

BBIGANT  (Jacques  le),  glossaire  disUngue,  ayoa;,*"7, 
îment  de  Bretagne,  né  à  Pontrieux  le  î}  Juillet  17*ï» 


curieux  et  instructifs.  U  fut  aussi  un  minéralogisle  Ubj^^ 
et  il  découvrit  en  Bretagne  plusieurs  carnèresde  n«îWf.q« 
négligea  d'exploiter.  Marié  deux  fois,  k  Bn^l,  apw  ' 
eu  vingt-deux  enfants,  se  rit  seul  sur  ses  vieux  jours,  l/»^ 
Latour-d'Auvergne-Corret,  son  coropatnotOKît  *roi,j^ 
faire  cesser  la  solitude  du  vieillard ,  alla  r«?P»*^r^  L 
jeune  fils  à  l'armée  de  Sambre-el-Meuse. --  L«  <>SÎ^ 
primés  de  le  Brigant  ont  pour  Utres  :  une  D%sêerlêli^  i*^ 


BEIlkBHTI. 


(405) 


BEIG6S. 


iiur  aeadéwues  $avanieêde  l'Europe  iur  un  peuple  celte  nommé 
^rigunlêsùu  Brigants,  1763,  in-8**.  —  Petit  Glossaire  ou  MIa- 
IM#/  instructif  pour  faciliter  l'intelligence  de  quelques  termes 
f#  ia  coutume  die  la  Bretagne ,  contenant  leur  définition  et  leur 
tymologitt  Brest ,  1774,  in-12.  —  Eléments  de  la  langue  des 
^elios  gomérites  ou  Bretons;  introduction  à  cette  langue  et  par 
île  à  celles  de  tous  les  peuples  connus,  Strasbourg,  f779,  în-S*". 

-  Observations  fondamentales  sur  les  langues  anciennes  et 
unièmes,  Paris,  1787,  in-4o.  —  Détachements  de  la  langue 
rtfiMlivf  »  celle  des  Parisiens  avant  l'invcuion  des  Germatns, 
I  venue  de  César  et  le  ravage  des  Gaules,  Paris,  1787,  in-8o. 

-  Mémoke  eur  la  langue  des  Français,  la  même  que  la  langue 
et  Gallois,  leurs  ancêtres,  Paris,  1787.  —  Observations  sur 
n  ouvrage  de  M.  Jamgrane ,  jurisconsulte  anglais ,  ayant 
our  titre:  De  f  origine  des  sociétés  et  du  lanqage,  Paris,  1788. 

-  Réfiewions  sur  les  éludes,  Paris,  1788.  —  Notions  générales 
M  encyclopédiques  y  Avranches,  1701,  in-8*'.  — Nouvel  Avis 
9meemant  la  langue  primitive  retrouvée,  1770,  în-S**.  —  Deux 
rochures  poHtUfus,  imprimées  en  1789,  Tune  relative  à  une 
(lire  adressée  de  Londres  au  roi  par  Galonné,  Tautre  concer- 
tant les  opérations  des  états  généraux.  —  En  outre,  le  Brigant 

laissé  des  manuscrils  et  extraits  curieux ,  et  une  volumineuse 
tNTespondance,  possession  de  M.  le  comte  de  Kergariou,  de 
Laonioo  ;  puis  aussi  les  manuscrits  suivants,  qui  ont  été  con- 
terrés  par  son  fils  atné  :  le  Premier  Contrat  des  humains  ou 
T Origine  de  la  société  déguisée  dans  la  fable  de  Galathée  et  de 
Pygmalion,  —  Testament  de  Noé,  —  A  B  C  des  nations.  — 
Au^  Souverains  et  auœ  Savants  de  l'Europe.  —  Radicaux  des 
mm  vouslles  :  a,  e,  i,  o,  u.  —  Racines  primitives  de  la  langue 
friginelU,  le  celte  gomérite  ou  celte  des  Bretons.  —  Le  Barde 
irmoricain,  —  Complainte  sur  l'état  présent  des  sciences  dans 
if  continent  des  Gaules.  —  Des  Atlantes  et  des  Enfants  d'Abra- 
imm.  —  Dissertation  sur  la  ville  d' Avranches, 

BBIGAHTBS  (oéogr.  et  hist.  anc.),  peuplade  considérable  de 
'Angleterre  ou  Bretagne  septentrionale,  et  que  Céréalis^  sous 
respasien,  soumit  aux  Romains.  Les  Brigantes  sur  le  Birgns, 
tans  la  partie  sud-est  de  THibernie  (Irlande),  étaient  peut-être 
ssus  des  premiers,  ou  s'appelaient  plutôt  Birganles. 

BBlGA?rri  (Annibal),  célèbre  médecin  et  philosophe  du 
iry  siècle,  était  de  Chicti  dans  le  royaume  de  Naples.  Toppi, 
ni  en  fait  mention  dans  sa  Bibliothèque,  lui  altrioue  les  ou- 
rages  suivants  :  Auvisi  et  avertimente  intemo  al  governo  di 
reservarsi  di  pestilenxa,  Naples,  1577,  in-4*».  —  Auvisi  et 
vertimenti  interno  alla  preservatione  e  curatione  de  mor» 
m  e  délie  variole,  Naples,  1577,  in-4°.  —  Mauget  et  Scgiiicr 
disent  auteur  de  ceux-ci  :  Due  libri  dclV  istoria  de  i  semplici 
'tymati  e  altre  cose,  che  vengono  porlale  dall'  Jndie  orienlali 
riinenti  ait  uso  délia  medicina,  di  Garzia  dall'  Orto,  me- 
ro  Porluguese,  con  alcune  brevi  annolazioni  de  Carlo  Elusio  : 
ime  allri  libri  varimente  di  quelle  che  si  portano  dall'  Jndie 
rêdentali  de  Nicolo  Monaraes,  medico  di  Sivi^lia,  Venise, 
»3,  in-4o;  1605,  in-8".  Briganti  a  mis  ce  recueil  en  italien. 
y  a  encore  une  édition  de  Venise,  1616,  in-8°,  avec  une  lettre 
JProsper  Borgarucci  sur  les  drogues  du  cabinet  de  Calceolari 
iTérone. 

BBiGANTi  (Philippe),  né  en  1725  à  Gallipoli.  Son  père, 
and  jurisconsulte,  le  destina  au  barreau  et  le  fit  recevoir 
ocat;  mais  Philippe  se  fit  soldat,  puis,  cédant  aux  instances 
tcrnelies,  revint  en  1744  au  barreau.  En  1764,  il  fut  nommé 
ndic  de  Gallipoli,  et  admis  eo  1779  à  Tacadémie  des  sciences 
bi*iles-lettres  de  Naples.  Il  mourut  en  1804.  On  a  de  lui: 
9ame  analitico  del  sistema  légale,  Naples,  1777,  in-4°.  — 
mme  economico  del  sistema  civile,  Naples,  1780,  in-4°.  — 
kéorie  politique  des  quatre  âges  du  peuple  romain  indiqués 
ir  Florus,  inédite.  —  Mémoire  sur  l  éloquence  du  barreau. 
■  Mémoire  pour  la  défense  des  opinions  de  Beccaria.  —  Le 
naître  Sla^ione,  1795.  —  Frammenti  lirici  de  fasti  greci  e 
^mani,  Ldfco,  1797. 

BRusAjrriN,  8.  m.  (term.  de  marine) ,  petit  bâtiment  à  un 
i  deux  mâts,  gréé  comme  un  brick,  et  qui  n'-a  qu*un  pont. 

BBtQANTiir;  s.  m.  lit  de  campagne  portatif. 

BBiGANTUf E,  8.  f.  {marine),  petit  bâtiment  en  usage  dans  la 
^iterranée.  Il  se  dit  aussi  d'une  sorte  de  voile  particulière  au 
igantiii. 

B^iG  AUT,  8.  m.  (comm.)^  nom  que  Ton  donne,  en  certains 
r»-  à  du  gros  bois  neuf  à  brûler. 

^^IGBMTI  (Abbroise),  capucin  de  Mantoue,  publia  en  170i 
**^vragc  savant  et  rempli  de  recherches,  intitulé  :  Glosso- 
opJUa  ofnomatographiea,  id  est,  declaratio  nominum  et  vo- 


cabulorum  exolicorum ,  quœ  habent ,  aut  anticipitem ,  aut 
obscuram ,  aut  valde  diffinlem ,  aut  ex  hellenismo  significa- 
tionem  et  explicationem ,  Mantoue,  170'2,  in-fol.;  1  ouvrage 
devait  avoir  trois  volumes,  mais  on  n*a  imprimé  que  le  pre- 
mier. 

BRIGENTI  (André),  poëte  italien,  né  en  1680  à  Agua  près 
de  Padoue,  fut  élevé  dans  le  séminaire  de  cette  ville,  puis 
chargé  de  l'éducation  de  quel(fues  jeunes  gens.  En  1713,  il  se 
rendit  à  Bome,  et  y  devint  précepteur  des  fils  du  prince  Bor- 
ghèse.  Il  passa  la  plus  grande  partie  de  sa  vie  dans  celte  ville, 
partageant  ses  loisirs  entre  la  culture  des  lettres  et  ses  devoirs 
envers  ses  élèves.  Les  monuments  et  les  chefs-d'œuvre  réunis  à 
Bome  lui  inspirèrent  souvent  des  vers  sublimes.  Il  mourut  à 
Venise  en  1750,  durant  un  voyage  qu'il  avait  entrepris.  Outre 
des  pièces  de  vers  impriniéesdans  les  recueils,  on  a  de  lui 
plusieurs  discours,  parmi  lesquels  on  cite  :  Oralio  habita  Arbœ, 
dum  ponti ficus  Bizza  arbensem  episcopatum  iniret,  Padoue, 
1759.  Son  principal  ouvrage  est  le  poème  intitulé  :  Viila  Bur- 
ghesia,  vulgo  Pinciana,  poetice  âescripta,  Iiome,  1716,  in-8°, 
avec  20  planches,  divisé  en  Quatre  livres  et  suivi  de  notes  pleines 
de  goût  et  d'érudition.  Les  descriptions  qu'il  donne  des  monu- 
ments de  la  Villit'Borghèse  sont  d'une  exactitude  que  la  poésie 
semble  ne  pas  comporter. 

BRIGGS  (Henri),  né  vers  1556  à  Warley- Wood ,  paroisse 
d'Halifax,  dans  l'Yorckshire,  étudia  dans  l'université  d'Oxford, 
y  enseigna  les  mathématiques,  et  fut  nommé  premier  professeur 
de  géométrie  au  collège  de  Gresham ,  nouvellenient  fondé  à 
Londres  (1596).  Briggs  s'occupa  avec  quelque  succès  de  la 
recherche  des  longitudes  en  mer;  et,  pour  les  trouver,  cons- 
truisit une  table  a'après  la  variation  de  l'aiguille  aimantée,  au 
moyen  d'un  instrument  ingénieux  décrit  par  le  docteur  Gil- 
bert, dans  son  Traité  sur  taimant,  et  par  Blondeville,  dans 
ses  Théoriques  of  the  seven  planets,  Londres,  1602,  in-4<^.  En 
1615,  Briggs,  ayant  eu  connaissance  de  l'admirable  invention 
des  logarithmes,  due  à  Jean  Néper,  baron  de  Merchiston»  alla 
en  Ecosse  lui  présenter  l'hommage  de  son  admiration;  et,  de 
retour  au  collège  de  Gresham,  il  développa  la  théorie  des  loga- 
rithmes dans  ses  cours,  et  ne  tarda  pas  a  les  simplifier  et  à  les 
perfectionner.  En  1617,  il  publia  la  première  table  de  loga- 
rithmes usuels,  les  seuls  qu'on  emploie  aujourd'hui.  Appelé  en 
1619  à  la  chaire  de  géométrie  d'Oxford,  Briçgs  se  livra  avec 
une  inconcevable  ardeur  à  ses  travaux  de  prédilection.  Ainsi, 
en  moins  de  sept  années,  il  calcula  trente  mille  logarithmes 
avec  quatorze  décimales,  travail  immense,  si  l'on  considère  la 
longueur  du  temps  qu'exige  le  calcul  d'un  seul  logarithme  et 
les  répétitions  et  vénfications  auxquelles  il  faut  sans  cesse  re- 
venir pour  s'assurer  de  n'avoir  pas  fait  d'erreurs.  Epuisé  par 
cette  application  studieuse,  Henri  Briggs  mourut  à  Oxford, 
dans  le  collège  de  Merton,  le  26  janvier  1030,  âgé  de  soixante- 
dix  ans.  On  a  de  lui  :  Tables  pour  perfectionner  la  navigation, 
en  anglais,  insérées  dans  la  deuxième  édition  des  Erreurs  de 
la  navigation  de  Wright,  découvertes  et  corrigées,  Londres, 
1610.  —  Logarithmorum  chilias  prima,  Londres,  1617,  in-8o. 
—  Euclidis  elementorum  libri  VI  priores,  Londres,  1620,  sans 
nom  d'auteur.  —  Mathemalica  ab  antiquis  minus  cognita , 
inséré  dans  les  Vies  des  professeurs  du  coUége  Gresham,  pu- 
bliées parWard.  —  Arithmetica  logarithma,  Londres,  1624, 
in-fol.  —  Mémoire  sur  le  passage  à  la  mer  du  Sud  par  le 
nord-ouest  et  la  baie  d'Hudson  (t622),  inséré  dans  le  tome  m 
des  Voyages  de  Purchas.  —  Trigonometria  britanni^'a,  Gouda, 
1633,  in-fol.  Henri  Briggs  a  aussi  laissé,  en  manuscrit,  des 
Commentaires  sur  la  géométrie  de  P.  Ramus,  des  Remarques 
sur  le  traité  de  Longomontanus  sur  la  quadrature  du  cercle, 
la  Description  et  l'usage  du  régulateur  de  Bedweli,  et  d'autres 
ouvrages  de  mathématiques.  Sa  Vie  a  été  écrite  par  le  docteur 
T.  Smith ,  Thomas  Gataker  et  Isaac  Barrow. 

BRIGGS  (Guillaume),  membre  de  la  société  royale  et  du 
collège  des  médecins  de  Londres,  correspondant  de  l'académie 
des  sciences  de  Paris,  nommé  le  4  mars  1699  médecin  du  roi 
Guillaume  III  et  de  Thèpital  de  Saint-Thomas  de  Soulhwarek , 
naquit  à  Norwich  en  1641,  et  mourut  le  4  septembre  1704,  à 
soixante-trois  ans.  Il  avait  étudié  à  Cambridge,  où  il  fut  reçu 
docteur  en  1677,  et  ensuite  à  Montpellier  sous  le  fameux  aiia- 
tomiste  Vieussens.  Il  se  rendit  célèbre  par  la  connaissance  de 
l'œil  et  de  ses  maladies.  Il  est  le  premier  qui  ait  bien  développé 
ce  qui  concerne  le  nerf  optique,  la  rétine  et  les  conduits  lym- 
phatiques. Sa  nouvelle  théone  de  la  vision  fut  d'abord  insérée 
en  anglais  l'an  1662  dans  les  Transactions  philosophiaues, 
traduite  ensuite  en  latin  par  lui-même,  sotis  le  titre  de  Nova 
Theoria  visionis,  à  la  sollicitation  de  Newton ,  oui  faisait  un 
cas  singulier  de  ce  traité,  et  imprimé  à  la  suite  de  VOphthalmo- 


BRiftim. 


(406) 


araphia,  aalr«  ouvrage  du  docteur,  à  Cambridge,  1676,  tii-13. 
Ces  deux  trailés  réunis,  qui  sont  estimés  des  gens  de  l'art, 
furent  réimprimés  en  1085,  iii-4*^;  à  Leyde,  eu  IG86,  in-lS,  etc. 
Guillaume  Briggs  avait  préparé  deux  autres  traités  :  De  %uu 
parlium  oculi  et  de  ejusdem  affeclibuê;  mais  ils  n*ont  pas  été 
publiés.  On  trouve  dans  les  TransacUons  plusieurs  écrits  du 
même  auteur  :  Cas  iinguUen  par  ranporl  a  U  vêêion;  Expii» 
cation  du  cas  singuUer  d'un  jeune  homme  qui  lo%u  la  $oirs 
devient  aveugle  (  ri  aussi  les  Mémoiree  de  l'académie  de*  iciên- 
cêi,  tom.  VII). 

BRIGRAM  (Nicolas)  ,  né  à  Goversham ,  dans  la  province 
d'Oxford,  d'une  famille  originaire  de  celle  d'Yorck,  se  con- 
sacra h  Télude  des  lois  et  de  I  histoire,  après  avoir  publié  quel- 
ques heureux  essais  de  poésie.  Il  mourut  en  1559,  à  West- 
minster. Il  a  laissé  en  ouvrages  terminés  :  De  venaiionibus 
rerum  memorabilium,  —  Mémoiree,  en  forme  de  journal,  di- 
visa en  douze  livres.  —  Poésies  méÛes, 

BBiGHTONouBRlGUTHKLMSTONE  Q/^ooff.),  ville  d'An- 
gleterre (Susscx),  sur  une  hauteur  qui  s'abaisse  en  pente  douce 
jusqu'au  lK)rd  d'une  baie  de  la  Manche.  Elle  est  trcis-ancienne. 
Elle  n'est  habitée  que  par  des  pécheurs,  lorsque  les  bains  de 
mer  lui  donnent  une  prospérité  qui  n*a  fait  que  s'accroître. 
Georges  IV,  étant  prince  de  Galles,  en  faisait  sa  résidence  favo- 
rite.  Il  y  éleva  un  joli  palais,  où  l'architecture  mauresque  se 
marie  à  celle  des  Indous  et  des  Chinois.  Chaque  semaine  il  en 
part  plusieurs  paquebots  pour  Dieppe.  25,000  habitants.  A  9 
neueset  demie  est  de  Chichester.  Latitude  nord,  50**  49' 32"; 
longitude  ouosi,  2*»  32'  10". 

BRIGI DE  (Sainte),  vierge,  abbesse  et  patronne  d'Irlande , 
florissait  au  commencement  du  vr  siècle.  Les  cinq  auteurs  qui 
ont  écrit  sa  vie,  u'ayant  parlé  que  de  ses  miracles,  ou  sait  peu 
de  chose  de  ses  actions.  Elle  naquit  à  Socbird ,  dans  le  dioc^ 
d'Armagh,  reçut  le  voile  des  mains  de  saiut  Mel,  neveu  de 
saint  Patrice^  se  construisit,  sous  un  gros  chêne,  une  cellule 
qui  fui  depuis  appelée  Kille-dara  ou  Cellule  du  chêne,  réonit 
en  un  corps  de  communauté  plusieurs  personnes  de  son  sexe, 
qui  demandèrent  à  vivre  sous  sa  direction ,  et  donna  naissance 
a  plusieurs  monastères  qui  la  reconnurent  pour  mère  et  fonda- 
trice. On  trouve  son  nom  dans  le  martyrologe  attribué  à  saint 
Jérôme,  dans  celui  de  Bède  et  dans  ceux  qui  ont  été  composés 
depuis  le  ¥11*"  siècle.  Plusieurs  églises  d'Angleterre,  d'Ecosse, 
de  France  et  d'Aliemagne  sont  dédiées  sous  son  invocation.  On 
a  cessé  de  faire  mémoire  de  cette  sainte  à  Paris  en  1607.  Son 
corps  fut  trouvé,  l'an  1185,  avec  ceux  de  saint  Patrice  et  de 
sailli  Colomb,  dans  une  triple  voûte  de  la  ville  de  Down-Patrick, 
et  il  fut  porté  dans  Téglise  cathédrale  de  cette  ville.  Le  tombeau 
qui  le  renfermait  fut  détruit  lors  de  l'établissement  de  la  reli- 
ii\on  anglicane,  sous  le  règne  de  Deiiri  VIII.  Les  jésuites  de 
Lisbonne  prétendaient  posséder  dans  leur  église  le  chef  de 
saillie  Itrigitlc  (  F.  les  Bollandistes  et  Camden).  ] 

BftittlTTE  (Sainte)  et  son  ordre.  Sainle  Brigitte  ou  Btrgitle 
élait  ûlle  de  Àrger,  prince  du  sang  royal  de  Suède,  et  naquit 
vers  l'ao  1302.  Suu  père  et  sa  mère,  q«i  descendaient  des  an- 
ciens rois  goths ,  vivaient  dans  ta  pratique  exacte  du  chris- 
tianisme, e4  avaieol  une  dévoCi«a  particulière  à  la  passion  du 
Sauveur.  C  était  en  mémoire  de  ce  mystère  que  le  prince  Birger 
keùHail,  se  confessait  et  commuiuait  tous  les  vendredis.  — 
Brigitte,  ayaai  perdu  sa  mère  a»  berceaiK  fut  élevée  par  une  de 
ses  tantes,  et  attiioiiça  de  bonne  heure  un  grand  attrait  pour 
les  exercices  de  la  piété.  A  l'âge  de  dix  ass ,  elle  fut  singulière^ 
nmuA  touchée  d'u»  aecaion  qu'dle  cfitendit  sur  la  passitto.  La 
nuit  suivante,  elèe  eut  un  sof^  où  ii  lui  sembla  voir  Jésus- 
Christ  atlacbé  à  la  croix ,  et  qui  lui  disait  que  ceui  qui  l'avaient 
mis  en  cet  état  étaient  les  mauvais  chrétieus  qui  ne  répondaient 
pas  à  l'amour  qu'il  avait  pour  eux.  L'impression  de  ce  songe 
me  s'eD'aça  jamais  chez  Brigitte,  et  loute  sa  vie  sa  pensée  domi- 
iittote  fut  cette  des  souffrances  d^l'Hommc-Dieu.  —  A  l'âge  de 
seize  ans,  elle  ép»i»a  Ulplion,  prince  de  Nérieie,  en  Suède, 
lequel  avait  dix-huit  ans.  Les  deux  époux,  également  pieux, 
avaient  fait  de  leur  maison  une  espèce  de  monastère,  où  ils  st 
livraient  aux  pratiques  de  la  pénitence.  Ils  eurent  huil  enfants, 
dont  deux  se  croisèrent  et  moururent  dans  la  Palestine.  Une  de 
leurs  Glles,  Catlierine,  se  6t  religieuse  et  est  honorée  cotniiie 
sainte  le  22  mars.  —  Le  prince  et  la  princesse  de  Néricie,  malm 
le  gMnd  nombre  de  leurs  enlants,  n'en  répandaient  pas  moins 
d'MwndantesaumùneSi  Ils  se  regardaient  comme  les  prolecteurs 
de  Unis  les  milfaeufeiix.  lis  fondèrent  un  hôpital  pour  les  ma- 
lades ,  qu*ila  allaient  soavent  servir  de  leurs  propres  mains. 
Ulphott ,  ne  voulant  plus  s'occuper  que  de  sa  sanctification ,  se 
(iMHi  dn  Ia  pbœ  qu'il  oocnpaît  dans  m  conseil  du  roi»  ci  romn^a 


au  séjour  de  la  ctur.  Il  fit  avec  sa  femme  un  pèlerimge  i  C«. 
postelle,  en  Galice.  En  revenant  dans  sa  pairie,  il  fn»» 
Arras,  où  il  tomba  malade.  On  lit,  daus  ktCbrm^vu^ 
pères  bénédictins,  que  a  le  priricc  de  Néricie,  nuble  hann  k 
roi  de  Suède,  arriva  dans  cette  ville  avec  la  princeaae  soof^ 
et  ses  huit  enfants,  n  Sa  maladie  était  de^N^ue  diatmiar:! 
reçut  le  viatique  el  l'extrème-onclion  des  nains  ^  Tnif» 
diocésain...  Quand  il  fut  rétabli,  il  partit  pour  la  Suèdr,ait 
mourut  peu  de  temps  après  en  odeur  de  sainteté,  daos  km- 
nastère  d'Alvastre,  de  l'ordre  de  Cileaux.  On  met  sa  om  a 
l'an  I34i.  —  Brigitte,  devenue  veuve,  renonça  au  raaedepm. 
cesse,  pour  se  consacrer  entièrement  k  la  péfûtener.  Elk  fv- 
tagea  les  biens  d'Llphon  entre  ses  enfiants,  selon  lesréfh^k 

{>lus  exacte  justice,  et  ne  pensa  plus  à  ce  quelle  avait  é^ém 
e  monde.  Elle  ne  porta  pJus  oe  Hnge,  à  Texceptiou  da  ^ 
avec  lequel  elle  se  couvrait  la  tète.  Elle  se  revêtit  du ^ 
grossier,  qu'elle  attachait  avec  des  cordes  pleines  de  aarwkU 
austérités  qu'elle  pratiquait  sont  incroyables;  die  les  nàaék 
encore  les  vendredis,  ne  vivant  ces  jours-là  que  d'un  pea  dr  pn 
et  d'eau.  Ayant  fait  bâtir  le  nnonastère  de  WasterieyHdNn 
de  Lincoping  en  Snède ,  elle  y  mit  soixante  religieises.  & 
mit,  dans  un  bèliment  sépaVé  du  même  monastère,  tnivp»^ 
très,  en  l'honneur  des  douze  apôtres  et  de  saint  ¥Mà,qm 
diacres,  pour  représenter  les  quatre  docteurs  de  rE^^citai 
frères  convers.  Elle  leur  donna  à  tots  la  rè^  deSaiat-Ai^ 
à  laquelle  elle  ajouta  auelques  constitutions  partialitm. - 
Tous  les  monastères  de  l'ordre  de  Sainte-Brigitte  élaîetlH^ 
aux  évéques  diocésains,  et  il  fallait  une  permiflsiaBnpsrÉ 
pape  pour  en  ériger  de  nouveaux.  On  s*y  pre|MKaitinMfé> 
ment  d'bonorer  la  passion  du  Sauveur  et  la  sainte  VBft.Ui 
hommes  y  étaient  scNimis  à  la  prieure  des  rthptmn.^^ 
temporel ,  comme  dans  Tordre  de  Fontcvranlt  ;  laaii  b  i4 
gieuses  étaient  sous  la  conduite  des  religieux,  quant  laifB- 
tuel.  La  raison  de  ce  réjglemenl  était  fondée  sur  ce  q«e  J^ 
ayant  été  spécialemeut  institué  pour  les  femmes,  les  tunsâi! 
étaient  admis  que  pour  leur  procurer  les  secours  spiritatk- 
L'habitation  des  unes  et  des  autres  était  séparée  par  aotckia 
inviolable  ;  mais  l'église  leur  était  commuue.  Le  cknrdoir 
ligieux  était  au-<lessous  de  celui  des  religieuses ,  de  nur 

au'ils  ne  pouvaient  pas  se  voir.  Les  monastères  du  Nord  fus 
étniits  lors  de  la  révolution  causée  par  le  cbangeoieol  de  4 
gion.  Il  y  en  a  eu  deux  à  Gênes,  dans  Tun  desquels  un  mr» 
vait  que  des  femmes  de  qualité.  La  plupart  des  im/M^ 
brigiltins  ou  de  l'ordre  du  Sauveur  n'ooservaicol  plus,  du» i 
derniers  temps,  ce  que  prescrivait  la  règle  par  rapport  au  omiB 
des  personnes  religieuses  et  à  la  soumission  des  boiDtun*' 
femmes.  On  trouve  encore  cependant  en  Allema^oe  elàte- 
zig  quelques  monastères  doubles.  —  Henri  V,  roi  d'Aoçifirt». 
avait  fondé  en  1613  un  monastère  de  l'ordre  de  Saîol^Bn^ 
sur  les  bords  delà  Tamise,  à  10  milles  de  Londres, qu'op «If 
lait  la  Maison  de  Sion.  Il  avait  rais  la  plus  grande  magoifii^ 
dans  cette  fondation.  Ce  monastère,  au  moment  de  fldr4i>' 
tion,  sous  Henri  VIII,  n'avail  pas  moins  de  18,000  Kirft#fr 
ling  de  revenus.  Les  religieuses ,  rétablies  sous  le  rqfw  « 
Marie,  furent  expulsées  de  nouveau  sous  Elisabedi.  ei^i^ 
rèrent  à  Malines,  et  enfin  à  Lisbonne.  — Brigitte, »pwi* 

rissé  deux  ans  dans  le  monastère  de  Wasterie,  fil  nnvi^^ 
Rome,  dans  le  dessein  d'aller  prier  sur  le  torobeandrçjf** 
et  de  vénérer  les  reliques  de  tant  de  sainis  que  Ton  Iroo^f  * 
celte  capitale  du  monde  chrétien.  Elles'j  fitadroirprp*rf'* 
de  ses  vertus  j  elle  y  vivait  dans  la  retraite  et  d^iis  la  p»»'»' 
des  veilles  et  des  antres  rigueurs  de  la  pénitence;  eU<  ^^ 
les  églises,  et  allait  servir  les  malades  flans  les  hêpiliuv  » 
fonda  à  Rome  nne  maison  pour  les  étudiants  et  les  pelenm  J 
dots,  laquelle  fut  rebâtir  sous  le  nontiScal  de  Léon  \ .  (^ 
située  dans  le  Cetmf0  di  Fiore,  près  du  palais  Famèse-L 
de  la  passion  du  Sauveur,  qui  ctail  toujours  présente  i'" 
de  sainte  Brigitte,  hii  inspira  le  dessein  de  faire  onp^lf^ 
la  terre  sainte.  Elle  y  arrosa  de  ses  larmes  les  lieux  qw  • 
été  sanctitiés  par  U  présencn  de  Jéflu»-€hrist  el  ^vi*^..^* 
sang.  Dans  son  w)^»  elle  visitn  les  p4ns  céMbics  <  ' " 
Sicile  et  d'Italie.  — Étant  revenue  à  Rome»  elle  y  fiit 
de  diverses  maladies,  et,  se  sentant  près  de  sa  6n«clki 
avis  fort  touchants  à  son  fils  Birger  et  à  sa  filfe  CalbcnB^*^ 
étaient  avec  elle;  après  quoi,  elle  se  fit  étendre  sur  ua  '  j 
pour  recevoir  les  derniers  sacrements.  Elle  mourut  k  3îjiJ*J 
1573,  à  rage  de  sofixante  et  ome  ans.  On  ^entefta^»  r'ï^ 
de  Saint-Laurent,  qui  appartenait  aui  pauvres €lan»0  19 
née  suivante»  Birger  et  tatherine  firent  tramperlerlr 
leur  mère  dans  le  monastère  dn  Wialeèi»  en  Sniét. 
caMHiiaéa  •&  1391  par  BMÎIacelX»  elas  iêà^r^b 


Bmi«!flMLC. 


(40T) 


BRIGirOH. 


ta  roi  Eric  XII ,  cette  canonisation  fut  renouvelée  {wr  le  pape 
Martin  V.  —  L*ordre  de  Sainte-Brigitte  s'était  répandu  en 
^Doe,en  Allenoagne,  en  Angleterre,  en  Italie  et  dans  les 
Pajs-Bas,  qu*il  était  encore  inconnu  en  Espagne.  Il  y  (ut  intro- 
NU  par  une  sainte  fille  nonHnée  Marine  Escobar,  née  à  Valla- 
lolid  en  1554.  Sans  être  riche  par  elte-tnême,  elle  avait  Tart  de 
irocurer  aux  pauvres  de  quoi  soulager  leurs  misères,  en  s'adres* 
aot  avec  zèle  aux  personnes  aisées,  qu*elle  savait  intéresser  en 
aveur  des  malheureux.  Cest  par  les  mêmes  moyens  qu'elle 
ëossit  à  établir  en  Espagne  Tordre  de  Sainte-Bngitte ,  dont 
Ue  retoucha  la  règle  et  l'appropria  au  temps  où  elle  vivait, 
leite  réforme  porta  le  nom  oc  brigittines  de  la  Récollection. 
jt  premier  monastère  fut  fondé  par  Elisabeth  de  France, 
toune  de  Philippe  IV,  roi  d'Espagne,  à  Valiadolid. 

BBlGNAis  i^éogr.),  petite  ville  du  département  du  Rhône, 
10  kilomètres  de  Lyon,  où  se  livra,  en  1562,  la  bataille  de 
t  nom.  —  La  population  de  cette  ville  est  aujourd'hui  de 
,600  hftbiUnts. 

•BiGNAis  (Bataille  de),  dites  des  Tard-Venus.  Une 
aode  fort  nomtNrenst^  d'aventuriers,  connue  sous  le  nom 
e  grande  eompoi/mie  (F.  ce  mot.)  ,  s'éUit  formée  dans  la 
bufnogne.  Après  avoir  ravagé  celte  province ,  elle  résolut  d'aï- 
ir  arracher  au  pape  de  Tarant  et  cies  indulgences  ;  elle  se  mit 
I  inarche ,  sous  la  conduite  d'un  chevalier  gascon,  nommé 
qguin  de  Battefol,  et  se  dirigea  sur  Avignon  ,  par  filâcon  et  le 
orez.  Jacques  de  Bourbon  ,  comte  de  la  Marche ,  qui  se  trou* 
lit  dans  le  Midi ,  résolut  d'arrêter  ces  brigands.  Il  venait  de 
msigner  au  gouverneur  anglais ,  Jean  Chandos,  les  provinces 
1  Languedoc  cédées  par  le  traité  de  Brétigny  ,  et  il  avait  ob- 
nu  de  cet  officier  l'assurance  que  la  grande  compagnie  n'é- 
it  point  protégée  par  le  roi  d'Angleterre.  Il  avait  rassemblé  un 
»nd  nombre  de  chevaliers  d'Auvergne ,  de  Limousin,  de  Pro- 
Mice,  de  Savoie  et  de  Dauphiné,  qui  lui  avaient  promis  de 
nder  a  délivrer  sa  sœur,  la  comtesse  de  Forez ,  des  brigands 
Bi  ravageaient  son  pavs.  —  ce  Le  2  avril  1362,  Jacques  de 
ourfoon,  comte  de  la  Marche  ,  fut  averti  que  la  grande  com- 
ignie  s'était  Ic^ée  sur  un  monticule  à  2  lieues  de  Lyon ,  à  une 
fine  de  Brignais ,  château  qu'elle  avait  pris  d'assaut ,  et  qu'elle 
rail  pillé  la  veille.  Il  char^  Farchiprètre  Resnault  de  Cer- 
(kl\es,le  même  qui  avait  récemment  commandé  une  compa- 
nie,  d'aller  le  reconnaître.  Celui-ci  revint  lui  annoncer  que, 
M>iqu'i1  n'eût  vu  que  six  ou  huit  mille  combattants,  il  ne  dou- 
u  pas  qu'ils  ne  fussent  quinze  ou  seize  mille ,  et  que  les  autres 
?  fussent  cachés  dans  une  vallée  tout  auprès.  Il  lui  rccom- 
anda  de  Chercher,  avant  de  les  attaquer,  à  leur  faire  aban- 
mner  leur  monticule,  dont  la  position  était  très -forte. 
En  nom  de  Dieu,  nous  les  irons  combattre,  »  répondit  le 
mie  de  la  Marche ,  et  il  donna  à  Farchiprètre  lui-même  For- 
•e  de  œmmencer  FatUque  à  la  tête  de  Favanf-garde.  L'archi- 
êtrc  s^avança  avec  beaucoup  de  bravoure  ;  mais,  comme  il 
trait  annoncé ,  tandis  que  le  corps  qu'il  attaquait ,  logé  sur  un 
Ofiticule.  tout  composé  de  cailloux  roules,  Faccablait  de 
twes,  il  fut  pris  en  flanc  par  un  autre  corps  de  même  force 
ri  débouchait  de  la  vallée  :  il  fut  blessé  et  fait  prisonnier ,  et 
I  soldats  qu'il  menait  au  combat  furent  mis  en  ftiite.  Jacques 

Bourbon  ,  comte  de  la  Marche ,  qui  le  suivait  de  près  avec 
corps  de  bataille ,  ne  fut  pas  moins  malmené  :  il  lut  blessé 
ngereusement ,  ainsi  que  son  fils  ;  le  jeune  comte  de  Forez , 
n  neveu,  armé  chevalier  pour  cette  bataille,  fut  tué  ;le  tuteur  de 
Itri-ci ,  Regnaultde  Forez,  fut  pris ,  aussi  bien  que  le  corn  te  d'U- 
c»  Robert  de  Beauieu,  Louis  de  Châlonsct  plus  de  centcheva- 
rs  ;  le  comte  de  la  Marcheel  son  fils  ftioururent  de  deux  blessu- 
jyiLyonyOÙ  ils  s'étaient  fait  transporter.  Après  leur  victoire 
irignais ,  les  brigands  des  compagnies  demeurèrent  maîtres 

pays  ;  n'ayant  plus  personne  à  redouter,  ilsseprtagèrenl, 
or  étendre  plus  loin  leurs  ravages.  Une  moitié  ae  la  compa- 
■e,  sous  les  ordres  de  Seguin  de  Batlefol ,  demeura  sur  la 
Mtede  la  Sa6ne,  pillant  et  mettant  h  contribution  le  Màcon- 
»  ,  le  Lyonnais ,  le  Forez  et  le  Beaujolais  ;  l'autre  descendit 
RbùM,  surprit  le  Pont-Sttnt-Bsprit  et  s'y  fortifia,  et  de  là 
ami  tour  à  tour  sur  les  deux  rives  du  Rb/kie  jesqu'asx  portes 
ivignon  et  de  Villeneuve  (I).  » 

BmiejioLE  SALE  (AifTOiifE-Ji'LEs),  né  de  feoiille  patri- 
nne  et  seigneuriale  à  Gènes  le  25  juin  1605.  Fils  d'un  dMe, 
remplit  divers  emplois  honorables  du  gouvernement ,  fut 
hltassadeur  auprès  du  roi  d'Espagne  Philippe  IV;  mais,  à  la 
>rt  de  sa  femnoe ,  il  se  fit  prêtre  et  entra  dans  la  compagnie 
Jésus  le  li  mars  1652.  U  y  vécut  d'une  manière  exemplaire, 

[  1  )  SiimoDdi,  Hutoire  det  Français,  t.  x,  p.  593  et  siiiv. 


consacrant  tout  son  temps  à  des  travaux  littéraires  et  à  la  pré- 
dication. Le^  nom  de  Sale  qu'il  ajouta  au  sien  est  celui  de 
sa  mère,  et  c'est  sur  ce  nom  que  l'on  joue  dans  le  distique  la- 
tin placé  sous  son  portrait  dans  le  recueil  intitulé  :  GhriedegT 
Ineognili  (litres  de  gloire  des  membres  de  l'académie  des  inerh- 
gniti  de  Venise)  : 

Sal  erit  insuUum,  salibus  nisi  condiat  illiid 
Hic  Ligur,  ex  ipso  qui  Sale  nomen  habei. 

Brîgnole  Sale  mourut  à  Gênes  le  2î  mars  1065.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  /e  JnslabilUà  del  ingegno ,  divise  in  olto 
giomate  (en  prose  et  en  vers),  Bologiic,  1635,  in-4**;  1637, 
m-12;  Venise ,  1641-1652 ,  in-12.  —  Tacilo  abburalialo,  dis- 
corsi polilici  €  morali,  Venise,  1636,  in-12.  —  Maria  Madda- 
iena  pecsalrice  converliia  (en  vers),  Gènes,  1636,  in-8®,  tra- 
duit en  français  par  le  P.  Pierre  de  Saint-André,  carme  dé- 
chaussé, Aix|  1674 ,  in-8".  —  //  Camovafe  di  GoUlvannio 
Salliebregno  (en  vers),  Venise,  1639-1641-1663,  in-12.  — 
Il  Geloso,  commedia  di  QoUlvannio  Salliebregno,  Venise,  1639, 
in-12  ;  1663,  in-12  (en  pnse).  —  Dell'  isloria  spagnuola  libri 
IV,  Gènes,  1640  et  1646,  n-A"*.  ~  Il  Saliriro  invocenle»  epi^ 
grammi  Irasporlali  d,il  yreco  air  ilaliano  e  commenlali  dal 
marchese  Antonio  Qiulio  Hrignole  Sa/f,  Gênes,  16i8 ,  in-4°et 
in-12.  —  Panegirici  sacri  recitaU  nella  chiesadi  San  Cira  in 
Genova,  etc..  Gênes,  1C52,  in-8«;  1056,  in-12.  —  U  Dus 
Anelli,  opéra  scenica  (en  i)rose),  Lucqucs,  1664,  in-12.  —  Li 
ComiciSchiavi, commedia,  sous  le  faux  nom  de  Gio.  Gabrielle 
Anton,  LusinOf  Coni,  1C36,  in-12.  —  Il  Frazzotetlo ,  opéra 
scenica  iroyi-comica,  Venise,  1675;  Bolopne.  1683,  in-12,  sans 
nom  d'auteur.  La  vie  de  Brignole  Sale  a  été  écrite  par  le  jésuite 
J.  Marie  Visconti  sous  le  litre  de  :  Memorie  délie  virlu  del 
P.  Antonio  Giulio  Brignole  Sale,  Milan,  1666,  in-12,  traduits 
en  latin  par  le  P.  François  FHermile,  Anvers,  1671,  in-8**. 

Arignole  sale  (Jean-François),  doge  de  Gènes,  né 
dans  cette  ville  en  1605,  fut  nommé  en  1728  Fun  des  directeurs 
des  monuments  publics,  et  fit  l)âtir  le  grand  aqueduc.  £n  1730, 
il  fut  envoyé  en  députation  en  Corse ,  pour  y  apaiser  les  trou- 
bles. Il  fut  envoyé  à  Paris  en  1737,  et  signa  l'année  suivante  a 
Fojitainebleau  un  traité  d'amnistie  en  faveur  des  Corses.  U  fut 
successivement  inquisiteur  d'Etat ,  sénateur,  commandant  des 
troupes  génoises  contre  l'Autriche,  et  enfin  il  fut  élu  doge  le 
4  mars  1746  ;  peu  de  temps  après,  les  impériaux,  ayant  eu  des 
succès  contre  les  Français  et  les  Espagnols,  se  présentèrent  de- 
vant Gênes,  et  Brignole  fut  obligé  de  signer  une  capitulation. 
Mais,  au  bout  de  trois  mois,  les  Génois,  fatigués  de  la  domination 
autrichienne,  furent  si  bien  conduits  par  le  doge  qu'ils  réussi- 
rent à  chasser  la  garnison  impériale.  Ayant  terminé  ses  fonc- 
tions de  doge,  Brignole  fut  nommé  sénateur  à  vie,  et  en  1740 
surintendant  des  places  fortes.  Il  mourut  en  février  1760,  re- 
gretté pour  sa  munificence  à  l'égard  des  établissements  publics, 
et  notamment  envers  la  maison  dite  le  Refuge  des  filles  de 
Brignole,  hospit^  que  ses  ancêtres  avaient  fondé  à  Gènes. 

BRIGIIOLIB,  s.  f.  {boian.)^  genre  de  plantes  de  la  famille  des 

om  be  1 1  i  fèr  es  > 

BRiGNOLlBE,s.m.  (6olan.),nomqu'ondonneàdeux  arbres, 
dont  Fun  produit  des  fruits  rouges  et  l'autre  des  fruits  violets, 
qui  ont  la  forme  des  olives.  Ils  croissent  à  Saint-Domingue. 

BRIGHOLLES  {géogr.),  du  département  du  Var.  sur  la  petite 
rivière  de  Casami,  entre  des  montagnes  b(n8ées ,  dans  un  vallon 
agréable  et  fertile.  Fabriques  de  bougies ,  tanneries  considéra- 
bles et  renommées  ;  commerce  d'huile  d'olives,  vins,  liaueurs, 
eaux-de-vie.  Son  territoire  produit  une  grande  quantité  d'olives 
et  une  excellente  qualité  de  prnnes  connues  sous  le  nom  de 
prunes  de  Briguolles.  Air  salubre.  Sources  abondantes. 

BRIGNOLLBS  (c<HBm.  ) ,  «xccllenle  sorte  de  prunes  sèches 
que  la  petite  ville  de  Brignollcs  (  Var)  expédie  dans  toutes  les 
contrées  de  FEurope.  I/î  fruit  lui-même  est  connu  sous  le  nom 
de  perdrignon  blanc.  On  extrait  ordinairen>ent  le  novau  avant 
de  les  dessécher.  Cependant  il  y  a  aussi  desbrignolles  à  noyaux. 
L'bomidité  leur  est  coniraire;  elle  les  noircit,  leur  enlève  leur 
couleur  agréable  ,  leur  fraîcheur  et  leur  éclat.  La  meilleure 
sorte  de  brignolles  porte  le  nom  de  pistoUs.  On  les  expédie 
dans  des  boites  rondes  de  sapin  doublées  de  papier.  A  Mar- 
seille, cet  article  se  traite  par  centaines  de  livres. 

BRIGNON  (Jean),  iésaitê.  mort  en  1 726,  dans  un  âge  avancé, 
â  donné  quelques  livfes  de  piété  :  i»  Pensées  €onsolantes . 
ni.l3.^3»TraductMn  du  Combat  spirituel,  Paris,  1688,  in-«4 . 
—  Le  P.  Brignon  a  retouché  le  style  de -./lUroductfon  à  la 


BRI6IJET.  (  408  ) 

vie  dévole  par  sainl  Françoit  de  Saies^  Paris,  1709,  in-l'i,  et 
celui  Je  :  ViedeJésus-Chrisi  par  le  P.  de  Montereul^  Paris, 
1094,  h  vol.  iii-i2,  et  1741.  —  3°Tra<Juclion  de  la  Guide  spi- 
rituelle  du  P.  Dupont,  Paris,  1689,  2  vol.  in-8*».  —4°  Médi- 
talions  sur  ieê  mytléret  de  ta  foi,  Paris,  1702,  2  vol.  \n-4!^,  et 
7  vol.  in-1 2.— 5<>  Traduction  des  (JpuicuUs  du  cardinal  Bellar- 
fnin,  Paris,  1701,  5  vol.  in-12,  et  celle  du  Traité  des  sept  paro- 
les de  Jésus-Christ  sur  la  croix  par  le  même  cardinal,  Paris, 
1700,  2  vol.  in-12. 

BRIGOT  (K.  BrIGAUT). 

BHiGVE  ^gramm.  et  fi^«l.}.  Pour  obtenir  une  déGnitionelpour 
découvrir Telymologie  la  plus  exacte  de  ce  mot,  on  est  oblige  d'à 


Toir  recours  a  Ducangc.  Le  savant  dossateur  le  fait  dériver  de 
briga,qo'on  a  commencé  à  dire  dansïa  basse  latinité  du  ix'  siècle, 
pour  noise,  conte* lilion,  querelle,  qui  sont  souvent  en  effet  les 
compagnes  de  la  brigue  ;  d'où  était  venu  aussi  le  vieux  terme  de 
bricon  qui  signifiait  autrefois  querelleur.  Quelques  érudits  font 
venir  le  mot  brigue  du  verbe  latin  precari,  parce  que  la  brigue 
emploie  souvent  la  prière  pour  [parvenir  à  ses  fins.  Cest  là  uour- 
tant  une  sorte  de  brigue  bonnéteet  permise  :car,  malgré  ropi- 
nion  contraire  qui  semble  avoir  prévalu,  de  même  qu'il  y  a  une 
ambition  louable  et  une  ambition  criminelle ,  il  peut  y  avoir 
une  brigue  honteuse  et  une  briffue  susceptible  d'être  avouée. 
Néanmoins  dans  ces  derniers  cas  le  mot  brigue  aurait,  à  quelque 
chose  près,  la  même  valeur  que  l'expression  \di\\ne  ambilus , 
ambition  ,  désir  plus  ou  moms  ambitieux  d'obtenir  quelque 
charge  et  quelque  dignité.  Il  est  bien  vrai  encore  que  dans  ce 
dernier  cas,  comme  dans  beaucoup  d'autres,  le  mauvais  principe 
le  plus  souvent  l'emporte  sur  le  bon  ,  et  il  faut  même  avouer 
que  nos  dictionnaires  modernes  sont  excusables  de  déÛnir  la 
brigue  «  un  assemblage  de  mesures  secrètes  et  détournées  que 
Ton  emploie  pour  obtenir  quelque  chose  en  engageant  dans  ses 
intérêts  plusieurs  personnes.  Montesauieu,  dans  son  Esprit  des 
lois,  fait  une  distinction  dans  le  mot  brigue.  Selon  lui  la  brigue 
est  dangereuse  dans  un  sénat  ;  elle  est  dangereuse  dans  un 
corps  mobile;  elle  est  dangereuse  dans  un  corps  noble:  elle  ne 
Test  pas  dans  le  peuple,  dont  la  nature  est  d'agir  par  passion. 
Dans  les  Etals  où  il  n'a  point  de  part  au  gouvernement,  il  s'é- 
chaufTera  pour  un  acteur  comme  il  aurait  fait  pour  les  affaires. 
Le  malheur  pour  une  république,  c'est  lorsqu'il  n'y  a  plus  de 
brigues,  et  cela  arrive  lorsqu'on  a  corrompu  le  peuple  à  prix 
d'argent;  il  devient  de  sang-froid,  il  s'affectionne  à  l'argent, 
mais  il  ne  s'affectionne  plus  aux  affaires  ;  sans  souci  du  gouverne- 
ment et  de  ce  qu'on  y  propose,  il  attend  tranquillement  son  sa- 
laire. » — La  brigue,  si  nous  considérons  le  terme  au  point  de 
vue  social,  n'est  pas  néed'hier;  l'antiquité  l'a  connue  aussi  bien 
que  les  temps  modernes.  Plusieurs  écrivains  du  siècle  d'Au- 
guste nous  ont  laissé  la  peinture  des  intrigues  et  des  démar- 
ches auxquelles  se  livraient  chez  les  Romains  ceux  qui  aspi- 
raient aux  honneurs  de  l'élection.  Ils  allaient  vêtus  de  blanc  par 
toute  la  ville,  sollicitant  des  suffrages  sur  les  places  et  dans  les 
assemblées  publiques.  C'est  en  cela  que  consistait  l'ambitus,  mot 
composé  de  l'ancienne  préposition  am,  qui  sisniûait  autour,  et 
du  yerbe ire,  aller;  d'où  l'on  n  fait  le  terme  français  ambition. 
La  brigue  se  faisait  ouvertement  à  Rome,  à  peu  près  comme 
elle  se  pratiquait  naguère  encore  en  Ansleterre,  et  on  y  sacri- 
flait  des  sommes  d'argent  fort  considérables.  On  a  vu  la  brigue, 
à  Rome,  compter  pour  une  seule  tribu  jusqu'à  10,000  livr^ 
de  notre  monnaie  ;  or  il  y  en  avait  trente-cinq  ;  par  où  l'on 
peut  juger  des  sommes  immenses  que  coûtaient  les  charges 
publiques ,  bien  qu'elles  ne  fussent  pas  encore  devenues  vénales 
a  cette  époque.  Frayssb. 

BRiGUBR,  v.  a.  {gramm,),  tâcher  d'obtenir  quelque  chose 
par  brigue,  par  cabale,  par  le  moyen  de  plusieurs  personnes 
qu'on  met  dans  ses  intérêts.  Briauer  le  minislèrê.  —  Il  signifie 
aussi  simplement,  solliciter,  rechercher  avec  ardeur,  avec  em- 
pressement. Briguer  les  bonnes  gràcês  de  q;uelqu'un,  —  Bri- 
gué, Ê£,  participe. 

BRIQUET  (Sébastien),  chanoine  à  Sion,  mortyers  Tannée 
1780,  a  beaucoup  travaille  sur  l'ancienne  hbtoire  eccl^iasliqae 
de  son  pays.  Il  a  publié  en  ce  genre  :  1®  C*meHium  Èpaonense, 
oêsertione  clara  et  veridica  loco  êuo  ae  proprio  fiwum  in 
Epaunensi parochia  Vallensium  vulaoEpenaêsex,S\on,  1741, 
in-S"*  ;  ouvrage  rare  et  peu  connu.  L  auteur  y  démontre  que  le 
concile  d'Epaone  de  l'an  517^  s'est  tenu  à  Epauna,  qu'il  suppose 
être  Epenassex,  dans  la  paroisse  de  Sainl-Hiburice  en  Valais,  et 
nonà  Albon,  ou  k  Pamiers,  ou  k  Xenne,  comme  d'autres  l'a- 
valent  supposé  tropjgrataitemeot.Un  éboulcoienl  de  montagne, 
qui  en  I7ii  détruisit  les  restes  de  l'église  d'Epauna,  avait 
rendu  la  question  problématique.  On  la  trouve  mieux  cdairde 


BRILLAT-BAVARISr. 

encore  dans  le  livre  de  M.  Rivaz  sur  la  légion  Ibébée^ 
^  Vallesia  chrisliana.  seu  diœcesis  sedunensis  hiilorU  wn 
valientiumepiscoporum  série  obserrata ,  addito  ta  /U^eorv» 
dem»yllabo,  Sion,  1741,  in-8® ,  où  l'on  trouve  Thistoire  «r'6 
siastique  du  Valais  sous  quatre-viiigt-deux  év^ues,  (iepubt« 
387  jusqu'à  1743,  mais  avec  peu  d'exactitude  et  de  criUqKii 
même  suieta  été  traité  beaucoup  mieux  dans  le  tome  m  ét^ 
Gallia  ckristiana  nova. 


BRIGCEUR,  s.  m.  (j^ramm.),  celui  qui  brigue,  fi  y  «m 
beaucoup  de  brigueurs  pour  celte  charge, 

BRIL  (Matthieu),  peintre,  né  à  Anvers  en  lô50,(tawi) 
Rome  en  1581.  Après  avoir  appris  la  peinture  i  l'école  du» 
tain  Daniel  Woltermans,  peintre  médiocre,  il  partit  poar  îta. 
Gr^oire  XIII  l'admit  à  travailler  dans  les  galeries  et  Ictab 
du  Vatican,  où  il  peignit  à  fresque  des  paysages  qui  léiiMi^ 
rent  de  son  talent  et  lui  valurent  une  pension. 

BRIL  (Paul).  Il  s'échappa  de  la  maison  paternelle  i  pek 
âgé  de  quatorze  ans,  pour  aller  retrouver  son  frère a(otN«> 
thieu.  D  abord  son  élève,  il  ne  larda  pas  à  devenir  Mi  mte 
Sixte  V ,  le  cardinal  Mattei ,  les  jésuites  et  les  théatiDsJope- 
sounag^  1(»  plus  distingués  de  l'Italie,  firent  appd  èsoo  ub 
pour  lui  faire  peindre  en  fresque  des  tableaux  et  do  (an^ 
qui  sont  très-estimés.  A  la  mort  de  son  frère,  il  bénu'^ri 
pension.  Dans  sa  vieillesse,  Paul  Bril  s'appliqua  à  iNiodiv* 
cuivre  des  sujets  remarquables  par  le  fini  au  travail.  D  wm 
à  Rome  en  1626,  et  fut  enterré  dans  l'église  de  VÀnims, 

brillamment,  adv.  {gramm.), d'une  manière  brilbelr  ù 
morceau  de  musique  a  été  brillamment  exécuté, 

BRILLANT,  ANTE,  adi.  (gramm,),  qui  brille,  quiibncon^ 
d'éclat.  {/n^/ttmtVre6rman<f.0ndit  dans  un  sens  va^^ 
Une  couleur  brillanle,  etc.  Il  se  dit,  par  extension, (ktrqi 
frappe  vivement  et  agréablement  les  regards  parle  Ibv.j 
pompe ,  la  magnificence.  Une  parure  brillanle.  Il  sedil  t^ 
lemciit  de  ce  qui  frappe  l'oreille  d'une  manière  vive.  édiU* 
et  en  même  temps  agréable.  Une  voix  brillanle,  —  BiiLur 
Ûgurémcnt  se  ditde  ce  qui  est  remarquable  dans  son  genre,  a: 
qui  ce  frappe  et  saisit  vivement  Tespnt,  rima^nation  Tru^i 
brillant.  Une  brillante  improvisation,  —  Une  santé  Ma, 
une  belle  santé.  On  dit  dans  un  sens  analogue,  BriUemtit ai- 
de jeunesse.  —  Brillant  est  aussi  substantif,  et  alon  ii  ' 
gnifie  éclat ,  lustre.  Le  brillant  d'une  pierre  prédeust.  -  F- 
gurément.  Il  y  a  du  brillant  dans  ce  poème,  daiu  cttkfr 
d'éloquence,  on  y  trouve  des  beautés  brillantes  et  d'oo^ 
éclat.  —  Figurément,  Cet  homme  a  vlus  de  brWant^tt 
solide,  il  a  beaucoup  d'imagination  et  a'esprit,  mais  pend' > 
gement.  —  Brillant,  substantif ,  se  dit  aussi  d*oo  duts» 
taillé  à  facettes  par-dessus  et  par-dessous.  —  Faux  brillai 
diamants  faux  ,  pierreries  fausses.  —  Figurément,  Feus  ^ 
lants,  pensées  ingénieuses ,  qui  ont  Quelque  éclat» ou** 
sont  dépourvues  de  justesse,  de  solidité.  Cet  ouvrage  ttt  f* 
de  faux  brillants, 

BRILLANT  [beUes-le lires).  Il  se  dit  de  l'esprit,  de l'iiupf 
lion ,  dxi  coloris ,  de  la  pensée.  On  dit  d'un  esprit  fécond  es>ir 
lies ,  en  traits  ingénieux,  dont  la  justesse  et  la  nouveauté  ^i 
éblouit,  qu'il  esibrillani.  Le  brillant  de  l'imagination  n*B* 
dans  une  foule  d'images  vives  et  imprévues  qui  se  ms^ 
avec  l'éclat  et  la  rapidité  des  éclairs.  L'abondance  et  ba** 
font  le  brillant  du  coloris.  Des  idées  qui  jouent  ensemble^ 
justesse  et  grâce,  dont  les  rapports  sont  vivemeot  sv» ' 
vivement  exprimes  font  le  brillant  de  la  pensée.  Uil}^^ 
brillant  par  la  vivacité  des  images,  des  tours  et  des  €xpnft>* 
Le  style  d'Ovide,  celui  de  l'Arioste  est  brillant.  Dans  Hovfti 
descnption  de  la  ceinture  de  Vénus  est  une  pdntore  Mêm 
Brillant  ne  se  dit  guère  que  des  sujets  mcieux  ou  tt^ 
Dans  les  sujets  sérieux  et  sublioies,  le  style  est  riche,  cdi^ 

BRILLANTE  {kist,  Hot,) ,  S.  f.  Dom  vulgaîre  d'oœ^' 
de  coquille  du  genre  buUme. 

BRILLANTER,  V.  a.  (term,  de  lapideUre)^  Uijterdet» 
mants  à  facettes  par-dessus, eomme  par-dessous.— Figiw^ 
Brittanter  son  style,  le  charger  a'orneinents  redNrcy>< 
semer  de  faux  bnlianls. 

BRILLANTINE ,  adj.  f.  (6olaR.),  se  dit  d*one  fletrq*^ 
un  éclat  extrêmement  vif. 

BRILLAT-SAVARIN  (Anthblmb)  oaquit  le  l*'  av^  '  * 
à  Belley,  petite  ville  du  département  de  l'Ain.  0  soM  i  etf^ 
pie  de  sa  famille,  qui  avait  embrassé  la  c«rrièftdela«'j^ 
trature.et  il  exerça  avec  quelque  distinctioa  la  profoi»"' 
vocat.  En  1789,  le  tiers  état  du  bailliage  de  BwT  le  "^ 
député  aux  états  généraux,  où  il  prit  place  parnu  b  ' 


BRILLOK. 


(400) 


BRIN. 


S  plus  modérés.  Dépoarva  de  tout  principe  politique  arrêté, 
riltal-SaTarin  y  combattit  l'institution  du  jury  et  s  opposa  vi- 
Hireusement  au  projet  de  Tabolition  de  la  peine  de  mort.  Les 
lenibres  de  rassemblée  constituante  ne  pouvant  être  réélus,  on 
anféraà  Tex-député  la  prcsidencedu  tribunal  civil  du  départe- 
nentderAin  ;  puis  il  fut  appelé  au  tribunal  de  cassation,  qui  ve- 
ail  d'être  institué  par  la  constitution  de  1791.  Brillât-Savarin 
cssaces  fonctions  lors  de  la  révolution  du  10  août  1792.  Devenu 
oiire  de  Belley  vers  la  fin  de  1795,  sa  lutte  persévérante  contre 
s  excès  des  républicains  lui  suscita  d'ardentes  persécutions. 
lénoDcé,  comme  fédéraliste,  au  tribunal  révolutionnaire,  il 
'enfuit  en  Suisse,  et,  ne  s'y  croyant  bientôt  plus  en  sûreté,  il 
lia  se  fixer  à  New-Yorck,  où  il  vécut  près  de' trois  années  du 
ffoduit  modique  de  leçons  de  langue  française  et  d'une  place  de 
Dosiden  à  l'orchestre  du  tbôàtre  de  cette  ville.  Aussitôt  qu'il 
Bgea  le  moment  propice  pour  rentrer  en  France,  Brillât-Savarin 
fevint  avec  joie.  Ce  fut  au  mois  de  septembre  1796  qu  il  revit 
I  patrie.  Ayant  obtenu  d'être  rayé  de  la  liste  des  émigrés,  il 
it  employé»  par  le  directoire,  successivenient  comme  secrétaire 
t  rétat-major  général  des  armées  de  la  république  en  Alle- 
magne, et,  en  1797,  comme  commissaire  du  gouvernement 
rès  le  tribunal  du  département  de  Seine-et-Oise ,  à  Versailles. 
e  sénat  le  plaça  ensuite  à  la  cour  de  cassation ,  dont  il  fut 
osciller  pendant  vin^t-cinq  ans ,  environné  du  respect  de  ses 
fiéricurs ,  de  Tamitie  de  ses  égaux  et  de  l'affection  de  tous 
ux  qui  le  connurent.  Ayant  reçu  de  M.  Desèze ,  président  de 
cour  de  cassation,  l'invitation  pr^ue  impéralive  d'assister 
Saint-Denis  à  la  cérémonie  expiatoire  au  31  janvier,  à 
quelle  il  n'avait  pas  encore  paru  »  il  crut  devoir  obéir,  malgré 
1  rhume  assez  violent ,  et ,  après  cette  journée  qui  causa 
alement  la  mort  de  deux  autres  membres  de  la  même  cour, 
[.  Robert  de  Saint-Vincent,  conseiller,  et  M.  Marcbangy, 
t)cat  général ,  il  expira,  frappé  par  une  péripneumonie ,  le 
février  1896.  —  Nous  terminerons  cette  notice  par  quelques 
ots  du  docteur  Richerand,  oui  fut  à  la  fois  Kami  dévoué  et  le 
ographe  impartial  de  Britlat-Savarin.  a  Homme  d*esprit, 
«vive  aimable,  naturellement  sobre,  possédant  un  fonds  inal- 
rable  de  gaieté,  il  faisait  le  charme  des  sociétés  assez  heureuses 
Mrle  ponéder;  s'abandonnant  volontiers  aux  séductions  du 
KMideet  ne  s'y  dérobant  que  pour  goûter  avec  délices  les  jouis- 
loces  plus  douces  de  l'intimité.  Des  loisirs  que  lui  laissaient 
s  fonctions  judiciaires  naquit  la  Physiologie  du  goût,  à  la- 
lelle  il  ne  crut  point  devoir  attacher  son  nom,  imparfaitement 
elle  soas  ievoile  transparent  de  l'anonyme  ;  toutefois  il  suffi- 
It  aux  convenances  que  ce  nom  n'y  fût  pas  inscrit.  Fruit 
lureux  d'un  travail  facile,  la  Phyêiotogie  du  goût  obtint,  dès 
n  apparition»  un  succès  mérité.  Le  naturel  exquis  qui  dis- 
igue  cette  composition  originale  lui  assura  un  accueil  très- 
itteur.  »  —  Brillât-Savarin  publia  :  Vues  et  projets  d'écono- 
{#,  1803.  —  Théorie  judiciaire,  1818.  —  Essai  hùtorique  et 
iUque  sur  le  duel,  d'après  notre  législation  et  nos  mœurs, 
19.  —  Sur  t  Archéologie  du  département  de  F  Ain,  1830. 
us  son  seul  titre  éminent  à  la  renommée  d'écrivain  spirituel 
l  la  Physiologie  du  goût  (1835) ,  dont  cet  aphorisme,  devetiu 
lèbre  :  o  Les  animaux  se  repaissent;  I  homme  mange; 
mnaie  d'esprit  seul  sait  manger,  »  est  le  thème  drolatique 
veloppé  par  l'auteur  dans  un  oivertissant  badinage,  avec  une 
rve  fine  et  railleuse  et  un  style  expressif  et  charmant. 
BRILLER,  T.  n.  (gramm.\  reluire,  jeter  une  lumière  écla- 
ite ,  avoir  de  l'éclat.  Le  soleil  brille.  Les  étoiles  brillent,  — 
rarement ,  Faire  briller  la  vérité  auœ  yeux  de  quelqu'un, 
lui  montrer ,  la  lui  faire  connaître.  —  l^gurément,  La  joie , 
eonientemint  brillent  dans  ses  regards;  ses  regaitls  expri- 
»t  toat  le  contentement  qu'il  éprouve.  La  santé,  la  jeunesse 
iUini  êurson  visage,  on  voit,  â  son  visage,  qu'il  est  jeune,  qu'il 
en  bonne  santé.  —  Briller  se  dit  dans  le  sens  physique , 
figaréroent,de  ce  qui  attire  et  fixe  amablement  les  regards, 
r  l'éclat  des  couleurs ,  par  la  beauté  des  formes ,  par  la  pompe 
la  magnificence,  etc.  Cette  jeune  personne  brille  parmi  ses 
mpagncê.  —  Il  se  di|  aussi  figurément ,  dans  le  sens  moral, 
ce  qui  attire  et  fixe  l'attention ,  de  ce  qui  frappe  l'imagina- 
n ,  et  se  lait  remarquer ,  admirer  par  des  qualités  rares , 
ûnentes.  Sa  gloire  brille  dans  tout  Funivers,  —  Brilu», 
and  il  se  dit  des  personnes ,  signifie  quelquefois,  exceller. 
i  acteur  brille  dans  les  rôles  passionnés,  —  Briller,  en 
^.  de  chasse,  se  dit  d'un  chien  qui  guette  et  qui  bat  beau- 
Dp  de  pays.  Cet  épagneul  brille  dans  une  plaine. 
tmiLLOM  (Pierre-Jacques)»  né  k  Pans  le  15  janvier 
71 ,  avocat  au  parlement  de  cette  ville,  et  ensuite  substitut 
I  Procureur  général  an  mnd  conseil ,  membre  du  conseil  sou- 
rain  de  la  principauté  de  Dombes,  et  échevin  à  Paris  en 

IT. 


1710,  cultiva  la  littérature  dans  sa  jeunesse.  Témoin  du  succès 
des  Caractères  de  la  Bruyère ,  il  osa  entreprendre  un  ouvrage 
dans  le  même  genre,  sous  le  titre  de  Théophraste  moderne;  et, 
bien  que  cet  ouvrage  fût  très-inférieur  k  son  modèle,  il  s'en  fit 

Êlusieurs  éditions ,  dont  la  dernière  est  de  Paris ,  1700,  in-13«* 
rillon  fil  paraître  ensuite  une  Apologie  de  la  Bruyère,  Paris. 
1701,  in-13,  où  il  s'occupe  beaucoup  moins  de  jostiner  ce  grand 
écrivain  que  de  répondre  aux  critiques  qu'on  avait  faites  de 
son  propre  ouvrage.  Il  renonça  ensuite  de  bonne  heure  à  la  lit- 
térature pour  s'occuper  d'études  plus  conformes  aux  devoirs  de 
son  état ,  et  publia  le  Dictionnaire  des  arrêts,  ou  Jurispru-^ 
denee  universelle  des  parlements  de  France  et  autres  tribu- 
naux, Paris,  1711,  3  vol.  in-fol.,  et  en  donna  une  nouvelle 
édition,  encore  estimée,  comme  table  alphabétique  des  arrêts, 
Paris ,  1737  , 6  vol.  in-fol.  On  lui  doit  encore  un  Dictionnaire 
civil  et  canonique  de  droit  et  de  pratit^e,  Paris ,  1717 ,  in-4*>. 
Il  mourut  le  39  juillet  1736,  dans  la  soixante-sixième  année  de 
son  âge. 

BlliLLOTER,v.n.  (yratnm.),  briller,  luire  un  peu,  en  parlant 
d'une  fleur,  d'une  lumière,  etc.,  qui  jette  peu  d  éclat.  Figuré- 
ment et  familièrement,  Brilloter,  se  dit  pour  signifier,  briller 
faiblement  dans  une  petite  sphère.  —  Se  brilloter,  v.  person.,  se 
donner  un  peu  d'éclat. 

brimbale  ou  bringuebale  (fontain,).  C'est  un  vieux 
mot  qui  servait  à  désigner  la  barre  ou  la  verge  de  fer  qui  fait 
jouer,  au  moyen  de  la  manivelle ,  le  piston  dans  te  corps  d'une 
pompe. 

brimbaler,  V.  a.  (gramm,) ,  agiter,  secouer  par  un  branle 
réitéré.  II  se  dit  principalement  en  parlant  des  cloches,  quand 
on  les  sonne  longtemps  et  jusqu'à  l'importunité.  On  n'a  fait  que 
brimbaler  les  cloches.  Il  est  familier. 

BftiMBBLLE  (F.  AIRELLE). 

BAiMBELLiEii,  S.  m.  (botan.),  synonyme  d'AiRELLE  (F.). 
Quelques-uns  disent  brinfallier  et  brimbelle, 

BRIMBORION,  S.  m.  {gramm,),  colifichet, babiole, chose  de 
peu  de  valeur.  Que  voulex-vous  faire  de  tant  dé  brimborions? 
Il  est  familier. 

BRIMBOTER  (gramm.),  parler  entre  ses  dents. 

BRIMO  (mythol,),  de  ^ipi^pAi,  j'épouvante;  nom  de  Diane  ou 
de  Proserpine,  parce  qu'on  croyait  que  les  terreurs  nocturnes 
étaient  inspirées  par  ces  deux  divinités. 

BRIN,  s.m.  ((7ramm.),cequelegrain  ou  la  graine  pousse  d'abord 
hors  de  terre.  Brin  d'herbe,  —  Il  se  dit  également  des  pousses 
grêles  et  allongées  des  arbres,  des  arbustes,  des  plantes,  tn  biin 
de  marjolaine,  etc.  —  Il  se  dit,  par  extension  ,  de  toute  petite 

{)artie  de  certaines  choses  longues  et  minces,  telles  que  la  paille, . 
es  cheveux  ,  le  poil ,  le  fil ,  etc.  Un  brin  de  plume ,  une 
plume  d'autruche.  Celte  locution  a  vieilli.  —  Familièrement, 
lin  brin,  se  dit  quelquefois,  surtout  avec  la  négation,  pour 
exprimer  une  très-petite  Quantité  de  certaines  choses ,  telles 
que  la  paille,  le  fom ,  le  fourrage,  le  bois ,  etc.  Ces  pauvres 
gens  n'ont  pas  un  brin  de  paille  pour  se  coucher,  —  Prover- 
Bialement ,  Il  n'y  en  a  brin,  se  dit  lorsou'il  n'y  a  rien  de  la 
chose  dont  il  s'agit.  —  En  agriculture  ,  Arbre  de  brin ,  arbre 
qui  n'a  qu'une  lige  el  qui  provient  de  semence.  —  En  charpcn- 
terie.  Bois  de  brin,  bois  qui  n'a  pas  été  fendu  par  la  scie.— 
Cesl  un  beau  brin  de  bois,  se  dit  d'une  poutre  longue  etdroile. 
—  Figurément  et  familièrement ,  C'est  un  brin  d'homme,  se 
dit  d'un  jjeune  homme  grand  et  bien  fait.  On  dit  de  même  : 
&est  un  beau  brin  de  fille,  etc. 

BRiNy  s.  m.  {lechnol,),  chacune  des  petites  pièces  qui  soutien- 
nent le  papier  d'un  éventail.  —  Maîtres  brins,  se  dit  de  deux 
montants  où  sont  scellées  les  extrémités  du  papier ,  et  entre  les- 
quelles se  trouvent  les  petites  pièces. 

BRIN  {vieux  mot),  courant  de  l'eau  d'une  rivière,  et  le  rivage  ; 
en  ancien  provençal  :  Bro-abro,  Rive,  rivage,  bord. 

BRIN-A-BRIN,  adv.  {gramm,),  successivement,  Tune  après 
l'autre.  Oter  les  mauvaises  herbes  d'un  jardin  brin-à-brin, 

BRIN-BLANC,  S.  m.  {hist,  nat.),  espèce  de  colibri  dont  la 
queue  a  deux  longues  plumes  blanches. 

BRIN-BLEU,  s.  m.  {kist.  nol.),  joli  oiseau  du  Mexique  dont  on 
a  fait  un  colibri,  mais  que  Bufibn  ne  croit  pas  appartenir  à  cette 

famille. 

BRIN  D'AMOUR,  S.  m.  (6olaH.),  arbre  piquant  dont  les  fruits 
confits  passent  pour  exciter  à  l'amour. 

BRIN  D'ENFANT,  s.  m.  (gramm.),  usité  dans  les  phrases  seule- 
ment :  Beau  brin  d'enfant,  beau  brin  de  fUle,  pour  désigner 
un  enfont  qui  vient  bien,  une  jeune  fille  qui  promet  d'être  jolie. 

5S 


BEIHBOHIA. 


(410) 


BKWGVCCIO. 


BBiifiMfi,  S.  f.  (gnmm.)y  stnlé  qu'on  porte  à  quelqu'un ,  du 

mand  ik  brtti^iiê. 

BBiHBBfrroc  ((MPI.  wUiU,)f  boû  propre  a  faire  des  lances 
pour  jouter,  de  Tallemand  iprinekilok ,  suivant  Borel.  Ne  vien- 
drait-il pas  pluk6t  de  èri»,  braacbe,  et  d'eêiocp  souche  ;  branche 
qui  vient  d'un  tronc. 

MUNBiLLB  (jard,).  On  appelle  ainsi  certains  petits  rameaux 
qui  poussent  à  la  tige  des  arfaîres. 

BBIN Di«K  {géogr.)f  ville  de  l'Ile' de  Java ,  ehef*lieu  de  la 
province  du  ménie  nom,  sur  un  affluent  du  Kadiri,  à  25  lieues 
md  oiicfll  de  Sourabaya  ;  5,000  babiUnU. 

BBiNBisi  ouBBillBtBS  (Kniiidi»»iiiiii)(9^09r.),ville  du  royaia- 


de  Naples,  sur  le  golfe  Adriatique,  à  40^53'  de  latitude,  et  à 
i6P40'à  Test  dttméri£endeParis.  Elle  fut  trè^-cclèbreverslafin 
et  la  république  romaine,  et  conserva  quelque  importance  même 
après  la  chute  de  Tcuipire,  jusqu'à  ce  que  la  puissance  et  l'es- 
prit de  domination  des  Vénitiens  entratnàt  sa  décadence.  L'en- 
trée de  son  port,  autrefois  spacieux  et  très-sur,  fut  obstruée  pour 
forcer  le  commerce  à  se  concentrer  dans  les  ports  que  la  répu- 
blique de  Venise  possédait  alors  sur  les  côtes  et  les  lies  de  1  A- 
driatique  et  dans  l'Archipel.  Cette  violence  ne  réussit  que  Irup 
bien  :  des  alterrisseo^nls  successifs  comblèrent  une  grande  par- 
tie du  port  de  Brindisi,  et  en  firent  un  marais  dont  tes  miasmes 
causèrent  souvent  des  maladies  cpidémiques.  Le  mal  était  de- 
venu si  grave,  qu'il  fallut  y  porter  au  moms  quelque  remède  et 
procurer  aux  eaux  stagnantes  une  voie  d'écoulement.  On  fit 
cette  ouverture  assez  large  pour  permettre  le  passage  de  quelques 
petits  bâtiments  ;  mais  ces  améliorations  ne  suffisaient  pas  pour 
ramener  le  commerce.  Il  serait  cependant  important  pour  le 
royaume  de  Naples  d'avoir  au  moins  un  bon  port  sur  cette  par- 
lie  de  ses  côtes.  Celui  d'Otrante  ne  vaut  rien,  et  celui  de  Ban  n'a 
SIS  été  mieux  traité  par  les  Vénitiens  que  celui  de  Brindisi. 
ujourd'hui  que  les  moyens  de  curage  sont  plus  puissants  et 
Bioins  dangereux  qu'ils  ne  le  furent  autrefois,  et  aue  l'emploi  des 
machines  à  vapeur  reuaplace  le  grand  nombre  o'hommes  em- 

Ïloyés  dans  ces  travaux,  il  devient  possible  de  remettre  les  choses 
ans  leur  ancien  étal,  et  de  faire  en  sorte  que  le  moderne  Brun- 
dusium  reprenne  l'éclat  et  l'opulence  de  l'ancien.  Cette  entre- 
|Nise,  t)eaucoup  plus  facile  que  le  dessèchement  des  marais  Pon- 
lins,  commencé  parles  Français  lorsqu'ils  étaient  les  maftres 
lie  l'Italie,  ferait  noaneur  au  gouvernement  napolitain,  lui  as- 
surerait l'estime  des  étrangers  et  la  reconnaissance  de  ses  peu- 
ples. 

BRiNDLBY  (Jacques),  né  en  1716  à  Tunsted,  paroisse  de 
Wormhill  dans  le  comté  de  Derby.  Ses  parents  étant  très-pau- 
vres, il  ne  reçut  aucune  espèce  d'éducation,  et  il  mourut  le  27 
•eptembre  1772,  sachant  à  peine  lire  et  écrire.  Dans  un  appren- 
tissage chez  un  charpentier,  constructeur  de  moulins,  Brindley 
•Qt  se  faire  remarquer  en  portant  ce  genre  de  machines  à  un 
degré  de  perfection  jusqu'alors  inconnu.  Peu  à  peu  il  put  dé- 
velopper son  génie  pour  la  mécanique,  et  y  joignit  un  talent  des 
eus  distingués  comme  ingénieur.  Le  premier  en  Angleterre, 
rindiey,  triomphant  des  obstacles  physiques,  des  préiuffés  et 
des  intérêts  particuliers,  exécuta  un  canal  ;  ce  £ut  celui  de  Wors- 
ley  à  Manchester,  passant  à  Barlon,  au-dessus  de  la  rivière,  au 
■loyen  d'un  aquedue  de  trente-neuf  pieds  plus  haut  que  la  sur- 
fice  des  eaux  et  continué  ensuite  jusqu'à  Liverpool.  Brindley, 
chargé,  à  l'issue  de  cette  magnifique  entreprise,  de  creuser  un 
canalde  navigation  dans  le  comté  de  Straflord  pour  réunir  les 
deux  roera  parla  Treni  et  la  Mersey,  le  commença  en  1766  et 
Facheva  en  1777.  C'est  à  lui  encore  que  sa  patrie  est  redevable 
du  canal  de  communication  entre  le  port  de  Bristol  et  les  ports 
de  Liverpool  et  de  Hull  ;  du  canal  de  communication  de  Droit- 
wich  à  la  rivière  de  Sa  vern,  et  de  presque  tous  les  autres  canaux 
importants  ouverts  à  celte  époque  au  commerce  intérieur  de 
fAngleterre.  Il  est  aussi  l'auteur  de  plusieurs  machines  ingé- 
nieuses, de  divers  procédés  utiles,  et  de  la  méthode  de  bàlir  sans 
mortier  les  digues  contre  la  mer.  —  On  rapporte  qu'ayant  été, 
on  soir,  entraîné  malgré  lui  dans  un  des  théâtres  de  Londres, 
reflet  du  spectacle  troubla  tellement  ses  idées  qu'il  lui  fut  diffi- 
cile de  reprendre  ses  travaux,  et  il  se  promit  de  n'y  plus  re- 
tourner. —  L'habitude  du  succès  avait  fait  croire  à  BrindJev 
3ue  rien  ne  lui  était  impossible,  et  un  de  ses  projets  favorisétait 
'unir  l'Angleterre  à  l'Irlande  par  une  route  flottante  et  un  ca- 
'Bal  qu'il  se  flattait  d'exécuter  de  manière  à  ce  que  cet  ouvrage 
surnaturel  put  résister  aux  plus  violentes  attaques  de  la  mer. 

BBiNDoiVB,  s.f.  (6oton.),  fruit  du  man^ustao  des  Célèbes, 
dont  on  emploie  la  pulpe  k  faire  des  gelées,  et  l'écorce  à  la 
teinture. 

BBINDOMIA,  BBINlMfllIIBB,  BBIfIDAONiBB,  BBINOBBA 

(*olaii.),  végétalde  la  iimilledes  guUifôres.  Ses  caractères  sont  • 


fleurs  polygaoMs  dioiques,àcaliceàquatre8épales,aalani(k[it. 
taies  alternant  avec  ceux-ci  ;  des  piedsdiffërents  porteol  ki  J^ 
et  les  étamiues;  le  fruit  est  une  baie  à  six  graines  iiuiei«$d'« 
arille.—  Les  trois  espèces  connues  sont  :  le  B.  Mrs,  belutit 
pyramidal  dont  on  tire,  surtout  quand  il  est  jeuoc,  untocrr» 
neux  iaune,  analogue  à  la  gonune-gutte  ;  le  (ruil  cuit  et  mk 
en  gelée  ou  en  sirop  est  fort  recherché  et  eropiové  cuutn  b 
fièvres  aiguës;  le  B,  eoehimehinenêU^dimiki  fruii&suiUaa^ 
et  comestiblescomme  ceux  du  précédent  ;  et  eoûu  le  B.  ct/cia 
dont  le  bois,  préparé  avec  de  la  pâte  de  rii^  acquiert, dil-cn^u 
dureté  égale  a  celle  de  la  corne.  A^  B.  de  B 

BRINBX  (astr.),  nom  que  les  Arabes  donnent  i  b  bHieftv 
de  la  Lyre. 

BBiNGABASl  {boian.)y  nom  brame  d'une  plante  iwwa 
du  Malabar,  qui  s'élève  sous  la  forme  d'un  naisson  spbm. 
que  de  deux  pieds  environ  de  diamètre  en  tous  lem,  ai« 
une  louff'e  de  racines  blanches,  fibrevses,  de  trois  poom de W 

gueur  sur  une  liçne  de  diamètre,  d'où  sortent  qiiatre  mo^ 
ranches  cylindnques  de  deux  à  trois  ligaes  de  éas^  m 
geàtres,  semées  de  quelques  poils  rudes,  ramifiées  deqiriqv 
branches  alternes  ouvertes  sous  un  angle  de45  4egrn.-|/ 
feuilles  sont  opposées  deux  à  deux  en  croix,  à  des  «Ma* 
deux  à  trois  pouces,  une  fois  et  demie  à  deux  fob  moiiii»' 
ges,  épaisses,  entières,  ou  légèrement  ondées  et  rtreaMto» 
lees  sur  leurs  bords,  vert  brun ,  semées  de  poils  ooarti,  en 
qui  leur  donnent  de  la  rudesse,  relevées  en  dessous  <fHra* 
longitudinale  ramifiée  en  quatre  ou  cinq  paires  de  nmim in- 
ternes, et  attachées  sans  pédicule  aux  tiges,  autoorAsfHto 
elles  semblent  se  réunir  pour  former  une  gaine,  ei  iiam 
sous  un  angle  de  45  degrés  d'ouverture.  —  Les  (km  mm 
solitairement  et  alternativement  de  l'aisselle  des  fraiibifh 
rieures,  portées  sous  un  angle  de  45  degrés  sur  un  pédokcv 
lindrique  une  fois  plus  long  que  ces  feuilles.  Elles  sont  rav» 
blées  au  nombre  de  cinquante  à  soixante  dans  aa  calia  m 
mun,  sous  la  forme  d'une  tète  sphériquedont  le  œalrecQttn 
environ  cinquante  fleurons  hermaphrodites,  et  lenToadovi 
quinze  demi-fleurons  femelles  qui  s'épanouissent  pou  fen« 
une  fleur  en  tète  jaune  de  près  d'un  pouce  de  diûnétrf  T« 
cas  fleurons  et  demi-fleurons  sont  portés  chacun  sar  on  «a* 

—  L'enveloppe  ou  calice  commun  ^ui  contient  les  dcim4s 
rons  et  les  fleurons  consiste  en  cinq  a  dix  feuilles  inéf^yn '^ 
niventes,  rapprochées  sur  un  rang,  vertes,  triaogulàimi  i" 
fois  plus  longues  que  larges,  persistantes.  Les  flevroos  sooi» 
nopétales,  à  cinq  divisions  régulières,  et  contiennent  tnq'^ 
mines  courtes  réunies  par  leurs  anthères,  un  style  oh*" 
que  terminé  par  deux  stigmates  demi-cylindriques,  rtr^^ 
en  dessous  en  crochets  et  veloutés  en  dessus.  Les  dea»fcv* 
ressemblent  par  leurs  l)ords  à  une  languette  jaune  àtvm  * 
deux  à  trois  dents,  à  tube  très-court,  sans  étamines,  nm)* 
style  couronné  dedenx  stigmates.  —  L'ovaire  oui  est  ia-<J^* 
de  chaque  fleur  est  ovoïde,  blanc,  un  peu  aplati  sarlrn^ 
convexe  vers  le  dos ,  plus  renflé  à  son  sommet  qui  «1  -  j^ 
courbe  et  fort  petit ,  sans  aucun  calice  particulier,  «w*^ 
d'une  écaille  qui  s'élève  comme  lui  du  fond  du  réceptu*** 
mun,  qui  est  hémisphérique,  aplati  ou  déprimé.  Cesonii*^ 
mûrissant  deviennent  chaou  n  une  çraine  ovoïde,  longue  de  rr 

lignes,  une  fois  moins  large,  aplatie  d'un  c6té,  oooveie  m  ^ 
levée  d'un  angle  aigu  de  l'autre,  plus  grosse  à  son  extwBrt^ 
est  renflée,  vert  brun  d'abord,  ensuite  cendrée,  lelefie**' 
que  côté  d'une  nervure  droite  purpurine.  —  ledrwfsw»'' 
au  Malabar  dans  les  terres  humides  voisines  du  bord  dert»? 
et  des  rivières.  Il  (teurit  en  été,  e'e8t-4-dire  pendaat  ta  •' 
des  phiies.  — Cette  plante  a  onesaveur  Iégérea«ntkre«t**' 

—  Son  suc,  cuit  avec  un  peu  de  rouille  de  fer  et  d*«ri»Jj** 
che  croupie  ou  macérée,  se  donne  ititérieursmeut  p**''^ 

{)isie.  On  en  ftpotte  la  tète  pour  faire  croître  les  c^wwp^ 
èuilles,  cuites  avec  de  l'huile  nouvelle  de  pahniar,  s*iff*^ 
sur  la  tête  pour  apaiser  la  migraine. 

BBINGERN  (Jean),  écrivain  allemand,  publia  en  161' 
langue,  à  Francfort,  deux  opuscules  intitulés  :  Menife»^'* 
^ss^m  de  foi  des  frères  de  Ut  Rose- Croix,  qui  «ont  i^ 
introuvables,  mais  qu'on  rencontre  en  partie  dans 
lion  de  Naudé  à  la  France  sur  la  vérité  de  riMoiTféef 
de  la  Rose-Croix,  Paris,  !625,  in-8*. 

BRiNGHi  (myl^.  ind.).  Apjsaraou  Gopî  ast  «P*"^,^ 
présidant  aux  jeux  et  aux  plaisirs.  Wiscûnou-Irtcbw^^]"J 
des  danses  avec  les  ravissantes  laitières,  occupe  k  <<*i'  1 
chœur  avec  Bringhi.  jj 

BBINSVGCI»  (  Vanuggio)  uaquit  à  SMttiiêvenUfi*j*^ 
de.  et  mourut  vers  la  fiuduxvi'.ApràsavuirK^'^' 


sieciey 


BRfirnLLIEftS. 


(411) 


BRUfTILLIS 


laissanoes  profondes  en  mathématiques,  il  reporta  tontes  ses 
tudes  fers  les  arts  qui  concernent  ta  guerre,  et  fut  le  premier 
ta  lien  qui  écrivit  sur  ces  sortes  de  matières.  Son  ouvrage,  qui  eut 
me  grande  importancedeson  temps,  n*est  plus  maintenant  dans 
i  snence  qu'un  rudiment  stérile  que  Ton  peut  consulter  tout 
n  plus  par  curiosité  ;  en  voici  le  titre  :  Pirote<;nia,n€l!e  quale  si 
raita  non  solo  délia  divertita  dette  minere,  ma  anco  dtquanio 
î  riterea  alla  pratica  di  e$$e,  e  che  s*appariiene  air  arie  délia 
%HoneogeHo  de'  melalli,  Venise,  1540,  in-4®.  Ce  livre  a  eu  un 
rand  nombre  d'éditions  dans  divers  pays. 

BRINGUE,  s.  f.(^ramm.),  cheval  petit  et  mal  fait,  qui  u*est  point 
tofië,  sans  apparence.  Il  est  familier.  Populairement,  on  dit  : 
Irande  bringue ^  pour  désigner  une  grande  femme,  mal  bâtie 
t  décharnée.  En  bringues ,  expression  adverbiale ,  en  pièces , 
D  désordre. 

BRIUttUEBALE  (F.  BrIMBALK). 

BRUCIATBS  {géogr,  ane,) ,  petite  nation  de  la  Gaule  cisal- 
lîne,  dans  la  Ligune,  à  l'ouest  du  fleuve  Maira  et  des  Apiiani, 
t  peu  de  distance  de  la  mer. 

BRIKON  (Pierre),  conseiller  au  parlement  de  Normandie, 
\é  dans  le  xvi*  siècle,  mort  vers  l'an  1620,  est  auteur  desou- 
Tages  suivants  :  V*  VÈphisienney  tragi-comédie  en  cinq  actes  et 
«vers,  avec  chœurs,  1614,  in-12.  Cest  l'histoire  de  la  matrone 
TEphèse  ;  ^  Baptiste  ou  la  Calomnie,  tragédie,  avec  chœurs, 
tn  anq  actes  et  en  vers,  traduite  du  latin  de  Georges  Buchanan, 
1615,  m-12;  y^Jephté  ou  le  Vœu,  tragédie  en  vers  et  avec 
èœurs,  traduite  du  latin  de  Buchanan,  1614,  in-13.  Le  traduc- 
eur  a  divisé  celte  pièce  en  sept  actes.  Lacroix  du  Maine  attribue 
I  Jean  Brinon ,  son  père,  un  poème  intitulé  les  Amours  de  Sy~ 
Vre,  imprimé  à  Pans. 

BRINQUELLE,  S.  m.  (6olan.},  sorte  de  pécher. 

MBiNS  (comm,).  On  nomme  ainsi  plusieurs  sortes  de  fortes 
Mies  écrues  que  l'on  (ait  dans  le  département  d'Ille-et-Vilaine, 
t  surtout  aux  environs  de  Dinan,  et  que  l'on  expédie  en  A  men- 
ue par  Saint-lfalo  et  Bouen.  Il  y  a  1"  les  grands  brins  de  Di- 
an,  dont  on  fait  principalement  des  draps  de  lit,  et  dont  l'aune 
lu  pays  se  vend  5  et  4  francs.  La  pièce  de  3|4  de  large  contient 
tn  loB^ueur  90  à  95  aunes  de  Bretagne;  2^  les  petits  bnns, d'une 
fualite égale  aux  précédents,  mais  moins  larges.  On  ne  les  ex- 
»^ie  pas  au  dehors;  ^  les  brins,  sans  autre  dénomination, 
lits  d'un  fil  plus  fort  et  moins  bon  que  les  précédents.  La  pièce 
oolient  en  longueur  65  à  66  aunes  de  Bretasne  ;  dans  le  com- 
nerce ,  on  n'évalue  qu'à  60.  Le  prix  varie  selon  la  largeur.  La 
^us  grande  partie  passe  aux  colonies. 

RRnmLUBRS  (  Marie-Marguerite  d'Aurrat,  mar- 
quise de),  célèbre  empoisonneuse,  fille  du  lieutenant  civil 
*Anbray,  épousa  très-ieune  encore  le  marquis  Gobelin  de  Brin- 
niiers^  fils  d'un  président  à  la  chambre  des  comptes  et  mestre 
«  camp  de  cavalerie.  Elle  demeurait  avec  son  mari  dans  la 
Raison  du  lieutenant  civil,  son  père.  Le  marquis,  d'abord  éper- 
Vment  épris  de  sa  femme,  n'eut  bientôt  avec  elle  que  des 
ipportsde  convenance.  Bevenude  l'armée,  il  introduisit  dans 
I  maison  un  capitaine  de  son  régiment ,  nommé  Godin  de 
alnte>Croix ,  d'une  très-l)elle  figure.  Madame  de  Brinvilliers, 
«ne ,  aimable  et  sensible,  fit  craindre  à  son  époux  les  consé- 
uences  d'un  rapprochentent  si  intime.  Le  mari,  homme  de 
laisir  et  qui  était  disposé  à  laisser  à  la  marquise  la  liberté  dont 
iToulaît  jouir  tui-mème,  ne  tint  aucun  compte  des  alarmes 
bcères  ou  hypocrites  de  celle-ci ,  et  s'obstina  à  faire  demeurer 
e  jeune  homme  avec  sa  femme.  Ce  qui  devait  arriver  arriva: 
Is  s'aimèrent.  Le  lieutenant  civil  d'Aubray ,  indiffné  de  voir  ce 
eandaledans  sa  maison,  obtint  une  lettre  de  cachet  pour  faire 
nfemier  à  la  Bastille  le  capitaine  qu'il  ne  fallait  envoyer  qu'à 
on  régiment.  Sainte-Croix  fut  malheureusement  mis  dans  la 
hambre  de  l'Italien  Exili,  qui  faisait  métier  de  composer  et  de 
endre  des  poisons;  il  apprit  de  lui  son  art  fbneste.  Sorti  de  la 
lastille  un  an  après,  il  revit  secrètement  la  marquise,  et  l'initia 
laes  fatales  recettes  et  à  ses  désirs  de  vengeance.  Bientôt  elle  a 
Rtpassé  son  maître  dans  le  chemin  du  crime;  les  poisons  qu'il 
trépare c'est  elle  qui  les  essaye;  la  mort  semble  planer  autour 
Telle.  De  1768  â  1770^  le  père ,  deux  frères  et  une  sœur  de  la 
narquise  furent  empoisonnés.  La  vie  du  marquis  de  Brinrilliers 
>f  respectée,  parce  qu*il  avait  eu  de  l'indulgence  pour  un  amour 
'e  son  îmfirudenoe  avait  feit  nattre.  A  son  occasion  on  a  fbit  ce 
^te,  s!  plaisamment  rapporté  par  madame  de  Sévigné  :  «Elle ai- 
^itSainte-Croix  et  voulaitrépouseretelleempoisonnaitsoovenl 
on  mari  à  cette  intention;  Sainte4^roix,  (|ui  ne  voulait  point  d'une 
^me  aussi  méchante  que  hii,  donnait  du  contre-poison  à  ce 
^^i^^nt  mari;  de  sorte <pi'ayant  été  ballotté  cinq  ou  six  Ibis  de 


cette  sorte,  tantôt  empoisonné,  tantôt  désempoîsonné ,  il  est 
demeuré  en  vie,  et  s'offre  présentement  de  venir  solliciter  poor 
sa  chère  femme.  »  On  a  prétendu ,  mais  sans  preuve,  qu'elle 
essayait  ses  poisons  dans  les  hôpitaux  en  portant,  sous  le  masque 
de  la  bienfaisance ,  des  biscuits  empoisonnés  aux  pauvres  ma- 
lades qui  mouraient  en  bénissant  sa  main  meurtrière.  Madanie 
de  Sévigné  raconte  encore  qu'elle  empoisonnait  «  de  certaines 
tourtes  de  pigeonneaux,  dont  plusieurs  mouraient  qu'elle 
n'avait  pas  dessein  de  tuer ,  entre  autres  le  chevalier  du  guel 
qui,  ayant  été  d'un  de  ces  jolis  repas,  résista  pendant  trois  ans  à  la 
force  du  poison ,  ce  qui  fit  dire  à  la  Brinvilliere  :  Il  a  la  vie 
bien  dure.»  \ji  poison  était  en  quelque  sorte  son  élément  :  oa  a 
dit  qu'elle  s'empoisonna  elle-même  pour  juger  de  I  efiet  de  ses 
funestes  breuvages,  Dans  ses  orpes  elle  ne  parlait  que  de  poison. 
Parmi  le  petit  non)brc  de  témoins  qui  furent  entendus  dans  son 
procès,  la  fille  d'un  apothicaire  déposa  qu'un  jour  que  la  mar- 
quise était  dans  un  état  complet  d'ivresse,  elle  lui  avait  dit  en 
lui  montrant  une  cassette  :  «  Il  y  a  là  dedans  bien  des  succes- 
sions. »  Elle  disait  quelquefois  :  a  Quand  un  homme  déplatt,  il 
faut  lui  donner  un  coup  de  pistolet  dans  un  bouillon,  a  Jusque 
dans  sa  bienveillance,  si  l'on  peut  mêler  ce  mot  au  récit  de 
pareilles  horreurs ,  elle  faisait  usage  du  pmson.  Elle  vit  un  jour 
dans  un  couvent  une  jeune  novice  profondément  affligée  ;  die 
apprit  que  les  parents  de  cette  jeune  personne  exigeaient  qu'elle 
fît  des  VŒUX ,  pour  mie  toute  leur  fortune  fût  assurée  a  leur 
filsafné;  madame  de  Brinvilliers  la  consola  et  lui  promit  de  ftiîre 
des  démarches  en  sa  faveur  auprès  de  sa  famille.  Quelques  moh 
après,  la  novice  rentra  dans  le  monde;  son  père,  sa  mère  et  son 
frère  venaient  de  mourir  subitement,  sansqu'elle  eût  le  moindre 
soupçon  des  moyens  qu'avait  employés  sa  territile  protectrice. 
Mais  la  marquise  vivait  dans  un  temps  où  les  criminels  cpn 
comme  elle  avaient  reçu  une  éducation  distinguée  n'atHumol 
pas  de  leur  esprit  pour  ériger  le  vice  et  le  crime  en  système,  el 
en  faire  école.  Au  milieu  de  tous  ses  forfaits,  elle  avait  de  la  dé- 
votion : 

Plus  loÎD  la  Brinvilliers,  déVote  avec  tendresse, 
Empoisonne  son  père  en  courant  à  confesse. 

Et,  ce  qui  est  aussi  déplorable  à  penser  que  difficile  en  apparenee 
â  expliquer ,  s'il  pouvait  y  avoir  qneloue  appareil  dam  cette  dé- 
votion ,  il  n'y  avait  du  moins  aucune  nypccrisie.  Cette  enopoî- 
sonneuse  parricide,  qui  avait,  dit^on,  repété  jusqu'à  dix  fois  sv 
son  père  ses  abominables  essais,  était  rédlement  susceptible  de 
sentiments  religieux  ;  elle  se  confessait ,  et  sa  confession  g^ié- 
raie  qu'elle  avait  mise  pr  écrit  devint  dans  son  procès  une  pièce 
de  conviction  contre  elle.  Elle  y  reprenait  toute  sa  vie  depùi 
l'âge  le  plus  tendre, disait  qu'à  l'âge  desept  ans  elle  avait  pérda 
son  innocence  et  brûlé  une  maison  ;  qu'elle  avait  continué  sv 
le  même  ton ,  etc.  A  cette  occasion  madame  de  Sévigné  s'écrie 

encore  :  <i  Médée  n'en  avait  pas  fait  autant A-t*on  jamaii 

vu  craindre  d'oublier  dans  sa  confession  d'avoir  tué  son  pèret 
Les  peccadilles  qu'elle  craint  d'oublier  sont  admirables,  a  Tant 
de  crimes  ne  devaient  pas  être  impunis.  Sainte-Croix  raouriA 
subitement  au  mois  de  juillet  1673.  On  a  prétendu,  et  ce  Ml  a 
été  démenti,  que,  travaillant  un  jour  à  la  composition  d'un  poisoa 
violent,  il  laissa  tomber  un  masque  de  verre  dont  il  se  servait 
pour  se  garantir  des  vapeurs  meurtrières  de  ses  drogves,  et  <i«'il 
lut  sur-le-champ  asphyxié.  Quoi  qu'il  en  soit,  comme  c'étaitoa 
aventurier  inconnu  et  ne  tenant  à  personne ,  on  mît  le  scellé  siir 
ses  effets.  La  marquise  eut  l'imprudence  de  réclamer  avec  inafah 
lance  une  cassette  qui  en  faisait  partie.  Cet  empressement  paroi 
suspect  ;  on  se  rappela  les  liaisons  trop  intimes  qu'elle  avait  eues 
avec  le  défunt  :  la  cassette  fut  ouverte  el  on  y  trouva  un  billel 
daté  du  25  mai  1675,  contenant  la  prière  de  remettre  cette  c»- 
sette,  <r  sans  rien  ouvrir  ni  innover,  à  madame  de  Brinvilliers,  me 
Neuve  Sainf^Paul ,  vu  que  tout  ce  qu'elle  contient  la  regarde  el 
appartient  à  elle  seule;  »  et  ce  trésor  de  crimes  renfermait  des 
poisons  de  toute  espèce,  des  lettres  «l'amour  de  la  marquise  à 
Sainte-Croix,  et  une  promesse  de  30,000  livres  qu'elle  lui  avait 
faite  le  20  juin  1670 ,  huit  jours  après  l'empoisonnement  d« 
Hentenant  ciril .  En  apprenant  cette  découverte,  madamede  Brin- 
villiers, pour  atténuer  les  soupçon»  d'intimité  avec  Stinte^kon, 
donna  pouvoiràun  procureur  ae  poursuivre  devant  la  justicel'an- 
nulation  de  l'obligation  de  30,0001ivres;  en  attendant,  elle  s'enfuit 
en  Angleterre,  puis  dans  le  pays  de  Liège.  Jusque^à  le»  Pa- 
piers trouvés  dans  la  cassette  ne  prouvaient  que  sa  haisoo  adul- 
tère avec  le  chevalier ,  et  rien  n'établissait  sa  complicité  dans  la 
composition  des  poisons  ni  dans  leur  emploi;  roav «ne  àém^ 
che  imprudente  de  Jean  Amelin,  dit  Lacbauasée»  qui  avait  été 


BUmnLLIBBS. 


{4i«) 


BftIOCBB. 


laquais  du  Kealenaotcifîl  d'Aobray ,  vint  fournir  de  ooaTelles 
lainières  k  la  josUce.  Ce  misérable,  qui  avait  trempé  dans  l*em- 
poisonnementdo  père  et  des  frères  de  la  marquise,  osa  de  son 
côté  faire  opposition  aux  scellés,  comme  étant  créancier  envers 
Sainte^Iroix  d'une  sommededOOpistolesetde  cent  écus  blancs 
(500  litres)  pour  prix  de  ses  gages  pendant  sept  ans  qu*il  avait 
été  son  domestique.  Lacbaussée,  après  avoir  servi  Sainte-Croix, 
avait  été  successivement  laquais  du  lieutenant  civil  d'Aubrayet 
de  son  fils  af  né,  qui  lui  avait  succédé  dans  sa  cGarge.  Ces  circons- 
tances, rapprochées  de  la  mort  si  prompte  de  ses  deux  derniers 
maîtres,  donnèrent  lieu  à  des  soupçons  :  la  veuvedu  lieutenant 
dvil,  devenue madamedeVillarceaux, le  fitarrèter.  Lachaussée, 
mis  à  la  question ,  avoua  que  Sainte-Croix  lui  avait  remis  le 
poison  qu'il  avait  fait  prendre  aux  frères  de  madame  de  Brin- 
villiers,  et  il  fut  roué  vif  le  34  mars  1673.  L'apothicaire  Glazer, 
qui  avait  fourni  des  drogues  à  Sainte-Croix,  rendit  par  ses  dé- 
clarations la  complicité  de  la  marquise  trop  évidente ,  et  elle  fut 
condamnée  par  contumace  à  avoir  la  tête  tranchée.  Habitant 
comme  penfionnaire  et  sous  un  nom  emprunté  un  couvent 
dans  la  yille  de  Liège,  elle  y  vivait  dans  la  retraite  et  la  dévo- 
tion, lorsque  le  fameux  agent  de  police  Desgrab  parvint  à  décou- 
vrir son  asile.  Déguisé  en  abbé,  il  s'introduisit  auprès  d'elle, 
et  s'insinua  dans  sa  confiance  en  affectant  la  piété  la  plus  vive. 
Bientôt  il  parla  en  séducteur  et  fut  écouté  favorablement  :  on 
convint  d'un  rendez-vous  dans  la  campagne;  c'était  là  aue  Fa- 
droit  espion  l'attendait.  Elle  fut  cernée  par  une  escouaae  d'ar- 
chers, et,  tandis  qu'on  la  conduisait  dans  la  prison  de  Liège,  Des- 
grais  muni  d'un  ordre  du  conseil  de  ville  se  rendit  au  couvent  et 
s'empara  de  tous  les  papiers  de  la  marquise.  C'est  alors  qu'on 
trouva  cette  confession  générale  dont  nous  avons  déjà  parlé,  et 
contre  la  saisie  de  laquelle  elle  ne  cessa  de  réclamer  dans  le 
cours  de  son  procès,  prétendant  d'ailleurs  qu'elle  avait  la  fièvre 
chaude  quand  elle  l'avait  écrite;  que  c'était  une  frénésie,  une 
extravagance  qui  ne  pouvait  être  lue  sérieusement.  On  a  peine 
à  concevoir  l'existence  d'un  pareil  écrit,  surtout  de  la  part  d'une 
femme  déjà  frappée  par  contumace  d'une  sentence  capitale  ; 
mais  elle  montra  plusieurs  fois  dans  le  cours  de  l'instruction  la 
même  préoccupation  et  la  môme  imprévoyance.  C'est  ainsi  que, 
lorsqu'elle  eut  été  conduite  à  Paris,  elle  écrivit  au  trésorier  gé- 
néral du  clergé,  Penautier,  son  ami,  son  amant  peut-être ,  l'in- 
formant qu'elle  avait  tout  dissimulé  et  l'invitant  à  tout  tenter 
pour  la  sauver.  Sa  lettre  interceptée  eut  pour  unique  effet  de 
faire  arrêter  Penautier,  à  l'adresse  duquel  on  avait  trouvé  d'ail- 
leurs un  paquet  dans  la  cassette  de  Sainte-Croix  ;  aussi  ne  se 
lîra-t-il  de  ce  procès  qu'en  sacrifiant  la  moitié  de  son  bien. 
On  peut  voir  encore  dans  les  lettres  de  madame  de  Sévigné 
quelle  opinion  l'on  avait  de  ses  relations  avec  la  marquise,  et 
avec  quelle  légèreté  on  s'exprimait  dans  le  monde  sur  des  crimes 
aussi  noirs  :  a  II  a  été  neuf  jours  dans  le  cachot  de  Ravaillac , 
ditr-elle;  il  y  mourait,  on  l'a  6té;  son  affaire  est  désagréable.  Il 
a  degrands  protecteurs;  M.  de  Paris  (l'archevêque  de  Harlaij  et 
M.  G)lbert  le  soutiennent  hautement;  mais  si  la]  Brinvilliers 
t'embarrasse  davantage,  rien  ne  pourra  le  secourir...  On  a  con- 
fronté Penautier  à  la  Brinvilliers;  cette  entrevue  fut  fort  triste; 
ils  s'étaient  vus  autrefois  plus  agréablement.  £lle  a  tant  promis 

3uesi  elle  mourait  elle  en  ferait  mourir  bien  d'autres,  qu'on  ne 
oute  point  quelle  n'en  dise  assez  pour  entrafner  celui-ci,  ou 
du  moins  pour  lui  faire  donner  la  question.  Cet  homme  a  un 
nombre  inuni  d'amis  d'importance  qu'il  a  obligés  dans  les 
deux  derniers  emplois  qu'il  avait.  Ils  n'oublient  rien  pour  le 
servir;  on  ne  doute  point  que  l'argent  ne  se  jette  partout;  mais 
s'il  est  convaincu,  rien  ne  peut  le  sauver...  Il  a  plu  à  la  Brinvil- 
liers de  ne  rien  avouer;  Penautier  sortira  plus  blanc  que  neige; 
le  public  n'est  point  content...  Penautier  est  heureux;  il  n'y 
eut  jamais  un  homme  si  bien  protégé  ;  vous  le  verrez  sortir,  mais 
sans  être  justifié  dans  l'espnt  de  tout  le  monde.  Il  y  a  eu  des 
choses  extraordinaires  dans  ce  procès;  maison  ne  peut  les  écrire. 
Le  cardinal  de  Bonzy  (un  des  plus  zélés  protecteurs  de  Penau- 
tier) disait  touiours  en  riant ,  que  tous  ceux  qui  avaient  des  pen- 
sions sur  ses  bénéfices  ne  vivraient  pas  longtemps  et  que  son 
étoile  les  tuerait.  l\jsk  bien  deux  ou  trois  mois  que  l'abbé  Fou- 
quet  ayant  rencontré  celte  émiiience  dans  le  fond  de  son  car- 
rosse avec  Penautier,  dit  tout  haut  :  Je  viens  de  rencontrer  te 
cardinal  de  Bonxy  avec  ton  étoile;  cela  n'est-il  pas  bien  plai- 
sant ?  Tout  le  monde  croit  comme  vous  qu'il  n'y  aura  pas  de 
presse  à  la  table  de  Penautier,  etc.  d  Cependant  la  Brinvilliers 
soutenait  son  procès  résolument  comme  elle  avait  vécu;  elle 
demanda  un  jour  à  jouer  au  piquet,  parée  qu'elle  s'ennuyait; 
une  autre  fois  elle  tenta  de  se  faire  périr  de  la  manière  la  plus 
cruelle,  en  s'introduisant  par  devant  un  bâton  dans  le  corps: 
on  vint  à  propos  à  son  secours,  et  la  vigilance  de  ses  surveillants 


redoubla.  Lorsque  après  l'aoditioo  de  son  arrêt  oo  TutradM 
dans  la  chambre  de  la  question ,  elle  y  vit  trois  kiox  (foi 
a  C'est  assurément,  dit-elle,  pour  me  noyer  ;  car  de  la  taille  (h 
je  suis,  on  ne  prétend  pas  que  je  boive  tout  cela,  o  La  lecture^ 
son  arrêt  l'étonna  si  peu,  que,  préoccupée  delà  vue  du  biil  to». 
bereau,  elle  pria  le  greffier  de  recommencer.  Ce  fut  le  I6jn)hi 
1676  qu'après  avoir  fait  amende  honorable  à  Notre-Dune,  A 
fut  décapitée  en  place  de  Grève.  Chemin  fiisaot,  ellerecooM 
plusieurs  femmes  de  dbtinction  qui  se  montraieot  avides  de  b 
contempler;  elle  leur  dit  avec  beaucoup  de  fermeté  :  a  Voâia 
bien  beau  spectacle  à  voir,  mesdames.  »  Voyant  l'eiempt  D». 
mis  marcher  à  cheval  devant  le  tombereau ,  elle  dit  à  son  (» 
fesseur  de  faire  mettre  le  bourreau  devant  elle,  aafnéewtfn 
voir  ce  coquin  de  Desgraisqui  m'a  prise,  j»  Son  confeunr  i 
reprit  de  ce  sentiment  :  a  Ha  I  mon  Dieu,  je  vous  denut* 
pardon ,  reprit-elle  ;  qu'on  me  laisse  donc  cette  étnnge  w 
Madame  de  Sévigné,  témoin  oculaire,  qui  rapporte  ctikwt- 
dote,  décrit  ainsi  la  fin  de  cette  scène  tragique  :  et  Elle  bqiï 
seule  et  nu-pieds  sur  l'échelle  et  sur  l'écnafaad ,  et  foi  a 
quart  d'heure  miraudée^  rasée,  dressée  et  redressée  pirfr 
bourreau  ;  ce  fut  un  grand  murmure  et  une  grande  cnuole  \i 
lendemain  on  cherchait  ses  os,  parce  que  le  peuple  distit^'t^ 
était  sainte. ..  Enfin ,  c'en  est  fait,  la  Brinvilliers  est  en  l'unu 
pauvre  petit  corps  a  été  jeté ,  après  l'exécution ,  dans  oo  pà 
feu  et  ses  cendres  au  vent.  »  On  aimerait  que  là  se  fûtbomlr 
récit  ;  mais  madame  de  Sévigné,  qui  avait  été  une  descohnn 
si  avides  de  voir  une  ancienne  connaissance  sur  TécèaM, 
semble  regretter  qu'elle  n'ait  pas  été  plus  cruelIeroeolMinf. 
<f  Jamais,  dit-elle,  tant  de  crimes  n'ont  été  traités  si  écamtn; 
elle  n'a  pas  eu  la  question.  On  lui  faisait  entrevoir  onepvt, 
et  si  bien  entrevoir  qu'elle  ne  croyait  pas  mourir  et  dit  mm- 
tant  sur  l'ccbafaud  :  «r  Cest  donc  tout  de  bon,  o  Qu'aonitiU 
dit  madame  de  Sévigné,  si  elle  eût  vécu  de  nos  jours, eiqirik 
eût  vu  traiter  avec  tant  d'égards  et  de  déférence  par  les  ipA 
de  la  justice  une  empoisonneuse  non  moins  corrompue  qw  i 
Brinvilliers  ?  Une  autre  réflexion  ne  fait  pas  plus  aboonm 
madame  de  Sévigné  :  c'est  quand  après  avoir  parlé  des  màn 
de  la  Brinvilliers  jetées  au  vent,  elle  ajoute  :  De  sorte  que  m 
la  respirerons ,  et  que  parla  communication  des  petits  es)««t 
nous  prendra  quelque  numeur  empoisonnante  dont  nous kt» 
tout  étonnés.  »  On  voit  par  là  dans  quel  esprit  les  îtamnà 
grand  monde  considéraient  l'empoisonnement,  ce  mojn* 
expéditif  de  se  débarrasser  d'un  témoin ,  d'un  amant  indiscrH. 
ou  même  d'un  mari  ;  aussi  le  procès  de  la  marquise  de  Brâ*- 
liers,  qui  avait  eu  des  relations  intimes  et  secrètes  avec  pltate 
personnes  du  premier  rang,  ne  fut  que  le  prélude  d'ooesi* 
d'empoisonnements  qui,  de  1676  à  1680 ,  ietèrent  ralin8e4» 
toutes  les  grandes  familles,  et  donnèrent  lieu,  en  1079  jl>o- 
blissement  d'une  chambre  ardente  qui  tint  ses  séances  à  lirv- 
nal  et  procéda  contre  plusieurs  grandes  dames  et  grand»» 
gneurs  de  la  cour.  —  Un  trait  non  moins  caractéristique.  9 ff^ 
les  soins  assidus  que  le  marquis  de  Brinvilliers  reodilis 
femme  dans  sa  prison  jusau'au  dernier  jour.  Edme  Pirot,  Por- 
teur de  Sorbonne,  que  le  premier  président  Lainoigooi  t» 
donna  pour  l'assister,  attesta  que  (>endant  les  Tingt-q«t^ 
dernières  heures  de  sa  vie  elle  fut  si  pénétrée  de  repentir, « 
éclairée  des  lumières  de  la  grâce,  qu'i7  eût  voulu  être  à»s^ 
Edme  Pirot  écrivit  même  les  Yii^gt-quatre  dermiretkv^ 
delà  marquise  de  Brinvilliers^  ou  la  Relation  dt  m*^ 
Cet  écrit,  qui  se  trouvait  dans  la  bibliothèque  des  jèssi^* 
Paris,  n'a  jamais  été  imprimé  et  s'est  peut-être  perdu  dafc  * 
nombreuses  vicissitudes  qu'a  éprouvées  cette  préciciisecolk<i» 
de  livres  et  de  manuscnts.  M'  Nivelle,  avocat  au  pirirnrt 
avait  publié  pendant  le  procès  un  Mémoire  pour  madetit  * 
Brinvilliers  9  sa  cliente.  Le  récit  de  son  procès  figure  da«  ^ 
les  recueils  de  causes  célèbres  publiés  depuis  Gayot  de  Pi^' 
Il  y  a  peu  d'années,  tout  Pans  a  couru  à  un  drame  iodii^-' 
Marquise  de  Brinvilliers  ^  qui  a  eu  plus  de  cent  reprcxi^ 
lions.  Le  peintre  Lebrun  la  dessina  au  moment  où,  coiffif  <^^ 
fatale  cornette,  on  la  conduisait  au  supplice  ;  son  dessin.  <^ 
lequel  est  reproduite  toute  l'angoisse  du  moment,  offre  oo*' 
irulier  mélanire  de  douleur .  de  eràce  et  de  dureté.  Il  a  ^  i^ 


n'avait  pas  été  jetée  dans  le  bûcher.  La  régularité  n^urap' 
des  os  semblait  attester  qu'elle  avait  été  douée  d'une  v»* 
remarquable.  Ch.  dc  Roiofi 

BRiO€HE(arl  culin.).  Lesétymologbles,  qui  veulent  irpfl« 
à  tous  les  mots  une  origine  logique,  ont  (ait  descendre ^f^ 
les  uns  d'un  mot  hébreu,  les  autres  d'un  mot  latin.  Sans  m*^ 
cher  quels  sont  ceuxqui  ont  raison,  ce  qui  nousamèoerstt  f^' 


BEIOKI. 


(415) 


BRIOT. 


Lre  à  décontrir  qae  tons  ont  été  dans  l'erreiir,  nous  devons  nous 
Mitenter  de  dire  ce  que  c*est  qu'une  brioche.  Au  figuré,  et  dans 
ï  style  familier,  ce  root  est  synonyme  de  bévue.  Dans  la  réalité, 
daigne  une  sorte  de  pâtisserie  faite  de  fleur  de  farine,  d'œufs 
i  de  beurre.  Ce  gâteau,  dont  la  forme  et  le  volume  sont  arbi- 
'aires,  est  léger,  appétissant  et  de  plus  facile  digestion  que  ne 
(  sont  les  antres  pâtisseries. 

BRIOCHE  (  Jean)  fit  vers  la  fin  du  xvir  siècle  les  délices  des 
adauds  de  Paris.  C'est  en  p\eïn  air  qn*il  exerçait  sa  profession 
'arracheur  de  dents.  Il  avait  imagine,  pour  attirer  la  foule,  de 
resser  sur  les  champs  de  foire  un  théâtre  de  marionnettes, 
[al heureusement  il  se  laissa  enivrer  par  les  succès  qu'il  obtint  ; 

se  crut  qn  homme  de  génie ,  et  voulut  porter  la  gloire  de  son 
otii  dans  les  pays  étrangers.  A  Soleure,  la  figure  de  Polichi- 
cllc  épuvanta  la  gravité  des  Suisses  et  Brioché,  dénoncé  comme 
lagicien,  fut  mis  en  prison.  Ce  ne  fut  pas  sans  peine  qu'un  of- 
kder  français  parvint  à  expliquer  aux  ma^strats  de  cette  ville 
e  mécanisme  oes  marionnettes  et  à  obtenir  la  liberté  de  Brio- 
iié,  qui,  guéri  de  ses  rêves  de  gloire,  se  hâta  de  repasser  en 
France,  cette  terre  classique,  à  cette  époque  comme  de  nos  jours, 
lu  franc  rire  et  de  la  folie. 

BRIOINE  (  F.  COULEUVRÉE). 

BRION  OU  RINGEAU,  S.  m.  (mor.).  C'est  la  pièce  du  haut  de 
'élrave,  ou  son  allonge,  lorsque  l'élrave  est  de  deux  pièces. 

BRION,  s.  m.  {bolan.),  mousse  qui  croit  sur  l'écorce  des  ar- 
bres, et  particulièrement  sur  celle  oes  chênes. 

BEION,  chef  des  Caninéfates,  nation  voisine  des  Bataves,  fut 
proclamé  roi  par  ses^  concitoyens  l'an  69  de  J.-C.,  à  cause  de  sa 
laine  contre  les  Romains,  et  enleva  à  ceux-ci  un  camp  de  réserve 
tabli  dans  l'Ile  des  Bataves. 

BRioN  (L'amiral  de)  (F.  Chabot). 

BRION  (L'abbé  de),  laborieux  écrivain  du  commencement  du 
iviii'  siéde,  s'est  fait  connaître  par  plusieurs  ouvrages  mysti- 
[ues,  dont  les  principaux  sont  :  l""  la  Retraite  de  M.  de  Brion, 
717  et  1724,  in-12;  ^  Paraphrase  iur  1$  psaume  Beali  tm- 
taeulati,  1718,  in-12  :  5®  Paraphrases  sur  divers  psaumes 
yistérieus,  1718,  2  vol.  in-12  ;  4«  Paraphrases  sur  les  trente 
remiers  psaumes,  1722, 2  vol.  in-12;  5°  Vie  de  la  tris-subli- 
jf  coiUemp/alive,  sœur  Marie  de  Sainte-Thérèse,  carmélite  de 
Bordeaux,  avec  ses  LeUres,  Paris,  1720,  S  vol.  in- 12  ;  6<>  Suite 
^  la  paraphrase  sur  les  psaumes,  1725,  2  vol.  in-12.  On  attri- 
oe  encore  à  l'abbé  de  Brion  la  Vie  de  madame  Guyon,  si  célè- 
bre par  les  démêlés  auxquels  ses  opinions  donnèrent  lieu  entre 
Vnelon  et  Bossuet.  Cette  Vie  fut  imprimée  à  Cologne  en  1720, 
1  vol.  in-12. 

BRION  (Louis),  né  à  Curaçao  le  6  juillet  1782  d'un  négociant 
a  Brabant  amené  par  son  commerce  dans  l'archipel  des  Antil- 
»  où  il  fut  conseiller  d'Etat  jusqu'à  sa  mort.  Louis  fit  ses  études 
n  Hollande,  et  travailla  chez  un  notaire,  d'où  il  s'échappa  pour 
'«nrôlcr  dans  les  chasseurs  à  pied  de  Hollande.  S'étant  distin- 
«é  lors  de  la  descente  des  Anglo-Russes  sur  les  côtes  de  Hol- 
inde  en  1799,  il  fut  fait  officier.  Rappelé  à  Curaçao  par  ses  pa- 
pnts,  il  voyagea  quelque  temps,  étudia  la  navigation  aux  Etats- 
fnis,  et,  apr&  la  mort  de  son  père,  il  acheta  un  vaisseau,  par- 
tmmt  divers  pays,  et  revint  en  1804  à  Curaçao  s'établir  n^o- 
ianl.  L'année  suivante  il  eut  la  jgloire  de  faire  échouer  l'enlre- 
rise  des  Anglais  contre  sa  patne,  et  en  1811,  ayant  offert  ses 
pnic«s  à  la  république  de  Caracas,  Brion  fut  nommé  capitaine 
é  frégate,  et  il  seconda  de  ses  efforts  et  de  sa  fortune  la  cause 
es  patriotes  à  la  tête  desquels  s'illustra  Bolivar,  il  contribua 
uissamment  à  son  élévation,  et  se  distingua  par  son  talent  et  sa 
travoure  dans  les  divers  combats  livrés  à  Tescadre  espagnole 
nx  ordres  de  Morillo,  et  assura  par  de  nombreuses  et  impor- 
intes  prises  Tentrelien  des  ressources  des  indépendants.  Brion 
ot  part  à  la  conquête  de  la  Guyane  par  Piar  en  1817,  força  le 
»s*ige  de  l'Orénoque  sous  le  feu  terrible  de  la  flotte  espagnole, 
(ri  détruisit  trente  bâtiments,  en  prit  huit,  et  s'empara  de  toute 
i  navigation  du  fleuve.  Plus  tard  il  prit  l'Ile  de  Sainte-Marthe 
le  concert  avec  le  général  Moutilla ,  et  Carthagène  allait  aussi 
ombcr  entre  leurs  mains  lorsque  l'armistice  de  novembre 
j82o  suspendit  les  hostilités.  Ici  se  termine  la  carrière  politique 
te  Brion,  auquel  on  reproche  d'avoir  participé  à  l'exécution  du 
lenéral  Piar,  ce  rival  de  gloire  du  général  Bolivar.  Brion,  qui 
ivait  été  créé  en  1816  amiral  de  la  flotte  vénézulienne,  et  plus 
«rd  commandant  en  chef  des  forces  navales  de  la  Colombie, 
»oarui  pauvre  à  Curaçao  le  20  septembre  1821  dans  sa  qua- 
^o  tième  année. 
^RiONi  (géoqr,).  C'est  le  nom  de  trois  lies  de  la  mer  Adriati- 

^^»  qui  appartenaient  aux  Vénitiens,  sur  Iac6te  orientale  de 
wne. 


BBlOBTNAis  (géogr.,hist,),  petit  pays  de  Tancienne  province 
de  Bourgogne,  ainsi  appelé  de  Brienne,  ville  aujourdhui  dé- 
truite; il  fait  maintenant  partie  du  département  de  Sa6ne-et- 
Loire.  Il  eut  autrefois  des  seigneurs  particuliers,  et  après  Tex- 
tinclion  de  leur  famille  il  fut  incorporé  à  la  Bourgogne. 

BBiONNE  (^f^ogr.),  petite  ville  de  France  (Eure),  sur  la  Bille, 
chef-lieu  de  canton.  Dès  le  commencement  du  xi'  siècle  elle 
était  décorée  du  titre  de  comté.  Il  s'y  tint  vers  1040  une  célè- 
bre conférence  entre  les  plus  habiles  gens  de  la  province  et  le 
fameux  Béraneer ,  en  présence  du  duc  Guillaume.  Béraneer  y 
fut  réfuté ,  réduit  au  silence  et  contraint  de  s'enfuir  de  Nor* 
inandie. 

BRIONNE  {eomm.),  gu'on  nomme  quelquefois  ^r^aun^.  C'est 
une  espèce  de  toile  de  lin,  blanche,  assez  claire,  qui  se  fabrique 
en  Normandie,  et  particulièrement  à  BeaumonI,  à  Bernay  et  à 
Brionne  dont  elle  retient  le  nom.  I^  plus  grand  usage  de  cette 
toile  est  pour  les  rideaux  de  lit  ou  de  fenêtres,  quoiqu'on  s'en 
serve  parfois  pour  faire  des  chemises  et  d'autres  pièces  de  lin- 
gerie. 

BRIONS  ou  BRÉoxs  (hist.  anc.),  Jornandès,  dans  l'énumé* 
ration  des  différents  peuples  oui  composaient  l'armée  d'Aétius 
contre  Attila,  fait  mention  oes  Brions  ou  Bréons,  auxiliaires 
des  Romains.  Cassiodore,  qui  nous  a  aussi  transmis  leur  nom , 
ne  nous  apprend  rien  de  leurs  mœurs  ni  du  pays  qu'ils  habi- 
taient :  ce  qui  suppose  qu'ils  ne  formèrent  jamais  un  corps  de 
nation  assez  consiaérable  pour  figurer  dans  l'histoire.  Le  silence 
unanime  des  autres  écrivains  sur  les  Brions  a  donné  lieu  de 
conjecturer  que  c'était  moins  un  peuple  qu'une  troupe  d'aven- 
tuners  oui  se  rangeaient  sous  les  drapeaux  de  ceux  qui  étaient 
assez  rioies  pour  les  acheter.  Cluvier,  sans  s'appuyer  d'aucune 
autorité,  décide  que  les  Brions  étaient  les  peuples  connus  sous 
le  nom  de  Brenni,  qui  habitaient  une  partie  de  la  Noriaue.  Ce 
pays  fut  subjugué  sous  le  règne  d'Auguste  par  Drusus  Néron , 
frère  de  l'empereur  Tibère.  Quoique  les  Brions  fussent  souvent 
à  la  solde  des  Romains ,  ils  ne  s'en  regardèrent  jamais  comme 
les  sujets;  et,  défendus  par  leur  pauvreté,  ils  n'excitèrent  jamais 
l'ambition  de  ces  avares  conquérants. 

BBioso,  cos  BRIO  {musiq.).  Ces  termes,  comme  beaucoup 
d'autres  de  la  langue  musicale  empruntés  aux  Italiens  et  uni- 
versellement adoptc:S,  servent  à  déterminer  le  caractère  que 
l'exécutant  doit  imprimer  à  un  morceau.  Brioso  veut  dire 
bruyant,  éclatant;  con  brio  ,  avec  bruit,  avec  éclat.  Joint  au 
mot  allegro,  l'un  ou  l'autre  de  ces  deux  mots  indique  que  l'allure 
du  morceau  à  exécuter  doit  être  vive  et  brillante.      Arexv. 

BRIOT  (  Nicolas),  tailleur  général  et  graveur  des  monnaies 
de  France  sous  Ix)uis  XIII ,  est  l'illustre  inventeur  du  balan- 
cier. L'emploi  de  cet  instrument  destiné  à  remplacer  le  marteau 
qui  produisait  de  dangereuses  inégalités  d'empreinte  rencontra 
tant  d'obstacles  que  Briot  alla  en  Angleterre  le  faire  essayer. 
Son  succès  fut  immense,  et  la  France  se  décida  à  l'adopter.  Briot 
perfectionna  encore  la  fabrication  de  la  monnaie  par  quatre 
autres  instruments  ingénieux  :  un  ciseau,  un  laminoir,  un 
coupoir  et  un  marquoir  sur  tranche.  Il  a  laissé  un  ouvrage  in- 
titulé :  Raisons,  moyens  et  proposilions  pour  faire  toutes  les 
monnaies  du  royaume  à  l'avenir  uniformes,  et  faire  cesser 
toutes  falsifications  et  les  mettre  en  ferme  générale ,  in-8*».  — 
Briot  (Pierre),  écrivain  du  xvir  siècle,  a  publié  plusieurs  tra- 
ductions estimées:  Histoire  naturelle  rf'irtonde,  de  l'anglais 
de  Gérard  Boale,  Paris,  1666,  in-12.  —  Histoire  des  singu^ 
larités  naturelles  de  l'Angleterre  ,  de  l'Ecosse  et  du  paps  de 
Galles,  de  l'anglais  de  Chiidrey  ;  Paris ,  1667 ,  in-12.  —  His- 
toire de  la  religion  des  Banians,  de  l'anglais  de  Henri  I^rd  ; 
Paris  ,1667,  in-12.  —  Histoire  de  Ntat  présent  de  tempère 


figures  de  Sébastien  Leclerc.  —  Histoire  des  trois  derniers 
empereurs  turcs,  depuis  i62Z  jusqu'en  1677,  traduite  du  même 
Ricault;  Paris,  1685, 4  vol.  in-12.  Ces  deux  derniers  ouvrages  ont 
été  réimprimés  sous  le  titre  d'Histoire  de  l'empire  ottoman ,  la 
Haye,  1709,  6  vol.  in-12.  —  Briot  (Simon),  bénédictin  ,  mort 
en  1701 ,  a  écrit  V Histoire  de  f  abbaye  de  Molesme,  diocèse  de 
I^ngres  (Haute-Marne),  qui  se  conservait  manuscrite  dans  cette 
abbaye. —Briot  (Pierre- Joseph),  né  en  1771  à  Orchamps- 
Vennes  en  Franche-Comté,  reçu  avocat  en  1789,  puis  nommé 
professeur  de  rhétorique  en  1790.  A  la  tête  de  ses  élèves,  il  fit  la 

{>remière  campagne  ne  la  république  ;  mais  sa  mauvaise  santé 
'ayant  forcé  de  rentrer  dans  ses  foyers,  il  écrivit  activement 
contre  les  forfaits  de  Marat  et  de  Robespierre.  Député  extraor- 
dinaire de  Besançon ,  il  prononça  en  1793  à  la  convention  un 


BBIOUDE. 

discours  qui  lui  Talut  une  accusation  de  fédéralisme.  Il  s'etifuit 
dans  nus  armées  alors  à  la  fronlière,  fut  aide  de  camp  du  géné- 
ral Réede,  sous  lequel  il  fit  une  campagne  ;  puis,  nommé  négo- 
ciateur de  rinlroduclion  de Thorlogene en  France,  il  amena  à 
Besançon  deux  mille  ouvriers  gèncTois,  et  devint  leur  directeur. 
Il  continua  à  se  montrer  l'ardent  ennemi  des  réactions  de  cette 
époque  sanglante,  et  fut  alternativement  jeté  en  prison  et  em- 
ployé honorablement  par  divers  partis  qui  se  partagèrent  un 
pouvoir  éphémère.  Après  avoir  de  nouveau  pris  du  service  et 
avoir  fait  partie  de  la  rameuse  retraite  du  général  Moreau,  BrioC 
entra,  Tan  ri,  dans  le  conseil  des  cinq  cents,  dont  il  fut  nommé 
secrétaire.  Il  s'y  opposa  énergiquenienl  au  coup  de  main  politi- 
que du  18  brumaire.  Au  moment  où  Lucien  Bonaparte  renou- 
vela le  serment  à  la  constitution  de  Tan  m ,  ce  rut  Briot  qui 
s'écria  :  a  Moniteur,  écrivex!  d  Bonaparte,  devenu  consul,  le 
fit  exclure  de  la  représentation  nationale  et  condamner  à  la  dé- 
portation. Parvenu  à  s'y  soustraire,  Briot  fut  tour  à  tour  secré- 
taire général  de  la  préfecture  du  Doubs,  commissaire  du  gou- 
vernement à  l'Ile  d  Elbe ,  intendant  des  Abruzzes  sous  le  roi 
Joseph,  et  conseiller  d'Etat  du  roi  Murât  qu'il  abandonna  dès 
qu'il  eut  tralii  la  France.  Occupé  exclusivement  pendant  plu- 
sieurs années  d'agriculture  et  d'opérations  industrielles ,  Briot 
fonda  en  1816,  à  Paris,  la  compagnie  d'assurance  contre  l'incen- 
die dite  U  Phénix,  fut  en  1830  administrateur  de  la  caisse 
hypothécaire,  et  mourut  à  Auteuil  près  de  Paris  le  16  mai  1827. 
Il  a  publié  :  Défense  du  droit  de  propriété  dans  Us  rapports 
a^9ec  les  fortifications  des  vUles  de  guerre  et  les  travaux  fm- 
bUcs,  contre  les  entreprises  inconslilutiannelles  du  ministère 
de  la  guerre^  in-8%  Paris,  1817.  — Première  lettre  à  M.  B,  sur 
la  Caisse  hypothécaire,  in-S^",  1818.  —  Deuxième  lettre  à 
If.  B,  sur  la  Caisse  hypothécaire,  in-8»,  1818.  —  Briot 
(Pierre- François),  docteur  en  chirurgie,  professeur  de  patholo- 
ffie  et  de  clinique  chirurgicale  à  récole  secondaire  de  médecine 
de  Besançon,  né  en  1773  à  Orchamps-Vennes.  Après  avoir  été 
officier  de  santé  dans  les  armées  de  Suisse  et  d'Italie,  puis  mem- 
bre actif  et  éminemment  utile  de  la  société  de  médecine  de 
Besançon ,  il  fut  attaché  en  1806  à  l'école  pratique  de  l'hôphal 
Saint-Jacaues  à  Paris ,  comme  professeur,  et  il  sut  s'y  faire  dis- 
tinguer. Il  mourut  le  29  décembre  1827.  Il  a  publié  :  Essai  sur 
les  tumeurs  formées  par  le  sang  artériel ,  iSOi,  in-S". —  Tra- 
duclion  de  r allemand  de  l'Art  d'accoucher,  de  0,  Stein,  1804, 
2  vol.  in-8®.  —  Histoire  de  tart  et  du  progrès  de  la  chirurgie 
militaire  en  France  pendant  les  guerres  de  la  révolution,  1817, 
in-8'».  —  Eloge  de  la  Peyronie,  et  de  tinftuence  de  la  Peyronie 
sur  le  lustre  et  les  progrès  de  la  chirurgie  française,  1820, 
Besançon  ,  in- 8*».  —  Eloqe  de  Ouy  de  Ckauliae ,  le  restaura- 
leur  de  la  chirurgie  en  France  au  xv*  siècle,  —  Eléments  de 
fÊMtière  médicale,  1803» 

BRiOTET(  Jacques],  né  en  Bourgogne  en  1746,  était  pre- 
mier chirurgien  à  l'HOtel-Dieu ,  et  directeur  de  rh6[)ital  Saint- 
Louis  à  Pans,  loi^u'il  fut  appelé  en  1777,  par  le  prince-évéque 
Massalska,  à  l'université  de  Wilna.  Il  y  contribua  puissamment 
à  l'oreanisalion  de  la  faculté  de  médecme,  devenue  depuis  l'une 
des  plus  célèbres  de  l'Europe.  Il  ne  cessa  dans  la  suite  de  don- 
ner des  preuves  de  ses  talents ,  de  son  zèle  et  de  son  attache- 
ment à  la  cause  de  sa  patrie  adoptive.  Atteint  en  1812  d'aliéna- 
tion mentale,  il  mourut  dans  cet  état  le  25  mai  1819. 

BRiOTTK ,  s.  f.  {botan.),  sorte  d'anémone  à  peluche,  de  la 
famille  des  renonculacées. 

BBI0UDE  (géogr,),  petite  ville  de  France  du  département  de 
la  Haute-Loire,  près  de  la  rive  gauche  de  l'Allier.  C'est  un  chef^ 
lieu  d'arrondissement  et  de  canlon  ;  le  siège  d'un  tribunal  de 
première  instance  et  d'un  tribunal  de  commerce;  il  y  a  une 
conservation  des  hypothèques  et  une  directioB  des  œnlribu- 
lions  directes.  Elle  est  mal  percée  et  mal  tefttie.  On  y  rernarque 
l'église  gothique  de  Saint-Julien ,  fondée  daas  le  ix«  siècle,  qui 
avait  des  chanoines  nobles  prenant  le  titre  de  comtes.  Cette  ville 
a  un  collège  communal ,  une  bibliothèque  de  800  volumes,  une 
société  d'agriculture ,  des  fabriques  de  toile  et  de  draps  com- 
muns. Son  commerce  corniste  en  grains,  vins  et  chanvre.  Sa 
population  est  de  5,194  habitants. 

BBiorBE  [hist.).  L'origine  de  Brioude  est  fort  ancienne;  le 
corps  de  saint  Julien ,  décapité  sous  Fempire  de  Maxime,  y  fut 
transporté  en  303,  et  Sidoine  Apollinaire,  qui  écrivait  au  ▼•  siè- 
cle, en  fait  mention  dans  Une  pièce  de  vers  où  il  trace  l'itiné- 
raire qu'un  de  ses  amis  devait  parcourir  (1).  Il  paraît  que  cette 
ville  était  autrefois  plus  considérable  qu'elle  ne  Test  aujourd'hui. 


(  414  )  BBIQCEMAIJT. 

C'est  ce  que  démontrent  évidemment  ses  fondations  et  lctr«i« 
nombreuses  qu'on  y  découvre  encore.  —  Brioude  fut  hm 
des  calamités  (]ui  si  longtemns  affligèrent  la  Gaule  lorsque^ 
Francs  la  dominèrent.  Elle  fut  assiégée  en  632  par  l'anan  A 
Théodoric.  —  Les  habitants  se  réfugièrent  dans  l'égliie  im 
leurs  effets  les  plus  précieux ,  et  en  fermèrent  les  purtn;  m 
un  soldat  détacha  un  des  vitraux ,  entra,  et  ouvrit  ce  nnctaif, 
où  la  troupe  se  livra  aux  désordres  affreux  qui  avûnu  ag^ 
partout  son  passage.  Brioude  souffrit  une  nouvelle  iafaaoa  k 
la  part  des  Bourguignons  ;  la  ville  fut  assiégée  et  prise,  lo  U^ 
tants  mis  à  mort  ou  faits  prisonniers.  Les  Sarrasins  b  prin 
et  la  pillèrent  en  732 ,  et  furent  imités  plus  tard  par  lfs!W> 
manos.  En  1179,  pendant  l'octave  de  Pâques,  Héradewiik 
radius,  vicomte  de  Polignac,  escorté  d'une  bande  de  Sfignra 
aventureux ,  tomba  sur  Brioiule  et  sur  Saint4krniaiii ,  jn 
pilla ,  brûla  celte  ville  et  le  bourg,  et  fit  massacrer  oae  pik 
de  ses  habitants.  Deux  ans  après ,  le  vicomte  de  PoligoM^tyM 
été  excommunié,  ût  amende  honorable  devant  l'églttè 
Brioude  ;  il  institua ,  pour  préserver  l'église  Saint-Julien  d  b 
pèlerins  qui  venaient  de  toutes  parts  honorer  les  reliaim  (kt 
saint,  vingt-cinq  chevaliers  qu'il  chargea  de  la  dffenK  è 
l'église.  En  1561,  un  seigneur  de  Castelnau,  quipreaaitlrùp 
de  rot  des  compagnies,  assiésea  Brioude  à  la  tète  deS^Ol 
hommes ,  s'empara  de  cette  ville ,  la  fortifia ,  en  fil  a  ^ 
d'armes,  et  ne  consentit  à  s'en  dessaisir  et  à  porter  eo  f«ln 
contrées  l'effroi  qui  s'était  attaché  à  son  nom,cni'ao  pmit 
100,000  Oorins.  Dans  la  suite,  les  habitants  de  Brioode  fmt 
longtemps  en  opposition  avec  les  chanoines,  qui  s'obstinànli 
leur  refuser  une  charte  de  commune  :  une  guerre  et  des  pno 
continuels  s'établirent  entre  eux;  aussi,  lorsaue  les  prinoB 
de  la  réformation  de  Luther  eurent  pénétré  dans  ce  pan,» 
habitants  les  adoptèrent-ils  avec  empressement;  ilss'assnBÛr- 
renten  armes,  et  menacèrent  le  chapitre,  qui  fut  obUgé  ()prr^ 
fugier  dans  la  forteresse.  Les  réfornoés  de  la  rille  s'empiràai 
de  Brioude  le  19  octobre  1683;  mais  la  place  fat  ïàaHUrt' 
prise  par  les  catholiques.  Peu  à  peu  cependant  les  àmm 
nrentdes  ligueurs  de  tous  les  citoyens.  —  Avant  la  rérodûi, 
Brioude  était  le  chef-lieu  d'une  élection ,  et  possédait  «neftf 
vùté,  une  juridiction  de  juges  consuls  et  un  bailtiace.  Si  pf- 
lation  est  mamtenant  de  6,099  habitants  ;  elle  possède  de  tn- 
bunaux  de  première  instance  et  de  cororoerce,  etin  «A* 
communal.  Elle  est  située  sur  la  rive  gauche  de  TAIticr.  Sv^ 
rive  droite  du  fleuve,  à  une  demi-lieue  de  distance,  «tn^ 
Brioude-la-YieiUe ,  dont  la  population  est  de  l,lB«b- 
bilan  ts. 


(0 


Hinc  te  sufcipiet  Benigut  Brivas 
Sancti  qu«  fovet  otta  Juliim. 


BRIOUDE  (Monnaie  de).  Brioude  posséda  pendant  rqwi^ 
mérovingienne  un  atelier  monétaire  asseï  important.  L'ooflii 
parmi  les  pièces  qui  y  furent  frappées  ,  de  nombreoi  ("• 
dont  les  types  sont  tres-remar^ables.  Cet  atelier  et  cHi»  * 
Clermont  sont  les  seuls  qui  aient  produit  des  pièces  oè  r« 
trouve  fij^ré  un  buste  de  profil  avec  la  main  droite  élw«  w 
voit  aussi  sur  quelques-unes  de  ces  pièces ,  ce  qui  est  fort  n* 
dans  la  numismatique  mérorin^enne,  des  personnage d«W 
L'espace  nous  manque  pour  décrire  toutes  ces  inoonii«'  ■* 
nous  contenterons  de  dire  qu'on  en  a  déià  reconnu  jusqa»  ^ 
variétés,  qui  toutes  portent  le  nom  de  la  ville eo  deux Iif>^ 

dans  1^  champ  y  ^£.  Elles  ont  été  fabriquées  par  tes  v^ 

taires  Fau«ltnu#,  Lusiocenus,  Ranelenus,  Enod...  Mfodn», 
et  par  un  sixième  dont  le  nom  est  indéchiffrable.  Dpp*J 

E?riode  mérovingienne,  on  ne  connaît  aucune  monnaifa 
rioude, 

BRiQUAiLLONS^  S,  m.  pi.  {art,  indusi.]^  «ieux  nwt^ 
de  briques  dont  on  remplit  tout  l'espace  renfermé  par  le  b«' 
recuit ,  dans  les  foudenes. 

BRIQUE,  s.  f.  {tedmol,),  terre  arsileose  et  rowAtretP^ 
moulée  ordinairement  en  forme  de  carreau  pTus  oa  a^ 
épais ,  puis  séchée  an  soleil  ou  cuite  au  feu,  et  dont  oa  k* 
pour  bâtir.  —  Par  analogie»  Brique  d'étmin,  es  SÊsm*^ 
niasse  d'étaiu ,  de  savon ,  qui  a  la  figure  d'une  brifie. 

BRIQURMACT,  ^tilhonmie  français  prolestant,  «  dit^ 
ffua ,  comme  guerrier  et  néfjociateur,  sons  les  ordres  àt  f^ 
de  Condë  dans  les  guerres  ariles  qui  désolèrent  la  f^^_^ 
le  r^e  de  Charles  IX.  Lié  avec  les  Coligny,  il  Mj|^ 

SIvsieurs  fois  avec  succès  dans  des  drconslances  w*?^ 
ans  des  entreprises  téméraires.  Ce  fut  Briqueaiaiit^|^ 
adjoignit  au  vidame  de  Chartres  l'an  *5^  poo^'^î'^'?  £ 
terre  engager  ou  vendre  â  la  reine  Efisabetn  les  ptags^j]^ 
et  de  Dieppe  en  échange  des  secours  dont  leseahiiiilffjTj 
besoin.  Ils  réussirent  à  l'obtention  de  140,000  écos  et  «** 


uposcr  à  firiqupiiiaut  d'avouer  ses  crimes,  el  surlout  de  faire 
iinallre  ce  qu'il  savait  de  la  conspiration  de  Coligny.  A  son 
ut,  le  condamne,  qui  ne  se  crojait  pas  coupable,  rejeta  la 
opusilïoD  du  monarque,  et  il  marcha  au  supplice,  en  compa- 
lic  de  Cavagncs,  autre  Kenltlhominc  protestant ,  qui,  les 
'ui  levés  au  ciel,  récitait  des  psaumes.  Toutefuis,  voyant  Bri- 
leinaut  prêt  de  fléchir  el  de  tout  confesser,  Cavagnes  lui  dit: 
Rappelle  en  ton  cœur  ce  courage  qoe  tu  as  si  longtemps  fait 
laler  dans  nos  guerres,  e  el  les  deui  gentilshommes  furent 
^iis  au  gibet,  au-dessus  duquel  on  avait  placé  l'efliRie  de 
ligiiy.  I.eur  supplice  eut  lieu  sur  la  place  de  Grève  i  Paris. 


ivarre,  qu'ils  avaient  contraint  i  en  être  le  témoin. 
BKIQUET  ipliffi.),  instrument  jmur  se  procurer  du  feu.  Le 
u,  dont  00  a  dit  avec  tant  de  raison  : 


La  terra  uiGiiuiului,  rclxlle  k  la  culliire, 
N'enfaiilcnil  ni  grain,  oivcrJure,  ni  fruit. 
Cru  par  lui  que  tout  vit,  que  tout  nt  reproduit. 


Il  Dourril  et  lautient,  v 

(Ddlud, /u  Merv.  delà  ffaiure, cb.  m.] 

i  feu  est  le  seul  des  quatre  éléments  des  anciens  que  la  nature 
ait  pas  mis  iaunédiatemeul  à  notre  disposition.  C'est  une 
rite  généralement  attestée  par  les  traditions  les  plus  anciennes 
Ws  pln>  unanimes,  qu'il  y  a  eu  un  temps  où  une  grande  ^rtie 
1  genre  faïunain  ne  savait  ce  que  c'était  que  le  feu,  ou  en  igno- 
i[  les  propriétés  et  les  usages;  les  Egyptiens,  les  Phéniciens, 
■"  Perses,  les  Grecs  et  plusieurs  antres  nations  avonaieiit  qu'o- 
^'inairemeiit  leurs  ancêtres  n'avaient  pas  l'usage  du  feu;  Pom- 
iriius  Mêla,  Pline,  Plutarque  et  plusieurs  autres  auteurs  de 
nlîquilé  parlent  de  nations  qui  étaient,  au  moment  même  oii 
irritaient,  réduites  au  même  point  d'ignorance;  lesbabitanls 
s  l\ia  Marianes,  découvertes  en  1531,  n'avaient  aucune  idée 
1  feu;  jamais  ils  ne  furent  plus  surpris  que  quand  ils  en 
c'Dt,  lors  de  la  descente  que  Magellan  fil  dans  une  de  leurs 
--  ;  ils  le  regardèrent  d'abord  comme  une  espèce  d'animal  qui 
nichait  au  bois  dont  il  se  nourrissait;  les  premiers  qui  s'en 
liniehèrenl  de  trop  près  s'étanl  brulés,  en  donnèrent  de  la 
unie  aux  autres,  et  u'usèrenl  plus  le  regarder  que  de  loin , 

|ieur,  disaient-ils,  d'en  éirç  mordus,  et  que  ce  terrible 
iiiial  ne  les  blessât  par  sa  violente  respiration  ;  car  c'est  l'idée 
rils  se  formèrent  de  la  Gamme  elde  la  chaleur  ÇOicUonnaîTe 
1  originel,  mot  Feu,  t.  i,  p.  56S).  —  Cependant  aujourd'hui, 

dans  notre  état  de  civilisation,  le  feu  est  uDe.nécessitè  telle 
';  sa  suppression  absolue  serait  la  ruine  et  la  mort  de  la 
'iété  ;  son  absence  même  momentanée  est  quelquefois  un 
fus  malheur;  c'est  le  plus  souvent  une  gène  insupportable. 

Il  fallait  doac,  et  tous  les  peuples  ont  dès  les  premières 
^urs  (le  la  dvilisaliun  senti  ce  besoin ,  avoir  un  moyen  rie  se 
'■•'urerdu  feu  à  vulonté,  de  le  reproduire  lorsqu'il  se  serait 

■lit  Tante  de  soin  ou  faute  d'aliment;  de  ne  pasëlrcenHn, 
■ir  un  objet  si  indispensable,  à  la  merci  de  ses  voisins  ou 
me  du  hasard  :  on  a  alors  imaginé  les  briquets.  —  Les 
1  nlitions  générales  de  réussite  dans  un  instrunient  de  ce  genre 
lit  d'abord  la  production  d'une  chaleur  assez  considérable 
iir  délenninec  a  l'air  libre  le  phénomène  de  la  combustion, 
•'nsuite  la  communicaliuu  de  celle  chaleur  à  d'autres  subs- 
ri'  es  qui  la  puissent  entretenir.  —  On  satisfait  à  cette  dernière 
ii'lilioo  au  moj'en  du  soufre;  on  sait  en  cITet  que  celte  subs- 
'■ce  est  à  la  fois  volatile  et  facilement  combustible,  c'est-à- 
''•'  en  d'autres  termes  que  la  combustion  s'y  produit  toujours 
;•'  tIaDime  ;  or  le  feu  se  communique  bien  plus  vile  et  plus 
'  kinent  par  la  Oamme  que  par  l'ccbauITement  et  l'ignition 
-•  iMrties  solides.  El  c'est  pour  cela  que  le  soufre  a  été  em- 
■^ç  parloul  ponr  faire  passer  le  feu  de  la  substance  qui  le 
',<iii  ir^bord,  et  qui  le  consome  lentement,  comme  l'amadou, 


très-bon  pour  cela;  en  faisant  tomber  quelques  étincelles 
dans  une  boite  de  fer-blanc  remplie  de  chiiïons  ainsi  préparés. 
""  obtient  un  petit  foyer  sur  lequel  il  suDit  ensuite  de  porter 

peu  de  soufre  pour  que  la  Oamme  s'y  montre.  —  L'amadou 
présente  les  mêmes  propriétés  ;  une  étincelle  qui  tombe  dessus 
y  détermine  une  combustion  lente  et  qui  se  comtnunique  de 
proche  en  proche;  il  a  de  plus  l'avantage  de  pouvoir  être  tenu 
sous  le  doigt  et  sur  la  uierrc  q^ue  frappe  le  hiiquet.  —  Ces 
moyens  fort  simples  et  rtirt  anciennement  connus  de  se  pro- 
curer du  feu  sont  lents;  ils  dépendent  d'ailleurs  de  l'adresse  de 
celui  qui  les  emploie;  bien  des  gens  s'écorclient  les  doigts  au 
lieu  d  obtenir  le  feu  doni  ils  ont  besoin.  —  Il  importait  donc 
que  les  sciences  nous  ofTris'  uni  d'autres  moyens  plus  commodes 
ou  plus  rapides:  c'est  ce  qi;i  s'est  fait.  —  Briquet  pneumalinwe. 
Lorsqu'un  gai  quelconque  el  l'air  en  particulier  est  très-vive- 
nient  compriiié,  celte  coi.i pression  détermine  un  développe- 
ment de  chaleur  assez  con-idérable  pour  cndainmcr  les  subs- 
tances combustibles  qui  voltigent  dans  son  sein.  On  a  mis  à 
profit  cette  propriété  :  dans  un  petit  tube  de  cuivre  herméti- 
quement fermé  [lar  un  bout,  on  lait  entrer  un  piston  maintenu 
par  une  tige  métallique,  et  au-dessous  duquel  est  attaché 
solidement  un  morceau  d'amailou  ;  on  pousse  brusiiuement  la 
tige  de  métal ,  de  manière  à  comprimer  l'air  au  fond  du  tube  ; 
cette  compression  suffit  pour  allumer  l'amadou;  on  retire 
promptement,  et  on  allume  son  allumette.  —  BriqueU  phrti- 
phoriqitet.  Il  ^  en  a  de  plusieurs  sortes.  —  Pour  les  uns,  on 
fait  liquéfier  a  une  chaleur  très-douce  un  peu  de  phosphore 
dans  un  petit  Qacon  de  cristal  long  et  étroit  ;  on  ploiiRe  alors 
dans  le  phosphore  une  petite  tige  de  fer  rougic  au  Teu  ;  le 
phosphore  s'enflamme  aussitôt,  on  aeite  pendant  quelques  ins- 
tants, et,  lorsque  le  phosphore  est  Lien  oxyde,  ce  qui  se  re- 
connaît quand  sa  coutear  est  devenue  bien  rouge,  un  relire  la 
lige,  et  l'on  bouche  le  flacon;  on  laisse  refroidir,  el  il  ne  reste 
pfus  qu'à  adapter  te  Oacondansan  élui  de  fer-blanc,  qui  puisse 
recevoir  aussi  des  allumettes  bien  soufrées.  Pour  s'en  servir,  on 
plonge  ces  allumettes  dans  le  Oacon,  on  les  appuie  sur  le  phos- 
phore en  leur  imprimant  un  léger  inouvenieiil  de  lorstun  ;  on 
en  détache  ainsi  une  parcelle,  qui  s'enfiamme  à  l'air  et  en- 
Oamme  le  soufre.  —  Pour  les  autres ,  on  introduit  dans  un 
flacon  de  crislal  ou  de  plomb  un  cylindre  de  phosphore.  Les 
briquets  de  ce  genre  durent  plus  longtemps  que  les  précédents, 
qui  ont  l'inconvénient  de  s'humecter  par  la  combustion  lente 
et  la  production  continuelle  d'acide  phosphatiquc.  Cet  incon- 
vénient est  bien  moins  sensible  dans  ceux  dont  nous  nous 
occupons;  mais,  en  revanche,  ils  sont  d'un  usage  moins  com- 
mode. Lorsqu'on  veut  s'en  servir,  il  faut  frotter  la  surface  du 
phosphore  assez  fortemeni  pour  que  l'allumette  en  détache  une 
particule  qui  s'attache  au  soufre;  on  frotte  ensuite  l'extrémité 
phosphurée  de  l'allumette  sur  du  liégc,  du  feutre,  et  ce  frotte- 
ment en  détermine  promptement  l'mflanmiation  du  phos- 
phore, puis  celle  du  soufre,  puis  celle  du  buis.  —  Il  y  a  une 
troisième  nicthode,  qui  consiste  à  eoniposer  un  mastic  l'n/Iain- 
tRa6/«.- pour  cela  on  allume  du  phosphore  dans  un  vase  à  petit 


orifice;  un  y  projette  de  la  magnésie  calcinée,  et  on  agile,  à 
l'aide  d'une  tige  de  fer,  jusqu'à  ce  qu'on  obtienne  un  mélange 
pulvérulent;  alors  on  bouche,  et  cette  poudre,  quelle  que  soil 


sa  nature,  est" susceptible  de  s'enflammer  instantanément  au 
contact  de  l'air,  et  surtout  de  l'air  humide.  —  Ajoutez  ici  que 
le  phosphore  combiné  à  l'hydrogène  forme  un  gaz  qui  s'en- 
flamme siwnlanément  à  l'ai'r,  et  qui,  par  conséquent,  formerait 
sous  ce  rapport  le  briquet  le  plus  avantageux,  puisqu'il  suSf- 
rait  d'ouvrir  un  robinet  pour  obtenir  une  llamme  exlrémemenl 
brillante;  mais  l'odeur  en  est  irés-désa^éable.  L'emploi  d'un 
tel  briquel  présenterait  donc  de  graves  inconvénienU  et  d'im- 
menses dangers  d'incendie  ;  mais,  de  plus,  celle  combinaison 
n'est  pas  très-Stable;  l'hydrogène  phosphore,  quelque  précau- 
tion qu'on  prenne,  perd  au  bout  de  peu  de  temps  sa  qualité  de 
s'enflammer  spontanément,  el  alors  il  ne  servirait  plus  de  rien 
comme  briquet,  indépendamment  même  du  haut  prix  auquel 


'        BBIQUET. 

il  reviendrait.  —  BriqueU  oxygénée.  Ces  briquets ,  les  plus 
commodes  peut-être  et  les  meilleurs  que  Ton  ait,  sont  usités 
depuis  une  vingtaine  d*années  ;  ils  sont  fondés  sur  le  pouvoir 
oxydant  du  chlorate  de  potasse.  Rappelons-nous  la  composition 
de  cette  substance;  il  y  a  dans  la  potasse  une  partie  de  potas- 
sium et  une  partie  d*oxygène;  dans  Tacide  chlonqoe,  5  parties 
d*oxvgène  et  une  partie  de  chlore;  raffinité  du  chlore  étant 
d'ailleurs  trènpeiile,  on  voit  qu'une  force  chinuque  même  assez 
faible  doit  dissocier  les  éléments  de  l'adde  cblori^ue,  et  d^ager 
une  grande  quantité  d'oxygène;  c'est  ce  que  fait  immédiate- 
ment l'acide  sulfurique  concentré;  il  s'empare  de  la  potasse  du 
chlorate  de  potasse,  dégage  Toxygène  de  Vadde  chlorique.  en 
produisant  une  température  assez  élevée ,  pour  que ,  s'il  se 
trouve  dans  le  voisinage  une  sul)stanre  combustible  très-divisée, 
elle  s'embrase  à  l'instant  même,  et  brûle  avec  une  grande  viva- 
cité. C'est  là  toute  la  théorie  des  briquets  connus  sous  le  nom 
de  fumades.  On  fait  une  pâte  de  30  parties  de  chlorate  de  po- 
tasse, 10  de  soufre  lessive,  10  de  sucre^  5  de  somme  et  d  un 
peu  d'eau;  on  en  imprègne  l'extrémité  d'allumettes  ordi- 
naires; et,  quand  elles  sont  bien  sèches,  il  suffît  pour  avoir  du 
feu  de  les  mettre  en  contact  avec  un  peu  d'acide  sulfurique 
concentré,  contenu  dans  un  petit  paquet  d'amiante;  l'inflam- 
mation se  produit  aussitôt,  après  quoi  Ton  referme  le  briquet; 
et  il  peut  servir  tant  que  l'on  a  des  allumettes  préparées,  et 

3ue  Tacide  sulfurique  n'est  pas  épuisé  ou  n'a  pas  perdu  l'état 
e  concentration  nécessaire  pour  produire  le  phénomène.  — 
M.  Merckel  a  introduit  dans  ces  briquets  quelques  perfection- 
nements; il  a  sutetitué  à  l'allumette  en  bois  une  mèche  en  co- 
ton imprégnée  de  cire;  de  cette  manière  il  a  pu  diminuer  beau- 
coup la  longueur  des  allumettes,  et  par  conséquent  le  volume 
du  briquet.  Il  a  aussi  imaginé  une  botte  plus  commode,  et  qui 
s'ouvre  en  poussant  un  ressort  ;  enûn  un  bouchon  en  caout- 
chouc (somme  élastique),  c^ui  se  place  de  lui-même  sur  l'ori- 
fice de  Ta  bouteille  qui  contient  l'acide  sulfurique,  et  se  ferme 
en  même  temps  qu'on  ferme  la  boite.  •»  Il  a  aussi  varié  de 
bien  des  manières  la  forme  de  l'allumette  pour  s'approprier 
aux  divers  usages.  —  AliumeiUs  chimiques  allemafCdet.  On 
a,  dans  ces  derniers  temps,  imaginé  un  autre  moyen  d'avoir 
instantanément  du  feu,  moyen  fondé,  comme  le  précédent,  sur 
le  pouvoir  oxydant  du  chlorate  de  potasse.  Seulement  la  subs- 
tance combustible  est  le  phosphore.  On  sait ,  et  j'ai  déjà  dit 
combien  ce  corps  brûle  facilement  à  l'air,  pour  peu  qu'il  soit 
échauffé,  à  plus  forte  raison  dans  l'oxygène  qui  se  dégage  de 
l'acide  chlorique  ;  on  forme  donc  un  mélange  de  phosphore  et 
de  chlorate  de  potasse  ;  on  imprègne  de  cette  pâte  bien  sèche 
l'extrémité  des  allumettes,  et  il  suffît  de  les  frotter  vivement 
sur  un  corps  rugueux  pour  les  enflammer  aussitôt.  Ces  allu- 
mettes sont  commodes  et  à  bon  marché;  mais  les  éclats  de  ma- 
tière ardente  qu'elles  lancent  de  tous  côtés  peuvent  avoir  des 
inconvénients.  —  Briquet  électrique  ou  lampe  philosophique. 
Ce  briquet  est  fondé  sur  ce  que  l'élincetle  électrique  à  l'air 
libre  enflamme  immédiatement  l'hydrogène.  Supposons  donc 
qu'un  orifice  très-fin  laisse  échapper  un  courant  d  hydrogène, 
et  qu'une  étincelle  électrique  traverse  ce  courant  ;  a  l'instant 
même  l'hydrogène  s'enflammera  à  la  sortie  de  l'orifice,  et  don- 
nera une  flamme  continue.  —  Rien  de  plus  facile  maintenant 
que  de  produire  à  volonté  ce  jet  d'hydrogène  :  on  enferme  ce 
gaz  dans  un  bocal  bien  ferme,  où  il  est  pressé  par  l'eau  d'un 
vase  placé  au-dessus  ;  l'hydrogène  ne  peut  sortir  que  par  un 
seul  conduit  terminé  par  le  petit  orifice  dont  il  est  question , 
et  lorsaue  l'on  ouvre  un  robinet.  —  Quant  à  la  production  de 
l'étincelle,  on  sait  qu'un  gâteau  de  résine  frappé  avec  une  peau 
de  chat,  et  conserve  dans  un  endroit  bien  sec,  peut,  sans  qu'on 
soit  obligé  de  le  frapper  de  nouveau ,  donner  des  étincelles 
pendant  cinq  ou  six  mois;  il  suffît  donc  de  disposer  dans  une 
boite  placée  sous  le  réservoir  d'hydrogène  un  gâteau  de  résine 


(  416  )  BElQCBT. 

gène  comme  dans  le  briquet  électrique;  mais,  aa  lieu  debi 
passer  une  étincelle  dans  ce  courant  de  gaz,  on  pUceainksi^ 
un  petit  treillis  de  fil  de  platine  sur  lequel  est  lepbtwq 
mousse.  L'effet  se  produit,  comme  il  a  été  dit,  dés  qu'on  om 
le  robinet  ;  on  le  lait  cesser  en  le  fermant.  ~  Tellêi  sont  In 
principales  combinaisons  trouvées  jusqu'à  présent  pour  tp|r> 
curer  du  feu  à  volonté.  Il  y  en  a  de  si  commodes,  et  qu'oit 
procure  à  si  bon  marché,  qu'il  ne  parait  pas  probable  qu'a  > 
puisse  apporter  de  grands  perfectionnements.      B.  hiitn. 


imprimé  au  robinet  qu'on  ouvre  fasse  Jouer  l'instrument  ;  les 
deux  effets  sont  alors  simultanés,  et  la  llamme  parait  imm^ia- 
tement,  si  l'électricité  passe  dans  le  courant  d'bydroj^ène.  Mais 
rien  n'est  plus  aisé  que  de  conduire  l'étincelle  électrique  (V.  ce 
mot) ,  et  rien  n'est  aussi  plus  sûr  que  l'emploi  de  ce  briquet. 
-^  Briquet  à  mousse  de  platine.  Il  y  a  des  substances  qui  en  se 
rencontrant  s'échauffent  et  s'enflamment  spontanément;  cet 
effet  remarquable  dont  on  ne  connaît  pas  encore  bien  la  cause 
a  lieu  lorsque  l'hydrogène  est  dardé  sur  du  platine  en  mousse; 
il  s'échauffe  aussitôt,  amène  le  platine  à  l'incandescence,  et 
s'enflamme  bientôt  lui-même.  C'est  sur  cette  propriété  que  sont 
fondés  les  briquets  à  platine  ;  oo  dispose  un  courant  d  hydro- 


BBIQUET  OU   SABBB-BBIQUET  (ari  flIt/A.),  IDOlqwii 

d'abord  été  pris  en  guise  de  sabre  que  par  dérision.  Usiolifak 
de  cavalerie,  pour  tourner  en  ridicule  une  lame  trèKYwrtf  w 
comparaison  a  la  leur ,  avaient  trivialement  comparé  le  sik 
d'infanterie  à  un  briquet  à  faire  du  feu.  L'inattentioodesco»* 
mis  de  la  guerre  a  introduit  dans  la  langue  ce  mot.  II  eipras 
l'arme  de  taille  des  hommes  de  troupe  de  l'infanterie  fraoç»; 
cette  arme  avait  remplacé  l'ancienne  épée  et  a  été  retuDbn 
elle-même  par  le  sabre-poignard.  Les  caprices  de  b  mode  lai 
décidé  de  ces  changements  bien  plus  que  le  calcul  du  rauouh 
ment.  —  On  a  donné  vers  1760  aux  grenadiers  le  nbre ao  tn 
de  l'épée  ;  les  autres  hommes  de  troupes  qui  portent  celle  me 
arme  ne  l'ont  prise  que  depuis  l'ordonnance  de  1786  l''aci> 
bre).  Elle  a  reçu  en  l'an  ii  une  forme  nouvelle  qui  l'alounte 
L'usagedu  saBre-briquet  avait  plus  d'antagonistes  que  (k  (tvth 
sans;  Bonaparte  l'avait  tour  à  tour  donné  et  ôté  à  ses  ToUip}. 
et  a  même  rendu  en  l'an  xii  un  décret  qui  le  relind  m 
compagnies  de  grenadiers,  et  y  sut)stituait  un  pichoJao.Od^ 
cret  inédit  est  inconnu,  parce  qu'il  est  resté  sans  executin. 

BBIQUET  (  tecknoL  ) ,  en  term,  de  serrurerie  ^  petit  tm^^ 
de  fer  qui  ne  peut  être  plié  que  d'un  sens ,  et  qui  est  pn^R. 
assembler  les  comptoirs,  les  salles  à  manger,  etc. 

BBIQUET  (vén.)y  petit  chien,  bon  pour  la  chasse  desUiimn 
et  des  renards. 

BBIQUET  D'ABtiENT  (nuffiifiii.).  Ccst  le  nom  d'no  fmi 
blanc  frappé  pendant  le  XV  siècle  par  les  ducs  de  Bourgofva 
Flandre,  en  Franche-Comté  et  dans  toutes  leurs  posieasio»!/ 
briquet,  comme  toutes  les  autres  monnaies  de  cette  pm»'. 
porte  les  armes  et  les  emblèmes  de  la  maison  de  Boargogi»/- 
de  plus,  une  figure  qui  a  la  forme  d'un  B  majuscule  remv.^ 
dont  les  deux  panses  ne  seraient  pas  jointes  à  la  haste.Ilo'ot^ 
diffîcile  de  déterminer  le  rapport  qui  existe  entre  celle  Ifr 
et  un  briquet.  Cette  figure  serait-elle  un  Bd^nètetw 
porte  à  le  croire,  car  on  trouve  aussi  cette  lettre  oins  lectar 
de  quelques  deniers  frappés  àChàlons-sur-Sa6iieMdiii« 
x",  XI'  et  XII'  siècles.  Ce  B,  qui  ne  peut  être  qoc  w  "i*^ 
mot^ur(jfundta,  se  retrouve  encore  sur  un  petit  toornoufll^ 
des,  duc  de  Bourgogne,  frappé  vers  le  milieu  du  xiii*  $»k«i 
faut  observer  du  reste  que,  soit  que  le  briquet  fifPK*  ^Jr 
sus  de  l'écusson,  soit  qiril  remplace  la  croix  qu'on  foitowi» 
rement  au  commencement  des  légendes,  le  briquet  est  toof* 
posé  commes'il  représentait  une  couronne.— Les  rob  6'ïa^^ 
successeurs  de»  ducs  de  Bourgogne  ,  conservèrent  longto»? 
cet  emblème,  que  l'on  retrouve  sur  leurs  monnaies  de  f^ 
dre  presque  jusqu'au  règne  de  Louis  XV.  Le  briquet  n'iiwp 
d'autre  valeur  qu'un  blanc  ordinaire,  c'est-à-dire  qu'il  «p 
sentait  douze  deniers. 

BBIQUET  (Louis-Hilairb-Albxandbb)  .  né  à  Chw»* 
près  de  Poitiers  le  50  octobre  1762 ,  et  mort  à  Niort  le  «*  i** 
1833 ,  entra  d'abord  dans  l'état  ecclésiastique.  Au  <»^?J^ 
ment  de  la  révolution,  il  en  adopU  les  principes,  et  pubm»^ 
ce  sens  une  brochure  intitulée  :  Oroâon  funèbre  deUrtfi 
française,  Poitiers,  1792,  in-8«.  —  Par  suite  des  «>*«***  Jj 
nions,  Briquet  abdiqua  les  fonctions  ecclésiastiques,  H  i^ 
à  Poitiers  dans  diverses  fonctions  publiques.  —A  l'orgMiyw 
de  l'école  centrale  des  Deux-Sèvres,  on  lui  confia  U cw- 
belles-lettres  qu'il  remplit  avec  distinction.  Bientôt  il  1»* 
la  fille  d'un  noUire  de  Niort,  qui  elle-même  se  mita  sonïï*| 
leçons.  Outre  VAlmanach  des  Muses  de  técoU  eeninfj^ 
Deux-Sévres  que  Briquet  publia  de  l'an  vi  à  l'an  Tni(l7^'-'*j 
Niort,  3  vol.  in-12 ,  on  a  de  lui  :  1°  X^UgitiimiUi^^^ 


quatre 

martiale  de  Rocheforl,  1795,  in.4»;  4«  Eloge  ^^***JL 
Quintinie,  discours  qui  a  remporté  le  prix  décerné  p»r  «  «^ 
d'agriculture  des  Deux-Sèvres  le  17  floréal  an  Xï"^ 
5*  Eloge  de  Boileau,  1805,  in-8*;  e»  Eloae  de  J.-F.  ^JT 
ouvrage  couronné  par  l'académie  d' Agen,  dédié  à  soa  **^j 
le  comte  de  Lacépède,  Niort,  1812,  in-4*»;  7»  HWwrj' 
ville  de  Niort ,  depuis  son  origine  jusqu'au  règne  *  '^^ 


BEIQUBTBUE. 


(417) 


BRIQDBTIBE. 


^hiiippe  f%  ii  Récit  des  événements  tes  plus  remarmêobiesgui 
p  sont  passés  dans  les  Deux-Sèvres ,  ou  même  aiÛeurs,  sous 
influence  ou  la  direction  de  plusieurs  habitants  de  ce  dépar- 
ffnent,  avec  une  biographie  des  notabilités  de  cette  portion  de 
I  France,  Niorl,  1832-1853,  2  vol.  in-8°.  Briquet  a  encore 
iîssè  beaucoup  d'ouvra^  inédits ,  entre  autres  des  éloges  de 
feflTd  et  de  Palissy.  Il  était  membre  de  plusieurs  sociétés  sa- 
intes. 

BBiQVET  (Mabgderite-Ursule-Fortunée  Bernier  , 
emme),  née  à  Niort  le  16  juin  1782,  eut  pour  père  un  notaire, 
^ffier  de  la  juridiction  consulaire  et  de  Tbôtel  de  ville.  Elle 
"eçut  une  éducation  distinguée,  et  on  la  maria  très-jeune  à  Bri- 
quet ,  professeur  de  belles-lettres  à  Técole  centrale  de  Niort 
y.  l'article  précédent).  Petite,  mais  jolie,  elle  suivit  le  cours  de 
011  époux,  et  ce  n'était  pas  chose  si  aésagrcable  de  trouver  au 
lilieu  d'eux  la  jeune  et  sémillante  femme  de  leur  professeur. 
ans  le  second  volume  de  VÂltnanaeh  des  Muses  des  Deux-Sê- 
re#,  qui  parut  en  1798,  on  lut  les  premiers  essais  littéraires  de 
[■"«  Briquet,  et  le  volume  suivant  contint  d'autres  productions 
n  vers  et  en  prose  de  la  nouvelle  Muse.  Une  Ode  sur  les  vertus 
miies  la  fit  recevoir  membre  de  la  société  des  belles-lettres  de 
^ris,  et  bientôt  elle  y  lut  ce  poëme,  qui  fut  très-applaudi,  dans 
ne  séance  publique  tenue  au  Louvre.  Cette  ode,  suivie  de  la 
raduction  en  italien  par  M.  Forges  Davanxati ,  a  été  impri- 
née  à  Paris,  1801,  in-8».  A  vingt  ans.  M""'  Briquet  composa 
me  Ode  sur  la  mort  de  Dolomieu,  qu'elle  adressa  à  l'Institut 
Paris,  1803,  in-8**,  avec  une  notice  sur  ce  naturaliste).  Elle  fit 
paraître  encore  une  Ode  à  Lebrun  contre  les  flatteurs ,  et ,  dès 
ors,  considérée  comme  femme  écrivain,  elle  eut  le  plaisir  de 
oir  son  portrait  placé  à  la  tète  du  nouvel  Àlmanach  des  Muses 
tour  1805.  Ce  volume,  ainsi  que  celui  de  1802,  contenait  qùel- 
[aes  morceaux  de  poésie  composés  par  M"*'  Briquet.  On  n'en 
rouve  aucun  dans  les  dix  années  suivantes  ;  mais  elle  en  inséra 
['autres  dans  la  Décade ,  dans  la  Bibliothèque  française  de  Pou- 
wns,  et  ailleurs.  En  1804,  elle  fit  imprimer  une  Ode  qui  avait 
oocooru  pour  le  prix  de  l'Institut.  La  même  année  parut  l'ou- 
rage  le  pfns  important  de  M""'  Briquet,  sous  ce  titre  :  Diction- 
mire  historique ,  littéraire  et  bibliographique  des  Françaises 
î  des  étrangères  naturalisées  en  France ,  connues  par  leurs 
crits  ou  par  la  protection  qu^eUes  ont  accordée  aux  gens  de 
titres,  depuis  l'établissement  de  la  monarchie  jusqu'à  nos 
9urs,  in-8°.  Ce  livre  fut  dédié  à  Napoléon  Bonaparte ,  premier 
onsul  (1  ). — On  ne  connatt  plus  de  M"'  Briquet  que  quelques 
lèces  fugitives  postérieures  à  cette  publication  (2).  Elle  mourut 
Niort  le  14  mai  1825.  —  Un  article  bibliographique  sur  cette 
tmme  auteur  a  été  publié  par  son  fils  dans  V Histoire  de  Niort 
EMinée  par  Briquet  père  presque  au  moment  de  sa  mort. 

fliRiQUBTAGE,  s.  m.  (archil,),  maçonnerie  de  brique.  Cons' 
'uire  en  briquetage.  Il  se  dit  aussi  d'un  enduit  sur  lequel  on 
ace  des  joints  et  des  refends,  pour  donner  à  une  construction 
ipparence  de  la  brique. 

BRIQUETAGE  BB  MABSAh[archit.).  En  fouillant  la  terre  de 
[arsal  en  Lorraine  et  de  ses  environs  à  une  certaine  profondeur, 
»n  découvre  une  grande  quantité  de  6r^uf(age,  c'est-à-dire  un 
nAs  de  terre  cuite  rou^eàtre ,  semblable  à  celle  des  briques 
tiles.  Ces  pierres  artifiaelles,  modelées  seulement  à  la  main , 
rêseutent  les  figures  les  plus  bizarres  et  les  formes  les  plus  in- 
»iiérentes.  Sur  quelques-unes  on  voit  l'empreinte  des  doigts 
tu  les  ont  pétries. 

BBIQUETEB  (archit.).  C'est  l'action  de  contrefaire  la  b.rique 
ir  le  plâtre  avec  del'ocre  rouge,  et  d'en  simuler  les  jointures.  On 
riquette  aussi  en  faisant  un  enduit  de  plâtre  mêlé  avec  de  l'ocre 
mee.  Pendant  que  cet  enduit  est  encore  frais,  on  y  trace  pro- 
»ndéaient  les  joints,  que  l'on  remplit  avec  du  plâtre  au  sas.  Il 
rrive  qoelqnetbis  que  l'ouvrier  passe  une  couleur  rougeâtre 
ir  la  brique  même,  et  qu'il  fait  les  joints  avec  du  plâtre. 

BRiQUETEBiB,  S.  f.  (  tedinol.  ) ,  art,  profession  du  brique- 
er. 

BEIQUETEUR,  s.  m.  (ftff^iio/.), principal  Ouvrier  briquetier, 
elui  qui  dirige  Touvrage. 

^^1)  Le  premier  consul  avait  autorisé  cet  hommage.  Dans  cette  épitre, 
«u  d'aiOeon  est  écrite  avec  talent  et  dignité,  M"^  Briquet  remarque 
■'aQcun  siècle  n'a  commencé  avec  un  aussi  grand  nombre  de  femmes 
e  lettres.  Or,  ce  nombre  s'est  encore  beaucoup  accru  depuis  1804.  Elle 
^t  ir.eiiibre  de  TAthéoée  des  arts.  Son  Dictionnaire  est  encore  ce  que 
^  avon^de  mieux  sur  Xa  femmes  françaites  auteurs. 

(î)  Quelques  biographes  kii  attribuent  le  Jlfen'te  des  hommes,  Paris, 
°Û0,  in-8*,  qui  parait  éHre  de  fifénégaut  de  Gentilly  (voyez  Barbier, 
ficfionnaire  des  jinonjrmes,  t.  ii,  p.  406,  »•  11804).  Au  reste,  ce 
ocoe  est  calqué  sur  le  Mérite  des  femmes  de  Legouvé. 

IV. 


BBIQUR^IEB,  BBIQUETEBIE  (arU  industriels).  Extraire 
les  sables  et  les  terres,  les  préparer,  les  mélan^r,  les  moulor, 
les  durcir  au  feu  pour  en  former  des  pierres  artificielles  propres 
aux  travaux  de  construction,  tel  est  Tart  du  briquelier,  art  vul- 
gaire, mais  d'une  utilité  pratique  et  facile.  La  brique,  comme 
chacun  sait,  s'emploie  pour  bâtir  des  maisons,  élever  des  clô- 
tures, faire  des  revêtements,  construire  des  aqueducs,  des  con- 
duits de  gaz  ,  etc.  La  fabrication  en  est  aussi  simple  que  son 
utilité  incontestable.  —  Du  choix  des  terres  et  des  procédés  de 
fabrication.  Nous  devons  avertir  le  lecteur  que  nous  ne  traiterons 
dans  cet  article  aue  ce  qui  concerne  la  fabnque  commune,  nous 
réservant  de  parier,  aux  articles  Céramique  et  Verrerie  des 
briques  dites  réfractaires ,  et  de  certaines  autres  qui  doivent 
rester  imperméables  aux  liquides  les  plus  subtils,  lorsque  par 
exemple  on  les  emploie  dans  la  construction  des  citernes  k 
huile,  ou  bien  encore  dans  celle  des  récipients  de  suk)stances  sa- 
lines, alcalines,  etc.  Les  briques  ré fractair es soni  ainsi  nommées 
parce  qu'elles  résistent  à  l'action  continue  du  feu  même  le  plus 
violent,  sans  se  gercer,  ni  se  gauchir,  ni  se  tourmenter  ;  s'il  en 
arrive  autrement,  elles  sont  de  mauvaise  qualité.  Aussi  de- 
mandent-elles le  choix  le  plus  rigoureux  aes  matériaux,  un 
mode  tout  spécial  de  préparation  et  de  cuisson.  Nous  ferons  re- 
marquer aussi  que  les  procédés  mécaniques  imaginés  pour  la 
fabrication  des  briques  ne  sauraient  être  substitués  avantaseu* 
sèment  à  l'ancienne  manœuvre  ;  car  ils  occasionnent  des  frais 
d'établissement  énormes  qui  sont  loin  d'être  compensés.  Nous 
croyons  donc  qu'il  est  dans  l'intérêt  de  l'économie  industrielle 
de  persévérer  dans  l'ancien  mode  de  fabrication,  du  moins  en 
ce  qui  concerne  le  rebattage,  le  dressage,  le  remuage  de  la 
brique  ;  quanta  l'extraction  dans  les  bancs  de  glaise,  au  coupage, 
au  marchage  de  la  terre,  à  ses  mélanges  divers  avec  le  sable  pour 
l'amaigrir,  etc.,  l'emploi  des  mécaniques  pourrait  être  non- 
seulement  très-économique,  mais  encore  trâ-favorableà  la  qua- 
lité des  produits  ;  et  cep|endant  cette  partie  essentielle  de  la  ori- 
queterie  n'a  que  très-faiblement  éveillé  l'attention  des  mécani- 
ciens et  des  constructeurs.  —  Dans  la  fabrication  de  la  brique 
commune,  le  choix  de  la  terre  a  peu  d'importance.  Il  suffît  de 
trouver  une  ar^le  asseï  tenace  pour  être  moulée  facilement,assez 
maigre  toutefois  pour  sécher  vite  sans  se  gercer.  Si  la  terre  est 
trop  grasse,  on  pare  à  ce  défaut  en  y  mêlant  une  quantité  suf- 
fisante de  sable,  ou  même  en  la  mélangeant  avec  d'antres  terres 
plus  maigres.  Il  faut  également  éviter  que  la  terre  ne  soit  trop 
maigre,  c'est-à-dire  trop  chargée  de  silice  ;  car  dans  ce  cas  le 
moulage  en  serait  très-aifficile,  les  briques  courraient  risque  de 
se  casser  en  sortant  du  moule.  Il  est  bieii  vrai  qu'elles  se  des- 
sèchent plus  vite  sans  se  sercer  ni  se  tourmenter  ;  mais  après  la 
cuisson  elles  sont  moins  .dures  et  moins  sonores.  La  présence  de 
grosses  pyrites  dans  la  terre  est  excessivement  nuisible,  car  ces 

H  frites  en  se  fondant  laissent  de  grandes  cavilés  dans  la  brique, 
ais  si  ces  mêmes  corps  étaient  petits,  et  qu'ils  ne  fussent  point 
soumis  à  une  très-haute  température,  il  est  évident  qu'au  lieu 
de  nuire  à  la  qualité  de  la  bnque  ils  l'augmenteraient  en  ajou- 
tant à  sa  consistance  et  à  sa  sonorité.  Le  mélange  de  calcaire  ou 
de  marne  avec  la  terre,  une  certaine  quantité  d'oxyde  de  fer 
sont  d'un  très-bon  effet  dans  les  briques  qui  ne  sont  point  des- 
tinées aux  constructions  pyrotechniques  ;  dans  ces  conditions 
elles  cuisent  plus  vite,  et  donnent  ainsi  une  économie  de  com- 
bustible. La  saison  n'est  pas  chose  indifférente  dans  l'extrac- 
tion de  la  terre  ai^pleuse  employée  par  les  briquetiers;  cette  opé- 
ration se  fait  ordinairement  à  la  on  de  l'automne  et  au  com- 
mencement de  l'hiver.  L'expérience  a  prouvé  que  l'argile  qui 
avait  souffert  la  gelée,  acquérait  en  se  dégelant  au  printemps 
plus  de  malléabilité  et  de  consistance.  Avant  d'entrer  dans  les 
détails  de  fabrication  pour  la  brique  commune,  nous  dirons 
comlneu  de  sortes  on  en  compte,  et  quels  noms  on  leur  donne 
en  maçonnerie  suivant  leur  forme  et  leur  usage.  Nous  avons, 
1°  la  brique  dite  entière  de  Paris,  de  huit  pouces  de  long  sur 
quatre  de  large  et  deux  d*épaisseur  ;  2**  la  brique  de  Chanlignoie 
ou  demi-brique,  d'un  pouce  d'épaisseur,  avec  les  mêmes  dimen- 
sions que  la  brique  entière;  elle  sert,  entre  des  bordements  de 
pierres,  aux  âtres  et  aux  contre-cœurs  des  cheminées;  3o  \et 
briques  de  Corbeil,  de  Melun,  de  Sarcelle  et  de  Bourgogne; 
ces  dernières  sont  employées  à  Paris  de  préférence  à  toutes 
les  autres  espèces.  On  appelle  briques  de  champ,  celles  qui 
sont  placées  sur  leurs  côtes  pour  servir  de  pave;  briques  en 
éffi,  celles  qui  sont  plac^  sur  l'angle  diagonalement,  en  ma- 
nière de  point  de  Hongrie;  briques  en  liaison,  celles  qui  sont 
posées  à  plat,  liées  moitié  par  moitié  les  unes  sur  les  autres,  et 
maçonnées  avec  plâtre  et  mortier.  —  Une  fois  que  l'argile  est 
extraite,  on  la  dépose  alternativement  dans  deux  fosses  de  dimen- 
sion différente,  toutes  les  deux  revêtues  d'une  bonne  maçon- 


AUQrams. 


(418) 


nerie  et  adossées  l'une  à  l'autre.  Elles  sonl  entre  eltes  ëant  les 
proportions  snitantes  :  si  la  plos  grande,  par  exemple,  a  douce 
pieas  carrés  de  vide  sur  cinq  piecb  de  profondeur,  la  seconde 
00  la  plus  petite  aura  but!  pieds  sur  cinq,  et  quatre  de  profo»- 
deyr  ;  cette  petite  fosse  s'appelle  le  tnarcheitr.  On  jette  dans  la 
première  fosse  la  terre  extraite,  de  manière  qu^elIe  dépasse  le 
re?étenient  des  bords  de  six  pouces  environ  ;  on  Tarrose  d'eau 
jfuqn'à  parfaite  in^bation.  Il  faut  trois  jours  pour  q«e  cette 
dernière  opération  arrive  à  son  terme:  elle  absorbe  ordinaire- 
nent  dix  a  dooxe  tonneaux,  chacun  de  640  à  650  litres.  La 
terre  ainsi  humectée  prend  alors  le  nom  de  pourrie.  Un  ouvrier, 
dît  marehettr,  foule  avec  les  pieds  la  terre  qui  recouvre  la  grande 
fbase;  il  la  hache  et  la  retourne  avec  une  bêche  ferrée ,  la  divise 
rar  trandies  appelées  €oque$  de  terre  apprêtée  :  ces  oooues  ou 
tranches  sont  fort  minces  ;  leur  profondeur  est  de  neuf  à  dix 
pouces.  L'ouvrier  les  jette  dans  la  petite  fosse  à  mesure  qu'il  les 
enlève,  et  jusqu'à  ce  qu'il  ait  atteint  la  bautevr  convenoe  poor 
le  nombre  des  briques  qu'il  veut  exécuter.  Alors  l'ouvrier  mar- 
€keur  piétine  et  pàrit  de  nouveau  la  terre  contenue  dans  le  petit 
récipient  ;  il  la  retourne  i  plusieurs  reprises,  et,  après  l'avoir 
letirée,  il  la  jette  sur  le  plancher  même  de  l'atelier  ou  il  la  pétrit 
me  -troisième  fois.  Puis  il  l'étend  de  manière  à  former  une 
CDUche  de  six  à  sept  pouces  d'épaisseur,  qu'il  saupoodre  de 
sable  pour  qu'elle  ne  prenne  point  aux  pieds  dans  le  foulage 
nivant  que  nous  alkms  expliquer.  Mais  avant  nous  rappellerons 
ce  que  nous  avons  (fit  précédemment,  savoir  que  la  quantité  de 
sriMe  doit  être  plus  grande  en  raison  même  de  ramaigrissement 
qnel'on  veut  donnera  la  terre,  si  elle  est  trop  grasse.  Voici  main- 
tenantcommentsepratkfueleqoatrièine pétrissage:  L'ouvrier  ne 
&it  agir  que  le  pied  droit  de  manière  à  enlever  une  légère  couche 
de  terre  qu'il  pousse  devant  lui  en  laissant  une  espèce  de  sillon. 
Au  moyen  de  ce  singulier  labour,  pratiqué  sur  toute  sa  super- 
ficie, l'argile  se  trouve  corroyée,  et  prend  alors  le  non  de  voie  de 
ierre,  en  formant  une  grosse  masse  à  l'extrémité  opposée  du 
point  de  départ.  Cefle-ci  est  coupée  par  le  marcheur  en  vaiot%ê 
on  grosses  mottes  an  moyen  aune  espèce  de  faucille.    Ces 
wasonê  sont  portés  à  l'autre  bout  de  l'atelier  pour  y  sutnr  de 
nouveau  l'opération  que  nous  venons  de  décrire.  La  masse  de 
ierre  qui  en  résulte  est  dite  alors  à  deux  voies.  Elle  est  coupée 
par  petits  vatom,  qui  sont  portés  sur  une  table  léffèrement  sau- 
poudrée de  sable  fin  pour  empêcher  qu'ils  n'y  adhèrent.  Là  ils 
sont  pétris  et  corroya  de  nouveau,  plus  ou  moins,  selon  que 
f  on  veut  donner  à  (a  brique  une  qualité  plus  recherchée.  L'ou- 
rrier  chargé  de  ces  divers  détails  succède  au  marcheur  et  s'ap- 
pelle le  v&ngeur.  —  Il  ne  reste  plus  maintenant  que  ce  qui 
concerne  le  moulage  et  la  cuisson  des  briqnes.  Cette  partie  de 
Fart  du  briquetier  trouvera  sa  place  à  l'article  Géramiqde,  où 
die  sera  traitée  plus  largement  oue  nous  ne  saurions  le  foire 
id  sans  encourir  l'inconvénient  d  un  double  emploi.  —  Qu'il 
BOUS  soit  permis  de  terminer  cet  article  purement  technologique 
par  une  considération  rétrospective  sur  la  briqueterie  chez  les 
anciens.  L'usage  de  la  brique  remonte  à  la  plus  haute  antiquité. 
Les  premiers  édifices,  les  premiers  monuments  de  l'Asie  furent 
construits,  élevés  avec  des  brianes  crues  ou  cuites,  dans  la  com- 
position desquell«»  il  entrait  au  bitume,  de  la  paille  ou  des  ro- 
seaux hachés.  L'Ecriture  nous  apprend  que  Nemrod  fit  cons- 
truire avec  des  briques  la  ville  de  Babylone;  l'enceinte  que  lui 
fit  donner  Sémiramis,  ouvrage  si  vanté  et  que  les  Grecs  répu- 
tèrentpour  une  des  merveilles  du  monde,  ne  se  composait  pas 
d'autres  matériaux.  Ces  témoignages  fournis  par  l'histoire  nous 
sont  confirmés  par  le  récit  des  voyageurs  qui  ont  exploré  les 
raines  encore  existantes  de  ces  fameuses  constructions.  Dans 
l'Egypte,  ce  berceau  des  arts,  l'usage  de  la  brique  fut  en  grande 
foveur  ;  elle  condamnait  à  ce  genre  de  travail  une  partie  dfe  ceux 
que  leur  condition,  le  malheur  on  les  droits  de  la  guerre  fai- 
saient esclaves.  Parmi  les  peuples  anciens,  les  Grecs  tirent  un 
emploi  tout  particnlier  de  la  brique  dans  leurs  constructions. 
Les  Romains,  eux  aussi,  se  servirent  de  celte  pierre  factice,  soit 
pour  édifier  des  habitations  particulières,  soit  même  pour  élever 
des  monuments  publics  ;  cependant  ce  n'est  guère  qu'au  temps 
des  empereurs  qu'on  en  fit  cette  dernière  application,  car  c'est 
à  cette  époque  seulement  que  l'usage  des  briques  cuites  s'intro- 
duisit réellement.  Jusque-là  on  avait  employé  la  brique  crue, 
et  comme  par  sa  nature  celle-ci  ne  pouvait  ofirir  une  grande 
résistance  aux  intempéries  de  toute  espèce^  leur  usage  s'était 
restreint  aux  constructions  privées.  Les  magistrats  d'Utîque  dé- 
fendaient d'employer  les  èrifuft  crues  avant  Qu'elles  eussent 
cinq  années  de  fabrication,  afin,  disaient-ils,  qu  on  put  s'assu- 
rer qu'elles  étaient  bien  sèches  et  de  bonnequalité.  Le  Panthéon 
est  un  des  premiers  numuments  considérables  à  la  construction 
desquels  ils  firent  «sage  de  la  brique  cuite.  On  dirait  qu'ils  s'en 


servirent  ph»  purtievlièrement  à  b*tir  des  ttwrmcs,  or  3  ea 
peu  de  raines  de  ce  genre  d'édifices  qvi  n'en  fonr  nitae  In  prant 
Le»  Romains  mêlaient  la  terre  desttnéeè  foire  des  briqvra  cma 
avec  du  tuf  piié,  eoono  au^ourcThni  en  IuMe  9oas  te  tM9m  4 
sperone.  Sa  couleur,  priniilivenient  jaunâtre,  lonme  9m  raatp 
par  la  cnisson .  Quelle  fut  la  forme  des  briques  eniployw»  par  Iq 
anciens  ?  Cette  question,  si  sewent  agitée,  est  encore  snfctle  i 
controverse.  Toutefois  il  parait  à  peu  près  certain  qu'il*  ne  « 
servaient  pas  comme  nous  de  briques  longncs.  Les  bnqves  crve 
étaient  de  trois  dimensions  diflerentes;  les  nnes»  qulls  ap- 
pelaient didorum^  avaient  un  pied  de  long  sur  nn  ietm-qsÊÉ 
de  lar^.  Il  semblerait  que  les  Romains  se  servirent  prfif 
exclusivement  de  cette  espèce.  Les  denx  autre»  n'étateia  «m 
plovées  que  chex  les  Grecs.  Ils  appelaient  les  unes  penimé^rm 
et  les  autres  ietradarom.  Celles-ci  avaient  cinq  pnêsnes  a 
tout  sens  {quod  est  quofuo  versu  quinque  pn^mcmni),  et  ^n 
prouverait  assez  qu'elles  étaient  cubiques,  comme  le  prétradml 
barliaro  et  Rnscani;  cdles-là,  c'est-à-dire  les  Mnoiloran,  a 
avaient  quatre,  et  ne  s'employaient  qne  pour  les  bàtimett  pm- 
ticnliers,  tandis  que  les  pentadoron  servaient  anx  edttees  pt* 
blics.  L'on  foisait  aussi  des  demi-briques  de  cbacane  4f  «n 
espèces.  Les  anciens  donnaient  à  leurs  murs  une  liri(|ne  et  dran 
d'epaissemr,  et  posaient  allernativenBent  d'un  côté  on  ranf  * 
briques  entières,  et  de  l'antre  un  rang  de  derm-bri^pw,  à 
telle  sorte  qne  les  briques  de  chaque  rang  formaient  mmtÔMÈk 
reliure,  l'une  en  parement  et  l'antre  dans  l'épaissenr  ém  nw 
A  l'extérieur,  il  semblait  qne  le  mnr  était  consirait  aver  eu 
briques  entières.  Pour  ce  qui  est  des  briques  cuites,  ée%  fc^ 
cherches  foiles  dans  les  niemiments  antiques  de  Rome  es  «al 
fourni  de  trois  dimensions.  I^es  pin»  petites  ont  acpt  poners  <t 
denû  en  carré  snr  un  ponce  et  demi  d'cpaisMnr;  fies  mnjrnnci 
ont  seixe  ponces  et  demi  en  carré,  snr  dix-huit  à  lingi  igns 
d'épaisseur  ;  les  plus  grandes  sont  ée  vingt-denx  ponces  en  cara 
snr  vingtMlenx  lignes  d'épaisseur,. Les  phn  petites  siiMiint  i 
revêtir  les  murs  en  blocage.  Afin  de  les  relier  plot  ferti  msM 
avec  le  massil,  on  les  coupait  transversalement  ea  deux  trina- 
gles  :  le  grand  côté  se  mettait  en  parement,  et  In  pointe  à  I  ia- 
térîenr.  Ensuite,  pour  donner  une  cennexité  pin»  infi—  enfti 
les  parements  du  mur  et  l'intcricnr  en  libcage,  on  pmad  é 
quatre  pieds  en  quatre  pieds  nn  ou  deux  rangs  ëegfanétnfen* 
qiies  carrées  de  seiie  à  vingt-denx  ponces.  C'est  nnm  aver  m 
grandes  briques  que  l'on  construisait  les  cintres  des  acnta 
de  construction  ou  de  décharge.  Yitrwe  nous  apprend  qi'i 
Pitana  en  Asie,  et  dans  les  environs  deMarseille,  il  se  foiuii  4b 
briques  craes  si  légères  lors  de  leur  dessiccation  |^rfoite,qn>fc 
nageaient  snr  l'eau.  Parmi  les  briques  recueillies  dw  I» 
constructions  antiques,  plusieun  portent  des  sigles  on  kttie 
initiales.  Le  comte  de  Cayins  en  a  trouvé  une  snr  laqvrite  «c 
voit  le  nom  de  Trajan.  er  Quoique  cette  brique,  dit-il,  ne  fst 
sente  d'abord  qu'un  objet  de  curiosité,  elle  ne  laisse  pns  de  •» 
mettre  à  portée  de  comparer  la  conduite  des  ancsens  aver  crtr 
des  modernes,  par  rapport  à  la  solidité  desconstrnctionSvipnpv 
l'ordinaire  ne  dépens  que  de  la  bonne  ou  mauvaise  eaoAam 
des  matériaux.  »  —  «  L  attention  qu'on  donnait  à  In  fabriqnri' 
principalement  à  la  cuisson  de  la  briquê  proove  U  saçeve  <fa 
anciens.  Le  sentiment  attaché  aux  idées  de  la  postérité  ««c 
établi  dans  Rome  dès  le  temps  de  sa  fondation,  par  rexemp* 
le  secours  et  les  instructions  que  les  Etrusques  net  donofSJB 
Romains;  mais  ces  pratiques  raisonnables  régnaient  da»  k 
monde  longtemps  avant  Texistenœ  de  ce  nouveau  peuple  (^ 
le  prouve  par  nne  brique  égyptienne,  très-bien  oonsenvc,  «: 
laquelle  on  a  moulé  une  fort  bette  tète  d'Isis.  Vm  par^ 
exemple,  à  dire  la  vérité,  ne  serait  pas  h  snirre  ;  car  rfC* 
magmtkence  est  purement  en  pure  perte.  Mais  les  instiipi—^ 
dont  les  Romains  prenaient  soin  de  ks  charger  noos  ■uu&'^ 
que  l'utilité  publique  était  regardée,  par  les  plus  grand»  wr- 
sonnages  de  I  empnre,  avec  une  censidératien  qui  les  enfrac 
de  sonffer  à  la  matière  pour  ne  s'occuper  que  de  l'ot^,  c'^s- 
à-dire  de  l'utilité  publique,  j»  —  Dans  l'Italie  moderne,  la  briie' 
entre  pour  beaucoup  dans  la  construction  moderne  ;  qiMhf  ■ 
villes  y  sont  presque  entièrement  bâties  avec  cette  pierre  vï- 
fîcielle.  Dans  le  moyen  âge,  la  plupart  des  maisons  tUèt^ 
construites  soit  en  bois,  soit  en  briques.  Palladio  (ait  reinarçK 

Î|ue  les  édifices  composés  de  cette  matière  avaient  nnc  fè» 
ongue  durée  que  les  autres.  Quels  que  soient  ses  avantaç&.  k 
brique  a  perdu  beaucoup  de  son  ancienne  forew.  A  Paris* on  s' 
l'emploie  guère  maintenant  que  pour  les  cfoi^nn»  «<  ^ 
cheminées.  Cependant  quelques  architecies  ont  fait  ihyai?  tg 
dernières  années  des  efibrts  louables  poor  la  réhabiliter,  H  r 
a  vu  des  maisons  s'élever  entièrement  bâties  avec  des  hti 
On  ne  saurait  le  nier,  celles-ci  ont  sur  la  pierre  Fava 


[KtintesUble  de  leiir  plos  grande  d«rée.  Plug  ^orouaes  ^pM  oeilê 
erniàrei  elles  chargent  moins  la  ooMsIrudioii,  résiMenlwievi 
ractioD  variable  de  Tatuiosphère,  ne  se  caldoent  poinl  par  le 
m  d  un  grand  inoendiey  atUrent  la  cbanx,  et  fiainent  |>ar  s*i- 
eolifier  iellemeot  avec  les  sutures,  qu  elles forroeot  apr^  un 
irtain  temps  «ne  nasse  conpaote  et  presque  homogène. 

BRIQUETTES  (^eon.  if^m,).  On  appelle  ainsi  de  petiles  tmqnes 
brûler  que  Ion  Tornne  avec  différents  conihastit4e8  réimts  on  on 
wl  «xpsan  moyen  d'une  pâle  terreuse  fort  tiaoide.  ijesmatières 
ui  entrent  dans  cette  composition  sont  le  plus  erdinaiiT ment 
es  fragments  de  bois,  de  dmrben  de  terre  on  de  lonrbe,  et  le 
rocêde  eue  l'on  emploie,  selon  que  Ton  veut  agir  9ur  ceux  de 
une  on  de  Tantre  espèce,  peut  être,  à  pen  de  cbosesprès,  con- 
déré  comme  identiqne.  Cependant  nous  ne  voulons  nous  oc- 
[iper  ici  que  de  la  fabrication  des  brigueUfs  é€  ohûrbmi  de 
Tr#,  les  seules  en  effet  dont  la  consommation  esl  de  qociqne 
nportance.  —  L'ouvrier  prend  derargileahimineuseon  terre 
icLiêe  qu*ii  délaye  dans  une  quantité  d'eau  suffisante  peur  faire 
me  espèce  de  bobilNe  terreuse.  Lorsque  celles;!  est  devenue  ivhsr 
ioraogène,il  laversesur  »n  tasde  charbon  déterre  menu,  tourne 
«tte  masse  dans  tous  les  sens  an  moyen  d'nne  pelle,  jusqu'à  ce 
pi'il  en  rénlte  un  mortier  assez  consistant  dont  on  fait  des  bou- 
ettes  A  la  oMin,  ou  bien  que  l'on  moule  dans  une  espèce  de  go- 
lelet  oMÎqne  sans  fond,  de  six  à  hnit  centimètres  de  hanteur, 
ryant  à  son  plus  grand  diamètre  seize  à  dix-huit  centinr>ètres 
C  ^atorte  on  seise  à  son  plus  petit.  Ce  moule  est  posé  k  plat 
ur  une  planche,  son  grand  diamètre  lui  servant  de  base;  on 
t  remnlit  de  mixtion  avec  le  seoenrs  d'une  palette  en  fer,  puis 
■  l'enlève  entre  les  deux  mains;  on  pousse  la  briquette  des 
lettxpeoon  à  la  partie  sopérieure  du  monle,  et  elle  sort  très-fa- 
ilMMnt.  Cette  briquette  est  déposée  sur  une  autre  planche,  où 
'on  en  élève  trois  ou  quatre  rangées  les  mies  sur  les  antres;  on 
es  laisse  sécher  à  l'air  libre,  puis  on  les  met  en  magasin.  Il  est 
eoonnn  qn'un  ourrier  habile  peut  faire  4,000  briq%e%U$  en  un 
our  ;  un  enfant  de  douze  ans  est  de  force  à  en  fabriquer  ^,000. 
)tm  la  pratique  jonmalière,  ponr  brûler  ces  briquettes ,  il  faut 
es  placer  sur  nnc  grille  à  t^rbon  df  Ufrre^  avec  une  certaine 
[aantité  de  bois;  on  peut  également  en  frire  usage  dans  les 
mrneam  lorsqu'on  n  a  pas  besoin  d'une  chaleur  tr&-vîve. 

BmiQrETILLE  (FRANÇOIS  DE)  (F.  COLOMBIÈRES). 

BEIQUCIQUET,  ornement  de  tête,  espèce  de  chapecon, 
BEI8  (DnoiT  DE).  Le  droit  de  bris  et  de  naufrage  était  un  des 
riviléges  féodaux  les  pUis  lucralifis.  Ducange,  dans  son  Gio^ 
lire^  cite  une  charte  d'un  prince  de  Galles,  concédée  à  nn  con- 
mt  du  pays,  et  portant  ces  mots  :  «  Nous  accordons  aux  mai- 
es du  couvent  de le  droit  de  jouir  (fmmdert  H  uâi\  sur 

^■ite  l'étendue  de  leurs  cètes,  d«  naufrage,  soit  qu'il  arrive  par 
abneraion,  bris  de  navire  ou  toute  autre  oanse;  »  et  ce<lfoit,  il 
Mit  accorde,  dit-il,  d'en  jouir  de  ia  meilleure  manière,  deceNe 
>  m  il  en  iouit  lui-même.—  Le  vicomte  de  Léon  disait,  en  par- 
ti a  d'un  écueil  :  f  l'ai  là  une  pierre  plus  précieuse  que  ceUes 
MJ  ornent  la  couronne  des  rois  (1).  a  (l'est  surtout  sur  les  oMea 
i  la  Bretagne  que  ce  droit  s'exerçait  avec  le  plus  de  barbarie, 
ertains  habitants  des  eûtes  attachaient,  dit-on,  pendant  la  nuit 
es  fanaux  à  la  c^nene  des  vaches  ou  aux  carnes  des  taunaux 
BUT  attirer  les  vaisseaux  sur  les  écueils.  La  royauté  s'en  empan 
aaad  elle  se  fut  substituée  au  pouvoir  féodal.  Louis  XI  l'énonce 
imu  les  droite  qui  faisaient  partie  de  l'apanage  de  son  frère. 
U»  tard,  ce  droit  fit  partie  des  prérogatives  de  l'amiral  da 
raace  jusqu'au  règne  de  Louis  XlV,  qol  l'abolit  en  «681  daw 
m  les  pays  de  son  obéissance. 

BUS  [ierm.  de  bkuan)  se  dit  d'une  de  ces  happes  de  fer  à 
■eœ  pattée,  dont  l'usage  est  de  soutenir  les  pertes  sur  leurs 
ivots  et  de  les  6nre  tourner  sur  leurs  ffonds;  et  comme  la  plu- 

■t  des  fenêtres  et  des  portes  sent  brisées  en  deux  par  le  moyen 
e  ém%  de  ces  happes,  dont  les  bouts  entrent  en  pivot  run  dans 
ntre,  on  les  nomme  bris.  — -  LesTieux  blasonneurs  appellent 
ri$  é^kmi»  lespm>ts  sur  lesquels  se  meuvent  les  portes  et  fenè- 
»  brisées,  quand  ils  sont  représentés  sur  l'écu. 
•mis  DE  FB1SOM  ijuritpr.).  Aux  iir  siècle,  le  bris  de  prison 
tat  regardé  comme  une  preuve  du  délit  dont  le  détenu  étaitac- 
■sè.  Le  prisonnier  qui  s'évadait  âVaided'eflVacfîon  ou  de  violence 
m  pendu,  alors  même  qu'A  etit  été  reconnu  innocent  du  crime 
wr  lequel  il  avait  été  incarcéré.  Celte  lémslalion  barbare  céda 
eranl  les  progrès  de  flmmanité  et  des  lumières;  cependant, 
»»nl  la  réviolution,  la  peine  du  bris  de  prison  était  encore  laissée 


(419) 


BEltB-OeiT. 


(t)  Voyi 


IL  BlidMlfll»  t.  n,  p.  a. 


à  l'ari»itra^  du  juge.  Aiyourd'bui  »  il  est  puni  de  six  mois  à  ua 
an  d  emprisonnement. 

BBISi  BE  SCEIXE  (  F.  S€ELLÉ). 

BBiSA  {myth.),  nvmphe,  une  des  nourrices  de  Baechus,  qui 
prit  en  mémoire  d'elle  le  nom  de  Briêéus. 

BRISA  OCharles)  servait  comme  bombardier  dans  l'armée 
de  Henri  IV,  à  la  bataille  d'Armies.  Ce  fut  hri  qui,  pour  la  pre- 
mière fois,  fit  usngc  de  l'artillerie  légère.  Le  24  septembre 
1589,  Biron  vint  attaquer  les  lignes  de  Mayenne  avec  on  corps 
de  cavalerie,  qai  s'ouvrit  et  laissa  voir  deux  grosses  coulevrines 
attelées,  qui  manœuvraient  avec  aulaiK  de  légèreté  que  les  ca- 
valiers, elqui  firent  un  feu  terrible  sur  les  ligueurs.  1/invenlion 
de  Brisa  fut  ensuite  comme  oubliée  pendant  longtemps.  Le 
grand  Frédéric  fut  le  premier  qui  s'en  servit  depnb. 

BRISABLE  (aramm),  adj.  desdeux  genres,'qui  peut  être  brisé, 
qui  est  facile  à  Briser. 

BBISACH  (NEL'F-Uj^oyr.),  ville  forte  de  France  (département 
d  u  Haut-Rhin),  chcl-lieu  de  canton,  arrondissement  ae  Colmar, 
place  de  guerre  de  première  classe.  Sa  population  esl  de  1,890 
habitants.  Cette  ville  e&t  située  vis-à-\isdu  vieux  Brisach,  à  un 
quart  de  lieue  de  la  rive  gauche  du  Rhin,  sur  le  canal  de  Vau- 
ban  et  sur  celui  de  Monsieur,  qui  passe  dans  les  glacis  de  la 
forteresse  et  y  forme  une  espèce  de  port. 

BRISACIER  (Jean  de),  néà  Bloisen  1603,  fut  reçu  jésuileen 
1619,  professa  les  humanités  et  la  philosophie  dans  plusieurs  col- 
lèges, se  distingua  dans  l'éloquence  de  la  chaire,  fut  employé 
aux  missions  dans  le  diocèse  de  Castres,  et,  son  zèle  contre  Port- 
Royal  lui  ayant  donné  du  crédit  dans  sa  société,  il  y  fut  suc- 
cessivement recteur  de  plusieurs  maisons,  provincial  en  Portugal 
et  recteur  du  collège  de  Clermont  à  Paris.  Envoyé  à  Rome  pour 
solliciter  la  condamnation  du  livre  de  la  Fréquente  Communitm, 
il  ne  put  réussir,  et,  de  retour  en  France,  il  accusa  les  reli- 
gieuses de  Port- Royal  de  ne  pas  croire  au  saint  sacrement ,  de 
ne  jamais  communier,  de  n'avoir  ni  eau  bénite  ni  images  dans 
leur  église,  de  ne  pas  prier  Dieu,  ni  la  sainte  Vierge,  ni  les  saint% 
les  taxa  d'impureté ,  les  appelant  ataeramentairee  et  viefym 

Èttn.  Nommé  ensuite  recteur  du  collège  de  Kouen  et  de  celui  de 
maison  professe  de  Paris,  Brisacier  9e  retira  à  Blois,  épunê 
de  travaux,  et  il  y  mourut  le  10  septembre  1668.  Son  principal 
écrit  a  pour  titre  :  le  J<m$énieme  tonfemdu,  Paris,  1651 ,  in-B^. 
—  Brisacier  (Jacqpies-Charles),  de  la  même  famille,  supéricw 
du  séminaire  des  missions  étrangères  pendant  soixante^ix  ans, 
mort  en  €7S6  à  l'âge  de  quatre-vingt-<|ualone  ans,  jouissant 
d'un  grand  crédit  a  fa  cour,  et  après  avoir  refasé  plusieurs  éipè- 
chéa.  CollatK>rateur  des  écrits  et  mémoires  des  missions  étran- 
gères dans  l'affiiire  des  cérémonies  chinoises,  Jacques  Brisacier 
a  composé  :  Orêieon  funèbre 4e  Im  ehÊCheme  €ÀigmHlen^  Paris, 
1675,  in-l**.  —  Oraimm  funèbre  de  mademaîeetle  de  BmUUm^ 
Rouen,  16BS,  in-4«.  «—  ItaiiSACiER  (Nicolas  de),  docteur  en  Sor- 
bonne  ,  neveu  du  précédent,  publia  en  1757  une  lettre  adressée 
à  l'abbé  général  ue  Préroontré,  pour  venger  la  mémdre  de  son 
oncle  des  injures  lancées  contre  lui  dans  les  Àmnaiee  de  tordn 
de  Prémontré,  On  a  de  lui  encore  :  Oratjan  funèbre  de  Louiêê- 
Charlotte  de  ChàUlhm,  abbetee  de  ^'iK-Ioup,  Paris,  1711 , 
in-4«, 

BRISANTS  {marin X  On  donne  ce  nom  aux  pointes  de  rocbcfs 
placées  quel(|nefois  à  fleur  d'eau  ou  s'élevant  an-dessus  des  eaux  de 
la  mer,  et  présentant  ainsi  un  obstadeaux  eaux,  contre  lequel  ellci 
viennent  se  briser.  Leur  position  est  indiquée  sur  les  cartes  par 
de  petites  croix  ainsi  disposées  /«*,  suivant  leur  étendue  et  leur 
situation.  —  Ce  fut  sur  les  brisants  des  côtes  de  la  Nouvelle* 
Hollande  que  Cook  fut  précipité  dans  son  second  voyage.  Ces 
brisants  sont  formés  par  des  masses  de  polypiers  dont  Tes  ani- 
maux présentent  une  fort  belle  nuance  verte.         A.  B.  de  B. 

BRISCAMBILLE  (  F.  BrL SQUEHBILLB). 

BRISCAN,  s.  m.  sorte  de  jeu  de  cartes. 

BRISE,  s.  f.  (term,  de  charp.),  se  dit  d'une  poutre  qui  es^t 
posée  en  bascule  sur  la  tête  d'un  gros  pieu,  etc. 


BRISE  (kydruuHque).  C'est  une  poutre  en  bascule,  posée 
la  tète  d'un  gros  pieu  et  servant  àappuyer  par  la  baul  les  aiguil- 
les d'un  pertoûs» 

BRISE-COU  (l«nn.  de  wmmége),  jeune  h—nm  bardi  qui 
monte  les  poulains  et  les  jeunes  chevaux  pour  les  dresser. 

BBISB-COI7  {arckiteeture),  expression  vulgaire  pour  désigner 
un  défaut  d«s  un  escalier ,  comme  par  exemple  tme  mairhe 
plus  basse  ou  plus  haute  que  les  autres ,  un  gkon  plus  ou  moins 
large,  un  palier  ou  un  quartier  tournant  trop  étiult,  une  trop 


BEISI&ES. 


(420) 


BBISBR. 


longue  mite  de  marches  à  collet  dans  on  escalier  a  quatre 
noyaux. 
BBisÉE  (ioUnes).  Cest  une  opération  qui  consiste  à  détacher 


sur  le  seuil  du  banc.  Elle  se  (ait  par  un  ouvrier,  en  présence 
do  contrôleur  des  cuites,  de  celui  qui  est  de  semaine  pour  ou- 
vrir les  bancs,  et  d'autres  employés.  Elle  se  fait  des  deux  côtés 
en  même  temps;  car  la  poêle  est  chargée  de  deux  chèvres  éga- 
les (F.  Chèvre,  Banc,  Cuitb  et  Saline). 

BRISÉE  (rime).  On  appelait  ainsi  autrefois  des  vers  composés 
de  telle  sorte  qu*en  les  brisant  à  la  césure  les  hémistiches  ri- 
maient encore  ensemble  et  formaient  un  nouveau  sens.  —  On 
cite  souvent  dans  ce  genre  Texemple  suivant  d'Octavien  de 
Saint-Gelais  : 

De  cœur  parfait,  chassez  toute  douleur. 
Soyez  loigneux,  n*usez  de  nulle  feinte. 
Sans  vilain  fait  entretenez  douceur. 
Vaillant  et  preux,  abandonnez  la  crainte. 

En  les  brisant  comme  nous  avons  dit  tout  à  l'heure,  on 
trouve: 

De  cœur  parfait , 

Soyez  soigneux; 

Sans  vilain  fait , 

Taillant  et  preux. 
Chassez  toute  douleur, 
N*usez  de  nulle  feinte  ; 

Entretenez  douceur,  « 

Abandonnez  la  crainte. 


Tout  cela  n*a  pas  un  grand  sens  ;  on  conçoit  en  effet  que  ces 
pénibles  bagatelles  ne  peuvent  guère  réussir  qu'aux  dépens  de 
Uk  pensée.  —  On  attribue  à  Etienne  Tabourot,  poète  du  xvi' 
nècle,  une  pièce  en  rimei  bri$ée$  plus  curieuse  et  mieux  faite 
que  celle  de  Saint-Gelais.  Cette  pièce,  composée  en  1594  pen- 
dant le  procès  intenté  aux  jésuites  par  Tuniversité  de  Paris,  pa- 
raissait faire  l'éloge  de  cette  société  qtiand  on  lisait  les  vers 
alexandrins  tout  de  suite,  et  l'attaquait  au  contraire  auand  on 
les  lisait  par  hémistiches  comme  des  vers  de  six  syllabes .  —  A 
répoçiue  aes  premiers  désastres  de  la  guerre  de  Russie,  on  a  fait 
courir  des  vers  composés  de  la  même  manière  pour  et  contre 
Napoléon  qu'on  n'osait  pas  encore  attaquer  de  front.  —  Le  ro- 
man de  Zaaig  donne  un  exemple  très-intéressant  de  l'emploi  des 
rimes  brisées.  Zadig  est  dans  un  jardin  ;  il  écrit  sur  le  papier 
oe  madrigal  impromptu,  à  l'I^onneur  du  roi  et  d'une  dame  : 

Par  les  plus  grands  fbrfiûts  j*ai  vu  trembler  la  terre  ; 
Sur  le  trône  affermi  le  roi  sait  tout  dompter. 
Dans  la  publique  paix  l'amour  seul  fait  la  guerre  , 
Cest  le  seul  ennemi  qui  soit  à  redouter . 

Puis  il  déchire  en  deux  et  jette  à  terre  le  papier  qui  a  reçu  ces 
vers,  comme  ne  méritant  pas  qu'on  s'en  souvienne  :  un  des  en- 
vieux de  Zadig  cherche  alors  à  retrouver  un  morceau  de  la 
feuille.  Il  ramasse  en  effet  la  partie  qui  contient  les  premiers 
hémistiches,  lesquels  semblent  exprimer  contre  le  roi  les  injures 
les  pltis  horribles  : 


Par  les  plus  grands  forfaits 
Sur  le  trône  affermi, 
Dans  la  publique  paix 
C'est  le  seul  ennemi. 


Toutes  ces  puérilités  n*ont  d'intérêt  que  comme  histoire  de 
Tari  poétique  en  France.  B.  Jullien. 

BBISE-GLACE  (ponU'êi-chausêéei) .  Ce$i,  devant  une  palée 
de  pont  en  bois,  du  côté  d'amont,  un  ranff  de  pieux  en  manière 
d'avant'bac,  lesqueb  sont  de  grandeur  inhale. 

BRISÉES  (vénerie)  se  dit  des  marques  faites  aux  arbres  sur 
les  voies  d'une  béte.  —  Les  brisées  sont  fausses  quand  les  mar- 
ques éloignent  de  la  voie  ;  on  en  pratique  quelquefois  pour 
tromper  son  compagnon. 

BBisées  (gramm  ).  Figurément  et  familièrement,  Suivre 


Us  briièeê  de  quelqu'un ,  suivre  son  exemple ,  l'imiier.  (Wn 
aUer  sur  les  brisées  de  quelqu'un ,  courir  sur  son  mmlié,  «», 
trer  en  concurrence ,  en  rivalité  avec  lui.  —  Figurément c(1i«. 
lièrement,  Reprendre  ses  brisées ,  revenir  sw  sa  brUit$,  (^ 
prendre  une  affaire ,  un  dessein  qu'on  avait  abandomiê  oi». 
terrompu.  —  Brisées,  en  term.  d'eaux  et  for^d,  se  dit  4q 
branches  qu'on  coupe  dans  un  taillis ,  ou  à  de  grands  irbrâ, 
pour  marquer  les  bornes  d^  coups. 

BB1SE-1MA6E,  nom  qu'ou  donne  aux  iconoclastes,  scde* 
chrétiens  do  vin''  siècle.  On  dit  au  pluriel  des  brise-im^. 

BRisÉis  {kisl,  poéUq.) ,  captive  d*Acbille .  avait  été  eolrm 
à  la  prise  de  Lyrnesse ,  ville  alliée  de  Troie.  Elle  sut  par  sa  j» 
nesse  et  par  sa  beauté  inspirer  à  son  vainqueur  une  vioha 
passion ,  et  fut  la  cause  de  grands  désastres.  Agaroemnoo  hu 
enlever  injustement  à  Achille,  et  celui-ci,  irrité  par  l'affront^ 
lui  était  fait  et  par  la  douleur  d'une  cruelle  séparatioo,  oUa 
de  sa  mère  Thétis  que  les  Troyens  eussent  le  dessus,  el  qae  la 
Grecs  fussent  repoussés  jusque  dans  leurs  vaisseaux,  afia  de  i 
venger  et  de  leur  faire  sentir  le  besoin  qu'ils  avaient  de  loi.  b 
belle  captive  n'était  pas  restée,  dit-on,  insensible  an  soinè 
l'illustre  fils  de  Thétis;  car,  dit  Homère,  lorsqae  b  solda 
d*Agamemnon  l'eurent  enlevée,  elle  les  suivait  à  regrel  dén 
une  profonde  tristesse.  Achille  resta  caché  dans  sa  leole  pra 
d'un  an^  pendant  lequel  les  Grecs  éprouvèrent  de  gnwksfB- 
tes.  Il  résista  aux  offres  d'Agamemnon,  et,  lorsque  ce  pcioeek 
envoya  sa  captive  accompagnée  de  riches  présents,  il  m  nuli 
point  la  reprendre. 

BRISEMENT,  S.  m.  (gramm.) ,  choc  violent  des  flob^K  « 
brisent  contre  un  rocher ,  une  digue ,  une  côle ,  etc.  Fpit' 
ment,  Brisement  de  cœur,  signifie,  en  lerm,  dedèi»^,m 
douleur  profonde  par  le  regret  d'avoir  offensé  Dieu.  U  i^ 
aussi  en  général  une  douleur  vive  et  profonde. 

BRISE-MOTTE,  S.  m.  (écon.rusi,) ,  cylindre  avec  M  « 
brise  les  mottes  des  terres  labourées.  On  dit  au  plana,  io 
brise-molles, 

BRISE-PIERRE,  S.  m.  (lerm.  de  chirurgie),  sorte  de  fù^ 
dont  on  se  sert  pour  briser  la  pierre  dans  la  vessie.  Au  pM 
on  écrit  des  brise-pierres  (  F.  Lithotriteui). 

BBISER,  V.  a.  (gramm.),  rompre,  casser,  mettre  en  pié«iU» 
dit  figurément  au  sens  moral  :  Leur  doclrine  anar^i^lnl' 
briser  tous  les  liens  sociaux,  Figtirément,  Briser  ieifertftntU^ 
nés,  Briser  le  joua,  s'affranchir,  se  délivrer  d'une  doroiailrt 
tyrannique.  Figurément  et  familièrement.  Brisons  W,  Irû* 
là-dessus f  se  dit  lorsau'on  veut  empêcher  quelqu'un  de cooto* 
un  discours  qui  déplatt.  —  Briser  signifie,  par  cxigéntet 
fatiguer,  incommoder,  harasser  par  une  agitation  tropn* 
Les  cahots  de  la  voiture  l'ont  brisé.  Ce  cheval  a  un  iw"  ^ 
qui  m'a  tout  brisé.  —  Briser  s'emploie  aussi  avec  lepr»« 
personnel ,  et  signifie,  être  mis  en  pièces,  se  casser.  I^aarm* 
hrisa  contre  les  rochers.  Il  se  dit  par  analogie  des  vague f«» 
venant  à  choquer  un  corps  solide  avec  plus  ou  moins  de  w 
lence  .  crèvent  et  se  résolvent  en  écume.  La  mer,  Ut  ^ 
se  brisent  contre  les  écueils.  Il  se  dit  aussi  figuréfuen» m»» 
moral.  A  cette  pensée  mon  cœur  se  brise.  —  ProverbiaN« 
Tant  va  la  cruche  à  Peau  qu'à  la  fin  elle  se  brise  :  en  reton» 
souvent  dans  la  même  faute,  on  finit  par  s'en  trouver  ml  :*^ 
en  s'exposant  trop  souvent  à  un  péril ,  on  court  risque  jTj*" 
meurer,  d'y  succomber.  Cela  se  dit  par  forme  de  «w**^ 
de  prédiction.  —  En  term.  de  physique,  Les  ragom  tt«*^ 
se  brisent  en  passant  d'un  milieu  dans  un  autre.  <^'«*J*L. 
que  leur  direction  rectiligne  change  ou  parait  changer  srt»- 
nement ,  comme  si  elle  se  brisait  au  point  d'inflexion.  -  ■"■ 
ser,  avec  le  pronom  personnel,  se  dit  encore  de  cert«iw  ^^ 
ses  de  fer  et  de  bois,  composés  de  diverses  pièces  f<p 

ensemble    ^  •^-   ^ *^^^ «^  ''-'^  * 

raccourcir 
s 

de , , 

tant  des  lames ,  des  vagues.  Le  navire  alla  briser  eeêtn 
écueil.  —  Briser,  neutre,  est  aussi  un  terme  de  blasooq» 
gnifie,  ajouter  une  pièce  d'armoirie  à  l'écu  des  «™*^Vj 
maison,  afin  de  distinguer  les  branches  cadettes  de  bn»^ 
aînée.  BrUer  d'un  lambel.  BHser  d'un  lion.  —  Baj*» 
participe.  Par  exagération ,  être  brisé ,  sentir  une  t\ws» 
situde  dans  tous  les  membres.  Etre  brisé  de  fatigns.  - 
tail  brisé ,  volet  brisé,  etc. ,  vanUil ,  volet ,  etc.  .qui»  ^ 
qui  peut  se  plier  sur  lui-même.  En  architecture,  ff^^'c^ 
ou  comble  en  mansarde,  celui  dont  la  partie  wpéneur*  j^, 
égout ,  et  dont  la  partie  inférieure  est  presque  ^*"*['* 
Iffin.  de  blason,  Chevron  brisé ,  chevron  dont  la  tête  en  sn- 
rée.  Il  porte  d'or  à  trois  chevrons  brisés  de  gueules. 


ler  et  ae  dois  ,  composes  ae  aivci»  y^  r— 
le ,  de  manière  à  pouvoir  aisément  se  pKer,  s'>'*<'yjL 

Jr.  Un  bois  de  lit,  une  table  qui  se  brisem.-  v^ 

remploie  également  comme  verbe  neutre ,  et  sedil,e«*^ 
ie  marine,  dans  le  même  sens  que  se  briser ,  surtout  «  F 


xMiaccs  ou  les  voies  de  fail.  Celui  qui  demandait  ainsi  siïrelé 
i:vaii  la  promettre  de  sa  part.  Celui  contre  qui  elle  était  deman- 
L'e  élail  tenu  de  l'accorder,  et  sor  son  refus  le  juge  pouvait  l'y 
jnlraindrc  même  par  l'etnprisonnement  de  sa  personne.  Lors- 
ue  la  sùrelé  était  promise  et  accordée,  celui  qui  la  brisait  était 
iiidamné  à  une  amende  bonorable  et  pécuniaire,  et  souvent 


>lu&  mise  en  usage,  et  ceux  qui  étaient  dans  le  cas  de  craindre 
quelques  violences  se  mettaient,  comme  sous  la  législation  ac- 
vuctle ,  sous  la  protection  de  la  justice. 

BBissBLS  MARCHÉ  {locut.  atw.),  empêcher  que  lesden- 
Oes  ne  viennent  au  marché,  ou  ne  s'y  vendent  lilircment. 

BRISB-RAISOK,  s.  m.fifntnitn.].  Il  se  dit  d'une  personne  qni 
>ar]e  ordinairement  k  tort  et  à  travers.  C*l  individu  eit  un 

•  rite-TaUon. 

BRISES  (Miir.),ventsquisouDlent  le  longdes  côtes;  on  en  con- 
tait deux  espèces,  la  première  qu'on  nomme  brUe  itt  ttrrt,  qui 
uuHte  lorsque  le  soleil  a  disparu,  et  ta  seconde  appelée  brUe 
le  mtr  ou  oh  large,  qni  souffle  lorsque  le  soleil  est  cievé  sur 
'dorizon.  La  brise  de  terre  est  produite  par  la  condensation  des 
apeurs  aspirées  par  la  cbsteur  du  soleil  et  qui  retombent 
irsque  cet  astre  abandonne  l'horizon.  Lorsque  les  vapeurs  sont 
iHindantes,  les  brises  sont  plus  fortes.  ^  On  désigne  aussi  sous 
-  nmn  de  brises,  en  Amérique ,  certains  venis  du  nord  et  du 
ird-esi  qui  tempèrent  un  peu  la  chaleur  de  ces  contrées. 
A.  B.  DE  B. 

BBISES  (myihol.),  roi  de  Pédase,  ville  des  Lélégons,  se  pendit 
e  désespoir  quand  il  se  vit  dans  l'impossibilité  de  se  défendre 
Il  Ire  Achille.  —  Bbisès,  père  d'Hippodamie,  connue  sous  le 
'III  de  Briséis,  était  grand  prêtre  de  Jupiter  à  Lyrnesse  et 
i'r«deCbrysës,pèredeChry5éis.  Quelques  mythologisles  ont 
luTt  confondu  ce  personnage  avec  le  précédent. 
DRiSE-SCBLLÉ,  S.  m.  {dToil},ce\m  qui  rompt  le  scellé  apposé 
r  l'aulorité  légale.  Il  est  peu  usité. 

BRISE-TOUT,  S.  Hi.  (gramm.).  Il  se  dit  d'un  étourdi  ou  d'un 
.iladroit  qui  brise  tout  ce  qui  lui  tombe  sous  la  main.  Il  est 

iiRiSEL'RfS.  ni.  (gramm.),  celui  qui  brise,  qui  rompt  quelque 

«RISBIJR  DE  SEL,  s.  m.  (Icchnol.),  celui  qui  brise  le  sel  dans  les 
ii-auK,  cl  lemeteo  tas,paur  frayer  unchemia  aux  mesureurs 
■•\i\  porteurs  ;  celui  qui  brisait  autrefois  le  sel  dans  les  gre- 
irs  à  sel,  pour  le  mettre  dans  les  minuts. 
BSiSEUs  (mythol.) ,  surnom  de  Bacchus,  qui  lui  venait  ou 

•  ('lui  dtiBriiù,t»  nourrice;  ou  du  mot  frrit,  relatif  à  l'usage 
I  miel  et  du  vin ,  dont  on  lui  attribuait  la  première  invention  ; 

lie  Brita,  promontoire  de  l'Ile  de  Lesbos,  où  il  avait  un 

nniSEtrx  (Charles-Etienne),  architecte,  né  à  Baume-les- 
inics  ea  1680 ,  s'est  particulièrement  occupé  de  la  théorie  de 
1  .irt ,  et  a  publié  Iras  ouvrages  estimés  :  i°  VArchiUcUre 
■derne.  1728,  2  vol.  in-4°;  V  édhion  ,  augmentée  par  Jou- 
n,  2  vol.  in-A",  1764;  *>r,4r(iie  hAUr  Ui  maiiom  de  cjm- 
<|nr.  1743,  3  vol.  in-4o;3°  Traité  du  A«aw  M»n(iWdans  les 
'•.  appliqué  particulièrement  k  l'architecture,  I7&3,  suivi 
l'i  Traité dt*  proportiom  harmoniqtui,  3  tom.  en  1  vol. 
t'i.  avec  figures. 

FtBiSE-VKNT,  B.  m.  (lerm.  d'agrieuUuTe),  clôture,  abri, 
iii.itioa  destinée  à  garantir  des  arbres  et  des  plantes  de  l'ac- 
l'Iuvenl.  Du  briie-veni. 
miSCAlT  (géogr.,  kiit.),  de  BrUoeh-GM ,  territoire  de 

•  rti,  ou  de  Britgur-Qa*,  canton  des  Brisgares,  contrée 
rcsque  et  fertile  du  grand-duché  de  Bade.  Le  Brissau  avait 

■  iigicmpfl  Ks  comtes  particuliers,  qui  étaient  d'abord  lesducs 
'-K-hringen,  puis  les  comtes  d'ITrach  et  de  Kircfaberg,  et  en- 

•  iiiL.  de  Habsbourg.  Il  fut  réuni  par  ces  derniers  aux  pos- 


besliaux  y  est  très-soignée  ;  les  mines  fournissent  du  plomb,  du 
fer  et  même  de  l'argent  ;  l'industrie  est  assez  active ,  et  dans  la 
forêt  Pfoirc  on  fait  ces  pendules  en  bois  répandues  dans  toute 
l'Europe.  C'est  on  petit  pays  bien  rcmarquaulc. 

BRISIGAVI  [géogr.  anc).  La  Nolilia  Imperfj  mentionne  les 
Brifigavi  anciens  et  nouveaux  :  c'étaient  vraisemblablement  les 
habitants  du  Brisgau,  de  race  allemanique. 

BRISIS  (orchifecl.).  C'est  l'angle  qui  forme  un  comble  brisé, 
c'esl-à-dire  la  partie  où  le  faux  comblevient  se  joindre  avec  le 
vrai  ;  tels  sont  ceux  k  la  mansarde.  Aussi  ce  nom  n'est-il  u^té 
que  pour  celle  sorte  de  couverture. 

BRtSISE  (F.  Ottisis). 

BBi.SOiB,s.  m.  ((frAn.),instrun:ientqui|scrtà  briser  certaines 
choses,  et  prin ci  paiement  le  chanvre  et  la  paille. 

BBiSQUE  ,  sorte  de  jeu  de  cartes.  Il  se  dit  également,  à  ce 
jeu,  d'une  carte  qui  est  atout. 

BRISURE,  s.  f.  (g rumm.},  partie  brisée,  cassée.  Ilyadabri- 
lureidaruceparqutt.danieelleboittTie.  Il scditaussicn  parlant 
des  ouvrages  de  menuiserie  ou  descrrurerie  dont  les  parties  se  re- 
plient lesunes  sur  les  autres  au  moven  de  charnières.  La  6ri>iire 
d'un  volet.  En  Irrm.  de  fiirlifieatton  ,  Briêure  de  la  tuvrtint, 
ne  de  défense  dans  le  renfoncement  d'un 
iRiStiRE.  en  ttTm.  de  blason,  toute  pièce 
d'armoirie  que  les  cadets  ajoutent  à  l'écu  des  armes  pleines  de 
la  maison  dont  ils  sortent. 

BRissAC  (Albert  de  Grillet  de),  mort  le  il  février  1T13 
à  quatre-vingt-six  ans ,  fut  cornette .  lieutenant ,  puis  capitaine 
au  régiment  d'Harcourl-Elbeuf,  se  distingua  en  1G50  i,  la  ba- 
taille de  Rhétel  en  1663,  au  combat  du  fautwurg  Saint-Antoine, 
puis  à  Valencicnncs  et  aux  Dunes.  Comme  colonel,  il  s'illustra 
aux  siéKes  de  Dunkerque ,  de  Mcnin  et  d'Vpres.  Lors  de  la  re- 
forme Je  son  régiment  en  1666 ,  il  obtint  une  compagnie  de 
cuirassiers,  et  en  1667  il  passa  à  la  compagnie  des  gardes  du 
corps  (depuis  BeauvaiO  en  qualité  de  lieutenant ,  servit  la  même 
année  aux  sièges  de  'Tournai  et  de  Douai ,  où  il  eut  la  cuisse 
cassée  en  nllanl  reconnaître  un  chemin  où  le  roi  voulait  passer. 
Devenu  mestre  de  camp  de  cavalerie,  Brîssac  assista  en  1668  à 
tous  les  sièges  faits  par  le  roi  en  personne  dans  la  Franche- 
Comté.  En  1673,  il  concourut  k  la  conquête  de  la  Hollande  cl  k 
la  prise  de  Maëslricbt  en  1673.  Celle  même  année  on  lui  confia 
le  gouvernement  du  fort  Peccais,  en  Languedoc,  et  la  charge  de 
major  des  gardes  du  corps  ,  et  il  accompagna  le  roi  en  Alsace , 
en  Fraiiche-Comlè  en  1671,  et  dans  les  Pays-Bas  en  1693.  Suc- 
cessivenienl  brigadier  des  armées  en  1677  ,  maréchal  de  camp 
en  1688,  gouverneur  de  Guise  en  1691,  et  lieutenant  général  en 
1693,  son  grand  âge  l'obligea  de  se  démettre  de  ses  fondions 
de  major  des  gardes  du  corps  l'an  1708.  Louis  XIV  lui  envoya 
son  portrait,  et  lui  donna  la  lieulenancc  générale  du  gou^crne- 
ment  de  Sainlonge  cl  d'Angoumois.  Alliert  de  Grillel  de  Bris- 
sac  n'était  aucunement  parent  ni  allié  des  Cossé-Brissac.  — 
Brîssac  (  Agnès -Catherine  de  Grillet  de),  ablwsse  d'Origny, 
morte  en  1733.  Vily,  licencié  en  théologie,  prononça  son  Orai- 
lon  funèbre,  Saint-Quentin,  1734,  in-4". 

BRISSAC  (LoUIS-HeRCULE-TiNOLÈON  DE  COSSË,  DUC  DE), 

pair  et  grand  panelier  de  France,  gouverneur  de  Paris,  capi- 
taine-colonel des  Cent-Suisses  de  la  garde  du  roi  et  chevalier 
de  ses  ordres,  né  le  M  février  1734.  Il  était  commandant  géné- 
ral de  la  garde  constitutionnelle  de  Louis  XVI  en  1791 ,  et  son 
dévouement  à  ce  monarque  le  Ht  décréter  d'accusation  l'année 
suivante,  Brissac  fui  incarcéré  à  Orléans .  pois  conduit  à  ^'er- 
sailles  et  massacré  avec  les  prisonniers  dans  les  premiers  jours 
de  septembre,  après  une  lutte  courageuse  et  impuissante  contre 
sestwurreaux.  L'abbé  Delille  a  consacré  aux  vertus  et  au  trépas 
du  duc  de  Brissac  de  beaux  vers  dans  le  m'  chant  de  son 
poème  de  la  PiUé. 


(4Î2) 


BRissAC  (Pour  les  autres  articles  de  ce  iknd,  F.  €ofi6É). 

B&ISSEAV  (  Pierke)  .  médecin ,  né  i  Paris  en  163i  ,  mort  à 
Douai  eo  1717,  a  laissé  plusieurs  ouvrages,  entre  aalres  un 
Ttaiié  de  la  cataracU  H  eu  glsucoma,  Paris,  1709,  in-12; 
traduit  en  allemand ,  Berlia ,  1743,  iii-8<*.  Cet  écrit,  dans  lequel 
il  établit  que  le  siège  de  la  cataracte  est  dans  Je  cristallin ,  et 
que  la  faculté  refusa  d'approuver,  est  de  deux  ans  antérieur  à  ce- 
lui d'Antoine  Maltre^eau,  auquel  on  rapporte  celte  découverte. 

B&1SS£T  (  Roland)  ,  sieur  du  Sauvage ,  né  à  Tours ,  Ht  son 
cours  4ie  droit  à  Paris ,  et  y  fut  reçu  avocat  au  parleraenl. 
L'étude  qu'il  avait  faite  dans  sa  jeunesse  des  anciens  tragiques 

grecs  et  latins  lui  inspira  le  désir  de  les  imiter,  ou  plutàC  de 
«  traduire.  11  ne  communiquait  ses  essab  qu'à  un  petit  nom- 
bre d'amis,  et  ce  ne  fut  qu*à  leurs  sollicitations  qu'il  se  déter- 
mina à  les  faire  imprimer  sous  ce  titre  :  Premier  livre  des 
OEuvrês poétiqueê de R.  B.  G.  T.,  Tours,  1589 et  l590,in-4«. 
Ce  volume  contient  cinq  tragédies  :  Hercule  furieux ,  Thyetle, 
Àgamemnon  et  Oclavie ,  traduites  librement  de  Sénéîque ,  sans 
distinction  de  scènes,  et  BapUêie  ou  /•  Calomnie ,  traduite  du 
latin  de  Bucbanan.  L'année  suivante  il  fit  imprimer  dans  la 
même  ville  une  pastorale  intitulée  :  la  Dt^rom^neou  le  Repen- 
tir d*i4mour,  traduite  de  l'italien  de  Louis  Groto,  en  cinq  actes 
et  en  prose,  Tours,  1591 ,  et  Paris,  1595,  in-12;  et  quelque 
temps  après ,  Ateée ,  pêcherie  ou  comédie  marine,  traduite  de 
l'italien  d* Antonio  Ongaro,'  Paris,  1595,  in-12.  Beauchamps  lui 
attribue  encore  :  tes  Etranges  et ,  Merveilleuses  Traverses 
il' il  motif,  tragédie  qui  parut  en  1605  ou  1685,  suivant  Rigoley 
de  Juvigny  ;  mais  on  peut  présumer  que  celte  dernière  date  est 
une  faute  d'impression.  Lacroix  du  Maine  parie  d'une  tragédie 
d'Andromaque  de  Brisset,  qu'il  avait  vue  manuscrite.  Celte 
pièce  n'a  point  paru.  Brisset  vivait  encore  en  1595. 

BRissto,  en  latin  Brixius  (César],  historien  du  xvr  siè- 
cle, était  de  Césène  dans  les  Etats  de  l'Eglise.  Ayant  employé 
ses  loisirs  i  rassembler  des  matériaux  pour  l'histoire  de  sa  pa- 
trie ,  il  les  publia  sous  ce  titre  :  Relaxione  delV  antica  e  noble 
citta  di  Cesena,  Ferrare,  1598,  in-4».  Ce  volume,  rare  et  re- 
cherché, a  été  traduit  en  latin  par  François-Marie  Farrini.  Cette 
version  j  été  recueillie  par  Pierre  Burmann,  continuateur  de 
Grsvios,  dans  le  tome  ix  du  Thésaurus  antiquitatum  Italim, 

BRissoiDE,  s.  m.  (hist.  nat,)f  sorte  d'oursin  fossile. 

BRissoN  (Barnabe),  avocat  générai  et  président  à  mortier 
au  parlement  de  Paris  sous  le  règne  de  Henri  III;,  était  égale- 
ment distingué  par  rétendue  de  son  savoir  et  par  l'élégance  et 
la  facilité  de  son  éloculion.  Sainte-Marthe  comparait  son  élo- 
quence à  a  un  petit  ruisseau  qui  traîne  mollement  son  cours  sur 
I  émail  d'une  prairie.  »  Après  avoir  rempli  plusieurs  missions 
diplomatiques  d'une  haute  importance  pour  le  compte  de 
Henri  lit,  Brisson  rédigea,  sur  Tordre  de  ccprince,  le  code  qui 
porte  son  nom ,  et  présida  la  chambre  rdyab  ,  commission 
établie  pour  punir  les  dilapidateurs  des  deniers  publics.  Lorsque, 

f)ar  suite  des  j^remiers  troubles  de  la  Ligue,  Henri III  transféra 
e  parlement  a  Tours,  il  v  eut  dissentiment  entre  les  magistrats 
de  cette  compagnie  sur  la  conduite  qii'ils  avaient  à  tenir.  Une 
parlie  se  rendit  dans  cette  ville;  maisla  plupart  préférèrent  res- 
ter à  Paris,  et  Brisson  fut  du  nombre  de  ces  derniers.  Cette  cir- 
constance le  fit  taxer  d'ingratitude  envers  le  roi,  et  suspecter 
d'intelligences  secrètes  avec  les  ligueurs.  Mais  les  écrivains  con- 
temporains l'absolvent  généralement  de  ces  reproches,  et  le 
journal  de  TEloile  dit  qu'il  avait  les  fleurs  de  lis  gravées  bien 
a^vant  dans  le  cœur.  Sa  mort  tragique  répond  mieux  encore  à 
ces  accusations.  Devenu  suspect  aux  Seize  par  une  protestatioB 
courageuse  en  faveur  de  l'autorité  légitime,  il  fut  traduit  le  15 
novembre  1591  devant  le  tribunal  sanguinaire ,  et  condamné  à 
mort  sans  avoir  pu  même  présenter  sa  défense.  «  Prenez  donc 
ma  vie,  s'écria  Brisson ,  puisque  vous  vous  déclarez  ouvertement 
des  assassins  ;  mais  accordez  une  grâce  à  un  vieiUard  qui  fut 
toujours  fidèle  à  sa  religion.  Promettez-moi  de  ne  point  brûler 
un  grand  ouvrage  de  jurisprudence  qui  m'occupe  depuis  plu- 
sieurs années;  j'y  attache  plus  de  prix  qu'à  la  vie.  — <  Mal- 
heureux I  lui  répondit  l'un  de  ses  prétendus  juges,  tu  t'occupes 
encore  de  l'estime  des  hommes,  quand  tu  ne  dois  plus  songer 
qu'à  rendre  compte  à  Dieu  I  »  A  ces  mots,  Brisson  s'agenouTllê 
et  se  confesse;  mais,  avant  o^noe  qu'il  ait  accompli  cet  acte  de 
pénitence,  il  est  saisi  et  étranglé.  ^  Indépendamment  du  Code 
de  Henri  III,  ce  magistrat  a  laissé  un  assez  grand  nombre 
d'ouvrages  de  jurisprudTence  et  d'histoire.  Boulléb. 

BRISSON  (PiERRS).  frère  du  précédent,  né  conmie  lui  à 
Fontenav-le-Comte,  y  fut  sénéchal  et  mourut  en  1590«  On  a  de 
lui  :  l"*  Histoire  et  vrai  diseourt  des  guerres  eiviies  èe  pa^ 
de  Poitou,  Aulnis,  XaincKmge  et  AngauwMie,  éepuie  1574 


te 


\\\\ 


i'aièil 


(Ami 


jusqu'en  iSTé,  Paris,  157S,  io-S».  Le  style  eo  en 
pour  k  temps,  les  évéaements  exposés  avec  ioieir 

trigues  des  cbds  des  traubles  bien  dévelvfipées.  T 

et  nourriture  du  prince ,  départie  en  kmU  livres^  1ht», 
in-foL  C'«st  une  Iraductioa  de  l'ouvrage  de  Jérdâetka 
régis  insiitutione  ei  disciplinm, 

BBissoN  (  Marcol L  ) ,  né  en  1740  d'un  boucWr  4t 
Aignao  (Loir-el^ber).  D*abûni  dcsIôiéÀfcUtecdr'- 
entra  daas  le  barreau  de  Paris  ;  piûs,  lors  de  J'etildcs 
en  1771,  il  fut  bailli  du  cosié  de  Celles,  subdélc^  de  I 
dance  de  Bourges  et  délégué  de  TadministratiaR  )aR|Qci  i 
épocjue  où  il  embrassa  a^-ec  passion  la  cause  révolatm-, 
fut  élu  procureur  ayndicdu  départemest  de  Loir<€t<Q» 
député  à  rassemblée  législative ,  eu  on  le  noRNua  rm  ' 
comité  de  législation  civile  et  criminelle  et  de  celui  dci 
Réélu  k  U  conventioR ,  Brisson  vota  la  OKHi  de  Lom 
appel  m  sursis,  et  après  ia  session  il  devint  juge  aui 
de  Paris, commissaipe  du  directoircâ  BIms,  et  jurbm 
criminel  de ûelAe  ville,  où  il  mourut  en  1805  al  ' 
n'avoir  pas  vu  se  réaliser  les  ea|iéraHoes  qu'il  avait 
la  révoéution. 

BBissaN  (MATHtRm-JcRSEFfl),  né  à  Fonleu 

3  avril  1723,  nort  à  Broissi  près  de  V^ersailksle 
enseigna  la  physi(^ue  et  l'histoire  naturelle  aux  eibifc 
France,  fut  nomme  censeur  royal ,  menuhre  de  Xsr^-^ 
sciences  et  ensuite  de  l'Institut.  Attacbé  daus  si 
Itéaumur,  il  suivait  les  travaux  et  œ  savant,  ï 
opérations,  et  finit  par  diriger  son  cabinet.  Lorsque  \Ék 
mourut,  Brisson  fut  appelé  à  lui  succéder  dans  lick  _ 
pliysique  du  collège  de  Navarre.  A  cette  BiémeéiR^ltiMi- 
vernement  lediaroeade  faire  éle%-er  des  paralonReim«fl» 
sieurs  édifices  publics,  avec  le  droit  de  contrôler  ceux  qé  waà 
été  posés  en  plusieurs  lieux  par  des  personnes  daHM^oi 
suspecter  l'expérieBce  de  ces  sortes  de  choses.  Bnnoi,  pal 
temps  avant  sa  mort ,  fut  frap(>é  d'une  attaque  d'apoçloxlf 
lui  enleva  entièrement  la  mémoire  ;  ses  coRUiituum,  «  • 
venirs,  tout  disparut,  jusqu'à  l'usage  de  ia  langue ftini: 
dès  ce  jour  il  ne  prononlpa  plus  que  quelques  iRott  ée  \èm 
poitevin  qu'il  avait  parle  dans  son  enunoe.  Ses  ounsge*^ 
1°  Système  du  régne  animal  et  ordre  des  oursins iemr,> 
duit  de  Thokleio,  Paris,  1764,  3  vol.  in-«*.  ^  TêUmt 
xoohgie ,  sous  ce  titre  :  k  Règne  anitnal,6m8étne0âàm 
Paris,  1756,  iu-4«.  3»  Ornithologie  un  Méthode  tmkmtiè 
division  des  oiseaux  en  ordres,  sections,  genres,  esfèm^l» 
variétés  ;  on  y  a  joint  la  description  exacte  de  chR|ae  «p* 
avec  les  citations  des  auteurs  qui  en  ont  irailé  siiam 
quiU  leur  ont  donnés,eic,,  Paris,  1760, 6  vol.  inU».  Xstaip 
parût  V  Histoire  des  oiseaux  de  Buflbn,  cet  ooirage^» 
plus  complet.  L'auteur  y  a  suivi,  en  ce  qui  regink  te  * 
criptions,  la  manière  de  Linné ,  quoiqu'il  n'ait  pâsa<M|Ua 
entier  sa  classification.  4**  Histoire  de  téiectrieité,  IrMi** 
Priestley ,  Paris.  1771,  3  vol.  in-12,  avec  des  notes;  lij  f* 
parti  contre  la  théorie  de  Franklin,  en  faveur  de  celle  dfr* 
Nollet ,  et  cherche  à  y  rabaisser  Priestley.  5»  Dictionmnf^ 
sonné  de  p%w^«# ,  Paris.  1781,  âfol.  in-4»,  avec  itJi»^ 

4  vol.  in-4«.  e»  Observations  sur  les  nouoelles  iecmam 
aérostatiques  et  sur  la  probabilité  de  pouvoir  ^  * 
ballons,  1784,  in-8»  et  in-4».  7»  Peesmteur  spédfff^ 
corps,  1787  ,  in-4«.  d^  Principes  élimenioirss  ^ l^ 
naturelle  et  chimique  des  substances  minérales,  ^]^'**Z 
9"  Elémenu  ou  Principes  physico^hisniqmes ,  P^vî*" 
(1800),  4  vol.  ifl-4»,  ouvrage  qui  fut  a^loplé  pour  ««'^T 
traies.  I.a  première  édition  avait  déjà  paru  en  1789, 3  w-*^ 
10»  /ujlmclioii  sur  les  nouveaux  poids  et  mesures,  m^ 
aux  mesures  et  poids  anciens,  an  Tiii(l800);  1«<««P^ 
dente,  U  avait  fait  puraltre  soo  Instmetion  sur  Iss  soi^ 
poids  et  mesurée,  ^,  .       ,-_^ 

BRissM  (  Pibrrb-Ratiioiid  ) ,  né  à  UtÉtm  f  itf»^ 
Garonne)  le  SR  janvier  1745,  entra  dans  la  ««nnc,»»»^ 
magasin  du  SènégsA  en  1779.  Après  «R  voyage  <R  rnj^ 
1785.  il  retoRTuak  àaon  posAe,  lorsqRtle  '«■•^•'i^^^ 
vait  fut  jeté  sur  la  côte  d'Afrique,  un  P«»^, ••^"ST-iB 
Blanc,  et  tous  les  passagers  ftwent  dépouillés  ^  **^ 
par  les  Maures  LabdMeba.  Brisson  fat  ckargédt  ^rv^ 


i  Souara;  ce  maidiaBd  sachanjea  da  la  pétitloR  MCVV 
Nentùt  Brisson  fut  rendu  à  la  libcrié  avec  ^J^^ 
tDons  d'infortRoe  qui  avaient  survécu.  Il  ••"rT'Tir^ 
lor,  arriva  vers  k  fin  de  déccmbcR  1786  à  ^^»^*J^ 


bientôt 

gDoni 

dur,  «-riva  vers  la  fin  de  décemRCR  17ur  a  «-•«•»  T"^ 

soiiRRtR,  apnb  aveir  revu  1r  FrROce,  il  measm^^'^ 


(4«) 


kprèsdi»èoit  aoitdeséloar^ilrefintdaiwsaiNilrieyOÙil  foi 
■ccesnteoMBl  commÎBtaire  des  dasses  à  Seviilwreià  SainC- 
Ino  de  Lat ,  et  sous-c^miiNSsalre  de  narine  à  fiayonne  en  1 79& 
Bqi>n  I79S.  Admis  à  la  retraite ,  Brisson  movrot  à  Moissac 
Rs  iHSû.  Ûki  a  d*  kn  :  Histoire  du  nwkfrage  et  <k  la  coptivUé 
)ê  M.éê  BriM9» ,  wec  Imdeteriptitm  deê  dé$erti  <t Afrique 
^t  le  Sénégûljuêou'à  Maroc,  Génère  et  Paris,  4780,  in-S^. 
Bftissw  (Bakharê),  né  à  Lyon  le  13  octobre  1777,  étudia 
I  collège  de  haUj,  entra  à  l'école  des  ponts  et  chaussées ,  pois 
recale  polytecfan«j«e ,  et  dès  Tâge  «le  vingt  ans  pablia ,  de 
■unao  avec  Damis  de  Torcy,  un  Mémoire  $ur  l'art  de  pro- 
lif  kscmnauœ  de  navigation,  où  il  émit  une  méthode  iienve , 
wt  et  facile.  Brisson  fnC  aussitôt  employé  au  canal  dv  Rhône 
i  Wtfw  (depuis  canal  de  Monsèenr)  et  à  celui  de  Saint-Quen- 
I  ;  il  s'y  disCmgvft  dans  le  percemenl  et  la  construction  des 
1  galeries  semterrawif  s  qtn  font  partie  du  biez  de  partage 
I  second  canaL  A  trente  ans  il  fut  nonHné  ingénieur  en  chef 
onpbyé  pendant  sept  années,  dans  le  département  de  l'Es- 
il,  anx  mers  travaux  de  communication  et  à  ceux  contre 
(inendatiens.  En  ISfion  cofiia  à  Brisson  le  service  du  dé- 
nnnent  de  la  Marne;  plus,  tard  on  le  chargea  de  l'étude  du 
Bal  de  Paris  à  Tonrs  et  a  Nantes,  et  il  devint  tour  h  tour  pro- 
lewr  de  eonsiruetion  à  l'école  des  ponts  et  chaussées,  inspec- 
ir  de  cette  école,  secrétaire  du  conseil  général  d'administra- 
B  des  ponts  et  chaussées  et  inspecteur  divisionnaîre.  La 
{raihilion  oregressiye  que  les  roules  publiques  subissent  en 
Mce  par  rimpossihitité  de  faire  face  aux  dépenses  de  leur 
tretien,  tt  leur  ruine  inévitable  qui  doit  être  la  conséquence 
IB  ou  moins  éloignée  de  cet  état  de  choses ,  ayant  excité  la 
Ivoyancede  l'administration  et  dirigé  ses  vues  vers  la  cons- 
«tion  des  etmnn ,  Brisson  fût  appelé  à  faire  partie  d'une 
nwissioB  spédalement  instituée  pour  cet  objet  important 
ntérét  pntrfie.  Cette  circonstance  lui  donna  lieu  de  composer 
grand  trayril  sur  la  canalisation  de  la  France,  où  il  découvre 
Us  les  directions  des  gprands  canaux  possibles  sur  toute  la 
<ace  du  royaume ,  ainsi  (fue  leurs  points  de  partage ,  leurs 
branchements  et  leurs  misons  entre  eux.  Une  compagnie 
liculièrt  demanda  à  Brisson  un  projet  de  canal  de  Paris  à 
isbowrg,  (m'it  traça  avec  d'incroyables  avantages  en  n'éta- 
nant  qne  deux  seuls  points  de  partage  des  eaux  pour  fran- 
rtes  quatre  ehotnes  de  hauteurs  existantes  entre  les  trois 
lëes  de  la  Bfeuse,  de  la  Moselle  et  de  la  Sarre.  Brisson  mou- 
à  Nevers  le  25  septembre  1828.  On  a  de  lui  :  Essai  sur  fart 
frqjeier  les  eananœ  de  navigation ,  dans  le  tome  tii  du 
trnal  de  Vérole  poiyêerhnique.  —  Notice  sur  les  travaux 
hstés  dems  le  département  de  t  Escaut,  dans  le  Recueil  h- 
ftaphique  de  l'Ecole  des  ponts  et  chaussées.  —  Projet  d'un 
^  de  Bruges  à  t Escaut,  —  Projet  d^un  port  marifimeà 
tt*«n.  —  Traité  des  ombresy  faisant  suite  à  la  Géométriedes- 
»*ive  de  Monge. — Observations  sur  divers  travaux  de  cons- 
TÉim,  dans  le  recueil  cité  ci-dessus.  —  Plusieurs  Mémoires 
*^fy9e  présentés  à  Tacadémie  des  sciences  sur  rintégration 
êqaations  linéaires  aux  différences  partielles ,  à  coefficients 
étants. 

■iissoifllTS,  un  des  ils  de  Priam. 
BiSMyr  (PiEBRE),  né  à  Fontenay-le-€omte  en  1470,  reçut 
:3nnet  de  docteur  dans  la  faculté  de  médecine  de  Paris  en 
■.  Il  ftf  d'abord  une  étude  sérieuse  de  la  doctrine  des  Ara- 
;  mais  il  abandonna  bientôt  ses  premiers  maîtres,  pour  ne 
acher  qii*aux  médecins  grecs,  dont  il  devint  le  plus  zélé 
•*-•»   •  ce  ne  fut  point  par  inconstance  qu'il  changea  de 


qa'il  ne  quittait  qu'avec  peine  :  conduite  sîngiilière  qui  l'exposa 


jsan 


n  de  penser.  Gomme  il  avait  remarqué  que  la  plupart  des 
•âges  qui  portent  le  nom  des  médecins  arabes  ne  sont  que 
traductions  informes  des  livres  grecs,  il  ne  tarda  pas  à 
Tcevoir  encore  (^ue  la  doctrine  de  l'andenne  école  y  était 
souvent  maltraitée,  (fuelquefois  même  déshonorée  par  les 
s  de  cette  vanité  arabesque  dont  les  tradacteurs  avaient  par- 
t  leurs  ouvniffes.  Ces  reproches  ne  regardent  cependant 
I  Im  généralité  des  médecins  arat>es  ;  il  en  est  parmi  eux 
»e  sont  distingués  de  la  foule  et  qui  ont  fait  honneur  à  leur 
îssion  ;  mais  ils  n'en  doivent  pas  moins  céder  le  pas  aux 
s ,  leurs  maîtres  et  les  nôtres.  —  Brissot  passa  un  temps 
idéralile  en  Portugal.  L'amour  de  la  botanique  l'avait  con- 
dans  ce  royaume;  il  était  même  dans  le  dessein  d'aller 
ariser  josqne  dans  le  nouveau  monde  ;  mais  il  s'arrêta  â 
1,  oà  il  mourut  en  1529.  Il  ne  voulut  jamais  se  marier,  de 
d'être  distrait  de  ses  études  par  les  embarras  du  ménage , 
mnne  H  n'était  point  aride  du  gain ,  quand  il  avait  la  va- 
!ie  deux  testons  dans  sa  poche ,  il  refusait  souvent  d'aller 
«s  malades  chei  ^  on  le  demandait.  Ce  n'était  point  par 
Rir  qu'il  en  agissait  ainsi  ;  c'était  par  attachement  à  Tétude, 


à  mille  reprocfaes.'Mais  l'amour  delà  science  l'em'porta  toch- 
joun  chei  Hu  sur  celui  des  richesses;  dès  qu'il  avait  amassé  de 
quoi  vivre,  il  se  renfermait  dans  son  cabinet  tout  aussi  long^ 
temps  que  de  nouveaux  besoins  ne  l'obtigeaient  pas  d'en  sortir. 
Nous  avons  de  lui  un  ouvrage  qui  Ot  beaucoup  de  bruit  ;  il  est 
intitulé  :  Liber  de  incisions  venm  in  pleuritide  morbo ,  shjo 
Apologia  qua  docetmr  per  qua  loea  sanguis  mitti  debeat  in 
viseerum  inflammationibus»  prmsertim  in  pleuriOde,  Parisiw ,. 
1525,  in-4«;  ibidem,  1538,  1622 ,  1630,  in^«.  Les  deux  der- 
nières éditions  forent  tellenent  augmentées  par  René  Moreau , 
qo'ilen  a  presque  passé  pour  auteur.  Basilem,  1529,  in-8»; 
Venetiis,  1539,  avec  d'autres  pièces  sur  la  même  matière.  —  fî 
y  a  une  édition  antérieure  à  toutes  celles  uu'on  vient  dTindi- 
qner;  elle  a  sûrement  paru  du  vivant  de  Brissot,  puisqu'il  ne 
composa  cet  ouvrage  c^ue  pour  répondre  à  une  longue  et  désobli- 
geante lettre  qu'il  aurait  reçue  d'un  de  ses  confrères  pendant  son 
séjour  à  Ebora.  11  avait  introchiit  dans  cette  ville ,  ainsi  qu'à 
Paris,  la  méthode  de  saigner  du  côté  affecté  dans  la  pleurésie  ; 
mois,  comme  cette  pratique  ne  plut  pas  à  tout  le  monae,  elle  lui 
attira  des  censures  sévères;  on  poussa  même  le  ressentiment 
jusqu'à  lui  intenter  une  îorte  de  persécution  parce  qu'il  s'éloi- 
gnait de  la  doctrine  des  i'.rabes.  Sa  méthode  a  cependant  pié- 
valu  dans  l'esprit  de  plusieurs  médecins^  qui  l'ont  appuyée  sur 
la  raison  et  t'expériencr.  R^né  Moreau  l'a  soutenue  dans  les 
éditions  de  Touvrage  de  Brissot  qui  ont  été  publiées  par  ses 
soins;  et,  malgré  ta  cla.neur  dont  les  écoles  ont  retenti  contre 
lui,  il  a  prouvé  qu*il  étrit  quelquefois  pennisde  penser  autre- 
ment que  les  Arat)cs.  !>•  nos  jours,  Daniel  Tril  1er  n'a  non  né- 
gligé pour  étayer  le  sentiment  de  Brissot  sur  la  saignée  directe , 
ainsi  qu'on  peut  le  voir  dans  son  excellent  traité  Éie  pleuritide^ 
qui  parut  à  Francfort  en  1750,  in-8<>. 

BRISSOT  DE  WARYiLLB  (JeanPiebre),  né  dans  le  village 
d'Ouarville  près  Chartres^ le  14 janvier  1754,  d'un  traiteur  qui 
lui  fit  donner  une  éducation  distinguée.  Aussitôt  qu'il  eut  ter- 
miné ses  études  en  compagnie  de  plusieurs  jeunes  gens  qui 
depuis  figurèrent  dans  la  révolution ,  Louvet,  bouteroue,  Ser* 
cent ,  ]'abt)é  Chasies ,  Pétion ,  il  métamorphosa  Ouarville  en 
\Varville  en  Tanoblissant  de  la  prticule  ete ,  puis  il  vint  se 
fixer  à  Paris.  Il  travailla  d'abord  dans  une  étude  de  procureur, 
on,  par  un  hasard  singuher,  il  se  rencontra  avec  Robespierre, 
son  futur  antagoniste.  Exalté  par  l'ambition,  le  jeune  Brissot  ne 
tarda  pas  à  abandonner  l'étude  delà  chicane,  malgré  les  sollici- 
tations de  son  père,  et  il  publia  sous  les  auspices  de  Voltaire,  et 
avec  quelque  succès,  une  Théorie  des  lois  crimineUes.  Com- 
prenant un  des  premiers  de  quelle  force  puissante  devait  être  la 
presse  dans  les  tentatives  du  républicanisme ,  il  lança  divers 
écrits  politiques  qui  lui  valurent  plusieurs  incarcérations  h  la 
Bastille.  Madame  de  Genlis  fot  la  protectrice  de  Brissot,  et  par 
ses  intercessions  auprès  du  duc  d'Orléans ,  eHe  obtint  sa  mise  en 
liberté.  —  Après  avoir  épousé  une  des  femmes  de  la  duchesse 
d*Orléans,  qui  devint  lectrice  de  mademoiselle  Adélaïde,  Brissot 
passa  à  Londres  pour  étudier  le  gouvernement  constitutionnel. 
Il  y  établit  un  club  en  faveur  &s  arts,  des  sciences  et  de  l'hu- 
manilé,  et  y  fonda  le  journal  du  Lycée  de  Londres,  Il  fut  aussi 
attaché  à  la  rédaction  du  CtmmVr  d^  t  Europe  y  feuille  fran-. 
çaise  qui  s'imprimait  dans  cette  ville.  Mais,  ne  trouvant  en 
Angleterre  que  des  moyens  d'existence  précaires  et  insuffisants, 
Brissot  se  vit  forcé  d'aller  aux  Etals-linis  dans  Tannée  178B. 
Là,  il  s'enthensiasme  des  institutions  américaines,  et  il  s'em- 
ploie à  émanciper  les  populations  que  la  Société  des  amis  des 
noirs  voulait  rendre  à  la  liberté.  Parmi  cette  société,  qui  exerça 
une  si  grande  inOnence  sur  le  sort  des  colonies,  et  dont  Brissot 
fut  un  des  membres  les  plus  actifs,  on  remarque  Claviére , 
Miratreau.  Lafayette,  Bergasse,  la  Roche foucaul t ,  Larépède, 
Volney,  Tracy,  I^voisier,  Pastorel ,  Pétion,  Sieyes  et  l'abbé 
Grégœre.  Les  premiers  grondements  d€t  l'orage  révolutionnant; 
ayant  traversé  les  mers,  Brissot,  désireux  de  se  créer  un  nom 
illustre,  s'empressa  de  retourner  à  Paris.  En  coibboration  de 
Girey-Dupré,  de  Roland  et  de  sa  femme,  et  de  Minibeau  lui- 
même,  il  publia  pendant  deux  années  U  Patriote  français , 
journal  aux  doctrmes  novatrices  qui  le  fit  admettre  dans  la  re- 
présentation communale  le  14  juillet  1799.  Ensuite  il  devint 
président  du  comité  des  rechercnes  de  la  ville;  puis,  en  1701, 
après  onze  ballottages  snccessife,  il  f\it  appeléà  TassemlMée  lépps- 
lative  comme  député  de  Paris.  Ce  commencement  d'élévation 
devait  attirer  à  Brissot  des  envieux,  des  ennemis,  des  calom- 
niateurs; il  n'en  manqua  pas,  et  V  Argus fpêtnpMeï  périodique , 
s'efforça  de  le  perdre  dans  l'opinion  publique  par  les  plus  hon- 
teuses imputations.  Il  fut  accusé  d'avoir  été  l'espion  des  aristo- 
crates en  Angleterre,  et,  de  retour  à  Paris,  de  s'être  souillé  d'un 


BRISSOTIHS. 


(4«4) 


BBISTOL. 


vol.  Cette  accusation^  qui  oe  put  jamais  être  prouvée, s*aecrédita 
au  point  que  le  mot  brissoUr  pa&sa  en  usage  pendant  quelgue 
temps»  pour  dire  voler.  —  Les  républicains  étant  devenus  ior- 
midablesy  Brissot,  tout^puissant,  se  plaça  à  la  tête  du  parti  dit 
briitoiin  ou  girondin,  qui  contre-balança  la  puissance  de  celui 
de  la  Monlagne.  Voyant  dans  la  guerre  la  ruine  la  plus  prompte 
do  gouvernement  monarchique  et  Téloignement  d*une  partie 
des  forces  des  républicains  qui  lui  étaient  opposés,  Brissot  pro- 
voqua la  nomination  du  ministère  girondm,  composé  de  ses 
amis  Clavière ,  Roland ,  Servan  et  Dumouriez ,  qui  s'empres- 
sèrent de  déclarer  la  guerre  à  T  Autriche  le  20  avril  1793.  Brissot 
fut  aussi  y  en  compagnie  du  chevalier  Laclos,  le  rédacteur  de  la 
fameuse  pétition  dite  du  Champ  de  Mars,  où  la  déchéance  de 
Loub  XVI  était  demanda ,  et  qui  souleva  une  insurrection 
menaçante,  comprimée  à  grand  peine  par  Bailly  et  la  garde 
nationale.  —  Mab  le  pouvoir  de  Brissot  inquiéta  sérieusement  la 
Montagne  et  plusieurs  même  d'entre  les  brissolins,  et  il  ren- 
contra un  redoutable  adversaire  dans  Robespierre,  alors  accusa- 
teur public  près  le  tribunal  de  la  Seine.  Ce  nouvel  ennemi  s'a- 
charna après  Brissot  jusqu'à  sa  mort.  Il  fut  le  premier  à  le  dé- 
noncer au  club  des  jacobins,  comme  traître  à  la  patrie,  qu'il 
entraînait  dans  une  ^erre  onéreuse  et  inutile.  —  Pour  conjurer 
la  tempête  qui  grossissait  sur  sa  tête,  Brissot  chercha  à  se  rap- 
procher du  parti  du  roi,  et  tout  à  coup  ses  écrits  et  ses  discours 
modifièrent  les  principes  que  jusqu'alors  ils  avaient  développés. 
Cette  lactique  ayant  trompé  son  espoir,  il  s'amenda  ;  mab  l'opi- 
nion  du  peuple  cessa  de  lui  être  favorable,  et  dès  lors  il  ne  put 
remplir  un  des  principaux  rôles  du  drame  lugubre  qui  com- 
mençait à  se  jouer  dans  le  sang.  Paris  ne  le  choisit  plus  pour 
son  député,  mais  le  déparlement  d'Eure-et-Loir  l'envoya  à  la 
convention  nationale,  où  il  ne  fut  distingué  ^ue  par  les  conti- 
nuelles attaques  de  Robespierre,  qui  en  ruinant  cet  homme 
espérait  renverser  une  faction.  — Lorsque  Brissot  vota  la  mort 
de  Louis  Wl  à  la  condition  que  son  jugement  serait  ratifié  par 
la  nation ,  les  montagnards  s  emportèrent  contre  lui  en  décla- 
mations furibondes,  et  le  capucin  Chabot,  confident  des  secrètes 
pensées  de  Robespierre,  accusa  Brissot  de  vouloir,  avec  ses  par- 
tisans, fonder  un  gouvernement  fédéralif  à  la  tête  duquel  ils 
étaient  prêts  à  se  placer.  Le  31  mai  1793,  Brissot  et  les  giron- 
dins furent  expulses  de  la  convention,  et  le  2  juin  on  les  miten 
accusation  pour  sauver  Vunilé  et  tindivisibiliié  de  la  répu- 
blique. —  C'était  une  condamnation  de  mort;  Brissot  tenta  de 
s'y  soustraire  par  la  fuite.  Il  fut  arrêté  à  Moulins  au  moment  où  il 
allait  partir  pour  la  Suisse.  On  le  conduisit  à  Paris  dans  la  prison 
de  l'Abbave.  Condamné  à  mort  par  le  tribunal  révolutionnaire, 
il  fut  guillotiné ,  avec  vingt  de  ses  collègues,  à  l'âge  de  trente- 
neuf  ans,  le  31  octobre  1793. —  On  doit  lui  rendre  cette  justice, 
Î[u'il  ne  profita  jamais  des  occasions  fréquentes  qu'il  eut  de  faire 
ortune;  il  laissa  sa  femme  et  ses  enfants  dans  la  misère.  Quant 
àsa  renommée, elles'éleva  fort  au-dessus  de  son  mérite.  Comme 
orateur,  il  était  peu  éloquent,  et  sa  parole  n'était  ni  persuasive  ni 
entraînante;  comme  écrivain,  son  style  est  diffus  et  incorrect  et 
sa  logique  relâchée.  —  Les  écrits  de  Brissot  de  Warville  sont 
nombreux  ;  voici  les  titres  des  principaux  qu'il  a  produits,  ou  à 
la  publication  desquels  il  a  participé  :  moyem  d'adoucir  la 
rigueur  des  lois  pénales  en  France,  sans  nuire  à  la  sûreté  pu- 
blique, couronné  en  1780  par  l'académie  de  Chàlons-sur-Marne. 

—  Un  indépendant  de  l'ordre  des  avocats  sur  la  décadence  du 
barreau  en  France ^  1781.  —  Théorie  des  lois  criminelles, 
ilSï.— De  la  Vérité,  ou  Méditations  sur  les  moyens  de  par- 
venir à  la  vérité  de  toutes  les  connaissances  humaines ,  1782. 

—  Le  Philadelphien  à  Genève,  1783.  ~  Bibliothèque  philoso- 
phique du  législaleur ,  du  politique ,  du  jurisconsulte ,  1782- 
1786.  —  Tableau  de  la  situation  des  Anglais  dans  tes  Indes 
orientales  et  tableau  de  tlnde  en  général,  1781-1785.  —  Jour- 
nal du  Lycée  de  Londres,  1784.  —  Un  défenseur  du  peuple  à 
l'empereur  Joseph  II,  1785. —  Emamen  critique  des  voyages 
de  t Amérique  septentrionale ,  par  le  marquis  de  Chatellux, 
1786. — Voyage  en  Europe ,  en  Asie  et  en  Afrique ,  traduit  de 
l'anglabdeMakintosh,  1706-1781.  —  Lettres  philosophiques  et 
politiques  sur  l'histoire  d'Angleterre,  1786-1790.  —  De  la 
France  et  des  Etats-Unis,  ou  De  l'importance  de  la  révolution 
de  tAnuh'ique  pour  le  bonheur  de  la  France,  1787.  ~  Le  Mo- 
niteur,  Bliribué  à  Brissot,  Clavière  etCondorcet,  1787.  — Point 
de  banqueroute,  on  Lettre  à  un  créancier  de  t  Etat,  1787.  — . 
Des  administrations  provinciales ,  1788.  — Nouveau  Voyage 
dans  les  Etats-Unis  de  l'Amérique  septentrionale,  1791.  —  la 
Chronique  du  mois,  journal,  etc.,  etc.  Lorembbrt. 
h4  BRissoTiNS.  Les  républicains  français  désignés  sous  ce  nom 
avaient  élu  Brissot  leur  chef,  comme  le  premier  quieùtatlaqué 
par  ses  écrits  le  régime  qu'ils  cherchaient  à  abolir ,  et  comme  le 


partisan  le  plosdévooé  de  leurs  doctrines  réibmatnoei.bk 
ciété  des  amis  des  noirs  fournit  de  ptûisants  pntélTto  1 1 

Parti  naissant ,  et  la  publication  du  journal  le  PatHoufreim 
augmenta  rapidement.  Ses  membres  rêvaient,  dans  leun  % 
ambitieuses,  une  restauration  dont  ils  espéraient  profila,  «i 
laquelle  ils  travaillaient  ardemment  en  s'eflbrçaBtd'iiMaMr  i 
rovauté  pour  s'élever  sur  ses  débris.  N'est-ce  pas  là  ïhA^ 
vulgaire  de  toutes  les  factions  politiques?  N'est-ce  pu  cfUe m 
de  la  Montagne,  qui  tendait  au  mêmebutque  la&ir(NUt,iM 
avec  des  moyens  différents?  A  des  convictions  oofucienàev 
et  arrêtées ,  à  des  principes  moins  subversifs  et  d'ooe  euati- 

{dus  facile  que  ceux  de  la  Montagne ,  les  brissotins  joigaix 
es  talents  et  la  popularité;  aussi,  pour  déconsidérer  et  fM 
redouUble ,  Robespierre,  Chabot,  SainUJust,  Camille  Du» 
lins  et  tant  d'autres  le  frappèrent  à  coups  redoublés  dans  la  pr 
sonne  de  Brissot ,  son  chef.  Les  calomnies  incessaoto  Im» 
contre  cet  homme,  qui  toute  sa  vie  resta  intègre,  sednerttn, 
sur  les  brissotins  et  furent  perfidement  répandues  pir  ks  u. 
tagnards ,  si  intéressés  à  déchaîner  les  passions  dapeoplecjttï 
les  ennemis  de  leurs  dogmes  san^inaires.  Maigre  les  oàne 
imputations  et  les  honteuses  menées  de  la  Montagne,  les  brkr 
tins  gardèrent  longtemps  leur  popularité ,  et  sans  Robo^ 
et  les  jacobins,  ils  l'eussent  peut-être  conservée  asset  wm 
pour  renverser  les  septembriseurs  et  épargner  i  la  FnfiK^ 
pouvanlables  attentats.  Tour  à  tour  accusés  d'avoir  rédigr,  f« 
entraver  la  marehe  triomphante  de  la  république,  li  bon 
pétition  du  Champ  de  Mars,  d'avoir  provoqué  deooacerlm 
Bailly  et  Lafayette  la  loi  martiale ,  quoique  TarresUtindrc 
général  fût  l'ouvrage  des  brissotins,  de  s'être  vendwi  keom, 
quoiqu'ilseussent activement  et  ostensiblement  traii&tNR&- 
versementdu  trône,  d'avoir  voulu  sauver  IxKiis  XYl^mlin 
leur  vote  pour  sa  mort,  mais  pour  n'avoir  pas  pris ooe lè 
personnelle  à  la  journée  du  10  août,  on  leur  repnKbuinar 
leur  lutte  contre  la  commune  depub  le  10  août  josqQtii 
septembre,  leurs  protestations  contre  les  massacres,  leor  Re- 
lance au  tribunal  extraordinaire,  au  système  inquisiteor, a 
maximum  et  à  l'emprunt  forcé.  Ainsi  les  brinotiDSieiiR 
chaque  jour  contraints  de  défendre  leur  vie  menacée;  ce  ^* 
firent  jusqu'au  dernier  moment,  sans  cesser  de  «wt^rk» 
principes  politiques.  Le  décret  d'accusation  des  brisstt. 
demandé  très-souvent  et  avec  acharnement,  fut  enfin  jNÔeiir) 
la  convention  par  Saint-Just.  11  contenait  la  reprodiKtiN* 
tous  les  griefs  amoncelés  contre  eux.  Des  pèLitions  impéri* 
rédigées  par  les  jacobins  forcèrent  la  convention  à  fadofrtfr.U 
brissotins  furent  arrêtés  et  conduits  à  la  Conciergerie.  Fov^ 
Tainville  dressa  un  acte  d'accusation  disne  d'un  tel  boorrMt 
leur  jugement  suivit  immédiatement  celui  de  la  noble  d^ 
lunée  Marie-Antoinette.  Le  38  octobre  1793 ,  Brissot,  Gaiw. 
Lasource,  Vergniaud,  Gensonné,  Lehardy,  Mainrielle,  w* 
Boyer-Fonfrède,  Duchastel ,  Duperret ,  Carra ,  Valaié,Li« 
Buprat,  Sillery ,  Fauchet,  Lesteyt-Beauvab,  Boileau,  A»** 
et  Vigée  furent  amenés  devant  le  tribunal  extraordÎMire  ff.< 
cette  occasion ,  prit  le  titre  de  tribunal  révolutionniife  u 
débats  dorèrent  trois  jours.  Les  brissotins  se  défendirtnt  j« 
justifièrent  dans  un  langage  noble,  éloquent  et  éoeniqQ^  ■" 
de  quel  succès  pouvaient  être  couronnés  leurs  eflortt."* 
furent  tous  condamnés  à  mort ,  et  dès  le  lendeiDiiDjJj_ 
octobre,  conduits  à  l'échafaud  dressé  sur  la  place  de  ta  Rf*'' 
tion.  Ils  moururent  tous  avec  dignité  et  courage. 

BRissoTiSME,  S.  m.  doctrine  ou  principes  de  Bn««t«' 
ses  partisans. 

BRissus  (hist.  nat.),  espèce  d'oursin  de  figure  (W,*» 
des  sillons  crénelés  et  ponctués  au  sommet. 

BRISTOL  [géogr,),  ville  d'Angleterre,  sur  rAvoo,*^"* 
de  son  embouchure  dans  le  canal  de  Bristol.  La  P**^*!**! 
la  rive  droite  dépend  du  comté  de  Glocester,  et  laulrt^^I 
de  Somerset.  Elle  est  mal  percée  et  mal  bâtie,  à  IfiJ* 
des  faubourgs.  On  y  remarque  le  pont  sur  l'Avon.sous  wp 
bâtiments  passent  a  pleines  voiles,  la  place  de  la  ^^"î  ^rï! 
square) ,  ornée  de  la  statue  de  Guillaume  III,  et  <***[**^ 
la  maison  de  ville,  la  maison  du  conseil,  la  bourse,  ^^^'^^ 
théâtre,  la  cathédrale  et  l'élise  Sainte-Marie  R«<Wifcl»T 
plus  belles  du  royaume.  Elle  possède  un  grand  '•^^ÎJJJ!/- 
blissements  de  bienfaisance,  un  collège  et  une  |*»****J| 
des  fabriques  d'épingles,  de  savon,  de  produits  chJBWflJj^ 
faïence,  des  raffineries  de  sucre  et  des  usines  à  ^'■^^J*??, 
râbles.  Cette  ville  est  l'un  des  premiers  ports  coimn«^  ^ 
Grande-Bretagne;  elle  entretient  des  rdations  ^ï**'''^^ 
l'Irlande,  les  Antilles  et  l'Inde.  L'Avoii  "^tAlw^^pr^ 
plus  grands  navires.  On  y  construit  des  bâtiment*.  ■»^ 
88,000  habitants,  et  est  une  ville  fort  ancienne;  eUea' 


'uriluiaphrey,  sur  lequel  il  dvitl  obtenu  un  avantage  marqué, 

''lissa  voir  pour  la  première  fois  ses  sympathies  pour  le  catho- 
><:bme.  En  1569,  persécuté  pour  son  atiacliement  i  l'ancienne 
-i-1igiun,il  vinlseréru^icr  à  Ix)uvain,  où  il  prit  le  Innnet  de 
Wleur.  Il  exerça  plusieurs  emplois  dans  le  collège  anglais  de 
clip  ville.  Dévore  par  une  maladie  de  consomption,  il  retenait 
Ijiis  sa  patrie  demander  à  l'air  nntal  la  santé  que  n'aiaicnl  pu 
i>ji  rendre  les  eaux  de  Spa  ,  Inrsqu'il  mourut  à  trois  milles  de 
l.'indres.  On  a  Je  lui  les  ouvrages  suivants  i  1°  Molift  du  doc- 
•'HT  BTitlow  { Anti'Heretical  Molivt  ) .  Anvers,  I77i,  in-8", 
r.iduits  (te  l'aoglais  eu  latin  par  le  docteur  Worlhinglon , 
\rras  et  Douay ,  leoS,  in-l";  2°  Sépliqut  à  Guillaume  Fulk 
l'n  anglais),  punr  la  défense  du  docteur  Alan  dont  il  était  en 
juclquc  sorte  le  bras  droit,  et  pour  celle  du  Traité  du  purga- 
oi're,  dont  cet  illustre  ami  était  l'auteur,  Louvain,  1580,  jn-4''; 
'•"  CingaanU  QMittiont  prapiiiéei  par  Ut  calholiquri  aux  hé- 
l'iiguei  {enangÏBisj ,  Londres,  159-2,  in-4°;  4°  Veritate»  aurta 
>'.  Jt.  Ecc/eiia,  etc.,  lGi6;  5°  Apologie  du  docteur  Alan  et  de 
'nu leur  lui-mfmt. 

BSISUHE  (  mécan.  ).  On  apoelle  ainsi  les  espèces  d'articuh- 
i'ins  qoi  servent  i  relier  ensemnielcs  différentes  parties  d'un 
<iul,  de  manière  qu'un  j)uisse  les  séparer,  les  réunir,  les  fixer 
i^insuoedirectionrectiligne,  les  disposer  en  angle,  en  plier  les 
>i.inclies  ou  les  pièces  les  unes  sur  les  autres,  les  raccourcir ,  les 
''iidre,  etc.  C'est  dans  l'un  de  ces  sens  qu'on  dit,  Uncompas 
i'3i,  Unfutilbriié,  Une  régit  britie,  etc. 

BKi5CKE(&Iii«on),  pièce  OU  figure  que  l'on  ajoutait  aux  bla- 
IIS,  pour  distinguer  les  cadets  et  les  bâtards  d'avec  les  aînés 

\ei  flh  légitimes;  tels  sont  le  lambel,  ta  cotice,  le  béton,  etc. 

-  ces  mots). 

ISRITA.VXICDS(TlBÉRIDSCLAtJDIVSGËRMANIClIS),  ni  lan 

Home  794  et  de  J.-C.  43,  de  l'empereur  Claude  et  de  Mcssa- 
<^,  reçut  le  surnom  de  Britannicus,  que  le  sénat  avait  décerné 
'  'tn  père  après  la  conquête  de  ta  Bretagne.  Celait  l'iiéritier  du 
*"'  des  Césars.  Mais  l'impudique  Mcssaline  ayant  été  tuée 

I  l'ordre  de  Claude  et  à  l'instigation  de  l'affranchi  N3r('is.se, 

II  confident,  et  pour  ainsi  dire  son  tuteur,  dans  les  jardins 
l.iieullus  qu'elle  avnîl  achetés  du  sang  de  leur  priipriétairc, 

;rippine,  lîtledeGermanicus,  épousa  l'empereur,  elsonambi- 
>ri  ne  négligea  rien  pour  s'assurer  le  pouvoir.  Elle  maria  d'a- 
rt) son  fils  Domitius  Néron,  issu  d'un  premier  lit,  à  Oclavic, 
iir  de  Britannicus,  et  bientôt,  s'autorisanl  de  rcxcniulc 
V'ignsle  qui,  bien  qu'il  eot  an  pelil-rils,  avait  admis  Til)ère 
>ii'>  s»  ramille,  elle  obtint  par  son  artificieuse  adresse  l'adop- 
'Il  de  ce  Rième  Néron  par  l'imbécile  Claude.  Elle  osa  plus 
"ire  :  de  concert  avec  son  fils,  elle  fait  empoisonner  Tempe- 
ur,  et  Néron  est  prt)clamé  César.  Mais  Britannicus,  considéré 
inmeseol  successeur  légitime,  réunit  de  nombreux  partisans. 
>nienna  k  grand'peine  par  tes  persécutions  les  plus  actives,  ils 
siialevèrent  à  divers  intervalles,  et  leurs  révoltes  inquiétèrent 
rir-asemcnl  Néron  et  sa  mère.  Ne  voyant  tous  deux  leur  salut 
1"  dans  le  crime,  ils  n'hésitèrent  pas  un  moment.  Agrippine  y 
lit  tellement  habituée  I  et  Néron,  si  digne  d'elle,  préluda  [)ar 
nn-urlrede  son  frère  à  un  nouveau  parricide.  ^Une  tentative 
'nipoisonnement  ayant  d'abord  échoué,  l'empereur  luirmème 
'Jt  préparer  une  seconde  par  la  célèbre  empoisonneuse  Lo- 
-'■',  et  ce  Tut  sous  ses  yeux,  dans  son  propre  palais,  que  les 
■.lis  eurent  lieu.  Aussitôt  leur  réussite,  le  vertueux  Britan- 
"  »s,  qai  n'avait  ni  encourante  ni  soutenu  les  efforts  de  ses  par- 
>jns,  (>t  auquel  il  avait  été  facile  de  prouver  son  innocence, 
1)  coniriéi  on  splendide  festin, l'an  806  de  Rome  et  56  deJ.-C, 
<-ron  loi  ofTrit  celte  réconciliation  publique  au  milieu  de  toute 
'  runesse  patricieniie  de  Roioe.  Une  coupe  empoisonnée  Tut 
ri-sentée  an  jeiuM  prince,  et  i  pdae  l'eut-il  approchée  de  ses 


mes  sur  plusieurs  auteurs  latins,  tels  que  Perse  (Venise,  iWl, 
in-fol.  ;  Paris,  1507,  in-4''),  Térence.  Piaule,  Horace,  Lucain, 
Ovide,  Slace  et  Juvénal.  Cette  dernière  édition  a  été  réimprimée 
àParisenl6i3,in-4°. 

BRITANNIQUE  {géogr.anc),  nom  que  lesanciens  géographes 
donnent  i  la  mer  qui  s  étend  entre  l'Angleterre  et  la  France,  et 
que  les  modernes  nomment  la  Mancke.  Ce  nom  lui  vient  de  la 
Grande-Brelagne,  dont  les  terres  resserrent  d'un  cùté  l'Océan 
Britannique. 

URITANMQUE  [Ehpire^  (géogr.).  En  moins  de  deux  siècles, 
moyen  de  sacrifices,  de  peines  cl  de  travaux  inouïs,  l'Angle- 
terre, <jui  n'occupe  qu'une  partie  de  la  Grande-Bretagne,  l'une 
des  moindres  Iles  du  globe,  est  parvenue  à  élever  un  empire  qui 
s'étend  sur  le  monde  entier.  On  ne  sait  vraiment  qu'admirer  le 
plus,  ou  du  peu  de  temps  qu'il  a  fallu  pour  l'établir,  ou  de  l'ad- 
mirable cspnt  de  suite  qui  a  présidé  à  sa  création,  et  dont  la 
politique  romaine  offre  seule  fexemple.  Nous  allons  examiner 
successivement  les  divers  éléments  de  cette  puissance  formi- 
dable ,  devenue  en  quelque  sorte  l'arbitre  de  la  terre.  — 
Etendu».  L'empire  britannique  se  compose  des  divers  terri- 
toires et  contrées  suivantes  : 

EN  EUROPE. 

PopulUloil. 

L'Angleterre 13,088,6*0 

La  principauté  de  Galles 8^16,189 

L'Ecosse 2,292,73» 

L'Ile  de  Man,  les  Iles  uarmandes  et  les  Sorlingues. .  .        lOU.lTS 

I^iSlielland.lesOrcadesetlesHébrides Ui^.'MO 

L'Irlande 7,810,401 

HclKoland 4S.0OO 

GibralUr 15,0<W 

Malle ti5,l^ 

33,447,415 
EN  AMÉRIQUE. 

La  Ruuïelle-Bcetagne 600,000 

Le  Canada 88.1.156 

Le  N  ou  veau-Bruns»  Ick 119,457 

I.*  Nouvelle-lîcosse  et  le  cap  Breton 14'i,5i8 

L'Ile  du  Prince  Edouard 32,39S 

Terre-Neuve CO,OM 

1.739,833 
Anlittet. 

Antigoa !î5,lU 

I.fl  Barbade 109.91» 

La  [>omlnique 18,830 

Grenade 2»,123 

La  Jamaïque 3tl,6»» 

Munuemt '.05» 

Nevis H.*M 

Saint-Christophe 25.273 

Siinte-Lacie 18,148 

Sailli-Vincent 27,12» 

Tibago H-90t 

Tortola ■ '^■^^ 

Anguilla 3.080 

La  Trinité ■15.98* 

Les  Lucayes i»,bH 

«75,385 


BRITANNIQUE.  (  42«  ) 

Population. 

Les  Bcnnude» •  8,720 

La  Guyane 96,502 

HoDdurasl 5,958 

Les  ties  Malouines 2,400 


111,660 


EN  AFRIQUE. 


Le  cap  de  Bonne*£spérance 151,954 

55,525 

5,745 

95,508 

10,050 

5,000 

250 

6,600 


Sierra-LeoDe *. 

La  Gambie 

ne-de-FraDce 

Cape  Coust-CasUe,  Akra,  etc.,  etc. 

Saiote-Héléne 

L'Ascension 

LesSerchelles 


DANS  LA  BfÉLANÉSIE. 


284,580 


Les  Noavellfs-Galles  da  Sud 

La  Tasmanie 

Swan  River 

Colonie  de  la  côte  méridionale  de  1* Australie. 


85,000 

57,000 

7,600 

2 

129,600 


Produiis  ierritoriaux  et  manufaeturiers.  —  Noos  allons 
donner  d*après  Moreaa  de  Jonnès»  mais  avec  la  modification  de 

£1qs  de  5  billions  et  demi  en  sus  qae  nous  lai  avons  fait  sobir^ 
I  Talenr  da  produit  brut  du  Royaame-Uni  en  1856. 


PRODUITS  DU  SOL. 


Fnncf. 

Produit  de  la  culture  (céréales  et  autres  cultures).  1 ,846, 650,000 
Produit  du  domaine  agricole,  bols,  plantations 

communes,  pâturages 5,411,650,000 

Maisons 592,855,650 

Wnes 650,885.100 

Produit  général  du  sol 6,502,016,750 

ioOSSB. 

Produit  de  la  culture 2,415,700,000 

Produit  du  domaine  agricole 580,620,000 

Maisons 38,468,000 

Mines 54,619,900 

Produit  général  du  sol 5,069,407,900 

niLAjn». 

Produit  de  la  culture 1,214,450,000 

Produit  du  domaine  agricole 1,755,450,000 

Maisons 75,117,950 

Bines 1,784,000 

Produit  général  du  sol 5,024,801,950 

INDUSTRIE  AGRICOLE. 

IVavail  des  c'aevaux 2,700,000,000 

Bétail.  Viande  de  boucherie 1^468,542,000 

—  Cuirs  et  peaux 117,151,000 

—  Suifs  et  autres  produits 174,568,000 

—  Beurre  et  fromage 545,575,000 

—  L«dt 675,000,000 

Tlowpeaux,  laine 166,250,000 

Total 6,746,866,000 


BftiTAinriQuiE. 

INDUSTRIE  MANUFACTURIÈRE. 


Bière 

Esprits  alcooliques 

Tissus  de  coton  et  coton  filé. 

Lainages 

Toiles 

Soéeries 

Peaux  et  cuirs 

Quincaillerie  et  poterie  de  fer. 


4)0,OOAéi 
3ÛO,O0U.i| 
900.000^ 
540.0(»Ja 

4&0.0u(k.« 


Verrerie,  poterie,  porcelaine. 

Bijouterie,  orfèvrerie 

Papier,  papier  peint,  impressions 

Autres  manufoctures  et  fabriques 

Produit  de  Tinduslrie  manufacturière. 

PÊCHES. 


175,nûtj* 

4,790.430,* 


600,000  barils  de  harengs  h  15  francs. 
870,000  barils  de  morue  à  12  francs. 

Huile  et  fanons  de  baleine 

Autres  pèches 

Total. 


10,W'.w 
I5M-* 


W.W,0 


Valeur  totale  du  produit  brut  du  Royaume-Uni.  .  23^(WAD 
Articles  omis,  par  approximation. ....',...    i^W^ 

Total  cÉwi^AL.  .  .  23,91S,MÎ.« 

Il  est  essentiel  de  remarquer  qu'il  y  a  dans  ce  i«W«* 


valeur  prodigieuse  qu'atteignent  les  produits  du  béUil 
troupeaux,  car  les  causes  et  les  effets  se  confondent  pow* 
dire.  A  plus  forte  raison,  le  prix  des  matières  première pir*ï 
devoir  être  diminué  du  montant  de  chaque  production  a* 
Irielle  ;  car,  par  exemple,  la  valeur  de  l'orge  figw^  ^^ 

{)armi  les  céréales  et  ensuite  dans  la  fabrication  delâb^:^ 
èr  est  énaméré  premièrement  an  nombre  de»  P'IP*"'?* 
mines,  et  reparaît  en  second  lieu  transformé  en  polene«wr 
en  coutellerie.  Mais,  outre  qu'il  serait  fortdiflBaledeKpri 
valeur  des  fabrications  de  celles  de  leurs  roatièits  P^y^ 
les  métamorphoses  qu'éprouvent  ces  objets  tes  f*"**' 
différents  de  ce  qu'ils  étaient  primitivement,  qu'oa jw*  ■• 
les  considérer  comme  tout  autres  cl  entièrement  ■••^JJJ'J' 
Une  aulre  qui  accroît  l'expression  niunériqoe  de  b  w** 
produit  bmt  des  lies  Britanniques,  c'est  le  prix  J*^**[J 
réaies  comparativement  aux  antres  contrées  de  1  »*^°PL« 
156,000,000  d'hectolitres  de  grains  divers  que  donne  bf^ 
du  Royaume-Uni,  et  qui  y  sont  estimés,  à  leur  minuDa»** 
2,543,000,000  fr.,  ne  valent,  d'après  les  prixcouranteearn» 
que  1,367,036,000  fr.;  mais  il  est  évident  qu'on  «IJ***^ 
réduire  Icproduit  bnit  anglais.  Les  capitaox,  le  prix  «"^ 
et  les  bénéfices  sont  proportionnés  à  la  valeur  do  f***^ 
différentes  causes  accroissent  souvent  la  valeur  de  ^^^ 
des  Iles  Britanniqoes  ;  et  cependant  elle  devtait  s  «"«P^i 
plusieurs  sortes  de  ptoduils  dont  nous  n'avons  P"  j*"??J'l 
tels  que  la  volaille,  les  osofs,  le  gWer,  le  poisson  de  mwj^ 
abeilles.  Ces  objets  et  ceux  qui  nous  ont  échappe  1»^ 
donner,  eoinme  on  le  voit,  le  chiffre  cnie  nons  avons  P***"T 
résultat  total.— Recherchons  quels  bénéficct  doBnenl*»^ 
ment  tous  ces  produits  à  ceux  oui,  à  force  d'expeii«CÉ,s«P' 
et  de  travail,  parvinrent  à  les  obtenir. 

PRODUIT  NET  DU  ROYAUME-UNI  EN  1«* 


S«l.  •  Becterec 

Angletm^. .  .  .  16,000,000  à  63  Cr.    »  c. 

Ecosse 7,575,000  à  22      60 

Irlande 7,900,000  k  51      75 

51      85 


l/)i5,0ÛÔ,^' 
170,000^»*^ 

51,475,000      51      55  506,41»  ** 

Angleterre à  10  pour  cent, ^iSifl* 

Ecosse à  10  pour  cent, iis.!* 

Irlande à  10  pour  cent. — --^ 


«  à  cela  on  ajoute  le  produit  de  Tindustrie  agricoley  à  10  pour 
eni,  575,000,000  de  tr.  ;  celui  de  11  nduslri&  manufacturière,  à 
0  pour  cent  également,  472,000,000;  celui  de  la  pèche, 
,000,000;  celui  des  canaux,  droits  et  chemins  de  fer, 
dO,000»000;  celui  du  commerce  intérieur,  â  5  sur 
5,000,000,000  de  valeur,  750,000,000;  celui  de  la  navigation, 
oar  20,000  marins  et  2,512,000  tonneaux,  41,600,000;  celui 
a  commerce  extérieur,  à  10,  sur  2,000,000,000  de  transaction, 
00,000,000,  les  dividendes  des  compagnies  d'assurances  et 
aires,  62,500,000;  l'intérêt  des  fonds  publics  de  1854, 
H,550,000  fr.  ;  le  placement  dans  Tlnde,  57,500,000;  le  re- 
«u  des  fonds  places  à  Tétranger,  120,000,000  ;  le  bénéGce  des 
inquiers,  225,000,000;  les  articles  omis,  466,702.000;  on 
ira  pour  le  total  du  produit  net  de  la  Grande-Bretagne  une 
leur  de  6,000,700,000  fr.  —  Les  bénéflces  ou  revenus,  donnés 
\r  les  productions  de  toute  espèce,  s'élèvent  en  produits  bruts, 
opriété  Gnancière  et  industrielle,  18,000,000;  en  produits 
!ls,  propriété  foncière  et  industrielle,  6,000,000,000.  Ces 
renus  sont  énormes;  mais  ils  sont  atténués  considérablement 
r  les  charges  de  Fimpôt,  qui  surpassent  tout  ce  qu'a  jamais 
yé  aucun  autre  peuple.  Ces  impôts  sont,  pour  la  dlme  ecclé- 
islique,  100,000,000  de  francs  environ  ;  pour  les  taxes  des 
roisses  et  celles  des  pauvres,  208,450,000  fr.  ;  pour  TEtat 
854), 

CONTRIBUTIONS  FINANCIÈRES  ET  INDIRECTES. 
1,520,947,000  fr.       Totai..  .  .     1,629,597,000  fr. 

sst'-à-dire  que  les  impôts  enlèvent  24  pour  cent  du  revenu 
Idu  pays.  —  Richesse  numéraire,  L'Angleterre  est,  après  la 
ance,  celui  de  tous  les  ËUts  de  l'Europe  qui  possède  la  plus 


427  )  BRITANNIQUE. 

pays  de  Galles  nourrissent  5,000,000  de  bœufs  :  l'une  des  ri- 
chesses de  l'Irlande  est  la  viande  salée  de  cet  animal.  Les  feroocs 
sont  généralement  tenues  avec  pins  d'ordre  et  de  propreté  qu'en 
France,  et  les  fermiers  se  mettent  beaucoup  plus  vite  que  les 
nôtres  au  courant  des  nouveaux  procédés  d'agriculture.  De  tant 
d'immenses  possessions,  le  cap  de  Bonne-Espérance  est  lèsent 
qui  puisse  fournir  du  vin.  —  Au  milieu  du  siècle  dernier, 
l'Angleterre  ne  fournissait  pas  autant  de  tissus  de  coton  qu'en 
donne  aujourd'hui  l'une  de  ses  fabriques  :  car  c'est  là  la  branche 
d'industrie  la  plus  importante  de  la  Grande-Bretagne.  En  1890» 
les  nianufactures  existantes  en  ont  tissu  pour  925,000,000  de 
francs  ;  elles  font  vivre  850,000  ouvriers  et  commis,  et  plus  de 
400,000  marchands,  etc.,  etc.  1,875,000,000  de  francs  sont 
engagés  dans  cette  seule  branche  d'industrie,  qui,  déduction 
faite  de  l'achat  des  matières  premières  et  de  la  main-d'oravre, 
donneunbénéflcedeplusdel95,000,OOOdefr.  Les  machines  em- 
ployées dans  ces  manufactures  remplacent  80,000,000  d'hom- 
mes. La  matière  première  se  tire  des  Etals-Unis,  du  Brésil,  de 
rinde  et  de  la  Chine.  Depuis  une  dizaine  d'années,  l'Angleterre 
cherche  à  entrer  en  concurrence  avec  la  France  pour  les  soieries. 
Malgré  cela,  l'importation  des  soieries  françaises  a  été,  en  1830, 
de  plus  de  15,000,000  de  francs.  11  est  vrai  que  les  fabriques 
anglaises  fournissent  plus  de  soieries  que  celles  de  tout  autie 
pays;  mais  elles  sont  moins  estimées.  Cette  industrie  fait  vivre 
700,000  ouvriers.  En  1852,  la  Grande-Bretagne  a  tiré  de 
l'étranger  plus  de  28,000,000  de  livres  de  laine,  dont  près  de 
1,500,000  fr.  de  sa  colonie  rc  la  Nouvelle-Galles  du  Sud;  le 
reste,  de  l'Allemagne  et  de  l'iispagne.  La  fabrication  et  la  vente 
des  laines  occupe  pr^  de  500,000  individus.  La  fabrication  des 
toiles  appartient  spécialement  à  l'Irlande,  qui  donne  des  pi^ 
duits  très-beaux  en  ce  genre  ;  elle  occupe  plus  de  500,000  per- 
sonnes. On  tire  des  pays  de  la  Baltique,  et  surtout  de  la  Russie, 
une  quantité  consioérable  de  lin  et  de  chanvre.  Les  mégisseries 
de  la   Grande-Bretagne  apprêtent  beaucoup  de  peaux:  en 
1850,  les  importations  y  ont  amené  2,891,203  peaux  d'agneanx 
et  de  chevreaux.  La  fabrication  de  la  quincaillerie  occupait 
370,000  ouvriers.  —  COMMERCE.  La  marine  marchande  an- 
glaise, y  compris  celle  des  colonies,  se  composait  en  1830  de 
24,242  bâtiments, Jaugeant  2,581,954  tonneaux,  montés  par 
156,800  hommes.  En  1832,  la  valeur  oflScielle  des  exporUtions 
éiaitde  l,100,000,000defr.En  1829,  il  est  entré  dans  les  ports  du 
Royaume-Uni  13,659  navires  nationaux,  montés  par  122,183 
hommes  d'équipage,  et  5,2ï  8  navires  sous  pavillon  étranger,  avec 
59,342  hommes.  11  en  est  sorti,  dans  la  môme  année,  11,636 
navires  nationaux,  avec  119,262  hommes  d'équipage,  et  3,094 
bâtiments  sous  pavillon  étranger,  avec  58,527  hommes.  Bq 
1829,  4,796  navires  anglais  (le  tiers  de  la  tolalité)  ont  passé  le 
Sund  pour  aller  chercher,  sur  les  bords  de  la  Balliquc,  des  bois 
de  construction  ,  du  goudron ,  de  la  poix ,  do  lin ,  ^u  jjan^ 
vre,  etc.  L'importation  des  vins,  en  1832,  a  été  de  6,879,588 
gallons,  dont  198,289  seulement  provenant  de  ceux  de  France. 
—RouUs.  Canaux.  Les  grands  travaux  intérieurs,  qui  ont  donne 
Unt  d'activité  au  commerce  et  à  l'industrie  anglaise,  ont  été 
commencés  sous  le  ministère  Chatam,  durant  la  guerre  de  s^ 
ans.  Les  routes  de  la  Grande-Bretagne  ont  à  peu  près  9,000 
lieues  de  développement.  Quant  à  la  canalisation,  clic  a  fait, 
en  moins  d'un  siècle,  des  progrès  extraordinaires.  On  compte 
dans  les  Iles  Britanniques  125  canaux,  dont  97  en  Angleterre, 
5  en  Ecosse  cl  21  en  Iriande  ;  leur  extension  totale^est  de 
2,588  millet  un  quart  dans  la  proportion  suivante  :  2,o72,  en 
Angleterre,  149  trois  quarts  en  Ecosse,  et  66  en  Irlande.  Lo 
sommeà  dépensées  dans  ces  diverses  constructions  se  sont  élevées 
â  750,000,000  de  francs.  On  compte  aujourd'hui  59  liffnes  de 
chemins  de  fer  en  Angleterre,  en  Ecosse  et  en  Irlande,  tant 
B-«-,  ..  v..^...^  p«9  uc  *M/v,uw,«AA/  cciieucio*».  AiiKH  ui     dchcvés  qu'cH  construction  ou  projetés;  leur  parcours  WM 
*eue  donnée  par  la  production,  considérée  dans  sa  valeur     présente  une  longueur  de  7il  lieues,  et  la  dépense  ^' ^^JJ^J* 
oloc,  n'a  pas  cessé  de  s'accroître  par  des  progrès  continuels     à  918,000,000  de  francs.  Le  plus  connu  est  celui  de  l^verpoei 
mis  nn  demi-âècle.  C'est  là  l'on  des  faits  les  plus  intérêt-     à  Manchester,  qui  transporte  50,000  voyageurspar  an  ;  cewn 
ts  de  l'histoire  contemporaine.  Mais,  comparativement  à  la     de  Londres  à  Greenvrich  en  transporte  1,805,000,  ei  ceim  oe 

-■    *  "         ' Londres  à  Cambridge,  1,178,216.  —langue.  L  anglais,  d». 

lecte  formé  de  saxon,  de  latin,  de  français  et  de  quelques  n^ 
danois  et  même  celtiques,  est  la  langue  générale  des  liw  m- 
Unniques.  Dans  les  parties  septentrionale  et  occidentaledcl  Ir- 
lande seulement,  on  parie  encore  fertinrac^  on  nleiidais,  e^ 
dans  quelques  districts  écartés  de  FEcosse,  le  ^«jf*^  ^™ 
ressemble  beaucoup.  —  Religion,  En  Irlande,  sur  M<»,000de 
population,  on  compte  plus  de  7,000,(W  de  cartiohq^ 
Angleterre,  on  évalue  leur  nombre  à  plus  de  600,000.  Tout» 
reste  de  la  population  professe  la  religion  protestante,  quiseA- 
vise  en  deux  grandes  branches  :  l'anglicane  ou  ^P\»«^£^»P«^ 
fessée  en  Angtelerre,  et  fa  presbytérienne,  dominanle  en  iscosse. 


iquees  depuis  1790,  (|ui  montent  a  240,500,000,  et  celle  qui 
ralt  être  en  circulation  avant  fa  restauration,  et  portée  à 
6,000,000,  on  aura  une  somme  tofale  de  4,000,000,000.  Too- 
b»,  différentes  causes  ne  permettent  de  l'estimer  qu'à 
000,000  de  fr.;  or,  d'après  ce  qu'on  a  vu  plus  haut,  ce  chiffre  re- 
weole  le  qnart  du  produit,  et  a  par  conséquent  besoin  d'une 
Tofaiion  monétaire  qui  quintuple  sa  valeur.  Pour  arriver  plus 
lienient  â  ce  résulut,  et  diminuer  les  graves  inconvénients 
I  résultent  de  cette  disproportion,  le  R^aume-Uni  emploie 
r  une  vaste  échelle  les  banques  et  leur  papier-monnaie.  En 
M,  la  valeur  des  billeU  de  banaue  était  de  730,770,000  fr., 
•t-à-dire  qu'ils  ajoutaient  plus  d'un  tiers  à  fa  valeur  du  nu- 
Jraire  drcufant  ;loints  aux  autres  papiers  d'échange,  ils  éle- 
ent  fe  monnaie  de  toute  espèce  en  usage  dans  les  Iles  Bri- 
ipiqnes  à  plus  de  3,000,000,000.  —En  résumé,  fa  production 
ncole  et  industrielle  des  Iles  Britanniques,  mesurée  d'une 
Aiére  absolue,  a  quadruplé  depuis  1785,  dans  l'espace  de 
quante-trois  ans:  elle  a  double  pendant  cette  période,  en 
ird  à  la  population,  qui  est  maintenant  ôlus  de  deux  fois  ce 
die  était  il  y  a  un  demi-siècle.  —  Depuis  1801,  elle  a  triplé, 
trente-six  ans,  la  valeur  absolue  qu'elle  avait  à  cette  époque; 
i  a  doublé  refativeroent  à  la  population,  car  dans  les  qua- 
ce  années  écoulées  de  1783  à  1801  elle  s'éfait  augmentée 
l^nent  comme  le  nombre  des  habitants.  En  1806,  stimulée 
'  fa  guerre  et  par  le  monopole  du  commerce  maritime,  fa 
dnctjon  britannique  s'élevait  à  deux  fois  la  valeur  qu'elle  ' 
It  atteinte  en  1801,  et  presque  à  trois  fois  celle  de  1783  ;  en 
3»  elle  avait  gagné  un  tiers  en  sus;  en  1824,  elle  s'éfaîl 
ore  accrue;  en  1836,  la  production,  plus  lente  dans  ses 
grés,  n'excéda  pas  de  550,000,000  celle  de  1824.  Ainsi  fa 


nfation,  elle  a  diminué  de  un  cinquième  depuis  1813, 
cnie  de  son  apogée  ascendante.  Tel  est  le  résumé  du  savant 
enible  travail  de  M.  Moreau  de  Jonnès.  —  Industrie,  D'après 
alrul  de  Marshall,  sur  les  16,537,393  individus  composant 
opnfationdu  Royaume-Uni,  en  1831,  on  comptait  1,500,000 
™>«f»,  4,800,000  laboureurs,  600,000  ouvriers  mineurs, 
^OOOmeoniers,  boulangers  et  bouchers,  650,000  architectes, 
;ons,  nnanœuvres  et  entrepreneurs,  2,400,000  individus  em- 
rés  dans  les  fabriques,  1,080,000  Uilleurs,  cordonniers  et 
pehers,  2,100,000  marchands,  830,000  matelots  et  soldato, 
,000  nembres  du  dergé,  hommes  de  loi,  médecins,  110,000 
wres,  infinnes,  et  i,il6,398  rentiers.  —  L'Angleterre  et  fa 


proviennent  de  l'accise  oa  taxe  sur  les  denrées,  des  droits  de 
douane  et  de  timbre,  d'autres  sur  les  objets  de  luie  et  les  lo- 
teries, de  l'impôt  territorial,  de  la  poste,  des  retenues  sur  les  pen- 
àons,  etcrLe  budget  de  1832  offrait,  comme  résultat,  les  chiffres 
suivanU  :  revenus,  51,688,822  liv.  sterl.  ou  1,292,170,550  fr.; 
dépenses,  50,585,118  liv.  sterl.  ou  1,259,627,950  fr.  Celui  de 
t855  offrait  une  réduction  assez  considérable,  et  la  dépense  n'y 
fignrait  que  pour  1,125,055,475  fr.  La  dette  nationale  anglaise 


BEITANNIQUE.  (  428 

et  en  un  grand  nombre  de  sectes,  comme  celles  des  anabaptistes, 
des  quakers,  des  méthodistes,  etc.  Ces  derniers  forment  ce  que 
les   episcopaux  d'Angleterre  et  les  presbytériens  d'Ecosse 
nomment  les  disseptcrs  ou  non-conformistes.  Les  ministres  de 
la  rcliffion  se  payent  parla  dlme;  les  presbytériens  sont  salariés 
par  l'Etal  ;  les  autres  cultes  ne  le  sont  pas,  mais  tous  sont  libres. 
—  Gouvernement.  L'empire  britannique  forme  une  monar- 
chie consUtutionnelle,  qui  repose  sur  la  grande  charte  instituée 
par  Henri  1"^  en  1100  pour  restreindre  l'autorité  royale  ;  charte 
qui,  plus  lard,  fut  imposée  à  Jean  sans  Terre  par  les  barons, 
oonGrmée  i)ar  Henri  III.  et  sanctionnée  par  Edouard  l"  sur  la 
déclaration  des  droits  de  1688.  La  puissance  souveraine  est 
exercée  par  le  roi,  par  une  chambre  des  pairs  et  par  une  chambre 
des  communes,  qui  prennent  ensemble  le  nom  de  parlement  de 
la  Grande-Bretagne  et  de  llrlande.  La  couronne  est  hérédi- 
taire et  transmissible  aux  femmes.  Le  roi  est  majeur  à  dix-huit 
ans.  il  est  inviolable,  et  ses  ministres  seuls  sont  responsables.  A 
lui  appartient  le  droit  de  déclarer  la  guerre,  de  faire  la  paix,  de 
conclure  des  traités  et  des  alliances^  de  faire  grâce,  de  créer  des 
nobles,  de  nommer  aux  emplois  civils,  militaires  et  ecclésias- 
tiques. Tout  le  pouvoir  exécutif  est  entre  ses  mains,  et  aucune 
loi  ne  peut  être  promulguée  sans  son  consentement.  — Les  pairs 
sont  créés  par  le  roi  ;  mais  leur  prérogative  est  héréditaire. 
L'Ecosse  est  représentée  par  seize  pairs,  l'Irlande  par  vingt- 
huit.  Il  y  a  en  outre  vingt-huit  lords  spirituels  d'Angleterre  et 
cinq  d'Irlande.  Les  repr£entants  sont  nommés  par  les  comtés  et 
les  villes.  Le  mode  d'élection,  qui  monte  à  plus  de  cinq  siècles, 
demandait  depuis  longtemps  une  réforme  complète,  qui  a  eu 
lieu  en  1835.  D'après  la  nouvelle  loi  électorale,  le  nombre  des 
députés  en  Angleterre  est  de  471,  dont  144  élus  par  les  comtés 
et  527  par  185  villes  et  bourgs;  dans  la  principauté  de  Galles, 
de  29,  dont  15  élus  par  les  12  comtés,  et  14  par  14  districts  de 
bourgs  ;  en  Eco^e,  de  55,  savoir  50  élus  par  les  30  comtés,  et 
25  par  76  villes  et  bourgs;  enfin,  en  Irlande,  de  105,  dont  64 
élus  parles  30  comt^,  et  41  par  34  cités  et  villes  :  en  tout,  658 
députés,  nommés  par  environ  1,000,000  d'électeurs.  Le  parle- 
ment est  convoque,  prorogé  et  dissous,  suivant  la  volonté  du 
roi.  Sa  durée  est  de  sept  ans.  C'est  lui  qui  vote  les  impôts.  La 
liste  civile  du  roi,  tant  pour  la  Grande-Bretagne  que  pour  l'Ir- 
lande et  les  colonies,  est  d'à  peu  près  60,000,000  de  francs.  Le 
souverain  porte  le  titre  de  roi  du  Koyaume-Uni  de  la  Grande- 
Bretagne,  d'Irlande  et  de  Hanovre,  défenseur  de  la  foi.  Son 
fils  atné  est  duc-né  de  Gornouailles,  comte  de  Chester,  duc  de 
Rothsay,  baron  de  Renfren  et  comte  de  Carrick  ;  une  charte  du 
roi  le  nomme  prince  de  Galles.  Les  ministres  responsables  sont 
au  nombre  de  quatre  :  le  lord  de  la  trésorerie  ou  de  l'Echiquier, 
duquel  dépendent,  outre  la  trésorerie,  la  douane,  l'accise,  le 
timbre  et  la  poste  ;  le  secrétaire  d'Etat  au  département  de  l'in- 
térieur ,  duquel  dépendent  aussi  les  colonies,  excepté  les  Indes 
orientales;  le  secrétaire  d'Etat  au  département  des  affaires 
étrangères,  et  le  secrétaire  d'Etat  de  la  guerre  et  des.Indes  orien- 
tales. 11  y  a  en  outre  un  conseil  de  commeiçce  et  des  colonies  et 
un  conseil  des  Indes.  L'Angleterre,  la  principauté  de  Galles, 
l'Ecosse  et  l'Irlande  sont  divisées  en  comtés,  à  la  tète  desquels 
se  trouve  un  gouverneur  dont  les  fonctions  sont  gratuites.  En 
Irlande,  le  roi  est  représenté  par  un  vice-roi  ;  dans  les  colonies, 
par  des  gouverneurs.  Il  y  quatre  ordres  de  chevalerie  :  celui  du 
Bain,  destiné  spécialement  à  récompenser  le  service  militaire,  et 
<^lui  de  la  Jarretière  pour  l'Angleterre,  celui  de  Chardon  ou 
de  Saint-André  pour  l'Ecosse,  et  celui  de  Saint-Patrice  pour 
rirlande.  —  Lois.  L'Angleterre  est  régie  par  deux  lois  :  la  loi 
coutume,  et  la  loi  écrite  ou  la  loi  statute  ;  la  première  se  com- 
pose de  diverses  coutumes  et  des  précédents,  c'est-à-dire  des 
arrêts  déjà  rendus  par  diverses  cours,  qui  sont  religieusement 
observés.  La  loi  écrite  se  compose  de  tous  les  édits  des  rois  et 
iies  parlements.  Il  n'est  pas  d'avocat,  de  jurisconsulte  qui  ose 
se  vanter  de  la  connaître.  Il  en  existe  un  abrégé  en  vingt  vo- 
lumes in-folio.  Les  actes  publics  comprennent  au  moins  cent 
vo'umes  in-folio.  L'une  des  principales  administrations  de 
l'Angleterre  est  l'Echiquier  :  c'est  celle  qui  contient  le  plus  de 
sinécures;  c'est  là  que  se  trouvent  les  coutumes  les  plus  étranges, 
les  plus  sottes,  les  moins  en  harmonie  avec  les  idées  de  progrès. 
-  Revenus,  dépenses,  dettes.  Les  revenus  duRoyaume-Uni 


)  ^  BftiTAVinQini. 

commence,  à  proprement  parler,  en  1688;  alors  elle  èliît  4 

16,000,000    de    francs;   en    1702,    elle  S'élevait  Z 

400.000,000,-  en    1714,     à    1,500,000,000;  eo   17î7 

1,300,000,000;    en    1759,    à    1,150,000,000;  en  nW 

1,950,000,000;   en    17&5,    à    1,850,000,000;   en  uej  , 

3.650,000,000;    en    1776,    à    3,375,000,000;  ^  m 

6,350,000,000;  en  1815,  à  28,025,000,000;  en  ttto  . 

l'avait  réduite  à  19,275,000,000  de  francs.  -FoBCisoEnni 

ET  DE  MER.  La  marine,  qui  constitue  la  princi|ialf  (brr . 

l'empire  britannique,  se  composait  en  1833  de  674  bétÏM- 

de  guerre,  dont  14  de  120  canons,  5  de  110,  Z^m  n. 

84,  10  de  80,  9  de  78,  6  de  76,  62  de  74,  7  de  52,  isdf'^.k 

de  46,  20  de  42  ;  les  autres  avaient  de  36  à  2  canons,  n  i-^ 

ce  nombre  se  trouvaient  20  bâtiments  à  vapear.  cëilc  u» 

était  servie  par  18,000  matelots  et  par  9,000  soldats.  L^'itt. 

de  terre,  cette  même  année,  offraient  un  total  de  31,7D3  a 

mes  dans  la  Grande-Bretagne,  de  23,135  hommes  en  (rW 

de  17,791  dans  l'Inde,  et  de  53,585  dans  les  autres  tn)^ 

Total,  96,294  hommes,  non  compris  les  troupes  coloniaK  r 

s'élèvent  à  4,500  hommes  en  Afrique,  à  Geyian  et  iM/ 

à  180,000  dans  l'Inde.  Il  est  vrai  aue  l'entretien  de  cf$dmiffl« 

forces  n'est  pas  à  la  charge  de  la  mère  patrie.  En  lempsdf  fofT' 

les  forces  peuvent  être  augmentées  au  moyen  d'élrangm  v 

cenaires  et  de  samibles  ou  troup^  levées  par  engagenieobi- 

lontaires,  aux  frais  de  quelques  riches  particnlien,e(dn«h^ 

taires.  Les  troupes  se  recrutent  arbitrairement.  I]ndtoieii,qtJï 

que  soient  son  âge  et  son  rang,  ne  peut  ètreobligédrpmAr 

les  armes  que  pour  la  défense  du  territoire.  Il  eible,  amtn. 

un  corps  de  volontaires  à  cheval,  appelé  |/»ofiianr|,«i  bit  ir 

service  de  notre  gendarmerie,  et  12Ô  régiments  de  nk». lu 

Angleterre,  les  ffrades  militaires  se  vendent  encore, nctf^ 

dans  la  marine,  ou  le  droit  d'ancienneté  décide  dermiicrmi 

En  temps  de  guerre,  le  gouvernement  a  recoon  i  b  pn». 

c'est-à-dire  à  l'enlèvement  forcé  de  tous  les  hommes  jr 

propres  au  service  de  mer.— Instruction  PtiBLiocB.  Bot» 

CÉLÈBRES.  L'instruction  publique  est  généralement  rtpM^ 

elle  est  l'objet  d'un  grand  nombre  de  fondations,  exffptfl(«^ 

fob  en  Irlande,  où  elle  est  dans  un  état  asseï  mnqait  U 

ffrands  corps  enseignants  sont  les  universités  de  ùaM 

aOxford  et  de  Londres,  en  Ansleterre;  celles  de  Siinl-Ai^ 

Glasgow,  Aberdeen,  Edinburgn,  en  Ecosse;  celle  de  Ma 

en  Irlande.  Tous  les  arts  y  sont  cultivés  avec  succèi,  et  pirt^ 

lièrement  les  arts  mécaniques,  qui  ont  porté  si  haut  X'aà^ 

anglaise.  Au  nombre  des  hommes  célèbres  que  l'Anfldo^' 

vu  naître,  on  doit  citer  :  Bacon,  Chaucer,  Gower,  Ben  J«t*^ 

Shakspeare,  Harrington,  Cambden,  Iniso  Jones,  IfiltoOr^ 

rendon,  Barrow,  Hobbes,  Butler,  Hamilton,  Ottway.Sp» 

Waller,  Temple,  Dryden,  H«)oke,  Locke,  Shaftesbun,J*' 

Bow,  Wren,  Addison,  Prior,  Gay,  Pope,  Thompwn,  l*^* 

broke,  Fielding,  Hervey.  Bicharason,  Hogarth,  Coirpffi"^ 

rick,  Samuel  Johnson,  Warton,  Sydenham,  Robertsoo,  "* 

Byron,  H.  Davy .  L'Ecosse  s'honore  d'avoir  produit  les  hêwr 

lâlbrymple,  Ferguson,  Hume,  Sroollet,  "Obertson;  l«f'^ 

vains    politiques  Amorans,  Beattie,  Oswald,  Reid,  S»**' 

Playfair  ;  les  poètes  Armstrong,  Blair,  Bums,Horof,i««»* 

Graham,  O'Gilvy,  Bamsay  et  Waltf  r  Scott  ;  les  miiw»^ 

ciens   et  physieiens   Ferguson,  Gregory.  Keil.  ^•"f^ 

Napier,  Bobinson,  J.  Watt,  Simson  et  Stewart.  Q»*^  Vl 

lande,  elle  est  fière  d'avoir  donné  le  jour  à  un  grand  njjr 

d'hommes  célèbres,  comme  savants,  littérateurs,  P*^.***^ 

riens,  etc.  ;  dans  ce  nombre  nous  citerons  Boyie,  ^^^^ 

ham,  Farquhar,  Congrève,  SiecI,  Berkiey,  les  deoi  f»* 

Swift,  Thomas  Shendan,  Campbell,  Dancan,  RoicnB» 

Burke,  Goldsmith,  Sterne,  Sheridan,  Graltan,  Cavrao,  ^ 

lesley,  Ganning,  Castlereagh,  Wellington  et  0'Con"rti  ^ 

Ck)NSiDÉRATiONS.  Nous  emprunterons  au  savant  «"^^ 

M.  G.  Dupin  sur  l'Angleterre  les  considérations  wiwjri; 

donnent  une  idée  parfaite  de  l'infl^uence  de  la  wf«^^ 

iagne,  —  <i  L'ambitieuse  et  prudente  Angleterre  tifl*» 

ahiords  de  tous  les  continents  des  postes  avancés  w»f^* 


connaît  aucun  repos.  Arrétons-nons  à  ce  sp^c***^^*/^**!! 
dans  l'histoire  des  nations.  En  Europe,  Venipire  t^^ 
touche  à  la  fois,  vers  le  nord,  au  Daoemarck,  à  l*AII«**PJ^ 
la  Hollande,  à  fa  France  ;  vers  le  sud,  à  lEspaçne,  *  ^r,, 
à  riUlie,  à  la  Turquie  occidentale.  Il  possède  il«j  /^. 
driatigue  et  de  la  Méditerranée;  il  cooimande  ^^^ 
mer  Noire  comme  à  l'issue  de  la  Baltique.  Un  ««f'J'îjr  * 
fine,  arbitre  de  l'Archipel,  a  cessé  d'être  adwse  à  h  «** 


Bftrrirs. 


(429) 

oadain  les  forts  du  Péloponèse  ont  reiroavé  leurs  libérateurs 
lans  la  postérité  des  Héraclides  ;  et,  de  Connthe  à  Ténédos,  la 
ner  qui  conduit  au  Bosphore  est  devenue  pour  les  enfants  des 
krgonautes  le  chemin  ae  la  victoire,  et  d'une  autre  toison  d*or, 
indépendance  nationale!  En  Europe,  l'empire  britannique 
olère  cette  conooéte.  En  Amérique,  il  borne  la  Russie  du  côté 
lu  pôle,  et  les  États-Unis  du  côté  des  régions  tempérées.  Sous 
a  zonetorride,  il  domine  au  milieu  des  Antilles,  cerne  le  golfe 
lu  Mexique,  et  se  trouve  en  présence  des  nouveaux  Etats  qu'il  a 
e  premier  instruits  à  l'indépendance  de  la  mère  patrie,  pour  les 
«nger  sous  la  dépendance  de  son  industrie  mercantile.  En 
Déme  temps,  afin  d'épouvanter  sur  les  deux  mondes  tout  mortel 
[oi  tenterait  de  lui  ravir  le  flambeau  de  son  génie  et  le  secret  de 
es  tempêtes,  il  tient  en  sa  garde,  entre  l'Afnqoe  et  l'Amérique, 
or  le  chemin  de  l'Europe  à  l'Asie  le  rocher  où  ses  mains  ont 
tnchafné  le  moderne  Prométhée.  —  En  Afrique,  du  sein  de 
'tie  consacrée  jadis,  sous.le  symbole  de  la  croix,  à  la  sûreté  de 
oas  les  pavillons  chrétiens,  l'empire  britannique  inspire  aux 
nrbaresques  le  respect  de  sa  seule  puissance.  —  Du  pied  desCo- 
oniies  d'Hercule,  il  porte  l'effroi  jusqu'aux  provinces  du  Maure. 
UkT  les  bords  de  l'Atlantique,  il  a  bâti  les  forts  de  la  Côte-d'Or  et 
Je  la  Montagne-du-Lion  (Sierra-Leone),  C'est  de  là  qu'il  fond 
wr  la  proie  livrée  par  les  races  noires  aux  races  européennes,  et 
r'est  là  qu'il  atUche  à  la  glèbe  les  affranchis  qu'il  ravUà  la  traite. 
kir  le  même  continent,  par  delà  les  tropiques  et  dans  la  partie 


BEITO. 


>lantatîon,  il  colonise  un  nouveau  peuple  britannique;  et, 
oignant  l'activité  de  l'Anglais  à  la  patience  du  Batave,  en  cet 
instant,  autour  de  ^ofifif-Fn>^afice,  il  recule  les  bornes  d'un 
&Ublt8sementqui  ^ndira  dans  le  sud  de  l'Afrique,  à  l'égal  des 
Etats  qu'il  a  fondes  dans  le  nord  de  l'Amérique.  De  ce  nouveau 
foyer  d'action  et  de  conquête,  il  étend  ses  regards  sur  la  route 
le  l'Inde;  il  découvre,  il  envahit  les  stations  qui  conviennent 
I  sa  marche  commerciale,  et  se  rend  ainsi  le  dominateur  exclu- 
»f  des  échelles  africaines,  du  Levant  et  d'un  autre  hémisphère. 
—  Enfin,  aussi  redouté  sur  le  golfe  Persiqne  et  dans  la  mer 
Erythrée  que  sur  l'Océan  Pacifique  de  l'Inde,  l'empire  briUn- 
nique,  possesseur  des  plus  belles  contrées  de  l'Orient,  voit 
régner  ses  facteurs  sur  80,000,000  de  sujets.  Les  enquêtes  de 
Msmarchandscommencenten  Asie^où  s'arrêtèrent  lesconquêtes 
f  Alexandre,  où  ne  put  arriver  le  dieu  Terme  des  Romains, 
aujourd'hui,  des  rives  de  l'Indus  aux  frontières  de  la  Chine, 
wx  sommités  du  Thibet,  tout  reconnaît  la  loi  d'une  compagnie 
mercantile  confinée  dans  une  rue  étroite  de  la  cité  de  Lonares. 
—Ainsi,  d'un  centre  unique,  par  la  rigueur  de  ses  institutions 
Jt  par  l'état  armé  de  ses  arts  civils  et  militaires,  une  fie  qui, 
lans  l'Archipel  océanique,  serait  à  peine  comptée  au  troisième 
^^re,  fait  sentir  l'effet  de  son  industrie  et  le  poids  de  sa  puis- 
ante à  tontes  les  extrémités  des  quatre  parties  du  monde,  en 
néme  temps  «qu'elle  peuple  et  qu'elle  civilise  une  cinquième 
Mrtie,  qui  smvra  ses  lois,  parlera  sa  langue,  et  recevra  ses 
nœors  et  son  négoce,  avec  ses  arts  et  ses  lumières.  —  Cette 
mmense  dispersion  de  colonies  et  de  provinces,  qui  ferait  la 
aiblesse  et  la  ruine  de  toute  autre  naUon,  fait  le  salut  et  la 
w)rce  du  peuple  britannique,  xt^  Et  en  effet,  c'est  là  qu'il 
Jrouve  les  matières  premières  nécessaires  à  ses  fabriques  et  les 
lebouchésqui  en  font  la  prospérité. 

UiTAUNiQUES  (Ilbs)  {géoçT.),  groupe  d'Iles  de  l'Océan 
atlantique,  Csisant  partie  de  l'Europe  occidentale,  et  se  compo- 
ant  de  la  Grande-BreUgne,  de  l'Irlande ,  des  Hébrides^  des 
JttaaeSf  des  Shetland  et  de  quelques  autres  Iles  disséminées 
wr  la  côte  des  principales  (F.  ces  divers  articles). 

BEITINKIENS,  s,  m.  {hi$t.  ecciés.)  pi.  nom  qu'on  donne  à 
me  sorte  d'ermites  d'itolie. 

BEITIOG  A  (fféogrX  petite  Ile  de  l'Amérique  méridionale,  sur 
geôles  du  Brésil.  Elle  appartenait  aux  Portugais,*qui  y  avaient 
Mti  un  fort  qui  défendait  le  port  de  Saint-Vincent,  qui  est  vis- 

l*flS. 

■BiTius  (François),  capucin  de  Rennes,  dont  le  nom 
*»ncais  était  probablement  Brice  ou  le  Bris.  Après  avoir  con- 
acre  sa  jeunesse  aux  pénibles  travaux  des  missions  dans  le 


«d^Uon  de  V Abrégé  de$  annaUt  ecclésiastittuei  de  Baronius, 
»ae  leur cootiniiation  (par  Sponde)  jusqu'à  l'an  1646,  Rome, 
|«W,  &5  et  71,  5to1.  in^**.  Il  a  aussi  beaucoup  travaillé  à  la 
•won  arabe  de  la  BiWe,  qui  fut  publiée  par  Nawri,  en  3  vol. 
''Hol.,  Boine,  1671,  avec  le  texte  oe  la  Vulgate  en  regard.  Ces 


deux  ouvrages  sont  fort  rares,  la  plupart  des  exemplaires  ayant 
été  envoyés  an  Levant. 

BRITO  (mythol.)y  c'esl-à-ilire  (en  crétois)  la  Dotiez,  ou  BRI- 
TOMARTIS,  la  douce  Vierge  (BpiT«,  BpiTc|xaoT!ç) ,  divinité  Cre- 
toise, qui  originairement  ne  fut  autre  qu'Artemis  ou  Diane.  On 
lui  donna  le  surnom  vulgaire  de  Dictynne,  soit  parce  qu'elle 
était  censée  conduire  la  chasse  sur  le  mont  Dictys,  soit  à  cause 
des  filets  (^ixtocv)  dont  la  chasse  fait  un  si  fréquent  usage.  Dans 
la  suite,  les  mythologues  grecs  distinguèrent  Britomartis  Die- 
tynna  d'Arlémis,  et  l'on  en  fit  une  nymphe  qui  reproduisait 
en  elle  les  mœurs  et  le  caractère  de  la  déesse.  Fille  de  Jupiter 
et  de  Carniê,  elle  avait  juré,  dit-on,  de  n'avoir  de  passion  que 
pour  la  chasse.  Le  roi  de  Crète,  Minos,  l'ayant  un  jour  rencon- 
trée, voulut  s>n  faire  aimer.  Britomartis  se  mit  à  l^uir  ;  plutôt  que 
de  se  laisser  atteindre,  elle  se  précipita  dans  la  mer,  et  toml)a 
dans  les  filets  d'un  pêcheur.  Diane  alors  la  mit  au  rang  des 
divinités.  D'antres  disent  qu'elle  tomba  un  jour  dans  ses  propres 
filets,  et  qu'elle  n'obtint  sa  délivrance  de  Diane,  sa  protectrice, 
qu'à  condition  de  lui  élever  un  temple.  C'est  ce  quelle  fit,  en 
dédiant  en  Crète  à  la  sœur  d'Apollon  le  temple  dit  de  Diane 
Dictynne.  Ceux  qui  tiennent  pour  la  prenûèrc  légende  la  cou- 
ronnent en  disant  qu'à  partir  de  l'époque  de  sa  disparition,  Bri- 
tomartis porta  le  nom  d'Aphée  (l'invisible;  a  negat.,  ^otvGfAAi 
Siraitre);  ceux  qui  adoptent  la  aeuxièmc  lui  donnent  celui  de 
ictynne.  Aphée  avait  à  Egine  un  beau  temple,  et  même  Pin- 
dare  fit  un  hymne  pour  les  fêtes  de  cette  déesse.  Dictynne  était 
adorée  en  Crète,  mais  principalement  à  Cydon.  On  prétendait 
que  son  culte  venait  ae  Samos.  Arlémis  Dictynne,  qui  peut 
sembler  différente  de  Britomartis,  et  qui  au  fond  n'en  diffère 
pas,  avait  un  temple  à  Anticyre  et  un  autre  en  Laeonie. 

BRITO  (Philippe  de),  né  à  Lisbonne  en  1570,  eut  pour 
père  un  Français.  Il  passa  fort  jeune  aux  Indes,  et  fut  succes- 
sivement charbonnier,  marchand  de  sel  et  fermier  général  des 
salines  de  Sundina,  lorsque  cette  Ile  était  au  pouvoir  d'Aracan, 
dont  l'habilçté,  la  hardiesse  et  la  prudence  de  Brito  avait  attiré 
les  regards  en  diverses  occasions.  Ce  monarque  l'autorisa  en 
1601  a  rebâtir  et  à  repeupler  le  port  de  Sirian.  En  peu  de  temps 
Brito  réussit  au  delà  de  toute  espérance,  fut  nomme  gouverneur 
de  ce  port,  et  y  construisit  une  bonne  citadelle.  Quelque  temps 
après^  il  se  rendit  auprès  du  roi  aracanais,  qu'un  Turc  cherchait 
à  indisposer  contre  la  nation  portugaise.  Il  détruisit  les  injustes 
accusations  de  ce  Turc,  et  repartit  pour  Sirian.  Le  roi  se  laissa 
aller  de  nouveau  aux  insinuations  du  Turc,  et  envoya  à  Brito 
l'ordre  de  démolir  sa  citadelle.  Celui-ci  reçut  cet  ordre  avec  une 
apparente  soumission ,  mais  se  prépara  activement  à  une  dé- 
fense énergique,  et  fit  hommage  du  port  de  Sirian  au  vice-roi 
des  Indes.  Attaqué  par  trois  fois,  il  repoussa  avec  un  courage  sur- 
prenant la  flotte  ennemie,  et  lui  causa  les  plus  grandes  pertes; 
une  fois  surtout,  il  fit  un  grand  nombre  de  prisonniers,  parmi 
lesquels  se  trouvait  le  fils  du  roi  d'Aracan.  Ce  dernier,  réclamé 
par  son  père,  fut  rendu  à  la  liberté,  à  la  condition  qu'il  serait 
conclu  une  alliance  sincère  et  durable  avec  les  Portugais,  aux- 
quels on  restituerait  l'Ile  de  Sundina.  Le  roi  promit  tout ,  et 
rôçut  avec  bienveillance  le  fils  du  gouverneur  Brito,  arrivé  de 
Sirian  avec  son  fils;  mais,  au  moment  où  le  jeune  Brito  allait 
repartir,  il  fut  massacré  avec  ses  camarades  par  ordre  du  roi , 
qui ,  à  la  tête  d'une  armée  formidable  et  d'une  puissante  flotte, 
vint  attaquer  la  citadelle  de  Sirian.  Brito  résista  à  une  canon- 
nade de  trente  jours;  l'ennemi,  forcé  de  se  retirer,  fit  de  grandes 
pertes  dans  sa  retraite.  L'incendie  consuma  sa  citadelle  peu  de 
temps  après;  mais,  plus  fort  que  l'adversité,  il  la  rebâtit  plus 
grande  et  plus  commode.  Mais  peu  à  peu  la  fortune  le  cor- 
rompit; on  vit  le  héros  invincible  et  magnanime  se  déshonorer 
par  sa  cruauté,  par  son  insolence  et  son  avarice.  Le  roi  d'Ova 
vint  l'attaquer  à  son  tour,  entra  dans  sa  citadelle  à  l'aide  de 
la  trahison  d'un  offider  du  gouverneur,  et  fit  empaler  le  mal- 
heureux Brito. 

BRITO  (Le  CHEVALIER  db)  ,  emmené  en  France  comme 
otage ,  y  resta  en  surveillance  sous  le  gouvernement  im- 
pénal. En  1814,  il  fut  chargé  d'affaires  à  Paris  du  roi  de  Por- 
tu^l ,  et  passa  en  1816  en  la  même  qualité  au  royaume  des 
Pays-Bas.  Il  est  mort  à  Paris  en  1826.  On  lui  doit  divers  articles 
de  la  Biographie  univenelie,  relatifs  à  l'histoire  de  sou  pays, 
qu'il  connaissait  parfaitement. 

BRITO  ou  BRITTO  (BERNARD  DE),  historien  portngais,  né  à 
Alméida  le  20  août  1669,  mort  dans  cette  même  ville  le  27  fé- 
vrier 1617,  éuit  entré  de  bonne  heure  dans  l'ordre  de  Ctteaux. 
Philologue  distingué,  connaissant  à  fond  l'italien  et  le  français, 
versé  profondément  dans  les  langues  hébraïque  et  grecque,  il  se 
fit  encore  remarquer  par  son  éloquence  dans  les  prédications 
évangéliques.  Le  premier,  il  fonda  l'histoire  de  son  pays.  Cet  ou- 


^ 


ERITTON. 


(430) 


BmiTBS, 


vrage curieux,  plein  de  reoseignemenls  utiles,  eut  un  çcuïïd  suc- 
c^ors  de  sa  publication.  On  doit  lui  reprocher  un  défaut,  c*est 
sa  grande  prolixité  et  la  recherche  prétentieuse,  quelque  peu 
puérile  même,  au  moyen  de  laquelle  rauleur  fait  marcher  pres- 

2ue  parallèlement  Thistoire  du  Portugal  et  celle  de  Thumanité. 
*est  à  peine,  à  Ten  croire,  si  la  seconde  a  quelque  priorité  sur 
la  première.  Philippe  111,  pour  le  récompenser,  le  nomma  his- 
toriographe du  Portugal.  Ses  ouvrages  sont  :  1^  Monarauia 
Luêilana,  Celte  première  partie  de  l'histoire  générale  du  Por- 
tugal va  jusqu'à  la  naissance  de  Jésus-Christ;  elle  fut  imprimée 
dans  le  monastère  d'Alcobaça,  en  1597,  in-fol.,  et  renferme 
une  géographie  ancienne  de  la  Lusil?nie  (Geogmfia  anliga 
de  Lusilania);  le  second  volume  sur  le  même  sujet  ne  parut 
que  onze  ans  blus  tard,  Usbonne,  1609;  il  comprend  depuis  la 
naissance  de  Jésus-Christ  jusqu'au  comte  D.  Henri.  Cette  his- 
toire, continuée  par  d'autres  écrivains,  forme  7  vol.  in-fol. 
^  Une  Clironique  de  Tordre  de  Clteaux  (Chronica  de  CisUrs)^ 
Lisbonne,  1602,  in-fol.  5"  Ehgios  dos  reys  de  Portugal,  Lis- 
bonne, 1605,  in-4o.  Ce  livre  contient  des  portraits  de  rois  gravés 
sur  cuivre.  Brito  a  laissé  en  outre  un  très-grand  nombre  de  ma- 
nuscrits. 

BRiTO  FRETRE  (FRANÇOIS  de),  général  portugais.  Il  fit 
imprimer  à  IJsbonne,  en  1675,  in-fol..  Nova  iMsilania,  to- 
toria  da  guerra  Brasiliea  (Nouvelle-Lusitanie,  histoire  de  la 
guerre  du  Brésil).  Ce  livre  estimé  est  fort  rare. 

BRITO  (Diego),  natif  d*Alméida,  chanoine  de  la  cathédrale 
de  Coimbre,  professeur  de  droit  canonique  dans  Tuniversîté  de 
cette  ville,  fut  élevé  au  rang  de  sénateur,  et  mourut  presque 
octogénaire  en  1655,  à  Cor,  près  du  monastère  d*Alcobaça.  On  a 
de  lui  :  1°  De  loeaio  et  cmdurto,  Lisbonne,  in-fol.;  ^  Consi- 
ïium  in  causa  majoratuê  regiœ  coronœ  regni  Lusitamw,  pro 
Didaro  a  Siiva,  comité  ialinarum,  advenue  ejus  nepolem  Ao- 
dericum  Gomesium  a  SUva,  Pattranœ  dueem,  Lisbonne,  161  S, 
in-4«. 

BRITO  (Bernard  Gomès  de)  (F.  Fernando  [Alvaro]). 

BRiTOLAGiE  {géogr,  ane,).  C'était,  à  ce  (]u*il  parait,  un 
peuple  appartenant  aux  Bastarnes,  dans  la  Dacie  orientale.  Pto- 
lémée  (m,  10)  le  rattache  à  la  Mésie  inférieure,  et  place  ses 
demeures  au-ae&sus  des  Peucini. 

BRITOMAR,  chef  insubrien  oui  commandait  le  corps  des  Ci- 
salpins, dans  la  guerre  que  les  traulois  d'Italie  déclarèrent  aox 
Romains,  Tan  235  avant  J.-C.  11  prit  part  à  la  bataille  de  Fésule, 
où  les  Romains  furent  vaincus,  et  disparut  à  la  journée  de 
Télamon ,  par  laquelle  iEmilius  yengea  cette  défaite.  Son  nom 
paraît  sigmfier  le  grand  Breton,  En  efiet  mor  en  langue  galÛ- 
que,  mawr  en  cambrien,  voulait  dire  grand. 

BRITOMARIS,  jeune  prince  des  Gaulois  Sénonais,  désespéré 
de  la  mort  de  son  père,  tué  dans  une  action  contre  les  Romains, 
massacra  leurs  ambassadeurs  (l'an  385  avant  J.-C.),  et  dispersa 
leurs  membres  dans  la  campagne. 

BRiTON  (mythol.),  fils  de  la  Terre,  donna  son  nom  aux  Bre- 
tons, nation  germanique  (F.  Britannus  et  Brutds). 

britones  ou  brittones  (géogr,  anc,),  nom  des  habitants 
de  la  Bretagne  (F.  Bretons).  —  Nation  germanique,  dont  on 
ne  peut  fixer  la  position. 

BRiTovius  {mythoi,\  Mars.  Cest,  dit-on,  un  surnom  local; 
•mais  nous  ne  connaissons  aucun  lieu  de  ce  nom. 

BRiTTl  (géogr.  anc.)jjpetile  ville  d'Italie,  dans  le  pays  des 
Sabins,  à  Test,  près  du  Tibre,  et  au  sud  de  Cures. 

BRiTTox  (Thomas),  charbonnier  antiouaire,  naquit  en 
1650  près  de  Higham  -  Ferrers ,  dans  le  Northamptonshire. 
Vers  la  fin  du  xvii^  siècle,  ce  fut  une  mode  presque  univer- 
selle en  Europe,  chex  les  hommes  de  loisir  aussi  bien  que  chei 
les  savants,  de  faire  des  collections  d*obiets  curieux.  Les  ma- 
nuscrits anciens,  les  vieux  livres,  les  éditions  les  plus  rares 
étaient  mis  à  des  prix  excessifs.  En  Angleterre,  cet  engoue- 
ment alla  peut-être  plus  loin  que  partout  ailleurs.  Tous  les  gens 
de  distinction  couraient  chez  les  bouquinistes  aux  étalages  en 

Siein  vent;  on  s'intriguait,  on  se  battait,  on  se  ruinait  à  propos 
'un  parchemin  vennoulu.  Les  gentlemen,  après  la  promenade 
du  matin,  se  réunissaient  chez  un  libraire,  et  là  chacun  exaltait 
ou  maugréait  sa  journée  de  la  veille,  selon  qu'il  avait  été  heu- 
reux ou  malheureux  à  cette  espèce  de  chasie  aux  livres,  Quaad 
tous  les  amateurs  étaient  à  peu  près  réunis,  un  charbonnier 
jetait  à  la  porte  du  libraire  son  sac  de  charbon ,  non  sans  re- 
garder encore  si  quelque  pratique  ne  l'appelait  point  pour  lui 
en  acheter  une  mesure,  puis  il  entrait,  et  toute  ta  noble  assis- 
tance des  amateurs  de  lui  tendre  la  main,  de  s'informer  de  sa 


santé,  a  Eh  bienl  Thomas,  quoi  de  nouveau!  »  ce  qui  àb^ 
fiait  :  a  Avez  -  vous  décou\ert  quelque  bonne  édiUoa^ 
vieille,  quelque  vénérable  manuscrit  Quatre  ou  ciuq  îm  ^ 
lenaire?  »  Eft  Thomas  Britton  le  chamonnier.  qui  amnit  k 
rues  de  Londres  en  détaillant  du  charbon,  était  le  plos^kà 
le  plus  intelligent  de  tous  ces  fureteurs.  Toute  sa  idcBot 
bornait  à  la  lecture,  et  cependant  sa  collection  était  iin^ 
curieuse,  la  mieux  composée.  Lorsque,  peu  d'aDoêei uaoïia 
mort,  il  vendit  quelques-unes  de  ses  curiosités,  Tbonui  H(m 
savant  antiquaire,  qui  en  vil  le  catalogue  iiupriroé,dilqoeaS 
nomenclature  témoignait  de  la  profonde  érudition  de  Brifti 
dans  la  connaissance  des  livres  rares  et  des  vieux  namuaà 
Le  charbonnier  érudit  finit  par  devenir  un  homme  à  U  oxà 
non  pas  au'il  changeât  ses  habitudes  et  ne  vendit  pliu  de  cb. 
bon  :  il  était  trop  modeste  pour  changer  de  métier;  auMi 
reçut  dans  son  grenier  la  société  la  plus  aristocraliqur,  li  ^ 
élégante  de  Londres,  curieuse  qu'elle  était  de  voir  la  cullnta 
scientifique  de  l'homme  du  peuple  sans  éducation. Seivkiiiv 
les  plus  assidus  furent  les  comtes  d'Oxford  ^  de  PembruLecili 
duc  de  Devonshire.  Le  charbonnier,  plus  mgénieux  qoe  Ua 
ces  hommes  de  loisir  dans  l'art  de  passer  le  temps,  iioa^s 
que  l'on  ne  connaissait  point  L  Londres,  de  donner  des  cmoiI 
avec  des  morceaux  de  musique  rares  et  précieux  qu'il  aviii» 
cueillis  lui-même.  Le  premier  qu'il  donna  eut  Ueo  eo  1678.  Oi 
y  vit  les  plus  grands  maîtres,  Pepuscb,  Ilsndel  luiHDéiDf,(» 
cuter  leurs  diefs-d'œuvre  sur  le  clavier,  et  Dubonrg  y  Cm»» 
tendre  son  premier  solo  sur  le  violon .  Britton  y  tenait  \a-nm 
sa  partie  sur  la  basse- viole.  Inutile  de  dire  que  letooinmà 
charbonnier  devinrent  le  rendez-vous  de  ce  que  LooàsnH 
fermait  de  plus  beau,  de  plus  riche,  de  plus  élégant  a  ^ms 
et  en  femmes.  Un  habitué  de  ses  concerts,  voulant  usmk 
la  compagnie  à  ses  dépens,  s'avisa  un  jour  d'y  amener  ui«- 
triloque;  tout  à  coup,  au  moment  où  les  dernières  iwini»' 
naient  de  tomber,  une  voix  se  fait  entendre  qui  parait  Tcwà 
ciel  ;  elle  annonce  à  Britton  que  son  heure  dernière  a  km, 
c^u'il  ne  lui  reste  que  le  temps  de  se  mettre  à  eenoox,  etdeft* 
ater  un  Pater,  Malheureuse  parade!  le  crédule  charbooBKri 
prosterne,  une  fièvre  violente  s'empare  de  lui,  etquelqoajM 
après  il  meurt,  en  septembre  1714. 

BRiTA  ISARJB  (géogr,  anc,),  ville  orientale  des  VdiocMA 
dans  la  Gaule  Lyonnaise,  sur  l'Inn. 

BRIVAL  (Jean),  était  procureur  général  §yw»c  Ai*ç*^ 
ment  de  la  Corrèze,  lorsqu'il  fut,  en  1791,  élu  dépoté  deff<^ 
partement  i  l'assemblée  législative.  Il  s'y  montra  l'an  ^p 
lélés  défenseurs  du  peuple ,  demanda  en  1792  la  a»Tff*«« 
canons  des  statues  cle  bronze  des  anciens  rois  de  France, eïr 
nonç^  ensuite  les  chevaliers  du  poignard,  qui  se  rendairtit» 
la  reine  pour  y  conspirer  contre  le  peuple.  Elu  i  la  ^^^'^'Jjjf 
il  vota  la  mort  de  Louis  XVI,  sans  appel  et  sans  sursis.  Aprok 
51  mai,  il  se  rendit  à  la  commune  de  Paris  po«r  la  Wioj^ 
sa  conduite  dans  cette  révolution.  Au  mois  d'août,  il  fol ««J 
d'une  mission  dans  le  département  de  l'Allier.  H  ^^JJJr 
moteurs  de  la  journée  du  9  thermidor;  ^^i^^jL 
an  in,  le  rappel  en  FrancedeM.  Talleyrand  Périgord,H,«» 
le  même  mois,  devint  membre  du  conseil  des  •'*^'^' "V 

Sarut  rarement.  Après  le  18  bmroaire,  il  derinljogedelK* 
'appel  de  Limoges,  et  en  exerçait  les  fonctions  en  'J!^' * 
du  second  retour  des  Bourbons.  Atteint  alors  ptf  l>  wj* 
nistie  du  16  janvier  1816,  il  fui  forcé  des'ex|>atrier  ettfff 
chercher  un  asile  sur  la  terre  étrangère.  Il  se  retira  i  Cotft** 
où  il  est  mort. 

BRIYAS  (Vibille-Brioude)  (aéogr,  anc.)fT\ïkàHhj^ 
dans  la  première  Aquitaine,  surrElaver,  à  quelques  roi»* 
source  (F.  Briovdb). 

BRfYATES  PORTUS  OU    OÉSOBRIVATE  (BtBST^)  (f^^ 

anc.  ),  ville  occidentale  des  OsismiL  peuple  g>*^^  p' 
Lyonnaise  troisième,  à  l'ouest  de  Morgannum,  P'^^J*^ 
montoire  Gobaeum.  — Britates  portus,  port  de  la  •jJ^JJJ 
troisième,  chez  les  Ramnètes,  un  peu  au  nord  de  l'cnu»*»'' 
d  u  Liger  (Loire).  ^^ 

BRIVES-LA-CAILLARDE  ((^r^r.),départeiDeiitdclâC«r^ 
sur  la  rive  gauche  de  la  G)rrèze,  â  6  lieues  sud-outttdtt 
Cette  ville  possède  des  manufactures  de  draps,  de  mM0^ 
de  mouchoirs  de  soie,  etc  II  y  a  une  filature  de  coftoot  "^J^ 
nulacture  importante  de  bougies-derget;  une  ^^^^^j^^*!!^ 
de  noix,  des  distilleries  d'eaux-de-vie  ei  «ae  bi»a»<|^ 
cire  à  la  vapeur.  Le  commerce  est  asses  ^^^^^^^'^^f^*^^^^^^^ 
en  vins,  huiles,  eaux-de-vie,  châtaignes,  bob  de  cg"*|^ 
et  bestiaux.  Brives  est  renommée  pour  Mt  t'^i^.*'*^^^ « 
fées,  pàtétde  perdreaux  rouges  tus  tnAs»  mm^r^ 


BBIEABB.  (  481  ) 

Dootarde  tiolette.  Il  s*y  tient  nue  fmre  de  trois  joars  poar  les 
lestiaux  le  13  juin. 

BEiTES  (Martial  de]  (F.  BIartial). 

BRivoDCRCM  (fiRiAR£)  ((jf^o^r.  anc.)#  ville  des  Sénonais, 
lans  la  quatrième  Lyouoaise,  sur  le  Liger  (Loire}. 

BElXEN  {géogr.)f  petite  ville  du  Tyrol,  au  conQuent  du 
tienli  et  de  l'Ëysacky  au  milieu  de  hautes  montagoes.  Il  y  a  un 
ftehë.  On  y  remarque  le  palais  épiscopal  et  la  cathédrale.  Son 
m  est  renommé.  £lle  a  3,800  habitants. 

BanCBAM  {géogr,),  ville  d* Angleterre  (Devon),  sur  la  baie  de 
Forbay,  avec  un  port.  Sa  principale  industrie  consiste  dans  la 
éclie,dont  on  transporte  les  produits  à  Londres,  Bath,  Bristol. 
la  population  est  de  4,500  hommes. 

BRKBE  (Jean-Gcillaume],  né  le  27  juillet  1785  à  Spa, 
it  tour  à  tour  procureur  et  notaire  dans  celte  ville.  Partisan 
xilté  de  la  révolution ,  on  le  nomma  le  18  août  1789  bourg- 
lestre  de  la  commune  de  Spa,  puis  membre  et  secrétaire  per- 
étuel  de  rassemblée  représentative  de  Franchimont,  et  en 
790  député  suppléant  du  tiers  état  du  pays  de  Liège.  A  la  ré- 
Qtégration  du  prince-évêque  dans  ses  Etats,  Tan  1791,  Brixhe, 
iroscrit  par  la  commission  impériale  comme  Tun  des  quatorze 
beCs  de  la  révolution  liégeoise,  se  réfugia  en  France,  et  y  devint 
lembre  du  comité  général  d<-s  Belges  et  des  Liégeois  réunis. 
ors  de  Finvasion  de  la  Belgique  et  du  pays  de  Liège  ^r  Tar- 
ife française,  en  novembre  1792,  il  rentra  dans  la  municipalité 
eSpa,  et  fut  nommé  député  à  Tadministration  générale,  où  il 
i  montra  ardent  partisan  de  la  révolution  et  de  la  réunion 
are  et  simple  de  Liège  à  la  France.  Dans  la  retraite  de  Du- 
lotiriez ,  Brixhe  retourna  en  France.  On  Ty  vit  employé  à  la 
^rification  générale  des  assignats,  puis  au  comité  des  Gnances, 
t  vérificateur  dans  les  départements  du  Nord  et  des  Ardennes. 
'uand  les  assignats  furent  supprimés,  Brixhe  devint  avocat 
rès  les  tribunaux  des  départements  de  l*Ourthe,  de  Sambre-et- 
[euseetde  la  Meuse-Inférieure.  En  1798,  rassemblée  électo- 
ile  le  nomma  administrateur  du  département ,  et  en  1799  il 
it  député  au  conseil  des  cinq  cents.  Antagoniste  acharné  de 
onaparte,  on  le  força  de  revenir  dans  sa  patrie,  où  il  exerça  les 
ro(essions  d*avocat,  puis  d*a voué  jusqu'à  sa  mort  arrivée  en  fè- 
rier  1807.  Brixhe  a  publié  :  1**  le  Journal  des  séances  du  con- 
^s  du  marquisat  de  Franchimont,  tenu  au  village  de  Polleur, 
mmencé  le  26  août  1789,  Liège,  1789,  in-4«;  2«  la  Tribune 
ibtique  du  département  de  l'Ourlhe,  Liège,  an  v  (1797), 


BaixiA  {Breseia)  {géogr,  anc.\  capitale  des  Brixentes ,  vers 
centre  du  pays ,  sur  le  fleuve  Mêla.  —  Porte  de  Crémone , 
râ  partait  une  route  de  Crémone  à  Brixia. 

BaiXENTES  (portion  du  pays  de  Brixens)  {géogr,  anc), 
uple  de  la  Gaule  Cisalpine,  au  nord-est,  entre  les  lacs  Benacus 
Pest,  et  Savinius  à Touest.  —  Peuple  de  la  Rhétie,  vers  les 
■rces  de  TAthésis,.  avait  pour  bornes,  au  nord  les  Alpes  Rhé- 
[Qes,  et  au  sud  les  Isarques  et  les  Medoaci. 

BBIBARD  (Gabriel),  avocat  au  parlement,  et  premier  com- 
s  à  la  chancellerie  du  Tordre  de  Saint-Esprit.  Il  prit  dans 
HÎeurs  ouvrages,  et  quelques  biographes  lui  donnent  mal  à 
!>pos  le  titre  d  abbé,  quoiqu'il  n*ait  jamais  été  tonsuré.  Il  por- 
l  l'habit  violet,  mais  par  mesure  d'économie.Cétait  un  homme 
Dx,  simple,  modeste,  aimant  le  droit  chemin  et  fuyant  Tin- 
^pe.  Il  mourut  à  Paris  dans  un  grand  dénûment  le  25  jan- 
T  1793.  Ses  ouvrages  sont  :  1**  Eloge  de  Charles  F,  roi  de 
vnctf,  1768.  Ce  discours  avait  concouru  l'année  précédente 
onr  le  prix  de  l'académie  française  :  la  Harpe  fut  couronné  ; 
Histoire  généalogique  de  la  maison  de  Beaumont  en  Dau^ 
tnéf  e^vêc  tes  pièces  justificatives.  Cet  ouvra^  lui  acquit  une 
iiide  réputation  et  un  beau  rang  parmi  les  historiens  moder- 
C  3^  Fraamentde  Xénophon»  nouveltemeni  trouvé  dans  les 
ffiet  de  Palmyre  par  un  Anglais,  traduit  du  grec  en  fran- 
$9  Paris,  1783,  in-24.  C'est  une  fiction  assez  ingénieuse  de  la 
olution  d^Amérique;  4»  De  Pamour  de  Henri  IV  pfmr  les 
fret,  Paris,  1785  et  1786,  in-18;  5«  Première  et  seconde 
ire  sur  Vassemblée  des  notables,  Paris,  1787,  2  brochures 
^;  O»  Bloge  historique  de  Vabbé  Mably,  Paris,  1787.  Ce 
30ttrs  Talut  à  son  auteur  de  partager  avec  Lévesque  le  prix 
rrné  par  Facadémie  des  belles -lettres;  7®  Analyse  du 

ge  pittoresque  de  Naples  et  de  Sici/e,  Paris,  1787,  in-8^; 

«  wiatsaere  de  la  Saint- B ar thé lemff,  et  de  l'influence  des 
sngers  en  France  durant  la  Ligue,  discours  historique  avec 
preuves,  Paris,  1790,  deux  jparties,  in-8^.  Le  but  de  cet  ou- 
S^  est  de  prouver  <x  que  les  reproches  qu'on  a  faits  à  la 
ince  ne  tombent  point  sur  elle  seule;  que  le  massacre  de  la 


s: 


BSIZÔMANTIB. 

Saint-Barthélémy  est  moins  le  crime  des  Français  que  le  crime 
du  temps;  que  cesl  un  délire  universel  auqiiel  [les  étrangers 
eurent  plus  de  part  que  les  Français.  »  9*>  Notice  sur  J,^Ç, 
Richard  de  Saint -Non,  1792,  in-8«:  10"  Discours  Au- 
tcriquesur  le  caractère  et  la  politique  de  Louis  XI.  Brizard 
fut  en  outre,  avec  MM.  Mercier  et  de  l'Aulnoye,  l'éditeur  des 
Œuvres  complètes  de  J.-J.  Rousseau,  Paris,  Poinçot,  1788. 
Celte  édition,  enrichie  de  notes,  est  très-recherchée  ;  cependant 
le  lit>raire,  voulant  faire  des  économies,  dirigea  seul  \es  derniers 
volumes ,  qui  parurent  avec  les  erreurs  et  IfS  incorrectioiM 
les  plus  révoltantes.  Brizard  avait  commencé  une  His- 
toire des  Français  qui  est  restée  manuscrite.  Il  a  aussi  composé 
plusieurs  pièces  de  théâtre ,  quelques  morceaux  de  poésie  lé- 
gère pleins  de  goût  et  de  coloris.  Plusieurs  de  ces  derniers  ont 
paru  dans  le  mercure  de  France. 

brizard  (Jean-Baftiste  Britard,  dit),  comédien  firan- 
çab,  né  à  Orléans  le  7  avril  1721 ,  mort  à  Paris  le  30  janrier 
1791,  ne  fut  pas  moins  estimé  pour  ses  qualités  personnelles 

Se  pour  ses  talents.  Il  commença  par  étudier  la  peinture  sous 
rie  Vanloo,  premier  peintre  du  roi;  mais  les  succès  rapides 
qu'il  obtint  dans  cet  art  ne  purent  dominer  son  goût  pour  le 
théâtre.  Il  joua  d'abord  quelque  temps  en  province ,  puis  dé- 
buta au  Théâtre-Français  le  50  juillet  1757,  dans  l'emploi  des 
pères  nobles  et  des  rois.  Bientôt  il  fut  appelé  à  remplacer  Tac- 
tèur  Sarrazin,  qui  s'était  fait  une  grande  réputation  parmi  les 
artistes  dramatiques  de  son  époque.  Brizard  resta  près  de  vingt 
années  au  théâtre, et  n'y  créa  pas  moinsde  vingt  rôl^s  dans  des 
tragédies  nouvelles.  Cet  acteur,  à  qui  on  reproche  d'avoir  man- 

Sue  de  chaleur,  mettait  beaucoup  de  dignité  et  de  simplicité 
ans  sa  diction.  La  première  de  ces  qualités  tenait  en  partie  à  la 
belle  chevelure  blanche  qui  ornait  sa  tète.  Cette  blancheur  pré- 
coce était  le  résultat  d'un  événement  dont  il  avait  failli  devenir 
victime.  Voyageant  sur  leBhône,  sa  petite  barque  vint  se  heur- 
ter contre  une  arche  du  pont  et  chavira.  Brizard  allait  périr 
lorsqu'il  s'accrocha  des  mains  à  un  anneau  de  fer  de  cette  même 
arche  et  s'y  tint  quelque  temps  suspendu.  La  peur  qu'il  ressen- 
tit fut  si  grande  que  ses  cheveux  blanchirent  aussitôt.  La  Harpe 
le  jugea  avec  une  injuste  sévérité  ,  parce  qu'il  lui  attribuait  la 
chute  de  sa  tragédie  des  Brames,  pièce  fort  médiocre. 

BRiZE(&rtjra)  (botan.),  plantedela  famille  des  graminées,qu'on 
trouve  en  abondance  dans  les  prés  naturels  de  France  et  d'Eu- 
rope. Les  espèces  de  ce  genre  sont  fort  jolies,  leurs  épi  Mets  ont 
souvent  une  teinte  pourpre;  elles  fleurissent  en  été,  et  sont  re- 
cherchées par  les  bestiaux.  La  grande  espèce,  dite  brize  ma" 
jeure,  est  la  plus  belle  de  toutes  pes  feuilles  brillent  d'un  beau 
jaune.  La  brize  mouvf  ((e  a  les  épi  Mets  violacés,  toujours  en  mou- 
vement ;  elle  est  vivace  et  fort  commune.  La  brize  élégante  et 
la  brize  aragrostis  appartiennent  encore  à  ce  genre. 

A.  B.  DE  B. 
BRizé  (Corneille),  peintre  hollandais,  né  vers  1635,  fit  sa 
répotatioD  à  peindre  des  bas-reliefs,  des  instruments  de  musi- 

3ue ,  des  casques ,  des  boucliers ,  etc. ,  en  un  mot ,  toutes  sortes 
'objets  sans  animation.  Parmi  les  chefs-d'œuvre  en  ce 
genre ,  IVscamps  cite  la  peinture  que  Brizé  avait  faite  dans  un 
ôtel  de  ville  de  Hollande,  et  dont  le  sujet  était  un  amas  de  re- 
gistres et  de  liasses  de  papiers  en  forme  de  trophée.  Ce  travail 
était  d'un  goût  exquis  et  d'une  vérité  saisissante.  On 'ne  sait 
précisément  à  quelle  époque  il  mourut. 

BRIZELLE  (  Brixello)  [aéogr.  anc),  ville  de  la  Gaule  Cisal- 
pine, à  l'est  des  Anamani,  a  l'entrée  des  Charmis  dans  le  Pô. 

BRIZ-MARTINEZ  (DoM  Jean),  né  à  Sarragosse,  abbé  du  mo- 
nastère de  Saint-Jean  de  la  Pena ,  dans  les  Pyrénées.  Il  a  fait 
un  ouvrage  sur  les  origines  du  royaume  d'Aragon  et  de  Na- 
varre, intitulé  :  Historia  de  la  fundacion  y  antiguedades  de 
Saint-^ean  de  la  Pena ,  y  de  los  reies  de  Sobrarbe  ,  Aragon  y 
Navarra,  Saragosse,  1620,  in-fol.  On  possède  encore  du  même 
auteur  une  Lettre  imprimée,  contenant  quelques  renseigne- 
ments (de  algunos  desenganos)  pour  une  nouvelle  Histoire  du 
royaume  de  Navarre;  les  Obȏques  du  roi  Philippe  I'*^  d'A- 
ragon, 1599,  en  espagnol  ;  quelques  autres  écrits,  dont  un  sous 
ce  titre  :  Pro  CiBsstr.  Augustanœ  ancti  Salvatoris  ecclesiœ  an-- 
tiquissima  etperpeêua  cathedralitate.  Jean  Arruego  l'a  inséré 
dans  son  livre  de  Catedra  episeopal  de  Caragoxa,  1660 , 
in-fol. 


noree 

prédictions  que 

Iraient  de  pertes  barques  pleinesde  comestibles  de  toute  espèce, 
excepté  de  pdsson,  pour  l'heureux  succès  de  la  navigation. 
BRIZOMANTIB  (de  PpCÇ*»,  je  dors,  et|*amC«,  prophétie),  di- 


BROCAl«TEUE. 


•  vinalion  des  choses  futures  ou  cachées  par  le  moyen  des  son- 
ges. 

^  BRIZOMÀNCJEN,  ENNE,  adj.  qui  est  relatif  ù  Tart  de  prédire 
l'avenir  par  le  moyen  des  songes.  Cérémonie  brizomancienne. 
Il  est  aussi  substantif:  Vnbritomaneien,  une  brizomancienne» 

BROA€H  (géogr.)f  district  de  la  province  de  Guzurale ,  dans 
rilindoustan y  appartenant  aux  Anglais,  faisant  mrtie  delà 

R résidence  de  Bombay,  entouré  de  Taply,  Cherrolee,  Baroda, 
faundode,  Surate  et  la  mer,  arrose  par  la  Nerbudda ,  et 
comptant  une  population  qui,  en  1812,  s'élevait  au  chiffre  de 
157,983  âmes.  Les  contributions  de  ce  district  s'élevaient  en 
1813  à  la  somme  de  1,608,172  roupies.  Ce  nom  est  aussi  celui 
de  la  capitale  de  ce  district,  située  sur  la  Nerbudda.  C'est  une 
des  plus  fortes  villes  de  l'Hindoustan  ;  elle  est  entourée  de 
murs  et  de  tours,  et  possède  une  citadelle  très-forte.  Elle  em- 
brasse une  assez  vaste  étendue ,  ;et  cependant  ses  rues  sont 
étroites  et  tortueuses.  On  y  trouve  un  grand  non)bre  de  mos- 
quées, de  pagodes  et  de  tombeaux  ,  et  elle  renfermait  en  ,1812 
14,835  maisons  en  pierre,  avec  une  population  de  32,7  J6  indivi- 
dus ,  parmi  lesquels  se  trouvent  vingt-cinq  nats  ou  sociétés  de 
Banians  qui  se  composent  de  5,261  individus  des  deux  sexes. 
L'établissement  vétérinaire  y  est  disposé  comme  celui  de  Surate. 
Il  y  a  des  manufactures  de  mousselines  et  indiennes  de  couleur, 
beaucoup  de  blanchisseries,  ainsi  qu'un  commerce  actif  de  co- 
ton ,  de  froment  et  d'autres  produits  de  cette  fertile  contrée ,  et 
la  Nerbudda,  qui  contient  des  poissons  en  grande  abondance, 
porte  des  vaisseaux  lourdement  chargés  jusque  sur  les  quais  de 
la  ville.  Broach  faisait  partie  autrefois  ae  1  empire  du  Grand- 
Mogol ,  et  tomba ,  lors  ae  la  mort  d'Aurengzeb ,  au  pouvoir  des 
Maharattes  :  en  1772  les  Anglais  conquirent  le  pays ,  et  le  ren- 
dirent cependant  aux  Maharattes;  en  1803  il  fut  repris  par  les 
Anglais,  et  Dowlet  Row  Sindia  se  vU  forcé,  après  la  conclusion 
de  la  paix ,  d'abandonner  entièrement  la  ville  et  le  district.  Ce- 
pendant le  peischwah  conserva  les  pergunnahs  d'Ahmood, 
Jumbosier  et  Dubboi,  situés  dans  le  district,  comme  étant d'an- 
aens  fiefs  de  sa  famille,  ainsi  que  la  ville  d'OEpas,  qui  ne 
retournèrent  au  district  qu'après  la  dissolution  de  rempire  du 
peischwah. 

BROAD  (géogr.).  C'est  le  nom  d'un  lac  d'Irlande,  dans  la 
province  d'Ulster,  dans  lequel  se  trouvent  plusieurs  petites 
lies. 

BROC  {cùmm,  etpram.),  vaisseau  portatif  d'une  assez  grande 
capacité,  communément  de  bois,  garni  de  cercles  de  fer  et  de 
cuivre,  qui  a  une  anse  et  un  bec  évasé,  et  dont  on  se  sert  ordinai- 
rement pour  tirer  ou  transporter  du  vin.  Il  se  dit  aussi  de  ce 
qu'un  broc  peut  contenir.  —  Broc  s'est  dit  autrefois  pour  bro- 
che, et  il  en  est  resté  celte  phrase  familière,  Manger  de  la  viande 
de  broc  en  bouche,  la  manger  sortant  de  la  broche.  —  De 
BRIC  ET  DE  BROC,  locution  adverbiale  et  familière;  deçà  et 
delà ,  d'une  manière  et  d'une  autre. 

BROCADE,  s.  m.  (hist,  nal.),  nom  que  les  habitants  des  Mo- 
luques  donnent  à  un  poisson  qui  a  le  corps  elliptique ,  mé- 
diocrement allongé  et  comprimé,  ou  aplati  par  Tes  côtés,  la 
lete,  les  yeux;  la  bouche  et  les  écailles  petites.  Ses  nageoires 
«)nt  au  nombre  de  cinq  seulement^  toutes  molles,  sans  épines. 
Sa  tête  est  brune,  traversée  par  trois  lignes  bleues ,  qui  rayon- 
nent autour  des  yeux.  Son  corps  a  de  chaque  côté  trois  bandes 
longitudinales  vertes,  renfermant  deux  bandes  brunes.  Le  des- 
sous du  ventre  est  rouge;  une  bande  jaune  sépare  la  tète  du 
corps,  derrière  les  ouïes.  Les  nageoires  pectorales  sont  rouges , 
la  dorsale  est  verte;  le  bout  de  la  queue  est  jaune;  les  yeux  ont 
la  prunelle  noire,  entourée  d'un  iris  jaune.  Le  brocade  se  pêche 
dans  la  mer  d'Ainboine  autour  des  rochers. 

BROCANTAGE  (romm.) ,  action  de  brocanter,  commerce  de 
celui  oui  brocante.  —  Brocanter,  acheter,  revendre  ou  tro- 
quer des  marchandises  de  hasard. 

BROCANTEUR  (fomm.).  Lemotbrocanteurnese  rencontre  pas 
dans  nos  Codes  ;  on  le  retrouve  seulement  dans  des  ordonnances  et 
des  arrêtés.  C'est  un  tort  de  notre  législation  ,  car  le  brocantagc 
est  Tin  commerce  fort  étendu  et  qui  mériterait  un  article  à  part. 
Le  brocanteur  est  un  intermédiaire  fort  utile  entre  le  commer- 
çant de  choses  neuves  et  le  public.  C'est  le  traficant  des  objets 
designés  sous  le  terme  générique  d'objets  de  hasard.  Il  exerce 
de  seconde  main  tous  les  genres  de  commerce;  et  sous  ce  rap- 
port, pour  embrasser  sa  généralité,  il  faudrait  rapporter  ici 
toutes  les  règles  des  différents  genres  d'achate  et  de  ventes. 
Mais  il  est  raisonnable  de  renvoyer  cette  profession,  qui  com- 
prend tout ,  aux  spécialités  qu'elle  attire  et  concentre.  Le  bro- 
canteur ne  saurait  mieux  faire  que  de  se  soumettre  aux  pres- 
cnpuons  particulières  qui  sont  imposées  à  toutes  les  indlviduaJi- 


(452) 


BROCARD. 


tés  commerçantes  qu'il  représente  à  lui  seul.  Mais  ceoQ'iM 

nécessaire  de  lui  recommander  comme  principe  iocomeiui!? 
c'est  de  ne  point  acheter  légèrement,  de  tenir  wgiiirtdeB 
opérations,  et  de  s'assurer  le  plus  possible  de  la  moraliiêrt  (Jfb 
responsabilité  des  personnes  dont  il  achète  les  obids  qu'il  ^ 
revendre.  Il  est  un  article  du  Code  pénal  fort  sévère  coolrt  h 
receleurs;  cet  article  les  considère  comme  complices  des  toltf 
des  crimes ,  et  l'absence  de  registres  et  de  justification  dci  â. 
constances  de  quelques  achats  peut  entraîner  qoelqoefog  ^ 
funestes  conséquences.  Comme ,  au  surplus ,  la  proHirà  * 
brocanteur  honorablement  exercée  vaut  toute  autre  proiesa 
la  régularité  ({ue  nous  recommandons  ici  n'a  pas  méioe  te  » 
rite  d'un  sacrifice.  Loit. 

BROCARD  (morale).  C'est  une  espèce  de  lazii  mahaiw 
Quand  une  raillerie  manque  de  finesse ,  qu'elle  preod  a 
formes  abruptes  proscrites  par  la  politesse  et  les  règb  k 
savoir-vivre,  elle  mérite  le  nom  de  brocard.  De  sana(Dfe,j 
raillerie  est  vive,  spirituelle,  enjouée  parfois,  quelque  pea  » 
ligne,  quelque  peu  méchante  même  ;  mais  elle  garde  toojov 
le  décorum  de  la  forme.  Le  brocard  est  la  raillerie  despmy 
élevés;  il  puise  ses  mots  dans  le  langage  ^ossier  ;  ses  id«6 1^ 
partiennent  à  la  basse  critique,  à  la  médisance  etqueiqortoi 
la  calomnie.  Le  brocard  est  toujours  acerbe  ;  la  raillerie  Td 
bien  aussi  dans  certaines  circonstances  :  Marie  Stuart,  illaDiiii 
mort,  trouve  à  la  porte  de  sa  prison  lecomtede  Leimierfi 
l'attendait  pour  l'y  conduire;  l'intéressante  reine  d'Eoiw, 
voulant  rappeler  au  noble  seigneur  qu'il  avait  juré  de  la  nsts 
dans  sa  prison,  lui  dit  :  «  Je  suis  satisfaite,  comte  de  Ldoester; 
vous  m'aviez  promis  de  venir,  et  vous  tenez  parole...  i  ùtk 
raillerie  est  poignante ,  mais  elle  n'a  nen  de  la  triviatilé  qu  le 
trouve  toujours  dans  le  brocard. 

BROCARD  (Manufacture  de).  Le  brocard  était origiaà^ 
ment  une  étoffe  tissue  d'or,  d'argent ,  ou  des  deux  enseobit, 
tant  en  chaîne  qu'en  trame;  dans  la  suite»  on  a  donné  ce  mu  i 
celles  où  il  y  avait  quelques  profilures  de  soie,  pour  tthni 
donner  de  l'ombrage  aux  fleurs  d'or  dont  elles  étaient  eon- 
chics  ;  enfin ,  ce  nom  est  devenu  commun  à  toutes  les  èk 
de  soie  ,  soit  satin ,  gros  de  Naples  ou  de  Tours ,  et  tafletas, gi- 
vrages de  fleurs  et  d'arabesques  qui  les  rendent  riches  elpW" 
cieuses  comme  le  vrai  brocard.  (On  appelle  arabei^uiR 
rinceaux  ou  fleurons  d'où  sortent  des  feuillages  de  capriar 
qui  n'ont  rien  de  naturel.)  Les  fabricants  ne  distinguent  t 
brocards  d'avec  les  fonds  or  et  argent ,  qu'en  ce  que  lopfr 
miers  sont  plus  riches ,  et  que  tout  V endroit  de  l'êloffe  e$l  «« 
argent,  à  quelques  légères  découpures  près,  au  lieucitK'j 
seconds  ont  des  parties  entières  exécutées  en  soie.  "^^^2^ 
faire  entrer  l'or  dans  le  tissu  des  étoffes  a  été  connu  des  (wp 
les  plus  anciens.  Moïse  nous  apprend  dans  l'Exode,  ^* 
coupa  des  lames  d'or  que  l'on  réduisit  en  feuilles  Irès-rowe- 
afin  qu'on  les  put  tourner  et  plier  pour  les  foire  f"l^^ 
tissu  des  autres  fils  de  diverses  couleurs.  L'invcnliondu  fiU» 
d'argent  a  été  très-postérieure  à  celle  du  fil  trait  d'or;  k»- 
lence  des  auteurs  anciens  nous  porte  à  croire  qu'il  oêtiiip» 
connu  de  leur  temps,  et  qu'ils  n'auraient  pas  oublié  d'en  panj^ 
si  déjà  il  fût  entré  dans  le  tissu  de  leurs  étoffes.  -  Lesbroon» 
n'exigent  point  d'autre  métier  que  ceux  dont  on  se  sert  a* 
munement  pour  les  velours  et  soieries  :  leur  cba'"*^ 
quarante-cinq  portées  doubles,  et  de  quinze  portées  de  p!* 
un  peigne  de  quinze.  L^  portées ,  qui  sont  un  certain  nj** 
de  fils  de  soie  ou  de  laine,  relatif  à  la  largeur  de  l'fwf' 
divisent  en  portées  de  poil  et  'en  portées  de  chatm.-  w^ 
pelle  poil  la  chaîne  qui  sert  à  faire  le  figuré  des  étofli»  ei^ 
qui  sert  à  lier.  —  L'artnurc,ou  l'ordre  dans  '«^P^^^^j^vT 
voir  les  lisses,  tant  de  chaîne  que  de  poil ,  est  pour  k  vm 
même  que  celle  du  gros  de  Tours ,  qui  sert  à  faire  le  fig«« 
étoffes  ou  à  lier  les  dorures  (  V.  Soieribs).  —  Pour  «"»«*  Tj 
ter  la  broderie,  la  dorure  des  brocards  est  presque  l««^ 


par  les  découpures  de  la  corde ,  excepté  le  frisé,  9P^^.  . 
très-fin  ;  le  clinquant ,  qui  est  une  lame  filée  aifcc  unir* -^ 
la  eannetille ,  qui  sert  cependant  quelquefois.  La  <^"î*^ 


un  or  trait  filé  sur  une  corde  à  bovau.  —  On  a  irouif»  ^ 
peu ,  une  manière  aisée  de  relever  la  principale  ^^^'^^^'J^ . 
tel  que  l'or  lis,  qui  est  un  or  frisé,  dont  il  y  a  deux  «sp«^; 
très-fin  et  le  moins  fin.  Pour  cet  effet,  sous  les  M^l^»' 
dorure  qu'on  veut  relever,  c'est-à-dire  sous  ««  P*u«î^ 
forme  d'un  seul  bout  plusieurs  boucles  entrelacées oan»»^ 
des  du  semple ,  ou  bâton ,  où  sont  attachées  .pï*^**,^ 
proportionnées  au  genre  et  à  la  réduction  de  I  ^^^J^^^  i 
fabriquer,  on  passe  une  duite  ou  portion  de  ^•^'f  ^Jf^ 
vingt  brins  de  soie  de  la  couleur  de  la  dorure ,  ^^  '*^  u  (t^r 
pour  les  premiers  lacs  les  quatre  lisses  de  poil  p«tf 


BftOGAftIO. 


(  435) 


BEOGCHI. 


arrêtée,  après  quoi  on  laisse  aller  la  marche,  et  on  broche  la  do^ 
rure  sans  lier.  — Quant  aux  seconds  tact,  on  broche  de  même 
une  grosse  duite,  qui  est  la  suite  de  la  première,  et  on  baisse 
les  quatre  lisses  de  poii,  —  Cette  duile  est  une  espèce  d'accom- 
V^g^agê  nu  de  trame  fine,  de  même  couleur  que  la  dorure, 
dont  réloiïe  est  brochée  ;  elle  sert  à  garantir  le  fond  sous  lequel 
elle  passe,  afin  de  conserver  rêclal  et  le  brillant  de  la  dorure  en 
itn(>êrhant  que  d'autres  couleurs  ne  transpirent  ou  ne  percent 
I  travers.  — Comme  V accampagnage  qu*on  emploie  aans  les 
H-ooardsesl  plus  gros  que  raccompayna^e  ordinaire ,  il  ne  se 
«sse  point  avec  la  navette,  comme  dans  les  autres  étoffes,  mais 
n  le  broche  en  faisant  baisser  deux  marches.  —  Afm  que  la 
k»rure  ne  soit  pas  écrasée,  qu'elle  fasse  toujours  saillie  et  relief, 
>n  roule  sur  des  molletons  toutes  les  étoffes  dont  la  dorure  est 
efevëe,  à  mesure  qu'elles  viennent  sur  VensubU^  et  on  a  soin 
le  mettre  autant  de  molletons  qu'il  y  a  d'étoffes  fabriquées.  — 
Hi  fait  aussi  des  brocards  dont  le  pot/  est  de  quarante  porlée$ 
impies ,  pour  Vaccompagnage  desquels  on  fait  baisser  tout  le 
>ot7  qui  est  de  la  couleur  de  la  dorure;  pour  lors,  on  peut  bro- 
ber  sur  ce  brocard  toutes  sortes  de  couleurs  pour  relever,  parce 
[oe  le  poil  qui  est  baissé  garnit  suffisamment,  et  qu'il  empêche 
a  soie  de  couleur  qui  relève,  de  transpirer  ou  percer  à  travers 
e  poil. 

MO€iRD,  BORCHARD,  BURCHARD  OU  BURCARD  (sans 

prénom  connu) ,  né  en  Westphalie,  ou  à  Strasbourg ,  suivant 
quelques  biographes.  Etant  entré  dans  Tordre  de  Saint-Domi- 
nique, il  fut  envoyé  vers  1352  dans  la  terre  sainte,  où  il  résida 
Jix  années  dans  le  monastère  du  mont  Sion  (d*où  on  l'appela 
Brocardug  de  monte  Sion).  Comme  à  celte  époque  les  chrétiens 
)ossêdaient  encore  ce  pays,  Brocard  fut  visiter  aes  lieux  inter- 
lits depuis  aux  voyageurs  et  aux  pèlerins,  et  la  relation  qu'il  en 
laissée,  Quoique  un  peu  fabuleuse,  offre  de  l'intérêt.  On  ignore 
épcKjue  de  sa  mort.  —  Ses  voyages  ont  été  imprimés  dans  le 
Tfe intitulé  :  Catena  temporum^seu  Rudimentum  novitiorwn, 
.ubock,  1475,  2  vol.  in-fol.,  et  traduit  en  français  gothique 
HJs  ce  titre  :  Mer  dee  histoires,  Paris,  1488,  2  vol.  in-fol.  Ils 
irent  ainsi  réimprimés  depuis  :  Veridica  terrm  sanctœ  rc- 
ionumque  fini timarum ,  Xenise ,  1519;  Magdebourg,  1595. 
Lœorum  terrœ  sanctœ  eœactissima  description  Anvers, 
■i36;  Paris,  1544;  Cologne,  1624. 

BROCARD  (Jacques)  ,  Vénitien  suivant  les  uns,  Piémontais 
l^ant  les  autres,  est  un  fameux  visionnaire  du  xwi^  siècle.  Il 
ndait  sa  mission  sur  une  prétendue  vision,  dans  laquelle  il 
ul  avoûr  découvert  à  Venise ,  en  1563 ,  l'application  de  divers 
droits  de  l'Ecriture  sainte  aux  événements  particuliers  de  son 
rl«.  spécialement  à  ceux  qui  concernaient  la  reine  Elisabeth, 
i lippe  II, le  prince  d'Orange;  et,  comme  il  n'est  ps  decharla- 
I  qiu  ne  fas^e  de  dupes ,  il  trouva  dans  le  crédule  Ségur  Par- 
illan,  gentilhomme  calviniste,  toutes  les  ressources  nécessai- 
i  pour  l'impression  de  ses  livres  apocalyptiques.  C'étaient  des 
wg^menlaires  sur  l* Apocalypse ,  des  explications  mystiques 
prophétiques  de  quelques  autres  livres  de  TEcriture  :  un 
fM  ite  du  second  avènement  de  Jésus-Christ^  adressé  aux  chré- 
«s  ;  un  Traité  du  premier  avènement,  adressé  aux  juifs  ;  un 
ÎAème  Irailé  De  antibaptismo  jurantium  in  vapam,  etc.; 
r^,  1580.  On  peut  voir  dans  J.-A.  Fabricius  (Biblioth.  latina 
tMiœ  et  infimm  œtatis)  la  liste  de  ses  écrits.  Les  voies  de  la 
rsuasion  n'avant  pu  le  ramener,  il  fut  condamné  dans  les 
HMies  de  Middelbourff,  de  la  Rochelle,  en  1581,  et  dans  quel- 
es  autres.  Chassé  de  la  première  de  ces  villes ,  il  se  réfugia  à 
Hne  y  courut  toute  l'Europe,  et  enGn  se  fixa  à  Nuremberg  où 
rouira  des  protecteurs,  et  il  y  termina  sa  carrière  sur  la  fin  du 
I*  siècle. 

iftocARDl  (PELLEGBiifO)  est  r^rdé  avec 'raison  comme 
des  voyageurs  savants  de  Venise.  Dans  le  but  d'étendre  ses 
inaiasances,  il  visita  l'Egypte,  l*fle  de  Chypre  et  la  terre 
nie,  copiant  et  décrivant  partout  les  objets  peu  connus.  Sa 
kcriplioD  détaillée  du  Caire,  où  il  s'arrêta  en  1557,  a  été  copiée 
r  l'abbé  Morelli,  dans  ses  Dissertazione  intomo  alcuni 
ifgiatori  eruditi  Feneitoni,  Venezia,  1805,in>4%  p.  55. 

uuiCAHio  (  Arnoul-Gcillaume  de) y  habile  imprimeur 
18  ranlversité  d'Akala  en  Espagne,  vivait  au.  ix)mmencemeiit 
XTi*  sîède.  Il  fut  chargé  dimprimer  la  fameuse  Bible 
^fgioUe  du  cardinal  Ximénès ,  archevêque  de  Tolède.  Cette 
le,  appelée  Biblia  complutensis,  est  l'ouvrage  le  plus  consi- 
^  qui  e6t  été  publié  jusqu'à  cette  époque,  car  elle  oe  forme 
moins  de  six  gros  volumes  in-folio.  Elle  ne  comprend  que 
jTe  langues  :  l'hébreu,  le  chaldéen,  le  jrec  et  le  lafln. 
breu  seul  est  demeuré  dans  sa  pureté ,  les  autres  textes 
t    été  altérés.  Chaque  page  du  Nouveau  et  de  l'Ancien 

IT. 


Testament  est  partagée  en  trois  colonnes  ;  dans  l'Ancien,  la  pre- 
mière colonne  contient  le  texte  hébreu,  celle  du  milieu  la  Vul- 
gâte,  et  la  troisième  le  grec  des  Septante;  en  outre,  le  texte 
cbaldéen  est  placé  à  la  marge  intérieure,  avec  la  version  latine 
vis-à-vis.  I^  Vulgateesten  caractères  gothiques.  Ce  travail,  au- 
quel furent  appelés  à  concourir  les  savants  les  plus  renommés 
de  l'Europe  et  de  l'Asie ,  coûta  des  sommes  immenses  au 
cardinal  Ximénès ,  et  dura  quinze  années ,  de  1502  jus- 
qu'en 1517. 

BROCART  (écon,  dom.),  vase  qui  a  un  tuyau  ou  un  robinet  ; 
espèce  de  fontaine. 

BROCATELLE,  BRO€ARDELLE  (comm. ),  groSSe  toilcfllédio- 

cre,  brochée  de  fleurs  ou  figures  saillantes.  On  la  lissait  autrefois 
de  coton  et  de  soie  grossière  ;  mais  aujourd'hui  on  ne  prend  fort 
souvent  que  du  coton.  Elle  sert  pour  tapisserie,  cou\cr(ures,  ri- 
deaux, etc.  La  meilleure  brocatelle  provenait  autrefois  de 
Venise.  Les  manufactures  milanaises  et  de  Gênes  en  fournissent 
aujourd'hui  en  plus  grande  quantité ,  à  meilleur  prix ,  et  de 
toute  couleur,  surtout  en  vert,  jaune,  bleu  et  cramoisi.  Elle 
est  bien  plus  recherchée ,  et  fournit  un  bon  article  d'exporta- 
tion pour  le  Levant.  Celle  de  Gênes  a  deux  palmes  de  large  ;  les 
pièces  diflèrent  de  longueur.  Il  y  en  a  aussi  à  deux  nuances,  où 
le  fond  et  les  dessins  ne  sont  pas  de  la  même  couleur.  La  broca- 
telle demi-soie  de  Paris,  d'une  seule  couleur,  a  vingt  pouces  de 
large.  On  tisse  les  brocatelles  comme  toutes  les  autres  toiles 
brochées.  Lobt. 

BROCCARDO  (  ANTOINE ) ,  poëte  lyrique  italien  de  Venise, 
était  ûls  d'un  médecin  connu  aussi  comme  littérateur,  nommé 
Marino  Broccardo,  et  vécut  dans  la  première  moitié  du  xvi''  siè- 
cle. Son  père  l'avait  destiné  d'abord  à  l'étude  du  droit  ;  mais, 
après  avoir  suivi  un  cours  de  littérature  chez  Trifone  Gabriele , 
il  renonça  entièrement  à  la  jurisprudence ,  et  s'adonna  à  la 
poésie  et  à  la  critique.  A  celte  époque  Bembo  avait  rendu  pré- 
dominante dans  la  littérature  italienne  l'imitation  de  Pétrar- 
que ,  et  il  était  à  la  tète  de  ceux  qu'on  nommait  les  pétrar^ 
chistes.  Broccardo  prit  d'abord  une  voie  tout  à  fait  opposée,  et 
chercha  la  beauté  de  la  poésie  italienne  dans  l'imitalion  la  plus 
sévère  des  modèles  anciens,  et  après  avoir  poursuivi  ce  principe 
jusqu'à  tenter  d'introduire  rhexamèlre  dans  la  langue  ilalienney 
il  se  rapprocha  un  peu  des  pétrarchistesen  général,  mais  il  resta 
cependant  l'adversaire  de  Bembo,  dont  il  blâma  et  condamna 
ouvertement  et  librement  l'imitation  serviledc  Pétrarque.  Cette 
critique  dirigée  contre  Bembo,  qui  était  l'objet  d'une  si  haute 
vénération,  irrita  ses  nombreux  protégés,  partisans  et  amis,  et 
ceux-ci  accablèrent  Broccardo  de  tant  d'amertume  et  d'accusa- 
tions si  haineuses ,  que  la  colère  et  les  chagrins  que  lui  inspi- 
rèrent ces  tristes  contrariétés  causèrent  sa  mort,  à  ce  qu  on 
dit,  vers  1531.  Arétin ,  en  particulier,  eut  une  part  très-pro- 
noncée à  ce  meurtre  littéraire  par  quelques  sonnets  satiriques 
dont  il  flagella  Broccardo  peu  de  temps  ayant  sn  mort ,  et ,  pour 
expier  en  quelque  sorte  ce  crime,  il  écrivit,  après  la  mort  de 
sa  victime,  quatre  sonnets  à  sa  louange.  Parmi  les  nombreuses 
calomnies  personnelles  qu'on  fil  circuler  contre  lui ,  il  en  était 
une  entre  autres  qui  l'accusait  d'être  juif ,  accusation  qui  à  pa- 
reille époque  éUit  dangereuse  et  injurieuse.  Les  poésies  de 
Broccardo  n'ont  pas  été  imprimées  collectivement.  On  les  trouve 
éparses  dans  les  collections  de  Nicolo  Dclfino  et  Lodovico  Dolce. 
Quelques-unes  de  ses  lettres  se  trouvent  dans  des  collections 
de  lettres  contemporaines ,  par  exemple  dans  celle  de  Paul 

Manucius. 

BROCCHi  (Josepu-Marie),  né  à  Florence  en  1687.  Il  em- 
brassa l'étal  ecclésiastique ,  obtint  en  1716  le  prieuré  de  Sainte- 
Marie  aux  Ormes  près  le  bourg  Saint-Laurent,  et  en  1723  il  fut 
nommé  recteur  du  séminaire  des  jeunes  prêtres  à  Florence. 
Il  devint  aussi  protonotaire  apostolique  et  membre  de  la  Societa 
Colombaria.  Il  mourut  le  8  juin  1751.  On  a  de  lui  :  Principes 
généraux,  de  théologie  morale,  —  Traité  sur  l'occasion  pro- 
chaine du  péché,  sur  les  récidives,  en  latin.  —  Les  Constitu- 
tions du  séminaire  de  Florence,  —  Vies  des  saints,  en  italien. 
—  Descrixione  délia  provincia  del  Muaello ,  con  la  car  ta  geo- 
grafica  del  medesimo  ,  aggiuntari  un  anlica  cronica  delta 
nobiH  famiglia  da  Lutiano,  illustrala  con  annotazioni,  etc. , 
Florence,  1748,  in-4*». 

BROCCHI  (Jean-Baptiste)  ,  géologue,  célèbre ,  né  à  Bas- 
sano  en  février  1772,  fut  confie  aux  soins  du  respectable  Marco- 
Bruno  ,  prêtre  et  professeur  au  séminaire  de  cette  ville,  et  fit  de 
tels  progrès  qu'à  l'âge  de  douze  ans  il  faisait  d'excellents  vers 
en  latin  et  en  italien.  C'est  pour  obéir  à  son  père  qu'il  alla 
étudier  le  droit  à  Padoue  ;  mais  tous  ses  moments  de  loisir,  il 
les  donnait  à  l'élude  de  la  botanique.  Il  n'avait  que  dix-huit 
ans,  quand  il  perdit  son  père;  indépendant  dès  lors,  il  consa- 

56 


BROCHAM». 


( 


484  ) 


BBOGVA. 


cm  Tardent  destiné  à  son  doctorat  à  faire  le  voyage  de  Venise 
et  de  Rome.  De  retour  à  Bassano ,  il  publia  ses  Kecherchês  sur 
ia  scuipiare  égyptienne,  Venise ,  1792,  in-8«y  ouvrage  dont  il 
a  détruit  tous  les  eiemplaires  qui  lui  sont  plus  tard  tombés 
entre  les  mains.  En  1802 ,  il  fut  appelé  à  remplir,  dans  le 
département  de  la  Mclla,  la  chaire  d'histoire  naturelle  fondée  à 
Ifrescia.  La  même  année ,  l'académie  des  sciences,  des  lettres, 
de  ragrieullure  et  des  arts  du  département  le  nomma  son 
secrétaire  perpétuel  ;  Brocebi  lut  au  sein  de  cette  académie 
divers  mémoires  fort  remarquables  :  en  1802,  sur  Fœil  des  in- 
sectes; en  1805,  sur  le  fer  spalbique  des  mines  de  Valtrompia; 
en  1808,  son  analyse  chimique  d  un  acier  de  la  Valteline,  et  lo 
compte  rendu  des  Iravaui  de  Tacadémie.  Cette  même  année,  il 
fbt  chargé  do  renseignement  de  matière  médicale ,  du  rétablis- 
sement et  (le  rinspeclion  du  jardin  botaniaue  de  Brescia.  Pres- 
que en  même  temps  il  publia  son  traité  minéralogique  et  chi- 
mique des  mines  ae  fer  du  département  de  la  Mella.  Nommé 
membre  du  conseil  des  mines ,  il  alla  habiter  Milan  ,  et  dut  à 
ces  nouvelles  fonctions  de  devenir  un  géologue  savant  et  dis-« 
tingué.  Il  consacra  deux  ans  a  parcourir  et  à  visiter  conscien- 
cieusement les  mines  de  Tltalie,  et  revint  à  Milan,  riched'échan- 
tillons  et  d'observations  et  de  matériaux  précieux.  C'est  en 
1814  que  parut  son  immortel  ouvrage  de  la  Conchyliologie  fossile 
Mulh^pennine.  Privé  de  sa  place  par  suite  des  événements  po- 
litiques, Brocchi,  infatigable,  libre  d'esprit ,  parcourut  l'Italie 
méridionale,  l'ancienne  Grèce,  la  Toscane,  TËtat  romain, 
demandant  à  la  botanique,  à  la  minéralogie  ,  à  la  géologie,  à 
l'archéologie  même  de  nouveaux  objets  à  étudier  et  à  décrire. 
Les  nombreux  mémoires  qu'il  publia  de  1816  jusqu'en  1822, 
formeraient  des  volumes  considérables.  Le  23  septembre  1822, 
il  dit  adieu  pour  toujours  k  l'Italie,  et  s'embarqua  pour  TËgyjite, 
afin  d'entrer  au  service  du  vice-roi.  Il  fut  envoyé  comme  in- 
génieur vers  les  confins  de  la  Nubie  où  il  fit  d'importantes  re- 
cherches ,  puis  sur  le  mont  Liban ,  retrouva  les  mines  de 
charbon  fossile  et  en  commença  l'exploitation.  En  1824,  il 
partit  du  Caire  avec  Bonavilla  ,'  son  compatriote  et  son  ami; 
après  un  voyaj^  long  et  pénible ,  ils  arrivèrent  à  Charthum  , 
Tille  de  la  province  de  Sennar.  Saisi  d'une  fièvre  terrible,  malgré 
son  courage  et  sa  forte  constitution ,  Brocchi  mourut  dans 
cette  même  ville ,  le  17  septembre  1826.  Voici  quelques-uns  de 
ses  ouvrages  :  i'^Richerche  sopralaseuUurapresso  gii  enixiani, 
Venise,  1792,  in-8°  ;  2«  Trallato  délie  pianle  odorifere  e  di 
hella  vista  d'i  roltivarsi  ne  giardini,  Bassano,  1796,  in-8**; 
3**  LfUere  sopra  Dante  à  mylady  W-y ,  Venise,  1797,  in-12  ; 
4®  Commenta rj  delt  academia  di  scienxe ,  leUere,  agricullura 
ed  arli  del  dipartimento  del  Mella  per  tanno  1808 ,  Brescia , 
1808,  in-S"*;  5^  Calalogo  délie  pianle  che  si  dispensano  alla 
scuola  di  bolanica  nel  liceo  del  dipartimento  del  Mella,  Brescia , 
i808,  in-S**  ;  6°  Trattato  mineralogico  e  chimico  suite  minière 
di  ferro,  etc.,  Brescia,  1808,  2  vol.  in-8°;  7**  Memoria 
mineralogica  sulla  valle  di  Fussa  in  Tirolo ,  Milan,  1811. 
în-8°  ;  8°  Ehgio  di  Andréa  Cesalpino ,  Milan,  1812-1820, 
2vol.  in -4**;  9°  Conchigliologia  fossile  sub^apenninac,  on  osser^ 
vaxioni  geologische,  etc. ,  Milan,  1814,  2  vol.  in-4«»  (très-rare)  ; 
10"  Suila  cristatlizaxione  délia  pietra  alluminosa  délia  tolfa; 
il^  Sopra  alcuni  ammassi  colonnari  basalUni  del  territoriodî 
Viterbo  ;  12**  Osservationi  sulla  corrente  di  lava  di  capo  di 
Bove,  presso  Roma  ;  1 3"  Detlo  stato/isicodel  suolodiRoma,  etc.. 
Borne ,  1820  ;  14*»  Suite  diverse  formaxi^ni  di  rocce  délia 
Stci/id.  —  Brocchi  avait  publié  une  foule  de  mémoires  et  d'ar- 
ticles qu'on  trouvera  dans  le  journal  de  Brugnatelli ,  (om.  vi, 
oour  I  année  1823,  el  loin,  vu,  pour  l'ann^  1824,  ainsi  que 
aans  le  journal  de  Venise,  1825  ,  et  dans  la  bibliothèque  ita- 
lienne ,  depuis  le  premier  trimestre  de  1814  jusqu'à  son  départ/ 
pour  l'Egypte. 
BROCCÏJS  ,  s.  m.  [hist,  nal.),  sorte  de  coquillage. 

BROi.E,  BROCHE  {art.  mil.),  éperons,  parce  qu'ils  étaient 
faits  anciennement,  non  pas  comme  les  nôtres,  maïs  comme 
une  broche. 

BROCE,  BROrLLR,  BROCBES ,  BROIL ,  BROISSES , 

BROKES,  BROSSE  {vieux  moish  broussailles,  petit  bois,  jeune 
taillis ,  bruyères  ;  broca ,  broci  (  F.  Braillot).  , 

BROCHAGE  (term,  de  librairie)^  action  de  brocher  un  livre 
des  livres,  ou  le  résultat  de  celte  action.  ' 

BROCHANT  (blason).  Il  se  dit  des  pièces  qui  passent  sur  d'au- 
tres, comme  une  bisce  ou  on  chevron  qui  broche  sur  un  lion. 

BRocuARB  (105 AVENTURE) ,  cofdelier  au  couvent  de  Ber- 
oay,  en  Normandie,  entreprit  le  voyase  de  la  terre  sainte  en 
1535,  avec  Greffin  Arfagart ,  seigneur  de  Courtei Iles,  chevalier 
du  Saint-Sépulcre.  H  écrivit  en  français  la  relation  de  ce  voyage 


(en  Jérusalem  et  au  mont  Sioai),  dont  le  maniucrit  est  c». 
serve  dans  la  tMbliothèque  royale  (sous  le  o*  lOiS).  Cette ^ 
lation  paraît  être  l'ouvrage  commun  du  moine  et  do  dteiiir 
qui  avait  fait  trois  voyages  dans  la  Palestine.  Brodùrd  ni 
souvent  confondu  avec  Brocard  (F.  Brocard).  Ponfiia^u 
sius-,  Canisius ,  Bayle,  Dupin  et  plusieurs  autres  oot  été  i»l« 
en  erreur  par  Simler,  dans  son  supplément  à  U  Bibtiolbà|»k 
Gessner.  Lacroix  du  Maine  avait  vu  le  voyage  de  Booaintv 
Brochard  et  de  Grefiin  Arfagart ,  écrit  à  la  maio ,  avec  b  ic 
tion  de  celui  que  Jean  Gassot  lit  aussi  à  Jérusalem  et  « 
mont  Sinaï ,  vers  le  même  temps ,  c'est-à-dire  en  1547. 

BROCHARD  (L'abbé  Micbel)  ,  profetscv  au  oollé|f  Mu, 
rîn  ,  mort  en  1728  ou  1729.  lia  donné  une  noofelleédilut 
Catulle,  Tibulle  et  Properce,  Paris,  1725,  in-4°,  oui  pu» ^ 
être  défectueuse,  et  dans  laquelle  on  reproche  à  TeditesrdM 
supprimé  quelques  vers  de  ces  auteurs.  11  a  coDcoanmi 
Monnave  et  Vatibé  de  Boissy  à  corriger  le  texte  do  tim  k 
Pogge  ik  varietale  fortunes ,  que  l'abbé  Oliva  fil  imjnM 
pour  la  première  fois,  Paris,  1723,  iii-4°,  en  y  joigusti 
marge  le»  corrections  conjecturales  de  ces  trois  saitib.  I 
donna  aussi  en  1728,  une  édition  d'Homère,  panée  de  \m 
obscénités.  L'abbé  Brochard,  littérateur  instruit,  était  io4rf* 
amateurs  éclairés  qui  passent  la  plus  grande  partie  de  W 
vie  à  se  former  une  collection  de  livres  précieux  ;  il  a  nadir 
tait  dans  son  cabinet  aucun  qui  ne  fût  ou  fondcrfinefli  k, 
ou  recommandable,  soit  |jar  sa  singularité  ^  soit  par  u  nfi 
ou  par  son  prix.  11  mettait  à  leur  beauté ,  a  leur  CMuemiu 
une  attention  si  scrupuleuse  ,  qu'il  fit  souvent  le  dôofiutr^ 
libraires  qui  les  lui  vendaient ,  ou  des  relieurs  qui  inwHutai 
pour  lui.  On  peut  dire  qu'il  a  beaucoup  contnlNè,)m Ga- 
briel Martin ,  a  perfectionner  la  bibliographie ,  oa  Tin  &^ 
de  dresser  des  cataloaues  de  bibliothèque,  par  ordre  de  oatxr*' 
C'est  lui  qui  donna  U  Bibliotheca  Fayena,  que  Gabriel  Vii 
imprima,  Paris,  1725,  in-8",  en  y  joignant  une  bonne  UUei? 
auteurs.  Il  avait  fait  aussi  le  catalogue  de  sa  propre  bibliotV^ 
qui  fut  publié  de  même  par  Martin  ,  avec  une  table (Titf/^ 
sous  le  nom  deMusœum  seleelum,  Paris,  1729,  iu^Cftèa 
bibliographes  étaient  intimement  liés,  et  rabbéBrodnnlr. 
ordonné  ,  par  un  article  exprès  de  son  tcstameut,  aw  b« 
de  ses  livres  fût  faite  el  dirigée  par  son  ami  (FI*  ^*^ 
Journal  des  Savants). 

BROCHE  et  TOURNEBROCHE.  Le  mot  broche  neoi,«î 
quelques étvmologistes,  de  la  basse  latinité  broca,îs\\^J^ 
diminutif  de  veru^  et,  selon  Ducange ,  de  brocca.w^ 
qu'on  a  dit  également  dans  la  basse  latinité  pour  p«w^ 
bâtons  pointus.  Ce  mot  désigne  généralement  une  bagtrC"- 
bois  ou  de  métal.  Les  tonneliers  donnent  aussi  ce  rooiaor» 
chons  coniques  de  bois  avec  lesquels  ils  ferment  les  tro^r- 
cannelle  ou  de  la  bonde  ;  mais  on  appelle  spécialement  w* 
la  tringle  de  fer  plus  large  qu'épaisse  dont  on  ^*'^P*'fî 
la  viande ,  en  la  faisant  tourner  devant  le  fcn.  —  u  vwL 
toujours  pointue  d'un  bout ,  se  termine  ordinaimne^ 
l'autre  en  manivelle Ijtournebroche).  —  D'abord  on  toœ« 
broche  à  la  main  ,  au  moyen  d'un  liâton percé,  ce qaïf^ 
taitilc  se  tenir  à  une  certaine  dislance  au  fea;phK'*^'' 
chien  eriforiné  dans  une  roue  à  tambour,  fut  charte*  tj 
vail  ;  enfin ,  les  découvertes  de  Thorlogerie  à  n)"^**'''!^ 
nèrent  lieu  à  l'invention  des  lournebroches.  Ces  n*^ 
comme  on  sait,  sont  de  simples  engrenages  ^^!S^ 
poids  ou  un  ressort  comme  les  horloges ,  dont  eflesfliwfj^^ 
le  modérateur,  qui  est  un  volant  au  lieu  d'un  ^^'^J^^^ 
pendule.  -  L'arbre  du  volant  est  taillé  en  vis.  "«"^  "Jj 
engrènent  les  dents  de  la  dernière  roue.  On  a  **M**''*'JjI 
de  préférence  à  tout  autre,  parla  raison  que  cbaqw^J 
roue  fait  un  tour  entier  au  volant  ;  cependant ,  "^||''|^^ 
nier  tourne  fort  vife ,  on  est  souvent  obHgéde  ^^Jh^H 
sieurs  fois  te  totirnebroche  avant  que  la  pièce  *"T,,. 
autre  inconvénient  de  ce  système ,  c'est  d'exiger  on  f» 
sidérable  pour  vaincre  le  frottement  qui  a  Ke«  enlrpr» 
de  la  dernière  roue  et  la  vts  do  volant:  F"**^  f^[?7- 
désagréments,  on  a  imaginé  des  toomebroche»*'**"' 

dire  oui  sont  '    ^-'  -•"'-' 

dans  le  tnyaa 

Dans  cet  sortes , .-  *.au^/#iéi 

le  transmet  au  rowige.  Pour  se  faire  une  idée  de  ce 
fiiBl  se  figurer  un  petit  rooRlin  à  veni  P«^"\ïj^ 
bre  d'ailes ,  comme  dix,  doute ,  et  que  ce  "^J^^ 
risontalemenl  dans  le  tuyau  de  la  «^«•''"^t-l^j-rt 
tournent  fort  bien  la  broche ,  et  ils  n'eal  pas  ^^^ 
montés  ;  mais  on  ne  peut  les  placeïq»«****l^uni 
à  large  tuyau.  Il  (aul,  en  outre ,  dépenser  nw  a*»» 


linatre 
les  fait 
in\enté 
•■oûienl 
à  pttMs  I 

([ue  l'on  \'ifM  de  voir,  sont  dirivcs  le  mol  brochée,  peu 
uMté ,  el  qu'on  a  dit  autrefois  pour  iniliqncr  In  quantité  de 
\înndf  qui  peut  tenir  à  une  broche;  broeketU.  [teliie  broche 

V.  Embrocher  et  T>ëbrocheii),  pourdire  mettreâ  la  broche  et 
mirer  de  h  broche,  etc.  Pris  dans  la  première  et  la  plusgéné- 
lale  acception,  le  mot  Broche  reçoit,  dans  les  arts  et  métiers, 
itiïerses  applications  qui  se  rapprochent  toutes  plas  ou  moins 

l'une  m(mc  origine  el  de  la  signification  d'oulil ,  inslrumenl, 
machine  ou  partie  rie  machine ,  de  fleure  ou  de  forme  longue 
cl  menue ,  et  dont  la  fonction  ordinaire  est  de  traverser  on  de 
-"ulenir  d'autres  parties.  Ainsi,  Broche,  m  Um.  de  ternire- 
">,  esl  la  pointe  de  fer  qui  fait  partie  d'une  serrure,  et  qui  doit 
l'nirordans  le  trou  d'une  rlef  forée  ;  on  appelle  aussi  broches 
rundcs,  ou  broches  carrées,  des  morceaux  oc  fer  ronds  i>u  car- 
11^5  dont  les  serruriers  se  seneni  pour  tourner  plusieurs  pièces  à 
'  li.iud  et  i  froid.  —  Broche  se  disait  aussi  de  la  pointede  fer  qui 
t.-iit  au  milieu  du  blancoù  il  (allait  viser  en  tirant  de  l'arc  ou  de 
■;irquebuse:  en  ce  sens,  on  disait:  Fafre  un  coup  de  broeht. 
•our  dire,  frapper  sur  la  broche,  enfoncer  la  broche.  En  lerm. 
''imprimerie,  Broche  est  une  barre  de  fer  h  laquelle  est 
llncnée  la  manivelle  qui  sert  A  faire  roider  le  train  de  la 
'ccsscsar  les  bras.  —  La  Broche  (fu  rouet  i  fder  esl  la  verge  de 
T  qui  passe  au  travers  des  fuseaux.  —  En  lerm.  d'artificier, 
'est  aussi  une  petite  verge  ronde,  conique,  de  fer  ou  de  bols  fort, 
cnanl  au  culot  du  moule  d'une  fusée  volante,  pour  ménager 
1  n  Irou  de  même  figure  dans  la  matière  combustible  dont  on  la 
i\iarge.  —  tes  Broches,  en  term.  de  balancier,  peson;  en 
lerm.  de  marchand  eirier,  ce  sont  de  petits  morceanx  de  bois 
poli ,  en  forme  de  cûne  Irès-poinlu ,  avec  lesquels  on  perce  les 
gros  bouts  des  cierges,  afin  de  pouvoir  les  faire  entrer  dans  les 
fiches  des  chandeliers.  ^  En  lerm.  iferA^Mf,  ce  sont  les  défenses 
ilu  sanglier  ;  et  l'on  appelle  aussi  de  ce  nom  la  première  leie  ou 
le  premier  bois  d'un  clierreuil.  —  Broches  a  été  employé 
encore  anciennement  comme  synonyme  d'hémtyrroldei  ;  au 
moins  on  le  trouve  en  ce  sens  d^ns  les  C^nl  ffouvelUt  nouvel- 
Ici.  — Broche  se  dit  enfin  de  certaines  aiguilles  faites  de  fil  de 
iiT  fi'*meu/a),  qui  servent  à  tricoter  des  bas,  à  faire  do  ruban , 
lu  brocart  el  autres  ëloffes,  d'où  a  été  fait  ce  même  motde 
tiROCABT  et  ceux  de  Brocher,  BROcn.tNT,  Bdocheur,  Bro- 
'  itECSE,  Brdca TELLE,  etc.  [F.  CCS  mols). 

BBOCnÉE,  s.  r.  (jframmO,  toute  la  quantité  de  viande  qu'où 
r.iil  cAlir  à  la  broche  en  une  (ob. 

BROCBER[aramm.).Ce  verbe  est  employé  dans  des  acceptions 

■  liverscs.eloiiron  retrouve  louràlourlesdifrérenlessigniricalions 
!ii  mol  broche, d'où  il  a  élê formé.  On  s'en  esl  servi  aulrefoisdans 

I  .icceplion  de  piquer  un  cheval  avec  des  éperons  pour  le  faire 
'turir  plus  Tite.—£n lerm. déboucher.  Brocher  le  bauf,  c'est, 
i|  très  qu'il  a  été  lue,  y  pratiquer  avec  la  broche  des  ouvertures 
■  ■iir  le  souflicr.  —  En  lerm.  de  maréchal  [errant,  Brocher, 
irsl  enfoncer  à  coups  de  brochoir  tes  clous  qui  passent  au  Ira- 
'■  rs  du  fer  et  de  la  corne  du  sabol  d'un  cheval ,  afin  de  le  faire 
'■fiir  ;  mais  les  acceptions  de  ce  mot  qui  reçoivent  remploi  le 
'us  fréquent  sont  celles  qu'il  tire  du  motbrorhe  considère 
>riinic  aiguille.  BROCHEsa  signifié  d'abord,  en  sens  elen  lerm. 
I  ourdiiieur  ou  ift  pat/etiv-nlier ,  passer  de  l'or,  de  l'argent  j  de 
<  soie  ou  de  la  laine  entre  îles  hroclies  ou  aiguilles  qui  servaient 

■  faire  une  éloffc  nommée  de  là  brocart  (  T.  ce  mot). —  On  fa 
Iciidu  ensuite  à  l'action  ou  opération  qui  consiste  A  enrichir 
.110  étoffe  de  clinquant,  de  chenille,  de  fiisd'argent.de  canne- 
il!c,  etc.,  par  le  moyen  de  petites  na»e[les  nommées  espolins. 
!'<■  là  ce  mot  a  été  emplciyé,  par  analogie,  dans  beaucoup 
l'aiilres  façons  de  parler.  Brocher  el  BB0CHA^T,  en«t^.  (m 
'linon  ,  se  disent,  par  exemple,  des  bandes  colices  onbAtons,  et 
'lit  res  pièces,  telles  que  lions,  aigles ,  cic. ,  qu'on  fait  passer  dur 
'■■  III  t  de  l'écuâ  Taulre,  ou  qui  traversent  sur  d'autres  pièces.  Oi 
fit  des  chevrons  brochant  sur  desburelles  {  F,  ce  mot  j,  pour 
'l>r«  qu'ils  passent  dans  l'écu  sur  desburelles;  on  dit  aussi 

rime  famille,  d'une  maison,  qu'elle  porte  d'aïur  un  lion  d'or,  à 
i.ire  (le  gueules  brochant  sur  le  tout.—  Brocher  se  dit  enfin, 
liiiis  son  acception  la  plus  usuelle,  de  Topération  qui  consiste  k 
(■lier  les  feuilles  d'un  livre,  à  les  mettre  dans  leur  ordre  de  pa- 
-irialioo,  à  les  coudre  ensemble  el  i  les  couvrir,  d'oïl  sont  venu 
i>-<imot9  de  brociwur,  brocheuse,  brochure;  c'esl  sans  doute 
'U'st  cette  opératioD,  tout  à  (ait  la  première  et  la  plus  simple 
'lans  la  confection  matérielled'untâume,  qui  a  faitdire,  par 


les  bons  livres  el  les  ouvrages  sérieux  «ni  été  étouffés  ,  et  qal 
l'ont  fait  surnommer  à  bon  droit  IKsiccle  brochurier  (  Y.  l'art. 
Brochure  ci-après). 

brochet  [eiox]  {hiit-  nai.J.Ces  poissons  ont  l'ouverture  de  la 
bouche  grande,  les  mâchoires  garnies  de  dents  nombreuseset  al- 
gues, le  museau  pointu,  lecnrpsallongé. comprimé  nnlurellement 
et  couvert dcgrandes  écailles.— Le  brochelcuminnnfrmxItieAu) 
se  trou  veenEurope  et  dansles  eaux  doucesde  l'Amérique  septe». 
irionale;  pendant  la  première  aonée  sa  couleur  est  verte;  die 
devient  dans  le  second  Age  srise  et  diversifiée  par  des  taches 
pâles  qui  l'année  suivante  présentent  un  lieau  jaune  et  formeat 
souvenl  des  bandes  ou  des  raies.  La  disette,  la  nature  îles  eanx 
font  varier  ses  couleurs.  Ce  poisson  passe  pour  avoir  l'ouie  trèfr- 
fine,cequilui  permet  d'éviter  ses  ennemis;  il  parvient  jusqu'à 
la  longueur  de  Jeux  ou  trois  mètres  el  jusqu'au  poids  de  10  ou 
50  lii^grammes.  En  1401,  on  prit  a  Kaisersiautern,  dans  le 
Palatinat ,  un  brochet  de  dix-neuf  pieds  de  long  et  qui  pesait 
aso  livres.  Ce  poisson  croit  très- rapidement  cl  est  d'une  extrême 
vorarité;  il  s'elancc  sur  les  gros  poissons,  les  serpents,  les  gre- 
nouilles, les  rats,  les  chais,  le»  chiens  lombes  à  l'eau,  el,  lors- 
que l'animât  lui  oppose  une  t:.>p  grande  rcsislauce,il  le  saj^ 
par  la  léte  et  le  retient  avec  ms  dents  jusqu'à  ce  que  la  partie 
antérieure  de  sa  proie  soit  raïuullic,  l'aspire  ensuite  cl  l'eiigloa- 
tit.  Rondelet  rapporte  qu'une  mule  buvant  dans  le  Kliùne  vis- 
à-vis  un  brochet,  fut  mordue  à  la  bouche  par  ce  poisson  d'une 
manière  si  forte  que  la  séparation  des  deux  animaux  n'eut  lieu 
que  fort  avant  dans  les  terres  où  la  mnle  s'élail  enfuie  en  l'em- 
portant. Les  brochets  frayent  en  février,  en  mars,  en  avril.  Les 
ceufs  onl  besoin  pour  éclore  de  recevoir  à  peu  de  profondeur  sous 
l'eau  l'inQucnce  du  soleil.  On  prend  les  brocliels  de  diverse» 
manières,  en  hiver  sur  la  glace,  en  été  pendant  les  orages ,  dans 
toutes  les  saisons  au  clair  de  la  lune,  dans  les  nuits  sombres. 
On  emploie  pour  les  pêcher  le  trident,  la  ligne  ,  le  collet,  la 
nasse  et  ré|ienier.  —  La  chair  du  brochet  est  agréable  au  goUl  ; 
dans  beaucoup  de  lieux  on  la  sale,  après  avoir  vidé  le  poisson, 
l'avoir  neltoye  el  coupé  par  morceaux.  En  .Allemagne,  on  fait  ■ 
du  caviar  avec  les  œufs;  on  mélange  ces  mêmes  œufs  avec  des 
sardines  pour  en  composer  un  mets  que  l'on  nomme  netxin. 
C'esl  sur  les  brochets  qu'on  a  surtout  opéré  la  castration  pour 
obtenir  des  individus  plus  gras.  Lorsqu  on  veut  avoir  des  bro- 
chets enabondance,  il  faut  faire  chou  des  élangs;  ou  y  place 
pour  leurnourrituredesçyprinsou  d'autres  pois-wn  s  do  peu  oe 
valeur.  Les  pécheurs  et  les  marchands  de  poissons  nomment 
vulgairement  lancerons  ou  lançons  les  jeunes  brochets,  poi- 
gnards les  moyens  brochets ,  ourseaux  ou  loups  les  vieux ,  pan- 
sards  les  grosses  femelles ,  et  levrins  les  mâles  les  plus  allongés. 
—  On  connaît  encore  deux  espèces  de  brocheU,  le  brochtt 
américain  et  le  brochet  etolr.  A.  B.  »E  B. 

BBOCHET(Jeai«-Etibnns), garde  de  la  cunnélablie,  em- 
brassa avec  ardeur  les  principes  révolutionnaires  de  1789 ,  prU 
une  part  active  a  la  destruction  de  la  monarchie  françaLse,  fut  un 
despremicriàeialterMaratetàdemanderson  apothéose.  Dans 
la  fameuse  séance  desiacabins  du  2  octobre  "93,  il  provoqua 
les  mesures  liàlivei  de  la  justice,  si  ce  nom  peut  s'appliquer  aux 
démences  sanguinaires  exécutées  par  les  pouvoirs  populaires  de 
cette  époque  néfaste,  connues  sous  le  nom  de  fournit,  et  qui 
consistaient  à  annexer  à  un  seul  etni*me  procès  une  foule  d'ac- 
cusés inconnus  les  un»  aux  anlrea.  C'est  Brochet  oui  lit  épurer 
les  eor<*efiers,  sous  prétexK  que  des  inlriganls s'y  èUr 


dnits  (marst79*  )1  Poursuivi  et  arrêté  comme  complice  de 
Bobespierre  après  le  8  thermidor,  il  obtint  son  élargissemenl, 
puis  fut  jeté  de  nouveau  en  prison  et  y  demeura  jusqu'au  4 
brumaire  an  IV  (36  octobre  i7»5).  Ion  de  l'amnistie  des  délits 
révolutionnaires.  ReUré  des  affaires  publiques.  Brochet  se  lit 
épicicren  s'oecupant  toutefois  encore  de  politique,  el,  compromis 
dans  l'altenUt  du  3  nivôse  (4  décembre  laoo)  contre  le  premier 
consul,  il  fut  déporté  à  Cayenne.  Ilenlr*  en  France  huit  mou 
après,  il  futohlig*,  comme  suspect,  de  séjourner  à  hens  (Yonne), 
etenlSlSon  le  vit  commander  une  troupe  dtfédéTét:mAu, 
m  second  retour  des  Bourbon»,  renvoyé  de  nouveau  a  bcn»,  il 
7  mourut  oublié,  le  «avril  1833,  à  làge  de  soixante -dix 
«n*. 

BROCHEli ,  se  tfSt  des  artifices  percés  d'un  tron  plus  petit 
ou  plu»  court  que  l'àme  des  ftoée»  tolairtes,  «il  en  les  char- 


BEO€HBlJE. 

geantavec  des  baguettes  percées,  soit  après  coup,  en  leschargeant 
oiassirs,  et  les  perçant  ensuite  suivant  leur  axe,  pour  leur  donner 
SD  mouvement  plus  vif,  comme  à  quelques  serpenteaux  qu'on 
appelle  (ouguês,  lardons  ou  serpenteaux  brochelés  (  V.  ces 

Buts). 

BROCHETER.  En  général,  percer  de  broches  ou  de  brochettes. 
Cest  en  ce  sens  qu'on  dit  que  les  boucaniers  de  Tile  Saint-Do- 
■liogue  brocliètent  leurs  cuirs  en  les  étendant  sur  la  terre,  au 
noyen  d'un  grand  nombre  de  chevilles ,  et  les  laissent  sécher 
dans  cet  étal.  Celte  préparation  empêche  les  cuirs  de  se  rétrécir 
et  les  met  en  étal  d'être  embarqués  sans  se  gâter.  L'un  est 
l'effet  des  brochettes,  l'autre  du  dessèchement. 

BROCHETER,  en  marine,  c'est  mesurer  les  membres  et  les 
bordages  d'un  vaisseau. 

BROCHETEUR ,  S.  m.  (  ierm.  de  marine  ),  ouvrier  qui  bro- 
cbète  un  bordage. 

BROCHETON  {hisL  fMl.),  S.  m.  petit  brochet. 

BROCUCTTE  (verucutum) ,  diminutif  de  broche  (F.  ce  mot), 
petit  morceau  de  bois  ou  de  fer,  long  et  pointu,  qui,  dans  l'usage 
le  plus  ordinaire,  sert  à  unir,  à  soutenir  ou  à  rapprocher  les 
parties  dans  lesquelles  on  le  passe ,  et  qui  trouve  des  applica- 
tions dans  les  arts  et  métiers. — Entertn.  d'imprimerie,  u  se  dit 
de  deux  petites  tringles  de  fer  qui  attachent  la  frisquette  au 
châssis  du  tympan.  —  En  ierm.  de  fondeur ,  c'est  l'échelle,  le 
bâton,  la  règle  ou  le  diapason  où  sont  tracées  différentes  mesures, 
et  qui  sert  à  connaître  la  grandeur,  l'épaisseur  et  le  poids  des 
clocnes.  On  donne  aussi  le  nom  de  brochette  à  une  espèce  de 
petite  boucle  en  or  et  à  jour,  qui  sert  à  passer  à  la  boutonnière 
une  croix  ou  la  décoration  d'un  ordre.  Enfin  Ion  entend  par  le 
mot  de  brochette  un  petit  morceau  de  bois  mince,  au  bout 
duquel  on  donne  à  manger,  ou,  comme  on  dit  généralement, 
la  becquée  (jadis  bêchée) ,  aux  oiseaux  gue  Ton  a  soustraits  au 
nid  de  leur  mère,  et  qui  se  trouvent  ainsi  privés  de  ses  soins, 
^r  extension ,  on  dit  des  enfants  qui  sont  élevés  avec,  beaucoup 
de  soins  et  d'attention ,  qu'ils  sont  élevés  à  la  brochette.  —  Du 
mot  brochette  a  été  fait  le  verbe  brocheler,  qui  indique  toute 
espèce  d'actions  dans  lesquelles  cet  instrument  est  appelé  à 
jouer  un  rôle.  Les  boucaniers,  par  exemple  (F.  ce  mot),  bro- 
chètent  leurs  cuirs,  les  étendent  sur  la  terre  au  moyen  de  che- 
villes ou  de  brochètes  de  bois,  pour  les  faire  sécher.  Les  rôtis- 
seurs brochètent  les  volailles,  le  gibier  ou  les  quartiers  de 
viande  qu'ils  veulent  faire  rôtir.  On  dit  aussi ,  en  term,  de 
WMrine ,  brocheter  un  vaisseau,  pour  dire  en  mesurer  les  mem- 
bres et  les  bordages ,  en  appliquant  alors  à  ce  verbe  la  significa* 
tioo  que  les  fondeurs  donnent  à  leur  brochette. 

BROCHEUR  DE  LIVRES  (techn.).  Avant  d'entrer  dans  l'ex- 

Slication  du  travail  qui  concerne  le  brocheur,  il  est  bon  de 
éfmir  ce  que  l'on  entend  par  feuille,  un  livre  n'étant  autre 
chose,  dans  l'acception  du  métier,  qu'un  assemblage  de  feuilles 
cousues  ensemble.  L'in-folio  représentait  autrefois  le  feuillet  ou 
carré  de  papier,  tel  qu'il  sortait  des  presses  du  papetier;  l'in- 
quarto,  l'm-octavo  étaient  ce  même  feuillet  replié  sur  lui-même 
quatre  ou  huit  fois ,  et  ainsi  de  suite  pour  les  autres  formats. 
Depuis  (]uc  par  des  procédés  mécaniques  on  est  arrivé  à  faire 
du  papier  dans  une  longueur  presque  indéfinie,  les  feuillets 
n'ont  point  comme  par  le  passé  une  mesure  à  peu  près  unique; 
ils  sont  ce  qu'on  veut  les  faire ,  c'est-à-dire  aue  l'on  a  de  grands 
et  de  petits  feuillets  dont  le  format  cependant  diffère  peu  de 
l'ancien  modèle.  De  là  est  venue  la  nécessité  de  distinguer  les 
nouveaux  formats  en  grands  et  petits  :  ainsi  l'on  dit  ^nd  et 
petit  in-folio,  grand  et  petit  in-quarto,  etc.  Voici  maintenant 
la  manière  dont  s'y  prend  le  brocheur  pour  réunir  ces  feuilles. 
Apr^  avoir  plié  les  feuillets  selon  le  format  indiqué  par  l'im- 
pression typographique,  et  lorsqu'il  les  a  collationnés  et  rangés 
suivant  l'ordre  de  la  pagination ,  il  prend  le  premier  feuillet  ou 
plutôt  la  premièrefeuille  qu'il  ramène  sur  le  bord  de  table  en  tour- 
nant le  dos  de  son  côté.  Avec  une  grosse  aiguille  enfilée  et  légè- 
rement courbée,  il  fait  sur  un  endroit  quelconque  du  dos  une 
piqûre  de  part  en  part,  tire  l'aiguille  et  le  ûl  du  dehors  ou  dedans 
de  la  feuille,  juste  dans  le  milieu  du  pli,  puis  il  les  fait  ressortir 
vers  un  autre  endroit.  Il  fout  qu'un  Dout  du  fil  reste  en  dehors 
de  la  première  piqûre ,  et  l'on  verra  dans  quel  but.  L'ouvrier 
pose  la  seconde  feuille  sur  la  première,  en  alignant  les  dos  et  les 
bords  du  haut  des  pages;  il  pique  cette  seconde  feuille  de  ma- 
nière que  le  trou  corresponde  précisément  au  second  trou  de  la 
première;  puis,  après  avoir  fait  sortir  l'aiguille  au-dessus  de  son 
premier  piassage,  il  noue  le  bout  en  râerve  dont  nous  avons 
parlé  plus  haut  avec  la  partie  inférieure  de  l'aiguillée.  U  pose 
la  troisième  feuille  sur  la  seconde  dans  les  conditions  voulues 
précédemment;  il  la  perce  au  dos  comme  les  autres,  juste  an- 


BBocHimm. 


(436) 

dessus  des  trous  correspondants.  Le  lecteur  oompRm)  q»  k 


opération  est  la  même  pour  toutes  les  nouvelles  feuille» ion. 
dre;  seulement  à  la  dernière  on  fait  un  ou  deox  iMPuds.  \« 
omettions  de  dire  que,  sur  le  volume  et  dessous,  on  coud  (^ 
feuillets  blancs ,  le  premier  en  même  temps  que  la  ymm 
feuille,  le  dernier  comme  s'il  faisait  partie  de  û  dernière.  Quah 
l'ouvrage  est  ainsi  cousu ,  le  brocheur  le  met  sous  prt»e.  A[«> 
un  temps  convenable,  il  l'en  retire,  comTe  de  colle  en  {uir; 
revers  d'une  feuille  de  papier  de  couleur,  dont  il  %MAM\^t 
milieu  sur  le  dos  du  livre  et  le  reste  sur  les  feuillets  or  \*i^ 
blanc  que  nous  venons  d*indiquer.  On  termine  en  rKirt,t 
c'est-à-dire  en  coupant  avec  de  grands  ciseaux  ki  (tii>  i^^ 
des  feuilles  pour  leur  donner  une  surface  égale. 

BROCUON ,  s.  m.  espèce  de  gomme  que  l'on  mif  *. 
bdellium. 

BROCHOI R  (lechn.) ,  marteau  de  maréchal,  propre  à  fm*» 
les  chevaul. 

BROCHURE.  On  a  toujours  entendu  par  cette  déngmtn* 
réunion  de  quelques  feuilles  imprimées,  qui  dans  leurmyp- 
ble  ne  peuvent  composer  un  volume  et  se  vendent  samHrr  ^ 
liées.  Sans  remonter  pour  cela  à  l'ori^ne  première  des  dn^ 
l'on  peut  dire  que  le  besoin  d'apprécier  lesévéneroei)ts,<i# 
communiquer  sa  pensée  au  public,  a  mb  de  tous  les  tespi''* 
écrivains  en  émoi.  Il  a  fallu  d'ailleurs  constamment  an  |t» 
lations  un  aliment  qui  vint  briser  l'uniformité  delà  nr,rtâr- 
tiver  cette  propension  qui  consiste  soit  à  rechercher  les  kxk 
dales,  soit  à  se  débattre  sur  des  intérêts  plus  ou  moins ini^ 
plus  ou  moins  graves.  Sans  chercher  donc  à  remonter  plvini 
nous  trouvons  cette  lutte  de  petits  intérêts,  de  petits  T^ika» 
déjà  établie  sous  le  siècle  du  grand  roi  ;  elle  varie  m  ^ 
dans  le  but  qu'elle  se  propose,  mais  les  armes  sont  tMJari 
|>eu  près  les  mêmes,  et  leur  forme  ne  subit  guère  de  iw^ 
lion.  Boileau  poursuivait  depuis  quelque  temps  le  roimah.-r 
dans  ses  brochures  satiriques  qui  faisaient  les  délices  de  la  •« 
et  de  la  ville.  Quand  aux  rivalités  littéraires  vinrent  se  fx»> 
les  querelles  religieuses,  les  LeUres  provineiaits  elles-wr»* 
dans  ce  temps-là  furent  lancées  sous  la  forme  de  brocbart  - 
c'est  dans  cet  état  qu'elles  furent  dévorées  avec  avidité  elqi» 
passionnèrent  tous  les  rangs.  Elles  attaquaient  les  jp»* 
qu'elles  considéraient  alors  comme  un  parti  et  comme  oncfc- 
sance,et  sapaient  ce  crédit  dont  on  les  croyait  ennwr 
Ceux-ci  ne  pouvaient  rester  dans  le  silence,  et  emplojff*" 
leur. tour  les  mêmes  armes  dont  on  se  servait  pour  lôatij(|r 
Mab  Pascal  mourut  à  la  fleur  de  son  âge.  Arnaud  diw  ^^v 
Nicolle  se  tut,  et  ainsi  finit  un  débat  qui  devait  enflanimef'' 
le  siècle  suivant  la  bulle  Unigeniius,  Mab  les  choses  HaM 
peine  calmées  que  le  jansénisme  s'éveilla  et  soutint  obslioa^ 
ta  lutte.  En  vain  le  pouvoir  armé  contre  loi  appesiniil  j^t- 
gueurs,  s'épuisa  en  recherches ,  chaque  jour  de  o^'^'j^^jj^^ 
chures  s'échappaient  furtivement,  tenaient  le  public  en  wtf« 
et  narguaient  la  police  dans  son  chef,  auquel  on  les  wp" 
soigneusement,  en  témoignage  de  son  impuissance,  ii^' 
vif  intérêt  excité  par  cette  petite  guerre,  VaUenlioo  poM^' 
s'attachait  tour  à  tour  à  tout  ce  qui  pouvait  nourrir  son  |*rt><* 
pour  les  nouveautés.  Mais,  périlleuse  et  impatiente,  w* 
craint  de  s'imposer  un  long  examen  ;  aussi  les  auleun  p(*^ 
plaire  jetaient  leurs  idées,  ou  traduisaient  leurs  lin»  w 


_..  picçinistes ,  , 

depuis  par  son  esprit.  Devinant  ce  que  serait  entre  ses  m»»* 
portée  d'une  telle  arme.  Voltaire  s'en  saisit;  on  peut  ro^^ 
surer  sans  crainte  d'être  démenti,  que  la  P*^*i*|J^*'L 
qui  a  exercé  le  plus  d'influence  se  compose  de  brochure^  ^ 
nal  toujours  plein  de  traits  acérés,  ses  coups  frappaieat    _ 
les  croyances  religieuses  les    plus    respectables   ."^"^ 
là  un  crime),  tantôt  les  erreurs  des  P*r'^"!5"*îi,M" 
vices  des  lob  qui  avaient  vieilli.  C'est  ainsi  qu'il  ^r^^ 
Calas,  renversait  l'échafaud  de  Sirven ,  et  «l^^^Jr. 
ment  le  supplice  de  la  question.  Beaumarchais detiitw^- 
core  du  brùil  en  se  servant  d'un  tel  moyen  :  il  porta  i»  ^ 
violents  à  un  ancien  usage;  il  revendiquait  un  àrasi^tr''^ 


noinisies  aevaieui  uicnioi  i  agiicr ,  i»  '^*""'"  .  \r-«** 
dans  leurs  brochures  le  mécanisme  de  rassocialionriww^ 
scrutaient  les  ressortset  proposaient  de  les  "d®^*^*  „*i- 
la  monarchie,  dès  longtemps  ébranlée ,  essaja  oesen 


BROGKUAUS. 


(437) 


BROCKES. 


en  convoquant  les  états  généraux,  ils  saisirent  cette  occasion 
pour  faire  valoir  leur  doctrine  et  eu  préparer  Tapplication.  L'ou- 
verture de  celte  solennité  fut  marquée  par  la  querelle  des  trois 
ordres  relative  aux  votes  des  députés.  Lue  simple  brochure  de 
Sieyes  emporta  la  (](uestion  !  Qu*est-ce  que  le  tiers  état,  disait-il? 
Tout  !  Qu  a-t-il  été  jusqu'à  présent?  KienI  Que  veut-il  être? 
Quelque  chose  I  Et  dès  lors  la  monarchie  fut  ébranlée  jusque 
dans  ses  fondements.  Passons  sur  beaucoup  d'écrits  dont  aucun 
B*a  laissé  de  trace,  faute  d'avoir  dominé  les  événements,  et  ar- 
rivons au  consulatet4  Tempire.  Napoléon  s  empara  de  la  presse, 
n'en  permettant  l'usase  qu'à  sesOatteurs,  ou  à  ceux  qui  étaient 
utiles  à  ses  desseins.  Mais  la  force  sur  laquelle  il  s'appuyait  flé- 
chit à  Moscou,  et  s'abfnia  sous  les  murs  de  Paris.  Vaincu  par  les 
armes,  il  fut  attaqué  par  une  pluie  éloquente.  Le  canon  se  taisait 
à  peine  qu'une  brochure  de  M.  de  Chateaubriand  souleva  contre 
lui  l'opinion.  80,000  exemplaires,  échappés  des  presses  de  Le- 
normant,  ne  suffirent  pas  à  rassasier  l'avidité  du  public.  Mais 
louis  XVIII  à  peine  remonté  au  trône,  la  lutte  s'engage  entre 
deux  partis»  dont  l'un  voulait  rétablir  la  royauté  avec  ses  an- 
ciens privilèges,  tandis  que  l'autre  défendait  avec  vigncur  ce 
qu'il  appelait  les  droits  du  peuple.  Au  milieu  de  celte  lutte,  l'au- 
leor  du  Génie  du  christianisme  intervient  encore;  il  prit  parti 
poar  le  maintien  des  conquêtes  légales  opérées  par  la  révolution, 
tt  celte  fois  il  donna  la  Monarchie  suivant  la  charte.  Cette 
M-ocbure^  qui  était  d'un  haut  enseignement,  vint  jeter  au  milieu 
le  l'opinion  la  dIus  vive  lumière.  Durant  cette  période,  d'autres 
»iiblicistes,  MM.  de  Bonald,  Benjamin  Constant,  Fievée,  de 
f  ontlosier,  montrèrent  aussi,  sous  des  bannières  différentes,  un 
aient  très-remarquable.  La  polémique  des  brochures  ne  cessa 
le  captiver  les  esprits  exclusivement  que  jusqu'au  moment  où 
es  iouroaux  marchèrent  dans  tout  leur  abandon  et  toute  leur 
nclépendance.  Maintenant  qu'ils  éprouvent  moins  de  gêne,  les 
>rocbures  ont  perdu  leur  ascendant.  En  effet,  que  peuvent-elles 
lénoncer  qui  ne  soit  su  d'avance  ?  Quant  aux  brochures  lilté- 
*aires,  frappées  du  même  coup,  elles  sont  tout  à  fait  remplacées. 
Mi  peu  s'en  faut,  par  les  Revues.  Elles  peuvent  bien  de  temps 
en  temps  venir  jeter  quelques  éclaircissements  timides  sur  une 
question  jusque-là  délaissée  :  mais,  en  outre  qu'il  y  a  peu  de 
chose  à  glaner  de  ce  côté-là^  elles  risquent  de  passer  inaperçues 
au  milieu  de  la  préoccupation  publique,  à  moins  que  les  feuilles 
^tidiennes  ou  périodiques  ne  leur  prêtent  leur  fraternelle  as- 
flstance  et  ne  les  tirent  par  ce  moyen  du  néant.  E.  H. 

BROCIKR,  sorte  de  vase  qui  verse  la  liqueur  par  un  tuyau  ou 
robinet. 

BRecKHAUS  (Fbédéric-Abxold),  libraire  allemand,  natif 
de  la  villelibre  impériale  de  Dortmund  dans  le  cercle  de  West- 
pbalie,  reçut  le  jour  en  1712.  Ses  débuts  dans  la  carrière  com- 
merciale ne  furent  pas  heureux.  Marchand  drapier  à  Dussel- 
Jorf,oà  il  avait  fait  son  apprentissage  dans  une  grande  maison, 
J  cèangea  successivement  de  résidence  et  de  profession.  Fixé 
]'aborda  Amsterdam  et  rebuté  de  ses  vaines  tentatives  de  prompte 
iiortune  dans  la  draperie,  il  imagina  de  se  faire  libraire,  en  fou- 
lant on  établissement  sur  le  modèle  du  comptoir  d'industrie. 
La  spéculation  ne  pouvait  guère  réussir  ;  c'était  l'époque  où  la 
Sollande ,  par  sa  réunion  a  l'empire  français  et  par  le  blocus 
XMitinental,  voyait  se  tarir  pour  elle  toutes  les  sources  de  la 
(MXMpérité.  Les  efforts  deBrockhaus,  ences  tempsdecalaroiteuse 
swé^moire  pour  le  commerce  néerlandais,  n'aboutirent  qu'à  lui 
aire  déposer  son  bilan.  Ajoutons  que  plus  tard,  lorsque  des  cir- 
^onslaoces  moins  contraires  lui  eurent  permb  de  rétablir  ses 
lilaires,  il  acquitta  loyalement  ses  dettes  et  même  les  intérêts 
loRit  judiciairement  son  concordat  le  libérait,  firockhaus,  après 
'é«:faec  dont  les  affaires  politiques  l'avait  rendu  victime,  repnt  le 
±^taip  de  sa  [latrie,  et  alla  s'établir  en  1810  à  Alternbourg.  Là, 
Monaissant  mieux  son  pays  et  sa  nation,  il  ne  tarda  pas  à  jeter 
«s  fondements  d'une  fortune  brillante.  Acquéreur  de  la  pre- 
mi^e  édition  do  Dictionnaire  de  la  Conversation,  qui  primitive- 
neul  ne  se  composait  que  de  deux  volumes,  il  la  vit  s'épuiser 
npidemenL  et  dès  lors,  étudiant,  ou,  si  l'on  veut,  exploitant  le 
^t  du  public,  il  joignit  à  chaque  nouvelle  édition  des  addi- 
tions considérables  qui  finalement  portèrent  l'ouvrage  à  douze 
snormes  volâmes.  €!es  additions  furent  surtout  dans  l'histoire 
Sq  Jour,  et  elles  consistèrent  principalement  en  articles  biogra- 
phiques, sur  la  législation,  sur  la  littérature  et  les  mœurs,  en  un 
oiot,  sor  tout  ce  çiui  était  de  nature  à  provoquer  l'intérêt  et  la 
corioeité  da  public.  Le  Dictionnaire  de  la  Conversation  est  trop 
Donna  en  France  aujourd'hui  par  les  deux  imitations  gue  la  It- 
vairieDarisienne  en  publie,  l'une  sous  le  titre  primitif,  l'autre 
loiis  celoi  dEncffclopédie  des  aens  du  monde,  pour  qu'il  soit 
wscân  d'analyser  ici  ce  recueil  dont  la  biographie  occupe  près  de 
M  moitié,  quoique  bien  restreinte  encore  et  bien  superucîelle. 


Mais  il  y  a  cette  différence  entre  la  publication  de  Brockhaus  et 
celledes  libraires  français»  que  ceux-ci  se  présentent  avec  un  plan 
indéterminé  et  sans  certitude  sur  les  dispositions  du  public, 
tandis  que  Brockhaus,  ne  passant  que  par  degrés  du  manuel 
encyclopédique  portatif  à  un  ouvrage  de  vaste  dimension,  opé- 
rait sans  risques,  sans  chances  défavorables.  Il  fit  cinq  éditions 
e(  vendit  soixante  mille  exemplaires  du  Dictionnaire  de  la  Con- 
versation,  sans  compter  les  réimpressions  particulières  de  cer- 
tains volunies  plus  freouemment  demandés.  On  n'attend  pas  que 
nous  suivions  ici  Brockhaus  dans  ses  diverses  entreprises  de  li- 
brairie ;  toutefois  nous  devons  le  montrer  encore  créant  dans  les 
Zeitgenossen  ou  Contemporains  une  galerie  dos  notabilités  de 
l'époque,  très-importante  et  digne  rivale  <lu  Public  Characlers 
of  England,  fondant  le  célèbre  recueil  Iriincslrie]  de  V Hermès 
deKrug,  où  il  se  proposait  pour  modèle  le  Quarterly  Review  et 
V Edinburgh  Review,  achetant  la  propriètédc  In  feuille  de  Kotze- 
bue,  et  la  transformant  en  organe  éloquent  et  raisonné  des  prin* 
cipes  politiques  modernes.  Dès  le  commencemcnl'de  l'extension 
donnée  au  Dictionnaire  de  la  Cenversaito»,  Brockhaus  avait  été 
mal  vu  du  gouvernement  prussien;  une  censure  particulière  fut 
affectée  à  tous  les  ouvrages  émanant  de  ses  presses,  et  enHn  on 
prohiba  l'entrée  en  Prusse  de  tout  ce  qui  sortait  de  sa  maison.  Il 
transporta  ses  magasins d'Altembourg  à  Leipzig.  Mais  là  encore, 
et  surtout  depuis  qu'il  se  mit  à  publier  des  feuilles  quotidiennes, 
il  eut  à  subir  des  censures.  L'approbation  du  public  l'indemnisa 
complètement  de  ces  contrariétés.  Sa  maison  était  une  de  celles 
qui  fournissaient  à  la  foire  annuelle  de  Leipzig  le  plus  grand 
nombre  de  nouveautés  et  d'ouvrages  intéressants.  Outre  les  pu- 
blications capitales  que  nous  avons  citées  plus  haut,  nous  indi- 
querons encore  Vïsis  d'Oken,  le  Conversation  Blait  (feuille 
pour  la  conversation),  VUraniCy  almanach  annuel,  ï Histoire 
des  Hohenstauffen  de  Baminer,  le  Lexique  bibliographique 
d'Ëbert,  et  la  bibliographie  allemande  des  derniers  temps, 
d'Ersch.  Brockhaus  prenait  lui-même  part  à  la  rédaction  de  son 
dictionnaire  et  de  ses  journaux,  et  comme  tel  il  mérite  une  place 
parmi  les  hommes  de  lettres.  C'est  au  milieu  de  ses  travaux 
qu'il  mourut  le  30ao0tl825.  Sa  maison,  composée  de  trois  sec- 
tions distinctes,  librairie,  imprimerie  et  fonderie,  fut  divisée  en- 
tre ses  fils.  La  plupart  de  ses  grandes  entreprises  ont  été  conti- 
nuées, sauf  toutefois  l'interminable  Bibliographie  d'Ersch. 

BROCKE  (Henri-Christian  de),  auteur  allemand  né  en 
1715,  mort  en  1778,  s'est  occupé  de  ragriculture  et  des  sciences 

3ui  ont  pour  objet  la  meilleure  manière  de  former  des  forêts, 
e  les  entretenir  et  de  les  administrer.  Il  a  publié  en  allemand: 
1'^  Vraies  bases  physiques  et  expérimentales  des  sciences  fores- 
tiires,  Leipzig,  1768  à  1775,  in-8o  ;  2»  Observations  sur  quel- 
ques  fleurs,  sur  leur  culture  et  la  préparation  de  la  terre  oui 
leur  convient,  Leipzig,  1771,  in-8^  —  Brogke  (Adrien  de), 
aussi  Allemand,  a  donné  une  Relation  de  Madagascar,  en  alle- 
mand, Leipzig,  1748,  in-8°. 

BROCKELSBY  (RiCHAREi),  médecin,  né  en  1722  dans  le 
comté  de  Somerset,  étudia  successivement  à  Edimbourg  et  i 
Leyde  sous  le  célèbre  Gaubius  ;  il  fut  reçu  docteur  en  1745,  et 
soutint  à  cette  occasion  une  dissertation  :  De  saliva  sana  et  mor- 
6o5a,  Leyde,  in-4°,  1745.  De  retourà  Londres,  il  publia  en  1746 
un  Essai  sur  la  mortalité  des  bêtes  à  cornes,  in-8^.  En  1*^56, 
nommé  médecin  de  l'armée  anglaise ,  il  l'accompagna  dans  la 
guerre  de  sept  ans,  et  revint  en  1765  acquérir  à  Londres,  dans 
la  pratique  de  son  art,  une  grande  fortune  et  une  grande  consi- 
dération. Il  mourut  en  1707,  à  l'â^  de  soixante-qutnie  ans. 
Outré  les  ouvrages  que  nous  avons  cités,  on  a  de  lui  :  i^  06- 
servations  médicales  et  économiques,  depuis  1750  jusqu'en 
1765,  tendante  la  réforme  et  à  t  amélioration  des  hôpitaux, 
1764,  in-8°  ;  2°  Enlogium  medieum,  sive  Oratio  universaria 
herviana  habita  in  theatris  cotlegii  regalis  medicorum  Ion- 
dientium,  1760,  in-4®;  5^  plusieurs  Mémoires  insérés  dans 
les  Transactions  philosoplUques,  savoir  :  Essai  sur  la  plante  vé- 
néneuse trouvée  récemment  mêlée  avec  la  gentiane,  n**  486  ;  Cas 
d'une   femme  attaquée  du    diabète,  n<>  111  ;    Expériences 
relatives  à  l'analyse  et  aux  qualités  de  l'eau  de  Seltx,  ibidem, 
vol.  iv;  Cas  d'une  tumeur  enkystée  dans  l'orbite  de  Tœil,  et  Dis- 
sertation sur  la  musique  des  anciens  ;  Expériences  sur  la  sen- 
iibilitéet  l'irritation  de  diverses  par  tiesdesanimauXi,yo\.  XLV; 
Sur  le  poison  des  Indiens  dont  parle  la  Condamine,  ibidem, 
vol.XLiv. 

BROCKES  (Barthold-Hbnri),  poëte  estimé  de  son  temps, 
naquit  le  22  septembre  1680  à  Hambourg,  où  son  père  faisait 
un  commerce  considérable.  Après  avoir  voyagé  en  France,  en 
Italie,  en  Hollande,  il  se  disposait  à  passer  en  Aiwletenre,  lors- 
que des  circonstances  de  famille  le  rappelèrent  dans  sa  patrie, 
I  oont  il  ne  sortit  plus  que  pour  s'acquitter  de  quelques  missions 


BEOCKHANlfES. 


(458) 


BRODEAV. 


que  lui  fit  confier  Festime  de  ses  concitoyens.  Ami  du  repos,  il 
cultiva  avec  succès  son  talent  pour  la  poésie,  et  s'appliqua  surtout 
à  chanter  les  t)eautés  de  la  nature  considérées  (fans  leurs  rap- 
ports avec  le  bonheur  de  l'homme  et  la  bonté  de  Dieu.  De  là  est 
résultée  une  collection  de  pelils  poi'nies  pieux,  imprimés  à  di- 
verses reprises  sous  le  litre  de  :  Plaisir  terrestre  de  Dteu,Ylam- 
bourg,  de  1726  à  1746,  9  vol.  in-8'',  et  réimprimés  plu- 
sieurs fois.  Ces  poésies  sont  minutieuses  et  peu  animées,  mais 
écrites  avec  simplicité  et  pleines  de  sentiments  doux.  Brockes  a 
traduit  en  allemand  plusieurs  ouvrages  de  Marino,  Pope, 
Thomson,  etc.  Il  mourut  à  Hambourg  le  16  janvier  1747. 
KROCKEN,  s.  m.  espèce  de  granit. 

BROCKES  ( F.  BrOKES). 

BHOCKMANN  (François-Gharles)  ,  né  en  1745  à  Gratz 
en  Styrie,  abandonna  sa  famille  et  ses  études  pour  s'engager 
dans  une  troupe  de  coméiliens  ambulants ,  dont  il  épousa  la 
fille  du  directeur.  En  1765  il  débuta  sur  le  théâtre  de  Vienne 
en  Autriche,  entra  en  1768  dans  la  compagnie  dramatiaue  de 
&nrz  à  Wûrtzl)ourg»  et,  trois  ans  après,  il  se  fit  à  Hamnourir 
an  nom  célèbre  parmi  les  acteurs  de  TAIIemagnc.  Joseph  II 
l'appela  à  Vienne  en  1777,  et  il  y  demeura,  jusqu'à  sa  mort  arri- 
vée en  1813,  l'artiste  privilégie  de  la  cour  et  de  la  ville.  Comme 
Garrick,  il  excellait  dans  tous  les  emplois. 
BROCKM  ANNES.  ^^ogr., /^^#l.), peuple  assez  petit,  peu  important 
en  lui-même,  mais  remarquable  par  sa  constitution  démocratique 
pure.  Les  Brockmannes  habitaient  le  Brockmerland  actuel,  tai- 
sant partie  de  la  province  de  Frise  orientale,  et  qui  ne  com- 
prend aujourd'hui  que  huit  paroisses ,  mais  ^ui  avait  autrefois 
une  plus  grande  étendue.  Le  Brockmerland  était  un  pays  libre 
et  indépendant,  mais  qui  était  compris  dans  Talliance  féaérative 
que  les  Frisons  avaient  formée  entre  eux  depuis  le  Weser  jus- 
qu'au Sudersée  pour  la  conservation  du  repois  intérieur  etexté- 
neur,  vers  le  xv  siècle,  et  qui  ne  se  rompit  que  dans  le  xiv* 
siècle.  Ce  pays  avait  par  conséquent  des  lois  communes  à  tonte 
la  Frise  et  des  institutions  à  lui  particulières.  Parmi  les  consti- 
tutions particulières  à  chacun  des  pays  frisons,  celle  des  Brock- 
mannes, gui  n'existe  encore  qu'en  manuscrit,  est  assurément  la 
^us  précieuse,  tant  par  la  rictiesse  de  son  contenu  (elle  contient 
230  articles)  que  par  la  pure  vieille  langue  frisonne  dans  la- 
quelle elle  est  écrite.  Elle  est  décrétée  par  l'omnipotence  du 
peuple,  dans  lequel  résidait  le  pouvoir  législatif  et  exécutif. 
C'est  pourquoi  beaucoup  d'articles  commencent  par  ces  termes  : 
Thêt  weliath  Brocmerif  Voilà  ce  gue  veulent  les  Brockmannes, 
et  le  premier  article  commence  ainsi  :  Thit  i$  thi  a  forme  kere, 
thet  Èroemen  keren  hebôalh.  Ceci  est  la  première  disposition 
qm*il  a  plu  auœ  Brockmannes  de  décréter.  D'après  ces  disposi- 
lions,  les  Brockmannes  étaient  un  peuple  entièrement  libre, 
qui  ne  reconnaissait  aucun  chef  ni  protecteur,  on  il  n'v  avait 
pas  de  noblesse  ;  qui,  à  l'exception  oes  couvents  et  des  ^lises, 
ne  souffrait  aucune  grande  maison  en  pierre,  surtout  si  elle 
pouvait  porter  préjudice  à  la  liberté;  où  le  clergé  n'étendait 
pas  son  influence  sur  les  afiaires  d'Etat  et  les  intérêts  terrestres  : 

fii  ne  payait  aucun  tribut  ni  à  l'empereur  ni  à  l'empire,  ni 
aucun  comte  ou  évèque ,  et  qui  faisait  entrer  dans  son  propre 
trésor  public  les  sommes  résultant  d'amendes,  sommes  précé- 
demment perçues  par  les  comtes gne  nommait  l'empereur,  et 
par  les  baillis,  ses  fonctionnaires  inférieurs.  Le  Brockmerland 
était  à  cette  époque  une  tétrarchie  partagée  en  quatre  districts. 
Chaque  district  avait  ses  propres  juges,  qui  étaient  nommèi  par 
les  coamianes  du  district.  Cette  magistrature  reposait  sur  la 
propriété  territoriale,  et  ne  durait  qu  une  année,  après  laquelle 
oe  iMNiveaux  juges  entraient  en  fonctions.  A  leur  entrée  en  fonc- 
iîoiiSy  oes  magistrats  prêtaient  serment  sur  tes  reliques  de  saint 
lacqœsy  d'après  les  prescriptions  de  la  constitution,  et  ils  dé- 
posaient dans  l'assemblée  générale  du  peuple  tm  cage  qui  ne 
leur  était  rendu  qu'après  l^coulement  oe  I  année  de  leur  ma- 
gistrature ,  si  toutefois  ils  ne  pouvaient  alors  être  convaincus 
d'aucun  acte  contraire  à  leurs  devoirs.  La  destitution  de  leur 
enploî,  une  forte  amende  et  l'incendie  de  lenrs  maisons,  telles 
étaient  les  punitions  des  juges  iniques.  Toute  la  police  jodrctaîre 
«Ç  toute  radministration  leur  étaient  confiées  ;  cependant  la  déci- 
sion des  qneitiMis  importantes  était  réserrée  aux  assemblées  du 
penpie,  et,  selon  la  nature  et  la  gravité  des  circonstances, 
au  asseort>lées  de  district  ou  am  assemblées  générales.  Une 
obligation  particulière  imposée  à  ces  juges  consistait  à  veiller  à 
la  sèreté  intérieure  et  extérienre:  ils  étaient  diarsés,  chaque 
fois  qu'il  T  avait  quelqne  alarme  on  quelques  trouoles,  d'alni- 
■ler  des  feux  de  signaux  et  de  mettre  ainsi  le  peuple  sur  pied. 
Cest  pourquoi  chacun,  conformément  au  droit  commun  des 
Frisons,  devait  se  tenir  prêt  pour  un  pareil  commandement. 


ville.  Il  fut  accueilli  avec  bonté  par  le  duc,  anqnel  il  fiM^ 
du  JToron  et  de  la  Vie  de  Mahotnet  en  latin,  ^^J^ 
donnés  à  Damas  le  chapelain  du  consul  de  Y^^*  J!! 
d'examiner  ces  deux  écrits  ;  mais,  disait  BiouM^»**^!^ 
n*en  ai  entendu  parler.  On  ignore  Tépoqiie  ot  »  »"J^ 
on  sait  qu'il  avait  épousé  la  fille  de  Jean,  sejfnenrdsig^ 
et  qu'il  fut  gouverneur  des  ville  el  casiel  de  liiWIir' 
nainsy  peu  de  temps  après  son  pèlerioafs.  .«>«.* 

BftOP  iféogr,),  bourg  de  9larronie,  sur  la  ^'^^^^p 
régiment  du  même  nom.  U  fait  un  commerce srtwty^^ 
nie,  dont  il  reçoit  des  anis  verts,  des  laines,  d««J*|_*' 
habitants,  et  se  (fovfe  ft  T  kernsm^-wHé-t^  ÉeW^- 

BRO0EAU.  C'est  le  nom  d'une  famifle  <>rf«J**Jîl*L . 
afocon  cfaenl,  un  glaive,  one  Imet  on  un  carquois  et  des  iè-  I  d'où  sont  sortis  plusieurs  hommes  de  lettres  :  eWedW»** 


ches,  selon  la  mesure  de  sa  fortune.  Et  afin  qoe  les  jom  « 
pussent  abuser  du  pouvoir  qui  leur  était  confie,  on  leur  iSû^ 
gnait  des  talemens,  littéralement  des  orateurs,  dcslributtî 
peuple.  Ils  étaient  clus  aussi  par  le  peuple,  mais  tous  bô 
mois.  Ils  devaient  surveiller  de  près  la  conduite  des  JQm,i 
leur  faire  supporter  la  responsaDilité  de  leurs  manquemAi 
Ces  talemens  étaient  aussi  soumis  à  la  censure  du  peuple,* 
s'ils  commettaient  quelque  faute,  ils  en  étaient  punis  aussi tvi 
que  les  juges.  —  Jusqu'au  milieu  du  xiv'  siècle,  lesBr(4n» 
nés  conservèrent  cette  constitution  dêmocraliquc  dans  (  t 
sa  pureté  ;  mais  plus  tard ,  à  Texcmple  de  quelques  lotn 

Eays  frisons,  ils  nommèrent  un  chef  à  certaines  conditkm,  b 
âtirenl  une  forteresse,  el  lui  confièrent  l'aulorilé  suprétw. 

BROCOLI  {jardin.).  C'est  une  espèce  de  chou  qui  secutn 
en  Angleterre,  el  surtout  en  Ilalie:  on  l'y  roan^avtciVk 
viande ,  el  souvent  en  salade  chaude.  Quelques  jardiniers  a 
France  coupent  les  tôles  des  choux  pommés  sanscnamds 
les  troncs,  et  ils  font  passer  pour  &roco/û  les  pelils  njctn 
qu'ils  poussent. 

BROCOTTES,  S.  f.  pi.  parlics  caséeuses  et  butvreflMf 
adhèrent  au  petit-lait,  après  que  le  premier  caillé  eo  a  « 
retiré. 

BROCQ  (DoH  Théodore  Talan  de),  relieieax  de  ïàkft 
de  Saint- Arnould  de  Metz,  né  à  Chàlons-sur-Maroe  son  un, 
fit  profession  en  170i,  et  mourut  à  Metz  en  176),  aprÙM 
consacré  de  lonsues  veilles  à  l'étude  des  monametiUiotiiB 
delà  province.  II  a  laissé  un  manuscrit  auquel  il  avait (n*iil( 
pendant  quinze  ans,  et  dont  voici  le  titre  :  RscueilkMfÊ 
de  ce  qui  est  arrivé  de  plus  remarquable  dans  lavt&iitïm^ 
depuis  le  temos  de  Jules  César  jusqu'à  présent  (lîJfi.CriH 
histoire,  en  deux  tomes  in-i*»,  comprend  1^120  |»p4,ffci 
quelques  feuillets  pour  les  titres,  les  apurobalioos,  U uUc.h 
préface,  etc.  Dom  Brocq, avant  eu  fort  longtemps  son  wif 
entre  les  mains,  y  a  ajouté  beaucoup  de  notes  el  mtoie  do»; 
hiers  qui  n'entrent  pas  dans  la  pagination  générale;  en  l'Ki 
en  avait  déUché  l'histoire  de  satnt  Amould  et  celle  de  ïmk 
Débonnaire  pour  les  offrir  au  dauphin.  Sur  la  demawfct 
Dom  Brocq ,  le  duc  de  Belle- Ile  en  avait  accepté  U  dé<ta 
mais  l'auteur  supprima  plus  tard  l'épllre  dédicaloire,jaç 
son  travail  peu  diçne  de  paraître  sous  les  yeux  du  mamk 
corrijgea  les  endroits  faibles,  ajouta  plus  de  600  pages, tit 
fendit  expressément  d'y  mettre  son  nom  si  Ton  se  «!«««•• 
l'imprimer.  Celte  histoire ,  divisée  par  chapitres,  est  gô» 
ment  assez  bien  écrite;  on  y  trouve  beaucoup  dedélailsain» 
mais  l'auteur  ne  marche  pas  d'après  un  plan  biencon^til"^ 
que  souvent  de  critique,  et  ne  lait  pas  ressortir  certains  ci* 
ments  comme  il  le  faudrait.  Dom  Brocq  avait  coinp«««s 
volume  in-4°  l'abrégé  de  celle  même  histoire  dont  il  ni^ 
copies.  L'une  d'elles  se  trouve  à  la  bibliothèque  de  Meti.  L» 
vrage  principal  faisait  partie  de  la  bibliothèque  de  »•*[*? 
mort  récemment  préfet  de  l'Aude.  On  peut  voir  dans  u*> 
graphie  de  laMoseUe  (i,  160),  q^u'a  publiée  rauleor  de  c«i* 
de,  un  examen  détaille  du  travail  de  Dom  Brocq. 

BROCQUIÈRE  (BERTRAND  DE  La),  0entîUlOinnfB^* 

duché  de  Guyenne,  conseiller  et  premier  écuyer  l"*2|M 
duc  de  Bourgogne ,  Philippe  le  Boa ,  et  le  voyage  de  Jw* 
et  en  revint  par  terre  pendant  le  cours  dc«  *"'*^*r**L 
Décrivit  et  publia  la  relation  de  son  voyage,  llaécni^^ 
style  franc  et  loyal,  et  avec  un  jugeaieat  et  "'^.'•'•J?  ^*JJ 
DAUDS.  On  admire  l'impartialité  avec  laquelle  il  P^l^ 
êiom  infidileê,  qu'il  «  e«  l'occasion  de  connaître,  «tf^ 
ment  des  Turcs ,  dont  la  bonne  foi ^  d'après  lai,efliipT 
à  celle  de  beaocoup  de  chrétiens.  A  son  retour  de  I»  ^^^ 
la  Brocquière  parut  à  la  cour  du  duc  de  Bourgogi^  t^ 
mêmes  babillenients  qu'il  portait  en  «^oittaat  ^^^^}r^ 
duisant  lui-même  ea  laosse  le  cbeval  <}u  il  vswX  M^r'L. 


BROBBQUINS. 


(459) 


BEODBRIE. 


iclor  Brodtan,  qui  ayant  accompagné  son  père  an  siège  â*Acre 
Ail  périt^fat  anobli  par  Philippe  Auguste.  Les  ncrsonnages 
9  plus  connus  de  celle  famille  sont  :  Brodéau  (Victor),  se- 
réUtre  et  Yalel  de  chambre  de  François  I""  et  de  la  reine  de 
afarre,  sa  soeur,  mort  au  mois  de  seplembre  1640.  Il  corn— 
asa  quelques  pièces  de  vers  qu'on  trouve  parmi  celles  de  ses 
Mileniporains .  et  un  poème  en  vers  de  dix  syllabes,  intitulé  : 
auanfei  ie  Jésus-Chrisl,  Lyon,  1540,  in-S"  (plusieurs  fois 
imprmic).  Ou  lui  attribue  une  Epi (re  du  pécheur  à  JésHs- 
àrifl,  imprimée  à  Lyon  par  Etienne  Dolet.  Elle  fut  censurée 
ir  la  faculté  de  théologie  de  Paris,  après  la  nnort  de  rauteur. 
[arot  estimait  Victor  Brodeau ,  et  Lamonnoye  regrette  que 
s  poésies  enjouées  n'aient  point  vu  le  jour.  —  Brodkau 
feau),  ûls  d'un  valet  de  chambre  de  Louis  XII,  cullita  les 
!lle&-lellres,  les  langues  savantes,  les  mathématiques;  fut 
Bavec  les  Sadelet,  les  Bembo,  les  Manuce,  les  Danès,  et  re- 
irdé  comme  un  des  meilleurs  liltérateurs  de  son  temps.  11 
ourut  chanoine  de  Saiut-Marlin  de  Tours  en  156ô,à  soixante- 
ois  ans.  On  a  de  lui  :  1°  Dix  livres  de  Méiangti,  dans  les 
m.  II  et  IV  de  Jean  Crutor,  intitulés  :  Lampoê^  ieu  Fax  ar^ 
um,  Francfort,  1604,  6  vol.  in-8''.  Ce  sont  des  observations, 
trrtclions,  etc.,  estimées  sur  quantité  d'auteurs  andens;  les 
X  premiers  volumes  avaient  déjà  paru  séparément ,  Bàle, 
porins,  1555,  in-S"".  2»Des  Commenlaires  sur  l  Anthologie,  dans 
Epigrammalum  grœcorum  iibri  ««p(fm,  Bàle,  1549,  et  Franc- 
rt,  1600,  in-fol.;  Scaligcr  les  met  au-dessus  des  autres  ouvra- 
s  de  ce  genre.  3*>  Nolœ  in  Marlialem,  Lejrilc,  1619,  in-^. 
*  Annotaliones  in  Euripidis  Iragœdias,  Paris,  1561,  et  Bàle, 
>58.—  Brodeau  (Julien)  préféra  la  fonction  d'avocat»  dans  la- 
lelle  il  excellait,  aux  cliarges  plus  relevées  auxquelles  sa  nais— 
ince  et  ses  talents  lui  permellaient  d'asoirer.  Tous  ses  ouvrages 
ml  esttniês  ;  l"*  NoUs  sur  ki  arTéU  de  Louet ,  dont  Boileau 
arledans  SCS  vers: 

El  conroentaBl  Louet,  aUongé  par  Brodeau, 
D'une  robe  à  longs  plis  balayer  le  barreau. 

Iles  ont  eu  un  grand  nombre  d'éditions  :  la  dernière  est  de 
142, 3  vol.  in-fol.  ;  2*»  Commeniaira  sur  la  coutume  de  Paris, 
868-1659, 2  vol.  in-fol.;  5»  Vie  de  Charles  Dumoulin,  Paris, 
854,  in-4*;  et  à  la  tétc  des  œuvres  de  Dumoulin,  Paris,  1681. 
-Ce  savant  jurisconsulte  mourut  à  Paris  en  1655. —  Bro- 
RAO  (Pierre-Julien),  de  Moncharville,  (ils  du  précédent,  ser- 
lil  clans  la  marine,  devint  inspetteur  général  des  fortifications, 
iMi4Miruten  1711.  Il  est  auteur  de  divers  ouVtages,  entre 
lires  d'un  i^oiiveati  Sffsième  de  t univers,  1702;  du  Fax 
"upfil  ei  de  mémoire;  d'une  Moralité  curieuse  sur  les 
m  première  jours  de  la  création.  Tours,  1703.—  Bro- 
BAI.  (Julien-Sirooo),  d'Otseville,  fils  du  précédent,  snccessive- 
leiit  nrésident  conseiller  au  parlement  de  Paris,  lieutenant 
Éoéral  de  Tours,  conseiller  au  conseil  souverain  du  Boussillon, 
iteur  de  la  traduction  du  Divorce  céleste,  de  Ferrante  Palla- 
icino,  Amsterdam,  1695,  in  12  (F.  Palla viciNO). 

BmopCQriH  (fti9(.  anc),  sorte  de  diaussure  en  usage  parnû 
»  anciens,  gui  couvrait  le  pied  et  la  moitié  de  la  jamoé,  et 
n'en  pourrait  comparer  pour  la  forme  aux^  bottines  des  hou- 
ntJs  et  des  heiduques,  quoiqu'elle  en  difTérâl  pour  la  matière  ; 
ir  si  le  calceus  ou  la  partie  inférieure  du  brodequin  était  de 
■ir  ou  de  bois ,  la  partie  supérieure  on  le  caliga  était  d'une 
loffe  souvent  précieuse  ;  tels  étaient  surtout  ceux  dont  se  ser- 
aient les  princes  et  les  acteurs  dans  les  tragédies.  —  On  attri- 
loe  l'invention  du  brodequin  à  Eschyle,  qui,  dit-on,  rintroduisit 
Dr  le  théâtre  pour  donner  plus  de  majesté  à  ses  acteurs.  Le 
H^equin  élait  quadr angulaire  par  en  bas,  et  l'espèce  de  but- 
ine qui  le  suruiontait  s'allachait  plus  ou  moins  haut  sur  la 
itnt)e.  Le  calceus  élait  si  épsfis,  qu'un  homme  de  médiocre 
aille  chaussé  du  brodequin  paraissait  de  la  taille  des  héros, 
jette  chaussure  était  absolument  dilTèrente  du  soc,  espèce  de 
nulier  beaucoup  plus  bas  cl  afleclé  à  la  comédie.  De  là  vient 
rœ  dans  les  acteurs  classiques,  et  surtout  les  poètes,  le  mot  de 
nodequin  ou  de  cothurne  dcsijjnc  spêcialemetU  la  tragédie,  et 
pie  encore  aujourd'hui  on  dit  d'un  poêle  qui  compose  des  tra- 
gédies, qu'tï  chausse  le  cothurne.  — Au  reste,  les  brodequins 
i*étaient  pas  tellement  relégués  au  Ihéàlre  que  les  personnes 
^u ne  autre  condition  ne  s  en  servissent.  Les  jeunes  filles  en 
(lettaient  pour  se  donner  une   taille  plus   avantageuse,  les 
oyageurs  et  les  chasseurs  pour  se  garantir  des  boues. 

nmoDEQClNS  s.  m.  pi.  [ancien  droit  criminel),  sorte  de 
uestion  et  de  torture  dont  on  se  servait  pour  tirer  des  crimi- 
nels l'atem  de  leurs  forfaits.  En  certain^  lieux  elle  consistait  en 


une  sorte  de  tiolle  ou  de  bas  de  parchemin  gue  l'on  mouillait  et 
que  l'on  appliquait  ainsi  à  la  jambe  du  patient  ;  on  approdiaîl 
ensuite  celle  jambe  du  feu,  qui  occasionnait  un  violent  rétrécis- 
sement au  parchemin,  serrait  la  jambe  vivement,  et  causait  une 
douleur  insupportable.  Ailleurs,  la  question  des  brodequins 
consistait  en  quatre  fortes  planches  liées  avec  des  cordes  tout  au- 
tour: deux  étaient  placées  entre  les  jambes  du  criminel ,  et  les 
deux  autres  sur  les  cOtés  extérieurs  ;  on  passait  ensuite  un  coin 
de  bois  entre  les  deux  planches  de  l'inléneur  des  jambes;  ce  qui 
tendant  à  les  faire  écarter  et  à  resserrer  les  cordes ,  l'effet  du 
coin  tombait  sur  les  os  des  jambes  et  les  brisait,  ou  occasionnait 
une  luxation  qui  faisait  soufl'rir  au  patient  des  douleurs  horri- 
bles. Celte  queslion  fut  abolie  en  France  par  la  déclaration 
donnée  par  Louis  XVI  le  «4  août  1780  (T.  Qoestion). 

mnoiiEB  A  (géûgr.),  nommée  aussi  Brodrah  et  Baroda,  capitale 
de  l'Etal  duGuicowaretdudistrictdu  même  nom,  dans  la  pres- 
qu'île de  Guiarate.  Elle  est  située  au  point  de  jonction  du  Da- 
hur  avec  la  Wiswamitra  ;  elle  a  un  beau  pont  sur  celte  dernière 
rivière,  est  entourée  de  murailles,  de  tours  et  de  doubles  rem- 
parts, et  partagée  en  quatre  parties  égales  par  deux  grandes 
rues  qui  se  croisent  au  milieu  de  la  ville,  sur  la  place  du  grand 
marché.  Parmi  ses  édifices  publics  on  dislingue  le  palais  où  ré- 
side le  Guicowar,  différentes  pagtKles ,  àts  hospices  et  des  éta- 
blissements vétérinaires.  Hamilton  porte  le  nombre  des  habi- 
tants à  100,000. 11  y  a  des  fabriques  de  coloimade,  de  voiles,  de 
mousselines,  d'étoffes  de  soie  pour  les  marchés  arabes  et  persans, 
et  il  s'y  fait  aussi  un  commerce  intérieur  assez  considérable.  Le 
résident  anglais  accrédité  auprès  du  Guicowar  a  sa  résidence 
dans  celte  ville.  Baroda  est  une  ville  anrienne ,  qui  élait  déjà 
une  des  plus  considérables  de  la  presqu'île  de  Guzarate  au 
temps  d'Aorenzeb.  Pilladschi  Guicowar ,  l'aïeul  du  maharatte 
actuel,  Raja  Anand  Rau  Guicowar,  y  fixa  sa  résidence  en  1750, 
lorsqu'il  eut  érigé  son  empire  actuel ,  et  qu'il  l'eut  reçu  en  fief 

de  Sahu  Raja.  .    „    , 

BRO»citic  (Etibnni!),  évêque  de  Welzen  en  Hongrie,  Escla- 
von  d'origine,  se  rendit  utile  au  jeune  Louis  II,  roi  de  Hongrie, 
dont  les  Etats  étaient  menacés  par  les  Turcs  ;  il  fut  envoyé  à 
Rome  pour  y  réclamer  des  secours;  et  chargé  de  se  rendre  en- 
suite auprès  de  François  I"  ,  qui  était  alors  prisonnier ,  il  lui 
porta  de  la  part  de  Louis  II  des  motifs  de  consolation ,  et  lui 
offrit  tous  les  services  qui  étaient  en  son  pouvoir.  De  relour  en 
Hongrie,  ce  prélat  fat  nommé  chancelier,  servit  a%w  zèle  le 
jeune  et  malheureux  Louis  IL  qui  éuit  trop  faible  pour  s'oppo- 
ser aux  Turcs,  l'accompagna  à  l'armée,  et  se.trouva  a  la  batad  e 
de  Mohatz  avec  ce  prince  qui  y  périt.  Broderie  suivit  ensuite  le 
parti  de  Jean  Zapol,  et  prêta  son  ministère  à  son  inauguration. 
Il  mourut  en  1540,  avec  la  répaUtion  d'un  prélat  recommanda- 
ble  par  ses  connaissances  et  par  son  talent  à  connli<r  les  inté- 
rêts des  princes  et  à  les  ramener  à  la  concorde.  On  a  de  lui  une 
relation  curieuse  de  la  bataille  de  Mohatz,  où  périt  presque 
toute  la  noblesse  hongroise,  inlilulée:  De  dade  Ludoviei  II, 
reqis  Hungariœ  :  on  la  Irowve  à  la  suite  de  V Histoire  ie  Bon- 
finius,  publiée  par  Sambuc,  Francfort,  1581  ;  Hanau,1606.  Elle 
a  été  réimprimée  sous  le  titre  de  :  Narratio  de  prœlio  quo,  ad 
Mohatxium,annoi^W*  Ludovieus  Hungariœ  rex  periit,  cum 
cammentarns  J.-G.  Kuhnii,  Strasbourg,  1688.  in-8«.  / 

BRODERIE ((fcfcn.),ouvrageen  or,  argenlousoie,  forme  à  I  ai- 
guille d'un  dessin  quelconque,  surdes  étoffes  ou  de  la  mousseline. 
Dans  les  étoffes,  on  fait  usage  d'un  métier- oui  serl  a  étendre  la 
pièce,  qui  se  travaille  d'autant  mieux  qu'elle  est  plus  étendue. 
Quanta  la  mousseline,  les  ornements  qu'on  y  applique  dépendent 
de  sa  qualité.  On  la  bàlit  sur  un  patron  dessiné  qui  se  tient  a  la 
main  ;  quelquefois  on  l'empèse  avant  que  de  la  monter  sur  ce 
patron,  quand  l'ouvrière  juge,  par  la  quaHié  qu'elle  lui  reron- 
naît,  qu'elle  sera  difficile  a  manier.  Les  traits  du  dessin  se  rem- 
plissent, ainsi  que  quelques-unes  des  feuilles,  de  piqué  et  de 
coulé.  Les  fleurs  se  forment  de  différents  points  à  jour,  au  choix 
de  l'ouvrière;  choix  toujours  fondé  sur  le  plus  ou  le  moins  d  ef- 
fet que  l'on  pense  qui  résultera  d'un  point  ou  d'un  autre. --  La 
broderie  au  métier  est  d'une  «rande  anaennele.  Dieu  ordonna 

Îu'on  en  enrichit  l'arche  etd^autres  ornements  du  temple  des 
uife.  Mais  la  broderie  en  mousseline  pourrait  bien  ne  pas  re- 
monter si  haut.  Les  broderies  de  cette  espèce  suivant  en  tout  les 
dessinsdes  belles  dentelles,et  la  plupart  des  points  desunw  ayant 
pris  le  nom  du  pays  où  les  autres  se  font,  car  on  dit  poinl  d«  If  o»- 

hHe,  point  de  ^xe,  etc.,  il  y  a  lieu  de  croire  que  la  brodene,  ^i 
nesi  Vraiment  qu'une  imitation  de  la  dentelle,  n'est  venue  qu  a- 
près  elle ,  suHout  si  Ton  fait  attention  que  la  broderie  s  esljj« 
perfectionnée  dans  les  pays  où  les  dentelles  sont  les  P»"»be^«^ 
wmme  en  Saxe,  que  partout  ailleure.  U  broderie  au  «"éUerpa- 
ralt  bien  mwps  longue  que  raatTe,dans  lK[udle,du  noios  pour 


1 


9ROOEH1E8. 


(440  ) 


BEOBK. 


le  remplissage  des  Qeui  s,  il  faut  compter  sans  cesse  les  fils  de 
la  mousseline  tant  eu  longau'en  travers;  mais,  en  revanche, 
celle  deinière  est  beaucoup  plus  riche  en  points,  et  dès  lors  sus- 
ceptible de  beaucoup  plus  de  varictê.  La  broderie  en  niousseline 
la  plus  estimée  est  celle  de  la  Saxe  ;  on  en  fait  cependant  d'aussi 
belle  dans  d'autres  contrées  de  l'Europe ,  surtout  en  France; 
mais  la  réputation  des  ouvrières  saxonnes  est  faite;  les  Françai- 
ses feraient  mieux,  qu'on  les  vanterait  moins.  Il  serait  bien  à 
souhaiter  que  la  prévention  n*eùt  lieu  que  dans  cette  occasion. 
Les  toiles  trop  frappées  ne  sont  guère  susceptibles  de  ces  orne- 
ments; et  en  effet,  on  n'y  en  voit  point.  Les  mousselines  même 
doivent  être  simples.  Les  plus  fines  sont  les  meilleures  pour  être 
brodées.  Les  doubles,  à  cause  de  leur  tissure  pressée  et  pleine, 
rentrent  pour  la  broderie  dans  la  classe  des  toiles,  sur  lesquelles 
elle  est  au  moins  inutile  —  Bboderie  appliquée  ,  est  celle 
dont  les  figures  sont  relevées  et  arrondies  par  le  coton  ou  vélin 
qu'on  met  dessous  pour  la  soutenir.  —  Brochure  ex  cou- 
CHURE  ,  est  celle  dont  Tor  et  l'argent  est  couché  sur  le  dessin  et 
est  cousu  avec  de  la  soie  de  même  couleur.  —  Broderie  en 
GUIPURE ,  se  fait  en  or  ou  en  argent.  On  dessine  sur  rcloffe,  en- 
suite on  met  du  vélin  découpé ,  puis  Ton  coud  l'or  ou  l'argent 
dessus  avec  de  la  soie.  On  met  dans  cette  broderie  de  l'or  ou  de 
Fargent  frisé,  du  clinquant,  du  bouillon  de  plusieurs  façons  ;  on 
y  met  aussi  des  paillettes.  —  Broderie  passée  ,  est  celle  qui 

Saralt  des  deux  côtés  de  l'étoffe.  —  Broderie  plate,  est  celle 
ont  les  figures  sont  plates  et  unies,  sans  frisures,  paillettes  ni 
autres  ornements.  —  Broderie  (jardinage).  C'est  dans  un 

Sarterre  un  composé  de  rinceaux,  de  feuillages,  avec  fleurons, 
eurs,  tigettes,  culots,  rouleaux  de  graines,  etc.  ;  le  tout  formé 
par  des  traits  de  buis  nain,  qui  renferment  du  mâchefer  au  lieu 
de  sable,  et  de  la  brique  battue  pour  colorer  ces  broderies  et 
les  détacher  du  fond  qui  est  ordinairement  sablé  de  sable  de 
rivière. 

BRODERIES  (mufiq.).  C'est  le  nom  que  Ton  donne, en  nmsi- 
que ,  à  plusieurs  notes  ajoutées  par  le  chanteur  ou  l'instrumen- 
tiste, pour  varier  un  chant  souvent  répété ,  orner  des  passages 
trop  simples,  et  le  plus  souvent  briller,  quoique  aux  dépens  de  la 
saine  méthode  et  de  l'irréprochable  entente  de  l'art.  Les  bro- 
deries sont  la  création  propre  du  chanteur  ou  de  l'instrunien- 
tiste.  Elles  sont  ou  le  jet  de  l'inspiration  ou  le  résultat  du  tra- 
vail ;  aussi  est-ce  dans  le  choix  et  dans  le  caractère  de  ces  fleun 
de  la  musique  que  se  dévoile  le  bon  ou  le  mauvais  goût  de  l'exé* 
culant.  J.-J.  Rousseau  reprochait  aux  acteurs  de  son  époque 
d'être  trop  avares  de  broderies,  a  Personne,  disait-il,  excepte  le 
célèbre  Jélyotte  et  M"*  Fel,  ne  se  hasarde  à  broder,  w  Sans  doute 
le  public  avait  déjà  fait  justice  des  impitoyables  enjoliveurs;  et 
les  compositeurs  eux-mêmes ,  las  de  voir  étouffées  sous  des 
agréments  aussi  fades  que  prétentieux  leurs  plus  énergiques 
idées ,  et  martyrisées  à  Taise  leurs  plus  suaves  productions , 
avaient  pris  le  parti  d'écrire  eux-mêmes  dans  la  partition  les 
roulades  aussi  bien  que  le  chant.  Us  ne  s'exposaient  plus  au 
mauvais  goût  ou  k  la  sottise  des  chanteurs,  et  ne  prenaient  ainsi 
la  responsabilité  que  de  leurs  propres  ouvrages.  On  en  voit  la 
preuve  irréfragable  dans  la  partition  de  l'Orphée  de  Gluck.  Au 
moment  où  J.-J.  Rousseau  reprochait  aux  Français  d'être  trop 
avares  de  broderies,  on  s'indignait  déjà  contre  les  Italiens  tom- 
bés dans  l'excès  contraire  ;  et  on  avait  raison,  car  Rousseau  avait 
mal  jugé.  En  effet,  outre  que  les  chanteurs  ou  les  instrumentis- 
tes de  goût  sont  de  tout  temps  assez  rares,  les  broderies,  selon 
nous,  nuisent  généralement  à  l'expression  toutes  les  fois  qu'elles 
n'étouflent  pas  l'idée.  On  a  longtemps  soutenu  le  contraire,  et 
à  l'appui  de  cette  opinion  on  alléguait  ce  spécieux  argument  :  les 
instruments  sont  destinés  à  produire  les  mêmes  efiets  que  la  voix 
HTec  ses  timbres  infinb  et  ses  caractères  divers  ;  or ,  l'on  exige 
que  les  instrumentistes  brodent  le  motif  qu'ils  exécutent,  et  on 
trouve  que  l'expression  en  est  accrue ,  la  traduction  de  l'idée 
principale  plus  explicite  et  par  conséquent  plus  facilement  com- 
préhensible. Rien  de  cela  n'est  vrai  absolument.  On  exigeait, 
c'est  la  vérité,  qu'un  soliste,  selon  le  caractère  particulier  de  son 
génie,  se  laissât  aller  à  l'inspiration  ou  travaillât  consciencieuse- 
ment son  sujet  pour  le  développer  dans  ses  conséquences  har- 
moniques ,  et  l'empanacher  pour  ainsi  dire  de  jolis  détails  ; 
mais  quelle  était  la  raison  de  cette  règle  ?  c'était  celle-ci  :  que 
les  motifs  à  broder  étaient  ordinairement  nus,  sans  expression 
saisissable,  et  se  perdaient  dans  un  vague  lourd.  Souvent  même 
ces  motiCs  sans  signification  étaient  moins  qu'une  phrase  ;  ce 
n'étaient  que  quelques  notes  négligemment  jetées  sur  le  papier 
comme  des  jalons  épars  destinés  à  tracer  la  route  au  soliste,  et  à 
le  resserrer  dans  un  cercle  borné  d'intonations.  Nous  connais- 
sons tel  andanle  ou  tel  adagio  des  concerti  de  Yiotti  ou  de  Rho- 
des qui  rentrent  parfoitement  dans  cette  catégorie,  et  qui  ne 


produisaient  leur  effet  que  sous  les  doigu  de  ces  bonims  ml 
bres ,  qui  n'avaient  voulu  laisser  sur  le  papier  et  à  li  u,rMd 
sensibilités  banales  queles  traces  les  plus  grossières  (ieleur^iJ? 
térieuses  conceptions.  Enfin,  celte  question  ne sooflrepiosi 
jourd'hui  de  conteste  :  les  compositeurs  écrivent  leurs  SI 
comme  ils  veulent  qu'elles  soient  rendues,  et  les  ins(niiiK«k 
tes  ou  les  acteurs  les  chantent  conmie  le  romposilear  te irq^ 
tes.  De  là  plus  de  plaisir  pour  le  public,  moins  de  peine  pav| 
chanteur,  et  aussi  moins  d'angoisses  pour  l'auteur.  sTl 
BRODEURS  (Corporation  des).  Vers  la  (in  du  xiir  snk 
<f  le  commun  des  broudeurs  et  <les brouderesses  de  la  \^ti\ 
Paris,  espécialement  Jehannette  la  Blanche,  Gulin  la  M^m 
Jehannela  Béguine,  Sédile  la  Tonnolière,  Marie  la Soi« 
tière,  Thiphaine  la  Pouvrière,  Marie  la  Menaiière,  An»! 
Boitière,  iiouce  la  Courteronne,  Jefaanne  la  Pelée,  Ys^brUb 

Parcheminière,  Olivette  la  Broudaresse des  Ylles, hGé 

le  Broudeur,  qui  demeure  avecque  M">'  Blanche  (Ij,  srrr«. 
rent  devant  Guillaume  de  Hangest,  garde  de  la  prévôté  df  h- 
ris,  afin  d'arrêter  les  statuts  de  leur  métier.  »  Le  r^etwnlv* 
dans  cette  réunion,  et  promulgué  ensuite  par  raolorilé^iifc» 
tient  aucune  disposition  bien  remarquable.  On  yvoilseabe 
qu'il  était  interdit  aux  maîtres  ou  maîtresses  d  avoir  plajija 
apprenti  à  la  fois;  que  le  temps  de  l'apprentissage deraii  rirr^ 
huit  ans  au  moiiis  ;  que  les  gens  du  métier  ne  pouvaient  tntvDr 
le  soir,  ni  les  dimanches  et  fêtes,  etc.  ;  et  que  quatre  jorô  on- 
mes  et  pouvant  être  révoqués  par  le  prév6t  étaient  àar^^¥ 
faire  observer  toutes  ses  dispositions.  —  Les  roembrodrortk 
corporation  se  réunirent  de  nouveau,  en  iZiQ,chn\( prôtik 
la  prévôté,  pour  y  arrêter  un  second  règlement.  PamtspA^ 
sonnes  présentes  à  la  délibération,  on  remarque  les  «mm'. 
Marguerite  aux  Tresses.  Jehanne  la  Courtillière,PcnidVli 
Gaye,  Aaliz  la  Moustadière,  Margot  J'Enlumlnenae, (te- - 
Ce  règlement,  confirmatif  du  précèdent,  ne  contient  de  ^ 

3ue  quelques  dispositions  ayant  pour  but  de  prévenir  b  (ni- 
es auxquelles  pourrait  donner  lien  l'emploi  de  natmiseii 
ou  de  mauvais  or. — La  communauté  desbrodeanrc^teoMt 
en  1648  une  nouvelle  organisation  ;  les  statuts  qui  leur  ivi 
donnés  alors  étaient  encore  en  vigueur  à  l'époque  où  lesouf* 
rations  furent  abolies.  L'apprentissage  était  alors  de  si  au,< 
le  compagnonnage  de  trois  ans.  Le  brevet  coûtait  30 livre d« 
maîtrise  600  livTes. 

BRODERSON  (Abraham),  né  en  Suède  dans  le  iiVfffc 
d'une  famille  ancienne  et  puissante,  vivait  à  la  coortV M** 
fi;uerite,  fille  de  Valdemar,  roi  de  Danemarck  et  de  Nomr 
Lié  secrètement  avec  cette  princesse,  dont,  dit-on,  il  f^v 
fille  qui  fut  élevée  au  couvent  deVadstena,  fondé  par )W 
Brigitte,  il  l'aida  de  tout  son  crédit  à  monter  sur  lettt)or> 
Suède,  lors  de  la  révolte  soulevée  contre  Albert  de Hftik*- 
bourg.  Comblé  de  dignités,  de  richesses  et  de  pouvoirs,  Brpé^ 
son  nt  adopter  le  projet  de  réunir  sur  la  tète  de  Margtienle  i 
triple  couronne  de  Suède,  de  Danemarck  eldeNorTé|je,«<p 
ses  soins  prévoyants  son  arrière-neveu  Eric  dcPomenoif» 
proclamé  son  successeur.  Ce  prince,  malgré  ce  service  impcrt*. 
redouta  un  rival  trop  dangereux  dans  Broderson,  et  il  sitlef- 
drc  dans  l'esprit  de  Marguerite  et  dans  l'opinion  delae« 
Arrêté  en  Hoistein ,  où  il  exerçait  un  commandement  œiW*' 
Broderson^ accusé  de  haute  trahison,  eut  la  tête  traiid«.« 
1 410,  au  château  deSonderbourg. 

BRODIE,  s.  f.  (6olafi.),  genre  de  plantes  de  la  lamiflrfc 
narcisses,  originaire  de  la  Nouvelle-Hollande. 

BRODOIR,  s.  m.  (lechnoi.),  petite  bobine  sur  Uqw*'' * 
met  la  soie  propre  à  broder  les  chapeaux. —  Sorte  de  rawr*" 
l'on  fabrique  du  petit  galon  sur  l'épaisseur  de  deux  élofc 

BnoEKdanileWalerland{géogr,),nom&un\\}\»if^^^^ 
le  district  deHoorn,  qui  fait  lui-même  partie  de  la  pro^iwt* 
landaise  de  Nord-Holland.  Ce  village  renferme  158  miw»^ 
780  habitants,  parmi  lesquels  se  trouvent  un  grand  n^* 
riches  particuliers.  Brock  est  renommé  dans  toute  la  H«i»*' 
pour  sa  grande  propreté ,  qui  cependant  va  jusqu'à  I^T 
tion  et  jusqu'au  riduiule.  Les  maisons  ne  sont  pasgrawM* 
sont  proprement  bâties  et  vernissées  sans  goût;  devante 
maison  il  y  a  un  petit  jardin.  La  grande  porte  n'est  oot«rtf  jj 
dans  les  circonstances  solennelles,  et  on  entre  habitoelleiDff*r 
une  petite  porte  de  côté  ;  mais  il  faut  cependant  laisier  J«^ 
liers  à  la  porte.  Les  pièces  principales,  avec  leurs  n***?"^ 
ustensiles,  restent  toujours  nettoyées  avec  une  V^^^^ 
tante,  tandis  que  la  famille  se  ramasse  dans  un  coind  pfr^ 

(1)  LiWv  des  Mètters,  p.  379  et  suiv.  de  Péditioo  d«  Viff^ 


BEOEDBK. 


(441) 


BBŒV€QVEZ. 


js  repas  dans  une  cheminée.  Le  payé  d^rélroite  rue  du  village 
si  en  tuiles  bleues  el  rouges,  vitriûées,  et  on  a  soin  de  le  reçu- 
ïr  niinulieuseroent  à  des  époques  Gxcs ,  ainsi  que  rextôrieur 
(?s  maisons.  Dans  tout  le  village  il  n'y  a  {mis  de  boue ,  encore 
loios  du  fumier.  Du  reste  les  habitants  vivent  du  commerce 
es  blés  et  des  bestiaux. 

BROECK  (Crepin  OU  Crispin  Vanden)  naquit  à  Anvers  en 
330y  et  mouruten  Hollande,  âgé  de  soixante  et  onze  ans.  Elève 
e  François  Floris,  le  Raphaël  de  la  Flandre,  il  se  fit  remarquer 
ar une  imagination  vive,  une  conception  hardie,  une  touche 
racieuse,  un  goût  particulier  pour  les  sujets  historiques,  et  il 
itroduisit  souvent  dans  ses  tableaux  des  ûgurcs  nues  pour 
lire  mieux  apprécier  ses  connaissances  anatomiques.  Pemtre 
vant  d'être  graveur,  il  a  décoré  de  ses  tableaux  les  galeries  de 
lusieurs  souverains  et  celles  des  villes  de  la  Flandre  qui  étaient 
lors  passionnées  pour  les  arts.  Les  grands  sujets  de  l'Ecriture 
iinte ,  les  mystères  de  notre  culte  ont  été  traités  presque  tous 
«r  Van  den  Éroeck  avec  une  inspiration  religieuse  remarqua- 
lie,  ety  Iorsq[ueson  burin  s'en  est  emparé,  il  a  su  leur  conserver, 
oaigrc  la  réduction  de  son  échelle,  l'ensemble  harmonieux 
|u*ils  présentaient  sur  la  toile.  La  Création  du  monde ,  en  sept 
nièces  de  moyenne  grandeur  ;  la  Création  du  monde ,  depuis 
idam  iusqu  à  la  construction  de  la  tour  de  Babel ,  en  neuf 
•ièeesde  moyenne  grandeur;  Jésus-Chriit  aais  dans  unbap- 
iHaire;  un  Chriêl  en  croix;  la  Vie  de  la  FtVrgf ,  commen- 
int  à  l'offrande  de  Joachim  et  finissant  à  TAssomplion,  suite 
e  dix-neuf  pièces  de  grandeur  moyenne;  l'Annonciation,  la 
'iiilaiion,  la  Nativité,  f Adoration  de$  Mages»  morceaux 
Kccutés  en  clair-obscur  sous  forme  de  médaillons;  tels  sont  les 
rincipaux  ouvrages  de  notre  artiste.  Il  avait  l'habitude ,  ^uoi- 
ue  ayant  un  chiure  particulier,  de  varier  la  manière  d'écrire 
)n  nom  de  baptême;  cette  circonstance  a  trompé  quelques 
ufeurs,  notamment  l'abbé  de  Marolles,  qui  d'un  seul  maftre  en 
fait  quatre. 

BROECK  (  Barbe  Van  den  |,  ûlle  du  précédent,  naquit  à 
nvers  en  1560.  Son  père,  après  lui  avoir  enseigné  les  premiers 
êfnents  du  dessin  et  de  la  gravure,  la  plaça  chez  Jean  Collaert, 
^ssinateur  anversois ,  d'un  ffoùt  délicat,  qui  se  plut  à  cultiver 
■s  heureuses  dispositions.  Ses  progrès  furent  étonnants  :  en 
eu  d'années  on  vit  sortir  du  burin  de  cette  fille  poétiquement 
*ganisée  des  compositions  remarquables  par  la  correction  du 
essin  «  l'expression  des  figures  et  l'harmonie  de  l'ensemble, 
^n  désirerait  seulement  qu'elle  eût  mieux  entendu  le  clair- 
bscur;  mais  ce  défaut,  racheté  par  des  qualités  précieuses, 
lait  celui  de  la  majeure  partie  des  artistes  de  l'époque.  On 
onnalt  de  Barbe  Van  den  Broeck  :  1^  une  Sainte  Famille, 
'après  son  père,  marquée  B.  filia  feu;  2*^  Samson  et  Dalila; 
•  Vénus  et  Adonis.  Ces  trois  dessins  sont  de  moyenne  gran- 
eur.  L'estampe  représentant  Mandonia  aux  pieds  de  Scipion, 
t  celle  du  Jugement  dernier,  faite  d'après  un  tableau  à  l'huile 
le  V^an  den  Broeck,  sont  d'une  dimension  beaucoup  plus 
grande.  Le  Jugement  dernier  passe  pour  le  chef-d'œuvre  de 
«Ue  artiste. 

BROEOEB  (CHRéTiEN-GoTTLOB),  né  à  Harthau  près  de  Bi- 
cbofswerdaen  1744,  fut  d'abord  diacre  à  Dessau,  vint  ensuite  en 
jualité  de  pasteur  à  Beuchte  et  Weddingen,  dans  leHildesheim, 
luit  par  y  devenir  surintendant»  et  mourut  le  14  février  t8l9. 
/  a  rendu  des  services  incontestés  à  l'enseignement  élé- 
mentaire de  la  langue  latine,  par  sa  Grammaire  pratique 
e  la  langue  latine,  Leipzig,  1787,  seizième  édition,  rc- 
ue,  corrigée  et  augmentée  parL.  Ramshorp,  1823;  sa  Petite 
•rammaire  latine ,  avec  leçons  faciles  pour  les  commençanls , 
lidem,  1705,  dix-neuvième  édition,  revue  et  corrigée,  par  L. 
aiiishorn,  1822,  avec  un  petit  dictionnaire  qui  s'y  trouve  ad- 
int,  et  ses  Modèles  de  littérature  latine ^  Hanovre,  1806, 
oatrième  édition  en  1819.  Ces  ouvrages  furent  adoptés  dans  un 
rend  nombre  d'écoles  dans  toute  rAllemagne,  et  méritèrent 
attention  et  l'approbation  des  professeurs,  grâce  à  la  sagacité 
a*il  sut  mettre  à  v  joindre  des  exemples  instructifs  et  choisis 
e  façon  à  fournir  des  renseignements  utiles  à  la  raison,  et  des 
réceptes  salutaires  au  cœur.  La  préface  de  sa  grande  grammaire 
rouve  qu'il  avait  médité  sur  les  conditions  que  doit  remplir 
n  bon  enseignement  de  lances,  et  le  livre  tout  entier  témoi- 
ae  qu'il  a  su  réaliser  sa  théorie  avec  succès.  Le  manque  d'exac- 
lude  philosophique  est  un  défaut  qui  lui  est  commun  avec  la 
lupart  de  ses  prédécesseurs.  Il  faut  considérer  comme  un  essai 
laiheurenx  son  ouvrage  intitulé  :  Ordre  de  classification  des 
\ou  latins ,  déterminé  par  une  règle  el  rendu  entièrement 
oident  par  toute  la  syntaxe ,  d'après  les  écrits  de  Cieéron , 
vec  des  notes  explicatives,  llildesDeim,1816  :  car  sa  réponse 
todamentale  à  deux  critiques  de  son  livre,  faites  dans  le  Jour- 

IV, 


nal  de  littérature  générale  d'Iéna  et  de  Halle,  ne  réfute  pas 
d'une  manière  satisfaisante  les  objections  qui  lui  liaient 
adressées.  Son  Ouvrage  élémentaire  nouvellement  disposé  par 
demandes  et  par  réponses ^  1  vol.,  Hanovre,  1802,  a  plus  de 
mérite,  et,  employé  avec  habileté,  peut  servir  à  éveiller  l'at- 
tention des  entants  et  à  exercer  leur  raison. 

BEOEKHUIZEN  (  Jean  Van  ),  nommé  aussi  Janus  BroU' 
khusiui,  né  à  Amsterdam  en  1619,  étudia  au  gymnase  de  cette 
ville,  où  il  se  distingua  par  son  goût  pour  la  poésie  latine.  Placé 


lieutenant.  Après  avoir  lait  la  campagne  de  1672 ,  il  passa  avec 
son  régiment,  en  1674, en  Amérique,  sur  la  flotte  de  l'ami- 
ral Ruyter,  et  il  y  charma  parla  culture  des  lettres  les  ennuis 
de  la  garnison.  A  Saint-Domingue,  il  mit  en  vers  latins  le 
Psaume  quarante-quatre,  composa  une  ode  intitulée  Céladon 
ou  le  Désir  de  la  patrie ,  et  chanta  la  mort  gUirieuse  de  ses 
frères  d'armes.  De  retour  en  Hollande ,  il  entreprit  i  no  nou- 
velle édition  de  Properce,  publia  un  Recueil  de  poésies  latines, 
et  étant  devenu  capitaine  de  la  milice  d'Ainsterdaiii ,  lors  du 
licenciement  de  cette  troupe  en  1697  après  la  paix  rie  Ki^wick, 
Broekhuizen,  abandonnant  le  service,  se  retira  avec  une  pension 
à  Amstelveen,  on  il  passa  son  temps  dans  l'étude  jui>qii  à  sa 
hiort  arrivée  le  15  décembre  1707.  Il  fut  enterré  dans  l'église 
de  cette  ville.  On  a  de  lui  :  Juni  Broukhusii  poemalum  Ubri 
sexdecim,  1711,  in-i**,  Ulrecht.  —  Une  édition  de  Properce, 
Amsterdam,  1702,  in-4«,  ell726.  —  Une  édition  de  Ttbulie, 
Amsterdam,  1708,in-4%el  1727.  —Une  édition  de:  AcliiStnceri 
San nazari  opéra  latina ,  item  3  fratrum  Amaltheorum, 
Hieronymi,  J,  Bapiistœ,  Comelii  carmina,  Amsterdam, 
1689,  in-4».—  Une  édition  de  :  Aonii  Palearii  Verulani  opéra , 
Amsterdam,  1696,  in-8".  —  Querefa  ad  publicum,  .^ous  le 
faux  nom  de  Rutger  Hermannides.  —  Une  traduction  latine 
de  :  la  Comparaison  de  Virgile  et  d'Horace,  par  le  P.  Rapin. 
—  Broekhuizen  (Benjamin),  né  en  Hollande ,  chirurgien-ma- 
jor d'un  régiment  d*in fan leric,  puis  professeur  de  médecine  et 
de  philosophie  à  Bois-le-Duc ,  fut  un  des  plus  ardents  partisans 
du  système  de  Descartes.  H  mourut  vers  1  an  1686.  Il  a  laissé  : 
OEconomia  corporis  animalis ,  sive  Cogitationes  succinctœ  de 
mente,  corpore  ,  et  ulriusque  conjunctione ,  Nimègue ,  1672, 
in-t2;  Amsterdam  ,  1683,  in-4*'.  —  La  troisième  édition  de  cet 
ouvrage  a  paru  sous  ce  titre  :  Rationes  philosophico-medicce  , 
theorelico-pralicœ ,  la  Haye,  1687,  in-4°. 

BROEMSAE0UBROEMSEBRO-.STROEMMEN  (géogr.),  ri\icre 

qui  sépare  l'une  de  l'autre  les  provinces  suédoises  de  Blekingen 
eldeSmàland,  et  qui  séparait  auliefoislc  territoire  danois  du 
territoire  suédois.  Non  loin  de  son  embouchure,  le  lieux c  est 
partagé  par  une  lie  en  deux  bras  cl  couvert  d'un  pont,  par  le- 
quel passe  la  roule  de  Carlscrona ,  dans  la  province  de  Blekin- 
gen ,  à  Calmar  et  Smàland;  en  deçà  et  à  I  entrée  du  pont  est 


des  armoiries  des  trois  couronnes,  et  sous  la  reine  Christine 
on  y  conclut  la  paix  de  Broeuiscbro ,  très-  favorable  à  la 
Suède  (F.  t article  suivant), 

BUOE3ISLBRO  (Paix  oe),  coiiclue  le  13  août  1615,  termina 
In  guerre  counnencée  en  1645  entre  le  Danemark  el  la  Suède. 
Dans  ce  traité  de  paix ,  le  Danemark  céda  à  la  Suède  le  Jenitc- 
land,  le  Herjedal ,  ainsi  que  les  Iles  GolUland  et  OEsel  à  per|>é- 
tuité,  el  le  Ualland  pour  vingt  el  un  ans,  moyennant  gage.  Des 
deux  articles  relatifs  à  la  Poméranie ,  le  seizième  résolvait  la 
question  difficile  du  péage  exigé  par  le  Danemark  |)our  le  pas- 
sage du  Ruden;  et  le  vingt-quatrième  statuait  que  tous  les 
Etals  poméraniens  et  Wismar  participeraient  au  traité  conclu  à 
Odenséc  le  25  juillet  1560  (  relatif  au  libre  passage,  qui  fut  de 
nouveau  aboli  par  la  paix  de  1720}. 

BRŒtXQUEZ  (Jean-Fbançois)  ,  médecin  ,  né  à  Mons  en 
1690,  mort  dans  la  même  ville  le  11  juillet  1749,  reçu  docteur 
à  l'université  de  Louvain,  est  auteur  de  deux  ouvrages  qn<  ont 
quelque  mérite  :  1®  Héflexioni  «***  to  méthode  de  traiter  les 
fièvres  par  le  quinquina,  Mons,  1725,  in-12.  2"  Preuves  de  la 
nécessité  de  regarder  les  urines,  et  de  l'usage  que  le  médecin 
doit  en  faire  pour  la  guérison  des  maladies,  Mons,  1729,  in-12. 
—  Son  quatrième  Ois,  Antoine-François,  né  à  Bellœil,  vil- 
lage près  d'Ath,  en  1723,  mort  à  Mons  en  1767,  reçu  aussi 
docteur  à  Louvain  ,  pratiqua  de  même  son  art  à  Mons,  où  il 
succéda  à  son  père,  et  a  laissé  aussi  deux  ouvrages  :  1^  Discours 
sur  les  erreurs  vulgaires  qui  se  commettent  dans  le  traitement 

50 


BBO€LlE. 


(442) 


UIOGLIE. 


d€$  enfants,  depuiâ  leur  naiuanee  jusqu'à  kur  âge  adulte, 
Uons,  t754,  in-12;  —  ^  Réfutation  des  erreurs  vulgains  sur 
iê  régime  que  la  médeeine  prescrit  aux  malades  et  aux  roMva- 
leseents,  Mons,  1757,  in-iS. 

BB06HILL  (F.  BoTLE  [Boger]). 

BROGiANi  (DoMiMQLE),  côlèbre  médecin,  né  à  Florence  en 
1716,  Ol  ses  étades  à  Tuniversilé  de  Pise,  y  fut  reçu  docteur  en 
1738,  et  aussitôt  après  y  enseigna  avec  distinction  les  éléments 
de  médecine  pendant  huit  ans.  En  1756,  il  fut  chargé  de  Ten- 
se^nenicnt  ae  l'anatomie.  H  est  étonnant  qu'un  homnie  qui 
avait  une  grande  réputation  de  talent  et  de  savoir  ait  disparu 
de  la  scène  du  monde,  sans  qu*on  puisse  indiquer  à  quelle 
époque;  on  sait  seulement  qu'il  vivait  encore  en  1763.  On  a  de 
lui  :  1"  Miscetlanea  physico-medica  ex  germanicis  arademiis 
éeprompta,  Pise,  1747,  in-l**.  Ce  volume  est  orné  d'une  pré- 
face très  érudite  ;  il  devait  être  suivi  de  plusieurs  autres  qui 
n*ont  point  paru.  ^ De  veneno  animantium  nataraH  et  acqui- 
silo  tractatus,  Florence,  1752,in-4°;  deuxième  édition ,  1755. 
Oorrage  estimé  et  fort  curieux. 

BROGiTARUS ,  dc  Galalic ,  gendre  de  Déjotarus ,  roi  de 
rAsie-.Mincure,  vaste  province  qu'il  tenait  dc  Jules  César  et  du 
sénat.  Brogitarus  ambitionna  ce  trône,  et  parvint  par  ses  lar- 

§  esses  à  gagner  le  tribun  Clodius,  qui  lui  ht  donner,  à  Rome, 
ans  une  assemblée  du  peuple ,  le  titre  dc  roi  de  TAsie- 
Mineure  et  la  possession  immédiate  de  la  ville  dc  Pessinunte, 
où  était  le  temple  de  la  mère  des  dieux.  Dêjolarus  marcha 
contre  son  gendre,  le  battit  et  le  chassa  de  ses  £lats.  Cicéron, 
dans  sa  Harangue  pour  les  aruspices»  blâme  amèrement  Bro- 
gitarus et  Clodius,  son  complice.  —  Il  existe  un  beau  télra- 
<lrachmeen  argent  dc  ce  Broffitarus,  sur  lequel  on  lit  son  litre 
dc  roi  et  son  surnom  d'ami  des  Romains.  Cette  médaille  a  été 
publiée  dans  le  Magasin  encyclopédique,  1798,  t.  v,  p.  460.    . 

BROGLiE  (Famille  de).  La  maison  de  Bro^lie,  de  Broalio, 
est  reconnue  par  plusieurs  historiens  d'Italie  comme  1  une 
des  sept  nobles  familles  d'Albergue  (1),  fondatrices  de  la  ville 
de  Chieri  en  Piémont.  Cette  race  patricienne  s'appelait  pri- 
mitivement Gribaldi.  Elle  est  mentionnée  sous  ce  nom  depuis 
l'an  960,  et  ne  commença  que  trois  siècles  plus  lard  à  tigurer 
sous  celui  de  Broglia  ou  Broglio,  qu'elle  a  gardé  jusqu'à  nos 
jours  en  lui  donnant  la  terminaison  française  de  Ve  muet,  mais 
en  lui  conservant  toutefois  la  prononciation  italienne  Broille. 
Ijorsquc,  en  1151,  Frédéric  Barberousse,  dans  sa  marche  de 
Yerceil  sur  Turin ,  mit  au  ban  de  l'empire  les  habitants  de 
Chieri ,  jjour  les  punir  de  leur  désobéissance,  un  membre  de  la 
famille  Gribaldi  se  mit  à  la  tête  de  ses  compatriotes,  et  les  con- 
duisit dans  les  montagnes  voisines,  où  ils  harcelèrent  leurs 
ennemis  au  passage,  sans  risquer  un  combat  trop  inégal.  L'em- 
pereur, irrité  de  ne  pouvoir  les  atteindre,  et  brûlant  de  se 
vençer  de  leur  audacieuse  révolte,  détruisit  les  tours  et  les 
fortifications  de  Chieri,  et  mil  le  feu  à  la  ville.  La  vue  de  leurs 
toits  incendiés  redoubla  le  courage  des  txinnis ,  et  Frédéric 
Barberousse  se  hâta  de  quitter  le  théâtre  de  ses  tristes  exploits 
pour  éviter  à  son  armée  le  danger  d'être  exterminée  en  détail. 
1^  cité  de  Chieri  ne  tarda  pas  à  renaître  de  ses  cendres,  plus 
belle  et  plus  grande  que  jamais;  avec  elle  se  releva  la  maison 
Gribaldi,  qui  changea  alors  son  nom  contre  celui  de  Broglia, 
(opérant  sans  doute  des  destinées  plus  heureuses.  —  Dans  le 
siècle  suivant,  Raimond  de  Broglia,  cardinal -archevêque  de 
Césarée,  se  distingua  par  son  zèle  pour  la  religion;  on  croit 
qu'il  était  cousin  de  Guillaume  Bi'oglia,  dont  la  veuve  fonda 
en  1256,  dans  la  ville  de  Chieri,  un  monastère  de  filles  sous 
l'invocation  de  Sainte-Marie  de  la  Maison  de  Dieu.  A  cette 
mémeépoque  vivait  Ubert  Broglia,  sénateur  du  conseil'souve- 
rain  de  Chieri,  qui  commence  la  filiation  littéralement  établie 
de  sa  famille.  Ses  descendants  ont  rempli  les  premiers  emplois 
«le  la  ville  de  Chieri,  où  ils  jouissaient  des  privilèges  réservés 
aux  fondateurs  de  cette  république.  Par  une  de  ces  prérogatives, 
tous  les  membres  de  la  maison  Broglia  prenaient,  des  leur 
naissance,  la  qualité  de  comtes,  sans  être  tenus  de  posséder 
aucune  terre  à  ce  titre,  ou'ils  affectaient,  au  contraire,  à  leurs 
propriétés  seigneuriales.  Plusieurs  domaines  considérables,  tels 
que  les  comtés  de  Revcl  et  de  Saotona  possédés  sans  intemip- 
iioa,  depuis  cinq  siècles,  par  la  famille  Broglia,  ont  été  l'objet 
de  substitutions  graduelles  et  perpétuelles  dans  toutes  les  bran- 
ches, à  l'exclusion  des  filles,  qui  ne  pouvaient  succéder  à  ces 
liefis  tant  au*il  existerait  un  rejeton  mâle  portant  le  nom  et  les 
armes  de  Broglie.  —  Dès  Van  1310,  cette  maison  avait  acquis 

(1)  L'albergiM  éuit  an  droit  de  gîte  et  d'hoipitalité  dà  par  te  vassal , 
oii  concédé  par  la  reconoaisaaiice  d'un  peuple  ou  d'une  até. 


une  haute  importance;  car  Tempereor  Henri  VII,  à 
sage  à  Chieri,  habita  le  palais  d'Àrdiizon  Broglia,  cToà  il  data 
an  acte  d'investiture  des  châteaux  de  Brozzi  et  de  CastroiiMiole 
Bientôt  la  ville  de  Chieri  devint  un  théâtre  trop  étroit  por 
l'ambition  et  l'humeur  aventureuse  des  comtes  de  Broglia;  Wv 
ardeur  guerrière  les  entraîna  dans  des  expéditions  lotnUûnri,  H 
les  fit  entrer  au  service  des  grands  souverains  qui  se  di^»téfra( 
l'Italie.  —  Yale^îtin  de  Broglia  ,  général  de  l'armée  d'Jà»- 
dronic,  empereur  d'Orient,  se  couvrit  de  sloire  eo  triompha» 
des  troupes  ottomanes  et  en  chassant  les  infidèles  de  T lie  de  Cfa^ 
pre  en  13V2.  Théodoric  de  Broglia,  commandant  les  çalm 
de  Gènes,  s'acquit  par  sa  bravoure  et  par  ses  hauts  faits  d  aran 
une  réputation  peu  commune  au  commencement  du  \w*  Èsétk 
Enfin  Albéric  de  Brogl* a,  l'un  des  plus  fameux  capkainné 
son  temps,  eut  pour  élèves  et  pour  compagnona  Coligmii. 
Tartaglia  et  \e  magnifique  Sforze  Attendolo,  qui  conuneaça  h 
grandeur  de  sa  maison  et  fut  le- père  de  François  Sfone,  àer 
de  Milan.  L'historien  Corio,  dans  son  Histoire  éee  kom 
illustres,  rapporte  les  grands  exploits  du  capitaine  Broglia, 
occu|)a  plusieurs  années  le  pas  dc  Trente  et  la  ville  d'Asi 
dont  il  s*était  emparé.  Après  avoir  pris  une  part  active  a«x  q» 
relies  sanglantes  aes  Guelfes  ei  des  Gibelins,  Albéfic  alla  séutk 
à  Rimini,  où  il  forma  la  première  branche  de  la  maison  de  ^ 
glie.  —  A  la  même  é|)oque  vivait  Simon  de  Brogua,  dit  Se 
mondin ,  seigneur  de  Gnbaudanges,  qui  fut  l'autevr  etmmm 
des  trois  autres  branches,  dont  la  première  se  fixa  en  Pratfwr. 
la  seconde  à  Paris,  et  la  troisième  resta  en  Piémont  dans  sa  vUk 
natale.  Jean  P^%  fils  de  Simondin,  était  podestat  de  CiMm  terv 
1400;  il  épousa  Béatrixine  de  Merlo,  Ville  et  héritièrr  dn  ma- 

faneurs  de  Santona ,  dont  il  eut  plusieurs  cnCants.  —  kmiaàM^ 
e  plus  jeune,  fut  la  tige  des  seigneurs  de  Broglia  c^i  ngàfta/i 
fixés  en  Piémont,  à  Chieri  et  dans  les  environs  de  Tarin.  C«« 
un  de  ses  descendants  qui,  sous  le  titre  de  marquis  de  Bratlii. 
fut  envoyé  en  1723  par  le  duc  de  Savoie  comme  ambaoawv 
à  la  cour  de  l'empereur  Charles  VI.  Cet  habile  diplonale  otes' 

Î|ue  le  duc  son  maître  serait  adnûs  dans  la  quaoruple  allnn 
orroée  par  les  grandes  puissances  pour  le  maintien  des  tnêo 
d'Utrecht  et  de  Bade.  Ses  négociations  firent  obtenir  an 
de  Savoie  la  cession  de  la  Sardaigne  et  le  titre  de  roi  en  c 
de  la  Sicile.  —  Jean  de  Broglia,  deuxième  du  nom,  ils 
de  Jean  F%  est  la  souche  des  seigneurs  de  Broglia  qvi  s'é 
en  Provence.  Dc  nombreux  actes  de  tutelle,  de  vente  ei  de 
tbn  passés  entre  lui ,  son  frère  Amédée  et  les  autres 
de  la  famille,  ne  permettent  pas  de  révoquer  en  donlr  rfttc 
filiation.  Un  jugement  contraaictoire ,  rendu  en  168S  par  w 
Bret  de  Flacour,  intendant  de  Provence,  maintint  cette  branc^ 
dans  sa  noblesse,  et  déclara  qu'il  était  authenticpemenl  W^' 
qu'elle  avait  la  même  origine  que  les  Broglia  établis  à  Ckin 
Plusieurs  rejetons  de  ce  rameau,  honorés  du  titre  de  cfaevalv? 
et  de  vicomtes  dc  Broglie,  ont  servi  dans  la  maison  dn  m 
d'autres  ont  occupé  des  grades  supérieurs  dans  les  aram^ 
Louis  XV. —  Matthieu  de  Broglia,  le  secogd  fils  de  Jean  I' 
fut  l'auteur  de  la  branche  principale  qui  éclipsa  toutes  les  antr* 
par  son  éclat  et  par  sa  longue  illustration.  Il  eammButna  1 
grandeur  de  sa  race  par  son  alliance  avec  Adrienne  ParpiA 
tille  des  puissants  seigneurs  de  Boviliaschi,  dont  le  "^  ' 
était  peu  éloigne  de  la  ville  de  Chieri.  De  cette  union 
Bernardin,  père  du  chevalier  Pierre  de  Broglia,  i 
de  Santona,  et  de  Loms  de  Broglia,  grand-croix  de  Yctén» 
Saint-Jean  de  Jérusalem.  Lorsque  Soliman  vînt  assiéger  Tdr  è 
Malte  en  1365,  Louis  de  Broglia  commandait  le  fort  ^^  * 
Elme,  le  plus  important  et  le  plus  isolé  de  tous.  Il  se  t 
avec  vigueur,  quoiqu'il  ne  lui  restât  plus  que  sept  bon 
état  dc  combattre;  et  sa  résistance  contrilNia  fHiissa 
faire  échouer  les  efforts  des  infidèles.  Après  avoir 
nombreux  assauts,  «  Une  nuit,  raconte  Baudoin,  Tbâ 
l'ordre,  les  Turcs  jetèrent  dans  les  fosses  quantité  de  lewe  **  * 
fascines  pour  hausser  les  pieds  de  leurs  eschelles.  Mais  Ibmb^ 
gés  sortirent  et  brusièrent  la  pinspart  de  ceste  maUére,  rt  fvt 
s'en  fallut  qu'ils  ne  brusiassent  le  pont  si  les  Tares  ne  I'«mm* 
secouru  :  et  pour  ceste  cause  ils  furent  là  toute  b  naici  an 
mains  les  uns  contre  les  autres.  Le  jour  suivant,  qvi  hsAt^- 
zième  de  juin,  Mustafa,  croyant  que  les  assiégés  se  m 
las  et  endiormis,  fit  avancer  d'autres  troupes  avec  des 
des  cordages  et  des  crochets.  Elles  vinrent  si  avant  et 
sèment,  qu'avec  les  crochets  elles  attachèrent  Ir 
contre  des  gabions  qui  estuient  sur  le  bord  dm  rempart,  et  ^ 
les  cordes  approchèrent  les  gabions  et  y  plantèrent 


4 

* 


enseignes.  Mais  gabions,  enseignes  et  Turcs,  lent  EU  fi 
dans  les  fossés.  Deux  fois  les  assié^nts  revinrmt  i  I 
kde,  et  deux  fois  ils  furent  repoasses.  Sur  ces  entutfiàtrK  » 


fut  capilaine  des  niilicct  de  (a  ville  de  Chieri,  donl  François  I" 
.ivait  tail  la  conqué<c,  et  dnnl  U  |>ossession  venait  d'êl rebaissée 
pru\ isoiremeni  i  la  France  par  le  traité  de  Ciiicau-Cnmbrésis. 
I.«  duc  Emnianuel-lhiililiert  de  Savoie,  qui  avait  eu  dans  plu- 
sieurs guerres  I  i>ccasiDn  d'apprécier  la  braioore  el  les  hrîlhnles 
((Uitlilësdc  Bernardin,  attira  ce  seigneur  à  sa  cour,  et  le  mmiina 
^oiiijllionime  de  sa  chambre  en  i5Gii.  Il  mourut  vers  1587.  et 
lui  enterré  dans  l'église  du  monastère  des  frères  prérheurs  de 
I  ^hiorl,  où  était  le  tombeau  de  ses  aiieèlres.  —  AhËDï:e  de  Bro- 
iiLiA,  coseifcncur  Ae  Sanlona  et  comie  de  Curlundon.  imita  la 
liclélité  de  Bernardin,  son  père,  pour  la  maison  de  Savoie.  Il 
E'itlra  >a  service  du  duc  Cl isri es-Emmanuel  dit  le  Grand,  et  fil 
avec  honneur  toutes  les  guerres  que  ce  prince  eut  à  soutenir 
contre  la  France  pour  la  possession  du  marquisat  de  Salures,  et 
contre  l'Espagne  pour  ses  prétentions  sur  le  Monlferratel  la  Val- 
leline.PiEHRE-JÈHOMEDeBltOGLiA,  rrèreafnéd'Amédée,avait 
l>éri  an  combat  de  la  Fretle,  livré  pour  protéger  les  travaux  (In 
iurt  Barreaux,  que  le  duc  Charles-Emmanuel  faisait  construire 
en  vue  de  l'amrée  ennemie  commandée  par  f^esdiguières.  I.Éo- 
>AKD,  le  plus  jeune,  avait  été  tué  lui-mCmc  en  défendant  la 
place  de  Maro,  où  il  commandait  en  qualité  de  capitaine  de 
cinquante  lances.  Tant  de  dévouement  et  de  services  siuralés 
.mirèrent  sur  Amédée  de  Broglia  les  faveurs  de  la  cour  de  Sa- 
toîe,  et  l>  duchesse  Calheritie  le  mil  au  nombre  de  ses  gen- 
tilshommes d'honneur  en  16-21.  Il  avait  épouse  Angélique  de 
Tana,  de  la  famille  des  seigneurs  de  Sanlona,  qui  lui  apporta 
en  dot  la  moitié  du  comté  de  ce  nom  dont  il  possédait  déjà 
l'autre  partie-  —  Amédéc  laissa  de  cette  union  dix-sept  enfants, 
<innt  plusieurs  devaient  commencer  au  service  de  France  une 
ire  nouvelle  de  gloire  el  d'illustration  pour  leur  famille;  mais 
il  mourut  trop  tôt  pour  être  le  témom  de  l'clêvalion  rapide 
<(  de  la  grandeur  de  sa  maison.  —  Charlgs-Herkardin  de 
(Iroglia,  lalné  de  tous,  né  en  1«0I,  fui  élevé  page  du  prince 
<lf  Piémont,  et  nommé  en  IfiiB  chevalier  de  l'ordre  de  Saint- 
M.iurice  et  de  Saint- Lazare,  sur  l'admission  de  ses  preuves  de 
'><dilesse.  Il  servit  sous  le  duc  Victor-Amédée  et  sous  le  maré- 
liiil  de  Crêquy,  dans  la  guerre  que  la  France  et  la  Savoie,  son 
illiéo,  soutinrent  contre  les  Espagnols  en  1636.  Sa  postérité 
étoij^nitavec  ses  fils,  Victor  DE  ItROfiLiAicapilained'unecom- 
i>agme  dinfanicric,  et  Pierre-Jérôme,  comte  de  Santona  et 
mesire  de  camp,  tous  deux  an  service  de  France,  où  ils  se 
tirent  naturaliser.  —  CitARl.FS,  comte  de  Sanlona,  marquis  de 
fhirmans,  le  plus  jeune  des  entants  d'Amédée,  fut  connu  sous 
le  nom  de  camie  Carifi.  I.«rsque,  |iar  suite  de  l'alliance  de  la 
l-rancc  et  de  la  Savoie,  le  prince  Thomas  fut  nomme  général 
tfs  armées  de  Louis  XIV  au  dHà  des  Alpes,  et  qu'il  ent  sous 
■  *s  ordres  Turcnne  et  Duplessis-Prasiin  comme  lieutenants 
::  incraux,  le  conilc  Caries  entra  dans  le  régiment  de  cavalerie 
«alienne  du  cardinal  Mazarin ,  cl  y  occupa  successivement  les 
r»dcs  de  cairilaine,  de  lieutenanl-eolonel  et  de  mestre  de 
amp.  Ses  brillants  senicesdans  l'armée  de  Catalogne,  où  il 
■sista  aux  sièges  de  Koses,  de  l>rida,  de  Torlose  et  de  Bar- 
'eliine,  et  la  part  importante  qu'il  prit  ii  la  réduction  de  Bor- 
Tc.-mx  et  de  la  Guyenne,  ou  s'êtaienl  réfugiés  les  derniers  dé- 
cris de  la  Fronde  avec  le  prince  de  Corli  et  les  duchesses  de 
l.ongueville  et  de  Condé,  méritèrent  au  comte  Caries  le  brevet 
le  maréchal  de  camp  et  le  commandement  du  chàleaa  d'EsIe 
■I  lie  ta  ville  de  Bediort.  S')n  frère,  le  comte  de  Broglir,  avant 
it.*!  tué  à  ses  cfttés  au  siège  de  Valence  en  ISSB,  il  hérita  de 
s'-n  litre,  de  son  nom  el  du  régiment  d'infanterie  allemande 
ijui  vaquait  par  celle  mort.  —  La  nrospérité  de  la  Hollande 
•^(■inblail  lui  avoir  fait  oublier  qu'elle  devait  à  ta  France  son 
'l-Tl  florissant  et  même  son  existence  politique.  Des  traits  sali- 
>i()uc9,  lancés  par  les  gazclicrs  contre  la  personne  du  roi,  des 
liU'rlailles  injurieuses  pour  ce  monarque,  frappées  à  Anisler- 
l^iin,  avaient  prouve  la  jalousie  et  l'ingratitude  de  la  république 
''■s  Provinces- Unies.  I..es  conquêtes  des  Français  dans  les  Pays- 
".i!!,  en  alarmant  la  Ilollande,  firent  éclater  une  rupture  déti- 
'  ilive.  1^  comte  Caries  de  Broglie,  qni,  i  la  faveur  de  la  |>aix 
'nérale,  vivait  depuis  sept  ans  retiré  dnns  ses  terres,  reprit  du 
'  Tï-tce  dans  l'armée  de  monsieur  le  prince  en  qualité  de  liea- 
•:nant  général,  par  lettres  patentes  au  »  aoOt  1673.  Il  alla- 


.  .  e  L.OUIS  Aiv  avait  érigée 
en  marquisat  par  lettres  de  l(J7l.  Son  corps  fut  inhume  dam 
l'église  parois-siate  de  Dormans,  où  l'on  voit  encore  son  tom- 
beau. Anue-Catherine  de  Broglia,  sa  Qlle  unique,  fut  mariée 
au  prince  de  Ligne  el  du  saint-empire,  marquise  de  Mnuy.  — 
Delousleslllsd'Ami*'déedefiroglia,FRA>çois-MAHiE,  premier 
du  nom,  comte  de  Broglie.  fut  le  seul  qui  continua  la  deseen- 
dancR  de  sa  famille.  II  avait  été  page  du  prince  Uaurîce  de 
Savoie,  gcntilhonime  de  sa  chambre  el  capitaine  de  ses  gardes. 
Les  services  qu'il  rendit  dans  l'armée  du  prince  Ihomas,  k 
la  prise  de  Chieri,  de  Montcallier  et  de  Villeneuve,  et  la  belle 
detcnse  de  la  ville  de  (kini,  dont  le  sié|;e  fut  long  et  meurtrier, 
valurent  au  capitaine  de  Broglia  le  titre  de  comte  de  Bevel , 
qui  lui  fut  conféré  par  lettres  patentes  du  duc  CharlivEmma- 
nucl,  le  11  novembre  1G4S.  L'année  suivante,  la  paix  ayant 
été  conclue  entre  la  France  el  la  Savoie,  le  cardinal  Mazarin 
lui  lit  des  offres  brillantes  pour  l'attirer  au  service  de  Louis  XIV, 
et  le  nomma  mestre  de  camp  du  régiment  de  caialerie  ita- 
lienne. Il  m,  en  celte  qualité,  partie  de  l'armée  de  Cal.ilogne 
qui  couvrit  le  siège  do  Boses;  et,  au  passage  de  la  rivière  de 
Noguère-Paillarèse ,  il  se  signala  en  la  traversant  un  des  pre- 
miers   la  nage,  el  en  chargeant  avec  vigueur  les  ennemis  qui 
défendaient  Vautre  rive,  et  qui  furent  repousses  avec  jiertc. 
Sous  le  comte  d'Harcourt,  il  contribua  puissamment  au  gain 
de  la  bataille  de  Liorens  el  à  la  prise  de  Balagtiicr.  Nommé 
maréchal  de  camp  le  36  août  16-16,  il  servit  bu  siège  de  Le— 
rida,  combattit  avec  valeur  i  l'attaque  des  lignes,  facilita  la 
retraite  de  l'armée,  et  recouvra  deux  pièces  de  canon.  Durant 
les  guerres  civiles  de  la  Fronde,  il  s'attacha  au  parti  de  la  cour, 
et  fui  le  premier  qui,  à  la  vue  de  toute  l'arniée,  monta  à  l'es- 
calade pour  prendre  Charenton.  —  Par  suite  de  ses  brillants 
exploits  dans  l'armée  de  Maiidre,  il  c^tint  en  1650  le  gouver- 
nement de  la  Bassèe  et  la  confiscation  des  biens  de  plusieurs 
gentilshommes  du  pays  qui  avaienl  passé  su  service  d'Espagne. 
Le  comte  de  Broglie  mérita  ces  nouvelles  faveurs  par  l'aclivitc 
qu'il  déploya  dans  la  guerre  d'escarmouches  qu'il  soulint  du- 
rant plusieurs  années  conirc  les  ennemis  dont  les  frontières 
étaient  voisines  de  son  nouveau  gouvernement.  Il  marcha  en- 
suite au  secours  d'Arras  à  la  lêlc  des  Enfants-Perdus,  el  fut 
dangereusement  blessé  à  l'attaque  des  lignes  des  Espagnols. 
Le  roi,  pour  le  récompenser,  l'avait  désigné  à  la  première 
dignité  vacante  de  maréchal  de  France;  mais  il  ne  jouit  pas 
de  ce  nouvel  honneur  :  h  ville  de  Valence  en  Milanais  ayant 
été  investie  par  l'armée  française,  le  comte  de  Broglie  alla 
reconnaître  celte  place,  et  descendit  dans  la  tranchée,  où  il  fnt 
tué  par  un  paysan  qui  s'était  embusqué  derrière  un  gabion.  Il 
avait  été  désigne  chevalier  des  ordres  du  roi  ;  mais  sa  réceplion 
n'avait  pas  eu  lieu.  Louis  XIV,  en  considération  de  ses  cmi- 
nents  services,  permît  à  sa  famille  d'orner  son  lonil)enu  et  ses 
eltigies  des  marques  des  ordres  du  Saint-Esprit  et  de  Sainl- 
.Michel.  Son  cœur  fui  déposé  dans  une  chapelle  de  l'èglisc 
Saint-Charles  des  Aoguslins-Dcchaussés  de  Turin  et  son  corps 
à  r.hieri,  au  tomlioau  do  ses  ancêtres.  —  Le  comte  de  Broguc 
avait  épousé  Olympe  de  Vassals,  issue  de  l'illustre  maison  des 
comtes  de  Fauna,  <lont  il  laissa  plusieurs  lîls  qui  embrassèrent 
tous  la  profession  des  armes, excrtitéJosEPH-HVACi>TnK,  abbé 
deValoiresetdeSninle-MariedeLi^narol.— Victor-Mal'ricb, 
rainé,  dès  qu'il  fut  en  âge  de  servir,  obtint  un  guidon  dans  la 
conipagnic  des  gendarmes  de  la  garde.  Il  accompagna  en  celle 
qualité  Louis  XIV  è  la  campagne  de  Flandre  de  lUliT,  et  assista 
les  années  suivantes  aux  principaux  faits  d'armes  de  la  con- 
quête de  la  Franchc-Comlc  el  de  la  Lorraine.  Il  leva  en  1671 
un  régiment  de  cavalerie  de  son  nom  ,  el  eomlialtil  à  la  tôle 
de  la  gendarmerie  i  Seneff,  où  il  chai^ea  plusieurs  fois  les 
ennemis  avec  ligueur.  Après  le  combat,  il  pril  la  conduite 
de  l'arrière-gardc ,  enleva  les  morts  et  les  b1e5S<''S  du  champ 
de  bataille,  et  repoussa  tes  charges  de  cavalerie  qu'evêculèrenl 
les  impériaux  pour  inquiéter  la  retraite.  —  l.e  comte  de  Bro- 
glie alla  rejoindre  quelques  mois  après  l'armée  du  man'-rhal 
Tnrenne,  el,  k  la  tète  des  Gendarmes-Bourf;uignons,  il  culbula 
la  compagnie  des  chevau-léger»  de  Lorraine,  au  tombal  de 
Mulhausen,  où  il  fui  blessé.  Créé  brigadier  l'année  suiv.inle, 
il  re^t  une  nouvelle  blessure  en  soulenant  presque  seul  l'cfTorl 


BK06LIE. 


(  444  ) 


BKOSLIB. 


de  lieux  escadrons  ennemis  dans  ane  action  qai  suivit  le 
passage  de  la  rivière  dlll.  Lorsque  le  maréchal  de  Schomberç 
marcna  au  secours  de  Maeslricht,  le  comte  Victor-Maurice  giii 
racooiiip«ignait  chargea  les  ennemis  avec  succès,  mit  en  dé- 
roule leur  arrière-carde,  et  les  obligea  de  lever  le  siège  de  celte 
place.  Le  prince  d'Orange  cri^t,  en  se  postant  au  détilé  des 
Cinq-Etoiles,  pouvoir  troubler  le  maréchal  de  Schomberg  dans 
sa  retraite,  et  l'attaquer  avec  avantage  avant  qu*il  pût  se  mettre 
à  couvert  derrière  Charleroy  et  nos  autres  places  fortes.  Mais 
rarniée  française  repassa  fièrement  la  Mehaigne  à  la  vue  des 
Hollandais,  et  la  campagne  finit  peu  de  temps  après  ce  fait 
d  armes.  —  Au  commencement  ae  Tannée  1677,  le  comte 
Victor -Maurice  fut  créé  maréchal  de  camp,  et  servit  dans 
l'armée  d'Allemagne.  Il  fut  détaché  avec  le  marquis  de  Rannes 
pour  couvrir  la  marche  du  maréchal  de  Gréquy  vers  Rheinfeld, 
en  occupant  le  débouché  des  montagnes.  Le  marquis  de  Rannes 
ayant  clé  tué,  le  comte  de  Broglie  tmt  tète  au  duc  de  Lorraine 
jusqu  A  ce  que,  sur  des  ordres  précis  du  maréchal ,  il  battit  en 
retraite  à  In  vue  des  ennemis  qui  l'attaquèrent  fréquemment, 
mais  sans  pouvoir  Tentamer.  —  Le  traité  de  Nimègue,  en 
ramenant  la  paix  ^nérale,  mit  un  terme  aux  brillants  ex- 
ploits du  comte  Vitor-Maurice.  Lorsqu'en  1688  TËspagne,  la 
Hollande  et  l'empire,  jaloux  de  notre  prospérité,  conclurent 
la  ligue  d'Augsbourg,  et  que  la  guerre  recommença  par  le  beau 
fait  d'armes  de  la  prise  de  Philisbourj; ,  qui  fit  honneur  au 
dau()liin,  le  comte  de  Broglie  fut  nomme  lieutenant  général  des 
armées  du  roi ,  et  reçut  le  commandement  de  la  province  du 
Languedoc.  Sans  autre  secours  que  celui  des  milices,  il  main- 
tint ce  pavs  dans  la  paix  et  l'obéissance,  et  fil  échouer  les 
intrigues  des  ennemis  de  la  France  qui  y  fomentaient  la  ré- 
bellion. 11  était  le  doyen  des  lieutenants  généraux  lorsqu'on  le 
créa  maréchal  de  France  en  1724.  Gomme  il  y  avait  longues 
années  qu'il  n'était  plus  en  activité  de  service,  sa  promotion 
donna  lieu  à  quelques  plaisanteries  aussi  injustes  que  ridi- 
cules; c'était  une  récompense,  tardive  il  est  vrai,  mais  bien 
légitime,  de  ses  talents  et  de  ses  services.  —  Charles-Amédèe 
DE  Hroglir,  comte  de  Revel,  et  lieutenant  général,  frère  puîné 
de  Victor-Maurice,  se  fit  autant  admirer  par  sa  valeur  qu'es- 
timer par  sa  modestie.  C'est  lui  que  Boileau  cite  dans  ces  deux 
vers  de  son  épltre  IV,  en  parlant  du  fameux  passage  du  Rhin  : 

Revel  le  suit  de  près  ;  sous  ce  chef  redouté' 
Marche  des  cuirassiers  l'escadron  indompte. 

M™"  de  Sévifçné  rend  aussi  hommage  à  la  bravoure  du  comte 
de  Revel,  dans  sa  lettre  du  21  septembre  1689  :  «Il  se  distingua 
beaucoup,  dit-elle,  au  fameux  passage  du  Rhin  et  à  SenefiT  A 
la  pi  ?niicre  de  ces  deux  actions,  il  tomba  dans  le  fleuve,  d'où 
on  le  lira  par  les  cheveux.  Son  cheval  étant  tombé  dans  un 
trou,  il  se  dégagea,  remonta  sur  un  autre,  passa  le  fleuve  à  la 
nape,  chargea  les  ennemis,  et  secourut  très  à  propos  M.  le 
pnnce  de  Condé,  qui  venait  d'être  blessé.  »  —  Employé  à 
rarmée  d'Italie  sous  le  maréchal  de  Villeroi  en  1702,  le  comte 
de  Revel  fil  la  plus  belle  défense  dans  Crémone,  dont  les  Alle- 
mands avaient  été  sur  le  ijoint  de  s'emparer  par  surprise.  Il 
resta  commandant  en  chef  dans  cette  place  durant  la  captivité 
du  maréchal  de  Villeroi,  et  obligea  le  prince  Eugène  de  se 
retirer  avec  une  perle  considérable  d'hommes  et  de  bagages. 
Pour  récompenser  la  valeur  que  lecomte  de  Revel  avait  déployée 
à  Crémone,  le  roi  lui  donna  le  gouvernement  de  Conde,  et  le 
nomma  chevalier  de  ses  ordres.  Il  avait  épousé  la  fille  du  duc  de 
Gèvros,donl  il  ne  laissa  pasdepostérité.^FRANÇOis-RAiMOND- 
FÉLix  DE  Bboglie,  Chevalier,  puis  comte  de  Revel ,  frère  du 
précédent,  et  le  plus  Jeune  des  fils  de  François-Marie,  fut  aussi 
créé  lieutenant  général  des  armées  du  roi,  le  8  mars  1718,  et 
décoré  l'année  suivante  de  la  grand'croix  de  Saint-Louis.  Il 
avait  servi  avec  honneur  durant  les  plus  belles  campagnes  de 
Louis  XIV,  et  avait  combattu  à  Senefl'et  au  siège  de  Condé  sous 
les  ordres  de  Victor-Maurice,  son  frère  aîné.  La  prise  de  Landau 
et  celle  de  Fribourg,  qui  hâtèrent  la  conclusion  de  la  paix  d'U- 
trecht,  et  terminèrent  glorieusement  le  r^ne  de  Louis  XIV, 
sont  les  deux  principaux  faits  d'armes  de  sa  dernière  campagne. 
La  longue  tranquillité  extérieure  donl  jouit  la  France  pendant 
la  minorité  de  Louis  XV  laissa  le  comte  de  Revel  jouir  d'un 
repos  honorable  qu'il  avait  bien  acheté  par  quarante-deux  ans 
de  services.  Il  mourut  ne  laissant  qu'une  fifle  de  son  mariage 
avec  Marie  de  Marsilly,  donl  le  père  était  lieutenant  général  des 
armées  du  roi.  —Ses  deux  frères  n'ayant  pas  laissé  dedescen- 
dance  mâle,  Victor-Maurice,  l'alné  des  fils  de  François-Marie  I*"^ 
devint  l'unique  lige  des  comtes  de  Broglie.  De  Marie  de  Umoi- 


§non  sa  femme,  fille  du  marquis  de  Biville,  premier  prfÂd^ 
u  parlement  de  Paris,  morte  en  1733,  il  avait  eu  sept  eoba^ 
—  L'alné  fut  tué  sous  les  mursdeCharleroi,isondêbotda 
la  carrière  militaire,  en  1695.  —  CHAiiLBS-GciLLACU,tur. 
quis  de  Broglie,  le  second,  fut  d'abord  destiné  à  l'état  ealè». 
tique  et  reçut  le  grade  de  bachelier  en  théologie.  Api^  b  nci 
de  son  frère  aîné,  il  entra  comme  cadet  au  service  militajrf,^ 
fit  sous  son  oncle,  le  comte  de  Revel,  toutes  les  campi|^  6 
Flandre  de  1691  à  1698,  et  celles  d'Italie  de  1701  à  1113  (h 
le  créa  lieutenant  général  des  armées  du  roi,  par  pouvoir  di< 
mars  1718,  et  directeur  général  de  l'infanterie  par  ctxnanm 
du  4  juillet  1719.  Il  remplit  dix  ans  cette  dernière  fonction. fs 
fut  supprimée  par  suite  d'une  petite  intrigue  de  cour.  Le  b«. 
quis  de  Broglie,  dans  une  de  ses  tournées  comme  di^ecteor^ 
néral,  eut  la  légèreté  de  dire  à  la  fin  d'un  grand  repas  ■  quftivj 
irait  de  mal  en  pis  tant  que  l'Etat  serait  gouverné  parmi (n- 
tre.  ))Un  des  convives,  qui  était  commissaire  des  gQfrrci,n^ 
porta  ce  propos  au  cardinal  Fleury,  et  le  prélat,  oobiiint  ^ 
préceptes  de  l'Evangile,  jura  d'en  tirer  vengeance.  Il  nppriiir 
marquis  de  Broglie  et  supprima  son  emploi.  Le  Iteotenut  r> 
néral,  justement  irrité  de  cette  disgrâce,  quitta  le  smitr  c 
vécut  dans  la  retraite.  Il  mourut  le  13  novemhrel75lirv 
de  quatre-vingt-deux  ans.  —  Le  marquis  de  Broglie  availbr» 
coup  d'esprit,  et  était  fort  aimé  des  troupes,  dont  il  avaitiik^ 
liore  le  sort  et  fait  augmenter  la  paye.  Le  duc  de  Sainl-Sm» 
en  dit  beaucoup  de  mal,  parce  qu  il  était  de  la  cour  ioliar  à 
régent,  et  que  ce  duc,  plein  de  liel  et  d'orgueil,  dénigre dtA3 m 
Mémoireg  tous  ceux  qui  partageaient  avec  lui  la  bm  év 
prince.  —  En  mariant  son  fils  unique,  CHARLES-Gcuiun. 
chevalier  de  Broclie,  à  M"'  de  Bezenval,  il  exigea  de  toosâniU 
promesse  formelle  de  ne  jamais  accepter  d'emploi  nidfftxt» 
la  cour.  Le  chevalier  de  Broglie  a  peu  servi  et  a  mené  nuenb. 
tence  assez  obscure,  vivant  dans  la  retraite  auprès  de  son  pm 
Il  eut  de  M"""  de  Bezenval  un  fils  unique  de  la  ûgore  U  ^ 
aimable  et  de  la  plus  noble  tournure.  Ce  jeune  geoiilbon». 
qui  donnait  à  sa  famille  les  plus  grandes  espérances,  fui  Ivi 
le  bataille  de  Saunlerhausen,  ou  il  remplissait  les  foorti* 
d'aide  de  camp  du  dernier  maréchal  de  Broglie,  son  cousin  m 
de  germain.  Avec  lui  s'éteignit  la  branche  des  iiianiÛMV 
Broglie,  dont  l'héritage  passa  au  rameau  collatéral  doot  d# 
allons  parier. —François-Mabie  II,  duc  de  Broglie,  Irobiw 
fils  de  Victor-Maurice  et  de  Marie  de  I^moignon  (l ,  fuUi 
bord  connu  sous  le  nom  de  comte  de  Buhi,  entra  dans  ban- 
pagnie  des  cadets  de  Besançon  en  1685,  et  passa  deux  ansaprè»,» 
qualité  de  cornelle,  sous  les  ordres  de  son  oncle,  liealcMDt-(^ 
lonel  au  régiment  royal  des  cuirassiers.  Il  fil  avec  plusirent- 
ses  parents  toutes  les  dernières  campagnes  de  lâm  XH  " 
Flandre  et  en  IUlie,  et  les  termina  en  1713  par  une  action  lî^ 
ctat.  —  Il  servait  comme  volontaire  au  siège  de  FriboBr?** 
le  maréchal  de  Villars.  Les  Français,  ayant  attaqué  le  fh»< 
couvert,  avaient  laissé  derrière  eux  une  redoute  défcr^BfJ- 

3uatre  cents  assiégés  qui,  par  leur  feu,  avaient  rob  le  d««*' 
ans  nos  troupes,  et  les  contraignaient  d'abandonner  leur  W" 
ment  et  de  battre  en  retraite.  Le  comte  de  Buhi  rassemble^»- 
ques  grenadiers,  les  anime  de  la  voix  et  du  geste,  et  les  wj^ 
à  l'attaque  de  la  redoute.  Il  n'y  avait  pas  de  brèche;  les  >*»' 
montent  à  l'assaut  en  grimpant  sur  les  épaules  les  nnsdB« 
Irts,  et  ils  emportent  Ta  position  l'épée  à  la  nw|n;  vj!^ 
jours  après,  Fribourg  ouvrit  ses  portes,  et  le  traite  dlw* 
ramena  la  paix  générale.  —  L'activité  du  comte  à^J^l 
rendait  le  repos  impossible.  Il  déploya  dans  des  wy*^, 
imporUntes  autant  d'habileté  qu'il  avait  montré  de  «w 
comme  officier.  Nommé  ambassadeur  en  Angleterrcen  i*-|. 
conclut  à  Londres,  entre  la  France,  la  Prusse  et  U  tjri«^ 
Bretagne,  une  alliance  par  laquelle  ces  trois  pais»DCf5  it^ 
rantissaient  réciproquement  le  maintien  de  la  paafijjl*^  *"  ^ 
trecht.  Ce  traité  déconcerta  les  projets  hostiles  de  I  wp^ 
de  l'Autriche,  qui  s'éuient  unies  secrètement  par  qwtrf '|*r 
désavantageux  pour  la  France  et  signés  à  Vienne  loœqwj^ 
même  jour.  —  Louis  XV,  pour  reconnaître  les  senrw* 


3*  Achille,  appelé  le  chevalier  de  Broglie,  qui  avâil  élc  oofl»^  J  , 
veniear  d'Avetnes  en  sarviTance  de  sod  père,  et  qui  fut  «*V^j 
régliie  Sainl-Sulpice  de  Parii,  avec  N..  son  plus  jeune  frtft,  ^^ 
vaUer  de  Malle  ;  4»  Catherine  de  Broglie,  qui  fut  mtnee  â  un  p» 
i  mortier  du  parlement  de  Toulouse. 


BROGLIE. 

comte  de  Buhi,  le  créa  maréchal  de  France  en  1754,  et  lui  donna 
le  commandement  de  rarroce  d'Italie  conjointement  avec  lo 
maréchal  de  Coiffny.  Il  répondit  â  ce  double  honneur  en  don- 
nant i  la  bataille  de  Parme,  en  173i,  les  plus  grandes  preuves 
d'intrépidité.  Ayant  appris  que  les  ennemis,  en  se  retirant,  me- 
naçaient plusieurs  places,  il  se  détacha  de  l'armée  et  vint  avec 
quelques  brigades  sous  les  murs  de  Guastalla ,  qu'il  força  de 
apilaler.  Le  gouverneur  et  la  garnison,  con) posée  de  1 ,200  hom- 
nes»  se  rendirent  à  discrétion.  Le  15  septembre  suivant,  sur  les 
rix  beares  du  matin,  10,000  impériaux  forcèrent  un  poste  de 
(0  iftoinmes  qui  gardaient  le  gue  de  la  Secchia,  et,  profitant  de 
!e(le surprise,  ils  parvinrent  même  à  s*emparer  de  la  maison 
|ui  servait  de  logement  au  maréchal  de  Broglie.  Il  sortit  par 
ine  secrète  issue,  se  mil  à  la  tête  de  la  brigade  de  Champagne 
raii  se  trouvait  à  sa  portée,  et  la  rangea  en  bataille  ainsi  que  celle 
rAufergne.  Avec  celle  |)elite  troupe  il  ioulint  le  choc  des  en- 
lenais,  et  garda  sa  position  jusqu'à  ce  que  le  maréchal  de  Coi- 
ny V  instruit  du  mouvement  des  impériaux,  fût  venu  le  dégager, 
fua  tre  jours  après,  le  maréchal  de  Broglie  prit  une  grande  part 
1  lai  journée  de  Guaslalla,  où  il  commanda  Taile  gauche  avec 
d.  de  Coigny.  Durant  la  mêlée,  la  cavalerie  ennemie  s'étant 
■epliée  sur  elle-môme,  le  maréchal  profita  de  ce  mouvement 
;)our  attaquer  et  mettre  en  déroute  Tinfanlerie  allemande  qui 
i*ctait  retranchée  dans  un  bois.  I^s  vaincus  laissèrent  sur  le 
^liampde  bataille  2,000  morts,  7,000  blessés,  une  partie  de  leurs 
anoDS  et  de  leurs  étendards.  Les  f)rinces  de  Wurtemberg,  de 
Mie-Golha  et  plusieurs  autres  ofTicicrs  de  distinction  y  perdi- 
vnt  la  vie.  Cette  victoire  contribua  beaucoup  à  la  conclusion  de 
a  paix  qui  fut  signée  l'aimée  suivante.  —  La  mort  de  l'empe- 
tiir  Charles  VI,  en  1740,  produisit  en  Europe  une  révolution 
[énérale,  et  sa  succession,  disputée  par  cinq  ou  six  prétendants, 
"alluma  le  feu  de  la  guerre.  Le  maréchal  de  Broglie  fut  envoyé 
*n  Bohème  pour  commander  l'armée  française  qui  s'était  jointe 
lox  troupes  de  l'électeur  de  Bavière.  Deux  traités  conclus  l'un  à 
Ireslaw  le  II  juin  1742,  et  l'autre  à  Bcriin  le  28  juillet ,  entre 
a  Prusse,  la  Russie,  la  Pologne,  l'Angleterre  et  l'impératrice 
iiirie^Tbérésc»  laisse  retomber  tout  le  poids  delà  guerre  sur  les 
Français.  Le  maréchal  de  Broglie,  se  voyant  abandonné  de  tous 
los  auxiliaires,  n'eut  plus  qu'à  songer  à  mettre  ses  troupes  en 
iûretépar  une  heureuse  cl  habile  retraite.  Il  gagne  une  journée 
fe  marche  sur  les  ennemis,  retourne  dans  son  camp  de  Pisseck, 
roù  il  se  retire  ensuite  sous  le  canon  de  Prague,  à  la  vue  d'une 
rroéebien  supérieure  à  la  .vienne.  Il  entre  dans  cette  ville,  en 
lésarmc  les  habitants  et  s'y  trouve  bientôt  investi  par  les  Autri- 
hiens.  Malgré  la  disette  et  la  déniioralisation  des  troupes,  le  ma- 
écbal  de  Broglie  ranima  le  courage  du  soldat,  fatigua  les  assié- 
eants  par  defréouentes  sorties,  et  se  lint  toujours  en  garde  cou- 
re les  ennemis  au  dedans  et  les  attaques  du  dehors.  L'appro« 
hed'un  secours  qu'amenait  le  maréchal  de  Maillebois  força  les 
autrichiens  de  lever  le  siège.  Tandis  que  le  comte  de  Buhi  se 
ouvrait  de  ffloire  en  Bohème,  Louis  XV  érigeait  en  duché,  sous 
\  nom  de  Broglie, pour  lui  et  ses  descendants  mâles,  la  baron- 
le  de  Ferrière  en  Normandie.  Les  lettres  patentes,  données  au 
H)b  de  juin  1742,  ne  furent  enregistrées  que  le  20  août  suivant, 
Hir  où  le  nouveau  duc  livrait  un  sanglant  combat  sous  les  murs 
e  Prague.  —  Cependant,  aussi  bon  citoyen  qu*habile  général, 
î  raarecbal  de  Broglie  eut  le  courage  de  résister  aux  ordres  qui 
M  prescrivaient  de  défendre  la  Bavière,  pays  ravagé,  où  la 
iselte,  les  maladies,  autant  que  le  fer  de  Fennemi,  auraient 
Klerminé  ses  trotipes.  Il  envoya  successivement  onze  courriers 
ta  cour  pour  y  faire  connaître  la  nécessité  de  la  retraite;  on  ne 
li  donna  aucune  réponse.  Il  ne  prit  alors  conseil  que  de  sa 
rofjre  prudence,  il  ramena  son  armée  sur  nos  frontières,  et  en 
!mît  le  commandement  au  comte  de  Saxe.  A  son  retour,  pour 
lover  l'honneur  de  la  France,  on  fit  retomber  sur  lui  tout 
imJîcux  de  cette  retraite,  ^ui  laissait  l'électeur  de  Bavière,  notre 
lièie  et  mallieureux  allié,  à  la  merci  de  ses  ennemis.  Le  ma- 
rchai fut  exilé  dans  sa  terre  de  Broglie,  où  il  mourut  le  22  mai 
^-45,  à  l'âge  de  soixante-quatorze  ans.  Il  laissait  cinq  enfants. 
-  Sa  fille,  Marie-Thérèse,  fut  mariée  au  comte  de  Lameth, 
iarechal  de  camp.  -—  Charles,  le  plus  jeune  des  quatre  fils, 
ïvint  évéque  de  Noyon  en  1 766,  et  mourut  à  la  fleur  de  son  âge, 
I  moment  d'être  nommé  cardinal,  sur  la  présentation  du  roi  de 
oloenc.  —  François,  comte  de  Revel,  le  troisième,  briga- 
er  des  armées  du  roi  et  maréchal  général  des  logis  du  prince  de 
wbise,  périt  à  la  bataille  de  Rosback,  en  1757.  —  Charles- 
»A5çois,  COMTE  DE  Broglie ,  fils  putné  du  maréchal, 
I  Taoteurde  la  troisième  branche  actuelle  de  cette  maison, 
servit  Quelque  temps  comme  aide  de  camp  de  son  père  à 
irmée  d'Italie  et  de  Bavière.  En  1752,  il  fut  nommé  ambassa- 
*nr  de  France  en  Pologne,  où  l'élévation  au  trône  de  l'électeur 


(  445  )  BROGLIE. 

de  Saxe  était  loin  d'avoir  mis  un  lerme  aux  dissensions  intes- 
tines. Le  comte  de  Broglie  déploya  dans  ses  nouvelles  fonctions 


une  fermeté  et  une  sagesse  qui  rétablirent  l'influence  de  la 
our  de  Varsovie.  On  pouvait  espérer  que  la  Po- 


France  à  la  cour  ac  Varsovie,  un  pouvait  espérer  que 

logne  allait  reprendre  avec  son  indépendance  un  gouvernement 

£lus  forl^  des  lois  plus  éclairées,  une  politique  plus  régulière 
lais  les  intrigues  £lu  cabinet  de  Versailles  renversèrent  toutes 
les  mesures  de  Tambassadeur  ;  il  fut  rappelé  et  employé  à 
l'armée  d'Allemagne,  où  il  servit  dans  le  corps  de  réserve  que 
commandait  son  frère.  Il  se  distingua  en  plusieurs  occasions, 
obtint  le  grade  de  lieutenant  général  des  armées  du  roi,  et  se 
fil  remarquer  par  la  belle  défense  de  Casscl,  an  mois  de  février 
1761.  Après  la  paix  de  1763,  Louis  XV  chargea  le  comte  de 
Broglie  d'un  miiiislère  secret,  qui  avait  pour  but  de  corres- 
pondre directement  avec  sa  majesté  et  de  la  diriger  dans  sa 
politique  extérieure,  dans  son  administration  cl  dans  ses  plans 
de  réforme.  La  mission  épineuse  d'éclairer  le  roi  sur  l'état  de 
l'Europe  et  la  disposition  des  cabinets  rendit  la  position  du 
ministre  difficile  et  embarrassante ,  en  le  mettant  souvent  en 
opposition,  soit  avec  les  avis  des  conseillers  de  la  couronne,  soit 
avec  les  acles  du  gouvernements  —  Exilé  par  ordre  du  roi , 
il  en  reçut  en  même  temps  l'ordre  de  continuer  sa  correspond 
dance  secrèle.  Cette  disgrâce,  simulée  pour  apaiser  le  mécon- 
tentement des  ennemis  du  comte,  ne  dura  que  peu  de  mois. 
M.  de  Broglie,  rappelé  à  la  cour,  se  Jeta  de  nouveau  avec 
ardeur  dans  le  parti  hostile  au  duc  de  Clioiseul,  et  se  déclara 
ouvertement  contre  la  politique  du  ministère.  Son  zèle  pour  le 
bien  général  l'cntratua  trop  loin  aux  yeux  de  Louis  XV  lui- 
même,  et  ce  prince  l'exila  ae  nouveau  la  dernière  année  de  son 
règne.  —  Le  comte  de  Broglie  mourut  à  Saint-Jean  d'Angely 
le  6  août  1781.  Il  avait  épousé  Louise-Augustine  de  Montmo- 
rency-Logny,  sœur  de  la  duchesse  de  Boufflers,  dont  il  laissa 
plusieurs  enfants.  Une  de  ses  filles  s'était  mariée  au  marquis 
de  Vassé,  vidame  du  Mans,  lieutenant  général  des  armées  du 
roi,  commandeur  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis, 
et  premier  écuyer  du  prince  de  Coudé  pendant  l'émigration. 
—  Son  fils  aîné,  le  comte  Auguste  de  Broglie,  colonel  de 
chasseurs,  a  été  fusillé  dans  la  Vendée  après  la  malheureuse 
affaire  de  Quiberon.  —  Ferdinand-Fraivçois  de  Broglie, 
frère  puîné  du  comte  Auguste,  hérita  de  ses  biens  et  de  son 
titre.  Il  étudiait  les  sciences  dans  les  universités  de  Gœttingue 
et  de  Leipzig,  lorsque  la  révolution  éclata.  Il  rejoignit  les  dra- 
peaux des  princes  français,  qui  lui  donnèrent  en  1792  les 
brevets  ^e  capitaine  d'élat-maior  et  de  colonel  de  cavalerie.  Il 
passa  ensuite  au  service  de  la  Russie;  et,  après  avoir  combattu 
sous  le  feld-maréchal  Souv^arow,  il  commanda  le  r^iment  de 
Kinbourn  dans  la  guerre  de  Perse.  Louis  XVIII  lui  conféra  le 
grade  de  maréchal  de  camp  en  1814,  lui  donna  la  croix  de 
Saint-Louis  l'année  suivante,  et  le  créa  successivement  che- 
valier, officier  et  commandeur  de  la  Légion  d'honneur.  — 
Victor-François,  duc  de  Broglie,  fils  atné  du  maréchal 
François-Blarie  II,  et  frère  du  comte  de  Broglie,  ministre 
secret  de  Louis  XV,  naquit  le  19  octobre  1718.  Il  entra  au 
service  à  l'âge  de  seize  ans,  et  obtint  une  compagnie  dans  le 
régiment  de  cavalerie  de  monseigneur  le  dauphin.  La  Flandre, 
ritalie  et  l'Allemagne  ont  été  tour  à  tour  le  théâtre  de  sa 
valeur  et  de  ses  talents  militaires.  Les  victoires  de  Sunder- 
hausen ,  de  Bergen  et  de  Corback  et  la  conquête  de  l'électoral 
de  Hanovre  lui  ont  acquis  la  juste  réputation  d'un  des  plus 
habiles  capitaines  de  l'Europe.  L'empereur,  alors  allié  de  la 
France,  voulant  récompenser  les  exploits  de  ce  général  pen- 
dant la  guerre  de  sept  ans,  et  l'honorer  d'un  souvenir  durable 
de  son  estime,  lui  accorda  le  titre  héréditaire  de  prince  du 
saint-empire,  transmissible  à  ses  descendants  des  deux  sexes, 
par  diplôme,  daté  de  Vienne,  du  28  mars  1759.  Mais,  comme  le 
ditBéranger: 

De  tout  laui'ier  un  poisoa  est  l'esseuoe. 
L'envie  attaque  un  front  victorieux. 

Le  duc  de  Broglie  l'éprouva  deux  ans  après.  Il  avait  opéré  sa 
jonction  avec  le  prince  de  Soubise  à  Soest,  près  de  la  Lippe,  et 
leurs  forces  réunies  surpassaient  d'un  tiers  celles  du  pnnce  de 
Brunswick.  Les  deux  généraux  français  auraient  pu  facilement 
écraser  les  ennemis  à  Filinghausen ,  où  ils  leur  livrèrent  ba- 
taille le  16  juillet  1761;  mais  le  défaut  de  concert  dans  leurs 
opérations  nt  essuyer  à  notre  armée  une  déroule  complète.  Le 
duc  de  Broglie  accusa  son  collègue  de  ne  l'avoir  pas  soutenu 
dans  les  premiers  succès  de  ce  combat  pour  le  priver  de  la  vic- 
toire. De  son  côté,  le  prince  de  Soubise  se  disculpa  d'une  jalousie 


BROGUE. 


(446) 


BBOGLUL 


aussi  odieuse  en  laïaiit  de  vanilc  le  duc  de  Broglie,  et  en  pré- 
tendant que,  pour  acquérir  une  gloire  sans  partage,  iJ  s'était 
abstenu  dcconccrfcr  l'altaque.  Ce  jm-occs,  porlé  à  la  décision  du 
conseil  d'Ëtat>  fui  jugé  en  faveur  du  piince,  pour  lequel  s'était 
déclarée  la  favotilc,  et  le  duc  fut  exilé.  Comme  il  était  facile  de 
le  prévoir,  le  puhlic  se  rangea  du  cùlé  de  l'opprimé.  Le  jour  où  la 
nouvelle  de  sa  disgrâce  parvint  à  Paris,  on  donnait  au  Théâtre- 
Français  la  tragédie  de  Tancrède.  Mademoiselle  Clairon  appuya 
avec  affectation  sur  ces  deux  vers: 

Ou  dipouille  Tancrède,  ou  l'exile,  on  roiitrage, 
C'est  le  son  des  héros  d*éire  pcrséculcs. 

Le  public  en  fit  aussitôt  l'application  au  maréchal,  et  lactrice, 
aux  acclamations  universelles  des  assistants,  fut  obligée  de  les 
réciter  de  nouveau.  —  L*exil  du  duc  de  Broglie  ne  dura  que 
trois  ans.  Il  avait  le  gouvernement  général  du  pays  Messm , 
depuis  1778,  lorsque  Louis  XVI  lui  confia,  en  juillet  1789,  le 
portefeuille  du  ministère  de  la  guerre  et  le  commandement  des 
troupes  rassemblées  dans  les  environs  de  Paris.  La  disposition 
des  esprits  fai.sait  présager  depuis  longtemps  au  maréchal*  les 
malheurs  de  sa  patrie;  ses  conseils  auraient  pu  les  prévenir; 
mais  ils  ne  furent  pas  suivis.  Le  roi,  pour  complaire  a  rassem- 
blée constituante,  lit  retirer  les  troupes  que  commandait  le  duc 
de  Hroglic.  Il  se  mit  alors  en  roule  pour  regagner  son  gouver- 
nement du  pays  Messin,  et  fut  investi  dans  le  palais  épiscopal 
de  Verdun  par  une  nmltitude  furieuse  qui  voulait  y  mettre  le 
feu.  S'étant  réfugié  dans  la  citadelle,  il  s'échappa  le  lendemain 
matin,  se  présenta  aux  porjes  de  Metz,  qu'il  trouva  fermées, 
et  se  vit  ainsi  forcé  d'aller  chercher  un  asile  hors  de  France.  Il 
fut  accueilli  à  LuxemlK)urg  par  le  maréchal  de  Bender,  avec 
tous  les  honneurs  dus  à  son  rang  et  à  son  caractère,  et  il  y  reçut 
de  l'empereur  Joseph  II  les  marques  les  plus  flatteuses  d'estime 
et  de  considération.  Cependant  le  prince  de  Broglie,  son  fils, 
avait  justifié  sa  conduite  aux  yeux  d*une  majorité  factieuse,  et 
l'assemblée  nationale  consentit  à  ne  pas  flétrir  les  lauriers  du 
héros  y  en  le  maintenant  provisoirement  dans  les  rangs  et 
grades  dont  il  était  revêtu.  Mais  le  maréchal,  loin  de  vouloir 
profiler  du  décret ,  se  rendit  auprès  de  monseigneur  le  comte 
d'Artois ,  et  commanda  une  division  de  l'armée  des  princes 
pendant  la  campagne  de  1792.  Le  duc  de  Broglie  fut  élevé  en 
1797  au  grade  de  feld-maréchal  par  l'empereur  de  Russie.  Il 
servit  quelque  temps  en  Orient,  et  revint  en  Allemagne  se 
fixer  à  Munster,  où  il  mourut  eu  1804.  C'était  le  tfoisième 
maréchal  de  France  de  son  nom.  Victor-François  de  Broglie 
laissa  une  postérité  nombreuse.  —  Louise-Augustine,  prin- 
cesse DE  Broglie,  sa  fille  aînée,  fut  mariée  au  comte  de 
Damas-Crux;  Charlotte-Amèdée^  /a  seconde,  au  comte  de 
Helmenstadt  :  les  deux  plus  jeunes  épousèrent  le  marquis  de 
Roesi  et  le  marquis  de  Murât.  —  Charles-Louis-Victor, 
prince  de  Broglie  et  du  saint-empire,  /aine  des  fils  du 
maréchal ,  fut  destiné  par  son  père  à  soutenir  l'honneur  de 
son  nom  dans  une  carrière  que  sa  famille  avait  rendue  si 
brillante  et  si  difficile.  Il  entra  en  1770  comme  sous-lieutenant 
au  régiment  de  Limousin ,  où  peu  de  temps  après  il  reçut  le 
brevet  de  capitaine.  En  se  rendant  aux  Etats-Unis  d'Amérique, 
avec  le  régiment  de  Saintonge,  le  prince  de  Broglie  assista  au 
o)mbat  naval  livré  par  les  frégates  françaises ,  la  Gloire  et 
l'Aigle,  contre  le  vaisseau  anglais  l'Hector,  qui  fut  coulé  à 
fond.  Après  avoir  fait  avec  distinction  toutes  les  campagnes 
gui  ont  assuré  l'indépendance  des  Etats-Unis,  il  suivit  l'expé- 
dition commandée  par  M.  de  Viomesnil ,  et  dirigée  contre  l'Ile 
de  la  Jamaïque.  A  la  paix  de  1788,  Victor  de  Broglie  revint  en 
France,  l'imagination  exaltée  par  les  principes  de  lit)erté  pour 
lesquels  il  venait  decorat)attre;  mais  il  fut  lui-même  une  des 

Premières  victimes  de  sa  généreuse  et  trop  funeste  illusion. 
>éputc  de  la  noblesse  de  Colmar  et  de  Schelestadt  aux  étals 
généraux ,  il  se  réunit  au  tiers  état ,  et  vola  avec  lui  sans 
que  jamais  son  zèle  pour  la  cause  du  peuple  lui  fit  oublier  le 
respect  et  la  fldélité  dus  à  la  couronne.  Lorsque  la  guerre  éclata 
en  1792,  Victor  de  Brofflie  fut  envoyé  comme  maréchal  de 
camp  dans  l'armée  de  Lukner,  et  devint  chef  d'état-major  dans 
celle  du  duc  de  Biron.  Il  avait  alors  l'immortel  D^ix  pour 
aide  de  camp.  La  fermeté  avec  laquelle  il  réprima  les  soldats 
mutinés  au  camp  de  Brisack  en  1791,  et  le  relus  de  reconnaître 
les  décrets  du  10  août,  qui  suspendaient  le  pouvoir  royal, 
furent  les  prétendus  crimes  oui  le  conduisirent  à  l'échafaud. 
Il  laissa  quatre  enfants  de  M"**  de  Rosen ,  son  épouse,  fille  du 
maréchal  de  ce  nom.  — -  Achille-Léonce-Victor-Ch ARLES, 
DUC  DE  Broglie,  prince  du  Saint-Empire,  son  fils,  naquit 
en  1785.  Après  avoir  perdu  son  père  à  l'âge  de  neuf  ans,  il 


était  sur  le  point  d'être  aussi  privé  de  sa  inère,relaif^ 
les  prisons  de  Vesoul ,  lorsc|u'un  ancien  et  fidèle  doncte 
parvint  à  la  faire  évader  et  a  la  conduire  sur  le  terntainèk 
Suisse.  Revenue  en  France  après  le  9  thermidor,  elle  coosq 
tous  ses  soins  à  l'éducation  de  son  fils.  Le  jeone  de  Bnih 
montra  d'abord  un  vif  petichanl  pour  la  littératort,  et  mm 
des  talents  précoces  par  quelques  productions  inséra  dashi 
feuilles  périodiques  du  temfi6.  Mab  la  charge  d'aodiirvi 
conseil  d'Etat  qu'il  obtint  en  1809,  l'appela  a  deiètadn|ik 
sérieuses,  et  lui  fit  acquérir  cette  haute  philatoftue  d ot 
profondeur  de  vues  dont  il  a  fait  preuve  dans  sa  carm?  f» 
tique.  Il  devint  successivement  intendant  en  ilUTie,e(  nnéi 
de  l'administration  des  provinces  espagnoles,  <k>nl  le  àém 
était  Valladolid.  Il  fut  en  1812  attadié  à  l'ambuBadedrfa. 
sovie,  ensuite  à  celle  de  Vienne,  et  accompagna  M.  de  Sv^ 
au  congrès  de  Prague.  —  Créé  pair  de  France  en  18U,  il  »4 
mais  inutilement,  l'absolution  pure  et  simple  du  mamîal  V 
Depuis  lors,  il  a  pris  part  à  toutes  les  déliliératiomiaipurtMi 
de  la  chambre,  dont  il  s'est  montré  un  des  oratenn  lnp« 
distingués;  sa  conduite  ferme  et  noble  et  ses  Uleatsona 
homme  d'Etat  l'ont  fait  appeler  plusieurs  fois  au  imftij!(i*4 
à  la  présidence  du  conseil.  —  Le  duc  de  Broglie e»l  Irérit 
la  branche  aînée  de  sa  maison.  Il  a  épousé  en  1816  la  biké 
la  célèbre  M""*"  de  Staël.  -~  AugcstbJoseph  m  Brui. 
PRINCE  de  Revel,  second  fils  du  dernier  maréchal, f( m 
du  pair  de  France,  est  la  tige  de  la  seconde  brand»Kt«4r 
Il  fut  successivement  capitaine  au  régiment  dAonisftwlrà 
camp  du  baron  de  Falkenheim  dans  l'expédition  deifiwfar. 
Le  prince  de  Revel  rejoignit  sott  père  en  émignti«;(t,)fm 
avoir  fait  la  campagne  de  1793  à  l'armée  des  priBoviinttl 
colonel  d*un  réginient  de  son  nom,  qui  pas»  àliffUet^ 
l'Angleterre.  Il  mourut  en  1795  à  Schwilnian  eo  Wetfbk 

—  Alphonse -Gabriel -Octave,  prince  oc  Biwi»- 
Revel,  son  fils,  a  été  créé  maréchal  de  campenisiOiH 
chevalier  de  l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Looisrt  r»»ii 
de  la  Légion  d'honneur.  —  Sa  sœur  a  été  mariée  lu  fetf««* 
Nicolaï,  conseiller  d'Etat  de  l'empereur  de  Russie.— Ciii» 
Louis-Victor,  prince,  abbé  de  Broglie,  troistème Ut* 
maréchal,  a  fondé  pendant  l'émigration  plusieurs coimbi» 
tés  religieuses  en  Allemagne  et  en  Angleterre.  Celle  drl* 
sington,  près  de  Londres,  est  devenue  un  des  plasff*** 
collèges  cfe  la  Grande-Bretagne.  —  Macriœ-JeavM* 
LEiNE,  prince,  ABBÉ  DE  Broglie,  frèrc  puiné do pTtrt^' 
réfugia  en  Pologne  en  1791,  et  y  obtint  la  place  «i*  pf"^* 
l'église  de  Posen.  A  son  retour  en  France,  en  iW5,#w 
nommé  aumdnier  ordinaire  de  l'empereur,  et  deai  w^ 
évéque  d'AcquI  en  Piémont.  Il  professa  peodaDl  frt|« 
temps  la  plus  haute  admiration  pour  le  vaio^ocord'Art^ 
litz;  mais  son  enthousiasme  ne  le  fit  jainab  défier  de  b  ïtf 
de  conduite  que  lui  traçait  sa  conscience.  Betentt  n*f»* 
Gand ,  et  appelé  au  concile  national  de  1809,  il  se  fw** 
hautement  contre  les  volontés  de  Napoléon,  et  reto  b"'' 
ration  de  la  Légion  d'honneur.  Il  fut  jeté  dans  )®P"^*î: 
Vincennes,  où  il  resta  jusqu'aux  événements  pditiqwst''''* 
Il  reprit  alors  ses  fonctions  épiscopales,  et  montra  de  &«*• 
la  même  fermeté  qu'il  avaitdéployéesous  Icgouvfrnfww'^J 
rial.  La  rigidité  de  ses  principes  et  son  zèle  pour  le  cilb«n**|J 
firent  repousser  la  domination, d'un  prince  bérêtiqiif**'*'^ 
cette  conduite  fut  approuvée  par  la  cour  de  R<'"^!'' 
1816).  Il  publia  un  écrit  en  forme  d'instructions  pisloraH* 
le  litre  de  Jugemenl  doctrinal.  Le  roi  de  Hollande,  «bf*^ 
opinions  politiques  émises  dans  cette  brochure,  tm»* 
auteur  devant  la  cour  d'assises  de  Bruxelles,  et  \'wff<^^ 
glie  fut  condamné  à  la  déportation  comme  avantjjj*?^ 
souveraineté  du  roi  de  Hollande  et  provoquée  la  ^'f'JJ*;*^ 
aux  lois.  Il  est  mort  en  exil  à  Paris ,  au  mois  de  p*^  ^ 

—  Victor-Amédée-Marie,  prince  de  ^^^JtJJ'  % 
jeune  des  enfants  du  maréchal,  émigra  avec  son  pe«<«  ^ 
et  fit  toutes  les  campagnes  de  l'armée  de  Condè.  ApW'^ 
rempli  diverses  missions  importantes,  il  rentra  ^l"??*, 
l'agrément  du  roi ,  et  vécut  dans  la  retraite.  looB  }  • 
nomma  commandant  du  département  de  l'Orne»  fn) 
senta  à  la  chambre  des  députés  pendant  plusieurs  sj^^ 
C'est  ainsi  que  toutes  les  générations  de  u  "*••*"  *?j^ 
depuis  répo(|ue  de  son  établissement  en  France,  ^Jr^ 
lées  par  les  éclatants  et  nombreux  services <jo'«l|»^  .  ,. 
leur  patrie  adoptive.  Malgré  la  naturalisation  ''''^'^i,:' 
famille,  les  honneurs  et  les  distinctions  qu'elle  a  reçtf>  ^  '' . 
fonctions  civiles  et  militaires  qu'elle  a  remplie»  jj*"  ^.r 
une  place  au  premier  rang  parmi  les  roaisoM  ^J^.^^-ê 
nbles  du  royaume.  —  Les  armes  de  I*  funilte  jow- 


(  447  }  BKOKES. 

vaincre  ravengle  obstination  de  cet  hérétique,  termina  solemief* 
lement  le  concilede  Constance,  Fan  1H8,  en  prononçant  la  sen- 
tence qui  livra  Jean  Uus  an  bras  séculier.  Après  an  voyage  à  Ge- 
nève el  à  Kome,  le  cardinal  Brogni,  en  1 422.  accepta  le  siège  de 
Genève  en  place  de  cehiid*  A  ries,  quoique  inoins  important,  mais 
pour  revenir  au  milieu  de  ses  concitoyens  et  leur  être  utile  iusqu*â 
sa  mort.  Il  n'eut  pas  la  joie  de  s'y  installer ,  el  il  mourut  a  Rome 
le  15  février  1426, âgé  de  quatre-vingt-quatre  ans.  On  Tenlerra, 
selon  son  désir,  à  Genève,  dans  la  chapelle  des  Machabces,  qu'il 
availfondée.  —  Parmi  tous  ses  actes  de  hiefifai«anceet  ses  pieuses 
institutions,  nous  citerons  la  fondation  du  collège  de  Saint- 
Nicolas  à  Avignon,  destiné  à  vingt-quatre  étudiants,  dont  un 
tiers  du  diocèse  de  Genève  et  par  préférence  du  mandement 
d'Amieci ,  un  tiers  de  la  Savoie,  et  'l'autre  tiers  des  diocèses 
d'Arles  et  de  Vienne  ;  c'est  à  ce  collège  qu'il  légua  sa  bibliothè- 
que^ dont  un  grand  nombre  d'ouvrages  étaient  écrits  de  sa 
main  ;  —  la  fondation  de  l'hôpital  d'Anneci  et  de  plusieurs 
hospices  ;  la  construction  de  manufactures  et  de  maisons  pour 
les  mdigents,  le  don  de  nombreuses  dots  à  de  vertueuses  filles 
età  d'honnêtes  jeunes  gens;  l'entretien  régulierde  trente  pauvres, 
etc.,  etc.  L'abbé  Giraud  Sou  la  vie  a  écrit  V  Histoire  de  Jean  d'A- 
lonzier  AUarmetde  Brogni,  enrdinalde  Viviers,  Paris,  1774  , 
în-t2.  On  trouve  des  notices  plus  authentiques  sur  ce  cardi- 
nal dans  :  Mémoires  pour  l'histoire  ecclésiastique  des  diocèses 
de  Savoie  par  BessoHy  Nancy-Anneci,  1759,  in-4".  —  L'Orai- 
son  funèbre  du  cardinal  de  Brogni  fut  prononcée  en  1426, 
à  Rome,  par  François  Blanchi  de  Vellale.  Elle  est  insérée,  avec 
le  testameot  de  ce  prélat,  dans  l'ouvrage  que  nous  venons  de 
citer. 

BROGUBS  ou  BROQtJES ,  S.  f.  pi.  sortc  de  chaussure  des 
montagnards  écossais  ;  ce  sont  des  espèces  de  souliers  qu'on  at- 
tache avec  des  courroies.  Quelques-uns  écrivent  brognes. 

BBOHON  (JosuÉ),  médecin  à  Coulances  au  XYi*"  siècle ,  a 
laissé  :  1°  De  stirpibus  vel  plantis  ordine  alphabctico  di^ 
gestis  epitome  ,  Caen,  1541,  i«-8°  :  ce  n'est  autre  chose  qu'une 
réimpression  de  VEpitcme  in  RueUium  ,  publiée  en  1559  par 
Léger  Duchéne  ;  2°  Description  d^une  merveilleuse  et  prodù 
aieuse  comète ,  etc.,  plus  un  Traité  présagique  des  comètes, 
Paris,  1568,  in-8°  ;  3"  Almanach  ou  Journal  astrologique , 
avec  les  jugements  prognostiques  pour  fan  1572,  Rouen , 
1771. 

BROHON  (Jacqueline-Aimée)  ,  morte  à  Paris  le  18  octobre 
1778,  composa  deux  romans  :  1**  Us  Amants  philosophes  ou  le 
Triomphe  de  la  raison,  1745 ,  in-12;  2«  les  Tablettes  enchan- 
tées. Dégoûtée  tout  à  coup  des  applaudissements  que  lui  avaient 
valus  cesdeux  ouvrages,  elle  se  retira  dans  la  solitude,  et  s'y  livra, 
pendant  quatorze  ans,  à  la  prière  et  à  la  contemplation.  On  a  pu- 
blié en  1791  des  Instructions  édifiantes  sur  le  jeûne  de  Jésus^ 
Christ  au  désert,  in-12,  et  en  1799  un  extrait  de  ses  ouvrages 


tgêloirmicré  éfaxur;  couronne  princière  sur  l'ècu,  cooromic 
èKilesiir  le  manteau.  A.  B.  D'il. 

•BOGLio  (LE  COMTE  André-Maximilien),  né  à  Recanati 
tes  r£tat  romain ,  le  51  mai  1788 ,  se  distiii^  dans  ses 
éladcs  par  ses  succès  dans  1^  sciences  mathématiques  et  dans 
Il  littérature  grecque.  A  vinet  ans,  il  entra  comme  volontaire 
Uns  h  garde  du  vice-roi  d'Italie ,  d'où  il  passa  dans  le  corps 
kscliASseurs  italiens.  La  décoration  de  la  Lésion  d'honneur  fut 

I  récompense  de  la  valeur  qu'il  déploya  a  Smolensk.  Coa- 
wt  ^e  blessures  à  Matajoroslavitz,  il  fut  laissé  pour  mort  sur  le 
kfi  ip  de  bataille  el  fait  prisonnier  par  les  Russes,  qui  le  con- 
taisErent  en  Sibérie.  Rennu  à  la  liberté,  il  alla  se  ranger  sous  les 
ka(^^aQxdeMarat,et  se  distingua  particulièrement  au  siése  de 
iaël  «.  Après  la  ehute  de  Napoléon  et  celle  de  son  beau-frère, 
i  cLDOïte  Broglio  parcourut  la  mer  Egée  et  T Asie-Mineure, 
■it^  CenstantiDople  et  revint  par  la  Pologne.  Il  épousa  à  Var- 
ne  la  comtesse  Edwige  Sulmienki,  qu'il  amena  dans  sa  patrie 

I I  920.  Du  sein  de  sa  retraite,  il  suivait  d'un  œil  sympatht- 
m  les  eflbrts  que  la  Grèce  faisait  pour  secouer  le  joug  des  mu- 
ilii38AS.  En  1827 ,  il  céda  au  désir  qu'il  nourrissait  depuis 
loçtempê,  et  alla  rejoindre  le  corps  du  général  Church,  qui 
enooMDa  major  de  cavalerie  et  l'attacha  à  l'état-major  général 
le  Tannée.  Broglio  ne  servit  pas  longtemps  la  cause  des  Grecs. 
leSSmoi  1828,  un  boulet  l'atteignit  mortellement ,  au  moment 
é  il  s'éiançait,  avec  le  bataillon  des  philhellènes  à  Passant 
rAnatoKco.  Church  annonça  ainsi  ce  malheur  à  sa  famille  :  a  II 
at  mort  en  héros....  ;  il  ne  nous  reste  de  lui  que  son  exemple  à 
■iter ,  en  versant  notre  sang  pour  la  cause  de  la  Grèce  et  de  la 
iberté.  » 

BftOGLio  (JUfl.\  Or  appelait  de  ce  nom  à  Venise  un  endroit 
ie  la  place  Saint-Marc  où  les  nobles  vénitiens  tenaient  leurs 
Kerouées.  Il  n'était  permis  à  personne  de  passer  pendant  tout 
e  temps  que  duraient  leurs  délibérations. 

BS06JII  (Jean-Allarmet  ,  counu  sous  le  nom  de  cardi- 
lAL  de)  ,  né  en  1542  d'un  paysan  de  Brogni,  village  des  envi^ 
ms  d'Anned  ,  en  Savoie.  Il  était  gardien  de  troupeaux ,  lors- 
(•'■»  jour  des  religieux,  se  rendant  à  Genève,  le  rencontrèrent 
I  furent  frappés  de  sa  bonne  mine  et  de  sa  vive  intelligence.  Il 
ccepCa  de  grand  cœur  leur  proposition  de  les  suivre  à  Genève 
muT  y  étudier ,  et ,  ayant  obtenu  l'assentiment  de  son  père, 
frogni  vint  dans  cette  ville,  et,  grâce  aux  bienfaiteurs  que  la  Pro- 
kleitce  lui  avait  offerts ,  il  se  distingua  tellement  qu'un  cardinal 
emmena  à  Avignon  pour  perfectionner  ses  éludes.  Cest  là  que 
kogni,  fort  versé  déjà  dans  le  droit  canon,  fut  reçu  docteur  et  s  ac- 
«itane  haute  renommée  de  savoir  et  d'habileté.  L'archevêque  de 
lenoe  te  choisit  pour  son  vicaire  général  à  Romans  (Drôme) , 
l  le  pape  Clément  YII,  qtii  siégeait  à  Avignon,  lui  conna 
éducation  de  son  neveu  Uumberl  de  Thoire  de  Vilars,  élève 
mï  it  irrand  honneur  à  son  mai  Ire  et  lui  valut  le  chapeau  de 
trdinalen  1585,  l'évêchéde  Viviers ,  et ,  peu  après,  l'archevê-     ^^  jg  ^^e  de  Manuel  des  vicUmes  de  Jésus  ,  ou  ExtraU 


béd'Arles.  Sous  Benoit  XÏII,  successeur  du  pape  Clément  VII, 
î  cardinal  Brogni  fut  nommé  évéque  d'Oslie  et  de  Velelri ,  el 
b^-cbancetier  de  l'Eglise  romaine.  Malgré  ces  bienfaits , 
togni ,  n'écoutant  que  sa  consciencieuse  et  honorable  convie- 
on,  ne  eessa  de  solliciter  le  terme  du  schisme  déplorable  qui 
ivisaît  alors  l'Eglise  en  engageant  Benoit  Xlfl  à  se  démettre 
•Ion Cairementde  la  tiare.  Ses  supplications  restant  impuissantes, 
vint  en  Italie  escorté  de  dix  autres  cardinaux  pour  hâter  la 
QBvocation  du  concile  de  Pise.  Le  pape  d'Italie  Alexandre  V 
y  conûrma  dans  l'évéché  d'Oslie ,  le  nomma  chancelier  de 
btise  en  1409,  et  lui  remit  l'administration  de  nombreux  évé- 
M.  Brogni  n'emplova  jamais  son  crédit  et  ses  revenus  qu'à 
Mtager  ses  frères  et  a  soutenir  l'Eglise  ;  ainsi ,  lors  de  la  prise 
e  Rome  par  Ladislas,  roi  de  Naples,  le  pape  Jean  XXllI 
ïia  des  troupes  et  recouvra  son  royaume  au  moyen  d'un  prêt 
el7,OOOécusd*orque  lui  adressa  le  cardinal  Brogni.  Noble  con- 
«te  qm  ne  se  démentit  pas  jusqu'à  la  dernière  heure  de  la  vie 
we  vertueux  prélat  1  Se  dévouant  sans  relâche  au  rétablissement 
e  b  pan  dans  l'Eglise ,  Brogni  prit  une  part  active  au  concile 
B  Constance,  dès  son  ouverture,  malgré  son  âge  avancé,  et 
i  présida  depuis  la  sixième  session  jusqu  h  la  quarante  et  unième 
codant  les  années  1415,  1416,  1417  et  1 4 18,  présidence 
histréc  par  de  mémorables  événements  :  déposition  du  pape 
eno  XXIII,  —  alMlication  de  Grégoire  XII,  —  déposition  de 
itfiolt  XIII,  déclaré  parjure,  schismatique  et  hérétique.  Et 
M^ae,  prolitant  de  la  vacance  du  saint-siège,  il  était  facile  au 
wdifial  Brogni  de  trôner  au  Vatican ,  il  s'employa  à  faire 
i«ro«ner  pape  le  cardinal  Colonne  sous  le  nom  de  Martin  V 
^*  noireronre  1417).  Après  d'instantes  et  louables  démarches 
■près  de  Jean  Hus  pour  le  déterminer  à  une  rétractation  publi- 
>  le  cardinal  Brogni,  dont  la  généreuse  éloquence  ne  pot 


des  instructions  que  le  Seigneur  a  données  à  sa  première 
victime. 

BROIE  (écon.  rust.)j  instrument  propre  à  briser  la  tige  du 
chanvre  et  du  lin,  pour  détacher  la  filasse  de  la  chènevotte. 

BROIE,  s.  f.  (term,  de  blason),  feston. 

BROIEMENT  ou  BROIMETT,  S.  f.  (flframm.),  action  de  broyer. 

RROILLOT,  BRIGILLE,  BREIL^BREL,  BRÈLE,  BRELLE, 
BREUIL,  BREUIIXE,  BROt^ILLE,  BROIL,  BROILtET.BROU, 
BROUILLET  ,  BROUI.  BROULIET,  BROYNE,  BRU,  BRVEL, 
BRUEIL,  BRCÉILLE,  BRUI,  BRUIL,  BRtILLE,  BRUILLET, 

BRUILLOT,  BRUL,  BRULIOT  :  petit  et  jeune  t)ois,  taillis  dans 
lequel  les  animaux  ont  coutume  de  se  retirer;  branches  d'ar- 
bres; broussailles ,  qu'on  brûlait  sur  du  terrain  lorsqu'on  vou- 
lait le  défricher  ;  en  bas  latin ,  brogilum,  brogiolum,  broilum, 
brolium,  bruillum;  en  ancien  provençal,  brél,  brouliét, 
bruit  : 

El  jdX  de  Josaphat  y  est  nu, 
Breuil  foulu. 

Roman  iP Alexandre. 

Et  demanda  embuchement  en  un  broillot. 

Roman  de  Merlin. 

BROKES  (F.  BbOCKES). 

BBOKES  (Henri),  jurisconsulte,  né  à  Lubeck  en  1706.  fit 
ses  études  à  Witlenberg,  à  Balle,  à  Leipzig,  occupa  en  1740  une 
chaire  de  droit  à  Wittenberg,  et  «""^  no»" «?%%"* Jf^j^^X 
mestre dans  sa  patrie,  où  il  mourut  le  îl  mai  1773.  On  a  delm 
'  un  grand  nombre  de  traités.  Les  pnnapaux  sont  :  l«  Butorm 


RBOMATKS.  (  448  ) 

juris  romani  succincla,  Wiilcnberg,  1752,  îo-8o,  cl  1742, 
in-S»»  ;  2"  Collegium  juris  Iheticum,  prima  juris  civUis  funda- 
menlajuxla  seriem  Pandeciarnm  exhibens,  ibid.,  i753,  in-8®; 
5"  De  Cicérone  juris  civilis  teste  ac  interprète,  dissertationes 
très,  1738-39-41;  A"*  Seleclœ  Observationes  (orenses,  léna, de 
1748à  1751,etLubcck,  1765,  m-4»et  in  fol.,  etc. 

BROKESBT  (FRANÇOIS),  ecclésiastique  anglais,  non-confor- 
misle,  né  à  Stoke,  dans  le  comté  de  I^icesler,  mort  vers  l'année 
1718,  fut  associé  du  collège  de  la  Trinité  à  Oxford,  et  recteur 
de  Rowley,  dans  le  comté  (fVorck.  On  a  de  lui  une  ViedeJ.-C; 
une  Histoire  du  gouvernement  de  la  primitive  Eglise  pendant 
les  trois  premiers  siècles  et  le  commencement  du  quatrième , 
1712,  in-8<'  en  latin ,  bon  ouvrage,  mais  peu  <!onnu  hors  de  TAn- 
ffleterre;  et  la  Vie  de  Henri  Dodwell ,  Londres,  i715,în-8«, 
3  vol.  en  anglais.  On  lui  attribue  un  traité  intitulé  :  De  Védu- 
cation  par  rapport  aux  écoles  de  grammaire  et  aux  univer- 
sités, 17tO,in-8o,  et  il  a  eu  part  a  la  compilation  publiée  par 
M.  Nelson,  sous  le  titre  de  Fêtes  et  Fastes  de  t Eglise  d'An- 
gleterre, 

BROMAGUSouBROMAGUMf^^oj/r.dnc),  station  intermédiaire 
sur  la  grande  voie  militaire  romaine,  qui  conduisait  d*ltalie  en 
Germanie  :  dans  quelques  éditions  de  Vltinerarium  Àntoninum, 
ce  nom  est  écrit  l^roma^um;  sur  la  carte  théodosienne,  il  est  écrit 
FtVomapu^.  D'après  Fun  et  Tautre  de  ces  deux  documents,  le 
lieu  est  à  8  m.  p.  de  Viviscus,ei  à  6  m.  p.  de  Minidunum. 
D*aprèscela,  sa  position,  qui  n*esl  pas  encore  nettement  déter- 
minée, ne  peut  tomber  qu'aux  environs  du  village  suisse  actuel 
Promaxens,  situésur  la  Broie,  dans  le  canton  de  Fribourg.  Bien 
des  raisons  militent  en  faveur  de  cette  hypothèse,  développée 
par  Louis  de  Haller,  après  qu'il  eut  été  précédé  par  des  hommes 
compétents.  Outre  la  similitude  frappante  de  ces  deux  noms 
Bromagus  et  Promazens,  dont  le  dernier  est  môme  Bromagens 
dans  des  documents  anciens,  on  a  trouvé  près  de  ce  village  des 
antiquités  romaines ,  et  même  des  traces  d'une  voie  mililaire 
romaine,  traces  qu'on  peut  poursuivre  distinctement  depuis 
Vevey,  par  Attalens,  Bossonens,  Palaisieux,  Oron  et  Pro- 
mazens,  jusqu'à  Moudon;  enfm,  il  y  a  la  distance  entre  Pro- 
Diazenset  les  deux  stations  mentioimées  ci-dessus.  Dans  tous  les 
cas ,  il  nous  paraîtrait  diffîcile  de  prouver  que  Bromagus  ait  été 
situé  sur  le  lac  de  Bré,  près  de  Rue,  de  Barroman,  de  Romont 
00  enfin  de  Baugi. 

BBOMATES  [chimie).  Les  bromates  n*ont encore  été  que  peu 
étudiés.  M.  Balard  n'a  môme  examiné  d*une  manière  spéciale 
que  ceux  de  potasse  et  de  baryte,  et,  depuis,  M.  Philippe  Cas- 
sola, professeur  de  chimie  à  Naples,  a  fait  seulement  quelques 
observations  isolées  sur  un  certain  nombre  d'autres.  Mais , 
comme  le  brome  participe  des  propriétés  du  chlore  et  de  l'iode, 
cl  qu'il  se  trouve  placé  entre  ces  deux  corps  dans  l'action  qu'il 
exerce  sur  tous  les  autres ,  de  telle  manière ,  par  exemple,  que 
son  afiinité  pour  Thydrogène  est  moins  grande  que  celle  du 
chlore  et  plus  grande  que  celle  de  l'iode,  tandis  que  son  affinité 
pour  Toxygène  est  au  contraire  plus  faible  que  celle  de  l'iode  et 
moins  faible  que  celle  du  chlore,  il  serait  facile  d'en  tracer  ici 
rhistoire  générale.  Cependant  nous  ne  croyons  pas  devoir  le 
faire.  Ce  que  nous  dirons  de  quelques  bromates,  et  surtout  du 
bromate  de  potasse ,  suffira  pour  mettre  les  lecteurs  dans  le 
cas  de  le  tracer  eux-mêmes.  Nous  observerons  seulement  : 
1°  que  tous  les  bromates  sont  docoin  posa  blés  par  le  feu;  2°  que, 
projetés  sur  des  charbons  incandescents,  ils  les  font  briller  plus 
vivement;  3° qu'ils  sont  tous  très-peu  solubles  dans  l'eau,  et 
insolubles  dans  Talcool  ;  4"  qu'aucun  bromate  ne  se  trouve  dans 
la  nature;  5°  que  tous  peuvent  être  faits  directement;  que  les 
bromates  alcahns ,  en  raison  de  leur  peu  de  solubilité ,  peuvent 
être  aussi  obtenus  par  l'action  directe  du  brome  sur  les  alcalis; 
6°  que  les  bromates  neutres  sont,  comines  les  clilorales  et  les 
îodates,  formés  d'une  telle  quantité  d'oxyde  et  d'acide,  que  l'oxy- 
gène de  Foxyde  est  à  l'oxygène  de  l'aricle  comme  1  à  5 ,  et  qu'ils 
ont  pour  formule  (RO,  Br'  O'),  en  désignant  le  radical  de 
l'oxide  par  R  ;  7°  qu'ils  sont  faciles  à  distinguer  ou  à  reconnaî- 
tre en  ce  que,  traites  par  l'acide  sulfureux,  1  acide  suKhydrique, 
ils  sont  tout  à  coup  décomposés  avec  dégagement  de  brrtme ,  et 
que,  rois  en  contact  avec  l'acide  sulfurique  concentré,  il  se  dé- 
gage tout  à  la  fois  du  brome  et  de  l'oxygène.  —  Bromate  de 
POTASSE.  Peu  soluble  dans  l'eau  froide  ;  beaucoup  plus  soluble 
dans  l'eau  bouillante;  ne  se  dissout  pas  dans  l'alcool  concentré; 
cristallise  en  aiguilles  ou  en  lames  ;  se  transforme  par  l'action 
de  la  chaleur  en  oxygène  et  en  bromure  de  potassium  ;  déflagre 
sur  les  charbons  incandescents,  et  donne,  par  son  mélange  avec 

je  soufre,  une  poudre  qui  détone  par  le  choc;  se  décompose  par ,,— ^«rnsp»*' 

les  acides  sulfhydrique,  broncliydrique,  chlorhydrique,  en  don-     ployéesdans  ce  but.  En  effet, sans  mentionner leswjp^^ 
nant  lieu ,  avec  les  trois  premiers,  à  un  dégagement  de  brome,     niques  (sels,  oxydes)  suspendus  ou  dissous  dans  les  «1 


BR03IAT0L0GIE. 

et,  avec  le  dernier,  à  une  combinaison  de  chlore  et  de  br^b^ 
d^ge  avec  l'acide  sulfurique  affaibli  de  I  oxygène  et  do  ium 
de  brome,  à  la  chaleur  de  l'ébullition  ;  se  prépare  en  uju^I 
brume  ou  de  la  chlorure  de  brume  avec  une  dissolution  cm» 
Irée  de  potasse,  et  lavant  a  l'alcool  le  précipité  de  bromiienf 
forme.  Dissous  dans  l'eau,  le  bromate  de  potasse  m  ^\ 
point  les  sels  de  plomb,  forme  avec  l'azotate  de  protoiii^i 
mercure  un  précipité  blanc  jaunâtre,  soluble  dans  l'adde  a» 
que,  et  précipite  de  la  dissolution  d'azotate  d'argent  uoenié 
blanche,  qui  noircit  à  peine  au  contact  de  la  laïui^.-k. 
MATE  DE  BARYTE.  lusoluble  dans  l'alcool,  très-peu  yMt(st 
l'eau  froide,  plus  soluble  dans  l'eau  bouillante,  fonoMi^ 
cristaux  aciculaires,  fusant  avec  une  flamme  verte  surlctdv- 
bons  ardents;  s'obtient  comme  celui  de  potasse.  —  Baoïin 
DE  STRONTiANE.  Presque  insoluble  dans  l'eau;  s'obtioiint^ 
composant  le  bromate  de  potasse  par  le  chlorure  de  stnaoc: 
en  excès,  et  lavant  le  précipité  avec  de  l'alcool.  ~  Bioiiiu 
MAGNÉSIE.  La  dissolution  de  bromate  de  potasse  ne  forne^ 
de  précipité  dans  celle  de  sulfate  de  magnésie;  roaisleBdtt 
des  deux  liqueurs,  abandonné  à  l'évaporation  spooUocr.iM 
déposer  des  cristaux  en  petites  aiguilles  pyramidales isoleMj 
cristaux  donnent  les  réactions  de  l'acide  bromique  el  de lih- 
gnésie.  Il  s'en  produit  d'autres  en  même  temps,  sou  for»  ^ 
prismes  allonges  au  fond  delà  capsule.  £n sabstitoiollei^ 
rurede  magnésium  au  sulfate  de  magnésie ,  l'on  n'obtiot  w 
l'évaporation  qu'une  masse  n'offrant  aucune  trace  decrislatte- 
tion  et  présentant  l'aspect  d'un  vernis.  —  Bromate  u  m 
La  dissolution  du  bromate  de  potasse  produit,  avec Itsilâtfd! 
protoxyde  de  fer  cristallisé,  un  bromate  correspoodMit.qiijp- 
parait,  au  moment  même  de  l'immersion  du  crisU^mit«tt 
d'un  précipité  blanc  vcrdâtre.  Mais,  au  bout  de  q«^i»»' 
condes,  il  passe  au  rouge  jaunâtre,  tandis  que  la lim.ii 
colorant  en  jaune,  exhale  l'odeur  du  brôroe.  L'ox;^«fe« 
sur-oxyde  donc  aux  dépens  de  l'acide  bromique,  et  doooeib' 
sanceà  un  sous-bromate  de  peroxyde.  Les  mêmes  effirtsy» 
nifestent ,  mais  seulement  avec  un  peu  moins  de  prooptits^, 
lorsque  les  deux  sels  sont  mis  en  présence  à  l'état  de*»* 
lions  un  peu  étendues.  —  Bromate  de  PROTOiTDEPtiii> 
Il  se  précipite  en  versant  goutte  à  goutte  la  dissolution  iltm^ 

{)roto-chlorure  d'étain  dans  celle  de  bromate  de  poUflt.i 
orme  des  flocons  blancs,  qui  passent  au  jauneanbrâldc^i^ 
que  temps,  puis  au  jaune  orangé,  et  Bnissentàlalongotiari 
changer  en  une  poudre  blanche  de  bi-oxyde  d'claio.  W» 
que  ces  phénomènes  se  produisent,  il  y  a  du  brome  ni  «^ 
berté,  et  qui  se  manifeste  par  son  odeur.  —  BiomATE  0'ui  i* 
sel,  suivant  M.  Cassola,  s'obtient  sous  forme  de  loajw»*- 
guilles,  d'un  rouge  pourpre  magniûaue,  en  soumettant il'*^ 
poration  spontanée  un  mélange  de  aissolulions  de  bnnait* 

Îiotasse  et  de  chlorure  d'or.  I^s  cristaux  de  broroaled'or.f  * 
brment  au-dessus  de  ceux  de  chlorure  de  potassium,  4*^' 
sont  parfaitement  séparés,  offrent  la  forme  de  prisœesi^ 
pans,  dont  la  base  est  tronquée.  Ils  se  dissolvent  dans  Tfa*.* 
la  liqueur  prend  une  couleur  d'un  beau  pourpre, ou  uk* 
d'hyacinthe,  suivant  sa  concentration.  M.  Cassobaotofl"^ 
cette  coloration,  en  raison  de  son  intensité,  pooiaila»^' 
attester  la  présence  de  l'or,  même  en  fort  petite  qoantiif-» 
une  dissolution;  et  que  la  liaueur  obtenue  en  '^'^*J 
exemple,  deux  gouttes  de  dissolution  de  chlorure  d'or  «»• 
onces  d'eau ,  passait  au  jaune  très-légèrement  rose  par  ii» 
du  bromate  de  potasse,  tandis  que  le  chlorure  *^'^?'2ià 
comparativement,  la  troublait  à  peine.  Le  bromate  <**?. 
reste  détruit,  comme  les  autres  sols  du  même  genre,  ptf '" 
chlorhydrique,  qui  en  dégage  du  brome.  .   ^ 

Le  baron  L.  J.  Thésard  (de  l'InsUUt 
BR03IAT0L0GIE  [term,  d'hygiène),  axttVMek à» 90^^ 
Ppwixx,  aliment,  et  XJp;,  discours,  qui  signifie  science ««• 
des  aliments.  Il  ne  faut  pas  confonore  les  ^^^^^,Z^ 
(nourriture,  mets,  aliment),  avec  le  substantif  Pfip?  (P**JJ 
mauvaise  odeur),  d'où  l'on  a  dérivé  le  mot  brônie,»* 
on  désigne  un  corps  simple  nouvellement  ^^*^'*îV?„pt 
.  ci-après).  —  Les  corps  organisés  (animaux  et  fcgn^"^ 


(  F.  ci-après) 


sent  dans  le  monde  extérieur  l'air,  l'eau  et  des  «w  ^ 
empruntés  soit  aux  autres  corps  organisés ,  swt  aflj' 
bruts  ou  minéraux,  pour  se  les  assimiler.  ^. t]^,i 
d'emprunt  portent  alors  le  nom  d'aliment,  fl*""Jii 
acception  générale,  comprend  tout  ce  qui  ^^J^goi 
histoire  naturelle  et  en  physiologie  générale,  *j"  "r  «^ 
cette  grande  extension  au  sens  aonne  an  mol  •""J^' JJ^ 
dans  le  fait  une  quantité  innombrable  de  substance 


BKOME. 


(449) 


BKOME. 


vaot  de  boissons  ou  mêlés  aux  alimeots  solides ,  on  peat  foire 
remarquer  que  y  depuis  les  mets  les  plus  savoureux,  préparés 
avec  le  plus  de  soin  par  l'art  culinaire ,  jusqu'aux  excréments 
la  plus  fétides  et  aux  matériaux  putrides,  tout  est  utilisé  et  peut 
serrir  d'aliment  aux  animaux.  Ce  qui  eslexcrément  pour  l'un  est 
80  mets  recherché  pr  l'autre.  L'homme  lui-même  n'extrait  pas 
toujours  des  intestms  des  animaux  servis  sur  sa  table  les  suos- 
laoocsexcrémentitielles  :  il  les  recherche  même  dans  la  bécasse  et 
U  grive,  qu'il  laisse  plus  ou  moins  faisander.  Il  sait  aussi  atten- 
dre C]ue  certaines  chairs  fermes  et  indigestes  aient  subi  un  com- 
mencement de  fermentation  putride.  C'est  ce  qu'il  fait  pour  la 
nie  ,  dont  l'odeur  ammoniacale  semble  exciter  l'appétit  d'un 
loormand.  Nous  devons  nous  borner  à  faire  remarquer  que,  dans 
a  nm-aladie  connue  sous  le  nom  de  pica  ^  F.  ce  nom  ) ,  une  subs- 
ancr^  non  alimentaire  et  nuisible  excite  le  désir  de  manger. 
>(l^  perversion  du  goût  cause  l'ëloignement  pour  les  aliments, 
oit  orainaires ,  soit  même  pour  ceux  qui  sont  le  plus  suscepti- 
fes  d'éveiller  l'appétit.  En  hygiène,  sous  le  nom  de  bromatolo- 
^,  CD  traite  des  aliments,  des  boissons,  de  quelques  opérations 
uli  «aires,  et  des  cohdiments  ou  assaisonnements  :  on  indique 
racr  action  sur  l'organe  du  goiU  (saveur),  sur  l'estomac  (digesti- 
itliSe  plus  ou  moins  facile) ,  et  sur  tout  Tor^nisme  (  propriétés 
Buiritives  et  excitantes).  Ces  agents  hygiéniques  sont  classés 
parmi  les  ingesta  (K.  ce  mot),  et  distingués,  i^  des  médicaments  ; 
V  des  poisons  (F.  pour  plus  de  détails,  les  mots  Abstii<(encb, 
fBUNE  ,  Diète  ,  Diététique  ,  Hygiène  ,  Médicaments  , 
Phaeh AGOLOGiE ,  PoisoNS ,  TOXICOLOGIE).  On  appelle  bro- 
oDOgraphie  (de  ^p&pia  et  de  ^pâcptiv,  décrire)  la  partie  de  la 
sdence  qui  traite  spécialement  de  la  description  des  aliments. 

BmoMBEBG  (Canal  db),  ou  de  la  netze  (géogr,).  Il  joint  la 
Brahe  àla  Nelze,  et  la  Vistule  à  l'Oder,  la  Sprée,  la  Havel  et  l'Elbe. 
Il  a  6  lieues  de  4,000  mètres  (2,000  toises)  de  lon^ ,  9  mètres  de 
irge,  et  1  mètre  15  centimètres  de  profondeur  ;  il  a  56  écluses, 
t  porte  des  embarcations  de  400  à  600  tonneaux.  M.  de 
Ikvnkenkoff  a  fait  creuser  ce  canal  de  1772  à  1774.  Il  prend  son 
tom  de  Bromberg,  chef-lieu  d'une  présidence  prussienne  de  la 
Tovince  de  Posen ,  et  ville  de  7,600  habitants,  dont  le  nom  po- 
sais est  Bydgosz. 

BBOMB  {ehimte).  En  examinant  les  eaux  mères  des  salines 
es  côtes  de  la  Méditerranée ,  M.  Balard  découvrit  le  brome 
ans  le  courant  de  l'année  1826.  Il  paratt  y  exister  à  l'état  de 
romure  de  magnésium.  Depuis  cette  époque ,  on  l'a  rencontré 
ans  d'autres  salines ,  telles  que  celles  de  Kreutznach  ,  de 
abuften ,  de  Salins ,  de  Shombec ,  de  Suiza  ;  dans  les  eaux  de 
i  mer,  à  l'état  de  bromures  de  sodium ,  de  magnésium  et  de 
ikâum  ;  dans  celles  du  lac  Âsphaltique,  dans  les  eaux  minéra- 
s  de  Bourbonne-les-Bains  et  de  Lons-le-Saulnier,  dans  les 
Mnges,  dans  quelques  plantes  marines,  dans  un  minerai  de 
ne  et  dans  le  cadimum  de  Silésie.  —  Le  brome ,  à  la  lempé- 
ture  ordinaire,  est  liquide ,  d'un  rouge  brun  foncé  en  masse , 
un  rooge  hyacinthe  en  couche  mince.  L'odeur  forte,  désagréa- 
e,  dont  il  est  doué ,  et  qui  a  quelque  analogie  avec  celle  du 
ilore,  lui  a  (ait  donner  le  nom  qu'il  porte  (de  PprâfAoç,  infection). 
1  saveur  est  très^^ustique.  Sa  densité  =  2,066.  Celle  de  sa 
tpeur,  déterminée  par  le  calcul  =  5,3955;  son  poids  atomique 
:  ^489,15.  Applique  sur  la  peau,  il  la  corrode  en  la  colorant 
rtement  en  jaune.  Il  agit  avec  énergie  sur  les  animaux  :  une 
mite,  déposée  dans  le  bec  d'un  oiseau,  suffit  pour  lui  donner 

mort.  —  Le  brome  entre  en  ébullition  à  47%  et  répand  des 
peurs  rouges  comme  celles  de  l'acide  hypo--aiotique.  A  — 
^9  il  se  solidifie,  devient  cassant,  présente  une  structure  cristal- 
le  et  une  couleur  gris  de  plomb.  Pur,  il  ne  conduit  point 
-lectridté  ;  mais  lorsqu'il  est  mélangé  avec  de  l'eau ,  ces  corps 
'▼iennent  ensemble  meilleurs  conducteurs  que  chacun  pris 
parement.  Par  l'action  de  la  pile  sur  eux,  l'eau  seule  est  dé- 
mposée,  sans  qu'aucun  de  ses  éléments  se  combine  avec  le 
^râe.  —  La  flamme  d'une  bougie,  plongée  dans  la  vapeur  du 
<^e,  devient  verte  à  sa  base,  rou^e  à  sa  partie  supérieure,  et 
-teint  bientôt  après.  —  Son  affinité  pour  l'oxygène  est  très- 
ble  :  aussi,  pour  que  la  combinaison  ait  lieu,  est-il  nécessaire 
le  l'oxygène  soit  à  l'état  de  gaz  naissant  ^  de  là  résulte  de  l'acide 
omique,  qui  est  le  seul  composé  connu  que  ces  corps  puissent 
f^t^er,  —  Sa  tendance  à  s'unir  avec  l'hydrogène,  au  contraire, 
^  lI^lS^"^^'  toutefois  l'action  est  nulle  a  la  température  de 
ioHtsphère,  même  sous  l'influence  solaire;  mais  a  une  tem- 
rature  élevée,  il  y  a  toujours  production  de  gaz  bromhydri- 
^•—  n  parait  que  le  brume  attaque  plus  facilement  l'hydro- 
ne  dans  plusieurs  de  ses  combinaisons  que  lorsqu'il  est  libre. 
Boioîns  9  M.  Balard  a  observé  qu'il  décomposait  tout  à  coup 
pnosphore  d'hydrogène,  l'acide  sulfhydriqueet  l'adde  iodhy- 
■^ne,  et  que,  employé  en  quantité  convenable,  il  en  séparait 

IT. 


le  phosphore,  le  soufre  et  la  vapeur  d'iode  ;  sans  doute  il  agirait 
de  même  sur  l'adde  sélenhydrique,  et  sur  les  hydrnres  d'arsenic 
et  de  tellure.  M.  Balard  a  également  observe  qu'il  détruisait 
instantanément  la  teinture  de  tournesol,  la  dissolution  d'indigo 
et  plusieurs  autres  matières  organiques.  —  Le  brome  se  com-~ 
bine  d'ailleurs  avec  le  silicium,  le  carbone ,  le  phosphore,  le 
soufre,  le  chlore,  l'iode,  les  métaux,  et  forme  avec  eux  des  com- 
posés. —  L'eau  ne  dissout  que  peu  de  brome  ;  il  est  très-solu- 
ble  dans  l'alcool  et  surtout  dans  l'éther.  L'alcool  et  l'éther  bro- 
mes perdent  leur  teinte  en  quelques  jours  et  deviennent  addes, 
ce  qui  prouve  qu'il  doit  y  avoir  réaction  entre  le  brome  et  l'hy- 
drogène. —  Préparation  du  brome.  Premier  procédé.  Dans 
les  eaux  mères  des  salines,  l'on  fait  passer  un  courant  de  chlore 
qui  décompose  les  bromures  métalliques;  il  en  résulte  des  chlo- 
rures et  du  brome  qui,  en  se  dissolvant  dans  la  liqueur,  la  colorent 
en  rouge  pâle.  Lorsque  cette  couleur  cesse  de  s'accrottre,  on 
agite  les  eaux  mères  avec  de  l'éther  qui  s'empare  du  brome  et 
les  décolore.  Par  le  repos,  l'éther  se  rassemble  a  leur  surface  ;  on 
le  décante,  et  on  le  traite  par  une  dissolution  concentrée  d'hv- 
drate  de  potasse ,  qui  le  décolore  à  son  tour  et  le  met  en  état  ae 
servir  pour  de  nouvelles  préparations,  après  l'avoir  décanté  de 
nouveau.  La  potasse  doit  être  remise  en  contact  avec  de  l'éther 
brome  jusqu'à  ce  qu'elle  refuse  de  se  décolorer.  A  celte  époque, 
elle  est  amenée  à  1  état  de  bromure  de  potassium  et  de  bromate 
de  potasse.  On  l'évaporé  à  sicdté,  et  le  résidu  est  calciné  jus- 
qu'au rouge  pour  détruire  le  bromate  qui,  perdant  son  oxygène. 


se  fait  dans  une  cornue  de  verre ,  dont  le  tube  est  muni  d'un 
bec  recourbé,  plongeant  dans  un  flacon  qui  contient  de  l'eau. 
Le  brème,  plus  dense  que  celle-d,  se  rassemble  à  la  partie  infé- 
rieure. Les  phénomènes  qui  se  passent  dans  cette  opération  sont 
analogies  à  ceux  que  l'on  observe  dans  l'extraction  du  chlore. — 
Deuxième  procédé.  Le  bromure  de  magnésium  ne  pouvant  être 
desséché  sans  perte  de  brome,  M.  Desfosses  a  proposé  de  dé- 
composer les  sels  magnésiens  des  eaux  mères  des  salines ,  par 
une  suffisante  quantité  d'hydrate  de  chaux;  de  filtrer  la  liqueur, 
de'  l'évaporer  à  siccité,  et  d'employer  immédiatement  le  résida 
pour  en  extraire  le  brome  par  l'acide  chlorhydrique  et  le  bi*oxyde 
de  manganèse,  en  se  servant  à  cet  effet  d'un  appardi  semblable 
à  celui  qui  vient  d'être  décrit.  Dans  cette  opération ,  l'adde 
chlorhydrique,  en  présence  du  bi*-oxyde  de  manganèse ,  donne 
naissance  à  du  protochlorure  de  manganèse,  à  de  l'eau,  et  à  du 
chlore  qui,  décomposant  le  bromure  de  caldum,  s'empare  de  ce 
métal  et  met  le  br(^me  en  liberté.  —  A  la  vérité,  l'eau  qui  sur- 
na^  contient  toujours  du  chlorure  de  brome  ;  mais  rien  de  plus 
facile  que  d'en  extraire  le  brome  ;  c'est  d']^  ajouter  de  l'eau  de 
baryte  jusqu'à  ce  que  la  liqueur  n'altère  m  le  papier  bleu  ni  le 
papier  rouge  de  tournesol,  il  se  produit  des  chlorure  et  bromure 
de  narium,  et  il  se  forme  en  même  temps  des  chlorate  et  bromate 
de  protoxyde  de  barium  qui,  par  l'évaporation  et  la  caici nation, 
perdent  leur  oxygène  et  se  transforment  en  chlorure  et  en  bro- 
mure. Par  l'alcool  on  dissout  seulement  le  bromure;  puis,  éva- 
porant la  dissolution ,  on  obtient  du  bromure  de  barium  pur, 
d'où  l'on  retire  le  brome  par  l'acide  'sulfurique  et  le  bi-oxyde 
de  manganèse,  comme  il  a  été  dit  plus  haut. 

Baron  L.  J.  thénard  (de  l'Institut). 

BROME,  s.  m.  (6o(an.),  genre  de  plantes  de  la  famille  des 
graminées  ;  petit  arbuste.  ~  Gade  du  Nord. 

BEOME  ou  BEOMEE  (mylhol.) ,  une  des  nourrices  de  Bac- 
chus,  fut  placée  par  son  nourrisson  parmi  les  étoiles,  ou  bien , 
comme  le  disent  certaines  traditions ,  fut  rajeunie ,  soit  par 
Médée,  soit  par  Thétis.  Il  est  évident  que  ceux  qui  admettent 
simfultanément  ces  deux  traditions  sont  infidèles  à  l'esprit  des 
mythes  antiques.  Quelques  mythologues  font  de  Bromée  une 
des  Hyades,  ce  qui  n'est  pas  incondliable  avec  l'apothéose  d- 
dessus.  Au  surplus ,  le  fait  évident ,  c'est  que  Bromée  n'a  été 
inventée  que  pour  rendre  raison  de  Bromios.  A  chaque  grand 
dieu  il  faut  un  parèdre,  mâle  ou  femelle,  jeune  ou  vieux ,  dieu 
ou  mortel.  Bromée  est  ce  parèdre ,  et  l'on  en  a  fait  une 
nourrice. 

BBOME  (Richard),  auteur  comique  anglais,  qui  vivait  sous 
Charles  I*^,  avait  été  dans  sa  jeunesse  domestique  de  Ben 
Johnson.  Ses  pièces,  au  nombre  de  quinze,  se  font  remarquer 
par  la  régulante  du  plan  et  la  peinture  des  caractères.  Elles 
obtinrent  un  grand  succès  dans  leur  nouveauté  ;  et  plusieurs,  à 
l'aide  de  quelques  changements ,  ont  reparu  depuis  avec 
honneur  sur  la  scène  anglaise,  particulièrement  la  comédie 
intitulée:  2a  Troupe  joviale.  Brome  mourut  en  1652.  Dix  de  ses 

57 


fiNOMrfief.f>. 


(450) 


BKOHIQVE* 


liMtHWllM  (iMt  «(/•  iiiiIflM/'AfTM^mhlr  i^r  AlesawlreBrome,  en 
«vol.  lu  «  .  M»..;-.  *'i 

MMOMI'.  (  Al  M4)^f»liK  ;  ^  p^irtir  »n^Um  «I  procureur  pré»  la 
HHit  «In  I^KMlff*»  MM«  1^  r^gJMïilriiarU»!!,  né  en  t^i'i'i, mort 
Ml  «it(H),  (M«  Ml  r<'HMf<|i*^f  parmi  !«  |Hu.sriia0df  rarti^ans  de  la 
itHiiMt  toYHh*  Il  («t  «ulenr  ri  une  gramk  partie  des  odes,  wn- 
INiU,  rliitfiM»nv  ('\fturMmmt%,  etc.,  qui  furent  publiés  contre  les 
rlipulill('Mlri«.  («rnoant  la  rébellion  et  soos  le  protectorat  de 
iiroMiwrlL  Aprét  la  restauration  »  cet  difTéreotes  pièces  de 
Hr^Hiio  lurent  imprimées  ensemMe  avec  ses  épitres  et  autres 
piMoêf  1601,  I  ^*À.  io-^.  il  a  aussi  publié  une  traduction 
d'Horace ,  faite  en  commun  a%ec  d'autres  auteurs  et  qui  est 
•saez  estimée;  et  une  coméflie  intitulée  :  Ui  ÂmanU  ruiéë.  — 
Baome  (  Jacques  a  publié  quelques  relations  de  «ovage  ;  la  plus 
connue  est  intitulée  :  TravtU  in  England  io  SetMamd  and 
WaUi,  lioodresy  1700;  ibidem,  1707,  in-tf  ;  la  première  édition 
tfasi  paru  sous  le  nom  de  Uoger.  On  estime  aussi  son  voyage 
CD  Espagne  et  en  Italie,  Travtls  ikrough  PorUigal ,  Sfmim 

)d  iUJ^,  Londres,  1712,  in-ë  . 

BBOMCL  Olals  ,  médecin  et  IwUniste suédois ,  né  en  ITôO 
la  pnnince  de  Neride,  mort  en  1705 ,  a  pol  ^je  un  petit 
usfrage  sur  des  plantes  de  Gotbemtiourj ,  soos  îe  titre  de  : 
Ckiorit  (^o^Aira ,  Gothembuorç ,  IGdi,  in-«\  O  pa}5,  $ûoé 
SOos  le  57«  decré  de  latituile^  ne  pt^iitsi^  qïma  tics-pctit 
■ombre  de  plantes,  pmii  lesquelles  il  y  cb  a  tres-f^u  de  re- 
Burquables,  et  dont  aocnne  ne  lui  est  partkuiière.  Cet  iHirrage 
n'a  d'autre  mérite  que  d'être  \^  prans«;r  qni  àV.  Lait  eoniuilre 
ks  plantes  de  S<iède-  A  la  suite  de  »  Ch.onj  .hî  /!•  r** ,  il  a 
dboné  le  Catnio'jue  des  Uttcs  de  UjUr.ique  i«?  5a  bu>i.i*Uièque, 
d  Ton  voit,  par  le  oumbre  de  ses  libres,  qu  il  étudiait  cette 
floeiice  arec  beaucoup  de  zèle  et  sous  tous  ses  rapptirts.  On  a 
UBOore  de  loi  on  traité  sur  le  houblon  «  qui  est  estiaié  :  1^  jïn- 
p9iogia,cic.^  G-jtbeffibuurz,  tt>)*T  :  Simkuuim,  1740;*»  Sk 
pUmiU'de,  éispmUUio  medirm  .  Upsal ,  IHin,  iu^*'  ;  S*'  A»  Atm- 
èficis  Urresiri^nê  iiàtrutêqmê  im  wudicima  pntprieiaiibus 
uiftfe  rrrio  usm ,  la  Ha>e,  lt>7:>^  iiK-4*':  4-*  Caiaio^ut  yraeru/û, 
am  ProUromus  i^dicùiptcùiiioris  remit  curioê^rmm^  lumar- 
tifieimitum  fmmm  tmtmrmUmm^  f««  imtrninUur  $n  Pimanlkeca 
OU  BnfmtUii.  Gothemboor^,  i^^,  m-V-.  Cest  U  description 
#uu  cabinet  qu'il  s'était  fanne  et  son  dernier  ouirage.  Plumier 
M  a  dédié  un  genre  de  plantes,  soœ  le  nom  de  brtmelia;  il  ne 
icnfrrmait  que  quolqoe^  pUiiteï>  d' Amêriaue  ;  mais  il  est  de- 
venu i^ins  n<.HiibnHi\  et  ^mu»  intéressant,  depuis  que  Linné  y  a 
rnini  r4aanj>,  ^kat  Te^wi-e  le  plus  généralement  cultivée  en 
fittro^H^fvuraa  truit.  qu:  iait  les  dk-lices  de  nos  tables,  est 
BUUimei!'  W^^m*  m  mmk^^ju.  iXjus  Broiuel  avait  accompagné  en 
qnaluo  de  uK\kvtn  piu>:eurs  ambassades  suédoises  en  Angle- 
lerre^  en  UoitJuioe  et  eu  Aiieinagne. 

mnoMCt  ,  M%«Mis  VoV ,  tîU  d*Olaiis,  né  à  Stockliolm  en 
167^,  UK^rt  en  ITSI ,  fut  premier roéiiecin  du  roi  de  Suède,  cl 
wrésiaenl  du  o»î!i -r^  de  meiiecine  de  Stockholm.  U  avait  fait  ses 
rtu<1<s  à  Leyle  et  à  iHfonl ,  et  il  fut  reçu  docteur  à  Reims.  Il  a 
publié  un  tHi^nij:t*  intitulé  :  Liihographiœ  Suecanœ^  Sp^ci- 
«•cn,  etc..»  qui  a  paru  swTessivement  dans  les  Acta  Htleraria 
5uert>,  iVpuis  t7^^  jusqu en  1730.  Lauleur  y  décrit  non-seu- 
lement K^  nu^rbresel  les  autres  pierres  proprement  dites,  mais 
aus>i  toutes  U^  iviuréliwis  pierreuses,  mais  celles  qui  se  forment 
dan>  U  vossit*  de  l  Iwmnie  et  dans  colle  des  animaux.  Il  a  com- 
iiow*  quclqut^  écrits  imporUnts  sur  la  médecine;  il  a  beaucoup 
conlrilmo  A  n  jvuulre  en  Sutnle  l'étude  des  saences  physiques. 
IXins  Ion  ÀHm  lUleraria  Sufcia  de  1750,  il  a  aussi  donné  : 
ffiflorin  MMmùiHiiliVfl  stHtUorum  et  magnalum  Sueciœ, 

llNOMl^i.i%,  s.  t  ^,6<»MM.n  genre  de  plante  dont  le  nom  a  été 
dérixodo  ivlui  de  Bnm»cL  minlecin  suédois.  La  fleur  des  plantes 
tio  tv  Kcnrt^  onI  en  n)st»,  ct>nijK>séc  de  trois  pétales  disposés  en 
ivnd,  et  soulenus  i>ar  un  calice  qui  devient  dans  la  suite  un 
IVuH  o\oWU\  dix  INC  en  trois  It>ges  remplies  de  semences  un  peu 
allons  o'iol  prcMiuo  c)linilrique8. 

OHt>M|!;i.iAt:hKSy6omn.>,f«millenaturelledes  plantes  mono- 
c^»h  ItHlonocîi .  In  plupart  jMins  corolle,  à  élamines  attachées  au 
i^liiv.  A  ini  ineu  llbrcuses  rattachant  «u  tronc  des  arbres  voisins. 
lou*  io^  Liviwiy  qui  la  ouni^senl  sont  originaires  des  contrées 
t  h««»loH  du  continent  nnïéricain.  Olle  famille  renferme  Taiia- 
11,1*1  nu  hmnirlia.  le  Mlcairnia,  le  bonai>artca  et  la  tillandsie, 

rnii.i\o  ri  Io  kiuataî*.  .  .  ,     ,     ,  , 

diuiMisiiMiM^s  ,  î».  m.  pi.  ^ôo^H.),  fanullc  de  plantes  dont 

riUuMi.tx  lail  p.ulio.  On  dit  aussi  broméUacéfs, 
HMtiWMKi.i>^t;iiiXAtMis),ct»lèbrf  chirurgien  anglais,  né 

tm  I  M  J,  élail  dcpui»  longloi«|w»  attftdié  à  la  pnncesse  douai- 

tu^M>  tloiittllcj»,  loinqu  d  lut  nommé  en  1707  premier  chirurgien 


du  roi  d'Angleterre.  Il  était  attaché  atusi  i  rbùoiii)  ^ 
Georges  et  premier  chirurgien  à  l'hôpital  Lod,  àUfoniij,- 
diiquel  il  avait  contribué.  Il  fit  représenter  aa  profil  df(H,' 
blissementen  1755,  sur  le  théâtre  de  Drury-Lane,  aneanaral 
comédie,  intitulée  :  Ihe  Cily  Malch ,  qu'il  avail  reloocW^. 
même.  U  mourut  le  2i  septembre  1792.  L'art  cbinirgiati 
doit  un  çrand  nombre  de  faits  pratiques  et  d'invcnuoii  ■ 
modifications  d'instruments  et  de  procédés.  Ainsi,  pirn^ 
pie,  il  fait  subir  quelques  changements  à  la  fnétbodetni 
laquelle  Chesclden  exécutait  l'opération  de  la  taille,  etcoitn. 
tant  pour  dilater  la  plaie  extérieure  que  pour  ooirir  luf^r 
un  gorgeret  double  dont  l'un  des  côtés  offrait  une  luw  :-^ 
cfaaute.  Le  premier  aussi  il  a  recommandé  des  pinces  «W^ 
à  tirer  an  dehors  les  vaisseaux  sur  lesquels  on  doit  ijf/v 
des  ligatures  dans  les  amputations.  Ses  ouvrages  sodI  :  ^ 
bus  analowùcui  gêner aiium  humani  eorpont  pêrUt%  4% 
eomprekendenê  ;  adjungilur  êyllabus  chirurgiens  frrtfm 
ekirurgûB  cperationet  complectens ,  Londres,  1744), n^. 
2^  Observations  sur  les  ver  tut  de  différentes  tifiettiiu 
relie,  en  anglais,  Londres,  1757,  in-8";  traduit  en  fnnçtt^^ 
ris.  l7Gt,  in-12  ;  S""  Réflexions  fondési  sur  Vexfiritiib  •  i^ 
l^re  à  Us  wtètkode  aeluellement  en  vogue  de  traiter  lu  fmn 
inoeuléts,  en  anglais,  Londres,  1767  ,  in-8*^,  4*  Oticnni 
d4  chirurgie,  en  anglais,  Londres,  1775,  2  vol.  in^. 

BSOMHTDRlQUK  ^AciDE)  (chim,).  Cet  addeolpmi. 
incolore; sa  saveur  est  très-caustique,  son  odeur piqDaki 
suflbcante;  sa  densité  est  3,731  ,  ou  égale  à  lanKMbrdrnè 
du  gaz  hydrogène  et  de  la  vapeur  de  brume.  11  èàlhoifi 
en  combustion  et  rougit  fortement  la  teinture  de t«tf«l m 
poids  atomique  est  de  495,5898.  Exposé  à  une  btttMif- 
rature,  il  n'éprouve  aucune  altération,  même  sons  fiofianf 
du  gaz  oxygène.  Mis  en  contact  avec  l'air,  il  répand  de  n|i« 
blanches ,  à  la  manière  du  gaz  chlorhydriqae.  hmiiir^ir 
talloïdes,  le  chlore  seul  le  décompose;  il  s'empare  de  fb^*^ 
gène  et  met  le  brome  en  liberté.  Plusieurs  roétaoxfxy^ 
aussi  la  décomposition  ;  mais  alors  c'est  le  brume  quintal^ 
et  c'est  l'hydrogène  qui  devient  libre.  L'action  qniloaï** 
le  phosphure  d'hydroçène  est  la  même  que  celle  de  iw 
iodhydrique;  il  s'y  unit  et  forme  un  composé  sasa^ 
cristalliser  en  cubes.  Le  gaz  bromhydriquc  est  Ut»*-' 
dans  l'eau  ;  il  en  résulte  une  dissolution  caustique  quia  ti>  • 
grande  analogie  avec  l'acide  chlorhydrique  liquide,  et  q»*' 
sout  des  quantités  très-notables  de  brome.  —  Ia  gax  b^'-' 
drique  se  préparc  comme  le  gaz  iodhydrique,  en  roetw* 
contact  le  brome ,  le  phosphore  et  l'eau;  seulement,»!'* 
recueillir  le  produit  gazeux  dans  des  éproaveltes  «a,* 
d'air,  on  le  recueille  dans  des  éprouveltes  pleines  de  bkt- 
On  pourrait  aussi  l'obtenir  en  traitant  le  bromure  de  ï^^- 
par  l'acide  sulfurique,  tout  comme  on  obtient  le  gai  rtlr- 
drique  par  la  réaction  de  l'acide  sulfurique  sur  le  dït*'^ 
sodium  ;  mais,  d'une  part,  le  bromure  de  polassium (j***- 
souvent  un  peu  de  chlorure  de  sodium  ,  l'acide  brombî-f* 
se  trouverait  mêlé  d'acide  chlorhydrique;  cl  d'autre p»* -  ^ 
aurait  une  petite  partie  de  l'acide  sulfurique  décorop***'''*' 
duction  d'acide  sulfureux,  d'eau  et  de  vapeur  ^^^*^ 
gaz  bromhydriquc  s'analyse  de  même  (jue  ^^^'^'jîjAl', 
et  se  trouve  composé  ainsi  que  lui  d  un  volume  dhpir» 
et  d'un  demi-volume  de  vapeur  de  brome.  .  , ,, 

BBOMIQUE  (Acide)  (chim.).  Le  brume  ne  s*unit a .  fl|^ 
qu'à  l'état  naissant  et  qu'en  une  seule  proportion;  de  j'' 
bromique  découvert  par  M.  Balard.  C'est  du  bromate"*-» 
quonlexlrail,  en  mettant  en  contact  une  dissoluiioo '^*  _ 
avec  l'acide  sulfurique  faible,  et  procédant  comme  t*  '  ' 
pour  l'extraction  de  l'acide  chlorique(F.  CblouOI»  '  '_ 


pousser  plus  loin  la  conceniraiion ,  une  parue  "\^ 
transformerait  en  oxygène  et  brome;  l'autre  senp^^ 
l'eau  est  donc  nécessaire  à  la  constitution  ^^^^^J^  • 
—  L'acide  bromique  rougit  fortement  le  papier  de  toff*^^ 
le  décolore  ensuite  en  peu  de  temps.  Son  ^î^*'*''' *J?1^^  • 
sa  saveur  forte  sans  être  caustique.  Les  addes  ^^^j^  '^  ^ 
hydrique,  bromhydrique,  chlorhydrique,  i«'*|[**'*L 
composent.  Tous  le  désoxygènent  :  le  premier  donn'      . 
l'acide  sulfurique  ,  les  quatre  autres  à  de  *'^"Jt7a,- 
cas  le  brome  devient  libre,  si  ce  n'est  avec  *«^ •<**'*.  .^  r 
drique  et  iodhydrique;  il  se  forme  alors  un  <***"*'-* 
et  un  bromure  d'iode.  —  Unis  aux  bases,  ces  ^J^r 
comportent  de  même  avec  l'acide  bromique. -*• 'T. 
mique  précipite  en    bhinc  l'azoUtc  d'argent,  ^^^ 
d'azoUtc de proloxydede  mercure,  ks  diasolutioMO'»" 


BBOH1JIIBS.  (  451  ) 

e  plomb;  maïs,  pour  pea  qu'on  ajoute  d*eau ,  le  bromate  de 
lomb  se  redisâout.  —  L'acide  bromiaue  concentré  produit  a?ec 
alcool  et  rétber  des  phénomènes  analogues  à  ceux  que  produit 
idde  chlorique  :  la  liqueur  s'échauffe  fortement,  Tacide  se 
écompoee ,  du  brome  devient  libre ,  ii  y  a  formation  d'acide 
xtiqoe  et  même  d'éther  acétique.  —  Les  quantités  d'oxygène 
de  brume  qui  le  composent  se  déterminent  comme  celles  de 
tlore  et  d'oxygène  qui  constituent  l'acide  chlorique  :  on  trouve 
nsi  qac  l'adde  bromique  est  formé  de  : 


BROMURES. 


2  al.  brome  =  2  X  489,153  +  5  at.  oxygène  =  5  X  100. 

)nc,  poids  atomique  de  l'adde  bromique  Br'  0*  =  1478,506. 

BROMios  ou  BBOHIUS  (myl/io/.),  cclcbre  surnom  de  Bac- 
os.  Ou  en  ignore  Torigine.  Les  élymologies  qu'on  en  donne 

réduisent  a  deux  :  1^  Brome  ou  Bromie,  sa  nourrice  ;  S^'^pmt», 
xik'itf  faire  du  bruit,  soit  à  cause  du  retenlissemenl  de  la  lou- 
e  qui  l'accompagna  la  première  fois,  soit  à  cause  des  clameurs 
s  baccbanlcs,  soit  à  cause  du  bruit  que  font  les  buveurs.  — 
D  autre  Bromios,  £gyptide,  fut  lue  par  sa  femme  Erato  la  nuit 

ses  noces. 

BBOMOS  ou  BBOMOTyS.  m.  (botan.),  plante  comprise  dans  la 
isse  des  graminées.  Ses  feuilles  ressemblent  à  celles  de  l'avoine 
ivage.  aie  est  délersive  et  vulnéraire. 

BKOMOS  (mylhol.),  centaure,  fut  tué  par  Thésée  aux  noces  de 
rithods. 

BROMPTON  (Jean)>  bénédictin  anglais,  abbé  de  Sorevall  ou 
Tevall,  dans  le  comté  d'York,  n'est  connu  que  pour  avoir 
>nné  son  nom  à  une  chronique,  qui  n'est  pas  de  lui,  mais  qui 
lis  lai  aurait  sans  doute  été  perdue.  Cette  chronique  comprend 
I  espace  de  six  cent  dix  ans,  depuis  l'an  588  que  saint  Au- 
islin  arriva  en  Angleterre,  jusqu'en  l'an  1198,  époque  de  la 
ortde  Richard  I*^  Elle  fut  imprimée  avec  neuf  autres  ou vra- 
5  historiques,  par  les  soins  de  Roger  Bwisden,  Londres,  1652, 
-folio.  On  présume  que  l'auteur  vivait  sous  le  rèjgne  d*E- 
»mrd  IIL  II  a  copié  Hoveden  en  beaucoup  d'endroits  de  son 
ivrage. 

BROMUBES  (chitn.).  Il  existe  une  si  grande  analogie  entre  les 
opriélêsdes  bromures  et  celles  des  chlorures,  que,  connaissant 
I  unes,  il  est  fadie  de  prévoir  les  autres.  Lorsqu'un  chlorure 
t  volatil,  le  bromure  correspondant  l'est  aussi  plus  ou  moins, 
l'un  se  dissout  dans  l'eau  ou  est  sans  action  sur  elle,  l'autre  y 
l  lui-même  soluble  ou  insoluble.  La  forme  de  l'un  est  celle  de 
utre,  à  quelques  exceptions  près.  Même  manière  d*étre  avec 
;  métalloïdes,  les  métaux,  les  alcalis,  les  oxydes  en  général,  les 
ides  sulfuriqne  et  azotique,  etc.,  les  sels  :  seulement  on  re- 
irque  (]u*à  Faide  de  la  chaleur  le  chlore  chasse  le  brome  de  ses 
[nbinaisons  avec  les  métaux,  et  que  l'adde  sulfuriane  concen- 
'  est  en  partie  décomposé  par  les  bromures,  en  donnant  de 
ride  bromhydrique,  de  la  vapeur  de  brome  et  du  gaz  sulfu* 
IX.  On  observe  encore  que  tous  les  bromures  sont  solides,  et 
ans  volatils  que  les  chlorures.  —  Etal  naturel.  Les  bromures 
sodium,  de  calcium  et  de  magnésium  sont  les  seuls  que 
a  rencontre  dans  la  nature  ;  ils  se  trouvent  en  très-petite 
intité  dans  les  eaux  de  la  mer  ou  de  quelques  salins. —  Com^ 
tition.  Leur  composition  est  la  même  que  celle  des  chlorures. 
Préparation,  Les  bromures  s'obtiennent  par  l'un  des  six 
•cédés  qui  suivent  : 

l'*^  Par  métal  et  vapeur  de  brome  (1). 

jes  proto-bromures  d'arsenk, 

—  d'anlirooine, 

—  de  zinc, 

—  de  cadmiimiy 

—  de  nickel, 

—  de  cobalt, 

—  de  cuhrre, 
^-  de  bismuth. 

<e  bHoromiire  d  ettiQ. 
^  sesqin-broaiare  de  Jer. 


I)  L'aetiofi  du  brome  tar  l'arsenic,  l'antimoine,  l'étaîn  est  très-rive 
tgnipéfatarfl  ordinaire  :  elle  a  lien  avec  lumière.  H  en  ert  de  même 
oeQes  da  poCaMMm  et  da  sodium  :  ctUe  du  potassium  ett  même  ai 
■de,  qu'il  y  a  comme  tiploston. 


2*=  Par  acide  bromhydrique  liquide  et  métoL 

Le  bromure  de  zinc. 
Les  proto-bromures  de  fer, 
—  d'étain. 

3'  Par  acide  bromhydrique  et  acide  azotique^ 


Le  bi-bromure  de  platine. 
Le  bi-bromure  d'or. 

4^  Par  acide  bromhydrique  liquide  et  oxydes  ou  carbonatee  (I). 

Presque  tous  les  bromures. 

5«  Par  double  décomposition. 

Le  bromure  d'argent  et  le  proto-bromure  de  mercure,  tous 
deux  insolubles. 
Le  proto-bromure  de  plomb,  três-pen  soluble. 

6«  Par  éther  chargé  de  brame. 

Les  bromures  de  potassium, 
—  de  sodium. 

—  Ces  divers  procédés  s'exécutent  comme  ceox  qui  sont  relatib 
à  la  préparation  des  chlorures,  et  qui  ont  été  décrits  avec  soin. 

—  Caractères  génériques.  Lorsque  l'on  chauffe  un  mélange  de 
bi-sulfate  de  potasse  et  de  bromure  dans  un  tube  de  verre,  bieo- 
tôt  apparaissent  des  vapeurs  rouges  de  brome  qui  se  trouvent 
mêlées  d*acide  sulfureux.  A  la  vérité,  les  hypo-azotates  tralléi 
de  la  même  manière  laissent  aussi  dégager  des  vapeurs  rouges; 
mais  ces  sels  produisent  également  le  même  phénomène  avec 
l'acide  sulfuriqne  étendu  d'eau,  et  au^entent  d'ailleurs  la  com- 
bustion des  charbons  ardents,  propnétés  que  ne  possèdent  pas 
les  bromures.  Examinons  maintenant  qneloues  bromures  ea 
particulier. — Bromures  alcalins.  Ils  ressemblent  aux  chlorures, 
si  ce  n'est  que  le  bromure  de  sodium  cristallise  aundessoos 
de  +  30»,  en  tables  hexagones  qui  contiennent  26,37  pour  iOO 
d'eau  ;  que  le  bromure  de  barium  affecte  toujours  la  forme  de 
petits  mamelons  opagues,  et  est  soluble  dans  l'alcool.  Ceux  àè 
potassium  et  de  sodium  se  font  avec  l'éther  brome,  la  potasse 
et  la  simde;  on  ne  saurait  les  obtenir  avec  les  métaux  et  le  brômo^ 
Faction  est  trop  violente.  Pour  la  préparation  des  autres,  il  font 
se  servir  de  bases  et  d'acide  bromhyd noue. — Bromures  terreues. 
Ils  ressemblent  aussi  beaucoup  aux  cblonires.  Comme  eox,  ils 
s'échauffent  considérablement  avec  l'eau,  et,  lorsqu'on  évapore 
leurs  dissolutions  jusqu'à  siccité  et  qu'on  calcine  le  résida,  le 
bromure,  pr  la  décomposition  de  l'eau,  se  transforme  en  adde 
bromhydrique  qui  se  vaporise,  et  en  oxyde  métallique  fixe.  Pour* 
les  avoir  anhydres,  il  faudrait  faire  passer  de  la  vapeur  de  brome 
sur  le  métal  dans  un  tnbe  exposé  à  l'action  du  leu  :  la  combi- 
naison aurait  lieu  avec  dégagement  de  lumière;  mais  on  se  les 
procure  ordinairement  en  traitant  les  oxydes  ou  les  carbonates 

Cr  l'adde  bromhydricpie.  —  Proto^omure  d'arsenic  ( AsBr*). 
I  préparation  peut  s  en  faire  dans  une  petite  cornue  de  verre 
tubulée  ;  on  y  met  du  br^me,  et  l'on  y  projette  successivement 
de  petites  quantités  d'arsenic,  jusqu'à  ce  que  le  métal  cesse  de 
s'enflammer.  Alors  on  chauffe  la  comne  :  le  bromure  entre  eo 
ébullition,  et  se  condense  en  un  liquide  transparent  légèrement 
dtrin  qne  l'on  recueille  dans  un  petit  flacon,  et  qui  cristallise  en 
longs  prismes  par  le  refroidissement.  Ce  bromure  est  solide  au- 
dessous  de  +  30°,  liquide  de  30  à  25»,  gazeux  ^920«;  il  attire 
l'humidité  de  l'air:  et  toutefois,  mis  en  contact  avecl'eaii,  U 
la  décompose,  et  se  transforme  en  oxy-bromure  insoluble  » 
et  en  un  bromhydrate  de  bromure ,  soluble.  —  Proto^bro^ 


se  transforme  par  l'eau  en  protoxyde-bromure  et  enaddebrom- 
hydriqueaui  retient  un  peu  de  protoxydeen  dissolution. — Proie- 
bromure  de  plomb  (PbBr*).  C'est  en  versant  du  bromure  de  po- 
tassium ou  de  sodium  dans  l'azotate  de  plomb  qn'on  l'obtient  ; 
il  se  prédpite  en  poudre  blanche,  cristalline,  oui  par  la  chaleur 
se  fond  en  un  liquide  ronge,  et  se  prend  par  le  refroidissement 

(1)  Cet  acide  peut  être  prq>aré  en  mettant  le  brome  en  contact  avec 
l'eau,  et  faisant  passer  du  gaz  sulfliydrique  à  travers  la  Uqueor. 


BBOMUEB. 


(453) 


BKOHcam. 


en  une  masse  d'un  beau  jaune.  ^Proto^omure  de  mercure. 
Blanc,  pulvérulent,  insoluble,  s'obtient  en  décomposant  l'azoUte 
de  protoxyde  de  mercure  par  îe  bromure  de  potassium. — Bi- 
bromure  de  mercure.  On  se  le  procure  en  traitant  le  mercure 
on  le  proto-bromure  mercuriet  par  Teau  et  le  brome.  Il  est 
solnble  dans  Feaa,  l'alcool,  l'éther,  sans  couleur,  cristallisable, 
fusible,  susceptible  de  se  sublimer  et  de  former  des  bromures 
doubles,  comme  lebi-chloruredc  mercuTe.—Bromure  d'argent. 
Il  se  précipite  en  flocons  blancs  d'abord,  mais  qui  bientôt  de- 
viennent d  un  jaune  pâle,  lorsqu'on  verse  du  bromure  de  potas- 
sium ou  de  sodium  dans  Fazolate  d'argent.  Il  est  insoluble  dans 
l'eau,  dans  l'acide  azotique  faible,  presque  insoluble  dans  l'acide 
concentré,  tr^^-soluble  au  contraire  dans  l'ammoniaque.  La  lu- 
mière le  noircit.  La  chaleur  en  opère  facilement  la  fusion  ;  il  se 
prend  par  le  refroidissement  en  une  masse  transparente  d'un 
jaune  pur  et  intense.  Bi-bromure  de  platine.  On  Tobtient  en 
dissolvant  le  platine  dans  un  mélange  d'acide  bromhydrique  et 
d'acide  azotique.  Sa  dissolution  est  d'un  brun  rou^eâtre,  et  se 
prend  en  une  masse  cristalline,  brune,  par  évaporation.  Ce  bro- 
mure s'unit  aux  bromures  alcalins»  comme  le  bi-chlorure  de 
S  latine.  Celui  de  potassium  est  peu  solubleetcristalliseen  grains 
'un  rouge  intense;  les  autres  sont  très-solubles  et  cristallisent 
en  prismes  d'un  rouge  cinabre,  — Tri-bromure  d^or.  S'obtient 
comme  celui  de  platine  ;  se  prend  comme  lui  par  évaporation, 
en  une  masse  saline,  mais  qui  est  d'un  rouge  foncé;  et  forme, 
comme  lui  encore,  des  bromures  doubles,  analogues  aux  dou- 
bles chlorures.  Celui  de  potassium  cristallise  en  tables  rouges, 
qui  s'effleurissent  à  l'air. 

BROMURE  DE  SILICIUM  (chimie).  Le  bromure  de  silicium 
se  forme  dans  les  mêmes  circonstances  que  le  chlorure  de  sili- 
cium ,  c'est-àndire  en  faisant  passer  dans  un  tube  de  porcelaine, 
du  brome  en  vapeur  à  travers  un  mélange  intime  et  incandes- 
cent de  silicium  et  de  charbon.  Ce  bromure  est  liquide, incolore, 
Irès-volatil,  susceptible  de  répandre  des  vapeurs  tr^paisses 
dans  l'air  et  de  se  congeler  à  12  ou  15^  au-dessous  de  zéro.  Son 
odeur  est  fortement  étnérée,  et  sa  densité  plus  grande  que  celle 
de  l'acide  sulfurique;  il  bout  à  iBO^  ;  agité  avec  un  peu  d'eau,  il 
la  décompose  promptement  en  produisant  beaucoup  de  chaleur, 
de  l'acide  bromhydrique  et  de  la  silice.  Plusieurs  métaux,  et 
particulièrement  le  potassium,  s'emparent  du  brome  au  moyen 
d'une  légère  chaleur;  il  en  résulte  même  une  détonation  qui 
brise  fréquemment  le  tube  où  elle  a  lieu.  —  Bromure  de  car- 
BOFIE.  Le  brome  n'a  encore  été  combiné  qu'en  une  proportion 
avec  le  carbone.  Le  bromure  qui  en  résulte  est  liquide  et  a  la 
plus  grande  analogie  avec  le  proto-iodure  de  carbone.  Selon 
toute  apparence,  il  est  l'équivalent  de  celui-ci.  M.  Sérullas  est 
parvenu  à  le  produire  en  versant  peu  â  peu  dans  un  tube  un  peu 
targe  et  fermé  par  un  bout  deux  parties  de  brome  sur  une  par- 
tie de  per-iodure  de  carbone.  L'action  est  instantanée  ;  il  y  a 
développement  de  beaucoup  de  chaleur j  on  entend,  au  moment 
du  contact,  un  bruit  semblable  à  celui  d'un  fer  incandescent 
qu'on  plonge  d^ns  l'eau  ;  il  se  forme  un  bromure  d'iode  et  un 
bromure  de  carbone,  que  l'on  doit  mettre  en  contact  avec  de 
Teau  alcalisée  par  la  potasse,  jusqu'à  ce  que  de  l'iode  qui  appa- 
raît d'abord  soit  dissous.  Alors  il  faut  réunir  le  bromure  dans  un 
verre  long  et  étroit,  et  l'abandonner  à  lui-même  pendant  quel- 

3 ne  temps.  Une  matière  blanche,  qui  ne  parait  être  que  de  l'io- 
ato  de  potasse,  se  rassemble  à  la  surface.  Le  bromure  doit  être 
enlevé  avec  une  pipette;  mais,  comme  il  contient  toujours  une 
petite  c[uantité  d  iodure  qui  échappe  à  l'action  du  brome,  on  le 
fera  séjourner  sous  uneeau  légèrement  alcalisée;  le  proto-iodure 
se  décomposera  en  même  temps  qu'un  peu  de  bromure  qui, 
étant  prédominant ,  restera  enfin  pur.  On  conçoit  qulndépen- 
dammont  du  bromure  de  carbone  et  de  l'iodate  de  potasse,  il 
pourrait  se  former  des  iodure  et  bromure  de  potassium,  et  même 
du  bromate  de  potasse.  Le  bromure  de  carbone  est  un  liquide 
incolore,  dont  I  odeur  est  éthérée  et  la  saveur  très-sucrée;  il  se 
solidifie  à  0^;  sa  volatilité  est  grande,  sa  solubilité  dans  l'eau, 
faible;  un  papier  qui  en  est  imbibé,  et  que  l'on  chauffe  à  la 
flamme  de  I alcool,  donne  des  vapeurs  rou^tres;  ce  qui 
prouve  que  le  bromure  est  décomposé.  Placé  sous  l'eau,  il^  se 
colore  peu  à  peu  ;  sans  doute  qu'alors  une  petite  quantité*  de 
brume  devient  libre.  —  Bromures  de  phosphore.  Les  bro- 
mures de  phosphore  s'obtiennent  en  mettant  le  br6me  en  con- 
tact avec  le  phosphore,  dans  un  flacon  rempli  de  gaz  carboni- 
que ;  la  réaction  est  subite  et  accompagnée  de  calorique  et  de 
lumière.  Deux  produits  prennent  naissance  :  l'un,  liquide,  qui 
occupe  la  partie  inférieure;  c'est  le  proto-bromure  de  phos- 
phore ;  l'autre,  solide  et  cristallin,  qui  s'attache  à  la  paroi  supé- 
rieure du  vase  ;  c'est  le  deuto-bromure.  —  ProUhbromure,  Li- 
quide à  la  température  ordinaire,  il  conserve  cet  état  jusqu'à 


forme  en  deuto-bromure.  Le  chlore  le  décooipoieeoi'vnZ 
au  phosphore  et  mettant  le  brome  en  liberté.  Soo  kImiI 
a  est  très-grande;  il  se  produit  tout  à  coop  de  raddeil^ 


l'eau 


pboreux  et  de l'adde  bromhydrique  qui  se  d^ise  à  ràMà 
gaz,  s'il  n'y  a  que  peu  d'eau.  —  ^(o-6foaitiff.  ubroa^ 
liquide  à  la  température  ordinaire,  jaune,  plus  deneqacj 
d'une  odeur  très-piouante,  susceptiole  de  cristalliserai 
boîdes.  Chauffé  peu  a  peu,  il  se  résout  en  an  liqaide  rt» 
bientôt  entre  en  ébullition  et  prodoit  des  vapeun  de  lai— 
couleur,  lesquelles  se  condensent  en  ai^lles  sur  les  a«ï 
col  de  la  cornue.  Il  se  comporte  avec  l'air  comme  le  pnb^ 


Bioitui 
SOUFRE.  Le  soufre  sublimé  se  dissout  dans  le  brteie  d  im 

naissance  à  un  liquide  d'un  aspect  huileux,  d'ooetafiir» 

geâtre,  susceptible  de  répandre  comme  le  chlororedesoofrti 

contact  de  l'air,  des  vapeurs  blanches  dont  l'odeor  nmké 

de  ce  composé.  A  la  température  ordinaire,  reaaagitiaM 

sur  le  bromure  de  soufre:  mais,  à  la  température  de  ÏMim 

il  se  prod  uit  une  lésère  détonation,  et  il  se  forme  de  raode  hr» 

hydrique,  de  l'acide  sulfurique  et  de  l'acide  sullhjdii|Kb 

chlore  décompose  le  bromure  de  soufre,  en  s'ooissiilMMÉt 

et  mettant  le  brome  en  liberté. 

Baron  L.-J.  THÉ!<ABD^/l«(àt- 

BRON  ou  BRONTius  (NicOLAS  DB),  poëtelatii,peiD« 
dans  les  premières  années  du  xvi*  siècle,  savait bni^ 
ans  le  latin,  le  grec  et  l'hébreu.  Après  ses  bumanilâ,il(^A 
les  mathématiques,  le  droit  et  la  médecine.  On  ne  coonii  lin 
autre  chose  de  sa  vie.  Nous  avons  de  lui  :  1^  Ubelltu  (o^ 
diariam  tum  virlutis  adipiscendœ ,  tum  liikrartimfirvdtm 
rationem  perdocenSf  Anvers,  15'il,  petit  in-S<',oniédefi^ 
en  bois.  C'est  un  traité  de  la  manière  d'étudier  les  lettra;  H 
utilitateel  harmonia  arlium  libellui,  ibid.,  1541,  petit  »« 
Bron  y  démontre  que  toutes  les  connaissances  hamaioats- 
chaînent,  et  que  pour  être  fort  dans  une,  il  faotlesétoditrl* 
ZP  Nicol.  B.  Carmina,  ibid.,  1541,  petit  in-8<».  Cepetil»*» 
ne  contient  que  quatre  pièces  :  la  première  est  uneiwiwi* 
l'empereur  Charles-Quint  de  faire  la  guerre  aoi  Torcs;*i» 
seconde,  l'auteur  exhorte  les  jeunes  Flamands  à  cesser  dff» 
dre  part  aux  débats  de  la  politique  pour  se  mieaxliTmii" 
tude;  dans  la  troisième,  adressée  aux  seigneors  duHii»» 
les  invile  à  ne  point  se  laisser  abattre  par  1«  revers;  «■' 
quatrième  est  un  panégyrique  de  cette  province  et  de»*^ 
bitants. 

BRONCHADE,  S.  f.(jfram.),  action  de  broncber.Ceniol«* 

BRONCHER,  V.  n.  (gromm.),  faire  un  faMpa5,c|»pp»J 
s'emploie  tigurément  au  sens  nioral, et  signifie foi^V-r^ 
bialement  et  figurément ,  Il  n'y  a  si  bon  «*«^  J'*^ 
il  n'y  a  point  d'homme  si  habile  <iui  ne  fiasse  qoelqoew - 
fautes,  qui  ne  se  trompe  quelquefois.  ^ 

BRONCHES  (anal.). Ce  sontdes  conduitscartiUgio»*^ 
neux  résultant  de  la  bifurcation  de  la  trachée-artéft,etîf  ^ 
buant  dans  les  poumons,  où  ils  servent  à  l'introductiooet)  u*^ 
de  l'air  atmosphérique.  L'intérieur  de  ce  conduit  est  tip*^ 
une  membrane  muqueuse  qui  reçoit  là  le  nom  ^frlZ^ 
Les  bronches,  une  fois  parvenues  dans  les  P^^*""^"**  *Ji\^ 
et  subdivisent  en  des  milliers  de  tubes  qui  concoarw  ^ 
tiellement  à  former  le  parenchyme  pulmonaire.      ^^ 

BRONCHIAL,  ALE,  adj.  (anal.) ooi appartient  «wbï«* 
organes  contenus  dans  la  poitrine,  ta  veine  brouMi- 

BRONdHiQUE,  adj.  des  deux  genres  (lerm.  '•"JJfJ'iiJ 
a  rapport,  qui  appartient  aux  bronches.  Veine$,tf^ 
chiques f  nerfs  bronchiques.  ^ 

BRONCH  iTlB  (méd.),  inflammation  desbrondies,rbo|^ 
rhe,  fièvrecatarrnale,catarrheaiguou  muqueux,  ^^•'fJC 
monie,  connue  dans  certaines  épidémies  sous  le  w»"^ 
follette,  influenza.  Tous  les  âges  sont  exposés  à  «^**7J. 
mais  spécialement  la  vieillesse  et  renfancc.  Les  ^^'"^U 
raissent  plus  sujettes  que  les  hommes.  Parmi  les  ^^^J^ 
vent  produire  la  bronchite,  la  plus  influente  est  stfJ^^ 
le  froid.  L'action  des  saisons  est  manifeste  :  on  a  ^^p 
printemps  et  à  l'automne,  les  rhumes  éUieol  "^*^ 
fréquents  qu'à  toute  autre  époque  de  Tannée.—  w,,. 
débute  ordinairement  par  un  rhume  de  ^^"^•••t'JILte^ 
tête,  courbature;  bientôt  l'inflammation  <'««*^r^|.r 
naux  aériens,  le  timbre  de  la  voix  s'altère,  nne  «•c* 


BBONCHITE. 


(453) 


BKOHCOCiLB. 


Chalei^rfe  mtnifesle  dans  le  larynx  et  derrière  le  sternum  »  an 
liaiotjillenient  désagréable  proroque  des  secousses  de  toux 
iècbe  ^  fatigante  ;  au  bout  de  deux  ou  trois  jours ,  la  toux  dé- 
fient bumide,  le  malade  rejette  des  crachats  niants,  semblables 
ido  blanc  d'œuf ,  quelquefois  striés  de  sang  :  lorsque  les  quin- 
tes ont  été  très-riolentes,  il  survient  des  nausées  et  des  ?omisse- 
ments.  La  toux  devient  de  moins  en  moins  douloureuse,  les 
quintes  diminuent,  les  crachats  sont  plus  facilement  expectorés, 
ils  contiennent  des  grumeaux  opaques,  jaunâtres  ou  verdâtres, 
mû  bientôt  constituent  la  totalité  des  crachats.  La  durée  de  cette 
oemière  période  est  ordinairement  de  plusieurs  semaines.  — 
La  bronchite  peut  être  accompagnée  d'une  gône  considérable  de 
la  respiration,  survenue  tout  a  coup,  et  pouvant  amener  la  mort 
dans  un  temps  très-court  ;  on  a  donné  a  cette  espèce  le  nom  de 
catarrhe  suffocant.  Le  rhume  peut  se  terminer  par  une  fluxion 
de  poitrine.  —  Le  traitement  de  la  bronchite  exige  quelquefois 
ta  saignée,  lorsque  la  fièvre  est  forte,  le  malade  vigoureux.  Si  le 
naïade  n'est  pas  d*nne  forte  constitution ,  s'il  y  a  une  douleur 
écale  très-prononcée ,  on  doit  donner  la  préférence  aux  sang- 
mesou  aux  ventouses  scarifiées.  Les  tisanes  les  plus  générale- 
inent  emplovées  sont  :  l'infusion  de  mauve,,  de  guimauve,  de 
riolette»  de  bouillon  blanc;  une  décoction  d'orge,  de  gruau,  de 
lattes,  défiles,  de  jujubes,  de  lichen  d'Islande  (avec  la  pré- 
aiution  de  jeter  la  première  eau).  Ces  tisanes  seront  sucrées 
ivec  les  sirops  de  gomme,  de  capillaire,  de  sucre  candi.  On  peut 
Muper  la  tisane  avec  un  peu  de  lait,  il  faut  boire  chaud  et  peu 
k  la  fois.  On  fera  prendre  par  cuillerées,  de  temps  en  temps,  un 
ooch  blanc  ou  un  julep  ^ommeux.  Les  douleurs  et  le  sentiment 
le  chaleur  dans  la  poitnne  seront  calmes  par  un  cataplasme  de 
Earine  de  graine  de  lin  entre  deux  linges.  — Les  vomitifs  sont 
louvent  utiles  au  début,  surtout  chez  les  enfants.  On  ordonne 

«m»  _.— 


iomnie,  de  la  dyspnée.  —  l.es  bains  de  pied  rendus  irritants 
lyec  de  la  farine  de  moutarde,  le  sel  marin,  les  sinapismes  con- 
riennent  (|uand  il  y  a  de  la  dyspnée  (difiiculté  à  respirer),  de  la 
céphalal^;  et,  lorsque  le  rhume  est  léger ,  on  peut  joinare  aux 
lisanes  emollientes  l'usage  des  tablettes  de  jujubes,  de  gui- 
mauve ,  de  lichen  d'Islande,  de  la  pâte  pectorale  de  Kegnauld. 
--Il  est  un  moyen  perturbateur  fréquemment  employé  au  dé- 
bol  des  rhumes,  et  qui  réussit  assez  bien  chez  les  sujets  bien 
constitués  et  dont  l'estomac  est  sain  ;  c'est  le  vin  chaud  ou  le 
punch.  —  Dans  le  catarrhe  suflbcant,  les  remèdes  à  employer 
•ont  l'émétique  à  haute  dose,  les  vésicaloires  à  la  cuisse,  les 
narcotiques  et  les  antispasmodiques.  —  La  bronchite  chronique 
iviit  reçu  des  anciens  le  nom  de  cakirrhe  que  les  modernes  lui 
ont  conservé.  On  l'observe  surtout  chez  les  vieillards  ;  les  enfants 
eniont  aussi  atteints  après  la  coqueluche;  les  ouvriers  qui  tra- 
vaillent dans  une  atmosphère  chargée  de  poussière  fine  y  sont 
prédisposés.  Les  principaux  symptômes  ou  catarrhe  chronique 
wnt  l'expectoration  fanleou  laborieuse  de  crachats  blancs,  jau- 
nâtres ou  verdâtres,  opaques,  tenaces,  plus  ou  moins  abondants, 
répétés  surtout  le  matin;  une  toux  légère  ou  fatigante,  plutôt 
bumide  que  sèche,  revenant  quelquefois  par  quintes;  des  dou- 
wurs  vagues  dans  la  poitrine ,  un  peu  de  dyspnée,  et  un  râle 
nnqueux  plus  ou  moins  abondant.  Chez  les  vieillards,  l'expecto- 
y  tion  est  quelquefois  de  plusieurs  litres  de  mucosités  incolores, 
niantes  et  spumeuses  en  vingt-quatre  heures.  La  bronchite  est 
!nrfois  sèche  ;  l'expectoration  consiste  seulement  en  une  matière 
iemt>lable  â  de  Tempois.  Le  froid  et  les  alternatives  brusques  de 
iempérature  exaspèrent  les  catarrhes  dironiques,  tanais  que 
rendant  les  chaleurs  les  malades  jouissent  souvent  d'un  calme 
complet  La  durée  du  catarrhe  chronique  peut  être  limitée  à 
pelqaes  mois  ;  elle  peut  se  prolonger  la  vie  entière.  Les  émis- 
ions sanguines  sont  rarement  employées  dans  le  catarrhe  chro> 
nqne.  L«8  vésicatoires^  les  cautères  sont  fort  utiles  dans  ce  cas. 
)n  recommande  les  fnctions  sèches  avec  une  brosse  douce,  les 
UDtgations  aromatiques,  les  bains  alcalins,  savonneux,  les  ven- 
ouses sèches.  Les  vomitifs,  les  purgatifs,  les  narcotiques  sont 
tossi  fort  utiles.  On  a  conseillé  de  Taire  fumer  des  feuilles  de 
latora  stramonlum ,  mêlées  avec  parties  égales  de  feuilles  de 
auge,  soit  au  moyen  d'une  pipe,  soit  en  cigarettes.  On  a  souvent 
ocûors  dans  le  catarrhe  chronique  aux  toniques  et  aux  expec- 
orants;telles8ontles  infusions  de  véronique, a hysope,  desauge, 
le  lierre  terrestre,  l'oxymel  scillitique,  le  kermès,  les  pastilles 
I  ipécacuana.  On  administre  encore  avec  succès  les  tablettes  de 
oofre,  les  eaux  sulfureuses  de  Bonnes,  de  Cauteretz,d'Enghien, 
e  tMome  de  Toln,  celui  de  copahu,  la  térébenthine,  l'eau  de 
sondron.  Dans  ces  derniers  temps  on  a  fait  usage  d'inspirations 
le  irapear  d'eau  très-légèrement  chargée  de  chlore,  et  que  Ton 


(ait  respirer  au  moyen  d*un  appareil  spécial.  Les  soins  hygié- 
niques ne  sont  pas  moins  in^rtants  dans  le  catarrhe  chroni- 
que. Le  malade  doit  rivre  au  milieu  d'une  température  élevée, 
modérée  et  uniforme.  L'habitation  dans  les  pa^s  chauds  (l'Italie 
surtout)  est  très-avantageuse.  L'exercice,  l'éauitation ,  les  voya- 
ges exercent  une  influence  favorable  ;  l'air  ae  la  mer  est  avan- 
tageux pour  beaucoup  de  personnes.  L'usage  des  vêtements  secs 
et  chauds, d'un  régime  fortifiant,  est  indispensable.  A.  B.  deB. 

BRONCHOIK,  s.  m.  (Uchnol,),  instrument  dont  on  se  sert 
dans  les  manufiactures  pour  plier  les  draps. 

BRONCHORST  (  Jean),  connu  aussi  sous  le  nom  de  Novith 
maguSf  né  àNimègueen  1494,  mort  à  Cologne  en  1570,  fut 
successivement  maître  es  arts  à  Rostock  vers  15 1 2,  professeur  de 
mathématiques  dans  cette  université,  professeur  de  philosophie 
à  Cologne  et  recteur  do  l'école  de  Deventer  en  1550.  On  a  de  lui  : 
De  asirolabii  compotilione ,  Cologne,  1535,  in  12.  —  Apoiogia 
pro  identUate  auctorisiibrorum  de  clœe$li  hierarchia  cum  Dio- 
nysio  Ariopageta ,  de  quo  Paulus  in  Aeiis  apost.  cap,  xvii. — 
5.  Dionyiii  Âreopagilœ  Mariyrium  latine  versum.  —  SchoUa 
in  diaieclieam  Cfeorgii  Trapexunlii ,  adjecto  Gilberti  Pott9' 
tant  libetlo  de  principiis,  interprète  Hermolao  Barbare,  el  suis 
ad  eum  seholiis^  Cologne,  1536,  in-S^;  Paris,  1537;  Lyon,  1537. 
Bredœ  presbyteri  opuseula  eomplùra  de  lemporum  ralione  di- 
ligenter  castigala ,  Cologne,  1537,  in-fol.  —  De  humer is  libri 
duo,  1539,i  n-12.  —  Ploiemœi  libri  oelo  de  geographia,  e  grœco 
denuo  tradueli.  Cologne,  1540,  in-12.  —  Etymologia  gram- 
maticœ  latinœ,  Deventer,  1559,  in-12.  —  Une  wiilion  avec  pré- 
face de  :  Introductio  ad  sapietUiam  Joannis  Ludovici  VtviSf 
Deventer,  1558,  in-12. —  Commentaires  inédits  sur  divers  li- 
vres d'Arislote,  —  Bronchorst  (Everard) ,  né  â  Deventer  en 
1554,  fils  de  Jean  Bronchorst,  professa  le  droit  à  Erfurt  et  à 
Leydc,  et  mourut  le  27  mai  1627 ,  laissant  plusieurs  ouvrages 
de  droit  et  une  traduction  latine  des  Proverbia  Orœeorum,  re- 
cueillis par  Jos.-Just.  Scaliger. 

BRONCHOTOBIIE  (cA^rur^r.),  opération  de  chirurgie  qui  con- 
siste à  pratiquer  une  incision  â  lapartieaniérieureau  cou,  pour 
ouvrir  ensuite  les  voies  aériennes.  La  bronchôlomie  est  indiquée 
toutes  les  fois  que,  par  une  cause  quelconque,  l'air  ne  peut  plus  pé- 
nétrer daiis  les  poumons,  et  que  par  suite  de  cet  acadcnt  le  ma- 
lade se  trouve  menacé  de  sunbcation.  Le  croup,  les  tumeurs,  les 
corps  étrangers  sont  les  cas  qui  obligent  le  plus  fréquemment 
d'y  avoir  recours.  Asclépiade  parait  être  le  premier  qui  conseilla 
d'mciser  la  partie  anténeure  du  larynx  pour  ouvrir  un  passage 
â  l'air. 

BRONCKHORST,  nom  de  trois  peintres  hollandais ,  dont  le 
plus  ancien,  Bronckhorst  (  Pierre)  naquit  â  Deift  le  16  mai 
1588.  Il  peignait  des  vues  d'église  extérieures  ou  intérieures,  et 
ornait  ses  tableaux  de  traits  historiques  propres  à  corriger  la 
froideur  du  genre.  Descamps  assure  que  ses  tableaux  sont  d'un 
beau  fini;  au'il  entendait  l'architecture,  et  que  ses  petites  figu- 
res étaient  oien  peintes  et  de  bonne  couleur.  Il  cite  comme  ses 
f>rincipaux  ouvrages  deux  tableaux  faits  pour  la  ville  de  DeIft  : 
'un  représentant  le  Temple  où  Salomon  prononça  son  premier 
jugement;  l'autre,  le  X'^^P^  d'où  Jésus-Christ  chassa  les  mar- 
chands, Pierre  Bronckhorst  mourut  le  22  juin  1661  à  soixante- 
treize  ans. — Bronckhorst  (Jean  van),  ne  à  Utrecht  en  1605 , 
étudia  d'abord  chez  Jean  Yerburg,  peintre  sur  verre,  et  sous  plu- 
sieurs autres  connus.  L'amitié  et  les  conseils  de  Corneille  Poë- 
lembourg  lui  firent  prendre  le  parti  de  peindre  à  l'huile;  mais, 
cet  artiste  étant  passé  en  Angleterre,  Jean  van  Bronckhorst  ne 
dut  plus  rien  ou'à  lui-même;  ses  tableaux  n'en  furent  pas 
moins  recherches.  Parmi  ses  peintures  sur  verre  ,  on  estime 
surtout  celles  de  la  nouvelle  église  d'Amsterdam.  L'année  de  sa 
mort  est  inconnue.  — Broncehorst  (Jean),  né  à  Leyde,  ayant 
perdu  son  père  à  treize  ans ,  débuta  comme  notre  Claude  Lor- 
rain, mais  sans  atteindre  â  la  célébrité  de  ce  ^nd  peintre.  Sa 
mère  le  plaça  chez  un  de  ses  parents ,  pâtissier  â  Harlem.  En 
1670  il  exerçait  ce  métier  ,  lorsqu'il  se  maria  dans  la  ville 
de  Hoom.  Ce  fut  alors  qu'il  se  livra  â  son  goût  pour  la  pein- 
ture ,  en  commençant  par  dessiner ,  puis  par  peindre  des 
oiseaux  de  toute  espèce  d  après  nature.  Il  disait  en  plaisantant 
que,  a  s'il  faisait  de  la  pâtisserie  pour  rivre ,  il  peignait  pour  son 
amusement,  b  On  vante  la  légèreté  de  son  travail,  la  vérité  de 
son  imitation,  et  l'harmonie  qu'il  savait  mettre  entre  les  objets 
peints  sur  le  devant  et  les  fonds  de  ses  tableaux.  A  ces  détails 
Descamps  ajoute  que  Jean  Bronckhorst  fit  un  gpnd  volume 
plein  de  dessins,  parmi  lesquels  il  y  en  a  de  coloriés.  Le  musée 
du  LDUvre  nç  possède  aucun  ouvrage  de  ces  trois  peintres. 

BRONGOCELE ,  S.  m.  (  term.  de  médecine) ,  goitre ,  tumeur 
qui  croit  à  la  gorge  entre  la  peau  et  la  trachée-artère.  Quelques- 
uns  éctiYenibronehoeéle. 


BBOHOTIITS. 


{4M) 


BBORZE. 


BBONCOFHOSiE,  8.  m.  {term»  de  médecine),  raadtédc  la 


BBOKCOTOMi^ ,  S.  m.  en  term.  de  chirurgie,  sorte  de  lan- 
oell^  à  pointe  moossc  ci  arrondie ,  noontée  sur  on  manche  à 
pans,  que  l'on  plongeait  dans  la  trachée-artère.  Cet  instnimenl 
est  abandonné  aujourd'hui. 

BBONDES  [brondaiUes)  {vieux  moi),  les  petits  rameaux  on 
bourgeons  d*un  arbre, d'une  plante;  bronchus;en  proverbe 
hron, 

BROXDËX  (Albert),  né  vers  1750  à  Sainte-Barbe  (Moselle), 
se  créa  une  certaine  réputation  par  son  originalité,  ses  saillies, 
ses  vers  épigrammatic^ues  en  patois,  et  ses  poésies  françaises  qui 
obtinrent  plusieurs  fois  les  suffrages  de  Tacadéraie.  U  exploita 
le  privilège  des  Petites  Àffickes  des  Trois-EcéchéSf  vécut  du  pro- 
duit de  ce  journal,  de  celui  de  ses  travaux  littéraires  et  de  quel- 
ques spéculations  commerciales  La  passion  du  jeu  et  de  la  dé- 
pense le  ruina,  le  compromit  même,  et  il  vécut  dans  le  dérégle- 
roent  et  la  misère  jusqu'à  sa  mort,  abandonnant  à  la  dia- 
rite  publique  une  veuve  et  huit  enfants  !  On  a  de  lui  :  Chan 
HeurHn  ou  les  Fiançailles  de  Fanchon,  poème  en  patois 
messin  de  sept  chants,  terminé  par  son  neveu,  Metz,  1787, 

BROKDOHS  (braques)  {vieux  mol),  les  pousses  ou  rejetons 
qui  viennent  sur  les  troncs  des  choux  ;  en  italien,  broccoti. 

BRONGXIART  (AuGiSTE-Locis),  apothicaire  du  roi 
Louis  Xyi,  se  Gtconnaftre  par  des  cours  particuliers  de  physique 
et  de  chimie,  à  une  époque  où  ces  deux  sciences  comptaient 
àParispeu  de  professeurs.  La  facilité  avec  laquelle  il  s*énoncait,  la 
clarté  de  ses  démonstrations,  le  ûrent  nommer  au  collège  de 
pharmacie  ;  et  lorsque  Rouelle  le  jeune  mourut,  il  fut  appelé 
a  la  chaire  de  professeur  de  chimie  appliquée  aux  arts,  et  se 
trouva  collègue  de  Fourcroy  au  lycée  républicain  et  au  jardin 
des  plantes.  Pendant  une  partie  de  la  révolution,  il  remplit  les 
fonctions  de  pharmacien  militaire,  puis  (ut  professeur  au  mu- 
séum d'histoire  naturelle.  Il  est  mort  à  Paris  le  24  février  1804. 
Il  a  publié  un  tableau  analytiauc  des  combinaisons  et  des  dé- 
compositions de  différentes  substances  ou  procédés  de  chimie 
pour  servir  à  l'intelligence  de  cette  science,  Paris,  1778,  gros 
in-8*».  Il  a  travaillé  en  1792,  avec  Hassenfratz,  au  Journal  des 
^iences,  arts  et  métiers,  et  à  d'autres  feuilles  périodiques.  — 
Bbonoiart  (Alexandre-Théodore),  architecte  célèbre,  né  à 
Paris  en  février  1739,  était  ûls  de  Louis  Brongniart,  pharmacien 
de  Louis  XVI  et  professeur  de  chimie.  Ses  parents  le  destinaient 
a  la  médecine,  et  son  éducation  fut  dirigée  vers  ce  but.  Mais  la 
culture  des  beaux-arts  souriait  davantage  à  Alexandre,  et  il 
donna  la  préférence  à  Tarchilecture.  Il  sg  forma  à  l'école  de 
Boullée,  qu'on  peut  appeler  un  des  restaurateurs  de  son  art. 
En  1781,  il  fut  élu  membre  de  l'académie  royale  d'architecture, 
honneur  qu'il  dut  aux  constructions  remarquables  qu'il  avait 


^^«•■.k-Lruiiiuiiuuc  ^uiui-uermain  ;  i  noiei 
Rempart  ;  les  bains  antiques  du  baron  de  Bescnval  ;  le  palais  de 
M  ''dcCondé,  rue  Monsieur;  le  pavillon  de  l'ordre  de  Saint- 
Lazare  ;  riiùlel  de  la  Massais  ;  celui  de  Bondy,  aujourd'hui  Fras- 
cali  ;  l'hôtel  de  M'"^  de  Monlesson  ;  l'église  des  Capucines,  rue 
Saintc-Croix  ;  l'hôtel  des  Princes,  les  Ecuries  de  Monsieur,  et  la 
salle  de  spectacle  de  Louvois.  L'ancien  gouvernement  l'avait 
nommé  architecte  des  affaires  étrangères,  de  l'hôtel  des  Inva- 
lides, de  l'Ecole  militaire;  c'est  à  lui  qu'on  doit  les  nombreuses 
conununications  qui  existent  entre  ces  deux  derniers  monu- 
ments, les.nouveaux  boulevards  et  la  rue  de  Vaugirard.  Mais 
de  tous  ses  travaux  le  plus  remarquable  est  sans  contredit  le 
palais  de  la  Bourse,  dont  il  posa  la  première  pierre  le  24  mars 
1808.  Après  avoir  vu  son  plan.  Napoléon  lui  avait  dit  :  a  Voilà 
de  belles  lignes  I  à  l'exécution  I  »  Depuis  cinq  ans  il  travaillait  à 
ce  monument,  lorsqu'il  mourut  le  Ojuin  1813.  Il  fut  enterré  au 
Père-Lachaise,  dont  il  avait  donné  le  plan  actuel,  et  à  côté  du 
poète  Delille,  son  ami. 

BRONGUS  (géogr.  anc).  C'est,  d'après  Hérodote  (iv,49),  un 
fleuve  deThrace,  qui  reçoit  VAngrus  et  se  jette  dans  Vlster,  et  qui 
deviendrait  dès  lors  la  morawa  ou  Moldawa;  dans  Strabon  (vn 
5, 12),  c'est  le  Maraus  et  le  Bargus  ;  dans  Pline  (m,  27),  qui  lé 
uut  venir  de  Dardanie,  c'est  le  Margis;  et  dans  Ptolémée 
(III,  11),  c'est  le  Mosekius,  peut-être  Monsius.  Peuœr  pense 
que  c  est  la  Save  ou  Sau  actuelle. 

.  ««Wîovius  ou  BBONiowsKi  (Mabtin)  fut  deux  fois  mi- 
nistre  de  Pologne  en  Tartarie,  an  commencement  du  xvii*  siècle. 
Un  a  de  lui,  en  polonais,  la  Relation  de  deux  victoires  rem-- 
portées  sur  les  Tartares  par  les  Polonais,  en  1620  et  1624,  et 


en  latin,  IVfcr/pIto  TarfaHff,  à  la  soitedela  JVofetfHc  (fAirite 
Possevin,  Cologne,  1696,  in-fol.  Il  a  donné  aassi  one  AmT 

iwndeU  Moldavie  et  de  la  Valackie,  ^^ 


:,  s.  f.  {hist,  nal.),  genre  de  coquilles  que  Foo  tm» 
dans  la  mer  Bouge  et  dans  celle  des  Iodes.  Cesl  aassi  a 
genre  d'insectes. 

BBOTTÉE  [mythol.),  fils  de  Tantale  I"  et  père  de  IVi* 
qui  ordinairement  passe  pour  le  fils  de  Tantale,  fabriqu  i 
statue  la  plus  ancienne  de  Cybèle,  et  la  posa  sur  le  dhaiU 
disse,  dans  la  Magnésie.  (Test  à  tort  que  quclquesHus^ 
nomment  Brotée  ou  Brotbée.  C'est  à  tort  aussi  qu'on  le  bit  m 
de  Tantale  I*',  mari  de  Clylemnestrc. 

BBOXTÉE,  8.  f.  vase  d'airain  dans  lequel  on  agitait  dsi^- 
loux  sur  certains  théâtres  pour  imiter  le  bruit  du  toiuKm.(a 
dit  aussi  bronton. 

BBONTÉON,  s.  m.  lieu,  endroit  où  se  plaçait  la  madÔMp 
laquelle  on  imitait  le  tonnerre. 

BBONTÈs  (mythol.),  cyclope. , 

BBONTIAS  (F.  BROirrOLITHK). 

BMONTOLITHE  OU  BBONTIAS  (mtfl.  GMC.).  C'est  à  tort  i||'a 
a  voulu  rapprocher  les  substances  minérales  que  les  aodfaè 
signaient  par  ce  nom ,  de  celles  qu'ils  nommèrent  Biiu- 
CHITES  ;  c'étaient,  ainsi  que  l'indique  assez  leurnoa  aé, 
des  substances  tout  à  fait  différentes.  Rien  non  plus,  émk 
descriptions  des  anciens,  ne  peut  faire  supposer  qoe  crtjîal, 
comme  quelques  personnes  1  ont  pensé,  des  pyrites ^joàiinB 
qu'ils  désignaient  spécialement  sous  les  noms  de  ppm  el  «• 
paûvta,  qu'on  ne  peut  mieux  traduire  que  par  les  mob  pttmi 
de  foudre  ou  de  tonnerre,  ainsi  qu'on  les  a  quck]Qd«&^i(0(a 
en  France.  — Si  l'on  réfléchit  à  l'esprit  de  la  langue  atcqàt^é 
la  plupart  des  noms  sont  significatifs,  il  est  naturel  de nnî» 
que  les  Grecs  ont  d'abord  voulu  désigner  sous  le  noadcir» 
lias  les  aéroUlhes,  et  que  ce  n'est  nue  par  suite  do  ripprodi* 
ment  qu'ils  auront  fait  plus  tard  ae  ces  corps  a\K  wé^ 
substances  minérales,  telles  que  quelques  pyrites  de  ter,  ^ 
arrivées  à  un  certain  degré  de  décomposition,  ont  avec  ma 
assez  grande  ressemblance,  qu'ils  leur  auront  appliqué  kitf 
nom.  Cette  ressemblance  dans  le  fades,  qui,  dans  un  \tafe 
les  moyens  d'analyse  chimique  manquaient,  devait  xntr  « 
quelque  sorte  de  guide,  n'est  pas  la  seule  cause  qui  eàt  («  '*• 
auire  les  anciens  en  erreur  à  ce  sujet  ;  car  la  disposition  de» 
taines  pyrites,  que  nous  avons  eu  occasion  d'observer  diosf^ 
ques  parties  de  la  Grèce,  devait  encore  les  confinD«r<ïi 

I  opinion  que  c'étaient  des  bronlia*  ou  pierres  de  /ouinf,  • 
que  les  Grecs  modernes  les  appellent  encore  aujourd'hui  i 
effet,  par  suite  de  la  décomposition  des  roches  anciennoip 
les  contiennent,  les  macles  ou  les  cristaux  cubiques  y  M ^«*^ 
nairement  saillie  à  la  surface  des  roches,  et  ont  l'air  d'rtwf 
nus  s'y  implanter  après  coup.  D'ailleurs,  les  nombreosoi» 
lions  qui  se  sont  conservées  chez  le  peuple  grec  doiveal  » 
supposer  que  le  mot  bronlias  s'y  est  aussi  cooscrré  par  tï* 
tioniusqu en  ces  temps  modernes.  L'Ile  de Skvrûssartofli»» 
a  oflert  en  grande  quantité,  à  la  surface  du  sol,  de  ces  bw» 
ou  pyrites  cubiques,  résultant  de  l'altération  séculaire  dcir*» 
schisteuses  qui  les  renferment.  —  C'est  par  une  cxlenîj»'* 
mal  fondée,  selon  nous,  que  plus  tard  les  Grecs  onl»*" 
même  nom  à  ces  jaspes  ou  silex,  qu'on  rencontre  çà  «i  "*' 
surface  du  sol,  et  dont  les  anciens,  avant  la  découverte «J* 
taux,  ont  fait  usage  en  guise  d'oylils  ou. d'armes,  et  q«* 
aussi  désignés  en  France  sous  les  noms  de  pierres  ù  l^^ 
tonnerre,  ou  de  carreaux.  Enfin,  les  Grecs  ont  encûrc  ^ 
le  nom  de  brontias  à  certaines  échioides  fo6siles. 

BBONTOH  (PpovTwv)  (mythol.),  le  Tonnant,  Jupilff- *^  * 
aussi  BrontécérawM  et  BrmUéos. 
BBO?rzE  [arts  chimiques),  alliage  de  cuivre  et  j^^ 

II  existe  peu  d'alliages  qui  soient  aussi  ^*"P'^y^5''^2^ 
cuivre  et  d'étain  ;  mais,  suivant  les  usages  ««xQ^'s "  ^  *^ 
Ton  fait  varier  la  proportion  des  éléments.  On  ^  P'^^P^  f 
des  creusets  lorsqu'on  n'opère  que  sur  de  petites  ^^ 
dans  des  fodrs  à  réverbère  lorsqu'il  s'agit  de  couler  ^JJJJ 
des  statues,  etc.  Il  faut  autant  que  possible  V^^f^^jSZ 
du  contact  de  l'air  par  une  couche  de  P^^^^ièrf  defl*^ 
autrement  on  éprouverait  deux  inconvénients  :  ^f^^JJr^J 
drait  du  cuivre  et  de  l'élain  ;  ensuite,  ce'nH^'*52J2«r 
facilement  que  le  cuivre,  la  proportion  "«P*^*^."^[?!Li? 
taux  se  trouverait  différente  de  celle  qu'on  ■'^f'*^?^* 
dans  la  préparation  de  l'alliage.  Lorsqjue  le  «'"^^v^ 
feu,  il  se  combine  bien  à  l'élain  ;  seulement  fl  ^«•*!^6. 
caution  de  braser  les  métaux ,  afin  de  former  un  i«*F 


BRONZE. 


(466) 


BBOKZE. 


MMDOgène;  autrement  il  s'en  produirait  un  c|ui  contiendrait 
lans  sa  partie  inférieure  une  proportion  de  cuivre  plus  grande 
pie  celle  qui  serait  contenue  aans  sa  partie  supérieure.  —  Al^ 
ia§€  de  iOO  de  cuivre  et  de  4,11  d  élain.  M.  Chaudel  a  pro- 
losé  remploi  de  cet  alliage  pour  la  fabrication  des  médailles 
oalëes.  Quand  il  est  fondu,  il  se  coule  dans  des  moules  prépa- 
C8  avec  des  os  de  mouton  calcinés,  c'esl-à-dire  avec  la  matière 
les  coupelles.  Les  médailles  sont  ensuite  soumises  à  l'action  du 
Mlaocier,  non  pour  les  frapper ,  car  le  moule  donne  des  em- 
ireinles  parfaites,  mais  pour  les  réparer  et  les  polir.  —  Àltiage 
U  100  de  cuivre  et  de  Sa  ii  d' élain.  Cest  le  bronze.  Il  est  em- 
ployé, comme  tout  le  monde  sait,  pour  faire  des  bouches  à  feu, 
les  slatoes,  des  ornements.  Les  anciens  en  fabriquaient  leurs 
Bsiruœents  tranchants.  11  est  jaune,  cassant,  plus  dense  que  le 
Bivre ,  moins  altérable  que  lui ,  plus  durable  et  plus  sonore , 
é^èrement  ductile.  Quand  on  l'expose  au  feu  avec  le  contact  de 
"air,  iJ  se  convertit  en  peroxyde  de  cuivre  et  d'élain.  Si  l'action 
le  l'air  ne  peut  s'exercer  que  sur  une  partie  de  la  masse ,  la 
partie  qui  ne  se  calcine  pas  contient  une  proportion  de  cuivre 
jilus  grande  que  celle  qui  constituait  l'alliage  primitif.  Exposé  à 
l'action  de  lair  humide ,  il  se  recouvre  d'une  couche  de  sous- 
arbonale  de  cuivre  hydraté.  —  M.  Dussaussoy  prétend  qu'en 
ûoatantà  100  de  bronze  1  à  1  et  demie  de  fer-blanc  ou  même 
Kzinc,  on  obtient  un  composé  ternaire  qui  présente  beaucoup 
alus  de  résistance  au  choc  que  le  bronze ,  dans  le  cas  où  ces 
lenx  alliages  ont  été  coulés  dans  des  moules  de  sable.  —  AiUage 
if  100  de  cuivre  et  de  14  d'élain,  Dussaussoy  dit  que  cet  al- 
iage  peut  servir  à  faire  des  outils  qui,  écrouis  et  aiguisés  a  la 
Mnièredes  anciens,  présentent  un  tranchant  préférable  à  celui 
fes  outils  fabriqués  avec  quelques  variélés  d'acier.  —  Alliaae 
Kc  100  de  cuivre  et  de  t25  d'éiain,  Cest  celui  des  cymbales ,  du 
^M^Aiiii,  instrument  bruyant  qui  nous  vient  de  la  Chine. 
Pour  donner  à  cet  alliage  la  propriété  sonore  au  plus  haut 
tegrê,  il  ^t  nécessaire  de  lui  faire  éprouver  un  refroidis- 
ement  subit.  M.  d'Arcet,  à  qui  nous  devons  celte  ol)senration , 
ooseille,  lorsque  la  pièce  est  moulée,  de  la  faire  rougir  et  de  la 
ilooger  dans  l'eau  froide.  Le  refroidissement  subit  que  l'alliage 
prouve  donne  aux  particules  une  disposition  telle,  que  par  une 
iression  ménagée  elles  peuvent  glisser  les  unes  sur  les  autres  et 
«ster  dans  la  position  où  cette  pression  les  a  amenées.  Lors- 
fa  on  a  donné  à  l'instrument,  au  moyen  du  marteau  ,  la  forme 
[u'on  veut  qu'il  conserve^  on  le  fait  chauffer,  puis  on  le  laisse 
cfroidir  lentement  au  milieu  de  l'air.  Les  particules  se  dispo- 
eol  alors  dans  un  ordre  différent  ;  car,  au  lieu  d'être  ductiles , 
I  ies  jouissent  d'une  élasticité  telle,  que,  quand  elles  sont  dépla- 
ces par  une  légère  compression  ,  elles  reviennent  à  leur  pre- 
■icre  position  par  une  suite  de  vibrations  extrêmement  rapi- 
w,  d'où  il  résulte  un  son  très-fort.  Seulement  il  ne  faudrait 
tt  que  le  choc  fût  considérable ,  car  les  particules  se  désuni- 
■eot.  —  Le  bronze,  le  métal  des  cloches ,  et  probablement  la 
kipart  des  alliages  de  cuivre  et  d'étain  présentent  la  même  pro- 
rietè.  —  Aiiiage  de  100  de  cuivre  et  de  29,5  à  33,34  d'élain. 
H  alliage  est  gris  jaunâtre  ou  blanchâtre,  cassant;  il  est  très- 
«ore,  sans  cependant  l'être  autant  que  le  précédent.  On  l'em- 
laie  à  la  fabrication  des  cloches.  L'alliage  pour  le  timbre  des 
orloges  contient  un  peu  plus  d'étain  que  celui  des  cloches  ; 
il  liage  des  timbres  de  montre  contient  en  outre  un  peu  de 
«c.  —  AUiage  de  100  de  cuivre  et  de  50  d'élain.  —  Cet  al- 
i^e,  presque  blanc,  très-friable,  susceptible  d'un  très-beau 
>Ii  et  de  prendre  un  grand  éclat,  est  emplové  à  fabriquer  les 
iroirs  de  télescope.  —  VaiteeUe  de  bronze.  On  a  trouve  parmi 
s  f^ronies  anli(]ues,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  plus  haut,  divers 
isos  et  ustensiles  de  ménage  en  bronze  qui  étaient  en  usage 
leai  les  anciens.  Dans  le  Jura,  Ton  se  sert  encore  de  vaisselle 
î  cette  espèce;  mais,  la  fragilité  du  bronze  ajant  obligé  de 
m  ner  une  assez  forte  épaisseur  à  ces  objets,  ils  étaient  d'jin 
•ge  foct  incommode  à  cause  de  leur  poids.  M.  d'Arcet,  en  ap- 
iquant  la  propriété  que  le  bronze  présente  de  devenir  ductile 
ir  U  trempe,  a  fabriqué  des  pièces  de  vaisselle  légères  et  faciles 
éUmer.  Cette  application  toute  récente  peut  donner  lieu  à  un 
mveaa  genre  de  fabrication.  —  Morliert  en  bronse.  Ces  mor- 
firs,  qui  présentent  des  avantages  sous  le  rapport  de  la  dureté, 
'aient  ri nconvénienl  assez  grave  d'être  cassants  vers  leurs  bords. 
nnme  celle  partie  est  plus  mince,  plus  sujette  à  casser,  et  qu'il 
t  inutile  d'ailleurs  qu'elle  présente  la  même  dureté  que  le 
nd,  on  remédie  à  tous  les  inconvénients  en  Irempanl  dans 
»u  celle  partie  seulement.  —  OuliU  et  armes  des  anciens  en 
'onze.  Les  opinions  ont  été  longtemps  partagées  sur  les 
ojens  qui  avaient  été  employés  autrefois  pour  donner  à  tous 
s  objets  la  dureté  qu'on  leur  connaît.  Les  uns  ont  pensé  que 
L^e  propriété  était  due  à  du/er  allié  à  dessein;  d'autres  l'ont 


attribuée  à  de  l'argent,  à  du  bismuth,  etc.  En  effet,  la  présence 
de  ces  métaux  a  été  démontrée  dans  quelques  bronzes  an  tiques: 
cependant,  comme  ils  ne  s'y  sont  pas  trou\és  constamment  m 
daus  les  mêmes  proportions,  et  que  dans  la  plupart  des  analy- 
ses récentes  on  n'en  a  pas  rencontré  de  quantités  sensibles,  il  est 


(  Dizé,  Journal  de  physique,  avril  1790).  —  Pline,  en  indiquant 
la  composition  du  bronze  des  anciens,  iWi  (Uisl.  nat.,  lib.  3i, 
cap.  9J  qu'ils  alliaient  12  et  demie  d'étain  a  100  de  cuivre  pour 
les  beaux  ouvrages ,  et  qu'ils  ne  meltaicnt  que  3  à  4  d'étain  sur 
100  lorsqu'il  s'agissait  d'objets  de  peu  d'importance.  —  Jean- 
Chrétien  Niegleb  présenta  en  1777  à  l'académie  des  sciences 
de  Mayence  plusieurs  analyses  de  bronzes  provenant  de  diffé- 
rentes armes  anciennes  trouvées  près  d'un  village  à  3  lieues  de 
Langensalza  ;  il  conclut  de  ses  essais  que  ces  alliages  ont  été 
faits  dans  les  proportions  de  3,50;  5;  5,50;  12  et  14  pour  100 
de  cuivre;  et  quoiqu'il  ait  trouvé  une  quantité  d'argent  très- 
remarquable(l)etmême  un  peu  d'or,  il  ne  pense  pas  que  ces  mé- 
taux précieux  y  aient  été  mis  à  dessein  ;  il  dit  que  probablement 
ils  sont  restés  dans  le  bronze  parce  qu'on  ne  savait  pas  alors  les 
séparer  aussi  parfaitement  que  de  son  temps.  —  Parmi  les  di- 
vers outils  ou  armes  des  anciens,  en  bronze,  la  plui^art  étaient 
durs  et  cassants;  quelques-uns  étaient  ductiles  et  paraissaient 
avoir  été  adoucis  |>ar  la  trempe  ;  tout  ce  qu'on  a  vu  plus  haut 
prouve  que  leur  composition,  très-varialîle  dans  les  métaux 
alliés,  contenait  générairment  du  cuivre  et  de  l'éLiin.  Les  ana- 
lyses suivantes,  faites  presque  toutes  dans  le  laboratoire  de  la 
Monnaie,  le  démontrent  encore  :  Epée  antique  trouvée  en  1799 
dans  les  tourbières  de  la  Somme  :  cuivre  87,47;  étain,  12,55 
pour  100. —  Ressorts  en  bronze  pour  les  balisles,  d'après  Phi- 
Ion  de  Byzance  :  cuivre  97  ;  étain  5.  —  On  a  trouvé,  parmi  le» 
outils  en  bronze  dont  les  anciens  se  servaient,  des  rasoirs,  des 
couteaux,  etc.  Au  reste,  comme  dans  ces  emplois  le  fer  et  l'acier 
sonl  généralement  bien  préférables  au  bronze ,  cel  alliage  pré- 
sente peu  d'intérêt  sous  le  rapport  de  la  fabrication  des  instru- 
ments tranchants.  Nous  dirons  un  mot  sur  une  application  plus 
intéressante  en  bronze,  celle  de  la  fabrication  des  bouches  à  feu. 
—  Bronse  des  canons.  Depuis  Birringuccio,  quia  publié  en 
1750  une  pyrotechnie  daiis  laquelle  il  parle  de  la  fusion  des 
métaux,  les  divers  auteurs  qui  ont  écrit  sur  l'artillerie  ont  parié 
d'une  multitude  d'expériences  faites  sur  tous  les  alliages  inter- 
médiaires, depuis  4  jusqu'à  20  d'étain  pour  l(K)  de  cuivre; 
mais  parmi  tous  ces  essais  on  cherchait  en  vain  un  résultai  très- 
posilit,  et  l'on  rencontre  beaucoup  de  données  contradictoires. 
11  parait  que  ces  anomalies  tiennent  particulièrement  à  des  ir- 
régularités dans  la  fusion,  le  mélange,  la  coulée  et  le  moulage  du 
bronze;  en  effet,  le  meilleur  alliage  peut  devenir  le  plus  mau- 
vais de  tous  s'il  n'est  pas  bien  homogène  dans  toutes  ses  parties, 
s'il  contient  quelques  soufllvres ,  souvent  imperceptibles;  si  les 
gaz,  n'ayant  pas  de  libres  issues  dans  le  moule,  ont  réagi  sur  le 
bronze,  s'y  sont  logés  pendant  qu'il  était  encore  fluide ,  et  ont 
rendu  quelques-unes  de  ses  parties  poreuses,  etc.  La  constance 
dans  les  procédés  de  la  fabrication  serait  donc  la  première  chose 
à  désirer,  et  ici  encore  cela  tient  sans  doute  au  mode  de  diriger 
les  opérations  des  fonderies.  —  Un  alliage  facile  à  obtenir  bien 
homogène,  qu'on  peut  fondre  et  mouler  sans  peine,  d'une  téna- 
cité assez  grande  pour  ne  point  éclater ,  et  cependant  assez  dur 
pour  résister  suflisamment  aux  frottements  des  projectiles,  et  en- 
nn  assez  peu  fusible  pour  n'être  pas  promplement  altéré  durant 
un  tir  tres-vif  ou  à  fwulets  rouges,  présenterait  les  propriétés 
désirables  dans  le  bronze  des  bouches  à  feu.  Les  divers  alliages 
proposés  réunissent  une  plus  ou  moins  grande  partie  de  ces  con- 
ditions. Nous  allons  essayer  de  les  discuter.  —  Notre  çouverne- 
ment,  en  1769,  prescrivait,  dans  une  note  de  l'article  m  de 
l'instruction  du  31  octobre,  la  composilion  suivante  pour  toutes 
les  bouches  à  feu  : 


Cuivre. 
Elain. . 


100) 
11) 


ou  environ 


(  Cuivre. 
[  Elain.  . 


90.91 
9,09 


Cet  alliage,  lorsqu'il  est  bien  fait ,  semble  réunir  toutes  les  con- 
ditions que  nous  avons  indiquées  ;  il  est  iaunâtrc ,  d'une  densité 
plus  grande  que  la  moyenne  des  deux  métaux  qui  le  constituent  ; 

(1)  25oDces  pour  100  livres,  ce  qui  fait  plus  de  0,015  du  ^îds; 
celle  quantité  aargenl  paraît  en  effel  Irès-remarquable.  M.  «|Arc<*t 
n'en  a  pas  Irouvé  sensiblemepl  dans  les  nombreases  analyses 'qn'il  a 
faites  des  bronzes  antiques  ou  foQiains. 


BKONZE.  (  456  ) 

{>lus  lenace ,  plus  fusible  que  le  cuivre  ;  legèremeut  malléable 
orsqu*il  est  refroidi  lentement;  très-malléable  par  la  trempe, 
etc. ,  s*il  ne  {présente  pas  tous  les  avantages  de  la  meilleure  com- 
position possible,  il  1  em^rte  du  moins  généralement  sur  tous 
ceux  qui  lui  ont  été  substitués,  par  suite  de  la  mauvaise  exécu- 
tion de  la  loi  sur  nos  fonderies.  L'expérience  des  canons  d'Espa- 
gne, qui  ont  tiré  plus  de  6,000  coups,  tandis  que  d'autres,  essayés 
comparativement,  ne  résistèrent  qu'à  300,  400,  500 ou  1,000 
coups  au  plus ,  démontre  suffisamment  cette  assertion. —  On  fit 
à  Turin,  en  1770,  des  essais  qui  sont  rapportés  par  le  général 
Papacino  d'Anlony,  desquels  il  résulterait  que  l'alliage  le  plus 
convenable  aux  canons  de  gros  calibre  serait  celui  oe  13  a  14 
d'étain  pour  100  de  cuivre.  M.  le  comte  Lamartillière  a  publié 
des  expériences  faites  à  Douai  en  1786,  sur  les  alliages  de  5,4; 
7,6;  8,3;  9,3  et  11  détain  pour  100  de  cuivre:  il  en  résul- 
terait que  Ton  ne  doit  point  employer  moins  de  8  pour  100  d'é- 
tain pour  le  bronze  des  canons,  ni  plus  de  11.  —  Cependant 
M.  Briche,  qui  a  suivi  avec  beaucoup  de  soin  les  opérations  de 
la  fonderie  de  Strasbourg,  a  annonce  (  tom.  iv  du  Journal  des 


BBONZB. 


mines,  pag.  879) ,  gue  les  proportions  les  plus  convenables  de 
l'alliage  propre  à  faire  les  bonnes  pièces  n'étaient  pas  encore  dé- 
terminées; sans  doute  il  ne  regardait  pas  les  expériences  de  Tu- 
rin et  de  Douai  comme  concluantes.  —  Une  commission  com- 
posée de  MM.  Daboville,  d'Arcet,  Depommeruel ,  d'Hennezel, 
Gilet  et  Baillet ,  nommée  pour  examiner  les  plaintes  des  géné- 
raux en  chef  de  l'armée  du  Rhin,  en  1797,  déchira  que  de  nou- 
veaux essais  étaient  indispensables. —  Une  autre  commission, 
composée  de  MM.  Soneis,  Andréossy ,  Lariboissière ,  Tuly  et 
Daboville,  attribuaient  la  destruction  des  bouches  à  feu  de  gros 
calibre  non  à  l'alliage,  qu'elle  supposait  être  de  8  à  12  d'éiain 
pour  100,  mais  à  l'imperfection  du  brassage  dans  les  fourneaux 
et  au  refroidissement  trop  lent  de  la  matière  coulée  dans  les 
moules.  —  On  n'est  donc  guère  plus  avancé  qu'en  1418  pour 
composer  le  meilleur  bronze,  et  les  variations  qu'on  a  observées 
dans  l'alliage  des  canons  étrangers  (1)  sont  encore  plus  grandes 
que  chez  nous.  Plusieurs  auteurs  se  sont  accordés  sur  la  nécessité 
de  faire  entrer  une  plus  grande  quantité  d'étain  dans  la  composi- 
tion du  bronze  destiné  aux  fortes  pièces  de  siège  de  34  et  de  16, 
parce  qu'elles  doivent  être  capables  de  résister  aux  chocs  des 
ffros  boulets  contre  les  parois  de  l'âme  pendant  la  durée  d'un 
long  siège  (2).  D'après  M.  Shiié ,  la  proportion  d'étain  la  plus 
convenable  serait  de  14  centièmes.  Les  Anglais  emploient  dans 
ce  cas  particulier  la  foute  de  fer  et  s'en  trouvent  fort  bien;  on 
sait  en  effet  que  la  fonte  est  plus  dure  que  le' bronze;  qu'elle 
peut  offrir  assez  de  ténacité,  lorsqu'elle  est  bien  fabriquée,  pour 
résister  aux  explosions  de  la  charge,  surtout  dans  les  canons  de 
gros  calibre,  qui  tirent  lentement  ;  enfin,  qu'en  raison  de  sa  du- 
reté elle  doit  éprouver  moins  d'altération  par  le  frottement  des 
projectiles  que  le  bronze.  —  MM.  Feutry  et  Gassendi  ont  pro- 
pose de  former  les  âmes  des  canons  avec  du  fer.  On  doit  à 


M.  Ducros  la  découverte  du  moyen  de  souder  le  bronze  au  fer 
a  l'aide  de  l'étamaee.  Il  nous  semble  cependant  aue  les  différen- 


cependantque  lesdifféren- 


sai  lui  a  réussi  ;  il  a  pensé  que  les  alliages  ternaires  ou  même 
quaternaires  (dans  lesquels  il  entrerait  seulement  un  centième  de 
plomb)  pourraient  être  utilement  employés  à  la  fabrication  des 
canons.  —  M.  Dussaussoy  a  fait  un^rand  nombre  d'expériences 
dont  le  but  était  de  déterminer  s'il  serait  avantageux  pour  la 
fabrication  des  bouches  à  feu  d'allier  au  bronze  ordinaire  le  fer 
et  le  zinc;  il  est  résulté  de  son  travail ,  qu'on  ne  devait  ajouter 


naison.  Us  alliages  présentent  toujours  les  inconvénients  d'être 
dénaturés  dans  les  refontes,  par  la  séparation  du  fer  ou  du  zinc  ; 
et  la  combinaison  du  fer  exige  des  soins  que  quelques  accidents 
peuvent  rendre  infructueux ,  tendis  qu'avec  ralliage  dans  les 
proportions  indiquées  par  la  loi  ils  donneront  toujours  de  bons 
résulUU  et  des  produite  identiques,  si  les  opéraUons  sont  bien 
oingées.  Au  reste,  nous  le  répétons  ici,  cette  direction  des  tra- 
vaux est  peut-être  la  première  chose  à  améliorer  dans  nos  fon- 
denes.  —  Bronzée  dorée  ou  ornemente  en  bronze.  M.  d'Arcet, 
dans  un  mémoire  très-intéressant  sur  les  moyens  de  garantir  les 

(1)  La  composition  des  bouches  à  feu  varie  depuis  18  jusqu'à  12  cen- 
tièmes d'éuh». 

A  ^^\  ^  "'^  ^^^  ^^  dureté  est  en  raison  inverse  de  U  quantité  d*étain 
dans  le  InxNize,  et  que  U  ténacité  est  en  raison  inverse  de  cette  même 
quantité. 


doreurs  des  dangers  des  vapeurs  mercuridlei,  ménoireqii 
remporté  le  prix  fondé  par  M.  Tavrio,  l'un  denoslibnciirè 
bronzée  les  pitis  distingués ,  a  publié  toutes  les  donnco  «fa 
aux  fabricante  d'ornements  en  bronze  doré;  nooseoatraM 
id  ce  qui  est  relatif  au  sujet  que  nous  traitons.  Les  donm  ^ 
voient  au  fondeur  les  modèles  des  pièces  qu'ils  veulent  \m 
fondre  ;  ce  dernier,  guidé  seulement  par  l'expérieDce  «fuMb 
gue  pratique,  emploie  ordinairement  les  vieux  bronMsd«i, 
dont  on  a  enlevé  la  dorure  ;  c'est  ce  qu'on  nomme  miûeHk m 
dante;  il  la  fond  seule,  lorsqu'il  la  juge  d'une  boooe  qui* 
il  se  sert  aussi  fréquemment  de  divers  objets  en  brome  wi 
rebut,  compris  sous  la  même  dénomination ,  tels  que  la  m 
flambeaux,  les  vieux  chenets,  etc.;  enfin  il  achète  pourlem 
usage  les  débris  de  cuivre  jaune  de  toute  espèce  qui  %t  \siim 
dans  le  commerce.  Si  les  vieux  bronzes  qu'il  s'est  procorésie^ 
pas  de  bonne  qualité,  il  y  ajoute,  pour  les  rendre  plus  mm% 
plus  durs,  soit  du  enivre  rou^e,  soit  du  zinc  ou  de  I  éUio.^rin 
a  sa  disposition  que  des  débnsde  cuivre  jaune  et  de  zmt  n^ 
étemés,  tels  que  des  vieux  chaudrons  et  des  caneroles,  ilM 
ces  objets  en  les  mêlant  dans  les  proportions  qui  luiienlÉii 
convenables ,  en  juge  ensuite  au  yratn  du  mélange,  dootltii 
un  petit  échantillon  qu'il  fait  refroidir  pour  rexaminer  te 
sa  cassure  :  il  faut  que  le  grain  soit  fin  et  bien  bomo^ài 
toutes  ses  parties;  sa  couleur,  la  ténacité  et  la  dureté,  lodiqrt 
encore  si  le  dosage  est  bon.  Au  reste,  on  conçoit  bien qv es 
caractères  physiques  présentent  des  données  trèt-iagio,  <i 
qu'il  est  impossible  que  les  résultats  des  tàtonnemeots^i dé- 
terminent soient  bien  identiques  ;  ce  serait  cependulaf  ad- 
dition essentieUe  pour  que  le  bronze  pût  réunir  cmliMil 
les  qualités  suivantes.  Le  bronze  destiné  à  êlredorédâBRé' 
sèment  fusible  ;  il  doit  prendre  parfaitement  fempreik  è 
moule  dans  lequel  on  le  coule.  Les  pièces  obtenues  aeàerai 
être  wifiquies,  ni  foenteueee,  ni  gercées;  il  faut  que  leur  te 
soit  facile  à  tourner,  à  ciseler  et  a  brunir  ;  il  doit  avoir  uebA 
teinte  et  bien  prendre  la  couleur  verte  de  patine  (MUifu[\  ;i 
doit  recevoir  la  dorure  facilement  sans  absorber  une  trop  gnà 
quantité  d'amalgame;  enfin  il  est  nécessaire  que  lidcnR' 
adhère  bien  et  prenne  une  belle  couleur  lorsqu'on  la  hAm 
matf  au  bruni,  en  couleur  d'or  moulu  on  en  coolev  i* 
rouge,  —  Les  méUux  purs  ne  peuvent  ni  les  uns  ni  les  iéi 
réunir  ces  propriétés;  en  effet,  le  fer  ne  saurait confenir m 
presque  aucun  rapport,  comme  il  est  facile  de  le  voir  par  fa» 
mération  ci-dessus  des  propriétés  nécessaires  i  la  fobncaôat 
ces  objete  ;  l'éuin ,  le  plomo  et  le  zinc  seraient  trop  mm,  »• 
ceptibles  d'altération ,  etc.  Le  cuivre  seul  aurait  quelqiKf-fle 
des  qualités  voulues  ;  mais  il  serait  trop  difficile  k  Mt^ 
d'une  fusion  trop  pàteuee  pour  le  fondeur,  trop  fwpnr* 
ciseleur  et  le  tourneur  ;  il  emploierait  une  trop  gnndeqaota 
d'or,  ete.  —  L'alliage  de  cuivre  et  zinc  serait  préférable;  •■ 
cet  alliage  binaire  est  pâteux,  prend  mal  les  eDipraDtes,aèH|* 
trop  d'amalgame,  est  sujet  à  se  piquer  et  à  se  gercer  en  n^ 
dissant,  trop  gras  ou  trop  mou  pour  être  tourné  et  ciselé.  ïm 
si  l'on  augmenteit  la  proportion'  du  zinc  pour  le  rendn^ 
dur,  il  perdrait  la  couleur  jaune  qui  convient  au  donr- 
L'alliage  de  20  d'étain  à  80  de  cuivre  se  fond  aisément,  a« 
assez  fuiide,  et  prend  parfaitement  l'empreinte  du  niottle;^ 
cet  alliage,  qu'il  soit  trempé  ou  non,  se  oérochc  mal  ;  il  cowb* 
trop  de  dureté  et  de  sécheresse  pour  être  fadlemcnl  lo^rj^ 
ciselé,  sa  couleur  est  trop'grise  ;  il  prend  diffldlcmenl  la  wm 
et  ne  se  polit  qu'avec  peine  au  moyen  du  brunissoir;  crt«|¥ 
ne  saurait  donc  convenir  à  la  fabrication  du  ^^^^^^^^ 

L'ulliflin»  nui  mntÎAnt  40  ri^nlS^^mM  ri*étJiin  OOOr  90  de  Cil" 


a  tourner ,  à  ciseler  et  à  brunir  que  les  •'^^^'JJ'^ 
dents  ;  mais  il  n'est  pas  assez  jaune  :  il  foudrait  bem 
d'or  pour  obtenir  la  nuance  que  demande  le  comiMn' 


b» 


(i)  Celte  teinte  verte  que  nous  nommons  ^lMie,«t  à  bq«*j 
dens  avaient  donné  le  nom  œrugo,  est  acquise  pir  le  JJJt  !^ 
de  Corintbe  prenait  ainsi  une  belle  couleur  vert  clair  aool  Nr*^ 


était  assez  semblable  à  la  nuance  verte  des  arbres  {mucorfirf^' 


tasSi 


les  vents  transportent  :  elle  contient  de  l'oxygène,  *jJJJJ5^^B 
du  cuivre,  de  rétain,  du  linc,  de  l'aluminium ,  du  éSé^^j^^ 
des  traces  de  plomb. 

(2)  On  sait  qu'il  faut  d'autant  plus  d*or 
bronze,  nue  la  nuanee  de  cet  aUûge  tire 

Les  aluagea  de  cuivre  et  d'étain  aemicnt 


BKONZK.  (  4^7  ) 

-  AucOD  de  ces  alliages  ne  convient  à  la  fabricalion  des 
fonzes  dorés  ;  nous  avons  vu  que  les  mélaux  purs  n'y  pou- 
aient  être  employés,  il  faut  donc  avoir  recours  à  d'autres 
onibinaisons  métalliques  plus  compliquées  que  les  alliages 
inaires;  on  est  conduit  naturellement  à  rechercher  la  compo- 
ilion  de  celui  que  les  fondeurs  préfèrent,  mais  qu'ils  ne  sont 
unais  assurés  aobtenir.  Nous  avons  vu  que  ces  derniers  al- 
aient  ordinairement  25  de  cuivre  rouge  étamé  et  garni  de 
Midare  à  75  de  cuivre  jaune.  D'après  la  composition  du  laiton 
a  cuivre  jaune  et  celle  du  cuivre  rouge  chargé  d'étamage  et  de 
mdure  (l),  le  bronze  qu'ils  obtiennent  doit  être  formé  à  peu 
rés  coaame  il  suit  : 


Cuivre 72 

Zinc 25,3 

Euin 2,5 

Plomb 0,3 

100 

In  effet,  M.  d*Arcet  a  trouvé  dans  un  grand  nombre  d*échan- 
Ulons  de  bronze  doré,  qu'ils  élaient  composés  d'un  alliage  qua- 
ernaire;  quelques-uns  contiennent  en  outre  accidentellement 
a  fer,  de  l'antimoine,  de  Tor  ou  de  l'argent,  mais  en  petite 
vtntité.  Le  tableau  contient  les  résultats  de  ces  anaivses,  et 
005  avons  vu  que  les  frères  Keller,  célèbres  fondeurs  dfu  siècle 
e  Louis  XIV,  préféraient  l'alliage  quaternaire,  ainsi  que  Ta 
rouvé  l'analyse  de  leurs  l)elles  statues.  —  11  paraîtrait  donc 
émonlré  gue  l'alliage  quaternaire  de  cuivre,  zinc,  ctain  et 
lomby  était  le  meilleur  pour  la  fonte  des  sculptures  et  orne- 
dents  en  bronze  (2)  ;  il  s'agissait  de  ûxer  les  proportions  à 
dopter ,  et  d'indiquer  ainsi  une  marche  certaine  aux  fondeurs. 
-  AI.  Dussanssoy  avait  démontré,  ainsi  que  nous  l'avons  vu  (5), 
^ue  l'alliage  de  cuivre  80 ,  zinc  17,  étain  5  pour  100,  était  pré- 
érable â  tous  les  autres  pour  fabriquer  les  garnitures  d'armes, 
n  ce  qu'il  avait  plus  de  ténacité,  de  malléabilité,[de  dureté  et  de 
^psite  réunies  ;  mais  comme  la  densité  est  de  toutes  ces  pro- 
priétés la  plus  importante  à  donner  aux  bronzes  qui  doivent  re- 
«voir  la  dorure,  M.  d'Arcet  a  pensé  que  sous  ce  rapport  la  com- 
KMition  de  bronze  qu'il  fallait  préférer  pouvait  être  déduite  du 
i^u  travail  de  M.  Dussaussoy,  et  qu'on  devait  la  prendre  par- 
oi les  alliages  Quaternaires  rejetés  par  cet  autour  (relativement 
an  antre  emploi),  et  qui  serait  composée  de  : 

Cuivre 82  » 

Zinc 18  w 

Etain 3      ou  1 

Plomb 1,5  3 

^us  la  composition  où  le  plomb  est  en  plus  forto  proportion 
ac  l'élain,  la  ténacité  est  diminuée  et  la  densité  augmentée, 
e  qui  est  préférable  pour  les  pièces  de  petites  dimensions  (4).— . 

r^  procédés  en  usage;  en  effel,  l'acide  nitrique  oxyderait  Tétain,  etla 
urfacc  du  bronze  présenterait  une  teinte  grisâtre  qu'il  faudrait  enlever 
^r  radde  munatique.  La  trempe,  qui  rend  ces  alliages  plus  ductiles, 
'aurait  pas  ici  une  application  avantageuse  ;  elle  rendrait  cet  alliage 
rop  perméable  à  l'amalgame. 

(I)  Le  cuivre  jaune  du  commerce  et  le  cuivre  chargé  d*étamage  et  de 
oudure  contiennent ,  terme  moyen ,  par  quintal ,  les  proportions  sui- 
antes  : 

Cuivre 63,70 

Zinc 33,50 

Etara 2,55 

Plomb. 0,25 

100 

Croyez  Annales  de  Chimie  et  de  Physi^e,  t.  ▼,  Chaudet  ;  et  Jn- 
^àies  des  mines,  t.  ni,  Berthier.) 

(5)  L'analyse  d'un  morceau  de  cuivre  doré  de  la  Chine,  et  celle  d'un 
lutre  venant  de  Berlin ,  n'ont  démontré  à  M.  d'Arcet  aue  du  cuivre, 
u  une  et  du  plomb  dans  le  firemier,  et  seulement  du  cuivre  et  du  zinc 
«n*  le  second.  Toutes  les  pièces  laminées  qu'on  dore  en  France  sont 
"■nposées  de  cuivre  et  zinc  :  ces  exceptions  sont  néo^tées  souvent  par 
»  twum;  de  fouvrige.  ' 

(3)  Annales  de  chimie  et  de  physique,  t.  ▼,  p.  118  et  M5. 
'  ^^^^  ezçénences  ont  coostité  que  la  densité  du  bronze  augmentait 

"»  du-feptièaie,  en  p<»tant  U  proportion  de  fétain  de  5  à  20  cenliè- 
•es.  U  dureté  et  rimperméabUité  de  cet  alliage,  outre  les  applications 
IT. 


BRONZE. 

On  trouve  dans  le  premier  volume  de  la  description  des  brevets 
d'invention  une  note  dans  laquelle  M.  Léonard  Tournu  annonce 
la  composition  d'un  alliage  qui  n'emploie  que  les  deux  tiers  de 
la  quantité  d'or  qu'exigent  les  alliages  ordinaires.  Ce  bronze  est 
composé  de  8  parties  de  cuivre,  1,5  de  zinc,  et  i  de  laiton; 
d'où  il  suit  qu'il  doit  contenir  pour  100  : 

Cuivre 82,257 

Zinc 17,18! 

Euin 0,238 

Plomb 0,024 


Ce  qui  tend  encore  à  démontrer  que  l'alliage  quaternaire  est 
préférable  pour  toutes  les  pièces  qui  doivent  être  dorées,  et  à 
prouver  l'avantaj^e  des  compositions  citées  ci-dessus,  entre  les- 
quelles on  a  laissé  le  choix ,  parce  qu'il  dépend  '  de  l'emploi 
qu'on  veut  faire  du  bronze. —  Les  fondeurs  doivent  donc  les  pré- 
férer, toutes  choses  égales  d'ailleurs.  Ils  parviendront  à  l'obtenir 
en  conservant  comme  terme  de  comparaison  un  alliage  fait  de 
toutes  pièces  :  ceux  qui  seront  plus  instruits  y  parviendront  plus 
sûrement  encore  en  formant  leur  alli<igc  avec  des  métaux  purs, 
comme  cela  se  pratique  maintenant  dans  les  fabriques  d'armes 
de  Versailles;  et  si,  dans  la  vue  de  proGler  du  bas  prix  de  la  mt- 
IratVI^pencfan^e,  ils  veulent  la  faire  entrer  dans  la  composition  de 
leur  bronze,  ils  devront  en  faire  le  litre,  afin  de  pouvoir  déter- 
miner d'avance  par  le  calcul  les  mélanges  qu'il  faudra  faire  pour 
amener  le  bronze  aux  proportions  indiquées  ci-dessus;  ils  en 
feront  alors  un  lineot  dont  ils  devront  vérifier  le  titre.  —  Le 
fondeur  en  bronze  doit  se  proposer  d'obtenir  une  fusion  rapide» 
afin  d'éviter  les  causes  de  déperdition  que  nous  avons  indiquées. 
La  forme  du  fourneau,  la  nature  du  combustible  et  le  mode 
d'opérer  comprennent  toutes  les  conditions  utiles  au  succès.  — 
Les  fourneaux  à  réverbère  sont  depuis  bien  longtemps  adoptés 
pour  cette  opération  ;  mais  parmi  ceux-ci  l'on  doit  préférer 
ceux  dont  la  forme  est  elliptioue.  Les  fours  à  voCkte  sphéroïde 
s'emploient  pour  les  fondeurs  de  cloches ,  parce  que,  leur  alliage 
étant  plus  fusible,  il  n'est  pas  nécessaire  qu'ils  obtiennent  une 
température  tr^élevée;  cependant,  comme  la  rapidité  de  l'opé- 
ration est  toujours  une  chose  très-utile,  ils  auraient  intérêt  à  se 
servir  aussi  de  fours  elliptiques.  A  l'article  Foubmealx  a  bé- 
VERBÈRE  nous  insisterons  sur  les  autres  principes  de  construction 
qu'il  est  important  de  connaître.  —  Le  bois  était  le  combustible 
employé  depuis  fort  longtemps  ;  on  lui  a  substitué  avec  des 
avantages  trfe-marqués  le  charbon  de  terre.  —  Le  mode  d'opé- 
rer en  grand  dépend  des  métaux  qui  entrent  dans  la  composi- 
tion du  bronze  ;  mais  il  faut  en  général  les  garantir  de  l'oxyda» 
tion  :  le  premier  moyen  consbte  dans  la  rapidité  de  la  fusion  ; 
quelqueu)is  aussi  l'on  ajoute  sur  la  surlace  du  bain  du  charbon 
concassé  en  petits  morceaux  (assez  gros  cependant  pour  qu'ils 
ne  soient  pas  entraînés  par  le  courant  de  la  flamme),  et  souvent 
mêlé  dans  les  scories,  un  tour  de  main  assez  utile  encore  lors- 
qu'on veut  ajouter  du  zinc  en  forte  proportion  (  F.  Laiton), 
eest  de  glisser  ce  métal  en  plaques  sous  la  couche  de  charbon; 
on  remue  d'abord  sans  braser ,  on  brase  ensuite  à  grands  coups , 
et  l'on  coule  aussitôt  le  plus  promptemcnt  possible.  On  peut 
employer  utilement  les  mêmes  précautions  pour  aiouter  l'élain 
qui  s'emploie  en  saumons;  en  général  les  métaux  les  plus  alté- 
rables au  feu  doivent  être  ajoutés  les  derniers,  afin  qu  ils  soient 
moins  longtemps  exposés  à  son  action.  On  brase  alors  fortement 
afin  d'opérer  leur  combinaison,  qui  souvent  est  difficile,  en  rai- 
son de  la  grande  différence  de  densité.  Cette  diflerence  produit 
une  force  divellente  opposée  à  l'affinité ,  et  elle  est  si  considéra- 
ble, que  dans  les  moules  elle  agît  encore  sur  le  bronze  liquéfié; 
de  là  Tune  des  causes  du  refroidissement  prompt  au'il  est  utile 
d'opérer.  On  profile  dans  quelques  circonstances  de  cette  force 
due  à  des  poids  spécifiques  différents ,  pour  séparer  quelques 
métaux.  —  L'alliage  d'une  petite  quantité  de  fer  dans  le  bronze 
est  quelquefois  utile;  ainsi  que  nous  l'avons  vu  plus  haut,  on 
parviendrait  difficilement  à  l'unir  directement,  et  l'on  peut  au 
contraire  l'allier  sans  peine  en  rétamant  au  préalable  ;  ainsi  c'est 
à  l'état  de  fer-blanc  qu'on  doit  l'ajouter  dans  le  bronze.  Au 

importantes  que  nous  avons  citées ,  sont  encore  très-utiles  dans  la  fa- 
brication des  pompes  et  des  robinets. 

M.  Perkins  est  parvenu ,  à  l'aide  d'un  cylindre  parfaitement  alézé, 
creusé  dans  un  bloc  de  brouze,  à  opérer  une  pression  de  2,000  atmos- 
phères; il  a  démontré,  par  cette  énorme  pression,  que  l'eau  est  coni- 


cure  au  travers  de  la  fonte,  sous  quelques  atmosphères  de  pression. 

58 


BAOKZE. 


(  4^) 


reste,  cet  alliage  s*aUère  très-facilement  dans  les  refontes;  le 
kt  s'en  sépre,  et  passe  sous  forme  d'oxyde  dans  les  scories.  — 
9d  allie  oirectcment  Tarsenic  au  bronze  pour  les  m%rmr$  des 
télescopes  ( c*est  un  alliage  de  cuivre,  étain ,  platine  et  arsenic), 
n  est  essentiel  de  garantir  le  mélange  de  Toxydalion  pendant  la 
fonte;  on  y  parvient  au  moyen  d'un  fiuœ,  onde  verre  pilé,  qui 
forme  un  bain  imperméable  à  Tair,  en  sorte  que  toute  la  sur- 
face du  mélange  métallique  est  garantie  de  son  action.  —  Quant 
aux  alliages  de  bronze  dans  lesquels  Tor  ou  l'argent  cuvent 
entrer,  il  ne  nous  importe  pas  de  connaître  leur  fabncation, 
puisqu'ils  ne  sont  pas  employés  dans  les  arts  (i).  P. 

BRONZE  {ant.,  sculj^l.).  Nous  n'entreprendrons  point  de 
Cure  une  histoire  détaillée  de  la  sculpture  en  bronze,  mais  d'in- 
diquer d'une  manière  succincte  les  difiTérentes  phases  par  les- 
quelles cet  art  est  passé  pour  venir  s'éteindre ,  à  peu  près,  dans 
notre  époque.  —  Le  bronze  est  un  des  premiers  métaux  qui  fu- 
rent employés  dans  la  sculpture.  La  manie  que  nous  avons  de 
lui  aflecter  une  couleur  étrangère  et  séduisante,  nous  empêche 
d'en  perfectionner  différents  alliages ,  que  les  anciens ,  moins 
dédaigneux  ou  plus  laborieux  ,  variaient  à  l'infini.  —  L'Mpa- 
tixon,  espèce  d'airain  noir,  Vorichalcum,  alliage  d'or  et  de 
Cuivre  y  étaient  fort  recherchés.  —  Les  bronzes  les  phis  estimés, 
étaient  ceux  de  Délos,  d'Egine,  de  Corinthe  et  de  Chypre  (Kw- 
pros ,  dont  nous  avons  fait  cuivre).  —  Nous  avons  trop  peu  de 
renseignements  positifs  sur  les  Egyptiens  et  les  Hébreux ,  pre- 
miers peuples  qai  firent  un  savant  emploi  du  bronze,  pour 
nous  appesantir  sur  cette  époque  de  l'art.  Nous  nous  bornerons 
k^  parler  de  la  Grèce  ,  de  Rome  et  du  moyen  âge.  —  Homère 
cite  les  noms  de  plusieurs  hommes,  bien  antérieurs  au  temps 
où  il  écrivait ,  dont  l'expérience  paratt  avoir  été  assez  avant 
dans  ce  genre  de  travail.  Mais  il  est  impossible  d'établir  d'une 
manière  précise  la  chronologie  des  artistes  en  bronze,  jusqu'à 
Rbcecus  et  Théodore  de  Samos ,  vers  la  XL*'  olympiade.  Ces 
deux  statuaires  perfectionnèrent  en  Grèce  les  procédés  de  la 
fonte.  —  Il  est  à  regretter  que  nous  n'ayons  de  ces  temps  pri- 
mitifs de  l'art  aucun  vestige  pour  nous  fixer  sur  les  pnncipes 
qni  ont  amené  graduellement  cette  manière  du  siècle  de  Peri- 
clès ,  appelée  sublime,  parce  qu'elle  est  savante^  mais  que  nous 
appellerons  ampoulée ,  parce  que  nous  y  cherchons  en  vain  la 
naïveté  de  la  nature.  —  Tout  ce  que  nous  savons,  c'est  que 
Rbœcus  et  Théodore  inventèrent  le  tour  et  le  moule  d'argile 
â  noyau  ,  disposés  de  manière  à  donner  peu  d'épaisseur  k  la 
fonte.—  Vers  celte  époque  (xlii*  olympiade) ,  un  certain  Dé- 
dale ,  suivant  Sol  in ,  fit  faire  k  l'art  de  grands  progrès  :  il  ima- 
gina le  premier  de  donner  aux  statues  1  attitude  naturelle  d'une 

personne  qui  marche Qu'eût  pensé  Solin  du  Gladiateur  qui 

se  manière,  ou  du  Laocoon  qui  se  tortille  ?  —  Le  bronze  s'em- 
ployait aussi  dans  cette  branche  de  la  statuaire  appelée  Ihoreu- 
tique:carQeœtas,  qui  vivait  vers  la  vu*  olympiade,  fit  une 
statue  d'athlète  en  bronze  dont  les  ongles  étaient  en  argent.  — 
Le  siècle  d'Alexandre  le  Grand  présente  une  notable  dévia- 
tion dans  rhistoire  de  l'art.  Les  bronzes  de  cette  époque,  moins 
roides  et  moins  anguleux  que  ceux  du  temps  de  Pcriclès,  où 
Hérissait  Phidias ,  tendent  visiblement  vers  une  manière  plus 
gracieuse.  —  Cette  époque  est  aussi  la  plus  remarquable  sous 
le  rapport  des  médailles  grecques.  —  Lysippc  de  Sicyone ,  le 

Ï>lus  célèbre  fondeur  de  son  temps,  avait  seul  le  privilège  de 
bndre  les  statues  d'Alexandre  ;  comme  Apelles  de  Cos,  celui  de 
peindre  les  portraits  du  grand  roi;  et  Praxitèle  d'Athènes ,  de 
frapper  ses  médailles.  —  Ce  dernier  est  l'auteur  de  l'Apollon 
Sauroclone  dont  nous  possédons  une  copie.  —  Deux  olym- 
piades plus  tard ,  la  sculpture  en  bronze  fut  fort  négligée,  sui- 
vant Phne.  pour  la  sculpture  en  marbre,  et  ne  se  releva  guère 
que  sous  Antiochus  Philopator.  C'est  de  ce  temps  que  date  l'A- 
pollon du  Belvédère.  —  Dès  lors  ce  genre  de  sculpture  ne  fil 


pnse  de  Syracuse ,  avait  transplanté  dans  sa  patrie  le  premier 
sculpteur  qui  pour  elle  eût  quitté  la  Grèce.  —  Déjà  même  le 
temple  de  Vesta  avait  été  couvert  avec  des  tuiles  de  bronze.  — 
Pourtant  les  Romains  furent  réduits  longtemps  à  orner  leurs 
palais  et  leurs  temples  des  dépouilles  des  vaincus.  Mais  ceux-ci, 
abattus  par  leurs  revers,  cessèrent  de  cultiver  les  arts;  et  cette 
décadence  fut  si  complète,  que  malgré  les  encouragements  don- 
Ci)  On  trouve  dans  le  eommerce  beaucoup  d'objets  faits  eu  une  es- 
pèee  de  bronze  appelée  métal  blanc;  c'est  un  alliage,  sans  aucune  pro- 
portiiM  fixe,  de  cuivre,  étain,  plomb,  zinc,  fer,  etc.  On  le  nomme  aussi 
metai  à  boutonë;  on  l'obtient  en  fondant  ensemble  diverses  mitrailles 
derebttt. 


nés  aux  Grecs  avec  la  liberté ,  vers  la  cilvi*  ohmpiide,  • 
médaillons  de  bronze  romains  l'emportaient  de  MMron'^ 
ceux  de  leurs  maîtres  découragés.  La  première  oMmiuit  # 
bronze  frappée  à  Rome  parut  soosSerriu8TDUi«s(Lvm'«H» 

f)iade);  elle  était  marquée  d'un  ftmf  ood'nn«o«foii,^«w:^ 
à  pecunia»  péeune.  —  L'art  s'afhibitssait  de  plus  en  pl«$  ^ 
l'empire  de  César  ;  et  sous  Néron,  Pline  assvre  que  le  (ni ^ 
liage  du  bronze  était  entièrement  perdu.  —  iienlM  leur  k 
dépeuplée  à  son  tour  du  bronze  qu'elle  aimait,  par  le pn^ 
successif  des  Visigoths  et  des  empereurs  d'Orient,  qn  kn 
eux-mêmes  dépouillés  par  les  Sarrasins.  Les  broBMsqwh> 
douin  trouva  dans  Constantinople  furent  détraits  et  «OMm, 
suivant  le  rapport  de  Nicétas  Choniate.  —  Enfin  le  cbr^ 
nisme  eut  ses  artistes ,  parmi  lesquels  se  reocoBlrèrcni  qM 
sculpteurs  en  bronze.  L'un  d'eux  Condit,  sous  Zénoo  lltun. 
que  ,  le  saint  Pierre  du  Vatican.  —  Beauooapde  brotunin. 
cieux  nous  ont  été  légués  par  l'antiquité.  Nos  musées  ponfe: 
les  bustes  de  Tibère  et  de  Brutus ,  et  une  foule  d'objets  q«ir 
vaient  aux  sacrifices  dans  les  temples.  Le  cabinetdesaotiqw^, 
Naples  ,  est  un  des  plus  riches  en  vases,  ustensiles, arwe 
bronzes  ;  on  y  admire  surtout,  au  cabinet  d*BeroilaBai,i 
Jeune  Satyre  endormi ,  les  Deux  Jeunes  Luttoon  de  hrta 
A  Rome,  la  statue  é^iestre  d^  Marc  Aurèle,  l'HeradeàCi^ 
tôle ,  le  Tireur  d'épine ,  la  tète  de  l'empereur  GBOBwk.cth 
statue  de  Septime  Sévère.  A  Venise ,  les  chevaux  qoi  oDif|B 
sur  l'arc  de  triomphe  du  Carrousel  ;  il  est  à  refiiarqierqili 
sont  les  seuls  monuments  antiques  de  cuivre  pur.  On  r^ 
avec  raison  l'acte  de  vandalisme  commis  plrle^^^ 
bain  VIII ,  qui  fit  enlever  et  mutiler  les  bronzes ||b«mi 
le  Panthéon,  pour  en  dèoorer  l'église  de  Saint-PioR^dTc 
voit  avec  peine  le  nom  de  Bemin  s'associer  à  une  aosétyb' 
rable  action.  Le  poids  du  bronxe  était  de  460,374  làm\9 
qui  en  resta  servit  k  couler  des  canons  pour  anaer  le  eh** 
Saint-Ange. — Le  bronze  n'est  autre  chose (ja'unalliçi^ 
de  zinc  et  de  cuivre  (F.  Alliage).  Les  anciens  loi  alfritw* 
la  vertu  de  chasser  les  spectres  et  les  esprits  «iMaiM»;  i 
était  consacré  aux  dieux.  Aussi  tous  les  ob|etsd€5liB««« 
étaient-ils  de  ce  métal ,  et  sur  les  monnaies  de  broofe  «  ta 
monela  iocra.  Les  Romains  se  servaient  de  tables^  h« 
pour  graver  les  lois  et  les  actes  publics;  sous  Vespasi»,»* 
cendie  en  détruisit  trois  mille,  ouc  l'on  conservait  loOj** 
—  En  numismatique,  on  appelle  brwxe  lesmoMUO**» 
ciens  frappées  avec  ce  métal  ;  suivant  leurs  dimewom  «  »• 
dallions  ,  on  les  divise  en  grands  ,  moyens  et  pclils  w**» 
Ces  distinctions  n'ont  lieu  que  pour  les  médailles  nwiafl 
les  grecques  sont  rarement  en  grand  broore.  Les  m^ 
avaient  seuls  le  droit  de  faire  frapper  la  monnaie  (for  ooiT*-^ 
gent  ;  le  bronze  n'était  employé  qu'avec  l'autorisation  dn  « 
et  les  médailles  portaient  les  initiales  S.  C.  [tenatutcowûi 
C'est  à  cela  sans  doute  qu'il  faut  attribuer  la  rareté  de  mta* 
médailles  :  telles ,  par  exemple,  celles  dXKhon ,  ee  1»^ 
ayant  régné  si  peu  de  temps ,  le  sénat  n'aura  ?^^^J^* 
frapper  monnaie  à  son  effigie.  —  Nous  dirons  peo  ««*« 
moyen  âge,  où  le  bronze  ne  fut  guère  employé  qu'eii  oriKj» 
divers,  en  médailles  et  en  bas-reliefs.  Un  des  bas-mj^ 
plus  remarquables  de  cette  époque  est  cehii  de  ^^ 
Ceilini,  exécutée  sous  François  I"  pour  décorer  une  p» 
portedu  château  royal  de  Fontainebleau,  —  l^broott»'; 
a  la  mode  ;  on  en  fait  un  nombre  considérable  de  1*"^ 
de  chandeliers ,  mais  peu  de  statues.  Ce  retour  ms  le  m^ 
antiques,  ce  culte  du  beau ,  date  de  Fécole  de  David. 

BRONZER,  V.  a.  (gramm,)f  peindre  en  coolearde  wj 
Bronxer  une  Uatue ,  un  vase.  —  Bronxer  un  canon  «  P; 
lui  donner  par  le  moyen  du  feu  une  couleur  Weualrc  jw  ^^ 
le  préserver  de  la  rouille.  On  dit  de  même,  Bronier  a 
elet,  de$  boulonê  d'acier,  etc.  —  BkoniÉ  ,  ÉE ,  ^^ 
Souliers  bronzés,  souliers  de  chamois  teints  en  noir.  - 
bronzé,  teint  qui  approche  de  la  couleur  du  cuivre. 

BRONZiNO  (Agnolo),  peintre  appelé  ««n""""!??^ 
Bronzin,  né  en  Toscane,  mort  à  Florence  ^«n'';',^J 
d'environ  soixante-neuf  ans.  Le  Pantorme  fut  ion  la*^^ 
saisit  si  parfaitement  sa  manière  qu'il  l^idait sowea»^ 
Ubleaux ,  et  qu'après  sa  mort  il  termina  la  <**P**^^ 
Laurent,  où  tout  parait  être  de. la  même  "^^'.'f/^î^* 
ses  portraits  surtout  le  rangent  dans  les  nieiUe«i»^»^^ 
l'école  de  Florence.  Son  neveu,  Alexandre  Allon,  w  ^ 
le  plus  distingué.  .    g^ 

BReVBiTE,  8.  m.  (minér.),^s^^^  minéral  *  ^^ 
et  serré,  de  couleur  jaune  ou  brune ,  que  Ton  legP'^ 
une  simple  tariété  de  diallage. 


BBOOKSS. 


(4») 


BROQUETEUB. 


BBMBH^M,  S.  m.  (frolan.),  arbre  à  pain  des  Hottentols, 
ont  le  tronc  est  rempli  d'une  moelle  abondante  ;  espèce 
«  sagou  avec  lequel  ils  tont  du  pain. 

BBOMCE  (Hbnri),  né  en  1706  d*mi  ecdésiastiqoe  irlandais, 
tndia  au  collège  de  Dublin,  se  destina  à  la  magistrature,  dont 
I  charma  les  traraux  sérieux  par  la  poésie  et  la  littérature.  Il 
omposa  à  Londres  un  poëme  philosophique  sur  la  Beauté 
mévertêitêf  et  fit  représenter  avec  an  grand  succès  à  Dublin 
inc  tragédie  de  Gustave  Vasa ,  suivie  de  celles  de  :  le  Comte  de 
Veitmoreland,  représentée  à  Dublin  en  1745,  et  do  Comte  d'Es- 
cx,  jouée  i  Dablinen  1749,  et  à  Londres  sur  le  théfttre  de  Drnry- 
<ane  en  1760.  Il  composa  encore  d'aalres  ouvrages  dramati- 
[o^  qttel<}ues  petits  poèmes,  entre  autres  :  the  Female  SedU" 
irs,  publie  dans  :  Fables  for  êke  female  sex,  de  Moore,  etdivers 
Mnans,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  le  Fou  de  qualité  en 
766  et  Juliette  Grenville  eu  1774.  Sa  vie  s'écoula  dans  la  mi- 
hfe ,  mais  il  puisa  de  douces  consolations  dans  son  mariage, 
rappé  par  la  mort  de  sa  femme,  après  une  union  de  près  de 
inquante  ans,  et  par  la  perle  d*un  enfant  adoré,  Brooke 
MKiDa  en  enfance  et  mourut  en  1783.  Ses  œuvres ,  à  l'exception 
e  ses  romans,  ont  été  rassemblées  en  quatre  volumes  in-S» , 
780.  Maillet  du  Clairon  a  traduit  en  français  sa  tragédie  de 
wmsla$H  Vasa,  1766,  itt>8°. 

BBOOKE  (Françoise),  fille  d'un  ecclésiastique  anglais, 
poused'uB  chapelain  de  régiment,  vécut  en  Angleterre  et  dans 
e  Canada,  et  mourut  à  Londres  en  1789  après  s  être  distinguée 
tar  ses  talents  littéraires.  On  a  d'elle  :  la  Vieille  Fille,  iourn^iX 
le  1755  à  1756,  formant  1  vol.  in-13.  —  Histoire  de  Julie  Man^ 
lêvillê,  1765.  —  Traduction  des  LeUres  de  Julie  Catesby, 
Oman  de  M°^  Riccoboni.  —  Histoire  d'Emilie  Montagne, 
i  vol.  iD-19;  traduit  en  français  par  Prenais,  Paris,  1770,  4 
parties  in-12.  —  Virginie,  tragédie  suivie  d'odes,  de  pastorales 
it  de  traductions ,  1756,  in-8''.  —  Mémoires  du  marquis  de 
^int-Fùrlaix,  1770,  4  vol.  iu-12.  -—  L'Excursion  ou  tEsea- 
wde ,  S  vol.  iu-13  ;  roman  traduit  par  Henri  Rieu,  Lausanne, 
778,  3  parties  iD-12.  —  Traduction  des  Eléments  de  Vhistoire 
tÂngleterre  par  l'abbé  Millot ,  1771  ,  4  vol.  in-lâ.  —  Le 
^éoê  éâ  Sinopê,  tragédie  représentée  à  Londres  sur  le  théâtre 
k  Covent-Garden  en  1781.  —  Rosine,  drame  en  musique 
oué  sur  la  même  scène  en  1783. 

BBOOKBS (Richard),  médecin  de  Londres,  du  x%'iii*  siècle, 
tmnu  par  plusieurs  ouvrages,  tous  écrits  en  anglais  ,  et  dont 
(uelques-uns  ont  été  traduits  en  diverses  langues.  Les  princi- 
>aux  sont  :  1*»  Histoire  naturelle  du  chocolat,  Londres, 
1730,  in-8°;  2«  Histoire  de  la  Chine,  de  la  I\[irlarie  chi- 
noise, de  la  Corée  et  du  Tibet,  d'après  les  PP.  du  Halde  et 
Lecomte ,  Londres .  1741,  4  vol.  in-4»,  fig.  ;  3*"  Pratique  gêné- 
rmk  de  médecine,  ibidem>  1751,  2  vol.  in-12  ;  4*"  Introduction 
i  la  médecine  et  à  la  chirurgie,  ibidem,  1754  ;  ibidem ,  1765, 
io-^;  5°  Nouveau  Système  d'hiHoire  naturelle,  Londres, 
1 763,  6  vol.  iD-12  ,  avec  157  planches  assez  médiocres.  L'on- 
^nge  est  peu  exact  et  sans  orare  systématique  ;  les  végétaux, 
;>areiemple,  qui  forment  le  cinquième  volume,  sont  par  ordre 
kipbabétique  ;  &"  Précis  des  pharmacopées  de  Londres  et  d'E- 
i imbourg.  On  la  traduit  en  allemand,  Berlin,  1770;  7»  Bob- 
Mier  lui  attribue  un  traité  sur  l'art  de  la  pèche ,  the  Art  of 
zngUng  rok  and  sea  fishing,  2«  édition,  Londres,  1743,  petit 
a- 12,  avec  155  figures.  - 

BiooKES  (JoscÉ)  naquit  le  24  novembre  1761  en  Angle^ 
'«rre ,  reçut  une  excellente  éducation,  s'appliqua  dès  l'âge  de 
'^e  ans  aux  sciences  médicales  et  prinnpalement  à  la  clini- 
Ipe  chirur^cale,  et  reçut  le  diplôme  de  chirurgien.  S'adonnant 
^sieotùt  entièrement  à  ranatomie,il  vint  se  perfectionner  dans 
^  hôpitaux  de  Paris  sous  la  direction  des  cliirurgiens  les  plus 
:^ièbres,  et  revint  à  Londres  commencera  vingt-six  ans  ses 
soors  publies  d'anatomie,  de  pathologie  et  de  chirurgie,  et  ils 
ïorent  un  immense  succ^.  Ami  éclairé  et  sincère  de  la  science 
ït  désireux  de  la  propager,  Brookes  abaissa  le  prix  d'admission 
jierpétuelle  à  ses  doctes  leçons  ;  créa ,  outre  le  cours  ordinaire 
fenu  en  hiver»  un  cours  supplémentaire  d'été,  et  prolongea 
niqu'i  six  mois  ces  instructions  que  les  autres  professeurs  ne 
tonnaient  que  pendant  un  trimestre.  Ses  disciples  furent  nom- 
tNreux  ;  beaucoup  devinrent  célèbres ,  entre  autres  :  l'herpéto- 
bgiste  Bell,  l'ichthyologue  fiennett ,  les  chimistes  Anderson  et 
Georges  Lnme ,  les  botanistes  Emmerson,  Joseph  Bennett  et 
ProBt  ;  mais  il  ne  recueillit  pas  la  récompense  acquise  à  ses  ta- 
lents et  à  ses  services,  et  mourut  pauvre  et  désespéré  de  l'ingra- 
titude de  ses  compatriotes,  le  10  janvier  1855,  après  avoir cesséde 
professer  en  1827.  Il  fut  membre  de  beaucoup  de  sociétés  sa- 
vantes tant  en  Angleterre  qu'en  pays  éirangersy  président  de  la 


conMnission  zoologique  de  la  société  linnéenne,  de  la  commis- 
sion scientifique  de  la  société  xoologiçiue,  et  vice-président  de  la 
société  mcdico-bolanique.  Les  descriptions  de  Brookes  des  ap- 
pareils musculaires ,  ligamenteux  et  vasculaires ,  en  rapport 
avec  la  charpente  osseuse ,  rendaient  l'étude  de  cette  partie  de 
lanalomie  aussi  facile  que  lumineuse.  II  adopta  pour  les  sys- 
tèmes artériels  et  nerveux  une  nomenclature  très-simple  et  en 
même  temps  classique ,  scientifique  et  de  nature  à  se  graver 
facilement  dans  la  mémoire  ;  elle  se  rapprochait  des  dénomi- 
nations françaises.  En  pathologie,  Brookes  insistait  sur  les  chan- 
gements de  forme  que  doivent  subir  les  nerfs,  soit  dans  leur  di- 


vilé  et  de  toutes  les  parties  qui  viennent  s'y  attacher,  ç[m  .les 
traversent  ou  qui  les  côtoient  en  passant.  Tout  ce  qu'il  disait  de 
la  structure  et  des  dcvcloppcmenls  de  l'homme ,  presque  con- 
tinuellement il  le  comparait  à  des  détails  parallèles  chez  les 
autres  animaux.  —  Son  musée,  enrichi  par  les  nombreux  pré- 
sents de  grands  personnages  et  du  roi  d  Angleterre  lui-même, 
fut,  comme  musée  particulier,  le  plus  riche  et  le  plus  considé- 
rable après  celui  de  Hunter.  On  y  admirait  surtout  les  prépra- 
lions  ostéologiques  du  chameau,  du  rhinocéros,  de  réléphaiit» 
de  l'hippopotame ,  du  narwai ,  du  cachalot  arctique ,  de  tout  le 
genre  cheval ,  de  l'émon,  de  l'autruche»  du  casoar  et  d'une  in- 
finité d'autres.  Sa  collection  de  vers  intestinaux ,  tant  de 
rhooome  que  des  animaux  domestiques ,  et  celle  d'ophidiens 
étaient,  sous  beaucoup  de  rapporU,  les  seules  qu'il  y  eût  am 
monde.  On  doit  vivement  regretter,  ajoute  M.  Renauldin  ,  au- 
quel nous  empruntons  ces  détails,  que,  vers  la  fin  de  la  carrière 
ne  BrookeSy  cfe  graves  embarras  pécuniaires  aient  nécessité  la 
vente  et  la  dispersion  de  ce  magnifique  monument.  On  a  de 
Josué  Brookes  :  Mémoire  sur  Vostéologie^  et  particulièrement 
sur  la  dentition  du  genre  lagostomus ,  créé  par  lui ,  inséré  dans 
les  Transactions  de  la  société  linnéenne,  1829.  —  Lettre  sut 
un  remède  à  faire  en  cas  d'empoisonnement  par  l'acide  oxali^ 
que,  publiée  dans  la  Lancette,  1827.  —  Petit  Traité  sur  U 
choléra. 

BEOOKS  (François),  né  à  Bristol,  marin  de  profession  qui, 
dans  un  voyage  à  Marseille,  fut  pris  au  retour,  en  août  1681, 

rir  un  corsaire  de  Tanger,  croisant  dans  ces  parafes.  Coudait 
Salé  et  à  Miquenez ,  Brooks  fit  partie  des  prisonmers  rachetés 
par  Charles  II ,  roi  d'Angleterre ,  au  roi  de  Maroc  qui ,  aprèc 
avoir  reçu  leur  rançon,  les  revendit  aux  Juifs.  Brooks  et  ses 
compagnons  d'esclavage,  après  avoir  espéré  la  liberté,  ne  firent 
que  changer  de  maîtres.  Après  onze  années  de  misères  inouïes, 
Brooks  dut  sa  liberté  à  un  More  en  juin  1692.  De  retour  daoi 
sa  pairie,  il  publia  la  relation  de  ses  aventures  sous  ce  titre: 
Navigation  faite  en  Barbarie  par  François  Brooks^  traduit  de 
l'anglais,  Utrecht ,  1757,  in-12. 

BROOME  (Guillaume),  né  au  xvin*  siècle  dans  le  Cheshtrc, 
élevé  au  collège  d'Eston,  puis  à  l'université  de  Cambridge,  et 
distingua  de  bonne  heure  par  ses  compositions  poétique^  H 
mourut  à  Bath  en  1745  après  avoir  joui  de  ouelqnes  beneooes 
ecclésiastiques.  Il  a  laissé  un  Recueil  de  poésies  ;  —  une  iVe* 
duction  en  vers  de  quelques  odes  d'Anacréon,  publié  sous  le 
nom  de  Chester  dans  le  Gentleman's  MagaxHw,  —  K^^^^^ 
en  prose  de  l'Odyssée,  conjointement  avec  Oiell  et  Oldiswortfc. 
Broome  coopéra  aussi  aux  traductions  et  aux  notes  de  VHiadê 
et  de  V  Odyssée  par  Pope. 

BROQUART ,  S.  m.  nom  que  les  chasseurs  donnent  a  quel- 
ques bètes  fauves  d'un  an.  Les  chiens  lancèrent  un  broquart. 

BROQUE-DENT ,  S.  f.  dent  courbée  (Boiste), 

BROQUELiNES,  S.  f.  pi.  [technol.).  On  donne  ce  nom,  dans 
les  manufactures  de  tabac ,  aux  bouts  de  manoques ,  ou  aux 
bottes  de  feuilles  de  tabac. 

BROQUER,  Y.  a.  (term.  de  pêche),  percer  par  les  ouïes  les 
petits  poissons  qui  servent  d'amorce. 

BROQUETEUR  (économie  rustique).  C'est  un  trou  du  diamè- 
tre de  quatre  k  cinq  lignes,  pratiqué  sur  le  devant  des  tonneaux, 
et  ou'on  laisse  ouvert  pendant  dix  ou  douze  jours,  espace  suffi- 
sant pour  laisser  au  vin  nouveau  le  temps  de  fermenter.  Onle 
bouche  ensuite  avec  une  chevUle  haute  de  deux  pouces,  et  que 
l'on  doit  pouvoir  ôler  facilement ,  dans  le  cas  ou  le  vin  recom- 
mencerait^ s'émouvoir.  On  se  sert  de  la  môme  ouverture 
pour  remplir  les  tonneaux  pendant  deux  ou  trois  fm^nes,  ^ui 
les  huit  jours  une  fois  ;  pendant  un  mois  ou  deux,  toi^  ïes  munie 
jours ,  et  enfin  tous  les  deux  mois  seulement.  Cette  pratiqjc^ 
i>onnê  en  tout  temps,  l  est  particulièrement  dans  les  commen- 
céments,  lorsque  fe  vin  bouillonne  encore.  A  cette  époque  le 


FelUrel  DuvivieVy  février  1790 ,  6  pag.  in-8«.  L'abbé  Davivier 
y  répliqua  par  un  Remerciment  à  mm.  Lavocat  et  connorls, 
Bruxelles,  de  rimpriroeric  patriotique,  1790, 31  pag.  in-8**. — 
Brosius  fut  aussi  employé,  mais  inatîlement ,  à  propager  Fin- 
surreclion  dans  le  Luxembourg,  comme  on  le  voit  par  l'opas^ 
culo  intitulé  :  Lettre  adressée  par  quelques  notables  delà  pro- 
vince de  Luxembourg  à  M.  l'abbé  Brosius,  en  date  du  8  mat 
1790,  contenant  un  tableau  intéressant  des  dispositions  de  la 
Ville  et  du  pays  de  Louvain,  7  pag.  in-8». 

BROSME  (brosmius)  {hist.  nat,).  Ce  poisson  appartient  à  la 
famille  dos  gadoïdes  ;  sa  place  est  auprès  des  motelles.  Le  brosme 
est  remaraùable  par  la  forme  en  fer  de  lance  de  sa  caudale  ;  il 
atteint  quelquefois  un  mètre  de  longueur;  son  corps  est  médio- 
crement allonge  et  un  peu  comprime.  Ce  poisson  habite  le  nord; 
9a  chair  est  blanche,  on  la  sale  et  on  la  sèche.. 


BROSME.  (  460 

remplissage  est  même  de  première  nécessité  si  l'on  tient  à  avoir 
une  t)onne  qualité  de  vin. 

BROQUETTE,  S.  f.  (technol.)sorie6e  petit  clou  de  fer  à  tète. 
Attacher  une  estampe  avec  une  brofuette, On  l'emploie  an  sin^- 
lier  dans  un  sens  collectif  pour  designer  une  certaine  quantité 
de  ces  petits  clous.  Acheter  de  la  oroquette.  Attacher  de  la 
tapisserie  avec  une  broquette. 

BROS,  s.  m.  (lechnol.)y  nom  qu'on  donne ,  chez  les  cartiers , 
à  un  corps  étranger  qui  se  trouve  dans  l'intérieur  de  certaines 
feuilles  de  papier  collé. 

BROSAMER  (Hans  OU  Jean),  artiste,  né  à  Fulda  en  1506,  et 
sur  la  vie  duq[uel  il  n'existe  pas  de  renseignements.  Ce  qui  té- 
moigne qu'il  était  habile  dans  le  dessin,  c'est  sa  gravure  princi- 
pale, représentant  Jésus  sur  la  croix,  entouré  d*un  chœur  d'an- 
ffes,  et  au  bas  Marie  et  Jean,  gravure  qui  porte  cette  signature  : 
joh.  Brosamer  Fulda  degens  fcu^iebat,  1542,  in-fol.  D'habi- 
tude il  ne  gravait  qu'en  petit  format,  à  la  manière  d'Aldegearer; 
aussi  il  n'est  compté  que  parmi  les  maîtres  inférieurs.  Parmi 
ses  gravures  sur  bois,  son  écurie  à  chevaux  est  grandement  esti- 
mée par  les  amateurs.  Huber  place  l'époque  de  sa  mort  en  1560. 

Le  monogramme  de  ce  maître,  j^f^ ,  est  souvent  confondu  avec 

ceux  de  G.  Baldung ,  H.  Barkmair ,  H.  Bolksber^r  ;  mais  le 
style  et  Tannée  sont  ici  les  guides  les  plus  certams.  Bartscb 
(vol.  VIII,  p.  450)  décrit  vingt-quatre  gravures  sur  cuivre  et 
quinze  gravures  sur  bois  de  cet  artiste. 

BROSELET  (géog.),  ville  d'Angleterre  (Salop),  avec  des  mines 
de  fer  et  de  houille  qui  alimentent  de  grandes  usines.  4,800 
habitants;  à  4  lieues  trois  quarts  est-sud-est  de  Shresbury. 

BROSIME  (6ro«tmum)(&o(an.),plantede  la  famille  des  urticées. 
C'est  un  grand  arbrede  la  Jamaïque.dont  les  fleurs  sont  en  chaton 
globuleux  ou  allongés,  couverts  d'écaillés.  Au  sommet  du  cha- 
ton mâle  est  un  ovaire  unique  stérile.  Dans  les  fleurs  femelles, 
cet  ovaire  est  aussi  unique  et  situé  au  centre  du  chaton.  —  Le 
brosimc  se  rapproche  beaucoup  de  l'arbre  à  pain.  Les  fruits  du 
brosimc  sont  un  aliment  sain  et  agréable,  facile  à  différer,  et 
qu'on  trouve  surtout,  par  une  admirable  précaution  de  la  Provi- 
dence, pendant  les  grandes  sécheresses  et  lorsque  la  terre  est 
semblanle  à  une  fournaise.  Les  Anglais  nomment  ce  fruit 
bread-nuts  (noix-pain).  Le  brosime  ne  fournit  pas  seulement 
à  l'homme  un  aliment  pendant  les  temps  de  disette,  il  donne 
dans  ses  feuilles  un  excellent  breuvage  aux  animaux  domesti- 
ques. A.  B.  DE  B. 

BROSIUS  (Jean-Thomas),  conseiller  intime  de  l'électeur  pa- 
latin dans  les  duchés  de  Juliers  et  de  Berg,et  de  l'ordre  teutoni- 
qne,  a  laissé  :  Annales  Juliœ  Montiumque  eomitam^  marchio^ 
num  et  dueum,  ouvrage  publié  après  sa  mort,  par  Ad.-Michel 
Mazzius,  à  Cologne,  1731 , 5  vol.  m-fol.  Selon  quelques  biblio- 
graphes, Jean  Buchel,  bibliothécaire  à  Heidelberg,  était  le 
véritable  auteur  de  cette  compilation  historique. 

BROSIUS,  ecclésiastique  luxembourgeois,  fut  un  des  écri- 
vains du  parti  de  Vander-Noot  qui  travaillèrent  l'opinion  en 
faveur  de  la  révolution  de  1700.  Il  rédigea  le  Journal 
philanthropique  et  chrétien,  passé  sous  silence  dans  la 
Bibliographie  des  journaux  de  M.  Deschiens,  ainsi  que 
dans  la  France  littéraire  de  M.  Quérard  ,  et  en  1790  il  de- 
manda la  permission  d'annoncer  qu'il  était  autorisé  par  les 
états  à  publier  cette  feuille,  ce  qui  lui  fut  accordé  ;  d'autres 
journalistes  le  secondaient,  tels  que  Feller,  auteur  du  Journal 
historique  et  littéraire;  le  Bedayar,  auteur  du  Vrai  Bra- 
bançon, auquel  succéda  V  Ami  des  Belges,  du  chanoine  Duvivier. 
Comme  eux,  Brosius  s'attacha  à  combattre  ceux  qui  voulaient 
une  révision  de  la  constitution  du  Brabant,  surtout  une  meil- 
leure représentation  politique  et  l'adoption  des  formes  républi- 
caines. La  virulence  qu'il  mit  dans  cette  polémique  donna 
naissance  à  une  brochure  intitulée:  Avis  à  MM.  Brosius, 


)  BBOilSE. 

BKO^MA  (botanique),  genre  de  pUnte  dont  le  ih».-, 

denve  de  celui  de  Guy  de  la  Brosse,  premier  inteodiniîi II 

dm  du  roi.  La  fleur  des  plantes  de  ce  genre  est  mmaaiS^ 

paniforme,  et  cependant  ressemblant  à  on obniuSo» 


cam 


Cette  fleur  est  soutenue  sur  un  calice  profondément  dé» 
du  milieu  duquel  il  s'élève  un  pistil  qui  devient  dans  li  lïïen' 
fruit  composé  de  cinq  capsules ,  rempli  de  semences  meoon 
renfermé  dans  le  cafice  de  la  fleur,  qui  devient  cbarni.  m 
sphérique,  qui  est  ouvert  par  cinq  fentes. 

BROSSAILLES  (F.  BROUSSAILLES}. 

BROSSARD  (Davv  OU  David.  et  non  pas  DAWvlrdio* 
bénédictine  Tabbaye  de  Saint- Vincent  près  du  Mans(Sirt^ 
vers  le  milieu  du  xvr  siècle,  mérite  une  place  distiiigotem 
ceux  ({ui  ont  perfectionné  la  culture  des  arbres  f^nFrantriit 
publié  un  ouvrage  remarquable  sous  ce  titre  :  la  Manimé 
semer  et  faire  pépinière  d  arbres  sauvages  entre  Umlaisf^ 
d'arbres,  etc. ,  qui  a  paru  dans  différents  recueils,  iniisu 
déGguré  par  les  compilateurs.  Il  parut  sous  le  nom  (k  bv 
Dany,  réuni  à  trois  autres  traités  d  agriculture  smu  ce  titre  ih 
nérique  :  Quatre  Traietés  utiles  et  délectables  de  Cêgrietkn 
Paris,  1S60,  petit  in-8«  ;  et  il  fut  publié  à  part,  maisencorfio» 
le  nom  de  Dany,  à  Orléans,  1571,  et  dans  la  Mai$<meh»f/St 
et  Agriculture  d'Elie  Vinet,  Xaintongeois ,  et  ÀtMu  ii. 
xauld,  1607,  deuxième  partie. 

BROSSARD  (SÉBASTIEN  de),  mattrede  musiquedf  liolk- 
drale  de  Strasbourg,  puis  grand  chapelain,  mattredeonsNfv 
et  chanoine  de  la  cathédrale  de  Meaux ,  mourut  en  M^iftàf 
soixante-dix  ans.  Musicien  savant  pour  l'époque  où  ilrrvijt,i/i 
écrit  d'utiles  ouvrages  sur  les  principes  et  sur  les  r^âfTirt 
de  la  musique.  Le  premier  il  a  publié  des  méthodes  Ibcun^ 
Il  existe  de  lui  un  Dictionnaire  de  musique,  contenant  w 
explication  dogmatique  des  termes  grecs,  latins  et  ilali^nli- 
tifs  à  cet  art,  et  le  catalogue  des  auteurs  qui  s'en  sont  occop) 
J.-J.  Rousseau,  qui  a  critiqué  amèrement  celouvrajfjoiato 
de  considérables  emprunts.  La  première  édition  in-folio  date  «v 
1705;  la  seconde  in-8»,  de  1705,  et  une  autre  d'Amsterdam  di 
pas  de  date.  —  Lettre  en  forme  de  dissertation  à  M.dilh 
sur  sa  Nouvelle  Méthode  d'écrire  le  plain-ehantetlamnfff 
1729,  un  vol.  in-4«. — Il  a  laissé  en  manuscrit  lesmalmiB 
d'un  Dictionnaire  historique  de  la  musiiiueet  des  mutkim 
Brossard ,  qui  réunissait  la  pratique  à  la  théorie,  a aossi poii 
des  Motets,  des  Cantates,  Neuf  Leçons  de  Ténèbrti,  et  k  fr^ 
dromus  musicalis,  1695,  in-fol.  Il  fit  hommage  à  Loob  \^ 
de  sa  riche  et  curieuse  bibliothèque  musicale.  Elle  se  troatti 
la  bibliothèque  du  roi. 

BROSSARD ,  chirurgien  français  qui  exerçait  son  art  i  "i 
Châtre  en  Berri  vers  le  milieu  du  xviir  sièîcle,  conno  p* 
avoir  amené  l'emploi  de  Taj^ric  en  chirurgie ,  pour  irrétff  1» 
hémorragies.  Dillen,  médecm  allemand,  en  avait  déjà  parfcdi^ 
les  Mémoires  des  Curieux  de  la  naiure  ;  mais  Brossard  n\Y* 
l'usage  de  ce  moyen ,  que  l'académie  de  chirurgie  approuva.'* 
pour  lequel  il  eut  une  pension  et  une  gratification  de  100»^ 
Cet  agaric  n'agit  pas  par  une  action  slyptiqne  et  sp«i>^ 
comme  on  l'avait  cru,  mais  en  arrêtant  mécaniqucmenllf  »* 
qui  dès  lors  se  coagule,  et  dont  le  caillot  bouche  enniitel'*^ 
verture  faite  au  vaisseau  qui  est  le  siège  de  l'hémorragie. 

BROSSE,  BROSSERIE  (technoL),  On  donne  le  oo» '^ 
brosse  à  un  instrument  qui  sert  à  nettoyer  les  babils.  1»^^' 
les,  les  voitures  ;  et  brosserie  à  Tart  qui  s'occupe  dcceltff»**^ 
cation.  La  brosserie  comprend  brosses,  pinceaux  et  balai»' 
crin,  etc.  —Brosses.  Cette  fabrication  expliquée,  on  «wpj^ 
dra  facilement  les  autres,  qui  d'ailleurs  sont  tout  à  lait  aw* 

Sues.  Les  matières  emplovées  sont  les  crins,  les  soies  de  pot* 
e  sanglier ,  les  brins  de  Wuyère,  de  chiendent  ou  nav*ir 
riz  ;  les  bois  dont  on  se  sert  sont  des  bois  durs  débités  en  p^ 
chettes  plus  ou  moins  épaisses.  La  brosse  se  compose  du  w^ 
patte.  Il  y  a  deux  manières  de  percer  le  fût  d'une  brosse,  i|* 
et  à  trous  foncés,  c'est-à-dire  seulement  évidé  à  une  cfrt»» 
profondeur.  On  perce  le  fût  à  l'aide  d'un  tour  en  ' «^ 
et  pour  faire  cette  opération  vite  et  sans  tâtonnement,  car  il  d<- 
que  les  trous  soient  à  une  distance  égale  entre  eux,  on  a  sno- 
libre  de  tôle  que  l'on  place  sur  le  fût  ;  la  mèche  du  vilebr^n»"  ' 
fait  que  suivre  les  trous  indiqués  sur  ce  modèle,  et  la  pl»^^^ 
qui  est  au-dessous  se  trouve  régulièrement  percée,  locsq»- 
trous  doivent  être  seulement  foncés,  et  donne  par  ce  "î^rfJT 
profondeur  épie.  Lorsque  le  fût  de  la  brosse  est  ainsi  prq*^ 
on  s'occup  eue  te  ffarnir .  Lorsque  les  trous  sont  à  jour,  on  ^ 
un  pinceau  de  poils,  de  cnns,  etc. ,  suivant  la  nature  et  U<I*' 
lité  de  la  brosse  à  faire  ;  on  le  courbe  dans  son  mili«ti»  de  i^ 
nière  à  rapprocher  ensemble  les  deux  extrémités  an  moy»  "  ^ 


BROSSE.      .  (  461 

Mie  ;  on  passe  celte  ficelle  par  le  trou  en  dessous  ;  on  lire  avec 
Mt»  cette  ficelle,  qui  amène  dans  le  trou  le  talon  du  pinceau  : 
D  en  fait  de  même  pour  chaque  trou ,  et  puis  chaque  bout  de 
celle  est  natté  sur  le  talon  de  la  brosse,  ce  qui  fixe  les  crins 
rmie  manière  solide.  Loi-sque  les  trous  sont  formés,  on  courbe 
i  pinceau  de  la  même  manière  que  pour  les  trous  à  jour  ;  on 
looe  le  talon,  puis  on  le  trempe  uans  do  la  colle-forte,  et  on  Tin- 
rudait  de  suite  avec  force  dans  le  trou.  Ix)rsqu*une  brosse  est 
insî  garnie,  on  égalise  les  pinceaux  avec  de  gros  ciseaux  desli- 
fsà  cet  usage.  La  forme  des  brosses  varie  :  les  plus  estimées  et 
5  plos  chères  sont  celles  dont  le  talon  est  courbe ,  et  qui  sont 
imies  de  crins  ou  de  poils  de  blaireau.  I..CS  pinceaux  sont 
'nne  fabrication  très-simple  :  on  assemble  les  soies,  on  les  serre 
HTtenient  avec  de  la  ficelle  autour  d*un  manche,  et  Ton  enduit 
t  colle  forte  le  talon  du  pinceau. 

BROSSE,  8.  f.(aramm.),  ustensile  servant  à  nettoyer  les  vêle- 
lents,  les  meubles,  etc.,  et  fait  ordinairement  d'un  assemblage 
c poils  de  cochon  ou  de  sanglier,  quelquefois  de  crins  de  cheval, 
s  DTÎns  menus  de  bruyère  ou  de  chiendent.  Il  faut  deux  ou 
'ois  eompt  de  brotse  à  cet  habii.  —  Brosse  à  dents ,  petite 
rosse  dont  on  se  sert  pour  se  nettoyer  les  dents.  —  Brosse  à 
irbe,  sorte  de  pinceau  qui  sert  à  étendre  le  savon  sur  le  visage 
nnt  de  faire  la  barbe.  —  Brosse  se  dit  également  d'une  sorte 
t  pinceau  de  différentes  grosseurs ,  composé  de  soies  de  porc, 
^ni  les  peintres  font  usage  pour  placer  leurs  couleurs  sur  la 
lile,  et  dont  ils  se  servent  plus  ordinairement  que  du  pinceau. 
-  Figurément,  V exécution  de  ce  tableau  est  d'une  belk  brosse; 
est  nabilement  peint.  Tableau  fait  à  la  brosse^  tableau  gros- 
èrement  peint. 

BROSSE,  s.  f.  se  dit  particulièrement,  en  term.  defrotteur, 
e  celle  qui  sert  à  polir  les  parquets,  cic. ,  en  la  dirigeant  avec 
'S  pieds.  On  appelle  Brosse  à  rhumatisme,  une  brosse  dont  on  se 
Tt  pour  faire  aes  frictions  sur  la  peau  ;Srosse  de  carrosse ^  celle 
ai  est  large  vers  le  manche  et  étroite  à  la  tête  ;  Brosse  arabe  ou 
m^niquif  une  brosse  nouvellement  inventée  pour  brosser  et 
mr  le  poil  des  chevaux ,  sans  avoir  besoin  de  paille  ni  d'autre 
(tensile;  Brosse  d'imprimerie  y  une  grande  brosse  de  poils  de 
iDgIier,  à  dix-huit  rangs  ou  plus,  dont  on  se  sert  pour  laver  les 
jrroes  de  caractères  dans  la  lessive. 

BROSSE  {hist,  nal.)y  réunion  de  poils  roides,  serrés,  d'égale 
iut«ur,qu*on  remarque  sur  dificrentes  régions  du  corps  des 
tser  tcs.sur  les  larves,  les  chenilles,  et  sous  les  tarses  de  la  plu- 
«•l  des  diptères.  Cest,  dit-on,  à  Taide  de  ces  poils  qu'ils  peu- 
iùi  marcher  sur  les  corps  polis. 

BROSSE  DE  SANTÉ,  S.  f.  (term,  de  médecine),  sorte  de  brosse 
Mit  on  se  sert  pour  frictionner. 

BROSSE  (Pierre  de  la),  né  en  Touraiue,  Iwirbier  du  roi 
iiit  Louis,  devint  en  1270  chambellan  de  Philippe  le  Hardi, 
Is  de  ce  monarque,  dont  il  jouit  de  toute  la  faveur.  Lors  de  la 
•ort  d'Isabelle  aÂragon,  première  femme  de  Philippe,  sur- 
mue  en  1^71,  la  Brosse,  redoutant  l'ascendant  de  la  nouvelle 
ine,  Marie  de  Brabant,  chercha  à  la  |)erdre  en  l'accusant 
avoir  empoisonné  le  fils  aîné  du  roi.  On  informa  contre  cette 
DOC  princesse,  et  d'après  l'avis  de  la  Brosse,  le  roi  envoya  con- 
iller  sur  sa  culpabilité  une  devineresse  que  son  favori  avait 
Ignée.  Mais,  soutenue  par  quelques  moines  dans  l'intérêt  de 
innocence  de  Marie,  cette  femme  accusa  la  Brosse  d'être  le 
eurtrier  du  prince  royal,  et  peu  après  on  lui  imputa  le  crime 
*  trahison  au  profit  d'Alphonse  A,  roi  de  Castille,  alors  en 
lerre  avec  la  France.  La  Brosse  fut  arrêté  et  enfermé  à  Janville 
iure-el— Loire),  puis  au  château  de  Vincennes.  Après  un  pro- 
s  qui  ne  fut  pas  rendu  public,  on  le  pendit  en  1276.  — On 
Ht  ajouter  qu  aucun  historien  n'a  apporté  des  preuves  positives 
'  la  trahison  de  la  Brosse  ni  de  ses  intrigues  criminelles  contre 
reine  de  France. 

BRCMSSE  (Jean  de),  plus  connu  sous  le  nom  de  maréchal  de 
Nissac,  petite  ville  du  département  de  la  Creuse  dont  il  était  le 
ignear,  était  d'abord  chambellan  de  Charies  VII,  dont  il  gardait 
personne  à  la  tète  de  quarante  hommes  d'armes  entretenus 
tr  ce  roi.  Devenu  maréchal  de  France,  il  Ht  exécuter  le  meur- 
s  de  le  Camus  de  Beaulieu,  favori  du  roi,  ordonné  par  le  con- 


iablede  Richemont.  Demeuré  en  grâce  auprès  de  Charles  VII, 
se  distingua  au  siège  d'Orléans,  à  la  bataille  de  Patai  (Indre- 
-Loire)  en  1439  ;  assista  au  sacre  de  Charles  VII  à  Reims 
rsqae  Jeanne  d'Arc  eut  accompli  sa  mission  divine  en  l'y 
ndaisant  ;  força  les  Anglais  et  les  Bourguignons  de  lever  les 
ïges  de  Compiègne  et  de  l^gny  ;  reçut  en  1430  le  grade  de 
!0  tenant  général  au  delà  des  rivières  de  Seine,  de  Marne 
de  Somme,  et  le  don  de  la  terre  de  Moncy.  Il  mourut  en 


)  BROSSER. 

BROSSE  (Jacques  de),  architecte  de  la  reine  Marie  de  Mé- 
dicis.  On  ignore  le  lieu  et  la  date  de  sa  naissance  et  de  sa  mort, 
ainsi  que  le  nom  de  son  maître.  C'e^t  lui  qui  construisit  le  palais 
du  Luxembourg,  commencé  en  1615  et  terminé  en  1620.  Brosse 
réédifia  en  1622  la  grande  salle  du  palais  de  justice  qui  avait 
été  brûlée  en  1816,  et,  l'année  suivante,  il  bâtit  à  Charenton, 
près  de  Paris,  un  temple  prolestant  pouvant  contenir,  dit-on, 
Quatorze  mille  personnes,  qui  fut  brûlé  le  21  octobre  1685, 
jour  de  la  révocation  de  l'édit  de  Nantes.  Sa  dernière  construc- 
tion fut  la  partie  de  l'aqueduc  d'Arcueil  qui  traverse  le  vallon 
de  la  Bièvre.  Elle  se  compose  de  vingt  arcades  en  pierres  de 
taille,  dont  neuf  seulement  sont  à  jour,  et  on  la  considère  comme 
une  œuvre  monumentale  digne  des  ouvrages  des  Romains  en  ce 
genre.  De  Brosse  a  donné  en  1643  une  édition  du  Traité  de 
la  coupe  des  pierres  par  Desargue,  et  il  a  écrit  :  Règles  géné^ 
raies  d'architecture  des  cinq  manières  de  colonnes,  Paris, 
16l9,in-foI. 

BROSSE  (Gui  de  la),  né  à  Rouen,  mort  en  1641,  médecin 
de  Louis  XIII,  a  rendu  de  très-grands  services  à  la  botanique, 
puisque  c'est  lui  qui  a  véritablement  créé  le  jardin  des  plantes. 
Il  oiiritau  roi  le  terrain,  sans  doute  alors  moins  étendu,  où  fut 
placé  ce  jardin,  et  à  force  de  sollicitations  infatigables,  il  obtint 
du  cardinal  de  Richelieu  les  fonds  nécessaires  à  la  création  des 
chaires,  et  en  général  à  la  réussite  de  cette  institution.  Lacté 
de  fondation  est  de  l'an  1626;  la  Brosse  fut  nommé  premier 
intendant,  et  pendant  toute  sa  vie  il  ne  cessa  de  faire  tous  ses 
efforts  pour  enrichir  lejardin  de  plantes  particulières  à  toutes  les 
contrées  de  la  terre.  Ensuite  il  publia  non-seulement  une  des- 
cription du  jardin  avec  une  indication  de  toutes  les  plantes  qui 
s'y  trouvaient,  mais  encore  un  Recueil  des  plantes  du  jardin 
du  roi,  grand  in-fol.,  pour  lequel  Abr.  Brosse  fournit  des  des- 
sins, dont  quatre  cents  déjà  avaient  été  gravés,  mais  dont  cin- 
quante seulement  ont  été  sauvés.  Parmi  ses  autres  ouvrages,  on 
peut  encore  citer  :  De  la  nature,  vertu  et  utilité  des  plantes, 
1628,  in-8^,  où  se  trouvent  consignées  des  observations  de  phy- 
siologie végétale  que  la  science  a  conservées. 

BRO.SSE  (...  DE),  auteur  dramatique  du  xtii^  siècle,  a  donné 
au  théâtre  :  1^  la  Stratonice  ou  le  malade  d'amour,  tragi-oo- 
médie  en  cinq  actes  et  en  vers,  1644,  in-4o;  2"  les  Innocents 
coupables,  comédie  en  cinq  actes  et  en  vers,  1645,  in-4«>;  5"  les 
Songes  des  hommes  éveillés,  comédie  en  cinq  actes  et  en  vers, 
1646,  in-4*»;  A^  le  Turne  de  Virgile,  tragédie,  1647,  in-4'»; 
50  l^ Aveugle  clairvoyant,  comédie  en  cinq  actes  et  en  vers, 
I6'»0,  in-4*».  Ce  n'est  pas  cette  pièce,  mais  celle  de  I^grand, 
sous  le  même  titre,  qui  est  restée  au  théâtre.  —  Un  frère  de  de 
Brosse  est  auteur  du  Curieux  impertinent  ou  le  Jaloux,  co- 
médie, 1645,  in-4<^.  L*auteor  était  mort  lorsque  sa  pièce  fut 
imprimée. 

RROSSE  (LouisGaiTriel),  bénédictin  de  la  congrégation  de 
Saint-Maur,  né  à  Auxerre  en  1619,  cultiva  la  poésie  avec  tant 
d'ardeur  qu'il  écrivit  tous  ses  ouvra^  en  vers.  «  Comme  la 
piété  était  l'âme  de  ses  occupations,  dit  l'abbé  Goujet  {Biblioth, 
franc,,  tom.  xvm,  pag.  177),  il  n'a  travaillé  que  sur  des  sujets 
conformes  à  ses  sentiments.  »  Sa  vie  se  passa  dans  la  pratique 
des  plus  douces  vertus  et  dans  les  exercices  deTesprit.  Il  monrnt 
le  1"^  août  1685,  à  l'abbayé  Saint-Denis,  où  il  avait  rempli  les 
fonctions  d'infirmier  avec  rbvmanité  et  la  charité  d'un  vrai 
disciple  de  Jésus-Christ.  On  a  de  lui  :  l*"  Tombeaux  et  Mauso- 
lées des  rois  inhumés  à  Saint-Denis,  depuis  Dagoberl  jus- 
qu'à Louis  XIII,  avec  un  abrégé  historique  de  leurs  règnes, 
Paris,  1656,  in-8«;  2«  la  Vie  de  la  très-illustre  vierge  et  mar- 
tyre sainte  Marguerite,  avec  les  riches  anagrammes  du  mot 
âoyne,  Paris,  1669,  in-12  ;  3°  Vie  de  sainte  Euphroeine,  Paris, 
1649,  in-12.  Il  mit  au  jour,  en  1650,  des  hymnes  et  des  odes 
sur  divers  sujets  pieux.  Il  avait  aussi  composé  une  Vie  des 
saints  de  l'ordre  de  Saint- Benoit,  pour  tous  les  jours  de 

l'année. 

brossée,  s.  f.(9rafiim.),  action  du  frotteur  qui  brosse  un  par- 
quet; d'un  domesUquequi  brosse  un  habit  ;  d'un  valet  d'écurie  qui 
brosse  un  cheval,  etc.  Je  viens  de  donner  au  parquet  une  forte 
brossée.  Il  est  familier.—  On  nomme  aussi  Brossée,  ou  simple- 
ment Brossé,  un  petit  arbrisseau  de  Saint-Domingue,  de  la  fa- 
mille des  bruyères. 

BROSSER,v.  a.  (gramm.),  frotter  avec  une  brosse,  nettoyeravec 
unebrosse.  Brosser  unhabit, Se  brosser  la  tête.  On  dit,  dansun 
sens  analogue.  Brosser  quelqu'un,  lui  .frotter,  lui  frictionner 
quelque  partie  du  corps  avec  une  brosse.  Se  faire  brosser  par 
son  domestique,  —  Brosser  quelqu'un,  signifie  aussi  brosser 
l'habit,  le  vêtement  qu'il  a  sur  lui.  On  dit  aussi,  dans  l'un  et 
l'autre  sens,  avec  le  pronom  personnel.  Se  brosser,  —  Bros- 
sé, ÉE,  participe. 


1 


BROSSBS. 


(m) 


b; 


BROSSER,  V.  D.  (Urm,  de  ehaue),  courir  à  cheval  oa  à  pied 
a  travers  les  bois  les  plus  épais  et  les  plus  forts.  —  Brosêêr  dam 
les  forêts,  dans  k$  boit, 

BROSSER,  V.  a.  en  Urm.  de  iondeursy  arranger  et  coucher 
la  laine  sur  le  drap,  et  en  Caire  sortir  la  crasse  et  la  poussière. 
—  Brosser  des  fobmes,  en  term,  d'imprimeur  y  c*est  ôter 
l'encre  avec  une  brosse,  en  jetant  de  la  lessive  sur  les  caractères 
et  en  les  brossant.  —  Brosser,  en  ierm,  de  vénerie,  se  dit  du 
bruit  que  fait  le  cerf  en  marchant  dans  un  fort,  et  en  froissant 
les  branchages  avec  son  bois.  En  ce  cas  il  est  neutre. 

BROSSERIE,  s.  f.  [lechnoL),  art  ou  commerce  du  brossicr. 
Il  se  dit  aussi  d*un  lieu  où  Ton  fabrique  des  brosses. 

BROSSES  (Charles  de),  premier  président  au  parlement 
de  Bourgogne,  naquit  à  Dijon  le  l*  '^  févner  1709  d'une  ancienne 
famille  originaire  de  Savoie.  Son  père,  conseiller  en  cour  sou- 
veraine, lui  fit  embrasser  la  carrière  de  la  magistrature.  Reçu 
conseiller  au  parlement  en  1750,  président,  avec  dispense  d|àgc, 
en  1741,  puis  nommé  premier  président  quand  on  rétablit  les 
parlements,  il  se  montra  zélé  parlementaire,  et  Tan  1744  il 
subit  un  exil  de  six  mois  pour  avoir  opiné  contre  le  comman- 
dant de  Bourgogne  à  Toccasion  d'une  dispute  de  préséance  entre 
le  parlement  et  ce  grand  seigneur.  De  Brosses  rédigea  souvent 
les  remontrances  de  sa  compagnie,  prit  la  part  la  plus  active  à 
Taflaire  Varenne,  qui  en  1762  eut  tant  d'éclat  en  Bourgogne, 
et  refusa  en  1771  de  figurer  dans  le  parlement  reconstitué  par 
te  ministre  Maupeou.  £n  voyant  un  magistrat  de  ses  parents 

3ui  avait  consenti  k  faire  partie  de  ce  nouveau  parlement,  de 
rosses  s'écria  en  jetant  à  terre  son  manteau  de  président  et  sa 
toge:  a  Ramassez  cela,  il  n'y  a  plus  que  les  laquais  qui  puissent 
en  porter,  jo  11  se  voua  alors  avec  passion  à  son  goût  éclairé 
pour  les  lettres,  fut  reçu  en  1746  membre  honoraire  corres- 
pondant de  l'académie  des  inscriptions,  vécut  dans  l'intimité 
de  Buffon,  de  Afontesquieu,  de  Crébillon,  de  Piron,  de  Ra- 
meau, entretint  des  relations  avec  Hume  et  Robertson  en 
Angleterre,  et  avec  les  abbés  Nicolini  et  Gerati  en  Italie,  où  il 
avaU  foit  en  1739  un  voyage  scientifique  d'une  année,  pendant 
laquelle  il  fut  admis  avec  distioclion  par  le  pape  Benoit  XlV,  le 
cardinal  Passionei  et  Charles-Edouard,  le  dernier  des  Stuarts. 
De  Brosses  mourut  le  7  mai  1777.  Il  a  composé  des  ouvrages 
nombreux  et  remarquables  :  1**  LeUree  sur  VéUU  actuel  de  la 
ville  êouterrainê  d'Uerculanum,  Dijon,  1750,  in-8»;  2»  Disser- 
tation sur  le  culte  des  dieux  fétiches,  1760, 1  vol.  in-12  ;  3<»  His- 
toiredes  navigations  muœ  terres  australes,  1756,  3  vol.  in-4«, 
avec  cartes  de  Robert  de  Vaugondy  ;  4*^  Traité  de  la  formation 
mécanique  des  langues,  1765,  2  vol.  in-12,  et  1801  ;  ô*"  Histoire 
du  Vil*"  siècle  de  la  république  romaine,  Dijon,  1777,  5  vol. 
in-4®,  précédée  d'une  savante  Vie  de  Sallusle;  6°  Lettres 
historiques  et  critiques  sur  l'Italie,  5  vol.  in-B**,  réimprimées 
en  1835  ;  7^  beaucoup  d'articles  de  l'Encyclopédie,  sur  la  gram- 
maire générale,  l'art  étymologique  el  la  musique  théorique; 
8^  Dissertations  historiques  et  savantes,  insérées  dans  les  Mé- 
moires de  l'académie  des  inscriptions  el  dans  le  tonte  ii  de  ceux 
de  l'ancienne  académie  de  Dijon.  — Voltaire  interdit  avec  achar- 
nement l'accès  de  l'académie  française  au  président  de  Brosses, 
auquel  il  ne  pardonnait  pas  d'à  voir'tenu  strictement  à  Tcxécution 
du  bail  de  la  terre  de  Tournai  près  de  Gex  (Ain),  que  ce  phi- 
losophe lui  avait  achetée.  —  Bbosses  (René,  comte  de),  né  à  Dijon 
le  12  mars  1771,  était  fils  de  Charles  de  Brosses.  Orphelin  à  six 
ans,  il  dut  à  son  aïeul  maternel  Legoux  de  Saint-Seine  de  rece- 
voir une  bonne  éducation.  Il  fit  ses  premières  études  à  Dijon,  et 
alla  les  continuer  à  Paris  au  colléjge  d'Harcourt  où  il  remporta 
presque  tous  les  prix.  De  retour  à  Dijon  en  1790,  il  suivit  bieii- 
tùt  eu  Suisse  son  tuteur  M.  de  Saint-Seine.  Deux  ans  après,  il 
rejoignit  l'armée  des  princes,  et  après  son  licenciement,  il  re- 
vint a  Fribourg,  où  il  cultiva  les  lettres  et  les  arts.  En  1796,  il 
profita  d'un  moment  de  calme  pour  recueillir  en  France  les 
quelques  débris  de  fortune  oue  la  révolution  ne  lui  avait  pas 
encore  enlevés.  Il  épousa  M""  Fargès,  sa  nièce,  qui  était  une 
femme  accomplie.  Le  18  fructidor  le  força  à  s'exiler  une  seconde 
fois.  11  ne  rentra  en  France  qu'en  1800.  L'année  suivante,  il 
perdit  sa  femme  qui  venait  de  lui  donner  un  second  enfant. 
L'éducation  de  ses  deux  enfants  et  l'étude  furent  dès  lors  ses 
seules  fUstractioDS,  Il  connaissait  presque  toutes  les  langues  de 
l'Europe,  et  avait  surtout  approfoncU  la  philosophie  allemaBde. 
En  1808  il  se  décida  i  entrer  dans  la  magislrature.  CooêeUler 
â  la  cour  royale  de  Paris,  l'étendue  de  ses  connaissances  et  sa 
facile  éloculion  le  firent  choisir  souvent  pour  jM'ésideBt  de  la 
cour  d'assises.  A  la  restauration,  il  fut  nommé  préfet  de  la 
Haute- Vienne.  Dens  les  cent  jours,  il  maintint  k  Limoges  l'ao- 
torité  royale  jusqu'au  29  mars  1815.  Envoyé  comme  préiet  à 


Nantes,  par  sa  modératioB  et  ses  autres  vertM  il  t^à 
facilement  i  bout  de  calmer  l'agitation  deces  coMiéts^L^ 
préseuced'uB  commissaire  de  police  spécial,  CarMU^t» 
il  mit  trop  de  confianoe.  Deux  ans  aprb,  déUvré  d'ubi 
pour  qui  les  destitutions  et  les  InearcéralioM  étâiest  h 
moyens  d'administrer,  le  comte  de  Brosses  rameM  leciiw 
spn  département,  et  ga^na  l'affectlofi  générale.  Il 
28  janvier  1818,  la  société  académique  de  Nantes, 
les  événements  politiques.  11  repoussa  avec  fermeté  le , 
commandant  de  ce  département,  le  général  DespiDois^qv  _ 
mettre  Nantes  en  état  de  sié|^.  Il  ne  tarda  pasà  étfelt■f^ 
mais  il  avait  eu  le  temps  de  uire  refleurir  les  arts,  le  tômm 
et  la  tranauillité  dans  un  pays  trop  longteaip»  agité.  UUI 
tants  de  Nantes  prouvèrent  a  son  départ  qtielle  recmenss 
et  quel  attachement  ils  lui  conservaient.  C'est  mnii  son  aki 
nistration  que  furent  élevées  les  statues  colossales  de  Dugtafe^ 
d'Olivier  Gusson,  d'Arthur  de  Bichemont,  tous  trois  cuodk^ 
de  France,  et  d'Anne  de  Bretagne,  femme  de  CbarbMÛi 
de  Louis  XII,  sur  les  cours  de  Saint-Pierre  et  de  SaÎAl-liÉ 
à  Nantes;  ainsi  aue  la  statue  écjuestre  de  LoiisIVl,i]n^ 
core  le  parvis  de  la  nouvelle  église  de  la  commune  de  Lu 
Nomme  préfet  du  Doubs,  il  ne  parut  à  Besau^  qae^« 
faire  regretter  ;  ^oiquH  désirât  y  rester,  il  tôt  et  j«r 
1823  nommé  préfet  de  Lyon,  où  il  a  laissé  de  longt  etboio 
blés  souvenirs.  Les  plans  de  l'entrepôt  du  sel,  de  la  fllk  < 
spectacle  et  du  palais  de  justice  furent  tracés  soos  su  «ter 
nistration^  plusieurs  quais  furent  reconstruits,  d'utodirp 
ou  embellis,  et  la  place  Bellecour  ornée  de  la  statue  qieiiftiir 
Louis  XIV.  Le  roi  l'avait  fait  maître  des  requêtes  eiiMJ.t» 
roandeur  de  la  Légion  d'honneur.  En  1826  il  fulnooar»* 
seiller  d'Etat.  Il  présida  plusieurs  fois  les  élections  de  UCih 
d'Or,  et  toujours  avec  une  impartialité  oui  trouva  poortul 4: 
calomniateurs.  L'état  de  sa  santé  lui  Gt  oemandersa  rriii^e 
1829;  elle  lui  fut  refusée.  Lors  de  la  révolution  de  jaflW  t« 
il  ne  quitta  l'hôtel  de  la  préfecture  qu'après  avoir  pris  le  ■ 
sures  que  nécessitait  la  tranquillité  publique.  lU^ak  lep' 
de  donner  une  nouvelle  édition  des  Lettres  de  ion  pin  « 
l'Italie  ;  il  alla  donc  visiter  cette  patrie  des  arts  et  rf»*- 
Paris.  Il  était  sur  le  point  de  traiter  avec  un  libraire  lof 
fut  atteint  d'une  maladie  grave.  Il  mourut  à  Cbaillol  a  :< 
d'aliénation  menUle  le  2  décembre  1834.  Il  était  passiûowpi> 
la  musique,  et  faisait  partie  de  la  société  des  amis  <)f>^ 
Modèle  de  toutes  les  vertus,  le  comte  de  Brosses  fut  «*■* 
bienfaisant.  Ses  visites  dans  les  hospices  et  dans  h  i^^ 
furent  toujours  suivies  de  largesses. 
BEOSSETTE  (Claoiw),  scîgneur  de  Varennes-Rapf»» 

avocat  au  parlement  de  Paris  et  aux  cours  de  Lyon,  f^"?^ 
leur  de  l'Hôtel-Dieu,  avocat  oénéral  de  l'hôpital ^^^ 
écfaevin  à  Lyon,  ou  il  était  né  le  8  novembre  1671, «**V 
juin  1743  après  avoir  publié  :  1°  Procès-wrbal  ^«"^ 

Îour  l'examen  des  articles  des  ordonnantes  rf#  1667  rt  i 
,yon,  1697  et  1100;  Paris,  1709^  in-4'>;  T  les  TilNiéni^ 
civil  et  canonique^  1705,  in-4",  inséré  dans  la  Bétisf^^ 
arrêts  de  Brillon  ;  3»  HUtoire  abrégée  ou  Ehae  kidenf* 
la  ville  de  Lyon,  1711,  in-4*;  4»  OEuvres  de  ÈoHeen^if^' 
éelaircUsements  historiques,  1716,  2  vol.  in-4»;  t7l7,  •» 
in-12  ;  1718,  2  vol.  in-fol.;  5»  Œuvres  de  Ré§niir,  fl^* 
éclaireissements  hisêoriques,  Londres  et  Lyon,  t72>,  9f 
in-8<*;  6»  Uttres  fwmiHères  de  Boilemu  DesfféeMS  Hii^ 
seite,  1770,  3  vol.  petit  in-12,  pendant  les  années  «^^ 
7«  Plusieurs  articles  de  littérature,  noUmnientsar  llo«^^ 
sérés  dans  les  Réeréalùms  littéraiêres  de  dmsi^fi^  ' 

BROSSIEK,  s.  m.  (teehn9l.),  celui  qui  fiait  ou  naû»^^ 
Marchand  brossier.  . .  .. 


étaient  inconnus  à  cette  époque,  Marthe  fut  tsaioatt 


possédée,  et  cet'  accideot  devint  pour  son  père  on  «r*^ 
gagner  de  l'argent  en  montrant  sa  fille  de  viHe  »  ^ 
curieux  ;  mais  le  parlement  la  fil  rentrer  àRomonnj'**  V^ 
ne  put  sortir  sans  encourir  un  châtiment  corper^y  rr^ 
leurs  de  la  Ligue  qui  avaieat  déjà  prorlané  en  f'*'^^* 
étouffait  une  voix  miraculeuse  doBl  Dieu  voulait ie>^^ 
convaincre  les  hérétiques,  »  prirest  Marthe  vm  **^ 
tion.  Ils  la  firent  s'échapper  de  BMiMnDlÎD,  et  la  ooii^ 
à  Oennont,  d'où  un  nouvel  arrèi  dn  parJeat»!  n^^ 
S'étant  réfugiée  i  BoBCB  pour  se  inre  exorciser  «lese^l^^ 
Marthe  fut  enfermée  dans  une  com vunauté  ^J'zUi^ 
dinal  d'Ossat.  Là  sa  maladie  cessa.  Le  médecui  M*"^ 


BaM7A6B. 


(468) 


BEeUE. 


lié  :  DiÊCOun  vériiabU  sur  U  fait  de  Marthe  Brouter,  Paris, 
599,  in-8**.  —  Le  théâtre  espagnol  possède  une  pièce  dont 
cAle  démoniaque  est  l'bérotne  ;  elle  est  iolitulée  :  Maria  la 
ywiantina,  eomedia  nueva,  de  un  mgenio  de  eeia  cariey 
(BipQfiée  eC  imprimée  dans  le  xviii*'  siècle. 

BBOSsrRE,  s.  f.  (iechnol.),  coolear  que  les  teinturiers  en 
jOR»  appliquent  a?ec  la  brosse. 

IBOSWELLIE  DENTELiE,  S.  î.{botan.)fp\diûieùesGTinde8'' 
odes,  qui  fournit  le  véritable  cocens. 

BBOTÉAS  {mylhoi.)y  ils  de  Vulcain  et  de  Minerve  ;  se  voyant 
■  objet  de  risée  pour  tous  à  cause  de  sa  laâdeur,  il  se  précipita 
ns  le  feu.  —  Brotêas,  Tnn  des  (ils  de  Tantale,  auquel  on  at- 
Émaii  la  statue  de  la  mère  des  dieux  sbt  le  rocher  de  Goddi- 
os  près  de  Magnésie.  —  Deux  autres  Brotéas  combattirent 
a  poor  Persée,  contre  les  partisans  de  Phinée,  Tautre  pour 
lésée  et  Pirithods.  Ils  furent  tués,  le  premier  par  Phinée,  le 
mmd  par  le  centaure  Grynée. 

BBOTÈBE,  s.  f.  (botan.),  sorte  de  plante  qui  croit  naturelle- 
xot  i  la  Nouvelle-Espagne. 

BBOTiEB  (Gabriel),  né  à Tannay  (Nièvre  1  le 5  septembre 
7S3,  entra  chez  les  jésuites,  fut  bibliothécaire  au  collège  Louis- 
î-Grand  ,  et,  après  la  suppression  de  cet  ordre,  s'occupa  en- 
ièrement  de  littérature.  Membre  de  Tacadémie  des  oelles- 
îttres,  il  mourut  à  Paris  le  12  février  1789.  On  a  de  lui  : 
hamen  de  l'Apologie  de  F  abbé  de  Prades,  1753,  in-S».  — • 
*(mclusion€i  ex  universa  Iheologia,  1754,  in-4".  —  Traité  des 
\(mnaie$  romaines,  grecques  et  hébraïques,  comparées  avec  les 
wnnaies  de  France,  1760,  in-4«.  —  Vie  de  Vabbé  de  la  Caille, 
n  lalio  ,  Paris,  1765,  in-4'>,  imprimée  à  la  tète  du  Cmlum  aus- 
raie  stelliferum,  —  Corn.  Tacili  Opéra,  recognovil,  emenda- 
it,  supplevit ,  explevit, etc. y  Paris,  1771,  4  vol.  in-4°,  et  1776, 

vol.  ifi-IS.  —  C.  Plinii  seeundi  Uisi.  nalurat. ,  etc.,  Paris, 
Tï9,  6  vol.  in-12 ,  avec  notes.  —  Mémoires  du  LevanI,  1780, 
a-S*».  —  Edition  du  poëme  des  Jardins ,  du  P.  Rapin ,  avec 
«les.  Paris,  1780,  in-12.  —  Une  édition  des  Fables  de  Phèdre, 
vec  notes,  Paris,  1783,  in-12.  —  Une  édition  du  Pluiarqne 
rAnyot^avecde  Vauvilliers,  Paris,  1783  et  suiv.,  22  voL  io-8''; 
flgineotée  par  M.  Clavier,  Paris,  1801,  25  vol.  in-8^  »  Trois 
nvres  posthumes  publiées  par  son  neveu ,  savoir  :  OEuvres 
Wfv/ej  de  la  Rochefoucauld  avec  observations ,  1789,  in-8*'. 
-Paroles  mémorables  y  1790,  in-8*>.  —  Masmel  d'Epictèie, 
Mrellement  traduit  du  grec,  précédé  d'BB  Discours  sur  la  vis 
I  àiMoroitf  d'Epictéte,  Paris,  an  ii. 

BnmEB  (  André-Chables  ) ,  neveu  du  précédent,  né  en 
751  à  Tanna  Y  (  Nièvre) ,  étudia  à  Paris  au  coll^^  Sainte-Barbe, 
I  embrassa  1  état  ecclésiastique.  Il  professa  les  mathématiques 
Técolc  militaire  de  Paris,  s  occupa  de  littérature  et  de  botani- 
uf,  demeura  étranger  k  la  révolution ,  mais  se  trouva  compro- 
tis dans  une  conspiration  en  faveur  des  Bourbons,  avec  La- 
iHe,  Heumois  et  Divcrne  de  Presle.  Arrêtés  tous  trois  et 
••doits  devant  une  commission  militaire,  tIs  lurent  condamnés 
tnort,  peine  que  le  gouvernement  commua  en  une  captivité 
t  cinq  années.  Déporté  ensuite  le  4  septembre  17117  à  f^nna- 
»ri  par  le  directoire,  Brotier  mourut  le  15  septembre  1798. 
tatraTaillé  à  V Année  littéraire,  et  a  achevé  avec  Vauvilliers 
Wition  du  Plutarque  d'Amyot ,  commencée  par  Gabriel  Bro- 
«T,  son  oncle.  —  lia  dirijge  aussi  l'édition  du  Théâtre  des 
^tes,  Paris,  1785, 13  vol.  in-8**,  à  laquelle  il  a  fourni  fa  tra- 
wtion  d* Aristophane,  Il  a  traduit  encore  Piaule,  ouvrage  non 
oblic. 

BROTULE  {hist.  nat,)y  poisson  de  Tordre  des  malacoptéry- 
ieos  de  Cuvier,  dont  le  caractère  est  d* avoir  la  dorsale,  ranale 
l  U  caudale  réunies  en  pointe.  La  brotule  habite  les  Antilles. 

BBOC(r.  FeVDEAL). 

BMr  [tschnol).  Cest  ainsi  qu*on  nomn>e  la  coque  verte  de 
\  noix  dans  l'usage  qu*en  font  les  teinturiers ,  les  tourneurs  et 
EiiDennisiers.  Ces  deux  derniers  s*en  servent  pour  donner  aux 
em  blancs  la  couleur  du  buis.  Les  distillateurs  en  composent 
B  ratalja  assez  estimé. 

BBotJAGB (ffroa^'um)  {géogr.),  petite  et  forte  ville  maritime 
e  Pannenne  province  de  Saintonge  (aujourd'hui  département  de 
I  Charente-Inférieure.  Cette  ville,  située  vis4-vis  de  Tlle  d'Olé- 
Mi>  fut  fondée  en  1555  par  Jaoc|ues  de  Pons .  el  considérable- 
>att  agrandie  dans  le  siècle  suivant  par  Richelieu ,  qui  la  fit 
irtovrer  de  fortifications  importantes ,  et  y  fit  construire  un 
,^P^  ^  un  arsenal  et  des  magasins  innoenses.  On  y  plaça  un 
>^  d*amirauté  et  un  bureau  des  fermes.  Mais  rinsalabrité  du 
KoNt  fit  transporter  en  1730  toos  ces  établissements  à  Ma- 


renoes.  Depuis ,  Bronage  a  perdu  une  grande  partie  de  son 
importance.  Sa  population  n'est  plus  maintenant  que  de  800  ha- 
bitants. Cette  ville  a  donné  son  nom  à  un  canal  entrepris  en 
1782 ,  dans  le  but  de  dessécher  les  marais  des  environs  de 
RodKfort,  et  rendu  navigable  en  1807. 

iàKOVKQ^K\%{BroagiensistTaclus]  (g(fO|^r.),  petite  contrée  de 
l'ancienne  Saintonge,  démembréedu gouvernement  militaire  de 
cette  province,  sous  le  ministère  du  cardinal  de  Richelieu,  pour 
être  rcunieà  celui  de  l'Aunis. 

BBOUAlLLES,  S.  f.  pi.  [art.  cul.),  intestins  de  volailles  ou 
de  poissons  que  l'on  vide  pour  les  apprêter. 

BBOiJALLE,s.  f.  {f>otan.),  genre  de  plantes  de  la  famille 
des  personnées. 

BBOUABD  (Etiexne,  BARON),  lieutenant  général  né  à  Vire 
(Calvados  ) ,  se  destina  d*abord  au  barreau ,  et  il  plaidait  déjà 
avec  une  certaine  distinction  lorsque  la  révolution  éclata.  Les 
événements  politiques  le  forcèrent  à  abandonner  l'étude  des 
lois.  Un  des  premiers  il  s'enrôla  dans  un  bataillon  de  volontaires 
où  il  devint  promptement  capitaine.  Son  courage,  son  sang- 
froid  le  firent  remarquer  du  général  en  chef  de  rcxpédition 
d'Egypte.  Napoléon ,  appréciateur  des  hommes  de  mérite ,  l'en- 
voya à  Malte  en  qualité  de  chef  d'état-raajor.  Les  Maltais  s'étani 
révoltés  après  la  ruine  désastreuse  de  notre  flotte  à  Aboukir, 
Brouard  marcha  contre  les  insurgés,  les  chassa  de  la  ville,  et 
sauva  la  garnison  gravement  compromise  par  la  faute  et  rin* 
curie  du  coinmandant  de  cette  place  importante.  Ce  fut  à  cette 
occasion  qu'il  fit  publier  un  Mémoire  dans  lequel  il  démontre 
que  la  dilapidation  des  vivres  amena  une  disette  qui  fut  l'unique 
cause  de  la  reddition  de  Malte,  imprenable  par  les  armes. 
Brouard  quitta  cette  ville  pour  s'embarquer  à  bord  du  vaisseau 
le  Guillaume  Tell,  sous  les  ordres  du  contre-amiral  Decrès,  qui 
lui  adressa  des  éloges  publics  pour  sa  part  active  dans  les  divers 
engagements  qu'eut  a  soutenir  le  vaisseau  amiral  contre  les 
Anglais.  Les  brillantes  capacités  de  Brouard  le  maintinrent  au 
premier  rang  pendant  les  campagnes  d'Italie ,  de  P<)logne ,  de 
Russie.  Charge  par  l'empereur  de  garder  la  tête  du  pont  du 
Bug,  il  3r  perdit  Tœil  gauche  d'un  coup  de  biscaîen.  Il  fut  ré- 
compensé pendant  les  cent  jours  par  le  grade  de  lieutenant 
fénéral  et  le  titre  de  baron.  La  ville  de  Nantes  le  nomma  député 
la  chambre  des  représentants.  Depuis  la  restauration  il  quitta 
la  vie  politique,  et  mourut  en  1855.  L. 

BBOUAS,  s.  m.  brouillard  (Boiste). 

bbocaijt(Jean),  en  latin  Brevalius,  médecin  et  chimiste, 
vivait  à  la  fin  du  xvi''  siècle  et  au  commencement  du  xvii*. 
Ses  ouvrages  font  voir  qu'il  voyagea  dans  les  Pays-Bas.  Il  recon- 
nut le  premier  que  toutes  les  substances  alimentaires  contien- 
nent un  principe  alcoolique,  et  qu'on  peut  par  conséquent  en 
extraire  de  l'eau-de-vie.  11  employait  pour  ses  expériences  un 
fourneau  économique,  qui  servait  en  outre  aux  usages  doniesti- 
queset  chauffait  Tappartenient.  Il  mourut  avant  de  faire  im- 
primer ses  manuscrits.  Jean  Balesdens  (F.  ce  nom)  publia  l'ou- 
vrage principal  de  Brouaut  :  Traité  de  Veau-de-vie  ou  Anato- 
mie  théorique  el  pratique  du  vtn,  divisé  en  trois  livres,  Paris, 
1646  ,  in-4",  figures,  rare  et  curieux.  L'auteur  y  indique  de 
très-bons  procédés  pour  faire  leau-de-vie,  pour  composer 
d'excellentes  liqueurs;  et,  en  opposition  avec  beaucoup  de 
médecins,  conseille  Tusage,  mais  modéré,  de  Teau-de-vie.  «  J'ai 
connu ,  dit-il ,  un  homme  qui ,  pour  en  avoir  bu  tous  les  jours, 
a  vécu  par  delà  cent  ans,  sans  avoir  éprouvé  jamais  de  maladies 
ni  d'infirmités.  »  Brouaut,  dans  ce  traité,  parle  d'un  autre  de  ses 
ouvt'agcs,  sinon  de  deux;  il  le  cited'al)ord  suus  ce  titre  :  VEsprit 
du  monde ,  et  plus  bas  sous  cet  autre  :  ïEspril  de  vie. 

BEOUCHIEE  (  Jean  ) ,  né  à  Troyes  vers  1490 ,  vint  dès  sa 
jeunesse  à  Paris,  où  il  exerça  l'état  de  correcteur  dans  l'impri- 
merie de  Badius  et  de  Coiines.  Il  cultivait  en  même  temps  les 
belles-lettres ,  el  on  lui  doit  quelques  commentaires  et  des 
poésies  recoomiandables,  dont  lédition  la  plus  complète  est 
celle  de  1534 ,  in-8°.  Gruter  en  a  inséré  des  extraits  dans  ses 
Deliciœ  poetarum  Gallorum. 

BBOUGHOBST  (F.  BbOIKCHOBST). 

BBorcoiJi.ÉCAS  ,  s.  m.  être  chimérique  et  fabuleux 
(F.  Vampibe). 

BBOUB  (PiEKBE  DE  LA),  évèque  de  Mirepoîx  (Anégc),  ne 
àToBlouse  en  1643,  dut  son  élévation  à  répiscopat  au  talent 
qu'il  déploya  dans  la  chaire  évangélique.  Il  fit  de  gramls  €t 
louables  efforts  pour  réunir  les  protestants,  et  fut  en  correspon- 
dance avec  Bossuet  sur  les  movens  d'opéreç  leur  conversion  ;  il 
se  réunit  aussi  aux  évèqnes  de  Montpellier,  de  Sens  et  de  Bou- 
logne pour  af^eler  de  la  bulle  Umgenitus,  Ce  prélat  mourut 


BROUBTTE. 


en  I7*i0  k  Bcllcstal,  village  de  son  diocèse,  après  une  vie  d'une 
piélé  et  d*unc  bienfaisance  exemplaires.  —  Bboue  (  Claude 
de  la),  jésuite,  a  écrit  une  Histoire  de  J.-F.  Régis,  Puy-de- 
Dôme,  1650.  —  Broue  (François-Antoine  de  la) ,  baron  de 
Vareiiles,  officier  d'artillerie,  a  public  un  Tabiiau  historique  et 
chronologique  du  corps  royal  de  V artillerie ,  1763,  in-12.  — 
Droite (Salomon  de  la)  est  auteur  d*nn  ouvrage  assez  estimé, 
connu  sous  le  titre  de  :  le  Cavalier  français,  Paris,  1602, 
in-folio. 

BROCÉE,  s.  f.  bruine,  brouillard  ;  pluie  légère  et  subite, 
mais  de  courte  durée. 

BROUERics  (Daniel),  ministre  du  saint  Evangile  dans  le 
XVII**  siècle,  d  abord  à  llelvoelsluysen  Hollande,  et  ensuite  aux 
Indes  orientales  dans  les  possessions  de  la  compagnie  hollan- 
daise, a  traduit  en  malais  la  Genèse  et  le  Nouveau  Testament. 
Cette  traduction  fut  imprimée  aux  frais  de  la  compagnie,  avec 
la  version  bollandaise,  en  un  volume  in-4<»,  Amsterdam ,  1662. 
Le  Nouveau  Testament  parut  ibid.,  1668,  in-8®.  Il  est  à  regretter 
qu'on  ait  employé,  pour  le  malais  comme  pour  le  hollandais,  des 
caractères  européens ,  qui  ne  sauraient  bien  exprimer  les  sons 
de  la  langue  malaise,  et  partant  qui  ne  peuvent  rendre  le  sens 
que  très-uuparfaitement. 

BROUERICS ,  VAN  NYEDEK  OU  DE  MIDEK  (MATTHIEU), 

issu  d'une  famille  noble  de  Suède,  naquit  en  1667,  probable- 
ment à  Amsterdam  où  son  frère  habitait.  La  jurisprudence 
était  le  principal  objet  de  ses  études ,  mais  il  doimait  tous  ses 
loisirs  à  l'étude  des  lettres  savantes  et  [des  antiquités.  Ou  a  de 
loi  une  dissertation  fort  érudite  :  De  populorum  veterum  ac 
recentiorum  adorationibus ,  Amsterdam,  1715,  in-12,  flg. 
Cette  dissertation ,  où  la  matière  est  à  peu  près  épuisée,  a  été 
réimprimée  dans  le  deuxième  volume  du  Supplément  aux 
Antiquités  grecques  et  romaines  par  Poloni.  Mrouerius  avait 
le  projet  de  donner  un  traité  De  hastis  et  facibus;  un  autre. 
De  dis  nlatis  et  adoptione  veterum;  et  des  CoUectanea  de  tn- 
seriptionibus,  où  il  devait  traiter  des  inscriptions  latines  en  vers. 
Nous  ne  croyons  pas  qu'aucun  de  ces  ouvrages  ait  été  publié.  11 
est  auteur  de  la  continuation  du  Théâtre  des  Provinces-Unies , 
de  Halma ,  dans  l'édition  de  1725,  2  vol.  in-folio;  et  de  1727  à 
1733,  il  a  publié,  en  société  avec  Leiong,  Kabinet  van  Neder- 
lansche,  etc.  (c'est-à-dire  le  Cabinet  des  antiquités  des  Pays- 
Bas  et  de  Clèves,  etc.),  6  parties  ïn-V.  Il  est  mort  en  1735. 

BRotES,  UROET,  BROUET,  BRU  {vieux  moU),  grosse 
confiture  de  poires  ou  de  pommes,  espèce  de  raisiné;jus,  sauce 
de  viande  bouillie  ;  brod'mm. 

A  bien  se  gart  quVlle  ne  mouille 
Ses  dois  es  6rouei  jusqu*as  jointes. 
Ne  quelle  n*u  pas  le»  lèvres  ointes 
De  sou|)e  U'aos,  ne  de  cher  crasse. 

Roman  de  la  Rosé. 

BROUET ,  espèce  de  bouillon  au  lait  ou  au  sucre.  Il  ne  se  dit 
guère  que  dans  les  locutions  maintenant  peu  usitées,  Lebrouet 
(te  l'accouchée  f  Le  brouet  de  la  mariée,  —  Brouet  se  dit 
quelquefois  par  mépris  d'un  mauvais  ragoût.  Fi ,  c'est  du 
brouet, 

BROUET  NOIR  (litlérat,).  En  littérature  et  philosophie  et 
en  politique ,  l'allusion  si  souvent  répétée  au  brouet  noir  des 
Spartiates  sert  de  thème,  encore  de  nos  jours,  pour  exalter  les 
mœurs  rigides  de  ce  peuple  ou  plutôt  de  cette  famille  de  guer- 
riers qui  illustra  la  Grèce  autant  par  ses  exploits  que  par  ses 
institutions.  Au  dire  du  savant  Meursius ,  tirant  ses  conjectures 
â  cetégard  d'Athénée,  ce  mets  devait  se  composer  de  chair  de 
porc,  de  vinaigre  et  de  sel.Cicéron  rapporte  agréablement,  dans 
ses  Questions  Tusculanes,  que  Denys,  tyran  de  Sicile,  ayant  eu 

Cinde  envie  de  goûter  du  brouet  noir,  fit  venir  tout  exprès  de 
cédémone  un  cuisinier  qui  lui  en  apprêta.  Le  ragoût  fut 
déclaré  détestable  par  le  tyran,  a  C'est,  lui  dit  alors  le  cuisi- 
nier, qu'il  y  manque  un  assaisonnement.  —  Lequel?  —  Les  fa- 
ciles de  la  chasse,  les  courses  sur  le  rivage  de  TEurotas  la 
faim  en  un  mot  et  la  soif  des  I^cédéraoniens.  ' 

BROUETTE  (blanchisserie).  C'est  un  instrament  de  bois  a 
deux  [lieds ,  à  deux  bras  ou  manches ,  et  terminé  à  l'autre 
extrémité  par  nue  petite  roue  montée  sur  un  boulon  de  fer  en 
travers,  et  arrêté  à  chaque  bout  dans  la  principale  pièce,  qui  est 
a  la  brouette  ce  que  les  limons  sont  à  une  charrette.  Les 
brouettes  de  blanchisserie  sont  à  plat ,  sans  aucun  bord ,  et  ser- 
vent à  transporter  la  cire  en  rubans  dans  des  mannes»  de  la 


(464) 


BROUGHTON. 


baignoire  aux  toiles,  et  des  toiles  dans  la  chaiidièRii>i. 
gasin.  ■" 

BROUETTE ,  espèce  de  voiture  publique  pour  anepenw 
et  qui  différait  des  chaises  à  porteurseo  ce  qu'elle  ami  d» 
roues  et  un  petit  brancard  dans  lequel  se  mettait  ïham^ 
cheval.  La  brouette ,  appelée  aussi  vinaigrette ,  aiait  elr  k 
ventée  sur  la  fin  du  xvir  siècle,  et  éuit  d'an  usage  asinin, 
qiient  avant  la  révolution ,  dont  un  des  bienfaits  acié  depr*. 
crire  un  moyen  de  transpnort  aussi  incommode  pour  le  y^-, 
que  dégradant  pour  le  voitureur.  L'anecdote  soinnleprtiifr 
combien  la  marche  des  brouettes  était  lente  et  pénible.  Fi».* 
fils,  fameux  comédien-bouffon ,  en  avait  pris  une  au  ut^ 
du  Marais  pour  se  rendre  à  la  Comédie.  Il  faisait  Irè^wa 
temps,  et  le  pavé  était  glissant  et  crotté.  PoiisoQ  fo^p 
riieure  avançait  plus  vite  que  sa  voiture,  et  craignaDtbrnK 
ches  du  ré^sseur,  demande  au  brouetteur  pourquoi  il  ae  w. 
che  pas  mieux.  «  C'est,  répond  le  malheureux,  que  je  aaia 
de  pousseur.  »  —  et  Tu  es  un  franc  animal  de  ne  pas  ne  \m 
dit  plus  tôt,  s'écrie  alors  Poisson;  il  y  a  une  heure  que  ien 
arrivé.  »  Puis,  sortant  de  la  brouette,  il  se  mitdfrrftfejp». 
ser  de  toutes  ses  forces.  Il  arrive  ainsi  à  la  porte  de  la  CÔarét, 
assez  vite  il  est  vrai ,  mais  crotté  çt  mouillé  comme  qd  hek 
—  Pour  être  juste,  disons  cependant  que  maintes  fois,  en  i»», 
en  omnibus ,  nous  nous  sommes  senti  l'envie  de  poostpr  ^ 
derrière. 

BROUETTE ,  s.  f.  petit  cbâssis  coulant  sur  leqari  la 
lustreurs  mettent  un  poêle  de  tôle  pour  faire  «cher  h 
étoffes. 

BROUETTER ,  v.  a.  transporter  dans  une  brouCUt.lwwt- 
1er  de  la  terre,  du  sable.  —  Il  signifie  aussi ,  mena àtu «v 
petite  chaise  à  deux  roues.  Se  faire  brouetter  pur  UvSk.' 
Brouetté,  ée,  participe.  , 

BROUETTEUR,  S.  m.  cclui  qui  traînait  les  bitneUa -• 
place ,  ou  vinaigrettes,  dans  lesquelles  on  se  faisait  voilnrep 
la  ville. 

BROUETTIER,  S.  m.  celui  qui  transporte  des  pierre.» 
terres  ou  d'autres  fardeaux  dans  une  brouette. 

BROUGHTON  {géogr.).  Deux  groupes  d'Iles  sont  ainsi  iH» 
du  nom  de  celui  qui  les  a  découvertes;  mais  un  seol|Nrt(^ 
ciellement  cette  dénomination,  qui  lui  fut  imposée  par  V»» 
ver,  sur  la  fin  de  son  voyage  de  circumnavigation  ewofc^ 
1790-95.  Ce  groupe  est  situé  sur  la  côleocddenlalcderAae»' 
que  septentrionale ,  au  nord  du  détroit  de  Fuca,  soos  If  >« 
de  latitude.  Il  comprend  quelques  petites  Iles  désertes,  •!<**' 
de  roches  et  des  rochers  qui  n  ont  aucune  importance.  Br# 
ton ,  commandant  le  vaisseau  le  Chatam  dans  l'eipêditM  » 
Vancouver,  les  avait  aperçus  pendant  une  reconnai*«i» * 
la  côte  ;  mais  rien  ne  pourrait  éublir  qu'il  les  ait  tus  le  pï«* 
-^  Le  second  groupe,  qui  n'a  dû  le  nom  de  Brouçbloo  ip*» 
géographes,  a  été  plus  justement  nommé.  Il  estsilueif'J* 
la  Nouvelle-Zélande,  dans  l'Océan  Pacifique,  soos le  4^*^* 
latitude  sud  et  le  180»  de  lonsitude,  6«  au  nord  (h  P* 
antipode  de  Paris.  Il  comprend  les  lies  Chatam,  Cont^ 
Pilt, des  Deux  Sœurs,  et  un  grand  nombre dllots diss^a»»** 
Tentour.  Broiighton,  séparé  de  Vancouvert  paf  une  teof* 
aborda  à  l'Ile  ChaUm ,  et  cloua  à  un  arbre  pr»<ï***P^Î 
morceau  de  plomb  sur  lequel  était  écrit  :  le  Chatam,  km  *; 
Majesté  Britannique,  le  lieuUnani  WiUiam  Robert  Mf'W 
Ion  commandant,  le  29  novembre  1791.  Il  Iroon  cfii* 
couverte  d'une  brillante  végétation  et  habitée;  mais  il  Wi* 
mal  reçu  par  les  insulaires,  et  obligé  de  faire  usage  àt^^^ 
à  feu  pour  réprimer  leurs  dispositions  hostiles.  Ces  v^ 
sont  de  moj^enne  stature,  bien'  proportionnés,  <P^*^ÏJ^ 
un  léger  excès  d*embonpoint,  et  fort  robustes,  llsonll»*^ 
et  la  barbe  noirs,  et  il  ne  parait  pas  qu'ils  les  ^^P^^'JJî 
Les  cheveux  des  jeunes  cens,  relevés  en  touffes  au  s^^"""**^ 
tête,  étaient  entremêlés  de  plumes  blanches  et  noires,  u^ 
de  leur  peau  est  le  brun  foncé;  leur  physionomie «*l  do*'' 
ne  sont  ps  tatoués.  Une  peau  de  veau  marin  ou  une  wi^ 
stir  les  épaules  est  leur  seul  vêtement.  Ils  s'eutortiltort  «T 
du  corps  leurs  filets  de  pêche  et  leurs  lignes  qui  s^ol»^ 
très-beau  chanvre.  Broughton,  ayant  tué  un  de  ces  D*j^ 
d'un  coup  de  fusil ,  n'osa  pénétrer  dans  l'Ile,  dont  il  »  *** 
reconnaître  les  côtes.  ^w 

BROUGHTON  (Hugues), théolopeo anglais "«•jl^^ji 
le  Shropshire ,  vint  à  Londres  où  il  se  fit  des  p<rtgr^i 
ennemis  par  ses  opinions  singulières  en  matière  ^^V^ 
surtout  par  ses  prédications.  Irrité  des  obstacles  qQp*|V| 
dta  de  tous  c6t6 ,  il  qnitU  l'Angleterre,  vint  ««jjf*"^ 
il  reçut  un  meilleur  accueil,  oléiiie  de  quelques  piw» 


EROUttHTON. 


(  4^) 


BROriLLARD. 


lufs,  fat  longtemps  pasteur  à  Middelbourg,  et  retoama  mourir 
uns  sa  patrie  en  1612.  La  pJus  (grande  partie  de  ses  ouvrages 
icnts  en  anglais  et  en  latin  ont  été  imprimés  à  Londres  en  1662 
ji  1  ?ol.  in-ibl. 

BBOIJGHTON  (RICHARD),  natif  de  Great  Stuklev»  dans  le 
omtéde  Hundington,  d*une  famille  originaire  de  la  province 
te  Lancastre,  fut  envoyé  très-jeune  au  collège  anglais  de 
leims,  où  il  Ot  d'excellentes  études,  et  s'appliqua  surtout  à 
elle  de  la  langue  hébraïque  et  des  antiquités  de  la  Grande- 
trriagne.  Ayant  été  ordonné  prêtre  en  1595,  il  revint  comme 
lissionnaire  en  Angleterre.  Il  s*y  consacra  tout  entier  à  son 
ainistère  et  à  la  recherche  des  antiquités.  Pour  se  livrer  plus 
idlement  à  ses  recherches,  il  se  Oxa  à  Oxford ,  en  se  donnant 
Dor  un  étranger.  Il  devint  vicaire  général  de  Smith,  évéque  de 
balcédoine,  vicaire  apostolique  en  Angleterre.  Broughton 
lourut  en  1654,  après  quarante-deux  ans  de  mission.  Ses  ou- 
'âges  sont  plus  recommandables  par  l'érudition  que  par  le 
y  le  :  1**  Hùloire  eeeiétiaslique  delà  Grande-Bretagne ,  depuis 
\  MÙêaneede  Jésut^Chriit  jusqu'à  la  conversion  dei  Saœons 
n  anglais).  Douai,  1655,  in-lol.  ;  idem,  Londres,  1051 ,  in-fol.; 
*MonasUcum  BrOannicum,  etc.  (en  anglais),  Londres,  1615, 
!-«•  ;  3*>  Jugement  des  temps  apostoliques  sur  les  trente-neuf 
'lieles  de  la  confession  de  la  foi  anglicane^  Douai,  1652, 
ra»  ;  à*"  EpHre  apologétique ,  ou  Réponse  au  liwe  où  ton  pré- 
nd  prouver  que  les  catholiques  ne  sont  pas  des  sujets  fidèles; 

Continuation  de  l'apologie  des  catholiques,  tirée  des  auteurs 
"otestants. 

BiouGHTON  (Thomas),  savant  théologien  anglais,  né  à 
Mïdres  en  1704,  fut  élevé  à  Eton  et  à  Cambridge,  et  occupa 
ins  TEglise  plusieurs  bénéûces  lucratifs.  Il  joignait  à  des  con- 
issances  très-étendues  dans  les  sciences  et  dans  les  langues 
lelque  talent  pour  la  poésie.  Son  goût  pour  la  musique  le 
I  particulièrement  avec  Haendel,  auquel  il  a  fourni  les  paroles 
plusieurs  de  ses  compositions.  Il  mourut  en  1774,  âgé  de 
ixante  et  onze  ans.  Il  est  principalement  connu  comme  un  des 
emiers  auteurs  de  la  Biographia  Britannica,  On  remarque 
rmi  ses  autres  ouvrages  :  l°  le  Christianisme  distinct  de  la 
^ûm  naturelle,  en  trois  parties ,  en  réponse  au  livre  de  Ten- 
I,  intitulé  :  le  Christianisme  autsi  ancien  que  le  monde; 
BibHofheca  historica  sacra.  Dictionnaire  historique  de  toutes 
'  religions,  depuis  la  création  du  monde  jusque  nos  jours, 
W,  2  vol.  in-fol.  ;  3°  Coup  d'œil  sur  l'avenir  ^  en  quatre  dis- 
talions  ,  etc.  Il  *  publié  en  outre  quelques  traductions  et 
iné  des  éditions  de  différents  ouvrages  anglais. 
IROCGHTON  (GriLLAUME-RoBERT),  navigateur  anglais, 
I  de  la  branche  cadette  de  la  famille  de  ce  nom ,  naquit  dans 
comté  de  Strafford  en  1765,  s*embarqua  dès  1774,  fut  fait 
ioonier  dans  la  ffuerre  contre  les  Américains.  Mais  bientôt 
do  à  la  liberté,  il  passa  dans  TOcéan  Atlantique,  puis  dans 
Der  des  Indes  sur  I  escadre  de  Tamiral  Hugues.  De  retour  en 
gleterrc  en  1784,  il  mérita  par  un  service  constant  et  zélé  le 
imandementdu  Chalam,  brick  de  guerre  qui  lui  fut  conOé 
1790.  Il  accompagna  Vancouver,  et  prit  part  aux  travaux  de 
pédition  mémorable  qui  fil  connaître  la  véritable  forme  de 
ôte  nord-ouest  der  Amérique.  En  1792,  il  remonta  le  fleuve 
^  Colombie  jusc^u'à  une  distance  de  cent  vingt-cinq  milles, 
nnce  suivante,  il  retourna  en  Angleterre  et  reçut  le  coni- 
idement  de  la  Providence,  corvette  de  seize  canons  et  de 
l  quinze  bommesd*équipage.  En  1795,  il  partit  de  Plymouth, 
près  avoir  touché  à  Rio-Janeiro,  il  fit  route  à  Test,  eut  con- 
sance  delà  cùte  méridionale  de  la  terre  Van-Diémen,  relâ- 
au  port  Stephens  sur  la  côte  orientale  de  la  Nonvelle-Hol- 
le ,  puis  à  Sidney ,  à  Tahiti ,  à  Ovaibi ,  à  Mowi  et  à  Ouabaou 
s  l'archipel  des  Sandwich.  En  mars  1796,  il  jeta  l'ancre  dans 
de  de  Nootka,  et  reconnut  ensuite  toute  la  côte  jusqu'à  Mon- 
f .  Il  eut  connaissance  deux  mois  après  de  la  côte  de  Niphon, 
Q  Japon  ;  il  reconnut  la  baie  des  Volcans  et  mouilla  dans  le 

d'Endenno.  Il  passa  ensuite  près  de  Formose ,  et  perdit  sa 
ette,  sans  one  personne  y  périt,  sur  les  brisants  au  nord  de 
Typinsan.  Le  4  juin  1707 ,  il  entra  dans  le  fleuve  de  Canton 

pourvut  de  vivres  et  de  munitions  auprès  de  la  compagnie 
aise,  mouilla  ensuite  à  Napachan  et  revint  à  Endermo; 
s  ATuir  longé  \es  lies  de  la  Corée,  il  arriva  à  Macao,  et  de  là  a 
an ,  où  il  apprit  sa  nomination  au  grade  de  capitaine.  Ne 
mant  |mis  son  vaisseau,  il  passa  devant  un  conseil  de  guerre 
it  acquitté  honorablement.  Il  fut  obligé  pourtant  de  revenir 
n^kterre  à  ses  frais  et  ne  fut  jamais  remboursé.  Plus  tard 
mnaiida  U  Batavia,  la  Pénélope,  t Illustre,  le  Royal  Sou- 
f».  En  1815»  il  fut  nommé  colonel  des  soldats  de  marine, 
eralîer  de  Tordre  du  Bain.  Ayant  obtenu  sa  retraite ,  cet 
pide  Toyageor  se  retira  à  Florence,  où  il  mourut  le  13  mars 


1821.  On  a  de  lui  :  Vo^ge  of  diseovery  to  the  North  Pacific 
Océan,  Londres,  1804,  in-4<>,  avec  caries  et  figures,  traduit  en 
allemand,  en  1805,  et  en  français  sous  ce  titre  :  Voyages  de  dé^ 
couvertes  dans  la  partie  septentrionale  de  l'Océan  Pacifique 
pendant  les  années  1795  à  1798,  Paris,  1807,  2  vol.  in-8% 
cartes  et  figures. 

BROUGNÉE,  8.  f.  (tcrm.  dépêche},  longue  nasse,  ou  espèce 
de  filet  en  forme  de  nasse  allongée. 

BRODHAllA,  s.  m.  bruit  COU fus  qui  s'élève  dans  une  assem- 
blée nombreuse,  dans  une  foule,  et  qui  est  un  signe  d'approba- 
tion ou  d'improbalion.  Â  cette  tirade  il  s*est  élevé  de  grands 
brouhaha.  Il  est  familier. 

BROVi  on  BROUHI ,  S.  m.  (technol.),  tuyau  dont  se  servent 
les  éroailleurs  uour  soufller  la  flamme  de  la  lampe  sur  lémail 
qu'on  veut  fonare. 

BROUI,  IB,  adj.  (<^ron.ru<r),  se  dit  des  arbres  dont  les  pousses 
sont  frappées  parle  nord-est. 

BROUILLAMINI  [arlvéter,)^  sorte  d  onguent  pour  les  che- 
vaux, mot  composé  par  corruption  de  bol  d  Arménie. 

BROUILLARD  (méléor,),  Parsonétymologie  le  brouillard  est 
ce  qui  brouille  la  vue;  aussi  applique-t-on  ce  mol  à  la  couche 
humide  qui  se  forme  sur  des  besicles  très-froides  quand  on  entre 
dans  une  chambre  chaude.  Mais  en  général  le  brouillard  est  une 
vapeur  répandue  dans  l'air  qui  nous  environne ,  et  en  assez 
grande  quantité  pour  affaiblir  sensiblement  la  vue  des  objets. — 
La  cause  générale  des  brouillards  est  aujourd'hui  fort  bien 
connue;  il  suffit  de  se  rappeler  qu'à  l'air  libre  l'eau  entre  tou- 
jours en  vapeur  :  seulement  la  quantité  d'eau  vaporisée  dépend 
de  la  température;  si  celle-ci  s'élève,  la  quantité  ae  vapeur  aug- 
mente ;  elle  diminue  si  la  température  s'abaisse.  Cela  posé,  .si 
l'air  est  actuellement  saturé  d'humidité,  c'est-à-dire  s'il  en 
contient  autant  qu'il  en  peut  contenir  eu  égard  à  sa  tempéra- 
ture présente,  et  que  celle-ci  vienne  à  diminuer,  une  partie 
de  la  vapeur  contenue  dans  l'air  retournera  immédiatement  à 
l'étal  d'eau  divisée  en  parties  extrêmement  fines  et  suspendues 
dans  l'air;  c'est  là  le  brouillard.  —  Ce  brouillard  se  forme  dans 
des  cas  très-divers,  dont  voici  quelques-uns  :  1" Quand  on  (ail 
le  vide  sous  la  machine  pneumaliqde  (F.  ce  mot),  dès  les  pre- 
miers coups  de  piston  un  brouillard  apparaît  dans  le  récipient; 
c'est  que  la  soustraction  d'une  quantité  notable  d'air  cause  un 
abaissement  sensible  de  température,  et  aussitôt  l'eflct  indiqué 
se  produit.  —  2®  Qu'un  airéchaufl'é  etimprégné  d'humidité  s  é- 
lève  dans  l'air  en  vertu  de  sa  température,  il  se  refroidira  dans 
les  hautes  régions  de  l'atmosphère  qui  sont  toujours  plus  froides, 
et  Y  abandonnera  par  conséquent  une  partie  de  son  humidité  : 
le  brouillard  ainsi  vu  de  loin  prendra  le  nom  de  nuage,  -— 
30  Les  puits,  les  caves,  les  é^outs  fument  souvent  pendant  l'hi- 
ver: c'est  qu'il  en  sort  un  air  plus  chaud  que  l'air  ambiant;  en 
se  mêlant  avec  lui,  il  se  refroidit  immédiatement  ;  la  vapeur 
qu'il  contenait  y  est  aussitôt  condensée;  elle  devient  visible  et 
forme  un  brouillard  que  nous  nommons  vapeur  ou  fumée,  à 
cause  de  son  peu  d'étendue.  Le  même  effet  a  lieu  lorsque  nous 
respirons  dans  un  air  froid  :  la  colonne  de  fumée  qui  sort  alors 
de  la  bouche  ou  des  narines  indique  le  refroidissement  rapide 
de  l'air  expiré.  —  4''  Un  étang,  une  rivière  frappés  pendant  le 
jour  par  lesrayonsdu  soleil  émettaient  des  vapeurs  qui  n  elaieot 
pas  visibles  alors,  la  température  de  l'air  étant  assez  élevée  pour 
qu'elles  ne  se  condensassent  pas  ;  mais  que  l'air  se  refroidisse 
soit  à  la  chute  du  jour,  soit  pendant  la  nuit,  on  par  le  mélange 
d'un  nouvel  air  plus  froid ,  comme  les  eaux  ne  se  refroidissent 
pas  aussi  promptement,  elles  continuent  d'émettre  des  vapeurs 
qui  deviennent  aussitôt  visibles;  et  Ton  dit  que  les  étangset  les 
rivières  fument,  en  d'autres  termes  qu'elles  se  couvrent  de 
brouillards.  I^  même  explication  convient  aux  plaines  échauf- 
fées pendant  le  jour  et  qui  se  couvrent  souvent  pendant  la  nuit  de 
vapeurs  épaisses. — 5**  Le  mélange  de  deux  courants  d'air  inéga- 
lement chauds,  si  le  plus  chaud  surtout  est  assez  chargé  d'hu- 
midité pour  être  voisin  de  la  saturation ,  suffira  pour  détei  miner 
la  formation  des  vapeurs  plus  ou  moins  épaisses  qu'on  appellera 
brouillard  ou  nuage,  selon  qu'elles  seront  autour  ou  loin  de 
nous.  —  6*»  Le  contact  d'un  air  chaud  et  humide  avec  un  corps 
froid  suffitévidemment  pour  produire  le  même  effet  ;  seulement 
le  brouillard  qui  se  forme  alors  n'ayant  lieu  que  dans  la  couche 
d'air  infiniment  petite  qui  touche  le  corps  froid,  n'est  pas  per- 
ceptible à  la  vue;  cependant  il  existe,  et  l'on  s'en  aperçoit 
bientôt;  car  l'eau ,  à  mesure  qu'elle  se  condense»  se  dépose  sur 
ce  corps  qui  a  déterminé  la  condensation;  et  on  aperçoit  de 
petits  globules  d'eau  qui  ne  tardent  pas  à  se  réunir  et  à  former 
une  rosée  abondante.  •*  On  produit  instantanément  et  ostensK 
blement  cet  effet ,  lorsqu'on  souffle  pendant  l'I^iver  sur  ^ 

^9 


BROUILLARD.  (  466  ) 

carreaux  de  yilre  qui  n*onl  guère  que  la  lerapéralure  exlérieure. 

—  Ces  carreaux  de  vilre  se  couvrent  souvent  d'eau  ou  de  givre 
pendant  la  nuit ,  dans  les  chambres  habitées  et  tenues  chaudes 
pendant  le  jour;  c'est  le  même  effet.  L'air  chaud,  dans  son  mou- 
Tcment  va  en  se  refroidissant  déposer  son  humidité,  comme  le 
fait  l'air  que  nous  expirons  exprès  sur  des  carreaux  très-froids. 

—  Dans  l'été,  quand  on  apporte  delà  cave  une  bouteille  qu'on 
a  eu  soin  de  bien  essuyer ,  au  bout  de  peu  de  temps  elle  est 
Goaverle  d'une  couche  ae  vapeur  condensée;  on  peut  l'essuyer 
encore,  la  couche  d'eau  reparaîtra  jusqu'à  ce  que  l'équilibre  de 
température  se  soit  à  peu  près  établi  entre  la  bouteille  et  l'air 
qui  renvironne.  —  Après  une  longue  gelée,  lorsqu'il  arrive  un 
dégel,  on  voit  natlre  des  goutlelelles,  puis  de  grosses  gouttes 
d'eau ,  puis  enfin  des  rigoles  sur  les  corps  qui  ne  sont  pas  assez 
poreux  pour  les  absorber,  comme  les  portes,  les  fenêtres,  les 
rampes,  les  murs  peints  k  l'huile;  on  dit  alors  que  les  murs 
suent;  nous  sommes  trompés  par  l'apparence  :  ce  n'est  pas  une 
«vfur  des  murs,  c'est  un  dépôt  fait  par  Tair  chaud  intérieur 
q^i  vient  toucher  des  corps  froids  et  se  refroidir  à  leur  con- 
tact; et  cela  est  si  vrai  que  si  ces  corps  sont  suffisamment 
froids,  ce  brouillard  imperceptible  qui  se  dépose  en  même 
temps  qu'il  se  forme,  se  congèle  en  se  déposant,  et  les  murs  se 
eouTrent  alors  de  barbes  de  givre  ou  de  gelée  blanche  (F.  Givre, 
Pluie,  Grêle  ,  etc.).  —  &tte  théorie  si  simple  et  si  complète 
ne  s'est  pas,  on  le  pense  bien,  rencontrée  du  premier  coup; 
^îe  est  due  originairement  à  Leroy  de  Montpellier,  dont  les 
expériences  fort  ingénieuses  ont  montré  comment  la  vapeur 
d'eau  se  comportait  dans  l'air;  seulement  il  assimilait  l'action 
de  l'air  sur  l'eau  à  celle  d'un  dissolvant  chimique  dont  l'énergie 
augmenterait  avec  la  température  ;  nous  verrons  (  F.  Calori- 
que, Vapeurs)  que  ce  dernier  point  de  vue  est  tout  à  fait  faux  ; 
mais  le  reste  de  son  explication  est  au  contraire  fort  juste,  et 
Leroy  a  le  mérite  d'avoir  le  premier  donné  sur  ce  point  des 
idées  saines. — Avant  lui  les  physiciens  avaient  recours  à  des  pé- 
titions de  principes  plus  ou  moins  révoltantes;  ils  faisaient  selon 
le  besoin  du  moment  des  suppositions  que  l'expérience  devait 
nécessairement  renverser.  Aristole,  par  exemple,  avait  fort 
lûen  remarqué  [Météor.,  i,  9)  que  l'humidité  de  la  terre  échauf- 
fée par  les  rayons  du  soleil  ou  par  toute  autre  cause  se  porte  en 
haut  y  et  que  quand  cette  chaleur  l'abandonne,  soit  qu'elle  se 
dissipe  ou  qu'elle  s'éteigne ,  la  vapeur  se  condense  aussitôt  ;  il 
avait  aussi  observé  la  fumée  qui  sort  des  puits  par  un  temps 
froid;  ils  fument,  disait-il  (Jlf^^^or.,  i,  iO),  par  les  vents  du 
nord  plutôt  que  par  ceux  du  midi.  Mais  fallait-il  expliquer  ces 
phénomènes,  il  supposait  que  l'eau  se  formait  de  l'air  réellement 
et/natériellement ,  ou  bien  que  les  vents  du  nord  éteignaient  et 
étouffaient  la  chaleur  avant  qu'une  certaine  quantité  de  vapeur 
n'eût  pu  se  rassembler  (ibid.).  —  Rohant,  qui  nous  représente 
la  physique  du  siècle  de  Louis  XIV ,  supposait  les  brouillards 
composés  de  particules  aqueuses  et  de  particules  glacées ,  sans 
dire  comment  elles  se  maintenaient  ainsi  mélangées  entre  elles  ; 
il  croyait  que  le  vent  en  les  agglomérant  ensemble  les  réduisait 
en  gouttelettes  qui  se  précipitaient  à  terre,  mais  que  surtout  un 
vent  chaud  hâtait  cet  effet ,  parce  qu'il  faisait  fondre  les  particu- 
1 — 1»^^^. /m...^    — é  ...    «K  ^.,  »é  ^,..y — Eu  égard  à  la 

erreurs  n'est  que 
, .  jdede  l'esprit  hu- 
main, elle  est  sans  doute  de  la  plus  haute  utilité,  en  ce  qu'elle 
nous  montre  comment  à  force  de  patience,  d'attention,  de  com- 
paraisons de  mieux  en  mieux  faites,  on  est  parvenu  à  se  faire 
enfin  des  idées  justes  et  vraies  des  principaux  météores. 

B.  JCLLIEIf. 

BROUILLARD,  8.  m.  (çromm.) ,  se  dit  par  allusion,  comme 
dans  celte  phrase ,  N'y  voir  qu'à  travers  un  brouillard ,  avoir 
la  vue  extrêmement  affaiblie ,  n'apercevoir  les  objets  qu'avec 
peine,  et  comme  si  on  les  voyait  à  travers  un  épais  brouillard. 
<—  Figurément  et  familièrement ,  Je  n'y  voi$  que  du  brouil- 
iard ,  je  n'y  démêle  rien ,  je  n'y  comprends  rien— Figurément, 
Vnesprilplein  débrouillarde,  se  dit  d'un  homme  dont  l'esprit 
n'est  pas  net,  dont  les  idées  sont  confuses.  —  Proverbialement 
et  figurément,  1%  rente  établie.  Une  créance  hypothéquée  sur 
les  brouillards  delà  Seine,  se  dit,  par  plaisanterie,  d'une  rente 
on  d'une  créance  dont  rien  n'assure  le  payement.  —  Adjective- 
ment, Papier  brouillard,  sorte  de  papier  non  collé,  et  ordi- 
nairement de  couleur  grise,  qu'on  emploie  à  différents  usages, 
comme  à  filtrer  quelque  liquide ,  à  sécher  l'encre  d'une  écriture 
fraîche.  Une  main  de  papier  brouillard. 

BROUILLARD  (comm.  ).  On  donne  ce  nom  aulivre  sur  lequel  on 
prend  note  des  ventes,  des  achats,  des  payements,  des  recettes, 
et  y  en  un  mot,  de  toutes  les  affaires  au  fur  et  à  mesure  qu'on 
les  conclut.  C'est  au  moyen  du  brouillard,  qu'on  appelle  en- 


BROinSSURE. 

core  main  courante  on  prima  nota,  qu'on  porte  ces  Aàmic 
les  livres  auxiliaires  et  sur  le  journal.  Ce  livre  ni  h^ 
comme  le  journal.  Il  a  en  marge  une  petite  colonne  dow  m- 
quer  dans  quel  folio  du  journal  se  trouve  l'aflaire  dont  il  h 
question,  et  deux  colonnes  sur  la  gauche  pour  les  sommo;. 
colonne  intérieure  pour  les  sommes  partielles,  et  b  coionorii. 
térieure  pour  le  total. 

BRoriLLE,  s.  f.  brouillerie.  Il  y  a  de  la  brtmUkétnt* 
ménage.  Il  est  familier. 

BROUILLE,  s.  f.  {botan.),  nom  vulgaire  de  la  fétuqwfi^ 
tante,  donton  mange  les  graines  en  Pologne.— On  nomMai 
Brouille  blanche  une  espèce  de  renoncule  qui  croît  dans  Tai 

BROUILLÉ,  ÉE,  adj.  En  term.  de  jardinier,  on  ditqir* 
fleur  est  brouillée,  lorsqu'elle  ne  s'est  pas  développée  do»  u- 
nière  avantageuse. 

BROUILLEMENT,  S.  m.  mélange,  confusion.  H  fstfamihfT 

BROUILLER,  V.  a.  (gramm.),  mettre  pêle-roéle,  œrtfr  h 
brouillé  tous  ses  papiers.  —  Brouiller  du  vin,  tmww 
tonneau,  une  bouteille  de  vin,  en  sorte  que  la  lied  lesédnc 
se  mêlent  avec  la  liqueur.  —  Fiçurément  et  (âmilièmn 
Brouiller  le  Uint,  causer  une  légère  altération  dans  If  n*»» 
du  visage.  Ce  mouvement  de  bile  a  su  fi  pour  luibrmtl/t^ 
teint.  —  Brooiller  signifie ,  figurément  et  famittèmn 
mettre  de  la  confusion ,  du  désordre  dans  les  aBaires  m  te 
les  idées.  Brouiller  les  affaires.  —  Fièrement  et  Éwilitff- 
ment,  Brouiller  les  cartes,  chercher  a  mettre  do  IroiWf.i 
embrouiller  les  affaires.  —  Familièrement,  Br(mairé»fs- 
pier,  écrire  des  choses  inutiles  ou  ridicules.  -Iwciuii 
signifie ,  figurément ,  mettre  la  désunion ,  la  ni«rtrit»|tw 
entre  des  personnes  qui  vivaient  bien  ensemble.  ^'••^^ 
amif.  _  Figurément  et  familièrement,  CethommtAhmé 
avec  le  bon  sens,  il  n'est  pas  raisonnable,  il  est  tttnrwpi 
Il  est  brouillé  avec  l'argent  comptant,  il  n'a  poiDld>r|* 
ou  il  ne  sait  pas  en  garder.  —  Biiouillbi  s'empkw  ■• 
avec  le  pronom  personnel.  Les  affaires  se  br<miUe^*t^ 
côtés.  Le  temps  se  brouille,  le  ael  se  couvre  de  DKp> 
brouiller  en  parlant,  s'embarrasser,  se  troubler  en  pin* 
Familièrement,  Se  brouiller  avec  la  jusUee,  5'«P«"J 
poursuites  de  la  justice  pour  quelques  méfaits. --^woctt» 
se  dit  quelquefois  absolument,  et  signifie  alors,  w»"*®** 
avec  confusion,  par  ignorance,  par  maladresse  ou  pw"»» 
C'est  un  homme  qui  n'a  ni  rèqle,  ni  ordre  dont  l  tmn:^^ 
fait  que  brouiller.  Ce  sens  est  familier.  —  Biociui,  aF 

ticipe.  ^        ^,    „.Ac 

BROUILLER,  V.  a.  En  term.  de  manège,  «««*'* "T! 

hors  d'état  de  bien  manier,  ce  qui  arrive  toujours  par  U  i*^ 

celui  qui  le  monte. 
BROUILLERIE,  S.  f.  (gramm.),  désunion,  mésinWten^ 

dissension.  //  est  survenu  une  brouillerie  entre  m. 
BROUlLLON,ONNE.adi.(9ramm.].qnimel,aai»plirt'» 

Ire  le  trouble  et  la  confusion  dans  les  affaires.  ^^'*J*""^ 
brouillon.  Il  se  prend  aussi  substantivement. pi»»»'"'. 
Ion.  —  C'est  un  brouillon,  se  dit  quelquefois  d'un  boç^ 
embrouille  les  affaires  par  ignorance,  étourdeneoo  nu^^ 
ou  bien  encore  d'un  homme  qui  manque  de  neuw  «^^ 
idées,  et  qui  s'embrouille  dans  les  discours.  Ce/owa" 
brouillon  qui  gâU  les  meilleures  causes. 

BROUILLON,  s.  m.  ce  qu'on  écrit  d'abord,  ce  qa«^ 
sur  le  papier,  pour  le  mettre  ensuite  au  net,  «^ '«.Cru,; 
sur  lequel  on  a  écrit  le  brouillon.  //  écrit  sans  {(^^^'triê:' 
Ion.  11  se  dit  aussi,  dans  la  tenue  des  livres,  de  ce  (poor 
plus  ordinairement  brouillard.  . 

BROUIN  (mythol.)  est  la  divinité  s^PT^e,  selon  ^PJ»^ 
secte  des  banians,  qui  prohibe  le  «wnaç  et  qwp^j^ 
feclation  de  chasteté  jusqu'à  ne  pas  souffrir  f  ^^, 
femme.  Brouin  a  créé  le  monde.  Il  est  tout  ^^\^. 
œil  ne  pourrait  soutenir  sa  vue,  aucune  >"»»««  °;y^> 
convenir.  11  s'est  fait  représenter  sur  la  ^  ïTVJ^r 

Blutôt  il  s'est  incarné  sous  les  traits  de  <»  w^*°v^  -ir 
lieu ,  que  la  secte  révère  presque  à  l'égal  de  Uroawtr 
même  semble  n'être  que  Brahm. 

BROUINE,  S.  f.  (F.  BrUIXE). 
BROUIR 

les  product 

des  arbres,  v.^.  ^-  ^^..-. ,  , ^^  ^^ 

blanche,  a  broui  jusqu'aux  feuilles  des  ar^r^ 
wktikipe.  Feuilles  brouies.  ^^gm^f 

BROUissuRE,  S.  f.  [écon.  rust.),  <J<«»JîgX 
cause  aux  fleurs,  aux  premiers  bourgeons  des  vm^ 


BBOUilSAIS.  (  467  ) 

BiouKHUsivs  (Jean)  (F.  Broeehuisen). 

BROCLLEUR,  S.  m.  {vieux  mot)f  charlatan,  brouillon,  re- 
Quant,  intrigant,  tracassier. 

BROINCKER  OU  BROUXKER  (GUILLAUME),  né  en  1620,  Ct 

réc  en  1615  vicomte  de  Castlc-Lyons  en  Irlande,  se  distingua 
ar  ses  connaissances  matliêmatiques.  Attaché  à  la  cause  de 
Ibarles  V^,  il  fut  un  des  nobles  qui  signèrent  la  fameuse  décla- 
"ation  publiée  en  avril  1660,  et  par  laquelle  le  général  Monk 
tait  reconnu  comme  le  restaurateur  des  lois  et  des  privilèges 
le  la  nation.  Après  le  rétablissement  de  la  royauté,  il  occupa 
es  places  de  cbaucelier  de  la  reine  Catherine,  de  garde  du 
rand  sceau,  de  commissaire  de  la  marine  et  de  directeur  de 
liùpital  Sainte-Catherine.  Il  était  du  nombre  des  savants  dont 
I  reunion  forma  ensuite  la  société  royale.  Lors  de  Tinslitution 
le  celte  société  par  Charles  II,  il  en  fut  nommé  président,  et 
ontioua  de  l'être  pendant  quinze  ans,  par  des  élections  renou- 
elées  chaque  année.  On  trouvera  dans  les  Transactions  philo- 
op^tgu^f  quelques  écrits  de  Brouncker,  notamment  des  Expé- 
unces  sur  le  recul  des  armes  à  feu,  et  Papier  algébrique  sur 
I  quadrature  de  l'hyperbole,  qui  est  le  premier  écrit  que 
on  connaisse  sur  ce  sujet.  On  a  aussi  de  lui  une  traduction 
Q^iabe  du  traité  de  Descartes,  intitulé  Musicm  compendium, 
aDliée  en  1653,  sous  le  nom  du  traducteur,  et  des  lettres  du 
)cleur  Wallis,  sur  des  sujets  mathématiques,  publiées  par  ce 
vant  dans  son  Commercium  epistolicum,  Oxford,  1658,  in-4«. 
rouncker  mourut  à  Westminster  en  1684. 

BROUSSAiLLES(icoit.rufl.),  mauvais  boisquiprofite  peu,  tel 
le  haies,  buissons,  ronces,  épines,  bruyères,  etc.  on  a  dit  autre- 
is  broiêuilles ;  mais,  quoique  le  Dictionnaire  de  Trévoux  dise 
le  le  bd  usage  est  pour  celte  dernière  forme,  celle  de  brous- 
Mes  a  prévalu  depuis.  Quant  à  létymologie  de  ce  mot,  Du- 
iDge  la  trouve  dans  bruscia,  que  l'on  a  employé  avec  la  même 
xypiioD,  dans  la  basse  latinité;  mais  il  est  beaucoup  plus 
àtionnel  de  U  demander  au  grec  ^oirxiiv,  brouter,  auquel  se 
ipporlent  également  les  mots  brout  et  bouteilles,  etc.  (  V.  le 
lût  Brut  et  ses  dérivés). 


BBOUSSAIS. 


istingua  par  sa  facilité  et  une  constante  application  ;  il  Gt  de 
onnes  humanités,  et  contracta  pour  les  classiques  latins  un 
9ûl  qu'il  conserva,  dit-on,  jusqu'à  la  un  de  sa  vie.  —  Brous- 
us,  ayant  terminé  ses  études,  partit  comme  volontaire  en  1792, 
devint  bientôt  sergent.  Mais  une  maladie  le  força  à  revenir 
ms  sa  famille;  et,  lorsqu'il  fut  rétabli,  il  entra  dans  le  service 
•  santé  de  TbôpiUl  de  Saint-Malo.  Quelque  temps  après,  il 
issa  à  Brest,  où  il  apprit  Tanatomie  sous  MM.  Billard  ct 
iirrt.  Ce  fut  alors  que  se  décida  sa  vocation  médicale.  Il  tra- 
lilla  avec  ardeur,  se  fit  recevoir  officier  de  santé;  et,  après 
I  Toyagc  de  courte  durée  dans  la  marine  marchande,  il  fut 
wimé  médecin  de  deuxième  classe.  Il  se  maria  en  1795  ; 
ais  ce  nouvel  état  ne  le  détourna  point  de  prendre  du  service, 

qualité  de  chirurgien,  dans  la  marine  militaire.  Il  revint 
core  à  Saint-Malo,  et  fut  attaché  pendant  quelque  temps 
riiùpital ,  où  les  principales  maladies  qu'il  eut  à  observer 
rent  des  typhus  et  des  affections  scorbutiques.  Il  vint  à  Paris 

1799;  il  y  mena  une  vie  simple  et  laborieuse,  ce  qui  ne 
mpécha  cependant  pas  de  contracter  des  dettes  qu'il  ne  put 
y«r  que  plusieurs  années  après,  lorsqu'il  vendit  son  Histoire 
»  phiegmasies  chroniques.  Ce  fut  à  cette  époque  qu'il  fit 
nnaissance  avec  Bichat ,  dont  il  cultiva  ramilié  jusqu'à  la 
M  de  celui-ci,  arrivée  en  1802.  —  Le  5  frimaire  an  xi 
%  novembre  1802),  Broussais  se  fit  recevoir  docteur,  et  prit 
or  sujet  de  thèse  :  la  Fièvre  hectique  considérée  comme  dé- 
•danie  d'une  lésion  d'action  des  différents  systèmes  sans  vice 
fam^fue.  Il  fit  imprimer  cette  th&  en  1805;  et  deux  ans 
rés  I  avoir  soutenue,  il  prit  du  service  dans  l'armée.  Il  par- 
iml  saccessivement ,  en  qualité  de  médecin  militaire,  la 
Igiqae,  la  Hollande,  rAnIriche  et  l'IUlie.  Il  revint  à  Paris 
1808,  et  y  publia  son  Histoire  des  phiegmasies  chroniques, 
B  nous  venons  de  dter,  et  q^i  fut  réimprimée  quatre  fois. 
Broassais  fit  la  campagne  d'Espagne  en  qualité  ne  médedn 
ndpal  ;  ct  josqu'en  1815,  malgré  quelques  Mémoires  de 
fHoiogif  publiés  par  lui ,  l'activité  du  service  miliuire  et 
nnlUplidté  des  événements  le  tinrent  en  quelque  sorte  en 
enre.  Celte  raéme  année  1815,  M.  Desgenettes,  médecin  de 
"mëe  d'Egypte  et  premier  professeur  du  Val-de-Grâce ,  le 
nommer  second  professeur;  et  on  rapporte  qu'il  se  glorifia 
w  la  suite  d'avoir  pressenti  son  génie  et  de  lui  avoir  ouvert 


contre  les  dangereuses  erreurs  dans  lesquelles  il  tomba  I  — 
Outre  sa  clinique  du  Val-de-(irâce,  Broussais  institua,  rue  du 
Foin ,  des  réunions  qui  furent  le  prélude  des  célèbres  cours  de 
la  rue  des  Grès.  De  bonne  heure  l'affluence  fut  grande  à  ses 
leçons,  tant  à  cause  de  la  nouveauté  de  ses  vues  que  de  l'ori- 
ginalité de  son  talent,  et  de  la  manière  audacieuse  et  violente 
dont  il  se  posait  en  face  de  la  faculté.  —  En  1810,  il  publia  son 
ouvrage  de  VExamen  de  la  doctrine  médicale  généralement 
adoptée,  qui  fut  un  coup  de  foudre,  et  qui  est,  au  dire  d^ 
hommes  habiles  dans  la  matière,  sa  plus  belle  œuvre.  Cet  ou- 
vrage obtint  plusieurs  éditions  :  la  aeuxième  parut  en  1821, 
sous  le  litre  d'Examen  des  systèmes  de  nosologie ,  précédé  de 
propositions  renfermant  la  substance  de  la  médecine  physioto^ 
gigue;  la  troisième  édition,  en  4  vol.  in-8o,  parut  de  1829  à 
1834.  —  Broussais  continua  la  guerre  par  ses  leçons,  par  la 
publication,  en  1821,  de  son  Traité  de  physiologie  appliquée 
à  la  pathologie,  dont  il  donna  une  deuxième  édition  en  1834; 
par  celle  de  l'ouvrage  intitulé  :  De  la  théorie  médicale  dite 
pathologique;  par  ses  Annales  de  la  médecine  physiologique, 
créées  en  1822.  —  Mais  en  1828  le  monde  médical  et  philo- 
sophique retentit  tout  à  coup  d'une  étonnante  nouvelle.  Dans 
son  livre  intitulé  :  De  l'Irritation  et  de  la  Folie,  le  docteur  re- 
prenait la  question  des  rapports  du  physique  et  du  moral  laissée 
par  Cabanis  (F.  son  article),  et  osait  relever  l'étendard  du  nw- 
térialisme  depuis  longtemps  abattu.  La  verve  insultante  avec 
laquelle  l'auteur  traitait  les  chefs  de  l'école  philosophique  do- 
minante appela  l'attention  sur  ce  livre,  qui  était  cependant 
incapable  de  la  fixer  comme  œuvre  scientifique.  —  Plusieurs 
critiques  s'élevèrent  contre  ce  monstrueux  ouvrage,  et  Brous- 
sais lança  en  1829  une  Réponse  aux  critiques  du  livre  de 
l'Irritation  et  de  la  Folie  ;  mais  cette  Réponse  ne  le  jus- 
tifia nullement ,  et  n'empêcha  pas  de  savants  philosophes  de 
porter  de  rudes  coups  à  son  désolant  système.  —  La  même 
année,  il  donna  encore  un  autre  ouvrage  sous  ce  titre  :  Com- 
mentaires  des  propositions  de  pathologie  consignées  dans 
l'Examen,  2  vol.  in-8<>.  — Cependant  Broussais  fut  détourné 
pour  quelque  temps  de  ses  publications.  La  révolution  de  18S0 
avant  réorganisé  la  faculté  de  médecine  et  ayant  fondé  une 
chaire  de  pathologie  et  de  thérapeutique  générales,  il  fut  appelé 
pour  remplir  cette  chaire.  Mais  l'enthousiasme  fut  bien  foin 
d'être  celui  d'autrefois  :  Ip  nouveau  cours  ne  fut  pas  suivi,  oa 
le  fut  peu.  Les  idées  du  docteur  étaient  vieilles,  décréditées, 
mortes  dans  la  plupart  des  esprits,  et  le  bon  sens  du  public 
en  fit  justice  :  ce  qui  excita  la  colère  de  Broussais.  —  Dans  cet 
intervalle,  il  fut  appelé  à  l'académie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques,  ot  il  puhVisides  Mémoires  sur  la  philosophie  de  la  médecine 
et  sur  t influence  des  médecins  physiologistes. —  Nous  touchions 
alors  à  une  époque  où  la  médecine  devait  employer  tontes  ses 
ressources  pour  venir  au  secours  de  l'humanité  terriblement 
éprouvée.  Le  choléra-morbus  sévissait  sur  toute  la  France,  et 
moissonnait  dans  tous  les  rangs  de  la  société.  Broussais  étudia 
cette  épidémie  dans  les  hôpitaux ,  et  il  fit  part  de  ses  observa- 
tions, pendant  la  durée  du  fléau,  dans  un  traité  intitulé  :  Ihi 
Choléra-Morbus,  in-8«.  —  En  1834,  il  lut  à  l'académie  des 
sciences  morales  et  politiques  un  Mémoire  sur  ^association 
du  physique  et  du  moral.  Peu  de  temps  après,  on  vit  paraître 
le  Cours  de  pathologie  et  de  thérapeutique  générées,  3  vol. 
in-S^'  :  le  professeur  voulait  qu'on  connût  davantage  un  cours 
que  le  public  n'avait  pas  goûté.  —  En  4836,  Broussais,  nou- 
vellement engoué  des  doctrines  phrénologiques  du  docteur 
Gall ,  s'en  fit  un  instant  le  prophète  et  le  missionnaire  à  ta. 
faculté.  Il  y  avait  de  quoi  exater  la  curiosité  :  aussi  l'affluence 
fut-elle  grande,  et  les  auditeurs  devinrent  chaque  jour  si  nom- 
breux qu'on  crut  devoir,  par  prudence,  faire  suspendre  le 
cours.  —  Ces  leçons  se  continuèrent  dans  une  maison  de  la  me 
du  Bac,  toujours  avec  la  même  affluence,  et  elles  furent  bientôt 
après  le  sujet  d'une  nouvelle  publication  ayant  naturellement 
pour  titre  :  Cours  de  phrénologie,  in-8<>,  et  ce  fut  le  dernier 
des  nombreux  ouvrages  de  Broussais.  —  Cependant  sa  carrière 
s'avançait  :  depuis  plusieurs  années  il  était  atteint  d'une  aflec* 
lion  cancéreuse  du  rectum  qui  l'abreuvait  de  souffrances  et  de 
dégoûts.  Sur  les  derniers  temps  le  mal  fit  de  rapides  progrès, 
et  enfin  il  y  succomba,  en  1839,  à  sa  maison  de  campa^e  de 
Vilry,  près  de  Paris.  —  Broussais  était  d'une  grande  vigueur 
de  cor{^  et  d'une  grande  activité  physique  et  intellectuelle , 
quoique  sujet  à  des  moments  d'un  assonpiâsement  profond  pen- 
aant  le  jour.  Sa  tète  était  d'une  très-heureuse  conformatioB, 
et  sa  physionomie,  quoique  crispée  comme  celle  d'un  honme 
passionné,  exprimait  une  intelligence  vive  et  hardie.  Ses  habi- 
tudes étaient  r^^ières  et  sévères;  il  se  levait  tous  les  jours  k 


cirrière.  Que  n'avait-il  pu,  en  même  temps,  le  prémunir    six  heures  en  hiver,  à  cinq  en  été,  et  ne  se  couchait  pas  géni- 


BROUSSAIS, 


(  468  ) 


BROUSSAIS. 


ralement  avant  minuit.  —  Il  était  très-laborieux ,  comme  on 
a  pu  le  remarquer  par  la  liste  de  ses  ouTrases.  Le  temps  de  son 
travail  «Hait  le  soir.  Pour  les  œuvres  de  |)oTémiaue  journalière, 
il  écrivait  rapidement,  corrigeait,  raturait,  produisait  avec  une 
difficulté  réelle.  Quant  aux  ouvrages  de  longue  haleine,  jamais 
il  ne  les  écrivait  qu'après  avoir  beaucoup  lu ,  beaucoup  pris  de 
notes,  et  lon(^temps  réfléchi  sur  ses  lectures  et  sur  ses  notes; 
mais  ce  travail  d*incubation  et  de  maturation  une  fois  achevé, 
il  écrivait  vite,  sans  grandes  corrections  ni  ratures.  —  Il  avait 
une  heureuse  mémoire  et  du  goût  pour  la  littérature.  Quoique 
passionné  et  d'un  caractère  acrimonieux  dans  sa  polémique 
scientifique,  il  paratt  que,  dans  les  relations  habituelles  de  la 
vie,  il  était  d'une  granae  bienveillance  et  d'une  gaieté  intaris- 
sable. —  Ses  ouvrages  ont  joui  d'une  grande  popularité  :  cela 
tient  moins  au  fond  des  choses  qu'à  sa  manière  personnelle 
d'attaquer  les  questions,  à  la  forme  piquante  de  son  style  guer- 
royant et  hardi,  a  Ce  n'était  point  un  médecin,  dit  un  habile 
critique,  apportant  au  ))ub1ic  le  fruit  de  ses  observations  et  de 
ses  méditations,  ayant  envisagé  sous  toutes  ses  faces  un  point 
de  doctrine  ou  un  point  de  pratique,  voyant  avec  pénétration 
et  sincérité  le  fort  et  le  faible  de  ridée  qu'il  apporte^  compre- 
nant et  faisant  comprendre  avec  calme  les  indications  et  les 
contre-indications  d'une  méthode  de  traitement;  ce  n'était  point 
non  plus  un  de  ces  observateurs  qui  peignent  tellement  au 
vrai  ce  qui  a  passé  sous  leurs  yeux ,  que  les  conséquences  en 
sortent  en  quelque  façon  d'elles-mêmes,  de^ces  hommes  qui 
vous  disent  :  Vioilà  ce  que  j'ai  vouvoyez!  Ce  n'était  ni  Van- 
Swiéten,  ni  Sydenham,  non;  mais  un  homme  ayant  saisi  à 
l'amphithéâtre,  au  lit  du  malade,  ou  dans  son  cabinet,  une 
idée,  un  fait,  et  ne  concevant  plus  dès  lors  qu'il  y  ait  autre 
chose  que  cette  idée,  que  ce  fait  ;  voyant  le  sort  de  la  triste 
humanité  compromis,  si  tout  ne  cède  à  sa  parole.  Donc  il 
attaque,  donc  il  renverse  tout  ce  qui  se  trouve  devant  lui.  Il 
ne  sait  pas  tout  d'abord  où  il  va  ;  mais  quand  il  voit  jusqu'où 
il  a  été,  il  juge  qu'il  a  dû  aller  jusque-là,  qu'il  n'avait  qu'une 
voie  à  suivre,  et  qu'une  fois  dans  celte  voie  il  a  dû  marcher. 
Aussi ,  un  de  ses  grands  mérites  comme  une  de  ses  grandes 

faiblesses,  c'est  de  ne  reculer  devant  aucune  conséquence o 

Il  ne  l'a  malheureusement  que  trop  prouvé,  comme  nous  le 
verrons  bientôt,  a  Le  médecin  du  VaWe-Grâce ,  ajoute  l'auteur 
que  nous  venons  de  citer,  avait  peu  d'érudition  médicale;  du 
moins  la  lecture  de  ses  ouvrages  nous  le  donne  à  penser,  par 
la  manière  légère  et  superficielle  dont  il  traite  les  hommes  et  les 
idées  les  plus  considéraoles.  Mais  ne  les  recherchant  que  de  son 
point  de  vue/  ne  Jes  étudiant  que  pour  savoir  en  quoi  ils  sont 
favorables  ou  contraires  à  sa  doctrine,  ayant  d'ailleurs  la  faculté 
de  saisir  avec  rapidité  les  idées  qu'il  passe  en  revue,  il  les  attire 
avec  art  dans  son  domaine,  sur  le  terrain  de  sa  critique;  il  fait 
ainsi  de  peu  beaucoup;  il  a,  si  l'on  peut  s'exprimer  de  la  sorte, 
une  érudition  d'intuition ,  avec  quelques  lignes  d'un  homme, 
et  porte  toujours  un  jugement  à  effet.  Le  jugement  est  faux, 
mais  reflet  est  produit  sur  l'esprit  du  lecteur,  et  c'est  tout  ce 
qu'il  faut...  »  —  Sur  la  fin  de  sa  carrière,  Broussais  crut  devoir 
s  occuper  de  philosophie,  et  ce  fut,  suivant  lui,  a  pour  pré- 
munir la  jeunesse  médicale  contre  l'envahissement  des  idées 
platoniciennes  qui  partout,  dans  l'enseignement,  remplaçaient 
l'éducation  et  l  observation  par  tes  sens;  pour  démontrer  que 
tout  ce  qui  ne  se  voit  pas  et  ne  se  sent  pas  est  hypothèse,  abs- 
traction, chimère;  pour  achever  enfin  (c'est  toujours  Broussais 
3ui  parle),  l'œuvre  de  notre  Cabanis,  qui,  faisant  un  pas  au 
elà  des  sens  externes,  avait  reconnu  la  puissante  influence 
des  viscères  sur  la  pensée,  influence  dont  Epicure  avait  seul 
compris  l'existence,  sans  toutefois  en  avoir  fourni  la  démons- 
tration physiologique.  »  —  Ainsi  le  docteur  prétendait  qu'il 
n'y  a  dans  l'homme  aucune  substance  spirituelle;  que  l'âme 
n'existe  point;  que  la  perception,  les  idées,  le  jugement,  la 
mônioire,  la  vofonté,  les  affections  morales  sont  le  résultat 
immédiat  de  l'action  du  cerveau,  ou  mieux  des  modes  diffé- 
rents de  l'excitation  du  système  nerveux.  Les  vertus  et  les  vices 
ne  sont  autre  chose,  selon  lui,  que  le  résultat  de  la  lutte  qui 
s'établit  entre  l'organe  cérébral  et  les  principaux  viscères  dont 
les  diverses  modifications,  perçues  par  l'encéphale,  forment 
Uiutes  nos  passions.  En  quelques  lignes,  voilà  1  exposé  du  sys- 
tème philosophique  de  Broussais.  —  On  comprend  que  ces 
principes  sont  aussi  faux  et  absurdes  que  subversifs  de  la  morale 
et  de  la  société.  En  faisant  dépendre  la  vertu  et  le  vice  des  lois 
de  l'organisation  ou  de  la  lutte  qui  s'établit  entre  l'encéphale  et 
les  principaux  organes  viscéraux,  Broussais  détruit  entièrement 
te  libre  arbitre  ou  la  liberté  morale  de  l'homme.  D'après  cette 
doctrine,  l'homme  n'est  pas  libre;  il  est  comme  les  bétes,  sous 
l'empire  de  l'organisme  ou  de  la  nécessité.  Enfin,  avec  ces 


principes  de  fatalisme,  le  crime  sera  innooeot,  la  van» 
mérite,  et  la  moralité  humaine  et  toute  la  respoosibilittdeM 
actions  seront  anéanties!  —  Aux  yeux  de  Hroosnis,  (««« 
qui  n'est  pas  matière  ou  corps  n'est  rien,  a  L'iiomme  m  ig 
se  figurer  jamais  autre  chose  que  des  corps,  dit-il ,  et  c'est  « 
sensation  morbide  qui  fait  penser  à  l'hoinine  qu'il  a  riiWI 
quelque  chose  de  plus  que  des  objets  sensibles. . .  »  jÙ 
place-t-il  à  côté  des  gens  qui  avoisinent  la  folie  ceux  qui  m^, 
simplicité  d'admettre  une  àme.  —  A  tout  ceci  nous  répueibi 
par  un  passade  d'un  homme  qui ,  certes ,  n'est  pis  m^ 
a  Quoi!  s'écne  Jean-Jacques  Rousseau,  je  puis  obsemr.o*- 
naître  les  êtres  et  leurs  rapports  ;  je  puis  sentir  ce  qoe  et 
qu'ordre,  beauté,  vertu  ;  je  puis  contempler  l'univen,  m'en 
à  la  main  qui  le  gouverne:  je  puis  aimer  le  bien,  le  birfj^ 
me  comparerais  aux  bétes  I  Ame  abjecte,  c'est  ti  triste  pyî^ 
phie  qui  te  rend  semblable  à  elles,  ou  plutôt  tu  Teui  a  « 
t'avilir;  ton  génie  dépose  contre  tes  pnncipes,  tonarorh» 
faisant  dément  ta  doctrine,  et  l'abus  même  de  tes  (nli 
prouve  leur  excellence  en  dépit  de  toi  (Emile,  liv.  IV!  »-£ 
cette  désolante  doctrine  du  matérialisme,  Broussais  i'twn 
jusqu'à  sa  mortl  Impossible  à  lui  de  sortir  du  cercle  iett«i<' 
magique  où  il  était  enfermé;  le  matérialisme  le  domimitf» 
plétement;  son  organisation  était  ainsi  faite,  disait-il  Iohmk 
comme  Luther  avouait  qu'il  était  emporté  par  Udiiirit^ 
sang.  Son  dernier  écrit,  ses  dernières  pensées  sont  imrie» 
térialisme.  Lisez  ces  liffnes  qu'il  a  tracées  quelquesjoanm 
de  découvrir  de  terribles  vérités,  et  qu'un  de  ses  màçla  ai 
pas  craint  de  publier,  à  la  honte  de  son  maître;  \m,ëm 
verrez  où  va  aboutir  la  science  de  l'homme  qui  tehÎKfn- 
verner  par  ses  passions,  et  qui  ne  veut  reconnaître  (fiiitiiÀ 
que  lui-même  :  «  Je  sens,  comme  beaucoup  d'aotm,qi'w 
intelligence  a  tout  coordonné,  dit-il  dans  sa  Profewv^itji» 
je  cherche  si  je  puis  en  conclure  qu'elle  a  crèê;ipiiif  k* 
puis  pas,  parce  que  l'expérience  ne  me  fournit  point  b  ^fr^ 
sentatioii  d'une  création  absolue;  je  n'en  conçois  que  de  ré- 
tives, et  ce  ne  sont  aue  des  modifications  de  ceqm  eii^f.ils 
la  seule  cause  appréciable  pour  moi  est  danskâiiDolécolfi* 
atomes  et  dans  les  fluides  impondérables  qui  font  Tanerbr 
activités;  mais  je  ne  sais  ce  que  c'est  que  les  iropondéraWai 
en  quoi  les  atomes  en  diffèrent,  parce  que  le  dernier  wfa 
ces  choses  n'a  été  dit  ni  par  les  physiciens  ni  par  lescbiw** 
et  que  je  crains  de  me  représenter  des  chimères.  Aiwi,» 
tous  les  points,  j'avoue  n'avoir  que  des  connaissances  w» 
plètes  dans  mes  facultés  intellectuelles  ou  mon  intdied/.; 
reste  avec  le  sentiment  d'une  intelligence  coordonnalritt,q»» 
n'ose  appeler  créatrice,  quoiqu'elle  doive  l'être;  roab  jeœ» 
pas  le  besoin  de  lui  adresser  un  culte  extérieur  autre qaev 
d'exercer,  par  l'observation  et  le  raisonnement,  riotoUif» 


que  ce  culte  exige  que  les  premiers  besoins  soient  Mtisi* 
sans  nuire  aux  autres  hommes,  soit  dans  la  même  «1»** 
soit  dans  celle  des  sentiments  supérieurs,  et  un  de  œ»  ** 
ments  me  pousse  à  Jes  seconder  de  tout  mon  pouvoir  di»"* 
double  satisfaction,  parce  que  j'y  trouve  le  plus  dooxrt  "P 

Îur  des  plaisirs.  J'applique  cela  aux  animaux  voisins  *  •• 
elle  est  ma  foi,  et  je  ne  crois  pas  pouvoir  en  ^f^"! 
toutes  les  personnifications  anthropomorphiques  d  ok  * 

Générale  pour  l'univers,  et  d'une  cause  particuIierfF 
homme,  m'ont  toujours  inspiré  une  répugnance in^ 
que  je  me  suis  en  vain  efforce  de  méconnaître  «l  «  wr 
pendant  longtemps.  Je  ne  crains  rien  et  n'espère"»"^ 
une  autre  vie,  parce  que  je  ne  saurais  me  la  represeow 
ne  crains  pas  d'expnmer  mon  opinion  ni  ^^.^P^VJi^ 
fession  de  roi ,  parce  que  je  suis  convaincu  qu'elle  ne  (W*" 
bonheur  de  personne.  Ceux-là  seuls  adopteront  in«*<f""*J 
éUient  organisés  pour  les  avoir,  et  je  n'aurai  *l«  W^'fjjl 
sion  pour  eux  de  les  formuler.  Les  gens  nés  pour  laiwwr 
morphisme  n'en  seront  point  changés,  *^».  •*^.' Tuj, 
donc  où  en  était  réduit  un  homme  qui  avait  vécu  *^JJ"v^ 
qui  avait  beaucoup  étudié,  et  qui  avait  dû  observer  l«P^ 
phénomènes  î  II  n'a  pu  se  pénétrer  de  l'idée  d  ""^"J^ '. 
d'une  création,  ni  d'une  vie  à  venir.  Absorbe  «•'Jj^jr. 
lions  anatomiques,  accoutumé  à  n'agir  que  sur  ^'^^^ 
n'a  voulu  voir  dans  l'homme  que  de  la  ro*^^»,**?,^ 
que  le  cerveau  ,  dans  les  opérations  de  l'âme  qn  oik 


nique!  Il  reconnaît  une  intelligence  coordonnatnce,* 

,  quoiqu'elle  doive  l'être;  *  w»^ 
is  de  difficultés  à  admettre  le  dp 

coordonnateuf.  On  est  ému  de  pitié  de  voir  à  qtwi 


l'appeler  créatrice 


avait  beaucoup  plus  de  difficulté  à  admettre  le  utrt«^, 

ivinrrinnnAti»iir.  On  Mt  èjnn  de  nitié  de  VOir  à  QUOI  »  *^**^ 


BBOCSSB. 


(  4^) 


BBOUSSEL. 


ille.  —  11  avoae  avoir  toujours  éprouvé  <r  une  répugnance 
ivindbie  pour  l«8  personnitications  anlhropomorphiques  d'une 
iD9e  générale  pour  l'univers.  i>  Il  se  moque  un  peu  et  des  gens 
es  pour  ranlnropomorphlsme  y  qui  trouvent  leur  bonheur 
ms  cet  anthropomorphisme,  qui  sont  dominés  par  Tanthro- 
Hnorphisme  et  la  méchanceté...  »  Mais  qu'appelle-t-il  donc 
tnthropomorphisme?  On  a  donné,  dans  les  premiers  siècles 
t  TEglise  f  le  nom  d^anthropamorphistet  h  une  secte  qui 
iribuait  à  Dieu  la  Ogure  de  I  homme  (F.  Pluquet,  Dici.  des 
héi.)y  secte  qui  a  disparu  depuis  longtemps.  Mais  est-ce  que 
s  chrétiens  peuvent  être  appelés  anthrapomorphis(ei  ?  Ils 
>ifnt  dans  Dieu  un  pur  espnt,  et  par  conséquent  ils  ne  lui 
Minent  pas  la  forme  humaine.  Broussais  aurait-il  voulu  par  ce 
DTO  d'anihropomorphiême  jeter  un  ridicule  sur  une  doctrine 
d'il  avait  le  malheur  de  ne  pas  aimer,  parce  que  sans  doute 
avait  le  malheur  de  ne  pas  la  connaître?  —  11  ne  craignait 
fo  et  n'espérait  rien  pour  une  autre  vie,  parce  qu'il  ne  pou- 
Bt  se  la  représenter!  Biais  ne  croyait-il  pas,  en  médecine  et 
ins  les  sciences  naturelles,  bien  des  choses  dont  il  ne  pouvait 
(  rendre  compte  à  lui-même?  Nier  une  autre  vie,  c'est  donner 
t  démenti  à  tout  le  genre  humain.  11  faut  du  courage  pour  ne 
u  craindre  de  se  mettre  en  opposition  avec  l'univers.  —  Ce 
tii  respire  dans  l'écrit  du  docteur,  c'est  le  matérialisme  le  plus 
ru.  ff  Les  facultés  ne  sont  que  les  actes  d'un  cerveau  vivant.... 
*iroe  est  un  cerveau  agissant,  et  rien  de  plus...  d  Nous  avons 
B  aae  Broussais  avait  professé  cette  doctrine  dégradante  dans 
»  leçons  et  dans  ses  écrits.  II  est  bien  plus  désolant  de  la  lui 
ûr  proclamer  encore  à  la  fin  de  sa  vie ,  dans  le  temps  des 
iflexions  ^ves  et  sérieuses,  et  lorsqu'il  touchait  à  cet  avenir 
D'il  voulait  méconnaître.  11  appelle  cela  a  l'expression  de  sa 
kit  »  Quelle  foi  que  celle  qui  consiste  à  ne  rien  croire,  et  à 
eiiverser  au  contraire  toute  foil...  —  M.  de  Montigre,  en 
leltant  au  jour  ce  triste  monument  d'un  doute  général  et 
bstinë,  a  donc  bien  mal  entendu  les  intérêts  de  la  mémoire  de 
iroussais,  comme  nous  l'avons  dit.  Ce  disciple  fervent  a  aussi 
oblié  une  Notice  biographique,  qui  contient  de  nombreux 
étails  sur  la  personne  et  sur  la  manière  de  vivre  de  ce  célèbre 
>cdccin  ;  mais  cette  Notice  a  été  écrite  évidemment  sous  l'in- 
aence  d'une  admiration  presque  superstitieuse  pour  Fauteur 
«  la  Médecine  physioloaique,  —  11  a  paru  déjà  plusieurs  ou- 
ragcs  ayant  pour  but  de  combattre  1rs  funestes  doctrines  de 
troussais.  Nous  recommanderons  d'abord,  et  surtout,  V Essai 
ritiqne  sur  Broussais ,  sa  doctrine  médicale  et  ses  opinions 
kilosopkiques,  par  le  docteur  H.  Gouraud,  i  vol.  grand  in-18. 
'est  une  dissertation  claire,  serrée,  spirituelle,  convaincante, 
UI8  laquelle  l'auteur  a  su  tour  à  tour  évaluer  les  doctrines 
médicales  et  combattre  les  opinions  philosophiques  de  Brous- 
lis.  C'est  la  lutte  d'un  spiritualiste  armé  tout  ensemble  de 
3ence  et  de  raison ,  contre  un  matérialiste  ardent  à  ignorer 
an  et  Tautre.  Nous  recommanderons  ensuite  :  ie  Matérialisme 
\laPkrénolope  combattus  dans  leurs  fondements,  etc.,  par 
L  l'abbé  Foricbon,  i  vol.  in-8";  Phrénologie  morale  en  oppo- 
iion  à  la  doctrine  phrénologique  matérielle  de  Broussais, 
»r  J.-B.-T.  Serrurier,  1  vol.  in-8".  Le  docteur  Debreyne  a 
issi  consacré,  dans  ses  Pensées  du  croyant  catholique,  etc., 
vol.  in-8**,  deux  excellents  chapitres  à  1  examen  des  doctrines 
t  Broussais  et  à  leur  réfutation.  L.  F.  G. 

BROVSSAisiSME ,  S.  m.  terme  nouveau  par  lequel  on  pré- 
tid  désigner  la  méthode  de  Broussais,  fondateur  de  la  méde- 
iie  physiologiste. 

BROUSSAISISTES,  S.  m.  terme  nouveau  par  lequel  on  dé* 
gne  les  partisans  de  la  doctrine  de  Broussais. 
BROUSSE  {Prusa  ad  Olympum)  (()f^o(jrr.),  ville  de  la  Turquie 
tiatique(  Jitodou/i),  que  l'on  découvred'une  grande  distance,  et 
ai  estsitnéeprécisémentau  pied  de  l'Olympe.  Son  aspect  est  ma- 
ntfic[ue;  son  étendue,  le  nombre  de  ses  mosquées,  l'éclat  et  l'é- 
vation  de  ses  dômes  produisent  un  effet  très-vif  sur  l'esprit  et 
ttrment  Timagination.  Plus  on  approche  et  plus  le  pays  s'em- 
■dlit  et  s'anime.  Des  eaux  vives  et  abondantes  surgissent  de 
tites  parts.  Le  mont  Olympe  domine  ce  superbe  tableau  et 
empreint  de  majesté.  La  population  considérable  qui  y  est  ras- 
mblêe  et  la  fertilité  prodigieuse  du  sol  enchantent  le  voyageur. 
rousse  compte  environ  100,000  âmes.  Il  y  a  beaucoup  de 
recs,  d'Arméniens  et  de  Juifs,  mais  la  majorité  se  compose  de 
arcs.  Ces  Turcs  sont  de  mceurs  douces  ;  ils  n'ont  point  de  fana- 
nne,  et  vivent  en  bonne  intelligence  avec  les  chrétiens.  Les 
aisoRs  sont  en  bois  ;  les  rues  sont  étroites  et  obscures ,  comme 
ins  toutes  les  villes  d'Orient ,  mais  elles  sont  décorées  et  ra- 
■idiies  par  une  multitude  de  belles  fontaines  qui  coulent 
«istarooient.  De  vastes  et  nombreux  baxars  sont  fournis  de 
cbcs  marchandises,  presque  toutes  produites  par  l'industrie 


locale.  Les  étoffes  de  Brousse  ont  une  grande  vogue  dans  toute 
l'Europe.  Cette  ville  est  à  l'empire  turc  ce  que  Lyon  est  à  la 
France.  Aucun  lieu,  dans  cette  partie  de  l'Asie,  n'est  aussi  bien 
pourvu  d'eau  ;  et  cette  circonstance ,  jointe  à  la  qualité  et  à  la 
beauté  des  arbres  qui  l'environnent  de  toutes  parts,  font  de 
Brousse  un  séjour  délicieux.  La  ville  possède  aussi  des  eaux  mi- 
nérales abondantes  et  de  magnifiques  bains,  au  nombre  de 
quatre.  Le  plus  grand  est  d'une  Ijelle  architecture,  revêtu  de 
marbre  et  composé  de  plusieurs  bassins.  La  puissance  de  ces 
eaux  est  très-grande ,  leur  emploi  efficace ,  et  leur  réputation 
fort  étendue.  Leur  température  varie  depuis  42  jusqu'à  84*" 
centigrades.  Le  nombre  des  mosquées  de  Brousse  est  porté  à 
365.  Les  plus  remarquables  sont  la  mosquée-cathédrale  (oti/on- 
djami) ,  celles  du  soulthân  Orkhan ,  avec  un  tombeau  et  un 
collège  très-fréquenté;  des  soulthâns  Mourad,  Othman  et  Ba- 
fi^zid.  En  1350 ,  après  un  long  siéçe,  les  Turcs  s'emparèrent  de 
Brousse.  Le  soulthân  en  fil  sa  résidence,  et  elle  fut  la  capitale 
des  conquêtes  turques,  jusqu'à  la  prise  d*  Andrinople.  A  22  lieues 
sud  de  Constantinopic ;  latitude  nord,  40°  il'  50";  longitude 
est,  2G«  38'  12".  —  [Extrait  des  Voyages  du  duc  deRaguse.) 

BROCSSE,  s.  f.  {lerm.  d'agriculture),  sorte  de  fromage  qu'on 
fabrique  au  moment  du  besoin,  dans  quelques  cantons  du  midi 
de  la  France,  en  faisant  bouillir  doucement  le  lait,  et  en  enle- 
vant avec  une  écumoirele  caillé  qui  se  produit,  et  que  l'on  mange 
avec  du  sucre. 

BROCSSE  (JoACHiM  Bernier  DE  la),  avocal,  né  à  Poitiers 
dans  le  xvi'  siècle.  Quelques  biographes  le  nomment  François, 
mais  sans  fondement.  Il  fut  élevé  i^ar  l'abbé  Deplanchcs,  son 
oncle ,  qui  lui  inspira  le  goût  de  la  poésie.  Les  occupations  plus 
sérieuses  qu'il  eut  dans  la  suite  ne  le  détournèrent  jamais  de 
sa  passion  pour  les  vers.  Les  siens  ont  été  recueillis  sous  le  titre 
â'OEuvres  poétiques^  Poitiers,  16J8,  in-12.  Ce  recueil  est  di- 
visé en  cinq  parties  :  la  première  contient  les  Amours  d'Hélène, 
de  Chloris  et  de  Marphise,  et  enfin  de  Thusbé  ;  la  seconde  des 
Odes;  la  troisième  des  Bergeries;  la  quatrième  des  Tragédies  ; 
et  la  cinquième  des  Mélanges.  —  Les  Bergeries  de  la  Brousse 
sont  extrêmement  insipides.  La  première  de  ses  traeédies  est 
intitulée  X Embryon  romain;  le  sujet  est  la  naissance  de  Rémus 
et  de  Romulus,  leurs  premiei  s  exploits  et  l'établissement  de  leur 
grand-père  sur  le  trône  ;  le  sujet  de  la  seconde,  qui  a  pour  titre  : 
les  Heureuses  Infortunes,  est  tiré  d'un  ouvrage  intitulé  :  Gesta 
Romanorum.  Cet  auteur  vivait  encore  en  1623. 

BROCSSE  (  Pascal-François  de  la)  ,  conseiller  au  parle- 
ment de  Bordeaux  dans  le  xvii'  siècle,  est  auteur  d'un  ouvrage 
intitulé  :  Pro  Clémente  quinto,  pontif,  max.  Vindiciœ,  seu  de 
primatu  Àquitaniœ  dissertatio,  1657,  Paris,  in-4*'.  Ce  traité, 
cité  par  Ménage,  est  écrit  avec  précision  et  clarté,  et  l'on  y  re- 
marque de  savantes  recherches  sur  les  antiquités  de  la  province 
de  Guienne. 

BROCSSE  DES  FAUCHERETS  (F.  DtesPAUCHERETS). 

BROUSSEL  (Pierre),  conseillera  la  grand'chambre  du  par- 
lement de  Paris,  dès  1637,  joua  un  rôle  important  dans  les  trou- 
bles de  la  Fronde,  et  s'acquit  une  immense  popularité  par  son 
opposition  contre  la  cour  au  moment  où  le  parlement  réclama 
impérieusement  la  diminution  des  impôts,  l'établissement  d'une 
cour  de  justice  chargée  de  surveiller  l'emploi  des  revenus  de  l'E- 
tat, et  de  poursuivre  les  ministres  et  autres  agents  concussion- 
naires>  la  suppression  des  intendants,  et  l'abolition  des  acquits 
au  comptant,  bons  sur  le  trésor,  que  la  régente,  à  l'exemple  de 
Louis  \111,  donnait  elle-même  sans  qu'ils  fussent  ordonnancés 
par  un  ministre,  et  sans  que  la  nécessité  en  fût  constatée.  Anne 
d'Autriche  et  Maxarin  se  virent  contraints  de  faire  des  conces- 
sions. Quelques  impôts  furent  diminués.  Le  parlement  discuta 
celte  mesure  nouvelle,  et  Broussel,  nommé  rapporteur,  la  dé- 
clara insuffisante  ,  et  persista  à  maintenir  les  conclusions  pre- 
mières. Son  opinion  fut  celle  unanime  du  parlement,  et  la  cour 
accorda  quelques  nouveaux  bénéfices  oui  ne  purent  encore  sa- 
tisfaire Broussel  ni  ses  collègues ,  et  des  lors  tout  arrangement 
devint  impossible.  Le  26  août  1648,  jour  où  un  Te  Deum  à  l'oc- 
casion de  la  victoire  de  Lens  réunissait  solennellement  à  Notre- 
Dame  la  cour,  le  parlement  et  tous  les  corps  de  l'Etat,  un  coup 
de  main  fut  tenté  contre  les  plus  éminents  magistrats,  par  ordre 
de  la  régente  et  de  son  ministre.  Broussel,  malgré  les  efforts  du 
peuple ,  est  arrêté  et  enfermé  à  Saint-Germain  en  Laye.  Ce  fut 
le  signal  des  barricadés.  En  quelques  heures  il  >'en  construit 
douze  cent  soixante  dans  Paris,  et  les  flots  populaires  s'épandenf 
de  tous  côtés,  menaçants  et  terribles.  Anne  d'Autriche  entend 
sans  s'émouvoir  hurler  pendant  trois  jours  ces  vociférations  jus- 
que sous  les  fenêtres  du  Palais-Royal  :  Broussel  t  Broussel! 
Vive  le  roi  seul!  Vive  Broussel!  La  lutte  s'engage  dans  les 


BEOUSSOir. 


(470) 


BEOVm. 


roeSy  el  la  chance  de  la  victoire  reste  incerlaine...  A  la  cour,  on 
est  bientôt  d*avis  de  mettre  Broussel  en  liberté;  le  coodjuteur 
de  Retz  se  hasarde  à  le  conseiller  à  la  régente  :  a  Vous  voudriez 
qui  je  rendiêse  la  liberté  à  Broussel,  s' écrie  Anne  d*  Autriche  ; 

jê  rélranglerai  plutôt  de  nus  mains,  ainsi  que  ceux  qui d 

et  elle  s'élance  vers  le  coadjuteur.  Le  cardinal  Mazarin  l'arrête, 
loi  dit  un  mot  à  roreille,et  sa  colère  s'évanouit.  Broussel  le 
lendemain  est  rendu  aux  Parisiens,  ramené  dans  un  carrosse  de 
la  cour  i  six  chevaux.  Le  vieux  magistrat  rentra  en  triomphe  à 
Paris,  et  le  parlement  le  reçut  en  audience  solennelle.  Le  calme 
ne  fut  que  précaire.  Le  peuple  enhardi  demanda  le  renvoi  de 
Mazarin,  (^ui  avec  la  récente  et  le  jeune  roi  se  vit  forcé  de  s'en- 
fuir de  Pans.  Broussel  devint  alors  gouverneur  de  la  Bastille,  et, 
quand  la  paix  fut  rétablie  entre  la  cour  et  les  frondeurs,  il  con- 
serva ce  poste  important.  En  1651  on  élut  Broussel  prévôt  des 
marchands.  Mais  la  fin  des  troubles  l'avait  rejeté  dans  l'obscu- 
rité ,  et ,  quoique  ne  s'élant  pas  opposé  à  la  capitulation  qui 
ramena  la  tranquillité  à  Paris,  comme  la  cour  le  craignait,  elle 
l'excepta  de  l'amnistie  publiée  après  le  retour  du  roi ,  et  Brousr 
sel  mourut  dans  l'exil. 

BROUSSER,  V.  n.  passer  à  travers  bois  pour  chasser  (0oif le). 

BRoussiER  (Jean-Baptiste),  né  à  Ville-sur-Saulx  près 
Bar-sur-Ornain,  le  10  mai  1766.  Destiné  à  l'état  ecclésiastique, 
la  révolution  française  l'entraîna  dans  les  rangs  de  l'armée. 
Vers  la  fin  de  1791 ,  il  s'enrôla  dans  le  troisième  bataillon  des 
volontaires  nationaux  du  département  de  la  Meuse ,  et  devint 
promplement  capitaine.  Il  ut  les  premières  campagnes  aux  ar- 
mées du  Nord  sous  le  commandement  de  la  Fayette  ,  de  Dumou- 
riez  et  de  Beurnonville ,  fut  grièvement  blessé  au  combat  de 
Wavres  en  1794 ,  devint  chef  de  bataillon ,  et  se  distingua  en 
1797  à  l'armée  de  Sambre-et-Meuse.  En  Italie,  il  donna  de  nou- 
velles preuves  de  valeur  à  Slepitza  et  à  la  Chiusa  près  de 
Tarvis.  Nommé  chef  de  brigade ,  il  se  signala  à  l'armée  de  Na- 

Sles,  s'empara  de  Benevente,  ce  qui  lui  valut  le  grade  de  général 
e  brigade,  soutint  la  Pouille  insurgée,  réduisit  Trani  et  Audria 
après  deux  meurtriers  assauts ,  y  fit  passer  les  habitants  au  fil 
de  répée  ainsi  que  les  révoltés  de  Gé^lie  et  de  Garbonara,  et  se 
TÎt  traduit  pour  crime  de  concussion  devant  un  conseil  de 

guerre,  par  ordre  du  directoire  exécutif,  avec  le  général  en  chef 
hampionnet,  Bonaroy  et  le  conventionnel  BassaT.  Mais  la  chute 
du  ^uvernement  directorial  les  rendit  à  la  liberté,  ei  Broussier 
suivit  le  premier  consul  en  Italie,  où  il  fut  nommé  général  de 
division  en  février  1804,  et  quelques  mois  après  commandant 
de  Tordre  de  la  Légion  d'honneur.  En  1807,  Napoléon  lui  con- 
fia le  commandement  de  Paris,  qu'il  conserva  jusqu'en  1809, 
époque  à  laquelle  Broussier  reprit  le  service  actif  en  Lombar- 
die,  puis  se  fit  brillamment  remarquer  à  Wagram.  Il  fut  en 
1812,  dans  la  campgne  de  Russie,  cité  avec  éloge  aux  combats 
d'Ostrowno  et  de  Mohilow,  et  aux  batailles  de  la  Moskov^a  et 
de  Malojaroslawitz.  Après  la  campagne  de  Saxe,  à  laquelle  il 
prit  part,  Broussier  devint  commandant  supérieur  de  la  ville  de 
Strasbourg  et  du  fort  de  RehI.  En  1814,  il  lit  sa  soumission  aux 
Bourbons,  fut  nommé  chevalier  de  Saint-Louis  et  commandant 
du  département  de  la  Meuse.  Il  mourut  d'une  attaque  d'apo- 
plexie à  Bar-le-Duc  le  15  décembre  1814. 

BROUSSIN  D'ÉRABLE  [hist,  nat.).  C'est  ainsi  qu'on  appelle 
une  excroissance  ondée  et  nmdrée  fort  agréablement,  qui  vient 
communément  sur  Tcrable.  Elle  était  d'un  très-grand  prix 
chez  les  Romains.  On  s'en  sert  encore  aujourd'hui  pour  ^ire 
des  cassettes,  des  tablettes  et  autres  ouvrages. 

BBOCSSON  (Claude),  ministre  protestant,  né  à  Nîmes 
(Gard)  en  1647.  Il  voua  sa  vie  tout  entière  à  servir  la  cause  de 
la  religion  réformée.  C'est  chez  lui  qu'au  mois  de  mai  1683  se 
tint  l'assemblée  des  députés  de  toutes  les  églises  réformées,  qui 
décidèrent  de  continuer  les  réunions,  lors  ménoe  qu'on  démoli- 
rait leurs  temples,  et  qui  posèrent  les  premiers  fondements  de  ce 
qu'on  appela  par  la  suite  les  Assemblées  du  désert.  Se  voyant 
poursuivi,  Brousson  se  réfugia  à  Genève ,  puis  à  Lausanne,  y 
publia  plusieurs  écrits  en  faveur  du  protestantisme,  rentra  se- 
crètement en  France,  exerça  pendant  quatre  années  le  ministère 
dans  les  Cévennes ,  au  milieu  de  dangers  permanents ,  et  fut 
oontraÎDt  de  s'enfuiren  Hollande,  où  son  zèle  et  son  dévouement 
forent  récompensés  par  une  pension  de  400  florins ,  dont  les 
états  généraux  le  gratifièrent.  Les  remontrances  et  les  suppli- 
catioDs  de  ses  amis  et  de  ses  partisans  ne  purent  le  faire  reoon- 
oer  à  entreprendre  une  nouvelle  mission  en  France.  Arrêté  à 
Oleron  dans  les  Prrénées,  au  moment  oà  il  tentait  après  pla- 
neurs poursuites  de  passer  en  Espagne ,  il  fut  conduit  et  jugé  à 
Montpellier.  Condamné  à  être  rompu  vif,  Brousson  fut  exécuté 
le  4  novembre  1098.  Les  états  de  HolUnde  votèrent  à  sa  veuve 
ooe  pendoo  de  1,000  florins. 


BBOUSSeXMET  (PiERRE-MaBIB-ACGCSTIO,  DéiMontM. 

lier,  docteur  en  médecine  à  la  faculté  de  cette  ville  k\im\ 
dix-huit  ans,  fut  reçu  à  vingt-quatre  et  i  l'unammitê  de  li 
frages  membre  de  l'académie  des  sciences  de  Paris.  ^  tît,  im 
bien  remplie  qu'elle  ait  été,  ne  fut  pas  cependant  ce  quf  (W« 
faire  espérer  un  si  brillant  début.  Il  le  dut  peut  -  être  auta 
à  sa  modestie  et  à  la  douceur  de  son  caractère  qu'à  roon 
ouvrage  que  l'on  connaissait  encore  de  lui,  sa  thèse  ivr/n  h 
piradon,  travail  toutefois  qui  atteste  de  grandes  connùavi^ 
en  histoire  naturelle ,  et  qui  passe  encore  pour  une  booDrci» 
ception  de  physiologie  comparée.  Dans  un  voyage  ga'ii  6t  îF». 
ris,  il  se  lia  avec  les  savants  que  renfermait  cette  vilKftcei; 
celte  époque  que  l'on  fait  remonter  le  projet  qu'il  conçttU^. 
pliquerà  toutes  les  parties  de  l'histoire  naturelle  la  noonde* 
de  Linné.  Il  était  réservéà  notre  illustre Cuvier de  mettivcrp;* 
en  pratique.  Après  avoir  visité  les  principaux  cabinets  (Tfa^ 
naturelle  de  l'Europe,  Broussonnet  publia  succesHifaïain 
Première  Décade  des  poissons,  V Histoire  des  ehimétm 
un  Mémoire  sur  Us  poissons  électriques ,  une  Dtstri^é 
vaisseatue  spermatiques  des  poiuons^  et  deux  và\xnMémm 
l'un  sur  les  dents  des  animaux  de  tout  ordre;  l'aolre,  plv» 
rieux,  «tir  Us  mouvements  comparés  des  animaux  ei  et  fi^ 
les,  —  Quelque  temps  après ,  Broussonnet  quitta  llnstiÂ^B- 
turelle  pour  l'agriculture ,  et  devint  secrétaire  de  b  wo^ 
royale  établie  à  Paris.  Membre  de  l'assemblée  coostilunfe^ 
1789,  plus  tard  poursuivi  comme  girondin,  il  n'édiapp fi'i- 
vec  peine  à  l'échafaud  sur  lequel  montèrent  tant  dluâios^ 
n'avaient  d'autre  tort  que  celui  d'avoir  un  nomoadsrrbnes 
du  .savoir  ou  des  vertus.  Réfugié  sucressivemenlilbdnii 
Lisbonne  et  à  Maroc ,  consul  tour  à  tour  dans  «ne  àtnàm 
ville  et  aux  fies  Canaries,  il  revint  en  France  poorprwiî^î*' 
session  de  la  chaire  de  botanique  à  Técole  de  MontpeUr,^ 
lui  avait  réservée  le  comte  Cbaptal  son  parent,  alors  nûmstn* 
l'intérieur.  Rendu  à  ses  premiers  travaux,  Bronssonnetoéfe 
les  chagrins  dont  il  avait  dû  la  plus  grande  partie  i  son  iir*' 
tance.  —  En  1807  ,  une  attaque  d'apoplexie  enlen  solîtnri 
ce  professeur,  dont  l'école  de  Montpellier,  qui  se  dtfiiifD(ii*> 

Eremière  du  monde,  avait  un  si  grand  besoin  pourhiUan'* 
\  rivale  qiii  l'a  détrônée. 

BBOUSSONNETIE  [broussonnêHa)  (boton.).  Somlen»'. 
botaniste  Broussonnet,  on  a  désigné  ie  mûrier  à  fofiff'hr*^ 
sonnelia papyrifera  ou  papyrus  Japoniea).Cti  arbre i  uof  f» 
arrondie,  une  écorce  épaisse  et  dure,  un  Iwis  fragile  et  rm-rJ' 
moelle  ;  ses  fleurs  sont  diolques  comme  celles  Àe  !«  p'aK** 
urticées.  Les  fleurs  femelles  renferment  un  calice  urcÂttfT 
lequel  est  renfermé  l'ovaire.  Après  la  fécondation,  Ifs  p»f»î 
calice  deviennent  charnues,  passent  de  la  couleur  verif  «  '^*' 
foncé,  et  enveloppent  la  graine  (Akène).  ^i^^^^&^ 
ne  doit  pas  être  confondu  avec  l'arbre  des  vers  à  soie.  En  0* 
au  Japon ,  aux  Iles  de  la  Société,  on  fait  avec  son  km  c» 
propre  à  la  falnîcation  du  papier  et  même  des  étoffes;  cf*''^ 
paration  se  fait  par  le  rouissage  ou  la  macération  dans  on* 
alcaline  des  jeunes  branches  qu'on  dépouille  de  leor  p^^ 
gneuse. — ^Les  Chinois  convertissent  la  partie  fibnHuH» 
pâte  épaisse,  qu'ils  délayent  ensuite  dans  une  cao  nor^ 
e  préparée  avec  le  riz  ou  la  racine  de  Vhehiscus  J""**'. 


une 
neuse 


celle  pâte,  étendue  sur  des  moules,  devient  un  «<^j^[^. 
pour  les  ouvrages  du  pincea 
papier  avec  le  broussonnétie 


pour  les  ouvrages  du  pinceau.  —  Lorsqu'on  veot  ^^^^^^ 

nnétie,  il  faut  le  cultiver  comme  l|^ 


et  couper  ses  jeunes  branches  au  printemw  ou  ^  f*^ 
L'écorce  s'enlève  facilement  au  moyen  de  reau  c!>ao*  "^ 
papier,  qui  peut  jusqu'à  un  certain  point  remplacer  ce»' 
ions  est  cassant  el  spongieux.  —  Les  étoffes  douces  op»^ 
obtenues  avec  la  filasse  du  mûrier  à  papier  ont PJJ"PJJ^ 
marquable  avec  celles  du  genêt  d'Espagne.  Ces  élofli»IJ^ 
prendre  les  plus  brillantes  couleurs.  La  toile  est  ^"'^^  j. 
très-blanche.  —  Le  fruit  pulpeux  de  cet  arbre  est  vp^ 
ment  ;  les  moutons  mangent  les  feuilles  de  *'*^**^^*^r|| 
On  connaît  une  seconde  espèce  de  ce  genre  dont  la  no* 
nit  une  teinture  jaune;  elle  croit  dans  les  contrée ^r 
chaudes  de  l'Amérique  méridionale,  à  la  Jainaîqvî  ï' 
broussonnetia  tinetoria.  A.  ^'^\.^ 

BBOCsno  (broustUra)  {vieux  mo(),  petite  ^^^ 
lames  minces  de  sapin  refendu,  brustia;  en  bas  bretoot  '^ 
bob  aisé  à  fendre.  ^     ^^- 

BBOUT,  s.  m.  (boian.)^  pousse  des  jeunes  taillii*"!*'^ 
Les eerfê  aiment  U  brouê.  *,^i 

BBOiTTJLifT,  ABTB,  adj.  {çrmmm.),  qui  broile.*''^ 
Lêê  èétêê  brtmiantêê^  le  cnf,  It  àêim,  tic  ^ 


BBOWN. 


(471  ) 


Biioinr. 


es  arbres.  Il  ne  te  dit  guère  qu'en  parlant  de  l'berbe  qui  tient  à 
I  lerre,  eides  feuilles  attachées  à  Tarbre.  Les  moutons  broutent 
'àirbe,  —  Il  s'emploie  aussi  neutralement.  Set  moutons 
fwtaient  dans  mon  pré,  —  Figurément  et  familièrement, 
therbe  sera  bien  courte  s'U  ne  trouve  de  auoi  brouter  y  se  dit 
'an  bomme  industrieux  qui  sait  trouver  a  sul)sister  aisément 
à  d'autres  auraient  peine  à  vivre.  —  Proverbialement  et  fi- 
irément,  Où  ia  chèvre  est  aitachée  il  faut  quelle  broute, 
1  doit  se  résoudre  à  vivre  dans  l'état  où  l'on  est  engagé,  dans 
I  lieu  où  l'on  est  établi.  —  Brouté,  êe. 

BIOCTEE,  V.  a.  En  term.  de  jardinier,  c'est  conper  l'extré- 
ité  des  jeunes  branches ,  lorsqu'elles  sont  trop  longues  en 
ro|>ortion  de  leur  faiblesse.  —  Brouter,  chez  les  menuisiers, 
^iûe  sautiller ,  en  parlant  du  rabot  qui  ne  file  pas  droit  en 
lissant  la  planche ,  et  que  des  aspérités  qui  se  trouvent  dans 
bois  arrêtent  comme  par  sauts.  En  ce  sens ,  il  se  prend  neu- 
ilement. 

MOUTIKB ,  chasse-marée ,  peut-être  parce  qu'il  menait  le 
isson  dans  une  voiture  qu'on  nommait  brouette. 

BROUTILLES,  S.  f.  pi.  menues  branches  d'arbres  dont  on 

K  des  fagots.  Un  fagot  de  broutilles.  Il  se  dit  figurément  et 

milièrement  de  plusieurs  petites  choses  inutiles  et  de  peu  de 

leur. 

RRorwER  (F.  Brauwer). 

BROUWEIISHATE5  {géogr,),  ville  de  l'tiedc  Schouvren,  située 
m  le  district  de  Zierickzée  qui  fait  partie  de  la  province  batave 
Zeeland.  Cette  ville,  située  dans  le  nord  de  l'Ile  »  sur  la  pe- 
c  rivière  de  Grevelingen  ,  n'a  que  cent  quatre- vingt-douze 
aisons  et  755  habitants  ,  la  plupart  pécheurs  ou  marins;  on 
entretient  des  puits  à  huîtres  dont  on  fait  le  commerce  avec 
s  grandes  villes  les  plus  voisines.  C'est  ici  qu'est  né  le  poëte  le 
us  célèbre  de  la  Hollande ,  Jacques  Cotts,  mort  en  1660. 
ans  le  voisinage  se  trouvait  la  ville  de  Bomroène  qui  fut  dé-* 
Dite  en  I68i  par  une  inondation  ,  et  en  14<26  ce  lieu  fut  le 
éàlre  d'un  combat  opiniâtre  entre  Philippe,  duc  de  Bourgo- 
•ne,  cl  Humphrey,  duc  de  Glocester,  qui  était  venu  au  se- 
ttrs  de  la  comtesse  de  Hollande. 

BROUZBT,  médecin  né  à  Béziers,  reçu  docteur  à  l'université 
î  Montpellier  en  1736,  fut  médecin  ordinaire  de  Louis  XV, 
embre  de  l'académie  des  sciences  de  Paris,  et  mourut  à  Fon- 
ineblcau  en  1772.  Il  est  connu  surtout  ï^run  bon  ouvrage 
Ikulc  :  Essai  sur  l'éducation  médicinale  des  enfants  et  sur 
srs  maladies,  2  vol.  in-12,  Paris,  1754  ;  traduit  en  allemand, 
Itenbourg ,  1774,  2  vol.  in-8«. 

BRowALLivs  (Jea!>),  évècjue  d'Abo  en  Finlande ,  naquit  à 
esteros  en  1707,  sut  allier  l'étude  des  sciences  aux  devoirs  de 
n  ministère.  H  cultiva  avec  succès  l'histoire  naturelle  et  sur- 
Bl  la  botanique,  fut  reçu  membre  de  l'académie  de  Stockholm, 
Kndit  avec  zèle  Linné  contre  ses  adversaires,  et  mourut  en 
66  après  avoir  publié  divers  ouvrages ,  entre  autres  ; 
tawten  epicriseos  in  systema  plantarum  sexuale ,  elarissimi 
itiuri ,  ab  anno  1759,  in-4«.  —  De  harmonia  fructificationis 
tniarum  cum  generatione  animalium ,  1744,  in-4o.  — 
^erimen  de  transmutatione  specierum  in  regno  vegetabili , 
*5,  in-4*>.  —  Traité  de  la  diminution  des  eaux,  en  suédois, 
B5,  in-8».  —  Flores  de  la  Dalécarlie  et  de  la  Fionie ,  en 
musent  —  Linné  a  donné  le  nom  de  ce  prélat  à  un  genre 
plantes. 

BROWER  (Adrien)  (F.  Brauwer). 

BROWER  (Christophe)  ,  savant  jésuite  né  à  Arnheim  en 
»llande.  Il  suivit  avec  distinction  la  carrière  honorable  de 
nseîgnement ,  composa  divers  ouvrages  estimés  et  mourut  à 
H  es  en  1617 ,  âge  de  cinquante-huit  ans.  On  a  de  lui  : 
équités  de  Fulde,  Amers,  1612,  in-r*.-^  Annales  de  Trêves, 
fc  les  notes  de  Masen,  eu  latin,  1626,  2  vol.  in-foUo,  à  Co- 
:nc ,  et  à  Liège  en  1670. 

isowER  (Jacques)  ,  dominicain ,  né  dans  le  Br^bant,  nwrt 
ear  en  1637  k  Anvers,  a  donné  l'an  1613,  à  Douai  (Nord), 
e  édition  corrigée  des  Commentaires  de  Dominique  Soto  sur 
P^ifiique  d'Àristote. 

BROWN  (Robert)  ,  né  à  Northampton  ,  étudia  la  théologie 
Cambridge ,  et  se  voua ,  fort  jeune  encore^  à  la  propagation 
principes  d'un  puritanisme  et  d'un  républicanisme  exagérés; 
M.  lui  qui  créa  la  secte  des  broxcnistes,  espèce  de  démagogues 
c  mœurs  rigides^ et  aux  idées  subversives.  Les  prédications 
leur  chef  eurent  un  grand  succès,  car  à  l'entraînement  de 
ioquence  il  joignait  la  puissance  du  talent  et  du  savoir.  £n 
W),  à  Norwich,  Brown  attaqua  la  hiérarchie  ecclésiastique,  la 
RM  des  sacrements  et  la  liturgie.  Cité  devant  révéque  du 


diocèse,  il  défendit  sa  doctrine  avec  chaleur  et  insolence,  et  fut 
jeté  en  prison.  Mis  en  liberté  par  l'intercession  du  ministre 
Cécil ,  son  parent ,  il  vint  à  Lx)ndres ,  et  bientôt  poursuivi ,  il 
passa  en  Zélande,  et  y  fonda  avec  ses  sectateurs  une  ^lise 
nouvelle.  Mais  peu  de  temps  après,  s'étant  convaincu  de  l'inu- 
tilité de  ses  efforts  pour  la  rélorme  qu'il  rêvait,  il  mit  de  côté 
ses  utopies ,  fit  une  demi-soumission  ,  revint  à  Londres,  et,  par 
la  protection  du  comte  d'Exrler,  un  autre  de  ses  parents, 
Brown  fut  nommé  recteur  d'une  paroisse  du  comté  de  Nor- 
thampton ,  fonctions  qu'il  remplit  dignement  et  sans  retour 
vers  ses  idées  dangereuses,  quoiqu'il  n'y  eût  pas  tout  à  fait  re- 
noncé. Dans  un  acccs  de  colère,  ayant  insulte  un  constable, 
Brown  fut  mis  en  prison,  et  il  y  mourut  en  1650,  âgé  de  quatre- 
vingt-un  ans.  On  a  de  lui  :  Traité  de  la  ré  formation  sans 
emcune  concession,  Middelbourg,  1582. 

BROWN  (Thomas),  chanoine  de  Windsor  et  recteur  d'Ad- 
dinglon,  naquit  en  1604,  dans  le  comté  de  Middiesex  ,  lors  de 
la  rébellion  contre  Charles  T"".  Sa  fidélité  pour  son  prince  lui 
fit  perdre  ses  bénéfices,  et  l'obligea  de  se  retirer  en  Hollande, 
où  la  princesse  d'Orange  se  l'attacha  en  qualité  de  chapelain. 
Lors  du  rétablissement  de  Charles  II ,  Brown  rentra  en  posses- 
sion de  ses  bénéfices;  mais  il  ne  retint  que  le  canonicat  de 
Windsor,  où  il  mourut  le  6  décembre  1673,  àgê  de  soixante- 
neuf  ans.  Isaac  Vossius  fut  son  exécuteur  testamentaire ,  et  lui 
fit  construire  un  tombeau,  qu'il  décora  d'une  épitaphc  très- 
honorable.  Les  ouvrages  de  Brown  sont  :  1"  une  traduction 
anglaise  du  deuxième  volume  des  Annales  de  la  reine  Elisa-- 
beth,  par  Cainden  ,  Londres,  1629,  in-i**  ;  2*»  un  écrit  polémique 
intitulé  :  la  Clef  du  cabinet  du  roi ,  Oxford,  1645,  in-4*»(en 
anglais]  ;  S*'  une  Réponse,  sous  le  nom  de  Juslus  Pacius,  à 
une  critique  par  Saumaise  d'un  traité  posthume  de  Grotius, 
touchant  l'Eucharistie,  la  Haye,  1647,  in-8°  (en  latin);  4«  Dis- 
sertatio  de  therapeulit  Philonis  adversus  Henricum  Valâ" 
sium,  Londres,  1687,  in-8*». 

BEOWN  (Edouard),  curé  dans  le  comtéde  Kent,  a  donné  une 
deuxième  édition ,  augmentée  de  plus  de  la  moitié ,  du  Fasci- 
culus  rerum  expelendarum  et  fugiendarum  d'Orthninus  Gra- 
tius  ou  Graès,  Londres,  1690,  3  vol.  in-fol.  ;  c'est  un  recueil  de 
pièces  relatives  au  concile  de  Bàle. 

BROWN  (UltSSE-MaXIMILIEN,  COMTE  DE),  né  à  Bâlc  en 
1705  d'une  famille  originaire  d'Irlande ,  entra  jeune  au  service 
de  l'Autriche,  fit  ses  premières  armes  contre  les  Turcs  en  1757, 
se  distingua  par  son  courage  et  ses  talents  militaires  en  Italie, 
surtout  aux  batailles  de  Parme  et  de  Guasialla,  et  fut  nommé 
feld-maréchal  en  1739.  Opposé  à  l'empereur  Frédéric  II , 
Brown  servit  l'impératrice  Marie-Thérèse  avec  zèle  et  lui  ren- 
dit des  services  signalés.  En  1744,  il  revint  combattre  en  Italie 
avec  l'armée  du  prince  de  Lobkov^itz,  gagna  le  15  juin  1749  la 
bataille  de  Plaisance,  prit  la  ville  de  Gènes,  et  rentra  en  Alle- 
magne, où  il  obtint  le  gouvernement  de  Prague  en  1753.  Quatre 
ans  après,  Brown  repoussa  l'invasion  des  armées  prussiennes  en 
Bohème ,  à  la  bataille  de  Lowositz ,  et  s'illustra  par  une 
marche  devenue  célèbre,  entreprise  avec  succès  pour  délivrer 
l'armée  saxonne  bloquée  dans  le  camp  de  Pirna.  En  récom- 
pense, il  fut  décoré  de  l'ordre  de  la  Toison  d'Or.  Moins  heureux 
en  1757,  il  vit  clore  sa  l)elle  carrière  militaire  par  la  perte  de  la 
bataille  de  Prague ,  où  il  commandait  en  chef,  et  il  mourut  peu 
de  jours  après  de  ses  blessures. 

brown  (Thomas)  ,  fils  d'un  fermier  du  Shropshire ,  ne 
voulut  pas  suivre  la  jirofession  de  son  père,  devint  maître  d'é- 
cole à  Kingston  ,  et  ni  fortune  dans  la  suite  à  Londres  avec  ses 
saillies  spirituelles  et  par  ses  écrits  satiriques.  Toutefois,  oblige 
de  se  mettre  aux  gages  des  libraires  ,  Brown  vécut  et  mourut 
(1714)  dans  un  état  voisin  de  la  misère.  Ses  œuvres  ont  été 
réunies  en  quatre  volumes,  Londres  ,  1707;  elles  renferment  des 
Dialogues,  des  Lettres,  des  Poèmes  habilement  composés  et 
écrits, 

BROWN  (Je  IN)  ,  né  en  1715  à  Bothburj  dans  le  Northum- 
berland ,  fut  tour  à  tour  ecclésiastique  distingué,  brave  mili- 
taire et  littérateur  renommé.  Si  ses  ou\Tages  lui  valurent  la 
généreuse  protection  de  personnages  éminents,  ils  lui  attirè- 
rent aussi  beaucoup  d'ennemis  redoutables  que  lui  suscita  l'a- 
mère  causticité  de  ses  écrits.  Forcé  même  de  quitter  Londr^ 
pour  vivre  loin  de  leurs  attaques  ,  il  allait  passer  en  Russie,  où 
rorganisation  de  l'instruction  publique  venait  de  lui  être  con- 
fiée, lorsque  dans  un  accès  coupable  de  dégotlt  de  la  vie  il  se 
coupa  la  gorge  en  1766  dans  sa  cinquante  et  unième  année.  On 
a  de  lui  :  Essai  sur  la  satire,  poème  en  trois  chants.  —  Es- 
sais sur  les  Caractères  de  ShafUsbury,  1751.  —  Barberousse, 
tragédie ,  1756.  —  AOielstan,  tragédie,  1766.  —  Appréciation 


BROWN. 


(  473  ) 


BBOWH. 


dis  tnœurt  et  des  principes  du  Umps,  1757,  in-S**,  ouvrage  q^uï 
eut  sept  éditions  dans  l'année  de  sa  pubHcation,  et  qui  a  été 
traduit  en  français  sous  ce  titre  :  les  mœurs  anglaises  awpré- 
eiées,  la  Baye,  1758,  in-8".  —  Dialogue  des  morls  enire  Péri- 
elès  et  Aristide^  1760,  pour  servir  de  suite  au  Dialogue  enire 
Périclis  et  Cosme  de  Médicis,  par  lord  Lyttelton.  —  La  Guéri- 
son  de  Saûl,  ode  sacrée,  1763.  —  Dissertation  sur  l'origine, 
t union,  les  progrés,  la  séparation  et  la  corruption  de  la  poésie 
et  de  la  musique,  1763,  dont  Eidous  a  publié  un  extrait  traduit 
en  français.  —  Un  volume  de  Sermons,  1764.  —  Poème  sur  la 
liberté.  —  Pensées  sur  la  liberté  civile,  la  licence  et  tes  factions, 
1766. 

BROWN  (Jean),  médecin  célèbre,  né  en  1735  à  Buncle,  vil- 
lage du  comté  de  fierwick  eu  Ecosse.  Quoique  pauvres,  ses  pa- 
rents favorisèrent  son  inclination  prononcée  pourTétude,  et  dès 
1755  sa  réputation  de  philologue  lui  ût  obtenir  une  place  de 
précepteur  dans  une  riche  famille  de  son  pays  ;  mais  son 
manque  d*usage  du  monde  la  lui  ayant  fait  perdre,  il  alla  à 
Edimbourg  étudier  la  philosophie  et  la  théologie,  et  il  y  vécut 
misérablement  du  prix  modique  de  leçons  qu  il  donnait  et  de 
la  traduction  des  thèses  des  candidats  au  doctorat.  Entraîné 
bientôt  vers  les  sciences  médicales,  Brown  s*y  adonna  tout 
entier,  et  ses  succès  lui  firent  trouver  d*bonorables  protecteurs. 
Marié  en  1765,  Brown,  sans  ordre  ni  économie,  dissipa  le  pro- 
duit de  ses  travaux  en  scandaleuses  dépenses.  Malgré  la  publi- 
cité de  ses  affligeants  désordres,  il  fut  admis  dans  la  société 
médicale  d'Edimbourg  ;  on  Fen  nomma  président  en  1776.  Trois 
ans  après  (1779),  Brown  publia  ses  Eiementa  medicinœ,  dans 
lesquels  il  mit  au  jour  un  nouveau  système  de  médecine  qu'il 
s'empressa  d'expliquer  et  de  propager  dans  des  cours  où  Jes 
étudiants  et  les  professeurs  se  pressaient  en  foule.  Si  les  enthou- 
siastes furent  nombreux ,  les  détracteurs  ne  le  furent  pas 
moins,  et  Brown  devint  le  but  de  persécutions  acharnées  et  d'ou- 
trages de  toutes  sortes.  La  faculté  tout  entière  se  prononça 
contre  lui  et  refusa  de  l'admettre  au  nombre  de  ses  professeurs. 
Brown  n'en  continua  pas  moins  ses  leçons,  qui  ne  cessèrent  de 
réunir  un  immense  concours  de  partisans  de  ce  novateur  en 
médecine.  Ils  vinrent  même  à  la  prison  où  Brown  fut  enfermé 

S our  dettes,  et  là  il  poursuivit  le  développement  de  sa  méthode, 
'emparant  du  vilalisme  de  Slahl ,  Brown  voulait  le  faire  ré- 
gner à  l'exclusion  do  solidisme  de  Frédéric  Hoffmann  et  de 
rec^ifjm^deBoêrhaavc.  Selon  ce  hardi  et  savant  réformateur, 
la  santé  repose  sur  les  vicissitudes  d'une  force  cachée  qu'il 
nomme  incitabilité  et  qui  est  la  vie  elle-même.  Ainsi  la  santé 
et  la  maladie  ne  sont  que  des  efforts  divers  du  même  principe 
d'action  ,  c'est-à-dire  qu'elles  résultent  toujours  de  la  déshar- 
monie  existant  entre  l'action  trop  faible  ou  trop  forte  des  puis- 
sances incitantes  ,  sur  l'incitabilité.  D'après  ce  système,  on  ne 
reconnaît  que  deux  formes  générales  de  maladie ,  la  forme 
sthénique  et  la  forme  asihénique ,  en  d'autres  termes  par  excès 
ou  par  défautd'incitation,  division  rationnelle  des  innombrables 
maladies  du  corps  humain  admise  encore  aujourd'hui  sous 
d'autres  appellations ,  mais  comprise  différemment.  —  En 
1786  Brown  habitait  Londres,  où  ses  excès  le  condamnaient  à 
la  misère,  lui,  sa  femme  et  ses  six  enfants  ;  son  intempérance,  son 
abus  de  l'opium  et  des  excitants  hâtèrent  sa  fin  ;  et  il  mourut 
d'une  attaque  d'apoplexie  en  1788.-  Des  âmes  charitables  s'em- 

Sressèrent  de  secourir  sa  veuve  et  ses  enfants ,  et  l'ainé  de  ses 
eux  fils ,  ayant  reçu  une  bonne  éducation  ,  se  distingua  aussi 
dans  la  médecine.  —  Les  Eiementa  medicinm  de  Jean  Brown  ont 
été  traduits  en  français  sous  ce  titre  :  Exposition  d'un  système 
plus  simple  de  médecine,  1798,  in-8%  par  LeveiHé,  1805,  in-8°, 
par  It.-J.  Bertin  et  aussi  par  Fouquier. 

BROWN  (Brokden)  ,  le  prédécesseur  du  romancier  Cooper, 
naquit  en  1771  dans  l'Etat  de  Pcnsylvanie.  Il  était  d'une  santé 
fort  délicate,  et  de  bonne  heure  il  annonçait  tous  les  symptômes 
d'une  maladie  de  poitrine.  On  l'envoya  à  la  campagne  pour  que 
sa  complexion  pût  se  fortffier.  C'est  dans  la  maison  d'un  plan- 
teur qu'il  passa  les  premières  années  de  son  enfance.  Ce  plan- 
teur était  un  descendant  de  ces  setilers,  pauvres  cultivateurs  de 
la  Hollande,  de  l'Aneicterre  et  de  TAllemagne,  qui  avaient  été 
poussés  au  delà  de  l'Atlantique  par  les  troubles  reli^^ieux  du 
xvir  siècle.  Quelc^ues-uns  de  ces  cmigrants  appartenaient  aux 
rangs  les  plus  élevés  de  la  société,  et  n  avaient  traversé  les  mers 
que  pour  dérober  à  une  maligne  curiosité  les  humiliations  de 
leur  fortune  présente.  Egarés  dans  les  savanes,  où  aucune  autre 
voix  que  celle  des  habitants  de  la  petite  colonie  ne  venait  les  dis- 
traire, les  setilers  ont  commencé  à  défricher  les  champs,  et 
'  leurs  enfants,  imitateurs  dociles  de  leur  vie  laborieuse  et  médi- 
tative ,  partageaient  leurs  monotones  journées  entre  les  travaux 
agricoles  et  les  graves  jouissances  d'une  lecture  pieuse  et  ins- 


tructive. Brokden  Brown  fut  élevé  au  milieu  de  cette  c^ 
régularité  ^  oui ,  renfermant  toute  l'activité  de  fâiDe  n  4. 
même,  Im  oonne  une  intensité  qui  aboutit  souvent  à  reiik 
Enfant,  il  eut  des  visions  :  il  entendait  parier  dei  foixni» 
rieuses  ;  des  êtres  invisibles  se  personnifiaient  detaot  Km»», 
gination  maladive.  Plus  tard,  dominé  par  la  sévère  disciDliiKi 
docteur  Proud,  son  esprit  entra  dans  la  sphère  des  \m^ 
tives  et  des  intérêts  réels.  Il  étudia  même  le  droit  avecsm* 
succès  pour  pouvoir  présider  un  club  de  jeunes  juriscomike 
et  publier -des  pamphlets  politiques,  empreints  sansdoïkie 
exagérations  de  la  jeunesse,  mais  remplis  de  vues  ingcù» 
et  d'aperçus  substantiels.  Néanmoins,  a  l'âge  de  S6  ans, è»- 
busé  au  monde  et  des  ambitieux,  il  sentit  les  im^reastoQs^M 
enfance  prendre  un  nouvel  empire  sur  son  espnt,  d  il  pèi 
Wieland  ou  la  Voix  mystérieuse,  ce  palpitant  rédt  deti«) 
ses  frayeurs  et  de  toutes  ses  exaltations.  Cet  oavngettfj 
immense  succès,  dû  non-seulement  à  sa  partie  roinaDesqQt,iii 
principalement  à  l'art  avec  lequel  l'auteur  amèoe  les  plv  i; 
ribles  et  les  plus  dramatiques  situations.  BroLden  Browo»*. 
rut  en  1809,  dans  toute  la  force  de  son  talent,  après  aïoir  vr 
doit,  outre  Wieland  ou  la  Voix  mystérieuse  (dont  nwtnir 
tion  française,  fidèle  et  élé^nte,  a  paru  à  Paris  en  IMI^ijv 
autres  romans,  non  traduits  encore,  où  l'auteur  a  eiph»^ 
situations  non  moins  neuves  que  celles  si  prodigieosemeatnr 
en  relief  par  l'auteur  du  Dernier  des  Mohicans.  l 

BROWN  (Jean),  peintre  écossais,  né  à  Edirobooij^aitri; 
et  principalement  connu  par  ses  Lettres  sur  la  foim^km 
sique  de  l'opéra  italien,  publiées  après  sa  mort  eo  f 7tf,  i  f^ 
in-12,  par  le  lord  Monboado  à  qui  elles  étaient  adrasôs,^  4* 
les  fit  précéder  d'une  introduction  où  il  fait  le  pliisgnidM|e 
des  talents  et  du  goût  de  l'auteur.  Ces  Lettres,  qû  otuiat 
pas  destinées  à  l'impression,  sont  écrites  d'un  styledairHât- 
gant ,  et  sont  très-estimées  en  Angleterre.  Brown  a^iilpiv 
plusieurs  années  de  sa  vie  'à  Bome  et  dans  laSidle,  iUk^ 
comme  dessinateur  à  sir  Williams  Young  et  à  M.  Tovobi 
1786  il  vint  à  Londres ,  où  il  se  livra  avec  succès  aa  goitt 
portrait,  et  se  lia  avec  ce  que  cette  ville  possédait  de  plwdiê 
gué.  Il  mourut  l'année  smvante(1787),  âgé  de  trcnle-<i«]» 
C'est  de  lui  que  Monboddo  tenait  ce  qu'il  a  dit  de  la  lan^id' 
lienne  dans  son  ouvrage  sur  l'origine  et  les  progrès  da  laupr 
On  a  conservé  de  Brown  des  dessins  qui  se  font  remarqiffir 
la  correction  et  le  bon  goût. 

BROWN  (Guillaume-Laurent),  né  à  Utrecbl  de  pan- 
anglais  en  1755 ,  y  devint  pasteur  et  directeur  de  la  e«» 
nauté  anglicane.  En  1788 ,  il  fut  nommé  professeur  dTiBa» 
ecclésiastique  et  de  philosophie  morale  à  l'universilé  df  o* 
ville ,  et  deux  ans  après  il  joignit  à  cet  enscigncroeni  crfai* 
droit  naturel.  En  1794 ,  il  se  retira  en  Ecosse ,  et  profMai* 
sieurs  années  la  théologie  à  Aberdeen.  On  coonaUdeL 
1«  Oratio  de  religionis  et  philosophiœ  societats  et  coiw* 
maxime  salutaH,  Utrecht,  1788,  traduit  en  hollandaii,» 
même  année;  2°  Oratio  de  imaginatione,  in  vitawiliin»^ 
regenda,  ibid.,  1790  ;  3«  Essai  sur  l'égalité  naturtltt in ^ 
mes,  et  sur  les  droits  et  les  obligations  qui  en  résulUniA^ 
1794 ,  et  en  anglais ,  Londres,  même  année ,  sousccutrf  * 
Essay  on  the  natural  equalily,  etc.  ;  4«  Sermons  sur  (««T 
des  temps,  prononcés  en  hollandais,  Utrecht,  1793.10^ 
cours  sur  l'existence  de  Dieu  lui  mérita  un  prii  ilio** 
d'Utrecht.  Ce  discours  ne  nous  est  pas  prvenu. 

BROWN  (Matthieu),  peintre  anglais,  né  en  Amenq»''r 
1760,-vinl  jeune  en  Angleterre ,  et  fut  l'élève  de  Wesl,  if"* 
leur  peintre  d'histoire  de  ce  pays.  Il  devint  adnli^atcorf8>^ 
siasle  de  son  roattre,  mais  il  n  en  contracta  que  !«*"?^^/ 
patience  était  digne  de  plus  de  succès.  Il  ne  sortit  jan»»* 
médiocrité.  S'il  réussit  quelquefois  auprès  du  vulpw»  |?! 
l'attribuer  à  la  popularité  des  sujets  qu'il  choisissait.  Ht*'; 
le  portrail,et  eut  une  vogue  passagère  qu'il  ne  pals9«^^j^ 

fjrel'honneurque  lui  avaient  fait  Georges  1M>  »^P""^^?^L^ 
otte  et  d'autres  grands  personnages  de  se  faire  P"}^ 
lui.  On  trouve  pourtant  quelques  bons  morceaui  dan$u^  ^ 
nationale  de  Sbakspeare  ,  entre  autres  une  '^ff^^'^T, 
mourut  à  Londres  en  1851.  Il  est  à  regretter  qml  P«;f. 
l'idée  de  faire  un  travail  qui  était  bien  à  sa  por*^» '"J^ 
de  West.  Personne  mieux  que  lui  ne  connaissait  hy^^ 
vrages  de  ce  peintre  célèbre.  n^*  dE*^ 

BROWN  (Robert),  agronome  écossais,  né  au  y"v?^. 
Linton  vers  1770,  après  avoir  étudié  le  droit ,  ^}}^^^ 
ment  à  l'agriculture.  Il  passa  quelque  temps  à  ^^^ 
c'est  surtout  dans  la  ferme  de  Markie  qu'il  ht  le  ffj^; 
chesoude  remarques  utiles,  en  éclairant  toujours  la  iw»^ 
pratique,  el  devint  une  autorité  dans  toute  l'Europe.  " 


BEOWir. 


(473) 


BROWH. 


)  14  février  1831  à  Drylawhill.  On  lui  doit  en  anglais  :  1»  Ta- 
r#atft  aénéral  de  i'agricuUure  du  district  oueêt  du  comté 
'Torck,  1799,  inS»;  2«  Traité  de  (économie  rurale  {Onrural 

Ïair$)t  1811, 3  vol.  in-S»  ;  df*  un  grand  nombre  d^articles  dans 
encyclopédie  d'Edimbourg,  Presque  tous  ces  morceaux  ont 
té  traduits  en  allemand  et  en  français. 

BROWN  [Georges  comte  de  )  naquit  en  Irlande  en  1698 , 
'one  iamilie  catholique.  Sa  religion  lui  ùtant  tous  moyens  de 
ïotsir  dans  sa  patrie,  il  se  décida  à  s'expatrier.  Il  alla  deman- 
er  du  service  a  Télecteur  iMilatin.  Le  général  russe  Keit  lui 
roposa  de  le  suivre  en  Russie;  Brow^n  accepte  et  est  nommé 
njor  dans  un  régiment  d'infanterie  en  1730.  Une  des  causes 
t  son  élévation  a  été  la  conspiration  de  la  garde  contre  l'impé- 
itrice  Anne  Ivanovna  ;  il  s  élance  Tépée  à  la  main  contre  les 
ictieux,  les  contient,  et  donne  ainsi  à  la  princesse  le  temps  de 
échapper.  —  Il  continua  de  prendre  part  à  toutes  les  guerres 
eia  ttussie  jusqu'en  176-2.  Il  fit  la  campagne  de  Pologne ,  et 
rec  3,000  hommes  arrèU  toute  larroée  turque.  A  la  bataille 
s  Krotxka ,  il  tombe  au  pouvoir  de  Tennemi  et  est  emmené 
imaie  esclayc  à  Andrinople.  Il  ne  recouvra  la  liberté  que 
ice  à  l'amitié  dévouée  d'un  jeune  officier  français,  qui  lui  four- 
t  les  moyens  de  s'échapper.  Brown  se  rend  immédiatement  à 
iiersbourg,  est  nommé  major  général,  et  en  cette  qualité  corn- 
l  avec  valeur  à  Prague,  Collin,  Jaegerndorf,  Zornaorf.  A  cette 
rnlére  affaire,  il  reçoit  cinq  blessures  graves  à  la  télé,  ce  qui 

Tempéche  pas  de  rallier  les  Russes  un  moment  en  déroute 
d'assurer  le  sort  de  la  bataille;  mais  il  reste  comme  mort,  et 
n'est  qu'à  force  de  soins  qu'on  le  rappelle  à  la  vie.  Après  la 
i>rt  de  l'impératrice,  Pierre  111  monte  sur  le  trône  ;  Brown  est 
«nmé  gouverneur  de  la  Livonie  ;  il  occupe  ce  poste  pendant 
ente  ans^  profite  de  son  pouvoir  pour  réformer  les  abus  et  do- 
T  d'établissements  utiles  le  pays  qui  lui  est  confié.  Enfin,  après 
roir  servi  la  Russie  pendant  soixante-quatre  ans,  il  mourut  en 
W2  à  làge  de  quatre-vingt-quatorze  ans. 

BBOWBT  rrBOMAS),  professeur  de  philosophie  morale  à  l'uni- 
srsilc  d'£iiimbourg ,  né  à  Kirkmabreck  près  de  cette  ville ,  en 
jivier  1778,  était  le  dernier  des  enfants  ae  Samuel  Brown,  mi- 
istre  de  Kirkmabreck.  11  perdit  son  père  fort  jeune;  mais  sa 
1ère,  pour  laquelle  il  conserva  toute  sa  vie  une  reconnaissance 
t  une  affection  sans  bornes,  développa  avec  la  plus  grande  sol- 
citude  les  dispositions  précoces  de  Thomas.  A  Tâ^e  de  sept  ans, 

capitaine  Smith,  son  oncle  maternel,  lé  conduisit  à  Londres, 

I  il  fit  ses  premières  études  jusqu'en  1792.  U  revint  les  termi- 
M-  à  l'université  d'Edimbourg,  qui  était  alors  dans  son  plus  vif 
Jat  et  possédait  les  professeurs  les  plus  distingués.  A  f  âge  de 
linze  ans,  il  lut  pour  la  première  fois  les  Eléments  de  la  phi- 
Sophie  de  l'esprit  kutiunn  de  Dugald-Stcwart.  Il  sentit  aussi- 
t  en  lui  un  goût  irrésistible  pour  cette  science,  qui  détermina 

vocation.  L'année  suivante  (en  1794J,  il  put  entendre  les  le- 
fis  orales  de  l'auteur  de  l'ouvrage  qui  l'avait  intéressé  si  vive- 
en  t ,  et  devint  son  disciple  le  plus  assidu  et  le  plus  ardent. 
•Igré  son  respect  pour  son  maître,  il  osa  lui  présenter  sur  un 
«ot  de  sa  doctrine  quelques  observations  dont  l'illustre  pro- 
iseur  reconnut  la  justesse.  Brown  dès  ce  moment  obtint  la- 
itic  de  Slewarl.  L'ctude  de  la  philosophie  ne  l'ero pécha  pas  de 
liv  rer  avec  zèle  et  succès  aux  autres  parties  de  l'enseignement 
(éraire  et  scientifique.  Suivant  encore  le  cours  de  l'université, 
cuinpo.  a ,  sur  la  Zoonomie ,  des  Observations  qui  excitèrent 
tlcntion  du  monde  savant.  Vers  la  même  époque  (  1796) ,  il 
ira  dans  une  société  littéraire  où  les  jeunes  gens  les  plus 
itingaés  d'Edimbourg  s'exerçaient  sur  les  questions  les  plus 
srées  de  la  littérature,  de  la  morale,  de  la  politique  et  des 
iences.  L'année  suivante, il  fut  l'un  des  fondateurs  d  une  autre 
ciété  qui  se  forma  d'un  démembrement  de  la  première,  et  qui 
il  le  tiire  &acadéw^  des  sciences  naturelles  (  academy  of 
yticf). C'est  de  cette  académie,  qui  renfermait  des  jeunes  gens 

II  se  sont  distingués  dans  toutes  les  parties  des  connaissances 
imaines,  qu'est  née  la  Revue  d'Edimbourg,  à  laquelle  Brown 
opéra  quelque  temps,  et  qui  a  exercé  une  si  ffrande  inOuence 
r  la  litlératurc  de  la  Grande-Bretagne.  Des  l'année  1796, 
tiwQ^  se  destinant  au  barreau ,  commença  l'étude  du  droit, 
fil  abandonna  deux  ans  après  pour  la  médecine.  Il  prit  le 
Mie  de  docteur  en  1805;  la  thèse  (^u'il  soutint  à  cette  occa- 
to  sur  ie  Scmmeii  fit  sensation,  et  Im  concilia  la  bienveillance 
i  docteur  Gre^orv  ,  médecin  distingué ,  qui  quelques  années 
istard  s'assocM  Brown  dans  l'exercice  de  sa  profession.  Brown 
lit  appris  les  principales  langues  du  continent.  Un  article  de 

dans  le  deuxième  numéro  oe  la  Revue  d'Edimbourg  sur  la 
iUosaphiê  de  Kani  fit  connaître  à  l'Ecosse  cette  philosophie 


Leçons  font  voir  combien  notre  langue  lui  éuit  familière.  Il 
avait  surtout  cultivé  la  poésie  avec  ardeur.  En  même  temps 

Su'il  commençait  à  exercer  la  médecine,  il  donna  au  public 
eux  volumes  de  pièces  de  vers  de  divers  genres.  Ce  ne  fut  qu'en 
1804  que  Brown  se  révéla  comme  philosophe ,  en  publiant  son 
Examen  de  la  théorie  de  Hume  sur  ta  relation  de  cause  et  d^ef" 
[et,  où  il  montre  que  la  théorie  de  ce  philosophe  peut  bien  con- 
tenir des  erreurs,  mais  qu'on  prétendait  à  tort  qu'elle  devait 
ébranler  les  fondements  de  la  religion  et  de  la  morale.  Cet  écrit 
eut  un  succès  immense  et  plusieurs  éditions  successives.  L'au- 
teur lui-même  en  1818  le  refondit,  le  compléta,  et  le  fit  impri- 
mer sous  ce  nouveau  titre  :  Recherche  sur  la  relation  de  causé 
et  d'effet.  Brow  n  obtenait  des  succès  comme  médecin,  mais  son 
goût  et  ses  dispositions  le  portaient  vers  la  culture  des  lettres  et 
des  sciences.  En  1799,  ses  amis  le  proposèrent  pour  une  chaire 
de  rhétorique  vacante  à  l'université  d'Edimbourg,  et  plus  tard 
pour  une  chaire  de  logique.  Brown  ne  savait  pas  intriguer  :  ces 
présentations  restèrent  sans  succès.  Enfin,  ce  fut  à  son  premier 
maître  de  philosophie,  à  Dugald-Stewart,  qu'il  dut  de  pouvoir 
enirer  dans  l'université.  Cet  habile  professeur ,  affaibli  par 
l'âge  ,  désigna  Brown  comme  seul  capable  de  le  suppléer  ; 
lâche  difficile  dont  celui-ci  s'acquitta  d  une  manière  brillante 
en  1808  et  1809.  Au  mois  de  mai  «810,  il  fut  nomme  définitive- 
ment adjoint  du  professeur  de  philosophie  morale.  Il  se  livra 
dès  lors  tout  entier  à  son  enseignement,  et  rédigea  ses  fameuses 
Leçons  qui  attiraient  autour  de  lui  les  savants  de  toute  l'Europe, 


sans  nom  d'auteur.  Le  Paradis  des  Coquettes,  qui  parait  le  plus 
solide  fondement  de  sa  réputation  de  poète,  eut  un  grand  suc- 
cès. Il  publia  successivement  quelques  autres  petits  poèmes, 
tels  que  U  Voyageur  en  Norvège  (the  Wanderer  in  Norway) 
en  1815,  te  Berceau  du  printemps  (the  Bower  of  spring)  en 
1816,  et  enfin  son  Agnès  en  1818.  Toutes  ces  poésies  ont  été  réu- 
nies avec  celles  qu'il  avait  publiées  auparavant ,  et  imprimées 
après  sa  mort ,  sous  ce  titre  :  the  Poetical  Works  of  Dr.  1%. 
Brown,  Edimb.,  1821,  4  vol.  in-8».  En  1819,  il  rédigea  ses  Es- 
quisses de  la  physiologie  de  l'esprit  humain;  mais  après  un  an 
d'un  travail  trop  soutenu  peut-être,  il  tomba  malade.  Sur  l'avis 
des  médecins,  il  se  rendit  à  Londres  ;  de  là  il  fut  transporté  à 
Brompton,  où  il  mourut  le  20  avril  1820  à  l'âge  de  quarante- 
deux  ans.  La  mort  de  Brown  excita  les  plus  vifs  regrets.  On 
Ï fleurait  en  lui  non -seulement  le  savant  philosophe  ,  mais 
'homme  aimable,  son  caractère  noble  et  ses  vertus.  L'impression 
des  Esquisses  n'était  que  commencée  à  sa  mort,  elle  fut  achevée 
par  David  Welsh,  sondiscipl»et  son  ami;  Edimb.,  1820,  in-8*. 
Ses  Leçons  sur  la  philosophie  de  l'esprit  humain  furent  impri- 
mées sans  aucun  changement  d'après  ses  manuscrits ,  par  les 
soins  de  John  Stewart ,  qui  ne  tarda  pas  à  mourir ,  et  ensuite 

f^ar  ceux  d'Edward  Milroy,  Edimbourg,  1822, 4  vol.  in-8^  Dans 
'espace  de  douze  ans,  il  en  fut  donne  jusqu'à  huit  éditions.  Le 
style  de  Brown  est  brillant  et  fleuri,  mais  dans  ses  Leçons  liesi 
quelquefois  diffus,  déclamatoire  et  peu  précis;  défauts  (]ui  tien- 
nent à  l'improvisation.  Ses  vers  ne  sont  pas  sans  mérite;  on  y 
trouve  de  la  sensibilité  et  de  l'imagination.  —  Chez  Brown, 
comme  chez  la  plupart  des  écrivains  de  sa  nation ,  la  théologie 
naturelle,  les  questions  relatives  à  Dieu  n'arrivent  que  d'une 
manière  incidente.  Elles  sont  assez  importantes  cependant  pour 
occuper  une  place  qui  lui  soit  propre ,  et  d'après  la  raison ,  c'est 
par  elles  qu'il  fauarait  commencer.  En  résumé,  Brown  a  ré- 
formé en  plusieurs  points  et  heureusement  continué  sur  d'au- 
tres la  philosophie  écossaise.  Sans  affirmer,  comme  ses  apolo- 
gistes enthousiastes,  que  c'est  le  premier  inélaphYsicien  des 
temps  modernes ,  et  sans  lui  sacrifier  la  réputation  de  ses  maî- 
tres ,  on  est  du  moins  fort  étonne  de  la  prévention  inqualifiable 
de  M.  Cousin ,  qui  ne  voit  en  lui  qu'un  disciple  infidèle  de  Du* 
gald-Stev¥art,  qu'un  philosophe  médiocre ,  et  ne  lui  accorde 
d'autre  mérite  que  celui  d'être  un  homme  ttesprit  {Préface  des 
Rapports  du  physique  et  du  moral  de  Maine-Biran,  p.  55). 

BBOWH  (MoiSB),  auteur  anglais,  né  en  1705,  mort  en  1787, 
âgé  de  quatre-vingt-quatre  ans,  après  avoir  été  vicaire  d'Olney, 
dans  le  comté  de  Buckingbam,  et  chapelain  du  collège  oe 
Morden.  Il  était  originairement  tailleur  de  plumes.  Ce  fut 
Hervey,  auteur  des  Méditations ,  qui  le  tira  de  l'obscurité  et  le 
fit  entrer  dans  les  ordres.  On  a  de  lui,  entre  autres  ouvrages» 
une  tragédie  intitulée  :  PoUdius  ou  r  Amour  malheureux,  1723; 
AU  be&vUled,  espèœ de  force;  un  volume  de  Poésies ,  1739, 
in-8<»;  Pensées  du  Dimanche,  poëme ,  1749,  in-12;  Perejf 


«  oooiiiienaiit  à  prendre  faveur  en  Allemagne.  Les  nombreu-     Ladge,  poëme  descriptif,  1756;  quelques  Sermons ;\a  traduo- 
»  citations  aauteurs  français  qu'on  rencontre  partout  dans  ses  |  tion  des  ouvrages  de  Zimmermann.  Il  est  en  outre  l'éditeur  du 

IT.  «0 


■■•WlfE. 


(474) 


mowM. 


parfait  Pécheur  à  la  Ugnê ,  de  Wallon ,  et  II  a  réimprimé 
en  1773  les  Eglogues  sur  la  pèche,  PUcalory  Eciogue$,  du 
mèmeauleur. 

BROW5E  (Georges),  moine  dans  un  couTent  d*auguslins  à 
liOndres,  fut  nommé  provincial  de  son  ordre  en  Angleterre,  et, 
ayant  approuvé  la  doctrine  de  Luther,  fut  promu  par  le  roi 
Henri  VIII  k  l'archevêché  de  Dublin.  Il  s'employa  avec  zèle 
en  Irlande  à  faire  renoncer  ses  diocésains  à  la  soumission  du 
pape  et  à  la  reconnaissance  de  la  suprématie  du  roi  d'Angle- 
terre, dont  il  eut  les  plus  grandes  peines  à  faire  adopter  et  exé- 
cuter Tacte  de  sanction.  En  1551  il  devint  primat  d*Iriande; 
mais  la  reine  Marie  lui  retira  ce  titre  et  sa  dignité  d*archevéque 
en  1554.  Deux  ans  après,  Georges Browne  mourut,  laissant: 
no  Sermon  copire  le  culte  des  images  et  t usage  de  prier  en 
latin,  imprimé  à  la  suite  de  sa  Vie,  Londres,  1681,  in-4'*,  et  des 
Lettre f  relatives  aux  affaires  d^ Irlande. 

BROWNE  (Thomas)  ,  médecin  et  antiquaire,  né  à  Londres 
en  1005,  passa  sur  le  continent  en  1629  pour  visiter  les  plus 
célèbres  universités  ,  prit  le  ^rade  de  docteur  à  Leyde ,  revint 
dans  sa  patrie  Tan  1651,  et  s'établit  à  Norwich.  Membre  hono* 
faire  du  collège  des  médecins  de  Londres,  Browne  se  distingua 


in-1^2.  ^  Essai  sur  les  erreurs  vulgaires ,  Londres,  1646,  in- 
folio,  traduit  en  français  par  Tabbé  Souchay,  sous  le  titre  :  Essai 
sur  les  erreur  s  populaire  s.  Vans  f  1735, 2  vol.  in-12.  —  Lettre 
sur  l'étude  de  la  médecine.  —  Dissertations  sur  des  antiquités. 
—  Tous  ces  écrits  ont  été  réunis,  Londres,  1666  et  1686], 
in-fol. 
BROWNE  (Edouard),  Gis  du  médecin  Thomas  Browne,  na- 

Îuit  en  1642,  prit  ses  degrés,  entreprit  plusieurs  voyages  en 
lurope  pour  recueillir  de  précieuses  observations  sur  l'histoire 
naturelle,  devint  médecin  du  roi  Charles  II ,  fut  directeur  d'un 
hôpital  à  Londres ,  et ,  après  avoir  été  nommé  président  du 
collège  royal,  mourut  en  1708.  Il  a  publié  ses  Voyages  en 
Allemagne ,  en  Hongrie ,  en  Servie ,  en  Bulgarie ,  en  Macé- 
doine et  en  Thessalie ,  1675,  traduits  en  francs,  1674, 
în-4°. 

BBOWNE  (Sir  Williams),  médecin  et  littérateur  anglais, 
né  dans  le  comté  de  Norfolk  en  1692,  exerça  avec  succès  la 
médecine  à  Lynn ,  comté  de  Suflblk,  et  ensuite  à  Londres,  où  il 
mourut  en  1771,  kj^é  de  quatre-vingt-deux  ans,  laissant  par  son 
testament  deux  pnx  à  décerner  annuellement  aux  deux  meil- 
leurs poêles  qui  sortiraient  de  Tuniversité  de  Cambridge.  Il 
était  membre  de  la  société  royale  de  Londres,  et  président  du 
collège  des  médecins  de  cette  ville.  La  part  active  qu'il  prit  en 
cette  qualité  en  1768  dans  la  contestation  qui  s'éleva  «ntre  le 
collège  des  médecins  et  les  licenciés  engagea  Foote  à  l'intro- 
duire dans  son  Diable  boiteux.  Le  portrait  était  frappant  : 
Browne  s'y  reconnut  le  premier,  et  envoya  à  l'auteur  une  carte 
pour  le  complimenter  sur  son  habileté;  mais  comme  il  avait 
oublié  de  se  munir  d'un  manchon ,  il  lui  envoya  le  sien.  Cette 
manière  de  se  venger  désarma  Foote.  Browne  était  ami  de  la 
gaieté;  il  fréquentait  habituellement  un  bal  qui  se  donnait 
chaque  année  à  Londres ,  dans  une  pension  de  jeunes  demoi- 
selles. Un  dignitaire  s'y  étant  rendu  un  jour  pour  y  voir  danser 
sa  Glle ,  et  apercevant  notre  médecin  debout  au  milieu  de  ces 
jeunes  personnes  ,  dit  qu'il  croyait  voir  Hermippus  redivivus 
sivani  anhelilu  puellarum  —Browne  est  auteur  d'un  grand 
nombre  d'essais  en  prose  et  en  vers,  et  il  a  donné  une  traduction 
du  latin  en  anglais  des  Eléments  de  caioptrique  et  de  dioptrie 
que  du  docteur  Gregory,  auxquels  il  a  ajouté  quelques  écrits  sur 
le  même  sujet.  Ignares,  1715,  in-8°. 

BROWNE  (Simon),  ecclésiastique  dissident,  né  en  1680  à 
Sbepton-Mallet,dans  le  comté  de  Sommerset,  fut  successive- 
ment pasteur  d'une  congrégation  à  Por(snM>uth  et  à  Londres,  et 
résigna  ces  fonctions  en  1725,  après  la  perte  de  sa  femme  et  de 
son  tils  unique,  dont  il  conçut  le  plus  violent  chagrin.  Retiré 
dans  son  pays  natal ,  il  y  écrivit  plusieurs  ouvrages  de  talent  et 
de  savoir,  et  il  y  mourut  en  1752.  Il  reste  de  loi  :  <leux  Défenses 
4u  christianisme  contre  Woolslon  et  Tindal,  1751-1752.  — 
Plusieurs  Sermons.  —  Hymnes  et  Cantiques, 

BBOWBTE  (  Isaag-Hawkins),  Doëte  anglais,  né  en  1706  à 
Bariofi-sur-Trent,  dans  le  comté  oeStrafTord,  passa  en  1737  de 
l'université  d'Oxford  à  l'école  de  droit  de  Lincolu's-Inn  à  Lon- 
^hres,  où  il  s'occupa  beaucoup  plus  de  poésie  c[ue  de  jurispni- 
<lDBce.  Possesseur  d'une  fortune  suffisante,  il  quitta  bientôt 
l'étude  des  lois  pour  une  vie  indépendante  et  dévouée  aux  loisirs 
de  la  littérature.  Ce  fût  cependant  durant  son  séjour  à  cette  école 


qu'il  composa  un  poëme  sur  le  Dessin  et  la  BeanU,  Hnnm 
intitulé  la  Pipe  de  tabac,  divisé  en  six  chants,  doDldiQ 
offre  l'imitation  heureuse  et  piquante  du  style  (Ton  nAf  «. 
vant.  Les  six  poftes  imités  sont  Cibber,  Ambroise  mm 
Thomson,  Young,  Pope  et  Swift.  Le  chant  imité  de  FuL 
est  l'ouvrage  du  docteur  Hoadiey.  Browne  fat  choisi  en  rtZ 
en  1748  pour  représenter  au  parlement  le  hoorg  de  Wo^ 
dans  le  comté  de  Shrap.  Le  plus  considérable  &  m  oon» 
est  le  poëme  intitulé  :  De  animi  immortaHtat€,^Vl»m 
1754.  Ce  poëme  eut  un  très-grand  succès  en  Anglelmf.f! 
en  fut  fait  en  très-peu  de  temps  plusieurs  tradaclionsiu^ 
dont  la  meilleure  est  celle  de  Soame  Jenyns,  hnprim^<fas 
les  Mélanges  de  cet  auteur.  On  a  de  Browne  qnfiqiKs  «<« 
traductions  poétiques.  Il  mourut  en  1760,  âffé  de  doqia*- 
cinq  ans.  Hawkins  Browne,  son  fils,  a  donne  en  1768a in. 
lume  in-8°  une  jolie  édition  de  ses  œuvres. 

BBOWNE  (Pierre),  évéque  de  Corke,  après  aroirétémir 
de  luniversité  de  Dublin,  fut  promuenl709àrêpi9c(pi/ 
s'appligua  par  ses  conseils  et  par  son  exemple  i  comr  ^ 
mauvais  goût  des  prédicateurs  de  son  siècle,  il  s'est  rfotn^ 
lèbre  par  son  humanité  en  consacrant  ses  revenus  an  iodir* 
et  en  fondant  des  écoles  de  charité,  des  salles  d'asile  pnvr 
enfants  pauvres  et  une  bibliothèque  publique.  Umovitr 
milieu  des  remets  de  ses  diocésains  en  1735,  laissaDiu  p* 
nombre  d'écnts,  ignorés  aujourd'hui,  tous  relatif  ihiém 
delà  religion. 

BBOWNE  (Patrice),  médecin  et  botanbte,  wqBliCnj- 
bayne  en  Irlande  en  17*).  Etant  fort  jeune  cncorf, an /'«wj 
chez  un  parent  à  l'île  d'Antigoa  ;  mais  le  climat  lecDroini 
pas  à  sa  santé,  il  revint  en  Europe  en  1737.  Il  se  rail  i  AAr 
la  médecine,  et  vint  à  Paris  où  il  resta  pendant  cinq  ttsUû 
ensuite  à  Leyde  où  il  fut  reçu  docteur  en  médecine,  ftfttoi' 
se  rendit  à  Londres  où  il  fut  en  liaison  avec  phwiwn  n>tf 
Il  retourna  eu  Amérique  et  se  fixa  à  la  Jamaïque.  C«tih 
que  la  ville  deKinwton  doit  l'avantage  d'être  un  port  df**». 
au  lieu  de  Spanishtown  ou  San-Yago  qui  l'était  aupimm  f 
fit  une  étude  approfondie  de  toutes  les  productions  de  cf»  * 
Il  eut  Toccasion  de  perfectionner  les  découreftes  qu'y  « 
faites  Sloane,  et  d'en  faire  lui-même  de  nouvelles.  D^i^*' 
Angleterre,  il  donna  on  1753  une  carte  très -exacte  de  ctUMr 
qu'il  avait  tracée  de  sa  main ,  et  qui  a  été  gravée  en  dwi»!" 
par  Bailey.  L'année  suivante  il  publia  un  excelleni''™ 
sous  ce  titre  :  Histoire  naturelle  et  civile  de  la  J^^^^i^ 
dres,  1756,  in-folio,  en  anglais,  enrichie  de  superbes  ar 
dessinées  par  le  célèbre  Ehrot.  Il  y  recliBcle  <^ra^*!**r 
sieurs  genres  de  plantes  du  P.  Plumier,  et  il  enélaWilJ»^ 
nouveaux.  Linné  n'en  admit  qu'un  Irès-pelil  "on^j^ 
presque  tous  les  autres  ont  été  reconnus  depuis,  naj^^ 
n'avait  pas  recueilli  dans  tous  ses  voyages,  pins  ae  hnii 
espèces  de  plantes.  Browne  en  décrie ,  dans  la  hmiV3^  ^ 
environ  douze  cents.  Il  retourna  aux  Antilles,  ets^yxirm  • 
dnat  quatre  ans  à  Antigoa  et  à  Monlserral.  Ilp3"î|',. 
livra  entièrement  à  l'exercice  de  la  médecine,  etqol  r^ 
continuer  ses  travaux  sur  la  botanique.  Il  essuya  "«*  "!J  ' 
et  perdit  tous  ses  biens.  Bevenù  en  Angleterre  en  «J^, 
avoir  fait  six  fois  le  voyage  des  Indes,  il  se  relira*»^ 
dans  le  comté  de  Mayo  en  Iriande.  Là ,  oubhanl  [>?«f 'J!'^ 
les  richesses  végétales  des  tropiques  et  des  Iles  au"  »^ 
courues,  il  s'alUcha  à  l'étude  des  mousses  <î*%''^'^ 
Uux  cryptogames.  Il  s'occupait  aussi  à  ftîre  une  f^f^^^i 
lande  .  et  il  allait  la  livrer  à  l'impression  ï^^"  "S. 
1790  à  Rusbrook ,  âgé  de  soixante-dix  ans.  Bans  sa  m^^ 
s'éuil  tellement  isolé ,  que  malgré  la  céWwiie  Pi^\,^\ 
donnée  son  premier  ouvrage  on  le  croyait  "^ï*^,  i^ 
hasard  qu'il  apprît  que  Ton  venait  d'en  ^""^J'^^J.- Ji. 
une  nouvelle  édition ,  qui  n'est  au  reste  qnc  !*"^, 
tion ,  dont  on  a  imprimé  les  planches  sur  P*PÎ? Tj  ^ 
mettant  un  nouveau  titre  avec  la  date  de  *'^- ''^^lu* 
que  l'on  publie  sa  Flore  d'Irlande,  ainsi  q«î*^^.f  v 
servations  sur  les  plantes  de  la  Jamaïque,  qu  il  »'^"v^  ■ 
nier  voyage.  On  a  aussi  de  lui  deux  caUlogues  des  »^^^ 
des  poissons  de  l'Iriande.  Il  était  lié  avec  Gravenios,  J^^. 
chenbroek,  et  plus  particulièrement  avec  Lmne ,  f\  ^^ 
jusqu'à  sa  mort  une  correspondance  suivie  "^^J;^' 
fut  un  des  premiers  en  Angleterre  à  adopter  »^g^.  ^ 
Linné;  aussi  ce  naturaliste  donna  le  nom  de  ^/\^ 
genre  de  la  famille  des  légumineuses.  —  ^^"*2.  *  caf^ 
médecins  du  même  nom  que  nous  ^^^^J^^^JjiHp  ' 
encore  Browne  (Jean ) ,  chirurgien  <>"^™"fy';-|»  ""* 
auteur  d'un  Traité  complH  des  plaies,  I^'**[^;/^ 
d'un  Traité  sur  les  tumeurs ,  idem  ;  d^un  Iw» 


BROWMS. 


(476) 


BROWN. 


hêTurgieal  de$  glandes  et  des  éerouellet^  Londres,  in-4'', 
G54  ;  tous  (rois  écrits  en  anglais,  et  d^unc  Myographie  dont  les 
ilandies  sont  tirées  de  Casscrius,  en  anglais,  eo  1681  et  1697, 
Q-rolio;  en  allemand,  Berlin  ,  l704;  Leipzig,  1715,  in-folio,  et 
raduileen  latin  sous  ce  titre  :  Myographia  nova,sive  muscu- 
TTum  omnium  in  corpore  humano  haclenuê  reierlorum  accu» 
atitsima  descriplio ,  Londres,  1684,  in-folio;  Leyde,  1687- 
690,  in-folio;  Amsterdam ,  1694 ,  in-folio.  -  Browtœ  (An- 
Iré  ),  auteur  d'un  ouvrage  sur  les  ûèvres  :  De  febr^us  tenta- 
men  tkeoretieo » praetieum ,  Edimbourg,  1695,  in -8®.  — 
IfeowiŒ  (Jean),  auteur  â*inttitute$  de  médecine ,  en  anglais , 
Londres,  1714,  in-8°.  —  Brow5E  (Joseph),  auteur  d'un  Recueil 
ïe  toutes  tes  épidémies  pestilentielles  du  Kvii*  sièekf  en  an- 
dais,  Londres,  1790,  in-8°.  —  Brow5E  (Richard) ,  auteur  d'un 
Essai  sur  les  effets  du  chant ,  de  la  musique  et  de  la  danse  sur 
e corps  Aumotii,  en  anglais,  1729 ;  en  latin ,  à  Londres,  1735, 
ce  litre  :  Medicina  muftca.  ^  Browne  (Guillaume), 


igrégc  au  collège  de  la  Madeleine  à  Oxford,  mort  en  1678,  âgé 
le  ctnquanle  ans,  a  pubHé  le  catalogue  du  jardin  botani(^ue  de 
elle  vdie  :  Catalogus  korti  oxoniensis,  Oxford,  1658,  in-8°. 
-Bbowne  (Alexandre),  chirurgien  anglais,  a  voyagé  aux  Indes 
rientaies  vers  la  un  du  xviie  siècle.  Il  recueillit  beaucoup  de 
(an tes  de  ces  contrées,  et  les  envoya  à  Plakenct ,  qui  les  publia 
ins  ses  ouvrages.  Cesten  considération  du  service  (|u*il  a  rendu  à 

botanique  que  Linné  a  donné  le  nom  de  Brownia  à  un  genre 
t  plantes  de  la  famille  des  nerpruns,  composé  de  plusieurs  ar- 
iistes  du  cap  de  Bonne-Espérance,  remarquables  par  la  peti- 
!ssc  de  leurs  feuilles.  —  Browne  (  Samuel  ] ,  chirurgien 
iglais  établi  à  Madras  sur  la  Gn  du  xyii*"  siècle^  a  contribué 
jix  progrès  de  la  botanique  en  envoyant  des  herbiers  composés 
e  plantes  de  l'Inde  à  plusieurs  botanistes  d*Angleterre ,  et 
Dire  autres  à  Petiver,  qui  en  fit  connaître  un  grand  nombre 
lans  ses  ouvrages.  On  voit,  dans  les  Transactions  philosophi- 
fues,  un  catalogue  fort  nombreux  de  celles  qu'il  avait  dccou- 
rertes,  tome  xxii,  année  1700.  —Browne  (Jean),  chimiste 
le  Londres,  membre  de  la  société  royale,  mort  en  1755,  a 
wblié  quelques  oiémoires  dans  les  Transactions  philoso- 
fkiques, 

browne  (Goillâume-Georges),  né  à  Londres  en  juillet 
1768,  fit  ses  études  à  Oxford,  et  suivit  des  cours  de  mathéma- 
jques,  de  botanique,  de  minéralogie  et  de  chimie.  Il  s'occupa 
lussi  à  faire  réimprimer  des  livres  politiaues,  auxquels  il  ajoutait 
les  préfaces  et  des  notes.  Cest  ainsi  qu  il  donna  une  édition  du 
raité  de  Buchanan,  De  jure  regni  apud  Scotos,  La  lecture  des 
étalions  de  voyages  lui  inspira  le  désir  de  voyager  lui-même, 
^rli  de  Londres  vers  la  fin  de  1791,  il  débarqua  en  janvier 
79^  dans  le  port  d'Alexandrie.  Après  un  séjour  de  deux  mois 
ians  celle  ville,  il  se  dirigea  vers  loasis  de  Siouah,  pour  voir 
emplacement  du  temple  de  Jupiter-Ammon.  La  rencontre 
'*un  monument  très-antique  d'architecture  égyptienne  lui  fit 
apposer  qu'il  avait  trouvé  le  sanctuaire  qu'il  cherchait  ;  mais 

n  ose  l'affirmer.  Il  retourna  bientôt  à  Alexandrie,  où  un  mois 
e  repos  le  remit  à  peine  de  ses  fatigues.  Il  visita  ensuite  Ro- 
?tle,DamieUe,  les  lacs  de  Natron  à  l'ouest  du  Nil,  les  couvents 
es  Coptes,  et  entra  au  Caire  le  16  mai  1792.  Il  s'appliqua 
roc  ardeur,  comme  il  l'avait  fait  à  Alexandrie,  à  Tétude  de 
\  langue  arabe  et  des  mœurs  orientales.  Le  10  septembre,  il 
ernbarqua  sur  le  Nil  pour  se  diriger  vers  l'Abyssinie.  Arrêté  à 
ssouan  par  la  guerre  qui  régnait  dans  ce  pays,  il  redescendit 
t  fleuve  jusqu'à  Kené,  puis  traversa  le  désert  jusqu'à  Cosséir 
ir  la  mer  Rouge,  et  admira  sur  sa  route  les  carrières  qui  avaient 
»urni  aux  Egyptiens  les  matériaux  de  leurs  monuments.  De 
îiour  au  Caire,  il  visita  le  lac  Mœris  et  les  Pyramides,  et,  au 
rîntemps  de  l'année  suivante,  le  mont  Sinaï  et  Suez.  Il  se 
ti^it  à  une  caravane  du  Dar-Four,  traversa  les  déserts,  et 
rnva  à  Soueîni  ;  il  fut  desservi  par  un  de  ses  guides  du  Caire, 
ni  le  dénonça  au  gouverneur  comme  un  Franc,  un  infidèle, 
fant  de  mauvais  projets.  Browne  fut  envoyé  à  Cabbé,  la  ca- 
itale  de  ce  pays,  dans  laquelle  il  entra  le  7  août  1793. 11  essuya 
De  grave  maladie  dans  cette  ville,  d'où  on  ne  lui  permit  de  sortir 
ne  trois  ans  après.  On  l'avait  forcé  de  se  dessaisu*  à  vil  prix  de 
resque  tous  ses  effets.  Il  se  rendit  de  là  à  Siout  avec  une  cara- 
ine,  puis  au  Caire,  prit  ensuite  un  navire  qui  le  conduisit  à 
ifb,  d'où  il  partit  pour  Jérusalem  ;  il  reprit  la  mer  à  Saint- 
Ban  d*Acre,  dét>arqua  à  Séide,  parcoomt  le  Kesrouan  et  les 
lies  maritimes  de  la  Syrie,  traversa  le  Liban,  vint  à  Alep,  puis 
anchit  leTaurus,  prit  sa  route  parBosteo,  Kaisarieh,  Angola, 
H&it,  et  le  9  décembre  il  arriva  à  Constantinople.  Il  revint  par 
leniie  et  Hambourg  à  Londres  après  une  absence  de  sept  ans. 
t  y  publia  une  relation  de  ses  voyages,  et  dans  Tété  de  1800 

se  rendit  à  Trieste  par  l'Allemagne ,  s'y  embarqua  pour 


Athènes,  Smyrne  et  Constantinople,  d'où  il  alla  par  terre  à 
Anlioche,  et  ensuite  à  l'Ile  de  Chypre  et  en  Egypte.  Il  passa 
rbiver  de  1801  au  Caire,  partit  pour  Saloniqucen  Macédoine, 
visita  le  mont  Athos,  l'Albanie,  les  lies  Ioniennes  et  Venise, 
où  il  séjourna  plusieurs  mois.  En  1803,  il  fil  un  voyage  dans 
la  Sicile,  occupée  par  les  troupes  anglaises,  puis  un  autre  aux 
lies  de  Lipari,  et  retourna  en  Angleterre,  visita  l'Irlande  et 
travailla  à  mettre  en  ordre  ses  notes;  mais  voyant  qu'il  n'avait 
rien  de  nouveau  à  dire  des  pays  qu'il  avait  vus,  il  abandonna  ce 
travail.  Il  nourrissait  toujours  l'espoir  de  pénétrer  dans  le  cœur 
de  l'Asie  centrale,  et  il  se  mit  en  route  dans  l'été  de  1^12,  et 
revit  Constantinople  et  Smyrne.  Au  printemps  de  1813,  il 
quitta  cette  ville  et  traversa  TAnatolie  et  l'Arménie  jusqu'à 
Érzeroum  ;  le  l"*"  juin,  il  était  à  Tauris;  vers  la  fin  de  l'été,  il 
se  mit  en  route  vers  Tschéran.  Il  était  panenu  à  quarante 
lieues  de  cette  ville,  quand  il  fut  assassiné  par  des  brigands.  II 
était  d'une  simplicité  remarcjuahle.  En  général,  il  passe  pour 
fidèle  dans  sa  relation,  écrite  d'un  style  peu  soigné,  et  dans 
laquelle  il  présente  les  faits  d'une  manicre^eu  intéressante.  On 
a  ae  lui  :  Travfls  in  Àfriea,  Egypt  and  Syria  from  the  year 
1793  to  1798,  London,  1799,  in-4'',  avec  une  vue  du  temple 
d'Ammon  et  des  cartes  du  Dar-Four.  Ce  livre  a  été  traduit  en 
allemand,  en  hollandais  et  en  français,  quoiqu'il  ait  eu  peu  de 
succès.  La  traduction  française,  par  Casteran,  porte  ce  titre  : 
Nouveau  Voyage  dans  la  haute  et  basse  Egypte ,  la  Syrie^  U 
Dar-Four,  où  aucun  Européen  n'avait  pénétre,  etc.  Paris, 
1800,  2  vol.  in-8o,  avec  les  mêmes  planches  que  l'original. 

BROWirÉE,  s.  f.  [botan,),  genre  de  plantes  de  la  famille  des 
légumineuses. 

BROWNIKOWSKI  OU  BBONIEOWSKI  (Alexandbe),  ro- 
mancier allemand,  né  à  Dresde  en  1783,  était  fils  d'un  officier 
supérieur  saxon.  Il  entra  jeune  au  service  de  la  Prusse  dans  la 
garnison  d'Erfurt,  et  cultiva  la  poésie  avec  plusieurs  camaradi». 
Il  faisait  partie  de  la  garnison  de  Breslau  en  1806;  fait  prison- 
nier, il  rut  conduit  en  France.  Après  la  paix,  il  aima  mieux 
rester  à  Paris  que  de  retourner  en  Allemagne,  prit  du  service 
dans  la  grande  armée,  et  fut  attaché  à  l'état-major  du  maré- 
chal Victor,  et  se  trouva  ainsi  obligé  de  faire  la  guerre  contre 
les  puissances  du  Nord.  A  la  restauration'  ayant  obtenu  son 
congé,  il  se  rendit  à  Varsovie  et  y  obtint  un  grade  supérieur. 
Choqué  des  manières  du  grand-duc  Constantin  à  son  égard,  il 
prit  son  congé  et  revint  à  Dresde  cultiver  les  lettres.  Là,  après 
avoir  préluoe  par  des  contes  ou  nouvelles,  qu'il  insérait  oans 
les  journaux  allemands,  il  fit  succéder  un  roman  à  un  autre, 
avec  une  fécondité  étonnante.  Les  sujets  de  ceux  qui  ont  eu  le 
plus  de  succès  sont  tirés  de  l'histoire  et  des  mœurs  polonaises 
qu'il  connaissait  à  fond,  ce  qui  l'a  fait  surnommer  le  Walter 
Scott  de  la  Pologne.  En  général  ses  compositions  sont  d'un  style 
facile»  coulant,  mais  trop  verbeux.  Voici  la  liste  de  ses  ouvrages  : 
1»  Casimir  le  Grand  Piast,  nouvelle,  Dresde,  1825, 2  vol.  in-12; 
2"  Hippolyte  Boratynski,  ib.,  1825-28,  A  vol.,  traduit  libre- 
ment en  français  avec  ce  litre  :  la  Pologne  sous  le  règne  de 
Sigismond'Àuguste,  Paris,  1828,  3  vol.  in-12;  3«//i  Tour  des 
Rats,  ib.;  4«>  le  Château  sur  la  rivière  de  IFteprx,  ibid . , 2  vol.; 
5°  le  Cachot  français,  aventure  du  xvii'  siècle,  traduit  en 
français  par  Loève-Weimars  sous  le  litre  de  Claire  Hébert, 
histoire  du  temps  de  Louis  XIII,  Paris,  1828,  2  vol.  in-i3  ; 
6«  Olgierd  et  Olga ,  ou  la  Pologne  au  xi*  siècle,  Dresde,  1829, 

4  vol.  in-12,  traduit  aussi  en  français  par  le  raême^  Paris,  1830, 
sous  le  titre  de  le  Serf,  3  vol.  in-12.  Cette  séné  de  romans 
porte  le  titre  de  Collection  des  œuvres  de  Bronikowski;  7»  His- 
toire de  la  Pologne,  Dresde,  1827;  8°  Lui  et  Elle,  conte  dn 
temps  moderne,  Leipzig,  1827;  9«  Contes,  Leipzig,  1828, 
in-12;  10®  la  Pologne  au  xviî*  siècle,  ou  Jean  lliSobieslU 
et  sa  sœur,  Halberstadt,  1829-30,  5  vol.  in-12;  W  Béate, 
extraite  d'une  ancienne  chronique  sans  titre,  Leipzig^  1832, 

5  vol.  in-12;  i^"" Stanislas  Poniatowski,  épisode  du  xviii* 
siècle,  traduit  en  français  par  Ix>ève-Weimars,  Paris,  1830, 
in-12  ;  15*>  Almanach  pour  les  contes  et  nouvelles  ;  14°  les  Fem-' 
mes  Konierpolskie ,  Dresde,  1832-33,  3  vol.  in-12.  On  a 
encore  de  lui  :  Quelques  mots  d'un  Polonais  à  ses  compatriotes, 
1831.  Dans  les  derniers  temps,  il  s'était  établi  en  Prusse,  on  il 
mourut  au  commencement  de  1834. 

BROWNISME,  doctrine  médicale  de  Brown  (F.  les  mois 

iNCrTATION  et  iNClTABlLfrfe.  ) 

BBOWNISTE,  S.  m.  partisan  du  système,  de  la  doctrine  de 
Brown,  médecin  anglais. 

BEOWV-osNABRUfiBS (comm.),  toiles  écrues,  non  blanchies, 
faites  de  fil  fort,  de  chanvreetde  lin  dans  l'Irlande  et  l'Ecosse,  no- 
tanmentaox  environs  de  Dundee,  et  expédiées  pour  l'Amérique 


BROTE. 

tn  grande  partie»  sans  leur  dernier  apprêt.  Elles  sont  imitées 
des  toiles  de  Westphalie,  surtout  d'Osnabrûck,  d'où  dérive  leur 
dénomination.  Les  rouleaux  ont  cinquante  yards  de  long  et 
cpinze  seizièmes  de  large  ;  on  les  vend  au  yard.  Dans  I* Amé- 
rique du  Nord,  on  comprend  aussi  sous  ce  nom  les  toiles  écrues 
de  Weslplialie,  dites  toiles  d'Osnabrûck. 

BROWN-PAPERS  (comm.).  Les  Anglais  nomment  ainsi  une 
sorte  de  toile  de  Silésie  de  la  couleur  du  papier  qui  lui  sert 
d*en?eloppe.  Elle  contient  sept  quarts  en  largeur  et  quarante- 
deux  aunes  de  long.  On  Vcnvoie  aux  colonies  anglaises.  Elle 
vaut,  sur  place,  au  choix,  0  à  12  écusde  Prusse. 

BROWN-QUADRUPLES  (comm,).  Les  Anglais  et  les  Améri- 
cains distinguent  sous  ce  nom  une  sorte  de  toile  de  Silésie  non 
blanchie,  fortement  calandrée,  et  que  Ton  vend  par  caisses  de 
cinquante  pièces.  Elles  sont  d'un  fort  bon  débit  dans  les  deux 
Amériques. 

BROWNRiGou  BRONRIG  (Raoll),  théologien  anglais,  na- 
quit en  1592  à  Ipswich,  dans  le  comté  de  Suffolk ,  d'un  mar- 
chand de  cette  ville.  Il  fut  élevé  à  l'université  de  Cambridge,  et 
en  1628  reçu  docteur  à  Tuniversilé  d'Oxford;  il  fut  promu  suc- 
cessivement à  plusieurs  bénéfices  considérables ,  et  nommé  en 
1641  évéque  d'Exeter;  mais  dans  les  troubles  qui  éclatèrent 
bientôt  après,  il  se  trouva,  en  qualité  d'évéque ,  exposé  aux  vio- 
lences du  parti  parlementaire.  Sa  vie  fut  menacée  ;  et  dépouillé 
de  ses  revenus,  il  se  vit  sans  autre  ressource  pour  vivre  que  la 

générosité  d'un  ami ,  chez  lequel  il  se  retira.  Celte  détresse  n'a- 
attit  point  son  couraçe,  et  Ton  dit  qu'il  osa  conseiller  à  Crom- 
well  de  rétablir  Charles  II  sur  le  trône.  Il  fut  nommé  en  1658 
prédicateur  du  temple ,  avec  des  appointements  considérables 
et  mourut  en  1669.  On  n'a  de  lui  que  quarante  Sermons,  passa- 
bles pour  le  temps,  et  imprimés  après  sa  mort,  à  Londres,  1662- 
1664,  2  vol.  in-fol.  C'était  un  homme  de  beaucoup  d'esprit 
d'une  littérature  étendue  et  d'une  conduite  irréprochable* 
quoique  dans  ces  temps  de  parti  on  l'ait  accusé  de  n'avoir  pas 
montré  assez  de  zèle  pour  la  religion. 

BROWNRIGG  (ROBERT),  né  versl759  à  Rockingham.  d'une 
des  meilleures  familles  du  comté  de  Wicklaw,  entra  en  1775 
dans  le  quatrième  ré^ment  d'infanterie  en  qualité  d'enseiffne 

etaprèsavoirfaitpartiededifférentesexpéditionsdans la  Manche 
etâ  la  Jamaïque,  fut  nommé  en  1793  lieutenant-colonel  et  quar- 
jjer-maltre  général  en  Flandre,  où  il  concourut  aux  opérations  de 
I  armée  britannique  contre  la  France.  Le  duc  d'Yorck  le  nomma 
son  secrétaire  pour  la  partie  militaire  en  1795,  et  l'année  sui- 
vante lui  fit  donner  le  brevet  d'officier  supérieur.  Brownriiwr 
suivit  encore  ce  prince,  trois  ans  après,  en  Hollande,  et  continua 
jusquen  1803  son  service  de  secrétaire.  A  cette  époaue  il  fui 


2, — ;r  M"  "  «vvuuipa(5nrt  i  ciueunion  anglaise  contre  rEcIuse, 
Mi"  R^^^scn^a"  «egedeFlessinçueetaux  opérations  dans 

Ile  de  Zuyd-Beveland  De  retour  en  Angleterre ,  il  déposa  dans 
I  enauêle  qui  eut  lieu  devant  la  chambre  des  communes  à  pro- 
pos du  non-succès  de  cette  expédition,  et  déclara  que  ce  désaï»- 
pointemcnl  était  dû  surtout  aux  difficultés  de  la  navigation  a 

îf A?.^.^^^.?^:^^"^^  «l  >«s^»^  «le  ces  parages.  Quatre  ans  après 
(1813)  Il  obtint  sa  nominaUonau  poste  lucratif  de  gouverneur  de 
Leylan.  C  est  là  qu  il  mil  le  sceau  à  sa  répuUtion  par  la  conauéte 
du  royaume  de  Candie,  qui  acheva  d'assurer  à  l'Anirleterre  la 
possession  de  celle sUlionimportanle.  Lord  Bathurst  donna  lel 
plus  grands  éloges  à  sa  conduite,  qui  fut  récompensée  par  le  litre 

en  ÏS'l'l?'^'  ''  P''  ''.  perinission  quflui  fut  accordée 
en  1822  d  ajouter  a  ses  armoiries  la  couronne,  le  sceplre  el  la 
bannière  de  Candie.  Dès  1815  il  avait  été  créé  grand-croix  de 
1  ordre  du  Bain.  Il  ne  quitta  Ceyian  qu'en  1820,  et  vint  se  fixer 
k27avri?1833''''^''"™'^"^'''  """  il  mourut  à  Holston-House 
BROWN.siLESiA  (coiiiin.),  forte  toile  de  Silésie  de  six  ouarls 
de  large,  calandrce  pour  tout  apprêt.  La  pièce,  qui  est  desoixantP 
aunes  vaut  6  à  10  eVus  d'Allemagne.  Cet  article  rvenïCu! 
coup  dans  les  ports  de  l'Amérique  du  Nord. 

BROWN-STOt T ,  8.  m.  (écon.  dom.),  sorte  de  bière  qui  se  fa- 
brique  en  Angleterre.  ^ 

BBOYE  ou  BBAYE  (  A?oiiom.  ruit.),  machine  servant  à 
broyer  le  chanvre  pour  mieux  en  séparer  les  chènevotles.  C'est 
une  espèce  de  banc  fait  d'un  soliveau  de  cinq  à  six  pouces  d'é- 
qnarnssagc,  sur  sept  à  huit  pieds  de  longueur.  Il  est  monté  sur 
quatre  jambes  à  hauteur  d'appui.  Ce  soliveau  est  percé  dans 
toute  sa  lougueur  de  deux  grandes  mortaises  d'unpouce  de 

£?it;;i?îllir ''''"^" V""".^  ^"  épaisseur.  On  taille  en  œuteau 
les  trois  parties  que  les  deux  mortaises  ont  séparées.  Sur  cS^te 


(  476  )  BBr. 

{>ièoe  on  en  ajuste  une  autre  qui  est' assemblée  à  charma. 
e  banc  par  une  de  ses  extrémités;  l'autre  est  lermioéeMÎ * 
poignée  capable  d'être  saisie  par  la  main  du  broyeur  Crt?ni? 
qu'on  appelle  la  mâchoire  supérieure,  pmt  dàn^'taiu^ 
gueurdeux  languettes  taillées  en  couteau,  qoidoiTcnl«r 
dans  les  mortaises  de  la  mâchoire  inférieure. 

BBOTEMENT,  S.  m.  (F.  EROIEMENT). 

BBOTER,  V.  a.  (gramm.),  casser,  piler,  triturer  demain 
réduire  en  poudre  ou  en  pâte.  Broyer  du  poivre.-^  Bnmilt 
couleurs  pulvériser  des  substances  colorantes,  en  mènieiLi 
qu'on  les  mêle  avec  de  l'eau  ou  avec  de  l'huile.  —  FinrM 
et  familièrement ,  Broyer  du  noir ,  se  livrer  à  des  pemèo» 
bres,  mélancoliques.  —  Broyé  ,  ée  ,  participe. 

BROYER,  v.  a.  {lechnol.),  se  servir  de  la  broie. -In» 
ie  chanvre ,  le  lin,  le  briser  après  qu'il  a  été  rooé,  m 
les  deux  mâchoires  delà  broie,  pour  en  séparer  bdtt^ 
vottes. 

BROYEUR  [lechnol.) ,  ouvrier  gui  réduit  en  poudre  tzéfë 
les  couleurs  employées  pour  la  peinture.  Cette  opération  h  t 
fait  point  à  sec;  car,  outre  qu'il  serait  dangereux  de  m^k 
poussières  vénéneuses ,  on  dissiperait  en  pure  perte  une  pm 
partie  de  la  matière  colorante.  Il  faut  donc  placer  li  ntitnT 
a  broyer  sur  une  table  de  pierre  dure,  la  mouiller  avec  oie  or- 
laine  quantité  d'eau  gommée,  d*huile,  delail,  d'esteondrk^ 
rébenthine,  de  colléou  de  vernis  selon  l'usage  qu'on  enieotbr 
et  la  fouler  par  des  mouvements  circulaires  avecuoitstraiBer 
appelé  molette.  La  table  sur  laquelle  on  broie  est  ouëstawaî 
en  marbre  ou  en  porphyre.  I^  molette  se  compose  fine  fnrr 
de  la  même  nature,  et  présente  la  forme  d'un  tnaocbefraM 
aplati  par  l'un  de  ses  bouts  de  manière  à  offrir  anesoKxeiia 
large.  A  mesure  que  l'ouvrier  promène  cet  inslniiMnlsri) 
substance  colorante,  celle-ci  se  divise  et  s'étend;  ilon il b 
relève  el  la  ramène  au  moyen  d'un  couteau  à  lame  flexible,  p> 
il  recommence  à  broyer.  Cette  opération  tenuinéeyildispoKk 
couleur  par  petits  tas  ou  trocMsgues,  pour  la  faire  sécher  «iL 
conserver.  Il  est  entendu  que  chaque  fois  que  l'on  dim^è 
matière  à  broyer,  l'on  doit  nettoyer  soigneusement  la  tiue p 
la  molette;  il  est  même  bon  de  les  passer  au  sablon. 

BROYON  (  économ,  rust.  ),  piège  pour  les  bêles  puante;  * 
tend  ce  piège  sur  le  passage  des  blaireaux,  des  rcnanls,» 
fouines  et  autres  animaux  malfaisants.  Pour  cet  effiH,  oopliie 
çn  terre  deux  fourchons  de  bois;  on  place  entre  ces  (bjw 
un  bâton  de  traverse  ;  ce  bâton  porte  une  corde;  àrexlrwmi'» 
celle  cordeest  attachée  une  petite  clavette  ;  sur  un  booldeb* 
vetle  passe  un  autre  bâton  de  traverse;  l'autre  bout  de  Uclif* 
est  légèrement  arrélé  i>ar  un  petit  obstacle  ;  cet  obslade  ib 
en  terre ,  el  il  est  planté  à  quelque  distance  des  fourchow^Or- 
attaché  l'appât  au  bout  de  la  clavette  qui  passe  soui  Voroj* 
on  passe  sur  le  bâton  de  traverse  d^ux  longs  bouts  de p«wf 
le  bâton  de  traverse  lient  élevés  ;  ces  bouts  de  perche  son!  Af* 
gés  sur  le  milieu  d'un  gros  poids.  On  ferme  bien  ledcnsl*  ' 
pièce,  en  sorte  que  lanima(  ne  pouvant  entrer  qMp*f  ^ 
côtes,  il  se  trouve  nécessairement  sous  les  bouts  de  perche  i" 
peut  mordre  à  l'appât  sans  arracher  l'obstacle;  *'obsla*^*52^ 
être  déplacé  que  le  bout  delà  clavette  qui  y  touchait  nés  «W 
ce  bout  ne  peut  s'échapper  que  le  bâton  de  traverse  ne  w- 
le  bâton  de  traverse  ne  peut  tomber  que  le  poids  ne  toto»" 
les  perches  sous  lesquelles  l'animal  se  trouvera  pris.  Sjoo"' 
se  servir  du  même  piété  pour  empêcher  les  animaux  dej»*" 
par  des  ouvertures,  il  faut  faire  le  bout  de  laclaTetle  qw  P* 
sous  l'obstacle  tel  que  l'animal  ne  puisse  passer  sans  k 
placer.  .  . 

BROYOlir  (imprim.).  C'est  une  pièce  de  bois  fournc  ^ 
de  trois  â  quatre  pouces  sur  neuf  à  dix  de  Hrconfcrfflff.'J 
par  le  bout ,  surmontée  d'un  manche  rond  de  9"?J^«*^ 
pouces  de  long,  pris  dans  le  même  morceau  de  ^wj'  ^ 
remuer  l'encre  pour  l'empêcher  de  sécher  ou  de  ^^.^^'"t 
et  à  en  étendre  quelques  parties  sur  le  bord  de  Teocner,  a^^ 
quand  l'imprimeur  prend  de  l'encre ,  elle  suit  préparée  * 
tribuer  facilement  sur  les  balles. 

BROYON,  s.  m.  en  term.  de  maçon,  se  dit  ^'^!^^\ 
pilon  de  bois  qui  sert  à  broyer  ensemble  la  chaux,  i*^^  ^ 
gravier,  pour  en  former  le  béton.  —  Bboyon ,  '*  rr^ 
chasse,  signiGe  piège  pour  prendre  les  renards,  kiwao' 
BROZZO  (o^ar.),ville  piémontaise  faisantpirliedelai»^ 
'Ivrée,  située  dans  la  vallée  de  même  nom,  *'**'**{*^j» 
de  fer  el  renfermant  on  grand  nombre  de  ww* 


d 

mines 

neaux. 


BRU  (juHspr.),  8.  f.  la  femme  du  lits  par  rapport  w^ 


BsvAinr. 


(477) 


BRUCE. 


l  la  mère  de  œ  fils.  On  la  nomme  plus  ordinairement  belie^flllê. 
Elle  a  épousé  mon  fiU,  c*eit  ma  bru. 

BBU  lbotan.)f  s.  m.  sorte  de  raisin  qui  crott  en  France,  daps 
le  département  de  la  Gorrèze. 

BBU,  BBIU  {vieux  HMt),  un  ruisseaa,  le  courant  de  Tean,  une 
source,  une  fontaine. 

BBU,  BBBUiL,  pré  appartenant  à  un  seigneur,  et  que  les 
habitants  sont  obligés  de  laucber(r.  Broillot). 

BBU,  la  sauce  d'un  ragoût,  du  bouillon  (F.  Bbuées). 

BBU  (Moïse-Vincent),  peintre  espagnol,  né  à  Valence  en 
16S2.  A  l'âge  de  quinze  ans,  il  entra  dans  Técole  de  Juan  Gone- 
hilJos,  peintre  liabile,  et  surpassa  bientôt  tous  ses  camarades. 
Lorsqu'on  voulut  décorer  de  tableaux  l'église  de  Saint-Jean  del 
Mercado  de  Valence,  Bru,  malgré  sa  jeunesse,  fut  choisi  pour 
en  exécuter  trois.  Il  peignit  le  Passage  du  Jourdain,  Saint 
François  d$  Paule,  et  tous  les  Saints,  c'est-à-dire  la  réunion 
dans  le  même  tableau  d'un  erand  nombre  de  saints,  Palomino 
Velasco,  qui  a  fourni  ces  détails,  dit  que  <x  ces  ouvrages  an- 
OfMicent  la  main  d'un  gran>j  maître  et  une  grande  force  de  gé- 
ûe.  D  Ces  éloges  donnent  lieu  de  regretter  la  fin  prématurée 
l'un  artiste  qui  débutait  si  bien.  Bru  mourut  à  Valence  en 
705y  n'ayant  encore  que  vingt  et  un  ans. 

BSUAND  (Pierre^Fbançois),  médecin,  né  à  Besançon  en 
716,  mort  en  cette  ville  en  1786,  s'était  acquis  une  rcuutation 
léritée  dans  la  pratique  de  son  art.  Le  roi  de  Prusse,  Frédéric, 
engagea  à  passer  dans  ses  Etats;  mais  il  ne  fut  |ias  touché  des 
romesses  du  monarque,  et  il  préféra  aux  emplois  brillants 
a' on  lui  ofi'rait  une  vie  obscure  et  tranquille,  qu'il  consacra 
citièrement  à  ses  concitoyens  et  au  soulagement  des  pauvres, 
^n  a  de  ce  médecin  :  i^  Moyens  de  rappeler  les  noués  à  la 
t>,  Besançon,  1765,  in-8";  2^  Mémoires  sur  les  maladies  eon^ 
tgieuses  et  épidémiques  des  bêles  à  cornes,  Besançon,  1766, 

vol.  in-12.  tet  ouvrage  avait  emporte  le  prix  de  l'académie 
e  cette  ville  en  1763,  et  il  a  été  réimprimé,  avec  des  additions, 
ous  le  titre  de  Traité  des  maladies  épizootiques  et  contagieuses 
Us  bestiaux  et  des  animaux  les  plus  utiles  à  l'homme,  Besan- 
con, 1782,  2  vol.  in-12.  Bruand  était  membre  des  facultés  de 
médecine  de  Paris  et  de  Montai  lier,  et  on  trouve  plusieurs 
Dbservations  importantes  de  lui  dans  les  mémoires  de  ces  so- 
riétés. 

BBU  AND  ou  BBUAN ,  natif  de  Nancy  et  curé  de  Mousson  au 
ïV!*^  siècle,  a  donné  :  Bref  Discours  (en  vers)  de  la  très-noble, 
réS'Ulustre  et  très-ancienne  maison  de  Lorraine,  Lyon,  1591, 
n-8",  poème  que  Ghevrier  qualifie  de  mauvais. 

BmuAin>(ANNE-JosBPH),archéo]ogue,néàBesanconenl787, 
ut  d'abord  soldat,  puis  avocat  et  sous-préfet  de  plusieurs dépar- 
6fn«nts,  et  mourut  à  Bellej  en  1820.  il  a  laisse  un  assez  grand 
tombre  d'ouvrages,  parmi  lesquels  on  distingue  :  Annuaires 
'€  ia  préfecture  du  Jura  pour  les  années  1813  et  1814,  in-S*", 
kecuf.  Ces  deux  volumes,  pleins  de  recherches  curieuses  sur  les 
Dtiquités  du  département,  sont  excessivement  rares  ;  2^  Mé- 
inges  littéraires,  Toulouse,  1815,  dont  il  n'existe  que  26 
Lemplaires  ;  3^  Essais  sur  les  effets  de  la  musique  chex  les 
mciem  et  chez  les  modernes^  Tours,  1815,  in-8^;  4°  Expo^ 
f  motif  $  qui  on$  engagé  en  1818  S.  if.  C.  Ferdinand  VU  à 
*  rendre  à  JEfayonne,  Paris,  1816,  in-8",  traduit  de  l'espagnol 
£8coIqiiilz«  On  a  de  Bruand  plusieurs  articles  de  la  Biogra^ 
ïie  des  hommes  vivants,  Lobt. 

KBUAHT  (emberiza)  {hist.  nat.),  oiseau  du  genre  des  passe- 
•aux.  C'est  dans  ce  genre  que  se  trouve  l'ortolan,  si  connu  des 
KUtneta.  Les  bruants  ont  pour  caractères,  un  bec  court,  fort, 
«liqoe,  pdntu,  des  narines  placées  à  la  t>ase  du  bec,  couvertes 
I  partie  par  les  plumes  du  front.  Les  espèces  de  ce  groupe  sont 
néralement  petites  et  très-nombreuses  ;  elles  quittent  pendant 
liver  les  régions  septentrionales  et  s'approchent  des  pays  mé- 
lionanx.  Leur  nourriture  consiste  en  graines,  baies  et  msectes. 
»  oiseaux  sont  recherchés,  comme  un  petit  gibier  ;  on  en 
stingae  quelgues  espèces  principales  :  le  Bruant  jaune  {E, 
irinêUd),  qui  se  trouve  par  toute  l'Europe,  en  France  le  long 
s  baies,  des  taillis  et  sur  la  lisière  des  bois  ;  ses  œufs  sont  au 
mabre  de  quatre  et  déposés  dans  un  nid  placé  à  terre  dans  une 
nflle  d'heroes  ;  le  B.  zizi  ou  des  haies  (E,  eirelus),  il  a  la 
•rge  noire  et  les  côtés  de  la  tète  jaunes  ;  le  Proger  (E.  tniUnria). 
*tte  espèce,  la  plus  grande  de  toutes,  arrive  au  printemps,  s'éta- 
it dans  les  prairies  et  les  champs  où  elle  se  niche,  et  ne  part 
l'en  automne.  On  le  nomme  oiseau  béte  et  B,  fou,  parce  qu'il 


même  temps  que  les  cailles  et  les  hirondelles  ;  elle  habite  les 
vignes,  les  blés  et  les  champs,  et  fait  son  nid  à  terre  comme  les 
alouettes,  et  quelquefois  sur  des  ceps  de  vigne.  On  fait  ilans  le 
Midi  un  très-grand  commerce  de  ces  petits  oiseaux  ;  les  habi- 
tants et  les  oiseleurs  les  engraissent,  soit  en  les  enfermant  dans 
une  chambre  obscure  ou  seulement  éclairée  par  une  lanterne, 
et  au  milieu  de  laquelle  on  répand  une  grande  quantité  d'avoine 
ou  de«  millet,  soit  en  les  enfermant  dans  une  cage  couverte  de 
serge,  à  l'exception  de  Taugel,  qui  est  éclairé.  — Nous  citerons 
encore  le  B.  crocotes  (E,  melanocephala),  des  contrées  méri- 
dionales et  orientales  de  l'Europe;  le  B.  de  roseau  {E,  schwni" 
eulut),  qui  habite  l'Italie,  la  Suède  et  la  Russie  ;  le  B,  mytilène 
{E.  lesbia)  \  \t  B/à  couronne  lactée  [E.  pithyornus),  qui  se 
trouve  dans  les  contrées  orientales,  en  Sibérie,  en  Russie,  en 
Turquie;  le  B.  commandeur  [E.  gubernalrix),  de  Buénos- 
Ayres;  \e  B.  à  gorge  noire  {E.  melanodera)  des  Hcs  Malouines  ; 
le  B.  de  neige  {E.  nivalis),  (lu  cercle  arctique,  et  le  B.  montain 
(E.  calcarata),  des  régions  boréales.  A.  B.  DE  B. 

BRIJANTIN,  s.  m.  (hist,  nal.),  espèce  de  troupiale,  oiseau  du 
genre  des  loriofs. 

BRUBRU  {hist.  naL),  nom  qu'on  a  donné  à  une  pie-grièche 
d'Antique,  d'après  son  cri. 

BRCJC,  s.  m.  (botan,),  sorte  de  bruyère  à  balai. 

BRUCCIOLI  (F.  BkUCIOLI). 

BRUCE  (Robert),  comte  d'Anaiidale  en  Ecosse,  et  de  Gle- 
veland  en  Anglclerre  ,  se  porta  pour  compétiteur  de  Jean 
Bailteul ,  lorsqu'en  1285  le  trône  d'Ecosse  devint  vacant  par 
la  mort  d'Alexandre  III  et  de  Marguerite  do  Norwége.  Bailleul 
l'emporta,  mais  son  élection  déplaisait  à  Bruce  et  aux  chefs 
écossais;  cependant  ils  se  soumirent  temporairement,  n'étant 
pas  préparés  à  résister  ouvertement  et  au  nouveau  roi  d'Ecosse 
et  au  roi  d'Angleterre  dont  celui-ci  relevait.  Bruce,  qui  n'avait 
pas  plus  reconnu  la  nomination  du  roi  élu  que  la  suprématie 
du  roi  électeur  travailla  sur-le-champ  à  grossir  le  nombre  des 
mécontents.  On  en  vint  bientôt  aux  armes.  Bailleul  voulait  se- 
couer le  joug  d'Edouard,  roi  d'Angleterre  ;  Bruce  ne  voulait  que 
renverser  son  rival.  Malgré  ce  conflit,  Edouard  essuya  les  pre- 
miers revers.  En  cette  occurrence,  il  divisa  ses  ennemis  afin  de 
les  affaiblir,  et  offrit  la  couronne  d'Ecosse  à  Bruce,  sans  autre 
condition  que  de  l'aider  à  punir  Bailleul.  Ainsi  aidé,  Edouard 
s'ouvrit  l'Ecosse  par  la  conquête  de  Berwick,  écrasa  son  vassal  à 
la  bataille  de  Dumbar,  et  l'envoya  prisonnier  dans  la  Tour  de 
Londres.  Bruce  réclama  le  prix  de  ses  services  ;  mais  Edouard 
répondit  :  «  Croyez-vous  que  je  n'aie  autre  chose  à  faire  que 
de  vous  conquérir  un  royaume  ?»  A  celle  réponse  déloyale, 
Bruce  quitta  les  drapeaux  du  roi  d'Angleterre;  mais  bientôt  il 

Jr  fut  ramené  par  des  motifs  aussi  peu  loyaux  que  ceux  qui 
'avaient  fait  agir  jusque-là.  L'Ecosse  gémissait  de  se  voir  asser- 
vie sous  Edouard;  pas  un  grand'ne  tentait  de  la  délivrer.  Un 
homme  du  peuple,  aussi  pauvre  que  brave,  doué  par  la  nature 
des  plus  heureuses  qualités,  et  réunissant  à  une  force  athlétique 
et  à  une  adresse  extraordinaire  dans  le  maniement  des  armes 
une  constance  à  toute  épreuve  et  l'horreur  du  nom  anglais, 
William  Wallaceenân,  trouva  moyen  de  se  former  une  armée 
avec  laquelle  il  détruisit  celle  des  Anglais,  tua  le  vice-roi 


la  reconnaissance  des  peuples  régent  du  royaume.  Cette  élé- 
vation provoqua  l'envie  des  nobles.  Ils  accusèrent  Wallacc 
d'aspirer  au  trône  ;  et,  préférant  de  perdre  l'Ecosse  que  de  la 
voir  sauver  par  un  homme  obscur,  ils  rentrèrent  dans  les  ranp 
de  l'armée  anglaise  pour  combattre  le  résent.  Bruce  était  du 
nombre.  Wallace,  ne  pouvant  résister  à  la  fois  et  aux  forces 
de  son  ennemi  et  aux  factions  des  grands,  perdit  contre 
Edouard  ^'  la  terrible  baUille  de  Païkirk  (22  juillet  1298  . 
Après  d'héroïques  efforts,  il  fut  enfin  contraint  d'abdiquer  la 
régence  dont  Cumyn,  un  des  nobles  révoltés,  fut  revêtu,  Bru^^c 
n'ayant  pas  osé  l'accepter,  et  étant  mort  à  peu  de  temps  de  }h, 
laissant  un  fils  qui  devait  bientôt  mériter  et  obtenir  la  couronne 
d'Ecosse. 

BBr€E  (Robert),  fils  du  précédent,  d'abord  comte  de  Carrick . 
puis  roi  d'Ecosse,  sous  le  nom  de  Robert  P\  consomma  l'indé- 

Cmdance  des  Ecossais,  ce  que  n'avait  pu  faire  Théroïque  Wal- 
ce,  à  cause  de  sa  basse  naissance,  tant  les  hommes  tenaient 
aux  préjugés  de  noblesse.  A  partir  de  la  bataille  de  Falkirk,  il 
y  avait  eu  pendant  sept  anné<^,  entre  l'Ecosse  et  l'Angleterre, 
«fie  dans  tous  les  pièges. — V ortolan  {E.  hor'tulina),  célSbre  1  une  alternative  continuelle  de  soumissions  forcées  et  d'insurree- 
r  la  délicatesse  de  sa  chair,  est  répandu  dans  le  midi  de  I  tions  renaissantes,  de  ferres  et  de  trêves,  de  succès  variés,  où 
Sarope.  Cette  espèce  arrive  par  petites  troupes,  presque  en  >  la  fortune  avait  favorisé  tantôt  les  atUques  de  l'ambition  et 


BRUCE. 


(m) 


UiUCB. 


Untùi  la  résistance  du  patriotisme.  Edouard,  jugeant  utile  à  sa 
politique  de  s^entourer  des  seigneurs  écossais,  les  avait  attirés  à 
sa  cour.  Parmi  ceux-ci  se  Irouvaieut  Robert  Bruce  et  Jean 
Gumyn.  Tous  deux  repassaient  incessamment  dans  leur  mé- 
bloire  les  droits  qu'ils  se  croyaient  au  trùne  d* Ecosse.  Edouard 
les  berçait,  chacun  à  part,  de  cet  espoir,  sans  avoir  au  fond  Tin- 
teation  d'y  satisfaire.  Honteux  et  outrés  de  se  voir  aitisi  joués, 
les  deux  rivaux  signèrent  entre  eux  un  traité  portant  qu'ils 
travailleraient  de  concerta  soulever  TEcosse  ;  que  Bruce  en  serait 
édu  roi  ;  que  ses  comtés  et  ses  terres  passeraient  à  Cumyn,  qui, 
sous  le  titre  de  lieutenant  général,  serait  la  seconde  personne 
après  le  souverain;  qu'enÛn  un  des  deux  resterait  en  Ecosse 
pour  préparer  les  voies  à  cette  révolution,  et  que  l'autre  suivrait 
partout  Edouard  pour  endormir  sa  vigilance.  Oumyn  était  resté, 
et  il  devint  trattre.  Il  révéla  tout  à  Edouard  ;  mais  Bruce,  sans 
perdre  de  temps,  courut  avec  la  rapidité  de  Téclair  assembler 
ses  amis  à  Mabane,  poignarder  Cumyn  à  Dumfries,  et  se  faire 
couronner  roi  à  Scône.  De  ce  jouf,  l'Ecosse  fut  délivrée  du  joug 
étranger,  quelque  vicissitude  que  dût  encore  subir  la  destinée 
de  son  libérateur.  En  effet,  plusieurs  fois  Bruce  dut  renoncer 
à  tenir  ouvertement  la  campagne  et  congédia  lui-même  son  ar- 
mée ;  puis,  mettant  habilement  à  profit  la  moindre  circonstance 
favorable  à  son  but,  on  le  vit  reparaître,  se  remettre  en  marche 
et  écraser  ses  ennemis  à  la  terrible  bataille  de  Bannockborn 
(24  juin  1514).  Cest  là  qu'à  la  tête  de  30,000  Ecossais,  Robert 
feuce  tailla  eo  pièces  une  armée  anglaise  de  100,000  hommes. 
De  tout  temps  la  victoire  trancha  le  nœud  gordien  de  la  poli- 
tique :  celle  de  Bruce  assura  dans  sa  famille  le  trône  héréditaire 
d'Ecosse.  Restait  à  consolider  celte  conquête  par  la  diplomatie 
et  par  une  sage  administration.  -^L'anarchie  des  guerres  avait 
confondu  les  propriétés;  les  grands  en  avaient  usurpé  beaucoup 
et  sur  la  couronne  et  sur  les  communes;  le  roi  voulut  que  tous 
produisissent  le  titre  en  vertu  duquel  ils  possédaient.  Une  bande 
de  confédérés  l'environna  un  jour,  et  tous ,  tirant  leurs  épées, 
s'écrièrent  :  a  Voilà  nos  titres  de  propriété.  0  Jugeant  qu'une 
telle  insolence  ne  pouvait  rester  inipunie,  les  factieux  conçurent 
le  dessein  de  livrer  de  nouveau  l'Ecosse  au  monarque  anglais; 
mais  leur  projet  échoua.  Muni  des  preuves  de  leur  trahison, 
Bruce  assembla  un  parlement,  surnommé  le  Parleminl  Noir^ 
qui  les  frappa  de  mort.  Cependant  des  bandes  d'aventuriers  à 
la  solde  de  la  cour  d'Angleterre  continuaient  à  désoler  l'Ecosse  ; 
en  1323,  une  dernière  victoire  remportée  sur  eux  en  purgea 
TEcosse.  Le  roi  Edouard  finit  par  renoncer  à  tout  acte  d'hosti- 
lité, et  Bruce  put  se  livrer  sans  distraction  au  soin  de  consolider 
pour  sa  patrie  tous  les  bienfaits  qu'il  lui  avait  été  donné  de  ré- 
pandre sur  elle.  Edouard  IIF,  âgé  seulement  de  quinxe  ans, 
venait  de  monter  sur  le  trône  d'Angleterre  :  Robert  ju^ea  cette 
occasion  favorable  pour  consacrer  diplomatiquement  l'indépen- 
dance absolue  de  1  Ecosse  ;  ce  qui  eut  lieu  en  effet  en  1339, 
par  suite  d'un  traité  que  signa  Edouard  II!,  et  dans  lequel  celui- 
ci  désavouaitles  prétentions  de  ses  prédécesseurs,  et  donnait  la 
Srincesse  Jeanne,  sa  scBur,  en  mariage  au  prince  David,  fils 
u  roi  Robert.  La  même  année  (9  juillet  1329),  Robert  F'  finit 
doucement  sa  glorieuse  vie,  après  avoir  régné  vinft-quatre  ans, 
et  laissant  un  nom  à  jamais  consacré  par  les  bénédictions  de  son 
pays  et  l'admiration  aes  étrangers. 

BRUCE  (David),  fils  de  Robert  P%  fut  proclamé  roi  d'Ecosse 
aussitôt  après  la  mort  de  son  père,  en  1329.  Ce  prince  régna  au 
milieu  des  tribulations.  L'invasion  de  son  royaume,  la  perfidie 
de  son  beau-frère,  le  roi  d'Angleterre,  le  forcèrent  à  se  réfugier 
en  France,  où  le  conduisit  une  escorte  fidèle.  Après  dix  ans  de 
vicissitudes  entre  les  factions  qui  déchiraient  l'Elcosse,  les  Bru- 
cienif  qui  avaient  toujours  eu  en  leur  possession  plusieurs  places 
fortes,  et  à  leur  tète  un  récent  titulaire,  représentant  leur  roi 
exilé,  trouvèrent  moyen  d  entrer  en  campagne,  conduits  par 
les  Murray ,  les  Douglas  et  surtout  par  Robert  Stuart.  Ils 
furent  vainqueurs  à  Panmure,  à  Perth,  à  Striveling,  à  Edim- 
bourg. David  revint  en  1542,  après  avoir  conclu  un  traité  offen- 
sif et  défensif  avec  Philippe  de  Valois.  Jeune,  sensible,  transporté 
de  reconnaissance  à  la  vue  de  ses  fidèles  sujets,  et  de  colère  à 
Taspect  de  leur  pays  ravagé,  il  usa  du  triste  droit  de  représailles, 
fonditsur  l'Angleterre,  dévasta  toutleNorlhumberland,  prit  d'as- 
saut et  réduisit  en  cendres  la  ville  de  Durham,  entra  dans  le  pays 
de  Galles,  et  mit  le  siège  devant  le  fameux  château  de  Salisbury. 
La  résistance  de  ce  château  donna  le  temps  au  roi  Edouard  d'ar- 
river avec  des  forces  supérieures  à  celles  des  Eco^s  ;  et  ceux-ci, 
obligés  de  lever  le  siège,  allèrent  se  retrancher  dans  leurs  fo- 
rêts de  Gcdéours.  Edouard  ne  pouvant  les  y  forcer,  conclut  avec 
David  une  trêve  de  deux  ans,  qui  fut  prolongée  jusqu'à  cinq. 
A  cette  époaue  (  1347  j,  Edouard  ayant  mis  le  siège  devant  1 
Calaisi  le  roi  de  France  écrivit  au  roi  d'Ecosse  pour  lui  rappeler  | 


le  lien  qui  les  unissait,  et  lui  demanda  une  àiersioa.  Dw 
rentra  aussitôt  dans  les  provinces  anglaises.  La  reine  d'AMjfr 
terre  vint  à  sa  rencontre  avec  de  vieilles  milices.  IlluinX 
la  bataille;  elle  fut  acceptée.  Six  heures  apr^,  Darjdfttf^ 
prisonnier,  et  à  peu  de  temps  de  là,  conduit  à  la  Tour  de  Lu. 
ares,  oà  il  demeura  enfermé  pendant  dix  ans.  CependM  b 
larmes  et  les  prières  de  Jeanne  ,  épouse  de  David  h  i^ 
d'Edouard,  déterminèrent  celui-ci  à  délivrer  son  be»4nt.l 
l'envoya  régner  en  Ecosse,  moyennant  TobligatioB  deUM 
1 00,000  marcs  pour  sa  rançon,  de  reconualtre  sa  suaeniiî 
d'observer  une  trêve  de  neuf  ans,  et  de  livrer  vingt  otageti  1 
lecture  de  ces  condi lions,  les  noblesécossais  asseninles^réHàa 
des  dents,  dit  Lesly.  Il  n'y  eut  de  ratifié  que  )a  trêve,  qui  «^ 
longea,  et  la  rançon,  qui  ne  fut  pas  même  payée.  Sur(M«K 
faites,  David  devint  veuf.  Il  s'allia  étroitement  avec  ClnriiY, 
roi  de  France,  épousa  la  fille  d'un  des  chevaliers  (joiitarctii 
plus  contribué  à  lui  conserver  son  royaume,  s'appliquipr^ 
treize  ans  à  faire  oublier  à  ses  sujets  les  maux  oe  la  gtimc,i 
mourut  en  1370,  laissant  sa  couronne  à  Robert  SUiart,« 
neveu,  qui,  plus  qu'aucun  autre,  la  lui  avait  cooserrée. 

BRUCE  (EDOUARD),  frère  de  Robert  V,  roi  d'Eoose,  &ii 
un  moment  bouleverser  sa  patrie,  par  sa  prétention  i  p»t^ 
le  gouvernement  avec  son  frère.  IJn  événement  inpreii  « 
tout  concilier.  Les  Irlandais,  frappés  des  hauts  faits  do  ha, 
et  de  plus  impatients  de  secouer  le  joug  Mnffùs,  ammt 
une  ambassade  à  Robert  Bruce  pour  le  supplierderpfiKrs 
eux.  Celui-ci  se  sentit  soulagé  de  pouvoir  proposer eedro» 
ronne  à  Edouard,  qui,  en  effet,  équipa  bientôt  mltlitét 
3#0  faétiments  et  alla  descendre  près  de  Carrick-Fa;«,dMlb 
nord  de  l'Irlande,  avec  une  armée  de  6,000  Ecossais î^rii 
se  joignit  aussitôt  toute  une  armée  de  natiDs  Irtaodaii  A«  m 
de  mai  1315,  Edouard  fut  proclamé  roi,  et  tous  les  gno4$IV 
lande  reconnurent  sa  suzeraineté,  en  même  temps  qttln-ate 
reconnut  leurs  dynasties.  Il  fut  solennellement  cotromiéilb 
dalk,  comme  souverain  de  toute  l'Ile.  Pendant  trois  are  Ni 
siège  de  son  gouvernement  établi  en  Ultonie  ;  mais  Dubisai 
toujours  an  pouvoir  des  Anglais.  Une  disette  vint  i  afliftrfV 
lande;  la  cour  d'Angleterre  travailla  à  en  augmenter rfefw 
Robert  Bruce  vint  au  secours  de  son  frère;  mais  la  tenk» 
traignit  bientôt  à  rebrousser  chemin.  Edouard  sortit  de  Hlka 
comme  un  lion  affamé,  et,  dévastant  tout,  s'avança  iw^'« 
portes  de  Dublin  dont  les  Anglais  brûlèrent  les  mm 
Edouard  se  jeta  sur  leurs  possessions  du  midi,  et  ratagwrti* 
augmenta  encore  par  là  le  fléau  qui  désolait  flrlaôdf.  I* 
sur  la  nouvelle  d'un  armement  anglais  débarquée  \catéi 
il  se  retira  de  nouveau  dans  TUltonie,  où,  avec  une  cotf» 
sauvage  il  endura  des  maux  effroyables.  Oïwnd  cessa  II  ù» 
les  troupes  d'Edouard  se  réduisaient  à  3,000  bonHDe,d«* 
des  Anglais  à  1,500,  après  un  échec  terrible  q»****  "JJJ 
d'eswryer  dans  le  Thomond.  Le  prince  écossais  voahit  f** 
cider  la  querelle.  Mais  au  lieu  d'attendre  Brodeinawl  In"" 
de  son  frère,  il  livra  ta  bataille  anx  Anglais,  aloft  coa^* 
par  le  chevalier  Jean  Birmingham,  capitaine  wm  W*f 
brave  soldat.  La  victoire  se  balançait,  lorsqa'w '*•'* 
anglais ,  nommé  Maupas ,  d'une  bravoure  aussi  ait*"* 
que  celle  d'Edouard  Bruce,  l'aperçut  dans  la  mêlée,  rt»^ 
un  passage  jusqu'à  '"■  ^  ""^  ""*  i.^^i«n«  i-u*.  hi  • 
champions  périrent 

perdait  qu'un  soldat, ^  ,      .,  ^ 

Ceux-ci  prirent  donc  la  fuite  en  poussant  des  cris  dedéj 
et  l'on  en  massacra  plus  des  deux  tiers.  On  trouva  wf  '^■^ 
de  bataille  les  corps  de  Bruce  et  de  Maupas  décbiR$r«" 
l'autre.  ^ 

BBUCE  (  Pierre-Henri  ) ,  oflBcicr  du  génie,  aw*  "^ 
écossaise  qui ,  du  temps  de  Cromwell ,  était  passée  au  afji 
rélecleur  de  Brandebourg,  naquit  en  Westpbalie  eo  ** 
servit  en  Flandre  sous  le  prince  Eugène  en  17<^.I***C 
au  service  de  Russie  en  1711  avec  le  grade  de  <*pl***'f- 
à  l'affaire  de  Pruth  et  à  l'expédition  contre  la  f^fjZ 
après  avoir  rempli  quelques  missions  diplomatiques*  CjJ*^ 
tinople.  En  1724  il  quitta  le  senice  de  Russie,  «»J2, 
Ecosse.  En  1740  il  fut  envoyé  eu  Amérique  pour  «^ 
augmenter  les  fortifications  de  toutes  les  places  de  ga"*^ 
colonies  anglaises,  et,  de  retour  en  Ecosse,  il  y  "^U"***^ 
Il  a  laissé  une  relation  de  ses  voyages  qui  futpubbR  Mf? 
après  sa  mort,  sous  ce  titre  :  Memoiri  of  P.-li.  ^'^'ÎJJi 
ing  an  aeeounl  of  his  travelt  in  Germa$^ ,  BuiM,  T^^ 
Turkey ,  the  New-Indiu,  Londres,  n«a ,  çia^iH'  "^ 
trouve  des  détails  curieux ,  surtout  relatifew»  » 
Pierre  le  Grand.  Ce  voyage  a  été  traduit  en  al»««»«?»ÎS 
1784,  grand  in-S».  -^BaucB  (Guilla«iDe)  avait |vK*r 


BftirCB. 


(479) 


BBUCK. 


■H»  aimtrafiDt  une  relalîou  de  la  Tartane  :  QuUMmi 
m$êH  viûrium  de  Tartaria,  Cologne,  1595;  Francfort, 
MM,  io-8«.  -~  BftCCE  (  Edouard  )  a  été  Féditeur  de  la  belle 
tUeclkm  des  poêles  lalins  qui  ont  écrit  sur  la  chasse ,  publiée 
Qs  œ  titre  :  Poeim  lalini  rei  venaticœ  seripioreê  et  bueolki 
Uiqm,  videiicet  Gratii  Fali$ei,atquê  Anr,  Olymp.  Neme- 
mmi  Cpugetieon,  HaUeulicony  et  de  Aucufrio  ,  cum  noUê 
4êgrû  Cûêp.  BartMi,  Jani  VUUi,  Th,  Johnson ,  Eé,  Bru- 
^,elc.^  Leyde,  1738,  in-4^  C'est  par  erreur  çiu'on  attribue 
tlle  édition  à  Ger.  Rempfer,  qui  n'y  a  fourni  que  quelques 
Mes  sur  les  trois  premières  cglogues  die  Calpurnius  :  Bruce  fut 
Uiteur  principal;  mais  ayant  quitté  la  Hollande  avant  la  fin 
I  l'impression ,  Hauercamp  acheva  de  revoir  les  épreuves. 
BRUCE  (Jambs),  qui  s'est  rendu  si  célèbre  par  la  découverte 
e  l'une  des  sources  du  Nil ,  et  par  son  long  séjour  chez  les  Nu- 
iens  et  les  Abyssiniens,  naquit  à  Kinnaird ,  comté  de  Stiriiug 
1  Ecosse^  le  14  décembre  1730.  Sa  famille,  bien  déchue  alors, 
»partenait  à  la  souche  normande  des  anciens  rois  d'Ecosse. 
larié  i  vingt-trois  ans,  au  sortir  de  ses  premières  éludes ,  à  la 
Ile  d'un  commerçant  en  vins ,  Bruce  n'eut  d'abord  d'autre 
rajet  que  de  se  livrer  à  l'exploitation  de  cette  industrie  dont 

0  beau-père  devait  lui  léguer  la  survivance.  Mais  une  mala- 
e  de  sa  femme  le  contraignit  à  venir  faire  sur  le  continent  un 
jour  ordonné  par  les  médecins.  M™'  Bruce  mourut  à  Paris 
noée  même  de  son  mariage.  James  Bruce  retourna  en  Angle- 
Te;  mais  il  renonça  aux  spéculations  commerciales;  et  bien- 
t,  pressé  par  le  besoin  de.se  distraire,  et  par  cette  avidité  de 
ir  oui  formait  le  caractère  distinctif  de  son  esprit,  il  entre- 
it  de  parcourir  l'Europe.  L'Espagne,  le  Portugal ,  la  France, 
Rbin,  la  Belgique,  la  Hollande ,  le  Hanovre  furent  tour  à 
ar  l'objet  de  ses  études  et  de  ses  explorations:  et  plus  il 
>yageait,  plus  il  sentait  se  développer  en  lui  le  goût  des 
)yages.  En  1758,  la  nouvelle  de  la  niort  de  son  père  le  rappela 

1  Angleterre.  Après  cette  seconde  perte,  Bruce  reporta  avec 
us  d  ardeur  encore  ses  pensées  sur  les  projets  qu'il  avait 
rmês.  A  cette  épogue  l'Europe  ne  possédait  que  par  de  vagues 

lointaines  traditions  quelques  renseignements  sur  le  conti- 
nt aTricain.  Ce  fut  vers  rAfriaue  qu'if  tourna  ses  resards,  et 
obtint  en  1763  du  ministre  lord  Halifax  le  titre  de  consul 
Angleterre  à  Al^r.  Avant  de  se  rendre  à  sa  destination, 
iMe ,  qui  avait  deiâ  formé  le  plan  de  son  voyage  dans  l'inlé- 
MIT,  passa  par  la  France  et  l'Italie,  où  il  se  pourvut  des  ob- 
s  dont  il  (MHivait  avoir  besoin ,  et  entre  autres  d'une  chambre 
leiire  destinéeà  prendre  rapidement  le  dessin  des  monuments, 
iB  quart  de  cercle,  et  d'un  télescope  pour  ses  observations 
troBomiques.  H  fit  aussi  de  grands  efforts  pour  décider  quel- 
les artistes  ou  écrivains  à  l'accompagner,  mais  il  ne  réussit  i 
Hnener  avec  lui  qu'un  jeune  Bolonais ,  Luigi  Babugani ,  qui 
Hirulen  Ethiopie.  A  Alger,  il  se  mit  avec  ardeur  à  étudier  les 
igves  arabe  et  éthiopienne ,  et  après  une  année  d'un  travail 
n  interronipo ,  il  les  parlait  assez  bien  pour  se  passer  d'in- 
prête.  H  s'initia  en  outre  à  la  pratique  de  quelques  opérations 
FTtirgicales,  telles  que  la  saignée,  la  ligature,  le  pansen>ent 
i  blessures;  se  mumt  d'une  cassette  à  remèdes,  apprit  à  com- 
ler  ceux  qui  sont  d'un  plus  fréquent  usage  ,  et  acquit  enfin 

Biédecîne  des  connaissances  suffisantes  pour  être  rarement 
ibarrassé  dans  le  traitement  d'une  maladie.  Ce  ne  fut  qu'aprèd 
lût  pris  toutes  ces  sages  précautions  qu'il  quitta  Alger,  où 
|à  il  avait  failli  être  massacré  pour  des  difficultés  relatives  à 
Kcrdœ  de  ses  fonctions.  Sa  troupe  était  composée  d'un  petit 
nbre  de  compagnons  qui  s'étaient  enfin  réunis  à  lui ,  et  de 
c  domestiques  ou  esclaves  dont  le  dey  lui  avait  fait  présent, 
se  rendit  d'abord  au  port  Mahon ,  puis  revint  débarquer  à 
ne  sur  la  dHe  d*Afri^ue.  Il  visita  successivement  l'tle  de 
barcay  Biserte  et  les  ruines  d'Utique  ;  Golelte,  qui  a  remplacé 
glorieuse  Carthage;  Tunis,  Basil-Bab,  Dugga ,  Reff ,  Hydra , 
ptsa  ,  Gonstantine,  Seteef ,  Taggou  Ziainan ,  Medroshem,  et 
Ile  cette  côte  enfin  qui  fut ,  suivant  les  époques,  le  jardin  des 
Bpéridea ,  la  Mauritanie  ,  la  Numidie,  la  Cyrénaïque,  et  où 
«il  iMintenant  dispersés  sur  une  grève  déserte  les  débris 
t  civilisations  passées.  Les  œuvres  majestueuses  des  Phéni- 
ns,  des  Grecs  et  des  Romains  n'ont  pu  tenir  sur  leurs  fonde- 
Mts  dans  cette  terre  inhospitalière  ;  il  s'est  toujours  trouvé  un 
krx  de  la  barbarie  prêt  à  engloutir  la  colonie  qui  l'avait  un 
•••eot  refoulée.  Notre  voyageur  alla  saluer  tous  ces  vestiges 
femi  eafouis  dans  le  sable;  il  souleva  la  tente  de  T Arabe 
Maée  contre  les  restes  de  la  fameuse  Fentapole ,  pour  en  dé- 
Vrer  les  inscriptions  mutilées.  Bientôt  après ,  il  abordait  en 
*^»  à  Chypre;  il  gravissait  le  Liban  ;  il  se  promenait  sous  les 
^staevses  colonnades  de  Palmyre  et  de  Bolbec ,  et  il  recons- 
*tii  lepasséde  eette  antiqne  Reine  iee  natUme,  de  cette  Tyr 


anjoord'bui  effacée  du  rivage.  Vers  ce  même  temps  il  pot  ap- 
prendre que  l'Europe  avait  les  yeux  fixés  sur  lui.  Outre  les 
instructions  qui  lui  arrivèrent  d'Angleterre,  il  reçut  une  lettre 
de  Buflbn,  chargé  par  Louis  XV  de  lui  faire  parvenir  des  instru- 
ments préparés  pour  l'école  de  la  marine  française  ,  et  de  lui 
témoigner  tout  l'intérêt  qu'il  prenait  à  son  voyage  et  les  vœux 
qu'il  formait  pour  le  succès.  Ranimé  par  ces  augustes  encoura- 
gements, qui  étaient  venus  le  chercher  si  loin,  Bruce  fit  ses  der- 
nières dispositions  pour  pénétrer  résolument  dans  Tintérieur 
de  l'Afrique.  Un  vaisseau  français  le  porta  de  Sidon  à  Alexan- 
drie ,  bien  décidé  à  ne  reculer  désormais  oue  lorsqu'il  aurait 
remouté  le  Nil  jusqu'à  son.  premier  filet  a'eau,  et  révélé  mt 
monde  un  mystère  jusqu'alors  impénétrable.  Il  serait  long  de 
le  suivre  dans  toutes  les  péripéties  de  cette  audacieuse  ex^i» 
tion ,  d'en  raconter  les  accidents,  les  dangers,  les  souffrances , 
et,  rhisloire  ancienne  à  la  main ,  d'en  comntenler  les  des« 
criptions  pour  ramener  à  la  mesure  humaine  les  souvenirs  des 
âges  héroïques.  Aiais  tout  cela  ne  saurait  trouver  ici  sa  place; 
nous  nous  bornerons  à  une  analyse  géographique  du  voyage. 
Avant  de  quitter  Alexandrie ,  Bruce  fit  adopter  à  tout  son 
monde  le  costume  égyptien ,  et  chacun  cacha  dans  ses  vête- 
ments ses  pistolets  et  ses  poignards.  Ces  mesures  prises ,  on  se 
mit  en  route.  Rosette,  le  Caire,  les  Pyramides,  Memphis,  Anti- 
nopolis,  Gir^,  Denderah,  Thèbes,  Luxor,  Carnac,  Latopolis, 
furent  ses  pnndpaux  lieux  de  station  et  de  recherches,  jusqu'à 
Syène  où  l'on  rencontre  la  première  ou  plutôt  la  dernière  des 
cataractes  du  Nil.  Non  loin  de  Syène,  il  entra  dans  le  désert  de 
la  Thébaïde,  sanctifié  par  les  anachorètes  des  premiers  temps  de 
l'Eglise,  et  passa  au  pied  de  ces  montagnes  de  marbre,  de  gra- 
nit ,  de  porphyre  eX  oe  jaspe  dont  les  blocs  innombrables  enlevés 
pour  tant  oe  gigantesques'travaux  ont  à  peine  ébréché  le  flanc. 
Puis  il  arriva  à  Oosar,  sur  la  mer  Rouge,  où  il  s'embarqua 
pour  visiter  le  golfe  jusqu'au  détroit  de  Bab-el-Mandeb;  revint 
sur  ses  pas,  relâcha  à  Loheiha  dans  l'Yemen,  et  vint  débar- 
quer à  Masuah ,  ville  maritime  an  nord  de  l' Abyssinie.  C'est  ici 
que  commence  la  série  des  plus  dures  épreuves  aux<|uelles  fut 
soumis  le  courageux  voyageur.  Chaque  jour  il  eut  à  défendre  sa 
vie  et  sa  liberté,  soit  contre  desembùcnes,  soit  contre  des  attaques 
ouvertes  ;  soit  contre  les  chefs,  soit  contre  les  hordes  vagabondes 
et  pillarde  qui  infestent  tontes  ces  toutes.  Mais,  par  son  adresse, 
sa  présence  d'esprit ,  sa  fermeté,  il  déjouait  toutes  les  trames 
ennemies  ;  et  il  sut  toujours  s'attirer  l'amitié  et  s'assurer  la 
protection  de  quelqu'un  de  ces  bons  chefs  abyssiniens  aux- 
quels de  généreux  missionnaires  sont  allés  porter  les  paroles 
de  l'Evangile,  et  qui,  s'ils  en  ont  altéré  le  dogme,  n'en  ont  pas 
tout  à  fait  oublié  les  maximes.  Les  ruines  de  l'ancien  couvent 
de  Frémona,  près  d'Adowa,  furent  pour  Bruce  l'objet  d'un 
pieux  pèlerinage;  mais,  hélas!  ce  ne  sont  plus  que  des  ruines, 
et  l'œuvre  si  saintement  commencée  se  détruit  tous  les  jours. 
Après  avoir  vu  les  ruines  d'Axum  et  traversé  la  province  de 
Siré,  Bruce  franchit  le  Tacaizé ,  le  plus  grand  des  affluents  du 
Nil;  puis,  après  quelques  jours  d'une  marche  pénible,  pendant 
laquelle  il  eut  à  soustraire  ses  bêtes  de  somme  à  la  férocité  des 
hyènes  qui  les  attaquaient  jusqu'à  ses  côtés,  son  bagage  à  l'avi- 
ditc  des  habiUnts,  et  sa  personne  à  leurs  intentions  très-peu 
amicales,  il  fit  le  15  février  1770  son  entrée  dans  la  capitale  du 
Gondar.  Quelques  jours  après,  le  roi  belliqueux  de  cette  province 
nommait  Yagoubè  (c'est  le  nom  au'avait  pris  Bruce)  à  la  di- 
gnité de  baalomaal  et  de  commandant  de  sa  cavalerie  noire ,  et 
bientôt  il  y  ajoutait  le  titre  de  gouverneur  de  la  province  de 
Ras-el-Feer.  C'était  pour  un  Européen  un  succès  inouï;  pour 
un  voyageur  moins  ardent ,  c'eût  été  aussi  un  obstacle ,  car  il 
trouvait  là  repos,  sécurité,  honneurs,  et  plus  loin  il  ne  devait 
espérer  que  fatigues  et  dangers  :  pour  Bruce,  ce  ne  fut  qu'un 
moyen  de  pénétrer  plus  avant.  Il  n'avait  gu'un  but,  qu'un  rêve, 
qu'un  désir  :  le  Nil;  et  dùt-il  laisser  sa  vie  dans  ces  régions  in- 
connues; dût  son  corps  précipité  au  fond  de  quelque  ravin  de- 
venir la  pâture  des  bêtes  féroces,  il  pouvait  périr,  mais  non  pas 
abandonner  une  entreprise  si  heureusement  commencée.  Lors 
donc  qu'il  eut  séjourné  à  Gondar  le  temps  nécessaire  pour  s'y 
assurer  des  protecteurs,  s'acclima|er  aux  moeurs  du  pays,  et 
s'entourer  de  tous  les  renseignements  qui  pouvaient  lui  être 
utiles,  il  annonça  son  intention  de  poursuivre  sa  route.  Des 
difficultés  nouvelles  s'éUient  ajoutées  à  toutes  celles  qu'il  avait 
vaincues  jusque-là  :  le  roi  de  Gondar,  qni  trouvait  en  hii  un 
conseiller  expérimenté,  un  ministre  précieux,  le  voyait  partir  à 
regret;  et  puis  une  répugnance  superstitieuse  des  populations 
qui,  aujourd'hui  comme  dans  l'antiquité,  rendent  an  Nil  les 
honneurs  divins,  menaçait  de  châtier  comme  un  sacrilège  la 
présence  d'un  Enropéen  sur  ses  rives  vierges  jusqu'à  ce  jour 
d'une  pareille  profanation.  Le  37  octobre  1770,  Bnice  partait  de 


BSUCB. 


(480) 


BAUCB. 


Gondar  et  prenait  sa  route  vers  le  pays  des  Gallas.  Quelques 
jours  apr^,  il  côtoyait  le  lac  Tzana  ;  le  2  novembre  il  avait  re- 
joint le  cours  du  Nil,  et ,  pour  le  traverser»  les  pieux  adorateurs 
du  grand  fleuve  le  contraignaient  à  mettre  pied  à  terre  et  à  ôter 
sa  chaussure,  quelques  douleurs  qu'il  dût  éprouver  en  marchant 
sur  les  anfractuosités  aiguës  d*un  lit  de  rochers.  Le  lendemain , 
il  gravissait  les  pentes  septentrionales  des  monts  de  la  Lune;  et 
ici  il  commença  à  noter  heure  par  heure,  minute  par  minute, 
tout  ce  qui  se  présentait  à  ses  regards.  C'était  en  effet  le  mo- 
ment solennel  de  son  voyage;  il  en  touchait  le  but;  et  chaque 
objet  qui  s'offrait  à  sa  vue  se  grandissait  de  toutes  les  émotions 
dont  son  âme  était  agitée.  Tous  ses  efforts ,  tous  ses  travaux , 
toutes  ses  souffrances  ne  pouvaient  recevoir  qu'une  seule  com- 
pensation, qu'une  seule  récompense;  et  cette  récompense  était 
b>  derrière  cette  colline;  il  la  touchait  de  la  main ,  et  il  hâtait 
sa  marche,  et  son  impatience  ne  lui  permettait  plus  ni  repos 
ni  retard.  Il  allait  sans  s'arrêter;  si  près  du  terme,  il  tremblait 
d'échouer  encore.  Une  dernière  fois  il  traversa  le  Nil  dont  le  lit 
n'avait  plus  alors  que  quatre  pas  de  largeur!  «Je  ne  pouvais, 
dit-il ,  me  rassasier  de  contempler  ce  fleuve  si  près  de  sa  source. 
Je  me  rappelais  tous  les  passages  des  auteurs  anciens  d'après 
lesauels  il  semblait  que  cette  source  dût  rester  éternellement 
cachée.  Je  commençais  à  jouir  du  triomphe  ({ue  je  devais  à  une 
intrépidité  secondée  par  la  Providence,  et  qui  m'élevait  au-des- 
sus de  tant  d'hommes  puissants  et  savants,  qui,  dès  la  plus 
haute  antiquité,  ont  vainement  tenté  l'entreprise  dans  laquelle 
j'avais  le  bonheur  de  réussir I  »  C'était  le  4  novembre  1770,  à 
onze  heures  quarante-cinq  minutes.  Le  même  jour,  à  quatre 
heures  de  l'après-midi,  après  avoir  couru,  pieds  nus,  par  un 
sentier  raboteux ,  et  franchi  un  petit  marais  ,  il  était  à  genoux 
sur  une  éminence  de  gazon ,  et  rendait  grâces  à  la  Providence  : 
à  ses  pieds  une  eau  sourdait  de  terre;  et  cette  eau,  c'était  le 
Nil  I  ((  Il  est  plus  aisé  d'imaginer  que  de  décrire  ce  que  j'éprou- 
vai alors.  J'étais  debout  devant  ces  sources  où  depuis  trois  mille 
ans  le  génie  et  le  courage  des  hommes  les  plus  célèbres  avaient 
inutilement  essayé  d'arriver  I  Des  rois  ont  voulu  y  pai*venir 
à  la  tête  de  leurs  armées,  et  toutes  ces  expéditions  ont  échoué  ; 
la  gloire  et  les  richesses  ont  été  promises  pendant  une  longue  sé- 
rie de  siècles  à  l'homme  qui  pourrait  arriver  où  les  armées 
n'avaient  pu  parvenir;  aucun  n'avait  réussit  Moi,  je  triomphais 
des  rois  et  de  leurs  armées,  des  savants  et  de  leurs  combmai- 
sons;  je  m'enorgueillisais....  quand  tout  d'un  coup  le  lieu  que 
je  contemplais,  l'objet  même  de  ma  vaine  gloire,  mit  un  terme 
à  mon  exaltation.  Je  me  rappelai  tristement  que  je  n'étais  en- 
core qii*au  milieu  de  mon  entreprise;  que  les  mêmes  obstacles , 
les  mtMiies  (langcrs  que  j'avais  vaincus  pour  arriver  ici,  je  les 
retrouverais  à  mon  retour,  et  que  peut-être  alors  j'y  succombe- 
rais!... (c  Les  observations  plusieurs  fois  répétées  du  savant 
voyageur  établirent  avec  certitude  la  position  de  la  source  de 
Geeth  par  les  10»  69   15  de  latitude  nord ,  et  les  56"  56'  30"  à 
l'est  du  méridien  deGreenwich  (34**  35'  16"  du  méridien  de 
Paris).  —  Heureusement  les  craintes  de  Bruce  sur  les  circons- 
tances qui  pouvaient  empêcher  son  retour  ne  devaient  être 
suivies  d'aucun  effet.  Le  10  novembre  il  dit  adieu  aux  sources 
du  Nil ,  et  se  dirigea  le  long  du  cours  du  fleuve,  en  décrivant  les 
sinuositéset  les  accidents  avec  une  exactitude  minutieuse  :  le  20, 
il  repassa  àGondar;  puis,  toujours  côtoyant  le  Nil,  toujours 
bien  accueilli  par  les  indigènes ,  et  toujours  s'enrichissant  de 
notes  et  d'observations  de  toute  nature,  il  traversa  la  Nubie 
dans  toute  son  étendue  :  le  29  octobre  il  était  à  Syène;  le  10  jan- 
vier 1773  il  était  au  Caire;  bientôt  après  à  Alexandrie,  à  Mar- 
seille, à  Paris,  puis  enfin  en  Angleterre  doù  il  était  parti  onze 
ans  auparavant.  Il  s'occupa  dès  lors  de  coordonner  et  de  rédiger 
la  relation  de  son  voyage;  ce  travail  fut  long.  Jaloux  de  ne  pas 
le  laisser  incomplet ,  il  mit  tous  ses  soins  à  en  faire ,  en  même 
temps  qu'une  œuvre  intéressante ,  une  œuvre  de  science ,  en 
faisant  comparaître  l'histoire  et  les  traditions  en  présence  de  la 
réalité.  Il  chercha  à  expliquer  toutes  les  obscurités  du  passé 
par  ses  découvertes.  Il  releva  et  détruisit  les  erreurs ,  constata 
les  vérités,  et  publia  enfln  en  1790  un  ouvrage  qui  n'est  pas 
moins  remarquable  au  point  de  vue  scientiflque  qu'attachant 
par  toutes  les  péripéties  du  récit ,  et  que  curieux  par  le  jour 
qu'il  jetait  sur  des  mystères  auparavant  impénétrables.  Quel- 

3ues  inexactitudes  dans  un  travail  aussi  important  et  aussi 
iflicile  n'auraient  dû  être  signalées  qu'avec  indulgence. 
Cependant,  è  peine  le  livre  eut-il  paru  que  l'envie  et  l'incrédu- 
lité se  déclialnèrent  contre  Tauteur,  et  mêlèrent  de  cruelles 
amertumes  aux  joies  de  son  triomphe.  On  nia  ou  l'on  contesta 
tout.  La  réalité  même  de  l'exécution  d'une  entreprise  regardée 
comme  impossible  fut  mise  en  doute.  On  lui  opposa  comme  dé- 
menti les  contes  et  les  erreurs  accrédités  pendant  tant  de 


siècles.  Ces  injustices  empoisonnèrent  sa  joie  et  le  jelèRotà 
un  état  presque  continuel  de  violente  imtation.  U  tevoTùti 
vir  par  Tignorance  toute  la  gloire  d'un  succès  li  dm^ 
acheté  I  On  rapporte  qu'on  jour,  un  de  ses  cootradicteunin 
dit  en  sa  présence  qu'il  était  impossible  que  les  Abnliâ 
mangeassent  de  la  viande  crue,  Bruce,  sans  répondre,  sortit 
l'appartement.  Quelques  instants  api^,  il  rentra,  teototi 
main  un  morceau  de  bifteck  cru ,  assaiflonoé  dépices  t 
mode  abyssinienne.  «  Monsieur,  dit-il,  vousalleitDaogcrai 
ou  me  rendre  raison  de  votre  insulte,  a  L'incrédule  m»m 
bifteck,  et  Bruce  ajouta  alors  tvec  calme  :  «MaioiaM 
monsieur,  vous  ne  répéterex  pas  que  la  chose  est  ioipottU^ 
Le  temps  se  chargea  de  venger  l'dlustre  voyageur  dWi 
nière  plus  efficace  et  plus  solennelle.  Le  ténuNgnagedesiM 
breiix  explorateurs  qui  se  sont  depuis  portés  sur  sei  tnoan 
unanime  pour  proclamer  l'exactitude  de  presque  tootoi 
assertions,  et  toute  justice  lui  est  désormais  rendue. -I 
voyage  publié ,  Bruce  se  retira  dans  ses  propriétés d'Ëow, 
ne  s'occupa  plus  que  de  les  administrer.  Là ,  les  bomou^i 
savants  et  des  hommes  les  plus  distingués  de  l'Europe  Tivm] 
dédommager  des  tracasseries  dont  Ta  jalousie  lavait  àm 
Une  brillante  correspondance  embellit  les  jours  de  sa  »□« 
Par  une  de  ces  singularités  qui  se  remarquent  sonveal  aa^ 
hommes  qui  ont  accompli  de  grandes  choses,  il  nequiiUjCri 
le  costume  qu  il  avait  adopté  pour  exécuter  son  voyage,  a  m 
le  pâle  ciel  de  l'Ecosse,  continua  à  porterie  turnuiHiiii 
des  Orientaux.  Il  atteignit ,  sur  la  nn  de  la  fie ,  oo  eitn 
embonpoint  ;  cette  obésité  prodigieuse  rendit  mortelle  i 
chute  qu'il  fit  sur  les  degrés  d'un  escalier  ;  et  le  37  avril  Uk 
expira  dans  sa  soixante^uatrième  année.       V.  de  Notai 

BRUCE  (JaCQUES-ViLLIÉMOVITCH,  COMTE  ),  gnodul 

de  l'artillerie  russe,  feld-maréchal  général ,  sénateur,  prêidR 
du  collée  des  mines  et  des  manufactures,  cberalierd&rtti 
de  Russie  et  de  Pologne ,  appartenait  à  une  laniille  ooblr  ai 
saise  très-ancienne  et  qu'on  rattache  même  à  Robert  Brooe,  i 
d'Ecosse  (Weber,  t.  m,  p.  142).  Après  la  mort  dcCbirter 
sa  famille  éroiffra  et  s'éUblit  en  Russie  oùlepèredeJioii 
mourut  général-major,  laissant  encore  un  secoad  fib  ({oi  i 
lieutenant  général,  commandant  de  Saint-Pétersboon,  H^ 
mourut  en  1730.  Jacques-Daniel  Bruce  naquit  à  Mm  a 
1670 ,  et  fit  d'excellentes  études  surtout  dans  les  oaikciHtir 

Sues.  Ses  talents  ne  tardèrent  pas  à  le  faire  connaître; il  n^ 
ans  l'artillerie  et  fut  nomme  gouverneur  de  Novgorol  l 
mauvais  succès  de  l'attaque  qu'il  dirigea  en  nOi  oooUtNit 
lui  attira  un  moment  la  disgrâce  de  Pierre  le  Grand;  mut 
homme  aussi  instruit  et  aussi  digne  de  confiance  était  Inifl 
dispensable  sous  le  règne  du  réformateur  de  la  Russe  pi 
quji  vécût  longtemps  a  l'écart.  Bruce  se  justifia ,.  et  d«j«»i 
moment  Pierre  l'employa  constamment  dans  lesaflMWl 
plus  importantes;  en  1711  il  le  nomma  grand  naltredeir 
tillerie.  Au  jugement  de  Manslem  (p.  667),  Bruce  deiirti 
quelque  sorte  le  créateur  de  cette  arme  en  Russie,  et  iMiff 
nisa  sur  un  excellent  pied.  En  1709  il  commanda  rirti** 


pereur  avec  ses  conseillers.  Peu  d'hommes  ont  connu aawj" 
qu'î  Bruce  l'éUt  et  les  ressources  de  la  Russie;  1»*^* 
Pierre,  il  correspondit  pendant  quelque  temps  avecLeiw»"' 
l'origine  de  la  nation  (  Weber,  t.  m,  p.  112);  U  entreprt  * 
beaucoup  de  travaux  scientifiques.  Dans  ses  roomeob  «  • 
il  traduisit  en  russe  des  ouvrages  anglais  et  allemands;  «  flf 
posa  un  traité  de  géométrie  et  un  calendrier  sécolair^JJ 
sous  le  nom  de  Calendrier  de  Bruce  ou  de  Livre  noir  (  P 
ruaïakniga).  Il  possédait  de  riches  collections, surtout '«■ 
jets  d'histoire  naturelle ,  en  instruments  de  ""'^'^^'TL 
d'astronomie,  et  en  médailles,  ainsi  qu'une  belle  biWiiw 
l'académie  des  sciences  de  Saint-Pétersbourg  «  ^1  lac^«*J 
de  ces  collections  en  1736  (  F.  Bacmeister,  Etmmri*^ 
bliolhêqueet  le  eabinel,  etc.,  p.  167).  Bruce  était  ubWJ 
intègre  et  aimable,  qui  jouissait  de  l'estime  géoéiale.  Il  »^ 
en  1735  dans  sa  terre  près  de  Moscou.  Comme  il  iieU»i^ 
d'enfants,  Anne  Ivanovna,  voulant  honorer  la  i"*"*^^ 


HOMANOVITCH ,  geucrai-major.  t.eiuj-a  eui  »»»  rj'  m$ 
Jacques-Alexandroyitch  Bruce,  qui  ^^^S^^^^ 
l'infanterie,  sénateur^  gouverneur  général  delioiço^|^|^ 
des  ordres  de  Russie  et  de  Pologne,  et  qui  avait  «fi^^ 
sœur  du  feld-maréchal  Roumantsoff.  C'«st  celle  coia»»^ 
qui  fut  dame  d'honneur,  qui  devint,  selon  Casiéra  (I*  ni'  r 


BmUCBBft. 


(481) 


BRrCIA. 


Il,  p.  S41  ) ,  Tane  des  j)liis  intimes  confidentes  de  Cathe- 
ine  li^elqui  fut  disgraciée  par  suite  d'une  intrigue  d*aniour 
vec  le  fevori  Korsakof.  Elle  dut  ce  malheur  au  prince  Po- 
ïmkioy  auquel  elle  avait  cependant  ménagé  le  premier  rendez- 
ousavec  l'impératrice.  Le  comte  et  la  conilesse  firuce  ne  lais- 
èrent  qu'une  fille,  qui  épousa  un  comte  Moussine-Ponschkine, 
t  qui  mourut  à  Paris.  —  Un  autre  Bruce  (Pierre-Henri) ,  offî- 
ier  du  génie  au  service  du  Brandebourg ,  puis  capitaine  russe 
t  mort  (1757)  en  Ecosse,  était  peut-être  originaire  de  la  même 
unille.  Il  fut  employé,  tant  par  la  Russie  que  par  {'Angleterre, 
fus  des  missions  diplomatiques,  et  il  est  surtoul.  connu  par 
Ml  ouvrage  :  Mtmoirs  of  P.-A.  Bruce ,  eio.  eôntaining  an 
tcaunt  of  kiê  travêU  in  Germany^  Russia^  Tarlary;  Turkey, 
t#  Ne¥hlndie$,  Londres,  1782,  in-4<'. 

BBCCB  (MicpAEL),  poêle  anglais,  né  à  Kinnani.pod  en 
cosse  en  1716.  Pauvre  et  souffrant,  ses  ouvrages  portent  Tem- 
rdnte  d'une  profonde  et  louchante  sensibilité.  Cest  un  poêle 
égiaquc  sans  afféterie.  11  mourut  maître  d'école ,  à  Tâge  de 
ngt-un  ans,  après  avoir  écrit  un  l)eau  chant  du  cygne  {Eiegyon 
Tring,  Elégie  sur  le  printemps).  Dans  son  poème  Lorh-L^en, 
a  fait  preuve  d'un  grand  talent  descriptif.  Ses  vers  ont  été  pu- 
iés  par  John  Logan  ,  Edimbourg,  1770. 

BBrcE(JBA5) ,  né  en  1744  et  mort  en  avril  1826à  Nulhill 
omté  de  Fife  ),  descendait  de  l'ancienne  dynastie  royale  de 
uce,  par  la  branche  des  comtes  de  Hall.  De  simple  professeur 
philosophie  à  Edimbourg,  il  devint  le  favori  de  lord  Melvitle, 
service  duquel  il  mit  sa  plume.  En  récompense,  il  fut  nommé 
Hiiviste  des  papiers  d'Ecosse,  secrétaire  d'Etat  pour  la  langue 
ine,  imprimeur-libraire  du  roi  en  Ecosse,  historiographe  des 
des  orientales,  et  il  finit  par  être  membre^de  la  chambre  des 
mmunes  pour  Ilchester.  On  a  de  lui  en  an|1ais  :  l*"  Prenuen 
Hneipei  de  philosophie,  1780,  in-S"";  ^  Eléments  de  morale, 
SG,  in-8*;  3^  Aperçu  historique  sur  les  places  du  gouveme-- 
m  briUamiquê  dans  l'Inde ,  etc.:  c'est  l'ouvrage  qui  com- 
foça  sa  fortune  auprès  de  Mel  ville;  4*"  AntMles  des  compar 
tes  des  Indes ,  depuis  leur  élablissemenl  en  1600  jusqu'à  leur 
}snionen  170V,  1810,  3  vol.  in-l"*,  travail  du  plus  haut  inté- 
t,  et  rédigé  sur  des  pièces  authentiques.  —  On  peut  citer  en- 
re  divers  discours  et  rapports  fort  remarquables,  prononcés 
Ds  la  chambre  des  communes. 

um^JCÛE  (brucea)  (bolan,)  f  arbrisseau  d'Abyssinie ,  indiqué 
r  le  yovageur  Bruce,  auquel  les  habitants  avaient  signalé  ses 
)priétés  antidyssentériques.  Ses  caractères  le  rapprochent 
lucoup  de  la  famille  des  tcrébinthacées  ;  ses  Qeurs  sont  dioi- 
es  ;  les  mâles  ont  quatre  étamines  insérées  sur  un  rudiment 
fTaire;le8  femelles  portent  quatre  filets  stériles  autour  d'un 
mbre  égal  d'ovaires.  Le  brura  ferruginea^  rapporté  par 
Bce,  est  cultivé  en  serre  chaude. 

IBUCBLLBS,  8.  f.  p\.(lechnol.),  espècede  petites  pinceltesdont 
branches  font  ressort.  Les  horlogers  s'en  servent  pour  tenir 
pièces  délicates,  comme  des  roues  finies  et  des  ressorts  spi- 
IX ,  et  pour  donner  la  forme  requise  à  ces  derniers,  au 
yen  de  la  courbure  concave  de  l'une  des  branches,  et  de  la 
irbore  convexe  de  l'autre  qui  s'applique  dans  la  première. 
(  brucelles  sont  composées  de  deux  lames  d'acier  élastiques 
k$  sur  un  morceau  de  cuivre ,  par  plusieurs  chevilles  qui 
rersent  les  trois  pièces;  elles  le  sont  aussi  quelquefois  de 
IX  Uimes  de  laiton.  Ces  sortes  de  brucelles  sont  plus  propres 
ï  celles  d'ador  à  saisir  de  petites  pièces  du  même  métal  qui 
tacberaient  à  la  brueelU  d'ader ,  pour  peu  qu'elle  lût 
tantée.  Les  brualles  sont  à  l'usage  d'un  grand  nombre  d'ou- 

ÎT». 

iBUCflE  (bruchus)  (hisi.  nal.),  insecte  du  genre  des  coléop- 
!S,  de  la  section  des  tétramères ,  de  la  famille  des  rhynco- 
res.  Ses  caractères  sont  d'avoir  le  prolongjement  de  la  tête 
ri,  en  forme  de  museau,  des  palpes  très-visibles,  les  anten- 

en  fonne  de  fil,  les  pieds  postérieurs  très-grands.  Ces 
des  sont  de  petite  taille  ;  leurs  larves  vivent  aux  dépens  de 
mbttance  des  différentes  graines  de  la  famille  des  légumi- 
m  el  de  quelques  autres  arbres.  Chez  nous  elles  attaquent 
idpaleroeot  les  fèves ,  les  pois ,  les  lentilles ,  où  l'on  trouve 
vent  l'insecte  qui  n'a  pu  en  sortir.  L*insecte  parfait  vit  sur 

fleurs.  L'espèce  prinapale  est  le  bruche  des  pois  {brucus 

ACCflBB  ou  AUBBT  OLIVIER ,  inventeur  du  monnayage 
Boulin,  e*est-à-dire  an  balancier,  s'associa  Rondel  et  Etienne 
initie  ,  graveurs  célèbres,  qui  firent  les  poinçons  et  les  car- 
•  ei  fui  créé,  par  lettres  de  1553,  maître  et  conducteur  de 
Donnaie  au  moulin.  Ce  procédé  étant  trop  dispendieux, 
iri  lU  afait  en  15B5  rétabli  le  monnayage  au  marteau. 

IV. 


Ce  fut  seulement  en  1645  que  Louis  XIV ,  sur  les  instances  et 
d'après  les  perfectionnements  du  célèbre  Varin ,  rétablit  le 
monnayage  au  balancier  (F.  Gastaing). 

BRUCHSAL  (géogr,)^  ville  du  grand-duché  de  Bade,  sur  la 
Salzbach,  dans  une  contrée  nommée  SrtiAratn,  faisant  partie 
de  l'ancien  Kraiehgau,  à  3  milles  de  Carisruhe ,  à  6  milles  de 
Mannheim  ,  à  4  milles  trois  quarts  de  Heidelberg.  Autrefois  la 
résidence  des  princes-évèques  de  Spire,  elle  est  aujourd'hui  le 
siège  d'un  bailliage  badois ,  dont  font  {^rtie,  outre  la  ville,  les 
bourgs  de  Heidelshcim  et  de  Min^olsheim  ,  le  château  de  Kin* 
lau  appartenant  à  la  couronne  et  situé  dans  le  voisinage,  Oden- 
heim,  ainsi  que  quatorze  villages  (entre  autres  ObergromlNicb, 
qui  a  im  vieux  château) ,  en  tout  26,819  habitants.  La  ville 
elle-même  se  compose  de  la  vieille  ville ,  de  la  ville  neuve,  ap- 
peléeaussi  la  résidence,  bâtie  toutrécemmentdansle  xviii^  siècle, 
et  de  deux  faubourgs  ,  le  tout  embrassant  ensemble  huit  cent 
trois  maisons,  avec  une  population  de  5,550  habitants.  Parmi 
ceux-ci  se  trouvent  quatre  cents  artisans;  car  l'industrie,  ainsi 
que  laci^lture  de  la  vigne  et  les  hôtelleries  sur  la  grand'route, 
sont  Ite  principaux  moyens  d'existence  des  habitants.  Parmi  les 
édifiées  publics  on  distingue  :  les  quatre  églises  paroissiales, 
parmi  lesquefles  leglise  de  Saint-Pierre  mérite  surtout  de  fixer 
l'allention  par  son  st^le  élevé  et  les  tombeaux  des  quatre  der- 
niers évéqucs  de  Spire  ;  trois  autres  églises  ;  le  beau  château 
construit  dans  le  goOt  italien  et  datant  de  la  première  moitié 
du  wiii*'  siècle  et  jouissant  d'une  vue  magnifique  sur  la 
fertile  plaine  du  Rhin  ;  à  ce  château  se  trouve  jointe  une 
grande  et  magnifique  chapelle,  ainsi  qu'un  très-agréable 
jardin  ;  la  Wasserb^rg ,  vaste  réservoir  pour  les  jets  d  eau  du 
château  et  du  jardin  ,  et  pour  des  aqueducs,  réservoir  construit 
sur  une  éminence  assez  considérable,  avec  une  maison  de  plai- 
sance ;  le  vieux  château,  œuvre  de  la  fin  du  xii',  de  tout  le 
xiv'>  mais  principalement  du  XTi'  siècle ,  auiourd'hui  presgne 
entièrement  converti  en  prison  et  en  grenier  a  blés;  le  vicariat, 
la  ffrande  caserne  et  d'autres  édifices  encore.  Gomme  institutions 

!>iu)liques  occupant  aussi  des  édifices  assez  considérables ,  il 
aut  Citer  :  Técole  latine  ;  l'hospice  des  frères  de  la  Miséricorde, 
fondé  pour  soixante-dix  et  quelques  malades,  avec  une  chapelle, 
un  amphithéâtre  d'anatomie  et  une  salle  pour  l'enseigne- 
ment élémentaire  de  la  chirurgie;  l'hôpital  civil  avec  une 
chapelle ,  l'hôpital  militaire ,  la  maison  de  correction  et 
de  détention*  —  Dans  le  séminaire  se  trouvait  autrefois  la 
bibliothèque  fondée  par  le  prince^vêque ,  cardinal  de  Schoen- 
born ,  et  qui  fut  augmentée  par  son  successeur.  Elle  renfermait 
des  ouvrages  précieux  pour  l'histoire  d'Allemagne,  ouvrages 

gui  ont  été  en  partie  réunis  à  la  bibliothèque  du  grand* duc  à 
arlsruhe ,  en  partie  donnés  au  conseil  supérieur  de  Mann- 
heim et  à  l'université  de  Heidelberg.  —  En  dehors  de  la  ville, 
en  sortant  parla  porte  de  Grombacb  ,  vers  le  Rhin,  se  trouve 
la  saline  avec  trois  chambres  de  graduation ,  construite  en 
1748 ,  et  à  une  lieue  de  là ,  à  Cbstatt,  se  trouve  la  source.  Elle 
ne  fournit  par  an  que  7,000  quintaux  de  sel. — Aucun  document 
historique  ne  nous  fait  connaître  l'origine  de  la  ville.  Son  nom 
de  Bruchsole  et  de  Bruchsale  parait  déjà  avant  ki  moilié  du 
x^  siècle ,  et  semble  formé  de  bruch ,  marais,  et  de  5a/,  Sok, 
d'après  sa  position  sur  la  Salzbach j  hSaltaha  du  moyen  âge, 
ou  de  sal,  bien  royal,  car  elle  était  alors  une  villa  royale, 
et  le  roi  Othon  I'^  le  Grand  a  daté  plusieurs  de  ses  lettres  de 
Bruchsole.  C'est  à  Bruchsal ,  dans  cette  Franconie  qu'il 
chérissait  spécialement ,  que  le  roi  Henri  II  reçut  en  1003 
son  rival  le  comte  Hermann  de  Souabe ,  qui  en  signe  de  sou- 
mission parut  pieds  nus  devant  le  trône  du  roi.  Mais  dans  la 
même  année  et  dans  le  même  lieu  le  roi  donna  cette  villa  à  son 
cousin  le  comte  Otto  de  Franconie,  pour  le  dédommager 
du  \ieux  palais  ducal,  à  Worms,  cédé  à  saint  Burcard, 
alors  évêquede  Worms.  Après  l'extinction  de  l'ancienne  maison 
de  Worms ,  des  ducs  de  Franconie ,  Bruchsal  devint  l'héritage 
de  la  maison  cadette  de  Spire  ,des  ducs  de  même  nom ,  dont  le 
chef  occunaitalors  le  trône  d'Allemagne  sous  le  nom  de  Conrad  II. 
Mais  le  filsdeConrad,  Henri  III,  en  fit  présent,  ainsi  que  de  la 
forêt  royaledeLuzhart,  qui  existe  encore  en  partie  sous  le  nom  de 
Hartwald,  en  1056.  aux  évêques  de  Spire,  auxquels  la  propriété 
en  resta  pendant buitcents  ans,  iusqu'à  la  paix  de  1803,  où  la  con- 
cession en  fut  faite  à  titre  (findemnité  au  grand-duché  de 
Bade ,  avec  les  restes  de  l'évêchéde  Spire  sur  la  rive  droite  du 
Rhin.  Actuellement  Bruchsal  est  une  principauté  incorporée  an 
grand-duché  de  Baden  ,  et  comme  pnnce  de  ce  pays,  le  grand- 
duc  porte  dans  les  grandes  armoiries  de  l'Etat  une  croix  en  ar- 
gent sur  champ  d'azur. 

BRVCiA ,  s.  m.  (botan,) ,  genre  de  planHes.  Cest  probable^ 
ment  la  même  que  les  bnu^èes, 

61 


BSrCIQlTE. 


(4^2) 


BBOCUm. 


BRUaHE  [chimie),  Cest dans  Técorcede la  faasse  angusture, 
qui  appartienl  au  êtrychnos  nux  vomiea ,  et  non  au  brocœa 
anti-aysenterica,  comme  on  le  croyait  d'abord ,  que  la  brucine 
a  été  découverte  unie  à  l'acide  galnque ,  par  MM.  Pelletier  et 
Cayentou  ;  depuis,  ils  Font  trouvée  accompagnant  la  strychnine 
dans  le  fruit  même  de  ce  sirychnos  (noix  vomique) ,  et  dans  la 
fève  de  Saint- Ignace.  G)mme  Técorce  de  la  fausse  angusture  ne 
contient  que  de  la  brucine ,  on  s*en  sert  de  préférence  pour 
extraire  cette  base  :  à  cet  eflet,  après  avoir  traité  la  fausse  an- 
gasture  par  Teau,  il  faut  ]f  ajouter  de  l'acide  oxalique,  qui  enlève 
M  brucine  à  l'acide  gallique,  évaporer  la  liqueur  jusqu'à  con- 
sistance d'extrait ,  et  laver  le  résidu  avec  de  ralcool  à  la  tempé- 
rature de  zéro.  Celui-ci  dissout  toute  la  matière ,  excepté  Toxa- 
lite  de  brucine  ;  ensuite  on  fait  chauffer  ce  sel  avec  de  l'eau  et  de 
Il  magnésie ,  pour  le  décomposer,  et  on  redissout  la  base  dans 
l'alcool  y  qui  la  laisse  précipiter  sous  forme  de  cristaux  par  éva- 
poration  lente.  On  a  vu,  d'ailleurs ,  qu'en  se  servant  de  noix 
Tomique  pour  avoir  la  strychnine,  on  obtient  en  même  temps 
de  la  brucine.  — Propriélés.  La  brucine  a  une  saveur  très-amère, 
et  en  même  temps  acerbe  ;  elle  se  dissout  dans  environ  cinq 
cents  parties  d'eau  bouillante  et  huit  cents  parties  d'eau  froide; 
elle  est  insoluble  dans  l'éther,  les  huiles  grasses  ;  très-peu  so- 
Inble  dans  les  huiles  volatiles  ;  son  dissolvant  est  l'alcool.  On 
Fcbserve  quelquefois  en  masses  feuilletées ,  d'un  blanc  nacré, 
ayant  l'aspect  de  l'acide  borique,  d'autres  fois  en  masses  spon- 
gieuses; mais  lorsqu'on  la  fait  cristalliser  régulièrement ,  elle 
affecte  la  forme  de  prismes  obliques  à  bases  parallélogrammiques  : 
dans  tous  les  cas ,  elle  doit  être  considérée  comme  un  hydrate 
formé  de  100  de  base  et  de  19,57  d'eau.  Soumise  à  l'action  du 
feu  ,  la  brucine  cristallisée  ne  tarde  point  à  fondre  et  à  aban- 
donner l'eau  qu'elle  contient  :  si  alors  on  la  chauffe  plus  forte- 
ment, elle  se  décompose  et  donne  des  produits  ammoniacaux, 
etc.  L'air  ne  l'altère  pas.  Elle  forme  avec  les  acides  des  sels  neu- 
tres et  des  sur-sels.  Ceux  de  ces  sels  qui  ont  été  examinés  sont: 
le  sulfate ,  le  chlorhydrate ,  l'azotate,  le  phosphate,  l'acétate  et 
l'oxalate.  Tous  sont  solubles ,  amers  ,  troublés  par  l'infusion  de 
noix  de  galle  et  le  tanin.  Le  sulfate ,  le  chlorhydrate ,  l'oxa- 
late, à  l'état  neutre,  cristallisent  bien.  L'azotate  et  le  phosphate, 
pour  cristalliser,  ont  besoin  de  contenir  jun  excès  d'acide  : 
quant  à  l'acétate,  il  est  incristal lisable.  L'acide  azotique  concen- 
ûé  la  colore  tout  de  suite ,  à  la  température  ordinaire,  en  un 
rouge  de  sanç  très-foncé  ;  et,  chose  digne  de  remarque,  c'est 
que  cette  couleur  se  développe  aussi ,  par  l'action  de  la  pile,  sur 
la  base  pure  ou  sur  ses  sels,  et  qu'elle  se  montre  au  pôle  poiiUf. 
A  la  vérité ,  la  propriété  d'être  colorée  en  rouge  lui  est  com- 
mune avec  la  morphine  ;  mais  elle  ne  partage  avec  aucune  autre 
base  celle  d'apparaître  avec  la  même  temte  au  p6Ie  positif 
(Pelletier  et  Couerbe,  Ànn.  de  chim.  et  de  phys.,  liv.  187). 
-^Action  sur  V  économie  animale,  La  brucine  exerce  sur  l'écono- 
mie animale  le  même  genre  d'action  que  la  strychnine  :  seule- 
ment, pour  produire  des  effets  aussi  intenses,  il  en  faut  environ 
douze  rois  autant  que  de  strychnine  (Ann.  de  chim  et  de  phyi., 
tom.  XII,  pag.  113).  Baron  Thénard  (de  l'Institut). 

BRIJCIOLI  ou  BRlJ€€lOLi  (Antoiive)  ,  né  à  Florence  vers  la 
fin  du  xy^  siècle.  Dès  ses  premières  années  il  se  distingua  dans 
les  sciences ,  et  fort  jeune  encore  il  faisait  partie  de  la  société 
des  plus  savants  Florentins ,  espèce  d'académie  qui  tenait  ses 
séances  dans  les  magnitiques  jardins  de  Bernard  Rucellaî.  En 
1522 ,  se  trouvant  compromis  dans  une  conspiration  tramée 
contre  le  cardinal  Jules  de  Médicis ,  chef  de  la  république  de 
Florence ,  qui  devint  pape  sous  le  nom  de  Clément  VIII,  Bru- 
doli  passa  en  France  et  ne  revint  dans  sa  patrie  qu'à  la  chute 
des  Médicis  en  1527.  C'est  alors  qu'il  eut  Timprudence  de  vou- 
loir propager  en  Italie  les  idées  de  réforme  qu'il  avait  rencon- 
trées et  accueillies  en  France,  et  ses  virulentes  et  folles  déclama- 
tions contre  le  clergé  le  firent  arrêter  et  jeter  en  prison.  Accusé 
d'hérésie  et  d'attentat  au  repos  de  l'Etat ,  il  fut  puni  de  deux 
années  de  bannissement.  Retiré  à  Venise  avec  ses  deux  frères, 

3ui  étaient  imprimeurs ,  Brucioli  y  publia  la  plus  grande  partie 
e  ses  ouvrais.  Il  vivait  encore  en  1554,  et  on  ignore  à  partir 
de  cette  année  ce  qu'il  devint.  On  a  de  lui  :  ia  Biblia  tradotla 
in  lingua  ioscana,  1532 ,  in-fol.  ,  dédiée  à  François  l^,  roi  de 
France,  1544-1518,  3  vol.  in-fol.  —  Traductions  en  langue 
italienne  de  plusieurs  traités  d'Aristote  et  de  Cieéron,  de  V His- 
toire naturelle  de  Pline  (avec  Christophe  Landini) ,  et  d'autres 
auteurs  grecs  et  latins,  1513,  in-4*».  —  Editions  de  Pétrarque, 
1548,  in-8o;  de  Boccace,  1538,  in-4°,  avec  notes.  —  I  Dia- 
loghi  deUa  morale  /llosophia,  1528,  in-8°.  — i  Diahghi  faceti 
1535,  in-l**. 

BRrciQCE  [chimie),  adj.  des  deux  genres ,  se  dit  d'une  su  bs- 
tancc  acide  qu'on  tire  du  genre  des  brucées. 


BBrcK  (Jacques  de),  architecte  et  8catptearlimtAd.(| 
ignore  si  cet  artiste  naquit  à  Mons  ou  à  Sainl-Omn,  k  r« 
n'est  pas  renseigné  sur  la  date  précise  de  sa  niissinctinr 
celle  de  sa  mort.  En  sculpture,  ses  compositions  (brtot  p% 
dioses  et  correctes  ;  en  architecture,  ses  idées  étaient  nobk^r 
détails  heureux  et  ses  distributions  commodes.  L'ana»  Mg 
il  enrichit  Saint-Omer  de  plusieurs  édiGces.etil  filooiistf«t 
à  Mons  en  1634,  le  superbe  monastère  des  bénédidinsdcSHi 
Guillain. 

BRVCKEB  (Jean-Jacques),  né  là  Augsboarglet3jNi« 
1696,  mort  dans  la  même  ville  en  1770.  Il  consacn  nneirrttt 
de  l'histoire  de  la  philosophie  chez  lei  modemesi  et  i'est  bri 
nom  justement  célèbre  par  l'ouvrage  remarquable  imité 
Historia  critica  philosophie,  a  mundi  ineuMhtUniw 
tram  usque  œtatem  deducta,  Lips.,  1741  et  1744,  SToLi^r 
ibidem ,  1767 , 6  vol.  in-4'',  — -  «  On  ne  saurait,  dit  IL  Cm 
avoir  |)lus  de  respect  que  Brucker  pour  la  raison,  povbf^ 
losopbie ,  pour  Inumanité ;  il  a  abordé ,  parcooni, npoti* 
les  systèmes  et  tous  les  siècles  ;  il  suit  1  ordre  cfaronélctfr 
l'ordre  dans  lequel  il  a  été  donné  à  rhumanité  de  k  dérdoNe 
Ses  vices  tiennent  à  l'exagération  de  ses  meilleora  qs!^ 
Brucker  est  complet,  mais  il  l'est  avec  luxe.  Sa  phiktofèrf 
barbares  est  plutôt  de  la  mythologie  ;  en  second  lieQ,  umi^ 
est  plus  minutieuse  que  profonde;  enGn,  ensasUnguNi 
Tordre  chronologique ,  le  seul  qui  ne  soit  pas  Qneio|Brf  i[\i 
manité ,  il  ne  voit  pas  que  l'ordre  extérieur  de  successooàfct 
temps  renferme  un  véritable  ordre  de  génération,  et qordu^ 
système,  que  chaque  époque  philosopnique,  estcwrredinc' 
ment  au  système  et  à  l'époque  qui  suit,  de  sorte qaelnK 
semble  des  systèmes  est  une  série  de  causes  et  d'efirtsutt^v 
des  rapports  nécessaires,  lesquels  sont  IcskMsdcriûikJirf 

—  Les  autres  ouvrages  de  Brucker  se  composent  de  :  înuan 
introductionis  in  hisloriam  doctrines  de  idsii,  1T19,  nK 

—  Historia  philosophica  doctrines  de  idm,17î5,iû* - 
Olium  vindelicum,  sive  Melelematum  hislorico-fiûlM^^ 
rum  triga,  1751,  in-8°,  —  Pinacotheca  wrifmMm 
œlate  lUteris  illustrium ,  etc.,  avec  des  portraits  à  b  a» 
noire  par  J.-J.  Haid,  1741-1755,  dix  décades  in-folio. -!► 
nument  élevé  à  l'honneur  de  Vérudition  alUnumit.MÎni 
savants  allemands  qui  ont  vécu  dans  te«  xv*,  xvi*<uni'** 
des,  avec  leurs  portraits  ,  1643-1749,  cinq  décades  in-i',»' 
lemand.  —  Institutiones  historiés  philo$ophicŒ,\Wit^^ 
in-8°.  C'est  l'abrégé  de  son  HUtoire critique.  -  ditmiiAtr* 
toi.  devita  Hier,  Wofgii ,  1756,  in-4°.  — IfiiftWanrti»^ 
philosophicœ,  liUerariœ  criticœ ,  olim  sparsimedHs,w^ 
fasce  collecta,  1748,  in-8«.  -^Disputatio  de  cowfaratiwr 
losophiœ  genlilis  cum  Scriptura,  17«0,  in-4<».  —  Çnwf*»'' 
l'histoire  de  la  philosophie  depuis  le  commenemiMitf*'' 
jusqu'à  la  naissance  de  Jésus-Christ,  1731-1736,  !  toi  *^ 
en  allemand. 

BBIJCKEB  (Jean-Henri),  né  à  Bàle  en  1745,  y  mowî<  ^ 
jeune  en  1754.  Il  fut  bibliothécaire  et  professeur  d'»a?H- 
l'université  do  sa  ville,  et  se  distingua  par  une  crodilioi»»^ 
On  a  de  lui  :  1**  Scriptores  rerum  basileensiumminom  w 
Bàle,  1752,  in.8«.  Celte  collection  est  faite  aveccbaji.**' 
notes  de  l'éditeur  ont  du  mérite;  l'ouvrage  n'ap»*'"'^ 
nué.  2"  Observationes  philologica  cirea  causas  c^f^*^* 
scriptoribus  grœcis,  Bàle,  1744,  iii-4*>.  J 

BBUCRMANN  (FRANÇois-ERTiEST),né  à  Marienlhii«'" 
exerça  de  bonne  heure  l'art  de  la  médecine  et  l'y «wj 
promptement.  Il  entreprit  plusieurs  voyages  ntiles  a  *^ 
rets  et  profitables  à  la  science ,  par  les  plantes  et  l«  «•* 
qu'il  en  rapporta  et  qui  composèrent  une  riche  et  conrt* 
lection.  Il  mourut  à  Wolfenbuttel  en  1753.  Il  a  fon»pw» 
coup  d'ouvrages,  parmi  lesquels  nous  citerons  :  Sftt^ 
ntcttin,  exhibens  fungos  subterraneos  vulgo  t^birêtirrt^ 
tos,  1720,  in-40.  —  Historia  naiuralis  curim  t«^ 
à(T6î(TT&u  eJHsque  prœparatorum ,  chartes  Uni  ^**^  ^ 
niorum  incombustibilium  thèses  phys,  et  hisior.  lefH  ^  _ 
in-4«.  —  Deux  Opmcules  sur  tamiante  et  sa  ^^^^^ 
pareUions.  —  Bibliotheca  numismatica,  l''***'*'j^ 
in-8*»,  dont  deux  de  supplément.  —  BàWbl**^*^*^ 
1743-1747,  2  vol.  in-8».  —  Epistolœ  itinerarim  te^^^"^ 
1742-1766,  in-4«».  ^. 

BRUCRNKR  (IsAAC)  naquit  à  Bàle  en  1686,  ^]^^ 
1762.  Géomètre  et  mécanicien  célèbre,  il  atail  «I<»"^ 
sieurs  années  à  Paris,  et  y  avait  obtenu  des  distmctoj^ 
flques  et  des  gratifications,  tn  1725,  il  accepta  la  pl*«''^ 
caniciende  l'académie  de  Saint-Pétersbourg.  S«»îj^  ■ 
quitta  la  Hussie ,  voyagea  en  Hollande  et  en  ^^f^^ 
meura  quelque  temps  à  Berlin ,  et  revint  en  17W>  «  '^"^ 


BMcràws. 


(483) 


BACE. 


'ixcapa  et  traf  aux ,  récompensés  par  racadéroie  des  sciences, 
oar  aéteriDÎner  les  lonsiludes.  11  retourna  à  Râle  en  1752,  où 
is  magistrats  lui  assignèrent  une  pension  moyennant  laquelle 
donna  des  cours  publics  de  géosraphie.  Il  fit  imprimer  en 
7i2  un  mémoire  allemand  Sur  Tusage  et  la  division  du 
tobe  lerrestre;  une  Detcripikm  d'un  cadran  iolain  univer^ 
i/,  Pétersbourg,  1735,  in- 4^;  un  Nouvel  Allas  de  marine, 
ierlin ,  1749  ;  des  Tablet  de  longitude  des  principaux  lieux, 
753  ;  Carie  du  globe  lerrestre ,  examinée  et  approuvée  par 
lao.  BemouUi,  Bàle,  1755,  in-fol.  —  Bruckner  (Daniel), 
m  neveu ,  a  été  Tun  des  principaux  auteurs  du  Recueil  slalis- 
fMtf  de  Bàle,  dont  vingi-trois  cahiers  in-8®  ont  paru  de  1748  à 
765  (  V^rsuch  der  MerkwUrdigkeHen  der  LandschaH  Basel). 
I  a  continué  la  Chronique  bâloise  de  Wursteisen,  de  1580  à 
$20,  Bàle,  1765-79y  5  vol.  in-fol.  On  y  trouve,  entre  autres 
ètails  précieux ,  une  notice  curieuse  des  monnaies  de  Bàle  en 
321.  Brurkner  avait  poussé  la  continuation  de  son  histoire 
nqu*à  1640;  le  manuscrit  de  ce  travail,  bien  plus  détaillé  que 
!  précédent ,  forme  neuf  volumes  in-folio.  On  lui  doit  aussi  une 
'arts  du  canton  de  BàU,  1756,  la  meilleure  qui  eût  encore 
iru.  Il  a  laissé  d'autres  travaux  manuscrits  relatifs  à  l'histoire 
e  Bàle  ,  où  il  est  mort  en  1785. 

BBCCKIIER*  (Jérôme)  a  publié  quelques  relations  de  ses 
oya^  à  Genève  en  1668,  et  des  voyages  du  prince  H.  Albert 
e  Saxe^otha ,  en  Danemark  et  en  Suède,  en  1670.  On  en 
roove  encore  les  extraits  dans  Fœbri ,  Nouveau  Magasin  géo- 
raphique ,  tom.  il,  m  et  iv. 

BRUC-9IOirrPLA|SlR(F.  MOTnTLAISIR). 

BRUCOLAQUE^  S.  m.  iiom  que  les  Grecs  donnent  au  cadavre 
*un  excommunie  y  et  à  ce  que  le  peuple  nomme  revenant, 

BBUCTiRBS(^09f.  atic.),  Brueleri,  ou  Bueleri  par  erreur 
récriture ,  Surrlurt  »  Bricleri ,  BurakUri  et  Boruktuari, 
leuple  de  Germanie,  considéré  comme  étant  de  la  souche  des 
staevons ,  et  qui  occupait  le  pays  compris  entre  le  Rhin,  TEms 
t  la  Lippe.  Ce  peuple  avoisinait  au  nord-ouest  les  Frisons,  à 
'ouest  les  Marses,  et  plus  tard ,  quand  les  Marses  eurent  quitté 
M  bords  du  Rhin,  les  Frisons  et  les  Bataves  ;  au  sud  les  Tench- 
ères,  ou  plutôt  leurs  alliés,  les  Usipiens,  desquels  ils  furent 
épirés  du  moins  pendant  quelque  temps  par  la  Lippe  ;  précé- 
Kinmentils  durent  confinerdu  mémecôté  avec  les Ménapiens  et 
esSicambres;  à  Test  ils  avoisinaient  les  Gamaves  et  les  An- 
irivariena  ;  au  sud-est,  les  Marses'  après  que  ceux-ci  eurent 
unttc  le  Rhio.  Ainsi  ce  peuple  occupait  une  partie  de  Zutphen, 
iveryssel  et  Bentbeim ,  la  plus  grande  partie  de  Munster  et  de 
llèves ,  Osoabruck,  et  la  partie  orientale  de  Ravensberg.  I^eur 
NMD  vient  des  marécages  (brook)  qu'ils  habitaient.  Ils  se  divi- 
aient  en  grands  et  petits  Brucières ,  qui  étaient  séparés  par 
'Ems,  à  ce  qu'il  parait ,  de  sorte  que  les  grands  Brucières  de  la 
ODcbe  principale  demeuraient  du  côté  oriental ,  et  les  petits 
Irtictèrcs  du  côté  occidental  et  sur  ta  Lippe.  Ils  avaient  des 
inoccs  ou  chefs  guerriers,  que  les  Romains  ont  qualjGés  de 
Dis,  et  dont  l'autorité  était  certainement  fort  bornée ,  comme 
bez  tous  les  peuples  germaniques.  La  plus  grande  influence 
ni  fût  exercée  sur  eux  était  celle  de  certaines  femmes  inspirées, 
omnaecette  Velléda,  qui  du  haut  de  sa  tour  commandait  au  loin. 
ét%  Bructères  étaient  un  peuple  riche  et  belliqueux,  qui,  dans 
tt  guerres  coolre  les  Romains ,  était  étroitement  allié  aux 
hfrusques.  Lorsque  Drusos  pénétra  dans  la  Germanie,  ils  lui 
irrèrent  on  combat  naval,  mais  ils  ne  purent  pour  cette  fois  re- 
ster à  la  puissance  romaine.  Ils  eurent  une  grande  part  à  la 
élaite  de  Varus ,  et  l'aigle  de  la  vingt  et  unième  légion  était 
nbée  dans  leurs  mains;  mais  elle  leur  fut  enlevée  plus 
ird  par  Stertinius,  lorsque,  profitant  des  ravages  que  les 
iomains  exerçaient  sur  le  territoire  des  Marses ,  ils  attaquèrent 
Box-d  sans  succès  et  eurent  la  douleur ile  yoir  ravager  leur 
ropre  pays.  Les  menaces  des  Romains  leur  inspirèrent  assex  de 
rainte  pour  les  empêcher  de  défendre  les  Amsivariens.  Ils 
rirent  part  au  soulèvement  de  Civilis,  l'an  30  après  J.-C.  Sous 
enra  ils  furent  attaqués  par  les  Angrivariens  et  par  les  Gha- 
Mves ,  et  Tacite  annonce  avec  joie  qv'après  une  délaite  san- 
lante  ils  furent  en  partie  anéantis  et  en  partie  chassés  des 
ays  qu'ils  occupaient.  Quoique  Spurinna  pût  lei  forcer  à 
u^pler de  novveau  on  prince qolls  avaient  expulsé,  il  parât- 
nut  cependant  que  cette  délaite  ne  lear  fut  pas  aussi  funeste 
n*on  Tint  l'annoncer  à  Rome,  puisque  Ptolemée  les  connaît 
Dcore  dans  leurs  anciennes  habitations  ;  que  plus  tard  ils  font 
acore  la  goerre  plus  d'une  fois  aux  Romains ,  et  qu'ils  se  distin- 
uent  parmi  les  peuples  qui  composent  l'union  franqoe.  Les 
axons  (Chauces|  détruisirent  enfin  leur  pmssance  et  les  cbas- 
b^Bt  vert  le  Rhin.  Ha  se  dispersèreni  parmi  \ts  autres  peuples» 


et  leur  nom  finit  par  se  perdre.  Ils  sont  mentionnés  pour  la 
dernière  fois  en  750  sous  le  nom  de  Borthari. 

BRUDO  (Abrauam)  ,  rabbin  de  Conslanlinople ,  auteur 
d'un  commentaire  sur  la  Genèse,  intitule:  Birc(uf  ^vroofli 
{Bénédiction  (TJ^ro/iam),  Venise,  1696.  L'auteur  mourut  à 
Jérusalem  en  1710.  —  Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec  un  autre 
Abraham  Brudo,  premier  rabbin  de  Prague,  célèbre  dans  toute 
l'Allemagne  pour  son  savoir,  ses  vertus  èl  ses  différents  ouvrages. 

BRtDZEWO,  ville  de  500  habitants,  dans  la  v^oiwodie  polo- 
naise de  Kalisch.  De  cet  endroit  ou  d'un  autre  endroit  de  même 
nom  sont  natifs  deux  professeurs  célèbres  de  Gracovie,  an 
xv  siècle ,  à  savoir  :  1"*  Albert  de  Brudzewo.  Gct  homme 
remarquable  eut  pour  élève  Nicolas  Gopernic.  Ge  que  Staro- 
wolski  dit  de  lui  (dans  YHecatoniat  Script,  Polon.)  est  inexact 
et  douteux.  D'après  des  documents  contemporains  manuscrits, 
il  doit  être  né  en  1442.  En  1468  on  trouve  déjà  la  remaraue 
qu'il  ne  quitta  pas  l'université  de  Gracovie.  En  1470  il  devint 
baccalaur eus  philos.,  en  1474  mayif  1er,  en  1476  senior  bursm 
ilun^arorum,  âgé  alors  de  trente  et  uu  ans.  En  1483  il  fut  ap- 
pelé a  faire  partie  du  collège  supérieur,  et  fut  chargé  d'un  cours 
de  morale  (ex  moribus).  En  1490,  le  14  mars,  il  fut  reçu  baccsk^ 
laureus  theologiœ,  et  commença  son  cours  peu  de  temps  apr^ 
Grâce  au  cardinal  Frédéric,  il  obtint  un  congé  et  accompagna  le 
ffrand-duc  de  Lilbuanie,  Alexandre,  devenu  plus  tard  roi  de  Po- 
logne, dans  un  voyage  qu'il  fit  en  Litbuanie  en  1494,  et  pendant 
lequel  Albert  de  Brudzewo  mourut  au  mois  d'avril  1495,  selon 
la  remarque  de  Jean  Brescius.  —  Quant  à  la  liste  de  ses  écrits^ 
sans  nous  arrêter  aux  données  superficielles  de  Starowolski ,  m 
de  Radyminski  dans  ses  annales  manuscrites ,  ni  des  auteurs 
qui  ont  puisé  à  ces  deux  sources,  voici  ce  que  nous  croyons  pou- 
voir indiquer  d'après  nos  propres  indications.  Ouvrage  iinpnméà 
Milan,  chez Scinzenzeler  :  Comfnentarisiutilissima  intheoricù 
planelarum  (  F.  Panzer,  Ann,  tupogr.,  ii ,  77,  463  ),  in-4*'  ou 
plutôt  grand  in-8^,  sign.  0.-9.  Vers  la  fin,  cet  outrage  est  inti- 
tulé :  Commsntariolum  super  ths^rias  novas  Garti  PurbatU 
{Georffii  Purbatii),  11  y  a  un  exemplaire  de  cet  ouvrage  à  l'u- 
niversité de  Wilna  et  à  celle  de  Gracovie.  Ouvrages  non  imprn 
mes  :  l*"  Tabulœ  astronamiesff  fol.  48,  sig.  DD,  m,  40;  ce  sont 
desimpies  tableaux  sans  remarques  astrologiques,  depuis  1498 et 
29  ;  ^  Tractatus  et  eanonss  ad  reducendum  pwtum  pro  $neri' 
dianocracoviensiM,  ÀlberlideBrudxeu>o/m'A'',  BB,  xxv,10. 
Apparemment  ce  titre  est  de  Stanislas  Pudlowski ,  curé  à  Saint- 
Nicolas,mort  en  1045.  L'écriture  même  est  du  xvi'  siècle,  et  ne 
ressemble  pas  du  tout  à  celle  des  manuscrits  DD,  m,  40,  pres- 
que contemporains  d'Albert  de  Brudzewo.  A  la  fin  du  Guido^ 
nio  Bonat.  Tractatus  de  guœitionibus  furti,  on  trouve  le  millé- 
sime 1574.  Outre  cela,  on  y  trouve  le  Dilueidarium  Ptolemmi^ 
Jacobi  Fcrdinandi  Bariensis  liber  d$  Nativitatibus,  etc.  Ainai^ 
il  ne  reste  pour  Albert  de  Brudzewo  quesoixante-treisepapesqm 
sont  exemptes  aussi  de  divagationsastroloj^ques.  Toutefois  nous 
ne  nous  prononcerons  pas  sur  la  supposition  de  Soiadecki  dans 
sa  vie  de  Nicolas  Gopernic,  d'après  laquelle  Albert  de  Brudzewo 
aurait  eu  l'esprit  au-dessus  des  superstitions  astrologiques.  Dana 
le  Codex  dePetrus  Lombardua»  liv.  lY  Senienliarum ,  où  se 
trouve  consigné  le  récit  de  sa  vie,  il  est  question  d'une  ùusse 
prédiction  qu'il  aurait  faite  de  la  peste  de  Gracovie  en  1482.  On 
ne  saurait  douter  qu'Albert  de  Brudzewo  n'ait  écrit  sur  la  théo- 
logie, mais  cela  ne  peut  pas  se  prouver.  Outre  Nicolas  Gopernic, 
il  doit  encore  avoir  eu  pour  élèves  Jean  Aventinus  et  Jean  Ver- 
duagus.  — S^"  Paul-Wladimibi  dbBbcdzewo,  de  la  maison 
de  Dolenza,  et  qui  par  conséquent  n'était  peut-être  pas  même 
parent  d'Albert,  est  mentionné  comme  Decretorum  Doctor  et 
recteur  de  l'université  de  Gracovie.  il  se  trouya  aussi  au  concile 
de  Gostnitz  et  de  Bile  en  14M.  Prieor  à  Klodaw  dans  la  grande 
Pologne,  il  conyertit  le  prieuré  en  un  chapitre  de  chanoines 
augustins.  —  Dhigosz  yanCe  les  services  qu'il  rendit  à  la  cou- 
ronne de  Pologne,  tant  à  Rome  que  dans  les  susdits  conciles  et 
en  Prusse.  On  sait ,  dit  le  même  auteur ,  qu'il  a  écrit  bien  des 
choses  dont  on  se  sert  aujourd'hui.  Il  mourut  chanoine  à  Gra- 
covie en  1435. 

RBUE  (André),  directeur  et  commandant  général  pour  la 
compagnie  du  Sénégal  et  d'Afriaue,  et  l'un  àk  hommes  dont 
Its  talents  ont  le  pms  contribué  a  la  prospérité  de  notre  com- 
merce dans  cette  partie  du  monde.  H  est  à  regretter  qu'aucunes 
notions  sur  sa  famille,  sur  le  lien  et  la  date  de  sa  naissance  et  de 
sa  mort  ne  permettent  d'écrire  sa  biographie.  On  sait  seulement 
qu'une  compagnie  de  Normands  de  Bouen  et  de  Dieppe ,  qni 
avait,  de  temps  immémorial,  nn  comptoir  dans  la  rivière  du 
Sénégal,  en  confia  l'importante  direction  à  André  Brue  le  S3 
janvier  1696,  et  qu'il  s'efforça^  en  étendant  autant  que  possible 
nos  rdationa  dans  ces  contrées ,  à  procurer  à  la  France  la 


BRViftB. 


Mi  VUS. 


plus  forte  partie  des  marchandises  que  les  caravanes  portaient 
aai  Anglais.  Cest  Braequi  découvrit  les  mines  du  royaume  de 
BambouCy  et  fit  construire  le  fort  Saint-Pierre  sur  la  rivière  de 
Falemépooren  protéj^r  l'exploitation ,  que  les  mauvaises  af- 
(aircs  de  sa  compagnie  TempÂchèrent  d'accomplir.  En  1714 , 
Brue  commandait  au  Sénégal  pour  la  nouvelle  compagnie  des 
Indes ,  et  sut  tirer  en  faveur  de  la  France  un  parti  immense 
des  richesses  encore  inconnues  de  ce  pays ,  en  établissant  le 
comptoir  d'Albrcda,  sur  la  rive  droite  de  la  rivière  de  Gambie, 
vis-à-vis  de  James-Fort,  et  celui  de  File  Bissao,  à  la  pointe 
nord-est,  ainsi  qu'en  créant  des  communications  avantageuses 
avec  les  rivières  de  Cazamanza  et  Saint-Domingue. 

BBUÉ  (Etienne-Hubert)  naquit  à  Paris  en  1786.  A  l'âge  de 
douze  ans  il  s'embarqua  à  Brest,  comme  mousse,  sur  un  vais- 
seau de  l'Etat,  et  fit  plusieurs  campagnes.  En  1801  il  se  trouvait 
â  rile-de-France  ;  il  fut  admis  comme  aspirant  de  première 
classe  sur  le  Naluraiisk,  destiné  avec  le  Géoaraj^  à  parcourir 
les  mers  australes.  Après  celte  campagne,  la  délicatesse  de  sa 
santé  le  força  à  quitter  cette  pénible  profession  ,  lorsque  déjà  il 
était  timonier.  Il  revint  à  Paris  en  1805  et  fut  employé  par 
M.  Freycinet,  son  ancien  capitaine  de  vaisseau,  pour  les  travaux 
hydrauliques  de  la  relation  que  celui-ci  préparait.  Ce  futen  1813 
queBrué  publia  sa  première  carte,  VEmpire  français,  d'après 
la  méthode  encyprotype  ^  c'est-à-dire  sur  cuivre,  qu'il  apprit  de 
M.  Freycinel;  vinrent  ensuite  les  Cinq  Parlie$  du  monde  et  la 
France.  Ce  travail  annonçait  un  géographe  de  talent,  patient  et 
consciencieux.  Ces  diverses  cartes,  au  nombre  dequarante,  furent 
réunies  en  un  Atlas  unn^rif/ (1816).  Une  grande  Mappemonde, 
une  Carte  de  France,  les  Environs  de  Paris  prouvèrent  les  pro- 
grès de  Brué.  Depuis  1829  ses  productions  furent  encore 
plus  parfaites.  Il  publia  son  Atlas  universel  et  son  Atlas  clas^ 
iique,  celui-ci  de  trente-six  cartes  et  l'autre  de  soixante-cinq.  Il 
mourut  à  Sceaux,  du  choléra,  le  16  juillet  1833 ,  après  avoir 
terminé  les  Etats-Unis  de  V Amérique  du  Nord,  les  deux  Amé- 
riques, le  Mexique  et  lés  Antilles ,  qui  ont  paru  depuis  sa  mort. 
Brué  était  laborieux ,  de  mœurs  simples ,  et  ne  manquait  pas 
d'esprit,  ainsi  que  le  prouvèrent  ses  réponses  aux  critiques  du 
baron  de  Zach  et  de  Malte-Brun  lui-même. 

BBUEL  (Joachim),  en  latin  Joaehimus  Brulius,  né  à  Vorst, 
village  de  Brabant,  au  commencement  du  xvii'  siècle,  entra 
dans  l'ordre  des  au^ustins,  y  professa  successivement  la  philo- 
sophie et  la  théoloffie.  Ses  supérieurs  l'ayant  envoyé  en  France, 
il  y  prit  le  bonnet  de  docteur  en  théologie  à  Bourges.  Elu  prieur 
du  couvent  de  Cologne  en  1638 ,  il  fut  élevé  deux  fois  au  grade 
de  provincial^  la  première  en  1640,  la  seconde  en  1649.  Il  mou- 
rut le  29  juin  1653.  On  a  de  lui  :  l*"  Brèves  Resolationes  ca- 
suum  apiul  regulares  reservalorum ,  Cologne,  1640;  2"  tes 
Confessions  du  bienheureux  F,  Alphonse  aOrasco,  traduites 
de  l'espagnol  en  français ,  Cologne,  i6i0,  in-i6;  3"  VitaB, 
Joannis  Chisii ,  Anvers,  in-t6;  4^  Hiséoriœ  Peruanœ  ordinis 
eremiiarumS,  P.  AugusUni  libri  octodecim,  Anvers,  1651 , 
in-fol.  ;  5^  De  sequestralione  religiosorum ,  imprimé  vers  1653  ; 
6"  Rerum  morumque  in  regno  Chinensi  maxime  notabilium 
kistoriœ,  ex  ipsis  Chiniensium  libris ,  et  religiosorum,  qui  in 
iUoprimi  fuerunt,  Utterisae  relatione  concinnatœ,  item  Pa- 
ir um  Augustinianorum  et  Franciscanorum  in  illud  ingressus 
pfrJ.'G.  de  Mendoxa,  Anvers,  1655,  in-4®.  C'est  une  traduc- 
tion ,  fîaiite  sur  l'espagnol ,  d'un  ouvrage  de  Mendoza. 

BBufeBB  (  Chablbs-Antoine  Lbclerg  DE  LA  ),  né  à  Paris 
en  1715,  donna  en  1734,  au  Théâtre-Français,  les  Mécontents, 
comédie  en  trois  actes ,  qu'il  réduisit  ensuite  en  un  acte.  Il  fit 
représenter  sur  le  théâtre  de  l'Opéra,  en  1736,  les  Voyages  de 
i' Amour;  en  1739,  Dardanus,  sur  le  théâtre  des  Petits- Appar- 
tements; Erigone,  en  1748;  le  Prince  de  Noisy,  en  1719.  Au 
mois  de  n  jvembre  1744,  il  obtint  avec  Fuzelier ,  le  privilège  du 
Mercure.  Ce  dernier  étant  mort  en  1753,  la  Bruère  resta  seul 
chargée  du  journal.  Le  duc  de  Nivernais,  chez  lequel  la  Bruère 
logeait ,  ayant  été  en  1743  nommé  ambassadeur  à  Rome,  l'y 
emmena  et  l'y  laissa  ensuite  en  qualité  de  chargé  d'afiaires. 
Pendant  son  séjour  dans  cette  ville ,  il  fut  question  d'établir  à 
Paris  un  second  journal  littéraire  ;  mais  la  Bruère  ayant  fait 
agir  ses  protecteurs  de  concert  avec  Raynal,  alors  rédacteur  du 
Mercure f  parvint  à  conserver  le  privilège  exclusif  de  ce  dernier 
journal.  —  Sur  le  point  de  revenir  dans  sa  patrie,  la  Bruère 
mourut  à  Rome,  de  la  petite  vérole,  le  18  septembre  1751 ,  âgé 
d'environ  trente-huit  ans.  Il  est  auteur  d'une  Histoire  du 
règne  de  Charlemagne,  1755,  deux  tomes  in-12  en  un  volume, 
ouvrage  très-superficiel.  L'auteur  était  des  académies  de  la 
Crusca  et  des  Arcadiens  de  Rome.  Son  opéra  de  Dardanus , 
dont  Rameau  a  fait  li  musique  ,  est  resté  au  théâtre.  M.  Guil- 
lird  le  réduisit  en  quatre  actes  çn  1784,  et  en  trois  actes  en 


(484) 

1786.  Sacchini  y  fil  une  musique  nouvelle,  t  Le  M  dinU 
dit  la  Harpe,  est  plus  noble qu  intéressant;  miis  le  stTle  iS 


de  force  que  n'en  a  d'ordinaire  l'opéra,  et,  dans  la  dcnn 
scène,  il  va  jusqu'à  é{;aler  celui  de  la  tragédie.  » 

BBIJESCHE,  sorcière,  devineresse,  en  langage  du  wnà 
Foix  ;  de  verum  dicens^  suivant  Borel. 

BBIJESME  D'AUFFB,  S.  m.  (BiarlNf ),  cordige  de nartâ 
qui  garnit  la  chute  de  la  voile. 

BBUEYS  (  David-Augdstin),  naquit  à  Aii  en  KUû.Em 
d'abord  dans  le  calvinisme,  il  suivit  le  barreau  et  teNmil 
controverse.  Bossuet  venait  de  publier  son  Exftiithïïékj^ 
Brueys  essaya  de  l'attaquer  :  pour  toute  réponse  lewêbtle» 
vertit  et  le  fit  entrer  dans  les  ordres.  C'est  alors  (|ue,deieni(^ 
lique,Brueys  tourna  sa  dialectique  contre  les  ministres pralota 
Jurieu,  Lenfant  et  la  Roque;  mais  bientôt  son  râiiefmvti 
fit  quitter  la  théologie  pour  l'art  dramatique.  Ce  rot  pen&n 
séjour  à  Paris  que  se  révéla  surtout  son  talent  poorletk«r 
qu'il  fréquentait  tieaucoup  :  le  plaisir  qu'il  prenait  aa\iqnw 
sentations  lui  inspira  l'idée  d'écrire  aussi  des  pièces;  iDiisri«w 
ecclésiastique,  et  comme  tel  il  ne  pouvait  rien  Uitt'wmnt' 
nom  ;  Il  se  confia  donc  à  son  ami  Palapmt  de  Towooie,  f 
s'adjoignit  en  qualité  de  collaborateur.  Cette  commaink* 
travail  littéraire  donna  le  jour  à  cinq  comédies,  auiqoHhh» 
prat  toutefois  eut  la  moindre  part  ;  les  deux  ineillamMtt 
Grondeur  et  le  Muet  ;  dans  la  première,  le  caraclèredttpe»* 
na^e  principal  est  d'un  naturel  frappant  et  d'un  nai  oai^ 
mais  on  attribue  à  Brueys  seul  d'avoir  rajeuni  tksmihià* 
cette  charmante  pièce  dont  Tidée  première  est  due îArnrBi^ 
chet,  qui  vivait  vers  la  fin  du  xv*'  siècle,  et  qui  laf(Rprr$nln 
d'abord  à  la  cour  de  Charles  VIII.  On  remarque ef»rfq|s^ 
tragédies  de  Brueys  ont  aussi  illustré  la  scène  fraotùr;n 
1735,  un  libraire  reunit  en  trois  volumes  toutes  les pNcon» 
ques  ou  tragiques  nées  de  cette  confraternité  Ktièrm  éa 
Brueys  fit  surtout  les  honneurs;  néanmoins  l'opinioe  h^ 
généralement  accréditée  veut  qu'on  laisse  unb  «as  t\sêk 
ces  deux  amis  inséparables  pendant  leur  vie.  La  mortiptinr^ 
sépara;  Brueys  mourut  à  Montpellier  en  1735  à  l'âge drqtf- 
vingt-trois  ans,  et  Palaprat  la  même  année.  M.  Aoger  ^ 
réunis  dans  la  publication  qu'il  fit  de  leurs  oeuvres  ooliednv' 
1812  ;  le  théâtre  les  a  Joués  à  leur  tour  en  les  faisaoi  lo  ^ 
d'une  pièce  intitulée  Brueys  et  Palaprat  :  il  était  donc étrii^ 
ces  deux  hommes  ne  seraient  jamais  séparés,  ni  delevr  tnv 
ni  dans  la  postérité!  Nous  ne  les  séparerons  pasdaranlipn^ 
sant  rénumération  des  écrits  de  Brueys.  On  a  de  loi  rv 
tragédies  :  Gabinie,  Asbaet  lÀsimachus;  comme  pièces  <« 
ques:  le  Grondeur,  les  Siglets,  l  Important  de  cour,  lu  !» 
piriques,  le  Sot  toujours  sot^  l'Opiniâtre,  le  Ow>'*f"' 
Muet,  imité  de  /'  Eunuque  de  Térence  et  surtout  tÀvotn  h 
letin,  sur  lequel  Voltaire  s'exprime  ainsi  :  «  Cetaneietii»*- 
ment  de  la  naïveté  gauloise ,  qu'il  rajeunit,  le  feraw"*' 
tant  qu'il  y  aura  un  théâtre  en  France.  »  En  effet,  Brarrsi^ 
empreindre  ses  ouvrases  de  son  imagination  vive,  deU  fia>^' 
cité  de  ses  mœurs  et  ofe  la  naïveté  de  son  caractère.  S«  >«^ 
œuvres ,  à  Texception  d'une  paraphrase  de  VAri  f^ 
d'Horace  et  de  V Histoire  du  fanatisme  dans  Ui  CM  ; 
1713,  3  vol.  in-1'2 ,  sont  des  traités  et  des  controyersei F>i> ; 
avant  qu'il  eût  travaillé  pour  la  scène,  et  après  qu'il  eairro** 
au  théâtre,  une  Réponse  à  Bossuet,  une  Réponse  àuip^ 
tantt,  une  Défense  du  culte  catholique,  des  Ttaités  ie  r&'^' 
rùtie, de  V Eglise,  delà sainU  Messe  et  del'ObéismasMS^^' 
sances  temporelles, 

BBUEYS  ^Claude;,  écuyer ,  né  à  Aix,  a  publié  on  mr.  '• 
pièces  singulières  en  langue  provençale  ;  il  a  pourlilrc  iJ** 
des  Musos  provensalos,  divisât  en  quatre  partidot,  Aiit'*' 
4  part.  in-8°,  rare. 

BBIJEYS  (François-Paul,  comte  de).  L'amiral  Bni^** 
fait,  par  sa  bravoure  et  par  sa  mort  glorieu.^ ,  une  V*^^ 
guéc  dans  l'histoire.  Il  était  lieutenant  de  la  mariuerojal^^ 
la  révolution  éclata.  Quoique  noble,  il  n'émigra  ^  *^ 
1792  il  eut  le  commandement  d'un  vaisseau  qui  ^^f^ 
l'escadre  conduite  par  l'amiral  Truguet ,  sur  les  côie*  ^^^ 
et  de  Sardaigne.  Forcé  comme  noble  de  quitter  sa  pUcrJ 
fut  rappelé  que  sous  le  ministère  de  Trugoet,  qtt^  ^'^ 
sant  son  coura^,  lui  donna  l'ordre  d'aller  croiser  dans  1^- 
tique.  La  paix  était  conclue  lorsqu'il  irriva  à  Venise  ;ii^\ 
pour  les  fies  Ioniennes ,  et  fut  obligé ,  pour  y  n»**  P*. 
une  longue  station ,  d'avoir  recours  à  Ali-Pacha.  ^JJJJJ'' 
d'Egypte  ayant  été  résolue ,  Brueys  reçut  le  cwnroi"*?^*^ 
la  flotte  ((UI  devait  porter  l'armée;  il  réussit  à  l'^P^T^Li 
glab  qui  voulaient  lui  disputer  le  passage ,  et  >'^!'!*^ 
ment  dans  la  rade  d'Aboukir.  Aussitôt  après  leéast^ 


mWDGl 


(4S6) 


BRrGES. 


Im  ironpesy  il  aurait  dû  oa  entrer  dans  le  port  d*  Alexandrie,  on 
«loumer  sans  perte  de  temps  en  France,  a  Malte,  ou  à  Corfou. 
[|  n'en  fit  rien,  et  8*embossa  pour  attendre  les  Anglais.  Cette 
iule  causa  la  perte  de  la  flotte.  Nelson  jugea  du  premier  coup 
ïml  qu'il  pouvait  séparer  les  vaisseaux  français;  il  passa  auda- 
iensement  entre  le  rivage  et  la  flotte,  et  plaça  ainsi  Tavant- 
arde entre  deux  feux.  Le  combat  fut  terrible:  mais  bientôt  la 
ictoire  se  décida  pour  les  Anglais.  Dès  lors  Brueys  ne  cher- 
iê  plus  que  la  mort  ;  atteint  de  deux  blessures,  il  ne  voulut  pas 
escendre  pour  se  faire  panser  :  Un  amiral  françaiê,  dit-il , 
oii  wwurtr  sur  am  banc  de  quart.  Bientôt  après,  un  boulet 
inexni  vint  le  frapper,  «l  il  expira  au  moment  où  son  vaisseau, 
Orment^  sautait  avec  une  explosion  terrible. 
BBIJGANZA  (Le  p.  Gaétan),  jésuite,  né  à  Mantoueen  1732, 
iseigna  près  de  vingt  ans  la  rhclorique  dans  divers  collèges, 
professa  ensuite  la  philosophie  à  Pérouse.  A  la  suppression  de 
»n  ordre,  il  revint  oaiis  sa  patrie,  y  exerça  avec  zelo  les  fonc- 
ws>  du  minbtèrc  évangélique,  et  niourut'le  13  avril  1813.  On 
id<»it  :  1°  deux  Recueils  de  sermons  et  une  Grammaire  la- 
ne  tfl  italienne ,  en  italien.  3°  De  modo  conscribendi  inscrip- 
ofirtf,  Mantoue,  1779,  in-8**,  petit  traité  rempli  d'observations 
idicieuses.  ci^  La  Poesia  m  aiuto  alla  prosa^  ibid.,  1781, 
1-8^.  L*auteur  y  prouve  que  c*cst  aux  poêles  que  les  grands 
rosalcurs  doivent  les  figures,  les  images,  le  nombre  et  l'har- 
M>nîe  qu*on  admire  dans  leurs  ouvrages.  4»  Carmina^  Flo- 
înce,  1786,  in-8*'.  Les  vers  du  P.  Bruganza  sont  écrits  avec 
icilité.  fy*  L' Eloquenxa ridoUa  allapratiea,  Mantoue,  1800, 
part.  in-8**.  Cest  un  traité  de  rhéloric^ue. 
nmtGESigéogr,)  en  flamand  ffru^^^.villede  Belgique,cheMieu 
e  la  Flandre  occidentale  etd'un  district  de  25  lieues  carrées,  se 
impose  de  sept  can  tons  et  de  soixan  te-seize  comm  u  nes,qui  renfer- 
lenl  156,079  habitants.  Elle  est  située  dans  une  plaine  vaste  et 
ïTlile,  à  un  mille  et  un  cinquième  de  mille  delà  mer.  Elle  n*est 
[aiersée  f)ar  aucune  ri  vière,mais  plusieurs canaux,partant  de  dif- 
l'rents  points  de  la  province,  viennent  y  aboutir  comme  vers  un 
oint  central.  Parmi  ces  canaux  il  en  est  deux,  celui  de  Sluys  au 
ord  et  celui  d'Ostendeà  Touest ,  qui  mettent  la  ville  en  rap- 
ort  avec  la  mer.  Le  dernier  de  ces  deux  canaux  porte  des  em- 


inquante  rues  et  six  places  publiques,  parmi  lesquelles  aucune 
*c8t  imposante.  On  y  remarque  aussi  les  débris  d'une  cathé- 
raie  consacrée  à  saint  Donat,  et  dont  il  ne  reste  plus  que  les 
lurs;  six  églises  paroissiales,  parmi  lesquelles  Téglise  de  Xotre- 
lame  se  distingue  par  sa  haute  tour  qui  montre  même  leur 
rate  aux  navigateurs,  par  les  tombeaux  de  Charles  le  Hardi  et 
e  Marie  de  Bourgogne ,  sa  fille  et  son  héritière  ;  celles  de  Saint- 
anveur,  de  Sainte- Wallburges  et  de  la  Dune  se  distinguent 
ar  leur  bon  goût.  On  y  trouve  en  outre  trente-deux  autres 
^lises  ou  chapelles  d'anciens  couvents,  plusieurs  établissements 
ebienlaisance,  des  hôpitaux,  des  hospices  d'orphelins  et  des 
Misons  de  bégumes,  une  grande  maison  de  correction,  diffé- 
Mits  édifices  publics,  parmi  lesquels  on  remarque  surtout 
hôlel  de  yille  d'archi lecture  gothique,  le  lieau  palais  de  justice 
'un  goût  moderne,  et  le  palais  épiscopal.  La  ville  renferme  six 
Mlle  maisons,  qui  étaient  habitées  en  1815  par  une  population 
e  31,345  âmes.  La  ville  de  Bruges  est  le  siège  des  au  tontes  pro- 
indales  et  de  district  ;  elle  a  un  tribunal  de  commerce,  une 
adémie  de  peinture,  sculpture  et  architecture,  qui  possède  un 
etit  inuséedans  lequel  se  trouvent  encore  deux  laoleaux  de  Jean 
ftp  Eick.  La  ville  a  de  plus  une  société d'aaricultore,  unebiblio- 
lèque  de  6^000  volumes,  plusieurs  écoles  secondaires  et  un 
trdin  botanique.  Quoique  I  industrie  et  le  commerce  de  cette 
ille  soient  aujourd'hui  bien  loin  de  ce  qu'ils  étaient  au  temps 
e  la  Hanse ,  époque  où  Bruges  passait  pour  la  troisième  ville 
e  commerce  de  toute  l'Europe,  après  Londres  et  Novogorod,  il 
en  faut  qu'ils  y  soient  entièrement  anéantis.  La  fabrication  des 
cfltclles  y  est  si  considérable  que  celte  industrie  fait  vivre  cinq 
siK  mille  ouvrières  :  on  y  fabrique  le  point  de  Paris ,  le  point 
e  Valenciennes,  le  point  a  Alençon  et  aussi  quelque  peu  de  fil  de 
eoUlle.  La  futainede  Bruges  soutient  son  antique  renommée. 
jà  outre ,  on  confectionne  des  siamoises,  des  cotonnades  im- 
riiuées  ;  de  la  flaminqne,  espèce  d'étoffe  en  laine  et  en  coton; 
e  la  fabrique  de  Bruges^  étoffe  n-ossière  en  laine  de  diverses 
tNilenrs,  quelque  peu  de  camelot  et  des  bas  de  laine,  et  on 
Je  du  lin  et  de  la  laine.  Il  y  a  deux  fabriques  d*amidon,  huit 
ibriques  de  savon  vert,  plusieurs  raffineries  de  sucre,  parmi 
squelles  celle  de  Ferdabbel  fils  est  la  plus  ancienne  et  la  plus 
onnoe  ;  des  manufîBctures  de  tabac  à  fumer  et  à  priser ,  qui 
reiaploieal  que  du  tabac  cultivé  dans  le  pays;  huit  distilleries 


d*eau--de-vie,  douze  à  quinze  moulins  à  )iuile,  une  fabrique  da 
faïence,  une  fonderie  de  cloches,  de  célèbres  teintureries  ea 
bleu  et  un  chantier  pour  la  construction  des  vaisseaux.  Bruges 
est  la  plus  ancienne  ville  coninierriate  de  la  flandrc.  Lorsque 
Baudouin  de  Flandre  monta  sur  le  trône  byzantin,  il  mit  Bruges 
en  rapport  avec  toutes  les  villes  commerciales  situées  sur  la 
Méditerranée.  Ses  étoffes  de  laine  et  ses  toiles,  dont  la  confec- 
tion alimentait  50,000  personnes,  furent  recherchées  dans  tout 
le  Levant  et  dans  tous  tes  ports  du  Nord  et  du  Sud.  1^  ville  de 
Bruges  alleigiiil  l'apogée  de  sa  grandeur  au  commencement  du 
XIV*-'  siècle;  mais  vers  la  fin  du  même  siècle  elle  commença  à  dé* 
choir,  après  que  des  citoyens  émigrés  de  Bruges  eurent  répandu 
dans  d'autres  pays  l'industrie  de  leur  patrie,  et  que  le  com- 
merce en  général  eut  commencé  à  prendre  une  autre  direction. 
Cependant  elle  continua  à  prendre  une  certaine  part  au  mou- 
vement commercial,  et  même  dans  les  temps  modernes  elle  fait 
encore  un  commerce  assez  productif  de  denrées  indigènes, 
de  blés,  de  lin,  de  chanvre,  de  fruits  à  gousses,  de  semences 
de  trèfle  et  de  navels,  d'huile ,  et  surtout  de  toiles  ûç  lin,  que  les 
paysans  apportent  au  marclié,  qui  sont  de  qualité  ordinaire  et 
moyenne,  et  en  partie  écrues,  en  partie  blanchies.  Une  branche 
encore  assez  importante  de  son  commerce  consiste  dans  les  toiles 
à  carreaux  et  les  zingas,  qu'on  a  expédiées  jusqu'ici  pour  l'Es- 
pagne et  pour  le  midi  de  la  France.  Le  port  ou  bassin  de  la  ville 
est  situé  sur  le  canal  d'Oslende,  et  il  est  tellement  vaste  qu'il 
peut  renfermer  au  delà  de  cent  vaisseaux  dans  son  enceinte.  Par 
te  moyen  de  ce  port  et  de  ce  canal  elle  communique  avec  Os- 
tende  qui ,  à  proprement  parler,  complète  son  port.  On  fait 
moins  usage  du  canal  de  Sluys  qui  se  jette  dans  l'Escaut  occiden- 
tal. Par  le  canal  de  Gand,  elle  est  en  relation  directe  avec  cette 
ville  et  avec  Anvers.  Plusieurs  magasins  entourent  le  liassin. 
I^  bourse  de  Bruges  passe  pour  la  plus  ancienne  de  l'Europe  : 
en  effet,  depuis  plusieurs  siècles  la  réunion  des  marchands  avait 
lieu  dans  une  maison  appartenant  à  une  famille  du  nom  de  Van 
der  Beurs,  La  ville  possède  près  de  100  balandres  ou  grands 
bateaux  disposés  pour  naviguer  sur  le  canal  et  portant  plus  de 
cent  tonneaux.  Elle  tient,  au  4  mai  et  au  1^**  octobre,  des  mar- 
chés semblables  à  des  foiras  et  qui  durent  quinze  jours;  il  y  a 
en  outre  deux  marchés  de  bestiaux  et  de  cnevaux  par  an.  — 
Bruges  n'est  pas  une  ville  antique,  et  son  origine  ne  remonte 
sans  doute  pas  au  delà  du  moyen  âge.  Malgré  cela,  elle  joua  de 
bonne  heure  un  r6le  important  dans  l'histoire  de  la  Flandre,  et 
devint  bientôt  la  première  ville  commerciale  de  cette  province. 
En  1450,  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne,  y  fonda  l'ordre  de 
la  Toison  d'or,  et  en  1559  Paul  IV  y  érigea  un  évêché,  lequel  fut 
supprimé  sons  la  domination  française.  Elle  est  la  patrie  de  plu- 
sieurs savants,  tels  que  l'astronome  Rudolf  de  Bruges,  le  littéra- 
teur Pierre  Pontan,  le  mathématicien  Hubert  Hautschils  ;  elle 
donna  le  jour  à  Jean  van  Eick  qui  inventa  la  peinture  à  l'huile, 
et  à  l^uis  Bcnker  qui  inventa  Tari  de  polir  les  diamants.  — 
Bruges  comme  èvêché.  L'évêché  de  Bruses  est  au  nombre  des 
nouveaux  évèchés  que  Philippe  II  créa  dans  les  Pays-Bas  en 
1559.  Ce  dioc^  faisait  auparavant  partie  de  celui  de  Tournai, 
à  l'exception  d'une  petite  portion  au  nord,  qui  appartenait  à 
celui  d'Utrecht.  La  bulle  d'érection  de  Pie  IV est flu  il  mars 


plus  il  était  d'alxird  partagé  en  sept 
prétré  de  Bruges.  Ces  sept  décanats,  qui  restèrent  sans 
doute  délimités  de  la  même  manière  qu'ils  l'étaient  quand  ils 
faisaient  partie  du  diocèse  de  Tournai ,  étaient  Oudent)erch , 
Thorout ,  Ghistel ,  Kosselaere ,  Ardentiorch,  Damme  et  Sluys.* 
Mais  ce  dernier  passa  aux  états  généraux  de^  Provinces-Unies 
des  Pays-Bas,  en  sorte  que  plus  tard  il  ne  resta  que  six  déca- 
nats. —  D'après  les  noms  des  lieux  mentionnés  dans  la  bulle 
d'érection  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  cet  évèché  compre- 
nait la  partie  nord-est  de  la  Flanare,  et  se  trouvait  limité  par  la 
mer  du  Nord,  et  par  l'Escaut  occidental  qui  le  séparait  du  dio- 
cèse d'Utrecht,  comme  l'Ypre  le  séparait  à  l'ouest  du  diocèse 
d'Ypres.  La  frontière  du  sud,  qui  avoisinait  Gand ,  exigerait 
pour  être  décrite  des  détails  trop  circonstanciés  pour  cet  arti- 
cle. On  trouve  une  l)onne  description  des  décanats  sur  la  carte 
CénlronêBÀ.  Grudii  in  Marinis^  les  Eveschés  de  Gand  et  de 
Bruges,  par  N.  Sanson,  à  Paris,  1679,  et  une  courte  notice  dans 
la  Gallia  ehrisliana,iom,\f  pa^.  241.  L'évéqueétait chancelier 
de  Flandre.  La  révolution  détruisit  tout  cela,  et  Pie  VII  sup- 
prima formellement  cet  évêché  par  sa  bulledu  3  décembre  1 801 , 
et  l'ajouta  à  l'évèchédeGand  qui  venaitd'être  nouvellement  érigé. 

BRUGES  (Lotis  DE,  SEIGNEUR  DE  LA  GrUTHDTSE),  né  cn 

1422,  était  filsde  Jean  de  Bruges,qui  avait  donné  un  célèbre  tour- 
noi dans  la  ville  de  ce  nom  le  1 1  mars  1392.  Louis  fit  ses  première^ 


BUNUgi 


(486) 


BMWlteB, 


armes  eD  1447,  dans  une  joule  en  présence  d*Isabd^  de  Porta* 
gai,  femme  de  Philippe  le  Bon,  duc  de  Bourgogne.  L'année 
foiYanle  il  remporta  le  prix  du  dehors,  et  Tannée  d'après  celui 
du  dedans,  ce  qui  lui  donna  le  goût  le  plus  vif  pour  les  joules  et 
les  tournois;  il  se  signala  dans  rassemblée  du  Vœu-du-Faisan, 
dans  la  joyeuse  entrée  de  F^uis  XI  à  Paris,  après  son  sacre,  et 
lors  du  mariage  du  comlc  de  Charolais.  Il  fut  nommé  échanson 
de  Philippe  le  Bon,  qu'il  accompagna  à  Cambrai  en  1449.  Trois 
ans  plus  lard  il  fut  nommé  gouverneur  de  Bruges,  à  la  prière 
des  habitants,  et  en  1455  il  prit  prt  à  la  bataille  de  Gavre,  oà 
les  insurffés  deGand  perdirent  qumze  mille  hommes.  Avant  cette 
•flaire  Philippe  Tavait  créé  chevalier.  Le  17  février  1454,  il  as- 
sista à  l'assemblée  du  Vœu-<kj-Faisan ,  où  les  fMys  de  la  chré- 
tienté s'obligèrent  à  combattre  les  musulmans,  maîtres  depuis 
peu  de  Gonslantinople.  Louis  de  Brug^cs,  devenu  chambellan  et 
conseiller  de  Philippe,  remplit  successivement  des  missions  im^ 

Sortantes.  En  1461,  il  avait  réussi  à  empêcher  le  mariage  de 
enri  VI,  roi  d'Angleterre,  avec  Marguerite  d'Anjou ,  lequel 
devait  amener  entre  la  France  cl  l'Aiigleterrc  une  mtelli^oe 
dangereuse  pour  la  Bourgogne.  Content  de  ce  succès^  Philippe 
le  fit  recevoir  soii^ante  et  unième  chevalier  de  la  Toison  d  or. 
Nommé  lieutenant  général  du  duc  de  Bourjgo^e  en  Flandre, 
Zélande  et  Frise,  il  administra  ce  pays  avec  intégrité,  avec  pru- 
dence et  avec  fermeté.  Il  commanda,  lui  troisième,  la  flotte  fla- 
mande contre  Warwick,  le  champion  de  la  Rose  rouge.  Se 
trouvant  dans  Alkmaer,  il  y  fit  nu  accueil  fastueux  au  roifugitif 
d'Angleterre,  Edouard  IV,  qu'il  reçut  aussi,'  quelques  jours 
après  dans  son  hôtel  de  Bruges,  et  qu'il  accompagna  en  Zélande 
ou  une  flotte  attendait  ce  monarque.  Deux  ans  plus  tard,  Louis 
alla  en  Angleterre  négocier  un  traité  pour  son  souverain,  et 
obtint  ce  qu'il  voulait.  La  reconnaissance  d'Edouard  IV  le  fit 
nommer  par  le  parlementcomtede  Winchester.Général  en  1471, 
le  seigneur  de  Gnithuyse  prit  part  au  siège  de  Nuits  en  1474. 
Toujours  gouverneur  bien-aimé  de  Bruges,  il  calma  comme  par 
enchantement  deux  séditions  successives,  et  en  1479  il  y  opéra 
un^levée  en  faveur  de  Maximilien,  fils  de  Frédéric  III,  à  qui  il 
avait  fait  donner  la  main  de  Marie,  héritière  de  Bourgogne.  La 
même  année ,  il  déploya  à  la  bataille  de  Guinegate  une  valeor 
extraordinaire,  mais  son  fils  fut  fait  prisonnier  par  les  Français. 
La  captivité  de  ce  gentilhomme  devint  l'occasion  d'une  corres- 
pondance secrète  entre  son  père  et  Louis  XI.  An  chapitre  de  la 
Toison  d'or,  tenu  en  1481  à  Bois-le-Duc,  Louis  de  Bruges  fut 
aocusé  d'avoir  nui  par  son  indiscrétion  à  l'expédition  de  Maxi- 
milieu  contre  la  France.  Il  ne  seiustifia  point,  il  se  contenta  de 
ne  point  assister  au  chapitre.  Depuis  ce  moment,  il  s'opposa 
presque  toujours  aux  projets  ambitieux  de  Maximilien ,  oui  en 
1482  devint  comme  étranger  à  la  Flandre,  par  la  mort  de  Marie 
sa  femme.  Maximilien  voulait  être  gouverneur  de  Flandre,  et 
avoir  la  tutelle  de  son  fils  Philippe  le  Beau.  Louis  de  Bruges  s'é- 
tant  fait  chef  du  parti  qui  désirait  donner  la  tutelle  à  quatre 
membres  choisis  par  les  états,  fut  arrêté  avec  ses  deux  nls,  et 
traîné  de  prison  en  prison.  Tous  trois  parvinrent  à  s'échapper 
des  cachots  de  Malines ,  et  se  joignirent  aux  Brugeois  de  nou- 
veau révoltés.  Bientôt  Maximilien,  qui  avait  connsqué  tous  les 
biens  de  Louis  de  Bruges,  fut  pris  à  son  tour  et  subit  quatre  ans 
de  captivité.  Grulhuyse  se  porta  pour  médiateur,  demandant 
pour  lui  des  dédommagements  et  la  liberté  ;  mais  se  défiant  de 
la  mauvaise  foi  de  Maximilien,  il  se  fit  nommer  par  les  états 
chef  d'une  ambassade  à  la  cour  de  France.  Dès  ce  moment  il 
promit  secrètement  de  favoriser  les  intérêts  de  la  France.  Quel- 
rue  temps  après,  chargé  de  la  défense  du  château  de  Lille,  il  le 
enditaux  Français,  et  leur  livra  de  même  Alost.  Le  vingt-troi- 
sième chapitre  de  la  Toison  d'or,  tenu  en  1491,  lui  imputa  pu- 
bliquement ces  faits,  et  ordonna  d'eflacer  ses  armes  pemtes  au- 
dessus  de  sa  stalle  dans  l'église  métropolitaine  de  Saint-Ram- 
bert  de  Malines.  Louis  de  Bruges  mourut  à  Gand,  d'autres  di- 
sent à  Bruges,  le  34  novembre  1492.  Une  sage  magnificence 
£  résida  souvent  à  l'emploi  des  immenses  richesses  dont  il  jouit 
I  plus  grande  partie  de  sa  vie.  Chaque  année  il  faisait  exécuter 
à  Bruges  ou  à  Gand  des  manuscrits  par  les  plus  célèbres  écri- 
vains et  enlumineurs.  Sa  riche  bibliothèqoe  est  presque  toute 
dans  la  bibliothèque  royale  de  Paris.  Son  palais  de  Bruges  et 
son  château  d'Ostkamp  prouvent  oa'il  aimait  aussi  Tarcnitec- 
lare.  Son  portrait  se  trouve  dans  plusieurs  des  manuscrits  qu 
loi  ont  appartenu.  Son  tombeau  dans  l'église  de  Notre-IHÛne  de 
Bruges,  détruit  en  1797,  était  un  monument  des  plus  remar- 
quables. —  Bruges  (Jean  ûe\  fils  du  précédent,  fut  fait  cbeva- 
uer  par  Maximilien  avant  la  bataille  de  Guinegate,  où  il  devint, 
comme  nous  l'avons  vu ,  prisonnier  des  Français;  plus  tard,  il 
fut  nommé  chambellan  et  conseiller  de  Maximilien  et  capitaine 
du  casulde  lille.  En  1485,  il  souUnl  la  révolte  des  Gantois,  et 


n'eut  la  vie  sauve  qu'en  payant  trois  centmilleécM.  H  _ 
suite  au  service  du  roi  de  France.  Louis  Xll  laiéonMlB» 
venus  des  greniers  à  sel  de  Caeii,  de  Caudebec,  de  Hoafcv^ 
de  Lisieux.  Nommé  gouverneur  du  Louvre,  il  dcrinl  a  14 
grand  maître  des  arbalétriers  de  France,  etensailecafRlatti 
cent  lances.  Enfin  il  se  rendit  en  150S  en  Picantie.ii«leMi 
de  gouverneur,  de  lieutenant  du  roi,  et  il  moanit  b  atea 
née  à  Abbeville. 
BRU«ES  (JEÀif  iffi)  (F.  Etgk  [Jean van]). 

BBCGES  (  HrNRI-ALPHONSE,  VIC0STEI>E\  né  ft)  Hlil 

Vaulréas  dans  le  comtat  Venaissin ,  entra  dès  Tàge  de  «fi»^ 
dans  la  marine,  fit  les  campagnes  de4780  à  178),  h  rrrci 
grade  de  lieutenant  de  vaisseau.  Opposé  aux  principe dr h «- 
vointion,  il  passa  sous  les  drapeaux  des  princes,  se  obtinjmr 
sa  valeur,  obtint  la  croix  de  Saint-Louis  en  n96,rt.lif\| 
licenciement  de  l'armée  de  Condé,  servit  dans  l'amiéf  «rtt^ 
occupée  alors  à  Saint-Domingue  contre  Toussaint-Lotnn*n 
Sa  valeur  et  ses  talents  militaires  lui  procurèrent  le  gr»if  i^» 
lonel  du  régiment  du  prince  de  Galles.  De  retour  en  Ao^irfrr 
il  quitta  le  service,  alla  se  marier  à  Berlin ,  et  à  la  rHbvM 
Louis  XVIII  le  nomma  maréchal  de  camp  et  adjoint  i  \'i^ 
lion  générale  de  Pi n  fan  ter ie  dans  la  huitième  division  ouhR, 
dont  il  reçut  le  commandement  après  la  seconde  iMkitn  1 
Napoléon  .'Le  vicomte  de  Bruges  rut  ensuite  chargé  lopfrj^ 
puissances  alliées  de  la  négociation  relative  à  la  dettf  aainii' 
par  les  prisonniers  de  guerre,  et  il  sut  la  remplir  «fclutiOtt 
Il  mourut  des  suites  de  ses  blessures  h  Bàle  le  4  wmaérfif», 
lorsqu'il  se  rendait ,  par  ordre  des  médecins ,  m  cm  iJr 
Bade. 

BBUGGKN  (Jean  van  der)  ,  excellent  gnTeor  «  non 
noire,  né  à  Bruxelles  en  1649,  parcourut  1rs  diverses  ïîM  * 
Flandre,  et  vint  se  fixer  à  Paris,  où  il  fit  le  comroew  4ttf«- 
tampes.  On  ne  sait  rien  du  reste  de  sa  vie,  ni  de  répoq«*i 
mort.  Les  ouvrages  qu'il  a  laissés  prouvent  bcaucoap  ôe  U^ 
ils  sont  signés  ordinairement  des  lettres  initiales).  V.UVaj 
les  plus  remarquables  :  1**  Psyché  et  t  Amour  eniomii,  f  ■ 
Vieille  Femme  pesant  de  tor;  5»  la  copie  du  Pe$m  rrft 
Rembrandt;  4®  un  Homme  assis  un  verre  à  la  mH.  '»• 
Homme  assis  sur  un  tronc  d'arbre,  allumant  sa  pipt,  imtt» 
de  Brower  ;  6*  deux  Hommes  dont  tun  est  endomitt  fa* 
debout.  Ces  pièces  sont  petites  ;  les  sui^-antes  sont  d'une  ç» 
deur  moyenne;  7«  le  Portrait  de  t auteur ;^etlMidt\i  }^ 
9»  celui  de  Tan  Dick,  d'après  ce  peintre  laî-mène:  i'* 
Portrait  de  Zxmû  J/F, gravé  en  1681  ;  il*  un  Hommt* 
d'une  femme  qui  futiif ,  d'après  Teniers;  12*  «*  ffljfrt»** 
tin  co^rel  avec  une  jeune  fille  qui  joue  de  la  (tàte ,  <f*p  ' 
même. 

BBCGHIUSCF.  BrCXIUS). 

BBVGiANTiNO  (Vincent)  (F.Brusantini). 

BBUGiàEE  (Clàube-Isnace),  sieur  de  Barante,  BeaU* 
à  Riom  (Puy-de-Dôme),  où  il  noourut  en  1746  aprèsiforo* 
avec  quelque  éclat  au  barreau.  On  a  de  lui  :  Ctméémji^ 
sur  le  Théâtre-Italien  et  reeueillies  dans  le  Tktétf'  «»« 
(TEvariste  Gheralrdi,  Paris,  1700,  6  vol.  in-li,  oûriW* 
signées  de  l'iniUale  B. —Observations  sur  le  Péirm  f^ 
Belgrade  en  1688  etimpHméà  PariseniW^aetewm 
êur  Vouvrage  ei  U  personne  de  Pétrone  •  Paris,  **W,»-*t- 
Recueil  des  plus  belles  épigrmmw^s  des  poêles  fraafi^'f^ 
Marot  jusqu'à  présent ,  avec  des  notes  hietofiqueitta^ 
et  le  Traité  de  la  vraie  et  de  la  fausse  beauté  dans  ks  e^ 
d'esprit  »  traduit  du  latin  de  MM.  de  Port-Royal,  Pim,  » 
3  vol.  in-13,  et  1700. 

BRUGiàaE  (PiEEiB) ,  parent  de  Brugière  (CIm^I^ 
Dé  àThiers  (PuY-de-Dôme)  en  1730,  fut  aumùnierdr  b^ 
trière,  pub  curé  constitutionnel  de  Saint-Paul  à  Pw<  "''^ 
duit  devant  le  tribunal  révolutionnaire  pour  s^oir  écrit  («•'^ 
mariage  des  prêtres»  ei  après  être  sorti  depnioB,|n|" 
parBii  les  adhérents  au  concile  national  de  Paris  m  t^ 
mourHt  en  1805.  On  a  de  loi  :  Reiali^n  de  cequiinir^ 
Voêsemblée  du  clergé  à  Parie  (  inira  mmros),  178».  tf^ 
Doiéanee  des  prêtres  des  par<riue$  de  Paris,  •'^^-^'l 
terne  sourde,  ou  la  Conscienee  ds  IT"  (Bonal),  «*■*?•!; 
que  de ''''''( Clermani), éclairés psKT  les  Ims  de  rif^*[ 

rJSloI,  Mcr  l'orgamisatim  Hvils  du  ékrwé,  1791 ,  »^'' 
Nowveau  Disciple  ds  Luther,  m  le  Prêtre  ^  <**T!!Î 
les  lois  d^être  un  eoneubinairs  pubHquewtent  «ûmM»^  ^ 
in-8*.  —  Instntctiùn pastûrak  sur  te  bref  éks  yy(g^, 
constitution  civile  du  dergé),  1791 ,  iii-8^.  —  B^fc^*!^ 
curé  cùi^tituiionnel  sur  le  décret  ds  fmsseiMée  m*^*^ 
vsmeaU  Is  fsmietgs,  171H,  in-a*".  —  iMêrss  êtm^^ 


BSUfiMATlUXl.  (  487 

)grH^M$upfrùiÊe  le  costume é9$  préiree^  1791,  inS"*. —LeUres 
«m  oirtf  du  fond  de  sa  prison  à  ses  paroissiens,  1793,  in -8*. 
^Sièges  funèbres  de  MM.  Sanson  etMénard,  1798,  in-8«.  — 
Uerwuliam  des  fidèles  à  MM,  lesévéques  de  France,  à  tocca- 
ta d'une  indulgence  plénière ,  en  forfne  de  jubilé,  adressée  à 
us  les  Français  par  le  cardinal  Caprara,  1802,  in-8».—  Avis 
us  fidèles  sur  la  réiraelalion  du  sermeni  civil,  faile  par  le 
sré  el  le  clergé  de  ***.-- Appel  au  peuple  français  concemani 
sdmsêian  de  la  langue  française  dans  fadminisiralion  des 
wrewsêtUs.  —  Insirudion  eaikoli4iue  sur  la  dévoUon  au  sacré 
mr  de  Jésus,  ^InslrueUons  choisies,  1801,  3  toI.  iih^^^.—  La 
ie  de  Pwrre  Brugière  a  élé  publiée  sous  ce  litre  :  Mésnoire  apO" 
féiique  de  tierre  Brugière,  1804,  in-8». 

BEUGMAN  (Jean)  ,  plutôt  que  Bruamansj  (ameux  prédica- 
or  franciscain ,  né  selon  toute  Tmsemblance  dans  Tancien 
cbe^éché  de  Cologne ,  durant  le  quinzième  siècle,  professa  la 
éologie  à  Saint-Omer,  prêcha  avec  distinction  dans  presaue 
ntes  les  TÎIles  des  Pays-Bas ,  et  fonda  un  couvent  de  son  orarc 
Dordrccbt,  après  avoir  apaisé  par  ses  sermons  les  factions  des 
loskx  et  des  KahillaauyDs.  Un  proverbe  hollandais  fait  voir 
idlc  était  sa  réputation  d*hommc  éloquent  :  Quand  vous 
trleriei  aussi  bien  que  Brugman  !  Brugman  court  après  les 
nés  et  moi  après  l'argent ,  autre  proverbe  qui  prouve  son  dé- 
Dléressement.  Il  mourut  en  odeur  de  sainteté  à  Nim^ue,  en 
173.  Oïl  a  de  lui  :  1"  Vita  sanctœ  Lidwini,  virginis,  Scbie- 
110,1498,  in-4'' à  longues  lignes,  gothique,  avec  figures  sur 
as.  Cette  Vie  n*est  qu'une  traduction  :  Et  hœc  est  translatio 
Ttia ,  dit-il  lui-même ,  la  troisième  qu'il  ait  faite  en  ce  genre. 
Hte  Vie  se  trouve  dans  les  Acla  sanetorum,  avril,  t.  ii,  p.  270, 
i  Ton  trouve  aussi  des  détails  sur  l'auteur;  ^  un  Cantique  en 
ollandais,  dans  les  Horm  Belgicœ  d'HofTman,  p.  39. 

BRrGMANS(S£BALi>-JusTiN),  né  à  Franeker  en  Frise  dans 
lAoée  1763,  commença  ses  études  à  l'université  de  Groningue, 
I  son  père,  nui  professait  les  sciences  exactes,  fit  paraître 
a  1765  des  observations  magnétiques  fort  importantes;  il 
la  les  terminer  à  Leyde.  Ses  parents  le  destinaient  à  la  car- 
ère  des  armes ,  mais  il  préféra  la  médecine  et  les  sciences  natu- 
dles.  A  l*âge  de  dix-huit  ans  il  fut  reçu  docteur  en  philosophie. 
^ cette  époque  il  publia  une  description  lithologique  des  en- 
irons  de  Groningue  d'après  Je  système  du  minéralogiste  alle- 
laiid  Wallerius.  En  1781 ,  il  remporta  le  pnx  sur  la  question 
reposée  par  l'académie  de  Dijon  :  Sur  les  plantes  inutiles  et 
UÙneuses  qui  infectent  souvent  les  prairies,  et  sur  les  moyens 
t  tes  détruire.  L'année  suivante ,  on  lui  décerna  encore  le  prix 
V  celte  question  :  Quels  sont  les  sipies  certains  j  même  pour 
s  observateurs  les  moins  exercés,  de  reconnaître  le  temps  où 
s  arbres  et  principalement  les  chênes  cessent  de  croître.  En 
f8i,  l'académie  de  Berlin  couronna  son  mémoire  sur  l'ivraie. 
Jors  il  se  fit  recevoir  docteur  en  médecine.  Après  avoir  rem- 
tacé  Van  Swinden  à  l'université  de  Franeker  pendant  quelque 
naps,  il  fut  uommé  professeur  de  botanique  à  Leyde;  Tannée 
livanle,  on  lui  donna  en  outre  la  chaire  d'histoire  naturelle. 
ènuàParis,il  visita  le  cabinet  d'histoire  naturelle,  qui  seul 
olait  son  ambition  dans  cette  riche  capitale.  Bientôt  la  chaire 
)  chiutie  fut  dévolue  à  cet  intatigable  professeur.  Depuis  la 
évolution  de  1795,  à  ses  travaux  scientifiques  il  joignit  des 
fictions  administratives;  il  organisa  le  service  de  santé  des 
méea  hollandaises,  et  présida  à  la  rédaction  de  la  pharmaco- 
Ee  batave  en  1805.  Le  roi  Louis  et  Napoléon  lui  témoignèrent 
ttslammeni  la  plus  haute  estime,  et  Guillaume  de  Nassau  en 
lonlaiit  sur  le  trùne  des  Pavs-Bas  le  combla  de  faveur.  Il  fut 
[miinc  inspecteur  général  du  service  de  santé  de  terre  et  de 
cr,  ei  déploya  la  plus  grande  activité  à  Waterloo.  Il  vint  de 
Mi\oauà  Pans  réclamer  des  objets  d'art  et  d'histoire  naturelle 
Mit  la  Hollande  avait  été  dépouillée.  11  y  éprouva  les  premières 
leiiiles  de  la  maladie  qui  1  enleva  à  Levae  le  23  juillet  1819. 
L  Bory  de  Saint-Vincent  a  inséré  son  éloge  dans  les  Annales 
mérales  des  sciences  physiques  (Bruxelles).  Nous  signalerons 
icure  parmi  les  écrits  de  Brugmans:  1®  Discours  sur  la  nature 
uêiUde  la  Frise;  2°  Dissertation  sur  un  météore  sulfureux 
ïscrvé  en  juin  il S^;  5"  un  Eloge  de  Bofrhaave. 

mKV<»NATKLLi  (Louis-Gaspard),  savant  italien,  né  à  Pavie 
1 1 161,  étudia  les  sciences  naturelles  et  la  médecine.  La  chimie 
irlout  fut  l'objet  constant  de  ses  veilles.  Personne  plus  que  lui 
'«  analysé  les  produits  animaux ,  soit  dans  Tétat  normal ,  soit 
}Tv$  des  affections  morbides.  Docteur  en  médecine  vers  178^, 

fut  nommé  deux  ans  après  répétiteur  pour  la  chimie  au  collège 
hisiicri ,  dans  raniversité  de  Pavie,  puis  soppléanlde  Scapoli 
i  ensuite  de  Brosati  dans  leurs  chaires  de  diimie  (1787),  et 
nfin  professeor  titnkire  en  1796.  Il  contribua,  par  ses  leçons 


)  BRUfilJlEn« 

autant  que  par  sts  recherches ,  à  populariser  la  chimie  en  Italie 
et  surtout  parmi  les  médecins.  Après  l'avoir  professée  sans 
aucune  interruption,  il  mourut  à  Pavie  le  Si  août  1818.  Voici  la 
liste  des  recueils  périodiques  dont  il  fut  le  principal  auteur  : 
l*»  Bibliothèque  physique  de  l'Europe,  1788-91 ,  20  vol.  in-4*; 
2»  JoumeU  physico-médical,  1792-96,  20  vol.  in-4o,  conti- 
nué depuis  sous  le  titre  de  Perfectionnements  de  la  médecine  et 
delà  pratique;  3«  Annales  de  chimie,  1790-1805,  22  vol.; 
4»  Mémoires  de  médecine,  i  vol.,  par  Brugiiatelli  et  Bréra  qui 
a  continué  seul  cette  entreprise;  5" /ouma/  de  j^ysique,  de 
chimie  et  d'histoire  naturelle ,  connu  aussi  sous  le  nom  de  Jour» 
nal  de  Pavie,  1808-1818, 1 1  vol.  in-4";  Q"" Pharmacopée  générale 
à  tusaae  des  pharmaciens  et  médecins  modernes ,  ou  Diction^ 
naire  des  préparations  pharmaceutiques  médicales ,  simples  et 
composées,  suivant  les  nouvelles  théories  chimiques,  Pavie, 
1802  et  1807,  in-8°,  traduit  en  français  avec  des  noies,  sous  le 
titre  ci-dessus ,  par  R.-A.  Planche,  ?aris,  1811,  2  vol.  in-8*»; 
7<»  Lithologie  humaine,  ou  Recherches  chimiques  et  médicales 
sur  les  substances  pierreuses  qui  se  forment  dans  diverses  par^ 
ties  du  corps  humain,  particulièrement  dans  la  vessie,  Pavie, 
1819,  in-fol.,  trois  planches.  Ce  beau  travail,  fruit  de  vingt  ans 
d'observations  et  d'études,  a  été  imprime  après  la  mort  de  l'au- 
teur, par  les  soins  de  son  fils. 

BRCGlTE,  BBUGNIE  (vieux  wu)t),  baudrier,  cuirasse; 
brugnia  (F.  Haubert.  ) 

BRCCUfON,  s.  m.  (6olan.),  espèce  de  pêche  ou  de  pavie  qui  a 
la  peau  lisse  et  fine.  Brugnon  violet ,  Brugnon  jaune, 

brij6NO^(Jean),  médecin  vétérinaire,  né  à  Fiicaldone  près 
d'Acqui  le  27  août  1741,  fit  ses  études  et  prit  le  titre  de  aoc- 
teur  en  chirurgie  à  Turin.  S'élant  appliqué  d'une  manière  spé- 
ciale à  l'observation  des  maladies  du  cheval,  il  fut  chargé  par  le 
roi  de  Sardaigne  d'aller  à  Lyon  suivre  les  cours  de  Bour^elat. 
De  retour  dans  sa  patrie,  il  fut  mis  à  la  tète  de  l'école  vétérmaire 
que  le  roi  venait  de  fonder,  et  gui  lui  dut  bientôt  une  grande 
célébrité.  En  1780,  il  obtint  le  titre  de  professeur  à  l'université, 
et  onze  ans  plus  tard  celui  de  directeur  des  haras  royaux.  Après 
une  longue  et  honorable  carrière ,  il  succomba  le  3  mars  1818, 
laissant  les  ouvrages  suivants  :  1®  la  Mascalda  ossia  la  medi' 
cina  veterinaria  ridotta  a  suoi  principii,  Turin ,  1774,  in-8*. 
C'est  le  traité  de  la  conformation  extérieure  du  cheval,  par 
Bourgelat ,  augmenté  d'un  grand  nombre  d'observations  nou- 
velles; Charles  de  Barentin  en  a  donné  >ine  traduction  fran- 
çaise en  1807,  attribuée  à  tort  par  quelques  biographes  à  Ba- 
rentin de  Montchal  (F.  ce  nom,  LVii,  157);  2**  Detcrizione  e 
cura  preservativa  delC  epizooMia  délie  galline ,  serpeggiante  in 
questa  citta,  et  nei  suoi  contomi,  Turin,  1790,  in-8**;  3**  Dw- 
crizione  e  cura  del  morbo  conîagioso  serpeggiante  suite  bestiœ 
bovine,  Turin,  1795,  in-8°;  4**  Ippomatria  al  uso  deali  studenti 
délia  scuola  veterinaria,  Tunn,  1802,  in-8*»;  5»  Bomelriaal 
uso  degli  studenti  délia  scuola  veterinaria,  Turin,  1802,  in-8*'. 
Brugnone  a  publié  avec  Penchienati  les  OEuvres  complètes  de 
Bertrandi  en  14  vol.  in-8'*,  de  1786  à  1802.  M.  HuzanI  a  pro- 
noncé un  éloge  de  Brugnone  à  l'école  d'Alfort  en  1819. 

BRUGNOT  (Jean-Baptiste-Charles),  né  le  17  octobre  1798 
à  Painblanc  (Côte-d'Or).  Il  étudia  au  collège  de  Beaune  et  suivit 
un  cours  de  chirurgie  dans  l'hôpital  de  cette  ville;  mais,  lors  des 
événements  de  1815,  se  voyant  seul,  à  dix-neuf  ans,  chargé  de 
soutenir  sa  mère,  ses  deux  sœurs  et  un  frère,  il  renonça  à  la 
chirurgie,  cultiva  le  champ  paternel,  occupa  une  petite  percep- 
tion, et  devint  l'instituteur  oe  son  village.  En  1821,  il  oblint  un 
emploi  inférieur  dans  le  corps  universitaire,  qui  ne  suffisait  pas  à 
subvenir  aux  frais  de  son  existence  et  de  celle  de  sa  famille.  En 
1828  il  fonda  le  journal  politique  et  littéraire /«  Provincial,  qui 
eut  a  peine  cinq  mois  d'existence.  Nommé  en  1829  professeur 
de  littérature  au  lycée  municipal  de  Besançon ,  cette  chaire  se 
trouva  supprimée  à  son  arrivée  dans  cette  ville.  Loin  de  se 
laisser  abattre  par  cette  persévérante  adversité,  et  espérant  en 
Dieu,  il  acheta  une  imprimerie  à  Dijon  en  1830  et  y  créa  le 
journal /tf  5pec(a(eur.  Il  mourut  pauvre  le  11  septembre  1831. 
Il  a  composé  plusieurs  poésies  élégantes  et  faciles,  insérées  dans 
le  Recueil  des  jeux  floraux  de  1822  ci  1823.  D'autres  poésies 

glus  remarquables,  et  qui  lui  avaient  acquis  les  encouragements 
atteurs  de  MM.  de  Chateaubriand,  Victor  Hu^o  et  Lamartine, 
furent  publiées  après  sa  mort  à  Dijon  en  1833 ,  m-8*.  Il  a  donné 
aussi  une  excellente  traduction  de  VEloge  de  la  /b^ par  Erasme, 
qu'il  édita  sous  le  pseudonyme  deC.  B.  de  Panalbe  (Charles  Bru- 
gnot  de  Painblanc),  Troyes,  1826,  in-8«. 

BRUGUIBE  (Jean)  ,  né  à  Nismes  au  commencement  du  xvir 
siècle,  fut  l'un  des  pasteurs  de  l'église  réformée  de  cette  ville. 
Parmi  les  atteintes  partielles  qu'on  portait  à  l'édit  de  Nantes, 


BRUGClèSK. 


(488) 


BRCHIEl. 


loiifflemps  avant  sa  ré?ocatiou,  il  faut  compter  la  défense  faite     connu ioui  htUred'ObêervaUonêéeiC.  CHnsÊréMTt^ 


aux  calvinistes  declir.nler  les  psaumes  dans  les  lieux  où  Texer- 
cice  de  leur  culte  était  autorisé.  Bruguier  entreprit  de  prouver 
rinnocencede  celte  pratique.  Il  pumia  dans  celte  intention  un 
Discourt  êur  le  chanî  da  Psaumes^  1663»  in-12.  Un  arrêt  du 
conseil  condamna  le  livre  au  feu ,  suspendit  Bruguier  des  fonc- 
tions du  ministère,  l'exila  de  la  province  et  bannit  l'imprimeur. 
Bruguier,  s'élant  retiréà  Genève  après  cetévéneinent,  ne  reparut 
sur  la  scène  qu'en  1675,  par  sa  Réponse  sommaire  au  livre  de 
M.  Arnauld ,  inlilulé  Renvenemeni  de  la  morale  de  Jésus- 
Christ  par  les  calvinitles,  Qucvilly ,  1673,  in-12.  Arnauld  fil 
paraître  en  réponse  :  l'Impiété  de  la  morale  des  calvinistes 
découverte  par  le  livre  de  M.  Bruguier,  Paris,  1675,  in-12. 
Bruguier  a  encore  donné  un  autre  ouvrage  sous  ce  titre  :  Idea 
tolius  philosoffhiœ ,  in  qua  omnia  studiosis  phil^sophiœ  icitu 
neceisariaf  breviler  ac  dilucide ,  juxla  rationem  et  experien^ 
tiam  demonstrantur ,  1676,  in-S"".  Il  mourut  à  Genève  en 
1684. 

BRUGUIÈHE  (AntOINE-ANDBÉ,  BARON  DE  SORSUM)^  né  à 

Marseille  en  1773,  suivit  d'abord  la  carrière  commerciale,  à 
l'exemple  de  son  père,  et  alla  passer  plusieurs  années  à  la  Gua- 
deloupe, où  l'appelaient  les  affaires  de  sa  maison.  La  vue  des 
sites  si  variés ,  si  magnifiquement  coloriés  du  nouveau  monde 
développa  en  lui  un  goût  très-vif  pour  la  poésie,  l'histoire  natu- 
relle et  la  littérature.  Plus  tard,  il  voyagea  dans  ce  continent  au- 
tant en  naturaliste  qu'en  commerçant.  Il  visita  Garenne  et 
pénétra  dans  l'intérieur  de  la  Guyane  française.  Apres  un  an 
d'excursions,  il  revint  à  la  Guadeloupe;  mais  le  contre-coup  de 
la  révolution  de  la  métropole  y  rendit  la  vie  des  colons  peu  sûre. 
Il  s'embarqua  pour  Marseille,  sans  avoir  augmenté  sa  fortune. 
Arrivé  en  France,  il  fut  réduit  à  accepter  un  emploi  subalterne 
dans  l'armée  d'Italie;  il  suivit  ensuite  le  général  Dessoles  à  l'ar- 
mée du  Rhin.  Après  la  paix ,  il  étudia  la  littérature,  puis  devint 
secrétaire  général  du  ministère  de  la  guerre  au  royaume  de 
Westphalie,  puis  secrétaire  de  cabinet,  maître  des  requêtes;  il 
fut  même  croc  baron  de  Sorsuin  par  Jérôme  Bonaparte.  Après 
1813,  il  se  retira  près  de  Tours  dans  une  jolie  maison  de  campa- 
gne. Le  ministre  aes  affaires  étrangères  Dessoles,  son  ancien  pro- 
tecteur, le  nomma  secrétaire  d ambassade  à  Londres;  poste 
Îu'il  n'alla  point  remplir.  Il  mourut  à  Paris  le  7  octobre  1823. 
otites  1^  parties  de  la  philologie  trouvaient  en  lui  un  amateur 
zélé.  A  l'érudition  proprement  dite  il  joignait  beaucoup  dégoût, 
de  l'amour  pour  la  poésie  et  une  certaine  originalité.  Il  a  laissé 
plusieurs  ouvrages,  entre  autres  le  Voyageur  y  discours  en  vers 

3ui  a  rem  porté  Te  deuxième  accessit  dans  le  concours  des  poésies 
e  1807.  Il  a  fait  aussi  plusieurs  traductions,  notamment  : 
1*"  Sacontala ,  ou  l' Anneau  fatal,  drame  sanskrit,  traduit  en 
anglais,  et  de  l'anglais  en  français,  Paris,  1803,  in-8";  i*  Kaa- 
Seng-Cul,  comédie  chinoise,  traduit  de  l'anglais,  Paris,  1819, 
in-S'^i^^Roderick^ledernUrdes  Goths,  traduit  de  l'anglais, 
Paris,  1821,  2  vol.  in-12;  4«  Chefs-d'œuvre  de  Shakspeare, 
traduits  en  vers  blancs,  en  vers  nmés  et  en  prose,  suivis  de 
Poésies  diverses,  ouvrage  incomplet  et  posthume,  Paris,  1826, 
2  vol.  in-8";  B'' Imitations  de  Lord  Byron  et  de  Southey,  insé- 
rées dans  le  Lycée  français,  Paris,  1819  et  1820.  Il  a  laissé  aussi 
en  manuscrit  un  Poime sur  Marseille,  ei  la  Traduction  de  celui 
de  FingaL 

BRCJGtTiÈRE  DU  GAUD  (J.-T.),  né  vers  1765  à  Sommières 
près  de  Nismes.  Ayant  embrassé  l'éfat  ecclésiastique  sous  les 
auspices  de  Tarchevéque  de  Toulouse  Léoménie,  il  fut  nommé 
vicaire  k  Saint- Julien  du  Sault  près  de  Sens  (Yonne  ).  Devenu 
secrétaire  de  l'archevêque  de  Toulouse  en  1792,  Bruguière  lui 
procura  l'opium  que  ce  prélat  sedétermina  i  prendre  pour  échap- 
per à  l'écliafaud  révolutionnaire.  Venu  à  Paris  pendant  la  ter- 
reur, Bruguière  fut  contraint  de  se  marier  pour  se  soustraire  aux 
poursuites  dirigées  contre  les  prêtres,  et  il  vécut  de  produits 
littéraires.  Il  concourut  pendant  plusieurs  années  à  la  rédaction 
du  Journal  des  arts,  puis  fut  nommé  administrateur  de  l'aca- 
démie (les  législations.  Il  mourut  à  Paris  en  1834.  On  a  de  lui: 
le  Martial,  roman  pastoral ,  Paris,  1790,  3  vol.  m-iS.^Quel- 
ques  idées  sur  la  situationdu  commerce  en  Francs,  1800 ,  in-8*». 
—  Suite  de  la  défense  du  peuple  genevois  présentée  au  premier 
consul,  1800,  in-12.  —  Nécessité  de  la  paix  et  moyens  de  la 
rendre  durable,  ou  Dissertations  politiques  sur  les  négocia- 
tions ouvertes  far  le  premier  consul  et  repoussées  par  l'An- 
gleUrre,  1800,  in-8».— Odf  à  la  valeur  des  armées  françaises , 
1801,  in-4".  —  Preuves  de  la  nuUité  des  listes  d'éligibilité  du 
département  de  la  Seine ,  adressées  au  tribunal,  1802,  in-8®. 
-Pétition  au  tribunat  sur  la  perception  des  contributions  pu- 
bliques de  Paris,  1802,  in-8«.  —  Dùcussion  politique  sur  Pu- 
sure  et  1$  prêt  sur  gage,  1802,  iu-8«.  —  Réponse  à  un  libelle 


etc.,  1805,  îdS^".  —  Etat  des  travaux  de  l'aeaéémisieiU, 
talions,  ou  Compte  rendu  de  la  situation  wiorals  4e  est  ^ 
sèment ,  1803,  in-8».  —  Considérations  wioraUs  st  folUifmt 
faveur  de  cette  institution,  1807,  io-d".  —  Observêtimttti 
libelle  diffamatoire  publié  contre  V académie  et  eomu  mi 
recteur,  adressées  à  MM.  les  professeurs  de  t école  ù  émt 
Paris,  1807 ,  in-8».  —  Napoléon  en  Prutu,  poteecin», 
douze  chanU  et  en  vers,  1809,  in-^.—Jurispnidsm  4t  (tu 
demie  des  législations,  précédée  d'un  discours  sur  U  kfii^ 
en  général,  1809,  2  vol.  in.4«.  —Lettre  respeelusuuiSl 
le  comte  de  Montalivet ,  ministre  de  fintérieur,  surUn^^^ 
du  jury  chargé  de  l'examen  des  ouvrages  pour  le  costma^i 
prix  décennaux,  1810,  in-8".— 1>  Roi  et  le  Peuple,  I8li,aj 
— Déclaration  de  l'empereur  de  Russie  aux  souvtraîiu  frm 
au  congés  de  Vienne,  i^i5,ïn-9'.— L'Oiseau  et  IsPeUtOm 
conte  historique  en  vers  et  en  quatre  chants,  1810.  in-)f 

BRCGUlÈRES  (  Jean-Guillalme  )  naquit  à  Monipdirr ^ 
1750.  Après  y  avoir  étudié  la  médecine,  il  céda  à  soogail^ 
rhistoire  naturelle  et  pour  les  voyages,  et  partit,  foir*,' 
qualité  de  naturaliste,  dans  l'expédition  ordonnée  par  La  V 
pour  faire  des  découvertes  dans  la  mer  du  Sud,  et  en  n^\ 
de  curieuses  et  savantes  observations  dont  il  se  scnildu>^ 
articles  dans  le  tome  xliv  du  Journal  de  physiqiuaia^ 
rédaction  du  premier  volume  de  ï Histoire  nalurditiav 
dans  VEncyelopédie  méthodique,  Bruguièrcs  a  aosii  irri 
avec  distinction  au  Journal  ahiHoire  naturelle,  ^^nl.»-* 
1792,  reproduit  sous  le  titre  de  Ch0ix  de  mémoimikhuitf^ 
naturelle,  et  aux  Actes  de  la  société  d'hislointalitulkit 
Paris,  tom.  l*^  Chargé  vers  la  fin  de  1792  par  IcgwwMtt' 
d'un  voyage  scientifique  dans  le  Levant,  de  concert  amliK 
vier  qui  en  publia  la  relation  (Paris,  2  vol.  in-4<*ethol  i^' 
avec  atlas,  1801-180i),  Bruguières  visita  avecce  sinolGtii: 
linople,  l'Archipel,  la  Syrie,  la  Perse,  rAsie-MiDcare,hOp^ 
les  Iles  Ioniennes,  et  mourut,  au  retour,  defal^tt^" 
puisement,  à  Ancône  le  1**^  octobre  1799.  Bruguiens  fU;  ■ 
l'Institut,  et  les  naturalistes  lui  ont  dédié  un  genre  de pbab 
Madagascar,  sous  le  nom  de  Bruguiera, 

BRUHESltS  ou  YAN  BRCHESEN  (Pl£RRE),incdedo,k 

Rythoven,  village  de  la  Campine,  aa  commencemeot  (ta  ^^ 
siècle,  mort  à  Bruges  en  1571,  est  auteur  de  quelques  opw^ 
i°  De  thermarum  aquis  granensium  viribus,  causa  or Itf^ 
usu,  Epistolœ  duœ  scriptœ  anno  1550.  in  quitus  tUturè 
rumaquarum,  ultra  Leodium  exislentium,  faeultaitlnsr- 
di  oratio  expUcatur,  Anvers,  1552,  inl2  ;  2»  />f  ffl*»*' 
dendi  morbi  articularis  Epistolœ  duœ,  Francfort,  15W>' 
dans  le  Recueil  de  Garet  sur  la  goutte;  3»  DtusstirtifU 
ciuteriorum,  dans  le  même  recueil.  Il  est  surtout  ccw»^ 
son  Grand  et  perpétuel  Almanach,  imprimé  pour  li  "l' 
Bruges  en  1550,  dans  lequel  il  indiquait  avec  scrupule, /T 
les  princi(>es  de  l'astrologie  judiciaire,  les  Jours  pnji)Tesîïf 
ger,  se  baigner,  se  faire  saigner,  même  raser.  Le  irai  i»* 
de  ces  conseils  ridicules  consignés  encore  dans  lefimetii  i^* 
nach  de  Liège ,  ce  Grand  et  perpétuel  Almanad  caw  •* 
coup  de  rumeur  à  Bruges.  Le  magistrat,  qui  ratiit  k»*"» 
goûté,  fil  «  très-ex  presses  invitations  et  défenses  à  q^«* 
exerçait  dans  Bruges  le  métier  de  barberie,  de  rieoenlrtp»*' 
sur  le  menton  de  ses  concitovens  pendant  les  jours  v»^ 
François  Mapaërl,  médecin  à  Itruges,  indigné  de  celte  «f**" 
nance,  publia  contre  l'ouvrage  de  Brubesius  un  ^H*^Jj^ 
tuum  Almanach,  seu  empiricorum  et  medicaslrorum ^<f"* 
1551 ,  in-12.  Pierre  Haschacrl,  médecin  et  <*'™^PJJlfj 
partisan  de  l'astrologie  judiciaire ,  publia  pour  la  <!**' 
Brubesius,  Clypeus  astrologieus  contra  ftagelhm  ssirvT^ 
Francisci  Rapardi,  1552,  in-12.  . .  ^^ 

BRLHIER   D'ABLINCOCKT  (JeAN-JaCQCES),  ^^J^^ 

reçu  docteur  en  médecine  à  Angers,  membre  de  r«**?  ^ 
cette  ville ,  censeur  royal,  est  mort  à  Paris  le  21  odobt  i^  ^ 
fut  un  des  médecins  du  dernier  siècle  qui  ont  l*r*j  ^ 
bibliographie  médicale,  par  le  nombre  des  *^^^*^^i*ï^ii 
duits ,  ou  dont  il  a  donne  des  éditions ,  savoir  :  l*  ^^**j2Jg 
sur  te  manuel  des  accouchements,  Paris,  *753,io-4V  ^''•■^ 
Deventer;  2«  la  Médecine  raiioiiii^ d'HoflmaoD »  npi^\  ^ 
3  vol.  in.12;  3»  Traité  des  Fièvres  d'Hoffmann,  P»ri$.  n*J-;^ 
in-12  ;  4»  Observations  sur  la  cure  de  la  gouUe  f*J^!*zl 
tisme,  du  même,  1 747,  in-1 2  ;  &«  la  Politique 4u  •^«^T 
1751,  în-12,  traduit  du  même;  6«  Traité  des eJimtw  r 
mery,  Paris,  1765, 2  yoI.  in.l2,  iroîsîèroe  ^«j*-"  L# 
connaître  un  grand  nombre  de  bons  ouvrages  oi^^jV 
des  SavanU,  dont  il  était  un  des  pli» jodicM«s  coD^^ 
On  lui  doit  encore  quelquea  oooapQntîoos  qui  lis  9^  r^ 


BEUIHB. 


(489) 


BBurr» 


CapHeu  d'imaginaiiony  oa  LeUrei  iur  diffinnU  tujêU, 
irit,  1740,  in-13;  Amsterdam,  1741 ,  in-8<'  :  cest  la  meilleure 
ition  ;  S^  Mémùire  pour  servir  à  la  vie  de  M.  Siiva ,  Paris, 
41,  iD-8<*.  Mais  il  a  surtout  mérité  les  souvenirs  de  la  posté- 
lé  par  ses  divers  ouvrages  sur  les  signes  de  la  mort,  et  par  la 
xnoostration  publique  qu'il  fit  de  la  nécessité  de  différer  les 
ilerrements  :  uiiserlaiion  sur  Vincertilude  de$  eignet  de  la 
orl  ei  tabui  dee  enUrremenU  et  embaumemenU  précifilés, 
iris,  1743,  în-13,  tirée  en  grande  partie  du  traité  latin  de 
inslow  sur  le^méme  sujet;  idem,  1749  et  1752, 2  vol.  in-i2, 
ec  des  augmentations  ;  traduite  en  anglais,  Londres,  1746, 
-IS;  en  suédois,  Stockholm,  1751,  in-12  ;  en  allemand,  Copen- 
gœ,  1754,  in-8<*. 

BKUHL  (Hbnri  ,  COMTE  DE  ) ,  né  en  1700  dans  la  Thuringe. 
tfi  père  était  conseiller  intime  du  duc  de  Saxe  Weissenfels. 
levé  en  qualitéde  pageà  la  cour  d'Au^ste  II,  roi  de  Pologne, 
Niri  Brubl  devint  son  favori,  et  parvmt  rapidement  à  diverses 
larges  importantes.  En  1733,  à  la  mort  de  ce  prince,  Brubl  va 
irter  la  couronne  et  les  joyaux  de  Pologne  confiés  à  sa  garde  «^ 
r^e,  et  contribue  puissamment  à  lavénement  d'Auguste  111 
I  trône  de  Pologne,  dont  il  fut  le  constant  et  intime  conseiller, 
n  peut  même  ajouter  que,  par  son  astucieuse  adresse  et  surtout 
I  abjurant  la  reliffion  protestante ,  il  gouverna  réellement  à  la 
ace  d*Auguste  III,  zélé  catholique,  mais  prince  faible  et  pusil- 
nime.  L'administration  de  Bruni  eut  de  bien  tristes  résultats  ; 
iril  ne  songea  jamais  qu'à  satisfaire  son  insatiable  ambition. 
»  scandaleuses  et  extravagantes  dépenses ,  ses  viles  et  coupâ- 
tes intrigues  contre  la  Pologne  avec  la  Russie,  l'épuisement  des 
(lances  au  profit  de  sa  propre  fortune  irritèrent  contre  Bruhl 
mt  le  pays  et  même  les  cours  étrangères,  et,  à  la  mort  d'An- 
nstelu ,  le  5  octobre  1763,  son  successeur  exigea  du  ministre 
}ncussionnaire  sa  démission  immédiate.  Il  mourut  de  désespoir 
i  28  octobre  de  l'année  suivante.  Ses  biens  immenses  passèrent 
SCS  enfants,  et  sa  magnifique  bibliothèque,  composée  de  vingt 
lille  volumes,  fut  acquise  au  prix  de  cinquante  mille  ccuspar 
lecteur  de  Saxe. 

bruhi.(Feêdêric-Lodis,  COMTE  DE),  fils  du  comte  Henri 
e  Bruhl,  naquit  à  Dresde  le  31  juillet  1739,  étudia  à  Leipzig  et 
Leyde,  et  compléta  son  éducation  par  les  voyages.De  retour  en 
axe ,  il  servit  pendant  la  guerre  de  sept  ans ,  se  fit  remarquer 
osuite  dans  la  carrière  diplomatique,  devint  staroste  de  Varso- 
ieet  payeur  général  de  la  couronne  de  Pologne;  puis,  s'étant 
rtiré  dans  sa  terre  de  Pfœrten ,  il  y  étala  un  luxe  ruineux  jus- 
d'i  sa  mort  survenue  le  30  janvier  1793.  Il  a  publié  :  1®  Diver- 
uemenU  de  Uiéàlre,  Dresde,  1785-1790,  5  vol.  in-8<>  ;  7?  tra-. 
pction  de  VAieibiade  de  MeietneTy  sous  ce  titre  :  Traduction 
Àlcibiade,  d'aprèe  t original  allemand  du  profeueur  Meiês- 
rr,  par  un  amateur  qui  désire  faire  connatlre  aux  Français 
%  génie  S  Allemagne  y  Dresde,  1787-1791  ,  4  vol.  in-8°; 
'ùilre  sur  le  duel,  Pfœrten,  1786^  in-8^  —  Bruhl  (Char- 
i-Adolphe,  comte  de) ,  son  frère,  ne  à  Dresde  en  1741 ,  servit 
ïos  l'armée  française,  puis  en  1762,  eut  un  régiment  de  cavale- 
eau  service  de  Saxe,  et  fut  nommé  en  1786  par  le  roi  de  Prusse 
rêdéric-Guillaume  II ,  général  et  gouverneur  des  princes.  Il 
ourut  à  Berlin  le  4  juillet  1802. 

BBVHL  (Jean-Maurice,  comte  de),  de  Martinskirchen  , 
^en  Saxe  le  20  décembre  1736 ,  fut  conseiller  privé  de  l'élec- 
or  de  Saxe ,  et  son  envoyé  à  Londres.  Il  se  distingua  par  ses 
lents  dans  la  mécanique  appliquée  à  l'horlogerie  et  aux  obser- 
itioos  astronomiques.  Il  a  laissé  plusieurs  mémoires  inté- 
ssants  insérés  dans  les  Transactions  philosophiques ,  dans  les 
Mémoires  académiques  de  Pétersbourg  et  de  Berlin ,  dans  le 
mmal  de  Meissner  ,  ou  imprimés  à  part.  Il  s'occupa  beau- 
tup,  en  1796,  des  diverses  méthodes  proposées  pour  la  recher- 
te  des  longitudes  en  mer. 

BBUUIE,  s.  f.  (term,  de  pêche  ),  corde  qui  borde  la  tête  ou 
ixtrémité  d'un  nlet. 

BBCix,  s.  m.  selon  la  mythologie,  dieu  d'une  secte  de  Ba- 
ins dans  les  Grandes-Incies.  Ils  le  regardent  comme  le  créa- 
ir  de  toutes  choses ,  et  croient  qu'aucune  image  d'hommes  ou 
)  bètes  ne  peut  le  représenter. 

bruib  (F.  Brutn). 

Brcine^  du  latin  ptuinay  petite  pluie  froide  qui  dure  peu. 
|mr  l'explication  physique  de  ce  météore,  F.  Brouillard  et 
LCIB.  B. 

bbcibb  kakatoe  fish  (  hist.  tial.  ) .  c'est-à-dire  brun 
WTogiueU-foiseon  ou  poiseom-perroquet  brun ,  nom  que  les 
bllaodaia  donnent  à  un  poisson  des  lies  Moluques.  U  a  com- 
mnémeot  la  grandeur  de  la  naorae ,  c'est-à-dire  trois  à  quatre 

IV. 


pieds  de  longueur.  Son  corps  est  médiocrement  allongé  et  un 
peu  comprimé  par  les  côtés:  il  a  la  tète  médiocrement  grande , 
les  yeux  petits ,  la  bouche  grande ,  montante  de  bas  en  haat, 
comme  dans  la  vieille ,  les  dents  grandes ,  la  peau  dure  sans 
écailles.  Ses  nageoires  sont  au  nombre  de  sept.  Son  corps  est 
brun,  avec  une  grande  bande  longitudinale  blanche,  qui  s^tend 
des  nageoires  pectorales  à  la  queue;  trois  grandes  taches  bleues 
rondes  sur  le  dos.  Sa  poitrine  est  rouge,  avec  de  petites  taches 
rondes  bleues  de  chaque  côté  de  la  tète.  Les  nageoires  sont  ver- 
tes ,  excepté-  la  moitié  antérieure  de  la  dorsale ,  qui  est  rouge 
pâle;  celle  de  la  queue  est  verte  avec  deux  bandes  rouges,  et  des 
taches  rondes  bleues  de  chaque  côté.  La  prunelle  des  yeux  est 
noire  ,  entourée  d'un  iris  rouge.  Ce  poisson  est  trcs-commiin 
dans  la  mer  d'Amboine.  Il  est  d'un  goût  exquis. 

bruineb,  V.  imp. (gramm.).  Il  se  dit  de  la  bruine  qui  tombe. 
//  bruine,  il  ne  pleut  pas  bien  fort.  //  ne  fait  que  bruiner, — 
Bruiné,  ée  ,  il  n'est  usité  qu'en  parlant  des  blés.  Les  blés  ont 
été  bruinés,  c'est-à-dire  ont  été  gâtés  par  la  bruine. 

BRUiR(<eehno/.).  Brutrdes  pièces  d'étoffes,  c'est  les  étendre 
proprement ,  chacune  à  part ,  sur  un  petit  rouleau ,  et  coucher 
tous  les  rouleaux  ensemble  dans  une  grande  chaudière  de  cuivre 
rouge  et  de  forme  carrée,  sur  un  plancher  criblé  de  trous  et  élevé 
à  quelque  distance  du  fond  de  la  chaudière.  On  fait  chauffer  de 
l'eau  dans  llnlcrvallc  qui  sépare  le  fond  du  plancher,  et  la  va- 
peur portée  contre  l'étoffe  la  pénètre  et  l'assouplit. 

bruire,  V.  n.  (gramm,).  Il  n'est  guère  usité  qu'à  l'infinitit, 
à  la  troisième  personne  du  présent  de  l'indicatif  et  aux  troisiè- 
mes personnes  de  l'imparfait.  Il  bruit.  Il  bruyait ,  ils 
bruyaient.  Rendre  un  son  confus.  On  entend  bruire  les  vagues, 
le  vent ,  le  tonnerre.  Le  vent  bruit  dans  la  forêt.  Les  flots 
bruyaient, 

BBUisiNBR,  V.  a.  (technol.),  moudre  en  gros  le  grain  germé 
dans  les  brasseries. 

BBUISSBMENT ,  S.  m.  (  gramm,  ) ,  espèce  de  bruit  confus. 
Le  bruissement  des  flots,  des  vents.  Bruissement  d'oreilles 
(F.  Bourdonnement). 

bruissement,  s.  m.  bruit  que  l'on  entend  dans  une  co- 

auille  lorsqu'on  en  applique  l'ouverture  contre  ToreillcGe  bruit, 
it-on  vulgairement,  figure  le  bruissement. 

BRUIT,  s.  m.  Igramm,),  son  ou  assemblaffe  de  sons,  abstrac- 
tion faite  de  toute  articulation  distincte  et  de  toute  harmonie. 
Orand  bruit.  Petit  bruit.  Bruit  léger.  Bruit  sourd. ^Loin  du 
bruit,  loin  du  tumulte  et  du  commerce  du  monde.  Se  retirer, 
Vivre  loin  du  bruit,—  Sans  bruit,  tout  doucement,  sans  qu'on 
soit  entendu.  On  le  fit  entrer  sans  bruit.  Il  s'esquiva  sans 
bruit.  —  Familièrement,  Faire  beau  bruit,  gronder,  se  fâcher, 
s'emporter.  SU  vient  à  savoir  cela ,  il  fera  beau  bruit ,  vous 
verrez  beau  bruit.  Proverbialement  etfigurément»  Cet  homme 
est  bon  cheval  de  trompette,  il  ne  s'étonne  pas  du  bruit,  il  ne 
s'effraye  pas  des  menaces ,  il  ne  s'émeut  pas  de  ce  qu'on  lui  dit, 
soit  pour  l'intimider,  soit  pour  l'embarrasser.—  Familièrement, 
Cet  homme  n'aime  pas  le  bruit  s'il  ne  le  fait ,  il  prend  des  li- 
bertés qu'il  ne  veut  pas  permettre  aux  autres.  —  Familière- 
ment, Paire  plus  de  bruit  que  de  besogne ,  se  donner  beaucoup 
de  mouvement  et  faire  peu  d'ouvrage,  ou  parler  plus  qu'on  n'a- 
git. —  Chasser  àjgrand  bruit ,  chasser  à  cor  et  à  cri ,  avec  une 
meute  et  des  piqueurs.  —  Bruit  signifie  particulièrement  tu- 
multe, trouble,  mouvement  séditieux,  lly  a  du  bruit  dans  cette 
provincCy  dans  cette  ville.  —  Il  signifie  aussi  querelle,  démêlé. 
Ils  ont  eu  du  bruit  ensetnble.  Ce  sens  est  ordmairement  fami- 
lier. —  Bruit  se  dit  encore  des  nouvelles  qui  circulent  dans  le 
fmblic.  //  court  un  mauvais  bruii.— Bruits  de  bourse,  nouvel- 
es  qui  circulent  à  la  bourse.—//  y  a  des  bruiu  de  guerre ,  on 
parle  d'une  guerre  prochaine.—//  n'est  bruit  que  de  cela.  Il  en 
est  grand  bruit  dans  le  monde ,  on  en  parle  beaucoup.— Bruit 
se  dit  aussi  de  l'éclat  que  font  certaines  choses  dans  le  monde,  et 
alors  il  se  construit  presque  toujours  avec  le  verbe  faire.  Ce 
livre  fait  du  bruit. On  dit  quelquefois  dans  un  sens  analogue,  en 
parlant  d'un  personnage  fameux,  d'un  héros.  Le  bruit  de  son 
nom  y  Le  bruit  de  ses  exploits.  —  À  grand  bruit ,  avec  faste, 
avec  ostentation.  Il  est  arrivé  dans  la  ville  à  grand  bruit,  — 
A  petit  bruit,  secrètement,  sans  éclat.  //  fait  ses  affaires  à  petit 
bruit,^Avoir  bon  bruit,  Avoir  mauvais  bruit,  avoir  bonne  ou 
mauvaise  réputation.  Ces  locutions  ont  vieilli. 

BRUIT  {physique).  Si  nous  nous  en  rapportons  à  quelques 
étymologistes,  ce  mot  vient  du  verbe  grec  f^^xth,  stridere, 
bruire,  faire  un  bruit  aiffu,  craquer.  Le  bruit  est  le  résultat  du 
mouvement  vibratobre  des  corps  gazeux,  liquides  et  solides; 
c'est  le  mouvement  senti  d'une  manière  confuse  et  irrégulière  ; 

6S 


1 


BRUIT. 


(490) 


BRUIT. 


c*est  enfin  l'assemblage  confus  de  sons  îrréguliers,  plus  ou  moins 
nombreux  et  discordants ,  transmis  à  Toreille  par  Fintermé- 
diaire  de  Tair.  Le  retentissement  du  vol  des  oiseaux ,  le  fracas 
d*une  éruption  volcanique,  le  grondement  du  tonnerre,  le  cra* 
quement  aune  branche  d^arbrc,  le  mugissement  du  vent,  l'ex- 
plosion d'une  arme  à  feu,  forment  du6fut<.  Beaucoup  de  phéno* 
mènes  causés  par  le  bruit  sont  semblables  à  ceux  qui  sont  cau- 
sés par  le  $ony  avec  lequel  beaucoup  de  personnes  le  confondent, 
quoiqu'il  existe  entre  eux  des  difTérences  essentielles.  Le  son  est 
tout  mouvement  dont  l'oreille  apprécie  instinctivement  la  régu- 
larité et  dont  le  calcul  fournit  ensuite  l'évaluation  numérique; 
pour  former  un  son  ,  il  faut  une  suite  de  vibrations  isochrones , 
cest-à-dirc  égales  en  durée ,  et ,  pour  qu'il  soit  perçu  par  l'or- 
gane de  l'ouïe,  il  faut  que  le  nombre  de  vibrations  ait  atteint 
le  chiffre  32  par  seconde  et  au  delà  ;  quand  la  vibration  se  ter- 
mine  brusquement,  on  n'entend  que  du  bruit.[Si  l'on  fait  bondir 
sur  un  corps  sonore  une  bille  de  marbre,  on  commencera  par 
entendre  le  bruit  du  choc  occasionné  par  la  rencontre  des  deux 
eorps  ;  mais  le  son  ne  sera  perçu  que  lorsque  les  vibrations  se- 
ront arrivées  à  32  et  plus  par  seconde.  —  Au  mot  Musique, 
■ous  établirons  a?ec  exactitude  la  distinction  entre  le  bruit  et 
le  ion.  Si  l'on  se  trouve  placé  près  d'une  pièce  de  canon  au 
moment  de  l'explosion ,  on  distingue  facilement  le  bruit  causé 
par  la  dilatation  du  gaz  et  le  son  produit  par  la  vibration  des 
corps  sonores  de  la  pièce.  La  différence  entre  le  bruit  et  le  son 
D'est  pas  seulement  dans  le  mouvement  vibratoire ,  mais  elle 
le  manifeste  pour  ainsi  dire  dans  nos  sensations.  Les  émotions 
que  le  son  nous  fait  éprouver  sont  pour  la  plupart  douces ,  suâ- 
tes ;  celles  que  cause  le  bruit  sont  presque  toujours  pénibles  et 
désagréables.  Tels  sont  le  bruit  d*unearme  à  feu  et  celui  causé 
par  une  lame  de  métal  grattant  sur  du  marbre.  Mais  une  re- 
Biarcjue  assez  essentielle  à  faire ,  c'est  que ,  pour  éprouver  ce 
sentiment  pénible  ou  désagréable ,  il  faut  que  le  bruit  soit  ins- 
tantané, inattendu;  car  si  on  a  le  sentiment  du  bruit  qui  va  se 
faire,  I  émotion  n'est  plus  la  même,  elle  se  dénature;  ce  qui 
souvent  fait  dire  de  diverses  personnes,  entre  autres  des  scieurs 
de  marbre  à  sec  :  a  qu'on  n'entend  pas  le  bruit  que  l'on  fait  soi- 
même.  »  Une  oreille  tant  soi  peu  sensible  saura  facilement  dis- 
tinguer dans  un  instrument  à  cordes  le  son  du  bruit;  ce  n'est 
Sas  toujours  l'instrument  qui  fait  le  plus  de  tapage  qui  a  le  plus 
e  son,  et,  tant  que  l'on  n'aura  pas  découvert  ou  invente  un 
instrument  propre  à  établir  d'une  manière  fixe  et  précise  cette 
différence,  I  art  de  instrumentation  ne  sera  toujours  qu'un  tâ- 
tonnement, et  les  hommes  chargés,  comme  dans  les  expositions 
des  produits  industriels,  d'en  apprécier  les  progrès,  nepourrontle 
felre  que  d'une  manière  arbitraire  et  fort  hasardée.  L'organe  de 
IV)uïe  est  celui  qui  perçoit  le  bruit  et  le  son  ;  cependant  nous 
croyons  qu'ils  sont  aussi  perçus  par  le  sourd  et  muet  de  nais- 
sance, mais  par  un  antre  sens  ;  car  à  un  bruit  aigu,  discordant, 
•n  voit  presque  toujours  le  sourd  manifester  un  mouvement  qui 
tnnonce  la  perception.  Le  sentiment  du  bruit  lui  est  peut-être 
communiqué  et  agit  sur  lui  de  même  qu'il  se  communique  et 
agit  sur  les  masses  les  plus  considérables,  telles  que  les  édifices 
lé  murailles.  Une  voiture  se  fait^le  entendre?  l'atmosphère 
étbét^  circonvoisine  a-t-elle  éprouvé  un  choc  ?  aussitôt  rédi- 
fice,  la  muraille  en  ressentent  les  eilets;  tout  fhémit  ;  le  balan- 
cier de  la  pendule  reçoit  une  impulsion  plus  précipitée  dans  ses 
oscillations.  Mais  l'air  est  nécessaire  à  la  propagation  du  bruit  * 
il  faut  à  celui-ci  la  présence  d'un  milieu  élastique  :  faites  partir 
me  arme  à  feu  dans  le  vide  de  la  machine  pneumatique,  il  n'y  a 
pas  de  détonation.  Si  vous  environnez  ta  source  d'où  6nane  le 
«mit  ou  le  son  de  corps  mous  non  élastiques,  ta  propagation  du 
ikiouvement  ondulatoire  se  trouve  compromise  ;  ccst  pour  y  par- 
fenir  que  l'on  jette  de  la  paille  sur  les  rues  pour  éviter  le  bruit 
aux  malades.  Le  bruit  et  le  son  trop  intense  produisent  une 
tettsation  pénible  qui  bientôt  se  change  en  douleur  si  elleest  pro- 
longée. Les  canonniers  éprouvent  souvent  cette  douleur  auprès 
de  leurs  pièces  ;  ils  finissent  même  par  perdre  quelquefois 
l\)uïe.  Peu  de  chiens  supportent  patiemment  certain  bruit  ^ 
liresqne  tous  au  contraire  poussent  des  hurlements  lamentables 
'^près  la  perception  de  «uelques  sons  ou  qnelque  bruit.  Si  on 
•fteche  près  de  l'embouchure  d'utt  canon  4fc  jHmes  Ancms;  il  est 
Tare  qu'après  <pielqttes  coups  ces  animaux  n^kient  pas  succombé 
4  it  douleur  que  ce  bruit  leur  a  fatt  épronif«r.  Le  bruit  se  pro- 
page également  vite,  c'est-à-dire  <rÈ'il  parcomt  des  espaces  pro- 
portionnels au  temps.  Le  carré  de  fa  vitesse  du  bruit  vaut  sa 
çeçure  de  la  pesanteur  multipliée  par  le  rapfNirt  de  l'élasticiié 
de  l  air  à  sa  densité.  La  mesure  de  la  pesanteur  sons  la  lalitide 
de  Paris  vaut  9^  809  ;  l'élasticité  de  l'air  est  0*  it,  et  la  densité 
^•t  rîrio-;  o«  en  déduit  279"  99  pour  la  yiiesBt  du  brmt  on  du 
son  à  0«  de  température  ;  à  lé  température  de  10»,  la  vitesse  ser- 


rait de  S8i*°  49  par  seconde.  Ces  résiltaU  tout  nointéifmi» 
ceux  donnés  par  la  théorie.  Laplace  a  trouvé  m  lieaoRtf 
cette  discordance  provenait  prindpaleinefitdeniiitKQoe^^ 
chaleur  dégagée  dans  l'air  par  l'effet  de  la  coinpmsioii;  t^k- 
nant  compte  de  cette  correclîon,  il  est  arrivé,  atini  que  M.  P» 
son,  à  des  résultats  conformes  à  ceux  que  rexpérieiicciàMa 


à  différentes  époques. 


448» 

en  D 

S61 

1660 

598 

1698 

561 

D 

548 

» 

548 

1704 

552,95 

i7S8 

518 

1740 

518 

i740 

558 

i748 

556,86 

1778 

558 

1791 

566,14 

1794 

555,07 

1809 

551,05 

1822 

552,03 

1825 

Mersenne. 

Académie  de  Florence. 

Walker. 

Cassini ,  Huygens. 

Flamstœd ,  Ilalley. 

Derham. 

Académie  des  sciences  de  Parit. 

Blanconi. 

La  Gondamine. 

Id. 
T.  F.  Mayer. 
G.  £.  Muller. 
Spinoxa ,  Banza. 
Bensenberg. 

Arago,  Mathieu,  Prony,  etc. 
Moll,  Van  Beck. 


—  On  peut  prendre  pour  vitesse  du  bruit  et  du  ac«  Ir  bdoît 
355,  qui  se  retient  facilement  et  dont  la  valeur  en  jwfcesiipf- 
près  1 024  ou  le  carré  52 .  Lebruit  ne  se  transmet  patitec  b  Dèor 
vitesse  à  travers  toutes  les  substances  :  les  solides  IrnBwOrtlk 
bruit  avec  plus  de  rapidité  que  l'air;  MM.  HassenfnUtiK' 
ont  fait  de  nombreuses  expériences  pour  le  proum.  l»nçj'< 
applique  l'oreille  sur  l'extrétnité  d'une  longue  maninertiï" 
l'on  fait  percuter  l'autre  extrémité,  on  perçoit  deux  son»  d* 
l'un  parvient  rapidement  à  l'oreille  placée  contre  lerow.' 
l'autre  un  peu  plus  tard  à  l'oreille  libre.  Le  brait,  wnuwbr 
mière  et  les  corps  élastiques ,  se  réfléchit  à  la  surCice don fL 
indéfini  :  c'est-à-dire  que ,  lorsqu'un  rayon  wnofc  rwcrwtp. 
obstacle  qu'il  ne  peut  traverser,  il  se  réfléchit  à  »  sorte ■ 
suit  une  marche  rétrograde  en  formant  un  tagje  d<jfa_ 
égal  à  l'angle  d'incidence,  sans  que  la  vitesse  en  soitiociiyy 
diminuée  ;  le  bruit  conserve  la  même  densité  malgré li  wr 
et  cette  intensité  ne  dépend  que  du  chemin  parcoara-i^ 
se  passe  comme  si  le  centre  des  ondes  sonores,  an  fi»  ^*' 
devant  le  plan  de  réflexion^  était  derrière  ^P""»*Jl'' 
distance  sur  la  perpendiculaire  abaissée  du  centre  priminfr 
plan  réflecteur.  Cette  propriété  explique  les  phfDoœrtw 
Véchû,  L'écho  n'est  donc  que  le  résultat  de  It  réOeiion  di  w 
ou  du  son  ;  mais,  pour  que  le  bruit  puisse  être  réflédu,  a» 
être  au  moins  à  la  distance  de  16  mètres  et  demi  du  pirt  iw 
leur.  Sans  cette  condition  on  n'entend  qu'une  rt#w»«'V^ 
Echo).  Le  son  et  le  bruit  se  réfléchissent  encore sorteî**' 
courbes ,  en  feisant,  k  chaque  point  du  coin  des  anfw^'' 
dence  égaux  aux  angles  de  réflexion.  D'ai^rès  «  ^Jî^; 
calculant  comment  le  son  et  le  bruit  devraient  se  rrtecw» 
une  salle  elliptique ,  on  trouve  que,  m  le  centre  ^f^^fr 
était  à  l'un  des  foyers ,  tous  les  sons  se  rcfléchi«w>t  âr» 
foyer.  Dans  un  parabolofde,  les  sons  et  le  binit  pMt»<J'r 
se  réflédiiraiem  en  demeurant  parallètef,  et  de  celle  «•*]" 


ne  perdraient  rien  de  leur  intensilé;  c'est  ce  fiia 
celle  forme  aux  porte-vmx ,  aux  cornets  acotrti^ 

MOTION,  DÉltMUTIOït,  DIAPASON,  VlBlUTlOîîS 


BBIJIT  {muê.).  On  a  beaucoup  parié  du  bnrilejMW"*^ 
personne  encore  n'en  a  donné  l'exacte  définition.  On  >  » 
que  l'unité  ou  la  confusion  des  effets  produits  rt  o«"||jJTr 
communiquées  constituait  uniquement  la  di(Rren<^J^"^^^ 

ture  du  son  et  celle  du  bruit;  tjue  *■  ^'^^ "'^  ***^Ci<ff 
Pour  nous  c'est  une  vérité  acquise,  et  nous  !*"?''***!! "J^j 
données»  définir  le  bruit  :  une  combinaistm  «»«*«*'/"r^ 
effet,  pour  si  grand  que  soit  le  volume  des  sons  «••*»*!^( 
combinés  de  manière  à  ce  que  Tun  nétouflc  J^J^'t^ 
n'absorbe  pas  sa  part  de  l'eflet  commun,  si  '^•"'^^J*^-^ 
appréciable  et  si  d'ailleurs  les  sons  se  P«^*"^''^."*J* ,  u  l 
ordre  d'intonation,  on  obtiendra  une  harmonie  <wjv]\j^ 
des  divers  seront  francliement  dessinés,  •^'^'^^J^f!!)^ 
et  qui  mettront  heureusement  en  saillie  '«J**'J^.< 
dont  rharmonie  est  comme  le  fond  P'«5tiqae.  MjiM^ 
wi  «on  isolé  peut  cepondanl  dégénérer  m  bruHTUB» 
ses  résonnances  âtk(uotes>  haiHiowé^uw,  s9Pt*wi>»^ 
leroenletseoowibwiam€iitiehqr8dcsrè|flgi;>?«g 
sent  la  production  des  sons.  Cesi  «  qw  mm^f^ 


MUJLÉ. 


im) 


rince  sur  la  corde,  oa  qu'un  chanteur  crie.  Ces  derniers  cas» 
Mnnie  tow  les  aolret  possibles,  rentrent  dans  la  définition  que 
DUS  avens  donnée. 

BBlJiT,  seion  la  fable,  est  une  figore  allé^iqne,  pânCe  sons 
s  traits  d*un  homme  dans  Taction  de  counr,  entouré  de  tara- 
[>ursy  de  cors  et  de  trompettes  qo*accompagBe  un  coup  de 
nuerre.  —  Cesl  aussi  Temblèaie  de  la  guerre  et  de  la  paix, 
guré  par  un  coq  tenant  sous  ses  pattes  une  trompette. 

BmtJlT  DE  MABGHé  (tfrotl  ancwn)  (ierm,  de  couiume).  Celle 
e  Norcnan<ye  se  senrak  de  cette  ei pression  pKMur  désigner  les 
rsordreSy  les  querelles,  les  batteries  qui  arrifaiant  dans  les  foi- 
K  et  les  marchés.  Elle  décidaft  que  les  justiciers  qui  avaient 
roit  de  foires  et  de  marchés  pouvaient  connaître  de  ces  délits, 
t  Caire  prononcer  à  leur  profit  «ne  amende  contre  les  aateuri 
u  iNtiity  pourvu  néanmoins  qu'il  n*y  eût  point  de  plaies  graves, 
i  de  aang  versé.  Dans  ce  cas,  la  connaissance  du  délit  excédait 
ts  bornes  de  leur  juridiction  et  appartenait  aux  hauts  jus- 


BBIJIX  (Lb  chevalier  »b),  littérateur  estimable,  né  à 
layomie  en  1728,  est  mort  en  1780.  Il  a  publié:  l""  Réflexions 
Hverêes,  1758,  in-lS  ;  9P  le  Comervateur  ou  Choix  de  mor^ 
ratcx  raYes  et  d'ouvrages  anciens,  1756-1761,  30  vol.  in-12. 
Pnrbeo  et  ensuite  Leblanc  de  Guillet  forent  ses  collaborateurs; 
^  ies  Après  ^soupers  de  la  campagne  ou  Recueil  d'hisloirti 
'cmriM  et  amusoMieSy  1760 ,  4  vol.  in-12;  4«  /•  Discoureur, 
116%  in-8®y  ouvrage  périodique,  auquel  contribuèrent  plusieurs 
autres  personnes;  5*>  Cécile,  drame  en  trois  actes  et  en  prose, 
împriiné  en  1776,  non  représenté; 6^  Stfiiii«moiir«  el  Rosalie 
de  Civraffe,  histoire  française,  1775,  3  vol.  in-13. 

BRUix  (EirsTACHE),  né  en  1759  à  Saint-Domingue,  d*une 
famille  béarnaise.  Dès  son  enfance  il  vint  à  Paris,  y  fil  ses  élu- 
des avec  succès,  et  un  goût  irrésistible  Tentralna  vers  la  marine. 
Agé  de  quinxe  ans,  il  s'embarque  comme  simple  volontaire  sur 
un  vaisseau  marchand,  d'où  il  passe  bientôt  dans  la  marine  mi- 
litaire, et  fait  sa  première  campagne  sur  les  frégates  le  Fox  et 
monte  sur  la  Concorde.  Bruix  se  distingua  au  glorieux  combaf 
de  la  Frava,  et,  sur  la  Médie ,  dans  la  savante  campagne  contre 
Pamiral  Rodnev.  Sa  valeur  et  ses  talents  lui  valurent  le  grade 
d'cQseigne  pendant  cette  guerre  qu'avait  suscitée  Tindépen- 
dance  de  rAmérique.  Commandant  du  Pivert  en  1784 ,  il  con- 
coarut,  pendant  quatre  années,  à  la  formation  de  cartes  pré- 
rieuses  sur  les  côtes  el  les  débouquemenls  de  Saint-bomingue. 
Lieutenant  de  vaisseau  el  membre  de  l'académie  de  marine  en 
1786,  commandant  la  frégate  te  Sémillante  en  1792,  puis  le 
ruisseau  f  Indomptable,  Bruix ,  après  des  services  éminenls,  se 
rît,  en  1793,  frappe  par  la  mesure  générale  prise  à  l'égard  des 
uiciens  officiers  du  corps  de  la  marine.  Après  avoir  supporté 
courageusement  l'indigence  par  des  travaux  de  toutes  sortes, 
Bruix  rentra  au  service  en  1793,  et  remplit  jasqu'cn  1796  les 
fonctions  de  major  gcncral  de  l'escadre  de  l'amiral  Villarel  ;  il 
roi  nommé  ensuite  major  général  de  la  marine  à  Brest;  direc- 
enrdu  port  de  celle  ville;  maior  général  de  l'armée  navale 
festinée  à  l'expédition  d'Irlanae,  qui  n'eut  pas  de  succès; 
roti Ire- amiral  el  ministre  de  la  marine.  II  sut  acquérir  une 
gloire  nouvelle  comme  habile  administrateur ,  sans  né^h'ger 
Loulefois  de  s'illustrer  par  des  victoires.  Son  génie  militaire  el 
a  \'aleur  à  toute  épreuve  forcèrent  les  Anglais  à  lever  le  blocus 
ie  Brest,  et  il  soutmt  dignement  l'honneur  du  pavillon  français 
usqu'à  la  paix  de  1802.  C'est  Bruix  que  Napoléon  nomma  ami- 
ral de  la  flottille  qui  devait  envahir  1  Angleterre  ;  mais,  venu  à 
Paris  pour  assister  au  cooronnemenl  de  rempereur,  le  vieux 
oiarin  mourut  le  18  mars  1805.  Il  a  été  publié  une  Notice  his- 
Icrigue  sur  Eustarhe  Bruix,  1805,  in-8«». 

BBCLABLE,  adj.  dcs  deux  genres  (gramm.),  qui  peut  ou  qui 
iloit  être  brûlé  ;  qui  mérite  d'être  brûlé.  Ce  livre  est  6rd7a- 
Mt.  Autrefois  certains  fanatiques  regardaient  comme  brûla- 
Mes  ceux  qui  ne  pensaient  pas  comme  eux  sur  les  matières 
delà  foi. 

BBULAGK,  s.  m.  {term,  d'agr.),  action  de  brûler  la  surface 
du  sol. 

BRrLAUT,  ANTB,  adj.  (gramm.),  qui  brûle,  qui  a  une  ex- 
trême chaleur.  Le  soleil  est  bien  brûlant.  Un  wnt  brûlant. — 
n  simifie,  figurément,  très-vif,  très-ardent,  très-animé.  Un 
tkle  brûlant.  Une  âme  brûlanie, 

BBULART-GENLIS  (ChaKLES)  (F,  SiLLEBY). 
BRULART  DE  BILLÂRT  (F.  SlLLBRY  et  PUYSfKUX). 

BRÛLÉ,  8.  m.  (gramm.),  évaporation  d'une  chose  qui  brMe, 
odeur  de  ce  qui  brûle.  —  Sentir  le  brûlé,  sentir  l'odeur  d'une 
chose  qui  brOle  on  qu'on  a  brûlée.  Ce  ragoût  seni  le  brûlé. 


BRULERBC,  S.  m.  U  menthe  poivrée. 

BRÛLÉE,  s.  f.  {hist,  nat.) ,  sorte  de  coc|uillage  de  mer,  ainsi 
nommé  à  cause  de  ses  couleurs.  —  Variété  de  deux  coquilles 
du  genre  des  rochers. 

BRULEMENT,  S.  m.  (gramm.),  action  de  brûler  ou  étal  de  ce 
qui  brûle.  Le  brûlement  des  marchandises  prohibées, 

BBVLER  [gramm,],  détruire  ou  altérer  par  le  feu.  Brûler 
une  maison ,  des  vaisseaux ,  une  moisson  ;  Brûler  de  l'encene 
devant  une  idole,  des  pastilles,  des  parfums  dans  un  salon,  etc. 
Ce  mot  s'emploie  particulièrement  pour  désigner  l'impressîoQ 
douloureuse  causée  par  le  contact  d'un  corps  trop  chaucTavec  la 
peau,  et  raltération  cutanée  qui  en  est  presque  toujours  la  suite. 
Ce  tison  m'a  brûlé  les  doigts,  Ce  fer  chaud  m'a  brûlé  la  maim. 

—  Brcler  se  dit  aussi  de  l'usage  que  Ton  fait  de  certaines 
choses  pour  alimenter  le  feu  :  Brûler  du  charbon  de  terre,  de 
la  tourbe,  du  bois,  de  la  paille;  Bois  à  brûler.  Mottes  à  brûler. 
Ce  verbe  s'emploie  dans  plusieurs  locutions  proverbiales  el  fi- 
gurées, telles  que  :  J'y  réussirai  ou  j'y  brûlerai  mes  livres, It 
ferai  tous  mes  efforts  pour  réussir  ;  Brûler  ses  vaisseaux,  s'enga- 
ger dans  une  affaire  au  point  de  ne  pouvoir  plus  en  sortir  quand 
même  ou  le  voudrait;  Brûler  de  l'encens  devant  quelqu'un, 
l'aduler,  le  flatter,  le  flagorner;  Brûler  la  chandelle  par  le$ 
deux  bouts,  dbsiper  son  patrimoine,  ne  faire  aucune  économie: 
S'emparer  d*une  ville  sans  brûler  une  amorce,  sans  être  oblige 
de  se  baltrc ,  sans  tirer  un  coup  de  fusil  ;  Brûler  la  cervellf  à 
quelqu^un ,  lui  casser  la  tète  avec  une  arme  à  feu  tirée  h  bout 

Eortant;  Tirer  un  coup  à  brûle-pourpoint,  le  tirer  à  bout  uortant 
^ans  une  acception  figurée,  Tirer  sur  quelqu*nn  à  brûle-pour^ 
point,  lui  dire  en  face  des  choses  dures,  désobligeantes;  on  dit 
aussi,  F  aller  à  brûle -pourpoint,  pour  exprimer  que  l'on  agit 
sans  ménagement.  Brûler  un  gite^  une  étape,  passer  sans  s*v 
arrêter;  Brûler  la  dinée,  ne  pas  dîner;  Brûler  la  politeste  à  quel- 
qu'un, oMLtHfaitT  de  politesse  à  son  égard. —  brûler  du  eafé^ 
c'est  donner  aux  grains  le  degré  de  torréfaction  qui  leur  (Convient. 

—  A  certains  jeux  de  cartes,  brûler  veut  dire  mettre  de  c^lé 
tme  carte,  ou  parce  qu'elle  a  été  vue,  ou  parce  que  l'un  des 
joueurs  est  en  droit  de  ht  refuser.  Cette  carte  a  été  vue  ,  brûkW' 
la.  Brûlez-vous  celte  carie?  Je  la  brûle.  —  Bai  ler  s'appli* 
que  aussi  à  la  propriété  de  détruire  les  tissus,  les  matières  ani- 
males ou  végétales  quelconques  que  possèdent  certaines  subs- 
tances. Tjcs  acides  concentrés  brûlent  la  peau ,  le  nitrate  d'argent 
sert  à  cautériser  les  plaies.  —  Brcler  s'emploie  également 
dans  un  sens  exagéré,  ouand  on  veut  signifier,  non  pas  qu'une 
chose  brûle ,  mais  qu'elle  cause  une  vive  chaleur.  Cette  eau-de- 
vie  me  brûle  T estomac,  La  fièvre  me  brûle  le  sang.  Au  figuré  : 
Ce  cheval  brûle  le  pavé,  il  court  très-vite.  Le  style  de  cet  auteur 
brûle  le  papier,  c  esl-à-dire  son  stvle  est  plein  de  chaleur.  Sn 
term.  de  théâtre ,  Brûler  les  planches ,  c'est  apporter  beaucouj» 
de  chaleur  et  d'expression  dans  un  rôle.  —  Brûler  s'emplo» 
encore  pour  exprimer  des  effets  analogues  h  ceux  do  feu  :  La 
gelée  brûle  la  racine  des  plantes,  La  neige  brûle  le  cuir,  —  Le 
verbe  Brûler  se  prend  au  neutre.  La  lampe  qui  brûle  dans  le 
sanctuaire,  Le  feu  ne  vent  pas  brûler.  Quelôuefois  brûler  se 
dit  à  l'éganfl  d'tme  chose  qui  est  seulement  diande.  ToucheM 
mes  mains,  elles  brûlent.  Au  figuré,  Les  mains  lui  brûlent,  si- 
gnifie que  l'on  est  impatient  d'agir  ou  de  frapper.  Les  pieds  M 
brûlent,  il  tarde  de  partir.  —  Au  jeu  de  cartes.  Le  tapis  brûle, 
indique  que  l'un  des  joueurs  a  oublié  de  mettre  au  jeu.  — 
Brûler,  au  neutre,  s'applique  à  l'action  trop  vive  que  le  feu 
exerce  sur  certains  mets,  Le  rôti  brûle;  proverbialement  cette 
locution  signifie  qu'il  est  temps  d'agir  el  qu'un  retard  est  dan- 
gereux.-— Brûler  ,  au  neutre,  mdiqoe  parfois  que  l'on  est 
pris  d'un  violent  sentiment  ou  d'un  grand  désir.  Cest  un  hom- 
me qui  brûle  d'ambition,  de  zèle,  (famour.  Il  brûle  d'agir.  — 
Bouler,  joint  au  pronom  personnel,  signifie  être  brûlé,  ou 
seulement  atteint  par  le  feu.  Les  papillons  viennent  se  brûler 
à  la  chandelle.  Je  me  suis  brûlé  en  remuant  un  tison.  Venir 
se  brûler  à  la  chandelle,  st  dit  proverbialement  d'un  homme 
qui  fait  une  fausse  démardie. 

BRULER  [  hist.  anc).  La  coutume  de  brûler  les  corps  était 
presque  générale  chez  les  Grecs  cl  chez  les  Romains.  Elle  a  pré- 
cédé, chez  les  premiers,  le  temps  de  la  guerre  de  Troie.  Il  ne 
fautjpourtant  pas  s'imaginer  qu'elle  ait  été  la  plus  ancienne» 
même  chez  ces  peuples,  a  La  première  manière  d'inhumer ,  dît 
Cicéron.  est  celle  dont  se  sert  Cyrus  dans  Xénophon  ;  le  corps 
est  ainsi  rendu  à  la  terre,  et  il  est  couvert  du  voile  de  sa  mère. 
Sylla ,  victorieux  de  Caîus  Marins ,  le  fil  déterrer  el  jeter  à  la 
voirie.  Ce  fut  peut-être  par  la  crainte  d'un  pareil  traitement 
qu'il  ordonna  que  son  corps  fût  brûlé  ;  c'est  le  premier  des  pa- 
Irices  cornéliens  à  qui  on  ait  élevé  un  bûcher,  d  L'usage  de  Crû- 


1 


BSITLOT. 


1er  les  corps  et  celui  de  les  inhainer  ont  sabnsté  à  Rome  daiis  le 
même  temps,  c  L'usage  de  les  brûler ,  dit  Pline ,  n'est  pas  fort 
aoden  dans  cette  ville.  Il  doit  son  origine  aox  guerres  aoe  nous 
afons  faites  dans  des  contrées  éloiffnm.  G>mme  on  y  déterrait 
nos  morts,  nous  primes  le  partide  les  brûler,  o 

BBULEBIE  (iechnol.)t  nom  qu'on  donne  dans  le  Midi  aux 
établissements  où  Ton  fabrique  les  eaux-de-vic  et  les  esprits 
avec  le  rin,  et  qu'on  doit  nommer  plus  exactement  distille- 
ries (F.).  On  dit  aussi  brûler  le  vin  pour  exprimer  Taction  d'en 
extraire  l'alcool,  et  l'on  appelle  brûleur  l'ouvrier  chargé  de  cette 
opération  :  on  appelle  encore  brûleries  les  ateliers  où  l'on  s'oc- 
cupe de  recueillir  l'or  des  vieilles  boiseries;  leur  nom  venait  de 
ce  qu'autrefois  on  brûlait  les  bois  dorés  et  qu'on  traitait  les 
cenares  par  le  procédé  de  l'amalgamation  (  V.)  pour  en  retirer  l'or 

au'elles  contenaient.  On  a  renoncé  à  ce  procédé  long  et  dispcn- 
ieux,  et  maintenant,  au  moyen  de  la  vapeur  d'eau,  on  détache 


(49$) 


BBUMAlftl. 


pour  retirer  l'or  et  Tarant  .._ 

pions  ;  on  lave  alors  ;  les  galons  sont  faits  avec  de  In  soie,  et  on 
les  laisse  faire  bouillie  dans  la  lessive  des  savonniers.  L'alcali 
caustique  dissont  la  soie  et  laisse  le  métal,  qu'on  obtient  ensuite 
par  les  procédés  appropriés.  Dans  ces  derniers  temps,  on  s'est 
appliqué  â  extraire  l'or  des  porcelaines  cassées,  et  il  paraît  même 
que  celfe  industrie  est  assez  lucrative. 

BRCLE-GUEULB,  S.  m.  nom  trivial  que  les  fumeurs  de  la 
basse  classe  ont  donné  à  des  pipes  dont  le  tuyau  est  très-court. 

BBCLE-QUECE»  S.  m.(ar<.  vélér.)^  fer  rouge  que  le  maré- 
chal applique  sur  le  bout  de  la  queue  d'un  cheval  avec  de  la 
résine,  pour  arrêter  le  sang  après  l'amputation. 

BRULE-TOUT,  S.  m.  {économie  dom,),  sorte  de  petit  cvlindre 
d'ivoire  ou  de  métal,  sur  lequel  on  met  un  bout  de  bougie  ou  de 
chandelle  qu'on  veut  brûler  entièrement.  ÀcheUr  un  ftnl/e- 
loui,  des  brûU'ioul. 

BRULEUR,  s.  m.  (gramm.).  Il  n'est  guère  usité  que  dans 
cette  locution  Un  brûleur  de  mauons ,  un  incendiaire. —  Pro- 
verbialemen  t,  lleU  fait  comme  un  orûteur  de  matêom,  se  dit 
d'un  homme  mal  habillé  et  tout  en  désordre. 

BRULEUR,  s.  m.  (lechnoL),  ouvrier  occupé  dans  une  distil- 
lerie, à  un  fourneau  de  chimie,  etc.  —  Brûleur  se  dit  aussi 
de  c^ux  qu'on  nommait  autrement  chauffeurs,  et  qui  allaient 
dans  les  campagnes  jusqu'à  brûler  les  pieds  pour  faire  avouer 
où  était  caché  l'argent. 

BRULIER  {vieux  mol),  messier,  garde  des  biens  de  la  terre. 

BRULOS  (Boreios,  Berelos,Burlos)(géogr.),  Le  promontoire 
deBrulos  est,  d'après  d'An  vil  le,  la  pointe  la  plus  septentrionale 
d'Egypte;  d'un  autre  côté,  des  navigateurs  ont  assuré  à  Niebuhr 
que  ce  promontoire  est  d'un  mille  ou  même  d'un  mille  et  demi 

Çlus  au  nord  que  les  plus  vastes  bras  de  l'embouchure  du  Nil . 
bute  la  côte  est  excessivement  plate  et  basse:  près  de  ce  cap 
seulement  on  voit  proéminer  çà  et  là  quelques  collines  de  sables 
et  quelques  bois  de  palmiers.  —  Le  lac  Brulos,  situé  à  la  pointe 
la  plus  reculée  du  Delta,  entre  les  deux  bras  principaux  du  Nil, 
est  d'une  étendue  assez  considérable  :  au  rapport  de  Sicard,  il  a 
de  17 à  18  milles  de  longueur,  et  de  4  à  5  milles  de  largeur.  A 
l'époque  de  l'inondation  du  Nil ,  ce  lac  reçoit  plusieurs  canaux 
qui  partent  du  Nil.  Sicard  assure  qu'il  est  très-abondant  en 
poisson,  et  que  les  pêcheurs  payent  un  droit  assez  considérable 
au  pacha  pour  en  affermer  la  pèche.  C'est  sans  doute  à  l'extré- 
mité orienUle  de  ce  lac,  comme  le  remarque  Pococke,  que  le 
bras  Sébennitique  du  Nil  se  jetait  dans  le  lac.  Le  même  auteur 
explique  la  grandeur  de  ce  lac  en  supposant  qu'il  réunit  en  lui 
plusieurs  autres  lacs  et  marais  dont  parlent  les  anciens  comme 
ayant  été  situés  du  côté  de  l'est.  —  Le  lac  Butique  qui ,  d'après 
Slrabon,  tirait  son  nom  de  la  ville  de  Buto,  est  probablement  ce 
lac  Brulos ,  ou  s'est  uni  à  celui-ci.  J^  carte  de  Sicard  place  une 
ville  du  nom  de  Brulos  en  avant  de  ce  lac  ;  Pococke  a  trouvé  sur 
deux  caites  manuscrites  une  ville  du  nom  âeBoUin,  située 
auprès  de  ce  lac  :  serait-ce  la  ville  de  Paralus  ou  ô'Hermopolis 
ou  même  de  Bulo  des  anciens? 

BRULOT,  s.  m.  ((erm,  de  mar.),  bâtiment  rempli  d'artifices, 
et  de  matières  combusUbles ,  et  destiné  à  incendier  d'autres 
vaisseaux.  Il  y  avait  trente  navires  et  six  brûlots,  —  Figuré- 
mcnt  et  familièrement,  C'est  un  brûlot,  se  dit  d'un  homme  de 
parti,  ardent,  inquiet  et  qui  est  une  espèce  de  boute-feu.  — 
BRULOT  se  dit  quelquefois  par  analogie,  d  un  morceau  d'aliment 
Irès-poivré  ou  très-salé. 

BRULOT,  s.  m.UeehnolX  polissoir  avec  lequel  on  fait  le  poli 
d  une  glace,  —  Le  Brûlot  était,  chez  les  anciens,  une  machine 


avec  laquelle  on  lançait  des  dards  •eiilaquilleoQitiMi^^ 
matières  combustibles.  —  On  donne,  dans  la  LoviniM,  km 
de  brûlots  à  des  insectes  qui  se  trouvent  dans  rberbe,  l'auaM 
aux  jambes  des  passants ,  et  y  font  des  piqùro  qii  hUSmk 
chairs  comme  si  le  feu  y  avait  été  appliqué. 

BRULOTIER ,  S.  m.  {^tsTM.  de  fluir.  ),  nanti  ^  wtmj 
dirige  un  brûlot  pour  incendier  an  bàtinmit  auemi  «^ 
ville  côtière. 

BRULURE  (ustio)  (méd,) ,  plaie  produite  par  radÎM|ilii4 
moins  prolongée  du  calorique  sur  une  partie  qoelrooqirl 
corps.  On  admet  six  degrés  de  brûlures  :  le  premier  consiite^ 
une  simple  rougeur  analogue  à  Térésipèle;  le  draiièn»  rr^l 
de  la  présence  de  vésicules  remj^lies  de  sérositr;  le  tniiièMè 
gré  est  constitué  par  la  destruction  d'une  partie  de  la  nrùiré 
la  peau.  Dans  le  q[uatrième  degré ,  le  deiîme  eitdé9or|»vfl 
totalité  jusqu'au  tissu  cellulaire  sous-cutané.  Lednaaièwfr. 
gré  embrasse  la  destruction  de  la  peau ,  du  tissu  odloliirf.ài 
muscles  et  des  autres  tissus  jusqu'à  une  dislance  plos  m  Mt 
considérable  des  os.  Le  sixième  est  constitué  par  b  «W 
tion  de  toute  l'épaisseur  des  parties  brûlées  josipi'à  rosiDiyr- 
tren,  leçons  orales  par  MM.  Brierre  de  BoismontetHin 
La  douleur  immédiate  et  toujours  vive  qui  aocoaipagMiiekv 
lurc  peut  être  portée  à  un  tel  degré  d'intensité  qieli  mi  a 
soit  le  résultat  instantané.  Cette  terminaison  a  lieuMrteolén 
les  enfants  et  les  femmes  nerveuses,  plus  rarement  cbeiloiÉtf- 
tes,  et  presque  jamais  chez  les  vieillards.  Dupuytreocnit^nt 
trop  grande  perte  de  sensibilité  peut  tuer,  conuMurlnf 
grande  perte  de  sang  dans  les  hémorragies.  Ptraiiojitre» 
accidents  des  brûlures ,  il  faut  ranger  le  trouble  étiitniU- 
lation,  l'irritation  bronchique,  Tengouement  puliDOMi?,r«- 
flammation  des  muqueuses  intestinales,  et  1  engorpacil  à 
cerveau.  —  Le  danger  est  en  raison  directe  de  la  gnodniti 
de  l'intensité  de  la  brûlure. —  Au  nombre  des  plos^mofr 
plications  de  cet  accident,  on  doit  compter  Térésipèif d k 
phlegmon  difUus.  La  brûlure  n'étant  pas  une  maladie  smpir^ 
locale,  on  voit  par  là  l'inanité  des  préceptes  qui  borncfltlctJ» 
ment  à  une  médication  locale.  —  Dupuvtren  établit  ie$i»b- 
tions  suivantes  :  1°  enlever  la  cause  de  la  bn^ore;  ^  d? 
avorter  l'inflammation,  modérer  et  calmer, dans l^deufr' 
miers  dejgrés,  les  douleurs  et  l'irritation  cutanée  qui  se dnH» 
peut  à  l'instant  de  l'accident,  et  prévenir  leurs  effets  wrir*'- 
ganes  internes  ;  3**  maintenir  dans  de  justes  bornes  rinflanB- 
tion  secondaire  qui  préside  à  la  séparation  des  escarmetif^ 
tablisseroent  de  la  suppuration  ;  4°  favoriser  et  diriger,  à  r»^ 
de  soins  bien  entendus,  la  cicatrisation  des  plaies qo'elle In- 
sent après  elles;  S"*  s'opposer  par  conséquent  i  la  formation 
brides  ou  d'adhérences  vicieuses  qui  pourraient  gêner  p|»  * 
moins  les  mouvements  des  parties ,  ou  même  1<^  prim  «ifc 
fonctions;  6" enfin,  combattre  les  accidents  primilifeoo  w^ 
cutifs  qui  peuvent  se  manifester  dans  le  cours  de  la  mabw 
On  voit,  d'après  ce  aue  nous  venons  de  dire,  oue  le  Irwt»^ 
général  est  essentiellement  antiphlogistique.  Ou*>*l  ao  tra- 
ment local,  d'autres  détails  sont  indispensables.  On  a  relifti 
ces  derniers  temps  des  efl*ets  très-avantageux  du  colon  car*' 
disposé  par  couches  minces.  En  Angleterre,  on  arrose  abomir' 
ment  les  parties  brûlées  avec  du  vinaigre.  UncaulremM- 
consiste  à  fomenter  la  région  brûlée  avec  de  l'eau  alaw  ou  (**' 
glace.  En  France,  on  a  préconisé  la  pommade  sairawe, Un» 
pression  à  l'aide  de  bandelettes  agglutinatives,  la  fcrinei)U'a 
de  chlorure  de  chaux.  Pendant  longtemps  iiousaToos^p*»*' 
à  rnôtel-Dieu  de  Paris  les  brûlures  avec  des  linges  p|n*J 
fencstrés  recouverts  de  cérat.  Dans  une  fabrique  desennr  * 
Paris,  nous  avons  constaté  les  bons  efl*els  de  la  solution o^ 
tate  d'alumine.  Des  membres  afl*ectèî  de  brûlures  l'^"^}^ 
plongés  dans  cette  solution ,  n'ont  présenté  aucun  des  »fo** 
qu'on  observe  après  cette  grave  affection .  A.  B  M  » 

BRULURE  (  term.  d'art  vétérinaire  ) ,  maladie  qoi  *^ 

Suelauefois  les  moutons,  laquelle  est  occasionnée  par  bp*" 
es  chaleurs,  etc. 

BRUMAIRE,  s.  m.  le  secoud  mois  du  calendrier  rrpi'^" 
cain.  . 

BRUMAIRE  (Journées  des  18  ef  19).  Reveooa^r^", 
l'improviste pour  ainsi  dire,  Bonaparte  fut  vivemeol  Nf , 
l'enthousiasme  qui,  à  son  débarquement,  transporta  la  pf 
tion  de  Fréjus.  D^ormais  la  multitude  saluait  en  lu»  *^ 
rateur  de  la  France.  Dès  ce  moment ,  il  .connut  lootc  Uf? 
de  la  fortune  qui  le  ramenait  dans  sa  patrie.  Des  ^"P"^ 
solaient  la  Bretagne  par  leurs  vols  et  leurs  cruanlts;  np\ 
civile  s'était  rallumée  dans  l'Ouest  avec  fureur,  et  se  prjÇJ 
à  travers  le  département  de  l'Eure  jusqu'aux  envirooidef* 


BKUMAIKV.  (  495  ) 

après  avoir  gagné  Bordetux  etToalonse,  die  menaçait  d'en- 
vahir le  Mim.  L'Italie  toot  entière  gémissait  sons  le  jong  des 
Aoslro-Riisses  y  ses  noa?eaax  maftres.  Jooliert,  envoyé  dans 
cette  contrée  par  le  parti  Sicyes,  poor  acquérir,  à  la  tète  de 
l'année  et  avec  des  exploits,  llroporlance  et  la  popularité  né- 
Msaires  à  on  grand  rôle  politique,  était  mort  en  cointiattant 
i  NoTÎ.  Bonaparte  sentit  qu'il  reparaissait  à  propos  pour  res- 
aisir l'Italie,  ce  berceau  de  sa  grandeur.  —  Le  tf  octobre, 
loaaparte  se  mit  en  route  pour  Paris  avec  Berthier,  son  chef 
l'état- major  :  il  ne  fit  que  continuer  un  triomphe  jusqu'à  la 
sapilale.  Le  directoire  seul  ne  prit  aucun  ombrage  des  mani- 
estatiousde  l'opinion  publique,  et  se  disposa  à  fêter  aussi  le 
Moqueur  de  l'Egypte.  Aprâ  la  mort  de  Joubert,  Sieyes  et  ses 
tmis  avaient  reporte  leurs  vues  sur  Moreau.  Mais,  à  la  nouvelle 
lu  dét»iqaement  de  Bonaparte,  Moreau  dit  aux  directeurs: 
r  Vous  n'avez  plus  besoin  de  moi  :  voilà  l'homme  qu'il  vous 
aui  pour  un  mouvemeni;  adressez-vous  à  lui.  o  Cà  paroles 
tonnent  la  mesure  des  combinaisons  étroites  du  directoire,  qui 
Toyait  ressaisir  le  Inédit  de  la  force  en  faisant  opérer  un  moU" 
^emenl  ;  elles  prouvent  aussi  que  Moreau  ne  pénétrait  pas 
nieax  que  les  gouvernants  les  conséquences  mévitables  de 
iette  ai^rition  si  imprévue  de  Bonaparte.  Le  directoire  ne 
(avait  pas  ce  que  tout  le  monde  sentait  à  Paris ,  ce  que  l'on 
répétait  partout ,  qu'un  parti  nouveau ,  celui  de  l'armée ,  se 

i resentait  pour  dominer  tous  les  autres.  Le  vainqueur  de  Tou- 
|0,  de  vendémiaire,  d'Italie  et  d'Eeypte  représentait  ce  parti; 
1  certes  il  n'avait  pas  brise  toutes  Tes  lois  militaires  et  civiles 
pour  venir  offrir  son  appui  au  directoire.  —  L'arrivée  de  Bo- 
naparte fut  annoncée  dans  tous  les  spectacles  de  la  capitale 
comme  une  prospérité  publique.  Il  fut  accueilli  comme  par  une 
conspiration  ^nérale,  et  entouré  tout  à  coup  d'amitics  ou 
d'intérêts  qu'il  ne  pouvait  prévoir.  Le  17  octobre,  il  se  rendit 
aa  Luiembourg  (siège  du  directoire),  où  il  exposa,  en  séance 
parficaliére,  la  situation  de  l'Egypte;  il  déclara  aux  directeurs 
qu'instruit  des  malheurs  de  la  France  il  n'était  revenu  que 
pour  la  défendre.  Il  jura  sur  son  épée  que  son  départ  n'avait 
point  d'autre  cause,  et  lui  pas  d autre  intention.  Les  cinq 
lirecteurs,  divisés,  non  en  trois  factions,  mais  en  trois  intri- 
gues, prirent  chacun  pour  eux  ce  serment  militaire.  Toutefois, 
roulant  éviter  de  leur  donner  aucun  soupçon,  et  de  se  prononcer 
>lut6t  pour  l'un  que  pour  l'autre,  Bonaparte  mena  une  vie 
rès-retiréc.  Il  se  montrait  peu  en  public,  n'allait  au  théâtre 
pi*en  loge  grillée,  ne  fréquentait' ostensiblement  que  les  sa- 
ants,  et  ne  consentit  à  dîner  chez  les  directeurs  qu'en  famille. 
J  ne  put  cependant  refuser  le  banquet  que  lui  offrirent  les 
leax  conseils  dans  le  temple  de  la  Victoire  (  l'église  Saint- 
kilfHce);  mais  il  ne  fit  que  paraître  à  celte  espèce  de  fête. 
*ans  regardait  avec  une  sorte  de  respect  cette  solitude  de 
kMMpartc  après  de  glorieux  travaux  ;  on  y  attachait  l'espérance 
e  quelque  haute  combinaison  qui  vînt  au  secours  de  la  nation. 
4^  pul>lic  ne  se  trompe  guère  sur  les  grands  événements  qui 
oîvent  éclore,  et  il  se  trompait  d'autant  moins  cette  fois,  dans 
i>n  attente,  que  lui-même  conspirait  ouvertement  contre  le 
irectoire.  Bonaparte  n'eût  pas  apporté  d'Egypte  la  volonté  de 
lianger  le  gouvernement  de  la  France  et  d'en  prendre  les 
énes,  qu'il  y  aurait  été  forcé  par  l'opinion.  La  situation  po- 
itive  des  afifoires  lui  fut  révélée  par  oe  bons  observateurs,  par 
arobacérès,  Boederer,  Béai,  Regnault-de-Saint-Jean-d'Angély, 
toulay  de  la  Meurlhe,  Daunou,  Ghénier,  Maret,  Sémonville, 
forai,  Brnix,  Talle^rrand  et  Fouché  de  Nantes.  De  toutes 
arts  on  pressait  le  général  Bonaparte  de  se  mettre,  non  à  la 
^le  d'un  mouvement ,  mais  d'une  révolution.  —  Voici  l'état 
Ses  partis  qu'il  fallait  combattre  on  soutenir  dans  l'intérieur, 
oordan ,  Augereau  et  Bernadotte  figuraient  au  premier  rang 
[e  la  facrtion  démocratique,  connue  sous  le  nom  du  Manège. 
>tte  faction ,  gui  se  ralliait  aux  directeurs  Moulins  et  Gohier, 
î^uel  présidait  alors,  se  composait  des  révolutionnaires  repu- 
»nrains.  Elle  fit  des  confidences  à  Bonaparte;  il  les  accepta,  et 
«ait  ostensiblement  pour  Gohier  et  Moulins.  Sieyes  dirigeait 
es  politiaues,  les  modérés  qui  siégeaient  dans  le  conseil  des 
naens.  il  proposait  à  Bonaparte  d'exécuter  un  coup  d'Etat, 
«édité  dès  longtemps,  et  lui  soumettait  une  constitution  qu'il 
▼ait  silendensement  élaborée.  Roger«1>ucos,  l'oaibrede  Sieyes, 
^  trouTait  toujours  compris  de  droit  dans  toutes  les  opinions 
•e  son  collègue.  Quant  à  Barras,  placé  à  la  tête  des  spéculateurs, 
•tt  hommes  de  plaisir,  c'était  un  ambitieux  de  sérail  ;  seul  de 
on  espèce  an  directoire ,  il  flottait  entre  les  deux  partis ,  et 
ariii  voulu  s'en  débarrasser  :  voilà  le  motif  de  l'accueil  qu'il 
'^^t  fait  à  Bonaparte,  qui  l'appelait  le  chef  des  Pourrie.  Un 
luatrièine  fiarti  se  formait  des  conseillers  de  Bonaparte ,  qui 
^  se  soudaient  ni  de  la  démagogie  de  Gohier,  ni  de  la  méU- 


BRimiAniE. 

physique  de  Sieyes,  ni  de  la  corruption  de  Barras.  An  nombre 
de  ces  hommes  se  rangeait  Fouche,  alors  ministre  de  la  police 
du  directoire.  Il  avait  rompu  avec  les  républicains,  dont  il  était 
sorti,  et  à  Tarrivée  de  Bonaparte  il  se  hâta  de  commencer,  à 
l'égard  du  directoire,  le  rôle  qu'il  n'a  cessé  de  jouer  depuis  sous 
les  divers  gouvernements  de  la  France.  Ses  services  parurent 
d'autant  plus  prcdeux,  an'ils  pouvaient  être  plus  nuisibles  aux 
projets  du  général.  Il  fallut  donc  recevoir  les  ouvertures  de 
Fouché  comme  une  nécessité.  Mais  il  était  en  pleine  trahison, 
et  par  cela  seul  sa  position  devenait  très-^langereose  pour  lui- 
même;  en  conséquence,  il  dut  se  contenter  d'être  écouté  :  la 
confiance  n'alla  pas  plus  loin.  Bonaparte  accueille  encore  les 
avis  et  les  instances  d'un  autre  ministre,  que  sa  disgrâce  ré- 
cente, due  à  rinfluence  du  Manège,  poussait  à  prendre  une 
couleur  plus  franche,  et  à  obtenir  plus  de  crédit  que  Fouché; 
cet  ex -ministre  était  le  citoyen  'Talleyrand-Périgord;  il  ne 
devait  plus  aucune  fidélité  au  directoire,  et  il  était  dégoûté  de 
la  ré^iublique  et  de  ses  gouvernants.  Une  division  extrême 
régnait  parmi  ceux-ci  :  ils  travaillaient  séparément  et  avec  une 
ardeur  infatigable  auprès  de  Bonaparte  à  la  destruction  de  leur 
propre  puissance.  —  Résolu  à  dissoudre  le  directoire,  Bonaparte 
voulait  que  cette  opération  ne  fût  pas  une  révolution ,  mais  un 
changement;  car,  s'il  aimait  la  guerre,  il  avait  en  horreur  le 
moindre  mouvement  populaire.  Pour  arriver  à  son  but ,  il 
existait  une  route  constitutionnelle,  indiquée  par  Sieyes  et  par 
l'article  m  de  la  constitution,  qui  donnait  aux  anciens  le  pou* 
voir  de  transférer  les  deux  conseils  hors  de  la  capitale.  Grâce  à 
cette  mesure  légale,  le  directoire  se  trouvait  isolé.Bonaparte  jugea 
que  le  moment  de  s'entendre  avec  Sieyes  était  venu,  en  raison  de 
I  immense  influence  que  ce  directeur  exerçait  dans  leconsdl  des 
andens.  Bonaparte  le  connaissait  depuis  longtemps,  et  penchait 
à  se  rapprocher  de  lui  :  cependant  ses  amis  l'engageaient  à  voir 
Barras;  il  dtna  avec  ce  directeur,  nui  laisBa  voir  trop  facilement 
l'intention  de  le  jouer.  Bonaparte  le  quitta  assez  irrité,  et  visita 
Sieyes,  avec  lequel  il  s'accorda  bientôt.  On  convint  que  celui- 
d  disposerait  le  conseil  des  andens  à  prendre  la  résolution 

3 n'autorisait  la  constitution,  et  que  Bona{)arte  se  chargerait 
'appuyer  au  besoin,  par  les  troupes,  la  dédsion  de  ce  consdi. 
Les  deux  conspirateurs  arrêtèrent  que  l'entreprise  serait  exé- 
cutée du  15  au  20  brumaire,  c'est-à-dire  du  6  au  ii  novembre 
1799.  —  I^  garnison  de  Paris,  dont  une  partie  avait  servi  en 
Italie,  et  dont  l'antre  avait  marché  sous  les  ordres  de  Bonaparte 
au  13  vendémiaire,  ainsi  que  les  quarante-huit  adjudants  et  les 
chefs  de  la  garde  nationale  nomniés  par  lui  après  cette  journée, 
en  sa  qualité  de  ^néral  en  chef  de  l'armée  de  l'intérieur;  enfin 
une  bonne  partie  de  l'élat-major  de  la  place ,  avaient  voulu 
être  présentes  au  vainqueur  de  l'Egypte  dès  son  arrivée  à  Pa- 
ris; trois  régiments  de  dragons  surtout  désiraient'avec  ardeur 
qu'il  les  passât  en  revue.  Le  général  les  remettait  de  jour  en 
jour  dans  la  crainte  d'affecter  la  popularité  militaire,  et  d'é- 
veiller les  soupçons  du  ministre  de  la  guerre,  Dubois  de  Grancé, 
son  ennemi  personnel  et  la  créature  du  Jlfan^«;inais  le  16, 
dans  une  dernière  conférence  entre  Bonaparte  et  Sieyes,  l'exé- 
cution de  la  révolution  méditée  ayant  été  définitivement  fixée 
au  18  brumaire  (9  novembre),  les  officiers  de  la  garnison  furent 
convoqués  à  sept  heures  du  matin,  pour  le  «8,  au  domicile  du 
général.  Quant  aux  troupes,  les  généraux  Murât,  Lannes, 
Leclerc,  beau -frère  de  Bonaparte,  et  les  colonels,  tels  que 
Séhastiani ,  qui  commandait  le  troisième  de  dragons,  se  char- 
gèrent de  disposer  les  officiers  à  marcher  sous  le  nouveau  dra- 
peau. Chaque  régiment  connut,  dans  la  nuit  du  17  au  18,  son 
ordre  de  mouvement;  les  chefs  seuls  étaient  dans  la  confidence 
de  l'objet  de  ce  mouvement.  Bonaparte  avait  fait  appeler  Sé- 
hastiani, son  ami  et  son  comptriole,  et,  après  lui  avoir  confié 
les  projets  du  lendemain,  il  lui  dit  de  s'assurer  de  son  régiment, 
et  oe  le  diviser  en  deux  parties,  dont  six  cents  hommes  à  pied 
prendraient  position  à  six  heures  du  matin,  dans  la  rue  Bojale, 
sur  la  place  Louis  XV,  sans  pouvoir  communiquer  avec  qui  que 
ce  fût.  Séhastiani  devait  ensuite  se  rendre  chez  Bonaparte  avec 
quatre  cents  chevaux,  occuper  les  avenues  de  sa  maison  jusqu'à 
la  rue  du  Mont-Blanc,  et  donner  pour  consigne  à  ses  vedettes 
de  laisser  entrer  tous  les  militaires  qui  se  présenteraient ,  mais 
de  ne  permettre  à  personne  de  sortir.  Ces  ordres  furent  exécu- 
tés. Le  ministre  de  la  guerre,  Dubois  de  Crancé,  n'avait  pu 
ignorer  le  mouvement  militaire  qui  s'opérait  depuis  quelques 
jours  dans  les  casernes  et  parmi  les  offiaers  en  faveur  de  Bona- 
parte; il  eut  des  preuves  certaines  du  complot  formé  d'enlever 
la  garnison  de  Paris,  et  de  l'employer  à  une  révolution  contre 
le  gouvernement.  Il  alla  au  Luxembourg  le  17,  en  donna  avis 
à  Gohier,  président  du  directoire,  et  lui  proposa  de  faire  arrêter 
Bonaparte,  le  lendemain,  au  milieu  de  l'exécution  de  son  pro- 


BEUMAIBB. 


(4IM) 


jet.  Mais  les  directeurs,  qui  se  reposaient  sur  les  rappris  de 
Fouché,  et  sur  les  sentiments  que  Bonaparte  leur  avait  cons- 
tamnienl  témoignés  depub  son  retour,  Gobier  surtout,  que 
Bonaparte  ménageait  le  plus,  parce  qu*il  craignait  davantage 
son  influence  républicaine,  se  récrièrent  contre  le  dessein  du 
ministre,  et  restèrent  dans  Tignorante  complète  de  ce  qui  se 
passait  sur  la  rive  droite  de  la  Seine.  Cependant  Dubois  de 
trancé,  ne  voulant  pas  être  pris  au  dépourvu,  dans  le  cas  où  le 
directoire  se  réveillerait,  avait  consigne  toutes  les  troupes  dans 
les  casernes.  Le  colonel  Sébastiani  reçut  le  18,  à  cinq  heur^ 
du  malin.  Tordre  de  se  rendre  au  ministère,  comme  il  montait 
à  cheval  avec  ses  dragons.  Sébastiani  mit  Tordre  dans  sa  poche, 
et  arriva  avec  ses  quatre  cents  chevaux  à  Thôtel  Bonaparte.  Le 

général  l'envoya  inviter  ses  officiers  à  déjeûner.  En  chemin, 
ébastiani  rencontra,  dans  la  longue  et  étroite  avenue  qui  con- 
duit â  la  maison  de  Bonaparte,  le  général  Lefebvre  en  voiture; 
ce  général  était  commandant  de  Paris;  il  demanda  avec  sévérité 
au  colonel  en  vertu  de  quel  ordre  il  était  là  à  la  télé  Je  son 
régiment.  «  Le  général  Bonaparte  vous  le  dira,  i>  répondit  Sé- 
bastiani. Lefebvre  ordonna  à  son  cocher  de  sortir  et  de  le  rame- 
ner chez  lui.  Alors  Sébastiani  fit  connaître  sa  consigne,  et 
engagea  Lefebvre  à  entrer  chez  Bonaparte  pour  s*en tendre  avec 
lui.  Lefebvre,  voyant  Timpossibilité  de  faire  tourner  sa  voiture 
dans  Tavenuc  et  de  se  soustraire  à  la  consigne  donnée,  se  dé- 
cida à  suivre  le  conseil  de  Sébastiani.  En  arrivant  chez  Bona- 
parte, il  Tinterrogea  sur  le  mouvement  de  troupes  qui  avait 
lieu  par  aes  ordres,  et  lui  fit  de  violents  reproches.  Quand  il 
cul  hni,  Bonaparte  lui  dit  froidement  :  cr  Général  Lefebvre, 
vous  êtes  une  des  colonnes  de  la  république;  je  veux  la  sauver 
aujourd'hui  avec  vous ,  et  la  délivrer  des  avocats  qui  perdent 
notre  belle  France.  Voilà  pourquoi  je  vous  ai  engagé  à  venir 
chez  moi  ce  matin.  —  Les  avocats,  répondit  Lefebvre  :  oui, 
vous  avez  raison,  il  faut  les  chasser.  Vous  pouvez  compter  sur 
moi.  B  Ainsi  se  termina  cette  aventure,  qui  aurait  pu  avoir 
des  suites  sérieuses.  On  sent  combien  il  importait  à  Bonaparte 
d*avoir  pour  lui  et  avec  lui  le  commandant  de  Paris.  Bientôt 
après  se  présentèrent  en  foule  tous  les  généraux  et  officiers  qui, 
depuis  quelaues  jours,  s'étaient  déclarés  les  partisans  .de  Tad- 
versaire  du  oirecloire.  Dans  ce  nombre,  on  remarquait  Moreau, 

3ui  se  livra  tout  entier  à  Bonaparte.  Celui-ci  craignait  Berna* 
otle,  le  chef  le  plus  dangereux  du  parti  du  Mané^,  et  depuis 
quelque  temps  plus  que  suspect  au  directoire,  qui,  deux  mois 
auparavant,  lui  avait  retiré  le  portefeuille  de  la  guerre.  Le  matin, 
sur  Tinvitation  de  Bonaparte,  Bernadotle  s'était  rendu  chez 
lui  ;  une  conversation  tr^vive  eut  lieu  entre  eux  ;  Bernadottc 
refusa  de  coopérer  au  changement  politique  dont  il  recevait  la 
confidence,  it  sortit  de  cet  entretien  après  avoir  promis  de 
rester  neutr».  Cet  engagement  ne  TobHgeait  probablement  que 
pour  la  journée,  comme  on  le  verra.  Bonaparte  voulut  aussi 
s'assurer  du  président  du  directoire,  et  l'engagea  à  dîner  pour 
le  jour  même  de  l'événement.  A  Tinsu  du  directoire,  une  con- 
vocation extraordinaire  avait  été  faite  dès  cinq  heures  aux 
membres  du  conseil  des  anciens  qui  trempaient  dans  la  con- 
juration. Déjà  Bonaparte  se  trouvait  entouré  de  la  presque 
totalité  des  militaires  de  Paris,  lorsque  le  député  Cornet  vint 
lui  apporter  le  décret  qui  mettait  Tarmée  à  sa  disposition ,  et 
ordonnait  la  translation  des  deux  conseils  à  Saint-Cleud.  Sans 
ce  décret,  Bonaparte  ne  pmvail  exécuter  ses  projets.  Il  ne 
légitimait  pas,  mais  il  autorisait  ce  qui  allait  se  Caire  militaire- 
ment. —  Fouché,  ou'on  n'avait  point  admis  à  diriger  les  fils  de 
la  trame,  s'en  dédommageait  en  faisant  espionner  les  deux 
partis;  il  sut  le  premier  que  Gohier  avait  rejeté  les  avis  de 
Dubois  de  Crance,  et  se  targua  de  cette  révélation  auprès  de 
Bonaparte;  il  sut  le  premier  aussi  que  le  décret  des  anciens 
était  rendu,  et  se  hâta  d'en  informer  le  général  avant  l'arrivée 
de  leur  président.  Alors,  saisissant  l'occasion  de  faire  éclater 
son  zèle  pour  en  recueillir  les  fruits,  il  avoua  au  général  qu'il 
avait  ordonné  de  fermer  les  barrières  de  Paris,  et  d'arrêter  le 
départ  des  courriers  et  des  diligences.  Bonaparte  se  contenta 
de  lui  répondre  :  a  Vous  voyez,  par  Taffluence  des  citoyens  et 
des  braves  j[ui  m'entourent,  que  je  n'agis  qu'avec  la  nation  et 
pour  la  nation.  Je  saurai  faire  respecter  le  décret  du  conseil  et 
assurer  la  tranquillité  publique.  »  Fouché  sortit  de  chez  le  gé- 
néral pour  publier  une  proclamation  qu'il  tenait  toute  prête  en 
faveur  de  la  nouvelle  révolution,  et  se  rendit  ensuite  au  Luxem- 
bourg, afin  d'avertir  le  directoire  de  la  résolution  du  conseil 
des  anciens.  Le  président  Gobier  le  reçut  comme  il  le  méritait. 
Quel  besoin  Fouché,  engagé  comme  il  Tétait,  avait-il  de  se 
présenter  aux  directeurs,  quand  il  n'avait  pas  cessé,  depuis  le 
retour  de  Bonaparte,  d'employer  sa  police i  les  trahir?  V^ici  la 
raison  de  cette  conduite.  L'afiake  notait  pas  enoore  terminée; 


il  osa  dire  an  président  que  les  rapporta  ne  hu  raMn 
manqué;  mais  ces  rapports  étaient  ^demment  te.iài 
ce  ministre  infidèle  travaillait  contre  le  directoiie.  U  S 
N'esl-ee  jmi  du  sein  même  du  dirêcloire  qm  h  tmf  m  ^ 
Sieyes  et  Dueos  tmU  à  la  eommUêimi  de$  ëneitm.  -  U^ 
jorUé  est  ici,  lui  répondit  froidement  Gohier, Hmlt  ënm 
a  de$  ordret  à  donner,  il  en  chargera  deê  kimem  pkt  im 
de  $a  confiance.  —  Cependant  le  préaideiit  Corad  vuil 
donner  lecture  au  général  Bonaparte,  en  présence  de  k«b 
militaires  qui  remplissaient  son  hôlel,  du  décret  sinvut:*;^ 
conseil  des  anciens,  vu  les  articles  103,  lOS  et  104  de  lie» 
titution,  décrète  ce  qui  suit  :  l""  le  cotds  législatif  cit  tni^ 
dans  la  commune  de  Saint-Cloud.  Les  aeuz  conseils  )  bm 
dans  les  deux  ailes  du  palais.  2^  Ils  y  seront  rendis  dw 
19  brumaire,  à  midi.  Toule  conUnualion  de  /<mc<MMéfr 
libération  est  interdiu  ailleurê.  S""  Le  général  BootiMa 
chargé  de  l'exécution  du  présent  décret  :  il  preodn  toiiaë 
mesures  nécessaires  pour  la  sûreté  de  la  représeatatioftiÉ» 
iiale.  Le  général  commandant  la  dix-septième  divitioB,baÉ 
du  corps  législatif,  les  gardes  nationales  sédentaires,  b  m^ 
de  ligne  qui  se  trouvent  dans  la  commune  de  Pnii  d  èi 
l'arrondissement  constitutionnel,  et  dans  tooleràttdvèi 
dix-septième  division,  sont  mis  immédiatement  sovietoéi 
et  tenus  de  le  reconnaître  en  celle  qualité.  Tousbdtofciib 

Srétoront  main-forte  à  la  première  réquisition.  4^Le'|pffri 
Onaparle  est  appelé  dans  le  sein  du  conseil  poar  t  rraié 
une  expédition  du  présent  décret,  et  prêter  soinnt : i i 
concertera  avec  les  commissions  des  inspecteurs  ds  dm  o» 
seils.  5"^  Le  présent  décret  sera  de  suite  transmi$|irnMH9e 
au  conseil  des  cinq  cents  et  au  directoire  exéciilil;!»» 
primé,  affiché,  promulgué  et  envoyé  dans  tontes  les  flOMwa 
de  la  république  par  des  courriers  extraordinaires,  t Td  (ik 
premier  manifeste  de  la  révolution  convenue  cntie  In^M 
et  Sieyes,  et  dont  le  conseil  des  anciens  se  rendait  \tKm^ 
Tinslrument.  —  Après  cette  lecture,  Bonaparte  erdousa 
quarante-huit  adjudants  de  faire  battre  la  fféBcnle,eldtt 
Clamer  je  décret  dans  tous  les  quartiers  de  P»ris;eK«i 
monta  a  cheval,  suivi  des  généraux,  des  officiers  et  dodn^ 
de  Sébastiani,  entra  par  le  Pont-Tournant  aQxTnlefnai 
vit  venir  au-devant  de  lui  la  garde  du  conseil  doaadn,f 
l'attendait  en  bataille  sur  la  terrasse  de  Tean;  cefeiia«i 
cortège  qu'il  arriva  au  palais,  au  milieu  des  acdanitiM* 
soldats  et  de  la  population.  Introduit  dans  laïaMedesidis 
avec  son  étal-major,  «  Citoyens,  dit-il,  la  répeWiqoe  pffi* 
vous  Tavei  su,  et  votre  dectet  vient  de  la  saofcr.  Mal**' 
ceux  qui  voudraient  le  trouble  et  le  désordre  1  Je  les  int« 
aidé  des  généraux  Berlhier,  Lefebvre,  et  de  tons  n»  <^ 


XVIII*  siècle,  ne  ressemble  au  raoanent  actud.  Votre  sip*' 
rendu  ce  décret;  nos  bras  sauront  l'exécuter.  ^*!*|^* 
républijque  fondée  sur  la  vraie  liberté,  sur  la  liberté  aw.* 
la  représentation  nationale;  nous  Taurens.  Je  le  jtre-^".' 
en  mon  nom  el  en  celui  de  mes  compagnons  d*ar0es>  ■ 
Bonaparte  reçut  les  félicitations  et  les  encoorMeniffi^ 
membres  présents  du  conseil  des  andens.  —  I*  p*J 
Cornet  avait  habilement  composé  une  «ajorité  P^*^/*^ 
précédente,  —  Cette  manière  d'octroyer  la  ***^."**2 
léealisée  par  les  forces  militaires  que  le  conseil  vca^HK'* 
la  disposilion  du  dictateur.  Il  afla  passer  dans  le  (jn«4 


à  Ta  disposilion , 

revue  des  troupes,  et  les  haraogoa  par  cette  P"*^*"**^ 
voyée  ensuite  aux  armées  ;  a  Soldats  I  le  décret  «'^'^'tJ 
du  conseil  des  andens  est  conforme  aux  articles  *^^v| 
Tacte  ooiistitutionnd.  Il  m'a  remis  le  txinmnàeai»* 
ville  et  de  Tannée.  Je  l'ai  accepté  pour  seconder  teJJ^J 
qu'il  va  prendre,  et  qui  sont  toutes  en  ivifSU^^F^ 
république  est  mal  gou^'ernée  depuis  deux  ans.  ?oosi^^ 
que  mon  retour  mettrait  un  terme  à  tant  de  nw;^ 
célébré  avec  «ne  wiion  qui  m'impoae  des  obligtw^^ 
remplis.  Vous  remplirez  les  vôtres,  et  vous  •c^**'?  j^ 
général  avec  Ténergie,  la  fermeté  et  la  confiance  ^wj* 
jours  vues  en  vous.  La  liberté,  la  victoire  et  la  paiï  '«Ç'\ 


11 


nimes  de  Vive  Bonaparte!  Vive  la  réfubHfte!  AWi- 
gereau  se  présenta  à  Bonaparte,  et  loi  dit  :«w^. 
général,  vous  avez  voulu  faire  qaefqoe  chose pog^^*]^ 
vous  n'avez  pas  appelé  Au^ereau?  »  Ua  mot  <»cyfyii 
prouver  à  ce  général  qu'en  ne  crajgnaic  ai  mém*^ 


^■■TllAl^ff 


(40S) 


■  :  il  était  «n  des  chefs  les  plos  ardents  de  la  société  da 
Uméti.  —  Dii  mille  hommes  statioDnèrent  aux  Tuileries  sous 
»  ordres  du  général  Lefebyre.  Le  comiuandemenl  du  Luiem* 
ii«rg  passa  à  Moreau  »  qui  s*était  o£fert  à  Bonaparte  comme 
de  de  camp.  Bonaparte  accepta  ses  services  y  et  saisit  peut* 
tre  Toocasion  de  le  compromettre.  Lannes  eut  le  commande- 
nt de  la  garde  du  corps  législatif;  celui  de  Tartillerie  et  de 
6cole  militaire  fut  donné  à  Marmont  ;  celui  des  Invalides  au 
finéral  Berruyer;  celui  de  Paris  au  général  Morand;  celui  de 
emilles  au  général  Macdonald;  celui  de  Saint  *-Qoud  au 
ioëral  Morat,  chargé  d'occuper  militairement  celte  commune. 
t  ffénéral  Serrurier  tenait  la  réserve  du  hameau  du  Point*- 
■4our.  Le  général  Andréossy  fut  nommé  chef  d*état-major; 
avait  sous  lui  les  adjudants  généraux  Caffarelli  et  Donat. 
•  Mnéral  Lefelivre  conserva  la  dix-septiéme  division  militaire. 
-  Le  directoire  n'apprit  ces  événements  qu'entre  dix  et  onze 
rares  du  matin ,  tandis  que  tout  Paris  en  était  instruit  depuis 
las  de  deox  heures.  Il  se  vit  tout  à  coup  sans  pouvoir,  sans 
mleSy  sans  relations  avec  les  conseils,  avec  le  général  en  chef 
i  avec  l'armée.  Cependant  Barras,  Gohier  et  Moulins,  croyant 
mars  représenter  la  république,  firent  appeler  le  général 
ffebvre  :  il  leur  répondit  par  le  décret  qui  le  mettait ,  lui  et 
t  iorce  armée,  à  la  disposition  du  général  Bonaparte.  Les  di- 
«teurs  protestèrent  d'abord  arec  violence  contre  le  décret  du 
mé\  aes  anciens;  mais  Barras,  endoctriné  par  Bruix  et 
Uleyraod ,  conriprit  bien  oue  le  régne  do  directoire  était  fini, 
t  6ta  la  majorité  à  ses  collègues  en  donnant  secrètement  sa 
bnission.  Aussitôt  qu'il  reconnut  la  résolution  des  anciens, 
envoya  aux  Tuileries  son  secrétaire  Bottot  à  Bonaparte.  Bottot 
Miva  le  général  dans  la  salle  des  inspecteurs  du  conseil  ;  et, 
I  moment  où  il  se  mettait  en  devoir  de  remplir  la  mission 
Mit  il  était  chargé,  Bonaparte  loi  dit  :  c  Annoncez  à  votre 
inras  que  je  ne  veux  plus  entendre  parler  de  lui  d  Puis,  éle* 
int  la  voix,  il  prononça  ainsi  l'arrêt  des  directeurs,  comme 
Os  eussent  été  présents  :  c  Qu'avez-vous  fait  de  cette  France, 
|l|e  je  vous  ai  laissée  si  florissante?  Je  vous  ai  laissé  la  paix , 
d  retrouvé  la  guerre.  Je  vous  ai  laissé  des  victoires,  et  j'ai 
itrouvé  des  revers.  Je  vous  ai  laissé  les  millions  de  l'Italie,  et 
à  reCrou¥é  partout  des  lois  spoliatrices  et  la  misère.  Qu'avez- 
Ms  (aii  de  cent  mille  Français  que  je  connaissais,  tous  mes 
Nnpagnons  de  gloire?  Ils  sont  morts  1  Cet  état  de  choses  ne 
Mt  durer  :  avant  trois  ans  il  nous  mènerait  au  despotisme, 
bis  nous  voulons  la  république,  la  république  assise  sur  les 
Mes  cl«  l'éffaltté,  de  la  morale,  de  la  liberté  civile  et  de  la 
iérenoe  poTiti<|ue.  Avec  une  bonne  adminislralion ,  tous  les 
riividos  oublieront  les  factions  dont  on  les  fit  membres  pour 
■r  permettre  d'être  Français.  Il  est  temps  enfin  que  l'on 
»de  aux  défenseurs  de  la  patrie  la  confiance  à  laquelle  ils  ont 
Mt  de  droits.  A  entendre  ouelques  factieux ,  bienlùt  nous 
(rions  tous  des  ennemis  de  la  république,  nous  qui  l'avons 
Imnie  par  nos  travaux  et  notre  courage!  Nous  ne  voulons  pas 
t  fens  plus  patriotes  que  les  braves  qui  ont  été  mutilés  au 
tnice  de  la  patrie,  a  Cette  dernière  phrase  annonçait  suflfisam- 
»ut  «ms  quel  drapeau  la  liberté  «levait  marcher.  —  Dubois 
t  Crancé  proposa  encore  aux  directeurs  Gohier  et  Moulins 
arrêter  Bonaparte  sur  le  chemin  même  de  Saint-Goud  ;  mais 
(  président  Gohier  loi  répondit  :  Comment  vouieX'Veut  qu'H 
tm  «ntf  r^volulion  à  Sainê-CIaud ,  puiêque  je  liem  ici  4e$ 
«•««  4e  te  réfuMqnef  Alors  Goliier  et  son  collègue  Moulins 
i  firent  conduire  aux  Tuileries,  à  la  salle  des  inspecteurs  des 
eux  conseils;  là  ils  refusèrent  leur  adhésion.  Gonier  entama 
Mrageusement  une  explication  très-vive  avec  Bonaparte,  qui 
irwiina  bruscpiement  l'entretien  par  ces  mots  :  La  rép^liqme 
4  m  féril,  tl  fnmt  ki  êtmver,  je  le  veuw.  Dans  le  même  mo- 
irfit,  on  annonça  que  Santerre,  parent  de  Moulins,  remuait 
r  dMibeurg  Saint-Antoine.  ^t7  è<m§e,  dit  Bonaparte  à  Mou- 
tAyje  te  femi  Imer.  Les  deux  directeurs,  ne  sachant  plus  que 
^Cfiir,  «t  n'étant  plus  rien  dans  PEtat,  par  suite  de  la  aé- 
Nssion  de  Barras,  retournèrent  au  Luxembourg,  on  ne  sait 
Mrquoi.  Ils  y  firent  bientôt  investis  par  Moreau,  qui  exécuta 
%  oriires  dont  il  était  chargée  avec  un  zèle  qu'on  n  aurait  pas 
I  attendre  d'un  républicain  aussi  sincère  en  apparence.  Il 
wivaît  rester  témoin  comme  tant  d'autres  généraux;  mais  il 
mKk  êtreacteur^et^ès  lors  Topinion  se  déclara  contre  lui.Quoi- 
»e  consignés  et  tenus  en  charte  privée  par  ce  général,  Gohier 
[  Movttns  trouvèrent  aisément  le  moyen  de  outtter  l'ex-palab 
irectoriat  dans  la  soirée  :  c'étatt  ce  eue  l'on  oésirait.  Quant  à 
arras,  U  conçut  de  telles  alarmes  de  sa  position,  qu'il  de- 
■"da  on  passe-port  pour  Gros-Bois  avec  une  escorte.  Il  obtint 
■a  et  l'autre,  et  partit  comme  «n  prisonnier.  Ainsi  finit  le 
nrecttive.  Les  événements  du  lendemain  offraient  bien  plus 


d'importance.  ~  Dans  la  nuit,  il  se  tint  à  Paris  des  concilia- 
bules ;  une  partie  même  des  membres  des  anciens  qui  avaient 
voté  le  décret  du  matin ,  s'effrayèrent  de  ses  conséquences 
probables,  par  les  effets  qu'il  avait  àèjk  produits.  Ils  commen- 
cèrent un  peu  lard  à  s'apercevoir  qu'ils  venaient  de  créer  un 
dictateur  :  on  essa][a  même  chez  le  député  corse  Salicetti , 
autour. duquel  s'étaient  rassemt>]és  de  oaligereux  ennemis, 
d'organiser  un  plan  de  résislaiice,  et  d'opposer  au  général  Bo- 
naparte le  général  Bernadotte,  à  qui  le  commandement  de  la 
garde  du  conseil  des  onq  cents  serait  donné  le  lendemain,  en 
représailles  de  la  conduite  da  conseil  des  anciens,  qui  avait 
confié  le  commandement  de  sa  garde  à  Bonaparte  :  Bernadotte 
accepta  un  si  dangereux  emploi.  Il  ne  savait  pas  que  Bonaparte 
avait  d^à  placé  dans  ce  poste  important  un  homme  dévoué  à 
sa  cause.  Bernadotte  attendait  chez  lui,  le  19,  l'avis  de  sa  no- 
mination par  le  conseil  des  cinq  cents.  Il  avait  revêtu  son  uni* 
forme  ;  ses  aides  de  camp  se  trouvaient  auprès  de  lui  ;  ses 
chevaux  étaient  sellés  et  dans  sa  cour.  Après  quelques  heures 
d'impatience,  Chiap|>e,  autre  député  corse,  arriva,  et  lui  dit 
que,  tout  étant  fini,  il  n'avait  rien  de  mieux  à  faire  que  de  se 
rendre  auprès  du  vainqueur.  En  effet  tout  servit  la  fortune  de 
Bonaparte  ;  car  Salicetti  avait  été  tellement  effrayé  du  projet 
des  mécontents,  qu'il  s'était  hâté  d'aller  le  dénoncer  lui-même; 
Bonaparte,  par  une  réponse  sévère,  avait  reçu,  comme  il  con« 
venait,  cette  lâche  conndence.  —  Dans  la  même  nuit  aussi ,  les 
fauteurs  de  la  nouvelle  révolution  s'étaieiM  concertés  pour  maî- 
triser le  lendemain  les  deux  conseils.  —  Parmi  les  anciens 
fijguraient  Kegnier,  Cornudet,  Fargues  et  Lemercier;  dans  les 
cinq  cents  paraissaient  Lucien  Bonaparte,  alors  président, 
Boula^  de  la  Meurthe,  Emile  Gaudin,  ChazaI  et  Cabanis.  Cette 
journée  pouvait  être  plus  qu'orageuse;  et  si  Bonaparte  ne  triom- 
phait pas  d'une  manière  quelconque  des  adversaires  qui  le  me- 
naçaient, son  parti  et  sa  personne  se  trouvaient  tout  à  coup 
entre  la  fataKie  d'une  guerre  civile  et  la  responsabilité  d'un 
complot  contre  l'Etat.  Sieyes,  trop  certain  de  la  violence  de 
l'opposition  qui  devait  particulièrement  s'élever  dans  le  conseil 
des  cinq  cents,  avait  proposé  à  Bonaparte  une  quarantaine 
d'arrestations  dont  il  donna  la  liste.  Mais  Bonaparte  répliqua 
ciu'il  n'y  aurait  point  de  lutte.  Nous  verrom  demaim  à  Saini^ 
Cioué,  lui  dit  le  politique  Sieyes.  Fouché  en  savait  assez  par  sa 
police  pour  n'être  point  rassuré.  Les  débats  lui  parurent  devoir 
être  d'autant  plus  acharnés,  que  la  majorité  des  cinq  cents  était 
persuadée  que  Bonaparte  voulait  substituer  le  gouvernement 
militaire  à  la  constitution.  Dans  les  conseils,  le  gouvernement 
directorial  avait  des  adrersaires  très-nombreux  ;  mais  ils  ne 
tendaient  uu'â  un  changement  partiel  dans  les  directeurs.  Paris 
était  dans  l'attente  d'un  grand  événement;  dès  la  psatinée  du 
19,  la  roule  de  Saint-Cloud  fut  inondée  d'une  foule  de  curieux. 
Le  passage  des  membres  des  deux  conseils,  des  militaires ,  de 
Bonaparte  et  des  troupes  qu'il  venait  de  haranguer  au  Champ^ 
de-Mars,  couvrit  bientôt  les  avenues  de  cette  commune.  Murât 
les  occupait  déjà  depuis  la  veille.  On  vit  passer  aussi  l'ex- 
directeur  Sieyes,  dont  la  présence  était  nécessaire  à  SainiXIoud 
pour  maintenir  les  dispositions  de  la  minorité  des  anciens.  Une 

{>rudencç  particulière  l'engagea  à  se  faire  mettre  en  surveil- 
ance  par  Bonaparte,  dès  son  arrivée  snr  le  nouveau  champ  de 
Intaille  que  sa  politique  avait  fait  choisir.  En  cas  de  défaite, 
il  lui  restait  l'attitude  d'un  otage  de  sa  propre  conspiration  ; 
une  voilure  à  quatre  d^evaux  devait  le  soustraire  aux  premiers 
coups  de  la  vengeance  des  vainqueurs.  Le  conseil  des  anciens 
ne  songeait  pas  sans  crainte  â  sa  résolution  de  la  veille.  Les 
principes,  il  faut  le  dire,  étaient  du  c6lé  de  l'opposition;  sa 
majorité  se  serait  ralliée  sans  aucun  doute  au  décret  qui  venait 
de  mettre  la  fortune  publique  entre  les  mains  de  Bonaparte , 
s'il  n'eut  été  question  que  de  dissoudre  le  directoire.  La  journée 
s'annonçaK  sous  les  auspices  de  la  peur;  mais  il  y  avait  ici 
d'autres' desseins  qu'on  ne  voulait  pas  appuyer.  —  Les  deux 
conseils  ae  réunirent ,  les  cinq  cents  dans  l'Orangerie,  les  an- 
ciens dans  la  galerie  du  Palais;  œux-là  sous  la  .présidence  de 
Lucien ,  oeux-ci  sous  celle  de  Cornet.  Aux  ctni|  cents,  Emile 
Gaudin  onvrit  la  séance  par  un  discours  très-habile  :  il  demanda 
la  formation  d'une  commission  <^argée  de  présenter  sans  délai 
un  rapport  snr  la  situation  de  la  république,  et  qu'aucune 
décision  ne  fût  prise  avant  de  l'avoir  entendu.  Boulay  de  la 
Meurthe,  qui  devait  faire  partie  de  la  eommîssion ,  avait  pré* 
paré  ce  rapport  pendant  la  nuit.  A  peine  Gaudin  eut-il  ce»5é 
de  parler,  que  la  salle  retentit  des  cris  de  Vive  ia  coneUkUion! 
À  basie  éie$alewr!  Delbrel,  appuyé  par  Grandmaison,  proposa 
de  jurer  4m  coneUiution  ou  la  mort.  L'assemblée  se  leva  d  en- 

Ithousiasme  aux  cris  de  Vive  la  république  1  et  le  serment  fut 
pfélé  individaeltement;  mais  ce  serment  ne  nMombhi  point  à 


(4M) 


cdai  da  jea  de  pumie;  UMldott  êmeau  des  partinu  de 
aainrte  n'osa  se  soosUaire  â  b  pûsaate  impolsÎMi  d« 
OMot.  —  Atti  ancieosy  la  séance  offrit  moins  d*a^lkHi, 
en  raison  de  l'âge  des  membres  de  rassemblée,  soil  à  caose  de 
rinffnenœ  bien  connue  de  Bonaparte  et  de  Sie? es,  qm  parta- 
geaienl  ce  coukîL  Cependant,  nial|;Té  b  b«K  dccbration  aile 
par  LagardCy  secrétaire  da  dircctove,  que  Ions  les  diredcm 
afaîeni  donné  leur  démission ,  il  y  cnl  majorité  pour  le  rem- 
placement des  démisnonnaires  dans  les  formes  vooloes  par  b 
constitution.  A  cet  instant,  Bonaparte,  averti  du  péril,  jugea 
que  le  moment  de  paraître  était  arrivé.  Suivi  de  ses  aides  de 
CMnp,  il  se  montra  tout  à  coup  dans  le  conseil  des  anciens.  La 
fcille,  quand  il  alb  recevoir,  dans  b  séance  de  ce  conseil,  le 
décret  qui  le  plaçait  à  b  té^  des  forces  de  b  république,  il 
avait  é^ité  de  pràer,  en  sa  nouvelle  qualilé,  le  serment  près- 
criL  —  Aussitôt  qu'il  fut  entré,  il  improvisa  an  discours  sur 
les  dangers  actueb  et  sur  ses  propres  intentions,  c  On  parle 
d*un  César,  dit-il ,  d'un  nouveau  Cromvfell;  on  répand  qÎK  je 

Yta\  établir  un  gouvernement  militaire Si  j*avais  voulu 

usurper  Taolonté  suprême,  je  n'aurais  pas  eu  besoin  de  rece- 
voir cette  autorité  du  sénaL  Plus  d'une  fois,  et  dans  des  cir- 
constances extrêmement  favorables,  j'ai  été  appelé  par  le  voeu 
de  b  nation,  par  le  vœu  de  mes  camarades,  par  le  vomi  de  ces 
soldats  qu'où  a  tant  maltraités  defjuis  qu'ils  ne  sont  plus  sous 
mes  ordres.»..  Le  oooseil  des  anciens  est  investi  d'un  grand 
pouvoir;  mais  il  est  encore  animé  d'une  plus  grande  sagesse  : 
ne  oonsultci  qu'elle,  piétenei  les  déchirements;  évitons  de 
perdre  ces  deux  choses  pour  lesquelles  nous  avons  fût  tant 
de  sacrifices,  la  iikerié  el  témmùié.  --  Ei  im  emutitmiiom? 
s'écria  le  député  Linglet.  —  La  constitution ,  reprit  Bona- 
parte avec  violence,  b  constitution,  osei-vous  l'invoquer? 
Vous  l'avci  violée  au  t8  fructidor,  au  S»  floréal,  au  30  prai- 
rial ;  vous  avex  en  son  nom  violé  tous  les  droits  du  peuple..... 
Nous  fonderons  ma%ré  vous  b  liberté  et  b  républMpie  :  ausâtdt 
nue  les  dangers  qui  m'ont  fait  coniêfer  des  pouvons  extraor- 
oinaires  seront  passés ,  j'abdiquerai  ces  pouvoirs.  —  Et  quels 
sont  CCS  dangers?  lui  cria-t-on.  Que  Bonaparte  s'explique!  — 
S'il  faut  s'expliquer  tout  à  fait,  répondit-il,  s'il  faut  nommer 
les  hommes,  ie  les  nommer»  :  je  dirai  que  les  directeurs  Barras 
et  Moulins  m  ont  proposé  eux-mêmes  de  renverser  le  gouverne- 
ment  Je  n'ai  compté  que  sur  le  conseil  des  anciens,  je  n'ai  point 
compté  sur  le  conseil  des  dnq  cents,  où  se  trouvent  des  hommes 
qui  voudraient  nous  rendre  b  convention,  les  échabuds,  les  co- 
mités révolutionnaires Je  vais  m'y  rendre,  et  si  quelque  ora- 
teur, pavé  par  l'étranger,  pariait  de  me  mettre  hors  de  b  loi,  j'en 
appelle  a  vous,  mes  braves  compagnons  d'armes!  à  vous,  braves 
soldais  que  j'ai  menés  tant  de  fois  à  b  victoire!  à  vous,  braves 
défenseurs  de  b  république,  avec  lesquels  j'ai  partagé  tant  de 
périls  pour  affermir  b  liberté  et  Tégalitc.  Je  m'en  remettrai, 
mes  vrais  amis,  à  votre  courage  et  à  ma  fortune.  »  Après  cette 
harangue ,  dont  l'imprasion  ne  pouvait  être  douteuse  sur  les 
miliUires,  le  cri  de  Ftre  BonmparU!  retentit  dans  toute  b 
salle.  Le  triomphe  de  b  nouvelle  résolution  était  assuré  au  con- 
seil des  anciens  :  Bonaparte  en  sortit  pour  aller  essayer  b  con- 
quête difficile  du  conseil  des  cinq  cents.  -y-La  plus  grande  effer- 
vescence régnait  toujours  dans  ce  conseii ,  d'ailleurs  si  éloisné 
d'être  instruit  des  projets  de  Bonaparte,  qu'on  venait  d'^  dé- 
créter un  message  au  directoire  qui  n'existait  plus.  La  démission 
du  directeur  Barras  fut  adressée  aux  cinq  cents,  par  les  anciens, 
au  moment  où  un  membre  bisait  b  motion  de  leur  demander 
les  moUCs  de  b  transbtion  à  Saiol-Goud  ;  et,  comme  l'on  dis- 
cutait Ja  légalité  de  b  démission ,  Bonaparte  entra  dans  le  con- 
seil avec  un  peloton  de  j^renadiers.  A  b  vue  de  Bonaparte  et  de 
ses  soldats ,  des  imprécations  remplirent  b  salle  :  m  Ici  dê$ 
mkM$  !  s'écrièrent  1«  députés ,  tri  des  hawnmtt  mnmésl  A  bas  U 
éieUUemr  î  ÀbtuU  lyruu/  Hwê  U  M  U  noureuu  Oromwêlit 
—  Cffsl  dame  pour  eeU  qtu  fu  as  vatncu/  s'écrie  Destrem. 
Bigonnet  s'avance  et  dit  à  Bonaparte  :  Que  faife«-uoMj,  téwté' 
nurt!  RsUrez-^fùmê  !  Fous  violez  U  saneiuairt  des  lois,  b  Ce- 
pendant Bonaparte  parvient  à  b  tribune  malgré  b  plus  ardente 
opposition  :  il  veut  parler ,  mais  sa  voix  est  étouffée  par  les  cris 
mille  fois  répétés  :  Vive  U  eomsiUmtion!  Vive  la  répmbiiqut! 
Hors  la  loi  le  diciaUmr  !  Plusieurs  députés ,  transportés  de 
foreur,  «ont  à  lui;  parmi  eux  on  distingue  son  compatriote 
Aréna ,  qui  lui  dit  :  7^  feras  êomc  la  fuerre  à  ta  peine  !-— 
Bonaparte  crut  alors  ou'on  en  voulait  à  sa  vie,  et  ne  put  proférer 
une  parole.  Ausailftt  ws  grenadiers  s'avancent  précipitamment 
jusqu'à  b  tribune  en  s'ecrîant  :  Seuivoms  notre  ^éairail  et  ib 
l'eiitralnent  hors  de  b  salle.  Ou  a  parlé  depuis  de  poignards,  de 
soldats  blessés;  mais  l'opinion  a  dcii  fait  justice  de  cette  accu- 
sation. —  Au  milieu  de  cette  scène  ttuniutueuse ,  Lucien,  qui 


km 


de  défieudre  sou  frivea 
dfindf  qu'i  tait  omK  « 
mais  il  n'obtient  d'autre  réponse  que  le  v«n'4h  i 
Tous  les  députes  se  lèvent  et  s'écrieatà  bfaû 
AmxvoSM  iamêeekarslahieùeUreie 

Lucien  méoK  est  souMué  d'obéir  à  ramcmUée,  et  4ti 

voixb  mise  hors  b  loi  contre  son  frète,  laiw^ii 
abdinne  b  nréâdenu,  et  quitte  son  huiruil  CrnuKié 
dait  de  b  tribune ,  un  piquet  de  grenadicES ,  cmufc  iv 
parte,  parait  et  reateie.  Cependant  le  ^imaû  im  m 
cheval.  Il  avait  harangué  les  toldatft.  ctfl 
dissoudre  b  légiiiature.  Getai-ci  arrive,  manie  a 
de  Bonaparte,  requiert  le  concours  de  b  ienfemimt 
l'assembiér,  et  s'adresw  ainsi  aux  troupes  :  •  Ts«k  g«. 
naîtrez  pour  Icgisbieurs  de  b  France  que  cen  ^  m  t 
rendre  auprès  de  moi;  quant  à  cenx  qui  rcalaiat4nir<j» 
gerie,  que  b  force  les  expulse!  Ces  bri^MdiBeMtpfte 
représentants  du  peuple;  ce  sont  les  reprcacnlanb  4i  pifK, 
Lucien  calomniaU  le  conseil.  Il  avaU  protégé  ksinD*« 
frère,  il  avait  rempli  un  devoir  de  b  nature,  i  arpNMAf 

eus  loin  sans  crime.— CepcMbnt,  d'après  FordlR  et  imn 
urat  envahit  b  salle  des  cinq  cenU ,  a  b  IHe  ds  pasIrM 
b  bit  évacuer  de  force;  Icsdqiulés  se  sauient  ci4bvjpk 
les  fenêtres  de  l'Orangerie,  liimnt  partout  damlenintr- 
cipitée  des  parties  de  leur  cmtume  Jamais 
d'un  pap  ne  fut  plusmanifeste.  Maisil  s* 
tion  pour  Bonaparte  et  ses  partisans; 
cause  que  b  riprejentation  nationale  avait  le  àntamm 
était  ^tée  |ttr  b  dérnnndcntion  du  diredoirr,  a^  fo- 
sonne  ne  s'intéresniL  Toutefois  il  résulu  dehHBKè 
vaincre,  où  le  dictateur,  légalement  nommé  par  b  non.  r 
rit  placé,  un  événement  nen  plus  pave  que  Intonp*^ 
sions,  b  débile  matérielle  du  narti  repubtirain.  ém  t  m 
tuaire  de  b  légisbture,  Innsibcmé  en  cfaaaip  étbac  : 
l'établisEement  public  et  forcé  de  b  dictature  ■Aùr.  Ibi 
moins,  jusqu'au  dernier  moment,  les  iiprLMliattéifni 
ne  cédèrent  qu'à  b  contrainle ,  et  ils  ne  donucrat  fm  • 
France  le  honteux  exemple  d'abjurer  leur  manàt  4em  * 
baïonnettes.  Cependant,  comme  leur  retour  à  P»  ^ 
exciter  qudkine  fermenbtion ,  le  secrétaire  génàil ira »»•- 
et  le  commissaire  du  gouvernement  prèsduburematfa  i 
se  trouvait  à  Sainl-Cloud,  recurent  l'ordre  d'aller  édoi^'C 
postes  des  barrières  de  laisser  rentrer  un  seul  4c^  <*' 
capitale  ;  le  ministre  Fouché  avait  eu  b  pré^ovaan  *  Apv 
cette  mesure.  —  Après  b  dispersion  dei  députes.  W pv' 
Lucien  sercnd  au  conseil  des  anciens,  ou  il  eips»  b  *^* 
de  composer  un  nouveau  conseil  des  cinq  ceab,  «•  <'»^ 
les  membres  les  plus  ardents.  La  veille,  Siefes  avatf  ^  ' 
avis,  et  sa  prédiàiou  sur  l'opposition  des  cinq  cals 'Aj:* 
complie.  On  adopte  b  proposition  de  Lucien,  oa  se  fci**''^ 
sembler  lea  merubres  du  parti  de  Bonaparte  qaisHtic^'^ 
le  palais;  et  cette  minorité  ose  décréter  que  le  général  fc*tf' 
les  généraux  et  les  soldats  qui  tiennent  de  émaÙK  ¥ 
violence  les  mandataires  fidciesdu  peuple, «ni A«**'^' 
la  pairie.  De  ce  jour  date  le  premier  €oainktam\nf' 
ci>il  de  l'armée  pour  b  destruction  de  b  répahHy  ** 
pudeur,  toute  reUgion  du  serment,  toute  *eTta|i»UB|»'-* 
foulées  aux  pieds  par  les  résolutions  qui  rendinit  ft^^^ 
parjure  dSine  partie  de  b  représentation  nati**-  »*»• 
même  journée ,  on  promulgue  l'acte  qui  défait  ««  '  * 
légale  à  b  nouvelle  révolution.  Par  cet  acte,  ^^'^'\. 
aboli,  les  dtofens  Sieycs,  Roger-Duoos  a  Bomftftr  i^ 
une  commission  consulaire  executive  :  les dcuio*'^''^ 
ajournés,  et  soixante-deux  inembresdu  parti  r-efuUia''  ^ 
lesquels  on  remarque  le  général  Jourdui,  »nt  fv»^  ^ 
commission  légisbtive  de  cinquante  mcmbrcst  f^  ''^ 
àeuT  conseils,  doit  préparer  un  travail  sur  b 
consuls  prêtent  au  coiôeil  des  anciens  le  sen 
à  la  souveraineté  eu  peuple^  à  la  rêpukiiqve  umH 
bU,  à  la  liberté,  à  féfaUUH  au  système 


nier  hommage  rendu  à  b  nation  française,  q«  '^f'^J^'^ 


garanties  du  serment,  et  qui  eUe-mème  alofs  les 
—  A  dnq  heures  du  matin ,  le  nouveau 
éUbli,  quitU  Saint-Cloud ,  et  alb  recni 
l'héritage  du  directoire.  Doins  b  matinée,  ks  ttm 
semblèrent  Ont  ^  «MuprMMbru  f  dit  Sievcs  à  «  «^  J^ 
gués.  -  Vous  vopez  ton,  répondit  Roger4)ucas.  r  ^J. 
général  foi  prénée,  Siejes  avait  compté  sWF]^ 
pouvoir  entre  le  général  et  lui.  Il  croyait  que  k  f^f^ 
lui  resterait,  et  que  Bonaparte  se  contenterait  y  *y^ 
mée.  Mais,  à  cette  première  coofcienoe,  il  fui  ' 


BRUMMEK. 


(497) 


BRUMOY» 


le  la  sagacité  singulière  avec  laquelle  son  collèj^e  traita  les  plus 
lauies  questions  de  la  politique  et  de  Tadministration ,  il  sentit 
i  profondément  l'ascendant  inévitable  de  cet  homme  extraor- 
lioaire ,  qu'en  sortant  il  dit  à  Talleyrand,  Cabanis,  Rœderer, 
Ibaial  et  Boulay  de  la  Meurthe,  conseillers  privés  du  général 
NHir  les  desseins  qu'il  venait  d'exécuter  :  A  préienl,fnesiieurs, 
\ousavoni  un  maUre;  il  sait  ioul ,  il  (ail  loul ,  el  il  peut  loul. 
-  Ainsi  se  termina  la  fameuse  révolution  du  18  brumaire,  sans 
flïision  de  sang  et  sans  tumulte  public,  au  milieu  du  |[)euple 
lors  le  plus  ardent  de  l'Europe,  et  par  l'homme  le  plusimpé- 
Beux  pcut-èlre  dont  l'histoire  fasse  mention  (F.  Bonapabtk, 
Consulat).  Comte  de  Las  Cases. 

BRUMAL,  ALB,  qui  vient  Thiver,  qui  appartient  à  Thiver. 
ianle  brumcUe,  Les  fêtes  brumaies,  létes  que  les  Romains  cé- 
fbraient  en  Thonneur  de  Bacchus. 

BRUMALlESou  BROMALIES  {anliq.),  fétes  célébrées  à  Rome 
oThonneurde  Ba  échus.  Ellcsavaientlicu  deux  foisran,lei2des 
ilendesde  mars,  et  le  18  des  calendes  de  sentembre.  Romulus 
[ait  le  fondateur  de  ces  félcs  pendant  lesquelles  il  avait  l'habi- 
idede  traiter  le  sénat.  D'autres  écrivains  prétendent  que  cette 
^ese  célébrait  le  jour  du  solstice  d'hiver,  sur  lequel  on  se  fon- 
ait  pour  iuger  quelle  serait  la  prospérité  du  reste  de  la  saison. 
es  fétes  s  appelaient  encore  Hiemalia. 

BRCMATH  (Breucomagus)  {géogr.),  petite  ville  de  l'ancienne 
Jsace,  aujourd'hui  chef-lieu  de  canton  du  département  du 
|as-Rbin,  a  !8  kilomètres  de  Strasbourç.  —  L'origine  de  cette 
illc  est  très-ancienne;  Plolémce  la  désigne  comme  capitale 
es  Triboques.  Elle  devint,  sous  les  Romams,  une  place  consi- 
érable,  fut  ravagée  par  les  barbares  et  réduite  au  cinquième 
iècle  à  n'être  plus  qu'un  faible  village.  Relevée  en  1556  par 
4)ttis  de  Bavière  9  elle  fut  ruinée  de  nouveau  en  1674.  Elle 
omple  maintenant  4,062  habitants.  C'était,  avant  la  révolution, 
î  chef-lieu  d'un  bailliage  considérable.  A  un  kilomètre  de  Bru- 
lath  se  trouve  le  bel  établissement  de  Stéphansfelden,  fondé 
ers  l'an  1220,  par  les  comtes  de  Werd,  pour  servir  d'hospice 
Qx  enfants  abandonnés. 

BRu.%lAZAR,  s«  m.  [minéraL),  Bêcher  dit  qu'on  désigne  par 
e  nom  une  graisse  onctueuse,  formée  par  les  vapeurs  el  exha- 
tisons  sulfureuses  et  mercurielles  qui  viennent  des  entrailles  de 
t  terre,  et  qui,  mises  en  mouvement  par  une  chaleur  conti- 
uelle,  s'unissent  étroitement.  Selon  cet  auteur,  personne  ne 
sut  admettre  pareille  chose  dans  les  métaux,  quoiqu'on  l'y 
perçoive  clairement  :  c'est,  selon  lui,  la  matière  première  des 
létaux,  et  le  ferment  qui  les  conduit  à  perfection. 

BBiJME  (méléor.),  du  latin  bruma,  qui  signifiait  hiver; 
»»  et  épais  brouillard  (  V.  Bbouillabd). 

BRUMÉE,  adj.  f.  {hisl.  fiai.).  On  nomme  Morue  brumée, 
le  morue  sur  laquelle  on  remarque  une  poussière  brune  ou 
ussàtre. 

BRU9IET,S.  m.  (F.  LiGNETTE). 

BRUMEUX,  EUSE,  adj.  [gramm.)y  couvert,  chargé  de  brume, 
brouillard.  Saison  brumeuse. 

BRcr.VNER  (Jeam),  poëte  dramatique  allemand,  naquit  dans 
ductié  d'Hoga  en  Westphalie,  et  fut  fait  recteur  des  écoles  la- 
ies cBe  Kaufbeuren  en  Souabe,  vers  1572.  11  avait  donné  en 
59  «ne  édition  des  Lettres  de  saint  Ignace  d' Antioche  , 
-fol.,  grec-latin  ;  mais  son  principal  ouvrage  est  sa  Tragico- 
mœ^ia  apostolica,  ou  Histoire  des  Actes  des  apôtres,  arrangée 
fort  Jie  de  comédie,  Laugingen,  1592,  in-4«;  ib.,  1595,  in-8°. 
itte  pièce  sin^lière,  qurest  en  vers  allemands,  faciles,  cou- 
ats  et  bien  nmés,  n'a  pas  moins  de  246  personnages.  Il  la  Gt 
présenter  par  la  bourgeoisiede  Kaufbeuren,  le  jour  de  la  Pente- 
tede  l'an  1592.  On  voit,  par  le  titre  du  livre,  qu'il  avait  déjà 
Diposé  et  fait  jouer  un  autre  ouvrage  du  même  genre  sur  la 
t  entière,  la  passion  et  la  mort  de  Jésus-Christ,  formant  trois 
êces  dramatiques  successives  (  V,  le  Muséum  allemand,  août 
76,  en  allemand). 

RRi:nmer(  Frédéric),  jurisconsulte  allemand,  né  à  Leip- 
tcn  1642,  lit  un  voyage  en  France,  et  se  noya  dans  la  n- 
TC  d'Alberine,  près  de  Lyon,  où  sa  voiture  fut  renversée,  le 
décembre  1661.  On  a  de  lui  :  F  Deelamatio  contra  otium, 
uiiorum  pessimam  pestem,  Leipzig,  1688^  in-4'»:  2»  Corn- 
^niarius  in  Ugem  Cinciam,  dédié  à  Colbert,  et  imprioié  à 
ris  chez  Cramoisy,  1688,  in-4o .  f^^^  \q\  concerne  le  salaire 
I  avocats,  et  Brummer  a  traité  cette  matière  avec  beaucoup 
'^n(ïii\on;ZPDisjfutaliodelocationeeteonduclionef  et  d'autres 
lucoles  recueilfis  sous  te  titre  de  Brumeriana,  et  publiés 
r  Georges  Beyer,  professeur  en  droit  à  Wittemberg,  Leipzig, 
1^9  in-^.  Il  avait  aussi  laisse  en  manuscrit  des  observations 

IT. 


sur  Juvénal,  desquelles  Fabricius  parle  avec  éloge  (Bibliotk. 
lai.,  lib.  II,  cap.  18). 

BRUMNOS  mythol.),  Bacchus  chez  les  Romains. 

urumot  (Pierre),  né  à  Rouen  en  1688,  mort  à  Paris  en 
1742,  est  un  des  écrivains  qui  ont  le  plus  honoré  la  docte  congré- 
gation de  Jésus.  Entré  au  noviciat  des  jésuites  en  1704,  il  com- 
mença sa  |)hilosophie  au  collège  de  Louis-le-Grand  et  termina 
ses  études  à  Caen,  où  il  débuta  dans  l'enseignement.  On  a  plu- 
sieurs de  ses  pièces  datées  de  cette  ville  en  1710  et  en  1712.  Il 
revint  à  Paris  en  1715  pour  y  faire  sa  théologie;  en  1719,  il  pro- 
fessait la  rhétorique  à  Bourges.  Rappelé  à  Paris  en  1722,  il  fit 
profession  solennelle  des  quatre  vœux  et  fut  chargé  de  l'éduca- 
tion du  prince  de  Talmont.  Il  travaillait  en  même  temps  aux 
Mémoires  de  Trévoux^  et  commença  à  s'y  faire  remarquer  par 
un  morceau  très-ingénieux,  intitule  :  Pensées  sur  la  décadence 
de  la  poésie  latine  (mai  1722).  La  même  année,  il  publia  sous  le 
voile  de  l'anonyme  la  Morale  chrétienne,  petit  vol.  iii-18,  qui 
renferme  d'excellentes  choses  et  qui  a  été  plusieurs  fois  réim- 
primé. Lors  de  l'apparition  do  poème  de  la  Grâce  de  Ix)uis 
Racine,  Brumoy  composa  la  première  des  trois  lettres  qui  furent 
publiées  sous  le  titre  ù'Eccamendu  poème,  etc.,  Bruxelles  (Paris), 
1725,  iii-8'>.  Les  deux  autres  sont  de  Pierre  Rouillé  et  Dongnant. 
En  1724,  il  publia  la  Vie  de  l  impératrice  Eléonore,  mère  des 
deux  derniers  empereurs  de  la  maison  d'Autriche  (Joseph  P*^ 
et  Charles  VI),  imitée  du  latin  du  P.  Céva,  Paris,  1724,  in-12; 
puis  V Abrégé  des  vertus  de  sœur  Jeanne -Silénie  de  la  Motte 
des  Goûtes,  religieuse  de  la  Visitation  de  Moulins,  Moulins, 
1724,  in-12.  A  ces  deux  livres  édifiants  il  fit  succéder  une 
nouvelle  édition  du  Traité  de  la  poésie  française,  par  le  P.  Mour- 
gués,  Paris,  1724,  in-12.  Il  y  joignit  plusieurs  réflexions  sur 
chaque  espèce  de  poésie.  En  1726,  il  composa  en  société  avec 
l'abbé  Desfontaines  V  Apologie  des  Anglais  et  des  Français  ou 
Observations  sur  le  livre  (de  Murait)  intitulé  :  Lettres  sur 
les  Anglais  et  les  Français,  1726,  in-12.  On  trouve  à  la  fin  du 
volume  la  Défense  de  la  sixième  satire  de  Boileau  et  la  Justi- 
fication du  bel  esprit,  qui  sont  du  P.  Brumoy.  Ce  fut  en  1750 
qu'il  publia  son  Théâtre  des  Grecs,  contenant  des  traductions 
et  analyses  des  tragédies  grecques,  des  discours  et  des  remarques 
concernant  le  théâtre  grec,  des  parallèles,  etc.,  Paris,  1750, 
5  vol.  iii-8^.  C'est  là  son  véritable  titre  de  gloire,  et  nous  y  re- 
viendrons. En  1735,  il  donna  ses  soins  à  l'édition  de  V Histoire 
de  Gabrini  Rienxi,  par  le  P.  Ducerceau,  Paris,  1733,  in-12,  et 
mit  en  tète  du  volume  l'éloge  de  l'auteur.  Il  achevait  en  même 
temps  avec  le  P.  Rouillé  les  Révolutions  d'Espagne  du  P.  d'Or- 
léans, Paris,  1734, 3  vol.  in-l*'.  Il  avait  aussi  traduit  en  français 
deux  harangues  latines  du  P.  Porée;  la  première  sur  cette 
question  :  Lequel  des  deux  Etals,  monarchiaue  ou  républicain, 
est  plus  propre  à  former  des  liéros  ?  la  seconde  sur  les  spectacles. 
Ces  traductions,  d'abord  imprimées  séparément,  ont  été  réunies 
en  1735  dans  le  Recueil  des  harangues  du  P.  Porée,  Paris, 
2  vol.  in- 12.  Au  milieu  de  ces  publications  multipliées,  il  donnait 
de  nombreux  articles  au  Journal  de  Trévoux,  et  il  continua 
jusque  en  1739,  qu'il  fut  obligé  de  sortir  de  Paris  à  l'occasion  de 
Vaisloire  de  Tamerlan,  ouvrage  posthume  du  P.  Morgal,  son 
confrère,  dont  le  P.  Brumoy  se  ût  l'éditeur,  Paris,  1739,  2  vol. 
in-12.  Cet  ouvrage  causa  quelque  scandale,  à  cause  de  certaines 
insinuations  contre  le  régent  Philippe  d'Orléans.  A  cette  époque, 
la  mémoire  des  princes  même  défunts  n'appartenait  pas  encore 
à  l'histoire.  Au  retour  de  cette  espèce  d'exil  qui  ne  fut  pas  long, 
il  fut  chargé  i>ar  ses  supérieurs  de  la  continuation  de  V Histoire 
de  l'Eglise  gallicane,  dont  les  PP.  Lon^ueval  et  Fontenay 
avaient  publié  dix  volumes.  Ce  dernier  avait  achevé  le  onzième^ 
lorsqu'il  fut  attaqué  de  paralysie;  mais  il  y  avait  beaucoup  à  re- 
voir, et  outre  cela  le  P.  Brumoy  a  fini  le  douzième,  qui  ne  pa- 
rut qu'après  sa  mort.  En  1741 ,  cédant  aux  sollicitations  de 
quelques  libraires,  il  avait  recueilli  ses  œuvres  détachées  sous 
le  titre  de  Recueil  de  diverses  pièces  en  prose  et  en  vers,  4  vol. 
petit  in-8°,  Paris,  1741.  Les  trois  premiers  tomes  contiennent, 
outre  un  assez  grand  nombre  d'opuscules  en  vers  latins,  ua 
poëme  des  Passions^  en  douze  chants,  et  un  autre  sur  l'Àri  de 
la  verrerie,  en  quatre  chants,  l'un  et  l'autre  avec  une  traduc- 
tion libre  par  l'auteur.  Dans  le  poëme  des  Passions,  on  sent 
un  auteur  nourri  de  Lucrèce  et  de  Virgile  ;  sa  latinité  est  pure, 
sa  versification  noble  et  élevée ,  mab  approchant  plus  de  la 
mâle  vigueur  du  premier  que  de  la  touchante  harmonie  du 
second.  Le  poëme  de  la  Verrerie  présente  des  fictions  ingé- 
nieuses. A  la  fin  du  troisième  volume  est  un  discours  latin  sur 
l'immortalité  du  nom,  avec  une  traduction  française.  Vient  cd- 
suite  un  recueil  de  lettres  en  vers  latins,  intitulées  Epistolmmot- 
tuorum.  Ces  lettres  sont  également  traduites  en  poésie  française. 
On  peut,  d'après  ce  soin  de  se  traduire  lui-même,  présumer 

63 


9B1TMOT. 


(498) 


BBV!I. 


combien  ce  docte  et  laborieux  jésuite  portait  loin  Tamour  de  ses 
productions  ;  il  ne  voulait  ps  perdre  le  mérite  de  son  travail 
auprès  de  ceux  qui  n'entenoent point  ou  gui  ne  goûtent  point  le 
latm.  Toutes  ces  versions  sont  fort  peu  littérales;  le  traducteur 
se  perd  quelquefois  de  vue  lui-même  ;  si  une  autre  plume  avait 
rendu  ses  poèmes  et  ses  épttres  en  français  aussi  librement  qu'il 
l'a  fait,  il  aurait  sans  doute  condamné  cette  licence  que  le  hardi 
traducteur  aurait  prise,  d'étendre,  d'abréger,  d'ajouter, 
dTomettre  et  de  rendre  en  maints  endroits  la  copie  absolument 
étrangère  à  l'original.  Mab  celte  excessive  liberté  que  l'auteur 
aurait  eu  raison  de  censurer  en  autrui,  le  P.  Brumoy  «  a  pu, 
selon  l'observation  d'un  critique,  se  la  permettre  à  lui-même, 
parce  que  tout  écrivain  peut  disposer  à  son  gré  de  sa  production, 
et  la  travestir  comme  il  le  juffe  à  propos.  C'est  son  bien,  son 
travail,  l'enfant  de  son  loisir.  Il  est  bien  juste  qu'il  ait  la  liberté 
de  lui  donner  tel  vêlement  qu'il  voudra.  »  Le  quatrième  volume 
des  œuvres  diverses  du  P.  Porée  contient  plusieurs  pièces  de 
Ibéàtre  en  firançais ,  savoir  :  Isaae  et  Jonathas,  tragédies  ; 
le  Couronnement  de  David,  pastorale  ;  puis  deux  comédies, 
tontes  deux  en  trois  actes,  la  BoUe  de  Pandore  ou  la  Curiotiié 
punie,  et  Piutus.  Ces  différentes  pièces  avaient  été  composées 

CHir  être  jouées  dans  l'intérieur  des  collèges  des  jésuites  par 
urs  écoliers.  On  y  trouve  de  loin  à  loin  quelques  traits  heureux  ; 
mais  l'ensemble  prouve,  selon  la  remarque  de  Voltaire,  «  qu'il 
est  plus  facile  de  traduire  et  de  louer  les  anciens  que  d'égaler 
par  ses  propres  productions  les  grands  modèles.  »  Quoi  qu'il  en 
soit,  ces  diverses  productions  auraient,  malgré  leur  succès  ou  leur 
convenance  du  moment,  laissé  dans  une  profonde  obscurité  le 
nom  de  leur  auteur,  si  son  Théâtre  des  Grecs  ne  lui  eût  valu 
«ne  réputation  durable.  Cet  ouvrage,  que  Voltaire  signalait 
comme  un  des  meiiieurs  et  des  plus  utiles  que  nous  ayons,  était 
nécessaire  au  moment  de  son  apparition,  alors  que  le  mérite  des 
poètes  grecs  particulièrement  était  aviH  ou  ignoré.  Publié  cin- 

guantc  ans  plus  tôt,  il  eût  pu  fournir  les  pièces  justificatives  du 
imeux  procès  intenté  par  Perrault  contre  les  anciens.  Le 
Théâtre  des  Grecs  du  P.  Brumoy  ne  contient  que  sept  tragédies 
traduites  en  entier,  et  des  analyses  des  autres  pièces;  le  tout 
accompagné  de  notes  et  d'examens.  L'ouvrage  est  précédé  de 
trois  discours:  t**  sur  le  théâtre  grec;  9«  sur  l'origine  de  la  tra- 
cèlie;  5*"  sur  le  parallèle  du  théâtre  ancien  et  du  théâtre  mo- 
aerne.  Ces  discours  indiauent  la  connaissance  approfondie  des 
mœurs  des  anciens  et  de  leur  histoire.  Quant  à  ses  jugements, 
i  ses  doctrines  littéraires,  ils  dénotent  un  homme  de  goût,  nourri 
aux  sources  les  plus  pures  de  l'antiquité.  Il  cherchait  à  ramener 
set  contemporains  à  la  source  du  beau,  et  il  n'a  rien  oublié  pour 
rendre  aux  anciens  le  degré  d'estime  qu'ils  méritent.  Quoiqu'il 
ne  pousse  pas  aussi  loin  que  les  vieux  commentateurs  son  en- 
thousiasme pour  les  écrivains  qui  avaient  ftiit  l'objet  de  ses 


études,  on  lui  a  reproché  avec  raison  trop  de  penchant  à  ravaler 
le  mérite  des  tragédies  modernes,  et  cela  au  point  de  lui  faire 
méconnaître  et  de  blâmer  les  traits  le  plus  heureusement  Irans- 

K}rlés  de  la  scène  grecque  sur  la  nôtre.  C'est  ainsi  que  mettant 
acinc  bien  au-dessous  d'Euripide,  il  va  jusqu'à  nier  des  beautés 
oui  se  trouvent  dans  VIphigénie  du  polte  de  la  Ferté-Mllon. 
Ce  qui  manquait  au  P.  Brumov,  c'est  la  connaissance  ou  plutôt 
la  fréciucntation  de  notre  théâtre;  mais  les  convenances  de  son 
état  s'y  opposaient.  C'est  ainsi  que  dans  son  Biscours  sur  le 
parallèle  des  théâtres^  il  disait  des  spectateurs  :  Ce  n'est  que 
99  sang-froid  ^ui  applaudit  la  beauté  des  vers.  Voltaire  en 
relevant  cette  hérésie  littéraire,  observait  que  «si  ce  savant  avait 
connu  notre  public,  il  aurait  vu  que  tantôt  il  applaudit  de 
sang-froid  des  maximes  vraies  ou  fausses,  Untôl  il  applaudît 
avec  transport  des  tirades  de  déclamations,  soit  pleinesde  beauté, 
soit  pleines  de  ridicule,  n'importe^  et  qu'il  est  toujours  insensible 
à  des  vers  qui  ne  sont  que  bien  faits  et  raisonnables,  d  Au  sur- 
plus, le  soin  que  l'auteur  â'OEdipe  et  tous  les  conleniporaîns 
mettaient  à  adopter  ou  à  combattre  les  opinions  du  P,  Brumoy 
prouve  combien  son  livre  avait  fait  d'effet  et  de  quelle  considé- 
ration littéraire  jouissait  l'auteur.  On  en  voit  encore  la  preuve 
dans  le  prix  que  Voltaire  attachait  au  suffk-age  du  P.  Brumoy 
et  de  SOS  savants  confrères  ;  témoin  la  Lettre  du  F.  Tourne- 
mine  au  P.  Brumoy,  que  l'auteur  de  Mérope  fit  imprimer  en 
tTi6  en  léte  do  cette  tragédie.  Dans  cette  epllre  qui  offre  un 
examen  aussi  judicieux  que  bienveillant  de  la  pièce.  Voltaire  est 
deux  fois  nommé  VUlustre  am^  des  deux  savants  religieux. 
Quant  au  stvlc  des  commentaires  et  des  trois  discours  du  P.  Bru- 
moy sur  le  théâtre  grec,  il  manque  de  précision  et  de  simplicité, 
et  I  on  V  remarque  l'abus  du  langage  métaphorique.  On  voit 
que  son  imagination,  familiarisée  avec  la  pompe  de  la  poésie,  en 
repoïtait  nuclqucs  traces  même  dans  le  style  didactique.  Le 
système  de  traduction  du  P.  Brumoy  se  rattache  an  système  alors 


suivi  et  lon^emps  encore  depuis  pour  la  reproëseliM  ^ 
ouvrages  anciens;  elle  abonde  en  équivalents, et le  fiitw« 
séquent  remarquer  par  le  peu  d'exactitude  i  irjnSémk 
mœurs  et  le  costume  des  anciens.  Cependant  ceux  qiiieia 
pas  à  portée  de  lire  Sophocle  peuvent  juger  par  la  seulttndi 
tion  du  P.  Brumoy  que  V Œdipe  et  le  Philoetètê  lonl  f«  <ii 
d'admirables  tragédies.  Ce  n'est  pas  assurément  onUMrnn 
d'avoir  su  conserver  dans  la  traduction  rintérètqiemè^. 
d'œuvre  ont  dans  l'original.  Il  ne  serait  pas  abéifappnnt 
génie  d'Aristophane  d'après  la  traduction  du  P.  iniBioj,)«» 
que  le  traducteur  est  presque  toujours  obligé  d'expiqirrh 
plaisanteries  de  l'original,  et  que  des  plaisanteries  eip^n 
perdent  nécessairement  beaucoup  de  leur  tel  De  dm  j» 
qu'on  a» vu  prévaloir  un  système  oe  traduction  pt«iSdèle,|h 
appropriée  aux  allures  de  l'antiquité,  MM.  Artaud  et  Dato- 
ville,  nouveaux  traducteurs  du  théâtre  grec,  oat  nu  é» 
mieujE  fait  que  leur  devancier  ;  mais  ce  ue  serait  (tu  u  m 
pour  déprécier  comme  on  l'a  iait  l'œuvre  du  saviotjésaie  b 
1785,  André-Charles  Brottier,  neveu  de  l'abbé  BroUicr,Mi 
teur  de  Tacite,  publia  une  nouvelle  édition  du  tbcatnt 
P.  Brumoy  avec  les  traductions  complètes  d'EscfavIepiriiN» 
du  Theil,  de  Sophocle  par  Rochefort,  d'Eurioide  y»  fra» 
enfin  d'Aristophane  par  l'éditeur  lui-même.  M.  Raooikte 
a  réimprimé  le  Théâtre  des  Grecs  en  16  vol.  io-^.Parij,lO* 
29.  Mais  cette  édition  n'a  pas  fait  oublier  la  prccédmlf.  Ifalp' 
les  modifications  qu*a  dû  subir  le  travail  du  P.  Branor  itn- 
vers  toutes  ces  réimpressions,  il  n'en  a  pas  moins  etnaiiMfit 
littérature  d'un  très-bon  livre.  Sescontemporail)sa)«ler«pr^ 
sentent  comme  doué  d'un  caractère  plein  d'amèBitT*iè 
Tillet,  dont  il  avait  été  l'ami,  lui  a  donné  place  dafiskSifflt- 
ment  à  la  description  du  Parnasse  ftançais, 

CH.iN:Eoion 

BBCN ,  UNE,  adj.  faramm.),  qui  est  d*unc  coolear  «*• 
entre  le  brun  et  le  noir.  Teint  brun.  Cheveux  brwt.  Om 
bai  brun.  En  parlant  des  personnes ,  il  se  dit  pir  apport  i  i 
couleur  des  cheveux.  Elle  est  brune.  —  Il  se  dit  sabsui* 
ment  des  personnes  qui  ont  les  cheveux  bruns.  Vnhm^ 
Une  brune  piquante.  —  Familièrement,  Aller  éeUhrwti 
blonde,  être  mcgnstant  dans  ses  amours.  —  Biwse*» 
substantivement  pour  désigner  la  couleur  bmne.Fiœ  w* 
mence  à  faire  brun,  la  nuit  approche.  5^r/a  brw,fffi* 
brune,  vers  le  commencement  de  ta  nuit. 

BRUN,  adj.  {accept.  div.).  Pris  substantivement,  cf<f 
peinture  le  sombre  obscur;  les  ombres  du  tableia»  W» 
brun  plus  ou  moins  foncé,  selon  que  les  corps  sont j* | 
moins  opposés  à  la  lumière  :  on  dît  tes  bruns  ^^^JT'' 
ombres  aun  tableau.  Il  y  a  des  bruns  rougeàtreSignrtt'* 

—  Brun  rol6£,  qu'on  appelle  aussi  ocff*  est  uaepïBjt* 
relie  d'un  rouge  foncé;  die  est  d'un  grand  o«ge  àm*f^ 
ture,  soit  à  l'huile,  soit  à  la  détrempe  (  F.  Pbintcu*»» 

—  Brun  de  plâtre  est  une  petite  pierre  luisante  (!•«■•• 
dans  les  carrières  de  plâtre ,  et  dont  les  batteurs  d'oc  je*^ 
pour  couper  l'or  sur  le  coussin,  en  le  saupoudnnl  ** 
pierre  calcinée  et  pulvérisée  (  V.  Talc  ,  qui  est  le  noin  *  -* 
pierre).  —  Brun  [manège  ).  Bai  brun  se  dît  des  dif"W* 
sont  de  couleur  de  châtaigne  obscure.  ^.  . 

BRUN  (Rodolphe),  premier  bourgmestre  de  v^'^ 
vers  la  fin  du  xiii*  siècle,  profila  de  l'anarchie  dans  Uq»* 


quen  1798,  et  il  devint  pour  ainsi  Q'*'®  *"*î'''^';^tJU» 
consacrant  sa  vie  à  consoliaer  les  prindpes <l"*'^''*îî*2 
loir  et  à  lutter  contre  les  complots  desseîgnears»cor^. 
Menacé  plus  sérieusement  pariles  ^^"^  .^^^''"'t^J^^ 
Zurich  aux  quatre  cantons  déjà  confédérés,  et  «P'*^'!, 
tenu  quelque  temps  la  guerre  contre  Albert  ^'^"^'JÎIéiv' 
ce   tribun   rigide  jusqu'alors,  souscrivit  à  (te  P'iÇp, 
honteuses  pour  sa  patrie ,  mais  avantageuses  poar  se 
et  mourut,  justement  déconsidéré^  Iel8  octobre twW-^ 
BBUN  ou  BRUEN  (Antoine),  ne  à  '^^«(''"'î^fjjjr^* 
fort  jeune  au  barreau ,  y  acquit  une  *>"''*"^  "^îîSidf  ► 
nommé  dès  t652  procureur  général  du  P^'^l"'"^^^^ 
Chargé  de  missions  importantes  aux  diètes  ^^^'^^j- Jr 
tisbonne  par  le  roi  d'Espagne,  Brun  derint  son  «J"^^ 
potentiaire  au  congrès  de  Munster  en  1645,  et  I  *  \!!jJJ*' 
paix  entre  l'Espagne  et  la  Hollande ,  où  i*^*??^-* 
qualité  d'ambassadeur.  Créé  baron  et  conseiller  d  ^^^ 
seil  suprême  de  Flandre  à  Madrid ,  Brun  consent *JV||j^î 
et  les  rempKt  avec  éclat  jusqu'à  sa  mort  «■'^***r^i> 
il  janvier  1654.  «  a  publié  :  Choiœ  dtt  épitresétJv^' 


MÊLm.  (  489  ) 

radukadii  lalin  en  français,  Lyon,  1619,  in-S».  —  Les  Piêuw 
\evair$éu  iieur  Brun  à  la  giorieuêe  mémoire  de  Philippe  III, 
9oiuirque  dee  Espagnes ,  el  dC Albert,  archiduc  d'Autriche, 
ht€  et  eamlê  de  Bourgogne,  Besançon,  1631 ,  in-4<>.  -*  B»- 
Hoikeea  galio-euedea ,  Eraêmui  Irenicu*  coUegil;  Ulopiœ  , 
'Uria,  1643,  in-4«.  —  Amico^riliea  moniiio  ad  Galiiœ  léga- 
ts ,  mattaiierium  Weslphalorum  pacis  iractandœ  lUulo  miêêOê 
mci,  Adôipk.  Sprengero,  Francfort,  1644 ,  in-4<'.  —  Spongfa 
^raneo-Gaiiêcœ  lilurœ ,  a  Wilhelmo  Roduipho  Gemberlakhio, 
mué  Trihoees  eoneule,  Insprnck,  1646,  in>4*>.~  Oratio  libéra 
Voifgangi  EmesH  a  Papenhauun ,  liberi  baronis^  in-4''.  — 
Herre  de  kmd^  dee  véritables  intérêts  des  provinces  wnies 
Us  Pays'Bas,  et  des  intentions  des  deux  couronnes  de  France 
rt  d'Espagne  sur  le  traité  de  paix ,  1650 ,  in-8<>.  —  Lettre 
f  Antoine  Brun,  ambassadeur ,  pour  S.  M.  C.  en  Hol- 
ltekëe,sur  f  innocence  de  MM.  les  princes  du  19  août,  1650, 


BEinr. 


MllXlf  (Aktoine),  Espagnol ,  a  fait  imprimer  à  Sarragosse , 
en  4613,  Arte  para  aprender  a  escrivir.  —  Brun  (Jérôme), 
Maû  Espgnol,  a  donné  une  histoire  du  siège  de  Paris  en  1590, 
KNis  ee  titre  :  Lo  mas  noble  cerco  de  Paris  que  hizo  el  duque  de 
Nemungobemoéhr  de  loe  cercados;  el  secorro  que  embio'  el 
rey  D.  Felipe  con  los  duquee  de  Parma  y  Humena ,  Sarragossc, 
chei  Jean  Escalrilia,  1691,  in-8*>.  Dans  la  Bibliothèque  hUto- 
rique  de  la  France,  il  n'est  fait  aucune  mention  de  cet  ouvrace, 
ipe  Nicolas  AntODÎo  dit  au  reste  n'être  qu'un  extrait  des  reia- 
lions  françaises. 

MirN  (  Marie -Marguerite  de  Maison-Farte,  plus 
DODooe  soof  le  nom  de  Madame),  naquii  à  Coligny  le  25  juin 
1713.  Elle  unissait  à  la  beauté  et  aux  grâces  extérieures  un  es- 
prit vif  et  agréable ,  des  connaissances  variées  et  une  mémoire 
Honnante.  Ule  épousa  en  1730  M.  Brun ,  subdélégué  de  Be- 
nnçoo ,  et  ensuite  procureur  du  roi  au  bureau  des  finances  de 
Frandie-GMnté.  Sa  maison  devint  le  rendez-vous  de  toutes  les 
Mrsoonei  de  la  province  distinguées  par  leur  naissance ,  par 
lenr  esprit»  ou  seulement  par  leur  ffoût  pour  la  littérature. 
Bile  est  morte  à  Beunçon  au  mois  de  juillet  1794,  dans  sa 
loatre-^gt-unième  année.  On  a  de  cette  dame  les  ouvrages 
nivants:  i^  Essai  d'un  dictionnaire  comtois-français,  Be- 
ttBoon,  1755,  in-6«;  V  édition,  augmentée,  1755,  in-S». 
tt.  Petit-^Doîst  a  eu  part  à  cet  ouvrage  utile ,  mais  superficiel 
!i  incomplet;  3° /'iisumr  maternel,  poème  oui  a  obtenu  une 
Bcntion  au  concours ,  pour  le  prix  de  l'académie  française  en 
i773,  Besançon,  1773,  in-4*;  5<>  l'Amour  des  Français po%sr 
tmr  roi,  poëme,  Besançon ,  1774,  in-4^  Madame  i^un  avait 
f^maçùsè  no  grand  ouvrage  de  poésies  fu^tives.  La  plu|>art  de 
fifl^  pièces,  que  sa  modestie  ne  lui  a  jamais  permis  de  faire  im- 
r'iBier*  se  trouvent  entre  les  mains  de  M.  Hannier,  secrétaire 
é-  oéral  de  la  préfecture  du  Doubs. 

MUE  (Le)  (F.  LEBRUTf). 

IRUN  (JoHAii*NoRDAHL),  poëte  et  prédicateur  norvégien, 
ttqait  en  1746 ,  et  mourut  en  1816  à  Bergen  dont  il  était 
ké^at.  Doué  d'une  imagination  vive ,  il  se  passionna  pour  la 
itt^rature  française  dawiii'  siècle,  et  voulut  transporter  sur 
e  thcétre  norvégien  les  beautés  de  Racine.  Il  composa  dans  ce 
mt  quelques  pièces  qui  n'eurent  point  de  succès.  On  a  oublié 
^nlement  un  grand  nombre  de  brochures  en  vers  et  en  prose 
mes  à  la  plume  de  ce  fécond  écrivaiii;  cependant  ses  hymnes 
pRlriotiqWea,  en  général  pleins  de  verve  et  d'énergie ,  sont  en- 
aore  rmrdés  comme  des  compositions  dont  s'honore  la  Nor- 
vège. Plus  tard ,  Brun  embrassa  l'état  ecclésiastique  ,  et  c'est 
iMtoot  comme  orateur  sacré  qu'il  a  des  droits  au  souvenir  de  la 
postérité.  Peu  d'hommes  ont  réuni  comme  lui  au  talent  de 
[Miodfe  les  scènes  touchantes  de  la  nature  la  grâce  d'une  élocu- 
lion  telle,  animée,  el  cette  élégance  qui  adonne  tant  d'expres- 
ésm  RQx  paroles.  L'extérieur  imposant  de  l'évégue  de  Bergen, 
n  Igore  noble  et  sa  voix  bannooieuse  doublaient  l'intérêt  de 
Kt  exhortatîoos  :  Tauditoire  nombreux  qui  se  pressait  autour 
ie  sa  chaire  ne  la -quittait  famais  sans  être  profondément  ému. 
On  lai  reproche  pobrtant  une  érudition  affectée  et  des  tournures 
préteolîeiises. 

BauN  (  Madame  Fr^érique  -  Soph  ie  -  Ch  ristiake  ) , 
femme  auteur  allemande,  naquit  à  Tonna  en  1765,  et  eut  pow 
père  le  eélM)re  prédicateur  protestant  Balthazar  Munter.  Con- 
Aaite  à  Gopenha^ue,  où  son  père  devînt  ministre  de  la  paroisse 
iBeoitiide  de  Saint-Pierre ,  la  petite  Frédérique  manifesta  de 
koooe  heure  les  plus  grandes  dispositions  pour  la  littérature  et 
Mirto«tt  pour  la  poésie.  A  l'âge  de  dix  ans  elle  savait,  outre 
i^RlIeiiiand,  le  français,  l'italien  et  l'anglais.  Elle  avait  empreint 


chez  son  père  étaient  pour  elle  des  modèles  vivants ,  oui  l'éclair 
raient  à  leur  insu.  Tels  furent  entre  autres  Wieland,  Klopstock, 
P.-A.  Bernstoriï,  Niebuhr,  etc.  Elle  cachait  dans  le  creux  d'un 
saule  du  jardin  de  son  père  ses  premières  compositions  poéti- 
ques; un  jour  le  vent  emporta  quelques  feuilles  détachées  oui 
vinrent  tomber  aux  pieds  de  Munter ,  qui  apprit  alors  qu'elle 
avait  fait  déjà  diverses  pièces.  Dès  ce  moment ,  elle  assista  aux 
leçons  de  littérature  que  son  frère  recevait  chaque  matin  de  son 
père.  La  culture  des  lettres  ne  l'empêchait  pas  d'avoir  soin  da 
ménage  ;  toujours  active  et  enjouée,  on  la  voyait  souvent  tra- 
vailler à  la  cuisine  et  au  potager.  A  l'âge  de  seize  ans,  elle  visita 
avec  sa  famille  sa  ville  natale ,  et  vit  en  passant  â  Hambourg, 
Gœttingue,  Halle  et  Weimar,  qui  connaissaient  déjà  sa' réputa- 
tion littéraire.  Revenue  â  Copenhague,  elle  épousa  Tannée 
suivante  (1783)  M.  Constantin  Brun,  administrateur  de  la 
compagnie  des  Indes  occidentales ,  un  des  hommes  les  plus 
riches  du  Danemarck.  Cette  même  année  elle  accompagna  son 
maria  Saint-Pétersbourg.  Pendant  l'hiver  rigoureux  de  1788-89, 
elle  fut  atteinte  d'une  surdité  dont  elle  ne  guérit  jamais.  En 
1791  elle  visita  avec  son  mari  la  Suisseet  la  France.  A  Genève, 
elle  Gt  la  connaissance  de  Bonstetten  et  de  Jean  de  Mûller,  et  1 
Lyon  celle  de  Malthisson,  qui  depuis  publia  une  partie  de  ses 


1796  elle  se  rendit  aux  eaux  minérales  d'Ischia.  Plus  tard  ,  elle 
revint  en  Italie  avec  sa  famille ,  habita  successivement  Hicres , 
Nice ,  Pise ,  Lugano ,  et  Rome  de  nouveau.  Elle  avait  passé 
l'hiver  de  1805  avec  ses  deux  filles,  chez  M"'  de  Staël,  son  amie. 
En  1809  elle  fut  témoin  des  violences  exercées  contre  Pie  Vil, 
et  de  la  courageuse  résistance  de  ce  pontife.  A  Copenhague, 
comme  dans  ses  voyages,  la  maison  de  M"^  Brun  fut  toujours  le 
rendez-vous  des  personnes  les  plus  distinguées.  Elle  revint  en 
Danemarck  en  1818,  et  depuis  elle  passait  l'hiver  à  Copenhague, 
et  l'été  dans  sa  maison  de  campagne  à  Frédériksdal,  non  loin  de 
cette  capitale.  Elle  mourut  oans  cette  ville  le  25  mars  1835. 
Bonne  épouse  et  bonne  mère,  après  avoir  été  excellente  fille, 
elle  avait  un  esprit  droit  et  pénétrant,  un  caractère  enjoué,  une 
piété  sincère  et  un  cœur  généreux.  On  a  d'elle  :  l**  Journal 
d'un  Voyage  en  Suisse,  Copenhague,  1806,  in-8%  avec  gra- 
vures ;  2"  Lettrée  de  Rome  écrites  pendant  les  années  1808, 9  et 
10,  relatives  principalement  aux  persécutions  contre  le  pape 
Pie  VII ,  etc.  ;  5°  Études  de  maurs  et  de  paysages  ,  faites  à 
Naples  et  dans  ses  environs  (  1809-1810) ,  exposées  en  lettres, 
Perth,  1818,  in-8»,  avec  deux  gravures;  4«  la  Vérité  dans  des 
rêveries  de  Favenir,  et  sur  le  développement  esthétique  de  mon 
Ida  (sa  fille  atnée),  Arau,  1824.  in-8«;  5«  GEuvres  enprose,  ou 
Relation  de  ses  voyages,  Zurich,  1799-1801 ,  4  vol.  in-^«  avec 
planches.  —  Ses  poésies  ont  paru  sous  les  titres  suivants  : 
l""  Poésies  publiées  par  les  soins  de  Fréd.  Malthisson,  Zuridi, 
1795,  in-8«,  plusieurs  fois  réimprimées;  ^  Nouvelles  Poésies, 
Darmstadt,  1812,  in-8«  avec  vignettes;  3*»  Poésies  récentes, 
Bonn,  1820,  in-8*> ,  et  un  (ac-simUe  de  l'écriture  de  Hol- 
berg  (F.-L.),  et  des  planches.  Tous  les  écriU  de  M""*^  Brun  sont 

en  allemand.  ^  ,.,•,..,  a 

BaUN  ou  BRUCN  (Malte-Conbad),  célèbre  dans  le  monde 
savant  sous  le  nom  de  MaUe-Brun,  et  l'un  des  plus  illustres 


admirablement 

de  Malte-Brun  appartenait  à 


une  des  premières  familles  du 
JÛtlandiNé  d^ns  U  religion  de  la  confession  d'Augsbourg,  il 
voulut  que  son  fils  y  fût  élevé,  et  même  il  le  destina  de  bonne 
heure  à  y  remplir  les  fonctions  du  ministère  ecclésiastique.  Le 
jeune  Conrad  lut  donc  envoyé  à  l'université  de  Copenhague 
pour  y  prendre  ses  degrés  ;  mais  emporté  par  son  goût  pour  les 
bellesiletUes,  il  publia  dès  lors  quelques  poésies  et  rédigea  un 


dedate ,  et  le  Danemarck  n'avait  pas  été ,  plus  que  les  autres 
EUU  de  l'Europe,  à  l'abri  de  son  infiuence plitique.  ^«  "l>- 
■  ^•■^«■■•uMit  te  iiiiiicw8«  1  iwiicu  et  1  iiUKiAis»  jbiic  <iYw  cuiiraciut     nistre  Qe  jsernaiorii  crut  lucun;  u  ^  ■  *     a  «i«m«  «• 

fcM  tt  ménoiretoiules  gnods  «véMmeaU  des  temi»  pLué*    des  concessions  aux  idiesde  liberté  S»» '""«"^«"'i,?""  5 
*  moderaes «wc  leondalL.  L«  homme»  d'élite  qo'eli*  {i^    patrie ,  et  son  système,  wemenl  combattu  par  I  anslocrane 


BRUN. 


(  500  ) 


BmiTHACCI. 


danoise ,  trouva  an  puissant  auxiliaire  dans  la  plume  éner- 
gique et  dans  Timagination  ardente  d*un  jeune  homme  de 
fingt  ans.  Malte-Brun  écrivit  en  faveur  de  raflTranchissement 
des  paysans  et  de  la  liberté  de  la  presse,  et  le  parti  hostile  aux 
Yues  du  ministre  et  plus  puissant  que  lui ,  fit  menacer  d*une 
poursuite  Judiciaire  le  jeune  écrivain,  qui  vint  demander  un 
asile  à  la  Suède.  Il  y  fut  accueilli;  et,  revenant  à  ses  premiers 
goûts,  il  y  publia  un  Recueil  de  poésies  qui  lui  valurent  les  en- 
couragements et  les  suffrages  de  Tacademic  de  Stockholm.  — 
En  1797,  Malte-Brun  obtint  la  permission  de  rentrer  dans  sa 

Satrie;  mais,  prévoyant  pour  lui  d^î  nouveaux  dangers,  il  s'y 
éroba  prudemment  en  repassant  en  Suède,  d*où  il  se  rendit  à 
Hambourg.  Ce  fut  dans  celte  ville  qu'il  apprit  les  événements 
de  1799  et  la  révolution  du  18  brumaire.  Entraîné  alors  par  ses 
opinions  politiques  vers  Paris ,  il  ne  larda  pas  à  y  faire  dans 
quelques  journaux  une  vive  opposition  au  nouveau  gouverne- 
ment et  à  recevoir  un  mandat  ainicrdiction.  Il  consacra  donc 
ses  loisirs  h  se  perfectionner  dans  une  science  à  laquelle,  dès  son 
jeune  âge,  il  avait  voué  un  culte  spécial;  et  ,du  fond  de  son  ca- 
Diaet,il  se  mit  à  parcourir  Tunivers  en  observateur.  Malle-Brun 
aperçut  dans  la  géographie  des  rapports  qui  avaient  échappé 
jusqu'alors  aux  investigations  des  plus  savants.  Dans  une  étude 
qui  n'avait  été  constamment  que  celle  d'une  sèche  et  aride  no- 
menclature, il  vit  tout  ce  que  pouvaient  y  ajouter  la  connais- 
sance des  mœurs,  la  variété  des  climats,  les  divisions  naturelles 
des  lieux,  la  facilité  des  communications ,  la  conformité  ou  la 
différence  des  idiomes,  l'identité  ou  la  contradiction  des  cultes  ; 
travail  immense  qui  devint  ensuite  celui  de  toute  sa  vie,  et  qui, 
s'enrirhissant  chaque  année  d'une  foule  de  faits  instructifs  cl 
curieux ,  fournissait  tout  ensemble  à  sa  mémoire  et  à  son  ima- 
gination ces  trésors  de  science  et  de  philosophie  politiques 
recueillis  avec  goût ,  avec  ordre  et  avec  méthode  dans  ses  nom- 
breux ouvrages.  —  Aussi,  dès  1801,  Malte-Brun  avait  déjà 
commencé ,  conjointement  avec  Menlelle  ,  la  Géographie  ma- 
thématique, physique  et  politique ,  en  16  vol.  in-S®,  terminée 
seulement  en  1807.  Sa  collaboration  ne  fut,  il  est  vrai,  que 
d'un  tiers  dans  ce  grand  ouvrage;  mais  les  savants  reconnurent 
que  ce  n'était  pas  d  après  les  rè^esde  la  proportion  arithmétique 
qu'il  fallait  apprécier  le  mérite  du  livre.  Mentelle  était  un 
fféographc;  Malte- Brun  était  un  philosophe  géographe.   Il 
donna ,  dans  ce  premier  essai ,  la  mesure  de  ce  que  pouvait  faire, 
avec  le  progrès  des  études  et  des  années ,  celui  qui  à  vingt-huit 
ans  ne  comptait  presque  plus  de  rivaux  dans  les  connaissances 
géographiques,  et  nen  avait  aucun  dans  l'application  à  la 
géographie  d'une  multitude  de  sciences  qui  jusqu'alors  y  avaient 
paru  étrangères.  —  Ce  fut  sur  la  réputation  acquise  à  Malte- 
Brun  par  cet  ouvrage ,  que  les  propriétaires  du  Journal  des 
Débats  l'invitèrent  a  s'associer  à  la  rédaction  de  leur  journal 
en  1806.  Il  accepta,  et  pendant  près  de  vingt  années  il  se  dé- 
voua à  un  travail  de  tous  les  jours  avec  un  zèle  que  ne  ralenti- 
rent jamais  ses  autres  travaux.  Dans  cette  feuille ,  outre  un 
grand  nombre  d'articles  signés  de  lui,  presque  toutes  les  dis- 
cussions relatives  à  la  politique  étrangère  ont  été  son  ouvrage. 
La  préférence  qu'il  réclamait  à  cet  égard  lui  était  facilement  ac- 
cordée. A  l'avantage  immense  de  p(^séder  toutes  les  langues  de 
TEurope,  Malte-Brun  réunissait  celui  de  connaître  éj^alement 
le  personnel  des  cabinets,  les  actes  de  la  diplomatie ,  et  les 
rapports  de  famille  et  d'intérêts  entre  les  différentes  cours.  La 
certitude  de  sa  mémoire,  la  rectitude  de  son  jugement  et  l'or- 
dre qu'il  savait  mettre  dans  l'ensemble  de  ses  connaissances 
précédemment  acquises  lui  rendaient  facile  l'analyse  des  faits 
les  plus  compliqués.  Il  n'était  jamais  embarrassé  de  résumer  en 
une  colonne  les  matériaux  dispersés  dans  tes  immenses  et  nom- 
breux journaux  étrangers  qui  souvent  lui  avaient  coûté  trois 
heures  de  lecture.  —  Au  milieu  de  ces  occupations ,  Malte- 
Brun  trouvait  le  temps  nécessaire  pour  élever  le  grand  monu- 
ment qui  restera  comme  le  titre  le  plus  durable  de  sa  renommée 
scientifique  et  littéraire.  Le  Précis  de  la  géographie  universelle 
parut  et  opéra  dans  l'étude  de  cette  science  une  révolution  qui 
laissera  après  elle  des  traces  que  rien  ne  pourra  effacer.  —  Avec 
cette  belle  œuvre,  Malte-Brun  faisait  marcher  de  front  la  pu- 
blication d'un  ouvrage  périodique  paraissant  tous  les  mois, 
pour  la  rédaction  duquel  il  s'était  associé  à  M.  Eyriès  et  qui  se 
rapportait  encoreà  sa  science  favorite;  il  est  intitulé  :  Annales  des 
voyages  de  la  géographie  etdeVhistoire,  Il  offre  le  recueil  fidèle 
et  l'analyse  savante  de  tous  les  voyageset  de  toutes  les  découvertes 
modernes.  — On  lui  dut  encore ,  dans  l'intervalle ,  un  Tableau 
de  la  Pologne  ancienne  et  moderne,  —  Il  est  impossible  de  ne 
pas  rappeler  que,  dans  les  cent  jours ,  Malte- Brun  publia  une 
Apologie  de  Louis  XVIII,  acte  de  courage  qui  prouve  qu'au- 
cun danger  n'arrêtait  l'expression  de  son  éloignement  pour  le 


despotisme  et  l'arbitraire.  Les  mêmes  booorableiiciiiiQmi, 
retrouvent ,  mais  avec  des  développements  plus  étend»  ^ 
son  Traité  de  la  légitimité  publie  en  1835.  Cest  Uonirtir 
avec  force  et  profondeur  les  avantages  de  ce  dogme  feodus. 
lai,  aussi  indispensable  à  la  liberté  des  peuples  qu'à  Uotvr. 
vatioii  des  pouvoirs  créés ,  sous  quelque  forme  qu'ils  «i 
institués,  pour  la  défense  de  la  société.  ^  Enfin, coa«. 
tant  de  travaux  ne  suflfisaienl  pas  à  alimenter  UpasÀMé 
l'étude  et  de  la  science  qui  consumait.  Malte-Bran,  il  $rt» 
chargé ,  dans  les  demiefs  mois  de  sa  vie,  de  diriger  on  Dk. 
tionnaire  de  géographie  universelle  pour  lequel  il  t  ra)i§ri«. 
un  soin  tout  particulier  le  vocabulaire  des  mots  tedmiqi»»^ 
cessaires  à  l'intelligence  de  tous  les  livres  de  géognphie.  -bi 
forces  humaines  ont  des  bornes,  et  Malte-Brun,  aiii  ne tip; 
cevait  pas  que  les  sciences  l'épuisaient ,  négligea  de  pntèti 
repos  que  lui  conseillaient  ses  nombreux  amis,  et  Bbnr 
frappé  d'une  attaque  d'apoplexie  le  H  décemtMre  I8i6-jt 
dépouille  mortelle,  après  avoir  été  présentée  ao  leiB(4f  yn- 
testant  de  la  confession  d'Au^bourg ,  fut  portée  ay  dartr 
de  l'Ouest,  où  la  société  de  ^eo^pbie  lui  fil  életer  on  ms- 
ment.  —  Voici  la  liste  des  principaux  ouvrages  de  Miltt^i 
Vœkkeren  (le  Réveille-Matin),  feuille  périoaique, Copmk^v 
1795,  plusieurs  numéros.  —  Catédiùme  des  ariikenln  ^ 
danois,  in-S**,  Copenhague.  —  Poésies  danoises,  t796,ji>^. 
Triajuncta  in  uno,  (^penhague,  1797,  in-8".  — .(rfofn^ 
mathématique  ^  physique  et  politique  de  toutes  U$fsrlinéi 
monde,  par  Mentelle  et  Malle-Brun,  16  vol.  io^Halb, 
in-folio,  Paris  (an  \ii),  1803  à  1805.  —  Tableau  éf  k  hk^ 
gne  ancienne  et  moderne,  Paris,  1807 ,  1  vol.  i»«';hm. 
1830.  1  vol.  in-8o.  —  Annales  des  Voyages,  Parii.twwiu. 
21  vol.  in-8®.  —  Voyages  à  la  Cochinchins ,  eU'.,pil«ài 
Barrow ,  traduits  de  l'anglais  avec  des  notes  et  addÙw  ^t 
Malte-Brun,  Paris,  1807,2  vol.  in-8®  avec  atlas. -h«w* 
la  géographie  universelle ,  Paris ,  1810-1829, 8  lol.  io^  j^ 
atlas. —  Apologie  de  Louis  XVIII,  brochure  in^,  ?« 
1815.  —  Le  Spectateur  y  ou  Variétés  historiques ,  Huîm 
critiques,  politiques  et  morales,  Paris,  1814-1815,  Stol  isf 
—  Nouvel/es  Annales  des  Voyages ,  etc.,  par  J.-B.  E;t»' 
Malte-Brun ,  Paris.  1819-1826,  30  vol.  in-«".  —  Traiu  et  • 
légitimité,  Paris,  1825 ,  in-8»,  précédé  d'une  LtUndtM^ 
Chateaubriand,  —  Traité  élémentaire  de  géogntfkie,'^, 
2  vol.  in-8«  avec  atlas.  —  Mélanges  scientifiques  et  liutm^ 
de  Malle ' Brun ,  etc.  (principaux  articles  de  cet  ècrimàc 
le  Journal  des  Débats  ) ,  Paris  ,  1 828 , 3  vol.  in-8".  -  PIb«' 
articles  dans  la  Biographie  universelle  de  Michaui. 

BRUNACCI  ou  BRUNAZI  (  Jeak  ) ,  né  à  MonlseHtt .  ^' 
Padouan,  le  2  décembre  1711.  Reçu  docteur  an  sémina*» 
Padoue  en  1734,  il  s'appliqua  sans  relâche  à  rétadédeM*- 
quités  et  de  l'histoire  du  moyen  âge, et  il  fut  charge  F» 
cardinal  Rezzonico,  alors  archevêque  de  Padoue  et  dfTpojt^ 
ment  XIII ,  d'écrire  l'histoire  de  son  église,  vaste  trawlw** 
jusqu'au  xii*^  siècle,  et  arrêté  par  la  mort  de  son  aaieorww» 
le  30  octobre  1772.  Brunacci ,  membre  de  plusieurs  loi** 
italiennes  et  étrangères,  a  composé  :  De  re  nummarh  f «^r* 
rum,  Venise  ,  1744 ,  in-4*»,  réimprimé  dans  le  t.  "<*"/[*' 
donné  par  Ph.  Argelati.  —  Ragionamento  sopra  î/ft|»»* 
canonichesse  nelle  monache  di  S.  Petro  di  Padow,^^ 
1745 ,  in-8".  —  Pomponatius  Jo,  BrunaUï,  dans  le  i  ï" ■ 
recueil  de  Calogera.  —  De  benedicto  Tyriaeo-ManiuêstjF 
tola  ud  Petrum  Barbadicum  senatorem  Venelum,à^ 
t.  XLîu  du  même  recueil.  —  De  facto  Metr^  J^ 
ami'co  suo  Calogera ,  dans  le  t.  xlv  dudit  recueil. -«f^ 
al  P,  Anselmo  Costadoni,  t.  xlvi  même  recueil -^ 
publiées  dans  les  Novelle  letterarie  di  Firese.  -  W^ 
mento  ad  Teatro  nummario  del  Muratori ,  Fcrrare,  |^ 
Lexione  (tingresso  nelt  academia  de'  Ricovrati  *' fj** 
Venise,  1759,  in-4o.  —  Chartarum  S.  Justine  esfi^ 
Padoue,  1765,  in-4°.  —  Lettera  al  signore  Niccoh,  >J^ 
in^».  —  Vita  délia  B.  Béatrice  d'Bste ,  in-4«  -C^ 
delta  medicatura  degli  occhi ,  Padoue ,  1765 ,  in-**-." ? 
NACC»  (Gaudence),  médecin  iUlien  du  xvii'siérie,«ini* 
traité  intitulé  :  De  cinaeina,  seu  puhere  ad  febrts  fr'r 
philosophicum ,  Venise,  1661,  in-8*».  ^^  j 

BBUNACCI  (  ViCENZO  ) ,  né  le  3  mars  1768  à  rwtv^- 
quitta  l'étude  du  droit  pour  les  sciences  exactes,  et  se  ("*  ^ 
renommée  précoce  en  mathématiques  et  en  «stfooûajj-  ^ 
1788  il  professait  la  physique  à  l'umvcrrité  de  Pise;  «^ 
grand-auc  de  Toscane  Léopold  le  nomma  Pf®^^^***'*' *li^ 
matiques  et  de  science  nautique  à  ^*^^^}^'y^^ulk. 
Livourne ,  et  le  grand-duc  Feitlinand .  sucoesseorafi^J. 
réunit  à  cette  place  celle  de  professeur  d'artillerie  et  «p»' 


BRUNCK. 


(501  ) 


BRUNE. 


latiqaes  des  eanonniers  et  des  cadets.  En  1791  Branacci  na- 
igua  sur  la  Méditerranée  pour  y  former  les  gardes  royaux  de 
i  marine  à  la  pratique  de  l^astronomie  nautique.  A  la  suite  des 
rénemenis  politiques  et  militaires  qui  troublèrent  l'Italie  à 
Mte  époque ,  Brunacci  vint  à  Paris  ,  où  il  se  fortifia  dans  le 
>ranierce  des  Li^ange  ,  des  Laplace  et  des  Legendro,  et  de 
iiouT  dans  sa  patrie  en  1800,  il  y  devint  professeur  de  matlié- 
laliques  à  Tuniversité  de  Pise;  l'année  suivante ,  il  obtint  la 
[laire  de  mathématiques  transcendantes  à  l'université  de  Pa- 
ie, dont  il  fut  ensuite  trois  fois  recteur.  Il  s'appliqua  constam- 
leat  à  perfeclionner  l'enseignement  théorique  sans  toutefois 
iè^liger  la  pratique,  et  on  peut  le  regarder  comme  le  fondateur 
lu  catiinct  d'hydromctrie  et  de  géodésie  de  l'université  de 
Pavie.  En  1805  il  fut  admis  parmi  les  membres  de  l'institut 
lational  italien  des  sciences,  lettres  et  arts,  décoré  de  la  Légion 
l'honneur  et  de  la  G)uronne  de  fer  en  1806,  associé  correspon- 
lant  de  l'académie  de  Berlin  en  1811 ,  de  celle  de  Monaco  en 
1812,  employé  à  la  confection  du  canal  navigable  de  Milan  à 
Pavie,  nommé  inspecteur  général  des  eaux  et  chemins,  puis 
iispeclcur  général  de  l'instruction  publique,  et  il  expira  le  16 
aillet  1818.  —  On  a  de  lui  :  Oputcolo  tnalUico  sopra  la  tnle- 
p-aiione  délie  equaiionni  a  différente  finite,  Livourne,  1792. 

—  Trallato  di  naulica ,  1819.  —  Calcolo  délie  equazitmi 
ineari,  Florence,  1798;  AnalUi  derivala,  Pavie,  1802. — 
Mewioria  sopra  i  principi  del  calcolo  differenxiale  e  intégrale, 
Ictes  de  l'institut  de  Bologne  ,  1806.  ^  Memoria  sul  galle- 
fianie  compotlo,  idem.  —  Memoria  su  i  criteri  per  disUnguere 

massimi  dai minimi  neW  ordinario  calcolo  délie  variaiioni, 
dem.  —  Corso  dimatematica  sublime,  4  vol.,  Florence,  1804- 
810,  et  en  2  vol..  Milan.  —  Varie  memorie  di  meeanica  ani- 
mal ,  ^^ïïs\^  Journal  de  physique  et  de  chimie,  Pane.  —  Espe- 
ienze  idrauUche ,  idem.  —  Tcntaliva  per  aumentare  la 
fortata  de'  mariai  di  6om6a,  idem.  —  Discorso  sugli  effetti 
Wiie  ait  nelie  freecé ,  idem.  —  Discorso  sul  retrocedimento  che 
9scappare  de'  fluidi  produce  ne'  vasicheli  contengono,  idem. 

-  Memorie  sulla  doltrina  delt  atlrazione  capillaire,  idem.  — 
Us  l'urto  de'  fluidi,  idem.  —  Suiia  misura  délia  percossa 
'*lf  acqua  suif  acqua,  idem.  —  Nota  sopra  gli  equilibri , 
lem . — Memoria  s&pra  le  soluzioni  particolari  délie  equazioni 
lie  ditterenge  finite^  Vérone,  1808.  —  Memoria  sopra  le  pra- 
'che  usate  in  Italia  per  la  distribuzione  délie  acque  correnti , 
êrone,  1814.  —  Memoria  sopra  i  principi  del  calcolo  diffe- 
^mxiali,—  Traltato  dell' ariete  idraulico,  1810-1815. 

BRUNATRE,  adj.  des  deux  genres  {  gramm.  ) ,  qui  tire  sur  le 
ron.  Cette  robe  a  une  couleur  brunâtre. 

SRtrxcK  f  Richard-François-Phimppb),  naquit  à  Slras- 
)mrg  en  1729,  étudia  chez  les  jésuites  à  Paris ,  et  lut  successi- 
n  nenl  commissaire  des  guerres  et  receveur  des  finances.  Mais 
Dtrafné  par  un  penchant  irrésistible  vers  l'étude  des  classiques, 
s*Y  adonna  avec  passion  et  devint  un  des  hellénistes  les  plus 
rofonds  et  des  philologues  les  plus  distingués.  L'académie  des 
ttcrîutions  et  l'Institut  national  l'appelèrent  dans  leurs  rangs, 
es  idées  révolutionnaires  qu'il  adopta  le  détournèrent  de  ses 
ivants  travaux ,  et  pendant  la  terreur  jusqu'à  la  mort  de  Ro- 
spierre  il  fut  incarcéré  à  Besançon.  Deux  fois,  en  1791  et  en 
îo  I  ,  il  fut  obligé  pour  vivre  de  vendre  sa  riche  bibliothèque. 
lîKHirnt  en  1803.  Doué  d'un  goût  parfait  et  d'une  vive  inlel- 
^nce ,  Brunck  se  laissa  emporter  dans  son  enthousiasme  pour 
s  classiques  jusqu'à  faire  des  corrections  arbitraires  a  ses 
lieu rs  favoris,  pour  réparer,  disait-il,  les  négligences  coupables 
i  lears  copistes.  Malgré  celte  témérité  qui  ôte  tant  de  valeur 
IV  éditions  publiées  par  lui ,  on  estime  Brunck  pour  sa  haute 
itiqueel  pour  les  progrès  immenses  qu'il  fît  faire  à  la  littéra- 
ire grecque.  On  a  de  lui  :  Ânatecta  veterum  poetarum  grœ- 
»M«»i,  Strasbourg,  1776, 3  vol.  in-8**.  Ce  recueil  renferme,  ou- 
e  les  épigrammes  déjà  connues  et  la  partie  inédite  jusqu'alors 
e  VAnihoiogie  :  Ànacréon,  Callimaque,  Théocrite,  Èion,  Mos- 
^^  •  et  plusieurs  petits  poëmes  d'auteurs  moins  connus,  puis 
Electre  et  VOEdipe  roi,  de  Sophocle,  VÀndromague  et  l'O- 
r»le  d'Earipide.—  Le  Prométhée,  les  Perses ,  les  Sept  Chefs  de- 
tnt  Thèb^s,  d'Eschyle  ;  et  la  Médée  d'Euripide,  1779.— L'F^ 
•*^,  les  Phéniciennes,  tUippolyte  et  les  Bacchantes,  1780.— 
polionius  de  Rhodes,  1780.  —  Aristophane,  en  Srol.^Stras- 
jwrg,  1783,  avec  une  traduction  latine.  —  'flfttxYi  woiyxjiç,  sive 
^omiei  poetœ  grœei,  1784,  in-8**,  qui  contiennent  les  frag- 
>^ts  de  Théogniêy  de  Solon,  de  Simonùie,  et  autres  morceaux 
•  poésie  didactique  et  de  morale.  --  Virgile,  1745-1789, 
^".  —  Sppfcoc/e,  1786,  2  yoL  in-4*>;  1788,  3  vol.  in-S»  ;  1786- 
*.  4  voL  in-8».  —  Térencê,  1797,  in-4<».  —  Le  Sophocle  valut 
«•anck  une  pensiou  de  2,000  francs  de  Louis  XVI,  qu'il  per- 
(  lors  des  discordes  révolutionnaires. 


rrundak(LlizP£reira),  né  à  Porto  dans  le  xvi*  siècle, 
fut  l'ami  de  Gorte  Real,  honora  sa  patrie  par  sa  valeur,  et  la 
charma  par  ses  vers.  Gouverneur  de  Malaga,  il  repoussa  vigou- 
reusement en  1568  le  roi  d'Ackem,  qui  vint  l'attaquer  ;  il  com- 
battit et  fut  fait  prisonnier  dans  cette  joiirnre  d'Alcaçar-Rébir, 
si  funeste  aux  armes  portugaises,  et  qui  coûta  la  vie  au  roi  Sé- 
bastien (1578).  Cette  cataslropiic  inspira  à  Brundan  un  poème 
épique  en  dix-huit  chants,  sous  le  litre  bizarre  d'Elegiada.  Des 
longueurs  et  des  épisodes  ennuyeux  y  sont  rachelcs  par  un 
style  sombre  et  triste  qui  va  au  cœur.  Le  récit  de  la  bataille  et 
l'épisode  de  Léonor  de  Son  sont  remarquables  par  des  beautés 
frappantes.  Il  mourut  vers  la  fm  du  xvi'  siècle. 

RRVNE,  s.  f.  {hist.  nat.),  nom  d'un  deutroponie  cl  d'une  es- 
pèce de  gade,  poissons. 

RRUXE  (Guillaume-Marie-Aknë)  ,  maréchal  do  France, 
est  un  des  exemples  les  plus  frappants  et  les  plus  déplorables 
des  vicissitudes  humaines.  Né  dans  la  classe  moyenne,  destiné 
par  sa  famille  à  la  sérieuse  carrière  du  barreau,  il  débuta  dans  le 
monde  comme  étudiant  libertin,  puis  vécut  de  son  industrie 
comme  ouvrier  typographe,  puis  se  fil  journaliste  avec  des  aris- 
tocrates, les  quitta  pour  faire  l'émeute  avec  les  hommes  de  sep- 
tembre, s'élança  à  la  léle  des  armées  ,  devint  général  en  chef, 
ambassadeur,  maréchal  d'empire,  puis  finit  par  trouver  la  mort 
au  milieu  d'une  réaction  royaliste.  —  Enfin  si,  grâce  à  ses  ex- 
ploits, il  eut  la  gloire,  jamais  il  n'obtint  cette  considération  per- 
sonnelle que  donne  un  vrai  caraclère.  —  Brune  natjuit  à  Brives- 
la-Ga  il  larde  (  Corrèzc  )  le  15  mai  1765;  sa  famille  était  honora- 
ble. Après  avoir  fait  d'assez  bonnes  éludes  chez  les  doctrinaires, 
il  vint  à  Paris  pour  faire  son  droil  ;  mais  entraîné  par  des  pas- 
sion.*i  violentes  et  par  le  goût  de  la  littérature,  il  quitta  bientôt 
Gujas  pour  noircir  du  papier.  Le  métier  d'auteur  ne  lui  donnant 
pas  de  pain  ,  son  père  justement  mécontent  ne  voulait  plus  sub- 
venir aux  dépenses  d'un  fils  indocile  ;  force  fut  au  futur  maré- 
chal de  France  de  passer  à  la  casse  de  compositeur  d'imprimerie. 
En  1788,  il  publia  un  Voyage  pittoresque  et  sentimental  dans 
plusieurs  provinces  méridionales  de  France,  1  vol.  in-8".  Cet 
ouvrage,  mêlé  de  prose  et  de  vers,  est  dans  le  goût  le  plus  frivole. 
Cependant  plus  tard  ,  Brune  dans  son  âge  mùr  y  attachait  une 
telle  importance  qu'il  fit  réimprimer  en  1802  et  1806  celte  œuvre 
de  sa  jeunesse.  En  1788  il  avait  achelé  une  petite  imprimerie, 
et  fonda  avec  Jourgniac  dcSainl-Môard  et  Gauthier,  une  feuille 
périodique  intitulée  :  Journal  de  la  cour  et  de  la  ville.  Mais  il 
ne  fit  j)as  longtemps  de  l'opposition  aristocratique.  Sentant 
que  la  force  n'était  pas  de  ce  côté-là ,  il  abandonna  bientôt  ses 
collat)orateurs  pour  passer  dans  le  camp  des  meneurs  révolution- 
naires. Lié  intnnement  avec  Danton  et  Camille  Desmoulins,  il 
s'attacha  moins  à  la  révolution  qu'à  ces  hommes  à  grands  carac- 
tères, et  jusqu'au  51  mai  n'agit  que  d'après  leurs  inspirations; 
car  Brune,  dont  on  a  voulu  faire  d'une  part  un  révolutionnaire 
enthousiaste  et  forcené,  d'autre  part  un  républicain  pur  et  inva- 
riable, n'était  rien  moins  que  cela.  Avec  des  passions  fort  exal- 
tées et  une  certaine  audace  du  moment  quand  il  était  sur  la 
scène ,  il  n'avait  aucune  conviction ,  aucun  principe  ;  ce  n'était 
pas  un  méchant  homme ,  mais  un  de  ces  êtres  sans  caractère , 
qui  se  placent  à  la  suite  de  ceux  (^ui  en  sont  doués ,  et  oui  sont 

g  rets  à  faire  sous  ce  drapeau  le  bien  comme  le  mal.  Il  lut  avec 
Canton  un  des  fondateurs  du  club  des  cordeliers,  et  dans  les 
mouvements  populaires  dont  ce  redoutable  tribun  était  l'âme,  il 
se  faisait  remarquer  non  moins  par  sa  haute  taille  et  sa  figure 
martiale  que  par  l'ardent  républicanisme  qu'il  savait  affecter.  De 
ses  presses  sortaient  chaque  jour  de  virulents  libelles  contre  la 
Fayette  et  contre  tous  les  hommes  en  évidence  qui  voulaient 
faire  obstacle  au  parti  Dantoniste.  Son  imprimerie  fut  saisie,  et 
lui-même  fut  artété  à  la  suite  de  la  révolte  du  Champ-de-Mars 
(juillet  1791  ) ,  où  la  Fayette  fit  dissiper  par  la  force  armée  les 
attroupements  formés  pour  demander  la  déchéance  de 
Louis  XYI.  Rendu  à  la  liberté  par  le  crédit  de  Danton,  il  se  dé- 
voua plus  que  jamais  à  la  révolution.  Laissant  là  le  métier  de 
typographe  où  il  ne  faisait  pas  ses  affaires ,  il  embrassa  l'état 
militaire,  s'enrôla  dans  le  deuxième  bataillon  des  volontaires 
nationaux  de  Seine-et-Oise,  et  fut  élu  le  18  octobre  1791  adju- 
dant-major. L'année  suivante ,  il  fût  nommé  adjoint  aux  adju- 
dants généraux ,  et  pendant  toute  la  campagne  contre  les  Prus- 
siens, fut  continuellement  sur  les  routes,  chargé  par  le  pou- 
voir exécutif  de  diverses  missions  pour  l'état-major  de  Dumou- 
riez  et  des  autres  généraux.  Ces  missions ,  oui  consistaient  à 
porter  des  dépêches  ou  des  instructions  confidentielles  aux  gé- 
néraux, ont  été  converties  en  services  éclatants  par  les  panégy- 
ristes de  Brune  ;  mais  il  était  plus  souvent  à  Paris  que  devant 
l'ennemi:  au  10  août  1792,  aux  journées  de  septembre  il  s'y 
trouvait ,  toujours  prêt  à  exécuter  les  ordres  de  Danton  dont  il 


c«»l  le  miUMc  sodé.  On  a  méroe  aa»flé  Braoe  d*afcir  clé  rvo 
doasomiftdeM*'  4e  Utpballe.  CcUe  lerrible  acCTwation,  qmï 
éa  mie  n*a  jaoub  élé  prooTée,  a  pesé  sar  sa  léie  pendant  loole 
iarie^eicfctcn  ripprianl  le  nocn  de  ortie  princnse,  aned^in- 
ltoes  skatres,  coioprcaielUnt  par  lenn  eicês  b  cainedes  Bov- 
boof«  devaient  ('asmsiîner  lai  oiéme  en  1815.  Les  apologistef  de 
Brane  ne  le  font  arriver  à  Paris  qœ  le  5  septembre,  an  reloor 
d'âne  mifsiûn  sur  le  Ibéâtre  de  la  goerre,  ce  qui  parait  peu  pro- 
bable, uoisqoe  dés  le  7  Danton  et  les  hommes  qoi  s'élaient  em- 
parés do  pouToir  exéoilif  le  nommèrent  oomroi&saîre  géoéral 
pour  diriger  \e§  mouvements  miKlaires,  l'organisation  des  noir- 
▼eaox  batailloos,  la  confection  ci  TenToi  des  armes  et  des  ma- 
oit  ions ,  enfin  les  transports  militaires  entre  Paris ,  Chilons  et 
Reims.  Brune,  à  peine  chargé  de  cette  mission ,  reçot  dés  le  S5 
septembre  une  autre  destination  ;  il  fut  renTojé  dans  son  prade 
àréfat-maiordcrarméepl  prit  part,  sous  les  ordres  du  gencnl 
Langbntier,  aux  opérations  de  cette  campagne,  où  Ton  vit  Tar- 
mée  francise  toute  renouvelpe  aux  prises  avec  les  TietUes  ban- 
des prussiennes  dans  les  plaines  de  la  Champagne.  Nommé  ad- 
jodant  général  surnuméraire  avec  le  grade  de  colonel ,  pois 
qoelque  temps  après  adjudant  général  colonel  en  pied  (li  octo- 
brc;,  il  fut  employé  â  Tarmée  de  Belgique.  Après  le  désastre  de 
Nerwinde  qui  dispersa  dans  la  FUndre  les  soldats  de  trois 
armées  françaises,  Brune  fut  cbar^  de  rallier  celle  da  Nord,  et 
s'acquitta  de  cette  tâche  a%ec  activité.  Bientôt  le  pouvoir  exécu- 
tif lui  confia  une  autre  mission  qu'il  ne  remplit  pas  avec  moins 
de  succès.  U  s'agissait  de  réduire  les  insur^  du  Calvados,  qoi 
avaient  passé  i&s  ordres  du  général  Wimpfen  sous  ceux  de 
Puisave ,  ce  conspirateur  royaliste  (|ui  trahit  toos  les  partis. 
Déjà  les  tédéralistes,  car  c'est  ainsi  qu  on  les  appelait,  étaient  à 
Vemon  et  taisaient  mine  de  marcher  sur  Paris.  Brane,  à  la  fois 
chef  d'état-major  et  commandant  d'avant-garde ,  avait  soos  ses 
ordres  an  ramas  d'hommes  qui  s'intitulaient  les  Héroê  de  sep- 
timbre  ^  mais  qui  n'en  étaient  pas  meilleurs  soldats.  Efeoreuse- 
ment  leur  chef  avait  une  caisse  fort  bien  garnie,  avec  la  mission 
de  négocier  plutôt  qoe  de  combattre.  Arrivé  devant  Vemon, 
il  acheta  la  défectioa  d'une  partie  des  fédéralistes,  et  leor  ras- 
semblement se  dispersa.  Ce  facile  succès  fit  songer  an  instant  â 
celui  qui  l'avait  obtenu  pour  le  ministère  de  la  guerre  ;  mais  soit 
qu'il  trouvât  de  la  part  des  puissances  do  jour  quelque  opposi- 
tion pour  arriver  à  ce  but  d'ambition,  soit  qu'il  ne  se  prêtât  point 
aux  avances  qui  lui  furent  faites,  toujours  est-il  qu'il  fot  sim- 

SleoMot  nommé  général  de  brigade.  U  se  distingua  à  la  bataille 
e  Landscote.  Bientôt  le  comité  de  salut  public  le  mil  â  la  tète 
de  l'armée  révolutionnaire  charsée  de  retabUr  U  tranquillité 
dans  le  département  de  la  Gironde.  Il  était  sous  les  ordres  des 
représentants  Tallien  et  Isabeau;  et,  pour  le  bien  conune  poor  le 
mal  qu'il  put  commettre  dans  cette  mission,  il  suivit  aveugKment 
l'inopulsion  de  ces  deux  conventionnels.  Lors  de  l'arreslatico 
de  Danton ,  les  amis  de  ce  puissant  démagogue  espérèrent  un 
moment  que  Brune  se  mettrait  à  la  tète  d'un  rassemblement  et 
irait  arracher  son  ami  à  ses  bourreaux;  niab  il  se  tint  pnidem- 
inent  à  l'écart.  Le  danger  passa  ;  il  alla  faire  sa  cour  k  Robes- 
pierre »  et  se  fit  le  complaisant  flatteur  de  la  famille  Duplay  an 
sein  de  laquelle  vivait  le  farouche  dictateur.  L'histoire  ancienne 
nous  montre  Philopémen  fendant  du  bob  chez  la  femme  de 
son  hôte,  qui  à  son  humble  costume  l'avait  pris  pour  un  valet; 
la  chronique  scandaleuse  de  la  révolution  nous  fait  voir  le  beau 
général  Brune  épluchant  des  herbes  pour  complaire  à  M°^  Du* 
play,  eirellente  ménagère  qui,  bien  que  son  mari  fût  un  menui- 
sier fort  à  son  aise ,  n'avait  pas  renoncé  aux  plus  faimibles  soins 
de  la  cuisine.  Grâce  à  cette  conduite  plus  habile  qoe  digne, 
celui  qu'on  avait  surnommé  l'am^  de  Danton  ne  fut  point  in- 
quiété sous  la  tyrannie  cruelle  de  son  assassin.  La  journée  du 
9  thermidor,  ou  triomphèrent  les  dantonistes,  replaça  Brune 
dans  la  ligne  des  généraux  qui  pouvaient  être  employai.  Il  prit 
le  commandement  de  la  dix-septième  division  militaire,  et  fut 
au  13  vendémiaire  mis  par  Barras  à  la  tête  d'une  des  divisions 
sous  les  ordres  du  général  Bonaparte.  Placé  au  bas  de  la  rue  Vi- 
vienne,  il  foudroya  avec  deux  obusiers  les  sectionnaires  qui 
étaient  au  passage  Fe;irdeau.  Cette  mitraillade,  en  le  mettant  un 
instant  sous  la  direction  de  Bonaparte ,  établit  entre  ces  deax 
généraux  une  liaison  qui  par  la  suite  ne  fut  pas  inutile  à  la  for- 
tune militaire  de  Brune.  Charge  de  seconder  le  dépoté  Frénm, 
envoyé  dans  les  départements  du  Midi  pour  ampêcher  la  réac- 
tion, il  sut  prévenir  l'effusion  du  sang  à  Nice,  k  Biarseille  et 
dans  cette  même  ville  d' Avignon  où  vingt  ans  plus  tard  le  sien 
devait  être  si  lâchement  répandu  !  Après  la  formation  du  diree- 
foire.  Brune  resta  à  Paris  comme  général  de  l'année  de  l'intè- 
neur ,  et  au  lO  septembre  1796  on  le  vit  au  camp  de  Grenelle 
contettre  tvw  énergie  les  Baboovîstes.  Aprèa  cette  affaire,  ^  ( 


) 
ne  fit  goêre  plos  d'haaaear  ao  firedoire  et  i  sci  xlkm. 

qu'aux  anarriiistrt  fainc«^  ln»e  ne  resta  pM  loBtten^ 
ns.  Barras ,  aoa  aélé  pr«i4eclev.  In  fit  sentir  que jiisnii)g,i 
n'avait  gapé  ses  grades  q«e  par  ks  sertioa  aseï  m«m 
if  officier  aéiat  Mijoro»  de  cM  d'an  pwti  dam  U  gocml 
vile,  ci  qoe  sH  voolait  devenir  qoelque  chose ,  il  lufa^, 
reiemple  de  Bonaparte,  aller  jostifier  son  avanceuftlai^ 
sur  le  diamp  de  balaflle.—Brone  partit  donc  pour  r«itttj^ 
lie,  et  obtint  le  coounaadcflieBt  d'une  bricade  dans  la  diimi 
Maaséna.  Brone,  qui  œ  manqoait  point  de  cooran  inilitiR,i 

disliogoa  dans  toot  le  coorsde  cette  canipsgiie,etBooi(«rtr,fi 
voyait  en  loi  on  protégé  très-intime  de  Barras,  Deman^ii 
de  Câre  de  la  gloire  ao  noovcao  veno  dans  tous  ses  n|f<ta 
directoire.  A  la  bataille  de  Eivoli,  il  se  distingua  par  qb  br^ 
fi&  d'armes.  A  la  létedo  soixaplc-ngniniiéme  de  grttaârn  \ 
repoQsn,  tooma  et  écrasa  les  Aolricbiens,aafillagedeâ«. 
Micbel,  en  avant  de  Vérone  ;  sept  balles,  si  I'cq  ea  crail  Iri^ 
port,  frappent  ses  habits;  aucnne  ne  le  blesse.  Après cH!f|^ 
riaue  journée,  Bonaparte  le  retint  plusieurs  joan  ai  qoo 
cénéral  (malgré  les  redamalioiis  de  Masséoa)  pour  ooajmn 
lui  sor  les  prochaines  opérations.  A  Fdtre,  à  Bellooe^àii 
p»flt&  de  la  Carintbie,  sur  les  sommets  des  Alpes Nonqtti 
division  de  Maiséna  livra  pi  u5ieorscooib8tsaDV|iidBBnK<« 
la  phis  grande  part  Après  les  ratifications  do  lrailédeUi*!& 
Manéoa  envoyé  à  Pans,  laissa  Brune  commaïKlfrliénÉii 
sa  place.  Xommé  général  de  division  sor  le  champ  de  biuir,l 
reçut  le  t7  août  w&  lettres  du  directoire  qui  lui  cnéniMls 
grade,  et  rempb^  dans  le  commandement  de  bdcninrdh 
vision  de  l'armée  Aogereao  qoi  était  de  reloor  oFruoe:  Il 
établit  son  cpartier  général  à  Bresda  et  i  VfraK,9i,f« 
qo'en  aient  dit  ses  détracteors  oo  sespanégynslcs^iarsto» 
tra  ni  plos  ni  moins  avide  de  pillage  qoe  les  aotns  pex 
du  reste,  il  montra  toujours  assex  de  modératioe  etdedntai 
comme  administrateur  d'un  pavs  conquis.  ApHs  b  pnè 
Campo-Fomôo ,  il  rentrait  en  France  avee  sa  diiisiin  M 
à  l'année  dite  d'Angleterre ,  lorsqu'il  reçot  eo  diemo  mk 
pèche  do  directoire ,  qui  le  nommait  ambassMleor  oui^ 
nalre  de  la  république  à  Naples.  Il  s'agissait  de  lairenpâ^ 
le  roi  sor  les  moti&  de  ses  armenienis  qui  panèsâat  b  «> 
d'une  coalition  générale  poor  opérer  la  contre-rmlilBS 
Italie,  d'aotant  plos  qo'ils  coînddlaîent  avec  rasassisit^^ 
ralDopbotâ  Borne.  Brune,  à  peine  arrivé  â  Paris,  reçilv» 
tre  destination.  Depuis  longtemps  le  directoire  coaàdcn'k 
Stnase  comme  une  position  militaire  qo'il  fallait  oonpri* 
assurer  ses  conquêtes  en  Allemagne  et  en  Italie;  oo  ttaU  r» 
leurs  au  moment  d'accomplir  l'expédilioo  d'Egypte,  Hp*^ 
objet  Ton  avait  besoin  des  sommes  étHMines  qtie  la  rrpiti 
de  Berne  avait  accumulées  dans  son  trésor  deipois  le  lflf| 
Charles  le  Téméraire.  Brune  fut  cbobi  poor  opererib^ 
conquête  et  cette  spoliation.  —  Déjà  la  propagande  rt^i» 
naire,  soutenue  par  ime  armée  française  aux  ordres  di  p^ 
Ifenard , avait  transformé  en  république  rnéboesAu^^f^ 
de  Vaud  depuis  longtemps  sujet  du  canton  de  Bei«j<> 
lait  que  Berne  et  les  autres  cantons  subissent  des  cb»"^ 
semblables. — Brune,  nommé  commandant  en  chef  ^J»*^ 
dirigées  contre  la  Suisse ,  possédait  l'audace  et  l'?^"^^J||]^ 
res  pour  mener  heureusement  à  fin  cette  s'>Ç«|i^*f'"2 
où  un  peuple  qiii  se  croyait  libre  prétendit  ioitpoiffa^'|'||^ 
à  une  nation  qui  dès  longtemps  avait  conquis  la  sieweJJ 
vait-en  Suisse  au  moment  où  Fambassadear  fraDçatf»*|! 
après  avoir  pr  ses  intrigues  mb  tout  en  fco  dam  ^^.m 
Berne,  venait  de  demander  que  le  sénat  cessétsesfonc^^ 
remplacé  par  un  gouvernement  provisoire  élu  par  je  p**^ 


circonstance  pour  donner  à  ses  troupes  le  teinp  d^^ 
ligne;  il  consentit  à  ne  point  avancer  avant  y'"?J0ii 
sénat  recul  cette  espèce  d'armistice  «>™i*^**'^^ 
n'était  qu'un  moyen  d'assorer  l'invasion.  A  ^^"''vlj 
psofitèrent  de  ce  délai  non  pour  se  créer  des  Baoyro»*^ 
mais  pour  chercher  à  se  renverser  féclproqoene^t^l^^ 
les  scJdats  bernois  rassemblés  depuis  un  mois  aoxcsvp  ^ 
rat  et  de  Guminen  ne  demandaient  qu'à  combsl^J^I'  v 
d'Eriach  qui  commandait  la  division  de  Itert^^JJ^^ 
ninion  de  ses  soldats,  se  rendit  au  conseil  soutert»*  p<^^ 
les  forées  nationales  étaient  supérieures  •"  "J^^^jL^* 
étaient  déployées  par  la  France,  et  obtint  TordreOF  r^  p 
'  les  Français.  Ses  dispositions  étaient  P^*?^  • 


poosser 


attaquer  le  i"  mars  1797,  dans  lesjositioiWW,^'r 
Bieone  et  d'Y verdun  :  mais  k  peine  d*£rlacb  él«H  *■" 


BftUHB. 


(605) 


BEUIIE^ 


i( ,  qu'an  oflScier  du  général  Brune  s'y  prësenUityinDOO- 
ipt  que  son  général  at ait  reçu  de  Paris  des  pleins  pouvoirs 
lur  irtiler.  il  demandait  en  conséquence,  que  des  conférences 
■0ent  ouvertes  à  Payerne.  Ce  même  sénat  qui  venait  de  voter 
i guerre  par  acclamation,  y  consentit  sans  difficulté;  Tordre 
B  rattaque  fut  suspendu ,  et  une  députalion  fut  envovée  au 
iôénl   Brune.   ^   Pendant  ce  temps ,  grâce  à  Tabsence 
es  députés ,  la  minorité  du  sénat ,  composée  de  gens  vendus 
I  directoire,  devint  la  majorité  ;  une  régence  provisoire  fut 
icrétée  ainsi  ()ue  la  reconnaissance  des  droits  de  Thomme ,  et 
K  nouvelle  députalion  fut  envoyée  au  général  en  chef.  Gepen- 
ntla  première  députation  revint  indignée  de  son  uUimalum, 
D  n'était  rien  moins  que  Tadoption  pure  et  simple  d*une  con»- 
Uition  envoyée  de  Paris  toute  faite  et  tout  imprimée  en  fran- 
cs et  en  allemand  par  le  directoire.—  Enfin  le  dénoùment 
Nffocbait;  Brune  ,  oui  venait  d'être  rejoint  par   le  général 
CDawembourg  avec  des  renforts,  réitéra  impérieusement  ses 
DDMndes  à  la  nouvelle  députation  improvisée  par  Tintri^e,  et 
li  aooorda  pour  tout  délai  une  prolongation  d'armistice  de 
vote  heures;  mais  douze  heures  après,  il  fit  attaquer  Soleure  et 
ribourg,  qui  se  rendirent  moitié  par  trahison  moitié  par  capi- 
ilation.  1^  Suisses ,  dans  cette  guerre  de  quelques  jours ,  se 
lootrèrent  dignes  de  leurs  ancêtres.  Us  tirent  des  prodiges  de 
ileur  au  combat  meurtrier  de  Fraubrunnen ,  puis  a  Guminen 
l  à  la  Singine.  Plus  de  6,000  se  firent  tuer  ;  a  mais  ce  qu'il  y 
it  de  plus  déplorable  quand  on  parcourut  les  champs  de  ba- 
élle,  ce  fut  d'y  compter  des  centaines  de  femmes  et  des  milliers 
K  (aux  dont  ces  braves  paysans  s'étaient  armés.  Les  Suisses 
litèrent  les  Français  comme  leurs  ancêtres  avaient  traité  les 
iitrichiens;  mais  que  pouvaient-ils  faire  contre  la  cavalerie  et 
uiillerie  française?  Ils  se  jetèrent  en  fanatiques  sur  les  ca- 
ons;  ils  ne  cédèrent  qu'au  nombre  et  à  la  tactique  (Mémoires 
ê  Napoléon),  x>  On  sait  qu'après  le  combat  de  Morat,  les  Fran- 
lis  détruisirent  le  célèbre  ossuaire,  monument  de  l'orgueil  hel- 
iiâqae,  et  dispersèrent  les  ossements  blanchis  de  leurs  ancê- 
»,  qui  depuis  plus  de  trois  siècles  (  1476  )  étaient  donnés  en 
pactacle  aux   voyageurs  européens.  On  peut  rappeler  aussi 
•'après  l'entrée  des  Français  à  Berne,  Brune  envoya  pour  le 
taseum  d'histoire  naturelle,  les  ours  que  de  temps  immémo- 
ii  on  anrdait  dans  les  fanés  de  cette  ville.  Le  but  de  Texpédi- 
OB  de  Brune  était  atteint;  il  put  envoyer  au  directoire  le  la- 
laux  trésor  de  Berne.  Il  mit  tant  de  bâte  dans  cette  opéra- 
oOy  que,  sans  se  donner  le  temps  d'en  relever  les  comptes,  il  fut 
ins  le  cas  d'écrire  au  directoire  :  a  Vous  verrez  par  l'état  dont 
ivoos  ai  envoyé  copie,  que  les  sommes  trouvées  dans  le  trésor,- 
)ér€fU  à  peu  prêt  avec  les  registres.  »  Mallet  Dnpan,  qui  était 
Itrs  sor  les  lieux ,  mais  dont  le  témoignage  est  fort  suspect  de 
vtialîté.  Ta  accusé  de  s'être  approprie  plus  de  300,000  francs 
i.cspèces,  des  médailles  d'or,  des  carrosses,  etc.  Les  hommes 
I  l'époque  que  nous  avons  consultés  sur  ce  point  reconnais- 
•t  que  si  le  général  ne  s'oublia  point  dans  celle  circonstance, 
n'en  fît  ni  plus  ni  moins  que  tous  les  généraux  d'alors,  entre 
■très  que  Masséna  et  même  Bonaparte  en  Italie.  Cependant, 
ttl  en  accomplissant  les  instructions  du  directoire  pour  la  pro- 
Mlgation  de  la  nouvelle  constitution  helvétique ,  Brune  jouait 
I  Suisse  le  même  r6le  dont  le  vainqueur  d' Aréole  s'était  em- 
uré  dans  la  Péninsule  :  comme  lui ,  il  voulait  paraître  à  la  fois 
Sistateur  et  conquérant.  Affectant  de  respecter  la  constitution 
Aéricure  des  Etats  démocratiques ,  il  dépossédait  du  poufoir 
râliBcratie  des  autres  cantons,  et  ne  mettait  pas  moins  de  soin 
prévenir  les  désordres  de  l'anarchie  en  interdisant  les  clubs. 
K  res.te ,  il  montrait  le  plus  grand  respect  pour  les  propriétés 
rivéeSy  et  ne  négligeait  aucune  occasion  d'allier  la  oioderation 
la  force.  Cest  ainsi  qu'il  renvoya  libres  trois  bataillons  zuri- 
Kiis  faits  prisonniers  par  ses  troupes.  Aussi,  durant  le  court  se- 
■r  qu'il  nt  mi  Helvétie,  obtint-il  l'affection  des  peuples;  et  l'on 
nit  :  «  Si  l'armée  du  général  Brune  a  conquisJ'Helvétie,  le  gé- 
iral  Brune  a  conquis  la  Suisse.  »  Mais  sa  mission  fut  bientôt 
rannée.  «  Ce  général ,  est-il  dit  dans  les  Mémoiree  de  Nofo- 
s^,  fut  alors  injustement  accusé  d'avoir  abusé  de  ses  pouvoirs  : 
kistoire  lui  rendra  justice,  d  JBn  effet ,  tout  ce  qu'il  y  eut  d'ex- 
ssif  dans  ses  actes  en  Helvétie  appartient  au  directoire  dont 
élaîti'instrument,  et  l'on  doit  lui  faire  honneur  à  lui  des  for- 
es conciliantes  qu'il  sut  prendre.  C'est  avec  la  même  tmpar- 
riité  que  pour  en  terminer  sur  cette  époque  de  la  carrière  mi- 
ûre  et  politique  de  Arune ,  nous  vouons  au  ridicule  cette 
urase  des  directeurs  qui,  à  l'occasion  de  cette  expédition,  di- 
tent  officiellement  qu'elle  avait  aiêoehé  de  nouveaux  rayone 
^  fMre  em  nom  (rançaie.  Phu  mesuré  dans  ses  expressions,  le 
inûlre  des  relations  extérieures  Talleyrand,  écrivait  à  Brune: 
Teot  ce  qui  sait  apprécier  ici  les  hommes  trowe  que  vous 


avez  atteint  la  perfection  de  conduite  en  Suisse,  et  pense  que  les 

{>lus  belles  destinées  vous  sont  réservées.  »  En  effet  le  plus  bril- 
ant  avenir  s'ouvrait  devant  lui  ;  il  n'avait  çiuitté  la  Suisse  que 
pour  réunir  sous  son  commandement  l'Italie,  la  Corse,  l'Ile  de 
Malte  et  les  lies  Ioniennes.  C'était  un  poste  difficile.  Les  tron- 
pe&de  Romeen  insurrection,  les  Français  insultés  à  Vienne,  la 
Ligurieet  le  Piémont  en  proie  à  des  troubles,  à  des  assassinats, 
à  des  supplices,  et  prêts  à  se  livrer  la  guerre  ;  les  Grisons  qui 
penchaient  vers  l'Autriche;  une  armée  ^ançaisebien  inférieure 
aux  besoins  de  la  guerre  ;  des  milices  nationales  qui  se  rassem- 
blaient en  Toscane ,  et  des  troupes  réglées  que  le  roi  de  Naples 
ne  cessait  de  lever  :  tels  étaient  les  obstacles  et  les  dangers  de  ce 
vaste  commandement.  —  Brune  battît  les  insurgés  à  Pérugia, 
à  Cilla  dd  Castello  et  à  Fercalino ,  sauva  Parme  d'une  insur- 
rection ,  défendit  les  frontières  avec  fermeté ,  agit  dans  l'inté- 
rieur avec|une  vivacité  qui  déconcerta  les  ennemis,  étouffa  les  ré- 
volteset  exécuta  rapidement  les  embarquements  pour  l'Egypte. 
Voilà  pour  le  but  patent  de  la  mission  de  Brune.  Ses  instruc- 
tions secrètes  consistaient  à  préparer  la  dissolution  de  la  monar- 
chie sarde  :  il  ne  fut  pas  moins  habile  à  les  remplir.  Encoura- 
geant sous  main  ceux  des  Piémonlais  qui  sympathisaient  avec 
la  révolution  française,  il  força  le  roi  de  Saroaigne  à  les  amnis- 
tier lorsque  leurs  tentatives  de  révolte  eurent  été  déjouées; 
enfin  il  amena  le  monarque,  par  la  crainte  que  lui  inspiraient 
à  la  fois  des  sujets  révoltés ,  puis  les  républi(^ucs  cisalpine  et 
ligurienne,  à  implorer  la  protection  de  la  republiçiue  fran- 

Skise.  L'ambassadeur  Ginguené  promit  celle  protection  ;  mais 
rune,  consulté,  dit  qu'il  ne  pouvait  militairement  accéder  à  la 
convention,  à  moins  que  le  roi  ne  lui  remit  comme  dépôt  de  ga- 
rantie la  citadelle  de  Turin.  C'était  la  clef  du  pays,  et  Brune, 
maître  de  ce  poste  décisif  le  3  juillet  1798,  intima  aux  gouverne- 
ments cisalpin  et  ligurien  l'ordre  de  cesser  sur-le-champ  la 
guerre  contre  le  Piémont.  Toutefois  un  corps  ligurien  avait  eu 
le  temps  de  s'emparer  d'Alexandrie.  Brune  dans  une  proclama- 
lion  ordonna  également  aux  Piémonlais  et  aux  Liguriens  d'é- 
vacuer cette  place ,  qui  toutefois  ne  lui  fut  pas  remise.  Brune 
demanda  encore  la  liberté  des  insurgés  détenus  et  l'approvision* 
nement  de  la  citadelle  de  Turin  ;  chaque  jour  décelait  de  sa  part 
de  nouvelles  exisences  :  vainement  Charles-Emmanuel  hésitait, 
temporisait  ;  on  lui  ^irrachait  chaque  jour  de  nouvelles  conces- 
sions. Il  fut  ordonné  à  Brune  par  le  directoire  d'aller  appuyer 
une  nouvelle  révolution  plus  complète  que  la  précédente  dans 
les  autorités  de  la  république  cisalpine,  et  dont  le  ministre  fran- 
çais Troufé  dirigeait  le  plan.  Brune,  çiue  l'on  voulut  d'abord 
brouiller  avec  cet  ambassadeur  alors  si  ardemment  révolution- 
naire, se  réconcilia  bientôt  avec  lui,  et  dans  un  banquet  solen- 
nel tous  deux,  selon  l'usage  de  l'époque,  se  donnèrent  le  baiser 
fraternel.  Ce  fut  chez  l'ambassadeur  que  le  général  assista  à  la 
séance  tenue  par  les  représentants  cisalpins  pour  leur  faire 
émettre  leur  vœu  sur  la  nouvelle  constitution.  Il  chercha  en* 
suite  à  modifier  cette  première  opération  de  concert  avec  le 
nouvel  ambassadeur  Fouché,  par  des  changements  au  gré  des 
patriotes  ;  mais  le  directoire  blâma  sa  conduite ,  et  tout  rentra 
dans  l'ordre  précédemment  établi.  Cependant  quelques  chances 
nouvelles  arrachèrent  à  la  France  les  fruits  de  celle  campagne 
plutôt  politique  que  militaire.  Une  coalition  nouvelle  se  for- 
mait ;  Aboukir  venait  de  voir  la  perte  de  notre  flotte  ;  ralliance 
de  l'Autricfae  et  de  la  Bussie  se  consommait.  L'Italie  enhardie 
se  révolta  sur  plusieurs  points;  à  Milan,  l'insurrection  fut  vio- 
lente, et  Brune  fut  oblige  de  quitter  celle  ville.  Il  passa  alors  en 
Hollande,  où  il  prit  le  commandement  de  l'armée  gallo-balave. 
Les  Hollandais,  qui  avaient  accepté  une  constitution  à  l'instar  de 
cellede  la  république  française,  étaient  alors  menacés  par  une  ar- 
mée anfflo-russe,sous  les  ordres  d'un  fils  du  roi  d'Angleterre,  le 
duc  d' xorck.  Alors  commença  celte  campagne  ouverte  le 22 août 
1799,  et  terminée  le  28  octobre,  qui,  marquée  par  les  victoires 
de  Bergen^  de  Castricum,  d'Alkmaer,  plaça  Brune  au  nombre 
des  premiers  généraux  de  l'époque.  -^  Noos  nous  abste- 
nons ki  de  tous  tiétails  militaires  ,  ils  sont  assez  connus. 
On  les  trouve  dans  toutes  les  biographies  et  surtout  dans  les 
Mémoirti  kittoriques  sor  cette  campagne  ,  rédigés  par  un 
oflfieier  de  l'état-major,  et  publiés  à  Paris  en  1801.  La  bataille 
de  Bergen  fut  la  première  où  les  Français  battirent  les  Busses 
(19  septensbre) ,  dont  le  général  en  chef,  Hermann ,  fut  fait  pri- 
sonnier et  le  commandant  en  second,  JerepsofT,  fut  tué.  Dans  les 
Mémoiree  de  Ncfpoléon  en  rend  à  cet  égard  pleine  justice  an 
génàral  Brune.'  a  II  profita,  disent  les  rédacteurs,  de  l'élan  na- 
tional pour  organiser  des  forces  importantes.  Non-seulement 
il  arrêta  1^  progrès  de  l'ennemi ,  mais  il  le  battit  en  deux  ba- 
tailles rangées,  à  Castricum  et  à  Alkmaer Brune  fut  à  juste 

titre  procUoié  le  sauveur  de  la  répubKqne  batave ,  les  Bomains 


BHUMB. 


(604) 


BftVNE. 


lui  eussent  décerné  les  honneurs  du  triomphe.  En  sauvant  la 
Hollande,  il  sauva  la  France  de  l'invasion  ;  la  journée  d*Alkmaer 
avait  été  décisive  pour  Tcxpéditiou  anglo-russe.  »  L'humiliante 
capitulation  imposée  au  duc d'Yorck aurait  fait  autant  d'honneur 
au  général  français  que  ses  brillantes  opérations  militaires,  si 
Ton  n'avait  eu  à  lui  reprocher  de  n'avoir  pas  exigé  la  restitution 
du  Texcl.  L'éloge  de  Brune  était  alors  dans  toutes  les  bouches; 
le  nom  du  Helder  fut  donné  à  une  rue  de  Paris,  et  Bonaparte , 
devenu  premier  consul,  lui  décerna  une  armure  complète ,  avec 
l'épéedu  commandement  et  du  çouvernementde  la  Hollande.  Ce- 
pendant la  journée  du  18  brumaire  avait  changé  le  gouvernement 
en  France.  On  a  dit  aue  Brune,  qui  était  encore  à  la  tête  de  son 
arniée,  vit  avec  peine  l'élcvalion  de  son  ancien  collègue.  Toujours 
est-il  qu'à  la  nouvelle  de  cet  événement ,  il  en  instruisit  aussitôt 
ses  troupes  par  une  proclamation,  et  écrivit  aux  conseils  qu'elles 
s'étaient  empressées  de  prêter  le  nouveau  serment.  Appelé  au 
conseil  d'Etat  au  mois  de  janvier ,  il  fut  envoyé  dans  la  Vendée 
en  qualité  dégénérai  en  chef,  et  prépara  la  soumission  et  la  paci- 
fication de  celte  malheureuse  contrée.  On  a  prétendu  que  ce  ne 
fut  qu'un  prétexte  pour  l'éloigner;  car  le  sauveur  de  la  Hol- 
lande, qui  conservait  d'intimes  relations  avec  Barras,  affectait 
encore ,  dit-on ,  les  principes  démagogiques.  Ceux  qui  ont  connu 
le  caractère  souple  de  Brune  savent  au  contraire  que  le  premier 
consul  n'avait  pas  de  courtisan  plus  assidu  ;  et  ce  mélange 
d'astuce  et  de  modération  dont  Brune  avait  fait  preuve  tant 
dans  le  Calvados  qu'en  Suisse,  qu'en  Italie,  explique  et  justifie 
suffisamment  le  choix  que  fit  de  lui  le  gouvernement  consulaire 
(K)ur  commander  dans  la  Vendée  et  dans  les  déparlements  voi- 
sins. La  constitution  avait  été  suspendue  dans  ces  contrées,  et 
Brune  v  arriva  avec  des  pouvoirs  inimités.  Il  établit  son  quartier 
général  à  Nantes ,  et  dans  gne  réponse  qu'il  fit  à  la  garde  natio- 
nale de  celte  ville,  et  qui  fut  imprimée  et  affichée,  il  rendit  hom- 
mage à  cette  cité  qui  avait  su ,  sansprnison,  résister  à  une  ar- 
mée de  80,000  Vendéens.  Il  termmait  son  allocution  par  ces 
mots  :  «  Nantes  restera  en  état  de  siège,  mais  ne  sera  pas  hor$ 
de  la  conuùution.  »  Dans  cette  même  entrevue,  tout  en  causant 
avec  les  officiers  de  la  garde  nationale,  il  leur  parla  longtemps 
de  la  nécessité  de  faire  des  sacrifices  d'argent,  ajoutant  à  ce 
sujet  : 

La  foi  qui  iragil  point  est-ce  une  foi  sÎDcèrc  .' 

Et  peu  de  jours  après ,  toutes  les  caisses  publiques  avaient  été 
vidées  par  ses  ordres.  Remplacé  par  Bernadotte  à  l'armée  de 
rOuest,  où  d'ailleurs  il  laissa  des  souvenirs  de  modération  et 
d|humanité,  il  commanda  pendant  trois  mois  l'armée  de  réserve 
dite  des  Grisons,  et  passa  ae  ce  poste,  où  il  f^ut  relevé  par  Mac- 
donald,  à  l'année  d  Jtalie,où  il  remplaçait  Masséna  qui  ne  pou- 
vait s'entendre  avec  le  gouvernement  de  la  république  cisalpine. 
-^  A  la  suite  de  la  victoire  de  Marengo,  un  armistice  avait  été 
si^né  à  Alexandrie  entre  les  Français  et  les  Autrichiens  le  16 
jum  1800.  Le  7  septembre  suivant ,  Brune  annonça  la  reprise 
des  hostilités,  et  porta  son  quartier  général  à  Crémone;  mais  la 
suspension  d'armes  de  Hohcnlinden  du  20  septembre  s'étant 
étendue  en  Italie ,  Brune  signa  de  son  côté  le  29  l'armistice 
de  Castiglione.  Le  10  octobre,  au  terme  de  ce  nouvel  armistice. 
Brune,  dont  les  forces  principales  étaient  concentrées  sur  la 
rive  gauche  du  Pô,  fit  occuper  par  les  généraux  Dupont,  Clé- 
ment elMonnicr  la  Toscane  insurgée  contre  les  Français.  Dès  le 
20  octobre  ce  beau  pays  fut  entièrement  soumis,  bans  cette 
expédition,  de  grandes  dilapidations  furent  commises  et  donnè- 
rent lieu  à  de  vives  réclamations.  Cependant,  selon  le  plan  de 
campagne  du  premier  consul^  l'armée  de  Brune,  forte  de  90,000 
hommes,  de>ait  passer  le  Mincio  et  TAdige,  se  porter  sur  les 
Alpes  Noriques,  et  seconder  ainsi  les  opérations  de  Moreau  qui , 
à  la  lèle  de  l'armée  d'Allemagne ,  devait  marcher  sur  Vienne. 
Enfin  l'armée  des  Grisons,  sous  les  ordres  de  Macdonald  ,  avait 
pour  destination  de  donner  la  main  à  l'une  et  l'autre  armée,  et 
elle  eut  pour  résullat  de  paralyser  pendant  les  mois  de  novembre 
et  décembre  les  efforts  de  40,000  ennemis,  tant  de  l'armée  d'Al- 
lemagne (juc  de  l'armée  d'Italie.  £a  victoire  de  Hohenlinden 
a^ant  ciUièrement  décidé  les  affaires  d'Allemagne,  l'armée  des 
Grisons  recul  Tordre  d'opérer  en  Italie,  de  descendre  dans  la 
Valteline,  et  de  se  |>orter  au  cœur  du  Tyrol  en  débouchant  à 
Botzen.  Macdonald,  mécontent  de  voir  Brune  avec  qui  il  était 
mal,  à  la  tête  d'une  aussi  belle  armée  aue  celle  d'Italie,  exécuta 
lentement  cette  opération  qui  demandait  surtout  de  la  célérité. 
Ce  ne  fut  que  le  6  décembre  que  l'armée  des  Grisons  passa  enfin 
le  Splugcn  cl  arriva  à  Chiavenna.  Au  lieu  de  se  diriger  parle 
haut  Engadin  sur  Botzen,  cette  armée  vint  se  mettre  en  deuxième 


liffne ,  derrière  la  gauche  de  l'armée  d'Italie.  Elle  ne  fit  ^ 
effet  et  ne  participa  en  rien  au  succès  de  la  campagne;  el^^ 
pénétra  que  le  9  janvier  à  Botzen ,  c'est-i-dire  qaatorv  u 
après  les  combats  qui  avaient  été  livrés  sur  le  Mincio  pirir 
luée  de  Brune ,  et  six  jours  après  le  passage  de  TAdige  fisu 
par  elle.  I^rs  de  la  reprise  des  hostilités  le  22  novembre,  ha\ 
avait  de  son  côté  montré  de  l'hésitation;  attendaol sa druorf-j 
sous  les  ordres  du  général  Dupont  était  en  Toscane,  il  ^tmc, 
sur  la  défensive  après  avoir  passé  le  Pô  à  Sacca  le  24.  Le  çt»; 
Bellcgarde,  qui  commandait  l'armée  autrichienne  foriedr';)»* 
hommes,  occupait  sur  les  bords  du  Mincio  cinqpoiDU  iotian 
retranchés.  Brune,  puissamment  secondé  par  uupoal,$'(i^ 
de  toutes  les  positions  sur  la  rive  droite ,  excepté  de  Gono  f  * 
la  télé  de  pont  de  Borghelto  (21  décembre).  Les  Autiidiii  r 
replièrent  sur  la  rive  gauche,  et  Brune  porta  sonqturtirrf» 
rai  sur  Mozembano.  Il  fallait  le  jour  jeter  des  ponts  surir  b- 
cio ,  le  franchir  et  poursuivre  l'ennemi  ;  mais  il  ne  se dn^  a 
[>assage  que  le  24  décembre,  et  prit  les  plus  n'auîaiset  è^»- 
lions.  Les  Francis  effectuèrent  néanmoins  le  passagv,  pvi 
l'habileté  que  déploya  le  général  Dupont,  et  à  uneitu^  • 
cavalerie  faite  à  propos  par  Sucbet  et  Davoost.  Cest  lo  i^ 
de Pozzolo qu'eut  lieu  l'action  la  plus  vive:  là  selivrauoanb- 
des  plus  sanglants  entre  20  à  25,000  Français  contre  loi  ï,m 
Autrichiens  ;  car  le  reste  des  deux  armées  demeon  ipnft^ 
inaclif.  a  Pozzolo,  est-il  dit  dans  les  Mémoires  de S^m 
pris  et  repris  alternativement  par  les  Autrichieos  rt  nr  h 
Français ,  resta  enfin  au  pouvoir  de  ces  derniers.  MaijJtMrn 
coûta' bien  cher;  ils  y  perdirent  l'élite  de  trois  étHÙ»,  a 
éprouvèrent  au  moins  autant  de  mal  que  l'ennenilatnfMrf 
des  Français  fut  mal  employée ,  et  le  sang  de  ces  brweu «m» 
qu'à  réparer  les  fautes  du  général  en  chef,  et  relteqiivi 
causées  l'ambition  inconsidérée  de  ses  lieutenants  gésénu  1/ 
général  en  chef,  dont  le  quartier  général  était  à  dew  Iw»* 
champ  de  bataille,  laissa  se  battre  toute  sop  aile  droite, ^i 
savait  avoir  passé  sur  la  rive  gauche,  sans  faire  aucooedwf*- 
lion  pour  la  secourir....  Suchet  et  Davoust  ne  vinrent  lascw» 
de  Dupont  que  de  leur  propre  mouvement,  ne  orenant  c<p 
que  des  événements.  s>  Ce  fut  le  23  que  Brune,  de  sipef^ffî 
passa  le  fleuve  à  Mozembano.  Dans  cette  iournée  il  ne  dq* 
pas  Salionzo et  Valligro ,  c'est-à-dire  qu'il  fit Irois  millet* 
laissant  le  temps  au  eénéral  autrichien  d'opérer  sa  rctmjf  L* 


temps  au  §^énéral 


jours  suivants,  l'armée  occupa  Castelnuovo  et  Legnaprt.E*" 

f)assa  î'Adiffe  que  le  premier  janvier ,  c'est-à|^iresix  joonr 
e  passage  au  Mincio  :  «  Un  général  habile  l'cùl  passe  le  )«* 
main ,.»  dit  encore  Napoléon  dans  ses  Mémoires,  jugel»;** 
des  dispositions  de  Brune.  Le  lendemain  il  enlra  dans  >«* 
Le  6  janvier  les  Autrichiens  furent  chassés  des  hauleut50fl> 
diero;  les  Français  entrèrent  à  Vicence,  puisa  Roveredo.!/'^ 
ils  passèrent  la  Brenta.  Le  9  ils  opérèrent  leurjoncUoni'»  * 
mée  des  Grisons.  L'armée  autrichienne  était  en  plane  rrt»- 
et  un  armistice  fut  signé  à  Trévise  le  16  janvier  eiitrt  1"* 
et  le  général  autrichien  Bellegarde.  Cependant  les  ordres  »P 
positifs  du  premier  consul  portaient  de  n'en  accorder ancwf 
lorsque  l'armée  française  serait  sur  l'Isonzo,  aûn  decoop^' 
mée  autrichienne  de  Venise;  ce  qui  l'eût  obligée  de  Uis^ 
forte  garnison  dans  cette  ville  dont  les  habitants  n*^"'JJ 
bien  disposés  pour  les  Autrichiens.  Le  premier  cuo»' 
insisté  surtout  pour  ne  rien  conclure  avant  qu'on  eût  b  F 
de  Mantoue.  En  ne  tenant  aucun  compte  de  ces  "'^^^^llî, 
renonçant  de  lui-même  à  demander  Mantoue,  Browp'J»'^ 
vue  la  seulequeslion  poliliquedesa  missio;i.  Il  secontAJU"^^ 
nir  les  places  de  Peschiera,  Sermione,  les  châteaux  de  ;jf 
de  Porlo-Legnano,  les  villes  et  citadelles  de  Ferrareeld  J^^ 
etc.  Au  mécontentement  que  le  premier  consul  ^^JJ^'Jr  • 
de  toutes  les  fautes  militaires  commises  dans  celle  f*"*!^! 
joignit  celui  de  voir  ses  ordres  transgressés,  les  ^^^'^g^ 
congrès  de  Lunéville  compromises  et  sa  p<»>l>o"..^".*r^i 
laine.  Il  fit  sur-le-champ  connaître  à  Brune  qu'il  "**r^^ 
convention  de  Trévise ,  lui  enjoig^nant  d'annoncer  oje  ^ 
lilés  allaient  recommencer,  à  momsau'on  ne  "^"'^J^JTi^ 
premier  consul  fit  faire  la  même  déclaration  au  <»»*^^ 
bentzel 
signa 

lieu  le  17  février.  A  celle  condiUon  rarmisucc  »"'"or^^ 
conclusion  de  tous  ces  événements  de  la  part  dt»  j^^rjg.. 
Mémoires  de  Napoléon  est  que  a  cette  campagne  d  i»»^  ,^ 
la  mesure  de  la  capacité  de  Brune,  et  le  p"*'*'*'"*^?"^*^! 
ploya  plus  dans  aes  commandements  '"*P^[^î"IjLn 
qui  avait  montré  la  plus  brillante  bravoure  et  f^^^T^  qt 
sion  à  la  tête  d'une  brigade,  ne  paraissait  V*^fr^^ 
mander  en  chef,  d  Avant  de  quitter  le  coiimitlwenw  , 


BftVlIB. 


(  605) 


BftVNBAV. 


tipolt  la  liberté  des  Gaalpins  détenus  en  Aalricbe  poor  opi- 
lîoos  poHUques.  A  son  retoar  en  France ,  il  fut  nommé  président 
le  la  section  de  la  guerre  au  conseil  d*Etat,  et  en  cette  Qualité 
ut  quelque  part  à  des  travaux  d'organisation  et  de  législation. 
Ters  la  fin  de  novembre  1802,  il  présenta  à  Tacceptation  du 
orps  l^islatif  le  traité  de  pjklx  avec  la  cour  de  Naples.  Courtisan 
Nijours  fortsoupley  il  était  rentré  en  grâce  auprès  du  premier 
ODSul.  Cependant  sa  ville  natale  donnait  son  nom  à  un  quai 
rné  d*arbres  sur  la  Corrèze;  le  jury  d'instruction  de  Turin  lui 
éoernait  un  buste  en  marbre,  exécuté  par  le  sculpteur  ConoUi; 
I  ville  de  Vérone  faisait  frapper  une  médaille  en  son  honneur, 
l  celle  deBrescia  lui  envoyait  un  sabre  d*or.  Nommé  en  1803 
mbassadeur  près  la  Porte  ottomane,  il  exerça  pendant  deux 
os  cette  mission  avec  assez  peu  de  succès.  On  avait  laissé  auprès 
elui  Tanden  chargé  d'affaires  Rufïin,  pour  l'aider  de  son  expé- 
eooe  et  de  ses  conseils  ;  Brune  devint  jaloux  de  ce  diplomate; 
voulut  l'évincer,  mais  ne  pouvant  y  parvenir,  il  crut  se  venger 
1  méprisant  ses  avis  et  en  passant  par-dessus  toutes  les  conve- 
loces  avec  le  divan.  Les  graves  Turcs  furent  scandalisés  de  ses 
iconséquences  et  de  ses  bouderies;  ils  ne  furent  point  effravés 
e  ses  menaces.  Le  parti  anglais  ne  manqua  pas  de  profiler  aes 
dicules  que  se  donnait  l'ambassadeur  de  Bonaparte  devenu 
upereur.  On  insista  sur  ses  antécédents  révolutionnaires,  sur 
i  renommée  de  pillard  ;  aussi  fut-ce  en  vain  qu'il  demanda 
>ur  son  nouveau  souverain  les  titres  de  oadischab  et  d'auto- 
a(e  que  le  protocole  de  la  sublime  Porte  aonnait  a  l'empereur 
t  Russie,  et  qui  depuis  furent  accordés  sans  peine  à  Napoléon. 
m  d'autres  rapports  Brune  se  ût  quelque  honneur  dans  cette 
abassadepar  leiastede  sa  représentation  ;  il  fonda  les  premières 
lalions  de  la  France  avec  la  Perse,  Ûl  connaître  à  Constanli- 
^pleles  beaux  produits  des  manufactures  françaises,  recueillit 
communiqua  des  notions  géographiques  et  politiques  pleines 
intérêt.  Rappelé  en  Franceau  commencement  de  1805,  il  passa 
ar  Vknne,  ou  il  fut  accueilli  avec  honneur  par  la  cour  impériale. 
,  arriva  â  Paris  au  mois  de  février  1805. 11  avait  été  nommé 
larécbal  d*empirc  le  19  mai  1804,  et  grand  officier  de  la  Légion 
honneur  le  l*"^  février  suivant.  A  son  retour,  il  reçut  des  mains 
B  l'empereur  le  bâton  de  maréchal  et  le  grand  cordon  dans  la 
ance  sénatoriale  du  1^*^  février  1806.  Brune  fut  ensuite  envoyé 
Boulogne  pour  y  commander  l'armée  des  côtes  destinée  à 
)érer  une  descente  en  Angleterre.  Il  présida  à  la  construction 
i  quelgues  forts ,  à  l'essai  des  fusées  à  la  Congrève ,  à  trois 
Mnbaraements  et  à  plusieurs  opérations  secondaires.  Remplacé 
rarmée  de  Boulogne  par  le  général  Gouvion  Saint-Cyr ,  il  se 
odit  à  Hambourg  en  1807  comme  gouverneur  des  villes  banséa- 
lues^  pub  réunit  bientôt  à  ce  tilre  le  commandement  du  corps 
)  réserve  de  la  grande  armée,  à  la  place  du  maréchal  Mortier, 
n  armistice  venait  d'être  conclu  à  Schaltkow  près  d'Aiiklam , 
itre  les  Français  et  les  Suédois.  Brune  demanda  que  le  délai 
^  dix    jours  fixé  pour  la  dénonciation  de  l'armistice   fût 
Klé  à  un  mob  ;  le  monarque  s'y  refusa.  Alors  eui  lieu  cette 
itrevue    dans    lac^uelle    le    monarque     suédois    entreprit 
ébranler  la  fidélité  du  maréchal ,  qui  aux  théories  politiques 
iSuédob  répondit  avec  autant  d'esprit  que  de  convenance; 
ib  Napoléon  n'en  ressentit  pas  moins  un  vif  mécontentement, 
brs  commença  la  disgrâce  de  Brune,  et  il  est  vrai  de  dire  que 
Bs  d'autres  rapports  celui-ci  ne  donnait  que  trop  de  prétextes 
Qtre  lui.  A  Hambourg,  il  avait  scandaleusement  secondé  les 
prédations  et  concussions  de  Bourrien ne.  Les  villes  hanséati- 
es  furent  dbtraites  de  son  gouvernement  presqueau  moment 
le   maréchal  venait  de  lorcer  l'ennen)!  à  Martensha^en. 
pendant  Strabund,  capitale  de  la  Poméranie  suédoise,  lui  est 
rée  par  capitulation  (7  août  1807J.  Il  en  est  bientôt  de  même 
ur  l'Ile  de  Dœnelholm.  Rugen  allait  également  capituler,quand 
le  convention  signée  par  Brune  et  le  général  en  chef  suédob 
Toll  livre  aux  Français  cette  lie  et  toutes  les  Iles  adjacentes, 
oubli  des  titres  de  l'empereur ,  mentionnés  dans  la  signature 
ilement  et  non  dans  le  texte  de  cette  convention,  puis  les  mots 
îrw%ée  françaiie ,  au  lieu  de  l'armée  de  $a  maje$té  impériale 
royale,  fréquemment  employés  dans  le  traité,  mirent  le  com- 
i  i  la  disgrâce  du  général  Brune.  Bertbier,  par  ordre  de  Napo^ 
o,  lui  écrivit  une  lettre  de  rappel  où  il  disait  :  a  Rien  de  si 
indaleux  ne  s'est  vu  depuis  Pharatnond.ï)  Depuis  cette  époque 
une  demeura  constamment  dans  la  disgrâce  de  l'empereur, 
pendant  par  un  reste  d'égards  on  L'envoya  en  1807  présider  le 
fégeélectoral  de  l'Escaut.  Ses  plaintes  ne  furent  pas  ignorées, 
il  put  craindre  un  instant,  en  1811,  que  quelque  ordre  d'en 
11»  en  le  forçant  de  restituer  ses  déprédations,  ne  le  privât 
^  portioode  sa  fortune.  Rendu  prudent  par  la  crainte,  il  ne 
rligta  aucune  occasion  de  courtiser  l'empereur  pour  rentrer 
grâce;  mais  tout  fut  inutile,  et  il  se  trouvait  à  Paris  sans 

nr. 


emploi  en  1814 ,  lors  des  événements  qui  ramenèrent  les  étran- 
gers dans  les  plaines  de  la  Champagne.  Par  un  oubli  de  toute 
dignité  militaire,  le  farouche  et  grossier  Blûcher  mit  dans  l'état 
de  dévastation  le  plus  complet  la  belle  terre  de  Saint-Just  que 
possédait  le  maréchal  Brune  près  de  Méry-sur-Seine.  C'était 
une  assez  triste  représaille  de  la  noble  conduite  que  celui-ci  avait 
tenue  en  Poméranie.  A  Stettin,  la  princesse  Elisabeth  de  Prusse 
avait  été  traitée  par  lui  avec  les  plus  grands  égards;  à  Pazewalk, 
la  maison  du  vieux  général  prussien  jkalkreuth  avait  été  préser- 
vée comme  un  temple.  Au  retour  de  Louis  XVIII,  il  envoya  son 
adhésion  aux  actes  du  sénat  qui  rappelait  ce  monarque,  et  reçut 
la  croix  de  Saint-Loub.  —  Pendant  les  cent  jours  il  fut  placé 
par  Napoléon  à  l'armée  d'observation  du  Yar.  Il  maintint  la 
tranquillité  à  Marseille  en  désarmant  la  garde  nationale  et  en 
mettant  la  ville  en  état  de  siège;  du  reste  il  mit  de  la  modération 
dans  sa  conduite.  Ce  ne  fut  qu'après  son  départ  de  cette  ville 
que  les  troubles  y  éclatèrent  (35  juin),etque  des  massacres  furent 
commis.  Instruit  du  retour  du  roi ,  il  accourut  à  Toulon  et  y 

E  révint  l'opposition  des  soldats  en  faisant  arborer  le  drapeau 
lanc;  pub,  vers  la  fin  de  juillet,  après  avoir  fait  ses  soumis- 
sions au  gouvernement  royal ,  il  remit  le  commandement  de 
Marseille  et  de  la  huitième  division  militaire  au  marquis  de 
Rivière,  qui  lui  délivra  un  passe-port  pour  retournera  Paris. Une 
sorte  de  pressentiment  avait  déterminé  le  maréchal  à  s'embar- 
quer à  Toulon  pour  gagner  un  port  de  Bretagne  :  déjà  ses  efiets 
étaient  transportés  à  bord  ;  mais  une  fausse  honte ,  la  crainte  de 
donner  un  témoignage  de  faiblesse ,  finit  par  le  Caire  changer 
de  résolution.  Il  prit  sa  route  à  travers  la  Provence.  On  sait  quel 
funeste  sort  l'attendait  à  Avignon.  Il  y  fut  assassiné  dans  une 
auberge  «par  un  ramas  d'assassins  se  disant  rovalbtes.  On  aime 
à  nommer  MM.  le  maire  de  la  ville ,  Puy ,  et  le  préfet  de  Vau- 
cluse,  de  Saint-Chamans,  qui  exposèrent  leurs  jours  pour  sau- 
ver le  maréchal.  On  pourrait  dire  le  nom  de  quelques  jeunes 
hommes  de  bonne  famille  qui,  parcourant  les  groupes  «  furent 
les  instigateurs  du  crime.  Croirait-on  qu'à  la  suite  de  cette  scène 
d'horreur,  il  fut  redise  ull  procès-verbal  constatant  que  Brune 
s'était  tué  lui-même?  Croirait-on  qu'à  la  suite  de  cette  scène 
d'horreur  des  femmes  qui  toutes  n  appartenaient  pas  à  la  der- 
nière classe  du  peuple  dansèrent  la  farandole  sur  la  place  encore 
teinte  du  sang  au  maréchal ,  et  qu'un  homme  au  milieu  de  ces 
mégères  improvisa  en  patob  des  couplets  qu'il  fit  imprimer,  et 
dans  lesquels  on  disait  : 

Qu'un  ange  subtil 
Avait  placé  dans  Je  fusil 

L'excellente  prune 
Qui  tua  le  maréchal  Brune. 

Croirait-on  enfin  qu'on  écrivit  sur  le  pont  du  Rhône  cette  îns- 
cription*si  déshonorante  pour  la  ville  d'Avignon,  et  que  le  préfet 
n'eut  pas  la  force  de  faire  supprimer  :  C'est  ici  le  cimetière 

DU  MARÉCHAL   BRUNE,   2  AOUT  M.  DCCC.  XV?  —  Son  COrpS, 

précipité  dans  le  Bhône,  fut  poussé  sur  la  grève  entre  Tarascon 
et  Arles;  et  tel  était  l'effroi  que  les  assassins  d'Avij^non  avaient 
répandu  dans  la  contrée  que  personne  n'osa  recouvrir  d'un  peu  de 
terre  le  cadavre,  qui  resta  pendant  plusieurs  jours  en  proie  aux 
animaux  carnassiers.  Il  fut  enlevé  pendant  la  nuit  par  aes  mains 
pieuses,  et  déposé  pendant  quelques  heures  dans  de  la  chaux  vive  ; 
puis,  lorsque  les  chairs  eurent  été  consumées,  un  ami  dévoué  du 
maréchal  recueillit  ses  ossements  avec  un  soin  pieux  et  revint  à 
Paris  les  rendre  à  sa  famille.  Ce  ne  fut  qu'en  1819  qu'il  fut 
permis  à  la  maréchale  Brune  d'adresser  une  requête  au  roi  pour 
demander  justice  du  meurtre  de  son  mari.  L  autorisation  fut 
enfin  donnée.  La  cour  royale  de  Riom  se  trouva  saisie  de  l'aflaire; 
la  cause  fut  plaidée  par  M.  Dupin  ,  aujourd'hui  procureur  gé- 
néral à  la  cour  de  cassation  ;  et  la  cour  rendit  le  26  février  I82i 
un  arrêt  qui  condamnait  à  la  peine  capitale  le  nommé  Guindon 
dit  Roquefort,  portefaix  (contumace), déclaré  convaincu  d^avoîr 
tiré  le  coup  d'arme  à  feu  qui  avait  donné  la  mort  au  maréchal. 
La  cour,  au  surplus,  gâtait  cet  acte  de  Justice  en  ordonnant,  par 
une  clause  dérisoire  que  la  maréchale  Brune,  qui  n'avait  réclamé 
ni dommagei'inléréU  civils  ni  dépens,  fût  tenue  d'avancer  les 
frab  et  dépens  de  la  procédure ,  sauf  son  recours  contre  le  con- 
damné. M™'  Brune  est  morte  en  1829  dans  sa  terre  de  Saint- 
Just,  laissant  la  réputation  d'une  âme  très-charilable;  elle  a 
été  réunie  à  son  époux  dans  un  même  tombeau. 

Ch.  du  Rozoïm. 

BftUNBAU  (Antoine),  afocat  au  pariement  de  Paris  dans 
le  XVII'  siècle,  publia  en  1678  son  Traité  des  criées ,  ouvrage 
estimé  qui  fut  réimprimé  en  170i,  in-4<>.  Il  fit  imprimer  en 

64 


BftVirEHAITT.  (  506  ) 

1705  des  observations  et  maximes  sur  les  matières  criminelles, 
in-4''.  Il  est  encore  autour  d*un  supplément  contenant  en  abrégé 
institution  des  vingt  et  une  universités  de  France,  Paris,  1686, 
in-12.  Ce  qu*il  y  a  de  singulier,  c*esl  que  Bruneau  n*a  fait  aucun 
ouvrage  précédent  dont  celui-ei  soit  le  Suppiémenl.  On  y  trouve 
quelques  détails  sur  la  vie  des  docteurs  les  plus  connus  dans  le 
aroit  civil  et  canonique ,  des  remarques  historiques  et  des  re- 
cherches  curieuses,  mais  disposées  sans  ordre.  L'auteur  se  pro- 
posait de  donner  une  seconae  édition  de  son  Supplément^  cor- 
rigée et  augmentée  de  moitié;  le  manuscrit  de  cette  seconde 
écntion  était  dans  la  bibliothèque  de  Tabbé  Goujet.  ^  Un  autre 
Beuneau  est  auteur  d'un  Etal  présent  des  affairée  d' AUema- 
gne,  imprimé  à  Paris  et  à  Cologne  en  1675,  in-12.  Ce  qui  re- 
garde les  affaires  de  TEmpire  est  imparfaitement  traité  dans  ce 
Tolume,  mais  on  estime  la  relation  qu*on  y  trouve  de  la  campa- 
gne de  Turrnne  en  Allemagne  en  1674.  L'ouvrage  est  ano- 
nyme. —  Bruneau  (François)  a  composé  une  Vie  de  saint 
Phalier,  patron  de  Chabry  en  Berri,  Paris,  1645,  in-8®.  —  En- 
fin, un  autre  Bruneau  ,  avorat,  est  cité  par  Ménage,  dans  ses 
Remarques  sur  la  vie  de  P,  Àyrault^  comme  auteur  d'un  ou- 
rrage  manuscrit,  qui  a  pour  tilre  :  Hisloria  rerum  Andegaven" 
iium, 

BRUNEAlTX  (Jean-Edouard).  né  au  Havre  le  27  décembre 
1773,  Gt  des  études  assez  brillantes  au  collège  de  cette  ville  et 
les  termina  à  quinze  ans.  Il  avait  déjà  composé  quelques  essais 
littéraires  lorsqu'il  se  dcicrmina  à  suivre  la  carrière  du  com- 
merce, sans  renoncer  toutefois  au  culte  des  muses.  Mais  il  pa- 
rait qu'il  n'a  publié  aucun  ouvrage  de  son  vivant.  Il  mourut  à 
Condé,  département  du  Nord,  en  18!9,  à  l'âge  de  quarante-six 
ans.  On  a  de  lui  :  1°  Arioviste^  roi  des  Celtes,  tragédie  en  cinq 
actes,  envers,  Paris,  1823,  in-8®.  Dans  l'averlîssement  qui  pré- 
cède celte  pièce ,  on  trouve  une  courte  notice  sur  l'auteur  que 
l'on  fait  naître  en  1774  ;  2®  Pyrameet  Thisbé,  tragédie  en  trois 
actes,  ibidem,  1823,  in-8o;  5"  Ulysse  y  tragédie  en  trois  actes, 
ibidem,  1823,  in-8**.  Ces  trois  ouvrages  posthumes  n'ont  jamais 
été  représentés;  ils  auraient  eu  besoin  de  nombreuses  corrections 

rur  être  risqjiés  au  théâtre.  L'auteur  s'y  est  livré  quelquefois 
des  écarts  d'imagination  qu'on  excuserait  aujourcThui  ;  mais 
on  y  trouve  aussi  des  morceaux  pleins  de  vigueur,  et  d'autres  qui 
ne  sont  pas  dénués  de  grâce.  Bru iieaux,  qui  a  laissé  à  d'autres 
le  soin  de  retoucher  ses  tragédies ,  s'est  chargé  d'un  pareil  tra- 
vail pour  celui  de  Bandoux,  intitulé  le  Crime  de  famour,  joué 
sur  le  théâtre  de  Valenciennes.  Sa  famille  possède  encore  plu- 
sieurs de  ses  ouvrages  inédits  :  quatre  tragédies,  trois  coméaies, 
des  fables  et  des  poésies  fugitives. 

BRI  NE  ET  blanche,  S.  f.  [hist,  nat.),  espèce  de  poisson  de 
l'Amérique  septentrionale. 

BRUNEHAVT  était  fille  d'Athanagilde,  roi  des  Wisigolhs. 
Elle  derint  femme  de  Sigebert,  roi  d'Austrasie,  l'un  des  fils  de 
Clotairel".  Fortunat,  évëque  de  Poitiers,  a  célébré,  dans  un 
poème,  l'union  de  Brunehaut  et  de  Sigebert,  et  ses  vers  sont 
parvenus  jusqu'à  nous.  Chilpéric,  roi  de  Neuslrie,  voulut  alors 
suivre  l'exemple  de  son  frère  et  s'allier  à  la  puissante  famillcqui 
commandait  en  Espagne,  et  il  épousa  Galswinthe,  la  plus  jeune 
des  filles  d'Athanagilde.  Mais  bientùl  il  eut  regret  d  avoir  con- 
tracté ce  mariage,  et,  à  Tinstiffation  de  Frédégonde  qu'il  aimait, 
il  fit  périr  la  iiUe  du  roi  des  \\isigolhs.  Brunehaut  se  sentit  dès 
lors  animée  d'une  haine  violente  contre  l'assassin  de  sa  sœur, 
et  elle  eitsagea  Sigebert,  son  époux,  à  poursuivre  par  les  armes 
le  roi  de  Neustrie.  D'ailleurs,  celui-ci,  pendant  l'absence  de  Si- 
gebert, qui  repoussait  les  barbares  au  delà  du  Rhin ,  avait  en- 
vahi une  portion  de  l'AusIrasie.  La  guerre  entre  les  deux  frères 

commença,  et  ce  fut  en  vain  que  le  saint  cvéque  de  Paris,  Ger- 
main, J^  -^.-ui:_  I  o:__i.__.  .    .     .V 

nehaut. . 

Déjà  Brunehaut  se  préparaît 


commença,  ei  ce  lui  en  vain  que  le  sami  cveque  ae  fans,  Uer- 
main,  essaya  de  rétablir  la  paix.  Sigebert,  accompagné  de  Bru- 
nehaut, poursuivit  Chilpéric  et  l'assiégea  dans  la  ville  de  Tour- 
nai où  il  s'était  réfugié.  Déjà  Brunehaut  se  préparait  à  tirer  de 
ses  deux  ennemis,  Cliilpéric  et  Frédégonde,  une  éclatante  ven- 
geance, lorsque  des  assassins,  envoyés  par  la  reine  de  Neustrie , 
vinrent  tuer  Sigol>ert  au  milieu  de  son  camp.  L'armée  austra- 
sienne  se  dissipa  aussitôt,  et  Brunehaut  tomba  au  pouvoir  de 
Chilpéric.  Elle  était  prisonnière  à  Rouen,  lorsqu'elle  séduisit 
Mérovce,  l'un  des  fils  du  roi  de  Neustrie.  Elle  l'épousa,  et,quel- 

Sue  temps  après  ce  mariage,  qui  avait  été  favorisé  par  levéque  de 
iouen,  Prétextai,  elle  parvint  à  se  sauver  et  à  gagner  l'Austrasie 
où  gouvernait  son  fils  Childeberl.  Repoussée  aabord  par  les  sei- 
gneurs auslrasiens,  elle  reprit  bieiitùt  son  autorité  et  exerça  un 
Çnind  ascendant  sur  le  jeune  roi.  Cependant  elle  eut  plus  d'une 
lois  encore  à  se  défondre  contre  les  end)ùches  secrètes  deFrédé- 

fonde,  qui  avait  fait  tuer  Prétextât  et  son  second  mari  Mérovée. 
In  587,  Brunehaut,  qui  gouvernait  pour  son  fils,  conclut  avec 
Contran  le  traité  d'Andelot,  qui  fixe  les  limites  de  l'Austrasie 


mvML, 

et  de  la  Bourgogne,  et  qui  renferme  les  preniièni  ln(vsé% 
redite  des  fiels.  Quand  Childebert  II  rnoomt,  eUeroiiMniia 
autorité  et  son  influence  sous  le  règne  de  ses  petitv^bY^ 
et  Théodebert.  Elle  résidait  en  Austrasie  auprès  de  1Vo!u« 
lorsque  les  grands  la  chassèrent  et  la  forcèrent  de  le  tffm 
dans  la  Bourgogne ,  qui  était  le  royaume  de  Thierry.  EllrX 
vint  alors  à  allumer  la  guerre  entre  les  devx  frèro.  Ao  cn^i 
cernent  de  la  lutte,  les  succès  furent  partagés;  mtiifoiii 
Bourguignons  obtinrent  l'avantage.  Thierry  ayant  rrw  » 
armée  considérable,  iNittit  son  frère  prèsdetoel  et  de  Toi» 
bientôt  le  fit  mettre  à  mort  avec  ses  eiflints  {M),  Miin  •. 
l'Austrasie,  Thierry  se  préparait  à  attaquer  Clotiin,  em 
mourut  à  Metz  (615)  presque  subitement.  Enronaitfpr-. 
événement  inattendu ,  et  appelé  par  les  grands  qui  nwm 
de  voir  Brunehaut  ressaisir  encore  une  fois  le  poafoirdgm.: 
minorité  des  fils  de  Thierry,  Ck>taire  prit  les  annef;tnl«. 
guignons  et  les  Austrasiens ,  sous  les  ordres  de  VirovW 
maire  de  Bourgogne,  et  de  Pépin,  chef  d'une  poiisnitfbi* 
austrasienne,  marchèrent  à  sa  rencontre  jusque  sur  bbvÀi 
l'Aisne.  Quand  Brunehaut  fit  donner  le  sigual  du  cooIé,!» 
troupes,  que  les  grands  avaient  séduites,  tournèmtlrd»  • 
la  vieille  reine,  âsée  de  plus  de  quatre-vingts  ans^tnAia: 
mains  du  fils  de  Frédégonde.  Celui-ci  lui  reprorin  b  w0  • 
dix  rois  ou  fils  de  rois,  et,  après  l'avoir  livrée  pendaettiwp 
aux  outrages  de  ses  soldats,  il  la  fit  lier  pr  lesdieren  î  kfm 
d'un  cheval  indompté.  Les  lambeaux  de  son  corpifimttnr 
et  les  cendres  jetées  au  vent  (614).  Ainsi  moumtttlif  nw^t 
lèbre ,  qui  a  été  jugée  diversement  par  les  bistainv.  St  «^ 


,  . -igee 

moire  a  été  livrée  a  I  opprobre  par  quelques  cfuaoiyin;«fc 
il  faut  remarquer  que  ceux  qui  ont  poursuivi  BnMèHiiw 
tant  de  haine  lui  étaient  postérieurs  au  moini  tfwiw*.V 
contemporains,  au  contraire,  dans  leurs  écrits,  b  ttékn 
souvent  de  louanges.  Parmi  eux,  nous  devons  roroptnF**^ 
Grégoire  de  Tours  et  le  pape  saint  Grégoire.  Au  mtf,<pte 
chose  de  grand  s'attacha  au  nom  de  BrunehaotdiwV*» 
tions  populaires.  Dans  la  Flandre,  la  Picardie  et  la  B«w^ 
on  lui  attribua  pendant  longtemps  les  cbausséfsellrtf^ 
édifices  dont  on  contemplait  les  imposants  vestige». 

BRUNEL  (Jean)  j  littérateur,  naquit  à  Arles  en  nis.fc- 
études  chez  les  j('suilcs,  et  alla  de  bonne  heure  s'étabHr» If- 
où  il  donna  des  leçons  de  grammaire  et  devint  l'on  dwf»^ 
borieux  rédacteurs  du  Journal  de  la  langue  français,  ntr' 
par  Domergue  (F.  ce  nom).  Brunel ,  qui  rimait  amb«"' 
trop  de  facnilé ,  a  fait  un  grand  nombre  de  vers  qui  oei'- 
sércs  dans  différents  recueils  nériodiques,  mais  aoi  «'*' 
guère  d'autre  mérite  que  celui  de  la  correction  OBoelicr-» 
tance.  Il  resta  constanimenl  étranger  aux  déhatsdeUp*'- 
comme  aux  rêves  de  l'ambition,  et  mourut  dans  sa  pir'' 
tivele^  janvier  4818.  Les  ouvrages  suivants, que Bnind'^' 
pour  ses  élèves,  sont  en  usage  dans  différentes êfol«.'''' 
de  mythologie ,  orné  de  morceauT  de  poésie  ingénitni,*T* 
blés,  décents  et  analogues  â  chaque  article ,  Lyon,!**'    * 
troisième  édition  revue  et  retouchée  A.  M.  D.O.  ;t  t  ^"^ 
1823,  in-12;  2°  le  Phèdre  français,  ou  Choix  4î  fa*V'  ^ 
çai&es  pour  la  jeunesse ,  in-18 ,  réimprimé  pl05ietir5  v^>  ' 
Parnasse  latin  moderne  y  ou  Choix  des  meilleur*  w^rm-' 
poêles  latins  qui  se  sont  le  plus  distingués  drpwsUrtfn^^ 
des  lettres,  avec  la  traduction  française  et  des  notfs»  ^ 
leurs,  Lyon,  1808, 2  vol.  in-12.  Brunel  cite,  |«rinil«r^^ 
qui  l'ont  aidé  dans  ce  travail,  Heynal,  ex-bibliolh<^ '^^ 
ville  de  Lyon.  Fourcroy ,  alors  directeur  de  l'inslnictn  ^ 
que,  accepta  la  dédicace  de  cet  ouvrage ,  dont  ri«t«f  *  -^ 
sait  de  publier  une  nouvelle  édition  peu  de  tewi»!^* 
mort. 

BRtNEL( )  était  maire  de  BéziersJorsauVo^**;' 

i79t  il  fut  nommé  député  suppléant  à  l'assemWf*'  «** 
L'année  suivante,  il  devint  membre  de  la  con\enUoc,«ï*  • 
le  procès  de  Louis  XVI  le  vote  de  détention  pervic"  ^ 
bannissement,  si  celte  dernière  mesure  était  jugée  <^''  ' 
Ayant  été  envoyé  A  L)on  après  le  3!  mai,  il  y  fui  J  >*  . 
talion  par  les  autorités  insurgées  ;  mais  on  lui  rendn  «• 
lilicrté.  Cliabot  le  dénonça  peu  de  temps  aprè*»^.,. 
correspondu  avec  les  [édéralisUs  de  Bordeaux,  «t  le  wf  ^ 
d'accusation.  Le  9  thermidor  lui  rendit  la  !j?**''j[^ rî. . 
nouveau  en  mission  dans  le  Midi,  il  ^'3*^*  *'^"*?",''îpîî- 
terroristes  de  cette  ville  s'insurgèrent  en  faveur  (k  rtv 
de  Marseille.  Au  lieu  de  leur  opposer  une  vigoureux  ^' 


(1)  Ad  majorem  Dei  gloriam.  Celle  devise  «■», 
des  jésoiles. 


BftUNBLLBflCHI»  (  60T 

3r9qu*ils  Toalurent  enlever  les  armes  de  Varsenal ,  il  eut  la  fai- 
il«»e  de  signer  un  arrêté  pour  mettre  en  liberté  leurs  partisans 
lui  étaient  détenus.  Il  s*en  punit  en  se  brûlant  la  cervelle,  lin 
ecret  de  la  convention  accorda  des  secours  i  sa  femme  et  à  ses 
nfants. 

BarNBLLBy  s.  f.  {bolan.),  genre  de  plante  à  fleur  monopé- 
de,  lat^ée  ;  la  lèvre  supérieure  est  faite  en  forme  de  casque  ; 
inférieure  est  divisée  en  trois  parties  :  la  partie  moyenne  est 
roisée  eu  cuilleron  ;  il  sort  du  calice  un  pistil  qui  est  attaché 
omme  «m  dou  à  la  partie  postérieure  de  la  fleur,  et  qui  est 
Dvironné  de  quatre  embryons.  Ces  embryons  devien  nen  t  ensuite 
es  semences  arrondies  et  revêtues  d'une  capsule  qui  a  servi  de 
alice  à  la  fleur.  Ajoutez  aux  caracièresde  ce  genre,  que  les  fleurs 
Htnent  un  éni  fort  garni,  et  que  les  étamines  n'ont  pas  la  figure 
Ton  os  hyoïoe,  comme  celles  de  Tormin ,  de  la  toute-bonne  et 
é  la  sauge.  Cette  i^nte  est  d'usage,  et  contient  beaucoup 
rbmie  et  un  peu  de  sel  essentiel.  Elle  est  vulnéraire,  détersive, 
onsolidaDte;  on  s'en  sert  en  décoction  dans  les  ulcères  de 
KNimoo ,  contre  les  hémorragies ,  les  maux  de  gor^e  ;  elle 
«tre  dans  les  gargarismes.  On  l'emploie  aussi  exlerieure- 
ueiit. 

BRrNBiXBSGHi  (  PHILIPPE) ,  architecte  et  sculpteur.  Pour 
ipprécier  ce  grand  artiste ,  il  ù^ut  considérer  son  œuvre  et  son 
rauence  au  iniiieu*de  son  siècle;  les  arts,  qui  se  tiennent  comme 
mlamain  et  qui  d'ordinaire  périssent  et  renaissent  ensemble, 
dftjfent  en  Italie  des  ruines  de  la  barbarie.  Gmabué,  le  Giolto 
nient  en  quelque  sorte  recréé  la  {teinture,  et  la  Toscane,  qui 
it  la  patrie  de  Brunelleschi,  semblait,  sous  lesMé<licis,  ces  nou- 
anix  Périclès,  une  seconde  Athènes.  Les  Toscans  faisaient  tout 
naître  par  leur  seul  génie  avant  que  le  peu  de  science  qui  était 
istè  èi  Goostantinople  refluât  en  Italie  avec  la  langue  grecque 
ir  les  conquêtes  des  Ottomans.  Brunelleschi  naquit  à  Florence 
n  1577.  Son  père  était  notaire,  son  aïeul  avait  cté  médecin,  et 


) 


BBUNBLI.BflCBI. 


i  jeune  Fii^o,  que  Ton  destinait  à  l'une  de  ces  deux  profes- 
ions  t  reçut  d*abord  une  éducation  appropriée  à  l'une  et  à 
Paulre;  mais  son  sénie  le  portait  exclusivement  à  la  pratique 
des  arts  et  aux  études  scientifiques.  Dans  lesessaisdesa  première 
ieunesse,  sa  main  habile  accomplissait  en  se  jouant  les  eflets  de 
la  mécanique  et  de  la  perspective  dont  les  règles  étaient  à  peine 
ooonues.  Il  modelait  des  figures ,  exécutait  des  machines  ;  mais 
toutes  ses  études  avaient  un  but  .unique  :  Tarcbitecture.  Il  ne 
dessiaaK  que  peur  exprimer  ses  compositions  d'édifices;  il  ne 
Mlptait  que-  pour  les  orner,  et  c'était  à  l'élévation  des  maté- 
riaox  qu'il  appliquait  ses  machines.  Il  apprit  la  géométrie  de 
Paul  del  Pozzo  Toscanelli.  Il  dessina  les  vues  perspectives  des 
princi|)aux  monuments  de  Florence,  et  enseigna  au  Massaccio 
CBtarKde  la  perspective  jusqu'alors  inconnu.  Enfin,  doué  de 
toutes  les  connaissances  qui  peuvent  faire  un  artiste  du  premier 
ordre,  il  lisait  avec  un  enthousiasme  intelligent  la  Bible  et  le 
Diole-,  et  ce  fut  par  ces  lectures  qu'il  développa  le  génie  que  la 
aatarc  lut  avait  donné  eu  compensation  de  sa  défectuosité  corpo* 
rdie.  —  Quelque  contrarié  qu'il  fût  de  voir  son  fils  abandonner 
b  graves  et  honorables  professions  de  sa  famille ,  le  -père  de 
Brunelleschi  ne  voulait  point  faire  violence  à  une  vocation  si 

foQoncée  ;  il  pla^  son  nls  chez  un  orfèvre  de  la  ville  dePistoie. 
arl<le  rorfcvrerie,  quelesOdiot  et le&Auguste  ont  élevé  si  haut 
^  France,  était  alors  à  Florence  l'apprentissage  de  la  sculpture, 

00  plutôt  c'était  la  sculpture  en  petit.  Le  jeune  Brunelleschi  s'y 
adonna  avec  succès,  et  1  on  cite  avec  éloge  des  statuettes  d'argent 
Qu'il  exécuta  pour  diverses  églises.  Alors  se  forma  entre  lui  et 
Donatello  (F.)  une  liaison  qui  devait  durer  toute  leur  vie.  Quoi- 
que très-jeune  encore,  Doqatello  était  déjà  fort  liabile;  mais  il 
iTail  beaucoup  à  faire  pour  devenir  le  premier  sculpteur  de  son 
siècle.  Il  venait  de  terminer  un  grand  crucifix  en'  bois  :  «  Ce 
n'est  point  la  figure  d'un  Dieu,  lui  dit  Brunelleschi  avec  la 
franchise  de  l'amitié,  mais  celle  d'un  paysan  que  tu  as  mise 
«ïr  la  croix,  o  —  «  S'il  était  aussi  aisé  de  faire  que  de  juger, 
mon  Christ  te  paraîtrait  divin,  repartit  Donatello  un  peu  piqué.D 
BruDcllcschi  ne  dit  rien ,  retourna  chez  lui ,  demeura  enfermé 
liaos  son  atelier  pendant  plusieurs  mois /puis 'au  bout  de  ce 
jttnps  engage  Donatello  à  venir  le  visiter.  Celui-ci  reste  stupéfait 

1  la  vue  d'un  Christ  de  même  dimension  que  le  sien,  mais  d'une 
plus  belle  exécution.  Il  s'avoue  vaincu,  et  les  deux  amis  se  ré- 
(X)ncilièrent.  Tous  deux  avec  sept  autres  artistes  concoururent 
pour  l'exécution  des  portes  de  bronze  du  baptistère  de  l'église  de 
Saint-Jean  à  Florence.  Reconnaissant  la  su|)ériorité  de  Ghiberti, 
Ion  des  concurrents,  ils  dirigèrent  le  choix  du  public  et  celui 
^  magistrats  sur  son  modèle.  Brunelleschi,  iugé  digne  de  le  se- 
fonder ,  refusa  de  partager  les  travaux  et  l'honneur  de  l'entre- 
prise. A  Ghiberti  seul  appartient  donc  la  gloire  de  ces  portes 
^  Michel-Ange,  dans  son  admiration,  proclamait  aignes 


d'être  les  portes  du  Paradis.  Entraîné  par  la  passion  de  l'art, 
Brunelleschi  vendit  son  patrimoine,  et  accompagné  de  Dont» 
tello,  alla  visiter  les  ruines  de  Rome  antiq^ue.  11  fit  une  étude 
approfondie  des  monuments ,  et  les  ressuscita  en  quelque  sorte 
dans  une  suite  de  dessins  précieux.  Il  est  reconnu  qu'il  a  le  pre- 
mier distingué  les  trois  ordres  d'architecture  :  le  dorique,  l'ioni- 
que et  le  corinthien.  L'ap()lication  avec  laquelle  il  se  livra  à  ces 
études ,  qui  seules  pourraient  suffire  à  sa  gloire ,  lui  causa  une 
maladie  qui  l'obligea  de  revenir  dans  sa  [>atrie.  L'églisede  Sainie» 
Marie  del  Fiore  à  Florence  était  restée  inachevée  depuis  la  mort 
d'Arnolphe  di  Lapo,  qui  n'avait  pu  même  commencer  à  la  cou- 
vrir ;  personne  n'avait  osé  secharger  de  cette  tâche.  Brunelleschi 
en  conçut  le  projet  ;  mais,  comme  tous  les  hommes  de  génie,  il 
eut  à  soutenir  une  lutte  redoutable  contre  la  routine  et  les  idé^ 
toutes  faites  de  la  médiocrité.  Devant  un  congrès  d'architectes  et 
d'ingénieurs  tenu  en  1407  en  présence  du  sénat,  pour  achever 
ce  bel  édifice,  il  présenta  de  son  projet  un  dessin  qui  surpassait 
en  hardiesse  et  en  nouveauté  tout  ce  que  les  autres  architectes  de 
l'Italie  avaient  tenté  pour  le  même  sujet.  Ceux-ci,  blessés  de  se 
voir  vaincus  pr  un  rival  qu'ils  avaient  dédaigné  jusqu'alors 
(car  il  ne  s'était  pas  encore  fait  connaître  comme  architecte),  s*at^ 
tachèrent  à  le  décréditer,  et  représentèrent  au  sénat  que  son  en- 
treprise téméraire  était  impossible,  parce  qu'efiectivement  die 
était  au-dessus  de  leur  capacité.  Son  projet  ne  fut  pas  adopté,  et 
d'autres  artistes  furent  chargés  du  travail.  Après  y  avoir  épuisé 
leurs  moyens  sans  aucun  résultat,  ils  finirent  par  renoncer.  On 
rappela  Brunelleschi,  et  il  fut  admis  à  présenter  de  nouveau  ses 
plans.  Il  le  fit  en  i419dcvantun  nouveau  congrès  d'architectes  et 
d'ingénieurs  les  plus  célèbres,  non-seulement  de  l'Italie,  maisde 
toute  l'Europe.Cette  nouvelle  réunion  tenue  en  présencedu  sénat, 
car  à  Florence  les  arts  étaient  alors  un  des  soins  les  plus  impor-* 
tants  des  magistrats ,  fut  à  ce  qu'il  paraît  assez  tumultueuse  :  les 
uns  pour  que  la  voùle  fût  plus  légère  proposaient  de  la  construire 
en  pierre  ponce,  d'autres  voulaient  pour  l'appuyer  d'énormes  arcs- 
boutants,  ou  bien  un  immense  pilier  central  ;  enfin  il  y  eneutquî 
allèrent  Jusqu'à  vouloir  remplir  l'église  d'une  montagne  de  terre 
qui  servirait  de  forme  et  d'échafaudage  à  la  coupole  ;  et  pour  que 
rien  ne  manquât  à  la  bizarrerie  de  cette  pensée,  on  devait  dissé- 
miner dans  ce  monceau  de  terre  une  quantité  de  pièces  de  mon- 
naie, pour  que  l'appât  du  gain  portât  le  peuple  à  déblayer 
promptement  l'intérieur  de  1  édifice  lorsqu'il  serait  achevé.  — 
Brunelleschi,  pour  exécuter  le  dôme,  déclara  qu'il  n'avait  besoin 
ni  de  cette  montagne,  ni  de  pilier ,  ni  d'arcs-bou tants ,  ni  même 
d'armature  en  charpente ,  et  que  sa  voûte  se  soutiendrait  sans 
appui,  par  son  propre  poids  et  par  la  seule  adhésion  de  ses  par^ 
ties.  On  crut  qu  il  extravaguait;  on  lui  imposa  silence  :  il  insista; 
on  le  chassa  de  l'assemblée.  Toutefois,  aucun  des  projets  ne  ré- 

E[>ndant  aux  vœux  des  magistrats,  et  le  ton  d'assurance  dont 
runelleschi  avait  parlé  les  ayant  frappés,  on  le  rappela  pour 
connaître  à  fond  son  plan  et  ses  moyens  d'exécution  ;  il  refusa 
de  les  faire  voir,  et  se  contenta  de  présenter  à  l'assemblée  un 
œuf,  en  proposant  de  le  faire  tenir  del)ont.  Aucun  n'avant  pu 
réussir  il  en  cassa  l'une  des  extrémités  et  le  fit  tenir  sur  fa  table. 
Chacun  de  s'écrier  qu'il  en  aurait  fait  autant  :  ff  II  fallait  donc 
vous  en  aviser,  o  répliqua  Brunelleschi.  On  a  rapporté  la  même 
anecdote  de  Christophe  Colomb,  ce  qui  a  fait  aire  avec  raison 
que  la  plupart  des  bons  mots  sont  des  redites.  Quoi  qu'il  en  soit, 
la  plaisanterie  de  Brunelleschi  eut  d'heureuses  suites;  la  con- 
fiance en  ses  talents  fit  place  aux  préventions  contraires ,  et 
d'une  commune  voix  il  fut  chargé  de  l'entreprise  ;  seulement 
on  exigea  de  lui  un  essai  de  sa  manière  d'opérer  :  Brunelles- 
chi éleva  deux  petites  chapelles  suivant  son  nouveau  système. 
L'envie  réduite  an  silence  trouva  moyen  de  lui  faire  donner  un 
adjoint  dans  la  personne  de  Ghiberti ,  qui  oubliant  le  procédé 
généreux  de  Brunelleschi  lors  do  concours  pour  les  portes  du 
baptistère,  accepta  cette  mission.  Ce  dernier  s'en  vengea  arec 
esprit.  Pour  mettre  au  grand  jour  ri|;noranoe  de  son  collègue 
comme  architecte,  il  feignit  une  indisposition,  et  le  laissa 
d'abord  diriger  toute  l'entreprise.  Ghiberti  laissé  A  lui-même 
prit  le  parti  de  se  retirer.  Devenu  maître  absolu  de  son  œuvre, 
Brunelleschi  suivit  tous  les  travaux  avec  un  lèle  infîitigable, 
s'occupant  des  moindres  détails  d'exécution,  inspectant  lui- 
même  le  dioix  desmatériaux,  la  taille  et  la  coupe  des  pierres,  etc. 
Ayant  remarqué  que  plus  ses  travaux  s'élevaient,  plus  on  per- 
dait de  temps,  il  imagina  d'établir  de  petits  cabarets  sur  la 
voûte  de  l'église,  et  par  ce  moyen  il  empêcha  les  ouvriers  de 
quitter  leur  ouvrage  avant  la  fin  de  la  journée.  Enfin  il  finit  par 
élever  celte  coupofe  de  cent  trente  pieds  de  diamètre  et  de  trdb 
cent  trente  pieds  d'élévation  du  sol  jusau*à  la  croix.  U  ne  lui 
donna  pas  la  forme  sphérigue  du  Panthéon  ;  mais,  sans  doute 
pour  se  conformer  au  styleoe  l'édifice  commencé  un  siècle  avant 


BftUinET. 


(  508  ) 


BBONIT. 


loi,  il  préféra  la  forme  angolaire  et  il  fit  sa  coapole  à  huit  pans, 
ainsi  que  la  voûte  da  tàmboar.  Par  le  jadicieux  emploi  qo'il  fil 
de  l'arc  en  tiers-point,  il  prouva  toute  retendue  de  sa  science 
comme  constructeur,  et  par  le  caractère  simple  et  majestueux 
du  monument  il  devint  le  réformateur  de  rarchitecture,  le  ré- 
générateur du  bon  goût,  et  préparait  la  voie  aux  Âlberti,  aux  Bra- 
mante, aux  Baltbaxar  Perruzo,  aux  Vignolle,  aux  Palladio. 
Quelques  années  après  le  même  Alberti,  son  compatriote,  devait 
professer  les  lois  du  style  nouveau  dans  son  TraUé  d'architee-' 
fur»  (Florence,  1435);  le  génie  de  Brunelleschi  les  avait  déjà 
devinées.  Les  plans  et  les  élévations  de  la  coupole  de  Sainte-Mane 


nelleschi  avait  eu  de  peine  à  se  produire ,  autant  son  talent 
eut  de  vogue  dès  que  la  coupole  de  Sainte-Marie  l'eut  placé  à  la 
tète  des  architectes  de  son  temps.  Sa  réputation  se  répandit 
bientôt  par  toute  l'Italie  et  lui  attira  des  offres  avantageuses  de 
tous  les  princes.  Le  duc  de  Milan  lui  demanda  le  tracé  d'une 
citadelle  pour  cette  capitale  et  le  marquis  de  Mantoue  des  digues 
pour  le  Pô.  La  forteresse  de  Vocopisano ,  celle  de  Pesaro  et  les 
deux  citadelles  de  Pise  sont  encore  dues  à  Brunelleschi.  Ces 
divers  travaux  lui  assignent  un  rang  distingué  parmi  les  inffé- 
nieurs  militaires.  Mais  son  temps  et  ses  talents  étaient  plus 
spécialement  consacrés  à  sa  patrie  et  à  son  généreux  protecteur 
et  concitoyen  Gôme  de  Médicis.  Parmi  les  autres  monuments 
que  lui  dut  Florence,  on  distingue  les  églises  de  Saint-Laurent 
et  du  Saintr-Esjprit,  dont  l'architecture  se  ressent  encore  un  peu 
du  gothique.  On  cite  encore  de  lui  la  chapelle  de  la  famille  des 
Pazzi  dans  l'église  de  Sanla-Croce,  où,  par  un  procédé  nouveau, 
il  substitua  aux  arcs  une  architecture  en  plate-bande  passant 
horizontalement  d'une  colonne  à  l'autre  ;  le  palais  Pitti  qu'il 
n'éleva  que  jusqu'à  l'entablement  du  premier  étage,  etc.  GOme 
de  Médicis  avait  pour  son  artiste  la  plus  haute  admiration ,  et  le 
pape  Eugène  IV  lui  ayant  demandé  un  architecte,  G^me  ne  crut 
pouvoir  taire  nen  déplus  agréable  au  saint-père  que  de  lui  en- 
voyer Brunelleschi.  La  lettre  de  recommandation  contenait  les 
mots  suivants  :  ce  J'envoie  à  votre  sainteté  un  homme  dont  les 
talents  sont  capables  de  faire  mouvoir  le  monde.  »  Brunelleschi 
était  petit,  très-laid  et  très-modestement  vêtu;  le  pape  ayant  lu 
la  lettre,  lui  dit  un  peu  dédaigneusement  :  C'est  aonc  vous  qui 
pourriez  faire  mouvoir  le  monde?....  —  Out,  très-iainl-père , 
dit  Brunelleschi,  avec  un  levier  et  un  point  d'appui  (l).  Assez 
médiocre  plaisanterie  renouvelée  d'Archimèdel  car  il  faudrait 
non-seulement  un  point  d'appui ,  mais  un  levier  dont  le  bras 
fût  assez  lon^,  et  les  matériaux  assez  solides  pour  résister  à  l'ef- 
fort, conditions  inexécutables.  Ce  grand  architecte  n'était  pas 
moins  distingué  par  les  qualités  du  cœur  que  par  celles  de  l'es- 
prit. Il  était  doué  d'une  rare  lK>nté,  jugeait  sans  passion  du 
mérite  des  autres,  et  oubliait  souvent  ses  propres  intérêts  pour 
ceux  de  ses  amis.  Sa  patrie,  qu'il  avait  ornée,  le  récompensa  en 
le  nommant  en  1423  membre  degHSianori;  et  dans  cette  magis- 
trature il  montra  de  la  sagesse  et  de  1  habileté.  Il  mourut  à  Flo- 
rence en  1444  à  l'âge  de  soixante-sept  ans.  Il  fut  enterré  avec 
aolennitédans  l'église  de  Sainte-Marh  del  Fiore.  Michel-Ange 
a  fait  de  lui  un  bel  éloge  en  disant  qu'il  était  diflSciîe  d'imiter 
Brunelleschi  et  impossible  de  le  surpasser. 

Ch.  oc  Rozoir. 
BRUNELLI  (JÉRÔME),  jésuite,  né  à  Sienne  en  1550,  en- 
seigna au  collège  Romain  les  langues  grecque  et  hébraïque,  et 
y  traduisit  en  latin  trois  homélies  de  saint  Chrysostome.  On  les 
trouve  dans  le  tome  Ti  de  l'édition  d'Anvers,  1614.  On  lui  doit 
aussi  une  édition  grecque  des  Hymnee  de  Synésius.  Rome, 
1609.  Il  mourut  le  22  février  1615. 

BRUNELLi  (Gabriel)  ,  sculpteur,  élève  de  l'Algarde,  éuit 
de  Bologne,  et  florissait  au  XYW  siècle.  Il  était  fort  laborieux, 
et  on  voit  à  BoIcM^ne  seulement,  quarante-quatre  statues  ou 
autres  ouvrages  die  marbre  de  sa  main.  On  en  voit  aussi  à  Na* 

Ces ,  à  Ravenne,  à  Padoue  et  dans  d'autres  villes  de  la  Lom- 
irdie  ;  ils  consistent  en  statues ,  tombeaux .  bas-reliefs ,  bains 
et  fontaines  publiques ,  avec  des  figures  gigantesques ,  genre 
dans  lequel  il  réussissait  singulièrement. 

BRUHBLLIBR  (botan.),  S.  m.  genre  de  plantes  du  Pérou  ou 
de  l'Amérique  septentrionale. 

BRVNET,  ETTE,  S.  f,  {gromm.)^  diminutif  de  brun.  Un  beau 
brunet.  Une  petite  brunette.  Une  jolie  brunette, 

BRUMBT  (Hugues)  ,  troubadour  né  à  Rodei ,  mort  en  1225. 
On  le  destinait  à  l'état  ecclésiastique ,  mais  il  entra  par  goût 

(1)  Die  obi  cwiriftam,  ooelum  terramqoe  movebo. 


dans  une  antre  carrière,  où  il  eut  tour  à  tour  poar  ^ 

son  seigneur  le  comte  de  Rodez ,  le  comte  de  Toulouse ,  k , 
phin  d'Auvergne  et  le  rm  d'Aragon.  Ses  pièces  roaknl  m 
sujets  souvent  traités  parles  poètes  provençaux.  Dus  tes 
sons  il  se  plaint  de  la  rigueur  des  dames  ;  dam  so 
pofimes  il  déclame  contre  la  dépravation  des  inœon.  D  ^ 
qu'il  eut  en  effet  à  se  plaindre  des  dames  et  destnodi; 
la  belle  Galiana ,  bourgeoise  d'Aurillac,  étant  année  ds  r 
de  Rodez ,  lui  sacrifia  Brunet  qui  l'adorait.  Congédié  pa  _ 
il  se  retira  de  désespoir  dans  un  monastère  de  cbartreUf  m 
passa  le  reste  de  ses  jours. 

BRUNET  (Jean-Louis)  ,  savant  canoniste,  né  à  Aria 
1688,  d'une  famille  originaire  de  Salon,  fut  reçu  sfocttiip 
lement  de  Paris  en  1717 ,  ;et  mourut  sur  la  in  d'irril  r 
a  comme  meurent  la  plupart  des  savants ,  dit  Donaddel 
lane,  sans  fortune  et  sans  récompense,  ma»  joaisnalf 
considération  qui  rejaillit  sur  leur  nom.  a  Noos  lai  dnr 
10  le  Parfait  Notaire  apctioli^ue,  Paris,  1728,1730,1 
2  vol.  in-40 ,  dont  la  meilleure  édition  est  celle  de  LTOi,i; , 
avec  les  notes  de  Durand  de  Maillane,  in-4«,  2  vol.;  TBim 
du  droit  canonique  et  du  gouvernement  de  tEfliu,  h^^ 
1720,  1750,  sous  la  rubrique  de  Londres, sans dile.iid 

-12.  Cet  ouvrage,  où  l'on  trouve  des  oinnionstnphaéi^ 


m 


était  destiné  à  pressentir  le  goût  du  public  sur  les  htHklak 
droit  canonique  de  France  ^  auxquelles  l'antev  Imabl 
depub  longtemps ,  mais  qui  n'ont  pas  vu  le  joor  ;  VTnkà 
ehampart ,  joint  aux  décisions  de  Drapier  sur  b  dtas; 
4'»  une  nouveue  édition  du  Traité  de  fabue,  de  Féml^arrigit, 
augmentée ,  enrichie  de  savantes  notes ,  dans  kqiÀ  i  a  ii0r 
la  Défense  de  la  juridiction  eeelésiaetique  de  Bukh^^ 
Lyon ,  1736,  in-fol. ,  2  vol.;  5»  une  nouvelle  édilioiàilVali 
des  droits  et  des  libertés  de  t Eglise  gaUieans,hn,\Và, 
in-fol. ,  4  vol. ,  avec  d'excellentes  notes  et  une  dissemàd» 
rieuse  de  l'auteur ,  en  forme  de  lettres ,  sur  la  ooafifeMeè 
Vincennes  en  1529.  Le  grand  vice  de  cet  ouvn^yOooKri 
dit  l'abbé  Fleury,  est  qu^on  veut  y  établir  le  droit  par  tel* 
au  lieil  de  juger  les  faits  par  le  droit  :  mais  ledélaatdett 
édition  est  que  Brunet  a  négligé  d'y  mettre  l'ordre  didictç 
dans  la  distribution  des  pièces ,  et  d'y  insérer  cdki  qpf  h 
événements  postérieurs  aux  premières  éditions  de  cet  oeiof 
auraient  pu  lui  fournir.  Prévôt ,  savant  avocat  an  piffea* 
de  Paris ,  mort  en  1763,  y  a  fait  des  observations  qoi  son*- 
posées  en  manuscrit  à  fa  bibliothèque  des  avocats;  6** 
nouvelle  édition  des  Maximes  du  droit  canonique  de  frm 
de  Louis  Dubois ,  corrigées  et  augmentées. 

BRCNET  (Piebre-Nicolas) ,  né  à  Paris  en  !7R, wrt' 
4  novembre  1771,  est  auteur  des  ouvrages  suivante  :  l'Inj 
que  conquise ,  poème  héroïoue  en  quatre  chants,  1756, •-» 
2«  Abrégé  chronologique  des  f/rands  fiefs  de  la  ewm»'* 
France,  1759,  in-8" ,  ouvrage  inexact ,  qu'il  fit  en  ws^ 
son  père  ;  3«  plusieurs  comédies,  savoir  :  pour  le  W»- 
Français ,  les  Noms  changés ,  ou  rindifférent  ewWf/,  «» 
actes,  Paris,  1758,  in-8«  :  pour  la  Comédie  italienne,/»'» 
Devins,  en  trois  actes;  la  Rentrée  des  Théâtres» en  mi* 
pour  rOpéra,  Uippomêne  et  Atalante,  en  un  «cte^J^** 
Daphné,  en  un  acte;  Théagène  et  Chariclée,  en  anqi» 
pour  le  théâtre  de  la  Foire,  la  Fausse  Turque,  non  iropj»^ 
Il  fut  chargé  par  les  directeurs  de  l'Opéra  de  ni«<Fj|_ 
changements  aux  opéras  de  Seanderberg  et  d'i/p*f»  ^  '^ 
thuse.  Il  a  fait  aussi  l'entrée  du  Rival  favorable,  qti(»f^ 
aux  fêtes d'£u(ff^.  .•••,- 

BRCICET  (Claude),  médecin  et  philosophe  qui  vÎTiitiPf 
à  la  fin  du  xvii«  et  au  commencement  du  xvîii*  siècle ,  «» 
on  ignore  le  lieu  et  l'époque  de  la  naissance  et  de  U^ 
a  composé  des  ouvrages  sur  la  médecine  et  la  "»*y!'*î^ 
sont  développées  des  idées  neuves,  grandes  et  hardies  ^ 
du  progrès  de  la  médecine,  1709.— If  Progrèsdehm^ 
contenant  un  recueil  de  tout  ce  qui  s'observe  d'uMs  êjsr^ 
tique,  avec  un  jugement  de  tous  les  ouvrages  q^i™^J^^ 
l7 théorie  de  cette  science,  Paris,  1695-1709.  -p^^lffl 
sur  la  structure  des  organes  des  deux  uxes  dutim  «  r 
nération,  1696.  —  Une  thèse  :  À  diversis  alime%tu;^ 
ingeniis  diversa ,  1717.  —  Une  thèse  :  Ergo  a  ^^.% 
dularum  situ  secretiones,  Paris,  1757,  in-4».  -  IT<î^»» 
nouvelle  métaphysique ,  1 704 . 

BRUNET  (FEAWçois.Fix)REirriN) ,  assisUnt  gén^  <2ek 
laristes ,  né  à  Vite!  en  Lorraine  vers  le  fn»'»*»  ."4  *^"i^ 
Tour  à  tour  membre  de  la  congrégation  de  la  Mission,  pf»^^ 
de  philosophie  au  séminaire  de Toul ,  go«ï«^?'-£il,r 
Chàlons-sur-Marne,  puis  assistant  général ,  Brunet  ecav^r 


BftVNFUUr. 


(608) 


BmUNf. 


«nécodoDS  rét oliiUoDiuiires  en  se  réfogiaDt  à  Rome ,  d*où  il  re- 
int  à  Paris  en  1804  iors  do  rélablissement.des  missions.  Il  y  mon- 
ot  le  15  septembre  1806.  Il  est  Faotear  de  :  Parallèle  dei  reli^ 
ions,  Paris,  1792, 5  (ornes  en  5  vol.  in-4<*.  —  EUmenla  theologiœ 
4  omnium  êckolarum  ealholiearum  usum ,  ordine  novo  ap- 
§tm,  Rome,  1804,  in-4*»,  5  vol.  —  Traité  dei  devoin  des  péni- 
mis  ei  det  confesseur  s ,  Metz,  1788.  —  Du  zèle  de  la  foi  daiis 
M  femmes,  et  des  heureux  effets  qu'il  peut  produire  dans  VE-- 
Use,  in-13.  —  Lettre  sur  ta  manière  d'étudier  la  théologie. 

nnvsET  (Jean-Baptiste),  général  français,  né  à  Valensol 
D  Daapbinèy  commanda  en  1793  Tavanl-^rde  de  l'armée  du 
énéral  Anselme  dans  le  comté  de  Nice,  pnt  en  1795 ,  le  com- 
landement  en  chef  de  Farmée  d'Italie ,  fut  repoussé  par  les 
■iéniontaiSy  les  13  et  17  Juillet,  aux  attac^ues  des  camps  retran- 
bés  des  Fourches  et  de  âaorgio  ;  et  accuse ,  peu  de  temps  après» 
'ifoircu  des  intelligences  avec  les  principaux  auteurs  de  la  red- 
ition  de  Toulon ,  il  Tut  arrêté  dans  son  camp ,  transféré  à  l'Ab- 
lye ,  et  condamné  à  mort  par  le  tribunal  révolutionnaire,  le 

novembre  1795.  —  Son  fils,  général  de  brigade , commanda 
avant-garde  de  l'armée  du  général  Rochambeau,  dans  l'expé- 
ition  de  Saint-Domingue,  en  1801.  Ce  fut  lui  qui  arrêta  pri- 
Minier  le  général  noir  Toussaint-Louverture.  Il  mourut  de  ma- 
idie  dans  cette  Ile,  en  1803,  après  s'être  dbtingué  dans  plu- 
ieors  combats.  Il  avait  remplacé  le  général  Watnn  dans  la  par- 
ie du  sud  et  de  l'ouest. 

BRCHETTB,  8.  f.  (coifim.),  sorte  d'étoffe  délicate  et  fine,  de 
Doleur  presque  ncûre,  dont  les  gens  riches  s'habillaient  au- 
refois. 

BRCHETTE  {belles-lettres).  On  donnait  ce  nom  en  poésie  à 
De  espèce  de  chanson  d'un  genre  galant ,  parfois  tenore,  par- 
lis  enjoué.  Le  tour  devait  en  être  naturel  et  simple.  Le  poète 
y  adressait  ordinairement  à  unejeune  fille  du  nom  de  Brunette, 
i  cette  qualification  est  demeurée  celle  de  la  chanson  elle- 
aéme.  On  en  conserve  qui  sont  des  chefe-d'œuvre  dans  ce 
enre.  Les  airs  qu'on  j  adaptait  étaient  faciles  à  chanter  et  d'une 
omposition  tout  à  fait  gracieuse.  Ainsi  donc  le  nom  un  peu 
astoral  dt  Brunette  a  suffi  pour  créer  un  genre  en  musique 
t  en  poésie ,  car  il  y  avait  aussi  de  ces  petits  airs  sans  pa- 
oies. 

UCNKITE  (Fort  de  LJL)(géofr,),  fort  bâd  par  Charies-£m- 
aaouel  IIL  autrefois  célèbre  et  important ,  sur  la  frontière  du 
^iémont.  Ce  fort  couvrait  le  passage  de  Susa  et  était  considéré 
omme  la  clef  du  pays  de  ce  côté.  Il  dominait  deux  vallées,  et  se 
rouvaiten  communication,  par  une  galerie  creusée  dans  le  roc, 
▼ec  le  fort  Sainte-Marie  qui  s'élèveau-dessus  de  Susa.  Ses  huit 
«stions,  ainsi  que  ses  ouvrages  extérieurs,  étaient  taillés  dans  le 
oc;  les  galeries  de  communication  étaient  souterraines  et  assez 
irges  [jour  que  des  chariots  et  des  voitures  pussent  y  passer  : 
tne  petite  garnison  bien  approvisionnée  de  vivres  pouvait  dé^ 
EDdre  le  fort  contre  toute  une  armée.  Depuis- 1796  Rrunella 
strasé  conformément  aux  conditions  d'un  traité  avec  la  France  ; 
e^ndant  on  s'est  occupé  dans  ces  derniers  temps  de  projets 
iu  avaient  pour  but  le  rétablissement  de  ce  fort. 

BRUHETTiAllA,  S.  f.  nom  d'un  recueil  de  calembours ,  de 
oos  roots ,  de  bouffonneries,  de  facéties,  etc.,  attribués  à  un 
âèbre  acteur  nommé  Rrunct. 

BRUlfETTO-LATINI  (F.  LaTINI). 

BRuiCFELT  OU  BKUXFBLS  (Othon)^  médecin  du  XVI»  siècle, 
Aquit  à  Mayence.  Son  père,  qui  était  tonnelier  de  la  même 
ille,  avait  apparemment  tiré  son  nom  du  lieu  de  sa  naissance , 
i  bourg  de  Brunfels,  qui  n'en  est  pas  éloigné.  Othon  fit  beau- 
oup  de  progrès  dans  les  lettres ,  et  après  en  avoir  fait  de  plus 
rands  dans  les  langues  savantes  et  la  théologie,  il  prit  l'habit 
eligienx  dans  la  chartreuse  de  sa  ville  natale.  Gomme  il  avait 
en  de  santé,  il  devint  inguiet  sur  sa  situation,  et  tomba  bientôt 
ans  une  mélancolie  qui  le  rendit  non-seulement  inconstant 
ans  le  genre  de  vie  qu'il  avait  embrassé,  mais  incommode  et 
kcfaeux  à  ses  amis.  Les  erreurs  de  Luther  commençaient  alors 
faire  du  bruit  :  Brunfelt  sortit  secrètement  de  son  monastère, 
t  consomma  son  apostasie  en  se  mettant  au  rang  des  premiers 
artisans  de  cet  hérésiaraue.  Dénué  de  fortune,  il  ne  tarda  pas 


à  enseigner  la  J4      

p  rendit  à  B&le,  et  comme  il  avait  amassé  quelque  ai^nt ,  il 
^tnploya  en  frais  d'étude,  et  finit  par  se  faire  recevoir  docteur 
D  inédecûie  en  1650.  Il  revint  ensuite  à  Strasbourg  dans  le 
wasein  de  s'y  fixer  ;  mais  ayant  été  appelé  à  Berne  pour  y 
raiDlir  la  charge  de  médecin  pensionnaire»  il  ne  tarda  pœnt 
i  raller  occuper.  Ce  fut  pour  peu  de  temps ,  car  il  mourut  six 


mois  après  dans  la  même  ville  de  Berne ,  d'une  maladie  qui  lui 
avait  mis  la  poitrine  tout  en  feu  et  rendu  la  langue  noire  comme 
du  charbon.  On  met  sa  mort  au  15  novembre  1534.  —  Ce  mé- 
decin parait  n'avoir  rien  fait  autre  chose  qu'écrire,  depuis  sa 
promotion  au  doctorat  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie.  Il  s'attacha  sur- 
tout à  la  botanique  ,  et  fut  un  des  premiers  restaurateurs  de 
cette  belle  science,  qu'il  chercha  à  tirer  de  l'obscurité  dans 
laquelle  elle  se  trouvait  depuis  tant  de  siècles.  Voici  la  notice  de 
ses  ouvrages  :  Catalogue  iuustrium  medicorum,  seu  de  primis 
medicinœ  scriptoribus,  Argentorali,  1530,  in-4^  —  Ùerba-^ 
rum  vives  icônes  ad  naturœ  imilalionem  summa  cum  diligen- 
tia  et  artificio  effigiatœ,  una  cum  effectibus  earumdem,  tomus 
primus,  Argenlinœ,  1530,  iii-fotio;  tomus  secundus ,  ibidem, 

1531,  in-folio;  tomus  tertius,  ibidem,  1536,  in-folio, 
avec  un  appcndix  contenant  différentes  pièces  relatives  à 
la  bolanicpie.  Les  bibliographes  citent  une  édition  de  1553 
pour  le  premier  tome,  de  1556  pour  le  second ,  et  de  1540, 
in-fol. ,  pour  le  troisième.  Dans  le  premier,  on  trouve  les 
figures  des  plantes ,  qui ,  au  jugement  du  célèbre  de  Haller, 
valent  pour  la  plupart  autant  que  celles  de  Fuschius  ;  on  y 
trouve  aussi  bien  des  choses  sur  les  propriétés  de  ces  plantes.  Le 
second  tome  n'est  proprement  qu'une  compilation  de  ce  que 
différents  botanistes  ont  écrit  sur  la  même  matière.  Le  troisième 
contient  encore  des  planches ,  et  au  surplus  la  défense  de  ce 
que  l'auteur  a  avancé  dans  les  volumes  précédents.  Thèses, 
seu  Communes  loci  tolius  rei  medicœ.  De  usu  pharmacorum, 
deque  artificio  suppressam  alvum  sciendi  liber ,  Argentorati  ^ 

1532,  in-8®.  —  latreion  medicamentorum  simplicium,  conU» 
nens  remédia  omnium  morborum  qui  tam  hominibus  quam 
pecudibus  accidere  possunt ,  m  quatuor  libros  digestum ,  Ar- 
gentorati, 1535,  2  vol.  in-8®.  Il  y  indique  les  remèdes  les  plus 
vantés  par  les  anciens  pour  chaque  maladie,  mais  sans  faire 
choix  de  ceux  qui  méritent  la  préférence.  Neotericorum  aliquot 
medicorum  in  medicinam  practicam  inlroducliones,  Argento- 
rati, 1555,  in-24.  —  Onomaslicon ,  seu  Lexicon  medicinœ 
simplicis,  ibidem,  1554,  1545,  in-folio,  avec  les  ouvrages  de 
Théophraste.  Epitome-medices ,  summam  tolius  medicinœ  com- 
plectens  ,' Antuerpiœ ,  1540,  in-8*»;  Parisiis ,  1540,  in-8<»  ; 
Veneliis,  1512,  in-8".  ^Chirurgia  parva,  Francofurti,  1569, 
in-8». 

BRUN-FOURCAT,  s.  m.  (6o(an.)>nom  d'une  espèce  de  raisin 
qui  ciiolt  dans  les  pays  méridionaux  de  la  France,  et  qui  four- 
nit le  vin  le  plus  susceptible  de  transport  par  mer. 

BRUNI,  s.  m.  {technol.y  II  se  dit,fn  lerm.  d'orfèvrerie,  par 
opposition  à  mat,  qui  désigne  la  partie  de  l'ouvrage  à  laquelle 
on  n'a  pas  donné  le  poli.  Le  mcU  et  le  bruni  d'une  pièce  d'or- 
févrerie. 

BRUNI  (Léonard)  ,  né  en  1569  à  Arezzo  en  Toscane,  d'où  il 
reçut  le  surnom  de  Léonard  Arèlin  ou  d' Arezzo.  C'est  à  la  vue 
d*ûn  [M>rtrait  de  Pétrarque  que  s'enflamma  l'imagination  de  cet 
écrivain ,  l'un  des  principaux  restaurateurs  des  lettres  grecques 
et  latines  du  xy^  siècle.  En  1405,  il  était  secrétaire  apostolique 
du  pape  Innocent  VII,  et  il  exerça  ce  même  emploi  sous  Gré- 
goire XII,  Alexandre  V  et  Jean  XXIII.  £n  1410  la  république 
de  Florence  le  nomma  son  chancelier,  et  deux  ans  après,  ayant 

r'tté  l'état  ecclésiastique.  Bruni  se  maria,  tout  en  restant  I  ami 
pape  Jean  XXIII,  dont  il  partagea  l'infortune  lors  de  sa  dé- 
position dans  le  concUe  de  Constance.  Bruni  mourut  à  Florence 
le  9  mars  1444,  après  avoir  écrit  entre  autres  ouvrages:  De 
bello  itfilico  adversus  Gothos  aesto  libri  gualuor,  Foligno, 
1470,  in-fol.;  Venise,  1471,  in-fol.,  et  réimpnmé  avec  Y  Histoire 
de  Proeope  et  d'autres  relatives  à  la  guerre  des  Goths,  Bâie, 
1551,  in-fol.;  Paris,  1554,  in-8<*. —  De  temporibus  suis  libri  H, 
Venise,  1475  à  1485,  in-4«;  Florence,  1488,  in-4%  inséré  dans 
le  xix^  volume  des  Scriptores  rerum  italicarum.  —  De  bello 

Sv^nicolibri  II,  1490,  in-fol.^ sans  nom  de  ville;  1498,  in-fol., 
rescia;  1512,in-4<»,  Paris.  —  Historiarum  (torentinarum 
libri  XII,  necnon  commentarius  rerum  suo  tempore  in  Ilalia 

Îestarum,  Strasbourg,  1610,  in-fol.—  Le  Vite  di Dante e dei 
^etarea,  Pérouse,  1671,  in-12  ;  Florence,  1672,  in-12.  —  Tra- 
ductions latines  de  plusieurs  Vies  de  Plutarque,  des  Politiques 
et  des  Economiques  d'Aristote,  des  deux  Harangues  d'Eschine 
et  de Démosthène  Pro  Corona.—  Lettres  latines,  1472, in-fol., 
sans  nom  de  ville  ;  Florence,  1751, 2  vol.  in-8*'. 

BRUNI  (Antoine),  né  vers  la  fin  du  xvi*  siècle,  à  Casai- 
Nuovo,  dans  la  terre  d'Otrante.  Après  avoir  étudié  la  philoso* 

{>hie,  la  théologie  et  les  lois,  il  se  livra  tout  entier  aux  belles-- 
ettres,  fut  secrétaire  du  duc  d'Urbin,  François-Marie  II,  puis 
du  cardinal  Gessi ,  et  mourut  à  Rome  le  34  septembre  1655.  Oa 
a  de  lui  :  Seha  diPamasso,  parte  111,  Venise,  1615,  in-H. 
—  EpUtole  eroiche  libHIl,  Milan,  1636-1697,  in-lS;  Rome, 


BRUXIE  (brunia)  {bolan.),  plante  de  la  famille  des  bruniacées 
très-voisines  des  rhamnées.  Le  genre  auquel  elle  appartient  se 
compose  de  sous-arbrisseaux  originaires  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  et  ressemblant  aux  bruyères.  On  connaît  dix  ou 
douze  espèces  de  brunies,  dont  plusieurs  sont  cultivées  dans 
nos  serres. 

BRUNIEB  (AbEL)  ( F.  BEUNYER). 

BRUNiLDE  (hisi.  nal,),  s.  m.  nom  que  les  anciens  bardes 
donnaient  au  rossignol. 

BRUNINGS  (Chréttien),  théologien  réformé  allemand,  doc- 
teur et  professeur  de  théologie  à  Heidclberg,  né  à  Brème  le  16 
janvier  1702,  mort  à  Heidelberg  le  6  mars  1765.  a  laissé  plu- 
sieurs ouvrages  pleins  de  sagacité  et  d'érudition  ;  lesprincioaux 
sont  :  1°  Compendium  aniiquilatmm  grœearum  €  profaniTta^ 

5^ft^."*5o^;?"'^^'''^:*."'-"^^^?"  '  *^5^  '  >»-»°;  réimprimé  en 
1759;  2»  Compendtum  antiquiiaium  hebraîearum,  1764; 

3^  Ubiervalîoneê  praeiicœ  générales  adorai,  danunic.  eirca 

daîca,  1753;  50  Primœ  lineœ  etadU  homUiHci,  Fnmcfil 
1744,  ,n^o.  -  Son  fils,  Godefroi-ChréUen  BruniIigs,  S^ 
UW^^^I^"^^'  "*  ^  Çreutznach  en  1727,  mort  en  1793,  a 
laisse  de  bon*  5ennon#,  impnmés  à  Francfort,  I770,in-8o    et 
d^Pnn^,  dhomélilùiue  (en  tllemand),  Manhehn,  177? 

m^^^i*?^*  (Ck)NRAD-Louis),  né  en  1776  â  Hekielbenr 

!^i  **  ®^  inspecteur  du  WaUrêtaat,  à  peu  près  ce  oue  nws 
ajyeloiis  poDis  et  chaussées  e»  Franci.  On  iSdcrii  ^n^ml 
gWsen  hollandais,  tous  estimés  de.  sarants:  r  K"d" 

J«î^  ^  ^rée  quiremenle  les  éifférenUê  Hviére$  et  ieurs 
«««twdtiftierfi  et  in  dimmsiomd^êmuraillee à  mesurer 


BRUWIlfWw  (  Biû  ) 

1634,  in-««  ;  Venise,  1636,  in-12.  —  Le  Tre  Grasie,  rime,  cm 
im  PalUde,  cioè  proposie  e  riposte ,  R»me ,  1630 ,  in-12.  —  Le 
Vemri,  cioè  la  céleste  e  la  terrestre  poésie  ;  e  il  Porno  d'orOy 
propeste  e  risposti,  Rome,  1633  et  1634,  in-12. 

BRUNI  (Théophile),  Vénitien, s'appliqua  aux  mathémati- 
ques et  à  la  gnomonique,  au  commencement  du  wW  siècle,  et 
gublia  :  Uarmonia  aitronomiea  e  geometrica  dove  s'insegna 
i  ragione di  tulli  gli  oroiogi,  Venise,  1622,  in-4«.  —  Brcm 
f^ominique),  de  Pistoie,  est  autour  d'un  petit  traité  intitulé  r 
Bifete  délie  Donne  j  imprimé  à  Florence  ciiez  les  Juntes,  1552, 
in-8<»;  idem,  Milan,  1559,  in-6°. 

BRUlfï  (Attoine-Barthêlemy),  ne  à  Coni  en  Piémont 
le  2  février  1759,  suivit  son  goût  pAir  la  musique,  et.  fort  jeune 
encore,  il  était  dislingue  comme  violoniste  et  comme  composi- 
teur. Elève  de  I  instrumentiste  Pugnani  et  du  compositeur 
Speziani,  Bruni ,  (jui  faisait  partie  de  rorcheslrc  de  la  Comédie 
Italienne  à  Paris,  lit  représenter  sur  ce  théâtre,  en  janvier  1786, 
Cora(/tn,  opéra  en  trois  actes,  et  l'année  suivante,  Célesiine, 
autre  opéra  en  trois  actes.  Nommé  chef  d'orchestre  du  théâtre 
de  Monsieur,  aux  Tuileries .  en  1789,  il  y  donna  thle  enchan- 
tée ou  Alcine ,  opéra  en  trois  actes;  puis  à  la  salle  Monlansier, 
deux  opéras-comiques  en  un  acte  :  Spinette  et  Marini,  et  le 
Mort  imaginaire.  Ses  succès  eurent  plus  d'éclat  au  théâtre  Fey- 
dwiu;  on  cite  avec  avantage  parmi  les  œuvres  musicales  de 
Bruni  :  l'Officier  de  fortune  ou  les  Deux  militaires ,  en  deux 
actes,  paroles  de  Patral,  1793;  Claudine  ou  le  Petit  Commis- 
sùmnaire,  en  un  acte,  paroles  de  Deschamps,  1794;  le  Mariage 
deJ.'J.  Rousseau  y  en  un  acte,  1794;  Toberne  ou  le  Pécheur 
msédois,  en  deux  actes,  de  Palrat,  1795  ;  les  Sabotiers,  en  un 
acte,  de  Pigault-Lebrun,  1 796  ;  le  Major  Palmer,  en  deux  actes, 
du  même,  1797;  la  Rencontre  en  voyage,  en  un  acte,  de  Pa- 
joulx,  1798  ;  r Auteur  dans  son  ménage,  en  un  acte,  de  Gosse, 
1799;  r  Esclave,  en  un  acte,  du  même,  1800;  Augustine  et 
Benjamin  ou  les  Argines  de  village,  en  un  acte,  de  Huset 
Bernard -Valville,  1800;  la  Bonne  Sœur,  en  un  acte,  de  Petit  et 
Philipon  de  la  Madelaine,  1801  ;  le  Régne  de  douze  heures^  en 
denx  actes,  de  Planard,  1814;  le  Mariage  par  commission,  en 
un  acte,  de  Sédaine,  1816.  En  outre,  il  a  écrit  plusieurs  œu- 
vres nour  le  violon ,  savoir  :  quatre  Sonates ,  vingt-huit  Duos, 
dix  Quatuor,  des  Concerto  ei  une  Méthode  pour  l'alto  (1817). 
Après  avoir  dirigé  pendant  quelque  temps  Torchestre de  FOpéra- 
Comique  de  Pans,  avoir  été  membre  de  la  commission  des  arls 
créée  par  le  directoire  exécutif  et  avoir  été  chef  d'orchestre  de 
I  Opéra  Buffa ,  Bruni  retourna  dans  sa  patrie,  et  mourut  à  Coni 
en  1823. 


BRU  un, 


en  eonséqnenee;  5»  Observation$  sur  les  Hfimu  iiÊ^i 
solidité  des  simas  de  glaee;  6»  Traité  sur  la  situ^ioUZi 
^Jes  rivières  en  général;  7«  Examen  (Twi  pîtèSnl 
réçuHOn-e;  8*>  Sur  les  différentes  théoritt  relaStemml 
courants  d'eem,  ^ 


BRUiriNGS  rCHRÉTfEN),  lUffénicur  égalcfiieat  disliawf  1 
dès  1812  membre  de  la  première  classe  de  rinslilut  def  Pi 
Bas,  est  auteur  d'une  Dissertation  sur  VanaU  h  plus  aroiS 
geux  des  portes  d'une  écluse,  en  hollandaw,  publiée  en  ni 
Il  nHyurut  à  Leyde  en  mars  1826.  ^ 

BRU5IR,  v.  a.  {(echnoL),  rendre  de  couleur  brune  un 
en  brun.  Faire  brunir  une  voiture.  Il  signifie  aussi  polir  . 
dre  brillant  par  le  poli.  Brunir  de  Vor,  de  l'argent.  Brùki 
tranche  d'un  livre,  —  Brunir  de  C  acier,  signifie  qoelç 
donner  à  Tacier  une  certaine  préparation  qui  le  rend  plium 
—  Brunir  est  aussi  neutre,  et  quelquefois  pronominal; ^ 
il  signifie,  devenir  de  couleur  brune.  5on  visage  ietlbnu 
soleil.  —  Bruni,  ie,  participe.  De  for  bruni. 

BRUNISSAGE,  s.  m.  (lechnoi,),  action  de  bronir, de  pûfc,t 
le  résultat  même  de  ce  travail.  —  Le  brunissage  de  la  \tt^ 
des  ouvrages  d'or  et  d'argent,  de  Tor  apptiqoé  sur  b  m» 
laine. 

BRCNISSEUR,  EUSE,  s.  (UchnoL),  oelui,  celle  qui  bruia 
ouvrages  d'or  et  d'argent. 

BRUNISSOIR  (itchn:),  Cestanoatil  de  forme  variée, daltM 
sert  po«ir  brunir,  c  est-à-dire  pour  polir  do  sarfoos.  I/éf» 
nissoir  doit  être  d'une  substance  plus  dure  que  celle  do  «p 
sur  lequel  ou  le  fait  agir.  Sa  fonction  o'est  point  éfmpuk 
frottement,  mais  d'aplatir,  de  compriaMr  kt  aificééi.  b  m 
lécules  proéminentes  d'une  sarlace  quelconque  poorWièMi 
un  certain  éclat  II  faut  auparavant  qoe  cdle-d  ailétèwviii 
à  l'eau  pure,  au  savon,  à  l'huile»  etc.,  suivait  m  oatstU 
soumet  au  brunissoir  les  pièces  d*argentene,  les  broaie,  li 
bois ,  les  porcelaines  que  l'on  dore  oa  oue  l'oo  ai^nk,  li 
cuivres  gravés  en  taillénlouce,  pour  en  cffiicer  qvelqinlp 
traits;  les  pièces  d'horlogerie,  la  trandie  dei  bnes,  de. 

BRUNISSURB,  S.  f.  (technoL),  le  poli  d'un  ouTrage  qvi* 
bruni.  Vous  gâtez  la  brunissurede  cet  ouvrage.  Use  ditMst 
l'art  du  bronisseur.  —  Brunissvrr,  en  term.  de  Ukmit 
façon  donnée  aux  étofiesqne  l'on  teint,  pourdimioBerH  k« 
leurs  teintes,  afin  de  mieux  assortir  les  nuances  des  coév 

BRUN1SSURE,  S.  f.  En  term.  de  vénerie,  action  par  hfi* 
les  cerfs,  les  chevreuils,  etc.,  polissent  leur  bois  en  lefN* 
contre  les  arbres.  Effets  de  cette  action. 


BRUNITURE,  S.  m.  {technol.),  se  dit,  en  teinture,  de  1»  u 
nière  d'éteindre  l'éclat  d'une  couleur,  afin  de  la  rédur'* 
nuance  ^u'on  veut,  sans  toutefois  la  faire  changer  d'espècr  Cs 
en  conséquence  de  la  nécessité  où  sont  les  teinturiers  da  pi' 
teint  de  recourir  de  temps  en  temps  à  cette  opératioe.  ?< 
leur  est  permis  de  tenir  en  petite  quantité  desingr(di«it>l' 
ticuliers  aux  teintures  en  petit  teint. 

BRUNN  (géogr.),  cercle  de  Moravie,  entre  l'Autriche  a  • 
et  le  cercle  d'Olmutz  au  nord.  On  évalue  sa  superfiot'*^ 
lieues  carrées,  et  sa  population  à  552,540  individus.  D  mi>« 
13  villes,  56  bourgs  et  649  villages.  Son  chef-lieu  »!  ^^ 
ville  capitale  de  la  Moravie  (empire  d'Autriche!,  cbef'»^* 
cercle,  siège  d'un  évêché  sunragant  de  rarchcvéchê  dXKiti 
et  la  résidence  d'un  commandant  général.  Elle  s'éléw  w  ^ 
fluent  de  la  Schwarza  et  de  la  Znittawa,  est  entourée  de  M«* 
de  larges  fossés  et  de  dix  faubourgs.  Se$  édifices  les  pla^^'' 
quables  sont  l'église  Saint-Jacques,  le  palais  dogouverRnr<  * 
lui  du  prince  Dietrichstein,  l'hôtel  de  ville  et  le  théâtre.  El)ri^ 
outre  six  autres  églises,  non  compris  la  cathédrale,  ua  ^ 
yiaire,  un  couvent  de  femmes,  trois  hôpitaux ,  uo  co^' 
cabinet  de  physique,  une  société  royale  d'agriculture  H  arv^ 
lanthropie,  un  jardin  botanique;  des  fabriques  de dra»^'^ 
mirs  et  autres  lainaces,  de  toiles  de  coton  terni  eo  ro«f  <!  ^"^ 
nople,  de  soieries,  de  savon,  de  tabac  ;  des  tannerie»  H  *^ 
tureries  renonunées  en  Allemagne.  Cette  ville  est  e«  fl"^ 
sorte  le  centre  du  commerce  de  la  Moravie.  Sa  foo<Ja**f 
monte  à  des  temps  très-recuJés.  18,000  liabitants.  A  S[*L 
nord-oord-est  de  Vienne.  Latitude  nord,  49*  if  «S*;  N^ 
est,  14<»  16'  ao".  Dans  le  voisinage  s'élère  le  vie«  «WJJ*  , 
de  Spidberg,  prison  d'Etat  qui  a  acquis  une  trisie  ceK*'*^ 
nos  jours.  ^  ^, 

BRUNN  (JeànJagqubs),  médectB  &liBg«é,  né  «  ^ 
1591,  fut  reçu  maître  es  arts  en  1611,  et  docMretl^*^  ^ 
avoir  continué  ses  études  â  Montp^îer  et  avoir  «o!>f  ^ 
tente  FEurope,  il  revint  dans  sa  pttrie»  et  M 


BMnnm. 


(BU) 


■mjifa. 


rres  de  bofeMiique  et  d*anatoniie  de  rvnWersilé  de  Bftle  en 
5,  et  à  cdlede  médecine  pratique  en  1639.  n  professa  avec 
lèos  grande  distinction  jusqu'à  sa  mort.  On  a  de  lui  une  ma- 
e  niedkale  dont  il  y  a  eu  de  très- nombreuses  éditions: 
$0W%a  fmaitriœ  meéiem,  contintnt  nwdicantentomm  univet' 
'wm  et  pariiatiarium  {êimpliciwm  e(  compogitorum)  seriem 
fA>am,  mHKodo  medendi  ac  formuHê  remediorum  frtticri" 
dis  aceomodatatn,  Bâie,  1630,  tfi-8»;  Genève,  1639,  tn-S"*; 
ptig,  1645,  tn-8°;  Padoue,  1647,in-ll;  Rouen,  l650,in-12; 
pvigy  1664,  in-»*»;  Amsterdam,  1659,  1665,  in-12;  Amster- 
I  et  la  Haye,  1680,  in-lSI;  ces  trois  dernières  éditions  sont 
neniées  par  Gérard  Blasius.  Rrunn  donna  aussi  une  nou- 
e  édition  fort  améliorée  de  l'oBrrageduP.  Morel,  intitulé; 
^koduâ  prm$cribendi  formuias  remediorum.  On  a  encore  de 
r  Viêa  Joh.  Jacob,  Grynœi,  Ce  célèbre  théologien  était  son 
■d-père.  Brnnn  mourut  le  39  janvier  1660. 

Iti;sr?r  (Lucas),  mathématicien  allemand,  né  i  Anneber^, 
•  les  montagnes  de  la  Saxe,  mort  en  1640  à  Dresde,  où  il 
i  depuis  quelques  années  mathématicien  au  service  de  Té- 
eur  de  Saxe,  et  inspecteur  du  musée.  Il  a  laissé  deux 
rages:  l**  Praxis perspeclivœ,  Nuremberg,  1615, et  Leipzig, 
16.  Ce  livre  a  paru  d*abord  en  latin,  Tauteur  Fa  traduit  en- 
le  en  allemand;  2**  Euelidis  Elemenla  praclica,  Nuremberg, 

ts. 

IRCNN  ou  brunner^Jean-Conbad  de),  médecin  et  anato- 
tte  du  XVI r  siècle,  ne  a  Diesseuliofco  près  de  Schaiïhouse  en 
i5,  fut  reçu  docteur  à  Strasbourg  dès  1672.  A  près  de  nombreux 
'âges entrepris  pour  son  instruction,  Brunu  revint  en  Aile- 
gne  oraliquer  la  médecine  avec  un  grand  succès.  En  1 685,  Taca- 
nie  des  Curieuœ  de  ta  nature  se  Tassocia  sous  le  nom  ù^Héro- 
lie;  en  1687  il  fut  nomme  professeur  de  médecine  à  Heidelberg, 
il  se  ût  un  nom  céldi)re  par  ses  exoériences  sur  le  pancréaSf 
$ane  que  les  médecins  et  chimistes  ae  son  temps  considéraient 
nme  lonrm'ssant  un  suc  acide  favorable  à  la  digestion,  quils 
aient  être  une  fermentation ,  et  que  Brunn  prouva  être  une 
nde  analogue  aux  salivaires  et  versant  dans  le  premier  des 
estins  un  suc  à  peu  près  analogue  à  la  salive  qui  est  versée 
as  la  boucbe.  Brunn  mourut  à  Manheim  le  2  octobre  1717. 
I  a  de  lui  :  l*"  De  monsiro  bicipili,  sa  thèse  de  doctorat,  Stras- 
arg,  1672;  2*»  Eœperimenta  nova  circa  pancréas ^  aecedit 
aîriba  de  lympha  et  genuino  pancreatds  usu,  Amsterdam» 
82,  in-8«;  Leyde,  1709  et  1722,  in-S**;  5"  Disserlalio  onato- 
cadeglandulapiluHaria,Beïdc\bergf  1688,  in-4'»;  A"*  Glan- 
lœ  dvLodeni,  seu  pancréas  secundarium  deiedum ,  Franc- 
t  et  Heidelberg,  1716,  in-4°;5'>  Methodus  luta  ac  facUis 
va  salivaiionemcurandi  luemveneream,  1759,  in-4°. 

iRrxjTEMANN  (Jean),  jurisconsulte  et  professeur  de  droit  à 
»ncfort-sur-rOder,  né  en  1608  à  Cologne-sur-la-Sprée ,  fit 
i  études  à  Wittenberg  et  ne  s*occupa  pendant,  longtemps  que 

théologie  :  forcé  d'abandonner  cette  carrière  à  cause  de  la 
i)lesse  de  sa  voix,  qui  ne  lui  permettait  pas  de  parler  en  pu- 
c,  il  s*adonna  à  la  jurisprudence,  et  a  laissé  d'utiles  monu- 
ttitsde  ses  travaux.  Son  principal  ouvrage  est  son  Commen- 
^  sur  les  Pandeclesetsur  le  Code,  Leipzig,  1714;  Genève, 
55  et  1762,  4  vol.  in-fol.  La  première  édition  du  Commen-- 
Ire  sur  le  Code  est  de  1663,  et  la  première  du  Commentaire 
r  le  Digeste  de  1670.  On  a  encore  de  lui  plusieurs  traités 
imcs,  entre  autres  :  1*»  De  jure  ecclesiaslico,  Francfort,  1709, 
^",  et  avec  des  additions  de  Samuel  Stryck.  Francfort-sur- 
Wer,  1681,  in^";  2»  Processus  civilis  et  eriminalis,  ibid., 
37;   30  Collegium  irenico-polilicum  de  tractatibus  pacis; 

Comilia  academica;  5"  Jus  inslitulionum  controver^ 
m,  etc.  Il  mourut  à  Francfort  le  5  décembre  1672.  —  Son 
*eu,  Jacques  Brunkemahn,  ne  à  Colbcrgen  1674,  mort  à 
ii^ard,  1735,  a  laissé  un  ouvrage  intéressant,  intitulé  :  Inlro^ 
iciici  in  juris  publici  prudenlmm.  Halle,  1702,  in-4«. 

tmtJNicey  (Ligue  de).  Brunnen  est  un  bourg  du  canton  de 
WyU,  sur  le  lac  des  Quatre- Villes-Forestières.  Les  trois  can- 
Ds  helvétiques  de  Schwytz,  Un  et  Unlerwalden,  après  avoir 
asst»  les  avoyers  autrichiens,  avaient  forme  une  ligue  de  dix 
tt  pour  le  maintien  de  leurs  libertés  et  de  leurs  privilèges,  en 
servant  pourtant  à  l'empire  germanique  ses  droits,  de  même 
»ç  ceuxqiue  des  seigneurs,  laïques  ou  ecclésiastiques,  avaient  à 
ftfiidre.  Ainsi  cette  confédération,  tournée  originairement 
*»tre  TAutriche,  n*atM)o tissait  ps  encore  à  soustraire  la  Suisse 
»  haute  souveraineté  germanique.  La  victoire  que  les  confé- 
■res  remportèrent  sur  les  Aulnchiens  à  Morgarten,  à  l'entrée 
>  canton  de  Schwytz,  les  encouragea  à  renouveler  leur  ligue  à 
runnen  en  1315,  et  à  la  rendre  perpétuelle.  Comme  elle  fut 
«firmée  par  serment,  elle  fit  donner  aux  confédérés  le  nom 


ô*Bydgenùssen ,  root  allemand  qu'on  traduit  par  cchri  de  con- 
fédérés,  mais  qui  signifie  tfi^  par  le  même  sermeni.  La  ligue  de 
BmnneU  devint  depuis  la  base  du  système  fédératif  des  Siiisses, 
qui  ne  tarda  pas  à  se  fortifier  par  I  accession  de  plusieurs  can- 
tons. La  ville  de  Lucerne,  en  secouaik  le  joug  de  la  mai<;on  de 
Habsbourg,  entra  dans  la  ligue  en  1532;  Zurich  y  fut  reçu  en 
1351  ;  G  la  ris  et  Zug,  en  1355;  Berne,  en  1355;  ce  qui  forma 
les  huit  anciens  cantons.  Les  Autrichiens  ne  furent  entièrement 
chassés  de  la  Suisse  qu  au  commencement  du  xv*  siècle. 

BRUNNER  (André),  jésuite  allemand,  né  à  Halle  dans  le  Ty- 
rol  en  1589,  mort  le  20  avril  1650,  clait  très-versé  dans  la  con- 
naissance des  antiquités  et  de  l'histoire.  Son  principal  ou\rage, 
intitulé  :  Annalet  virtulisetforiunœ  Boinrumy  a  pHmis  initiis 
ad  annum  1514,  publié  d*abord  à  Munich  en  1626,  1629  et 
1637,  3  vol.  in-8°,  loi  a  valu  le  surnom  de  Tiie  Live  bavarois; 
iî  récrivit  par  ordre  de  Maximihen,  duc,  puis  électeur  de  Ba- 
vière, et  la  poussa  jusqu'au  commencement  du  règne  de  Louis 
de  Bavière  en  1314  :  il  n'osa  continuer,  persuadé  que  l'histoire 
de  ce  prince  le  brouillerait  infailliblement  avecMaximilien,  ou 
avec  la  cour  de  Rome.  Cet  ouvrage  a  (té  réimprimé  avec  les  An- 
nales Boiorum d'AdIzreiter  (T.  Adlzreiter),  Francfort,  1710, 
in-fol.,  par  les  soins  de  Ferdinand-Louis  de  Bresler  et  d'Aschen- 
burg,  sénateur  de  Breslau,  avec  une  préface  de  Leihnitz.  On  a 
encore  de  Brunner  :  1®  Fasti  Mariani,  qu  il  publia  sans  y 
mettre  son  nom,  en  allemand  et  en  latin  ;  2**  Excubiœ  lutelares 
Ferd.  Mariœ^  ducis  Bavariœ  cunis  appositœ,  Munich,  1637. 
On  y  trouve  soixante  portraits  des  ducs  de  Bavière,  graves  par 
Kilian.  Baillet  lui  a  attribué  aussi  le  Collegium  Monachiense, 

BRUNNER  [Baltuazar),  médecin,  nû  à  Halle  en  Saxe  en 
1535,  fit  ses  études  à  léna  et  à  Leipzig,  voyagea  en  Italie , 
en  Espagne,  en  Angleterre,  en  France,  et,  de  retour  en  Alle- 
magne, refusa  plusieurs  chaires  qui  lui  furent  offertes,  pour  se 
borner  à  pratiquer  la  médecine  dans  sa  patrie.  11  accepta  ce- 

Sendant  la  charge  de  médecin  d'Anhalt.  Il  s'occupa  beaucoup 
e  chimie,  et  dépensa,  dit-on,  plus  de  16,000  écus  à  cherchée 
la  pierre  philosophale.  Il  mourut  à  Halle  en  1604.  On  a  de  lui 
un  Traité  sur  le  scorbut,  et  des  Concilia  medica,  summo  stu- 
dio collecta  et  revisa  a  Laur.  Hoffmanno,  Halle,  1617,  in-4''; 
Francfort,  1727,  in-4o.  Son  ouvrase  De  morbis  mesenterii,  que 
Stubendorf  dans  sa  préface  à  Eugaîénus  avait  promis  de  publier, 
n'a  point,  paru. 

RRUNNER  (Martin),  savant  helléniste  et  professeur  à  U^^l, 
publia  une  bonne  édition  du  traité  de  Palepahte,  De  incredibi- 
libus,  gr.  lat.,  Upsal,  1663,  in-8«.  Il  mourut  en  1079. 

BRUNNER  (Glajides de)  (aiMi(.)*  Ellessont  situées  à  l'entrée 
du  duodénum.  Elles  portent  le  nom  du  médecin  Brunner,  qui 
les  découvrit  et  les  décrivit  dans  une  observation  communiquée 
à  la  société  des  Curieux  de  la  nature. 

BRUNNIGHE,  S.  f.  {botan.),  genre  déplantes  de  la  famille  des 
polygonées,  qui  croissent  dans  les  fies  de  Bahama.  On  dit 
aussi  Bruniehie. 

BRUNO  (Saint),  issu  d'une  famille  noble  et  ancienne, 
naquit  à  G)logne  vers  l'an  1035.  Dans  ses  premières  années  on 
ne  vit  rien  en  loi  qui  ressentit  la  faiblesse  de  l'enfance  :  tout, 
au  contraire,  annonçait  déjà  dans  sa  personne  cette  gravité,  cette 
sagesse,  et  cette  noblesse  de  sentiments,  qui  sont  le  caractère 
du  véritable  chrétien.  Ses  parents,  charmés  de  sa  piété  précoce 
et  de  ses  humbles  dispositions,  voulurent  qu'il  fût  élevé  sous 
leurs  yeux.  Le  jeune  Bruno  reçut  donc  les  premiers  éléments 
des  sciences  dans  l'école  de  l'église  de  Saint-Cumbert  à  Co^ 
logne.  Ses  progrès  dans  les  lettres  et  dans  la  vertu  furent  si 
rapides,  que  saint  Annon,  alors  évêciue  de  cette  ville,  le  nomma 
bientôt  chanoine  de  sa  cathédrale.  Bruno  quitta  Cologne  pour 
aller  continuer  ses  études  à  Beims ,  ville  alors  célèbre  par  la 
réputation  dont  jouissait  son  école.  Il  y  fut  reçu  avec  de  grandes 
marques  de  distinction.  Instruit  par  des  maîtres  habiles,  le 
jeune  disciple  parcourut  avec  éclat  la  carrière  de  toutes  les 
sciences  qui  lui  furent  enseignées.  Philosophe,  théologien,  bon 
poëte  pour  son  temps,  il  apparaît  dès  lors  aux  yeux  de  ses  con- 
temporains comme  un  des  plus  illustres  élèves  de  l'école  de 
Beims,  et  une  "brillante  lumière  qui  se  levait  pour  éclairer  son 
siècle.  Mais  h»  historiens,  en  louant  la  beauté  de  son  esprit, 
admiraient  plus  encore  les  qualités  de  son  cœur,  et  surtout  sa 
vive  piété,  qui  avait  crû  en  lui  avec  l'âge.  C'est  cette  piété  pro- 
fonde qui  le  porta  plus  tard  à  s'enfoncer  dans  la  solitude,  pour 
vivre  dans  les  plus  douces  communications  avec  le  Dieu  qui 
avait  réjoui  sa  jeunesse,  et  dont  les  ineflfables  entretiens  firent 
dans  son  âge  mûr  les  délices  de  son  âme.  —  La  fortune  et  le$ 
honneurs  environnaient  cependant  notre  saint  de  leurs  pres- 
tiges enchantés,  et  semblaient  vouloir  le  retenir  dans  un  monde 


BftUHO. 


(519) 


JNUJJNK 


dont  il  eût  pu  être  rornement.  Sa  réputation  n'avait  pas  tardé 
k  lui  frayer  la  roule  d*honorables  enoplois.  Nommé  chanoine  et 
chancelier  de  TEglise  de  Reims,  en  même  temps  que  directeur 
des  hautes  études,  il  montra  dans  Texercicc  de  ses  devoirs  autant 
de  zèle  aue  de  savoir  et  d'éloquence.  L'impie  Manassès  désho- 
norait alors  le  siège  épiscopal  de  Reims  par  le  faste  et  par  la 
licence  de  ses  mœurs,  bru  no  osa  s'élever  avec  une  sainte  véhé- 
mence contre  cet  indigne  successeur  des  Rémi  et  des  Nicaise. 
Manassès,  flétri  par  le  concile  d'Aulun,  fut  ensuite  déposé  par 
celui  de  Lyon.  —  Vainqueur  dans  celte  lutte  pénible  et  dange- 
reuse ,  environné  des  suffrages  et  des  applaudissements  de  tous 
les  g[ens  de  bien ,  Bruno  voyait  s'ouvrir  pour  lui,  dans  une  pers- 
pective sans  limite,  la  carrière  de  la  fortune  et  des  dignités  ec- 
clésiastiques. Ce  fut  alors  qu'il  sentit  glisser  dans  son  àrae  de 
sombres  réflexions  sur  les  déchirements  auxguels  l'Eglise  était 
en  proie,  sur  les  vanités  des  grandeurs  humaines  et  sur  les  dan- 
gers de  l'ambition.  Bicnlùl  ces  réflexions  n'efllcurèrent  plus 
seulement  son  esprit,  elles  pénétrèrent  bien  avant  dans  son 
cœur;  et  le  désir  aune  vie  contemplative  au  sein  d'un  désert  le 
domina  dès  lors  tout  entier.  Un  jour  qu'il  s'entretenait  avec 
deux  de  ses  amis,  Raoul  et  Fulcius,  la  conversation  tomba  sur 
la  vanité  cl  les  faux  biens  du  monde,  ainsi  que  sur  le  bonheur 
du  ciel.  Les  paroles  qu'ils  échangèrent  à  ce  sujet  les  touchèrent 
si  vivement,  qu'ils  résolurent  tous  trois  de  couler  le  reste  de 
leurs  jours  dans  la  retraite.  C'est  ce  que  nous  apprend  saint 
Bruno  lui-même,  dans  une  lettre  à  ce  même  Raoul ,  prévôt  de 
Reims  :  a  Vous  vous  souvenez ,  lui  dit-il,  qu'étant  ensemble 
avec  Fulcius ,  dans  la  maison  d'Adam ,  où  je  demeurais ,  à 
Reims,  nous  eûmes  une  conversation  touchant  les  fausses  joies 
de  la  terre  et  les  délices  pures  et  innocentes  de  la  vie  éleriielle; 
et  qu'étant  par  là  enflammés  du  désir  de  celte  vie,  nous  pro- 
mîmes, et  même  nous  fîmes  vœu  de  quitter  le  siècle  et  de 
g  rendre  l'habit  religieux.  »  —  Bruno,  guidé  par  une  sa^e  mé- 
ancede  lui-même,  voulut  faire  l'apprentissage  de  la  vie  mo- 
nastique sous  un  maître  éclairé  dans  ta  science  du  salut.  11  alla 
donc  se  mettre  sous  la  direction  de  saint  Robert,  abbé  de  Mo- 
lesme,  pieux  solitaire  qui  devait  être  plus  tard  le  fondateur  de 
l'ordre  de  Citeaux.  Il  puisa  dans  ses  entretiens  de  grandes  lu- 
mières sur  les  coutumes ,  les  règles  constitutives,  et  surtout  sur 
les  vertus  de  la  vie  religieuse.  Après  plusieurs  années  passées 
dans  la  retraite  et  dans  de  profondes  méditations  à  Sèche-Fon- 
taine, au  diocèse  d'Auxerre,  il  se  mit  en  étal  de  fonder  un 
nouvel  ordre  religieux  d'après  un  plan  qu'il  avait  conçu.  In- 
certain du  lieu  où  il  dirigerait  ses  pas ,  Bruno  consulta  l'abbé 
de  Molesme,  qui  lui  conseilla  de  s'adresser  à  Hugues,  évéque  de 
Grenoble,  grand  serviteur  de  Dieu,  et  plus  propre  que  personne 
a  lui  faciliter  les  moyens  d'exécuter  son  dessein.  Bruno,  docile 
au  conseil,  se  mit  en  marche,  et  suivi  de  six  compagnons  qu'il 
avait  entraînés  par  son  prosélvlisme  ardent,  il  parvint  quelques 
jours  après  dans  la  province  du  Dauphiné,  où  le  ciel  l'envoyait 
pour  réaliser,  aux  yeux  étonnés  des  anges  et  des  hommes,  une 
admirable  merveille.  —  Or,  vers  ce  temps-là,  Hugues,  le  saint 
patron  de  l'église  de  Grenoble,  eut  une  vision  singulière  :  il  fut 
transporté  en  esprit,  pendant  les  ténèbres  de  la  nuit,  au  milieu 
des  montagnes  de  la  Chartreuse,  a  Là,  dit  un  historien  mo- 
derne de  la  vie  de  ce  digne  prélat,  dans  les  clairières  entourées 
de  sombres  forêts  et  surmontées  de  rochers  menaçants,  au  sein 
d'un  désert  jonché  de  pierres  brisées,  et  sillonné  par  des  ava- 
lanches, il  lui  sembla  que  le  Seigneur  se  construisait  un  temple 
magnilique,  érection  vraiment  divine  au  milieu  de  celte  espèce 
de  chaos.  En  même  temps  il  crut  voir  sept  étoiles  brillantes 
s'arrêter  sur  le  faite  de  cet  édifice ,  et  se  revêtir  d'une  puve  et 
mystérieuse  lumière.  —  <x  Le  lendemain ,  Bruno  et  les  six  pèle- 
rins qui  l'accompagnaient  vinrent  se  jeter  aux  pieds  de  saint 
Hugues  :  a  Nous  avons  été  attirés  vers  vous,  s'écrièrent-ils,  par 
la  renommée  de  votre  sagesse  et  par  la  bonne  odeur  de  vos  ver- 
tus. Nous  venons,  à  l'exemple  des  Hilarion ,  des  Antoine  et  des 
anachorètes  des  premiers  temps,  chercher  un  désert  où  nous 
puissions  fuir  les  fausses  joies  du  monde  et  les  orages  d'un  siècle 
pervers.  Je  reconnab  en  vous,  ajouta  le  chanoine  de  Reims,  la 
figure  d'un  ange  qui  m'a  apparu  dans  le  cours  de  mon  voyage, 
et  à  qui  Dieu  m'a  ordonné  de  confier  la  conduite  de  ma  vie. 
Recevez-nous  dans  vos  bras,  conduisez-nous  à  la  retraite  que 
nous  cherchons.  »  —  a  Hugues ,  ému  d'un  pareil  spectacle ,  re- 
leva et  embrassa  ces  pieux  étrangers.  11  leur  fil  une  réception 
pleine  d'affection  et  de  charité,  et  leurs  larmes  d'attendrissement 
se  confondirent  avec  les  siennira.  Il  comprit  alors  que  l'appari- 
tion des  sept  étoiles  éuit  le  présage  divin  de  leur  arrivée,  et 
qu'elle  indiouait  le  lieu  où  ces  ma§;es  chrétiens  devaient  arrêter 
leurs  pas...  Bruno  resta  quelques  jours  à  Grenoble  avec  saint 
Hugues;  il  conféra  avec  lui  de  la  itirle  qu'il  avait  proietée  nour 


la  foodatloo  de  son  ordre.  Qu'ils  durent  être  éleiè  d 
les  entretiens  de  ces  hommes  de  Dieu,  méditant  m 
bases  de  l'ordre  des  chartreux,  qui  font  depuis  hait ._ 
gloire  de  la  catholicité!  Quelle  profondeur,  qadlegnrik 
vaient  présider  aux  discussions  de  ces  saints  légisblcinl 
surent  créer  une  société  reli^euse  dont  la  poismcede 
a  été  si  grande,  que,  sans  avoir  besoin  d'être  réfonnée  ni  „ 
velée,  elle  est  encore  debout  après  plus  deseptoèda, 
avoir  vu  naître  et  périr  autour  (Telle  une  foule  de  uoètà 
tiques  et  d'institutions  humaines!  »  Bruno  et  ses  en 
conduits  par  leur  guide  dans  le  lieu  désigné  pir  T 
mystérieuse  des  sept  étoiles,  traversèrent  des  forêts,  desnàf 
des  précipices,  et  s'arrêtèrent  dans  la  sombre  solilQdeoQ>« 
maintenant  la  chapelle  du  saint  fondateur  des  cbirtmi  la 
nouveaux  solitaires  ne  furent  effrayés  ni  par  raspedaR^ 
ni  par  le  silence  affreux  du  désert,  ni  par  la  cfaiote  daif« 
prês(]ue  continuels.  Pleins  de  coura^  et  de  oonfiaMtei 
bonté  divine,  qui  les  menait  jusque-la  pour  les  voku  (^ 
du  monde,  en  les  rapprochant  du  ciel,  ilsacceplèmiffv^ 
avec  son  àprelé  et  toutes  ses  rigueurs,  comme  le  digMiocp 
de  l'austère  pénitence  à  laquelle  ils  allaient  consacmievu 
(1084V  —  Telle  fut  l'origine  de  l'ordre  des  cbartreox.aiaf* 

Fêlé  du  désert  de  Chartreuse,  Gel  ordrea  rocriléde  toQiïi|i 
admiration  générale.  Les  plus  beaux  génies  de  rEgiix)r«i 
plu  à  l'envi  à  l'exalter  par  leurs  éloges  :  a  Les  chartreai,àb 
pieux  et  savant  cardinal  Bona,  sont  les  miracles  do  noôik.l 
vivent  dans  la  chair  comme  n'en  ayant  pas;  ce  sont  de»  ly 
sur  la  terre  qui  représentent  Jean  Baptiste  damlfdàrrt.a 
font  le  principi  ornement  de  l'épouse  de  Jcso»4}brb(;cr$« 
des  aigles  qui  prennent  leur  essor  vers  ledel  :kviuiitai(fl 
préféré  avec  rabon  à  celui  de  tous  les  autres  ordre  niiçtQ- 1 
—  Lorsque  Bruno  et  ses  disciples  furent  ctablbdamWdryit 
ils  construisirent  pour  leurs  demeures  d'humbles cabu»,»» 
rées  les  unes  des  autres  par  un  espace  de  cinq  coudMs.rt^ 
sées  à  d'énormes  fragments  de  roc  détachés  des  roontagpR^ 
rieures.  Ils  bâtirent  aussi  une  église,  où  ils  se  rêaDtsaM'^ 
prier.  On  vit  dès  lors  ces  nouveaux  solitaires,  retimdauv 
cellules ,  comme  autrefois  les  cénobites  d'Orient  dift  k 
laures,  mener  une  vie  angélique  au  sein  decesaHreoidA 
que  l'œil  du  voyageur  ne  contemple  gu'avec  une  sainte  h** 
Le  pieux  chef  de  cette  sainte  colonie  avait  sa  cellok  m  < 
oratoire  dans  l'endroit  même  où  est  la  chapelle  qaijw|f  ** 
son  nom.  Mais  on  rapporte  qu'il  avait  coutume  de  s'eîi»" 
pendant  une  partie  de  la  journée  du  lieu  où  élaienla  fi*» 
et  celles  de  ses  compagnons ,  ettle  s'enfoncer  dans  U  (r*.  • 
chercher  les  sites  les  plus  âpres  et  les  plus  sauvages, fv 
livrer  à  ses  saintes  et  mystérieuses  contemplations.  -  L'<^ 
de  Grenoble ,  le  protecteur  xélé  de  nos  fervents  solit«».** 
obtenu  de  Séguin,  abbé  de  la  Chaise-Dieu,  en  fateordeln»* 


Hugues  se  départit  également  de  ceux  que  son Egi»?* 
toujours  exercés.  Le  digne  prélat  ne  borna  pas  là  «  ■* 
envers  cet  ordre  naissant.  U  avait  fait  lui-nième  te  ïi»*' 
construction  d'une  église,  qui  fut  bâtie  sur  l'empUcOT»'  *' 
trouve  aujourd'hui  la  chapelle  de  Notre-Dame  de  Coojw» 
Vers  le  mois  de  mars  de  l'an  1085,  avant  que  lesInB»'*^ 
cessé  dans  les  montagnes  de  Chartreuse,  le  saint  l*^'j^ 
monta  pour  faire  la  consécration  solennelle  de  celte  egww 
dédia  à  la  sainte  Vierge  et  à  saint  Jean  Baptiste.  Bieo*^ 
à  la  place  des  humbles  cabanes  où  Bruno  et  ses  ^^"^f^^ 
avaient  cherché  un  abri  en  arrivant  au  désert,  il  l<w* 
truire  des  cellules  plus  solides  et  plus  commodes,  «F^ 
soins  un  monastère  régulier  ne  larda  pas  i  ^^^Jj^ 
distance  de  la  maison  du  Seigneur.  —  Ainsi,  par  j*  ■*  j 
faisant  d'un  illustre  pontife,  et  le  dévouenïcnladï»fl|^ 
quel(}ues  hommes  de  Dieu ,  les  vertus  des  *"8^ '[J^'TEi 
au  désert.  Le  chant  des  louanges  de  l'Elcroel  se  ^^'T^ 
les  nuits ,  aux  cris  des  oiseaux  sauvages ,  bêles  ^'"^l'^  ^ 
montagnes.  Celte  affreuse  solitude  perdait  par  <!^^| 
reurs.  Le  travail ,  la  prière,  les  austérités,  ^^^•5^* 
ces  hôtes  nouveaux,  l'illuminaient  de  nouvelles wj^ 
Bruno  éUit  le  guide,  le  père  et  l'âme  de  tous  '«.'*2^ 
ses  premiers  disciples,  d'autres,  en  grand  nombre,  ^**^ 
se  joindre  ;  car  depuis  que  les  chants  pieux ,  oob  *  , 
avaient  fait  répéter  des  sons  inconnus  jusqu'alors  ain  ^ 
ces  montagnes,  la  foule  accourait  émervetUêe,  et  r^^'z^ 
nus  de  loin,  fatigués  du  monde  et  de  ses  mis^fj^ 
soulagés  à  la  vue  du  calme  et  de  la  paix  que  '*^'^^, 
séjour.  Us  tombaient  aux  pieds  de  saint  Bnino»  m$)P* 


.  Sun  désir  aurait  élé  de  lermincr  sa  vie  dans  celte  solitud» 
ic,  où  9UD  àme,  oppressée  d'un  [K>ids  pénible,  avait  retrouve 
'IMS  et  le  bonheur.  Mais  une  voix  puissante,  à  l'autorité  de 
cllcil  nepuL  résister,  le  Torça  de  auitter  sa  retraite.  Le  pape 
,iiii  II,  qui  avait  élé  son  disciple  à  Reims,  et  qui  rappelait 
cher  mailr»,  lui  manda  de  venir  à  Rome,  dans  l'espérance 
ses  conseils  lui  seraient  fort  utiles  pour  le  gouvernement  de 
lise.  L'humble  religieux  n'avait  jamais  vu  son  obéissance 
'  à  une  si  rude  épreuve.  Quitter  son  désert  tant  aimé  était 
l' lui  le  plus  grand  de  tous  les  sacrifices  :  il  obéit  cependant, 
artit  pour  l'Italie  eu  I08'J,  après  avoir  nommé  Lauduin 
ur  de  la  Cbarireuse.  San  <1épart  causa  une  douleur  iiieipri- 
<lo  à  ses  disciples.  La  solitude,  où  ils  avaient  trouvé  tant  de 
les  dans  la  conleraplalion  et  dans  les  austérités  <)e  la  péni- 
e ,  leur  parut  insupportable  dès  ((u'ils  se  virent  prives  de 

■  chef.  Vainement  le  saint  s'était-ii  efforcé  de  les  consoler, 
eur  pronicllant  de  venir  les  rejoindre  le  plus  tût  qu'il  luise- 

(His^ble;  plusieurs  avaient  déclare  qu'ils  ne  le  quitteraient 
lais  ,  et  il  s'était  vu  contraint  de  les  mener  à  Rome  avec  lui. 
ulres  abandonnèrent  la  Cbarireuse  peu  de  temps  après; 
is .  cédaal  aux  prières  de  Lauduin  ,  ils  rentrèrent  bientûl 
is  leur  ancienne  demeure.  —  Urbain  11  reçut  saint  Bruno 
c  de  grandes  mangues  d'estime  et  d'atTeclion.  Il  voulut  qu'il 
.'iil  dans  son  palais,  afm  de  pouvoir  plus  facilement  proûter 
ics  conseils.  Il  lui  permit ,  au  reste,  ainsi  qu'à  ses  compa- 

iis,  de  continuer  dans  Rome  leur  premier  genre  de  vie.  Hais 
iiniulle  de  la  cour  romaine  devenait  de  jour  en  jour  plus  in- 
iiurUble  à  saint  Bruno.  Il  n'y  trouvait  point  ces  douceurs 
Tables  qu'il  avait  goûtées  dans  la  solitude,  et  son  àme,  tendre 
'ure ,  tremblait  au  milieu  des  distractions  occasionnées  par 
ummcrce  du  monde.  D'un  autre  côté,  le  pape,  loin  de  vou- 

lui  rendre  sa  liberté,  le  pressait  d 'aece pie r  l'archevêché  de 
'i;iu  (tans  la  Calaltre.  Les  instances  de  Bruno  furent  si  vives 

I  souvent  réitérées,  aue  le  souverain  pontife  lui  permit  enQn 
«  retirer,  non  à  la  Chartreuse,  mais  dans  quelque  désert  de 
^nlabre.  Le  saint  ayant  trouvé  dans  le  diocèse  de  Squillace 
'  siilitude  conforme  à  ses  désirs,  vint  s'y  établir  avec  les  non- 
iix  disciples  qui  s'étaient  attaches  à  lui.  Là,  il  reprit  avec  une 
ixHIe  ferveur,  une  nouvelle  joie,  les  eitercicesdela  viesoli- 
•■.  Se  rappelant  les  anciens  engagements  de  Raoul,  son  ami, 
li  crrivit  de  son  désert  pour  l'exhorter  â  venir  le  joindre.  Il 
faisait  une  peinture  charmante  de  sa  solitude,  où  il  goûtait 
Ixjuheur  pur  et  des  désirs  inénarrables.  On  voit,  par  la  tour- 
te- de  cette  lettre,  aussi  élégante  qu'affectueuse,  que  le  carac- 
tlesainlBruiioélaitforléloigncdela  mélancolie  et  de  la  tris- 
te, l'nc  aimable  eaie  té  accompagne  presque  toujours  la  vertu, 

■  tte  disposition  de  l'âme  est  surtout  nécessaire  aux  solitaires, 

■  genre  de  vie  étant  incompatible  avec  une  humeur  sombre 
■I  esprit  trop  fortement  occupé  de  pensées  aflligeaHles.  ~ 
\  t  Bruno,  établi  dans  le  désert  de  ïiquillace ,  s'efforçait  de 
c  inconnu  au  monde;  renfermé  dans  la  solitude,  l'éclat  de  sa 
lu  le  trahit  bientôt.  Il  fut  trouvé  un  jour  priant  dans  une 
Ile  écartée,  par  Roger,  comte  de  Sicile,  oui  était  à  la  chasse, 
seigneur  descendit  de  cheval  et  admira  la  piété  fervente  du 

II  solitaire;  pais  il  l'aborda  et  fut  charmé  de  la  douceur  de 
rnlrelien.  Peu  de  temps  après,  il  lui  fit  duo  de  terres  consi- 

^bles  près  de  son  ermitage-  Bruno  y  fonda  un  monastère  ; 
is,  restant  toujours  l'ami  et  le  conseiller  du  souverain  pon- 
,  et  sans  cesse  rappelé  auprès  de  lui ,  il  vivait  tantôt  dans  sa 
iule  et  tantôt  dans  le  monde.  Jusau'en  l'année  1096 ,  soti 
ips  se  partagea  ainsi  entre  Rome  et  le  désert.  Urbain  II  n'en- 
[Tenait  rien  d'important  saus  consulter  le  saint  rcligieui  de 
Glabre.  11  le  mena  avec  loi  a  plusieurs  conciles,  entre  autres 
eux  dcBéoéveol,  de  Troyes  et  de  Plaisance.  Si  Bruno  ne 
compagua  praut  au  célèbre  concile  de  Clennont,  où  fut  ré- 
ue  la  première  croisade ,  il  dut  balancer  en  secret  avec  le 
"train  pontife  les  avantages  de  celle  expédition  d'outre-roer, 
ainsi  il  ne  demeura  point  étranger  à  ces  guerres  sainles  qui 
not  réternd  honneur  de  notre  monarchie.  —  Le  monaslere 


regardé  comme  le  père,  et  il  ne  s'y  faisait  rien  d'important' sans 
ses  conseils.  ~  Le  temps  élanl  arrivé  où  Kiiiit  Bruno  devait  aller 
recevoir  dans  le  ciel  la  rccompense  de  ses  vertus  et  de  ses  tra- 
vaux, Dieu  le  visita,  par  une  maladie,  suris  fin  du  niobde 
septembre  de  l'année  liOi.  Quelques  jours  après,  il  rendit 
tranquillement  t'espril.  Ses  rrsles  furent  ensevelis  dans  le  cime- 
tière de  l'église  de  Notre-Dame  délia  Torre.  On  conserve  encore 
une  portion  de  ses  reliques  à  la  Graiide-Chartreuse ,  ainsi  qne 
dans  celles  de  Cologne  et  de  Fribourg.  —  L'admiralion  qu'avait 
excitée  la  sublimité  de  la  vie  de  saint  Bruno  et  de  ses  compa- 
gnons leur  attira  des  imitateurs  el  des  disciples  si  nombreux, 
que  l'clroite  enceinte  de  leur  monastère  ne  leur  permit  pas  de 
les  recevoir  tous.  LeDauphiné,  le  Lyonnais  el  le  Bu ge y  se  cou- 
vrirent bientôt  de  Chartreuses  fondées  sur  le  modèle  de  celle  qui 
élait  à  quelques  lieues  de  Grenoble.  Cet  ordre  religieux ,  pre- 
nant ensuite  un  pins  grand  développement,  s'étendit  dans  l'I- 
talie, l'Espagne,  la  Suisse,  l'Allemagne,  rAiigleterre,  et  dans 
toute  la  chrétienté.  Ainsi  Bruno,  le  fervent  solitaire,  laissa  après 
lui  une  postérité  nombreuse,  enfants  du  désert,  qu'ils  fécondè- 
rent de  leurs  sueurs,  de  leurs  travaux,  et  embaumèrcnl  du  par- 
fum des  plus  sublimes  tertus.  —  La  Grande-Chartreuse,  près 


siècle  sa  carrière  bienlàisante,!        ^  __.  

eu  besoin  de  réformer  son  cours,  existe  encore  aujourd'hui,  . 
après  de  nombreuses  desl  rue  lions ,  après  bien  des  orages.  Le 
voyageur  qui  parcourt  l'antique  province  du  Dauphuié  ne 
manque  guère  de  s'écarter  de  sa  roulepour  aller  visilcr,  à  tra- 
vers les  bois  et  les  précipices,  l'ancienne  solitude  de  saint  Bruno. 
A  la  vue  des  nouveaux  disciples  de  cet  illustre  religieux,  son 
àme  s'ouvre  à  de  salutaires  émotions.  Il  apprend  à  juger  le 
monde  tel  qu'il  est  dans  sa  froide  réatilé ,  el  bien  souvent  de 
vaines  pensées,  de  mensongères  illusions,  de  faux  rêves  d'ambi- 
tion, d  amour  ou  de  gloire,  s'évanouisse  ni  au  soleil  de  justice  et 
devériléqui  reluit  sans  cesse  au  sein  de  ces  horribles  montagnes. 
On  demande  souvent  à  quoi  servent  les  religieux  qui  se  donnent 
à  la  vie  contemplative.  Combien  de  fois  ne  les  avous-nous  pas 
entendu  appeler  des  fous,  martyrs  de  leur  exaltation,  des  sujets 


inutiles  au  mondel...  Abandonnons,  si  l'on  veut,  ( 

les  ordres  où  l'esprit  de  l'insli hit  s'est  perdu  dans  le  luxe  et  les 

i'ouissances  de  la  vie...  Hais  le  chartreux  ,  lui ,  est  resté  fidèle  à 
a  sévérité  première  de  sa  règle,  faite  il  y  a  plus  de  sept  cents 
ans;  aujourd'hui  encore,  comme  aux  premiers  jours  de  son 
ordre,  il  est  pauvre,  velu  d'une  laine  grossière,  S  peine  nourri, 
couché  sur  un  méchant  lit  ;  il  travaille  des  mains  ;  son  domaine, 
nous  l'avons  parcouru  avidement ,  c'est  une  cellule ,  qui  a  ses 
murs  blanchis  et  quelques  images  pour  tout  luxe,  un  tour,  un 
jardin  de  vingt  pieds  carrés.  Ce  peu  lui  sulBt,  el  ce  peu  est  en- 
core trop  pour  lui  ;  il  ne  le  possède  pas  en  propre  :  voilà  le 
triomphe  de  la  religion  ;  voilà  ce  qui  doit  faire  aussi  l'adqiira- 
lion  même  de  la  philosophie  du  siècle.  Car,  quand  le  chartreux 
n'aurait  pas  le  mérite  d'avoir  conservé  nos  forêts,  alors  que  l'on 
n'enlendait  rien  à  l'économie  politique;  rendu  fertiles  nos  dé- 
serts les  plus  stériles^  étonnés  de  leurs  nouvelles  moissons;  re- 
produit nos  inaouscnts  précieux,  enrichi  nos  savants  du  fruit  de 
ses  veilles  laborieuses,  laissé  aux  àmea  humbles  et  fidèles  des 
paroles  pleines  du  feu  céleste  ;  quand,  au  lieu  de  tout  cela,  il 
ne  serait  uniquement  qu'un  cœur  lasse  du  vide  du  monde  ou 
de  ses  propres  passions,  ou  étouffant  dans  noire  atmosphère 
d'incrédulité,  ou  poursuivi  longtemps  par  la  méchanceté  des 
hommes ,  ou  brisé  par  un  de  ces  grands  coups  qui  détruisent 
toute  une  existence  à  jamais,  ou  tourmenté  par  les  chimères 
jamais  réalisées  d'une  Irop  vive  imagination,  ou  malheureux 
sans  espoir  par  des  affections  trompées,  enfin  un  de  ces  mem- 
bres malades  de  la  société,  dont  nous  sommes  impuissanis  à 
guérir  les  douleurs ,  et  à  qui  nous  ne  pouvons  plus  demander 
leur  tâche  dans  l'œuvre  commune  sans  une  injuste  dureté  ;  d^à 
il  sérail  compris  ati  moins  par  tous  ceux  que  des  peines  d'un 
certain  genre  onl  atteints...  Et  s'H  rendait  encore  aux  hommes 
6& 


wo. 


(«4) 


wmcBo. 


le  service  d'hier  un  coinpétilear  à  leurs  place»  si  counies»  à  prê- 
tent surtout  ;  de  leur  montrer  l'exemiile  d'une  vie  grave,  austère, 
placée  au-dessus  de  Tamour  des  plaisirs  et  de  la  crainte  des  rires 
des  méchants,  occupée  à  méditer  les  mystères  de  ce  monde  pré- 
sent et  les  promesses  du  monde  à  venir,  il  faut  avouer,  pour  peu 
que  Ton  pense,  qur  tout  cela  n*est  peut-être  pas  oigne  du 
nom  d'cgoîsme...  Nous  ne  parlons  pomt  des  prières  des  cbar- 
tremr,  ni  de  ces  veilles  saintes  qui  font  contre-poids,  dans  la  ba- 
lance de  la  divine  justice,  à  Unt  de  veilles  coupables,  ni  de  ces 
•Qces  de  nuit  ebantés  au  milieu  du  silence  du  désert ,  ni  de  ces 
larmes  versées  sur  les  égarements  des  peuples,  ni  de  ces  mains 
levées  vers  le  ciel  pour  désarmer  sa  foudre  :  ià  faut  croire  pour 
les  comprendre...  Mais,  à  ceux  qui  croient,  combien  le  cnar- 
treux,  envisagé  sous  ce  point  de  vue,  ne  doit-il  pas  paraître  su- 
blime dans  le  r6le  qu'il  joue  sur  la  scène  du  monde  !  Si  des 
estes,  aux  temps  jaais,  s  étaient  rencontrés  parmi  les  enfants 
fidèles  de  Soaome  et  de  Gomorrbe,  ces  villes  aujourd'hui 
existeraient  peut-être  encore,  couvertes  de  gloire  et  de  magni- 
ieence.  Oh  !  qui  pourrait  dire  la  puissance  de  ces  înains  pures 
élevées  vers  le  ciel,  du  fond  des  déserts,  pour  conjurer  la  foudre 
et  détourner  de  nos  cités  coupables  le  bras  de  rËteruel,  depuis 
loDfftemps  prêta  les  frapper  I  (F.  Chartreuse  et  Chartreuk.) 
—£iint  Bruno  avait  écnt  plusieurs  ouvrages,  et  il  se  trouve  des 
biographes  qui  les  font  monter  à  plus  de  trente-cinq,. avec  un 
ample  recueil  de  sermons  et  deux  commentaires ,  Tun  sur  les 
Iteumes,  l'autre  sur  toutes  les  Epftresde  saint  Paul.  On  en  a 
deux  éditions,  la  première  de  Jesse  Bade,  en  1524,  trois  petits 
▼dûmes  in-folio  ;  la  seconde,  de  Théodore  de  la  Pierre ,  char- 
freux  à  Cologne,  en  1611  et  1640,  en  trois  tomes  gui  ne  font 
qu'un  volume  in-folio.  Mais ,  de  tous  ces  écrits ,  voici  les  seuls 
qui  sont  véritablement  de  saint  Bruno  :  1°  un  Commentaire  sur 
m  Psaumei ,  dans  leguel  il  s'attache  surtout  an  sens  mystique 
au  spirituel,  sans  négliger  le  littéral  et  le  moral.  Ce  au'il  dit  sur 
le  titre  des  Psaumes  est  travaillé  avec  soin.  Il  n'explique  point 


ttes  avaient  données  de  certains  termes  avant  lui.  2^  tin  Cam^ 
Éienlaire  sur  (outes  let  EpUrei  de  gaint  Paui.  Il  est  écrit  dans 
te  même  ^oût  que  le  commentaire  sur  les  Psaumes  ;  c'est  le 
même  ffénie,  la  même  méthode,  le  même  style.  L'auteur  met 
tto  proïoeue  à  la  tête  de  chaque  Epttre,  et  quelquefois  deux , 

r)ur  expliquer  le  sujet  de  l'Epttre  et  faire  connaître  les  personnes 
qui  il  s'adresse.  5®  Deux  Lettres,  toutes  deux  écrites  du  désert 
de  la  Torre,  l'une  à  Kaoul  le  Vert ,  prévôt  de  l'église  de  Reims, 
Mur  l'engager  à  s'y  rendre  ;  l'autre,  aux  moines  de  la  Grande- 
Gbartreuse ,  pour  les  congratuler  de  leur  régularité.  Ces  deux 
tettres  ont  été  traduites  en  français  par  Jacques  Corbin  ,  et  im- 
primées dans  son  Histoire  de  t* ordre  des  chartreux,  à  Paris, 
en  1663,  in-4<'.  4?  La  Profession  de  foi  que  fit  saint  Bruno  étant 
près  de  mourir.  Elle  contient  en  substance  les  mystères  de  la 
Trinité,  de  l'Incarnation,  de  l'Ascension  et  de  la  présence  réelle 
de  Jésus-Christ  dans  le  sacrement  de  l'eucharistie,  contre  les 
erreurs  de  Bérenger.  D.  Mabillon  l'a  donnée  tout  entière  au 
tome  IV  de  ses  Analectes ,  pag.  400  et  401.  6*»  Une  Eiégie  en 
quatorze  vers,  sur  le  mépris  au  monde ,  qui  se  lit  au  bas  d'un 
tableau  de  saint  Bruno  oui  est  dans  le  chœur  des  chartreux  de 
Dijon,  et  qui  se  trouve  aans  la  bibliothèq^ue  des  écrivains  char- 
treux ,  et  ailleurs,  mais  que  l'on  a  supprimée  dans  l'édition  de 
t6ll,  quoiqu'elle  méritât  d'y  trouver  place.  Les  autres  ouvrages 
tttribués  à  saint  Bruno  sont  de  Brunon,  évéque  de  Segni. 
(Baillet,  au  6  octobre,  Hist.  Htt.  delà  France,  tom.  ïî.  —  Uom 
CeOlier,  Hist,  des  aut,  ecclés,,  tom.  xxi,  paff.  216  et  suiv.) 

BftjDNO  ou  BRUNOll  (Saint),  né  à  Soléria  dans  le  diocèse 
d'Astien  en  Piémont,  dont  il  devint  chanoine  de  la  cathédrale. 
Grégoire  VII  le  nomma  évêque  de  Segni  dans  la  Campanie; 
Ittais  en  1 104  il  se  démit  de  ces  fonctions  pour  s'isoler  dans  la 
vie  monastique  au  Mont-Cassin,  dont  il  fut  abbé  en  1107. 
Toutefois  le  pape  Paschal  III,  cédant  aux  prières  répétées  des 
hdiitants  de  Segni,  força  le  noble  et  vénéraole  prélat  à  rentrer 
dans  le  ministère  de  son  ancienne  Eglise.  Il  y  mourut  en  1123, 
vivement  regretté  à  cause  de  sa  haute  piété  et  de  son  humanité 
inépuisable.  Bruno  fut  canonisé  en  1183  parle  pape  Luce  III. 
Ses  CBUvres,  publiées  à  Venise  en  1652  par  D.  Marchesi,  moine 
et  doyen  du  Mont-Cassin,  avec  une  dissertation,  contiennent  en 
S  vol.  in-fol.,  cent  quarante  cinq  Sermons  ou  Homélies  dont  la 
plupart  ont  été  quelquefois  imprimés  sous  le  nom  d'Eusèbe 
oEmèse,  et  d'autres  fois  sous  celui  du  saint  fondateur  des  char^ 
tveux;  un  Commentaire  sur  le  Cantique  des  cantiques,  inséré 
à  tort  dans  les  œuvres  de  saint  Thomas  d'Aquin  ;  divers  Traités 
êmr  le  Cantique  de  Zacharie;  sur  F  Incarnation  et  la  s^l^re 


de  JéeuS'Chriêi;  sur  le  Saeri/ke  oferi&mHmk  im 
sur  les  Sacrements ,  les  Mystères ,  et  les  Bits  ecemu^ 
la  suite  duquel  est  la  Vie  de  Léon  II;  deux  Iiivrvvoù  iflàB 
la  conduite  de  Paschal  II ,  qui ,  pour  reooavrer  sa  ïkmt  ». 
corda  les  investitures  à  l'empereur  Henri.  Dans  le  ton.  in  à 
SpieiUge  de  d^Âchery,  se  trouve  un  autre  écrit  de  « 
Bruno,  intitulé  :  Eœpoeitio  de  conseeratiem  ecdmiê ,  ém 
vestimentis  eoiscopaHbus.  '  ^ 

BBUifO ,  (lit  le  Grand ,  archevêque  de  Golone,  \néhà% 
de  l'empereur  Henri  l'Oiseleur,  et  frère  d'Œhea  K,e«fe 
grande  mfluence  dans  les  affaires  de  son  leoiiM.Odioi^t^ 
parvenu  à  l'empire,  lui  confia  l'administrition  do  di»i 
Lorraine,  remploya  dans  diverses  négociatioM,ct,foméj 
rendre  en  Italie ,  le  laissa  à  la  tête  des  afEih^  de  l'Ait.  |« 
étant  allé  en  France  pour  concilier  des  différends  qui  itm 
élevés  entre  cette  cour  et  Othon ,  tomba  nialiMlei  Gxféai. 
se  fit  transporter  à  Beims,  et  y  mourut  le  il  odobnMitf 
tait  un  prélat  éclairé  ;  il  avait  étudié  avec  soin  les  kttreaih 
ques  et  latines ,  et  se  faisait  accompagner  partoit  de  wm 
qu'il  protégeait.  On  lui  attribue  des  €emmefMmstrki- 
très  de  Moïse,  et  quelques  Vies  de  saints, 

BRUNO,  bénédictin  allemand,  qui  vivait  i  lafindiir«fi 
a  écrit  une  histoire  intéressante  Ve  bello  MMMmûv.deC, 
1089,  qui  se  trouve  dans  les  Seriptor,  rer,geru.àtfpéi. 
L'auteur  y  traite  avec  beaucoup  de  sévérité  ranv 
Henri  IV. 

BauH o  (GiORBANO) ,  né  à  Noie,  dans  le  roymae  dp  S^h, 
vers  le  milieu  du  xvi'  siècle.  Entré  fort  jeune  dwMrds 
dominicains,  parmi  lesquels  il  devint  prêtre  »  i  (tiii  irer 
passion  la  philosophie  ancienne  et  les  mathénal^Mi  VdicK 
de  la  vie  du  cloître,  dont  la  tendance  de  ses  dodràaioikmrv 
ves  le  détournait  de  plus  en  plus ,  il  s'enfuit  à  Gesèvea  t)r 
Y  séjourna  deux  années  employées  par  lui  àoenbnnk^ 
tème  d'Aristote  et  la  scolastique  anstotélique.  CiHii  H  Ir 
ayant  pris  quelque  ombrage  de  ce  nouveau  secliile,lnsiii 
tour  à  tour  à  Lyon  en  1589,  à  Toulouse,  i  Fins, à  bék 
puis  revint  en  1586  à  Paris ,  professant  en  public  dm  m 
de  ces  villes  les  principes  de  sa  philosophie  ptrticalièrrfi» 
toutes  les  saintes  vérités  de  la  roi^  et  anéantisniltotta  Inf- 
ligions pour  laisser  dominer  la  loi  naturelle.  OtatlcebMiy 
parcourut  en  1586  Marburg  et  Wittemberg,  en  lîWNr 
en  1591  Francforl-sur-le-Mein  »  poursuivant  le  ooor»  de  «^ 
cons  et  la  propagation  de  ses  idées  philosophiques.  Sni^ 
De  triplid,  minimo  et  mensura,  ad  trium  spictkUf 
scientiarum  et  multarum  arHum  practirarumfrM^^^ 
expulser  de  cette  ville.  Il  se  réfugia  en  Suisse,  et  wtnifci^ 
mérité  de  rentrer  en  Italie.  Après  un  court  s^rîW» 
l'inquisition  de  Venise  le  fil  arrêter  et  incarcérer  dwf  ter 
sons  du  saint-oflBce  i  Rome.  Il  y  demeura  deoi  iww,  "  ' 
9  février  1600  il  fut  dégradé  et  excommunié.  HwtjoriT 
on  le  brûla  vif.  —  Bruno  s'était  beaucoup  occupé  aoss  W 
mie  et  d'astronomie,  et  Huet,  évêque  d'Avraiicbes,jritt'^ 
Descartes  lui  est  redevable  de  son  système  da  nwede/'**' 
philosoj^iœ  cartesianœ^  cap.  tiii). —  Void  Ie8titw*<tr 
ges  de  Bruno  (Giordano).—  //  Candelajo  del  fm»»  «" 
academico  di  nulla  academia,  de  tto  il  Ftutidite,  rt-ti'^ 
die  qui  fut  traduite  en  français  sous  le  titre  de:  Bmff* 
Pédant,  1653,  Paris,  in-8».—  Philothaus  JoréêWtl^ 
Ih  compendiosa  archilectura  et  eomphmente  efrîis  !■■• 
tuim;  ad  iH,  Joannem  Moro.  reipubNem  Yentl9  ^à  ^^ 
QalUamm  et  Pohmorum  Henricum  III  legeien,  it-'  ' 
Cantus  circmus,  admemoriœ  prasinjudieiariêmffi^ 
etd  Himricum  éTAnaouléme  magnum  GeMemim  f^ 
in*8°.  —  De  umhris  idearum  ef  or  te  memorim,  eé  flj* 
in-8».  —  La  Cena  de  le  eineri,  descritf  in  ei^^^ 
Londres,  in-8».  ^  Dialogki  de  la  causa  prineifisj^^ 
nîsc,  in-8«,  ^  De  Vin/tnito  unHfcrso,  e  dei  »<**  T 
in-8».  -  Explicatio  tHnginta  sigilhrum,  —  Spêe^'l 
t$a  trionfante,  proposto  da  Gtove,  effettuatoda  <**2V 
velato  da  Mereurio,  recitato  da  Sophia^  udit0  ^fj**'^". 
trato  dal  Nokino;  diviso  m  tre  diat»fki,  laWhJ*  ^ 
parti,  Londres,  in-f2.  —  Ihqli  ereéeifureH,  ^^^.^ 
1685.  —  Cabala  dtl  cavatlo  Pegaseo,  con  taggimttenr 
eillenico,  Londres,  1585,  in-8«».  —  Epielela  ei  «T^ 
oxoniensem,—  FiguraHo  arietoteUeiauilÊmj^^Ç*\^ 
dem  intelligentiam  atque  retentionem,  per  ^tfi^'r*^ 
plicanda,  Paris,  in-y»,  1586.  —  Articuli de mK^^^T^ 
a  Nolano,  in  prineip^us  Suropw  academile  ^JS* 
Ltnnpas  eombinatoria  hgicorum,  iii-8*»,  I587."'j^'j*||7. 
sive  ratioTies  articuhrum  pkysicorum  arfiwy»**  /^f^ 
ParisOs  (1586)  proposiêsnm,  1588.  in-8».  —  vm»  ^ 


BWJJWII. 


(  ^^  ) 


«lUNS. 


lariop  WUtêmkêrga  habita,  1588,  in-4».  —  De  progreêêu  et 
Impade  combinatoria  Raimandi  LuUi;  ad  GuUlelm.  de  Sto. 
Clémente,  régis  Hiepaniarum  in aula  imperat,  legatum,  1588, 
iii^».  —  Àrticuli  cenium  sexaginta  advenus  mathematicos 
hujuM  Umporis,  eum  eenlum  octogirUa  praxibus  ad  iotidem 
problemata  solvenda,  ad  Rudolphum  H  imp„  in-8%  1588.  — 
Oratio  eonsolaknia  Jordani  Bruni  Noiani,  ikMei  doetoris, 
habita  in  iUustri  eeleberrimaque  oco^etnia  Juiia  in  fine  so^- 
ymnissimarum  exequiarmm  in  obilum  iilustrissimiprineipis 
MiiBrmuvicensiumdueiSy  etc.»  prima  mensis  Julii,  awno 
1589  kêlmeêtadii,  in-4<>. —  De  imaginum.signorum  H  idea- 
fum  compoêitione ,  ad  omnia  inventionum,  dispositionum ,  et 
nemoriœ  gênera;  ad illust.  et  generos,  D.  Joannem  Uenrieum 
Beinzelium,  Ekamœ  dominum,  iit-8".  —  De  tripiici,  minimo 
4  ȏen$ura,  ad  tfium  speculativarum  seientiarum  et  multa^ 
nm  mrtium  praeticarum  principia  libri  F»  in-8®.  —  De  nuh- 
mde,  numéro  et  figura ,  liber  eonseguens  quinque  de  minimo 
nagno  et  menmra,  in-8°. —  De  immeiuo  et  innumerMlibus 
ff.  A.  de  absolute  magno  et  infigurabili  universo  et  de  imin- 
Us  Ub,  VII f  in-8o.  —  Summa  tirminorum  metaphysiearum, 
tarîch,  1595  y  in-4*. — Pramis  deseensus,  editus  per  Rapkae^ 
em  EgUnum,  Marbargi,  1609,  in-8».  —  Àrtificium  per- 
trandi»  eommunicatum  a  Joanns  Henrico  AUstadio ,  Franc- 
iMt,  1812,111-6». 

■RUfTO  (Jacques-Panckaci:),  médfcin  célèbre,  né  à  Altorf 
e  33  Janmr  1639,  étadia  son  art  d'abord  à  lérra  et  à  Padoue, 
ït  se  ne  recevoir  docteur  à  Altorf;  pratîcraa  la  médecine  à  Nu- 
"emberg,  et  enfin  en  1602  il  fat  nomme  professeur  à  Altorf, 
m  il  HKHimt  en  1709.  Il  a  beaucoup  écrit.  Outre  qoelqves  ou- 
rrages  d'aolrui  oa'il  a  fait  paraître ,  comme  tisagoge  medica 
l*UoSinann ,  le  iudicium  de  sanguine ,  vena  seeta^  dimisso, 
le  1.  delessen,  on  a  de  lai  :  1^  Oratio  de  vita,  moribus  et 
trriptis  Qaspa^i  Boffmanni,  Leipzig,  1664-1678,  in-12; 
È^  Dogmata  w^idnœ  generoKa  in  ordinem  noviter  rédaeta, 
Nuremberg,  1670,  in*9°;  3°  Remorœ  ae  impedimenta  purga- 
li&nis  in  seripUs  Hippoeratis  détecta,  Altorf,  1676,  in-40; 
I*  Castetlus  renovatuSy  hoc  est  Lexieon  medieum  BarthohnuBi 
CaeteUi,  eotrectum  et  amplifieatum,  Nuremberg,  1682,  in-4**  ; 
Leiptig,  1715,  iD-4o  ;  Padoue,  1713-17«1,  iii-4»;  Genève,  1748, 
(n-4^,  etc.;  9*  ManUssa  nomenclature!  medicœ  hexaglottes,  vo- 
tabula  latûM  ordine  aiphabetico ,  cum  annexis  arabiris,  M- 
^rens,  grœeis,  galiicis  et  itaUcis  proponentis,  Nuremberg, 
1689,  m-4<*;  6^  Èpttome  elementa  verm  medicinœ  eomplectens, 
Altorf ,  1696,  ra-8»  ;  r*  Mon4ta  et  poriswMta  medicinœ  miseel- 
bnea,  Altorf,  1698,  m-^.  Il  alaîsaé  des  Commentaires  sur 
ks  Âphorismes  d'Hippocrate,  et  plusieurs  autres  traités  de 
tnédcctne  qui  n*ont  jamais  été  publies. 

Bmmo  ou  BmAUN  (Samuel^,  né  à  Bêle  ytn  la  fin  du  xn* 
tiècle,  fut  un  voyageur  intrépide  et  un  chirurgien  de  quelque 
inérite.  En  1611  ifs'embarqna  en  Hollande  pour  le  Congo,  et 
{usou'en  1621  fit  trois  explorations  sur  les  cartes  d'Afrique  jus- 
|u*à  Angola,  et  deux  voyages  dans  la  Méditerranée.  Il  a  puDiié 
m  allemand  une  relation  curieuse  et  scientifique  de  ses  perégri- 
aatîons,  publiée  sous  ce  titre  :  Àppendix  regni  Congo  qua  conti- 
têfUur  na/foigationes  quinq[ue  Samudis  Bmnom's  civis  et  e^ 
'nrgi  BasileensiSy  etc.,  1625,  avec  figures. 

Bacmoi  (F.  Paris  de  Mohtmartbl). 

vacmoia,  s.  m.  {Mst.  nat,\  oiseau  du  genre  des  merles. 

stmoL  (Heuœ  mot),  un  minot  dont  le  contenu  pèse  cent 
ivres,  brunellus, 

muvsois  (myth.)  donna  son  nom  au  Brunswick,  selon  les 
Prisons. 

SRUSOH,  évèque  de  Wurtibouig,  dit  Herbipolensis,  oode 
Mtemel  de  reropereur  Conrad  II,  était  fils  de  Conrad,  duc  de 
barintbie.  Il  naquit  en  Saxe  et  fut  élevé  en  1053  i  Tépiscopat. 
(Téiaît  un  prélat  recommandable|)ar  sa  science  et  par  sa  vertu. 
U  fat  écrasé,  le  17  mai  1045,  sous  les  ruines  de  sa  salle  à  man- 
der. Nous  avons  de  lui,  dans  la  Bibliothèque  des  Pères,  des 
Commentaires  sur  U  Pentateuque,  où  il  fait  usage  des  obèles 
fiides  astérisques,  à  la  manière  d'Orîgène,  pour  marquer  les 
iîflerences  du  texte  hébreu  et  des  Septante  d'avec  l'ancienne 
Vulgate;  d'antres  Comsnentaires  du  même  sur  le  Psautier  et 
ior  u»  cantîaaes  de  V Ancien  ei  du  Nouveau  Testament:  des 
Traités  de  piété,  mis  quelquefois  sous  le  nom  de  S.  Bruno  ;  des 
Expèieations  du  stfWkbole  des  apôtres  et  de  celui  de  S.  Atba- 
nase,  qui  ont  été  imprimées  à  Cologne  en  1494,  et  se  trouvent 
uissi  dans  la  Bibliothèque  des  Pères. 

huvnom,  évéquede  Langres  en  982,  était  fils  de  Renaud, 
conte  de  Raney,  et  d* Albrode ,  sorar  du  roi  Lotbaire.  Oii«  de 
loi  le  fragmtiit  d'une  tettreadreasée  â  Biklric,abbèdeStintr 


Germain  d'Auxerre  et  â  sa  communauté.  Il  la  commence  par 
cette  formule  qui  est  depuis  passée  en  usage  parmi  les  évéques  : 
Brunon,  par  la  grâce  àe  DÎeu,  évéque  de  lAingr&s.  Ce  fragw 
ment  se  lit  dans  les  Anecdotes  de  dom  Martennc,  lom.  l,  p.  107. 
On  cite  deux  lettres  du  pape  Benoit  viii  à  Brunon ,  ce  qui  en 
supposerait  deux  de  sa  part.  Brunon  mourut  au  commencement 
de  1  an  1015,  avec  la  réputation  d'un  grand  prélat,  de  proteo» 
teur  et  de  défenseur  des  pauvres  de  Jésus-Christ.  On  a  de  lui 
plusieurs  chartes.  Dans  celle  gui  est  de  Tan  1008,  il  confirme 
aux  moines  de  Bèze  le  pouvoir  d'entendre  les  confessions  des 
fidèles  lorsqu'ils  venaient  à  Téglise  de  ce  monastère  apporter 
leurs  offrandes  lesjours  des  Rogations  [GaU,  Christ,  nouv.  édiL» 
tom.  iv^p.  551.  Chron.  Divion. ,  tom.  i.  BibL  nov,,  Labbe, 
p.  294.  Spiciiég.,  tom.  i,  p.  554  et  seq.  Dom  Ceillier,  Hiêi, 
des  auteurs  ecclés.,  tom.  xx,  p.  116  et  117). 

BRUNON  (Evsèbe),  évéque  d'Angers,  succéda  à  Hubert  de 
Vendôme.  Il  assista  en  1062  à  l'assemblée  d'évéques  qui  se  tinl 
à  Angers  pour  la  dédicace  de  l'église  de  Saint-Sauveur,  où  il 
condamna  les  erreurs  de  Bérenger,  et  effaça  par  là  les  soup» 
çons  que  ses  liaisons  avec  cet  hérésiarque  avaient  fait  nattre 
dans  I  esprit  de  plusieurs  sur  la  pureté  de  sa  foi.  On  trouve  eetle 
condamnation  dans  une  lettre  de  Brunon  à  Béreiiger ,  et  dans 
une  profession  de  foi  rapportée  par  dom  MabilloR,,Fr«f.y 
tom.  IX,  Actor.,  p.  15.  M.  de  Roye,  savant  jurisconsulte,  a  jus- 
tifié Brunon  du  reproche  d'hérésie ,  dans  son  livre  De  vita  #f 
hmresi  Berengarii,  imprimé  à  Angers  en  1656,  in-4^.  On  y 
trouve  la  lettre  de  Brunon  à  Bérenger  (Dom  Ceillier,  Hist.  dm 
auteurs  ecclés.,  tom.  xx,  p.  475  et  suivantes.) 

BRUNON  ou  BRUN,  évêque,  apôtre  et  martyr  de  Prusse,  était 
fils  d'un  seigneur  allemand.  Il  passa  très-saintement  sa  jeunesse, 
et  après  la  mort  de  l'empereur  Othon  III,  arrivée  au  mois  de 
janvier  de  Tan  1002,  Brunon,  que  ce  prince  avait  voulu  avoir  i 
sa  cour ,  se  sentit  embrasé  du  désir  de  travailler  à  la  conversion 
des  infidèles.  Il  fut  fait  évéque  à  ce  dessein ,  et  partit  pour  la 
Prusse  avec  plusieurs  autres  ouvriers  évangéliques  animés  de 
son  esprit.  Il  accompagna  ses  discours  d'une  prière  fervente, 
d'une  rare  pénitence  et  d'une  vie  tout  exemplaire,  qui  fa* 
rent  suivies  d'un  grand  nombre  de  conversions  dans  le  coeur 
même  de  la  Prusse.  Brunon  s'étant  avancé  sur  les  confins  du 
pays,  du  côté  de  la  Russie  Noire,  y  trouva  la  palme  du  martvre 
avec  dix-huit  de  ses  compagnons ,  qui  eurent  la  tête  trancnée 
comme  lui  le  14  février  de  Tan  1008  ou  1009.  Sa  fête  est 
cependant  marquée  au  15  d'octobre  dans  le  Martyrologe 
romain ,  où  il  est  appelé  évéque  des  Russiens  ;  ce  qui  a  donné 
lieu  i  la  bévue  de  ceux  qui  l'ont  fait  évêque  de  Bhodez  en 
Rouergue,  à  cause  du  mot  Rutheni  employé  dans  ce  martyro- 
loge, pour  marquer  la  Russie.  Trithême  attribue  à  saint  Brunon 
de  Prusse  des  Commentaires  sur  la  Genèse,  mais  sans  fonde- 
ment. Ditmar,  évégue  de  Meersbourg,  parent, ami  et  compa* 
gnon  d'école  de  saint  Brunon .  a  fait  un  abrégé  de  sa  vie ,  que 
nous  avons  au  sixième  livre  de  sa  dironique  et  dans  Sonos 
^illet,  15  octobre). 

BRUNON  (F.  LÉON  IX). 

BBUN^ELL  (jEAN-SAiiOMON),né  à  Quedlinboorg  en  1601^ 
étudia  le  droit  à  léna  et  à  Leipiig ,  le  professa  ensuite  avec 
beaucoup  de  succès  à  léoa,  reçut  en  1755  des  ducs  de  Saxo- 
Gotha  et  de  Saxe-£iseoach  et  en  1755,  du  roi  d'Angleterre,  la 
titre  de  conseiller  aulique,  et  on  le  nomma  à  la  chaire  de  droit  de 
l'université  de  Gœttingue.  Brooquell  y  mourut  le  21  mai  1755, 
laiflnnt  entre  autres  écrits  :  Historia  juris  romano-gerwumiei, 
léna,  1727,  in-S^";  Amsterdam,  1740,  in-8».  —  Dissertationeê 
de  criminum  abolitéone,  de  codioe  Theodosiano  ejusque  inJn^ 
tMameo  usu,  de  pictura  honesta  et  utili,  de  usu  Ungues  ger^ 

.—  Une 


veteris  in  studio  juris  feudalis  LostgobardieQ 
édition  des  Observationes  juris  canonici  d'Innocent  Gros, 
précédée  d'une  dissertation  :  De  utilitate  ex  historia  eUqne  «n- 
tiquitatibus  sacris  injurisprudeniiœ  ecdesiasliem  stmdio  ceh- 
piwda,  1726.  -^  Isagoge  in  universam  juritprudentiam.  — 
Opuseula  ad  historiam  eljurisprudentiam  spectantia,  Hails, 

1774, io-8*. 

BRUN-ROUOE  {term^  de  chiw^),  oxyde  de  fer  auqud  on  a 
donné  une  couleur  range  obscur  par  uoe  calcinalion  lente  et 
ménagée. 

BRUNS  (Paul-Jagques)^  Allemand  très-estimé  comme  cri- 
tique de  la  Bible,  comme  onentaliste,  et  comme  historien  de  la 
littérature ,  naquit  le  18  juillet  1743  à  Preex  dans  le  fiolsteîn» 
et  fit  son  éducation  à  Lubeck  (en  compagnie  de  Biester),  et  plut 
tard,  depuis  1761,  à  léna,  où  il  commen^  en  1764  à  faire  un 
cours  sur  l'étude  de  la  BiUe.  Ayant  fait  à  Paris  en  1767  la 
coBBaîasaBoepenonnelle  du  docteur  Kennicott  d'Oxford,  il  se 


BkOmCHWYG, 


(816) 


BSVHSWftK. 


trouva  engagé  à  consacrer  une  partie  de  sa  vie  à  la  grande  en- 
treprise liliéraire  pour  laquelle  cet  Anglais  savait  alors  animer 
et  mettre  à  contribution  toute  l'Europe  savante,  et  à  laquelle,  si 
elle  ne  réalisa  point  les  résultats qu*on  en  attendait,  on  ne  sau- 
rait cependant  contester  un  grand  mérite.  Kennicott  avait  fait 
comparer,  en  effet,  dans  les  années  1760-70^rèsde  quatre  cents 
manuscrits  et  vieilles  éditions  de  l'Ancien  Testament ,  pour  en 
publier  une  grande  édition  critique.  Mais,  afin  de  rendre  cette 
collation  plus  utile,  Bruns  fut  chargé  par  Kennicott  de  la  mission 
de  visiter  encore  une  fois  les  bibliothèques,  de  décrire  de  nou- 
veau les  manuscrits  déjà  collationnés,  de  collationner  les  pas- 
sages choisis  par  Kennicott  dans  d'autres  manuscrits,  et  de  taire 
pour  les  éditions  étrangères  ce  que  Kennicott  avait  déjà  fait  pour 
les  éditions  qui  se  trouvaient  en  Angleterre.  Il  prcourut  donc 
pendant  trois  ans  la  France,  les  Pays-Bas,  rAllemagne  et  Tl- 
talic,  et  de  plus  il  accepta  ensuite,  au  moyen  d'un  traitement 
annuel,  le  soin  de  mettre  en  ordre  les  différentes  variantes  qu'il 
avait  trouvées.  Ce  travail  l'occupa  encore  pendant  sept  ans  jus- 

30'en  1780.  11  avait  en  outre  découvert  à  Rome  un  fragment 
u  quatce-vin^t-onzième  livre  de  Tite  Live ,  et  copié  à  Oxford  la 
chronique  syrienne  de  Barhebraeus.  Il  avait  reçu  des  Anglais,  et 
en  particulier  du  lord-évèc[ue  Lowth,  des  promesses  encoura- 
geantes pour  un  travail  si  pénible;  mais,  à  1  exception  d'un  di- 
plônoe  purement  honoraire  de  doclor  legum  qu'on  lui  donna,  on 
ne  tint  aucune  de  ces  promesses.  Bruns  se  décida  donc  à  s'en 
retourner' en  Allemagne,  et  se  rendit  d'abord  à  Gœttingue, 
d'où  il  fut  appelé  à  Helmstaedt  pour  y  occuper  une  chaire  d  his- 
toire de  la  littérature.  En  1787  il  fut  chargé  en  outre  de  la 
fonction  de  bibliothécaire  de  runiversité ,  fonction  à  laquelle 
nul  n'était  plus  apte  que  lui;  en  179G,  ilfutnomméàunecnaire 
de  langues  orientales,  et  reçut  le  titre  de  conseiller  aulique. 
Lorsqu'cn  18iorétablissement  où  ilavaitenseigné pendant  vingts 
neuf  ans  vint  à  être  dissous,  ses  collègues  de  la  faculté  de  thà)- 
logie  lui  donnèrent,  en  le  quittant,  une  marque  de  leur  estime 
en  le  gratifiant  du  diplôme  de  docteur.  Il  fut  alors  envoyé  à 
Halle,  où  il  professa  encore  avec  succès  pendant  quatre  ans,  et 
mourut  le  17  novembre  1814.  Gomme  écrivain,  Bruns  s'est  dis- 
tingue moins  par  ses  propres  productions  qu'en  mettant  au 
jour  et  faisant  connaitre  de  précieux  trésors  littéraires.  Il  faut 
citer  surtout  la  susdite  chronique  de  Barhebraeus  qu'il  prépara 
en  commun  avec  Kirsch,  et  qui  reste  toujours  une  œuvre  de 
mérite,  quoiqu'il  soit  aujourd  hui  certain  que  l'emploi  critique 
fait  des  deux  manuscrits,  ainsi  que  la  traduction  latine,  laissent 
beaucoup  à  désirer.  (Combien  le  premier  laisse- t-il  à  faire  au 
dernier  !  dit  un  proverbe  arabe.)  La  critique  de  l'Ancien  Testa- 
ment, par  laquelle  il  commença  sa  carrière,  lui  doit  une  édition 
de  la  Dfsierlaiio  generalisile  Kennicott, et  lieaucoup  de  disserta- 
tions insérées  dans  le  Répertoire  d'Eichhorn  ;  en  outre,  il  possé- 
dait dos  connaissances  très-étendues  en  géographie  et  en  his- 
toire littéraire,  et  il  a  rendu  des  services  à  ces  deux  sciences. 
Gomme  homme  et  comme  fonctionnaire,  il  se  fit  remarquer  par 
une  droiture  et  une  loyauté  sans  ostentation,  par  un  patriotisme 
profondément  senti,  mais  dont  il  ne  faisait  jamais  parade,  par 
un  amour  sincère  et  pur  pour  la  science ,  par  un  grand  désinté- 
ressement, par  une  infatigable  activité  et  par  une  fidélité  cons- 
•  ciencieuse  dans  l'exercice  de  ses  fonctions.  (Ges  dernières  qua- 
lités se  rapportent  surtout  à  lexercice  de  sa  charge  de  bibliothé- 
caire.) Rien  ne  saurait  mieux  le  caractériser  que  les  paroles  que 
le  prédicateur  Riemeyer  prononça  en  sa  mémoire  :  <s  Voilà  un 
Israélite  dans  lequel  il  n'y  arien  de  faux.  » 

BBUNSBERG  {géogr.)^  haute  montagne  qui  domine  le  We- 
serthal,  dans  le  cercle  prussien  de  Hoexter,  district  deMinden, 
au-dessus  de  Meigadessen.  Au  sommet  de  cette  montagne  s'éle- 
vait autrefois  une  ancienne  forteresse  saxonne,  que  Gharlema- 
gne  prit  en  775  après  un  long  siège,  et  qui  est  en  ruines  depuis 
IS91. 

BRUNSBO  {géoar.),  siège  de  l'évéque  de  Skara,  dans  laGo- 
thie  occidentale ,  a  trois  huitièmes  de  mille  de  la  ville  de  Scara, 
oui  est  le  siège  duconsistoire.  Selon  l'opinion  de  Rhyzelius  (dans 
1  EpisrocojnaSuiogothiea  Aom.  i,  nag.  360),  c'est  le  même  bien 
qui  s'appelait  autrefois  Miêdethedy  et  dont  le  roi  Emund  le 
Vieux  (fils  aîné  du  roi  Olof ,  qui  le  premier  se  fit  baptiser)  fit 
un  siège  épiscopal  vers  le  milieu  du  xi'  siècle,  ainsi  immédiate- 
ment après  l'introduction  du  christianisme.  Ge  bien  prit  plus 
tard,  de  l'évéque  Brvnolph,  le  nom  de  Brunsbo.  Le  roi  Gus- 
tave I*"^  y  visita  le  8  février  1555  l'évéque  Sven  Jacobson.  L'é- 
véque actuel,  Thure  Weidmann,  a  presque  entièrement  rebâti 
Brunsbo  à  neuf.  Plusieurs  fermes  du  voisinage  appartiennent  à 
Brunsbo. 

BBCNSCHWTO  OU  BRUNSWICH  (JÉRÔME),  chirurgien  et 
pharmacien  de  Strasbourg,  né  vers  le  commencement  du  xv' 


siècle,  mort,  dit-on,  âgé  de  cent  dix  ans,  a  publié:  Fon^ 
Cyrurgicui,  etc.,  ou  Du  Chirurgien,  etc.,  strasbonrt,  i3 
(1497J,  in-folio,  avec  figures  sur  bois.  —  Detaridtitit^ 
en  allemand,  Strasbourg,  1500,  paru  en  1539,  soosletiin» 
Àpotheca  vulgi,  puis  sous  celui  de  :  Hienmp^  fcerèirMi> 
getUoralensiê  ApodexU  vulgi. 

BBCNSFELSIE,  S.  m.  (6olat».),  plante  sdanéequirroK» 
Antilles.  On  dit  aussi  Brumfets, 

BRUNSWICK  (Duché  i>E)(géoa.ki$i.)  en  allfniaodirw. 
schweig.  Le  duchédeBrunswick-WolfeiibuttelfdansrAIWm 
du  nord,  est  au  sud  du  Hanovre,  à  l'est  et  à  l'ouest darov»»A 
Prusse;  il  se  compose  de  la  principauté  de  Wolffnbottff,i^«* 
de  Blankenbourg  oui  est  isolée  des  autres  portions  do  \tmm 

du  bailliagede  WalKcnried,  deceluideTheaiDffhaQsenf|ilfv« 
isolé,  et  du  canton  dit  Gommun-Unterharz.Cedudié,tl4w« 
six  districts,  a  70  milles  carrés  géographiques  de  saptm, 
dont  542,000  arpents  de  terres  labourables,  446«000ir(mtf 
prairies  et  pâtura^,  496,000  de  forêts ,  et  97,000de  Inm  ». 
cultes,  de  villes,  villages,  routes,  fleuves,  étangs,  elr.  binr. 
de  Wolfenbuttel  et  celui  de  Schœningen  sont  ceui  wûrn^ 
sol  le  plus  propre  à  l'agriculture;  ceux  de  Hanceldn^vr^ 
contraire  sont  montagneux.  Le  Harz  forme  la  plQS(Dnii> 
ble  chaîne  de  montagnes  du  pa]fs;elle  est  couverte  de  n>o«t- 
réts.  Le  climat  du  duché  est  sain  ;  les  deux  cercles  do  nortf 
une  température  plus  douce  que  celle  des  autres  orrd&  U 
principales  rivières  du  pays,  l'Aller,  la  Leine,  TOter  a  i 
Fuse,  sont  des  affluents  du  Weser^  quelques  aatm ml  r 
réunir  à  l'Elbe.  Le  nombre  des  habitants  est  de £0,000^ doot 
216,700  sont  protestants;  les  autres  se  composent  àealkbqmi, 
de  réformés,  de  juifs,  et  environ  100  frères  monroOnDi 
aux  habitations,  on  compte  12  villes  et  936  boonsMW- 
lages.  Sous  le  rapport  ecclésiastique,  il  y  adans  le  dachèi  w» 
tendances  générales  protestantes  ,  39  surintendaDon,  ^ 
paroisses  du  même  culte,  3  paroisses  catholiques,  et  r* 
réformée  ;  on  y  trouve  aussi  4  synagogues.  Il  y  a  te 
le  pays  un  lycée,  2  instituts  pédagogiques,  6  gjmos'ïC 
écoles  bourgeoises ,  environ  370  écoles  de  village.  U  ¥\ 
du  pays  est  de  3,500,000  florins  ;  ses  revenus  se  mooM  > 
2,370,000  florins,  et  ses  dépenses  avecramortissenienliwa- 
2,355,000  florins.  Le  duché  de  Brunswick,  partie  inlègnntri 
la  confédération  germanique,  partage  avec  Nassau  la  imnv 
voix  au  comité  ordinaire  de  la  diète;  il  a  deux  voii  daib  V 
semblée  plénière.  Son  contingent  fédéral  est  de  3,096  hot* 
Le  blé,  la  navette,  le  chanvre,  le  tabac,  la  garance,  le  botM 
le  bois,  etc.,  sont  les  principales  productions  de  ce d«^'' 
alimentent  en  partie  1  industrie.  On  y  élè?e  les  rootH».  " 
porcs,  les  chèvres,  la  volaille  et  les  abeilles;  le  çiwbri»' 
les  chevaux  y  sont  importés.  Il  y  a  de  toute  espèce  df  c*^ 
dans  les  bois  ;  les  contrées  montagneuses  sont  riches  en  ui^ 
entre  autres  de  fer,  de  cuivre,  d'argent ,  de  marbre,  df  pf»«- 
de  houille  ;  on  y  trouve  aussi  de  grandes  tourbières.  L*in*N"» 
exploite  encore  la  brasserie,  la  papeterie; on  file  ooequ'-- 
prodigieuse  de  chanvre  et  de  lin  ;  on  fabrique  de  la  tn^*^" 
objets  vernis,  de  la  porcelaine,  de  la  chicorée,  etc.  U  ^^''* 
Brunswick  est  le  centre  du  commerce  de  tout  le  docbr- 1* 
routes  y  sont  bien  entretenues.  Le  peuple  de  Bruns^idif^*^ 
tient  à  la  race  allemande  des  Sasses  ou  Saxons,  dont  Iri^ 
rusques,  les  Bructères  et  les  Angrivariens  étaient  desbni»^'; 
Ges  peupleftAvaient  formé  dans  ces  régions  un  duché  tn»<^ 

aui  lut  démembré  en  1180,  après  la  chute  de  Henri  ^y 
>es  propriétés  allodiales  de  celte  maison  se  forma  en  lî**' 
duché  de  Brunswick-Lunebourff,  et  les  habitants  s'ipf»^' 
dès  lors  Brunswickois ,  quoiau'ils  fussent  et  resta5seni  >it» 
Quelaues  Vénèdes  vinrent  aans  la  suite  se  mêler  à  ff^  ^ 
duché  fut  composé  des  terres  allodiales  des  Guelfes  00*'''*^ 
du  Brunswick,  du  Wolfenbuttel,  etc..  et  il  prit  len*  ■ 
Bruns^^ick-Wolfenbultel,  quoique  les  ducs  s'appela»'^'  •*' 
jours  ducs  de  Brunswick-Lunebourg.  Us  firent  dans  à^ 
l'acquisition  des  terres  des  comtes  de  Kattlenboor|."* 
merschenbourg,  Eberstein,Dassel,  Winienbourg,  Asf 


M»- 


irç»' 


berç  et  Bartensleben.  Après  le  partage  de  1495,  ta  pnir^ 
devint  indivisible,  et  la  branche  aînée  de  la  maison  de  ►j^ 
wick  existe  depuis  le  partage  fait  en  1569,  époque  où  «•»* 
buttel  fut  assigné  à  Henri ,  et  le  Lunebourg  i  GoilUaor 
frère,  (jui  devint  le  fondateur  de  la  maison  de  Hanovre  ' 
est  Torigine  des  d«nx  maisons  de  Brunswick  encore  ^^ 
celle  de  Brunsvrick-Wolfenbuttel,  et  celle  de  Brumw»ffJ|Jv 
bourg  ou  fibinovre.  Les  possessions  du  comte  de  Blanl^  * 
passèrent  en  1642,  par  héritage,  àBranswick-WolÉwJJJl 
duc  Auguste,  mort  en  1666,  avait  hérité  en  16W  de  ^^J*jT 
tel  ;  sons  Rodolphe-Auguste  (mort  en  1704),  la  fiflt  d' r**^ 


BftIHISWICK. 


(517) 


BftUffSWICK. 


rick  passa  en  1671  toot  à  fait  à  sa  maison,  moyennant  cession 
le  quelques  pays  dans  le  Lunebourg  faite  à  Taulre  branche. 
»ar  la  mort  du  duc  Louis-Rodolphe  (1735)»  la  branche  directe 
le  Brunswick-Wolfenbuttel  s'éteignit,  et  la  branche  Bruns- 
rick-BeYern  (Bevern  est  un  bourg  du  district  duWeser)  lui  suc- 
éda  dans  la  personne  de  Ferdinand-Albert  II.  Son  lils  Charles 
norten  1780)  lui  succéda»  et  transféra  le  siège  du  gouverne- 
nent  et  sa  résidence  dans  la  ville  de  Brunswick.  &n  intime 
Iliance  avec  la  Prusse  le  força  plus  d'une  fois  à  quitter  celle  rc- 
idencc,  pendant  la  guerre  de  sept  ans.  Les  relations  avec  la 
tusse  devinrent  encore  plus  étroites  sous  son  successeur 
liarles  -  Guillaume  -  Ferdinand  ,  qui  assista  à  la  bataille 
léoa  comme  général  prussien,  et  qui,  atteint  d'une  blessure, 
n  mourut  le  10  novembre  1806.  Dès  le  22  octobre  prê- 
édenl,  son  pays  avait  été  occupé  par  les  conmiissaires  de  Na- 
olêon  ;  il  fut  incorporé  ensuite  au  royaume  de  Westphalie. 
bis  le  22  décembre  1815,  après  la  baUille  de  Leipzig,  il  revint 
sesiégitimes  possesseurs;  Frédéric-Guillaume  (F.  ce  nom),  qui 
fail  dans  l'intervalle  acquis  par  héritage  le  duché  d'OEIs  en  Si- 
fsie,  revint  alors  dans  ses  Etals;  mais  il  péril  le  16  juin  1815  à 
I  bataille  des  Quatre-Iiras  qui  précéda  celle  de  Waterloo  de 
eax  jours.  Ce  prince  laissa  deux  rils  :  l'alné,  Charles  (né  en  1804), 
li  succéda  à  Brunswick;  l'autre,  Guillaume,  reçut  dans  la  suite 
î  duché  d'OEIs.  Le  souverain  étant  mineur,  Georges  IV,  alors 
rince  régent  d'Angleterre,  s'empara  de  la  lulelle,  la  conûa  au 
amie  de  Munster,  et  régla  les  attributions  des  étals  du  du- 
bé.  Le  30  octobre  1823,  le  duc  Charies,  arrivé  à  majorité, 
rit  lui-même  les  rênes  de  l'Etat,  et  montra  bientôt  des  volontés 
Hiles  tlifférenles  de  celles  qui  jusque-là  avaient  présidé  au  gou- 
miement;il  attaqua  en  1827  la  gestion  de  son  oncle  Georges  IV, 
Qlragea  même  sa  personne,  et  voulut  jeter  en  prison  le  con- 
cilier Schmidt-Phiseldek  qui  avait  présidé  aux  affaires  à  la  sa- 
sfaction  du  roi  de  la  Grande-Bretagne,  sous  la  direction  du 
)mle  de  Munster,  et  qui  réclamait  maintenant  avec  instance  la 
«vocation  des  états  du  duché.  Les  différends  entre  le  duc 
harles  et  son  oncle  devenant  de  plus  en  plus  sérieux,  et  le  pre- 
»er  ayant  provoqué  en  duel  le  comte  de  Munster,  l'affaire  fut 
Mrlée  devant  la  diète,  qui  ordonna  l'occupation  du  duché  pour 
vcerlejeuneducàsesoumettreà  ses  décisions  suprêmes.  Nous  ne 
irlerons  pas  dé  la  révo]utiondu7  septembre  1850,  qui  lui  enleva 
(couronne  duGale,dela  vieaventureuse  qu'ila  menéedepuis,  et 
et  poursuites  que  sa  conduite  lui  a  suscitées  à  Paris  et  en  cTautres 
MX.  Après  son  départ  précipité  de  Brunswick,  le  duc  Guil- 
ame,  son  frère,  pnl  en  main  le  gouvernement,  et  le  2^  avril 
î34,  les  états  et  le  fieuple  lui  prêtèrent  hommage  comme  à 
or  soQTerain.  Ce  prince  a  été  reconnu  comme  tel  par  le  roi 
Angleterre,  par  la  diète  germanique  et  par  les  autres  puis- 
occs;  son  frère,  le  duc  Charles,  est  actuellement  sous  cura- 
Ile,  mais  n*a  pas  renoncé  à  ses  droits. 
BiiJ!fswiCK  (Nouveau-)  (géog.\  contrée  de  l'Amérique  du 
wd,  qai  forme  une  possession  anglaise.  Elle  est  située  entre  les 
i*5et48«4de  latitude  nord,  et  Ies66o7'ct70"  13  de  longitude 
lest,  et  bornée  au  nord-ouest  par  le  Canada;  au  nord-est,  par 
golfe  Saint-Laurent;  au  sudest,  par  la  baie  de  Fundi,  qui 
sépare  de  la  Nouvelle-Ecosse,  à  laquelle  elle  esl  réunie  lou- 
fois  par  un  isthme  étroit;  au  sud-ouest,  par  les  Etats-Unis 
laine).  Son  ensemble,  assez  compacte,  présente  unesuperûcie 
3,748  lienes  carrées.  Cest  un  pays  entrecoupé  de  plaines  et 
nionUignes  rocheuses,  sansliaisoii,  oui  élancent  bruequement 
irs  crêtes  escarpées  au-dessus  du  sol  ;  elles  semblent  former 
(  derniers  chaînons  de  rAlleghany,  et  deviennent  plus  nom- 
enses  à  mesure  que  l'on  gagne  I  intérieur  des  terres  vers  le 
nada.  Les  côtes  sont  très-découpées  et  présentent  un  grand 
fubre  de  ports  et  de  baies  profondes,  telles  que  la  baie 
Tte,  la  baie  Miramichi,  à  Test  ;  les  plaines  Chignerto  et  Pana- 
ivaudy,  formées  par  celle  de  Fundi.  Ses  principales  rivières 
Bt  le  Saint-John ,  le  Ristigouch,  le  Nipéniquit,  la  Miramichi, 
petit-Cadiak  et  la  Sainte-Croix  ;  mais  la  plus  importante  est  le 
int-John,  dont  le  cours  est  de  155  lieues,  navigable  dans 
esqae  toute  sa  lon^eur.  Le  climat  du  Nouveau-Brunswick  esl 
is  froid  que  sa  latitude  ne  peut  le  faire  croire  ;  il  ressemble  à 
toi  de  l'Ecosse.  L'hiver  dure  à  peu  près  six  mob.  Les  eaux 
couvrent  de  glace  dès  le  mois  de  novembre  ;  en  décembre,  le 
•td  est  modéré,  mais  c'est  pour  s'accroître  en  janvier  et  en 
Tîer  :  le  thermomètre  descend  jusqu'à  20"  au-dessous  de 
ro.  Il  n'y  a  pour  ainsi  dire  pas  de  printemps  r  l'été  arrive 
aqutmeni ,  présentant  aussi  de  brusques  variations  de  cha- 
ijeicesMves  et  d'orages.  Malgré  cela,  l'air  est  sain.  -  En 
'^rai,  toute  la  culture  est  limitée  aux  Iwrds  des  courants  d'eau 
^  C^gne  pas  à  plus  de  30  ou  de  SO  milles  de  leurs  bords  (4  à 
««es)  ;  le  reste  da  sol  est  couvert  de  brillantes  prairies  et  de 


forêts,  où  le  pin,  le  bouleau,  le  hêtre,  l'érable,  le  frêne,  l'orme, 
le  peuplier ,  le  chêne  acquièrent  des  dimensions  considérables. 
La  partie  orientale  est  encore  un  désert.  Les  terres  cultivées 
donnent  les  céréales  de  l'Europe,  diverses  plantes  potagères  et 
quelques  fruits  ;  mais  les  récoltes  ne  suffisent  pas  pour  Ta  con- 
sommation. Les  produits  de  l'acre  en  blé  sont  de  10  pour  1 ,  de 
15  à  30  en  maïs,  de  150  à  200  en  pommes  de  terre.  Le  lin  y  est 
cultivé  en  netile  quantité.  Les  animaux  domestiques  se  propa- 
gent bien  aans celle  colonie,  surtout  l'espèce  chevaline  d'origine 
normande.  La  volaille  y  est  Irès-commune.  A  l'exception  des 
loups,  les  nombreux  animaux  qui  cherchent  un  refuge  dans  les 
forêts  ont  à  peu  près  dis{)aru.  Les  cùlcs  el  les  rivières  abondent 
en  diverses  espèœs  de  poissons  cl  en  tortues.  En  lait  de  miné- 
raux, on  n'a  jusi]U  a  présent  exploité  que  la  houille.  -^  La 
population  primitive  du  Nouvoau-Bruiiswick  se  compose  de 
Français  de  l'Arcadie,  dont  les  dosccndants  sont  connus  aujour- 
d'hui sous  le  nom  d'o/d  {fi/i(i6ilan(5  (anciens  habitants);  ils  sont 
fixés  surtout  à  Caraquelle  vi  à  Madawaska.  Leurs  pères  vivaient 
en  bonne  intelligence  avec  les  peliles  tribus  des  indigènes  de  la 
contrée,  telles  que  les  Alxnakis,  les  Miconars,  les  Canabas,  les 
Mahiiigans ,  les  Openangans ,  les  Souokis  et  les  Etehemins  ; 
mais  en  1785  une  nouvelle  population ,  composée  d'anciem 
/oy(i/ûl««  américains, d'oQicierseldcsoldals,  vint  prendre  posses- 
sion du  sol  et  ne  les  traita  pas  aussi  bien.  Dans  quelques  années 
on  n'en  rencontrera  plus.  L'émigration  esl  la  principale  source 
de  raccroissement  de  la  population.  En  1806  elle  était  de  35  â 
40,000  individus,  en  1821  de  74,170;  à  présent  elle  est  d'à 
peu  près  100,000  individus.  Ils  se  livrent  de  préférence  à  l'ex- 
ploitation du  kxiis  et  à  la  pêche  ,  qui  leur  donnent  les  moyens 
de  se  procurer  les  articles  qu'ils  ne  peuvent  confectionner  ;  car 
ce  sont  eux  qui  fabriquent  tous  leurs  ustensiles,  leurs  étoffes; 
les  objets  de  luxe  viennent  d'Europe.  En  1814  Jes  importations, 
qui  sélèvent  à  plus  de  160,000  liv.  sterl.  (11,550,000  fr.) 
ne  consistaient  presque  qu'en  ces  sortes  de  marchandises.  Un 
des  moulins  à  scie  du  comté  de  Charlotte  fournit  annuellement 
3  à  4,000,000  de  pieds  de  bois  de  sapin.  En  1823,  le  commerce 
occupait  425  bâtiments  du  port  de  88,650  tonneaux.  En  1829, 
les  importations  ne  furent  que  de  485,515  liv.  sterl.  (plus 
de  12,000,000  de  fr.);  pour  l'instruction  publique,  3,744  liv. 
slerl.  (93,600  fr.).  Les  exportations  en  buis  de  conslruclion, 
potasse ,  plâtre ,  viandes  fumées ,  fourrures ,  poisson  salé  , 
beurre,  etc. ,  ne  s'élevèrent  qu'à  358,868  liv.steri.  (8,636,700  fr.). 
II  y  a  à  Saint-John,  qui  est  le  centre  du  commerce,  une  banque 
provinciale  au  capital  de  75,000  liv.  sterl.  (1,875,000  fr.).  Les 
revenus  du  pays  s'élèvent  actuellement  à  50,000  liv.  sterl., 
dont  la  perception ,  pr  abonnement  à  forfait ,  coule  4,250 
liv.  sterl.  (66,250  fr.).  Le  budget  annuel  accorde  8,200  liv.  sterl. 
(205,000  fr.)  en  primes  pour  la  pêche,  2,893  liv.  slerl. 
(72,325  fr.) ,  [M)ur  l'agriculture ,  13,001  liv.  sterl. ,  pour  les 
roules  et  chemins,  1,348  liv.  sterl.  (33,700  fr.)  pour  les  pha- 
res, 2,500  liv.  slerl.  (62,500  fr.)  pour  la  législature,  plus 
1,600  liv.  sterl.  (37,500  fr.)  pour  les  impressions.  Bientôt  la 
métropole  n'aura  plus  de  subsides  à  accorder.  La  garnison  sol- 
dée n  est  que  d'un  régiment  anglais.  Le  Nouveau-Brunswick 
forme  depuis  1784  un  gouvernement  particulier.  Les  habitants 
possèdent  le  bénéfice  d'une  charte;  ils  ont  un  conseil  de  9 
membres  nommés  pr  le  roi,  et  une  chambre  de  représentants, 
élus  par  les  tenanciers ,  au  nombre  de  12.  Ces  conseils  jouissent 
à  peu  près  des  mêmes  privilégesque  le  parlementd'Anj;leterre. 
Le  gouverneur  représente  le  roi,  et  est  chargé  du  pouvoir  exécu- 
tif au  civil;  pour  le  militaire,  il  dépend  du  gouverneur  de 
Québec.  Les  lois  en  vigueur  sont  celles  de  la  Grande-Bretagne. 
Il  y  a  une  haute  cour  de  justice  ;  chaque  comté  a  une  cour  par- 
ticulière ,  ainsi  qu'un  jury  et  des  justices  de  paix.  Le  territoire 
est  divisé  en  8  comtés  et  a  pour  capitale  Frédéric  ê-Town.  Les 
autres  principales  villes  sont  SainhÀndretoi ,  bureau  de  douanes, 
sur  la  frontière  des  Etats-Unis ,  et  port  important ,  avec  3,000 
habitants  ;  Saint^ohn^  à  l'emtiouchuredu  fleuve  du^même  nom, 
avec  760  maisons ,  des  écoles  et  hôpitaux ,  2  bibliothèoues»  3 
imprimeries,  une  société  pour  l'amélioration  des  races  cbevali- 
-nes  et  bovines ,  2  compagnies  d'assurances  maritimes  et  une 
bancpie. 

BRITNSWIGE  (Othon  I«%  DUC  DE)^  succéda  à  son  père  le 
duc  Guillaume,  à  l'âge  de  dix  ans,  ce  qui  lui  fit  donner  le  surnom 
de  VEnfanL  Les  citoyens  de  Brunswick  l'ayant  engagé  en  1227 
à  s'emparer  de  leur  ville ,  il  suivit  leurs  conseils  sans  y  être 
autorise  par  l'empereur.  Celui-ci  lui  pardonna  en  1235  à  la 
diète  de  Mayence,  et  lui  donna  l'investiture  de  ses  Etats  comme 
fiefs  de  l'empire ,  avec  pouvoir  de  porter  le  titre  de  duc  de 
Brunsvrick  et  de  Lunebourg.  Après  sa  mort  en  1552.  ses  deux 
fils   aînés,  Henri  et   Jean,  partageant   le  duché,  devin- 


1 


BECHftWICK. 


(618) 


BBCnWKK. 


reol  la  tige ,  Ton  de  la  famille  des  ducs  de  Branswick ,  Taotre 
de  celle  des  ducs  de  Brunswick-Lunebourg. 


LpkHts  étant  amve  jusqo 
leanne,  première  reine  de  Naples,  qui  venait  de  perdre  son  troi- 
nème  mari  Tinfant  d'Aragon  ,  cette  princesse  se  décida  â  époo- 
aer  Othon  de  Brunswick ,  afin  de  pouvoir  l'opposer  ao  roi  de 
Hongrie  et  aux  autres  princes  de  sa  cour  qui  cherchaient  à  loi 
enlever  ses  Etats.  Othon  vola  à  sou  secours,  lorsqu'elle  fut  atta- 
quée par  son  parent  Charles  de  Durazzo ,  soutenu  dans  ses  pré- 
tentions par  Louis  de  Hongrie  et  le  pape  Urbain  VI.  Le  duc 
abandonné  des  Napolitains  fut  obligé  de  refuser  le  combat  â 
ses  adversaires  et  de  les  laisser  prencfîe  possession  de  la  capitale 
des  Etats  de  sa  femme;  puis,  apprenant  que  Jeanne  renfermée 
dans  le  Cbàteau-Neuf  pronoettait  de  se  rendre  si  des  secours 
ne  lui  parvenaient  |)as  avant  huit  jours,  il  vint  attaquer  avec 
des  forces  trop  inférieures  Charles  de  Durazzo  le  25  août  1581. 
Comme  il  était  facile  de  le  prévoir,  il  fut  fait  prisonnier. 
Jeanne  fut  alors  condamnée  à  mort  et  exécutée  par  ordre  de 
Charles,  qui  rendit  la  liberté  à  Othon.  Quelques  années  plus 
tard,  celui-ci  reprit  Naples  en  1387,  et  fit  de  sanglantes  repré- 
sailles en  expiation  du  meurtre  de  Jeanne.  Il  mourut  sans  pos- 
térité en  1599. 

BRUNSWICE-LUNEBOUBG  (ErIC,DIT  L'AnCIEN,  DCC  DE), 

Dé  en  1470.  Agé  seulement  de  treize  ans,  il  visita  la  Palestine,  et 
à  son  retour  de  ce  saint  pèlerinage  il  obtint  la  faveur  de 
Maximilien  I"".  Eric  ayant  encouru  la  haine  de  Tévèque  de 
Bitdesheim,  Jean,  duc  de  Saxe-Lauenbour^ ,  fut  fait  prison- 
Dier  par  ce  seigneur  après  la  mort  de  Maximilien ,  Charles- 
Quint  lui  fit  rendre  la  liberté ,  mais  non  ses  biens.  Lors  des 
guerres  de  religion  ,  il  resta  fidèle  aux  croyances  paternelles , 
noaîs  laissa  maîtres  de  leur  volonté  ceux  qui  voulurent  changer 
de  culte.  Après  avoir  combattu  la  plus  grande  partie  de  sa  vie, 
il  mourut  en  1540. 

BRUNSWiCE  (Ebic  DE) ,  dit  U  Jeune ,  fils  du  précédent,  né 
en  1528,  élevé  dans  la  nouvelle  religion,  embrassa  le  culte 
catholique  à  la  mort  de  son  père.  L'empereur  Charles-Quint 
l'envoya  combattre  les  princes  de  la  confession  d'Augsbourg. 
Revenu  dans  ses  foyers,  il  voulut  d'abord  empêcher  les  réforma- 
teurs de  propjBger  leurs  idées  ;  mab  influencé  par  sa  mère ,  il 
relflcha  les  prisonniers  luthériens,  et  fit  publier  en  1555  un  édit 
autorisant  1  exercice  du  nouveau  culte.  Philippe  II  qui  prisait 
beaucoup  ses  talents  lui  donna  un  commandement  dans  ses 
guerres  contre  la  France  et  le  récompensa  par  la  décoration 
de  l'ordre  de  la  Toison  d*or.  Eric  mourut  à  Padoue  en  1584. 

BBUNSWICK-WOLFENBrTTEL   (HekTBI,  DUC  DE),  né  en 

1489,  fut  constamment  en  guerre  contre  ses  voisins.  Il  ne  s'est 
jamais  montré  homme  de  talent.  Il  passa  sa  vie  dans  des  in- 
trigues perpétuelles.  Forcé  souvent  d'abafidonner  ses  Etats ,  il 
en  reprenait  possession  pour  en  être 'chassé  de  nouveau. 
Homme  inconstant  s'il  en  fut ,  il  chantait  souvent  de  r^lu- 
'  lion  ,  et  c'est  à  cette  cause  que  Ton  attribue  l'abandon  qu'il  fit 
de  la  religion  catholique  pour  celle  de  Luther.  H  mourut  en 
1668. 

BBUNSWICR-LUNEBOVBG  (ErITEST,  DÎT  LE  CONFESSEUR, 

DUC  de),  fils  de  Henri  le  Jeune,  né  en  1497,  fut  membre  de  la 
confession  d'Augsbourg;  il  établit  la  reliffion  réformée  dans  ses 
Etats  et  fit  partie  de  la  ligue  de  Smalkade.  Homme  vaillant  et 

ëlein  de  talents,  il  s'occupa  avec  soin  de  faire  prospérer  ses 
tats,  il  fonda  des  écoles,  des  établissements  utiles,  et  mourut 
en  1546.  Il  laissa  deux  fils,  Henri  de  Daneberg  et  Guillaume 
le  Jeune,  qui  créèrent  les  deux  nouvelles  maisons  de  Brunswick 
et  de  Lunebourg. 

BBVivswiCR  (Jules  de),  de  la  nouvelle  maison  de  Bruns- 
wick, né  en  1628,  troisième  fils  du  duc  Henri  et  de  la  princesse 
Marie  de  Wurtemberg.  Devenu  duc  régnant,  il  s'appliqua  à  faire 
triompher  les  doctrines  luthériennes,  fonda  Tuniversîtéd'Helms- 
tadt ,  pt  fit  pour  l'enseignement  de  la  théologie  un  ouvrage 
sous  le  titre  de  Corpus  doctrin,  JuUan.  D  mourut  en  1589. 

BBUivswiGK  (Fbédéric-Ulric  db),  fils  de  Henri-Jules, 
évèque  d'Alberstadt  et  d'une  princesse  danoise ,  est  né  en 
1591.  Il  embrassa  d'abord  la  cause  de  l'empereur  Malhias  en 
1612,  à  l'époque  de  la  guerre  de  treate  ans;  mais  il  abandonna 
ce  prince  malheureux  pour  s'allier  aux  Saxons  et  ensuite  k 
Gustave-Adolphe  qui  marchait  en  Allemagne  d'une  manière  vic- 
torieuse. S'étant  cassé  la  jambe  en  1654 ,  il  mourut  des  suites 
de  celte  blessure.  N'ayant  pas  d'enfants,  les  Brunswick-Lune- 
bourg  héritèrent  de  ses  biens. 

BBUNSWlGK-LIJH£BOVBfi  (CMAfiTIBBIT»  DUC  DB)p  oé  en 


1599,  devint  évéque  d'Alberstadt.  Pendant  la  nm«4iiJ 
ans,  il  fut  célèbre  par  ses  talents,  m  valeur,  n  ù&ài  k  t^ 
palatin  Frédéric  V,  roi  de  Bohème.  Uené  <fimoMp4(fa|i 
bras  â  la  bataille  de  Fleury  en  16M ,  il  le  it  bire  Tium 
en  présence  de  toute  l'armée,  et  alla  presqw  auiii^S 
Berg-oii^Zoom.  Il  recommença  la  guerre  cb  AUenagMÎj 
battu  par  le  général  de  Tilly ,  il  s'enfuit  eo  HolUade^pâi 
demander  des  secours  aux  Anglais.  Revena  au»  si|«iri 
joignit  ses  troupes  à  celles  du  comte  de  MaasM ,  rôiiiij 
quelques  légers  avantages  sur  l'ennemi,  et  mourati W(if^ 
tel  en  1626.  On  croit  généralement  qu'il  fat  enpoiMior 

bbcnswick-luheboubg  (Augvstb  db),  fils  do  dviM 
laume,  né  en  1568,  fit  la  convention  avec  ses  qulreft^K 
nest^  Christiern,  Frédéric  et  Georges,  qu'un  seul  d'eotirnii 
marierait  publiquement.  Georges  ftit  celui  désigné  pv  t« 
Auguste  se  maria  secrètement  avec  la  fille  d'an  ridiebem 
de  Zell;  il  eut  plusieurs  enfants  qui  furent  reconms^ 
hommes  avec  le  titre  de  seigneurs  de  Loncbsorg.  lipt 
mourut  en  1636. 

BBUKSWICK-LUNEBOITRG  (ArCCSTB  II,  DCCIt.« 

nommé  le  Jeune,  pour  ne  pas  le  confondre  a?ec  le  irads. 
naquit  en  1579.  Il  tint  un  rang  distiog|ué  paniri  lodck 
d'Europe.  Après  avoir  beaucoup  vovagé  pour  lagDntff  « 
connaissances,  il  revint  dans  son  duché  en  1634  por  »nÉ 
au  duc  Frédéric-Ulric.  Il  donna  tous  ses  soins  tibofilwri 
ses  sujets,  encouragea  l'industrie,  fit  exploiter  des  oiDo,frv 
tégea  les  lettres,  et  donna  à  Wolfcnbuttei  son  iiiBmy  bùh' 
theque.  Auguste  II  mourut  en  1666.  Il  a  laissé  dncnoom^ 
parmi  lesauels  on  doit  citer:  TraUét  sur  fe  j(«f«ifa,b 
Sténographie  et  la  Culture  des  vergere. 

BBI7NSW1CK-WOLFENBCTTEL   (  RODOLPD-Aliun 

DUC  DE) ,  fils  du  précédent,  né  en  1637,  régna  coi^oisk» 
avec  son  frère  Antoine-Ulric.  Il  s'empara  en  1671  de  U\iil 
Brunswick  que  plusieurs  princes  oe  sa  famille  oana^i 
prendre,  et  mourut  en  1704. 

BRUNSWlGK-WOLFBBrBIJTTEL  (AinOIXl-ULIIC,iaE 

né  en  1633,  éuit  frère  du  précédent  PartagesntleptW 
le  duc  Rodolphe,  il  Faimait  si  tendrementqa'il  fil  gn«> 
médaille  portant  cette  inscription  :  Duke  êU  frêku  M 
t'n  tftium.  Le  duc  Antoine»  tres-Bapérienr  à  son  frère, la» 
céda  après  sa  mort.Il  fut  un  des  plusdiaudsparlinvét^ 
son  d'Autriche.  L'empereur  Charles  lY  ÔMOia  u  ir» 
beth.  En  17tO,  le  rm  d'Espagne  Cbaries  lU  ayastdoDi^ 
marine  sa  petite-fille  Elisabeth-Christine,  il  fol<i^^ 
brasser  publiquement  la  religicMi  catholique;  naiti* 
dailleurs  à  ses  sujets  la  liberté  d'exercer  tellereliMfii' 
conviendrait.  Il  établit  à  Brnnswick  une  égliie  calW^ 
mourut  en  1714.  Ce  prince  est  aoieur  de  deux  «)■•■*:» 
mène  et  OctatHe,  Nuremberg,  1660  et  1686.  Oi  i  !«•«' 
quelques  Opérai» 

BEUllSWlCK-LVIfEBOimG  (FbBDIV AKB-ALKIT, KTR 


que  ses  enfants  voulaient  l'empoisonBer.  Il  fct  lefaditir 
la  branche  de  Bevern,  et  mourut  en  1687.  H  •  ■*  "J 
une  Relation  de  tet  Voyagee ,  ouvrage  mystique  di»'^ 
piété  et  la  bonté  remportent  sur  la  raison. 

BBCNSWlCR-WOLFEKBimXL  (ChABLOTTBI*)^! 

1684,  épousa  en  1711  le  Uaroviriti  Alexis,  flb  derr 
Grand.  Les  chagrins  dont  fut  abreuvée  celte  roilheow^jj 
cesse  amenèrent  prompteroent  sa  mort,  qui  eut  ^^^^ 
Elle  avait  donné  le  Jour  à  un  fils  qui  monta  sur  k  tr* 
Russies  sous  le  nom  de  Pierre  II. 

BEL nswick-lcneboijbg  (  Geoboes-Gciua^ 
DE),  ne  en  1624,  prit  part  à  toutes  les  guerres  ^rj 
rent  eu  Europe  au  commencement  du  ^^^"Jj^^^tê 
combattre  pour  son  propre  compte  contre  son  fr^Jf  v-^j 
Frédéric,  qui  s'était  empaié  des  principsulés  de  ZeU  o' 
lenherg.  I/électeur  de  Brandebourg  mtervinl  «f»*?- 
frères  en  1666,  termina  leurs  diflërcuds,  ^^"^î5JJÎ^ 
duché  par  un  traité  conclu  à  Hildetbô».  ^'^f^^f^j 
le  nommer  électeur  ;  mais,  sur  son  refus,  cette  ^j^!^ 
férée  à  son  frère  Ernest- Aumsle,  duc  de  Bnutf^»-*^^ 
Le  duc  Georges  mourut  en  1705.  , 

BBVNSWIGK-LVKEBOUBA  (EBKWf-AW«^^J^i 

en  1639,  fat  le  premier  électeur  de  ■«>«••  J^SET* 
avait  eaoféré  cette  dignité  pour  lécaiByBMr 
les  gBentt  contre  la  fimee  el  la  iioBgrit.  Sa  1 


BEimWICK. 


(619) 


BBI7NSWICK. 


Kiorat  émouf a  ane  tife  op^tion  dans  le  collège.  H  incrarat 
niaes.Èrnest-Aagusteatait  épousé  Sophie,  fille  de  Frédéric, 
lecteur  palalin,  et  petite-ftlle  par  sa  mère  EKsabetb  de  Jac- 
[aesl*%rd  d'Angleterre.  11  eot  de  cette  princesse  plusieurs  en- 
latf»  entre  antres  Georges-Louis,  électeur,  qui  fut  désigné  par 
r  jMrlemeQt  anglais  pour  monter  sur  le  trône  à  la  mort  de  la 
eue  Anne.  11  remporta  sur  cinquante^uatre  concurrents, 
■rce  qoe  sa  mère  Sophie  de  Hanorre  était  protestante.  Geor- 
B-Loois  à  son  a^nement  an  tr6iie  d'Angleterre  prit  le  nom 
B  Georges  l*'. 

BSriVSWICE-LVNEBOUEG-ZELL  (SOPBiB-DOBOrHÊE  DE), 

tle  do  duc  Georm-Guillaume  et  de  M^  d'Olbreuse ,  épousa 
eorges-Lonis  de  Hanovre,  fils  du  duc  Ernest-Auguste  et  de  la 
rîocesse  Sophie.  Abandonnée  par  son  mari,  elle  recevait  avec 
Éisir  les  visites  do  comte  de  Kœnigsmark,  qu'elle  avait  connu 
Il  cour  de  son  père.  Les  démarches  du  comte  furent  interpré- 
es  d'nne  manière  défavorable  ;  les  rapports  qu'on  en  ut  à 
eorges-Louis  excitèrent  la  jalousie  de  ce  prince.  Pour  se  ven- 
ir, n  fit  souffrir  à  la  malheureuse  Sophie  des  traitements  vio- 
nts.  Quant  au  comte  de  Koenij^marlc ,  un  soir  en  sortant  du 
Éteau  quatre  hommes  Tassaillirent,  le  tuèrent  à  coups  de  pi- 
ns, et  jetèrent  son  corps  dans  un  éj^ut.  Georges-Louis,  tout 
1  désapprouvant  publiauement  ce  cnme  atroce,  exila  sa  femme 
demanda  le  divorce,  il  reconnut  cependant  la  légitimité  de 
s  eniants.  Sophie-Dorothée  fixa  le  lieu  de  son  exil  dans  le 
eux  château  d  Ahlden,  où  elle  mourut  peu  de  temps  après. 

BBUITSWICK-BEyEBN  (AnTOINE-UlBIC,  DUC  D£),  fils  du 

ic  Ferdinand- Albert,  liaquiten  1714,  épousa  en  1739  la  prin- 
»e  Anne,  fille  de  Cbarles-Léopold,  duc  de  Mecklenbourg,  et 
i  Catherine,  nièce  de  Pierre  le  Grand.  U  eut  un  fils  en  1740, 
Mnnu  sous  le  nom  de  prince  Iwan.  La  tiarine  Anne  sa  grand*- 
inte  nomma  le  petit  nrince  son  héritier  ,  sous  la  tutelle  de 
Dan-Ernest  de  ftren ,  auc  de  Gourlande.  Mais  Anne ,  femme 
Antaine-Tlric»  s'étant  lait  nommer  r^ente,  chassa  le  duc  de 
Durlande.  Elle  ne  tarda  pas  à  être  renversée  ^  entraînant  sou 
b  avec  elle,  par  une  révolution  au  profit  de  la  princesse  Elisa- 
bUi,  dernière  fille  de  Pierre  le  Grand.  Le  duc  Antoine  fut  exilé 
lecelle  en  Sibérie  ^  et  après  avoir  passé  la  plus  srande  partie 
e  son  existence  dans  les  prisons^  il  mourut  à  Kolmogori  en 

BBCHSWlCK-LUNEBOUBG-BEyEBJr     (  AUGUSTE -GuiL- 

▲UMBy  DUC  DELné  à  Brunswick  en  1715,  prit  du  service  en 
mise  en  1731,  fiit  blessé  i  la  bataille  de  Mol witz  en  1740,  rem- 
Nla  la  victoire  de  Reichemberg  le  21  avril  1757.  Les  Autri- 
^ens  le  firent  prisonnier  en  1757,  à  la  reconnaissance  de  Brés- 
il. Rendu  k  la  liberté  en  1758,  il  obtint  différents  commande- 
Mnts,  remporta  plusieurs  victoires  contre  les  Russes  et  les 
Dédois.  Ce  prince  donna  pendant  ce  long  espace  de  temps  des 
VMves  oontuiuelles  de  bravoure  et  de  capacité  militaire.  Aban- 
Muiant  la  vie  des  camps,  il  alla  finir  ses  jours  à  Stetlin.  Il  y 
KMirulen  1761. 

BMOfBWiciB  (  Febdiramb,  DUC  DE) ,  l'uB  des  généraux  les 
bs  oéièÉires  de  b  guerre  de  sept  ans,  et  Foncle  du  dernier  duc 
»  firunswick ,  est  né  en  1731.  Il  perfectionna  son  éducation 
ir  des  voyages  en  Hollande,  en  France  et  en  Italie,  puis  entra 
umée  1740,  à  l'âge  de  dix-neuf  ans,  au  service  de  Frédéric  le 
iBDd.  Fmdani  la  canmgoe  de  1744,  le  duc  Ferdinand  s'illos- 
a  et  mérita  de  DMgninquei  récompenses  en  domaines  dans  les 
nviaoes  conqûsety  eila  guerre  de  sept  ans  le  plaça  au  premier 
ng  éeé  f/bmmmi.  A  la  sâUeilation  de  Georges  11,  roi  d'Angle- 
tre,  il  vint  commander  en  chef  les  troupes  anglo-hanovriennes. 
contraignit  les  Français  à  repasser  le  Rhin ,  les  défit  à  Cre- 
eU,  eft  fut  à  son  tour  vaincu  à  Berghen.  L'année  suivante  ,  le 
K  Fefdinand  prit  briHanment  sa  revanche  en  s*emparant  de 
iaden  et  en  remportant  une  victoire  célèbre  sous  les  murs  de 
Me  ville.  En  1762  les  Français  furent  par  lui  expulsés  de  la 
iesse.  Lors  de  la  paix  de  1763,  il  déposa  le  commandement  en 
id^  rentra  dans  le  repos,  et  mourut  à  Brunswick  en  1792. 

BmUBSW1€K-LUNEBOI7BG  fCHARLB9-GuiLLAUIIE-FEBDI- 

un»,  DUC  DE),  né  à  Brunswicx  en  1735,  embrassa  fort  jeune 
carrière  des  armes,  et  s'empara  à  vingt-deux  ans  d'une  bat- 
rie  française  à  la  bataille  d'Èastembeck,  acte  de  bravoure  qui 
Bva  l'armée  du  duc  de  Gumberland  d'une  défaite  certaine.  La 
tnpagne  du  Bas-Rhin,  ouverte  en  1758,  lui  fournit  de  fré- 
lentes  occasions  de  déployer  sa  valeur  et  ses  talents  militahres. 
yant  succédé  à  son  jpère  en  1780  dans  le  gouvernement  du 
icbé  de  Brunsvrick,  if  y  fonda  plusieurs  établissements  utiles, 
se  montra  (protecteur  éclairé  et  généreux  des  lettres  et  des 
ts.  Btt  1799,  il  commanda  les  armées  de  Prusse  et  d'Autriche 
niisées  contre  la  France,  et,  après  quelques  succès,  s'arrêta 


à  Sainte-Ménéhonld,  n'osant  pas  se  mesurer  avec  les  60,000 
hommes  qui  y  étaient  réunis.  II  tenta,  mais  inutilement,  de 
soulever  la  population  par  une  déclaration  qui  reçut  le  plus 
mauvais  accueil ,  et ,  étant  entré  en  négociations  avec  le  gé- 
néral Dumouriez,  il  capitula  pour  la  retraite  de  son  armée. 
Le  conseil  exécutif  ayant  refuse  de  ratifier  toutes  les  clauses  de 
cette  convention,  le  duc  de  Brunswick- Lunebourg  campa  sur 
les  bords  du  Rhin,  s'empara  de  Mayence,  puis  resta  presque 
statîonnaire  avec  son  armée  jusqu'à  la  paix  de  Bàle  en  1795.  Il 
rentra  à  cette  époque  dans  ses  Etats.  Choisi  de  nouveau  en 
1806  pour  diriger  les  troupes  prussiennes,  il  reprit  les  armes, 
et,  a^ès  de  nuisibles  lenteurs,  il  fit  preuve  oe  vaillance  et 
d'habileté  à  Auerstadt ,  où  il  reçut  une  balle  dans  les  yeux. 
Transporté  à  Brunswick ,  puis  à  Altona  ,  il  y  mourut  le 
10  novembre  1806.  —  On  a  publié  :  Campagne  du  duc  de 
Brunswick  contre  Ui  Français  en  179^,  traduite  en  français, 
Paris,  1766,  in -8*».  —  Portrait  biographique  du  duc  de 
Brunswick,  en  allemand,  Tubinge,  1809,  in-8*'. 

BBCNSWICK-WOLFEMUIJITEL-ŒLS  (FrÉDÉRIC-A VG USTE 

DE),  frère  du  précédent,  naquit  en  1740,  s*adonna  exclusive- 
ment à  la  culture  des  lettres,  fut  membre  de  l'académie  de 
Berlin,  et  mourut  à  Weimar  en  1805.  —  Il  a  publié  :  Tradue^ 
tion  italienne  des  Considérations  sur  la  grandeur  et  la  déca- 
dence des  Romains  par  Montesquieu.  —  Réflexions  critiques 
sur  le  caractère  et  les  actions  d'Alexandre  le  Grand»  en  italien; 
traduites  en  français  par  Erman.  —  Pièces  de  théâtre,  en 
allemand  et  en  français,  dont  quelques-unes  ont  été  représen- 
tées à  Berlin  et  à  Strasbourg.  —  Discours  sur  les  grands  hom- 
mes, Berlin,  1768,  in-8",  et  Weimar,  1815.  —  Brunswick- 
WoLFETfBUTTEL-OELS  (Guillaume-Adolphe),  son  frère,  né 
en  1745,  fut  aussi  membre  de  l'académie  ae  Berlin,  et  mourut 
en  1771,  en  allant  combattre  les  Turcs  dans  les  rangs  de  l'ar- 
mée rosse,  dans  laquelle  il  avait  pris  du  service.  On  lui  attribue 
une  Traduction  de  Salluste,  inédite,  et  un  Discours  sur  la 
guerre. 

BEUBSWICK  -  WOLFKAiBU'lTEL  (  MaXIIIILIEN  -  JVLES - 

LÉOPOLD,  DUC  de),  f\rère  des  précédents^  naquit  en  1752, 
entra  en  1776  au  service  de  la  Prusse.  Religieux  et  bienfaisant, 
Léopold  consacrait  ses  loisirs  à  visiter  les  pauvres  et  les  ma- 
lades, et  à  soulager  leur  misère  et  leurs  souffrances.  Outre  des 
aumônes  extraordinaires,  il  distribuait  par  mois  500  francs 
pris  sur  sa  cassette,  somme  considérable  pour  un  prince  peu 
fortuné  et  pour  une  ville  peu  étendue.  En  1780,  Francfort- 
sur-TOder  rat  préservé  par  ses  soins  d'une  inondation  immi- 
nente, et,  lors  de  celle  de  1785  qui  causa  tant  de  désastres,  on 
vit  le  duc  Léopold  dans  nne  baTque,  occupé,  au  risque  de  sa 
vie,  à  sauver  des  femmes,  des  enfants  et  des  vieillards  emportés 
par  les  eaux.  Il  fut  victime  de  son  dévouement;  car  le  fleuve, 
dans  sa  fureur,  ayant  entraîné  au  loin  sa  frêle  embarcation, 
il  périt  dans  les  flots  de  TOder. 

BBIJNSWI€K-ŒLS  (GuiLLAUME-FldCDÊRTC,  DUC  DE),  qua- 
trième fils  du  duc  Charles-Guillaume-Ferdinand  de  Brunswick, 
naqntt  è  Brunswick  le  9  novembre  1771.  Son  éducation  fut 
très-négli({ée.  A  seize  ans,  il  était  capitaine  dans  le  régiment 
d'infonterie  de  Riedesel,  et  passa  bientôt  an  serrice  de  la 
Prusse.  Dans  la  première  campagne  contre  la  France ,  Guil- 
laume donna  de  nombreuses  et  brillantes  preuves  de  courage, 
fut  blessé,  reçut  le  grade  de  major  et  commandant  de  bataillon 
avec  l'ordre  de  l'Aigle  noir,  et  rentra  àMagdebouiig  lors  de  la 
paix  de  Bàle.  Nommé  successivement  lieutenant-colonel .  co- 
lonel du  régiment  de  Kleist  et  général  major,  le  scandale  de 
ses  déportements  souleva  les  justes  remontrances  de  sa  famille; 
et,  abjurant  ses  erreurs  de  jeunesse,  Guillaume  de  Brunswick 
épousa,  le  i*'  novembre  1803,  la  princesse  Marie  de  Bade,  qui, 
dans  Fespace  de  quatre  années,  lui  donna  deux  fils.  En  1805, 
son  oncle,  le  duc  Frédéric-Auguste  de  Brunswick-OEIs,  étant 
mort  sans  postérité,  Guillaume  lui  succéda  dans  la  possession 
d*C£ls  et  de  Bemstadt.  Au  retour  de  la  guerre  en  1806,  le 
père  du  duc  Guillaume  fut  blessé  à  mort,  et  vint  expirer  â 
Ottensée  pendant  que  son  fils,  sous  le  commandement  supé- 
rieur du  général  ^ficher,  défendait  vigoureusement,  mais  en 
vain,  la  porte  do  Bonrff  à  Lubeck.  attaquée  et  enlevée  par  les 
Français.  Cette  défaite  lui  ayant  été  attribuée  à  tort,  il  tomba 
en  disgrâce,  fut  exilé  à  Ottensée,  et,  expulsé  bientôt  de  ses 
Etats  par  le  traité  de  paix  deTilsitt,  en  vertu  duquel  le  duché 
de  Brunsvrick  fut  incorporé  au  royaume  de  Westphalie,  Guil- 
laume passa  en  Suède,  et  devint  veuf.  En  avril  1808,  de  retour 
dans  son  duché  dt}Els,  il  se  prépara  à  figurer  d'une  manière 
assex  importante  dans  la  nouvene  guerre  contre  Napoléon,  et 
se  fit  remarquer  par  sa  valeur  dans  la  Lusace,  à  la  tète  des 
hussards  de  Brunsvrick,  dits  hussards  de  la  Mort,  à  cause  de 


BRUHUS. 


(  520  ) 


BACinr. 


leur  unirornie  noir  et  de  ta  tête  osseuse  attachée  sur  leurs 
shakos.  Condamné  à  l'inaction  par  l'amiistice  de  Znaîm,  Guil- 
laume refusa  de  mettre  bas  ses  armes,  et  6t,  seul  avec  les  trou- 
pes, d'héroïques  mais  inutiles  efforts  pour  rendre  la  liberté  à 
sa  patrie.  A  la  lélc  de  1,500  hommes  à  peine,  le  duc  de 
Brunswick  s'empare  de  Leipzig,  de  Halle,  détruit  un  corps 
weslphalien  de  5,000  hommes  sous  les  ordres  de  Reubell , 
grand  maréchal  du  roi  Jérôme ,  frère  de  \a|K>léon ,  pénètre 
dans  le  Hanovre,  atteint  Nieuburg,  Hoya,  Sikc,  Elsfleth,  I>el- 
inenhorst,  toujours  poursuivi  par  Keubell,  qui  le  força  enfin  à 
passer  à  lx>ndres,  après  150  lieues  d'une  retraite  audacieuse 
et  brillante.  Le  roi  d  Angleterre  le  nomma  général,  et  le  parle- 
ment britannique  lui  vola  une  pension  de  350,000  francs.  En 
I81S,  Guillaume  de  Brunswick  étant  rentré  en  Allemagne, 
off'rit  ses  services  aux  souverains  alliés,  qui  les  acceptèrent  sous 
la  condition,  de  s'incorporer  à  l'armée  prussienne,  ce  qu'il  re- 
fusa. Il  retourna  alors  à  Londres,  et  ne  rentra  dans  ses  Etats 
que  deux  mois  après  la  dissolution  du  royaume  créé  pour  Jé- 
rôme. Guillaume  répara  avec  zèle  et  promptitude  les  maux  de 
ses  sujets,  et,  rassemblant  un  corps  d'armée  de  9,000  hommes, 
il  s'unit  en  1815  aux  troupes  hanovriennes,  6t  sa  jonction  avec 
les  Anglo-Belges  commandés  par  Wellington  en  Belgique,  et 
forma  une  des  divisions  de  la  réserve.  Après  avoir  vaillamment 
combattu  à  Ligny,  le  duc  Guillaume  de  Brunswick-Œls  fut  tué 
k  la  bataille  meurtrière  des  Quatre-Bras. 

BRUXTOif  (Marie),  fille  du  colonel  Thomas  Balfoor 
d'Elwick,  née  en  1778  dans  l'Ile  de  Burra  (comté  d'Orkney  en 
Ecosse),  reçut  une  brillante  éducation,  et  s'appliqua  à  la  mu- 
sique et  aux  langues  française  et  italienne.  Elle  épousa  un  mi- 
nistre anglican  qui,  ami  lui-même  de  la  littérature,  développa 
les  heureuses  dispositions  de  Marie  Brunton.  Us  résidèrent 
plusieurs  années  a  Bolton,  près  de  Haddington,  puis  en  1805 
ils  vinrent  se  fixer  à  Edimbourg,  on  Marie  publia  diverses 
compositions,  dans  le  but  de  servir  la  cause  de  la  morale  et  de 
la  religion ,  qui  eurent  beaucoup  de  succès.  Elle  mourut  le 
19  décembre  1818,  à  la  suite  d'une  couche  malheureuse,  par 
laquelle  elle  avait  rais  au  monde  un  enfant  mort-né.  On  a 
d'elle  :  l'Empire  sur  soi-même  [Self-ControuC),  1810,  roman 
traduit  eu  français*  sous  le  titre  de  Laure  MonlreviUe,  1829, 
5  vol.  iii-12.  —  La  Discipline,  roman  traduit  en  français  sous 
le  titre  de  Hélène  Perqf  ou  les  Leçons  de  Vadversiti,  3  vol. 
in-12.  —  Emmeline,  roman  terminé  par  le  mari  de  Marie 
Brunton,  et  traduit  en  français  en  1830,  4  vol.  in-12.  — 
Mémoires  et  Lettres  de  Marie  Brunton,  publiés  par  son  mari. 
—  Itinéraire  de  voyages  faits  en  Angleterre  en  1812  et  en 
1815.  —  Marie  ou  Stmple  Histoire  d'une  pauvre  fille,  — 
Souvenirs,  —  Ces  cinq  ouvrages  sont  compris  dans  l'édition 
â^Emmeline  de  1830,  en  4  vol.  in-12. 

BRUNULFE,  oncle  d'Aribert  ou  Chariberl  et  de  Da^obert  V% 
entreprit  l'an  628  de  faire  valoir  les  droits  du  premier  contre 
les  prétentions  du  second,  qui,  après  la  mort  de  Clotaire  II, 
voulut  se  faire  reconnaître  seul  roi ,  à  l'exclusion  de  son  frère. 
Les  armes  et  la  politique  de  Dasobert  assurèrent  le  succ^  de 
cette  entreprise,  et  Brunulfe,  obligé  de  céder,  vint  lui-même 
avec  Aribert  au-devant  du  monarque,  et  lui  fit  hommage. 
Cependant  Aribert  fut  nommé  roi  a  Aquitaine;  il  rq^na  dans 
Toulouse.  Brunulfe,  pour  ne  point  faire  osibrage  à  Dagobert, 
le  suivit  en  Bourgoj^ne;  mais  le  roi  le  fit  arrêter  à  Saint-Jean 
de  Lône,  et  il  fut  mis  à  mort  par  trois  des  principaux  seigneurs 
de  la  cour.  On  ne  connaît  pas  le  motif  de  ce  crime.  Les  histo- 
riens n'accusent  Brunulfe  d'aucune  intrigue  nouvelle;  et,  d'un 
autre  côté,  Dagobert  gouvernait  alors  avec  sagesse,  et  faisait 
bénir  aux  peuples  sa  justice;  mais  il  craignit  sans  doute  que 
Brunulfe  ne  favorisât  dans  la  suite  Aribert.  Ce  prince  se  trou- 
vait dépouillé  d'une  grande  partie  de  ses  droits  au  partage  qui, 
jusqu'à  cette  époque,  avait  toujours  eu  lieu  entre  les  enfants 
des  rois  de  la  première  race;  peut-être  aussi  Dagobert  crai- 
gnait-il que  Brunulfe  ne  s'opposât  à  la  répudiation  qu'il  fit, 
cette  même  année,  de  la  reine  Begnatrude,  pour  épouser  Nan- 
tilde,  fille  d'honneur  de  cette  reine. 

BRUNUS,  célèbre  médecin,  père  du  savant  Dinus  del  Garbo, 
lleurit  vers  l'an  1310.  Il  est  cité  par  Michel  Boccianti  dans  le 
catalogue  des  écrivains  de  Florence,  où  il  est  dit  qu'il  fut  en 
grande  liaison  avec  François  Pétrarc|ue,  comme  il  est  prouvé 
par  les  lettres  qu'ils  s'écnvaient  réciproquement.  On  a  de  ce 
médecin  :  Chirurgia  magna  et  parva,  qui  parut,  avec  d'au- 
tres traités,  dans  un  Recueil  de  chirurgie  imprimé  à  Venise 
en  1400, 1499,  1515,  4546,  in-fol.,  et  depuis,  dans  la  même 
ville,  en  1559,  sous  un  pareil  format.  L'ouvrage  de  Brunus  est 
écrit  d'un  style  assez  barbare,  et  n'est  proprement  qu'une  com- 
pilation tirée  des  écrits  des  médecins  grecs  et  arabes.  Parmi 


ceux-ci,  il  a  prindpaleoient  copié  AUracaiie,  et  cot  i^ 
lui  qu'il  a  décrit  l'opération  de  U  pierre  par  le  petit  apJy 
le  docteur  Freind  ajoute  même  qu'il  est  le  seul  indùxmi 
italiens  de  son  siècle  qui  en  ait  (ait  mention.  O  n'esi  i 
sans  raison  qu'on  met  Brunus  au  rang  des  chinirneib;e 
qu'il  eût  exercé  la  médecine  proprement  dite,  îfo'eo  j 
moins  pratiqué  l'art  de  guérir  les  maladies  par  l'opèntu 
la  main.  Non-seulement  il  se  servait  des  roédiCMneiilsnim, 
et  surtout  des  dessiccatifs,  pour  la  cure  de  ces  aiabiùô,h] 
il  assure  encore  qu'il  emplovait  l'instrument  trendiaiil  H  :| 
même  que  le  ^ul  moyen  de  traiter  avec  succès  la  8dé| 
l'anus  consiste  à  s'en  servir  à  pro|)os.  Il  emportait  aicc mu 
trument  tout  ce  qui  était  compris  dans  Tanse  de  Y^âki 
plomb  qu'il  faisait  passer  dans  les  diflerents  contoont^ 
fistule.  —  Les  bibliographes  parlent  de  Vinceut  Broott,  ui 
de  Melphi,  dans  le  royaume  de  Naples,  qui  était  dodsii 
philosophie  et  en  médecine.  Il  a  publié  pluaeon  ovnmn 
commencement  du  XTii'  siècle  :  us  sont  en  italien, rt  ils la. 
tent  de  la  tarentule,  de  la  vie  et  de  la  mort,  des  pieim^ 
cieuses,  etc. 

BRIJXUS(F.  Bbctvi  et  BbU50}. 

BRUNUS  ou  RRUX  (Conrad),  né  à  Kircben,  petite  \^  à 
Wurtemberg,  vers  1491 ,  fit  ses  études  à  l'univenilêdcTéo- 
gue,  embrassa  l'état  ecclésiastique  et  prit  ensuite  sa  di^ra s 
droit.  Son  érudition  le  fit  employer  avec  distioctioodaas  pu- 
sieurs  diètes,  et  Charles-Quint  l'adjoignit  à  Conrad  Shà  ^ 
dresser  les  règlements  de  la  chambre  impériale  (fiopiiuvi. 
Pourvu  tour  a  tour  d'un  canonicat  dans  ceilex^eiama^ 
tre  à  Batisbonne,  il  mourut  d'excès  de  travail,  i  ïmh,  a 
juin  1563.  Il  a  publié  :  De  legalionibus  libri  Y;îktimmu 
libri  VI  ;  De  imaginibus  liber  /,  Mayence ,  1548,  'M.~  \k 
hœrelieis  in  génère  libri  VI,  Mayence,  1540,  iD4Bl.,iwn 
dans  le  tom.  xf  des  Tractatusjuris,  Venise,  l5M,ift4il.- 
De  seditionibus  libri  VI,  Mayence,  1550,  in-lbl.  «id» 
l'ouvrage  cité  ci-dessus).—  De  calumniis  libri  ïll:  Dt  wtr- 
sali  concilio  libri  IX,  1550,  in-fol.  —  Anmtalâ  i<  frm 
judicii  camerœ  imperialis,  Ingolstadt,  1557,  in-fol.  -  i^ 
sus  novam  historiam  ecclesiasticam  Mathiœ  JOynci,U> 
gen,  1565,  in-8«. -  Traité  de  t autorité  et  4eliifïïiim% 
CEglisecatkoliq;ue,TÀ\\\ïï%eïï,  1559,  in-fol. 

BRUNUS  (Albert),  sénateur  de  Milan  et  avocat  âsolàk 
de  Savoie  en  1541 ,  naquit  à  Asti  et  mourut  vers  le  nin: 
XVI*  siècle  après  avoir  écrit  :  De  forma  et  *olemniUlt  jir^ 
De  augmento  et  diminutione  monetarum  ;  De  fomlîftMw"' 
De  consuetudine,  ouvrages  compris  dans  les  tom.  ii,iii.t^^ 
etXYiiides  Tractatus  juris, —  Consilia  leudalk,^» 
1579,  2  vol.  in-fol.  —  Brunus  (Mathieu)  a  composé  ii  'a' 
intitulé:  De  cessione  bonorum,  inséré  dans  le  loo. iiiir 
Tractatus  juris, 

BRUNTER  (  Abel)  né  à  Uzès  (Gard) ,  le  W  décon^f  I*; 
reçut  de  bonne  heure  le  grade  de  docteur  en  raédednei** 
i)ellier,  vint  exercer  avec  éclat  à  Paris ,  où  Henri  IV  rutt^ 
la  personne  de  ses  enfants.  Louis  XIII  le  nomma  on»* 
d'Etat,  et  il  devint  le  premier  médecin  et  le  conseiller  il»' 
Gaston,  duc  d'Orléans.  Le  cardinal  de  Richdie«  «f? 
Brunyer  dans  diverses  négociations  iroporlanto  «?'«  • 
protestants  du  Languedoc  dont  il  suivait  la  reliai ^'^ 
beaucoup  de  services  rendus  tant  comme  médecin  qieo^ 
diplomate,  il  mourut  le  14  juillet  1665.  —Abel  Bnwjff*^ 
blié  avec  Marchant:  Hortus  regius  BUseuis,  l^ 
in.fol.—  Brunyer  (  Pierre-Edouard  ),  pelil-fiU  dj  pn»^ 
fut  médecin  des  enfants  de  France  et  mourut  à  Vecsuv 
1811.  j 

BRUNT  igéogr.).  Ile  située  au  sud-est  de  la  tette  « 
Diémen,  dans  T  Australie,  sous  les  43»  21'  de  iàûjn^^ 
nale  et  les  1 65*»  1 3'  de  longitude  et  séparée  de  i'ilc  d«^*J;^ 
par  la  route  d'Entrecasteaux.  Cette  Ile  a  une  forme  i»?"^ 
ment  découpée,  et  se  compose  de  deux  P»^'^*'^  "Jj^jJ, 


qu'Ile  septentrionale  est  le  cap  de  la  Sortie,  et  des  <*J*^ 
risthme  se  trouvent  la  baie  de  l'Aventure  et  la  *>•»«*;  ÏT, 
Des  collines  et  de  hautes  forêts^ couvrent  l'>n*^"f*?*  1^ 
mer  est  excessivement  abondante  en  jpoissoos ;  lajj  j^ 
de  moucherons  en  été;  on  trouve  différentes  ?P^  "^^ 
des  kanguroos ,  et  un  animal  particulier  qui  ^^(^ 
transition  entre  les  mammifères  et  les  oiseaux.  **  J '^^i 
biUnU,  et  ils  présentent  la  même  physwn<>«'"*2î|J^* 
terre  de  Van-Diémen  ;  ils  demeurent  dans  desoDii»"^ 
sont  ichthyoplages. 


BRCSCU.  ( 

itus  (  Y.  Bbcce). 

itvsA^iTiNi  (Le  comte  Vincent),  pocte  iulien  du  xvi' 
îécle,  mort  vers  1570  d*une  maladie  contagieuse,  et  dont  la  vie 
st  resiée  inconnue,  est  auleur  de  Àngeliea  innamoraia^  Ve- 
ise,  1550,  in-4<*,  et  1555,  avec  Ggures.  G*est  une  suite  du 
^nd  furieux  de  l'Ariosle.—  Le  CetUo  Novetie  di  Vencenxo 
trusanlM deilê  in  oltava  rima,  Venise,  1554,  in-4'';  mau- 
lise  imitation  en  vers  du  Déeaméron  de  Boceace, 

BBUSASORCI  (  F.  RiGCIO). 

BRtSATl  (TÊBALDO},  scigneuf  de  Brescia,  dont  la  famille 
ait  â  la  tête  des  Guelfes  de  cette  ville,  était  émigré  avec  tous 
m  de  son  parti,  lorsaue  rcrapereur  Henri  Vil  le  rappela  en 
^1,  espérant  réublir  la  paix  en  faisant  rentrer  lesexil^  dans 
Dtes  les  villes.  Soit  quetébaldo  Brusati  ne  sentit  pas  ce  qu1l 
tait  à  la  reconnaissance,  soit  que  l'intérêt  de  sa  patrie  ou  de 
D  parti  remportât  sur  les  affections  personnelles,  il  fit  prendre 
(armes  aux  Brescians, au  moment  ou  tous  les  Guelfes  ae  Lom- 
rdie  se  révoltaient  contre  l'empereur.  Brescia  fut  assiégée  dès  le 
mai  1311  ;  mais  Brusati,  par  sa  valeur  et  par  sa  prudence,  fit 
bouer  longtemps  toutes  les  attaques  de  Henri  VII.  Il  fut  enfin 
t  Drisonnier  dans  une  sortie;  alors,  au  lieu  de  perdre  courage, 
»horta  les  Brescians  à  redoubler  de  zèle  pour  la  défense  de 
ir  patrie  et  de  leur  liberté.  Il  fut  traîné  à  quatre  chevaux  au 
xi  même  des  murs,  et,  comme  cet  horrible  supplice  commen- 
it,  il  éleva  la  voix  encore  une  fois  pour  exhorter  ses  compa- 
otes  à  se  défendre. 

BRrsATi  (Le  p.  Jules-César),  né  vers  1603,  à  Belinzago 
Qs  la  Novarèse,  d'une  ancienne  famille,  fit  ses  études  avec 
ftinctioo.  Il  visita  ensuite  l'Italie,  les  Pays-Bas,  l'Espagne, 
Allemagne,  la  France  et  la  Hollande;  son  esprit  vif  et  pené- 
mt,  et  sa  mémoire  prodigieuse  lui  permirent  d'apprendre  les 
agues  et  les  littératures  de  ces  divers  pays.  De  retour  en  Ita- 
,  il  embrassa  la  rèffle  de  Saint-Ignace  à  Gènes.  En  faisant  son 
ors  de  théoloffie ,  il  traduisit  en  latin  les  Mémoiree  du  mar- 
is de  SaitU-Philippe  pour  servir  à  l'histoire  d'Espagne,  Ira- 
il  qui  lui  fit  le  plus  ^rand  honneur  parmi  ses  confrères.  Ses 
péricurs,  en  le  destmant  à  l'enseignement,  lui  fournirent 
ccasîon  de  montrer  l'étendue  et  la  variété  de  ses  connaissan- 
f.  Il  avait  déjà  professé  dans  différentes  villes  la  littérature,  la 
flosophie  et  la  théologie»  lorsqu'il  fut  nommé  par  le  sénat  de 
ian  a  la  chaire  de  logique  récemment  fondée  à  l'université 
Pavie.  De  cette  chaire,  il  passa  plus  tard  à  celle  de  mathéma- 
ues,  qu'il  était  en  état  de  bien  remplir.  Mais  quoiqu'il  n'eût 
e  cinquante  ans ,  il  mourut  épuisé  par  le  travail,  le  premier 
lyicr  1745.  Les  six  premiers  livres  ae  sa  traduction  des  JÛT^- 
wt  de  Saint'Pkilippe  ont  été  imprimés  à  Gênes  en  1725, 
iscc  titre  :  De  fœderatorum  cotUra  Phiiippum  F,  Hispania- 
m  regem,  bello  eommenlaria.  Les  préfaces  et  les  dissertations 
bliées  à  la  tête  des  huit  volumes  des  Monumenti  délia  (ami- 
adei  Ffrmésontaussi  de  Brusati.  On  lui  doit  encore  différents 
aitéê  élémentaires,  des  Oàservaiions  méléorologiaues ,  ci  un 
rueil  de  ietlres  familières, 

iRrsc,  BROUSQUE,  BRUSQ  {vieux  mol),  myrte,  espèce  de 
K,  osier  sauvage  servant  à  lier  les  vignes  aux  échalas  et  à 
fe  des  verges;  bruseus, 

IRUSC,  s.  m.  (bolan.),  espèce  de  bruyère  avec  laquelle  on 
infle  les  galères,  quand  on  veut  les  caréner.  —  Arbrisseau 
I  tient  du  houx  et  dû  myrte. 

IRCTSCAMRILLEy  8.  f.  (F.  BrUSQUEMBILLE). 
IRUSCAMBILLE  (  F.  DeS  I.AURIERS). 

IRUSCH  OU  BRuscHius  (Gaspabd),  historien  et  poète  alle- 
nd  du  xvî^  siècle,  né  le  19  août  1518  à  Schalackenwald,  en 
tième,  fut  élevé  à  Egra,  et  son  talent  pour  la  poésie  latine  lui 
at  rhonneur,  en  1552,  d'être  couronné  poète  lauréat  par 
liioand,  roi  des  Romains,  qui  le  créa  aussi  comte  palatin. 
{Ifoangde  Salms,  évêque  de  Passau,  le  fixa  dans  cette  ville,  où 
'adonna  exclusivement  à  l'étude  de  Tbistoire  ecclésiastique 
l'Allemagne  et  à  la  composition  d'ouvrages  historiques. 
ant  lancé  quelques  satires  contre  quelques  seigneurs,  ou  les 
mt  seulement  menacés  de  les  écrire,  ils  eurent  la  lâcheté  de 
sassiner  au  coin  d'un  bois  en  1559.  Les  principaux  ouvrages 
Gaspard  Brusch  sont  :  De  Germaniœ  eptseopatibus  epilome, 
remberg,  1549,  in-8^  —  Monasieriorum  Qermanim  prœci- 
irwH  chronologia,  Ingolstadt,  1651,  in-fol.;  Sulzbach,  1582, 
*•;  Vienne,  1692 ,  in-4».—  Traduciion  laiine  des  Dtmini- 
fê  et  des  Consolations  de  Luther;  du  Catéchisme  et  des 
tiilies  de  Mélanehton  ;  ûu  traité  De  auetoritale  Yerbi  Dei  de 
HWS  Major.—  De  or  tu  et  fine  imperii  romani,  de  l'abbé 
gelberty  édité  par  Bruscb,  qui  y  ajouta  :  Odœporicon  et  alia 
vr. 


521  )  RRUSLART. 

minutiora  poemata,  Bàle,  1553,  in-8°.  Un  des  annotateurs  6fi 


la  Biographie  universelle  cite  à  propos  de  cet  ouvrage  la  ca« 
rieuse  anecdote  suivante  :  Vers  le  milieu  du  siècle  dernier,  od 
imprima  dans  le  Mercure  de  France,  et ,  vingt-cinq  ans  après, 
Freron  réimprima  dans  ses  feuilles,  une  propjiétie  en  huit  vers 
latins  qu'on  disait  avoir  été  trouvée  à  Liska ,  en  Hongrie,  dans 
le  tombeau  deRegio-Montanusetqui  annonçait  d'affreux  désas- 
tres pour  Tannée  1788.  A  l'époque  de  la  révolution,  on  rappela 
cette  prophétie,  et  mille  bouches  la  répétèrent.  La  voici  : 

Post  mille  expletos  a  partu  Yirginis  anoos 

El  septingentos  rursus  ab  orbe  datos, 
Octogesimus  octavus  mirabilis  annus 

Ingruet  :  is  secum  trislia  fata  trahet. 
Si  DOQ  hoc  anno  tolus  malus  occidel  orbis, 

Si  non  in  nibiluro  terra  frelumque  ruent  : 
CuDcta  tamen  mundi  sursuui  ibuut,  alque  deorsum 

Imperia  :  et  luctus  undique  grandis  erit. 

Quoique  les  gens  sensés  n'y  fissent  pas  plus  d'attention  qu'à 
cent  autres  prédictions  aussi -ridicules  qui  circulaient  alors, 
celle-ci  ne  laissait  pas  d'embarrasser  bien  des  personnes  raison- 
nables, parce  qu'elle  était  connue  et  publiée  bien  longtemps 
avant  l'événement.  Un  homme  fut  donc  prié  de  l'examiner  et 
d'en  approfondir  le  mystère  :  il  y  consentit,  et  après  quelques 
recherches,  il  observa  d'abord  que  cette  prophétie  prétendue  ne 
pouvait  pas  avoir  été  trouvée  en  Hongrie  dans  le  tombeau  du  cé- 
lèbre astronome  Jean  Muller,  auquel  on  l'attribuait,  puisqu'il 
était  mort  à  Rome  en  1476,  ((u'il  y  avait  été  enterré,  et  que  son 
tombeau  s'y  voit  encore.  Mais  le  savant  mit  l'imposture  absolu- 
ment à  découvert,  en  produisant  le  volume  de  Bruschius,  où  la 
prétendue  prophétie  se  trouve  en  efiet ,  d'abord  en  quatre  vers 
allemands  dans  la  dédicace  du  petit  traité  de  l'abbé  Engelbert,  et 

{mis  dans  Y  Odœporicon,  traduite  en  vers  latins  tels  que  nous 
es  avons  cités,  à  la  date  près;  car  Bruschius  y  annonce  ces  dé- 
sastres pour  l'année  1588.  Notre  savant  cita  encore  dans 
de  Thou,  liv.  L  de  son  histoire,  et  dans  les  Lettres  d'Etienne 
Pasquier,  la  fermentation  qu'excita  alors  cette  prophétie.  Qu'a 
donc  fait  le  moderne  jongleur?  il  a  simplement  rajeuni  la  pré- 
diction et  mis  la  date  fatale  à  l'année  1788  au  lieu  de  1588.  Brus- 
chius avait  dit  :  Post  mille  elapsos  a  partu  Yirginis  annos  et 
post  quingentos;  à  ces  derniers  mots  il  substitua  :  et  septingentot 
qui  conservent  la  mesure  du  vers.  Voilà  toute  la  ruse ,  que  nous 
révélons  parce  que ,  s'il  est  aisé  de  mépriser  les  fourbes,  il  est 
plus  sûr  encore  de  les  démasquer. 

BRUSCio  igéogr,),  village  principal  de  la  vallée  de  Brusasca, 
longue  d'une  lieue  et  demie,  très-étroite,  commençant  au  Lago 
di  Paschiavo  et  s'allongeant  jusqu'à  la  Valtelinc.  Elle  est  riche  en 
bois  de  châtaigniers,  n'offre  que  quelques  prairies  isolées  et  peu 
de  terres  labourables,  et  elle  est  sans  cesse  exposée  aux  avalan- 
ches, ainsi  qu'aux  éboulements  de  plaçons  et  de  rochers.  Elle  est 
située  dans  le  canton  suisse  des  Grisons,  dans  le  ressort  de  Pas- 
chiavo, faisant  partie  de  la  Ligue  de  la  maison  de  Dieu.  La  pa- 
roisse de  Bruscio,  dans  le  voisinage  de  laquelle  on  admire  une 
magnifique  cataracte ,  compte  600  habitants.  Elle  a  uneéj^lise 
et  un  temple  protestant,  et  on  y  remarque  la  maison  de  Misan, 
qui  se  distingue  par  sa  hauteur.  A  l'époque  des  meurtres  de  la 
ralteline,i\  n'y  eut  pas  moins  de  vingt-sept  réformés  tués  à  Brus- 
do  le  13  juillet  1620. 

BRUSCO  (GiROLOiio),  peintre  qui  eut  pour  maîtres  Mengs  et 
Batoni,  et  qui  mourut  à  Savonne,  sa  ville  natale,  le  30  mars 
1820,  à  l'âge  de  soixante-dix-huit  ans.  Ses  tableaux  les  plus  esti- 
més par  les  connaisseurs  sont  :  la  Mort  de  la  Vierge,  qui  se 
trouve  dans  le  chœur  de  l'église  de  N.  Signora  délie  Vigne,  à 
Gènes;  Sainte  Hélène  au  Calvaire,  ûans  une  chapelle  latérale 
de  la  même  église,  et  Judith,  dans  le  palais  Grimaldi. 

RRUSLART  (LOUIS-GuÉBlN,  CHEVALIBR  DE),  né  à  ThioD- 

ville  (Moselle)  le  22  mai  1752,  entra  dès  l'âge  de  seize  ans  en 
qualité  de  sous-lieutenant  dans  le  régiment  ae  Lyonnais.  Capi- 
taine en  1 783,  il  assista  aux  sièges  de  Mahon  et  de  GibralUr,  où 
il  signala  sa  bravoure.  Prosent  en  1791  par  une  décision  du 
club  des  jacobins  d'Aix ,  il  se  rangea  sous  les  drapeaux  du 
prince  de  Condé.  Tour  à  tour  aide  de  camp  du  duc  de  Bourbon^ 
capitaine  de  hussards  dans  la  légion  de  Mirabeau,  adjudant  ^- 
ncral  de  l'armée  de  Normandie,  commandant  en  {second  de  I  ar- 
mée royale  en  1799  et  en  chef  en  1800,  le  chevalier  de  Brus- 
lart,  après  s'être  distingué  dans  les  diverses  campagnes  de  1792 
à  1799,  reçut  la  mission  de  traiter  à  Paris  de  la  pacification  de 
l'Ouest.  11  y  réussit,  et  s'employa  activement  à  étonfler  la  Ruerre 
civile  qui  désolait  cette  belle  contrée.  Cest  lui  qui  s'offrit  en 

66 


BKmoifio. 


(  ^^  ) 


BnJSQVKT. 


1904  au  prince  de  Gondé  pour  diriger  la  périlleuse  entreprise 
oonçae  pour  sauver  le  duc  d'Enghien,  et  que  son  meurtre  trop 
précipite  rendit  inutile.  En  Angleterre,  auprèsde  Louis  XVIII, 
le  dieralier  de  Brusiart  fut  chargé  de  diverses  missions  par  ce 

Srince,  et,  après  avoir  facilité  en  18I4  le  débarquement  du  duc 
e  Berry  sur  les  côtes  de  Normandie,  il  fut  nommé  commandant 
de  la  vingt-troisième  division  militaire  en  Corse,  avec  les  attri- 
butions de  gouverneur.  Refusant  tout  service  sous  Napoléon,  il 
lui  fut  permis  de  rejoindre  les  Bourbons.  En  1816  et  en  182i,  le 
chevalier  de  Brusiart  fut  inspecteur  eénéral  d'infanterie,  et  le 
SO juillet  1823  il  parvint  an  grade  de. lieutenant  général.  Il 
mourut  à  Paris  en  décembre  18^. 

BBUSLÉ  DE  hontflaincnaiip(Jeah),  chanoine  de  Sainle- 
Gudule  de  Bruxelles,  né  à  Namur,  vers  le  milieu  du  xyii'  siè- 
cle, a  laissé  quelques  ouvrages  ;  les  principaux  sont  :  1**  His- 
îoire  de  Philippe-Emmanuel  de  Lorraine ,  due  de  Mercœur, 
Cologne,  1689,  m-12;  réimprimée  en  1692,  deuxième  édition, 
retouchée  mais  tronquée,  et  pour  la  troisième  fois  en  1697, 
in-12;  histoire  mal  écrite,  mais  dont  les  deux  premiers  livres 
Boot  intéressants,  par  les  nombreux  portraits  que  Tauteur  y  fait 
de  différentes  personnes.  Entre  le  quatrième  et  le  dnqutéme 
litre,  on  trouve  l'oraison  funèbre  du  duc  de  Mercœur,  compo- 
sée et  prononcée  à  Notre-Dame  de  Paris ,  le  27  avril  1602,  par 
S.  François  de  Sales.  2»  Hitloire  de  don  Juan  d' Autriche j  file 
nmêurelde  Charles-Quint,  Amsterdam,  1690,  in-l2;  Sofft^fotrt 
d'Emmanuel-Philibert^due  de  Savoye,  gouverneur  général  de 
ta  Belgique,  Amsterdam ,  1692 ,  in-12  ;  4<>  Hietoire  d'Aleœanr 
dte  Farnéee ,  due  de  Parme  et  de  Plaiêance ,  gouverneur  de  la 
Belgique,  Amsterdam,  1692,  in-12  ;  B"*  Histoire  de  Varchiéue 
Albert,  aouvemeur  et  frinee  souverain  de  la  Belgique,  Colo- 
gne, 1698,  in-12.  On  ignore  l'époque  de  la  mort  de  Bruslé; 
nais  il  parait  qu'il  vivait  encore  en  1712,  époque  à  laquelle  pa- 
fut  contre  lui  une  satire  intitulée:  l'Original  mullipHé,  ou 
Pmrtrait  de  Jean  Bruslé,  Liège,  in-12.  C'est  peut-être  au 
•même  Bruslé  que  l'on  doit  Esope  en  belle  humeur,  dernière 
traduction  augmentée  de  ses  fables  en  prose  et  en  vers, 
iBmselles,  1700, 2  vol.  iai-12. 

«Rvsein  (Jérôme),  né  le  10  décembre  lOlO  à  Legnano 
dans  le  Véronais ,  d'une  famille  noble ,  fit  d'excellentes  éta- 
nts à  Venise,  à  Fcrrare  et  à  Padoue,  en  littérature,  en  philoso- 
•phît,  en  jurisprudeoce,  en  histoire  Morée  et  profone,  et  en 
théologie^  se  fit  connaître  avantageusement,  fort  jeune  encore, 
inr  des  poésies  latines  et  italiennes,  prit  l'habitdans  l'ordre  des 
chartreux,  le  quitta  |)our  le  reprendre  et  le  quitter  de  nouveau. 
Accusé  d'apostasie,  il  fut  quelque  temps  enfermé,  et,  à  partir 
do  jour  de  sa  liberté  jusqu'à  sa  mort,  vers  f  680 ,  il  ne  s'occupa 
que  de  littérature.  On  a  de  lui  :  la  Fugitiva,  roman  en  quatre 
livres ,  Venise,  1640,  in-12.—  Del  CameraltopartillI,  Venise, 
1646,  in.12.—  la  Vita  di  Ferrante  Pallavicino,  Venise, 
1651-1656,  in-12,  sous  le  nom  de  Vlncoanilo  Aggirato,  nom 
qu'on  lui  donnait  dans  l'académie  des  incogniti  de  Venise, 
dont  il  était  membre.  —  IstoHa  d'Iialia  deiHZ^à  1665,  Ve- 
nise, 1666.  in-40;  de  1665  à  1656,  ibidem,  1657,  in-4«;  de  1656 
«  1670,  in-4».  ibidem,  1671  ;  de  1670  à  1679,  Turin,  1680,  pe- 
tit in ^ fol.  —  Belle  historié  universali  d'Europa  compendiate 
da  Qirolomo  Brusoni,  Venise,  1657, 2  vok  in-4*».—  Ilperfetto 
êluiidariopoeti9o[,\embe,  1657-1664-1609.  in-i 2.— La £?(m- 
dola  a  tre  remi,paêsatempoearnavalesco,  Venise,  1662,  in-12. 
—  //  Carroxino  alla  moda,  Iratlenimento  estivo.  (Ces  deux  ou- 
vrages sont  portes  sur  l'index  des  livres  défendus  en  1663  et  en 
1689,)—  Le  Campagne  deW  Ungheria,  dey/iannH  665e  1664, 
Venise,  1665,  in-4*».  —  Isloria  delV  ullima  guerra  Ira  Vene- 
xianie  i  Turchi,  etc..  daiï  anno  1644  al  1671,  Venise,  1673, 
\ï)^'';  et  dal  1644  al  1672,  Bologne,  1674,  in-4«.—  Poésie, 

Sirti  IV,  Venise,  sans  date,  in-12.  Ou  attribue  aussi  à  Jérôme 
rusoni  :  Frammenli  slorici  délia  guerra  in  Dalmatiea ,  Ve- 
nise, 1692,  in-12. 

BRusoNio  (  Lucio-DoMiTio  ) ,  jurisconsulte  que  Conrad 
Lycoslhènes  nomme  omnium  clarissimus ,  était  né  dans  la  fin 
du  XVI*  siècle  à  Conturse,  dans  la  Basilicati.  Tout  ce  qu'on  sait 
de  cet  écrivain,  c'est  ou'il  eut  pour  protecteur  et  pour  Mécène 
le  cardinal  Pompée  Colonna  (F.  ce  nom),  auquel  il  dédia  le  seul 
de  ses  ouvrages  que  l'on  connaisse.  C'est  un  Recueil  de  traits 
d'histoire,  de  pensées,  de  maximes,  de  bons  mots,  etc.,  etc., 
tirés  des  auteurs  ^recs  et  latins.  Il  est  intitulé  :  Faeetiarum 
eœemplorumque  hbri  VII,  et  fut  imprimé  pour  la  première 
fois  à  Rome,  Mazochius,  1518,  in-folio  (  l  ).  ciette  édition ,  que 

(1)  Le  cttaitogue  de  Ducaliut  cite  une  autre  édition  de  Rome,  Mazo- 
cliiui,  1586,  in-fol.  Peut-être  ne  diflëre-t-elle  de  celle  de  1513  que  par 
1(*  frontitpice. 


Debure  a  décrite  dans  la  Bibliographie  instrunke^  if  ^ 
est  très-recherchée  des  amateurs ,  parce  cpi'elle  fsm  fw , 
seule  qui  n'ait  pomt  été  trooonée  ;  mais,  n  Ton  en  tmÇj^ 
Lycofithèoea,  elle  est  défigurée  par  des  foutes  d'iofrÎBKrti 
ni'grand  nombre,  qu'il  compare  la  peine  qu'il  rat  poor  ^» 
riger  au  travail  d'Hercule  nettoyant  les  établ«sd'A«aw.U 
tion  de  Lycoslhènes  fol  impriniée  à  BUe  en  1M8,  ^r,  » 
une  dédicace  au  sénat  de  8cballlioiise,  qui  caotiort  doAtt 
assez  curieux  sur  le  goût  que  les  plus  grands  bQomdti» 
quilé  ont  montré  pour  les  fiacéties.  Elle  fut  soitie  de  piMi 
autres  :  Lyon,  Frelon,  1562,  iu-8";  Francfort,  1600, iiv 
même  format  (l).  —  L'ouvrage  de  Bmsonio,  queljotb- 
regarde  comme  un  trésor  d'érudition ,  peut  être  escort  ck«, 
quoique  avec  |)réQ^ution ,  par  les  personnes  qui  D'oalDiait- 
sibilité  ni  le  loisir  de  recourir  aux  sources.  £d  fiDissutt,^^ 
à  son  Mécène  que,  s'il  daigne  accueillir  ce  premier  (nitir  ■ 
études ,  il  pourra  dans  la  suite  lui  en  présenta  ifvf 
plus  dignes  de  son  attention.  On  voit  parJà  que  Bnu&> 
vaillail  à  d'autres  ouvrages;  etconune  ils  n'ont  pob^ 
on4>eut  conjecturer  gu'une  mort  prématurée  reopedajâ 
terminer. 


RRLSQUE,adj.  des  deux  genres  (grMwi.),|ra{)t<in 
Il  est  fort  brusque  dans  ses  reparties.  —  U  le  et,  dm  ■ 
sens  analogue,  du  ton,  des  manières,  des  ^kami,tk.U 
brusque»  —  Il  signifie  aussi,  subit  et  inopiné.  Vu  àss^sm 
brusque. 

BRUSQUKWBWXR,  8.  f.  jeu  de  cartes  qmpKgjMg* 
deux ,  trois,  quatre  on  cinq  personnes  :  quaaékMPf^ 
joueurs  est  pair,  on  emploie  un  jeu  de  piquet otente le 
cas  contraire,  on  supprime  deux  sept,  un  reogeelMM.V 
se  dit  également,  àcejeOydesdixetoesas. 

BRlJSQiTBBiEirr,  adv.  (gramm.),  d'une  manière h«^ 
Charger  brusquement  les  ennemis ,  les  charger  ^sm^ 
ment  et  vivement ,  sans  leur  donner  le  tempi  (k  «  "•■ 
naître. 

BRUSQUER,  V.  a.  {gramm.  ) ,  offenser  qudqn'oap^ 
paroles  rudes,  inciviles.  C'est  un  homme  grotsisTfûwm 
tout  le  monde.  Brusquer  la  fortune,  tenter  de  réosar  p«> 
moyens  prompts ,  mais  hasardeux.  —  Brusqm  facf^ 
prendre  brusquement  son  parti ,  au  hasard  de  ce  qo  p^* 
arriver.  —  Brusquer  une  affaire ,  la  faire  vile,  sans  (rpau* 
ou  sans  ménagement.  —  On  dit  de  même,  Bruêfttrt^ 
noûment  d*une  pièce  de  théâtre.  Brusquer  une  ptocf  *< 
essayer  de  l'emporter  d'emblée,  sans  en  faire  Iciiegett''* 
—  Brusqué,  ée,  participe. 

BRUSQVET  (  gramm.  ).  Proverbialement,  i  kwf*  "* 
quel  ;  vous  me  parlez  d'une  manière  désobligeiDte,  je  i«^ 
ponds  de  même. 

BRCSQUET,  né  en  Provence,  exerça  d'abardiA^^ 
à  Paris  Ui  profession  de  chirurgien  avec  une  içHv^J*** 
neslc  que  le  connétable  de  Monlniorency  vow  «■■'^ 
dre;  mais  le  dauphin,  depuis  Henri  II,  lui  accorda  b^^ 
prit  à  son  service.  Dès  lors  Brusquet  devint  le  *»"*]" 
fameux  Triboulet  dans  l'emploi  de  fou  du  roi,t(^^^ 
de  François  ^^  Henri  II ,  François  H  et  Charles  DL^^J 
troubles  de  1562,  Brusquet,  parvenu  à  amasser  de  b«^^ 
fut  pillé  et  se  sauva  chez  M"*  de  Valcutinois,  onilwwj 
1563  au  château  d'Anet  (Eure-et-Loir).  BranlAinen(V|[^ 
grand  nombre  de  saillies  et  bons  mots  de  .^™*Ç^l,i 
citerons  quelques-uns  :  —  Lorsque  François  I"**"™,, , 
seil  où  venaU  d'être  décidée  l'invasion  da  AIÂlanaa^*- 
monaïque  que  ses  conseillers  étaient  des  ^^'^^îli/eîS 
demanoa  le  roi.  — C'est  qu'ils  ont  seulement  décide  0^ 
vous  entreriez  en  Italie ,  sans  penser  comment  ^^!?^ 
riez.  »  —  Brusquet  avait  un  livre  qu'il  noromatt  yt^^ 
des  Fous ,  et  sur  lequel  il  inscrivait  ceux  qui  w  F*^ 
mériter  d'entrer  dans  ce  bizarre  cataloffue.  ï^**ï*j|i 

euint  traversa  la  France  pour  aller  reprimer  la  r«J^ 
antois,  le  fou  du  roi  de  France  l'inscrivit  sati»J>^ 


François  î'*^  lui  en  ayant  demandé  le  rootit  •  ^•Jfas' 
quel,  qu'il  faut  être  fou  pour  passer  dans  les  E!*^*k\^,. 


majesté.  » 


(t)  Plusieurs  de  ces  éditions  furent  publiée*  «us  le  l>w** 
mimai» 


MHJV« 


(623) 


BBCTEL. 


ili;SQiriAUUi,  s.  nu  cajoleur  de  filles ,  qui  les  baise  brus-  |  commerciaU  et  se  dit,  par  opposition  à  net ,  du  poids  total  d'une 


juemenL 

BRUSacL  (PiEB&E  TAN),  né  à  fioifi-Ie-Duc  en  1G42,  entra 
Ans  la  compagnie  de  Jésus  en  1636 ,  professa  successivement 
es  humanités,  la  phil<Mophie,  la  rhétorique,  et  fut  ensuite  em- 
lové  aun  missions  dans  le  duché  de  Berg.  11  mourut  à  Hil- 
esneim  le  7  mai  1664 ,  après  a?oir  publié  en  allemand  un 
«ilé  intitulé  :  la  RésurrecUan  tpiriluellê ,  ou  Défense  d'un 
ffcieur  en  vMec^  nouveiUmenl  converti  f  contre  le  consis^ 
ère  de  Dnisbourg ,  Cologne,  1664»  in-S**. 

BRCSSSL  ( ),  auditeur  des  comptes  de  Paris,  a  laissé  un 

ouvel  Bxamen  de  Kosage  général  des  fiefis  en  France  pendant 
511%  xii«,  XIII*  et  iiv*  siècles ,  Paria ,  1737  et  1750,  2  vol. 
^<»,  ouvrage  sur  lequel  on  peut  consulter  le  Journal  de  Ver- 
tn  de  septembre  1727.  Il  est  cité  avanta&^usement  par  le 
lèsident  Hénault  et  par  Tabbé  de  Mably.  ^  BRUSSEL  (Pierre), 
^eu  du  précédent,  et  aussi  auditeur  des  comptes,  mort  vers 
81,  est  auteur  de  deux  ouvrages  burlesques  :  i°  la  Prome- 
\de  ulile  et  récréatrice  de  deux  Parisiens ,  en  cent  soixante^ 
nq  jours,  Avignon  et  Paru,  1768,  2  voU  in-12.  Cest  la  relation 
un  voyage  de  Brussel  en  Italie  ;  2»  Suite  du  Virgile  travesti, 
I  livres  vin,  IX,  x,  xietxii,  la  Haye  (Paris),  1767,  in-12. 
wren  n*avait  donné  que  les  sept  premiers  livres  de  V  Enéide 
9»estiê;  Moreaa  de  Brasey  en  publia  une  suite  en  1706.  Cha- 
ay  de  Boissy  cite  quelques  petites  pièces  de  vers  de  Pierre 
russel,  dans  son  livre  mtitulé  l  Avocat^  ou  Réflexions  sur 
tserciee  du  barreau ,  Paris ,  1778 ,  fn-S*".  U  y  fait  un  grand 
Bge  de  cet  auteur,  et  dit  qu'il  cultivait  avec  le  même  succès 
s  belles-lettres,  la  poésie,  la  musique  et  la  peinture. 

BRCSsnti ,  religieux  de  l'ordre  de  Saint-François ,  natif  de 
ftvone,  dans  l'Etat  de  Gènes,  enseignait  la  théologie  à  Paris  au 
mimencement  du  xiv*  siècle.  Le  pape  Jean  xVlI  l'envoya 
)nce  au  solfin  de  Babylone.  Il  laissa  l'abrégé  de  la  chronique 
i  son  ordre  :  Sepulchrum  terrœ  saneies ,  avec  quelques  autres 
èces  (Wadingue,  Annal.  Minor.). 

BBrssoLES,  s.  f.  pi.  (  term.  de  cuisinier),  mets  de  la  nature 
»  farces  et  des  ragoûts.  Il  est  peu  usité. 

BBCSTHEM  OU  BRUSTHEM  (Jban  db)  naquit  à  Saint- 
road  et  entra  dans  l'ordre  de  Saint-Francis.  A  florissait  en 
\iS,  sous  le  règae  du  prince-évéque  de  Liège ,  Georges  d'Au- 
iche,  auquel  il  dédia  une  histoire  encore  inédite  des  évéques 
!  L^égeet  des  ducs  de  Brabant,  depuis  saint  Materne  jusqu'à 
innée  15015,  Mes  gesta  episcoporum  leodiensium  et  ducum 
^abantiœ  a  lemporibui  sanctimatemiadannum  1503.  Cette 
ironique  se  trouvait  en  1827  chez  M"*'  Court ,  à  Tangres , 
K  Sander,  Bibliographie  belge,  manuscrit  i,  p.  24,  et 
ibliographie  historique  de  la  France,  n"*  8701).  Un  bon  ma- 
Bscrit  de  Brusthem ,  peut-être  l'autographe ,  se  conservait  en 
r62  à  l'abbaye  d'Everbode.  La  correspondance  du  ministre 
ihtnUel  avec  le  savant  Paquot ,  laquelle  est  sous  nos  yeux, 
MIS  apprend  que  ce  dernier  se  proposait  de  faire  entrer  Brus- 
em  dans  la  collection  des  Seriptores  rerum  belgicarum ,  si 
uvent  projetée  et  que  l'on  vient  de  reprendre. 

BBUSVS  (mffthol.  ) ,  61s  d'Emathius,  donna  son  nom  à  une 
irtie  de  la  Macédoine  nommée  Brusii. 

•BCT,  UTE,  adj.  {aramm.)y  qui  est  dans  l'état  grossier  où  la 
Hure  l'a  produit.  Matière  brute.  —  Sucre  brut ,  Camphre 
m ,  sucre  non  raffiné ,  camphre  non  puri6é ,  etc.  —  Terrain 
ut,  terrain  qui  n'a  jamais  été  soumis  a  la  culture.  —  Brut  se 
l  particulièrement  des  diamants,  dei  pierres,  du  marbre,  etc., 
ri  n*ont  pas  encore  été  taillés,  polis.  Un  diamant  brut.  On  dit, 
ins  un  sens  analogue.  Du  bois  brut.  Une  pièce  de  bois  brute, 
l'on  n'a  pas  mis  encore  en  œuvre.  —  Il  se  dit  figurément,  des 
ivrages  d'esprit  qui  ne  sont  qu'ébauchés ,  auxquels  on  n'a  pas 
core  mis  la  dermère  main,  je  ne  puis  vous  montrer  cet  ou- 
age ,  il  est  encore  brut.  —  D  se  dit  aussi  d'une  personne  qui 
1  reçu  aucune  éducation ,  ou  qui  n'a  aucun  usage  du  monde. 
taé  vu  arrive^  de  son  village  encore  toul  bruê.  —  U  se  dit 
idquefois ,  dans  un  sens  aiMlogue ,  des  manières ,  de  l'es- 
it,  etc.  Avoir  des  mamères  brutes,  —  Bête  brute,  animal 
i^é  de  raison.  —  En  histoire  naturelle,  Corps  bruts  se  dit 
!S  minéraux ,  par  opposition  aux  végétaux  et  aux  animaux , 
l'on  Bomnne  corpf  organisés»  Figurément,  Patente  brute 
^.  Patbntb).  —  En  agriculture.  Produit  brut,  la  quan- 
é  totale  de  produttions  que  rend  ub  sol  cultivé ,  ou  la  valeur 
taie  de  ces  productions,  avant  qu'on  en  ait  défalqué  les 
sis  de  culture  et  autres.  —  En  finances.  Produit  &n»l,  la 
lalité  du  produit  de  Timpèt  avant  qu*on  en  aitdéduit  les  frais  de 
Tceptioa.  — BiUT  s'emploie  comme  adverbe  dans  le  langage 


quantité  de  marchandises,  y  compris  les  fûts ,  les  caisses  ou  les 
emballages.  Ce  boucaul  de  sucre  pèse  brut  200  kHogrammeê. 
On  dit  quelquefois  adjectivement,  dans  le  même  sens ,  poids 
brut, 

BBUTAL,  ALE ,  adj.  (  grcmm,) ,  qui  tient  de  la  brute.  Une 
vassion  brutale,  Un  instinct  brutal,  Des  appétits  brutaux.  On 
l'emploie  également  pour  désigner  un  honmie  grossier,  violent, 
emporté.  —  Brutalement,  avec  brutalité,  d'une  manière 
violente,  grossière.  Cet  homme  agit,  parle  brutalement.  — 
Brutaliser,  c'est  agir  brutalement  envers  quelqu'un,  le  traiter 
avec  grossièreté.  —  Brutalité,  c'est  l'habitude  d'être  brutal, 
le  vice,  raffection  morale  qui  porte  à  la  brutalité.  L'action  qui 
en  résulte  s'appelle  aussi  brutalilé.  Vous  m^avez  fait  une  6rti- 
têilité.  En  parlant  d'une  passion  brutale,  on  dit  également,  j«* 
souvir  sa  orutalilé. 

BEUTALITÉ  {morale).  La  brutalité  est  une  disposition  de 
l'âme  causée  par  le  tempérament,  qui  nous  rend  insensibles  h 
tout.  Ce  vice  se  corrige  un  peu  par  l'éducation  et  par  une 
grande  élude  de  soi-même.  Quand  on  se  connaît  bien,  il  est 
aisé  d'afiaiblir  les  passions  qui  naissent  du  tempérament.  Voici 
de  quelle  manière  Théophrastc  peint  la  brutalité  et  le  brutal. 
«  La  brutalité  est  une  certaine  dureté,  et  j'ose  dire,  une  férocité 
gui  se  rencontre  dans  nos  manières  d'agir  et  qui  passe  même 
jusque  dans  nos  paroles.  Si  vous  demandez  à  un  homme  brutal , 
qu'est  devenu  un  tel  ?  il  vous  répond  durement  :  Ne  me  rompez 
pas  la  tête.  Si  vous  le  saluez ,  il  ne  vous  fait  pas  l'honneur  de 
vous  rendre  le  salut.  IT  est  inexorable  à  celui  qui  sans  dessein 
l'aura  poussé  légèrement  ou  lui  aura  marché  sur  le  pied.  C'est 
une  faute  qu'il  ne  pardonne  pas.  La  première  chose  qu'il  dit  à 
un  ami  qui  lui  emprunte  de  l'argent ,  c'est  au'il  ne  Im  en  prê- 
tera point.  Il  va  le  trouver  ensuite  et  le  lui  donne  de  mauvaise 
grâce.  U  ne  lui  arrive  jamais  de  heurter  une  pierre  en  chemin , 
sans  la  charger  de  malédictions.  Il  ne  daigne  attendre  personne, 
et  si  l'on  diffère  un  moment  à  se  rendre  au  lieu  dont  on  est 
convenu  avec  lui ,  il  se  retire.  x> 

BBUTA ,  s.  m.  (bolan.),  espèce  d'arbre  de  la  famille  des  coni<' 
fères,  à  peu  près  semblable  au  cyprès. 

BBUTA-MANNA ,  S.  f.  espèce  de  poire,  {foire  du  pape.  On  dit 
aussi  Brutb-bonnb. 

BBVTE,  S.  f.  igramm^),  animal  privé  de  raison.  Il  se  dit  paiv 
ticulièrement  des  bétes  qui  sont  le  plus  dépourvues  d*inteili«- 
gence  et  de  sensibilité.  //  tient  moins  de  l'homme  que  de  kt 
bruie.  —Figurément  et  familièrement,  C*est  une  brute  »  une 
vraie  brute,  se  dit  d'une  personne  qui  n'a  ni  esprit  niraiaoBy 
ou  qui,  comme  la  brute,  s'abandonne  sans  modération  à  ses 
penchants. 

BBuré  (  Jban  ) ,  né  à  Paris  le  9  avril  1699,  mort  le  i"'  join 
1763,  fut  docteur  de  Sori)onne  et  curé  de  Saint-Benoit  à  Parisi 
On  a  de  lui  :  i"  Lettres  d'un  curé  de  Paris  sur  les  vertus  Ht 
Jean  Bessard ,  paysan  de  Stains,  prés  de  Saint-Denis,  iin, 
in*-!^;  3*  Chronologie  historique  des  curés  de  Saini-BenaU, 
depuis  iiSi  jusqu'en  1752  ,  Paris,  1763  ,  in-13  :  on  y  troBve 
quelques  anecdotes  et  quelques  particularités  sur  plusieurs 
personnes  enterrées  à  Saint-Benott  ;  5»  Paraphraees  des  psetsfh- 
mes  et  cantiques  qui  se  chantent  à  Saint-Benoit,  1753,  fn^S; 
4*  Discours  sur  les  mariages  à  l'o€casion*de  la  naissanoe  ém 
duc  de  Bourgogne  (  f^re  atné  de  Louis  XI¥ ,  mort  en  1761  ), 
1761,  in-4*;  5<>  Lettre  sur  la  suppression  des  bancs  dans  m 

paroisses,  1763,  in-4^  —  Brute  de  Loibellb ( ),  abbé  et 

censeur  royal ,  mort  le  21  mai  179S,  a  laissé  :  i*^les  Ennemie 
réconciliés,  pièce  dramatique  en  trois  actes  et  en  prose ,  dont  le 
sujet  est  tiré  d'une  des  anecdotes  les  plu»  intéressantes  du  temps 
de  la  Ligue,  1766,  in-^  ;  quelques  exemplaires  poitent  le  nom 
supposé  ôekerville  ;  3*  le  Joueur,  tragédie  bourgeoise,  trsdnîte 
de  1  anglais  de  Lillo,  1763,  in^2  :  ces  deux  pîèees  n'ont  jamaii 
été  jouées  ;  5»  Pastorales  et  Poèmes  de  Geisner  oui  n'avaient 
pas  encore  été  traduits,  suivis  de  deux  Odes  de  Haller,  traduites 
de  l'allemand,  et  d'une  Ode  de  Dryden,  traduite  de  l'anglaîs 
en  vers  français,  1766 ,  in*l3.  La  traduction  des  Pasteraleêei 
Poimes  de  Gessner  a  été  réimprimée  dans- les  diverses  éditions 
des  œuvres  de  cet  auteur  ;  4''  l  Héroïsme  de  l'Amitié,  David  et 
Jonathas,  poème  en  quatre  chants,  1776,  in-13.  On  trouve  à  la 
suite  plusieurs  pièces  sur  difiérents  sujets,  en  verset  en  prose , 
parmi  lesquelles  sont  des^odes  sacrées,  des  épltres ,  et  la  tra*^ 
duction  des  Remarques  sur  VEcriture  sainte  attribuées  à 
Langin. 

BBCTEL  DE  LA  BiYiÈBE  (Jban-Baptiste),  né  à  Mont- 
pellier en  1669,  ministre  de  l'Eglise  wallone  à  Amsterdam» 


BRUTinLUS. 


(  ^^^) 


BRUTCS. 


mort  en  août  1742,  âgé  de  soixante-quatorze  ans.  et  connu  par 
plusieurs  ouvrages.  Les  principaux  sont  :  I®  une  édition  du 
Dictionnaire  de  Furetiere,  fort  augmentée,  la  Haye,  1725, 
4  vol.  in-fol.  :  c*est  le  fcuit  de  quatorze  années  de  travail  ;  il  en 
a  exclu  tout  ce  qui  concerne  Inisloire  et  la  géographie  ;  ^  des 
Sermons  sur  divers  textes  de  TEcriture  sainte,  Amsterdam, 
1746,  in-8®  :  on  y  trouve  de  très-bonnes  choses,  mais  non  cet 
esprit  de  paix  et  de  charité  qui  convient  à  un  ministre  de  TEvan- 
gile. 

BRUTioius  NIGER,  illustre  Romain  qui  parvint  successive- 
ment, sous  les  empereurs,  aux  dignités  les  plus  éminentes  de 
l'Etat.  A  la  mortdeSéjan  il  faillitélre  condamné  sous  l'accusa  tion 
d'avoir  élé  l'ami  de  ce  favori  de  l'empereur.  Brutidius  ne  se  laissa 
point  tellement  absorber  par  les  soins  de  sa  carrière  politique 
qu'il  ne  put  donner  beaucoup  de  temps  aux  belles-lettres  et  â 
la  philosophie  pour  lesquelles  il  avait  un  goût  extrême.  Il  était 
disdple  d'Apollodore  et  çrand  admirateur  de  Cicéron,  dont 
il  fit  le  plus  bel  éloge  dans  une  histoire  romaine  qu'il  avait 
composée. 

BRUTiENS  ou  BRUTIAIRES,  S.  m.  pi.  (hisi.  anc.),  anciens 

peuples  de  laCalabre,  qui,  pour  avoir  pris  les  premiers  le  parti 

d'Annibal,  furent  employés  parles  Romains  aux  plus  bas  offices 

de  la  république,  comme  sergents,  bourreaux,  etc.  Il  est  aussi 
adjectif.  Bouclier  brutien, 

BRUTIER,  S.  m.  (hist,  nai.),  oiseau  de  proie  qu'on  ne  peut 
pas  dresser.  —  Nom  vulgaire  de  la  buse.  —  Proverbialement, 
Du  brulier  on  ne  saurait  faire  un  épervier,  on  ne  saurait 
rendre  habile  celui  qui  est  sol  et  butor. 

BRUTiFiCATiON,  S.  f.  aciion  d'abrutir. 

BRlTTiFiER,  V.  u.  devenir  brute.  — Brutifié,  ée,  participe. 
11  est  populaire. 

BRUT-INGÉNU,  8.  m.  [minéral.),  espèce  de  diamant  qui  est 
poli  naturellement. 

BRUTIUM  ou  BRUTTIUSI  (géogr.  anc.)  {Calahre  ultérieure 
et  eUérieure)y  la  plus  méridionale  des  provinces  de  la  Grande- 
Grèce,  et  par  conséquent  de  toute  l'iulie,  était  bornée  au  nord 
par  la  Lucanie,  au  sud  par  le  détroit  de  Sicile,  à  l'est  par  la 
mer  Ionienne,  et  à  Touest  par  la  mer  Sicilienne.  Le  Brutium 
était  divisé  en  deux  parties,  le  Brutium  cismonlain  et  le  Bru- 
tium transmontain,  seton  que  cette  contrée  était  en  deçà  ou  au 
delà  de  la  chaîne  des  Apennins,  par  rapport  à  Rome  (Diod.,  15  ; 
Strab.,  6). 

BRUTO  ou  BRUTi  (Jean-Michel),  né  à  Venise  vers  1515 
mort  dans  la  Transylvanie  vers  la  fin  du  xvi«  siècle,  tint  uiî 
rang  distingué  parmi  les  bons  humanistes,  et  sa  vie  fut  uji 
wyage  perpétuel  entrepris  pour  s'instruire.  En  1574,  il   fut 
chargé  par  le  prince  Etienne  Battori  d'écrire  l'histoire  de  la 
Transylvanie  ^  et  après  sa  mort  l'empereur  Rodolphe  II    le 
nomma  son  historiographe.  On  a  de  lui  :  1«  Histoire  de  Flo- 
rence jusqu'à  la  mort  de  Laurent  de  Médicis  (1492),  publiée 
sousce  litre  :  Florentinœhisloriœlibri  Vlllpriores,  cum  indice 
loeupleUssimo,  Lyon,  1562.  in-4«,  et  Venise,  1764,  in-4",  com- 
prise dans  la  première  partie  du  tome  viii  du  Thésaurus  an- 
tiquitaiis  et  historiœ  italicœ  de  Burmann;  2"  De  origine  Fe- 
netiarum,  Lyon,  1561,  dans  les  Epistolœ  clarorum  virorum 
Epistolœ,  Cracovie,  1593,  in-8°,  et  Berlin,  1597,  in-8«  ;  S*»  Select 
tarum  Epislolarum  libri  Y;  De  hùtoriœ  laudibus,  sfve  de  certa 
via  et  ratione  qua  sunt  rerum  scriptores  legendi,  liber;  Prœ- 
eeptorumconjugalium liber,  Cracovie,  1582-1583-1589'  in-8«« 
Beriin,  1698,  in-80;  4»  Yita  Callimachi  experientis  (Philippe 
Buonaccorsi),  publiée  dans  son  Histoire  de  Ladislas,  Cracovie 
1583,  in-4°;  5«  De  rébus  a  Carolo  V  imperatore  qestis  oratio* 
Anvers,  1555,  in-8o;  6^  Editions  avec  notes  et  eommentaire's 
d^Uorace,  Jules  César  et  des  Oraisons  de  Cicéron;  7«  une 
édition  des  CommenUires  de  Barth.  Fado  :  De  rébus  qestis 
ab  Âlphonso  /,  Neapol.  rege,  libri  J,   Lyon,  1560-1562 
in-l".  ' 

BRUTOLIÊS;  8.  m.  pi.  (term.  de  médecine  et  de  pharmacie), 
classe  de  médicamenU  obtenus  par  la  macération  de  plusieurs 
substances  dans  la  bière. 

BRUTS  (cWm.),  corps  inorganiaues,  tels  que  les  pierres  et  les 
minéraux.  Tant  quils  existent,  fls  ne  sont  pas  le  siège  d'un 
mouvement  de  nutrition.  Leur  accroissement  se  fait  par  simple 
juxtaposition  d'un  corps  semblable  à  eux.  Leurs  caractères 
differcnliels  sont  la  forme  anguleuse,  le  volume  indéterminé, 
la  composition  constante. 

BRUTULus  PAPius,  Samnite  de  haute  naissance  et  très- 
riche,  se  tua  parce  que  ses  compatriotes  voulaient  le  livrer  aux 


Romains  comme  violateur  des  traités.  Son  cidimlitRftt 
féciaux,  qui  le  transportèrent  à  Rome  (T.  L.,  viii,  c.  ^* 
BRCTUS  (mylhol.),  premier  roi  des  Bretons,  étiiiTrwn. 
fils  de  Sylvius,  frère  d'Ascagne  et  fils  d'Ence.  Ayml  egiil 
heur  de  tuer  son  père,  il  se  réfugia  en  Grèce,  ou  il  déjnn* 
çrand  nombre  de  Troyens  esclaves  de  Paudmm.  hk  ' 
épousa  la  fille  de  ce  prince,  et,  étant  sorti  de  la  Grèce aw» 
flotte  nombreuse  pour  chercher  fortune,  il  •rrindiojwk 
appelée  Légrécie  où  Diane  avait  un  temple.  La  démêlai  a» 
rut  en  songe,  et  lui  ordonna  de  chercher  à  l'ooddentdfsGT 
une  lie  autrefois  habitée  par  les  géants,  mais  qui  poorltc 
ment  se  trouvait  déserte.  Bru  tus,  encouragé  par  cet  onck  1- 
s'établir  dans  la  Bretagne,  où  il  régna  paisibleiDeiil,  a  » 
lui  sa  postérité,  jusqu  à  l'arrivée  de  Jules  César  à  U  ^jf^a 
légions  romaines. 

BRUTUS  (Lucius  Jdnius),  l'un  des  caractères  les  pb*^ 
marquables  de  l'antiquité,  fondateur  du  consolai  et  debl^. 
romaine  :  Libertatem  et  consulatum  L.  Brutut  instim.  t 
Tacite  au  premier  livre  des  Annales.  Depuis  la  réumoo(^^ 
leurs  et  des  vagabonds  sur  le  mont  Palatin,  l'esprit  ds  1- 
mains  était  c^ntiellement  démocratique,  et  les  rtNSMttH 
tous  leurs  soins  à  le  comprimer.  Celui  qui  s'y  prit  (Jeb  nar 
la  plus  habile  fut  Servius  Tullius;  au  moyen  de  u  bw 
division  par  centuries  si  bien  expliquée  par  Tite  Ltre  h  I^ 
d'Halicarnasse,  il  avait,  de  fait,  exclu  du  gooTeronDeet  le ki 
peuple,  tout  en  lui  laissant  le  droit  de  suffrage.  L»  JIub» 
s'aperçurent  bientôt  de  leur  dépendance  et  éetémt  i  ii 
secouer.  La  crise  était  imminente;  l'attentat dajtQMTirqaiD 
ne  fil  que  la  précipiter.  <c  En  violant  Lucrèce,  ditlkatoi^, 
Sextus  fil  une  chose  qui  a  presque  toujours  faitcbiwbi^- 
rans  d'une  ville  où  ils  ont  commandé;  car  le  peopk,mar 
action  pareille  fait  si  bien  sentir  sa  servitude,  preod  ii>* 
une  resolution  exirème.  Un  peuple  peut  aiseme&t  m£: 
qu'on  exige  de  lui  de  nouveaux  tributs;  il  ne  sait  pas  iH- 
retirera  pas  quelque  utilité  de  l'emploi  qo'oD  (en  dr  '* 


uc    «^tiv,ic«.c     lie     lUi    i|uc     ■  u«^i.^3iuii    UC   la    iCTuiuuvu  Y'* - 

riva  ;  car  un  peuple  fier,  entreprenant,  hardi  et  renferw  i? 
des  murailles,  doit  nécessairement  secouer  le  joug  00  *i^* 
ses  mœurs.  Il  devait  arriver  de  deux  choses  Tune  :  ouqvï  " 
changerait  son  gouvernement,  ou  qu'elle  resterait  uwp; 
pauvre  monarchie.  »  —  C'est  à  cette  époque,  l'an  de  Bon»'- 

?ue  L.  Junius  parait  pour  la  première  fois  sur  la  scèoe  pi'?' 
I  était  fils  d'une  sœur  de  Tarquin  le  Superbe,  et  pou^c^itï 
se  rendre  suspect  a  ce  tyran  qui  avait  fait  périr  le  pèfv eJl''" 
de  Junius,  il  contrefit  le  stupide,  d'où  lui  vint  son  iartm 
Brultis.  Son  imbécillité  paraissait  si  réelle  qu'.4ninsftT»». 
fils  de  Tarquin,  ayant  été  envoyés  à  Delphes  pourconflU^  ' 
oracle  alors  très-célèbre  à  l'occasion  d'une  peste  qui  ** 
Rome,  ils  emmenèrent  Brutus  avec  eux  pour  leors'T^ 
jouet.  Les  jeunes  princes  offrirent  au  dieu  Je  niagniSq'K*  "^ 
sents;  Brutus  n'offrit  qu'une  simple  canne,  mais  eU  "-^ 
creuse  et  renfermait  une  baguette  d  or,  emblènic  ing»"'' 
significatif.  Dans  la  célèbre  satire  du  Turbot,  Javenaldii  ^ 
sion  à  la  ruse  employée  par  Brutus  pour  prévenir  te  mi?* 
de  Tarquin  : 

Quis  priscum  illud  mirât ur  acumeo, 

Brute,  tiium  ?  facile  est  barbato  impooere  régi. 

» 

On  ajoute  que  les  ambassadeurs  ayant  eu  lacariofltêded*» 
der  à  l'oracle  lequel  d'entre  eux  régnerait  à  RomcaprfeTiT-* 
il  leur  fut  répondu:  Ce  sera  celui  qui  le  premier erahra*"" 
mère.  A  leur  retour,  tandis  que  les  fils  do  roi  couraiefti*-' 
lais  afin  d'accomplir  l'oracle  selon  qu'ils  l'entendaient  r" 
baisa  la  terre,  baisa  le  sol  de  sa  patrie,  véritable  roèrec***'" 
de  tous  les  citoyens.  Lorsque  Lucr^,  après  avoir  (k»»*  ^ 


lui  seul,  dépouillant  sa  fausse  imbécillité,  ramassa  le  pnr^ 
et  jura  sur  cette  arme  sanglante,  de  venger  et  saparw»'^ 
Romains,  et  de  répandre  la  dernière  goutte  de  '^^J^'*'- 

Sue  de  souffrir  que  les  Tarquins,  que  P®'^?"*'?7«' 
lome.  Il  fait  passer  de  main  en  main  le  pû%"**^j!  .  ■ 
de  tous  le  même  serment  gu'il  vient  de  P*^"^"^J?^'i: 
tragique  se  passait  à  CoUatie.  On  y  pleurait  sur  le  ^f^.\ 
crècc.  Brutus  fait  cesser  des  pleurs  stériles,  et  Ton  n  rc<^  ' 


BEUTUB. 


(535  ) 


BRVTUS. 


ne  le  sentiment  de  la  vengeance.  On  prend  les  armes,  on  courl 
Rome.  Aossilôt  s>  répand  la  nouvelle  des  tristes  circons- 
inces  de  la  mort  de  Lacrèce.  Le  peuple  se  rend  en  foule  sur  la 
lace.  Ce  Brulus,  longtemps  fameux  par  sa  stupidité,  étonne, 
ntralne  rassemblée.  Les  sentiments  qui  Tanimentpassenldans 
ms  les  cœurs.  L'éppuse  de Tarquin,  ratroce  Tullie  (F.)»  cette 
lie  |»rrici(le,  quitte  Rome,  suivie  des  malédictions  du  peuple. 
e  roi  Tarquin  faisait  le  siège  d*Ardée,  ville  des  Rutules;  il  ap- 
rand  le  soulèvement  de  Rome  et  croit  que  sa  présence  suffira 
our  Tapaiser  :  les  portes  lui  en  sont  fermées  ;  son  exil  est  pro 
once  par  rassemblée  du  peuple.  Brutus  s*était  rendu  par  un 
Dtre  chemin  devant  Ardée  ;  il  parle,  et  Ton  y  partage  les  senti- 
lents  de  Rome,  on  y  abjure  l'autorité  de  Tarquin.  Les  fils  du 
rran,  Ludus  et  Aruns,  qui  sont  au  camp,  vont  avec  leur  père 
bercber  un  asile  à  Caeré.  chez  les  Etrusques.  Scxtus,  leur  frère, 
»t  massacré  par  les  habitants  de  Gabies,  sur  lesquels  il  s'était 
rrogé  une  domination  tyrannique.  Les  comices  assemblés  en 
enturies,  substituent  à  la  domination  perpétuelle  des  rois  la 
lagislralare  annuelle  de  deux  consuls.  Brutus  et  Collatin,  mari 
6  Lucrèce,  furent  les  premiers  à  qui  on  la  conféra.  Il  ne  faut 
•s  s'y  tromper,  la  révolution  dont  Brutus  avait  été  le  principal 
[istrument  fut  tout  aristocratique.  Tite  Live,  en  commençant 
histoire  de  la  république  (liv.  ii,  ch.  1*"'),  observe  très-sagement 
ue  si  du  temps  des  premiers  rois  il  s'était  trouvé  un  Brutus 
t  au'il  eût  pu  renverser  le  trône,  il  aurait  fait  le  plus  grand 
aal  k  sa  patrie.  Que  serait-il  arrivé,  dit-il,  si  cette  multitude 
e  pastears  et  d'aventuriers  fugitifs,  qui  venait  de  trouver  la 
berté  et  surtout  l'impunité  sous  la  protection  d'un  temple 
iviolable,  eût  été  délivrée  de  la  crainte  d'un  roi  et  agitée  de 
)utes  les  tempêtes  gu'excitent  les  tribuns?  On  peut  croire  que 
I  révolution  n'aurait  pas  été  moins  funeste  si,  même  après  le 
ègne  de  Tarquin,  elle  avait  amené  le  régime  démocratique, 
lais  ce  furent  les  patriciens  qui  firent  la  révolution,  et  qui,  en 
ubstilaant  le  consulat  à  la  royauté,  établirent  en  réalité  une 
9yau(é  annuelle  dont  l'appareil  fut  seulement  tempéré.  On 
raignit  qu'il  n'existât  trop  de  terreur,  si  les  deux  consuls 
raient  ensemble  les  faisceaux,  signe  formidable  du  pouvoir  de 
unir,  et  l'on  prétend  qu'ils  furent  cédés  à  Brutus  par  son 
allègue  (Tite  Live,  ibid.);  mais  il  semble  prouvé  que  chaque 
msul  les  eut  alternativement  pendant  un  jour.  Ainsi,  selon  les 
miarqnes  de  I^vesque  (Hitt,  ciit,  de  la  république  romaine), 
î  gouvernement  continua  d'être  monarchique ,  puisque  chacun 
es  deux  souverains  annuels  régnait  seul,  et  qu'ils  se  succédaient 
un  à  l'autre  après  un  jour  de  règne.  Au  reste  les  consuls 
ircnt  comme  les  rois  la  robe  bordée  de  pourpre  et  Ia«chaire 
irule  ;  mais  ils  ne  portèrent  ni  sceptre  ni  diadème.  Mais  à 
*ire  les  Romains  étaient  devenus  libres,  qu'ils  furent  c^mme 
uâ  les  peuples  républicains,  dévorés  de  soupçons  et  de  dé- 
mces.  Ils  ne  purent  voir  sans  inquiétude  à  la  tête  du  gouverne- 
ent  le  consul  Collatin  qui  portait  aussi  le  nom  deTarquin  ;  ce 
^itus  fomenta  cette  inquiétude,  si  même  ce  n'était  pas  lui  qui 
yait  excitée.  C'est  un  point  qu'il  serait  difficile  d'éclaircir  : 
[Bjours  est-il  que  le  prétexte  de  parenté  avec  la  famille  déchue 
teignait  Brutus  lui-même,  puisqu'il  était  par  sa  mère  neveu 
Tarquin.  Au  surplus  Collatin  donna  un  autre  motif  à  son 
cr/usion,  par  son  indulgence  envers  ses  propres  neveux  com- 
ices d'une  conspiration  en  faveur  du  tyran  déchu  ;  et  c'est  alors 
le,  selon  Denys  d'Halicarnasse,  Collatin  fut  à  la  poursuite  de 
rutus  obligé  de  se  démettre  du  consulat  et  exiléà  Collatie,où, 
Ion  le  même  historien,  il  emporta  des  richesses  dont  une  par- 
î  due  à  la  générosité  de  ce  même  Brutus.  —Tarquin,  qui  était 
I  Etrurie,  envoya  ries  ambassadeurs  à  Rome  sous  prétexte  de 
mander  la  restitution  de  ses  biens,  mais  en  effet  pour  mé- 
iger  une  révolution  en  sa  faveur.  Il  n'ignorait  pas  qu'à  Rome 
avait  pour  partisans  presque  tous  les  jeunes  gens  des  familles 
4>les  qui  regrettaient  les  aélices  de  la  cour  et  se  sentaient  peu 
!  goût  pour  l'austérité  républicaine.  Les  deux  fils  de  Brutus, 
tus  et  Tiberius,  entrèrent  dans  une  conspiration  qui  fut  dé- 
o verte  aux  consuls  par  l'esclave  Vindex.  Le  consul  condamna 
I  fils,  et  le  malheureux  père,  assis  sur  son  tribunal,  donna  lui- 
ème  le  signal  de  leur  exécution  en  détournant  les  yeux. On  a 
rersement  jugé  la  conduite  de  Brutus.  a  Ce  fut,  dit  Florus, 
Prix  d*un  parricide  et  du  sang  de  sa  Camille,  gu'il  monta 
Hilte  de  la  faveur  populaire.  »  Puis  il  ajoute  qu'en  taisant  périr 
«i  ses  enfants,  Brutus  semblait  avoir  adopté  la  république, 
nys  d'Halicarnasse ,  avant  de  raconter  cette  catastrophe,  dit  : 
L^  Grecs  ne  la  croiront  pas  parce  que  cela  est  trop  cruel.  » 
•ujours  froid,  positif  dans  sa  politique,  Machiavel  approuve 
u  restriction  1  acte  de  Brutus;  mais  l'âme  tendre  de  Virgile, 
ce  poète  qui  a  si  bien  peint  l'affection  paternelle  dans  la 
rsoDne  d'Ëvandre  et  même  dans  Mézence,  ne  peut  se  décider 


à  louer  Brutus  le  VeT^eur,  sans  laisseren  même  temps  échapper 
une  expression  de  pitié  : 

Vis  el  Tarqiiinios  reges,  onimainque  superhani 
UUoris  Bruli,  fasccsque  videre  receplos  ? 
Consulis  imperiiim  hic  priiniis,  sîeva<qnc  securc* 
Acripiet,  natosmie  pater,  nova  bella  moventes 
Ad  iMSDam  pulchra  pro  libci  tate  vocabit  ! 
înJeU'x  !  ulcumqiie  feront  ra  fada  minores, 
Tincet  anior  patris,  latKluiiique  immensa  cupido. 

ViRG.,  jEn.,  lib.  VI. 

Ainsi  que  la  poésie,  la  peinture  a  souvent  traité  ce  terrible  sujet. 
On  voit  au  Capitole  une  fresque  du  cavalier  Bernin,  représentant 
le  supplice  des  fils  de  Brutus.  On  voit  au  Louvre  le  même  sujet 
traite  dans  un  vaste  tableau  par  Lethiers,  un  dos  artistes  fran- 
çais qui  furent,  avec  les  Vien,  les  David,  un  des  restaurateurs  de 
la  peinture  française.  Parmi  les  poésies  modernes  sur  le  même 
sujet,  on  ne  doit  pas  omettre  le  lirulus  de  Voltaire,  qui  offre  de 
fort  beaux  passages ,  particulièrement  la  septième  scène  du 
cinquième  acte  entre  Brutus  et  son  fils. 

BRUTUS. 

Ail!  nialhcuieux  Tilus  ! 
Parle,  ai-je  encore  un  fils? 

TITUS. 

Non,  vous  n'en  avez  plus. 

BEUTU». 

Réponds  donc  à  (on  juge,  etc. 

Sous  le  rapport  de  la  politiçfue  romaine,  le  jugement  des  fils  de 
Brutus  et  de  leurs  complices  est  un  exemple  éclatant  de  la 
puissance  consulaire  en  matière  criminelle,  les  consuls  ne  cx)n- 
servèrent  pas  longt^nips  une  telle  prérogative.  Ce  fut  après  la 
condamnation  de  ses  fils  que  Brutus  fit  exiler  Collatin,  qui  fut 
remplacé  dans  le  consulat  par  Valerius  Publicola.  Cependant 
Tarquin,  soutenu  par  les  secours  de  deux  villes  étrusques,  Véies 
et  Tarquinies,  se  mit  en  campagne  pour  attaquer  la  nouvelle 
république.  Les  deux  consuls  conduisirent  l'armée  romaine  à 
sa  rencontre.  Aruns,  fils  de  Tarquin,  reconnaît  de  loin  Brutus 
à  la  pourpre  dont  il  est  décoré  ;  il  implore  à  haute  voix  les  dieux 
vengeurs  des  rois,  s'avance,  attaque  le  consul,  reçoit  et  donne  un 
coup  mortel.  C'est  ainsi  que  le  premier  auteur  àe  la  liberté  ro- 
maine en  fut  la  première  victime  (an  de  Rome  246).  Les  Ro- 
mains n'en  furent  pas  moins  vainqueurs.  Le  corps  de  Brutus  fut 
rapporté  dans  la  ville  par  les  chevaliers.  Les  sénateurs,  dont 
Brutus  avait  élevé  le  nombre  jusqu'à  trois  cents,  vinrent  le  re- 
cevoir, et  les  dames  romaines  honorèrent  par  un  deuil  d'une 
année  le  vengeur  de  Lucrèce.  Valerius,  son  collègue,  prononça 
son  oraison  funèbre.  On  lui  érigea  de  plus  au  Capitole  une  sta- 
tue avec  un  poignard  à  la  main.  Sa  famille  se  perpétua  hono- 
rablement sous  Ta  république ,  et  ne  s'éteignit  que  peu  de  temps 
avant  celle  des  Césars,  qui  finit,  comme  on  sait,  avec  Néron. 

Ch.  du  Rozoib. 

BRUTUS  (Lucivs  JuNius)  joua  un  rôle  considérable  à 
Rome,  lorsque  le  peuple  mécontent  se  relira  sur  le  mont  Sacré, 
l'an  de  Rome  260  (avant  J.-C.  494),  Quatorze  ans  après  la  fon- 
dation de  la  répubfique.  C'était  un  nomme  turbulent ,  sédi- 
tieux ,  et  qui  ne  manquait  ni  de  sagacité  ni  d'éloquence.  Il  se 
nommait  Lucius  Junius ,  comme  celui  qui  chassa  les  Tarquins 
de  Rome,  et  il  lui  emprunta  le  surnom  de  Brutus,  croyant  se 
donner  par  là  plus  de  ressemblance  avec  le  fondateur  de  la  ré- 
publique. Le  sénat  ayant  envoyé  des  ambassadeurs  aux  mécon- 
tents, afin  de  les  satisfaire  et  de  les  ramener,  L.  Junius  Brutus, 
3ui  prévoyait  l'avenir,  persuadai  Sicinius,  leur  chef,  d'élever 
es  difficultés  afin  de  ne  point  paraître  céder  trop  aisément; 
puis,  s'adressant  aux  dépulèt,  il  insista  sur  les  droits  méconnus 
du  peuple,  sur  l'arrogance  des  patriciens,  et  particulièrement 
sur  la  cruauté  des  créanciers  envers  les  débiteurs.  Son  discours 
fut  accueilli  avec  enthousiasme  par  les  plébéiens,  et  les  députés 
du  sénat  en  imrurent  touchés.  Songeant  aux  malheurs  qui  me- 
naçaient Rome  si  le  peuple  persistait  dans  sa  résolution^  il« 
demeurèrent  longtemps  consternés  et  fondant  en  larmes  ;  en 
sorte  que  les  plébéiens,  entraînés  surtout  par  le  fameux  apologue 
des  membres  et  de  l'estomac,  que  leur  racontait  Menenius 
Agrippa,  allaient  se  rendre ,  lorsque  L.  Junius  Brutus  les  ha- 
rangua de  nouveau  pour  leur  conseUler  de  demander  des  garan- 
ties; et,  sur  l'interrogation  de  Menenius  Agrippa,  quelles  ga- 


BMJTIJS. 


(sae) 


ranlies  le  peuple  demandait?  il  répondit  :  a  Nous  voulons  des 
magistrats  spécialement  chargés  de  protéger  les  plébéiens,  et 
dont  la  personne  soit  inviolable ,  aûu  q^u'ils  puissent  remplir 
leurs  fonctions.))  La  demande  fut  accordée.  Avant  de  quitter  le 
mont  Sacré,  et  toujours  d'après  le  conseil  du  clairvoyant  Brutus, 
des  comices  par  curies  nommèrent  deux  tribuns,  Licinius  et 
Albinus,qui  se  choisirent  pour  collègues  Sicinius,  Bellutus, 
Scilius,  et  ce  même  Junius  Brutus  qui  avait  tant  contribué  à 
cet  important  résultat.  A  cette  occasion,  le  P.  Catrou,  dans  son 
Hisloire  romaine ^  fait  la  réflexion  suivante  au  sujet  de  ce  per- 
sonnage :  a  Sur  la  garantie  des  mêmes  noms,  il  se  crut  destiné 
à  délivrer  le  peuple  de  la  tyrannie  du  sénat,  comme  le  fameux 
Brutus  avait  délivré  Rome  ae  Toppression  des  rois  ;  et  en  effet  le 
conseil  qu*il  donna  ne  servit  pas  peu  à  faire  prendre  pour  Tave- 
nir  au  peuple  une  supériorité  sur  les  patriciens,  qu*d  conserva 
depuis,  et  qui  le  renaît  maître  de  la  république.»  Ce  fut  encore 
avant  de  rentrer  à  Rome  que,  toujours  à  Tinstigation  de  Brutus, 
les  mêmes  comices  rendirent  cette  loi  :  a  Que  nul  ne  traite  un 
tribun  comme  un  simple  citoyen  ;  que  nul  ne  le  frappe  de  ver- 
ges ou  n'ordonne  de  le  frapper;  que  nul  ne  le  tue  ou  n'ordonne 
de  le  tuer  :  si  quelqu'un  le  faisait,  qu'il  soit  dévoué  aux  dienx, 
que  ses  biens  soient  consacrés  à  Gérés,  qu'il  soit  juste  et  licite  de 
tuer  le  coupable.»  Telle  est  l'origine  de  cette  grande  ma^stra- 
ture,  qui  joua  depuis  un  rôle  si  important  dans  les  affaires  de 
FElat,  et  que  les  empereurs  eux-mêmes  s'attribuèrent  comme 
com()lément  nécessaire  de  leurs  autres  pouvoirs. —  Après  cette 
victoire  sur  le  patriciat ,  le  peuple,  précédé  de  ses  tribuns,  ren- 
tra dans  Rome  et  reprit  ses  occupations  ordinaires,  terminant 
une  sédition  avec  le  même  calme  qu'il  l'avait  commencée  ;  car, 
ce  qui  distingue  la  retraite  du  mont  Sacré  de  toutes  les  séditions 
ordinaires ,  c'est  ce  calme  respectable ,  cet  ordre  parfait  que 
montre  tout  un  peuple  soulevé  contre  la  tyrannie  patricienne. 
Enfin  ce  n'était  pas  un  peuple  comme  ceux  que  nous  connais- 
sons, que  ces  Romains  qui,  au  milieu  de  leur  juste  méconten- 
tement^ se  laissaient  calmer  par  un  conte.  Cependant,  comme 
la  retraite  sur  le  mont  Sacré  avait  eu  lieu  pendant  les  semailtes , 
il  y  eut  disette  l'année  suivante  et  par  conséquent  sédition.  Les 
discours  véhéments  de  Lucius  Junius  Brutus  et  de  Sicinins, 
alors  édiles  (car,  sur  le  mont  Sacré,  les  plébéiens  avaient  obte- 
nu cette  magistrature  subordonnée  au  tribunat),  ne  donnèrent 
pas  de  pain  au  peuple,  mais  procurèrent  au  tribunat  une  aug- 
mentation de  pouvoir.  La  loi  qui  défendait  d'interrompre  on 
tribun  parlant  devant  le  peuple  fut  rendue,  et  ce  fut  encore 
Fouvrage  de  Junius  Brutus.  Depuis  lors,  le  pouvoir  des  tribuns 
ne  cessa  de  s'accroître,  jusqu'au  temps  on  les  Gracques  et  autres 
démagogues  s'en  servirent  pour  tout  bouleverser,  t'est  de  cette 
terrible  magistrature  (jne  Cicéron  disait  :  cr  Elle  est  née  de  la 
sédition  et  pour  la  sédition.»  Après  son  édiHté ,  Junius  Brutus 
disparaît  de  l'histoire,  et  l'on  ignore  l'époque  de  sa  mort ,  aussi 
bien  que  celle  de  sa  naissance.  Gh.  Dr  R. 

BRUTUS  SCMYA  (DEaMUS  JuNius).  maître  de  la  eavalerie, 
Fan  de  Rome  415,  sous  le  dictateur  Q.  Publîlius.  L'un  et  l'autre 
étaient  plébéiens.  Gette  dictature  servit  la  cause  populaire  par 
Fétd)lissement  de  trois  lois  favorables  au  peuple  et  contraires  à 
la  noblesse  :  i®  les  plébiscites  devaient  obliger  tous  les  citoyens; 
9*  les  lois  portées  aux  comices  par  centuries  seraient ,  avant 
l'appel  aux  suffrages,  ratifiées  par  le  sénat;  5°  enfin,  un  des 
censeurs  serait  choisi  parmi  le  peuple,  —  Quatorze  ans  plus 
tard,  l'an  4-29,  Dedmus  Brutus  Scœva  fut  élevé  au  consulat 
avecL.  Furius  Gamillus.  Il  marcha  contre  les  Vestins,  peuple  du 
Stmnium,  désola  leur  contrée,  et  les  força  de  tenter  le  sort  d'une 
bataille.  Il  les  vainquit^  non  sans  éprouver  lui-même  des  pertes 
ooDsidërables.  Les  Veslms,  n'osant  plus  combattre  en  rase  cann 

Eagne,  se  retirèrent  dans  leurs  villes,  où  D.  Junius  Brutus  alla 
ieniôi  les  attaquer.  Il  prit  d'assaut  CuUne  et  Cingtiie,  etao* 
corda  le  butin  de  l'une  et  de  l'autre  à  ses  soldats  pour  les  récom- 
penser de  leurs  fatiffues.  —  Brutus  Scleya  (Dedmus  Junius), 
nls  du  précédent,  était  lieutenant  du  consul  Sp.  Garvilius,  Fan 
de  Rome  461 .  Au  siège  de  Gominium ,  il  eut  ordre  d'aller  au- 
devant  de  l'ennemi ,  et  de  l'empédier,  par  tous  les  moyens  pos- 
sibles, d'approcher  dé  la  ville.  Mais  il  ne  fut  pas  obligé  d'en 
venir  aux  mains  ;  la  ville  se  rendit  sans  pouvmr  être  secourue. 
L'année  suivante,  D.  Junius  Brutus  fut  élevé  au  consulat  avec 
Q.  Fabius  Gnrges.  Il  vainquit  les  Falisques,  et  porta  le  ravase 
dansFEtrurie.  -i  -i  i-  e^ 

BRUTUS  (G.  Jumus  BuBULCUS)  fut  consul  avec  Q.  .fimilius 
Barbula  pour  la  première  fois  l'an  oe  Rome  437.  G'était  le  temps 
de  la  guerre  contre  les  Samnites^  Junius  se  rendit  mattre  de 
Forento  dans  l'Apulie.  Il  conduisit  alors,  selon  Velleius,  une 
colonie  romaine  à  Suessa  Pometia  ;  maïs,  selon  Tite  Live,  celte 
fondation  n'appartient  qu'au  second  oonsalat  de  Brutus ,  qui 


I  appartient  k  l'année  444.  U  avait  pour  eollèguiL  hfmC» 
sor.  Il  reprit  Noie  sur  les  Samnites.  L'annM  saifiale,  le^ 
tcur  G.  âulpiciusLongus  le  choisit  pour  mattre dtlicii^ 
Gonsul  pour  la  troisième  fois  Fan  445 ,  avec  iSinili«  Biri« 
qui  l'était  pour  la  seeonde,  il  voua  un  temple  à  la  stalêde  W 

Suis,  marchant  contre  les  Sanuiites,  s'empara  deOinkftk 
èvianum,  dont  il  donna  le  butin  à  ses  soldats.  U  rcBportit. 
suite  près  de  cette  ville  une  victoire  en  bataillerai,^ 
laquelle  les  ennemis  perdirent  20,000  haflunes.  De  r^, 
Rome,  il  triompha  des  Sannites,  le  jour  des  nonef  (5}fai 
romain  de  l'année  443.  Sous  ce  eonsul,  dont  le  non  étiit  tih 
à  la  liberté  populaire ,  les  tribuns  L.  AtilinB  et  C.  Ibras^ 
sentèrent  une  loi  pour  attribuer  au  peuple  la  nemiliaait 
plus  grand  nombre  de  places  de  tribuns  de  légioQimi'iliti 
avait  auparavant.  En  445,  Junius  Bnbukus  BruiM  M,  pmi 
seconde  fois,  mattre  de  la  cavalerie  sous  le  dictateur  Lf^ 
rius  Gursor,  et  contribua  à  la  victoire  que  ce  gênerai  nM 
sur  les  Samnites.  Il  exerça  la  censure  avec  M.  Valeràiï. 
mus,  et  tous  deux  firent  le  vingt-septième  lustre  Tao^c.^ 
vêtu  enfin  de  la  dictature  l'an  de  Rome  55i,  il  maàl  bifi 
révoltés,  et  revint  triompher  à  Rome  le  baitièmejourdesa» 
gislrature.  Après  son  triomphe,  il  fit  la  dédia»  4u  \màè 
la  Santé,  qu'il  avait  voué  sous  son  troisième  eoania-Rh 
TUS  BtiULCUS  (Gaius  Junius),  probablemeat&bilipRrak 
pour  la  première  fois  fut  consul  l'an  de  Rome  463^ me  LA» 
tumitts  Megellus.  Ge  dernier,  dédaignant  JuniuMoiicM 
de  sa  naissance  plébéienne,  veut  avoir  par  ^ÊëinaHm 
tirer  au  sort  le  département  du  Samnium  ;  et ,  oiiIkidRr  k 
décision  de  ce  différend ,  ce  fier  patricien  era^lojAattMi 
de  ses  terres  deux  mille  soldais  des  légions  qni  In  tétû 
confiées.  Gette  dissension  retardait  wb  ofénûtu  milan. 
Par  amour  du  bien  public,  Junius  Brutus  eut  la  sa^étoÉ 
aux  injustes  prétentions  de  son  collègue.  NomoMOSiilp 
la  seconde  fob  l'an  477,  avee  P.  Gornelins  ^iMS,liii«i 
furent  battus  dans  les  montagnes  du  Samsinn,  el,njri« 
réciproquement  l'un  sur  Fantre  la  cause  de  kirètttt,» 
Tètmi  leurs  armées.  Tandis  que  Gorneltus  preaailCwtMM^ 
mus  Brutus  ravageait  le  Samnium,  la  Luônie  et  le  Mb 
Les  Fastes  capitouns  marquent  le  triomske  de  ottm>Amn 
Lueaniens  et  les  Brntiens  aux  nones  (5)  de  jamicr  de  Fa* 
478.  Ga.  H  L 

RRUTUS  (Marctts  Junius),  étant  tribun  l'ao  deBsM$a« 
le  consulat  du  célèbre  Gaton  le  Censeur,  s'omxisaafKr> 
nius  Brutus,  son  collèsue  et  son  parent,  àVabFOgitKa*! 
loi  O^a,  qui  mettait  des  bornes  au  luxe  de  la  parue  do  la- 
mes. Gonsul  l'an  576  avec  Manlius  Vulso,  il  evt  psar  {nn* 
U  Li^rie,  où  il  ne  fit  rien  d'important.  QnantàP.  JnsiM 
le  vott  dans  Tite  Live  au  nombre  des  prêteurs  da  Yum  «< 
sous  le  consulat  de  L.  Gomeiitts  Scini<m  etdeC  Im^ 

BEUTUS  (DBcmus  JuNius)  punint  an  coonlur*' 
Rome  616.  Il  eut  pour  collègue  P.  GorDeliiisScipia>«B3t 
rapio.  Ges  deux  consuls  furent  emprisonnés  par  ordiewi^ 
buns ,  qui  prétendaient  les  oMi^r  à  exempter  lo  ^^^ 
service  militaire.  On  voit  où  était  arrivée  ï'm**^^**®^^,? 
gistrats.  D.  Junius  Brutus  fut  ensuite  cbarsé  de  piaoffi» 
pagne  Ultérieure  :il  s'y  rendit.  La  plupart  oe  esaxflR*^ 
servi  sous  Viriatbe  s'étaient  volontairentfnt  ssMUi  iff«/ 


mort  de  cet  homme  extraordinaire.  Q.  »«  «-«w  ^^ —  . 
cesseur  de  Brutus,  les  avait  désarmés  et  leur  avait  pw*^ 
terres  à  cultiver,  afin  de  les  emfièeher  de  ae  livrer  iaB(|r 


dage.  D.  Junius  Brutus  acheva  la  tàcfae  que  GéeNB  fiv^ 
roencée.  Il  rassembla  ces  Lusitaniens  et  leur  fil  d^^.^.?^ 
Valence,  à  deux  cents  lieues  de  leur  pays  natoly'JT 
tanie  elle-même  n'était  pas  entièreaient  purgée  ds  v^ 
Les  restes  des  bandes  de  Viriatbe  r  conmettâcat  «■'^ 
grands  désordres.  D.  Junius  Bnitus  leur  fit  m  9'^^ 
die  dans  les  défilés  des  montagnes  ;  puis  il  attay  jy^ 
et  leurs  villages,  dont  les  habitants,  hommes  et  feP«!V^ 
battaient  avec  une  bravoure  inerveilleRie.  Um  »  T^ 
romaine  finit  par  l'emporter  sur  cette  valeur  '^'^Jx! 
D.  Junius  Brutus  accorda  volontiers  le  psrdsD^  ]^g 


continua  la  guerre  dans  l'Espagne  UHéneoie] 
son  pouvoir  plus  de  trente  places,  et  narta  ses  aroeivi^r^ 
jusque  sur  le  rivage  oœidental  de  FOeéan.  U  ^''J^i^ 
nàM,  Fun  des  grands  fleuves  delà  LnéUme,  et  la  M*^ 

bli,  dont  le  nom ,  pareil  à  celui  de  l'on  des  A^of^  J^ 
effiravait  ses  soldaU  romains*  On  assure  enfin  4piaj«^^ 

ber  oans  des  embûches  ses  enneoiis>  ^'^'^^^JSrcg^ 
rimentés,  il  leur  tua  60,000  honunes  et  en  VJ^^f^Qj^ 
sueoèa  lui  méritèrent  le  snmoRi  da  fluto***  "^^ 


(  W7  ) 

_^  dcf  peopks  de  la  GtKce.  A  ton  retour»  après  sept 
lOBttS  de  propemalat  dans  la  péninsale  ibérique,  il  reçut  à 
IttM  les  bonneors  da  triomphe.  Tan  de  Rome  6^3  etl34  atani 
[.«C  —  CeD.  Janias  Brutus  est  nommé,  dans  Appien,  Sextus 
IvBilM  fimtns.  VeUeius  PatereuUis  le  nomme  Aulus  Brutus. 

Cb.  BvR. 

mmnns  (Daxasippus),  préteur  à  Rome ,  où  il  commandait 
n  Tabsence  des  consuls ,  Tan  672  de  Rome  (85  avant  J.-C.). 
Itfîus  lui  écrivit  de  son  camp  pour  lui  ordonner  de  massacrer 
es  principaux  ipirtisans  de  Sylla.  Brutus  Damasippus ,  scélérat 
léroiié  an  pard  de  Marins ,  et  qui  avait  été  antérieurement 
irescrit-per  SyTHi,  obéit  sans  scrupule ,  et ,  pour  mieux  réussir 
Ins  son  hornnle  dessein, il  convoqua  le  sénat  et  y  fit  entrer  des 
neortriers  qui  égorgèrent  un  grand  nombre  de  sénateurs, 
Blre  autres  Carbon  Arvina,  procne  parent  de  Carbon ,  consul 
le  rannée  actuelle,  et  le  seul  decette  famille  qui  ait  été  un  bon 
iloyen  au  dire  de  Cicéron  ;  P.  Antistius,  beau-père  de  Pompée  ; 
L  Uointtîus;  et  enfin  le  grand  pontife  Q.  Scévola.  Mais  Brutus 
Innasippus  ne  tarda  pas  a  recevoir  le  châtiment  de  ses  forfaits  ; 
tr  il  fut  une  des  victimes  de  la  vengeance  de  Sylla.' 

Ch.  DUR. 


imiJTCK. 


nous  parlons,  la  philosophie  grecque  s  était  déjà  répandue  par* 
mi  les  Romains.  De  toutes  les  sectes  de  cette  philosophie  par- 
leuse, le  stoïcisme  élait  celle  qui,  par  son  auslcntê,  par  la  pureté 
de  ses  dogmes,  se  rapprochait  le  plus  du  christianisme.  Montes- 
quieu la  compare  noblement  à  ces  plantes  vigoureuses  que  la 
înre  fait  naiire  dans  des  lieux  que  le  ioleil  n'a  jamais  vus. 
Le  stoïcisme  permettait,  ordonnait  mémo  le  meurtre  du  tyran, 
et  ici  nous  einployons  ce  mol  dans  Tacception  grecque  et  latine, 
c'est-à-dire  comme  signifiant  un  honmic  qui  s'est  emparé  de 
Tautorité  dans  un  Etat  populaire,  un  Pisistrate  à  Athènes,  un 
Timocrate  à  Corinthe.  Brutus  élait  sloïcien  rigide.  Il  vil  avec 
une  douleur  profonde  que  César,  après  avoir  suivi  Texemple  de 
Sylla,  pour  s'élever  à  la  dictature,  ne  se  disposait  pas  à  l'imiter 
jusqu'au  bout,  en  abdiquant  le  rang  suprême.  11  aimait  C^r. 
(Qm  n'aurait  aimé  ce  grand  homme,  si  supérieur  à  tous  ses  en- 
nemis pr  les  qualités  les  plus  admirables  I  )  De  plus,  un  bruit 
assez  généralement  répandu  dans  Rome  lui  donnait  pour  père 
César,  qui  avait  été  l'amant  de  Servilie.  Il  haïssait  an  contraire 
Pompée ,  ()ui  avait  fait  mourir  M.  Junius.  son  père  ;  peut-être 
le  méprisait-il.  Cependant,  lorsque  la  rupture  fut  complète  entre 
César  et  Pompée,  Brutus  se  rendit  au  camp  de  ce  dernier,  per- 
suadé que  sa  cause  élait  la  plus  juste.  La  vertu  ,  ce  graud  mot 
dont  Brutus  lui-même  en  mourant  reconnut  rinanité  (car,  selon 
l'opinion  des  stoïciens,  il  ne  la  séparait  pas  de  la  liberté),  la 
vertu,  c'était  son  idole.  Il  combattit  à  Pharsale,  et  César,  non- 
seulement  lui  pardonna,  mais  le  combla  de  faveurs.  Peut-être 
même,  dans  celte  terrible  rencontre ,  ne  dut-il  son  salut  qu'à 
la  bonté  de  César ,  qui  avait  ordonné  de  Tépargner.  Mais  rien 
ne  put  adoucir  cette  vertu  sombre  et  faroucne  dont  César  lui- 
même  se  méfiait  ,  en  plaisantant  sur  l'habitude  qu'avait  Brutus 
de  ne  boire  que  de  l'eau.  Notre  J.^.  Rousseau  a  dit  à  ce  sujet , 
dans  une  de  ses  odes  : 


BRUTUS  (M.  Juifius},  époux  de  Servilie,  qui  descendait  de 
Senrilius  Abala ,  et  père  du  célèbre  assassin  de  César.  Après  la 
Dort  de  Sylla,  il  tenait  la  Gaule  cisalpine  pour  M.  iEmilius  Le- 
Ndos,  qm  s'efforçait  alors  d'exciter  une  sédition  dans  la  répu- 
blique et  de  faire  casser  les  lois  du  dictateur.  Assiégé  dans  Mu- 
int,  Brutus  se  remît  volontairement  entre  les  mains  de  Pompée, 
pii  le  fit  traîtreusement  périr.  C'était  un  jurisconsulte  habile , 
u)  éloquent  orateur,  et  Cicéron  lui  rend  ce  témoignage.  Outre 
on  Illustre  fUs  (F.  d-après),  il  laissa  deux  filles,  dont  l'une 
ipousa  Lèfâde  le  triumvir,  et  l'autre  C.  Cassius.    Ch.  nu  R. 

BRums  (MiACUS  Juifios),  fils  du  précédent^  l'un  des  meur- 
riers  de  César,  se  glorifiait  d'être  issu  de  Tanaen  Brutus,  qui 
fcsfii  les  Xarquins,  bien  qu'il  soit  assez  douteux  que  ce  pre- 
DÎer  Brutus  ait  laissé  de  la  postérité.  11  naquit  l'an  de  Rome 
168.  U  «taît,  par  sa  mère  Servilia,  neveu  de  Caton  d' Clique.  Le 
MMU  qu'il  pOTtaît  semblait  lui  rappeler  sans  cesse  qu'il  était  né 
isur  exterminer  les  tyrans.  Horace  y  Uài  allusion  dans  la  sep- 
ième  satire  du  livre  premier  : 

.....  Fer  magoos,  Brute,  deos  te 

Oro,  qui  reges  consueris  toUere,  cur  non 

Huoc  regem  jugulas  ?  operom  hoc,  mibi  crede,  taorom  esr. 

lue  CmI  pat  nier  nnUBense  du  nom ,  et  la  noblesse,  pour 
éspler  Texpresaîon  de  Boileau ,  n'est  pas  toujours  une  cbi- 
acre.  Voyez  à  R«aie  celte  illustre  ÛMnille  des  Appius  Qaudius, 
m  comBeBoe  au  Sabin  Atta  Clansos ,  et  qui  finit  à  l'empereur 
ibode ,  après  avoir  produit,  dans  un  espace  de  sept  siècles,  un 
ignud  nombre  d'hommes  distingués  ;  voyez  dans  l'histoire  de 
^laooB  ces  quatre  autres  grands  honunes  qui  se  succédèrent  de 
ère  eo  fils,  Pmn  d*Hér£ul ,  Charles  Martel,  Pépin  le  Bref  et 
SbarleiBagne.  Ce  fut  peut-être  aussi  le  surnom  de  Cassius,  qui 
nna  plus  tardCbœrea  contre  Calij^ula.  Une  cause  semblable  et 

■  parenté  Bvec  Caton ,  dont  il  éteit  tout  à  la  fois  le  neveu  et  le 
?eme,  pré^speaaieiit  ftutns  a  œ  qu'on  appelait  alors  le 
neurtre  uun  tyran.  Bayle ,  parlant  de  L.  Brutus ,  remarque 
■tlioMseDwnt  :  a  De  toutes  les  entrepriaes  qui  ont  été  si  aou- 
ent  formées  pour  changer  le  gouvernement  et  pour  détrôner 
es  fois,  il  n'y  en  a  presque  point  de  plus  raisonnable  que  celle- 
i;  car  enin  ce  rm  de  Rome ,  que  notre  Brulns  travailla  avuc 
»Dt  de  snecès  k  faire  tomber  du  trône,  était  un  tyran  à  double 
lire;  il  régnait  injustement  et  violemment,  et  il  avait  usurpé  hi 
suzeraine  puissance  ;  il  en  avait  dépouillé  son  beau^père ,  qui 
a  posaédait  légitimement  :  il  l'avait  fait  massacrer;  il  avait  a^i 
a  eela  contre  l'inlention  du  peupk,  et  il  n'avait  jamais  fait  le- 
j^mer  son  usurpation,  mais  au  contraire  il  ne  s'était  maintenu 
(Be  mr  toute  sorte  de  violences.»  ^ Les  choses  étaient  dans  un 
lat  bien  d'diérent  à  la  mort  de  César  :  «  11  était  tellement  ins- 
mnb\tf^Manieaqmeu(Qrmmâeureidéeadêneede$  tktmminê), 
ine  la  république  put  se  rétablir,  qu'H  arriva  oc  qu'on  n'avait 
■mais  encore  vu ,  qu'il  n'y  eut  plua  de  tyran ,  et  qu'il  n'y  eut 
BS  de  liberté  ;  car  lei  causes  qui  l'avaient  détruite  subsistaient 
o*ioQffs.a  Ce  n'est  pas  sans  raison  qae  ce  grand  écrivain  a  posé 

■  «#rl«i  ponr  base  de  FEtat  démocratique.  Un  peM^  vkjox  et 
MTompQ  ne  ^t  admettre  le  aouvemement  répnbficain,  et  ks 
fforts  qu'il  fait  pour  y  arriver  l'exposent  toujours  aux  plus  ter- 

ibles  bouleversements.  C'est  le  remède  de  Médée  ;  il  faut  une        —  ^  -^ .^ 

Bchunlerttse  pour  savoir  l'administiBr.   Veza  l'époqne  dont  1  joarna  plus  longtemps  que  son  collègue  dans  la  métropole  de 


Toujours  ces  sages  hagards, 
Blaigres,  hideux  el  blafards, 
Sont  chargés  de  quelque  opprobre, 
Et  du  premier  des  Césars 
L'assattin  fut  homme  sobre. 


L'événement  prouva  que  les  soupçons  de  César  n'étaient  pas 
dénués  de  fondement  II  fut  assassiné,  le  jour  des  ide$  de  mora, 
par  Brutus,  Cassius,  Casca  et  les  autres  sénateurs.  On  rapporte 
que,  voyant  Brutus  parmi  ses  assassinat  il  lui  fit  en  mourant  ce 
reproche  touchant  :  Xod  où  rtxvcv ,  et  toi  aussi ,  uKm  enfant  I 
motif  de  plus  pour  adopter  l'opinion  qui  le  fait  père  de  Brutus. 
a  Mais  ce  ne  fut  pas,  dit  un  moderne,  le  vainqueur  de  Pharsale; 
ce  ne  fut  pas  celui  qui  avait  acquis  par  la  victoire  la  souveraine 

Suissance ,  et  qui  l'exerçait  avec  grandeur  et  générosité ,  que 
irutus  frappa  ;  ce  fot  celui  qui  voulait  illégalement  perpétuer 
en  lui  U  dignité  dictatoriale;  qui  aspirait  à  ceindre  sa  tète  d'une 
couronne ,  a  prendre  le  titre  de  roi ,  titre  odieux  au  peuple  ro- 
main ;  ce  fut  celui  qui  se  jouait  de  l'autorité  du  sénat  et  oes  co* 
mices;  qui  se  plaisait  à  avilir  le  consulat,  les  lois  et  les  institu- 
tions républicaines  ;  ce  fot  le  trop  grand ,  trop  glorieux,  trop 
habile  fondateur  de  la  tyrannie»  qui  sans  déguisement  montrait 
qu'il  la  voulait  non-seulement  pour  lui,  mais  qu'il  prétendait  la 
perpétuer  dans  sa  famille;  ce  fut  cet  homme  que  Brutus  frappa. 
Et  lel  est  le  respect  que  sa  vertu  a  inspiré  à  ses  contemporains 
et  à  la  postérité,  qu'il  n'est  pas  un  seul  historien  de  l'antiquité 

3ui  ait  prêté  à  son  action  courageuse  d'autre  motif  que  celui 
'obéir  aux  principes  rigides  dii  stoïcisme  qu'il  avait  adopté 
(  Walkenaër,  Eût,  de  la  vie  et  des  poésiee  d'aoraee),n  Malheu- 
reusement, tous  les  conjurés  ne  lui  ressemblaient  pas.  Plusieurs 
étaient  des  épicuriens,  des  libertins  sans  pudeur  ;  plusieurs  n'a- 
vaient conspiré  que  par  vengeance ,  par  ambition  ou  par  cupi- 
dité. Enfin  les  comurés  (et  c^  le  reproche  que  mérite  Brutus}, 
les  coi^urés  n'avaient  formé  de  plan  que  pour  le  meurtre  du 
dictateur,  et  nullement  pour  réghsr  l'Eut  quand  il  ne  serait 

Sus.  Antoine,  ayant  obtenu  du  sénat  la  permission  de  (aire 
iraison  funèbre  du  défunt ,  alluma  si  habilement  les  passions 
du  peu|ûe  en  lui  montrant  la  robe  de  César  percée  de  tant  de 
coups,  que  Brutus,  Cassius  et  les  autres  furent  d'abord  con- 
traints de  chercher  un  asile  au  Capitule.  Bient^  ils  furent  obli- 
gés de  s'éloigner  4)e  Bome.  Brutus  avait  obtenu  du  sénat  la 
{>rovinoe deMacédoine ;  Cassius,  celle  d'Orient.  Tous  deux  al- 
èrent  en  prendre  possession.  Us  passèrent  à  Athènes.  Cassius , 
plus  homme  de  guerre  et  plus^and  capitaine  que  Brutus,  ne 
s'y  arrêta  que  pea  de  jours.  U  se  b4ta  de  se  rendre  en  Syrie, 
pour  y  organiser  son  armée  et  y  grossir  son  trésor.  Brutus  se- 


BRVTCS. 


la  philosophie  et  des  aris.  Il  eut  de  fréquentes  conférences  avec 
les  philosophes Cralippus et Théoninesle.  Mais,  en s^arrètant à 
Athènes,  Brutus  avait  an  autre  but  que  celui  de  satisfaire  son 
penchant  pour  les  pures  jouissances  de  la  science  ;  il  voulait  in- 
culquer fortement  les  principes  d*un  stoïcisme,  d*un  patriotbme 
courageux  à  tous  les  jeunes  Romains,  puissants  par  les  richesses, 
rinfluence  et  le  nom  de  leurs  familles,  oui  se  trouvaient  alors  à 
Athènes  pour  terminer  leur  éducation.  Là,  la  cause  de  la  liberté 
réunissait  tous  les  esprits;  et,  dans  l'ivresse  de  la  joie  qu'ins- 
pira le  succès  de  la  conspiration  ,  tous  les  citoyens  de  la  ville , 
partageant  les  sentiments  de  toute  cette  jeunesse,  mirent  Brutus 
et  Cassius  au  nombre  des  héros,  et  ordonnèrent  qu'il  leur  serait 
érigé  des  statues  auprès  de  celles  d'Harmodius  et  d'Aristogiton. 
D'Athènes,  Brutus  se  rendit  en  Macédoine  (an  de  Rome  711 , 
avant  J.-C.  42).  Durant  Tété  qui  suivit  son  départ  d'Athènes , 
après  être  passé  de  Grèce  en  Asie,  il  soumit  les  Lyciens ,  les 
Xanthéens,  les  Pataréens,  les  Myscens.  Là,  il  se  montra  admi- 
nistrateur aussi  juste  et  aussi  intègre  que  Cassius  était  dur  et 
avide.  Non-seulement  cette  campagne  Tut  pour  Brutus  et  son 
collègue  une  suite  non  interrompue  de  succès  ;  mais  ce  qui  se 
passait  en  Italie  semblait  mettre  nors  de  doute  le  triomphe  de 
leur  cause.  Octave  et  Antoine,  dont  les  armées  n'étaient  com- 
posées que  des  partisans  de  César,  et  dont  la  fortune  était  atta- 
chée au  maintien  de  ce  qu'il  avait  prescrit,  virent  bientôt  que 
le  sénat ,  qui  avait  un  intérêt  tout  contraire ,  cherchait  à  les 
anéantir  l'un  par  l'autre.  Ils  firent  la  paix  et  réunirent  leurs 
forces.  Par  sa  trahison,  Lépide,  en  se  joignant  à  eux,  laissa  sans 
troupes,  sans  défense,  le  sénat,  Rome  et  les  magistrats,  et  tous 
ceux  oui  tenaient  au  rétablissement  des  lois  et  des  institutions 
dont  I  action  avait  été  interrompue  par  la  dictature  de  César. 
C'est  alors  qu'on  vit  se  former  ce  sanglant  triumvirat  qui  re- 
nouvela les  proscriptions  de  Sylla  et  de  Marins.  Dans  cette  al- 
liance impie  et  sacrilège  entre  des  hommes  qui  se  détestaient 
et  s'étaient  fait  l'instant  d'avant  une  guerre  ouverte ,  tout  fut 
sacrifié,  les  lois,  la  patrie ,  les  liens  du  sang  al  de  l'amitié,  en 
un  mot  tous  les  sentiments  chers  au  cœur  de  l'homme.  Alors 
tous  ceux  qui  purent  échapper  aux  assassins  gagés  par  les 
triumvirs;  tous  ceux  qui  étaient  proscrits,  comme  ceux  qui 
craignaient  de  l'être  ;  tous  ces  hommes  honnêtes  et  modérés 
oui  se  rangent  toujours  du  côté  de  ceux  qui  veulent  le  maintien 
des  lob  et  repoussent  les  révolutions ,  mais  qui  ne  prennent  de 
parti  décisif  qu'à  la  dernière  extrémité,  se  trouvèrent  forcés  de 
fuir  Rome  et  l'Italie,  et  de  chercher  un  refuge  dans  le  camp  de 
Brutus  et  de  Cassius.  Ainsi ,  tout  ce  gui  était  digne  du  nomn-o- 
main  ,  tout  ce  qui  en  faisait  la  gloire  et  la  force  ,  se  trouvait 
réuni  dans  l'armée  des  deux  chefs  des  conjurés.  Une  Qotte  puis- 
sante et  bien  pourvue  suivait  le  long  des  côtes  cette  armée  qui , 
enrichie  des  tributs  de  l'Orient  et  des  contributions  volon- 
taires des  riches  proscrits  de  l'Occident,  s'avançait  menaçante 
vers  l'Italie.  Les  triumvirs  comprirent  combien  il  leur  importait 
d'aller  au-devant  du  péril  et  de  ne  pas  l'attendre.  Ils  résolurent 
d'aller  au-devant  de  l'armée  ennemie,  même  avec  des  forces  in* 
férieures ,  afin  de  l'obliger  à  suspendre  le  plus  tôt  possible  sa 
marche  sur  Rome,  et  de  ne  pas  lui  donner  le  temps  ae  soulever 
de  nouvelles  provinces.  Laissant  Lépide  en  Italie,  ils  marchèrent 
vers  l'Orient  avec  toutes  leurs -forces ,  et,  à  leur  entrée  en  Ma- 
cédoine, ils  trouvèrent  l'armée  de  Brutus  et  de  Cassius  campée 
sur  les  hauteurs  de  Philipp^.  On  sait  que  le  sort  des  armes  fut 
défavorable  au  parti  républicain  ;  et  Ton  a  reproché  à  Brutus 
et  à  Cassius,  mais  surtout  à  Brutus,  de  s'être  tués  avec  une  pré- 
cipitation inexcusable,  et  de  n'avoir  pas  en  ce  point  imité  Caton 
d'Utique,  qui  ne  s'était  donné  la  mort  que  lorsque  tout  était 
perdu,  tandis  que  les  meurtriers  de  C^r  quittèrent  la  vie  avant 
d'avoir  épuisé  toutes  leurs  ressources;  fatal  effet  de  la  philoso- 
phie stoïque  dont  ils  faisaient  profession.  —  Montesquieu  lui- 
même  a  blâmé  Brutus  d'avoir  trop  tôt  désespéré  de  la  liberté.  Il 
est  si  difficile  d'apprécier  la  conduite  d'un  homme  qui  se  dé- 
voue à  quelque  grande  et  périlleuse  entreprise,  qu'on  ne  doit  pas 
s'étonner  que  le  vulgaire  juge  comme  imprudent  ou  mal  habile 
celui  qui  a  échoué  dans  une  telle  entreprise;  maison  s'étonne 
qu'un  aussi  grand  génie,  et  avant  comme  après  lui  tant  d'au- 
tres graves  auteurs  aient,  dans  cette  circonstance,  soumis  leur 
jugement  aux  décisions  de  la  fortune.  Malheureusement  pour 
Rome,  Brutus  n'eut  pas  tort  aux  champs  de  Philippes.  Il  eut 
tort  lorsque,  en  tuant  César  pour  le  salut  de  la  république ,  il 
avait  trop  favorablement  jugé  des  Romains  de  son  temps.  Brutus 
et  Cassius,  en  se  battant  contre  Octave  et  Antoine  pour  le  main- 
tien de  l'autorité  du  sénat  et  de  l'ancienne  constitution  romaine, 
eurent  le  même  sort  que  Pompée  à  Pharsale,  livrant  pour  la 
même  cause ,  presque  dans  les  mêmes  lieux ,  une  bataille  non 
moins  mémorable.  Les  mêmes  fautes,  nécessitées  par  les  mêmes 


(  538  )  '  BEimw. 

circonstances,  produisirent  les  mêmes  réMillats et _._ 
ces  deux  grands  désastres.  Pompée,  guerrier  expérioâiiéit^ 
parant  ses  ressources  à  celles  de  C^r,  voulait  traîner  b  nm 
en  longueur.  On  l'accusa  de  vouloir  seulement  prokNimr» 
torité  aont  il  était  revêtu.  Les  sénateurs  et  les  persoooMeiB» 
santsqui  étaient  dans  son  camp  le  forcèrent  malgré  luiTbtTnii 
taille,  etil  fut  vaincu.  Brutus  et  Cassius,  à  Philippes,  se  IrotqiH 
sous  le  rapport  de  la  supériorité  des  forces,  dans  une  potlûoi  pb 
favorable  encore  que  Pompée.  Mais  le  rapprocbemeot  ()«<[« 
armées  ennemies  permettait  aux  triumvirs  d'emplom  m 
succès  les  promesses  et  la  corruption  pour  ébranler  li  ^ 
de  plusieurs  des  partisans  de  la  cause  républicaine,  et  oc fi 
y  étaient  le  plus  sincèrement  attachés,  gorgés  de ridicstsi- 
quises  pendant  la  campagne  d'Orient,  voulaient  finir  oDeiv 
où  il  y  avait  tout  à  perdre  et  rien  à  ^gner.  Bnitos  nSm 
furent  donc ,  comme  Pompée,  obliges  de  livrer  bitiiliecar 
leur  opinion ,  et  comme  Pompée  ils  éprouvèrent  b  (wk 
effets  de  la  précipitation,  de  la  défection  et  do  fnanqaedcà^ 
pline.  —  D'ailleurs  Brutus  n'espérait  plus  que  la  victoircH» 
pût  luf  faire  atteindre  le  but  glorieux  qu'il  s'était  propoirfKii 
conjuration.  Un  grand  nombre  de  ses  soldats  était coopurè 
mercenaires,  et,  pour  les  retenir  sous  ses  drapeaux,  il  s>tii« 
dans  la  nécessité  de  pressurer  les  peuples,  de  proaicUnlrp- 
lage  de  certaines  villes  qui  s'étaient  montrées  en  emKnM^.s- 
fin  d'employer  des  moyens  aussi  injustes,  aussi opproa^ ^ 
ceux  de  ses  adversaires.  De  là  les  tristesses  dont  il  oepootaitt 
défendre;  de  là  ses  conversations  et  ses  lectures  sur  fusiiHr» 
lité  de  Tâme;  de  là  cette  promesse  mutuelle  et  fidéfcniifrw- 
plie,  faite  entre  lui  et  Cassius,  de  se  donner  tooKkvlaMt 
s'ils  étaient  vaincus  et  s'ils  ne  périssaient  passorkr^^ 
bataille;  de  là  cette  parole  qui  n'a  paru  si  peu  dipefu* 
grand  courage  que  parce  qu'elle  a  été  mal  comprài'tt 
vertu, n'es-tu  donc  qu'un  vain  mot?» En  effet,oofniMMi!)' 
vons  déjà  remarqué  dans  cet  article,  d'après  un  jndiocs!» 
derne  (1),  la  vertu  ne  pouvait  exister  sans  la  liberté;  cehfe 
ne  s'est  donné  la  mort  qu'après  avoir  entin  acquis  Utn^*» 
viction  qu'avec  la  corruption  des  mœurs  et  l'actroi»»*' 
l'empire  la  liberté  ne  pouvait  être  rétablie;  qoe  ccbmi? 
de  citoyen  romain  n'était  plus  qu'une  qualification  il) WP 
ne  permettait  plus  l'exercice  de  la  vertu;  de  la  vertu,  ja^iï 
devenait  un  vain  nom  ^  et  à  laouelle  le  philosophe  qui  va 
en  elle  devait  se  sacrifier.  —  Plutarque  a  écrit  fbi**'* 
M.  Brutus,  et  l'a  mis  en  parallèle  avec  Dion,  quichawl^ 
le  Jeune  de  Syracuse.  Cet  agréable  conteur  nous  dit  q»  «  ' 
temps  où  Brutus  se  préparait  à  la  guerre  contre  Antoiof  "'*■ 
tave,  «  par  une  nuit  très-obscure,  où  sa  lente  n'était  ediin»P 
par  une  faible  lumière,  pendant  qu'un  silence  proMnçs' 
dans  tout  le  camp,  Brutus,  plongé  dans  ses  réfleiioas,(t<* 
tendre  quelqu'un  entrer  dans  sa  tente.  Il  tourne  so  rttf* 
vers  la  porte,  et  voit  un  spectre  horrible,  d'une  figire** 
et  effrayante,  qui  s'approche  et  se  tient  près  de  luieoalae' 
eut  le  courage  de  lui  adresser  le  premier  la  parole ;«Oji** 
»  lui  dît-il  ;  un  homme  ou  un  dieu?  que  viens-to  Jwtdw 
»  tente?  que  me  veux-tu?  —  Brutus,  lui  répondit  K^'ft! 
0  suis  ton  mauvais  génie;  tu  me  verras  dans  lespUioe*** 
p  lippes.  —  Eh  bien ,  repartit  Brutus  sans  se  '"^'^'^rj, 
D  verrai.»  Dès  que  le  fantôme  eut  disparu ,  Bniti »|f* 
domestiques,  oui  lui  dirent  qu'ils  n'avaient  rien  tu  j"^^ 
et  il  continua  a  s'occuper  de  ses  affaires.»  —  On  pw^J'J^ 
même  fantôme  apparut  en  effet  à  Brutus  la  veille  de  h^ 
et  qu'il  disparut  sans  lui  avoir  dit  un  seul  mot;  « **f^ 
le  bon  Plutarque  avec  une  im|>artialité  qui  ^'"J*^*?! 
Publius  Volumnius,  homme  très-versé  dans  la  pwlgr^ 
qui  n'avait  pas  quitté  Brutus  depub  le  c'^*""*^***"'?^* 
guerre,  ne  parle  point  de  cette  apparition.»  Celle  «"^^ 
pelle  le  démon  de  Socrate.  —  Le  grand  nom  de  Bniu^ 


gens,  dit  Tacite,  éUient  n&  depuis  la  twUilled'AcjHBM^ 
que  tous  les  vieillards  durant  les  cuerres  ^^jîJlÏÏÏh* 
se  souvenaient  d'avoir  vu  la  république!  »  ^  ^^"P^Sr** 
vièmeannéedurègne  de  Tibère,  mouniiJu^t^^^ 
de  cette  illustre  famille.  A  ses  obsèques,  on  1^**^^ 
du  temps,  les  images  de  ses  ancêtres,  dis  Q'^'fi^d* 
lius,  et  de  vingt  autres  maisons  également  célèbrei.*»:^ 
Tacite,  celles  de  Cassius  et  de  Brutus  les  ««Ek«w*  **r# 
qu'elles  n'y  parurent  point  :  Sêé  prmfuipbtMi  U*»»^ 

(1)  M.  WalkŒiMr,  JHêioin  dt  U  vi#  êîJupoim  i^^ 


BRVTIJS. 


(6») 


BUJXAHfiLLl. 


Brulus,  eo  ipso  quoâ  efMet  earum  non  tUebantur.  —  Deux 
AS  plus  tard,  Gremulius  Gordus  fut  accusé  de  lèse-majesté  pour 
tvoir  publié  des  Annales  dans  lesquelles  Brutus  était  loué  et 
]assius  nommé  le  dernier  des  Romains.  Il  fut  condamné  natu- 
«llement  par  le  sénat  de  Tibère»  malgré  Tadmirable  discours 
|u'il  prononça  pour  m  défense»  et  se  laissa  mourir  de  faim.  Ses 
iTTes  furent  brûlés  par  les  édiles  ;  mais  ils  subsistèrent  cachés , 
!C  quelques  années  après  ils  redevinrent  publics.  Et  id  Tâme  du 
^nd  historien  pousse  ce  cri  d*indignation  :  0ao  magis  socoT' 
Ham  eorum  irridere  Hbel^  qui  prœsenli  polentia  a^edunt 
miingui  poue  eliam  sequenlù  œvi  memoriam.  Nam  contra , 
mnilitfngenHs  glUcit  auctorilaê;  nequêaliud  exlemi  regei^ 
ml  qui  eadem  tœvitia  usi  sunt ,  niti  dedecus  sibi  alque  %Ui$ 
^loriam^everere,  —  Au  surplus»  Tempereur  Auguste,  qui  se 
Dootra  si  différent  de  ce  qu'il  avait  été  sous  le  nom  d'Octave , 
'était  montré  plus  tolérant  que  Tibère.  Lorsque  Valerius  Mes- 
ala  Gonrinus,  Vun  des  plus  illustres  partisans  de  la  république, 
tmsentit  enfin  à  se  rallier  au  jeune  César,  il  présenta  lui-même 
I  Octave  ce  Straton  qui,  à  la  prière  de  Brutus,  avait  tenu  l'é- 
léesur  laquelle  le  héros  républicain  se  précipita  :  a  Voici ,  dit 
iessala  à  Auguste ,  celui  qui  a  rendu  les  derniers  services  à 
non  cher  Brutus. p  Auguste,  loin  de  s'offenser,  plaça  auprès  de 
a  personne  ce  Grec  gue  recommandaient  ses  vertus  et  son  sa- 
voir. Ce  Straton  servit  son  nouveau  bienfaiteur  avec  la  même 
klélité  qu'il  avait  servi  Brutus.  —  Beaucoup  de  poètes  mo- 
lernes,  entre  autres  Shakespeare  et  Voltaire,  ont  traité  ce  grand 
ojet  de  la  mort  de  César.  Shakespeare  en  a  fait  une  tragédie  en 
log  actes,  où  l'on  remarque  le  discours  d*Antoine,  et  de 
randes  beautés  mêlées  à  des  fautes  grossières.  Voltaire,  plus 
*né  par  les  règles  d'Aristote,  n'en  a  fait  que  trois  actes,  où 
riUe  une  haute  intelligence  des  sentiments  qui  animaient  les 
ernîers  héros  de  la  liberté  romaine.  Gh.  du  R. 

BBintJS  (Decimus  Jdnics),  surnommé  Atbinut,  participa 

0  meurtre  de  GésarJ»  sous  lequel  il  avait  servi  avec  distinction 
kns  les  Gaules.  L'an  de  Rome  697  (avant  1,-41,  57  ) ,  C^r  le 
hargea  du  commandement  de  la  flotte  destinée  contre  les  Vénê- 
tê  (ceux  de  Vannes),  peuples  Raulois,  et  remporta  sur  eux  une 
ictoire  signalée  sous  les  yeux  de  son  général.  Quelques  années 
près^  il  battit  sur  mer  les  Marseillais,  qui  s'étaient'declarés  cou- 
re César.  Gomme  la  plupart  des  autres  conjurés,  il  était  ami  de 
lésar,  sur  le  testament  auquel  il  se  trouva  couché  en  seconde 
gne.  Gassius  et  Labéon  le  sondèrent  d'abord  :  on  désirait  avoir 
NI  appui  à  cause  du  grand  nombre  de  gladiateurs  qu*il  entre- 
nuiîtDourramusement  du  peuple  romain.  Déplus,  la  faveur 
ont  il  jouissait  auprès  du  dictateur  et  la  facilité  qu'il  avait  de 
iborder  à  toute  heure  le  rendaient  pour  les  conjures  un  associé 
Kihaitahle.— -Decimus  hésita  d'abord  ,  et  ne  voulut  entrer  dans 

1  conspiration  que  lorsqu'il  eut  appris  que  M.  Jnnius  Brutus 
I  était  le  chef.  Après  l'assassinat,  on  loi  conserva  le  gouverne- 
lent  de  la  Gaule  cisalpine  dont  il  était  en  possession  par  un  dé- 
•el  du  sénat.  Mais  bientôt,  le  peuple  s'étant  déclaré  contre  les 
njurés,  la  Gaule  cisalpine  fut  donnée  à  Marc  Antoine ,  qui 
larcba  contre  Decimus  Brutus.  Celui-ci  ne  pouvant  résister 
IX  forces  supérieures  et  à  l'habileté  d'Antoine,  se  renferma 
ms  Mutine  actuellement  Modène),  dont  M.  Antoine  vint  for- 
«r  le  siège.  D.  Junius  Brutus  avait  été  confirmé  dans  son  gou- 
!m«roent  par  un  décret  du  sénat ,  en  opposition  avec  la  réso- 
ticM)  du  peuple.  Le  consul  Hirtius  et  le  jeune  César  Octavien 
archèrentau  secours  de  la  place  assiégée ,  mais  ils  ne  purent 
ts  «n  approcher;  Antoine  trouva  le  moyen  de  les  arrêter  sur 
I  bords  ae  la  petite  rivière  de  Scuilenna,  Ils  parvinrent  cepen- 
mt  par  divers  stratagèmes ,  non-seulement  à  donner  avis  à 
edmos  Junius  Brutus  de  leur  approche,  mais  à  lui  foire  passer 
leloues  provisions.  —  A  ce  siège ,  l'un  des  plus  remarquables 
mt  r  histoire  fasse  mention  ,  on  employa  aes  pigeons  comme 
nrrien.  H.  Antoine  fut  enfin  obligé  d^abandonner  son  entre- 
ise  y  et  D.  Junius  Brutus  se  trouva  délivré.  Mais  débarrassé 
Antoine ,  il  reconnut  bientôt  que  le  jeune  César  allait  être  un 
kersaire  encore  plus  redoutable.  En  effet,  peu  de  temps  après, 
etave  se  joignit  à  M.  Antoine,  et  tous  deux  attaquèrent  D.  Ju- 
ns  BratuSy  qui,  trahi  par  ses  plus  zélés  partisans,  entre  autres 
tr  Plaocos,  et  ne  pouvant  plus  se  maintenir  dans  la  Gaule  cl- 
igne ,  quoiqu'il  eût  encore  dix  lésons  sons  sts  ordres ,  essaya 
t  passer  les  Alpes  pour  aller  rejoindre  M.  Brutus  en  Macé- 
ine.  Octave  Im  ferma  tous  les  passages.  Alors,  prenant  une 
Krfatioa  désespérée ,  il  tenta  de  pénétrer  jusqu'à  M.  Brutus  à 
tvers  les  nations  barbares  de  la  Grermanie.  mais  ses  soldats  re- 
léreiit  de  le  suivre.  Il  ne  lui  restait  plus  que  300  cavaliers 
Blois  quand  il  atteisnit  les  bords  du  Rhin.  Las  enfin  de  leur 
élite  première,  ils  désertèrent  les  uns  après  les  autres.  Resté 
ic  dix  eompagooof  dévoués,  il  erut  que  déguisé  sous  on  habit 


gaulois ,  il  pourrait  passer  sans  danger  au  milieu  de  ses  enne- 
mis.Il  fut  arrêté  par  une  troupe  d'hommes  armés,  sur  les  domai- 
nes d'un  chef  des  Sé^uanaiê  nommé  Camélus  ou  Capénus,  qu*il 
croyait  son  ami.  Mais  ce  barbaVe,  tout  en  affectant  avec  Brutus 
les  dehors  de  la  plus  franche  hospitalité ,  informa  de  sa  capture 
M.  Antoine,  gui  aussitôt  envoya  un  officier  accompagné  de 
quelques  cavahers,  avec  ordre  de  lui  rapporter  la  tête  du  fugi- 
tif. Vainement  Ser.  Terentius ,  par  une  générosité  sublime  et 
2ui  fait  un  étrange  contraste  avec  la  perfidie  du  chef  gaulois 
apénus,  voulait-il  se  substituer  à  D.  Junius  Brutus  et  subir 
pour  lui  la  mort  ;  le  messager  d'Antoine  connaissait  sa  victime; 
et  Decimus ,  cet  assassin  d'un  grand  homme ,  son  bienfaiteur . 
mourut  assez  lâchement.  Sa  tête  fut  portée  à  M.  Antoine  qui 
voulut  d'abord  la  reconnaître ,  pub  daigna  permettre  qu'on  lui 
rendit  les  derniers  honneurs.  M.  Decimus  Brutus  périt  de  mort 
violente,  comme  la  plupart  des  meurtriers  de  G^r,  Tan  de 
Rome  709,  et  43  ans  avant  J.-C.  —  Gicéron  dans  ses  écrits 
parle  de  Decimus  avec  estime.  Gh.  du  Rqzoir. 

BRUTUS  (Pierre),  né  a  Venise,  non  dans  le  xiv*  siècle, 
comme  le  dit  Moreri ,  mais  vers  le  milieu  du  xV,  a  laissé  plu- 
sieurs ouvrages,  dont  on  trouvera  les  titres  dans  la  Bibliothèque 
de  Trithème,  et  qui  sont  aujourd'hui  inconnus,  si  l'on  en 
excepte  celui  qu'il  écrivit  contre  les  Juifs.  Dans  sa  jeunesse,  il 
avait  montré  pour  leur  conversion  un  zèle  dont  il  avait  été 
récompensé  parl'évêchéde  Gattaro  en  Dalmatie.  Ce  fut  pen- 
dant les  loisirs  que  lui  laissait  l'administration  de  son  diocèse 
qu'il  composa  l'ouvrage  dont  nous  parlons ,  intitulé  Viclaria 
eantra  Judœos,  Il  l'adressa  à  un  prêtre  de  ses  amis ,  nommé 
J.  Bonavitus,  eo  lui  recommandant  de  n'en  pas  laisser 
prendre  de  copie  ;  mais  cet  ami,  manquant  à  sa  parole,  remit 
le  manuscrit  à  Simon  Bevilaqua  ,  qui  l'imprima  en  f489, 
in-fol.  Cette  édition  étant  la  seule  de  cet  ouvrage,  on  ne  doit 
pas  être  surpris  qu'il  soit  rare. 

BRUUM,  surnommé  Candiduiy  moine  de  l'abbaye  de  Fulde» 
peintre  et  poète  du  ix*  siècle ,  couvrit  de  peintures ,  vers  l'an 
82t ,  les  murs  et  la  voûte  du  chœur  de  l'église  de  son  couvent, 
terminé  sous  l'abbé  ^^^1.  Il  célébra  lui-même ,  dans  un  poème 
en  vers  latins ,  publie  par  d'Achery  et  Mabillon ,  la  beauté  de 
ce  monument  et  la  magnificence  des  abbés  qui  l'avaient  élevé. 
Le  portrait  de  cet  artiste,  peint  en  miniature  par  un  religieux 
du  même  couvent,  nommé  Modestus ,  se  trouve  gravé,  ainsi 

Îue  celui  de  Modestus  lui-même,  dans  les  Antiquiléi  de 
*ulde,  de  Brower,  Anvers,  1612,  in-fol.,  pag.  170. 

BRUXAHELLI,  S.  m.  (6olaii.)>  arbre  du  Malabar.  Il  s'élève  k 
la  hauteur  de  quarante  i  cinquante  pieds,  sous  la  forme  d'un 
pommier  à  tronc  cylindrique ,  haut  de  huit  à  dix  pieds ,  sur 
deux  pieds  environ  de  diamètre ,  couronné  par  une  tête  sphé- 
roïde, formée  de  branches  cylindriques  minces,  longues,  droi- 
tes, alternes,  disposées  drculairement,  écartées  sous  un  anale 
de  45®,  à  bois  olanc  recouvert  d'une  écorce  verte  dans  les 
jeunes  et  cendrée  dans  les  vieilles.  Sa  racine  est  fibreuse,  à  bois 
roux ,  recouvert  d'une  écorce  brune.  Ses  feuilles  sont  opposées 
deux  à  deux ,  en  croix  et  alternes,  rapprochées  au  nombre  de 
deux  à  trois  paires  au  bout  de  chaque  branche,  elliptiques, 
obtuses ,  avee  une  pointe  aux  deux  bouts ,  longues  de  trois  à 
cinq^  pouces ,  une  rois  moins  larges ,  comparables  à  celles  de 
laurier  benjoin,  entières,  épaisses,  vert  noir  dessus,  plus 
claires  dessous,  relevées  d'une  côte  ramifiée  de  cinq  à  six  paires 
de  nervures  alternes,  et  portées  sous  un  an^le  de  45<*  d'ouverture 
sur  un  pédicule  cvlindrique  sept  à  huit  fois  plus  court  qu'elles. 
Une  de  ces  feuilles  est  plus  petite  que  l'autre  dans  chaque 
paire  alternativement.  Chaque  branche  est  terminée  par  un  épi 
sessile,  aussi  long  que  les  feuilles,  ou  une  fois  plus  court 
qu'elles,  composé  de  douxe  à  quinze  fleurs  purpurines,  lon- 
gues de  quatre  lignes ,  portées  sur  un  pédoncule  cylindrique 
une  fois  plus  court  qu'elles.  Chaque  fleur  est  hermaphrodite» 
portée  sur  l'ovaire;  elle  consiste  en  un  calice  vert  à  quatre  dents 
trè^petiles,  persistantes;  en  une  corolle  à  tube  très-court  et 
quatre  divisions  triangulaires  une  fois  plus  longues  que  larges, 
ouvertes  en  étoile  de  quatre  à  cinq  lignes  de  diamètre ,  por- 
tant quatre  étamines  courtes,  relevées,  a  anthères  purpurines, 
au  milieu  desquelles  s'élève  le  style  de  l'ovaire  un  peu  plus 
long  qu'elles ,  et  terminé  par  deux  ou  trois  stigmates  cylindri- 

Sues.  Le  bruxaneHi  croît  au  Malabar,  surtout  à  Paracaroo  et 
langatti ,  sur  les  montagnes ,  dans  les  bois.  Il  fleurit  en  juillet 
et  août ,  et  ses  fruits  mûrissent  en  novembre  et  décembre.  Il 
vit  longtemps.  Toutes  ses  parties  ont  une  saveur  onctueuse,  lé- 
gèrement saline,  et  une  odeur  forte ,  excepté  les  fleurs  qui 
sont  très^acréables.  Le  suc  exprimé  de  ses  feuilles,  mêlé  avec 
du  beurre  trais,  donne  un  onguent  dont  on  frotte  pour  guérir 

67 


BBOUIJS^ 


(HO) 


BMnràut. 


d«  charbon.  La  décoction  de  son  écorce  se  boit  ^or  pousser 
les  «rines.  De  Fécorce  de  sa  radne  pilée  avec  W  gingembre  et  le 
eofcumay  et  cuite  dans  du  lait  écrémé,  on  (ait  un  caUplasme 
foi  eal  très-recoMmandc  pour  dissiper  les  dovlevrs  de  la 
goutte. 

BEOXBLLES  (géogr,) ,  capitale  de  la  Belgique,  située  partie 
sur  les  bords  de  la  petite  rivière  de  Senne,  partie  sur  «ne  émî- 
*ence  pittoresque.  Sa  population  s'élève ,  selon  Matle^Bron  à 
100,000  habitants,  et  à  i 30,000  d*après  les  statistiques  ds 
pays.  Cette  vflle  renferme  i  4,000  maisons ,  presque  toutes 
Mtîes  en  briques  et  peintes  en  bkmc ,  en  jaune  ou  en  vert  ; 
trais  cents  rues,  dont  la  plupart  fort  spacieuses  et  édafrées  au 
gat;  vingt-sept  ponts ,  vingt^neuf  fontaines ,  huit  places  pnbli- 
Mes  assez  belles,  celle  entre  autres  du  Grand-Marché  est  «ne 
des  f lus  remaffaaMes  en  Europe  ;  plosieurs  promenades,  dont 
k  ptindpale  et  la  mieux  fréquentée  se  nomme  rAllée-Vcrte. 
Six  granaes  routes  viennent  aboutir  à  Bruxelles  ;  un  chemin  de 
fer  et  deux  canaux  la  mettent  en  communication  avec  Amers  et 
leHainaut. Cette  ville  se  compose  de  deux  quartiers  distincts  et 
curieux  par  la  différence  bien  tranchée  de  leurs  mœurs  et  par 
le  mélaoffe  des  constructions  dont  rarchiteclure  témoigne  des 
diverses  dominations  qui  ont  alternativement  gouverné  la  Bel- 


mands  à  Técaroe  rude  et  épaisse.  —  On  cite  parmi  les  édifices  : 
riiùteide  ville,  commencé  en  1401,  terminé  en  1442  ;  l'église 
Saint-Jacques  de  Gaudenberg,  fondée  en  i776  ;  l'église  de 
Sainte-Gudulcy  dont  la  construction  itemonteà  Tan  1047.  —  Le 
l^ais  d'Oraqgeu  construit  en  1546,  cette  ancienne  résidence  des 
gouverneurs  ae  la  Bel^que  et  de  la  famille  retenante  déchue , 
âst  occujpé  ai^ourd'hui  par  le  nniséum,  la  bibliothèque,  le 
cabinet  d'histoire  naturelle  et  les  écoles  de  chant  et  de  danse. 
On  distingue  encore  l'hOpital  pour  la  vieillesse ,  l'observatoire, 
les  serres,  le  palais  de  rmdustrie  et  la  salle  de  spectacle.  — 
Ters  le  vii^  siècle  seulement  il  fut  question  de  Bruxelles,  lors* 
uue  saint  Géry,  évèque  d*Arras  et  de  Cambrai,  fit  construire 
uâms  une  petite  lie  de  la  Senne  une  chapelle  qui  porta  son  nom. 
"^eu  à  peu  des  habitations  s'élevèrent  à  l'entour,  et  vers  978 
"Charles^  frère  de  Lothaîre,  roi  des  Francs ,  charmé  de'lji  posi- 
tion de  Bruxelles ,  y  fit  bâtir  un  ch&teau  qu'il  vint  habiter*  A 
dater  de  celte  époque,  celte  ville  prit  un  rapide  aocreissemcnt, 
et  c!ne  servit  toujours  de  capitale  à  un  petit  royaume  gouverné 


Vraoçaiset  pnncede  fa  maison  deSaxe-Cobourg.  —  A  Broxelles, 
le  oonvmerce  consiste  principalement  en  dentelles ,  imfprimerie 
et  bière ,  mais  il  n'y  eihsie  nen  de  spécial  dans  aucune  branche 
€e  tindnsirie.  fille  n'enf^te  rien  et  reproihrit  uniquemciit  ce 
eue  la  France  safit  créer.  Aucmi  intiment  de  ntftionaflité  ne  s'y 
«tant  développé ,  Bruxelles ,  pâle  parodie  de  Paris ,  stéréotype 
aervîlement  nos  mœurs,  m/tte  langue ,  nos  institutions.  C'est 
aussi  le  refuge  habitnel  de  nos  banqueroutiers  ;  ils  y  vivent 
des  dépouilles  de  leurs  victimes  <dans  une  paisible  impunité 
iquil  .ferait  bien  temps  -de  faire  cewer.  LoKBVBnT. 

ttmcxELLCs,  s.  f.  pi.  (term.  de  fabrique),  la  première  et  la 
plus  chère  de  toutes  les  dentelles. 

BEUXBLLOis,  oiSE,adj.  qui  est  de  Bruxelles ,  qui  se  (ait 
à  Bruxelles.  DenlelUs  bruxelloises.  Il  est  aussi  substantif.  Qui 
est  originaire  de  Bruxelles.  Les  Bruxellois,  Une  Bruxelloise. 

Bauxics  ou  BBU4iHius  (Ai»AM) ,  médecio  silëaieu,  s'est 
■diatingué  dans  le  nombre  des  savants  du  wW  sièdei^ui  cher- 
chaient à  retrouver  l'art  de  la  mnémonique  pratiqiié  par 
ies  anciens ,  et  qu'on  a  prétendu  remettre  «u  voçue  de  nus 
jours.  Sous  le  nom  emurunté  *de  Sebaté-Sm^ragiéms ,  îl  pu* 
Mia  d'abord  le  résultat  oe  ses  recherches,  sous  ce  titre  :  Ârs  tu- 
mmUseenties  ,  Leipzig ,  1608.  in-8®.  Ce  premier  ouvrage  y^ui  ne 
coBlient  iguère  4|tte  des  considérations  générales  sur  les  avanta- 
ges de  l'art  aananooique ,  ayant  eu  du  succès ,  il  publia  deux 
ans  après  son  ffrand  ouvrage  :  Simonides  redivivus  ,  êeu  Are 
mewioriœ  tl  obmiome  UUmkê  eàmprekensa,  eum  mowienelmlore 
mtkemanieo,  Leipaiff,  «610 ,  in-S''  ;  ibid.,  4640,  in-4<>.  C'est  un 
des  ouvrages  les  plus  complets  que  nous  ayons  sur  cette  ma- 
tiè»re  ;  les  mets ,  les  phrases  ,  l'ordre  cbronologioue ,  tout  y  est 
réduit  en  taUeaux.  Quant  au  noroendateur  mécanique ,  dont 
l'auteur  vaste  la  grande  utilité ,  mais  dont  il  s'indique  pas  l'u- 
sage ,  il  parait  au  premier  coup  d'œil  n'être  qu'une  puéftlité. 
Morhof  pensequ'avec  un  peude  sagacité  l'on  pourrait  s'en  ser- 
vir otiIfliBent. 


BacYAiuiBMT,  adir.  (cramai.),  ^mt  piartliMi 

UBinrANT,  AimB,  adj.  (•iaaiiw.),qw  ItH  dafcnit,» 
est  accompagné  de  bruit,  fîois  èn^énUf.  ifurifn  Iim{ 

—  Il  sigûifie  aussi ,  où  il  ae  liit ,  où  ron  enM  In^ 
de  bruit.  Cetie  rue  est  fort  brm^emUe.  ^  ïh  kmm  inp 
un  bamme  qui  se  rend  importun  par  le  brait  qoflt  hî 

BBVTAMT  TERBITM  OU  VBUBRIEU,  8.  ID.  (Mil  «' 

oiseau  de  la  grosseur  du  moineau.  Le  bec  est  court  el  ^|( 
ventre  ti  la  pokrine  sont  jaunâtres,  et  marqués  dr  m 
brunes  ;  la  tète,  le  dos,  les  mts  et  la  qufOe  sont  àt  coD^tl 
terre  cuite,  tnélée  de  brun;  'les  deux  phimes  ntèriF«8t 
chaque  côté  de  la  queue  sont  en  partie  blandies  et  oniFl 
la  Tnème  couleur  que  les  autres  plumes.  Le  mUf  est  Aral 
la  femelle  en  ce  qiril  a  plus  de  jaune.  Cet  oiseau  se  tintpn» 
touîours  sur  hi  terre.  C'est  pourquoi  on  hii  troQ^e  \t\»^ 
de  limon,  lorsqu'on  le  prend. 

BRUyÎre  [erica)  [bolan.).  Ces  plantes  coostiHeolup 
nombreux  de  la  famille  des  èncinées.  On  en  compte  ^^ 
quatre  cents  espèces  ou  variétés,  dont  une  vingtiineip»»- 
nent  à  l'Europe ,  tro'is  ou  quatre  sont  indigèoet  à  ïkati\Mt 
les  autres  naissent  en  Afrique ,  urîncipaleineDl  ei  Ehfi 
aux  plages  sablonneuses  du  ca|>deBonoe-EsDénict,aic 
montagnes  de  Madagascar,  des'Sechelles  et  de  Maiiitt.ftiM 
connaît  point  sur  le  continent  américain.  On  les  Irane^ie 
terrains  quartzeux  qui  contiennent  une  quantité  dIu  os  na 

Srande  d  oxyde  de  fer.  Ces  végétaux  demandent  do  «ob* 
us  et  quelques  procédés  particuliers  ;  pour  kimlùfh,  a 
a  la  voie  des  semis ,  des  boutures  et  des  iDarcotltt.l«anAr 
font  à  la  mi-mars  ;  la  graine  n'a  pas  d'époque  In*îw1»p^ 
mînation.car  on  en  a  vu  ne  lever  qu'au  boalûu».»a 
et  demi.  Dans  «Os  contrées,  il  faut  d&wierla|niiÉhiiifc 
terrines  à  mcSiié  remplies  de  gros  saolc  ou  de  &y**î' 
poteries  pour  faciliter  récoulement^eseaux,  etpir-<fa»i. 
terre  dite  de  bruyère  bien  fine  et  bien  amcaklic-lAk* 
turcs  se  prennent  toujours  sur  les  jeunes  raineiuxik  « 
pendant  les  mois  de  mai  et  de  juin.  Les  brujèrcsài«tij»* 
fage  réussissent  plus  facilement  par  celte  voie  (j«e  b  w* 
à  feuilles  ^us  longues.  —  Les  marcottes  se  jepwesln* 
d'un  an  ;  cnes  se  trouvent  alors  munies  de  '*ô'***»5!?L'* 

Eliè  les  branches  inférieures  dans  despoUoù  onlesawy»  « 
ien  qu'on  les  ait  laissées  dans  leurvase,oubien4Hiel«»» 
plement  couché  le  pied  sur  un  lit  de  bonne  Icntdebfij»' 
faut  arroser  très^réouemmeul .  —U  est  peu  de  genre*  p*^ 
sentent  autant  de  dimcultés  que  ceux  des  bruyiftt  jw*^ 
terminer  les  caractères  essenUels  ;  aucune  des  partksoea* 
ûfication  et  de  la  plante  entière  n'est  vériubleaienlceitt» 

—  Les  bruyères  sont  en  général  remarquables  V^'^f^ 
persbUnle,  par  la  disposition  et  la  couleur  de  leuis  W.f 
est  tanl6t^erte^  blandie ,  violette ,  lilas,  Untôljauie. w*^ 
rouge,  poBceau,  écarlate.  Les  Qeurs  sont  «P^nfl^^T» 
en  clocBc,  en  massue,  simulent  un  carquois , «Ko*- 
trompette,  se  prolongent  en  tubes  cj^lindnques.  r}^^ 
les  plus  intéressanles_parmî  les  indigènes  sont  :  »  •J^^ 
^aire  (E.  vulgaris).  Cette  plante,  «ussi  nuisiUe  i  if^ 
qu'elle  lui  est  avantageuse»  couvre  en  France  de  fj**^ 
tels  que  les  landes  de  Bordeaux ,  de  la  Sologne, dfi<J? 
déparlement  ^e  la  Serthe ,  les  montagnes  ^««^J'*^!!'^ 
etc.  —  Les  moutons .  les  chèvTcs ,  les  lapins ,  »J*°**j^  j 
la  mangent  avec. plaisir  ,uuand  efle  est  pn^v^^'i 
feu,  d7la  roièrcdes  bafais.  —  Les  abeilles  ^^^ 
fleurs  une  grande  abondance  de  miel.  Les  ^^^^r^ 

cette  ^      ^     '  -'    "    ^     ^-^  - ^.--w«^» 

nent 

borea),  «««.  «.  .^ ^     ...•.«!*  = 

trois  iiiêtrea;  la  B.  à  balai  {E.  «wp««^)t  fl™  2S^* 
jours  ;  ses  racines  sont  fort  grosses  et  donnent  je  ^^^ 
bon  el  celui  qui  dure  le  plus  longtemps;  «*  •.rL 
[E.  (tflra/to)  ;Ta  B.  cendrée  {E.  nnerea)^r^r^, 
ces  exotiques,  une  des  plus  remarquables  »  m  '▼^ , 
grandes  fleurs  [B.  grandiflora),  apportée dutiPj»  j 
thume  (e.  Pluknetii);  la  B.  emboutetne^l^^, 
mamelonnée  [E.mammosa]  ;  la  B.  ^^9^^^z:J^^t 
les  fleurs  ont  une  superbe  couleur  ^''!*'*\^"vL|r 
précédentes,  cette  bruyère  est  originaire  ^"^^fii  ,^i 
Espérance  ;  la  B.  porcelaine  (E  venirieosa)^^  »  *  • 
iXgelida).  J'^^^ 

Mturksfi ( Jeak  us i«a)  naquit  à  l>ofwJ»*T£^ 
Fiance,  m  1659.  Il  fut  d'abord  tréw^rier  de  ^^^^ 
easuitofteoé  un  «alité  d'homme  de  letties  Wj^^p 
auel,  «uprèa  de  M.  le  due,  fcmr  W  ^^"^  *^ 


•■urimB. 


(I 


HUeèaudepeHkm.Ilpwblw  MD  livre  dwf^unKf^f  en  1687, 
al  rcça  à  rac^éioie  fnnfaue  ea  t(l95 ,  el  mourM  ea  1606  à 
'ige  dedBqiuMtfrdcui  ani.  C'est  tont  ce  aue  l  tiMtoÎTe  lilténire 
HMU  appieod  de  cet  écrïvaio  que  l'&bbé  d'Oltvet  nous  dépeint 
mamt  UD  pfaikiMplic  qui  ue  songnit  au'i  vivre  tranquille  avec 
leftsiDJset  des  livies;  faiiuit  un oan  ctioix  de»  uBSet  des  Mi- 
na; ne  chwcbint  ni  m  fujani  le  plaiur;  toujouri  disposé  à 
iBcjoie  BMdette ,  et  ingénieux  à  l>  (Wre  nsltre  ;  poli  dans  ses 
iMiiièrei  et  sage  uns  ses  discours  ;  crai^nsnl  loulc  surle  d'anv- 
>iUon,  mtoie  celle  de  loonlrer  de  l'esprit  {Hitloiri  d*  i'acadé- 
hitfraitçaitt,  p.  333),  Ce  portrail  est  certainement  très-exact; 
■■H  il  aons  scfliMe  que  la  Bruyère  en  traçant  celui  du  véril«- 
rie  pfaikMophe  s'eU  peint  anasi  lui-iBètoe  :  «  Enlm,  dit-il, 
bcL  ce  phifofopbe ,  «mis  le  tro«i««>  sur  les  livres  de  Platon 
)ui  traitent  delà  spiritualité  de  l'ime,  ou  la  plume  i  la  main 
pour  calculer  le*  dJalances  de  Saturne  et  de  Jupiter.  Vous  lui 
■pportn  qoelque  chose  de  plus  prècieus  que  l'argent  et  l'or,  si 
cest  uneuccasion  de  vous  obliger.  Le  manieur  d'argent, 
l'bouHBe  d'affairea  est  hb  oura  qu^n  ne  skunit  appsivaiaer  ;  «n 
nele  voit  dtnssa  logequ'avec  peine  :  l'homme  «  lettres,  an 
contraire,  est  vu  de  loui  et  à  toutes  heures  ;  il  ne  peut  être  iro- 
^taoletne  le  veut  point  être,  d  Qui  n'aiote  ce  portrait  et  qui 
a'e» leol point  toide  la  justesse?  —  Le  livre  des  Caraetim  fit 
icMwuHB  de  hraîl  dès  son  apparilion  et  porta  le  nom  de  son 
Meur  oans  toute  l'Europe.  L'œuvre  du  Renie  devait  einter 
l'admiration  de  loua  les  hommes  iuitruita.  Auui  l'ouvrage  de  la 
Bru jrère  lut-il  traduit  dans  toutealei  langues,  M  te  quidiatin- 
nie  les  ouvrages  originaux,  il  produisit  une  loulc  de  copies. 
Hais  a  cei  eflbrls  qu'on  a  laits  pour  imiter  les  Caraeléwtt,  dit 
Sabatier  dans  sea  Troit  Siieltt  de  la  iilUralur*  (1.  i",  p.  308), 
n'ont  servi qu'i  prouver  combien  ils  sont  ioimilable&.  Avant  de 
l'allacber  an  même  genre,  il  eût  fallu  Être  doué ,  comroe  lui,  de 
ce  coup  d'ail  uerEanl  qui  péuélnil  dans  les  plus  prolonda 
replis  diioBur,  Ofi  celle  vigoiueiue  subtilité  qui  en  saisissait  les 
nouvenenlsdawlwriDurce,  de  cette  énergie  supéûeuieqiN, 
esa  si  pnfoitdcBBnl  Irafiéi,  dece  génieeufiaqui  ne  saurait  être 
pie  le  rêsulUI  de  la  Ibrce  déa  idées  et  de  la  chaleur  4u  senU- 
Kol  «.  LftUarpe,siboi)îugeen  cettemali^re,  aparhilemeet 
cmontré,  dans  son  Court  de  Uttiratmrt,  U  supérianlé  des 
'■araeliTu  de  U  Bnyère  sur  ceux  d«  Thiophratle .  U  prèci- 
bn  du  itjle  de  l'écrnvin  bança»  ,  U  just«ue  de  ses  pensées, 
es  loun  adnucables,  ses  expressions  heuieuses  qui ,  du  l'abbé 
'Olivcl ,  u'ilaieai  fat  dant  aolxt  tam^/m  aHgariaianL  —  Ou 
encore  de  UBfuyère  des  Dtalogmtt  tut  It  quiétùmt;  mais 

n'avait  bit  qu'ébaucher  cel  ouvrage  (  Hùtpir*  tU  l'aca- 
émit,  ^  35S),etee  fut  L'abbé  Dupin,  docteur  en  Sotbonoe, 
ui  V  nul  k  dernière  main  :  ila  furent  publiés  eu  IGIHI  à  Paris, 

vol.  ia-lï.  —  Les  meilleures  éditions  des  CaiacliTu  sont 
cIlesd'AmsIenkna,  1741, euQ  vol.  >«-ia;el  de  Paris,  I15a, 
Ivol.  in-19,  avec  les  notes  de  Coste,  et  1765,  in-l";  depuis  pla- 
neurs fois  réimprimés  in-18,  in-l3  et  iD^<«.  —  Suard,  de  laça- 
iléoaic  fraaçùw,  a  nabjii  :  thaitntt  tt  Sdfftxwnt  avra/ras^' 
WmitMt^la  firuWr*,  I7at,ii>-13;  ilaeaoulre  plocéuneasseï 
tnaoe  Soiict  sur  la  Bruyère,  en  tête  de  U  jolie  édition  des  Car 
wt«rH  que  le  libraire  Pebare  a  doanée  dans  sa  ColUeUo»  in- 
13  des  CTouiçHM  froapoù.  Philkippn  de  U  Madeleine  a  fait 
Bprimer  des  Morctaux  choiiit  dt  la  BrMuért ,  I9a& ,  ia-lt. 
înBn  U""  de  Grailis  a  publié  une  nouvelle  édition  des  Carae- 
fret,  avec  de  nouvelles  notes  fritiques,  I8t3,in-t3.  —  L^ 
|u{aimMtf«  à7UraiitredeVigMul-&brville  (d'Argwine)  con- 
vnnent ,  I.  i",  p.  399,  une  longue  el  froide  ÙtalrUm  contre 
rmotorlel  autciu  des  Csrdcttrnu  Uait  qui  s'arrËi«ra  au  dire 
ï  ce  livre,  lourde comnilalion,vériiable  ramassis  d'anecdotM 

oe  jugements  prcleiwus  liltmires,  accumulés  sans  ordre  «t 
"ïgûùlî  L.-P.  GtâMK. 

•«CTi»B  (Lpris),  ingéwsr.néi  Lyon  e»176«,  y  reçut 
le  edacation  solide ,  s'occupa  d'archileclure ,  el  dès  1783  fut 
çu  i  l'école  des  ponls  et  chaussées.  Employé  au  Hans^  il  exc- 
ta  des  embellissements  remarauables.  Plus  tard  ,  nommé 
ofessenr  i  l'école  des  ponts  et  cnaossées  (  1799  ) ,  il  y  créa  de 
tnveltes  méthodes  d'enseignement ,  et  fll  des  élèves  distingués. 
ces  Tonclions  il  ajouta  celles  d'ingénieur  en  chef  en  lltOl, 
Iles  de  McrélnrftAdjoinl  et  Mlles  de  secrétaire  généra)  des 
>nia  et  chauséesen  180S.  Inspecteur  divisionnaire  en  ISOS, 
devint  membre  de  la  Léoton  d'honneur  l'année  suivante,  et 
attre  des  requêtes  en  1810.  Chargé  de  b  direclioB  et  de  la 
irveillnnce  des  travaux  publics  de  Paris ,  de  la  nwchtne  de 
arly  ,  de  l'ëffKse  de  SlInt-DenKetc.,  il  cessa  de  laire  partie 
s  ponts  et  chaussées.  Il  rédigea  les  premiers  ptans  du  canal 

■  Saiot-Haur,  et  l-  -' "  ■* '—  -" * 

»  s'uénilinnt  m 


It  )  UBVBWUr. 

tes  cinq  abalt<nrs,lcsmarché9  du  Temple,  Saint'Henoré,  de  la 
Volaille,  de  Sainl-Germain  des  Préa  et  des  Prouvairea,  et  aai— 
tout  l'entrepM  général  des  vins.  En  1811  il  lui  privé  de  cetl» 
place  ;  mais  deux  anaaprée,  il  fut  nomme  inwecteur  généra)  dû 
ponls  et  chaussées,  membre  du  conseil  et  onicier  de  la  L^ioa 
irbonneur.  En  1831  il  redevint  maltredes  requêtes  et  tutchargn. 
des  travaux  publics  de  Paris  ;  il  perdit  ces  deux  emplois  ea 
1838.11  nourulà  Paris  en  décembre  1831.  On  a  de  lui:  Etud» 
rtlativei  à  tari  dei  cotutrucliotu  ,  in-folio  ,  1833  el  années 
suivantes,  en  douie  livraisons  qui  traitent  chacune  des  ditTérenta 
travaux  de  l'architecte  et  de  l'ingénieur. 

«BCvàRKS  [  Lb  COMTB  DE),  vtce-amirsl,  né  en  17!U  d'une 
ancienne  famille  du  Languedoc,  entra  fort  jeune  dans  la  marine, 
et  acquit  dans  celte  carrière  difficile  une  grande  batùlelék 
Devenu  capitaine ,  il  commanda  plusieurs  vaisseaux  de  baul 
rang  dans  la  guerre  d'Amérique  ,  et  eut  beaucoup  de  part  au 
succès  du  comte  d'Eslaing  et  du  bailli  de  SulTren.  Ce  fut  parlà- 
culièremeot  sous  les  yeux  de  ce  dernier  ou'il  acheva  d'établir 
sa  réputatiua ,  lorsque,  chargé  du  commanoemeot  de  rUlvtire, 
les  chances  tfune  bêlulle  navale  ayant  séparé  les  vaisseaux  d« 
l'eacadre,  il  resta  seul  avec  U  Hérot,  que  montait  l'amiral,  pottt 
soutenir  nn  glorieux  combat  contre  douie  vaisseaux  anglais,  qnâ 
furent  Goolnintsde se  retirer  devant  des  forces  aussi  mégalea^ 
A  son  retuorde  l'Inde  en  1784,  il  partageaavec  son  généra)  ki 
récompenses  que  Louis  XVI  crut  devoir  accordera  dessertkn 
mémorablea,  e^il  reçut  b  cordon  rottgi^  qiioi^'il  ne  ftatenoom 
que  rapilaioe  de  vaisseau.  Iji  révolution  le  priva  de  ses  gradea 
et  de  sa  fortune;  cependant  il  n'émigra  pas  comme  la  pTnpait 
des ol&ciers de  marine,  et  fut  mis  en  arrestation  en  1783.  La 
chute  de  Robespierre  seule  put  le  soustraire  Â  l'cchalaud  et  la 
rendre  à  la  liberté.  Alors  il  se  retira  au  château  de  Chalabre, 
chez  son  frère  qui,  plus  heureux  que  lui,  avait  conservé  l'ancien 
patrinwioe  de  ses  pères.  C'est  U  que  la  restauration  des  Bour- 
bons le  trouva  en  1814,  et  que  Louis  XVUt  lui  eDvoyn  U 
gund'croix  de  Ssiot-Louis.  U  mourut  en  1831. 

BBVTÈXBS  1  Jkak-Pik»kk-J.)  ,  gépgtal  franaiia.  oé  t  Smh 
miers  en  Languedoc  le  S3  juin  1173,  fut  d'abocd  simple  seldtf 
dausiw  ré^wenl  d'infanterie,  puis  adjoint  aiu  ujjuaulifé- 
néraux,  el  aide  de  camp  d'Alexandre  Beribier,  nui  lefiluefloinar 
cbicf  d'escadron  an  ùvéme  de  hussards  sur  le  ciamp  de  baUùlle 
de  Marengo.  Devtou  colonel  du  vingt-troisième  réginust  de 
chasseun  a  cheval,  il  se  distingua  dans  plusieurs  occasions  et 
surtcuil  à  la  bataille  d'léoa;cequiluivalut  legr«de  de  géoénl 
de  brigade  le  30  décembre  1806.  Employé  dnn*  la  guerre  d'AH- 
Uiche  en  1800,  Ùy  défiloya  une  grande  valeur,  et  fut  nomnai 
commandant  de  la  Légtan  d'hon.iieur,  puis  comte  el  général  de 
division.  Dans  la  mémorable  expédilioa  de  Russie  en  I81S, 
Bruyères  commauda  un  corps  de  cavalerie  1 
et  eut  part  à  toules  les  victoires  qui  en  signi 
notamment  celles  de  Smoknsk  el  de  la  Mo 
échappé  {Uicsquc  miraculeusement  aux  dcsa 
il  fulencoreauseu  1B13  àla  tèled'uncorps 
el  s'illustra  de  nouveau  par  sa  bravoure  aux 
||  de  Baulien.  l'n  boulet  l'emporta  le  23  i 
Wnrlcbe'v,  sousles  yeux  de  Napoléon,  quii 
iQ  ent  :  u  C'est  çncore  un  brave  oe  l'armf  ç  d'  _^ 

SK^àxES  (L£  >AR(»i],  général  de  brigade,  senait  k  l'éM- 
tmjOT  de  l'armée  d'Italie  ,loisqH'il  devint  «Mta  de  catap  de 
Leclerc  ,  qu'il  accompagita  en  Bortugal  et  k  Saini-Domio^ve , 
avec  le  grade  de  colonel.  Etant  venu  en  France  pour  uoe  nû*' 
sion ,  U  y  apprit  la  mort  de  son  wnéral.  On  lut  donna  alon  le 
coumaMeiBe»!  d'w  r«giHnntd<ui(sal*mt  et  il  fil.  à  ta  iMe 


de  ce  corps,  ta*  caBipagne*  d'Allentawa  «u  1809  el  1803 ,  et  ae 
dislingiiaraTticulÉmneBtilahttaiMd'Eylatt.  DeraiBRiaé» 
rai  delvi^e,  baniRel officier  de  I4  Ugina  d'yonnear,  il  M 


dislii 

rai  debngwe.iwroReionoei  . 

en  vnyé  en  Bifugne  en  18O8 ,  cl  ae  imwaiit  à  Hadiid  ton  du 
piatsacre*  de  cette  ville  tt  (M  Ivi  dam  hm  énstile  smt  h 
promenade  dn  Prado. 

BRETBRECX,  EcsE,  adj.  (^raffiM.).  U  se  dit  d'nn  lien,  d^ 
pajs  couvert  de  hrvjteaL 

■RVYEBiM  (Juw-Baiitutb),  Dé  i  Lyoa  \tn  le  oofumoMe- 
ment  du  xvi*  siAde,  fiit  médecin  du  tei  de  Fnoee  Benai  II ,  a 
com^tsé:  JkeeciUrM,  Krinwiu,  IMQ,  in-SS)  Francfait, 
1600,  in-S",  elsoosce  titre  :  iMmo(o}ihia  al  tibdogiamitatl 
indie*  loaipUtiHa,  1606.—  CoUtcUnta  de  tanUalii  {iau>- 
Uonihu.  «  «iwMti*  («Mda.  (1  4t  ntrantii  wtHfsa  w 
^fwfTàat  swwfa,  L]|0ll,l^-4^  — 'llsaonaenneédiltonde  la 
Tetïion  latine  de  Dioscocide  par  Knel ,  avec  des  commenlaire*  : 
FtiMii  JHoseovidfa  Amuatkm  de  mmIMmU  ■ofrrfa  HkH 
«tr, Lyon, 1560, in-a», i  laqnellea  été  ajoutée  l'iNstoàv  ist 


BEinrir. 


(652) 


BftT. 


pianies  de  Fucht,  —  Version  latine  du  traité  d'AYicenne  :  De 
corde  ejueque  faeultaiibus  libellus,  Lyon ,  1559 ,  in-S°  ;  et  une 
autre  aune  partie  du  CoUyget  d'Averrhoit ,  sous  ce  titre  : 
Joannes  Bruyerinus  Campegiuê,  Averrhais  coltectaneorum 
eeetiones  très,  ieeundo,  texte,  et  septimo  Collyqet  librii  reêpon- 
dentés  in  iatinum  eermonem convertit,  comprise  dans  Fédilion 
désœuvrés  d'Averrhoës,  de  Venise,  1553. 

BRUYN  ou  BRUIM  (  NICOLAS  DE  ) ,  graveur,  né  à  Anvers  en 
1563,  a  exécuté  un  ^rand  nombre  de  sujets  dans  le  genre  de 
Lucas  (le  Lejde  qu'il  cherchait  à  imiter,  et  qui  sont  remplis 
d*un  travail  immense  et  d*un  sq|n  prodigieux ,  qui  donnent  à 
sa  manière  trop  de  sécheresse  et  de  maigreur  ;  son  dessin  est 
dans  le  goût  gothique.  Son  Aae  d'ttr ,  d*après  Abraham 
Bloêroaerl,  est  sa  pièce  capitale  ;  elle  a  été  copiée  et  réduite  par 
Théodore  de  Bry.  On  recherche  aussi  sa  Vision  d*Exéehiel;  une 
suite  de  sujets  tirés  de  la  vie  de  Jésus-Christ,  et  divers  grands 
paysages  et  foires  d'après  Vinckbons.  Ses  compositions  annon- 
cent du  génie  ;  son  dessin ,  quoiçjue  sec  et  un  peu  gothique , 
o'est  pas  dépourvu  de  grâce ,  ainsi  que  ses  airs  de  tète.  On 
Ignore  l'époque  de  sa  mort.  — Son  père,  Abraham  van  Bruyn 
qui  florissait  à  Anvers  entre  1560  et  1580,  et  dont  on  a  des  es- 
tampes d'un  burin  sec  et  dur,  et  des  têtes  et  des  portraits  plus 
estimés,  a  laissé  aussi  un  ouvrage  en  latin  et  en  allemand ,  con- 
tenant cinquante-deux  planches,  dans  lequel  on  remarque  son 
talent  comme  dessinateur,  comme  graveur  et  comme  érudit  ;  il 
est  intitulé:  Diversarum  gentium  armatara  equestris,  in-4«, 
tatin  et  allemand.  Il  a  aussi  publié  :  Imagines  omnium  pêne 
gentium,  1577,  in-fol. 

BBUT.v  (Jean  de),  né  à  Gorcum  en  1620,  fut  professeur  de 
mathématiques,  de  physique  et  de  philosophie  a  l'université 
d'Utrecht.  Deux  sciences  que  l'intelligence  humaine  embrasse 
rarement  ensemble  lui  étaient  familières  :  il  avait  ouvert  u  n 
cours  de  droit  public  où  il  expliquait  le  livre  de  Grotius  De  jure 
kelli  et  paeis,  et  il  faisait  dans  le  même  temps  des  démonstra- 
tions anatomiques.  Le  célèbre  Grsvius  qui  prononça  son 
oraison  funèbre  le  dit  très-habile  dans  cette  branche  de  l'art 
niédical.  Jean  de  Bru][n  mourut  en  1675.  Il  a  publié  diverses 
dissertations  philosophiques  dont  on  trouvera  Tindication  dans 
le  Trajectum  eruditum  de  Gaspard  Burmann,  pag.  37.  On  y 
remarque  :  Epistola  ad  Isaacum  Vassium,  dénatura  etpro- 
prietale  lucis,  Amsterdam,  1663,  in-4o.  Il  y  défend,  contre 
Vassius,  les  principes  du  cartésianisme  qu'il  a  soutenus  aussi 
dans  un  autre  écrit  :  Defensio  philosophiœ  earlesianœ  contra 
Vmfelsangum,  1670,  in-4*».  —  Bajie  a  consacré  à  Bruges  un 
article  (1)  tiré  entièrement  de  l'oraison  funèbre  que  Grœvius 
prononça  le  5  novembre  1675 ,  et  qui  a  été  inséré  dans  le  re- 
cueil de  discours  de  ce  savant  publié  par  Pierre  Burmann  (2). 
Jean  de  Bruyn  avait  épousé  Vilhermine  Beerning,  sœur  de  la 
femme  de  Daniel  Elzevir. 

BBUTN  (Nicolas),  poète  hollandais,  néen  1671  à  Amsterdam, 
où  son  père  était  pasteur  d'une  commune  protestante.  Nicolas 
Bruyn  s  adonna  au  commerce,  et  fut  jusqu'à  sa  mort  (en  1752  ) 
teneur  de  livres  chez  un  marchand.  Le  sujet  de  son  premier 
cssaipoétique  fut  le  tremblement  de  terre  qui  s'était  fait  sentir 
en  Hollande  l'an  1692.  Il  publia  ensuite  quelques  pièces  sur 
des  sujets  reli^eux ,  sous  ce  titre  :  Aandagtige  Bespiegelingen, 
Quelques  anneesaprès,  il  fit  une  tragédie  intitulée  :  V  Origine  de 
la  liberté  de  Rome,  à  laquelle  il  en  fit  succéder  six  autres,  qui 
toutes  eurent  du  succès ,  et  sont  restées  au  répertoire  du  théâtre 
d'Amsterdam.  Trois  petits  voyages  d'affrément  qu'il  fit  avec  ses 
amis  lui  fournirent  le  sujet  de  deux  jolis  poèmes  qu'il  nomma 
Arcadiede  Clèves  et  de  Sud-HoUande ,  et  Areadie  de  Nord- 
Hollande;  l'un  et  l'autre  ont  été  publiés  par  ses  amis,  avec  des 
ootes  historiques.  Ce  cadre  lui  plut  beaucoup,  et  il  composa 
encore  un  Voyage  le  lonq  de  la  rivière  de  Vechie,  et  un  autre 
dans  les  environs  de  Harlem.  Bruyn  a  fait  en  outre  beaucoup 
de  pièces  sur  différents  sujets,  des  épigrammes,  des  inscriptions 
des  dialogues,  etc.  Toutes  ses  poésies  ont  été  recueillies  en  onze 
virfumes. 

BBUTN  (Corneille  LE),  né  à  la  Haye  en  1652,  étudia  à 
Rome  la  peinture,  et  se  laissa  entraîner  par  son  goût  prononcé 
des  voyages.  Il  visita  toute  Tltalie,  l' Asie-Mineure,  I  Egypte 
les  Iles  de  r Archipel ,  décrivant  et  dessinant  tout  ce  qm  fixait 

(1)  Dictionntdre  hittoriaue  et  critique,  édition  de  M»  Beachot, 
t.  iT,  p.  164,  où  l'ordre  alphabétique  se  trouve  interverti  pour  cet  ar- 
ticle qui  aurait  dû  être  après  celui  de  Bautus. 

(î)  J.-G.  Grcvii,  Orationes  quas  UUrafecti  habent.  Leyde.  1747 
(m-go,  Oralio  xc).  ' 


son  attention.  De  retour  dans  sa  patrie  en  16M,  fil  n^ 
pérégrinations artistioues;  pub  parcourut  en  1701  k7m 
la  Perse,  l'Inde,  les  lies  asiatiques,  et  revint  enio  en  tTotT^ 
Haye ,  où  il  fit  paraître  ce  dernier  voyage.  Il  moarot  à  l tJ 
en  1711.  Voici  les  titres  de  ses  ouvrages  :  Voyagt  n  Lm^ 
dans  les  principales  parties  de  l'Asie-Miimirt,  «te.  im 
1698,  in-fol,  et  en  français,  Deift,  1700,  in-fol.;  Paris  vm 
in-fol.— Voyaae  par  la  moscovie,  en  Perse  et  aua  hi^tt^ 
taies,  DeIft  et  Amsterdam,  171 1  et  1714 ,  in-fol.;  et  wfrijo. 
Delft  et  Amsterdam,  1718,  2  vol.  in-fol.;  et  RoaeDjrt 
6  vol.  in-4®. 

BBUTS  (PiERBB  DE),  hérésiarque  du  xii«  siède,  foi  le  i^ 
d'une  bande  de  ces  débris  des  manichéens  chassés  drs  cos^ 
asiatiques,  réfugiés  enLombardiependantlex'siédeftn» 
dus  ensuite  dans  la  France.  Leur  fanatisme  insensé  s'Miai 
à  l'efficacité  des  sacrements,  à  l'autorité  de  l'Eglise,  loi  q^ 
monies  sacrées  et  au  pouvoir  des  évèques.  Pierre  dt  h«, 
à  la  tête  de  ses  partisans ,  parcourut  durant  vingt-cinq  an 
les  provinces  françaises,  saccageant  les  églises,  tbtmk* 
croix,  détruisant  les  autels,  rebaptisant  les  chrêtieos.iri» 
tant  les  prêtres.  Les  seigneurs  et  les  évêques  le  repouwniîft 
pays  en  pays,  et,  en  1147,  il  futbrùléviiparlef  atboliwiè 
Languedoc.  —On  lui  a  longtemps  attribué  un  lirraderisk- 
christ  dont  on  fixait  la  composition  en  11^;  naiilwtf. 
prouvé  dans  son  Histoire  des  Variations  quecet(Mmgri>>. 
ni  de  Pierre  de  Bruys  ni  d'aucun  de  ses  disciple,  H  qwaM 
est  même  beaucoup  moins  reculée. 

BBCYS  (Fbançois)^  né  le  7  février  l708aQf%d(yr 
riéresdans  le  Méconnais,  fit  ses  humanités  à  Cloo^^Bfhii»- 
phie  chez  les  PP.  de  l'Oratoire  à  Notre-Dame  dtCirrn 
Forez,  vint  en  Suisse^  puis  en  Hollande,  où  il  eikbnm  n 
1728  à  la  Haye  la  religion  protestante  qui  avait  été  ceDr  Ar  «^ 
pères.  Après  avoir  publié  un  ouvrage  périodique  iothsir:!' 
Critique  désintéressée  des  journaux  littéraires  ttinnrrur' 
des  savants,  1730,  3  vol.  in-12,  Bruys  fut  nommé  en  ITSS 
bliothécaire  du  comte  de  Neuwied  ;  mais  bientôt  ses  rawri' 
ramenèrent  en  France  pour  y  faire  son  abinralion  à  hn' 
1736.  Dès  lors  il  se  destina  au  barreau,  et  le  joor  iDèor  < 
prenait  ses  grades  en  droit  à  Dijon,  il  tomba  gniTementna'^ 
et  mourut  le  21  mai  1738.  On  a  de  lui  :  Histoire  ietfif^ 
depuis  saint  Pierre  jusqu'à  Benoit  Xlll  indusitewti  \ 
Haye,  1732-1731,  6  vol.  in.4».  ^  Traduction  de  Tseik  r* 
des  notes  politiques  et  historiques  pour  servir  de  contia*-* 
à  l'ouvrage  d'Amelot  de  la  Houssaye  sur  le  mèmehistorir  « 
Haye.  1730-1735,  6  vol.  in-12.  —  mémoires  hisim^m,^^ 
queset  littéraires,  Paris,  1751 ,  2  vol.  in-!2.-I>  P»**' 
ouvrage  historique,  critique,  politique^  moral,  pkÛosf^ 
littéraire  et  galant ,  1733,  4  vol.  in-12.  —  UÀrtiemtir 
les  femmes»  avec  une  dissertation  sur  t adultère ,  ^^''^ 
le  nom  du  chevalier  de  Plante-Amour,  la  Haye,  t73o,ifr* 
et  Amsterdam,  1749,  in-8*. 

BBUYSET  (  Jean-Marie  )  naquit  è  Lyon.  Imprifwwlp 
cette  ville,  il  avait  été  chargé  d'émettre  le  papier-mooM^  ' 
papier  obsidional.  Arrêté,  ainsi  que  son  frère  Piertf-Mv^ 
allait  être  puni  de  mort  pour  ce  fait  lorsqu'il  tomba  oat>f 
son  frère  se  déclara  seul  auteur  des  signatures  appo»«s  |  * 
billets.  Jean-Marie  Bruyset  était  membre  de  lao^Jo»»* 
Lyon.  Il  nous  a  laissé  quelques  traductions  de  Ysi\^f^ 
lesquelles  on  cite  :  Abrégé  de  l'histoire  romaine  it  wliff^ 
Lyon,  1816.  —^6r^^^  de  thisloire  de  Grèce  isGoli^ 
Lyon,  1817,  in-12.  —  lia  collaboré  à  la  Gaietle  liUéniff  * 
Journal  étranger,  au  Dictionnaire  historique  i*  €^*^ 
Delandine.  Il  a  fait  également  une  Traduction  ie  Tin  l*' 
qui  n'a  pas  été  publiée.  Il  mourut  en  1817  i  Fige  de  »«*' 
quatorze  ans.  ^ 

BBUZEN  DE  LA  MAftHNliBE  (  F.  MaITITOÊBE  V 

BBY  (6r^tim)  {botan,),  mousse  dont  la  capsule  est  p«^* 
un  pédicelle  terminal,  le  péristome  double;  ''"^^^u.^ 
seize  dents ,  l'intérieur  à  seize  s^ments  égaux.  ^S^^^u 
renferme  enriron  cent  espèces,  dont  le  plus  grand  oooW»^ 
me  des  gazons  très-étenaus  dans  les  terrains  sabloooesi 

BBY  (Théodore  de),  graveur,  né  i  Liège  et  tMsi}^^ 
fort  où  il  s'était  établi  vers  1580.  Son  burin  cstgéomi^ 
sec;  pourtant  il  a  gravé  une  suite  d'omemeots  et  div^V|^ 
historiaues  d^une  manière  remarquable  qui  1^*  ^![J^ 
rechercher  des  amateurs.  Des  estampes,  copiées  «tf»»*^^ 
lui  d'après  d'autres  estampes,  sont  souvent  plus  esli»«*  r  ^ 
oriffinaux.  On  aaussideBry  plusieurs  portraits  tant  de  0*^ 
poation  que  d'après  de  bons  maîtres.  ^ 

BBY  DE  LA  CLBBGBBiE  (GiLLBS)  naquît  daai  1^  ^ 


<  populaires.  Le  21  mars  1798 ,  il  fut  nommé  ministre  pléni- 
lenliûreà  Rastadt,  conjuinlcment  avec  Bonnier  et  Bobcrjot. 
nndeBr)- échappa  comine  par  miracle,  dans  le  cuurs  de  œtle 
tbaiiade,  au  maasacre  dont  furent  \ictimes  ses  deu;i  collègues 
•28  avril  1799(1'.  RASTiDT  [Congrès  de]).  De  retour  à  Paris, 
an  de  Bry  parut  au  conseil  des  cinq  cents  le  bras  en  écharpe, 
demanda  fengeance  à  l'assemblée  pour  le  sang  de  ses  collé- 
es versé,  disait-il,  par  l'Autriche,  à  laquelle  il  jura  dès  ce 
)mcnt  une  haine  implacable.  Sous  la  domination  impériale, 
in  de  Bry  fut  employé  comme  préfet  du  département  du 
>ubs,  et  dans  les  cent  Jours  comme  préfet  du  Bas-Rhin  ;  il 
;ut  la  décoration  de  la  Légion  d'honneur  de  la  main  <)e  Na- 
léon.  A  la  restauration,  la  loi  de  1816  contre  les  convenlion- 
Is  r^icides  le  força  de  quitter  la  France.  Ce  fut  en  Belgique 
''il  alla  passer  les  longues  années  de  l'exil ,  pendant  lesquelles 
-oncoDrut,  dit-on,  àla  rédaction  de  quelques  feuilles  polili- 
os.  Depuis  la  révolution  de  1850  il  était  reniré  dans  sa  patrie, 
vivait  ÉParis,ausein  d'une  retraite  absolue,  lorsque  la  mort 
venue  l'enlever  en  1831. 

DRTAX  (Augustik),  critique  anglais,  entreprit  vers  1T23 
e  édition  grecque  et  latine  des  Tit*  de  PluiaTijue ,  avec  des 
reotions  et  des  notes  de  plusieurs  savants  ;  mais  il  mourut  en 
i'>-  Moïse  du  Soûl  (5oA)iiiu]  continua  son  travail,et  lemitau 
r  à  Londres  en  1739, 5  vol.  in-4*'.  Cette  édition  est  estimée  ; 
>  joint  ordinairement  les  Apopklhegmata ,  Londres,  1741, 
i". 

itRTAM^EDWARDS  (F,  EDWARDS]. 

«HYAHT  (Jacques),  antiquaire  et  auteur  anglais  du  wiii* 
rie,  célèbre  par  son  érudition,  mais  plus  encore  par  des  opi- 
ns  qui  tiennent  du  paradoxe.  Il  fut  successivemenl  précep- 
r  et  secrétaire  do  lonlMarlburough,Hts  du  grand  général  de 
nom,  qui  lui  Bl  obtenir  une  place  à  l'amirauté.  On  a  de  lui 
sieurs  ouvrages  en  anglais,  dont  nous  ne  citerons  que  les 
ucipaui  :  l"  Oburvalioitt  <l  rerfitTChm  relalivet  à  diffi- 
leiparliei  de  rhiiloire  ancienne,  Cambridge.  1  vol.  in— 1°, 
17  ;  f  Nouveau  Sii$léinê  ou  Analyte  de  la  mythologii  an- 
qn«,  Londres,  1775-70,  3  vol.  in-i",  magniBqaemeat  im~ 
mes.  C'est  l'ouvrage  sur  lequel  repose  surtout  sa  réputation  ; 
prétend  que  les  histoires  des  patriarches  rapportées  dans 
nrien  Tettament  ont  été  l'origine  d'une  grande  partie  de  la 
Itiolugie  païenne.  Ce  qu'il  dit  à  cet  égard  des  rnjlhologies 
iennea  a  été  pleinement  conSrmé  par  les  académiciens  de 
cullâ,  et  par  W.  Jones  leur  président.  Ce  livre  a  en  le  plus 
nif  succès  à  Londres;  5"  Trailé  de  rauthenticiti  de  l'Eerl- 
e  $ainl»,  el  de  la  vériU  de  la  religion  chriiimne,  Londres, 
15,  in-tf.  Cedernier  ouvrage  a  eu  onze  éditions  dans  la  même 
tée  ;  4°  Difmie  dt  la  midatiU  d'Apainée[i).  Londres.  1TT6, 


I)  On  ml  étonor  de  voir  duu  le  Dernier  Banquet  dei  Girondint, 
"A.  Cbarlet  Nodier  {□.  70),  ce  conieDlioiuiel  Irailé  avec  une  citrime 
'ur  i  ooiu  citeroni  le  puuge  iuiv*nl  :  «  Cétiit  Jeiti  de  Bry,  qui 
n.iit  inr  le  gTBDd  ntniibn' l«  piiu  ïi>a  lympatLii:!;  Jaune  et  ardent 
>iiie  ks  ardmls  et  Ici  jcuna,  puiuaat  par  U  paroJc  comme  lei  ora- 
'.->  ;  riche  du  icquiûlioiH  de  l'uprit  comme  In  uvinls,  pénëlrc  déji 
laiites  idée*  morales  et  religieuirs  comme  \et  ug».  i. 
il  Cette  médaille,  ou,  pour  mieut  dire,  ces  médaitlons,  car  il  y  en  ■ 
■Jvun,  lODl  frappés  en  l'hooDeur  de  Septîme  Sévère  el  de  Philippe 
nlic,  dans  U  ville  d'Apamée  de  Mirygir,  Tille  qui  se  glorifiiit  de  ion 
irii  nom  de  Kitéloi  (arche,  c»t>te).  Ib  présenleal  pour  tjrp*  farcho 


9  aaflais.  doul  la  méaiairaa  M 


IT81  accompagné  son  frcrc  aîné  en  Flandre,  îl  y  séjourna  jus- 
qu'en 1790,  et  fit  connaissanre  avec  la  sœur  ducomledeShrcws- 
bury.  laquelle  devint  plus  lard  sa  femme.  Il  visita  de  nouveau 
le  continent  en  1791,  pour  y  recueillir  des  lablcaui,  et,  quatre 
ans  après,  il  fut  chargé  de  procurer  la  vente  de  la  galerie  d'Or- 
léans qui  eut  pour  acquéreurs  le  duc  de  Bridgewater,  le  mar- 
quis de  Slafford,  et  le  comte  de  Cariisle.  Bryant  entreprit  en 
1813  de  rédiger  un  dictionnaire  biographique  et  critique  des 
peintres  et  des  ^n\eunlDielionaryo(painlertatuiengTavert). 
Londres,  I8llj,  2  vol.  in-4'>.  Ce  travail  recherché,  fruit  d'un 
travail  consciencieux,  est  souvent  consulté.  L'auteur  mourut  le 
SI  mars  1831.  —  Bsvant  (Georges),  né  à  Dublin,  passa  fort 
jeune  aux  Etals-Unis  d'Amérique,  el  y  exerça  des  fonctions  im- 
portantes, entre  autres  celles  de  juge  de  la  cour  suprême  de 


Pensylva 


:.  Mais  c 


li  lui  a  surtout  donné  de  la  célébrité. 


_'est 'd'avoir  conçu  et  rédigé  l'acte  pour  l'entière  abolition  de 
l'esclavage.  G.  Bryant  mourut  à  Philadelphie  le  38  janvier  1781. 

BBVAXiE  (géogr.  ane.) ,  ville  de  Macédoine ,  dans  la  Lyn- 
cestide,  entre  les  monts  Bernius  et  Berlicus. 

BRY  AS  ,  général  des  Argiens  ,  fut  tué  par  une  femme  de 
Sparte,  à  laquelle  il  voulait  faire  violence. 

BRYAXIS,  sculpteur  grec,  Qorissait  vers  la  C  olympiade, 
S80  ans  avant  J.-C.  Il  eut  la  gloire  d'attacher  son  nom  à  l'une 
des  sept  merveilles  du  monde.  Arlémisc,  reine  de  Carie,  le  choi- 
sit avec  Scopas ,  Tiraothée  et  Léocare ,  pour  élever  dans  la  ville 
d  '  Ha  li  car  nasse  un  monument  digne  de  sa  douleur  et  de  sa  ina- 
gnilicence,  à  la  mémoire  deMausole,  son  mari,  dont  lescendres 
furent  déposées  dans  ce  superbe  tomiKau.  Sa  longueur  était  de 
soixante-trois  pieds  du  côté  du  midi  et  du  nord  ;  les  faces  de 
l'orient  et  de  l'occident  étaient  un  peu  moins  étendues  ;  trente- 
six  colonnes  entouraient  l'édifice.  Bryaxis  avait  décoré  le  côté 
du  nord,  Scopas  le  levant,  Timolhée  le  midi,  et  Léocare  le  cou- 
chant. Arlcmise  mourut  avant  que  l'ouvrage  fût  achevé;  mais 
l'ardeur  des  quatre  artistes  ne  se  ralentit  point ,  et  ils  rivalîâé- 
renl  de  zèle  et  de  génie  pour  embellir  cet  admirable  ouvrage. 
Un  cinquième  sculpteur  se  joignit  à  eux,  el  plaça  unlqua- 
drige  de  marbre  sur  une  pyramide  gui  fut  construite  pour  cou- 
ronner le  mausolée.  Ce  dernier  artiste  se  nommait  Pylhis.  Le 
monument  avait  cent  quarante  pieds  dans  sa  plus  grande  élé- 
vation. Bryaxis  exéeuU  encore  plusieurs  ouvrages  remarqua- 
bles, entre  autres  cinq  statues  colossales  dans  l'Ile  de  Rhodes,  et 
un  Apollon  qui  fut  placé  dans  la  suite  à  Daphné  près  d'Antio- 
che.  Julien  l'Apostat  voulut  honorer  cette  statue  d'un  culte 

eirtirulier,  mais  le  feu  consuma  le  temple  el  le  clief-d'<i>uvre  de 
ryaxis.  Julien  accusa  les  chrétiens  de  cet  incendie,  et  en  prit 
occasion  de  les  persécuter  ;  Cedrenus,  qui  rapporte  ce  (ait,  y  a 
joint  des  circonstances  miraculeuses.  Clément  d'Alexandrie 
assure  qu'on  attribuait  souvent  à  Phidias  les  ouvrages  de 
Bryaxis. 

BRYCÉE  {mythol.],  BpiHia,  Danalde,  flile  de  Polyxo,  est  sans 
doute  11  même  que  Brébyce. 

BRYCZYKSKI  (Joseph),  jeune  littérateur  polonais  qu'une 

chtologie,  ont  ttehé,  par  des  interprélalionj  forcées,  de  melire  en 
doute,  ou  de  faire  enlièremenl  disperahre  lej  rapporU  de  ce  Iroe  avec 
l'hijloire  mosiique  du  déluee  ;  mais  le  savant  Éckhel  a  mis  hors  de 
question  risnticalkm  que  Brjant  avait  donnée,  et  il  a  «"«rvé  cpe  I» 
iraditioni  judaïque*,  i  l'époque  où  ces  médailles  ont  *l*  gravé*»,  étaient 
assu  réptudnei  parmi  les  pûani  pour  que  ceui  -d  ne  se  rerusasaeut  paj 
à  puiser  dam  cet  sources  lacrée*  let  idées  el  les  faits  qu'ib  croyaient 
pr<^>ret  i  édaircir  lei  ténèbre»  de  leur*  anciennes  onpDai. 


BMladie  de  porniUM»  ravît  à  la  fleur  de  l'Age,  mérita  un  soiive* 
lâr  des  Français  à  cause  de  la  prédileclion  qu'il  e«(  powr  leur 
liUéralure.  Né  en  1797,  au  son  fenaidablede  llartilleneq»  de* 
traîsait  Praga ,  il  6t  ses  premières  é4ade8>  pois  sgn  cours  de 
droit  à  Varsovie.  Trè8*jeune  eneore  à  cette  époque,  il  cotmoeiiça 
pourtant  à  prendre  part  à  la  rédacden  de  quelques  journaux. 
Cette  coopération  devint  bientôt  très-active.  Il  y  développa  un 
vrai  taleat  pour  la  critique  littérsnre,  et  se  fit  beaucoup  d^on- 
neiir  par  l'impartialité  qu'il  joignait  au  bon  goût  dans  ses  juge* 
raents  comme  dans  ses  analyses.  Mais  les  défiances  de  Fautonté 


2u*il  fut  atlaqué  die  la  maladie  qui  le  mit  au  tombeau  en  1823. 
^n  a  de  loi»  outre  ses  nonbreux  articles  politiques  et  liltérat- 
res,  une  Tradmelwn  en  vers  polonais  des  Ptaiéêmr$  de  Racine. 
Cet  ouvrage,  qui  avait  été  composé  avant  le  départ  de  l'auteur 
pour  les  pays  étrangers ,  fut  accueilli  avec  beaucoup  de  faveur 
sur  le  théâtre  de  Varsovie.  Bryczynski  a  encore  laissé  un  grand 
nombre  de  poésies  inédites. 

BRTOATNB(F.  BriDAINE).  ^^^l 

BHTOONB  (Patrice),  voyageur  anglais,  né  dans  un  des  com- 
tés du  Nord  vers  1741 ,  d'une  ancienne  famille  du  pays ,  reçut 
une  excellente  éducation  dans  les  universités  britanniques,  et 
Alt  destiné  à  la  profession  des  armes;  mais  l'étude  des  sciences 
lui  offrait  bien  plus  d'attrait.  C'était  le  temps  où  Franklin  on- 
nmt  un  monde  nouveau  par  ses  expériences  sur  l'électricité. 
Brydone  prévit,  devina  dès  son  enfance  l'influence  de  oe  fluide. 
II  .vint  dans  le  continent ,  armé  des  meilleurs  renseignements 
qu'il  put  se  procurer  en  Angleterre ,  visita  la  Suisse ,  fhinchît 
le»  Alpes  et  les  Apennins,  et  plus  d'une  fois  fit  crever  les  orages 
a  ses  pieds.  Il  ne  retourna  en  Angleterre  que  pour  se  disposer  à 
un  second  voyage,  qu'il  entreprit  en  1767.  Il  parcourut  Vltalie 
et  quelques  lies  de  la  Méditerrannée  ;  il  étudia  les  monuments, 
les  usages  et  surtout  les  phénomènes  physiques  de  ce  pays.  Il 
s'embarqua  à  Naples  avec  sa  fenune ,  cùtoya  tant  le  littondt  de 
1  ancienne  compagnie,  visita  Messène,  Taormina,  l'Etna  où  il 
fil  beaucoup  d'observations  sur  la  hauteur  de  lamontagnek.sur 
Ja  température  et  sur  la  déclinaison  de  l'aiguille  aimantée  ;  de 
là ,  se  rendit  à  Syracuse ,  fit  voile  pour  Malte  et  Gozze  :  puis  il 
revint  à  Naples  par  Palerme,  par  Hybla  et  Girgenti.  Après  un 
court  séjour,  il  alfa  passer  l'hiver  à  Rome  et  le  printemps  à  Ve- 
nise où  il  reste  quelques  mois.  L'été  suivant,  il  le  passa  en  partie 
a  Genève ,  et  en  partie  en  excursions  dans  la  Suisse.  Il  revint 
dans  l'automne  de  1771  à  Londres ,  où  la  relation  de  ses  voya- 
ges éteit  attendue  avec  impatience.  Le  gouvernement  le  nomma 
Dientôt  à  une  place  avantegeuse.  H  perdit  sa  première  femme  et 
«B  mana  une  seconde  fois.  II  devint  membre  de  la  société  royale 
de  Londres  et  de  celle  d'Edimbourg,  obtint  sa  retraite,  et  mou- 
rot  dans  un  à^e  avancé  en  1818.  On  a  de  lui ,  en  anirlais  • 
Voyagé  en  Sicile  et  à  MalU,  Londres,  1775  et  1 776, 2  vol.  inV 
avec  carte;  Paris,  1780, 2  vol.  in-l2.  C^  ouvrage  a  été  traduit 
dans  presque  toutes  les  langues  de  TEurope,  et  notemment  en 
nançais  par  Demeunier,  Amsterdam  (Paris),  1775, 2  vol.  in-8»; 
emuon  révisée,  avec  notes,  Amsterdam  (Paris),  1781  et  1803, 
ayol.  in-l  J,  avec  carte.  Ce  voyage,  écrit  avec  agrément  et  gaieté, 
«t  en  forme  de  lettres.  Le  comte  de  Borch  (F.  ce  nom),  a  donné 
des  Lettrée  pour  eervir  de  supplément  au  Voyage  de  Bry^ 
^n<r,Tunn,  l78î,3vol.  in^«,  Bg.  On  doit  encore  à  Brydone 
divers  Mémotret,  presque  tous  relatifs  à  rélectricité,  et  insérés 
Lo°drM  *''^*^**^  philoiopkiquêê  de  la  société  royale  de 

BETBNKK  (JkaJT  DB)  (  V.  BriBNNE). 

aJ^V^^^^  (NictFBOiB),  géoéral  de  llkhel  ParapîaaeeL  pi^- 
flta  de  ses  victoires  pour  lever  rétendard  de  la  révdleeUe  foire 
proclamer  empeieur  à  DyrrachMMD  vers  tO».  NicéalMee  Boto- 
mate  marcha  contre  lui,  le  battit  complètement,  se  saisit  (fe  sa 
personne  et  lui  fil  crever  les  veux  l'an  1080.  -Bbtbhbb  (Nice- 
phore),fiIs  du  précedent,né  à  Orestias  en  Macédoine,était  le  fovori 
de  lempereur  Alexis  Coronène,  qui  lui  donna  sa  fille  Anne  en 
manaçeav^  le  titre  deCésar,  en  refusant  toutefois  aux  sollicita- 
ttons  de  sa  fille  et  de  sa  mère  de  le  nommer  son  successeur  au 
trône.  A  la  mort  de  ce  prince,  Bryenne  ne  voulut-  prêter  son 
concours  à  aucune  des  conspirations  tramées  en  sa  faveur  pour 
le  faire  élu^  eoipereur,  et  il  continua  à  consacrer  k  l'élude 
tout  le  teiBpe  q«e  le  service  de  l'Etat  ne  réclamait  pas.  Eb 

il  ?1:J?*5*  "^^  "^•■■^  ^  f«"  *«w  ïesi^  d'Antioebe. 
î. JSî^  dangereuscBM^nt  makde  et  revint  mourir  à  Cobs^ 

Nicépkore  Bokmi^.  Elle  est  ImpriméedaBs  f  HUto^rTbymm^ 


(684) 


tftta^.  en  grec  et  OB  làUn  ;  elto  »été  tndëtMsftM^^ 
prwideBl  Tourin.  ■'■^P 

BRTGAS ,  aventurier  macédonien,  qn^H» 4 ItM 4^ 

3ues-uns  de  ses  compatriotes  s'établir  d«ii  U  Ibott  «é 
onnaàunpe«pleleBomd»Bry§Bs»  '   ' 

BBVOBS  (géogr,  ane.),  nation  êpiiote  néritoik.M 
de  la  Thespretie. 

BBmBS  OQ  BB¥«iBBB(^4e|r.aae.),aDdeBaeBatiitè 
Thraee,  fut  vameue  et  seaBHseBHNDentanéoNot  puMuèa 
à  renipire  de  Xeries.  Longtemps  aupanvaiit,  m  |3 
partie  de  la  nation  airait  quitté  la  Thtace  asus  b  coadS 
Midas ,  contemporain  d'Orphée,  et  s'était  établie  à  Toiè 
Mysie,  dans  le  pays  auquel,  eu  changeant  «a  pes  ju  J 
eHe  donna  le  nom  de  Pbr¥gie«  { 

BBTUifCBB  (NiooLAS),  imprioMurdeBlleikttleiii'd 
de,  consacra  presque  exclnihiww.nt  ses  pieiMsihnnÉi 
tion  des  Poêtee  latine,  Gessner  ho  dédk  le  qiiiiâaiWj 
ses  Pandeetee  sur  la  poétique^  11  le  place  a»  mtenva 
les  Estienne  et  les  GoMnes ,  et  Texlierleè  ne  pui^Msti 
entier  les  anciens  poètes»  dès»  la  j-'^rrrinlt  m  rwiii  ^ 
mœurs  de  la  jeunesse.  BryiÎBger  sukrii  sou  conseil  a  m^ 
avee  zèle  et  talent  peu»  leepefltes  Kakint  lalnuâfié^ 
Maximus  Planude  avait  fait  pour  leepeltosgrMa 

BBTLLA  {mylholX  Bpûxxs  /  fille  de  Minos,  eut  dljisfl 
mari,  ou  plutôt  de  Neptune,  le  célèbre  ehasseorOrioft. 

BBYNTESSON  (  Magnus  },  seigneur  de  Gnefnaes,  àsm 
sénateur  de  Suède.  Entraîné  par Tambitioo»  itse  oitaq 
avec  plusieurs  autres  grands  du  royaume,  à  la  létedaMW 
rection  contre  Gustave  Vasa,  et  fut  proclamé  ni  par  »frt 
sans  ;  mais  Gustave  étant  panenu  à  gagner  le  pcome,  fit  oto 
Bryntesson»  qui  eut  la  tête  tranchée  a  Stockholm.  11  èuii  U 
des  fomilles  les  plus  anciennes  du  pays ,  et  q]B  occupe tif 
mière  place  aux  diètes  pasmi  les  chevaliers  soosJe  wa  iltii 
liehak. 

BBTONE  (6ryonia)  (6o(atL),.pIante  de  lafamiDeâucoi^ 
lacées.  Les  fleurs  sont  unisexuées,  monolqjaes  OQ  did^;^ 
fleurs  mâles  ont  un  calice  et  une  corolle  campurolé),»^^ 
mines;  les  fleurs  femelles  ont  la  même  cotoIr  et  le  ateO" 
Kce  ;  le  fruit  est  une  petite  baie.  La  ^ryoïM  mwmMin^^ 
iBuvrée ,  rigne  blanche  (  bryonia  u^) ,  a  eue  ndBe  "çm 
charnue  qu'on  nomme  navet  du  diaète.  Cette  ncîMMM 
beaucoup  d*amidon  et  un  principe  vénéneux,  ^'^t^^' 
un  violent  purgatif.  Elte  est  encore  hvdragogee  et  mèm 
Par  des  lavages  répétés  ou  par  la  torréuction,  on  eolèfele^ 
cipe  vénéneux,  et  la  racine  dt vient  un  ho»  afiBMtàtaii 
la  grande  quantité  de  fiécule  qu'elle  eontiaBL  Pv  h  Bi«t 
soB  elle  pe«t  servir  à  blBBeUrWliBfew  A.lkii^ 

BBTomifB  (cMmie),  ^  après  aveirestfait  It  mé  k  ^\ 
et  ravoir  saturé  par  ranmenia^e  pour  eBprédpikrà^ 
lafe  et  du  phosphate  de  chaux  »  o»  iltte  la  ^kpÊm,  ^flo^ 
on  la  fait  évaporer  avec  ménagenauBt»  il  se  proMn  ^P^ 
les  cristallines  blanches  d^une  BMlsèit  aesiée  ct^"^ 
amère,  qui  n'est  autre  chose  que  la  bryBlBfl  oultpnB'f'^ 
tif  de  la  iNTone ,  du  BMina  d^près  plusieurs  dûauBit^ 
de  ehiln,  méd,,  i ,  B45  et  SOS). 

BBYeVBTi.i.iTM  (  koêem. } ,  arbBBla  qal  se  isppB^^'j; 
mille  des  joubarbes  ou  crassulacécs;  1^  caliestil  niBi^ 
cylindrique,  1^  corolle  tobulée,  à  limbe  quaiwiÉi;  yj|*^ 
menées,  quatre  écailles  nectaritirea.  Cet  arbuste  dwi** 
pieds  de  haut  a  été  nommé  de  deux  bmIs  grecs,  Inff'* 


hryopkuttmn  e»|[yffiitiiii ,  la  seule  espèee  cobuui,  <•(  ^f^ 
des  Molnques.  Baie  a  été  rappertéoBB  jardin  hotiag|^*T 
cutta.  Quand  le  bryophyllum  apparaît  avec  ^^zl 
pendantes ,  on  dirait  a'un  petit  pavillon  chinois  «or  ' 
oocnetf  es*  i^. 

BKTOPSis  (botan.) ,  ptantes  de  Tordre  des  ulitw^f  * 

rangées  parmi  les  fucus,  les  uhres  et  les  ^^^"^^^'JSiî!* 
pour  caractères  une  tige  rameuse,  transparente,  bb»*^ 
phane  ;  des  séminales  vertes  et  globuleuses,  iBgg^||T^ 
uqoide  incolore.  Les  bryopsis  sont  annuels  ;  V^^^^^^i 
les  rodiers .  sur  beaucoup  d'autres  corps  manitf  '"^i 
toute&les  latitudes.  Dam  ce  genre»  0BalstingtijteMP| 
«rèmstoMy  que  l'on  rencontre  dains  les  mers  oe  l^TJ^ 
bryopsiftpetui^,  qui  croit  dans  la  mer  des  AaliUBi  «^ 

hfpmddê ,  qui  habile  la  MédileiraBée;  le  htîafê^^ 
se  troBve  sur  les  côtes  de  Barbarie  ;  «ik  brfipitt«*e^^ 

reBcontre  a«z  eoviroBS  de  MaraÉttab  A.  »  ^  ^ 


( 

WKtêiE  ^^ifr.'^iMJ»  "^^^  de  i>aoMik,  doai  ks  liabitaols 
^vtfchèMOt  ao^  «^  de  Troie,  imifi  4a  conduke  de  Ménéles. 

MVroU ,  nom  parleipid  ies  Cifecs  désîgiialeiit  la  bière  des 


...««^-'lilTEWmLi  {géoffr.],  tîKe  ^  Hfissie  (Grodno),  sur  le 
im,  ti94-^s4e1a'Polog;ne  ;  elle  est  défendue  par  un  château 
^Jbrt  Efêciié  grec  ;  sa  synagogue  estime  des  plus  grandes  et  des 
àos  tètdbres  de  l'Europe.  4,000 habitants;  à  41  lieues  sud  de 
orodi». 

linzANT  {géogr^),  cercle  de  Gallicie,  entre  ceux  de  Tur- 
oopol  à*l*esl  ei  de  Sambor  à  Vonest.  Il  a  313  lieues  carrées ,  et 
S0i3,799  biibitanls.  Son  chef-lieu  est  Bbzezany,  ville  sur  la 
Zl«U*Lipa,  avec  un  château  fort»  des  fabriques  de  toiles  à  voiles 
et  de  pierres  à  fusil.  4|500  habitants,  à  15  lieues  sud^ast  de 
Lemberg. 

■BCiABai  {gé0i^^)f  viUedu  pajfs  du  Liban,  appelée  Oiobhti^ 
où  était  un  aiege-iuNSOopal  MaronUe.Xe  prince  maroDHe  y  a  fait 
)m  réddauGe  iusqu^  oe^esa  famille  fût  éteinte.  Présenlement 
e^  hacha  de  Tripoli  y  met  un  président  ou  gouverneur.  L'évéqne 
nanmke,  qui  y^a  son  siéga»  a  soin  des  £îdèles  du  pays  et  des 


wc  wawms  {mmwn  flWMMft  ).  Les  GalmoakS'Ont  une  foule 
l^céfénraeset  dvfoMnolaaoe  benédidion  en  langue  tongouse, 
f-» doîfeBl-opénr' la gnériMm detoute» MVies >de maladies,  ils 
■eae  lerftàt  pas  d'^«ntle8  ramédes  que  de  prières,  de  férmules, 
VaaorcîBBMa  et  de  figures  :  îls^porlent  ces  dernières  eomme  des 
tdDulettes.  Hs  «ommeni  îami  l'acte  mène  de  conjurer,  et  la 
iiiMiÉUi  de  prière  ou  de  bénédiction  estnoonnée  hu  ou  bau, 
[Ib«a  abaque  Calmouk,  dit  FaUas,  on  tronteune  formule 
rearareMOAToulée  et  cousue  dans  de  la  peau,  et  suspendue  par 
■n  eovdan  aarla  poitrine  noe ,  conme  un  amulette.  Ils  les 
Iwtmcot  de  teors  prèlres.  J'ai  tu  de  ^randea  pièces  de  coton- 
WÊé^WÊT  lesquelles  se  trouvaient  impmnées  nne  foule  de  ^figu- 
rce  sainMablcs,  btniiées  de' UinlesaorteS'de couleurs,  et  oi^i- 
MÎnaieBltnsiginanitaB.  Chacune  deees  ligures  est' aocompe- 
née  d^nae  formule  toiagouBequi  indique  Tuiagequ'on  doiten 
faire.  Ges  einifena,  ajoute  ce  voyageor,  sont  nommés  par  les 
CalflMiaiEadef  ànaetsont  estimés  pareux  i  ungrand  prix.  Les 
pAtfes ont^es*fbnnes talHéesen  bois,  au  nvoyen desquellesils 
■DpnnienttRsifignres'OU'i^oiw,  afin  de  ies  distribuer  pour  l'u- 
Mge  qui'onan  fiût  dans  les  oialadîes,  etc. 

>VTA  (géûgrX  petite  tie  de  1a 'mer  Adriatique ,  sur  la  côte  de 
talmatie  (bpalatro);  elle  est  réunie  à  Tran,  sur  le  continent, 
pur  un  nMe.  'Elle  est  'fertile  en  vins,  olives,  amandes,  etc. 
S,360  babitaifts,  dont  1,380  à  Bua  ou  Saint>Grou. 

VUABtS  {hist,  mo4X  idoles  des  peuple  de  Tonquin ,  qui  ha- 
bitent entré  la  Chine  et  Flnde;  ils  1  invoquent  lorsqulls veulent 
bAlir  une  maison  :  ils  font  dresser  un  aulel,  où  ilsaopellentdes 
bonzes  jpour  y  sacrifier  à  cette  idole.  Après  le  sacrince ,  on  pré- 
pare un  festin  de  viandes  qui  ont  été  sacrifiées,  puis<on  présente 
BO  buabin  plusieurs  papiers  dorés  où  Ton  a  écrit  quelques  pa- 
roles nugiques  ;  ensuite  on  les  brûle  avec  des.  parfums  devant 
ridole,  pour  Tobliger,.  par  cette  cérémonie,  à'Ue  point  saufiHr 
qull  arrive  Jamais  de  malheur  dans  la  maison  qu'on  va  J)à- 
lir. 

MUCaE-^BAiuroE),  fféogcapl^,  naquit  à  Pans  ie  7  .fl^rier 
1 700,  étudia  d^abord  l'arcbitaciure,  jmisJa  géographie  aous.De- 
UsJe.  Il  fat  changé  an  I72l.de  alasserles.canes  du  dépôt. de 
la  mnrioe ,  gae  Von  «eaait  de  créer.  Nommé  en  I7â9  premier 
gfci0CsjDbe4u  coi*  ^reçu.membre  de  Tacadémiedes  sciences  en 
i73Q,BoaGhejnûafulieS7jaBaier  1T73.  Cegéograpbeestaur^ 
[oui  oûiiDtt  par  son  aystème^de  gépgraphie  physique,  qui  eiaice 
pncoreaiijottrd'bui  sttr.nos«actqgcaphes.une  Meheuse-inflaeDee. 
>  aYstèmeoonsiste  à  rattacher  toutes  les  chatoes  de  montagnes 
or  Jcs  continents  et.d^ns  .les  mers  ellesHDéroes,  de  ii^^  à 
OBatilaerjuncertainensemble.de  bassins ^à^graphiques,  Ions 
orcémeat  détetroînés  par  des  chalnesde  montagnes.  Or,  il  est 
vidaotqua  œ  syatèmeeslJoin  d*àtre  ^rai  an  toul  paînt.  Sa»- 

wpt^  jans4kmli>j  kiâbaâsiaagnnLdrtftrminpypAr  fii>f  lAirtagnfff; 

nais  aoofvent  aussi  ils4ie  le  sont  que  f>ar  .des  idos  de  pays,  et 
aèane  qnelqqeCais,  ainsi  qfi'eu  Russie,  ils  ne  «ont.  formés  que 
ftr  riDcMnâiaon  presque  .insensible  4es  |dsânes.  C'est  donc  à 
OfTt  qne  lescartagcaphes«{K)ttr  aeoonfomeriui  système  erroné 
Bts  en  vigueur  par  Duaefaej  ;ttaoenlKte  Xabnleuscs  «aolagnes 
Dtre  IteuatOriéaaSfponr  séparer  .les  bassins  4a  la  Seine  et<le 
s  Ijoârc;  et  que  sur  ies  caries  de  JiUissie  rimmense  ebatee  des 
HooaU,  antre  le  vecsant  de  la  Baltique  et  eelni4e  la  Médiler- 
nnée  #  fonne  un  lien  imaginairequi  réunit  les  Karpalbes  et  tes 
H>yaa»  etc.  On  ne  saurait  trop  combattre  oeUa  idéc^  encore  Ifèi- 


répandue,  car  eHe  porte  une  .grave  atteinte  à  ia  vérité.  Buache 
a  laissé  un  ÀUas  physi^e,  1754,  et  diverses  caries  et  mémoires 
dans  le  Recueil  de  l'académie  des  scien<!es,  années  1745,  176^, 
1763  et  1767. 

twoAcm  (iEÀff-NiGOLae),  néen  février  1741  i  la  Neuville- 
en-Pont,  neveu  de  Philippe  Buache,  est  le  dernier  savant  qui 
ait  porté  le  titre  de  géographe  du  roi.  Elève  et  protégé  de  son 
oncle,  il  entra  de  bonne  heure  au  dépôt  des  cartes  et  plans  de  la 
marine.  Il  remplaça  plus  tard  d'An  vil  le  comme  premier  géo* 
graphe  du  roi,  et  devint  membre  de  Kacadémie  des  sciences,  il 
tut  attaché  au  bureau  des  longitudes,  et  Ht  partie,  au  commen- 
cement de  la  révolution ,  de  la  eomntission  diargée  de  recueillir 
les  objets,  les  livres  et  les  cartes  qui  étaient  dans  les  couvents  et 
dans  les  autres  établissements  confisqués  par  la  nation,  ill  devint 
en  1794  professeur  de  eéogvaphic  à  l'école  normale ,  (ut  mem- 
bre de  rinstiiut,  et  eiion  conservateur  hydrographe  en  chef  au 
dépôt.  Il  a  conservé  cette  dernière,  place,  et  professé  la  géogra- 
phie à  l'école  normale  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le  21  novembre 
1825.  On  lui  doit  une  Géographie  élémenlaire^  ancienne  et 
moderne,  Paris,  1769-1772,2  vol.  in-12,  qui  ne  présentait  rien 
de  neuf,  mais  qui,  çrâce  à  l'influence  de  son  parent,  reçut  une 
pompeuse  approbation  de  Tacadémie  des  sciences.  Buache  avait 
une  grande  connaissance  des  cartes ,  mais  il  ne  savait  aucune 
langue  étrangère,  pas  même  l'anglais,  et  était  peu  familier  avec 
la  lecture  des  auteurs  anciens.  Il  a  composé  un  grand  nombre 
de  mémoires,  dont  quelques-uns  sont  restés  manuscrits ,  et 
d'autres  imprimés ,  soit  à  part,  soit  dans  le  Recueil  de  Tacadé- 
mie  des  sciences.  Voici  les  principaux  ;  1**  Mémoire  sur  la  oo- 
«t'Iton  de  Trébixonde,  d'Àrx-Roum  et  de  quelques  autres  villes 
de  rAiie,  1781;  *»  Mémmire  ^mr  tih  de  Prielande,  1788; 
S°  ^servations  turfemietence  de  quelques  ihs  peu  connues, 
iiluéee  dans  la  partie  du  Orand'-Océan  comprise  entre  le  Japon 
et  la  Californie,  1796;  4<>  Considéralêoni  sur  la  Ouiane  fran- 
faise,  coneemani  les  HnHter  méridionales ,  1797;  S"*  Mémoire 
9ur  les  découvertes  à  faire  sur  le  {Tronif-Oei^an;  6<>  Mémoire 
sur  les  découvertes  faites  yar  la  Pérouse  àla  e6te  de  Tar- 
tarie  et  mu  nord  du  Japmi,  1796;  7»  BasfctNcaàat  «itr  l'Uede 
Juan  de  tMoa,  4801  ;  «fi»  Con$idévatiom$  géo§raphiqmê  sur 
Us  ilee  Bina  -et  Maruvien,  1801  ;  9»  Oàiereol^onf  sur  laeaUrêe 
mnéradre 'romaine  appelée  eomauinëmtnl  carie  de  Vtutinger , 
^eurla  géographie  del'am»ngme  de  Bamnne,  1801  ;  IO<**Ji0» 
ekerehêê  sur  tiU  ÂntiiMa  et  sur  iépoque  de  la  déeoumrte  âe 
fÀmérifU€.,A  Ifàoede  prèsde  soiaanteans,  il  épousa  en  se- 
eonc^nocesiune  de  ces  cousines  ,^quile  rendit  père  d*nne  fille. 

BUABA  Mogr.),  petite  Ile  de  l'Amérique  septentrionale, 
dans  le  hic  Ontario. 

buahe  {manège).  Cest  la  même  chose  que  bride  à  longue 
branche.  Les  branches  de  cette  espèce  de  bride  sont  droites  et 
non  coudées. 

BUANnBEiE,6.  m.  {archiQ,  C'est  un  local  placé  au  rex^de- 
chaussée  dans  une  maison  de  communauté  ou  de  campagne, 
avec  un  fourneau  et  des  cuviers  pour  (aire  la>lessive.  On  donne 
aussi  ce  nom  à  un  bàtimant  construit  pour  cet  emploi,  et  qui 
doit  réunir  en  plus  grand  nombre  tont  ce  qui  est  nécessaire 
pour  faire  la  lessive  (r.  Lavoib). 

BUAXatœn  élacànoJ.).  On jq>pette  ainsi  l'eufvrier  qui'érit  le 
premier  blanchiment  «des  toiles  sKoves ,  au  contraire  dn  bèan* 
eh»eur  qui  lave>le  lingeique  l'om emploie  joameUemant  dans 
les  babitades  domasèiqucs. 

•  fifJAHTtiBonc,  s.  f.  (tnldsc), -monomaoîedans'laquélle  on 
croit  être -transformé  en  iwjuf. 

BUANTHBOPiQVE ,  adj.  des  deux  genres  (midec),  qui  est 
relatif  à  la  buanthropie.  Songe  buauthropique. 

BCAT-NiJÎGAY  (  LOUUhGABBIBL ,  COMTE  UE),  né  en  1732 

aux  environade  Livarot  (Calvados),  fut  Télève  du  chevalier  Fo- 
lard,  auprès  dqquel  il  buisa  une  rigidité  de  pnncipes  oui  ne 
l'abandonna  jamais.  Ministre  de  France  à  Dresde  et  i  Rabs- 
bonne,  il  renonça  à  ia  diplomatie  en  1776,  et  retiré  âNancay 
dans.le  Becri,  il  s^  occupa  (d'histoire  et  de  politique  jusqu'à  sa 
jBorl,  arrivée  en  178T.  .Ses  principaux  ouvrages  sont  :  4°/w 
Origine^  ou  VMmmMunemêmesM  de  la  France,  de  flMte, 
4e  ÏÀttêmagne,  1767, 4  vol.  in-lî:  n89. 3  vd.  in-8«.  —  His- 
toire ameiemne  des  peufkt  de  PEurope,  Paris,  1782,  12  vol. 
in-ts.  —  Les  SèimânUde  ia  pomque,  Londres,  1773, 6  vol. 
in-8^-*  Lh  Maœimmdu  gouvememetU  monarchique^  ibidem, 
1778,  4  vol.  in-8*»- 

MJAUCMA  oaVBiUTASfCH  (géofrJ),  ville  épiscmale  de  la 
nrovince  de  Betb-^nne,  au  diocèse  de  Cbaldée,  et  située  pro- 
obe  de  Bhbylaoe,  dans  le  pays  d' Anbare,  vers  Séleucie. 


1 


BCBASTIS. 


MJBJurris. 


BUAZICBA  [fèogr.).  Les  Arabes  disent  Boixise,  ville  épbco- 
paie  de  la  province  patriarcale  au  diocèse  de  Cbaldée,  sous  la 
métropole  de  Casrare.  Elle  doit  être  entre  Taaite  et  Arbela. 
On  rappelle  Buaiige  du  Roi,  c*est-à-dire  de  Sopor;  ce  que  nous 
remarquons  pour  la  distinguer  d'une  autre  ville  de  même  nom, 
asseï  proche  de  Babylone. 

BUBACB  ,  eunuque  de  Darius ,  connu  par  son  attachement 
pour  son  maître. 

BVBACÈMB  {géoar.  anf  .)ïJ>rovince  de  la  Bactriane,  à  l'est, 
entre  l'Oxus  el  les  Tocbari.  Dropsc  en  éuit  la  ville  principale. 

BCBACÈNB  {géogt,  anc.)^  province  d*Asie,  la  même  sans 
doute  que  la  Paratacene  (  F.  ce  mot). 

BCBAOB  OU  BVHAOB  (F.  BdMADE). 

BCBALBÇJUffl.a/fc).  Ce  mammifère,  VanUhpebubalU^  est 
quelquefois  indiqué  sous  les  noms  de  bœuf  d'Afrique,  de  vache 
biche,  de  taureau  cerf.  On  le  rencontre  par  petites  troupes  dans 
les  déserts  de  l'Afrique,  en  Barbarie.  A.  B.  de  B. 

BCBALB ,  voleur  fameux  dont  parle  Lucien  dans  ses  dialo- 
gues. 

BUBALIE  ou  BtDALiE  [géogT.  atic.),  village  de  la  basse  Pan- 
nonie,  sur  la  Save,  fameux  par  la  naissance  de  l'empereur 
Dèce. 

BVBABis,  général  de  Darius,  fils  dllystaspe.  Il  épousa  la 
fille  d'Aniyntas,  roi  de  Macédoine,  auquel  il  était  allé  norter  la 
guerre  par  ordre  de  son  maître.  Au  moyen  de  cette  trahison,  il 
rendit  le  roi  de  Macédoine  assez  fort  pour  qu'il  devint  aussitôt 
l'ami  des  rois  de  Perse. 

BUBASB  ou  BVBASSE (y^r.  anc.)^  canton  de  la  Carie,  au 
sud-est,  dans  la  Doride.  —  Blbase,  capitale  du  canton  de 
même  nom;  elle  était  située  sur  les  bords  de  la  mer,  auprès  du 
golfe  de  Bubase,  dans  un  isthme  qui  unit  la  péninsule  de  la 
Doride  au  continent. ~  Bubase  (Golfe),  le  plus  occidental  des 
deux  golfes  par  lesquels  se  termine  celui  de  la  Doride.  Il  était 
ainsi  nomme  à  cause  de  la  ville  de  Bubase. 

BUBASTis(ffiylAo/.),  nommée  Artémis  par  les  Grecs  et  Diane 
par  les  Romains,  descendant,  ainsi  que  son  frère  Horus-A polio, 
aisio-Demeler  et  d'Osiris,  élevée  par  Latone  à  Buto  sur  le  lac 
Cbemmis»  tire  son  nom  de  la  capitale  d'un  célèbre  nome  de 
Basse-Egypte,  Bmbaêto»,  ou  plutôt  c'est  cette  ville  elle-même 
qui  tire  son  nom  de  celui  de  cette  déesse  qui  y  était  particu- 
lièrement honorée.  On  a  fait  différentes  tentatives,  dont  aucune 
n'est  satisfaisante,  pour  foire  l'étymoloçie  de  ce  nom,  qui  parait 
être  d'ori^ne  égyptienne,  ainsi  que  Ta  déesse  elle-même,  et 
avoir  passe*  avec  elle  en  Grèce  en  gardant  sa  forme  propre.  — 
Dans  le  système  des  dieux  égyptiens,  cette  déesse  occupe,  d'après 
Hérodote,  lavant-dernière  place  parmi  les  dieux  de  troisième 
ordre,  qui  désignent  les  cinq  jours  supplémentaires  {epag<h- 
wtènet).  Comme  son  cercle  d'action  se  confond  avec  celui  de  la 
Lune  et  d'isis,  son  mythe  est  difficile  à  débrouiller  et  k  préciser, 
ainsi  que  celui  d'IIélios,  qui  s'est  mélangé  avec  celui  d*0»iris 
et  de  Horus.  —  Hélios  et  Luna,  dieux  du  premier  ordre,  nette- 
ment caractérisés  par  leur  représentation  plastiaue,  éveillent, 
animent,  appellent  k  l'existence,  de  concert  avec  les  cinq  autres 
dieux  cosmogoniques,  la  création  et  le  système  du  monde.  Les 

auatre  dieux  de  second  ordre  qui  viennent  après  ceux-ci  or- 
onnent  et  conservent  la  décence  el  les  mœurs  civiles;  et  ceux 
du  troisi^ne  ordre ,  au  noml>re  de  cinq,  achèvent  dans  l'esprit 
égyptien  la  l)eauté  de  l'oravre.  —  Par  le  nom  â'iHthya,  associé 
k  celui  de  Bubastis,  elle  devient  la  première  sage-femme  égyp- 
tienne, et  partage  avec  la  Lune,  non  pas  tant  son  cercle  d'action 
que  son  influence  sur  les  femmes  enceintes  et  sur  les  femmes  en 
couche,  quoique  cependant  les  mythes  de  toutes  deux,  comme 
celui  d'Artémis  et  de  Sélène  cHex  les  Grecs,  se  confondent 
souvent  l'un  dans  l'autre  d'une  manière  si  intime,  que  l'élucida- 
tion  la  plus  profonde  ne  parvient  pas  i  en  o|)érer  la  séparation. 
On  leur  a  consacré  k  toutes  deux  le  même  anioul  sacré,  le  chtt, 
dans  lequel  elles  se  sont  métamorphosées  dans  leur  combat  avec 
Typhon,  ou  dont  le  nom  égyptien  est  consonnant  avec  celui  de 
la  aéesse,  et  sert  en  même  temps  de  signe  graphiaue  pour  dé- 
signer la  Lune.  C'était  k  sa  mère  et  k  elle,  considérées  comme 
commandant  à  la  Lune,  que  les  Egyptiens  attribuaient  la  snc- 


(MB) 

s'arrondit  insensibleinent.  De  même  que  la  lM«r  àtk^ 
faible  et  petite  dans  les  premières  nuits,  anoMaie  vnhn^ 
nuits  suivantes  en  étendue  et  eu  éclat  josqna  ce  qa*£i^ 
à  la  plénitude  de  sa  rotondité,  de  même  legermepmageM. 
ceptible  du  corps  humain  se  développe  dm  robraSé  di  « 
maternel  jusqu  k  ce  qu'il  arrive  k  son  entière  (nwftw,  «i^ 
haut  des  cieux  la  douce  lueur  de  Bubastis  lui  sount,rMOBMM 
k  travers  le  cours  drculaire  des  mois,  jusqu'à  ce  <rae/i£^ 
ment  mûri  par  ses  rayons,  il  apparaisse  k  la  lainière  di  m  « 
naisse  à  la  vie.  Elle  assiste  les  femmes  en  couche  ;  eUe  oi  ul% 
Lucina.  Encore  aujourd'hui  les  femmes  encctoto  cm^ 
les  lunes,  et  la  superstition  suppose  du  bonheur  à  l'oéKv 
dans  la  pleine  lune,  et  veut  que  les  pas  les  plasinMtMè 
la  vie  se  fassent  sous  l'influence  de  la  plénitude  de  la  nan  « 
cet  astre.  Enfance,  adolescence,  virilité  (analogie  i  b  ^ 
lune),  puis  décrépitude,  telles  sont  les  phases  que  lloaarp 
court,  et  après  leur  accomplissement  Thomae  rrtnfcr  là 
l'obscurité,  et  comme  la  lune  il  est  alors  sans  wnéirtwi  ûi 
peut  adopter  celte  série  d'idées,  mais  il  en  est  tacmtmmn 
^ui  s'ouvre  devant  nous.  D'après  le  témoignage  detar^r, 
à  la  place  de  BulMstis  on  trouve  Nêpktk^M,  qsi,  ntM«b 
nomme  Teleule,  Ff  AtM  ou  Victoria^  étendait  le  ardrlna 
de  la  déesse  jusque  dans  le  monde  inférieur.  Elle  n  nffn* 
dHécate,  qui  elle-même  se  rattachée  Artémis.  Ncfblb^ttat 
bornes  du  visible,  sous  le  visible  même  ;  son  règne  t  cm )ap 
sous  la  terre.  Ainsi  c'est  elle  qui,  sous  le  nom  de  îàm  .n* 
qui  termine),  apporte  doucement  la  mort  et  Drépini  thmm 
le  passage  dans  le  monde  inférieur  ;  comme  rariprew,  tk 
accompagne  l'ombre  au  delà  du  fleuve  fatal  et  Vwinktk  iw 
le  royaume  sombre  ;  enfin,  en  qualité  de  Victoria,  dk m»  itli 
à  soutenir  jusqu'au  bout  le  combat  de  la  vie.  -^  Ls^tm,» 
qui  nous  tenons  ces  renseignements,  peuvent  bieaaiacRfr- 
sur  cette  déesse  des  choses  qui  se  rapportent  k  Artna,  h 
non  pas  à  la  déesse  de  la  chasse  et  d'Ephèse.  —  l  beémK a» 
l'influence  bienfaisante  s'exerçait  sur  Ce  monde  sapéiinr  rt  » 
férieur  devait  avoir  des  sanctuaires  et  des  temples.  Lnkna 
elle  recevait  un  culte  spécial  étaient  Bubastos  et  Eilbn  Cb 
là  qu'elle  avait  un  temple  long  et  large  d'une  stade,  m  wm 
de  la  ville,  entre  deux  canaux  du  Nil,  dans  un  petit  k»;  < 
arrivait  par  un  chemin  pavé,  long  de  trois  stades,  laf|e  à  • 
pieds  et  bordé  d'arbres.  Comme  le  temple  était  «taifài* 
que  la\ille,  qui  fut  plus  tard  exhaussée,  le  regard  ppav^f" 


jusqu  a  la  pi 

sont  là  des  inuges  visitées  de  chacune  d'elles.  La  première,  ar- 
rivée au  plus  haut  def[ré  de  la  dignité  féminine,  à  la  maternité, 
est  semblable  à  la  pleine  lune,  et  puis  elle  dédine  peu  à  peu  ; 
la  leronde  au  contraire  naît,  passe  par  l'enfanoe,  grandit  et 
devient  plus  brillante  d'édat»  de  même  que  le  disque  de  la  lune 


Ser  de  toutes  parts  àans  son  intérieur  et  voir  lesstattoU 
e  six  aunes  qui  ornaient  les  parvis.  Chaque  aooèe,  i  U  "r  '  * 
la  déesse,  ses  adorateurs  et  ses  adoratrices,  venus  de  l«iej 
contrées  de  l'Egypte,  voyageaient  par  millien  le  laa|^^ 
au  bruit  d'une  musique  étourdissante  et  avec  de  lifs  aff^**^ 
sements,  débarquaient  dans  toutes  les  villes  situccs ^^'' 
vage,  et  les  deux  sexes  rivalisaient  d'injures,  de  chaBl*,*»* 
et  de  g«'stes  impudiques.  A  la  fête  même  on  célébrait  de  '^ 
vraiment  bachiques,  el  on  dissipait  plus  de  vin  qae^  ^ 
le  reste  de  Tannée.  On  enterrait  aussi  dans  renceinte  »aaw  '• 
les  chats  qui  étaient  morts  et  qu'on  pleurait  d'abwd  r^  • 
deuil  profond.  U  ville  d'Elithya  (aujourd'hui  d'BU.»' 
dans  le  sud  de  l'Egypte,  non  loin  de  Latopolis,  maîi  s^  ' 
orientale,  avaitaussi  un  temple  consacré  à  la  déesse, (t^^^ 
au  sud  ce  que  Bubastos  était  au  nord,  une  ville  defte»** 
de  pèlerinage.  Aujourd'hui  encore  on  y  trouve  de  w— '^f* 
cavernes  turoulaires,  et  d'importants  ouvrages  d'art  ***^1 
murs,  sans  cependant  qu'on  distingue  une  image  certa*** 
déesse.  —  Les  monuments  les  plus  anciens  reUlibàfrt»^ 
ont  été  découverts  lors  de  l'expédition  en  Egypte.  ' 
de  Horus,  nous  trouvons  la  déesse  représentée  ( 

risson  attaché  au  sein  maternel  ;  comme  déesse  -^ 

nie  d'un  sceptre  et  de  defs,  symboles  de  sa  pii««»  ^'^ 
ralt  assise  derrière  sa  mère  ;  et  enfln,  comme  Ï^JSv^ 
trouva  sur  un  bas-H^ief  dans  les  ruines  du  temple du^s^ 
thb,  où  une  femme  qui  tournoie  accoucbe  en  prae»»*  ^ 
sieurs  autres  femmes,  et  où  la  déesse  laisse  tfloiber  s» 
dont  l'une  est  celle  qui  lie  et  l'autre  qui  déKe.  Dut  k  f^' 
l'Hécate  grocque,  il  est  vraisembUMe  qu'die  W>[2']L 
mère  au  tribunal  des  enfers,  dans  cette  Agure^u^^Jj^^ 
étendre  une  main  protectrice  et  prendre  un  '  "'^ 


BCBENBESQ.  ( 

ans  la  pléuitude  de  sa  rotondité»  et  qui  se  trouve  séparé  en 
eux  parties  égales  par  un  serpent  suspendu  verticalement. 

BCBASTIQUE  (Bbas)  {géogr.  anc),  la  plus  orientale  des 
rancbes  du  Nil,  se  dirigeait  vers  le  nord-est  et  se  jetait  dans  la 
ler  par  deux  bouches  diiïérentes. 

BUBASTiTE  (Nome)  {géogr,  anc,\  nome  ou  canton  de  la 
^sse-Egypte,  dont  Dubaste  était  la  capitale. 

BUBASTUS  {géogr,  anc.),  nom  dérivé  du  copte  Pi-Beseih; 
est  pourquoi  les  Ck>pte8y  habitants  postérieurs  de  l'Egypte, 
Minèrent  à  cette  ville  le  nom  de  Baslat  en  laissant  de  côté 
irticle.  On  la  trouve  delà  désignée  par  la  dénomination  de 
i'Besetkp^T  le  prophète  Ezëchiel.  D'après  Diodofe,  c'est  à  Isis 
l'on  altriDuait  la  fondation  de  la  ville.  Hérodote  en  parle  avec  le 
os  de  détails;  ses  renseignements  épars  en  des  endroits  divers, 
mneni  le  résultat  suivant  :  elle  tient  son  nom  de  la  déesse 
ibastis,  qui  avait  au  milieu  de  la  ville  un  temple  situé  tr^- 
is  et  ouvert  à  tous  les  regards,  et  qui  par  conséquent  ne  par- 
apa  point  à  Tex haussement  successif  de  la  ville.  Deux  canaux 
rtis  du  Nil  et  larges  de  cent  pieds  entouraient  ce  temple.  On 
arrivait  par  un  ciicmin  pavé,  long  de  trois  stades  et  large  de 
latre  cents  pieds,  et  borde  d'arbres  de  chaque  côté,  de  sorte  que 
temple  paraissait  situé  dans  un  petit  bois.  Les  parvis  étaient 
une  nauteur  de  dix  toises  et  ornes  de  statues  qui  avaient  six 
mes  de  haut.  Chaque  année  on  célébrait  dans  cette  ville  la  fête 
ïBubastis,  une  des  principales  fêtes  des  Egyptiens.  C'était  là 
issi  qu'était  le  lieu  ue  réunion  de  toutes  les  momies  de  chats 
î  toute  rEgrpte,  de  même  qu'Hermopolis  était  le  lieu  de 
funion  des  ibis.  Le  canal  du  Nil ,  qu'on  avait  dirigé  vers  le 
>lfe  Arabique,  passait  du  côté  élevé  de  la  ville  ;  et  c  est  d'elle 
ne  le  fleuve  bubastien,  canal  situé  dans  la  partie  est  de  la  ville, 
rait  son  nom,  si  nous  en  croyons  le  rapport  de  Ptolémée.  Les 
lines  de  cette  ville  Jadis  si  remarquable  sont  déjà,  d'après 
talus,  i  une  grande  distance.  Elles  sont  à  7  lieues  du  Nil,  et  à 
De  demî-lieue  de  la  rive  droite  du  canal.  Sa  drconférence, 
ins  toutes  les  directions,  est  peut-être  de  12  à  1,400  mètres, 
ans  rintérieur  se  trouve  un  très-grand  bassin,  au  milieu  du* 
Del  on  voit  des  monuments  remarquables,  par  exemple  un 
agment  d'une  corniche  d'un  goût  très-noble,  dont  la  sculpture 
A  assez  bien  conservée.  Cette  masse,  qui  peut  avoir  huit  pieds 
t  large  et  six  pieds  de  haut,  est  d'un  granit  brun  très-dur,  et  on 
trouve  une  inscription  hiéroglyphic[ue.  Sur  d'autres  masses 
e  granit.  Malus  trouva  parmi  les  hiéroglyphes  certains  carac- 
ircsq^'il  n'avait  pas  rencontrés  jusque-là.  Ainsi  l'un  des  côtés 
on  obélisque  se  trouva  tout  parsemé  d'étoiles  et  représente  un 
rmaroeot.  Ces  étoiles  ont-cinq  rayons  ;  leur  circonférence  est 
t  deax  centimètres,  et  elles  sont  rattachées  les  unes  aux  autres 
'une  manière  irréffulière.  Il  trouva  plusieurs  de  ces  masses  de 
ranit  coupées  en  deux.  On  s'en  servait  pour  des  pierres  à  mou- 
0,  comme  on  put  s'en  convaincre  par  ce  qui  en  restait.  Le  reste 
»  mines  prouvait  que  la  ville  était  bAtieen  briques  qui  avaient 
^a  près  un  pied  de  long,  huit  pouces  de  large  et  autant  d'é- 
tisseur,  et  qui  étaient  de  la  même  matière  que  celles  qu'on  fa- 
rique  encore  aujourd'hui  en  Egypte.  —  Vis-à-vis  de  la  ville  est 
ne  grande  tle,  formée  par  ce  bras  du  Nil  dont  nous  avons 
trté,  et  nommée  par  les  anciens  Miecphorù,  Elle  formait, 
utréi  Hérodote,  une  province  qui  n'était  habitée  que  par  des 
atasyriens,  tribu  qui  ne  se  vouait  qu'aux  armes.  Aujourd'hui 
le  se  compoae  (d'après  Malus)  d*une  plaine  bien  cultivée,  où 
I  trouve  une  foule  de  palmiers  et  des  villages  très-riches,  par 
temple  te  village  de  Gutnysk,  qui  donne  son  nom  an  bm 
iental  du  canal. 


BUBBATE,  s.  f.  (miner.),  sorte  de  pierre  dure  qui  peut 
Dousser  le  fer. 

BUBB^IES,  s.  f.  pi.  (myth.)f  fêtes  instituées  dans  l'ancienne 
orne,  où  Ton  voyait  des  courses  et  des  combats  de  tau- 

BITBBOLA,  S.  tD.^bolan.),  nom  vulgaire  de  l'agaric  élevé,  qui 
t  mange  dans  plusieurs  endroits. 

BUBE,  8.  f.  (médec.)f  petite  élevure,  puslule  qui  vient  sur  la 


BUBEMBEBG,  famille  qui  apparaît  avec  distinction  dans  les 
ois  premiers  siècles  de  l'histoire  de  Berne.  Cuno  ou  Conrad 
Nt  avoir  joui  de  la  faveur  particulière  du  fondateur  de  cette 
lie ,  le  duc  Berchthold  V  de  Zœhringen ,  et  avoir  été  chargé 
ir  lui  de  diriger  les  travaux  de  construction  de  la  ville,  en 
\9i.  Quatorze  fob  des  membres  de  cette  famille  remplirent  la 
uctioo  d'avoyer  ,qui  est  la  plus  haute  dignité  de  l'Etat;  mais 
ittsîears  la  remplirent  deux  lois,  car  Stettler  et  d'autres  parlent 


537  )  BUB5A-LITTIZ. 

lors  des  grands  dangers  qui  menacèrent  Berne  en  1359,  de  dé- 
fendre Laupcn  contre  toutes  les  forces  des  seigneurs  du  pays 
voisin,  réunis  contre  la  république.  Son  père,  l'avoyer  du  même 
nom,  fut  accusé  en  1348  de  s  être  laissé  corrompre;  soit  que 
cette  accusation  fût  fondée ,  soit  que  les  menées  d'un  pa^ti  con- 
traire, qui  avait  été  forcé  de  céder  à  cette  famille  et  à  d'autres 
familles  distinguées,  eussent  réussi  à  faire  de  lui  une  victime.  Il 
fut  banni  pour  cent  et  un  ans;  mais  quatorze  ans  après  il  fut 
reconduit  avec  un  cortège  triomphal ,  en  télé  duquel  on  portait 
la  bannière  de  la  ville,  de  son  château  de  Bubenberg  jusqu'à 
Berne,  et  son  fils  fut  élevé  à  la  dignité  d'avoyer.  Ûavoyer  Henri 
exerça  à  plusieurs  réprises  la  belle  fonction  de  médiateur  entre 
les  confédérés ,  et  prononça  le  15  juillet  1450 ,  en  qualité  d'ob- 
mann  ou  d'arbitre  suprême,  la  dernière  décision  en  vertu  de 
laquelle  se  termina  la  longue  guerre  entre  Zurich  cl  les  autres 
confédérés.  Dans  la  guerre  de  Bourgogne ,  Adrien  défendit  avec 
le  même  courage  inébranlable  qu'avait  déployé  son  ancêtre  à  la 
défense  de  Laupen,  et  au  milieu  des  mêmes  dangers  de  la  patrie, 
Murten  contre  l'armée  nombreuse  de  Charles  Te  Téméraire  ;  et 
dans  la  personne  de  son  fils,  le  conseiller  Adrien,  s  éteignit  en 
1506  cette  famille  distinguée. 

BUBENBERG  (A DR! EN),  patricien  de  Berne,  embrassa  d'abord 
la  profession  des  armes,  puis  occupa  successivement  divers  em- 
plois'importants  dans  le  gouvernement,  et  fut  en  1475  député 
Srès  du  ouc  Charles  de  Bourgogne,  dont  il  reçut  des  témoignages 
'estime.  Il  était  avouer  de  sa  ville  natale  lorsqu'un  riche  patri- 
cien dévoué  aux  intérêts  de  la  cour  de  France  l'ayant  fait  i car- 
ter des  conseils,  il  se  vit  obligé  de  quitter  sa  patrie.  O'pendant 
Charles,  dont  les  projets  se  trouvaient  contrariés  par  l'eluigne- 
ment  de  Bubenberg,  vint  en  1476,  à  la  tête  de  60,000  Bourgui- 
gnons, investir  Morat,  ville  au  sort  de  laquelle  celui  de  toute  la 
Suisse  scmblail^  attaché.  Les  Bernois  en  péril  se  souvinrent  de 
leur  avoyer ,  le  rappelèrent  de  l'exil  en  lui  offrant  le  comman- 
dement, qu'il  eut  la  générosité  d'accepter,  quoi  qu'il  lui  en 
coûtât.  Cette  marque  insigne  de  dévouement  à  sa  patrie  fut 
couronnée  d'un  éclatant  succès ,  et  les  mesures  de  prudence  et 
de  sagesse  que  lui  inspira  le  noble  sentiment  dont  il  était  animé 
en  décèlent  toute  l'énergie.  Louis  XI  attribua  principalement 
à  Bul)enberg  le  mérite  de  la  victoire  qui  en  fut  le  résultat.  Dé- 
puté l'année  suivante  à  la  cour  de* France,  le  noble  Bernois 
voyant  que  ses  collègues  s'étaient  laissé  séduire ,  et  s'indignant 
des  tentatives  qu'on  faisait  pour  le  corrompre  lui-même ,  revint 
clandestinement  dans  sa  patrie ,  où  il  mourut  en  1479. 

BUBINOE  (  géogr.  anc.  ) ,  rivière  d'Hibernie  qui  prend  sa 
source  vers  le  centre  de  l'Ile,  coule  à  Test  et  se  jette  dans  la  mer, 
au  nord  d'Ablane. 

BUBNA-LITTIZ  (Ferdikakd  ,  COMTE  DE) ,  né  à  FamersLeu 
Bohème,  entra  au  service  à  seize  ans,  comme  cadet  dans  un 
régiment  d'infanterie,  assista  au  siège  de  Belgrade,  et  quatre 
ans  après,  en  1788,  fut  nommé  porte-drapeau.  Il  passa  bientôt 
lieutenant  dans  un  régiment  de  dragons*,  et  pendant  la  guerre 
de  1792  contre  la  France,  il  se  fit  remarquer  à  l'attaque  de 
Manheim  le  18  octobre  1795,  où  il  devint  capitaine  en  second 
^  Neumark  et  dans  d'autres  affaires.  En  1799  il  était  major» 
aide  de  camp  du  prince  Charles,  et  il  se  distingua  de  nouveau 
à  l'assaut  et  à  la  prise  de  Manheim.  Parvenu  par  sa  bravoure  et 
ses  talents  militaires  au  grade  de  lieutenant-colonel,  puis  à  ceux 
d'adjudant  général  du  prince  Charles,  de  colonel  (1801  )  et  de 
président  du  conseil  aulique(l805],  Bubna  fut  chargé  de  plu- 
sieurs missions  auprès  de  l'armée  autrichienne  en  Italie,  com- 
battit à  Austerlitz,  dirigea  une  brigade  de  cavalerie  à  Prague, 
après  les  batailles  d'Aspern  et  de  vVagram ,  fut  nommé  leld- 
maréchal-lieutenant  et  adjoint  au  prince  Lichtenstein  chargé 
de  négocierletraitédepaix  si  onéreux  pour  l'Autriche.  En  1813, 
Budnaétaitenvoyéen  qualitéde  ministre  d'Autriche  àla  cour  de 
Napoléon,  et  pendant  la  campagne  de  Saxe  il  revint  dans  son 

Kays  remplir  avec  succès  des  missions  importantes.  Après  les 
atailles  Je  Lutzen  et  de  Bautzen ,  Bubna-Littiz  détendit  la 
Bohème,  entra  dans  la  Lusace,  s'illustra  à  Dresde  et  à  Leipzig, 
où  il  reçut  des  mains  de  son  souverain  la  croix  de  Marie-Thérèse, 
et  de  celles  du  roi  de  Prusse  la  décoration  de  l'Aigle  rouge  de 
première  classe.  Dans  la  campagne  de  France  il  chercha  à  s'em- 
parer de  Lyon ,  fut  repoussé  par  les  gardes  nationales  et  les 
troupes  jusqu'en  Suisse,  puis  y  entra  plus  tard  par  une  capitu- 
lation d  Augerean.  Le  gouvernement  général  du  Piémont,  de  la 
Savoie  et  du  comté  de  Nice  fut  remis  à  Budna,  et  le  17  juillet 
1815  il  occupa  une  seconde  fois  la  ville  de  Lyon  après  la  con- 
vention faite  avec  le  maréchal  Sucbet.  L'empereur  d'Autriche 
lui  décerna  le  titre  de  conseiller  intime  et  lui  conféra  te  com- 
mandement de  la  Lombardie.  Il  reçut  aussi  du  roi  de  Sardaigne 

■  _     _.ak^*^MAl^    Ja    CMa>kt^#«a««.|/%^k  Af    l*/vr^vA    ^A   I*  A  m>kA>%<«I.>  J^        _a 


e onze  avoyers  de  la  famille  de  Babenberg.  Jean  fut  cnargé ,     la  grand'croix  de  Sainl-Maunce  et  l'ordre  de  l'Annonriade ,  et 


lonqu*it  eut  habileiueiil  comprioié  TinsarreciNMi  fomenléedaM 
la  Lombardie  cl  ^oi  menaçait  toute  la  péfiinwile,  Bubaa-iittif 
fat  richeiBeut  doté  par  le  rai  de  Sardaigne ,  décoré  par  l'ea^ie- 
reor  de  RuMie  de  l  ordre  de  Saint-Alexandre  Newski ,  et  par  le 
roi  de  Prusse  de  eekiî  de  1*  Aigle  rouge,  puis  de  la  grand'croix  de 
l'ordre  de  LéojpMf  et  d'ofie  pension  considérwie  par  reu>- 
pereur  d'Autriche ,  et  au  milieu  de  ces  bonneors  il  mouniA  à 
Milan  le  6  juin  ISttl. 

MJBO,  s.  m.  (Mêi.  mai,),  oiwiade  proie  nocturne. 

WCBom  (méd.  )t  nom  donné  aux  tumeurs  inflammatoires 
fiMtnées  par  les  glandes  lymphatiques  sons-cutanées,  et  particu- 

Tamo,  de  Taissefle  et  du  cou.  Ondistingue 


BccAxéunnxB. 


Kèmnent  par  celles  de  r 

quatre  espèces  de  bubons  :  l*le  bubon  sympathique  ou  d'irrita- 
tion; y*  le  bubon  pestilentiel;  y*  le  bubon  scrofuleux;  4®  le 
Imbon  syphilitique  ou  vénérien.  Nicolas  Massa  parait  être  le 
premier  qui  en  1533  ait  parié  du  bubon  vénérien .  Il  existe  sons 
le  rapport  de  l'époque  à  laquelle  les  bubons  se  développent  une 
division  importante;  ainsi  on  nomme  bubons  primififs  ou 
â'embiée  ceux  qui  se  manifestent  sans  qu'aucun  symptôme  pri- 
mitif d*infection  les  ait  précédés.  Le  caractère  dislinclif  qui  les 
sépare  des  bubons  consécutifs  ou  secondaires  est,  d'après  les 
expériences  de  M.  Ricord ,  de  ne  point  produire ,  par  rinocu- 
lation ,  de  pustule  caractéristique.  Les  bubont  eonséculifs  sur- 
viennent toujours  peu  de  temps  après  fapparition  d'ulcères 
vénériens  primitifs ,  de  blennorrtiagies  ou  de  pustules  humides. 
Les  bubom  conitituliofineis  sont  ceux  qui  se  manifestent  pour 
ainsi  dire  d'une  manière  spontanée  chez  les  individus  autrefois 
infectés  qui  n'ont  éprouvé  depuis  longtemps  aucun  symptôme 
vénérien  primitif,  et  ne  présentent  même  à  l'instant  de  leur 
apparition  nulle  trace  de  la  maladie  vénérienne  aux  parties 
irénitales,  ni  à  aucun  point  des  surfaces  muqueuses  voisines  de 
rengorgement.  L'homme  et  la  femme  sont  également  sujets  à 
cette  affection ,  mais  on  la  rencontre  plus  fréqueonncnt  chez  le 
premier.  Ces  tumeurs  marchent  quelquefois  avec  beaucoup  de 
rapidité,  et  se  terminent  promptement  |)ar  suppuration.  D'au- 
tres fois,  au  contraire,  elles  marchent  très-lentement ,  sont  peu 
doutoureusea,  et  n'ont  aucune  tendance  à  suppurer.  Les  bubons 
peuvent  disparaître  rapidement,  se  résouare,  ou  se  terminer 
par  ggppnration,  induration,  gangrène.  Le  traitement  des  bu- 
tions avec  symptômes  inflammatoires  consiste  dans  des  émissions 
stosniines  locales,  générales,  des  applications  de  cataplasmes. 
M.  Ricord  conseille  au  début  le  repos  et  la  compression  métho- 
dique. Le  vésicatoire  a  été  employé  avec  succès.  Lorsque  les 
bubons  sont  indolents ,  on  les  couvre  d'emplâtre  de  savon ,  de 
xigo  cum  mercurio,  de  ciguë»  de  pommade  d'hydriodate  de 
potasse.  —  Divers  autres  moyens  chirurgicaux  peuvent  encore 
être  employés  pour  la  guérison  des  bubons  ;  nous  n'en  ferons 
point  mention  dans  cet  article,  renvoyant  pour  ce  sujet  aux 
traités  spéciaux.  A.  B.  de  B. 

BUBOS  {bubon)  (bolan.),  plante  de  la  famille  des  ombelli- 


velu  dans  quelques  espèces.  Ses  feuilles  sont  plusieurs  (bis  ailées; 
sa  tige  tantôt  herbacée,  tantôt  frutescente.  Le  bubon  macedo- 
nicum,  ou  persil  de  Macédoine,  croît  dans  la  France  Diéridio- 
nale,  et  se  cultive  dans  nos  jardins;  il  a  une  tige  herbacée,  cou- 
verte d'un  duvet  blanchâtre,  des  folioles  rhomboidales  bordées 
de  dents  aiguës,  et  les  fleurs  blanches.  Les  anciens  remployaient 
pour  guérir  Tinflammation  des  aines;  c'est  la  aigAÎiicatieii  éa 
mot  grec  ^&u^v.  Le  6iièon  gaibanum,  arbrisseau  de  trois  à 
quatre  pieds,  couvert  d'une  espèce  ëe  rosée  bleuâtre,  et  portant 
des  fleurs  jaunes,  fournit  dans  rOrient  et  en  Afrique  la  gomme- 
résine  appelée  Galbincm  (F.  ce  mot).  On  la  relire  aussi d«  6ii- 
bon  gummiferum, 

BCBON  (  fféogr,  one.  ) ,  viUe  de  Lycie,  dans  l'intérieur  des 
terres. 

BtJBOXA  (n4f<fc.).  C'était  une  déesse  amie  des  bergers,  qui  la 
priaient  pour  la  conservation  de  leurs  bœafs  et  de  leurs  va- 
ches. 

BCBexocÈLB ,  s.  f.  (c^tmr^.) ,  tumeur  dans  Paine,  occa- 
sionuée  par  la  desoente  de  l'épiploon  ou  des  intestins  par  les 
anneaux  des  muscles  ^igastriques.  Ce  mot  vient  du  grec  ^ou- 
C«v^  inguen ,  et  de  xiîXyi ,  iumor,  La  bubonocèle  est  eneore  ap- 
pelée ramex  et  himie  inguinale  (F.  Hernie  ).  C'est  une  espèce 
de  descente  que  les  chirurgiens  appeUeat  incamfUte,  et  qui  est 
commune  aux  hommes  et  aux  femmes.  Les  femmes  y  sont 
moins  sujeUes  que  les  hommes,  parce  qu'elles  le  samt  plus  aux 
hernies  crurales.  Les  parties  flottantes  du  bM-ventre  trouvent 
dans  les  femmes  une  issue  plus  libre  sous  le  tigauient  de  Fal- 


lope  on  dePoupert,  parce  qu'ayant  les  os  da  faauÎD  ^  «^ 
cieux  que  les  hommes,  il  y  a  un  grand  iaterfalle4(p«r« 
antérieure  et  supérieure  de  l'os  des  iles  iusqa'à  b  laWn*] 
l'os  pubis,  quoiqu'il  n'y  passe  pas  plus  de  partiis  qur  dia  « 
hommes  ;  le  moindre  effort  aoit  doue  détenniacr  b  p^ 
flottantes  du  bas-ventre  h  former  dans  les  CemoietUhenik-s 
raie  plutôt  que  l'inguinale.  Celle-ci  a  son  siège  daus  ïm-  i 
t'aulre  se  manifeste  plus  extérieurement  à  la  piitif  iu{»Ty.i 
de  la  cuisse. 

B1JB4IMOCOSB,  s.  f.  (efc/mrg.),  tumeurâriÎDe.ODdiiiM 
bubonocôi^, 

BTueirovEXiE,  s.  f.  (chirmrg.),  bemie  mtestinilr  prii».' 
sac  herniaire. 

BCBCLcrs  (C.  Jtnvrrs),  Romain  célèbre  qui  fol  sorr*» . 
ment  édile,  préteur,  trois  fois  consul  (317,  515 et»  n 
J.-C.),  censeur,  dictateur  (302  avant  J.-C,).  H  remprït 
grandes  victoires  sur  les  Toscans,  les  Eqoes,  les  Smtp/ 
s'empara  des  vifles  de  Noie,  d'Atina  et  de  Cahtie. 

BCBULISE  (chimie),  matière  brune, extracti¥e,lnii»«>' 
Morin  dans  les  excréments  des  bétes  à  cornes. 

BUC  (y^^r.) ,  village  de  France,  dans  ledqartflia:^ 
Seine-et-Oise,  et  dans  une  des  positions  les  plus  oiliinsfif 
des  environs  de  Paris,  dont  l'aspect  est  encore  eoittlli  |tf  j 
bel  a^uôduc  qui  mène  à  Versaules  les  eaux  de  qadqutw- 
ces  voisines.  610  habitants. 

BUC  (GEOBfiSS)  ^  antiquaire  anglais,  qui  vivait  m  am^ 
œment  du  xvir  siècle ,  naquit  d'une  Camille  màsmàst  h 
comté  de  Lancoln.  Il  fut  créé  chevalier ,  nomai  Tu  ittp- 
tilshommes  de  la  chambre  privée  •  et  inteudaol  daMufb- 
sirs ,  sous  le  règne  de  Jacques  P'.  On  a  delai:i*lâTMAh 
régne  de  Sichmrd  lïl,  en  cinq  livres  (enanglaiinL'^ 
1641  et  1646,  in-fol.,  imprimé  dans  VHisioiniÂ^^ 
de  Keonet.  C'est  un  ouvrage  écrit  d'un  Um  pcdafiiciVK^dfi 
offre  oftoias  l'histoire  que  l^apologie  de  ce  nooai^,  q»  'é 
teur  cbercbe  à  justifier  de  tous  les  crimes  dont  Ta  d^  ■•* 
toire.  9»  Lalroisième  université  d'ÀnaUlerT€,d£.,u^\ 
la  fia  de  la  Chronique  de  Stow  ,  in-fol.,  Loodru,  IGI  i^* 
une  notice  des  écoles  et  autres  établissemeiOs  f»*^' 
Londres  et  des  environs  de  cette  ville.  Bue  aauaû écrit  u/t>- 
sur  tart  des  diverliseemenU  (Revcb),  Il  f  Uit  If^MWrtjj-i 
antiquaire,  et  Camden  avoue  loi  avoir  de  grand» «P- 

lions.  *  •  ■    /■ 

BUC  (JEAfC-DAFTlSTE  BU),  né  en  1717  ilalisrtioiftta 

lamille  noble ,  fit  ses  études  k  Paris,  et  revint  àuiup^* 
il  exploita  avec  habileté  des  fermes  considécaUes.  Def<J>-* 
chambre  d'agriculture  de  celU  colanie,  de  ttAf^[^' 
1761,  il  fut  nommé,  par  l'entremise  du  docdeGwW'-* 
des  bureaux  des  Indes ,  et  jusqu'en  1770,  époque  «il F»* 
retraite  avec  le  titre  honorifique  d'intendant  des  cotM»*!' 
distingua  comme  excellent  économiste  par  les  b<>|f*"^ 
mes  qu'il  sut  introduire  dans  l'admiaistralk»  d»  n* 
Du  Bue  mourut  à  Paris  en  1795 ,  après  a*«r  piUaie  :  w^^ 
I^ynaL—Le  Pour  et  le  Contre  sur  un  objet  iefe^i^ 
et  d'importance ,  1 786,  in-4*.  . 

wc  (LooiSHFBAMçaiS  BU)»  né  à  la  Martwijiaej 
étak  fils  de  l'intendant  de  ce  uam  ,  et  »  J^ 
sa  ieunesae  à  la  carrièie  militaire  Après  ^.^j;^ 
ques  années  eu  France,  il  retours»  dans  «•  l^r*^ 
Uv>uvaH  à  V-épaque  4es  premier»  désortos  de^U.«*^ 


lion  générale,  u  ceussu  a  i^auuci  w»  i~'~;.  ;   ^^ 
que  Siint-Pierre  dut  son  salut  lorsque  le  parU  dop*  . 
Iriompliant  marcha  contre  cette  ville  avec  w  pJ"  » 
projets.  Un  peu  pTus  tard ,  du  Bue  réussit  enmr  a  «^ 
colonie  dans  la  cruelle  alternative  où  eï*«««.î"*'V;!Ji^ 
domination  des  étrangers  ou  les  excès  de  I  ««^^j- 
tionnaire,  et  il  sut  obtenir  de  «Anglelerre  wlw^F^. 
la  Martinique  échappa  au  sort  de  Saint-I^ini»vr 
conserver  l  la  Fraise.  Nommé  débute  aup^  de  li  i^, 
du  Bue  obtint  de  Louis  XVIII  en  1814  le  ^^rtS^^ 

celle  colonie,  etii  y  donna  de  nou^^"*?-^"?!?.? r*»  *' 
de  dévoueuM»!  dans  les  cent  jours  de  1815.  "J^^'J'  ^- 
men>bre  de  la  chambre  des  députes  en  1827,  lorsqn  h  p 
Paris  le  12  décembre  de  cette  même  année.  ^ 

BUCA  [géogr.  une.),  ville  d'Italie,  chci  les  Fit**»' 
côte,  au  nord-ouest  de  Qiternie.  .   ^ 

BTCAIL ,  s.  m.  (agricuU.),  sorte  de  ^^T^. 

B«fCA!fiVBTLi.E ,  adj.  f.  {tcrm.  de  botofséf^t^'  » 
feaiHes  qui  ont  la  foroK  d'uae  trompette. 


BUCCAL. 


(  ^^  ) 


BUCABAE  (cardimmi  {m9U.)y  genre  de  coquille  acéfbale,  ëe 
unlre  des  lamellibranches,  famille  des  conchacés,  établi  par 
(ntguières»  el  doai  ies  caractères  sont  d*étre  boBibée,  souvent 
iibglabulettse,  8ut>copdifornie,  équtTaWe,  à  cèles  rayonnëes; 
avoir  les  bords  ée$  valves  dentés  ou  plissés,  les  sommets  plus 
fcuurbés  en  avant;  la  charnière  formée  ëe  quatre  dénis  sur 
iiaqite  valve,  dem  cardifiales  obHoues  et  deux  autres  hitérales 
cariées;  le  ligament  postérieur  très-court.  Les  coquilles  de  ce 
ttèwe  offrent  généralement  la  forme  d'un  cœur;  aussi,  à 
exemple  de  d  Argenville,  les  amateurs  les  ont-ils  presque 
nijovrs  distin^ées  par  ce  nom,  qui  d'ailleurs  est  mauvais, 
ar  on  pourrait  aussi  le  rapporter  à  d'aotres  coquUles  qui , 
Hit  en  ofl&ani  par  leurs  formes  la  mène  apparence,  o»t  oe- 
endant  des  caractères  qui  les  placent  dans  d'autres  genres, 
truguîères  jugeaà  propos  de  créer  la  dénominatioB  de  bucarde 
fio  d'éviter  toute  erreur,  et  elle  est  adoptée  depuis  longtemps 
our  toutes  les  coquiiles  que  nous  venons  de  caractériser.  Les 
ntfliaux  des  bncardes  ont  le  manteau  amplement  ouvert  infé- 
iettrement  ;  le  pied  très-grand  et  recourbé  en  forme  de  foui , 
n  lobes  réunis,  courts  et  quelquefois  inégaux,  ayant  leurs 
«verlures  bordées  de  papilles,  m  vivent  tout  prache  des  c6tes 
nos  une  légère  couche  oe  sable  ;  leurs  espèces,  extrêmement 
lombrenses  et  variées,  sont  répandues  dans  toutes  les  mers. 
L'une  d'elles^  la  bucmnie  emoHque,  remarquable  {>ar  sa  frap- 
lilé,  sa  blMidMor  et  la  disposition  de  ses  c6tes  minces  et  éle- 
vées, est  considérée  comme  très-prédeuse ,  forsque  les  deux 
nives  qui  la  composent  sont  bien  celles  du  même  indiridu. 
Bile  bamle  â  la  côte  d'Afrique,  où  nous  avons  quelquefois 
trouvé  ses  valves  dépareillées,  couvrant  en  noml>re  oonsidé- 
*M»  les  pktges  sablonneuses,  et  ce  n'est  qu'à  l'embouchure 
le  la  Gamne,  qu'après  des  essais  réitérés  nous  sommes  par- 
venus à  nous  la  procurer  bien  complète.  Une  autre  espèce  peti4e 
Bt  d'un  aspect  pen  agréable,  le  cwréinm  eéuk,  habite  nos 
x)(es,  particulièrement  cdies  de  la  Rochelle,  où  elle  est  connoe 
BUS  le  nom  de  gourdon,  el  offre  à  la  cbsse  pauvre  et  lab»- 
îeuae  bb  mets  peu  agréable,  maïs  d'une  acquisition  focile.  On 
a  trouve  (pel^aefois  en  nombre  très-considérable,  lorsque  les 
narées  laiosesrt  à  découvert  sur  la  rade  de  ce  port  les  raines  des 
imeuses  digues  de  Richelieu. 

BrcABOiE,  s.  f.  {minéral.),  sorte  de  pierre  précieuse  qui 
«9semt)le  à  un  cœur  de  bœuf. 

BUCARDICB,  s.  m.  {hist.  not.),  animal  de  la  bucarde. 

BUCABB1T£,  S.  f.  (hiu,  MU.),  bucarde  fossile. 

BUGABOS  ou  BABBOBy  S.  m.  (Mêi.  fMl.).  C'est  le  nom  qu'on 
tonne ,  en  Espagne  el  en  Portugal ,  à  une  espèce  de  terre 
îgillée  qui  se  trouve  dans  ces  rays.  On  lui  attrioue  beaucoup 
k  propriétés  et  de  vertus  :  en  effet  cette  terre  est  fort  styptique 
t  astnngeole;  on  la  dit  bonne  dans  pkMÎeurs  maladies,  et  on 
retend  oue  c'est  un  exiceUent  antidote  contre  toutes  sortes  de 
«isons;  les  danues  espagnoles  se  font  une  habitude  si  enracinée 
«  mécher  et  de  prendre  continuellement  du  hncaros,  qu'on 
rétend  que  la  pénitence  la  plus  sévère  que  les  confesseurs  de 
e  payt4à  puissent  imposer  à  leurs  pénitentes,  est  de  s'en  sevrer 
Nilemeni  pendant  un  jour,  soit  que  les  vertus  qu'on  lus  attri- 
ue  lt«  déterminent  à  en  prendre  si  opiniâtrement,  soit  que  la 
«ce  de  l'habitude  la  leur  rende  nécessaire.  Le  vin  conservé 
aaa  des  vases  foils  de  cette  terve  en  prend  le  goût  et  rode»*, 
ut  sont  asaex  agréables.  Il  en  est  de  même  de  l'eau  :  mais 
BMtd  on  l'y  verse,  il  se  fait  une  espèce  de  bouillon nemeni  et 
'efferfesoenee;  et  si  elle  y  séjourne  quelque  temps,  elle  en  sort 

la  fin ,  parce  que  la  matière  de  ces  vases  est  très-poreuse  et 
NNigieuae. 

BrcBTros  (hiit.  «ne.),  premier  mois  de  Tannée  des  Béo- 
Ens. 

BCCXA  FEBBKA,  s.  f.  (botanX  genre  de  plante  dont  le  nom 
été  dérivé  de  celui  du  comte  Canulle-Anloine  Buccaferro,  de 
lologne.  Les  plantes  de  ce  genre  croissent  dans  Peau  ;  leur 
enr  est  sans  pétales;  elle  n'a  qu'une  seule  ctamine  sans  filet, 
lile  en  forme  de  rein,  et  composée  de  deux  valvules  ;  cette  fleur 
ii  stérile,  et  plusieurs  ensemble  forment  un  épi  à  double  rang. 
.es  embryons  se  trouvent  auprès  de  qudques-unes  de  ces  fleurs, 
t  deviennent  dans  h  suite  des  fruits  composés  de  plusieurs 
spstties  qui  tiennent  à  de  longs  pédicules,  et  qui  ressemblent 

des  têtes  de  petits  oiseaux;  chaque  capsule  renferme  une  se- 
îiencc  arrondie  (Micheli ,  Nova  plant,  gêner.,  etc.). 

BCCCA  FEBBEI  (LoUIS  KT  JÉRÔME)  (F.  BOCCA  m  FerRO). 

BUBCAL,  a^.  (aneUùm.),  de  huecm,  la  bouche,  ou  pluM  la 
^rtie  moyenne  de  b  joue  ;  qui  appartient  à  la  bouche,  et  par^ 
iculièreraeBt  aux  joues.  Membrane  buccale,  ipembrane 


queuse  qui  tapisse  l'intérieur  de  la  bouche.  Olandtê  buecake 
ou  Glandes  molaires,  follicules  muqueux  situés  à  la  partie  in» 
terne  de  la  joue,  dans  I  épaisseur  de  la  membrane  buccale,  au 
niveau  des  dents  molaires,  et  s'ouvrant  par  des  oriûres  com- 
muns à  la  surface  de  la  membrane  muqueuse.  Artère  iwc- 
oêie  (sBB-maxillaire,  Gi.),  rameau  de  la  maxillaire  interne, 
fourni  quelquefois  par  la  temporale  prefomle  antérieure  ou  par 
l'alvéolaire,  branches  de  la  maxillaire  interne.  Nerf  buccal  on 
6urrtna(fur  (bucco-labial,  Ch.)  :  il  est  fourni  par  le  neK  maxil- 
laire inférieur,  et  se  distribue  dans  la  joue ,  particulièrement 
dans  le  muscle  buccinateur. 

Brcc£IXAiR£,s.  m.  (hisL  anc,),  petit  pain  en  gâteau, dans 
l'ancienne  Rome,  que  l'on  pouvait  manger  d'une  seule  bouchée. 
On  nommait  buccellaires ,  du  temps  de  Constantin  Porpfayro- 

§énète,  des  Grecs  de  Galatie  qui  fournissaient  le  pain  aux  sol- 
ats,  soldats  que  les  empereurs  grecs  entretenaient  dans  les 
provinces.  On  donnait  aussi  le  nom  de  buccellaires  à  ceux  qui 
autrefois  se  dévouaient  entièrement  à  un  prince  ou  à  un  grand. 

BUCGfiLLATiox,  S.  f.  ((«nn.d«rhtmte),division  d'une  chose 
en  petits  morceaux,  en  bouchées. 

BUCCELLATiON,s.  f.  (Icrm.  dé  chir%irgie),  manière  d'arrêter 
le  sang,  en  appliquant  un  bourdonnet  die  charpie  sur  la  veine 
ou  sur  l'artère  ouverte. 

BUCCELLATBN,  s.  m.  (toriB.  de  médecine)^  médicament  pur* 
gatif,  fait  en  fonne  de  pam,  et  dans  lequel  il  entre  principale- 
ment de  la  scammonée. 

BUCCELLE  (géogr.  atic),  ville  épiscopale  de  la  province 
d'Hémimont,  au  diocèse  de  Thrace,  sous  Marcianople,  dont  nous 
ne  connaissons  qu'un  évêque  nommé  Jean,  qui  assista  au  concile 
de  Photius.  (Oriens  chrisl.,  tom.  l,  pag.  1190.) 

BCCCENTB,  s.  m.  {kist.  neU.),  gcBre  d'insectes  de  l'ordre  des 
diptères,  fomille  des  alhérkères. 

avJCCNANTB,  s.  f.  (6olan.),  sorte  de  plante  fort  comnHiiieavx 
environs  de  Montpellier. 

Brccm  [hist.  nat.),  nom  donné  par  les  anciens  auteurs  à 
une  quantité  considérable  de  coquilles  univalves.  Les  caractères 
des  buccins  sont  :  une  coquille  ovale  on  ovale  coniqoe,  une  ou- 
yerture  longitudinale  ayant  à  sa  base  une  échancrure  sans  canal, 
une  colnmelle  non  aplatie,  renflée  dans  sa  partie  supérieure. 
Les  buccins  sont  globuleux  ou  effilés;  quelques-uns  sont  asseï 
gros,  mais  en  général  ils  ont  des  formes  très-petites. 

BUCCiDî  (mus.).  C'est  un  iostrumenl  dont  la  seule  diffiéreooe 
avec  le  trombone  basse  consiste  en  ce  que  son  pavillon  est  re- 
courbé et  s'ouvre  en  gueule  de  serpent.  Les  sons  du  buccin  sont 
plus  éclatants,  plus  cuivrés  que  ceux  du  trombone.  On  ne  ae 
sert  de  cet  instrumcat  que  dans  les  musiques  militaires. 

BUCCiNA  (mua.),  espèce  de  trompette  de  forme  conique  doBi 
se  servaient  les  anciens  Aoraatn»à  la  §Bfli  s. 

BUCGiNAitiKHifES  (ÎLEs)  {géogr.)y  grotipe  d'Iles  situées  vefS 
te  nnrdde  la  Sardaigne,  dans  le  détroit  de  Safnt-Bonifece,  se 
composant  de  dix  Bes  grandes  et  petites.  La  phis  grande  d'entre 
elles  est  l'Ile  Sainle-Madeteine,  on  le  gouvernement  tient  éwt 
galères  pour  empêcher  la  contrebande.  Comme  les  autres,  eHe 
est  habitée  par  des  bergers,  et  i!  s'y  trouve  un  grand  nombre  de 
chèvres  sauvages  et  de  lapins. 

BVCCiNATErR,  S.  m.  (anal.),  buccinaXor,  de  buccina,  trom- 
pette. Le  muscle  buccinateur  (alvéolb-labial,  Ch.),  situé  dans 
l'épaisseur  de  la  joue,  s'étend  de  la  partie  postérieure  des  deux 
arcades  alvéolaires  à  la  commissure  des  lèvres.  Lorsque  les  lè- 
vres sont  fixées,  il  applique  les  Joues  contre  les  arcades  dentai- 
res, soit  pour  faciliter  la  mastication,  soit  pour  pousser  Faîr 
hors  de  la  bouche,  comme  dans  l'action  de  jouer  d'un  instru- 
menta vent. 

BUCCINATO-PHAKYNGIENNK    (ApOTŒVROSE)    (anat.)   OU 

Aponévrose  plérygo-maxillaire,  bandelette  fibreuse  étendue  du 
sommet  de  rapophyse  ptérygoïde  interne  à  la  li|çne  myloïdienne 
de  l'os  maxillaire  inférieur. 

BCcaNiEB»  s.  m.  [hisl.  nal.),  animal  de  buccin. 

BCCOMITB,  s.  C  (hiêL  nal.),  hucciB  fossifo. 

BCCCISB  (frfofr.),  petite  villedu  rofyaiNnetle  Nazies  (PHbcî- 
pauié  oilcrieBre),.  sur  la  BoUa  que  l'en  passe  sur  un  pont  ro- 
main, avec  dts  marmlèes,  nn  ebàtem  foit,  et  dnq  églises  pa- 
roissiites.  4,760  hahilantt. 

Btrccmm^BB  (  kis$.  nul.  ) ,  monusqoes  composant  ta 
deuftièaie^Mnittedes  gastéropodes  pectinibrancheset  renfermant 
te»  genres  :  cône,  porcelaine,  ovule,  tarière,  volute,  o»îve,  mar- 
giuâle,  colombelte,  mitre,  cancellaire,  buccin,  cérite,  rocher. 


Br€E!fTAUBB.  (  640  ) 

sCroinbe  et  sij;aret.Toasce8  moHusqaes  ont  une  coquille  écban 
crée  ou  canal icalée. 

BIJCCINUH  {ki$L  nai.),  poisson  à  coquilles  dont  le  sang  four- 
nissait celle  couleur  pourpre  si  vantée  chez  les  anciens.  Le  buc- 
cînum  adhérait  aux  roches  sur  lesquelles  il  vivait.  L'opération 
pour  extraire  la  pourpre  de  ce  coquillage  était  aussi  difficile  que 
dclicale.  Son  nom  de  bnccinum  lui  provenait  de  sa  ressem- 
blance avec  un  cor  de  chasse,  qui  se  dit  en  latin  buceina, 

BU€CO,  s.  m.  {bolan.),  genre  déplantes  qui  a  été  établi  aux 
dépens  des  diosmas.  —  En  ierm.  d'anatomie,  nom  qu'on  a 
donné  au  muscle  buccinateur. 

Bccco-LABIAL,  adj.  (anal.),ftucco-/a6^a/w,  de  ôticra,  joue, 
et  labia,  lèvres;  qui  appartient  à  la  joue  et  aux  lèvres.  Nom 
donné  t)ar  Ghaussier  au  nerf  buccal. 

BUCCOXÉs  {hist,  ml.)  (  F.  Babbds).  On  désigne  sous  ce  nom 
une  faniillc  d'oiseaux  zygodactyles  ou  grimpeurs,  répondant  au 
genre  bucco  de  Linné.  Les  genres  qu'on  y  comprend  aujour- 
d'hui sont  les  suivants  :  barbacon,  barbicon,  barbu  et  tamalia  ; 
M.  Temminck  y  ajoute  les  barbions,  oiseaux  assez  semblables 
aux  pics  et  aux  coucous,  parmi  lesquels  d'autres  ornitholo- 
gistes pensent  qu'on  doit  les  classer. 

BUCCOXIA  ou  BOCCONIA  (çéogr.  anc),  siège  épiscopal  de 
Numidie  en  Afriaue,  dont  l'évêque.  nommé  Donat,  se  trouva  à 
la  conférence  de  Carlhage  (C.  198,  n.  554)  (  Vid.  Not.  Afr,), 


BITGB. 


BUCCOBfi.4TB^  S.  m.  (6o('in.),  espèce  de  raisin  qu'on  ne  ven- 
dange qu'après  la  gelée. 

BUCCULE,  s.  f.  {anat.)y  bucculat  de  bucca,  la  bouche.  Bar- 
Iholin  donne  ce  nom  à  la  partie  charnue  située  au-dessous  du 
menton.  Inusité. 

BUCELix  (Gabriel),  né  le  29  décembre  1599  à  Diessen- 
holTcn  en  Turgovie,  se  fit  bénédictin  dans  l'abbaye  de  Wein- 
garlen  en  Souabe,  (ut  prieur  de  Veldkirch  dans  le  RhinUI,  et 
mourut  en  1691,  dans  l'abbaye  où  il  avait  fait  profession,  après 
avoir  composé  un  grand  nombre  d'écrits  qui  lui  ont  fait  la  ré- 
putation d'un  des  plus  savants  historiens  d'Allemagne.  Cepen- 
dant, son  exactitude  et  sa  critique  ne  répondent  pas  toujours  à 
riminensité  des  recherches.  Voici  ses  principaux  ouvrages  • 
«o  Aquila  imperii  benediclina ,  de  ordinis  S.  Benedicltper 
nniversum  imperium  romanum  immortalibus  merUis,  Venise 
1651,  in-4«;  2°  Menologium  benediciinum,  etc..  Veldkirch' 
1655,  in-folio;  l'auteur  y  suit  l'ordre  du  calendrier  ;  3»  Annales 
henedicUni,  Vienne,  1655;  Augsbourg,  1656,  in-folio  ;  4*»  Be- 
nedieUis  redMvus,  Augsbourg,  1679.Cet  ouvrage  tend  à  prou- 
ver que  l'esprit  de  saint  Benoit  vivait  encore  dans  son  ordre  • 
5«>  Germania  topo-chrono^slemmata-graphica  sacra  et  prch- 
fana,  en  4  vol.  in-fol.,  dont  les  deux  premiers  et  le  quatrième 
forent  imprimés  en  1655, 1662  et  1678  à  Ulm,  et  le  troisième 
w  1671  à  Francfort;  6^ Rhœtia,  Elrusca,  Romana,  GaUica, 
Germanica ,  Europœ  pravinciarum  sUu  a/limma,  Augsbourg' 
*666,  in-4«.  C'est  une  description  assez  exacte  du  pays  des 
Grisons;  mais  la  partie  historique  y  est  tellement  remplie  de 
labiés  absurdes,  qu'on  ne  peut  y  avoir  confiance  que  quand  il 
s  appuie  sur  des  monuments  (  F.  pour  cet  ouvrage,  qui  est  rare 
p.f/^î*,.'^''*  de  David  Clément,  tom.  v,  pag.  348,  et  Haller' 
Bibholh.  de  l  hul.  sutsse,  iv,  827);  7»  Constaniia  rhenana 
lacus  Mœsii  olim,  hodie  Acronii  et  Potamici  metropolis  sacra 
et  profana,  Francfort,  1667,in-4«.  C'est  une  description  topo- 
graphique  et  historique  des  environs  du  lac  de  Constance,  avec 
une  carte;  »"  Nucfeus  historiœ  universalù ,  1654  et  1658 
J^l'  '"■/«'  ^^Sancti  imperii  romani  majestas,  Francfort^ 
«680  in.l2.-  On  connaît  un  autre  Bucelin  (Jean),  jésuite  dé 
Cambrai,  ne  en  1571,  mort  en  1629,  auteur  d'un  ouvrage  inti- 
tule :  Gallo-Flandria  sacra  et  profana.  Douai,  1625  2  vol 
în-fol.  C'est  une  description  historique  de  l'Artois  et  de  ia  Flan- 
drc  wallonne.  Elle  est  insérée  dans  les  Annales  Gallo^Flan- 
drict. 

BUCEXTAUBE  (goû;,  boBtif,  xfvTaupoç, centaure)  (mytholXQuï 
avait  le  corps  d'un  bœuf  ou  d'un  Uureau,  tandis  que  les  cen- 
taures ordinaires  avaient  celui  d'un  cheval.3 


BUCENTAUBE  (hist.  mod.}^  navire  sur  lequel  jadis  le  doire 
t  ^r^n^rr^^'^l?."^  ^"'''  ^PO«««il  au  joSr 


sculpture,  aoree  a  iintérieur  et  soutenue  au  dehors  par  un 
grand  nombre  de  figures;  au  milieu  de  l'enceinte,  une  double 

Elene  dorée,  parquetée,  avec  des  bancs  de  tous  côtés,  recevait 
1  sénateurs  présents  i  la  cérémonie.  Le  doge  siégeait  à  la 
poupe,  entre  le  nonce  et  l'ambassadeur  de  ftanceT  avec  les 
embres  du  conseil.  On  trouve  la  description  de  cette  antiqu  e 


et  singulière  fête  nuptiale  dans  le  Bravo ,  ronui  iW  t 
Cooper.,  ^  '" 

BUGÉPHALE,  cheval  d'Alexandre  le  Grand,  qui  itount 
et  participé  à  la  gloire  de  son  maître.  Un  TbestaKen  imI 
Philonicus ,  l'amena  à  Philippe ,  auquel  il  le  mKMwT- 
talents  (  environ  70,000  fr.  de  notre  monnaie  ictoHIe  • ,» 
tous  les  sei^eurs  macédoniens  qui  essayèrent  de  l«  bobIp. 
trouvèrent  indomptable,  et  Philippe  donna  ordre  de  le  now 
Alexandre,  alors  âgé  de  Quinze  ans,  en  témoigna  bnte^ 
son  chagrin ,  en  répétant  plusieurs  fois  :  a  Perdre  on  M  ir 
pour  ne  pas  savoir  s'y  prendre  I  »  Philippe,  impatienté.  fiÉ^i 
lui  permettre  d'essayer  à  son  tour,  moyennant  que,  t'iiier<« 
sissail  pas,  il  payerait  une  somme  considérable.  Alennd»,;* 
d'imiter  les  autres  écuyers,  tourna  la  tète  du  cheval  en  b& 
soleil ,  ayant  cru  s'apercevoir  que  dans  l'antre  positioB  lut 
de  son  ombre  qui  remuait  devant  lui  l'effrayait;  pu,  1^ 
l'avoir  préparé  insensiblement  avec  beaucoup  d'adrrw  . 
s'élança  dessus  et  lui  fit  fournir  toute  la  carrière  en  éroytr^ 
sommé.  C'est  alors  que  Philippe  s'écria,  les  larmes  an  «t 
a  Mon  fils,  cherche  un  autre  rovaume,  la  Macédoine  wjitv 
contenir.  »  Alexandre  monta  Bucéphale  dans  la  plg|vt4* 
grandes  occasions,  et  l'eut  avec  lui  jusqu'au  delàdellalv 
après  la  défaite  de  Porus.  lient  la  douleur  de  le  pndrrà^ 
l'Inde,  âffé  d'environ  seize  ans;  il  lui  fit  de  macnifig«$  ^ 
^»illes  et  fonda  sur  son  tombeau  la  ville  de  Bue^pAcilKln- 
ditions  merveilleuses  sur  Alexandre,  celles da  Psead^Oft** 
thène  et  des  auteurs  orientaux ,  ont  beaucoup  lir»!^  «r  « 
faits.  Ils  rapportent,  par  exemple,  que  BucépUe^Mfr*- 
pophage  :  peut-étre.cette  tradition  tire-t-elle  sa  soamérn^  il 
avait  I  habitude  de  mordre.  On  voit  dans  l'histoiR  àe  }mn 

3u'à  la  bataille  de  Fornoue  le  cheval  de  Charles  VlHéMri 
es  pieds  et  des  dents  le  roi  son  maître ,  qui  se  troon  qiiHi)v 
temps  entouré  de  tous  côtés  par  les  ennemis.  PluMQnntrr 
ont  prétendu  que  le  cheval  d'Alexandre  devait  soa  aon  ^ 
Bucéphale  à  la  ressemblance  de  sa  tète  avec  celle  d'oo  W 
mais  cette  explication  s'accorde  mal  avec  la  beantén  tui''* 
ce  noble  animal.  L'opinion  qui  fait  venir  ce  nom  d*ottpr» 
tète  de  bœuf  qu'il  portail  gravée  sur  la  cuisse ,  comme  ov^ 
du  haras  dont  il  sortait,  est  t)eaucoup  plus  prot)ablee((ftilT 
conforme  aux  usages  des  Grecs. 

BUCÉPHàLE  {géogr,  anc,) ,  promontoire  de  l'Argoliik.a 
le  golfe  Saronique ,  entre  les  promontoires  Scylltom  rt  ^ 
porthinos. 

BUCÉPHALE  (géogr.  ane.),  ville  de  l'Inde,  snrli  m^ 
de  l'Hydaspe,  vis-à-vis  de  Nicée,  au  sud  de  l'empire  de  Tn* 
Elle  fut  fondée  par  Alexandre, en  mémoire  deaon  chenllr 
phale  qui  était  mort  en  cet  endroit. 

BUGÉPHALON,  S.  f.  (botan.),  genre  de  plante  dont  li  '^ 
est  sans  pétales ,  composée  seulement  de  deux  étaniiK*  ^ 
tiennent  a  l'embryon  et  qui  ressemblent  en  quelque  b^*' 
cornes  d'un  taureau.  L'embryon  devient  dans  la  soite  u  ^ 
charnu,  ovoïde  et  cannelé.  Ce  fruit  renferme  un  ooywq»' 
casse  aisément  et  dans  lequel  il  y  a  une  amande. 

BUCEB  (Martin)  naquit  à  Strasbourg  en  1491.  ITiiwri^ 
minicain ,  il  embrassa  en  1531  la  nouvelle  réforme  i  la  ff|^ 
plusieurs  conférences  qu'il  eut  à  Worms  avec  Luther,  dont  (  « 
l'apAtre  particulier  pendant  vingt  ans  à  Strasboorg  oé  Sr 
fessait  aussi  avec  distinction  la  théologie.  Prédicaleorru*» 
négociateur  habile,  Buoer  joua  un  rôle  important  dans  smF^' 
et  Bossuet  l'appelle  le  grand  architecte  dei  snhUHUt  M 
en  1539  par  les  villes  de  Strasbourg ,  de  Memfningeo,*!^ 
dau  et  de  Constance,  aux  conférences  deMarboorg.  wn"^ 
par  Philippe ,  landgrave  de  Hesse ,  pour  condUer  Latkff'" 
Zwingle,  Bucer  y  nt  conclure  une  trêve  éphémère  par  *''| 


tmerîm  de  t;harles-guint,  H  vint  en  1549  professer  h  i«^;' 
en  Angleterre;  et  après  avoir  incliné,  une  fois  !<m^<**t^ 
pour  les  principes  aes  sacramentaires  ou  des  iwinglieff*"' 
mourut  à  Cambridge  le  27  février  1551.  Sous  le  «?•'  ' 
reine  Marie,  sa  dépouille  mortelle  fut  exhumée  el  jelée  "  ''^ 
mais  Elisabeth  fit  rétablir  sa  mémoire.  On  a  de  Im  :  fj* 
taire  sur  les  Psaumes ,  publié  sous  le  nom  ô'Aretit  f«* 
Strasbourg ,  1529  ,  in-4«.  —  Commentaire  mr  li*  *j;'*ff 
Strasbourg,  1527,  in*8«.  —  Scripla  anglicoM,  Bik'  '* 
in-folio. 

BUCH  ou  BUSCH  (géogr,,his(.),  ancien  neconlreede^ 
dont  les  seigneurs  portaient  le  titre  de  captais,  Cctlf*^^ 
fut  possédée  successivement  par  les  maisons  de  fr**!'  . 
ret-Epemon ,  FoiX'Randan  et  GontauU  (F.  cei  a»tJ^'' 
Captal).  ♦ 


BVCHAHAN. 


(641  ) 


BUCHE. 


BUCIIAICB  {anc.juritpr.)^  droit  sur  le  bois. 

BIJ€HAIV  (Elisabeth),  née  en  1758  à  Filmy-Can^  dans  le 
lord  de  l'Ecosse,  quitta  à  vingt  ans  son  père  qui  était  aubër- 
nste»  pour  venir  épouser  à  Gtascow  un  ouvrier  nommé  Rob. 
Suchan ,  engagé  dans  la  secte  dite  Burgher-Seceders ,  dont  Eli- 
abelh  embrassa  les'opinions  après  avoir  abandonné  la  doctrine 
piscopale  dans  laquelle  elle  était  née.  En  1779  elle  devint  chef 
rone  secte  particulière  connue  sous  le  nom  des  buchanistes , 
lans  laquelle  elle  entraîna  bientôt  le  ministre  dlrvine ,  Hugues 
^hyte,  d'autres  ecclésiastiques  et  un  grand  nombre  d*ardents 
nrosëlytes.  D'après  sa  doctnne  bizarre  elle  prétendait  que  la  fin 
lu  monde  était  prochaine  et  que  les  buchanistes  seuls  ne  perl- 
aient pas;  bien  plus,  ils  seraient  admis  dans  le  ciel,  sous  une 
orme  bienheureuse,  pur  y  contempler  Dieu,  et  redescen- 
traient  sur  la  terre,  ou  après  mille  ans  d'une  béate  existence  ils 
laraient  à  combattre  et  à  terrasser  les  méchants  réapparus  sous 
e  commandement  du  diable.  Les  buchanistes  ne  se  mariaient 
las  et  fuyaient  les  plaisirs  des  sens.  Ils  n'avaient  qu'une  bourse 
ommune,  vivaient  en  famille,  travaillant  rarement  et  n'accep- 
ant  aucun  salaire.  En  1790  Elisabeth  Buchan,  chassée  dlrvi ne, 
e  réfugia,  avec  ses  condisciples  déjà  moins  nombreux,  dans  une 
èrroe  aux  environs  de  Ttiornhill,  où  elle  mourut  en  1791. 

BUCHAX  (  David- Stewart-Erskine,  lord  Cardross 
CT  COMTE  de],  savant  anglais  né  le  1^**  juin  1742  d*unedes 
premières  familles  d'Ecosse.  Elevé  à  l'université  de  Glascow,  il 
e  livra  avec  passion  aux  études  sérieuses ,  au  dessin,  à  la  gra- 
ure  et  à  la  peinture ,  puis  reçut  une  commission  de  lieutenant 
lans  le  trente-deuxième  ré(|;iment  d'infanterie.  Il  quitta  bientôt 
es  armes  pour  la  diplomatie,  et  fut  nommé^'secrétaire  d'ambas- 
ade  en  Espagne  en  1766.  A  la  mort  de  son*père  en  1767,  il  re- 
lonça  aux  affaires  publiques,  et  nes*occupa  plus  que  de  travaux 
ittéraires  et  d'encour^ements  généreux  aux  sciences  et  aux 
iris.  Il  fonda  dans  l'université  d'Aberdeen  un  prix  annuel  en 
àreurde  Télève  le  plus  habile,  et  il  constitua  la  société  desaiiti- 

K aires  d'Ecosse.  Mort  le  19  avril  k  Oryburg-Abbey  (comté  de 
txbourgh),  le  comte  de  Buchan  a  laissé  :  Dtscours  qu'on  avaii 
nieniiofi  de  prononcer 'à  rassemblée  des  pairs  d'Ecosse  sur 
'élection  générale  des  représentants  de  la  pairie,  avec  un  plan 
*our  une  meilleure  représentation  delà  pairie  écossaise  y  1780, 
n-A**.  —  Essai  sur  la  vie,  les  écrits  et  les  inventions  de  Napier 
le  Marchiston,  inventeur  des  logarithmes^  1787,  in-4«. — 
^ssai  bioqraphique ,  critique  et  politique  sur  la  vie  et  les 
erits  de  FleUher  de  Saltoun  et  du  poite  Thomson ,  il 92,  — 
Plusieurs  articles  dans  les  Transactions  de  la  société  des  anti- 
quaires d'Ecosse;  ce  sont  :  Mémoires  sur  la  vie  de  sir  Jacques 
'itewart  Denham,  baronnet;  Histoire  de  la  paroisse  d'Up- 
\all;  Histoire  de  Vile  d'icolmkill;  Vie  de  t opticien  Jacques 
\hort  ;  Vie  de  Crichton,  —  Deux  Lettres  intitulées  :  Remar- 
iée sur  le  s  progrès  de  s  arme  s  romaine  s  en  Ecosse  durant  la 
ixiême  campafpM  d'Agricola ,  insérées  dans  le  Gentleman^s 
Wa^azine  de  décembre  1784  et  1786.  —  Plusieurs  articles  pu- 
blies dans  V Abeille  et  autres  recueils,  et  qu'il  signait  habituelle- 
oent  Àlbanicus  ou  À,  B, 

BrcuAN  (Guillaume),  médecin  écossais,  membre  du 
ollége  royal  d'Edimbourg,  né  à  Aucran,  dans  le  Roxburgshire, 
a  1729,  mort  à  Londres  en  1805,  âgé  de  soixante-seize  ans, 
'est  rendu  célèbre  par  un  ouvrage  en  anglais  ,  intitulé  :  Méde- 
ine  domestiqué ,  ou  Traité  sur  les  moyens  de  prévenir  et  de 
nérir  les  maladies  par  le  régime  et  les  remèdes  communs , 
Edimbourg,  1770,  in-8**.  Malgré  les  attaques  de  quelques-uns 
les  confrères  de  Buchan ,  cet  ouvrage  eut  un  très-grand  succès, 
t  a  été  traduit  dans  la  plupart  des  langues  de  TEurope.  Il  a 
té  imprimé  pour  la  dix-huitième  fois,  à  Londres  en  1803,  en 
m  gros  volume  in-S*'.  Duplanil  en  a  donné  une  traduction 
rançaise,  à  laquelle  il  a  joint  des  notes  intéressantes  et  tr<^- 
tendues.  Cette  traduction,  imprimée  en  1776,  a  été  réim- 
rriroëe  en  1780, 1783  et  1788.  5  vol.  in-8°;  4«  éd. ,  revue  sur  la 
(T  éd.  de  Londres,  1791 ,  6  vol.  in-8«;  5*=  éd.,  1802 ,  in-8o, 

vol.  On  doit  aussi  à  Buchan .  2*»  Avis  aux  mères  sur  leur 
anlé  et  sur  les  moyens  d'entretenir  la  santé,  la  forée  et  la 
^auté  de  leurs  enfants ,  Londres,  1803,  1  vol.  in-8«,  traduit 
D  français  par  Duverne  de  Presie,  Paris  ,  1804 ,  in-8«;  3*»  un 
cnrrage  sur  tes  maladies  vénériennes.  —  Buchan  a  laissé  un 
ils  aussi  médecin,  à  qui  on  doit  des  Observations  pratiques 
UT  Uê  bains  de  mer  et  sur  les  bains  chauds. 

BUCMAHABr  ( Georges ) ,  poète  et  historien,  né  en  1506  à 
Lilkeme  en  Ecosse.  Il  étudia  avec  succès  à  Paris,  et  de  retour 
ans  son  pays,  dénué  de  toutes  ressources,  il  s'engagea  dans  les 
roopes  françaises  alors  amenées  en  Ecosse  par  le  duc  d'Alba- 
lic.  Sa  frêle  santé  l'ayant  fait  licencier,  il  revint  à  Paris  et  fut 


professeur  au  collège  de  Sainte-Barbe ,  pub  gouverneur  du 
comte  de  Cassils  qu'il  suivit  en  Ecosse  où  Jacques  V  le  nomma 
le  précepteur  de  son  fils  naturel  le  comte  de  Murra^r.  C'est  par 
orare  de  ce  roi  que  Buchanan  publia  des  poésies  latines  contre 
les  franciscains,  connues  sous  les  titres  de  Somnium  et  de 
Franciscanus,  dont  on  a  une  traduction  française,  intitulée  :  le 
Cordelier  de  Buchanan,  Sedan,  1599,  in-8°.  Mais  le  clergé 
ayant  pris  fait  et  cause  contre  le  poêle  que  le  roi  n'osa  pas  dé- 
fendre, Buchanan  fut  emprisonné  en  1599.  S'étant  échappé,  il 
passa  en  France,  et  professa  à  Bordeaux  où  il  composa  ses  deux 
tragédies  latines  à  l'usage  des  écoles,  de  Baptiste  et  de  Jephté. 
Il  y  traduisit  aussi  en  latin ,  pour  le  même  objet,  la  Médée  et 
VAlceste  d'Euripide.  Buchanan  eut  aussi  l'honneur  d'être  le 

{^récepteur  du  fameux  Montaigne  ;  puis  à  Paris  il  fut  régent  de 
a  classe  de  seconde  au  collège  Bourbon.  Il  y  publia  plusieurs 
poésies  dont  la  meilleure  édition  est  celle  de  Leyde ,  EIzevir, 
1628,  in-16.  En  1547  on  trouve  Buchanan  professeur  de  l'uni- 
versité de  Coîmbre  en  Portugal.  Il  voyagea  ensuite  en  Angle* 
terre,  en  France,  dans  le  Piémont,  puis  revint  en  Ecosse  en 
1560,  y  professa  la  religion  réformée,  devint  principal  du 
collège  de  Saint-Léonard,  précepteur  du  roi  Jacques  VI,  et 
occupa  plusieurs  places  importantes  à  la  cour.  Il  composa  en 
1579  De  jure  regniapud  Seotos,  Edimbourg ,  1580 ,  in-4<>,  et 
1581,  in-8**,  et  ensuite  Rerum  scotiearum  historia ,  et  mourut 
à  Edimbourff  le  28  septembre  1582.  Une  édition  complète  des 
œuvres  de  Buchanan  a  été  donnée  par  Thomas  Baddiman  en 
2  vol.  in-foiio,  Edimbourg,  1714  ;  mais  celle  de  Barman,  Leyde, 
1725,  en  2  vol.  in-4°,  est  plus  estimée. 

BUCHANAN  (Claude),  ministre  anglican,  né  à  Cara- 
buslung  près  de  Glascow  en  1766,  partit  en  1795  pour  les 
Indes  orientales,  et  remplit  plusieurs  années  les  fonctions  de 
vice-prév6t  du  collège  du  fort  William  au  Bengale.  Il  y  établit 
une  correspondance  instructive  avec  tous  les  savants  de  l'Asie 
et  même  avec  quelques-uns  de  la  Chine ,  parcourut  par  (erre 
toute  la  presqu'île  de  l'Inde ,  depuis  Calcutta  iusqu'au  cap  Co- 
morin ,  visita  trois  fois  l'Ile  de  Ceylan ,  vil  Travancor ,  Goa  , 
Madouré,  entra  dans  les  temples  les  plus  célèbres  des  Hindous , 
dans  les  églises  des  chrétiens  romains,  syriaques  et  protestants 
de  ces  pays,  prit  connaissance  de  l'état  des  juifs  sur  les  côtes  du 
Malabar,  et  revint  en  Angleterre  en  1808.-11  faisait  faire  une 
traduction  syriaque  du  Nouveau  Testament,  qu'il  voulait  porter 
lui-même  en  Syrie  et  en  Palestine,  mais  il  mourut  à  Broxbourne 
(comté  de  Herlfort)  presque  subitement  en  février  1815.  On  a 
de  lui  :  1*>  Mémoire  sur  l'utilité  d'un  établissement  ecclésias- 
tique dans  l'Inde  britannique,  Londres,  1803  et  9,  in-1»; 
2°  les  Quatre  premières  années  du  collège  de  Fort- William, 
Londres,  in-4o  ;  3"  Tableau  abrégé  de  létal  des  colonies  de  la 
Grande-Bretagne  et  de  son  empire  en  Asie  relativement  à 
VinstruHion  religieuse,  Londres,  1813.  in-8*»;  4»  Apologie  pour 
la  propagation  de  f  Evangile  dans  l'Inde ,  ibid.,  1813 ,  in-8**; 
6°  Recherches  chrétiennes  en  Asie,  avec  des  notices  sur  la  tra- 
duction des  Ecritures  dans  les  langues  orientales ,  Londres, 
1814,  in-8*>.  C'est  le  plus  important  et  le  plus  instructif  de 
ses  ouvrages  qui  sont  tous  en  anglais;  6"  Sermons  et  exhor- 
tations. 

BUCHBERG  {géogr.  ).  V\nsïeuvs  montagnes  basaltiques  du 
nord  de  la  Bohème  portent  ce  nom.  Parmi  celles-ci  la  plus  re- 
marquable est  celle  qui  est  située  au  nord-ouest  du  cercle  de 
Bunzlau,  non  loin  des  frontières  silésio-prussiennes,  à  l'endroit 
où  l'ïser  se  tourne  vers  l'ouest,  entre  Péiersdorf  et  Voigtsdorf , 
à  l'ouest  du  Hirschberg.  Au  pied  de  cette  montagne  la  grande 
et  la  petite  Iser  se  réunissent.  Ce  qui  rend  cette  montagne  re- 
marquable ,  c'est  d'abord  parce  que  dans  toute  l'Allemagne  et 
apparemment  dans  tout  le  nord  de  l'Europe  on  ne  rencontre 
aucune  montagne  basaltique  qui  surpasse  celle-ci  en  hauteur, 
laquelle  hauteur  a  été  estimée  par  Hoses  à  492  toises  ;  en  second 
lieu  c'est  que  la  couche  de  basalte  est  située  immédiatement 
au-dessus  de  la  couche  de  granit>  ou  l'a  pénétrée  et  traversée. 
A  l'est ,  où  d'énormes  blocs  de  granit  gisent  à  ses  pieds,  et  au 
nord ,  elle  descend  d'une  manière  escarpée ,  et  elle  est  couverte 
de  forêU  jusqu'à  la  cime.  Elle  s'abaisse  d'une  manière  plus 
douce  vers  le  sud  et  l'ouest,  et  se  perd  en  une  plaine  couverte 
de  gazon ,  sur  laquelle  on  trouve  quelques  cabanes,  en  sorte  que 
de  là  elle  ne  parait  avoir  qu'une  médiocre  hauteur.  La  chaîne , 
dont  le  front  est  chauve  et  à  peine  légèrenient  gaxonneux  , 
se  dirige  de  l'ouest  à  l'est.  Sur  le  versant  méndional  et  septen- 
trional ,  on  trouve  des  colonnes  de  basalte  dans  toutes  les 
directions. 

BUCHE,  s.  f.  {gramm.),  morceau  de  gros  bois  dechauffaçe. 
Il  se  dit  figurément  et  familièrement  d'une  personne  stupide , 


BUCHUI. 


(642) 


lourde,  indolente.  Pro?erbialement,  Cet  hamm&  ne  êe  rtmue 
non  plut  qu'une  bûché  :  il  n*a  aucune  aclivité. 

BIJ€H£ ,  s.  r.  #11  lerm.  de  marine ,  espèce  de  Qibot  dont  on  se 
sert  en  Hollande  pour  la  pèche  du  hareng.  —  Bccbe  est  aussi 
le  nom  d'un  instrument  de  musique  fait  en  forme  de  bûche. 
Sur  |a  table  de  cet  instrument  sont  tendues  trois  cordes  de  lai- 
ton à  Tunisson ,  mais  dont  l'autre  est  ensuite  mise  à  ta  quinte  à 
l'aide  d*nn  crochet.  La  partie  qui  sert  de  manche  est  divisée  par 
des  touches  comme  le  manche  d'une  guitare.  —  Bcchg  est  en- 
core le  nom  d'un  gros  madrier  qui  sert  d'établi  à  rébroudeur, 
et  des  forts  madriers  dont  on  se  sert  dans  les  tréûleries  pour 
assujettir  les  tenailles  et  les  filières.  ~  Blche  se  dit  également 
d'un  billot  ou  madrier  dans  lequel  sont  fixées  des  cisailles,  des 
filières,  etc. ,  et  d'une  barre  de  fer  à  l'usage  des  verriers.  Les 
savonniers  nomment  bûche  d'airain  ^  une  jauge  de  cuivre  qui 
règle  l'épaisseur  des  pains  de  savon  sur  les  mises.  —  On  appelle 
réparation  à  la  bûche,  une  amende  imposée  jadis  par  \es  maîtres 
des  eaux  et  forêts  contre  ceux  [qui  avaient  abattu  les  arbres 
dans  les  forêts  du  roi. 

BU€HE.  En  jardinage ,  on  appelle  ainsi  la  ticedes  orangers 
étètés  que  l'on  amène  en  France  de  Provence  et  de  Gènes. 

BUCHE  (Contrôleurs  i>b  la)  {police)^  petiu  officiers  éublis 
sur  les  chantiers.  Leur  emploi  était  de  veiller  à  ce  que  les  bois 
de  chauffage  aient  les  dimensions  et  les  qualités  requises  par  les 
ordonnances  (  F.  Bois). 

Br€UE  (Hehr^Michbl  ) ,  plus  connu  sous  le  nom  du  Bon 
Henri,  cordonnier  du  duché  de  Luxembourg,  institua  en  1645, 
la  société  des  Frères  cordonniers  ,  et  en  1647  celle  des  Frères 
tailleurs ,  artisans  rassemblés  pour  travailler  en  commun  et 
employer  une  partie  de  leurs  salaires  au  soulagement  des  pau- 
vres. Un  gentilhomme  normand,  nommé  le  baron  de  Renty,  et 
le  docteur  de  Sorbonne  Goquerel  dressèrent  sous  les  auspices 
de  la  religion  chrétienne  les  règlements  de  celle  association 
philanthropique  qui  comptait  plusieurs  établissements  en  France 
et  en  Italie,  même  à  Rome,  et  dont  le  fondateur  mourut  le  9 
juin  1666.  Les  règlements  en  sont  encore  observés  au- 
jourd'hui (  r.  pour  plus  de  détails,  VÀrtùan  chrétien,  ou  la 
Vie  du  bon  Henri,  par  le  Vachel,  Paris,  1670,  in-12;  ou 
Hélyet,  Histoire  des  ordres  religieux,  l.  viii,  p.  175). 

BUCUËL  (Arnold),  né  à  Utrechten  1565,  fit  ses  études  à 
Funiversitéde  Leyde,  visita  ensuite  plusieurs  universités  d'Aile^ 
magne,  d'iUlie  et  de  France,  et  revint  s'éUblir  comme  avocat 
dans  sa  ville  naUle.  La  mort  d'an  fils- unique  lui  inspira  du 
dégoût  pour  son  état,  et  il  ne  se  livra  plus  qu'aux  lettres.  L'his- 
toire de  sa  patrie  et  la  littérature  ancienne  l'occupèrent  jusqu'à 
sa  mort,  arrivée  le  15  juillet  1641.  On  a  de  lai  un  plan  etiine 
description  de  la  ville  d'Utrecht,  1605;  un  sopplémeat  à  l'atlas 
de  Mercalor,  Amsterdam,  1630;  Nassovisehe  oranaieboom, 
1615;  Trac  talus  sinçjuUris  de  Durdrechio  (  Dordrecht  ) ,  et 
une  édition  de  deux  historiens  d'Utrecht,  Beka  et  Heda,  mi  a 
ete  publiée  après  sa  mort ,  sous  le  titre  d'HùtoHa  UUrajectina, 
u^^*  *^3,  in-folio;  une  description  de  fleurs,  fruits, 
herbes,  etc.,  1614,  et  quelques  opuscules  de  peu  d'importance, 
fiuchel  était  en  correspondance  avec  beaucoup  de  savants  de 
son  temps,  qui  s'accordent  à  louer  son  mérite.  Quelques-unes 
de  ses  lettres  ont  été  imprimées  dans  les  recueils  dlsaac  Vossius 
etdeMalthaeus. 

BUCUEB,  s.  m.  (orchiL),  local  obscur  d'un  étage  souterrain 
ou  d  un  rex-de-cha«ssée,  qu'on  destine  dans  les  maisons  à  ren- 
fermer les  provisions  de  bois.  On  donne  aussi  ce  nom  aux 
hangars  qui  servent  ai  même  usage.  Les  bûchers^  dans  les  pa- 
lais des  princes,  s'a ppelieiU /oumMrM,  —  Bûcher.  C'était , 
chez  les  anciens,  un  espace  entouré  de  murs ,  servant  à  brûler 
les  corps  des  personnes  trop  pauvres  pour  qu'on  pût  leur  (aire 
la  dépense  d'uA  bÉcber  particulier.  On  en  a  découvert  un  dans 
les  fouilles  de  PoinpéL  Ce  lieu  s'appelait  ustrinum,  du  verbe 
urere,  brûler  (F.  UsTRnruii).  —  BticaER,  monument  de  dé- 
coraliou  ou  d'architecture  temporaire  qui  doit  avoir  servi  de 
modèle  ou  de  type  aux  grands  tombeaux  construiU  ou  mauso- 
lées des  Grecs  et  des  Romains  { F.  Mausolée). 

wcmm  (ter.).^  L'acte  de  brûler  les  corps  constitue  la 
crémoHom.  Povr les marts, c'est  un  mode  de  sépullvre;  s'ils'aint 
au  cootrairc  d'un  être  vivant,  c'est  un  supoKce ;  (kns  l'im  et 
1  ^!îi"L^^^  c  est  ■«  sacrifice  de  puriicatÎMi  qut  s'aecempUt  sur 
le  bûcher.  On  sait  à  queHes  horreurs  cette  théorie  a  darmé  lieu, 
par  )  amlicatioo  qu'en  fil  le  saint-office  à  des  milliers  d'intot- 
lunes.  La  crémation  fut  commune  à  la  majeure  partie  des  peu- 
ples de  1  antiquité,  mais  elle  ne  fut  absolue  chez  aucun;  c'^- 
dire  que  les  morU  étaient  brûlés  ou  inhumés  selon  leur  dernière 


volonté  ou  le  caprice  des  survivants.  PlilaraM  ttt  ériw. 
craie  qu'il  lui  est  indiiïérenl  qu'on  brûle  ou  qu'on  m^ 
son  corps,  Numa  défendit  expressément  qu'on  Ii\Til  le  au^ 
Oamnies,  el  nous  connaissons  une  loi  romaine  qui  ordoB» 
brûler  ou  d'ensevelir  les  corps  hors  l'enceinte  de  la  ^ille  U* 
muli  élevés  par  les  Scythes  dans  les  steppes  de  la  Rimîe  ^ 
dionaleet  de  la  Tarlarie  contiennent  des  ossf menu  bma»! 
souvent  des  os  de  chevaux;  quelques-uns  sont  bniks  ku 
jeure  parUe  ne  Test  pas.  II  en  est  de  même  de  ces  laia». 
improprement  appelés  élrusques,  dont  plusienn  portùfi 
traces  de  la  combustion,  ce  qui  s'explique  par  rasage  m^w 
les  parents  et  les  amis  du  défunt  de  jeter  dans  »oUkl»  js 

lainsobjets,  tels  giiedes  épices,  desbijoux,  desvèteneaUfliB 
des  animaux.  Si  l'origine  des  bûchers  funéraires a'wlù.» 
aux  peuples  de  l'ïndouslan,  elle  doit  être  rapporta  auiSn*, 
Les  Thraces,  qui  prirent  cet  usage  à  ce  dernier  peuple,  Itia 
mirent  aux  Grecs.  Les  Romains,  qui  prirent  tantdedKMi. 
Grecs,  reçurent  d'eux  l'usage  de  la  cremalion,qiii$'èta4v 
suite  dans  tout  l'empire  et  pénétra  jusqu'aux  tmm  brpi. 
réennes.  Odin  voulut  que  son  corps  fût  brûlé;  toToK Edi- 
tion généralement  adoptée  dans  la  Scandinafie.  Les  OH 
conservèrent  la  coutume  d'inhumer  leurs  morts;  stÙLr 
brûlaient  sans  scrupule  quand  ils  redoutaient  imeoiitip- 
Che«  les  chrétiens  la  crémation  fut  toujours  rejeléecaBnifr* 
traire  au  respect  dû  aux  morts:  Le  corps  vint  et  k^ 
qu'&nle  rende  à  la  terre.  Mais  les  peuples  pafensmiesf  m 
pour  observer  la  loi  contraire,  des  motifs  rétf^ttnafdi- 
bjes  ;  car,  dans  leurs  idées,  le  feu  était  le  synM  Mùau. 
d'une  grande  divmité;  il  purifiait  toutes  lessomfcwdaeTO 
sans  attenter  à  rexistence  de  fâme,  tandis  mie  rmkwfl 
la  substance  spirituelle  elle-même,  ainsi  qoon  peotlew^ 
l'exemple  d'Ajai,  fils  d'Once  ( T.  HTDROTAraiE.Oorif 
son  d'ailleurs  le  peuple  qui  le  premier  sk  brûlé  ses  nwti.  Tr 
gine  des  bûchers  funéraires  peut  être  attribuée  i  émnor 
ses,  dont  trois  seulement  nous  semblent  mériter  ok  nrte 
particulière.  V  L'action  du  feu,  disent  les  nartisaMéehtm 
lion,  ourifie  l'âme  elle-même.  Dans  Flnde,  les  bnliw* 
reçu  des  anciens  gymnosophistes  ta  croyance  de  ce  «ode*» 
rinça tion  :  aussi,  les  sacrificesvolontaires  de  cette  Bitaiei'iW 
pas  rares  chez  eux  autrefois.  A  Athènes,  on  vit  un  hKfieesf^ 
dans  un  bûcher  enflammé,  en  s'écriarit  :  Je  me  md»  i 


Calanus  le^jmnosopfaiste,  qui  suivit  Alexandre  le  Gnri» 
scm  expédition  de  l'Inde,  monta  sur  le  bûcher  fonêniren^ 
rant  le  soletl  qui  brillait  sur  lui  dé  tout  son  Mit  Ooèri 
gouverneur  de  ce  même  monarque ,  frappé  d'admintiDip 
un  acte  aussi  courageux,  se  jeta  spontanément  dans  ksla* 
qui  enveloppaient  Catamis.  Lliistorre  nous  iomvSiéatn^ 
sans  nombre  des  bûchen  funéraires  élevés  par  la  viWfi* 
des  victimes,  par  suite  de  levrs  idées  sur  la  pmàalôa  t 
Fârae.  Hercule,  disent  les  mjthognphes,  va  /awoirwliij 
des  dievx,  après  «avoir  divmîsé  par  les  fiamnes  s  d» 
mortelle.  Didon  voulut  mourir  sur  un  bûcher,  noopoor»» 
vrer  d'mie  vie  importune,  cardans  ce  cas  le  fer  oaJep* 
lui  aurait  suffi,  mais  pour  satisfaire  aux  mAno  ootn^ 
son  époux  et  se  présenter  pure  devaat  le  Irihanal  éam 
Obligés,  p>ar  notre  cadre,  de  restieiadre  les nikdlili*^ 
s'ofl'renl  ici  d'elles-méfnes,  noM  fraBehéftoa.  ptf  ^  P^' 
laa^pie  série  d'années  pour  arriver  au  lemps  oèrEti«f(*«^ 
fligee  par  le  spectacle  des  liûoberieitpiatairci.  D«ita<^i^ 
puliliques,  les  druides  élievaieat  à  leur  wâUÊt  Hi^f'^ 
grande  statiae  d'osier  remplie  de  cféaCures  wm(l»;tÊésj^ 
le  christianisme  eiU  réfamia  s«r  TEorofesesëoelriao'** 
et  de  charité,  devatt-on  s'aiteadreâ  ^r  ae  p«p^^ 
roonstrueuse  pratique  ?  Le  monde  chrétien  M  MaiNeF'^ 
pœvantjrble  spectacle  des  muêê^ést^(V.).  Les  ■ifô"**' 
blasphémateurs  et  les  héréli<|Be8  étaient  brûiéi  fiiii*v* 
pour  eux,  le  feu  seul  était  en  élai  de  panier  1'*»*»^ 
lures  du  corps.  En  17^  on  brûla  encore  sur  la  alMep*^ 
de  PaleroM,  un  homme  et  une  femme  accusés  dlnréBe.^** 
rMiti<l«t  U6age,ilséuieii4  coiffes  du  ia»è>mY»gtfefW*^ 
aux  paifllures  sataniques.  Le  saerâfice  s'aawplifg^ 
de  tottle  la  noblesse  paricmeiataire,  qui  «tiMi  FiLJ|Wi»*V 
téffiom  de  celle  £vee  aèetninaUe ,  ««TMil  det  foraii^^ 

d'atêemdrissemmt  en  vopâsU  £r  liJauip»» de «oOti*^^ 
9Mfi.  G»  peut  tirtr  de  l'apothéuse  de»evpei«o0  w^^ 
nouvelle  preuve  en  fawurde  Vê^uàmmà  èlUàMri^F 
la  crémation  aux  idées  de  purification.  Dans  ces  •w'*^ 
on  commençait  par  brûler  le  corps  sur  un  bùdff  F^'TJ 
puis  on  en  élevait  un  autre  d'une  grande  — «-A»^* 
naisemcnt  con^posé  de  quatre  assises»  sui 
reposait  Tiniage  en  cire  dudéfiuit,  et,  ai 


(  ^^) 


BIJ€:iMOLZ. 


vfi  aigle  ïifaat  qvî  f'envolaît  aox  approelies  de  la  flamme^ 
MnportMt  cette  àme  impériale  aox  demeures  célestes.  Dans 
rindauatafi,  les  basses  classes  enterrent  les  morts  ou  tes  précipi- 
irat  dans  le  Gange  ;  mam  dans  les  castes  éle?ée6  la  crémation  est 
le  rigueur.  Le  bSdier  est  élevé  hors  de  la  ville  :  avant  d*y  dépo- 
nr  le  nwrt ,  on  \m  pînoe  le  nés,  on  lui  presse  restoroacy  on  loi 
ett«  de  Teta  au  TÎsage  pour  s*assiifvr  qu*il  n*cst  pas  aeutenient 
MNntié  en  lëtliarpe;  aptes  quoi  les  parents  apportent  du  tietel, 
le  I»  fiente  de  vacbe,  ou  rii  et  des  fruits  sur  cette  coocliede 
(laort,  et  le  plus  ancien  y  met  le  feu  en  détournant  la  tète.  Les 
brvltaies  ont  renoncé  depuis  longtemps  à  se  détruire  ainsi  eox- 
■êiMu,  et  ce  ne  sont  plus  que  les  femnies  qu'ils  soumettent  à 
cette  coutume  liurhare.  Smêiée  est  le  nom  de  ces  sacrifices  indiens 
M  «ne  femme  veuve  se  brûle  avec  le  corps  de  son  mari.  Cet 
usage  n'est  pourtant  pas  prescrit  par  les  lois  de  Mhmm  :  il  n'est 
q«e  le  résultat  d'une  spéculation  sacerdotale.  Et  <|n'on  ne  dise 

s  que  le  sacnfiœ  de  la  jull^  est  volontaire,  puisque  la  nnl- 

«rense,  fmatitée  dès  son  enfance,  endoctrinée  par  ses  pro- 
mu parents,  déshonorée  à  jamais  si  elle  recule  devant  le  bùcber 
Mal,  enivrée  d'apieni  et  de  liqueurs  smritaeuses,  exaltée,  en- 
%vainée,  poussée  par  les  prêtres,  assouroie  par  les  cris  de  la  nuik 
litude,  n  a  aucun  moyen  d'échapper  au  supplice  1  En  iâSO ,  le 
■ouvememant  anglais  a  entièrement  aboK  dans  Tlnde  l'usage 
uet««il^,  après  y  avoir  longuement  préparé  les  esprits  par  ées 
restrictions  amenées  graduellement.  Mais  le  préfugé,  puis  fort 
que  rinstinrt  fm  porte  Itiooione  à  défendre  sa  vie,  repousse  en- 
fore  ce  bienCMt  des  chrétiens.  9f»  L'expérience  ayjHTt  appt  is  aux 
boonnesqut  le  cadavre  hnoiain ,  par  suite  de  l'mlMnnation ,  se 
réduisaii  en  poussiéTe,  ils  songèrent  k  la  crémation,  paace  que  ce 
mode  de  sépulture  leur  donnait  eu  OMiins  de  temps  les  mêmes 
résultats,  et  ou'il  fecilitatt  d'ailleurs  le  transport  des  restes  d'une 
personne  cbwie.  Un  guerrier  nioufait4l  sur  une  rive  étrangère, 
les  coropMons  de  sa  gloire  le  déposaient  sur  un  bêcher,  puis 
ilë  recnêilaient  religiensenieot  ses  cendres  pour  les  transporter 
sur  le  sol  natal.  9*  La  eréroalion  était  encore  un  double  moyen 
de^  préserver  les  vivants  de  la  contagion  uoi  résultait  sauvent  du 
vuusinage  des  morts,  et  d'empêcher  qoe  les  dernières  dépouillM 
d'un  parent  et  d'un  ami  ne  fussent  profanées  par  des  étrangers. 
€*est  parun  motif  semblable  que  Sylla  voulut  que  son  corps  fût 
brvrté,  de  crainte  qu'on  rendK  à  ses  restes  les  otitrages  dont  il 
srvit  koHnémeaccabléceux  de  Marins.  Les  andeos  connaissaient 
qvntresortesde  bûchers  :|Mfr«,fOfnf,  hntêwmfimeerra.  La'pre- 
'WMse  aocefrtîon ,  dérivée  de  n»p  (feu),  s'appliquait  à  toute  pale 
ie^  bois  destinée  à  bnfeler  le  corps  d'an  homme  ou  celui  d'un 
'— J**^»^  j^  seconde  désignait  le  bûcher  funéraire  tant  une  le 
fe^ continuait  à  brûler  :  car  alors,  selon  l'explication  que  donne 
Ee^wius,  les  assistants  adressaient  des  prières  aux  dieux  (rogare). 
^  troisième  nVtait  applicable  au  bûcher  qu'au  moment  où 
i  ^Borps  venait  d'être  oonsumé  :  il  était  coin6iMllmi  ou  presqtie 
■^Mrement  brûlé  (  çwm$i  bene  mêmm);  de  là  le  nom  de  *u«- 
m^irêi  donné  avx  prisonniers  dont  on  versait  le  sang  sur  les 
kvstnes.  La  «ualrième  enfin  éUri  un  bûcher  particulier  élevé 
ievasst  le  lonM)cau  apiiès  hi  crémation.  Dans  l'antiquité,  le  bû- 
dier  f onéraîre  avait  la  forme  d'un  autel  ;  le  plus  souvent  il  était 
earvé,  entanréd'une  palissade  et  composé  de  pièces  de  bois  odo- 
»n4»  ci  vésinenx,  tels  que  le  pin,  le  sapin,  le  mêlèie  et  le  gené- 
nie*'-  Ordinairement  la  crémation  était  accompagnée  d'une 
tmrandede  victimes  ;  quelquefois  même,  ainsi  que  nous  venons 
ie  le  dire,  on  y  versait  le  sang  humain.  Les  parents  y  metuient 
le  Im,  et  détovmaient  la  tête,  en  signe  de  deuil  et  de  regret.  Il 
^  «SI  temps  à  ftome  où  Fusage  s'était  introduit  d'orner  les  bû- 
eherv  de  peintures,  de  guiriandes  et  de  riches  étoiles,  si  bien 
fu'it  falhit  «ne  loi  samptnaire  pour  interdire  cet  abus. 

•rrogn,  V.  a.  Jlenn.  d$  charp.) ,  dégrossir  une  pièce  de  bois, 
1»  IsaBvniller  gsossièreinent.  Il  signifie  aussi  détruire  une  pièce 
qoom  vent  remphn»* par  une  meilleure. 

BVGHUt  (liRBAiN-GOfiBFBOi;  a  publié  en  allemand  :  1*  Dm- 
^pÉéomdê  la  «ourse  du  Danube  el  du  payé  de  PuniemènVy 
Mmembpgg,  1730,  in^;  «•  Biêé^ére  naiur^ik  de  ia  Saxe, 
Uresân,  1725,  in-««.  C'est  un  essai  fort  incomplet,  l'ouvrage 
«»yant  nas  été  teranoé.  —  Bijcber  (Midiel-GotUieb)  est  Tan- 
If»  ée  denx  ^mvrages  allemands  :  1"  Prûepeetus  d'un  calen- 
•rwrd'açHeuiiufe,  qui  indique  lei  tratmum  à  faire  peudami 
'^«fna  «lau,  Leipiig,  1766,  iii-8«>.  Le  titre  et  le  plan  de  cet  ou- 
*<«9e  uiîle  sont  empruntés  de  Micfaard  Bradley,  qui  le  premier 
2  ««*  i'idée,  et  l'a  très-bien  eiéculée  dans  son  Calendrier  det 
*[**ni«ff .  Aîvers  auteurs  en  France  et  en  Allemagne  ont  re- 
PjnMluii  ce  Urie  i  peu  près  saus  le  même  titre ,  mais  avec  des 
^ngemenls  et  desadditions  m'exige  la  difërenoe  des  temps 
■  «  des  lieux.  ^  Versuch  einen  HauêhofmeiHer  xu  bilden,  Franc- 
«xt  et  Leipsig,  1766,  in-8<>.  C'est  un  tableau  dn  qualités  d'un 


bon  régisseur.  —  Bûcher  (SamueUFrédéricj  a  publié  :  1°  ^n- 
liquUates  hebraicm  H  srœcw,  1717,  in-l-2  ;  2°  De  mmelis  veiê^ 
ru»,  1753,  in-4". 

BdCHBnics  (F.  Boucher  [Gilles]). 

BrcHEROM  (écan.  ruii.),  ouvrier  qui  esl  employé  à  aballre, 
à  arracher  et  débiter  les  arbres  dans  les  bois  et  les  foréls.  Lors- 
qu'un arbre  esl  marqué  pour  être  abattu  ou  arraché,  le  bûche- 
ron, armé  d'une  cognée  ou  d'une  pioche ,  le  renverse  à  terre; 
là,  il  rébranche  pour  faire  des  fagols,  pois  le  divise  en  mor- 
ceaux de  longueur  déterminée  par  les  règlements ,  et  le  range 
en  tas  réguliers,  suivant  les  mesures  adoptées  dans  le  pays.  î^es 
bûcherons  sont  ordinairement  payés  en  nature;  la  souche  de 
farbre  aliattu  leur  appartient,  de  même  que  les  racines  de  l'ar- 
bre arraché,  et  ces  morceaux  de  bois  sont  mis  en  las  mesurés, 
qui  sont  assez  rechercliés  pour  le  chauffage.  D'ailleurs  les  cou- 
tumes varient.  Le  mélier  de  bûcheron  est  rode  et  fatigant, 
mais  il  n'est  pas  malsain.  Ceux  qui  l'exercent  sont  exposés  aux 
piqûres  des  reptiles  venimeux ,  et  qtielquefois  aux  attaques  des 
animaux  carnassiers  qui  habitent  les  forêts.  Souvent  dans  leurs 
loisirs  ils  se  livrent  au  liraconnage,  comme  le  font  les  habitants 
des  pays  boisés. 

BUCHET  fGERMAiN-CoLiN},  né  à  Angers  dans  le  xti*  siè- 
cle, fut  atlacné,  en  qualité  de  see.rétaîrc,  à  Philippe  de  Villîers 
de  risle-Adam,  grand  maître  de  Malle.  Lacroix  du  Maine  le 
nomme  grand  orateur  et  cependant  il  ne  cite  aucun  de  ses  ou- 
vrages :  ce  n'est  qu'une  négligence  ;  mais  il  a  commis  une  erreur 
véritable  en  distinguant  Buchetde  Germain-Colin,  poëte  fran- 
çais, vivant  du  temps  de  Marot.  —  Biichet  était  effectivement 
âmi  de  Marol,  et  il  prit  sa  défense  dans  la  querelle  qui  eut  lieu 
entre  ce  poète  et  Sagon.  Buchet  était  cependant  lié  avec  ce  der- 
nier ;  il  rétait  aussi  avec  Jean  Bouchot,  et,  dans  son  recueil  d'é- 
S lires,  on  en  trouve  deux  de  notre  auteur.  L'abbé  Goujet  en  cite 
es  extraits  dans  sa  Bibliothèque,  tom.  xi,  pag.  3i9. 

BU€«ET  ^Fibree-François)  ,  abbé,  né  à  Sancerre  dans  le 
Béni,  le  19  aécembre  1679,  mort  le  30  mai  1721 ,  à  quarante- 
deux  ans.  Il  6it  cbarçé  longtemps  du  Mercure  de  France,  et  ne 
négligea  rien  pour  1  enrichir  de  bonnes  pièces.  Il  le  reprit  en 
janvier  1717,  et  kii  donna  le  titre  de  Nouveau  Mercure,  qu'il 
conserra  jusqu'en  mai  1721 .  Ses  Mereureg  sont  encore  fort  re- 
cherchés. On  a  aussi  de  lui  un  Abrégé  de  la  vie  du  czar  Pierre 
ÀleaiineitXf  Paris,  I7l7yln-i2.  —  Un  autre  Buchet  a  publié 
en  1762,  sous  le  voiJe  de  l'auûnyiue^  la  Finances  canûdéréeê 
dans  le  droit  ncUurel  H  politiaue  du  hommes,  ou  Examen  de 
la  théorie  de  l'impôi,  Amsterdam  (Paris),  in-12. 

MTCliETtB  igéogr,  anc.),  v iHe  d'Epire,  au  sud,  cbei  les  Ca»> 
siopéens,  sur  les  onnfins  de  la  Molosside ,  sur  le  Glykys-Limen, 
près  de  Cichyrus,  avait  été  fisndée  par  une  calanir  d'âéens. 

BUCHETTE,  S.  f.  ^gramm.)y  diminutif,  i^tit  morceau  de 
bois  sec  et  menu.  Il  se  dit  aussi  des  petits  brins  de  t)Ots  ou  de 
paille  avec  lesquels  on  joue,  on  tire  à  la  courte  paille. 

bcchetti  (Louis-Marie)  ,  littérateur,  né  à  Milan  en 
1747,  entra  de  bonne  heure  dans  la  société  des  jésuites;  à  l'é- 
poque de  sa  suppression,  il  professait  b  rhétortuue  dans  cette 
ville  au  collège  d!es  Nobles.  Il  se  chargea  alors  de  lédncation  de 
quelques  jeunes  gens  riches,  et  les  accompagna  en  Italie,  en 
Allemagne,  en  Angleterre,  en  Hollande ,  eu  France.  H  était  à 
Paris  en  1793.  Son  indignation,  qu'il  ne  put  contenir  à  la  vue 
des  atrocités  qui  se  commettaient ,  le  rendît  suspect  ;  un  mandat 
d'arrêt  fut  lancé  contre  lui.  Heureusement,  il  avait  pris  la  fuite; 
il  se  réfugia  à  Venise,  où  il  mourut  le  28  octobre  1804.  Il  par- 
lait presque  toutes  les  langues  de  l'Europe,  avait  une  mémoire 
étonnante,  et  joignait  à  beaucoup  d'espnl  et  d'érudition  un  ta- 
lent tout  particulier  pour  raconter.  Outre  un  Abrégé  d'histoire 
ecclésiastique  imprimé  dans  V Annuaire  de  Venise,  on  a  du 
P.  Buchetti  :  1*"  Idillii  di  Mosco,  Bione  e  Teocrito,  volgarixxaH 
et  f orniii  d'annolaxioni ,Mîhn,  1784^  m-9^;  V  le  SuvpHei, 
tragedia  di  Euripide,  Venise,  1799,  m-8*;  à  cette  traduction 
l'auteur  a  joint  des  observations  sur  la  démocratie  et  sur  la  légis- 
liou  des  républiques  modernes  ;  ^  De  vita  et  scriptis  J.  Ccssor 
ris  Cordarœ  soc.Jesu  commentarius,ïb\A,,  1804,  in-8«*;4°I>^ 
tera  aleitad.  Bolgeni,  sulparere  da  lui  jmblirato  intomo  al 
giuramento  a  tutti  i  publici  funzionarii,  ibid.,  1804,  in-8*».— 
Il  a  laissé  aussi  quelques  manuscrits.  Au  bas  de  son  portrait, 
on  lit  ce  fidèle  résumé  de  sa  vie  :  Integritate  vitœ,  tuavilate 
ingeniiet  gratia,  doctrinn  et  litteris  spectantissrmus. 

BC€MUOLZ  (Georges),  d'autres  écrivent  buckholz,  natu- 
raliste, naquit  en  1688  à  Kœmark  (comté  actuel  de  Zips),  où  son 
père  étail  ministre.  Après  y  avoir  commencé  ses  études,  il  alla 
les  continuer  à  Vimani,  à  Kosenau,  et  en  1709,  à  Dantzig,  où  i1 


BUCHBOLZ. 

commença  sa  Ihéologie.  La  peste  ayant  envahi  cette  vîlley  il  s'en- 
fuit au  plus  vile,  cachant  aux  cordons  sanitaires  un  bubon  pes- 
tilentiel qui  le  faisait  souffrir  horriblement.  Arrivé  à  Greifswalde, 
il  eut  le  bonheur  de  guérir,  ^  continua  ses  études  théologtques,  et 
au  bout  de  deux  ans,  fut  obligé  de  s'éloigner  à  cause  delà  guerre 
qui  régnait  dans  ce  pays.  Rentré  dans  sa  famille,  il  fut  investi 
en  1714  du  rectorat  de  Hagy-Palugya  ,  qu*il  quitta  neuf  ans 
après  pour  celui  du  collège  de  Kasmarck.  Vers  cette  même 
époque,  il  entra  dans  les  ordres  sacrés,  mais  il  ne  reçut  que  le 
diaconaU  Le  spectacle  imposant  des  Alpes  carpalbienncs  ravait 
rempli  d'enthousiasme  pour  l'histoire  naturelle.  En  1717 ,  il 
dessina  une  belle  représentation  de  ces  inohtagnes,  vues  des 
hauteurs  de  Grand-Lomuitz  ;  plus  lard  il  exécuta  un  plan  en 
relief  où  entraient  et  les  terrains  et  les  espèces  minéralogiques 
qui  en  caractérisent  les  diverses  parties.  11  consigna  les  résul- 
tats de  ses  recherches  dans  un  grand  nombre  de  mémoires, 
d'opuscules  et  de  journaux,  qui  ont  rendu  de  grands  services  a 
la  minéralogie  et  à  la  géologie.  La  société  des  Curieux  de  la 
nature  Tadmitdans  son  sein.  Il  mourut  vers  1737.  Parmi  ses 
ouvrages  on  cite  les  essais  suivants  :  1°  Sur  la  pêche  des  truites 
dans  la  Poprad  et  le  Dounaîelx;  2°  Sur  la  salubrité  des  eaux 
calcaires  de  f  Oberkauschenback  ;  3°  Sur  les  vents  qui  souf- 
flent aux  sommets  des  Carpatkes;  A°  Sur  les  grottes  souter- 
raines de  Deminfalva  et  de  Sxentivan. 

BUGHHOLZ  (André-Henri),  né  à  Schaeningen  le  25  no- 
vembre 1607  y  lit  ses  études  à  Wittenberg,  fut  nommé  en 
1637  recteur  du  gymnase  de  Lemgo,  en  1641  professeur  de 
poésie  et  de  morale  à  Rinlcln ,  et  en  1663  surintendant  gé- 
néral et  inspecteur  de»-  écoles  de  Brunswick  ,  où  il  mourut  le 
20  mai  1671.  Il  a  écrit  deux  romans  qui  eurent  un  grand  succès 
de  son  temps  :  1"*  Histoire  merveilleuse  du  prince  allemand 
Chrétien  Hercules  et  de  la  princesse  Bohème  Valiska^  Bruns- 
wick, 1639,  in-4«.  Ce  roman  merveilleux  et  chevaleresque, 
plus  moral  et  plus  pieux  que  les  Amadis ,  n'en  a  ni  le  charme 
ni  la  vérité  :  des  prodiges  entassés  sans  art,  de  longues  disserta- 
tions d'une  morale  froide  et  commune,  en  rendent  mainte- 
nant la  lecture  tout  à  fait  insipide  ;  il  a  été  réimprimé  plusieurs 
fois  ,  entre  autres  à  Brunswick  en  1676,  in-4<';  1693,  in-4<*; 
1744 ,  in-8"  ;  dans  cette  dernière  édition ,  le  style  a  élé  ar- 
rangé à  la  moderne  ;  enfin  on  en  a  publié  à  Leipzig ,  1781-83, 
in-8° ,  une  nouvelle  édition  presque  entièrement  refondue , 
sous  ce  titre  :  les  Princes  allemands  du  m'  siècle  ;  2»  Histoire 
merveilleuse  du  prince  Herculisque  et  de  la  princesse  Hercu- 
ladiska,  Brunswick,  1659,  in-4»;  1676,  in-4»;  Francfort, 
1713,  in-B**.  Cet  ouvrage ,  qui  fait  le  pendant  du  précédent ,  a 
de  même  tous  les  défauts  au  siècle  ou  il  a  été  composé.  On  a 
aussi  de  Buchholz  des  poésies  latines  et  une  Traduction  alle- 
mande des  Psaumes,  Rmteln,  1640,  in-12. 

BUCHHOLZ  (Guillaumb-Hbnri-Sébastien),  médecin  et 
conseiller  des  mines  à  Weimar,  né  à  Bernbourg  en  1734,  fit 
ses  études  à  Magdebourg,  exerça  longtemps  avec  distinction  la 
profession  d'apothicaire,  et  s'étant  établi  à  Weimar,  fit  en  chi- 
inieet  en  méaeeinedes  travaux  utiles  et  intéressants.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  sont  :  1°  Traclalus  de  sulphure  minerali, 
léna,  1762,  iii-4'';  2?  Essai  sur  la  médecine  légale  et  son  his- 
toire, en  quatre  parties,  Weimar,  1782-92;  Z^  Sur  le  rheum 
palmatum,  dans  le  Nouveau  Magasin  de  Baldinger,  tom.  ly, 
p.  3  ;  4<'  Sur  les  Bains  de  Ruhla,  Eisenach,  1795,  in-4<>.  Les 
journaux  de  médecine  et  de  chimie  de  ce  temps  renferment  un 
grand  nombre  de  dissertations  de  Buchholz.  Il  mourut  à  Wei- 
mar le  16  décembre  1798. 

BUCHHOLZ  (Chrétien-Frédéric),  pharmacien  et  chimiste, 
né  eu  1770  à  Eisleben  en  Saxe.  Ce  fut  en  1794  qu'il  commen^ 
ses  expériences  par  lesquelles  il  éclaira  quelques  points  de  chi- 
mie ;  il  découvrit  l'acétate  de  baryte ,  il  en  découvrit  la  cristalli- 
sation. Docteur  en  pharmacie  et  en  médecine  dans  l'année 
l80H,jil  obtint  une  chaire  à  l'université  d*Oxford.  Ses  travaux 
continuels,  des  peines  morales ,  et  surtout  Temprisonnement 

âu'il  subit  pendant  le  siège  de  cette  ville  en  1813,  finirent  par 
Itérer  sa  santé  jusqu'alors  très-robuste.  Il  mourut  à  Erford  en 
juin  1818 ,  laissant  les  ouvrages  suivants  en  allemand  :  l''  Ma- 
nuel  pour  la  prescription  êtVessai  des  médicaments  ,. Erford, 
1795,  in-8»;  ibid.,  n96,  in-8"  ;  2®  Expériences  sur  la  prépa- 
ration du  cinabre  par  la  voie  humide,  ibid.,  1801,  in-8®  ; 
S^"  Mémoires  sur  la  chimie,  ibid.,  1799,  in-8%  et  1805  ;  4»  Elé- 
ments de  pharmacie,  ibid.,  1802,  in-8<>;  B"*  Eléments  de  fart 
pharmaceutique,  ibid.,  1810,  in-8^.  Les  mémoires  variés  et  im- 
portants qu'il  a  publiés  dans  les  divers  journaux  scientifiques 
de  l'Allemagne  assurent  à  Buchholz  une  place  distinguée,  parmi 
les  savants. 
BUCHHOLZ  (Samuel),  né  à  PriUwalk,  dans  la  marche  de 


(  644  )  BUCHBBR. 

Prjgnitz,  le  21  septembre  1717,  fit  ses  étude»  i  Hillt  b 
nommé  en  1744  corecleur  à  Werben  ;  en  1757,  wcSr^k 
veisberg,  et  mourut  à  Cremmen  le  29  avril  i774.0oj(Iik 
beaucoup  de  recherches  historiques  iotéresàiiiies  qii  iZ 
ne  forment  pas  une  histoire,  sont  très-propra  4 Vfai» 
les  matériaux.  —  Ses  principaux  écrits  sont  :  Euei  im 
histoire  du  duché  de  Steeklenbourg,  Rostock ,  17»  t^ 
2°  Dissertation  sur  fancien  état  géographique  de  k\m 
électorale  de  Brandebourg,  Beriin  ,  1764,  iiM»;  y  £^ 
d'une  histoire  de  la  mardie  électorale  de  Brandckun  ^t. 
mière  partie,  contenant  les  temps  aociens,  Bertio  1% 
deuxième  partie.  Histoire  du  moyen  âge,  ibid.,  1765*  titig» 
quatrième,  cinquième  et  sixième  parties,  Hûtoiri  taért 
jusqu'à  la  vaix  de  Hubertsbourg,  1767-1775,  in.4*;4«U 
tantin  le  Grand,  ibid.,  1772,  in-8®,  etc. 

BVCHILLES,  s.  m.  p\ .  (technoL),  petiU  copeau  de  br« 
provenant  des  bouches  à  feu  ,  lorsqu'on  les  trataille. 

BUCHKA  (Jean-Simon),  né  Je  27avril  1705  à  Antméi 

la  princi(»autéde  Baireuth,  étudia  la  théologie  à  léudtl» 

zig,  enseigna  sous  l'abbé  Steinnielz  à.rinstitatioodQOM 

de  Bergen  près  de  Magdebourg ,  où  il  se  rompil  le  dûpkrw 

par  un  accident  et  ne  put  être  sauvé  que  par  le  coulai diib> 

rurgien.  £n  1734  il  fut  nommé  corecleur  à  Hof  dus  le  ^f^ 

land,  et  en  1759  prédicateur  dans  le  même  lieu,  fittlK 

qu'il  remplit  jusqu'à  sa  mort  qui  arriva  le  25  lunllilJk 

dépit  contre  un  ami  qui  s'était  comerti  à  la  sededa|ir{Ai, 

il  écrivit  une  satire  en  vers  alexandrins  rimes,  simkùtné: 

Muffel  le  Nouveau  Saint,  ou  l'Hypocrisie  démlàHé$irUi 

^d'après  nature ,  à  une  promotion  de  maître, [À^.iTli, 

in-S**.  Cette  satire ,  quoiqu'elle  pèche  souvent  pir  laurnàtt 

et  le  manque  de  goût,  présente  cependant  des  pwioraiBti 

et  souvent  frappantes  de  justesse,  et  doit  être  coopiee  fit 

cette  raison  parmi  les  plus  remarquables  prododiw^tft 

époque  si  pauvre  en  poésie.  Ce  ne  fut  pourtant  j^ipourok 

mais  parce -qu'on  la  crut,  non  sans  raison  ,  dirigée  urta^ 

rement  contre  les  piètistes  ,  et  parce  qu'on  crut  y  éeiiorto 

allusions  contre  certaines  personnes  dans  lesquellcsoDri(io« 

ginaux  des  portraits  tracés  par  l'auteur,  que  ce  li^Rf<> 

succès  etquil  fut  réimprimé  à  différentes  reprîtes.  )iù h» 

tôt  l'auteur  adopta  le  pietisme  le  plus  sévère ,  et  dus  desc*' 

ments  entièrement  contraires  il  écrivit  une  rélriclaliM*^' 

titre  de  :  Larmes  évangéhques  de  repentir  sur  lu  ftàé^^ 

jeunesse  et  en  particulier  sur  un  écrit  qu'on  ù^lb^ 

F£L,  LE  Nouveau  Saint.  Cet  ouvrage  parut  six  ansi^' 

premier,  en  1757,  avec  le  nom  de  l'auteur  au  ba5(ieUfRA« 

et  obtint  également  plusieurs  éditions.  Cette  confeimif* 

raie  ,  écrite  avec  la  sévérité  la  plus  exagérée  et  souicflilir^ 

déraisounable,  en  vers  trochées,  est  encore  inférieure  m  1^ 

fel  sous  le  rapport  de  la  valeur  poétique  ;  il  est  vraiqw/'^ 

n'avait  rien  moins  C[ue  l'intention  de  faire  un  poëflie.  L'g» 

sion  de  Muffel,  imilée  du  français  moufle,  et  éap^ 

un  extravagant  et  un  fou ,  avait  élé  prise  par  Bocbàa  di*  * 

satires  de  Neukirch  ,  et  ce  ne  fut  que  plus  tard  qa'iliff'^' 

son  grand  regret,  qu'il  existait  réellement  une  Ciailie*' 

nom.  Après  sa  mort  on  lit  un  choix  de  ses  pûéiiett4'>^* 

«recéder  d'une  préface  biographique  et  dont  on  r^^'*'^! 
îuffel  :  elles  furent  éditées  par  Jean-Michel  Purrocker,!** 
Baireuth,1755,in.8«>. 

BUGHHANN  (F.  BiBLIANDBB). 

BU€HN£R  (Jban-Godefboi)  ,  auteur  saxon,  sj^* 
ouvrages  suivants  sur  l'agriculture  :  1**  Récit  éétêiiiéi'^ 
exemples  d'une  véritable  augmentation  des  ff^évM»' 
champs;  2^  Dissertation  sur  une  seule  loufe  éeqnein^ 
dix-sept  épis  de  blé  provenus  d'un  seul  grdn ,  Sckie^ 
1718,  in-4",  en  allemand  ;  3"  Dissertationes  ej^stoUtt  ^ 

Sue  de  memorabilibus  Voigtlandiœ  subterraneis,  f^  ' 
leiU,  1745,  in-4°.  Il  y  donne  le  détail  derminénoxj^ 
marbres  et  rivières  aurifèresdu  Voigtiand  ;  4*  d'autit*  ft** 
lions ,  insérées  dans  les  volumes  ii,  iv  et  vu  des  ^'•'^ 
natur,  Curiosor.  On  a  encore  de  lui  :  Sehedieuwmdi^^'* 
intereruditos  occurrentium  scriptoribus,  Ldpiifff  l^l^^"" 
—  BUGHNEB  (Philippe-Frédéric)  a  donné  :  !•  hsdrt»^ 
sicum  harmonieis  fidibus  sonorum,  Francfort,  10^  **^ 
2o  des  Chants  sacrés,  i  trois ,  quatre  cl  cinq  voii,  C**[J" 
1656 ,  in-4«;  3»  des  Sonates  pour  divers  iosUnacatSi '^ 
fort,  1660,  in-fol.  —  Bbchnbr  (Jean-S«is«o«<)  \rZ 
en  allemand  une  Théorie  et  Pratique  de  fartilkf^*  ^^^ 
berg,  1682.  —  Un  tbéolo^en  allemand  du  ménie  ■•■  * 
blié  quelques  écrits  peu  importants  en  laveur  de  t*  ^^ 
réformée.  ^ 

BUCH5ER  (Jban-Anoré-Elus)  naquît  h  EKwt  «■*' 


BV€HOinA. 


nourul  le  29  juillet  1760.  Il  professa  avec  dîstincUon  la  mé- 
ledne  à  Erfurt.  puis  à  Halle,  fut  conseiller  médecin  du  roi  de 
*russc  et  président  de  Tacadémie  des  Curieux  de  la  nature.  On 

de  lui  :  Miscellanea  ^hytico-medico-malhematica ,  Erfurt, 
727-1728-1733,  în-4%  avec  figures.  —  Dissertatio  de  generis 
fincipiU  et  efecUbus  arnicœ ,  Erfurt,  17il,  in-4".  —  De 
'oxi  nelia  ,  Erfurt,  1742,  in-4«.  —  De  légitima  prœparatione 
i/i'uan  essenUalium  vegetabiiium,  Erfurt,  1742,  in-4^  ~  De 
ucejuglande,  Erfurl,  1 7 13.  —  De  pareira  brava»  ejusque  vir- 
Uibms  medicis,  Erfurt,  1714,  in-4'*.  —  De  radiée  ipeca- 
tanma,  Erfurt,  1745 ,  in-1».  —  De  venenis  ei  eorum  agendi 
)od<m,  Halle,  1746,  ih-4".  —  De  genuinis  viribus  tabtmi  ex  ejus 
rincipiii  eonsiUulivis  demonslralù,  Halle,  1746.  in-l**.— ^D« 
leii  -expreitii  eorumque  modo  agendi.  Halle ,  1747,  in-4'*.  — 
k  cm^Tcuma  officinarum,  Halle.  —  De  circumipeclo  u$u  vaso- 
immtanneorum,  Halle,  1753.  —  De  ïndo  Germanico.seu  colore 
fntleo  ex  glasto,  Halle,  1756.  —  Distertalio  sislens  nova 
Hh  4)di  surdos  reddendi  audienles  physicas  el  medicas  ralio- 
tSf  1757.  —  De  varia  manuum  gesliculalione  in  morbis  omi- 
osa  y  1775.  —  De  phosphori  urinœ  analysi  ei  usu  medico, 
775- .  —  Fundamenta  maleriœ  medieœ ,  simplicium  histO" 
iavm,  vires,  el  prœparala  exhibentia.  Halle,  1754,  in-8»  avec 
cuK  planciies.  —  Syllabus  maleriœ  medieœ  seleclioris,cum 
eii^natione  ponderis  çuo  simplicia  cl  composita  in  omnis 
tne  risformuiis  prœscribunlur.  Halle,  1755,  in-8«.  --  Histo- 
ta  <icademiœ  naturœ  Curiosorum^  Halle,  1755,  in-4°.  — 
fémoire,  en  allemand,  sur  une  méthode  particulière  et  facile 
wkw  faire  entendre  Us  sourds,  suivi  de  quelques  observations 
ùdicales.  Halle,  1756-1760,  in-S».  Ce  mémoire  a  été  traduit 
n  anglais.  Le  catalogue  du  précieux  cabinet  d'histoire  natu- 
elle  de  Buchner  a  été  imprime  sous  ce  titre  :  Àusfûrliche  Na- 
hrichl  von  des  Hrn.  Sel,  Raths  von  Buchners  naturalien- 
ind  Kunst'Kabinet ,  Halle,  1771,  in-8o.  —  Linné  a  dédié  à 
tucimer  un  genre  de  plantes  appelé  Buchnera. 

BCCUNEBE,  s.  f.  {botan.),  genre  de  plantes  de  la  famille 
es  rliinanthacées. 

filCHOLTZER  (ABRAHAii},né  le  28  septembre  1529,  fit  ses 
ludcs  à  Francfort-sur-rOder ,  puis  à  Wittenberg  sous  Mélanch- 
M) ,  et  se  distingua  de  bonne  heure  dans  la  théologie  et  les  lan- 
ucs  hébraïque  et  grecque.  A  vingt-six  ans  il  dirigeait  le  collège 
e  Grunberg  enSilésie,  et  il  fut  ministre  de  Téglise  de  Sproltan 
e  1565  à  1573,  puis  de  celle  de  Crossen,et  enfin  de  celle  de 
reistadt  où  il  mourut  le  14  juin  1584.  Outre  son  active  colla- 
oration  au  livre  intitulé  :  Hypomnemata  Ph.  Melanchthonis 
•  Evangelia  donUnicalia ,  on  a  de  Buchoitzer  :  Chronologiea 
tagoge,  Gorlitz,  1580,  in-folio.  ~  Index  chronologieus , 
orhu,  1585,  in-fol.  ;  Francfort,  1634.  —  Catalogus  consulum 
mofumtm,  Gorlitz ,  1590,  in-4'>.  —  Epistolœ  chronologieœ 
i  Davidem  Parœum  et  Elium  Reusnerum,  —  Admonitio  ad 
iranologiœ  studiosos  de  emendatione  duarum  quœstionum 
ironologiearum  mnnum  nalivitatis  et  lempus  ministerii 
hrtstt  eoncementium.  —  De  consolatione  decumbentium  — 
«r  jrfea  boni  pastoris,  —  De  eoncionibus  funebribus.  L'éloge 
i  Buchoitzer  a  été  écrit  par  Scaliger  el  de  Thoa. 
BCcuoLZiTE  {miner,),  s.  ro.  minéral  que  Ton  avait  d'à- 
wd  désigné  sous  le  nom  de  ouartz  fibreux, 
^CCUONIA  ,  Buchenwald  (l)  (géogr.  moyen  âge),  dénorai- 
i  tion  qui  désigne  les  vastes  et  sombres  foréU  (2),  qui,  cou- 
ant  picore  aujourd'hui  le  quart  du  pays ,  occupaient  au 
I  »'  aèclc  tout  l  espace  compris  entre  la  Werra  et  le  Mein  dans 

milieu  de  son  cours.  Ce  pouvaient  être  assurément  des  forêU 

imiuves  de  TAIIeroagne,  mais  il  serait  difficile  de  déterminer 

J  faut  y  voir  précisément  le  Bacénis  ,  mentionné  une  seule 

K  par  César  (5).  Elles  se  trouvaient  situées  au  milieu  de  tribus 

(I)  y.  les  art.  Fuloa  et  Haei. 

:2j  lauuido  Bochonia,  Bi-tv.  5.  LulU.dans  fTenck,  hi'st,  de  Hesse, 
-  u.  Doc.  p.  12.  Saint  Boniface  lui-même  s'exprime  ainsi  :  In  hère- 
o  vastiisima  solitudinis  Bochoniœ,  Rem.  3.  On  ne  trouve  pas  dans 
Ile  circonstance ,  que  Slurro,  ehorcljani  dans  le  Buchenwald  un  lieu 
opice  pour  y  établir  le  oouvcnr,  ou  plutôt  espérant  que  ce  lieu  se  ré- 
>lcr»jl  à  lui ,  erra  pendant  trois  jours ,  après  avoir  quitté  Hersfeld  , 
«ni  (Tamver  au  lieu  où  est  situé  maintenant  Fulda ,  lieu  auquel  il  ne 
lïTéU  rnéuM  pas  d'abord  :  Per  hotrtndum  solus  pen^ns  desertum , 
teter  b€sUa$ ,  ««  m>ium  volatum  ,  et  ingentes  arbores ,  et  prœter 
^*ùa  êoiitudùuê  loca,  nihil  cernent.  JEoii..  Vita  Stuami  af. 
r&àJiAT.  BUT.  FoLDiKs.  PAOB.  p.  70  :  OD  uc  trouTC  pas,  disODS-DOUS, 
os  celle  orconslanoa  une  preuve  sufasante  pour  élabUr  le  grande 
«duc  quon  a  voidu  donner  à  ces  forêts.  On  a  perdu  son  temps  à 
mpuls^r  les  passaged  es  plus  insuflisanu. 

(3)  De  hello  Gall.  L.  6,  c.  10.  Gattertr  a  répandu  cette  opinion 
jncbroo.  et  Hist.  703),  el  d'autres  Tonl  suivi. 

Vf. 


(545) 


BUCHONIA. 


ennemies (1)  et  étaient  cntièrenientsauvages.Cettedénomination 
appartient  particulièrement  au  domaine  de  Fulda  ,  mais  les 
pays  ainsi  désignés,  ne  pouvant  pas,  par  leur  nature  même, 
être  rigoureusement  limités  s'étendaient  vers  l'est  el  l'ouest 
d'une  manière  indéfinie.  Cependant  nous  avons  des  documents 

aui  nous  donnent  la  certitude  qu'ils  ne  dépassaient  pas  la 
hocne  et  le  Vogeisberg  ^2).  il  n'y  avait  pas  de  canton 
[Gau),  sous  le  nom  de  Buchonie  (3).  Toutes  les  localités 
placées  dans  le  Buchenwald  se  trouvent  également,  dès  les 
temps  les  plus  anciens ,  désignées  comme  appartenant  aussi 
aux  Gaus  de  celte  contrée,  nommément  la  fondation  la  plus 
célèbre  de  saint  Boniface  et  son  tombeau.  —  Fulda,  faisant 
partie  du  Grapfeld ,  grande  plaine  située  entre  la  Franconie 
rhénane,  la  Hesse,  laThuringc,  le  pays  des  Slaves  et  le  Mein; 
le  monument  de  l'archevêque LuUus, Hersfeld ,  appartenant  av 
Hessengau  (4).  C'est  une  idée  assez  singulière  et  assez  com- 
mode du  XVIII*  siècle  (5) ,  de  séparer  ce  vaste  Gau  de  Grapfeld 
en  deux  parties  ,  l'une  orientale ,  l'autre  occidentale ,  sépara- 
tion qui  n'est  fondée  sur  aucun  document  de  l'époque  ;  ainsi 
que  d'en  distinguer  la  partie  occidentale  {à  partir  du  pays  de 
ruisler ,  là  où  Tullifeld ,  Beringau  et  Saalgau  viennent  se 
réunir)  sous  le  nom  de  Buchonie,  et  de  l'admettre  comme  un 
cercle  particulier  de  l'empire,  dans  la  géographie  du  moyen 
âge  (6).  C'est  dans  la  plus  petite  de  ces  circonscriptions  qu'on 
place  le  Buchenwald,  quoique  la  masse  principale  fût  située 

(1)  D*api'ès  le  passade  cité  de  César,  elle  séparait  les  Chérusques  et 
les  Sucves.  Saint  Boniface  dit  dnus  une  lettre  adressée  au  pape  Zacliarie 
en  745,  el  recueillie  par  Olhon  {Joannis  scn'pt  ver.  Mog.  1,  p.  260. 
Ep,  Bonif.  ej.  Serarius,  p.  21 1  )  :  Est  prœterea  locus  silvaticus  in' 
eremo  vastissimœ  solitudinis ,  in  meaio  nationum  prœdicationit 
nostrcty  in  quo  monasterium  construentes  monachos  constituimus  ; 
Quatuor  enim  populiy  quibus  verbum  Christi  diximus ,  in  circuitu 
locihujut  hitbitare  dinoscuntul*.  Ce  passage  ne  dit  nullement  ce  qu'on 
a  voulu  lui  faire  dire,  à  savoir  que  les  quatre  nations  mentionnées  «e 
touchaient.  Apparemment  le  pieux  missionnaire  parlait  de  la  Franconie 
orientale,  de  ta  Thuringe,  des  Saxons  et  de  la  Franconie  rhénane 
{y,  doc.  de  775'  ;  Ut  nuUus  archidiaconus  aut  missus  episcoporum 
Moeonciœ  ,  Justriœ  ,  Toringiœ,  monasterium  HaimasisJ'elt — im- 
peatmentum  facere  présumât.  JVenck.  3.  6.  Il  ne  peut  pas  être  ici 
question  des  Bavarois ,  lors  même  que  ,  pour  appuyer  1  extension  fabu- 
leuse du  Nordgau,  on  chercherait  encore  de  nouveaux  fondements  aussi 
peu  solides  que  les  anciens.  Si  on  considère  la  qualité  de  légal  dans  l'au- 
teur de  ces  lettres,  on  pcul  sans  doute  croire  qu'il  désignait  les  Bavarois, 
les  Allemands,  les  Francs  et  les  Saxons.  Le  passage  en  question  ne  peut 
donner  aucun  résultat  géographique,  d'autant  plus  que  la  ville  de  Fulda 
V  Cât  mentionnée  el  non  la  forêt  sauvage.  Les  Tburingeois,  les  Francs, 
les  Saxons,  et  même  les  Slaves,  selon  leur  prépondérance  alternative 
dans  ces  contrées,  pouvaient  rendre  celle  foiêl  dangereuse  :  Woirsargcn 
près  de  Cassel  n'était  certainement  pas  un  refuge  assuré  pour  des  Saxons 
emigiés.  La  forêt  eut  sans  doute  une  étendue  remarquable ,  comme  le 
prouvent  les  grandes  forêts  qui  se  séparèrent  de  la  forêt  principale  à 
mesure  que  la  culture  faisait  des  progrès.  On  peut  trouver  là-dessus  des 
détails  plus  circonstanciés  dans  les  actes  de  donation  de  Folda  et  de 
Wùrzburg.  Il  est  dit,  en  1126,  en  parlant  de  la  forêt  de  Bran,  t>ituép 
au  nord  de  Fulda  :  Locus  qui  erat  cubileferarum  et  latibulum  latro- 
num,Jactus  est  hahitatio  hominum, 

(2)  Wenck  donne  à  ces  forêts  une  trop  grande  extension,  en  les  éten- 
dant (Hist.  de  la  Hesse,  v.  2,  p.  28^)  par-dessus  la  plus  grande  partie  de 
la  Messe  supérieure  et  sur  une  portion  de  la  Hesse  inférieure,  el  {id^ 
p.  459)  sinon  sur  la  totalité,  au  moins  sur  la  plus  grande  partie  du  haut 
Lehngau.  Elles  sont  plus  rétrécies  el  plus  exactes  sur  la  carte. 

(3)  Si  on  trouve  quelquefois  pagus  Buchoniœ^  cela  ne  prouve  pas 
plusconlre  notre  assertion, qu'unptffiui  Austrasiœ^  Allemanniœ,  Thu- 
ringiœ ,  ne  prouve  que  ces  noms  désignent  des  subdivisions  de  ces  pro- 
vinces. I|  y  a  sur  ce  nom  tant  de  variantes  contraires,  qu'on  ne  peut 
plus  leur  accorder  la  moindre  importance. 

(4)  Wenck,  Hist.  de  la  Hesse,  troisième  partie.  Doc.  p.  20. 

(5)  Cette  idée  pari  de  Schannal  (trad.  Fuld.  p.  335),  qui  interpréta 
mal  un  document  de  l'an  813  (Corp.  Iradit.  Fuldens.  p.  44,  trad.  260): 
Excepta  uno  prato  in  pago  Grapfelde ,  in  loco  qui  dicitur  Muni- 
nchestat  in  orientali  parte  Grapfeldonoburgi.  Ceaskr  (Histoire  du 
Gau  franc  de  Grabfeld ,  2 ,  342)  reconnaît  Uicitemcnt  cette  erreur,  sans 
abandonner  cependant  l'idée  erronée  du  partage  du  Gau.  Grabfeldhurg 
était  le  nom  d'un  château  fort  qui  pouvait  bien  être  le  plus  considérable 
de  tout  le  Gau  ,  el  aux  limites  onenlales  de  son  domaine  se  trouvait 
Maennersladl  (Munin'chestat).  Voilà  le  seul  sens  que  présente  ce  docu- 
ment, et  Schannal  lui-même  lire  d'Bigii  la  preuve  qu'il  a  dû  exister  une 
ville  de  ce  nom  :  combien  la  vérité  qu'il  méconnaissait  était  près  de  lui  I 
Les  autres  l'ont  suivi  aveuglément.  .    , .    •  • 

(6)  Cesl  aussi  ce  que  Schannal  proposa  le  premier  et  ce  ou'd  décrivit 
sur  sa  carte.  CroUius,  dans  son  Voyage  de  l'élecleur  palalin  d'Aix, 
p.  422  ;  Wenck,  Hist.  de  Hesse,  2,  489  ;  Schultes  et  phisieurs  autres  le 
suivirent. 

69 


BUCHOZ. 


(  546  ) 


BUCKIUCHAII. 


dans  le  Grapfdd  et  s*étendU  sur  un  ffrand  nombre  de  Gaus  et 
de  provinces  de  Tempire.  En  général,  placer  Buchonie  dans 
l*une  ou  l'autre  de  ces  provinces ,  c*est  une  erreur,  dans  laquelle 
tomba  Wenck ,  séduit  peut-être  par  son  patriotisme,  en  ce 
qu'il  plaça  cette  immense  forêt  dans  la  Hesse  (1).  Cest  avec 
beaucoup  plus  de  droit  que  la  Frauconie  orientale  pourrait  y 
prétendre,  elle  dont  le  domaine  est  le  Grapfeld ,  dont i'évéque 
étendait  son  autorité  sur  la  cathédrale  de  Guida»  et  dont  le  sot, 
des  deux  côtés  du  fleuve ,  appartenait  au  chapitre  de  Geisa ,  dé- 
pendant de  révéché  de  Wurlzbourg  (2).  —  Le  nom  de  Bu- 
chenwald  entre  déjà  dans  une  narration  d'événements  anté- 
rieurs au  VI'  siècle  (5)  ;  mais  il  reste  du  doute  sur  ce  point. 
Les  colom'es  religieuses  que  saint  Boniface  y  envoya  vers  le  mi- 
lieu du  VIII'  siècle  en  répandirent  le  nom ,  et  éclaircirenl 
Boo-seulement  ces  noires  forêts,  mais  encore  les  ténèbres 
géographiques  qui  les  avaient  couvertes  jusqu'alors.  —  Bucho- 
nia  velus  de  Schannat,  supplément  du  Corpus  Iradilionum 

(uldemium,  pag.  517-440,  est  moins  utile,  soit  qu'on  considère 
'étendue  du  pays  d'après  sa  dénomination  ou  d'après  la  cir- 
conscription en  six  Gaus ,  dans  lesquels  il  partage  la  contrée. 
La  désignation  de  plusieurs  noms  de  localité,  noms  que  le 
temps  avait  fait  oublier ,  donne  cependant  à  cet  ouvrage 
quelG[ue  prix ,  et  c'est  pourquoi  le  matériel  de  la  carte  q^ui  y 
est  jointe  ne  mangue  pas  d'utilité  ,  et  compense  une  partie  de 
ses  défauts.  Parmi  ces  défauts ,  il  faut  compter  la  lacune  rela- 
tive à  la  division  ecclésiastique ,  dont  il  était  alors  impossible 
de  tenir  compte.  Depuis  cent  ans  que  Fulda  a  perdu  Schannat, 
les  archives  de  cette  ville  n'ont  pas  été  de  nouveau  ouvertes,  et 
il  n*a  rien  été  écrit  sur  l'histoire  du  couvent  et  de  la  princi- 

Saoté  :  nous  manquons  donc  entièrement  des  documents  qui 
evraient  Compléter  ces  précieuses  communications. 

BU€HORiNE  (çéoçr,),  contrée  de  la  Gallicie  ,,qui  forme  le 
eercle  de  Tchernowitz. 

BUCHOT  ou  BUHOT,  S.  m.  {hisi,  nat,) ,  nom  qu'on  donne  en 
Picardie  à  de  petites  chevrettes. 

BUciuoT  (Philibert),  né  en  1748  à  Mavnal ,  bailliage  de 
Lons-le-Saulnier.  Ayant  embrassé  Tétat  ecclésiastique,  il  fut 
régent  du  collège  de  cette  ville ,  et^  lors  de  la  révolution,  son 
lèle  à  en  propager  les  principes  lui  valut  les  fonctions  de 
Mocureur  syndic  du  district  de  Lons-le-Saulnier.  Membre  de 
l'administration  centrale  du  département  du  Jura ,  puis  pro- 
cureur général  syndic  de  ce  même  département ,  Buchot ,  après 
8*étre  distingué  ,  au  péril  de  sa  vie ,  par  un  acte  d'humanité  cou- 
rageuse en  élargissant  les  détenus  politiques  de  Pontarlier 
(Doubs),  vint  à  Paris  en  qualité  de  commbsaire  des-  relations 
extérieures  (1794).  Il  auitta  fort  pauvre  son  court  ministère  de 
huit  mois,  où  sa  modération  et  sa  iostice  furent  remarquables, 
et  accepta  pour  vivre  une  place  de  commis  an  port  au  char- 
bon. Recommandé  dans  la  suite  à  Napoléon,  l'ancien  mi- 
Distre  de  la  république  en  reçut  une  pension  de  6,000  francs. 
—  Buchot  mourut  tranquille  et  ignoré  en  1812. 

BU€'HOZ  (P.-Jos.) ,  naturaliste  et  botaniste  ,  l'un  des  plus 

(1)  Hist.  de  Hesse,  2,  525.  «  La  nouvelle  abbaye  n'avait  pas  acquis 
tout  d'un  coup  mais  seulement  peu  à  peu  le  Buchgao  ;  il  faut  donc  qu'il 
ait  origineUement  appartenu  a  une  de  ces  quatre  nations  (Rem.  3),  et  à 
la<|ueUe  peut-il  avoir  le  plus  probablement  appartenu  qu'à  la  Hesae?  » 
Cet  raisons  ultérieures  ne  sont  pas  d'un  plus  grand  poids.  Les  bautes 
montagnes ,  qui  servent  de  limites  à  deux  provinces ,  appartiennent , 
par  la  nature  même  des  choses,  aux  deux  provinces  qu'cîlea  séparent  : 
ainsi  le  Uarz  appartient  à  la  Saxe  et  à  la  Tburioge,  le  Bocbmerwald  à  la 
Bohème  et  à  la  Bavière.  La  Buchonie  proprement  dite  taisait  partie  du 
Grapfeld,  et  quelques  parties  seulement  s'étendaient  jusque  dan«  \^ 
Hesse,  etc.,  vers  le  diocèse  de  Wurlzbourg  :  ce  fait  est  en  laveur  de  la 
supposition  qui  place  la  Buchonie  dans  la  Francooie  orientale,  et  cette 
supposition  est  appuvée  par  le  témoignage  de  Rudolf,  mort  en  865. 
BaowER,  ^/ili'(^.  Fuidens.p.  225:  —  In  ea  parte  Germamœ  tpiam 
Praitcif  ifui  dicuntur  ùrientaUs,  inhabiiant,  locus  est ,  Ftdda  vo- 
catusy  situs  in  saltu  magno,  quifnodemo  tempore  ab  incolis  ilia^ 
rum  remonum  Bochonia  appeUatur, 

(2)  P.  les  registres  de  l'archidiaconat  de  Wurtzbuiig  dans  Wurdt- 
wein  suhs,  dipiom,  t.  5,  p.  308  ;  Unermann,  Germania  sacra,  I.  epis- 
copatus  Wiaburgensis.  8.  Blas.  1794,  4*,  p.  xxxrz. 

(3)  Grégoire  de  Tours,  1.  2,  c.  40.  Bouquet,  2,  p.  184.  Biais  le  pu* 
sa^  a  une  variante,  qui  est  Boronia,  et  c'est  pourquoi  Trilhem  enten- 
dait déjà  ce  passage  d'une  silfa  huronia  située  près  de  Cologne.  Bou- 

3oet  le  suit  dans  cette  interprétation ,  mais  sans  indiquer  cette  forêt 
*une  manière  plus  précise.  Sans  doute  il  ne  faut  pas  rapporter  cette  ex- 
pression au  Buckenvrald,  qui  n'apparaît  que  postérieurement,  quoiqu'il 
soit  C4îpcndant  désigné  par  le  récit,  qui  sans  doute  s'attacha  à  quelque 
forêt  un  peu  célèbi^  de  U  rive  droite  du  Rhin. 


laborieux  comnilateurs  qui  aient  existé,  naquit  i  Mfj. 
1731 ,  mourut  a  Paris  en  1807.  Parmi  ses  nombreui  mw» 
nous  citerons  seulement  son  Histoire  nalurelU  de  U  bnvk 
en  13  vol.  in-8"  et  in-12,  Nancy  et  Paris,  l762eiaDwr» 
vantes  ;  son  Histoire  nature  If  e  de  la  France,  en  14  t(4,  u^ 
et  son  Histoire  universelle  du  règne  végétal ,  P^i},  Îb^  . 
in-fol.,  ornée  de  plus  de  douze  cents  planches.  Toosl»r«^r^ 
de  Buc'hoz  forment  plus  de  300  vol.,  dont  95  \ù4.^  . 
les  autres  in-8°  et  in-12.  M.  Deleuse  a  donné  sor  BocUi  ^ 
notice  détaillée  dans  le  Magasin  encyclopédiqnt. 

BUCHWALD  (Jkan  DE),  né  à  G)pcnhague  en  1658,  »«* 
1738,  ntédecin  renommé,  est  auteur  du  Spécimen msiio^fi 
licO'botanicum,  etc.,  Copenhague,  1720,  ia-4^  —  Brcniu 
(Baltliazar-Jean  de).  Gis  du  précédent,  et  coomm  lu» 
decin  à  Copenhague,  né  en  1697,  tnori  en  1763,  i  doiota 
traduction  allemande  dé  l'ouvrage  de  son  pèresooileup^ 
Herbier  vivant,  Copenhague,  1721,  in-8«.  —  Bcaiii; 
(Frédéric),  écrivain  danois,  a  publié  :  ExtreiliKsionnii^ 
voyageur  en  Poméranie ,  Holstein,  Meekkmhaw^,  (ft 
hague  ,  1784,  traduit  en  allemand ,  1786,  iu-S^. 

BUCiLiABrus  {hist,  ane,)f  chevalier  romain, ha dav^ 
triers  de  César. 

BUCILLI  (géogr.  ecclés.),  BuciUacum,  abbare  irffiriMîr  r 
réformée  de  I  ordre  de  Prémontré ,  était  située daw  a  Wrv 
che,  sur  la  rivière  d'Aubenton,  à  3  lieues  de  lafilledfcfsa 
et  à  10  de  Laon,vers  le  nord.  Elle  fut  fondée  au  rTsedf.K 
par  Herbert  II!  ni  par  Albert  I*',  comtes  de  VenwflAàcwBC 
quelques-uns  Tout  annoncé,  mais  par  HorsendewGfftndf, 
femme  du  comte  Eilbert.  Cette  abbaye  fut  d*ibn4  fwHtf 
par  des  religieuses  de  Tabba^e  de  Saint-BeiMft;efettfi 
ensuite  aux  bénédictines  de  Saint-Martin  desQnopiàern 
et  enfin  aux  chanoines  prémontrés ,  qui  s*yétablimil«î. 
1148  {Gallia  christ.,  tome  ix,  col.  687). 

BUCINA  (Levenxo)  (géogr.  anc,),  une  des  llo£g>d^• 
nord-ouest  de  la  Sicile ,  près  de  l'Ile  d'Hién. 

BUCiifE  {vieum  mot)^  buccins,  IrompeUeiiostiufli 
musique;  buccina, 

BUCINETTE  {vieUX  moi),  BOCIMBTTE,  BWSnm,^ 

chalumeau  et  petite  trompette;  de  buceina, 

BUCKAH  (géogr,),  lie  punmc  d'un  bon  Pyrt^sorh'* 
orientale  de  f  Afrique,  vis-à-vb  la  c6tc  de  Habfsi  w' 
compose  de  grandes  masses  basaltiques,  qui  appan»»^' 
loin  semblables  à  des  tours. 

BUCK-BÉAN,  8.  m.  {bolan.),  trèfle  aquatique  qui  fwî'- 
placer  le  houblon  pour  faire  de  la  bière. 

BVCIUNCK  (Arnold),  graveur  et  imprimcordearto*^ 
grap^iijnes  sur  cuivre    "  .   j     .- 

partie  unportante  c'    ' 

perfection,  exécuta  ^.^  .^..~, — , .  /•  r  ^ 

la  pfemière  édition  de  Ptolémée,  Rome,  1478,  HhWtr»» 
encore  les  mieux  gravées  de  toutes  celles  qw  ont  été  Wap 
les  diverses  éditions  de  ce  géographe,  même  peodwi  If  i™ 
siècle.  Les  caries  de  Buckinck  ont  été  reproowtfljw" 
OEuvres  de  Ptolémét  éditées  à  Rome  en  1490  et  eo  l^o 

BUCKERIB6B  OU  BCCKARIDGE  (jEAlf|,évèqaeiBflii«* 

i  DrayooU  dans  le  comté  de  Wilt,  ae  disUngw  «^^ 
catear  et  par  ses  écrits  contre  les  catholiques  et  les  f^ 
Sacré  évéqne  de  Rochesteren  1611,  il  fut  tnnsftw*^ 
d'Ely  en  1638,  et  mourut  en  1631.  Oa  a  ^^^^TV^ 
Londres,  1606,  in-4*,  el  on  ouvrage  intitulé  :  »  fff'^ 
in  rtbus  temp&raHbus,  tive  in  regibmê  ^f»»'**;^!!^ 
adversus  Robertum  cardinaUm  Betianninum,  Lo««»  ^ 
in-4".  Cet  ouvrage  est  très-estimé  des  protestants. 

BUCKINGHAM  (géogr,),  par  abréviation  ■'^^•»**^^g 
gleterre,  borné  au  nord  par  celui  de  Northaropton.t'  , 
ceux  de  Bedford ,  Hertfort  et  Middlesex ,  au  sud  pif  »?^ 
Berks,  et  à  l'ouest  par  celui  d'Oxford.  Il  a  m»"|;?'/*,^ 
carrées  de  superficie,  et  140,000  babiUnU.  ^.^^^^ 
hundreds  (cantons),  contient  quinie  bwrgs  à  BwreK 
cents  paroisses.  Son  chef-lieu  est  Bucewghaii,  wf^^ 
droite 
bâtie 
telle 
Londres.  ,  ^^ 

BUCKINGHAM  (COHTES  ET  DUCS  DE).  ^S^^i^ 

que  rhistoire  mentionne  comme  ayant  P<îJ*  V^x*' 
de  Buckingham  est  Gualter  Giffoei).  Cétait  ^  , 
à  qui  Guillaume  le  Conquérant  donna  ce  comte  mvhr- 


NOLD),  graveur  et  impnincaraconDi^ 
livre,  le  premier  qui  ic  suit  idoiw** 
de  l'art,  atteignit  à  un  trè»4ia«i««* 
a  avec  Sweynbeym  et  larnMaa  W  a*' 


BUCKnrGBAM. 


(547) 


BUOmrGBAM, 


^compenser  des  services  qu'il  lui  avait  rendus  dans  la  con- 
uéle  de  l'Angleterre.  Son  fils  hérita  de  son  nom  ;  mais  il 
lounit  sans  postérité  mâle,  et  le  comté  retourna  à  la  cou- 
>nne.  —  Le  roi  Richard  11  donna  en  1377  le  titre  de  comte 
e  Buckingham  à  Thomas  de  Woodstock,  le  plus  jeune  des 
Is  du  roi  Edouard  111.  Celui-ci  laissa  un  fils  appelé  Hm- 
HRED,  qui  mourut  jeune,  et  une  fille  qui  épousa  Edmond, 
>mtc  de  StafTord,  par  lequel  le  comté  de  Buckingham  passa 
n  1445  à  la  maison  de  SlafTord.  Le  roi  Henri  VI  le  nomma 
Plie  même  année  romle  et  Tannée  suivante  duc  de  Bucking- 
am.  Edmond  et  son  fils  Humphred  périrent  à  la  l)ataille  de 
Torlhampton»  et  Henri,  fils  de  Humphred,  hérita  du  titre  de 
oc.  Il  fut  d'abord  un  partisan  zélé  du  cruel  Richard  III,  et 
ai  aida  à  s'élever  sur  le  trAne  d'Angleterre.  Mais  plus  tard, 
^u  satisfait  de  la  récompense  qu'il  avait  recueilfie  de  son 
ippui,  il  se  déclara  contre  le  roi,  et  voulut  faire  valoir  à  main 
innée  ses  prétentions  sur  l'héritage  de  la  maison  de  Herford. 
Hais  son  entreprise  manqua,  et  il  la  paya  de  sa  télé  en  1483. 
—  Son  fils  atne,  Edouard,  comte  de  Stafford  et  duc  de 
BrcKlTiGHAM,  fut  rétabli  par  Henri  VII  dans  les  possessions 
rt  les  litres  de  son  père;  Henri  VIII  lui  resta  aussi  dévoué,  et 
'éleva  même  à  la  dignité  de  ^nd  connétable.  Mais  la  haine 
pe  l'envie  et  la  cupidité  lui  inspirèrent  contre  le  cardinal 
WoAsej,  et  qu'il  ne  renferma  nullement  en  lui-même,  causa 
a  pertc.'Le  cardinal,  irrité,  fit  soupçonner  le  duc  de  Buc- 
dngham,  au  moyen  d'un  faux  accusateur,  du  crime  de  haute 
Irahison,  comme  aspirant  à  la  couronne  d'Angleterre  en  qua- 
ité  de  descendant  d'une  fille  d'Edouard  111.  Quoiqu'il  protestât 
le  son  innocence  avec  fermeté,  il  fut  condamné  a  mort,  après 
'audition  de  plusieurs  témoins  qui  confirmèrent  l'accusation, 
M  dcrapité  i  Londres  en  1521.  — Son  fils,  Hethii,  hérita  du 
ilre  de  comte  de  Stafford ,  mais  ne  succéda  pas  à  son  père  en 
foalilé  de  duc  de  Buckingham.  —  Le  roi  Jacques  I"^  nomma 
ion  fêrori,  le  célèbre  Georges  Villiers,  en  1617  marquis, 
i  en  1625  duc  de  Buckingham.  (Sur  lui  et  sur  son  fils,  F.  les 
Iwx  articles  suivants.)  Avec  ce  dernier  s'éteignit  la  maison  de 
Milliers.  —  La  reine  Anne  nomma  en  1705  duc  de  Bucking- 
lam  John  Sheffield,  qui  eut  un  fils,  dans  la  personne  du- 
[nel  s'éteignit  en  1755  la  maison  de  Sheffield. 

BUCKINGHAM  (GEORGES  VlLLIERS,  DUC  DE).  Ce  cèlèbrc 

mnistre  et  favori  des  rois  Jacques  I*'  et  Charles  I"  d'Angle- 
«Te  était  issu  de  la  vieille  race  des  chevaliers  de  Villiers  du 
.cKestershire,  et  naquit  le  20  août  1593  h  Brookesby  dans  le 
asdit  comté  de  Leicestershire.  Son  père,  le  chevalier  Georges 

illiers,  eut  de  sa  première  femme  deux  fils  et  deux  filles,  et 
e  la  seconde,  Marie  de  Beaumont,  trois  fils  et  une  fille.  L'alné 
«  fils,  issu  de  ce  second  mariage,  John  Villiers,  mourut  sans 
ostérité  en  1657;  le  second  est  Georges,  et  le  troisième,  Chris- 
►pher,  devint  plus  tard  comte  d'Anglesey,  et  mourut  en  1624. 
a  nature  avait  prodigué  à  Georges  Villiers  les  dons  les  plus 
chcs  :  il  avait  le  corps  beau ,  bien  fait ,  doué  d'une  mobilité 
ta  trahissait  de  la  force  et  de  la  souplesse  ;  son  visage  avait 
t>e  expression  pl^e  de  charme  et  d'attrait,  les  mouvements 
5  sa  physionomie  et  de  son  corps  respiraient  la  noblesse  et 

grâce.  De  plus  il  avait  l'esprit  vif  et  ouvert,  quoique,  ayant 
m  appris  dans  ses  jeunes  années,  il  passât  pour  un  esprit 
m  ;  cependant  une  certaine  ardeur  entreprenante  et  le  sen- 
roent  de  l'honneur  lui  étaient  comme  innés,  et  devinrent  les 
retniers  ressorts  de  «on  éducation.  A  peine  âgé  de  dix-huit 
is,  il  perdit  son  père;  et  sa  mère,  femme  prudente  et  arobi- 
Kise,  ne  crut  pas  pouvoir  mieux  lui  manifester  sa  tendresse, 
run  second  maria^^e  n'avait  pas  affaiblie,  qu'en  lui  procurant 
■™)yeus  de  se  faire  valoir,  le  plus  tôt  possible,  comme  un 
irMit  gentilhomme.  C'est  pourquoi  elle  envoya  son  fils  en 
raijce  pour  trois  ans,  afin  détuclier  à  l'école  même  de  la  ga- 
nterie les  devoirs  du  chevalier  moderne,  c'est-à-dire  la  danse, 
éçiiiitation  et  l'escrime,  et  afin  d'apprendre  la  langue  fran- 
nse  a  I»  perfection.  Le  beau  Buckingham  ne  trompa  point 
s  espérances  de  sa  mère.  Lorsqu'il  eut  atteint  sa  vingt  et 
n^me  année,  il  revint  en  Angleterre,  après  être  devenu  un 
^elc  accompli  de  grâce  et  avoir  acquis  une  instruction  par- 
we  dans  les  modes,  et  dès  lors  la  mère  n'eut  rien  de  plus 
rase  que  de  mettre  son  fils  chéri  sous  les  yeux  du  roi,  qu'il 
toit  faale  de  gagner,  â  ce  que  chacun  savait,  par  une  belle 
5r*  ^i^  *^*^*  habits.  Un  divertissement  que  les  étudiante 

,  ?ÏÏ"?^  offrirent  au  monarque  en  1615  amena  l'occasion 
uil  denrée,  et  la  première  impression  que  le  jeune  Biu>- 
mgham  fit  sur  Jacques  I"  décida  de  son  sort  et  de  celui  de 
«»  roi.  A  peine  présenté,  il  fut  nommé  à  la  fonction  d'écban- 
00  (eupbearer  of  thê  king)  par  le  roi  séduH  et  aveuglé,  et 
w  lors  les  dignités,  les  faveurs,  les  élévatioDS  se  suirirent  de 


façon  à  combler  le  nouveau  favori  et  à  épuiser  enfin  la  moinA* 
cence  du  roi.  Le  roi  Jacques  était  dégoûté  de  son  ancien  favon^ 
le  comte  de  Sommerset.  Aussitôt  que  cette  disposition  du  roi 
fut  remarquée  à  la  cour,  il  ne  manqua  pas  d'in  triants  prompte 
â  calomnier  et  à  dénigrer  le  roinbtre  qui  tombait  insensible- 
ment, et  l'inclination  croissante  du  monarque  fut  le  levier  qai 
servit  à  renverser  une  créature  pour  en  élever  une  autre  à  sa 
place.  De  cette  sorte,  Villiers  se  trouva  porté  en  haut,  par  les 
cabales  et  les  intrigues  des  ennemis  de  Sommerset,  sans  eflbrte 
personnels,  surtout  depuis  que  l'archevêque  de  Canterbury  In 
avait  gagné  la  faveur  ae  la  reine;  car  le  roi  s'était  fait  une  loi 
de  ne  jamais  choisir  un  favori  que  sur  la  recommandation  de 
son  épouse.  Dès  que  cela  se  fut  fait  ainsi,  Jacques  P'  s'em- 
pressa de  conférer  la  chevalerie  à  son  échanson ,  et  de  lui  faire 
prêter  serment  en  qualité  de  chambellan.  Alors  Villiers  se  vit 
a  la  tète  d'un  parti,  en  face  de  Sommerset,  ce  ministre  jadis 
tout-puissant^  et  chague  jour  grossissait  le  nombre  de  ses  par- 
tisans et  diminuait  l'influence  de  son  rival ,  jusqu'à  ce  qu'enbi 
l'enquête  sur  l'empoisonnement  de  l'infortune  Overbury  vint 
amener  la  catastrophe  qui  manqua  d'envoyer  à  l'échafand  le 
comte  et  la  comtesse  de  Sommerset.  Le  royal  pédant  se  sentît 
dès  lors  excessivement  heureux  de  pouvoir  s'abandonner  entiè- 
rement à  sa  passion  pour  le  nouvel  Alcibiade,  sans  égard  povr 
ses  précédents  rapports  avec  le  favori  déchu,  et  même  avec  une 
apparence  de  grâce  envers  lui,  puisqu'il  retenait  le  coup  qui 
devait  le  frapper,  et  suspendait  sa  décapitation  en  lui  accordant 
un  sursis  après  l'autre.  Il  conçut  l'espoir  de  former  son  nou- 
veau favori  d'après  ses  propres  principes  moraux ,  politiques  et 
religieux,  et  la  seule  idée  de  ce  résultet  suffisait  pour  le  ravir 
de  joie.  Mais  l'élève  ne  tarda  pas  â  dépasser  le  maître,  et  s'em- 
para d'un  pouvoir  vraiment  tyrannique  sur  son  roi.  En  moins 
de  deux  ans,  Villiers  devint  baron,  vicomte,  comte,  marquis 
de  Buckingham ,  lord  grand  amiral ,  lord  inspecteur  des  ctnq 
porte,  grand  écuyer,  et  parvint  à  dbposer  des  dignités  et  des 
ressources,  des  privilèges  et  des  revenus  de  trois  royaumes, 
comme  d'un  jouet ,  au  gré  de  ses  caprices  ;  et  il  s'en  servit 
non-seulement  pour  contenter  ses  caprices,  mais  encore  pour 
satisfaire  ses  passions.  Lui,  sa  famille,  ses  créatures  et  ses  es- 
pions regorgeaient  d'or,  tandis  que  le  roi ,  exposé  à  un  dénA* 
ment  hont<;ux ,  manquait  souvent  du  nécessaire.  La  nation 
gémissait  sur  cet  état  de  choses  :  le  mérite  méconnu,  la  noblesse 
opprimée,  le  peuple  accablé,  la  couronne  avilie  et  livrée  an 
ridicule,  et  tout  cela  pour  ériger  en  idole  un  favori  arrogant  et 
sans  conscience  :  mais  personne  n'osait  agir,  ni  parler,  ni  même 
murmurer.  La  puissance  de  Buckingham  croissait  chaque  jour, 
et  cependant  son  ambition  trouvait  encore  des  obstacles  à  ren- 
verser et  des  avantages  â  conquérir.  Le  comte  de  Bristol,  mi- 
nistre aussi  sage  que  loyal,  le  gênait  encore  dans  sa  route.  Cet 
homme  d'Etat  était  depuis  quelque  temps  en  négociation  è 
Madrid  sur  le  mariage  de  l'infante  Maria;  et,  quoique  cette 
négociation  marchât  â  nas  lents,  il  est  problabie  qu'elle  ne 
serait  pas  restée  sans  resultate,  si  Buckingham  n'était  venn 
s'en  mêler  inopportunément  et  rompre  tous  les  fils  habilement 
noués.  Non-seulement  il  voulait  éloigner  des  affaires  le  comte 
de  Bristol ,  mais  il  voulait  encore  s'assurer  la  faveur  de  l'héri- 
tier du  trôneiy  sur  lequel ,  dans  un  accès  d'aveugle  rage ,  il 
avait  osé  lever  la  main ,  et  que  maintenant  il  croyait  devoir 

fagner  à  tout  prix ,  depuis  qu'il  voyait  s'avancer  la  caducité  de 
acques  l*^  Il  lui  Inspira  donc  le  désir  romanesque  de  partir 
lui-même  pour  l'Espaji^ne,  et  de  hâter  par  sa  présence  la  marche 
trop  lente  des  négociations  politiques.  Le  vieux  roi ,  è  l'insn 
duquel  Buckingham  avait  préparé  le  prince  royal,  fut  forcé  de 
consentir  à  l'exécution  de  ce  plan ,  malgré  toute  la  répugnance 
qu'il  en  éprouvait,  et  Buckingnam  devint,  comme  il  le  désirait, 
le  compagnon  de  Charles  à  Madrid.  On  prétend  que  Jacques  ne 
lui  pardonna  jamais  ce  trait,  et  cependant,  pendant  ce  même 
voyage  en  Espagne,  il  le  créa  duc  de  Buckingham,  tant  était 
grande  la  faiblesse  du  monarque  et  la  puissance  du  favori  \jt 
prince  et  son  mentor  quittèrent  l'Angleterre  en  1635,  et  arri- 
vèrent à  Madrid  le  mois  suivant.  Les  conséquences  de  celle  en- 
treprise sont  connues  :  les  resultate  que  la  prudence  du  comte 
de  Bristol  avait  préparés  à  l'avance,  et  que  l'aimable  modestie 
du  prince  semblait  devoir  amener  jusqu  au  but  désiré,  vinrent 
se  briser  d'une  manière  irréparable  contre  la  conduite  brusque 
et  arrogante  du  duc,  dont  la  franchise  grossière  et  l'irritable 
incivilité  durent  causer  grand  scandale  a  la  cour  d'Espagne. 
Lorsque  le  prince  et  son  compagnon  furent  de  retour  d'Es- 
pagne, le  roi  Jacques  sembla  devoir  éprouver  un  sentiment  de 
triomphe  d'avoir  devant  les  yeux  le  mauvais  raccès  de  ce  voyage, 
dont  il  avait  prédit  le  mauvais  résultat;  mais  Buckingham  sut 
présenter  la  éiosit  de  telle  façon  que  le  roi  et  le  peuple  crurent 


BIJCKIKGHAM.  (  548  ] 

que  lear  prompt  départ  de  Madrid  avait  arraché  Théritier  da 
trôuc  aux  plus  terribles  dangers.  Ce  compte  rendu  hostile  de  la 
conduite  et  des  intentions  de  la  cour  d'Espagne,  nécessaire  à  la 
justiûcation  du  ministre»  amena  insensiblement  une  rupture 
formelle  et  puis  une  guerre  entre  les  deux  puissances.  Le  par- 
lement, excité  contre  le  roi  par  le  favori  même,  et  en  partie 
trompe,  eu  partie  gagné,  en  partie  intimidé,  commanda  à  ce 
souverain  opprimé  qu  il  eût  à  déclarer  la  guerre,  cl  Jacques  P'" 
obéit  à  cet  ordre.  Pendant  ce  temps,  le  comte  de  Bristol  n'avait 
cessé  de  travailler  à  Madrid  à  rétablir  la  bonne  barmonie  entre 
les  deux  cours,  et  les  négociations  pour  la  reddition  du  Pala- 
tinat,  en  rapport  avec  celles  relatives  au  mariage  de  Tinfante, 
étaient  entamées  de  nouveau,  lorsque  tout  à  coup  le  comte  fut 
rappelé,  et  de  retour  en  Angleterre  fut  arrêté,  enfermé  à  la 
Tour^  accusé  de  haute  trahison,  et,  quoiqu'il  .se  fût  justifié, 
banni  de  la  cour.  Le  grand  trésorier,  comte  de  Middlesex,  expia 
de  même  la  fidélité  qu'il  portail  à  son  roi,  et  qu'il  osa  manifester 
en  résistant  aux  projets  du  favori,  par  une  amende  et  par  son 
exclusion  du  parlement,  après  avoir  essuyé  d'abord  une  forte 
accusation  et  une  longue  captivité.  I^  position  du  roi  vis-à-vis 
de  sa  créature  était  d'autant  plus  pénible,  que  depuis  le  voyage 
d'Espagne  Buckingbam  tenait  le  prince  Charles  dans  ses  filets, 
de  façon  à  s'en  faire  à  son  gré  un  instrument  contre  son  propre 
père.  A  quoi  pouvaient  servir  au  faible  vieillard  les  avertisse- 
menls  que  peut-être  il  recevait  encore  de  quelques  côtés?  Il 
n'osait  pas  suivre  ses  propres  volontés,  quand  elles  étaient  con- 
traires aux  projets  de  Buckingham.  Au  milieu  de  ces  circons- 
tances embrouillées  et  désespérées,  Jacques  I*"^  mourut  le 
27  mars  1625,  après  avoir,  peu  avanl  sa  mort,  vu  s'accomplir 
son  vœu  de  fiancer  l'héritier  du  trône  (avec  Henriette  de 
France).  Par  contre  il  vécut  assez  pour  apprendre  la  triste 
nouvelle  de  la  dissolution  de  rarméc  qu'il  avait  fait  embarquer 
pour  porter  du  secours  à  son  gendre,  l'électeur  du  Palatinat, 
qui  avait  été  expulsé.  Si  on  en  croit  des  bruits  qui  circulèrent 
alors,  Buckingham  aurait  fait  enfermer  le  vieux  roi  peu  d'ins- 
tants avant  sa  mort,  afin  de  s'assurer  la  régence  au  nom  du 
prince  de  Galles;  et  quelques-uns  accusent  même  le  duc  d'avoir 
nâté  la  mort  du  roi  d'une  manière  violente.  —  Après  la  mort 
de  Jacques  I**",  le  parlement  si  longtemps  aveuglé  et  opprimé 
se  souleva  contre  le  duc,  et  l'attaqua  avec  énergie.  Déjà  précé- 
demment il  s'était  montré  indocile,  et  avait  refusé  les  fonds 
nécessaires  à  cette  guerre  qu'il  avait  demandée  avec  tant  d'ar- 
deur peu  de  temps  auparavant.  Alors  celui  qu'on  avait  décoré, 
il  y  a  un  an,  du  nom  de  sauveur  du  prince  et  de  la  nation,  fut 
accusé,  dans  le  nouveau  parlement,  d'avoir  trompé  le  roi, 
d'avoir  trahi  la  patrie,  et  d'être  un  ennemi  du  peuple.  Mais 
Buckingham  était  trop  solidement  établi  dans  la  laveur  du  roi 
pour  que  celte  accusation  put  entraîner  d'autres  conséquences 
que  la  dissolution  du  parlement  et  l'arrestation  des  plus  vio- 
lenls  adversaires  du  duc,  lequel  fut  même,  pendant  qu'on  se 
soulevait  ainsi  contre  lui,  proposé  par  le  roi,  et  même  nommé 
à  la  dignité  de  chancelier  dans  l'université  de  Cambridge.  Cet 
acte  amena  une  série  d'autres  mesures,  qui  commencèrent  à 
rendre  le  roi  odieux  dans  tout  le  peuple,  et  oui  peut-être  furent 
les  premiers  degrés  par  lesquels  il  monta  plus  lard  sur  l'écha- 
faud  ;  cl  la  main  qui  conduisait  le  monarque  dans  celte  voie 
sanglante,  c'est  la  main  de  Buckingham.  l^  guerre  une  fois 
commencée,  il  fallut  à  toul  prix  se  procurer  les  moyens  de  la 
continuer;  et,  après  la  dissolution  du  parlement,  il  ne  resta 
plus  d'autre  parti  à  prendre  que  de  recourir  à  des  taxes  illé- 
gales ,  à  des  emprunts  forcés  et  à  toutes  sortes  de  violences 
envers  ceux  qui  s'opposaient  à  celle  guerre.  Buckingham,  qui 

riussaitavec  ardeur  les  préparatifs  de  la  guerre,  réussit  enfin 
monter  une  expédition  contre  Cadix,  mais  dont  le  résultat 
fut  aiifsi  malheureux  et  aussi  peu  glorieux  que  possible  pour 
les  Anglais.  Et,  malgré  cela,  l'insensé  entraîna  son  roi,  pen- 
dant la  même  année ,  dans  une  nouvelle  guerre  contre  la 
France,  et  cela,  d'après  la  donnée  presque  générale,  pour 
satisfaire  des  passions  personnelles.  Lorsque  après  la  mort  de 
Jacques  I'^  il  vint  à  Paris  pour  chercher  la  fiancée  de  son  roi, 
on  prétend  qu*il  osa  élever  ses  regards  jusqu'à  la  reine  de 


en  faveur  du  duc,  aurait  communiqué  au  roi  Louis  XIII  ses 
observations  sur  le  dangereux  étranger,  et  lorsque,  immé- 
diatement après  son  retour  en  Angleterre,  celui-ci  voulut  se 
faire  nommer  aml>as8adeur  ordinaire  à  la  cour  de  France,  il 
arriva  une  lettre  du  roi  de  France  dans  laquelle  ce  monarque 
priait  formellement  qu'on  voulût  bien  ne  pas  lui  envoyer  le 
duc  de  Buckingham  comme  aml>assadeur.  Là-dessus  le  ministre 


BUCKINGHAM. 

tout-puissant  aurait  fait  le  serment  de  revoir  à  loiit  prii  bm 
de  France.  Sont-ce  là  réellement  les  motifs  secrets  qui  cutbifi 
le  duc  de  Buckingham  à  faire  la  guerre  à  la  Franrr?  Tr»: 
qui  reste  indécis.  Mais,  ce  qui  est  certain,  c'est  que,  ^% 
prétexte  de  la  religion,  il  viola  le  contrat  de  mariage eoUr «* 
roi  et  Henriette  de  France ,  en  privant  la  reine  de  i<«  • 
serviteurs  français;  et,  non  content  de  celle  violence,  iip«^ 
des  vaisseaux  anglais  à  s'emparer  de  vaisseaux  français,  lo^» 
furent  déclarés  de  bonne  prise  par  l'amirauté.  Aprisaiuri.. 
provoqué  une  rupture  avec  la  France,  et  détroit  la  tmiiria 
monie  entre  les  royaux  époux ,  il  doit  avoir  poiBsc  sa  tr.'j 
insolence  jusqu'à  laisser  a  entendre  à  la  reine  qa'oo  )t?;  - 
en  Angleterre  décapiter  des  reines.  Malgré  toutes  ces  pnii} 
lions,  la  France  se  montrait  encore  toujours  disposrf  j 
réconciliation  et  à  un  accommodement;  alors  le  dw^Vv 
ouvertement  en  ennemi  contre  celle  puissance,  el  son  («nu- 
irait d'héroïsme  fut  celte  lenlali\e,  aussi  mal  conçoeqvr. 
exécutée,  sur  la  Rochelle,  et  ce  dét)arqoeroent  sur (» • 
Rhé,  opéré  en  connexion  avec  l'attaque  de  la  Rochrilf,i>!r 
entièrement  sans  succès ,  au  mois  de  juillet  16i7.  M^t> 
comme  général,  odieux  et  abhorré  comme  minisirp.M. 
au  sein  de  sa  patrie  comme  un  ennemi  public,  deTenoo»* 
de  désolation  et  de  malédiction  pour  les  grands  cmm  [« 
les  petits,  pour  les  protestants  comme  pour  les calWiqe^, 
osa  cependant  encore,  soutenu  par  rautorilédcsûom.fi. 
tyrannisait  jusqu'à  le  maltraiter,  après  son  retoordror- 
honteuse  ex|)édilion,  braver  l'Ançleterre  tout  «Km,  fU 
Icmcrité  augmentait  à  chaque  crime  qu'il  coonHUii  H . 
chaque  échec  qu'il  essuyait.  Il  ouvrit  less4''ancesi»piV«si, 
qui  venail  d'être  nouvellement  convoque,  par  un  dpMP'ir 
lequel  il  déclarait  :  <c  Que  le  roi  aurait  pu  se  disçfwt  f 
convoquer  les  membres  du  parlement;  que ccpendaRiii m 
bien  voulu  faire  auprès  d'eux  une  nouvelle  leplalivciqvïi 
se  refusaient  à  accorder  les  subsides  nécessaires,  a  BHf^ 
recourrait  à  d'autres  moyens.  »  De  celle  facnn,  il  jfW 
nouveaux  germes  de  discorde  entre  le  roi  et  le  peuple,  pni* 
que  les  anciens  germes  se  développaient  déjà  avec  force,  l/r 
lement  demanda  que  les  droits  du  peuple  qu'on  «ait  ^« 
fussent  rétablis  et  assurés,  avant  qu'il  put  accorder  »n  o<* 
lement  à  la  guerre,  et  Buckingham  résista  aui  piu*]*' 
réclamations  avec  une  obstination  passionnée.  Pendiai  l- 
que  des  pétitions,  des  adresses  et  des  discours  vcnaienKifi».- 
parts  conjurer  le  roi  d'éloigner  son  favori  comme  éUDllirf" 
de  tout  le  mal,  l'ennemi  du  peuple  et  de  la  couroone>  ■ 
jugea  à  propos  de  se  soustraire  par  une  nouvelle  expediiK  • 
accusations  qui  le  menaçaient,  ou  qui  du  moins  le  uwrwi- 
taicnt.  Cette  fois  le  général  en  chef  confia  à  son  grw" 
comte  de  Denbigh,  le  commandement  de  la  flotte  qaij^' 
faire  lever  le  siège  de  la  Rochelle;  mais  celui-ci  fui  *» « 
qu'il  n'osa  pas  s'approcher  à  la  portée  du  feu  de  Ifom.T^ 
qu'il  ramena  la  flotte  dans  les  ports  de  rA«gJp*^''f; 
s'il  n'avait  eu  qu'une  promenade  militaire  à  f*"'*'^^ 
pressa  Buckingham  de  se  mettre  lui-même  à  la  '.^^ .  'f'* 
<r  L'Angleterre  a  les  yeux  sur  vous,  lui  aurail-d  dit,  «  / 
veux.  »  Ce  langage  était  nouveau  pour  le  favon,rt"'- 
Une  grande  flotte  fut  promptemenl  préparée  à  roelUf  a  i-*^'- 
les  troupes  étaient  prêles  à  s'embarquer,  et  le  dur.  w»*^ 
courtisans,  d'oOiciers  et  de  cardes,  tenait  son  q«»rttT^  ' 
à  Portsmoulh,  lorsque  soudain  il  fut  fwpP^P*^  ^î;. 
d'un  fanatique  inconnu,  du  lieutenant  John  Feltoo,|f -^^ 
1628.  Il  mourut  dès  que  le  couteau,  qui  lui  «*a'*.P^^'  , 
fui  retiré  de  la  plaie.  Le  meurtrier  était  un  sombre rf*«^^ 
n'avait  servi  d'instrument  à  aucune  conjuration  \»^^ 


qu'il  avait  accordée  au  favori  qui  venait  de  l»"»"*"^!^. 
à  la  famille  et  aux  créatures  de  celui-ci.  Le  «w^'*"!^ 
amené  à  Londres,  et  placé  d'une  manière  valante  ci  »^ 
dans  la  chapelle  de  Henri  VH.  —  Buckingham  ">»  J^^^ 
Georges  et  Francis,  de  son  épouse,  la  fî"J.""!?"f  2teti> 
de  Newcastle,  qu'il  avait  épousée  en  162^).  Céttil  »F^ , 
héritière  de  l'Angleterre;  et  l'on  raconte  que,  V^j^^ 
main,  il  commença  par  la  séduire,  et  <5onlra«Bii«^^^ 
à  lui  accorder  son  consentement  au  "*«"•«*•  "^ÎJSrfnr  f- 
ce  serait  au  contraire  le  comte  de  ^^"^^^^^^1% 
aurait  forcé  le  séducteur  à  ce  mariage.  —  *^?7^rt,  »x 
kîngbam  se  manifeste  dans  l'histoire  de  sa  vie,  twj  ^ 
irisait  des  rois  et  des  royaumes,  ne  pouvait  "^H^  ^ 
de  ses  passions,  et  ramWtion,  l'orgueil  et  U  copwi«^ 


BUCKINGHAM.  (  549 

aient  la  domination  de  cet  homme  si  puissant.  Il  ne  peut  donc 
>as  ^Irc  question  de  cherclier  chez  lui  de  lu  fennelc  de  caraclèrc 
*t  des  pnncipes  Gxes.  Rarement  il  parlait  et  agissait  a\cc  calme 
^i  réflexion,  et  tout  intrigant  et  artificieux  qu'il  fût  dans  sa 
nanière  de  procéder,  sa  dissimulation  prudemment  calculée 
'êsislait  rarement  à  une  attaque  de  sa  susceptibilité  prompte  à 
'irriter.  Sa  morale  était  excessivement  relâchée,  ci  ses  debor- 
lements  en  amour  sont  fameux.  Il  se  vantait  d'avoir  obtenu  la 
aveur  de  trois  reines,  et  il  s'imaginait  qu'aucune  femme  ne 
M>uvait  lui  résister.  Il  n'avait  de  la  religion  que  quand  il  lui  en 
allait  pour  arriver  à  ses  fins.  On  a  dit  oe  lui  qu'il  était  le  meur- 


rier  de  Charles  I*^%  et  il  n'est  pas  possible  de  nier  que  son  mi- 
nislère  n'ait  jeté  les  bases  de  l'echafaud  sur  lequel  ce  monarque 
termina  sa  vie. 

BUC&INGHAM    (GEORGES   ViLLIERS  ,    DUC    DE),    filS    et 

ticritier  du  précédent,  naquit  à  Londres  en  1627,  un  an 
rt  demi  avant  l'assassinat  de  son  père.  Sa  première  éducation 
lut  faite  par  des  précepteurs,  et  plus  tard  il  alla  étudier  à  l'uni- 
versité de  Cambridge.  Quand  il  eut  terminé  ses  éludes  acadé- 
miques, il  fit  avec  Francis,  son  frère  cadet,  un  voyage  en  France, 
sous  la  conduite  d'un  gouverneur  désigné  par  le  roi  »  William 
Aylesbury.  Avant  que  les  jeunes  gens  ne  fussent  de  retour  en 
Angleterre,  la  guerre  civile  y  avait  éclaté,  et  leur  conducteur 
les  amena  sans  retard  à  Oxford,  et  les  présenta  au  roi  qui  sé- 
journait alors  en  cette  ville.  Là-dessus  le  parlement  confisqua 
leur  fortune,  qui  cependant,  par  égard  pour  leur  jeunesse,  leur 
fut  bientôt  rendue.  Tous  deux  restèrent  dévoués  à  la  cause  du 
roi,  et  comme  il  ne  demandait  pas  leurs  services  pour  le  moment, 
ils  partirent  encore  une  fois  pour  le  continent  et  ne  revinrent 
qu'en  1648  dans  leur  patrie,  où  dans  cet  intervalle  l'état  des 
choses  avait  singulièrement  change  de  face.  Après  l'arrestation 
de  Charles  1"  dans  l'Ile  de  Wight,  les  deux  frères  s'attachèrent 
au  comte  Holland,  qui  réunissait  les  partisans  du  roi  sous  ses 
drapeaux  dans  le  comté  de  Surrey.  Mais  la  défaite  que  lord 
Fairfax  fit  essuyer  à  ce  corps  près  de  Nonscuh  coûta  la  vie  au 
plus  jeune  frère,  et  ce  ne  fut  que  par  une  fuite  rapide  que 
Georges  parvint  à  se  sauver,  et  arriva  à  Saint-Reots,et  de  là  sur 
les  dunes»  où  il  fut  reçu  par  la  flotte  du  prince  de  Galles.  Après 
diOërentes  vicissitudes  en  pays  étrangers ,  il  débarqua  avec  ce 
prince,  en  1650,  sur  les  côtes  d'Ecosse.  Le  prince,  qui  avait  pris 
le  titre  de  roi  après  l'exécution  de  son  père ,  reçut  en  1651  la 
couronne  d'Ecosse  à  Scone;  mais,  peu  de  temps  après, la  défaite 
Je  Worchester  termina  toute  cette  campagne,  et  anéantit  pour 
rette  fois  l'espérance  de  Charles  de  reconquérir  le  trône  pater- 
le-l.  Buckingham  se  trouvait  dans  cette  bataille  au  milieu  des 
t>Mnbattants,  et  ce  ne  fut  que  par  une  espèce  de  miracle  qu'il 
cïiappa  au  danger  très-menacant  d'être  fait  prisonnier.  Il  se 


relière.  — Vers  cette  époque  le  sort  de  Buckineham  prit  une 
ournure  nouvelle.  Le  parlement  avait  assigné  à  lord  Fairfax 
une  partie  des  biens  de  la  maison  de  Buckingham  en  récom- 
[lenscde  ses  services.  Mais  celui-ci  eut  la  générosité  d'abandon- 
ner à  la  mère  du  duc  une  somme  considérable  sur  les  revenus 
le  ces  biens.  Buckingham  conçut  par  là  bon  espoir,  et  brûlant 
Ja  désir  ile  revoir  sa  patrie,  il  s'en  alla  en  Angleterre,  quoiqu'il 
fût  proscrit,  se  mit  sous  la  protection  de  lord  Fairfax ,  et  lui 
aetnanda  la  main  de  sa  fille.  Le  mariage  eut  eflectivement  lieu, 
m  grand  scandale  deCromwel,  et  le  proscrit  vécut  alors  en 
boaime  privé,  avec  son  épouse,  sur  les  oiens  de  son  beau-père. 
Mais  voulant  un  jour  faire  une  visite  à  sa  sœur,  il  fut  arrêté 
chemin  faisant  et  enfermé  à  la  Tour.  En  vain  Fairfax  sol- 
licita une  réparation  du  protecteur  pour  cette  mesure  ;  mais  la 


rhardCromwell,  et  vécut  comme  auparavant,  en  homme  privé, 
viiri^r.^».:A«A.  ^ u«...  «1-^  : *^  la  restauration  du  roi, 

ouissance  de  ses  biens 
par  la  suite  chambellan  et 
membre  du  conseil  secret,  et  plus  tard  lord-lieutenant  du  comté 
<1  Vorck  et  ^rand  écuyer.  Mais  il  parait  que  ces  distinctions  ne 
suffirent  point  à  son  ambition ,  car  l'envie  que  lui  inspirait  le 
cumte  de  Clarendon,  ministre  et  favori  de  Cnarles  II,  le  fit  en- 
trer dans  un  complot  qui  fut  découvert  en  1666.  Buckingham 
>c  cacha  d'abord;  mais  à  l'appel  d'une  proclamation  il  comparut 
(levant  la  justice,  et  non-seulement  il  obtint  le  pardon  de  son 
roi,  mais  il  ne  perdit  même  aucune  de  ses  dignités ,  ni  même  la 
|j\eur  du  monarque.  Dans  ces  circonstances  il  n'est  pas  proba- 
'"leque  Buckingham,  comme  quelques-uns  le  prétendent,  ait 


)  BICKINGHAM. 

pris  encore  part  à  la  conjuration  qui  éclata  en  1670  contre  le 
ducd'Ormond  cl  à  la  tête  de  laquelle  se  trouvait  Blood.  En  juin 
1671,  Buckingham  fut  nomme  chancelier  de  l'université  de 
Cambridge,  et  dans  la  même  année  il  fut  envoyé  en  France  en 
qualité  d  ambassadeur,  sous  prétexte  de  condoléances  à  faire, 
mais  en  réalité  pour  tenter  de  dissoudre  la  triple  alliance.  Ainsi 
l'habile  et  adroit  courtisan  avait  insensiblement  réussi  à  avoir  le 
dessus  sur  le  comte  de  Clarendon,  à  la  chute  duquel  il  ne  con- 
tribua pas  médiocrement.  Après  cette  époque  il  s'éleva  jusqu'à 
la  présidence  de  ce  fameux  conseil  de  ministres  qu'on  désignait 
habituellement  par  le  nom  de  Cabal,  mot  qui  renferme  les  ini- 
tiales des  noms  de  tous  les  personnages  qui  furent  membres  de 
ce  conseil.  Pendant  la  campagnedes  Français  en  Hollande,  Buc- 
kingham y  fut  envoyé  avec  son  collègue  d'Ariington  et  avec  lord 
Halifax,  et  il  traita  d'abord  avec  les  états  généraux  et  puis  avec 
Louis  XIV  à  Utrecht.  Peu  après,Shaftesbury  se  sépara  du  mi- 
nistère Cabal,  et  Buckingham,  contre  lequel  la  haine  du  peuple 
éclata  d'une  manière  irrésistible,  fut  mis  en  accusation  et  sommé 
de  défendre  les  funestes  mesures  et  les  échecs  qu'on  lui  repro- 
chait comme  chef  de  ministère  et  comme  ambassadeur.  On 
l'accusa  même  d'avoir  trahi  les  secrets  du  roi,  et  d'avoir  été  en 
correspondance  avec  l'ennemi.  L'accusé  avoua  une  partie  de 
ses  méprises  et  en  reporta  une  autre  partie  sur  son  collègue 
d'Ariington,  et  il  réussit  ainsi  à  éloigner  de  lui  l'apparence  de 
projets  criminels  contre  l'Etat,  en  sorte  qu'il  échappa  à  ce  dan- 
gereux procès  sans  qu'on  eût  pu  le  convaincre  des  laits  de  l'ac- 
cusation. Dès  lors  il  abandonna  le  parti  de  la  cour,  et  se  plaça  au 
parlement  du  côté  de  l'opposition.  Au  sein  du  parlement^  il 
s^opposa  en  1675  au  célèbre  bill  du  Tesl  ou  preuve  de  la  foi  ;  il 
s'opposa  plus  violemment  encore  à  la  décision  du  roi  de  prolon- 
ger les  séances  du  parlement.  L'opiniâtreté  avec  laquelle  il 
résista  à  ces  deux  actes  lui  valut  d'être  mis  à  la  Tour,  et  les 
comtes  de  Salishury  et  de  Shaftesbury,  ainsi  que  lord  Wharton, 
partagèrent  sa  captivité  pour  le  même  motif.  Cependant  aussitôt 
qu'il  se  fut  soumis  à  la  volonté  du  roi,  il  obtint  sa  mise  en  li- 
berté. Dans  la  suite  il  montra  beaucoup  d'ardeur  et  d'activité 
contre  ce  qu'on  nommait  le  complot  papiste,  et  en  général  il 
continua  d'attaquer  et  de  décrier  de  toutes  manières  toutes  les 
mesures  du  gouvernement.  Ce  ne  fut  qu'âpre  la  mort  de 
Charles  II,  sur  l'indulgence  duquel  il  avait  toujours  pu  compter, 

Îju'il.jugea  prudent  de  se  retirer  de  toute  participation  aux  af- 
aires  publiques  et  de  vivre  sur  ses  biens  en  s'adonnant  au  loisir. 
Il  y  écrivit  la  plupart  de  ses  ouvraees,  et  se  distrayait  de  ses 
études  sédentaires  par  la  chasse.  In  refroidissement  qu'il  ga- 

fna  dans  une  chasse  au  renard  termina  sa  vie  le  16  avril  1688. 
I  fut  enseveli  à  Westminster,  dans  le  caveau  de  sa  maison,  dans 
la  chapelle  de  Henri  VII.  Il  n'eut  pas  d'enfants  de  sa  femme, 
qui  l'aima  tendrement  jusqu'à  sa  fin,  malgré  ses  atteintes  de 
toutes  sortes  à  la  fidélité  conjugale.  Buckingham  était  grand, 
bel  homme,  d'un  esprit  vif  et  ingénieux,  d'un  jugement  prompt 
et  pénétrant,  avec  cela  plein  de  condescendance  et  d'aménité, 
et  très-conciliant  avec  ses  ennemis.  Ses  mœurs  étaient  dissolues 
comme  celles  de  la  cour  au  sein  de  laquelle  il  vivait,  et  il  ne 
faisait  aucun  mystère  de  sa  passion  sans  frein  pour  le  sexe  fé- 
minin. Dans  les  derniers  temps  de  sa  vie  il  s'adonna  à  des  sot- 
tises astrologiques  et  alchimistes,  qui  ébréchèrent  fortement  sa 
fortune.  Pope  a  caricaturé  son  portrait  dans  son  épftre  à  lord 
Bathurst.  Il  a  été  dépeint  en  outre  par  Burnet,  Dryden  et  Ha- 
milton.  Avec  lui  s'éteignit  l'ancienne  famille  des  Villiers.  —  Il 
a  laissé  les  écrits  suivants  :  the  Rehearsal,  comédie  représentée 
pour  la  première  fois  le  7  septembre  1671.  C'est  une  satire  spi- 
rituelle des  poètes  dramatiques  à  la  mode  de  son  temps,  impri- 
mée pour  la  première  fois  en  1672,  in-4^  —  The  Chances,  co- 
médie, 1682,  in-4°.  —  Une  pièce  de  Beaumont  et  Fletcher  re- 
touchée par  lui.  —  The  Batile  of  Sedgemore,  farce.  —  An 
Epitaph  on  Thomas  lord  Fairfax.  —  À  short  Discourse  upon 
the  reasonableness  of  men  having  a  religion  or  worship  of 
God,  —  A  Démonstration  of  the  above  duty,  —  Plusieurs 
poèmes  et  discours.  —  On  trouve  une  liste  complète  de  ses 
œuvres  dans  le  Catalogue  of  the  royal  and  noble  authors  of 
England,  tom.  ii,  pas.  79,  qui  donne  aussi  le  titre  des  pièces 
fugitives  qui  sont  attribuées  a  Buekingham  sans  une  entière 
certitude.  Son  œuvre  principale  est  la  comédie  satirique  que 
nous  avons  citée  en  premier  lieu,  et  elle  a  exercé  aussi  une  in- 
fluence décisive  sur  le  goût  théâtral  en  Angleterre,  et  resta 
longtemps  une  des  piècesTavorites  du  public.  Un  bruit  littéraire 
affirme  que  Buckingham  eut  plusieurs  collaborateurs  pour  la  ré- 
daction du  Rehearsal,  et  nommément  son  chapelain  Dr.  Tho- 
mas Sprat,  Martin  Clifibrd,  et  le  célèbre  poète  du  Hudibras.  Une 
collection  de  ses  œuvres,  incomplète  et  contenant  beaucoup  de 
pièces  supposées,  a  été  publiée  à  l^xmdres  en  1704,  et  a  été  réé- 


BIJCKLAIID. 


(  550) 


BVCOLIASMI. 


ditée  à  plusieurs  reprises.  La  comédie  ihe  Rehearsal  se  trouye 
aussi  dans  BeU's  British  Théâtre,  tom.  xv,et  dans  Select  Col-- 
leclion  of  England  Plays,  Edimb.,  1755,  tom.  iv. 

BUCKINGHAMSHIRB  (JeaN  ShEFFIELD,  DUC  DE),  naquît 

en  1649  d'Edmond,  comte  de  Mulgrave,  mort  en  1658.  Le 
jeune  comte  fut  confié  à  un  gouverneur  qui,  pour  le  dérober  aux 
troubles  de  l'Angleterre,  le  fil  voyager  en  France.  Jean  con- 
gédia promptement  son  mentor,  et  quoique  â^é  de  douze  ans 
seulement,  il  résolut  de  s'élever  lui-même ,  projet  qu'il  exécuta 
avec  succès.  A  l'âge  de  dix-sept  ans,  il  s'embarqua  sur  le  vais- 
seau amiral ,  et  combattit  vaillamment  contre  la  Hollande  avec 
laquelle  l'Angleterre  était  alors  en  guerre.  Il  eut  à  cette  époque 
avec  le  comte  de  Rochestcr  une  alTaire  d'honneur  qu'il  a  lui- 
même  rapportée  avec  beaucoup  trop  de  jactance.  En  1673,  la 
guerre  contre  la  Hollande  ayant  éclaté  de  nouveau,  il  s'embar- 
qua encore  comme  volontaire  sur  le  vaisseau  commandé  par  le 
comte  d'Ossory,  qui  fit  un  rapport  si  avantageux  de  sa  conduite 
qu'on  le  nomma  capitaine  de  vaisseau.  A  vingt-cinq  ans  il  fut 
fait  chevalier  de  la  Jarretière,  puis  gentilhomme  de  la  chambre. 
A  peu  de  temps  de  là,  il  passa  au  service  de  la  France,  alors 
alliée  de  rAiigleterre,  et  vint  apprendre  à  faire  la  guerre  sous 
le  grand  Turenne;  mais  il  n'y  resta  pas  longtemps,  et  s'en  re- 
tourna en  Angleterre  revendiquer  le  premier  régiment  des 
gardes  à  cheval  que  le  duc  de  Montmouth  voulait  obtenir  à  son 
préjudice.  Mulgrave  triompha  de  son  rival  ;  il  parvint  aie  faire 
disgracier,  et  se  fit  nommer  lieutenant  du  comté  d'Yorck  et 
gouverneur  de  Halle.  Cette  marche  rapide  dans  la  carrière  des 
Donneurs  ne  lui  fit  pas  négliger  l'étude.  Cependant  la  cour, 
envieuse  de  son  avancement,  l'envoya  combattre  les  Maures 
devant  Taqger.  Il  en  revint  sain  et  sauf,  les  Maures  s'étant  re- 
tirés sans  combattre.  Il  fut  sincèrement  attaché  à  Jacques  II; 
cependant  quand  il  vit  que  celui-ci,  par  sa  fuite,  était  irrévoca- 
blement exclus  du  trône ,  il  soutint  la  cause  de  la  révolution. 
En  1694  il  fut  créé  marquis  de  Normanby,  et ,  malgré  cette 
faveur,  il  se  montra  opposé  à  la  cour  dans  plusieurs  occasions 
importantes.  En  1702,  époque  à  laquelle  la  reine  Anne  monta 
sur  le  trône,  il  reçut  des  maroues  de  la  plus  haute  faveur.  Elle 
le  nomma  garde  du  sceau  prive,  et  ensuite  lieutenant  du  district 
nord  du  comté  d'Yorck.  L'année  suivante  il  fut  élevé  au  rang  de 
duc  de  Normanbj,et,  peu  après,  à  celui  de  duc  de  Buckingham- 
sbire.  En  1710,  il  devint  intendant  de  la  maison  de  la  reine, 
et  président  du  conseil,  où  il  adopta  toutes  les  mesures  de  ses 
collègues.  A  la  mort  d'Anne,  il  rut  un  des  lords  qui  adminis- 
trèrent jusqu'à  l'arrivée  de  Georges  I«^  S'étant  constamment 
montré  opposé  à  la  cour  depuis  cette  époque  et  n'ayant  plus 
d'emploi,  il  s'amusa  à  écrire  deux  tragéoies,  et  mourut  le  34  fé- 
vrier 1721.  Ses  poésies  manquent  de  verve  et  d'éclat.  On  croit  que 
dans  son  Essat  sur  la  satire  il  fut  aidé  par  le  célèbre  Dryden, 
ou'il  avait  fait  nommer  par  sa  protection  poète  lauréat.  Son 
Eloge  sur  la  poésie  lui  a  valu  ae  grands  éloges,  même  de  la 
part  des  meilleurs  écrivains  d'Angleterre.  Ses  Mémoires  sur  la 
révoluliony  écrits  d'un  style  vif  et  agréable,  prouvent  qu'il  avait 
la  perspicacité  et  l'élégance  qui  conviennent  à  un  historien. 
Ses  œuvres  ont  été  magnifiquement  imprimées  en  2  vol.  in-4<*, 
en  1725,  et  réimprimées  en  1729, 2  vol.  in-8«.  Le  premier  contient 
les  poésies;  le  second,  les  mémoires,  les  discours, des  caractères, 
des  dialogues ,  etc.  Le  duc  de  Buckingham  eut  trois  femmes, 
toutes  trois  veuves;  la  dernière  seulement  lui  donna  plusieurs 
enfants  qui  moururent  en  bas  â^^  et  un  fils  qa\  naquit  en  1716, 
fit  ses  études  à  Oxford  avec  distinction,  servit  dans  l'armée 
française,  commandée  par  le  duc  de  Berwick ,  son  oncle,  et 
mourut  à  Rome  le  50  octobre  1755,  par  suite  d'une  grande  fai- 
blesse de  santé.  En  lui  s'éteignit  la  maison  deSheffield. 

BUOLLAND  (Ralfh),  né  en  1564  à  West-Hatcb ,  dans  le 
comté  de  Sommerset,  fit  de  très-bonnes  études  dans  le  collège 
de  la  Madeleine,  à  Oxford,  et  entra  dans  le  barreau.  L'application 
qu'il  donna  aux  devoirs  de  son  état  ne  l'empêcha  pas  de  prendre 
une  connaissance  très-sérieuse  des  matières  controvei^ees  entre 
les  deux  Eglisesqui  partageaient  l'Angleterre.  Cette  lecture  com- 
mença par  lui  donner  de  la  défiance  sur  les  dogmes  particuliers 
de  la  nouvelle  religion,  et  il  finit  par  embrasser  l'ancienne.  Sa 
conversion  fut  si  sérieuse,  qu^il  se  défit  de  son  riche  patrimoine 
pour  se  retirer  à  Douai,  oh  il  reçut  l'ordre  de  la  prêtrise.  Il  fit 


^  ^ .  puDDc  les  ouvrages 

suivants  :  !•  Vies  des  SainU,  îraduiUs  de  Surius  ;  2«  Àrgu- 
mentseonlre  la  fréquentation  des  églises  protestantes  ;  ^"^  Vêla 
persécution  des  Vandales,  traduit  du  laUn  de  Victor  de  Vite  ; 
^""SeptEUnceUesdetàmeenflammée,  aveequaire  lamentations, 
emnposées  dans  Us  temps  fàeheum  de  la  reine  Elisabeth,  dédié 


à  la  mère  de  l'auteur.  Dès  le  temps  dès  troubles  de  l64o,k| 
vaut  Usscrius,  prêchant  à  Oxford,  prétendit  proiifer,{«i 
interprétations  forcées  de  cet  ouvrage,  que  toote  la  nom 
catholiques  avait  trempé  dans  la  conspiration  des  poedm 

BUCKLER  (T.  ScHINDERHANNES). 

BCCiocuE,  S.  m.  {comm,},  sorte  de  drap  qui  se 
Provence. 

BUCLOPUS  [mythoL),  C'était  chez  les  Romaiosine 
subalterne  qui  présidait  à  la  destruction  des  aKHicho. 

BUCXER  (Augcste),  né  à  Dresde  le  2  notembre  \m, 
fessa  la  poésie  et  l'éloquence  dans  l'université  de  WiUa 
et  s'y  acquit  beaucoup  de  réputation.  La  reine  CbristÏMl 
à  passer  en  Suède ,  mais  il  refusa  les  ordres  de  cette 
Il  mourut  à  Wittemberg  le  12  février  1661.  âgé  de  _ 
dix-neuf  ans.  On  a  de  lui  :  1**  Dissertationsi  aeatevt,!! 
lemberg,  1660,  in-8o;  Francfort,.  1678,  in-4»;  Thamt^ 
leetiora,  Leipzig,  1694,  in-8*  ;  5*"  Oraliones  acaiewm,^ 
par  J.-Jac.  Stubel,  Francfort  et  Leipzig,  1705,  n37,»#|| 
jugement  de  quelques  philosophes,  aucun  ouvra^  Balnt« 
ce  genre  n'approche  autant  du  style  et  de  la  maoïèredrCnv 
4'>  Oralio  de  prindpaiu  Qabœ,  Wittemberg,  1636,  wf  k 
discours  ne  se  trouve  pas  dans  la  collection  précédeste ;^^ 
toUB,  aussi  publiées  par  Stubel,  Francfort  et  Lopoi,  t)^ 
1720,  in-a*";  5°  des  Commentaires  sur  Piaule,  «r  la  lin 
de  Pline  le  Jeune,  etc.  (F.  VOnamasi,  de  Saxiui). 

BVCOLDIANUS    (GÉRARD  BCCOLDZ,   OU  BcCWt», /Jl 

connu  sous  le  nom  latin  de),  philologue  et  aMwtt^Antfc 
nom  répété  dans  tous  les  catalogues  n  a  pu  ceperiatnote 
jusqu'ici  l'intérêt  des  biographes  au  point  de  les  «wffitai 
quelques  recherches  sur  sa  personne.  Il  était  né  d»r» 
rat  de  Cologne,  vers  la  fin  duxv*  siècle.  En  1557ilpi|fcài 
cette  ville  une  édition  de  Quintilien,  revue  sur  d'iiow  » 
nuscrits,  et  la  dédia  par  une  épftre  dont  on  tronre  m  ^ 
remarquable  dans  \e  Catalogue,  bibliothéeairt  Bns^vt  > 
Godefroi  Hittarp,  l'un  de  ces  savants  consdeodeoiflR  i» 
craient  une  vie  modeste  et  laborieuse  à  propyrlep** 
lettres  et  à  multiplier  les  ouvrages  des  auteurs  aa»qw^» 
ans  après,  Bucoldianus,  qui,  selon  toute  appareoce^  re^ 
une  chaire  à  Cologne,  y  prononça  dans  une  *^"JÎ**T 
que  une  harangue  sur  f  ivresse.  Il  était  en  1554  à  Bolopif:* 
la  préface  datée  de  cette  ville,  d'un  Traité  rff  rWteftf»  f 
mit  au  jour  cette  même  année,  il  se  plaint  de  Diwrî»' 
à  sa  disposition  tous  leslivresqui  lui  auraient  été  n***"r*T 
rendre  son  ouvrage  moins  imparfait.  On  rctromre  *" J^' 
coldianus  à  Spire,  où  il  exerçait  la  médecine,  »2*J*" 
quelque  réputation ,  puisqu'il  avait  le  ^^^^^'^^^l^m 
(j^ysicus  regius).  Le  prince  qui  l'avait  créé  »"  "^  T 
Ferdinand,  roi  des  Romains,  qui  succéda  dans  ta  w« 
trône  impérial  à  son  frère  Charles^}uint.  On  wjore  w j^ 
particularités  de  la  vie  de  Bucoldianus.  Outre Icdmoodrj^ 
UKen  dont  on  a  déjà  parlé,  Cologne,  1527,ip-foM'T 
duiteen  1538,onade  lui  :  i^ De ebrietate oratto^Mtf^^ 
in-80;  2^Minervœ  cumMuns  in  Germaniampri^^^ 
C'est  un  poëme  qui  se  trouve  ordinairement  à  ^^f^^^M 
cule  précèdent  ;  3*>  De  inventione  et  ^^f^^.^* 
seu  usu  locorum  libri  très ,  Lyon,  Leb.  ""f**»;,  ^ 
Cet  ouvrage,  dont  on  ne  connaît  plus  gtt*^!!''*'?^  ù^ 
lors  de  sa  publication,  un  grand  succès;  réimpnnKJ 

nnnér  h  ^*---' -' e..ê  r-.:«  ^«k««  «nir^c  minOV  ^ 

suivante 

ei  potu  vUam  transigit  v»  ^v-  »~. .  i*— »  -  -  -.  -.  ^^. 
1542,  in-8«,  édition  rare  et  recherchée.  Ce cunewor^ 
été  reproduit  par  Paul  Lentulus,  Berne,  «^^•'^^V^ 
de  YHUtoria  mirandœ  Apollmiœ  Schreaerm  ^T^, 
et  dans  un  recueil  de  dissertations  médicales,  wwj;^ 
in-fol.  Bucoldianus  y  donne  l'histoire  d'une  J««n^7^'-. 
catalepUque,  laquelle  pendant  trois  années  de  *«*^ 
qu'à  clouze  jpurs  sans  prendreaucune  *"*°'^•°'T^v  ^Tiî^ 
ver  une  diminution  notable  dans  ses  forces,  «wlgreewr  ^ 
abstinence;  5*>un  Commentaire  sur  l'orafeonpoor  rn-  ^ 
ratus.  dans  le  recueil  des  Dimaurs  de  Cicéron.  ^• 

'"-^^'-  nriieiéfri**: 


Strasbourg ,  U  en  fut  fait  deux  autres  ^«><*!JT 
,  in-S-,  à  Cologne  et  à  Lyon  ;  4»  ^'^JIF'SL 
9Uam  transigit  brevis  narraho,  Pïns,  R«*'VÎ^, 


Delta,  non  loin  des  emnoucnurcsouiiii.  ^^"^^â?ÏIrK 
les  réduire,  mais  un  instant  ils  avaient  fait  treniwwp- 

d'Alexandrie.  .  —-.n*»' 

B V€OLi ASHE  (belUs^Ures),  chanson  «  ""rg^  • 
bergers  ou  pasteurs  de  l'ancienne  Grèce,  m  jf  ,*t:  ^  ii 
conduisant  le  bétail  aux  pâturages.  Sek»  Alb»^» 


BUCOLIQUE. 


ioniuSy  bercer  de  Sicile,  en  fut  le  premier  auteur,  et  Epi- 
larme  en  faisait  mention  dans  l'Alcyon  et  dans  TUiysse  faisant 
aufrage.  On  appelait  encore  bucoliasme  un  air  à  danser  qu'on 
Niait  sur  la  flûte,  et  qu'Athénée  lui-même  distingue  de  la 
banson. 

BUCOLijkSTE ,  s.  m.  {musiq,  anc.) ,  nom  qu'on  donnait  en 
irèce  à  des  pasteurs  ou  bergers  qui  jouaient  aes  bucoliasmes , 
D  qui  faisaient  danser  en  jouant  des  airs  sur  leur  flûte  ;  la  danse 
léme. 

BUGOLIE  {géogr,  anc.),  ville  du  Péloponèse,  dans  TArcadie, 
ftodée  par  Bucolion ,  dans  le  voisinage  de  Mantinée. — Ce  mot, 
érivé  de  ^oû;,  bœuf,  et  de  xoXéu,  avoir  soin,  était  le  nom  d'un 
iturage  auprès  de  l'embouchure  bucolique  du  Nil.  —  C'était 
insi  qu'on  appelait  encore  un  emplacement  dans  le  voisinage 
e  Constaotinople. 

BUGOLION ,  BouxoXîttv  (mythoL) ,  l'afnc  des  flis  de  Priam. 
kpollodore  nomme  sa  mère  Galvbé.  Il  faisait  paître  les  trou- 
€taz  dans  Jes  plaines  de  la  Troade,  lorsqu'il  rencontra  la 
Blade  Abarbarée,  qa'il  rendjt  mère  d'Esè|)e  et  de  Pédase. 

BUCOLION  {mylkol.  ) ,  un  des  cinquante  fils  de  Lycaon 
F.  Lycaon). 
BUCOLIQUE,  s.  f.  (boian.),  la  panacée  sauvage. 

BUCOpQUE  (Branche)  [géogr.  anc.)^  petite  branche  du  Nil, 
lite  selon  Hérodote  par  la  main  des  hommes.  Elle  est  placée 
ntre  les  branches  Sébennitique  et  Mendésienne.  Strabon  Tap- 
lelle  Phatmétiqne. 

BUCOLIQUE,  du  grec  bocolicos,  d'où  les  Latins  ont  fait  buco- 
kuê  ;  nom  générique  de  la  poésie  champêtre  ou  pastorale,  qui 
omprend  comme  sous-divisioii  :  les  bergeries,  les  églogues^  les 
àylles.—BucoLiQUES ,  au  pluriel,  se  prend  aussi  substantive- 
neni  :  Les  BucoUques  de  Virgile  ;  nous  n'avons  pas  à  nous  en 
iccuper  dans  ce  sens.  —  La  poésie  bucolique  est  défluie  par 
SaCteux,  une  imitation  de  la  vie  champêtre  représentée  avec  tous 
es  charm^  possible  (Eiém.  de  liUér.,  t.  m,  chap.  i).  En  fait, 
elle  déflnition  est  trop  restreinte ,  puisque  Batteux  lui-même 
ite  comme  un  exenu^fe  et  avec  les  plus  grands  éloges  l'idylle 
\u  Ruisseau  de  M"^**  ueshoulières,  dans  laquelle  il  nly  a  pas  un 
noi  qui  tienne  à  la  vie  champêtre  proprement  dite  ;  if  n'y  a 
[a*une  comparaison  plus  ou  moins  juste  entre  le  bonheur  d  un 
nisseau  et  le  bonheur  de  l'espèce  humaine  ;  le  murmure  de  !'un 
l  les  plaintes  de  l'autre.  En  réalité,  la  poésie  bucolique  ou  pas- 
urale  comprend  tous  les  poèmes  qui  se  rattachent  de  près  ou 
le  loin  aux  idées  champêtres;  la  plupart  du  temps  on  y  fait  agir 
a  converser  des  bergers,  mais  Théocritc  y  a  introduit  des  pè- 
beurs  ;  il  y  a  mis  une  scène  d'enchantement  que  Virgile  a  i mi- 
le; celui-ci  même  n'a  pas  craint,  dans  sa  quatrième  ôglogue, 
'annoncer  le  retour  de  l'âge  d'or,  d'introduire  les  dieux  et  les 
éros,  et  probablement  quelques  membres  de  la  famille  impé- 
iale.  C'est  qu'en  efiîet  les  classifications  littéraires  fondées  sur 
emploi  de  tel  ou  tel  moyen  ,  et  non  sur  la  forme  absolue  de 
ouTrage,  sont  presque  toujours  aussi  vagues  que  leurs  divisions 
Mit  arbitraires.  Il  en  est  de  cela  comme  de  tout  ce  qui  dans  le 
léme  genre  ne  se  distingue  que  par  une  qualité  {graduellement 
éeroissante  :  il  est  impossible  de  dire  où  est  la  limite  entre  les 
eux  genres.  Pour  citer  ici  l'exemple  à  la  fois  le  plus  élevé  et  le 
lus  frappant,  qu'y  a-t-il  de  plus  diflcrent,  de  plus  opposé  même 
ne-  la  tragédie  et  la  comédie?  et  cependant,  parce  que  ces  deux 
oêBoes  ont  matériellement  la  même  forme,  on  ne  peut  assigner 
I  limite  précise  où  commence  l'une,  où  finit  l'autre;  il  y  a 
léme  telle  pièce  qu'on  n j  saurait  trop  comment  nommer.  Le 
ïieomêdede  Corneille,  qu*on  appelle  aujourd'hui  une  tragédie, 
n  est-il  réellement  une?  et  dans  les  comédies  de Lachaussée, 
*J  a— t-il  pas  des  morceaux  essentiellement  trafiques.  —  Ne 
herchons  donc  pas  à  circonscrire  les  beaux-arts  aans  un  cercle 
roj^  étroit  ;  ne  traçons  pas  d'avance  ces  lignes  de  démarcation 
^ils  franchissent  presoue  toujours,  et  qui  ne  servent  alors 
^k  fausser  les  idées. — Laissons  de  même  au  poète  une  latitude 
oovenable  dans  le  choix  des  moyens  qu'il  emploie.  Batteux 
ans  le  Traité  de  la  poésie  pastorale^  que  M.  de  Jaucourt  a  re- 
itMlult  d^mV Encyclopédie  mélhodi^e,  énumère  scrupuleuse- 
ment les  qualités  aue  doivent  réunir  les  poëmes  bucobques  ;  il 
0  Cait  autant  de  r^les  dont  il  croit  que  dépend  le  succès  de 
œuvre  :  a  On  peut  juger,  dit-il,  du  caractère  des  bergers  par  les 
«eux  où  on  les  place  ;  les  prés  y  sont  toujours  verts,  l'ombre  y 
tt  toujours  fraîche,  l'air  toujours  pur  ;  de  même,  les  acteurs  et 
es  actions  dans  la  bergerie  doivent  avoir  la  plus  riante  dou- 
ent. »  —  Les  bergers  doivent  être  délicats  et  iiaifs ,  c'est-à- 
bre  que  dans  tontes  leurs  démarches  ils  doivent  montrer  du 
ittccrnement,  de  l'adresse,  de  l'esprit  même,  pourvu  qu'il  soit 
latnrel.  ~  Ils  doivent  être  contrastés  dans  Uurs  caracièreft. 


(  551  )  BUCOLIQUE. 

—  Ils  doivent  être  tous  bons  moralement  ^  c'est-à-dire  que 
leur  conduite  doit  être  conforme  avec  ce  qui  est  ou  est  censé 
être  la  règle  et  le  modèle  des  bonnes  mœurs...  Un  scélérat,  un 
fourbe  insigne,  une  assassin,  serait  déplacé  dans  une  églogue;  un 
berger  offensé  doit  s'en  prendre  à  ses  yeux,  ou  bien  aux  rochers, 
ou  comme  Alcidor  de  Kacan,  se  jeler  dans  la  Seine  sans  cepen- 
dant s'y  noyer  tout  à  fait.  »  (Batteux,  lieu  cilé,  et  Encyclopédie, 
mot  Pastorale].  —  Ce  dernier  traité  nous  montre  le  faux  de 
toute  cette  théorie.  Eh  quoi  I  si  un  berger  par  désespoir  d'a- 
mour se  précipite  dans  une  rivière,  on  fera  dépendre  le  succès 
et  la  bonté  du  poème  de  ce  qu'il  y  péril  ou  n'y  périt  pas? 
Vraiment,  une  telle  critique  n'est  pas  soutenable.  —  Mettons 
donc  de  côté  tous  ces  préceptes;  les  règles  générales  de  la  poé- 
sie bucoliaue  sont  comme  celles  de  toute  autre  poésie,  en  très- 
petit  nombre,  et  c'est  plut^^t  par  le  sentiment  et  le  goût  que  le 
poète  se  guide  que  par  les  conseils  des  critiques  ou  des  littéra- 
teurs. —  Mais  il  n'est  pas  sans  intérêt  de  dire  un  mot  des  prin- 
cipaux poètes  bucoliques  français.  Nous  en  avons  un  très-grand 
nombre.  Si  parmi  eux  on  n'en  trouve  pas  qui  s'élèvent  aussi 
haut  que  les  anciens ,  que  Théocrite  et  Virgile  surtout ,  il  ne 
faut  pourtant  pas  les  mépriser,  ni  les  croire  tout  à  fait  dépour- 
vus ae  mérite.  —  Honorât  de  Bueil,  marquis  de  Racan,  disci- 
f>le  de  Malherbe,  mort  en  1670,  releva  en  France  la  gloire  de 
'églogue;  il  avait  un  génie  aisé  et  fécond ,  un  caractère  doux  et 
simple;  il  sentait  l'harmonie  poétique,  et  trouvait  facilement 
cette  douceur  dans  les  mots  et  le  style  qui  conviennent  aux 
images  champêtres.  On  a  dté  mille  fois  ses  stances  à  Malherbe  ; 
j'en  reproduis  une  ici,  pour  donner  une  idée  de  son  style,  à  une 
époque  où  l'harmonie  n'était  pas  chose  commune: 

Tircis,  il  hul  penser  à  faire  la  retraite  : 
La  course  de  nos  jours  est  plus  qu'à  demi  faite  ; 
L'âge  insensiblement  nous  conduit  à  la  mort. 
Nous  avons  assex  vu  sur  la  mer  de  ce  monde 
Errer  au  gré  des  vents  notre  nef  vagabonde  : 
U  est  temps  de  jouir  des  délices  du  port. 


— Ségrais,  né  en  1624,  est,  selon  Fontenelle,  le  meilleur  modèle 
que  nous  ayons  de  la  poésie  bucolique  ;  il  est  en  cela  d'accord 
avec  Boileau  qui  a  dit  : 

QtiejSégrais  dans  Téglogiie  enchante  les  foréfs. 

—  Ségrais  a  en  effet  une  grande  douceur  de  style ,  un  heureux 
choix  de  mots,  une  grande  fécondité  de  pensées  et  de  tournures 
chamoêtres  ;  mais  il  s'élève  peii ,  et  n'a  pas  beaucoup  de  va- 
riété aans  ses  compositions,  voici  quelques  vers  de  son  éfflogue 
intitulée  Àminie,  qui  feront  juger  de  son  style.  C'est  un  berger 
qui  se  plaint  : 

Aminte,  tu  me  fuis,  et  tu  me  fuis,  volage, 
Comme  le  faon  peureux  de  It  biche  sauvage, 
Qui  va  cherchant  sa  mère  aux  rochers  écartés  : 
Il  craint  du  doux  Zéphyr  les  trembles  agités  ; 
Le  moindre  oiseau  Tétonne,  il  a  peur  de  son  ombre  : 
U  a  peur  de  lui-même  et  de  la  forêt  sombre. 
Arrête ,  fueîtive  !  Eh  quoi  !  suis-je  à  tes  yeux 
Un  tigre  dévorant,  im  lion  fhrieox  ? 
Ce  fpie  tu  crains  en  moi  n*est  rien  qu'une  étincelle 
Du  oean  feu  qui  t'taime  et  qui  te  rend  si  belle  : 
Mais  il  brille  en  tes  yeux  et  brûle  dans  mon  cœur  : 
n  cause  ta  beauté  comme  il  fait  ma  langueur, 
Et  ^est  là  cet  amour,  cette  flamme  si  vive. 
Qui  jette  tant  d'efTroi  dans  ton  âme  craintive. 

—  La  Fontaine  a  fait  quelques  églogues  ;  mais  elles  ne  Font  pas 
rendu  célèbre,  si  l'on  excepte  toutefois  son  élégie  sur  la  disgrâce 
de  Fouquet,  qui  se  rapporte  è  la  poésie  pastorale  par  le  sujet 
même,  puisque  le  poète  s'adresse  aux  nymphes  de  Vaux,  et  les 
invite  à  porter  leurs  prières  aux  pieds  de  Louis  XIV,  et  à  pe  pas 
oublier  leur  bienfaiteur.  Si  l'on  regarde  cette  él^e  comme 
une  églogue,  c'est  bien  sans  comparaison  ce  que  nous  avons  de 
plus  paruit  dans  ce  genre  en  notre  langue,  et  la  seule  pièce  que 
nous  puissions  oppîoser  aux  chefs  -  d'œuvre  des  anciens.  — 
U^  DeabouUères  »  née  ea  16S5,  a  CMt  phisieors  idylles  :  les 
UouUmêf  les  OieemuWy  le  Ruisteau,  etc.  Elle  se  distingue  par 
une  grande  douceur  d'idées  et  de  style ,  omûs  l'action  et  la  pen- 
sée manquent  presque  toujours;  la  pièce  se  réduit  alon  a  des 
lieux  C0IDBI11II8  de  morale  ou  de  seotiment  dont  le  lecteur  se 


UrCQUOI.  (  o52  ) 

lasse  proniplemenl.  On  ne  se  rappelle  guère  des  idylles  de 
M*"*"  Ueshoulières  que  celle  qu'elle  a  faite  pour  reconunaiider 
ses  filles  à  Louis  XlV  après  la  mort  de  son  mari,  qui  commence 
par  ces  mots  : 

Dans  ces  prés  fleuris 
Qu*arrose  la  Seitie, 
Clierchcz  nui  vous  mèDe, 
Mes  chères  brebis. 

Là  en  effet  le  fond  est  aussi  vrai  que  la  forme  est  agréable  et 
originale.  Il  est  fâcheux  que  M"*  Deshoulières  n'ait  pas  été  plus 
souvent  aussi  bien  inspirée.  —  Fonlenelle,  né  en  lo57 ,  publia 
eo  1688  des  poésies  pastorales,  avec  un  discours  sur  réglogue, 
et  une  digression  sur  les  anciens  et  les  modernes.  On  lui  a  re- 

§  roche  d'avoir  fait  de  ses  bergers,  des  courtisans  occupés  à  dire 
e  très-jolies  choses,  plutôt  qu'à  exprimer  les  pensées  qu'ils 
devraient  avoir  dans  leur  état.  C'est  a  leur  absence  de  naturel 
et  peut-être  aussi  au  peu  d'intérêt  du  genre  lui-même,  que  les 
égloffucsde  Fontenel le  doivent  d'être  tombées  dans  un  profond 
oubli.  —  Berquin,  né  en  1749  ;  Florian,  né  en  1755;  Léonard, 
né  en  t7i4,  ont  fait  aussi  beaucoup  de  poésies  pastorales;  ce 
dernier  surtout  s'est  fait  un  nom  dans  ce  genre.  Ses  idvlles  ont 
de  la  douceur ,  de  la  sensibilité  ;  elles  expriment  d'ailleurs  les 
sentiments  moraux  les  plus  purs  et  les  pins  louables,  et  peuvent 
sous  ce  rapport  justifier  l'opinion  de  ceux  ({ui  ont  voulu  voir  en 
lui  le  plus  excellent  de  nos  bucoliques  ;  mab  d'un  autre  côté,  il  a 
peu  de  force,  très-peu  d'originalité;  sous  ce  point  de  vue,  il  est 
loin  d'être  un  poète  du  premier  ordre.  On  lui  préfère  à  juste 
titre  Scgrais  et  Kacan.  — En  résume,  on  voit  que  la  poésie  bu- 
colique est  loin  d'avoir  été  négligée  chez  nous;  mais  il  est  vrai 
Sue  nous  ne  nous  y  somnies  pas  élevés  aussi  haut  que  dans 
'autres  genres,  soit  que  les  idées  qu'on  y  exprime^  les  mœurs 
qu'on  y  peint  soient  trop  éloignées  de  notre  civilisation  actuelle, 
soit  que  le  genre  par  lui-même  ne  soit  pas  susceptible  de  bien 
grands  développements,  et  que  la  poésie  nous  y  semble  toujours 
au-dessous  de  ce  que  nous  exigeons  partout  ailleurs. 

B.  JULLIEN. 

BUCORNIS  {mylhol.).  Ce  mot,  formé  de  ^viç  bœuf,  et  de  cornu 
corne,  est  donne  à  Bacchus,  que  Ton  représentait  tantôt  avec 
deux  rayons  de  lumière  en  forme  de  cornes  sur  le  front,  et  tan- 
tôt portant  à  la  main  une  corne  de  taureau  remplie  de  vin. 

BCCQUET (César)  (F.  Buquet). 

BCCQUET  (Jean-Baptiste)  ,  chimiste,  membre  de  l'acadé- 
mie des  sciences,  médecin  distingué  et  censeur  royal,  naquit  en 
1746  à  Paris,  où  il  professa  pendant  dix  ans  la  chimie  avec 
éclat.  Une  élocution  facile  et  une  excellente  méthode  lui  attirè- 
rent beaucoup  d'élèves,  parmi  lesquels  on  ne  tarda  pas  à  remar- 
quer Fourcroy ,  qui  lui  succéda  et  le  surpassa,  en  convenant 
qu'il  devait  à  son  maître  son  goût  et  sa  manière  d'étudier.  Buc- 
quet  était  destiné  à  faire  faire  de  grands  progrès  à  la  science, 
mais  la  mort  l'enleva  à  trente-trois  ans,  le  24  janvier  1780.  Dans 
les  derniers  jours  de  sa  maladie,  ne  trouvant  de  soulagement 
que  par  l'usage  de  l'éther  sulfurique.  Il  en  prit  si  fréquemment 
et  à  si  grandes  doses  qu'il  accéléra  sa  fin.  On  assure  qu'il  pre- 
nait par  jour  deux  pintes  d'éther  et  cent  grains  d'opium.  Buc- 
quet  n'a  point  fait  de  découvertes  remarquables,  mais  il  a  beau- 
coup travaillé  et  a  préparé  la  révolution  pneumatique.  On  a  de 
lui  :  1**  Inlroduclion  à  t élude  des  corps  naturels  lires  du  rè- 
gne minéral,  Paris,  1771,  2  vol.  in-12;  2»  ïnlroducUon  à  té- 
tude  des  corps  nalurels  lires  du  rèane  végélal,  Paris^  1775, 
2  vol.  in-12.— a  Ce  dernier  ouvrage,  dit  Fourcroy,  était,  en  son 
temps,  le  plus  complet  et  le  plus  méthodique  tableau  de  l'ana- 
lyse végétale,  d  y*  Mémoire  sur  la  manière  doni  les  animaux 
sont  affeelés  par  les  différents  fluides  aériformes  méphitiques, 
1778,  in-12. 

BUCQUET  (Lodis-Jean-Baptiste),  procureur  du  roi  au 
présidial  de  Beauvais,  membre  de  l'académie  d'Amiens  et  de  la 
société  d'agriculture  de  Paris,  naquit  à  Beauvais  le  10  mars 
1731 ,  et  mourut  au  château  de  Marguerite  près  la  même  ville 
le  15  avril  1801 .  Il  a  composé  sur  l'histoire  de  son  pays  un  grand 
nombre  d'ouvrages  qui  sont  restés  manuscrits.  On  remarque 
entre  autres  des  Mémoires  pour  servir  à  t  Histoire  de  l'Amie- 
nois  et  du  Beauvoiiis,  et  une  Histoire  du  Btauvoisis  jusqu'à 
tan  1022. 

BtXQUOi  (Charles-Bonatenture  de  Longueval,  comte 
de)  ,  né  en  1561 ,  entra  fort  jeune  au  service  de  l'Espagne,  fut 
créé  général  par  Philippe  II ,  et  reçut  de  son  successeur  Phi- 
lippe III  l'orare  de  la  Toison  d'Or.  Lorsque  éclata  la  guerre  de 


BUCRA3IE. 


trente  ans,  Bucquoi,  acceptant  les  offres  de  l'empereur  Ferdi-  [  les  rencontre  que  sojr  les  temples,  les  autels 


nand  II,  prit  le  commandement  d'un  corps  dirigé  conutlU 
feld  ,  obtint  d'abord  quelaues  succès,  puis  se  vit  forcé  de  x?. 
plier  devant  des  forces  supérieures.  Mais  aidé  deMaiimilin,  i. 
de  Bavière,  il  défit  en  1620  complètement  devant  Prague  lui' 
des  protestants,  exerça  d'horribles  ravages,  et  réduiat  bu-, 
vie.  Ayant  été  ensuite  envoyé  en  Hongrie  contre  BKhlMiti,^ 
bor,  Bucauoi  assiégea  Neuhausen,  et  lut  tuéeo  i6Sl  tU^i- 
embuscade  où  l'avait  attiré  un  parti  de  la  garnison.— B((i> 
(Albert  de),  fils  du  précédent,  fut  gouverneur  de  V&l«fr«i»< 
et  mourut  en  i665.^BL'CQUOi  (Charles  de),  petit-fibdeCk- 
les-BonaventuredeBucquoi,  futcréé  prince  de  l'empifeeniv 
BUCQUOY  (Jacques  de),  voyageur  hollandais,  ne  à  .w 
dam  en  1693 ,  parcourut  la  plus  grande  partie  de  l'Eaniçr.' 
entra  ensuite  comme  ingénieur  au  service  de  la  conup^.. 
Indes  orientales.  Le  4  mars  1720,  il  arriva  aacapdeBoe»L. 
pérance.  Envoyé  à  la  baie  de  Lagoa  pour  j  consUniredot', 
il  avait  rempli  sa  mission,  lorsqu'il  fut  pris  et  emiDefiéwfl 
compagnons  par  des  pirates  anglais,  en  février  i73i.  D^ 
à  Madagascar,  il  y  passa  huit  mois.  Ayant  coDstrailSM. 
vais  vaisseau  avec  ses  compagnons,  il  gagna  Mozaml«)Kfie 
maladies  lui  enlevèrent  un  grand  nombre  de  camarade.  Lb. 
ensuite  à  Goa,  et  puis  à  Batavia  sur  un  vaisseau  hgllandM  I 
obtint  un  modique  emploi  de  la  compagnie  des  Indes, d  k 
des  leçons  de  mathématiques  pour  améliorer  son  sort, I7:îà  L 
1731,  il  fut|en\oyé  comme  teneur  de  livres  au  c«Dp(i,i - 
Lygor  dans  le  royaume  de  Siam.  En  1735,  il  reriolnhnr 
pe.  Il  mourut  dans  sa  patrie  vers  1760.  On  a  de  kiabillit- 
dais  :  Voyages  de  seize  ans  aux  Indes,  remplif^emyom. 
remarquables;  notamment  du  récit  des  avenlamdelnhvr 
dans  son  expédition  au  Rio  de  I^goa ,  le  tout  wttfp> 
d'observations  sur  la  géographie  des  lieux,  lesoHivsdpst^v 

f)les,  etc.,  Harlem,  1745  et  1757,  in-4®,  avec  deui  pgrtnw*  > 
'auteur  et  deux  planches,  traduction  allemande,  Leiptig,r 
in-12.  Bucquoy  est  le  premier  voyageur  qui  ait  (aitcwAr: 
la  baie  de  Lagoa.  Le  récit  de  ses  aventures  est  très-in(crty«*' 

BCTCQUOY  (Jean- Albert  D'ARCHAMBArD^coiinDi . 
signé  plus  souvent  sous  le  nom  de  l'abbé  Blhcquoy^et  roic./ 
la  singularité  de  ses  aventures ,  naquit  en  Cbampap  ' 
1650.  D'abord  militaire,  ensuite  religieux  tf^ppiste,patsci' 
d'école  à  Rouen,  fondateur  d'ordre  à  Paris,  il  unit  parse>< 
séduire  par  le  scepticisme,  et  se  répandit  contre  le  àa^^ 
et  l'abus  du  pouvoir  en  déclamations  continuelles  qp'ian:  ' 
faire  excuser  le  dérangement  de  son  cerveau,  mais  pfC'- 
quelles  il  fut  néanmoins  enfermé  au  for  l'Evéque  et  à  l^  ^ 
lille.  Parvenu  à  s'en  échapper,  il  se  fixa  en  HanwTt,  i 
une  pension  de  Georges  l^*^  qu'il  amusait  par  sfssauK 
mourut  subitement  en  1740.  On  a  de  lui,  entre aulrf;<:' 
i""  Histoire  de  mon  évasion,  1719  ;  2°  De  /a  vraitetltti»' 
ligion,  Hanovre,  1732;  3°  Préparatifs  à  tanlidoUtll^ 
de  la  mort,  175i  ;  4o  Essai  de  méditation  sur  la  moridff 
gloire,  1736. 

BUCBANE  (term,  d'architecture),  emprunté  du  Ulioi*:' 
nium,  et  dérivé  des  deux  mots  grecs  pw;,  bctuf,  et  *  t»  • 
crâne,  littéralement  crâne  de  hmuf.  C'est  ainsi q^aon t*^ 
ce  genre  d'ornement  dont  les  anciens  firent  un  frcqurti*** 
dans  la  décoration  de  leurs  édifices  religieux ,  et  qui  fte** 
dans  la  représentation  en  sculpture  de  tètes  d'aniruaax  *'"'^ 
nées,  et  surtout  de  têtes  de  bœuf.On  suppose  que  ïm^*  ' 
tectural  des  bucrânes  fut  la  conséquence  de  la  coulomf  r* 
livemcnt  établie  d'accrocher  soit  aux  murailles  des  lfn>p'^ 
autour  des  autels,  les  têtes  des  victimes  offertes  à  la  dini*^^ 
vue  de  ces  ossements,  qui  rappelaient  seulement  des  i^ 
de  piété,  n'avait  rien  qui  dût  choquer  les  regards  d«  «»^' 
et  leurs  architectes  purent  pensera  en  régulariser r^lj^^ 
et  à  les  faire  entrer  dans  leurs  dessins  comme  nwyeo  d 
mentation.  Ils  les  appliquèrent  surtout  aux  f"***»  *î^- 

f presque  la  seule  partie  des  édifices  grecs  dont  les  ^'^ 
ussent  pas  SYStématiquement  réglés.  Ils  eurent  inétw*  ,^ 
manières  de  les  décorer,  empruntées  toutes  *''^?"'"'?^1. 
sacrifices;  tantôt  ils  fisurèrent  sur  la  partie  supèrif»'**  " 
crâne,  la  bandelette  de  toile  dont  on  ceignait  ^^^^  j^ 
time;  d'autres  fois  ils  suspendirent  à  ses  w"**^^,,g 
de  Oeurs  dont  ils  relevaient  l'extrémité  en  *'**^'J^rf« 

r Itère,  ou  bien  même ,  comme  au  temple  de  ^  v'^Lf. 
Rome,  en  la  faisant  porter  par  un  génie,  ^^^^^^^r 
res  étaient  plus  ou  moins  riches,  suivant  que  le  ^JJJJJ^,,, 
dre  du  monument.  Les  guirlandes  ne  se  remarjw*»^ 
frises  ioniques ,  corinthiennes  ou  conjposiles.  *^^^% 
avaient  donc  dans  les  monuments  anciens  ^.^^l^n 
c'éuit  une  allusion ,  et  ceci  est  d'roUnt  plus  «^IJ^ 

\pA  ri»nmntrA  rtiiA  «nr  Iaa  lAmnlAc.  1m  autels  00  KS  V^^ 


BUDDENBROK. 


(  ^^) 


BUDDEHBROK, 


jtë  modernes  qai  ont  commis  toutes  les  bévues ,  toutes  les  ano- 
(lalies  possibles* en  s*emparant  des  traditions  de  la  Grèce  et  de 
tome,  ne  pouvaient  manquer  de  tomber  dans  un  absurde  non- 
ens  en  employant  la  bucràne.  Depuis  cette  cpoc^ue,  si  funeste 
Part  chrétien ,  qu'on  a  pompeusement  nommée  ia  Renais- 
mce  ,  tout  sentiment  des  convenances  de  temps  ou  de  lieu  a 
lé  foulé^ux  pieds  par  nos  artistes  gréco-romains.  Ils  ne  se  sont 
lit  aucun  scrupule  d'appliquer  à  leurs  édifices  un  ornement 
Qssi  repoussant  pour  nos  regards  que  choquant  pour  nos  usa- 
es.  C'est  ainsi  qu'ils  ont  sculpté  des  bucrânes  à  1  une  des  faça- 
es  du  palais  du  Luxembourg.  —  On  donnait  aussi  dans  l'anti- 
oilé  le  nom  de  bucràne  à  un  casque  dont  la  forme  avait  quel- 
ae  rapport  avec  celle  de  la  partie  supérieure  d'une  télc  de 
oeuf. 

BITDAL1E[F.  BCBALie). 

BCDARE.  C'est  le  nom  d'un  général  espagnol  qui  vivait  deux 
ècles  avant  J.-C.  Il  fit  la  guerre  aux  RomainSi  et  fut  fait  pri- 
innier  dans  une  bataille  qui  se  donna  auprès  de  Turba,  chez 
s  Bigerrones. 

BUDDACS  (Jean-François),  théologien  luthérien,   né  à 
nclam  en  Poméranîe  le  25  juin  1667,  étudia  à  Grcifswald  et 
Wiltenl)erg,  se  fit  remarquer  par  ses  talents  on  théologie,  en 
isloire  et  dans  les  langues  orientales.  Parmi  les  thèses  célèbres 
ni  le  firent  distinguer,  on  cite  :  i'^De  Ilungaria  et  Transyfva- 
ia,  1686;  ^  De  rilibus  Eccletiœ  lalinœ  judaicis,  1688; 
'  De  inslrumento  morali,  1689.   Frédéric  Ilï,  électeur  de 
randet)ourg,  confia  en  1695  à  Buddœus  la  chaire  de  philoso- 
[lie  morale  de  l'université  de  celle  ville,  et  en  1695  il  alla  pro> 
sser  la  théologie  à  léna.  Il  mourut  le  19  novembre  1729.  Outre 
i  coopération  aux   Àcla  erudiiorum^  Leipzig ,  cl  au  grand 
Hciionnaire  hUtoriquey  Leipzig,  1709,  in-fol.,  il  a  publié  entre 
litres  ouvrages  :  De  peregrinalionibus  Pyihagorœ,  léna,  1692, 
1-4".  —  Hiilofia  juTit  nalurœ;  et  Synopsis  juris  naturœ  et 
mtium  juxla  discipUnam  Ebrœorum,cum  vitriarii  instilu- 
onibus  juris  naturœ  et  genlium,  léna,  1695;  Leyde,  1711; 
aile,  1717,  in-S".  -^  Dissertaiiones  academicœ  de  prœcipuis 
(>icorum  in philosophia  morali  erroribus,  léna,  1696.  —  Ele- 
tnta  phiiosophiœ  practicœ,  BaWe,  1697.  —  Sapientia  vêle- 
M»,  hoc  est  dicta  illustriora  septem  Grœciœ  sapientum^ 
aile,  1699,  in-4*».  —  Introductio  ad  historiam  phiiosophiœ 
brœorum.  Halle,  1702-1720,  in-8°.  —  Eiemenla  philosophiœ 
strumentalis,  3  vol.  in-8%  Halle,  1703,  1705,  1706,  1709, 
no,  1712,  1714,  1716, 1721, 1724,  1727.  -  Selecta  juris  na- 
irœet  gentium,  Halle,  1704,  in.8«.  —  Ànaiccla  hisloriœ  phi- 
lophica.  Halle,  1706  1 724,  in-8«.  —  Instiluliones  theohgiœ 
walis,  Leipzig,  17U,  in.4^  —  Historia  ecciesiastica  Veleris 
tstamenti.  Halle,  1709,  4  vol.  in-4%  et  1720,  2  vol.  in-4».  — 
Uses  ihêologicœ  de  atheismo  et  superstitione ,  léna,  1716, 
•«•;  traduit  en  français  à  Amsterdam,  1740,  in-8«.  —  /n«<^ 
tiones  theologicœ  dogmaiicm,  Leipzig,    1723-1724-1726, 
•4**.  —  Historia  critica  theologicœ  dogmalicœ  et  moralis, 
aocfort,  1725,  in-4°.—  Compendium  hisloriœ  philosophicœ, 
lUe,  1731,  in-8«.  — Dw#crfaa'o  de  LudovicoIV,  imperalore, 
na,  1689,  in-4*>.  —  Quœstio  politica  :  an  aichemislœ  sint  in 
^ubiica  lo/frandf  ?  1702,  in-4«,  avec  figures.—  Ecclesia  apos- 
^ica.sive  de  statu  Ecclesiœ  sub  apostolis,  léna,  1729,  in-8^ 
MisceUanea  sacra,  Ié|ia,  1727,  in-4".  —  Jus  AuUriacum. 
BiJODiEUS  (Charles-François),  fils  du  précédent,  né  à  Halle 
1605,  étudia  à  léna,  fut  nommé  en  1719  avocat  à  la  cour 
Weimar,  et,  après  avoir  été  envoyé  à  Vienne  pour  régler  des 
aires  litigieuses,  il  devint  à  son  retour  conseiller  aulique  du 
iDce  <k  Saxe-Gotha,  puis  vice-chancelier  à  Gotha,  où  il 
mrut  le  5  juillet  1753,  laissant  plusieurs  ouvrages  allemands, 
rmi  lesquels  on  doit  remarquer  :  Examen  d'une  opinion  de 
uieursphilosophes  grecs  au  sujet  de  tàme  [Àcta  eruditorum, 
r).  —  Euai  sur  te  principe  d'où  découle  l'autorité  du  prince 
r  l'Egtise,  Halle,  1719,  in-8".  —  Mémoires  sur  sa  vie,  à 
sage  de  ses  enfants,  Gotha,  1748,  in-4°. 

BCDDiErs  (Augustin),  médecin  du  roi  dePrusse,  professeur 
inatoroie  à  Berlin,  membre  de  l'académie  de  celle  ville,  né  à 
»a»m  le  7  août  1695,  mort  le  25  décembre  1753,  est  l'auteur 
dissertations  estimées,  contenues  dans  MisceUanea  Bero- 
^n$ia.  —  Diip,  inaug.  de  muscuiorum  aetione  et  antaao^ 
mo,  Leyde,  1721,  in-4«. 

BCDDEKBROR  (GUILLAUME-DiETRICH    DE)  naquit  le    15 

irs  1675  sur  le  bien  paternel  deTilsewirshcndansIa  Litbuanie 
Wflenne,  et  perdit  son  père,  qui  était  lieutenant  enchef  auser- 
■pe la  Prusse,  dans  la  cinquième  année  de  son  âge.  Il  reçut 
instruction  privée  qui  le  mit  à  même  de  se  reodre  en  1688 
oniwersilé  de  Kœnigsberg,  où  au  mois  de  mars  1690  il 
vr 


soutint,  soos  les  auspices  du  professeur  Thegen,  une  thèse 
De  uUimo  fine  hominis.  Peu  de  temps  après,  il  se  voua  à 
la  carrière  des  armes,  et  fit  partie  de  l'expédition  de  1690 
dans  les  Pays-Bas,  où  il  accompagna  le  lieutenant  en  chef  de 
Doenhof.  L^ns  le  mois  de  novembre  de  la  même  année,  il  fut 
nommé  cornette  dans  le  premier  régiment  prussien  de  cuiras- 
siers, nommé  alors  Alt-Anhall,  qui  lui-même  commanda  plus 
tard  pendant  trente-trois  ans,  et  où  il  termina  unecarrière  mili- 
taire de  plus  de  soixante  ans.  Dans  les  années  suivantes,  il  prit 
part  à  plusieurs  événemenU  miliuires  importants,  particulière- 
ment à  la  bataille  de  Sleenkerken  en  1692,  et  à  celle  de  Landen 
en  1695,  où  il  eut  le  corps  percé  et  fut  atteint  de  deux  balles, 
dont  il  y  eut  une  qui  lui  resta  dans  le  corps  pendant  toute  sa 
vie.  Lors  d«  la  réduction  de  l'armée  prussienne  en  1697-98, 
après  la  paix  de  Ryswick,  il  fut  aussi  renvoyé,  mais  il  rentra  bien- 
tôt dans  son  r^iment  que  commandait  alors  le  général  de 
Schlippenbach.  Celui-ci  l'envoya  en  1704  chargé  d'une  mission 
à  Tarmée  du  roi  Charles  XII  en  Pologne,  et  se  fit  accompagner 
par  lui  lorsque  lui-même  se  rendit  auprès  de  ce  monarque  en 
qualité  d'ambassadeur.  Dans  la  même  année  il  fut  nommé  au 
grade  de  capitaine  de  cavalerie.  En  1706,  il  se  mit  en  marche 
avec  son  régiment  pourle  Brabant,  où  il  assista  aux  événementr 
les  plus  importants  de  la  guerre  relative  à  la  succession  d'Es- 
pagne, nommément  à  la  bataille  d'Oudenarde  en  1708,  à  celle 
de  Malplaquet  en  1709,  et  à  la  prise  deMenin,  de  Ryssel,  de 
Gand  el  de  Dornick.  Il  fit  partie  aussi  de  l'expédition  de  Pomé- 
ranie  en  1715,  et  se  trouva  à  la  conquête  de  l'Ile  de  Hugen  par 
le  prince  LéopoIdd'Anhalt-Dessau.  llavailété  élevé  au  grade  de 
major  en  1710,  de  lieutenant  en  chef  en  1712,  de  capitaine  et  de 
commandant  en  1718,  decolonel  en  1724et  de  général-major  en 
1728.  A  peu  près  vers  cette  époque  le  roi  Frédéric-Guillaume  I**^ 
le  fit  venir  à  Berlin  et  le  choisit  pour  lui  tenir  constamment 
compagnie.  Ce  choix  est  d'aulanl  plus  remarquable  que  c'est  un 
fait  notoire  que  le  roi  estimait  par-dessus  tout  une  haute  stature, 
tandis  que  Buddenbrok  était  petit  et  de  peu  d'apparence.  A  par- 
tir de  ce  moment,  il  ne  vit  plus  qu'à  des  revues  son  régiment 
qui  tenait  garnison  en  Prusse  ;  il  accompagna  le  roi  dans  ses 
voyages,  et  partagea  avec  un  petit  nombre  d  autres  personnes  la 
permission  de  l'assister  dans  son  lit  de  douleur.  Il  suivit  le  roi  à 
Dresde  en  1728,  en  1730  au  camp  près  de  Mûhlberg,  el  ensuite 
dans  un  voyag^e  de  plus  long  cours,  pendant  lequel  le  prince 
royal,  depuis  roi  sous  le  nom  de  Frédéric II,  chercha  à  s'échapper. 
Il  fut  présent  lorsque  le  fugitif  fut  fait  prisonnier,  et  fil  des  dé- 
marches auprès  du  roi  en  sa  faveur.  En  1732,  il  accompagna  le 
roi  à  Cladrupen  Bohème,  où  une  réunion  avec  l'empereur  eut 
lieu,  elen  1734  à  l'armée  du  Rhin.  En  juillet  1739,  il  devint 
lieulenant  général,  chevalier  de  l'Aigle  noire  et  prévùl  à  Libian 
et  à  Neuhausen.  Dans  la  dernière  maladie  du  roi,  il  était  tous  les 
jours  autour  de  lui.  Après  la  mort  de  ce  monarque,  il  Tut  chargé 
du  soin  des  dispositions  à  prendre  pour  la  sépulture,  et  après 
avoir  encore  rempli  un  service  d'honneur  à  l'enterrement  solen- 
nel qui  eut  lieu  le  22  juin  1740,  il  alla  rejoindre  son  régiment  à 
Riesenbourg  en  Prusse.  L'année  su i van  le,  en  1741,  Frédéric  II 
lui  donna  le  commandement  en  chefdes  régiments  restés  en  ar- 
rière pour  couvrir  les  frontières  prussiennes,  et  à  cet  eiïet  il 
parcourut  tout  le  rovaumc  el  distribua  les  troupes  conformé- 
ment à  ce  but.  Dans  le  mois  de  mars  de  l'année  suivante,  le  roi 
l'appela  en  toute  hâte  à  l'armée  de  Bohème,  où  il  arriva  au  com- 
mencement de  mai  et  reçut  le  commandement  en  chef  de  l'aile 
droite.  A  la  tête  de  ce  corps  d'armée,  composé  de  vingt  esca- 
drons ou  de  quatre  régiments  de  cavalerie,  le  Buddenbrock,  le 
Rôthenburg,  le  Gessier  et  le  Jung-Waldow,  il  renversa  dès  le 
commencement  de  la  bataille  de  Czaslau  l'aile  gauche  des  Autri- 
chiens et  contribua  beaucoup  à  la  victoire  (17  mai  1742].  Le  roi 
lui  accorda  de  grands  éloges  et  le  nomma  trois  jours  après  géné- 
ral de  la  cavalerie.  L'année  suivante,  le  roi  le  fit  venir  à  Berlin, 
lui  fit  don  de  son  portrait  oroé  de  brillants,  lui  conféra  la 
charge  de  prévôt  à  Zehden,  avec  un  traitement  considérable,  et 
le  nomma  peu  de  temps  après  commandant  en  chef  de  la  ca- 
valerie de  Silésie.  Malgré  son  grand  âge,  il  prit  encore  une  part 
considérable  à  la  seconde  guerre  de  Silésie.  Il  se  trouva  à  la  prise 
de  Prague  et  à  la  campagne  d'hiver  du  prince  de  Dessau  dans  la 
haute  Silésie,  et  il  commanda  avec  dislinction  l'aile  droite  de 
la  cavalerie  dans  les  batailles  de  Hohenfriedberg  et  de  Soon. 
Plusieurs  fois  les  infirmités  et  la  faiblesse  le  forcèrent  à  quitter 
l'armée,  mais  il  j  retournait  aussitôt  qu'il  le  pouvait.  En  janvier 
1745,  il  avait  été  nommé  gouverneur  deBreslau  à  la  place  da 
général  de  la  Marwitz,  et  peu  après  il  était  devenu  général  feld- 
marécbal.  Le  combat  qui  eut  lieu  près  de  Hennersdorf  en  no- 
vembre 1745  fut  la  dernière  action  militaire  où  il  se  trouva.  Il 
vécut  le  reste  de  ses  jours  dans  son  gouvernement  de  Breslau, 

70 


mt  il  fm  souvent  visité  par  le  roi»  à  qui  il  tint  compagnie  tous 
les  jours  lorsqu'il  vint  oans  cette  ville.  Il  mourut  le  28  mars 
1757,  &  Tâge  de  quatre-vingt-cinq  ans,  par  suite  d'une  fièvre 
ardente.  Il  était  au  nombre  des  généraux  dont  ren>rit  était 
cultivé  par  l'étude  et  orné  de  connaissances,  et  il  était  doué  d'un 
caractère  doux,  loyal  et  très-estimable.  Parmi  ses  neuf  enfants, 
qui  lui  donnèrent  le  bonheur  de  voir  de  ses  propres  veux  dix* 
neuf  petits-fils  ou  petites-filles  et  trois  arrièrêpetits-fils,  il  faut 
dter  JEAN-JoBST-HsNRi-GuiLLAUME,  qui  fut  très-estimé  par 
Frédéric  II,  et  qui,  après  l'avoir  servi  en  qualité  d'adjudant 
kMTsqu'il  n'était  encore  que  prince  royal,  se  trouvait  encore  sou- 
fent  autour  de  lui  dans  les  dernières  années  de  sa  vie.  Dans  les 
premières  années  de  son  règne,  lorsque  le  prince  l'eut  nommé 
Me  de  camp,  avec  rang  de  major,  les  plus  importantes  affaires 
passaient  par  ses  mains  et  par  celles  de  Winterfeld.  Au  com- 
mencement de  la  guerre  de  sept  ans,  il  eut  le  malheur  d'être 
aveuglé,  et  sa  carrière  se  trouva  arrêtée  par  cet  accident,  qui  ins- 

C'ra  une  vive  douleur  au  roi.  Lorsqu'il  tut  quelque  peu  rétabli, 
roi  le  fit  lieutenant  général  et  chef  du  corps  des  cadets;  il  fut 
aussi  créé  senior  de  l'ordre  des  Johannitesen  1775.  Il  mourut  le 
27  novembre  1782  dans  la  soixante-quiniième  année  de  son 

ftCDDUA  (F.  Bouddha). 

BUDDL^E  (buddlea)  (botan.).  Cet  arbrisseau,  dédié  au  bo- 
taniste anglais  Buddie,  fait  partie  de  la  famille  des  scrofalariées; 
on  seul  est  cultivé  dans  nos  jardins  dont  il  fait  l'ornement  :  c'est 
le  B.  globuleux,  qui  croit  spontanément  aux  bords  des  ruisseaux 
du  Chili.  11  monte  à  environ  trois  mètres;  son  feuillage  vert 
foncé  en  dessus,  blanc  en  dessous  ;  ses  fleurs  odorantes,  d'un 
jaune  safrané  assez  éclatant,  sont  réunies  en  boules  au  sonmiet 
des  rameaux  et  s'épanouissent  en  juin.  La  plante  vient  dans  tous 
les  terrains.  Il  est  prudent  de  l'empailler  quand  le  thermomètre 
est  arrivé  à  6  degrés.  L'aspect  de  cet  arbre  est  réellement  admi- 
rable quand  il  est  agité  par  le  vent,  à  cause  des  reflets  de  son 
feuillage.  A.  B.  de  B. 

BCDDU,  s.  m.  (mythoL)y  nom  que  la  fable  donne  à  une  idole 
de  rile  de  Ceyian,  représentée  par  un  géant,  qu'on  prétend 
avoir  mené  une  vie  sainte  et  pénitente. 

BUDE  (en  allemand,  Ofen)  (géogr.),  capitale  du  royaume  de 
Hongrie,  située  sur  la  rive  gauche  du  Danube,  vis-à-vis  de  Pesth, 
à  laquelle  elle  se  réunit  par  un  pont  de  bateaux;  à  47  lieues 
est-sudest  de  Vienne.  Sa  population  s'élève  un  peu  au-dessus 
de  53,000  âmes.  Cette  métropole  est  le  siège  du  gouvernement 
•t  la  résidence  du  palatin  ou  vice-roi,  du  commandant  général 
de  la  Hongrie,  d'un  protopope  et  d'un  évéque  grec.  Le  nom  de 
Bude  tire  son  origine,  selon  plusieurs  auteurs,  de  Buda,  frère 
d'Attila.  Avant  ce  conc^uérant ,  les  Romains  l'appelaient  Si- 
cambria  ;  Quelques  débns  de  leurs  monuments  subsistent  encore 
dans  la  ville  haute.  Les  bains  chauds  qu'elle  renferme  ont  été 
eonztruils  par  les  Turcs,  qui  possédèrent  cette  antique  capitale 
depuis  1529  jusqu'en  1686.  Ces  bains  sont  toujours  très-fréquen- 
tés.  L'arsenal  renferme  une  foule  d'objets  curieux  ;  on  y  conserve 
Il  couronne  hongroise,  regardée  par  le  peuple  comme  un  pal- 
ladium. L'Ile  Marguerite  ou  du  Palatin,  transformée  en  un 
beau  jardin,  oflVe  une  superbe  promenade.  Bude  est  environné 
de  vignes  qui  rapportent  annuellement  237,000  muids  de  vin 
rouge,  dont  173,000  sont  chaque  année  livrés  à  l'exportation. 
C'est  la  base  de  son  commerce,  qui  y  joint  aussi  les  fers,  les 
enivres,  les  cuirs  vernis,  les  tabacs  et  les  soieries.—  La  fameuse 
université  de  Pesth  avait  été  transférée  en  1777  de  Tyrnau 
dans  le  château  de  Bude  iiar  les  soins  de  Marie-Thérèse. 

BUD£(CoNaLES  DE).  L'an  1379,  le  14  septembre,  Philippe, 
évèaue  de  Fermo,  légat  du  saint-sicge  en  Hongrie,  Pologne, etc., 
célébra  un  concile  provincial  à  Bude,  dans  lequel  on  publia 
ioixan  le  neuf  canons.  Le  second,  le  troisième,  le  quatrième,  le 
cinquième,  le  septième,  le  huitième,  le  onzième  et  le  douzième 
font  touchant  les  habits  et  la  conduite  des  clercs.  Le  sixième 
ordonne  aux  moines  qui  sont  faits  évèques  de  garder  leur  habit 
de  reliffion.  Le  neuvième  défend  aux  clercs  de  porter  des  sen- 
tences a  peine  afflictive,  ni  d'assister  à  des  jugements  de  mort. 
Le  seizième  ordonne  aux  bénéficiers  ayant  charge  d'àmes  de 
résider  et  de  desservir  leurs  cures  par  eux-mêmes,  et  non  par 
des  vicaires.  Le  vingt-deuxième  déclare  qu'on  ne  doit  point 
souffrir  que  personne  serve  à  l'autel  ou  lise  l'épitre  sans  surplis 
et  sans  soutane.  Le  vingt-quatrième  et  le  vingt- cinquième  dé-- 
fendent  aux  clercs  de  comparaître  devant  des  juges  séculiers,  si 
ce  n'est  pour  des  affaires  séculières.  Le  vingt-sixième  défend  aux 
dercs  les  dés  et  autres  jeux  de  hasard.  Le  vingt-septième  fait 
défense  de  montrer  des  reliques  hors  de  la  châsse,  de  les  exposer 
en  vente,  ou  d'en  honorer  de  nouvelles  sans  l'approbation  du 
pape.  Le  ving^-huitième  ordonne  qu'il  n'y  aura  que  ceux  qui 


seront  approuvés  par  le  jMpe  ou  par  l'évèqiieqBi  piMn«t^ 
cher,  et  que  l'on  ne  souffnra  point  d'antres  qnétmi  acm 
qui  ont  des  lettres  du  pape  ou  derévèque.  Le  fiagtHicimM 
le  trentième  défendent  de  donner  ou  d'enpger  1«  bKni 
l'Eglise.  Le  trente-unième  porte  qu'aucun  clerc  n'entRir^ 
de  pèlerinage  sans  la  permission  de  son  évècpie,  tonMii 
su4>cnse.  Le  quarante-unième  défend  de  serrer  docho»!^ 
(ânes  dans  les  églises.  Le  quarante-imitièroeÛtdéfaMeif 
sortes  de  personnes  de  souffrir  des  femmes  dcbiiéM  ^ 
leurs  maisons  et  dans  leurs  terres.  Le  doquantièae  è^ 
sous  peined'exoommunication,  l'aliénation  des  tneosoidoèM 
de  l'Eglise.  Le  cinquante-cinquième  prive  les  exooauMmà 
droit  d'agir  en  justice,  de  plaider  ou  de  porter  lèiMiia^k 
cinquante-huitième  excommunie  les  puissances  koSinn 
empêchent  d'appeler  au  saint-siége.  Le  rinquiDle  wamn 
le  soixantième  regardent  l'immunité  des  ecdémstioiaii» 
chant  les  tribus,  les  péages  et  autres  imposilioQs^iiii 
Hard.,  7).  L'an  1309,  le  cardinal  Gentil,  légat,  tint  van 
à  Bude  ;  on  j  publia  une  constitution  en  faveur  de  Qi^t 
Charobert,  roi  de  Honerie. 

BUDÉ  (GuiLLAUafE) ,  en  latin  Budœui,  Tira  detboanb 
plus  distingués  d'une  époque  féconde  en  bonnnei  diftaee. 
sut  faire  marcher  de  front  avec  l'étude  les  plus  bnlo  tka 
de  l'administration.  Il  naquit  à  Paris  Tan  1467,d'iKihr 
et  ancienne  famille.  Son  père,  Jean  Budé,  gnadnfrwi 
de  France»  passait  pour  être  fils  naturel  de  Jcso  M,  nn* 
taire  du  roi  Charles  VI.  Le  jeune  Budé  fitses  ^mUmfivkï 
Paris,  puis  il  se  rendit  à  Orléans  pour  v  étoierlfilwi  Dj 
demeura  trois  ans  sans  aucun  fruit.  La  longue  éeypMae 
l'emportait ,  comme  il  arrive  souvent,  vers  des  ptam^hi^ 
que  ceux  de  l'étude,  et  sa  grande  fortune  le  mettâtiate^ 
satisfoire  ses  goûts.  Il  s'adonna  passionnément i la  cte,<ir 
sonplaisir  à  nourrir  des  chevaux,  des  chiens  et  des «Ktnfti 
apr&  quelques  années  perdues  dans  ces  anuMemeabfriwtoJ 
véritable  vocation  se  déclara  tout  à  coup  d'vne  nmièrein» 
tible;  il  se  défit  de  son  équipage  de  chasse  et  selim  wtrtr 
à  l'étude  des  languesanaennes.  Ses  propres  forent  l«H$  (Tir 
parce  qu'au  lieu  de  s'appliquer  à  l'étude  du  teitentoe**' 
leurs  grecs  et  latins^  il  préféra  de  lire  les  iotefijrtto^' 
commentateurs.  Mais  ayant  reconnu  son  erreor,  ihan** 
peu  de  temps  à  se  rendre  familiers  tous  les  poWes,»*** 
et  les  historiens  de  ranliquilé.  Son  premier  maître dwi"^ 
gue  grecque  fut  Georges  Hermonyme  de  Sparte,  q» ff* 
et  généreux  disciple  recueillit  dans  sa  maison  et  P*JJ* 
écus  d'or ,  somme  énorme  pour  l'éfioque.  Avec  hn  '^j^J**^ 
et  d'autres  auteurs  grecs  du  premier  ordre,  dont  "«••* 
avait  apporté  une  copie  écrite  de  sa  main.  Jean  ^jy^J*^ 
docte  des  Grecs  de  son  temps,  lié  d'amitié  avec  W<»  "^ 
aussi  quelques  leçons,  lui  prêta  des  livres  alors  Itjj''"' 


plus  les  sciences,  i^eiie  lanffue  ciaii  ion  P^^'V^vm;, , 
a  celte  époque  qui  répond  aux  règnes  de  ^m[^/|" 
Louis  Xn.  Alors  des  moines  ignorants  la  pniécirja»'  ^ 
une  dangereuse  nouveauté.  «Mes  frères.  ««•»\^'"\^ 
chaire,  au  commencement  du  rèçne  de  ^'W  Y***': 
une  nouvelle  langue  qu'on  appelle  E^^^^^l^^^^M 
avec  soin  ;  cette  langue  enfante  tontes  la  ^•«.'^'•^irT^ 
du  Nouveau  Testament  en  grec,  c'est  an  liffe  ç^^^u', 
et  d'épines.  »  Malgré  cet  anathème.  Guillauroe  BiKF'^ 
1529  ses  savants  Commentaires  sur  la  '«*fjf  rjj^"^ 
devinrent  comme  le  noyau  du  Trésor  ée  *  **îvjg 
gue  de  Henri  Estienne.  —  Il  acquit  en  V^f^^.é 
érudition  profonde.  Sa  latinité  ne  manque  «  *f^ 
majesté,  quoiqu'elle  ne  possède  pas  le  ^*^^^^,^^^^ 
qvfon  admire  dans  celle  d'Erasme,  son  «w^JJ^ir 
ami.  Aussi  a-t-on  dit  de  lui  qu'il  écrivait  <«  W»"  rf^ 
V élégance  de  Cieéron ,  du  moins  avec  la  f^^^^^  ^ 
S'il  faut  en  croire  Jean  de  Lascaris ,  le  plus  *'^^- 
de  son  temps, Budé  pouvait  être  comparé,  '^JÇr^i^ 
grec ,  aux  plus  célèbres  orateurs  de  l'andenne  Atw^  ^ 
ses  ouvrage»  les  plus  estimés  est  son  traité  des  •J^JV^^ 
naies  romaines ,  inUtulé  De  àsse,  sujet  obscur  «  "J^^ 
lequel  il  a  prodigué  les  trésors  d'une  ""»««?  r!^** 
reste,  Léonard  PorUus  et  Georges  AgricoU  iw  ûgr,, 
gloire  d'avoir  le  premier  pénétré  sur  ce  ^«"•^•^^a 
savants  hommes  y  arrivèrent-ils  ensemble  <[}PJJ^^zL^ 
verses,  de  même  que  Leibnitz  «l  N«^^<î".'^^S?r^ 
près  en  même  temps  le  calcul  différentiel.  yÇ« J^  ^ 
par  son  mérite  dont  U  répuUtion  croissait  ^J^'^^j 
obtint  sucoessivement  la  Caveur  de  Charles  >  tu,  *r- 


Bimi. 


(  <^M  ) 


BVBBIA. 


ire  bibliothécaire  da  roi,  et  le  chargea  en  1545  d'ane  ambassade 
v^b  le  pape  Léon  X.  Ce  pontife,  bon  connaisseor,  admira  le  faste 
iToir  et  l'rabileté  de  Badé ,  mais  n'en  mit  pas  moins  tous  ses  soins 
le  tromper  comme  diptomate.  H  s'agissait  d*empécher  Léoo  X 
'entrer  dansla  ligue  formée  en  Italie,  entre  l'empereur  Aiazimi- 
en  I^,  le  roi  d'Espagne  Ferdinand  le  Catholique,  et  le  duc  deMî- 
in,  MaximilienSiorza,  pour  empêcher  Françob  1*'  de  recouvrer 
î  Milanais.  Le  pape  flottait  irrésolu  entre  la  FraiKeet  la  ligue, 
^^ociant  avec  les  deux  partis ,  n'en  embrassant  aucun.  Bnde 
Tait  avec  lui  dans  son  ambassade  Antoine>Marie  Palavidni, 
ngneur  milanais  q]u*on  savait  être  agréable  à  Léon  ;  mais  c'était 
or  Budé  qu'on  avait  compté  le  plus.  Il  n'était  pas  sans  talent 
«mr  la  négociation  ;  son  esprit  étendu  trouvait  aisément  des 
essonrces,  levait  aisément  les  diflScultés,  mais  il  portait  dans 
I  cour  la  plus  déliée  de  l'Europe  cette  simplicité  vertveuseoue 
Mmnent  le  silence  du  cabinet  et  le  commerce  avec  les  plus 
graves  auteurs  de  l'antiquité.  En  voyant  le  pape  et  les  cardi- 
lanx  lui  prodiguer  les  égards  et  les  honneurs  comme  savant, 
I  cmt  d'abord  gu'il  allait  tout  obtenir  comme  diplomate;  mais 
e  pape,  qui  finit  par  entrer  secrètement  dans  la  ligue,  lui  op- 
M>sa  tantdedétours,  de  variations,  de  propositions  captieuses,  de 
éponses  équivoques,  cra'enfin  Budé  s'apercevantqu'u  était  joué, 
oitidta  son  rappel.  «  Tirez-moi,  écrivaitril ,  d'une  cour  pleine  de 
nensonge,  séjour  trop  étranger  pour  moi.  o  On  lui  répondit  de 
te  point  perdre  patience,  et  de  négocier  toujours ,  quel  que  dût 
tre  le  succès;  car  François  P^  qui  opposait  finesse  à  ânesse, 
▼ait  intérêt  qu'on  le  crût  trompé ,  et  que  les  yeux  du  pape  dé- 
;>Dmé8par  la  continuité  de  la  négociation  n'aperçussent  point 
ss  intrigues  ourdies  en  faveur  de  la  France  dans  le  Milanais  et 
éns  l'Etat  de  Gênes.  A  son  retour  en  France ,  Budé  fbt  élu  par 
I  Tille  de  Paris  prévôt  des  marchands.  Le  cumul  n'était  pas  d 
momun  alors  que  de  nos  jours,  et  Budé  se  plaignait  lui-même 
e  ce  que  les  cnarges  dont  il  était  revêtu  l'empêchaient  de  se 
ivrer  assidûment  à  ses  études  favorites.  Ces  plaintes  n'avaient 
ien  de  faux  ni  d'aflécté.  Doué  de  la  plus  rare  modestie,  il  fuvait 
I  fiiveur  des  grands  et  la  faveur  populaire;  il  s'ensevelissait  loin 
e  la  cour,  dans  la  retraiteet  dans  l'étude  ;  et  c'est  la  que  les  Ûen- 
lils,  Ton  peut  roêmedire  l'amitié  de  François  P''  vinrent  le  trou- 
er. Budé  ne  fit  jamais  usagede  la  faveur  dont  il  jouissait  que  pour 
«vanœmentdesscienoesetdes  lettres.  Lorsque  François  I*',  par 
t  conseil  de  du  Bellav  et  de  Budé,  eut  rémlu  de  fonder  le  coll^ 
e  France, il  songea  à  enoonfier  ladirection  à  Erasme,  œsavant 
pe  se  disputaient  alors  les  souverains  de  l'Europe.  C'était  de  la 
art  du  roi  de  France  donner  à  Erasme  une  grande  marque  d'es- 
ime  que  de  l'aller  chercher  au  fond  des  Pays-Bas ,  tandis  qu'il 
v«t  Budéen  France;  mais  en  donnait-il  une  moindre  à  Budé 
n  le  cbaraeant  d'attirer  lui-même  en  France  un  rival  tel 
u'Erasme?  Budé  répondit  noblement  à  la  confiance  de  son 
lattre;  sesinstanees,auxqueUessejoignirent  celles  de  plusieurs 
ntres  illustres  savants  français,  furent  aussi  pressantesque  sin- 
ères;  mais  ces  hommes  excellents  savaient  s'oublier  pour  ne 
imger  qu'au  bien  des  lettresetàlasatisfactiondu  roi  leurmaltro. 

En  vous  attirant  ici,  écrivait  Budé  à  Erasme,  jedonneàmon 
•ys  l'empiro  des  lettres,  j'approche  de  moi  mon  ami  et  j'obéis 
n  roi.  »  Cette  n^odation  int  une  des  grandes  affaires  de  la 
our  de  François  V^  pendant  les  années  1517  et  1518.  Erasme 
efnsa;  libre  penseur,  il  craignait  les  querelles  qu'aurait  pu 
on  susciter  l'intolérance  de  certains  théologiens.  François  Budé 
luhaitait  que  la  iertê  g'amtrii  pour  engiouiir  cet  comHUêê 
riarHeê  à  qui  la  gloire  éPEroime  er9vail  le$  yeuœ;  et  il  lui 
rpKquait  en  grec,  de  peur  d'accident,  que  ces  corneilles  étaient 
s  théologiens.  La  négociation  fut  reprise  en  159S;  Budé  y  mit 
(  même  zèle:  Erasme  a1l»t  céder;  mais  l'empereur  Charle»- 
oint  mit  opposition  à  ce  projet.  Budé  ne  cessait  de  recom- 
lapderà  François  1**^  l'avancement  général  des  lettres  et  la  fon- 
ition  du  collège  de  France.  Dans  une  lettre  adressée  à  ton 
iscaris,  il  se  plaint  amèrement  d*être  raillé  sur  son  zèle  par 
s  courtisans  et  traversé  par  les  théologiens.  «  Les  premiers , 
t-il,  me  donnent  un  ridicule  que  je  ne  mérite  pas,  mais  auquel 

ne  suis  point  insensible  ;  les  seconds  répandent  sur  l'étude  du 
*ec  le  soupçon  redouté  de  luthéranisme,  d  François  1'*^  parlait 
sez  souvent  de  son  projet  ;  mais  il  s'en  occupait  peu  et  n'exé- 
itait  rien.  Il  avait  pourtant  envoyé  Jean  Lascaris  à  Venise, 
«c  la  commission  de  faire  venir  de  la  Grèce  des  jeunes  gens 
l'on  mêlerait  avec  la  jeunesse  française ,  à  laquefle  ils  ensei- 
leraient  le  çrec ,  tandis  qu'ils  apprendraient  d  elle  le  français 

apprendraient  ensemble  le  latin.  Budé  montrait  de  temps* en 
finps  au  roi  des  lettres  de  Lascaris  relatives  i  cette  négociation; 


le  roi  paraissait  alors  s'enflammer ,  et  Budé  retrouvait  en  lui  la 
Père  des  lettrée.  Mais  pendant  bien  des  années  l'ambition ,  la 
guerre  et  les  femmes  entraînèrent  vers  d'autres  objets  j'âme 
ardente  du  Jeune  roi  ;  et  ce  ne  fut  qu'après  les  malheurs  de  son 
règne  qu'il  mit  enfin  la  première  main  à  rétablissement  du 
collège  royal.  Budé  n'avait  négligé  aucune  occasion  de  lui  rap- 
peler ce  projet.  En  1520,  lonM|u'il  fit  paraître  ses  Commentaireê 
eur  la  kmguegreeaue/û  disait  au  roi  dans  sa  dédicace  :  a  Ce  projet 
qui  doit  éterniser  la  mémoire  de  votre  r^ne ,  c'est  vous ,  sire , 
qui  l'avez  conçu  de  vous-même  ;  aucun  oe  nous  ne  peut  récla* 
mer  l'honneur  de  vous  l'avoir  suggéré.  Ces  sollicitations  que  j'ai 
peut-^tre  poussées  jusqu'à  l'importunité,  c'est  vous  qui  m'avei 
chargé  de  vous  en  importuner  ;  c'est  vous  qui  m'avez  recon»- 
mandé  un  établissement  dont  l'utilité  vous  avait  tant  fhippé; 
c'est  sur  votre   parole  que  j'ai  tant  flatté,   dirai^je   d  une 


annoncé  votre  bonté ,  je  réclame  votre  justice  ;  c'est  à  vos  bien- 
faits à  me  justifier  :  je  ne  les  demande  pas  pour  moi ,  mais  vons 
les  devez  aux  lettres;  elles  ont  reçu  vos  serments,  et  François  l*' 
ne  sait  point  oublier  ses  promenés,  a  Ce  noble  langage  fut  enfin 
écouté,  et  è  peine  les  plates  de  la  guerre  commençaient-elles  à  so 
fermer,  que  le  roi  s'occupa  sérieusement  des  moyens  d'accomplir 
enfin  son  projet.  Budé  contribua  aussi  beaucoup  à  la  fondation 
de  la  bibliothèque  de  Fontainebleau.  Deux  fois  il  quitta  la  conr 
pour  travailler  plus  librement;  l'élévation  de  son  ami  Poyet  Vf 
nt  revenir  encore ,  et  ce  fut  alors  qu'il  mourut  le  S5  août  1540. 
Toute  la  France  retentit  de  son  éloge.  Erasme  l'appelait  le  pr^ 
dige  de  la  Fraise;  Scaliger ,  un  phénix  qui  ne  renaîtra  point  de 
ses  cendres ,  etc. ,  ete.  On  dte  une  anecoote  assez  plaisante  en 
preuve  de  son  excessive  ardeur  pour  l'étude.  Le  feu  ayant  pris 
a  la  maison  dans  laquelle  il  travaillait ^  on  courut  l'avertir: 
a  Adressez-vous  à  ma  femme,  répondit-il  sans  se  déranger;  les 
affaires  du  ménage  ne  me  regardent  pas.  b  II  était  seigneur 
d'Yères,  charmant  village  situé  aux  environs  de  Paris.  On 
montrait  encore,  il  y  a  quarante  ans,  sa  modeste  maison  de 
plaisance  et  le  cabinet  dans  lequel  il  travaillait.  A  la  place  oilise 
trouvait  son  bureau,  on  distinguait  sur  le  carreau  usé  la  trace 
de  ses  deux  pieds.  Neuf  ans  âpres  la  mort  de  cet  homme  célèbre, 
sa  veuve  et  ses  deux  fils,  Louis  et  Jean  Budé,  avant  embrassé  le 
calvinisme,  allèrent  s'établir  à  Genève  où  ses  descendants  exis- 
tent encore.  Louis  Budé  publia,  un  an  avant  sa  mort  arrivée  en 
1552,  le  Psautier  traduitde  l'hébreu  enfrançaie,  Genève,  1551, 
in-8**.  Jean  Budé  fut  en  1558  député  par  ses  coreligionnaires 
avec  Farel  et  Théodore  de  Bèze  auprès  des  princes  d'Allemagne. 
11  présida  à  la  fondation  du  collège  de  Genève.  On  lui  doit  une 
traduction  en  français  des  Leçons  de  Jehan  Calvin  sur  Daniel, 
Genève,  1552,  in-fol.  Charles  de  Jouvilliers  eut  part  à  cette  tra- 
duction. —  Le  testament  de  Budé  a  donné  Heu  a  bien  des  com- 
mentaires sur  sa  croyance  religieuse,  ot  Je  veux,  y  disait-il ,  être 
porté  en  terre  de  nuit  et  sans  semonce ,  à  un  torche  ou  deux 
seulement,  et  ne  veux  être  proclamé  àl'éj^lise,  ne  à  la  veille,  ne 
alors  que  je  serai  inhumé ,  ne  le  lendemain  ;  car  je  n'approuvai 
jamais  la  coutume  des  cérémonies  lugubres  et  pompes  funè- 
bres  Je  défends  qu'on  m'en  fasse,  tant  pour  ce,  que  pour 

autre  chose  qui  ne  se  peuvent  Caire  sans  scandale  ;  et  si  je  ne 
veux  qu'il  y  ait  cérémonie  funèbre,  ne  autre  présentation  à 
l'entour  du  fîeu  où  je  serai  enterré,  le  long  de  l'année  de  mon 
trépas,  parce  qu'il  me  semble  imitation  des  cénotaphes,  dont  les 
gentils  ont  anciennement  usé.  a  —  Cet  éloiffnement  pour  les 
cérémonies  de  Téglise,  cette  accusation  indirecte  d'idolAtrie 
furent  suspects  dans  un  temps  où  les  protestants  faisaient  à 
peu  près  à  réglise  les  mêmes  reproches  et  en  supprimaient  les 
solennités.  D'ailleurs  l'apostasie  de  ses  deux  fils  et  les  opinions 
religieuses  de  sa  femme  n'étaient  pas  faites  pour  donner  bonne 
idée  de  sa  fidélité  à  la  croyance  ca|hoKque.  Ch.  du  Rozon. 
JBlTDéB  (GintLAUBOS) ,  médecin  distingué,  né  à  Halberstadt, 
et  mort  en  1625.  H  s'est  occupé  d'investigations  historiques,  et  a 

Î>ublié  sur  ce  sujet  quelques  ouvrages  qux>n  recherehe  principa- 
ement  à  cause  de  leur  rareté.  Nous  croyons  inutile  d  en  indi- 
quer les  titres.  Nous  citerons  seulement  :  Vita  Alberti  11^ 
epUcopi  JXIX,  Halberstadt,  et  eavaToac^ta,  $eu  Dynaeêee 
M91W  twcuU,  petit  traité  imprimé  dans  la  CoUeelio  seriplorum 
remm  gerwumarmm.  —  Un  autre  médecin  de  ce  nom ,  natif 
d'Orl^ns,  reçn  docteur  à  la  faculté  de  Paris  en  1520 ,  a  publié 
un  traité  Ik  eurandiê  artieularilme  morbis ,  Paris ,  1539. 

Ch.  DI7  RozoïR. 
BUMIA  (BoD^tift)  {mgêh.),  surnom  de  Pallas,  venant  soit  de 
Budeia,  ville  de  liagnésie  (Steph.  Byz.  h.  v),  soit  de  ^cù;  et 


BC06ET. 


(  556  ) 


BCOCBT. 


i^luLi  y  parce  qa*elle  enseigna  à  atteler   les  taureaux  à  la 
charrue. 

BUDEL  ou  BUDELius  (Refté)  ,  jurisconsulte,  né  à  Rure- 
inonde  dans  le  xvi'  siècle ,  obtint  la  charge  de  directeur  des 
monnaies  du  duc  de  Bavière  et  des  électeurs  ecclésiastiques.  Il 
a  laisse  une  preuve  de  l'étendue  de  son  savoir  dans  un  ouvrage 
devenu  très-rare,  intitulé  :  De  monelis  et  re^nummaria  libri 
duo  :  his  accesêerunl  Iractalus  varii  atque  uliles  lam  veierum 
quam  neolericorum  aulhorum,  Cologne,  1591,  in-4*'. 

BUDER  (Ghbistian-Gottlieb),  né  en  1G95  à  Rittlitz»  pro- 
fessa avec  succès  la  jurisprudence  dans  l'université  d'Iéna ,  et 
mourut  en  1765.  On  lui  doit,  entre  autres  ouvrages  :  BibliO' 
iheea  juris  siruviana  adauckt,  huitième  édition, léna ,  1756, 
in-8^  —  VUœ  ciarissimorum  jurisconsultoram  seleclœ,  ibid., 
1722,  in-8'».  —  TMeau  abrégé  de  VhittoUre  moderne  de  l'em- 
pire depuis  \liAju8qu*en  1730,  în-8°,  en  allemand.  —  Biblio- 
thêca  historica  selecta  Slruvii  in  tuas  classes  distribula,  Leip- 
xig,  1740,  2  vol.  in-8». 

BUDES  (Sylvestre)  ,  seigneur  breton,  parent  de  du  Gues- 
cHn,  qu*il  suivit  en  Espagne ,  alla  offrir  ses  services  et  ceux  de 
six  mille  aventuriers,  ses  compatriotes,  au  pape  Grégoire  XI , 

Em's  à  Clément  VII,  dont  la  France  soutenait  les  prétentions. 
e  capitaine  breton  tomba  rudement  sur  les  soldats  d'Ur- 
bain VI,  et,  sans  s'effrayer  des  foudres  pontificales,  marcha  sur 
Rome,  s'en  empara  avec  sa  petite  troupe,  et  y  tint  garnison 
pendant  près  d'un  an,  sans  que  les  Romains,  auxquels  il  faisait 
beaucoup  de  mal,  vinssent  à  oout  de  le  déloger.  Cependant  Ur- 
bain VI  ayant  eu  le  dessus,  Budes  repassa  en  France,  où  Clé- 
ment Taccusa  d'intelligence  avec  son  compétiteur  ;  et,  réuni  au 
cardinal  d'Amiens,  dont  le  chevalier  breton  avait  pillé  les  tré- 
sors en  Italie,  le  fit  condamner  à  avoir  la  tète  tranchée  ;  ce  qui 
fut  exécuté  à  Màcon  en  1579. 

BUDES  (Jean-Baptiste)  (F.  Guêbriant). 

BVOETZ  {géoar.  /iûl.),  nom  d'un  château  fort  situé  autre- 
fois dans  le  cercle  de  Rakonitz,  près  du  village  de  Kowony, 
dans  le  voisinage  des  forêts  de  Buschtichrad,  à  gauche  de  Turs- 
ko,  sur  la  rivière  Zukkau,  à  2  lieues  et  demie  de  Prague.  Ce 
château  joue  un  rôle  important  dans  les  récits  des  chroniqueurs 
de  la  Bohème,  surtout  aans  Hagek.  En  678  les  Wladikes,  vou- 
lant élever  à  Krock  un  monument  de  leur  reconnaissance  et  de 
leur  vénération  pour  honorer  son  règne  bienfaisant,  et  désirant 
en  même  temps  lui  donner  une  preuve  de  leur  grande  con  - 
fiance,  résolurent  de  lui  bâtir  un  château  fort,  contrairement 
à  leurs  usages  de  Slaves  libres.  Krock  choisit  l'emplacement  près 
de  Kowony,  et  bientôt  une  foule  de  cabanes  en  bois  furent  cons  - 
truites  tout  à  l'entour,  jusqu'à  ce  qu'au  xii'  siècle  on  y  fit  des 
constructions  en  pierre.  —  Bientôt  après  la  fondation  de  la  ville, 
il  8*y  forma  un  établissement  sacerdotal  et  national  pour  l'en- 
seignement. C'est  là  que  Libusa  doit  avoir  été  élevée  conformé- 
ment à  sa  destination  religieuse,  et  c'est  là  aussi  qu  elle  doit  avoir 
fait  la  connaissance  de  Przemysls,  et  que  doit  s  être  passé  tout 
ce  qui  prépara  leur  union.  En  853,  sous  le  règne  nonchalant  de 
Nekian,  Budetz  fut  détruite  par  le  prince  de  Saatz  Wlastislaw. 
Sous  Hostiwil ,  la  ville  fut  rétablie,  ainsi  que  rétablissement 
d'instruction,  qui  devint  au  ix*"  siècle  une  institution  chré- 
tienne où  fut  formé  saint  Wenzel.  Plus  tard,  lorsque  le  château 
fort  eut  clé  entièrement  détruit,  les  pierres  en  furent  employées 
à  la  reconstruction  du  château  de  Buschtichrad.  De  là  le  nom 
de  ce  dernier  château. 

BVDGELL  (Eustache),  né  en  1685  près  d'Exeter,  d'une  an- 
cienne famille  du  comté  de  Devon  ,  était  parent  d'Addisson ,  et 
fut  un  des  collaborateurs  du  Taiier,  du  Guardian  et  du  Spee- 
ieUor,  Lorsque  Addisson  fut  nommé  secrétaire  d'Etat  en  Ir- 
lande, Budgell  le  suivit  et  lui  dut  nécessairement  plusieurs  em- 
plois. En  1717  il  avait  été  nommé  contrôleur  des  revenus  de 
l'Irlande  ;  mais  un  écrit  satipque  Tayant  fait  destituer,  il  re- 
tourna à  Londres ,  où  il  écrivit  contre  le  ministère ,  et  vécu  t 
quelque  temps  du  produit  de  ses  libelles  ;  mais  la  déconsidéra- 
tion dans  laquelle  il  était  tombé  le  détermina  à  se  noyer  dans  la 
Tamise  en  1736.  Outre  une  foule  de  pamphlets  spirituels  mais 
sans  profondeur,  on  lui  doit  une  Traduction  des  Caractères  de 
Tkéophraste^  1714,  et  des  Mémoires  de  la  famille  de  Boy  le, 

BUDGET  [écon.  pol.  financ).  Ce  mot,  emprunté  à  la  langue 
anglaise ,  dérive  pourtant  de  kouaette,  qui  en  vieux  français 
signifiait  un  sac.  En  Angleterre,  depuis  les  rois  normands,  c'est 
dans  un  sac  qu'on  remet  à  la  chambre  des  communes  les  états 
des  subsides  demandés  chaque  année,  et  c'est  ainsi  que  sont 
soumis  au  parlement  les  documents  qui  le  concernent.  Budge  I 
désigne  spécialement  le  tableau  des  besoins  et  ressources,  et  la 


â  m 


position  financière  tout  entière  du  gooTernemefit.  i 
révolution  de  1789,  ou  pour  mieux  dire  jusqu'au 
compte  rendu  des  finances  par  le  ministre  Necker,  ce  bm4  t  - 
tait  pas  plus  usité  en  France  que  la  choae  qu'il  exprime.  U 
comptes  du  trésor,  établis  par  le  contrôleur  ^nêral  o«i  wiwij> 
des  finances ,  étaient  vérifiés  à  huis-clos  par  le  coaaeil  d«  m 
la  chambre  des  comptes,  et  les  opérations  finandères  àe 
annéeii'étaient  arrêtées  que  cinq  ans  après.  Necker 
avec  force  ce  système  si  préjudiciable  aux  intérêts  de  la 
et  de  la  nation ,  puisqu'ainsi  tout  contrôle  était  tlloaoire  pv 
l'une  et  interdit  à  l'autre.  M.  deBrienne,  successeur  de  ?(«V., 
saisit  enfin  les  états  généraux  de  Texanoen  des  finanees  Ov 
lutte  opiniâtre  contre  de  grands  abus ,  ouverte  par  N 
tenue  par  MM.  de  Brienne  et  dé  Calonne ,  enfanta  la 
tion  des  états  généraux,  leur  formation  en  assemblée 
la  réunion  du  Jeu  de  Paume ,  la  déclaration  do  roi  dac*  à 
séance  rovaledu  25  juin  1789,  les  concessions  de  la  ccwi 
jours  après,  et  la  mémorable  révolution  du  14  juillet, 
cette  époque ,  les  pouvoirs  lé^latils  ont  consenré  œtu 
gative  dont  les  limites  ont  été  étendues  encore  par  le  ^ 
constitutionnel.  —  Le  budget  se  compose  de  la  double  série  4n 
dépenses  et  des  recettes  de  l'Etat.  La  première ,  cooleBafli  ta 
dépenses  des  services  publics  pendant  Vexercice  oa 
ranle,  se  nomme  budget  des  défenses;  la  seconde, 
les  recettes  devant  couvrir  ces  dépenses  pendant  ce  mtme  tur- 
cice,  s'appelle  budget  des  recettes  ou  des  voies  et  iMfnu.  Ln 
recettes  énoncées  reposent  sur  des  chiffres  doutecx  force  qmt 
l'administration  ne  peut  assigner  un  total  positif  mi  ooalriw»- 
tions  directes  dépendantes  de  la  prospérité  éveotocfte  4a  9»- 
merce,  des  fluctuations  de  la  valeur  des  propriélés ,  d  4n 
chances,  impossibles  à  prévoir,  qui  viennent  à  Twifffwttk 
changer  la  position  d'un  Etat.  Les  dépenses  ne  pcovcat  Hn 
déterminées  d'une  manière  moins  hypothétique,  car  il  eslnr 
que  les  sommes  cotées  pour  tel  ou  tel  emploi  soient  iiivanilile 
tant  que  cet  emploi  n'a  pas  été  fait;  aussi  le  chiffre  de 


dépense  ne  présente  guère  que  le  résumé  d'un  derb»  ^Ppnnr 
tion  fort  problématique.  Une  année  de  délai  est  accoraee  pn* 


réaliser  un  budget;  ainsi  les  comptes  de  l'année 
s'arrêtent  qu'au  dernier  jour  de  la  suivante,  époque  à  Uqa^^ 
tous  les  comptes,  étant  devenus  exacts,  sont  soumis  à  la  \fn- 
cation  de  la  cour  des  comptes.  Aprèi  qu'elle  en  a  coosiatr  j 
validité,  la  loi  des  comptes  de  l'eiercice  qu'on  vient  de  dmr  «s 
portée  aux  deux  chambres.  C'est  lors  de  ce  règlement  défait: 

3u'on  avise  à  établir  une  sorte  de  balance,  par  des  reliquito  « 
es  arriérés ,  entre  l'excédant  du  revenu  sur  les  dépenses  h  • 
déficit  ;  le  second  cas  arrive  souvent.  Le  vote  du  budget  f«r  lr« 
chambres  est  aussi  important  pour  la  couronne  et  le  inifli»ir"t 

Sue  pour  le  pays.  Son  rejet  met  le  pouvoir  exécutif  en  dej 
'obéir  aux  représentants  de  la  nation.  Diriger  les  de 
publiques  vers  le  bien  être  général  ;  —  y  introduire  des 
mies  salutaÎMS  sans  sacrifier  en  rien  la  dignité  du  pays; — rr^ 
sagemçnt  la  quotité  des  impôts ,  les  répartir  avec  une 
rigidité,  et  fixer  l'emploi  que  les  ministres  doivent  en  £Mf 
apporter  une  loyauté  lucide  dans  les  comptes  ;  —  réprimer 
puleusement  les  abus;  —  empêcher  que  la  fortune  pobb^ 
soit  grevée  de  sommes  énormes  pour  satbfaire  les  amhitig  * 
d'un  parti  et  asseoir  un  ministère  solidement  au  poo^oir;  - 
s'opposer  à  ce  qu'un  ministre  compromette  le  sort  des  rtmbr- 
buables  par  la  mesquine  et  funeste  vanité  d'attacher  son  m» 
une  ^nde  mesure  financière;  — s'efforcer  enfin  d'arriver  j  ** 
solution  si  désirable  de  ce  problème  :  Quand  le  super6n  dn  :>- 
pitaux  de  la  nation  suffira-t-il  au  nécessaire  du  gouwtmemem  ' 
telle  est  la  noble  mission  des  chambres  dans  l'examen  du  tMW%*< 
La  discussion  de  ce  résumé  du  système  financier  de  la  Fn»i 
s'étend  sur  toutes  les  graves  questions— si  importantes  poer  îr^ 
immenses  intérêts  qu'elles  embrassent  —  de  l'éconocnie  p^ 
tique ,  de  l'administration  publique  et  ménie  de  la  poMhfr 
intérieure  et  extérieure.  Il  en  résulte  souvent  de  notables  aw- 
liorations  dont  le  nombre  serait  moins  restreint  sans  crrtjÉ» 
vices  qu'une  sage  réforme  abolira  tdt  ou  tard.  — On  cumpmk^ 
plus  facilement  l'ensemble  et  les  détails  du  budget  en  iosffa» 
m  celui  de  cette  année  1841.  Quelques  notes  aecoropagiMn.* 
eeux  de  ses  articles  qu'il  nous  seml>le  nécessaire  d'expliqwr 


rr^is  de  cautionnements  e(  autres  capitaux  rem- 

bourwblM  à  divers  Ulres (8.000,000 

iile  viagire  et  peMlom  (2) 55,418,000 

2°  thtalitmt. 

i<*  civile  (somme  pajéc  an  roi  et  au  duc  d'Or- 
léans)   14,000,000 

lalion  de  la  chambre  des  pairs  et  de  la  cbambre 

dei  députas  [pour  les  frais  matériels).   .  .   .  1,431,000 

ition  d'honneur  [supplément  à  SB  dotation).  .   .  1,057,400 

3°  S«niee$  généraux  des  miniHèrti  (S). 

nlslére  de  ta  justice 30,901,635 

—  des  cultes se,046,714 

—  del  alblres  élranftéres 7,84T,2S1 

—  de  rinsiruetlon  pnbllque 15,638,497 

—  denntérleur 94,831,500 

—  du  commerce  et  de  l'agiicollure 13,795,378 

—  des  tTBTaui  publics 1^,134,500 

—  de  U  guerre 351,641,381 

—  de  It  rairtue  et  des  colonies ■.  74,028,300 

—  de»  finances 19,797,196 

4"  Praù  d«  régie  (4). 

ii<  de  régie,  de  perception  et  d'eiploi talion  des 

impdU,  et  revenus  directs  et  indirects. .  .  .  138,852,583 

inbourseraenls,  restitutions  et  non-valeurs.  .  .  60,976,370 

ToTu.  des  dépenses  antorisées 1,187,843,3S1 


•iilribuiions  Tonciére,  personnelle  et  mobilière, 
des  portes  et  fenélres,  des  palenlcs,  Trais  de 
premier  avertissement  (5; 390,676,810 

(I)  La  dette  perpétuelle  se  compose  des  rentes  ^ae  l'Etat  f>aie  an- 
lelletnent  pour  les  emprimti  qu'il  ■  fiili  à  différtales  époques. 
amorlinement  le  fait,  chaque  année,  par  uue  cerlaine  lomme  prélevée 
ir  l'impdl,  itec  la<DHcllc  l'Etal  nchèle,  h  la  Bourse,  une  porlion  des 
[res  des  renies  qu'il  est  obligé  de  payer. 

(î)  Les  pttUHHu  militaires  Ûgureut  seules  pour  enviroa  45  millions. 

(3)  Sous  ce  litre  sont  réunies  toutes  les  dépenses  nécessaires  à  chaque 
ÎDistère  pour  faire  le  service  qui  lui  est  attribué.  Ainsi ,  les  dépenses 
;  la  juilire  couiprennent  principalement  la  Iraitemenls  des  jnÈei  de 
iiU'i  Hirlei— celles  des  culles,  les  Irailemenls  du  clergé  —  celles  de 
r]-.truclioo  publique,  les  trailemenr!  de  tous  les  professeurs  de  l'uni- 
oilé  —  celles  de  l'intérieur,  tes  trailïmenti  des  nombreux  agents  de 
ition  depub  le  préfet  jusqu'au  garde  cbampélre  —  celles  des 
dica,  le  personnel  des  ingénieurs  etlei  irais  matériels  d'enlre- 
rODilriiclion  des  routes ,  ponts  ,  riviéra ,  canaux  ,  ports  de 
mmerce,  bllimenls  publin  ,  etc.  —  celles  de  la  guerre,  la  solde  de 
irinée  de  terre  et  le  matériel  considérable  en  irmei,  fbriiricalions , 
. semés,  ete, — cellei  de  la  marine,  la  solde  des  marins,  le  matériel  des 
I vires,  des  arsenaux,  l'entrelien  des  ports  militaires, etc.,  etc.  Chacun 
'4  services  géuéraui  comprend  en  outre  les  frais  d'administration  gé- 

lale  1  Paris  et  dans  les  départements,  depuis  le  traitement  des  minis- 
l'i  jusqu'aui  gu^oos  de  bureau. 

{41  Cessais  dépendent  du  ministère  des  Suanccs  et  s'appliquent  k  la 
iTceplion  des  tommes  produites  par  les  contributions  directes  —  l'en- 

.:j>lrenienlet  la  domaines  — le  timbre  —  les  forêts  —  les  douanes— > 
''conlribiiiions  indirecte  —  les  poiiJivs  à  feu  —  ksiabaca  —  les  postes 
-  les  salioes  et  minci  de  sel  de  l'Est. 

(.')'  La  contribution  foncière,  payée  par  les  propriélairea  de  maisons 
I  de  lerrea,  produit  environ  !6S  millions  ;  celle  personnelle  et  mobi- 
i-re,  S6  millions — celle  des  portes  et  fenêtres,  arquîllée  par  les  toea- 
<it<-s.  30  millions  —  les  patentes,  soldies  par  ceux  qui  exercent  une  in- 
c  i  leur  compte,  ^8  millions. 


""etT 


Produits  des  mojeos  eslraordlnaires  i  rtiliser 
éventuellement,  en  eiécutkin  de  l'article  3 
de  la  loi  du  17  nui  1857,  pour  travaux  pu- 
blics eilraordinaires  (8) 73,000,000 

ToTit  de»  recettes  prévtie» 1,311,885,666 

aésuLTÀT  DU  «onoer. 


Exc£diht  présumé  des  recettes.. 


—  Chaque  département,  chaque  commtine  établit  aussi  son 
frudjel.  Préparé  par  les  soins  des  préfels  et  des  maires ,  il  est 
porté  au  conseil  général  du  département  ou  au  conseil  muni- 
cipal qui  en  délibèrent;  puis  le  budget  départemental  est  arrêté 
par  le  tninislrc  de  l'intérieur,  et  le  budget  communal  par  le 
sous-préfet ,  si  la  commune  a  moins  de  cetil  franta  de  revenu  j 
par  le  préfet ,  si  elle  en  compte  de  cetit  à  cent  mille  ;  par  une 
ordonnance  lîu  roi  enfin ,  si  son  revenu  s'élève  à  cent  mille  ou 
au-<Iessus.  Les  maires  onlonnancenl  les  dépenses  des  budgets 
des  communes,  et  les  receveurs  municipaux  fonl  les  recettes  et 
les  payements.  —  Chaque  établissement  public  et  chaque  mai- 
son de  commerce  dressent  tous  les  ans  leur  budget  desdépenses 
et  des  recelles,  les  uns  d'après  les  règlements  qui  Dient  les  al- 
Iributions  et  devoirs  des  administrateurs  et  comptables,  les 
autres  d'après  les  formes  adoptées  dans  le  commerce.  Le  con- 
trôle en  est  fait  par  des  agents  des  finances  affectés  aux  diverses 
sortes  d'élablisscmcnl»  publics  et  par  les  chefs  de  maisons  de 
commerce,  —  Le  mol  budget  s'applique  aussi  aux  comptes  eU- 
blis  par  les  particuliers  pour  gérer  leurs  revenus. 

LOBEHBEBT. 


Les  droits  d'enregistrement  el  de  timbre,  prélevés  sur  tous  les 
|ui  peuvent  paraiire  en  justice,  rapportent  ÎÎO  millions. —  I*s  do- 


parailre  en  justice,  rapporli 
iens  appartenant  i  l'Etat,  produisent 
'ente,  35  millions. 

(2)  Les  bois,  régis  par  les  foncti 
'  forêts,  rapportent  SO  mllbons 


(3)  Les  droits  di 
on  paie  30  millions;  poi 


de  l'administration  des  ei 
Iroils  de  péclie  3  million 


ni  ceuiqu'on  paie  à  la  frontière  pour  faire 
cbandisrs.  Pour  l'entrée  des  sucres  seuls 

il^  les  aulres  marchandises  76  millious.— 
sel,  ordinairement  égal  à  quatre  fois  la  valeur  du  sel, 
liions,  sans  compler  le  droit  à  ruitraclioo  qui  donne 


e  indigci 


iniprenni 
,  8  millions 


les  droits  sur  les  liois- 


93  millions  ;  : 

(5)  Produils  delà  taxe  des  lettres  (qui  seuls  s'élévcnl  140  mitlioi.s), 
des  envois  d'argent, du  transport  des  matières  d'or  cl  d'argent,  des  pbces 
dans  les  malles-postes  et  les  paqueboU,  des  droits  sur  le  transit  des  cor- 
-respondanres  éliangères. 

(6)  Pensions  payées  par  les  élèves  dans  les  collèges  du  gouvernemeni, 
el  droits  payés  i  l'université  par  chaque  élève  des  èlablissemenls  parti- 

(7)  Les  produits  divers  proviennent  deladotalion  deruniversilé,  des 
domaiuis  le  l'universilé  ,  de  la  fabrication  des  monnaies  el  roédailles , 
des  mines,  de  la  vérification  des  poids  el  mesures,  des  brevets  d'inven- 
tion, des  visas  de  passeporls,  des  pensions  des  élèves  des  écoles  inililains, 
des  écoltt  vétérinaires,  des  bergeries,  des  haras,  des  écoles  d'arts  et  mé- 
tier», des  élabliuementi  tbennaui,  de  la  rente  do  l'Inde,  des  inléréts  de 
la  eréance  d'Espagne,  des  prélèvements  de  la  caisse  des  dépAls  et  eoo- 
iignalions,  des  recouvremenls  sur  prêts  faits  en  1830. 

(S)  Celle  loi  a  auLoHsé  la  création  d'emprunts  pour  les  travaux  extraor- 
dinaires, tels  que  routes,  chemins  de  fer ,  ports ,  ponts,  etc.  Les  73  mil- 
lions seront  le  produit  de  ces  empnmls. 


(568} 


BimiitB. 


BVDGBOOKEN,  8.  m.  {camm,)^  espèce  de  petite  monnaie 
d'étain  qui  circale  à  Bombay. 

BUDIE  (géogr,  ane.),  ville  de  la  Magnésie  en  Thessalie ,  rési- 
dence du  brave  Epigée  {Iliade,  xvi,  57S). 

BUDIEHS  (géogr.  anc.) ,  peuple  de  la  Médie ,  suivant  Héro- 
dote. 

BUMHI  (géogr,  anc.)^  peuple  scytho-germaniqne»  anxveux 
bleus  et  aux  cbeveax  roux,  nui ,  d'aprâ  les  données  d'flfero- 
iole  (t)y  habitait  au  delà  des  Sarmates  Méotes ,  et  s'étendait  de 
Stralof  jnsçfue  dans  le  pays  de  Kasan  (3).  Darius  pénétra  josqa'à 
ma,  éeputs  le  Daoube  et  à  travers  le  pays  des  Sarmates»  lors- 
qu'il poursuivît  les  Scythes  (3).  Ces  Baidini ,  daus  lesquels  noos 
reconnaissons  des  ancêtres  germains,  n'avaient  pas  de  demeures 
fixes,  d'après  Hérodote.  Ptolémée  place  aossi  une  localité  du 
nom  de  Budinum  dans  le  pays  de  Luhuanie,  dénomination  qui 
parait  indiquer  un  second  pays  de  Budini  (4).  —  Les  Budins  ou 
Bodini ,  an  delà  desc|uels  s'étendait  un  désert  de  cinq  journées 
de  route  (5) ,  possédaient  des  forêts  et  étaient  nomades  ;  piarmi 
eux  se  trouvait  un  peuple  moiUé  scylhiiiue,  moitié  hellénique, 
les  Gelons,  dont  la  ville,  construite  en  bois,  se  nommait  Gelonos. 
Les  Gelons  mangeaient  du  pain  de  froment  et  vivaient  de 
chasse  (6).  Comme  les  Budini,  qui  célébraient  tous  les  trois 
ans,  depuis  une  époque  reculée,  un  service  solennel  en  l'hon- 
neur de  Bacchus,  et  qui  étaient  d'antiques  adorateurs  de  Bud- 
dha  (7),  étaient  sans  cesse  errants ,  à  ce  qile  rapporte  Hérodote, 
et  comme  les  traces  de  leurs  migrations  s'étendaient  jusque 
dans  la  Lithuanie,  d*où  les  Neures,  poursuivis  par  des  serpents, 
vinrent  même  un  jour,  après  avoir  traversé  le  Don,  chercher  un 
refuge  chez  eux,  il  n'est  pas  invraisemblable  qu'ils  aient  été  une 
tribu  chasseresse  des  Goths,  gui,  sous  la  conduite  d'un  Odin, 
traversa  les  steppes  de  l'Ukraine,  où  on  trouve  encore  des  ves- 
tiges de  lan^e  germanique,  et  se  rendirent  jusgu'en  Scandi- 
navie. Celui  qm  sait  que  les  Chattes  se  nommaient  aussi  les 
Battes,  et  que  les  Goths  ou  Gothons  s'étaient  déjà  étendus  vers 
le  Nord  (8)  du  temps  même  de  Tacite,  ne  méconnaîtra  pas  l'i- 
dentité des  Goths  (Jutes,  etc.)  et  des  Budini  ou  Budins.  —  Un 
autre  penseur  expose  làndessus  les  vues  suivantes.  —  Le  peuple 
des  Budini  habitait,  au  temps  d^érodote,  la  rive  droite  du 
Don,  et  avait  pour  voisins  au  sud  les  Sauromates  (9).  Ils  habi- 
taient le  pays  depuis  une  époque  si  reculée,  qu'on  croyait  que 
cette  terre  les  avait  enfanta.  I^utefois  ils  s'étendaient  déjà  alors 
assez  loin  vers  Fouest ,  puisque  Hérodote  dit  qu'il  y  a  des  Bu- 
dins jusque  chez  les  Neures,  dans  la  Gallideet  la  Lodomirie 
actuelles  (10).  Pline  les  place  dans  le  même  pays  (il).  Strabon 
et  Ptolémée  leur  assignent  le  même  lieu  ;  et ,  ce  qui  permet 
d'admettre  qu'ils  remplissaient  aussi  les  intervalles  entre  les 
points  qu'ils  occupaient  à  l'est  et  à  l'ouest ,  c'est  la  montagne 
Budintauê,  où  Ptolémée  place  les  sources  du  Borysthène.  Les 
géographes  n'ont  pas  cherché  d'abord  à  se  rendre  compte  de  ce 
nom  qu'ils  trouvaient  dans  les  auteurs  anciens.  Us  regardaient 
les  Budini  comme  un  peuple  dont  les  traces  avaient  entière- 
ment disparu.  Enfin  Mannert  les  déclara  Germains,  parce  que 
Hérodote  les  nomme  un  peuple  foriemeni  bleu  ei  d'une  etmuur 
de  feu  (12).  Mais,  même  en  rapportant  le  bleu  aux  yeux,  il  reste 
toujours  à  remarquer  que  des  yeux  d'un  bleu  foncé  sont  presque 
noirs,  et  que  la  couleur  du  feu  ne  convient  pas  aux  Germains , 
mais  bien  aux  Slaves,  dont  les  cheveux  sont  dépeints  parProcope 
comme  étant  roux  et  non  pas  jaunes  (15).  En  outre  les  Budins, 
au  rapport  d'Hérodote,  mangeaient  des  pous,  ce  qui  ne  peut 


IV,  108. 


y} 

(î)  f^.  Heeren ,  Coup  itœtl  sur  les  populations  scythiques  (dans 
ses  Idées), 

(d)  Hérodot.  iv,  128. 

(4)  Mannert,  dans  sa  Géographie  du  Nord,  les  place  en  général  près 
de  la  Tistule,  et  cherche  à  réfuter  Hérodote  par  lui-même. 

g  Hérodot.  it,  c.  32. 
Comme  le  remarque  Rittei'',  dans  son  Introduction  à  t Histoire 
des  peuples  d'Europe,  Texpression  fdnpofiyjoi  ne  désigne  pu  des 
mangeurs  de  nous ,  mais  bien  des  mangeurs  de  poomies  de  pin ,  d'après 
un  scoUaste  de  Thetzes.  Cependant  Strabon  reproche  formeUement  à 
ses  Phthirophages  du  nord  dTu  Caucase  d'être  malpropres ,  Lib.  xi. 
n)  Introduction  de  Ritter. 
i8)  De  mor.  Germ.  c.  2S. 

(9)  Hérodot.  it,  ch.  21. 

(10)  Loc.  cit.  105. 

(11)  IV,  26. 

(12^  riaux^y  hXup&ç  xac  m^/i^v, 

(13)  Colorent  nec  summe  candidum  hoBet  cutis,  necjlavum  coma, 
neque  is  plane  in  nigrum  déficit ,  ac  subnifits  est  et  quidem  omni- 
bus, Procop.  III,  e.  4. 


nullement  s'appliouer  à  des  Germains.  Uneopiiiknqii^ 
plus  de  probabilités  est  celle  qui  eoropreod  sons  le  ooa^i 

dins  les  Vendes  (1  ).  G)mme  les  Grecs  prononçaieot  le  (da  ■ 
langues  comme  an  v,  il  fant  lire,  par  le  i^ageiatiidebl 
minaison  ,  Vudim  au  lieu  de  Budins,  Ce  nom  dé^, 
toutes  les  langues  slaves,  des  gens  gui  habitent  prèiirû 
on  sait  que  le  pays  des  Budins  était  couvert  dennèm,è| 
et  de  marécages  de  toute  espèce.  Cest  aussi  de  cette  km\ 
l'empereur  Biaurice  dépeint  le  pays  des  Slaves  ()).AQiK)âk 
leurs  expédients,  dit-il,  se  trouve  celui  de  savoir  lirresiMir] 
plus  longtemps  que  les  autres  hommes.  QiMiidibsoDi! 
a  llmproviste ,  ils  se  plongent  sous  l'eau  et  respirent  n  l 
d*im  roseau  d'une  grande  longueur,  dont  un  bootsortdeK 
en  sorte  que  personne  ne  se  doute  de  leur  présence.  Aaii 
pays,  aussi  bien  que  leur  manière  de  vivre ,  leor  fltdoni 
nom  é*homme$  aquatiquee.  Ce  nom  de  Vudins  se  duRfiL 
les  Sarmates ,  conformément  â  leur  pronon€iilioD,acàL 
Venèdes,  et  chez  les  Scythes  en  celui  deVeoebeoi.  raliH 
tMUkléi,  en  lanffue  lithuanienne;  venna,  en  langue fioM,to| 
gnifient  eau.  Même  en  polonais,  Ve  répond  i  radcsutnè 
lectes;  en  sorte  que  vudiMa,  udiMa,  aésigne  rbunondii 
autres  Slaves ,  tandis  que  ce  mot  s'exprime  psrofMi.M^ 
chez  les  Polonais  ;  de  même  qu'en  sens  contraire  le  btei 
est  changé  par  ions  les  Slaves  en  wodu.  D  est  wwqiifcliu, 
les  rapports  qui  nous  arrivèrent  de  ce  pays  dans  des  ioifiaé 
riencs,etqni  partaient  du  sud,désignaient  ce  peipIrMilrM 
de  Fn^iia,  tandis  que  les  rapports  postérieurs, ibm à «r^ 
le  désignent  sous  le  nom  de  Venéêê.  En ééamkkmki 
sitnés  au  nord-ouest  de  l'isthme  taimqne,  PliaeilttVftii- 
chètesprès  des  sources  du  Bog,  les  Neures  prèsdsMrak 
Dni^er  onpius  exactement  da  Przrpes;  p«  molli 
Gelons,  les  Tissagèles  et  les  Budins.  Mais,  lonqtlamih 
deKription  de  la  Fenningie,  située  sur  les  boidsàliwk^ 
tique,  à  l'est  de  la  Vistule,  U  place  à  l'est  les Siraita,»h 
Vendes,  pnis,  plus  à  l'ouest  et  plus  au  nord,  lesSôro  w 
Kures)  et  les  Hirres  (Hérules).  Les  Vendes  ou  Veoéd»  im 
donc  se  trouver  tout  près  de  ces  Bsdins,  s'ils  ne  (ocioip 
entièrement  le  même  peuple.  —  Ainsi  le  plus «oôttM* 
cette  grande  nation  slave  est  celui  de  VgwPBS^PIiii  ^  ^ 
ment  deux  grandes  divisions  de  ce  peuple  rcçorepltew* 
Slaves  et  d'Anles ,  pendant  qu'une  troisième <Hnsi«g*JJ 
nom  de  Vendée,  Il  sera  question  de  chacon  de  ces  iieqwv 
1^  articles  qui  leur  seront  consacrés.  —  Pour  copnnng^l^ 
ces  assertions,  il  ne  reste  plus  qu'à  ajouter  les  recteos» 
Ji^ehmçiX{DécouveTUtdan$Vantiq;uiii,  i,484ct8aiT..aMf 
la  carte,  planche  Z),  a  Hérodote  ne  connaît  les  «'««nj^^C 
deux  tnbus  de  Buains.  La  première  habitait  les  bords  (h  vm 
ter  (4, 102, 105).  A  celle-a  s'ajoutèrent  les  Neores, an« 
voisins  des  Agathyrses.  On  les  voit  près  des  sources  dilja 
luel,  sur  la  carte  de  Tyr  {Eurcfpe ,  planche 8).  —  '-'*** 
tribu  de  Budins  se  trouve  entre  le  Volga  et  le  Don,  m«^ 
l'endroit  où  ces  deux  rivières  se  raporocbent  (IWr.,  *.«'»: 
L'auteur  les  place  sur  les  bords  de  fllmensée,  daasIeFr" 
Novogorod,  et  déclare  que  ce  n'étaient  pas  les  Gctot"*; 
Samarcandes ,  qui  jouaient  le  principal  rôle  ^}j^^ 
de  ce  pays.  Les  dieox  adorés  dans  cette  «»*^  ^■"•'ÎJJÎ 
indienne.  Deux  routes  conduisaient  par  eau  à  ta  Ber^*» 
la  Duna  allait  se  jeter  de  là  dans  la  mer  Baltique. 

BUDISSnf(jf^C 

XII*  et  XIII*  siècl 

encore  le  territoire  mu  ic  uuw,  MuiiUMv  •»—- ^-  -  ^ 
Milsca.  Il  porte  ce  nom  dans  une  pièce  originale  de  i«*.*J 
la  teneur  reçut  de  nouvelles  confirmations  en  *™*"*!l 
qui  détermine  les  limites  des  possessions  épiscopite  rtnj 
dans  la  haute  Lusace.Wiprecht  de  Groitscfa  reçut eiH»sr 
dot  de  sa  femme  Judith ,  princesse  de  Bohème,  le  W» '^ 


qne  plus  tard  à  Lusace  avec  son  cerde,  ^JJ^JJ 
comprenait  le  Friediand  actuel  et  le  pays  de  SewIeaWf 


BUDNÉE  OU  BUDNY  (Simon),  discipIc  de  Servet. 
des  sectes  d'unitaires  sorties  de  la  réforme ,  se  itde-—  ^ 
prosélytes  dans  la  Lithuanie,  la  Pologne,  "Ç"*]!^^ 
excommunié  dans  le  synode  de  Ludan  en  1581.  U  cr»^  ^ 
supplices  le  rendit  plus  drconspect,  et  dès  lors  oo  ip- 

(1)  Vincent  Kadluhek,  traduit  en  alleoMiid ,  du  fdemit  ^ 
comte  J.  M.  OssoUnski ,  par  Stmuel-Gottlieb  Lu»*,  T«w^' 

p.  147. 
(9)  Maontii  Stratégie,  Lib.  n,  c.  6. 


Jc  vveisj  le  versaDi  au  suo ,  nu  jauni  uoe  source  a  eau 
,  neconsutequ'enterrede  prairie.  Du  milieu  de  ce  versant 
-e  ,  semblable  i  une  coupole,  une  aulre  montagne  d'une 
litre  Disue  nuis  d'une  égale  hauteur,  et  dont  le  aonimet  est 
onné  par  les  ruioes  du  château  de  Goeizcnburg  (Halfa- 
Itas  ).  Celle  monlaene  est  couverte  tout  à  l'enlour  de 
■s  et  de  bouleaux  clairsemés ,  et  ses  fiancs  escarpés ,  dont 
ques  pentes  plus  douces  sont  encombrées  de  ruines,  en 
rnt  l'accès  Ires-difficile.  Les  ruines  ont  à  peo  otia  deux 

I  pas  de  pourtour,  les  mura  sontlrès-épaig.et  la  uispocilion 
t  général  celle  des  châteaux  les  iilus  anciens  de  l'Allema- 

L  entrée,  oui  est  maintcnanl  enlièrenienl  ruinée,  se  trouve 
>lé  du  Dora;  elle  conduit,  parnn  large  et  long  corridor  se 
^anl  vers  le  sud  et  situé  eniredcs  murs  qui  sontencoreen 
c  debout,  i  travers  une  autre  porte  dont  il  reste  quelques 
is,  jusqu'à  riutérieur  du  cfaâleau.  De  toutes  les  différentes 
■mclions  qui  paraissent  avoir  couvert  le  sommet  de  cette 
•agne,  il  ne  reste  que  des  monceaux  de  débris.  Seule(uent,à 
iîruil  le  plus  élevé,  il  reste  une  tour  carrée  presque  eoUère- 
t  conservée,  (loi)t  les  murs  sont  plus  épais  que  le  reste  des 
les.  Ihihaulde  celle  tour  on  jouit  d'un  coup  d'inl  magnifi- 
'  sur  tout  le  Haromsek,qui  est  parfaitement  cultivé  et  semé 
>illa);es,  et  qui  fait  (tarLic  du  district  de  Cronstadt  el  du  ii«e 
VschiL.  Ce  fort  a  été  bâti  apparemment  par  les  chevaliers  de 
dre  leuloniquc  que  le  roi  André  II  appela  à  Siebenbur- 
>,  pendant  lexiir  siècle,  pour  ctdoniserle  Burienland.  — 
sommet  du  Budoeschegy  ou  fiudoesch  est  encore  plus  élevé 
:  celui  du  Balvantosch.  Sur  son  versant  occidental  il  présente 
;  large  pente  couverte  d'herbe,  el  nommée  Saonneto* 
)amp  de  sel  ) ,  vers  l'extrémité  de  laquelle  jaillit  une  source 
ilidnale,  dont  l'eau  contient  beaucoup  de  soufre,  n'entre  pas 
cITervescence  quand  on  la  traite  par  le  vin,  et  a  un  goAt 
éable.  A  quelques  centaines  de  pas  de  celle  source,  en  mon- 
t  vers  l'est,  on  trouve  quatre  mines  de  soulfc,  dont  la  plus 
ndc  fut  presque  entièrement  comblée  par  le  iremblement 
(erre  qui  eut  lieu  en  ittoa.  Un  Sekler,  qui  chercha  i  y  péné- 
r  depuis  lors ,  glissa ,  tomba  et  fut  sulToqué  :  on  le  nomma 
ir  cela  6yilkoit]/iik  (le  Trou  au  Meurtre  ),  et  personne  n'ose 
s  s'aventurer  à  j  eutrer.  Cette  mine  est  la  plus  voisine  du 
nmct  (le  la  montagne  ;  les  trou  autres  sont  un  peu  plus  bas, 
i>lé  les  unes  îles  autres.  I.es  deux  qui  sont  situées  en  dehors 

II  peu  considérables  ;  celle  du  milieu ,  qui  est  la  principale , 
une  ouverture  qui  fend  le  roc,  recourbée  el  se  détournant 
peu  près  vingt  pas ,  large  de  trois  pas  à  l'entrée  el  à  peine 

<n  pas  â  son  exlrémilé,  et  dont  les  parois  sont  couvertes  a'une 
lûie  de  soufre.  La  gangue  est  un  schiste  alumioeux  qui , 
D-ié  k  l'air  libre  eli  la  pluie,  devient  gris  cendré.  Souvent  on 
i  dans  la  mine  la  vapeur  du  soufre  s'élever  de  terre  comme 
e  fumée  légère.  Lorsqu'on  s'arrête  quelques  instants  dans  la 
ne,  une  douce  chaleur  pénètre  tous  les  membres,  mais  il  ne 
il  pas  se  hasarder  â  prendre  haleine  pendant  le  temps  qu'on  y 
>t(>.  Au-dessus  du  Champ  dt Sel,  du  cùté  du  nord,  on  trouve 
iKiis  de  hêtres  qui  peut  avoir  cinq  cents  pasd' épaisseur,  el  qui 
-iitult  dans  une  vallée  où  on  rencontre  un  liain  frwd  de  soufre, 
nié  par  plusieurs  sources  dans  un  bassin  naturel.  Outre  ce 
^sin ,  on  trouve  encore  dans  celte  vallée  plusieurs  autres  sour- 
s  froi<les  d'eau  sulfureuse.  —  Plusieurs  auteurs ,  entre  autres 
.ilcFichlel  [Minéralogit  if« /a  7Van«yft>am>),onl  considéré  le 
ji'doesch  comme  un  volcan  éteint  ;  mais  celle  opinion  est  dé- 
riilie  par  ce  fait ,  qu'il  est  situé  au  milieu  d'une  chaîne  de 
'iiiMKiies  stratifiées,  formées  de  terrains  d'alluviun,  el  que 
irii  toute  la  contrée  on  ne  trouve  aucun  vérilable  produit  vol- 

BL'DOU  [giofr.  ane.),  iDODlagiwde  l'Ile  de 


dans  la  seconde  édition  du  même  ouvrage  :  a  Bodorigum  est 
BaUbor  en  Silèaie.  u  Kmse  a  prouvé  cependant,  dans  son  ou- 
vrage sur  les  antiquités  silésiennes ,  intitulé  Budorgfi,  et  plus 
eiplicilemeot  encore  dans  ses  Àrehivei  pour  la  géographie  d* 
f»tUi4jniti,qneetHe  ville  doit  avoir  été  située  plus  au  nord 
qne  Ratibor  et  un  peu  plus  au  snd  que  Breslau ,  dan;  la  contrée 
oe  LaskowilE ,  où  on  a  trouvé  dillércnls  vestiges  d'une  ville  an- 
tique eldes  médailles  romaines,  et  que  Ratibor  csl  bien  pluIAt 
VSbumm  de  Ptolémée.  La  preuve  consiste  tout  simplement  à 
mesurer  tous  les  embranchements  des  deux  routes  qui ,  partant 
de  Célemanlian  (Komorn)  et  de  Camus  (Pétronefle),  traver- 
sent l'est  de  l'Allemagne  et  conduisent  jusqu'à  la  mer  Bal- 
tique. Ce  n'est  pas  ia  le  lien  de  faire  la  description  de  cette 
opération. 


igéogr.  ane.),  petite  ville  de  la  grande  Ger- 
manie, chei  les  ÀleouDm,  su  nord,  à  quelque  dislance  dn 
Rhin. 

BDDOWEZ  [VSNCESLAB)  OU  DE  lUDOWA,  né  en  Bohème  en 
ISSI  de  parents  calvinistes,  devint  conseiller  impérial,  puis  il 
s'exila  volonlairemeni  de  la  cour  sons  prétexte  de  se  consacrer 
à  l'éducation  de  ses  entants.  Hais  il  s'employa  plus  particulière- 
ment aux  luttes  de  la  controverse  dont  il  avait  puisé  le  godt 
parmi  les  théologiens  de  sa  secte.  Il  publia  même  un  Abrigi 
d'kUloire  univenelle ,  inlilulé  bixarrement  :  Cireulut  horo- 
logii,  Hanau,  1616,  in-4°,  dont  les  pnncipes  hétérodoxes  le  fi- 
rent arrêter  et  condamner  i  moK.  Budovk'ez  avail  écrit  aussi  sur 
les  événements  divers  survenus  â  son  parti  un  journal  en  latin 
dont  le  manuscrit  est  ctniservé  dans  les  archives  de  la  ville  de 
Prague.  Dohner  {Diarittm  anonyme)  en  a  inaéré  un  extrait  im- 
porlant  dans  les  MonitKentahittoriea  BiAenUœ,  Pr«gne,  1768 , 
l.  II,  p.  sot. 

BCDSDOiSHE,  S.  m.  {mylhol.) ,  la  religion  de  Bndsdo, 
extrêmement  répandue  an  Japon. 

BiTDSOoiSTE ,  5.  m.  [  mylho/.  ) ,  celm  qui  professe  le 
budsdnisme,  partisan  du  budsdolsme. 

»VOKA,(géogT.ane.),  ville  des  Vellones,dansla  Lusilanie 
orientale,  au  nord-esl  d  Ebora. 

BVDVEis  {géogrX  cercle  de  la  partie  la  plus  élevée  et  la  plus 
méridionale  de  la  Bohème,  séparé  de  l'Autnche  par  le  Bœhmer- 
vrald,  borné  au  nord  par  le  cercle  de  Tahor  el  à  I  ouest  par  celui 
de  Pruchin.  il  a  310  lieues  carrées,  170,000  habitants  ,  el  ren- 
ferme huit  villes,  vingt-neuf  bourgs  el  huit  cent  quatre-vingt- 
onze  villages.  Son  chef- lieu  est  Budweis,  ville  royale  de 
Bohème,  sur  la  Holdau,  dans  une  plaine  fertile,  siège  d'un 
évéché.  Elle  est  en  partie  Tonifiée  et  régulièrement  bâtie.  Il  y 
a  des  fabriques  de  drap  el  de  salpêtre.  6,600  habiUnts. 

BUDTTE,  s.  f,  (hùt.  nalA,  nom  d'une  bergeronnelte  qui  se 
tient  ordinairement  au  milieu  des  bceufs. 

BCÉE ,  s.  f.  igramm.),  lessive.  Faire  la  buée.  Il  est  vieux. 

BUÉE,  s.  f.  Ittehnol.),  en  term.  de  bo\itattger,  humidité  qui 
se  dégage  du  pain  lorsqu'il  cuit  au  four.  ^  11  se  dit  aussi  de 
toute  vapeur  qui  se  dégage  d'un  liquide  en  ébullition. 

bdÉE  (ADElEN-QiiENTin),  chauoine  honoraire  de  Paris,  né 
dans  cette  ville  en  1718,  embrassa  fort  jeune  l'état  ecclésias- 
tique, ainsi  quesesdcux  frères,  N.  Blëe,  qui  remplit  longtemps 
les  graves  el  difRciles  fonctions  de  supérieur  du  séminaire  de 
Sainl-Harcel,  et  Pierre-Louis  BtiËE  dont  il  csl  question  à  la  fin 
de  cet  article.  Adrien  eut  deux  passions  dominmles,  la  musique 
et  les  nuthéoutiques  ;  il  était  o^niste  de  Saint-Martin  de 


BUEN-ATRE. 


(  560  ) 


BVENOS-ATIBS. 


Tourâ,  mais  en  1786  il  revint  à  Paris  et  fut  nommé  secrétaire 
du  chapitre  de  Notre-Dame.  En  1793  il  publia,  chez  le  fameux 
libraire  Chapart,  un  Dictionnaire  des  termes  de  Ijl  révolution  ^ 
in-S"*.  En  1821  il  en  avait  préparé  une  seconde  édition  qui  n*a 

Sas  été  donnée.  Dans  un  avant-propos  manuscrit,  il  trouve  les 
eux  époques  analogues,  presque  identiques.  Il  parut  en  1792 
plusieurs  brochures  in-S""  dirigées  contre  les  innovations,  et  por- 
tant des  titres  au  cachet  du  jour,  tels  que  Les  grands  jurements 
de  la  mère  Duchesne;  Grands  anathèmes  de  la  mère  Duchesne 
contre  les  jareurs  (les  prêtres  assermentés),  etc.  Elles  étaient 
sorties  de  la  plume  d'Adrien  Buée.  Après  le  10  août  il  s*exila 
en  Angleterre,  et  remporta  au  bout  de  quelque  temps  un  prix 
à  institution  royale  de  Londres,  qui  Tadmit  comme  membre. 
Après  une  absence  de  vingt  et  un  ans,  il  revint  à  Paris  en  1814, 
fut  nommé  chanoine  honoraire  de  Notre-Dame,  et  consacra  ses 
veilles  et  ses  loisirs  aux  sciences  exactes.  Sa  passion  pour  la  mu- 
sique était  loin  d'être  éteinte;  quand  les  chantres  détonnaient, 
ce  qui  n'est  pas  rare,  on  le  voyait  quitter ,  comme  malgré  lui , 
sa  stalle,  le  chœur  et  quelquefois  l'église.  Il  publia  en  1817, 
in-8'' ,  des  Réflexions  sur  les  deux  éditions  des  œuvres  de 
Voltaire  (  qui  paraissaient  alors  )  ;  mais ,  trop  préoccupé  des 
sciences  exactes,  il  y  attaquait  souvent  le  géomètre  Laplace,  au 
lieu  d'atteindre  le  philosophe  de  Ferney.  11  est  mort  à  Paris  le 
11  octobre  1826,  laissant  un  grand  nombre  de  manuscrits  : 
Essai  sur  la  géométrie  de  la  nature,  1813;  Essai  d'une 
théorie  des  limites  au  physique  et  au  moral;  Essai  mathéma- 
tique sur  l'organisation ,  1818;  Principe  de  simultanéité , 
1818  ;  Sur  les  quantités  imaginaires,  au  docteur  Babington; 
Notice  sur  M,  Laplace,  servant  de  clef  aux  réflexions  sur  les 
deux  éditions  des  œuvres  de  Voltaire,  1817;  Opuscules  ma- 
thématiques,  problèmes,  etc.;  Sur  la  révolution  française  et  le 
gouvernement  représentatif,  1821.  L'auteur  prétend  que  la  ré- 
volution n'a  pas  œmmencé  en  1789,  mais  en  1715,  lorsque  le 
parlement  de  Paris  cassa  le' testament  de  Louis  XIV.  —  Buée 
(Pierre-Loiiis),  frère  du  précédent,  né  en  1740 ,  fut  greffier  du 
chapitre  de  Notre-Dame ,  chanoine  de  Saint-Aignan ,  puis  de 
Saint-Benoit,  dont  l'église  est  devenue  le  théâtre  du  Panthéon. 
Il  émigra  en  Angleterre  comme  son  frère ,  mais  il  rentra  en 
France  en  1802,  uit  nommé  secrétaire  de  l'archevêché  de  Paris, 
puis  chanoine  titulaire  de  la  métropole ,  et  mourut  à  Paris  en 
juin  1827.  En  1792,  il  publia  chez  Chapart  deux  brochures  : 
Eulogie  paschale  ,  et  Obstacle  à  ma  conversion  constitu- 
tionnelle. 

BUEIL  (Jean  de),  cinquième  du  nom,  comte  de  Saucerre, 
(ils  de  Jean ,  chambellan  de  Charles  VI,  tué  en  1415  à  la  bataille 
d'Azincourt,  commença  à  se  faire  connaître  sous  Charles  VII, 
en  1427,  par  l'attaque  de  la  ville  du  Mans.  Il  se  trouva  en  1428 
associé  à  la  gloire  de  la  Pucelleet  des  libérateurs  d'Orléans,  ac- 
compagna l'année  suivante  le  roi  Charles  VII  à  son  sacre  de 
Reims ,  et  fut  fait  chevalier  en  1433  après  le  combat  livré  aux 
Anglais  pour  leur  faire  lever  le  siège  de  Saint-Célerin ,  où  il 
commandait  l'aile  droite  de  l'armée  du  connétable  de  Riche- 
mont.  En  1438  il  fut  fait  capitaine  de  cent  hommes  d'armes.  Il 
combattit  les  Anglais  en  Normandie  et  dans  le  Maine,  prit  d'as- 
saut la  ville  de  Sainte-Suzanne,  se  trouva  au  siège  de  Pontoise, 
à  ceux  de  Rouen,  de  Montivilliers,  de  Caen  et  de  Cherbourg  en 
1450.  Le  roi  lui  donna  alors  la  charge  d'amiral  de  France. 
En  1453  il  conduisit  sur  les  côtes  de  Guienne  une  armée  navale, 
et  se  signala  à  la  liataille  de  Caslillon  dans  le  Médoc.  Il  fut  sur- 
nomme le  Fléau  des  Anglais,  Ses  services  n'empêchèrent  pas 
Louis  XI,  qui  n'avait  pas  hérité  de  la  reconnaissance  de  son 
père,  d'ôter  au  sire  de  Bueil  la  dignité  d'amiral,  et  de  mettre  à 
sa  place  le  sire  de  Montauban.  La  guerre  dite  du  bien  publie 
éclata  en  1463,  et  le  sire  de  Bueil  se  joignit  au  comte  de  Charo- 
lais,  avec  les  ducs  de  Berri,  de  Bretagne  et  autres  mécontents. 
Il  parait  cependant  que,  par  justice  ou  par  politique,  l'adroit 


lier  de  Saint-Michel,  lors  de  l'institution  de  cet  ordre  en  1469. 
Bueil  \ivail  encore  en  1474. 

BIELLIUS(K.  Bu  IL). 

DUELTA  (chimie),  terme  dont  on  se  sert  au  Polori ,  pour  si- 

fjnifier  le  changement  qui  se  fait  à  l'argent  dans  la  coupelle  sur 
a  fin  de  l'opération ,  lorsqu'il  se  couvre  d'une  espèce  de  toile 
rouge. 

BUEN-AYBE(0on-.4tf]  {géogr.),  une  des  lies  Antilles  dêpen- 
dantes  de  Curaçao,  dont  elle  esta  10  lieues  est,  et  qui  appartient 
à  la  Hollande.  Sa  longueur  est  de  8  lieues,  sa  moyenne  lar- 
geur de  1  lieue  et  demie.  On  y  élève  beaucoup  de  bétail.  Elle 
renferme  des  salines  et  un  petit  village,  avec  un  bon  port. 


uuÈNE,  s.  f.  (botan.),  sorte  d'arbrisseau  de  Panaaa. 
BUENOS- ATBES,  autrefois  vice-royauté,  aujourtlliiio^. 
dération  du  Rio  de  la  Plata.  —  Position,  Latitude  sod,€ttR, 


ta^onie,  le  Chili  et  Bolivia.  —  Superficie.  Elle  est  mlotrifc 
mdle  lieues  carrées.  —  Golfes  et  caps.  Le  Rio  de  la  Ptau^ 
à  son  embouchure  un  enfoncement  considérable,  qe'il  f^  « 
devoir  du  géographe  de  signaler.  Deux  caps  constituent  »•( 
trémités  saillantes  :  le  cap  San-Àntonio,  dans  licoDÙcrtti 
du  Rio  de  la  Plata,  et  le  cap  Santa-Maria  qne  noosiitni^ 
montré  dans  la  Banda  orientale.  —  Fleuves,  L'Atlaotiqv!i. 
çoit  la  plupart  des  fleuves  delà  confédération. Le lio*i 
Plata,  qui  est  le  plus  considérable,  descend  da  Brôilwi 

branche  principaleappelée  Parana,  et  traverse Corrieotes.W 
Fé,  Baxada,  Buenos-AyresetBarragan.  SesaflluentssoirtlehB- 
guay,  grossi  du  Pilcomayo,  et  du  Rio  Grande  ouVfrRM>,''t 
Salado  appelé  aussi  Calcagui  et  Guachipe,  lequel  tmsra 
Etats  de  Salto,  de  Tucuman  et  de  Santa-ré.  Le  Rio  Gno^  ■• 
même  reçoit  le  San-Salvador,  ou  Jujuy  et  de  Silta.  QMt 
Parana  est  devenu  le  Rio  de  la  Plata,  il  est  joint  par  te Sii>' 
ou  Rio  Quinto,  gui  baigne  les  Etats  de  San-Juan,  de  h  f n* 
teira,  de  San-Luis  de  la  Punta,  de  Cordova,  de  Boefrat-Ajm^ 
se  jette  dans  le  fleuve  à  Rosas  (baie  de  SamboromtM.-li 
Rio  Colorado  ou  Mendoza,  récemment  relevé  pif  K.  Psr 
chappe,  formé  de  deux  branches,  dont  VumviaH(bMfin 
l'autre  de  l'ouest  ;  il  reçoit  le  Rio  Diamante  etd'Htmmièm 
descendues  des  Andes ,' en  ferme  dans  son  hassofiBiaruiir 
ville  de  Mendoza,  la  mine  d'Upsallata,  la  ville  deSl^iQl^^ 
la  Fronteira,  et  traverse  les  Etats  de  Mendoa,deBaeno^V\in 
et  les  solitudes  des  indigènes  Àncas.  Son  cours  est  pis»  M 
que  son  lit  n'est  profond.  —  Le  Rio  Negro  oo  Cu$u  Lrtn  * 

Î)lus  grand  des  fleuves,  qui  se  trouve  entre  le  détroit  de  îl** 
an  et  le  Rio  de  la  Plata,  a,  comme  le  Nil,  sa  soarce  dia^* 
hautes  montagnes;  comme  lui,  il  traverse  une  vallée,  qo^liNt 
périodiquement,  et  parcourt  de  vastes  déserts,  sansrece^-îT 
aflluent.  Seul,  dit  M.  Parchappe,  il  peut  servir  à  établir [ht^ 
une  communication  directe  avec  le  Chili,  car  il  aboutit afffc- 


Rio  de  la  Plata  des  solitudes  que  les  géographes  DommeiH^ 
tagonie.  Une  branche  à  droite  le  précipite  dans  une  dux» 
lacs  et  de  marais.  —  VÀndalgala  tra verse Tucaman.  rt  *f- 
dans  Laguna  ou  lac  d'Andalgala.  —  Le  Rio  Do/nf.sortr 
hautes  montagnes  de  Tucuman,  arrose  la  ville  de  ce  non».' 
de  Santiago  del  Estero,  dans  l'Etal  de  Santiago,  et apm"» 
traversé  l'Etat  de  Cordova  ,  s'y  décharge  dans  les  lacs  »«''- 
Lagunas  saladas  de  los  Porongos.  —  Lacs.  Le  bassin  «** 
lorado  ofl're  plusieurs  grands  lacs,  dont  la  plupart  neA*^ 
être  considérés  que  comme  des* marais,  h  caosc de leof  !*• 

f  profondeur  ;  le  principal  est  le  Guanacache— On  àèsÀ^^ 
e  bassin  du  Rio  Negro,  entre  le  territoire  de  Buenos-Aîir 
la  Patagonie,  do  grandes  étendues  d'eau  appelées  mj*»*'* 
Desaffuadeio,  Laguna-Grande,  et  lac  del  Telmtlf  qa»  "*•' 
en  général  que  de  grands  marais  temporaires.  — l^»'r^ 
dalgala  reçoit  la  rivière  de  ce  nom  ;  et  le  Rio  Dolc*^^" 
les  lacs  salés  de  los  Poronqos,  comme  nous  )**^?"*"JÎ',i- 
On  cite  parmi  les  autres  lacs  de  la  confédération,  m'** 
d'Yàera,  dans  l'Etat  de  Corrientes.  —  Ilss.  lesMm'*^* 
Archipel  de  Falkland,  dans  l'Atlantique,  à  «50 1»»»»  w 
de  la  c6te  des  Palagons  et  de  la  Terre  de  Feu,  ««^f,' 
52°  de  latitude  sud ,  et  les  60»  et  65°  de  longitude  ou«ui 
publique  de  Buenos-Ayres  se  propose  de  ^^"^^^  "^'J'^^ 
ment  dans  les  Iles,  à  cause  de  leurs  bons  ports,  o« J^JJ.  ^ 
bières  et  de  la  pèche  des  phoques.  Elles  ser? crtt  »"J<*J^^. 
relâche  aux  baleiniers.  Il  y  en  a  deux  grandes  ^'MIJJ^ 
dix  très-petites.  Dans  une  des  grandes  la  plus  of<J*""\ji 
Anglais  avaient  bâti  en  1766  un  fort  Georges  ^"""L^ 
espagnole  partie  de  Buenos-Ayres  alla  détruire  ^" '_^i^ 
l'orientale,  presque  aussi  grande  que  celle-là,  *"  vJS!^ 
dèrenl  une  petite  colonie  de  Port-Louis,  qu'ils  «nflj^j 
Espagnols  en  1767.  Dans  les  Ilots  de  sa  baie,  w  gj^ 
M.  Lewon,  sont  couvertes  de  légions  de  '"**'^*^J5^  pjîi 
singulier  mélange  d'oiseau  et  de  poisson,  ^'''Pfv^^ir 
inactifs,  formant  de  longues  files  qui  ressemblent  âj^r 
cession  de  pénitents  provençaux.  —  Montagnes-  *^^  ^ 
cipale  du  système  des  Andes  ou  Péruvien àèm^^^^^ç^ 
tion  deux  courbes  immenses,  depuis  le  caj)  ^^iSlifl  ^ 
lombie,  jusqu'au  cap  Froward,  sur  le  détroit  de  MT 


j 


BUENOS- AT  EES. 


(56i) 


BTENOS-ATRES. 


ia  partie  méridionale,  et  particalièrement  dans  la  Cordilliêre 
la  Chili,  il  se  détache  une  brandie  considérable  qui,  courant 
rers  le  sud-est,  va  former  les  hautes  montagnes  du  Tucuman. 
>tte  chaîne  se  perd  dans  les  vastes  plaines  herbacées  nommées 
Uanoi,  Près  de  Jujuy  est  un  volcan  célèbre  par  ses  fréquentes 
îruptions  de  torrents  d*air  et  de  poussière.  —  Plateaux.  Deux 
^nds  plateaux  se  partaient  la  confédération  du  Rio  de  la  Plata  : 
e  plateau  Péruvierif  qui  embrasse  ses  hautes  terres ,  ainsi  que 
«Iles  du  Pérou  et  de  Bolivia,  et  s'étend  dans  les  Etats  de  Jujuy, 
le  Salta,  et  de  Tucuman,  sur  une  hauteur  de  600  h  1,000  toises; 
i  le  plateau  central  de  l'Amérique  du  Sud ,  qui  comprend  le 
Paraguay,  des  portions  du  Brésil  et  de  Bolivia ,  et  le  Ghaco  dans 
a  confédération  du  Rio  de  la  Plata.  Hauteur  trop  souvent  cxa- 
^Tce»  de  100  à  âOO  toises.  —  Plaines,  Celle  du  Rio  de  la  Plata 
pst  une  des  plus  grandes  du  monde;  elle  s*étcnd  entre  les  Andes 
et  leurs  branches  principales,  les  monts  du  Brésil,  1  Atlantique 
et  le  détroit  de  Magellan,  embrassant  avec  la  plus  grande  partie 
de  la  confédération  du  Rio  de  la  Plata  le  sud>ouest  du  Brésil, 
le  Paraguay,  le  pa^s  de  Chiquitas,  la  Banda  orientale  et  la  Pa- 
tagonie;  elle  est  généralement  connue  sous  le  nom  de  Pampas 
de  Buenos-Ayres  ou  du  Rio  de  la  Plata.  Sa  superficie  est,  selon 
M.  dellumboldt,de  155,000  lieues  carrées,  ou  1,215,000  milles. 
—  Climat,  Le  climat  de  cette  confédération  est  très-salubre,  et 
rintcnsitéde  la  chaleur  n*y  est  pas  telle  qu'il  faille  éviter  le  so- 
leil dans  le  milieu  du  jour;  cependant  en  hiver  le  vent  du  sud- 
ouest,  toujours  humide,  devient  quelquefois  assez  froid  pour 
geler  la  surface  de  Teau.  Souvent  aussi  il  pleut  à  torrents  dans 
cette  saison,  il  y  éclate  des  orages  accompagnés  d'éclairs  et  de 
«Hips  de  tonnerre  effrayants.  —  Minéraux.  Quand  les  Espa- 
lols  donnaient  le  nom  de  Rio  de  la  Plata,  rivière  d'argent,  au 


mo 


Veuve  oui  arrose  cette  confédération,  ils  supposaient  au  pays 
jne  richesse  minérale  au'il  n'avait  pas.  Il  faut  cependant  bien 
;e  garder  de  croire  quil  soit  dépourvu  de  métaux  :  la  seule 
nine  d'or  de  tacha,  dans  FEtat  de  San-Juan  de  la  Fonteira,  a 
[)rodait,  année  moyenne,  80,000  piastres.  On  vante  aussi  beau- 
coup les  mines  d'argent  de  Famatina,  dans  TEtat  de  Rioja,  et 
celle  d*Upsallata^  dans  l'Etat  de  Mendoza,  dont  les  travaux 
inl  été  repris  en  1824.  La  confédération  du  Rio  de  la  Plata  pos- 
iède  aussi  ouelaues  mines  non  exploitées  de  platine  et  de  sel 
}^mme.  —  Végétaux.  Les  habitants  de  ces  campagnes  sont  une 
"die  race  d'hommes,  mais  pauvres  et  indolents,  et  qui  ont  besoin 
r^lre  stimulés.  Le  sol  est  fertile  et  ne  demande  que  des  bras 
oar  faire  naître  en  abondance  les  productions  les  plus  pré- 
WQses  de  la  zone  torride  et  de  la  zone  tempérée.  Le  coton  de 
Etatderatomaira  passe  pour  le  meilleur  qu'on  connaisse.  Il  est 
rai  qu'on  éprouveassez  souvent  une  grande  disette  d'eau  dans  les 
tfatséloignésdesQeuves; maison  y  suppléeprles eaux  pluviales, 
L  les  récoltes  manquent  rarement.  I^  contédératton  produit  du 
\t^  de  Torge,  du  maïs,  du  manioc,  du  maté  ou  thé  de  Para- 
oay,  toute  espèce  de  fruits  et  de  léj^umes.  Les  forêts  abondent 
n  bots  de  construction,  d'ébénistene  et  de  teinture.  Les  Pam- 
tu  renferment  les  plus  beaux  pâturages  du  globe.  —  Animaux, 
ons  les  animaux  de  TAménque  méridionale  se  retrouvent 
ins  la  confédération  du  Rio  de  la  Plata.  Ici  ce  sont  l'ocelot, 
eyra,  le  margay,  le  chati,  lecollocola,  le  payeros,  une  grande 
iriété  de  bètes  lérciccs;  là,  près  des  Andes,  la  vigogne,  le  chiii- 
lilla,  et  le  bizarre  chiamyphore.  Au  voisinage  du  Brésil,  la 
ica,  Ta^ti,  le  cabiai,  le  cobaye,  le  moco,  une  multitude  de 
nges  différents  de  Uille,de  port  et  d'habitudes  ;  le  fourmilier  à 
laiiffiie  extensible  ;  les  bradjpes  paresseux,  l'unau  et  Taï,  le 
pirdesCordillières,  le  pécari,  cochon  à  fflande  suintant  une 
lear  fétide  sur  le  dos  ;  le  nandu,  autruche  des  Pampas;  le  grand 
odor  des  Andes,  objet  de  tant  de  fables  populaires  ;  de  nom- 
■eux  perroquets  variés  de  grosseur  et  oe  robes;  d'énormes 
ptîles,  enfin,  parmi  lesquels  on  remarque  le  fameux  serpent  à 
Qnettes,  qui  ne  mérite  pas,  bien  s'en  faut,  la  réputation  de  sor- 
tége  qu'on  lui  a  faite.  Dans  les  Pampas  errent  les  plus  grands 
oupeaox  de  gros  bétail  et  de  chevaux  qui  existent.  Ces  deux 
pcces  d'animaux,  qui  n'y  existaient  pas  à  l'époque  de  la  con- 
léie,  s'y  sont  tellement  propagées, que  beaucoup  y  rivent  dans 
I  état  complètement  sauvase.  Il  y  a  quarante  anné^  que  les 
ivirons  de  Buenos-Ayres  lurent  infestés  de  chiens  sauvages 
twenani  de  la  même  origine  :  il  fallut  mettre  des  troupes  en 
ropagne  pour  les  détruire,  et  les  soldats  en  rapportèrent  l'é- 
thètc  de  moia-peros,  tueurs  de  chiens,  qui  leur  fut  longtemps 
mible,  et  que  le  temps  seul  a  pu  faire  oublier.  -^  Paputation 
n  évalue  celle  de  la  confédéraUon  à  700,000  habiUnts,  et  celle 
î  '*Elal  de  Buenos-Ayres,  le  plus  important  de  tous,  à  170,000. 
•  aihmographie.  Parmi  les  indigènes  nous  trouvons  d'abord, 
«■la  frontière  du  Chili  et  de  la  PaUsonie,  hs  Ancas  ou  Mo- 
^^chês  :  c*e8t  la  nation  américaine  indq)endaDtela  plus  policée. 

IT. 


Nous  lui  avons  consacré  un  article  assez  étendu  (F. Chili).  Les 
Puelches,  divisés  en  plusieurs  tribus  et  appelés  souvent  Pampaê 
par  les  Européens  :  leur  demeure  habituelle  est  le  midi  de  TE- 
tat  de  Buenos-Ayres  entre  les  Bios  Colorado  et  Ncgro;  la  guerre 
est  leur  passion  ;  un  nommé  Pincheira,  fils  d'un  Européen  et 
d'une  Indienne,  en  ayant  réuni  plusieurs  tribus,  se  rendit  re- 
doutable aux  peuples  du  Rio  de  la  Plata.  Il  combattait  les  répu- 
blicains au  nom  de  Ferdinand,  et  se  glorifiait  du  titre  de  co- 
lonel que  lui  avait  donné  ce  roi.  Les  Mocobys  et  Abypons, 
peuplades  indépendantes ,  de  taille  athlétique ,  se  détruisant 
entre  elles  par  une  guerre  sans  fin;  les  GuaranU,  coiivcrlis  par 
les  jésuites,  mais  dont  une  grande  partie  est  revenue  dans  les 
bois  (  V,  Pabaguay]  ;  les  Guanas,  nation  nombreuse  répandue 
dans  le  Cbaco,  et  dont  les  principales  tribus  sont  agricoles;  les 
Minuanos  et  les  Charruas,  si  habiles  à  manier  le  cheval.  —  La 
population  étrangère  se  compose  de  descendants  d'Espagnols, 
d*un  assez  grand  nombre  de  Français  et  d'Anglais,  de  quelques 
Allemands,  de  nègres  et  d'hommes  de  sang  mêlé.  Ces  plaines 
immenses,  couvertes  de  verdure,  présentent  des  peuples  entiè- 
rement pasteurs,  enfantés  par  l'union  de  l'Indien  et  du  nègre , 
véritables  Bé<louinsparcourantavec  leurs  troupeaux  ces  brûlantes 
solitudes,  et  semblant  menacer  par  leur  activité  et  leur  audace 
les  peuples  des  villes  et  ceux  des  forêts.  Il  faut  voir  ces  péons 
occupés  sans  cesse  à  monter  achevai,  à  jeter  le  lacet  aux  besliaux 
qui  fuient,  offrant  le  soir  dans  leur  village  de  Tucuman  un  sou- 
venir de  l'antique  Arcadie,  improvisant  sur  la  guitare  des  chants 
alternatifs,  comme  ceux  que  Théocrite  et  Virgile  ont  tant  em- 
bellis (M.  A.  BxLBij.Cesont  là  les  avant-postes  de  la  civilisation 
européenne  au  milieu  des  barbares.  L'indigène,  caché  dans  les 
bois,  en  sort  insensiblement;  il  se  hasarde  à  voir  ses  nouveaux 
voisins,  il  tâche  de  s'entendre  avec  eux,  et  finit  par  adopter  une 
existence  analogue  à  la  leur.  Dans  d'autres  parties ,  c'est  une 
large  ceinture  de  missions  cuivrées  qui  forme  la  transition  de  la 
vie  agricole  et  pastorale  des  colons  à  la  vie  errante  des  peuples 
chasseurs.  —  Religion,  Nous  retrouvons  encore  ici  un  bon  et 
un  mauvais  principe,  le  premier  appelé  Manary,  Cachimana, 
Biatrina ,  talijouk,  et  l'autre,  Sarauhà,  Jolokiamo,  Vastalo^ 
Taurama,  C'est  toujours  le  culte  des  forces  de  la  nature.  Dans 
plusieurs  peuplades,  à  demi  civilisées,  la  croix  de  Jésus-Christ 
et  l'image  de  la  Vierge  se  marient  d'une  manière  bizarre  aux 
idoles  à  plusieurs  pieds,  à  plusieurs  mains  et  à  plusieurs  têtes. 
Le  catholicisme  est  la  religion  dominante  de  la  confédération  ; 
mais  la  constitution  de  1825  autorise  les  cultes  dissidents,  et  une 
église  protestante  a  été  ouverte,  le  25  septembre  de  la  même  an- 
née ,  dans  l'ancien  hospice  des  jésuites  à  Buenos-A  yres.  — 
Gouvem^oïenM^es  nations  indigènes  de  la  confédération  for» 
ment,  pour  la  plupart,  de  petites  républiques,  avec  des  chefo 
électifs,  dont  la  puissance  n  est  que  temporaire,  et  qu'on  choisit 
ordinairement  parmi  les  plus  forts  et  les  plus  audacieux.  —  Le 
gouvernement  européen  est  une  république  représentative,  po- 
pulaire et  fédérative,  divisée  en  trois  pouvoirs,  le  législatif,  l'exé- 
cutif et  le  judiciaire  :  le  premier,  confié  à  un  congrès  général, 
composé  aune  chambre  de  députés  et  d'un  sénat  ;  le  second, 
confié  à  un  président  aidé  d'un  vice-président,  et  le  troisième 
résidant  dans  unv.  cour  suprême  et  dans  des  tribunaux  de 
cantons  et  de  districts.  Chaque  Etat  particulier  a,  en  outre,  son 
président  et  ses  deux  chambres.  La  constitution  consacre  les 
divers  droits  de  chaque  citoyen,  l'égalité  devant  la  loi,  la  liberté 
individuelle,  et  la  liberté  de  la  presse  dans  l'ensemble  de  la  con- 
fédération et  dans  chaque  Etat.  Chacun  de  ces  Etats  est  libre, 
indépendant  et  souveram  pour  tout  ce  qui  a  rapport  à  sa  propre 
admmistration  ;  majs  pour  tout  ce  qui  se  rapporte  à  l'adminis- 
tration générale  de  la  confédération ,  c'est  à  la  constitution  gé- 
nérale qu'il  doit  s'en  référer.  Tel  est  le  gouvernement  que  sou- 
tiennent tous  les  Etats, à  l'exception  de  l^tatde  Buenos-Ayres. 
Celui-ci  penche  pour  un  gouvernement  militaire  assis  sur  les 
mêmes  bases  que  ceux  du  Chili  et  du  Pérou.  Son  but  serait  de 
réduire  les  autres  Etats  au  rôle  très-secondaire  de  provinces,  et 
de  se  réserver  tout  le  ffouvernement  du  pays,  sans  la  moindre 
ombredepartage.  —  fndtMirie.  Plusieurs  tribus  indigènes  de 
la  confédération  ont  un  gouvernement  régulier,  se  livrent  à 
l'agriculture,  pétrissent  l'arnle  en  poterie  et  en  faïence  peinte, 
exercent  enfin  les  arts  les  plus  indispensables  à  la  vie  sociale. 
Parmi  les  nouvelles  républiques  de  l'Amérique  espagnole,  l'Etat 
de  B»eno6-Ayres  est  un  de  ceux  qui  se  distinguent  le  plus  par 
son  industrie,  et  surtout  par  la  manière  dont  on  y  travaille  les 
métaux  précieux.  On  doit  ajouter  que  la  fabrication,  du  savon, 
celle  de  la  poudre  destinée  à  l'exploitation  des  mines,  la  prépa- 
ration des  cuirs  et  la  manipulation  du  tabac,  ainsi  que  les  roa- 
nufsictures  de  toiles  et  de  oraps  ordinaires,  y  emploient  un  grand 
nombre  de  bras.  N'oublions  pas,  non  plus,  l'essor  donné  a  l'im- 

71 


BU£IÎOS-AYRE9. 


(562) 


BUENOS-ATABS. 


priHierie  par  la  liberté  de  la  presse»  cl  le  grand  nombre  de  jour- 
naux q^ui  eu  sont  le  résultat.  —  Commerce,  On  exporte  de  la 
confédération  du  Rio  de  la  Plala  des  peaux  de  bœufs,  du  suif, 
delà  corne,  du  crin,  de  la  viande  sèche,  de  la  laine  de  vigogne, 
et  des  peaux  de  chinchilla.  On  importe  des  étoffes  de  laine  et 
decoton,  des  obiets  de  taillanderie,  de  coutellerie,  de  sellerie, 
de  chapellerie,  de  la  bière  et  des  fromages  d'Angleterre  ;  du  bois 
de  construction»  des  meubles,  des  voilures,  du  poisson  salé,  des 
cnirs,  des  bottes,  des  souliers,  des  munitions  de  guerre  des 
Etats-Unis;  du  café,  du  sucre,  du  coton  et  du  rhum  du  Brésil; 
des  objets  de  fabrique  et  de  modes  de  France.  —  Division. 
Quoique  la  confédération  du  Rio  de  la  Plata  ait  été  et  soil  encore 
en  butte  à  l'anarchie  et  à  la  guerre  civile,  par  la  jalousie  et  la 
rivalité  de  quelques  gouvernements  d'Etats  et  par  les  intrigues 
étrangères,  nous  persistons  à  désigner  cette  vaste  étendue  de 
pays  sous  celte  dénomination,  qui  doit  être  prise  dans  un  sens 
plutôt  relatif  qu'absolu.  Nous  la  diviserons  en  quatorze  Etats  : 
Buenos-Ayres,  Entre-Bios,  Corrientes,  Santa-Fé,  Cordova  , 
Santiago  del  Estero,  Tucuman,  Salta,  Jujuy,  Catamarca,Bioja, 
San -Juan  de  la  Fronleira,San-Luisdc  la  Punla  et  Mendoza.  — 
Yilies  principales,  Buenos-Ayres,  capitale  de  l'Elal,  et  aul re- 
fois de  la  vice-royauté  de  ce  nom,  et  par  intervalles,  depuis 
l'indépendance  de  tous  les  pays  qui  ont  formé  la  confédération 
du  Bio  de  la  Plata  et  de  la  république  Argentine.  Cette  ville 
épiscopale,  la  plus  peuplée,  la  plus  riche,  la  plus  commerçante 
et  la  plus  éclairée  de  la  confédération ,  est  un  des  principaux 
foyers  de  civilisation  du  nouveau  monde.  Elle  est  dans  une 
plaine  sur  la  rive  de  la  Plata,  à  70  lieues  de  son  embouchure, 
avec  une  rade  foraine  assez  danj^ereuse  par  les  courants  et  les 
bancs  de  sable,  dominée  par  un  lurt  servant  à  proléger  les  pe- 
tits bâtiments,  les  grands  étant  forcés  de  s'arrêter  à  la  baie 
Barragan.  Sous  la  présidence  du  vertueux  Ribadavia,  des  fonds 
considérables  furent  faits  pour  la  construction  d'un  port  artiG- 
del,  mais  ce  projet  a  élé  abandonné  depuis  sa  retraite.  Buenos- 
Ayres  est  de  forme  carrée,  et  ses  rues,  tirées  au  cordeau,  sont 
bordées  de  trottoirs  assez  larges.  Les  maisons  blanchies  intérieu- 
rement et  à  l'extérieur,  ont  un ,  et  quelquefois  deux  étages;  elles 
sont  surmontées  d'un  toit  en  terrasse  qui  sert  à  recueillir  les 
eaux  pluviales.  Ses  plus  belles  rues  sont  la  Victoria,  la  Plata,  la 
Florida,  l'Universidad  et  la  Reconquista  ;  ses  plus  belles  places, 
celles  de  la  Victoria,  del  Fuerte  et  del  25  de  Mayo.  Parmi 
ses  éditices,  on  remarque  la  banque  et  l'hùlcl  des  monnaies  ;  le 
grand  hôpital,  la  chambre  des  députés,  la  cathédrale,  l'église 
de  San-Francisco  et  celle  de  la  Merce.  L'ensemble  de  la  ville, 
d'où  s'élancent  une  multitude  de  dômes  et  de  clochers,  est  ma- 
jestueux, et  son  climat  justifie  le  nom  que  lui  donna  son  fonda- 
teur Mendoza.  Parmi  les  établissements  littéraires  nous  citerons 
l'université,  l'école  normale  d'enseignement  mutuel,  l'académie 
de  jurisprudence,  des  collèges  de  garçons  et  de  filles,  la  pension 
des  orphelines,  l'observatoire,  le  laboratoire  de  chimie,  le  cabi- 
net de  physique,  celui  de  minéralogie,  et  la  bibliothèque  publi- 
que. Maigre  les  révolutions  continuelles ,  on  n'y  publie  pas 
moins  de  dix-neuf  journaux  sur  une  population  de  80,000 
hommes,  dont  4,000  Français  et  autant  (l'Anglais.  Les  revenus 
de  l'Etat  sont  de  plus  de' 20,000,000  de  francs;  les  dépenses 
de  16,  la  dette  consistant  en  un  emprunt  fait  en  Angleterre 
de  26;  l'armée  de  12,000  hommes  de  ligne,  artillerie,  cavalerie 
et  infanterie,  et  du  double  de  gardes  nationaux.  Le  caractère 
des  Buenos-Ayriens  est  plein  d  obligeance,  de  franchise  et  de 
loyauté;  ils  sont  braves,  persévérants,  doués  de  beaucoup  d'in- 
telligence. On  ne  reconnaît  dans  cette  ville  ni  noblesse  ni 
clergé;  les  prêtres,  soumis  à  l'autorilc  civile,  sont  obliges  de  lire 
en  chaire  tou&  les  actes,  écrits  périodiques  et  proclamations  que 
leur  envoie  le  gouvernement.  Les  femmes  sont  remarquables 
pr  leur  beauté,  leurs  grâces,  leur  esprit,  leur  coquetterie  et 
leur  vivacité.  Elles  chantent  et  dansent  avec  goût,  et  font  admi- 
rablement les  honneurs  de  leurs  réunions.  Les  chevaux  sont 
d'un  usage  général,  tout  le  monde  sort  à  cheval  ;  et  c'est  à  cheval 
que  le  mendiant  sollicile  votre  pitié  au  coin  de  la  rue.  ~~  Dans 
VEUtde  Corrientes,  sur  la  rive  gauche  du  Para na,  presque  au 
niilieu  du  célèbre  territoire  des  Missions,  on  trouve  les  ruines  du 
village  de  Santa-Anna,  où  le  célèbre  Bompland  avait  rassemblé 

Quelques  centaines  de  malheureux  Guaranis,  qui  cultivaient 
ans  les  bois  la  yerba  malc  ou  herbe  du  Paraguay.  Francia 
voyant  dans  ce  voisinage  une  concurrence  dangereuse,  lança  ses 
soldats  sur  rétablissement  naissant,  s>mpara  du  savant  voya- 
geur, et,  l'emmenant  sur  l'aulre  rive,  le  tmt  pendant  plusieurs 
années  séquestré  de  l'univers  entier.  —  Cordova,  capitale  de 
l'Etat  de  ce  nom,  avec  une  population  de  11,000  âmes,  un  évé- 
ché,  une  université  et  une  bibliothèque  abandonnées,  des  ma- 
nufactures de  draps  et  de  tissus  de  coton,  et  un  grand  com- 


merce. —  Tucuman,  ville  de  12,000  àroes,  célèlxt  (ba . 
fastes  de  l'indépendance  par  le  congrès  de  1^16,  oui  pitib| 
déclaration  des  provinces-unies  delà  Plata,  parlorguMtrï 
des  patriotes  qui  combattirent  pour  le  haut  Pérou, et  pirbU 
dation  dans  son  voisinage  de  la  citadelle  du  CbaB)|Hriû«c 
—  Salla,  petite  ville  de  9,000 âmes,  résidence delni^, 
Tucuman,  entourée  de  magnifiques  pâturages,  coorertêd^» 
liaux  et  de  mulets.  Cesl  la  foire  perpétuelle  desElits  'm\fT^ 
de  la  confédération.  —  San-Juan  de  la  FronUtûf  16,(U)m> 
vins,  eau-de-vie,  grand  commerce.  —  Mendoxa^  nllf  \a»  i 
pied  des  Andes ,  sur  un  plateau  élevé  et  sur  b  noÉf  q 
mène  au  passage  d'Upsallata.  Les  rues  sont  larges,  m^ 
angles  droits  et  arrosées  par  des  ruisseaux,  httmùxmt- 
qu  un  rez-de-chaussée,  mais  elles  sont  bien  constniin  |i-, 
cinq  belles  églises  et  une  promenade  plantée  depeoplim  ia 
ville,  placée  sur  la  communication  de  Bnenos-Ayre$etdi(i. 
fait  un  commerce  considérable.  Les  en  virons  sont  cuhimocr 
un  jardin.  On  y  recueille  du  blé  d'Europe,  an  vin  on  -«4 
celui  deMalaga,  et  des  fruits  secs  délicieux.  La  ^açmtMH^ 
18,000  habitants,  dont  la  moitié  mulâtres  et  non.  On  t  yii» 
un  journal.  Dans  les  environs,  non  loin  du  passage dllak 
on  trouve  les  traces  d'une  route  qui,  avant  la  conquête, mmI:i 
capitaledes  Incas;  c'était  uneœuvregrandiose qui  ado IraitT) 
servir,  et  qui  donne  une  haute  idée  de  la  puissance  et  dtlimÉ^ 
lion  des  peuples  indigènes. — Histoire.  Le  premierqdatuà^- 
cepays  fulDiasdeSolis.  11  yarrivaen  1515:eol5«»SrteaB 
Cabot,  qui  était  au  service  d'Espagne,  remonta fclfifï/ir  i 
Plata,  auquel  il  donna  ce  nom  parce  que  les  Mm,mtm 
des  Guaranis,  lui  apportèrent  beaucoup  d'arpil;  A  «|f«i 
l'existence  de  riches  mines;  mais  ce  métal  venait  dataafMw 
le  Pérou.  Ce  ne  fut  qu'en  1553  que  l'Espagne eBieîiKtei 
Mendoza  prendre  possession  du  pays  :  il  fonda  Bi»*lw 
Déjà  Diego  de  Boxas  avait  découvert  leTucBnuDrtWi' 
Juan  Nunez  de  Prado  l'avait  conquis  en  lâW.ba^w 
Buenos-Ayres  dépendit  adminîstraliveroent  du  P«w,p 
qu'elle  eût  son  capitaine  général  ;  elle  ne  ûiténgw«i^ 
royauté  que  dans  l'année  1778.  Diverses  profincodih* 
situées  à  l'est  des  Andes,  lui  fureat  unies,  et  celle cofeof* 
n'était  dans  le  principe  qu'un  établissement  agricole,  ï«» 
de  la  possession  de  nombreuses  raines,  le  revenu  anwH*» 
couronne  s'éleva  à  2,200  marcs  d'or,  et  à  414,000  nam/e 
gent,  sans  la  contrebande  qui  était  immense.  La  pwtT^■ 
l'Angleterre  et  l'Espagne  surprit  Buenos-Ayres  dans  w 
riode  ascendante,  et  sembla  quelque  temps  la  "^[[J]'^*** 
doigts  de  sa  perte.  —  De  toutes  les  possessioiii  «pap»* 
n'y  en  avait  aucune,  peut-être,  qui  renferiiiila8lai»l«»* 
et  si  peu  d'hommes  de  couleur,  où  les  lumières  fusseatiw' 
néralement  répandues,  et  que  la  métropole  opprimai  di^' 
parce  qu'elle  sentait  que  ce  beau  ûeuron  lui  érhappit  u  » 
pulation  de  Buenos-Ayres  avait  appris  à  connalire^ap'* 
repoussant  les  Anglais  en  1806  et  1807.  Un  nioBvwwi^-| 
dans  cette  ville  en  1810.  Linières ,  que  sa  valeur  a«ii*f« 
fonctions  de  vice-roi,  y  commandait;  son  dêvoueaiefii »' 
Napoléon  ût  qu'on  le  destitua  :  Elio,  qui  le  rcroplaça>  * 
çonné  de  favoriser  la  cause  de  Ferdinand;  il  ^^^^\ 
réfugia  à  Montevideo  ;  une  junte  populaire  P"^  **? '[[L 
pouvoir  en  conservant  dans  tous  ses  actes  le  non  de  l""^ 
Cependant  Linières  avait  trouvé  de  nombreux  P*'*'**^ 
les  provinces,  où  il  tenait  la  campagne  avec  »"«  "J^Ti 

rahlA  •     vivAnkAtil     rkniiraaiivi    nar    lf*ifi    nalHoteS   OU  tlnl 


lieu  OC  S  occuper  a  louoer  soiKiemem  wi  "^•■J^v]^,  r 
sur  des  nuances  ;  en  vain  toules  les  provinces  aoneftfw^ 
nion,  longtemps  on  ne  put  s'entendre  sur  les  wrm»'  '. 
tives.Un  congres,  réuni  à  Buenos-Ayres,  remil  »  P^r^ 
les  mains  d'une  régence  de  trois  membres  ;  maw,  w  *^ 
ayant  obtenu  des  succès  dans  le  haut  Pérou,  onjjg^^,, 
de  concentrer  l'autorilc  dans  une  seule  main  :  G.  I^***^, 
1814  élu  directeur  suprême  de  la  république  a^^^.*"  "^i* 
sept  membres.  Il  signala  son  avènement  au  pouvwj  F  ^. 
de  Montevideo.  —  Bientôt  A rgigas,  oui  co»»'»*"jiV 
rons  de  cette  ville,  se  déclare  indépendant,  s  enaparew^^ 
et  bat  l'armée  de  la  république.  Les  Portugais  ^"J,- 
prennent  à  leur  tour  Montevideo.  D'un  ***^î!^w 
saisit  le  pouvoir  dans  le  Paraguay  et  se  sépara deiwM^ , 
donc  la  république  réduite  de  quatorze  P^^^"7 '^^ 
butte  aux  luttes  sanglantes  des  fédéralistes  et  ««•  ^  ^ 
Un  nouveau  congrès  se  réunit  à  Tucuman  ^^,g]r* 
Puyeradon,  nommé  directeur  de  la  r€$"*^"l"\P*^;v 
blir  le  calme,  et  un  manifeste  contre  l'Espagne  BU  P»^ 


Brrr. 


(  s^  ) 


BUFFARD. 


roisième  conirrès,  convoqué  en  lSt9,  irnitifia  le  pays  d'une  i  les  deox  tiers  de  sa  hauteur  sont  formés  par  des  couches  de  gra- 


:onstitation  calquée  sur  celle  des  Etats-Lnis.  Insensibleinenl  le 
(édéralisroe  gagna  les  provinces;  Ribadavia  arriva  au  pouvoir, 
bomme  vertueux  et  actif,  qui  répara  les  désastres  de  la  glierre 
ôvile,  éleva  les  revenus  du  trésor  au-dessus  des  dépenses,  con- 
clut des  traités  avec  rAnglclerrc  et  les  nouveaux  Étais  améri- 
cainSy  et  ouvrit  avec  TËspagne  des  négociations  pour  la  recon- 
naissance de  la  république.  La  dispersion  des  corlès  de  Madrid, 
par  l'intervention  française,  mit  un  terme  à  ces  pourparlers  que 
tes  talents  de  Ribada via  eussent  probablement  conduits  à  bonne 
6n.  La  constitution  nouvelle  de  la  confédération  fut  promulguée 
le  25  janvier  1825.  Cette  môme  année  fut  marquée  par  nne 
guerre  avec  le  Brésil  pour  la  possession  de  Montevideo  et  de  la 
Banda  orientale;  Tescadre  brésilienne  vint  établir  le  blocus  de  la 
Ptata  et  porter  ainsi  un  couj)  affreux  au  commerce.  Après  trois 
ans  de  guerre,  la  paix  fut  signée,  et  la  Banda  orientale  déclarée 
indépendante  des  deux  Etals  belligérants.  —  Dans  le  courant 
de  1829,  le  parti  unitaire,  dont  la  ville  de  Buenos- Ayres  est  le 
foyer,  parvint,  au  moyen  de  l'armée  qui  avait  été  formée  contre 
le  Brésil,  à  triompher  des  fédéralistes.  Les  provinces  s'armèrent 
pour  ceux-ci,  et  une  nouvelle  lutte  s'engagea.  Les  fédéralistes, 
vainqueurs,  furent  derechef  vaincus  ;  et  depuis  181 5  cet  te  belle 
contrée  passe  ainsi  alternativement d*un  système  à  un  autre, 
sans  qu'il  soit  possible  de  prévoir  la  fin  d  une  guerre  civile  si 
funeste  à  la  prospérité  de  toute  la  confédération  ;  car  les  motifs 
de  celte  rivalité  existeront  longtemps.  Buenos-Ayres  est  l'Etat 
qui  a  fait  le  plus  de  sacrifices  pour  Tindépendance  ;  il  tient  à 
exercer  une  influence  proportionnée  et  penche  pour  le  réginae 
militaire,  tandis  que  celle  influence  inspire  aux  autres  Etals 
a  ne  jalousie  qui  les  pousse  au  fédéralisme. 

BUEN-EETIBO  (bonne  retraite) ,  château  de  plaisance  des 
rois  d'Espagne,  situé  sur  une  élévation  à  Test  de  Madrid  ,  dont 
il  fait  partie.  Il  est  bâti  en  carré,  garni  de  forts  aux  angles, 
macnruque  dans  son  intérieur,  et  orné  de  quelques  précieux 
tableaux.  Ce  qu'il  y  avait  autrefois  de  plus  remarquable, ce  fut 
an  grand  théâtre,  une  statue  en  bronzcdans  la  cour,  et  le  beau 
parc  avec  un  petit  lac  et  deux  ermitages  :  il  a  une  lieue  de  cir- 
conférence. Ce  parc  est  une  des  promenades  favorites  des  ha- 
bitants de  Madnd.  Buen-Retiro  fut  bâti  au  commencement  du 
XTii*  siècle  par  le  duc  d'Olivarez ,  favori  de  Philippe  IV,  et  fut 
réuni  après  sa  mort  en  1645 à  la  couronne;  il  devint,  à  cause 
de  sa  situation  salubre,  le  séjour  ordinaire  de  la  famille  royale 
pendant  le  printemps.  Lorsqu'en  1808  les  Français  évacuèrent 
Madrid  pour  la  première  fois,  et  que  les  Espagnols  mirent  la 
ville  en  état  de  aéfense ,  Buen  Retiro  reçut  un  régiment  d'in- 
fanterie. G)mme  clef  de  la  ville,  il  fut  fe  5  décembre  l'objet 
principal  de  l'attaque  des  Français.  Trente  pièces  le  battirent 
en  brèche ,  et  la  division  Vilatte,  arrivant  au  pas  de  charee,  en 
chassa  la  garnison  après  une  courte  résistance.  La  capitulation 
de  Madrid  fut  la  conséquence  de  celte  prise.  Après  l  assaut,  le 
château  fut  livré  au  pillage ,  et  son  ancienne  magnificence  dis- 
parut en  partie.  Comme  par  sa  situation  il  domine  Madrid , 
et  qu'il  peut  en  conséquence  servir  à  observer  et  à  contenir  la 
ville ,  il  fut  changé  en  citadelle  par  les  Français  pour  servir 
de  retraite  sûre  au  roi  Joseph ,  en  cas  de  besoin.  On  l'entoura 
d'nn  rempart,  les  salles  devinrent  des  casernes  et  des  dépôts,  et 
ane  fabrique  de  porcelaine  située  à  2,000  pas  du  château  fut 
convertie,  pour  couvrir  la  citadelle,  en  un  fort  détaché,  dans 
lequel  se  retira  pendant  la  bataille  de  Talaveyra  la  garnison  <le 
Madrid. 

BUEKy  V.  a.  (technoI.)f  blanchir,  lessiver,  faire  la  lessive.  — 
BcER  se  dit  aussi ,  chez  les  boulangers ,  en  parlant  du  pain 
tpu  se  dégage  de  son  humidité  en  cuisant  au  four. 

BCERIE,  s.  f.  {gramm.)f  buanderie.  Il  est  vieux. 

BCET  (Le)  (géogr.) ,  une  des  plus  hautes  montagnes  de  la 
Savoie ,  au  nord-ouest  de  la  vallée  de  Chamouny.  Sa  cime,  qui 
a  la  forme  du  dos  d'un  âne  et  qui  est  couverte  de  glace,  a  été 
visitée  pour  la  prerfiière  fois  par  les  frères  de  Luc  le  20  septem- 
bre 1770,  et  aujourd'hui  elle  est  suffisamment  connue  parles 
voyages  de  Saussure ,  d'Exchaquet ,  de  Rourrit ,  d'Oslerwald 
et  autres.  Elle  s'élève,  d'âpre  les  observations  barométriques  de 
Pictet ,  à  9,564  pieds  au-aessus  du  niveau  de  la  mer,  et  à  8,412 
au-dessus  de  la  surface  du  lac  de  Genève.  <r  Du  haut  du  Buet, 
dit  Bbel ,  on  sent  et  on  admire  ce  qu'offre  de  grandiose  et  de 
magnifk^e  le  mont  Blanc,  d  Le  coup  d'œil  extrêmement  étendu 
doQt  on  jouit  à  son  sommet  embrasse  tout  le  Valais  à  partir  da 
Saiot-Gothard,  une  foule  de  vallées  et  d^  montagnes  innom- 
!arables  Jusque  dans  le  Dauphiné,  et  la  grande  vallée  que  borne 
«e  Jura.  La  composition  géologique  de  cette  montag:ne ,  décrite 
im  détail  par  Ebel  (foe.  ei'lo^.),  n'est  pas  moins  remarquable  : 


nit  et  de  gneis ,  par-dessus  lesquelles  se  trouvent  des  bancs  de 
sable,  d'argile  et  de  chaux.  Le  Buet  est  toujours  couvert  d'une 
couche  épaisse  et  dure  de  neige.  Au  nord-esl  et  au  nord-ouest, 
des  glaciers  puissants  s'étendent  jusqu'à  ses  flancs  escarpés. 
Malgré  cela  il  esl  fréquemment  visité  par  des  voyageurs,  qui, 
au  plus  fort  de  Télé ,  seule  époque  où  il  soit  accessible,  l'abor- 
dent et  le  gravissent ,  soit  par  la  route  pénible  de  Courleraie 
dans  la  vallée  de  Valorsine ,  soit  par  la  route  bien  plus  commode 
qui  traverse  Sorvoz,  la  vallée  de  Villy  et  le  col  de  Salenton. 
L'élégant  traducteur  des  Odes  d'Horace,  Frédéric- Auguste 
Eschen  ,  d'Eutin,  avait  passé  la  nuit  dans  un  chalet  de  la  vallée 
de  Villy ,  le  6  août  1800,  lorsque  le  lendemain  il  fut  englouti 
par  une  crevasse  des  glaces  qui  couvrent  le  Buet. 

Bt'FÉ,  BUFFET  [art.  nûlil.),  la  partie  du  casque  qui  couvre 
les  joues  ;  voulait  dire  aussi  souiHet ,  coup  sur  la  lêle  ;  cabinet, 
bureau,  seuil  d'une  porte. 
Bt  FFA  (  F.  Opéra). 

Bt'FFALMACO  (BuoNAMico) ,  peintre,  né  à  Florence  en 
126i,  mort  en  1540  dans  rhôpilal  de  cette  ville,  est  plus  célèbre 
par  ses  facéties  recueillies  par  Boccace  et  Saccheti  que  par  ses 
ouvrages,  dont  les  principaux  ont  été  détruits  par  le  temps. 
Quelques  tableaux  de  lui  se  voient  encore  à  Pise  dans  le  Campo» 
Santo.  Nous  citerons  seulement  sur  Buffalmaco  cette  anecdote 
qui ,  par  un  coté  bouflbn,  se  rattache  à  l'histoire  de  la  peinture. 
Pendantqu'ii  était  employé  dans  l'abbaye  de  Saint-Paul,  à  Pise, 
un  certain  Bruno  ,  qui  lui  était  adjoint  et  qui  s'efforçait  vaine- 
ment de  donner  à  ses  Ogures  une  expression  assez  forte  et  un 
coloris  assez  vif ,  le  consulta  pour  en  tirer  ouelques  secours. 
Buffalmaco  voulut  bien  d'abord  lui  enseigner  la  nianière  d'ani- 
mer son  coloris;  mais,  saisissant  en  niéme  temps  l'occasion  de 
se  divertir  à  ses  dépens,  il  lui  conseilla  ,  pour  donner  à  ses  li- 
gures plus  d'expression  ,  de  leur  faire  sortir  de  la  bouche  des 
paroles  par  des  rouleaux  où  elles  seraient  écrites.  Le  crédule 
Bruno  proûta  de  cet  avis  avec  reconnaissance ,  et ,  comme  il 
peignait  alors  une  sainte  Ursule  avec  une  femme  à  ses  pieds,  il 
s'empressa  de  Caire  sortir  de  leurs  bouches  des  écriteaux  où  il 
inscrivit  les  demandes  et  les  réponses  (}ue  ces  deux  personnages 
se  faisaient  l'un  à  l'autre.  On  ne  doit  pas  être  étonné  que  ce 
Bruno  et  d'autres  peintres  ignorants  aient  trouvé  celte  manière 
admirable ,  mais  on  doit  l'èlre  quand  on  sait  que  des  peintres, 
d'ailleurs  assez  habiles,  s'en  sont  servis  pendant  longtemps. 

BUFFALOEjBVFFELfg^o^.),  nom  de  différentes  petites  rivières 
et  de  plusieurs  lacs  intérieurs  dans  le  nord  de  l'Amérique.  Parmi 
les  premières  nous  reroarauerons  seulement  :  i^  un  affluent  da 
lac  d'Erié  ;  2y  un  affluent  du  Niagara  ,  où  il  se  jette  tout  près  de 
l'embouchure  de  celui-ci;  ô"*  un  affluent  du  Mississipi  dans 
l'Etat  de  Missouri ,  navigable  dans  une  ceriaiiic  étendue  de 
son  cours  ;  4?  un  affluent  du  bras  occidental  de  la  Susquehan- 
nah  dans  l'Etat  de  Pcnsylvanie.  Parmi  les  lacs,  nous  ne  cite- 
rons qu'un  lac  considérable  de  la  Nouvelle-Bretagne,  dans  le 
voisinage  du  fleuve  de  Cuivre,  en  rapport  au  nord-ouest  avee 
l'Athal^rca  au  moyen  du  Red-W'illow-Walter,  au  sud-est  arec 
le  Kreuzec ,  et  traversé  par  le  fleuve  des  Castors ,  qui  donne 
naissance  au  Churchill.  —  Il  y  a  aussi  dans  la  Pensylvanie  et 
la  Virginie  une  chaîne  de  montagnes  qui  s'étend  au-devantdcs 
Montagnes-Bleues,  et  qui  porte  Te  nom  de  Buffaloe-Ridge.  — 
4*^  BuFFALOE  cst  le  nom  que  porte  le  chef-lieu  du  comté  d'Eric» 
situé  dans  le  New- York,  sur  les  bords  du  lac  de  même  nom  de 
Buffaloe,  à  l'endroit  où  le  Niagara  quitte  ce  lac,  et  sur  la  rivière  de 
Buffalo,  dont  nous  avons  parlé  plus  haut,  et  qui  se  jette  en  cet 
endroit  dans  ce  même  lac.  Cette  ville  se  compose  de  quatre 
rues  parallèles;  elle  est  bien  bâtie  ;  elle  renferme  les  édifices  pu- 
blics destinés  à  l'administration  du  comté ,  une  église ,  un  Hô- 
pital et  1,508  habitants;  elle  est  destinée  à  devenir  Fentrepùt  de 
^tout  l'ouest  du  pays,  et  c*est  pourquoi  on  a  construit  à  Tem- 
'bouchure  du  Buflalo  un  port  au  moyen  d*un  fort  môle  en 
pierre.  C'est  près  de  ce  port  que  le  canal  de  l'Eric ,  conduisant 
de  l'Erié  dans  le  fleuve  d*IIudson,  et  faisant  ainsi  communiauer 
rOcéan  Atlantique  avec  les  lacs  du  Canada ,  va  se  déverser  dans 

l'Erié. 

BVFFABD  (Gabriel-Charles)  ,  ancien  recteur  de  l'uni- 
versité de  Caen,  chanoinede  Bayeux,  où  il  était  né  en  t683.  Son 
opposition  à  la  bulle  Unigenitus  Texposa  à  la  persécution.  U 
fut  privé  de  sa  chaire,  exclu  de  Tuniversité,  et  exilé  hors  do 
diocèse  par  lettre  de  cachet  en  173i.  Retiré  à  Paris,  il  fut  mis  k 
la  Bastille,  exilé  à  Auxerre;  remis  à  la  Bastille,  d'où  il  sortit 
par  le  crédit  du  cardinal  de  Gesvres,  dont  il  était  le  conseil  ; 
depuis  ce  temps,  il  vécut  dans  la  retraite,  partageant  son  loisir 
entre  l'étude  et  la  prière,  formant  des  jeunes  gens  à  l'étude  du 
droit  canoniqae ,  donnant  des  consultations ,  dont  quelques- 


BUFFIBK.  (  564  ) 

unes  sont  imprimées.  C'est  au  milieu  de  ces  occupations  qu'il 
mourut  à  Pans  le  3  décembre  1763.  On  a  de  lui  :  1**  une  tra- 
duction française  de  la  Défense  de  la  déclaraiion  du  clergé  de 
1682,  par  Bossuet ,  avec  le  latin  à  côté,  1735,  in-4".  Cette  tra- 
duction, faite  d*après  l'édition  de  1750,  donnée  sur  une  copie 
défectueuse,  mutilée  en  cent  endroits,  remplie  de  fautes  qui 
la  défigurent  entièrement,  ne  contient  que  les  trois  premiers 
lÎYres,  qui  forment  l'appendix  dans  l'édition  de  1745  et  les  trois 
premiers  livres  du  reste  de  l'ouvrage.  Ce  premier  volume  ayant 
été  saisi ,  le  traducteur  ne  voulut  pas  publier  la  suite.  2°  Essai 
de  dissertations  pour  faire  voir  l'inuiililé  des  Nouveaux  For- 
mulaires, 1738,  m-4^ 

BCFFE,  s.  f.  (vieux  mol),  coup  violemment  appliqué.  Au 
pluriel ,  il  signifie  torcbon. 

BCFFET,  nom  que  Ton  donne  ordinairement  aux  meubles 
destinés  à  conserver  les  vivres  et  les  ustensiles  de  ménage.  Ce 
nom  est  fort  ancien  ;  du  Cange  le  fait  dériver  de  buffelagium, 
mot  de  la  basse  latinité  par  lequel  on  désignait  un  droit  perçu 
sur  le  vin  qui  se  vendait  dans  les  tavernes.  Suivant  ce  savant, 
bujfelage    serait   synonyme  de   buvetage;  d'où    il    résulte- 
rait qu'un  buffet  et  une  buvette  auraient  été  dans  l'origine 
une  seule  et  même  cbose ,  et  que  notre  buffet   ne  serait 
que  Vabacus  des  anciens.  De  même  que  chez  nous  le  mot 
buffet  s'applique  également  k  une  chambre  et  à  un  meuble ,  de 
môme ,  dans  l'antiquité ,  le  mot  abacus  avait  un  double  sens; 
c'était  tantôt  un  lieu  de  décharge,  une  office  placée  près  de  la 
salle  à  manger,  tanlôt  une  espèce  d'étagère  destinée  à  porter  de 
la  vaisselle.  —  Les  ruines  de  Pompéi  nous  ont  conservé  un 
meuble  de  ce  genre  ;  ce  meuble  étoit  adossé  à  un  pan  de  mur, 
et  avait  deux  tablettes  placées  l'une  au-dessus  de  l'autre  et  des- 
tinées à  recevoir  des  vases.  Son  piédestal,  fait  d'une  espèce  de 
pfpert no,  supportait  une  table  en  vert  antique.  De  cette  espèce 
û  abacus  dérive  naturellement  notre  buffet,  qui  ioua  au  moyen 
âge ,  sous  le  nom  de  dressoir,  un  si  grand  rôle  dans  la  décora- 
tion des  vastes  châteaux  et  des  riches  hôlels  de  nos  pères 
(F.  Dressoirs).  A  quelle  époque  le  nom  de  buffet  l'emporla- 
l-il  sur  celui  de  dressoir?  nous  l'ignorons;  mais  dès  la  fin  du 
xvr  siècle  on  donna  le  nom  de  buffet  à  un  meuble  de  ce 
ffenre  fait  en  vermeil ,  et  que  la  ville  de  Paris  offrit  en  1751  à 
la  reine  Elisabeth-,  femme  de  Charies  IX.  L'usage  des  buffets 
et  des  dressoirs  s'est  perdu  chez  nous,  à  moins  qu'on  ne  regarde 
comme  une  trace  die  cet  ancien  usage  les  cabarets  de  por- 
celaine que  quelques  personnes  étalent  encore  dans  leur  salon 
Les  Italiens  sont  restés  plus  fidèles  que  nous  à  l'antique  buffet  • 
ce  meuble  s'est  conservé  chez  eux  sous  le  nom  âecredenxa) 
Ils  le  placent  dans  la  pièce  principale  de  la  maison  ,  et  l'enfer- 
ment  dans  une  balustrade  à  hauteur  d'appui.  Les  credenxe  des 
princes  et  des  cardinaux  sont  surmontées,  comme  nos  dressoirs 
du  moyen  âge ,  de  magnifiques  dais  en  velours.  L'usage  a 
donne  an  mol  buffet  d'autres  acceptions;  il  sert  à  désigner  une 
nche  vaisselle  d  or  et  d'argent,  les  hommes  préposés  au  service 
de  1  office  ,  un  repas  qui  suit  une  soirée,  etc. 

BUFFET  D'ORGUES  (P.  OttGUE). 

BUFFET  (fontainier)  est  une  demi-pyramide  d'eau  adossée 
contre  un  mur  ou  placée  dans  le  fond  d'une  niche,  avec  plu- 
sieurs coupes  et  bassins  formant  des  nappes,  et  accompagnée 
d  un  bouillon  sur  le  haut  qui  les  fournit.  Il  y  a  de  ces  buffets 
plus  composés ,  et  qui  ont  plusieurs  bouillons  et  jets  d'eau 

BUFFETAGB  (droit  féodal) ,  en  latin  buffetagium ,  droit  qui 
se  percevait  sur  les  vins  vendus  dans  les  tavernes  (P.  Buffet). 

;„n^'ir"'*^^"'  ^'  *•  (S'^^rn),  Il  se  dit  de  l'action  des  voituriers 
infidèles  qui  percent  les  tonneaux  et  qui  appliquent  leur  bou- 
che  contre  cette  ouverture  pour  en  aspirer  le  vin. 

HnnnJJJf^^.?;  ^  ^^^'  ^^ /«^wn^ff e .  se  dit  de  l'oiseau  qui 
donne  de  la  tête,  en  passant,  contre  un  oiseau  plus  fort 

U  l^Jl^^^^  (gramm,),  voilurier  qm*,  pendant  qu'il  conduit 
SuTquTle  f^elaUi^^^^^^^^^  ''^  ''^'^'  ^"^'  '^IT^^^^  '^  -'» 

buffetieb,  s.  m.  (gramm.),  parasite,  écornifleur. 

BUPFIER  (Claude),  grammairien,  né  en  Pologne  de  oarenis 
français  en  1661,  fut  élevé  à  Rome,  où  sa  fam  uf  ^  fixŒ 
S!^ii[;^*'n  n."  M ''"''^'*r*"*  à  dix-neuf  ans  daot  l'ordre  dS 
^-^ "  "i ''"'k  ^  ?'"'ï  î^"^"  *  '«  s»'^«  ^^  <Jêmélés  théologi- 
??.nhr '^Jd"^?*^^^'!?  9"^^^^'  ^^  ""  ^oy»«e  à  Rome,  puis  vint 

Trl^luT  &  ^"  -K^"^  ""^^  *  '•  ^^^*'«"  <*"  Journal  de 
Trévoux.  Après  avoir  fait  paraître  un  assez  grand  nombre  d'on- 

iT&'^nrirf'^  bmncies  de  to  philoso^ie,  il  ré.mi1?o 
litre  (le .  Cours  de  sciences  sur  des  principes  nouveaux  et  simplet 


BUFFLB. 

pour  former  le  langage,  t esprit  et  le  emurdatu  /W  wi 
naire  de  la  vie.  Ce  volume  renferme  :  1*»  sa  Gremmsutit^ 
çaise  sur  un  plan  nouveau  ;  2*>  ses  Traitée  fkilotoJiiL. 
pratiques  de  l'éloquence  et  de  la  poésie  ;  y  son  TtMuS^L 
mières  vérités  et  de  la  source  de  nos  iugemerUs;i''  lejfnii 
pes  du  raisonnement  exposés  en  deux  logiquet  iumi4a 
S*»  des  Eléments  de  métaphysique;  G®  un  Examen  étttrrnm 
vulgaires  vour  disposer  l'esprit  à  bien  juger  de  lw(;  ?  . 
Traité  de  lajociété  civile  et  du  moyen  de  la  rendu  ktvtu 
en  contribuant  au  bonheur  des  personnes  avec  qui  Cotr^ 
Quelques-uns  de  ces  litres  sont  un  peu  ambitieux.  On  p»i  t^ 
reprocher  à  Buffier  de  parler  de  lui-même  dans  ses  pr£ff*> 
trop  de  complaisance.  I)u  reste,  on  ne  peut  lai  conloicr ir». 
rite  d'avoir  montré  dans  sa  grammaire  un  grand  esprit  d» 
lyse,  et  redressé  avec  justesse  plusieurs  définitions.  Chkii*^ 
maire,  avant  sa  publication  en  1709,  avait  été  luedaDsbn» 
nions  de  l'académie.  Après  avoir  longtemps  faitanionk.t* 
semble  aujourd'hui  avoir  été  enveloppée  dans  la  d^> 
iésuiles.  Les  qiialités  qui  la  distinguent  se  rftromfcs.. 
les  autres  parties  du  Cours  de  sciences,  où  régne  uatt, 
reuse  alliance  de  philosophie  et  de  goût.  LEncychpéiititr' 
souvent  approprie  des  pages  entières  sans  nommer  liiifiB  ik 
doit  encore  à  Bufiier  des  Histoires  de  NaplestidE^fM,^ 
une  Introduction  à  l'histoire  des  maisons  soutenàftih 
rope,  quelques  poésies  et  divers  ouvrages  de  piété.  Ilaaf^ 
à  rélude  de  l'histoire  et  de  la  géographie  la  mélbodf  dm».. 
technique  employée  par  Lancelot  pour  les  racines ^rm^Bs  I 
mourut  à  Paris,  au  collège  de  la  société  en  1737. 

BUFFLE  [bos  bubalus)  (hist.  nat.).  On  a  tenléfilMMR(« 
d'introduire  le  buftle  en  France,  mais  ces  essais  nooi  ^ 
réussi.  Cet  animal  est  utilement  employé  à  cultirerbima  i 
traîner  des  fardeaux;  deux  buflles  font  l'ouvrage  de  qulnfari 
chevaux.  On  le  laisse  libre  dans  les  bois,  et,  lorsqu'oe(8lt^ 
soin,  on  lui  donne  la  chasse  sur  de  petits  chevaux,  en  lojrtx 
adroitement  une  corde  qui  le  saisit  par  les  cornes,  oatun-f 
se  sert  de  chiens  dressés  à  le  chasser  devant  eax.  Lorsque iit^ 
vrage  est  fini,  le  buffle  retourne  avec  gaieté  danssa  rHniiefrt 
s'y  vautrer  dans  l'eau.  —  Nous  avons  souvent  reocontn  iv 
les  marais  Pontins  des  troupeaux  de  buffles  condailspirulr 
ger  à  cheval ,  armé  d'une  longue  lance.  Lorsque  ces  itav 
sont  trop  sauvages,  on  leur  passe  un  anneau  en  Crriiti 
cartilage  des  fosses  nasales;  à  l'aide  de  ce  moyen,  ils  sont  tn^ 
cilement  domptés.  Le  buffle  nage  très-bien,  et  traveneb^ 
ment  les  fleuves  les  plus  rapides  et  les  plus  profonds.  Il  on 
les  herbes  les  plus  aures  des  marais  et  des  bois;  il  »  nr 
aussi  des  litières  et  des  chaumes  altérés  ou  couverts  de  it*^.' 
est  peu  sujet  aux  épizooties.  La  femelle,  appelée  buftstt,^i 
mamelles,  au  nombre  de  quatre ,  placées  sur  une  inéwtei 
transversale.  Elle  peut  être  fécondée  à  quatre  ans,  porte  (k' 
mois,  met  bas  au  printemps  un  seul  petit,  qu'elle  allaite,  (h *" 
peut  la  traire  qu'à  force  de  caresses,  en  chantant  son  BOiB,(it 
présence  de  son  bufjletin.  Ce  lait,  légèrement  musqué,  fit  o* 
ployé  à  faire  des  fromaffes  et  du  beurre  de  bonne qualité.Anivf'* 

sa  douzième  année,  la  bufflesse  ne  produit  plus.  JElle  lit,  cuss^ 
le  mâle,  de  vingt  à  vingt-cinq  ans. — La  chair  du  buffle  fit  t^ 
che,  assez  agréable;  son  petit  goût  de  muscade  ne  loi  nuit  K 
Les  Juifs  à  Rome,  les  habitants  de  la  terre  de  Labour,  le»  S^ 
bes  et  les  Egyptiens  aiment  beaucoup  la  chair  de  buffle;  1^'^ 
ceau  de  choix  est  la  langue.  Le  cuir  du  buffle  est  très^ortr:- 
même  temps  très-léger,  plus  solide  que  celui  du  bœof,<i|^ 
que  imperméable  à  l'eau.  —  La  voix  de  cet  aninul  ^  ' 
affreux  mugissement.  A.  B.  de  I 

BUFFLE  (gramm,).  On  dit  proverbialement.  Se  laisser pf 

Î}ar  le  nez  comme  un  buffle,  se  laisser  conduire,  ^veraf  ?* 
àiblesse,  par  simplicité.  —  Figurément  et  familiereineo'./  • 
un  vrai  buffle ,  se  dit  d'un  nomme  qui  n'a  pas  d'esprit 
Buffle  se  dit  aussi  de  la  peau  du  bufne  et  de  qufkjo^T 
animaux,  préparée  comme  le  chamois.  —  Il  se  disait  a*^ 
d'une  espèce  de  justaucorps  de  buffle  que  les  gens  de  f»^ 
portaient  comme  une  sorte  de  cuirasse. 

buffle,  s.  m.  (technol,),  outil  de  certains  ouvriers,  fc!*^ 
une  bande  de  peau  collée  sur  un  bois,  pour  polir  quelqa^^ 
à  l'émeri  ou  au  blanc  d'Espagne. 

buffle  (Moulin  a}.  C'est  un  moulin  dans  N*^*** 
et  prépare  avec  de  l'huile  les  peaux  de  buffles,  d'eto,^ 

f'naux,  de  boeufs,  etc.,  pour  en  faire  ce  qu'on  •ppeUedoJI' 
l'usaffe  des  irens  de  imerre  !  ce  oui  se  fait  an  okM  ^  r 


Je  la  Statique  dtt  végétaux,  de  tiales,  et  celle  du  Traili 
llaxivnt,  de  .VewLon,  recomniandables  toutes  deux  par  les 
ii(-sdu  stvie,  BufToii  adressa  divers  mémoires  remarquables 
inilétiiic  des  sciences,  cl  dès  1733  elle  lui  fit  l'honneur  de 
ir-lcr  dans  son  sein.  En  peu  de  temps  il  Tut  l'un  de  ses  mem- 

Ics  plus  aclir»  et  les  p1uscélèbiïS.—Jus<]U'à  cette  époque, 
l'avait  vu  dans  Buiïon  qu'un  savant  et  un  écrivain  distingué; 
circonstance  imprévue  révéla  bientôt  le  naturaliste.  I.c  jar- 
niyal  des  plantes  médicinales  (depuis  nommé  jardin  du 
,  créé  par  Louis  XIII  et  dirigé  jusque  sous  le  régne  de 
i-  W  par  les  premiers  médecins  de  la  cour,  n'avait  été, 
!■  leurs  mains,  qu'une  exploitation  lucrative;  maisdejusles 
.'inilireuses  réclamations  en  firent  cnGn  confier  la  surinlcn- 
cp  H  Dufay,  jeune  oflicier  plein  de  savoir  et  d'heureux  pro- 

Siu  Do))le  zèle  régénéra  celte  lielle  institution,  et  il  désigna 
iiK'me ,  à  son  lit  dé  mort,  Buiïoii  comme  le  plus  capable  de 
liiiucr  et  de  perreclionner  sou  œuvre.  En  IT59,  BuFTon  lui 
nia.  Consacre  tout  entier  A  l'illustration  de  ce  magmDque 
ili~scnienl  dont  la  France  s'honore  à  si  juste  litre,  il  l'en- 
lit  de  musées,  de  serres,  de  galeries,  où  il  rassembla  toutft 
irierveilles  de  la  nature,  et  quil  dota  des  dons  considérables 

lui  étaient  ofTerts  par  ta  plupart  des  souverains.  C'est  alors 

BufTon  exécuta  ses  immenses  et  iinmorlcls  travaux  d'Iits- 
c  naturelle,  et  fit  successivement  paraître  la  Théorie  de  la 
■f,  VHitloîrt  de  l'homme,  celle  dei  quadrupidei  vieiparei, 
c  des  oiitaitx,  et  hi  Epoquei  de  la  nature,  chefs-d'œuvre 
.i  lesquels  l'auteur  a  fait  preuve  d'une  éloquence  poùli<}ue  et 
lie  érudition  solide ,  sans  compter  les  découvertes  précieuses 
ilyaconsignées.  Ilenfauttoutefoiscxccptercertaiiiesparlies, 
l'^arc  au  milieu  d'une  science  ardue  et  diflicile,  fouillant  les 
•lères  sacrés  et  sublimes  de  la  nature,  BufTon  voulut  sup- 
.T  par  de  brillantes  fictions  à  ce  que  les  travaux  des  hommes 
■auraient  découvrir  et  expliquer.  Si  dans  d'autres  parties  la 
nce  l'a  dépassé  aujourd'hui,  que  ne  lui  doit-elle  pas  pour  ses 
te»  conquêtes  et  pour  l'eitcusion  qu'il  a  donnée  au  domaine 
If  sprit  humain?  Aussi  tes  envieux  critiques  qui  se  sont  cf- 
és  de  déposséder  BufTon  du  titre  de  grand  naturaliste,  en  lui 
cédant  toutefois  celui  de  ^raml  écrivain,  n'ont  pu  sérieuse- 
nt  atteindre  sa  renommée,  qui  se  résume  admirablement 
is  l'inscription  de  sa  statue,  érigée  de  son  vivant  :  Majeiialî 
-  iii^fni'wn,  son  génie  égale  la  m  ai  es  lé  de  la  nature.  On  Ut 
is  le  discours  de  réception  de  Buffon  à  l'académie  française 
1 7.'>5  :  Le  ilyU  de  l'écrivain  ett  l'homme  mime.  Cet  apho- 
ne, souvent  contestable,  s'applique  merveilleusement  à  ce 
ura liste  célèbre  qui,  comme  écrivain,  prend  rang  à  côté  de 
J.  Rousseau  et  de  Montesquieu.  En  effet,  son  caractère,  ses 
liludes,  son  physique  même  ressemblaient  à  son  style.  Ses 
.niéres  étaient  brillantes,  ses  goUts  fasiueux,  sa  mise  magnifi- 
I-,  son  port  noble,  sa  démarche  fière.  Quant  à  sa  conversation, 
c  fut  toujours  embarrassée  et  commune.  Adulé  par  les 
s  et  les  grands  seigneurs,  BufTon  se  montra  très-sensi- 

■  à  toutes  les  louanges,  même  i  celles  de  la  foule.  Elles 
lui  manquèrent  jamais  pendant  toute  sa  vie, qui  s'écoula  pai- 

lic  et  lieureuse  au  milieu  de  la  gloire,  de  l'opulence  et  des  fa- 
iMj.  — EQi753,  BufTon  s'unitàM"'  deSaint-Belin,  dont  la 
i^sance,  les  agrcnienls  extérieurs  et  les  vertus  réparèrent  k 

■  )tu\  le  défaut  de  fortune.  Il  en  eut  un  fils  qui,  devenu  colo- 
1  lie  cavalerie,  péril  en  tT93sur  l'échafaud,  par  ordre  du  Iri- 
'lal  révolutionnaire. —  H.  Vicq-d'Axyr  résume  parfaitement 
'  iiuvra^  de  son  prédécesseur  à  l'académie.  Buffon  unit  la 
'^^raphiei  l'histoire  naturelle,  et  applique  l'histoire  naturelle 
a  philosophie.  Le  premier,  il  dislnbua  les  quadrupèdes  par 


icenouvelle,  et  force  tous  lesesprils  à  méditer  sur  les  objets 
de  son  élude  cl  à  partager  ses  travaux  et  ses  plaisirs.—  Toutefois 
on  reprochera  toujours  à  Buffon  le  système  niaténaliste  et  fata- 
liste h  la  fois  qu'il  a  imaginé  et  suivi  dans  la  Théorie  de  la  terre 
et  dans  let  Epoque»  de  la  nature.  Si  ce  système  erroné  a  ex- 
cité l'enthousiasiiie  et  les  apologies  de  la  secte  philosophique 
dominante  h  cette  époque,  il  a  aussi  soulevé  ces  graves  et  cons- 
ciencieuses réfutations  des  amis  de  la  relision  et  de  la  vérité. 
L'abbé  de  Condillac  fut  son  plus  redoulablc  adversaire.  Avec 
lui  l'on  cite  les  Lellre*  d'un  Amérieain ,  par  l'abbé  de  Lignac  ; 
le  Monde  de  verre ,  par  l'abbé  Huyon;  W»  Letlres  helviennea, 
par  l'abbé  Barruel  ;  les  Réflexiont  tur  lei  Epoquet  de  la  nature, 
par  l'abbé  Viet  ;  \' Examen  impartial  det  Ëpoguet,  par  de  Fel-i 
1er,  et  les  Lelim  «ur  la  ttrueture  actuflte  de  la  terre,  par 
Howard,—  En  dehors  de  ces  dcuxBuvrages  et  dansses  paroles 
comme  dans  ses  actions,  BufTon  se  garda  toujours  d'embrasser 
les  principes  philosophiques  de  son  temps,  et  il  conserva  même 
contre  Voltaire  une  constante  inimitié  a  cause  des  peniicieuses 
doctrines  qu'il  s'efforçait  d'accréditer.  Au  surplus,  la  mort  si 
chrétienne  du  grand  naturaliste  prouve  assez  son  antipathie 
pour  une  secte  perverse,  et  doit  racheter  lés  erreurs  blâmables 
mais  passagères  d'une  active  imagination.  —  Buffon  fut  assisté 
i  sesaerniers  moments  par  le  capucin  Bougault,  cure  du  village 
deBuffon.  Ils  étaient  intimement  liés  depuis  plus  de  cinquante 
ans,C'estàcevcnérablepasleur,eten  présence  de  nombreux  spec- 
tateurs ,  que  BufTon  fil  une  entière  cl  louchante  confession,  et 
remplit  pieusement  lesderniera  devoirs  religieux. —  Il  succomba 
à  Paris,  le  10  avril  1T88,  âgé  de  quatre-vingt-un  ans,  dans 
d'horribles  souffrances  causées  par  la  pierre,  dont  il  n'avait  ja- 
mais voulu  se  faire  opérer.  —  Les  éditions  les  plus  estimées  des 
OEuvret  de  Buffon  sont  scelle  de  fimprimerie  royale,  en  44 
vol.  fn-4'',  de  iTltl  à  1804,  fort  recherchée  à  cause  de  la  beauté 
de  ses  gravures.  —  Celle  de  Sonnini  en  127  vol.  in-S",  avec 

iilanches,  cl  comprenant,  outre  les  OEuvrei  de  Buffon,  qui 
arment  les  di  premiers  volumes  :  Replilet,  par  Uaudin,  8  vol. 

—  MoUuiquei,  par  Uenis  de  Montfort,  0  vol.  —  Cruilaeét  et 
iniectet,  par  Latreille,  14  vol. —  Poiuoni,  par  Sonnini,  13  vol, 

—  Citaeét,^T  le  même,  un  vol.  (Ccsdeuiderniersouvragcs 
sont  empruntés  en  grande  partie  k  Lacépèdc.)—  PIhhIm,  par 
Brisseau-Mirbel,  18  vol.  —  Celle  de  Lamonroux  et  Uesmarcis, 
chez  Verdière  et  Lndrangc,  40  vol.  in-8°,  avec  730  planches  li- 
thographiées  [1834  et  suiv.),  contenant  tes  descriptions  analo- 
miques  de  Daulienlun. 

BUFFON  (H.-M.-L.-M.,  COMTE  DE),  âls  du  célèbre  natu- 
raliste. Né  à  Montfort  en  1764,  il  reçut  une  éducation  distin- 
guée, et  embrassa,  jeune  encore,  la  profession  des  armes.  D'a- 
bord oflicier  aux  gardes  francises,  il  était,  à  l'époque  de  la 
révolution,  major  en  second  du  régiment  d'Agéiiois.  Ses 
liaisons,  ou  plulût  celles  de  sa  femme  avec  le  duc  d'Orléans, 
l'entraînèrent  dans  ce  parti,  et  il  seconda  d'abord  les  novateurs 
de  tous  ses  moyens.  Il  paraît  néanmoins  qu'il  reconnut  bientôt 
son  erreur,  et  qu'il  abiura  des  principes  et  un  but  dont  il  élail 
plus  que  personne  a  même  de  connaître  l'atrocité.  Arrêli'- 
comme  suspect  en  1795,  ii  resta  en  prison  pendant  plusieurs 
mois,  et  fui  enfin  traduit  au  tribunal  révolutionnaire  de  Paris, 
qui  le  condamna  k  mort,  le  10  juillet  1794,  comme  complice  de 
la  prétendue  conspiration  de  la  maison  d'arrêt  du  Luxembourg. 
Il  alla  au  supplice  avec  fermeté,  et  dit  en  montant  sur  l'écba- 
faud  :  «  Citoyens  1  je  me  nomme  Buffon.  n  On  connaît  trop  la 
conduite  scandaleuse  de  sa  femme  pour  qu'il  soit  besoin  d'en 
parler.  —  Leur  lils,  VicrOH  de  Buffok,  devenu  lieutenant 
d'infanterie,  k  distingua  en  ISOO  au  siège  de  Saragosse,  et 


BUGENÈS. 


(  566) 


BUGGE. 


monta  i*an  des  premiers  à  Tassaot  de  cette  place  :  il  est  mort 
depuis  sur  un  champ  de  bataille. 

BUFFOXIE  {bufonia)  [bolan,).  Le  nom  de  celle  plante  lui 
vient  de  ce  que  le  crapaud  [bufo)  se  plaît  dans  ses  toulTes.  La 
buffonic  appartient  à  la  famille  (les  caryopliyllées.  La  buffonie 
à  feuilles  menues  [bufonia  tenuifoUa)^  la  seule  espèce  connue, 
se  trouve  dans  les  terrains  secs  et  arides  de  la  France  méridio- 
nale, de  TËspagne  et  de  l'Angleterre.  Celte  plante  annuelle 
s'élève  à  seize  ccntinièlrcs.  Ses  fleurs  sont  blanches,  axillaires^ 
terminales;  le  fruit  esl  une  capsule  à' une  seule  loge  bivalve. 

fiUFFOXiTES  {hist.  nal.),  dents  fossiles  de  quelques  poissons 
que  Ton  croit  avoir  appartenu  au  genre  spore  et  anarrhique- 
loup. 

BUFFONx\E  OU  BCFFONE,  S.  f.  (ôotoii.),  espèce  de  morge- 
llne,  plante  (F.  Buffonie). 

BUGA,  proprement  guadalaxaba  de  BUGA(o^o^.),ville8i- 
tuée  sur  la  Cauca,  dans  la  province  de  Popayan  en  Colombie,  dé- 
parlement de  Cauca.  Elle  est  bien  bàlie,  a  deux  courents,  un 
collège  et  près  de  4,000  habitants,  parmi  lesquels  se  trouvent 

Plusieurs  familles  nobles.  Elle  a  été  fondée  en  1588  par  Domingo 
lOzano,  mais  elle  a  beaucoup  souffert  par  le  tremblement  de 
terre  de  1 766. 

BCGADIÈRE,  S.  f.  (technol.),  sorte  de  cuvier  fait  en  maçon- 
nerie, dans  lequel  on  fait  le  savon. 

BUGALET,  s.  m.  {marine),  petit  bâtiment  ponté,  servant 
•d'allpge  pour  le  service  des  vaisseaux. 

BUGANZA  (Le  p.  Gaétan),  jésuite,  né  en  1732  à  Mantoue, 
enseigna  près  de  vingt  ans  la  rhétorique  dans  divers  collèges, 
et  professa  depuis  la  philosophie  à  Pérouse.  A  la  suppression  de 
rinslilut,il  revint  dans  sa  patrie,  où  il  remplit  avec  zèle  les 
fonctions  du  ministère  évangélique,  et  où  il  mourut  le  13  avril 
1812.  Son  oraison  funèbre,  prononcée  par  Tarchiprétre  Jos. 
Spcranza,  est  imprimée.  Outre  deux  recueils  de  sermons  et 
une  grammaire  latine  et  italienne,  on  a  de  lui  :  i""  De  modo 
conscribendi  inscripliones,  Mantoue,  1779,  in-S»,  petit  traité 
rempli  d*observalions  judicieuses.  2°  La  Poesia  in  aiulo  alla 
prosa,  ibidem,  1781,  m-8°.  L'auteur  y  prouve  que  c'est  aux 
poètes  que  les  grands  prosateurs  doivent  les  figures,  les  ima- 
ges, le  nombre  et  l'harmonie  qu'on  admire  dans  leurs  ou- 
vrages. 3°  Carmina,  Florence,  1786,  in -8°.  Les  vers  du 
P.  Buganza  sont  écrits  avec  facilité.  4"  L'Eloquenza  ridalta 
alla  pratica,  Mantoue,  1800,  3  parties  in-8°.  C'est  un  traité 
de  rhétorique. 

BUGÉ,  BOUJHË,  BCJHË  (viêux  mot),  garde-robe,  chaise 
percée,  mur  de  cloison  ou  de  refend,  petite  habitation  ;  bugia. 

BUGATTI  (Gaetano),  né  à  Milan  le  14  août  1745,  mort 
dans  la  même  ville  le  20  avril  1816,  peu  de  temps  après  avoir 
été  nommé  censeur  pour  Tiropression  des  livres  par  l'empereur 
d*Autriche.  Dans  sa  jeunesse,  pendant  et  après  ses  études  à 
Saint-Alessandro,  dans  sa  ville  natale,  il  fut  dominé  par  une 
•prédilection  |>assionnée  pour  les  sciences  mathématiques.  Plus 
tard,  les  devoirs  de  sa  charge  occupèrent  son  temps  ;  et,  afin  de 
se  conformer  aux  statuts  de  la  bibliothèque  ambrosienne,  dont 
il  était  le  pro()refetto,  il  fut  obligé  de  mettre  en  œuvre  les  tré- 
sors nianuscrits  qu'elle  renfermait.  Parmi  ces  manuscrits ,  il 
choisit  de  préférence  ceux  qui  se  rapportaient  à  des  antiquités 
et  aux  langues  orientales.  Ainsi  il  traduisit  en  latin  un  codex 
syrien  excessivement  rare,  et  en  publia  le  premier  tome,  ren- 
fermant le  livre  de  Daniel.  Il  fit  accompagner  également  de 
notes  savantes,  faites  de  la  même  façon,  le  texte  des  Psaumes. 
Parmi  les  écrits  qu'il  fit  imprimer,  les  suivants  méritent  sur- 
tout d'être  remarqués  :  Memorie  siorico-'criUehe  inlomo  le 
reliquie  ed  il  etUto  di  5.  CeUo  martire,  Milano,  1782,  jn-4o 
avec  gravures.  Ces  mémoires  contiennent  les  plus  riches  ma- 
tériaux pour  l'histoire  de  l'Eglise  de  Milan,  et  sont  un  véritable 
trésor  pour  les  antiquités  ecclésiastiques.  Parmi  ses  œuvres 
posthumes  conservées  à  la  bibliothèque  ambrosienne  se  trouve 
un  recueil  considérable  de  lettres  qui  lui  furent  adressées  par 
Assemani ,  Marini ,  dei  Rossi ,  Schnurrer,  Borgia ,  Cossali  et 
autres,  et  avec  lesquels  l'abbé  Bugatti  était  en  relation  litté- 
raire. 

BUG^E ,  s.  m.  {hisi.  nat.),  nom  d'une  espèce  de  guenon  de 
1  Inde,  qui  est  fort  rare. 

BUGÉE  (Bugeus)  (grec,  homme  vain  et  bouM  ^ orgueil), 
t.  est  ainsi  que  l'Ecriture  appelle  Aman,  ennemi  des  Jui/s.  Bu- 
gens  ne  se  lit  que  dans  le  grec  ;  peut-être  est-il  mis  pour  Bagoas, 
qui  signifie  un  eunuque,  un  officier  de  la  cour  du  roi  de  Perse 
(Esther,xu,  6). 

BUGEni:»  (mylM.),  Bou-^ytiç,  c'est4dire  né  du  taureau, 


Bacchus,  soit  parce  qu'ayant  lui-même  les  formes  do  te^j 
est  censé  avoir  un  bœuf  pour  père,  soit  parce qof  !«  urij 
le  faisaient  fils  de  Jupiter  Ammon.  i 

BCGENHAGEN  (Jean),  sumommé  Ponwninw,  di  ittj 
son  pays,  né  dans  l'Ile  de  Wollin  le  24  juin  1485, «8^] 
Greifswald,  fut  prédicateur  à  Treptow,  écrivit,  psr  ïoéti 
prince,  une  Chronique  latine  de  la  Pomfranie,  qui  b,j 
publiée  (à  Greifswald  par  J.-H.  Baltbasar,  a\ec  U  Vi 4 
rauteur)  qu'en  1728,  in-4*',  sous  ce  titre  ;  Pomeram.m^ 
anliquitate.ronversione  et  principum  PomtrançrMnftSa.\ 
embrassa  le  luthéranisme,  et  fut  l'un  des  premiers  wstrr^ 
théologie  à  Wittenberg.  Appelé  ensuite  à  BninswJdTi  Ib 
t)ourç,  à  Lubeck  et  à  Copenhague,  il  y  travailla  à  ûrHÙrp^ 
l'Eglise  et  des  écoles,  pendant  que  Tathcr  était  rk^j 
prêcher  pour  lui  jusqu'à  son  retour.  Il  perdit  dan?  s3fE^ 
toutes  ses  facultés  du  corps  et  de  l'esprit,  et  mmirQtiWft. 
berg  le  21  mars  1558.  Il  aida  Luther  dans  sa  TrahetiȎk 
Bible,  et  écrivit  une  multitude  d'oîivrages  de  Ihéolopt,  ji 
lesquels  nous  indiquerons  seulement  :  1*  HUUmtfhi 

Sassi  et  gforiftcati;  2®  Explicatio  Psalmormt.yÈt^k 
hnico,  etc.;  A**  Fragmentum  de  migratiombusft  mv/o/M 
gentium  in  Occidenlis  imperio,  Francfort,  161  i.G<rtwrtfcn 
ont  publié  des  écrits  à  la  louange  de  Bugenfaagefi.  \Wa 
dans  les  tomes  xiv  et  w  de  ses  Mémoires,  a  cwisw^i*» 
auteur  un  très-long  article,  et  y  donne  une  liste  (rè<-rifftjp* 
ses  ouvrages. 

BUGET  (Le)  [Beugesia] ,  partie  de  l'ancien  éKftrdrJbv- 
ffogne,  était  borné  au  nord  par  la  Franche-Coifti^,«sirfrfi 
l'est  par  le  Rhône ,  et  à  Fouest  par  la  rivière  deîA».  8m- 
perficie  était  d'environ  quarante  myriamètresarrs.Oofri 
que  le  Bugcy  était  habite  en  grande  partie  da  temps (kr>t 
par  les  Segusiani,  Sous  Hononus,  ce  pays  se  trwrriii  jlw^ 
la  première  Lvonnaise.  Comme  la  Bresse,  il  dépeodiitiis»^ 
du  royaume  de  Bourgogne;  mais  la  plupart  des  seigow^*^ 
ticuliers  qui  le  gouvernaient  se  renairent  indépcndani*  'i 
maison  de  Savoie,  par  échange  ou  achat ,  acaoit  succtts^^ 
toute  la  contrée,  qu'elle  céda  en  1601 ,  avec  la  Brwseet'?' 
de  Gex,  à  Henri  IV.  Le  Bugey ,  dont  Belley  était  liora 
dépendit  alors  du  gouvernement  de  Bourgogne.  .ioj^Hi 
il  est  compris  dans  le  département  de  rAin(F.BELLn.ltt' 

et  BOURGOGPŒ). 

BUGGE  (Thomas)  naquit  le  12  octobre  1740  à  Copewi» 
et  mourut  dans  la  même  ville  le  15  janvier  1815.  Apwi^ 
Brahé,  il  acquit  la  plus  grande  réputation  parmi  le<a«ré« 
et  les  mathématiciens  du  Danemarck.  Son  indinalioo  [*rs 
sciences  mathématiques,  qui  se  développd'elle-rotoeJp" 
enfance,  fut  cultivée  avec  soin  par  ses  maîtres.  II  f^^^ 
mencé  à  suivre,  dans  l'université  de  sa  ville  natale,  d»-^ 
théologie;  mais  il  leur  préféra  bientôt  les  leçons deMi»» 
ticiens  et  des  physiciens.  En  outre  il  s'occupait  volooir^ 
servations  astronomiques.  Dès  l'année  1761  il  fit  pan**' 
Mémoires  de  t académie  royale  de  Paris,  renfermint  ï' * 
servations ,  faites  à  Dronlheim  ,  sur  le  passage  de  ynt,f 
^oleil.  Nommé  en  1762  géomètre  géographique  do  ^j^V 
société  royale  des  sciences  de  Copenhague,  d  mesun  ij^ 
1765  20  à  2i  lieues  carrées  par  an  dans  le  Sédand;  et** 
ivant  l'indication  qu'il  en  avait  reçue  de  la  sodelf,"™ 
aucoup  déjeunes  gens  à  la  géométrie  appliqow  *  "  *^^ 


géographique.  En  1777,  il  devint  professeur  à^a^^^^l 
mathématiques  à  l'université,  et  il  entreprit  <*«"* JJJ.JT, 
née  un  voyage  scientiûque  en  Allemagne,  en  oc^^l^^ 
France  et  en  Angleterre,  aux  frais  du  goavenieniefliri 
temps  après  son  retour,  l'observatoire  reçut ,  sursa  pnT*^ 
d'importantes  améliorations  par  le  changemenMw'^^ 
nommée  la  tour  ronde,  et  le  gouvernement  le  P^^^ 
truments  précieux  pour  ses  travaux  aslronoiniquwJV  , 
qu'il  fit  de  ces  instruments,  Bugge  continna ses  ow^ 
avec  tant  de  succès ,  que  l'astronomie  lui  doit  P'"^J^ 
vertes  importantes ,  par  exemple  sur  l'étoile  fixe  ^'P 
constellation  de  Persee,  sur  la  planète  Saturne, Ht  nj^^ 
fectionner  aussi  un  compas  d'inclinaison  ^*V!^.?^g* 
vention,  afin  de  déterminer  l'inclinaison  d^^'^'^^J"^  ^r 
de  même  il  invenU  un  instrument,  fa»tavccdun)«itw^^ 
déterminer  les  niveaux,  et  pom-ant  servir  PJ^^^/^r 
tances.  Par  des  observations  continuées  P<^^*"*  PTi^ 
nées,  il  trouva  que  la  pluie  tombe  en  P'"s  grande  cp»^^ 
les  régions  basses  que  dans  les  régions  ^'^r*-"T  J^j^^i' 
gouvernement  de  son  pays,  et  par  suite  d'une in|n^^,^i 
reçut  du  gouvernement  français^  il  partit  V^l"^r[fê* 
afin  de  conférer,  avec  les  commissaires  i^^^^^^'^^^ra^' 
national,  sur  l'unité  principale  des  poids  cl  mtsara^*^ 


BI7GGISES. 


(567) 


BUGLOSSE. 


cMicipes  prescrits  par  la  nature  elle-même,  on  sor  la  vêritaWe 
fandeur  du  mètre  etdu  kilogramme.  Ce  qui  prouve  combien  on 
■t  apprécier  ses  eflbrts,  c'est  sa  réception  à  l'Institut  national  de 
lirance,  qui  eut  lieu  immédiatement  après. —  Lorsque  en  18()7, 
•r  suite  du  bombardement  des  Anglais,  la  maison  qu'il  habi- 
Bt  devint,  comme  beaucoup  d'autres,  la  proie  des  flammes, 
ÎBsi  que  la  moitié  de  sa  bibliothèque  et  de  sa  précieuse  collec- 
ion  d'instruments,  il  chercha  et  trouva  le  moyen  de  sauver  les 
itftnjments  astronomiques  de  l'observatoire  royal ,  trésors 
ôentifiques  conûés  à  sa  surveillance,  ainsi  que  les  gravures  en 
uivre  pour  les  cartes  appartenant  à  la  société  des  sciences. 
I  abandonna  à  la  destruction  sa  fortune  privée ,  afm  de  gagner 
u  temps  et  de  saisir  des  moyens  pour  sauver  des  objets  précieux 
ppartenanl  à  la  nation  et  au  roi.  Peu  de  temps  après  cette 
reave  d'une  ûdélité  aussi  pure  à  remplir  les  devoirs  de  sa 
inction,  il  reçut  du  roi  Tordre  de  Danebrog  et  la  fonction  réelle 
e  conseiller  d'Etal.  —  Il  n'y  a  (^ue  du  bien  à  dire  sur  ses  qua- 
tés  comme  homme»  comme  citoven  ei  comme  savant  :  une 
hrère  probité,  un  zèle  infatigable  dans  ses  fonctions,  et  Tamour 
iplus  ardent  et  le  plus  actif  pour  les  sciences,  le  caractérisaient. 
1  prouva  cette  dernière  qualité  particulièrement  par  les  leçons 
tt  il  fit  pendant  plusieurs  années  sur  la  physique  et  sur  presque 
Mites  les  parties  des  mathématiques ,  leçons  qui  eurent  lieu 
étant  un  public  nombreux  et  brillant,  coiîi posé  non-seulement 
è  ses  concitoyens  académiques  ordinaires,  mais  encore  d'une 
Mie  d'officiers  de  la  marine,  de  lartillerie  et  du  corps  des  in- 
énieurs,  et  de  beaucoup  d'autres  personnes  de  distinction, 
'armi  les  principaux  services  qu'il  a  rendus  à  la  science,  il  faut 
ompter  ses  excellentes  cartes  gôt  graphiques  sur  le  Séeland  et 
ar  tout  le  Danemark,  cartes  dont  il  soigna  la  publication  pen- 
lanlle  long  intervalle  de  1780  jusqu'à  sa  mort,  c'est-à-dire  pen- 
tant  un  espace  de  trente-cinq  ans,  tout  en  dirigeant  les  opéra- 
ions  tri^onométriques  et  le  lever  des  plans  géographiques  qu'il 
lisait  faire  en  Norwége  et  dans  l'Irlande,  et  k)rmant  tous  les 
Nines  gens  dans  cette  spécialité.  —  Il  a  laissé  de  nombreux 
crits  généralement  remarquables.  Nous  citerons  les  suivants  : 
hseripiion  de  la  manière  de  mesurer  qu'on  a  employée  pour 
kuser  tes  cartes  géographiques  du  Danemarck.  —  Premiers 
Uémenls  de  taslronomie  sphêrique  et  théorique,  —  Premiers 
ïléments  des  mathématiques  pures  ou  abstraites ,  en  5  vol.  — 
foyngeà  Paris  en  1798, 1799.  —  On  trouve  aussi  de  lui,  dans 
Kpat>lications  de  la  société  royale  des  sciences,  dans  celles  de 
I  société  de  littérature  Scandinave,  dans  les  Mémoires  de  l'aca- 
démie royale  de  Paris,  dans  les  Philosophical  transactions , 
le.,  beaucoup  de  dissertations  savantes  sur  des  questions  n^a- 
hématiques,  géographiques  ei  astronomiques,  ainsi  que  les 
omples  rendus  des  obsenalions  astronomiques  qu'il  a  faites 
enaant  une  série  de  plus  de  quarante  ans ,  et  on  conserve  à  la 
ibiiothèque  royale  de  Copenhague  plusieurs  ouvrages  manus- 
TÎH  dont  il  est  l'auteur.  —  Ce  qui  témoigne  combien  on  esti- 
lait  son  mérite  comme  savant  dans  sa  patrie  ainsi  qu'à  Télran- 
er,  c'est  le  grand  nombre  de  sociétés  savantes  qui,  de  Copen- 
•gue,  de  Paris,  de  Londres,  deStokliolm,  de  Saint-Pétersbourg, 
t  Dronlheim,  de  Harlem,  de  Mannheim,  de  Pise,  le  choisirent 
car  on  de  leurs  membres  titulaires.  Bugge  vécut  à  une  époque 
lus  reconnaissante  et  plus  favorable  aux  sciences  que  Tycho- 
l^bé. 

BCGGI  AS  fy^oj/ .),  if /a  cff /05  ^e^rof,  une  des  ties  Philippines  es- 
•gnoles  situées  près  des  Indes  orientales.  Elle  est  longue  de  45 
eaes,  lar^  de  !0  lieues,  très-montagneuse,  couverte  de  forets, 
•en  arrosée,  et  riche  en  riz,  en  bois  d'ébénisterie  et  de  cons- 
roclion,  en  cire,  en  nids  d'oiseaux  et  en  gibier.  Outre  les  Bis- 
lyes,  il  y  a  beaucoup  de  nègres  dans  l'intérieur  de  l'Ile.  Le  lieu 
i  plus  important  est  Tagasan. 

BIJGGISBS  géog.)y  race  de  Malais  qui  s'étend  sur  la  majeure  par- 
ie des  fies  Célèbes,et  qui  parleundialecteparticulier  de  la  langue 
Mlaise.  Dans  toute  leur  manière  d'être,  ils  ressemblent  entiè- 
cmentaux  autres  Malais,  surtout  à  leurs  voisins  les  Madécasses, 
laoot  regardés  par  les  Euro|)éens  comme  les  plus  courageux  , 
s  plus  audacieux,  les  plus  téméraires,  mais  aussi  les  plus  vindi- 
itifsde  tous  les  habitants  de  l'archipel  indien.  Il  n  est  pas  de 
Mins  dans  lesquelles  le  criss  soit  plus  dangereux  que  dans 
ell^  d'un  Buggise,  surtout  lorsqu'il  s'est  enivré  de  toddy  ou 
'opium.  Du  reste,  c'est  un  peuple  sédentaire,  qui  a  fait  quelques 
rogrés  dans  la  civilisation,  et  qui  prétend  tirer  son  origine  d'un 
erUin  héros  du  nom  de  Salira  Godini,  lequel  aurait  vécu  long- 
BOips  avant  notre  ère  et  descendrait  lui-même  d'un  de  leurs 
BCMDs  dieox,  nommé  Bitara  Guru.  Actuellement  ils  sont  mu- 
■Ifnans ,  comme  la  plupart  des  Malais.  Le  plus  puissant  de 
Mtrs  Etats,  dans  les  Celèbes,  est  celui  de  Bony,  mais  aussi  toute 
I  côte  ocddentale  est-elle  envahie  par  leurs  tnbos.  Le  golfe  de 


Bony  est  nommé  souvent,  d'après  leur  langue,  le  Buggi- 
senbai, 

BrGiA,  s.  f.  {botan.),  nom  qu'on  a  donné,  en  quelques  en- 
droits, à  l'écorce  de  l'épine-vinette,  dont  la  ranne  macérée 
donne  une  couleur  dont  on  se  sert  pour  teindre  en  jaune. 

BiTGiE(r.  Bougie). 

BiGLASO  igéog.),  une  des  Philippines  ou  Bissayes  de  la  mer 
de  Chine  ,  non  occupée  par  les  Espagnols ,  et  d'une  superficie 
de  265  milles  un  quart  carrés. 

BUG  LE,  BUGLIE  {vieux  mot),  buffle,  bœuf  sauvage ,  jeune 
bœuf,  6oi'u/u«;en  bas  latin,  buculus.  De  là  est  venu  bugltr, 
buglement, 

BCGLE  (ajuga)(6o</in.).  Cette  plante  fait  partie  de  la  famille 
des  labiées.  La  lèvre  supérieure  de  la  corolle,  très-ouverte ,  ne 
présente  que  deux  petites  dents.  Les  bugles  sont  de  petites 
plantos  herbacées,  vivaies,  à  tige  simple,  carrée.  Les  fleurs  sont 
groupées  à  l'aisselle  des  feuilles  supérieures  de  manière  à  former 
des  cpi*>  foliacés.  I^  sol  de  la  France  possède  la  bugle  commune 
(a.  reptans),  dont  les  fleurs  sont  bleues;  elle  est  fort  commuoe 
aux  environs  de  Paris  dans  les  premiers  jours  du  printemps  : 
on  la  regarde  comme  astringente  et  vulnéraire;  la  bugle pyratM- 
date  (a.  pyramidalis),  cultivée  dans  quelques  jardins. 

Bt'GLE  (mtti.).  Un  Anglais,  nommé  Halliday,  voulut  faire 
une  trompette  chromatique  au  moyen  de  clefs.  Après  divers 
essais,  il  acheva  un  instrument  qui  réunissait  il  est  vrai  toutes 
les  qualités  harmoniques  et  mécaniques  qui  étaient  le  sujet  do 
problème ,  mais  cet  instrument  n'avait  plus  le  son  de  la  trom- 
l^lle:  ce  fut  un  instrument  nouveau.  Il  l'appela  horn-bugle. 
C'était  une  invention  et  non  un  perfectionnement.     A.  A. 

BUGLio  (Loris),  jésuite  sicilien,  missionnaire  à  la  Chine,  né 
à  Palerme  le.26  janvier  1606.  Beçu  chevalier  de  Tordre  de  Malte 
à  sept  ans,  avecdispense  d'àçe,  il  entra  en  1625  chez  les  jésuites, 
et  dès  la  un  de  son  noviciat  il  vint  professer  au  collège  romain 
jusqu'en  1634.  Zélé  partisan  des  travaux  de  Tapostofat,  Buglio 
partit  pour  les  missions  d'Orient.  Arrivé  à  Goa  en  1656,  sa 
course  vers  le  Japon  fut  empêchée  par  la  proscription  que  venait 
d'y  subir  la  religion  chrétienne,  et  Buglio  se  dirigea  vers  la 
Chine,  livrée  à  cette  époque  à  la  plus  déçlorable  anarchie  et  aux 
invasions  conquérantes  des  Tatars.  Après  mille  dangers,  Buglio 
fut  pris  par  ces  barbares,  conduit  devant  leur  chef,  le  célèbre 
Tchang-Hien-Tchoug,  et  condamné  à  mort.  Il  y  échappa  par 
rairacle.  Le  courageux  missionnaire  persista  à  travers  des  périls 
sans  cesse  renaiswmls  dans  l'ocromplissement  de  s<m  sacré  mi- 
nistère, et  pendant  quarante-cinq  ans  il  se  dévoua  avec  zèle  et 
talent  à  la  conversion  des  Chinois,  principalement  dans  la  chré- 
tienté de  la  province  de  Sé-Tchuew.  Après  lamortdcremperectr 
Cbun-Tchi,  et  pendant  la  minorité  de  son  filsKan^-Hi,  les  mis- 
sionnaires, par  ordre  des  quatre  régents,  forent exilésà  Canton, 
excepté  trois  d'entre  eux,  protégés  par  leur  talent  renommé. 
Les  PP.  Buglio,  Verbiest  et  Magalhaens  demeurèrent  et  par- 
vinrent bientôt  à  faire  rappeler  leurs  collègues.  Il  contribua  avec 
eux  à  la  réformation  du  calendrier  chinois,  et  mourut  à  Pékin 
le  7  octobre  1682.  —  Buglio  a  publié,  en  chinois,  pour  le  service 
des  missions,  un  très-grand  nombre  de  petits  ouvrages  fort 
utiles,  et  aussi  une  Traduction  chinoise  du  Missel  et  du  Rituel 
nwiia^,  imprimée  à  Pékin  dans  la  résidence  des  missionnaires. 
On  a  encore  de  lui  :  Abrégé  de  la  Somme  théologique  de  saint 
Thomas.  —  Recueil  de  décisions  de  cas  de  comcienee,  —  Âp(h 
logie  de  la  religion  chrétienne.^  Version  chinoise  (maouscnte) 
du  Bréviaire  romain.  —  Le  P.  Alberli,  dans  son  Histoire  des 
jésuUcs  de  Sicile,  a  publié  l'éloge  de  Buglio. 

BCGLiONi  (Fra?içois],  né  à  Florence  en  1478,  mort  dans 
la  même  ville  en  1520.  Son  érudition ,  son  goût  pour  la  mu- 
sique et  son  Ulent  distingué  comme  sculpteur  Im  valurent  la 
bienveillance  du  pape  Léon  X ,  qui  lui  confia  beaucoup.de  tra- 
vaux. Le  portrait  de  cet  artiste,  en  bas-relief,  se  voit  sur  son 
tombeau  dans  l'église  de  Saint-Omfroy.  —  Un  autre  BcGLioia 
modelait  avec  un  grand  succès  des  statues  en  terre  vers  Tan 
1500.  Il  les  couvrait  d'un  certain  ternis  dont  il  avait  le  secret 
et  qui  résistait  aux  injures  de  Tair. 

BiGLOSSE  (anchusa)(6otoii.),  genre  de  la  famille  des  borra- 
ginées.  Cette  plante  est  ainsi  nommée  de  deux  mots  grecs  qui  si- 
gniOent  languede  bœuf,  à  causede  la  ressemblance  de  ses  feuilles 
avec  la  langue  de  cet  animal.  Le  calice  est  monosépale,  à  cinq  divi- 
sions peu  profondes;  la  corolle  monosépale,  infundibuliforme,  à 
cinq  divisions  égales  :  l'entrée  de  son  tube  est  formée  par  cinq 
éUmines  barbues.  Le  fruit  se  compose  de  quatre  akènes.  --  Les 
principales  espèces  de  ce  genre  sont  :  la  buglosse  àjieurs  lAches 
(a.  laxiflora),  rapportée  de  Corse;  la  buglosse d  Italte  (a,  italica), 


BI7GUB. 

commune  à  loule  la  France  ;  elle  croit  le  long  des  chemins,  dans 
les  lieux  secs  et  parmi  les  décombres;  elle  possède  les  mêmes 
propriétés  que  la  bourrache.  La  buglosie  à  feuilles  étroiieê  (a. 
anguslifolia  )  diffère  de  la  précédente  par  des  feuilles  plus 
étroites.  Celle  espèce  vient  dans  les  lieux  secs,  aux  environs  de 
Briançon ,  de  Nantes.  I^  buglone  ondulée  (a.  undulata)  ;  c*est 
principalement  aux  environs  de  Montpellier  qu*on  la  Irouve  ;  la 
huglotêe  loujoun  verte  (a.  sempervirens),  fort  jolie  espèce,  cul- 
tivée dans  les  jardins  concurremment  avec  les  suivantes,  qui 
sont  exotiques;  la  buglosse  de  Virginie  (a.  virginica).  Quelques 
peuples  sauvages  font  usage  de  la  racine  de  cette  plante  vivace 
pour  se  teindre  le  corps  en  rouge.  La  bualoêse  de  Candie  (a. 
cespitosa).  —  La  plus  importante  des  buglosses  est  la  buglosse 
des  teinturiers  (a.  tinctoria),  originaire  d*Amérique,  et  natura- 
lisée dans  le  midi  de  la  France.  Sa  racine,  ap()elée  orcanetle, 
sert  à  teindre  les  laines  et  les  cires  en  rouge.  Les  peintres  en  font 
aussi  usage.  A.  B.  de  B. 

BUfiNES,  s.  f.  pi.  (art  cuL).  Il  se  dit,  dans  quelques  villes  du 
midi  de  la  France,  d*une  pâte  faite  avec  de  la  farine,  du  lait  et 
des  œuts  ,  que  l'on  roule  en  forme  de  boudin  en  Tentrelaçant, 
et  que  l'on  fait  frire  à  l'huile.  On  appelle,  à  Lyon  et  aux  envi- 
rons, le  dimanche  des  Uugnes  celui  qui  vient  après  le  mardi 
gras. 

BUGNES  {comm,)t  monnaie  qui,  à  Metz  et  ses  dépendances , 
valait  quatre  deniers  du  pays. 

BUGNON  (Didier),  premier  ingénieur  et  géographe  du  duc 
de  Lorraine.  On  Irouve  dans  VUistoire  de  Lorraine,  par  D. 
Calmet,  la  carte  générale  des  duchés  de  Lorraine  et  de  Bar  et 
des  Trois-Evèchés,  suivie  des  cartes  particulières  des  diocèses^de 
Metz,  Toul  et  Verdun,  et  de  l'archevêché  de  Trêves,  leur  mé- 
tropole, dressées  en  1725  sur  les  mémoires  de  Didier  Bugnon. 
Ces  mémoires  manuscrits,  mais  dont  il  existe  plusieurs  copies, 
comprennent  principalement  un  Fouillé  f^Polium)  géographi- 
que des  duchés  de  Lorraine  et  de  Bar^  composé  en  1703  par 
ordre  du  duc;  et  un  autre PoutV/^  des  Trois-Évéchés.  D.  Calmet 
cite  plusieurs  fois  ces  mémoires  avec  éloge.  Il  parle  aussi  d'un 
Dictionnaire  géographique  de  la  Lorraine,  composé  par  Bu- 
gnon ,  et  dont  il  s'est  servi  dans  la  notice  de  ce  duché.  Bugnon 
a  publié  une  Relation  exacte  concernant  les  caravanes  ou  cor- 
tège des  marchands  d*Àsie ,  Nancy,  1707,  in-8°. 

BUGNOT  (DoM  Gabriel)  ,  bénédictin  de  la  congrégation  de 
Saint-Maur,  né  à  Saint-Dizier  en  Champagne,  professa  la  rhé- 
torique dans  différents  collèges  de  son  ordre,  et  mourut  prieur 
deBernay  le  21  septembre  1673.  Il  faisait  bien  les  vers  latms,  et 
parlait  la  langue  grecque  avec  facilité.  —  Outre  plusieurs  ou- 
vrages demeurés  manuscrits,  on  a  de  lui  :  i**Vita  et  régula  sancli 
Benedicticarminibus expresses,  Paris,  I662yin-12,  réimprimé 
en  1665  et  en  1669;  S*"  Sacra  Elogia  sancR>rum  ordinis  sancli 
Benedicti  versibus  reddita ,  Paris,  1663,  in-l2;5*'y.  Berclaii 
ÀrgenidiSf  pars  secunda  et  ter  lia,  sous  le  titre  d'^lre^om^ro- 
(u«et  Theopompus f  Paris,  1669,  in-S**.  C'est  une  continuation 
deVArgenis,  roman  allégorique  qui  avait  encore  beaucoup  de 
vogue  alors  ;  il  en  a  rendu  la  narration  plus  agréable  en  y  insé- 
rant beaucoup  de  vers.  On  trouve  à  la  fin  deux  églogues  de  sa 
composition.  Cette  suite  de  Bugnot  fait  le  second  volume  de  l'é- 
dition dite  des  Variorum,  —  Bugnot  (Etienne),  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chambre  du  roi,  est  auteur  de  la  Vie  d'André 
Bugnot,  colonel  d'infanterie ,  Orléans,  1665,  in-12  (1).  André 
Bugnot,  mort  en  1663,  était  frère  d'Etienne;  l'un  et  l'autre 
parents  de  dom  Gabriel. 

BUGNTON  (Philibert),  écrivain  et  poète,  né  à  Mâcon,  mort 
en  1590,  et  connu  par  un  traité  latin  des  Lois  abrogées  en 
France,  Lyon,  1564;  Bruxelles,  1702;  traduction  en  français, 
Paris,  1603  ;  Tauteur  s'y  élève  contre  la  vénalité  des  charges  de 
magistrature;  par  sa  Remontrance  pour  la  pat'jp  (aux  états  de 
Blois),  Lyon,  1576,  et  son  Mémoire  sur  ce  qui  s'est  passé  aux 
états  de  Blois  (en  latin),  1577,  in-S». 

BUGO  (géog),  principauté  de  l'Ile  de  Kiusiu  (une  des  ties  du 
Japon] ,  est  fortement  montagneuse,  mais  riche  en  minerai  d'ar- 
gent et  d'étain  très-blanc;  la  capitale  est  Funai. 

BUGRANE,  s.  f.  (  botan.),  eenrede  plantes  légumineuses  qui 
comprend  un  grand  nombre  d'espèces  (F.  Arrfte-boeuf). 

BUGUE  (Le)  (géogr.) ,  bourg  de  France  (Dordogne),  un  peu 


(  568  )  BUHIWULPUB. 

au-dessus  du  confluent  de  la  Vezère  ei  de  la  DordogM;  ^ 
lieu  de  canton .  On  y  fabrique  des  serges,  du  cadis,  deb  h» 
terie,  de  l'huile  de  noix  en  grain,  et  il  s'y  lait  uoboacooie 
de  bœufs,  porcs  et  bestiaux.  C'est  l'entrepùi  de  la  Veiôti 
Montignacet  tous  les  cantons  riverains  déposent  les  fins  «t^ 
denrées  que  ses  bateaux  transportent  ensuite  à  Bordeaiu,  ^ 
en  rappbrter  les  marchandises.  2,661  babitanli  [la  coronn 
Poste  aux  lettres;  à  cinq  lieues  un  quart o«iesiHM)rd-«i&» 
Sarlat. 

BUG UY ÈRE,  S.  f.  (F.  BOUGUIÈRB). 

BIJHA  {vieux  mot) ,  petit  vase  de  bois  de  forme  oblonp^d* 
lequel  les  faucheurs  mettaient  de  l'eau  avec  la  pierre  iii^ 
leurs  faux. 

BIJHAHYLYHA-BYNGEZLA ,  médecin  arabe  dont  le»  ^r» 
noms  sont  Abott-Aty-Yahya ,  surnommé  Ibn  Djûtlak.'ji 
chrétien  d'origine,  et  fut  converti  à  l'islambroe  par  on  àt^- 
motazélile,  Tan  466  de!  l'hégire  (1075  de  J.-C).  Amu^n^ 
avoir  embrassé  la  doctrine  du  Coran ,  il  écrivit  on  petii/lWf  ^ 
il  combattit  celle  de  l'Evangile,  et  accusa  les  chréUmn^ 
juifs  d'avoir  retranché  de  la  Bible  les  passages  qui  aiHignp^ 
la  venue  de  ^Mahomet.  Ses  traités  de  médecine,  écnbfV' 
khalyfe  Moctady  Bi-Amrillah,  lui  ont  acquis  plus  de  aldr, 
l*'  Tecouym  el-àbdân  fy  tadbyr  el^insàn ,  traduit  en  lata  •. 
Sarragulli,  juif,  sous  ce  titre  :  Tacuini  agrUMdinnm  tn  ^ 
borum  ferme  omnium  corporis  humani,  cum  eurii  wfiwr» 
Buhahilyha  ^  Bingezla  autore,  Slrasboura,  1532,  m.- 
réuni  à  diverses  autres  traductions  de  l'arabe.  Cet  ourr^gf  ^' v 
et  n'a  d'autre  mérite  que  celui  de  son  antiquité.  Il  est  •!*«. 
Charles  d'Anjou ,  frère  de  saint  Louis,  roi  deSicilc;3*  J/nki; 
el-beyàn  fy  ma  yestemel  el  insàn  :  c'est  un  ùictionwf  t* 
(/to^uex,  estimé;  il  n'a  été  ni  traduit  ni  publié  ;  y  dhfft;j- 
opuscules  dont  on  peut  voir  la  nomenclature  dans  lhnKiti<. 
et  Abou-Ibn-Osaïbah.  Ibn  Djazlah  mourut  en  idô  de  ll^r 
(1099  de  J.-C).  selon  Abonèl-Frédâ.  Il  parait  qu'i/itinpic 
une  grande  partie  de  sa  vie  à  Baghdâd. 

BUHAN(JoSEPH-AriCllKL-PASGAL),  né  à  Bordowlfl' 

avril  1770,  embrassa  la  carrière  du  barreau,  y  acquit  que^» 
réputation,  et  fut  contraint  à  la  révolution  de  partir  |wri»- 
meede  Vendée,  où  il  devint  promplement  officier  donkwM 
du  général  Boulard,  cl  passa,  pour  cause  de  myopie,  (l»t*i- 
ministration  des  transports  el  convois  mililaires  à  f'J*'** 
Pyrénées  occidentales.  Ayant  embrassé  la  défense  de$|in«* 
Buhan  fut  mis  hors  la  loi;  mais,  après  le  9  thermidor ,  il »»- 
plit  à  Paris  une  place  de  chef  de  correspondance  au  m^ 
de  la  guerre.  Après  le  18  brumaire  il  rentra  au  l>arrean*kl» 
deaux,  fil  partie  en  1811  du  tribunal  des  douanes, clcn  l^ii- 
élu  bâtonnier  de  l'ordre.  Il  mourut  dans  celle  ville  le  WH* 
1822.  Voici  la  liste  de  ses  ouvrages  :  Hippocrate  wmm 
vaudeville,  avec  Armand  Gouffé,  joué  au  théâlre  do  >w*'"' 
en  1797.—  Le  Français  à  Cythère,  idem,  avec  MM.  JUu*'. 
Dupaty  et  Creuzé-Delcssert ,  1797.  -^  Jacqm  k  m*»* 
idem,  avec  Armand  Gouffé,  ildS.—llfaut  un  ^tol.  ou  li  »" 
de  l'an  Vh  idem,  avec  Léger  et  M.  de  Chazet.  l798.-(jf» 
bine-Arlequin,  ou  Arlequin  sorcier,  vaudeville,  l799.--(»w 
aéronaute,  ou  l'Amérique  n'est  pas  loin ,  idem,  arec  Anu^ 
Gouffé  et  Desfougerais.  —  Revue  des  auteurs  viva^f*^ 
petits,  coup  d'œilsur  la  république  des  lettrée  t^r^l 
un  impartial  s'il  en  fut,  Lausanne  et  Paris,  1799,^-1»'' 
flexions  sur  V étude  de  la  législation  et  sur  la  meiUeurt  m» 
d'enseigner  cette  science,  1 799,  in-8«.— Poésies  dans  N"^ 
des  Muses  de  1798.  —  Arlequin  mannequin,  vaude^'»''' 
Dieulafoi.  —  L'Espiègle,  ou  Sont-eUes  dens ?  opera-o#^ 


non  représenté.  —  Monlésuma ,  tragédie  en  ânqacU*  JJ^ 
présentée.  -  Le  Temple  de  l'Amour ,  ouvrage  inedu  WF 

en  vers.  ^ 

BCHAWCLPCB(y^o<3f.),l**dislrictdupaysdcMdtan,«j^ 

ghanistan ,  limité  au  nord-ouest  par  Leja,  au  nord  parii»- 
au  nord^t  par  le  Pentschnab,  à  l'est  el  au  sud  v;i[^J^' 

X  1>A..A^I  »»..   riiirrnn/l     nu  nArH.AiiAftl   nar  Dera^M"'^'''*^ 


terrams  mcultes  dans  rmteneur du  pays»  «  »*  ^^  nlij»i 

Dschates,  des  Beludsches  et  des  Indous.  le  *«"J*^(r 

prince  tributaire  qu'ua  lieutenant  du  schah  de  (  ^OT^ 

trctienl  une  armée  de  10,000  hommes  et  a  5  «'"'^  g,pk^ 

2»capiUle  de  ce  district,  située  sur  la  Gbarra.  I  inow  t^ 

sous  les  290  27'  latitude  nord  et  89*  26*  longitude,  flj^, 

•^c.^uu.  «.«....  <.«  .wv«  ..  .wv„  «.c.  ..«  ..u.™    de  murs d'arçlle,  a  des  maisons  en  briques,  et  ^^V^ 

la  moH  dAndi-é  Bugnot,  eu.  D.  Tassin  attribue  mal     quatre  cinquièmes  de  mille.  —  Us  ^^^^^^Zg^^ 

à  propos  cet  ouvrage  à  «loin  Gabriel.  9  non-seulement  de  bonnes  éloffes  en  soie,  nsoir'^ 


(1)  Petit  volume  de  100  pages,  dont  le  teste  exact  est  :  Histoire  fv- 
cente  pour  servir  de  preuves  à  la  vérité  du  purgatoire,  etc.,  véri- 
fiée par  pt^Kès-veroaus  dressés  en  1663  et  1664,  avec  un  Abrégjé 
de  la  vie  et  de  '  '  "  '    ^   '  »*  --  *^  ».'--:_ -.._îi-  • 


BUHOTlBa. 


(569  ) 


BCIS. 


Nilredes  fonderîei  de  canons  et  des  fabrigaes  d^horloges.  En 
1808,  Mountstaart  Elphistonc  a  TÎsUé  ces  lieux. 

BVHLK  (JEAN-TBÉOPHiLE-(ioTTLEiB),  savant  allemand,  né 
i  Brunswick  en  Tan  1763.  A  Tâgede  seize  ans,  il  avait  terminé 
rexcellentes  études  ;  il  faisait  déjà  des  vers  qui  n*étaient  pas 
ans  mérite.  Biais  la  philosophie  et  la  philologie  furenlses  sciences 
'avorites.  Sa  pénétration,  son  esprit  méthodique ,  sa  tendance  à 
oui  soumettre  à  Tanalyse  et  un  travail  constant  de  quinze  heu- 
^es  par  jour,  flrent  de  lui  un  des  hommes  les  plus  eminentsde 
on  tenips.  11  n'avait  ({ue  dix-neuf  ans  au'il  professait  avec  dis- 
inction  un  coursde  littérature  philosophi(|ue.  Deux  ans  après, 
I  remporta  le  prix  proposé  par  Teniversité  de  Gœtlingue;  le 
iujet  du  concours  était  un  calendrier  de  la  Palestine  (1183).  Cinq 
ins  après,  il  fut  nommé  professeur  extraordinaire  dephiloso- 
>hiea  Tuniversité  deGœltingue.  En  1804,  il  alla  à  Moscou, 
iTec  le  titre  de  professeur  de  philosophie,  d*histoire  et  de  littéra- 
ture anciennes,,  de  conseiller  d*Etat  de  Russie  et  d'inspecteur 
général  de  toutes  les  écoles  du  pays.  Après  avoir  rempli  ses 
devoirs  avec  zèle  et  éclat,  après  avoir  été  le  conseil  de  la  famille 
impériale  lors  de  l'invasion  française,  il  retourna  dans  sa  patrie 
vers  1814,  épuisé  par  ses  travaux  et  un  climat  fatigant.  Il  obtint 
une  chaire  dans  le  collège  Carol in  de  Brunswick,  flt  la  revue 
des  ouvrages  nouveaux  sur  la  Russie ,  pour  les  journaux  de 
Halle  et  de  Gœttingue,  et  collabora  à  rÈncyclopcdie  d'Ersch  et 
deGruber.  11  pcrnil  une  sœur,  compagne  de  toute  sa  vie;  le 
chagrin  qu'il  éprouva  le  conduisit  bientôt  lui-même  au  tombeau 
(août  1821).  Ou  a  de  lui  un  grand  nombre  d'ouvrages  presque 
tous  en  allemand;  les  plus  importants  sont  le  TraHé  de  l'his- 
toire de  la  philosophie  et  d'une  bibliothèque  critique  de  celte 
science,  Gœttineue,  1790-1807,  8  vol.  in-8«,  et  V Histoire  de  la 
philosophie  moderne  depuis  la  renaissance  des  lettres  jusqu'à 
iTanf, Gœttingue,  1800-1805, 6  vol.  in-8»;  traduite  en  français 
par  A.-J.-L.  Jourdan,  Paris,  1816,  7  vol.  in-8o.  On  cite  encore: 
1^  Observations  critiques  sur  les  monuments  des  Celles  et  des 
Scandinaves^  Gœttingue,  1787,  in-8**  ;  ^  Précis  de  la  philoso- 
phie transcendante,  ibid.,  1799,  in-8o;  3°  Manuel  du  droit 
naturel,  ibid.,  eod.  ann,,  in  8°;  4"  Origine  et  histoire  des 
rose-croix  et  de$  francs-maçons,  Gœttingue,  1803,  in-8<>; 
y*  Sur  V origine  de  V espèce  humaine  elle  sort  de  l'homme  après 
ta  mort,  1821  ;  6°  une  excellente  traduction  de  VOrganum,  de 
a  rhétorique  et  de  la  poétique  d'Aristote ,  sous  ce  titre  :  Aristo- 
élis  opéra  grœce,  recensuit  cum  versione  latina  et  annotalioni- 
»U4,  Deux-Ponts,  1792;  et  Strasbourg,  1800,  5  vol.  in-80; 
f"  Proclusio  de  auctoribut  supellectUislitterarHB  ad  historiam 
*us$icam  maxime  spectanlibus,  et  de  optima  ratione  qua  his- 
or^a  populorum  qui,  ante  seculum  nonum  terras  nunc  imperio 
M^msieo  subjeelat,  prœsertim  méridionales,  inhabilasse  aut 
ewrtramisse  feruntur,  condi  passe  vidéaturt  Moseou,  1816, 
i--4«. 

vrnoN  (Le  P.  Louis),  dernier  inquisiteur  de  la  foi  dans  le 
omité  de  Bourgogne,  né  en  I640à  Quingey ,  après  avoir  fait  de 
K)r7nes études,  prit  l'habit  de  Saint-Dominique  a  Besançon,  et 
le  larda  pas  à  se  faire  distinguer  par  son  talent  pour  la  prédica- 
ion.  Il  devint  inquisiteur  général  en  1672.  Buhon  en  remplit  les 
onctions  avec  sagesse  et  modération;  maisdeux  ans  après  ce  du- 
hé  ayant  été  joint  à  la  France,  l'inquisition  fut  abolie;  le  roi  lui 
aissa  pourtant  les  revenus  du  prieuré  de  Rosey,  attaché  à  l'office 
rioquisiteur.  11  continua  à  fonder  avec  sa  famille  un  couvent 
le  dominicaios  à  Quingey,  à  condition  d'v  entretenir  un  collège 
H)ur  l'enseignement  des  belles-lettres  et  de  la  philosophie  (1669). 
>n  ignore  l'époque  de  sa  mort. 

BUHoy  (Le  P.  Gaspard)  ,  neveu  du  précédent ,  embrassa  la 
ègle  deSamt-I^nace,  et  fut  le  premier  jésuite  qui  reçut  l'au- 
orisatjon  d'enseigner  la  théologie  à  Besançon,  où  jusqu'alors  ses 
onfrères  avaient  été  contraints  par  l'université  a  se  borner  à 
enseignement  des  langues  anciennes  et  de  la  rhétorique.  Après 
ivoir  rempli  cette  chaireavec  succès  pendant  plusieurs  années, 
1  fut  envoyé  par  ses  supérieurs  à  Lyon,  où  il  professa  la  philo- 
ophie.  Il  y  mourut  provincial  le  5  juin  1726.  On  a  de  lui  un 
Tours  de  fhilo»oi>hie^en  latin),  Lyon  ,  1723,  4  vol.  in-l2,qui 
I  été  plusieurs  fois  réimprimé  avec-des  changements  et  des  ad- 
Htions.  C'est  la  célèbre  philosophie  de  Lyon, 

BCHOBIAUX  {hist,  tial.)  y  butor,  esp^  de  héron. 

BUHOT  [leehnoL) ,  petite  navette  où  l'on  met  la  soie  propre  à 
>rocher  lesétoflR».  On  la  nomme  ailleurs  tfsp|o/^n  ou  espoultn.— 
i  Abbeville ,  on  donne  ce  nom  à  une  partie  de  la  chaîne  des 
"toiles.  —  BUHOTS,  plumes  d'oie  peintes  qui  servent  de  montre 
*vr  les  boutiques  des  plumassiers. 

MJHOTIBB,  BUUOrnEB  OU  BUEHOTIEB,  S.  m.  (péchê), 

^orte  de  petit  bouteox  dont  on  se  sert  pour  prendre  des  che- 
vrettes, qu'on  nomme  en  Picardie  buhois  ou  buehols. 

IV. 


BITHT  (Félix),  né  à  Lyon  en  1634,  carme  et  docteur  de  Sor- 
bonne,  mort  en  1687,  osa  soutenir  le  premier  les  dix  articles  de 
doctrine,  publiés  en  1682  par  le  cler^  de  France  sur  la  nature 
et  l'étendue  de  la  puissance  ecclésiastique.  On  lui  attribue  aussi 
un  Abrégé  des  conciles  généraux,  Paris,  1699  ;  ouvrage  fort 
estimé. 

.  BiJiAH  (F.  ImadEddaulau). 

BUIDEN  (F.  BUWAIDESJ. 

BUIE,  S.  f.  {gramm,)f  espèce  de  cruche. 

BUIL  ou  BUEIL,  Catalan,  moine  bénédictin  de  l'abbaye  du 
Montserrat,  fut  choisi  par  Ferdinand  et  Isabelle,  à  cause  de 
sa  haute  piété  et  de  son  grand  savoir,  pour  aller  prêcher  la  foi 
dans  le  nouveau  monde.  Il  partit  avec  Christopne  Colomb  en 
1493  avec  le  titre  de  vicaire  général  du  souverain  pontife,  cfui  lui 
donna  sa  bénédiction  et  le  décora  du  pallium.  En  Amérique, 
Buil  fut  l'un  des  antagonistes  les  plus  véhéments  de  Christophe 
Colomb;  il  lança  même  contre  lui  un  interdit  pour  avoir  fait 
punir  des  Espagnols ,  coupables  de  traitements  barbares  envers 
des  Indiens.  De  retour  en  Espagne,  il  y  continua  sa  lutte  contre 
ce  ^rand  homme,  et  lui  suscita  une  partie  de  tous  les  obstacles 
qui  lui  furent  opposés.  Un  bénédictin  allemand,  du  couvent  de 
Sciltenstoct  en  basse  Autriche,  a  recueilli  ce  que  les  historiens 
du  xvi*  siècle  qui  ont  écrit  sur  la  découverte  de  l'Amérique 
ont  rapporté  de  Buil.  Voici  le  litre  abrégé  de  son  livre  :  Nova 
Navigatio  novi  orbis  Indiœ  occidentalis  R.  P.  D.  BuellU^  Ca- 
talani  abbatis  Monlisserrati  et  sociorum  monachorum  ord. 
S.  Bened,,  in-4",  1492,  figuris  omata  a  P.  Honorio  Philo- 
pono  ejusdem  ordinis,  1621,  in-fol.  sans  lieu  d'impression  et 
avec  un  frontispice  représentant  saint  Breudan  et  Buil.  Cesik 
tort  que  Bnil  ]r  est  désigné  sous  le  titre  d'abbé  du  Montserrat  ; 
il  n'a  été  que  simple  religieux  de  cette  abbaye. 

BUiLLONouBiLLT  {Bullio-Pauper)  igéogr.  ece/^i.),  abbaye 
de  l'ordre  de  Ctteaux,  était  située  dans  la  Franche-Comté,  bail- 
liage de  Dôle,  siège  de  Quingey,  au  diocèse  et  à  une  lieue  de  Be- 
sançon, vers  le  midi.  Elle  était  de  la  filiation  deClairvaux,  et 
fut  fondée  l'an  1133  ou  1147. 

BUII.LOUD  (F.  BULLIOUD). 

BUINACRI  (^^ojjf.),  petite  principauté  dans  le  Daghestan  sur  les 
bords  de  la  mer  Caspienne,  sur  la  frontière  du  pays  de  Kaitack 
situé  plus  au  sud.  Sa  capitale  de  même  nom  est  située  dans  une 
contrée  fertile  et  parsemée  de  collines,  dont  les  sommets  sont 
couronnés  d'aubépine.  Le  prince  héréditaire  du  Schanhal  de 
Tarchu,  qui  est  souverain  de  cette  contrée,  porte  le  litre  de 
prince  de  Buinacki. 

BI71NDUK  {term,  de  milice  turaue).  Les  Turcs  appellent 
ainsi  une  arme  défensive,  composée  de  deux  ais  attachés  en- 
semble qui  se  ferment  en  embrassant  le  cou  du  cheval,  ainsi  que 
le  pratiquent  les  Tartares. 

BIJIRE,  s.  f.  vase  à  mettre  des  liqueurs.  Il  est  vieux. 

BIJlRETTE  (JACQt'ES),  sculptcur,  né  à  Paris  en  1630,  reçu 
à  l'académie  le  27  août  1661,  sur  un  morceau  qui  donnait  lieu 
d'espérer  qu'il  serait  un  jour  un  grand  maître.  C'ctail  un  bas- 
relief  en  marbre  dont  le  sujet  était  l'union  de  la  peinture  et  de 
la  sculpture,  représentées  par  un  groupe  de  deux  jeunes  ûlles, 
dont  l'une  tenait  des  pinceaux  et  une  palette,  tandis  que  l'autre 
s'appuyait  sur  un  torse.  Mais,  peu  après  sa  réception,  Buirelte 
devint  aveugle  :  ce  malheur  ne  l'empêcha  point  toutefois  de 
méditer  sur  son  art,  dont  il  acquit  bientôt  une  connaissance  si 
profonde,  qu'il  jugeait  et  corrigeait  en  les  touchant  les  mo- 
dèles qu'on  lui  présentait.  Versailles  possède  plusieurs  ouvrages 
de  ce  sculpteur  si  digne  d'intérêt.  11  fut.  en  effet,  l'un  de  ces 
nombreux  artistes  qui,  sous  la  direction  de  Lebrun,  décorèrent 
le  palais  du  grand  roi.  On  cite  particulièrement  les  cfuatre 
groupes  d'enfants  et  l'Amaione  d  après  l'antique,  placés  à  la 
demi-lune  qui  termine  l'Allée-d'Eau.  Ha  fait  pour  Saint-Gervais 
les  statues  de  saint  Jean  et  de  la  Viergie.  Il  mourut  le  3  roara 
1699,  à  l'âge  de  soixante-neuf  ans. 

BUIBON  (vieux  mo(j,  instrument  pour  pécher. 

BUIS  (buxus)  {bolan,\  végéUl  dans  le  midi  de  l'Europe, 

Sarvient  à  la  hauteur  de  vingt  à  trente  mètres.  On  trouve 
ans  les  forêU  les  deux  espèces  géantes,  le  B,  arborea  et  le 
B.  arborescens.  La  première  espèce,  appelée  à  lort  buis  de 
Mahon,  abonde  dans  tontes  les  Iles  de  la  Méditerranée ,  ea 
Grèce  sur  le  mont  Olympe,  en  Espagne  et  dans  Quelques  loca- 
lités du  midi  de  la  France.  On  le  retrouve  sur  le  Caucase,  en 
Perse  et  jusqu'au  Japon.  La  seconde  espèce  est  plus  petite.  U 
bois  de  buis  était  recherché  des  anciens  pour  faire  des  flûtes  et 
des  cassettes.  Il  est  excellent,  à  cause  de  sa  dureté,  pour  les  es- 

72 


BUISINE,  BOISSINE,  BOSINE,  BVISSINE,  BUSINE  (vieuX 

WioU),  trompcltc,  inslrumeol  de  musique  ;  buccina. 

BUISSAIE,  s.  r.  (agric.),  lieu  planté  de  buis. 

BU1SSE,  s.  f.  {teehnoL),  inslrument  qu'emploient  les  tailleurs 
pour  soutenir  les  coutures,  lorsqu'ils  veulent  les  rabattre  avec 
an  fer  chaud.  —  En  lerm.  de  cordonnier,  outil  pour  bomber 
les  semelles  (F.  Bouisse). 

BUISSERET  (  François) ,  docteur  en  droit ,  puis  évêque  de 
Namur,  et  ensuite  archevêque  de  Cambrai,  mourut  le  2  mai 
1615 ,  dans  le  cours  des  visites  de  son  diocèse,  et  dans  l'abbaye 
de  Saint-Jean  à  Valenciennes,  après  avoir  reçu  les  derniers  sa- 
crements avec  les  plus  grands  sentiments  de*  piété.  Nous  avons 
de  cet  illustre  et  vertueux  prélat  :  l""  V Histoire  d*une  religieme 
possédée^  imprimée  en  1585  ;  ^  V Histoire  du  concile  provin- 
cial de  Mons,  terminée  le  24  octobre  1586,  dont  il  avait  dressé 
les  canons  imprimés  à  Louvain  en  1605;  S»  la  Vie  de  sainte  Ma- 
Hed'Oignie,iQ0S, 

BUissERiE ,  s.  f.  (lechnol,) ,  bois  de  merrain  qu'on  emploie 
poor  la  tonnellerie. 

BUissiÈRE^  S.  f.  {hortic,)y  lieu  planté  de  buis.  —  Parterre 
dont  les  bordures  sont  en  buis.  Quelques-uns  écrivent  Bui- 

SAIE. 

BUissiÈRE  (Paul),  chirurgien  français  établi  à  Copenha- 
gue, et  anatomiste,  de  la  société  royale  de  Londres,  fut  nommé 
correspondant  de  l'académie  des  sciences  de  Paris  en  1699.  On 
ignore  l'année  de  sa  naissance  et  celle  de  sa  mort.  Il  a  traité  des 
matières  curieuses  et  singulières.  On  a  de  lui  dans  les  Transac^ 
tiens  philosophiques  :  1°  I^ettre  sur  un  muf  trouvé  dans  la 
trompU  de  Fallope  d'une  femme ,  avec  des  remarques  sur  la 
génération^  1694  (F.  le  Journal  des  Savants,  septembre  1695)  ; 
X*  Lettre  au  docteur  Sloane^  contenant  l'histoire  d'une  nouvelle 
manière  de  faire  l'opération  de  la  pierre,  mise  en  usage  par  un 
leligieux  de  France,  avec  des  remarques  sur  cette  pratique, 
§699  ;  ISP  Lettre  sur  une  substance  crachée  en  lotissant,  et  qui 
9êss$mhle  à  un  vaisseau  pulmonaire ,  1700  (  F.  Àcta  erudit. , 
Lips.,  mai  1701)  ;  4^  Lettre  au  docteur  Sloane  sur  une  vessie 
triple,  1701  (F.  Àcta  erudtV.,  janvier  1702);  5°  Description 
anatomique  du  cœur  des  tortues  de  terre,  1700.  On  trouve  du 
même  savant  dans  les  Mémoires  de  l'académie  des  sciences  ; 
6P  Examen  des  faits  observés  par  M.  Duverney  du  cœur  de  la 
tmtue  d$  terre,  1705;  7<>  Réponse  à  la  critique  du  wténUf 


BIJlfiSliRE.  (  670  ) 

aïeux  de  charrettes,  et  sert  beaucoup  aux  ouvrages  de  tour  et  aux 
UbJetiers.  il  donne  d'excellentes  cendres  pour  les  lessives.  Les 
feuilles  et  les  sommités  du  buis  font  de  très-bons  engrais  pour  la 
vigne  ;  employées  à  la  place  du  houblon,  eflesdonnentà  la  bière 
mue  mauvaise  qualité.  Leur  décoction  est  un  puissant  sudori- 
fiqne.  Le  bois  remplace  quelquefois  celui  de  ^aïac.  Le  buis  à 
parterre  (B.  humilis)  se  tond  tous  les  ans  au  aseau.  Cette  opé- 
ration se  fait  avant  ou  après  la  pousse;  on  multiplie  le  buis  par 
la  graine  ;  on  le  fait  aussi  de  marcottes  et  de  boutures.  Le  buis 
(ait  partie  de  la  famille  des  euphorbiacées.  A.  B.  de  B. 

BUIS  ou  BOUIS,  s.  m.  (technol.)  (en  term.  de  cordonnier), 
eatîl  de  bois  propre  à  lisser  les  semelles.  On  ne  dit  plus  bouis 
que  dans  quelques  phrases  basses  et  provinciales,  comme  Don- 
mer  le  bouis  à  une  chose,  la  polir,  la  perfectionner.  —  On  dit 
Un  menton  de  bouis  pour  signiGer  un  menton  large  et  qui 
avance. 

BUIS.  Selon  la  mytholc^ie,  le  buis  est  une  plante  consacrée 
à  Cjjf bêle,  parce  qu'on  en  taisait  des  flûtes ,  et  à  Cérès  chez  les 
anciens  Romains. 

BUIS  (Le)  {Buxum)  {géogr,),  petite  ville  de  France  (Drôme), 
BOrrOuvcze;  chef-lieu  de  canton.  Elle  est  assez  mal  bâtie.  On 
y  voit  de  belles  promenades  et  une  place  entourée  de  halles  et 

Slantée  d*un  double  rang  d'arbres.  Il  y  a  des  fabriques  de  soie, 
on  commerce  consiste  en  huile  d'olives,  draps,  chapellerie, 
orfèvrerie.  1,860  habitants.  Poste  aux  lettres.  A  3  lieues  un 
quart  sud-est  de  Nions. 

BUIS  (F.  Busius). 

BUiSABT,  S.  m.  (F.  Busard). 

BUiSERO  (Thierry),  gentilhomme,  poète  flamand,  né  k 
Flessingue  vers  16i0,  et  mort  en  1721,  fut  secrétaire  de  celte 
ville,  puis  conseiller  au  conseil  de  Zélande.  Il  cultiva  les  lettres, 
el  fut  le  Mécène  des  poètes  et  des  écrivains  de  son  temps.  Il 
était  lié  d'amitié  avec  le  célèbre  Yondel.  Buisero  traduisit  en 
hollandais  diverses  pièces  de  Molière,  et  composa  quelques  tra- 
gédies et  un  très-grand  nombre  de  comédies  qui  ont  été  impri- 
mées à  Middelbourg,  la  Haye  et  Leyde,  vers  la  6n  du  xvii' 
siècle. 


M71BTM. 

1705;  8<*  Observatiam  sur  des  grains  qui  ont  §tmi4mu 
tomac,  et  sur  une  grossesse  ;  9°  Observatûms  su  iuétm 
avalées.  ^ 

BUISSON  (botan.) .  On  donne  ce  nom  à  tout  1«  iHmH^ 
et  arbustes  sauvages  très-rameux,  soit  qu'ils  aient  da  t^ 
soit  qu'ils  n'eu  aient  pas,  et  qui  ne  dépassent  pis  enriroi  ^ 
mètres  de  hauteur.  On  appelle  encore  6iitiioii ,  i"  b  rti 
qu'on  coupe  tous  les  deux  ou  trois  ans  afin  qu'ils  ne  dr^ 
pas  cette  élévation;  ^  les  arbres  fruitiers  presque  tméti 
les  branches  sont  disposées  de  manière  à  re^rèetttcr  w  ia* 
noir;  5**  les  très- petits  bois  qui  n'excèdent  pas  ciiM|Quteif« 
ares  d'étendue.  —  Le  buisson  à  baies  de  neige  (cbiococaik» 
mosa  )  des  Antilles  et  le  buisson  ardent  ou  nifitr  nf  i 
pyracantha  )  sont  deux  végétaux  qui  apparlieDoeot  à  dm 
milles  diilerentes.  A.  R  m  I 

BUISSON  ou  ABBBE  EN  BUISSON  (jardin,),  arin  te 
nain ,  auquel  on  a  donné  la  forme  d'un  buisson  ta  k  lû. 
au  dedans,  et  le  laissant  pousser  au  dehors  de  lootcôlê. 

BUISSON  se  dit  quelquefobd'un  bob  de  peud'étefidvfv^ 
position  à  forêt.— JËn  term.  de  chasse,  Trouver  lmimr*m 
ne  plus  trouver  dans  l'enceinte  la  béte  qu'on  aTaild(<om  - 
Proverbialement  et  figurément ,  Trouver  buism  cmi,  i 
pas  trouver  la  personne  ou  la  chose  qu'on  était  allé  cbmk 

BUISSON  (gramm.).  On  dit  proverbialement  et fiformi 
lia  battu  les  buissons,  et  un  autre  a  pris  Ut  aiiuu^h  k 
toute  la  peine  et  un  autre  tout  le  profit.  —  PraverbiileQniï 
figurément.  Se  sauver  à  travers  les  buisttm,  dether  h 
écnappatoires  quand  on  est  trop  pressé  dans  b  (boBsioo  fe 
son  antagoniste. 

BUISSON,  s.  m.  (archéoL).  Celte  plante  estcoBgdtm^ès 
les  anciens,  comme  un  emblème  que  l'on  plaçait  es  Oièceff 
la  porte  d'une  maison  où  était  un  malade^  pooreocbatrr 
esprits  malfaisants  et  les  mauvais  pronostics. 

BUISSON  {cuisine ,  offUe).  On  appelle  ainsi  oa  nelsim* 
en  forme  de  dôme.  On  dit  buisson  d'écrevissesthmièw 
ringues. 

BUISSON  (Jean  du),  en  latin  Rubus,  prefessenr  de  rare* 
site  de  Louvain  en  1566,  devint  ensuite  régent  da  coiltftn^ 
de  Douai ,  prévôt  de  Saint-Pierre  et  chancelier  de  l'aDW» 
II  mourut  le  11  avril  1595,  et  laissa  tous  ses  biens  poor b^ 
vres  étudiants.  Ou  a  de  lui  :  Uarmonia  evangeUea- 

BUISSON  (  MATTHIEU-FRANÇOIS-RiGlS  ) ,  B«de«,** 

Lyon  en  1776,  élève,  parent^  ami  el  coUabontauf  dni^ 
Bichat,  rédigea  seul  une  partie  du  t.  m  de  riiia<ow»»j|^ 
tive  de  ce  célèbre  physiologiste ,  et  le  t.  iv  etoiètenot  i 
n'estime  pas  moins  sa  Dissertation  sur  la  diffine^étti^ 
mènes  physiologiques  de  l'homme,  Paris,  iSOâ,  ia-^-i 
travaillait  à  un  Traité  complet  de  physiologie,  lorsqu'il  »« 
en  1805. 

BUISSONNER,  V.  n.  (chasse).  se  dit  du  cerf  quand  UV 
dans  un  buisson  ou  un  petit  bois,  pour  faire  sa  tèleaj^" 
mis  bas. 

BUISSONNET,  S.  m.  (gramm.),  petit  buisson. 

BUISSONNEUX,  EUSB,  adj.  (grafiMi.).  Cowoerté^e^ 
Un  pays  buissonneux. 

BUISSONNIEB,  ÈRE,  adj.  (chasse).  Il  se  dit  dei  uF^ 
n'ayant  point  de  terrier,  se  retirent  dans  les  boissoiB- -  "J 
verbialement  el  figurément,  Faire  l'école  bmsssmm.** 
d'un  écolier  qui  manque  à  aller  en  olasse. 

BUISSONNIEB,  S.  m.  i^con.  rust.),  lieu  destiné  à  bp^^ 
lion  des  arbres  qu'on  doit  tailler  en  buisson,  et  qui  »  '- 
planté  d'arbres  taillés  de  cette  nature.  ^ 

BUISSONNIEB  se  disait  autrefois  poor  signifier  w  ^ 
d'écriture  qui  n'a  pas  été  reçu  maître.  , 

BUISSONNIEB.  C'était  autrefois,  en  term.  ^^.P^^'^jj 
cier  de  ville  ou  un  garde  de  la  navigation  chargé  <^*J?*gj^ 
aux  échevins  des  contraventions,  de  dresser  desproco'**^ 
de  l'état  des  ponts,  moulins,  pertuis  et  rivières. 

BUissURES  {technol.  ).  Les  doreurs  appellent  **"^jj 
ordures  que  le  feu  a  rassemblées  sur  une  pièce  q«''' 
cuire.  On  les  enlève  avec  le  gralte-boesse  (F.  GiAn*""^ 

GbATTB-BOESSER).  X  iw.i»  «  iB 

BUiSTEB  (Philippe),  né  à  Bruxelles,  mort  i  ^^^^^ 
âgé  de  quatre-vingt-treize  ans.  Il  devint  P"*"P*2l!JLg« 
dans  l'artde  la  statuaire,  el  il  a  produildes  œuvres wnj^ 
blés,  entre  autres  :  le  Tombeau  du  curdinaldsUtooi^^ 
placé  pendant  longtemps  dans  une  chapelle  depw»^^ 
a  Pans  ;  puis  un  Groupe  de  deux  Satyrui  ^^J^^rS^f 
bour  de  basque  avec  un  fitit  Satyra  à  ses  cm;  K'^ 


i 


BUEABHrr. 


yrtçiitf  et  ia  Déeae  Fhre.  Ces  statues  ornent  le  parc  de  Ver- 
ailles.  Le  seul  reproche  qui  ;ait  été  adressé  à  Buister  estTap- 
ifét  maniéré  des  draperies  de  ses  personnages. 

BVITARDE  [hiêt.  naL),  outarde ,  que  les  Champenois  nom- 
ient  bitarde, 

BUITELAAR  (hisL  nat.) ,  poisson  des  fies  Moluques.  Il  a  le 
orns  médiocrement  long  et  peu  comprimé  ou  aplati  par  les 
Mes,  la  tète,  les  yeux,  la  bouche  et  les  nageoires  métiiocrement 
randes.  —  Ses  nageoires  sont  an  nombre  de  huit,  savoir  :  deux 
entralesau-dessous  des  deux  pectorales,  qui  sont  menues,  allou- 
ées ;  deux  dorsales,  triangulaires,  petites  ;  une  derrière  Tanus, 
riangulaire,  et  une  à  la  queue  qui  est  fourchue  jusqu'aux  trois 
uarts  de  sa  longueur.  Son  corps  est  bleu,  marque  de  chaque  côté 
'une  bande  longitudinale  qui  s*étend  des  nageoires  pectorales  à 
I  queue;  sa  tète  est  marquée  de  chaque  côté  de  trois  lignes  obli- 
nés  circulaires  ;  ses  nageoires  sont  toutes  vertes  ;  ses  yeux  ont  la 
ranelle  noire  entoum  d*une  iris  verte.  Le  buUelaar  a  été 
ommé  eemuus  et  $auteur ,  parce  qu*en  nageant  il  retourne 
Qbîtement  sur  ses  pas  en  faisant  un  saut  et  un  demi-cercle  qui 
e  fait  paraître  comme  nageant  sur  le  dos.  Il  est  commun  dans 
m  mer  d'Amboine,  surtout  près  de  Loeven,  où  on  le  pêche  en 
^nde  abondance.  —  Il  est  de  très-bon  goût.  On  Técorche  et 
>n  le  hache  avec  des  huîtres  et  des  épiceries,  puis  on  en  remplit 
ks  tonneaux  pour  la  provision.  C'est  un  ragoût  particulier, 
lui  a  le  goût  de  la  tète  de  veau  mangée  froide  avec  du  vinaigre 
K  du  persil. 

BIT JALAHCK  (Ca/ptimtVina?]  (^éogr,),  ville  d'Espagne  (Cor- 
loue),  dans  une  vaste  et  belle  plaine,  avec  des  fabriques  de  drap 
st  autres  Ussos  de  laine.  Lien  natal  de  Paicmino,  l'historien  des 
peintres  espagnols,  peintre  lui-même.  9,000  habitants;  à  six 
ieues  et  demie  est  de  Gordoue. 

BCJANVALI  (botan.),  nom  brame  d'une  espèce  de  niruri. 
7esi  nne  plante  annuelle,  haute  d'un  pied  et  demi,  à  racine 
Manche ,  fibreuse ,  longue  de  trois  pouces  sur  une  ligne  et 
lemie  de  diamètre ,  surmontée  par  une  tige  simple,  aroite, 
flevée,  striée,  longitudinale,  rouge ,  ramifiée  simplement  de 
louze  à  quinze  branches  simples ,  alternes ,  disposées  circu- 
airement ,  imitant  les  feuilles  de  tamarin  »  et  accompagnées 
i  leur  origine  de  deux  stipules  triangulaires.  — >  Les  feuilles 
pai  couvrent  chaque  brancne  sont  disposées  sur  presque  toute 
a  lonffueur  au  nombre  de  huit  à  dix  paires  avec  une  impaire 
lisposees  alternativement  sur  lin  même  plan ,  elliptiques ,  lon- 
gues de  trois  à  quatre  lignes ,  une  fois  et  demie  à  deux  fois 
noins  larges ,  entières ,  minces  ,  lisses ,  ternes ,  vert  brun 
lesstts ,  plus  clair  dessous ,  bordées  de  rouge ,  relevées  d'une 
^lite  côte  ramifiée  de  trois  à  quatre  paires  de  nervures  portées 
DOS  un  angle  de  45",  sur  un  (^dfcule  peu  sensible  accompagné 
le  deux  petites  stipules  triangulaires  écailleuses  :  sur  le  soir  au 
Domentdo  coucher  du  soleil ,  et  dans  les  temps  nuageux  et 
envieux ,  elles  se  ferment  comme  les  feuilles  des  plantes  légu- 
nineuses.  —  De  l'aisselle  de  chaque  feuille  en  dessous  sortent 
rois  fleurs  pendantes  presque  sessiles  ^  dont  deux  mâles  au 
entre  et  une  seule  femelle ,  vertes  dehors .  blanchâtres  dedans, 
cnrertea  eo  étoile  de  deux  li^es  de  diamètre.  —  Chaque  fleur 
M  potée  au-dessous  de  l'ovaire,  et  consiste  en  un  calice  persis- 
ftnt,  à  six  feuilles  vertes,  en  une  corolle  blanche  à  six  pétales» 
ft  eo  trois  étamines  réunies  par  leurs  filets  à  trois  anthères 
aunes  dans  les  mâles  ;  dans  les  femelles ,  au  lieu  des  étamines, 
*€St  un  ovaire  hémisphérique  déprimé,  élevé  sur  un  petit  disque 
rt»culaire  aplati,  couronné  par  trois  styles  et  six  stigmates 
ylîndriques.  —  L'ovaire  en^  mûrissant  devient  une  capsule 
k^mbphérique,  verte,  d'une  ligne  de  diamètre,  une  fois  moins 
ongue .  marquée  de  six  sillons  par  lesquels  elle  s'ouvre  en  six 
alves  formant  trois  loges  qui  contiennent  chacune  deux  graines 
►runes ,  triangulaires ,  dont  le  dos  est  convexe  et  les  deux 
Aies  plans.  —  Le  bujanvali  est  commun  au  Malabar  dans  les 
erres  sablonneuses ,  mais  surtout  dans  celles  qui  sont  mêlées 
t*argile  ;  il  est  annuel.  Il  a  une  saveur  acre.  —  Sa  racine  se 
iTend  en  poudre  pour  la  toux ,  les  rhumatismes  et  les  dyssen- 
eries  qu'elle  arrête  souverainement  ;  pilée  avec  le  lait ,  elle 
•ettoîe  les  ulcères  des  testicules  et  les  raffermit  :  broyée  avec 
es  firailles ,  elle  s'emploie  en  cataplasme  pour  résoudre  les  tu- 
oeors  :  ses  feuilles  s'emploient  seules  comme  un  puissant 
létersif  qui  nettoie  les  ulcères  ;  faites  dans  Thuile  au  coco. 
Iles  sont  on  excellent  vulnéraire  pour  réunir  et  cicatriser  les 
klaies. 

BUJI,  8.  m*  {ecmm»)^  sorte  de  petite  coquille  qui  sert  de 
DooiiMe  «Uns  certains  lieux  du  Brésil. 

BrKABBST  (  F.  Bociunffr). 

iirmBBTOP  (HBimi  im) ,  lécolleid'ADvarB  »  et  profeneur  de 


(  571  }  BUEOWIXE. 

théologie  dans  l'université  de  Louvain ,  mort  dans  cette  tîNt 
le  37  mai  1716 ,  a  publié  un  grand  nombre  d'ouvra^  de  coa* 
troverse.  Le  principal  esi iLum  de  luce  libri  IIL.,,,  in-4^  Dans 
le  premier  livre,  il  explique  les  antiquités  de  la  Fulgaie;  le 
second  renferme  les  leçons  diverses  et  douteuses;  et,  dans  le 
troisième ,  il  traite  de  l'édition  de  la  BibU  de  Sixte  V,  qa'il 
compare  avec  celle  de  Clément  VllI  ;  il  fait  voir  en  q«oi 
elles  difièrent  Tune  de  l'autre,  et  prouve  que  l'édition  de  PlaiH 
tin ,  1583,  qu'on  prend  communément  pour  modèle  »  s'éloigae 
assez  souvent  de  celle  du  Vatican. 

BUKHABIE  (F.  BOUKBAEIE). 

B17KEU,  S.  m.  (6olan.),  sorte  d'arbrisseau  qui  croit  au  cap  de 
Bonne-Espérance. 

BVEOWINE  (aéogr.)y  partie  autrichienne  de  la  Moldavie,  qtà 
fut  incorporée  à  fa  monarchie  autrichienne  en  1777,  sous  Timpé^ 
ratrice  Marie-Thérèse.  Sur  une  surface  de  17B  milles  carr^  ob 
y  compte  trois  villes ,  quatre  marchés  et  277  villages,  avec 
une  population  de  aS8,490  âmes ,  d'après  la  conscription  de 
1820.  Suivant  les  diverses  religions  »  cette  population  se  com-^ 
pose  de  Orées  non-unie  (anciens  habitants  Moldaves) ,  de 
Grèce  uniSy  de  Lipouxtnee  (dissidents  de  l'ancien  rite  ehfé» 
tien  grec),  é'Arméniene  non^nù  et  unie,  de  cathoHqfêeef  de 
proieêlantê  et  ôejuife.  Parmi  les  trois  villes ,  oui  sont  CaerBO* 
witz,  Suczawaet  ^reth,  la  première  est  la  capitale  du  pays,  et  elle 
est  le  siège  d'un  bailliage  de  cercle^  d'un  triounal  de  justice  nre» 
vinciale ,  d*un  tribunal  criminel  de  district ,  d'un  général ,  u'bb 
inspecteur  des  douanes»  d'une  administration  des  routes  et  de  le 
navigation,  d'un  évêaue  grec  non-uni, d'un  chapitre  catholique^ 
d'un  curé  grec  uni ,  ci'un  pasteur  protestant  et  aune  synacogBe 
juive.  La  ville  possède  aussi  un  colley,  une  école  normale  sa* 
périeure  et  quelques  institutions  privées ,  dans  lesquelles  œ* 
pendant  on  enseigne  particulièrement  la  musique,  la  danse,  le 
dessin,  etc.  Il  se  fait  par  Czernowitz  et  Suczawa  un  commerce 
actif  de  marchandises  qu'on  dirige  sur  la  Moldau  et  qui  cob^ 
sistent  en  draps ,  lins ,  voitures ,  meubles ,  cuirs  apprêtés,  ina* 
truments  de  musiqoe ,  objets  de  luxe  et  autres  marchandises, 
dont  un  irrand  nombre  sont  confectionnées  à  Czernowitz  inèBie 
ou  dans  d'autres  villes  et  villages.  Celles  qu'on  expédie  pour  ke 
Etats  héréditaires  d'Autriche  consistent  surtout  eu  prodaiti 
bruts ,  tels  que  des  feutres ,  du  miel,  de  la  cire ,  des  chevaux , 
des  bêtes  à  cornes,  de  I»  laine,  ainsi  que  des  métaux  ,  comme 
par  exemple  du  fer,  du  cuivre ,  du  plomb,  de  Tardent  en  barrce 
et  quelque  peu  de  grains  d*or ,  ou'on  lire  de  la  rivière  Bistriiia» 
nommée  pour  cela  Bistritz  la  Dorée.  Parmi  les  manufacture 
importantes  de  la  Bukowine,  on  peut  citer  les  salines,  mines  et 
fonderies  impériales  do  Kaczyka,  qui  fournissent  du  sel 
gemme  et  du  sel  de  soude.  Comme  le  déboutlié  de  ce  prodoil 
se  borne  à  ce  pays  même ,  cet  établissement  est  de  pou  d'impoF* 
tance.  A  Jakobeny,  sur  la  rivière  Bistritza,  se  trouvent  dee 
usines  de  fer  qui  sont  une  propriété  privée  ;  à  Kirlibaba ,  sor 
la  rivière  du  même  nom,  non  loin  du  point  où  la  petite  ri^ièrede 
Ciboo  se  jette  dans  la  Bistritia,  tout  près  des  frontières  deSieben- 
burgen  ,  on  retire  et  on  fond  de  l'airain  à  base  de  plomb  et  cob» 
tenant  de  l'argent;  à  Poschorita,  il  y  a  des  mines  et  des  usiaet 
de  cuivre  qui  sont  en  pleine  activité,  et  près  deWama  à  Ebe* 
nau  une  fonderie  dans  lacnielle  cinq  laminoirs  étendent  le  fer 
brut  de  Jakobeny  .Ces  troisdemiersétablissemeAts  appartienneBl 
à  l'établissement  de  Jakobeny.  En  outre  il  se  trouvea  Bugscbeia 
une  usine  de  fer  qui  est  également  une  propriété  privée.  Il  y  a 
desfonderiesdeverreà  Suczavritzadansie  Furstentnal  :  celles  de 
Putna  et  de  Crasna  appartiennent  au  trésor  public  ;  mais  i 
Crasna  il  en  est  une  qui  est  une  propriété  particulière.  Le  mi- 
nistère de  la  guerre  possède  à  Badaulz  un  haras  impérial,  qui 
fournit  une  partie  des  chevaux  pour  la  cavalerie  de  l'empire. 
—  La  Bukowine  est  en  majeure  partie  couverte  de  montagnes. 
Elle  est  pourvue  de  forêts  vastes  et  nombreuses  qui  fournissenl 
les  espèces  de  bois  les  plus  variées,  parmi  lesquelles  on  remarque 
le  bois  d'if  et  de  pignon.  Il  y  a  aussi  des  rivières  assez  impor-' 
'  tantes  qui  parcourent  le  pays  dans  toutes  les  directions,  mais  pat^ 
ticulièreroentdans  la  direction  de  l'est  vers  le  sud.  C^  rivières 
sont  :  le  Dniester,  qui  pread  sa  source  en  Gallide  et  qui  longe  le 
frontière  nord  de  la  Bukovrine  ;  le  Prvtb  a  aussi  sa  source  en  Gel- 
lieie  :  il  atteint  le  territoire  de  la  Bukowineau-dessoosdeSnyalitt 
près  du  confluent  du  Czeremosch  ,  pasae  près  de  Ciernowitz,  el 
se  jette  dans  la  Moldau  près  de  Novroçelitsa  ;  le  Sereth,  le  Sue- 
awaetlaMoldavra  ont  leur  sourcedans  le  pays;  la  Bistritza  prend 
sa  source  entre  la  Hongrie  et  Siebenburgen,  atteint  le  territoire 
de  la  Bukowine  près  de  Kiriibaba,  passe  près  de  Jakobeny,  et  se 
jetle  dans  la  Moldaa  près  de  Kirelo.  La  petite  rivière  Qboo  el  le 
rivière  plus  oonsidéreble  Czeremosch  prennent  leurs  sources 
tout  pfèe  l'une  de  l'autre ,  au  point  où  la  frontière  de  Hongrie 


BTLA. 


(57Î) 


et  de  Gallide  toocbe  la  Bokowine  :  la  première  prend  sa  direc- 
tion vers  Test  »  l'autre  vers  le  nord  ;  toutes  deox  serrent  de 
froDlières  depuis  leur  source  jusqu'à  leur  embouchure  dans  le 
Ristritza  et  le  Pruth.  Toutes  ces  rifières  servent  à  faire  le  com- 
merce pour  la  Turquie  et  la  Russie ,  puisque  toutes  se  jettent 
ioit  immédiatement  dans  b  mer  Noire,  soit  dans  le  Iianobc 
prts  de  Galat2.  Le  pays  est  aussi  coupé  de  bonnes  routes,  oons- 
truites  avec  art.  La  route  capitale  du  commerce,  qui  unit  la 
Gallicie  avec  Siefoenburgen,  part  de  Sniatin  ,  passe  près  de  Du- 
bowetz,  traverse  Czemowitz,  Seretb,  Suczawa,  Gurabumora, 
Poschoryta  et  arrive  à  Bojjinastampi.  Une  seconde  route, 
servant  aux  transports  mihtaires,  part  de  Dubowetz,  traverse 
Strochenetz,  Wikow,  Solka,  et  aboutit  à  Gnrabumora.  Cette 
route  présenterait  plus  d'avantages  dans  tes  tempsde  goerre,si, 
partant  de  Stroscbenetz  ,  elle  passait  par  la  plaine  de  Luka- 


grandc  route  et  à  rintérieurde  la  ualliae.  un  coup 
la  carte  suffit  pour  démontrer  la  bévue  au'on  a  commise  en 
construisant  cette  route  militaire  tout  à  (ait  découverte,  et  la 
nèDCSsité  de  détruire  et  de  rendre  impraticable  toute  la  partie  de 
la  route  qui  de  Dubowetz  à  Stroscbenetz.  —  La  population  de  la 
Bukowine,  depuis  la  réunion  à  rAutriche  en  1771  jusqu'en 
1820,  s'est  élevée  du  chiffre  de  40,000  âmes  à  celui  de  228,490: 
ainsi  elle  s'est  augmentée  de  188,400  âmes  dans  l'espace  de 
quarante-trois  ans.  Si  on  considère  l'étendue  du  pajrs  et  le 
temps,  on  peut  dire  qu'une  pareille  augmentation  est  énorme. 
Ce  lait  têmoiffne  assurément  d'une  administration  libérale  et 
bienfaisante.  Il  est  cependant  une  autre  circonstance  qui  a  con- 
tribué à  cet  accroissement  de  population  :  c'est  que ,  pour  des 
causes  qui  sans  doute  ont  disparu  depuis  longtemps  ou  qui  ne 
sont  plus  à  redouter ,  il  n'y  a  point  de  recrutement  dans  ce 

ns,  ce  qui  n'a  lieu  dans  aucun  autre  des  Etals  héréditaires 
ntriche  ;  en  sorte  que  les  individus  qui  veulent  échapper  à 
la  conscription,  surtout  dans  la  Gallicie  qui  est  voisine,  viennent 
émiser  dans  le  pays.  Ceci  a  lieu  surtout  pour  les  juifs..  Depuis  la 
réunion,  leur  nombre  s'est  élevé,  d'après  cette  même  conscription 
de  1820,  de  0  à  6,107.  Nous  disons  d'après  la  conscription  : 
mais  celui  qui  connaît  la  finesse ,  l'habileté  et  la  hardiesse  des 
juifs  à  fausser  les  lois  et  à  les  contourner;  celui  surtout  qui  a  eu 
le  malheur  de  vivre  parmi  les  juifs  galliciens  et  qui  les  a  obser- 
vés, aura  remarqué  sans  doute  leur  répugnance  extraordinaire 
â  se  laisser  inscrire ,  répugnance  inspirée  sans  doute  par  des 
raisons  tirées  également  de  la  politique  et  de  la  religion,  qui 
toutes  deux  leur  défendent  de  se  laisser  compter.  Celui-là  aès 
lors  nous  accordera  facilement  qu'il  y  a  dans  la  Bukowine  an 
moins  10,000  juifs.  Très-peu  d'Allemands  prennent  part  au 
commerce  de  ce  pavs,  (fui  est  presque  entièrement  dans  les  mains 
des  Arméniens  et  des  juifs  ;  mais  qu'il  se  passe  encore  quelques 
dizaines  d'années,  et  l'on  verra  les  juifs  de  la  Bulowme, 
comme  ceux  de  la  Gallicie,  entièrement  maîtres  de  tout  le  com- 
merce. Il  est  certainement  à  regretter  que  la  Bukowine,  qui  a 
encore  besoin  de  tant  d'améliorations  dans  la  culture  de  son  ter- 
ritoire, soit  ainsi  infestée  par  les  juifs,  qui,  émigrant  de  la  Gal- 
lide et  se  multipliant  à  l'infini  en  se  mariant  fort  jeunes,  com- 
mencent à  pulluler  dans  le  pays,  et  à  le  gâter  comme  ils  ont 
tfàté  la  Gallicie.  Mais  la  Gallicie,  qu'on  peut  nommera  bon  droit 
la  Judée  autrichienne  et  même  la  Judée  européenne,  a  besoin 
que  ce  fléau  soit  détourné  d'elle.  —  Du  reste,  la  Bukowine  est 
comprise  dans  le  gouvernement  de  la  Gallicie ,  et,  à  peu  d'ex- 
ceptions près,  elle  est  régie  par  les  mêmes  lois. 

BUL,  s.  m.  (ierm.  de  relation),  sceau  de  l'empire 
turc. 

BUL  (hébr. ,  vieilUsie,  dépériisemenl).  C'est  le  huitième 
mois  des  Hébreux ,  nommé  depuis  la  captivité  Manhevan,  Il 
répond  en  partie  aux  mois  d'octobre  et  de  novembre.  C'est  le 
second  mois  de  l'année  civile  et  le  huitième  de  l'année  ecclé- 
siastique. Il  est  composé  de  vingt-neuf  jours  (F.  Marshevan). 

BULA  (hiêt,  naL,  boian.) ,  plante  du  Malabar.  Elle  a  à  peu 
près  le  port  et  la  figure  de  la  pariétaire,  formant  une  espèce  de 
buisson  sphéroïde  assez  clair,  d'un  pied  à  un  pied  et  demi  de 
diamètre,  à  racine  cylindrique  ramifiée ,  longue  de  trois  pouces 
fur  une  ligne  et  demie  de  diamètre ,  blanche  intérieurement , 
foogeâtre  extérieurement,  portant  une  tige  cylindrique  d'une 
li^ne  et  demie  de  diamètre ,  couverte,  un  peu  au-dessus  de  son 
origine,  de  trois  à  quatre  branches  alternes,  disposées  circulai- 
rement,  lâches,  assez  longues,  ouvertes  sous  un  angle  de  45  de- 
grés, ramifiées  de  même  alternativement ,  charnues ,  aqueuses, 
vertes  intérieurement ,  striées  ou  nerveuses^  et  rouceâtres  exté- 
rieurement. Chaque  rameau  porte  environ  six  à  douze  feuilles 


altemet  disposées  cimiairefnea  t  i  des  dirtiDCCf  (fsn  um 
viron ,  taillées  co  cftor  sans  échancrore ,  c'est4-diit  imT 
leur  origine  pointues  â  rextrémité  oppoiée,  loiina 
pouce  et  demi  a  deux  pouces ,  une  fois  nioios  larfcs,  c 
molles,  finement  veloutres  des  deox  côtés ,  rdercn  eo , 
de  trois  côtes  principles,  et  portées  sous  on  angle  de  q«^< 
dnq  degrés  d*ouvertore  sur  un  pédicule  demi-c|liQdriaL 
creux  en  dessus,  rougcâtreet  très-court.  De  raisseilededS 
feuille  sortent  trois  i  cinq  petites  fleurs  sessiles,  nsKnÙ^ 
un  paquet  un  peu  plus  court  que  leur  pédicule  Qoqwl^ 
est  nerniaphrodite,  bbnchâlre  dessous,  roogeâlre  en  df໫ 
en  dessus ,  et  posée  autour  de  l'ovaire  auquel  elle  tood^  H 
consiste  en  un  calice  ouvert  en  étoile  d'une  ligne  de  diunrtnj 
quatre  folioles  ordinaires,  concaves ,  persistantes,  de  dm  14» 
mines  courtes,  blanches,  à  anthères  blanches ,  et  d'unwwi 
deux  styles  terminés  chacun  par  un  stigmate  hénit|)^» 
blanc.  L'ovaire  en  mûrissant  devient  ane  capsule  spbemti 
peu  déprimée,  de  deux  lignesde  diamètre,  de  inoilir£-i 
longue,  â  deux  lobes  ou  marquée  de  deox  sillonsidcn.n, 
s'ouvrant  en  valves  qui  contiennent  chacune  une  gniv  \*t 
roïdc  brune,  de  deux  tiers  de  ligne  de  diamélce.  -UMîti 
annuelle  :  elle  croit  au  Malabar  dans  les  lerraJDssabianrT 
humides  ou  aqueux.  Elle  est  sanssaveuretsansodeor^Ë; 
comprimées  et  cassées  exhalent  quelquefois  une  npnrralb- 
ble  à  une  fumée.  —  Sa  racine  pilée  a\ec  le  tandalodbtfam. 
qui  est  le  eeheru  bula ,  c'est-à-dire  le  petit  bula  do  JLIi/tira 
se  donne  en  bain  pour  attirer  â  la  peau  et  chasser krçdvAirp 
les  humeurs  acres  qui  y  sont  abondantes. 

BULAMES  (géogr,,  kitL)t  population  sarmaliqie Mentit li 
Vistule  et  dont  il  n'est  question  que  dans  PtoléiDtt.SvUc^ 
étaient  les  Vendes,  au  sud  de  ceux-ci  les  Gytbooes'G«tii;,fb 
les  Finnois,  et  ceux-ci  enfin  avaient  pour  fobin$k»llta^ 
A  l'époque  de  Ptolémée,  ils  ne  formaient  qu'on  pelit  ^ 
Mais  vers  l'an  65i  un  grand  nombre  des  Slafes  qoi  kanM 
les  contrées  du  Danube  pénétrèrent  dans  les  pays  sitonar^ 
des  Carpathcs  :  ils  en  chassèrent  les  andens  babitaoU^tof 
les  Chrobates,  ou  se  mêlèrent  avec  eux.  Ceci  parait  atair«*  * 
cas  pour  les  Butanes;  car  après  Nestor  les  Potaint  ippuiN! 
déjà  comme  un  grand  peuple  qui ,  outre  les  pays  sitm  **  ' 
de  la  Vistule,  po^ède  encore  ceux  qui  sont  autour  de  Ir*  ^ 
comme  le  chroniqueur  franc  Ademar  nomme  les  Poionaf 
lianos,  comme  Wippo,  Hermann  Conlractus  et  Adarodrft'- 
les  nomment  Bolanos,  il  parait  bien  ooe  c'est  de  ctl  w' 
peuple  qu'il  faut  faire  dériver  le  nom  de  Polonais,  et  qtr  "^ 
gine  de  cette  grande  nation  moderne  remonte  â  cette  ^ 
population  des  Butanes.  On  ne  peut  rattacher  aucooesi^ 
tion  vraisemblable  à  la  leçon  Sulanet,  La  prétention  ^- 
de  faire  dériver  le  nom  de  Polonais  de  Pole^  la  ami»»'  * 

f>laine,  est  fortement  contredite  par  cefait,qoe>*oi*rK 
es  Polonais  en  plusieurs  endroits  sur  des  montagnes. 

BULANGAM ,  S.  m.  (phonmaeie  ) ,  sorte  de  «ctoe  »*» 
dont  on  ignore  l'origine. 

BULANIKGAL  (géoar,),  c'est-à-dire  U  Uu  itet^ 
situé  dans  le  voisinage d'AchIat  dans  le gouTememestde»!^ 
L'eau  du  lac,  ainsi  que  du  ruisseau  par  lequel  le  lac  1*0^ 
toujours  rougeâtre  et  trouble. 

BULAPATHE ,  S.  f.  (6olan.),  grande  oseille  (F.  OsBiu 

BULAKQUE ,  peintre  çrec,  qui  vivait  vers  l'an  730 innii- 
On  prétend  qu'il  introduisit  le  premier  dans  la  p""^'*'^' 
de  plusieurs  couleurs.  Son  tableau  représentant  ow  1* 
des  'Magnésiens  est  le  premier  que  les  Grecs  p«n«iii  *• 
tionner.  .  , 

BULBE  [bulbui)  (6olan.)t  corps  plus  ou  rooi««nw« 
charnu,  formé  d'écaillés  insérées  les  unes  sur  les  •"^''''^p 
sant  au-dessus  de  la  racine  chevelue  des  plantes.  ^"  !^w 
bulbes  aux  boutons;  ils  sont,  comme  eux,  les  "''''"fL 
feuilles,  des  branches  et  des  autres  organes.  C'est  p^*"*^ 
ment  sur  les  monocotylédones  et  sur  quelques  ''^[J'V  , 
qu'on  rencontre  les  bulbes.  On  les  désigne,  dans  le  P^', 
sous  le  nom  d'oignons.  Tantôt  les  bulbes  sont  ^^'^Jr^^ 
engainantes;  tantôt,  comme  dans  le  safran,  les  éf«'l**^ 
sent  et  donnent  au  bulbe  l'aspect  d'une  masse  cban»*'^ 
Dans  le  lis,  les  écailles  sont  imbriquées,  c'est4-dire  fl^ 
comme  les  tuiles  d'un  toit.  —  Quelquefois  une  s*«J^S^ 
bulbe  suflBt  pour  régénérer  la  plante  entière. — L»  »*°f^ 
nissent  à  la  jeune  tige  les  matériaux  de  la  notritioo.  "^^ 
central  des  palmiers  se  développe  •b«^lo"*??*'**""Jg^ 
il  peut  être  considéré  comme  une  sorte  ?^*^^'^J^^w 
une  tige.  Ses  bulbes  n'appartiennent  point  exdi*'^^ 
monocotylédones;  on  les  rencontre  daBsqoelqiiesr>*^ 


j 


BIJLBILLE. 


(575) 


BIÎLFIK6EV. 


léfloncs.  —  Ses  buibUUi  sont  de  petits  boutons  solides  on 
aitleux  qui  naissent  dans  Taissclle  des  feuilles  ou  dans  les 
aires ,  et  qui ,  détachées  de  la  plante  mère,  jouissent  de  la  fa- 
ilté  de  l'enraciner  et  de  devenir  des  végétaux  parfaits.  —  On 
>mnie  thipant  les  plantes  qui  sont  munies  du  bul- 
lies. 

BULBE  (oiKil.).  En  anatomie,  buibe  est  du  masculin.  On 
»l>lk|ue  ce  nom  à  différents  corps  qui  ont  plus  ou  moins  d'ana- 
^  avec  un  oignon  :  k  bulbe  éune  déni ,  ou  la  $ub$tanee 
iibeute,  est  la  papille  vasculaire  et  nerveuse  contenue  dans  sa 
^iié; ie bulbe  d'un  pofïest  le  follicule  dans  lequel  sa  racine 
t  implantée;  te  bulbe  de  Curette  est  un  renflement  par  lequel 
«nmence  la  partie  spongieuse  de  ce  canal.  On  dit  aussi  le  bulbe 
i  le  globe  de  Vmil ,  etc. 

BULBES  (chimie).  Les  bulbes  sont  des  espèces  de  bourgeons 
parables  ne  la  plante  mère  et;  capables  de  produire  de  nou- 
aax  individus;  le  plus  souvent  elles  sont  attachées  à  la  ra- 
ne.  I.^  plus  connues ,  les  plus  utiles  sont  Toignon ,  l'ail ,  la 
ille.  Oignom  (bulbes  de  Valllum  cepa).  L'on  doit  l'analyse  de 
Hgnon  a  Fourcroy  et  à  Vauquelin  ;  il  résulte  de  leurs  expc- 
lances  que  l'oignon  est  compose  :  i°  d'une  huile  blanche»  acre, 
tlatile et  odorante;  2°  de  soufre  uni  à  l'huile,  qu*il  rend  fétide  ; 

d'une  grande  quantité  de  sucre  incristallisable;  4"*  d'une 
"ande  quantité  de  mucila^  analogue  à  la  gomme  arabique; 
'  d'une  matière  végélo-animale  coagulable  par  la  chaleur  et 
oalogue  au  gluten  ;  6**  d'acide  phospnorique  en  partie  libre,  en 
artie  combiné  à  la  chaux ,  et  a'aciae  acétique;  7**  d'une  petite 
uantité  de  citrate  calcaire;  8^  d'une  matière  fibreuse  très-ten- 
re,  retenant  delà  matière  végéto-animale.  Le  suc  d'oignon  leur 
offert  des  pliénomènes  remarquables.  Abandonné  à  lui-même^ 
une  température 'de  15  à  SO  degrés  dans  un  flacon  surmonte 
'un  tube,  il. n'a  pas  éprouvé  la  fêrmentation  vineuse  :  cepen- 
an(  9  an  bout  de  quelque  temps ,  il  ne  restait  plus  de  sucre 
ins  U  liqueur;  l'on  y  trouvait  alors  beaucoup  d'acide  acétique 
demannite;  d'où  il  suit  que  ces  deux  corps  peuvent  probable- 
ent  se  former  dans  quelques  circonstances  par  la  réaction  des 
tncipes  du  sucre  les  uns  sur  les  autres,  réaction  qui  peut-être 
besoin  d'être  favorisée  par  un  ferment  particulier.  De  là, 
>urcroy  et  Vauquelin  sont  en  quelque  sorte  tentés  d'admettre 
le  la  manne  qui  a  pour  base  la  mannite  se  forme  '  naturelle- 
ent  dans  les  arbres  qui  la  produisent ,  par  un  procédé  analo- 
ce.  La  sève  de  ces  arbres  contiendrait  du  sucre  et  de  la  matière 
itineuse  ;  ces  deux  matières ,  lorsque  la  sève  sortirait  de  ses 
uloirs,  agiraient  l'une  sur  l'autre,  et  il  en  résulterait  du  vi- 
igre  qui  s'évaporerait  en  grande  partie ,  et  de  la  manne  qui 
slalliseraiC  peu  à  peu.  Cette  hypotnèse  ,  ainsi  que  le  remar- 
ent  les  auteurs,  a  tiesoin  d'être  vérifiée  par  l'expérience.  11 
idraît  examiner  la  sève  des  frênes ,  et  voir  si  la  manne  s'y 
»inre  formée  ou  non  {Ànn,  de  chim, ,  t.  l\v,  p.  i6i).  Lan- 
T  a  fait  sur  le  suc  de  carotte  une  observation  semblable  à 
le  que  nous  venons  de  rapporter  sur  le  suc  d'oignon  ;  il  a  vu 
e  ce  soc ,  filtré  aussitôt  qu'il  est  exprimé  de  la  racine ,  a  une 
ileur  bmne,  une  odeur  rbrte  qui  lui  est  propre,  et  une  saveur 
s-sucrée.  En  Texposant  à  l'air  pendant  deux  ou  trois  jours,  il 
"d  sa  couleur,  une  partie  de  sa  saveur,  prend  l'odeur  du  vi- 
gre  ,  et  laisse  déposer  en  même  temps  une  matière  jaune , 
[]iieuse,  et  une  poudre  blanche  semolable  à  de  l'amidon. 
tillé  dans  cet  état,  il  s'en  dégage  du  vinaigre;  et,  si  Ton 
porc  le  résidu  jusqu'à  siccité ,  on  obtient  une  matière  brune, 
itîqae  ,  qui  présente  dans  son  intérieur  et  à  sa  surface  infé- 
are  des  cristaux  de  mannite  faciles  à  purifier  par  l'alcool.  — 
inement  l'on  recherche  la  mannite  dans  le  suc  de  carotte  non 
\ré  ;  il  est  impossible  d'en  découvrir  la  plus  petite  quantité, 
illeurs ,  M.  Laugier  présume  avec  raison  qu'il  doit  exister 

grand  nombre  de  sucs  susceptibles  de  phénomènes  ana- 
ues.  Baron  Thénabd  ,  de  l'Institut. 

tcXBBUX,  BUSE  (boîan,),  végétaux  dont  la  racine  produit 

balbe.  —  Toutes  les  plantes  bulbeuses  sont  monocotylé- 
les  et  vivaces.  Plusieurs  se  développent  et  végètent  par  la 

S  le  humidité  :  des  bulbes  de  jacinthe ,  de  narcisse ,  sus- 
us  en  l'air  »  produiront ,  comme  on  sait ,  des  tiges  et  des 
irs. 

tULBf  FÈBE,  adj.  {boian.\  plante  qui  porte  hors  de  terre  une 
plosieiirs  bulbes  on  bulbilles. 

(ULBiFOBME,  adj.  (êeienc,  nat.)^  qui  a  la  forme  d'une 
be. 

IULBIU.B  (buibiiluê)  (6olan.},  diminutif  de  bulbe.  Ce  nom 
tpêcialement  attribué  aux  petits  bulbes  ou  bourgeons  pro- 
res  qui  se  développent  sur  plusieurs  végétaux,  soit  à  l'ais- 
ede  leurs  feuilles  [lis  orange  ,  soit  à  la  place  ou  au  milieu 


des  fleurs  (  plusieurs  espèces  d'ail ,  et  entre  autres  Yaliium 
vimimale),  soit  enfin  dans  rintcrieur  des  capsules  ou  péricarpes 
{agave  fœlida,  erinum  eucialicum).  Placées  en  terre,  ces  bui* 
billes  reproduisent  la  plante  comme  de  véritables  graines.  Les 
corpuscules  reproducteurs  des  mousses,  des  fougères  et  autres 
végétaux  cryptogames,  paraissent  être  des  bulbiîleê  analogues  à 
celles  dont  nous  venons  de  parler. 

BULBiLLiFÈBEy  adj.  des  deux  genres  (6oton.),  qui  porte  des 
bulbilles. 

BULBiNE,  s.  f.  {bolan,),  espèce  de  cit)oule,  ou  sorte  de  plante 
du  genre  des  cit)ouIes. 

BVLBIPARE,  adj.  des  deux  genres  {hist.  nal,)^  se  dit  des 
animaux  qui  se  reproduisent  par  des  tutiercules  qu'on  a  com- 
parés aux  bulbes  de  certaines  racines  charnues. 

BULBO-CAVERNEUX,  adj.  et  s.  (anaL)f  qui  appartient  au 
iHilbe  de  l'urètre  et  au  corps  caverneux.  Ce  nom  a  été  donné  à 
un  muscle  appartenant  exclusivement  à  l'homme  {bulbo  uré* 
Irai,  Gh.),  et  qui,  chez  la  femme,  est  remplacé  par  le  cons- 
tricteur du  vagin.  Il  est  situé  au  périnée,,  au-dessous  et  de 
chaque  côté  de  l'urètre,  et  a  pour  fonction  d'accélérer  l'éjacu-» 
lation  de  l'urine  et  du  sperme  :  de  là  son  nom  de  muicle 
accélérateur, 

BULBOCODIUM  {bolan,)^  genre  de  plante  à  fleur  liliacée, 
monopétale,  divisée  en  six  parties.  Le  pistil  de  cette  fleur  de- 
vient dans  la  suite  un  fruit  oblong,  divisé  en  trois  cellules,  et 
rempli  de  semences  arrondies.  Ajoutez  aux  caractères  de  ce 
genre  que  la  racine  est  composée  de  deux  tubercule  qui  for- 
ment une  sorte  de  bec. 

BULBONAC,  s.  m.  {botan.),  La  tige  de  cette  plante  croît  à  la 
hauteur  d'une  coudée  et  demie,  ou  même  davantage;  cette  tige 
est  quelquefois  de  la  grosseur  du  petit  doigt,  bleue,  d'un  rouge 
foncé,  et  velue;  elle  a  la  feuille  de  l'ortie,  mais  deux  ou  trois 
fois  plus  large,  velue,  dentelée,  tantôt  seule,  tantôt  opposée  ou 

glacée  à  la  division  des  branches.  Les  rameaux  sont  chargés  de 
eurs  disposées  à  peu  près  comme  celles  du  chou  ordinaire, 
Elus  petites  que  celles  du  leucoium,  quoiqu'elles  lui  ressem- 
lent  assez  a  d'autres  égards  ;  d'une  odeur  faible ,  avec  un 
onglet  blanc.  Son  calice  est  oblon^,  rouge  et  composé  de  quatre 
feuilles,  dont  deux  sont  plus  petites  que  les  deux  autres;  ses 
cosses  sont  larges,  rondes,  plates,  et  ses  lames  extérieures, 
traversées  des  deux  côtés  par  un  tiord  de  couleur  d'argent: 
elles  ont  un  filament  à  leur  extrémité;  elles  contiennent  un 
bout  de  semence  orbiculaire  et  plate.  Sa  racine  est  bulbeuse; 
sa  graine  d'un  rouge  foncé,  et  très-gi*osse  pour  une  plante  de 
cette  espèce.  La  seconde  année  sa  tige  se  fane  lorsque  la  sraine 
est  mûre.  Elle  est  commune  en  Allemagne  et  en  Hongne.  On 
la  cultive  dans  nos  jardins.  On  fait  usage  de  sa  racine  et  de  sa 
semence.  Sa  semence  est  chaude  au  goût,  amère  et  aromatique. 
On  mange  ses  racines  en  salade. 

BULBO-UfiéTRAL  (F.  BULBO-CAVERNEUX). 

BULBUL  (lUtér,  orieiU,)  est  le  nom  persan  du  rossignol, 
mais  cette  variété  de  rossignol  est  différente  de  la  nôtre ,  et 
même  le  bulbul  indien  est  encore  différent  du  bulbul  persan. 
Bruyn  nous  a  figuré  le  premier  dans  ses  Va^agee  en  Peree,  et 
Ousely  nous  a  figuré  le  second ,  nommé  le  bulbul  combattant 
{figkling  bulbul),  dans  ses  Oriental  CoUectùna,  1. 1 ,  p.  15.  Au 
dire  des  poètes  persans,  Bulbul  est  l'amant  de  la  Rose  Gui,  à 
laquelle  il  raconte  ses  souffrances,  tandis  que  œlle-d,  fière  de 
sa  jeunesse  et  de  sa  k)eauté,  se  rit  de  ses  plaintes. 

BULBULFB  (F.  GaIEU). 

BULÉB,  BULiBUS,  BULiEA,  BouXoToc  ,  BcuXcua  {mythoL), 

surnom  commun  à  Minerve  et  à  Jupiter^  qui  étaient  censés  pré- 
sider aux  délibérations  et  au  bon  conseil. 

BULÉLIA  (géogr,),  siège  épiscopal  de  la  Byzacèneen  Afrique 
{Notit.  À(r,).  C'était  apparemment  l'évéquede  ce  siège,  nommé 
Quod  vult  Deus,  qui  souscrivit  au  concile  de  Gartnage,  soos 
Boniface,  en  425.  Pline  fait  mention  d'une  ville  de  laByzacène 
nommée  Bulula  (liv.  v,  chap.  5). 

BVLBii ,  BUiiETH  (  F.  BoLBYN  [Anne  de]  ). 

BVLBTTE.  On  appelait  ainsi  à  Metz  les  droits  de  sceau,  qu'on 
faisait  opposer  aux  contrats  de  ventes  d'immeubles. 

BUL^TÉBION  (F.  BOULECJTÉRIUM). 

BULFiNGEB  (Georges-Bernard),  professeur  de  théologie  a 
Tubingue,  né  en  1603,  mort  en  1750,  est  l'auteur  de  :  Speemen 
doctrinœ  velerum  Sinarum  mor.  et  polit,,  Francfort,  1734, 
in^o.  —  àe  traeheis  plantarum  ex  melone  obtervatio,  inséré 
dans  le  quatrième  volume  de  l'académie  des  sciences  de  Pé- 


BITLGABIB. 


(574) 


leiiGABIB, 


tersbooK.  —  De  radicibu*  et  foliis  Hcharii,  dans  le  cinquième 
▼olame  at  la  même  académie.  —  Observationes  botanica,  dans 
le  sixième  volome,  ibidem.  —  Ànalomie  de  t éléphant.  —  IKi- 
Hfiaiion  $ur  les  os  de  mammout,  réunis  avec  plusieurs  autres 
mémoires  dans  un  volume ,  sous  ce  titre  :  Varia  in  faseieuioê 
eoUeela,  Sluttgard,  1745,  in-8». 

BULGANy  s.  m.  {hist,  nal.).  Ton  des  noms  de  la  marte  zibe- 
li0e(r.  Marte). 

BULGABES  (hérétiques).  Vers  le  milieu  du  ix' siècle,  les 
Bulgares  venaient  d*éLre  convertis  au  christianisme,  lorsque  des 
manichéens,  fuyant  les  poursuites  dirigées  contre  eux  par  Tim- 
pératriceThéodora,  régente  de  Tempirc  d*Orient,  vinrent  cher- 
cher un  asile  en  Bulgarie.  Séduits  par  les  doctrines  du  mani- 
chéisme (F.  ce  mot),  beaucoup  de  néophytes  barbares,  dont 
ces  doctrines  flattaient  les  grossiers  penchants,  adoptèrent,  9vec 
quelques  changements,  cette  hérésie  qui  6t  parmi  eux  de 
rapides  progrès.  De  là  elle  se  répandit  dans  diverses  contrées 
d'Europe,  particulièrement  en  Italie,  en  Flandre  et  en  France. 
Alors  la  dénomination  de  Bulgares,  qui  avait  d'abord  servi  à 
désigner  le  peuple  où  l'hérésie  avait  pns  naissance,  fut  étendue 
aux  nérétiques  d'autres  pavs,  dont  les  crovances  n'étaient  que 
des  modifications  de  celles  des  manichéens  bulgares.  Tels  furent 
entre  autres  les  patarins,  bogomiles,  joviniens,  albigeoii,  van- 
dois,  que  l'oo  trouve  souvent  désignés  et  confondus  sous  le  nom 
général  de  Bul^res.  Cette  secte  n'admettait,  des  livres  saints, 
que  le  Nouveau  Testament  ;  rejetait  le  baptême.  Ils  prétendaient 
que  les  maris,  vivant  conjugalement  avec  leurs  femmes,  ne 
pouvaient  être  sauvés;  quon  ne  devait  nulle  obéissance  aux 
prêtres  et  aux  évéques  qui  ne  vivaient  pas  suivant  les  canons; 
que  le  serment  n'était  permis  dans  aucun  cas.  —  Reietanl  éga- 
lement la  suprématie  du  pape  et  celle  des  patriarches  de  10- 
rient,  pour  donner  cependant  un  centre  d*unité  à  leur  religion 
nouvelle,  ils  créèrent  un  chef  spirituel ,  qui  résidait  en  Bulga- 
rie, et  aux  lumières  duquel  ils  recouraient  en  matière  de  toi. 
—  Cette  hérésie  fut,  sous  le  règne  de  saint  Louis,  vivement 
combattue  par  un  moine  de  tordre  des  frères  prêcheurs, 
nommé  Robert,  qui,  après  eu  avoir  abjuré  les  erreurs,  d*où 
lui  venait  même  son  surnom,  en  fut  Tennemi  le  plus  acharné. 
Il  rechercha  et  fit  punir  un  grand  nombre  de  ces  sectaires.  On 
trouve  dans  les  Etablissements  de  saint  Louis  (liv.  i ,  p.  83|, 
la  disposition  pénale  qui  était  appliquée  à  ces  hérétiques  :  Se 
aucuns  est  soupçonne  de  bougerie ,  la  joustisse  laye  le  doit 
panre,  et  envoyer  à  fevesque;  et  si  il  en  estoil  prouvez,  l'on  le 
doit  ardoir.  —  De  l'étrange  point  de  vue  sous  lequel  les  Bul- 
gares considéraient  le  mariage  est  née  sans  doute  l'opinion 
qui  les  flétrit  d*un  vice  infâme,  dont  le  nom ,  qui  ne  se  trouve 
que  dans  la  bouche  des  gens  les  plus  grossiers,  est  venu  de  l'al- 
tération du  mot  bulgari,  en  bougart,  bugeri,  en  français  6ou- 
gares,  —  G)mme  les  Bulgares  étaient  adonnés  à  l'usure,  on 
trouve  aussi  leur  nom  employé  comme  synonyme  d'usurier, 

L.  DB  St-H. 

BIJLGABIE  (g^Oj/r.),  province  de  l'empire  ottoman  appelée 
par  les  Turcs  Éoulgar-lli,  qui  s'étend  entre  le  19*  et  le  28«  de 
longitude  orienUle,  le  43»  et  le  46»  de  latitude  boréale,  dans 
une  longueur  de  72  milles  sur  30  de  largeur  dans  sa  partie 
moyenne ,  et  40  le  long  des  c6tes  de  la  mer  Noire.  Elle  est 
bornée  au  nord  par  le  Danube,  qui  la  sépare  de  la  Yalachie,  à 
l'tst  par  la  mer  Noire;  au  sud  par  le  mont  Hémus  ou  Balkan 
et  la  Bamtschik,  qui  la  séparent  de  la  Raum-Ili;  à  l'ouest  par 
le  Timok,  qui  la  sépare  de  la  Servie.  —  Malgré  la  direction  du 
sol ,  dont  l'mclinaîson  principale  se  dirige  vers  le  nord ,  la  Bul- 
garie jouit  d'un  climat  généralement  tempéré,  qui  donne  aux 
vallées  et  aux  planes  une  srande  fertilité  :  on  y  récolte  prin- 
cipalement du  nié,  du  vin,  des  fruits,  du  tabac.  Les  montagnes 
dont  elle  est  sillonnée  sont,  dans  leur  partie  moyenne  et  à 
leur  base,  couvertes  de  verdure  qui  offrent  aux  bestiaux  de 
gras  pâturages.  On  y  trouve  un  grand  nombre  de  sources 
chaudes;  oeiles  du  mont  Suha  sont  sulfureuses  et  colorées  en 
rouge.  Sur  la  frontière  de  la  Servie,  près  des  sources  de  la 
Nissava,  se  voit  une  des  curiosités  naturelles  du  pays;  c'est  une 
source  tiède  qui  s'élève  en  colonne  de  la  grosseur  du  bras , 
tandis  qu'au  pied  de  la  même  colline  jaillit  une  autre  source 
cristalline  et  glaciale.  On  élève  en  Bulgarie  une  grande  quantité 
de  bétail ,  et  des  chevaux ,  surtout  ceux  de  la  Dobrusdika 
(contrée  qaî  s'étend  de  Silistrie  et  de  Choumla  au  Danube  et  à 
la  mer  Noire),  estimés  pour  leur  légèreté,  et  dont  la  chair  mor- 
tifiée sert  de  nourriture  aux  hordes  tartares  répandues  dans  la 
province,  et  même  aux  habitants  du  pays.  Dans  les  environs  de 
Baba-Daffh  se  rencontrent  de  grands  aieles,  dont  les  plumes 
sont  employées  par  les  archers  tartares.  Le  caractère  des  Bul- 
gares de  noê  jours  offre  une  différence  totale  avec  crinî  de  leurs 


farouches  ancêtres.  Cette  dispositîoo  à  la  Uvbilttct,  ié 
cruauté,  cet  amour  des  combats  et  du  pilbge,  ^  pn^] 
longtemps  rendirent  les  Bulgares  b  Icrrevr  de  lein  nm 
s'est  adoucie  par  Thabitude  de  la  vie  apricole,  et  ib  mt  ^ 
tenant  généralement  laborieux,  pacîfiçiucs  et  bQi|Éaltfn| 
rencontre  celte  pratique  de  Tbospitalité  en  hoooevtv^ 
chez  les  Tartares  Dobroud|jé,  en  cela  fidèles  obcnalain*) 

(prescription  du  Koran.  Le  voyageur  qm  arrite  (fa«uî 
eurs  villages  n'a  que  l'emlMrras  de  choisir;  iMtn  la  vsm 
s'ouvrent  pour  le  recevoir.  —  Les  Bulgares  loivciit  le  Mip 
sous  un  patriarche  particulier.  —  LeurdialedetlavMmNrii 

Cresque  en  tout  au  servien.  —  Avant  d'êtie  wa^  f«i 
arbares  qui  lui  ont  donné  son  uom,  la  Bolgane  (nui 
basse  Mœsie.  Elle  est  maintenant  divisée  en  qialRfl^ihi 
celui  de  Silistrie,  de  Nieopoli,  de  Fttfâi,  àtSefkk-lt 
villes  principales  sont  :  Sophia  [Triaditxa  des  Biilîpro«« 
risker  et  la  Nissava,  chef-lieu  du  sandiak  de  son  m, Ié 
sur  les  ruines  de  l'ancienne  Sardiea;  die  doit  réuilaar 
de  son  commerce  à  ses  fabriques  de  soie*  de  draps  dIÉL 
On  lui  donne  de  30  à  50,000  babiUnts.— Alaïaa.  ytàkik% 
l'on  commence  à  monter  le  Balkan  pour  passer  kàiBtié 
Deriend  ou  Porte  de  Trajan ,  ainsi  nommé  à  cm  te 
porte  attribuée  à  cet  empereur.  —  SaaiaJkoAf,  pcèdrb^ 
se  trouve  l'autre  gorge ,  nommé  Eiê-Derbeni.  -  Cmsk 
ville  importante  par  ses  fortifications,  avec  qm  fopalUM  è 
30,000  habitants.  Dans  les  environs  se  voit  le  lonbiièb- 
meux  amiral  Hauan-Pacha,  qui  sauva  Vem^tOmaém 
les  guerres  avec  Catherine  II.  Cest  encore  pùdeOsiaii 
que  se  trouve  le  village  de  Madara,  présentât  Urana 
étrange,  uniaue  de  2,000  femmes  se  recrotaotèMala 
jeunes  et  belles  femmes  des  pays  limitrophes  (|i  bat  i 
vengeance  d*un  mari  ou  de  parents  irrités.  Cest  au  oft 
singulière  colonie  que  les  beys  cboisisseot  lean  fmaM  - 
Varna  (ancienne  Udessus,  colonie  milésieoDei,  vi&i^ 
tante  par  ses  fortifications  et  son  port,  le  meillcardeblipi 
ottomane ,  sur  la  mer  Noire.  Population ,  16,000  )Bsm 
Amurath  IV  eu  1444  y  tailla  en  pièces  l'année  de  Lk«^i 
de  Hongrie.  —  Vidin,  chef-lieu  du  sandiak  de  ce  o«.« 
des  forteresses  les  plus  importantes  de  la  Russie  «r  left« 
vainement  attaquée  par  les  Hongrois  en  1730;  ôBnm 
par  la  résistance  que  le  (wneux  Pasvan-()glou,j»chi»J 
ville ,  Y  opposa  aux  armées  envoyées  contre  lui jpr  k  * 
Sélim  III.  Population,  20  à  25,000  habiUnIs.  - 5>«f» • 
forte  sur  le  Danube ,  fondée  par  Trajan ,  soos  le  dco  dt^ 
polis  ad  Istrum,  en  mémoire  de  ses  victoires  ser  bft* 
comme  son  nom  l'indique,  à  quelque  distance  «^^* 
fameux  pont  qu'il  avait  fait  jeter  sur  le  fleuve,  <:^'*J 
victoires  qu'y  remporta  Bayezid  (Bajazet  1*0  ^  _Jt^ 
sur  Siffismond,  roi  de  Hongrie,  et  où  périrent  on  pw** 
de  nobles  français  venus  au  secours  de  leurs  freies  cWJ 
Population ,  10,000  habitants.  —  Silùtrie^  caoiufc  «  aj 
de  ce  nom  (ancienne  Dristra),  ville  forte  près  du  Di^  JJ 
ses  environs,  on  trouve  les  ruines  de  la  grande  "JJ^^j* 
par  les  empereurs  romains  contre  les  incursions  d«w«J 
Population,  20,000  habitants.  —  Baba-Dagh,  ^^T^ 
vous  des  armées  ottomanes,  près  du  lac  Raâcin.  ^*^  TÎ 
environs  que  se  trouve  un  village  qui  répond  i  ratf" 
Tomes,  illustrée  par  l'exil  d'Ovide,  et  (j[u'on  >»^^ 
ment  -     -  .  ••     ?-  -      —  * 


lent  comme  correspondant  à  une  ville  imaçimirti*^ 
Tomiswar,  qui  n'existe  pas.  —  Preslaw  (anaenneiDa»!^ 
cianopoUs,  puis  PersiMaba),  caoitale  du  P«n»^"*S*r 
Bulgares.  Bâtie  par  Trajan  en  Thonneur  ae  a  s»  MJ^ 
celte  ville  joua  un  rôle  important  dans  l'histoire  de  UiJP 
—  rtmai7a,ou  Temova,  ou  lîmot^  (Trinebm;^^ 
des  derniers  rois  bulgares,  sur  la  Tantra,  siéac  d'un  «"W 
grec,  qui  s'intitule  patriarche  et  primat  de  Buigane,  "^ 
ne  sont  pas  reconnus  par  les  autres  patriarches  gw**^  jg 
de  cette  ville  se  trouve  la  Svetivhora,  la  monlagnc»*» 
les  forêts  sont  inviolables,  d'après  les  traditions  iniyj 

BULGABIE  (Histoire  de  la).  Les  Bulgares,  tP*^^ 
blance  de  conformation  doit  faire  rattacher  à  la  P^r^i 
à  la  famille  des  Turcs,  habitèrent  sans  doute  orgwjw^g^ 
Scythie  asiatique.  Suivant  le  témoignage  de  **»^I|^ 
qui  écrivait  vers  l'an  450  de  notre  ère,  les  Bolgrtt  ^, 
nus  de  son  temps,  et  bien  avant  '"^ .^ ^""STin  ûî^ 
peuple  puissant  qui  habitait  très- loin  au  ^-^ 
Il  dit  même  que  sous  le  règne  du  roi  AmttVy  fLS* 
trône  d'Arménie  de  l'an  129  à  116  avant  '-Çj^îJ^T^ 
colonie  de  Bulgares,  chassés  de  leur  pay»P»5?P^-J* 
vint  s'étaWir  dans  la  parUe  de  l'Annénie  iHo*  * 


J 


BULGARIE. 


(675) 


Bt'LGAHlfi. 


\x^%^  ;  ce  lieu  prit  alors  le  noni  du  chef  de  la  colonie,  Found, 
im  alléré  daos  la  suite  des  temps  en  celui  de  Vanand.  — 
;opinion  commune  veut  que  les  bulgares  aient  dû  leur  nom 
1  celui  du  Volga,  sur  les  bords  duquel  ils  séjournèrent  d'abord; 
oiraot  M.  de  daint-Martio  ce  seraient  eux  au  contraire  qui  au- 
lient  laissé  leur  nom  à  ce  Qeuve ,  appelé  Eiel ,  Eiil  ou  Athil 
ans  tous  les  idiomes  tartares.  —  Les  Bulgares  s'avancèrent  sans 
Hite  en  Europe  à  la  suite  des  Huns,  et»  unis  à  eux ,  prirent 
ral-élre  paria  leurs  entreprises;  le  nom  de  Uunogundureê , 
u  leur  est  donné,  confirmerait  cette  opinion.  Trente  ans  en- 
iroo  avant  la  fin  du  T*  siècle ,  on  les  trouve  établis ,  comme 
BUf4e  dominant,  du  Don  à  la  Kama,  dans  la  partie  de  la 
Msie  appelée  autrefois  grande  Bulgarie  :  on  trouve  encore 
rès  de  Kasan  quelques  vestige^  de  leur  capitale.  De  là  ils  vin- 
ni  s'arrêter  sur  les  bords  du  Kouban.  La  chute  de  Tempire 
ionique,  créé  par  Attila  et  qui  tomba  avec  son  fondateur,  la 
iipersion  des  nations  gothiques,  facilitèrent  sans  doute  la 
arche  des  Bulgares  vers  le  Danube.  Toute  la  nation  cependant 
»  se  porta  pas  vers  rOrienl  :  une  partie  des  Bulgares  resta  dans 
or  première  patrie,  où  ils  se  maintinrent  indépendants  jusqu'à 
ureolièreckstruciionau  xiii**  siècle  par  Batou,  fils  aine  de 
diinghiz-Khan.  La  portion  de  ta  nation  bulgare  qui  avait 
fmnencé  son  mouvement  d'émigration  se  porta  sur  le  Tanaïs 
i*eUe  Iraversa.  Le  bruit  de  la  marche  de  ces  barbares  arriva 
•qa*à  Coustantinople^  où  il  jeta  la  terreur.  Zenon,  qui  régnait 
ors,  eut  recours  au  roi  des  Oitrogoths,  Tbéodoric,  le  futur  con- 
lérani  de  l'Italie.  A  la  prière  de  l'empereur,  celui-ci  passa  le 
mube ,  alla  chercher  ces  ennemis  si  redoutables  jusaue  sur 
I  rives  du  Borj'stbènes,  les  défit  et  blessa  même  leur  ciief  Li- 
irt  (487).  Mais  lorsque  le  départ  de  Tbéodoric  pour  l'Italie  eut 
issé  cette  partie  des  frontières  de  l'empire  sans  défenseur,  les 
DlC^res,  traversani  le  Danube  sans  obstacle,  fatiguèrent  l'em- 
ire  par  leurs  courses  fréquentes,  sous  le  règne  d'Anas- 
se  (49^501-5l3).,L'empereur  les  éloigna  à  prix  d'argent.  G^ 
iodaot  U  prit  aussi  d'autres  mesures  ;  pour  couvrir  les  environs 
t  Cooslantinople,  il  fit  construire  le  long  mur  (507).  Mais 
ilail  on  (aible  rempart  contre  ces  redoutables  barbares.  En 
9,  sons  le  règne  de  Justinien,  leur  chef  Zabergan  (Zaber- 
lian  ?}  franchit  la  longue  muraille,  ruinée  en  plusieurs  endroits, 
vint  camper  à  Mélanthias,  bourg  situé  à  150  stades  seulement 

la  ville  impériale.  L'épouvante  se  répandit  dans  Constantin 
frfe;  elle  fut  telle  que  I  empereur  ordonna  d'enlever  les  vases 
ir  el  d'argent  des  églises  des  faubourgs.  Reooussés  par  le 
ras  de  celle  époaue,  par  Bélisaire  (F.  ce  mol),  les  barbares  se 
^ndirent  en  Tbcace,  en  Grèce  jusqu'aux  'Tbermopyles,  et 
mperear,  préférant  à  celui  des  armes  l'emploi  d'uu  moyen 
u  dangereux  et  moins  honorable,  acheta  leur  départ.  —  Les 
Jgves  passèrent  en  662  sous  le  ioug  des  Avares,  qui  venaient 
trriver  en  Europe  :  ils  cherchèrent  de  bonne  heure  à  s'en 
^ochir,  et  ils  réussirent  sans  doute  à  être  traités  par  eux  sur 
pied  d'alliés  plutôt  que  de  sujets ,  puisque,  le  roi  des  Avares 
ni  mort ,  les  Bul^res  voulurent  que  le  nouveau  khan  fût 
Msi  parmi  eux.  Ni  l'une  ni  l'autre  des  deux  nations  ne  vou* 
it  rien  relàdier  de  ses  prétentions,  on  en  vint  aux  mains  :  les 
Igares  furent  vaincus.  Mais  en  634  Couvral,  leur  roi,  fut 
tt  heureux.  Ayant  (ait  alliance  avec  Héraclius  qui  le  créa 
jice  p  il  parvint  à  se  rendre  tout  à  fait  indépendant.  Ce 
Bce,  qui  vécut  jusqu'en  660,  recommanda  en  mourant  à  ses 
q  fils  de  rester  unis ,  leur  alliance  pouvant  seule  faire  leur 
ce  contre  1^  peuples  voisins;  mais  ils  ne  tinrent  aucun 
npte  de  la  recommandation  de  leur  père ,  et  se  séparèrent, 
con  eotrainant  avec  soi  une  partie  de  la  nation.  Bajan  et 
irmg»  les  aînés,  restèrent  entre  les  rives  du  Volga  et  du  Don, 
Us  dievinrent  par  la  suite  sujets  des  Khazars  ;  le  quatrième 
recsa  le  Danube  et  alla  se  réunir  aux  Avares;  le  cinquième, 
»k  ou  AIzeco,  passa  en  Italie,  et  reçut  de  Aomuald,  duc  de 
lérent ,  plusieurs  villes  de  l'ancien  Samnium ,  où  les  descen- 
its  de  cette  colonie  se  distinguent  encore  à  présent  par  leur 
tome  et  leur  langage.  Le  troisième  frère,  Asparouk ,  ayant 
kcrsé  le  Dnieper,  le  Dniester  et  un  fleuve  appelé  Onclus,  le 
ilh  peut-être ,  vint  s'établir  en  679  près  des  bouches  du  Da- 
>e  9  dans  le  pays  appelé  maintenant  Bessarabie,  Constan- 

IV  Pogonat  s'avança  contre  la  horde  à  la  tête  de  ses 
lllear«s  troupes  pour  la  chasser  de  cette  position.  Pendant 
i  courte  absence  qu'il  fait  de  son  camp,  une  terreur  panique 
npare  des  soldats  ;  ils  fuient,  el  les  barbares  passent  avec  eux 
lanube.  Asparouk  Ibrce  Constantin  à  acheter  la  paix  moyen- 
it  un  tribut  annuel,  et  obtient  en  outre  la  cession  dune 
lie  de  l'ancienne  Moesie,  où  il  s'établit  d'une  manière  per- 
aeiite  avec  ses  compagnons  :  c'est  ainsi  que  fut  fonoé  le 
nu  me  de  Bulgarie,  qui  s'étendit  de  la  mer  Noire  à  la  Mo- 


rawa,  et  du  Danube  au  mont  Hémus,  lorsque  Asparouk  eut  réuni 
aussi  à  son  territoire  le  pays  des  Slaves  âévériens  et  de  six  au* 
très  tribus  de  celte  nation.Cet  te  conquête  fut  la  caused'on  change- 
ment notable  chez  les  Bulgares.  Ces  Slaves  étaient  plus  nombreux 
que  leurs  maîtres  qui ,  en  se  mélangeant  avec  eux ,  en  adoptè- 
rent insensiblement  le  langage  qu'ils  ont  conservé  de  nos  jours 
en  gardant  toutefois  leurs  mœurs  et  leurs  usages  nationaux. 
—  Justinien  II,  Gis  et  successeur  de  Constantin  Pogonat,  vou- 
lut anéantir  le  royaume  naissant  des  Bulgares;  il  marche  con- 
tre eux  (688),  met  en  déroute  et  fait  prisonnier  un  grand  nom- 
bre de  leurs  sujets  slaves,  qu'il  envoie  en  Asie-Mineure.  Mais, 
au  retour  de  son  expédition ,  il  est  assailli  au  passage  du  mont 
Rhodope  par  une  nuée  de  Bulgares  qui  lui  tuèrent  ou  bles- 
sèrent la  moitié  de  ses  soldats;  lui-même,  apr^  avoir  couru 
risque  de  perdre  la  vie,  s'empressa  de  renouveler  avec  Mocrut , 
leur  khan  actuel ,  le  traité  fait  par  son  père  avec  Asparouk.  — 
Terbélis,  successeur  de  Mocrus,  joua  un  rùle  important  dans  les 
troubles  de  l'empire  d'Orient.  Il  régnait  sur  les  Bulgares , 
lorsque  ce  même  Justinien ,  chassé  de  Constantinople  par  ses 
sujets  révoltés,  vint  implorer  son  secours.  Terbélis  ramena  dans 
sa  capitale  le  monarque  détrôné  (705)  ;  mais  il  se  ût  chère- 
ment payer  ce  service.  Non  content  d'avoir  reçu  le  titre  sans 
valeur  de  César  et  la  cession  plus  importante  aux  yeux  du 
barbare  de  la  Zagorie  (  territoire  compris  entre  Choumia  et  la 
mer  Noire),  il  demanda  que  l'on  couvrit  d'or  son  large  bouclier 
et  l'espace  vide  laissé  par  le  cercle  de  son  fouet ,  ût  entasser  des 
étoffes  de  soie  dans  toute  la  hauteur  de  sa  pique  ;  puis  il  exigea 

3ue  chacun  de  ses  soldats  eût  la  main  droite  remplie  de  pièces 
'or  et  la  gauche  de  pièces  d'argent.  La  reconnaissance  n'était 
pas  la  vertu  de  Justinien;  aussi,  oubliant  le  service  que  Ter- 
bélis lui  avait  rendu  pour  ne  se  rappeler  que  l'insolence  avec 
laquelle  il  en  avait  exigé  le  prix ,  il  vint,  deux  ans  après,  atta- 
quer les  Bulgares  :  battu  et  assiégé  dans  Ancbiale ,  il  s'estima 
trop  heureux  de  pouvoir  regagner  Constantinople  par  mer,  et 
conclut  la  paix  avec  le  roi  bulgare.  Quand  Philippicus  se  fut  ré- 
volté contre  Justinien  (711),  œlui-ci  recourut  de  nouveau  àTer- 
bélis ,  qui  lui  envoya  un  corps  auxiliaire  de  3,000  hommes.  Ce 
secours  arriva  trop  tard  pour  empêcher  la  catastrophe  qui  pré- 
cipita Justinien  au  trône;  toutefois  Tert)élis sut  en  tirer  parti, 
en  ravageant  les  environs  de  Constantinople ,  sous  le  prétexte 
spécieux  de  venger  la  mort  de  son  allié.  Ensuite  il  prit  en  main 
la  cause  d'Anastase  U ,  et  6t  mine  de  vouloir  le  rétablir  sur  le 
trône  ;  mais  Léon  III ,  compétiteur  de  ce  prince ,  s'ctant  em- 

f tressé  d'offrir  au  barbare  une  somme  considérable»  celui-ci  livra 
'em()ereur  déchu,  dont  il  n'avait  embrassé  le  parti  que  par  in- 
térêt. —  Cormes ,  successeur  de  Terbélis ,  et  qui  régnait  vers 
727 ,  lit  une  irruption  en  Thrace  pour  contraindre  Constantin 
Copn)nyme  à  lui  payer  le  tribut  ou  il  lui  refusait.  Cette  expédi- 
tion fut-elle  malheureuse,  ou  les  Bulgares  étaient-ils  fatigués  de 
leurs  derniers  rois,  c'est  ce  qu'il  est  peu  facile  et  du  reste  peu 
important  de  décider.  Quoi  qu'il  en  soit ,  ils  massacrèrent  G}r- 
mes  vers  765,  et  rendirent  électif  le  pouvoir  royal ,  auparavant 
héréditaire  chez  les  descendants  de  GouvcaL  —  Télésis  ou  Té^ 
lenlxar,  763.  —  Le  premier  roi  choisi  par  voix  d'élection ,  vou- 
lant j[usti6er  le  choix  de  ses  sujets ,  envahit  le  territoire  de 
l'empire.  Cette  agression  lui  fut  btale  :  ses  sujets  le  punirent, 
en  le  mettant  à  mort ,  de  s'être  laissé  vaincre  par  Constantin 
Copronyme.  —  Il  fut  remplacé  par  Sabin ,  gendre  de  Cormes. 
Le  nouveau  roi  conclut  la  paix  avec  les  Romains  ;  r^tte  décision 
excita  un  mécontentement  général.  Sabin ,  craignant  le  sort  de 
ses  prédécesseurs ,  s'enfuit  a  Constantinople  avec  ses  -amis.  — 
Pagan ,  appelé  aussi  Toctus,  lui  fut  substitué,  763.  —  Sans  être 
intimidé  par  le  caractère  violent  de  ses  turbulents  sujets ,  il  ra- 
tifia le  traité  conclu  par  Sabin.  Proûtant  de  la  sécurité  que  lui 
inspirait  la  conclusion  de  la  paix,  Constantin  Copronyme  le 
surprend  à  l'improviste  (765),  pénètre  jusqu'au  cœur  de  la  Bul- 
gane  ;  Toctus  et  ses  principaux  chefs  périrent  victimes  de  cette 
violation  du  traité.  Et  tel  fut  l'effroi  des  Bulgares,  que  Constan- 
tin aurait  pu  facilement  reconquérir  tout  le  pays  ;  mais  il  se 
contenta  seulement  de  dévaster  les  campagnes,  et  reprit  le  che- 
min de  Constantinople.  Pagan  mourut  vers  771 ,  sans  avoir  pu 
se  venger.  —  Ayant  appris  par  des  traîtres  qui  se  trouvaient 
dans  le  conseil  dfes  Bulgares  que  l'intention  du  nouveau  roi  Té- 
léric  était  d'assiéger  les  forteresses  élevées  récemment  sur  la 
frontière,  Constantin  tombe  comme  la  foudre  au  milieu  des  Bul- 
gares, dévaste  leur  pays,  leur  tue  plusieurs  milliers  d'hommes, 
et  reprend  triomphant  la  route  de  Constantinople.  Devinant 
bien  que  la  trahison  seule  avait  pu  révéler  ses  projets  à  l'empe- 
reur, Téléric  recourut  aussi  à  la  ruse  pour  découvrir  les  coupa- 
bles. Il  écrivit  à  Constantin  que,  la  turbulence  de  ses  sujets  lui 
faisant  craindre  pour  sa  vie,  il  désirait  aller,  comme  Sabin» 


BCLOAKIE. 


(576) 


BULGARIE. 


vivre  en  paix  A  Tombre  du  tn^rie  impérial  ;  niais  que,  pour  assu- 
rer l'exéculion  de  son  projet,  il  avait  besoin  d'hommes  attachés 
à  Tempire,  et  quH  désirait  les  connaître,  s*il  en  était  quelaues- 
uns  parmi  les  Bulgares.  Constantin,  ne  soupçonnant  pas  I  arti- 
fice, donna  au  roi  les  noms  de  ses  affidés,  que  Téléric  fit  périr. 
En  recourant  à  ce  stratagème,  Téléric  ne  pensait  guère  que  son 
projet  imaginaire  pût  devenir  une  réalité.  Cependant,  deux  ans 
après,  craignant  pour  sa  sûreté,  il  se  réfugia  à  Constantinople. 
La  il  reçut  te  baptême,  fut  créé  patrice,  et  s'allia  mémo  à  la  fa- 
mille impériale  en  épousant^  la  nièce  de  l'empereur.  —  Car- 
dam  (776-806)  lui  lut  donné  pour  successeur.  Il  fut  presque 
tout  le  temps  de  son  règne  occupé  à  combattre  les  empereurs 
Constantin  VI  et  Nicéphore,  sur  lesquels  il  remporta  de  nom- 
breux avantages.  Il  mourut  vers  806.  —  Crumm  ou  Crem,  chef 
des  Bulgares  établis  parmi  les  Avares  de  Pannonie ,  ayant  dé- 
truit l'empire  de  ce  peuple,  devint  également  roi  des  Bulgares 
de  MoBsie.  Le  rè^ne  de  ce  prince ,  l'époque  la  plus  brillante 

Seut-étre  de  l'histoire  des  Bulgares,  fut  pour  eux  une  suite 
'éclatants  triomphes ,  et  pour  l'empire  un  enchaînement  de 
malheurs  constants.  En  807,  il  prend  Sardiquc  d'assaut  et  y 
passe  6,000  hommes  au  fil  de  l'épée.  Ce  ne  fut  que  quatre  ans 
après  (8H)  que  l'empereur  Nicéphore  vint  tirer  vengeance  de 
cette  agression ,  en  envahissant  à  son  tour  la  Bulgarie.  Cruram, 
pris  au  dépourvu ,  demande  humblement  la  paix  ;  il  est  refusé 
avec  hauteur,  et  Nicéphore  pénètre  jusqu'au  village  royal  qu'il 
livre  aux  flammes.  Crumm  offre  une  seconde  fois  oe  se  soumet- 
tre aux  conditions  que  dictera  l'empereur  ;  de  nouveau  celui-ci 
rejette  ses  prières.  Dans  cette  extrémité,  le  roi  bulgare  retrouve 
toute  son  activité,  toute  son  audace;  l'armée  impériale  était 
campée  dans  une  vallée  entourée  de  tous  côtés  par  des  monta- 
gnes boisées.  Il  fait  fermer  par  d'immenses  abatis  de  bois  les 
passages  qui  les  traversaient  et  allaient  aboutira  la  vallée.  Nicé- 
phore ne  vit  le  danger  ^ue  quand  il  n'était  plus  temps  de  le 
prévenir,  a  Hélas!  s'écria-t-il,  il  nous  faudrait  des  ailes  comme 
aux  oiseaux  pour  sortir  d'ici,  n  L'armée  reste  frappée  de  stu- 
peur en  apercevant  ces  apprêts.  Tout  à  coup  d'énormes  colonnes 
de  flammes  s'élèvent  sur  plusieurs  points;- les  Bulgares  avaient 
mis  le  feu  aux  bûchers  construits  par  eux  ;  puis  ils  s'élancent 
sur  les  Grecs  en  |)oussant  des  clameurs  sauvages  et  en  font  un 
horrible  carnage  :  Nicéphore  lui-même  périt  avec  tous  ses  offi- 
ciers. I^  tête  de  l'imprudent  monarque  fut  exposée  sur  une 
pique,  et  son  crâne,  enchâssé  dans  For,  servit  souvent  de  coupe 
aux  chefs  des  Bulgares  pendant  leurs  orgies.  Enhardi  par  ce 
succès,  Crumm  vient  mettre  le  siège  devant  Debelt,  aujourd'hui 
Develto.  Une  démonstration  faite  par  l'empereur  Michel  Rhan- 
^abé  pour  le  repousser  échoue  par  l'inaiscipline  de  l'armée 
impériale.  Crumm  offre  alors  à  Michel  de  renouveler  le  traité 
de  paix  consenti  par  Cormes ,  mais  à  deux  conditions  :  que  les 
transfusées  bulgares  et  les  prisonniers  grecs  qui  s'étaient  enfuis 
lui  seraient  rendus,  et  que  les  marchands  grecs  qui  viendraient 
commercer  en  Bulgarie  feraient,  en  y  entrant,  sous  peine  de 
conflscation,  la  déclaration  de  leurs  marchandises,  pour  payer 
la  taxe  gui  leur  serait  imposée.  Ces  propositions  sont  rcjetees. 
Alors,  aidé  des  conseils  des  transfuges  grecs  qui  lui  apprennent 
à  construire  des  machines,  Crumm  s'empare  de  Méscmbrie ,  où 
il  trouva  du  feu  grégeois  dont  l'usa^  lui  fut  aussi  révélé  par 
eux.  Puis  il  bat  sous  les  murs  d'Andrinople  (815)  Michel ,  qui 
perdit  la  bataille  et  le  trône  par  la  trahison  de  l'un  de  ses  géné- 
raux ,  Léon  l'Arménien ,  qui  devint  son  successeur.  Rien  n'ar- 
rêtant plus  la  marche  victorieuse  de  Crumm,  il  s'avança  jus- 
qu'aux portes  de  Constantinople.  Du  haut  de  leurs  murailles, 
les  Grecs  épouvantés  purent  le  voir  accomplir  les  rîtes  bizarres 
de  son  culte,  pour  se  rendre  ses  dieux  favorables,  immoler  des 
hommes  et  des  animaux,  se  laver  les  pieds  au  bord  de  la  mer 
dont  il  versait  de  l'eau  sur  sa  tête,  et  en  asperger  son  armée  qui 
poussait  des  cris  d'allégresse.  Pour  se  aélivrer  d'un  ennemi 
aussi  formidable,  I^on  a  recours  à  la  trahison.  Feignant  de  vou- 
loir traiter  de  la  paix ,  il  fait  proposer  une  conférence  au  bar- 
bare. Crumm  s'y  rend  en  personne;  c'est  ce  que  Léon  avait 
espéré.  Assis  à  terre ,  le  Bulgare  avait  commencé  à  signiGer  ses 
volontés  aux  officiers  impériaux,  lorsqu'il  surprend  un  signal 
donné  de  la  ville.  Il  s'clance  aussitôt  sur  son  cheval  et  fuit 
poursuivi  par  les  clameurs  des  Grecs;  malgré  la  rapidité  de  sa 
course,  il  ne  put  éviter  l'atteinte  de  quelques  flèches  lancées  par 
les  assassins  cachés  pour  l'immoler,  et  arrive,  couvert  de  sang  et 
de  poussière,  dans  son  camp  où  l'accueillent  mille  cris  de  fureur 
et  ae  vengeance.  Il  se  venge  de  cette  perfidie  en  saccageant  les 
environs  de  la  capitale ,  depuis  le  Bosphore  jusqu'au  Pont- 
Kuxin.  Il  reprend  alors  le  chemin  d'Andrinople,  ravageant 
tout  sur  son  passage  :  un  corps  d'armée  avait  été  laissé  par  lui 
devant  cette  ville  pour  en  presser  le  siège;  elle  est  obligée  de 


capituler,  et  une  partie  de  ses  habitants  sont  tnosponôai^ 
du  Danube;  il  en  usa  de  même  à  l'égard  de  plnsieiniNi 
villes^,  où  des  colonies  de  Bulgares  remplacèrent  les  ^itm 
qu'on  arrachait  à  leur  sol  natal.  Résolu  à  tirer  one  vcn^ 
éclatante  de  la  trahison  de  l'empereur,  il  avait  convoque^ 
les  nations  qui  lui  obéissaient  {wur  aller  de  noaveio  m 
Constantinople,  lorsqu'une  hémorragie  l'étooffa  (814). --J^ 
com,  son  successeur,  répond  aux  propositions  de  Lit»  ■ 
s'avança ntjusc|u'à  Mésembrie  ;  mais  la  fortune  trahît  m» 
rage.  !l  essuie  une  sanglante  défaite;  et,  l'année  niitt 
surpris  dans  son  camp  par  Léon ,  il  est  massacré  wt  bb  ^ 
nombre  de  ses  soldats.  Léon  envahit  alors  la  Bulgarie  prwri 
défenseurs,  et  y  exerça  d'épouvantables  ravages,  rendu(mli 
gares  les  maux  qu'ils  avaient  fait  souflrir  à  l'enipire.  -  Dïta^ 
ou  TiToc,  le  nouveau  roi  des  Bulgares,  conclut  avec r»fw 
une  trêve  de  trente  ans.  Une  circonstance  qui  n'est  pt^ 
il  est  vrai  qu'une  exagération  de  l'historien  qui  la  n^, 
donne  à  la  conclusion  de  cette  paix  temporaire  on  ottr 
tout  particulier:  les  deux  princes  jurèrent  de  l'obsenv.tft 
en  invoquant  les  dieux  des  Bulgares,  Ditxeoe, celui daîv» 
tiens.  La  sanglante  invasion  de  l'empereur  Uisadattrof 
des  barbares  une  impression  de  terreur  si  profonde, qv^ 
dant  soixante-quatorze  ans  l'empire  n'eut  plusàcnjiidrr^ 
attaques.—  Ditzeng,  étant  mort  (  821  ] ,  fut  reroplieé(Br Jk- 
lagon  0%  Omortag,  Lorsqu'en  823  Michel  II  se  mut  wf 

t'usque  dans  sa  capitale  par  Thomas  révolté  contre  liJ^pnB 
bulgare  lui  offrit  des  secours  qui  furent  refusés pBrffflfVTnir 
les  exemples  ne  lui  manquaient  |)as  pour  lui  appnodrvoni/'ffl 
était  dangereuse  l'intervention  de  ces  dangereux i8»  «In»  (a 
aflaires  de  l'empire.  Mais  Mortagon,  persistant  à^ecBim^ ni- 
pereur  malgré  lui-même  avec  une  générosité  fort  patVst'^ 
ressée,  tombe  sur  le  camp  du  rebelle  qu'il  met  en  foitf,rtdaf: 
de  butin  reprend  le  chemin  de  son  royaume.  Le  dêwlupçm- 
de  la  monarchie  des  Francs  sous  Charlemagne avait  ma" 
Bulgares  limitrophes  du  puissant  empire  d'Occideni.  M«tf" 
envoya  des  ambassadeurs  à  Louis  le  Débonnaire  pour  ^ft^^ 
lui  les  frontières  respectives  de  leurs  Etats.  Il  fulassajàn'- 
le  retour  de  ses  députés.  —  Baldimir  ou  Vladimir^  pdk^i 
Crumm  lui  fut  substitué  en  826.  Les  négociations  enluus F 
son  prédécesseur  avec  Louis  le  Débonnaire  n'ayant  psn* 
résultat  définitif,  il  voulut  terminer  la  question  parlai*** 
armes,  et  envahit  la  Pannonie  (827);  mais  il  est  raw*'- 
prince,  qui  paraît  avoir  régné  jusqu'en  844 ,  accorda  wr^ 
sonniers  grecs  qui  se  trouvaient  dans  ses  Etats  la  penni»** 
retourner  dans  leur  pays.  —  Au  règne  de  Bog€fit,tM9i» 
seur  (844),  correspond  une  révolution  religieuse  en BolO» 
c'est  de  cette  époque  que  date  l'introduction  du  chréiw* 
dans  ce  royaume.  Clotilde  avait  amené  la  conversion  dfOi* 
et  des  Francs  ;  c'est  aussi  à  une  femme  que  fut  due  («  • 
Bulgares  idolâtres.  A  son  avènement  au  trdnc,  foyantr^f 
grec  gouverné  par l'i m pératriceThéodora,  régente («»• 

minorité  de  son  fils  Michel  III ,  Bogoris  crut  qu'il  ial»»** 
facilement  cette  princesse  par  des  menaces  de  guerre;  h  f»?* 
énergique  de  Thcodora  le  frappa  d'étonnemenlelderfN|fi' 
il  renouvela  la  paix  avec  elle,  il  avait  une  sœur  prô*»""* 
Constantinople,  qui  à  la  suite  des  négociations  lui  fat  «* 
Devenue  chrétienne,  elle  chercha  à  ouvrir  les  yeui  de »J^ 
aux  lumières  de  la  foi.  Il  hésitait:  un  moine  nommé Mrf*" 
acheva  de  le  décider,  en  offrant  à  ses  regards  un  lablfM  «f 
sentant  le  jugement  dernier.  La  vue  de  cette  pcin^rr  J-^ 
telle  impression  sur  l'esprit  de  Bogoris,  qu^  «^^  ****'^ \,| 
le  baptême  (861  ),  et  prit  le  nom  de  Micliel  en  I  boaip*' 
l'empereur.  L'exemple  du  souverain  devait  '*^<**®"*''i| 
traîner  les  sujets.  En  805 ,  Bogoris  envoya  une  aniw»* 
pape  Nicolas  I*^  et  au  roi  Louis  le  Germanique,  *^  Jf 
cte  conclu  un  traité  d'alliance  (845),  pour  leur  à^' 
prêtres  chrétiens.  Dans  le  même  temps,  le  P**"*'!*vL  ji 
tantinople  lui  envoyait  Cyrille,  qui  fut  rapêtredesBalp^ 


débat  s'engagea  alors  entre  les  missionnaires grc«en^^ 

les  uns  vouaient  soumettre  l'Eslise  bulgare  ^^^J*^ 

pape,  les  autres  au  patriarche  de  Constantinople.  ^'J**^^, 

nant  gain  de  cause  aux  derniers,  congédia  ^^^^^^^^!^ 
reconnut'*  *."*-A«-i:« *i:— «.»«  ^.. n*iM«M»k*ffrM*iarlA''^ 

de  Bulga 

engagées  ^-..-  .^  ^„..,...^  ..^  . -         j^^, 

gares  fut  suivie  d'un  nouveau  traité  d'alliance  entrj»^^ 
Fempereur;  et  Michel  lïl,  pour  le  consolider^cédiïij'j 
un  terrain  désert  (la  région  qui  s'étend  au  nord  «P^^ 
Bourgaz  jusqu'à  Varna  )  ,  et  qui  conserve  encore  k  ^ 
Zogom  que  les  Bulgares  lui  avaient  donné,  u  ^^^L 


Bogoris  avait  étési  sincère  que,  pour  pouvoir  se 


lintrpl**' 


J 


BULGARIE. 


(677) 


BULGARIE. 


uent  aux  pratiques  de  sa  croyance  nouvelle,  il  abdiqua  et  se 
retira  dans  un  cloître.  Avant  de  descendre  du  trône  (868)  il  dé- 
îçna ,  pour  y  monter  en  sa  place  ,'son  ûls  aîné  Landoroir.  Ce 
Mnnce  ayant  touIu  rétablir  le  culte  national  des  Bulgares ,  cette 
enlalive  donna  lieu  à  Bogorisde  faire  éclater  son  lèle  pour  la 
eli^on  chrétienne,  zèle  emprunté  il  est  vrai  de  la  sauvage  féro- 
ité  de  ces  barbares.  A  la  nouvelle  de  Tapostasie  de  son  Gis,  il 
ort  de  son  cloître ,  ceint  de  nouveau  Tépce ,  se  rend  maître  du 
oi ,  lui  fait  crever  les  yeux ,  nomme  un  autre  de  ses  Gis  pour  le 
cmplacer,  et  rentre  de  nouveau  dans  sa  solitude.  —  Présiaru 
ùl  malheureux  dans  une  expédition  contre  les  Scniens ,  et 
Wichei  Vorize  son  Gis  et  son  successeur  ne  réussit  \\as  mieux  en 
oulant  le  venger;  il  fut  obligé  de  faire  la  paix  avec  eux.  Son 
■ègne  et  celui  de  Présiane  sont  fort  courts.  —  Siméon  lui  suc- 
«da  sur  le  trône  de  Bulgarie  (  887  ).  Depuis  Tintroduction  du 
christianisme  dans  ce  pays ,  la  communauté  de  religion  avait 
établi  des  rapports  plus  suivis  entre  ce  royaume  et  Fempire. 
Plusieurs  jeunes  gens  des  plus  nobles  familles  bulgares  avaient 
iié  apprendre  Féloquence  de  Démoslhènc  et  la  rhétorique 
rAristote  dans  les  écoles  de  Gonstantinople.  De  ce  nombre  était 
Mméon,  petit-GIs  de  Baldimir ,  qui ,  aGn  de  se  livrer  plus  aisé- 
n\ent  à  son  goût  pour  Tétudc,  avait  embrassé  la  vie  monastique. 
Appelé  an  trône  par  le  vœu  des  Bulgares ,  il  échangea  le  cilice 
contre  Tépée  des  rois  ses  ancêtres,  et  prouva  que  la  tranquillité 
do  cloître  n*avait  rien  ôté  à  Ténergie  naturelle  de  son  caractère. 
Dés  le  commencement  de  son  rè^ne,  la  guerre  se  ralluma  entre 
lui  et  l'empereur  Léon  VI  lo  Philosophe  :  tes  vexations  essuyées 
par  les  marchands  bulgares  à  Thessaloniquc ,  ville  indiquée 
comme  le  comptoir  d'échange  des  deux  pays ,  amenèrent  celte 
rupture.  Siméon,  fatigué  de  faire  de  vaines  remontrances,  enva- 
hit la  Macédoine  (889j,  bat  l'armée  impériale  et  mutile  tous  ses 
prisonniers  en  leur  faisant  couper  le  nez;  puis  il  les  ren- 
voie en  cet  état  à  Gonstantinople.  Trop  faible  contre  un 
ennemi  oui  s'annonçait  d'une  manière  aussi  redoutable,  Léon 
appelle  a  son  aide  les  Hongrois  établis  depuis  peu  dans 
l'Alel-Kazu.  Siméon ,  vaincu  par  eux  dans  une  première  ren- 
contre, réunit  de  nouvelles  forces,  se  ligue  avec  les 
Petschenègues  y  va  attaquer  les  Hongrois  sur  leur  territoire 
tl  les  défait  complètement.  Une  nouvelle  victoire  qu'il  remporte 
ïo  893  sur  l'armée  grecque  force  Tempereur  à  se  soumettre  aux 
x^nditions  de  paix  qu'il  plut  à  Siméon  de  lui  dicter.  Tant  que 
Iléon  vécut,  le  Bulgare  les  observa  Gdèlement.  Mais  à  la  mort 
le  ce  prince  (911),  Alexandre  son  frère  ayant  refusé  avec  hau- 
eo.r  oe  renouveler  le  traité,  Siméon  prend  les  armes,  s'empare 
[.«%ndrinople,  et  ne  cesse  depuis  ce  moment  de  harceler  l'em- 
ire,  en  proie  à  des  discordes  intestines.  EnGn  en  923 il  s'avance 
i»«lQe  sous  les  murs  de  Gonstantinople,  et  vient  asseoir  son  camp 
l<^. porte  des  Blaauernes.  L'empereur  Romain  ne  crut  pas  hu- 
it lier  la  majesté  impériale  en  consentant  à  se  rencontrer 
irns  une  conférence  avec  Siméon  qui  Tavait  exigé  ainsi.  Ses 
im)les  empreintes  d'une  triste  douceur  Grent  une  telle  inipres- 
otfisar  le  roi  des  Bulgares,  qu'il  consentit  à  se  retirer,  laissant 
q  uelques-uns  de  ses  officiers  et  à  ceux  que  désignerait  Tempe- 
eur  lesoind*arréler  les  conditions  de  la  paix.  Il  tourne  alors 
es  armes  contre  les  Servions,  dont  le  roi  avait  serri  Romain 
onCre  lui,  transporte  en  Bulgarie  les  habitants  de  ce  pays,  et 
n  fait  un  dé.sert  qui  se  couvre  d'épais  buissons,  dont  le  nom, 
^oréi  des  Bulgarei,  rappelait  la  fatale  expédition  de  Siméon. 
hns  sa  fuite,  le  prince  servien  avait  trouvé  un  asile  chez  les 
Iroales;  Siméon  pour  les  en  punir  envahit  la  Groatie;  mais  il 
erdit  une  grande  bataille,  et  le  chagrin  que  lui  causa  cette  dé- 
lite fut  tel,  Qu'il  le  conduisit  au  tombeau  (927).  A  sa  mort  le 
t)jau  roe  des  Bulgares,  considérablemen  t  accru  par  ses  conquêtes, 
étendait  de  la  mer  Adriatique  auPont-Euxin  et  jusqu'en  Ëpire. 
-  Pierre,  son  Gis,  lui  succéda  (927).  La  mort  de  Siméon  avait 
MnpQ  Jes  négociations  de  la  pix  projetée  entre  lui  et  Tempe- 
eur  Romain.  Pierre,  instruit  des  dis|)ositions  hostiles  de  Ro- 
aain  à  son  égard,  en  prévint  l'effet  en  envahissant  la  Macédoine, 
tomaio ,  menacé  en  ce  moment  par  les  Sarrasins,  ne  crut  pas 
cheter  la  paix  trop  cher  en  donnant  au  roi  des  Bulgares  sa  pelite- 
lllc  Zoé,  qui  prit  le  nom  d'Irène  et  que  Pierre  alla  épouser  à 
.onstantioople  le  8  octobre  928.  De  retour  dans  ses  Euts,  ce 
«iiicc  échappa  avec  t)onheur  à  deux  conspirations  tramées 
uccessivement  contre  lui  par  ses  deux  frères.  Pierre  ayant  en 
^  accordé  passage  à  travers  ses  Euts  aux  Hongrois  qui  voû- 
tent envahir  le  territoire  de  l'empire,  Nicéphore  Phocas  en- 
cage  à  son  tour  (966)  le  grand-duc  de  Russie  Sviatoslaf  à  atta- 
|uer  la  Bulgarie.  L'avide  barbare  s'empresse  d'acquiescer  à 
^^î<;.ïnvitalion;  il  bâties  Bulgares,  fait  la  conquête  du  pays  et 
cablit  sa  résidence  à  PereslaweU  (969).  Désespéré  de  ses  dcsas- 
r«>  Pierre  se  renferme  dans  Distra  (ancienne  Doroslole),  où  il 

IV. 


meurt  peu  après,  laissant  ses  deux  Gis,  Borisès  et  Romain,  au 
pouvoir  des  Russes.  —  Inquiet  du  voisinage  d'un  peuple  bien 
plus  dangereux  pour  l'empire  que  les  Bulgares,  Tzimi^ès,  suc- 
cesseur de  Nicéphore,  les  engage  à  se  retirer.  Pour  toute  ré- 
ponse, Sviatoslaf  envahit  la  Thrace,  mais  il  est  complètement 
défait  dans  les  environs  d'Andrinople  (970).  L'empereur 
marche  contre  lui  en  personne  l'année  suivante,  reprend  Pe- 
reslawetz  et  chasse  enlicreincnt  les  Russes  de  la  Bulgarie. 
Borisès  et  Romain  se  trouvaient  dans  Pereslawetz  quand  Tzi- 
misccs  s'en  était  emparé  ;  il  traita  les  malheureux  princes  avec 
bonté,  salua  même  Bonsès  du  tilre  de  roi  des  Bulgares,  mais 
ensuite  il  les  emmène  à  Gonstantinople,  dépouille  Borisès  dé  ses 
ornements  royaux,  et  fait  subir  à  Romain  une  cruelle  mutila- 
tion. La  Bulgarie  reste  sous  la  domination  des  Grecs  jusqu'en 
976.  —  A  la  mort  de  Tzimiscès  (976j,  les  Bulgares  se  révollerent 
et  se  choisirent  pour  chefs  les  quatre  61s  du  boyard  Sisman,  le 
personnage  le  plus  important  du  royaume.  Deux  d'entre  eux 
périrent  en  combattant  les  Grecs  ;  le  troisième  tomba  sous  les 
coups  de  son  plus  jeune  frère  Samuel,  qui,  resté  ainsi  seul 
maître  du  pouvoir,  prit  le  titre  de  roi  (976).  La  première  moitié 
de  son  règne  ne  fut  qu'une  suite  de  triomphes,  rendus  plus  fa- 
ciles par  la  guerre  civile  qui  déchirait  l'empire  grec.  Samuel 
étendit  ses  conquêtes  en  Epire,  en  Macédoine,  en  Thessaiie  jus- 
qu'à Larisse,  et  s'avança  mêniejusauedanslePcIoponèsc.PcitJant 
vingt  ans  la  victoire  lui  avait  été  udèle;  mais  en  905  il  éprouve 
une  sanglante  défaite  sur  les  bords  du  Sperrhius  où  le  général 
Uranus  taille  son  armée  en  pièces:  ce  fut  pour  lui  le  cummen- 
cemonL  d'un  long  enchaînement  de  malheurs.  L'empereur 
Basile  II  envahit  la  Bulgarie  en  l'an  lOOO,  et,  dans  le  cours  des 
années  suivantes,  il  fait  la  conquête  de  toute  la  partie  orientale 
du  royaume,  c'est-à-dire  do  la  Bulgarie  proprement  dite,  re- 

S  rend  la  portion  de  la  Thessaiie  occupée  par  les  Bulgares,  et  bat 
ans  toutes  les  rencontres  Samuel  aont  les  revers  ne  peuvent 
lasser  le  courage.  En  t014,  l'empereur  remporte  une  victoire 
décisive  qu'il  souilla  par  une  cruauté  froide  et  radincc  :  quinze 
mille  captifs  l'embarrassaient;  il  leur  Gt  crever  les  youx,  mais 
sur  chaque  centaine  d'hommes  qu'il  Gt  aveugler,  il  lais&a  un  œil  à 
l'un  deux,  pour  qu'il  pût  ramener  à  leur  prince  ces  mallieu reuses 
victimes  de  sa  barbarie.  Ge  spectacle  aureux  brisa  le  ca  ur  du 
vieux  roi,  qui  expira  quelques  jours  après.  —  Son  Gis  Gabriel, 
nommé  aussi  Raaomir^  qui  lui  succèoe  (1014),  débute  d'ul)ord 
par  un  succès,  en  faisant  tomber  dans  une  embuscade,  sur  la 
route  de  Thessaloniquc ,  un  des  généraux  de  Basile,  Théophy- 
lacte,  qui  y  périt  avec  toute  son  armée.  L'empereur  en  tira  ven- 
geance, l'année  suivante,  en  ravageant  la  Bulgarie,  sans  vouloir 
écouter  aucune  des  propositions  que  lui  Gt  Gabriel  pour  obtenir 
la  paix.  Sur  ces  entrefaites,  ce  prince  périt  assassiné  par  son 
cousin  Ladislas.  —  Parvenu  au  trône  par  ce  crime  [iOio),  La- 
diiloê  ne  put  empêcher  Basile  de  s'emparer  d'Akrida  (ancienne 
Lychnide),  nouvelle  capitale  du  royaume,  et  de  plusieurs  auti'es 
places  importantes.  Fier  d'avoir  obtenu  sur  les  Bulgares  des  suc- 
cès tels  que  nul  empereur  n'en  avait  obtenus  avant  lui,  Basile 
voulait  compléter  son  ouvrage  et  ne  déposer  les  armes  qu'après 
l'entier  anéantissement  du  royaume  des  Bulgares.  La  mort  de 
Ladislas  (1018)  devant  Dyrrachium  qu'il  assiégeait,  vint  hâter 
l'accomplissement  de  ses  désirs.  Fatigués  de  ces  luttes  constan- 
tes ,  où  ils  prodiguaient  leur  sang  et  leurs  richesses  sans  aucun 
résultat,  les  boyards  de  Bulgarie  résolurent  de  se  soumettre  k 
l'empereur.  La  veuve  de  Ladislas  vint  aussi  se  remettre  entre 
ses  mains.  Un  seul  homme,  Ibatze,  rassemblant  autour  de  lui 
les  fugitifs  qui  répudiaient  une  domination  étrangère,  résista 
durant  une  année  encore  à  Basile,  qui,  au  lieu  ahonorer  le 
courage  de  son  ennemi  malheureux,  lui  Gt  crever  les  yeux 
lorsqu'il  l'eut  en  son  pouvoir.  —  La  Bulgarie  devint  alors  pro- 
vince de  l'empire  et  fut  gouvernée  par  des  ducs,  et  Basile,  pour 
assurer  la  tranquillité  du  pays,  déporta  en  Asie  une  portion  des 
Bulgares  qu'il  rempla^  par  des  Petschenègues.  Un  événement 
qui  n'eut  aucune  conséquence  importante  dut  cependant  prou- 
ver aux  empereurs  grecs  combien  leur  domination  en  Bulgarie 
pouvait  être  facilement  ébranlée.  Un  aventurier  nommé  Deléan 
se  présenta  au  peuple  comme  un  descendant  de  leurs  anciens 
monarques.  Proclamé  roi  en  1057,  il  fut  heureux  dans  la  guerre 

Îu'il  entreprit  contre  les  Grecs;  il  s'empara  de  Nicopolis,  de 
dyrrachium.  Peut-être  même  eùt-il  réussi  à  affranchir  sa  patrie, 
si  la  trahison  n'était  venue  arrêter  le  cours  de  ses  succès.  Alu- 
sian,  petil^neveu  du  roi  Samuel,  avait  abandonné  le  gouverne- 
ment de  Théodosiopolis,  qui  lui  avait  été  conGé  par  l'empereur, 
pour  venir  se  joindre  au  libérateur  de  la  Bulgane.  Mais  la  divi- 
sion s'étant  mise  entre  eux,  Alusian,  pour  acheter  sa  grâce  de 
l'empereur,  s'empare  du  malheureux  Déléan  (1040),  lui  creva 
les  yeux,  et  va  recevoir  de  Michel  le  prix  de  sa  lâche  défection. 

73 


BULGARIE. 


(  &78  ) 


BVLfiABlK. 


La  Bulgarie,  retombée  alors  sous  le  joug  impérial,  y  resta  ius- 

Î(u'eD  1186. — Deitxième  royaume  yalacho-bulgare.  Sous 
e  règne  d*lsaac  TAnge,  Pierre  et  Asan  son  frère,  issus  tous  deux 
tfasanjg;desroisbulgares,réussirentàsoustrairela  Bulgarieà  la  do- 
mination des  Grecs  (il  86).  Un  nouvel  impôt  établi  par  Isaacavait 
produit  une  sourde  agitation  chez  les  Bulgares  et  les  Yalaques 
établis  parmi  eux.  Pierre  et  Asan  augmentent  encore  le  mécon- 
tentement, en  se  plaignant  d*une  insulte  faite  en  leur  personne 
k  la  nation,  lorsqu'ils  adressaient  à  Teropereur  une  demande 
légitime:  ils  amènent  un  soulèvement  général  et  sont  proclamés 
rois.  Leur  début  fut  malheureux  :  battus  par  Isaacen  personne, 
ils  fucfnl  contraints  d'aller  chercher  au  delà  du  Danube  un 
lefnge  chez  leurs  voisins  les  Petschenègues.  Mais  après  le  départ 
de  l^rmée  impériale ,  ils  rentrent  en  Bulgarie  et  reprennent 
l'oflensive  avec  avantage.  Ils  envahirent  la  Thrace,  saccagèrent 
Anchiale,  s*em parèrent  de  Varna,  pillèrent  Nysse  et  furent  vain- 
queurs des  Grecs  dans  toutes  les  rencontres;  en  1195,  ils  rem- 
portèrent une  victoire  éclatante  sur  le  sébastocrator  Isaac,  gen- 
dre du  nouvel  empereur  Alexis  TAnge,  et  qui  tomba  même  en 
leur  pouvoir.  Ils  ne  jouirent  pas  longtemps  du  fruit  de  leur 
nctoire  :  Asan  fut  assassiné  la  même  année  par  son  oncle,  grâce 
am  pertides  suggestions  d'Isaac.  Pierre  poursuivit  l'assassin  qui, 
pour  échapper  au  châtiment  de  son  cnme,  se  réfugia  à  Cons- 
fantinople,  et  lui-même  peu  après  périt  à  son  tour  (1196).  — 
Jean  ou  Joannice  on  Calo-Jean^  qui  avait  vaillamment  secondé 
ses  frères  dans  leur  œuvre  patriotique,  leur  succéda  (1196),  au 
préjudice  de  ses  neveux,  fils  d'Asan.  Pour  légitimer  son  usur- 
pation, il  fit  hommage  de  son  royaume  au  saint-siége  et  envoya 
wie  ambassade  au  pape  Innocent  III,  pour  lui  en  demander  l'in- 
Testiture.  Le  pontife  saisit  avec  empressement  celte  occasion 
d'étendre  sa  souveraineté  spirituelle  et  temporelle  sur  une 
contrée  nouvelle;  et  le  8  novembre  1204,  le  cardinal  Léon,  son 
l^t,  couronna  Joannice  roi  de  Bulgarie  et  de  Valacbie  dans 
regHse  de  Tcmove  (Trinobum),  qui  fut  à  celle  occasion  érigée 
en  siège  primatial.  Joannice  reçut  du  lésât  le  sceptre,  la  cou- 
ronne, un  étendard  où  étaient  brodées  ra  croix  et  les  cleHs  de 
l'Eglise,  et  le  droit  de  battre  monnaie  à  son  coin.  A  la  faveur 
des  troubles  qui  agitaient  l'empire,  attaqué  et  bientôt  après 
conquis  par  les  croisés  latins,  Joannice  étendit  sa  domination  sur 
une  partie  de  la  Thrace  et  de  la  Macédoine.  Baudouin,  comte 
de  Flandre^  étant  monté  sur  le  trône  de  Constantiiiople>  Joan- 
nice, qui  respectait  la  bravoure  des  chevaliers  latios,  s'empressa 
d'envoyer  au  nouvel  empereur  une  ambassade  chargée  de  con- 
clure la  paix  avec  lui.  Il  fut  durement  répondu  à  ses  députés 
qne  leur  mattre  eût  à  restituer  les  conauéles  faites  sur  le  terri- 
toire de  l'empire,  et  à  venir  aux  pieds  de  son  seigneur  implorer 
son  pardon.  Cette  réponse  arrogante  irrita  l'orgueilleux  barbare. 
Mais  il  dissimule  prudemment  son  ressentiment;  s'allie  en  secret 
avec  les  Grecs,  impatients  d'un  joug  étranger,  s'engagcant  à 
BOtttenir  de  ses  armes  les  efforts  qu'ils  feraient  pour  reconquérir 
leur  liberté.  La  révolte  éclate  ;  Baudouin  marche  pour  soumettre 
les  villes  rebelles,  et  commence  par  mettre  le  siège  devant  An- 
drinople.  L'alarme  se  répandit  dans  le  camp  des  assiégeants, 
lorsqu'on  apprit  que  Joannice  s'avançait  à  la  tête  de  ses  Bulgares, 
auxquels  il  avait  réuni  14,000  Goiuans,  venus  des  déserts  de  la 
§eythie.  La  petite  armée  des  Latins  est  défaite  sous  les  murs  de 
la  ville  assiégée,  le  15  avril  1205.  Baudouin  fait  prisonnier 
souffrit  une  mort  atroce,  si  l'on  en  croit  Nicétas.  Ce  lieu  fut 
encore  fatal  à  Henri,  frère  et  successeur  de  Baudouin,  qui 
Tannée  suivante  y  éprouve  une  nouvelle  défaite  non  moins  désas- 
treuse. Joannice  se  jette  alors  sur  la  Thrace  qu'il  saccage.  Phi- 
lippopoHs,  Héraclée  (l'ancienne  Périnthe)  ne  sont  plus  qu'im 
monceau  de  ruines.  Varna  tombe  en  son  pouvoir;  il  en  fait  pré- 
cipiter les  habitants  dans  le  fossé,  le  fait  combler  et  ensevelit 
ainsi  ces  malheureux  tout  vivants.  Partout  les  habitants  des 
▼itles  sont  ou  massacrés  ou  emmenés,  chargés  de  chaînes,  pour 
peupler  les  steppes  incultes  de  la  Valachie.  Tous  les  environs  de 
Constantinople  sont  couverts  de  décombres  fumants.  Le  pape 
yHmûài  interposer  sa  médiation  pacifique^  et  en  rappelant  au  bar- 
haro  qu'il  était  chrétien,  il  t'engagea  à  rendre  aux  Latins  et  la 
paix  et  leur  empereur.  Joannice  éluda  respectueusement  les  de- 
mandes du  souverain  pontife  et  continua  son  œuvre  de  dévasta- 
tion. Enfin  la  mort  vintdélivrer  l'empire  de  ce  farouche  ennemi. 
Après  la  fin  malheureuse  de  Boiiiface,  marquis  de  Montferrat, 
tombé  sous  les  coups  des  Bulgares,  dans  les  gorges  du  Khodope, 
victime  de  sa  bravoure  téméraire,  Joannice  était  venu  assiéger 
Thessaloiiique,  ca^tale  des  Etats  du  marquis  ;  à  la  laveur  de  la 
nuit,  il  fut  assassine  dans  sa  tente  (tS07).  Un  chef  bulgare,  le 
laeartrier  peut-être,  attribua  ce  coup  à  la  lance  de  saint  Démé^ 
trius,  patron  de  la  ville  :  son  assertion  fut  accueillie.  —  Phro- 
ryltu  ou  Vorylaê,  neveu  de  Joannice  et  son  successeur  (1207}, 


continua  la  guerre,  mais  avec  moins  de  banheor  qaesoiii^ 
cesseur.  Aj^anl  envahi  les  terres  de  l'empiie,  il  mtqi^  ^ 

sanglante  défaite.  Un  désastreplus  grand  rattendaitisoon^ 
Jean  Asan,  l'un  des  fils  du  libérateur  de  laBulgine,iia« 
dépouillé  du  trône  de  son  père  par  l'usurpitioQ  de  sm  « 
Joannice.  Il  était  allé  chercher  un  asile  chez  les  RasMiCfi^ 
le  moment  favorable  pour  (aire  valoir  ses  droite,  H  tibu 
Bulgarie,  où  il  se  trouve  bientôt  assez  puissant  poircuotiié 
Phrorylas  à  se  renfermer  dans  Ternove.  Force  de  «  r^ 
après  y  avoir  soutenu  un  siège  de  sept  ans,  Pbrorylas  (kiii 
et  jeté  dans  les  fers  par  son  heureux  compétilnir.  -Jb 
Asan  U  (1215).  Aussi  belliqueux  et  plus  humain  que  m  p» 
cesseurs,  ce  prince  sut  se  faire  chérir  de  ses  sujets  et  et  m 
temps  se  faire  respecter  de  ses  vobins  ;  mais  placé  entre  bk 
empereurs  grec  et  latin  de  Nicée  et  deConstantiDople^iMa 
peu  de  constance  dans  sa  politique.  Dès  son  avéaeineataiba 
il  se  trouva  engagé  dans  un  déoBélc  avec  Tempire  latiaèl* 
tantinople.  A  la  mort  de  Rol^ert  de  Gourleoai,  bte 
francs,  entourés  d'ennemis,  pensèrent  à  confier  à  la  a^ 
telle  de  Baudouin  II,  et  pour  en  faire  un  allié  déroïKîrnpi, 
on  lui  proposa  de  marier  sa  fille  au  jeune  empereur.  Aatai 
accepte  cette  oflre  avec  joie,  lorsque  le  souvenir  de  kwm 
dont  Joannice  avait  prêté  secours  aux  Grecs  sesallià^ba» 
de  livrer  Fempire  à  un  semblable  protecteur,  fiieotnnfii 
négociation,  et  Jean  de  Brienne  fut  nomme  rfcesldercifn 
Asan  fut  obligé  de  différer  la  vengeance  qu'uiooiaKimè 
cet  affront,  pour  tourner  d*abord  ses  armes  oaiArlMflR 
l'Ange,  souverain  de  Thessalonique,  qui,  au  nrfndi  tnk 
fait  avec  le  roi  des  Bulgares ,  avait  ravagé  son  ttnibK.  àai 
marche  contre  lui,  faisant  porter  au  bout  d'une pkptlflnJBi 
du  traité,  bat  le  parjure,  le  fait  prisonnier,  luiûiltmtrli 
yeux  (1229),  et  s'empare  de  la  Macédoine  etdeiaatajtueitff 
de  la  Thrace.  Tranquille  de  ce  côté,  et  ne  sonpilple^ 
punir  rinsulle  qui  lui  avait  été  faite  par  les  birott  bm 
il  accède  avec  empressement  à  Talhance  que  lai  jw» 
Vatace,  empereur  grec  de  Nicée.  Elle  fut  scellée  |ttfk»^ 
riage  d'Hélène  sa  fille  avec  le  fils  de  VaUce,elpif  le« 
des  Bulgares  à  la  communion  grecque.  Les  àcaiwatam 
nent  alors  mettre  le  siège  devant  ConstantiDoplcàuKki^ 
de  100,000  combattants  (  1235-  36  ).  Mais,  ballw  <l»  ^ 


de  Vatace.  S'il  n'attaqua  pas  de  nouveau  les  UUii4,caip 
fut  retenu  "2»»'  l«  rramift  d'avoir  la  aruerre  avec  Boaj** 
Hongrie 
san  en 


enu  par  la  crainte  d'avoir  la  guerre  avec  m, m 
ie,  que  le  pape  Grégoire  IX,  irrité  de  rincoiisUw*^ 
i  religion  et  en  politique,  avait  engage  à  prfodffbi 


mes  contre  le  roi  des  Bulgares.  Asan  mourut  i*tt  iffft 
laissant  uour  son  successeur  son  fils  Kaloman  l^^y 


torze  ans.  Il  ne  vécut  que  quatre  ans.— Son  frère,  M^e^^ 
lui  succéda  en  1245.  Vatace,  profitant  du  jeune  âge*»» 
reprend  la  partie  de  la  Thrace  et  de  la  Macédûiaecocw' 
Jean  Asan,  son  père,  sur  Théodore  l'Ange,  souifcraiû** 
salonique  ;  mais,  à  la  mort  de  Vatace ,  Michel  alUqw  te w 
à  son  tour  (1255),  et  rentre  en  possession  d*u»e  parue «|^f 
lui  avait  été  enlevé.  Son  règne  fut  signalé  F.^fl,!  i^ 
Tartares.  Il  meurt  assassiné  par  son  cousin  l**^'  '*, 
man  II  ne  jouit  pas  longtemps  du  fruit  de  son  cn«^^^' 
de  Russie  et  beau-frère  de  Alichel ,  vint  attaquer  Saww  f 
est  défait  et  tué  dans  sa  fuile(1259).  -  JfyU^'.wjjHn  t 
Michel  Asan,  lui  est  subsdlué;  mais  son  caractère  lartf'^, 
miné  mécontente  les  Bulgares ,  qui  le  déposent  cl  Hb»'  -^ 
place  Constantin  Tech,  riche  boyard  d»»Ç^ïs(*:^T,:i 
de  ce  règne  conunence  une  suite  de  rois  dont  les  nno 
blissent  le  royauine  des  B  " 
voisins ,  marche  à  grands 

de  décider  entre  les  droits  de  *«j -h^imd* 

roi  de  Hongrie ,  envahit  la  Bulgarie ,  qu  il  rend  tnw*\  ^ 
couronne  ;  et  le  royaume  est  en  outre  expose  aux  n^j^ 
Tartares.  En  1278,  un  porcher,  nomnxc  Ui^M0iai. 
inspiré  de  Dieu ,  appelle  les  Bulgares  à  la  àohs^^ , 
pays .  chasse  les  Tartares ,  combat  et  met  a  mort  \^»rZ  • 
Mais  l'empereur  Michel  Paléologue  se  <lcclare  w^^. 


Jean 
chasse 


Asan  ni  fils  de  MyUès,  lui  donne  sa  fille rti«*Jj; 
cnasse  Lachanas ,  qui  va  se  réfugier  aupr^  de  -^v^ 
Tartares.  ^  Jean  Asan  III  (  1279)  ne  rfgw  ^^ 
DépouiUé  du  tr6ne  par  Georges  Terleres ,  feiÇ^J  P^ 
Bulgarie,  il  alla  chercher  un  asile  à  ConslanlinopK.  ^ 
Tertérès  (1281)  fut  chassé  par  le  khan  NoKaï'  q"^  "  .,^i 


Smillxès  (1295).  —  CeUii-ci  est  expulsé  (»^)  Jjv  t-^ 
[  de  Nogaï,  chassé  deses  EUU  parle  grand  ww  «■ -n- 


BITUMB. 


(57») 


B^LA. 


-^  Stcentislav  f  ûlsdeTerlérès,  assassine  Tzachas ,  et  le  rem- 

place«iir  le  trône  de  Bulgarie  (1299),  qu'il  occupe  jusqu'en  1523. 

—  Sa  mort  fut  le  signal  d*une  guerre  civile  :  les  Bulgares  se 

partagent  entre  Boesilav ,  son  frère ,  et  Michel  Straseimir,  sei- 

^eur  du  pays.  Boesilav,  trop  iaible  pour  résister  à  son  rival , 

malgré  son  alliance  avec  Tcmpereur  Androiiic  II,  s*enfuit  à 

Conslanlinople.  Michel ,  reconnu  par  Temperenr,  s'associe  à 

une  expédition  faite  par  Androiiic  lll  contre  lesServiens.  Il  y 

pérît.  La  Bulgarie  passe  alors  sous  la  dépendance  de  la  Servie 

,iS51)y  et  le  kral  de  Servie^  Etienne ,  met  sur  le  trône  des  Bul- 

nres  sa  sœor  Néda ,  première  femme  de  Michel.  Les  Bulgares 

m  csbassent  et  la  remplacent  par  Alexandre ,  neveu  de  Michel 

[1338).  —  Alexandre  prit  parti  (1344)  pour  Tempercur  Jean 

Paléologue  dans  ses  démêlés  avec  Jean  Gantacuxène,  et  fut  obligé 

de  se  reconnaître  tassai  et  tributaire  du  roi  de  Hongrie.  11 

DWMirI  (1360).  SifMon»  Von  de  ses  fils,  ayant  refusé  de  payer  le 

Inbui  imposé  à  son  père,  voit  ses  Etats  envahis  par  les  Hongrois 

(4363),  tombe  au  pouvoir  de  rennomi,  et  achète  sa  liberté  en  se 

reoonnaiflsant  tributaire  de  la  Hongrie.  Une  querelle  au  sujet 

da  partage  de  la  Bulgarie  s'engage «ntre  lui  et  ses  frères.  Tandis 

qB*ilséBuiseot  leurs  forces  dans  celte  guerre  intestine,  le  sultan 

VLMiraa  (Amuratfa  1")  fait  la  conquête  de  la  Zagorie  (1372). 

Sîsnian  n'obtient  sa  retraite  qu'en  lui  donnant  la  main  de  sa 

fille.  Voulant  se  venger  de  l'agression  du  sultan,  il  se  li^ue 

oautre  lai  (1388)  avec  Lazare,  kral  de  Servie.  Ali-Pacha,  général 

«le  Mourad,  envahit  la  Bulgarie,  fait  prisonnier  Sisroan,  qw  ne 

doit  la  vie  qu'à  la  générostlé  du  sultan.  Mais  la  majeure  partie 

de  la  Bulgarie  reste  au  pouvoir  des  Turcs.  Bayezid  (  Bajazet) , 

son  fils  et  son  successeur,  en  acheva  la  conquête  (1396) ,  après 

la  bataille  de  Nicopolis.  —  Dès  lors,  la  Bulgarie  devient  une 

province  de  l'en^ire  ottoman  (  Consul  t.  Ducange,  Famil.  By- 

zanL),  L.beSt-H. 

AULGAUS  (F.  EUGÈPTE  BULGÀKIS). 

^  BChQAmoPHYGE  (  géogr,  h  ville  épiscopale  de  la  povince 
d'Hémemont  au  diocèse  de  Thrace ,  sous  Mardanople,  ainsi 
MMMiée  de  œ  que  les  Bulgares  s'y  étaient  retirés.  Il  en  est  foit 
fluention  dans  la  notice  de  lempereur  Léon.  Ainsi  elle  portait  ce 
nom  avant  le  règne  de  Basile  Porpbyrogénète ,  appelé  commu- 
aément  BmigmriMde, 

wmjMnjiA  [MêL  nal.).  Cest  une  pierre  qui,  au  rapport  de 
Pefidinand  Lof)(BC ,  dans  son  Hisêoire  des  Iruhs,  se  trouve  dans 
la  tète  d'un  animal  de  mène  oom.  Les  indiens  y  ont  beaucoup 
le  £m,  et  luiaUriboent  les  mêmes  vertus  <|u*au  béaoard  :  ils  la 
v^^ardent  comme  un  remède  souverain  contre  toute  sorte  de 
tosdons.  Oo  la  dit  fort  rare.  Elle  est  de  la  grandeur  'd'une 


(mylà.),  s.  m.  pil.  prêtres  japonais  qui  desservent 
BS    lemples  où  Ton  ne  voit  que  l'image  affreuse  du  (tiable. 

flRTuveif  (AifTOTNE) ,  né  en  France,  alla  s'établir  à  Naples , 
à  //embrassa  le  commerce  de  la  librairie.  Ses  aflfoires  ne  l'occu- 
jèrent  pas  exclusivement;  il  s'adonna  à  l'élude  de  l'histoire  et 
le  l'antiquité.  On  a  de  lui  un  grand  nombre  d'ouvrages;  les 

S'incipaux  sont  !  i'^tÀnedio  di  Vienna  scritlo  da  G.  P.  Voe- 
eren,  vulgnriMatêOy  Naples,  1684,  in-12;  2°  LeUere,  Pouzzo- 
les^  -1685,  in-12;  3»  Compendio  délie  vite  de  Re  di  Napoli,  1688, 
ii-l«;  4®  Croniea  menore,  o  veto  annaii  e  giornali  islorici 
Wte  città  ê  rtgno  di  Napoli,  4690,  in-12  ;  5*>  Compendio  hiê-- 
^mico  degV  ineendj  del  monte  Vemmo,  Naples,  1698  et  I70i , 
*>-**;  ^  le  Gu4de  de$  étrangers  pmtr  voir  Pouxzole*  et  êe$  en- 
lir^ms,  traduit  du  P.  Sarnelli,  Naples,  1702,  in-12 ,  avec  figu- 
■«s;  T*  Journal  du  voyage  d'iialie  de  Philippe  V,  Naples, 
[704,  in-li.  il  a  aussi  traduit  en  italien  les  Voyages  de  Charles 
Htim,  Les  ouvrages  de  Bolifon ,  sans  être  très-profonds ,  sont 
ma  savants;  mais  on  voit  qu'il  n'était  pas  bien  versé  dans  la 
mnaissance  des  inscriptions. 

BtTLîKAS  {géogr, )  (pouXÎ*«;),  port  des  Homérites  (Homériates) 
w«  TArabie  méridionale,  selon  Procope  {Guerre de  Perse,  i, 
î^) ,  d'où  Ton  s'embanjuait  pour  l'Ethiopie ,  pour  l'Inde,  etc.  Il 
îtait  situé  sur  une  pointe  de  terre  qui  s'avançait  sur  le  golfe 
inbiqtie,  par  conséquent  près  de  Mocka,  à  rendroitoù  d'autres 
tuteurs  placent  Qkelis,  et  Pline  Acila. 

BULiME  {bulimus)  (hist,  nol.),  coquille  univalve  terrestre. 
Les  caractères  de  ce  genre  sont  une  coquille  ovale,  oblongue,  à 
amverturc  entière,  et  dont  le  dernier  tour  de  la  spire  est  plus 
grand  que  la  pénultième.  L'animal  qui  donne  naissance  à  celle 
ooquîlle  est  un  trachélipodeà  collier  et  sans  cuirasse;  sa  tête  est 
anime  de  quatre  tentacules ,  dont  les  deux  plus  crands  sont 
'«•inîfiés  parles  yeux.  Le  pied  est  conraf)e  celui  des  hélices; 
l*»nid'ofircule.  Les  bulimessont  en  grand  nombre;  les  buli- 
11^  ovale,  hémastome  et  poule  sultane  sont  les  plus  grands;  ce 


dernier  est  l'un  des  plus  beaux  et  des  plus  recherchés  ;  il  vient 
d* Amérique.  A.  B.  deB. 

BULIM1E  (F.  Boulimie). 

BCLiniins,  BULiBiniA  (  hist.  nat.  ).  M.  Akided'Orbignya 
formé  ce  genre  pour  des  céphalopodes  microscopiques  de  la 
troisième  famille  des  foraminiières ,  dont  la  coquille  est  spirale, 
turriculée ,  avec  une  spire  allongée ,  et  dont  l'ouverture  vir- 
gulatre  latérale  est  près  de  l'angle  supérieur  de  la  dernière 
cloison. 

BtJLinr,  s.  f.  {hist.  nat.  ) ,  coquillage  de  la  famille  des  lima- 
çons qui  n'ont  pas  d'opercule  ni  d'échancmre  à  l'ouverture  de 
leur  coqutlte  qui  est  elliptique.  Sa  coquille  est  une  des  plus 
petites  que  l'on  connaisse ,  ayant  à  peine  une  Hpne  un  tiers  de 
longueur,  sur  une  largeur  presque  une  fois  moindre,  c'est-à- 
dire  de  trois  quarts  de  ligne  environ.  Elle  est  ovoïde,  arrondie 
dans  son  contour,  obtuse  à  sa  base,  pointue  au  sommet,  et  tour- 
née en  quatre  ou  cinq  tours  de  spirale  qui  vont  en  descendait 
fort  obliquement  de  gauche  à  droite.  Les  spires  sont  si  renflées» 

Îiu'aux  endroits  de  leur  jonction  elles  paraissent  laisser  un  pro- 
ond  sillon  entre  elles.'  Un  grand  nombre  de  rides  très-fines  et 
fort  serrées  s'étendent  de  longueur  sur  toute  la  surface  de  cette 
coquille  qui  est  luisante,  extrêmement  mince  et  transparente. 
Son  ouverture  se  trouve  à  gauche ,  comme  dans  les  coquilles 
qu'on  appelle  uniques  ou  à  bouche  retournée.  Elle  représente 
une  ellipse  verticale ,  obtuse  dans  sa  partie  supérieure  et  aiguë 
dans  l'inférieure.  Son  grand  diamètre  surpasse  une  fois  le  petit 
diamètre,  et  égale  la  longueur  du  sommet.  Ses  bords  sont  shn- 
ples,  tranchants  et  interrompus  à  4a  rencontre  de  la  première 
spire  qui  forme  la  partie  intérieure  de  l'ouverture.  Cette  ea- 
quille  est  de  couleur  fauve ^  quelquefois  poiuiillée  de  noir  vers 
l'ouverture.  —  L'animal  qui  remplit  cette  coquille  est,  comme 
tous  les  autres  limaçons,  d'une  substance  charnue,  eomne 
glaireuse,  à  demi  transparente,  d'une  couleur  gris  cendré.  Sa 
tête  est  demi-cylindrique,  convexe  en  dessus,  aplatie  en  dessons, 
et  bordée  tout  autour  d'une  large  membrane  qui  est  légèrement 
échancrée  à  son  extrémité.  Au-dessus  de  la  tête,  vers  son  ex- 
trémité antérieure,  est  placée  l'ouverture  de  la  bouche  qui ,  par 
la  réunion  des  lèvres,  représente  un  marteau  à  deux  têtes.  Le 
fond  de  la  bouche  est  rempli  par  deux  mâchoires  qui  ne  diffè- 
rent pas  sensiblement  de  celle  du  limaçon  terrestre^  c'est-à-dire 
dont  la  supérieure  forme  une  espèce  de  râteau  ou  de  peigne 
courbe  à  cinq  ou  six  dents  courtes,  et  l'inférieure  une  mem- 
brane recouverte  d'un  nombre  infini  de  petites  dents  en  cro- 
chets recourbés  en  arrière.  Au  roiUeu  de  la  tête  sont  placées  deux 
cornes  une  fois  plus  longues  qu'elle  ;  elles  sont  assez  exactement 
cylindriques,  capables  de  peu  de  contraction,  et  portent  à  leur 
origine  pardernère  un  appendice  membraneux  en  croissant, 
dont  la  convexité  est  tournée  vers  la  coquille.  Ses  yeux,  sem- 
blables à  deux  petits  points  noirs,  sont  placés  dans  l'angle  inté- 
rieur que  forment  les  cornes  en  sortant  de  la  tête.  Le  pied  est  de 
figure  elliptique,  obtus  à  son  extrémité  antérieure,  et  pointu  à 
l'extrémité  opposée.  Son  erand  diamètre  est  triple  du  petit  dia- 
mètre, et  presque  égal  a  la  longueur  de  la  coquiHe;  dans  sa 
plus  grande  largeur,  il  est  un  peu  plus  étroit  que  la  tête.  Le  man- 
teau est  une  membrane  assez  Une  qui  tapisse  tout  l'intérieur  de 
la  coquille,  sans  sortir  au  delà  des  bords  de  son  ouverture.  Là. 
elle  se  repTie  sur  la  gauche  de  l'animal  pour  former  un  petit  trou 
rond  auquel  répond  l'anus  ;  les  excréments  sont  ronds  et  ver- 
raiculés.  Ce  coquillage  vit  communément  sur  la  lentille  de  ma- 
rais et  sur  le  lemma  dans  les  marais  d'eau  douce  et  les  étangs  de 
Pador,  à  trente  lienes  en  liçne  droite  de  la  mer  au  Sénégal.  Oli 
lui  a  donné  le  nom  de  6u/tii ,  parce  que  l'animal  »  pendant  sa 
vie,  nage  presque  continuellement  à  fleur  d'eau,  et  qu'après  sa 
mort  «a  coquille  flotte  comme  une  petite  bulle  d'air  transpa- 
rente. Pour  prendre  cette  altitude  de  nager  à  fleur  d'eau,  le 
pied  retourné  en  dessus,  et  la  coguifle  pendante  en  bas,  il 
monte  sur  la  première  herbe  qtfil  rencontre,  et  quand  il  est 
arrivé  à  la  hauteur  de  Teau ,  il  glisse  son  pied  au-dessus  de  sa 
sorfoce  en  retournant  en  même  temps  son  corps;  alors  sa  co- 

amlle  qui  pend  en  bas  hii  sert  de  leîft ,  et  son  pied  qui  fait  au- 
essus  comme  une  goirtte  de  cire  sur  laouelle  l  eau  n'a  point  de 
prise,  sert  à  le  faire  avancer  par  ses  ondulations  et  à  le  promener 
partout  en  nageant  sur  le  dos.  On  le  trouve  rarement  dans  une 
autre  position,  et  c'es^  pour  cela  que  la  surface  de  l'eau  en 
paraît  souvent  toute  couverte.  Le  buUn  ne  se  voit  que  depuis  le 
mois  de  septembre  jusqu'à  celui  de  janvier,  dans  les  marécages 
formés  par  l'eau  des  pluies  qui  tombent  en  juin,  juillet,  août  et 
septembre.  Ces  marais  sont  desséchés  pendant  cinq  à  six  mois, 
et  pour  ainsi  dire  brûlés  par  le  soleil  le  plus  ardent.  Ces  coquil- 
lages disparaissent  alors  ;  on  ne  trouve  sur  la  terre  que  des  co- 
quilles abandonnées  par  leurs  animaux  que  la  sécheresse  a  faiC 


BVLL. 


eérir.  Cependant  on  en  toit  rcpaialtre  tons  les  ans  de  senibla- 
les  penaant  la  saison  pluvieuse;  on  a  même  remarqué  que 
plus  cette  saison  était  chaude ,  plus  ils  étaient  abondants,  et  k 
un  tel  point  qu'un  coup  de  main  en  enlevait  plusieurs  milliers. 
Comment  expliauer celte  merveilleuse  reprodTuction?  Comment 
des  œufs  aussi  délicats  et  aussi  petits  que  ceux  que  doivent  pro- 
duire ces  petits  animaux  peuventrils  rester  dans  un  terrain 
aussi  aride  sans  se  dessécher  entièrement?  Comment  ces  ani- 
maux eux-mêmes,  s*il  est  vrai  qu'ils  s'enfoncent  dans  des  cre- 
vasses et  qu'ils  se  cachent  dans  le  sein  de  la  terre,  peuvent-ils 
résister  pendant  cinq  à  six  mois  aux  ardeurs  du  soleil? 

BULis  {tnylh,)  y  mère  d'Egypius,  désespérée  de  s'être  souillée 
par  un  inceste  avec  son  fils,  voulut  sedonner  la  mort.  Les  dieux 
la  changèrent  en  plongeon  (F.  Egypids). 

BULIS  (hiit.)  y  Spartiate  célèbre  par  le  courage  et  la  généro- 
sité avec  laçinelle  il  alla  s*ofTrir  à  Xerxès  comme  victime  expia- 
toire du  crime  que  ses  concitoyens  avaient  commis  en  massa- 
crant malgré  le  droit  des  gens  les  députés  du  roi.  Xerxès,  frappé 
de  tant  de  magnanimit(^,  lui  laissa  la  vie,  et  pardonna  en  sa 
faveur  aux  La^émoniens. 

BULIS  igéogr,),  ville  de  la  Phocidc,  bâtie  sur  le  bord  de  la 
mer  par  une  colonie  de  Doriens.— BuLis,  fleuve  de  la  Phocide, 
se  ictant  dans  la  mer  auprès  de  la  ville  du  même  nom. — BuLis, 
ville  de  Plllyrie,  chez  les  Taulantii,  sur  le  Génnsus,  près  de  son 
embouchure  dans  TAdrialique. 

BULITE,  s.  f.  {hist,  nat.)y  concrétion  formée  dans  le  dernier 
estomac  et  les  intestins  du  bœuf. 

BULL  'géogr.).  C'est  le  nom  de  deux  ties  situées  dans  l'Amé- 
rique du  Nord,  sur  les  côtes  de  l'Etat  de  Caroline;  on  appelle 
^lemf*nt  ainsi  deux  tles  qui  se  trouvent  dans  l'Obio. 

BULL  (John),  mot  à  mot  :  Jean  Taureau.  Tel  est  le  sobriquet 
oui  caractérise  depuis  plusieurs  siècles  la  nation  anglaise.  Cette 
(iésignalion  symbolique  accuse  sa  rude  êcorce,  sa  violence  in- 
domptable, son  entêtement  opiniâtre  et  sa  force  matérielle. 
<iéneralcfnent  les  personnilications  burlesques  d'un  peuple  par 
un  seul  mot  résument,  en  les  exagérant,  ses  défauts  essentiels , 
mais  surtout  les  ridicules,  les  travers  et  les  préjugés  des  basses 
classes.  Ainsi ,  on  décora  longtemps  les  Français  de  l'épithète 
lypirpic  de  J$an  Bonhomme,  qui  caricaturait  comiquement  les 
crédules  et  paisibles  habitants  de  nos  campagnes.  John  Bull  vit 
encore,  et  Jean  Bonhomme  est  mort.  Serait-ce  au  progrès  de  la 
civilisation  qu*est  due,  chez  nous,  l'extinction  de  ce  titre  dro- 
latique et  ne  trouverait-elle  plus  son  application?  Nous  en  dou- 
tons. Et  si  notre  puérile  vanité  nationale  nous  a  fait  bannir  ce 
surnom  du  tansaffe  usuel,  combien  n'a-t-elle  pas  à  rougir 
csncore  de  celui  de  badaud? 

BULL  (John)  ,  musicien  anglais,  né  dans  le  comte  de  Somer- 
set, succéda  en  1591  à  son  mattre  William  Blitheman,  orga- 
niste de  la  chapelle  de  la  reine  Elisabeth.  Cinq  ans  après,  celte 
princesse  le  Gt  recevoir  en  qualité  de  professeur  de  musique  au 
collège  de  tiresham,  qu'il  quitta  en  1607  pour  devenir  musicien 
de  la  chambre  du  roi  Jacques  I'^  Telle  fut  la  précoce  réputation 
de  Bull,  que  l'université  d'Oxford  le  reçut  bachelier  en  1586  et 
docteur  en  1592.  En  1615,  il  se  rendit  auprès  de  l'archiduc  dans 
les  Pays-Bas.  On  croit  qu'il  vint  s'établir  ensuite  à  Lubeck,  où 
il  publia  plusieurs  compositions.  La  dernière  porte  la  date  de 
1622,  qui  est  aussi  peut-être  celle  de  sa  mort,  arrivée  à  Lubeck 
ou  à  llambourff.  Dans  sa  vie, publiée  en  1740  par  Marbourg, 
on  trouve  une  liste  de  plus  de  deux  cents  compositions  tant  vo- 
cales qu'instrumentales;  mais  cette  musique  n'est  bonne  qu'à 
chatouille  r  les  oreilles  anglaises  (  F.  la  collection  du  docteur 
Pepusch  (1)  ).  Il  y  a  près  de  dix  ans,  on  imprima  plusieurs  écrits 
à  Londres  pour  déterminer  le  véritable  auteur  de  l'antienne 
Godsave  Iheking,  L'un  de  ces  écrits  l'attribuait  au  docteur  Bull, 
sans  aucune  preuse.  Les  Souvenirs  de  la  marquise  de  Créqui, 
qui  viennent  de  paraître^  nous  révèlent  que  la  musique  est  de 
Lully,  et  qu'elle  a  été  faite  sur  des  paroles  françaises  chantées 
devant  Louis  XIV  parles  pensionnaires  du  couvent  de  Saint-Cyr. 
M"»*^  de  Créqui  se  trouvait  parmi  les  assistants;  et  voici  le  cou- 
plet tel  qu'elle  le  rapporte  : 

Grand  Dieu,  sauvez  le  roi  ! 
Grand  Dieu,  venpz  le  roi  ! 
Vive  le  roi  ! 


(1)  Peputch  lui  attribuait  ramclioration  de  la  fugue  et  du  oontre- 
poiut,  et  préférait  sn  ouvrages  à  ceux  de  Couperio,  de  Scarlatti. 


(  580  )  mVhUL 

Que,  toujours  glorieux, 

Louis  victorieiu, 

Yoic  à  ses  pieds  ses  ennemis 

Soumis. 
Grand  Dieu,  sauvez  le  roi! 
Grand  Dieu,  veneez  le  roi  I 

Vive  le  roi  ! 


—  Lorsque  Georges  P*"  monta  sur  le  trône  d'Anffldm(,lt 
lèbre  compositeur  Haendel  ajouta  des  variations  iceUfiM« 
et  les  présenta  lui-même  à  la  reine.  Cest  i  tortqoerédititi 
Souvenirs  de  M"**^  de  Créoui  prétend  que  Haendel  s'en  4àl 
l'auteur  de  la  musique  Goa  save  Ihe  king,  et  qne  lapli^i 
Anglais  soutiennent  cette  opinion. 

BULL  (Geobges},  savant  théologien  né  i  Webei  m^if 
exclu  de  l'université  d'Oxford  pour  avoir  refusé  de  prtttrtrr' 
ment  d'allégeance.  De  retour  dans  sa  province,  il  lecaiÉt 
cette  disgrâce  en  s'appliquant  sérieusement  à  l'étude.  (M* 

Ï prêtre,  il  desservit  une  petite  cure  aux  environs  de BriÉii* 
ut  pourvu  successivement  de  plusieurs  bénéfioesetcsiinB 
évêque  de  Saint-David.  Bull  mourut  en  1710,  laimtés» 
vra|(es  de  théologie  estimés  même  des  catholiques,  et  qsH^t 
a  réunissons  ce  titre  :  G,  Bulli  opéra om$M,  hsiànjx 
in-fol.  Les  principaux  sont  :  Defemto  /Idei  niam^  OtM. 
1685,  in-4°.  —  Judieium  Eceleêiœ  eatholiem  IHnfhwm 
sœculorum,  ibidem,  1694,  in-4''.  Ce  traité  reçut  rmnka 
de  Bossnet,  (|ui  fit  complimenter  l'auteur  vimitme%- 
blée  du  clergé  de  France. 

BULLA-FÉL1X ,  chef  de  brigands  célèbre ,  qoi  paèn&fai 
ans  désola  l'Italie  sous  les  yeux  mêmes  des  eroperem-S*»- 
tresse  le  livra  à  un  tribun  de  cohortes  prélorienno^Vl 
conduire  à  Rome.  Ceci  se  passait  sous  le  règne  deS^.i 
Papinien  était  alors  préfet  du  prétoire.  Le  brigand,  ifriffnvp 
ce  dernier  devant  lequel  il  avait  été  traduit,  poorqsaiilhB 
rinfàme  métier  de  voleur?  répondit  :  Et  vous,  powqwi* 
vous  celui  de  préfet  du  prétoire?  Bulla-Félix,  cow») 
mort  y  fut  livre  aux  bêtes.  On  n'entendit  plospirkrèi 
bande. 

BCLLAIRE  (bullar^m)  (  droit  eccléêA ,  colledioB  *  I»* 
pontificales  (F.  ce  mot).  La  première  édition  da  liftw» 

léon  le  Grand  à  Urbain  Vnil  irt' 


magnum  romanum  (de  Léon 
Rome,  1634,  en  4  vol.  in-fol.  ;  d'aatres  éditions cooti"*»*» 
suite  des  bulles.  La  dernière  édition ,  qui  arrive  jwqn'i  h  ■* 
pontificat  de  Benoît  XIV,  parut  à  Luxembourg  (li«  «** 
1747-58,  en  dix-neuf  parties  formant  onie  colonies  a-*» 
Mais  les  bulles  de  ces  collections  ne  sont  pas  looleJ  i4* 
comme  étant  du  droit  canon  dans  les  difTérents  P^T*  *'![*' 
tienté.  Les  ordres  monastiquesavaient  également leowb»»" 
on  connaît  celui  des  bénédictins  [Bullarium  ew^^ 
des  dominicains,  des  franciscains,  des  capucins,  de Inv*^ 
Cfteaux ,  etc.  . 

BULLAIRE,  s.  m.  (5o(an.  ),  genre  de  champig*»»  F*^ 
sites. 

BULLANT  (Jban),  qui  florissait  au  milieu  do  ivf  v^ 
vivait  encore  en  1673,  fut  Tun  des  premiers  architecte  w» 
qui  s'efforça  de  rétablir  dans  son  art  les  bcllw  P^^JJJJJ** 
1  antique.  Sous  le  rapport  de  la  théorie,  il  publia  la Irifif* 
rdUe  d'arehiteeture  des  cinq  manières,  à  savoir  ttKm*' 

Îue,  ionique  f  eorinlheel  composite,  à  tewempUétfff^^ 
aris,  1568 ,  in-fol. ,  avec  planches.  Quant  à  la  P"**|1*;V 
distingua  surtout  iwir  la  construction  du  cWlean  a  wj* 
L'autel  de  la  chapelle  de  ce  château,  transporté  dansta** 
musée  des  Monuments  français,  est  orné  sur  ses qawj 


on  von  qu  II  imiie  ta  manière  ae  nosso.  i-a  luiw  «^  '^ 
touche  à  la  dureté;  les  [)ositionsde  ses  figures  son|PJ|*^ 
recherchées ,  et  l'exécution  ne  manque  pas  de  séchjr*^ 
aussi  de  lui  un  ouvrage  sur  les  cadrans  solaires,  do»  ^ 
de  Boissières  a   donné  en  1608  une  nouvelle  tûiVf»'^ 

mentée.  \tnk- 

BULLA-RA-GANZ,  S.  m.  {hist,  nat.),  nom  d  un  ctf" 

Nouvelle-Hollande,  du  genre  héron. 

BULLA  REGIA  (çéogr.  anc),  ville  d'Afrique  proprt.  * 

de  Vacca,  sur  le  Bagradas.  , , 

BULLA  REGIORUM  {géogr.  ane,),  ville  ^^'^^j^tgê 
tbaginoise  proconsulairè,  dans  l'Afrique  <wwn!**5,*^F 


deb(*- 

être  le  bourg  nommé  Beic,  au  royaume  de  T«n**\"^L^ 
mention  dans  les  conciles  de  Cyprien  (  ConféT^  ée  t»*^ 
c.  135,  not.  233,  Dupin). 


BULLAV.  (  681 

BVLLART  (ISAAC),  né  à  Rotterdam  le  5  janvier  1509,  de  pa- 
mt3  catholiqaes,  fut  envoyé  k  Bordeaux  pour  y  foire  ses  étn* 
es»  et  vint  ensuite  à  Bruxelles»  où  il  se  maria.  Par  le  crédit  de 
i  famille  de  son  épouse,  il  obtint  la  direction  du  mont-de-piété 
Davdlemwt  établi  à  Arras.  Les  qualités  de  Bullart,  son  désin- 
iresseroent,  loi  méritèrent  la  place  de  préteur  de  l'abbaye  de 
aiut-Waast,  et/après  la  réunion  de  la  province  d'Artois  à  la 
rance ,  la  décoration  de  Tordre  dç  Saint-Micbel.  Il  mourut  le 
7  avril  167!2,  laissant  imparfait  un  ouvrage  auauel  il  avait  Ira- 
ûUé  plus  de  trente  ans,  et  qu'il  char^  son  fils  (Jacques- Bé- 
iffne  )  de  publier  après  l'avoir  termmé.  Cet  ouvrage  est  inti- 
lié  :  Académie  dti  icitneei  #1  des  arts ,  contenant  les  vies  et 
w  éloges  kislorigues  des  hommes  illustres  de  diverses  nations. 
I  est  orné  de  ^49  portraits  gravés  avec  soin  par  Larmessin  et 
loulonnaisy  auxquels  Bollart  faisait  une  pension.  Ce  livre  ren- 
erme  des  anecdotes  curieuses.  Il  fut  imprimé  à  Paris  en  1682, 
tvoL  in-fol.  Les  exemplaires  avec  la  rubrique  de  Bruxelles, 
rramKDs;  Amsterdam,  1682,  et  enfin  Bruxelles,  1695,  ne 
Uflèrent  de  l'édition  de  Paris  que  par  de  nouveaux  frontis- 
lices. 

BULLATIQ1JE  (diplomatie) ,  grosse  lettre  employée  dans  les 
Milles,  gros  caractère  d'écriture. 

BCLLAU  [Mainbullau]  (géogr.) ,  dans  le  bailliage  de  Millen- 
)erg,  a[)parlenant  au  royaume  de  Bavière ,  et  faisant  partie  de 
a  principauté  de  Miltenbers.  Ce  lieu  a  été  nommé  Mainbullau 
N>ur  le  aistinguer  d'un  village  (  F.  l'article  Bvllau  ci-après  ) 
In  même  nom  de  Bullau.  Il  est  remarquable  par  quatorze  co- 
onnes  connues  sous  le  nom  de  Colonnes  du  Bocage ,  situées  à 
me  courte  distance  de  là,  sur  le  penchant  d'une  montagne  qui 
l'incline  vers  la  vallée  du  Mein.  Elles  sont  taillées  en  ^rès  tiré 
le  la  montagne  où  elles  se  trouvent  ;  elles  ont  des  diamètres 
^ox  et  des  longueurs  inégales,  et  s'élèvent  à  une  hauteur  de 
treize  à  vingt-sept  pieds.  Sur  quelques-unes  on  remarque  des 
ienons  carrés ,  longs  d'un  peu  moins  qu'un  pied ,  faisant  saillie 
(tir  la  convexité  de  la  circonférence,  et  auxquelles  on  voulut 
tans  doute  adapter  des  machines  destinées  à  tourner  et  trans- 
mrter  les  colonnes.  Quelques-uns  les  regardent  comme  un  ou- 
rra^e  des  Romains.  Schneider  pense  que  Charlemagne  les 
ivait  destinées  peut-être  à  la  construction  d'un  pont  sur  le  Mein  ; 
nais  un  architecte  ne  trouvera  pas  croyable  cette  destination. 
Un  pont  reposant  sur  des  colonnes  aurait  sans  doute  opposé 
de  résistance  à  la  violence  des  flots ,  surtout  à  l'époque  où 


>cti 

Is  charrient  des  glaçons.  Elles  peuvent  du  reste  être  auss'i  bien 
m  ouvrage  des  Allemands  que  nés  Romains  ;  mais  on  les  nomme 
lossi  Colonnes  des  Huns,  et  c'est  sous  ce  nom  qu'elles  sont  dé- 
ignées sur  la  grande  carte  de  Miltenberg;  elles  pourraient  donc 
assi  avoir  leur  origine  chez  les  Huns.  Cependant  il  n'y  a  dans 
ouïes  ces  hypothèses  rien  qu'on  puisse  soutenir  avec  certi- 
ude. 

BCLLAU  (Wald  bullau)  (géogr.) ,  village  situé  sur  uneémi- 
icnce  aeréable,  jolie  et  d'une  assez  grande  étendue ,  dans  le 
omté  d  Erbach  et  dans  l'Odenwald,  à  2  lieues  et  demie  de  Mi- 
Jhflstadt  dont  il  est  une  annexe  pour  l'administration  tant  reli- 
:iease  que  politique,  comprenant  vingt-quatre  maisons  et  une 
M>puKilion  de  176  habitants,  parait  avoir  été  connu  déjà  des 
t.omains;  du  moins  s'y  sont-ils  arrêtés, , et  une  di>ision  de  la 
I  uitième  lé^on  y  avait  son  cantonnement.  C'est  ce  que  prouve 
I  ne  inscription  trouvée  sur  une  pierre  qui  avait  fait  partie  d'un 
«tel  romain,  et  qui  se  trouvait  murée  aans  la  chapelle  du  vil- 
age,  où  le  précepteur  du  comte  Eberhardt  d'Erbach  fut  le 
^îeniierqui  la  découvrit  et  la  fit  connattre  en  1519.  Le  comte 
Scorges-Louis  d'Erbach- Furstenau  fit  don  de  cette  pierre  re- 
■larquable  au  musée  de  Manheim ,  et  la  fit  remplacer  dans  le 
■lor  de  la  chapelle  par  une  copie.  Ce  que  Lamey  a  écrit  là-dessus 
Dérite  d'être  lu.  On  trouve  aussi  dans  Kiiapp  un  dessin  fidèle 
le  toute  la  pierre.  Il  donne  littéralement  rmscription  de  la 
nanière  suivante  : 

FORTVN^ 

L.  FAVONIVS 

SECaANVS 

7.  LEG.  Vni.  A  7  G. 

>'après  cela,  cet  autel  avait  été  érigé  en  l'honneur  de  la  déesse 
fortune  par  le  chef  de  la  huitième  légion  romaine,  Ludus  Fa- 
twios  Seccianas.  On  a  trouvé  aussi  dans  le  même  lieu,  à  ce 
pi*on  dit,  un  autel  carré,  couvert  de  figures  mal  travaillées  et 
m  respectées  par  le  temps,  qui  doivent  représenter  Hercule, 
iioenre,  la  Fortune  et  Mercure.  Ce  monument  a  été  transporté 
Tabord  à  Michelstadt,  et  puis  à  Erbach  dans  le  jardin  public 


)  BULLE. 

de  cette  ville.— Déjà,  du  temps  des  Carlovingiens,  Bullau  appar- 
tenait au  cellier  de  Michelstadt,  dont  l'empereur  Louis  le  Pieux 
fit  don  en  814  au  célèbre  E^inhard  et  à  son  épouse  Emma  ou 
Imma,  Dans  l'acte  authentique  où  l'empereur  Henri  V  con- 
firme la  donation  de  Michelstadt  au  couvent  de  Lorsch ,  dona- 
tion qui  avait  été  faite  en  819  par  Eginhard ,  Bullau  est  nommé 
parmi  les  localités  composant  cette  donation.  Dans  la  suite, 
cette  propriété  passa  au  couvent  de  Steinbach  (  près  de  Furste- 
nau), auquel  la  possession  en  fut  confirmée  en  1253  par  le  pape 
Grégoire  IX.  A  l'époque  de  la  réformation,  le  couvent  de  Stein- 
bach fut  supprimé,  et  passa,  avec  tous  les  biens  qui  y  apparte- 
naient et  parmi  lesquels  se  trouvait  Bullau,  aux  comtes  d'Er- 
bach. Présentement ,  Bullau  fait  partie  du  bailliage  de  Furs- 
tenau et  Michelstadt ,  sous  la  souveraineté  du  grand-duc  de 
Hesse. 

BULLE  (hist.  fiai.) ,  coquille  univalve  marine ,  appartenant  à 
la  division  des  gastéropodes.  Les  bulles  sont  des  coquilles  fort  jo- 
lies ,  représentant  un  œuf  d'oiseau ,  et  dont  les  couleurs  sont  vi- 
ves et  variées.  —  Le  test  est  plus  ou  moins  ovale ,  globuleux , 
enroulé,  sans  columelle  ni  saillie  à  la  spire,  ouvert  dans  toute  sa 
longueur,  à  bord  droit  tranchant.  L'animal  a  ét^  bien  étudié  par 
Cuvier.  —  On  en  connaît  aujourd'hui  quarante  espèces.  Les  plus 
remarquables  sont  les  bulles  oublie,  ampoule,  striée,  papyra- 
cée,  rayée  et  fascice,  et  celle  qui  a  été  rapportée  de  ta  terre  des 
Papous  dans  l'expédition  du  capitaine  Freycinet.  —  MM.  Quoy 
et  Gaymard  en  ont  rapporté  trois  nouvelles  espèces  de  leur 
voyage.  A.  B.  de  B. 

BULLE  (m^tfec.) ,  petite  tumeur,  ordinairement  remplie  de 
matière  fluide,  qui  soulève  l'épiderme.  On  appelle  ainsi  les  pus- 
tules un  peu  volumineuses  qui  surviennent  a  la  cornée  transpa- 
rente, et  les  ampoules  dues  a  l'action  d'un  corps  très-chaud  gui 
cause  une  brûlure.  —  Des  bulles  ou  des  élévations  quelquefois 
très-étendues  et  aplaties  s'observent  aussi  dans  le  pemphygus , 
que  les  Allemands  ont  désigné  pour  cette  raison  sous  le  nom  de 
maladie  huileuse  ou  pustuleuse.  A.  B.  DE  B. 

BULLE,  s.  f.  igramm.  et  physiq.),  globule  rempli  d'air  qui 
s'élève  quelquefois  à  la  surface  des  eaux,  qui  se  forme  sur  les  li- 

3uides  en  cbullilion  ou  en  fermentation. — Bulle  d'aik  se  dit 
'une  petite  quantité  d'air  qui  reste  enfermée  dans  une  matière 
jetée  en  fonte  ou  coulée.  —  Bulle  de  savon,  petit  globule 
transparent  qu'on  forme  en  soufflant  dans  l'eau  de  savon,  et  qui 
s'élève  et  voltige  en  se  nuançant  de  couleurs  brillantes. 

BULLE  (arehéoL),  mot  qui  signifie  globule  ou  boule.  I^  bulle, 
en  latin  bulla,  était  un  ornement  que  portaient  les  enfants  chez 
les  Etrusques  et  chez  les  Romains.  Les  enfants  des  simples 
citoyens  et  des  affranchis  en  portaient  de  diverses  matières  ; 
ceux  des  patriciens  portaient  seuls  des  bulles  d'or.  A  l'âge  où 
ils  quituient  la  prétexte^  pour  prendre  la  toge  ou  robe  virile,  ils 
cessaient  de  porter  la  bulle ,  et  ils  la  suspendaient  au  cou  des 
dieux  lares,  à  qui  ils  la  consacraient.  On  a  trouvé  en  1780,  à  Aix 
en  Provence,  une  bulle  d'or  dans  une  ancienne  tour  que  l'on 
démolissait  :  cette  bulle,  de  deux  pouces  trois  lignes  de  diamètre 
et  de  huit  lignes  d'épaisseur  au  centre,  était  fixée  à  une  espèce 
d'agrafe  d'or  elle  n'avait  d'autre  ornement  que  de  petits  globu- 
les en  forme  de  tète,  de  clous,  et  des  filets  repoussés.  Cette  bulle, 
qui  a  été  apportée  au  cabinet  âes  médailles  de  France  en 
Fan  Yii,  a  été  volée  en  1831  ;  on  ena  retrouvé  les  fragments, qui 
sont  d'or  tr^-mince.  Ce  senre  de  monuments  est  rare,  ce  qui 
fait  que  les  faussaires  en  fabriquent ,  et  qu'il  faut  se  méfier  de 
leur  authenticité. 

BULLE  [droitecelés.). C^mot  dans  son  acception  propredésigne 
la  bulle  ou  boule  de  métal  (bulla)  que  l'on  avait  coutume  d'atta- 
cher aux  actes  pour  les  authentiquer.  C'est  par  extension  que,  du 
nom  de  cette  boule  de  métal,  on  a  donné  à  certaines  lettres  pon- 
tificales le  nom  de  bulles.  Ce  titre  ne  fut  cependant  pas  exclusi- 
vement réservé  aux  actes  des  pajpei  ;  on  le  donna  aussi  à  quel- 
ques rescrits  des  empereurs  d'Orient  et  d'Occident ,  tels  que 
la  fameuse  bulle  d'or  de  Charles  IV,  empereur  d'Allemagne; 
à  certains  actes  de  prélats  puissants  et  aux  décisions  de  quel- 
ques conciles  cecuméniques.  Les  bulles,  considérées  comme  res- 
crits apostoliques ,  sont  en  ^néral  des  lettres  pontificales  expé- 
diées sur  parchemin ,  et  écrites  en  ronde .  tandis  que  l'écriture 
italique  est  ordinairement  affectée  aux  brefs,  autre  sorte  de 
resmts  apostoliques.  Les  brefs  sont  consacrés  aux  affaires  de 
moindre  importance  ;  quelquefois  cependant  les  papes  décidèrent 
par  des  brefs  desquestions  capitales,  par  exemplel'abolition  des 
laites.  Aussi,  dans  la  liste  des  bulles  que  nous  allons  donner 
tout  à  l'heure ,  nous  aurons  soin  d'insérer  les  brefs  les  plus  im- 
portants. Ces  deux  espèces  d'actes  diffèrent  en  outre  par  la 
suscription ,  beaucoup  plus  simple  dans  les  brefs  ;  par  le  salut 


BULLE. 


(Wt) 


et  la  bénédiction  apostolique  ;  par  la  date,  qui  doit  renfermer 
l'indication  du  lieu  ,  du  mois  ,  du  jour,  comptés  pour  les  breCs 
d'après  notre  calendrier  moderne,  et,  pour  les  bulles,  d'après 
le  calendrier  romain.  Les  brefs  sont  scellés  en  cire  rouge,  Mub 
annulo  piicalorii,  avec  lempreinte  de  l'anneau  du  pécheur» 
c'est-à-dire  que  saint  Pierre  y  est  représenté  dans  sa  liarque  en 
action  de  pécheur.  Autour  du  sceau  doit  se  trouver  le  nom  du 

Sape.  Les  bulles  sont  scellées  cn*cire  verte ,  avec  un  sceau  pen- 
ant  en  plomb  ,  qui  représente  d'un  côté  les  images  de  saint 
Pierre  et  de  saint  Paul ,  et  porte  de  l'autre  le  nom  du  pape 
avec  l'année  de  son  pontificat.  Quand  le  rescrit  est  de  grâce» 
le  sceau  est  attaché  avec  des  fils  de  soie  ;  si  le  rescrit  est  de  jus- 
tice ,  le  sceau  est  suspendu  par  une  cordelette  de  chanvre. 
On  sait  que  les  bulles  ne  peuvent  être  publiées  sans  élre  mu- 
nies de  1  exequalur  de  l'autorité  civile.  Quant  aux  formalités 
nécessaires  pour  leur  réception  en  France»  nous  renvoyons  aux 
articles  généraux  qui  traiteront  des  querelles  et  des  discussions 
auxquelles  ont  donné  lieu  h  diverses  époques  l'établissement 
ou  le  maintien  de  ces  formalités  (F.  Papauté  ).  —  Nous  al- 
lons passer  en  revue»  en  suivant  l'ordre  chronologique,  les 
principales  bulles  pontificales ,  tant  celles  qui  sont  particuliè- 
rement relatives  à  la  France  »  que  les  bulles  générales  et  celles 
qui,  intéressant  plus  directement  d'autres  pays»  ne  sauraient 
être  négligées»  parce  qu'elles  sont  des  documents  utiles  pour 
rhistoire  de  l'influence  que  nous  avons  exercée  sur  toutes  les 
questions  à  la  fois  politiques  et  religieuses  où  se  trouva  mêlée 
la  papauté.  Nous  ne  donnons  ici  qu'une  simple  nomenclature» 
nous  réservant  d'entrer  ailleurs  dans  de  plus  amples  détails  sur 
les  bulles  pontificales  qui  ont  fait  époque,  sur  celles  surtout 

2u*on  désigne  par  des  noms  particuliers»  telles  que  les  bulles 
'lericii  laicos.  Ausculta  Fiïi,  Execrabilit,  Unigeniluê,  etc. 
(F.  les  mots  Gallicane  [Eglise]»  Papauté»  Jansénisme»  Jé- 
suites, Pragmatique  sanction,  etc.).  On  sait  que  ce  fut  un 
roi  de  France  qui  le  premier  opposa  aux  papes  une  résistance 
décisive  ;  mais  ce  fut  aussi  coiitre  un  roi  de  France  que  les 
papes  essayèrent  pour  la  première  fois  leur  arme  la  plus  ter- 
rible. Jusqu'à  la  fin  du  X°  siècle ,  leurs  bulles  les  plus  importan- 
tes furent  consacrées  à  maintenir  la  discipline  ecclésiastique  ou 
à  réprimer  les  hérésies.  C'est  à  l'approcnede  l'an  tOOO,  dans 
l'effroi  général  qu'inspirait  l'attente  de  cette  ère  terrible»  qu'ils 
commencent  à  montrer  d'autant  plus  de  fermeté  que  les  grands 
du  monde  »  ducs  et  rois»  courbent  leur  tête  plus  humblement 
dans  la  crainte  du  jugement  dernier.  —  x*  siècle.  En  998, 
une  bulle  de  Grégoire  V  excommunie  Robert ,  successeur  de 
Hugues  Gapet»  coupable  d'avoir  épousé  sans  dispense  sa  cousine. 
Robert  épuisa  tous  les  moyens  pour  fléchir  le  pape  :  ce  fut 
inutilement  ;  il  fut  obligé  de  céder  et  de  répudier  Berthe  en 
999.  —  xi^  siècle.  Le  XI'  siècle  nous  ofi're  plusieurs  bulles 
remarquables»  qui  sont  autant  de  monuments  des  efforts  conti- 
nuels (les  papes  pour  établir  leur  suprématie  sur  celle  des  rois. 
En  105S ,  une  bulle  de  Nicolas  II  relève  les  Normands  établis 
en  Italie  des  excommunications  lancées  contre  eux  par  ses 

SMécesseurs»  et  leur  assure  la  possession  de  la  Pouille  et  de  la 
labre.  ->  En  1075»  bulle  de  Grégoire  VII  qui  défend  aux  pré- 
lats nouvellement  élus  de  recevoir  l'investiture  des  princes  sé- 
culiers. C'est  cette  bulle  qui  fut  l'origine  de  la  fameuse  querelle 
des  investitures.  — En  1095,  deux  tinlles  du  pape  Urbain,  dont 
Tune  excommunie  Philippe  1"^  pour  avoir  répudié  sa  femme 
Berthe,  afin  d'épouser  Bertrade»  femme  du  comte  d'Anjou» 
excommunication  qui  ne  fut  levée  qn*en  1104  par  le  pape 
Pascal.  Par  l'autre  bulle»  donnée,  comme  la  première,  au 
oondie  de  Clermont  »  Urbain  II  publia  la  première  croisade» 
promettant  indulgence  plénière  à  quiconque  se  dévouerait  à  la 
délivrancede  la  terre  sainte.  —  xii«  siècle  (1*^  février  1150), 
bulle  du  pape  Calixte  II  »  par  laquelle  il  accorde  à  l'Eglise  ée 
Vienne  en  France  la  primatie  sur  sept  provinces,  --lui.  Bkille 
d'Innocent  II,  qui  met  en  interdit  le  royaume  de  France  »  «n 
sujet  de  l'élection  d'un  archevêque  de  Bourges.  —  xni*  sièo^b. 
1200.  Bulle  d'Innocent  III»  par  laquelle  le  royaume  de 
France  est  de  nouveau  mis  en  interdit»  à  cavse  du  divorce  de 
Philippe  Auguste  avec  la  reine  Ineburge.  Par  «ne  balle  datée 
de  1946,  Innocent  IV  publie  vne  croisade  contre  Frédéric  II 
d'Allemagne  »  qui  chasse  le  pape  d'Italie  et  le  force  à  se  réfu- 
gier en  Franoe  »  asile  ordinaire  des  papes  persécutés.  Pendant 
le  long  séjour  qu'il  fit  à  Lyon  »  ce  pape  avait  fugé  à  propM  de 
restreindre  les  privilèges  des  ordres  mendiants.  Non-seulement 
Alexandre  IV,  son  successeur»  les  leur  rendit  avec  usure  par 
une  bulle  du  22  décembre  1254,  mais  il  prît  chaudement  leur 
iléfmse  contre  l'université  de  Paris  ;  et  »  par  «ne  autre  bulle  de 
1956,  il  condamna  le  It^re  de  Guillaume  de  Saint- Amour,  in* 
titulé  :  DufMH  4e$  êmmUv  tempe,  éans  lequel  ces  frivfl^ 


étaient  attaqués.  En  1963»  bulledeUri)tiQlV,qiiB(iiiii 
Naples»  Mainfroi»  au  ban  de  la  chrétienté.  Charia, 
d'Anjou  »  chargé  parle  napede  mettre  la  Iwlle  à  oéi^ 
s'empare  du  royaume  de  Naples  »  et  en  reçoit  l'invmitvt 
lennelle  par  une  bulle  de  Clément  IV  du  26  Imitt  ijei 
1266»  autre  bulle  de  Clermont»  par  laquelle  il  décide 
disposition  de  tous  les  bénéâces  appartient  aa  pape;deL_ 
qu'il  a  non-seulement  le  pouvoir  de  les  confererlonnè 
viennent  vacants  »  mais  encore  celui  de  les  assurer  I  qn  b 
semble ,  avant  qu1ls  viennent  â  vaquer.  C'est  ceqi'oi  ■ 
Réserves  expectatives.  Ce  fut  en  partie  pour  réprinef  i» 
tenlion  aussi  exorbitante  que  saint  Louis  donna  n  prij 
sanction.  —  Bulles  partieuliéres  aecorééss  par  im  ^ 
saint  Louis.  Le  véritable  caract^  de  saintUmisiêir 
temps  mal  compris  dans  l'histoire  :  on  ne  conoainii 
que  le  saint  Louis  de  Joinville  ;  et  encore  aQioQrd'M, 
représente  trop  souvent  tel  qu'il  nous  apparaît  dus  ma 
torien  ;  on  est  trop  porté  à  ne  voir  en  lui  qa'noc  in^ 
et  timorée  dans  tout  ce  qui  touche  à  lareliffiooetàliCMiK 
Mais  Quand  on  examine  de  plus  près  les  faits  de  son  npiii 
caractère  de  ses  actes  »  on  est  frappé  de  sa  condoitefcnKân 
tenue,  surtout  sur  un  point  où  quelque  faiblesse  eM  pi  pi* 
excusable  de  la  part  d'un  homme  oui  passa  pouraaiiiiiji» 
lieu  même  de  la  ferveur  reli^euse  de  son  siècle.  Il  adq»io)?4K 
ses  rapports  avec  le  saint-siege  une  fermeté  sans  reidev  et  an 
emportement»  qui  sut  contenir  et  même  reprimer  as  boùl^ 
prétentions  exagérées  des  papes.Ce  qu'il  y  a  surtoutdefewfi» 
ble  dans  cette  politique,  c'est  une  raûderatioo,iMlo)ut^f^^ 
cédait  dans  les  limites  du  droit  et  de  l'équité,  m» an ^ 
reculer  au  delà;  et  cependant  celte  loyauté  poomilëRfi» 
fiée  d'habile,  en  présence  des  résultats  qu'elle  obliiU.L'i&uae|| 
personnelle  de  saint  Louis  sur  les  papes  fut  immense, citait 
saurait  établir  de  preuve  plus  évidente  que  celle  qoi  rawidtl 
simple  nomenclature  des  bulles  particulières  qoi  coofcnMii 
saint  Louis  des  privilèges  qu'on  peut  dire  personneb,  pi^  ! 
tous  sont  accordes  à  lui-même»  à  son  épouse,  âses  socctsAi  ' 
ses  gens»  à  ses  chapelles»  ou  aux  terres  de  son  doouioe.Q«f 
nombreuses  que  soient  ces  bulles,  leur  nombre  seul  otlnf» 

f;nilicatif  pour  que  nous  ne  les  rapportions  pas  tontes. Eoti9^  | 
13  novembre}»  nulle  de  Grégoire  IX,  qui  défend  àq^i"'  i 
soit  de  lancer  sentence  d'interdit  sur  les  chapelles doroj 
une  permission  spéciale  du  saint-siége.  —  1243  (5  detw^ 
bulle  d'Innocent  iV,  qui  permet  à  saint  Louis  de  se  diûtfi 
de  ses  chapelains  pour  confesseur,  et  à  ce  coojessenr  d*»* 
dre  le  roi  de  tous  crimes  et  de  toute  excoromumcaliu»  ,»f 
de  celles  qui  seraient  fulminées  par  le  saint-siége,  ou  («•■ 
crimes  si  énormes  que  l'absolution  dût  en  être  réser^wp» 
voir  pontifical.  —  (14  décembre],  bulle  çui  accorde  a* 
Louis  que  lui  et  ses  chapelains ,  clercs ,  jures,  oflBciea  wpj 
ront  encourir  l'excommunication  majeure  »,oi  n*^'][J[!?^ 
en  fréquentant  des  excommuniés.  —  (15  décembre) ,  bairf 
défend  de  fulminer  excommunication  ou  interdit  s'*^^  j? 
du  roi  ou  de  ses  successeurs.  Alexandre  IV»  $uccesé«irdr 
nocent»  occupé 
déclarée  à  Mainfroi, 

Louis  ne  se  prononu., .—, ^     .„ 

favorables  pour  se  le  concilier.  —  1254  (15  •'^iIK  wnt|" 
permet  à  saint  Louis  de  prendre  pour  confesseur  ^F^l 
ffulier  ou  séculier  qui  lui  conviendra.  —  (25  avril),  bulle  q" 
fend  d'excommunier  ou  d'interdire  saint  Louis,  ^^Jl 
épouse  et  leurs  successeurs.  Autre  bulle  de  la  roéiaewj 
accorde  cent  jours  d'indulgence  à  saint  Louis  et  k  ^^^ 
épouse  »  chaque  fois  cpi'ils  entendront  le  sermon. -i**JJ 
tembre),  bulle  qui  donne  à  saint  Louis  et  à  sa  °^**^  f^ 
léçe  de  ne  pouvoir  être  excommuniés  en  ^^"^^"l*!!- 
mineh  obstinés  dans  leurs  erreurs.  —  (1*^  ^^^^ll^S-i 
renouvelle  la  défense  contenue  dans  la  bulle  de  Greg' 
du  14  décembre  1243.  —  (10  octobre)»  bulle  qui  de^ 
saint  Louis  ni  ses  successeurs  ne  pourront  cncoonr  i^ 
d'excommunication  pour  avoir  fréquenté  les  eicomroo"^ 
(4  décembre]»  bulle  qui  peraaet  au  roi  de  se  faire  •J^JJK 


officiers  de  ce  priace  la  permission  ie  seecufeiser  i»  ^ 
prèdieors  et  mi«e«TS  qui  seront  auprèt  du  ^^^^ 
(20  avril) ,  bidie  «ui  permet  aux  reMneux  qui  •«•fT. TJ 
de  saîat  Louis  de  céMmr  l'dIBce  «vin  foivaat  HinfV 
chifiHle.  — 12*7  (11  avril),  b«Me  qm  «léclareeae  •««Jj; 

que  saiaC  Louis  fora  aux  paruvres  ta  t>0n^li^'"^r^?T^0 
tUn^'i  croyait  élre  obfi§é  de -faire  poartai^wi* 


ses  successeurs.  Alexandre  IV»  $uccesé«ird> 
3é  à  soutenir  la  guerre  que  son  prédécessnr» 
iinfroi,  fils  de  Frédéric  II,  et  craignant  je* 
rononçât  contre  lui,  se  montra  prodigua  «^ 


BCIéLK.  (  583 

rédëcessears.  —  (ISaTril),  bulle  qui  statue  sur  le  mémeotû^t 
ae  la  précédente,  avec  cette  clause  nouvelle  :  que  le  roi  pourra 
isposer  des  restitutions  en  faveur  des  églises.  —  4358  (23  fé- 
rier^ ,  bulle  qui  permet  à  saint  Louis  d'entrer  avec  une  corn- 
ignie  honnête  et  décente  dans  Tabbaye  de  la  princesse  Isa- 
ule  9  sa  sœur.  Même  faveur  accordée  à  la  princesse,  fille  du 
)ê,  qui  peut  y  demeurer  avec  cinq  autres  femmes  modeHes  et 
Mgês.  —  1359  (3  janvier),  bulle  qui  renouvelle  les  dispositions 
mlenues  dans  celle  du  33  avril  1356.  —  (13  janvier),  bulle 
ni  déclare  que  saint  Louis  ne  sera  point  excommunié  pour 
inir  prisonniers  les  clercs  coupables  de  meurtre,  de  vol  et 
'autres  crimes  de  cette  nature.  —  Autre  bulle  de  la  même  date, 
ortant  (|ue  les  excommunications  ou  interdits  conçus  en 
armes  généraux  ne  s'étendent  ni  au  roi  ni  à  ses  successeurs,  à 
Doins  qu'il  n'en  soit  fait  mention  expresse.  —  (30  mars),  bulle 
|ai  accorde  au  confesseur  que  saint  Louis  pouvait  se  choisir 
I  permission  de  donner  à  ce  prince  des  pénitences  pour  son 
bsoluiion.  —  (51  mars)',  bulle  qui  défend  à  tous  les  archevê* 
[lies  et  autres  prélats  de  fulminer  aucune  sentence  d'excommu- 
ikation  ou  d  interdit  sur  les  terres  de  saint  Louis  sans  un 
ffdre  spécial  du  saint-siége.  Urbain  IV,  successeur  d'A- 
exandre  IV,  ne  resta  pas  en  arrière  de  ses  (prédécesseurs»  et 
lOcorda  à  saint  Louis  plusieurs  bulles  assex  importantes.  — 
361  (2i  novembre),  bulle  qui  donne  à  saint  Louis  et  à  la 
cîoe  son  épouse  un  an  et  quarante  jours  d'indulgence  tMitei 
es  fois  qu'ils  assisteront  à  la  dédicace  d'une  église,  et  en  leur  (a* 
«ur  étend  cette  grâce  à  tous  les  autres  auditeurs.  —  (5  déc- 
embre ),  bulle  qui  confirnoe  les  privilèges  accordés  à  saint 
jovàs  par  le  saint-siége.  —  (31  décembre),  bulle  qui  confirme 
die  d^Alexandre  IV  ,  du  35  avril  1354.  —  Même  date,  bulle 
dressée  à  l'abbé  de  Saint-Denis,  auquel  le  pape  ordonne  d*ex- 
XMDmunier  ceux  qui  troubleraient  le  roi  dans  la  jouissance  des 
iriviléges  que  le  saint*siége  lui  a  accordés.  Clément  IV,  sue- 
esseur  d'Urbain .  donna  aussi  quelques  bulles  à  saint  Louis. 
-  1365  (30  avril),  bulle  qui  renouvelle  celle  d'Alexandre  IV, 
B  13  janvier  1359 ,  et  ajoute  que  les  sentences  d'excommu- 
icaliou  n'auront  pas  lieu  contre  ceux  qui  les  auraient  en* 
ïiirues  en  exécutant  les  ordres  du  roi.  —  (39  avril),  bulle 
VÊÀ  permet  au  confesseur  de  saint  Louis  de  l'absoudre  de 
MOS  cas ,  de  le  relever  de  tous  vœux ,  hormis  de  cehn  dm 
9afave  d'ouin^mer,  —  (i^'  mai),  bulle  qui  renouvelle  celle  du 
I  décembre  1261.  Autre  bulle  de  la  même  date,  confirmant 
!S  privilèges  et  indulgences  accordés  à  saint  Louis,  mais  dé- 
iarant  que  les  bulles  qui  portent  défense  d'excommunier  le 
M  et  de  mettre  l'interdit  sur  ses  terres  ne  doivent  s'entendre 
ne  par  rapport  au  seul  domaine  du  roi,  et  non  pas  relativement 
1  royaume  de  France.  —  (4  mai),  bulle  portant  que  les  clercs 
B  la  maison  du  roi  ne  pourront  être  contraints  d'accepter  les 
Mninissions  dont  le  pape  ou  les  légats  voudraient  changer.  — 
266  (15  mars),  bulle  renouvelant  celle  du  15  décembre  1343 , 
ni  défend  d'interdire  les  terres  du  roi.  —  En  1383,  deux  bulles 
B  pape  Martin  IV,  l'une  du  7  mai,  contre  les  habiUnts  de  Pa- 
nne, à  cause  des  Vêpres  siciliennes;  l'autre  du  18  novem- 
re ,  contre  Pierre  d'Aragon,  instigateur  de  ce  massacre,  à  la 
vear  duquel  il  s'était  emparé  du  royaume  de  Sitîle.  —  Nous  ar- 
voos  â  la  fameuse  bulle  Citricis  laicos,  donnée  en  1396,  par 
paf>e  BoAiface  VIII,  et  oui  fut  la  première  casse  des  querelles 
i  ce  pape  avec  Philippe  le  Bel.  Mais,  l'année  suivante,  sur  les 
inrfseiitations  de  Pierre  Barbet,  archevêque  de  ReiaM,  Bo- 
iiace  VIII  remédia  au  scandale  de  cette  bulle  par  une  aulre 
û  Texpliquait.  — 1397  (3aoùt), buUe  qui  proclame  la  caaaaita 
CMi  de  saint  Louis.  Cette  bulle  de  Boni£aee  est  regardée  coubm 
Q  chef-d'œuvre  du  genre.  Le  même  pape,  choisi  par  les  rois  de 
rance  et  d*Angleterre ,  Philippe  le  Bel  et  Edouard  I'^  po«r 
iHtre  de  leurs  qjuierelles,  rendit  le  38  juin  1298  son  jnaement 
1  plein  consistoire  „  devant  une  grande  foule ,  que  l'éclat  de 
Mte  cause  avait  attirée  au  Vatican.  Le  30  juin,  ce  jugement  fut 
ipédié  en  (orme  de  bulle.  C'est  cette  bulle  aui ,  suivant  une 
ersion  contestée  et  que  nous  croyons  contestable ,  aurait  pro-- 
Miué  en  France  une  telle  iiidignation ,  que  le  comte  d'Artois 
aurait  arrachée  des  maius  du  prélat  chargé  de  la  lire,  et  mise 
1  pièces.  —  nv*  siècle.  —  1301  (5  décembre).  La  bulle  Auê- 
KM  Fili,  par  laquelle  s'ouvre  le  xi  v^  siècle,  non  moins  célèbre 
le  la  bulle  CUricis  laieos,  continua  ce  que  celle-cî  avait  eam- 
k«Qcé.  Philippe  le  Bel  répondU  à  Boaiiace  VI II  eu  faisant  brûler 
i  bulle  à  Pans,  et  publier  cette  exécution  à  son  de  trompe  pat 
MJte  la  ville,  le  dimanche  1 1  février  1303.  Le  pape  convoqua  un 
ancile  qui  se  tint  à  Rome  la  même  année,  et  d'où  sortit  la  fameuse 
ecrctale  Unam  tanciam.  Philippe  le  Bel  de  son  eôté  assenUa 
^  !fi?  g<^êraux ,  qui  rejetèrent,  avecd^  termes  de  oftépris, 
»  prétentions  de  cette  buUe ,  que  Benoit  XI»  sttooesseur  de 


)  BCUA. 

Boniface  VIII,  se  hâta  de  révoquer.  La  bulle  Unam  êanHam 
fut  rapportée  plus  solennellement  par  deux  bulles  de  Clément  V, 
datées  du  l""'  lévrier  1307.  Par  une  autre  bulle  du  30  du  même 
mois ,  ce  pape  révoqua  les  coromendes ,  et,  par  une  bulle  du 
mob  d'août  1308,  il  convoqua  à  Vienne  un  concile  général,  où 
fut  publiée  la  suppression  des  templiers.  —  1317,  bulle  de 
Jean  XXII,  par  laquelle  Toulouse  est  érigé  en  archevêché.  — 
1309,  bulle  de  Boniface  IX ,  qui  établit  les  annales  sur  les  bé- 
néfices et  les  prélatures.  —  xv"  sièclb.  —  4408  (14  mai),  bulle 
de  Benoit  XIII,  adressée  au  roi  de  France  Charles  VI.  Cette 
bulle  parut  si  offensante,  que  le  maréchal  de  Boucicaut  reçut  du 
roi  l'ordre  d'arrêter  Benoît ,  qui  était  alors  dans  Avignon,  et 
qui  se  hâta  d'aller  chercher  un  asile  en  Catalogne.  —  1460 
(18  janvier),  bulle  de  Pie  11 ,  dite  Exttrabilis,  qui  proscrivait, 
sous  les  peines  les  plus  sévères ,  les  appels  aux  futurs  conciles, 
ce  oui  n'empêcha  pas  Dauvet ,  procureur  général  au  parlement 
de  Paris ,  d'appeler  de  cette  même  bulle  au  futur  concile  géné- 
ral, par  ordre  cle  Charles  VU.  Les  expressions  dont  le  pape  s'était 
servi  en  parlant  de  la  nragmati€|ue  sanction  furent  le  motif  et 
rd)jet  de  cet  appel.  Mais  l'année  suivante,  le  même  pape  fut 
assez  adroit  pour  obtenir  de  Louis  XI  l'abrogation  de  la  pra^-* 
matique  sanction ,  malgré  le  parlement  et  Tuniversilé  de  Pans, 
qui  protestèrent  hautement  contre  la  surprise  faite  au  roi  en 
cette  occasion.— En  1487,  bulle  d'Innocent  VII,  qui  défend,  sous 

Seine  d'excommunication ,  la  lecture  des  fameuses  thèses  de 
ean  Pic  de  la  Mirandole.  C'est  ce  pape  qui  introduisit  dans  ses 
bulles  les  clauses  molus  proprii  et  «io(u  proprio,  qui  n'ont 
jamais  été  admises  en  France. — En  1498,  bulle  d'Alexandre  Vil, 
qui  prononce  la  dissolution  du  mariage  de  Louis  XII  avec  la 
reine  Jeanne.  César  Borgia,  fils  du  pape,  qui  vint  apporter 
cette  bulle  au  roi  de  France,  reçut  en  récompense  le  duché  de 
Valentinois.  —  xvi*  siècle.  —  1509  (3  mars),  bulle  de 
Jules  II ,  portant  ratification  de  la  ligue  de  Cambrai.  —  I51t 
(31  juillet) ,  bulle  du  même  pape ,  par  laquelle  il  excommunie 
le  roi  de  France,  met  son  royaume  en  interdit ,  et  délie  ses 
sujetsdu  serment  de  fidélité.  —  1530  (15  juin),  bollede  LéonX 
contre  les  doctrines  de  Luther.  C'est  la  bulle  connue  sous  le  nooi 
de  Exur§e  Domine,  On  sait  de  quelle  manière  elle  fut  reçue  à 
Wittenberg.  Par  une  seconde  bulle  du  3  janvier  1531,  Léon  X 
frappa  d'anathèroe  Luther  et  ses  partisans.  Par  un  décret  du 
15  avril  1531 ,  la  faculté  de  théologie  de  Paris  joignit  son  ana- 
thème  à  celui  du  pape.  —  1573  (8  novembre],  deux  bulles  du 
pape  Grégoire  XIIl,  dont  l'une  absout  Henri  de  Navarre, 
depuis  Henri  IV,  à  l'occasion  de  sa  conversion  forcée  au  catiio- 
licisme ,  après  la  Saint-Bartbélemy,  et  l'autre  lui  accorde  les 
dispositions  nécessaires  pour  son  mariage  avec  Marguerite  de 
Valois,  sœur  de  Charles  IX,  et  sa  parente  au  troisième  degré  (1). 
1583  (14  février) ,  bulle  du  même  pape ,  ordonnant  rado|>tioii 
dans  tous  les  Etats  chrétiens  du  nouveau  calendrier  dresse  |>ar 
Louis  Lilio ,  médecin  véronais,  et  q|ui  prit  le  nom  de  calendrier 
grégorien.  — 1585  ^9  septembre) ,  nulle  de  Sixte  V  contre  le  roi 
de  Navarre  et  le  prince  de  Caodé ,  chefis  du  parti  calviniste  en 
France ,  qui ,  mal^  leur  première  abjuration ,  étaient  retour- 
nés ii  la  religion  reformée.  Les  termes  de  cette  bulle  provoquè- 
rent d'énergiques  remontrances  du  parlement  au  roi.  De  leur 
c6té,  les  deux  princes  excommuniés  répondirent  par  une  pro- 
testation ,  qu'ils  trouvèrent  moyen  de  faire  afficher  aux 
portes  mêmes  du  Vatican.  En  1591,  Grégoire  XIV,  qui,  sous 
riufluence  de  l'Espagne ,  s'était  déclaré  hautement  pour  la 
figue  contre  Henri  IV,  envoya  en  France  un  nonce  charcé 
d'une  bulle  monitoire  contre  le  parti  du  roi.  Les  évêqoes  de 
France,  assendolés  à  Chartres,  donnèrent  le  30  septembre 
un  mandement  dans  lequel  ils  déclarèrent  les  bulles  du  pape 
Grégoire  XIV  nulles  dans  le  fond  et  dans  la  forme,  injustes, 
données  à  la  sollicitation  des  ennemis  de  la  France  et  incapables 
de  lier  ni  les  évéques  ni  les  autres  catholiques  français.  — 1506 
(17  septembre),  bulle  d'absolution  accordée  à  Henri  IV  par  le 
pape  Clément  VIII ,  po«r  sa  dernière  et  définitive  abjuration. 
Autre  bulle  de  la  même  année ,  portant  évocation  à  Rome  des 
différends  qui  s'étaient  élevés  entre  les  dominicains  et  les  jésuites 
sur  les  matières  de  la  çràce.  Cette  bulle  danna  lieu  aux  célèbres 
congréffations  ou  conférences  dites  de  Àusiliis,  dans  lesqueUes 
Henri  IV,  récemment  réconcilié  avec  les  jésuites,  poursuivait 
sur  un  terrain  neutre  sa  laite  contre  l'Espagne  en  se  décla- 
rant pour  les  jésuites ,  dont  le  cardinal  du  Perron  soutint 


(1)  «  Ces  deux  bulles,  assez  importantes,  ne  sont  cepeodanl  inpri- 
mées  nulle  part,  et  paraissent  même  n'avoir  jamais  été  connues  textuel- 
lemenl.   Elles  te  trouvent  au  cabinet  des  chartes  de  la  bibliotfaèque 
I  Myato»  »  A.  Tealet,  Dici.  de  la  Comm's.,  art.  Biti.i.ii« 


duiDdeaient  ta  caïue  contre  tes  dominicains ,  Mulenus  non 


(Se 


I  vivement  par  l'Espagne.  —  svji'  siècle.  —  l6H 

rs),  bulle  de  Paul  V  qui  approuve  l'établissement  de  la 


célèbre  côngrcga lion  de  l'Oraloire  dé  France,  et  nomme  au  séné- 
lalat  le  cardinal  Pierre  de  Béruile.  —  1622  (5  septembre),  bulle 
de  Grégoire  V  qui ,  à  la  prière  de  Louis  XIU  ,  érige  le  siège 
de  Paris  en  métropole  ,  el  nomme  Jean-François  de  Goudi  pre- 
mier archevêque  de  celte  ville,  — 1615  {i  décembre),  bulle  d'In- 
nocent X  portant  défense  aui  cardinaux  de  sortir  des  Etais  de 
l'Eglise  sans  permission  ,  cl  ordre  à  ceux  qui  eu  étaient  sorlisde 
revenir  dans  les  six  mois.  I.e  parlement  de  Paris  déclara  cette 
bulle  nulle  et  abusive.  Le  cardinal  Mazarin  déicnrlil  d'envover 
de  i'arDcnt  à  Bonic,  cl  le  pape  fut  obligé  de  céder.  —  loB3 
(30  mai',  bullediteCumoeeaiioRe.  contre  les  cinq  fameuses  pro- 
positions de  Jansénius.  Cette  bulle  fui  publiée  après  plus  de  deux 
ans  d'examen  du  livre  de  l'èvèque  d'Ypres,  et  quarante-cinq  à 
cinquante  congrcgalions  tenues  devant  le  pape  ou  les  cardinaux 
réunis  en  commission.  C'était  un  jésuite  nommé  Cornet  qui 
avait  prétendu  réduire  le  livre  de  Jansénius  aux  cinq  pn>- 
[tositiuns  condamnées  par  la  bulle  de  1653.  Hais  alors  les  par- 
tisans de  Jansénius  nièrent  que  les  cinq  propositions  fussent 
l'analyse  exacte  du  livre  incriminé.  De  là  ,  une  question  de  fait 
à  résoudre.  Une  assemblée  d'évéqnes  tenue  à  Pans  ayant  déclaré 
en  IG54que  tes  pnipositions  étaient  de  Jansénius  ,  ce  jugement 
fut  confirmé  par  une  première  bulle  d'Innocent  X  de  la  même 
année ,  puis  par  une  seconde  d'Alexandre  VU  de  l'année  I6S6. 

—  1665  {i5  février),  nouvelle  bulle  du  même,  prescrivant  le 
célèbre  Formulaire  que  tout  ecclésiastique  était  tena  de  «- 
gner,  sous  peine  d'être  regardé  comme  héréliqne ,  et  qui  conte- 
nait une  adhésion  à  toutes  les  bulles  antérieures  sur  et  contre 
YAugutlinut  (titre  du  livre  de  Jansénios).  —  35  juin  de  la 
même  année ,  mille  du  même  pape  contre  les  censures  que  la 
faculté  de  Paris  avait  faites  des  erreurs  du  carme  Jacques  Ver- 
nanl  el  du  jésuite  Guillaume  de  Maïa  (Àmedut  Guimtniui).  Le 
parlement  rendit  le  39  juillet ,  sur  les  conclusions  des  gens  du 
roi,  un  arrêt  cuiilrc celle  bulle.  —  1668(15  mars),  bulle  remar- 
quable du  pape  Clément  IX^  donnée  à  la  demande  de  LouisXlV, 
par  laquelle  les  magistrats  cl  officiers  du  parlement  pourvus 
d'indulgence  sont  autorisés  à  requérir  des  collateurs  en  com- 
mende  les  bénéfices  réguliers ,  aulrei  néanmoitu  que  le» 
friture*  conventueli  ilectift  tl  le*  offiet*  clautlrautc.  Avant 
celle  bulle ,  le  droit  des  indulgences  ne  s'étendait  qu'aux  béné- 
fices séculiers  (F.  les. mots  Indult,  Indultaires,  el  Colla- 
Tios,  COLLiTEUR).  —  1697  (19  novembre],  bulle  d'Innocent 
XI  portant  ratilicalion  du  décret  de  l'inquisition  d'Espagne  qui 
conaamnail  la  nouvelle  secte  des  quiclistes.  —  1690  (il  août], 
bulle  d'Alexandre  VIII  portant  pruscriptjnn  du  péché philoiO' 

Chtau«,  enseigné  à  Dijon  par  le  jésuite  Musnier.  —  1694.  Deux 
ullcs  d'Innocent  XII,  l'une  du  ^8  janvier  ,  l'auire  du  6  février, 
Sar  lesquelles  il  défend  d'accuser  de  jansénisme  ceux  qui  con- 
amiieiit  les  cinq  propositions  dans  leur  sens  propre  et  naturel. 

—  iQ9g  (13  mars],  bulle  d'Inocenl  XII  qui  condamne,  comme 
entaché  de  quiélisme.  le  livre  que  Fénelun  avait  publié  en  1697 

.sons  le  titre  d'Explication  det  maxime*  de*  tainli  sur  la  ci«  in- 
lérieure.X  la  réception  de  celte  bulle,  Louis  XlVordonnaàlous 
lesinétropolitainsdelenirdes  assemblées  provinciales  pour  l'exa- 
miner. Elle  fut  acceptée  unanimement.  E»  conséquence,  le  roi 
donna  le  1  août  1699  des  lettres  patentes  punr  1  ériger  en  loi 
de  l'Elat ,  el  le  véniTable  archevêque  de  Cambrai ,  après  avoir 
(ait  lui-inén»e  en  chaire  une  lecture  publique  qui  condamnait 
son  livre  ,  le  brûla  de  ses  prppres  mains.  —  xviii'  siècle.  — 
1713  (8  septembre),  bulle  de  Clément  XI,  dite  Unigenitut,  qui 
condamne  les  Hijltxion*  morale*  du   P.  Quesnel ,  disciple 
d'Arnauld.  Les  jansénistes  n'ont  pas  manqué  de  dire  que  cette 
bulle  fut  arrachée  au  pape  parles  intrigues  du  jésuite  le  Tet- 
lier,  confesseur  de  Louis  XIV.  Ce  qui  est  cerlain,  c'est  qu'elle 
npnitiiicii  or)  France  un  immense  scandale,  et  réveilla  plus  vive 
I  une  querelle  que  la  modération  du  pape  Clé- 
ait  parvenue  à  assoupir.  —  175S  [17  avrilj,  décret 
;iiolt  XIV,  qui  condamne  l'Hisfoire  du  peuple  de 
suite  Berruyer.  Condamné  en  français,  le  même 
arut  en  italien  et  en  espagnol.  —  Le  17  février  1758, 
L-reten  forme  de  bulle,  qui  proscrit  celle  production, 
langue  et  quelque  idiiKse  qu'elle  fût  reproduite, 
rs  écrits  publiés  pour  sa  défense  (F.  le  mot  Beb- 
■  1758  (3  décembre),  lettres  apostoliques  de  Clé- 
qui  condamnent  la  troisième  partie  de  i'Uiiloire  du 
lieu,  comme  meltaiil  le  comble  au  scandale  excité 
X  premières  parties.  —  175»  (31  janvier),  nouvelles 
loliques  du  même  pape,  portant  condamnation  et 
du  livre  de  CEtprit,  d'Uetvétius,  comme  Indant  à 


r^nverêtr  la  religion  ekrilienite,  el  étoufnlaU  tilii. 
néleié  ntUurelle*,  etc.  —  1762  (2  septembre),  bolledt  ci« 
XIII  qui  proscrit  les  ouvrages  de  J.-J,  ltousuaii,«a^ 
fend  la  lecture,  sous  peine  d'excommanicalion.  —  irt;  »•' 
let),  bref  célèbre  de  Clément  XIV  (Gangaïulli;,  nna^ 
rabolition  des  jésuites  [F.  ce  mol).  —  1793  rt  1793,  both» 
Pie  VI  contre  ta  constilulion  civile  du  clergé  fnnrûti^ 
prêtres  assermentés.  — -  \ix'  siëclis.  —  iwt  [lOjàii.M 
d'excommunication  lancée  par  Pie  Vil  wntre  >i|iilri; 
faite  de  la  puissance  ;  ce  qui  lui  valut  la  perte  dcin  Eut- 
sa  relégation  à  Fontainebleau.  Réintégré  dans  KtEuii;if, 
congrès  de  Vienne ,  Pie  VII  paya  son  tribut  de  rmnuttwi 
a  la  sainte  alliance,  en  publiant  le  7  aoAl  1811  uu Mw 
rétablissait  l'ordre  des  jésuites ,  et  qui  lançait  imita  lafnf 
du  Vatican  contre  les  carbonari  ,  les  francs^nuçoDidltsw. 
bres  des  sociétés  secrètes.  C'est  la  dernière  bulle  p  i* 
ayons  à  citer,  les  successeurs  de  Pie  VU  n'ayant  rinpiït 
remarquable. 

BCLLE  Il«  CŒNA  DONIXI.  NoUS  n'avoni  pu  puktfif 

bulle,  l'une  des  plus  célèbres  cependant,  paiteqatlliaa. 
tiple,  el  qu'on  ne  sait  à  quelle  époque  en  faire  mMitirr. 

g  ne.  Elle  est  ainsi  nommée  parce  qu'elle  se  lit  pabliqirMt. 
omelejour  de  la  Cène,  c'est-à-dire  le  jeudi  ia)Dl,pitii[i. 
dinal-diacre,  en  présence  du  pape  accompagné  de  hUp  w 
dinaux  el  évéques.  Ëllecuntienl  une  excommunblwpiBi- 
contre  tous  les  hérétiques,  les  contumaces  «t  ladMmw 
BU  saint-siège.  Après  que  la  lecture  en  a  tlébù^ltfiftjak 
un  flambeau  allumé  dans  ta  place  publiqueen  iMtf lutk». 
Le  plus  ancien  texte  que  l'on  ail  de  cette  hullfiKlmMn^ 
porté  dans  une  bulle  de  Paul  III  de  l'annét ISX  h pjt, 
après  avoir  exposé  dans  son  préambule  que  c'HiuKinnrar 
coutume  des  souverains  pontifes  de  publier  «tic  najnna- 
cation  le  jeudi  saint,  pour  conserver  la  pureté  de  li  nb" 
chrétienne  et  pour  entretenir  l'union  des  6délt9,  pniua' 
vingt-quaire  paragraphes  des  excommunicalinninnLn^iP 
reliques,  leurs  fauteurs  et  leurs  lecteurs;  coDlrElnpiWth 
corsaires  qui  attaquent  le  sain  t-siége;  ceux  qui,  de  qiirl^^ 
nière  que  ce  soit,  empéclieni  l'exécution  des  lettre!  ipoti^ 
ou  les  falsilieiil;  lesjuges  laïques  qui  oseraient  juger  ter" 
siastiques,  et  les  citer  devant  leur  tribunal,  qoe  ce  m» 
s'appelle  audience,  chancellerie,  conseil  du  pirkmral:^ 
tous  ceux  qui  ont  fait  ou  font  publier  des  éditi,  r^lnnnt  i 
pragmatiques,  par  lesquels  la  liberlé  ecclésiastique,  lndt<.i> 
pape  el  ceux  du  saint-siége  seraient  blessés  ou  reslrrint,* 
expressément,  soit  tacitement;  contre  tous1esnugisiitf.i 
quelque  rang  qu'ils  soient,  qui  évoquent  i  eailetduv)'^ 
siastiques,  ou  qui  mellcnt  obstacle  i  l'eiétatioii  da  ^-f 
apostoliques,  quand  même  ce  serait  sous  prélnie  iTei^'^ 
des  violences.  Le  pape  se  réserve  en  outre  i  lui  seul  It  pW 
d'absoudre  les  magistrats  qui  auraient  encouru  l'eion'iu^ 
lion,  et  qui  ne  pourront,  dans  tous  les  cas,  êtredécluT^?' 
près  avoir  publiquement  révoqué  leurs  arrêts,  elk*!"*" 
chésdes  registres.  Enfin,  il  excommunie  qoiwK|o"**' 
prétention  d'absoudre  les  excommuniés  ci-dessus;  ei  it»?' 
n'en  puisse  prétexter  ignorance,  il  ordonne  que  («»  ^' 
publiée  et  aRichée  à  la  porte  de  la  l»silique  du  prince  >loi^ 
très  et  à  celle  de  Saint-Jean  de  Lalran,  et  que  """ 'j^' 
ches,  primais,  archevêques  ou  évéques,  aient  i  U  pt*' 
lennellement  au  moins  une  fois  l'an.On  eonniit  fw*'" 
mires  bulles  dites  In  Cana  Domini,  qui  ajouleoi  i  ">■ 
quelques  dispositions  nouvelles,  ou  confirment  I«iki"«* 
première,  datée  de  1567,  est  de  Pie  V;  elle  prononcf  t™>» 
ïclle  excommunication  contre  les  princes  qui  ">*"'''' 
menter  tes  impOts  dans  leurs  Etals  sans  l'autorisilioo ''* 
siège.  En  1610,  PaulV  confirma  les  dispositions d«i»i»« 
précédentes  par  une  troisième  bulle  In  Cibm  "^'^r^ 
Irièmc  el  dernière  bulle  de  ce  nom  que  nous  offre  '^ 
esl du!" avril  1627  el  d'L'rbain  VIll.  Ellerenfew"'" 
tion  importante;  c'est  l'excommunication  •'"'T*-"'? * 
qui  appellent  du  pape  au  futur  concile-  L'idmiBii*  « 
bulle,  qui  contient  loules  les  prétentions  du  ^^''^ 
souffrit  de  graves  difficultés,  même  dans  Ira  EUU  °î  " 
avait  le  plus  d'infiuence.  Jamais  elle  ne  fut  reçoe  en  l'>^ 
en  1510  le  concile deTours  la  proscrivit  solenMll«w''T; 
entièremenl  contraire  aux  di'oilsduroielauilrbeil'^'''  ^ 

fillicane.  Cependant  en  1580  quelques  èvéqUM  wlu!*  J, 
1er  des  vacances  du  parlement  pour  la  publitf<'^  J|, 
cureur  général  porta  plainte,  et  le  partenieni  P"!!  _^i 
cœur.  Par  arrêt  solennel  il  ordonna  que  tous  1»  '"J^T» 
évoques  qui  auraient  reçu  celte  bulle  el  ne  ^'""'T^if 
blice.  eussent  à  l'envoyer  à  la  cour  immédiatemco'.  ^ 


BULLES. 


(S86) 


BI7LLBT. 


|aî  raaraîent  fait  publier  fussent  a^oornés,  et  que  proyisoire- 
ment  leurs  biens  fussent  saisis  ;  enfin ,  que  quiconque  s'oppose- 
rait à  cet  arrêt  fût  réputé  rebelle  et  coupable  de  ièse-maiesté. 
Comme  on  n*était  plus  au  temps  où  la  puissance  spirituelle  fai* 
lait  tout  ployer  sous  elle,  le  parlement  fut  obéi. 


grossière. — il  s'emploi 

:aUn.  Ce  bulie  esl  auez  beau. 

BULLéy  ÉE,  adj.  (ierm.  d'ancienne  ehaneellerie),  qui  est  en 
orme  authentique.  —  Bénéfice  bulle,  bénéfice  dont  les  pro- 
rîsions  ne  s'expédient  à  Rome  que  sous  forme  de  bulles.  Etre 
^hIU,  N'être  pae  huilé,  avoir  reçu  ou  n'avoir  pas  encore  reçu  les 
provisions  d'un  bénéfice  bulle  auquel  on  est  promu. 

BULLE,  ÉE,  adj.  En  Ierm.  de  botanique,  on  appelle  feuilles 
ïulléeSy  bulleuses,  ou  boursouflées,  des  feuilles  chargées  de  rides 
convenes  en  dessus  et  concaves  en  dessous. 

BULLÉE  (Mit.  nat.),  coquille  univalve  marine  fort  rapprochée 
les  bulles.  Le  lest  est  très-mince,  partiellement  enroule  en  spi- 
rale d'un  c«Hé»  sans  columelleet  sans  spire  ^  à  ouverture  très- 
imple,  évasée  supérieurement  et  très-amincie.     A.  B.  de  B. 

BULLEAUy  s.  m.  (botan.),  arbre  en  bulle.  Peu  usité. 

BULLEBBORN  {géogr.  et  Mil.  nat.).  C'est  le  nom  d'une  fon- 
taine très-singulière  oui  esl  dans  la  forêt  de  Teuteberg  en  West- 
phalie,  dans  l'évéchéde  Paderborn  :  on  dit  qu'elle  ne  coule  pas 
toujours;  mais  au'après  avoir  coulé  pendant  une  heure,  elle 
cesse  de  fournir  de  l'eau,  et  qu'au  bout  de  trois  heures  elle  re- 
commence, et  ainsi  de  suite.  Avant  qu'elle  commence  à  couler,  on 
prétend  qu'on  entend  un  bruit  comme  d'un  vent  qui  voudrait 
s'élever;  après  quoi  l'eau  sort  avec  impétuosité  et  bouillonne- 
menu  On  ne  manque  pas  de  raconter  bien  d'autres  merveilles 
de  celte  fontaine  (ums  le  pays,  (|ui  ne  peuvent  trouver  créance 
que  chet  les  crédules  Westphaliens. 

BULLES  IMPÉRIALES,  et  autres.  Le  titre  de  bulle  ne  fut 

ris  exclusivement  réservé  aux  lettres  du  pape;  il  fut  aussi  donné 
celles  des  empereurs,  de  certains  prélats  et  de  quelques  con- 
ciles (Bcumcniques.  Le  grand  sceau  de  l'empire  germanique 
s'appelait  la  Bulle  d'or;  Lothaire  11  s'en  est  servi  le  premier.  En 
IS5Ô  l'empereur  Charles  IV  arrêta  et  publia,  du  consentement 
et  avec  le  concours  des  électeurs,  des  princes ,  des  comtes,  de 
la  noblesse  et  des  villes  impériales,  la  fameuse  constitution  ap- 
pelée la  Bulle  dor,  oui  tint  jusqu'à  la  fin  du  xvii'  siècle  la  pre- 
mière place  entre  les  lois  fondamentales  de  l'empire,  et  que 
l'on  montre  encore  à  Francfort  ;  elle  fut  imprimée  à  Nuremberg, 
1474,  in-fol.  On  l'a  nommée  la  Bulle  d* or,  ps^r  allusion  au  sceau 
d'or  que  l'empereur  fit  attacher  aux  différents  exemplaires  au- 
thentiques qu'il  donna  aux  électeurs  et  à  la  ville  de  Francfort. 
Elle  contient  les  règlements  les  plus  précis  sur  l'élection  et  le 
couronnement  des  rois  des  Romains,  futurs  empereurs,  et  dé- 
termine le  rang,  les  droits  et  la  succession  des  électeurs.  Voici 
^uel  est  le  principal  contenu  de  la  bulle  d'or.  1°  Le  nombre  des 
plecteors  est  fixé  à  sept,  en  l'honneur  des  sept  chandeliers  de 
rj^pocalypse  ;  trois  seront  toujours  ecclcsiasliqucs  (les  électeurs 
Je  Mayence,  de  Cologne  et  de  Trêves),  quatre  laïques  (l'électeur 
roi  de  Bohème,  l'électeur  comte  palatin,  l'électeur  duc  de  Saxe, 
&t  rélecteur  margrave  de  Brandebourg).  ^  L'électeur  de 
Mayence  continuera  de  prendre  le  titre  d'archichancelier  du 
royaume  d'Arles.  5°  Les  Quatre  grandes  charges  de  la  couronne 
sont  pour  toujours  attachées  aux  quatre  électorals  séculiers,  sa- 
voir :  l'office  de  grand  échanson  à  réiectorat-royaume  de  Bo- 
béme;  l'office  de  grand  sénéchal  à  l'éleclorat  comté  palatin  ; 
roflSce  de  grand  maréchal  à  l'éleclorat  duché  de  Saxe;  et  l'of- 
Sce  de  grand  chambellan  i  l'éleclorat  margraviat  de  Brande- 
boarff.  4**  Les  quatre  grands  officiers  séculiers  auront  chacun 
Jes  lieutenants  héréditaires,  à  qui  appartiendra  le  droit  de 
remplir  leurs  fonctions  pendant  leur  aWnce.  5o  L'élection  des 
rois  des  Romains,  futurs  em()ereurs,  doit  se  faire  à  Francfort, 
s  la  pluralité  des  suflrages  ;  ils  seront  sacrés  à  Aix-la-Chapelle 
par  les  électeurs  archevêques  de  Cologne,  et  tiendront  toujours 
leurs  premières  diètes  à  Nuremberj^.  6°  L'électeur  palatm  et 
celui  oe  Saxe  sont  maintenus  dans  la  jouissance  des  droits  et  des 
prérogatives  attachés  à  leurs  vicariats  (  F.  Vicaibes  de  l'em- 
riRE),  et  ils  les  exerceront  indbtinctement  pendant  toutes  les 
vacances  du  trône,  que  celles-ci  résultent  de  l'absence  ou  de  la 
mort  des  empereurs.  Le  vicariat  de  l'électeur  palatin  aura  dans 
son  ressort  la  Franoonie,  la  Souabe,  la  Bavière  et  les  provin- 
ces rhénanes;  celui  de  l'électeur  de  Saxe  conservera  les  pro- 
vinces régies  par  le  droit  saxon,  l^  Les  causes  personnelles  des 
empereurs  continueront  d'être  jugées  par  les  électeurs  palatins. 

IV. 


^  La  dignité  électorale  demeurera  constamment  annexée  à  la 
glèbe  des  provinces  qui  en  sont  titrées.  Ces  provinces  ne  pour- 
ront jamais  être  ni  partagées  ni  démembrées^  sous  quelque  pré- 
texte que  oe  soit  ;  le  fils  aîné  de  l'électeur  régnant  y  snccéaerm 
toujours  à  son  père,  et  on  suivra,  quant  à  la  succession  des  col- 
latéraux, les  lois  de  la  primogéniture  et  l'ordre  linéal  et  a^na- 
tique.  9<*  La  majorité  des  électeurs  est  fixée  à  leur  dix-huitième 
année.  Pendant  leur  minorité,  la  régence  des  électorals  eC 
l'exercice  du  suffrage  et  autres  prérogatives  appartiennent  au 
plus  proche  agnat,  suivant  l'ordre  de  primogéniture.  10°  Les 
électeurs  auront  partout  et  en  toute  occasion  le  pas  sur  tous  les 
autres  princes  de  l'empire;  égaux  aux  rois,  on  commet  contre 
eux  le  crime  de  lèse-majesté.  lt°  Ils  exerc^jpont  la  justice  en 
dernier  ressort  dans  leurs  terres  électorales,  et  leurs  sujets  ne 
pourront  jamais  être  appelés  devant  aucun  tribunal  étranger. 
12^ Ils  jouiront  exclusivement,  dans  toutes  leurs  terres,  du 
droit  d'exploiter  toutes  sortes  de  mines  et  de  salines ,  d'y  rece- 
voir des  Juifs,  de  percevoir  les  péages  légitimement  établis,  de 
battre  monnaie,  d  acquérir  des  terres  d'empire,  etc.  Les  autres 
règlements  contenus  dans  la  bulle  d'or  concernent  la  paix  pu- 
blique; elle  défend  les  guerres  injustes,  les  rapines,  les  incen- 
dies, les  pillages;  elle  déclare  illégitimes  tous  les  défis  qui  n'au- 
raient pas  été  faits  trois  jours  entiers  avant  le  commencement  des 
hoslililés,  et  signifiés  a  la  personne  même  qu'on  voudra  atta- 
quer, ou  à  son  domiaile  ordinaire;  elle  défend  d'exiger  des 
péages  insolites,  ou  le  droit  de  haut  conduit,  dans  les  lieux 
non  privilégiés  ;  elle  défend  aussi  de  recevoir  des  serfs  fugitifs 
ou  des  Pfabwrge$;€\\e  interdit  sévèrement  toutes  confédérations 
des  sujets  auxquels  leurs  souverains  terriloriaux  n'auraient  pas 
donné  de  consentement.  Telle  est  la  substance  des  règlements 
contenus  dans  le  code  que  l'on  appelle  la  Bulle  d'or.  Ils  sont  dis- 
tribués en  trente  et  un  chapilrei,  dont  les  vingt-trois  premiers 
ont  été  rédigés  dans  la  diète  de  Nuremberg  en  1350,  et  les  huit 
autresdans  unedièteélectorale  tenue  à  Metz  quelques  moisaprès. 
Le  texteoriginal  authentique  de  cette  loi  fondamentale  esl  en  latin; 
la  traduction  allemande,  quoique  contemporaine,  n'avait  aucune 
autorité  en  justice.  On  a  cru  longtemps  que  le  célèbre  juriscon- 
sulte Barthole  avait  minuté  la  Bulle  a'or  ;  mais  l'opinion  géné- 
rale attribue  maintenant  ce  travail  à  l'évêque  de  Verden ,  vice^ 
chancelier  de  l'empire.  Du  reste,  l'auteur,  quel  qu'il  soit,  a 
largement  puisé  dans  les  sources  du  droit  canonique.  On  dte 
encore  la  Bulle  d'or  de  Brabant ,  donnée  en  1349  par  l'empe- 
reur Charles  IV  à  Jean,  duc  de  Brabant,  lettres  patentes  qui  re- 
mettaient à  la  décision  des  juges  établis  par  le  duc  Jean  tous  les 
procès  où  les  Brabançons  interviendraient,  soit  comme  deman- 
deurs, soit  comme  défendeurs;  et  la  Bulle  d'or  de  Milan,  don- 
née en  1549  par  l'empereur  Charles-Quint.  Datée  de  Bruxelles 
(13  décembre),  elle  réglait  la  succession  au  duché  de  Milan,  et 
substituait  les  femmes  au  défaut  absolu  de  tous  les  héritiers 
mâles  descendant  de  Philippe  II ,  en  observant  d'ailleurs  le  droit 
de  primogéniture.  A.  Savagker. 

bullet  (Pierbe),  architecte,  né  en  1639,  élève  rie  Fran- 
çois Blondel,  qui  l'employa  comme  dessinateur  et  comme  appa- 
feiileur  à  la  construction  de  plusieurs  édifices ,  entre  autres  de 
la  porte  Saint-Denis.  Le  plus  célèbre  de  ses  ouvrages  est  la 
porte  Saint-Martin,  qu'il  éleva  en  1674.  Cet  arc  de  triomphe, 
plus  rapproché  des  monuments  antic^ues  pour  sa  disposition 
générale ,  est  cependant  très-inférieur  a  celui  de  Blondel  sous  le 
rapport  de  la  composition  et  de  la  décoration  (i).  L'église  de 
Saint-'rhomas  d'Aquin  ;  le  trottoir  du  quai  Pelletier,  supporté 
par  une  voussure  coupée  dans  son  cintre  en  quart  de  cercle 
(1675)  ;  la  fontaine  de  la  place  Saint-Michel  ;  plusieurs  hôtels,  et 
d'autres  travaux  très-importants  le  firent  recevoir  en  1685  k 
l'académie  d'architecture.  11  a  publié  plusieurs  ouvrages  impor- 
tants :  1*»  Traité  de  l'usage  du  pantomèlre,  1675  ;  2»  Traité 
du  nivellement,  1688;  Z""  V Arekitecture  pratique,  1691,  etc.  Il 
mourut  en  1716,  à  l'âge  de  soixanle-dix-sept  ans. —  Son  fils, 
Jean-BapClsle  Bullet,  seigneur  de  Chamblain^  naquit  en 
1667,  et  exerça  avec  distinction  la  même  profession  quo  son 
père.  11  fut  reçu  membre  de  l'académie  d'architecture  en  1699. 
On  ne  connait  rien  de  plus  sur  sa  vie.  On  cite  parmi  ses  ou- 
vrages le  château  de  Champs,  à  30  kilomètres  de  Paris. 

BULLET  (Jean-Baptiste),  né  à  Besançon  en  1699.—  Bullet, 
après  un  concours  où  il  fit  preuve  d'un  grand  savoir,  obtint  une 
chaire  de  théologie  à  l'université  de  cette  ville,  et  dans  la  suite 

(1)  Les  deux  bas-reliefs  du  cAté  du  boulevard  représentent  la  prise 
de  Besançon  et  la  triple  alliance  ;  ceux  du  côté  du  faubourg,  la  pri&e  de 
Limbourg  et  la  défaite  des  Allemands.  Ces  sculptures  sont  de  Desjardins, 
Marly,  le  Hongre  et  le  Gros. 

74 


«riXBT. 


( 


il  mérita ,  par  ropinîétreté  de  ses  recherches  et  la  poMîcation 
de  plusieurs  satants  travaux,  d*ètre  compté  parmi  les  membres 
correspondants  de  l'académie  royate  des  inscriptions  et  bel  les- 
lettres.  —  Bien  €|a*il  faille  considérablement  rabattre  de  la  ré- 
putation que  lui  ont  faile  des  esprits  enthousiastes,  on  ne  peut 
nier  pourtant  que  cet  homme  n*eût  acquis  par  de  longs  enorts 
des  connaissances  variées  et  surprenantes  pour  le  temps  où  il 
fivait ,  surtout  si  Ton  considère  ouc  l'auteur  du  DieUownaire 
celtique  vécut  toujours  k  une  grande  distance  de  Paris,  ce  centre 
de  tous  les  savants  travaux ,  cet  éclatant  foyer  de  lumières. 
Bullet  avait  des  notions  assez  exactes  sur  les  divers  idiomes  ger- 
maniques, et  il  serait  difficile  de  trouver  ailleurs  que  chez  lui  des 
indications  aussi  justes  sur  les  langues  slaves  que  tant  de  savants 
de  nos  jours  ne  connaissent  pas  même  de  nom.  Il  fut  en  grande 
partie  redevable  de  ces  précieux  trésor»  d'érudition  au  célèbre 
{président  de  Brosses,  qui  sans  doute  l'aida  de  ses  conseils  et  lui 
prêta  obligeamment  de  nombreux  manuscrits  dont  le  laborieux 
Franc-Comtois  fit  son  profit  ;  service  qu'il  a  rappelé  lui-même 
dims  la  préface  de  son  grand  ouvrage.  —  On  le  voit,  le  doyen  de 
la  faculté  de  théologie  de  Besançon  ne  se  livrait  pas  exclusive- 
ment aux  études  qui  lui  étaient  imposées  par  les  fonctions  qu'il 
avait  à  remplir  ;  on  peut  même  dire  que  les  sciences  profanes 
absorbaient  la  meilleure  partie  de  son  temps.  Il  paya  toutefois 
son  tribut  à  l'Eglise  par  la  composition  de  aeux  traités,  intitu- 
lés, l'un  :  De  mposîoliea  Ecchûœ  galiimnœ  origine;  l'autre  : 
Bitioire  de  téUibHtsemeni  du  chriêlianisme ;  ouvrages  qui  ne 
sont  pas  sans  mérite  et  qui  ont  joui  de  quelque  estime,  surtout 
ce  dernier,  qu'on  a  trouvé  digne  d'être  traduit  en  anglais,  ai 
1782.  Ce  n'est  cependant  pas  à  ce  travail  d'une  estimable  mé- 
diocrité que  Bullet  doit  sa  réputation ,  mais  à  un  autre,  étendu , 
tasle,  immense,  sur  lequel  nous  sommes  forcés,  contre  notre 
habitude,  de  nous  arrêter  un  peu,  parce  qu'il  a  eu  un  4ong  re- 
lentissemcrTt,  et  que  de  nos  jours  encore  il  a  été  plusieurs  fois 
cité  par  de  savants  linguistes ,  soit  qu'ils  voulussent  combattre 
les  opinions  de  l'auteur,  soit  qu'ils  prélendissenl  se  retrancher 
derrière  son  autorité.  —  Bullet  n'est  plus  guère  connu  aujour* 
d'hui  que  par  ses  Mémoires  swr  la  langue  eeiiique,  3  vol.  in- 
folio  ,  qui  sont  encore  recherchés  des  Anglais  et  d'une  certaine 
dasse  d'amateurs  français  Gesuccès  posthume  a  lieu  d'étonner, 
surtout  dans  un  siècle  tel  que  le  nôtre  ;  car  l'auteur  ne  se  fait 
remarquer  ni  par  la  justesse  d'esprit,  ni  par  la  rigueur  du  rai- 
sonnement, ni  par  la  sûreté  de  méthode,  ni  par  la  sévérité  de 
la  critique,  ni  par  la  solidité  et  la  profondeur  des  connaissances, 
malgré  un  vain  étalage  d'érudition,  toutes  qualités  indispen- 
sables pour  faire  un  livre  qui  puisse  soutenir  un  examen  sérieux, 
et  passer,  après  cette  rude  épreuve,  à  la  postérité  la  plus  recu- 
lée, surtout  quand  on  se  charge  de  traiter  une  des  questions  les 
plus  complexes,  les  plus  embrouillées  qui  se  soient  jamais  pré- 
sentées à  l'esprit  d'un  savant.  L'auteur  parle  beaucoup,  parle 
toujours  de  la  langue  celtique,  qu'il  veut  à  toute  force  retrou- 
ver. Mais  il  résulte  du  témoignage  unanime  des  anciens,  qu'il  y 
avait  dans  les  Gaules  au  moins  deux  langues.  Il  se  ^arde  bien 
de  reproduire  ces  importants  textes  qu'il  ne  pouvait  ignorer, 
sans  doute  dans  la  crainte  de  se  jeter  dans  d'inextricables  diffi- 
cultés. La  question  n'est  donc  posée  ni  avec  clarté,  ni  avec  pré- 
cision; et  une  question  mal  |)osée  arrive  bien  didicilemenl  à 
une  heureuse  solution.  Bullet  nous  dit  ensuite  que  nous  retrou- 
verons la  langue  celtique  dans  le  basque,  dans  le  langage  du 
fays  do  Galles,  dans  celui  de  Cornouai Iles, dans  l'irlandais,  dans 
écossais  des  montagnes,  dans  le  bas  breton,  dans  les  patois  et 
les  anciens  monumental  c'est-à-dire  les  vieilles  chroniques,  les 
chartes  et  les  légendes.  Voilà  assurément  des  idiomes  bien  dif- 
férents, rapprochés  et  placés  sur  la  même  ligne.  Qu'est-ce  que 
le  basque ,  par  exemple,  a  de  commun ,  je  ne  dirai  pas  avec  les 
langues  auxquelles  on  le  compare  ici ,  mais  avec  les  autres  lan- 
gues de  l'Europe?  L'écossais  ou  le  cçaélique  et  l'irlandais,  est-ce 
un  seul  idiome  ou  plusieurs  ?  Le  langage  de  Gornouailles  dif- 
fèrc-l-il  du  gallois?  Le  bas  breton  et  le  gallois  formeot-ils  deux 
idiomes  distincts,  ou  bien  sont-ils  tout  simplement  des  dialectes 
d'une  seule  et  même  langue?  Prétend-on  assimiler  l'iriandais 
au  gallois?  n'y  a-t-il  qu'une  seule  grammaire  pour  tous  les 
deux?  est-ce  le  même  vocabulaire?  —  On  le  voit,  rien  n'est 
nettement  déterminé,  tout  est  vague  et  Qoltant,  sans  liaison  ni 
enchaînement.  Par  quelle  affinité  cachée,  par  quel  lien  invisible 
le  celtique  tient-il  aux  langues  ci-dessus  énumérées?  On  ne 
nous  en  dit  rien,  on  garde  un  silence  absolu  lorsqu'il  nous  fau- 
drait des  preuves  multipliées.  Et  comment  les  patois  se  ressem- 
bleiU-ils  si  peu ,  s'ils  sont  le  résultat  d'une  seule  langue ,  si  tous 
déri\eiit  uniquement  du  celtique?  Toutes  ces  questions  restent 
sans  réponse.  Bullet  n'a  pas  pensé  que  quelqu'un  pût  jamais  les 
lui  adresser.  —  Ce  ne  sont  pat  là  les  seuls  reproches  qu  on  puisse 


)  EVIXBTIll. 

lai  faire;  car  on  le  trouve  en  déCtut  sur  loas  la  poi^  D^ 

rodigieusement  préoccupé  des  noms  de  lieux,  et  il  ifint 
rendre  raison  non-seulement  de  ceux  de  la  Fnott.aa 
même  de  ceux  de  l'Espagne  et  d'autres  pays.  Noos  w  p^ 
dons  pas  nier  l'importance  des  noms  de  locsâiléi  ;  es  loa  n 
il  en  est  plusieurs  qu'on  peat  facilement  ex^iqiier;c«3t^ 
moyen  de  plus  d'instruire  le  lecteur,  et  de  jeter  oo  ioimt  ù 
veau  et  inattendu  sur  les  peuples  qui  les  ont  babilisoainif. 
ses.  Ainsi  il  est  bon  de  savoir  que  les  Arabes  ont  laine  tn  t!»^ 
le  Sahara  (désert),  de  même  qu'ils  ont  changé  le  Doin  <ir li- 
en celui  deGibel  (montagne).  Le  Prutb (fleuve] ,  BrigniV  <  j 
blanche) ,  Novogorod  (nouvelle  ville;,  ne  peuvent  se  m»  ut 
qu'au  milieu  de  populations  slaves,  de  roftme  que  Naple»  V 
polis)  accuse  une  origine  grecque.  Mais  ce  champ  est  rv.  v 
crit  dans  d'étroites  limites;  et,  pour  quelques  noms d«' i 
peut  remire  compte  de  la  manière  la  plus  salislaittole,  ans 
des  milliers  qui  resteront  tonjonrs  inexplicables,  ^tntpk 
caprice,  le  hasard,  les  circonstances  vaitéesoat  toojoink^i 
leure ,  la  plus  large  part  aux  choses  humaines.  fisUet  irfii 
pas  s'en  être  douté.  N'allons  cependant  pas  nous  inia^yi 
a  dû  se  trouver  fort  emtiarrassé  pour  expliquer  risnplRaa 
|)our  éclaircir  ce  que  d'impénétrables  ténèbres  cûimino;h»> 
jours.  Bullet  se  sent  au  large  dans  son  vaste  s)stèfDr;rCqitf 
les  mots  des  nombreux  idiomes  qu'il  a  mis  àsonsmifi 
manquent,  il  en  improvise  de  nouveaux,  toujonnnMk 
dictionnaire  infini  de  la  langue  celtique  ;  admiraUebarw^f- 
tique  qui  a  toujours  fourni  ries  ressources  inépuisatoicrw^ 
l'ont  cultivée,  des  explications  pour  toutes  leséniinifs,**^ 
lutions  pour  ks  plus  désespérants  problèmes!  -  Awni)*, 
quand  Bullet  se  pi(juerail  de  quelque  exactitude,  m mK 
qu'il  donnerait  des  résultats  positifs  et  admirables,  ielm«fi 
n'en  seraient  guère  plus  intéressants,  attendu  quelfsqy*» 
qu'il  voulait  résoudre  sont  à  peu  près  indifférentes.  El q*»a 
fait  tel  mot  irlandais  ou  bas  breton  ,  même  fidèleineirtoif,»: 
est  isolé ,  s'il  ne  se  rattache  à  aucun  des  points  impofW* 
notre  histoire  ou  de  notre  littératare?  Quoi  qi'il  es  i^.i 
critique  ne  doit  pas  être  trop  rigoureuse  à  regard  de  ooUt* 
teur  ;  car  ni  les  Pezron,  ni  les  Falconct  qui  l'oat  pr«wk,»( 
le  Brigant ,  ni  les  Latour  d' Auvergne  qui  l'ont  wi^i,  ••!« 
preuve  ni  de  plus  de  jugement,  m  de  ph» d'énidilîoi. T« 
les  témérités  de  Bullet  ont  été  effacées  par  les  iacpeyiWf»* 
travagances  de  le  Brigant.  —  On  dte  encore  de  BaHrtn* 
vrage  en  2  volumes  in-l4,  miiinié  :  r EgiiUnce  de  1^ 
monlrée  par  les  merveilles  de  la  natwre ,  lequd  fat  H* 
Paris  en  1768.  Il  fut  favorablement  accuetlii  du  pubtic/.* 
ans  après,  il  en  fat  donné  une  nouvelle  éditioa.  lin^** 
(1775),  voyant  que  les  vérités da  christianisme  éuifflt*«ff« 
de  toutes  parts,  Ballet  crut  devoir  prewlre  la  défewed*'»» 

§ion,  et  il  publia  en  5  volumes  in-12  ses  ÊUponstsaUi^* 
ifficultés  proposées  par  les  incrédules  sur  divers  ewirnf  a 
livres  sacrés.  —  Nous  devons  mentionner  encercles  f«*>* 
Roi  boit,  qui  parurent  in-8<»  on  1762,  et  qui  ont  été  r«»rj* 
en  1810  à  cinquante  exemplaires  seulement,  elia«r«sn*' 
gasin  encyclopédique;  une  DisserUUim  sur  divers  i^ 
i  histoire  de  France;  les  Recherches  historiqMss tfif  kitf^ 
jouer,  Lyon,  1755 ,  ouvrage  rare  et  curieux  ;  enfis  an  1^ 
talions  sur  la  mythologie  française  et  surphuit^f  p^ 
rieux  de  t histoire  de  France.  Bullet  est  mort  en  171* 

Ijnmijgg' 

BULLETIM.  On  entend  par  ce  mot,  dérivé  du  Utiii  *J*  " 
petit  écrit  signé,  énonçant  an  fait  qu'on  P^'*'"^T^ 
publier  ou  besoin  de  constater,  et  aussi  an  coaipteffw« 
cinct,  donné  à  de  courts  intervalles  et  anème  oneia  p^e*^ 
fi[>is  par  jour,  de  la  situation  d'une  affaire  oa  de  ^^^^ 
malade.  —  Autrefois  on  désignait  ainsi,  dans  le  ^**?^| 
billets  que  les  personnes  en  compte  ^'"^^•'J^yJ^jJr* 
France  envoyaient  ou  apportaient  aux  tenearsdebw»^^ 
administration  pour  s'y  faire  créditer  ou  débitef  ;  n^^ 
finance,  on  distribuait  des  bulletins  certiianl  le  P^Î^^J^ 
droits  d'entrée  et  de  sortie.  —  En  temps  de  V^^jJ^^ 
librement  d'un  lieu  dans  un  autre,  il  fallait  un  bwt^  ^^ 
signé  d'un  médecin  et  visé  par  un  magistrat.  —  *^  i^ 
délivraient  des  bulletins  de  garnison  aux  ^^'^^^ 
séjourner  chei  les  bourgeois,  et  des  buUeti9S de T?jjï 
constatant  l'obligation  de  s'y  soumettre.  —  B  ^^^^^, 
gens  de  mer,  lors  de  leur  inscription  au  ha'«s*jd^°'^  , 
marine,  des  bulletins  indiquant  leurs  5igaaien«*v^  , 
naissance,  âge,  qualité,  etc.  —  Quand  on  roi,  «■  rjj^ 
prélat  ou  un  personnage  célèbre  par  sa  V^*^^^fUggf0 
mée,  est  gravement  malade,  les  journaux  P^"^^^ 
le  bulletin  de  sa  santé.  —  On  appelle  bulMi^  *  f^ 


BDlâLBTUI.  (  ^<^ 

nenlîomiaii  ua  vote  dans  les  électkNis  et  dans  les  assemblées 
lélibcralives.  —  Exceplé  la  nomination  des  jurés,  tirée  au  sort 
n  auriienre  publique  des  cours  royales  sur  une  liste  dressée  à  la 
réfecture,  d'après,  les  registres  matricules  d'inscription  de  ceux 
ayant  droit,  toutes  les  élections  allribuies  par  notre  cons- 
itution  au  concours  des  citoyens,  dans  des  limites  que  la  loi 
►rescrit,  ont  lieu  au  moyen  de  bulletins  réunis  dans  une  urne, 
(Moptéfl  ensuite  pour  que  leur  nomtire  se  ra^fporte  à  celui  des 
oUnIs,  puis  las  à  haute  voix  par  le  président  de  l'assemblée, 
t  enregistrés  par  le  secrétaire  et  les  scrutateurs  ;  après  quoi  le 
ésuKat  du  scrutin  proclaraé  indique  ceux  qui  ont  réuni  la  raa- 
Hité  des  voix.  —  On  publie  chaque  jour  le  b^Utelin  d§  la 
ourse  ou  tableau  du  cours  des  eflels  pul>lii*s  et  des  diverses  va- 
mrs  qui  sont  cotés  à  la  bourse,  après  avoir  été  jugés  négociables 
lar  la  chambre  syndicale  des  agents  de  cliange.  Ce  bulletin  est 
uerit  en  outre  sur  un  registre  paraphe  par  le  préfet  de  police 
l  tenu  par  le  commissaire  de  police  de  la  bourse.  A  l'expiratiofi 
t  l'année,  ce  registre  est  déposé  aux  archives  de  la  préfecture 
«  police.  —  Dans  les  administrations  des  postes  et  des  messa- 
;cnes,  il  est  donné  des  bulhlins  de  chorgtmeni  de  colis .  por- 
Mt  l'espèce  et  la  quotité  des  marchandises  et  la  déclaration  de 
tur  valeur  faile  par  Texpédileur;  des  bulletins  d'arrhes  indi- 
[naot  i°  le  jour  et  l'heure  du  départ  de  la  voiture;  T  le  nom 
m  voyageur  ;  3^  la  destination  qu  il  prend  ;  4°  le  compartiment 
i  le  nuHéro  de  sa  place  ;  S**  le  montant  des  arrhes  ou  même  la 
omnie  reçue  peur  solde  de  cette  place  et  des  guides.  En  cas  de  1 
éclamation,  ces  bulletins  doivent  être  représentés.  —  A  l'armée, 
m  buUelin  est  le  récit  abrégé  d'un  combat,  d'une  bataille,  écrit 
or  les  lieux  par  le  général  en  chef.  Il  comprend  les  laits  d'ar- 
aes,  le  nombre  des  morts  et  des  blessés,  et  les  noms  des  mili- 
aires  qw  se  sant  distingués.  Ces  bulletins  sont  expédiés  au 
gouvernement  ei  insérés  dans  le  journal  officiel.  Les  bulletins 
i£  la  grande  armée ,  que  Napoléon  rédigeait  souvent  lui-même, 
orloat  dans  les  circonstances  difficiles,  demeureront  à  iaoïais 
élébres  par  leur  style  pompeux ,  qui  éleclrisait  le  soldat  par 
liabilete  proverbiale  de  leurs  brillants  mensonges ,  et  par  les 
xploits  prodigieux  qu'ils  présentent  à  la  France  et  au  monde, 
fais  aussi  combien  ne  déplore-t-on  p^as  tout  le  sang  que  cette 
loire  a  coûté  au  pays  qu'elle  a  illustré?  --  Ce  mot  bulletin,  qui 
te  s'employait  que  pour  exprimer  un  écrit  d'une  minime  éteop- 
:«e,  a  oéûgiié  aussi  et  désigne  encore  de  vastes  recueils,  tels  que 
3  Bulletin  universel  des  sciences  et  de  (industrie,  le  Bulletin 

éS  iois,  etc.  LOBEMBERT. 

BULLETIN  DES  LOIS ,  répertoire  officiel  des  lois,  ordon- 
aores»  rapports,  adresses  et  actes  émanés  du  gouvernement 
cançais.  Il  s'imprime  à  l'imprimerie  royale  par  cahiers  ou  li- 
ra isons  qui  paraissent  à  des  époques  indéterminées,  et  sont 
dressés  gratuitement,  au  nombre  de  quarante  mille  exem- 
lalres,  aux  fonctionnaires  auxquels  il  appartient  d'en  con- 
af  tre  ;  ils  sont  aussi  reçus  aux  dépôts  des  cours  et  administra- 
Ions  que  concerne  leur  spécîaHté.  La  convention  créa  le  Bul- 
ttin  des  Uns  le  14  frimaire  an  ii,  et  la  première  loi  qu'elle  y 
isëra  est  celle  du  22  prairial  suivant,  qui  constitue  un  tribunal 
hrolalionnaire  pour  punir  les  ennemis  du  peuple  par  une 
îole  peine  :  la  mort  1  Auparavant ,  les  conseils  d'Etat  ou  les 
arleinents  enreffistraient  seuls  les  textes  des  lois ,  et  trop  sou- 
ent  d'une  manière  incomplète.  Leur  publicité  a  été  avantageuse 
ax  études  législatives,  et  elle  a  initié  les  citoyens  à  la  connais- 
ince  de  leurs  droits  et  de  leurs  devoirs.  Le  Bulletin  des  lois  se 
îvîse  en  neuf  séries.  La  première  comprend  les  actes  de  la 
invention  du  mois  de  prairial  an  ii  au  mois  de  fructidor 
nui;  la  seconde,  les  actes  du  directoire  du  mois  de  fructidor 
a  III  au  mois  de  brumaire  an  viii  ;  la  troisième ,  les  actes  du 
>nsalat  depuis  brumaire  an  viii  jusqu'à  floréal  an  xii;  la 
aatricme,  les  actes  de  l'empire  depuis  floréal  an  xn  jusqu'en 
lars  1814;  la  cinquième,  les  actes  de  la  restauration  de  mars 

514  à  mars  1815;  la  sixième,  les  actes  des  cent  îours  ;  la  sep- 
ème,  les  actes  du  gouvernement  de  Louis  XVIlî  de  juillet 

51 5  à  septembre  1824;  la  huitième,  les  actes  du  règne  de 
barles  X  de  septembre  1814  à  juillet  1830  ;  la  neuvième ,  les 
i-les  du  règne  de  Louis-Philippe  I**^;  ce  qiri  forme,  jusqu'à  ce 
«r,  cent  volumes  in-8*,  auxquebse|oignent  trente-six  autres 
>Iumes  du  même  format,  où  sont  insérés  les  décrets  antérieurs 
a  mois  de  prairial  an  lî.  En  ébguant  de  ce  recueil  immense  les 
ries  oiseux  et  insignifiants  qui  s'y  trouvent  à  profusion ,  pour 
e  conserver  que  ceux  d'un  intérêt  national,  auxquels  on  réu- 
îraif  les  lois  et  règlements  importants  antérieurs  à  la  révolu- 
Ml  de  89 ,  on  aurait  une  histoire  vraiment  curiewe  et  aulhen- 
que  des  gouvernements  nombreux  et  dissemblables  qui  oal 
'?g»é  sur  la  France.  Toutes  leurs  ëivergcaces  de  but,  de  pri»- 
pes  et  d'action  se  dénonceraient  dans  leoj  nudité  pn  Feipnt» 


)  ByiXlll«B% 

siou  fidèle  de  leurs  actes  si  contradictoires  et  si  extraordinairei' 
souvent.  Queb  renseignements  de  haute  portée  ne  sont  pat 
renfermés  dans  ces  archives  pour  le  pays  et  pour  ses  gouver» 
nantsl 

BULLBTTE ,  petit  seau  à  puiser  de  l'eau,  sorte  de  bijoux  de 
femme,  et  certificat,  bulletin. 

BULLETiv(G(JiLLAUiiB),  né  dans  rtle  d'Evy ,  compléta  de 
t)onnes  études  en  médecine  par  un  voyage  scientifique  en  Alle- 
magne, et,  de  retour  dans  sa  patrie,  fut  nommé  recteur  de  Blox- 
Hall  à  Sufiblk  en  1550.  Deux  ans  après,  il  vint  s'établir  à  Durbam, 
puis  à  Londres,  où  son  habileté  le  fit  admettre  parmi  les  mem- 
bres du  collège  des  médecins.  Il  jouissait  de  la  protection  de  sir 
Thomas  Hilton ,  quand  celui-ci  avant  été  enlevé  par  une  fièvre 
maligne,  son  frère  osa  accuser  Bulleyn  d'être  l'auteur  de  cet^ 
mort.  La  justification  du  médecin  fut  pronipte  et  facile;  mait 
son  persécuteur  trouva  le  moyen  de  le  faire  incarcérer  pour 
dettes ,  et  il  mourut  en  prison  en  1576.  Pendant  sa  captivité ,  3 
composa  une  grande  partie  de  ses  ouvrages  sur  hi  médecine, 
dont  le  plus  répandu  est  intitulé  :  tArt  de  vivre  en  b&nmê 
santé. 

BULLI ALDUS  (F.  BOUILIAU). 

BCLLiABD  (Pierre),  botaniste,  né  à  Aubepierre  en  Barrois 
vers  1742,  mort  en  1795,  a  écrit,  entre  autres  ouvrages,  une Florr 
parisienne,  un  Herbier  de  la  France  et  une  Histoire  des  chem^ 
pignons  de  France,  le  plus  important  de  ses  travaux. 

BULLIARDE  (6oton.),  plante  de  la  famille  des  crassulaoéea» 
ainsi  nommée  du  botaniste  Bulliard.  On  la  trouve  en  fleun 

Sresque  tout  l'été  dans  les  parties  humides,  et  auprès  des  maret 
es  forêts  situées  aux  environs  de  Paris,  surtout  dans  celles  de 
Fontainebleau  et  de  Villers-Cotlerets. 


BULLiCAMB,  S.  m.  (chimie),  amas  d'eau  du  fond  de  laaueUn 
s'élèvent  quelquefois  des  bulles  de  gaz  hydrogène  sulfuré,  qui 
semblent  résulter  du  bouillonneoMni  de  l'eau. 

BVLLIDENSES,  BVLL1NS  OU  BULLIONS  {hi$î.  OHC.),  pc«- 

6 les  de  l'Epire,  dans  le  voisinage  des  monts  Céraants,  entte 
lyrrachium  et  le  mont  Apollonie. 

BULUEB,  s.  m.  (hist,  nat.),  animal  des  bulles,  qui  vit  dans 
les  bulles.  Il  se  reconnaît  au  manque  de  tentacules,  et  à  la  petite 
coquille  qui  parait  sur  sa  peau. 

BULLINE  (hisL  nat,),  coquille  univalve  marine  à  spire  sail- 
lante. ^  -  . 

BULLiNGEB  (Hknei)  naouit  à  Bremgarlen  en  Suisse  en 
1504,  commença  ses  études  a  Eromericb,  ville  du  duclié  de 
Clèves,  et  les  termina  à  Cologne  en  1520.  Il  avait  forme  le 
dessein  de  se  faire  chartreux  ;  mais ,  sa  foi  n'étant  sans  doute 
pas  trop  solide,  il  changea  de  résolution,  et,  ce  qu'il  y  •  oc 
plus  malheureux,  de  religion,  après  la  lecture  des  ouvrag^  de 
Mélanchthon  et  de  ses  disciples.  Bullinger  fréquenta  les  théo- 
logiens de  Zurich ,  et  se  lia  peu  à  peu  si  étroitement  avec 
Zwingle,  qu'il  en  embrassa  la  doctrine,  et  la  défendit  jusqu  à 
sa  mort  avec  une  ardeur  de  secUire.  11  fut  un  des  auteurs  de  la 
première  confession  helvétique .  et  il  dressa ,  en  société  avec 
Calvin,  le  formulaire  de  1649,  base  de  Taccocd  entre  Zurich  el 
Genève.  Il  parait  aussi  que  les  relations  étroites  qui  lièrent 
l'Eglise  anglicane  et  l'Eglise  helvétique  furent  son  ouvrage: 
tout  au  moms  a-t-on  trouvé  dans  ses  manuscrits  les  lettr^  que 
lui  écrivit  la  fameuse  Jeanne  Gray,  chaatée  par  Young.  Après 
la  mort  de  Zwingle ,  Bullinger  rassembla  ses  ouvrages ,  cl 
donna  l'édition  complète  des  œuvres  de  ce  réformateur,  n 
publia  quelques-uns  de  ses  propres  écrits,  et  mourut  en  1575 
a  l'âge  de  soixante  et  onze  ans.  il  a  laissé  des  manuscrits  et  des 


et  ceiie  ne  sa  rie;  paruu  ic»  uu^i^çf^  .«.«..y"^-  .  -  '^"•"^- 
ouatre-vingts  Jrati^s  sur  des  matières  Iheologiaues  dont  il 
serait  trop  îaslidieux  de  donner  les  litres,  et  dans  1  un  desquels 
il  dit  :  a  Qu'il  n'y  aura  cerUio/emeni  pas  d'autre  antechnst  que 
le  nape,  et  que  saint  Jean,  ayant  voulu  adorer  l'ange,  pensa 
ton^ber  dans  un  acte  d'idolâtrie.  »  â*»  Une  Hùtaire  des  fersécu^ 
lions  de  l'Eglise,  qui  a  été  traduite  du  latin  en  français,  1577, 

^BLLUNGEB  (Jean-Ealthazar),  né  à  Zurich  en  1690,  f^t 
professeur  d'histoire  de  la  Suiese  dans  sa  ville  natale,  et  occupa 
œlte  chaire  avec  distinction.  Il  a  donné  une  édition  de  /o  Chro- 
nique de  Zurich,  de  Blunthli,  qu'il  a  continuée  jusqn  en  1740. 
Il  mourut  en  1T64.  ^''^'  ^' 

BCixiNCBB  (Jbab-Balthazar),  né  â  Langnan,  canton  de 
Zurich,  en  1715,  apprit  les  principes  de  la  peinture  de  Jean 


BVLLIOUD, 


(588) 


BULKA. 


Simler,  son  compatriote,  puis  se  rendit  à  Venise,  où  il  étudia 
pendant  deux  années  sons  le  célèbre  Tiépolo.  De  retour  en 
Suisse,  il  travailla  quelque  temps  à  Soleure,  et  alla  visiter  la 
Hollande ,  d'où  il  revint  à  Zunch  par  FAllemagne.  Il  y  fut 


vait  aussi  à  l'eau-rorte. 

BULLiON  (Claude  de),  sieur  de  Bonelles^  fut  surintendant 
des  Gnances  et  ministre  d'Etat  sous  Louis  XIII.  Nommé 
matlre  des  requêtes  par  Henri  IV  en  1605,  il  conduisit  conve- 
nablement plusieurs  négociations.  En  161 1,  Marie  de  Médicis 
renvoya,  en  qualité  de  commissaire,  auprès  de  la  fameuse 
assemblée  tenue  par  les  calvinistes  à  Saumur,  et  présidée  par 
Duplessis-Mornai.  En  1614,  il  assista  aux  conférences  de  Sois- 
sons,  et  contribua  à  la  conclusion  du  traité  de  paix  qui  les  suivit. 
En  1621,  Bullion  entra  au  conseil  du  gouvernement,  composé 
du  duc  de  la  Vieuville,  du  cardinal, de  la  Rochefoucauld,  du 
duc  de  Lcsdiguières  et  du  garde  des  sceaux  d'Aligce.  Il  fut 
nommé  surintendant  des  finances  en  1652.  La  même  année,  il 
n^ocia  le  raccommodement  de  Gaston ,  duc  d*Orléans,  avec  le 
roi  son  frère.  Lorsqu*en  1636  Richelieu  voulut  abandonner  le 
gouvernement  de  l^tat,  Bullion  le  dissuada  vivement  de  ce 
projet.  ((  RicheKeu  en  aurait  fait  la  folie,  dit  Vittorio-Siri , 
sans  le  P.  Joseph,  qui  le  rassura,  et  ce  père  fut  bien  secondé 
par  «c  surintendant  de  Bullion.  »  Ce  ne  rut  pas  le  seul  service 
qn*il  rendit  à  Richelieu,  par  qui  il  se  laissa  désavouer  dans  la 
promesse  qu'il  avait  faite  au  duc  d'Orléans  que  le  duc  de  Mont- 
morency aurait  la  vie  sauve.  Il  inclina  toujours  vers  le  parti  du 
cardinal,  dont  il  savait  apprécier  le  génie,  et  par  l'influence 
duquel  il  semble  avoir  été  poussé  aux  affaires.  Ce  qii'il  y  a  de 
certain,  c'est  qu'il  commença  à  faire  partie  du  conseil  en  1624, 
l'année  même  où  le  chancelier  de  Silleri  et  de  Puisieux ,  son 
fils,  qui  avaient  entravé  la  promotion  de  Richelieu  au  cardi- 
nalat ,  tombèrent  en  disgrâce,  et  qu'il  conserva  son  crédit  après 
que  le  cardinal  de  la  Rochefoucauld  et  d'Aligre,  ses  collègues, 
eurent  perdu  le  leur.  Ce  qu'il  y  a  de  certain  encore,  c'est  qu'il 
continua  à  posséder  ou  gagna  depuis  la  confiance  de  Richelieu, 
à  ce  point,  que  ce  dernier  se  reposa  sur  lui  du  soin  de  le  repré- 
senter dans  le  fameux  conseil  assemblé  en  1639  par  Louis  XIII, 
et  dans  lequel  le  cardinal ,  instigateur  secret  de  la  mesure  qui 
allait  être  prise,  crut  prudent  de  ne  pas  paraître.  Il  fallait  per- 
suader au  roi  que  le  retour  de  Marie  de  Médicis  ne  pouvait 
qu'être  nuisible  à  lui-même  et  à  l'Etat;  Bullion,  un  des  cinq 
ministres  consultés,  ne  trompa  pas  la  prévision  de  Richelieu; 
il  déclara  :  «  Que  les  puissants  motifs  pour  engager  Louis  XIII 
à  ne  pas  recevoir  sa  mère  étaient  de  nature  à  ne  se  devoir  dire 
qu'à  toreWe  du  maitre;  qu'il  était  de  la  prudence  du  roi  de 
presser  Marie  de  s'établir  à  Florence,  où  il  lui  ferait  tenir  son 
tnen  et  son  douaire,  ainsi  qu'il  le  lui  avait  offert  plusieurs 
Cois.  ))  C  illion  fut  récompense  par  le  titre  de  garde  des  sceaux 
des  onlres  du  roi,  et  par  la  création  en  sa  faveur  d'une  nou- 
velle charge  de  pri^sident  i  mortier  au  parlement  de  Paris. 
Richelieu,  comme  on  le  voit,  n'était  pas  ingrat  envers  ses  ser- 
viteurs dévoués.  Il  était  même  trop  indulgent  envers  eux ,  s'il 
est  vrai ,  ainsi  qu'on  l'a  prétendu ,  que  Bullion  se  soit  permis 
un  jour,  dans  un  dîner  âu'il  donnait  au  premier  maréchal  de 
Grammont,  au  maréchal  de  Villars,  au  marquis  de  Souvré  et 
au  comte  d'Hautefeuille,  de  faire  servir  comme  plat  de  dessert 
trois  bassins  remplis  de  louis  d'or,  dont  chaque  convive  aurait 
pris  sa  charge;  mais  le  fait  n'est  rien  moins  que  prouvé.  Bullion 
mourut  d'une  attaque  d'apoplexie  le  22  décembre  1640.  Ce  fut 
sous  Sii  surintendance,  dans  le  cours  de  la  même  année,  que 
furent  Trappes  les  premiers  louis  d'or,  et  cette  circonstance  a 
bien  pu  servir  de  prétexte  à  l'anecdote  qui  précède.  La  bien- 
veillance de  Richelieu  pour  Claude  de  Bullion  se  reporta  sur 
sa  famille.  —  NoEL  dk  Bullion,  marquis  de  Galardon,  sei- 
gneur de  Bonelles,  lui  succéda  dans  la  charge  de  garde  des 
sceaux. 

BULLIOVD  (Stmphorien),  né  à  Lyon  en  1480,  fut  succes- 
sivement évéque  de  Glandèves  en  1508,  de  Bazas  en  1520  et 
de  Soissons  en  1528.  Louis  XII  le  fit  gouverneur  de  Milan,  et 
l'envoya  en  ambassade  auprès  de  Jules  II.  Il  devint  l'un  des 
aumôniers  de  François  P'',  et  grand  maître  de  son  oratoire, 
charge  qui  équivalait  à  celle  de  grand  aumônier  non  encore 
établie.  Il  assista  au  concile  de  Pise  tenu  contre  Jules  II,  puis 
V  renonça  au  nom  de  l'Eglise  gallicane  dans  celui  de  Lalran. 
Il  mourut  le  5  janvier  1533,  après  avoir  publié  des  Slaiula 
tynodica,  pour  le  diocèse  de  Soissons,  Pans,  in-4**et  in-8^, 
1552.  Ce  prélat  aimait  les  sciences  et  protégeait  les  savants. 
Henri  -  G)rneille  Agrippa,  qu'il  avait  produit  à  la  cour  de 


France,  lui  fit  une  épitaphe  qui  coauneocait  wm^ 
vers  : 


Pax  populi  cleriqu»  decus,  patrinpie  pAlrom 

iUi«  el  uHm 


Symphorianus,  amor  Gtl 


—  C'est  à  son  cousin,  Maubicb  Bdllioud,  qui  loi  mk» 

cédé  dans  la  place  de  conseiller  au  parlement  de  Fam.tffi 

mourut  le  27  mai  1541,  doyen  du  chapitre  de  siiat-llfftri 

que  Benediclus  Gurtius  dédia  en  1538  son  CoauDoiliiRK 

les  Àrreêta  amorum,  —  Piebbe  Bullioud,  procamrpwM 

du  parlement  de  Dombes,  parent  des  deux  préoédab,4 

très-versé  dans  les  langues  hébraïque,  syriaque,  mqK,« 

Il  mourut  à  Paris  en  1593,  après  avoir  composé  ^emV 

vrages,  dont  quelques-uns  sont  restés  roaoucrits.  Lepi 

connu  de  ceux  qui  sont  imprimés  est  intitulé  ikfkwk 

explications  anctennes  el  nouvelieê  sur  lei  ([wUre  évaiàà. 

Lvon,  1596,  in-4<'.  —  Piebbe  Bullioud,  jfsoite,filièpi. 

cèdent,  né  à  Lyon  en  1588,  mort  dans  la  même  fille  a  Hft, 

a  donné  des  NoUs  êur  la  Vie  de  S,  Ttivier,  une  fkk^ 

phorien  Bullioud,  intitulée  :  Symphorianui  ii  B^Êmi* 

lenebriê  hisioriœ  edueluê  in  lacem,  avec  des  pièces  jndio' 

tives,  où  l'on  trouve  des  choses  curieuses  sur  lopmcfé 

familles  du  Lyonnais,  Lyon,  1645,  in-4'';  bÊ^ummmn^ 

profanum,  Lyon,  4647,  in-4<'.  C'est  le  prospectas d*»!»- 

toire  de  sa  patrie,  qui  est  restée  manuscrite.  —  ficIritiB 

de  Bullioud,  capitaine  de  carabiniers,  né  eBl74i»ied»- 

tingua  dans  la  guerre  de  sept  ans.  A  l'ige  dedûL4É», 

n'étant  que  cornette  d'une  compagnie  de  carabiimn,&itfl 

remarquer  à  la  bataille  de  Crevelt  par  un  tnit  d'aria  p 

lui  valut  la  croix  de  Saint -Louis  et  le  breret  de  ofiiùt 

Ayant  rallié  quelques  carabiniers  et  marécbain  do  kpt  i 

perça  la  ligne  d'infanterie  ennemie,  mit  hors  de  senittv 

batterie  que  les  ennemis  préparaient;  et,  se  voyant  dus T» 

possibilité  de  regagner  l'armée  française,  marcbi  ntm. 

traversa  plusieurs  corps  où  il  fit  encore  des  pmoMJo.e 

occupa  le  t)ourg  de  Gladebec,  d'où  étant  parti  le  leodewi 

la  pointe  du  jour,  il  ramena  par  on  détour  sa  petite  Inf 

au  camp  français,  et  rapporta  son  étendard  i  sa  bripkk 

24  juin  1758.  il  publia  en  1763  la  P^lnWt  oa  Fofiff^" 

Pierre  en  Dunoîs ,  badinage  en  vers ,  en  douie  daots,  f 

M.  ***,  la  Haye  (Paris,  Pankoucke),  in-l2.  Il  moarul  dosi 

même  année,  âgé  de  vingtrdeax  ans. 

BULLis  (géogr.)^  siège  épiscopal  de  la  Nouve^l^Epir'> 
fraffant  de  Durazzo  en  4SI,  était  soumis  au  mémeéféqoeqii' 
polTonie. 

BULLISTE,  s.  m.  membre  d'une  conffrégatîon;  cdiriq»» 
registre  et  envoie  les  bulles  lancées  par  la  cour  de  Rome. 

BULLOQUES  (Les)  OU  BULLOITES  {(féogr.),  J^^^^ 

partie  dans  la  Perse  et  partie  dans  l'IndoostaD,  qd  e^' 
peu  connu. 

BULLU-TUY, s.  m.  (^oloii.),  sortc de  baroboo  dootirta 
est  si  dur  que,  lorsqu'on  le  coupe,  il  dégage  des  élin»» 

BULMADE ,  s.  m.  (botan,),  espèce  d'arbrisseau  très-n»* 
qui  croit  au  Japon. 

BULMER(  Guillaume  ),  célèbre  imprirocor  angto.»J 
New-Castle-Tyne  en  1758,  fit  son  apprentissage  d»»*^T 
naUle,  vint  ensuite  à  Londres,  où  le  libraire  Nicol  le  J»»' 
tète  de  la  publication  de  l'édition  shakspearienne,qiavA^P 

Èrand  succès,  et  fut  terminée  en  1805.  Après  «^««"fTîî 
elle  fortune,  Bulmer  se  retira  des  affaires  en  1819.  ^^^Jr^ 
ter  une  élégante  résidence  à  Clapham-Rise,oàil  "**î*!: 
septembre  1830.  Parmi  les  ouvrages  qu'on  lui  doit,ooaK^ 
tout  :  Œuvres  de  Skakspeare,  9  vol.  in-fol.-lWet^^ 
bliographique, ^Satires  de  Perse,  1790,  in^»  (texte  Utwj^ 
duction  anglaise  de  Brewster).  —  OE^vTesvoéiifÊitJt^f^ 
1793-97,  3  vol.  ïn-^îol^  Us  Poèmes  êeGMsmilk^^^ 


ne//,  1795,  in.4%  avec  gravures  sur  bois.— Itf  C^^r^ 
merville,  1796,  in-4»,  avec  gravures  sur  bois.  (Ç^'^'^^J^ 
du  précédent.)  —  Un  Anacréon,  en  grec,  avec  ▼'Ç*?5*?f  ^ 
Bacon,  1802,  et  le  Muséum  WorsUyanum,  S  fol.  inj^j 

fiais  et  italien,  1798-1803),  dont  l'impression  coûta  «A"" 
sir  B.  Worsley.  Un  exemplaire  de  ce  Muse^  a  ^^ 
20,000  fr.  dans  une  vente.  ^^ 

BVLM A  (  géogr,  eeelés.  ) ,  siège  épiscopal  ^^r^. 

Sroconsnlaire  en  Afrioue,  sous   la  métropole  .^  f^jS 
ont  l'évéque  nommé  Victor  souscrivit  au  coodie  oei^* 
sous  le  pape  Martin. 


BULOW.  (  589 

BCLON  (  kiêt.  ane.  ).  Dorieo  qai  fonda  la  fille  de  Bolîs  en 
liocîde. 

BULONDE  (Henri),  jésaite,  prédicateur  de  la  reine  de  France, 
uitta  le  royaume  à  la  suppression  de  sa  société  en  1763.  Il  se 
Kira  à  Dînant,  dans  la  pnncipaulé  de  Liège,  pour  y  vivre  dans 
eut  qa*il  avait  embrassé  et  auquel  il  était  très-attaché.  II  y 
loumt  vers  Tan  1772,  après  avoir  publié  des  Sermons ,  Liège, 
770,  4  Yol.  in-12.  Les  raisonnements  y  sont  bien  développes, 
»  principes  lumineux ,  l'éloquence  douce  et  naturelle,  les  ta- 
leaax  ^adeux;  mais  on  y  désirerait  plus  de  mouvement  et 
'élévation. 

BULOW  (Frédéric-Ernest  de)  ,  né  le  5  octobre  1736,  dans 
i  terre  d'Essenrode ,  mort  le  4  mai  1803,  abbé  du  couvent  de 
aint-Michel  à  Lunebourg,  directeur  de  la  société  d'agriculture 
e  Zelle,  a  rendu  de  grands  services  à  la  principauté  de  Lune- 
onrg  par  ses  soins  pour  l'açricullure,  les  chemins,  la  division 
l  la  sdrelé  des  propriétés;  il  sauva  les  salines  de  ce  pa^s  de  la 
estraction  qui  les  menaçait ,  et  les  en  préserva  pour  1  avenir, 
D  en  améliorant  Tadministration.  Il  augmenta  les  revenus  de 
m  couvent  en  y  établissant  une  grande  fabrique  de  tuiles.  Il  a 
lissé  dans  lout  le  pays  une  mémoire  que  ses  vertus  et  ses  bien- 
lits  ont  fait  chérir.  —  Un  autre  Bclow,  ancien  conseiller  à  la 
bancellerie  de  la  cour  de  B^un8^^  ick,  célèbre  publicis(c,cl  connu 
ar  des  ouvrages  distingués ,  tant  en  histoire  qu'en  jurispru- 
lence,  est  mort  à  Hambourg  le  15  septembre  1810,  à  l'âge  de 
oixante-sept  ans. 

BULOW  (Henri-Guillauhe)  ,  né  à  Falkenbcrg  en  Prusse, 
ntra  fort  jeune  au  service,  1c  quitta  après  l'insurrection  des 
^ys-Bas  contre  l'empereur  Joseph  II  en  1789.  Son  caractère 
nquîet  et  ambitieux  fui  fit  successivement  parcourir  l'Allema- 
pe,  la  France,  l'Angleterre  et  FAmérique  sans  pouvoir  se  fixer 
lans  aucun  de  ces  pays  d'une  manière  stable  ni  brillante.  Dé- 
mena suspect  à  la  police  et  contraint  Je  retourner  à  Berlin ,  il  y 
'écut  du  produit  de  plusieurs  ouvrages.  Dans  l'une  de  ses  pro- 
luctlons  littéraires,  mtitulée  :  Campagne  (/e  1805, ayant  offensé 
pelq[ues  personnes  puissantes,  Bulow  fut  arrêté  sur  la  demande 
le  l'amlMissadearde  Russie  et  conduit  de  forteresse  en  forteresse 
asqu'à  Riga  où  il  mourut  en  1807.  Ses  Considérations  sur 
'art  mililaire  ont  été  réfutées  par  le  général  Jomini.  De  La- 
erne  en  a  donné  une  traduction  sous  ce  titre  :  Esprit  du  sys- 
ème  de  guerre  moderne,  Pans,  1801,  in-8°.  On  cite  parmi  les 
a  très  écrits  de  Bulow  :  Histoire  de  la  campagne  de  1800  en 
îiietmagne  et  en  Italie, — Considérations  militaires  sur  le  nord 
!#  r Allemagne,  traduites  en  français  par  Sevelinges,  Paris, 
804,  in-8«. 

BCLOW  (LoUIS-FRÊDÉRIG-ViCTOR-JEAN  ,  COBITE  de),  né 

t  14  juillet  1774  à  Espenrode  dans  le  bailliage  de  Fallersieben, 
India  à  l'académie  de  la  noblesse  à  Lunebourg,  puis  à  l'univer- 
ité  de  Gœttingueoù  il  fit  son  droit  et  s'instruisit  dans  les  scien- 
es  politiques.  En  1794,  il  entra  au  service  de  Prusse  en  qualité 
rauditeur  près  la  chambre  collégiale  de  Bareuth,  fut  nommé 
ssessear  oeux  ans  après ,  devint  bientôt  après  conseiller  de 
nerre  et  des  domaines  à  Berlin  ;  puis,  en  1804,  président  de  la 
faambre  à  Magdebourg.  Lors  de  la  réunion  de  ce  royaume  à 
elui  de  Westpnalie,  le  zèle  et  l'activité  du  comte  de  Bulow  lui 
alarent  les  fonctions  de  conseiller  d'Etat,  puis  de  minbtre  des 
[oances  de  ce  nouvel  Etat.  Sa  sévère  intégrité  loi  acquit  Tes- 
inne  et  la  confiance  du  roi  Jérôme  oui  le  décora  du  titre  de 
omte;  mais  ayant  déplu  à  Napoléon /le  comte  Bulow  en  1811 
e  retira  des  a&ires  publiques,  dans  lesquelles  il  fut  rappelé  en 
815  en  qualité  de  ministre  des  finances  du  roi  de  Prusse, 
^œlqaes  années  après,  on  créa  pour  lui  un  ministère  du  com- 
Eierce  et  de  l'industrie,  et  il  fut  choisi  pour  présider  la  section 
tes  6nances  au  conseil  d'Etat.  Le  comte  de  Bulow  mourut  le  H 
oût  1835  aux  eaux  de  Landek.  —  Bolow  (Auguste-Frédéric- 
voillaumede) ,  beau-frère  du  précédent,  fut  successivement  se- 
rélaîre  général  de  l'administration  et  chef  de  la  police  prus- 
ienne  à  Dresde  et  à  Berlin.  Il  mourut  à  Postdam  en  1817,  après 
voir  publié  à  Hanovre  un  Ouvrage  de  droit  en  5  vol.  in -8^ ,  et 

Magdebourg  une  Brochure  sur  Iss  affaires  de  l'Eglise  réfor^ 
\ée,  —  BcLOW  (J.-V.  comte  de^ ,  mort  à  Rostock  en  1850 ,  est 
a  leur  de  poésies  recommandâmes  par  leur  grâce  et  leur  cor- 
eciion. 

BULOW  (Frédéric-Guillaume,  comte  de),  frère  atné  de 
écrivain  militaire  Henri-Guillaume  de  Bulow,  naquit  en  1755 
Felkenberg  dans  le  Mecklembourg.  A  quatorze  ans  il  servait 
ié}àk  dans  un  régiment  d'infanterie,  et  il  était  capitaine  lorsque 
es  Prussiens,  sous  les  ordres  du  duc  de  Brunswick,  marché- 
ent  en  1793  contre  la  France,  courte  et  inutile  campagne  qui 
le  lui  fournit  pas  Toccasion  de  se  distinguer.  Nomaié  gouver- 


)  BI7L8UM1 

neor  du  prince  Louis-Ferdinand  de  Prusse  et  major  en  1795,  le 
comte  de  Bulow  fit  la  campagne  du  Rhin ,  et  se  siçnala  au  siège 
de  Mayence,  et  à  l'assaut  de  Zahibach ,  ou  il  fut  décoré  de  Tor- 
dre du  Mérite  miliuire.  A  Tissue  de  ses  fonctions  de  gouverneur 
de  Louis-Ferdinand ,  le  comte  Bulow  fut  nommé  chef  de  ba- 
taillon (1795).  Lieutenant-colonel  en  1806.  la  défense  deThorn 
lui  valut  le  grade  de  colonel ,  et  sous  le  commandement  en  chef 
de  Blûcher ,  il  se  fit  remarquer  aux  batailles d'Evlau.  de  Fried- 
land  et  de  Tilsîtt,  après  laquelle  il  devint  général -major.  En 
1813,  le  comte  de  Bulow,  chef  de  brigade  sous  les  ordres  d'Yorck, 
dirigea  le  blocus  de  Slettin ,  se  distingua  à  Mockern ,  à  Magde- 
bourg, à  Lakau,  et  sauva  Berlin  vivement  menacé  par  la  gauche 
de  Tarmée  française.  A  celle  époque  il  était  feld-niaréchal-lieu- 
tenant ,  et  il  reçut  en  même  temps  du  roi  de  Prusse  la  croix  de 
fer  de  première  classe,  et  de  Tempereur  de  Russie  la  décoration 
de  Sainte-Anne.  Après  rarmislice ,  le  comte  de  Bulow ,  à  la  léte 
du  troisième  corps  prussien ,  aux  ordres  du  prince  roval  de 
Suède  et  fort  de  40,000  hommes,  préserva  une  seconde  fois 
Berlin  de  Tinvasion  française  par  la  victoire  de  Gross-Bœrn ,  et 
une  troisième  fois  par  celle  de  Dennewitz.  Le  roi  de  Prusse  le 
créa  comte  de  DennevriU.  Après  avoir  ensuite  concouru  à  la 
victoire  de  Leipzig,  le  comle  de  Bulow  entra  en  France  en  1814 
par  la  frontière  du  nord ,  s'empara  de  la  Fère  (Aisne)  le  26  fé; 
vrier,  et  de  Soissons  le  5  mars,  partagea  les  succès  des  alliés  à 
Craon  et  à  Laon,  et  marcha  à  leur  aile  droite  jus<]u*à  Paris.  A  la 
paix,  on  le  nomma  commandant  général  de  rinfanlerie  prus- 
sienne et  gouverneur  de  la  Prusse  orientale,  et  en  1815,  à  la 
reprise  des  hostilités,  ilconimandalequalrièmecorpsderarmée 
de  Blûcher,  et  c'est  lui  qui  après  avoir  résisté  aux  efforls  répétés 
de  Grouchy  et  de  Vandamme  sur  les  hauteurs  de  Wavres, 
parut  lout  à  coup  sur  le  champ  de  bataille  de  Walerloo  nour 
décider  la  fatale  victoire  des  Anglais.  Nommé  colonel  lilulaire 
du  15»  régimenl  d'infanterie,  qui  dès  lors  porta  son  nom,  le 
comte  de  Bulow,  après  avoir  pns  part  à  la  reddition  de  Paris . 
revint  dans  son  gouvernement,  et  mourut  à  Kœnigsberg  le  25 
février  1816.  Une  statue  en  marbre  blanc  lui  a  été  érigée  à  Ber- 
lin dans  la  rue  des  Tilleuls,  à  côté  de  celles  deScharnhorst  et  de 
Blûcher.  —  Le  comte  de  Bulow ,  qui  charmait  ses  courts  loisirs 
par  la  musique,  a  écrit  de  remarquables  compositions  reli- 
gieuses. ,  .    _,  .    .1  , 

BULSTRODE  (  RICHARD  ) ,  auleur  anglais  du  xvii«  siècle, 
étudia  à  Londres  dans  la  société  d'Inner-Teuple,  et  exerça  Quel- 
que temps  la  profession  d'avocat;  mais  la  guerre  civile  étant 
venue  à  éclater  il  prit  les  armes  pour  la  défense  de  son  roi  ;  ses 
services  lui  méritèrent  bientôt  le  grade  d'adjudant  général  de 
l'armée  royale.  Après  la  restauration ,  il  fut  envoyé  par  Char- 
les II  comme  résident  près  la  cour  de  Bruxelles,  et  il  remplit  les 
fonctions  d'envoyé  près  la  même  cour,  sous  le  règne  de  Jac- 
ques II.  Il  suivit  ensuite  la  fortune  de  ce  monarque  en  France, 
où  il  passa  environ  vingt  années.  Ce  fut  pendant  ce  temps  qu'il 
composa  des  EssaU  divers  qui  ont  été  publiés  par  son  fils,  Lon- 
dres, 1715,  in-8».  Ils  roulent  sur  la  retraite,  le  bonheur,  }es 
femmes ,  la  religion ,  V éducation ,  la  vieillesse ,  etc.  Siée  n  était 
pas  l'œuvre  du  génie,  c'était  au  moins  le  résultat  d'une  longue 
expérience ,  Fauteur  ayant  vécu  cent  un  ans. 

BULSCK,  s.  m.  (hist.  nat\  poisson  des  lies  Molugues.  Il  a  le 
corps  très-court,  presque  rond  et  renflé,  la  tète  grande,  lesyeux 
et  la  bouche  petits,  deux  dents  grandes,  coniques  à  cimque 
mâchoire;  ses  nageoires  sont  au  nombre  de  sept,  savoir  :  deux 
pectorales  médiocres,  arrondies;  deux  dorsal^,  dont  I anté- 
rieure forme  une  très^an^^*  ^P'"«  ^^^^  ^^  ^^^  "?".^  ^"  ^^ 
par  derrière;  une  devant  l'anus,  composée  de  cinq  épines,  une 
derrière  l'anus,  assex  longue ,  et  la  septième  à  la  queue,  tron- 
quée ou  arrondie.  Son  corps  est  bleu ,  sa  tête  verte  devant  et 
entourée  derrière  les  yeux  d'un  bandeau  rouge  à  six  points 
noirs  de  chaque  côté.  Ses  nageoires  sont  vertes,  excepté  celle  de 
la  queue  qui  eH  rouge  à  ainq  rayons  jaunes  et  deux  bords 
Meus.  La  nageoire  postérieure  dorsale  est  bordée  de  bleu  ;  les 
veux  ont  la  prunelle  noire  et  l'iris  iaune.  Le  bulsuk  est  commun 
dans  la  mer  d'Amboine,  autour  de  l'Ile  Boero.  Il  est  passable- 
ment bon ,  mais  sec;  on  le  sale  pour  Tordinaire,  parce  qu  il  «t 
meilleur,  plus  tendre  et  moins  sec,  conservé  de  celte  manière. 
Ce  poisson  forme  avec  l'évauwe  et  le  speenrisch ,  dont  il«t  une 


poisson 

qui 

mière  nageoire  dorsale  n'a  que 

antérieure  de  l'anus  n'a  que  quatre  épine»  ou  rayons  épiM^x; 
3*  son  corps  est  un  peu  moins  renflé  ou  plus  allongé;  4  il  a  de 


BVMALmEIS. 


(»0) 


BUMMcna. 


chaque  cùté  une  bande  longitudinale  qui  s*étend  des  naseoires 
pectorales  à  la  queue;  5«  le  bandeau  rouge  qui  entoure  Te  der- 
rière de  la  lêle  renferme  les  yeux  dans  le  milieu  de  sa  largeur, 
et  n*a  aucunes  taches.  Du  reste  ce  poisson  ressemble  au  précé- 
dent. 

BULTEAC  (Louis)  ,  pieux  et  savant  écrivain ,  né  à  Rouen  en 
1625d*une  famille  dislmguée  dans  la  magistrature,  et  mort  à 
l'abbaye  de  Saint-Germain  des  Prés  en  1605 ,  s'occupa  spécia- 
lement de  l'hisloire  monastique,  publia  en  1678,  in-8»,  celle 
de  rOrient,  où  il  ne  date  l'origine  du  monachisme  que  de  saint 
Antoine,  et  prouve  que  les  anciens  moines  avaient  des  prêtres 
parmi  eux  et  des  éfflises  où  ils  se  rassemblaient  pour  leurs 

Srières  communes.  Celte  histoire  estimée  unit  au  vu*  siècle. 
Eulteau  donna,  de  1684  à  1695,  V  Abrégé  de  Vhisloire  de  $ain$ 
BenoU  et  des  moines  d'Occident  ^  2  vol.  in-4°.  La  mort  le  sur- 
prit au  moment  où  il  mettait  la  dernière  main  à  l'histoire  du  s® 
siècle  du  même  ordre,  qui  est  resiée  manuscrite  el  qu*il  estimait 
plus  que  ses  autres  ouvrages.  Doué  d*une  modesëe  tout  évan- 
ffélique,  ce  savant  laborieux  ne  mit  son  nom  à  aucun  de  ses 
écrits.  —  BcLTEAU  (  Charles  ),  son  frère,  mort  doyen  des  se- 
crétaires du  roi  en  1710,  à  Tàge  de  quatre-vingt-quatre  ans,  a 
publié  :  Traité  de  la  préséance  des  rois  de  France  sur  les  rois 
d'Espagne,  Paris.  1674,  in-4''.  Il  possédait  une  bibliothèque 
riche  surtout  en  livres  d'histoire,  dont  le  catalogue  a  été  publié 
parGabriel  Martin,  1711,  2  vol.  in-12. 

BiîLTEEL  (John),  chansonnier  anglais  du  xyii'  siècle,  sur 
la  vie  duq^ucl  on  ne  sait  rien  de  certain.  Ritson,  dont  la  collec- 
tion contient  le  petit  nombre  de  chansons  qui  sont  restées  de 
lui,  croit  qu'il  était  secrétaire  du  comlé  de  Clarendon ,  el  qu'il 
mourut  en  1669.  La  petite  brochure  fort  singulière  qui  renferme 
ses  chansons  a  clé  imprimée  vers  le  milieu  du  wW  siècle. 
Baker,  qui  parle  d'une  comédie  de  ce  poète,  intitulée  ;  Amorous 
Orontes,  orthe  Love  infashion,  qui  doit  avoir  élé  imprimée  en 
1665,  in-4%  raconte,  sans  indicfuer  sa  source,  que  Bulteel  était 
le  fils  d'un  Français  qui  avait  habité  Dover;  qu'il  reçut  le 
grade  de  mag.  art,  à  Oxlprd  en  1661,  et  mourut  à  Westminster 
en  1669. 

BULTUBIA  (géogr.  anc),  siège  épiscopal  de  la  Bfauritanie 
césarienne  en  Afrique. 

BCLWER  (Jean).  Cet  Anglais  est  du  nombre  des  hommes  qui 
ont  rendu  de  véritables  services  à  Tavancenient  des  connais- 
sances humaines.  Il  paratt  qu'il  fut  le  premier  qui  réduisit  en 
principes  l'art  d'enseigner  aux  sourds  à  comprendre  le  langage 
pmr  le  mouvement  des  lèvres;  car  ses  prédécesseurs,  tels  que 
Bonet ,  s'efforcèrent  davantage  d'établir  une  méthode  de  signes 
ou  une  espèce  d'articulation  des  sons.  Dans  celte  direction  il  a 
publié  un  ouvrage  remarquable  intitulé  :  Philosophus,  or  the 
deaf  amd  dumb  mens  Friend ,  exhibiting  the  philosophical 
verily  of  that  subtil  art,  which  may  enabU  one  with  an  obser- 
vant eye  to  hear  what  any  wmn  speaks  by  the  moving  of  his 
Iwsy  London,  1648,  in-8*'.  Outre  cet  ouvrage,  il  a  publié  une 
Pathowtyotomia ,  1649 ,  iii-12y  une  Ânatomie  des  muscles  qui 
indique  les  mouvements  de  Vàuxe,  une  Chironomia  et  une  Chi- 
rologia,  1644,  in-8**,  sur  la  langue  et  la  rhétorique  naturelle 
de  la  main.  Un  autre  ouvrage  qui  obtint  également  plusieurs 
éditions  est  son  Ànlhropomorphosis  r  1654,  in-4° ,  dans  laquelle 
il  montre  sous  quelle  étonnante  variété  de  formes  et  de  coutu- 
mes l'espèce  humaine  s'est  présentée  aux  différentes  époques  et 
chez  les  diverses  nations. 

BiJLTOWSKT  f  Michel  )  naquit  vers  le  milieu  du  xvii' 
siècle  au  comté  d'Ovraron  dans  la  Hongrie  supérieure,  et  fit  suc- 
cessivement ses  études  dans  les  universités  de  Wittenberg,  de 
Tubingoeet  de  Strasbourg.  Il  réunitpresque  toutes  les  connais- 
sances humaines  ;  car  il  lut  k  la  fois  philologue ,  théologien  , 
jurisconsulte,  mathématicien,  poëte  et  musicien.  La  guerre  qui 
désolait  sa  patrie  l'ayant  empêché  d'y  retourner,  il  se  fixa  en 
Allemagne  et  devint  recteur  à  Oehringen  et  à  Sluttgard.  Frédé- 
ric, marquis  de  Bade-Dourlach,  le  mit  eosuileàla  tètedu collège 
de  Dourlach»  Bulguwskv  inventa  un  inalranent  de  musique  î 
clavier,  qu'il  présenta  à  l'empereur  Léopold,  et  dont  il  publia  la 
description  en  allemand,  Strasbourg,  1680,  in-12.  On  a  encore 
de  lui  :  l""  Hohenloiei  gymnasii  kodegus  calendttriographus , 
Oehringen,  1695,  in-8»;  2»  Spéculum  libromm  po^tieorum 
Justi  LipiHf  Douriach,  1705,  in-12,  et  qudquesautres  ouvrages. 
Il  vivait  encore  en  1712, 

BTBIADE  {Buxir-Sou)  (  géogr.  anc.  ),  fleuve  de  l'Arménie 
orientale,  qui  prend  sa  source  sur  les  frontières  méridionales  de 
l'Adtabène,  traverse  la  Cordyène,  et  se  jette  dans  le  Tigre,  à 
Larisse,  en  Assyrie. 

BUM ALDUS  (F.  IfOfTALBAIfO  [Ofîde]  ). 


i\n\ 


mbi 


BmHAsns,  de  Me,  vache,  et  ût^iç,  maïadlef 
rabin  ainsi  nommé  à  cause  de  la  grosseur  de  ses  grains. 

BUMÉLIE,  s.  f.  {botan.) ,  espèce  de  grand  héot; 
plantes  de  la  famille  des  (îrénes. 

BCMICILI  (  hist.  mod,  ) ,  nom  d*une  secte  mahomrUoi 
Afrique.  Les   Bumicîlis  sont  grands  sorciers,  lu  cotu 
contre  le  diable,  à  ce  qu'ils  disent,  cl  courent  oieurlm,  a 
de  coups,  et  tout  effrayés;  ils  contrefont  un  combalen  pri 
de  tout  le  monde,  l'espace  de  deux  ou  trois  heures,  i\ 
javelots  ou  zagaics,  jusqu'à  ce  qu'ils  tonibeiil  de  lassilodf 
après  s'être  reposés  un  moment,  ils  reprennent  leursfspri 
promènent.  On  ne  sait  point  encore  quelle  est  lenr  règlf , 
on  les  tient  p')ur  fort  religieux. 

BViiAn{  géogr.  orient,  )  signifie  en  turc  :  source, h 
paschi  signifie  :  commencement  d'uni  source.  De  là  ^ioi 
nomination  de  plusieurs  lieux  et  en  général  de  IV 
fleuves  dans  la  'Turquie  d'Europe  et  d'Asie,  Ainsi  oo 
nom  de  Bunarpaschi  à  la  colline  qui  se  trouve  dans  biiioc 
Troie  et  sur  laquelle  s'élevait  l'ancienne  Pergame,  zcmk 
source  du  Scamandre  oui  est  voisine;  et  on  ôianwkaim 
nom  à  la  belle  promenade  située  derrière  la  ville  deirw.a 
pied  de  l'Olympe,  à  cause  de  la  source  oui  y  jaillit.  Bounai 
ou  Binarhissar,  c'est-à-dire  château  ae  la  source,  m  «wk 
nom  d'une  petite  localité  dans  le  Landscfaak  de  Tb  c^ 
laquelle  se  trouvent  une  mosquée,  des  bains  el  one  brik^a 
qui,  au  milieu  de  l'endroit,  se  verse  dans  un  basiio.  1/  ««a 
Murad  I**"  s'en  empara  dans  Tannée  de  l'hégire  770  m* 
rasa  le  château.  Comme  le  pays  voisin  est  dn  nsort  judja 
de  Kirkkilisse,  on  la  nomme  aussi  haute  KirikilÎM  ta 
Hannuma  et  Hadschi  Gbalfas  Rumili). 

BUHAU  (Henri,  COMTE  de),  né  en  1607  à  Weiifafcii,» 
seiller  intime  de  l'éJecteur  de  Sase,  roi  de  Pologne,  k^nkt 
et  de  l'empereur  Chartes  VII ,  fut  un  habile  négedalnr.  ^ 
tecleur  éclairé  des  lettres  qu'il  cultiva  lui-roéine  amm* 
possesseur  d'une  magnifique  bibliothèque.  11  rnoont»!^ 
dans  le  duché  de  Weimar,  laissant  plusieurs  ou vra^j^nA 
estimés,  écrits  en  allemand,  entre  autres  :  OiHwrtétiw^  i 
reurset  de  F  empire  d'Allemagne  jusqu'à  Cowâiï^^à^  I 
vement  (018),  Leipzig,  172^-1743,  4  vol.  io-4«.  | 

BUNCBETTE  {art  cuh'n. )  ^  BOfte  de  ragoût aaxmicti:^^ 
fûum. 

BUNDA  y  s.  m.  (term.  de  reMiom),  vêtement  de lbr>.> 
Afrique,  qui  est  composé  d'une  veste  et  d'un  maaleau  «^ 
de  mouton,  avec  un  large  pantalon  de  toile  blaocbe. 

BUNDBLCUND  OU  plutèl  BUMBEUUIAJIB  (  f^  •*' 

toire  montagneux  de  l'Indoustan ,  qui  s'étend  eatreb  9* 
37°  de  latitude  nord,  et  les  75o  et  79*»  de  lonritodeest,»*»»* 
provinces  d'Allab-Abad,  deMaWab  et  d'Agrab.  La  p^J^ 
est  appartient  aux  Anglais,  le  reste  à  divers  petits  ckb-Ct^ 
doit  sa  célébrité  aux  mines  de  diamants  que  Too  i  op' 
Tchatterpour,  Pamah,  Baodah,  Kalliodger,  en  soat  lofc» 
pales  villes» 

BUNDEREN  OU  bihibère  (Jban),  en  latHl  ^^Mf^  ' 
à  Gand  en  1481,  reli^eux  de  l'ordre  de  SaiDl-lfc«wfl|f^ 

Îrédicaleur  et  inquisitear  général  de  la  foi  pow  le  *^ 
ournai ,  et  mourut  le  8  juin  1567  à  Gand,  oè  il  élail  «*■ 
du  grand  bésuinage.  Antagoniste  infatigable  do  îY*>|f 
Bunderen  a  écrit  :  Compendium  dissidis  quêfuméem  m* 
eortm  atquêtkeohgorum,  Paris,  1640, 1643,  ^l^»*''!^ 
prime  sous  ce  titre  :  Compendium  etmeerUÊtionis  M)«"JJ 
sapieniium,  etc.,  Paris,  1549;  Venise,  1658;  Av^^ 
m-^^  ;  et  aussi  sous  ce  nouveau  titre  :  Compendium  rtftt'^ 
logtearmm,  Anvers,  1662,  in-lS;  Pari»,  1574,  ii»^;«"  "J^ 
Ces  trois  dernières  édition»  renferment  :  Coffeetio  fst^ 
torum  Ambrosii,  Hieronymi,  Augustiniet  tfrvfofw^fj 
atnia  artieuUs  ab  hsBrelicis  mod^rms  **F^'''»-f^ 
TaiJlepied.— Delarltoiiii^rBiB  Lutkeri,  Louvain,!»^ 
—  l>e  vero  Christs  bsmlismo  c^mira  Menmmem  «"•^ 
rmm  prineipem,  LoBvnn,  1665,  i»-8^  ;  Paris,  *57*;r2* 
/Irfet,  Gand,  1666;  Anvei«,  1669-1674,  tradait  eu  I»*" 
P.  Bacherius,  Gaad,  ♦667,  in-fJ. 

BUNDSCHUH  (  ftffi.  nat,  ) ,  nom  al*«'Mndqoi^"*Jj^ 

S  rement  soulier  a  cordon ,  et  qui,  dans  les  gucit«*'rJJ 
ésignait  la  ligue  des  paysans  rhénans  ,  surtout  *  ^î?^ 
têché  de  Spire,  un  gros  soulier  de  paysan  ayanl  **^  J\j^ 
à  ces  bandes  que  l'oppression  avait  soulevées  c**'^*'*^ 

très .  , . .  JÊ  ip- 

BUHPScmJH  (  Jban-Gaspabb),  pastew  sap«]**^p» 
pectenr  de  Strict  à  SchvreinfîiH,  oô  «  naquit  le  »■» 


BCJIBMAHlî,  (  a»! 

loomiué  professeur  au  gymnase  en  1777^  obtint  la  chaire  de 
ngue  hébraïque  el  le  diaconat  en  1787,  devint  archidiacre  en 
rV7,  et  mourut  le  l*^*^  juin  1814.  A  un  â^  moins  avancé  il  fonda 
ms  sa  ville  natale  une  institution  de  jeunes  iitles*  et  écrivit  à 
usage  des  institutions  de  cette  nature  un  livre  destiné  aux  pér- 
onés de  Tautre  sexe  (Hildburgliausen,  4  parties,  1785,  in-S"), 
qui  a  été  remplacé  par  des  ouvrages  meilleurs,  il  fournil  aussi 
s  articles  au  Journal  de  el  pour  l* Allemagne;  au  Magasin 
mr  les  prédicaleun  par  fieyer;  aux  Maiiriaux  pour  la  géo- 
Hàpkie  par  Fabri  ;  au  Génie  du  temps  ;  au  Magasin  de  Vécono- 
kpoliUque  par  Hoack  ;  aux  Annules  de  Posscllet  autres  jour- 
ux.;  cl  fut  lui-même  éditeur,  en  commun  avec  J.-Gh.  Liebeu- 
s,  <iu  Journal  de  el  pour  la  Franconie,  Nurnberg*  17U0-U3, 
ol .  in-8";  du  Mercure  de  Franconie,  1794-1800,  dont  il  pa- 
ssait chaque  semaine  une  feuille  iii-4",  et  des  Mélanges  d'his- 
^r  el  de  géographie  de  la  Franconien  Rudolsladt,  2  vol., 
Cn>8,  in-8*^;  de  V Esquisse  de  la  géographie  el  de  l'histoire 
Franconie,  Schweinfurt,  1806,  10-8*»,  supplément,  Uildes- 
jrgheira,  1809,  in-8«  ;  et  d'un  Lexique géographico-slalisUcO' 
pograpkique  de  Franconie,  Ulm,  1799-1804,  6  vol.  grand 
-8«,  qui  a  plus  de  mérite  que  son  Lexique  géographico-slalis- 
^o-lopographique  du  cercle  du  Palalinal  el  du  Maul-Rhin, 
fuel  est  une  pure  compilation  où  ne  règne  aucun  plan,  ibid., 
05,  iu-S*".  11  a  publié  aussi  une  Statistique  de  la  Hesse, 
mgo,  1803-8,  Jn-8".  Dans  la  plupart  de  ses  écrits,  on  ne 
mve  pas  un  choix  assez  sévère ,  ni  un  examen  assez  critique 
s  sources. 

BCNDUik  igéogr.orieni,),  mot  qui  apparaît  souvent,  ainsi  que 
i  dérives,  dans  les  contes  el  les  voyages  orientaux.  Cest  à  pro- 
ement  parler  le  nom  de  Venise,  que  les  Turcs  prononcent 
cuedik,  et  les  Arabes  Bunduk  ou  Boundouk.  Mais  on  appelle 
icore  eu  Egypte  du  nom  de  bunduk,  un  fusil  ou  une  pièce 
3r,  à  cause  des  mousquets  et  des  sequins  de  Venise  que  le 
mnierce  au  moyen  âge  faisait  abondanmient  circuler  en 
(yple.  Âl'bundukdar  (  mot  monstrueux,  dont  le  commence- 
frul  est  formé  par  Tarlicle  arabe,  el  la  Gn  par  la  terminaison 
rsane  )  était  le  nom  de  celui  qui  tenait  le  fusil  ;  c'était  une  di- 
litéde  cour  chez  les  sullans  des  Mameluks  circassiens.  Enûn 
U'bundokam  est  sulFisamment  connu ,  soil  par  les  Mille  el 
ie  Nuits ,  soil  par  les  opéras  qui  ont  été  laits  d'après  ces 
lates- 

BtNE,  s.  f.  {lechnol.),  maçonnerie  que  Ton  fait  ordinaire- 
eot  au-dessus  du  massif  d'une  forge  (Boiste), 

BCXÉE  (mylhol.)^  Bcuvoîa,  Junon.  C'est  comme  si  l'on  disait 
loon  au  lerlre  (i^cûvc;,  tertre). 

BtNEL  (Pierre),  né  à  Toulouse  en  1499,  fit  ses  éludes  à  Pa- 
»,  el  se  rendit  ensuite  à  Padoue,  pois  à  Venise  où  ses  talcnls  lui 
èrtlèrent  d'honorables  protecteurs.  De  retour  à  Toulouse,  il  se 
argea  de  l'éducation  du  fils  du  président  du  Faux,  le  fameux 
brac ,  et  il  voya^ail avec  son  élève,  lorsqu'il  mourut  en  Italie 
1 1546.  Le  priuapal  ouvrage  de  Bnnel  est  un  recueil  de  lettres 
kbliées  par  lieiiri  Ëstienne,  sous  le  titre  :  Episiolœ  cicerth 
ano  slylo  scriptœ  1581,  in-8''»  et  réimprimé  plusieurs  fois. 
Bi  NEL  (ijuillaume),  présumé  le  père  du  précédent,  fut  pro- 
iseur  de  médecine  à  l'université  de  Toulouse,  et  composa  plo- 
îurs  ouvrages  de  médecine  en  vers,  qui  furent  imprimés  en 
ISy  in-40,  sous  le  titre  ambitieux  iïOEuvre  excellenie, 

BUNBL  (Ja€Ob),  peintre  du  roi,  est  nn  de  ces  artistes  français 
la  renaissance,  dont  les  noms,  éclipses  par  quelques célèbnlés 
iliennes,  ont  fini  par  devenir  tellement  inconnus^  que  certains 
teiars  de  notre  temps,  en  écrivant  leur  biographie,  ont  cru  de 
nnc  foi  les  avoir  découverts.  A  l'exception  de  Félibien,  tons 
I  biographes  anciens  ont  garde  à  leur  égard  un  tel  silence,  que 
n  a  été  jusqu'à  alribuer  à  des  artistes  étrangers  la  plus 
aïKle  partie  de  leurs  œuvres.  Le  reste  a  été  détruit  ou  est  ab- 
lument  ignoré.  C'est  à  peine  si  la  gravure  nous  a  conservé  le 
jv  eiiir  de  quelques-unes,  et  celles  qui  subsistent  encore  ont  été 
leriient  dégradées  par  le  temps  et  dctigurées  par  les  reslaura- 
irs,  aue  c'est  à  peine  si  l'on  peut  rélahlir  aujourd'hui  par  la 
nsée  l'état  primitif  de  ces  belles  pages  de  notre  grande  pein- 
re.  TmuI  ce  qu'on  sait  sur  Bunel,  c'est  au  il  naquit  k  Blois  en 
5^  ,  et  qu'il  peignit  la  petite  galerie  du  Louvre  brOléc  en 
BO«  ri7»«lotr#  d'Ahdin  dans  le  même  palais,  en  société  avec 
ibois,  Doroée  et  Honnet,  et  quatorze  tableaux  à  fresque  à 
olaiuebleau  ;  qu'il  fil  une  Descente  du  Saint-Esprit  pour 
glise  des  Granos-Auguslins,  et  une  Assomption  pour  celle  des 
mllants. 

AirsrEMANN  (Jean-Lcdolphe),  directeur  de  l'école  de 
anovre,  né  à  Galbe  le  24  juin  1687 ,  n>ort  à  Hanovre  le  1*"* 
îllet  1759,  a  laissé  quelques  ouvrages  inléressantA  sur  la  biblio- 


)  BtlNlVA, 

grapbieet  l'histoire  de  l'imprimerie,  entre  autres:  1°2)«  Bibliù- 
ikecis  mindensibus  anliquis  el  novii,  Mindeu,  1719,  in-40  ; 
3'>  Calalogus  manuscriplorum^  iiem  librorum  ab  inventa  lypo* 
graphia  usque  ad  an,  15G0 ,  impressorum  raristimorum  pro 
adsignalo  prelio  venalium  apuk  J.-L.  Bunnetnann,  Leipzig, 
1752  ,  in-8'';  S""  Observaliones  el  suppUmenta  ad  MaiUairii 
onnaUum  typogr.,  1. 1,  dans  la  secon<le  édition  de  1753;  4"  Nb^ 
lilia  scriplorum  cdilorum  alque  ineditarum  arlem  lypogra^ 
phicam  iliuslranlium,  Hanovre,  1740;  5»  L,  Cœli  LactantU 
opéra  omnia  cum  nolis  C.  Cellariiy  etc.,  acceduni  nunc  pri^ 
mum  variœ  lecliones  et  nolœ,  Leipzig,  1759,  grand  in-8",  etc. 

BUNGALON,  S.  m.  (bQtan.)y  arbre  des  Philippines,  qui  rend 
un  suc  laiteux. 

BUNGBT  (Thomas)  ,  religieux  de  l'ordre  de  Saint- François, 
et  docteur  de  l'université  d'Oxford  ,  a  fleuri  sur  la  fin  du  xiri* 
siècle.  Il  est  auteur  d'un  Commentaire  sur  le  maître  desScn^ 
lences,  et  d'un  livre  de  questions  de  théologie. 

BUNGis,  s.  m.  pi.  conseillers  ou  ministres  du  conclave 
ecclésiastique  chez  les  Japonais.  Ce  sont  eux  qui,  avec  le  dairo, 
font  les  décrets  et  décident  de  tous  les  poinis  de  religion. 

BVNGO  {géogr.)f  villed'Asie,  au  Japon,  dans  un  royaume  du 
même  nom,  dont  elle  est  la  capitale,  près  du  royaunïc  de  Bugen. 

BUNGO,  s.  m.  {hisl.  nat.\  espèce  de  carmantine  des  Indes. 
Quelques-uns  disent  bungum. 

BUNGO  OU  BtNGUS  (F.  BONGO). 

BUNlADE  ,  bunias  (  bolan.  ).  Quand  Linné  fonda  ce  genre 
de  la  télradynamie  siliculeuse  et  de  la  famille  des  cruci- 
fères, il  était  beaucoup  plus  considérable  qu'il  ne  l'est  aujour- 
d'hui que  les  botanistes  ont  adopté  les  coupes  faites  par  Gart- 
ner et  par  Itobert  Brown.  Les  buniades  sont  herbacées  et  an* 
nuelles,  une  seule  exceptée;  elles  n'ont  ni  usage  ni  agrément. 
Une  d'elles,  la  buniade  à  masselles  (  bunias  erucago  ),  croit  dans 
nos  départements  du  Midi  ;  la  seconde  espèce  {bunias  aspera) 
est  originaire  du  Portugal  ;  el  la  troisième  {bunias  orientftlis) 
se  trouve  dans  le  Levant,  en  Russie  et  jusque  dans  la  Sibérie. 
Toutes  trois  fleurissent  en  mai,  juin  el  juillet,  et  sont  de  pleine 
terre.  —  De  Candolle  a  lait  une  tribu  isolée  de  ce  petit  genre; 
c*est  pour  lui  la  dix-septième  de  la  famille  des  crucifères. 

BUNIAS,  s.  m.  {bolan.)t  navet  sauvage,  dont  la  graine  pilée 
entre  dans  la  composition  de  la  thériaque. 
BCNICHUS,  Bcôvtxc;,  OU  des  fils  de  Péris  et  d'Hélène. 

BUNION ,  bunium  {botan.).  Autrefois  ce  nom  s'est  appli- 
qué, dans  la  nomenclature  de  Dioscoride  ,  au  na\ct  commun 
(6ra««i>a  napus);  Daléchamps  le  donnait  à  Taethusc  de  mon- 
tagne {œthusa  bunias);  (lamcrarius,  au  vclar  h  fleurs  doubles 
{erysimum  barbarca);  Dudœns,  à  la  noix  de  terre  {bunium  but- 
oocastanum);  Linné  Ta  conservé  pour  nom  générique  de  cette 
dernière  plante,  qui  appartient  à  la  famille  des  ombellifères. 
Des  trois  espèces  connues,  on  ne  recherche  que  le  ^nto»  bul- 
beuXy  ou  noix  de  terre,  à  cause  de  sa  racine  qui  est  un  tuber- 
cule gros  comme  une  noix,  très-blanc  à  l'intérieur,  mais  très- 
noir  extérieurement.  On  le  mange  quand  il  est  cuil  et  qu'il  a 
par  conséquent  perdu  son  àcreté;  frais ,  il  est  appétissant,  son 
goût  est  assez  doux,  mais  il  en  faut  prendre  modérément,  sans 

2uoi  son  âcrelé  se  manifeste  à  la  gorge  et  dure  as»ez  longtemps, 
a  racine  du  bunio/n allongé  bunium  mnjus),  de  Gouan,est  plus 
irritante  encore  :  quant  au  bunion  aromatique  (bunium  aroma^ 
tieum),  il  habite  la  Crète  et  la  Syrie  :  je  ne  puis  en  rien  dire. 

B.    DE  B. 

BUNIYA  (Michel-François),  professeur  de  médecine  à  Tu- 
rin, et  correspondant  de  l'Institut  de  France,  né  à  Pignerol  en 
1761,  de  parents  riches ,  fit  d'excellentes  études  dans  sa  patrie, 
el  alla  ensuite  suivre  les  cours  de  médecine  à  Turin.  11  fut  reçu 
docteur  en  1781,  Admis  à  l'examen  d'agrégé,  il  soutint  avec 
talent  ces  importantes  thèses  :  Disserta  lianes  exphysica  dege- 
neratione  plantarum;ex  anatomia  de  organismuliemm  geni' 
talibus,  ex  physiologia-de  hominum  generatione,  in-d^,  Turin, 


exclu  de  Tacadémie  des  sciences  et  de  l'université,  sous  prétexte 
qu'il  avait  manifesté  des  opinions  libérales  en  1788.  Dès  lors  il 
s^appliqua  à  la  médecine  clinique.  Devenu  président  de  la  so- 
ciété médicale  de  Bacconiggi,  d  s'y  rendait  tous  les  ans  de  Tu- 
rin, et  il  en  remplit  les  fonctions  jusqu'à  sa  mort  (octobre  1834). 
On  a  de  cet  infatigable  professeur  et  praticien,  un  grand  nom- 
bre d'ouvrages,  tous  en  italien  :  1°  Dissertation  sur  les  insectes 
qui  ravagent  la  récolte  des  blés.  Turin,  1793,  in-8°:  2'*  Sur  l'é- 
pizootie  hongroise  f  communiquée  au  bétail  du  Piémont  par 


BUNT1IÎ6. 


(  ft02  ) 


BCOVirfcK. 


i€$  bœufê  de  l'armée  aulrkhienney  ibid.;  1794,  in^»;  Z**  De 
l'inflammaliondeêpoumonêfMd..  l795yin-8o;  V*  des Maiadies 
des  bœufs,  ibid.,  1796,  in-8»  ;  5«  Memoria intorno aWarlieolo  di 
poiixia  medica  concetnenli  le  concierie  euojarie,  ibid.,  1797, 
iD-S**;  6**  Memoria  iniomo  aile  previdenxe  contro  tepixoolia, 
etc.,  1798,  in-8'';  T"  kagionametUo  sulteccidio  d'ogni  bovina 
totpeUa  ed  infella  per  ironeare  Vepiiootia  tuttora  dominatUe 
in  Piemonle,  ibid.,  1804,  in-8°;  8°  Discorso  sulla  vaceinay 
ibid.,  1805»  in-80;  9»  Sur  les  maladies  des  chevauœ;  10"  /tu- 
iruetion  sur  la  vaccine,  1812  ;  1 1**  ParUculariiis  de  deux  cor^ 
nieailleux  anglais  nommés  J.  et  R,  Lambert,  Turin,  1818, 
in-8»;  l^/jjftena  de'  tipografi,  18S5,  in-8°;  13»  De  diversi meta- 
di  délia  tisotrixia ,  con  menxionne  di  que  lia  del  eolliex ,  ibid. , 
1835,  in-8«;  14»  Mémoire  sur  la  bière;  iB""  Mémoire  sur  les 
poissons  du  Pô  ;  16**  Mémoire  sur  la  morve  des  chevaux. 

BVTiS AS  (géogr.) ,  fleuve  de  Flndoustan ,  qui  a  sa  source  dans 
la  province  d'Aschmir,  qui  se  dirige  vers  le  sud-ouest,  reçoit 
divers  affluents,  et  après  avoir  traversé  le  pays  marécageux  de 
Gutsch,  se  déverse  dans  le  golfe  de  Gutsch.  G'est  la  Vanasa  des 
anciens. 

BUNNiK  (Jean),  peintre  de  paysages,  naquit  à  Utrechl  en 
1651,  et  eut  pour  maître  Herraann  Zaflléven.  Après  avoir  de- 
meuré trois  tins  dans  Talelier  de  cet  artiste,  il  parcourut  TAlle- 
magne  et  Fitalic ,  ne  cessant  d*éludier  d'après  la  nature ,  et 
croyant  toujours  n'être  pas  assez  instruit.  Le  duc  de  Modène  le 
retint  auprès  de  lui  pendant  huit  ans,  et  lui  donna  le  titre  de 
son  premier  peintre.  Impatient  de  revoir  son  pays,  Bunnik  re- 
nonça aux  honneurs  dont  il  jouissait  dans  cette  cour  ;  mais  à 
peine  revenu  en  Hollande,  il  fut  appelé  en  Angleterre  par  le  roi 
Guillaume  III,  qui  l'employa  à  décorer  le  château  de  Loo.  On 
croit  qu'après  avoir  acquis  une  fortune  assez  considérable,  il 
eut  la  faiblesse  de  se  laisser  ruiner  par  ses  enfants,  et  qu'il  mou- 
rut pauvre  «»n  171 7.  Les  ouvrages  Je  cet  artiste  sont  peu  i.'onnus 
en  France.  Les  Hollandais  le  regardent  comme  un  de  leurs  plus 
habiles  paysagistes.  —  Bunnie  (Jacob),  peintre  de  paysages  et 
de  batailles,  mort  en  1725,  a  obtenu  moins  de  réputation. 

BUNO  ou  BUNON  (Jean),  né  à  Franckenberg  dans  la  Hesse 
en  1617,  fut  professeur  d'histoire,  de  théologie  et  de  géogra- 
phie à  Lunebourg,  et  recteur  de  l'école  de  Saint-Michel  de  cette 
ville  en  1653.  Il  mourut  en  1697,  laissant,  entre  autres  ouvrages  : 
Nouvel  A  B  C.  —  Grammaire  latine  en  tables  et  en  figures.  — 
Bible  mnémonisée. —  Insti lûtes  de  Juslinien  en  images,  sous  le 
titre  de .  De  reaulisjuris.  —  Idée  de  l'histoire  universelle.  — 
Claverii  introductio  in  geographiam  emendata ,  Amsterdam, 
1697-1729,  in-4».  ~  Ejusdem  Iialia ,  Sicilia,  et  Germania 
contracta,  1663,  in-4°,  Wolfenbuttel.  —  Auctarium  ad  Chris- 
toph.  Ueidmanni  radiées  nominum  verborumque  lalinorum. 
—  Edition  de  la  vie  de  Cicéron  ,  par  François  Fabricius.  — 
Divers  ouvrages  politique  t. 

BUNODE,  s.  m.  tuyau  vermiculaire. 

BUNON  (Robert),  chirurgien  dentiste,  né  à  Châlons-sur- 
Marne  en  1702,  reçu  docteur  à  Saint-Gôme  en  1739,  pratiqua 
son  art  à  Paris  avec  succès ,  et  y  mourut  le  25  janvier  1748.  Il  a 
laissé  trois  ouvrages  estimés  :  l""  Dissertation  sur  un  préjugé 
concernant  les  maux  de  dents  qui  surviennent  aux  femmes 
grosses,  Paris,  1741,  in-12  ;  ^'^  Essai  sur  les  maladies  de  dents, 
où  on  propose  de  leur  donner  une  bonne  conformation  dès  la 
plus  tendre  enfance,  Paris,  1743,  in-12;  ^"^ Recueil  raisonné  de 
démonstrations  faites  à  la  Salpétriêre  et  à  Saint-Côme,  Paris, 
1746,  in-12.  G'est  un  recueil  d'observations  sur  les  maladies  des 
dents,  et  d'expériences  que  Bunon  avait  faites  à  cet  égard  de- 
vant des  commissaires  de  l'académie  de  chirurgie. 

BUNOU (Philippe),  jésuite,  néàRouen  vers  I680,y  professa 
la  théologie  pendant  plusieurs  années,  et  mourut  recteur  du 
collège  de  son  ordre  à  Rennes,  selon  quelques  biographes,  mais 
à  Nantes,  suivant  l'abbé  Goujet ,  le  il  octobre  17fi9.  On  a  de  lui 
un  Traité  sur  les  baromètres,  Rouen,  1710,  et  un  Abrégé  de 
aéoçraphie  suivi  d'un  dictionnaire  géographique  français  et 
latin,  Rouen,  1716,  in-8<».  Ce  dernier  ouvrage  peut  encore  être 
utile  aux  jeunes  gens ,  que  l'auteur  a  eu  en  vue.  Le  P.  Bunou 
cullivait  la  poésie  française,  et  on  a  imprimé  sa  traduction  en 
vers  des  Fontaines  de  Saint-Cloud,  et  du  Théâtre  des  Naïades, 
deux  pièces  du  P.  Gommire,  dans  le  recueil  des  poésies  latines 
de  ce  dernier,  Paris,  1751,  2  vol.  in-12. 

BUNTiNG (Henri),  théologien  luthérien,  né  en  1545  à  Ha- 
novre, fit  ses  études  à  Witlenberg,  et  fut  successivement  pas- 
teur à  Grunow  et  à  Gossiar.  Des  tracasseries  religieuses  l'enga- 
gèrent à  quitter  le  ministère;  il  se  retira  à  Hanovre,  où  il  vécut 
en  simple  particulier  jusqu'à  sa  mort  arrivée  en  1606.  On  a  de 
lui,  entre  autres  écrits  :  1^  une  Harmonie  des  évangéHsUs ,  en 


f  latin  ;  2»  De  monetis  et  mensuris  Seripturm  sma  HebuM 
1583,  in-4<»et  in-8<»;  5»  hineraHumbiblienm,m'Ub^^ 
latin  et  en  allemand,  Magdebourg,  1597,  réioipnné  m  im 
in-4'  ;  4«  une  Chronique  du  duché  de  Brunswid-lMém 
io-fol.,  continuée  depuis  par  Henri  MeytMom  ittsao^itS 
et  réimprimée  en  1722  ;  5<>  Chronologia,  hoc  est  omi^nié». 
porum  et  annorum  séries,  etc.,  Zerbst,  1580:  UisAàm, 
1608,in.fol.,ctc.  »-6«»iii 

BUNUS,  Bcûvoç,  fils  d'Alcidaroîe  et  de  Mercure,  socoài, 
roi  de  Gorinthe  Alètre,  lorsque  ce  dernier  alla  au  BMedelm 
et  laissa  le  pouvoir  à  Epopée.  G'est  lui,  dit-oo,  qui  blÉ  le^ 
pie  de  Junon  Bunée. 

BUNWUT  (géogr,),  lie  située  sur  la  c6te  ocridnuieft; 
grande  Ile  de  Mindanao,  vis-à-vis  de  remboucfauredofltni 
même  nom,  sous  les  7®  12^  latitude  nord,  et  14^i  Inç^ 
Elle  est  couverte  de  forêts,  n'a  pas  de  rivière,  maisdiiqMa 
d'eau  douce,  et  sur  son  rivage  septentrional  «d  port^ 
Ubal,  qui  semble  être  l'ouvrage  d'un  Vulcain.  Ses  (nkte 
sont  les  mêmes  que  celles  de  l'Ile  de  Magindanao;  laptotoW 
leuse  bejorias  semble  être  particulière  à  son  sol.  EHeoite 
par  à  peu  près9,000  Malais.  Le  sultan  de  MagiDdaoaobofcis 
1775  a  la  compagnie  anglaise  des  Indes  orienUles,qiuDeii|i 
encore  prise  en  possession. 

BUNYAN  (Jean),  né  en  1628  aux  environs  de  BedM^a 
pauvre  chaudronnier,  après  une  jeunesse  remplie  df$auilw 
devint  un  modèle  de  piété.  Tour  à  tour  cbaodfoiaffr,  »àk 
dans  l'armée  du  parlement  d'Ansleterre,  menèrtdeboii- 
grégation  des  anabaptistes  de  Bedford,  il  deriil^mBiii 
gouvernement  par  son  enthousiasme  subversif»  d  «  IL  inr- 
cérer  pendant  douze  ans.  En  1671,  Bunyan,  réndiibioit 
devint  pasteur  delà  congrcg;ation  de  Bedford, el il «<ip^ia 
l'Angleterre  pour  maintenir  dans  leurs  crojaoces  »  fav< 
non-conformistes,  ce  qui  le  fit  appeler  révèqueBonmD» 
rut  en  1688.  Parmi  ses  écrits,  réunis  en  2  vol.in-()l.Uà& 
1736-1737,  on  cite  particulièrement  :  Voyage  du  fàmH^ 
grim'sprogress). 

BV^ZhAV  (géogr,),  cercle  de  Bohème,  borné  au  im^K* 
Silésie  et  la  Lusace,  à  l'est  par  le  cercle  dcKoning-CnU,»» 
par  celui  de  Kaurzim,  à  l'ouest  par  celui  de  LeotmeriU  »# 
perficie  est  d'environ  276  lieues  carrées  et  sa  popdw* 
314,000  habiUnts.  On  y  compte  28  villes,  18  boorptti,» 
villages.  Jung-Bunziau  en  est  le  chef-lieu.  La  partie b^ 
trionale  renferme  le  Riesengehirge  ctTsargcbirge.  llesn* 
par  l'Iser  et  la  Neisse.On  y  trouve  les  produclion$delaW« 
et,  en  particulier,  quelques  filons  d'or  et  d'argent,  ei  de*^ 
précieuses. 

BVSZLAV(géofpr.),  petite  ville  de  Prusse  (Li«pii«^*' 
Bober,  avec  une  école  normale,  des  fabriques  de  draps,** 
de  bas  et  de  belle  poterie.  5,000  habitants. 

BUOCHS  (géogr.),  une  des  six  paroisses  «^?**jj*f^, 
(localités)  dans  lesquelles  le  canton  suisse  d'Unden»?' 

Eartage  avec  le  Kernwald.  Gette  irty  (localité)  norotDen*» 
res  pour  le  conseil  simple  du  pays,  qui  est  la  ploi  ^*[ 
rite  politique.  Elle  est  siiuée  sur  l'Aa,  saranew)»- 
Buoeh^erhorn,  qui  s'élève  de  5,175  pieds  par-deaw  if  w^ 
Vierwaldstadt,  non  loin  d'une  jolie  baie  (joe  f«r°*/*J*  ;J 
compte  au  delà  de  1,000  habitants «tholiques, qDl«»^ 

par  la  culture  des  prairies  et  des  bestiaux,  par  ^'^*  ^ 
tiauxet       '         •    -•       «     -_«-.•••      r..i^o«» 

torrents 

Français, ^ .  j-        « 

paysd'Underwalden.  Un  des  peintres  les  P^^^*^^^^^ 
Suisse,  Melchior-Joseph  Wursch,  péril  dans  celle  at^ 
au  milieu  des  flammes  qui  consumaient  sa  P'^.""I*J^ 
habitait  ce  lieu  qui  était  celui  de  sa  naissance,  et  aiart  tu 
glé  précédemment  par  un  accident. 

BUOMMATTEI  (F.  BUONMATTEl). 
BUONACCORSI  (PHILIPPE)  (F.  GaLLIMACHCS). 
BUONACORSI  (  F.  PebRIN  DEL  VaGO). 

BUONAcossA  (Hebcole)  (F.  Bonacosscs).  ^ 
BUONAFÈDE  (P.  AppiATîO) ,  célèbre  V^^'^^^^Z^r 
XVIII*  siècle,  professeur  de  Ihéolojie  et  abbé  P???'** 

3uit  à  Gomacchio  dans  le  Ferrarais  le  4  j***^^^  vL^*^ 
'abord  les  noms  de  Tito  Benvenetto  ;  il  "^.'^'JJ^S^!» 
niers  par  celui  d'Appiano  que  lorsqu'il  pnt  .J^  *^i 
père^  Fausto  Buonafède,  appartenait  a  une  '5i"»"^^^ir 
possédait  une  fortune  considérable.  Sa  mère  **!J"^r^'* 
cola  ;  elle  était  fille  de  Pietro  GinU ,  qui  descend»  *?^ 
famille  ancienne  et  puissante.  -^  Le  jeune  App»*^ 


BCONAPÈDB. 

e  fil  renarqoer  |iar  une  grande  a plitode  et  par  une  présence 
'esprit  bien  au-dessus  de  son  âge.  On  lui  nt  commencer  de 
onne  heure  ses  éludes,  et  il  eut  pour  maitre  en  rhétorique  le 
ivanl  docteur  NiccoloGuidi.  Avec  un  [tel  mattre  il  avança  ra- 
idement,  et  les  Essaii  qu'il  fit  paraître  alors  témoignent  de 
»  progrès  comme  de  son  bon  goût.  —  Buonafède  était  encore 
^ne  lorsqu'il  perdit  son  père.  Heureusement  qu'il  trouva  un 
ppui  dans  les  soins  et  dans  l'affection  du  docteur  Guidi.  —  Le 
Mnps  de  lui  faire  faire  de  plus  graves  études  approchait.  Dqà 
n  songeait  à  le  faire  entrer  dans  une  université  lorsque  l'abbé 
Hestin  Romazi,  nouvellement  arrivé  à  Gomacchio,  fit  chan- 
&r  ce  projet.  Frappé  des  belles  dispositions  du  jeune  Buona- 
)de,  il  résolut  de  le  faire  entrer  dans  l'ordre  des  céleslinâ.  Il 
insulta,  pour  l'exécution  de  son  dessein,  Tavocat  Zappata, 
Misin  d'Appiano,  et  Guidi  son  prolecteur;  et  ayant  obtenu 
ur  assentiment,  ainsi  que  celui  au  jeune  homme»  il  l'emmena 
ïHir  le  noviciat.  —  Buonafède  s'y  fit  remarquer  par  un  grand 
mour  du  travail ,  et  surtout  pr  sa  piété  et  sa  douceur  ;  il  se 
vra  à  l'étude  avec  un  zèle  si  extraordinaire  que  bientôt  ses 
Mitres  devinrent  ses  disciples.  Enfin  le  moment  de  prendre 
habit  arriva  :  Buonafède  le  reçut  plein  de  joie  en  1754,  et  non 
n  1745  comme  le  dit  la  Biographie  univeneUe,  Il  conserva 
Hite  sa  vie  un  précieux  souvenir  du  jour  où  il  entra  dans  sou 
rdre  ;  il  remerciait  souvent  la  divine  Providence  de  cette  faveur, 
t  il  a  laine  un  témoignage  de  sa  gratitude  dans  une  touchante 
i*cc  de  vers.  —  Il  avait  en  effet  un  penchant  très-prononcé 
oar  la  poésie,  et,  malgré  les  sérieuses  études  auxquelles  il  se 
Trait,  il  aimait  aussi  cultiver  les  Muses  pour  se  aélasser.  — 
luonafède  ne  futpas  seulement  un  poète  habile,  un  philosophe 
wofond ,  mais  il  rut  encore  un  orateur  fécond.  Nommé  en  1740 
irofeanor  de  théologie  à  Naples  avec  D.  Joseph  Orlandi ,  savant 
run  mérite  incontesté  et  incontestable,  il  employa  le  temps  que 
on  professorat  lui  laissait  pour  prêcher  dans  plusieurs  grandes 
iffes  pendant  le  temps  de  carême,  et  il  prononça,  avec  un  égal 
accès,  des  discours  clans  plusieurs  occasions  solennelles.  —  Sa 
épotation  ne  fit  que  s'accroître  de  plus  en  plus ,  et  ses  mérites 
e  restèrent  pas  sans  récompense.  En  1752  il  fut  élu  au  monas- 
bre  de  Bervame;  en  1765,  on  le  nomma  gouverneur  de  Sainte- 
Céphanîe  a  Bologne;  quelque  temps  après,  un  arrêt  de 
illustre  Benoît  XIV  le  nomma  général  des  célestins.  —  Arrivé 
ansja  capitale  du  monde  chrétien ,  Buonafède  se  livra  en- 
èreroentàson  goût  pour  les  belles-lettres,  et  il  entreprit  des 
■▼ra^  plus  considérables  que  ceux  qu'il  avait  composés 
»qu  alors.  Ce  qu'il  y  a  de  remarquable,  c  est  qu'il  ne  fit  jamais 
iraftre  ses  œuvres  sous  son  véritable  nom,  mais  avec  des  Ini- 
iws,  ou  sous  l'anagramme  Àppio  Anmo  de  Paba,  ou  bien 
icore  sous  les  noms  d'Àgatopino  Cromaziano.  —  Ses  talents 
liAraires  le  firent  rechercher.  On  l'élut  membre  de  plusieurs 
«étés  savantes ,  entre  autres  de  l'académie  appelée  VÀrcadie 
t  Mowu,  académie  qui  avait  pour  but  de  faire  refleurir  ou  de 
"ojager  le  goût  de  la  poésie  et  de  la  saine  littérature,  et  qui  fut 
fMWe  A  Rome  en  1690.  —  Le  P.  Appiano  Buonafède  vécut 
*^f  n^^ix-hoit  ans,  et  mourut  à  Rome  à  la  suite  d'une  chute 
>  "  «l  «w  la  place  Navone  en  décembre  1793.  Naturellement 
^^yéiuàe  de  la  philosophie,  le  P.  Buonafède  fut  surtout  en- 
«é  à  s'y  livrer  pour  la  défendre  contre  les  attaques  des  nova- 
ors  do  xviiie  siècle.  On  peut  dire  qu'il  fut  un  de  leurs  pre- 

»«rs  et  de  leurs  plus  terribles  adversaires.  Il  suflRt  d'ailleurs  de 
ter  un  oonn  H'mi  «n»  m^  «x.:.»»:^»».  ^»„»...^  ^^...  ^«^^ 

«tvaincTe. 

Kortsqa'i  , 

er  le  lK>n  soût  cl  défendre  les  moeûn.  ï.  î«>  ÉisMredê'la 
^i^^  f*  cfco^ii*  pkiio$ophie;  2*  ReHauralitm  deê  s^êUmeê 
f^^UOêophiquiê  aux  xvr»,  XVII*  et  XTiii*  $ièel$$;  V*Dela  mau- 
w»  M  dam  tMnaire,  Dieeours  contre  le  Courayer  (F.  ce 
wn).  ~  II.  4»  Partraiti  poétiques ,  hiêtoHquee  et  critiquée  de 
•^re  Httérateun  ;  5«>  l'AppaHtim  de  quelques  ombres , 
wwttf#  eriikmes;  (P  LeUres  d'un  soUiaire;  7«  Eloges  de 
omseigneur  Galieni  en  latin  ;  8»  un  volume  de  poésies  en  vers 
ÎTîf •  7~  "'•  ^  ^*  conquêtes  célèbres,  examinées  d'après  le 
fa  des  gens;  î(P  Du  droit  de  la  nature  et  des  gens  ; 
HUMre  erUique  et  philosophique  du  suicide ,  etc.,  etc.  — 
nie  liste  peut  donner  une  idée  de  la  variété  prodigieuse  des 
"*"ï***^  ^  Buonafède  dans  les  sciences ,  dans  les  lettres , 
«s  rhistoire ,  dans  la  poésie  et  dans  la  critique.  —  Tous  ces 
JTifes  ont  été  pubUés  de  1740  à  1790  à  Lucques,  à  Bologne  et 
veoiie  ;  mais  ils  n'ont  jamais  été  réunis  en  un  seul  corps.  Cette 
reonstance  et  l'habitude  qu'avait  Buonafède  de  ne  pas  mettre 

?D*2"  *"LÎ^  ^^^  ^^^  ^'^"  '**  ^"^^*  difficilement.  — 
-  ■J'S?'*  ®  *"'  '®  bonheur  de  voir  ses  ouvrages  couronnés 
»  succès ,  et  après  sa  mort  ils  obtinrent  plusieurs  éditions. 

IT, 


593  )  .   'BUOHAHIfl. 

L'originalité  et  la  forme  piquante  de  son  style,  sa  concision,  son 
savoir  et  par-dessus  tout  ses  principes  purs  et  orthodoxes .  le 
placèrent  au  rang  des  plus  illustres  écrivains  de  l'Italie.  —  Ge- 

i)endant  aucun  de  ses  ouvrages  n'avait  été  traduit  dans  notre 
angue,  quoique  G inguené  de  l'académie  française,  M.  le  che- 
valier Artaud,  auteur  de  la  belle  Htf loir»  ife  Pie  VII^  Silvio 
Pellico ,  en  aient  exprimé  le  désir.  C'est  pour  répondre  à  ce 
vora  et  pour  faire  connaître  Buonafède  à  la  France  par  un  livre 
malheureusement  devenu  utile  de  nos  jours,  que  M.  G.  Armel- 
lino  a  entrepris  de  traduire  la  Storia  critica  e  filosofica  del  sué- 
cidio,  1  vol.  in-8%  1841.  L.  F.  Guérin. 

BUONAGIUNTA.  On  trouve  sous  ce  nom  deux  poètes  toscans 
du  XIII'  siècle,  l'un  laiquc,  l'autre  ecclésiastique.  I^  premier 
était  natif  de  Lucques  et  son  nom  de  famille  était  Urbicciani.  Le 
Dante  le  rencontre  dans  le  purgatoire,  et  cela  dans  le  cercle  des 
débauchés,  et  il  résulte  du  court  dialogue  qui  s'établit  entre  les 
deux  poètes  que  Buonaginnta  a  écrit  des  poésies  d'amour  sans 
aimer.  Quelques  restes  de  ses  rimes  se  trouvent  dans  la  collec- 
tion des  Giuntes  (Rime  antiche)  et  sont  cités  par  la  Crusca, 

BCONAMici  (Lazare),  né  à  Bassano  en  1479 ,  fit  ses  études 
à  Padoue  sous  les  maîtres  les  plus  renommés  de  son  temps,  et 
vint  à  Rome  où  ses  talents  littéraires  lardèrent  peu  à  le  pro- 
duire. Mais  il  y  perdit  le  petit  avoir  qu'il  avait  su  acquérir ,  lors 
du  sac  de  cette  ville  eu  1517.  Les  curateurs  de  l'université  de 
Padoue  s'empressèrent  de  lui  offrir  la  chaire  de  bel  les- lettres 
grccaues  et  latines  qu'il  occupa  pendant  vingt-huit  ans  avec  le 
plus  brillant  succès.  Buonamid  mourut  à  Padoue  en  1553.  On 
a  de  lui  :  Carmina^  Venise,  1553.  —  Conretti  délia  lingua 
latina,  Venise,  1563. 

BCONAMICI  (Philippe),  né  à  Lucques  en  1705,  professeur 
d'éloquence  et  de  poésie,  fut  chargé  par  Al.  Colloredo ,  archevê- 
que de  cette  ville,  de  rédiger  ics  actes  de  son  synode  ;  puis  Be- 
noît XIV  l'appela  à  Rome  et  le  créa  substitut  du  secrétaire  des 
brefs ,  et  Clément  XIV  le  nomma  ensuite  secrétaire  des  brefs 
pour  les  lettres  latines.  Il  mourut  le  30  novembre  1780.  Ses 
principaux  ouvrages  sont  :  De  claris  pontifieiarum  epistolarum 
scr^toribus,  1753.  —  Vie  d^ Innocent  XI.  —  Oraison  funèbre 
de  iModkesifni^  secrétaire  des  brefs  sous  Benoit  XI V.  —  Oraison 
funèbre  de  Clément  XI K.  Les  autres  ouvrages  en  prose  et  en 
vers,  écrits  dans  les  langues  latine  et  italienne  par  Buonamici , 
ont  été  réunis  à  ceux  de  son  frère  Castruccio,  sous  ce  titre  :  Phi» 
lippi  et  Castruccii  fratrum  Bonamicorum  iMcensium  opéra 
omnia ,  Lucques,  1784, 4  vol.  in-4°. 

BUONAMICI  (CASTauccio),  frère  du  précédent^  né  à  Luc- 
ques le  18  octobre  1710,  embrassa  l'état  ecclésiastique ,  se  fit 
remarquer  de  lionne  heure  par  sa  science  et  son  style  élégant, 
puis  se  jeta  dans  la  carrière  désarmes  an  service  de  Charles  de 
Bourbon  ,  roi  des  Deux-Siciles  et  depuis  roi  d'Espagne.  Après 
s'être  signalé  en  1744  dans  la  guerre  de  Velletri,  entre  les 
troupes  napolitaines  et  autrichiennes  »  Castruccio,  qui  cultivait 
toujours  les  lettres,  en  publia  l'histoire  sous  le  titre  :  De  rébus 
ad  Velitras  gesUs  Commentarius  »  Lucanes,  1746 ,  in-4'*,  et 
1 749,  qui  a  été  traduite  en  italien.  Nomme  commissaire  extraor- 
dinaire de  l'artillerie ,  puis  trésorier  de  la  ville  de  Barlette,  Cas- 
truccio, plus  mattre  de  son  temps,  écrivit  Commentarii  de  bello 
italico  fiiénes,  1750-1751,  in-8^  3  vol.  qui  ont  été  traduits  en 
français  et  en  angUiis.  Ces  travaux  littéraires  lui  valurent  le  titre 
de  comte,  des  présents  de  la  république  de  (jénes  et  une  croix 
de  grâce  que  lui  conféra ,  avec  une  pension ,  l'ordre  de  Malte 
en  1754.  Il  mourut  le  6  mars  1761.  Il  a  encore  publié  :  De  lau- 
dibus  Clementis  XII  Oratio.  —  De  litteris  latinis  restitulis 
Oralio,  —  Orazione  per  taper tura  delt  accademia  reale 
d'architettura  militare,  —  Poésies  latines  et  italiennes.  —  La 
traduction  de  :  De  bello  italico  se  trouve  à  la  suite  de  V Histoire 
des  campagnes  de  Maillebois, 

BUONAMICO  DI  CRISTOFANO  (  F.  BUFFALMACCO]. 

BCONANNi  (Philippe),  jésuite,  né  le  7  janvier  1638  à  Rome, 
où  il  est  mort  le  30  mars  1735.  U  a  exerôé  avec  .beaucoup  de 
distinction  différents  emplois  de  son  ordre,  et  a  composé  plu- 
sieurs ouvrages,  dont  la  plupart  traitent  de  l'histoire  naturelle  : 
f  **  Biereatione  del  occhio  et  délia  Mtnle  neW  osservaxion  délie 

ehiocdole corn  quatiroeenU  e  dnquanta  figure  di  testaeei 

divers!,  Rome,  1681,  in-4^  Il  traduisit  cet  ouvrage  en  latin, 
afin  de  le  rendre  plus  généralement  utile ,  et  il  parut  sous  œ 
titre  :  Beereatio  menUs  et  oeuli  in  observattone  testaceorum , 
Rome,  1684,  in-4*',  avec  des  planches  contenant  cent  figures  de 
plus  que  l'édition  italienne  :  ce  sont  des  observations  microsco- 
piques. S»  Observationes  circa  viventia,  yti«  tu  rébus  nom 
viventibus  reperiuntur^  cum  micrograph$a  curiosa .  Rome, 
1691 ,  iii-4<> ,  avec  quarante  planches  ;  il  y  décrit  au  microscope 

75 


(fi»4) 


!••  fleurs,  la  pouNière  des  MmtàotB  et  leifrainef ,  mm  fw  de 
Ir^etiU  obaropigMiM.  3»  Md$éo4rê  de  TégU$e  du  Vaéiatm , 
«•«c  Ua  pUnê  «nâfiM  H  nomvêauWf  Rome ,  1690  ^  ia-lbliû*  en 
éilin ,  avec  ^uairc-TiiiflUttx  planches.  4<*  Recueil  des  mééUdlks 
éH  pof^if  depuii  mmriém  V  jmsiiu'à  Inm^cetU  XII ,  Aonic 
tMNl  »  a  vol.  iii-Mni,  e«  Uiin .  #«vrage  biea  plus  exact  que  ce- 
lui  4«  P.  étt  MoUnei,  dout  il  relève  plusiaiirslMites.  5°  Coiato- 
fÊÊ  dea  ordrea  latil  rt /tf^^^eniv  fM  mtf^lamf  tff  cie  chetmkrie , 
4M»fO  deaâgnrea  qui  reprhenieni  ieure  habiUettienis  ^  en  latin 
<•!  M  ilalèeii ,  AiMiie .  170«l,  4707,  1710  et  1711,4  vol.  in-4»  : 
oct  ott¥ra(|(i  (»ftt  précieux  par  les  figures  et  Texactitude  dos  cas- 
ItUMoii.  r  iy«^<lf«  emilf ,  traduit  de  ritelieii  à  Paris,  1715, 
4«*49^  7*  GûbimêHô  mrmonico  pieno  d^inatromenU  aonori.  m- 
Éi—iir  aaie^éii,  liume,  1716,  ibid.,  1733.  io-4»,  avec  cent 
«okaute-aix-sept  planches;  savant  et  curieux;  Tédition  iloonée 
IMHT  Uyac.  €eruiti(itoine,  1776,  gr.  in-4'*) est  augmentée  d'une 
éMdttcUaii  ;  die  n'a  %m  cent  quaraato-trois  planches.  B°  Mu- 
Hmm  toUigii  Mammni  Eircherianmn ,  Rorne,  1709,  in-folio. 
C'est  la  dascripiiim  du  cabinei  da  célèbre  Kircber,  que  Fen 
«Miaorvait  au  collège  ftomain.  Buonanni  fut  chargé  en  1698  de 
le  ittaUre  en  ordre;  il  en  a  eu  la  direction  jusqu'à  sa  mort,  et 
Ta  beaucoup  augmenté  et  eairichi;  Jean- Antoine  fialtora  en  a 
ëonué  une  nouvelle  écj^oii  dans  un  nouvel  ordre,  Rome,  1773, 
in-folio.  Buonanni  avait  préparé  une  nouvelle  édition  de  la 
MiUioikifue  ou  lÀaie  dea  écrivaina  de  aa  compagnie,  Ribadi- 
naira  avait  commencé «etie  Idaie,  et  ce  n'était  qu'un  petit  in^, 
qui  int  iaipriiué  k  Lyon  «n  1603  et  1609.  Le  P.  Alegamha  y 
Mit  Ja  «aaio  et  en  £l  un  volume  in-folio  en  1643;  la  4'  édition, 
augmentée  de  plus  de  la  moitié,  est  du  P.  Solve! ,  imprimée  en 
1676 ,  in-Iblio ,  avec  des  tables  qui  en  rendent  l'usage  assez 
commode. 

MJANAJ^AAVE  (F.  BONAPAaTE). 

BCtiNAPARTK  (Jacopo),  gentilhomme  losca»  ,  né  a«  eom- 
mem'cmfnl  du  xvr  siècle,  composa  un  tahleav  historique  du 
tléof  et  du  ftftf  de  ftome,  en  1637,  par  les  lroupes4u  oonnétaide 
•^le  llourhon.  <>  Ime  arait  paru  d^abevd  sons  le  nom  de  Ooî- 
•«%«r(Hn  ;  nwh  le  pralessear  Adami  de  Pise  le  fit  lêimpriiner 
«nuA  In  rubrique  m  €ol&n4a ,  Cologne,  1756,  ifi-4^.  Rien  dans 
ce  livre  no  prouve  qne  Jacopo  ait  été  témem  oculaife  des  é^é- 
nenifhtH  qu'il  raconte,  comme  on  l'a  prétendn  sans  preirv>es. 
Vuaml  loi  flatteors  voolnrefvt  troever  à  Bonaparte  une  gé- 
lMM(»ir|e  rerulèe ,  on  #t  tradmre  et  puMîer  cet  owwage  a^ec  ce 
lltro  :  Tabieau  hiatorique  dea  événemêtUa  a^arvmiuê  pendmmt  (e 
•m'  de  Howkt  en  1SS7,  Iranscrtl  eu  manuacrit  original  ei  tm- 
ffimé  pmr  ia  première  faieé  Gafo^me  ^1756,  mee  une  Mo- 
léee  hdatfique  aur  la  farnUk  Buowaparle ,  traduit  dé  l'italien , 
avne  le  texte  en  regard,  Paris,  1809,  in-^. — NiociHiO  Bikmia- 
PAn TK ,  célèbre  professenr,  né  vers  la  même  époque  à  Son- 
Miniato  en  Toscane,  fit  iroprioier  à  Florence,  1568,  «ne 
•amédied'un  tonéort  leste,  la  Vedmaa ,  comatfei  fmoHiêtima , 
^'on  tradoisit  également  -sous  renapine,  mais  une  Napaééon 
«ut  le  bon  esprit  ée  œ  pas  Inîsaer  imprimer.  —  ranMifAUDO 
looiiAPAitTB,  petil-fils  de  Niccelo  et  patnee  flofenfein,  fut  reçu 
^teoren  droîtàPiae  tm  1713,  et  s'appliqin  à  l'étude  des  lois 
eiriles  et  easoniqnes.  il  embrassa  l'état  ecclésiaati^se,  (ot  pré- 
t6t  et  sons-diacre  de  San-Miniato,  et  monrait  le  14  laiwier  1746, 
laissant  des  poésies  latines  et  des'  dissertations  4e  théologie ,  qui 
n'ont  point  été  imprimées. 

BVONABOTA  OU  MTONABHOTI  (F.  MT€HEL-A!«Gti). 

BroNAROTTi  (Phiupjpc)  appartenait  à  la  famille  deMicJ^el- 
Ange;  il  naquit  à  Pîse  le  11  novembre  1761.  Sa  jeunesse  Ait 
consacrée  à  J'élude  et  aux  beHes-Jettres,  ce  qui  lui  attira  les  la- 
veurs du  grand-duc  Léopold,  depuis  empereur,  près  de  qui  sa 
famille  était  en  crédit;  il  en  reçut  même  la  décoration  de  rordre 
de  Saint-Elienne.  Mais  peu  fait  pour  les  récompenses  de  cour, 
et  doué  d'un  amour  ardcmt  pour  ta  liberté,  il  ne  tarda  pas  à  en- 
caf  ir  la  disgràoe  de  ce  prinee,  «t  fiitcoodanniê  à  VesAy  em  pu- 
nition 4c  f  ^housiasme  iqu'il  avait  naniferté  pour  les  princi- 
pes de  k  révolution  franeaiae.  il  se  vèÊÊmi  énm  ftle  de  Corae , 
où  il  pabba  «n journal  amimK  :  VAiniéêla  UberàéUaUnm. 
Pnr  son  opposition  anx  ^njels  de  >défBefti«n  4e  Paoii ,  il  nandit 
Abs  pins  graeds  serrioesia  iaféMUiqve,«t  coorutlui-naèmede 
grands  dangers.  Il  fnl  nature] fement  en  bntte  anx  aCtaqœs  des 
naèlcs  et  4es  partisans  de  l'Angleterre,  «t  son  anng  coula  pins 
4'nnefois«ouftlepoignnNt<ks  assassins;  pins  d'wie  feisil  fnt  jeté 
dam  lesfers  par  «s  ennemis  triomphnota.  Mais  les  dangers  qu'il 
eaorait  pour  la  France  semblaient  rattacher  4avantage  an  pars 

3n'ilnviaiÉ  choisi  pour  nouveèèe  patrie,  il  se  rendit  à  Paris  k  la  lin 
e  1792  avec  fialioeiti;  q«i  «venaà d'être oomnaémenrfwe 4e  la 
oonoemion,  Dnonarotti  avait  été  diaifé  far  les  Imbrtantsde  F Ae 


il 


•de  Saint-Pierre,  voisine  de  la  Sardaigne^de _. 

convention  leur  réanion  à  la  Fcanoe;  uleor  fil  lonràràî 
faveur.  L'assemblée  y  joi^it  la  lécompease  ^'anbi  » 
ritée  ses  services  :  le  conseil  général  de  laCarse  mit  ^ 
pour  lui,  le  13  février  1792,  des  lettres  et  BitanlKiii«,, 
convention  déclara  qn'il  avait  mérité  la  qoMitédeFmtft,) 
la  lui  accorda  par  un  décret  solennel.  ÂdaasdiMk^ 
temps  4  lasociété  des  jacobins,  la  vigueur  desoonpdicièita 
ractere,  autant  que  la  hardiesse  de  son  répid)licuiiaK,rTte 
kienlOt  distinguer,  et  il  fut  envoyé  en  Coneea  t7n,iiat 
pouvoirs  extraordinaires.  Il  appnt  en  arcivantà  Kb  ^^ 
les  commissaires  étaient  rappelés.  Rioord  et  ffaobnpmr^ 
qui  dirigeaient  alors  les  opérations  du  siège  de  Toaln^f» 
gèrent  d'aller  rendre  compte  au  comité  o«ululfAlkèi« 
des  choses.  Sa  mission  terminée,  il  fut  envoyé  de  loimi 
Corse;  mais  il  ne  put  encore  y  parvenir,  rcsUMféià}^ 
présentants  eu  mission  près  de  rarmée  d'Italie,  et  faéf 
|>ar  eux  du  gouvernement  de  la  prindpaaté  €ÙÊiéik,\àm 
tion  du  9  thermidor  devait  être  tatalc  à  «a  bonne  pw 
aimé  Robespierre  jeune,  qui  avait  admirésao  &èlt,c^«b» 
publicains  extrêmes  avaient  bonoréde  Icnr  rnajinrf  Iwi 
tut  arrêté  etconduit  à  Paris  :  il  fat  enfermé  daai  h  pinà 
Pleasis,  où  il  resta  jusqu'aorès  le  17  vendéaMsin  »n.  lia 
alors  à  la  liberté,  il  (ut  désijijné  pour  le  mnininianni  t» 
plaœ  de  Leano.  Maïs  unedenondation  de  rsjpnléplni^ 
fraiM^ à  GêneSp  à  raison  d'une  oMSure qne  Ton i^^.ilr 
dictée  par  itnehainepersQniieUe,le  fithieatdtnnÉr.lnii 
à  Paris  et  entra  dans  la  société  dii  Panthéon,  dnti  ht  eh  p 
aident.  Son  admiration  pour  les^euls  honunodihRNlnB 
qui,  selon  kii,  ensseot  été  aninaés  d'un  vént^plnimt 
sa  iiaine  et  son  nMpns  pour  ceux  qni  les  aoînt  nnnci,e 

3 ni  mena^ient  d'engloutir  la  France  dans  ksbnlaniap 
tt  direcloice,  devaient  néoessairement  l'anlnéan  Énnj» 
U  conspira  avec  Babey*,  et,  comme  Babeuf,  il  iêàp* 
marchainder  sa  rie  auprès  de  ses  jnges  en  Moeanatib*» 
nation.  Traduit  devant  la  Aianie^eanr  de  Vendant.  il«^ 
d'avoir  pris  part  au  projet  d'insurrection  ^'^^J^^l 
professa  ooienneUement  son  dévoueaacnt  à  U  dinn*w 
ministère  public,iitti  le  jugeait  aussi  coapaUe^irérfifl 
delà  conspiration,  conàut contre  luiànpeioedenai;* 
ie  jury  établit  nne  distinction  »  ^  ne  prononça  ^  h^ 
iionconlneBaonacottiet  quelques  antres  aooam-i^ 
an  fiort  de  Cherbourg ,  les  eondamnés  aUendiml  l«^ 
taur  tmnslatien  à  la  Gwane.  Enfin,  en  Taa  niiàw 
tranaferéa  dans  nie  d'Oléran ,  d'où  Buonaratii  ^  «^^ 
levé  pour  être  sonnûs  k  nwt  aimpte  surveillance  te  v* 
de  l'Est  On  aaUrihnéceUeflMsnre,  dontlaçam»^ 
ignorée  de  Bnanarotti,  au  premier coDsnl<iii«M| («en» 
mamde  de  «hambne  «t  4e  lit.  GeUe  sunnillanoi  »  |;r 
1806.  BnanarotU  se  réfugia  alors  kùmkm.^Ayp^^ 
paisiblement  les  natbémati^es  et  la  joosiqBe ,  w^ 
diplomatie  européenne ,  toute-^issante  sar  le$  pw«  JP 
ques  suisses,  vint ,  à  la  suite  des  événements  dtl«»'f^ 
nntrie  deHoussenu  à  devenir  intiospiuUèreefiMa**]^ 
4ant  de  Michel-Attse.  luonaroUi,  réduit  i  «henèern^ 


^laCkMistt.  Il  êk  conatffnive  dans  sa  «v^^fVT. 
■e  à  k  glttM  de  son  M(ie  d'apiés  les  4DiMti^^^ 

M»,  protégea  et  cultiva  avec  un  aèle  lanrtipij   a, 

c-UâiMOA  ja^*A  AAiîcmiiM  cl#«»«alrie.atflOi^    _. 


Isan  4r  iTaftoi^.  Il  rentra  en  franco  en  ^**^*^^^ 
«vrednprodnit4eafiskçûns.ll  y  «aumt  «  l»^''JJ 
«oixanfae  et  4ix-sepi  ans.  anee  timte sa  i^^^^f ^ 
intelligence, en  diaanâ  :  «le  iiaitn^pnndi«*«»»'^ 
ventueoK  n^  nous  ont  donné  4e  taMS^ncmp»-  *  -, 
nvaNAAnsn  (  MicBCir-AKUs  )  U  Jmm,  •^rT, 
Minhc^-Ange.  Bnnnarroti,  néâ  FloiPenoc  en  ^^T^ 
l'âgedeUnns  âi'aeadémieibi«nline,nt«andili*f;^ 

oe& 
galeme 
Cortone 

MIcs-Mms  et  des  antiquités  de  sa  patrie. 
On  a4eiui  :  im  Tmucia  ei  im  fWnn,  deux 
pnr  les  soins  dei'dbèé&kdnià  Plorence,  la-foUni*^ 
Giudiziodi  fiande ,  «  NaUie  d'Eftêle.  «f^Tîi 
deux  psèoes  mytbologtqaes  composées  pour  i^^^^j^ 
Il  a  donné  .anssi  une  édilion  (  1635,  in-4S  Fkmm-^ 
4e  lii€hel-Ange.  ,  _-ju  ^ 

MJMiJtniinTi  (  PHnJvn  ) ,  4c  ta  mêmcftf^:,;!» 
Ftorenceen  l«6l,  se  destina  an  bnrreno  cl  !•*  •T^^ 
U  législaAure  ;  maisîl  suivit  bientètphnaMMi»^^^ 
quêtes  tribunaux, et  devint  teèa  hnhile  -t^«»^V 
nal  Carpegna  le  changea  et  la  diwotion  ^^ff^^iL** 
anite,  PhSppe  Baonarrotidetinlte  lavandn«w^ 


ijji- 


i 


B  VOR^iOflar  AVn^K 


(5») 


Bvo5MHJiainri. 


GosmellI.  H  1«  fit  sénateur  et  lai  confia  diverses  fonctions 
onorables  qui  ne  rem|)èchèreftt  pas  de  cultiver  toujours  avec 
XMÎi  les  antiquités  et  de  rcttiitr  «ne  coneose  collectien.  Mort  en 
îZ^,  il  a  laissé  lObêervaiiom  tur  quelqmêê  médaéUm  du  earéi- 
•/  Catftgua,  Rome,  1«»8,  in-4«.— OMerraftonf  iur  hs  frag^ 
trait  dt  roêei  anHfues  trouvée  éan$  k$  cimeMrea  de  mm* , 
lofenee,  17*6,  in-fot. 

Bumv€eMVAi2!ra,  une  des  maisons  qii*on  nomme  maimm 
%pah9.  On  prétend  qu'elle  est  originaire  d'Ombrie.  Peut-être 
t  célèbre  jurisconsulte  de  FoHgno ,  CalakKaus  Roncomfagmis, 
iri  écrfrit  en  1435  de  syndieaiu  eMciatinm,  de  potewMe  p^m, 
t  vnO^ieipotentw  lUterarum,  Je  imn$l*tiione  coneiKi  Baiil, , 
it-il  au  nombre  des  ancêtres  de  cette  maison.  Le  petit-fils  de 
«spar,CliristoplieGem.  Angela  Marescalcha,  amassa  une  for- 
wne  considérable  êam  le  conmierce ,  comme  le  pnwve  la  ma- 
nifique  maison  gu'il  fit  bâtir  à  Bologne ,  sa  ville  natale ,  à  côté 
e  réglise  de  Saint- Pîerre.  Le  second  des  fils  de  Christophe, 
fugues,  né  le  9  février  1502,  docteur  en  droit ,  devemi  earffi- 
al-prétre  le  13  mars  1562,  étu  pape  le  15  mars  1672 ,  sous  le 
mm  de  Grégoire  XIII .  s*est  rendu  innnortel  par  le  nouveau 
alcnérier  dont  il  a  dote  le  monde  et  auquel  le  monde  a  donné 
Ml  nom.  Lorsqu'il  n'était  encore  que  cterc,  H  eut  nn  fils  naturel, 
ppelê  Jacques,  au'il  combla  d* honneurs  et  de  biens  lorsqu'il  fiit 
l^venu  pape.  Il  le  nomma  général  de  FEglise ,  lut  concéda  le 
tiargraviat  de  Vrgnofa  et  d  antres  biens,  obtint  pour  lui  du  roi 
rEspngne  le  dudié  de  Sora  et  d'Arce,  daits  la  Terra  di 
ImvoTô,  et  le  maria  avec  Constance  Stbrza,  fiHe  du  comte 
PVançois  de  S.  Fior».  L'arrière- petit-fils  de  Jacques,  Gré- 
juire*  il,  quatrième  duc  de  Sora  et  d'Arce,  margrave  de  Vi- 
piola,  néen  1641,  fort  deux  fors  marié;- sa  seconde  épouse, Hip- 
Mlita  Luèavisio,  fille  du  prince  Nicolas  de  Piombino,  de  Fiano, 
le  Venesa  et  de  Zagarola,  devint  rhéritière  de  son  frère,  et,  par 
lAarcemmoéementavec  les  créanciers,  propriétairedePiombino 
4  Venus».  Ses  deux  fils  moururent  à  un  âge  encore  tendre;  sa 
INe  unique.  Maria,  fut  mariée  à  son  oncle»  Antoine  Buoncom^ 
uieno,  frère  de  GrégCNre  II.  Dans  la  guerre  de  hi  succession 
rE9pajg;iie ,  Antoine  prit  le  parti  de  la  maison  d^  Béurbon  ;  par 
iBte  de  quoi  il  perdit,  le  16  janvier  1708,  Piombino,  et  en  même 
emps  ses  biens  de  Naples.  Il  mourut  en  1751.  Le  second  fils 
rAntoine,  Pîerre^jrégoire,  épousa  JUa rie-Françoise  Oftobuona, 
fui  lut  apporta  en  dot  la  pnncipauté  de  Fiano  dans  le  Patri- 
Botne  de  Sainte-Pierre,  non  loin  du  Tibre  et  du  MonCerotondo, 
I  conmenja  une  branche  collatérale  ^  s'est  éteinte  depuis 
e«  ;  mm  Caietan,  fils  atné,  premier  précepteur  du  roi  de  Na- 
)l«s ,  obtint  ra  rcstitelion  des  biens  confisqués,  et  nsourut  en 
TTT.  Son  petit-filf,  Louis-Marie  Buoncompagno  Ludoviste,  né 
■•  t7«7,  et  qui  du  vivant  de  son  père  avait  porté  le  titre  âe 
rwmce  de  Venosa ,  fiit  dépouillé  par  Napoléon ,  en  vertu  d'une 
Bterprétatton  arbitraire  du  traité  conclu  à  Florence  en  1801,  de 
■  pnncîpauté  de  Piombino ,  ainsi  que  de  l'Ile  dTIbe ,  dont  les 
eules  mmes  de  fer  donnaient  à  ce  prince  un  revenu  an  miel  de 
^yOOO  aeudi.  Il  possède  encore  la  délicieuse  Sora,  ainsi  que 
ïastelinccio ,  Arpino,  l'Isola ,  8.  Elauterio,  risoletta,  Arce,  et 
«très  tnens  de  la  Terra  di  Lavoro,  Rooca  d'Arce  dans  la  Cam- 
«RMi  di  Roma ,  la  princi^uté  de  Venosa  dans  la  Basilfeate, 
t  le  duché  d'Alcara  en  Sicile.  —  Il  y  a  encore  à  Bologne  une 
«anche  de  la  femille  des  Buoncompagni,  qui  est  restée  dans 
aisance.  —  Une  autre  femille  du  nom  de  Buoncompa^o,  qui 
teinearait  à  Rome,  descendait  do  juif  Corrossa.  Celuv^i  promit 
inraor  au  cardinal  Hugues  Buoncompagno  d'embrasser  la  foi 
btetienne  aussitôt  que  de  cardinal  il  serait  devenu  pape.  Cor- 
tmm  tint  parole,  fot  baptisé ,  reçut  an  pape  Grégrare  XIII ,  qui 
Dt  son  parrain,  le  nom  de  fomille  Buoncompagno,  et  devint  un 
k«  avocats  les  phis  distingués  de  son  temps.  Swi  fiïi,  égnileraent 
nucai^  aoKicitait  une  préfature  auprès  du  pape  Alexandre  Vil , 
m  même  temps  que  le  cardinal  Jérôme  Btaonconupagno  :  le  car- 
final  renonça  a  ses  prétentions;  mais  par  contre  f  avocat  favorisé 
bt  changer  son  nom  cte  Buoncompagno  contre  le  nom  de  sa 
icpe.  Scanner» 

wm^mcmÊÊPMSjm ,  grammairien  très-célèbre  de  son  temps, 
m  enseigna  éetim  le  xiif  siècle  à  l'universi^  de  Bologne,  et 
lom  refp^rage  intitulé  Forma  Htternrum  eekoiaetieemim , 
pré»  ane  lecture  publique  au  sein  de  cette  université ,  vatat  à 
aotevr  une  couronne  cle  laurier.  Buoncompagno  était  de  Flo^ 
gwee  :  c'était  un  homme  d'une  humeur  joviale,  qui  allait  uuel- 
(aefots  jnsqu'à  rire  de  choses  saintes  et  comme  par  exemfne  les 
■racles  4e  Sain^-lean  de  Vicence ,  sur  lesquels  il  fit  une  poésie 
itjne  en  rimes.  Il  se  moqua  aussi  des  Bolonais  qui  croyaienC  à 
es  iniracles ,  et  annonça  un  jour  que,  d'une  haute  monOigne 
ituée  dans  le  voisinaeede  la  ville,  il  prendrait  son  vol  à  travers 
es  airu.  Une  foule  de  peuple  s'awcwibla  au  lîeu  désigné,  H 


BuoneomMMO  apparut  avec  des  ailes  qm'il  s'était  aUaffhéefi  mm 
épaules,  fit  longtemps  attendre  les  spectateurs,  et  fini!  par  ka 
congédier  en  leur  disant  qiu'ils  devaient  se  contenter  de  ce  qu'ils 
ava&nt  vu.  1i)e  pareils  traits  et  d'autres  encore  loi  firent  beaiir- 
coup  d'ennemis.  Il  quitU  Boiogne  vieux  et  pauvre,  et  se  renitift 
à  Borne  pour  tenter  fortune  ;  mais  son  voyage  n'eut  pas  d£  ré- 
sultats heueeux ,  et  il  nMMiral  dans  ait  hôpital  à  Florence.  De 
ses  nomiMPeux  écrits  ii  a^y  a»a  qw'un  ef/m  est  iauMrinii :  c'esl 
une  description  du  siège d^Aacène  par  rempeseur  Frédêiie  l'% 
dans  Jlfarotari  Seriptor,  Rer.  liai  T.  VL  Son  ouvrage  gram- 
matical couronné  se  trouve  en  manuscrit  dans  les  arc^ves  dea 
Cammki  di  S.  Pietra  à  Rome ,  et  n'est  pas  autre  chose  q^u'une 
indicatton de  la  manière  d'écrire  aux  papes,  aux  princes,  aux 
prélats ,  aux  nobles  et  aux  personnes  de  tout  rang  :  c'était  dune 
une  espèce  ée  modèle  épistolaiae.  Bans  la  préface  de  ce  limra^ 
Buoneauipagno  donne  les  titres  de  onze  ouvrages  écrits  de  s» 
main  et  traitant  ée  grammtre,  dt  morale  et  de  ^urispruw 
denoe. 


BUOiffCOHST«i:ie  (  Jeah  > ,  peintre  de  l'école  vénitiei 
appelé  également  ButmeemÊiqli  ou  Bans  ewMiH%,ti  dit  U  Ma-- 
retcalco,  naquit  à  Vicence  vers  1460.  On  ne  connaît  pas  l'épa^ 
que  de  sa  mort.  Ce  maître  imita  le  style  de  BeUini ,  et  suivit  en 
même  temps  les  préceptes  des  écoles  cle  Paéaue  et  de  Vérone.  Il 
introduisait  fréquemment  dans  ses  ouvrages  des  tritons  et  autret 
figures  semblables  prises  de  Pantique.  Vasari  elRidoUi  ne  per- 
lent que  des  petntnres  laissées  par  cet  artiste  à  Venise;  Imm 
elles  n'existent  plus,  on  sont  presque  détruites  :  celles  qaTil 
laissa  à  Vicence  ont  été  mieum  conservées.  On  distingue  un  da 
ses  taUeavx  représentant  une  Madone  oêeiee  êwr  un  iréne  an 
miMmk  ée  çuiUrf  soMs ,  parmi  lesquels  est  un  Saint-Sébastien 
d'une  proportion  exquise  et  d'une  rare  beauté.  Buonconogli 
montra  du  talent  dans  l'art  ée  distribner  la  perspective.  Sa» 
génie  semblait  né  pour  l'étnde  de  l'anhiteclnre,  elaanoneec  à 
M  patrie  le  célèbre  Palladio  fui  devait  tant  l'illuaUer  plus  taré. 
On  racmtre  à  Montagnana  denxcampaikiansée  Buoneonsigli, 
qui  portent  la  date  &  IM*  et  de  1614.  Il  ne  laui  pas  le  oan- 
tondre  avec  Fierre  MMreseake»  amoBuné  Iq  Sfêâa^  aotene 
d'un  tableau  qu'on  voit  à  Feltri,  sur  lequel  on  kt:  Pelm*  Jf<^ 
reêcmkm  P,p  et  qn  représenta  me  madone  entra  deux 
angeSb 

BTOMA  VWTA  ( géa§r,),  une  des éca perlngaîses  dn  Gaj^ 
Vert,  situées  sur  la  côte  oecidemtaie  de  Sénégana)ie  en  Afrique. 
EHe  a  vingt  Keues  an^ises  de  longneur  et  denxe  ée  lai|;aWr 
EHe  se  compose  d'un  peu  de  bas  pays ,  de  quelques  nsontagnea 
de  sable  et  de  roches ,  et  elle  est  rioheen  inéigo^en  eoten^en 
poissons,  en  tortues,  en  sel.  Les  habitants  sent  paresseux,  tk 
œnfectionnent  tout  an  plus  éts  tisna  de  caim.  L'ile  a  un  pari, 
mais  peu  d'eau. 

BUOiTDBLMn'ifTE  OU  BUOimEi-BWMm ,  geutiHiomme  dv 
Florence,  devînt  par  son  imprudence  la  cause  de  sangluntea 

Suereltes  dans  cette  ville  entre  les  deux  factions  des  guelfes  et 
es  gibelins,  dont  les  premiers  tenaient  peur  le  pape  et  le» 
autres  pour  l'empereur.  Quoique  d'une  feraiHe  guelfe ,  Buon^ 
delmonte  aBait  en  1215  épouser  la  IHte  d'un  Amider  dévoué 
aux  gibelins ,  lorsqu'il  s'éprit  des  charme»  d'une  demoiselle  (fc 
la  maison  desDonati,  atUchéeaux  guelfes,  et,  pour  l'cpouser, 
rompit  avec  les  Amidei.  Ceai^i  trouvèrent  des  vengeurs  de 
cette  offense,  el  bientét  un  parti  de  gibelins,  k  la  tétedwqnejs 
était  Lambertinr,  assainit  et  nsassacra  Buendelmonte,  don4  It 
meurtre  fut,  sinon  Torinie  de  la  guerre  qui  se  prolongea  penr- 
dant  trente-trois  ans,  du  moins  le  prétexte  du  premier  combat 
que  se  livrèrent,  dans  l'enceinte  même  de  Florence ,  les  parts* 
sans  de  ces  tetions. 

BCOimELMOim  (  JosEm-MAHB  ),  né  à  Florenec  d'une 
famine  noble  le  f3  septembre  1715,  se  distingua  fert  jeune 
encore  par  ses  connaissances  dans  tes  tonguM  «nf»5""*^*LîîI 
vantes,  les  mathématiques  et  la  phHosophie.  Entré  dans  Yorûn 
de  MWte,  il  en  devint  commandeur,  et  de  retour  à  FlorenceH 
prononça  avec  on  grand  succès  fesoraisowfanèbresdu  granj- 
duc  Jean-Gaston,  dernier  rejeton  <ïi«  Mejcis,  en  mj,  et« 
rempercur  Chartes  TI,  en  174#.  Cette  d'ElisaiieUi-Cbarlolte 
d'Orléans ,  veuve  du  duc  Léo|ïok»  1*  de  Lorraine  et  »èrr ^ 
l'empereur  François!",  imprimée  à  Florence  en  1T4^  in-4  , 
n'est  pas  rooins  remarquable.  Buondelmanli  meomt  â  Pise  te  7 
février  1767.  On  a  (te  hif  :  leUeraeefra  U  «tisnra,^  i/en^ 
eolo  de*  piaceri  e  de'  dolori,  dans  le  ReeueU  de  duêerMwm 
d'AndféBonducei.-iriW«t>  r«P<i*>  Iraéucticm^en  pi«ede/n 
Bmfok  de  eh^^euef  enievëe  de  l^)pe.— ««fvnkwnaïao  sui  dte^ 

set  winans  inédites  sur  te  BumnrneOre  enayPi^fftiMSîet  nflietp» 


UUOHO. 


ossements  sor  un  passage  de  ï Essai  de  feniendewunt  humain 
par  Locke, 

BUONFiGLi  (Joseph-Constant),  chevalier  sicilien,  né  à 
Messine,  prit  d'abord  le  parti  des  armes,  et  servit  avec  distinc- 
tion en  Flandre  dans  les  troupes  du  roi  d*Espagne.  De  retour 
dans  sa  patrie,  il  se  livra  entièrement  aux  belles-lettres  et  surtout 
à  rétude  de  Tbistoire.  Il  vivait  k  Messine  en  1613.  On  a  de  lui  : 
f*  Parte  prima  e  seconda  deW  hisioria  sieiUana ,  neiia  quelle 
si  conliene  ia  deserizùrne  anlica  et  modema  di  Sieitia ,  etc. , 
Venise,  1604,  in-4«;  Messine,  1613,  in-4<»;  parle  terjw,  Mesr- 
sine,  1613,  in-4''.  Cette  histoire  s*étend  jusqu'à  la  mort  de  Phi- 
lippe Il  ;  ^  Messina  ciltà  nobilissima  descrilta  in  otto  libri , 
Venise,  l606,in-4°.  Cet  ouvrage,  traduit  en  latin  par  Laurent 
Mesheim,  a  été  inséré  dans  la  part.  î\  du  Thésaurus  anliquil. 
SMliœ;  3°  Brève  Ragguaglio  del  ponte  eretto  doit'  illuslris- 
simo  senato  di  Messina,  etc..  Messine,  1611,  in-4°;  4°  Apolo- 
gia  alla  topographia  delt  isola  di  Sieilia  nuovamente  stampata 
m  Palermo,  Messine,  1611,  in-4";  5"*  Epislolœ  B,  V.  Maries 
ad  Messanenses  veritas  vindicata.  Messine,  1629,  in-fol. 

BUONi(  Jacques-Antoine),  philosophe  et  médecin,  né  à 
Perrare  en  1527,  fit  ses  études  à  l'université  de  cette  ville,  y  fut 
reçu  docteur,  après  avoir  fait  de  rapides  progrès,  sous  le  célèbre 
anatomiste  J.-B.  Canini.  Pourvu  d'une  chaire  de  médecine  à 
Perrare,  il  alla  ensuite  professer  à  Mondovi ,  à  Turin;  puis  il 
obtint  une  chaire  dé  botanique  à  Rome,  où  il  acquit  une  bril- 
lante réputation.  Il  était  présent  lorsque  Réaido  6t  dans  celte 
▼ille  l'ouverture  ducorps^le saint  Ignace.  Il  n'est  pas  sûr,  comme 
on  Ta  dit,  qu'il  ait  iamais embrasse  l'état  ecclésiastique.  Il  revint 
à  Ferrare,  fut  médecin  du  duc,  et  y  mourut  en  août  1587.  Il 
avait  pour  amis  les  hommes  lesplus  éminents  de  son  tomps  dans 
les  lettres  et  dans  les  sciences.  Il  a  laissé  l'histoire  du  tremble- 
ment de  terre  qui  ravagea  Ferrare  en  1670,  et  dont  il  fut  té- 
moin :  Del  terremoto ,  dialogo  disUnto  in  Quattro  giornate , 
Modène ,  in-fol ,  1771.  L'explication  qu'il  y  donne  des  tremble- 
ments de  terre  ne  saurait  être  admise  auiourd'hui  ;  mais  cet 
ouvrage  est  encore  curieux ,  instructif  et  plein  d'une  judicieuse 
érudition.  Buoni  a  dû  sans  doute  composer  d'autres  ouvrages  qui 
ne  nous  sont  point  parvenus. 

BVONINGONTRO  (  LAURENT  ),  né  le  33  février  1411  à  San- 
Miniato,  en  Toscane,  d'une  famille  illustre,  s'adonna  à  l'astro- 
nomie, aux  mathématiques,  à  l'astrologie  et  aussi  à  la  poésie 
tt  à  rhistoire  ,  prit  du  service  sous  François  Sforze,  depuis  duc 
de  Milan,  fut  blessé  au  combat  deMontenascone,  quitta  en  1450 
la  carrière  militaire,  et  vint  à  Naples  et  à  Florence  enseigner 
l'astronomie  avec  le  plus  grand  succès.  On  présume  qu'il  mou- 
rat  vers  le  commencement  du  xvi"  siècle.  On  a  de  lui  :  Com- 
mentarius  in  C.  MamilH  Àstronomicon,  Bologne,  1474,  in -fol.; 
Rome  et  Florence,  1481,  in-fol. — Tractatus  aslrologicus  elec- 
Uonum,  Nuremberg,  1539,  in-A"".— A^rum  naturalium  et  divi- 
namm,  etc,  lit.  m,  Bàle,  1540,  in-4<*.  —  Fastorum  lib.  i , 
Bâle,  1540,  poème  à  l'imitation  des  Fastes  d'Ovide.  — Annales 
etb  anno  1360  usque  ad  annum  1458,  inséré  dans  le  vingt  et 
unième  volume*des  Seriptores  rerum  italicarum  de  Muratori. 
—  De  ortu  regum  neavolitanorum ,  etc. ,  publié  sous  le  titre 
&Historia  sicula,  par  les  tomes  v,  vi  et  tiii  des  Deliciœ  eru- 
ditorum,  Florence,  1730-1740,  in-8°. 

BUONMATTEi  (Renoit),  né  à  Florence^en  1581 ,  commença 
ses  études  littéraires  à  dix-neuf  ans  et  fit  des  progrès  si  rapides 
dans  l'espace  de  cinq  années,  que  l'académie  florentine  l'admit 
au  nombre  de  ses  membres.  Il  entra  dans  les  ordres  en  1608, 
fut  successivement  bibliothécaire  et  secrétaire  intime  du  cardi- 
nal Giustiniani.  Des  affaires  de  famille  l'avant  obligé  de  retour- 
ner à  Florence,  puis  à  Padoue,  l'évéqne  de  cette  dernière  ville, 
après  l'avoir  employé  Quelque  temps  à  diverses  fonctions,  lui 
procura  une  cure  près  de  Trévise.  Là,  il  continua  de  revoir  les 
ouvrages  au'il  avait  déjà  faits  et  aussi  d'en  composer  d'autres. 
En  1626,  étant  revenu  à  Florence,  Ruonmattei  v  devint  mem- 
bre de  l'académie  de  la  Crusca,  qui  bientôt  le  choisit  pour  son 
secrétaire.  Il  fut  nommé  professeur  de  langue  toscane,  puis  rec- 
teur du  collège  de  Pise,  et  il  mourut  en  1647.  Le  plus  estimé 
des  ouvrages  de  ce  laborieux  et  infatigable  écrivain  est  sa 
grammaire  délia  Hngua  toscana,  réimpnmée  avec  des  notes  de 
A.  M.  Salvini,  Florence,  1714,  in-4<^. 

BUONOGORDB(fiiiMi9.).  C'était,  sclon  V.  Galilœi,  an  clave- 
cin dans  lequel  l'espace  des  octaves  pouvait  s'adapter  aux  petits 
doigts  des  enfants. 

BUONO ,  architecte  et  sculpteur  du  xir  siècle,  fut  choisi  en 
1154  par  Dominique  Morosini,  doge  de  Venise,  pour  construire 
la  fameuse  tour  de  Saint-Mare,  de  trois  cent  trente  pieds  de 
hauteur.  Boono  bâtit  un  grand  nombre  d'édifices  dans  oitréren* 


(  596  j  BUOHTALEHTI. 

tes  narties  de  l'Italie,  entre  autres  le  ckAtean  ii  rCE«/ , 
Naples.  Ses  ouvrages  en  architecture  et  en  sculptarcMoia! 

Êreints  du  style  arabe,  qui  régnait  à  l'époque  où  il  lénu 
UONO  (  Paul  del),  né  à  Florence  d'une  bmillc  distintiMa 
1625,  mort  à  Vienne  en  Autriche  à  l'âge  de  trenle-sert^ 
Disciple  de  Galilée  qui  lui  enseigna  les  matbcmaliqacs.B^ 
se  rendit  célèbre  par  son  génie  inventif.  Go  loi  doit  ao  iMa. 
ment  de  phpque  pour  prouver  que  l'air  est  incomprtséiUr  b 
premier  il  ht  éclore  desorafs  par  le  moyen  d'on  fooraeiiéd 
a  la  manière  des  Egyptiens.  Il  fat  président  d<;li  mou*) 
Vienne.  —  BuoNO  (Candidodel),  son  frère,  né  en  1618, w 
en  1670,  fut  curé  de  Saint-Etienne  de  CaropoUi,  etime&Uihi 
instruments  ingénieux,  l'un  pour  comparer  les  pesantnnto 
fluides,  et  l'autre  pour  mesurer  les  vapeurs  qoi  s'enèw 
Ces  deux  Buono  étaient  membres  de  l'acadéniiedeinprniw 
de  Florence. 

BUONTALENTi  (  Beknabdo  ) ,  peintre ,  scalptear  et  ri- 
tecte  florentin ,  naquit  en  1535.  Il  dut  ï  un  effropbieM^ 
meut  qui  le  rendit  orphelin  à  douze  ans  la  plus  brilluk» 
tence  à  laquelle  puisse  aspirer  un  artiste.  Les  débordnahi 
l'Arno  avaient  miné  le  terrain  sur  lequel  était  tràti  un  qsrv 
de  Florence;  une  nouvelle  crue  du  fleuve  ayanlenlnuri 
ruine  subite  de  ce  quartier,  la  famille  entière  aeBuoolalrDbk 
engloutie  sous  les  décombres;  à  peine  qudgaes  pouM 
échappèrent  miraculeusement  à  la  mort,  au  militad» crto- 
tre;  le  jeune  Bernardo  fut  de  ce  nombre.  Retire  aiidial 
d'une  cavité  où  la  Providence  lui  avait  ménagé  h  ik.  i)  ir 
trouva  seul  en  ce  monde.  Le  duc  C6me  de  M»l»,laidK^ 
sort  de  cet  enfant,  le  prit  sous  sa  protection, et itèaf|Q te 
frais  de  son  éducation.  Le  bienfait  était  bien  place, dlmuid- 
ne  tarda  pas  à  en  donner  des  preuves.  Sei  succë  finmi  tri- 
lants  et  rapides,  et  il  se  montra  digne  des  mailradiitiDps 

au'on  lui  avait  donnés,  et  parmi  lesquels  setrouTaieBlSihk 
ronzino,  Vasari,  Giulio,  Clovio  et  Michel-Aoge  InHMv  1 
quinze  ans,  il  était  déjà  remarquable  comme  pdotre.  irdnMt 
mathématicien,  mécanicien,  et  il  avait  exécuté  avec  Donkfta 
crucifix  de  grandeur  naturelle  pour  le  couvent  des  rd^iv 
degli  Àngelt,  à  Borgo  San-Friano,  A  cette  époqae,  il  kf» 
comme  compagnon  d'études  près  de  François,  filsdQdacCiM 
dont  il  partagea  les  jeux,  les  plaisirs  et  les  leçons.  11  le  svi« 
1563  dans  un  voyage  en  Espagne,  où  il  travailla  et  ccnam 


devait  être  plus  tard  témoin  des  poétiques  mystère 
amours  avec  Bianca  Capello.  Placé  à  son  début  en  bcediv' 
grande  œuvre ,  l'artiste  donna  carrière  à  toutes  les  rickvit 
son  imagination.  Sur  ses  dessins,  la  pierre  refétitlesfenAa 
plus  nobles  et  les  plus  élégantes  ;  le  marbre  s'assoaplitiuf 
brillants  contours;  le  sol  se  couvrit  des  plus  gracieoi tt«>À*^ 
sements,  et  par  des  machines  savamment  conçues  eleiéciM' 
grands  frais  les  eaux  se  prêtèrent  à  mille  ingénieosesnw* 
naisons.  Buontalenti  fit  un  chef-d'œuvre  ;  mais  ce  étH^ 
coûta  au  grand-duc  plus  de  quatre  millions  de  francs.  Strt» 
glorieusement  de  ce  premier  essai,  l'artiste  fut  bientgo*» 
de  tous  les  travaux  importants  qui  furent  entrepris  à  nxf*' 
les  églises,  les  palais,  les  monuments  de  toute  espèce  sek^ 
simultanément  sous  sa  direction.  La  liste  en  serait  l^^"^*^ 
ne  pouvons  toutefois  nous  dispenser  de  citer  **P*?^Ç'2 
muséum  dans  laquelle  il  disposa  U  Vénusde  Mçdkbrt PJ^ 
autres  statues  antiques,  le  palais  Piazsa,  l*églis«<^'»''îr 
lis  Accianoli,  la  facaoe  intérieure  de  l'âise  SsslS''^ 


lejpalais 


Mnggiore ,  le  palais  ducal  de  Pise,  le  palais  dé  Sienne,  Un^ 
délie  Suppliche,  etc.  Son  style,  dont  il  avait  pris  les  prwof' 
l'école  de  Florence ,  en  a  les  qualités  et  les  défauts;  n^"^ 
l'ordonnance  générale,  étrangelé  et  souvent  m*?!***  PL. 
détails.  Buontalenti,  sage  et  grand  dans  bi  disposition  dfl*^ 
ses,  allait  jusqu'à  l'extravagance  dans  rornemcotalion_»*^ 
de  dire  qu  il  imagina,  comme  moyen  d'originalité, deï*f^ 
les  chevrons  des  frontons,  de  manière  à  en  placer  la  P***^ 
par-dessous ,  et  les  moulures  par-dessus,  aussi  ^*"  jj*  ^ 
tronquer  an  sommet ,  dispositions  qui  leur  ôtent  w» 
utilité,  puisqu'elles  ne  leur  laissent  aucune  efficaalepûiirf|^ 
ner  les  eaux  pluviales.  Cependant,  ces  biiarrenes  pa***!^ 
rachetées  par  le  bel  aspect  de  l'ensemble,  et  il  faut  •■  «^ 
attentif  pour  les  saisir.  Les  œuvres  de  BuonUlenli  wp»^^ 
rent  pas  à  l'architecture  civile;  il  acouit  <^"*"**.*"*7Xk' 
taire  une  réputation  non  moins  méritée.  Le  ^^^rlt^ 
venir  à  Naples  et  lui  confia  la  direction  des  trapus  dt»  ^ 
resse  de  Porto  Ferrago  et  des  deux  porU  de  «''^''"^■l,. 
fortifications  de  Livourne,  de  Grossetto,  de  ?umf^ 


BUPABITI. 


Dt  élé  élevées  sar  ses  plans,  ainsi  que  l'arsenal  de  Pise;  et  c'est 
rec  le  titre  dingcniear  en  chef  de  toute  ta  Toscane  qu'il  bàlit 
I  forteresse  du  Belvédère,  à  Florence  ;  il  y  construisit ,  pour 
îcevoir  le  trésor,  un  caveau  à  ta  porte  duquel  il  adapta  un  mé- 
inisme  pour  frapper  d'une  mort  inévitaole  celui  qui  avait  le 
lalheur  de  l'ouvnr  sans  en  connaître  le  secret.  Enfin ,  il  fut 
barge  d'ordonner  toutes  les  fêtes  et  réjouissances  publiques  de 
iorence,  et,  chaque  fois  qu'il  eut  à  s'acquitter  de  ce  soin,  il  ex- 
ila la  surprise  et  l'admiration  par  la  variété  et  la  splendeur 
loule  de  ses  inventions.  Il  était,  du  reste,  si  expérimenté  dans 
art  de  (aire  des  feux  d'artifice  qu'il  reçut  dans  sa  jeunesse  et 
Misenra  toujours  le  surnom  de  deiie  Girandole  (  des  soleils 
'artifice).  M.  Qualremère  de  Quincy  dit  que  ce  surnom  lui  fut 
ooné  pour  avoir  construit  une  crèche  où  il  avait  ingénieusement 
Mnbîné  les  effets  de  lumière  et  d'ombres  ;  la  première  opinion 
oiis  semlMe  plus  probable.  Buontalenti  avait  fondé  dans  sa 
laiaoa,  rue  Maggio,  une  école  publique  où  il  recevait  gratuite- 
lent  les  jeunes  gens  auxquels  il  reconnaissait  des  dispositions, 
i  élait-dle  toujours  remplie.  Il  ne  se  bornait  pas  là;  il  aidait 


(597) 


BVPARITI. 


LUSSI 


es  élèves  de  sa  bourse,  et,  le  temps  de  leurs  études  terminé,  il 
eor  aplanissait  autant  qu'il  était  en  son  pouvoir  les  diflScultés 
le  la  carrière.  Il  était  aimé  et  recherché  de  tout  ce  que  Flo- 
ence  renfermait  alors  d'hommes  remarquables.  Aimable,  dé- 
Intéressé,  prodigue  même,  il  vivait  dans  le  faste  et  les  plaisirs; 
tt  quelque  fortune  qu'il  eût  pu  acquérir  par  une  sage  économie, 
orsqu'il  mourut  en  1608,  il  aurait  laisse  dans  la  misère  sa  fille 
inique ,  veuve  et  mère  d'une  nombreuse  famille,  si  le  grand- 
loc,  qui  avait  été  son  ami  d'enfance  et  était  toujours  resté  son 
Nenfaiteur,  n'eût,  quelque  temps  auparavant,  payé  ses  dettes  et 
issoréune  pension  a  chacun  des  enfants  de  sa  fille.  —  Parmi 
es  arcfaitectet  distingués  sortis  de  son  école ,  on  cite  :  Giulio 
Parigi,  Agostino  Migliorini,  Geraido  Salviani,  Ludovico  Sigoli 
^t  BernardirtoPocetti. 

BComTKMPi  (Gborgbs-André-Atcgelini),  musicien  et 
nëte  de  la  fin  du  xyw  siècle,  naquit  à  Pérouse,  fut  maître  de 
iiapelle,  puis  ingénieur  de  l'électeur  de  Saxe,  et  s'est  fait  connal- 
re  par  les  deux  ouvrages  suivants  :  !•  Historia  mustea,  neila 
foie  si  ha  ptfrvui  cognitione  delta  teoHca  e  délia  praiica  an^ 
iea  délia  musica  harmonica  seconda  la  doUrina  de*  Qreci, 
Je.,  Pérouse,  1696,  in-fol.;  2«  Nova  quatuor  vocibui  eompo- 
tndi  Melhoduê,  Dresde,  1660. 

BCPALE  et  ANTHERMUS,  sculpteurs  de  la  xl«  olympiade, 
»l-4-dire  535  ans  avant  J.-C.  Le  Ulent  de  la  statuaire  éUit 
mlitaire  dans  leur  famille;  leur  bisaïeul  Malas,  leur  aïeul 
iocîade  et  leur  père  Antherroe,  né  dans  l'f le  de  Cbio,  avaient 
ercé  cet  art.  fiupale  et  Anthermus  ayant  exposé  en  public  la 
aUie  d'Hipponax,  poète  satirique  fort  redouté  et  dont  le  visage 
ait  d'une  horrible  laideur,  celui-ci  lança  contre  eux  une  sa- 
n  si  violente  qu'ils  se  pendirent  de  désespoir  selon  quelques 
uteurs.  Horace  semble  partager  cette  opinion  lorsau'il  dit  dans 
=s  Epodes  qu'Uipponax  fut  un  ennemi  redoutable  pour  Bu- 
aie  :  Hipponax  acer  hottis  Bupalo,  Pline  au  contraire  affirme 
oe  ces  deux  frères  ne  commirent  pas  cette  lâcheté,  et  qu'ils 
^l  depuis  plusieurs  statues  dans  les  lies  voisines  de  Cbio,  à 
Wûs  pnnci paiement.  Les  anciens  citent  de  ces  artistes  une 
■jjîjf.à  Jasus,  ville  de  la  Carie  et  une  autre  Diane  dans  l'Ile 
t  Chio.  L'emoereiir  Auguste  plaça  de  leurs  ouvrages  dans  les 
tnples  qu'il  fit  élever  et  surtout  dans  celui  dédié  à  Apollon  sur 

fXKMit  Palatin. 

BCPABiTi  (6olan,),  plante  malvacée  du  Malabar.  C'est  un 
i>rc  élevé  de  trente  à  quarante  pieds,  à  racine  comme  ailée  ou 
looée  d'un  grand  nombre  de  fibres  capillaires,  d'où  s'élève 
rott  un  tronc  cylindrique  de  deux  pieds  et  demi  à  trois  pieds  de 
iamèlre,  sur  huit  à  dix  pieds  de  nauteur,  couronné  par  une 
me  sphéroïde  assez  semblable  à  celle  du  tilleul,  très-épaisse, 
ès-agréable  h  voir  à  cause  de  la  netteté  de  ses  feuilles,  qui  ne 
wil  attaquées  par  aucun  insecte,  formée  par  un  grand  nombre 
épanches  cylindriques,  épaisses,  longues,  disposées  circu- 
itrenient  etalternativement,  écartées  sous  un  angle  de  quarante- 
inq  degrés  d'ouverture,  à  bois  blanc,  médiocrement  dur.  com- 
traUe  à  celui  du  sapin,  à  centre  plus  tendre,  comme  moelleux, 
trecoovert  d'une  écorce  verte  d'abord  lisse  et  luisante,  ensuite 
endrée,  enfin  noirâtre.  Les  feuilles  sont  disposées  alternative- 
ment et  circulairement  au  nombre  de  dix  ou  douze  le  long  des 
eunes  branches  à  des  distances  de  deux  pouces  environ,  sur 
m  pédicule  cylindrique  vert  égal  i  leur  longueur,  et  ouvert  sous 
m  ai^le  de  quarante-cinq  degrés.  Elles  sont  taillées  en  cœur 
irrondi  et  échancré  d'an  sixième  à  un  dixième  à  son  origine, 
emunées  par  une  pointe  allongée  à  l'extrémité  opposée , 
opgœs  de  quatre  à  huit  pouces,  d'un  tiers  moins  larges,  en- 
ivres, épaisses,  molles,  lisses,  peu  luissantes,  vert  moyen  dessus. 


plus  clair  dessous,  où  elles  sont  relevées  de  cinq  à  sept  côtes 
principales  rayonnantes.  Elles  sont  pendantes  ou  inclinées  sur 
leur  pédicule,  qui  est  accompajiné  ne  deux  stipules  caduques. 
De  l'aisselle  de  chacune  des  feuilles  supérieures  sort  une  fleur  en 
cloche,  longue  et  lar^  de  quatre  pouces,  portéesur  un  pédoncule 
é^al  à  celui  des  feuilles  et  à  sa  longueur.  Elle  est  hermaphro- 
dite, jaune  pâle,  à  fond  purpurin,  et  placée  autour  de  l'ovaire. 
Elle  consiste  en  deux  calices  d'une  seule  pièce,  dont  l'extérieur 
est  entier,  sans  découpures,  comme  déchiré  ou  rongé  tout  au- 
tour, et  l'intérieur  à  cinq  divisions  égales  ;  en  une  corolle  i 
cinq  pétales  en  cloche,  vert  jaune,  à  base  purpurine,  striés  en 
long  et  veinés,  minces  en  haut,  plus  épais  en  bas,  réunis  légère- 
ment entre  eux,  et  à  la  colonne  blanche  des  étamines,  formée 
par  la  réunion  d'une  centaine  de  filels ,  dont  Textrémité  est 
couronnée  par  une  anthère  jaune,  courbée  en  rein.  L*ovaire  qui 
part  du  centre  du  calice  est  sphéroïde  fort  court,  surmonté  par 
un  style  cylindrique  qui  enfile  le  cylindre  des  étamines,  et  qui 
se  fourche  au  sommet  en  cinq  branches  terminées  chacune  par  un 
stigmate  sphériqueveloulé.Cet  ovaire,  en  mûrissant,  devient  une 
capsule  spéroîde  à  cinq  angles  peu  élevés,  d'un  pouce  environ 
de  diamètre,  noirâtre,  ligneuse,  marquée  extérieurement  de  dix 
sillons,  correspondant  à  autant  de  loges,  s'ouvrant  très-rarement 
en  cinq^  valves  ou  capsules  triangulaires,  prtaffées  chacune  par 
une  cloison  mitoyenne  en  deux  loges,  qui  renferment  chacune 
deux  graines  ovoïdes  à  trois  angles  et  à  dos  convexe,  longues  de 
quatre  lignes,  de  moitié  moins  larges,  rerouvertes  d'un  coton 
argentin,  sous  lequel  elles  sont  brunes,  ayant  une  amande 
blanclie.  Le  bupariti  croit  au  Malabar  dans  les  terres  sablon- 
neuses. Il  est  toujours  couvert  de  fleurs.  Il  n'a  point  d'odeur, 
mais  seulement  une  saveur  mucilagineuse  légèrement  astrin- 
gente. Ses  branches,  lorsqu'on  les  coupe,  rendent  un  suc,  une 
gommejaunâtre,  sans  odeur,  sans  saveur,  semblable  à  la  gomme- 
gutte.  Ses  fleurs ,  en  s*épanouissant ,  sont  d'abord  vert  jaune, 
puis  elles  jaunissent  de  plus  en  plus;  enfin,  elles  brunissent  le 
troisième  jour,  se  ferment  et  tombent  en  quittant  la  calice.  Les 
Malabares  appliquent  ses  feuilles  sur  les  ulcères  pour  les  guérir. 
—  Deuxième  espèce,  BarulanL  Le  barulant  ne  s'élève  ffuèie 

3u'à  la  hauteur  de  quinze  à  vingt  pieds,  tantôt  sous  la  torme 
'un  buisson  à  trois  ou  quatre  troncs,  tantôt  sous  celle  d*un  ar- 
brisseau à  un  seul  tronc  cylindrique  d'un  pied  à  un  pied  et 
demi  de  diamètre,  haut  de  cinq  à  six  pieds,  tortu,  sinueux,  à 
écorce  cendrée,  tendre,  fibreuse  et  souple.  Ses  feuilles  sont  de 
deux  formes  différentes,  taillées  en  cœur  allongé,  échancré  d'un 
huitième  à  leur  origine,  à  trois  angles  dans  les  jeunes  arbres  et 
les  jeunes  branches,  unies  et  sans  angles  dans  les  vieilles» 
longues  de  huit  à  onze  pouces,  de  moitié  moins  larges,  épaisses» 
lisses,  d'un  vert  glauque,  relevées  en  dessous  de  cinq  côtes  blan- 
ches, et  portées  sur  un  pédicule  cvlindrique  égal  à  leur  largeur. 
La  fleur  qui  sort  de  l'aisselle  de  chaque  feuille  ressemble  à  celle 
du  buparili;  mais  elle  est,  avec  son  pédoncule,  aussi  longue 
que  le  pédicule  de  la  feuille.  Ses  étamines  sont  moins  nom- 
breuses, moins  serrées,  moins  rapprochées,  au  nombre  de  cin- 
quante à  soixante  seulement.  Elles  s'ouvrent  le  matin  depuis 
neuf  à  dix  heures  jusqu'à  trois  heures  du  soir,  où  elles  se  ferment 
en  prenant  une  couleur  incarnate,  enfin  d'un  rouge  obscur  quand 
elle  est  prête  à  tomber. L'ovaire  devient  en  mûrissant  une  capsule 
sphéroïde, aplatie, d'un  pouceetdemidediamètre,d'un  tiers  ou  de 
moitié  moins  longue,  marquée  de  cinq  angles  légers,  noirâtre, 
s'ouvrantrarementen  cinqvalves partagées chacuneen  deux  loges 

3ui  contiennentchacunedeux  grainesovoîdesanguleuses,  longues 
eseptàhuitliffnes,  unefoismoins  larges,  jaunâtres,  tranchéesde 
noir,  lisses.  LeMm/anl  necrott  point  naturellementailleurs  qu'au 
bord  des  eaux,  surtout  sur  les  caps  élevés  au  bord  des  préapices 
et  dans  les  rochers  les  plus  escarpés  des  fies  d'Amboine,  où  l'on 
voit  souvent  ses  racines  toutes  nues  et  découvertes.  Il  se  voit 
aussi  dans  les  terres  marécageuses  et  profondes.  Il  se  multiplie 
de  boutures  et  de  graines  ;  mais,  lorsqu'on  le  plante,  il  ne  croit 
jamais  aussi  bien  que  ceux  qui  croissent  naturellement  au  bord 
de  la  mer.  Ses  feuilles  ont  une  saveur  aromatique.  Son  bois  est 
fragile,  tendre,  blanc  dans  les  jeunes  arbres  de^dnq  ou  six 
pouces  de  diamètre,  et  rougeâtre  au  centre,  insipide  ou  désa- 
gréable au  goût,  ou  salin  dans  les  pieds  qui  croissent  au  bord  de 
la  mer;  mais  dans  les  vieilles  souches  le  cœur  est  brun  ou 
veiné  de  noir  dans  quelques  endroits,  d'une  odeur  et  d'une  sa- 
veur aromatique  vineuse  qui  se  développe,  soit  qu'on  le  frotte  ou 
qu'on  le  travaille,  soit  qu'on  le  mâcne  ;  on  lui  sent  même  un 
petit  mordant  qui  pique  légèrement  la  langue  sans  avoir  l'amer- 
tume qu'a  le  baru,  eest4-dire  le  pariii.  Dans  les  vieux  arbres, 
ce  cœur  du  tronc  est  communément  carié,  rongé,  creux,  sans 
qualité,  sec,  sans  goût,  ainsi  que  le  bois  des  racines  qui  sont  de- 
venues noires  pour  avoir  été  exppsées  nues  au  soleil.  Les  Malab 


BUPHTirALBR« 


f  5W  ) 


BVB. 


ne  font  usage  dans  les  arts  (Taacune  autre  partie  de  cet  arbre 
que  du  cœur  de  son  bois.  Lorsqu*il  est  Teiné  de  noir  on  d'un 
beau  brun,  ils  en  font  des  coffres,  des  boites,  des  manches  de 
couteau ,  des  bois  de  hisil  très-estimés  à  cause  de  leur  couleur 
agréable  et  de  leur  légèreté.  Les  coffres  qu'on  en  fait  conservent 
longtemps  leur  odeur  vineuse,  lorsqu'on  les  tient  bien  fermés^ 
et  cette  odeur  se  répand  même  pendant  qu'on  travaille  ce  bois. 
Les  habitants  d*AmDuine  mangent  ses  feuilles  cuites  comme  le 
sayor;  leur  saveur  léffèrement  saline  n'est  pas  désagréable  : 
mâchées  crues  avec  le  bétel,  elles  remplissent  la  bouche  de  leur 
odeur  agréable  et  de  leur  saveur  aigrelette.  Le  cœur  brun  on 
veiné  de  ce  bois  est  très-salutaire  ;  pulvérisé  ou  broyé  sur  le  por- 
phyre avec  de  l'eau,  il  se  boit  dans  cette  espèce  de  pleurésie  ap- 
pelée mpaêmera,  si  dangereuse  chez  les  Malais,  qui  se  déclare  si 
subitement  par  une  rougeur  au  visage,  des  picotements  dans  la 
poitrine,  des  douleurs  aux  côtés  et  au  dos,  et  des  douleurs  en 
respirant.  Cette  poudre  est  aussi  souveraine  dans  les  coliques  bi- 
lieuses où  l'on  vomit  la  bile  en  abondance.  Dans  les  fièvres  ar- 
dentes, elle  rafraîchit  en  fortifiant  le  cœur.  Lorsque  les  pécheurs 
ont  mangé  de  quelaue  poisson  venimeux,  comme  le  manche  de 
leur  couteau  est  orainairement  fait  de  ce  bois,  ils  en  râpent  un 
peu  sur  une  pierre  avec  de  Teau  qu'ils  boivent  comme  nu  anti- 
dote souveram  ;  s'ils  vomissent  la  première  dose,  ils  en  boivent 
une  seconde.  Celte  poudre,  mêlée  avec  celle  du  bois  stercoraire 
de  Java,  appelée  tay,  se  boit  dans  les  coliques  venteuses  pour 
dissiper  les  vents.  Pour  que  ce  bois  ait  la  qualité,  la  vertu  et  les 
efiéts  qu'on  en  attend,  on  choisit  les  arbres  dont  le  cœur  n'est 
pas  encore  carié,  et  l'on  prend  la  partie  brune  du  tronc  ou  des 
racines  gui  a  été  abreuvée  par  l'eau  de  la  mer,  et  qui  a  un  petit 
ffoût  salin.  On  sépare  bien  de  la  partie  brune  de  ce  cœur  tout  le 
Dois  blanc  oui  l'entoure,  on  le  plonge  une  ou  deux  fois  dans 
l'eau  salée  ae  la  mer,  et  on  le  fait  sécher  au  soleil.  On  peut  le 
garder  ainsi,  et  lui  conserver  sa  vertu  pendant  dix  ans,  pourvu 
qu'on  le  plonge  de  temps  en  temps  dans  l'eau  de  la  mer  :  car 
rest  sa  salure  particulièrement  qui  tempère  l'ardeur  de  la  bile, 
oe  qui  lui  est  commun  avec  plusieurs  autres  bois  salés.  Par  les 
caractères  de  ces  deux  plantes  comparées  entre  elles,  et  avec  les 
avtres  plantes  malvacées  qui  nous  sont  connues,  il  est  évident 
\^  qu'elles  ne  sont  point  deux  espèces  du  même  genre  ;  V  que 
le  oufiariii  n'appartient  point  au  ffenre  de  l'hibiscus  où  Linné 
l'a  rapporté,  c'est-à-dire  au  genre  du  pariti;  3«  que  le  6arulanl 
est  encore  plus  éloigné  du  genre  sida  où  le  place  Bunnann, 
c'est-à-dire  de  Tabutilon  ;  4®  enfin,  que  tous  deux  forment  un 
genre  difil^rent,  mais  très-voisin  du  pariti  dans  la  troisième 
section  de  la  famille  des  mauves,  c'est-à-dire  des  plantes  (pii 
ont  deux  calices,  tous  deux  d'une  seule  pièce. 

BirPHAGB  {myth,\  Buphagus^  Bou^a-yc; ,  fils  de  Japet  et  de 
Thomax,  ayant  tenté  de  faire  violence  à  Diane ,  tomba  soos  la 
flèche  de  cette  déesse.  On  donna  son  nom  à  une  rivière  d'Arca- 
dle.  —  BuPHAGE  est  aussi  un  surnom  d'Hercule.  Ce  mot  veut 
dire  mangeur  de  bœufg;  et  la  mythologie  nous  montre  souvent 
Hercule  mangeant  un  bœuf  entier  jusqu'aux  os,  exploit  gas- 
tronomique que  renouvelèrent,  dit-on,  des  athlètes  célèbres, 
entre  autres  Milon  de  Crotone. 

BCPHAGIVM  (géogr,  anc,),  lieu  de  l'Arcadie,  limitrophe 
des  Héréens  et  des  MégalopoUtains,  où  le  fleuve  Buphagus  pre- 
nait sa  source. 

BUPHAGOS,  s.  m.  (lerm,  de  pAorvi.),  nom  qu'on  a  donné  à 
on  antidote  contre  la  colique. 

BUPiioifiBS(arcWo/.)  (Boûç,  bœuf;  ^'^€«,  meurtre),  cérénM>- 
Bîes  annaettes  célébrces  à  Athèsts  eo  l'honneur  de  Jupiter 
Poliens.  Elles  n'offraient  rieo  de  leourquable  que  le  sacrifice 
d'un  grand  iMmbre  de  bœofii. 

BUPn#Nes,  s.  m.  celui  qin  présidail  aus  sacrifices  dans  les 
BuphoBits  à  Athènes. 

B1JMONUS  {myth,) ,  SicHien  qui  venlut  empêcher  Hercule 
ée  traverser  son  pays  avec  les  bœufis  enlevés  à  Géryon,  Ait  tué 
par  le  iéros  et  divinisé  par  ses  oompatrioles. 
^BTPHTVALBiE  (bupbthalmum) [boian.) ,  ^nre  des  oorym- 
blAres.  Caractères  :  învolucre  composé  de  folioles  imbriquées; 
réceptacle  garni  de  paillettes  ;  fleurs  radiées,  à  fleurons  herma- 
phrodites ,  à^  demi-fleurons  femelles  et  fertiles  ;  alênes  ailés  et 
eeuronnés  d'un  rebord  membraneux.  —  Ce  aenre  comprend 
é&8  herbes  et  des  arbrisseaux.  On  en  connaît  fwus  de  vingt  es- 
pèces, qm  croissent  dans  les  régions  méridionales.  —  Le  omph^ 
thaime  êeiHHféHum  et  fe  buphthalmeqrandilkfrum,  apparte- 
BanC  au  midi  de  la  France ,  peuvent .  dil-on ,  remplaeer  le  tlié. 
l^buphiKaime  ûieraeeum  est  cultivé  en  Chine  et  a  la  Cochin- 
ànne^  comme  alhnent.  —  Le  b^hthaimt  $pi9iom»m  croit  aux 
environs  de  Hforseille  et  de  Montpellier  ;  le  b^Êphihaim$  «^«n»- 


tienm  se  trouve  au  bord  des  eaux,  en  Langoedbcd  co  L 
le  buphthalme  mariiifnmm  se  rencontre  aux  fnvinNis  i" 
seille,  près  du  mont  Redon.  A.  B.  ocft 

BUPHTHALMIE,  8.  f.  (méd,)  (de  P&ûç,  bœilf.ctôçUiiu;.^ 

œil  de  bœuf,  augmentation  du  volume  de  l'œil  On  a  en  en 
exprimé  par  ce  mot  le  premier  degré  de  fhydropbi 
Quelquefois  cependant  on  a  ainsi  appelé  une  nuladie  c 
risée  par  la  turgescence  du  corps  vitré,  qui  (fistead  h 
pousse  en  avant  le  cristallin  et  l'ins. 

BUPHTiiALNiQUB^adj.  des  deBx  genres»  ^  a  i»Mii| 


bophthalmie.  Douieur  bupkihaimiquê  On  écalj 
miqMe. 

BUPLEUBOB,  S.  m.  (boUm.) ,  sarte  de  pUnl»,  r«d^ 
lièvre  ou  porte-feuille. 

BrPLÈTBB  (buplevrum)  (bokm,) ,  genre  de  b  luAë 
ombHlillbres,  qu'on  peut  fecilenent  diningaer  i  »  é« 
jaunes,  à  ses  tiges  g[laores  et  à  ses  IMIIet  sini|»ies.Cn*r 
mvolucre  d'une  à  cinq  folioles ,  involuceHe  à  ôaq  MiéH» 
vent  colorées,  fruit  arrondi  ou  ovoïde,  strié.— Ce  fBn<» 
prend  une  trentaine  d'espèces,  la  pNipart  heiteoéa^  ^i^ 
unes  flrutescentes. 

mvoWTBWR  {géogr.  anc],  mont  et  protnontonisjtti 
Pextrémité  sud-est  de  l'Argolide,  qui  s'avance  dan b  m,  a 
face  de  l'tle  Aperopia. 

BVPBASIE  {géogr.  une),  ville  de  YEMn^^ODiiahÛÉm 
allèrent  au  siège  de  Troie. 

BUPBBSTE  (bupreslis)  (^fl.  tioi.),  inseeteèi|eatto» 
léoptères  de  la  famille  des  serricoraes*  Les  iMÉfistatiiè 
très^^lles  couleurs  métalliques  qui  leur  avaient  laliieMè 
richards;  leurs  antennes  sont  en  scie ,  les  aitidciéeitinaa 
forme  de  cœur  renversé,  et  le  pénultième  au  oHiai falla- 
it division,  pas d'écusson  :  le  bmpreete  manm^atm 
du  Sénégal;  le  bupreêle  ncAsTb.  chry8iiQr)d»hèfa» 
taies  ;  le  bnpre$U  êiemicome,  oe  la  mémt  ooatm.-  f  * 
sioB,  un  écossQB  :  le  bupresêê  miwM  (b.  gisM)  tw 
communément  dans  la  Guyane;  le  èajwiik  iim^ 
(b.  bivittaU)  ;  le  bnpreHe  Joyâw  (b.  le^a),  l'ada  itf 
orientales»  et  l'auira  du  Séné^.  il  en  exiKe m  FwHin» 
tain  nombre  d'espèces. 

BtrPBBamnss,  bupr9$tidm  {MH»  na^.),  Irîbe  (tewM^ 
de  la  fiimiile  des  serrioomes,  section  des  pentanèrst  fc(*^ 
grand  genrebupresle  de  Linné, avant  poureandérfs'^ 
temum  simpleiJient  reçu  dans  i^e  dépi£2iNi dinMM 
n'ayant  pas  par  conséquent  d'organisatfioa  propre m^* 
angles  postérieurs  du  corselet  ne  sont  pas  non  pHnlnf^^ 
angles  prolongés;  le  dernier  article  éès  Pilp^  s^esttvffp 
gros  que  les  précédents  ;  les  tarses  à  articles  dilttct.  wir* 
natt  rien  des  mœurs  de  ces  insectes  ;  eo  présmneevlnnr 
ves  vivent  dans  les  bois,  où  en  trouve  quelquefois  fue^i^ 
sous  les  éeorces  des  arbres  é*igà.  il  n'a  pv  sertir  (F.  ta*" 
Tbackts). 

BUPBESTOIPE,  S.  m.  {hiit,  nai.)y  genre  d'iiijeclB*ri# 
des  coléoptères,  voisin  des  buprestes. 

BUQCET,  S.  m.  (ieehnol)^  instrument  dûatoaie»*^ 
agiter  l'indigo  dans  les  cuves  de  fiadirication. 

BUQUET  (CÉSAR) ,  meunier  de  l'hôpital  g^^|è^ 
auquel  il  a  rendu  aimportanlfl  sernocs  ca  piifcAÉi"V 
moutures  de  manière  à  épai;gper,  par  joacyprèari^l^ 
livres  de  pain,  bien  oue  son  pain  fût  meyienr  etjilu*|"^ 
que  celai  de  ses  prédécesseurs.  U  a  publié  un  Jw»;**'^^ 
pêMitr  deê  utoudinê  ei  du  Wèêumiêr,  177S  ;  m  frf*^ 
comervaiion  deê  graine,  1783  ;  ai  un  Mémùkemjf^^ 
de  perfeelimmer  kt  mmiinê  af  la  metâiif*  éimtm^'  •* 
1786,  _^.j» 

BTQVETTB,  S.  (.{ierm.  dêwmr.),  èehékénk^^ 
pièce  de  bois  ou  dasdîaoïètres  d'un  mAldMsItfB'*^ 
dft  leur  langneoff. 

mrm  iaéogr.\,  ville  entourée  de  murtîltes  *J^^i 
landscbai  de  Ntkde,  dans  legoufemementdeiiWW*^^| 
routa  de  NiMe  à  Konia,  à  4lieBes  deceUs  ^w»|^'^ 
eiace  oè  était  sHuée  Tandenne  lara^  ^^^^.^J^TIgl 
le  sultan  Aladin  le  Leidsohucida  employa  tes  Pf*^^^ 
cbiteau  de  Konia.  Cetle  vHle  avait  un  éi^qBeiprjff^ 
siènie  concile  de  ConstanlÎBeple  ;  bmus  Mp^'^^Jr 
chrétienne  ou'elle  possédait  est  en  raines,  et  «"?^ 
niasent  du  salpétro  pour  la  ftbiîqve'de  pendre  j 
tfoà  s'y  liUBfe. 


(£09) 


BUR€HAMik. 


Bcm  ou  BCEA  (géogr^).  Ce  sont,  d*af>rè8  Ladolf,  des pro- 
nœs  de  U  contrée  de  Tigré  dans  FAbysfiioie ,  divisées  en  naut 
nra,  an  nord,  et  bas  Bura,  au  sud,  situées  non  loin  de  la  mer, 
;  confinant  avec  DankalL  D*après  Bruce  (  dont  la  carte  donne 
[autbur  et  Basbur;  celle  de  Sait  donne  Servan-Biir  oq 
bttt-^r  )  y  Bur  est  une  de  ces  petites  provinces  qu'on 
^mte  quelquefois  à  certains  gouvernements ,  et  qu'on  en  se- 
Kre  ensuite.  Cette  province  est  située ,  d'après  lui  (m ,  259)^ 
MIS  le  voisinage  de  Tigré.  —  L'Arabe  Abu  Obeid  nomme  aussi 
tara  une  ville  de  la  haute  Egypte,  située  à  8  parasanges  d'An- 
noopolis.  Edrisi  .pacle  d'une  Bura,  qui  se  -trouverait  à  13  miUes 
B  distance  de  ^miette,  si  toutefois  c'est  ainsi  qu'il  faut  lire  ce 
DB,  et  non  pas  Haurani, 

mvux,hcù^  (miflk.),  fille  de  Jupiter  et  d'Hélice,  donna  son 
om  à  un  bourg  de  F Achaîe,  qui  fut  •  ainsi  que  le  l)onrg  d'Hé- 
œ»  submergé  par  un  tremblement  de  (erre. 

mcWLA  {aéogr.  anc.],  ville  d'Asie ,  dans  la  Mésopotamie,  sur 
m  horàs  du  fleuve  Penacoote. 

BCJiAcas,  B^uamoiCHB  {péelu) ,  instrument  en  foone  de 
uiier  propre  à  pécher. 

BCRiB VS  (  F.  BCBE). 

BIAAGRAG  igéagr.)^  rivière  d'Afrique,  au  royaume  de  Fez, 

E'  prend  ja  source  dans  les  monts  Atlas,  et  se  jette  dans  l'océan 
antique. 

BtlAJUL  (eomm,).  C'est  une  étoffe  de  fabrication  française , 
Mes  semblable  à  la  ferrandine.  La  chaîne  est  de  Ûloselle  ou 
atre  soie  ;  la  trame  de  coton,  de  laine,  de  poils  de  chèvre,  etc. 
kmiens,  Abbeville,  Reims ,  plusieurs  villes  de  la  Flandre  sont 
épotéesdansce  genre  de  fabrication.  Il  s'en  fait  aussi  beaucoup 
^Bergame,  à  MOai^  à  Gènes  et  à  Naples.  Il  v  a  du  burail  uni, 
i  grains,  simple,  double,  etc.  Les  buraiU  de  France  ont  une 
lemi^une  de  large  sur  vingt  et  une  aunes  de  long;  ceux  de 
rétsanger,  vin^^t  et  une  aunes  à  la  pièce.  Zurich  fournit  nne 
spèce  de  tuirail  de  la  façon  du  crépon. 

BUBiLiSTK,  s.  des  deux  genres  ifiramm.),  personne  prépo- 
rie  i  un  bureau  de  payement,  de  distribution,  de  recette ,  etc. 

BORAMOS  (Les)  ou  les  papais  (géo§r.) ,  peuple  d'Afrique, 
Uns  U  ^Ugritie.  ils  demeurent  autour  de  la  rivière  de  Saint- 
)omingue.  Leur  pays  s'étend  jusqu'à  Temboochure  du  Rio- 
înode.  Cette  nation  est  idolâtre.  On  dit  que  dans  ce  pays  les 
finnoes,  pour  s'empêcher  de  parler,  prennent  dans  leur  booche 
ne  gorgée  d'eau  qn'eUes  gaitlent  la  moitié  d'une  journée,  sans 
ne  cela  les  empêche  de  travailler. 

JHJEAJio  {géogr,)^  ville  du  royaume  lombard-vénitien  (Ve- 
$m)^  dans  les  lagunes;  elle  communique  par  un  canal  avec 
aoifie,  dont  elle  est  à  3  lieues.  On  y  fait  de  la  dentelle;  k  pé- 
le  y  «âaotife.  8,ûeo  habitants. 

mtHftAT  (iTCNiMi.), étoffe  légère,  demi-soie  et  demi-laine, fort 
wliarchdc  pour  sa  longue  durée  et  sa  qualité  tatrinsèque.  £Ue 
Il  é'rnn  grand  «sage  en  France,  en  Ëapagne,  en  ^ortn^al  et^en 
Ulîe.  On  fabrique  le  borat  à  Nîmes,  Bagnères  et  Langegne, 
■isi  que  dans  diverses  parties  de  l'Allemagne.  Les  burats  de 
kcnnsse  nonranent'bunrts  à  gros  grains,  fis  sont  tissus  en  fbrnie 
rélamine  et  ont  neuf  seizièmes  de  large.  La  pièce  contient  dans 
ta  longueur  46 aunes; chacune  d'elles  vautde  S  fr.  às  fr.  50 cent. 
Dins  les  burats  grenés  à  peths  grains,  la  largeur  est  de  2  pans 
st  demlp  et  la  longueur  de  40  à  42  cannes.  Le  petit  burat,  ^ou 
Muatà  petits  grains,  est  de  la  même  largeur;  mais  la  longueur 
A*a  que  40  cannes.  Les  burats  doubles  ont  2  pans  et  demi 
■e  Ulirge,  et  Sa  i  33  cannes  de  long;  enfin,  les  burats  4finii- 
imÉïlesaeotde  2  pan»  et  deaii  de  large^  et  oontieiinMii  en  Um-- 
rveur  40  â  42  «asMâ. 
•OBATé,  àKy  ai^.  4|Bi  imite  le  Imrat. 

mtCTRiB,  s.  f  .  (comm.),  popeline  dont  la  chaîne  est  de  soie 
fl  Ja  trame  de  grosse  laine. 

BVEATTES  (Les)  [oéogr.),  nation  barbare  et  idolâtre  qui  oc- 
Mpe  une  partie  de  la  Sibérie.  Il  y  a  une  forteresse  nommée 
^tÊtnUle,  qui  appartient  aux  Russes,  qui  y  tiennent  garnison. 

BfBMAB-MM«ABBV,  efaef  de  chouans,  oé  à  Questanubeiit, 
hnile  MerbilMn.  il  servit  d'abord  sous  Georges  CaëoBdal , 
MDtne  gniée  è  obeval ,  et  prit  part  à  toutes  ses  espédiliow.  Il 
mità  ^ris,  à  l'époque  du  iO  kructidar,  s'diOBoha  aiv<ec  qaèl- 
|Qesagentsn)yaKste8»et,Toyant  que  ren«eM<lécîdaitpasâ 
rttaquer,  se  retira  dans  son  pays,  et  y  resta  jusqu'à  l'insurrec- 
ion  de  1799,  époque  â  hiquefle  n  reprit  les  armes.  S'étant  trouvé 
Uns  la  capitale  quelque  temps  après  le  3  nivôse  an  n,  il  fut 
trrété  comme  prévenu  d'attentat  contrela  personne  du  premier 
consul*  et  mis  à  Ricétre,  où  il  resta  un  an ,  et  de  là  fut  envoyé 
|a  surveillance  à  Rennes,  d'où  il  s'échappa  pour  venir  se  réunir 
i  son  ancien  ahet  i  Paris.  Arrêté  et  mis  ensuite  en  jugement 


conoroe  complice  de  Geoi;pes,  il  fut  condamné  à  4uort  le  21 
prairial  an  xii,  et  exécute  le  5  messidor  suivant  :  il  était  alors 
âgé  de  vingt-neuf  ans. 

B<;BBas  (eMim.),  nom  d'une  petite  monnaie  algérienne  qui 
portait  des  deux  côtes  les  armes  du  dey. 

BURRBLIN,   CARBALIN,   CIJBSA1.IN  OU  SmiBALI!!.  "Bar- 

tolocci  cherche  à  prouver  dans  sa  BiàUoikéque  rtébiniqmy  que 
tous  ces  noms  ne  sont  qu'un  même  root  corrompu,  lequel  de^r«it 
être  le  nom  d'un  instrument  de  musique  en  usage  chêi  les  Hé» 
breux;  d'après  le  même  aittenr,  cur Iwitn  serait  le  vrai  mot,  et 
dériverait  du  grec  ei^emkalm^  nom  d'un  instrument  de  nnusique 
usité  chez  le^  Grecs  (  F.  Cbembai^). 

■OBB  JALMT  (géogT.)y  pays  de  nègres  dans  la  Sénégambie, 
en  Afrique»  limité  an  nord  par  Brack,  a  l'est  par  FutatoH  au  sud 
par  Wuttt,  à  l'ouest  par  Bitrb  Salum.  C'étah  autrefois  l'Etat  le 
plus  puissant  de  toute  la  contrée.  Le  souverain  de  ce  pays  joiidt 
encore  d'une  certaine  prééminence  sur  les  princes  du  Jalof,  qui 
se  prosternent  devant  kri.  Il  gouverne  tout  è  fait  despotique- 
ment,  ouoique  ta  constitution  de  l'Etat  soit  féodale.  Ses  suiets, 
les  Jalm  (r .  cet  article),  sont  fétichistes.  Ils  cultivent  le  millet, 
^e  coton  et  l'indigo  ;  leurs  forêts  sont  remplies  des  plus  beaux 
arbres  à  gomme,  qu'ils  abandonnent  cependant  aux  Iforabuts. 
Il  y  a  parmi  eux  beaucoup  de  Fulies  et  de  Laopes.  Li  capitale 
du  pays,  on  réside  le  Burb,  se  nomme  Quamgrore  (d'après 
Mol  lien). 

BVBBUBAT.A  [géogr.],  lie  de  l'Amérique  méridionale,  sur  là 
côte  de  la  province  de  Venezuela. 

BVBCA  ou  BUBUCH  {çéogr,),  siège  épiscopal  de  la  province 
de  Numidie  en  Afrique.  Lucien*  qui  eu  était  évéque,  assista  à 
la  conférence  de  Carthage  (C.  201).  Un  autre  du  même  siège, 
nommé  Quiétus,  assista  an  oondle  de  Carthage  sous  saint  (^ 
prien. 

BUacABMA  (6olan.),  sorte  de  piaule  dont  le  calice  est  d'une 
seule  feuille  découpée  en  petits  segments;  il  porte  une  flevr 
manopétaleea  tube,  édiaiiorée  par  le  iiord  en  qoaire  parties  : 
du  fcmd  de  la  fleur  s'élèvent  quatre  étamines  déliées  qui  dépas- 
sent les  pétales.  Elles  sont  portées  sur  un  embryon  arriodi 
qui  se  change  en  une  baie  ronde  où  aont  renfermées  quatre  sa- 
menées  eûtes  et  oblongues.  —  Le  burea$rdia  croit  abondam- 
ment dans  les>bois  près  de  Charles-Town,  dans  la  Caroline  mé- 
ridionale ;  saiwuteur  ordinaire  est  de  cinq  à  six  pieds.  Ses  jeunes 
bourgeons  sont  couverts  d'une  poussière  blancnàtrc  et  rude  au 
toucher;  elle  a  les  feuilles  ovales,  terminées  en  pointe  et  oppo- 
sées; leur  couleur  est  d'un  vert  pâle,  et  celle  des  Qeurs  d'un  vert 
obsour.  Cell»»*d  naissent  en  couronne  autour  des  branches.  Le 
cougc  briUant  de  ces  baies  se  change,  à  mesure  qu'elles  Muùikr 
sent  4  en  un  pourpre  foncé.  —  On  multiplie  k  burcërdia  par 
aesgraines;  on  devrait  les  répandre  en  autooine,  mais  on  me 
peut  guère  les  recevoird'aussi  lionne  heure;  il  convient  donc^  si 
on  ne  les  emploie  qu'au  printemps,  de  hâter  leur  germination 
en  les  semant  dans  des  pnls  qu'on  enfoncera  dans  une  couche 
de  tan.  Lorsque  les  plantes  ascunt  paru,  il  faudra  les  accoutu- 
mer peu  à  peu  à  une  moindre  chaleur.  Ces  pots  doivent  passer 
l'hiver  sous  une  caisse  à  vitrage  ;  le  printemps  saivanl,  un  peu 
avant  la  pousse,  on  transpUinlera  chaqne  arbuste  dans  -un  petit 
pot,  et  on  les  fera  passer  successivement  dans  des  plus  grands  à 
mesure  qu^ils  grossiront.  On  usera  toujours  des  mêmes  arbres 
jusqu'à  ce  qu^on  ait  des  pieds  assez  Torts  pour  oser  en  risquer 
quelques-uns  en  pleine  terre. 

BUBGH  (Lambert  vak  sea),  fds  d'un  présideiit  du  conseil 
de  Flandre, jiaquitiJdaliiies  l'an  1542.  Al  àgedequaranteans, 
il  fut  nommé  doyen  du  c^pitie  de  Sainte-Jilarie  à  Utrechi; 
mais,  quatre  ans  apràs,  la  disgrâce  de  son  père,  qui  avait  été  on 
exposition  avec  le  gonvecneur  Leiœster,  entraîna  aussi  la 
sienne.  Toute  la  famiUe  de  Van  der  Burch  ûit  exilée  ;  dans  la 
suite  elle  (iit  rappelée,  et  iansber^  tAr-mina  ses  iours  à  Utrechi 
en  1617.  U  était  très^nstruit  et  iioBOcalt  les  talenls;  c'est  ub 
témoignage  que  rendent  de  Jui  ptoieurs  savants  contemporains, 
entre  autres  Juste  Lipse  et  Sweertius.  On  a  de  lui  un  ouvrage 
historique  sur  la  Savoie,  sons  ce  titse  :  Sabandorum  ducum 
principumgue  hiêlmriœ  gmUitîtiœ  likiri  ii,  Leyde,  1599,  et 
Anvers.  lOOfli,  in-4°.  A  l'eften^ple  de  son  père  qm  a  laissé  plu- 
sieurs livres  de  piété,  il  composa  :  Preees  rhylhmicœ  ad  divam 
Virgùiem,  et  une  histoirederoriginedel'église  de  Sainte-Marie  à 
Utrechi.  —  Son  frère  Abbien,  greffier  de  la  cour  â  Ulrecht, 
mort  en  1606,  éprouva  le  même  sort  que  lui,  |)ar  suite  de  la  dis- 
grâce, de  leur  pere«  U  a  laissé  cpielques  poésies  latines  sur  des 
sujets  sacrés. 

bubchaka  ou  bybcbana  (géoffr^),  une  des  Iles  les  plus 


les  chroniqueurs  latins  en  celui  de  ^uzivuê.  Û  fui  le  grand-père 
du  comte  Dielricht  de  Weltin ,  qui  était  l'ancêtre  des  margra- 
ves de  Meissen  et  landgraves  de  Thuringe.  Il  reçut  le  litre  de 
duc  en  892,  et  le  soutint  pendant  quarante-sept  ans  avec  beau- 
coup de  courage ,  provoqué  surtout  par  les  invasions  alors  si 
fréquentes  des  Hongrois.  Ce  fut  dans  un  combat  contre  les  Hon- 
grois que  Burcbard  péril  en  combattant  noblement  pour  la  pa- 
Ine.  Ce  combat  eut-il  lieu  près  d'Eisenacb ,  comme  Spannen- 
berp  et  autres  le  [prétendent  ?  c'est  ce  que  n'atteste  aucun 
écrivain  contemporain,  aucun  document  du  moyen  âge. 

BURCHARD  OU  BOUCHARD,  canoniste  du  XV  siècle,  naquit 
a  la  Bassie  ou  plus  probablement  dans  la  Hesse,  d'une  famille 
noble.  Après  avoir  étudié  à  Coblentz,  puis  à  l'abbaye  de  Lobbes 
et  à  Liéce,  on  croit  qu'il  devint  cbanome  de  cette  ville.  Attaché 
ensuite  â  l'archevêque  de  Mayence ,  il  fut  précepteur  du  jeune 
Conrad  le  Salique ,  et  nommé  évêque  de  Worms  en  1006  ou 
1008  par  Olhon  III.  Après  une  vie  édifiante  et  recommandable 
par  d  abondantes  aumônes ,  par  la  fondation  de  plusieurs  mo- 
nastères ,  et  par  la  création  d'un  chapitre  de  vingt  chanoines, 
Burchard  mourut  saintement  en  1036,  ayant  à  son  lit  de  mort 
donné  l'absolution  à  tous  les  pécheurs  qu'il  s'était  vu  dans  la 
nécessité  d'excommunier.  Burchard  a  conservé  les  Canofu  du 
concile  de  Seligerutadl  en  1032,  et  il  a  composé  le  Magnum  Vo- 
lumen  eanonum  en  20  livres,  Cologne,  1548,  in-fol. 

BURCHARD,  évêque  d'HalbersUdt,  fameux  dans  le  xV  siè- 
cle par  sa  lutte  contre  l'empereur  Henri  IV,  en  faveur  d'Alexan- 
dre II ,  dans  les  démêlés  de  ce  pape  avec  Honorius  II,  compéti- 
teur de  la  papauté.  En  1067,  Burchard  combattit  vaillamment, 
lepée à  la  main,  les  Vénèdes,  païens  de  la  Lusace,  et,  s'élant 
révolté  en  1730  contre  Henri  IV,  il  remporte  divers  avantages 
avec  ses  adhérents  contre  les  troupes  de  cet  empereur,  puis  fut 
baUu  et  contraint  de  fuir  en  Hongrie.  Dans  la  suite,  les  sei- 
gneurs d'Allemaffne  voulurent  le  réconcilier  avec  ce  prince,  et, 
au  rendez-vous  fixé  pour  cette  réconciliation ,  Burchard  s'em- 
porte contre  lui  en  injures  grossières  qui  suscitèrent  une  mêlée 
entre  les  partisans  de  l'évêque  et  ceux  de  Henri  IV.  Burchard, 
messe  à  mort,  fut  transporté  dans  le  monastère  d'Ilsebourir.  où 
il  mourut.  °' 

BURCHARD ,  abbé  d'Ursperç,  né  dans  le  xn«  siècle,  à  Bibe- 
rach  en  Souabe,  entra  dans  l'ordre  de  Prémontré,  el  fit  ses 
vœux  à  l'abbaye  de  Schussenriedt.  Peu  après  il  fut  élu  prévôt 
ou  prélat  de  ce  monastère,  et  en  1215  ses  telents  le  firent  nom- 
mer abbé  d'Ursperg.  Il  y  mourut  après  douze  années  d'exer- 
cice et  après  une  vie  exemplaire  de  piété.  On  doit  le  considérer 
comme  l'auteur  véritable  de  la  partie  de  la  Chronique  d'Un- 
perg,  contenant  l'Histoire  de  l'empereur  Frédéric  I^^dit  Barbe- 
rousse,  et  des  princes  de  sa  maison. 

BURCHARD,  abbé  de  Balerne  dans  le  comté  de  Bourgogne, 


BURCHARD.  (  600 

importentes  de  la  côte  germanique.  Strabon  la  nomme  Burcha- 
nis;  Drusus  la  conquit;  les  Romains  lui  donnèrent  le  nom  de 
Fabaria  à  cause  des  fèves  qu'on  y  cultivait.  Il  est  vraisemblable 
que  c'est  l'Ile  de  Boreum  située  vis-à-vis  de  l'embouchure  de 
r£ms. 

BURCHAlfES(F.  BOURKHANS). 

BURCHARD  (Saint),  premier  évêque  de  Wurtzbourg,  né  en 
Angleterre ,  se  trouvait  en  France  lorsque  saint  Boniface  com- 
mença à  prêcher  l'Evangile  en  Allemagne.  Burehard  s'y  rendit 
vers  l'an  752 ,  et  seconda  si  bien  saint  Boniface,  qu'il  ne  terda 
gas  à  acquérir  une  grande  considération.  Lorsque  les  chefs  des 
Francs  voulurent  déposer  Childéric  III,  pour  mettre  sur  le  trône 
Pépin  le  Bref,  Burchard  fut  envoyé  à  Rome  pour  faire  appniu- 
ver  cette  mesure  au  pape  Grégoire  III,  et  il  réussit  aussi  bien  a 
plaider  la  cause  du  nouveau  roi,  qu'à  convertir  les  barbares  de 
la  Germanie.  Pépin  le  nomma  évêque  de  Wurtzbourg,  et  lui 
donna  des  biens  en  Franconie.  On  a  prétendu  qu'il  lui  avait 
accordé  un  pouvoir  absolu  sur  toute  cette  province,  et  que  de  là 
venait  le  titre  de  ducs  de  Franconie  que  porteient  encore  dans 
les  temps  modernes  les  évoques  de  Wurtzbourg;  mais  ce  fait 
parait  conlrouvé,  et  Egilword  qui ,  dans  la  Vie  de  eainl  Bur- 
chard, entre  dans  les  plus  petits  détails,  n'en  fait  aucune  men- 
Uon.  Burchard  s'occupa  du  soin  d'embellir  et  d'enrichir  son 
diocèse.  En  752,  il  fit  bâtir  à  Wurtzbourg  l'église  de  Saint-Mar- 
tin, et,  sur  le  mont  Sainte-Marie,  le  monastère  de  Saint- An- 
dré. En  790,  avec  le  consentement  de  Pépin  ,  il  abandonna  son 
evêché  à  Maingul,  comte  de  Rotenbourg,  et  se  retira  à  Hoym- 
bourg,  où  il  mourut  le  9  février  792.  On  célébrait  sa  fête  le  U 
octobre. 

BURCHARD,  duc  de  Thuringe,  est  au  nombre  des  ancêtres 
de  la  maison  des  princes  de  Saxe.  Il  éteit  de  la  famille  des  Bo- 
zizi.  Le  nom  germanique  de  Bux  (Burchard)  a  été  change  par 


)  BURCHARD. 

florissaitau  xii"  siècle.  Il  avait  embrassé  la  viertlipei»dfc 
l'ordre  de  Saint-Benott  ;  mais,  aussitôt  que  saint  fttiiiri  a 
étebli  sa  règle  à  Clairvaux ,  il  vint  sa^ ranger  sous  si  dirtâM 
et ,  guidé  par  ce  grand  maître ,  il  fit  des  progrès  rrannn^ 
dans  la  pratique  des  vertus  claustrales.  Sur  le  broil  de  a  aj 
teté,  de  pieuses  femmes  qui  s'éteient  relira  dans  on  dcyn  i 
près  de  Salins,  pour  y  vivre  dans  les  cicrcices  de  ta  péoi(« 
demandèrent  Burchard  pour  directeur.  Ce  fut  sansdook  H»i 
dant  son  séjour  dans  cette  contrée  encore  sauvage,  qo'ii  o^ 
les  sires  de  Cheneçay  et  de  Montfaucon ,  à  taire  abanibîit 
fflise  des  terres  incultes  qu'ib  nossédaient  sur  la  borà^i 
Lure,  dans  l'endroit  où  s*éleva  ^puis  Tabbaye  de  BHb.n 
regardait  Burehard  comme  son  fondateur  (  F.  Datnm  iT 
(oire  du  clergé  de  France ,  ii  ).  En  1 136 ,  élo  premier  ikt 
Balerne,  il  ne  négligea  rien  pour  y  faire  fleurir  les  Tertudr* 
tiennes  et  les  bonnes  études.  Par  ses  soins  fot  Ibnixr  fa 
cette  abbaye  une  bibliothèque  précieuse  pour  répoqQe,do«k 
der  a  donné  le  cateloffuedansia  Bibliotheea  helgicû  Motif. 
torun^  II,  133.  Burchard  cultivait  lui-même  les  lettm,4r« 
conjecture^  avec  beaucoup  de  vraisemblance,  qo'il  anitn^ 
plusieurs  écrits  ascétiques  ;  mais  on  ne  connaît  de  hûqvta 
opuscules  :  une  LeUre  à  Nicolas ,  moine  de  Glalmn,|wi 
féliciter  sur  son  changement  de  vie,  dans  la  BAMm» 
xima  Palrum^  xxi,  5:23  ;  et  un  A^^pendiee  à  U  vit  4$  m 
Bernardy  dans  l'édition  des  (ouvrée  du  saint,  dooore  ^%^ 
billon  ,  II ,  1090.  Sa  lettre  au  moine  de  Glaimui  n'ertqiM 
tissu  d'antitlièses  ;  mais  le  second  morceau  de  Ivdhm)  d 
exempt  de  mauvais  goût.  Transféré  par  ses  sapmws  i  té- 
baye  de  Bellevaux  près  de  Besan^n,  Burdiard]«Mnitlel9 
avril  1162  ou  63.  M.  Daunou  lui  a  consacré  aoe  aobalas 
V Histoire  litléraire  de  France^  xiii,  323. 

BURCHARD  (Jean|,  né  à  Strasbourg  dans  lexvT nkk.ti: 

Sourvu  de  la  charge  de  clerc  des  cérémonies  pontificalalêii 
écembre  1483,  nommé  dans  la  suite  évêque  de  CiuifCfr 
tello,  et  mourut  le  6  mai  1505.  Il  est  auteur  do  JovmaiMft^ 


(1  )  Cet  établissement  a  douné  naiatancc  par  la  mite  â  Tiblmtèi^ 
geltesTuDe  des  cinq  maisous  destinées  aux  demoiselle»  oohlei<leFrii* 
Comté.  Les  quatre  autres  étaient  Cbâleau-Châlons,  BsuiDe,LoBi-Jt^ 
nier  et  Montigny. 

(2)  Le  Diarium  de  Burchard  u  était  connu  que  pir  a  ft^ 
donné  par  Denis  Godefroy  dans  son  Histoire  de  Charkt  FW,f^ 

en  1684,  et   «ai*  nupImiM    ritatimic   vainiM  AThAimir  UxMÉiâè0* 

continuation 

1696,  _,        ^ 

Anecdotœ  de  vita  AUxtmdn  Vl  papœ  »  seu  Excvp^f^  ^ 
Joann.  Burchardi.  Le  même  extrait  reparuldans  U  mèse  Tile,r*> 
suivante,  sous  ce  titre  :  Histon'a  arcana,  seu  de  vitàJUs^^^ 
papœ  Excerpta,  etc.  Cet  extrait  fut  sans  doute  rédigé  pir  ■  f^ 


né  par  Denis  Godefroy  dans  son  Histoire  de  Charkt  VïU,f'^ 
1684,  et  par  quel(jues  citations  vagues  d'Odonc  BU^iMlii^* 
tinuation  de  Baromus,  lorsque  Leiboitz  fit  impriiDcr  a  Hissai. • 
6 ,  un  volume  in-4*,  intitulé  :  Spécimen  hituaia  sruae,  ' 


cite  en  cette 
tionnaire  histot 


exle  de  Fauteur,  qiu  peut-èlre  était  en  italien,  »  y 
:  langue  plusieurs  passages  du  Ditrium  [V.àm^^ 

iêtorique,  Tarticle  Sauonarole,  et  U  DitsaistieMa^* 

libelles  diffamatoires),  Leibnitz  crut,  quelques  anoéei  aproi  • 
trouvé  le  véritable  teite  de  Burchard,  dans  un  mâBoicnt  q*  ^ 
lui  avait  confié ,  et  il  écrivit  à  ce  dernier ,  le  90  noteoibre  iWi»' 
se  proposait  de  publier  Integrum  Diarium  BurchanHi  ■•"T* 
sans  avoir  eiécuté  sou  projet.  Jean-Georges  Eccard  fit  ^'f^if^ 
zig,  en  1732,  dans  le  second  tome  de  ses  Scriptores  1^^'}^ 
rium  Burchardi,  d'après  un  manuscrit  de  Berlin,  qui  pomnit"» 
le  même  que  Lacroze  avait  communiqué  à  Leibnitz.  Ce  b*^*^  ^ 
très-défectueux,  de  Taveu  même  d*Eccard ,  qui,  dans  «o  jjjf'j.^ 
souvent  obligé  d'avoir  recours  à  l'extrait  de  LeibniU,  pour  'J^^^ 
dre  des  faits,  interverti  par  les  copistes.  Eccard  ajoute  y*_?|^ 
qu'il  publie  contient  le  loumal  entier  du  pontificat  ^^^^''^^ 
mais  c'est  une  erreur.  Leitrait  même  de  Leibnitz  '*"**J*'ÎLfl 
il  commence  en  149S,  au  S  août ,  jour  de  l'etaltation  d'Al^'r  ^ 
le  Diarium f  donné  par  Eocard ,  oommcoce  quatre  Bifiii  P*  j^ 
premier  dimanche  ée  l'Aveot  ;  l'extrait  de  Leibniti  n  jfff^ 
1 508,  quinze  jours  avant  la  mort  d'Aleiandre  Tl,  cl  le  ^^*^j^ 
par  Eccard  finit  au  S2  février  de  la  même  année.  On  '^^^^f 
des  différences  considérables  enU^e  les  deux  textes  "'^P^fr!^^ 
pression  et  dans  les  Caits.  On  trouve  dans  Leibnitz  des  arbc»  ^^ 
quent  dans  Eccard,  et  vers  la  fin,  les  deux  texte»  "'^^f^*"?!»,'* 
niable,  el  deviennent  deux  ouvrages  différents.  Eccard  ***?\fg-if 
enfin  se  procurer  une  bonne  copie  du  Diarium  ^  "*•**!  "'^L;»» 
que  cela  fdt  possible  ,  et  il  disait  :  Latet  illud  in  «'^^^^i 
œternumque  laubit.  Cependant  la  Corne  de  Sainte-PaMT*^  ^ 
Rome,  dans  la  Ûbliotbèque  Chigi ,  un  manoscrit «■  5  ^ 


en  1585,  Burchelati  mourut  en  1032.  Un  lui  cloil  un 
lombrc  d'ouvrages  écrits  eu  latin  et  en  italien,  tant  en 
u'cn  vers.  Le  plus  important  est  celui  iiililulé  :  Cmninen- 
lemorabilium  kitloriarum  TarvUiaaa  ,  lib,  iv ,  1611 , 
—  Burchelati  (Jean-Baplisle ) ,  son  fils,  mourut  en 
u  moment  où,  fort  jeune  encore,  il  donnait  comme  poète 
.  belles  espérances. 


«s,  coriaces;  ses  fleurs  éca  ri  aies  et  raninsséeseu  tête. 
LCHiELLo  (Dominique),  pacte  bizarre  et  olKcur,  vivait  à 
ce  au  commencement  du  xv'  siècle.  Fils  d'un  barbier, 
lit  d'autre  nom  que  celui  de  Dominique,,  auquel  il  ajouta 
celui  de  Burchiello,  |)ar  suile  de  circonslanccs  demeurées 
aes.  En  1432,  il  Tut  inscrit  dans  la  corporation  des  bar- 
'[  sa  boulique  de^i^l  le  rendez-vous  de  loule  la  meilleure 
de  Florence.  Cosnie  de  Mcdicis  la  fit  mÉme  peindre  dans 
/es  pièces  de  sa  célèbre  sa  1er ic ,  où  elle  clail  surmontée 
Irait  du  pooLe-barbicr.  hes  satires  de  Burchiello  étaient 
^ées  de  ses  contemporains ,  à  cause  même  de  l'obscurité 
icuse  qui  y  régne  et  de  l'étrangetè  des  expressions.  Ses 
s  burlesques  sont  autant  d'énigmes  don  t  la  ckr  nous  man- 
lalgré  l'explication  que  Doni  prétend  en  avoir  donnée. 
|uî  sonl  écrits  dans  le  genre  narralir  et  descriptif  sont 
ODipréhensililes,  mais  la  licence  y  est  trop  grossière.  — 
utU  di  Burchiello  n'ont  pas  eu  moins  de  vingt  éditions 
lus  les  formats.  I>a  première  est  celle  de  Bologne,  1475, 
les  meilleures  sont  celles  de  Florence,  loC8,  in-S")  et  Ve- 
S66,  in-S" ,  avec  les  Cointn«nlair«j  de  Doni ,  et  celle  de 
es,  1757. 

tCKHABD  (FBiNçois),  Conseiller  intime  et  chancelier  de 
eur  de  Cologne  Ernest,  ijt  ses  études  à  (Pologne,  se  rendit 
I  Munich,  ou  il  prêta  son  travail  et  ses  connaissances  a  Léo- 
'.ck  de  RandccL,  chancelier  de  l'éiecleur  de  Bavière,  et  re- 
3  ensuite  à  Cologne  ,  où  il  écrivit  un  petit  ouvrage  qui  lit 
uup  de  bruit.  Il  est  intitulé  :  De  aMionomia,  ou  Du  libre 
uemeni  de  eroyaitcei  divertu,  imprimé  après  sa  mort,  à 
rh,  1586,  in-i"  ;  réimprimé  en  t5U3  et  1602.  Cet  ouvrage 
ussement  attribué  à  André  Erstenbei^er ,  à  André  Gaiî , 
i-cher  s'est  trompé  en  l'ailribuant  à  un  autre  Français, 
\liard,  théologien  protestant.  Borcktiard  mourut  k  fliann 
oût  1384. 

RCKBAED  (Jacqijes),  né  k  Bàlc  en  1643,  jurisconsulte  et 
sseur  en  droit  à  Sedan,  à  Herborn,  et  en  1678  à  BAIe,  n'a 
è  que  des  Diuertatiom,  et  mourut  en  1720.  —  Il  y  a  eu 
cursjnrisconsullcsde  cette  famille,  dont  quelques-uns  ont 
rofesseurs  à  Bâie,  mais  qui  n'ont  laissé  que  quelques  Dii- 

iiau  couttuir  l'oiiiraje  nilitr  Je  Aurclurd.  U 

di'cembrt  1483,  jour  oii  l'iulruT  fut  po ■*- 

êrémODiu  pouiiScalei,  «t  Gnit  au  31  nii 

>rl  de  Burchard  ;  ce  qui  loDonce  que  ceiui-ci  aurnii  eu  uu  con 

■ur.   Ce  manuMril,  lans  Ucuoe  de  Icmpi,  renferme  le»  dcriiii 

deSiilï  IV.loutle  ponlilicat  d'Innocenl  Vin,  d'Aleiandre  TI 
le  III,  el  lu  iroii  premièrei  anoùa  de  Juin  II.  II  exiilc  à  la  bibli 
ne  royale  pluileun  manuicriu  du  Caniun  (*'.  le  tome  ivii  ( 
>njin»  dei'académitdeâbeUe4-lttlrei,0ii¥oB<xn\eifiK  donoe  u 

c  du  Jounul  de  Borchard,  p.  597  â  R06).  On  trouTe  auui  u 
■o  nolkc  »ur  le  méoie  ouvrage ,  daiu  la  iobo  i  dei  Noticei  tl  s 
u  det  BUmucriu  de  U  hALnthe^ue  au  nn. 


...  de  la  chaire  de  clerc 
1506,  UD  an  niéme  aprèi 


ae  t  Allemagne,  ei  iKaucoup  ae  programmes. 

Bi'RCKUARD  (Jhak-Henri ) ,  bolsnislc  et  antiquaire  alle- 
mand, dont  on  ignore  le  lieu  et  la  date  de  la  naissance,  ainsi 
que  l'époque  de  la  mort,  s'est  fait  remarquer  par  une  LelWe 
latine  a  Leilinitz,  qui  révèle  la  découverte  des  principes  fon- 
damentaux de  la  botanique.  Elle  fut  publiée  en  IT02,  puis  à 
HelmstKdl  en  IT50,  in-12.  Laurent  Hcisler  dé<lia  à  Burckhard 
un  genre  de  plantes  sous  le  nom  de  Burekhardia ,  qui  (ut 
adopté  par  Duhamel;  mais  celui  de  CaUtcarpa,  que  Linné  avait 
donné  prcTcdcmmcnt  au  même  genre,  a  prévalu. 

BURCKUAHDT  (CliBiSTOPBEj,  missionnaire,  natif  de  Suisse, 


plaires  de  Bibles  et  de  Nouveaux  Testaments,  il  les  plaça  tous 
parmi  les  Turcs ,  les  Sjriens ,  les  Juifs  et  les  Copies  ,  et 
réunit  de  nombreux  prosélytes.  A  son  retour  d'un  saint  pèleri- 
nage à  Jérusalem,  il  termina,  au  mois  de  janvier  I8lti,  dans  les 
environs  d'Alep,  une  vie  pieuse  et  utile. 

BUBCKHARDT  ( Jean-Cuables),  né  le  30  avril  1773  à 
Leipzig,  s'adonna  de  bonne  heure  aux  études  malliémaliques 
et  astronomiques,  et  se  distingua  par  ses  calculs  sur  les  éclipses 
du  soleil  cl  de  certaines  étoiles  et  sur  la  détermination  des 
longitudes  géographiques.  Pendant  deux  ans,  il  fut  utilement 
employé  pour  Ta  science  dans  l'obsenaloire  de  Seebcrg,  près 
de  Gotha,  puis  vint  en  I7!)7  à  Paris,  oti  le  célèbre  Lalande 
l'associa  à  ses  travaux.  Deux  ans  après,  Burckhardi  sollicita  et 
obtint  des  lellres  de  naturalisation,  et  il  fut  nommé  adjoint  au 
bureau  des  longitudes.  En  1800,  l'Institut  lui  décerna  le  prix 
d'astronomie,  et  il  devint  successivement  membre  de  l'InsUtuI, 
directeur  de  l'observatoire,  de  l'école  mililaire,  el  membre  titu- 
laire du  bureau  des  longitudes.  Il  mourut  â  Paris  le  21  juin 
1825,  laissant  les  ouvrages  suivants  :  Table  dei  diriseurs  pour 
tovtlftnombreidu  premieT,  deuxième  el  troifiiine  millitm, 
avec  le»  iiombrei  premiert  qui  t'y  trouvent,  Paris,  IHI7,  granct 
in-4".  ~  Table  de  la  lune,  Paris,  1812,  in-4°,  publié  dans  les 
Tablée  ailroiuimiquei  du  bureau  de$  longiludet.  —  Trudactiott 
en  allemand  de  la  Mécatùque  cèlette  de  Laplaee.  —  Mémoire 
lur  tet  micromèlret,  dans  le  tome  I  des  Savant»  iirangert, 
1805.  —  Délerwiinatxon  dt$  orbilt*  de  quelqutt  ancienne»  co- 
tnéli$,  ibidem .  1805.  —  Mémoire  sur  l'orbite  de  la  comète  dt 
mo,  dans  le  Btcueil  de  tlmtitut,  section  des  sciences  phy- 
siques et  malhcmaliques,  toni.  viii,  1800.  —  Note  lur  la  pla- 
nile  découverte  par  M.  Hardina,  ibidem.  —  Seconde  Correc- 
tion de»  élémenli  de  la  nouvelle  planète,  ibidem,  —  Sur  le» 
comileide  1784  «1  17C2,  ibidem.  —  Aapporltur  un  lextanl  à 
riltexion  de  la  con»lruetion  de  M.  Lenoir,  ibidem,  lom.  ix. 
—  Formule»  générale»  pour  le»  perturbation»  de  guelgue» 
ordre»  lupérieur»,  ibidem.  —  Mémoire  »ur  pluiieuri  moyeu» 
propre»  à  perfectionner  le»  Table»  de  la  lune,  ibidem.  — Exa- 
men de»  différente»  manière»  d'orienter  un«  chaîne  de  trian- 
gle», ibidem,  ton),  s,  1810. 

BIJ»€KBABDT  (JEAN-LouiS)  oaquit  à  Lausanne  en  1784. 
Après  avoir  passé  deux  années  dans  l'école  publique  de  Nenf- 
cbatel,  il  compléta  ses  éludes  à  LeipnR,  à  Gœtlingue  et  à  RÂle. 
Au  mois  de  juillet  iSOO,  il  vint  en  Angleterre  porteur  d'une 
lettre  de  recommandation  pour  sir  Joseph  Banks,  membre  très- 
influent  du  eomilé  de  la  toeiété  d'Afrique,  qui  s'occupait  alors 
des  moyens  à  employer  pour  pénétrer  dans  l'mtérieur  inexploré 
de  ce  pa^-  Une  tentative  ayant  été  décidée  devoir  être  faite  par 
le  nordiBurckbardt  s'offrit  pour  l'entreprendre;  el,  maigre  les 
instances  de  son  protecteur,  qui  redoutait  pour  lui  les  dangers 


BUBIMULO. 


(  WQ  ) 


auxquels  il  allait  s'exposer,  ayant  été  accepté  («808),  il  se  mît  à 
étudier  sans  relâche  la  langue  arabe,  Tastrononnie,  la  minéralo- 
gie, la  chimie,  la  médecine  et  la  chirurgie.  Ses  succès  Tenhar- 
dirent  encore;  et,  après  a?oir  laissé  croître  sa  barbe,  s'être 
familiarisé  avec  le  costume  oriental  et  s*étre  préparé  rudement 
aux  fatigues  et  aux  privations,  Burckhardt  s'ennbarqua  le  2  mars 
1809  à  Plymouth,  débarqua  à  Malte  au  milieu  du  mois  d'avril, 

Î  compléta  son  équipement,  prit  dès  lors  le  nom  d'Ibrahim- 
bn-ADd-Allah  et  le  titre  de  marchand  musulman  de  l'Inde, 
porteur  de  dépèches  de  la  compagnie  des  Indes  au  consul 
anglais  à  Alep;  et,  après  une  longue  traversée,  mit  uied  à  terre 
CB  Syrie,  à  Soueldie,  à  l'embouchure  de  l'Aasi  (Oronte),  se 
dirigea  vers  Alep  avec  une  caravane,  poursuivit  au  mois  de 
juillet  1810  sa  course  aventureuse  jusqu'à  Palmyre  à  travers 
ks  périls  de  la  route  infectée  de  brigands,  et  une  insurrection 
dtins  ce  pays  l'ayant  conlrarat  de  s'arrêter  à  Damas,  il  visita 
Balbec,  1  ancienne  HéliopoKs,  le  mont  Liban,  l'Anti-Liban,  et 
poussa  une  reconnaissance  jusque  dans  le  EÉaiouran,  la  patrie 
ir Abraham,  et  revint  le  l*'^  janvier  1811  à  Alep.  Pendant  celte 
même  année,  Burckhardt  fit  une  excursion  dans  le  grand  dé- 
sert du  côté  de  l'Euphrate,  retourna  vers  Damas  par  la  vallée 
de  î'Oronte  et  le  Liban ,  et  visita  avec  le  soin  le  plus  minutieux 
•e  mont  fameux,  le  Uaouran,  les  montagnes  nombreuses  qui 
s'élèvent  à  Test  et  au  sud-est  du  lac  de  Tioériade,  les  ruines  de 
Djérasch  ;  et ,  après  avoir  traversé  Tabarich  et  Nazareth ,  il 
Hiarcba  à  l'est  du  Jourdain  et  de  la  mer  Morte  en  se  dirigeant, 
vers  le  sud ,  dans  la  vallée  de  Ghor,  qui ,  sous  le  nom  d'Araba, 
s'étend  jusqu'à  Akaba-EI-Masr ,  ville  construite  au  fond 
du  golfe  Arabique.  Burckhardt  découvrit  à  Ouadi-Mousa  les 
mines  de  Pétra ,  ancienne  capitale  de  l'Arabie  Pélrée,  puis 
traversa ,  en  compagnie  d'une  petite  caravane  d'Arabes ,  le 
désert  le  plus  stérile  et  le  plus  affreux ,  dit-il ,  qu'il  ait  jamais 
vu.  Parvenu  enfm  au  Caire,  l'infatigable  voyageur,  muni  d'un 
firman  du  pacha,  entreprit,  le  24  février  1813,  le  voyage  de 
Nubie  en  suivant  la  rive  orientale  du  Nil,  et  il  fit  une  courte 
halte,  le  6  mars,  à  Ouadi-Halfa,  situé  à  la  hauteur  de  la  seconde 
cataracte.  Les  farouches  habitants  du  pays  de  Mahan,  prenant 
Burckhardt  pour  un  agent  de  Mohamraed-AIi ,  le  contrai- 
gnirent de  rebrousser  chemin  vers  le  nord  jusqu'à  Kolbi,  où  il 
uraversa  le  Nil  à  la  nage.  Puis,  ayant  descendu  la  rive  gauche 
de  ce  fleuve  jusqu'à  Ibsamboul ,  il  passa  à  Derr,  et  regagna,  le 
31  mars,  Assouan.  Après  une  résidence  forcée  à  Esné  jusqu'au 
S  mars  1814,  l'intrépide  voyageur  se  joignit  à  une  caravane  de 
marchands  d'esclaves  qui  allaient  de  Daraou  en  Egypte  au 
Berber  en  Nubie;  et,  après  d'afTreuscs  souffrances,  il  atteignit 
le  23  mars  Ankheïreh,  chef-lieu  du  canton  de  Berber,  puis  il 
passa  par  Damer,  Ghendi,  et  avec  une  autre  caravane  il  prtit 

riur  le  golfe  Arabique.  S'étant  embarqué  à  Souakim,  il  aborda 
Djedia,  et  pénétra  dans  leTaîf,  où  Mohammed-Ali  lui  en- 
voya des  secours;  et,  malgré  de  grandes  difficultés,  il  obtint 
la  permission  de  visiter  la  Mecque.  L'épuisement  gfaduel  de  sa 
santé  empêcha  les  excursions  qu'il  projetait  dans  le  Hedjaz, 
et  la  peste  le  contraignit  bientôt  à  se  réfugier  parmi  les  Arabes 
du  mont  Sinaî,  chez  lesquels  ce  fléau  est  inconnu.  De  retour  au 
Caire,  Burckhardt  s'occupa  de  la  rédaction  de  ses  voyages;  et, 
au  moment  où  il  venait  d'achever  les  préparatifs  d'un  départ 
nouveau  pour  l'intérieur  de  l'Afrique,  il  mourut,  le  4  octobre 
4817 ,  d'une  dyssenterie  violente.  On  a  de  lui ,  en  anglais  : 
Voyages  en  ifubie  (TraveU  in  Nubia  and  in  Ihe  interior 
of  north  eaitem  Africa,  performed  in  1813),  Londres,  1819, 
în-4",  avec  cartes.  —  Voyages  en  Syrie  et  dans  la  (erre  sainte, 
Londres,  18*22,  in-4°,  avec  cartes  et  plans.  —  Voyages  en 
Arabie  ,  contenant  la  description  des  parties  du  Êedjaz 
regardées  comme  sacrées  par  les  musulmans,  Londres,  1819, 
in-4o,  avec  carte  et  plans  ;  ibidem,  2  vol.  in-8*».  —  Notes  sur 
les  Bédouins  et  Essai  sur  l'Histoire  des  JVahhabites,  Londres, 
1829,  in-4°,  avec  carte;  ibidem,  2  vol.  in-8*»;  traduit  en  français 
par  M.  Eyriès,  Paris,  1834,  5  vol.  in-8**,  avec  plans  et  carte.  — 
Proverbes  et  Maximes  des  Arabes,  Londres,  1830,  in-4%  avec 
le  texte  arabe  en  regard  de  la  traduction. 

BURCZA  ou  BiTRCZLAND  (géogr.),  petit  pays  de  la  Transyl- 
vanie, sur  la  rivière  du  même  nom,  aux  frontières  de  la  Molda- 
vie et  de  la  Valachie,  fertile  en  blé  et  en  vin. 

BURDAH  (9^or.),  district  de  la  presqu'île  hindoustanique 
de  Guzurate,  sur  les  bords  de  la  mer  Arabique.  Il  renferme  les 
rajaiats  de  Meane,  Rawd  Bundes  et  Junaghur,  qui  payent 
tnbut  au  Guicowar,  et*  le  riche  district  de  F^rburder,  qui  fait 
partie  de  la  présidence  anglaise  de  Bombay. 

BtJRDALO  [géogr.),  rivière  d'Espagne,  dans  l'Estramadure  de 
Léon  ;  elle  prend  sa  source  dans  le  voisinage  deTruxillo,  et  se 
jetle  dans  la  Guadiana. 


BVRM,  s.  m.  {kisi,  naL)y  poiiGon  du  gmiredtipicéa.|| 
feit  actuellement  partie  des  pomacentrei. 

BiTRiH  (géogr, )^  territoire  d'un  des  rajas  soimis  m  A^ 
dans  le  pays  de  Gundwana.  La  capitale  de  màne  mo>,« 
réside  le  raja,  est  située  sur  une  éminence,  sur  la  mim* 
Goput,  qui,  à  peu  de  distance  de  là,  sejettedaB8leSQte,(tft 
a  un  fort  en  pierre. 

BURDIGALA  (géogr.  atir.],  capitale  des  INlarigrs  Viv 
dans  la  deuxième  Aquitaine,  sur  la  Garumna,  on  ptQjv 
dessus  de  l'endroit  ou  elle  reçoit  le  Durantomis.  Oue  t^ 
déjà  puissante  avant  la  conquête  de  la  Gaule  pir  les  Echk 
puisqu'elle  servait  aux  peuples  vmsius  d'emponMi  «  c» 
du  commerce,  le  devint  encore  plus  sous  les  em^eraa^ 
fut  remplie  d'édifices,  de  portigucs,  de  statues, de  coJûoki  (h 
remar(][uait  surtout  une  fontaine  couverte  de  roirbK,^ti 
divinisée  par  les  Gaulois  sous  le  nom  de  Dma.etleiiiiF» 
phithéâlrc  nommé  palais  de  Gallien.  Il  y  avait  anssido^ 
publiques,  qui,  dans  le  iv*"  siècle,  balancèrent  la  n^tti 
des  premières  écoles  littéraires  de  la  Gaule.  Ceslde  ortttfnî 
que  sortirent  Minervius  Exupère,  Ausoneet  saint  Puiio. la 
que  Rome,  Burdieala  avait  [K)sscdé  originairement  oostut, 4 
il  parait  qu  on  y  élisait  des  consuls  comme  dans  cette opuirji 
l'empire  (F.  Bordeaux). 

BURDW  AN  (y^o()rr.),  district  déjà  province  bdtioMpi  4 
Bengale,  d'une  superficie  de  241  et  demi  milles onà,  d'aï 
population  de  1,444,487  habitants,  et  d'un  rcveos^iWnii: 
en  1814  à  4,323,663  roupies.  Il  est  arrosé  pardesilhtfiisda 
Hugly,  et  il  est  riche  en  sucre,  en  indigo,  en  coiM,^^ 
et  en  soie.  La  capitale  de  m^mc  nom  s*étend  sur  la  DaoAuli, 
a  9,805  maisons  et  53,927  habitants,  ren(bnDedatiMi|f«i' 
coton  très-considérables,  et  elle  est  chei  lesMoogobw^ 
de  sainteté,  parce  qu'un  de  leurs  saints,  IbrabiinS«ik!!f 
enterré. 

BURE,  BCRAT,   BCRATIW,  BUREL,  iriETn,  ITBiJ 

{comm.) ,  grosse  étoffe  en  laine  de  couleur  roosse  oo  p*^ 
dont  s'habillent  ordinairement  les  ramoneurs  cl  les  pi» 
la  campagne;  elle  est  faite  de  laines  de  brebiî noiro  d f« 
mélangées. 

BURE,  s.  f.  {technol.)^  parlie  supérieure  d'an  lioB»»* 
forges. 

BCRÉ  (géogr,) y  résidence  du  gouverneur  de  la|w«»« 
Damot  dans  TAbyssinie  (Bruce,  ui,  556).  Un  èrtncl** 
nom  appartient  aux  Agows  (Bruce,  m,  370). -UJ 
lieu  de  ce  nom  est  indiqué  sur  la  carte  deSilt,co|B|<°* 
situé  sur  les  bords  du  golfe  Arabique;  et,  <**■•  "**fj! 
de  voyage ,  il  fait  remarquer  que  d'ordinaire  on  P^ 
Mocha ,  et  on  traversait  Buré  pour  se  rendre  «o  ho^ 
mais  que  les  Arala  Beduins  ont  rendu  cette  nwte  W^ 
sûre. 

BVRR  ou  BCRJSUS  (Ajidré),  le  père  de  la  géogrif^ 
Suède,  naquit  en  1671  d'un  ministre  proleslanl m  »»5| 
de  Hemosand.  Ses  progrès  dans  les  mathéroatupttjj^ 
connaître  de  Charles  L\,  qui  le  nomma  son  pï«^?Jr: 
En  1634,  il  fut  envoyé  en  Russie  pour  une  mgaowii^ 
portante,  et  en  1640  il  devint  membre  du  <1«P*'*Î"V-' 
guerre.  Le  roi  l'avait  déjà  mis  à  la  tête  du  b«««  ^^ 
fi  fut  chargé  de  mesurer  toutes  les  provinces,  «f  ^^T  • 
carte  générale  du  royaume.  Sou»  lui,  d'habiles  ««««**V 
coururent  à  oettejmmie  entreprise,  dont  Bur«tt«^ 
partie  la  plus  difficile.  Son  Orbis  Arctoï  •«P'*"*^ 
Suâciœ  tc&ula,  gravée  en  six  feuilles  grand  '^^'^^*ff*Z. 
roan^qui  parut  à  Stockholm  en  1626,  et  son  Onu^ 
prœserUm  Suêdœ  descriplio  .  publié  la  méat  tf^ 
Stockholm,  et  réimprimé  a  Wittenberç  en  1630,  inj^»^ 
le  résultat  de  ses  travaux.  11  les  poursuivait  avec  ««"•^ 
proposait  de  publier  séparément  chacune  des  pro^^  ^ 
doises;  il  en  avait  déjà  terminé  neuf,  que  Ion  tw^^^ 
l'atlas  des  Blaew,  lorsque  la  mort  vint  lenlefer «  ^ 
sciences  géographiques,  dont  il  reculait  ï»'*"?*'*'  ib- 
la  carte  a(HaiU  magnut,  monument  de  ï'^'*')^,?^^ 
graphie,  servait  seule  de  base  aux  cartes  du  Nord.  W^ 
une  géographie  nouvelle  de  ces  contrées;  ^•^"^'Tf  ^ 
tion  des  instruments  alors  en  usage,  ses  ^^^frjr,: 
mesures  astronomiques  auraient  laissé  peu  de  ac» 

tifier.  c,aj.tfi> 

BURE,  BU&fiUS ou  BCR^US  (Jea:«),  né  «"^    ^ 

attaché  à  la  chaocellem  royale,  pois  bibhotbec^ie  ^^, 
antiquaire  du  royaoRke,  mourut  eo  *^^.*****î\i,iJ-Ér 
quitw  du  Nord  et  sur  difel»a^ieU  bi«*»nqû»  «  «■""^ 


BimSAIT. 


((M») 


BOmSAU. 


un  gnnd  nombre  d'oii?rages  remarquables,  parmi  leaqaeU  on 
cite  principalement  :  Jlmia  tUmêuma,  heeeslEkmenia  rmnica 
msmrpata  a  Smeo-Goihitveleribuê,  1&90.  —  ReUUio  de  ratione 
e€  via  ngûmis  ieptenirionalii  ad  cultum  reductndiy  aueiare 
IHUm&Tê  quodam  Jona  Henricseno  de  Meldorp^  versa  in  eer-^ 
«Mnempôfm/artfmjtMM  regùCaroH,  Stockholm,  1604;  ibid., 
1656.  —  Libelhu  aipkabelarius ,  liUeris  runkû  cum  éUerli" 
nmrièuê sueêieiê  edilus,  Stockholm,  1608;  ibid.,  1624.  —ITo- 
nmmêfUm  Mêingiea  a  Thorone  im  Angeéaal  anie  aliquot  etn^ 
iwHas  «miionaii  |Mftla,  eubjunda  fnvmiêtwne  preBmii  ab  ép$o 
i$Êtipetrmmdi  qm  heiionem  ^orum  inêolilam  incogniiamque  po- 
iuerii  demonêirarey  Stockholm,  i634.  -*  Specimên  pritnarim 
Hng%MB  MionbnafUB ,  emUinenê  deciinaiione$  twmtmm^  adjee* 
tivfnMm  et  iubstaniivorum ,  ut  et  eyntaœin  eorum  in  tabuh, 
Stockholm,  1636.  —  jRttiui  redum ,  seu  régie  Dania  Waidemari 
prméietio  de  Utterarum  runiearum  redit»  ad  «iio#,  rhythmii 
nMieii^  Stockholm,  1636.  —  Edition  avec  notjes  du  Konunga 
al|fre^(GooTemementdesrois),  1634,  in-4^. — ^Buek  (Catherine) 
fifiedo  précédent,  née  en  160S,  morte  en  1679,  s'est  distinguée 
par  sa  correspondance  avec  Vendela  Skytte,  fille  du  sénateur 
suédois  Jean  Skytto. — BoBB(Olaus-£ngelbert),nédansrAnger- 
nianie,  fut  un  médecin  et  un  mathématicien  de  renom.  On  a  de 
lui  :  ÀriUtwulicœ  imtrumêntaiiê  Âbaeus  ration^nova  ex  geowiê- 
trid»  fandamennii  atque  tuppulalltmf,  nnmeratianeg  artlJb- 
metiemê,  frpporlionee  simptieee,  mulUpiieeêy  direetas^  reei- 
prorut,  ditjunctat  et  conlinmoê  eapiicanif  et  eodem  intuitu 
fgfmpte  pinra  ad  ocmias  demonttranêy  Uelmstadt,  1600,  in-8®. 

•UftS  (Guil.-Fb.  de)  (F.  Debure). 

BUEBAU,  S.  m.(coMi«i.).  Il  signifie  la  même  chose  que  bure, 
et  il  a  fieilli. 

BUEBAU.  Ce  mot  a  un  grand  nombre  de  significations  dans 
notre  langue.  Dans  son  acception  la  plus  restreinte,  c'est  une 
table  à  compartiments  et  à  tiroirs  pour  serrer  les  papiers,  écrire 
et  compter  de  Targent.  En  term.  de  palais,  c*est  la  table  sur  la- 
quelle sont  posées  les  pièces  d'un  procès  lorsqu'on  en  fait  le 
rapport  ;  et,  par  extension,  ce  sont  les  juges  eux-mêmes  qui 
assistent  au  rapport,  ou  les  commissaires  nommés  pour  l'instruc- 
tion et  l'examen  d'une  affaire.  Dans  une  académie  ou  une  as- 
semblée législative,  c'est  la  réunion  du  président,  du  vice-prési- 
dent et  des  secrétaires.  Le  nom  de  bureau  sert  encore  à  désigner 
le  résultat  du  fractionnement  et  de  la  répartition  des  membres 
d*OBe  assemblée  législative  en  divers  groupes  pour  l'examen  des 
afibires  qui  doivent  ensuite  être  soumises  à  la  discussion  géné- 
rale. Dans  les  assemblées  électorales,  le  président  et  les  secré- 
taires forment  avec  les  scrutateurs  ce  que  l'on  appelle  le  bureau. 
Dans  un  autre  sens,  un  bureau  est  un  lieu  où  Ton  expédie  des 
afl^ires;  c'est  encore  un  établissement  consacré  à  un  serrice  pu- 
blic, dans  lequel  se  trouvent,  à  des  jours  et  à  des  heures  desi- 
gnés, des  peràonnes  revêtues  de  titres  et  d'emplois,  ayant  pou- 
voir et  juridiction ,  pour  recevoir  ceux  que  leurs  affiiires  y 
amènent,  prendre  des  résolutions ,  faire  exécuter  des  mesures, 
et  qitek)uefois  juger  des  contestations.  C'est  de  ces  derniers 
boréaux  que  nous  allons  parler  ;  mais  comme  ils  ont  été  et  sont 
encore  très-nombreux  en  France,  nous  nous  occuperons  seule- 
ment des  principaux.— Bureau  rendra/.  L'art.  184  de  la  consli- 
totion  du  5  fructidor  an  m  avait  établi  dans  les  villes  divisées 
en  plusieurs  municipalités  un  bureau  central  pour  l'adminis- 
irationdes  af&iresque  le  corps  législatif  jugeait  indivisibles,  et 
particulièrement  de  la  police.  L'organisation  et  les  attributions 
de  ces  bureaux  avaient  clé,  en  conséquence,  déterminées  par 
plusieurs  lois.  Ds  furent  supprimés  par  celle  du  28  pluviôse 
an  Tiii,  et  remplacés  à  Paris  par  un  préfet  de  police,  et  à  Lyon, 
Marseille  et  Bordeaux,  par  des  commissaires  généraux  de  po^ 
lice. — Bureau  d'adresses  on  de  renseignements.  Le  premier  éta- 
blissement de  ce  genre  fut  établi  par  le  docteur  Théophrasle 
Renaudet,  le  fondateur  de  l'antique  Gazette  de  France  (F.  ce 
mot^,  et  le  privilège  lui  en  fut  concédé  par  lettres  patentes.  Sa 
feuille  était  datée  de  ce  fameux  bureau ,  et  ne  fut  longtemps 
cmnue  que  sons  le  titre  singulier  de  Bureau  d'adreues.  — 
Bureau  de  bienfassanee^  lieu  où  l'on  reçoit  les  dons  des  person^ 
nés  charitables,  et  où  l'on  distribue  des  secours  aux  inoigents. 
Les  bureaux  de  bienfaisance  ont  été  créés  par  la  loi  du  7  frimaire 
an  y.  La  restauration,  qui  trouva  quelque  diose  de  trop  philo- 
sophique dans  leur  nom,  leur  avait  donné  celui  de  Bureausc  de 
ekisTité,— Bureau  de  eoneiNalûm»  C'est  le  prétoire  où  le  juge  de 
paix  reçoit  les  parties  qui  se  présentent  devant  lui  pour  seoon- 
dlier  sur  les  différends  qui  les  divisent.  On  les  nomme  aussi 
Bureauœdêfoiœ,'^  Bureau  de  doumie.  lieu  où  l'on  perçoit  les 
droits  d'entrée  et  de  sortie  des  marcfaanoises,  et  où  l'on  vérifie  si 
eelle»<iuî  y  lont  déclarées  peuvent  ou  non ,  d'apn^  les  lois  exis» 
tantes,  entrer  étaa  le  royaume  ou  en  sortir.  Les  bureaux  de 


douane  sont  placés  sur  les  côtes  maritimes,  sur  les  frontèèm. 
et  (distribués  en  plusieurs  lignes.  Il  y  a  pour  Paris  une  douane 
spéciale  dont  le  service  se  fait  en  même  temps  que  celui  de  l'oc- 
troi» et  dont  les  bureaux  soutaux barrières.— I^ureau£{'enref<s- 
trement,  lieu  où  on  perçoit  les  droits  d'enregistrement,  qui 
remplacent  aujourd'hui  ceux  de  contrôle,  d'msinuatiiin,  de 
œntièroe  denier  et  de  petit  scel.— Hur^au  de  garantie,  lieu  oà 
1  on  fait  l'essai  et  où  Ton  contrôle  le  titre  des  ouvrages  d'or  el 
d'ai]gent.  —  Bureau  de  la  bonneterie,  éublissement  central  à 
Paris,  où  l'on  reçoit  les  produits  de  la  fabrication  de  bonneterie 
des  départements  pour  les  vendre  et  tenir  compte  du  produit 
aux  déposants  moyennant  un  droit  sur  le  prix  de  vente.  C'est,  i 
proprement  parler,une  maison  de  commission.— i^ureau <!«/•» 
terie.  On  appelait  ainsi,  il  y  a  quelques  années  encore,  des  gouf- 
fres où  allaient  s'engloutir,  contre  un  morceau  de  papier  et  de 
vaines  espérances,  la  dernière  ressource  de  plus  d'une  famUle, 
et  souvent  le  produit  du  crime.  Ils  n'existent  plus  depuis  que» 

Far  un  sentiment  de  pudeur  beaucoup  trop  tardif,  on  a  aboli 
impôt  immoral  établi  sur  la  plus  i^noole  des  passions.  —  Bu^ 
reau  déplacement.  Ces  sortes  d'établissements  seraient  fort  utiles 
s'ils  étaient  tous  tenus  par  d'honnêtes  gens;  mais  la  plupart  onl 
pour  chefs  des  aventuncrs,  des  escrocs,  qui  arrachent  le  dernier 
ecu  du  pauvre  sur  la  promesse  de  places  qui  n'existent  pas  on 
qu'ils  sont  hors  d'état  ae  procurer.  Il  n'y  a  pas  d'années  que  les 
tribunaux  correctionnels  n'en  frappent  plusieurs  de  condamna- 
tion, et  ces  exemples  ne  profilent  ps  plus  à  l'amendement  des 
autres  qu'à  l'instruction  de  leurs  victimes.  La  police  fait  tenir 
un  certain  nombre  de  ces  bureaux  par  ses  agents  secrets,  et  se 
procure  ainsi  le  nom  et  l'adresse  des  gens  sans  emploi  qu'il  peut 
être  nécessaire  de  surveiller. — Bureau  de  poste,  lieu  où  Ion  dé- 
pose les  lettres  et  missives  que  l'on  veut  faire  partir,  et  où  arri- 
vent celles  qui  doivent  être  distribuées. — Bureau  de  renseigne^ 
ments.  L'art.  29  de  la  loi  du  19  vendémiaire  an  it  porte  qu'il 
sera  établi,  en  chaque  greffe  dé  tribunal  correctionnel ,  un  ou- 
reau  de  renseignements,  où  il  sera  tenu,  soit  par  le  greffier,  soil 
au  besoin  par  un  ou  plusieurs  commis,  sous  la  surveillance  et 
direction  du  greffier,  registre,  par  ordre  alphabétique,  de  tous 
les  individus  qui  seront  appelés  à  ce  tribunal  ou  au  jurv  d'accur 
sation,  avec  une  notice  de  leur  affaire  et  des  sujets  qu'elle  a  eues. 
Le  même  article  ajoute  qu'à  Bordeaux,  Lyon,  Marseille  cl 
Paris,  le  greffier  enverra  chaque  décade  un  extrait  de  ce  registre 
au  bureau  central,  où  il  sera  tenu  un  registre  pareil:  qu'il  l'en- 
verra pareillement  dans  les  villes  de  cinquante  mille  âmes  et 
au-dessus,  ainsi  qu'aux  administrations  municipales,  où  il  sera 
tenu  de  même  un  pareil  registre.  Le  Code  d'instruction  crimi- 
nelle, restreignant  cette  mesure  aux  seules  condamnations,  Il 
renouvelle  et  la  rend  obligatoire  en  ces  termes  :  cr  Art.  600.  Les 
greffiers  des  tribunaux  correctionnels  et  des  cours  d'assises  et 
spéciales  seront  tenus  de  consigner,  par  ordre  alphabétique,  sur 
un  registre  particulier,  les  noms,  prénoms,  profession ,  âge  et 
résidence  de  tous  les  individus  condamnés  à  un  emprisonne- 
ment correctionnel  ou  à  une  plus  forte  peine.  Ce  registre  coa- 
tiendra  une  notice  sommaire  de  chaque  affaire  et  de  la  condaai- 
nation ,  à  peine  de  cinquante  francs  d'amende  pour  chaque 
omission.  Art.  601.  Tous  les  trois  mois,  les  greffiers  enver- 
ront, sous  peine  de  cent  francs  d'amende,  copie  de  ces  registres 
au  ministre  de  la  justice  et  à  celui  de  la  police  générale.  Art 
602.  Ces  deux  ministres  feront  tenir,  dans  la  même  forme,  un 
registre  général  composé  de  ces  diverses  copies,  o  C'est  à  l'aide 
de  ces  registres  généraux  déposés  dans  les  bureaux  de  renseigne- 
ments crue  l'on  parvient  à  connaître  les  antécédents  des  inaivi- 
dus  traduits  en  justice,  et  à  établir  le  rapport  statistique  et  ju- 
diciaire que  chaque  année  publie  le  ministre  de  la  justice.  — 
Bureau  des  aides.  On  appelait  ainsi,  avant  1791,  les  lieux  où  se 
percevaient  les  droits  sur  les  boissons.  On  les  a  appelés  plus 
tard  Bureauw  êe$  droits  réunis,  et  on  les  nomme  aujourd  bui 
Bureaux  des  tomtribuiioms  indirectes,  —  Bureau  des  décimes. 
Cm  bureaux  étaient  des  espèces  de  tribunaux  ecclésiastiques 
établis  pour  régler  ce  qui  concernait  les  décimes,  les  dons  m- 
tuits,  et  généralement  toutes  les  impositions  assises  sur  les  béné- 
fices. On  en  distinguait  deux  sortes,  savoir  :  les  Bureaux  dio^ 
césairn  et  les  Bureaust  généraux  ou  souverains,  ou'on  appelait 
SMUi  provinciaux.  Nous  en  parlerons  avec  plus  ae  développe- 
ment à  l'article  Décimes.  —  Bureau  des  hypothèques,  lieu  où 
s'inscrivent  les  hypothèques  accordées  volontairement  ou  auto- 
risées par  jugement  sur  les  propriétés  foncières,  et  où  se  trans- 
crivent les  contrats  translatifs  de  la  propriété  oar  vente,  dona- 
tion, hérédité,  etc.—  i^urMU  des  longitudes.  Cet  établissement 
scientifique,  dont  le  siège  principal  est  à  l'Observatoire  royal  de 
Paris,  et  dont  les  attributions  spéciales  sont  la  publication  de  la 
Connaissance  des  temps,  a  été  fondé  par  une  loi  rendue  le 


BUREAUX. 


(604  ) 


BURETTE. 


S5  jain  1793,  sur  un  projet  de  Lakanal  et  d'après  un  rapport  de 
Grégoire.  Ce  bureau  publie  en  outre  tous  les  ans,  sous  le  nom 
d* Annuaire,  un  excellent  petit  livre  contenant  des  tables  de 
poids  et  mesures,  de  mortalité,  etc.,  et  des  dissertations,  parmi 
lesquelles  on  lit  surtout  avec  intérêt  les  pages  où  la  plume  aussi 
facile  que  savante  de  M.  Arago  sait  si  bien  mettre  à  la  portée  de 
tous  les  notions  scientifiques  les  plus  utiles.— If  urf  au  du  contrôle 
d#far/e<.  Sous Tancienne  législation,  on  appelait  3insi  les  lieux 
où  les  actes  devaient  être  rapportés  pour  être  revêtus  de  la  for- 
malité du  contrôle,  de  l'insinuation ,  du  petit  scel  et  autres. 
C'était  là  que  devait  être  payé  le  centième  denier  par  les  nou- 
veaux propriétaires  d'immeubles,  ainsi  que  les  autres  droits  du 
domaine  que  les  commis  du  fermier  étaient  autorisés  à  perce- 
voir. Ces  bureaux  ont  été  remplacés  par  ceux  de  l'enregistre- 
ment. —  Au  temps  des  corporations,  chaque  corps  de  métier 
avait  un  bureau  composé  des  syndics  et  autres  chefs,  pour  veiller 
aux  intérêts  du  métier  et  réprimer  les  infractions  aux  statu  ts. 

BUREAUCRATE, s.  m.  (grammOjCeluiquiestemployédans  un 
bureau;  celui  qui  se  plaît  dans  le  travail  des  bureaux;  celui  qui  est 
apte,  qui  a  des  dispositions  particulières  pour  les  opérations  de 
la  bureaucratie.  Ce  terme  est  peu  employé,  et  ne  l'est  souvent 
que  par  afTcclation . 

BUREAUCRATiE(a(fmt'n.).  L'immense  personnel  desadrainis- 
trations  publiques  fut  designé  par  ce  mot,  dérivé  du  français  bu- 
reau. Mais,  après  avoir  exprime  la  puissance  des  bureaux  ou  plu- 
tôt l'autorité  administrative  elle-même,  bureaucratie  n^ à  guère 
plus  qualifié  ensuite  que  la  surabondance  des  emplois  ,  1  abus 
des  sinécures  cl  le  danger  de  la  centralisation  du  pouvoir  gu'on 
expose  ainsi  trop  souvent  à  ne  servir  qu'à  acs  ambitions 
personnelles.  C'est  aujourd'hui  la  signification  la  plus  ordinaire 
gu'on  lut  donne.  —  La  bureaucratie  se  compose  d'une  milice 
innombrable,  parasite,  dévorante,  qui  entrave  par  une  lenteur 
coupable  la  marche  de  l'administration.  Elle  est  nuisible  à  la 
fois  au  gouvernement  qu'elle  surcharge  de  l'onéreux  fardeau  de 
ses  émoluments,  et  au  pays  dont  elle  retarde  l'industrie  et  com- 
promet les  intérêts  par  une  routine  pernicieuse,  d'interminables 
formalités  et  une  insoucieuse  torpeur.  Toutefois ,  parmi  cette 
tourbe  de  bureaucrates  sans  mérite  il  faut  distinguer  les  em- 
ployés laborieux,  utiles,  nécessaires,  qui,  par  leurs  talents,  font 
affir  à  eux  seuls  les  ressorts  les  plus  importants  de  la  machine 
aaministrative  et  élaborent  ces  projets  de  lois  salutaires,  ces 
heureuses  améliorations  des  afliiires  .publiques  que  parfois  les 
ministres  soumettent  à  la  sanction  des  chambres.  Hommes  in- 
dispensables et  modestes  ceux-là ,  dont  les  travaux  remarqua- 
bles n'améliorent  que  rarement  la  position ,  et  assurent  la 
réputation  et  l'avancement  de  leurs  supérieurs!  —  C'est  à  l'im- 
pôt, devenu  de  plus  en  plus  exorbitant,  qu'on  est  redevable  de 
la  bureaucratie  comme  moyen  administratif,  et,  toute  déplora  - 
ble  qu'elle  est ,  la  réduction  de  l'impôt  pourra  seule  la  ré  - 
former. 

BUREAUCRATIQUE  ,  adj.  des  deux  genres  (gramm.).  Il  se 
dit  de  l'influence  des  bureaux  dans  une  administration,  et  d  u 
régime  où  se  multiplient  sans  nécessité  les  bureaux.  —  Il  se  di  t 
aussi  des  opérations ,  des  écritures ,  du  style  usité  dans  le  s 
bureaux. 

BURBAUMANE,  S.  m.  (gramm.) /celui  qui  a  la  manie  des  bu- 
reaux, qui  veut  entreprendre  le  travail  des  bureaux  sans  y  rien 
connaître,  ou  qui  se  plaît  à  exercer  une  puissance  bureaucratiqu  e 
sans  en  avoir  le  droit. 

BURE.iUlilANIE,  S.  f.  (gramm,),  manie  des  bureaux;  désir 
d'administrer  par  le  style  bureaucratique. 

BUREAUX,  s.  m.  pi.  (comm.),  nom  que  l'on  donne  dans  les 
Ardennes  aux  meules  de  foin. 

BUREAUX  DE  PUSY  (Jean-Xavier),  né  à  Port-sur-Saôn  6 
ert  1750 ,  entra  ért  i77i  dans  le  génie  militaire,  et  fut  nommé 
député  à  l'assemblée  constituante.  Il  s'y  fit  remarquer  car  sa 
modération ,  fut  plusieurs  fois  porté  à  la  présidence ,  et  rédigea 
d'excellents  rapports  au  nom  du  comité  militaire.  Après  la 
session ,  il  fut  accusé  de  trahison  avec  la  Fayette  et  déclaré  in- 
nocent. Il  sortit  alors  de  France  avec  ce  général ,  et  partagea  sa 
captivité  dans  la  forteresse  d'Olmutz  jusqu'en  1797,  où  les  vic- 
toires de  Bonaparte  lui  rendirent  la  liberté.  Après  avoir  séjourné 
quelque  temps  aux  Etats-Unis,  il  revint  en  France  au  18  bru- 
maire, et  fut  nommé  successivement  aux  préfectures  de  l'Allier, 
du  Rhône  et  de  Gênes.  Il  mourut  dans  cette  ville  en  1806,  après 
avoir  fait  de  courageux  efforts  contre  l'insurrection  des  Par- 
mesans. 

BUREAUX  D'ESPRIT  (hitt.  Htt.).  On  a  nommé  ainsi,  avec  asse  z 
de  justesse,  les  salonssi  fameux,  dans  les  deux  derniers  siècles,  où 


la  maîtresse  du  lo^s,  faisant  pour  ainsi  dire  de  l'ctprit 
marchandise^  et  s'érigeant  en  juge  soprème  dans  Uml  le 
de  la  république  des  lettres ,  rassemolait  à  joor  et  à  * 
une  petite  académie  que  venaient  admirer  kss  persa 
plusdistingués  de  lacouretdela  ville.  C'était, d'après  la  . 
description  de  la  Bruyère ,  a  un  cercle  de  persoonea  det  ém 
sexes,  liées  par  la  conversation  et  par  un  oomRiem  d^fjMiit  t» 
laissaient  au  vulgaire  l'art  de  parier  d'une  manière  inleuiBiÉAr: 
une  chose  dite  entre  eux  peu  clairement  en  entratnatl  ow 
encore  plus  obscure,  sur  laquelle  on  encfaérissaîc  par  de 
énigmes,  toujours  suivies  par  de  longs  appliodiscetiiefits. 
tout  ce  qu'ils  appelaient  délicatesse ,  sentiment  et  fioease  é'n- 
pression  ,  ils  étaient  enfin  parvenus  à  n'être  plus  entenda»,  d  i 
ne  s'entendre  pas  eux-mêmes.  Il  ne  fallait,  poor  servir  im 
entretiens,  ni  bon  sens,  ni  mémoire,  ni  la  moindre  ^'^f^ril*  R 
fallait  de  l'esprit,  non  pas  du  meilleur,  mais  de  cehû  ^fli 
faux,  et  où  l'imagination  a  plusdepart.  a  Les  prioeipam  tlMan 
de  ces  prétentieuses  réunions  furent  d'abord  le  célèbre  bMëe 
Rambouillet ,  où  régnèrent  pendant  si  longtemps  Catevfc- 
de  Vivonne  et  sa  fille  la  belle  Julie  d'Angeones;  plai  \aH 
l'hôtel  de  Bouillon,  où  siégeait  Marie-Anne  Mancini »  ei  it 
château  de  Sceaux,  avec  sa  petite  cour  littéraire  et  sea  files  ftt^ 
sidées  par  la  duchesse  du  Maine  ;  puis  l'hùtel  de  waàèmt  * 
Tencin  ,  avec  $a  ménagerie  ;  ceux  ae  mesdames  da  CfaiArIrt  e. 
du  Bocage,  du  Deffant,  Doublet,  Geoffrin,  de  madca 
l'Espinasse,  et  enfin  de  mesdames  Necker,  Fanny  àe 
harnais  et  de  Staël  (  F.  ces  différents  noms).  On  a  ^  i 
qu'il  n'y  avait  plus  aujourd'hui  de  bureaux  d*fs^.  Lr  i 
seul  est  changé.  Maintenant  on  les  appelle  :  ici ,  satens;  U  , 
coteries  ;  ailleurs,  camaraderies. 

BURELÉ  {blason).  Ce  mot  s'emploie  poor  un  écn  «tivista 
dix  parties  égales  par  neuf  lignes  horizontales.  Os  parties 
faites  de  deux  émaux  alternés. — Bcrèles.  Foicim  mimMtm\ 
numéro,  sex  aut  etiam  plures,  fasces  diminuées  en 
pair,  ordinairement  de  six,  quelquefois  de  huit.  Quand  il  j  tr 
a  cinq  ou  sept  dans  un  écu ,  elles  sont  nommées  trangin  — 
L'étymologie  des  termes  ^ref^,  burèles  vient ,  selon  le  P.ïf^ 
neslrier,  d  une  espèce  de  cloison  à  bandes ,  posées  borizoati^ 
ment ,  et  qui  laissaient  entre  elles  des  espaces  vides ,  écaax  t 
leur  largeur. 

RURES  {^mœurs  et  ut.) ,  jeu ,  espèce  de  course  de  lanors  q^ 
commençait  en  France  le  jeudi  qui  précédait  le  dimanciiede  -^ 
Quinquagésime.  Les  buret  finissaient  le  10  mars.  Ce  mol  vi^ 
de  buire  OM  bure,  vase  à  liqueur,  parcequ'on  buvait  beaoroapr* 
jour-là  (F.  BuiON  et  Brandon). 

RURES  (Le  DIMANCHE  DES],  le   premier    dûnancbr  4 
carême. 
BURESINUM,  s.  m.  (botan.),  sorte  de  plante  de  Crète. 

BURET,  s.  m.  (hiêl,  nat.)f  sorte  de  poisson  d'où  Ton  tav 
autrefois  la  pourpre. 

BURETTE,  s.  f.  (écon.  dom.) ,  petit  vase  à  goolol,  profvr  . 
contenir  do  vinaigre,  de  l'huile,  etc. 

BURETTE(Ati(.  eceléi,)  (ttrceo/tt5),petit  vaisseau  donton  sear:' 
particulièrement  pour  mettre  le  vin  et  l'eau  nécessaires  poor  if 
sacrifice  de  la  messe.  Autrefois  que  l'on  communiait,  leclcrigert  ^ 
peuple,  sous  les  deux  espèces,  les  burettes  étaient  bcaocpop  pAo 
grandes;  et  il  y  a  encore  aujourd'hui,  à  Saint-Gatiea  ri  j 
Saint-Martin  de  Tours ,  de  grandes  bureltes  d'argent  *■  t 
mesure  d'une  pinte  (Moléon ,  Voyage  liturgique,  p.  f  16-. 

BURETTE, s.  f.  (ltfc/ino/.),sortede  vasesde  fer-blaoc,  â  Va»^ 
des  chandeliers,  pour  puiser  du  suif  fondu  et  le  verser  dans  W- 
moules. 

BURETTE  (Mât,  nat,)  est  aussi  le  nom  d'une  Cauveile  d1ii«e 
qui  habite  le  Berri  :  c'est  la  même  qu'on  nomme  en  >*v^ 
mandie,  bunette, 

BURETTE  (Pierre-Jean)  ,  de  l'académie  des  inscripiitt«  et 
belles-lettres,  a  consacré  toute  sa  vie  à  l'étude  de  qoelçiiu  af* 
des  plus  olwcures  questions  que  puisse  se  proposer  la  critiqv 
Il  laissa  peu  de  chose  à  faire  à  ses  successeurs  pour  loat  or  ^ 
touche  à  rhistoire  de  la  gymnastique  des  anciens  ;  et  Toa  a  i 
pas  été  beaucoup  plus  loin  que  lui  dans  les  recliercligs  mévr 
les  plus  récentes  sur  le  caractère  de  la  musique  antique,  sar  lf« 
moyens  d'exécution  dont  disposaient  les  componteors  pea  m 
romains .  et  sur  leur  système  musical.  U  est  vrai  que  nea  u'K 
encore  établi  d'une  manière  précise  sur  ce  point  inlêreasast,  " 
il  se  pourrait  bien  qu'il  fût  impossible  d'arriver  jamais  A  ■» 
conclusion  parfaitement  satisfaisante.  Toutefois,  avant  de  Re- 
noncer un  arrêt  définitif  à  cet  égard ,  il  faut  attendre  q^  l*> 
travaux  dont  s'occupe  M.  Vincent  depui»qa«lqocs  anséa  a«ft( 


BUBGEA6E.  (  605 

èlé  examinés  et  jugés  par  des  hommes  compétents  (P.  Vin- 
CB?rT).  —  Les  nombreux  Mémoire$  de  Burclle  font  partie  de  la 
précieuse  collection  de  l'académie  des  inscriptions  et  belles- 
leltres.  Ce  savant  était  né  en  1665.  Il  mourut  en  1747,  à  Tàge 
le  quatre-vingt-deux  ans. 

BVRETTIKR,  S.  m.  {hiêl.  ecclé$,)y  officier  de  la  cathédrale  de 
E^riSy  qui  était  chargé  autrefois  de  porter  les  burettes  devant  le 
[>rélrequi  allait  dire  la  messe. 

RCRG  (jjr^oj^r.)y  ville  du  royaume  dé  Prusse,  pr^deMagdebourg 
Jans  la  provmce  de  Saxe.  Sa  population  est  ac  12,00ô  habitants, 
|UB,  presque  tous  Français  et  Suisses  réfugiés,  se  livrent  principa- 
lement à  la  fabrication  de  draps  d'excellente  qualité.  Il  ne  s  en 
expédie  pas  moins  de  huit  mille  pièces  par  an.  Les  imprimeries 
»ur  ctofies  et  les  distilleries  d'eaux-de-vie  de  la  ville  de  Burg 
K>nt  assez  florissantes. 

BCBfi  (Adrien  van  deb),  né  à  Dordrecht  en  1695,  se  dis- 
lingua  dans  la  peinture  des  portraits.  Il  représenta  dans  un  seul 
tableau  et  avec  une  grande  vérité  les  administrateurs  de  rhôçi- 
tal  des  Orphelins  de  Dordrecht,  et  les  directeurs  de  la  Monnaie. 
Il  se  fit  justement  remarquer  par  ses  tableaux  dits  de  genre,  et 
il  mourut,  usé  par  les  excès,  le  50  mai  1755. 

BUBG  (Jean-Frédéric),  né  à  Brcslau  le  15  mai  1689,  et 
mort  dans  la  même  ville  le  6  juin  1766,  fit  ses  études  à  Leipzig, 
parcourut  une  partie  de  l'Europe^  et  revint  dans  Sa  patrie  en 
1711 ,  pour  s'y  vouer  à  la  théologie.  Il  s'y  fit  distinguer  par  la 
sagesse  de  son  esprit,  la  bonté  de  son  caractère,  et  parvint  aux 
premières  places  de  l'ordre  ecclésiastique.  On  a  de  lui  :  l"*  EU- 
m#R(a  oraioriat  ex  aniiquis  atque  reeentioribus  facio  prœcepio- 
rum  deiectu,  e(c.,  Breslau,  1756,  in-8®;  1744,  in-8°.  Cet  ou- 
vrage a  été  traduit  en  russe,  et  adopté  dans  les  écoles  de  Russie 
pour  l'enseignement  public.  On  (ait  cas  de  l'édition  publiée  par 
NiL.  Bentisch  Kamenski,  Moscou,  1776,  in-13.  ^  Imtituiùy- 
nés  iheohgiœ  theticm,  Breslau,  1758,  in-8«;  1746, 1766.  Cette 
dernière  âition  est  fort  augmentée.  5<*  un  Recueil  de  Sermons, 
ibid.,  6  parties,  in-8*»;  1750-56,  etc. 

BURG  (Jban-Tobie),  astronome,  né  à  Vienne  en  1766,  fut 
placé  fort  jeune  chez  les  jésuites,  dont  il  aurait  embrassé  la  règle 
^ans  les  ordonnances  de  Joseph  IL  Dès  qu'il  ouvrit  un  livre 
l'astronomie,  il  se  sentit  un  penchant  irrésistible  pour  cette 
idence.  Il  fut  admis  comme  aide  à  l'observatoire  de  Vienne.  En 
ilOi  il  fut  nommé  professeur,  au  lycée  de  Kla^enfurth ,  et  l'an- 
oéc  suivante  il  devint  adjoint  à  l'observatoire  de  Vienne.  Il 
.Tinporta  le  premier  prix  a  l'Institut  de  France,  sur  cette  ques- 
'^"^  •  Déterminer,  d'après  cinq  cenlt  observalions  au  moins. 


jon 

Vf  époques  de  la  ditlance  moyenne  de  l'apogée  de  la  lune  et  celle 
les  tujBuds  aicendantê.  Au  heu  de  cinq  cents ,  Burg  présenta 
Toàs  mille  deux  cent  trente-deux  observations.  On  trouve  un 
nand  nombre  de  mémoires  et  d'articles  de  Burg  dans  les 
ïphémérides  de  Vienne^  à  la  collaboration  desquelles  il  prit  une 
rande  part;  dans  VAlmanach  de  Berlin;  dans  la  Correspond 
Eance  mensuelle,  et  dans  d'autres  recueils.  L'empereur  d'Au- 
riche  le  nomma  conseiller  d'Etat,  chevalier  de  Tordre  de  Léo- 
oldy  etc.  Devenu  sourd  en  1819,  il  se  retira  dans  sa  campagne 
e  ^'lesena  près  de  Klagenfurth,  où  il  mourut  le  25  novembre 
834,  laissant  quelques  manuscrits  non  encore  imprimés. 

burgadium  (droU  féod,),  droit  établi  sur  les  maisons 
K.  BoRC). 

BUReAGE  (droit  féod,),  droit  sur  les  maisons ,  que  les  bour- 
^ots  devaient  au  seigneur,  burgagium  (  V.  Borc). 

BCRG4L.ESES,s.  f.  pi.  (romm.),  nom  qu'on  donne  aux  laines 
[ui  se  tirent  de  fiurgosen  Espagne. 

BUROAON  (géogr.  ane,  ),  grande  montagne  de  la  Byzaoène, 
|at  semble  une  continuation  des  monts  Usaleti,  et  au  pied  de 
aquelle  est  située  la  ville  de  Septimuncia. 

BCBeAUT  ou  BURGAUX  {hist.  nat,),  limaçon  de  mer,  dont 
a  chair,  quoique  dure,  ne  laisse  pas  d'avoir  un  assez  txm  gotlt. 
La  coquille  qui  le  renferme  est  à  peu  près  de  la  grosseur  du 
;»oiog;  elle  est  ar^utée  par  dedans,  et  couverte  en  dehors  d'uu 
tartre  brut  ou  sédiment  marin  de  couleur  grise,  lequel,  une  fois 
enlevé,  laisse  voir  au-dessous  une  couleur  de  nacre  de  perle 
irès-cclatante.  On  trouve  cette  coquille  dans  toutes  les  lies  de 
r Amérique.  Elle  entre  dans  beaucoup  d'ouvrages  de  bijouterie, 
ramme  tabatières,  tiotles,  etc. 

BCRGAr,  RURGAHDINE  [hist,  nat.),  coquillages  du  ^enredes 
nautiles,  que  le  commerce  tire  des  Antilles  pour  en  fabnquer  des 
^rnitures  de  tabatières ,  des  manches  de  couteaux ,  de  ca- 
nifs, etc.  Lorsqu'on  les  a  débarrassés  de  l'espèce  de  couche  ter- 
reuse qui  les  recouvre,  ils  offrent  une  belle  surface  moirée  de 
gris,  de  vert,  de  rouge,  de  bleu  et  d'argent. 

B17RGEAGB,  8.  m.  {ierm.  de  verrtfrr),  ébollition  que  l'on 


)  RVRGBR. 

produit  dans  le  verre  fondu ,  en  y  plongeant  des  baguettes  de 
bois  vert. 

RURGENSis  (  V.  Bourges). 

BVRGENSTADT  {géogr.,hitt,).  C'est  dans  ce  lieu,  situé  au 
pied  du  Burgenbcrg,  grande  montagne  qui,  du  pays  d'Under- 
wald,  s'avance  comme  un  haut  promontoire  au  milieu  du  lac 
de  Wierwaldstadl ,  qu'abordèrent  ^  le  lendemain  de  laj  ba- 
taille de  Morgarten,  le  17  novembre  1315,  1,300  Autrichiens, 
qui  voulaient,  pendant  que  le  duc  Léopold  soumettrait  lui- 
même  le  pays  de  Schwytz,  seconder  par  l'occupation  de  Nid- 
walden  les  efforts  du  comte  de  Strasslierg  qui  arrivait  par  Ob- 
walden.  Cependant  les  300  hommes  du  pays  d'Underwald  qui 
avaient  contribue  à  la  victoire  de  Morgarten  repassèrent 
promptement  le  lac,  fortifiés  de  100  Suisses,  et,  avec  l'aide  de 
la  population  de  Nidwaldcn,  forcèrent  les  ennemis  à  s'enfuir 
dans  leurs  vaisseaux.  Un  grand  nombre  périt 


grand  nombre  périt  dans  les  flots.  En 
quittant  le  champ  de  bataille,  les  vainqueurs  accoururent  au 
secours  des  habitants  du  pays  d'Obwald,  dont  le  comte  de  Strass- 
berg ,  à  la  télé  de  4,000  hommes ,  désolait  les  villages ,  et  le 
même  soir  le  peuple  réuni  d'Underwald,  animé  par  les  deux 
victoires  de  Morçarten  et  de  Burgenstadt,  chassa  les  ennemis  et 
les  força  à  s'enfuir  hors  du  pays,  par  l'étroit  passage  de  Pilate  et 
par  les  montagnes,  avant  même  que  les  habitants  d'Uri  et  un 
autre  bataillon  de  Schwitz  eussent  eu  le  temps  d'arriver. 

BURGER,  V.  a.  (lechnol.),  faireleburgeageou  faire  bouillonner 
le  verre  fondu,  en  y  mettant  des  baguettes  de  bois  vert. 

BURGER  (GoDEFROY-AuGUSTE).  poëte  allemand,  né  le  i*'* 
janvier  1748  à  Wolmerswende,  village  de  la  principauté  de 
Halberstadt,  où  son  père  était  pasteur  luthérien.  Il  montra  dans 
son  enfance  peu  de  dispositions  à  l'étude;  la  Bible  et  les  can- 
tiques avaient  seuls  des  attraits  pour  lui.  Envoyé  au  Pedagogium 
de  Halle,  il  ne  montra  de  goût  dans  cette  institution  que  pour 
les  leçons  de  prosodie  et  de  versification  qu'on  y  donnait  aux 
élèves;  leçons  qu'il  parlasea  avec  son  ami  Goekingk,  devenu 
célèbre  dans  la  suite  par  des  épttres  et  des  chansons.  M.  Boje 
fut  celui  de  ses  amis  qui  exerça  l'influence  la  plus  marquée 
sur  le  choix  et  l'ordonnance  des  compositions  de  Bikrger.  11  dut 
aux  conseils  sévères  de  cet  ami  le  rare  mérite  de  faire  difficile- 
ment des  vers  faciles;  c'est  à  ses  judicieux  avis  que  la  période 
poétique  de  Bûrger  doit  en  grande  partie  cette  correction,  cette 
rondeur  qui  la  caractérisent.  M.  Boje  fut,  en  même  temps  que 
l'ami,  le  protecteur  de  Biirger.  Celui-ci  lui  doit  quelque  adou- 
cissement à  sa  position,  qui  fut  très-pénible  jusqu'à  l'an  1773. 
L'hiver  suivant,  des  fragments  d'un  conte  de  revenant,  qu'il 
entendit  chanter  à  une  paysanne  au  clair  de  la  lune,  enflam- 
mèrent son  imagination,  et  sa  Léonore  parut  pour  être  incessam- 
ment répétée  dans  toutes  les  parties  de  l'Allemagne.  La  fortune 
et  le  bonheur  domestique  ne  sourirent  pas  à  ce  poëte.  Il  eut 
trois  femmes  :  la  première  était  fille  d'un  bailli  hanovrien,  ap- 
pelé Léonhart;  la  seconde  se  nommait  Molly,  elle  était  sœur 
de  la  précédente  ;  la  troisième,  auteur  d'une  pièce  de  vers  ayant 
pour  titre  :  Badinage  d'une  mère,  citée  avec  éloges,  était  parente 
du  fameux  usurpateur  égyptien  Aly-Bey.  Diverses  entreprises 
commerciales  qui  ne  réussirent  point,  une  passion  malheureuse 
pour  celte  Molly,  soeur  cadette  de  sa  première  femme,  déla- 
brèrent et  la  santé  et  les  facultés  de  Bûrger.  C'est  à  peine  s'il  put 
achever  son  Cantique  des  cantiques,  espèce  de  dithyrambe  ou 
hymne  nuptial,  destiné  à  célébrer  son  union  avec  sa  seconde 
femme,  qui  mourut  en  couches  au  commencement  de  1786. 
Cependant  l'année  suivante,  deux  cantates  qu'il  publia  sem- 
blèrent ranimer  son  courage  et  relever  sa  fortune.  C'est  vers  ce 
temps  qu'il  reçut  une  lettre  de  Stuttgard,  dans  laquelle  une 
jeune  fille  enthousiaste,  dans  un  style  analogue  et  qui  annonçait 
un  esprit  cultivé,  lui  offrait  son  cœur  et  sa  main.  Le  mariage  se 
fit.  En  moins  de  Irds  ans,  il  se  vit  dans  la  nécessité  de  s'en  sé- 
parer par  le  divorce,  et  l'épuisement  de  sa  santé  se  joignit  i  un 
dénùment  absolu.  Il  serait  mort  dans  la  plus  affreuse  indigence 
si  le  gouvernement  de  Hanovre  n'eût  versé  sur  lui  quelques  bien- 
faits. Il  mourut  le  8  juin  1794,  d'une  maladie  de  poitrine  dont 
il  avait  constamment  méconnu  le  danger.  Bûrger  n'est  remar- 
quable que  comme  poëte  lyrique  ;  c'est  surtout  dans  la  romance 
et  la  chanson  qu'il  a  réussi.  Son  style  brille  par  la  clarté,  l'éner- 
gie et  une  élégance  qui  tient  plutôt  au  travail  qu'à  une  grâce 
naturelle  :  il  a,  en  un  mot,  toutes  les  qualités  qui  plaisent  au 
grand  nombre,  et  le  but  moral  du  plus  grand  nombre  de  ses 
poèmes  est  tout  à  fait  irréprochable.  Wieland  a  dit  (Mercure 
allemand,  de  1778,  vol.  m,  p.  95),  qu'en  imposant  sa  chanson 
inUtulée  :  Mœnnerkeuschkeil  (la  Chasteté  de  ffcowme),  Bûrger 
avait  mieux  mérité  de  la  génération  naissante  et  des  générations 
futures  de  sa  nation,  que  s'il  avait  écrit  le  plus  beau  des  traités 


BVEfiFBLD. 


(606) 


de  morale.  Voici  la  liste  des  morceaux  auxquels  leur  mérite  ou 
la  singularité  du  sujet  ont  procuré  une  grande  célêhrité:  1®  une 
traduction  ou  plutôt  une  imitation  du  Pervigiiium  Veneris; 
2*  Léonore,  romance. qui  appartient  au  genre  que  Bûrger  lui- 
même  a  appelé  épicO'iyrique  ;  5°  la  Fille  du  ministre  de  Tau- 
benhein;  4»  le  Chasseur  inhumain:  y*  la  Chanson  du  brave 
homme;  6^  le  Cantique  des  canUqties ,  conçu  au  pied  des 
autels;  cest  un  hymne  à  la  louange  dcsa  Molly;  7°  un  traves- 
tissement burlesque  de  la  fable  de  Jupiter  et  Europe;  B°  une 
traduction  ïambique  des  quatre  premiers  chants  et  du  vingt- 
deuxième  livre  de  V Iliade;  9"  une  excellente  traduction  du 
Macbeth  de  Shakespeare  ;  10^  des  morceaux  de  poétique  et  de 
rhétorique  en  prose.  1 1**  Il  a  été  l'éditeur  de  VMmanach  des 
Muses  ae  Gœttingue,  de  1779  jusqu'en  1794.  Vetterlein,  Pœlitz 
et  Engel  ont  publié  un  choix  de  poésies  de  Bûrger,  avec  des 
notes;  et  des  compositeurs  célèbres»  teIsqueSchulz  etReichardt, 
ont  mis  en  musique  un  assez  grand  nombre  de  ses  chansons. 

BUB6ER9IEISTER  DE  DETZISAV  (Jean-Etienne)  Juris- 
consulte,  né  le  10  décembre  1665  à  Geissiingen,  petite  ville 
près  dTIm,  d'une  famille  noble,  entreprit  au  sortir  de  ses  étu- 
des diflerents  voyages,  ce  qui  lui  donna  occasion  d*étendreses 
connaissances.  Reçu  docteur  en  droit  à  Tûbingue  en  1691,  tûen- 
tôt  il  Y  remplit  des  fonctions  importantes,  fiurgermeister,  en 
défendfant  les  droits  de  la  noblesse  immédiate  de  Souabe  contre 
le  duc  de  Wûrtemt)erç,  se  permit  contre  celui-ci  quelques  ex- 
pressions peu  mesurées  qui  lui  valurent  d'être  détenu  pour 
quelque  temps  dans  un  château  fort.  Après  son  élargissement, 
I  empereur  Charles  VI  lui  conféra,  en  1718,  le  titre  de  conseiller 
impérial.  Il  mourut  dans  ses  terres  en  17^.  Ses  principaux 
eovrages  sont  :  i""  Status  equestrie  Cœsaris  imperii  romano- 
^rmanici,  c'est-à-dire  :  Etal  de  la  noblesse  immédiate  des  trois 
cercles  de  Souabe,  de  Franconie  et  du  Rhiny  de  ses  prérogatives, 
etc.,  1700,  in-4»;  2«  Corps  de  droit  de  la  noblesse  de  fempire, 
ou  Code  diplomatique,  V\m,  1707,  in-4'*;  3»  Corps  de  droit 
public  et  privé  des  Allemands,  ou  (kkle  diplomatique  des  droits 
et  coutumes  des  Allemands,  etc.,  Ulm,  1717,  2  vol.  in-40; 
40  Thésaurus  juris  equestris,  UIro,  1718,  2  vol.  in-8«;  5®  Bi^ 
bliotheea  equestris,  Ulm,  1720, 2  vol.  in-^*».  Tousces  écrits  ont 
pca  de  valeur.  —  Son  fils  (Wolfgang-Paul),  né  en  1697, 
mort  en  1756,  a  laissé  :  l""  Collatio  eapitulalionum  Cœsarea- 
mm  post  paeem  Westphalicam  faetarum,  cumprojeclo  eapilu- 
kUionis  perpeluw  comitiali,  Tûbingue,  1716,  in-4<>  ;  ^  Libéra 
Wormatia  pressa  suspirans,  trois  parties  in-fol. ,  Worms, 
1739-1740;  5«»  quelques  Dissertations.  —  Ces  ouvrages  sont 
également  médiocres. 

BUBCEBSOicius  (FRANçors-BuRGOESDTCK),  professeur  de 
philosophie,  naquit  en  1590  à  Lier  près  de  Deift.  Après  avoir 
termine  ses  études  à  l'université  de  Leyde,  il  résolut  de  parcou- 
rir la  Fnnoe  et  l'Allemagne  pour  se  perfectionner  par  la  fré- 
quentation des  savants.  Attiré  à  Saumur  par  la  réputation  dont 
jouissait  alors  l'académie  de  cette  ville,  il  s'v  fit  Inscrire  parmi 
^élèves  en  théologie  ;  mais  ses  talents  pr&ooes  ne  pouvaient 
édiapper  i  l'œil  exercé  de  ses  maîtres  ;  et  on  lui  offrit  une 
chaire  de  philosophie  au'il  remplit  pendant  cinq  ans  de  la  ma- 
nière la  plus  brillante.  De  retour  à  Leyde  où  il  avait  été  rappelé 
par  les  curateurs  de  l'université,  on  lui  confia  les  chaires  de  logi- 
que et  de  morale  ;  mais  il  échangea  bientôt  après  cette  dernière 
contre  celle  de  physique,  et  il  resta  constamment  chargé  de  deux 
coure.  Cet  habile  professeur  mourut  en  1629,  à  l'âge  de  trente- 
neuf  ai^.  Il  a  laissé  plusieure  ouvrages  élémentaires  dont  on 
îfïïî^®  j«8  titres  dans  les  ITi^moiref  de  Paquot  pour  serrir  à 
J'H^r^  ^^^^^^^^  ^*  P(^y9-Bas,  1, 169,  édition  in-folio.  Son 
tJ^  l^^iie,  réimprimé  plusieurs  fois  et  traduit  du  latin 
f"  5*^""?'*»  «  longtemps  été  suivi  dans  les  écoles  de  Hol- 
lande. Parmi  ses  autres  ouvrages,  le  seul  que  les  curieux  recher- 
Ècbent  encore,  à  cause  de  la  beauté  de  l'édition,  est  :  Idea  philoso- 
tœ  moralis,  Leyde,  EIzevire,  1644,  petit  in-12.  Le  portrait  de 
iraersdicius  est  un  de  ceux  qui  décorent  VAthenm  Batavorum 
de  Meunius  (F.  Mur  plus  de  détails  son  Oraism  funèbre 
prononcée  par  P.  Cuneus).  '  ' 

WJBGPELD  (jfrfoor.),  éminence  située  sur  la  rive  gauche  du 
^in,  dans  le  Bas-fihin  allemand,  près  de  Meure.  C'ert  le  lieu  où 
s  élevait  I  ancienne  Asciburgium  et  dont  il  est  fait  mention  dans 
tÎ2ÎS  ^"*  Ptoléroee,  sur  la  carte  de  PeuUnfer  et  sur  celle  de 

(Xanlen)  et  XIV  de  Novesium  (Neun).  Il  n'y  a  aucun  doute 
qu  Asaburgium  n'ait  été  situé  sur  le  Burgtfelrf.  On  trouve  sous 
u  terre  les  ruin»  de  la  ville,  lesquelles  portent  le  nom  d'Asci- 

nî^n^Ho  ^  ^^^^  ^î?.  *"""'  ^*»  **^'  ^^  «'ons  ornés  de 
iïtSnL^"!î!?^  et  d'images  des  dieux  et  des  déc«ses,  des 
•wcophigcs,  des  unies,  des  vases,  des  uiteosiles  de  ménage,  des 


vases  à  boire,  des  monnaies  en  er,  en  argent  cl  eabnt» 

frande  partie  de  ces  richesses  ArchéologicpesontététnDi 
Paris.  Il  n'y  a  oue  peu  de  monuments  ooi  soient  roté 
pays,  par  exemple  deux  beaux  lions  taillés  en  fiem 
lesquels  se  trouvent  au-devant  de  la  inaisoa  am  . 
Meure;  deux  pierres  calcaires  qui  sontëantriU^éeli^ 
de  Tervoost,  et  sur  lesquelles  se  trouvent  des  iiumptw 
maines  ;  quelques  sarcophages  et  quelques  noMàs 
transférées  dans  le  musée  de  ionn.  Les  aoliqtib 
dans  ce  lieu  ont  été  décrites  par  le  comte  Henuini  de 
et  de  Meure ,  dans  un  ouvrage  devenu  aujoardlni  mm 
<fa\  est  intitulé  :  BrevisNarratio  4e  origine  et  stUkmf 
rum.  Colon.  1521.  Autrefois  le  Rhin  enloenil  le  Bu^HI 
deux  larges  bras,  et  faisait  d'Ascitiwgium  iie  te  ptow' 
forteresses.  Cette  ville  était  donc  située  bien  réeflenniM 
Rkeni,  comme  le  dit  Tacite.  Maintenant  les  demkvà 
ont  été  desséchés  par  des  digues  et  forment  des  fciKik|i 
fertiles  où  des  troupeaux  tout  entière  de  hèles  à  oonMs.*# 
vaux  et  d'oies  vont  pâturer. — ^SousValentinieQ»ei4Si,k4| 
fut  détruite  de  fond  en  comble  par  Attila.  QaelqiBhéail 
qui  subsistèrent  bâtirent  avec  les  ruines  de  la  viOe,  aspHèfe 
colline,  un  village  qui  porte  encore  auiourd'h«lei«(lit 
berg,  et  qui  a  ainsi  conservé  heureusement  le  «en  ilakit^ 
cettecontrée.  L'historien  hollandais  Van  Melereamokfrf^ 
mille  avait  construit  à  ce  lieu  une  redoute  pQctaBir»mfÉI 
suivante  :  Mutiliana  sne  feeii.  MutiHansm  tsfis  Blm 
fundavi,  ubi  morior  nesdo.  Ego  Cemilhu  Sséàsê  kÊ 
ineœpugnalnlem  arcem  cum  virtute  animi  etpi^paeé 
fundavi,  stsino  salutis  1587, militams  msb  ÀUmén}meà 
tu  servitio  régis  catMsci.  In  qmo  foeo  ÀUik  Mtmn 
fundamenta  urbis  Àsdburgii  desênudt,  sHmfmiaêi 
Ulysse,  et  a  Ftsbiio  Ennio  eonsmle  Êmêm  mCnntklf 
prince  Maurice  fit  disparaître  cette  prétendue  ktftamwm 
cible.  Camille  moimit  sur  les  frootieres  de  li  FnMt,  mt 
nom  de  Camillen^SchanMcken  (petite  redoute  ée  Ciiif  é 
toujoure  répété  dans  le  pays  de  Meure,  et  lofpekfc'* 
petit,  Ua  ruines  peuvent  se  voir  aoos  l'eau  près  afiaoÉnb 
redoute  de  Camille  porte  sur  les  vieilles  cartes  le  aoa  è  H 
liana, 

BUBOGRATB  (JEAif-EmifEST),  médecin  soperAltinip 
tisan  de  la  doctrine  de  Paraoelae,  né  à  Neostadt  ta  kl» 
tinat,  florissait  au  commencement  du  xni*  siècle,  et  1  b** 
grand  nombre  d'ouvraees  plus  remarquables  pir  h  !*■ 
des  vues  chimériques  de  l'auteur  que  par  un  i»^»'' 
principaux  sont  :  1**  Biolyehnium,  seu  Curmmeeherm^ 
tiea  et  omnium  venenorum  alespipharmëewm,  I/J<l^ '** 
Francfort,  t629,  in-8«  ;  2»  Baineum  Dianm,  sn  Ç* 
priscorum  philosophorum  Clavis,  Leyde,  1^0;  y^*" 
philosophorum  WMgieo -physico,  ib.,  1611  ;  f  Wf»**" 
philosophiam  vitalem,  Amsterdam,  1612,  iii-y;^g|f 
de  aeidulis  Swalbaeensibus ,  insérée  par  H**'""  **5 
dans  ses  Responsa  miedica,,  Francfort ,  1651 ,  «t  IW*»*^ 
6»  Àehilles  redivivus  ,  seu  Panoplia  phpiee-mkm^  * 
Amsterdam,  1619,  in-8^ 

BVRGGRAYE  (Jeati-Philippe),  médedn  <Waf».  » 
Darmstadt  le  1"^  septembre  1700,  mon  è  Fnaefcrt  if *F 
1776,  a  laissé  un  tcès-grand  nombre  d'ouvrageMj^JJJ^ 
1®  Lexicon  medieum  universel,  t.  l,  A-B.,  .»2">'|^ 
in-fol  :  cette  grande  entreprise  ne  fut  pascootiiiottjJJ^ 
riipar/«#  dModecimestris,éèns  les  MiseeWmeefmfi^t^^^ 
mathematica,  ib.,  1727,  p.  170;  5»  De  «««*^  J^ 
nervosorum  eorumque  vera  origine,  inâok,  "•J'vJJj  u 
1725,  in-4«;  4»  Pensées  sur  la  génération  («o*J»JJJ 
1737,  in-4°  ;  S*»  De  aère,  aquis  et  locis  urbis  FrtMf^^^ 
Mesnum  commentatio,  ibid.,  1761,  in-8«».0n  «y"*^ 
grand  nombre  de  Dissertations  dans  les  id.aeig/f^^ 
On  a  publié  après  sa  mort  un  recueil  intitulé  :  V**JrSjSfi 
communs  (en  allemand),  Francfort,  *''^»J"/l2i# 
d'autres  auteurs  l'ont  confondu  avec  son  PJ^'^JJJi 
nommé  Jean-Phili(me  comme  lui,  mort  en  *^^»*^«P^ 
quelques  ouvrages.  Nous  ne  citerons  que  »  1^^  ^à*^ 
Hsmo  pUntarum  ;  on  la  trouve  aussi  au  cortHn»tuig|  ^ 
tanicum  quadripartitum  de  Simon  Paulin»  Fi»*'"^ 

Birm««EATiAT  (hist.).  On  donne  ce  ntm  à  Tel»* 
j  uridiction  d'un  Burgrayb  (  F.  ce  root).  ^ 

BUEGH  (  Jacques),  né  à  Maddertj,  ^«"«•^.^ïj^^ 
en  Ecosse, en  1714, s'adonna particulièreinentâ re^^ 
la  jeunesse,  et  fit  paraître  plusieure  pièces  ingéii**^^ 
aux  événements  dont  il  était  t^indii,  qtii  "'•■  '"^ 


BUBABAUIS.  (  607  ) 

netUies;  mtiftcoiniiie  ces  pièces,  quelque  bien  (ailes  qu'on  les 
nppose  y  inléressenl  principaleroent  par  les  circonstances  do 
■omeiit,  leur  succès  fui  éphémère.  Il  n'en  est  pas  de  même 
lot  ouvrages  suivants  qui  lui  ont  survécu  :  1<*  Hymne  au 
UrémUwr  du  monde,  1750,  in-8«;  2»  Digniié  de  la  naiure 
immaiM ,  1754 ,  in-A»;  1767 ,  2  vol.  in-3%*  3» le  ChriHianieme 
iéuèoniré  raiêojmable ,  1760;  4»  Relation  d'un  peuple  de 
rAaÊérique  méridionale,  1760,  in-S»  ;  5»  tÀrê  de  parler,  1782, 
ia-^;  6°  Rechercket  politiques,  Z  vol.  in-S"*.  Cet  écrivain  n*est 
pas  seulement  savant,  mais  il  est  ingénieux  et  élégant,  il  mou- 
mi  le  6  août  1775.  — BuB6H  (William),  membre  du  parlement 
nglaiSy  né  en  Irlande  en  1741 ,  et  mort  le  26  décembre  1808  à 
V^Mek ,  où  il  passa  «ne  grande  partie  de  sa  vie.  il  a  laissé  : 
I*  Réfutation  d'après  (Ecriture,  des  arguments  contre  ta  Tri- 
mité,  Yorck,  1778,  ouvrage  réputé  pour  savant  et  solide ,  dirigé 
contre  V Apologie  de  Théophile  Lindsey,  et  contre  tous  les  uni- 
Étires  qui  attaquaient  le  dogme  de  la  tr^sainte  Trinité  ;  SP  Re- 
ékerekes  sur  la  foi  des  chrétiens  dans  les  trois  premiers  siècles 
de  l'Eglise,  Yorck,  aussi  1778;  3^  Commentaire  et  notes  du 
Jardin  as^glais  de  Muson ,  1781 ,  in-4'*.  Ce  sont  là  les  seuls 
ouvrages  ionportants  de  William  Burgh  qui  méritent  d*étre 
"  es.  L.-F.  G. 

MJRGHAEOT  (  Godbfeoy-Hbnrt  )  naquit  à  Reichenbach 
Silésie  le  5  juillet  1705.  Ce  savant  acquit  les  premiers  élé- 
nts  de  son  instruction  à  Breslau  de  1720  à  1725.  Il  étudia 
«suite  la  chimie  dans  une  pharmacie  à  Friediand ,  et  la  clii- 
nirpe  dans  sa  ville  natale  en  1727.  Alors  il  se  rendit  à  l'uni- 
fusité  de  Francfori-sur-rOder ,  où  il  étudia  pendant  trois  ans 
te  adenoes  médicales  et  obtint  en  1730  le  grade  de  docteur.  De 
Mour  en  Silésie ,  conformément  aux  vœux  de  son  père,  il  se 
ijLa  en  1734  à  Breslau.  Il  y  publia  en  1736  une  Description 
kêetorico-physique  du  Zobtenoerg ,  ainsi  qu'un  Art  de  distiller 
qvî  passa  longtemps  pour  un  des  ouvrages  chimiques  les  plus* 
vlties  dans  la  pratique.  En  1743,  Burghardt  fut  nommé  premier 
wofesaenr  au  gymnase  de  Brieg.  Ce  fut  dans  cette  ville  qu'il 
«écrivit  le  premier  les  bains  de  Landeck ,  et  fut  ainsi  le  premier 
ni  contribua  à  les  remettre  en  vogue.  Conformément  aux  er- 
ète&  de  Frédéric  II ,  il  donna  en  1745  des  renseignements  sur 
ks  mines  de  Reichenstein  et  de  Silberberg,  et  en  1748  sur 
•elles  de  Tamowitx.  Dans  les  mathématiques,  la  physique  et  la 
diimie ,  Burghardt  fit  preuve  de  connaissances  approfondies. 
Bmiemi  déclaré  des  Chinarindes,  il  les  honnissait  même  encore 
hanqn'une  fièvre  quarte  vint  menacer  sa  vie  et  la  termina  enfin 

1772. 
B9aGA4U9ft  (NrCOLAS-AOGUSTE-GuiLLAUBE  DE) ,  COmte 

\  rempnre,  né  à  Juliusberg  en  Silésie  le  14  mars  1750.  Ses  pa- 
iientSy  alors  encore  en  possession  de  terres  nobles  considérables, 
[*:«oeeupèrent  avec  soin  de  cultiver  les  facultés  de  leur  fils  :  ils  lui 
tennèrent  d'abord  des  précepteurs,  et  l'envoyèrent  ensuite  en 
Ï96à  à  l'académie  militaire  de  Liegnitz.  Là,  le  jeune  homme 
p^a  si  bien  l'affection  du  comte  Slruensée ,  devenu  plus  tard 
Munstre ,  que  celui-ci  voulut  l'instruire  personnellement  dans 
la»  mathématiques.  Mais  comme  à  cette  époque  les  cours  se  fai- 
ttieiii  à  cette  académie  avec  une  certaine  élévation»  par  exem- 
■le  on  enseignait  la  jurisprudence  en  pur  latin ,  et  comme 
■uigtiauss  n'avait  \vu  des  connaissances  suffisantes  en  lanjçue 
hline,  ses  parents  l'envoyèrent  en  1765  à  Halle,  à  l'institut 
wtjmi ,  où  il  fit  y  particulièrement  sous  le  célèbre  Leiste ,  de 

Ends  progrès  dans  les  sciences  mathématiques  et  physiques. 
1769  il  était  sur  le  point  de  se  rendre  à  l'université  de 
itauicfort-sur-l'Oder  ;  mais  une  circonstance  imprévue  vint 
r«inpécher  de  continuer  ses  études.  Présenté  au  roi  Frédéric  II 
par  le  général  comte  Anhalt  dans  une  revue,  il  fût  nommé  par 
broi  enseigne  dans  le  régiment  de  Pctersdorf  à  Bielefeld.  Ce- 
Msdant ,  lorsqu'on  1771  il  hérita  des  biens  de  Laasan  et  de 
roerwiti ,  il  quitta  le  service  militaire  et  se  maria  en  1772  avec 
li  fUle  VRique  de  M*  de  Solms-Baruth ,  comte  de  l'empire.  A 
pmir  de  ce  moment,  le  seul  soin  qui  attira  son  attention  (ni 
eelui  d'améliorer  les  terres  qu'il  avait  héritées.  Il  inventa  la 
aharme  è  quaUre  socs,  fit  construire  en  1774  un  moulin  à  eau 
kfliillanteuui  fit  beaucoup  de  sensation ,  enseigna  à  ses  oompa- 
tnotes  à  cultiver  le  trèfle  en  grand ,  et  introduisit  le  premier  en 
Silésie.  dans  l'année  178i ,  l'usage  de  nourrir  les  bestiaux  dans 
les  étables.  —  Le  grand  travail  aquatique  qu'il  fit  exécuter  de 
1782  à  1786  produisit  des  effets  très-importants  et  très-bien- 
frisants  pour  ses  propriétés  et  pour  celles  d'alentour.  Un  canal 
d'une  renaarquabte  longueur,  creusé  par  des  mains  d'hommes, 
Baramit  depuis  lors  plus  de  180  journaux  de  terres  labourables 
<Mitre  les  inondations  auparavant  si  terribles  de  la  rivière 
osmtnée  Veaiu  du  Striaan.  Par  ses  soins  la  rivière  même  fut 
traversée  par  des  gués  de  pierres,  et  il  fit  jeter  pardessus  le  ca- 


BVEGHO. 

nal  Qo  pont  en  bois  et  un  pont  en  fer.  Ce  dernier  pont ,  fondti 
a  Malapane,  fut  le  premier  de  cette  sorte  qui  fut  construit  en 
Silésie,  et  peut-être  dans  toute  l'Allemagne.  En  général  toute  la 
contrée  de  Laasan  doit  beaucoup  à  l'activité  du  comte  de 
Burgfaauss.  En  1785,  la  société  économique  et  patriotique  des 
principautés  de  Schweidnitz  et  de  Jauer  le  choisit  pour  direc- 
teur. Comme  tel  il  prccéila  ses  collègues  dans  la  voie  des  essais 
économiques  dont  il  leur  montra  l'exemple,  et  pendant  trente 
ans  les  annales  de  la  société  renferment  les  preuves  nom- 
breuses de  son  activité  pratique  et  de  son  zèle  comme  écrivain. 
Il  mourut  le  5  juin  1815  ;  en  1800  il  avait  reçu  le  titre  de  cheva- 
lier de  Saint- Jean. 

BUB6HELL1  {hist,).  On  donne  ce  nom  à  de  petites  barques 
dont  on  se  sert  à  Venise  pour  aller  prendre  l'air  en  mer;  elles 
ont  une  salle  où  il  peut  tenir  une  compagnie  de  dix  à  douze 
personnes  :  on  les  nomme  aussi  petits  bucentaures. 

BURGHESIUS  (F.  BoBGUESl). 

BUftGHO,  BUEGU  ,  BOVBGH  OU    BURAE   (  HUBEBT  DE), 

comte  de  Kent,  dont  Robert,  baron  de  Bourgh  en  Norman-* 
die ,  comte  de  Cornouailles  en  Angleterre ,  et  frère  utérin  de 
Guillaume  le  Conquérant,  était  l'aïeul,  mérita  par  sa  valeur, 
d'être  distingué  par  Richard  Cœur  de  lion.  Il  servit  fidèlement 
le  roi  Jean  dans  ses  armées  et  dans  ses  conseils ,  sans  pourtant 
participer  aux  crimes  de  ce  monarque ,  qui  l'aurait  bien  voulu 
charger  de  faire  périr  par  quelque  moyen  occulte  Arthur , 
neveu  du  roi  Jean ,  duc  de  Bretagne ,  cher  à  ses  peuples ,  allié 
de  la  France ,  fils  de  son  frère  aine,  et  qui ,  d'après  le  droit  de 
ceprésen talion  »  eût  dû  s'asseoir  avant  lui  sur  le  trône.  Ne  pou- 
vant confier  à  Burgho  le  menrire  de  ses  victimes,  Jean  lui  confia 
la  garde  de  ses  places  et  l'administration  de  ses  domaines,  en  le 
dispensant  même  de  rendre  aucun  compte.  En  1316 ,  Burgho 
détendit  vaillamment  le  château  de  Douvres,  qu'assié^t  alors 
un  prince  français,  depuis  Louis  VIII.  Sur  ces  entrefaites  mou- 
rut le  roi  Jean  ;  Louis  VIII  proposa  à  Burgho  d'être  son  cham- 
bellan ,  ce  que  celui-ci  refusa  noblement,  en  disant  que  si  le 
roi  son  seigneur  était  mort  ses  enfants  vivaient,  et  que  sa  foi 
leur  était  due.  Enfin ,  Louis  leva  le  siège  de  Douvres  et  s'enfuit 
à  Londres,  où  il  fut  trop  heureux  d'obtenir  la  liberté  de  ren- 
trer en  France.  Hubert  de  Burgho  succéda  au  comte  de  Pem- 
broke,  régent  d'Angleterre  pendant  la  minorité  de  Henri  III, 
dans  la  dignité  de  sraud  justicier,  où  il  fut  assisté ,  mieux 
s^ait  de  dire  traverse ,  par  Pierre  Desroches,  évêque  de  Win- 
chester. Il]  fit  en  toute  circonsUince  respecter  les  droits  du  roi 
mineur  ;  fit  la  guerre  avec  succès  aux  barons  rebelles,  leur  fit 
payer  contribution ,  et  lemit  le  premier  à  son  souverain  les 
places  dont  la  garde  lui  avait  été  confiée.  En  récompense  de  ses 
services  Hubert  de  Burgho  fut  créé  comte  de  Kent  en  1337,  et 
Henri  III  lui  assura  de  plus,  pour  sa  vie ,  l'office  si  éminent  de 
grand  justicier.  L'alliance  d'Hubert  avec  la  soaur  afnce  du  roi 
d'Ecosse,  qui  lui-même  élait  marié  avec  une  sœur  du  roi  d'An- 
gleterre, en  l'approchant  des  deux  trônes  semblait  y  avoir 
enchaîné  pour  lui  la  fortune  et  la  faveur.  Cet  état  de  prospérité 
devait  attirer  la  haine  et  l'envie  autour  de  la  personne  de 
Burgho.  C'est  ce  qui  ne  manqua  pas  d'arriver.  Tous  ceux  à  qui 
l'élévation  du  comte  de  Kent  taisait  envie  se  liguèrent,  et  réussi- 
rent, après  cinq  ans  d'efforts,  à  le  faire  dépouiller  de  ses  places, 
de  ses  biens ,  et  à  le  faire  enfermer  en  prison.  Quels  étaient 
ses  crimes  cependant?  C'était,  au  temps  de  la  minorité  de 
Henri  III ,  d'avoir  fait  trois  fois  confirmer  la  grande  charte; 
c'était  d'avoir  fait  condamner  par  la  loi  martiale  des  chefs 
d'attroupements  qui   voulaient  rappeler  un  prince  français; 
c'était  d'avoir  toujours"  cherché  à  élever  la  puissance  royale  au- 
dessus  de  celle  des  barons  ;  c'était  enfin  d'être  un  fonctionnaire 
intègre ,  un  loyal  serviteur,  un  homme  national ,  un  brave 
soldat,  un  habile  militaire.  Burgho  supporta  ses  disgrâces  avec 
noblesse,  endura  avec  calme  les  persécutions  de  son  plus  cruel 
ennemi  Tcvêque  de  Winchester;  et  lorsque  le  roi  eut  enfin  dé- 
couvert les  menées  de  ses  barons,  les  intrigues  de  ses  nainistres , 
après  maintes  remontrances  de  son  clergé ,  le  roi  revint  à  son 
ancien  et  dévoué  servtteBr ,  le  serra  dans  ses  bras  et  lui  promit 
le  retour  complet  de  ses  bonnes  grâces.  Hubert ,  en  bomroe 
sage,  accepta  simplement  une  place  dans  le  conseil ,  mais  déy 
clma  toujours  le  ministère  et  finit  ses  jours  en  les  consacrant  a 
la  religion  et  à  l'amitié. 

BUBGHO  (  GniLLAUMB  DE) ,  dernier  comte  dlJltonic,  fut 
aussi  le  dernier  rejeton  mâle  de  la  branche  aînée  de  sa  maison. 
A  peine  est-il  marié  à  Mathildc  Plantagenet ,  fille  du  comte  de 
Lancastre,  petit-fils  de  Henri  III,  que,  se  rendant  au  parlement 
de  Dublin  en  1333 ,  il  fut  massacré  sur  la  route ,  au  milieu  de 
ses  parenU  et  de  ses  serviteurs,  àTinst^atioD  d'une  cousine  de 


BURGISTEIN. 


[  608  ) 


BURGOS. 


son  nom  dont  il  avait  emprisonné  le  frère.  Longtemps  encore 
après  celle  calastrophe ,  dans  les  amnisties  alors  fréquemment 
expàiiées,  on  insérait  toujours  la  formule  :  a  Excepte  le  cas  de 
complicité  dans  la  mort  de  Guillaume ,  dernier  comte  d'Ulto- 
nie.  »  La  succession  de  Guillaume,  quoique  ayant  Edouard 
pour  protecteur,  ne  s'elTectua  que  deux  siècles  après  sa  mort , 
sous  le  règne  de  Henri  VIII ,  en  1538  et  en  1542 ,  époque  où  les 
chefs  des  tribus  anciennes  d'Irlande  conquises  par  les  Burgho 
devenus  extrêmement  nombreux,  remirent  à  la  couronne  d'An- 
gleterre, les  uns  tout  ce  qu'ils  avaient  su  acquérir,  et  les  au- 
tres tout  ce  qu'ils  avaient  pu  conserver.  Les  Burgho,  si  formi- 
dables pour  les  autres  par  leur  grandeur  et  leurs  richesses, 
remplirent  cet  intervalle  de  deux  siècles  à  se  dépouiller,  à 
s'assassiner  les  uns  les  autres. 

BURGHO  (  Richard  de  ) ,  surnommé  le  Grand  dans  les 
vieilles  chroniques,  se  distingua  par  sa  déloyauté  et  sa  cupidité. 
En  1225,  Richard  de  Burgho  parvint  à  faire  prononcer  la  con- 
fiscation de  toute  la  G)nnacic  à  son  profit.  Nommé  en  1227 
lord  député  d'Irlande  pour  le  gouvernement  anglais,  il  employa 
pendant  cinq  ans  la  force  publique  à  étendre  ses  usurpations 
personnelles  et  le  pouvoir  royal  à  dépouiller  son  roi.  Cependant 
Fedhlim ,  son  beau-frère,  qu'il  avait  mis  à  la  place  de  Turlogh , 
auparavant  roi  dcConnacie,  dans  l'espoir  de  trouver  en  lui  un 
vassal  soumis,  lui  opposa  une  résistance  inattendue  et  se  montra 
plus  qu'aucun  autre  ardent  à  revendiauer  l'indépendance  de  sa 
souveraineté.  Richard,  furieux,  lui  déclara  la  guerre;  le  prit, 
l'emprisonna  et  raj)pela  Turlogh.  Fedhlim  parvint  à  s'échapper, 
rassembla  ses  alliés ,  défit  son  rival  et  reprit  le  titre  de  roi. 
Richard  fut  éloigné  du  jB;ouvernement.  Le  prince  connacien 
sabil  ce  moment  pour  écrire  à  Henri  III  dont  il  se  reconnaissait 
le  vassal  et  auquel  il  demandait  de  ne  dépendre  que  de  lui. 
Henri  ordonna  sur-le-champ  à  son  lieutenant  en  Irlande ,  de 
faire  détruire  toutes  les  forteresses  de  Burgho,  d'établir  Fedhlim 
dans  la  possession  de  ses  Etats ,  et  de  lui  donner  un  passe-port 
pour  Londres.  Cependant  Hubert  de  Burgho,  le  fameux  comte 
de  Kent,  ayant  été  rappelé  à  la  cour  de  Henri  (F.  Burgho 
[Hubert  de]  ),  Richard  ne  craignit  pas  de  s'y  montrer.  Le  roi  l'ac- 
cueillit assez  favorablement  et  le  renvoya  en  Irlande  avec  une 
lettre  qui  l'avertissait  d'être  à  l'avenir  plus  juste  et  plus  loyal. 
Richard  ne  tint  aucun  compte  de  ces  avertissements.  Il  rendit 
de  nouveau  laConnacie  le  théâtre  de  sa  tyrannique  et  insatiable 
cupidité,  combattit  et  défît  de  nouveau  son  beau-frère,  qui  de 
nouveau  s'échappa  et  alla  encore  une  fois  se  jeter  aux  pieds  de 
Henri  III  dans  l'année  1240.  Touché  des  malheurs  sans  cesse 
renaissants  de  Fedhlim  O'Connor,  le  monarque  anglais  ordonna 
ce  d'extirper  jusau'à  la  racine  de  celte  inique  plantation  des  Bur- 
gho. et  de  n'en  pluslaisser  pulluler  un  seul  rejeton.  »Mais  le  lord 
justicier  d'Irlande,  Maurice  Fitz-Gérald,  qui  sans  doute  trouvait 
son  compte  aux  exactions  de  Richard ,  ne  tint  pas  compte  de 
l'ordre;  et  pendant  que  le  prince  connacien  et  ses  chefs,  recon- 
naissants de  la  stérile  bienfaisance  de  Henri  III  ,  le  suivaient 
dans  ses  guerres  du  pays  de  Galles ,  Richard  de  Burgho  trans- 
formait la  Connacie  en  Cian-Ricard ,  on  pays  de  Richard,  et 
en  distribuait  les  terres  à  ses  chevaliers.  Enfin ,  son  usurpation 
consommée ,  comme  s'il  eût  éprouvé  le  besoin  de  braver  son 
souverain,  il  s'embarqua  pour  aller  le  rejoindre  à  Bordeaux, 
où  la  mort  le  surprit  presque  à  son  arrivée  en  1245. 

BURGHO  (Walter  DE),  Ois  aîné  de  Richard,  poussa  plus 
loin  encore  que  son  père  le  mépris  de  tous  droits  et  de  toute 
propriété.  Par  lui  Fedhlim  O'Connor,  son  oncle  maternel,  fut 
chassé  une  troisième  fois  de  ses  Etats.  Puis  il  excita  la  guerre 
entre  tous  les  anciens  chefs  qui  avaient  aidé  son  père  à  consom- 
mer son  usurpation,  et,  prenant  acte  de  leurs  dissensions,  il  les 
punit  tour  à  tour  avec  une  cruauté  redoublée,  jusqu'à  ce  que 
enfin  lui-même  tomba  sous  les  coups  d'Aodh  O'Connor,  succes- 
seur de  Fedhlim,  en  1271. 

BURGiAN[y<^09r.),  ville  considérable  d'Asie,  en  Perse,  dans 
le  Korassan,  près  du  lac  de  même  nom. 

BURG1N,S.  m.  (F.  Bourgin). 

^c?*^f^®*^.^^'^*'  (Sf^Ofifr.  awc),  autrement  Quadriburgilu 
,Skfink%  ville  des  Bataves,  dans  la  deuxième  Germanie,  au  sud- 
est  de  Batavodurum. 

BURGISTEIN  (JoRDAN)  fut  un  de  ceux  qui  contribuèrent  le 
plus  a  la  formation  de  la  ligue  des  comtes  et  des  seigneurs  qui, 
en  1539,  s'efforça  de  soumettre  les  Bernois.  Lorsque  les  deux 
armées  ennemies  se  rencontrèrent  près  de  Laupen,  il  y  envoya 
un  messager  pour  lui  apporter  des  nouvelles.  Celui-ci,  voyant 
combien  larméedes  seigneurs  ligués  éUit  supérieure  en  nombre, 
et  ayant  observé  que  les  Bernois  pliaient  d'abord ,  retourna  en 
louic  liàte  au  château  de  Burgistein,  apportant  la  nouvelle  de  la 


défaite  de  l'armée  bernoise.  Transporté  de  joie,  Jordum 
en  faisant  allusion  à  lui-même  :  a  Celui^i  est  on  bon  tm^ 
qui  a  forgé  Qette  guerre.»  Mais ,  dès  le  leodemain,  h  i^ 
vainqueurs  parurent  devant  le  château.  Jordan  fooluto^ 
du  temps  pour  observer  les  agresseurs,  et  leur  fit  doitHu 
turcs  ;  mais  un  arbalétrier  (quelques-uns  le  nolnnefil^4 
lui  décocha  une  flèche  à  travers  la  tète.  «  Ua  bon  furm«. 
forgé  ce  trait  1  »  s'écrièrent  le^  guerriers.  Le  chaîna kin' 
détruit.  —  Le  frère  de  Jordan ,  le  chevalier  Coxbab,  le  y 
toyen  et  en  1351  conseiller  à  Berne. 

l^URGLEUN  (hisl.).  On  nommait  ainsi  autrefois,  coAlkrr 
gne,  une  sorte  de  ligue  défensive  entre  deux  familles,  quévi 
avoir  lieu  non-seulement  entre  les  parties  exislaQtc$,iDitoa, 
entre  leurs  héritiers  et  descendants  à  perpétuité,  et  eovmj/ 
laquelle,  l'une  des  deux  parties  venant  à  maDqoer,  ik^ 
devait  lui  succéder  dans  tous  ses  biens,  droits  et  pRrofjart 

BURGMAiR  (Hans  OU  Jban),  né  à  Augsbourgeoiin.^ 
un  ami  et  un  élève  d'Albrecht  Durer,  dont  il  adopta  la  mr 
en  peinture.  C  était  un  homme  de  beaucoup  de  taleol  ^"i. 
bleaux  ne  sont  pas  d'un  ^rand  cadre,  mais  il  avait  l'irt drai- 
ner de  l'âme  et  de  la  vie  a  de  petites  figures,  et  d'aoiiMrk.c 
du  charme  d^uo  coloris  aimable.  Sandrard  décrit  beaM-tf  « 
tableaux  de  cet  artiste ,  lesquels  étaient  peints  sur  di  b«-; 
sur  de  la  chaux,  et  qu  il  admira  à  Augsbourg.  U  t  a  uit 
Vienne  et  à  Munich  de  beaux  ouvrages  de  ce  pdatrê.  fini 
première  de  ces  deux  villes  se  trouve  son  portrait  dodiuikc 
femme,  et  un  petit  tableau  d'autel  en  deux  partio.'/iorrrpn- 
sente  Jésus  sur  la  croix,  l'autre  Jésus  montant  Mdel.  U  pk* 
rie  de  Munich  renferme  aussi  deux  figures  en  gnmàcv  Biti- 
relle ,  sorties  de  son  pinceau  :  c'est  saint  Jean  rEiu^èsle  k 
saint  Jean  Baptiste.  11  y  a  encore  saint  Erasme  et  sùoiyr^ 
distribuant  des  aumônes  aux  pauvres,  etqnekjKSiBtrai- 
gures.  On  doute  avec  raison  qu'il  ait  jamais  ciselé  en  oim 
Mais  le  doute  atteint  également  ses  ciselures  sur  bois;  il  y  h» 
sait  que  le  dessin  sur  les  pièces,  dont  la  plupart famtob^ 
ciselées  par  Jost  Negker  de  Nordiingen ,  lequel  y  iosciia^f- 
dinaireinent  le  nom  de  Burgmair  en  entier  ;  cepeodist<^i 
trouve  aussi  qui  ne  sont  marquées  que  du  mono^raBiull 
L'année  où  mourut  Burgmair  est  incertaine,  inaisooprt* 
qu'il  est  mort  en  1559.  On  trouve  une  liste  oooipl^^' 
OGfuvres  dans  Bartsch,  tom.  i,  pag.  199  jusqu'à  S41 

BURGMANN  [hist.).  C'est  le  nom  ou'on  donue,eo  AI)a«K 
dans  les  deux  villes  de  Fridberg  et  ae  GelnbaoseOf  anoo» 
1ers  de  ville.  Pour  être  admis  parmi  eux,  il  fout  faire  prwt' 
noblesse.  Les  princes  et  les  comtes  en  sont  néanmoits  «sa 
Ce  sont  ces  conseillers  qui  élisent  le  burgrave,  q« «*««•■ 
média tement  de  l'empereur. 

BURGO,s.  m.  (hist,  nat.)f  race  de  chiens  qui  ncni*'^'* 
gneul  et  du  basset. 

BURGONl,  s.  m.  (botan.),  espèce  de  sensitive  qaiatf>< 
Guyane. 

EVRGOH  (géogr,),  province  d'Espagne  (Vicille-C*stili«,3<' 
entre  41°  ^'44»  de  latitude  nord  et  4°  et  8°  de  loagilo*** 
Elle  est  bornée  au  nord  par  le  golfe  de  Gascogne,  à  l«tfl« 
sud  par  la  province  deâoria  et  les  provinces  basqiitttij* 
par  celle  deSégovie,  à  l'ouest  par  le  rovauoiedeuw*'*' 
lue  sa  superficie  à  1,000  lieues  carrées,  et  sa  popylJiw* 
470,588  habitanU.  Elle  renferme  cinq  villes  (e*i^'^ 
cent  quatre-vingt-trois  petites  villes  et  '*?'^(''*J~^u,e 
grand  nombre  de  villages.  Sa  partie  septentrionale  Pf*V^ 
de  MofUanas  de  Sanlander,  En  1832 ,  elle  a  forn*J[^ 
province  de  ce  nom.  Elle  est  le  reste  de  celles  de  Wup^t 
grono  et  Vittoria.  .  ,  _^ 

BURGOS  igéogr,),  ville  d'Espagne,  chcf-Ueu  àtUf^ 
du  même  nom  et  de  la  Vieille-Castille ,  s'élèfe.  a  4S  Ij»^ 
demie  nord  de  Madrid,  sur  une  colline,  «««^^"ï:  „  r^t 
et  de  l'Arlanzon.  Sa  populaUon  est  de  .i3,000  haW»^ 
ville  est  grande,  triste,  presque  inanimée.  De  Jf^J?'?^ 
l'enveloppent  ;  elle  est  remplie  de  couvents  •'/'^SSMlefc' 
thédrale,  remarquable  par  son  portail  et  Çf'^ft^^r 
ches  qui,  de  toutes  les  parties  de  l'édilice,  *'^*^,  S^j* 
dessus  des  autres,  renferme  le  mausolée  de  sswl  w 
riche 

r 


'^«^K 


iche  architecture  gothique.  On  distingue  «*»**'»jr-J 
hôpital  destiné  aux  pèlerins  de  Compostelle,  IIh^ 


guerriers  Ferdinand  Gonzalès  et  le  CidCampeiflw  j^^^ 
Le  commerce  de  Burgos,  bien  déchu  quoique»»»  •^. 
encore,  consiste  en  vins ,  en  couvertures  de  UiWi  <■ 
en  molletons  et  en  draps  fins. 


BCmAOTHE. 

Bim«oa  (G0NCILB8  DE).  Le  premier  se  tint  Tan  1076;  l'on 
fit  prendre  ans  Gotbs  les  rites  et  les  cérémonies  de  l'Eglise 
rniaine  {Gall.  ChrisL^  lom.  vi,  pas.  44).  Il  y  en  a  qui  mettent 
s  concile  en  l'an  1080.  Le  second,  l'an  1356^  sur  le  même 
Blet ,  et  pour  réconcilier  les  rois  de  Navarre  et  de  Caslille 
Foy^).  Le  troisième,  l'an  1579,  sur  le  schisme  (il^uiVre,  t.  m). 
«  quatrième.  Tan  1499. 

BUBGOS  (Bataille  de).  Napoléon,  entré  en  Espagne  le 
octobre  1808,  marche  sur  Madrid,  dont  il  faut  conquérir  la 
outc.  Une  armée  de  20,000  Espagnols,  commandée  par  le 
omte  de  Belvédère,  défend  la  ville  de  Burgos.  Napoléon  arrive 
evant  cette  ville  le  10,  et  trouve  l'ennemi  en  position  à  Gamo- 
al.  La  cavalerie  est  mise  sous  les  ordres  de  Bessières;  Soult 
eçoit  le  commandement  du  deuxième  corps  d'infanterie.  Ce 
«rnier  commence  l'attaque,  mais  il  est  accueilli  par  une  ef- 
royable  déchai]ge  de  trente  pièces  de  canon.  Alors  Mouton,  à  la 
He  de  »  division,  s'avance  au  pas  de  course;  il  est  soutenu  par 
^artillerie,  et  en  même  temps  la  cavalerie  de  Bessières  dét)orde 
ennemi.  Attaqués  de  tons  côtés,  les  Espagnols  éprouvent  une 
léroate  complète,  laissent  3,000  morts,  autant  de  prisonniers, 
perdent  deux  drapeaux  et  vingt-cinq  pièces  de  canon.  Le  reste 
c  sauva  dans  la  ville,  où  le  vainqueur  pénétra  avec  les  fuyards, 
es  poursuivant  jusque  dans  les  rues.  Le  château  de  Burgos  est 
ccupë  par  les  Français.  Napoléon  entre  dans  la  ville  avec  sa 
carde,  y  conûsque  des  laines  appartenant  aux  moines  pour 
me  valeur  de  plusieurs  millions,  et  les  fait  transporter  à 
Bayonne. 

BCBGOS  (DÉFENSE  DU  CHATEAU  DE).  Au  mois  de  Septembre 
[812 ,  le  général  Clausel ,  commandant  Tarmée  française  du 
Portu^l,  s'était  retiré  de  Valladolid  pour  opérer  sa  jonction 
ivec  I  armée  du  Nord,  commandée  par  le  général  Gaffarelli.  En 
passant  nar  Burgos,  il  y  avait  laissé  le  général  Dubreton ,  pour 
{ccaoer  le  château  de  cette  ville  avec  1,800  hommes  de  garnison 
Ai  général  fut  bientôt  cerné  par  Wellington,  à  la  tête  de  l'armée 
inglo-portugaise.  Pendant  trente-cinq  jours,  il  opposa  la  plus 
ivc  résistance  à  tous  les  efforts  de  l'ennemi,  qui  avait  réuni  sur 
«  point  la  plus  grande  partie  de  ses  forces,  lui  tua  4,000  bom- 
nes,  parmi  lesquels  plusieurs  officiers  de  marque,  et  lui  dé- 
ponU  plusieurs  batteries.  Le  20  octobre,  Clausel  et  Caffarelli 
iront  leur  jonction,  attaquèrent  l'ennemi,  et  le  forcèrent  à  re- 
ilier  tous  ses  avant-postes.  Le  lendemain ,  après  l'échange  de 
[aelques  coups  de  canon ,  l'armée  anglo-portugaise  passa  le 
ivin  de  Burriel,  et  se  mit  en  pleine  retraite.  Burgos  éUnt 
ossi  débloqué,  l'armée  française  y  6t  son  entrée  le  même 
mr,  et  le  général  Caffarelli,  dans  le  rapport  qu'il  adressa 
a  ministre  de  la  guerre  au  sujet  de  la  levée  du  siège, 
eroanda  une  récompense  honorable  pour  le  général  DubrSon 
i  pour  les  oflîciers  et  soldats  qui  s'étaient  si  vaillamment  com- 
>rtés. 

BURGOS  rANToiNE),  né  à  Salamanque  en  Espagne,  passait 
►  lu-  un  des  hommes  de  son  temps  les  plus  profondément  versés 
■w  la  junsprudence  civile  et  canonique.  Il  alla  en  Italie ,  et 
c^.  ""  «""«"d  nombre  d'années  à  Bologne,  dans  le  collège 
^aint-Clement  des  Espagnols,  fondé  par  le  cardinal  Albomos. 
?^n  A  I  appela  â  Rome  pour  le  consulter  sur  des  affaires  im- 
)rtantes,  et  l'y  retint  par  une  charge  dans  la  signature ,  en  lui 
Minant  celle  qu'on  appelle  de  grâce.  Burgos  T'exerça  sous  ce 
ipe,  et  sous  Adrien  VI  et  Clément  VII  ses  successeurs.  Il  mou- 
lt le  10  décembre  1625,  âgé  de  soixante-dix  ans.  On  a  de 
Il  le  traité  Super  utiH  et  quotidiano  tilulo  de  emptione'  et 
^t^^f  ^J^  ^crelalibuê ,  Paris,  tSll,  réimprimé  à  Parme 
1 1574,  à  Venise  et  à  Lyon  en  1675.  Il  a  aussi  écrit  De  eomU-^ 
Uwntbus  de  reecHplis,  et  sur  plusieurs  autres  titres  dedécré- 
S' T.^V*.®^  (Jean-Baptiste) ,  savant  religieux  augustin , 
tilt  ne  à  Valence  en  Espagne.  Il  se  distingua  dans  son  ordre 
Î^ÎÏÏ^i  .  P^"*  ^*  discipline  religieuse,  et  par  ses  connaissances 
n  Ibéoloçie.  Son  mente  le  fit  élever  à  la  dignité  de  provincial, 
lil  dut  a  son  savoir  d'être  appelé  en  qualité  de  th&logien  au 
onalc de  Trente.  Le  troisième  dimanche  de  lavent  de  1662,  il 
prononça  un  éloquent  discours  sur  Qualre  Moyens  qu'on  p^ut 
mpoyer  «mr  ewtirper  les  hérésies.  Depuis,  U  professTla 
J^togie  à  Valence,  où  il  mourut  vers  l'an  1675.  —  Deux  au- 

2?iî?*W^W^"^..*^'^î*")'  médecins,  se  disUnguèrent 
•rieur  habileté  dans  l'art  de  guérir.  Le  premier  l'exerçait  à 
^ue  au  xvir  siècle,  et  était  médecin  de  l'inquisition;  le 
«^d,  aussi  Espagnol,  a  écrit  un  traité  De  pupOla  oeku, 

BUKGos  (Alphonse  de)  (F.  Abnbb). 

^^SS^^n^^M^^l^  naturel  de  lord  Binçley,  et  général 
«W««,  reçBl  nue  éducation  loigoée,  et  entra  dans  l'éUt  mili- 


(  ^09  )  BURGSDORF. 

Uîre;  mais  il  n'y  eut  que  de  médiocres  succès.  En  1763,  il 
commanda  un  corps  de  troupes  anglaises  envoyé  en  Portugal, 
alors  en  guerre  avec  l'Espagne.  En  1776,  il  passa  au  Canada , 
et,  deux  ans  après,  il  fut  chargé  du  commandement  d'un  corps 
d  armée  envoyé  contre  le  congrès  américain.  Il  débuta  par  une 
proclamation  dans  laquelle  il  offrait  aux  insurgés  le  pardon  de 
son  souverain,  et  les  menaçait  des  plus  grands  châtiments  s'ils 
persistaient  dans  leur  résistance.  Washington  fit  une  réponse 
pleine  de  noblesse  et  de  fermeté  à  celte  proclamation.  Le  6  juil- 
let 1777,  Burgoyne  remporU,  à  Ticonderago,  un  faible  avan- 
tage auquel  la  vanité  anglaise  donna  le  nom  de  victoire.  Le  fort 
de  rindiépendance  venait  d'être  évacué;  les  Américains  s'étaient 
retirés  au  delà  de  Shenesbourg  et  de  Haberton.  —  Burgoyne 
prit  cette  retraite  pour  une  faute  ;  et,  en  général  peu  consommé, 
il  poursuivit  l'ennemi  sans  s'assurer  de  ses  subsistances  et  de 
ses  communications.  Bientôt  les  Américains  l'entourèrent,  et  il 
dut  accepter  une' capitulation ,  dont  la  générosité  américaine 
adoucit  la  rigueur  mais  non  la  honte.  On  accorda  à  son  armée 
les  honneurs  de  la  guerre,  sous  la  condition  de  ne  plus  servir 
contre  les  Etats-Unis,  et  Burgoyne  put  retourner  en  Angle- 
terre. De  10,000  hommes  qu'avait  avec  lui  ce  général  au  com- 
mencement de  la  campagne,  il  n'en  restait  plus  que  5,752  lors- 
Qu'ils  mirent  bas  les  armes  devant  la  division  du  général  Gates. 
Celui-ci  avait  été  dans  sa  jeunesse  officier  dans  le  même  régi- 
ment que  Burgoyne.  Le  général  anglais  s'était  permis  contre 
son  ancien  camarade  de  malicieux  propos,  entre  autres  celui  de 
le  comparer  à  une  accoucheuse.  Gates,  pour  toute  vengeance,  se 
permit  cette  raillerie  :  «  Vous  devez,  général  Burgo^  ne,  me  re- 
garder à  présent  comme  une  bonne  accoucheuse,  puisque  je  vous 
ai  délivré  ( deh'vered)  de  6,000 «hommes.»  —  De  retour  en  An- 

{^leterre,  Burgoyne  v  fut  rcyu  froidement.  Il  obtint  avec  peine 
a  liberté  de  se  justifier,  et  fut  obligé  de  renoncer  à  son  traite- 
ment. Burgoyne,  plus  fait  pour  les  rôles  de  courtisan  et  de  bel 
esprit  que  pour  celui  de  général  d'armée ,  partagea  son  temps 
entre  la  cour,  où  il  fut  le  favori  de  la  reine ,  et  les  sociétés  des 
gens  de  lettres.  On  a  de  lui  trois  productions  fort  médiocres, 
savoir  :  l*»  la  Nymphe  des  chênes;  2»  Richard  Cœur  de  lion; 
3»  l'Héritière.  —  Quelque  temps  après  son  retour  d'Amérique, 
Burgoyne  épousa  une  fille  de  lord  Derby.  Il  mourut  sans  pos- 
térité le  2  août  1792. 

BURGRAYE,  titre  dérivé  de  l'allemand  burggraf,  comte  du 
château,  civitatis  custos,  prmfeclus^  et  qui  appartenait ,  dans  le 
moyen  âge,  au  commandant  militaire  d'une  ville  on  place  forte, 
lorsqu'il  exerçait  en  même  temps  sur  les  bourgeois  1c  droit  de 
juridiction.  Quelques-uns  de  ces  burgraves  sont  devenus  puis- 
sants et  ont  su  étendre  leur  autorité  sur  des  contrées  entières  ; 
ils  avaient  des  droits  de  souverain  et  rendaient  leur  litre  héré- 
ditaire dans  leur  famille.  On  cite  en  Allemagne  les  burgraves 
de  Magdebour^,  de  Friedberget  de  Nuremberg.  Ce  dernier 
titre  était  héréditaire  dans  la  maison  de  HohenzolTern ,  dont  les 
comtes  soutinrent,  pour  assurer  leur  pouvoir,  une  longue  lutte 
contre  la  bourgeoisie  de  Nuremberg.  Cependant  Frédéric  de 
Hohenzollern ,  burgrave  de  cette  ville ,  lui  vendit  en  1427  ses 
prérogatives  les  plus  essentielles.  D'autres  seigneurs,  le  plus 
souvent  inférieurs  en  rang ,  portaient  le  titre  de  burgrichUr 
(juge  de  la  place  et  du  castel),  burgvogl  (bailli),  burgmann,  etc. 

BURGSDORF  (Ernest-Frédéric  de}  ,  in^nicur  distingué, 
enseigna  une  nouvelle  méthode  de  fortifications  dans  un  ou- 
vrage publié  à  Ulm  en  1682,  in-8«.  Il  avait  emprunté  une  par- 
tic  des  idées  qu'il  y  développa  à  (Georges  Rimplern.  On  a  aussi 
de  lui  quelques  autres  traites  sur  son  art  :  1^  Le  plus  sûr  bou- 
levard d'un  Etat,  ou  Nouveau  Moyen  de  défendre  les  places 
contre  le  canon,  le  bombardement,  les  mines,  etc.,  Nuremberg 
1687 ,  in-8»  ;  2<»  Essai  sur  la  fortification,  publié  à  Vienne  et 
accompagné  de  nombreuses  gravures.  —  Un  autre  Blrgsdorf 

g^nrad  de),  né  en  1595,  mort  le  l**^  février  1652,  fut,  sous 
uillaume  H,  duc  de  Brandebourg,  le  premier  qui  organisa  des 
troupes  réglées  en  Prusse,  au  commencement  du  XYii*"  siècle. 

BURGSDORF  (FRÉDjfcRiG-AuGUSTB-Louis  DE),  naturaliste, 

grand  maître  des  forêts  de  la  Marche  de  Brandebourg,  de  l'aca- 
émie  des  sciences  de  Berlin ,  et  professeur  des  sciences  fores- 
tières dans  la  même  ville,  né  à  Leipiig  le  25  mars  1747,  mort  à 
Beriin  le  19  juin  1802,  âgé  de  cinquante-cinq  ans.  Son  père 
était  grand  veneur  du  duc  de  Saxe-Gotba,  ce  qui  lui  donna  oc- 
casion d'étudier  de  bonne  heure  tout  ce  qui  concerne  les  forêts, 
et  d'écrire  sur  cette  matière  un  grand  nombre  d'ouvrages,  tous 
en  allemand ,  et  qui  sont  devenus  classiques  pour  cette  partie 
de  l'économie  rurale  :  1°  Essai  d'une  histoire  complète  des  es^ 
pèees  de  bois  les  plus  avantageuses ,  première  partie ,  Berlin , 
1785,  iD-4'>,  24  planches  ;  seconde  partie,  avec  9  planches,  ibid., 

77  * 


BOMUJHMflS. 


(MO) 


PrBMRT. 


1787.  Elle  renferme  les  cfaênes  iodigèoes  et  étrangers.  Gleditsch 
fut  lanieur  de  la  préface  de  cet  ouvrage.  ^  Instruction  pour 
tulUver  les  arbres  tant  indigènes  qu  exotiques  qui  réussissent 
$nAUemafp^,  deux  parties,  Berlin,  1787,  in-S**  ;  5^  Manuel  du 
forestier  y  tic,  etc.,  ocux  parties,  Berlin  et  Leipiig,  1788,  in-S». 
4°  introduction  à  la  dendrologie^  etc.,  Berlin,  1800,  in- fol.  Il 
a  aussi  publié  :  Oburvations  sur  un  voyage  dans  le  Har%,  à 
Helmstadl  et  à  Harbeke,  en  août  1785  (Actes  de  la  société  des 
serulaleurs  de  la  nature  y  à  Berlin,  tom.  v)  ;  Histoire  naturelle 
du  cerf  iibid.,  lom.  vi);  Sur  le  eynips  de  l'éeorce  du  chêne 
(ibid.,  tom.  vi;.  Cest  un  insecte  dont  la  piqûre  occasionne  au 
chêne  une  excroissance  foliacée  et  ligneuse  qui  ressemble  à  une 
rose  double. 

BUAGSDORFIE,  S.  f.  (botan.),  genre  de  plantes  établi  pour 
placer  la  crapaudine  romaine. 

BVUGTONSA{géogr,).  Ce  village  du  bailliage  de  Tonna»  dans 
le  duché  de  Saxe-Gotha ,  mérite  une  mention  à  cause  des  pétri- 
fications trés-remarquables  que  Ton  trouve  dans  ses  en\nrons. 
L'attention  a  été  excitée  surtout  par  le  squelette  pétriâé  d*un 
éléphant  qui,  vers  la  un  de  1695  et  le  commencement  de  1696 , 
fut  peu  à  peu  déterré  d'une  sablière  peu  éloignée  de  ce  village. 
Depuis  lors  on  a  découvert  plusieurs  de  ces  pctriûcations.  Tous 
ces  objets  se  trouvent  dans  la  riche  collection  géognoslique  du 
cabinet  d'histoire  naturelle  qui  se  trouve  dans  le  château  ducal 
de  Gotha. 

BURGUNDES,  BURGUNDIOBTES  (F.  BOURGOGNE;. 

»URGUNDio  ouBORGONDio  (HoBACE),  jésuite,  né  à  Brescia 
CD  1679,  se  consacra  à  l'enseignement  des  belles-lettres,  et  sur- 
tout des  mathématiques.  On  le  fit  depuis  bibliothécaire  du 
musée  de  Kircher,  et  il  mourut  recteur  du  collège  romain  le  l*''^ 
mars  1 7 41.  Le  P.  Boscovich>  qui  avait  été  son  disciple,  en  parle 
avec  éloge  dans  ses  poésies.  On  lui  doit  quelques  observations 
astronomiques  rapportées  dans  les  Mémoires  de  Trévoux, 
années  1727  et  1729;  quelques  poésies  latines,  et  un  grand  nom- 
bre d'opuscules  mathématiques,  dont  les  principaux  sont: 
1^  Motus  telluris  in  orbe  annuo  ex  novis  observationibus  im- 
pugnatus,  Rome,  1714,  in-4o  ;  2°  Nova  hydrometriidea,  ibid., 
1717;  3"  Mapparum  constructioinplanis  $phœram  tangentibus, 
ibid.,  1718;  4°  Antliarum  leges ,  ibid..  1722;  5°  Ususnormœ 
in  constructione  œquationum  planarum  et  solidarum,  ibid. , 
1727;  6«  Telescopium  geodeticum,  ibid.,  1728.  Il  faut  que  ce 
télescope  ne  soit  pas  bien  important ,  puisque  Boscovich  n'en 
^rle  point  en  décrivant  les  mstruroents  géodésiques  dont  il 
s'est  servi  pour  la  mesure  du  degré  dans  l'Etat  romain  ;  ^^  De 
€ohœrentia  calculi  astronomici  cum  œquationibus  greaorianis, 
ibid.,  1734,  in-4**,  etc.  Tous  ces  ouvrages  ont  échappe  aux  re- 
cherches de  Lalande ,  qui  n'en  parle  point  dans  sa  Bibliogra- 
phie astronomique,  Burgundio  est  encore  éditeur  d'un  ouvrage 
du  P.  Grimaldi,  jésuite,  intitulé  :  De  vita  aulica,  libri  duo, 

BURGUNDIUS  OU   BOURGOIGXE  f  NlCOLAS  ),  juriscousulte 

célèbre,  naquit  à  Enghien,  au  comté  de  Uainaut,  le  29septem-- 
bre  1586.  il  cultiva  d'abord  les  muses  latines,  et  écrivit  ensuite 
Thisloire  avec  succès.  11  était  avocat  à  Gand  lorsque  Maximilien, 
duc  de  Bavière,  lui  donna  en  1627  la  première  chaire  de  droit 
dyil  à  l'université  d'Ingolstadt,  et  le  nomma  bientôt  après  con- 
aeillerel  historiojgraphe.  L'empereur  Ferdinand  II  le  créa  comte 
ralatin.  Rappelé  dans  sa  patne  en  1639,  il  entra  au  conseil  de 
Brabant.  Burgundius  avait  un  grand  talent  pour  l'intelliffeuce 
des  coutumes  II  était  souvent  cité  au  barreau,  et  jusqif  a  nos 
jours  sur  cette  partie  de  la  jurisprudence  il  a  fait  autorité 
comme  Domoulm,  Coquille  et  d'Argentré.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont  :  1«  Poemata,  Anvers,  1621,  in-4«;  2**  Uistoria 
Bavarica ,  seu  Ludovicus  lll  imperator  ae  ejus  vita  et  res 

S^tCBy  ab  anno  1313  ad  annum  1347,  Anvers,  1629,  in-4*»; 
elnislœdt,  1705,  in-4»,  édition  donnée  par  Just.-Christ.  Boh- 
mer ,  et  Halle,  1708,  in-4o;  S^  Historia  Belgica  ab  anno  1558 
^annum  1567 ,  Ingolstadt,  1620,  in-4o,  etl633,  in-8«.  Cette 
histoire  des  premiers  troubles  des  Pajs-Bas  se  termine  à  l'arrivée 
du  duc  d'Albe;  elle  est  exacte  et  estimée;  4"*  Ad  eonsueludines 
Fiandriœ  traetatus,  Leyde,  1634  et  1635,  i«-l2.  Ce  savant 
ouvrage  comprend  douze  traités,  et  commence  par  des  réflexions 
générales  sur  l'origine  des  lois  et  des  coutumes  ;  5^  De  duobus 
reis,  Louvain,  1657,  in-12  ;  0"*  Commentaritu  de  evictionièue , 
Cologne ,  1662 ,  in-12.  Tous  les  ouvrages  de  Burgundius  sur  le 
droit  ont  été  réunis  en  un  volume  in-4%  imprimé  à  Bruxelles 
en  1674. 

EGRGLNAtus  (  Antouie  ),  contemporain  de  Nicolas  et  de 
Gilles,  est  connu  par  deux  ouvrages  rares  et  singuliers,  qui  oiit 
pour  titre,  l'un  ;  Ungum  vitia  et  rewkedia  emblemaiice  eg^ 


pressa,  Anvers,  1651 ,  obloDg,  figuns;  l'Mln:  JlM^bi 
LydkUf  sive  vanitas  per  verikdem  (aki  aetuseta  h  «■« 
Anvers,  1639,  in-4®,  figures. 

BVRGCS  (F.  BORGO). 

BURGUS  (y^o^r.  am;.),  petite  villedesBiturigttViTfiah 
la  deuxième  Aquitaine,  sur  le  Durantooos,  un  peo  ts-^n 
du  confluent  de  ce  fleuve  et  de  la  Garumna. 

BURHiNUS,  s.  m.  [hist,  nar),  genre  d'oiseau  do  ^1èw 
mas  d'Alliger,  qui  se  compose  seulement  du  ckandnumfi 
rostri. 

BIJRI(F.  BURY). 

BVRIA  (hist.  nat.).  C'est  k  nom  que  les  habitiaudrbir 
rinthie  donnent  à  uu  vent  d'est  très- violent, ans  ntiga  l^ 
ils  sont  quelquefois  exposés.  Ce  vent,  lorsqu'il  se  lê«t,aia|t 
blede  renverser  tout  ce  qu'il  rencontre,  et  de  mettre  a éi^ 
la  vie  des  voyageurs  qu'il  surprend,  en  les  etnportaiifiif 
leurs  montures.  Lorsqu'il  règne ,  personne  ne  peol  alhr  ^âh 
noseth  à  Trieste. 

BURIA  (géogr.) ,  ville  de  la  province  de  VcMiaè.tei 
capitainerie  générale  de  Caracas ,  dans  rAmériquediâri  t 
la  rivière  de  Sarara ,  qui  est  en  rapport  avec  la  tvmi^ 
par  celle  de  Portuguesa.  Avec  son  cautoo,  elleal^biur 
et  s'adonne  à  l'élève  des  bestiaux. 

BURIAS  igéoar.),  une  des  lies  Bissayes,auio^dfJfaib 
au  nord-ouest  de  Ticao,  longue  de  trois  milles  Inwâfwae 
large  de  un  mille  quatre  cinquièmes,  entourée pKl«t*mk* 
et  d'écueils^et  par  conséquent  dangereuse  à  aMtolMnnr 
est  cependant  feUile ,  bien  arrosé  et  riche  en  jtwiÉbjif 
les  mêmes  que  ceux  des  Iles  Philippines.  EUe  eitdenMit» 
redoutable  aux  autres  lies  par  sa  position,  va  qiiliiCfttM 
une  colonie  d'Illanes  de  BfagindaDao,  quienneb^ 
terie. 

EURIATES  (F.  BODRUTBS). 

BURiAV,  S.  m.  (F.  Buriot)* 

BURiCHON ,  S.  m.  {hist.  nat,) ,  sorte  de  petit  mmiv 
—  Nom  vulgaire  du  troglodyte. 

BUBIDAN  (Jeaki),  recteuT  de  IHiniversité  dePam."^ 
Béthuue.  £n  1518  il  publia  ses  Comwmtaim  min** 
in-fol.:  mais  ils  lui  tirent  moins  de  réputation  aaesoov«fl>' 
sur  le  libre  arbitre  de  l'âne,  qu'il  suppose  égaleoieal  |)n«' 
la  faim  et  de  la  soif,  et  place  entre  une  pesore  d'à»***' 
seau  d'eau.  Que  fera  cet  |tne,  demandait-il?  Resl«»-^''*' 
mobile?  —  Il  mourra  de  faim  et  de  soif.  —  Comme oai^» 
pondait  qu'il  ne  serait  pas  assez  âne  pour  se  laiiff  ■* 
qu'il  se  tournerait  d'un  c6té  ou  de  l'autre.  Dooc  ritf^ 
cluait-il,  a  le  libre  arbitre.  —  Il  oubliait  que  la  ^^^ 

f)ar  un  instinct  de  conservation  irrésistible,  et  qu'ellf>»J 
ibrede  résistera  la  faim  qui  la  presse.  Toatcfûis«*f^ 
quelque  grossier  qu'il  soit  emt>arrassa  les  dialecUoe»  » 
temps  ,  et  l'âne  de  Buridan  devint  très  -  célw  p'  * 
immobilité  muette.  En  1545,  T  université  le  dépoji  >  ^^ 
lippe  de  Valois  pour  lui  demander  l'exemption  «  _^ 
belle  ou  de  l'impôt  sur  le  sel  :  exemption  qu'elle  ne  ppt**^ 
Plus  tard,  il  fut  envoyé  à  Rome  pour  y  défendre  teiwr^ 
corps  enseignant.  En  1358,  qu'on  donne  comine  U««^ 
mort,  il  légua  à  la  nation  de  Picardie  une  maison  qai  w*  - 
a  porté  son  nom. 

BVRiBA^N  (  jRikN-BAirrisn  ),  «vwl,  "^.îif ',* 
mourut  en  1633  à  Heims,  où  il  éuil  pnrfi*«w  de  dr*  ►  ^ 
a  laissé  deux  commentaires:  le prenûer 1 5ur  w «* 
Vermandois  ;  le  second ,  Sur  la  coutume  de  ^*''^ 

B€RiE2is  (ijr^r.  ane.),  peuples  de  la  Graad»**"^ 
nord  des  Marcomaos  et  des  Quades  {Ftel. ,  H?  ^^ 
Mœurs  des  Germ.,  LXiii).  ^ 

BURiGNY  (Jean-Lêvvsqub  DE) ,  né  à  ï^'"* 'Jlfri* 
îs  premières  années  de  Téloigneinent  p»^ 


df**'*ff; 


nifesta  dès  ses  premières 
Ce  fut  à  quinze  ans  seulement  que  ses  facultés  se  ù 
et  qu'il  témoigna  pour  Fétude  cette  activité  qw  »*_^ 
qu'à  sa  mort.  Venu  à  Paris  en  1713.,  il  y  ^'^^^"^I;^^ 
frères,  Champeaux  et  Lévesque  de  Pôuilly ,  une  ^."^ 
virât  dont  l'histoire  littéraire  offre  peu  ^'^^^^^]Li^ 
des  travaux  communs  des  trois  frères  fut  "''^^^îîJj^^^»  ' 
die  manuscrite  en  douze  énormes  volum«  '"^Trljr 
fourni  à  Burigny ,  le  plus  robuste  des  trois  frèr»,  w  ^^ 
d'un  grand  nombre  de  ses  ouvrages.  Ayant  été  ^^^^ 
travailla  à  l'Europe  savante.  Des  douze  ▼olomesff  ^ 
ce  journal,  près  de  la  moitié  apparlient  â  Bun^!*^^^ 
France,  il  fut  reçu  à  l'aeidèom  des  laiafnwo***^^ 


BUAISw 


(6li) 


BCMUi. 


n  i  756,  et  lut  un  grand  nombre  de  mémoires  dans  les  séances 
e  ce  corps  littéraire.  A  la  connaissance  des  langues  hébraïque, 
recc^ue  et  latine ,  à  celle  de  Thistoire  ancienne  et  moderne ,  de 
I  philosophie,  de  la  théologie,  etc.,  etc. ,  Burigny  joignait  une 
icnioire  prodigieuse,  et  oe  oui  est  plus  rare  encore,  une  extrême 
mdestie.  Lorsqu*en  1785  le  roi  le  gratifia  d*uue  pension  de 
,000  livres,  son  élonnemenl  fut  au  comble;  il  ne  pouvait  se 
CDdre  compte  de  ce  qui  lui  valait  un  tel  bienfait.  Ce  doyen  de 
1  littérature  française  mourut  à  Paris  le  8  octobre  1785 ,  à  Tàge 
e  quatre-vingt-quatorze  ans.  Il  a  laissé  :  1°  Trailé  de  V autorité 
upape,  1720,  m-12,  4  vol. :  1782, 5  vol.  in-12;  2"  Histoire 
€  ia  philosophie  païenne^  la  Haye,  1724,3vol.  in-12(F.  Bruc- 
LKRj,  réimprinoee  sous  le  titre  de  Théologie  païenne,  Paris, 
754;  y  Histoire  générale  de  Sicile,  etc.,  la  Haye,  1715,  2 
ol.  iii-4°;  4"  Histoire  des  révolutions  de  t empire  de  Constan- 
mopU,  1750,  in-4»,  ou  3  vol.  in-12;  5°  Traité  de  Porphyre 
:>urhani  V  abstinence  de  la  chair,  avec  la  Vie  de  Plotin,  traduit 
u  grec,  1710, in-12;  0"  Vie  de  Grotius,  1750,  in-12,  2  vol.; 

*  Vie  d'Erasme,  1757,  2  vol.  in-12;  8^  Vie  de  Bossuet,  ilBi, 
i-l2;  0«  FwdMcardtna/rfu  Perron,  17C8, in-12;  KTLettreà 
ÏÏercier  de  Saint-Léger  sur  Us  démêlés  de  Voltaire  avec 
ktini-Hyacinthe ,  1780,  in-8°;  H""  Irente-f^uatre  Mémoires  ou 
h'ssertations  de  Burignv  sur  différents  sujets  sont  répandus 
lans  le  Becueil  de  l'académie  des  inscriptions  et  belles-lettres. 
-V  Examen  critique  des  Apologistes  de  ta  religionchrétienne, 
766,  în-8^,  n'est  pas  de  lui.  On  lui  a  de  même  attribué  le  ile- 
ueii  de  pièces  de  différents  auteurs,  Rotterdam ,  1743 ,  in-12, 
t  une  Lettre  au  sujet  du  livre  intitulé  :  Certitude  des  preuves 
lu  christianieme ,  parBergier,  insérée  dans  le  tom.  ii  du  Re* 
ueit  philosophique,  Londres,  1770,  in*lS.M.  Dacier  a  fait  son 
?loge,1786,in-8». 

BVBîS  [beaux-arts).  Ce  fut  primitivement  le  nom  de  Tinstru- 
nent  employé  pour  écrire  sur  les  métaai.On  écrivait  sordM  ta- 
ileltes  de  eireavee  le«l|Kfo,aurdesUble5decaivreavecle  burin; 
^tsi  ce  quia  donné  naissance  à  Teipression  métaphorique  de  bu- 
m  eie  l'kisMre.  Depuis  Tinvenlion  de  la  gravure  sur  métaux  et 
or  bois,  le  nom  de  burin  a  été  conservé  a  l'outil  dont  les  graveurs 
bot  le  plus  fréauent  usage, et  Ton  a  dit,  aussi  par  roétapnore.Hn 
eau  burin,  un  burin  déUcai^  un  burin  moelUux  ou  vigoureux, 
loor  désigner  les  qualités  de  la  gravure.  Le  burin  est  une  petite 
MTe  d'acier  y  à  quatre  ou  à  trois  angles,  dont  une  extrémité 
H  coupée  en  biseau  de  manière  à  former  sur  l'un  des  angles 
koe  poiote  nias  ou  moins  aiguë.  Le  flat  du  biseau  se  nomme  le 
iffUrs»  et  la  pointe,  le  nex  du  bunn.  A  l'autre  extrémité  on 
dapie  un  large  bouton  en  bois,  contre  lequel  se  fait  l'effort  avec 
I  paume  de  ki  main.  Les  graveurs  en  médailles  se  servent  aussi 
^an  burin  aue  Ton  appelle  plus  spécialement  onglMte,  et  dont 
K  fies  iMirie  dans  ses  formes  et  dans  ses  proportions,  suivant  les 
taoins  du  travail.  —  Le  burin  du  dentiste  est  an  instrument 

•  chirurgie  destiné  à  nettoyer  les  dents,  et  qui  a  pris  ce  nom 
ar  Mille  de  sa  ressemblance  avec  le  burin  du  graveur. — Enfin 
n  a  donné  le  nom  de  bnriu  à  divers  outils  des  arts  mécaniques 
BÎ  n'ont  aucun  rapport  avec  les  précédents  :  le  6iirtfi,  en  ser- 
Brerie,  est  un  ciseau  plat  dont  on  se  sert  pour  couper  le  fer,  en 
î  frappant  à  coups  de  marteau  ;  en  marine ,  le  6urm  est  aussi 
n  ciseau  plat  dont  le  tranchant  est  remplacé  par  une  rainure, 
l  à  l'aide  duquel  on  enfonce  les  étoupes  goudronnées  dans  les 
mis  des  planches  de  revêtement;  le  6Mrtn  du  carrier  est  une 
irre  de  fer  de  dimensiotis  fort  variables,  aplatie  i  un  bout ,  et 
ae  l'on  emploie  à  forer  dans  la  roche  les  trous  dans  lesquels  oii 
il  jouer  la  mine. 

BtJRiNER,  V.  a.  {beaux-arts),  travailler  au  burin,  graver.  H 
^ifie,  par  analogie,  écrire  avec  une  (p'ande  perfection.  Il  se 
Lt  quelquefois,  au  figurée  d'un  écrivam  énergique  et  pro- 
nd. 

BVRINER,  Y.  a.  (term,  de  martne),  frappera  coups  de  masse 
ir  les  tètes  des  coins  qui  doivent  servir  a  rendre  solides  les 
x>res  et  les  écoutilles.  On  dit  aussi  bliner  an  lieu  de  buriner, 
Ktce  que  dans  cette  opération  on  se  sert  d'an  bélier  qu'on 
ipelle  blin  (F.  Blîih). 

BrRiOT ,  s.  m.  Çhiêt.  nai,],  ancien  nom  du  canard  domesti- 
ne.  On  écrit  aussi  buriau. 

BUBis,  le  même  que  Bulis  (F.  ce  mot]. 

RURis  (  à<f(.  )  descendait  des  rois  de  Daneroarck  ;  U  aspirait 
n  trône  qu'occupait  Valdemar  I'*^  ;  il  forma  même  uneconspi- 
ition  pour  s'en  frayer  le  chemin ,  mais  il  avait  l'ambition  d  un 
bef  de  conjurés  sans  en  avoir  les  talents.  Il  vouJaii  régner  et 
forait  l'art  de  feindre.  Valdemar  avait  désigné  Canut  son  fils 
onr  son  successeur  ,  et  la  nation  l'avait  proclamé  en  1165.  Au 
iitie«  des  fôles et  de  l'aMgnan  psMiqoe,  Boni  peruidéieré 
'«I  dépilieerei,q«is«nibteit  redMbieK  à  obaqoecrideioie  i|ae 


le  peuple  poussait  vers  le  ciel  ;  il  refusa  même  d'être  armé  cbe* 
vaner  de  la  main  de  Canut,  justifia  ce  refus  avec  une  mala- 
dresse qui  le  rendait  plus  injurieux  encore.  Dès  lors  Valdemar 
entrevit  ses  desseins  ;  il  crut  qu'un  ennemi  si  peu  dissimulé  n'é- 
tait pas  dangereux;  il  le  caressa  et  s'efforça  de  lui  lier  les 
mains  par  des  bienfaits.  Buris  apprit  alors  à  mettre  plus  de 
mystère  dans  sa  conduite.  Il  traita  secrètement  avec  les  Norwé- 
giens,  qui  devaient  envoyer  ime  flotte  dans  le  Jutland,  soulever 
cette  prôvince  ou  la  conquérir ,  et  gagner  ou  arracher  en  sa  br 
veur  les  suffrages  des  peuples.  Déjà  Ornius,  frère  de  Buris,  était 
entré  dans  la  rivière  d'Vurse,  et  s'était  emparé  de  quelques 
vaisseaux  qui,  sur  la  foi  de  la  paix,  ne  se  mirent  pas  en  défense. 
Une  lettie  intercef^tce  découvrit  au  roi  le  complot  qu'il  avait 
déjà  soupçonné.  Buris  fut  arrêté.  Valdemar,  qui  pouvait  le  punir 
sur-le-champ,  commença  par  Taccu.ser  devant  toute  sa  cour; 
le  coupable  voulut  se  jusliuer,  mais  il  fut  confondu  lorsqu'on 
lui  montra  la  lettre  qui  contenait  le  plan  de  la  conspiration.  Ou 
ignore  quel  fut  son  supplice.  Quelques  écrivains  ont  prétendu 
que  la  clémence  de  Valdemar  lui  laissa  la  vie. 

RVRiTA  \géoqr.  ecclés.),  siège  épiscopal  de  la  province  pro*- 
consulaire  en  Al'rique,  sous  la  métropole  de  Carthage.  Il  y  avait 
un  évéque  nommé  Faceste. 

BmiTACA  (géogr.),  contrée  de  l'Amérique  méridionale,  an 
gouvernement  de  Sainte-Marthe. 

BURKE  (Edmond),  né  à  Dublin  le  l*^  janvier  1750  d'un  avo- 
cat distingué.  Api  es  avoir  reçu  d'un  quaker  la  première  éduca- 
tion, il  entra  au  collège,  et  vint  à  I^ndres  étudier  le  droit.  En 
1755  on  le  reçut  avocat.  Il  se  fit  connaître  dès  lors  par  plusieurs 
pamphlets  d'un  radicalisme  exalté ,  et  fonda  l'an  1758  VAnnuai 
Kegister,  qui  eut  un  grand  succès.  Après  un  voyage  en  Irlande 
pendant  l'année  1761,  Bnrke  fut  nommé  secrétaire  particulier 
du  marquis  de  Rockingham,  premier  lord  de  la  trésorerie,  et  il 
ne  tarda  pas  à  entrer  au  parlement  en  qualité  de  député  da 
bourg  de  Wendowe.  Mettant  de  côté  toute  reconnaissance  en- 
vers Te  ministre  qui  lui  avait  ouvert  la  carrière  politique ,  Burke 
prit  place  dans  les  rangs  de  l'opposition,  et  se  distingua  par  plu- 
sieurs discours  contre  la  taxe  du  timbre  imposée  aux  colonies 
américaines.  Sous  le  ministère  de  lord  North ,  il  s'employa  à 
ramener  au  pouvoir  le  marquis  de  Rockingham .  qui ,  redevenu 
ministre  en  1782,  nomma  Burke  payeur  général  de  l'armée,  et 
l'admit  au  conseil  privé.  Il  abandonna  ces  fonctions  à  la  mort 
de  son  prolecteur  et  lors  de  l'élévation  au  ministère  de  lord 
Schdburn.  A  cette  époque,  il  fit  cause  commune  avec  le  célèbre 
Fox  pour  soutenir  le  oill  sur  l'Inde ,  s'opposer  au  ministère 
Pitt ,  provoquer  le  fameux  procès  d'Hastin^p ,  gouverneur  des 
Indes  orientales,  et  établir  une  régence  exigée  par  l'état  mental 
de  Georges  III.  A  une  éloquence  vive  et  jpénétrante  Burke  joi- 

§nail  une  fougue  désordonnée,  à  laquelle  n  donna  an  libre  cours 
ans  plusieurs  diatribes  virulentes  qu'il  publia  contre  les  Fran- 
çais et  sur  la  révolution  de  1789.  Après  avoir  tenté  l'émancipa- 
tion des  catholiques  de  l'Irlande,  Burke  quitta  les  affaires  publi- 
ques, et  mourut  le  8  juillet  1707,  âgé  de  soixante-huit  ans. 
voici  la  liste  de  ses  ouvrages  qui  ont  été  traduits  en  français  : 
Recherche  philosophique  sur  f  origine  de  nos  idées  du  suoNme 
et  du  beau,  Paris,  1803,  in-8".  —  Réflexion»  sur  la  révolution 
de  FrcMce  et  sur  les  procédés  de  certaines  sociétés  à  Londree 
relatifs  à  cet  événement,  Paris,  1790,  in-8-,  et  1791.  ~  IWs- 
cours  sur  la  monnaie  de  papier,  et  sur  le  eystème  de»a$tipuU$ 
en  France,  Paris,  1790,  in-8*».    -  Lettre  aux  Français,  ftris, 

1790,  in-8^.  —  Discours  eur  la  situation  actuelle  de  la  France, 
prononcé  dans  la  chambre  des  communes  le  9  février  1790.  lort 
du  débat  sur  les  estimations  de  tarmée,  1790,  in-8*».  —  Lettre 
d'Edmond  Burke  au  traducteur  de  son  discours  sur  la  situa^ 
tion  actuelle  de  la  France,  Paris,  1790,  in-8*».  —  Lettre  à  M, 
t  archevêque  d'Aix  (Boisgelin),  et  Réponse  de  Jf.  farchevéque 
d'Âix  à  M.  Burke,  Paris,  1791,  in-S*».  —  Discours  improvisés 
par  MM.  Burke  et  Fox  dans  la  chambre  des  communes  le  6 
imii  1791,  sur  la  révolution  française,  Paris,  1791,  in-8*».  — 
Lettre  sur  les  affaires  de  France  et  des  Pays-^Bas,  adressée  à 
M,  le  comte  de  Bivarol,  avec  la  réponse  de  ce  dernier,  Paris, 

1791,  in-8*».— If/Ire  à  un  membre  de  rassemblée  natUmedede 
France,  Paris,  1791,  in-8*».  --  Appel  des  whigs  modernes  mm 
tchias  anciens,  Paris,  1791,  in-8*».  —  Lettre  de  M,  Burke  à  un 
noble  lord,  sur  les  attaques  dirigées  contre  lui  {Burke)  dons  le 
chambre  des  pairs  par  le  duc  de  Bedf&rt  et  le  comte  de  Lan- 
derdale,  au  sujet  de  ses  opinions  sur  le  gouvernement  angimis 
et  sur  la  révolution  française,  —  Lettres  à  un  membre  de  la 
chambre  des  communes  sur  les  négociations  de  paix  ouvertes 
avec  le  directoire,  Paris,  1797,  in-l^. 

SUEKB  (William),  cordonnier  irlandais ,  condamné  à  mort 


BURLAHAQVI. 


(6I«) 


BumiUQinB. 


en  1828  à  Edimbourg ,  comme  coupable  de  meurtre  sur  plu- 
sieurs personnes  dont  il  avait  vendu  les  corps  aux  amphitnéft- 
tres  de  dissection.  L'instruction  révéla  que  ce  scélérat  et  son 
coaiplice  Hare  commençaient  par  enivrer  leurs  victimes,  et  les 
étouffaient  en  leur  fermant  le  nez  et  la  bouche,  tandis  que  Tun 
d'eux  les  tenait  immobiles.  Les  cadavres  étaient  ensuite  enfer- 
més dans  des  caisses,  où  ils  se  refroidissaient  avant  d*étre  livrés 
aux  anatomistes ,  qui  se  montraient  d'autant  moins  scrupuleux 
que  les  opinions  r^nantes  dans  la  Grande-Bretagne  rendent 
fort  difficile  de  se  procurer  des  cadavres.  Burke  avait  d'abord 
vendu  le  corps  d'un  vieillanl  mort  de  maladie,  ^u'il  avait  dé- 
robé de  concert  avec  Hare;  pub,  alléché  par  le  benéâce  que  lui 
avait  procuré  cette  première  opération ,  il  étendit  sa  coupable 
industrie  sur  des  gens  pauvres  et  peu  connus  qui  logeaient  chez 
son  complice.  La  manière  dont  Burke  pratiquait  ses  assassinats 
a  enrichi  d'un  nouveau  mot,  celui  de  burker,  le  vocabulaire  du 
crime  (F.  Dissection  et  RÊsuRREcriONNiSTfi). 

BUBKLi  (Jean)  ,  né  à  Zurich  le  26  octobre  1745 ,  mort  dans 
la  même  ville  le  2  septembre  1804.  Une  fortune  considérable 
lui  permit  de  s'adonner  aux  sciences,  et  de  servir  l'Etat  en  rem- 
plissant des  fonctions  presque  entièrement  gratuites.  La  littéra- 
ture moderne,  française  et  allemande,  eut  pour  lui  des  attraits. 
De  1773  à  1780,  il  voua  nne  partie  de  son  temps  au  tribunal  de 
Zurich,  où  il  siégeait  ;  lorsque  la  corporation  aont  il  faisait  par- 
tie, en  relevant  aux  fonctions  de  maître  iuré,  Feut  élu  membre 
du  petit  conseil,  il  se  livra  de  1783  jusqu'à  la  révolution  de  1798 
à  des  travaux  politiaues  d'un  ordre  plus  élevé.  De  fréquentes 
attaques  d'bypoconarie  troublèrent  l'existence  de  cet  homme, 
dont  les  aspirations  avaient  pour  but  le  bien  public  et  le  bonheur 
des  hommes.  A  plusieurs  époques  de  sa  vie,  il  s'essaya,  non  sans 
succès,  dans  la  poésie,  et  s'adonna  à  un  genre  dans  lequel  peu  de 
Suisses  avaient  réussi  jusqu'alors  à  se  distinguer ,  peut-être 
parce  qu'ils  étaient  dans  la  nécessité  de  lutter  avec  l'expression, 


1773,  in-S^,  —  Mei  FanlaUiet  et  mes  Rhapsodies,  Zurich, 
1785,  in-8«  —  Trophées  du  beau  sexe,  Tubinge.  1797,  in-8».— 
Poésies  choisies,  au  proût  des  Suisses  oui  ont  été  victimes  des 
derniers  désastres,  Berne,  1800,  in-8°.  Gomme  matériaux  pour 
la  Blumenlêse  (recueil  de  morceaux  choisb)  allemande,  il  donna 
Blumenlèse  suîsse,  ou  Morceaux  choisis  de  littérature  suisse, 
Saint-Gall,  1798,  in-8°.  Le  recueil  complet  de  ses  poésies  pa- 
rut à  Berne  en  1802.  Il  publia  aussi  à  Zudch  en  1772  une 
Traduction  des  Causes  eéliorespir  r  Oiseau  de  MauUon. 

BUBLAMAQUi  (Fabrice),  ne  à  Genève  en  1626,  desservit  de- 
puis 1655  réglise  italienne  de  cette  ville,  et  passa  en  1659  à  Gre- 
noble comme  pasteur.  L'année  suivante,  on  lui  offrit  une  chaire 
de  professeur  en  théologie  à  Genève,  qu'il  refusa  à  cause  de  la 
faiblesse  de  sa  santé.  Il  mourut  en  1693.  Il  avait  acquis  une  si 
grande  connaissance  des  livres,  que  Bayle  (F.  ses  Lettres)  le  re- 

§  ardait  comme  le  Photius  de  son  siècle.  Il  était  aussi  tr^-versé 
ans  les  belles-lettres  et  les  langues  orientales.  On  a  de  lui  : 
Sermon  fait  au  jour  du  jeûne  célébré  par  les  Eglises  réfor^ 
mées  du  Dauphiné  le  3  décembre  1662,  Genève,  1664,  in-8<>  ; 
2*"  Catéchisme  sur  les  controverses  avec  f  Eglise  romaine , 
1668,  in-8''  ;  3*  Synopsis  théologies,  et  speeiatim  CBConomim  fœ- 
derum  Dei,  Genève,  1678,  in-4'';  4*^  Considérations  servant  de 
réfjonse  au  cardinal  Spinola,  Genève,  1680,  in-12,  français- 
latin.  Tous  ces  ouvrages  sont  anonymes. 

BVRLAMAQUi  (Jkan-Jacques)  ,  né  à  Genève  en  1694,  de 
parents  italiens  bannis  de  Lucques  comme  calvinistes,  à  la  fin 
du  xvi**  siècle.  Sa  vocation  dirigea  ses  facultés  et  ses  études  vers 
la  science  du  droit,  dans  laquelle  il  ne  tarda  pas  à  se  distinguer. 
Dès  l'âge  de  vingt-six  ans  il  obtint  une  chaire  de  droit  naturel 
à  l'université  de  Genève.  Cette  récompense  précoce,  loin  de  l'en- 
omieillir ,  le  décida ,  avantd'en  profiter,  à  se  fortifier  dans  cette 
science  si  ardue  du  jurisconsulte ,  qu'il  était  appelé  à  professer. 
Il  voyagea  pendant  plusieurs  années  en  France,  en  Hollande  et 
f,f{  Angleterre,  et  dans  ces  divers  pays  il  se  lia  et  s'entretint  avec 
les  savants  les  plos  célèbres.  Il  reçut  surtout  l'accueil  le  plus 
flatteur  des  membret  de  la  fameuse  université  d'Oxford.  A6ro- 
ningue,  il  adopta  les  principes  du  jurisconsulte  Barbeyrac,  de 
préférence  à  ceux  de  Puffendorf.  De  retour  à  Genève  en  1725, 
il  se  livra  exclusivement  à  l'enseignement  du  droit  naturel  jus- 
qu'en 1734,  époque  à  laquelle  il  accompagna  dans  ses  Etats  le 
prince  Frédéric  de  Hesse-CasseK  son  disciple,  oui  le  garda  six 
années  aupr^  de  lui.  En  1740  il  revint  à  Genève,  et  sa  santé 
l'obligeant  à  renoncer  à  l'enseignement,  il  entra  dans  le  conseil 
souverain,  où  ses  lumières  et  sa  haute  intelligence  furent  très- 
utiles  et  dignement  appréciées.  U  y  demeura  jusqu'à  sa  mort 


arrivée  en  1748.  Amateur  lélé  des  arts,  il  les  prolém  m 
collection  de  tableaux  et  d'estampes  est  dtée conneueZ 


j,^ 

naturel,  des  PHndvesdu  droit  politique.  ^Ôm^s^^^ 
commentateur  des  urotius,  desPuffendorfetdesBirtv^ 
Burlamaqui  a  réduit  leurs  longues  et  diffasês  disnauss 
principes  clairs  et  précis,  basés  sur  des  raisonnemnbsfa^ 
dont  les  déductions  rigoureuses  manquent  toolefoisdf  r^ 
deur  et  d'éloquence,  et  se  montrent  trop  soufenteBticfcah 
doctrines  de  l'école  protestante.  Delà  degraTestmmi 
tiennent  et  à  un  vice  de  secte  et  à  un  vice  d'éraditioQ  -C 
politique,  par  exemple,  Burlamaqui  nie  le  droit  ditio,  kt. 
Duant  à  l'autorité  une  origine  humaine,  et  toat en itpoiv 
la  doctrine  de  la  souveraineté  du  peuple;  pois,  iprèaiwii» 
clamé  comme  liberté  essentielle  et  uniquement  défintÉki- 
berté  individuelle,  il  consacre  les  abus  comme  do  drôîkm 
En  droit  naturel ,  Burlamaqui  développe  le  droit  rooèlb 
un  but  d'association  universelle  et  de  perfection  monKàorii 
attribue  l'origine  à  Calvin ,  feignant  doubtierqnecesinif 
salutaires  émanent  essentiellement  du  christiaoisiMDtar 

BUBLATS  (géoar,),  bourg[du  Languedoc,  tiqoinfba  te 
temenl  du  Tarn,  a  quatre  kilomètres  de  Castres.  Col  m»- 
teau  de  Burlats  que  Constance,  sœur  de  Louis  leJ(i8r,i 
femme  de  Raj^mond  V,  comte  de  Toulouse,  vintieRfinrip 
avoir  été  délaissée  par  son  époux.  Elle  y  dooM  le  jov  i  sf 
fille,  Adélaïde  de  Toulouse,  comtesse  de  BurIaU,^«tet 
et  ses  vertus,  chantées  par  les  troubadours  ooi  se  vmatÉ 
en  grand  nombre  à  sa  cour,  rendirent  fort  célèbre  «i  on» 
cernent  du  xiii*'  siècle. 

BUBLEiGH  (Baron  db)  (F.Cêcil). 

BUBLEIGH  OU  BVBLAT  (GaUTIER,  GuoltemHfiÊÊtl^ 

en  1275,  étudia  au  Mertons  CoUegio  à  Oxford,  eiMeaéit  M 
dans  cette  ville  et  ensuite  à  Paris  le  célèbre  Dons  SeolH«^ 
dans  cette  dernière  capitale  le  ^de  de  maître,  et  s'aoqUf^ 
que  réputation  tant  par^  manière  subtile  et  sagande^B 
où  il  marcha  sur  les  traces  de  Thomas,  que  par  rmterprais 
de  quelques-uns  des  écrits  d'Aristote  et  mt  ob  oimi(e*k 
vie  des  anciens  philosophes  et  poètes.  Son  liirel^"''' 
moribus  philosopnorum  et  poetarum  a  été  imprimé  es  ifît' 
on  en  trouve  encore  d'autres  éditions  avec  ou  sans  iodioM  i 
lieu  et  de  l'année,  en  petit  format  ou  en  in-4<^>  qnelqvto* 
le  nom  de  l'auteur  ou  avec  d'autres  titres.  Cest  mey»^ 
compilation  où  tout  fourmille  d'erreurs,  les  iioim,lapo*f 
et  les  faits.  Il  est  vrai  qu'il  y  a  beaucoup  de  ces  errein  V^  ■ 
faut  pas  mettre  sur  le  compte  de  Tauteur.  Cet  oon^ert' 
valeur  pour  notre  temps,  mais  il  atteste  qBelegoûtpoi[^^*' 
ture  des  anciens  classiques  s'était  éveillé  dans  ces  dénient 
de  la  scolastique,  et  on  s'en  sert  fréquemment.  Dtaeii* 
imprimé  encore  en  1605  par  Ànionius  a  Sala  i  GottlyCoa*'" 
ayant  fourni  ses  matériaux.  (Les  auteurs  (|iii  ont  cent** 
écrivains  théologiques  de  l'Ansleterre.  Voisias,  Ik  w^ 
latinis,  —  Heumann,  Àeta  pKuosopharum,  tom.  nhf^^' 
— Hamberg,  Données.) 

BUBLESQUE  (belUs-lettres),  style  burlesque,  bo^j^jl 
tieux,  rempli  de  pensées,  d'expressions,  de  termes pwff«*  , 
rire.  Ce  mot  vient  de  l'italien  diir/arf,  rire  Jouer,  (4i»»»^ 
style  burlesque  est  donc  celui  où  on  entasse  sans  cboii  te  p|j 
teries  bonnes  ou  mauvaises,  où  on  veut  à  toute  forceéutpj 

![uelque  soit  le  sujet.  J'appuie  sur  ces  motsianirA**'^  * 
orce ,  parce  que  burlesque  est  toujours  pris  chei  wi$»  ^ 
vaise  part,  selon  ces  vers  si  justes  et  si  connus  de  W^ 
poét,  i)  : 

Au  mépris  du  bon  sens,  le  buriesqne  effiroBlr 
Trompa  les  veux  d'abord,  plut  par  u  noaTesule: 
Od  ne  vit  plus  en  vers  que  pointes  triviileSf 
Le  Parnasse  [tarla  le  langage  des  haHes, 
La  licence  à  rimer  alors  nrent  plus  de  fîreiii  ; 
▲pollen  travesti  devint  un  Tkbaria. 

Biais  de  ce  style  enfin  la  cour  désabusée. 
Dédaigna  de  ces  vers  Vextravaganee  aisée; 
Distingua  le  naïf  du  plat  et  du  bouffon, 
Et  laitta  la  province  admirer  le  l^rphoa. 

Ifarmontel,  dans  l'artîclefért  iBcénâèux  djilley»>^' 
ce  cni'il  noos  semble,  ou'il  a  inséit  dant  VMÊSffm^ 


BUKLESQUB. 


\ique  (Gr.  etlitt.  tom.  i,  paff.  531),  a  donné  du  burlesqne  nne 
latre  définition  :  «C'est,  dit-fl,  on  genre  de  style  où  Ton  travestit 
es  choses  les  plus  nobles  et  les  plas  sérieuses  en  plaisanteries 
MNifibnnes.  »  Cette  définition  est  évidemment  trop  restreinte, 
ransqu'elle  ne  s'appliqae  qu'au  travestissement  d'un  ouvrage  sé- 
îeux,  et  qu*ainsi  un  ouvrage  original  ou  roulant  sur  un  sujet 
rivial  ne  serait  jamais  selon  lui  écrit  en  style  burlesque.  Ce  qu'il 
r  a  de  vrai,  c'est  que  les  poètes  burlesques  se  sont  souvent  mais 
ion  pas  lonjouff  exercés  sur  des  sujets  élevés,  ou  sur  des  ou- 
Tages  sérieux  dont  ils  changeaient  la  fiffure;  ainsi  Scarron, 
upres  avoir  chanté  d'un  tlyle  qu'on  trouva  bouffon,  comme  il  le 
ni  lui-même,  la  guerre  des  géants  contre  les  dieux,  traduisit 
bns  la  même  forme  les  huit  premiers  livres  de  l'Enéide,  sous  le 
itre  de  Virgile  travesti.  Lalli  a  aussi  travesti  V Enéide;  Loredan 
[uelques  chants  de  V Iliade  ^  un  anonyme  anglais  l'I/todtf  en- 
lère;  Richer  et  d'Assouci  tes  Métamorphose t^  sous  le  titre 
\* Ovide  en  bette  humeur.  Il  parut  même  en  1649,  et  cetexera- 
le  montre  à  quel  point  cette  manie  fut  poussée  à  cette  époque, 
LD  livre  intitulé  la  Passion  de  Noire-Seigneur  en  vers  burles^ 
fiie<  (Dtrl.  des  Orig.^  mot  Hur/^^giie).— Cette  mode  est  aujour- 
rhui  bien  tombée;  cependant  on  a  dans  le  siècle  dernier  tra- 
vesti la  Henriade ,  et  de  nos  jours  nous  avons  vu  publier  le 
TéUwuu^  travesti;  l'auteur  avait  seulement  évité  avec  soin  les 
expressions  ordurières  qu'on  entasseordinairementdans  ce  style; 
nais  l'ouvrage  n'en  vaut  pas  beaucoup  mieux,  et  il  y  a  peu  de  per- 
oones  qui  aient  aujourd'hui  le  courage  de  lire  un  volume  entier 
le  plaisanteries  si  froides,  ou  tirées  de  si  loin.  — C'est  ici  le  lieu 
l'examiner  l'opinion  de  Marmontel,  qui  dans  l'article  cité  tout 
\  l'heure  a  voulu  réhabiliter  le  Burlesque;  non  pas  qu'il  ait  loué 
ibsoluroent  ce  genrede  style  (on  ne  saurait  attendre  une  pareille 
erreur  d'un  critique  si  exercé),  mais  il  lui  donne  comme  des 
jualités  essentielles  ce  qui  ne  s'y  trouve  qu'accidentellement; 
ïC  il  oubUe  de  signaler  les  défauts  ou  les  vices  qui  le  constituent 
lans  sa  presque  totalité.  —  Marmontel  croit  que,  et  de  ce  con- 
raste  du  grand  au  petit  continuellement  opposés  l'un  à  l'autre, 
lalt  pour  les  âmes  susceptibles  de  l'impression  du  ridicule  un 
Douvement  de  surprise  et  de  joie  si  vif,  si  soudain ,  si  rapide, 
IB'il  arrive  souvent  à  l'homme  le  plus  mélancolique  d'en  rire 
ont  seul  aux  éclats  (Ouvr.  et  mot  cités),  d  Marmontel  raisonne 
ci  dans  l'idée  que  le  burlesque  n'est  jamais  que  le  travestisse- 
Dent  ridicule  d'un  ouvrage  sérieux,  mais  c'est  une  erreur  évi- 
lente  ;  tontes  les  parodies  pr^ntentce  travestissement;  elles  ne 
ont  pourtant  pas  en  style  burlesque.  Rivarol,  par  exemple,  a 
»aroaié  contre  Beaumarchais  le  récit  de  Théramène  dans  Ra- 
ine: 

Un  effroyable  écrit  sorti  du  sein  des  eaux. 
De  Perrier  tout  à  coup  a  troublé  le  repos. 
Et  du  fond  du  Marais  une  voii  formidable 
Se  mêle  éloquemment  à  l'écrit  redoutable  ; 
Juiqu*au  fond  de  nos  cœurs  noire  sang  est  glacé. 
Des  badauds  attentifs  le  crin  s'est  hérissé. 
Cependant  sur  le  dos  d'un  avocat  terrible 
S'âève  avec  fracas  un  mémoire  inrincible  : 
Le  volume  s'approche  et  vomit  à  nos  yeux 
Parmi  de  noirs  flots  d'encre  un  monstre  furieux  : 
Son  front  large  est  couvert  de  cornes  flétrissantes. 
Tout  son  corps  est  armé  de  phrases  menaçantes  ; 
Indomptable  Allemand,  bauooier  impétueux. 
Son  style  se  recourbe  en  replis  tortueux,  etc.,  etc. 

^>ar  qui  connaît  d'une  part  la  tragédie  de  Phèdre,  et  sait  d'une 
iotre  pari  que  le  pfemier  écrit  sur  les  eaux  de  Paris  fut  publié 
(ans  ce  temps,  que  le  comte  de  Mirabeau  y  fit  une  réplique,  gue 
i.  de  Bernasse  publia  un  mémoire  sur  le  sieur  Kornman^  se 
baignait  de  la  conduite  de  sa  femme,  il  y  a  constamment  ici  ce 
ootraste  du  grand  au  petit ,  et  il  n'y  a  rien  de  burlesqne.  La 


nstement  célèbre  comme  le  modèle  des  parodies  ;  c'est  la  PetiU 
phigénie  de  Favart,  c'est-à-dire  la  critique  de  VhhigéfUe  en 
teturide  de  Guimont  de  la  Touche.  11  y  a  partout  dans  cet  ou- 
rrage  une  critique  extiémement  fine  et  toujours  parfaitement 
oste  des  défauts  de  la  pièce  ;  les  personnages  viennent  suocessî- 
rement  nous  dire,  en  vers  pompeux  quelquefois,  toujours  plai- 
laiits,  quels  sont  les  délauts  de  leur  rêle;  Iphigénie  par  exem- 
;>lc  raconte  en  ces  termes  le  songe  qui  la  tourmente  : 

Bdain,  BMigittemaBU,  spectres,  pélei  flambeau, 
réiaiiMinfyii»  terreon,  lieux  ftmèbrei,  tombeaux, 


(  tm  )  BURLESQUE. 

Horreur,  bruits  souterrains,  la  terre  oui  s'entr'ouvre , 
Un  fantôme  sortant  de  l'enfer  qu'on  découvre, 
Abime,  accents  plaintifs,  poignards,  lambeaux  sanglants, 
Ombre,  crime,  remords,  effroi,  genoux  tremblants. 
Autel,  temple,  cyprès,  coupable  enccuâ,  idole, 
Ou  père,  ou  mère,  ou  sœur,  ou  frère  qu'on  immole  ; 
Yoilà  quel  est  mon  songe  ;  et  tu  reconnais  là 
L'histoire  de  tous  ceux  que  l'on  a  faits  déjà. 

Plus  loin  Thoas,  le  roi  de  la  Tauride,  qui  ne  parait  dans  la  tra- 
gédie qu'au  commencement  et  à  la  fin ,  dit  dans  la  parodie  : 

Je  suis  né  défiant  ;  cependant  vous  verrez 
Si  j'empêcherai  rien  de  ce  que  vous  ferez. 
Tous  pourrez  me  tromper  sans  avoir  de  l'adresse  : 
Je  ne  reparaîtrai  que  pour  finir  la  pièce. 

A  la  fin  de  la  tragédie  on  voit  Pvlade  revenir  à  la  léte  des  Grecs, 
et  c'est  ce  coup  de  théâtre  qui  fait  le  dcnoilroent.  Favart  en  a 
bien  marqué  toute  l'invraisemblance  en  amenant  le  confident 
du  roi,  qui  lui  dit  tout  effrayé  : 


Sauvez-vous,  s'il  se  peut,  seigneur,  de  la  bagarre  : 
Ce  palais  est  rempli  de  farouches  soldats. 

THOÂi. 

D'oà  diable  sortent-ils? 

Lx  oonriDiirr. 

Je  ne  le  comprends  pas. 


Certainement  il  y  a  partout  ici  cette  opposition  du  grand  et  du 
petit  dont  parle  Marmontel  ;  il  n'y  a  pourtant  pas  un  mot  de  ce 

Îue  nous  appelons  le  burlesque.  Même  lorsque  le  chœur  des 
auridiens,  applaudissant  à  la  mort  prochaine  d'Oreste,  chante 
sur  un  air  connu,  en  s'approchant  de  l'autel,  cette  chanson  si 
plaisante  dans  la  situation  : 

On  va  lui  percer  le  flanc, 
Ran,  plan,  rautanplan,  tire  lire  en  plan  ; 
On  va  lui  percer  le  flanc. 
Ah!  que  nous  allons  rire,  etc.^  etc. 

il  n'y  arien  de  burlesque;  tout  y  est  fort  plaisant  sans  doute,  mais 
de  la  plus  franche  gaieté  ;  et  il  n'y  a  pas  un  mot  qu'on  voulût  en 
retrancher.  —  Voici  au  contraire  du  burlesque,  bien  que  tout 
soit  naturel,  et  qu'il  n'y  ait  pas  cette  opposition  que  demande 
Marmontel.  Vadé  dit  dans  sa  Pipe  cassée  (ch.  %  : 

Chacun  d'eux,  suivi  de  sa  femme, 
A  l'image  de  Notre-Dame 
Firent  un  ample  gueuleton. 
Sur  table,  un  dur  dodu  dindon. 
Vieux  comme  trois,  cuit  comme  quatre. 
Sur  qui  l'appétit  doit  s'ébattre. 
Est  servi,  coupé,  dépecé. 
Taillé,  rogné,  cassé,  sauoé,  etc. 

Mais  il  n'y  a  rien  là  dedans  de  plaisant ,  rien  qu'on  ne  pût  re- 
trancher sans  regret  :  c'est  que  l'auteur  a  tout  mis  sans  aucun 
choix,  dierchant  par  goût  une  nature  basse  et  triviale,  ne  s'oc** 
cupant  pas  même  d'y  mettre  cet  intérêt  d'esprit  et  de  choix  sans 
lequel  aucun  ouvrage  littéraire  ne  peut  subsister.  —  GoAcIuons 


Les  poètes  burlesques,  Scarron  parexenple  et  ses  imitateurs, 
sont  tous  détestables  et  illisibles  aujourd'hui,  non  pas  parce 
qu'ils  ont  farci  leurs  ouvrages  de  plaisanteries,  mais  parce  que 
ces  plaisanteries  sont  froides,  tirées  de  loin,  amenées  par  des 
circonlocutions  inutiles;  parce  qu*enfin,  pour  trouver  une  pen- 


vieil     piMO      UaiMF      V^      ••■•*•■»      .navMr^^wiwaw      ^v  »      — —     g,w  — -      f  

plaisir  à  quelques  antithèses  ou  oppositions  bien  ùutes.  ^ 
Voyons  en  effet  l'un  des  passager  que  dte  Marmontel,  le  plus 
court  et  le  meilleur  à  mon  avis  ;  il  s^agit  de  la  rencontre  d'Bnée 
et  de  Vénus: 


Je  oe  MiU  pas,  eu  vérité, 

D'une  ti  haule  qualilé, 

Dit  Vcnui  ;  mais  voire  servante. 

—  Oh  !  vous  étCA  trop  obligeante, 
Cedil-ii,  et  j*ensttts  coufub. 

—  Et  moi,  61  jamais  je  la  fus, 
Ca  ilil-elle.  —  El  lui  de  sourire, 
Diiîaut  :  Cela  vous  plail  à  dire  ; 
Puis  sa  léte  désaffubla. 
Ses  deux  jarrets  elle  doubla. 
Pour  lui  faire  la  révérence. 
Il  fit  une  circonférence 
Du  pied  gauche  à  Tentour  du  droit, 
El  cela  d'un  air  tant  adroit, 
Ce  pauvre  fugitif  de  Troie, 
Que  sa  mère  en  pleura  de  joie. 

Quel  est  Thomme  de  got^t,  dit  à  ce  sujet  le  critique,  qui  ne  sou- 
rirait point  en  voyant  Vénus  faire  l'Agnès,  et  le  héros  Iroyen 
transforme  en  Nicaiscî  —  Quel  est  Thoinme  de  goût,  dirons- 
nous  plutôt,  qui  ne  regretterait  le  temps  donné  à  la  lecture  de 
tant  (le  vers  pour  y  trouver  en  réstiltatsi  peu  de  choses  intéres- 
santes; car  il  n'y  a  pas  dans  ces  seize  vers  une  circonstance  ni 
une  expression  qui  puisse  nous  attacher  ni  que  nous  voulussions 
conserver  le  moins  du  monde.  Qu'on  ne  soit  donc  pas  étonné 
de  nous  voir  nous  ranger  ici  du  côté  de  Boileau,  et  condamner 
hautement  avec  lui  le  style  qu'on  appelle  Burlesque. 

fi.JuULIBN. 

BURLESQUEMENT,  adv.  (^ra»!».),  d'une  manière  burles- 
que. 

BURLET  (Claude),  médecin,  né  à  Bourges,  reçu  à  la  faculté 
de  Paris  en  1692,  et  à  l'académie  des  sciences  en  1699,  fut  suc- 
cessivement médecin  de  Philippe  V,  roi  d'Espagne,  ei  du  dau- 
phin de  France,  et  mourut  le  10  août  1751,  âgé  de  soixante- 
sept  ans.  Il  est  auteur  de  plusieurs  dissertations  académiques  : 
Àm  piuribus  Hiipanorum  morbis  renudium  tficax  balneumf 
sur  rasage  de  Feau  de  chaux  seconde  dans  les  maladies  ;  sur  les 
avantages  de  la  camphorata  de  Montpellier;  sur  les  eaux  de 
Bourbonne  et  de  Vicny;  sur  un  sel  purgatif  analogue  à  celui 
d'Epsoro ,  trouvé  dans  une  source  à  trois  lieues  de  Audrid. 

BURLETTA  (muf .).  Les  noots  burleUa  et  dramma  gioeoso  ont 
la  même  signification  en  italien,  et  sont  tous  les  deux  synonymes 
du  mot  opéra  buffa  (F.  Opéra). 

BURLETTE  OU  BULLETTE  Çlerm,  de  eoulwne).  Il  est  parti- 
culier au  pa vs  Messin,  et  on  le  trouve  dans  les  anciennes  ordon- 
nances de  Metz,  dans  la  signiûcation  du  mot  sceau.  Le  droit  de 
burieite  est  la  taxe  qui  se  payait  pour  le  sceau  apposé  aux  contrats 
et  aux  obligations.  Il  appartenait  originairement  à  la  ville  de 
Metz,  et  servait  à  payer  les  gages  des  officiers  de  la  justice  des 
treize.  Depuis  la  suppression  de  ce  tribunal,  faite  en  1634,  les 
émoluments  du  droit  de  burieite  ont  été  partagés  entre  les  offi- 
ciers du  bailliage  et  les  officiers  municipaux.  I^  premiers  jouis- 
sentdu  produit  de  la  ^nWe/lésor  les  obligations,  lessecondssur  les 
actes  qui  concernent  les  biens-fonds.  Le  droit,  en  lui-même,  est 
le  quarantième  denier  des  biens  ou  des  obligations. 

BURLET  (Gauthier),  ecclésiastique  anglais,  né  à  Oxford  en 
1275,  et  commentateur  d'Aristole,  mourut  en  1367.  Il  était  à  la 
tète  de  la  secte  des  nominaux,  et  principal  adversaire  des  sco- 
tbtes.  Il  était  surnommé  Docforp/antt«elper«ptcuu«.  On  a  de 
lui,  outre  ses  volumineux  commentaires  sur  Arislote,  publiés  à 
Venise  et  à  Oxford  dans  le  xvi*  siècle,  un  traité  imprimé  à  Co- 
logne en  1472,  in-i^  sous  ce  titre  iDevOaet  moribu*  philoso^ 
jJofMm .  idem,  Nuremberg,  1477,  in-fol.  Il  y  a  une  première 
ediUon  de  Cologne,  in-4*»,  sans  date,  qui  paraît  antérieure  à 

BURUN6TON  (RICHARD,  COMTE  DE),  pair  d'Angleterre,  né 
au  commencement  du  xviii'  siècle,  mort  vers  1760.  Amateur 
éclairé  des  beaux-^rts»  il  a  lui-même  laissé  deux  monuments 
reourquablesde  ses  Ulents  eo  architecture.  L'hôtel  de  Burling- 
ton à  Londres,  doni  toute  la  façade  donne  sur  Piccadilly,  est  de 


hommes  célètM^  aH-déraot  du  péristyledecettedernière  maison. 
Un  doit  lui  savoir  gré  de  la  protection  qu'il  a  accordée  à  KcnC 
architecte  asseï  habile,  quoique  mauvais  peintre  et  mauvais 
•^'î'Pl^r,  mais  iuslemenl  célèbre  par  la  révolution  qu'il  a 
opérée  dans  l'art  des  jardins,  Loitl  Burlington  a  pubUéun  crand 
ouvrage  sur  PalUdio.  ^^       ^ 

BURLUGAT  (Jban),  prêtre,  docteur  en  théologie  de  la  maisùn 


de  Navarre,  né  à  Paris  le  3  octobre  1624,  fut  sarifieiréi 
minaire  de  Sens ,  et  ensuite  théologal  sous  Loois-SBvièd 
drin,  archevêque  de  cette  ville.  Il  nuMirutltlTjaatierr 
âgé  de  soixantê-dix-huil  ans.  C'eai  k  lui  que  l'oo  «t  reé 
du  bréviaire  de  Sens  donné  en  1703.  Il  a  aoni  aidéM.  et 
mont  dans  la  composition  de  ses  mémoîrei  poir  ÏHùkhiZ 
clésiastique.  On  lui  doit  encore  la  lettre  liiitonqatiir  b  i^ 
de  M.  Claude  de  Sainte-Marthe,  datée  du  lidécaibRia^i 
adressée  à  dom  Claude  Lanœlot. 

BURLUK  (géogr\  lac  de  la  stefipe  de  Kirghiz,  di^  ^ 
la  rivièrede  Buriuk.  II  a  3  lieuesdeponrlour,Hilc9ttTéH^ 
en  poissons.  Les  Kirghitcsde  la  borde  moyenne  frrentmNi 
demeures  nomades  autour  de  oe  lac. 

BURLTOif  (Pierre-Henri),  géoçraphe  anglais,  a  tm\ik^ 
à  des  découvertes  importantes  dans  l'intérieur  de  FA».  Ln^ 
nant  au  corps  d'artillerie  du  Bengale,  il  fat  occupé niSj 
lever  le  cours  du  Brahmapoutra ,  qui  se  jette  diDS  le  (kv  I 
remonta  le  fleuve  qui  porte  dans  l'Assam  le  oom  de  1«^ 
Boriohit,  et  parvint  jusqu'au  point  où  il  cesse  d'être  mnA 
Quelque  temps  après,  il  traversa  avec  Wilcox  U  chaîne  dm 
des  monts  Longtan.  Il  fut  ensuite  occupé  à  lembrMt 
l'Assam  inférieur  avec  Bedingfleld.  Il  fut  inassacnr,iripÉ 
vingt  ans,  par  un  rassemblement  de  Cossib et Gamov.qii» 
rent  le  feu  dans  la  maison  où  les  Anglais  s'étaient  n^in 
ils  s'étaient  défendus  avec  un  grand  courage.  Seslniioi,n 
voyages  et  ses  ol)servations  se  trouvent  dans  le  CsinUf/mrv 
ment  Gazette,  et  dans  VÀsiatie^  journal  de  Londrs. 

RURMANIA  (DoUWE-BOTlUflA  VAN  ),  d'une iiSbiUMlR 

de  Frise,  vécut  au  commencement  du  iviu""  siéde.IWiniifi 
à  l'étude  de  l'histoire  naturelle,  et  surtout  deUméM^e, 
science  peu  connue  alors.  Il  avait  ol^iervé  pendant  plttàms» 
nées  les  variations  du  temps  et  de  la  lumière,  et  il  linildeiai 
les  changements  de  l'air  des  résultats  assez  justes.  Illeao* 
gnésdans  deux  petits  ouvrages  ;  l'un  est  une  lettre  adn«i 
Kuard  Andala  :  De  melhodo  ratiocinandi dt  mmce\^^^ 
Louvain ,  1713,  in-4^  ;  l'autre  est  une  explicalioo  de  dm»* 
bleaux  météorologiques  :  Nieuwe  manttr  «a  wdffUA^ 
overweer,  ibid.,  1715.  On  ne  connaît  oas  lesdétaiUdeb* 
de  ce  savant.  Il  mourut  en  1726.  —  Bt;BiUNu|U|i*>**^ 
même  famille ,  mort  en  1615 ,  entra  daus  la  coolakratMta 
nobles  contre  le  gouvernement  [esoagool  et  int  baoa^i 
Hollande.  Il  a  laissé  en  manuscrit  plusieurs  oanaces  p»** 
giques  sur  la  noblesse  de  la  Frise.  —  Bcrmaku  [uko«^ 
auteur  d'un  livre  intitulé  :  De  bello  anglkano  njmkl^ 
illato,  1652,  in-40. 

BURMANN  (François),  fils  de  Pierre  Burmaoaaiifiif» 
leur  à  Frankenthal,  puisa  Emraerick,  naquit  à  LepefnHa 
Pasteur  pendant  neuf  années  à  Hanovre ,  peii  ^^'^^"'^ 
collège  des  ordres  à  Leyde  et  professenr  de  théologie  ilj|* 
François  Burmann  mourut  dans  cette  ville  le  1)  vmf 
1679 ,  après  avoir  écrit  en  hollandais  :  Cmmtntmntivt 
Pentateuque,  Utrecbt ,  1660,  in-8»,  et  1668,  ifM*;««^^* 
Ruth  et  les  Juges,  Utrecht,  1675,  in-4*»  ;surtes!hit,^^ 
lipotnénesy  Esdras,  Néhémie,  Bsther,  Amsterdam,  l»»:*^ 
sur  les  Livres  de  Samuel,  Utrecht .  1678  ,  in-4«.  L«tn*r 
micrs  de  ces  ouvrages  ont  été  traduits  en  **^*"**"^''!r 
roann  a  compose  en  latin  :  Synopsis  theologica,  Clrw*';'*^ 
et  Amsterdam,  1699 , 2  vol.  in-4" ,  traduit  en  *ȕ^***l: 
Théodore  Smont.  —  Exercitationes  academca ,  Mt<«» 
1683,  2  vol.  in-4°.  —  Oratiwies  academicœ,  ^^f^^r^Z 
furent  également  traduits  en  hoilandats  (Utrecht,  Iw  » 
Lent  a  publié  en  1695  un  traité  latin  sur  lalPtoiri»»  *^ 
Christ ,  in-4« ,  clont  François  Burmann  est  '*«»*'•'  T^ 
son  funèbre,  prononcée  |Mir  Grœvius,  est  jointe  à  s»*** 
académiques.  wr>.^¥\ 

BURMAifR  (Pierre  ),  fils  du  précédent,  né  à  n«* 
juillet  1668,  étudia  dans  l'université  de  cette  ville ,  p*^ 
celle  de  Leyde  sous  les  deux  sarants  Grœvius  et  ^**'f*V^ 
vins.  Après  avoir  été  reçu  docteur  en  1688  et  s^Wtp  *^ 
fmr  sa  thèse  :  De  transaetionibue,  il  entreprit  un  ^5jÇr^ 
tifiqtre  en  Allemagne  et  en  Suisse,  et,  de  retour  à  ^^j^^ 
traau  barreau,  et  ses  brillants  sucois  ne  le défoarmfj ^ 
de  la  culture  des  lettres  anciennes,  qnî  loiî^fa^^Jl.^ 
chaire  d'histoire  et  d'éloquence  dans  runiver8Îté£W^|^ 
ce  moment  Pierre  Burmann  rendit  d'immenses  setvws^V^ 
très  latines  par  les  belles ,  nombreuses  ei  savant»  ^^|)|^ 
publia  sans  relâche.  En  1715  il  fbl  appelé  à  pro***"'^^^ 
l'histoire ,  le  grec  et  l'éloquence ,  et  y  sut  «««ttw  <J^^ 
haute  répulalioo  d'érttdii  plnMiiMn.  U  mm^^ZZ 
1741.  Ses  ORvrages  sont  consâdéNdMi^  aw 


BnuiAinî. 


(•16) 


BITRHAJrilE. 


m  principaux  :  LêUres  iaUtn^  é€  GMdins  et  de  Sarrau , 
ftrecht ,  1697 ,  iiM».  _  Df  vêeligaUbuê  populi  rgmani , 
Jtrecht,  1694, 1714, 1754.  —  Jh  eioquenOa  et  poeii,  Utrecht, 
•96.  *>  Fmblês  de  Phèdre  ,  Amsterdam,  1698 ,  1718,  1745, 
»*8°.  -—  Horace,  avec  les  Vewininm  Leeliones  de  RuUers, 
JUrecht,  1699,  iii-12.  —  Jiiptl«r  Fu^rslor,  Uirecbt,  1700, 
»-4o  ;  Leyde,  1754,  in-^».  —  Péirone  ,  UlrecfaA ,  1709, 10-4°  ; 
ùnalerdam,  1743,  3  vol.  in-4*>.  —  ÂnliquUaium  romanarum 
revis  deêcripUo,  Ulrechl,  1711,  iii-8*».  —  Veliems  PatercU" 
M,  Leyde,  1719-1744,  io^».  —  Quinlilien,  Leyde,  1730, 
l  vol.  in-4**.  —  Juslin ,  avec  préface  et  variantes,  Leyde,  1722, 
■-12.  —  Valerius  Flaccui,  Leyde,  1724,  in-4°.  —  ColUcUon 
les  leUres  de  Juste  lAp$e^  Heinsiusel  Gronovius,  Leyde,  1724, 
ivol.  in-4".  —  Œuvres  de  Buehanan,  Leyde,  1725,  2  vol. 
tM"".  —  Catalogue  des  ouvrages  contenus  dora  les  Trésors  des 
bUiquUés  grecques  et  romaines ,  dans  le  Trésor  d'Italie  et 
^ams  le  Trésor  de  Sicile,  avec  une  préface,  Leyde,  1725,  in-S*^. 

—  Préface  des  Inscriptions  de  Gruter,  Amsterdam,  1707.  — 
Imde^  4  vol.  in-4°,  1727,  avec  une  préface  publiée  en  175Gseu- 
emenJl.  —  Fables  de  Phèdre,  avec  un  nouveau  coromenlaire, 
Leyde,  1627,  in-4».  -~  Poetm  latins  minores,  Leyde,  1731 , 
i  Yol.  iii-4°.  —  Suétone,  Amsterdam ,  1736 ,  2  vol.  in-4°.  — 
Lairaif» *  Leyde 9  1740,  m- 4^  —  Ftr^e,  Amsterdam,  1746, 
i  ¥0l.  in^\  ^  Claudien ,  Amsterdam ,  1760,  in-4".  —  Poésies 
'atines,  Amsterdam,  1745,  ïn-A''.  —  Harangues  latines^  la 
Saye,  1759.  —  Articles  des  miscellaneœ  Observationes,  signés  : 
^incerus  HoUandus,  —  Pierre  Burmann  laissa  deux  (ils  : 
Prakçois  ,  qui  se  distingua  dans  la  carrière  militaire ,  et 
Saspard. 

BURMANN  (François)  ,  fils  de  François,  frère  de  Pierre  et 
MMie  de  Gaspard  Burmann,  naquit  àUtrechten  1671,  fut  pas- 
teur de  plusieurs  églises  de  Hollande^  chapelain  de  Tambassade 
hollandaise  en  Angleterre ,  et  professeur  de  théologie  à  Tuni- 
rorailé  d*Utfeeht  en  1715.  Il  mourut  en  1719,  laissant  quatre 
Us  :  Jean  y  médecin  et  prof^Mteur  éfi  botanique  à  Amsterdam  : 
FitANçois,  pasteur  à  Niraègue  et  professeur  de  théologie  â 
IHfecbt;  Abraham,  négociant  à  Amsterdam;  Pierre  ficR- 
■ANN,  philologue  distingué.  On  a  de  François  Burmann  : 
Wmrwusnnorum  pietas ,  etc.,  Ulrecht,  1701,  in-8».  —  Theolo- 
me  ou  le  Théologien ,  discours  inaugural  sur  les  qualités  qui 
mt  le  vériuble  théologien ,  Utrecht,  1716 ,  in-4o.  —  Discours 
m  kuin  sur  la  persécution  de  Dioelétien,  Ulrecht,  1719,  in-4^ 

—  L'Harmonie  ou  la  Concordance  des  saints  évangélistes , 
ynaterdam,  1715,  in-4'',  en  hollandais.  — Le  plus  grand  bien 
fm  epinosistes  comparé  avec  le  Paradis  sur  terre  de  M.  Pré- 
Uric  Leenhoff,  1704,  in-8°.  —  Invitation  amicale  à  M.  Fré- 
Mrfe  Leenhoff  de  se  justifier  de  son  spinosisme,  1705,  in-8*»,  en 
Millandais,  Enkhinsen.  —  Dissertations  aeeuiérnsquee  en  latin 
mr  la  poésie  sacrée. 

BCRMANN  (Jean),  fils  du  précédent,  médecin  habile  et  pro- 
isaseur  distingué  de  botanique  à  Amsterdam,  naquit  en  1707 
4  mourut  en  1780.  On  a  de  lut  :  Thésaurus  Zejftanieus , 
wÊdbens  plantas  in  insula  Zeylana  naseentes,  etc.,  Amster- 
hm,  1757,  in-4",  avec  110  planches.  —  Rariorum  Africaneh 
mm  ptaniarum  ad  vivum  delineatarum ,  etc.,  Amsterdam , 
i"7M,  en  quatre  décades;  1739,  en  six  décades,  en  quatre  avec 
00  planches.  —  Publication  de  V Herbarium  Àmboinense  de 
looiphius,  Amsterdam,  1741-1750,  6  vol.  in-fol.  avec  669 
iRDcnes ,  texte  à  deux  colonnes ,  latin  et  hollandais.  —  Àuc- 
$mrium,  supnlémentau  précédent  ouvrage,  avec  des  index  ou 
fes  tables  en  oiverses  langues,  Amsterdam ,  1755,  in-fol.,  avec 
0  planches.  —  Plantarum  Àmerieanarum  fasciculi  x ,  comii- 
miiUs  plantas  çuas  olim  Carohss  Phtmerius  detexit,  atque 
i  ineulis  AntiUis  ipse  devinant ,  edidit,  descriptionibus  et 
haervationibus illustravit J ,  l^uffitanmif,  Amsterdam,  1755* 
760,  in-fol.,  avec  262  planches.  —  Flora  Maiahariea  ^  sive 
meUw  in  omnes  tomos  Horti  Malabarici,  Amsterdam ,  1769 , 
i^fol.  —  Edition  en  hollandais  de  V Herbier  de  Weinmann.  — 
^mehendorfia ,  Amsterdam ,  175T,  in*(bl.,  dans  les  Nouveauœ 
ieêee  des  Curieux  dé  la  nature,  1. 11.  —  Ih  Ferrarim  charae^ 
frê ,  Amsterdam ,  1757,  in-fol.,  dans  le  même  tome  du  même 
eeueil.  —  Lîoné  a  donné,  en  l'nonneur  de  Jean  Burmann ,  le 
\0m  de  Burmannia  à  un  genre  qui  se  trouvait  décrit  pour  la 
ireniière  fois  dans  le  Thésaurus, 

BURMANN  (Pierre),  frère  du  précédent ,  na^it  le  15  oct»* 
•re  1714  à  Amsterdam  où  son  père  était  alors  HMnîstre  du  saint 
Uangile.  il  étudia  soiu  son  onde  Pierre  Bomaon,  sovs  Duc- 
MT  et  Drakenborch,  et  loolint  avec  éclat  en  1754  à  Utrecht 
i  thèse  de  doctorat  :  De  fure  amnuiorum  aureorum.  L'année 
mrante,  nommé  à  la  chaire  d'éloquence  et  d'histoire  de  Tuni- 
•rsité  de  Franelu»,  il  TisMigara  par  un  discours  remarquable  : 


Pro  crilieis ,  Utrecht ,  1736.  Il  professa  la  poésie  en  1741 ,  puis 
il  vint  occuper  dans  rathéiiée  d'Amsterdam  la  chaire  d'histoire 
et  de  langues  qu'il  inaugura  par  un  discours  renommée!  pre^ 
que  tout  en  vers,  intitulé  :  De  enihusiaêmo  poetico.  Burmaa» 
professa  dans  ce  même  athénée  la  poésie  en  1744.  En  1752  il 
tut  nommé  garde  de  la  bibliothèque  publiaue,  et  en  1755  ins- 
pecteur du  gymnase.  11  se  fit  une  grande  réputation  par  set 
cours,  par  ses  écrits  et  par  les  belles  éditions  qu'il  publia  des 
poètes  latins,  et  mourut  à  Utrecht  le  24  juin  1778.  On  cite 
parmi  ses  nombreux  ouvrages  :  Sapientia  hyperborealis,  1755. 

—  H,  YalesU emead(il*one«,  Antslerdam ,  1740, in-4«'.  —  Sic, 
Heinêii  adversaria,  Harling,  1742,  in-4**.  ■—  Oraison  funèbre 
de  Corn.  Si^ben,  en  latin,  Amsterdam,  1745,  in-4''.  —  Edi- 
tion des  Poésies  latines  de  Pierre  Burmann  son  oncle,  Amster- 
dam, 1745  ,  in-4o.  ~  Edition  du  Virgile  de  son  oncle,  qu'il 
acheva  et  qu'il  enrichit  d'une  savante  prérace  sur  les  anciens 
scoliasteset  les  commentateurs  modernes  de  ce  poëte ,  Amster- 
dam, 1746,  4  vol.  in-4<>.  —  Spécimen  novœ  editionis  Ànék^ 
logiœ  laUna,  Amsterdam,  1747,  in-4^  —  Oraison  funèbre  de 
d'Orville,  en  latin,  Amsterdam,  I75t,  in -4»,  réimprioMe daoa 
les  Sicula  de  d'Orville.  —  Po^es  latines  de  P.  Lotiehius  seeunr 
i/iMy  Amsterdam,  1754, 2voI.  in-^*'. ^Ànthologiaveterumlaii' 
norum  epigrammatum ,  Amsiftrûam ,  2  vol.  in-4",  1759-1775. 

—  Comédies  d'Aristophane,  avec  les  notes  inédites  de  Bergler 
et  de  Ducker,  Leyde,  1760,  2  vol.  in-4°.  —  C/tftt</ftffii,avec  des 
notes  inédites  de  son  oncle  et  de  lui-même,  Amsterdam ,  1760, 
in-4''.  —  Bhetorica  ad  Herennium,  avec  notes  inédites  de 
Grœviuset  d'Oudendorp,  Leyde,  1761,  in-8".  —  De  MecesnaU- 
busdoctis,  Amsterdam,  1765,  in-4«. ~  Joe.  P^/.  d'OroiO^ 
5^/a,  Amsterdam ,  1764,  in-fol. —  Poésies  latines,  Leyde, 
avec  un  Appendice ,  Le^de,  1779.  —  Properce,  Utrecht,  1780, 
in-4°,  excellenle  édition  interrompue  par  la  mortdeBunnana, 
et  terminée  par  Van  Sanl^  et  par  François-Pierre  Bumann , 
fils  de  l'éditeur  même,  né  en  1756,  et  qui  publia  en  1778  quel- 
ques poésies  latines  estimées. 

BUBaiANM  (Gaspard),  né  à  Utrecht,  (îit  membre  du  sénat 
de  cette  ville,  et  y  mourut  le  22  août  1755  après  avoir  composé  : 
Uadrùums  VI ,  etc.,  Utreeht ,  1727 ,  in-4%  recueil  des  écriU 
relatifs  au  pape  Adrien  VI,  avec  des  notes  curieuses  et  savantes. 

—  Trajecium erudkum ,  Utrecht,  1758,  in-4°,  histoire  litté- 
raire de  la  Hollande.  ^  Utreeklsehe  Jaarboeken,  etc.,  5  vol., 
1750-1751.  —  Préface  ûe  l'édition  de  Pétrone  donnée  par  son 
père. 

BCEMANN  (Nicolas-Laurent),  fils  de  Jean  Burmann ,  na* 
quiten  1754  à  Amsterdam,  se  distingua  comme  médecin  et 
botaniste,  succéda  à  son  père  en  17.80  dans  la  chaire  de  botani«- 
que  d'Amsterdam ,  et  mourut  dans  cette  ville  eo  1795,  après 
avoir  publié  :  Spwimen  botcmicum  inaugurale  de  GeranUs , 
1759,  in-4<* ,  où  il  divise  les  géraniums  en  trob  genres  :  gero' 
nium ,  arodium  et  pelargonium.  —  Dissertatio  de  heUophtia, 
insérée  dans  les  Nova  Acta  soeietatis  Upsaliensis,  t.  1.  —  Flo^ 
rula  Corsùa  aucta  ex  scriptis  Dom.  Jaussin ,  dans  ic  t.  iv  du 
même  recueil  ,  appendice.  —  Flora  Indiœ  ,  accedit  séries 
loophytorum  Indieorum,  neenonprodromus  Flora  Capeneis^ 
Leyde,  1768,  in-^"»,  avec  67  planches,  dont  il  ne  fut  aue  Tédi^- 
teur  et  qn*il  trouva  partie  dans  les  collections  de  son  père,  par- 
tie dans  celles  de  Garciii.  Elle  renferHie  plus  de  qumze  cents 
plantes  des  Indes  et  du  Cap. 

BURHAMif  ou  BomMANii  (  Gottlor-Guillalve)  ,  né  à 
Lauban  dans  la  haute  Lusace  le  18  mai  1757 ,  étudia  à  Lœweo- 
berg  et  à  Hirschberg,  ot  l'on  dit  que  ses  succès  dans  les  langue» 
classiques  firent  changer  par  ses  professeurs  son  nom  de  Btir--' 
mann  en  celui  de  Burmann ,  rendu  célèbre  par  les  divers  phi- 
lologues que  nous  avons  relatés  précédemment.  Gottlob  étudia 
ie  droit  à  Fraocfort-sut^rOder,  et  se  fixa  à  Berlin  où  il  vécui 
misérablement  du  produit  de  ses  ouvrages  jusqu'au  5  janvier 
1805,  époque  de  sa  mort.  On  a  de  lui  quelques  Poésies,  Hirscl^ 
berg,  1764,  in-S".  —  Lettres  et  Odes  sur  la  tnort  d'un  serin  de 
Canari^,  Francfort,  1764,  in-8o.  —  Fables,  Dresde,  1769,  in-8»; 
1771  et  1775.  —  Joumaipour  la  littérature  et  pour  le  cmur, 
Berlin,  1775,  io^^  ---  Ch^ùe  de  poésies,  Berlin,  1785,  in-8«,  où 
Si  trouvent  :  le  Quaieene^  ou  Ode  sur  la  loterie,  publié  d'abord 
avec  succès  dans  le  Magasin  de  la  critique  allemande  dr 
Schirack.  —  Gnq  Chants patriotûtues  avee  des  airs ,  Berlin , 
1786,  in-8<»,  oompoaés  lors  de  ravenement  de  Frédéric-Guîl*- 
laume  II  au  Irùne  de  Prusse.  —  Badinages,  ou  Preuves  de  la 
flexibilité  de  la  langue  aUemande ,  Berlin.  1794.  —  Ge-- 
diehte  ohne  den  Buchstahen  R„  Berlin,  1788,  m-8\  —  Fables, 
Contes  et  Idylies.  —  Poiw^  sur  la  liberté. 

BuaMANHB,  8.  f.  (botem.) ,  genre  de  plantes  de  la  famille 
des  broméloïdes,  qui  croissent  dans  l'Inde. 


BVRNET. 


BCTBN  (Richard),  auteur  anglais,  né  à  Winton  dans  le 
Westmoreland ,  et  élevé  à  Tuniversité  d'Oxford ,  qui  lui  conféra 
en  1763  le  degré  de  docteur  en  droit,  fut  pendant  quarante-neuf 
ans  vicaire  d'Orton,  où  il  mourut  en  1785.  Il  fut  en  outre  un 
des  juges  de  paix  des  comtés  de  Westmoreland  et  de  Cumtier- 
lana ,  et  chancelier  du  diocèse  de  Carlisle.  On  a  de  lui  :  i"*  Ui 
Devoirs  d'un  juge  de  paix.  S""  Du  droit  eeclétiasiique.  Ces 
deux  ouvrages  jouissent  de  beaucoup  de  réputation,  et  font  au- 
torité en  Angleterre,  où  ils  ont  eu  un  grand  nombre  d'éditions. 
La  deuxième  édition  du  Droit  eeclésiastique  que  nous  avons 
sons  les  yeux  est  de  1767 ,  Londres,  4  vol.  in-8**.  S"*  Hiêtoire  et 
antiquilét  de  Weslmoreiand  et  de  Cumberiand  (conjointement 
avec  Joseph  Nicholson),  1777, 2  vol.  in-4«. 

BURNABY  (André),  ecclésiastique  anglais,  voyagea  en  1760 
et  1760  dans  la  partie  des  colonies  anglaises  en  Amérique, 
comprise  entre  Williamsbourg  en  Virginie  et  Boston.  La  rela- 
tion de  ce  voyage,  qu'il  publia  à  Londres  en  1775,  fut  bien  ac- 
cueillie du  public.  L'auteur  devint  ministre  à  Greenwich.  Son 
livre  a  été  traduit  en  allemand ,  puis  en  français  :  Voyages  dans 
Us  colonies  du  milieu  de  l'Amérique  septentrionale,  traduits 
d'après  la  deuxième  édition  par  Wild ,  Lausanne ,  1778 .  in-13. 
Les  observations  que  Ton  y  trouve,  sans  être  très-profondes, 
sont  intéressantes,  exactes  et  variées. 

BUBNET  (Gilbert),  év^ue  protestant  de  Salisbury,  né  le 
18  septembre  1645  à  Edimbourg,  mourut  à  Salisbury  en  1715, 
à  Tàge  de  soixante-douze  ans.  Dans  sa  jeunesse  il  surveilla  lui- 
même  l'éducation  qu'il  recevait.  A  son  entrée  dans  le  monde, 
Gilbert  Burnet  visita  la  Hollande,  la  Flandre  et  la  France,  re- 
cherchant les  hommes  instruits  et  les  personnages  marquants. 
A  son  retour  en  1665,  on  I  ordonna  ministre  et  on  le  chargea  de 
desservir  une  église.  Dans  ses  moments  de  loisir  il  se  plaisait  à 
écrire  l'histoire  ,  et  en  1673  il  publia  la  Vie  de  Jacques  et  de 
QuiUaume,  ducs  d'Hamilton,  Pour  cette  publication  il  lui  fal- 
lut aller  à  Londres  et  obtenir  l'autorisation  du  gouvernement. 
Ce  fut  à  cette  occasion  que  le  roi  Charles  II  le  nomma  son  chape- 
lain. Six  ans  apr^,  il  donna  son  Histoire  de  la  réformalion, 
histoire  partiale  et  calomnieuse  comme  tout  ce  qu'ont  écrit  les 
Anglais  sur  le  catholicisme,  comme  tout  ce  qu'ils  écrivent  de- 
puis cinquante  ans  contre  la  France.  Elle  fut  réfutée  par  Whar- 
tOD.  Partisan  zélé  de  la  réforme,  Burnet  encourut  la  disgrâce 
des  Stuarts  et  fut  obligé  de  quitter  sa  pairie.  Il  parcourut  l'Italie, 
la  Suisse  et  l'Allemagne.  De  nouveau  il  s'arrêta  en  Hollande,  où 
il  fut  admis  dans  la  faveur  et  dans  l'intimité  du  prince  d'Orange  ; 
il  le  suivit  en  Angleterre,  et  contribua  par  ses  écrits  et  par  ses 
intrigues  à  l'élévation  de  la  maison  de  Hanovre  sur  le  trône 
d'Angleterre.  Guillaume  III  reconnut  ses  services  en  le  nom- 
DMDt  à  l'évéché  de  Salisbury  en  1689.  Plus  tard  on  le  choisit 
pour  précepteur  du  duc  de  Glocester.  Quant  aux  dernières 
années  de  sa  vie,  il  les  passa  dans  l'exercice  paisible  de  ses 
fonctions  épiscopales.  Malgré  ses  emportements  contre  la  pa- 
pauté, il  fil  tout  pour  sauver  les  catholiques  anglais  et  surtout 
lord  Stafford,  et  pour  empêcher  l'exclusion  du  ducd'Yorck  du 
trône.  Avant  sa  mort,  il  convertit  à  la  religion  anglicane  le 
trop  fomeux  comte  de  Rochester.  Outre  les  deux  ouvrages  déjà 
moitionnés,  nous  citerons  encore  ses  Mémoires  pour  servir  à 
Thistoire  de  la  Grande-Bretagne  sous  Jacques  II  et  Charles  11, 

Îu'on  a  traduits  en  français,  et  son  Voyage  en  Suisse  et  en 
tak'e; 

BCBNET  (Thomas),  savant  écrivain  du  xvii«  siècle,  né  en 
Ecosse  mais  élevé  à  Cambridge  sous  la  conduite  de  Jean  Tillot- 
8on,  fut  maître  de  l'hôpital  de  Sutlon  à  Londres  et  entra  dans 
le  clergé.  Il  était  fort  versé  dans  la  théologie  des  juifs  et  des 
païens,  dans  la  philosophie  des  Grecs,  dans  l'histoire  sainte  et 
dans  les  antiquités.  Il  mourut  le  7  septembre  1715.  Ses  ouvrages 
sont  :  1»  Telluris  theoria  sacra,  in-4»,  1681,  à  Londres,  à  Ams^ 
terdam,  à  Francfort  et  à  Hambourg.  Cet  ouvrage  fut  univer- 
sellement applaudi  pour  la  pureté  du  style,  mais  justement  cen- 
suré à  cause  du  système  singulier  qu'il  renferme  sur  la  création 
du  monde  et  sur  la  manière  dont  la  terre  était  avant  le  déluge. 
Erasme  Waren  l'attaqua  dans  sa  Oeologia;  Burnet  y  répondit 
par  un  écrit  intitulé  :  Responsio  ad  objectionesErasmi  Jraren, 
a«  Archmologia  ohilosophica,  sive  Doctrina  antiqua  de  rerum 
orifinibus,  Londres,  1692,  in-4°.  Cet  ouvrage  ne  se  trouve  pas 
moins  répréhensible  que  le  premier.  L'auteur  a  la  témérité  de 
réduire  en  simple  pai-abole  le  récit  de  l'histoire  sacrée,  et  de 
prétendre  que  le  langage  du  serpent,  l'arbre  défendu  et  les  dis- 
cours d'Eve  sont  des  voiles  sous  lesquels  Moïse  a  caché  la  ma- 
nière dont  nos  premiers  pères  déchurent  de  leur  innocence.  Ces 
impiétés  furent  vivement  relevées,  et  l'auteur  en  prit  la  défense 
dans  deux  lettres  où  il  avance  de  nouveaux  paradoxes.  Après  la 
mort  de  Burnet,  on  a  publié  deux  ouvrages  latins  de  lui  :  l'un, 


(616) 


BUBHBT. 


De  fide  et  ofUeiis  ehristianorum  liber,  in-8*,  !7S7;  ran»  l 
statu  mortuorum  resurgentium  liber,  in-g»,  IT».  cJ^^ 
encore  deux  productions  impies.  Le  savant  Loiw-ABiâQeiL 
ratori  a  réfuté  la  dernière  dans  un  écrit  intiriiDé  i  Vêrgae* 
1734,  in-4<>y  sous  ce  titre  :  De  paradisoregnifmcÊktitétm, 
non  expectata  corporum  resurrectione,  jutUiaDmSm 
attversus  Thomœ  Bumeti  BrilannilUirum de êtêUmûH 
rum  (Armand  de  la  Chapelle,  Bibliotk,  angUitt^iu  ».\ 
et  5 ;  Nova  litteraria  gemuin.  1 71 5).  ' 

BUBNKT  (Thomas),  médecin  écossais,  fit  ses  êtndsiOt. 
bridge,  voyagea  en  plusieurs  contrées  de  rEorope.dai 
membre  du  collège  des  médecins  d'Edimbourg  et  «cdeoié 
roi  d'Angleterre.  On  ne  connaît  aucune  prticQlarilédetiiv 
Il  mourut  en  1715.  Jcecher  l'a  confonou  avec  iepnoAi 
mais  la  Biographie  anglaise  les  distingue.  Il  a  la»  4s 
ouvrages  utiles  et  estimes  :  l**  Thésaurus  meé^ctuê  ^tvh 
Londres,  1673,  in-4«>;  Genève,  1678,  in-fi;  i69ii.ivr 
Venise,  1687,  in-J2  ;  1733,  in-4°  ;  Lyon,  1702,iD-4^ti^« 
françab,  1601,  3  vol.  in-8''.  C'est  un  choix  tire  do  ikiq 
praticiens;  2^  Hippoerates  contraetus,  in  juo  Eiff^m 
omnia  in  brevem  epitomem  redactahabentur,tA\nùwit\n, 
in-8»;  Leyde,  1686,  in-12;  Vienne,  1737,  in^;  leih 
1743,  in-12;  1747,  in.8",  et  Strasbourg,  l765,in^.C^B 
bon  abrégé  de  ce  qu'il  y  a  de  meilleur  dans  les  CForm  dft^ 
pocrate. 

BURNET  (Thomas),  ûIs  de  l'évéque  Gilbert  Bond, ouott 
ci-dessus,  mourut  en  1726,  après  avoir  publié  oo  Etmtvk 
gouvernement  et  les  Preuves  de  la  vraie  re/tyib%a«UKr- 
mons,  faits  d'après  la  fondation  de  Robert  Boyle. 

BUBNEY  (Charles),  docteur  en  musique  et  lusbm,Ri 
Shrewsbury  en  1726,  commença  ses  études  dam  ttUenlk« 
les  unit  à  dhester,  où  il  reçut  des  leçons  de  musiqae  à  \e^ 
niste  de  la  cathédrale.  Il  alla  ensuite  à  Loodres,<Mil(afi 
quelques  opéras  et  fut  nommé  orsaniste  dansFeodaiéMsA 
Plus  tard,  il  parcourut  une  grande  partie  de  l'Europe,  moi 
en  Angleterre  et  publia  à  Londres  les  relations  dests  wa 
durant  lesquels  il  s'était  occupé  surtout  de  l'art  mosica).  m» 
de  lui  :  1<>  MusiccU  Tour,  or  Présent  StaU  ofmtuk  Ufm 
and  Italy,  London ,  1771,  in-S»;  2^  ihe  Présent S(*k(f'^ 
inOermany,  etc.,  London,  1773;  S"»  General  HUtffrtfff»^ 
ibid.,  1776,  4  vol.  in-4<'.  Cet  ouvrage  renferme  rbistaircèi 
musique  depuis  les  temps  les  plus  anciens  jusque  vcnliiit 
xviir  siècle.  Il  passa  les  derniers  temps  de  sa  vie  dans Ika 
de  Chelsea,  dont  il  était  organiste,  et  mourut  en  tst^.i'i* 
huit  enfants  dont  quelques-uns  ont  continué  sa  répoUti»  m 
deux  filles,  FRANCiscAetSARA,  ontcomposédesrûffiameM 
la  première  est  plus  connue  :  Evelina  et  CfCt/MSOotd'dk.CE 
deux  romans  ont  été  traduits  dans  presque  toutes  les  Inp 
—  BuRNEY  (Jacques),  fils  du  précédent,  suivit  le  capilaiv^ 


is  ouvrages 

gical  History  ofthe  discovertes,  etc.,  London,  tSoU,  "• 
m-4°,  avec  cartes  et  figures  ;  2»  History  o[  Buecauentl^ 
rica,  London,  1816, avec  caries;  3"  aChronotogicelHûi^* 
discoveries,  etc.,  London,  1819,  in-8",  avec  cartes.  La pff«* 
histoire  est  relative  aux  découvertes  dans  la  D)erdai«<* 
celle-ci  aux  découvertes  dans  le  Nord  et  le  Nord-Est  p« 
Russes  ;  4°  a  Memoir  ofthe  voyage,  etc.,  London.  ***>' 
—  Burnet  (Charles),  frère  du  précédent,  né  à  Lino  (xt^ 
Norfolk)  en  1757,  fut  amené  fort  jeune  par  son  p^*wf* 
avec  toute  sa  famille.  Après  avoir  fait  de  bonnes  ^^^* 
reçu  maître  es  arts  en  1781,  et  peu  de  temps  après  il  de«i|r 
fesseur  de  grammaire  et  dé  langues  anciennes.  En  *^'^'  ft 
versité  d'Aberdeen  lui  conféra  le  grade  de  ^^^^J^ 
fonda  une  institution  qui  était  dans  un  bel  état  de  pnf^ 
lorsqu'il  fut  obliffé,  en  1815,  de  la  céder  à  son  ^^J^ 
en  1817.  On  lui  doit  entre  autres  ouvrages:  t»  -^ff'"*^ 
Dictionnaire  de  Scapula  et  autres,  Londres,  *^*^' ^J/fÇj 
2«  Lexicon  grœcum  lechnologicum  de  Philémon,  londr»»* 
in-4»  et  in-80;  3°  Tentamen  de  meiHs  ab  £sck^  i»»T 
canttbus  adhibitù,  Cambridge,  1809,  in-«**.  o«^JJ 
lequel  Burney  fait  preuve  d'érudition  et  de  sagadlè;  Mr 
diee  sur  les  vers  grecs  de  Milton,  Londres,  *^^>  *?*v'* 
suite  de  l'édition  des  Hilton' s  minor  Poems  de  T.  >^tf* 

burnet  fGuiLLAUiiB],  né  vers  1762  avec  ^Ç^^ 
sitions  pour  rinstruction  de  la  jeunesse,  lutta peonati*'^ 
tie  de  sa  vie  contre  une  circonstance  dont  il  *•*****"![  JJ!-! 
de  triompher.  Son  principal  titre  à  la  reconoaisiaooedP^ 
est  la  fondation  k  Cosport  de  V Académie  rûyale  qVi  «f*r 


BURO. 


(617) 


BUROWKO. 


S  quarante  ans,  a  fourni  à  la  Grande-Bretagne  tant  de  mili* 
Jres  et  de  marins  dîslingués.  Il  se  plut  à  y  remplir  presque 
isqu'au  bout  de  sa  carrière  les  fonctions  d'instituteur.  C'est  en 
ISB  seulement  qu'il  consenlit  à  se  laisser  remplacer  par  son 
ts.  On  lui  doit  plusieurs  ouvrages  en  anglais,  auxquels  leur 
>éciaHté  a  valu  des  succès:  i"*  les  Héros  maritimes  de  la 
rande-Breiaone,  ou  Vie  des  amirauœ  et  ctmmandanis  dis- 
ngués,  1806,  in-13.  Cet  ouvrage  fut  entrepris  à  l'occasion  de 
mort  récente  de  Nelson.  ^  Le  Neptune  britannique ^  ou  Hfs- 
4re  des  perfectionnements  de  la  marine  royale^  4806,  in-S*"  ; 
*  Dictimnaire  de  marine,  très-étendu  ;  4?  ObservaUtms  mé- 
wrotogiques.  Il  mourut  en  1835. 

BURNISTJE  [géogr.  ancX  C'éUit,  d'après  Pline,  m,  38,  un 
îuple  liburnien,  mais  qu'il  faut  ajouter  à  la  Dalmatie,  attendu 
ne  sa  demeure,  Bnrnum,  était  située  dans  ce  pays. 
BURNLEY  (giogr.)^s'\\\t  d'Angleterre  (Lancaster),  sur  le  canal 
s  Leeds  à  Liverpool,  avec  des  mines  de  houille,  des  carrières  de 
ierres  de  taille  et  d'ardoises;  6,400  habitants.  A  66  lieues  et 
emie  nord  de  Manchester. 

BUBNS  (Robert),  né  en  1769  dans  le  comté  d'Ayr  en  Ecosse, 
lourut  à  Dumfries  en  1796.  Fils  de  cultivateur,  il  ne  reçut 
[u'une  éducation  fort  bornée,  etsclivra  de  bonne  heure  aux  tra- 
aux  champêtres.  Ce  fut  instinctivement  qu'il  chanta  en  vers  ses 
mours,  et  qu'il  poétisa  toutes  les  émotions  vives  qui  l'agitaient. 
)n  naît  pocte,  dit  Ovide  ;  les  Anglais  appelaient  Robert  Burns 
e  FoHe  naturel.  A  la  mort  de  son  père,  il  prit  avec  son  frère 
me  ferme  où  il  ne  réussit  pas  ;  alors  il  résolut  de  quitter  l'Ecosse 
i  d*aller  tenter  la  fortune  à  la  Jamaïque  ;  mais  l'argent  lui 
nanquantpour  payer  son  voyage>  l'idée  lui  vint  de  faire  impri- 
ner  ses  vers  par  souscription:  ce  recueil  eut  delà  vogue;  une 
seconde  édition  se  fit  à  Edimbourg,  et  le  volume  qu'il  publia  en 
1786  fixa  sa  réputation,  et  le  retint  {M>ur  toujours  dans  son  pays 
lalal.  Il  renonça  à  s'emliarquer,  puisqu'il  n  était  plus  question 
m  Ecosse  que  de  la  poésie  du  laboureur  de  TAvr,  rivière  qu'il 
ivait  célébrée  dans  une  de  ses  odes.  Il  vint  à  Edimbourg»  et  en 
>eu  de  temps  il  se  vit  possesseur  d'une  somme  de  500  livres 
sterling.  Alors  il  se  maria  malheureusement  dans  cette  capitale; 
I  contracta  le  ffoùt  de  la  dépense  et  de  la  bonne  chère,  et  bien- 
6t  il  ne  put  seaissimuler  qu  il  avait  perdu  l'activité  et  la  sobriété 
ndispensables  à  la  vie  des  champs.  Il  fut  donc  obligé  de  postuler 
lue  place  obscure  et  pénible  dans  le  bureau  de  la  douane.  Il  la 
emplit  avec  la  probité  la  plus  scrupuleuse;  ce  qui  n'empêcha 
>as  des  ennemis  de  le  poursuivre  jusque  dans  cet  emploi  mo- 
leste sous  le  prétexte  de  son  attachement  aux  principes  de  la 
iberté  française.  Ce  genre  de  fonctions  ne  convenait  guère  au 
oëte  :  aussi  ses  habitudes  d'intempérance  ne  s'affaiblirent  point. 
Kioique  faible,  pauvre  et  souffrant,  il  ne  perdit  rien  de  son 
énie,  et  composa  une  foule  de  ballades  et  de  chansons  pour  un 
braire  d'Edimbourg,  M.  Thomson,  qui  exploita  le  poëte  le  reste 
e  sa  \\e,  puisqu'il  s^nrichit  des  œuvres  de  Burns  sans  lui  don- 
er  aucune  prime,  aucune  gratification.  Burns  mourut  en  1796 
l'âge  de  trente-huit  ans,  laissant  une  famille  que  l'Ecosse 
dopta  en  quelque  sorte  en  souscrivant  en  1800  à  la  magnifique 
dition  des  quatre  volumes  de  ses  œuvres,  due  aux  soins  gêné- 
EUX  du  docteur  Currie.  Depub  lors,  le  docteur  Aikin  a  (R>nné 
exe  biographie  de  Burns  ;  mais  on  ne  saurait  avec  lui  regarder 
^rns  comme  un  pocte  secondaire:  pour  la  naïveté,  pour  1  inspi- 
ition  et  pour  l'élégance,  il  mérite  une  place  distinguée;  il  s'est 
arfois  élevé  jusqu*au  sublime.  Toutes  ses  poésiessont  empreintes 
'une  grâce,  d*un  sentiment,  d'une  naïveté  charmante. 

RURNUM  {géogr,  ane,).  C'était,  d'après  Pline,  m,  S6,  une 
tlle  de  Dalmatie;  d'après  la  Tab.  Peut.,  le  mtfieu  de  la  route 
rindpale  qui  paissait  par  l'intérieur  de  la  Liburnie  et  de  la 
lalroatie;  placée  par  Ptol.,  ii,  17,  sous  les  43,  46;  44,  SO; 
tuée  par  conséquent  sur  le  Kerka  (Titius),  au  nord-est  de 
kardona. 

RrRO,  s.  m.  (hist.  liai.),  poisson  de  la  mer  des  Indes,  de  la 
iasie  des  abdominaux,  voisin  des  polynèmes. 

RVRO  igéoar,),  tle  considérable  appartenant  au  groupe  des 
bloques.  Elle  est  située  au  sud-ouest  de  Ceram,  entre  les 
43^  33'  et  les  144«  46'  de  longitude  orienUle,  et  depuis  les 
*  18'  jusqu'aux  3»  60'  de  latitude  méridionale.  Elle  a  9,310 
«Iles  carrés  de  superficie;  sa  forme  est  â  peu  près  celle  d'un 
Htf;  elle  est  couverte  de  montagnes,  parmi  lesquelles  s'élève 
K  nord-ouest  le  haut  rodier  deTomaso,  et  elle  est  fortement 
rrosée  :  parmi  les  rivières  qui  l'arrosent,  la  plus  considérable 
Il  le  Way-Abbo,  qui  a  son  embouchure  dans  la  vaste  baie  de 
jitscheli.  Au  centre  de  l'Ile  s'étend  un  vaste  lac  qui  a  6  lieues 
e  pourtour.  Le  climat  passe  poar  être  asseï  sain.  Parmi  les 
rodoits  de  cette  Ile,  on  remarque  le  rix,  les  noix  de  coco,  les 

IV. 


bananes,  les  agrumes,  les  ananas,  le  sagou ,  la  meilleure  huile 
de  caieput  de  tout  l'archipel ,  de  beau  bois  d'ébénier ,  des 
buffles,  des  bêtes  â  cornes,  des  oiseaux  de  paradis,  des  tortues 
et  des  poissons  :  on  y  fait  beaucoup  de  beurre.  Les  habitants 
sont  au  nombre  d'à  peu  près  60,000,  qui  sont  en  partie  des 
Malais  civilisés  qui  reconnaissent  l'islamisme  et  qui  n'obéissent 
à  aucun  raja,  en  partie  des  Harofores,  qui  habitent  les  contrées 
les  plus  inaccessibles,  et  qui  vivent  pr^ue  dans  l'état  de  na- 
ture. Les  Chinois  sont  le  seul  peuple  qui  ait  des  rapports  com- 
merciaux avec  les  habitants  :  ils  y  cherchent  du  bois  et  autres 
{)roductions  de  l'ile,  et  leur  apportent  en  échanee  des  objets 
abriqués.  Mais  les  insulaires  se  rendent  aussi  dans  des  fies 
voisines  au  moven  de  leurs  peras,  et  font  avec  elles  un  petit 
commerce  d'échange.  Les  Balaves,  qui  avaient  un  fort  dans 
cette  fie,  l'ont  abandonné,  parce  qu'elle  ne  produit  pas  d'épi- 
ceries. La  côte  du  sud  souffre  beaucoup  par  les  invasions  fré- 
quentes des  habitante  de  la  Nouvelle-Guinée.  —  Buro»  rille 
située  sur  la  côte  orientale,  près  de  l'embouchure  du  Way- 
Abbo,  dans  la  baie  de  Katscheli ,  a  un  port  où  se  fait  le  com- 
merce. 

RURON,  s.  m.  (écon,  nul.),  cabane  des  pâtres  dans  les  mon- 
tagnes d'Auvergne.  —  Hutte  où  Ton  fait  des  fromages,  dans  ^s 
mènies  montagnes. 

BURONNiER,  S.  m.  (écon.  rtul.),  habitant  d'un  buron,  pâtre, 
dans  les  montagnes  d'Auvergne. 

BURONZO  DEL  siGNORE  (CuARLES-Louis),  archevêque  de 
Turin,  naquit  à  Verceil  le  33  octobre  1761  d'une  ancienne  et 
illustre  famille  du  Piémont.  Il  fut  mis  jeune  au  collège  des 
nobles  de  celte  ville  pour  y  faire  ses  premières  études,  dans 
lesquelles  il  se  distingua  d'une  manière  particulière.  Se  des- 
tinant à  l'Eglise,  il  s'appliqua  â  la  théologie  et  au  droit  cano- 
nique et  civil,  sans  négliger  la  littérature  qui  lui  servait  à  se 
délasser  de  travaux  plus  sérieux.  Dès  l'âge  de  dix-neuf  ans, 
il  avait  été  re^u  docteur  en  droit,  et  avait  déjà  acquis  un  grand 
fonds  d'érudition.  A  vingt  ans,  il  fut  nomme  à  un  canonicat  de 
Verceil,  et  pourvu  peu  de  temps  après  de  la  dignité  de  grand 
chantre,  l'une  des  premières  du  chapitre.  Choisi  ensuite  pour 
vicaire  général  par  les  cardinaux  Costa  et  Mariana,  qui  se 
succédèrent  sur  le  siège  de  Verceil ,  il  fit  preuve  de  capacité 


et  enfin  en  1797  à  l'archevêché  de  Turin.  Le  roi  de  Sardaigne 
presque  en  même  temps  le  fit  son  grand  aumônier,  et  le  dé- 
cora du  grand  ordre  de  l'Annonciade.  Le  Piémont ,  et  même 
toute  l'Italie  «  se  trouvaient  alors  dans  des  circonstances  fort 
critiques.  En  1798,  les  Français  en  révolution,  après  avoir  tenu 
garnison  à  Turin,  s'étaient  emparés  de  cette  ville.  L'archevêque 
de  Turin,  au  milieu  des  difficultés  ()u'entralnait  celte  situation 
des  choses,  se  comporta  avec  dignité,  délicatesse  et  droiture, 
et  eut  la  satisfaction  de  voir  sa  conduite  approuvée  par  son 
souverain  et  par  le  chef  de  FEglise,  qui  lui-même  alors  était 
l'objet  d'une  indigne  éternelle  persécution.  Buronzo  donna  sa 
démission  de  l'archevêché  de  Turin  en  1805,  sous  le  gouver- 
nement de  Napoléon ,  et  se  retira  à  Verceil ,  où  il  mourut  le 
32  octobre  1806.  Nous  avons  de  lui  :  Àctonis  S.  Vercellensis 
Eeclesim  episcopi  opéra  ad  autographi  Vercellensis  fidem , 
nunc  primum  exacla ,  prœfatione  et  commentarHs  iUuslrata 
a  D.  C,  Burontio  delSignore,  ejusdem  Eeclesim  canomco  et 
cantore  majore,  Verceil,  1768,  in-fol.  Ce  volume  renferme  le 
Commentaire  d'Acton  sur  les  Epltres  de  saint  Paul ,  deux 
sermons,  les  capitulaires,  les  lettres  pastorales  et  la  première 
section  du  traite  De  pressuris  ecclesiastieis.  Les  écrits  d'Acton 
demeurèrent  longtemps  inconnus.  Ce  fut  dom  Jean  Bona , 
religieux  feuillant,  général  de  cet  ordre,  et  depuis  cardinal, 
qui,  le  premier,  les  tira  de  l'oubli.  Malheureusement,  le  ma- 
nuscrit étant  fort  défectueux  et  usé  par  le  temps,  on  n'avait 
pu  le  lire  dans  plusieurs  endroits,  ce  qui  avait  occasionné  plu- 
sieurs lacunes  dans  la  copie.  On  avait  espéré  pouvoir  trouver 
un  exemplaire  plus  complet  dans  les  archives  de  l'église  de 
Verceil  ;  mais  les  chanoines  n'en  avaient  pas  permis  la  recher- 
che, même  sur  les  instances  de  dom  Mabillon,  qui  avait  visité 
cette  église.  Buronzo,  qui  en  était  chanoine  et  dignitaire,  ne 
pouvait  éprouver  les  mêmes  difficultés.  Jaloux  de  rendre  aux 
lettres  ce  service»  qui  d'ailleurs  devait  contribuer  â  l'illustration 
de  l'église  de  Verceil,  il  en  fouilla  le  cbartrier  avec  soin.  Ses 
recherches  furent  longtemps  infructueuses.  Enfin  sa  persévé- 
rance fut  couronnée,  et  le  manuscrit ,  d'autant  plus  précieux 
qu'il  était  de  hi  main  d*Acton ,  s'offrit  à  ses  yeux.  Ce  qu'il  en 
a  publié  ne  contient  pas  néanmoins  tous  les  écrits  de  ce  saint 
évêque.  Il  devait  y  avoir  un  deuxième  volume,  dont  la  matière 

78 


MmAMJCW.  (  ^ftd  ) 

«El  élé  k  deuxième  ei  iroisîèiue  section  du  traité  Ik  ptêêmtéê, 
été  leUres.  le  PotypUcfm  ou  PeirpendieulMm ,  etc.  Buronm, 
éloigné  de  VeroeU ,  torsqu'ii  fut  promu  à  Tépiscopat,  et  obligé, 
à  raison  de  ses  nouvelles  digmlés,  de  s'occuper  de  beaucoup 
d'autras  affaires ,  ne.  trouva  point  le  temps  de  le  mettre  au 
jour, 

MJREA  (Qéo§T,)f  petite  tle  du  groupe  anglais  des  Shetland, 
•i  près  de  Uouse  4|uellc  est  unie  à  cette  lie  par  un  pont  en 
bois.  Elle  a  trots  quarts  de  mille  de  pourtour;  son  sol  est  bon 
et  forme  de  bons  pâturages,  mais  elle  est  habitée  par  peu  de  fo- 

milles. 

BURRA  (géofftX  grande  et  fertile  montagne  de  riéoien,  dans 
le  domaine,  si  riche  en  café,  de  Dsiebi. 

BVRRAll  SAAIB,  S.  m.  (ierm,  de  releUion),  agent  politique 
indien ,  ce  qui  équivaut  à  chtargé  d'affairtt  en  Europe. 

MJRmAY  (Df^jjff.)»  Ile  du  groupe  anghiis  des  Orkneys.  Elle 
est  située  sous  les  W  44'  latitude  nord  et  14<'  47'  longitude, 
entre  Mainland  et  South-Ronaldsai,  dont  elle  est  séparée  par  le 
Watersund.  Elle  est  fertile,  et  cultive  beaucoup  de  légumes  et 
de  blés.  Sa  population  est  de  2,000  habitants,  et  elle  appartient 
A  lord  Dundas.  Au|>rès  d'elle  se  trouve  la  petite  Ile  de  Lamon , 

Sii  n*est   habitée  que  par  une  seule  famille,  et  celles  de 
lemsholm  et  de  Hunda. 

•tJRMC,  s.  m.  {techw>U)y  fossé  en  puits  de  mine  à  charbon. 
^  Puits  des  carrières  de  calamine. 

vimREAULXy  s.  m.  pi.  (comm.) ,  grosses  étoffes  de  laine  (F. 
Mre  et  BURAT). 

BURRUUS  (Afranius)  fut  le  gouverneur  de  Néron  et  le 
pféfet  de  la  garde  prétorienne.  Il  dut  ces  deux  postes  importants 
autant  à  ses  talents  militaires  et  à  ses  qualités  morales  qu*à  la 
fiveur  toute-puissante  d'Agrippine.  C'est  aux  conseils  de  Bur- 
Thus,  ainsi  qu'aux  leçons  de  Sénèque,  que  l'histoire  attribue  les 
heureux  commencements  du  règne  de  Néron.  Cependant  on 
lui  reproche  d'avoir  terni  sa  gloire  en  acceptant  ces  impériales 
largesses  qui  lui  étaient  prodiguées  pour  endormir  sa  cons- 
cience ;  on  lui  reproche  de  ne  s'être  pas  assez  opposé  aux  des- 
seins parricides  cfe  Néron.  Si  c'était  prudence,  aoresse  de  cour- 
tisan, il  en  subit  bientôt  la  peine;  lui-même  fut  empoisonné  par 
Néron.  Sa  présence  gênait  le  tyran.  Burrhus  était  un  philosophe 
nioral  :  pour  être  vraiment  vertueux,  il  lui  a  manqué  d'avoir 
eu  peor  mobile  la  foi  chrétienne  qui  seule  inspire  le  dévouement 
absolu. 

■URRIEL  (André-Marc),  jésuite,  né  dans  le  xviii*  siècle  au 
bourg  de  Buénache,  diocèse  de  Cuença  en  Espagne,  d'une  an- 
cienne famille  qui  possède  depuis  longtemps  les  emplois  les  plus 
distingués  de  la  juaicature,  montra  des  ses  plus  tendres  années 


d'Alcala  avec  un  applaudissement  général.  II  était  destiné  à  en- 
seigner la  théologie j  mais  la  délicatesse  de  sa  santé,  encore  af- 
Mblie  par  une  application  continuelle,  s'opposant  à  celte  desti- 
nation, il  tourna  ses  vues  vers  la  géographie,  l'histoire,  le  droit 
civil  et  canon,  les  langues  vivantes,  les  antiquités,  et  réussit 
parfaitement  dans  toutes  ces  sciences.  Madrid,  qui  lui  est  rede- 
vable de  l'établissement  de  la  société  des  antiquaires,  et  qui  le 
regarde  comme  son  oracle,  ne  l'eût  pas  possédé  longtemps,  si 
l'autorité  suprême  n'eût  rois  un  frein  au  zèle  qui  le  portait  à 
aller  exercer  dans  la  Californie  ses  rares  talents  pour  la  chaire. 
Il  n'en  avait  pas  moins  pour  la  composition;  mais  sa  modestie^ 
attentive  à  les  voiler,  ne  hii  a  permis  de  laisser  écloreque  deux 
de  ses  intéressantes  productions,  parmi  plusieurs  autres  qu'elle 
tient  cachées.  La  première  est  une  Histoire  de  la  Californie, 
avec  des  cartes  géographiques  d'un  goût  singulier,  5  vol.  in-4°  ; 
la  seconde  est  un  traité  De  ponderibus  et  mensuris.  Ces  ou- 
vrages, qui  ont  enlevé  les  suffrages  des  savanU,  ont  été  célébrés 
par  le  Journal  de  Trévoux.  M.  fabbé  Giron,  Espagnol,  docteur 
en  droit  civil  et  canon  de  l'université  de  Paris,  protonotaire 


de  nouvelles  productions  qui  lui  auraient  fait  honneur. 

BURRO,  s.  m.  (botan.) ,  grand  arbre  d'Afrique ,  dont  on  ne 
connaît  pas  les  caractères. 

BURROUGH  (Etienne)  ,  navigateur  anglais,  après  avoir  été 
second  capitaine  du  vaisseau  que  commandait  Cbancellar,  lors 
de  son  premier  voyage  en  Russie ,  fut  expédié  dans  Je  nord-est 
par  la  compagnie  anglaise,  qui  faisait  chercher  un  passage  aux 
Indes  par  le  nord.  Il  partit  le  23  avril  1556,  et,  aorès  avoir 


BORBUS. 

toueba  à  Ul  Noovdle-Zemble  et  an  Uesde  Wai^Mi,! 
au  70^  degré  et  demi  de  latitude  boréale.  H  | 
ï  l'est  pour  chercher  l'embouchure  de  rObgr. 


doublé  le  Cap-Nord ,  if  longea  la  côte  septentrionale  de  la  Alos-  J  son  éloge  par  cet  Riols  :  Dméquê 


oovie, 
arriva 

route  è  l'est  pour  chercher  l'embouchure  de  rObgr.  objH  é^ 
voyage  ;  mais  bientôt  la  constance  des  vents  contraires,  l*cn^ 
quantité  déglaces  qui  s'amoncelaient  autour  de  loi,  Yikm 
des  nuits  ot  l'i^pcoûbe  de  l'hiver  le  forcèrent  à  rétngn^  L 
2â  août,  il  quitta  ces  parages  dangereux»  et  alla  pa«FTlh»r. 
Kolmogori,  près  d'Archangel,  espérant  que  Tété  SMant^^ 
rait  reprendre  ses  recherches  ;  mais  il  reçut  ordre  devisr 
à  Wardochus,  pour  aller  à  la  découverte  de  noviiesanglMéi 
on  ignorait  le  sort.  Il  retourna  ensuite  eo  Asgktertt.  U  tu- 
tion  de  son  voyage,  qui  nous  a  été  conservée  pur  Hackh^A* 
nonce  un  manu  actif  et  instruit  U  est  le  promio'nafipiv* 
l'Europe  occidentale  qui  ait  été  aussi  avant  dans  le  oani-fv  ■ 
qui  ait  vu  les  Samoyedes.  Ses  observations  «ont  nonhns*- 
exactes.  Il  s'est  glisse  dans  l'impression  de  sa  relation  few 
graves  relativement  à  la  latitude  de  quelques  points  iapr^- 

—  Un  autre  Bcrrovgh  (Guillaume)  fil  aussi  le  pranv* «v 
de  Russie  avec  Cbancellar,  et  sous  la  reine  Elisabetli  dpi«  r» 
trôleur  de  la  marine.  Forster  l'a  confondu  arec  le  péc^ 

—  Enfin,  un  troisième  Burrodgh  fit  un  Toyiceen  ^i»r 
la  fin  du  nvi''  siècle.  On  en  trouve  la  relation  dans  Età^ 

BURROUGH  (Edouard)  ,  l'un  des  ptenilefs  gopagahr'^ 
la  secte  des  quakers,  était  né  à  Kendol,  dans  le  WotBarrtat 
En  1634,  il  abandonna  d'abord  l'Eglise  anglicane  povk^ 
bytérianisme^  et  entreprit  ensuite  de  réfuter  I»  emua  è 
Georges  Fox,  l'un  des  fondateurs  de  la  secte  rfariaif.  darffc 
fut  un  des  plus  chauds  prosélytes.  Son  lèle  piBi  wçaBht  m 
nouvelles  opinions  le  fit  mettre  en  prison  en  îC&i.  A|»t»f  nr- 
il  été  relâché,  qu'il  se  rendit  en  Iriande,  et  ensmlpiUa*î* 
pour  opérer  des  conversions.  C'est  dans  ce  bot  %pili  iaift  i 
livre  intitulé  :  la  Trompette  du  Seigneur  retentimm  m 
montagne  de  Sion  pour  annoncer  la  guerre  eu  IW»  éb* 
mées.  tromwell  est  très-raaltraité  dans  cet  eovrage,  aI^ 
rough  lui  adressa  des  lettres  encore  plus  virulente» en  T*w^. 
d'oppression  et  de  persécution  ;  mais  CroroweH  s'abstitfi^ 
dant  de  l'opprimer  et  de  le  persécuter.  Il  n'en  fut  pas  é*» 
lorsque  Charles  II  fut  sur  le  trône.  Burrough,  ^ui  esdmtt 
indiscrètes  pr^ications,  fut  arrêté  et  condamne  à  «»nr»- 
de  150  livres  sterling,  que,  par  principe  de  religion,  ïim^^ 
pas  payer.  —  Enfermé  à  Newgate  avec  cent  cinquante  i*-" 
de  la  même  secte,  il  y  mourut  en  1663,  dans  la  vingt-toiy 
année  de  son  âge.  Il  a écritplusieurs ouvrages,  qui (mv*Tr 
en  1672  en  un  seul  volume  in-folio. 

RIJRROW  (Jahes),  auteur  anglais ,  mort  en  1785,  ■«* 
de  la  société  royale  et  de  la  société  des  antiquaîmde  !/•" 
et  créé  chevalier  de  la  Jarretière  en  1773 ,  a  pobKé  les  »«jw 
suivants  :  1**  Anecdotes  et  Observations  reèatitfs  è  <■* 
Cromwell  et  à  sa  famille ,  insérés  dans  V Historié.  |pw 
Fatavtni,  1765,  in-4"  ;  2o  quatre  volumes  de  JlMOffx.Y^ 
successivement  en  1766, 1771  et  1776  ;  3*  un  vohiinedt  Ij^ 
«'ow#  rendues  par  la  eour  du  Banc  du  roi ,  de  1735  j  ^ 
(suivies  d'un  Essai  de  ponctuation] ,  trois  parties.  t7#. 
et  1776,  in-4".  —  V Essai  sur  la  ponctuation  a  an»  ^*  ' 
primé  séparément  en  1775. 

BURRVS  OU  DE  RCR  (Pierre),  chanoine  d'Amîew,  ««^ 
aussi  Burri,  Burius  ou  Bury,  naquit  la  vdlle  de  la  ^rr»: 
de  l'an  14S0  à  Bruges,  où  son  père,  originaire  de  îlovor.;-^ 
réfugié  pour  se  soustraire  au  îliéau  de  la  guerre.  Il  fit  sr$  -o* 
chez  son  oncle,  curé  d'Arras.  puis  à  Paris ,  oo  ilfajjn»^^ 
es  arts,  et  enseigna  la  grammaire.  Après  avoir  n'geay?*^  ' 
quelque  temps,  il  iFoakit  voir  l'Italie,  patrie  é»  letR»»  ■ 
arts,  et  fut  dvraM  sept  ans  atisent  de  son  pays.  A  «f*"* 
le  geavemeur  de  Pans  le  nomma  précepkwr  ée  ««§••  * 
dont  l'alné  le  fit  ehammie  d'Amiens.  ^Rmw,  ayRtF^I 
élèves  encore  jeunes,  revint  se  fixer  à  Amiess,  ••  il  *"^^ 
jours  en  1506,  et  non  en  1507,  comme  le  dit  Paq^ff^ 
cultivé  les  lettres  toute  sa  vie,  parliculièreiRenl  la  ^a»»* 
et  jouit  parmi  les  savants  d'une  grande  censii 
Gaguin  lui  dédia  aes  Ànumks  de  France .  On  a  de 
quelques  ouvrages  de  théologie  :  l""  M^ralimm 
noMin,  €wm  argumemîis  et  tieabulormm  mimus i  . 
fianmtioM,  Paris,  de Mamef,  1503,  in-r(»ai^;  *  C^ 
de  mmièuê  fesUs  Dominé,  1506,  inU«;  3»  fmÊmn^^ 
fue  fesêorum  divm  Vir§inù  Marim  :  item  H^^m  •••* 
eum  familiari  escpoeUione  Joded  Bada  Aeeenm  «^ * 
vita ,  Paris,  1508 ,  in-4«.  L'auteur  des  additiaBs  tm  u»* 
loue  beaucoup  la  gravité  des  sentences  de  Bunu^»^— ^' 
son  style,  l'élégance  et  la  ¥érilé  de  ses  espreaMOif  la  ém^ 
l'harmonie  de  ses  vers,  la  hMrdieasede  ses  traniitK»»^**^' 


BTBftl^.  (  619  } 

BURSADB  (ji^ogr.  ane.),  ville  de  la  TamcoDttse,  cbex  les 
GelUbèies. 

BUASJlRE  (bmsariaXkiêt.  nai.)^^  soophyLede  Tordre  des  in- 
fatoires  bomogènesy  composé  d'aoïiuaui  microscopiqaes  que 
l'on  trouve  dans  les  eaux  oouces  et  salées,  mais  jamais  dans  les 
iof usions.  Leur  corps  est  Gom|M>sé  de  deux  membranes  creuses» 
sans  omiies  apparents.  Les  aïoiivements  de  ces  animaux  sont 
peu  Ti6y  fort  irréguliers;  ils  parcourent  ordinaiiement  une 
ligne  sptnde. 

Birm-»AI4JM  (§ée§r.),  royaemt  en  Afrique ,  au  nord  de  la 
rivière ëe  Gambie,  ei  qui  touche  à  la  cùte  occidentale  de  cette 
partM  du  monde. 

BVS9ATBLLB  (kwrsoiitta)  {hùi,  mol.) ,  mollusaue  dm  ^nre 
Jcs  gastéropodes,  de  Tordre  des  tectibrancbes,  famille  des  aply- 
H^ns.  Ses  caractères  sont  :  corps  subglobuleux, offrant  inféneu- 
rement  un  espace  ovalaire  indiquant  le  pied ,  supérieurement 
urne  fente  ovalaire  à  bords  épais,  communiquant  dans  une  cavité 
pà  se  trouvent  une  très-grande  branchie  libre  et  Tanus;  quatre 
lentacnles  fendus  ;  aucune  trace  de  coquille. 

BrssBR  (Joachim)  ,  botaniste  allemand,  né  à  Camentz  dans 

la  haute  Losace  vers  la  fin  du  xn'  siècle.  Il  étudia  avec  succès 

|a  niédedne,  qu1l  cxeroi  d'abord  à  Annabergdans  la  Misnie. 

^1  quitta  cette  ville  en  1035  pour  aller  professer  à  Sora ,  petite 

,^1lede  nie  de  Séeland.  S'élanttfvré  à  la  botanique,  il  visita 

.  TAlIemagne,  la  Suisse,  les  Alpes,  Tltalie,  le  midi  de  la  France  et 

•les  Pyrénées  pour  recueillir  des  plantes  rares*  Il  en  envoyait  des 

u  échantillons  a  Gaspard  Bauhin,  avec  lequel  il  était  lié  d'amitié  ; 

r  en  sorte  qu*ooe  partie  de  celles  que  ce  célèbre  botaniste  a  fait 

^XHinattre  comme  nouvelles  dans  ses  divers  ouvrages,  il  les  avait 

./eçaes  de  Bnrser  :  aussi  lui  en  feit-il  honneur.  L*herbier  de  ce 

voyageur,  déjà  très-considérable,  s'enrichit  encore  par  le  don 

.^pie  nii  fit  un  apothicaire  français,  qui  revenait  du  Canada,  des 

..liantes  ^'11  y  avait  recueillies.  Elles  fbrent  également  commn- 

lîquées  a  G.  Bauhin^  qui  le  dénomma  dans  son  Pinax,  Mais  11 

/est  trompé  dans  Tîndication  de  leur  lie u  natal  ;  car  il  les  an- 

lonce  comme  venant  du  pays  des  Toptnonambonx  au  Brésil. 

,  Boiser  était  professeur  de  médecine  et  de  physique  à  l'académie 

les  nobles  Ihnois,  établie  à  Sora,  où  il  mourut  en  1649,  âgé  de 

.  inquante-six  ans.  Son  herbier,  composé  de  vingt-cinq  volumes 

i>-folio,  passa  dans  les  mains  de  Golet,  qui  en  fit  don  à  la  biblio- 

hèqne   de  Tuniversité  d'Upsal.  Les  Rudbeck  y  trouvèrent 

'excellents  matériaux  pour  fa  composition  d'un  grand  ouvrage 


baJ^tul 


*ar  ce  malheureux  événement ,  le  précieux  herbier  de  Burser 
esta  incomplètement  connu,  insqn  à  ce  que  Shérard,  voulant 
oaner  une  suite  au  Finax  de  Bauhin,  engagea  Pierre  Martin, 
jédecin  suédois,  à  Texaminer  et  à  en  dresser  le  catalogue.  Il 
'en  fit  qu'une  partie,  qu'il  publia  dans  les  Mémoires  de  Taca- 
éxnie  dTpsal,  en  1734,  sous  ce  titre  :  Caialogus  planlarum 
ovarum  Joachimi  Burseri  quarum  exempta  reperiwniur  in 
arto  ejusdem  sicco ,  UpeaHm  in  bibliotheca  publica  servato, 
A  mort  Tempécha  de  continuer  ce  travail.  Son  fils ,  Roland 
EsTtin,  le  fit  connaître  dIus  particulièrement  en  1715,  parce 
a*9  en  fit  le  sujet  d'une  oes  dissertations  intéressantes  qui  com- 
osent  les  AméniléB  neadémiques  de  Linné,  lacquin  a  consacré, 
ms  le  nom  de  Bursera,  un  nouveau  genre  à  la  mémoire  de  ce 
i^ant;  il  comprend  de  grands  arbres  de  la  fomille  des  térébin- 
tes,  qui  n'habitent  que  les  pays  situés  entre  les  tropiques.  On 
de  Joachim  Burser  :  1®  DiKeptatio  de  venenis,  Leipzig,  1625, 
•!•.  Ce  traité  trouva  des  opposants  parmi  les  médedns  de  ce 
ps-là.  V*  Comment,  de  febri  epidemia  «eu  peUchiaH,  Leip- 
.^,  1621.  5*"  Bpislolaris  Coneertatio  de  febri  maligna  $eu  pe- 
ydiaU,  inier  Strobelgemm  et  Bursemm,  Leipziff,  1625, 
v-S*.  Dans  son  traité  latin  de  Forî^ne  des  fontaines,  il  cherche 
■nontrer  que  toutes  les  sources  tirent  leur  origine  de  la  mer. 
tels  son  Introduction  à  la  teience  de  la  nature ,  il  avance  des 
«radoxc^  hardis,  notamment  contre  HmmortaHté  de  l'âme. 
1  laissa  à  sa  mort  j^usieurs  autres  ouvrages  en  manuscrit. 

Bi;BSfiRiNE(càt».)^matière  résineuse,  insoluble  dansl'alcool 
raid,  obscnée  par  M.  Bonastre  dans  les  plantes  du  genre  but- 
^a  {Jour,  de  Pharwu,  xtl»  495). 

mvmmiMigéogr.  eue.).  liUe  de  la  Babylooie,  an  ddè  de 
'Buphrale,  près  de  BibylMM,  eéMbra  par  le  séioor  qu'y  il 
'Alexandre,  qmnà  les  OMgieîeM  lui  défendirent  d^estrer  dans 
Bibylose. 

BVBSil»  (AMif) ,  Mltértleurpteaîs.  étaîi  né  dans  le  ivi« 
ùècle,  à  Brzecie,  ville  de  Cujavie,  oà  le  prince  RadciviU  fit 
'mpriflMr  an  SB»  «ne  èdiUai  delà  Bible  pohNUMe,  deicnse 


excessivement  rare  par  le  soin  avec  leqael  las  eatholiqoei  a» 
supprimèrent  les  exemplaires  (1).  U  fil  scspfiemièresétudbs  à 
Leœberg,  et  vint  les  achever  à  Cracovi»,  où  il  fut  reçu  docteor 
en  philosophie.  Les  talents  qu*il  déwleppa  dans  son  exaMMa  lai 
méritèrent  Testime  de  ses  jnges ,  ei  il  fui  retenu  pour  la  pia-* 
mière  chaire  de  professeur  qui  viendrait  à  vaquer.  De  Tuoiversitâ 
de  Gracovie  il  passa  à  celle  de  Zamosài ,  et  sa  réputation  y  attira 
un  grand  nomore  d*élèves.  S'éiant  uKirié,  les  seins  qu'il  dMÎil 
à  sa  famille  ne  le  détaumèrefit  point  de  ses  occupations  habâ- 
tuelles.  Tout  le  tem^  qu'il  ne  consacrait  pas  à  ses  élèves,  il  le 
passait  dans  son  cabinet,  relisant  sans  cesse  les  écrits  des  an- 
ciens philosophes ,  d'après  lesquels  il  s'était  foit  uae  règle  dt 
conduite  dont  il  ne  s'écarta  jamais,  li  avait  Tesprit  vif,  une  dia- 
lectique pressante,  et  parlait  avec  beaucoup  a'éloquence.  S&ê 
principal  ouvrage  est  intitulé  :  Ditilêclica  Cieerom*  qum  diê^ 
peree  im  êer^plis  reliquii,  maxime  ex  itoicorum  êenlentia^  emm 
eomunenUtriis  quibuê  ea  partim  supplenluf ,  pariim  Uluslram^ 
lur,  Samuscii,  Martinus  Lenscius,  1604,  in-4^  Il  est  Irès-raKw 
Debure  en  a  donné  la  description  dans  \a  Bibliop^phim  tas- 
Iruclione ,  n"  2442,  où  il  apprend  que  la  cause  de  sa  rareté  vient 
de  ce  qu'une  grande  partie  des  exemplaires  a  été  submergée 
avec  le  vaisseau  qui  la  portait.  Juste  Lipse  en  faisait  beaucoup 
d'eslime.  Fabrictus  souhaitait  qu'on  ea  donnât  une  aoovellA 
édition.  On  connaît  de  Bursius  :  Yila  ei  obituê  Joh.  Imwwieë^ 
dans  le  recueil  de  poésies  latines  de  Simon  Simeniseky ,  Lwée, 
1619,  in«y .  On  conserve  dans  b  hiblârtlièqias  de  falusky  (F.  la 
catalogue,  nag.  569)  des  Haranguée  oreeouM  de  Bureiuê,  Sa  vie 
a  été  publiée  par  Simeii  Slravoiacky  dans  les  Seripter.  Poltmèe^. 
bexatontêê^Breèhw,  1754,  i»-4i°, pag.  58. 

auasLBM  {3éogr.)y  vtHe  d'Angleterre  (Staflbrd),  sur  laTrent, 
avec  un  grand  nombre  de  fabriques  de  poterie  et  10,000  habi- 
tants. A  cinq  Heues  trois  quarts  nord  de  Staflbrd. 

BvmsoT,  s.  m.  [hitl,  nat.),  un  des  noms  de  la  lotte. 

BURTA  (Gabbiel  inb),  jeune  rbétoricien  de  treize  à  qua- 
torze ans,  publia  à  Toulouse,  Tan  1677,  un  livre  latin  in-fol.» 
?u'on  disait  être  de  sa  composition ,  et  qui  avait  pour  titre  :  Bê 
hiêUnre  unêverulie,  tant  êocrée  quê  profane^  eommençamt 
depuis  la  naiêsance  de  Jésus-Christ,  ei  continuant  sur  la  smÊ$ 
des  papes^  des  empereurs  d'Occident  et  d'Orient,  et  des  rois  du 
France;  mais  oa  n'a  point  ouï  parler  depuis  de  cet  auteur  (Bad- 
lety  Bnfants  devenus  célèbres  par  leurs  études ,  pag.  563. 

BVirriH  (Fbauçoi^-Xatisb  db),  né  en  t745  à  Maëstrieht,se 
distingua  de  bonne  heure  dans  Tari  de  la  médeeiae  et  dans  les 
sciences  naturelles.  On  le  vît  suceessi^œfaeiit  arriver  par  soa 
talent  aux  fonctions  et  titres  de  proto-médecin  ou  premier  mé- 
decin impérial  d^  Pay»4las,  conseiller  référendaire,  mem- 
bre pensionnaire  de  Tacadéasie  ée  Bruxelles  et  membre  da 
T  Institut  de  Etollande.  11  mourut  le  6  août  4818,  laissant  cobib» 
tache  à  sa  renoAnéesciefitiiqiie  une  trisie  répBÉrtHondescy^ 
ticisBie  irréUgîeex.  On  a  de  lai  :  Ils  febribus,  Lauvain,  ilêl^ 
inp-4<*.~iV  revoluticem  Belgêôa  earmwJbagamairan.  —  X>i  rs- 
wUutiome  BaUiea  carmen  distickon.  —  OrpeéêfFophit  dfi 
Bruxelles  fùa  Description  des  foêêiles^  tatU  natwtA  qu'oÊsi- 
dentels^  découfserês  ju»quà  ce  jcm  dems  les  ewciroms  de  e»lf# 
vUk,  Bruxelles,  1784,  lo-lbl.,  orné  de  52  planches  coloriées. 
--  Mémoire  sm  les  ré^obsUwis  et  Vàms  du  gloèe  terreHre^ 
Harleoa»  1790,  \m^ ,  avec  planches.  —  Des  tfégétaux  indifinêê 
quipeument  rewt^euerhe  exoêùgmeê^  BruxeHii,  1784,  itt-4^.— 
Desbois  foMes  découverts  dams  les  différentes  parties  des  Pam- 
Bas,  Harlem,  1781,  ïn^.^Béfiexions  murlesprogrisdelafm^ 
brique  du  fer  et  de  f  acier  dams  la  Qrande-Bretmqne,  etsurlm 
fldUilé  q/u'ou  doit  mmr  daeu  hs  usanufÊtêureê,  Loodivea,  1783^ 
in-8»,  sans  nom  d'auteur.  —  Dec  emuscê  ée  la  wartl^  des  borna 
peéntme  hoUandaisdams  le  genre  historique,  Harlem»  1809  ei 
1 818,  ia^.— Traité  théorique  et  pratique  ées  comnaiseanees  a^ 
cessaires  à  tout  amateur  de  tableaux,  Bruxelles,  180B ,  2  vol. 
in-85>,  avec  un  portrait.— Foyaft  minéfuhffique  de  BrueMrn, 
par  Wavre,  à  Court-Saint-Etienme,  HarleàK  1781,  ia-So.-^JDt 
ris^uUlUé  des  jadUres  H  de  ¥agrieuHure  du  pays  de  Waes^ 
Bruxelles,  1809,  in-12.  —  Trois  opuscules  sur  les  peintres  aw- 
damas  des  Pa^Bae,  Braxelles,  I8il,  ii^l2.— 1^  la  meilleure 
méthode  d'extirper  les  polypes  utérim,  Braxelles,  1812,  ia^, 
avec  figures.^ Jmioé^pArtodtfiifa.>-i)tfsairlalioiu  seientifn 
q^me.  ^  Poésies  fremretisee.  ^  Piiii  en  manuscrit  :  VofSbges  ei 
Recherches  écoimmiqme  H  ménéeahqiqueo ,  faite  daeu  ke 
Pa^'Boê,  par  ordre  de  Joeepk  IL  —  Yoyagrs  ei  Obseruatiame 


(1)  irayv  Mr  «ette  iiuasa  «k  hi  Biilt,  la  Bkèàothèqme  curreut*, 
de  D.  ClèBcat*  iv,  190»  «t  la  BMoikèque  Spemenieaa. 


BVETOir. 


(  620] 


Bwnnr. 


faiU  dans  différents  pays  de  l'Europe.  —  Des  grottes  souter- 
raines ,  avec  la  description  pittoresque  du  trou  de  Han,— Exa- 
men de  la  question  :  Si,  par  les  progrés  de  l'esprit  humain,  on 
peut  démontrer  le  peu  d  ancienneté  de  tespéee  humaine, — Des 
veines  de  houille  et  de  leur  exploitation.  —  Des  mines  de  fer  et 
de  la  ferronnerie  des  Pays-Bas. — Des  mines  de  plomb  de  Vé- 
drin  et  de  Saint-Remi.  —  Des  carrières  des  Pays-Bas.  —  Du 
commerce  et  des  fabriques  des  Pays-Bas.  —Des  eaux  de  Mari- 
mont,  —  De  la  nicetsiié  d'interdire  la  sortie  du  lin  des  Pays- 
Bas.  — Des  Observations  médicales  et  scientifiques, 

BURTivs  (Nicolas  bvbsi,  plus  connu  sous  le  nom  latin  de), 
poète  et  musicien  du  xv'  siècle,  néà  Parmed*une  famille  patn- 
cienne,  reçut  le  sous^liaconal  en  1472,  et  alla  se  perfectionner 
à  Bologne  dans  Tétude  du  droit  canon.  Son  ^oùt  pour  la  littéra- 
ture, et  surtout  ses  talents  comme  musicien,  lui  valurent  la 
bienveillance  de  Jean  de  Benlivoglio ,  chef  de  la  république. 
Lorsque  les  Bentivoglio  furent  chassés  par  le  pape  Jules  11  en 
1506,  Burtius  retourna  à  Parme,  et  fut  nomme  recteur  de  Té- 
glise  Saint-Pierre  es  Liens,  sur  le  territoire  de  Terraguola.  En 
1518,  il  remplissait  la  charge  de  maître  de  chapelle  de  la  cathé- 
drale de  Parme ,  mais  on  ignore  Tépoque  de  sa  mort.  On  a  de 
lui  :  l""  Musices  opvtsculum,  Bologne,  1487,  in-4<>,  très  rare; 
âo  Vax  Maroniana ,  id  est  observaliones  eruditœ  in  Virgilium, 
ibid.,  1490,in-4'>,  ouvrage  non  moins  rare  que  le  premier; 
3"  Bononia  iUustraia ,  ibid. ,  1494 ,  in-4»  ;  4®  musarum  nym- 
pharumque,  ac  summorum  deorum  epitomata ,  ibid.,  1494, 
u-fol . ,  et  1 498;  51°  Elogium  Bononiœ  quo  hujus  urbis  amœnitas, 
situs  necnon  doclorum  singularium  monumenta  reservantur, 
ibid. ,  1495,  in-4'';6^  Les  vers  lalins  de  Burtius  se  trouvent  en 

Sartie  dans  les  Carmina  illust.  poetarum  Italor.,  tom.  m,  de 
[eusehen. 

BURTON-UPON-TRENT  {géogr.),  petite  ville  d'Angleterre 
(Straffbrd),  sur  la  Trent,  que  1  on  passe  sur  un  vieux  pont  de 
trente-sept  arches.  11  y  a  une  belle  maison  de  ville,  de  grandes 
filatures  de  coton ,  une  manufacture  de  chapeaux  et  des  fabri- 
ques de  quincaillerie.  Son  aie  est  renommée.  4,000  habitants. 
A  8  lieues  est  de  Strafford. 

BDRTON  (Robert),  écrivain  anglais,  surnommé  le  Démocrile 
moderne  y  naquit  à  Sindiey  le  8  février  1576,  et  fit  ses  princi- 

Sales  études  a  Tuniversité  d'Oxford.  Il  obtint  en  1616  la  cure 
c  Saint-Thomas  de  cette  ville,  et  quelques  années  après ,  dans  sa 
province  natale,  la  cure  de  Ségrane,  qu'il  conserva  jusqu'à  sa 
mort,  en  janvier  1639.  Son  ouvrage  intitulé  :  Anatomy  of  Me- 
lancoly ,  par  Démocritc  le  jeune ,  publié  d'abord  en  1624,  in-4% 
réimprimé  in-fol.  en  1624, 1632,  1638  et  1652,  est  rempli  de 
savoir  et  de  raison ,  mais  Tesprit  s'y  montre  avec  moins  d'avan- 
tage que  l'érudition.  Un  nombre  prodigieux  de  citations  for- 
ment la  plus  grande  partie  de  l'ouvrage;  mais  ce  qui  dans  ce 
livre  appartient  à  Burton  est  d'une  grande  originalité.  On  y 
trouve  un  mélange  singulier  de  tristesse  et  de  gaieté,  qui  faisait 
paiement  le  fond  du  caractère  de  l'auteur.  Les  l)eaux  esprits 
du  règne  de  la  reine  Anne,  Swift  entre  autres,  ont,  à  ce  qu'on 
prétend ,  l)eaucoup  puisé  dans  cet  ouvrage ,  et  Sterne  en  a  em- 
prunté plusieurs  idées  heureuses.  Le  goût  de  Burton  pour  l'as- 
trologie judiciaire  a  donné  lieu  à  une  supposition  étrange  :  Le 
iew\Mk  de  lia  mort  répondant  exactement  à  la  prédiction  qu'il  en 
tàMiïi  faite  d'après  le  calcul  de  sa  naissance  ,  plusieurs  années 
«u|Miravant,  quelques  personnes  soupçonnèrent  que  pour  la 
ytlnïte  de  l'a^trolo^e,  et  plutôt  que  de  démentir  son  pronostic, 
il  4\ajt  abrégé  ses  jours.  Gela  n'empêcha  pas  qu'il  ne  fut  enseveli 
asei:  solennité  dans  l'église  deChnst-Church,  où  on  lui  éleva  un 
monument ,  avec  cette  inscription  faite  nar  lui-même  :  Paucis 
notus,  paucioribus  ianoius,  hic  jacet  Democritus  junior ^  cui 
vitam  et  mortem  dédit  melancholia,  obHt,  etc.  On  a  publié  à 
Londres  en  1801 ,  en  un  volume  in-8°,  une  espèce  de  traité  de 
médecine  morale,  intitulé  :  la  Mélancolie ,  etc. ,  tiré  principa- 
lement de  l'ouvrage  de  Burton. 

BURTOH  (Glillaumb),  antiquaire,  frère  du  précédent,  né  à 
Lindiey  en  1676,  passa  en  1593  de  l'université  d'Oxford  dans 
l'école  de  droit  d'Inner-Temple,  et  exerça  la  profession  d'avocat 
et  de  rapporteur  près  la  cour  des  plaids-communs;  mais  la  fai- 
blesse de  sa  constitution  l'ayant  obligé  d'abandonner  la  carrière 

dubarreau,ilseretira  à  lacampagne,etse  livra  uniquement  àson 
ffoût  pour  les  recherches  relatives  aux  antiquités  britanniques 
Son  principal  ouvrage  est  sa  Description  (en  anglais  )ducomtéde 
Leicestery  de  ses  antiquités,  de  son  armoriai,  etc.,  m-fol.,  Lon- 
dres, 1622;  ibid.,  1777;  compilation  utile  pour  le  temps  où  die 
parut,  mais  qu'a  fait  oublier  roQTrage  de  Dugdale  sur  le  même 
sujet.  Burton  mourut  à  sa  terre  de  Falde,  dans  le  Strafford- 
shire,  le  6  avril  1646.  Son  fils  Cassibelan  donna  en  1658  une 
traduction  de  Martial  en  vers  anglais,  et  mourut  en  1681.  — 


BuRTOif  (  Guillaume  ),  auteur  anslais  du  xtii*  ûhk  ^ 
Londres  en  1609,  et  élevé  à  Oxford ,  consacra  ûpJWM 
partie  de  sa  vie  à  l'instruction  de  la  jeunesse,  et  fol  waSti%, 
cole  à  Kin^ton  sur  la  Tamise.  Il  était  très^mot,nTtM(^ 
les  antiquités  britanniques,  et  on  le  regarde  coauneoife 
meilleurs topographesanglais,  depuis Canraen.SooprifKW^ 
vrage  est  son  Commentaire  sur  les  passages  de  tiîhjrtin  (h- 
tonin  qui  ont  rapport  à  la  Grande- Bretagne^  Loodm,!^: 
fol.  On  cite  aussi  dé  lui  deux  traités  intitules,  l'on  Grec  Iom 
historia ,  l'autre  AiijvMx  veteris  linguœ  perska.  Ces  dm  • 
vrages  ont  été  imprimés  ensemble  en  on  seul  toIhbk,  Lnà» 
1657,  in-8<>;  le  deuxième  a  été  réimprimée  Liibeck,l7lD,»» 
avec  les  notes  de  Seelen.  Dans  ce  dernier,  Borton  l'cstoM* 
de  rassembler  une  grande  partie  des  mots  de  l'anànaetivi 
persane,  que  nous  ont  transmis  les  écrivains  grecs ((bta, 
mais  il  n'a  point  cherché  à  les  expliquer  en  les  ooiD|«Mift 
langage  moaernedes  Persans;  il  est  même  étonnant qvl^ 
ton,  qui  avait,  dit-on,  étudié  les  langues  orientales,  ij«« 
indiqué  Quelques  étymologies  qui  se  présentent  coaiiM(<faw 
mêmes.  Son  ouvrage  n'est  aucunement  cooi|;|arable  à  kisn- 
tation  d'Adrien  Rdand ,  De  reliquiis  veteriiKugnsfifn 

Sui  se  trouve  dans  le  tom.  ii  de  ses  DistertaiUmamiietikm 
urton  mourut  le  28  décembre  1657.  On  rapporte  qifk«!> 
saîeul,  zélé  protestant,  était  mort  de  joie  en ^ppraunl  b  i» 
de  la  reine  Marie.  —  Burton  (  Guillaume  ) ,  mêdedo  H  » 
teur  anglais,  néà Rippon dans  lecomtéd'Yorckenl$^,riBà 
et  prit  le  degré  de  docteur  à  Oxford.  Il  exerça  iwktomspi 
réputation  Part  de  guérir,  et  mourut  à  Yorck  eoi79,i){F(ir 
soixante-deux  ans.  On  a  de  lui  Y  Histoire  du  conUi^và^tb 
2  vol.  in-fol.  —Un  autre  Guillaume  BcETO>,roêdecttrtiia 
bre  de  la  société  royale  de  Londres,  a  public  :  l'Dîwrtiliii 
sur  le  traitement  des  morsures  des  serpent$v€KSmets[îrtmî 


Système  nouveau  et  complet  de  t art  des  ofcon^^^^iû.w  : 
description  des  maladies  partieulièresauxftmmttnrvôi'i 
aux  enfants  nouveau-nés,  qui  a  été  traduit  par  lowiir.ri 
73.  2vol.in-8°. 

BURTON  (Henri  ),  théologien  anglais,  naquit  eo  ip 
Birdsall,(dans  le  comté  d'Yorck,  et  reçut  son  êdncalinBi  o 
versité  d'Oxford.  11  fut  d'abord  gouverneur  des  en&nU(H^ 
Carey  de  Lcpington ,  depuis  duc  de  Monmonlh,  dont  h  m 
était  gouverneur  du  prince  Charles ,  depuis  Charles  rM^ 
par  la  protection  de  ce  lord  qu'il  fut  nommé  secrétaire  daoi» 
du  prince  Henri,  et  après  sa  mort,  du  prince  Charles;  imm 
véneroent*  de  celui-ci  au  trône,  la  place  de  secrétaire  dû cat» 
ayantété  donnéeà  l'év^uede  Durham  (Ncale),qniri«il"«^ 

sous  le  règne  précédent,  Burton  en  conçut  un  tel  r^*l 
qu'ilselivraàdesexcèsquilelirentrenvoycrdelacour.w'* 

il  fut  nommé  recteur  de  Saint-Matthieu  à  LondrttjJJ» 

1636,  ayant  prononcé  deux  sermons  où  il  s'élevait  t»owJ^ 
contre  les  évéques,  qu'il  accusait  d'un  projet  àt^^*\^ 
ligion  romaine,  il  fut  cité  devant  la  chambre  éloilee|iM\^ 
cours  séditieux,  et  on  le  mit  en  prison.  Ses  juges,  "TJjv 
réponses  qu'il  publiait  et  qui  lui  attiraient  la  »'^  WV. 
procédèrent  contre  lui  avec  une  grande  aniroa5il^«*f^; 

1637,  il  fut  condamné,  ainsi  que  deux  autres  accuse  ^î^ 
Bastwick).  à  une  amende  de  5,000  livres j  à  awirles'^ 
coupées,  à  être  mis  au  pilori ,  et  à  être  ensuite  enferme  j  r 
tuité,  sans  communication  avec  qui  que  ce  fût  :  le  ^y,'. 
le  payement  de  l'amende,  fut  exécuté  avec  la  P»"' f^ 
gueur.  Burton  soutint  son  supplice  avec  fermeté,  et  iii 
conduit  au  château  de  Lancastre,  d'où  il  {îJ^J*  ^3!^ 
moyen  de  faire  parvenir  dans  le  public  des  "'^'^Vpa, 
persécuteurs.  En  conséquence ,  au  bout  d'un  an  on     ^ 
fera  à  l'Ile  de  Guernesey;  mab  en  ^^,f^_!ZZitit 
obtenu 
ou* 

vaut  de  lui  avec  des  branches  et  des  fleurs  ^"*.'^J^ 
parlement  annula  la  sentence  portée  ^on^'^J"!' niii*^ 
qu'en  dédommagement  de  ce  qu'il  avait  ^^"'^l;^  r^ 
accordé  6,000  livres  steriinff  ;  mais  les  t«>obles  »nwj^ 
ne  lui  permirent  pas  de  toudier  cette  somme.  ^^^^^ 
rétabli  dans  son  bénéfice  de  Saint-Matthieu,  etmorj^  ^^. 
Outre  les  deux  sermons  qui  l'avaient  liait  /»^"î:i^f 
publia  sous  ce  Utre  :  Pour  Dieu  H  poitr  U  ^^^^ 
grand  nombre  d'ouvrages  anglais ,  reUUfe  aux  conw»^. 
agitaient  alors  l'Angleterre.  ^     tMi^^^ 

BURTON  (Jba>)  ,  théologien  angUw,  néen  ««^•^ 


J 


BVRT. 


{m) 


BCaSOIJTEH. 


Miabire^  à  Weoibworlhy  dont  son  père  était  rectear.  Il  étudia 
rec  beaucoup  de  succès  à  Tuniversité  d'Oxford.  Nommé  de 
Mine  heure  sous-professeur  de  grec  dans  cette  université ,  il  se 
islingua  Clément  par  son  xèle  pour  les  progrès  de  ses  élèves  et 
ar  un  désintéressement  sans  bornes.  Ayant  été  choisi  en  1735 
roprmtor  et  maître  des  écoles ,  il  prononça  et  publia  h  celle 
ccaision  un  discours  latin  intitulé  E(i ,  qui  avait  pour  but  d*en- 
dorager  le  renouvellement  de  la  discipline  scolastique.  Il  donna 
Dsuite  plus  de  développement  à  ce  sujet  dans  quatre  sermons 
ilîns  prêches  devant  l'université ,  et  qui  ont  été  imprimés 
épais.  Vers  l'année  1735,  il  obtint  la  cure  de  Maple-Derhara , 
ans  le  comté  d'Oxford,  dont  le  ministre  venait  de  mourir,  tais- 
ant une  femme  et  trois  jeunes  filles  dans  le  dénûment  le  plus 
bsolu.  Cette  femme  était  aimable;  Burlon  lui  ténrioigna  une 
niïé  généreuse  y  qui  se  changea  bientôt  en  un  sentiment  plus 
if,  et  il  finit  par  l'épouser.  Il  fut  nommé  en  1766  recteur  de 
iVorplesdon ,  dans  le  comté  de  Surrey,  et  s'occupa  dans  ses  der- 
lières  années  à  réunir  et  publier  ensemble  ses  divers  écrits  sous 
e  titre  û*Op%ucula  mûcelianea.  Il  avait  à  peine  mis  la  dernière 
nain  à  ce  recueil  qu'une  fièvre  vint  l'enlever  à  ses  travaux ,  en 
771,  à  l'âge  de  soixante-seize  ans.  C'était  un  homme  essentiel- 
ement  animé  de  l'amour  du  bien.  Il  y  eut  de  son  temps  peu  de 
projets  utiles  qu'il  n'appuyât  de  sa  plume  ou  de  son  crédit;  il  fut 
ftarticnlièrement  un  aes  plus  zélés  promoteurs  du  projet  formé 
ftar  le  docteur  Brav,  pour  l'établissement  de  bibliotbècjnes  pa- 
oissiaies.  Il  eut  l'honneur  d'introduire  dans  l'université  d'Ox- 
ord  les  ouvrages  de  Locke  et  de  quelques  autres  philosophes  mo- 
lemes,  et  d'associer  leurs  noms  au  grand  nom  d'Aristote  qui  y 
égnait  alors  despotiquement.  Le  recueil  de  ses  ouvrages  se 
ompose  principalement  de  sermons ,  de  dissertations,  de  quel- 
les écrits  en  grec  et  en  latin ,  de  poésies  latines  et  anglaises. 
M>n  style,  un  peu  pédantesque,  a  été  l'objet  des  traits  satiriques 
le  Cburcbill.  On  a  de  Burton  une  édition  critique  de  cinq  tra- 
fédies  grecques,  sous  le  nom  de  Penlalogia ,  iive  tragœd,  <if- 
9eiui^  gtmef,  eum  annolationibuê.  Ce  travail  avait  été  com- 
nencé,  à  sa  recommandation ,  par  un  de  ses  élèves,  Joseph 
tingham.  Celui-ci  étant  mort  au  milieu  deFenlreprise,  Burton 
acheva  et  le  publia  en  1758,  in-8°.  L'édition  d'Oxford ,  1779, 
vol.  in-8^,  donnée  par  Burgess,  est  très-estimée  des  hellénistes. 

BURTUBlzusÇyéogr.  HNC),  d'après  l'/l^.  Ànt.  sur  la  Tab. 
VmI.  •  c'est  Burtizus,  apparemment  le  Burtudingzi  de  Procope 
^e  jEdif,  IV,  11;  d'après  rifin.  iinl.,  c'est  un  bourg  et  une  sla- 
ion  de  nuit  dans  l'intérieur  de  la  Thrace,  à  dix-nuit  milles  à 
ouest  de  Bergulc.  Apparemment  c*est  aujourd'hui  Baba. 

BURlJTTES(<7^09r.),  tribu  deTartaresqui  habite  la  vallée  de 
laJsan,  dans  la  Soongorii  chinoise,  et  qui  mène  une  vie  nomade 
(MIS  la  conduite  d'un  bcy  qu'elle  élit  elle-même.  Elle  n'est  con- 
loequepar  les  géo^pbies  chinoises,  et  c'est  apparemment  la 
néme  tribu  de  Kirgises  dont  une  partie  habite  le  sud  du  I^yr, 
1  qui,  d'après  Schugass ,  o\mi  au  khan  de  Kokan. 
^  BCRWA  (géogr.) ,  ville  du  district  de  Ranghur ,  dans  la  pro- 
ince  de  Bahar,  faisant  partie  de  la  présidence  anglaise  du  Ben- 
^e,  sous  les  as*'  20'  latitude  et  102^  20'  longitude,  sur  le  Sunk. 
/est  la  ville  principale  du  zémindas  Chuta Nagpos  et  le  siège  du 
;ouverneur  anglais. 

BCRT  (géogrX  ville  d'Angleterre  (Lancastre),  avec  des  fabri- 
[ue6  considérables  de  toiles  de  coton  et  de  lainages.  10,000  ha- 
M  ta  Dis.  A  2  lieues  trob  quarts  nord-nord-ouest  de  Manchester. 

BLRT-SAurr-EDNUNDS  (géogr.),  autrefois  BroediktwùrU, 
ille  d'Anffleterrc  (Suffolk),  sur  la  Lark,  qui  y  est  navigable.  La 
alubrité  de  l'air  la  fait  surnommer  le  Montpellier  del'Angle- 
erre.  On  y  remarque  les  ruines  d'une  abliaye  gui  fut  la  plus 
icbe  et  la  plus  l)ellede  l'Angleterre,  plusieurs  édifices,  et  entre 
utres,  de  belles  halles  pour  la  vente  des  laines,  dont  il  se  fait 
m  grand  commerce,  ainsi  que  de  grains.  10,000  habitants. 
L  8  lieues  nord-ouest  d'Ipswich. 

BURT  (Richard}  (F.  Aungerville). 

BURT  (Artbur).  Guillaume  III  avait  formé  le  projet  de 
éunîr  toutes  les  sectes  qui  divisent  la  Grande-Bretagne,  afin 
le  détruire  une  des  principales  causes  oui  l'avaient  déchirée 


tifs,  que  les  hommes  les  plus  simples  puissent  les  comprendre. 
hss  Pères  lui  semblaient  avoir  exagéré  les  avantages  de  la  foi,  en 
avoir  trop  étendu  l'empire,  et  s'être  mal  à  propos  arrogé  le  droit 
de  prononcer  sur  des  questions  au-dessus  de  leur  pouvoir,  sur- 
tout dans  la  condamnation  d'Arius,  dont  il  entreprenait  l'apo- 
logie. Bury  avait  pris  à  la  tête  de  son  livre  le  lilrc  de  vrai  en- 
fant  de  l'Église  anglicane.  Il  l'avait  fait  imprimer  à  ses  dépens, 
et  n'en  distribua  des  exemplaires  qu'aux  membres  de  l'asseni- 
blée  du  clergé  convoquée  pour  délibérer  sur  le  projet  de  Guil- 
laume III,  sans  prétendre  lui  donner  une  ample  circulation  ; 
mais  à  peine  l'impression  en  était-elle  achevée,  que  tout  espoir 
de  réunion  s'évanouit ,  et ,  quelque  mouvement  qu'il  pût  se 
donner  pour  retirer  les  exemplaires  distribués,  on  jeta  les  hauts 
cris  contre  l'ouvrage  et  contre  l'auteur.  Il  crut  calmer  l'orage 
en  donnant  promplenient  une  seconde  édition,  purgée  des  er- 
reurs qui  avaient  le  plus  choqué.  L^avidité  des  libraires  déjoua 
cette  précaution.  Ils  réimprimèrent  la  première,  et  ce  fut  sur 


lait  que  l'Evangile  ne  nous  est  point  parvenu  dans  sa  pureté 
originelle,  et  qaû  a  été  considéraolement  altéré  par  les  anciens 
Pères,  à  l'occasion  des  premières  hérésies  ;  d'où  il  concluait  que 
ie  meilleur  moyen  ^ur  réunir  les  chrétiens  dans  une  même 
profession  de  foi  était  de  rétablir  ce  livre  divin  dans  son  inte- 
nté primitive,  et  de  n'admettre  dans  la  nouvelle  édition  au'il 
proposait  que  les  articles  absolument  nécessaires  au  salut,  cesU 
a-dire  que  ceux  qui  sont  exprimés  en  termes  si  clairs,  si  posi- 


Religion  du  latiludinaire  ^  Bury  lui  répondit  avec  la  même 
vivacité  dans  une  addition  à  son  Laiitudinarius  orthodoxHt, 
Londres,  1697,in-12,  intitulée  :  FinrfiWa  liberlatis  chrisiianw 
Eccleeiœ  anglicanœ  contra  ineplias  el  calumniat  P.  Jurieu;  il 
y  appela  son  adversaire,  odiorum  professor,  malignitatiê 
diabolicœ  profetsor.  Il  eut  beaucoup  de  partisans  en  Angle- 
terre. Les  latitudinaires  de  Hollande  se  déclarèrent  aussi  pour 
lui.  Le  fameux  le  Clerc  prit  fortement  sa  défense,  et  attaqua  le 
décret  d'Oxford  par  des  défauts  de  forme.  Il  soutint  même  que 
celui  qui  en  était  l'otnet  ne  pouvait  être  traité  de  socinien,  parce 
que,  sans  nier  formellement  la  divinité  de  Jésus-Christ,  il  disait 
que  la  croyance  de  ce  dogme  n'est  pas  alisolument  nécessaire  au 

salut. 

BURY  (  Guillaume),  né  à  Bruxelles  en  décembre  1618, 
entra  dans  la  congrégation  de  TOratoire  en  1639,  et,  étant  à 
Mame  en  1644,  obtint  du  pape  une  prébende  de  la  métropole 
de  Matines,  qui  peu  de  temps  après  fut  érigée  en  canonicat.  11 
le  permuta  en  1696  pour  un  bénéfice  simple,  et  mourut  à  Ma- 
liues  le  30  avril  1700.  Il  a  composé  an  grand  nombre  de  petites 
poésies  latines,  relatives  aux  événements  arrivés  en  diverses 
circonstances  dans  son  pays.  Par  ces  pièces  on  voit  qu'il  avait 
l'esprit  naturellement  gai.  On  distingue  en  ce  genre  un  recueil 
d'épigrammes  badines  qu'il  composait  pour  se  distraire  des  dou- 
leurs de  la  goutte.  Le  mélange  au  sacré  et  du  profane  les  rend 
assez  bizarres.  11  faisait  aussi  des  vers  flamands,  (jui  se  trouvent 
confondus,  dans  quelques-unes  de  ses  compositions,  avec  les 
vers  latins.  Comme  écrivain  ecclésiastique,  il  est  connu  par  l'ou- 
vrage intitulé:  Brerw  Romanorum  ponlifieumnoiiiia,  Malines, 
1675,  ïn-S^;  Padoue,  1724,  in-12;  Aussbourg,  1727.  Ces  deux 
dernières  éditions  vont  jusqu'à  Benoit  XIII  inclusivement.  Cet 
abrégé  de  la  Vie  des  papes,  qui  suppose  une  certaine  connais^ 
sance  de  l'antiquité  ecclésiastique ,  est  suivi  d'un  Onomattieon 
elymologicum.  C'est  un  petit  dictionnaire  destiné  à  l'explication 
des  mots  obscurs  qui  se  rencontrent  dans  la  liturgie.  Ce  n'est 
qu'un  extrait  bien  sec  de  V  Hierolexicon  des  frères  (Domini- 
que et  Charles)  Macri,  publié  à  Rome,  1677,  in-folio. 

BURY  (  .  .  .  DE),  avocat  de  Paris,  vivant  à  la  fin  du  xviil 
siècle,  a  laissé  plusieurs  ouvrages  historiques  qui  ne  sont  rewm- 
mandables  ni  par  le  style  ni  parla  critique.  Ce  sont  :  1*  ^m- 
ioire  de  Jules  César,  Paris,  1758,  in-12,  suivie  d  une  Di*#jrla- 
tlon  sur  la  liberté;  2«>  Histoire  de  Philippe  el  d  ^^f/^^^^M 
Grand,  Paris,  1760,  in-4«  ;  3«»  Eloge  du  duc  de  S«//y,  Pans,, 
1763,  in-12  ;  40  Histoire  de  la  vie  de  Henrt  IV,  Pans,  1766, 
in-4»;  1766,  in-i^,  A  yol;  S"* Histoire  de  la  vie  de  Louis Xlllr 
Paris.  1767,  in-12,  4  vol.;  6^  Histoire  abrégée  des  phUosophes 
et  desfemmescélèbres,  Paris,  1773,  in-12,  2  vol.;  l'^Bistoirede 
saint  Louis,  avec  un  abrégé  de  celle  des  crotsades.  Vans,  1775,. 
in-12, 2  vol.,  ouvrage  presque  littéralement  copie  des  U)m.  iv, 
V  et  VI  de  V Histoire  de  France  de  Velly,  publiée  en  1758; 
80  Essai  hùtorique  et  mor<d  sur  r éducation  française^  Pans, 

1777,  in-12.  .      ,     «, 

BURY  (De),  neveu  de  Cohn  de  Blamonl,  surinten- 
dant de  la  musique  du  roi,  a  composé  :  i^les  ^«^««ff*'?' , 
la  Folie,  ballet  en  trois  actes,  paroles  de  Duclos,  1743;  ^  la 
Parque  vaincue,  en  un  acte,  1754  ;  Z^  Jupiter  vainqueur  des 
Titans,  cinq  actes,  1745;  4»  Us  Fêles  de  Thétu,  en  deux  actes, 
1750;  ces  deux  derniers  en  société  avec  son  oncle  ;  S»  un  nou- 
veau Prologue  pour  l'opéra  de  Persée,  exécuté  en  1 747  ;  ^  1  acte 
de  Titon  et  t Aurore,  dans  les  fragments;  T"  Hylas  et  Sylvie, 

un  acte,  1762.  .  u    .    j   • 

BURZOIJYÉH  ou  BOlTRZEVTEB,mageet  médean  de  la  cour 


BVSCHING.  (  634  ) 

pale  fut  recouverte  par  un  plafond  plat  en  bois  et  à  coroparti- 
menls;  les  nefs  latérales  arrondies  en  voûte.  Enfin ,  au-dessus 
de  la  croisée,  une  coupole  dans  le  goût  oriental  fut  décorée  à 
Textérieur  d'une  ceinture  de  colonnes  surmontée  d*arcs  ornés. 
On  ne  saurait  refuser  son  admiration  à  l'adresse  avec  laquelle 
Burchetto  tira  parti  d'un  si  grand  nombre  de  colonnes  apparte- 
nant à  tous  les  ordres  grecs;  et  celui  qui  ne  connaîtrait  pas 
l'histoire  de  cette  singulière  cathédrale  piDurrait  croire  que  tou- 
tes les  pierres  en  ont  été  taillées  dans  les  dimensions  qui  leur 
auraient  d'avance  été  assignées  par  l'architecte.  La  cathédrale  de 
Pise  est  une  des  plus  curieuses  créations  de  l'école  byzantine  en 
Occident.  Si  elle  le  cède  à  Sainte-Sophie  de  Constantinople  pour 
la  grandeur  des  proportions ,  à  Saint-Marc  de  Venise  pour  la 
profusion  des  richesses ,  elle  ne  le  cède  à  aucune  pour  la  fran- 
chise du  caractère  et  l'heureux  effet  des  dispositions.  Les  bas- 
reliefs  qu'y  sculpta  et  qu'y  fit  sculpter  Buschetto  sont  d'un 
goût  l)eaucoup  moins  corrompu  que  la  plupart  des  œuvres  du 
même  genre  a  cette  époque ,  et  contribuèrent  à  donner  à  l'art 
si  dégénéré  alors  un  élan  salutaire.  On  ne  sait  en  quelle  année 
mourut  Buschetto;  il  est  seulement  certain  qu  il  vivait  encore 
en  1080.  La  ville  de  Pise  lui  éleva  un  tombeau  contre  le  mur 
extérieur  de  la  cathédrale,  et  y  fit  graver  une  très-longue  épita- 
phequi  s*y  lit  encore,  et  que  M.  Quatremère  de  Quincy  rap- 
porte dans  son  Diclionnaire  d'archiUcturt,  Dans  une  autre 
inscription,  on  raconte  que  ce  célèbre  architecte  avait  inventé, 

rur  élever  les  blocs  énormes  qu'il  avait  à  placer,  une  machine 
l'aide  de  laquelle  dix  jeunes  filles  pouvaient  soulever  des 
poids  que  mille  bœufs  n'auraient  pu  remuer ,  et  qui  auraient 
fait  couler  un  vaisseau.  V.  de  Nouvion. 

BUSCHiNG  (Antoine-Frédébic),  qui  fut  en  dernier  lieu 
conseiller  royal  du  consistoire  supérieur,  et  directeur  du  gym- 
nase du  couvent  Gris,  à  Berlin ,  naquit  le  37  septembre  1724  à 
Stadthagen ,  et  fut  le  seul ,  parmi  ses  neuf  frères  et  sœurs ,  qui 
arriva  à  un  âge  avancé.  Son  grand-père  avait  été  un  prédicateur 
de  beaucoup  de  mérite  à  Stadthagen  ;  mais  son  père ,  qui  était 
avocat  dans  la  même  ville,  avait  un  caractère  très-violent,  quoi- 
qu'il eût  beaucoup  d'intelligence  et  de  connaissances,  s'adonnait 
à  la  boisson  et  à  d'autres  dérèglements,  et  faisait  ainsi  le  mal- 
heur de  sa  famille.  Busching  fréquenta  l'école  communale  de  sa 
ville  natale,  où  il  ne  reçut  cependant  une  instruction  tolérable 
que  dans  la  classe  inférieure;  la  classe  supérieure  était  si  mal 
organisée,  qu'il  finit  par  la  quitter  entièrement  et  suivit  les  le- 
çons privées  que  lui  donnèrent  le  surintendant  Dr.  Haul)er,  le 
Ërédicatcur  Edlcr,  et  un  autre  particulier  savant  nommé  Zell. 
fauber,  homme  d'un  très-grand  mérite,  lui  inspira  une  excel- 
lente religiosité  pratique ,  éloignée  de  tout  esprit  de  secte,  et  une 
manière  de  penser  pieuse  et  modeste.  Les  leçons  de  sagesse  et 
de  vertu  que  Haut)er  faisait  tous  les  dimanches  soirs,  d'une  ma- 
nière paternelle,  à  un  cercle  choisi  déjeunes  gens  doués  de  bons 
sentiments,  jetèrent  des  racines  profondes  dans  l'âme  de  Bus- 


ching. Les  copies  qu'il  était  obligé  de  faire  pour  son  père  et  de 
terminer  souvent  bien  avant  dans  la  nuit  l'habituèrent  au  tra- 
vail ,  cl  le  dégoût  que  lui  inspira  l'intempérance  de  son  père  le 
porta  de  bonne  heure  à  la  sobriété.  A  la  fin  ce  père  sans  cœur  le 
contraignit  en  1745  à  abandonner  la  maison  paternelle  ;  soutenu 


par  les  secours  de  plusieurs  personnes  bien  pensantes,  il  se  ren- 
dit à  Halle,  où  il  fréquenta  avec  fruit  pendant  un  an  l'école  la- 


théologie.  Il  trouva  un  grand    

la  personne  de  Sigismond-JacquesBaumgarten,aont  il  ne  man- 
(|ua  aucune  des  leçons,  mais  il  retira  aussi  beaucoup  de  fruit  de 
1  enseignement  du  philosophe  Georges -Frédéric  Meyer,  du 
mathématicien  et  physicien  Kruger  et  du  théologien  Knapp.  Il 
s'adonnait  à  des  exercices  pieux  en  commun  avec  quelques 
jeunesamis  remplis  d'idées  sérieuses  :  Seniler  devenu  célèbre  plus 
tard,  Krauser,  Barkhausen,  et  surtout  Muthniann  qui  devint  plus 
tard  prédicateur  de  cour  à  Leiningen.  Il  pourvoyait  à  son  entre- 
tien par  des  leçons  et  des  répétitions  qu'il  donnait  dans  l'institu- 
tion de  l'hospice  des  Enfants-Trouvés.  En  1746,  il  publia  son 
premier  écrit  intitulé  :  hUrodueUo  in  Epitloiam  Pauli  ad  Phi^ 
tippenses ,  avec  une  préface  de  Baumgarten.  Après  une  carrière 
académique  de  quatre  ans,  il  reçut  le  grade  de  mattre,  et  ouvrit 
un  cours  d'exégèse  sur  Isaîe,  et  plus  tard  sur  le  Nouveau  Testa- 
ment. En  1748,  M.  de  Lynar,  conseiller  secret  à  la  cour  de 
Danemarck,  lui  confia  l'éducation  de  son  fils  aîné,  qui  était 
élevé  chez  son  grand-père,  le  comte  Reuss,  à  Koestritz.  Bus- 
chinç  se  rendit  à  cette  invitation  très-volontiers,  et  sa  nouvelle 

position  le  mit  en  rapport  avec  différentes  personnes  de  haut     îbèsê  le  7  août  4756,  e't  r^ut  le  grade  de  dbcl«ff«« 
rang.  Dès  cette  époque,  sa  correspondance  commença  à  être     Peu  de  temps  après,  il  fit  paraître  celte diaarlijojj «JJT^ 
très-étendue.  Il  vécut  dans  une  amitié  très-particulière  avec  |  ouvrage  d'enseignement  dogmatique  (Lemgo»  *^^ 


BUSCBIXQ. 

M.  de  Gensau,  conseiller  du  comte  de  ReuMà  KœUritLkte 
qui  avait  beaucoup  voyagé,  et  gui  possédait  de*  «wSZ 
très-étendues  et  une  grande  expérience  du  monde.  EaiTI 
comte  de  Lynar  fut  envoyé  par  son  gouYeroenieot  i  g^dX 
tersbourg  comme  ambassadeur ,  et  résolut  d'emmeotr  it«  i 
son  fils  aîné  et  le  précepteur  de  celui-ci,  Buschioff.  Ânatf^ 
treprendre  ce  voyage,  Buschingse  fiança  par  écnl iifcli« 
de  son  ami  d'enfance  Diltliey ,  à  Burchingen,  aQn,  àhA-lkt 
préserver  de  la  plus  violente  des  passions  de  son  ige  fim 
donner  un  but  à  ses  peusées  que  n*occQpait  vnat£ 
Chaque  jour  il  écrivait  a  sa  fiancée  des  lettres  qu'il  loi  « 
deux  fois  par  semaine.  Le  1'*^  décembre  1749,  hwxk 

6 rit  le  voyage  de  Koestritz  et  resta  pendant  ouelqiMSttL^ 
Icriin.  Dans  cette  ville,  ainsi  qu'à  Dantzig,  KœouBlKî|,S«. 
Pétersbourg,  il  fit  la  connaissance  de  beaucoup  abonda  è* 
tingués  et  savants.  Dans  ce  voyage,  il  eut  occasioo  ^i}j^ 
par  sa  propre  expérience  c|uelles  étaient  les  imperfiNtaè 
deux  ffeographies  les  plus  importantes  parmi  toutes cÂfTa 
possédait  alors,  et  c'est  pourquoi  il  résolut  de  publier  Ims 
une  géographie.  Au  mois  d'août  1750,  il  retourna  ureii,M 
son  élève,  a  Stzeboc,  qui  était  la  résidence  réelle  nottb 
il  vécut  pendant  quelque  temps  en  relation  atecd»  (uuflsi- 
timables,  prêcha  plusieurs  fois ,  comme  il  avait dgili|R» 
demment  a  Saint-Pétersbourg,  et  commença  sa  graille  fu^ 
phie,  qu'il  fit  précéder  en  1 75t2,  sous  forme  d'amsasetden 
d'une  description  du  Holstein  et  du  Scbleswig.Einsi.  il oé 
sa  place  de  précepteur  à  Michaelis,  se  rendit  deSmcob  m 
ami  Hauber  à  Copenhague,  chez  lequel  il  reHivàic  dm 
ans,  occupé  de  sa  géographie.  la  bibliothèque  et» esta p- 
ffraphiques  de  Hauber ,  bien  plus  que  la  bibliolbéaQedt  &i* 
Berkenthin  et  celle  du  baron  Korff ,  ambassadeur  de  ImK.c* 
estimait  et  aimait  beaucoup  Buschine,  lui  foonrilltisav 
dont  il  avait  besoin.  Aidé  du  fils  et  de  la  savante  filledtHi> 
il  rédigea  aussi  un  écrit  mensuel  sous  le  titre  de :8i|ffii« 
l'élai  des  connaissances  et  des  arts  dans  les  EM$  itam*'*^ 
1754-56.  Cet  ouvrage  le  fit  tant  aimer  en  Danemarck  (pt* 
avec  peine  qu'on  le  vil  partir  de  Copenhague,  En  17^.*» 
rendit  à  Halle,  en  passant  par  Hambourg  et  par  Sudi^ 
afin  d'y  travailler  à  la  j^éographie  de  l'Allemagne  et (fj»' 
outre  un  cours  de  statistique.  Mais  il  avait  à  peine  oia* 
ses  leçons,  gue  le  ministre  de  Munchhauscn  ^'^PÇj'^r*' 
gue  en  qualité  de  professeur  extraordinaire  de  jmiwwowe.i* 
un  traitement  de  200  thalers.  Il  arriva  à  Gœttingw  tel** 
1754,  après  avoir,  dans  son  passage  par  le  Hanofff,^** 
une  liaison  intime  avec  le  célèbre  conseiller  aulique  ^H** 
caire  Scheidt.  Quoiqu'il  fit  dans  cette  université  des  law»» 
logiques  et  géographiques,  son  principal  travail,  si  »qpj* 
ne  resta  pas  en  arrière,  et  fut  au  contraire  favorisé  P^'jjjr 
causes,  entre  autres  par  la  richesse  de  la  bibliotbèaue*^» 
gue  et  par  la  complaisance  du  gouvernement  ^•JJ^J 
affranchit  ses  lettres  de  tous  frais  oe  poste.  Aussi  ^^. 
propositions'qui  lui  vinrent  du  Danemarck.  l^^P^Î*"*! 
le  21  mars  1755,  son  amie  d'enfance,  Christine  Wjwp.P 
personne  d'un  caractère  très-vertueui  et  d'une  ^"fL 
tinguée,  qui,  comme  Busching  lui-même,  jouissait «'*J 
de  beaucoup  de  personnes  des  classes  supéneures,  «JJ"*, 
été  couronnée  pour  ses  poésies,  et  faisait  partie,  «  <I»^ 
membre  honoraire,  de  la  société  allemande  de  ^^JP"ÇJ^  - 
son  titre  de  professeur  de  philosophie,  Busching  f* 
encore  celui  d'acr^é  à  la  faculté  de  théologie,  rt.*P«" "J 
du  prédicateur  Mosheim,  arrivée  en  1755,  il  pouvait «wp 
une  chaire  dans  cette  faculté.  Pendant  tout  ce  }f^:*  , 
éprouvé  le  système  théologique  qu'il  avait  •<'<>P*^.j"îJÏJ^ 
ayant  abandonné  les  principes  de  Baumgarten,  «  ^^!L| 
pour  les  idées  suivantes  :  a  II  faut  rechercher  ^^^r^ 
passages  qui  renferment  en  termes  formels  les  pnoap»^ 
de  la  religion.  C'est  dans  ces  passages  qu'il  feul  w<wgJJ 
certaines  et  divines,  et  il  faut  en  séparer  avec  soin  ai  ^ 
scolastique,  l'argumentation,  où  les  plus  savants  pe«^ 
d'opinions  opposées, et  qu'il  faut  considérer  <^*2"*'^ 
de  questions  douteuses  et  moins  importantes.  »  Ses  tfV  , 
ticulièrement  Hauber  et  Scheidt,  lui conseillèr»t«JJ^ 
nouvelles  idées  en  réserve  jusau'à  ce  qu'il  fût  t^J'jT^ 
fesseur  de  théologie;  mais  Buscning  pensa  Ç j' vJJiiJl^ 
rable  de  les  annoncer  d'abord.  Il  livra  donc  a  "■'Jv^ 
logie  de  Gœttingue  sa  thèse  inaugurale,  inUmî-jr^ 
theoiogim  e  soiis  sacris  litleris  eoncinnaim  •'fvfS** 
et  verbis  seholastice  jmrgatœ,  11  soutint  poNiq^fl^Tj- 


J 


WSGII196. 


(C»5) 


BITSCBING. 


es  piSMgei  ptéoédemment  sopprimés^  et  y  ajouta  un  supplé- 
»Dt  de  questions  problématictoes,  parmi  lesquelles  il  plaçait  un 
lod  nombre  de  propositions  de  doctrine  qui  depuis  lors  ont 
î  généralement  adoptées  dans  la  théologie  protestante  comme 
s  propositions  prouvées.  11  en  résulta  pour  Buscbing  cette 
tu^uenoe.  que  Gœtten,  conseiller  consistorial  à  Hanovre, 
ocoaa  d'hétérodoxie  auprès  du  ministre  de  Munchhausen, 
Dt  il  était  le  conseiller  dans  toutes  les  questions  théologiques 
lativcs  à  Tuniversité  de  Gœttingue.  Le  ministre ,  peu  con- 
îiicu  de  Terreur  de  Buschins ,  mais  craignant  de  sa  doctrine 
«1  admise  des  suites  désagréables  pour  sa  fille  chérie ,  Tuni- 
raité  de  Gœltiugue  ordonna  à  Buscbing,  en  janvier  1757 ,  de 
tbstenir  de  leçons  théologiques  et  surtout  dogmatiques ,  et  lui 
ifendit  de  foire  imprimer  aucun  écrit  théologique  qu'il  ne  l'eût 
'èalablemenl  envoyé  au  conseil  secret  à  Hanovre  pour  être 
Qinîa  à  la  œnsure.  Buscbing  se  détendit  contre  une  pareille 
induite;  mais  voyant  que  son  ancien  maître,  Baumgarten ,  se 
ïdarait  aussi  contre  lui  et  qu'on  le  calomniait  de  plus  en  plus  à 
anovre,  il  renonça  formellement  à  toute  prétention  à  une 
laire  tbéologioue.  Far  contre,  il  fut  nommé  en  1759 professeur 
tiioaire  dephilosopbie.  Il-reçut  souvent  aussi  des  présents  de  la 
irl  du  ministre,  et  la  position  avantageuse  au'il  avait  à  Gœttin- 
ne  pour  ses  travaux  littéraires  ren£af[ea  a  refuser  plusieurs 
Très  qui  lui  vinrent  de  l'étranger.  Slais  en  décembre  1760,  il 
xepla  une  proposition  qui  rappelait  aux  fonctions  de  pré- 
icateur  de  la  commune  luthérienne  de  Saint-Pierre  à  Saint- 
étersbourg,  etil  partit  par  eau  en  juin  1761  avec  sa  famille.  Il 
it  bien  reçu,  et  trouva  un  vaste  champ  à  son  activité,  surtout 
ar  la  fondation  d'une  nouvelle  école,  oont  il  fit  par  ses  eiforts 
iCatigables  une  institution  florissante.  Il  jouit  aussi  de  U  bien- 
eillanoedu  vieil  et  célèbre  feld-maréchal  Munnich,  qui  était  le 
latron  de  la  commune  et  qui  le  recommanda  beaucoup  à  l'im* 
•ératrice  Catherine  elle-même.  Mais  lorsqu'après  avoir  diriffé 
école  pendant  deux  ans,  il  s'en  fit  assurer  pour  toujours  la  di- 
Ktion  par  le  conseil  de  fabrique,  il  se  forma  peu  à  peu  un  parti 
Mitre  lui  :  il  essuya  toutes  sortes  de  (vexations,  surtout  par  la 
lécbanceté  qu'on  eut  de  lui  enlever  la  bonne  amitié  du  feld- 
larécbal.  Cest  pourquoi  il  forma  en  1765  brusquement  la  ré- 
olution  de  se  démettre  de  ses  fonctions  de  prédicateur.  Ce  fut  en 
Ain  que  la  commune  chercha  à  le  retenir;  il  refusa  même  l'offre 
e  l'impératrice  d'entrer  à  l'académie  de  Saint-Pétersbourg 
vec  un  traitement  dont  lui-même  fixerait  le  chiffre,  pour  re- 
Mimer  en  Allemagne  ^ns  avoir  aucune  certitude  d'y  trouver 
ne  position.  Il  avait  vécu  à  Saint-Pétersbours  à  une  époque 
rès-remarquable ,  sous  trois  règnes,  celui  d Elisabeth,  de 
Serre  III  et  de  Catherine ,  et  il  était  entré  en  relation  particu- 
ière  avec  les  hommes  les  plus  distingua,  Munnich ,  Bestuchef, 
Voronsow,  Panin,  Rumaenzow,  Lestocq,  le  célèbre  écrivain  et 
ooseiller  d'£tat  Muller  et  autres.  Ces  relations  eurent  pour 
onséquenoes  une  foule  de  données  intéressantes  sur  la  Russie , 
onoées  qu'il  fit  connaftreen  partie  dans  son  Magasin  hùtari- 
Htf ,  et  qu'en  partie  il  jugea  à  propos  de  garder  pour  lui.  Il  avait 
ûi,  avec  son  activité  accoutumée ,  beaucoup  de  bien  à  sa  com- 
moe^  et  il  avait  de  plus  rassemblé  avec  beaucoup  de  peine  les 
lalériaux  de  son  histoire  des  communes  luthériennes  dans 
empire  russe  (2  vol.  in-8») ,  qui  (larut  en  1766.  Avant  son  dé- 
art  il  reçut  de  riches  présents  et  de  nombreux  témoignages  d'af- 
tclion  et  de  reconnaissance.  Le  13  juin  1765,  il  s'embarqua  à 
ronsladt,  et  ce  ne  fut  que  le  8  juillet  qu'il  débarqua  à  Rugen , 
nrés  une  traversée  pénible  pendant  laquelle  il  avait  perdu  son 
las  jeune  ÙW  encore  k  la  mamelle.  Il  se  fixa  à  Altona,  où  il 
^i  heureux  et  dans  l'abondance,  par  les  présents  qui  lui  ar- 
^ient  encore  toujours  en  grande  quantité  de  Saint-Péters- 
iDrg.  Ce  fut  en  vain  que  h  ministre  de  Munchbausen  chercha 
^attirer  encore  à  Gcettingue  ;  Buscbing  élevait  trop  haut  ses 
léteutions  pécuniaires.  Par  contre  il  accepta ,  sur  l'offre  du 
jitàâtni  du  consistoire  supérieur  de  Berlin,  de  Keffenbrinck. 
bc  lequel  il  éuit  en  relation  depuis  le  séjour  qu'il  avait  fait  à 
bestriu,  la  fonction  de  directeur  des  gymnases  réunis  de  Berlin 
[de  Cologne,  avec  voix  et  siège  dans  le  consistoire  supérieur, 
tcïniraen  fonctions  dès  la  fin  d'octobre  de  la  même  année.  A 
MTiir  de  ce  moment,  il  vécut  tranquillement  à  Berlin,  à  part 
velqnes  petits  voyages  qu'il  fit,  et  se  voua  à  l'étude  et  à  l'exer- 
tue  consciencieux  de  ses  fonctions,  estimé  par  tous  et  recherché 
ir  plusieurs,  mais  cherchant  le  plus  possible  la  retraite.  Il  ren- 
k  de  grands  et  précieux  services  A  l'institution  confiée  à  ses 
^-' ,  quoique  par  lui-même  il  se  sentit  peu  d'inclination  pour 
îgnement  scolastique.  A  son  arriva,  il  trouva  tout  dans 
t  le  plus  pitoyable:  fes  professeurs  en  très-petit  nombre  que 
ptait  l'éublissement  étaient  vieux  et  émoussés;  lestraite- 
nts  étaient  très-pauvres;  le  programme  des  cours  éUit  défec- 
rv. 


tueux;  la  discipline  avait  presque  disparu;  l'édifice  où  se  fai- 
saient les  cours  ressemblait  à  une  sale  prison ,  vu  que  les  salles 
de  classes  étaient  à  plusieurs  pieds  sous  terre  et  n'avaient  pas  été 
recrépies  depuis  plusieurs  siècles.  La  confiance  du  public  était 
tombée  si  bas,  qu'à  leur  ouverture  les  deux  gymnases  réunis  ne 
comptaient  pas  vingt  écoliers  dans  toutes  les  classes  ensemble. 


Buscbing  ne  perdit  pas  courase;  il  s'efforça  avec  une  persévé- 
rance infatigable  de  remédier  à  tous  ces  défauts,  et  il  y  réussit. 
Il  At  une  meilleure distributiqn  des  cours,  rétablit  les  épreuves 
publiaues  qui  avaient  cessé  par  suite  de  l'indifférence  complète 
du  public ,  et  rédigea ,  pour  presque  toutes  les  branches  de  ren- 
seignement, des  livres  instructifs  ou  amusants,  parmi  lesquels 
son  Esquisse  de  Vart  du  sculpteur ,  Beriin ,  1 772 ,  et  de  1*  Arl  du 
toptda^ftf  ,Hanibourg,l  774,  ainsi  que  son  Histoire  de  l'art  du  des^ 
sin,  Hambourg,!  781 ,  furent  en  même  temps  des  travaux  précieux 
pour  le  monde  littéraire.  Chaque  jour  il  était  dans  le  gymnase  et 
dans  les  deux  salles  de  préparation  ;  il  enseignait  lui-même  dans 
les  classea supérieures ,  et  souvent  il  entreprenait  même  l'ensei-. 

Î[nement  pour  quelques  heures  dans  les  classes  inférieures^  dans 
e  cas  d'empêchement  de  la  part  des  maîtres.  Il  se  préparait  avec 
beaucoup  ae  soin  pour  les  cours  qu'il  faisait,  souvent  pendant 
quelques  heures  a  l'avance ,  et  il  s'en  acquittait  avec  lant  de 
conscience,  que  pour  ne  pas  manquer  une  de  ses  leçons  il  refusa 
même  un  jour  une  invitation  de  la  reine,  épouse  de  Frédéric  II. 
Il  enseignait  habituellement  l'histoire  de  la  religion ,  de  la  phi- 
losophie et  des  beaux-arts;  dans  les  premiers  temps  il  faisait 
aussi  cbauue  semaine  une  leçon  sur  les  nouvelles  pohtiques.  Sa 
manière  de  professer  était  animée ,  insiructive  et  intéressante. 
Une  fois  par  semaine  il  réunissait  les  gymnasiens,  et  une  antre 
ibis  le  reste  des  élèves,  dans  la  grande  salle,  et  là  il  leur  parlait , 
comme  un  père  à  ses  enfants,  sur  les  bonnes  mœurs,  sur  la 
sagesse  de  la  vie  et  sur  la  religion.  Souvent  il  s'entretenait  avec 
eux  des  hommes  célèbres,  ou  du  moins  nobles  de  caractère, 
qui  se  sont  élev^  par  suite  d'une  jeunesse  laborieusement  ero* 
ployée,  quelquefois  même  il  se  citait  lui-même  sans  y  mettre  la 
moindre  prétention.  Application  et  lovauté ,  tel  était  sans  cesse 
le  mot  d'ordre  de  la  morale  qu'il  prêchait.  Son  exeniple  exerça 
une  influence  indirecte  sur  les  autres  gymnases  de  Berlin ,  qui 
furent  animés  d'une  vie  nouvelle  aussi  longtemps  qu'il  vécut 
dans  cette  ville.  Il  s'occupa  aussi  avec  beaucoup  de  zèle  des  inté- 
rêts extérieurs  de  sotijinstitution.  Elle  reçut  pendant  sa  direction 
des  dons  considérables,  qui  s'élevèrent  à  plusieurs  millions  de 
thalers.  Trois  fois  il  s'adressa  directement  au  roi  lui-même, 
Frédéric  II ,  la  dernière  fois  au  commencement  de  rannéel786, 
afin  d'obtenir  au'on  fit  construire  de  nouveaux  bàliments  pour 
les  classes,  et  cnaque  fois  il  fut  refusé.  Grande  fut  donc  sa  joie 
lorsque  cette  construction  put  être  néanmoins  entreprise  au 
moyen  du  legs  fait  par  un  riche  négociant  nommé  Sigùmoind 
Streit,  Elle  fut  commencée  et  terminée  sous  sa  direction,  de 
1786  à  1788,  et  après  avoir  surmonté  encore  bien  des  obstacles, 
il  put  lui-même  s*inslaller  dans  sa  nouvelle  habitation  au  mois 
d'octobre  de  cette  dernière  année.  Mais  dès  le  mois  précédent, 
apparemment  par  suite  de  la  trop  grande  activité  qu'il  avait  dé- 

f>ioyée  pendant  cette  construction ,  il  se  trouvait  attaqué  par  la 
ongue  maladie  qui  termina  ses  jours.  Pendant  cinq  ans  son  état 
futextrêmeuient  variable  ;  souvent  son  rétablissement  paraissait 
prochain  :  aussitôt  il  ne  s'accordait  plus  aucun  repos,  et  recom- 
mençait à  enseigner  jusqu'à  ce  qu  il  fût  enchaîné  par  de  nou* 
velles  attaques  de  la  maladie.  Mab,  même  au  milieu  des  plus 
cruelles  souffrances,  il  était  consUmment  actif  et  transporte  en 
esprit  au  gymnase.  Le  51  mai  1791,  il  demanda  que  Gedike, 
conseiller  du  consistoire  supérieur,  directeur  du  gymnase  de 
Friedrich^erder,  lui  fût  adjoint  comme  co-dîrecteur.  On  lui 
accorda  ce  qu  il  demandait;  mais,  suivant  la  prière  formelle  de 
Gedike,  sans  qu'il  perdit  rien  de  son  traitement.  Au  printemps 
de  1795  son  état  parut  s'améliorer  encore  une  fois ,  mais  bientôt 
toutes  les  espérances  s'évanouirent,  et  il  mourut  dans  la  nuit  du 
28  mai,  après  avoir  dirigé  le  gymnase  exactement  pendant  vingt- 
six  ans ,  à  partir  de  son  installation  solennelle  du  39  mai  1767. 
Conformément  à  sa  volonté,  son  corps  fut  enseveli  à  minuit , 
sans  pompe  et  sans  suite,  dans  son  jardin,  à  côté  de  sa  première 
épouse.  Il  l'avait  perdue  subitement  le  22  avril  1777  par  suite 
d  une  suffocation  ;  la  douleur  qu'une  perte  aussi  cruelle  lui  fit 
éprouver  fut  excessivement  grande ,  et  il  honora  la  mémoire 
de  cet  être  tant  chéri  par  un  écrit  de  cinq  feuilles  qui  parut  à 
Berlin  en  1777.  et  qui  renferme  bien  des  traits  touchants  de  cette 
vie  qui  venait  de  s'éteindre.  Au  mois  de  décembre  1777  il  épousa 
sa  seconde  femme,  qui  était  une  fille  do  prédicateur  Reinbeck  à 
Berlin,  et  qui  lui  survécut.  Sa  première  femme  lui  avait  donné 
sept  enfants,  et  sa  seconde  femme  lui  en  avait  donné  six  :  de 
tous  ces  enfants  il  n'y  en  avait  que  trois  qui  fussent  en  vie  au 

79 


BIJSCHUr«. 


(6M) 


MmCBIVfiw 


moment  de  sa  mort,  dont  deux  de  ion  premier  et  un  de  son 
second  mariage.  —  Busching  était  un  bomme  d'un  caractère  ?tf 
et  ardent,  prompt  à  se  rèsoiâre  et  à  agir,  constant,  courageux, 
indépendant,  sincère,  modéré  en  toutescboses,  (acilemeut  oon* 
teni,  et  toujours  entièrement  résigné  aux  ordres  de  la  Provi- 
dence. La  piété  et  l'ardeur  du  travaU  formaient  les  traits  priucî- 
Knx  de  son  caractère;  le  travail  était  devenu  pour  lui  uo 
Boin  de  Texistence,  et  Ù  éprouvait  pour  le  travail  plus  d'attrait 
re  pour  aucun  plaisir  sensuel  »  au  point  que  sur  la  un  de  sa  vie 
exprima  dans  un  programme  public  cette  idée»  ciu'un  ciel 
même  dans  lequel  il  n'aurait  pas  d'occupation  ne  lui  convien- 
drait pas.  Sa  délicatesse  de  conscience  était  sans  mélange  d'hy- 
pocrisie; elle  lui  était  devenue  naturelle,  et  se  manifestait  dans 
toutes  ses  affaires  et  ses  relations.  Toutes  les  obligations  qu'il 
avait  à  remplir  »  il  les  remplissait  avec  résignation  et  avec  zèle, 
comme  des  devoirs  qui  lui  étaient  imposas  par  Dieu  même;  il 
considérait  même  la  mort  comme  un  devoir  dont  il  devait  s'ac- 

?ûUer  de  manière  à  en  (aire  par  son  exemple  une  oeuvre  utile 
ceux  qui  l'entouraient.  Il  aimait  les  hommes,  et  D  était  prêta 
tous  les  sacriûces  pour  le  bien  général;  il  était  dévoué  avec  plus 
de  chaleur  à  ceux  qui  se  trouvaient  avec  lui  dans  des  rapports 
plus  particuliers  et  qui  avaient  le  cœur  bon.  La  chaleur  de  ses 
sentiments  se  conserva  jusque  dans  la  vieillesse,  et  dans  ses  der- 
nières souffrances  il  témoigna  encore  de  la  part  vive  qu'il 
prenait  à  ce  qui  concernait  ses  amis  et  la  jeune  génération,  il 
combattait  par  devoir  le  sentimeui  de  la  gloire  qui  lui  était  inné, 
et  il  le  réglait  d'après  les  préceptes  du  oiristianisnie.  il  prouva 
son  indépendance  dans  plusieurs  écrits,  et  même  par  quelques 
remontrances  qu'il  adressa  au  roi  Frédéric  li,  qui  parait  avoir 
eu  pour  lui  un  sentiment  d'estime.  Dans  ses  rapports  de  société, 
il  était,  d'après  son  propre  aveu,  trop  animé  et  trop  prodigue  de 
promesses,  et  c'est  pourquoi  il  était  porté  à  vivre  retiré.  Dans  ses 
nombreux  écrits,  il  se  montre  plus  préoccupé  des  choses  que  de 
l'expression.  Son  style  est  sans  élégance,  verbeux,  souvent 
prohxe  et  plein  de  pléonasmes.  Il  composait  ses  écrits  de  ma- 
nière à  les  livrer  le  plus  tôt  possilile  à  l'impression,  sans  les  polir 
ni  les  retoucher.  Le  mouvement  nouveau  qui  se  manifesta  dans 
le  goût  et  dans  la  littérature  des  Allemands  au  moment  où  il 
commença  à  apparaître  n'avait  exercé  sur  son  esprit  aucune 
influence  saisissable.  Il  ne  se  piquait  pas  davantage  de  s'expri- 
mer d'une  manière  classique  en  latin ,  et  ce  fut  en  partie  pour 
ce  motif  et  en  partie  pour  être  plus  généralement  lu  et  compris, 
oa'il  rédigea  son  programme  scholaire  en  allemand.  Ses  écrits, 
dont  le  nombre  s'élève  à  plus  de  cent,  se  divisent  en  théologi- 
ques,  y  compris  ceux  qui  sont  relatifs  à  l'histoire  ecclésiastique, 
en  pédagogiques,  en  historico-géographiques  et  en  biographiques. 
En  théologie  il  avait  la  prétention  de  débarrasser  le  christianisme 
de  toutes  les  additions  humaines  et  de  le  rétablir  dans  sa  pureté 
primitive.  Tel  est  le  but  qu'il  se  propose  dans  VEpiiome  dont 
nous  avons  déjà  (ait  mention  plus  haut,  ainsi  que  diins  son 
Atrmonie  dei  Evangélisies  (les  quatre  évan^élisles  accordés  au 
moyen  de  leurs  propres  paroles,  avec  des  éclaircissements,  Ham- 
lioorg,  1766,  in-8*»),  où  cependant  il  suivit  trop  aveuglément 
les  vues  de  son  maflre  Hauber.  Ce  fut  dans  la  même  intention 
gu'il  s'efforça  d'alfiaiblir  la  considération  illimitée  dont  avaient 
joui  jusque-là  les  livres  symboliques.  Les  Contidérations  gêné- 
raieêsur  (e»  livres  symboliques  de  r Eglise  évangéiique'lulhé-' 
Ti$m%e,  Hambourg,  1770,  et  1771,  deuxième  édition  corrigée. 
Qu'il  écrivit  dans  ce  but,  trouvèrent  un  ardent  adversaire  dans 
Jeau-Melchior  Goeze.  Lorsqu'il  était  déjà  sur  la  fin  de  sa  vie  et 
que  les  circonstances  n'étaient  plus  les  mêmes ,  il  protesta  eneore 
avec  franchise  contre  la  force  obligatoire  qu'on  voulait  attribuer 
à  ces  livres,  par  ses  Recherchen  sur  la  question  de  savoir  pour- 
quoi eêpar  qui  les  livres  »ymboliques  ont  été  d'abord  imposés  à 
la  Ubre  Eglise  évangélique-lulhérienne,  Berlin,  1 789,  in-8°.  il  se 
fit  connaître  aussi  comme  exégète  de  l'Ancien  Testament  par  son 
Bxtraildu  Commentaire  de  Vitringa  sur  /«afe.Halle,  1749-51, 
2  vol.  grand  in-4°,  qui  est  un  de  ses  premiers  travaux  littéraires. 
Parmi  ses  écrits  sur  l'histoire  ecclésiastique,  il  faut  citer,  outre 
on  ouvrage  que  nous  avons  déjà  mentionné,  sa  Nouvelle  his- 
toire des  ckréliens  évangéliques  des  deux  confessions  dans  le 
royaume  de  Pologne  el  le  grand-duché  de  Lithuanie,  Halle, 
1784-87  ,  trois  parties,  in-4».  —  Son  Histoire  de  la  religion 
juive,  Berlin,  1779,  in-8^,  n'a  pas  suffisamment  résolu  laques- 
lion  que  présente  ce  sujet.  Il  s'est  fait  connaître  encore  comme 
écrivain  ascétique  par  un  recu<*il  de  discours  funèbres,  intitulé  : 
le  Chriêt  auprès  des  cercueils,  —  Il  a  rendu  des  services  à  la 
pédagogie  par  la  publication  de  plusieurs  ouvrages  élémentaires 
pour  l'enseignement  scolaire,  dont  la  plupart  ont  été  remplacés 
plus  tard  par  d'autres  ouvrag^  d'une  plus  grande  utilité,  mais 
oont  quelques-uns  ont  on  mérite  qui  les  a  fait  conserver.  Ses 


programmes  étaient  généralement  courts  et  b'Mm  wé^  4 
bores  avec  un  grand  soin,  parce  ou'il  pensut  qoe  d«m«à 
cette  nature  étaient  lus  avec  peu  d^alte«itiaii;cfMiàa(ibfc 
duisaieut  beaucoup  de  bien,  à  cause  du  choix  bincatoidi* 
matériaux  et  du  ton  cordial  qui  y  régnait  ContaK  samMibi 
rique  dans  ie  doœaine  de  la  pédagogie,  il  but  dlcriB  ^ 
aux  profesêems  et  aum  précepteurs  (piemièr»  édMot.  m 
cinquième  édition  ^  AHona ,  1794  )  comme  rrafecnaal  iffui 
lents  conseils  pratiques.— La^géographie  sdeotiiaiK  tafw 
ainsi  dire  fondée  par  lui,  et  irocoope  le  raag  le pinii^ 
parmi  les  géographes  de  son  temps,  non-sealea«ttfii^ 
magne,  mais  même  dans  les  autres  pays.  Sa  l^mfdfrfin^ 
phie  parut  chez  Bohn  à  Hambourg,  à  piilirdeim.th 
premières  parties  en  furent  réimprimées  pow  la  ' 


pendantsa  vie.  U  ne  termina  pas  l«î»méne€etmrai|r,^ 
qu'il  vécût  quarante  ans  après  l'avoir  comnicaté;  mmitm 
le  continuèrent.  Le  travail  qu'il  fit  embrasse  iMrterSnpdl 
plus  petite  partie  de  l'Asie,  et  s'étend  jusqu'à  la  pnaiàMi> 
sion  du  cinquième  volume,  qui  parut  pour  la  ■RnaèRlna 
1768.  Busening  rendit  par  là  son  no»  célèbre  mi  Mrffi- 
rope  ;  sa  géographie  fut  traduite  en  beMicitp  es  lsn|Mè» 
gères.  Un  extrait  Qu'U  fit  hHHDènifrdecetouviagfteranp* 
six  fois  de  1762  à  178&  Le  principal  mérite^  mtsm 
consiste  dans  une  description  exacte,  détaillée,  uacufÉi 
que  possible,  des  différents  endroito  qui  mat sitiiiièiK^i 
pays,  ce  qui  témoigne  d'une  natieneeialMigibiidMils»' 
cherches  et  d'un  gi  and  aèle  a  recueillir  lis  mimsa.  h 
contre  on  n'y  trouve  pas  de  coup  d'ceil  phile6ophi|K«irM- 
seuible  de  la  terre,  et  on  cherche  en  vain  ouels  iwttewàili 
auxquels  il  a  été  amené  par  l'examen  et  la  cooprâtt^i  h 
dispositioa  que  présentent  ses  différences  jurt»! il»* 
sister  sou  pruicipal  soin  dans  la  géographie  dite  jpjjy  1  ** * 
fut  le  premier  qui  osa  donner  sur  I  état  de  plMemf*!** 


détails  particubm  qu'on  avait  juaqu'akMS  soigneoiewai  om 
comme  des  secrets  d  £ut.  On  lui  duit  encore  <kox  lotm» 
priscftd'un  très-grand  mérite,  qui  sont  :  le  Me^skftmf^ 
toire  el  la  géographie  des  tempe  modernes ,  ibmlMi|.ii 
partir  de  la  septième  purUe,  Halle,  1767-178^,  li  foL »^ 
avec  un  volume  de  taWe  par  Bei^,  Godefr.  Wei^mi;^^^ 
seignemênUhebdotMéaires  sur  lesnçuveliescsrUa  f^fP** 
quesel  sur  les  livres  etles  faiêê  géographigusi.tistbm* 
historiques^  1773-1784,  quinze  ans,  i»-8»,Le  ihymimM 
une  foule  de  documents  importants  et  ne  powaH  ^^ 
que  par  un  bomme  qui  avait  tant  vit  et  tant  appns  V^J^^ 
Les  kenteignemenu  hebdimadaires  étaient  ues-pwo»''" 
alors  la  seule  feuille  périodique  et  critique  de  cette  a»yj| 
descriptions  de  ses  voyages  à  Rekabn  et  à  iynUmifcfl» 
plus  que  leur  titre  ne  promet.  Il  publia  aufsi  aoe  IW^ 
de  laMarclie  de  iïranrf<?n*eurg  (1775),  et  pluûeaiirtw*^ 
géographico-statistiques,  et  en  partiôilierriiiAr»**'*'*  ^ 
géograpi'ie  générale ,  topographsquê,et  P^^***^;/^^ 


I  annonce  le  une,  aes  iragmenis  piu»ou  "*T' jT^, 
généralement  sufiisamm^t  complets  sur  la  vie  dboga» 
tingués,  que  Busching  avait  presque  tous  «"'"••P"?^ 
mentel  particulièrement,  tels  que  Geneau,  f^^^^'if}^ 
Gerhard-Frédéric  Mu/Ur ,  de  Stoesskr»  ^''••fSl'îr, 
Scheidt ,  Chrétien  de  Wolf  et  antres.  Le  cinqu*J™l 
s'occupe  que  du  roi  Frédéric  11 ,  et  les  traits  «>"«  *?J^. 
ching  y  présente  les  qualités  de  ce  monarque  «oui  ««^^ 
langage  élogieux  qui  était  alors  univarsellf  ment  tawg'  ^ 
sont  en  même  temps  d'une  sagacité  et  ^^^^Z^p 
grandes,  que  beaucoup  de  personnes  co'K'*'*''^î**JJ'Sl  1 
le  narrateur  avait  eu  l'intention  de  rabaisser  sou  b«»;|T, 


sixième  volume,  que  Busching  écrivit  P*^"**^*^^  p^ 
raconte  sa  propre  vie ,  avec  assex  d'étendue  il  «•  ^1^ 
d'une  manière  cependant  généralement  *'***ï''*5!îrfa*^ 
sanle.  U  estdu  nombre  deces  au  tobiographes  «"M^^T^i 


qui  ne  nous  cachent,  du  moins  avec  "***"^**»J^£(^i 
leur  intérieur.  Cet  ouvrage  reste  la  source  la  P'JI'^if 
l'histoire  de  sa  vie ,  quoiqu'il  eût  préecdemmeel«JJTJ^ 
beaucoup  de  renseignements  sur  sa  vie  dans  ^t^^0 
communes  luthériennes  dans  l'empire  de  ftiy»»*g[^^ 
récrit  qu'il  dédia  à  la  mémoire  de  sa  pre«iM»«f*" 
nous  avons  parlé  un  peu  plus  haut      ^  iwauke.^^' 

BUSCHING  (Jean-Gust^vb),  historien  «t  •'J||J'2!j  t^ 
géographe  de  ce  nom ,  naquit  4  Berlin  en  *PJ2^* 
Après  de  bonnes  études^  il  alla  dans  divans 


Bvaift. 


(aai) 


BOWlKb. 


Mrd  et  VAlkmmt  pour  perfecUoQser  ws  coanaiflaMiew  his- 
toriques. Ea  1306,  il  devint  référendaire  du  collrge  gMiverue- 
[■entftl  de  fierliii,  et  en  lëoe  «rcbiviste  à  BresUo  de  la  province 
le  Silésie.  Dans  une  lonraée  ouil  lil  dans  oetle  province,  en 
1810»  Il  ei  12,  il  découvrit  plusieurs  manuscrits  historiques 
Lrèf-préoieiix  et  quelques  OMMUinients  de  Tantiquité  païenne  de 
Dette  coolrée.  En  idiiS,  il  accepta  une  chaire  de  philosophie  à 
rumversité  de  Brcslau,  sans  toutefois  néfçliger  ses  travaux  his- 
toriques. U  Mourut  le  4  mai  1839,  a(>rès  une  maladie  longue 
ei  d«ulourense.  Il  a  laissé  un  très-grand  nombre  d^ouvrages, 
Mres^  tous  en  allemand  :  i"*  Âniiqmitéê  de  la  vilk  de  GfBrMz, 
MBTtits ,  1805,  in-8<*,  avec  5  planches  lithograpbiées;  deuxième 
édiiten»  Breslau,  t8S4  ;  3°  tUcuêil  de  Chamonê  papuiaireê  de 
tAUêWMgnê^  suivi  d'un  supplément  contenant  des  Cfcunfons 
popuUireê  de  ia  Flamdrt  el  i£r  la  France,  Berlin,  i807«  in-l8; 
8^  Itf  £i#r#  d'mmtmr  (en  société  avec  Von  der  Uagen,  ainsi  que 
le  nrécédeoi),  ibîd.,  1809,  în-8°;  4»  Vi$  de  Gmx  vm  BêrH^ 
càin^M  (m  sociëtéavec  le  même),  ibid.,  1810,  în-^;  deuxième 
édition, Uiid.,  1811;  traîaième édition ,  Breslau,  i8S3;  5«  PtfU- 
iMm,  jounul  de  sciences  et  d*arts  (avec  M.  Kannegiesser), 
Berlin,  1810,  3  vol.  iA-8<*;  &"  FragmêmU  éeriU  pmdmm  une 
i»mrmk  «u  St/ctta,  Breslau,  18IS,  in-8",  avec  gravures; 
7^  CmUe$,  Ppé$i€4,  Fatem  de  emmavai  el  FaeéUeê  du  m«yen 
4ff .  Breslau,  1814  et  15,  3  vol.  in-8";  8''  Soeautt  des  mneimm 
iiucê^  viUêê  êl  ûébéê,  ele.,  de  U  Silésie  »  moulés  et  empreints, 
première  livraison,  Breslau,  1815;  9^Jour»al  htMoinadaire 
pomr  k$  emiê  4e  VkUêoére*  des  aris  «I  des  sciences  de  temêi- 
quité,  Breslau,  1816-18 19,  4  vol.  in-8%  avec  17  gravures  en 
laille-dooee,  il  planches  lithograplûées  et  une  carte  géogra- 
phiqne;  10»  Swr  la  forme  oclofons  des  anciennes  églises , 
Breslau,  1817»  in-8°«  avec  deux  planches;  11°  tJmage  du  dieu 
Tyr,  déetuverêê  en  SOésie,  ibid.,  1819,  iB-8»;  13»  Visites  dnns 
quei^uee  ealkédraks,  etc.,  Dresde,  1819,  in-8°,  avec  4  plan- 
€bcs;  13*  JbiUiquHés  païennes  de  ia  Silésie,  l^ipxig,  1880-33, 
3 cahiers  ia-fol.  avec  13  lithographies;  U<>  Méwunres  sur  i'ar- 
€kéolQ§ie  générale  de  la  SUésie.  Breslau ,  1830-33 ,  6  cahiers 
im^»*;  15P  Fie,  Plaisirs  et  Galanteries  des  Allemands  du 
XV*  siiele,  Lôpxig,  1830-33, 3  vol.  in-8'^;  iG^Designis  et  signelis 
noiariorum  veierum  ùi  Silêsiads  tabulis,  etc.,  avec  7  planches 
iiUMtfraphiées  feprésentant  cent  parafes,  Breslau,  1830,  in-8°; 
1 7»  Plan  d'une  histoire  de  la  poésie  allemande,  Weimar,  1831, 
in-8«;  18»  le  Château  des  chevaliers  allemands  à  Mariemboura, 
Berlin,  1833,  in-4o,  ^^^  7  pUncbes  in-fol.;  19"  Annales  ds  la 
vHle  de  Breslau,  Breslau,  1813-34,  5  vol.  in-4%  avec  gravures; 
SûP  TradsUtms  ei  Histoires  de  la  vaUée  de  Silésie;  31»  Intro- 
duction à  t histoire  de  l'attcienne  architecture  allemande; 
Sa^  Mitnumenis  €urie%tw  de  tari  antique  allemand  dans  VÀU- 
wusrck,  Breslau^  1835,  in4ol.;  33°  DescripOon  du  chéUeau  de 
Minsbergf  ibid.,  1837,  in-13,  avec  3  vues  et  3  plans. 

mJSCnuTE,  s.  m.  (hiet.  nsU,),  sorte  de  rat  des  bois.  Ce  nom 
•"afpKque  aussi  à  certaines  espèœs  de  sarigues,  et  à  Tapéréa, 
Buunmifèra  rouge,  regardé  comsK  la  souche  du  cobaye,  ooebon 
4'Iode. 

BfTUDis  (géogr.  orne.),  ville  de  Thraee,  sur  rHèbity  ehex  les 
Odi^ses,  au  nordH>ttest  d'Adrianopolia. 

BU9K ,  s.  f.  (grammJ),  espèce  d*oiseaa  de  proie  <fui  ne  vaut 
rien  poor  la  fanconnerie,  et  qui  passe  pour  être  fort  stuptde. 
Froverbialement  et  Bgorémenl,  On  ne  saurait  f*Hre  d* une  buse 
«n  épervier,  on  ne  peut  faire  d'un  sot  un  habile  homme.  Figu- 
rément  et  familièrement.  C'est  une  buse.  Ce  n'est  qu  une  buée, 
se  dit  d'une  personne  ignorante  et  incapable  d'être  instruite. 

BUSE,  s.  f.  (technol.),  tuyère  d'un  souflflet;  cannelle  de  cove 
ou  d'auge.  —  Buse  se  dit  encore  d'un  tuyau  de  bois  ou  de 

Ekmib  qui  sert  de  ventouse  dans  les  mines.  —  Se  dît  aussi  d'un 
out  de  tuyau  ajusté  à  un  poêle  pour  donner  issue  à  la  fumée. 
— ^On  appelle  encore  Buse  un  coffre  ou  tuyau  qui  conduit  l'eau 
sous  la  roue  d'un  moulin. 

bu«6b  (Jeah),  jésuite,  natif  de  Nimègue,  dans  le  duché  de 
Gueldre,  entra  dans  la  société  en  1563.  il  fit  son  cours  de  tbéo- 
1o^  à  Rome,  et  à  son  retour,  il  fut  employé  à  expliquer  f  E- 
cnture,  ou  à  professer  la  théologie  moiale,  ou  à  composer  quel- 
ques ouvrages,  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  à  Majence  le  50  mai 
son,  à  l'âge  de  soixante -quatre  ans,  dont  il  en  avait  passé 
quarante-huit  parmi  les  jéstutes.  On  a  de  lui  :  1**  de  très-bonnes 
méditations,  souvent  Imprimées  ;  3**  Disputatio  theologfea  de 
jejunio;  3°  De  Persona  Christi;  A^  Àpologia  pro  kalendario 
gregoriano,  etc.;  5'*  de  nouvelles  éditions  des  œuvres  de  Pierre 
de  Aois,  et  d'Anastase  le  Bibliothécaire,  de  Luitprand,  d'Ab- 
bon  de  Fieury,  d'Hinemar  de  Reims,  de  ïrithi&me,  etc.  Le 
P.  Busée  avait  deux  frères,  qui  tous  deux  ont  écrit  :  l'un. 


nommé  Piebib  Busèb,  qui  (ut  aussi  jésuite;  et  l'autre»  Qtr 
UABD  BusÈB ,  docteur  de  Louvain«  Ou  a  de  ce  dernier  uu 
catéchisme ,  et  une  réponse  si  forte  à  Illirycus ,  touchant  la 
communion  sous  les  deux  espèces,  qu'on  dit  que  les  proteslanis 
en  achetèrent  tous  les  exemplaires  pour  eu  taire  perdre  la  mé» 
moire  (Ribadeneira  et  Aleg amba^  Biblioik,  script,  soeiet.  Jesuf 
Valère-André,  Biblioih,  Belg..  etc.). 

BUSEN  {géogr. ),  petite  He  <k  la  mer  du  Nord,  vi84-râ  le  paya 
de  Ditmarse,  près  ae  rembouchnre  de  l'Elbe. 

BUSENBAUM  (Heumahn),  jésuitc,  né  èNottcl  en  Westphalie 
en  1800,  fui  recteur  des  collèges  de  Hildesdein  et  de  Munster, 
il  mourut  en  1608.  il  est  auteur  de  quelques  ouvrages,  entre 
autres  d*une  somme  abrégée  de  cas  de  conscience,  sous  le  titre 
de  Medulla  theologim  mioralis.  Ce  livre  n'était  d'abord  qu*un 
in-li;  mais  le  P.  Lacraix,  autre  jésuite,  Tayant  beaucoup 
augmenté.  Il  en  tit  deux  iK>lunie6  in-folio.  Le  P.  Collendal, 
aussi  jésuite,  y  fit  encore  des  augmentations  considérables,  et 
Il  a  été  imprimé  plus  de  cinquante  fois.  La  dernière  édition  est 
de  1757.  Le  titre  porte  quil  a  été  revu  et  corrigé  avec  soin  par 
un  jésuite  :  Diligenter  reeoanita  et  emendaia  ab  uno  ejusdem 
sodetmHs  Jesu  saoerdote  théoloao.  Cependant,  malgré  cette 
révision  et  ces  corrections,  Il  a  été  oondanmé  au  feu  en  175f  et 
1758  par  les  parlemenU  de  Toulouse,  Parfs  et  Rennes,  comme 
contenant  des  et  propositions  scandaleuses,  détestables,  con-> 
traires  aux  lois  divines  et  humaines,  tendantes  A  la  subversion 
des  Etals,  et  capables  d'induire  les  sujets  à  attenter  sur  la  per- 
sonne sacrée  de  leur  roi.  a  il  est  irai  que  les  jésuites  des  trois 
ressorts  furent  obligés  de  désavouer  l'abominable  doctrine  de 
leurs  confrères  sur  rbomidde,  le  parricide  et  le  régidde;  mab, 
tandis  qu'ils  la  désavouaient,  le  P.  Eaooaria,  jésuite  et  journa- 
liste de  Modène,  annonçait  que  ces  désaveux  étaient  sans  con- 
séquence. 

BraEinEi«i.i  (Le  P.  Pisumu  C.  R.],  professeur  de  droit  canon 
dans  l'université  de  Padoue,  auteur  a'un  grand  nombre  de  dis- 
sertations séparées,  et  entre  autres  de  la  suivante  :  Pelr^  Buei- 
nelli  C.  R.  in  gymnasiô  Pat&vino  pubi,  ins.  can.  Prof,  de  eeck- 
siasHea  jurisdictione  habita  in  selenmi  siudiorum  instaura- 
Otme,  Patavii,  1757,  in^. 

BUBEHTO  (géogr.)^  petite  rivière  dltalie,  au  royaume  de 
Naples,  qui  se  Jette  aans  la  mer  de  Toscane. 
BUSCBAI,  s.  m.  (hist.  nul.),  le  busard  d'Afrique. 
BUSKS  {fiist.  nat.).  Ces  oiseaux  appartiennent  comme  les  ha- 
sards à  la  famille  des  falconidés  ;  leur  bec  est  courbé  dès  b 
base,  leurs  ailes  sont  généralement  obtuses;  leurs  yeux  ont  la 
pupille  très-dilatée.  On  fait  trois  genres  des  buses  ;  le  premier, 
qux>n  a  désigné  sous  le  nom  de  bondrée ,  a  l'espace  situé  entre 
la  commisssure  du  bec  et  I'cbII  couvert  de  plumes  écailleuses.  La 
France  et  l'Europe  n'en  possèdent  qu'une  seule  espèce ,  la  6011- 
drée  (pemis  communis).  Cet  oiseau,  qui  n'est  plus  aussi  coo^ 
mun  aujourd'hui  dans  notre  pys,  se  tient  oraioairement  sur 
les  arbres,  en  plaine,  pour  épier  sa  proie.  Les  grenouilles  ^  les 
lézards ,  les  petits  quadrupèdes ,  certains  oiseaux  et  aussi  les 
insectes ,  composent  sa  nourriture  habituelle.  I^  bondrée  a  le 
vol  lourd  et  rapproché;  elle  est  brune  en  dessus,  ondée  de  brun 
et  de  blanc  en  dessous;  sa  longueur  est  de  deux  pieds  envhroa. 
La  bondrée  huppée  (pernis  cristata)  se  trouve  dans  l'Inde  et  las 

grandes  lies  voisines.  Le  genre  bme  (buteo)  diffère  du  préoé- 
ent  en  ce  que  l'espace  entre  Tœil  et  les  narines  est  couvert  de 
poHs.  La  buse  commune  (buteo  communis]  est  la  seule  eipftac 
européenne  du  genre.  Cet  oiseau  se  tient  oans  les  bois  touffns 

2 ni  avoisinent  &  champs  ;  il  est  très-répandu  en  France  eien 
[otiande.  Son  airstupiac,  devenu  proverbial,  parait  tenir  â  h 
faiblesse  de  ses  yeux.  La  buse  donne  la  chasse  aux  oiseaux,  aua 
petits  quadruples,  aux  serpents  et  aux  gros  insectes.  La  fe- 
melle pond  trois  ou  quatre  œufs;  lorsque  les  petits  sont  éclos, 
elle  les  garde  plus  longtemps  que  les  autres  oiseaux  de  proie. 
Le  plus  souvent  cette  espèce  est  d'un  brun  rouss4tre,  loné  de 
blanchâtre  et  de  brun  sur  la  poitrine  et  le  ventre.  Les  espèces 
étrangères  sont  la  buH  baeha,  la  buse  blandiet,  la  buse  à 
joues  griHS,  la  buée  roussàlre ,  la  buu  à  queue  rousse ,  la  buse 
aux  ailes  kmgues,  la  buse  buserag  et  la  buse  haie,  -^  Le  troir 
sième  genre ,  appelé  6ttsaf y/a  (buteates),  a  les  tarses  emplumés 
jusqu'aux  doigts.  —  Le  buiaigle  4m  buse  pattue  se  trouve  par 
toute  l'Europe ,  sur  la  lisière  des  Irais  qui  avoisinent  1^  marais 
et  les  eaux.  A.  B.  de  B. 

BUSBS  (géogr.  une.) ,  peuple  de  la  Bfédie  vaincu  par  Dejooès. 

BVskTE (vieux  mot),  canal,  conduit,  petit  vase;  c'était «ysri 
le  cornet,  instrument  de  musique,  de  buecina. 

BUSHEL  {comm.) ,  s.  m.  mesure  de  capacité,  dont  on  se  sert 
en  Angleterre  (55  litres  de  France). 


•CSIRIS. 


(  698  ) 


BUSIUS. 


BUSi  (NicOLAS)y  scolptear,  né  en  Italie^  mais  connu  seule- 
ment par  les  ouvrages  qu'il  fit  en  Espagne.  Il  passa  la  plus 
grande  partie  de  sa  vie  à  Murde,  où  les  productions  de  son  ci- 
seau furent  très-estiroées,  et  payées  des  sommes  considérables. 
Il  eut  le  titre  de  sculpteur  de  Philippe  IV,  et  fit  le  buste  de  ce 
prince,  ainsi  que  celai  de  la  reine-mère.  Selon  Palomino  Ve- 
hsGo,  ces  bustes  sont  des  chefs-d'œuvre.  Il  mourut  dans  un  âge 
avancé,  en  1709,  dans  la  chartreuse  de  Valence. 

BUSION  [antiq.),  s.  m.  premier  mois  de  printemps  chez  les 
anciens  Delphiens.  On  disait  aussi  Puii&n, 

BUSiRiQUE  (Fleuve)  {géogr,  anc,)^  bras  ou  plutôt  canal 
du  Nil ,  qui  sortait  de  la  branche  Athribitique  à  droite,  pour  y 
rentrer  un  peu  au-dessous,  et  arrosait  le  nome  Busirite. 

BUSiRis,  mythe  ^yptien-grec,  que  Greutier ,  avec  sa  mé- 
thode de  combmaison  mytboiogico-panoramatique ,  fait  partir 
de  nie  de  Chypre  et  remonter  vers  la  basse  et  haute  Egypte  en 
suivant  les  côtes  de  Syrie  et  de  Phénicie,  ou  partie  de  l%gypte, 
pour  traverser  la  mer  et  arriver  aux  tles.  La  valeur  historique 
de  ce  mythe  n'est  garantie  ni  par  celui  des  Danaïdes.  filles  d'Ë- 
gyptus ,  dont  l'une  doit  avoir  tué  Busiris,  son  fiancé  (1);  ni  par 
le  rapport  de  Diodore  de  Sicile,  qui  annonce  qu'Osiris ,  pendant 
son  absence ,  nomma  Busiris  gouverneur  de  Phénicie  (2)  ;  ni 
par  cet  autre  rapport  du  même  auteur ,  qu'après  Manès  et  sa 
dynastie,  souveram  en  Egypte  pendant  1400  ans ,  il  y  a  eu  trois 
et  même  cinq  Busiris ,  et  que  le  dernier  des  trois  ou  des  cinq  a 
bâti  la  ville  de  Diospolis  ou  de  Thèbes ,  où  il  régna  (3).  Peut- 
être  cette  dernière  assertion  fut-elle  postérieurement  inter- 
calée dans  le  mythe,  pour  sauver  l'honneur  d'Isocrate,  qui 
avait  dû  faire  un  éloge  ae  Busiris  (4) ,  et  qui  prouva  que  Perse e 
avait  vécu  deux  cents  ans  plus  tard  que  Busiris,  et  Hercule  en- 
core plus  tard  que  Persée(5).  Car  m  Erastosthènes  (6),  ni  Dio- 
dore (7)  ne  connaissent  un  roi  d'Egypte  de  ce  nom. — Les  Grecs 
ont  mêlé  Busiris  à  l'histoire  d'Hercule.  Les  différentes  généa- 
logies qui  se  contredisent,  et  d'après  lesquelles  Busiris  serait  ou 
bien  un  fils  de  Poséidon  (Neptune)  et  d'Anippe ,  fille  du  Nil  ou 
de  Libye  (8) ,  ou  bien  un  fils  de  Poséidon  et  de  Lysianassa ,  fille 
d'Epaphus  (9),  ces  différentes  généalogies,  disons-nous,  ne 

Eeuyent  pas  même  décider  si  c'est  le  deuxième  ou  le  cinquième 
•usiris  qui  figure  dans  la  mythologie  grecque.  Quoi  qu'il  en 
soit,  ce  Busiris  fut  surnomme  le  Barbare  ou  le  Cruel ,  et  les 
Grecs,  pour  exalter  la  grandeur  du  héros  qu'ils  célébraient  le 
plus,  d'Hercule,  racontaient  que  ce  héros,  dans  sou  expédition 
en  Libye,  tua  le  gouverneur  de  cette  province,  Antee  (10)  ; 
Qu'en  Egypte  il  tua  Busiris ,  roi  de  celte  contrée,  ainsi  que  son 
fils  Iphidamas  (et  non  Amphidamas,  selon  la  leçon  que  Creutzer 
adopte  dans  son  texte  et  gu'il  réfute  dans  ses  notes),  et  le  hé- 
raut Chalbcs  avec  les  sacrificateurs  (H).  Le  motif  que  les  Grecs 
attribuent  a  Hercule  est  celui-ci  :  l'Egypte  souffrait  depuis  neuf 
ans  de  la  stérilité  de  la  terre;  Phrasius,  un  voyant  de  l'île  de 
Chypre,  conseilla  à  Busiris,  pour  détourner  ce  Oeau  de  son  em- 
pire ,  d'immoler  chaque  année  un  étranger  à  Jupiter.  Busiris 
accepta  cet  avis  comme  un  oracle,  et  commença  a  immoler  le 
voyant,  et  après  lui  tous  les  étrangers  qui  touchèrent  le  sol  de 
son  empire.  Le  même  sort  devait  frapper  Hercule  lors  de  son 
expédition.  Il  se  laissa  docilement  couronner  et  lier  comme  une 
victime,  et  de  même  que  tous  ceux  qui  l'avaient  précédé ,  il  fut 
conduit  à  l'autel  où  il  devait  tomber.  Mais  soudain  il  déchira 
violemment  ses  liens ,  et  tua  le  roi ,  son  fils ,  le  héraut  et  les  sa- 
crificateurs. Voilà  le  récit  mythique.  —  Quand  même  l'ana- 
chronbmc  entre  Hercule  et  Busiris  ne  nous  ferait  pas  douter  de 
la  valeur  historique  de  celle  fable,  l'assertion  d'Hérodote,  qui 

E  retend  que  les  Egyptiens  n'ont  jamais  sacrifié  ni  animaux  ni 
ommes  (12),  n'est  pas  faite  davantage  pour  appuyer  cette  va- 
leur historique.  D'un  autre  côté ,  Hérodote  a  essuyé  de  la  par  l 


!i)  Apollodore,  ii,  1,  4. 
2)  Diod.  Sic,  r,  17. 
8)  Diod.  Sic,  I,  46. 
4)  Isocrads  Busiris,  c.  15,  p.  228,  edit.  Carag. 

(5)  Heyne,  ad  JpoUod.,  it ,  6,  11,  ei  Pherecydis  Fragm, , 
p.  141,  55,  edit.  Slurz.  —  Comment,  ad  Diod,  Sic.j  i,  88,  ei  ad 
^irgfL  Georg.,  m,  5. 

(6)  Jpud  Strabon,  xtii,  p.  802,  edit.  Tzschucke. 
h)  Diod.  Sic,  I,  88,  edit.  Wiiseling. 

(8)  Agathon,  apud  Plutarch,,  de  Fort,  Rom,,  p.  315. 
f9)  A|)ollod.,  II,  5,  11,  p.  195,  edit.  Heyne. 

(10)  Lucan.,  iv,  589. 

(11)  Apollod.,  II,  5,  11.  Scholl.  — Apollon.,  nr,  1396,  cf.  —  He- 
rodof.,  ic,  45.  —  Gall.,  ii ,  6.  —  Macrob.,  iSat,  vi,  7.  —  Hygin., 
Fah,  XXXI,  etStui-z,  ad  Pherec,  Fragm.  1. 1. 

(12)  Hoiodol.,  11,  43. 


de  Plutarque  (l)  un  blâme  Intime  povr  arar  pHlè  sik 
bienveillance  du  cruel  Busiris.  Car  les  Eiyptiefis  bruint  6i 
hommes  (2|  à  llithyopolis ,  ce  quesembieot  antâ  |iio»m  hi 
représentations  symboliques  des  hypogées  égypUeoac».  Ln» 
crifices  humains  ne  furent  abolis  à  Héliopolis  que  ptos  iKi ,  « 
temps  d'Amasis  et  depuis  la  conquête  des  Fenes.  Ainâ ,  d^u 
côté  plusieurs  témoignages  oontràisent  Hérodole  «C  tocnir 
et  attribuent  la  xénoktonie  (sacrifice  des  étnogeri)  «n  Ecf^ 
tiens  ou  à  Busiris;  d'un  autre  côté  on  sait  que  œlie  époqv,  • 
dénuée  de  documents ,  ne  nous  a  laissé  aucun  arbc« 
gique,  nettement  dessiné,  des  dynasties  royales,  et  qii 
noms  de  rois  isolés  sont  moins  que  des  esnèees  de  js 
nologiques.  Dès  lors  c'est  à  l'étymologie  qu  il  faut  deflMaier  p 
est  Busiris.  Qu'on  fasse  dériver  ce  root  de  flou;  et  d'ooncc  k  1»- 
reau  sacré.  Osiris  (3)  ;  qu'on  le  tire  du  copte  6#  Omdri,  k  l» 
beau  d'Osiris  (4),  par  la  raison  que  tous  les  iambtamgètiim 
appelés  Busiris;  ou  enfin  qu'on  le  fasse  veoir  d*(>nnif  Jb 
l'article  préposé  (5),  ce  qui  signifierait  Osiris  tout  fimpkHtf, 
l'ensemble  du  sens  reste  toujours  le  mémefCn.  Car  im^nm. 
retrouvé  les  quatorze  membres  d'Osiris  matué,  exoe|rté  r«pv 
viril  (7),  les  fiffure  avec  de  la  cire  et  des  bandelette*,  ki  as- 
sacre  au  culte  dans  différentes  villes ,  et  chagoe  ville  e 
dans  son  sein  le  tombeau  d'Osiris.  Elle  le  uôl  Téocra 
un  dieu ,  et  choisit  un  animal ,  le  taureau,  qu'elle  hn 
et  qu'elle  fait  honorer  à  son  intention.  Ici  donc  tr  ' 
taureau,  tombeau  et  Osiris.  De  là  il  est  résulté  que 

Egypte  a  eu  quatre  villes  du  nom  de  Busiris  :  Vwoê,  m 

le  Delta,  possédait  un  grand  temple  d'Isis.  C'est  éuaeelBBi^ 
que  cette  déesse  doit  avoir  inhumé  les  restes  d'Omis  tes  «m 
vache  de  bois^  c'est-à-dire  dans  un  cercueil  de  bob  inilattl  b 
forme  d'une  vache.  Cette  ville  porte  aiMourd*luii  le  wm  €1- 
busir  ou  de  Busir-Bana  (8).  Une  autre  de  ces  jriUes  étal  jiKM 
non  loin  de  Memphis,  et  s'appelle  auîœird'bin  AbMr;  ^ 
troisième,  située  sur  le  lac  Mœns,  prés  Havara,  s'aMeHeaB 
Busir  (9)  ;  enfin .  il  y  en  avait  une  quatrième ,  située  iiUiÉi 
vis-à-vis  d'Hermopolis,  et  qui  fut  détruite  par  Dioclétks  W. 
Dans  toutes  ces  villes,  ainsi  qu'à  Pbilae,  à  Memphb»  kàM^ 
et  ailleurs,  de  vastes  espaces  furent  accordés  poof  snv*  * 
tombeaux  aux  défunts ,  qui  reposèrent  sous  le  patranfle#&j 
siris.  Là  le  prêtre  seul  avait  accès.  C'est  là,  et  parlicaliaevat 
à  Philae,  que,  selon  le  cours  du  soleil  et  les  époques  de  Tm»^* 
tombaient  des  victimes ,  parmi  lesquelles  se  troo«ai«t  à» 
hommes,  ainsi  que  le  prouve  une  repr^enlatK»  en  rcisfp 
orne  le  portique  du  grand  temple  de  Philae.  Un  P'**'*^*** 
crifîcateur ,  debout  devant  des  divinités,  lient  par  le«  tke^m 
trente  victimes  humaines ,  trois  fois  plus  petites  gae  te- 
même  [il).  Dans  tous  ces  lieux  d'inhumation  on  honoratt  k^m- 
beau  d'Osiris,  et  le  souvenir  de  ce  tombeau  rappelait  ou  ktm- 
reau  Apis ,  dans  lequel  avait  passé  l'âme  du  dieu ,  ooto 
ayant  la  figure  d'un  taureau ,  et  dans  laquelle  on  ïït^ 
ses  membres.  C'est  Busiris.  La  fable  grecque,  qui  s% 
l'empire  mortuaire  des  Egyptiens  dans  toute  son  cU 

S  ira  un  abtme  béant,  cruel,  engloutissant  toute  chair , 
e  là  sans  doute  les  peintures  des  salles  turoulaires 
Egyptiens,  peintures  qui  représentent  Osiris  muni  de  i 
pêcheur  ou  en  chasseur ,  ce  qui  est  l'image  biblique  éf  • 
mort  (12).  Si  l'idée  d'Osiris  nous  rappelle  le  grand  corps  6* 
nature  qui  reçoit  tout  dans  son  sein  ,  elle  nous rappcJleaaw» 
tribut  de  la  vie,  que  nous  payons  tous  à  la  nature ,  ei  fienB>> 
qui  ne  succombe  pas  dans  sa  lutte  contre  Busiris,  éveille  T^^ 
rance  que  la  mort  n'engloutit  pas  tout  notre  être.—  Xoai  ^ 


(I)  Demalign,  Herodot,,  p.  857. 
h)  MaDetho,  apud  Plutarch.,  de  I$id,y  p.  3S0,  556 

tenDach. 

(3)  Slephan.  Byzanl.,  in  Foc.,^.  240,  Berkcl. 

(4)  Zoega,  de  OheUsc,  p.  288.  —  Jablonski,  Foce  jEgjrp€^^ 

(5)  Champollion,  VEgypU  sous  les  Pharaom,  ▼©!.  t,  P-  - 
p.  42  et  190. 

(6)  D'autres  tentatives  étymologiques,  wapoi  t«  ^«  4i^it»  ei 
Poùç  -yàp  rriv  aitpav,  expriment  l'idée  mieux  que  le  mot  kt  ^ 

(7)  Diodor.  Sic,  i,  21. 

(8)  Herodol.,  n,  59.  —  Diodor.  Sic,  n,  85.  —  ^oeo^ 
p.  289.  _-  Albufeda,  Descript.  JB^fpt.,  p.  9.  —  Mictorfc 
—  CharopolUon^  i,  p.  365,  ii,  p.  17  et  184.  —  Mclch. 
PaschaUk  JEKfpt,,  p.  836.  954  et  aut. 

(9)  Michaeïis,  ad  Jbulfed.  n"  22. 

(10)  Michaelis,  n"  126.  ,.  •« 

(II)  Lancrel,  Descript  de  l'Egypte,  t.  i,  chap.  i,  p.  25.— 

zer,  Commentât.  HerodoU,  ^,%\^$  p.  1^2- 
(12)  Strabon,  xvii,  p.  541,  802. 


«Ae.  « 


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C/-» 


BCSIRITB. 


(  6^) 


BUSQUIÈRE. 


gardons  comme  démontré  qu'il  n>st  pas  possible  de  faire 


maine  pour  le  salut  de  rbamaiiité  ou  de  sa  nation  en  particu- 
lier (t).  Le  grand  corps  de  la  nature  »  qui  descend  mythique- 
ment  d'Anîpe  et  de  Lysianassa  »  et  rappelle  ainsi  le  Nil»  sa  navi- 
ffation  et  sa  puissance  fécondante  yivinée  par  le  soleil ,  a  cessé 
depuis  neuf  ans»  d*autres  disent  depuis  huit  ans  (2),  c'est-à- 
dire  en  tous  cas  depuis  longtemps  (3) ,  de  réjouir  les  hommes  par 
sa  fertilité.  Sans  obserrer  les  ép0€[uesy  la  poésie  fait  apparaître 
Hercale ,  qui  jadis  »  lorsque  Osiris  parcourait  la  terre  et  la 
remplissait  de  sa  bienfaisance ,  régna  sur  l'Egypte  et  tua  dans 
son  expédition  An tée,  dominateur  de  l'Ethiopie  et  de  la  Libye. 
C'est  là ,  sur  la  frontière  de  la  Libye ,  qu'Hercule  creusa  de 
lai^ges  canaux ,  afin  aue  les  nuées  de  sable  vinssent  s'y  englou- 
tir. En  effet  2  l'agriculture  était  empêchée  dans  la  Libye  par  de 
grandes  colhnes  de  sable ,  images  d* Antée  ;  on  voulut  les  en- 
lerery  mais  toujours  lèvent  d'orage  précipitait  le  sable  dans  la 
fertile  vallée  du  Nil.  C'est  Antée  qui  touche  sa  mère.  Le  sable 
tocnba  plus  tard  dans  les  canaux  creusés  par  Hercule ,  et  la 
▼allée  du  Nil  débarrassée  put  être  cultivée  librement.  C'est 
Antée  qu'Hercule  étouffe  en  l'élevant  au-dessus  de  la  terre  (4). 
Phrasius,  un  observateur ,  un  voyant  de  l'Ile  de  Chypre,  con- 
seille à  Busiris  d'immoler  chaque  année  un  homme  à  Jupiter, 
et  il  devient  lui-même  la  première  victime,  apparemment  parce 
qne  la  stérilité  et  la  famine  avait  déjà  diminué  beaucoup  le 
nombre  des  hommes,  ou  parce  que  Busiris  ne  voulait  pas 
souffrir  cet  étranger.  Plus  tard  on  immola  tous  les  hommes 
roux,  parce  qu'on  se  figurait  que  Typhon,  le  mal,  ce  qui  est 
rraisibfe,  était  roux,  et  parce  qu'on  le  transportait  précisément 
dans  la  contrée  d'où  venait  tout  le  mal ,  c'est-à-dire  ces  nuages 
dé  sable  oui  empêchaient  toute  fécondité.  Et  c'est  ainsi  que, 
selon  les  fictions  de  la  poésie  qui  ne  s'inquiète  pas  de  la  suite 
des  temps.  Hercule  vient  aussi  en  Egypte  quelques  années  plus 
tard  :  il  voit  le  ma!  et  il  veut  j  remédier.  Le  pays  est  pauvre 
en  hommes;  il  ne  peut  être  cultivé,  parce  que  tous  les  étrangers 
qui  arrivent  sont  égorgés,  et  (pi'on  ne  laisse  pas  même  aboraer 
les  vaisseaux.  Lui-même  se  laisse  orner  et  Uer  comme  une  vic- 
toinc  et  doit  être  immolé.  Soudain  il  accompKt  ce  (ju'il  a  mé- 
dite, et  il  tue  Busiris  et  les  siens,  c'est-à-dire  il  abolit  les  sacri- 
fie» hnmains,  afin  que  les  étrangers  puissent  s'approcher  sans 
pwjl^.cplfiver  le  pays ,  le  peupler  et  faire  le  commerce  avec 
les  Pbéniciens,  principalement  le  commerce  des  blés  (Antée); 
S**  ^  F^P^  ^'  ^"^  '®  P'ys  heureux  par  le  meurtre  d' Antée  et 
de  Busiris.  El  ainsi  les  Grecs  déclarèr(*nt  à  la  louange  du  héros, 
que  Psamméticus  ouvrit  aux  étrangers  les  ports  deTEgypte,  et 
qu'il  accorda  au  pays  la  sécurité  de  la  vie  et  la  liberté  (5).  —On 
peol  concilier  sans  effort  avec  cette  interprétation  celle  de  Gru- 
ber  (6).  L'Hercule  tyrien,  c'est-à-dire  le  commerce  de  la  Phé- 
nide,  abolit  sur  le  tombeau  d'Osiris  l'usage  barbare  des  sacri- 
fices humains.  Mais  il  est  plus  difficile  de  la  faire  accorder 
avec  celle  de  Creutzer  (7),  qui  considère  Hercule  et  Busiris 
comme  des  mythes  astronomiques ,  et  encore  moins  avec  celle 
5*  "J5*-  Godef.  Hermann  (8),  qui  place  ces  deux  personnages 
dans  le  calendrier.— Busiris  est  devenu  un  sujet  de  poésie  ainsi 
qoe  de  sculpture.  Euripide  (9)  en  fit  un  personnage  tragique  ; 
Bpicnarme  et  Mnésimaqueen  firent  un  person nage comique(iO). 
Il  V  a  un  vase  çrec  sur  lequel  se  trouve  une  peinture  qui  re- 
présente toute  Ta  scène  d'après  Phérécyde.  Un  roi  assis  sur  son 
trdne  et  revêfu  d'un  costume  barbare  (Busiris)  voit  devant  lui 
Oercule  surveillé  et  retenu  par  des  serviteurs  et  déjà  blessé; 
mais  il  brandit  puissamment  sa  massue,  et  dans  un  instant  il 
va  Toir  le  roi  gisant  à  ses  pieds  (il). 

BUSIRITE  (NOMB)  {géogr.  ane.)y  canton  du  Delta,  traversé 


fi)  Mfthe  (P Hercuh,  BerUn,  1810,  p.  8. 
(a)  Uygin.  Fab.  56,  ibique  van  Sun^m. 

(3)  Il  oe  faut  pas  trop  sVrèter  au  nombre,  car  souvent  IwEwpeç  si- 
gnifie lourd,  arand. 

(4)  Jomard,  Description  des  antiquités  dAntéopoUs ,  dans  la 
Descrtpù'on  de  VEgypU,  liv,  wi,  l.  ii,  ch.  12. 

C5)  Diod.  Sic,  i,  47. 

(6)  Dictionnaire,  v.  i,  p.  575. 

1)  Symbolique  et  Mytholo^pe,  r,  p.  357,  «•  édit. 

^8)  MxthoL  des  Grecs,  xr,  p.  558. 

9)  Euripid.,  Fragment.,  p.  484,  édit.  Beck. 
MO)  Alheu.,  X,  n.  441,  417,edil.  SchweighiBus.— PoUui,  x,  5,  82. 
(H  )  Peintures  de  vases  grecs,  par  Millitig«ii,Rome,  1813,  n'xxvui. 
—  Creutiersy  Jbbiidungen,  lab.  xx. 


par  la  branche  busirique  du  Nil.  La  grande  Busiris  en  était  la 
capitale. 

BUSius  (Paul),  fils  d'un  jurisconsulte,  après  avoir  exercé 
pendant  plusieurs  années  la  profession  d'avocat  à  Zwoll,  sa  pa- 
trie, Tut  nommé  en  1610  professeur  de  droit  à  Tuniversité  de 
Franeker.  il  mourut  subitement  le  23  septembre  1617.  On  a  de 
lui  :  1*»  Tractatui  de  annuii  reditibui,  Ck)logne,  1601,  in-8»; 
2«  De  ogleio  Judieit,  Franeker,  1603,  in-4<',  et  Leyde,  1610, 
in-8»;  S»  Comment,  in  Pandeeiai,  la  première  partie  à  Zwoll, 
1610,1a  deuxième  partie  à  Franeker,  1615,  in-4».  L'ouvrage 
entier  a  reparu  à  Deventer  en  1647  et  1656,  in-4<*;  4<'  Subtiiium 
juris  Hbri  Fil,  Cologne,  1604,  réimprimé  avec  des  additions,  à 
Franeker,  1612 ,  in-8<'  ;  et  à  Heidelberg,  1665,  in-4»  ;  5»  De  re- 
publtealibrilll,  Franeker,  1615, in-4»,  Francfort,  1626,  in-8»; 
6«  lUuilreê  qum$t,  cwUroversœ  ad  libroê  IV  inflilua'ontim, 
Franeker,  1615,  in-4<». 

BUSK  (mœurs  et  usageê)y  s.  m.  fête  des  moissons  parmi  cer- 
taines tribus  d'Américains  indigènes. 

BUSKAGRius  (Jean-Pierre)^  savant  orientaliste  suédois,  né 
à  Stora-Tuna,  dans  la  Dalécarlie,  voyagea  en  Allemagne,  en 
France,  en  Angleterre,  en  Hollande,  et  fut  professeur  de  langue 
hébraïque  à  Upsal,  où  il  mourut  en  1692.  il  a  publié  :  1**  Diêser- 
tation  iur  la  nature  de  la  Massore  (en  hébreu),  Upsal,  1651, 
in<-4*>;  ^  De  usu  et  neceseitate  Unguarum  orientalium,  ibid., 
1651,  in-4<>;  Z'^De  Dearum  genliUum  origine  et  cultu,  1655. 
—  BusKAGRius  (Pierre)  n'est  guère  connu  que  par  un  petit  ou- 
vrage :  De  legione  veterum  Romanorum  in  génère,  opuseulum, 
Amsterdam,  1062,  în-12. 

BUSLACÈNE  (géogr.  ane.),  sié^e  épiscopal  d'Afrique,  dont 
la  province  n'est  pas  connue.  Son  evèque  assista  à  la  conférence 
de  Garthage  et  au  concile  de  cette  ville,  sous  saint  Cyprien.  Il  se 
nommait  Félix. 

BUSLETDBN  OU  BUSLIDIUS  (JEROME),  né  verS  1470  à  Bou- 

leide,  village  de  la  prévôté  d'Arlon,  dans  le  duché  de  Luxem- 
boui^,  embrassa  de  bonne  heure  l'état  ecclésiastioue,  fut  cha- 
noine des  églises  de  Liège,  deBfalines,  de  Cambrai,  oe  Bruxelles, 
prévôt  de  âint-Pierre  à  Aère,  maître  des  requêtes  et  conseiller 
au  conseil  souverain  de  Matines.  L'empereur  Maximilien  lui 
confia  différentes  missions  auprès  du  pape  Jules  II,  de  Fran- 

S  m  V  et  d'Henri  VIII  ;  ce  qui  fournit  a  Busievden  l'occasion 
e  se  lier  avec  les  savants  des  principaur  pays  de  l'Europe.  II 
fonda  à  Louvain  le  collège  des  Trois-Langues,  latine,  grecque  et 
hébraïque.  On  a  conservé  longtemps  dans  cette  dernière  ville 
divers  manuscrits  de  lui  qui  attestent  sa  vaste  érudition.  Nous 
n'avons  de  lui  qu'une  lettre  à  Th.  Morus,  imprimée  dans  la  rare 
et  belle  édition  de  VUtopie,  publiée  à  Bade  par  Froben,  1518, 
in-4^  En  se  rendant  en  Espagne,  il  mourut  a  Bordeaux,  d'une 

Sleurésie,  le  27  août  1517.  Ses  restes  furentportésàMalinesparor- 
re  de  l'empereur. — Busletden  (François),  frère  du  précèdent, 
fut  archevêque  de  Besançon  et  précepteur  de  Philippe  le  Beau, 
père  de  l'empereur  Charies-Quint.  Il  fit  son  entrée  a  Besançon 
le  21  novembre  1499;  les  mémoires  du  temps  signalent  cette 
cérémonie  comme  une  des  plus  tielles  qu'on  eût  vues  dans  le 
comté  de  Bourgogne.  Ayant  accompagné  en  Espagne  son  au- 

fuste  élève,  qui  ne  pouvait  se  passer  de  ses  conseils,  il  mourut 
Tolède  le  23  août  1502.  Le  pape  l'avait  inscrit  sur  la  liste  des 
cardinaux  qui  devaient  être  préconisés  à  la  première  promotion  ; 
de  là  Terreur  de  ceux  qui  lui  donnent  le  titre  de  cardinal. 

BVSSIANN  (Jean-Eberhard),  théologien  luthérien,  né  à 
Verden  en  1644,  étudia  les  langues  orientales  à  Hambourg, 
sousEdzard  etGutbir,  voyagea  en  Angleterre,  en  Hollande  et 
en  France,  fut  nommé  professeur  de  langues  orientales  à  Helm- 
stadt,  et  en  1678  professeur  de  théologie.  Il  y  mourut  le  18 
mai  1692.  Les  principaux  de  ses  ouvrages  sont  :  i^  De  icheol 
Hebrœorum;'2?DeantiquiêHebrœorumtuterii  abSedrâ  inAe- 
syriaeas  mutatis.^''  Il  a  aussi  étéFéditeurde  l'ouvrage  de  Balth. 
Bonifacio,  intitulé  :  Excerpta  de  xl  historiœ  Romanœ  scripto- 
n*6iw(F.BoNiFACio). 

busqcer  (gramm,),  v.  a.  mettre  un  buse.  Busquer  un 
corset,  Busquer  une  petite  fille,  Busquer  un  enfant  pour  lobli- 
geràse  tenir  droit.  On  l'emploie  aussi  avec  le  pronom  person- 
nel. Cette  femme  se  busqué  dès  qu'elle  est  levée.  —  Busqué, 
ÉB,  participe.  Elle  ne  sort  jamais  qu'elle  ne  soit  busquée.  Il  se 
dit,  en  term.  de  manège,  d'un  cheval  dont  la  tête  est  arquée. 

BVSQIJIÈRE  (fo<l.),  s.  f.  l'endroit  d'un  corps  de  jupe  où  l'on 
met  le  buse.  Il  est  vieux. 

BCSQinÈRE  {cost.)f  s.  f.  petit  crochet  aue  les  femmes  portent 
à  la  ceinture.  —  Pièce  d'étoffe  bordée  de  uentelle  d'or,  etc.,  que 
les  femmes  mettaient  autrefois  devant  l'estomac,  sur  le  corset. 


BUSfiBT. 


(650) 


BVSSJBUS  (ÂNDBÉ)»  antiquaire  et  historien  daorây  né  en 
1679  dans  la  NorwegCy  où  son  père  était  tiailli,  étudia  d'abord 
en  théologie  à  Fuiiiversité  de  Copenhague,  et  s'attacha  ensuite 

Sus  particulièrement  à  la  philologie,  i  Thistoire  et  à  la  jurispru- 
tnce.  Nommé  tMMirginestreà  Etseneureu  1718,  il  mourut  dans 
œt emploi  le  4  janvier  1755.  On  lui  doit  quelques  ouvrages  de 
littérature  classique  de  peu  d'intérêt  ;  mais  il  est  surtout  connu 
oomme  éditeur  de  deux  ouvrages  importants  pour  la  Bitéralure 
Scandinave  :  1^  Ârugrimi  Jtmm  Grôenlundia  in  Uti^am  da-- 
Mteam  tranêlala  ;  2^  Arii  Froâm  polyhùioTÛ  tehedm,  Uve  iibel^ 
hit  é^Islandia,  Islbnbnma  BOK  dictiu^  nêcesuirùtque  imdi- 
eib%i$e  veUrihlandiea in  latinam  linauam  iranslala  H  moUs 
iiiuêtraia,  Copenhague,  1733,  in-4".  Il  a  aussi  laissé  en  ma- 
nuscrit un  Mémoire  sur  le  viens  Groenland,  un  Journal  de  la 
vieeldu  règne  de  FréJérie  IVp  et  plusieurs  autres  morceaux 
concernant  l'histoire  du  Danemarck.  Ces  manuscrits  sont  pres- 
que tous  passés  à  la  bibliothèque  royale  de  Copenhague. 

BUSSANG  {géogr.),  village  de  France  (Vosges),  à  peu  de  dis- 
tance de  la  première  source  delà  Moselle.  Non  loin  se  trouvent 
cinq  sources  d'eaux  minérales  froides,  dont  on  expédie  plus  de 
Tingt  mille  bouteilles  par  an  dans  toute  la  France  et  surtout  à 
Plombières  ;  elles  sont  purgatives  et  laxatives.  2,349  habitants 
(la  commune).  Poste  aux  lettres  du  Hllot,  et  à  5  lieues  nn  quart 
sud-est  de  Remiremont. 

BUSSARDou  BUSSE  {œmm.).  C'était  une  des  neuf  espèces  de 
vaisseaux  ou  de  futailles  régulières  dont  on  se  servait  en 
France,  et  particulièrement  dans  les  provinces  d'Anjou  et  die 
Poitou,  pour  mettre  les  vins  et  les  aifTérentes  espèces  de  li- 
queurs. Le  busard  correspondait  à  216  pintes  de  Paris. 

BussATi  ou  mieux  bissati  saharkaivoi,  poëte  persan 
moderne ,  qui  commença  à  se  rendre  célèbre  dans  le  pays 
de  Samarcande,  sous  le  règne  du  sultan  Chàlil  Behâdur , 
neveu  de  Timour,  ainsi  à  peu  près  vers  l'an  808  de  l'hégire, 
1405  après  J.-C.  Bussati  fut  d  abord  tisseur  de  contertures, 
haair  bàf,  ce  qui  le  6t  appeler  Ba$iiri,  c'est-à-dire  faiseur 
de  couvertures.  Si  nous  comprenons  bien  les  paroles  de 
Devietschah,  lorsque  les  talents  poétiques  de  Bussati  furent 
connus,  Ismet  Allah  el  Bochàri,  poCte  célèbre  de  cette  époque, 
parla  de  lui  dans  ces  termes:  «r  Une  belle  couverture  est 
le  tapis  des  nobles;  c'est  pourcraei  il  est  plus  juste  que  nous 
te  nommions  BissMi,  c*est-à-cire  faiseur  de  lapis,  o  Depuis 
ce  moment  ce  poète  porta  ce  surnom.  Il  était  intime  ami  de  cet 
Ismet,  mais  rival  d'un  autre  poëte  contemporain,  de  Scheich 
Kemâl  Chodschendi.  Tous  deux  se  combattaient  dans  leurs  poé- 
sies. Devietschah,  l'historien  des  poêles  persans,  assure  que  Bis- 
sati a  composé  des  vers  très-harmonieux  et  qu'il  s'est  distingué 
dans  les  Gasdies  ou  poésies  erotiques.  Le  sulUn  ChâlB  Bebâdur. 
qui  résidait  à  Samarcande,  était  un  ami  tr^-généreux  des  sa- 
vants et  des  poêles.  Une  nuit  les  chantres  entonnaient  devant  la 
compagnie  du  sultan  un  chant  deBussftti,  dans  lequel  il  dépeint 
le  danger  que  lui  font  éprouver  les  yeux  ravissants  et  enivrés  de 
sa  maîtresse.  Voici  le  connnencement  de  cette  po^  :  a  Mon 
cœur  est  de  verre,  et  voilà  que  tes  yeux  l'entraînent  à  leur  suite 
dans  leur  course  vagabonde,  et  tes  yeux  sont  enivrés.  Ah  I  que 

ëi  crains  que  dans  leur  ivresse  ils  ne  brisent  ce  panvre  cœur  I  » 
es  vers  plurent  tellement  au  sulUn,  qu'il  6t  chercher  Bissâti, 
lui  accorda  des  éloges,  et  lui  Gt  don  de  mille  pièces  d'or. 
Devietschah  pense  que  pour  le  possesseur  des  trésors  deTimonrj 
cette  somme  était  une  récompense  bien  mesquine.  On  trouve 
c^détails  sur  Bissâti  dans  le  73nr#tor#l^4càoaiti  de  Devietschah, 
où  notre  poëte  figure  à  la  sixième  iabuka  ou  série;  ces  tabakas 
sont  distnbués  chronologiquement.  DinsV Histoire  deê  beiieê- 
leUreê  en  Pern,  par  M,  de  Hammer  (Vienne,  1818),  on  trouve 
la  traduction  de  quelques  vers  de  Bussàli. 

BUSSE  {vieux  mol),  mnd  bateau,  vaisMan  dont  le  ventre 
était  gros  et  la  proue  peUte;  hmi$a, 

BTSSEM  (JosEPH-Locns),  pîeux  et  savant  religieux  de 
I  ordre  des  carmes  déchaussés,  né  à  MHan  en  1659,  mourut  à 
Crémone  en  1724.  On  a  de  lui  :  Leelor  bibHeui,  rive  BibHm 
9aerm  mnUhgiœad  coneorêiam  redacim  juxta  menftm  rfoe- 
lorm  Angeliet,  Cremora,  17Î16,  in-fol.  Le  second  volume  de 
cetouvrage  n  est  p^  encore  imprimé  ;  on  le  garde  manuserit 
cbex  les  carmes  de  Crémone.  Le  P.  Bussero  a  donné  encore: 
Dtseom  eaari,  Modèoe,  1093,  io.40  (^^61.  ScHpi.  MediBian.). 

BUSSBROLB  OU  BOUSSBROLE,  s.  f.  {botan,),  raisin  d'oars, 
petit  ariNisseau  presque  rampant,  dont  les  baies  ressemblent  aux 
graines  du  raisin. 

^^F^  (ÇOMTBS  DE  BouBBOif.).  Cette  famille,  qui  s'est  per^ 
pétuée  depuis  la  dernière  mdUé  du  xV  siècle  jusqu'à  nos  jours, 
est  une  branche  bâtarde  de  la  bumoii  de  Iftorbon.  Lo&^ 


Bourbon,Mque  de  Liège  (F.  ci-dessus,  t.  iT,n,  t99(i)«tm 
avait  eu  de  Cathenne  d'Ejmont,  princesse  4e  h  uiJà 
Gueldres,  trois  fils  naturels.  —  l»  Piebeb  de  Bûouui  « 
fonda  la  race  des  comtes  de  Busset;  Louis  de  BoarinLciZ 
d'honneur  du  roi  Cbaries  Vlil  ;  et  Jacques  de  Boutes,  m 
prieur  de  France,  de  l'ordre  de  Malt^  auteur  d'ime  iC 
du  êiége  de  Rhodes  par  Mahomet  U.  nerKdeBoQriMTZ 
valier,  seispeur  et  baron  de  Busset,  conseUleretdumbHaià 
roi  Louis  XII«  né  dans  les  Pays-Bas  vers  ranaée  146L  mm 
en  l'année  1539.  Malgré  ses  démarches  aupièi  de  h  nwé 
Bourbon  pour  se  faire  reconnaître  et  obtenir  si  lc|itaK,i!^ 
en  croit  les  mémoires  et  la  tradition  de  sa  naiMA,  il  km 
qu'un  assez  faible  apanage  et  une  pension,  et  sa  ligaéem^ 
sur  le  même  pied  jusqu^n  1789.  Le  témoifiMgedd  hM« 
est  unanime  sur  la  bâtardise  de  cette  hraacbe;  auisaMi 
n'avait  pas  encore  produit  de  preuves  positifes^oosoif^ 
de  cette  absence  de  titres  pour  prétendre  c^ne  réTte^% 
avait  été  légitimement  marié  avec  la  pnooesw  deUe 
avant  qu'il  eût  été  promu  aux  ordres  sacrés  :  eoelEi,iM 
évéque  de  Liège  en  1456  à  l'âge  de  dix-hokans.  il  Kb« 
que  dix  ans  plus  Urd.  Si  cette  prétention  était  bodêe,  J •» 
sulterait  que  Henri  IV  et  sa  postérité  auraient  imlt» 
de  France  au  préjudice  de  la  oranche  de  Basiel,Mlrbi> 

Enisqu'â  l'exQuctioii  de  la  race  des  Valois,  elle édîtiMBÉA 
lement  h  plus  ancienne  de  toutes  les  brandKsèbaiiMè 
Bourbon  ;  mais  les  meoibres  de  la  famille  de  Bwt  m  mi- 
mèrent point  â  l'avénemeut  de  Henri  IV:  louètt,  àim^ 
pressèrent  de  reconnaître  ce  priuce  et  d'acocfla  «kinkL 
Aussi  l'on  ne  peut  que  s'étonner  de  cette  préteolincibMvéo 
Bourbon-Busset  d^tre  autre  chose  qu'une  faoickbÉiiièé 
notre  famille  royale.  Cette  prétention  bisarreifittinAr 
obscurément^  de  nos  jours  oà  le  public  altadieiKiaoïis^ 
tance  aux  questions  de  noblesse  et  de  légiliinlê;  mf 
bruit,  quel  scandale  n*eùt-elle  pas  produilsoosriOQnrTtt 
Ce  n'eût  pas  même  été  sans  danger  qu'dle  le  (iftt  pr«te» 
un  livre  imprimé:  la  Bastille  eût  lait  jastioedcrMlii.** 
pilon  de  son  livre;  mais  aujourd'hui  c'est  laospérildsisM 
que  les  auteurs  de  la  nouvelle  édition  de  ÏÂri  àéif^ 
dates  (în-8*,  1818,  t.  vi,  p.  106)  ont  révélé  «0  p#t« 
étran^^e  tradition  jusqu'alors  consignée  ohicirâNit^* 
chartner  de  la  maison  de  Busset«  Comnie  l'a  dkwt^^ 
deme  (IL  a  Cette  prétention  ne  mérite  pas  une  MM»' 
rieuse.  On  l'a  risquée  dans  fespoir  qtt'anciiiit)lR>^!*>* 
la  démentir.  Celait  beaucoup  hasarder  pooroBlaim^ 
Mais  un  titre  authentique,  cité  par  ce  mène  m^^* 
faire  justice  du  mensonge.  C'est  le  contrat  de  ounif  ■'* 
d'AIboii,  seigneur  de  Sunt-André,  avec  Charlotte  ^b»» 
Tornoélle,  lequel  existe  en  original  dans  Icsawhi^iw*" 
d'A vanges,  près  de  Tarare,  et  que  M.  Laioé  a  e«  ««  «■■■• 
tion  en  1833.  Dans  cet  acte,  passé  le  32  jaowier  «••»*'! 
Bourbon^  fils  de  l'évéque  de  Lié^  figure  «»«"•  •Jîî» 
donne  lui-même  les  noms  et  qualités  de  Pierre,  béleri*^ 
bon,  seiffneur  et  baron  de  Busset.  «  S'il  a  w  ew*«*  P 
M.  Laine,  un  doute  sur  l'illégitimité  de  oeUebfaache,M> 

témoignage  ne  permet  plus  d'y  retomber.  »  ^'*"*vî^, 
Busset,  eut  un  fils  et  quatre  Olles.  L'une  d>Wtt,8«n*' 
Bourbon,  fut  gouvernante  de  Henri  iVdorMties** 
fonction  très-honorable  sans  doute,  mais  de  *^  '^{'[^g 
vraie  princesse  de  Bourbon  ne  s'en  serait  certsiyg^ 
chargée.  Elle  épousa  en  1533  Jean  d'Albiei»ta!f**r 
lieutenant  général  du  royaume  de  Navarre  W*'*.^^ 
avait  obtenu  de  Louis  XII,  par  lettres  patenteida  ••J^ 
1601,  quatre  foires  et  un  marché  pour  être  letwi  4fjT 
en  sa  terre  et  seigneurie  de  Busset.  — *>  PHiLiWf  ^•'T. 
chevalier,  Iwron  de  Busset,  servit  avec  dislioctiao»J*  ^ 
çois  I*^  et  Henri  U  contre  l'empereur  Charl»^;^*» 
lippe  II,  roi  d'Espagne.  Il  était  premier  échansoo  de  i*^ ' 
Savoie,  mère  de  François  I«'.  Henri  II  lui  cooféri  b^, 
sénéchal  du  Bazadois  (S  avril  1549).  Il  ftal  tué  {".'^ 
Sainl^uentin,  le  10  août  1557.  H  avait  épousé  wjf  v^ 
fille  de  César  Borgîa,  duc  de  Valenlînois,  ^^ZnT 
pape  Alexandre  Vl.  Rien  n'était  plus  convcnaWe  JJ'^ 
prochement  entre  la  bâtardise  d'un  évéque  et  «dit  «JJ^ 
rain  pontife  ;  mais  alors  la  haute  noblesse  eB^ildM^J^, 
taches.  De  nos  jours  on  entend  un  peu  mieux  l^J*!!^, 
religion.  —  3*»  Claddb  I"  db  Boueboh,  comte  m  ^^ 

(i)  Nous  rectifions  ieî  une  erreor  qui  s'est  jUii*»  ^if% 
L'évdqiie  de  Liège,  Louis  de  Bourbon,  fat  mêtùsé  Vm  i^* 
l'ao  1466.  A 

(f)  M.  Lamé,  Dicù'onn.  de  la  Coiuferimêiem,  t  nIl,^•* 


(«) 


SI7S98LARI. 


mààtmn  de  Bonet  le  18  octobre  1551,  mort  mrs  i58&,  était 
Jbevalier  et  Tordre  do  roi,  pntiUioiiNBe  ordnaire  de  la  diam- 
wt,  Gonne  son  père,  il  sennt  avec  distinelioB  sou  Henri  11,  et 
MMribaa  eo  1567  à  la  défense  de  la  CronUère  de  Picardie.  Il  fut 
•  1577  poanra  par  le  roi  Henri  111  dn  goorerBement  dn  Li- 
BMMin  —  4*  CÈSAM  DE  BoumBOif^  comle  de  Bonet,  né  à 
loieol  le  51  janvier  1565,  saccéda  à  son  père  ao  gosvemenent 
M  ricomlés  de  Carlot  et  Murai.  Henri  lY,  par  lettres  patentes 
«l'ao  1594^  GoaGmia  les  quatre  (bires  et  marchés  qui  avaient 
(é  établis  dans  le  bourg  de  Busset  par  Louis  Xll  en  laveur  de 
ierre,  bisaïeul  de  César  de  Busset.  Il  accorda  en  outre  à  ce 
eraier  trois  antres  foires  pour  être  tenues  tous  les  ans.  Tune 
I  bourg  de  Saint-Martin  du  Puits,  les  deux  autres  à  Empury, 
BOX  dépeudanls  d^  domaines  de  cette  fomitie.  César  de  Busset 
oorat  vers  1651.  —  S°  Cladob  II  de  Bocjebon  Busset»  son 
baloé»  lui  succéda  et  mourut  sans  postérité  te  15  mars  1641. — 
' iBAH-LoDis  B&  Bou&BOK,  coml«  de  Busset,  frère  dn  précé- 
mt»  chevalier  de  l'ordre  du  roi,  né  le  25  juin  15^7,  mourut  te 
'  avril  1767.  —  T*  Louis  I*"^  db  Bourbon,  comte  de  Busset, 
^le  18  octobre  1648^  fut  un  militaire  distingué.  Il  était  lieute- 
mt  général  de  Partillerie  de  France,  et  périt  à  Tâge  de  viii^t- 
îofans  te  12  novembre  1677  au  siège  de  Friboorg,  en  AlTe- 
agne.  —  %^  Louis  II  de  Bourbon,  comle  de  Busset,  né  le 
»  septembre  1672,  décéda  le  14  avril  1724.  —  9*"  François- 
9CIS- Antoine  hb  Bourbon,  comte  de  Busset,  né  le  26  août 
r22»  servit  i  la  tête  d'une  compagnie  du  régiment  de  cavalerie 
Andiaw  au  siège  de  Prague  (1741),  au  combat  de  Sahai,  au 
ivitailIcQient  de  Frauenber^,  en  1744  à  rarmée  du  Rhin,  à 
ille  du  Bas-Rhin  l'année  suivante,  au  camp  de  Chevrières  eu 
landreao  mois  de  juin»  au  siège  d'Ath  au  mois  de  septembre, 
baigéênrannèe  1744  de  défendre  Weisaenbourg  A  ra  tète  de 
em  compagnies  qui  composaient  toute  la  ^nison  de  la  place, 
tfr  si  bonne  contenance  contre  toute  Tannée  autrichienne  qu*il 
ttini  une  capitulation  avantageuse.  En  1745,  il  commanda  ce 
êoie  riment  d'AndIaw,  en  qualité  de  mestre  de  camp,  au 
sge  de  Bruxelles,  à  la  bataille  de  Raucoux  en  1746,  à  celle  de 
iwWd  et  au  siège  de  BergK)p-Zoom  en  1747,  an  siège  de Maës- 
iebt  en  1738,  au  camp  de  Sarre-Louis  en  1754.  H  se  signala  à  la 
bille  d*Ha$fenbeck,  à  la  prise  de  Bfinden  et  d'Hanovre  (1757). 
fet  blessé  è  la  journée  deRosbach  en  1758,  alors  qu^il  soute- 
il  à  l'ailegaucne  tout  Teffort  des  ennemis,  en  attendant  la  ré- 
ffe  commandée  par  le  comte  de  Saint-Germain.  Au  mois  de 
bde  la  même  année,  il  se  signala  à  Crévelt,  eut  un  cheval  tué 
Ds  lui  à  Lutzelberg  au  mois  aoctobre.  Il  servit  sur  les  côtes  en 
60,  fut  esiAploYé  à  Tannée  d'Allemagne  le  i^^  mai  1760,  puis 
trouva  aux  affaires  de  Corbacb  et  de  Warbourg,  et  Tannée 
iNinte(16juiilei)ancombatdeFilinghausen.  Le  SO  lévrier  de 
le  même  année,  il  fut  promu  au  grade  de  mar^tel  de  camp; 
is  fait  lieutenant  général  par  brevet  do  1*^*^  mars  1780. 11  éuit 
puis  1773  gentilhomme  de  la  chambre  de  M.  le  comte  d*Ar- 
k  II  avait  obtenu  un  brevet  du  l^  août  1761  qui  réiablissait 
sa  foveur  et  en  celle  de  ses  descendants  le  Utre  de  cQunn  du 
l,  dont  avaient  joui  ses  ancêtres ,  titre  qui  rappelle  «es  oi- 
nce$a9ec  la  maison  royaie,  est-il  dit  dans  le  brevet,  il  mou- 
t  le  16  janvier  1793.  —  10«  I^uis-François-Josbph  bb 
OBBON,  comte  de  Busset,  né  le  l*"*^  juin  1749,  ancien  menin 
Louis  XVI,  puis  capitaine  de  cavalerie  au  régiment  d'Arton, 
b  maréchal  de  camp,  décédé  en  18..  —  11»  Fbançois- 
uis-JosEPH  bb  Bourbon,  comte  de  Busset,  né  le  4  lévrier 
12,  aide-major  des  gendarmes  de  la  garde,  gentilhomme  de 
rhambre  du  roi,  maréchal  de  camp  le  18  mars  1815,  suKtt  le 
à  Gand  etfut  nommé  le  9  septembre  1815  chef  d'état-major 
b  première  division  de  cavalerie  de  la  garde  royale.  1^  collège 
ctoral  d'Arras  le  nomma  dans  le  même  temps  candidat  à  la 
mbre  des  députés.  Plus  tard,  il  fut  promu  au  gprade  de  lieu- 
KBt  général.  Compris  dans  la  grande  promotion  feile  par 
de  Vdlèle  en  1837,  il  a  cessé  depuis  1830,  par  refus  de  ser- 
ai, de  faire  partie  de  la  chambre  haute.  Il  avait  été  nommé 
valier  de  Saint-Louis  le  20  août  1814,  puis  cordon  rouge  quel- 
»  jours  après.  —  Son  frère,  Antoine-Louis-Jules  bb 
■ABOM  Biûsety  est  également  un  officier  distingué. 

Cr.  ou  Rozoir. 
limSBT  (Gabbibl  Boubbon-),  dit  le  Blanc,  est  auteur  de 
Heurs  ouvrages  de  politique  et  de  jurisprudence,  entreautres  : 
iroduclion  à  la  eeimce  de  Fécowmie  potilique  et  de  la  tia- 
iqu^généraU  (1801,  in-8o).  _  j^  Dicdonnaire  universel 
dndl  eivU  français,  ancien,  intermédiaire  el  nouveau 


us  X.ViI),  Mathurin  Bruneau,  Bourbon-Busset  se  constitua 


le  champion  de  cet  aventurier,  il  répandît  avec  profusion  des 
écrits  en&veur  de  son  client,  et  fut  lui-même  traduit  en  police 
correctionnelle  sous  la  prévention  d*avoir  détourné  à  son  prodt 
des  sommes  destinées  au  prétendu  Louis  XVII.  Il  fut  acquitté. 

Ch.  du  R. 

inTSSBTS,  s.  m.  pi.  (mœurs  el  eout,),  corps  d'aveugles  prêtres 
très-rèvérés  au  Japon. 

BUSM  (Felizulno),  né  â  Rome  ou  aux  environs  vers  1679, 
fut  quelque  temps  iésuite,  et  entra  dans  la  congrégation  des 
inOrmiers,  ou  des  clercs  réguliers  qui  se  dévouent  au  soin  des 
malades.  Il  passa  une  grande  partie  de  sa  vie  à  Vilerbe,  et 
mourut  à  Rome  le  24  avril  1741.  On  a  de  lui  :  Isloria  délia 
cilla  de  Viterbo,  Rome,  1742,  in-fol.  Ce  volume,  publié  après 
la  mort  de  Tauteur,  ne  contient  que  la  moitié  de  ronvrage;  le 
reste  se  conserve  en  manuscrit  à  Vilerbe ,  de  même  que  l'ou- 
vrage suivant:  Velerum  Etruseorum  monumenla  in  Viterbiemi 
lerritorio  reperla,  œneis  labulis  edila,  brevibusque  nolis  expli" 
cala, 

Bcssi  (Le  comte  Jules  bb),  poêle  italien,  était  cbam^ 
bellan  du  pape  Clément  XI,  et  mourut  à  Viterbe  le  14  avril 
1714.  Outre  plusieurs  drames  en  musique,  comédies  et  poésies 
diverses,  il  a  publié  une  traduction  en  vers  des  Héroïdes  d'O» 
vide  :  EpisloU  eroiche  d'Ovidio  Iranslale  in  Urxa  rima, 
Viterbe,  1705-1711,  2  parties  iu-12.  On  Ta  inséré,  en  partie, 
dans  le  tome  xxiv  de  la  grande  coUection  des  poètes  <^i^gM^y*i 
imprimée  à  Milan,  1745,  in-4^ 

Bcssiàmc  (La),  Buweria  (géogr.  ecelés.),  abbave  de  l'onke 
de  Clteaum,  au  diocèse  d'Autun,  était  située  sur  la  rivière  de 
rOusche,  et  fondée  en  1130  ou  1131  par  G^rnier  de  Samber- 
non.  Pierre,  archevêque  de  Tarm taise,  consacra  l'église  de  la 
Bussière  le  10  septembre  1172,  et  le  pape  Nicolas  IT  en  con- 
firma tous  les  priviAéges  en  1390  {GalL  christ.,  tom.  ir, 
col.  4B5). 

BUSSiÈRES  (Jean  bb),  jésuite,  né  en  1607  à  VHIefranche, 
près  de  Lyon.  On  a  de  lui  plusieurs  poèmes  latins,  dont  1  un 
a  pour  titre  :  la  Délivrance  de  file  de  Ré,  Lyon,  1655,  in-12. 
On  lui  doit  encore  une  Histoire  de  France,  en  latin,  Lyon, 
1671,  2  vol.  in-4<*,  et  des  Mémoires  sur  ce  qu'il  u  a  de  plus 
remarquable  dans  Ville  franche  en  Beaujolais,  Vineiranche, 
1671,  in-4«>,  fig. 

BUSSIGNAG  ^lERRE  Big,  clerc  et  gentilhomme  d'Autefort, 
vécut  dans  le  château  de  Bertrand  de  Born ,  et  se  distingua 
comme  troubadour  par  ses  sirventes;  Raynouard  nous  en  a 
fait  connaître  deux,  qui  ne  sont  point  sans  intérêt.  On  ne  con- 
naît pas  plus  sa  vie  que  l'époque  ou  le  lieu  de  sa  mort.  H  est 
certain  que  Bussîgnac  ne  vivait  plus  au  commencement  du 
xiir  siècle. 

BUSSiMG  (Gaspabb),  né  en  1658  à  Neu-Kloster,  dans  le 
MecUenbourg,  fut  nommé  en  1691  professeur  de  mathémap^ 
tiques  au  gymnase  de  Hambourg ,  et  prit  pour  sujet  de  soa 
discours  de  réception  l'art  de  voler  (De  arlificio  volandi  aUsque 
artium).  Une  fois  par  semaine,  il  donnait  chex  lui  des  leçons 
de  physique  et  de  mathématiques,  et  y  faisait  des  expériences 
publiques  qui  attiraient  un  grand  concours.  Bussing  occupa 
plusieurs  emplois  ecclésiastiques  dans  la  même  ville,  eut  de 
vifsdélMts  avec  le  pasteur  Mayer,  qui  le  taxait  de  socianisfne, 
fut  ensuite  en  1708  pasteur  à  Oidenibourg,  et  en  1711  suria- 
tendant  du  consistoire  du  duché  de  Brème,  il  perdit  la  vue  ea 
1715;  mais,  cinq  ans  après,  un  habile  oculiste  de  Hambourg 
lui  abattit  la  cataracte,  et  il  reprit  ses  fonctions  jusqu*à  sa  mort, 
arrivée  le  19  octobre  1732.  Il  a  publié  un  grand  nombre  d'ou- 
vrages de  mathématiques,  d*histoiie,  de  blason ,  sans  parler  de 
beaucoup  de  discours  académiques;  nous  citerons  seulement: 
1°  Maihemalica  pura  in  tabulas  redacia  ;  2*"  De  situ  tellaris 
paradisiacm  el  chUiaslicœ  ad  eclipiieam  recto;  3°  LeUre  êut 
la  couronne  de  Radegasl,  faux  dieu  des  Slaves,  et  sur  le  (om* 
6ratt  du  roi  de  Suéde  Albert  à  Gadebusch  (en  allemand): 
A^  Oratio  de  iUuslribus  Carolorum  in  Hambur^,,aCarolo  lu. 
usque  ad  Carolum  XII  meritis,  non  imprime.  5°  U  a  donné 
aussi  une  nouvelle  édition  de  la  Tnpographia  sacra  HambuT'-' 
gensis  et  du  CompiU  chronologique  de  Quvier. 

bcssolabi  (Feàbb  Jacques  bes),  citoyen  de  Pavie,  avait 
abandonné  le  monde  dès  sa  jeunesse,  pour  vivre  en  ermite 
selon  la  règle  de  Saint-Augustin.  Cependant,  comme  ses  talents 
égalaient  sa  piété ,  et  gue  Tactivite  de  son  Ame  avait  besoin 
d'une  carrière  plus  animée ,  il  se  voua ,  au  bout  de  quelque 
temps,  à  la  prédication ,  et  il  brilla  bientôt  dans  la  chaire  par 
une  éloquence  irrésistible.  Les  supérieurs  de  son  ordre  ren- 
voyèrent à  Pavie  en  1356  pour  prêcher  le  carême;  la  ville 


BUS30N-DESGABS. 

accourut  à  ses  sermons,  et  déjà  sa  piété,  sa  ferveur,  son  élo- 
quence opéraient  une  réforme  visible  dans  les  mœurs  d'une 
dté  corrompue  par  sa  richesse  et  sa  longue  paix ,  mais  plus 
encore  par  la  tyrannie  à  laquelle  elle  était  soumise.  Les  jeûnes 

Sens  de  la  maison  Beccaria  (F.  Beggaria)  donnaient  le  scan- 
aïeux  exemple  du  vice  et  de  la  corruption,  et  Ton  ne  pouvait 
espérer  de  réforme  durable  chez  le  peuple  qu'en  en  opérant 
une  chez  les  princes  ;  d'ailleurs  ceux-ci  étaient  élevés  par  le 
parti  gibelin,  et  Bussolari,  républicain  et  guelfe  de  sentiments, 
avait  un  double  motif  de  les  détester.  Pavie,  attaquée  à  cette 
époque  par  les  Visconti  de  Milan,  avait  besoin  pour  se  défendre 
de  recouvrer  ses  antiques  vertus.  Bussolari  prêcha  contre  la 
lâcheté  des  citoyens,  leur  égoïsme,  leur  résignation  dans  l'es- 
clavage, contre  la  corruption  des  tyrans  et  leur  cruauté.  Il  ré- 
veilla par  ses  discours  I  amour  de  la  patrie  dans  des  cœurs  où 
cet  amour  paraissait  éteint  depuis  longtemps,  et  il  dirigea  son 
premier  essor  contre  les  souverains  de  Milan,  qui  cherchaient 
alors  à  ravir  aux  Pavesans  leur  indépendance.  Il  excita  ce 
peuple  à  reprendre,  pour  sa  défense,  des  armes  ({ue  depuis 
longtemps  il  abandonnait  à  des  soldats  mercenaires;  et  le 
37  mai  1556  il  sortit  à  la  tête  du  troupeau  qu'il  avait  rassemblé 
dans  l'église,  et  dont  il  avait  fait  une  armée,  et  attaqua  suc- 
cessivement toutes  les  redoutes  du  Milanais,  les  emporta  toutes 
à  la  pointe  de  l'épée,  et  ût  lever  le  siège  de  sa  patrie.  Cependant 
les  Beccaria,  apr^  avoir  obtenu  celte  victoire  signalée  par  les 
prédications  du  moine,  commencèrent  à  prendre  de  l'inquié- 
tude de  la  hardiesse  de  ses  discours,  et  à  s'irriter  de  ses  exhor- 
tations continuelles  à  la  réforme.  Ils  furent  plus  alarmés  encore 
lorsqu'ils  virent  un  esprit  nouveau  de  liberté  se  manifester 

Eirmi  leurs  sujets,  et  ils  résolurent  enûn  de  faire  assassiner 
ussolari  ;  mais  toutes  leurs  embûches  furent  découvertes  et 
déjouées;  les  citoyens,  effrayés  pour  la  vie  de  leur  apôtre,  for- 
mèrent une  garde  volontaire  qui  l'accompagnait  en  tous  lieux. 
Bussolari  attaqua  ses  ennemis  d'une  manière  plus  directe  en- 
core :  de  la  chaire,  il  leur  reprocha  leurs  précédents  homicides; 
il  exhorta  les  Pavesans  à  ne  pas  souffnr  plus  longtemps  un 
jou^  honteux ,  et  il  appeU  par  leurs  noms  les  citoyens  les  plus 
distm^ués  de  Pavie,  les  invitant  à  prendre  le  commandement 
des  milices  et  la  direction  de  TEtat.  Les  Beccaria  effrayés  re- 
coururent aux  Visconti,  ennemis  de  leur  patrie;  et,  après 
quelques  tentatives  pour  leur  soumettre  Pavie,  ils  furent  obligés 
ae  s'enfuir.  Mais  Bussolari,  assiégé  dans  Pavie  par  toutes  les 
forces  des  seigneurs  de  Milan ,  et  par  tous  les  gibelins  de  Lom- 
bardie,  après  la  plus  brillante  défense,  qu'il  continua  pendant 
trois  ans,  fut  enfin  réduit  à  capituler.  Il  avait  rejeté  Ic^  solli- 
citations de  Pétrarque,  avec  qui  il  était  lié;  il  n'avait  point 
déféré  aux  ordres  des  supérieurs  de  son  couvent  et  de  sa  reli- 
gion ;  mais,  lorsque  la  famine  6ta  aux  Pavesans  les  moyens  de 
se  défendre,  il  traita  lui-même  avec  les  Visconti  au  mois  d'oc- 
tobre 1559.  Il  obtint  la  garantie  de  tous  les  droits  municipaux 
de  Pavie,  la  sûreté  des  personnes  et  celle  des  propriétés,  mais 
il  ne  daigna  pas  même  demander  pour  lui  une  sauve-garde  ; 
et ,  lorsque  Pavie  eut  été  occupée  par  les  troupes  de  Galéas 
Visconti,  Bussolari  fut  conduit  dans  la  prison  d'un  couvent 
à  Yerceil.  Il  y  fut  enfermé  dans  un  cachot  obscur,  dont  l'air 
était  corrompu,  et  c'est  là  qu'il  finit  misérablement  ses  jours. 

BUSSON  (Julien),  né  a  Dinan  en  Bretagne  en  1717  d'une 
famille  de  négociants,  fit  ses  études  à  Pans,  et  fut  d'abord 
destiné  à  l'état  ecclésiastique,  dont  il  se  dégoûta  bientôt.  Il  se 
livra  alors  avec  ardeur  à  la  médecine,  et  en  1742  il  fut  reçu 
docteur  de  la  faculté  de  Paris.  La  duchesse  du  Maine  le  fit  son 
lecteur  et  son  médecin  ordinaire;  mais  la  fatigue  que  lui  occa- 
sionnèrent ces  emplois  et  ses  travaux  habituels  détruisirent  sa 
santé;  il  vint  respirer  l'air  natal  pour  la  rétablir,  et  se  fixa 
ensuite  à  Rennes.  Nommé  successivement  par  les  Etats  de  Bre- 
tagne médecin  de  la  mine  du  Pont-Péan,  inspecteur  des  hôpi- 
taux, secrétaire  de  la  société  d'agriculture,  il  devint  aussi  mé- 
decin du  duc  d'Aiguillon,  commandant  de  la  province.  Busson 
quitta  Rennes  pendant  les  troubles  parlementaires  de  1769,  et 
revint  à  Paris.  Il  fut  nommé  médecin  de  la  comtesse  d'Artois. 
Il  avait  une  mémoire  prodigieuse,  une  élocution  facile,  et  cette 
aisance  que  donne  la  bonne  compagnie.  Il  avait  épousé  une 
demoiselle  d'honneur  de  la  duchesse  du  Maine,  qui  lui  donna 
une  famille  nombreuse.  Attaqué  d'un  polype  au  nez,  qui  résista 
à  tous  les  efforts  de  l'art,  il  mourut  le  7  janvier  1781,  a  l'âge  de 
soixante-quatre  ans.  Busson  a  revu  et  corrige  le  Dictionnaire 
universei  de  médecine^  traduit  de  l'anglais  de  James,  par  Di- 
derot. Eidous  et  Toussaint,  6  vol.  in-fol.,  1746.  Il  a  en  outre 
publie  plusieurs  opuscules  relatifs  à  son  état,  dans  lesquels  il 
lait  preuve  d'un  grand  talent  d'observation. 


(632) 

et  chaussées,  naquit  à  Bauge  en  1764.  U  a  oonpQiéoogovte 
intitulé  :  Essai  sur  le  niveiiemeni,  1805,  Iq^.  Oo  l«iZ 
encore  un  petit  Traité  contenant  la  théorie  et  b  pnttqotZ 
nivellement  réduites  à  leur  plus  simple expitstionVeUdr 
cription  d'un  niveau  d'eau,  ae  son  inventioa,  jplnscMOBft^e 

Elus  ingénieux  que  tous  ceux  qu'on  avait  empbWtjyMQiK 
lusson  est  mort  en  1825.  ^ 

BUSST-€ASTELNEAU  (ChARLBS-JOSEPH  PaTISSOI  ti^ 

QUis  DE),  né  à  Buc^,  pr(^  Soissons,  en  1718,  passi  de'tn» 
heure  aux  Indes  orientales,  et  y  servit  avec  uoegnndtdB. 
tinction  dans  les  troupes  de  la  compagnie  française. A b^ 
de  quelques  Français  et  d'un  corps  de  1,000  lodoQs,!)!:, 
conquête  d'une  partie  du  pays  de  Camate.  Bo  1748^  g  ^ 
tribua  puissamment  à  défendre  Pondichéry  contre  ioAn^ià 
Son  activité  et  ses  talents  le  firent  avancer  rapideraeni,  «s 
1782  il  fut  nommé  commandant  de  nos  forces  de  tmcH^ 
mer  au  delà  du  cap  de  Bonne-Espérance.  Réoni  aai  prifiesû 
pays,  il  soutint  la  guerre  avec  avantage,  et  moaratani^. 
Pondichéry,  âgé  de  soixante-sept  ans. 

BUSST  D'AMBOISE  (LOUIS  DE  CLEMONT  DE)  le  i^ 

dans  les  massacres  de  la  Saint-Barthélémy,  dontilpn&i^ 
assassiner  un  de  ses  parents ,  avec  lequel  il  était  en  pK 
Ensuite  il  s'attacha  au  duc  d'Anjou,  et  cètiot  le  cobob^ 
ment  du  château  d'Angers.  Ayant  entrepris  de  «dnir  » 
femme  de  Charles  de  Chambes,  comte  de  MoDlJore»,  il  k. 
attiré  dans  un  piège,  et  assassiné  parce  sàpm.ilWfi 
province,  dit  de  Thou,  fut  charmée  de  la  mortdtlttff.d  k 
duc  d'Anjou  lui-même  ne  fut  pas  trop  fkbé  d'otodci- 
vré.  » 

BUSST-LE-CX.ERC  (Jean),  d'abord  maître  d'armes,  p 
procureur  au  parlement ,  et  enûn ,  grâce  ao  doc  de  G» 
gouverneur  de  la  Bastille,  fut  un  des  chefs  de  la  iKtin* 
seize  pendant  la  Ligue.  U  se  présenta  en  1589,  i  la  kki* 
troupe  armée,  devant  la  grand'chambre  da  piiteuMii.r 
somma  la  compagnie  d'abandonner  la  cause  royale.  Sor  n 
refus,  il  conduisit  à  la  Bastille  les  membres  les  piosnol^ 
trants.  Il  fut  en  1591  Fun  des  instigateurs  do  suKbr^ 
Brisson,  de  Larcher,  de  Tardifur  et  de  Dura.  Hais  le<lr« 
Mayenne,  la  même  année,  délivra  Paris  de  la  iwmi» 
seize,  dont  plusieurs  furent  pendus.  Bussy  n'obtint  un ^h 
rendant  la  Bastille.  Il  se  retira  alors  à  Bruxelles,  oà il  rr^^ 
premier  métier  de  maître  d'armes.  Il  mourut  quaraok au ^ 
dans  la  plus  grande  misère. 

BUSST  (BOGER  DE  BaBUTIN,  COMTE  M),  Se  fit  ai  WT» 

de ,  par  ses  amours ,  ses  disgrâces  et  ses  éarits,  ooe'^f'''^ 
qui  dure  encore.  Né  à  Epiry  dans  le  Nivernais  en  KtM-* 
placé  à  dix-huit  ans  a  la  tête  d'un  riment  qd  afvtipt» 
tenu  à  son  père.  En  1649,  il  était  avec  Tannée  royale»' 
murs  de  Paris ,  et  escarmoucbait  avec  les  froodeon.  E»  •** 
il  changea  de  parti  comme  U  plupart  des  adwn»^ 
guerre,  et  se  joignit  aux  amis  du  prince  dcCondé^Mnc 
venait  de  faire  mettre  en  prison.  Peu  de  l««JP*5^'  t^ 
concilia  avec  la  cour,  et  alla  servir  dans  la  Flandre,  »  » 
renne,  avec  la  charge  de  mestre  de  camp  général  ^^^*^ 
rie  légère.  Mais  son  amour  pour  le  plaisir  et  le  soodw  • 
esprit  d'indépendance  et  d'indocilité,  son  extrême  orw*"'»- 
rèrent  souvent  sur  lui  les  reproches  de  ses  cbeCi .  «l|"  *î^ 
rent  mille  ennuis.  Un  ^our,  piqué  au  vif  par  unesw'^ 
mande  que  Turenne  lui  avait  adressée  sur  une  béfoeun-* 
que,  il  flt  circuler  un  couplet  satirique  qui  alla  j^ 
connaissance  de  Louis  XIV  et  l'indispc^  fortement  w^n» 
La  chronique  scandaleuse  qu'il  publia  à  son  retoor»»''- 
ù' Histoire  amoureuse  des  Gaules^  et  où  il  f««l  «  J 

Erouesses  galantes  dont  quelques-unes  Jn'avaienlj»^^ 
éros  que  lui-même ,  souleva  contre  loi  un  ™^' 2 j 
plaintes  et  d'accusations,  et  acheva  de  le  perdre  àuaJ^^ 
roi  :1a  mesure  fut  comblée  par  un  cooplel  bardi,  cH* 
une  orgie,  surM"«  delà  Vallicre.  Bientôt  Buasy  w/ *\ 
Bastille ,  et  n'en  sortit  que  pour  se  voir  <^***""îti|«ii 
fut  relégué  dans  ses  terres  avec  ordre  de  ne  ^^^^^^^"^1^ 
cour.  Cet  arrêt  désespéra  un  homme  aussi  arobil*«'*J'!" 
au  roi  des  lettres  où  il  joignait  aux  expressions  te  r*.j| 
rées  d'un  hypocrite  repentir  tout  ce  que  1  wwaw*   ' 
complaisante  peut  suggérer  d'éloges  hyperbpuqn»-     ^ 
M.  de  Noailles  et  M.  de  Saint-Aignan,  qui  Iw  ^*fiî^fl* 
dèles,  appuyèrent  ces  lettres  auprès  duroooarqBîî*^^ 
fut  inflexible,  et  Bussy  resU  seixe  ns  dans  '^^^Jr^ 
temps  qu'il  prodiguait  au  prince  les  prières  ^^T^p 
rang,  il  aflieclait,  dans  ses  lettres  à  ses  amis  et  a  »^  t^k  ' 


BUSSON-DES€ARS  (PiERUE),  ingénieur  en  cliel  des  ponts  j  sa  cousine,  une  résignation  dédaigneuse  cl  un  ctitneiwT- 


Bi'STAMAirnS. 


(W5) 


BU8TIS. 


i^efiofçait  de  parailre  indiflérent  à  ano  dÎBgrAce  qui  le  déso- 
•il.  Du  rcftte,  un  homme  d'un  extrême  orgueil  trouve  des  con- 
sola tioos  dans  celte  passion  même  ;  et  Bussy  se  dédomma^it 
le  o*ëtre  plus  rien  a  la  cour .  par  Tidée  de  compter  parmi  les 
^rivainsau  siècle ,  et  par  le  uistc  solitaire  de  sa  vie  de  seigneur 
Uns  ce  château  de  province,  oà  il  s'entourait  des  portraits  et  des 
irbrcs  généalogiques  de  sa  famiUo.  Les  ouvrages  qui  exerçaient 
*%  plume  étaient  une  Histoire  abréffée  de  Louis  le  Grand,  et 
(e3  propres  Mémoires,  Ses  lettres  étaient  aussi  des  compositions 
ïiuaiées  dont  il  calculait  reflet  pour  être  admiré.  —  Enfin  en 
1683  on  lui  permit  de  reparaître  à  hi  cour,  mais  ce  n'était 
xu*une  faveur  légère  aue  n  accompagnait  point  un  pardon  réel. 
Bussy  le  vit  iNcn  aux  oiftîcultés  qu1l  rencontrait  dans  ses  moin- 
Jres  demandes.  La  cour  était  change  et  faisait  peu  d'attention  à 
fauckn  frondeur.  Il  reprit  le  chemin  de  ses  terres,  ou  il  continua 
i  se  draper  dans  sa  philosophie  aflectée.  Il  mourut  dans  la 
retraite  en  i693.  Ses  lettres  sont  écrites  avec  correction  et  élé- 

Snce,  mais  l'absence  de  naturel  s'y  fait  trop  sentir,  et  l'orgueil 
-j  rend  quelquefois  insupportables.  Ses  Mémoires^  où  il  parle 
tieaucoupde  lui,  offrent  peu  d'intérêt.  Un  style  assez  piquant  et 
[>eaucoup  d'anecdotes  scandaleuses  de  lui  ont  fait  vivre  jus- 
qu'à ce  jour  son  Histoire  atnoureuse  des  Gaules, 

BcssT  (Michbl-Celse-Roger  de  Rabutin,  comte  de], 
cvêqne  de  Luçon ,  fils  du  célèbre  Bussy-Rabulin.  Son  esprit  et 
ion  amabilité,  qui  lui  avaient  valu  le^rnom  de  Dieu  de  la  bonne 
compagnie,  le  firent  admettre  à  l'académie  française  en  1753, 
après  la  mort  de  Lamotte.  Il  ne  pioduisit  rien ,  et  mourut  en 
17^,  âgé  de  soixante-sept  ans. 

BUSST-EABIJTIH  (Louise-Feançoisb  de),  sœur  du  précé- 
dent, épousa  en  premières  noces  Gilbert  de  Langeac,  marauis 
de  Coligny,  et  en  secondes  noces  Henri-François  de  la  Rivière. 
Elle  mourut  en  1716,  àffée  de  soixante-quatorze  ans.  Louis  XIV 
aj'ant  lu  chez  M°^  de  Montesjpan  une  vingtaine  de  ses  lettres, 
dit  à  la  Rivière  en  les  lui  rendant  :  a  Votre  femme  a  plus  d'es- 
prit que  son  père,  o  La  Rivière  brûla  dans  la  suite  ces  lettres 
7  qui  étaient  toutes  de  feu,  j»  écrivait-il  au  rédacteur  de  la  Bi- 
hmthèque  des  auteurs  de  Bourgogne ,  craignant  que  leur  im- 
'iression  ne  fût  un  présent  dangereux  pour  la  postérité ,  parce 
iu*elles  étaient  propres  à  inspirer  des  passions.  —  Louise-Fran- 
;oise  de  Bussy-Rabutin  publia  les  ouvrages  suivants,  mais  sans 
f  mettre  sou  nom  :  i**  Abrégé  de  la  vie  de  saint  François  de 
Sales,  Paris»  1699,  in-l3.  Baillet  s'est  trompé  en  attribuant 
«tte  Vie  à  IMane  de  Bussy-Rabutin,  religieuse  de  la  Visitation  ; 
'épttre  dédicatoire  est  signée  L.  de  R.  (Louise  de  Rabutin). 
^  La  Vie  en  abrégé  de  M^  de  Chanial,  Paris,  1697,  in-l3. 
^'auteur  était  petite-nièce  de  cette  illustre  fondatrice  de  la  Vi- 
i talion.  Le  P.  Leiong  s*est  encore  trompé  en  faisant  Louise  de 
Uissy  religieuse  de  cet  ordre,  puisque  la  Rivière,  sou  second 
aari,  lui  survécut.  Elle  composa  l'epitaphe  de  son  père,  qu'où 
nouve  dans  Moréri. 

BUSST  (Philippine-Louisb  db)  ,  née  à  Paris  le  19  avril 
7  19,  s'est  fait  connaître  par  un  ouvrage  singulier  et  peu  com- 
ftim,  intitulé: (a  Méprise  du  mort qm  se  croit  vivant f  ou  le 
r^trt  qui  doit  chercher  la  vie,  Paris,  1776,  in-lâ.  Tandis  que 
&*vêque  de  Qoyiie,  Berkeley,  nie  l'existence  des  corps,  M^'  de 
LBssy  nie  de  faionne  foi  que  nous  soyons  en  vie;  elle  nous  tient 
^-Qr  morts,  et  croit  que  ce  n'est  que  dans  une  union  intime  avec 
i  ^f  source  de  toute  existence,  que  nous  pouvons  retrouver  le 
rxoripe  vital. 

3CSTALHB,  BUTALLÉB,  BUTALHB  (droit  féodol),  droit  de 

tarage. 

BtTBTAMANTB  (BABTBéLEMi  DE},  né  à  Lima  dans  te  Pérou, 
ntra  dans  l'ordre  des  frères  mineurs.  Il  est  cité  par  Gilles  Gun- 
isohri  Davila,  dans  son  Theeurum  ecclesiasticum  Indico-meri- 
ionalê,  comme  auteur  d'un  ouvrage  qui  a  pour  titre  :  Traiado 
e  ias  priwsieias  del  iVnc  en  santidad  y  letras. 

BtJSTAMANTE  (GEORGES),  né  daus  la  ville  de  Saint-Domini- 
ue  de  Silos ,  traduisit  Justin  en  espagnol ,  dans  le  XYi'  siècle, 
a  version  fut  imprimée  A  Anvers,  sous  ce  titre  :  Justino  espa- 
of,  1586,  in-6*. 

BUST  AMANTE  (Jean-Raiz  de],  auteur  du  XYV  siècle»  publia 
ine  arammaire  castillane  dont  parle  Palmirenus ,  et  fit  impri- 
œr  des  Formulas  adagiales  latinas  y  espanolaSf  k  Saragosse , 
551,  in-B". . 

BUSTAMAMTE  (Jban-Alonzo)  ,  prêtre  à  Malaga ,  et  bénéfi- 
ierà  Téglise  de  Saint-Jacques,  composa  en  espagnol  on  traité 
lu  goavemement  ecclésiastique,  dont  le  manuscrit  autographe, 
|Qi  avait  appartenu  k  Didier  Colmenarès,  historiographe  de  Se- 
rvie, était  conservé  dans  la  bibliothèque  de  Notre-Dame  de 


Montserrat  de  Madrid*  L'autour  insistait  principalement  sur 
la  nécessité  de  n'élever  au  sacerdoce  que  des  ecclésiastiques  éga- 
lement avancés  daus  les  lettres  et  la  vertu. 

BVSTAM ANTE  OU  BUSTAMBHTO  DE  PAZ  (BENOIT),  doctCUr 

en  médecine  à  Salamanque,  est  auteur  d'un  ouvrage  intitulé  : 
Meihodus  in  vu  Aphorismorum  libris  ab  Hippocrate  observa- 
ta ,  qua  et  continuum  librorum  ordinem ,  argumenta  et  sche- 
mala  <lec/aral,  Venise,  édition  des  Aides,  1550,  in-4'*,  et,  la 
même  année,  Paris,  chez  Martin  le  jeune. 

BCSTAMENTB  DB  LA  €AMABA  (JeAN)  florissait  dans   Ic 

XVI'  siècle.  Né  à  Alcala  de  Henares,  il  y  étudia  puis  y  professa 
la  médecine.  Il  s'adonna  avec  ardeur  à  l'étude  de  Thistoire  na- 
turelle ,  et  se  fit  une  grande  réputation  par  son  savoir.  On  a  de 
lui  un  traité  intitulé  :  De  aniWMntibus  sacrœ  Seripiurm ,  Al- 
cala de  Henarex,  1595,  2  vol.  in-4*';  Lyon,  1630,  2  vol.  in^S*». 
Samuel  Bochart,  qui  depuis  a  traité  le  même  sujet  d'une  ma- 
nière plus  complète  dans  son  Hierosoicon  (F.  Bocuabt),  y 
parle  avec  éloge  de  Bustamente  dans  le  chap.  iv  du  vi'  livre  de 
la  seconde  partie.  —  On  a  d'un  auteur  du  n>ême  nom  :i^  Delas 
ceremonias  de  la  Missa,  Cuenza,  1623,  in-8^;  Madrid,  1655; 
3«  Rubrieas  del  officia  divino,  Madrid,  1649. 

BUSTE  (beaux-arts),  partie  supérieure  du  corps  humain,  depuis 
la  poitrine  el  sans  y  comprendre  les  bras.  Toutefois,  en  |)einturc 
on  le  fait  descendre  jusqu'à  la  ceinture,  et  on  représente  les  bras 
et  même  les  mains  dans  le  portrait  dit  vortrait  en,  buste.  En 
sculpture,  le  buste  est  le  plus  souvent  taillé  en  ronde  bosse  ;  plus 
rarement  on  évide  le  dos  en  coupant  le  marbre  en  biseau  depuis 
les  épaules  et  en  l'amincissant  jusqu'à  la  base.  Le  buste  est  or- 
dinairement posé  sur  un  socle  ou  seulement  sur  un  bloc.  Il  avait 
pris  diez  les  Grecs  le  nom  û'HerwUs^  parce  que  c'était  sous  cette 
ibrme  qu'ils  représentaient  communément  Mercure.  N'ayant 
aucune  connaissance  de  l'époque  à  laquelle  prit  naissance  cette 
représentation  tronquée  du  corps  humain,  il  est  naturel  de  con- 
jecturer qu'elle  remonte  aux  première  temps  de  l'art.  Elle  sauve 
en  effet  m  plus  grandes  difficultés,  la  reproduction  des  membres 
détachés,  le  mouvement,  et  ne  saisit  que  la  masse  la  moins  mobi- 
le. Cette  opinion  sera  plus  probable  encore,  si  Ton  considère  que 
les  bustes  les  plus  anciens  sont  placés  sur  une  espèce  de  pyra- 
mide renversa,  qui,  en  s'effilant  par  le  bas,  affecte  grossière- 
ment le  rétrécissement  du  corps  vereles  pieds.  C'est  cuinme  une 
gaine  dans  laquelle  on  aurait  enfermé  les  jambes,  disposition 
qui  se  retrouve  dans  Tenveloppe  des  momies  d'Egypte.  Quoi 
qu'il  en  soit,  Tusa^  des  Hermès,  très-commun  dans  la  Grèee, 
fut  adopté  par  les  Romains,  qui  l'appliquèrent  à  h  vie  réelle,  et 
s'en  servirent  comme  d'un  moyen  fastueux  de  perpétuer  dans 
les  familles  le  souvenir  des  ancêtres.  Sous  les  empereurs,  cette 
mode  était  devenue  générale.  Les  nobles  avaient  les  bustes 
de  leure  pères  sous  le  vestibule,  ou  de  chaque  côté  de  la  porte  de 
leure  maisons;  ils  les  plaçaient  dans  une  suite  de  niches  fer  niées 
que  l'on  n'ouvrait  que  dans  les  grandes  solennités;  ils  les  fai- 
saient porter  dans  les  cérémonies  des  funérailles,  et  décoraient 
les  tombeaux  du  buste  du  défunt,  il  parait  c^eceux  qui  étaient 
destinés  à  des  endroits  couverts,  étaient  ornes  d'habits  et  de  bi- 
joux. —  Une  autre  espèce  de  buste,  que  l'on  doit  croire  aiité^ 
rieure  au  buste  en  ronde  kiosse,  consiste  dans  la  représentation 
dans  un  médaillon  et  en  demi-relief  du  profil  de  la  télé  et  de  la 
poitrine.  Les  Grecs  et  les  Romains  nous  en  ont  laissé  un  grand 
nombre  de  ce  genre.  —  Aujourd'hui ,  le  buste,  tombé  dans  le 
domaine  public ,  est  usité  dans  toutes  les  classes.  1^  facilité  et 
l'économie  que  procure  le  moulage  en  plâtre ,  permet  à  chacmi 
de  foire  foire  son  buste  et  de  l'exposer  aux  regards  des  curieux. 
Dans  un  temps  où  tout  le  monde  vise  à  la  célébrité,  ou  plutôt  à 
la  popularité,, ce  n'est  pas  le  moyen  le  moins  communément  et 
même  le  moins  efficacement  employé. 

BCSTiBiCH  (Busterichus)  (myth,),  dieu  oermain  dont  l'idole 
se  voit  encore  aujourd'hui  à  Sondershausen(Montfaucon,i4itl^. 
e«p/.,  t.  II). 

BCSTis  ou  BUSTO  (BEBNARDm  DE),  capuciu  né  en  Italie 
dans  le  xv*  siècle,  se  fit  une  réputation  fort  étendue  par  des 
sermons  qui  doivent  trouver  leur  place  à  côté  de  ceux  des  Me- 
notetdesBarlette.  Bustis  fut  un  de  ceux  qui  contribuèrent  le 
plus  à  l'établissement  de  la  fête  du  nom  de  Jésus.  Il  adressa  à 
ce  sujet  au  pape  Innocent  VllI  différents  écrits  conservés  dans 
la  collection  de  ses  œuvres  imprimée  à  Bresda  en  1588,  5  vol. 
in-4<*,  et  à  Cologne  en  1607,  même  format.  La  première  édition 
est  la  plus  complète  et  la  plus  recherchée  des  curieux  de  ces  sor- 
tes d'ouvrages.  On  trouve  dans  ce  recueil  des  semions  pour  le 
carême,  les  dimanches  et  les  fêtes  de  l'année,  que  l'auteur  a 
intitulé  :  Rosarium  sermonum  ver  totum  annum,  et  des  ser- 
mons pour  toutes  les  fêtes  de  la  Vierge.  Ceux-ci,  intitulés  :  Ma- 

80 


BVBTOS. 


(W4) 


jursYUAiEn. 


tM^,  mm  SfrmotiM  I»  «^iHn</<^  fe$iMtaHku$  B.  Marim  Virgi- 
mù,  êrmmi  été  imprimét  séparéroenl  à  Milan  en  1494,  iii-40  ; 
Strasboarff ,  1496,  hM";  dans  la  même  Tille  en  1498,  et  en 
ISOa,  in-'fol.y  et  ira  graml  nombre  de  fois  dans  le  XW  siècle. 
Laa  amateiin  pré€àrent  les  éditions  les  plos  andennes. 

air8Ti»fÂLBiis*TAi«EOAS},  né  èTolède  an  commencement 
do  X¥i*  siècle,  étadia  d*abofd  la  théologie,  et  parnt  se  destiner 
à  rétat  ecdésiastiqiie  ;  mais  il  se  maria  et  ouvrit  «ne  école  de 
latin  et  de  philosophie.  Alphonse  Matamoro  dit  que  Boslo  avait 
de  vastes  oonnaissancea*  et  qu'aucun  savant  n'a  écrit  avec  plus 
d*élénnce  que  lui.  Sepulveda  et  Nie.  Antonio  le  comptent 
parmi  les  meilleurs  écnvains  espagnols.  Il  a  publié  un  grand 
nombre  d'ouvrages,  dont  les  principaux  sont  :  1*  Diferemeia  de 
Hèroê  ^iU0  M  en  êi  univmrëû,  Tolède,  1546,  în-4*^;  Salaman- 
qne^  1579,  in*^;  Piooia,  1585,  in-8^  Sous  le  titre  obscur  de  ce 
livre,  qui  ftit  dédié  i  Jean-Bernard  Diat-Lugo,  évéque  de  Ca- 
laborra,  testo  rendit  famiJière  aux  Espagnols  la  doctrine  de  la 
philosophie  sacrée  et  naturelle.  ^  Tfêaéo  ée  ariopra^  y  ae- 
Otnlof  #11  Itu  ire$  Unguoêprincipaieêp  Tol^e,  1551,  iii-8^,  et 
lOM,  iB-4°;  V  Brevig  Bmuckmiio  in  obêemriwreê  veUetù  amrei 
locoi  Alvari  GomêMU,  Tolède,  1540,  in-8".  Dans  ees  scolies 
sur  le  poëme  de  la  Toieon  d'or^  d'Alvarez  Gomez,  Busto  annon- 
çait une  Grammalka  natraiita,  sive  kiilorieap  qui  n*a  point 
paru  ;  4^  Brevia  $ch0lia  in  Pétri  Papei^  Flandri^  SamaHUm 
Tolède,  1543.  Dans  sa  préface,  Tauieur  promettait 


de  publier  un  ouvrage  intitulé  :  Diabologia.  il  composa  un  li- 
vre sur  V Agonie f  qu  il  dédia  à  la  comtesse  de  laCerda,ea  1583, 
in-8°y  et  qui  fut  traduit  en  italien  à  Veuise. 

BIIkto(Babnabâ9),  précepteur  deseofantsdeCharles^Quint. 
fit  imprimer  à  SalanMnqueen  1533,  in-t",  une  Inlroduei^oii  à 
iagrmnmnire. 

iusTO-AESisio  iiié0gr.)f  villedtt  royaume  lombard-vénitien 
(Milan),  dans  une  plaine  fertile,  avec  une  filature  de  colon  coo- 
sidérable.  6,600  habitants  ;  à  7  lieues  nord-ouest  de  Milan. 

MiSTOM  ou  IIJ8TBII  (THOiiA»-ETiBlf!fK),  jésuite  anglais, 
né  en  1549  dans  le  diocèse  de  Salisbury,  fit  ses  études  â  Rame, 
et  en  1678  fut  envoyé  en  mission  dans  les  Indes  orientales,  où 
il  exerça  son  ministère  dafis  Tlle  de  Salcet  pendant  près  de  qua- 
rante ans,  y  fut  recteur  d'un  collège,  et  mourut  en  1619,  Agé 
de  soixantenlix  ans*  à  60a,  où  il  était  regardé  comme  un  ap6- 
tre.  Il  avait  composé,  pour  rinstructionde  ses  néophytes  et  pour 
rasage  de  ses  confrères  dans  la  même  mission»  plusieurs  ouvra- 
ges qui  sont  très-reoherdiés  aujourd'hui,  comme  étant  les  plus 
anciens  qui  aient  été  imprimés  sur  les  langues  de  rindoustan  : 
I"*  Àrie  ia  lingoa  Cmnarinn  dn  F.  Thomas  Eêlevmno,  Rachal 
(Goa),  1640,  in-B*"  ou  petit  in-4».  Cette  édition  fut  donnée  par 
le  P.  Didaoe  de  Ribeiro,  qui  y  fit  plusieurs  argumentations. 
C'est  une  grammaire  de  la  langue  qui  se  parle  sur  la  côte  de 
Canara;  elle  est  écrite  en  portugais,  langue  vulgaire  des  Eu- 
ropéens établis  à  Goa.  Le  nom  de  la  langue  caii#ra,  étant  peu 
connu,  a  trompé  quelques  bibliographes,  et  leur  a  fait  dire  que 
le  P.  Busien  avait,  le  premier,  fait  connaître  la  langue  qui  se 
parle  aux  lies  Canaries  ;  ^  un  Catéchime  en  langue  indienne; 
3«  Pnrikna,  Cest  un  recueil  de  poésies  en  langue  vulgaire  de 
rindoustan,  sur  les  principaux  mystères  du  christianisme.  Cet 
ouvrage  fut  reçu  avec  applaudissement  dans  les  missions  et 
dans  toutes  les  églises  chrétiennes  de  rindoustan;  on  en  a  long- 
temps lu  des  fragments  à  la  suite  de  l'office  divin. 

BOSTOS  et  TiAHA  (Louiâ-FiUNÇois),  né  â  Grenade  Fan 
1690,  entra  à  Tàge  de  douse  ans  dans  le  collège  dionysien  du 
Sacré-Mont,  et  s'adonna  à  l'étude  des  belles-lettres,  de  la  théo- 
logie et  du  droit  canon.  Après  avoir  publiquement  enseigné  la 
philosophie  dans  son  collège,  dom  Martin  Ascargorta,  arcnevê- 
que  de  Grenade,  le  choisit  pour  son  théolo^n,  et  le  cardinal 
Belluga,  alors  évéque  de  Carthagène,  le  prit  ensuite  pour  son 
secrétaire,  son  examinateur  synodal,  et  rétablit  coadjnteur  de 
la  nouvelle  congrégation  de  Saint-Philippe  de  Néri.  Ayant  n- 
fusé  d'accompagner  le  cardinal  Belluga  dans  le  voyage  qu'il  fit 
â  Rome,  dom  Rodriguès  Martin,  évéque  de  Jaén,  le  nomma  vi- 
siteur des  couvents  de  religieuses  qui  étaient  soussa  juridictieii, 
et  Tassoda  à  la  fondation  du  séminaire  de  la  congrégation  de 
Saint-Philippe  de  Néri  de  sa  ville,  et  l'institua  examinateur  syno- 
dal. Devenu  chanoine  du  Sacré-Mont,  il  s'appliqua  avec  tant  de 
succès  à  rhistoire  ecclésiastique,  que  l'académie  royale  de  Por^ 
tugal  le  proposait  comme  un  des  plus  versés  dans  cette  étude.  Il 
fut  nommé  grand  archiviste,  reçu  de  l'académie  royaèe  de  Ma- 
drid, choisi  par  l'archevêque  de  Grenade  pour  son  examinateur 
synodal  et  son  oonsulteur.  Enfin,  le  très-eatbolique  Ferdi- 
nand VI  le  nommaf  l'an  1756,  historiographe  pour  h»  nouvelles 
découvertes  de  la  viUe  de  Grenade,  et  Ta  même  anwée  funiver^ 


site  l'Institua  son  doven.  Sa  profonde  éreAteU  1  wn 
tant  de  la  part  des  étrangers  que  de  sa  naliaa,  bs  dIui« 
peux  éloges,  et  l'ont  fattappeler  iffOnyfkieéekmimSti 
pafnole,  H  le  Prince  de  tkietoire  eeeuei^êifee.  Su  on» 
soM  :  1<*  une  DieserîaHon  eur  t*arrivée  ée  fs^  ^la^ 
Majeur  dam  le  rogaume  d'Espagne;  V  ane  IH9$trutm% 
hHnpour  finielUgenee  de  ia  bui&dm  pofe  hemmU^m 
Papebroe  ei  $e$  pariieane,  qui  s'étaient  inscrits  en  hatg^ 
les  nouvelles  découvertes  de  Grenade;  3^ao  Gslaloyif  A* 
iei  évégues,  de$  ordres  religieuse  des  gremét  ntu^  ^ 

amisileure  générauœ  et  de  loue  lee  grande  ^'Ii^sfnr,  r  • 
iail  citoonsianeié  de  Umtee  lee  mépfieeeéeientmtj^; 
préeeni  sur  t histoire  du  moni  Sacré;  S*  Di/émkt  ftiv% 
iione  eur  tautheniiciié  de  la  sainte  Véronig^eéiJslt;^^ 
Apohgie  de  tapparition  de  la  sainte  Vierfe  dr  StfSfw  ' 
une  Liturgie  espagnole  ;  9*  une  Diteertêtiis  s^rU  smif^i 
saint  Jacgues  le  majeur  ;  9*  une  Critique  mr  fmgusmk 
auteurs  eccUsiastignes  ;  10*  une  Mnoiulrerièii  inm^^ 
de  la  vHIe  de  Grenade,  appelée  en  espagnol  hkssm. 

BUSrmoPflK  larchioL).  On  désigne  sous  ce oooiooew 
d'écrire  qui  parait  avoir  appartenu  aux  andcosGncStei in- 
sistait à  tracer  d'abord  une  première  ligne  au  haDtdebpir  ^ 
à  droite,  à  la  courber  en  demi-cerde  pour  reicair  de  ^ 
gauche  gauche,  et  tracer  ainsi  une  seconde  lîpe|uilUn 
première  ,  à  courber  de  m^me  cette  secoiée  i  psk  p« 
tracer  la  troisième  en  allant  à  droite,  et  aaidirflNiip.- 
Voici  le  commencement  ée  TAmphitryon  éiMi.àiïa 
bustropbe  : 

Ul  vos  ia  vostrîi  voldi  ue^ 

I 

Uln|ai|   VIIUfipUII|Ri0A    ll|IIIUUli  fn* 

S  Aiucae,  etc. 

On  volt  que  cette  écriture  imite  la  marche  d«$bwl|.é«" 
commencent  toujours  un  sillon  dans  un8enscoiHiwt>i^ 
du  précédent;  c'est  de  là  que  vient  le  nom  inéiw  df  ff  r: 
d'écriture,  qui  est  formé  de  ^^;,  bcwif,  et  de  «tpr'**^ 
boum  instar  veriendo  seribere.  —  Beauxée,  *  ^  "*' 


«I»  »..  ^  *^.  w....  plus  aisément  et  avec  pi — 
jectif  bustrophé  (tourné  comme  les  sillons  irscés  |*^*?*r 
et  qu'on  dirait  très-bien  une  écriture  busirophie.  0^ 
tr^^,  des  copies  bustrophées  {Encycl.  méth.y  mol  wj 
il  parait  plus  raisonnable  de  penser  que  si  le  ^J^^ 
un  peu  bitarre^  c'est  que  la  aioae  elle-roénie  ^^JJJVJ?^ 
mune;  les  mots  dont  on  n'a  pas  rhaWtudt  «*'*"*X 
difficiles  à  employer  agréablement  ;  l«l«r»esdait,|«î^ 
pie,  choquent  sans  cesse  ceux  que  leurs  ««'^•*5,*Tl 
en  éloignent  :  les  verbes  eohober  et  recokober,  n  ww  " 
mie,  ne  nous  semblent-ils  pas  barbares  quand  aj>gw  , 
dons  pour  la  premèère  fois  ;  le  paraUéiipfpèéSf  .* '^•'J^ , 
géomètres  ne  semblent^ils  pas  des  monstres >*2?!1^ 
ont  jamais  oui  nommer?  C'est  ainsi  que6iMfroi«"»j; 
et  doit  nous  paraître  un  mot  désagréable;  nMil^!^, 
tablement  de  même  de  bustrophé,  et  on  ne  mi  P^^T^ 
écriture  buslropbée  sonneraU  mieux  à  I  orrilk  V^I^V 
en  bustrophé.  ^  *^^  , 

BCUTUAIRU,  s.  m»  pi.  (Mac  mc.)f  «^•f*^^**» 
battaient  autrefois  chea  les  Romaios  auprè^da  a»;;^ 
mort ,  à   la  cérémonie  de  ses  obsèques  (  r»  .^ÎTl a^ 
BccBBR ,  etc.).  La  coutume  fut  d'abord  de  i»<^  "^,^  • 
sur  le  tombeau  auprès  du  bflkcher  des  guemerMW  »    , 
exemples  dans  Homère ,  aux  obsèques  de  P*^^L^r 
tragiques  grecs  :  on  croyait  que  leur  sang  'P***^  (te- 
fernaux, et  les  rendait  propices  aux  mânes  «Jf^L^f 
suite,  cette  coutume  parut  trop  barbare;  el  w  ^°L^*, 
mes,  on  fit  combattre  des  gladiateurs,  dont  on  ^^^ 
aurai!  le  même  effet.  Au  rapport  de  Valèrellnw»",# 
Marcus  et  Décius,  fils  de  Brutus,  furent  les  P«*^>i 
rferent  à  Rouae  les  ftmérailles  delaur  pjtjr  ?Vi^ 
Mseetseles ,  imb  le  coMulat  d*Appius  u>J*f*' 
Fulvius,  l'an  469  de  Rome.  On  croie  qM*»' 
cet  usage  cruel  des  Eumriens,q6i  peuMtrti 
Greca  (F.  FimÉBAiLU»). 


f' 


BCSTDI 

\wloal 

ilïfU  do 

'  "•«'«•' 
iimth], 

HtlSWA 
BL'BTCt 

qui  ap< 
BUT,». 

\ileinén 

lit.    Tint  ae  vui  an  oianc,  iirereri  rignc  unnie,  uns  que  ic 

'•.'irrlrle  pircoiire  «ne  ligne  cuurbe  ou  (asae  4ét  riooehete. 

i>.urémenl  el  Einiili^rpinenl ,  0e  è«<  «n  U9»e,  iaeonMéré- 
iirnl,  braïquemeat,  uns  garder  de  mesure.  J(  bU  atta  éirt 
■'■>  injurt*  dt  b»t  M  blmtt.  titmllttauereHer  deb»ê»H  Usne. 
il  T  aedit  ■nssi  du  terme  où  l'on  s'effurcede  (Wrvenif.  Àrrivtr 
'•  prewfcr  mt  6wl.  Im  mm*  At  dtar  m  ^Wm  mmitc  to  6»nM 

Kl  MrMi'J  df  6wl.  Il  signifie  fignrémeni,  la  fin  que  l'on  m 
'ri>|io«e,ta  principale  in lentioB  que  l'on  ■./«n'oJaMrttaf, 
<-  n'nf  tm>Hr»  b%t  «n  e«A)  qim  i<«  vmu  4lr4  MttU.  ifon  6m  ««I 
('••bitnir qtie....  htbiUdtni4i»irt,étm»«Ê>irU,  de  *m  r«- 
/i^rrhM,  elc.  C«*(Mon  6«t.  5« propo«rr  wi oui.  Tm^fw  diM 

«1,  ttrt  «M  bm.  A  n'apcj  fail  eeta  umi  bvl.  J/  a  jonbNf. 
lUfinért  «onfinl.  Eireloinde  tmbut.Cvhtr  nittiul.  AUtr 
r  'on  bitl  par  d«f  coi«(  diU)*nUtt.  But  extravitgatil.  Bhi  fùri 
tngé,  ItmM*,  elc  FigurAment,  MUr  ou  6u<,a(ler<tirecle- 
■  »-nt  i  la  fin  qo'«i  se  propaoe.  Tondter  au  tuf.  Frafftr  on 
"'I ,  eainr  le  vrai  dam  qutique  rlwae ,  trouver  le  ]iointdela 
iillinilié,  le  mmid  d'une  affaire,  etc.  —  Buta  ncTiloe.  adv,, 
u^lpmMM,  MU  ancun  avantage  de  part  ni  d'antre.  On  l'em- 
'^iM^sortoulanjeu.  JonerfriUit  bwf.  EirafrtU  A  frwt.  Troquer 

ut  à  (mt,  sans ancan  rrttMir  de  part  ni  d'antre,  et  troc  ponr 
roc,  ilêMtimt  mariéi  but  à  but ,  unique  l'un  ail  Twt  ancoQ 
v^ntage  s  l'autre. 

SlTTA  (f^oyr.  Mie.),  ville  de  TAcbale,  emportie  d'aMaut  par 
><'iiiétrws  Poliorcète  (D4od.  dt  Sit.). 
BUTA  (j/éogr.  anc.),  ville  de  l'Arabie,  au  nont-onest,  an 

li  lira  d'une  graudejilainecontiguê  à  rEgypte[ffrfrod.,  Il,  75; 
'loi.,  IT,  c,  5). 

BiTTAClDE ,  Crotoniate  qoi  passe  pour  avoir  été  le  plui  bel 
onime  de  son  temps  et  un  des  plus  forla  athlètes  qu'on  ail 
iMi.iis  vus.  Il  vainquitplusieurs  fois  aux  ieus  ol^m[Hques,  etâ 

<  use  de  cela  les  Egyptiens  lai  offrirent  des  sacrifices  après  sa 

Bt'TACE,  1.  m.  (droi'f  (ioiat),  anden  droit  de  corvée. 

BtrrAST,  adj.  (arrfct'f.  J,  qnî  souLîeot  ta  poo&sée  d'une 
oille,  etc.  U  ne  s'euplme  que  dans  les  expressions  arc- 
'iiiani  et  pUier'bHtant  :  on  dit  plus  oïdiwireaieat  «tv- 
"'UMM. 

ni'TAS,  poète  grec  asseï  médiocie,  auteur  d'ofl  ouvrage  en 
i-rs  élégîaques  sur  l' origine  el  les  motifs  des  cérémonies  r»- 
ii.-iincs.  Cet  ouvrage  est  perdu. 

BITTE,  s.  f.  (  McMoI.),  instrument  de  maréchal  qui  sert  i, 
'imper  la  corne  des  chevaux. 

niTTB .  m  teras.  4e  biattm,  se  dit  de  la  figure  qui  représente 
le  [iT  dont  les  marécliaux  se  servent  pimr  couper  la  corne  aux 
hrvaui. 

BirrB(ff^p.),  comté  d'Ecosse,  formé  de  ulnsieurs  (les,  dont 
les  principales  sont  Amn ,  Bulo,  Greal  el  LilUM^nmbray,  si- 
tur-  au  ftmd  du  galle  de  Clyde.IlaW  lieues  carréts  et  14,134  ba- 
biiunls.  Rothmay,  cbef-lien.  / 

BDTB  (  géogr,  1 ,  lie  d'Eooaae,  l'aoe  de  celles  qui  forment  le 
K'nttè  aitqud  elle  dnaoe  son  nom,  prés  de  la  cOtedn comté 

Vr^yle,  dont  elle  n'est  séparée  que  par  un  canal  étroit.  Elle 

.  .■ j._.f.  j_ . „  j   ,.        <:._  jurfice  est  variée, 

...    _  __   clioul  y  estdoux, 

'(  k  Ibennomélre  n'y  descend  jamais  à  pins  de  dt'ui  degrés. 

V  ii-dessoos  de  6,000  haUtanls.  Elle  renferme  une  ville ,  Botbe- 

,  etplusionrs  villages. 


'BirTB(JEAH  STUABT,COHTBDE),néen  Ecosse  l'an  171ï, 
lit  uneîennesse  asseï  dissipée.  En  t13T  il  fut  élu  pair  d'Ecosse 
1  envoyé  an  parlement ,  ou  il  se  signala  par  une  constante  op- 
ositioD.  En  1741  il  ne  fut  pas  réélu  ,  et  se  retira  dans  l'Ile  de 
ititc,  une  des  Hébrides,  qui  luiapparteuait.  Lors  de  la  descente 
l'ie  le  PrétMKlant  fit  en  Ecosse  en  174S,  le  comte  de  Bulc 
'  •mpressa  d'aller  i  Londres  offrir  ses  lervicesau  gouvemamenl. 
L  iiedTcoMlaDeeaiaeainsignifiaDteluivalatl'aBeaioDdnpriDoe 


quelques  mois.— tneniûiDuie, que  le  peuple  aetesiailct  owii 
lioQuence  sur  le  roi  devenait  chaque  jour  plus  grande,  fui 
nominé  lord  de  la  trésorerie  el  décoré  de  l'urarc  oc  la  Jarre- 
tière. Dés  lors  il  chercha  é  terminer  la  guerre  que  ta  Grande- 
Bretagne  soutenait  encore,  el,  malgré  la  violente  cu) position  qui 
se  manifesta  contre  lui,  il  conclut  la  paix  de  Foatainebleas 
(1763),  unedes  plus  glorieuses  que  l'Atigleterrc  ail  jamais  biles. 
Elle  fut  vivemcntoombaitue  dans  les  deux  chambres ,  et  néan- 
moins oblinirapprobation  du  parlement  Les  tories,  représen- 
tés par  Bute ,  triomphaient  :  tous  les  emplois  se  trouvaient 
entre  leurs  mains,  tandis  que  les  whigs  étaient  partout  éloignés. 
Tout  semblait  présager  une  longue  durée  au  ministère.  La  na- 
tion murmuiait;  la  guerre  des  pamphlets ,  un  instant  arrëlée 
par  Pitl ,  recommença  avec  une  forr«  nouvelle,  l'n  impAt  sur 
le  cidre,  proposé  par  le  favori,  approuvé  par  le  parlement, 
sanctionne  par  le  roi  malgré  les  représenlàtionsde  la  ville  de 
Londres  ,  augmenta  singuliéceineDt  hi  haine  contre  Bute.  Ce- 
pendant son  crédit  paraissait  plus  affermi  que  jamais ,  lorsque 
tout  i  coup  il  donna  sa  démission ,  sans  que  l'on  put  connaflic 
le  véritable  motif  de  cette  démarche.  Malsré  son  éloignenient, 
on  crut  longlemps  qu'il  cxer^it  une  influence  décisive  sur  k« 
conseils  du  roi  :  c'est  ainsi  qu'on  le  regarda  comme  le  véritatde 
auteur  du  célèbre  acte  du  tunbre.quifulla  première  cause  de 
discordeentrelaGrande-firetagneet  ses  colonies  de  l'Amérique 
septentrionale.  Les  créatures  <u  Bute  s'appelaient  elles-mêmes 
les  amis  du  mi;  on  les  désigna  encore  par  le  nom  cabale ^tt 
on  les  accusa  souvent  des  mesures  impopulaires  que  prenait  10 
gouvernement.  Peu  à  peu  néanmoins  Bute  s'était  eotiéremenl 
relire  des  affaires;!!  rut  oublié ,  et  passa  les  dernières  annéai 
de  sa  vie  dans  lechitean  de  Lutlon,  qu'il  avait  fait  bilir  dans  le 


Berkshire.  Il  s'y  occupa  de  sciwce,  el  surtout  de  botanique,  (jn'il 
j)lus 


affectionnait  plus  que  toute  autre.  Il  publia,  s'il  eatfwrmisde 
se  servir  de  ce  mol  pour  un  ouvrage  qui  ne  fut  pa-  '— "  -  -'"- 


de  seize  exemplaires,  en  l'honneur  de  la  reine,  rouvre» 
tulé  iBotauical  Tablei  (0  vol.  in-*"!,  où  l'on  trouve  la  des- 
cription de  toutes  les  familles  de  plantes  indigènes  dans  la 
Grande-Bretagne.  Lord  Bute  mourut  en  1792.  Sun  caractère) 
été  diversement  jugé,  selon  le  parti  auquel  appartenaient  ceos 
qui  l'appréciaient. 

Mvri  ,  «n  vrfnarM.  te  dit  d'un  chien  qui  a  la  jointure  de  la 
jambe  grosse. 

BCTÉE  (bvlM)  (toto*.),  arbrisseau 'observé  par  Roxbucg 
sur  la  cote  de  Coromandel ,  où  il  est  asseï  commun  ;  ses  OeuH 
papilionacées  le  rapportent  à  la  famille  des  l^umincuses ,  pria 
des  genres  érylhrine  et  rudolphie,  dont  il  dilKre  paru  gousse 

flâne  et  monosperme.  Roxburg  décrit  deux  c^tècasdeoulea  : 
une,  bulea  luperba,  a  des  branches  urmenleuses,  des  feuilles 
trifoliées,  el  des  grappesde  (leurs  écarlates;  l'autre,  6H(ra/'roar 
doia,  non  moins  remarquable  par  la  beauté  de  ses  Qcurs, 
diffcre  (le  la  précédente  par  ses  rameaux  pubesoeuts,  ses  folioles 
souvent  écbuicrées  au  sommet,  ses  grappes  courtes  el  peu  éta- 
lées. Laroarck  l'appelle  trythrina  monciperma;  Rhécde  et 
Adanson  l'ont  décrit  lous  le  nom  de  ptaio, 

■UTBiLLEB  (érotl  omUO)  celuî  qui  fait  les  essais  des  vins  k 
vendre,  dégustateur. 

BCTEL-BiTHONT  (Geohcb»-Habib),  né  à  Paris  le  38  octo- 
bre 1725,  successivemenl  avocat,  censeur  roval ,  secrétaire 
d'ambassade  i  Pélersboarg,  et  chargé  du  dépOl  du  contrôle  gé- 
néral, mourut  vers  la  fin  du  xviii'  siècle.  Il  était  très-labo- 
rieux ,ct  a  publié  les  ouvrittes  suivants  :  1°  Uémoire*  hUtori- 
CM  ntr  te  Louiêianê,  rédigés  sur  les  ounuscrits  de  l'abbé  le 
asrrier,  Paris,  1753, 2  vol  in-t3,avec  figures  :  c'est  un  recueil 
exacl.où  l'on  trouve  réunis  tous  les  documents  que  l'on  avait 
alors  sur  ce  pays.  2°  Uitloire  et  eommene  an  eotimiei  «»- 
glaiui,  1755,  iu-12.  Ce  livre  traite  d'une  partie  des  pays  qn 
OHnposeut  aujourd'hui  les  Etals-Unis  d'Amérique.  11  était, 
ainsi  que  le  suivant,  trés-boii  pour  l'époque  où  il  parut,  l'an- 


ICTKtf; 


(  6S6) 


Bcnrr. 


leur  ayant  pris  ses  renseignements  dans  de  bonnes  sources. 
3» Hiitoire  tt  cwmmeree  des  ÀntUles  angiaisei,  t758,  in-i2. 
A?  Kssni  $ur  létal  préufU  ifu  efmmerce  d'Angleterre ,  traduit 
de  Tanglais  de  Cary,  considérablement  augmenté  par  le  traduc- 
teur, 1755,  in-12.  S**  Conduite  des  Français  par  rapport  à  la 
Nouvelfe-Ècoise ,  traduit  de  l'anglais  de  Jenerys,  avec  des 
notes,  l^^ndres,  1765 ,  in-i3.  &*  Aele  de  navigation  du  parle- 
ment d'Angleterre,  traduit  de  l'anglais ,  avec  des  notes,  Paris , 
Jombcrt,  1760 ,  in-i2.  7<*  Point  de  vue  sur  les  suites  que  doit 


que  le  luxe  est  un  ressort  utile  et  proGtable  dans  les  Etats. 
9^  Traité  sur  le  commerce,  par  Josis  Childa,  traduit  de  Fanslais 
en  société  avec  Gournay,  1754,  în-13.  iO»  Recherches  sur  l  ad- 
mini%traiion  des  terres  chez  les  Romains,  Paris,  1779 ,  in-S"». 
11**  Estai  sur  les  causes  principales  qui  ont  contribué  à 
détruire  tes  deux  premières  races  des  rois  de  France^  Paris, 
1776,  in-8°;  couronné  en  1775  par  Tacadémie  des  inscriptions. 
i2?  Le$  Ruines  de  Pœstum  ou  Possidonie,  traduit  de  l'anglais 
de  Th.  Major,  1769 ,  in-4'*.  Cet  ouvrage  est  moins  recherché 
depuis  que  la  Gardette  a  publié  les  mêmes  antiquité,  1799, 
in-fol. 

BUTCO  (Jean  ) ,  chanoine  régulier  de  Tordre  de  Saint- 
Antoine  ,  né  à  Charpey,  près  de  Romans ,  en  1493.  C'est  h  tort 
2 ne  Sa\ius  le  nomme  Jean  de  Boteon  ;  car  son  vrai  nom  était 
iorrol,  ou  Bourrel,  qu'il  latinisa  en  celui  de  Buteo.  Les  devoirs 
monastiques  ne  Tempèchèrent  pas  d*apçrendre  sans  maître  le 
grec  et  les  Eléments  a'Euclide.  Ses  supérieurs  lui  permirent  en- 
fin do  suivre  son  ffoût  pour  les  sciences,  et ,  quoique  âgé  de  plus 
de  trente  ans,  il  alla  étudier  à  Paris.  De  retour  à  Saint-Antome, 
on  lui  confia  l'administration  de  la  terre  et  du  château  de  Ba- 
lan ,  à  une  lieue  de  cette  abbaye.  C'est  dans  cette  retraite  qu'il 
composa  ses  ouvrages  géométriques ,  qui  lui  acquirent  une 
grande  réputation.  Les  calvinistes,  dans  différents  pillages, 
ayant  brise  ou  emporté  divers  instruments  de  mathématiques 
dont  il  se  disposait  a  donner  la  description ,  il  se  réfugia  à  Ca- 
nar,  près  de  Romans,  où  il  mourut  en  1572.  Ses  œuvres  ont 
paru  sous  ce  titre  :  Joannis  Buteonis  Delphinatici  opéra 
geomHrica  et  juris  civilis ,  Lyon ,  1554,  in-fol.  Ce  recueil  com- 
prend quinze  traités,  dont  plusieurs  ne  concernent  que  la  ju- 
risprudence. Les  plus  intéressants  sont  :  De  sublicio  ponte 
Cœsaris  libellust  souvent  inséré  dans  les  éditions  des  Commen- 
taires  de  César;  De  arca  Noe;  De  fluentis  aqum  mensura  ;  De 
ftuvialicis  insulis  seeundum  jus  civile  dividendis;  Geomelriœ 
eognitio  jurisconsulto  neeessaria;  llLogistica,  Lyon,  1559, 


derniers  sont  des  recueils  de  problèmes  d'aritbmëtiaue  et 
d'algèbre.  On  y  trouve  aussi  une  description  très-délailléc  des 
cadenas  de  combinaison.  Ce  traite  est  suivi  d'une  petite  disser- 
tation pour  rectifier  un  passage  de  Vitruve  sur  les  balistes. 
De  qutdratura  circuli,  libri  duo,  Lyon,  1559,  in-6^,  ou- 
vrage rempli  de  bonne  et  solide  géométrie  ;  on  y  lit  l'histoire  de 
ce  problème  et  la  réfutation  des  divers  paralogismes  qu'il  avait 
déjà  occasionnés  (F.  Roncbfinb).  Buteo  avait  laissé  encore 

Suelques  ouvrages  manuscrits,  entre  autres  une  traduction  de 
ouïe  livres  d'Euclide  faite  sur  le  grec. 

BUTER,  V.  n.  [gramm.),  frapper  au  but,  toucher  le  but.  En 
ce  sens,  il  est  vieux  :  on  ne  le  aisait  guère  qu'au  jeu  de  billard. 
n  faut  buter.  Il  a  buté. 

BLTER  (archit.),  c'est  empêcher  la  poussée  d'un  mur  ou 
l'écartement  d'une  voûte ,  au  moyen  d'un  arc  ou  pilier  butant 
ou  boutant,  Oo  emploie  le  mot  buté  ou  bouté,  pour  signifier 
l'effet  obtenu  par  un  arc  ou  pilier  butant  (  F.  Culéb).  —  Bu- 
ter. En  jardinage,  on  dit  Buter  uiiar6re,  quand  on  le  contient 
avec  de  la  terre  amassée  autour  de  son  pied  en  forme  de  bute. 
On  dit  encore  Buter  un  jalon  haut,  ce  qui  signifie  faire  appor- 
ter de  la  terre  au  pied  pour  le  mettre  à  la  hauteur  du  nivelle- 
ment, de  même  qu'on  décharge  un  jalon  du  pied  quand  il  est 
trop  bas. 

buter  (fti  term.  de  manège),  broncher,  en  parlant  d'un 
cheval  qui  a  les  jambes  faibles,  et  qui  tombe  quelquefois  sur  les 
deux  genoux. 

BUTÉS,  1**  fils  de  Pallas,  et  un  des  députés  par  l'organe  des- 
quels les  Athéniens  supplièrent  Eaque  de  les  secourir  contre 
Minos.  i*  .4rgien,  ami  de  TIépolème,  le  suivit  dans  son  émi- 
gration à  RhMles.  TIépolème,  en  partant  pour  Troie,  hii  laissa  le 
gouvernement  de  Rhodes  dont  il  avait  été  investi  par  les  habi- 


i^nis (Diod.  de SkiU ,  K  v,  chap.  59).  S^TrmttQiiigf. 
tes  armes  d'Ancbise,  et  à  oui  plus  tard  Enéeeoii8a>M* 
veiller  sur  Ascagne  (Enéide,  I.  xi,f.  646,  eie.}.  4»^^^ 
Troyeu.  Il  fut  tue  par  Camille  en  Italie  (J^i^,  1.  ti,?.  an 
BUTÉS  le  Bébryce  descendait  du  célèbre  roi  des  hègym 
Amycus,  et  suivit  Enée  en  Italie.  Comme  soo  bellimiruM 
il  excellait  au  combat  du  oeste.  CependtBt  û  fit  nnci^ 
Troade  par  Darès.  Quelquefois  on  le  montre  s'établÎMnt  te 
la  Sicile,  et  v  épousant  la  belle  Lycaste,  i  qui  tes  du» 
avaient  valu  le  nom  de  Vénus ,  et  qu'il  rendit  mènShn 
prétendu  fondateur  de  la  religion  deVéuus  en  SidIe.CeBtt 
a  été  confondu  avec  le  précéoent,  et  l'on  a  mêlé  atKz  biir> 
ment  l'histoire  de  l'un  a  celle  de  l'autre. 

BUTÉS,  Aigonaute ,  fut  si  charmé  du  chant  volaptoetsis 
sirènes ,  an'au  retour  de  l'expédition  il  s'élança  do  imm  im 
la  mer.  Heureusement  Véims  le  sauva  i  temps,  et  letru^ 
en  Sicile,  où  elle  lui  donna  en  mariage  Lycaste,  a ri^é 
b^uté.  De  cette  union  naquit  Eryx.  C'est  évidemneBt  m> 
miniscence  du  mythe  ct-dessus  (  ApoUodore,  i,  9,35;% 
fab.  Yiv  et  GCLX  ;  Apollonius,  iv,  914  ).  Diodore  ta  kim 
un  roitelet  indigène.  C'est  ce  qui  nous  sembte  le  pi»  f» 
nable.  Le  cuite  d'une  déesse  que  plus  tard  on  prit  pw  Vôi 
naquit  en  Sicile.  Quand  on  connut  les  Grecs  et  lantr^iiH 
on  voulut  y  rattacher  le  Butèi  sicilien.  De  là  deni  BiMÉnè 
voir,  un  Butés  Argonaute,  un  Butés  Asiatique.  kèfh:%. 
signiGe  bouvier;  ce  qui  convient  autant  àUStitu'îk 
Troade. 

BUTÉS,  fils  du  roi  d'Athènes  Pandion  et  ôtïm^^m 
Chthonie,  fille  d'Erechthée,  et  devint  la  tige  d'une  Wtetw- 
dotale  célèbre .  les  Etéobutades.  Lui-même  avait  élè  fNiit  * 
Minerve  Poliade,  de  Neptune  et  d'£recbtbèe,et>iiit*f(« 
autel  dans  le  temple  déoié  en  commun  à  ces  trois  èm-U 
Etéobutades  subsistaient  encore  du  temps  deCioéfOB(.Vii^ 
Dieuœ,  m,  19.  Comp.  Pausanias,  liv.  i,  cbap.9(). 

BUTÉS,  Bourre ,  le  plus  jeune  des  fils  de  Borée,  son*» 
Thrace  k  son  frère  Lycurgue,  fut  obligé  d'abandonner  isftii. 
et  se  rendit  avec  sa  suite  dans  l'Ile  Strongyle,  depiû  Na»« 
il  subsista  encore  de  pirateries.  Manquant  de  fenuMsIsit' 
siens,  il  se  jeta  sur  la  Thessalie  pendant  une  fête  deBKdn,« 
enleva  un  grand  nombre  de  jeunes  adoratrices  du  dinàv 
Coronis,  la  plus  belle,  devint  son  épouse.  Mais  eette  |m 
invoqua  le  secours  de  Bacchus  ;  et  le  dieu,  l'exançant ,  ib«c 
à  Butés  un  accès  de  délire  tel ,  qu'il  se  précipita  dans  ih  t» 
taine  ou  dans  un  puits  (Diodore  deSieUe,  v,  50). 

BUTÉS,  lieutenant  de  Xerxès,  distingué  par  sa  Odélité^ff 
courage.  Assiéjgé  dans  Eione  par  Cinum  et  les  Atbèirs  ' 


esclaves  dans  un  immense  bûcher  (Bérod.,  vu,  47j. 

BUTès(r.  BOGÈS). 


aans  le  Maine.  Apres  de  Donnes  etuaes  aans  son  iFjvr 
étudier  la  médecine  et  les  mathématiques  ^^^^:^^1 
son  département  élève  de  l'école  normale,  il  se  \m  H«" 
des  sciences  et  des  lettres,  et  professa  quelque  temps  b  p""^ 
au  lycée  républicain.  En  1800,  il  présenta  à  l'Institnl  «I^ 
cologie;  une  commission  de  cette  société  savante  fit  oo  "fr 
qui  procura  à  Butel  ta  réputation  de  grammairien  P'»"?"J 
dont  il  jouit  pendant  quelque  temps.  iVimpmdenBjnM* 
demandé  que  son  ouvrage  fût  admis  au  ooncoors  des  pf" 
cennaux,  l'abbé  Moretlet,  qui  avait  fait  une  Tifeopposiw*; 
innovations  de  Butel,  dans  le  Magasin  eneyelopé^^^ 
dans  le  Moniteur  une  nouvelle  critique  de  la  ^^***T5 
était  membre  de  plusieurs  sociétés  savantes,  fol  **""  f[^ 
borateurs  des  Annales  de  grammaire ,  s'occup  '^*"^i,| 
recherches  lexicofogiques  de  la  langue  française,  **  *  J3 
loir«  universelle  de  la  langue  latine  et  des  idiemftff^  ' 
rivent.  Dans  les  derniers  temps ,  Roquefort  se  rewi 
pour  la  rédaction  de  son  Glossaire  général  de  to  '•■ÇT 
çaise.  On  a  de  Butel  :  !•  Abrégé  d'un  ewn  J^, 
lexicologie  et  d'orthographe ,  Paris,  1 801 ,  «  vol .  in**  î  ^^ 
serlation  philologique  sur  la  lettre  À ,  ibid. ,  "I?» 
52  pages;  5«  Cours  théoHque  d'instruction  ''^^*'*^ S 
cable  à  touU  méthode  d'enseignement,  Paris,  ««JJ-^, 
92  pages;  4»  Cours  pratique  d'instruction  ^•*2t*i 
1819,  m-8».  Cet  ouvrage,  qui  contient  une  noof «le  wj^TJ , 
prononciation  et  d'orthomphe ,  a  été  adopté  psîl^fj^^ 
Paris  pour  l'instruction  élémentaire;  5»  Mmoi^^"^^ 


Birmr. 


(657  ) 


BUTINI. 


critiqué  cfimt  iêquêl  tS  se  vMtU  dêê  irrupHont  orlào^fra- 
pkiqu9ê  de VX,  Paris,  1818,  in-8»  de  90  pages.  Botel  moarut 
à  Paris  en  1835. 

BCTHIER  (F.  ScEY  [Jcan  de]). 

BCTHROTCM  [Butrinlo)  (qéogr,  ane.),  ville  de  la  ThesproUe 
en  Epîre,  située  au  milieu  de  la  Me  orientale ,  sur  les  bords  et 
à  Temboucbure  du  fleuve  Xanthus.  Enée  y  aborda  en  sortant  de 
nie  de  Crète,  et  y  rencontra  lAndroroaque  devenue  réponse 
d'Hélénus  (  Piol.,  m,  14.  —  Enéide ,  m ,  v.  191.  —  César , 
Comm,  guerre  eiv,  i,  S.  —  Plin.,  IT,  cb.  1). 

BCTHROTUS  (  géogr,  anc.  ) ,  rivière  dltalie ,  près  de 
Ijocres. 

BUTUBTE^B ,  excellent  statuaire ,  disciple  et  rival  de 
Myron  {Piin,,  niLiv,  8). 

BimiTSiES ,  s.  f.  pi.  [antiq,),  fêtes  anciennes  oà  Ton  faisait 
des  sacrifices  de  bœufs. 

BrTiÈBB  (pieus  mot),  canal,  conduit,  ouverture. 

BUTliBB ,  s.  f.  (art  mt/tl.)  (et  non  buUière ,  qui  dériverait 

de  huUe ,  tandis  que  buiière  dérive  de  but  ) ,  arquebuse  plus 

ffrande  et  plus  pesante  que  les  autres,  avec  laquelle  on  tirait  au 

blanc.  —  Lieu  où  Ton  s  assemblait  pour  tirer  au  blanc.  —  Il  est 

aussi  adjectif.  Arguebuie  buUère.  ïi  est  vieux. 

BunoNOT  (Jean-Maboubrite)  ,  né  à  Lyon  vers  1780,  est 
mort  dans  les  premiers  jours  d'octobre  1830,  au  Sénégal ,  où  il 
exerçait  les  fonctions  de  président  du  tribunal  civil.  Avoué  pen- 
dant dix  ans  dans  sa  ville  natale,  il  y  demeura  jusau'en  1815, 
épo^  à  laquelle  il  renonça  au  barreau  pour  venir  se  fixer  à 
Pans.  Il  obtint  un  emploi  dans  les  boréaux  du  ministère  de  la 
goene.  En  1807,  il  avait  été  Ton  des  fondateurs  du  cercle  litté- 
raire de  Lyon  qui  subsbte  encore.  On  connaît  de  lui  plusieurs 
pièces  de  vers  qui  se  trouvent  dans  VÀlmanaeh  des  Mueee, 
L'auteur  les  réunit  en  1815  sous  ce  titre  :  Elégies  et  odes.  1  vol. 
ÏD-9*  tiré  â  100  exemplaires,  et  dont  il  fit  présent  à  ses  amis.  Bu- 
t%notjmblia  encore  en  18i5  un  Récit  éiégiaque  aur  Louis XVI, 
in-8^  de  16  ^èjgts.  On  trouve  dans  son  recueil  de  poésies  quel- 
qves grandes  idées,  de  belles  imaces  et  un  style  pur;  mais, 
apiant  à  la  forme,  ks  élégies  resseniblent  à  des  romances ,  et  les 
mes,  sauf  deux  ou  trois,  ne  sont  guère  que  des  stances.  La  jolie 
iBUade  de  f  Ermite,  traduite  de  ranglais  de  Parnell ,  et  qu\4n- 
drienx  a  ëgalemeût  imitée,  est  très-bien  versifiée.  Les  deux 
fiîèces  les  plus  remarquables  do  recueil  sont  Todesur  la  destroc- 
Bîon  de  Paris  et  le  dithvrambe  sur  la  fin  de  la  terre.  Les  ama- 
tteors  pourront  rapprocher  la  première  pièce  d'une  élégie  de 
Soffmann,  sur  le  même  sujet,  et  qui  fut  insérée  dansl'jlfmaiiad^ 
4êê  Muses  quelques  années  avant  la  révolution  de  1789.  Le  di- 
thyrambe sur  la  fin  de  la  terre  est  peut-être  ce  qui  a  paru  de 
mieux  sur  un  si  beau  siuet.  On  a  remarqué  que  rode  xiv*  du 
premier  livre  de  J.-fi.  Kousseau  n'a  pas  plus  d*analoffte  que 
plnsteors  antres  avec  le  jugement  dernier.  Lefranc  de  Pompi- 
gnan  est  bien  inférieur  à  lui-même  dans  son  hymne  sur  le  jnge- 
iBcnt  dernier,  et  Gilbert,  dans  son  ode  sur  le  même  sujet, 
o'offre  que  deux  beaox  passages,  que  la  Harpe  trouvait  so- 
bfimes. 


le  roi  loî-même  n'avait  de  part  que  celle  qoé  le  sort  lui  assignait. 
Pendant  one  marche  de  Clovis  à  travers  le  district  de  Reims,  ses 
soldats,  selon  leur  cootome ,  pillèrent  les  habtUtions  particu- 
lières, les  élaMissements  pablics  oo  religieux,  et  enlevèrent 
iTune  église  on  vase  d*argent  d'un  grand  prix.  Saint  Remy,  de- 
puis longtemps  en  relation  avec  Qovis,  qo'il  devait  baptiser  plus 
Urd  avec  trois  miHe  des  siens,  lui  envoya  des  députés  pour  le 
prier  de  lui  fûre  restituer  ce  vase  :  u  Soivez-moi  jusqu'à  Sois- 
sons ,  où  se  fera  le  partage  do^botin ,  »  dit  ce  prince  aux  dépn-* 
lés ,  «  et  là  ie  vous  donnerai  satisfaction»  »  Arrivé  à  Soissons, 
quand  le  boUn  fut  réoni,  Clovis  demanda  de  pouvoir  disposer, 
avant  le  parta^,  du  vase  que  réclamait  l'évêqoe  de  Reims.  Tous 
ceux  qui  l'environnaient  y  consentirent  avec  empressement  ;  un 
seul  Franc,  moins  courtisan  qoe  les  antres,  s'écria  en  frappant 
de  sa  hache  on  grand  coop  sur  le  vase  :  «  Vous  n'aorei  rien  de 
plos  que  ce  qoe  le  sort  vous  accordera  I  j»  Qovis,  quoique  irrité 
de  cette  opposition  ,  ne  répondit  rien,  parce  que  le  soldat  élail 
dans  son  droit.  Il  obtint  cependant  le  vase,  le  donna  aux  envoyés 
de  saint  Remy,  et  ce  ne  fut  qoe  sous  prétexte  d'une  infraction  à 
ta  discipline  qo'il  pot  se  venger  plus  tard  de  cette  homiiiation 
doRi  sooOrait  son  orgueil.  Dans  la  suite,  ce  partage  du  butin 


habitants,  sauf  one  part  qo'il  était  teno  de  réserver  poor  ceox 
de  ses  compagnons  qoi  étaient  restés  sous  les  armes  durant  le 
pillage.  Jusqu'ao  xvir  siècle,  les  prisonniers  faisaient  la  parde 
la  plus  importante  do  botin  militaire,  parcequ'on  exigeait  d'eux, 
pour  leur  rendre  la  liberté,  one  rançon  proportionnée  à  leur 
naissance,  leur  rang,  leur  fortune,  et  qui  se  taxait  ordinaire- 
ment à  une  année  de  leurs  revenus.  Les  prisonniers,  à  cette 
époque,  étaient  après  la  bataille  un  objet  de  commerce  et  de  li- 
béralité. Comme  ils  apj>artenaient  à  ceux  qui  les  avaient  reçus 
k  merci ,  on  les  vendait  ou  on  les  échangeait  moyennant  une 
différence.  Le  roi  et  les  grands  seigneurs  en  donnaient  quelque- 
fois à  ceox  de  leors  intérieurs  qui  s'étaient  distingués  dans  le 
combat,  poor  réparer  les  pertes  qu*ils  avaient  faites,  ou  les  en- 
richir quand  ils  étaient  pauvres.  Cest  ainsi  qu'après  la  bataille 
de  Bouvines  Philippe  Auguste  distribua  aux  quinie  communes 
qui  l'avaient  secondé  une  partie  des  prisonniers  faits  sur  l>n- 
nemi  (F.  Bouvinbs  [Bataille de]).  Cette  coutume  peut  paraître 
choquante,  mais  elle  avait  son  bon  c6té,  en  ce  qu'elle  modérait 
l'efrasion  du  sang  humain ,  et  qoe  Ton  aimait  mieox  prendre 
vivant  on  riche  seigneor,  dont  on  poovait  tirer  de  l'argent,  que 
de  le  toer  sans  aocon  profit.  Les  sommes  qoe  les  villes  payaient 
poor  se  racheter  do  pillage  étaient  aossi  considérées  comme  un 
Botin  qu'on  distriboait  à  1  arméequi  les  avait  prises  ;  mais  les  rois 
finirent,  quand  ils  n'eoreot  plus  qoe  des  troupes  soldées,  par 
verser  ces  sommes  dans  leor  trésor  pour  s'indemniser  des  frais 
de  la  guerre.  Aucune  de  ces  coutumes  ne  subsiste  aujourd'hui , 
si  ce  n'est  dans  de  rares  droonstances.  On  ne  met  plus  les  villes 
au  pillage  ;  les  prisonniers  faits  dans  une  action  appartiennent 
À  l'Etat,  qui  n'en  exige  point  de  rançon,  mais  les  échange  pen- 
dant le  cours  de  la  guerre,  oo  les  rend  après  la  paix.  H  n'y  a 
de  botin  à  présent  pour  le  soldat  qoe  celoi  qo'il  se  procure  par 
un  maraudage  secret,  périlleux  et  défendo  sévèrement  ;  que  le 
prix  des  chevaox  qo'il  enlève  aox  ennemis  ;  qoe  les  dons  qoe 
se  hâtent  de  lui  faire  les  officiers  qo'il  prend  vivants;  et  enfin 
que  la  dépouille  de  ceux  qu'il  toe  sor  le  champ  de  bataille. 

BUTINER,  V.  o.  (^romm.),  faire  do  botin.  Les  soldats  ont 
bien  butiné  dans  ce  pays-^à.  Il  se  dit  quelquefois  au  figuré,  sur- 
toot  dans  le  style  poétiqoe.  Les  abeules  vont  butiner  sur  les 
fleurs.  Dans  ce  sens,  on  l'emploie  aossi  comme  verbe  actif.  I>f 
fleurs  que  tabeiUe  butine. 

BUTIHI.  Cette  famille,  qoi  déjà  en  1315  s'enfoit  de  l'Italie 

Soor  se  réfogier  à  Genève,  par  soite  de  persécotions  contre  les 
octrines  vaudoises,  produisit  plusieurs  hommes  distingués  dans 
la  théologie  et  la  médecine.  —  Isaac  vécut  dans  le  xvi*  et  ao 
commencement  duxvii*  siècle.  Il  poblia  les  Aphorismesd'Hip- 
pocrate,  en  grec  et  en  latin,  avec  on  extrait  des  commentaires 
de  GaHen  ;  les  trois  livres  d'Hippocrale  sor  les  pronostics,  avec 
one  explication,  et  les  plos  remarqoables  sentences  de  Celse. 
Cette  collection  d'œovres  ftit  pobliée  en  1680  à  Lyon,  in-12.  On 
fait  mention  aossi  d'une  édition  de  1624.  —  Gabribl  fîit 
nommé  en  1629  pasteor  roral ,  et  en  1644  oo  1619  prédicateor 
à  Genève.  On  connaît  de  loi  :  In  obitum  Jaeobi  Gothofredi 
Carmen  epicediwn,  1662.—  Cdrmina  in  mfracii/o«im  et  feli- 
cem  liberaHonem  a  Deo  opt.  max.  urbi  Genevœ  missam,  1602. 
—  DOMii«iQ€B,  né  en  1642,  prédicateor  à  Genève  en  1677,  bi- 
Wiolhécaire  en  1709,  et  mort  en  1 728,  a  poWié  :  Thèses  ex  uni- 
versa  phUosophia,  Genève,  1661 .  —  Nous  devons  accorder  plus 
d'attention  à  son  fils  Piebre,  qui  naquit  le  8  février  1678  k  Ge- 
nève, fut  reçu  avec  distinction  dans  les  fonctions  ecdésiastiqoe^ 
en  1698,  et  rat  appelé  en  1700  comme  prédicateor  à  Leiprig,  où 
il  resta  trois  ans.  Sa  faible  santé  ne  lui  permit  pas  de  se  rendre 
à  one  invitation  de  la  commonaolé  française  oo  wallonne,  comme 
on  l'appelait  à  Londres.  Poor  satisfaire  ao  vœu  de  sa  famiHe,  il 
retourna  dans  son  pays,  où  il  exerça  les  fonctions  de  pasteur  à 
la  campagne,  et  mourut  d'une  dyssenterie  qu'il  gagna  en  visi- 
tant ses  paroissiens  qui  élaient  attaqués  de  cette  maladie.  Ses 
Sermons  sur  divers  textes  de  V Ecriture  sainte  parurent  en 
deux  parties,  à  Genève  en  1707,  et  furent  publiés  de  nouveao 
par  Vernet  en  1736.  V Histoire  de  la  vie  de  Jésus-Christ  parut 
aGenève  en  1710.  D'après  Sénebier,  les  dix  premiers  chapitres 
sont  une  traduction  libre  de  la  Paraphrase ae  le  Clerc;  mais, 
dans  la  suite  de  l'ouvrage,  Butini  prit  une  voie  originale.  On  y 
trouve  des  pensées  heureuses  et  qui  lui  sont  propres.  Il  a  com- 
posé encore  un  commentaire  français  de  VEvangile  de  saint 
Matthieu,  qui  n'a  pas  été  imprimé.—  jEAif-ROBBRT,  médecin, 
né  en  1681,  mort  en  l7lSou  1714,  prit  une  part  considérable  â 
la  rédaction  de  l'ouvrage  publié  par  la  société  médicale  de  Ge- 
nève, dont  il  était  secrétaire,  soos  le  litre  de  :  Traité  de  la 
maladie  du  bétail.  Ses  Conjectures  sur  quelques  diffleultés  qui 


cessa  d'avoir  lieo  ;  et,  qoand  on  saœagea  les  villes,  cbaqoe  soldat    se  tromveni  dans  les  premiers  chapitres  des  Commentaires  de 
fut  aviorisé  à  garder  poor  loi  ce  qo'il  avait  ravi  aox  malheoreox  I  César,  avec  une  carte  pour  les  expliquer,  se  troovent  dans  les 


BUTiADINGBH. 


(638) 


BUTimuran. 


MéwMiret  de  Tréwmm  ,1713,  juillet ,  l930-iS44 ,  et  sont  aiun 
ÎDftérff  par  darke  dans  aon  édition  des  CommenUUttê  é$  César, 
Londres  y  1712.  Ce  sajet  est  traité  pins  en  détail  sous  ce  litre  : 
Diêisriatiam  sur  le  Heu  par  oé  paseaieiU  les  lignée  que  Juiee 
César  fit  faire  pris  de  Genève ,  dans  VHisioire  de  Genève^  par 
Spon,  1730»  tom.  iv,  1-^.  Il  cherche  à  prouver  avec  asseï  de 
vraisemblance  que  la  muraille  eu  le  retranchement  que  César 
fit  construire  pour  arrêter  les  incursions  des  Helvètes  dans  les 
(kmles  ne  s*étendait  pas  de  Nyon  jusqu'à  la  montagne  voisine, 
mais  bien  près  de  Genève,  le  long  de  la  rive  gauche  du  Rbdne, 
jusqu'au  mont  delà  FoeiU.— JBAii-AifTOiiiB,  né  en  1735,admis 
au  grade  de  docteur  en  médecine  en  1746,  fut  rej^  membre  de  la 
faculté  de  médecine  de  Montpellier.  En  1756,  il  fut  admis  dans 
le  conseil  des  deux  cents  dans  sa  patrie.  En  1776 ,  il  fut  nommé 
un  des  directeurs  de  la  tnbliothèque  de  la  ville,  et  il  mourut  en 
1791.  Déjà  en  1743  il  avait  publié  à  Genève  une  traduction 
française  de  Touvrage  anglais  intitulé  :  Abrégé  de  ia  Càrano- 
logie  des  awiensr^gaïutfuspfr  NewUm,  Après  sa  réception  an 
grade  de  docteur  à  Montpellier,  il  fit  paraître  sa  DisserêtUio 
hgdrauiiao'mediea  de  soMfuimis  puismOane,  1747,  qui  fut 
suivie  des  deux  ouvrages  suivants  :  Traité  de  la  petite  vérole 
eammmiùquée  par  Cinoculalicm,  Paris.  175S,  in-lS  ;  Lettre  sur 
la  non-pulsatiam  des  veines,  Lausanne,  1761,  iu-V*,  il  fut  sa- 
vant comme  observateur  et  penseur,  et  heureux  comme  méde- 
cin. On  a  encore  de  lui  plus  de  huit  cents  observations  manuf- 
criles  sur  diverses  maladies.  (Pour  son  Esprit  du  chrisUanieme 
an  la  Doeirine  de  t  Evangile  déUtekée  des  additions  kawmims^ 
f.  Sénebier,  Hisi.  UU,  de  Genève,  tom.  ii  et  m ,  ainsi  que  la 
Eiogr,  univers»), 

BCTiQUB  (Lac)  (géogr.  ane.)  (lac  Boorlos),  nom  qu'on  donne 
à  une  grande  masse  d*eau  immobile  que  forme  ou  traverse  la 
branche  AtarfoéchideduNil  avant  de  se  rendre  dans  la  Méditer- 
ranée. Ce  nom  hri  vient  de  la  ville  de  Butas,  qui  en  est  voisine. 

BimEATB,  s.  m.  (F.  BfJTTBATI^. 
BUTIBBUX,  BVSB,  adj.  (F.  BCTTBEITX). 

BI7TIRIQCB,  adj.  des  deux  genres  (F.  Buttbioub). 

BCTis  {mytk.)  9  anrnoBi  de  Vénus ,  en  mémoire  de  sa  bien- 
veillanoe  pour  Butés  (F.  ce  mot). 

BUTis  et  SPBBTis  (hist-  anc.).  Les  Spartiates,  avertis  que 
Xerxès  était  prêt  à  fondre  sur  la  Grèce,  offrirent  des  sacrifices, 
et  les  prêtres  ne  virent  dans  les  entrailles  des  victimes  que  de 
funestes  présages.  Les  devins  interrogés  répondirent  que  le 
destin  de  Sparte  exigeait  qu*un  de  ses  entants  se  dévouât  pour 
die.  Butis  et  Spertis,  illustres  par  leur  naissance  et  considérables 
par  leurs  biens ,  s'offrirent  d'eux-mêmes  à  mourir  pour  leur 
patrie.  &^rie,  qui  aurait  dû  honorer  leur  courage,  les  envoya  à 
fa  cour  de  Perse ,  dans  l'espoir  que  Xerxès  se  vengerait  sur  eux 
dn  meurtre  des  hérauts  que  Darius  lui  avait  envoyés.  Dès  qu'ils 
furent  entrés  sur  les  terres  de  Perse,  ils  furent  conduits  chea  le 
gouverneur  de  la  province,  qui,  surpris  de  leur  courage  héroï- 
que, essaya  d*attadier  à  son  maître  des  hommes  si  généreux.  Ils 
ne  se  laissèrent  point  éblouir  par  l'éclat  de  ses  promesses,  a  Vos 
conseils,  lui  dirent-Us,  vous  sont  dictés  par  vos  sentiments  qui 
sont  bien  différents  :  élevé  sous  un  despote,  vous  avex  ployé  vos 
penchants  sons  la  servitude.  Un  Spartiate  n'obéit  qu'a  ses  lois 
et  ne  connaît  point  de  maître.  Si  vous  connaissiei  le  prix  de  la 
liberté,  vous  rougiries  d'être  esclaves,  et  vous  conviendriex  que 
des  peuples  magnanimes  doivent  employer  les  lances  et  les  ha- 
ches pour  conserver  leur  indépendance.»  Quand  ils  furent  ar- 
rivés a  Suse,  on  les  admit  à  l'audience  du  monarque  ;  on  exigea 
qu'ils  se  prosternassent  pour  l'adorer.  Mais,  malgré  les  menaces 
et  les  promesses,  ils  opposèrent  un  généreux  refus,  disant  qu'ils 
n'avaient  point  entrepris  un  si  pénible  voyage  pour  adorer  un 
homme.  L'oigueil  asiatique  (îit  obligé  de  céder.  Le  roi,  assis  sur 
son  trêne,  leur  demanda  quel  était  le  motif  de  leur  voyage  : 
c  Roi  de  Perse,  répondirent-ils,  Sparte  nous  envoie  pour  expier 
par  notre  mort  le  meurtre  des  hérauts  de  Darius,  dont  elle 
s'accuse  ompable.  j>  Xerxès,  frappé  d'admhutioii,  leur  dit  :  a  Je 
ne  me  réfflmi  point  sur  l'exemple  de  nos  compatriotes,  qui 
ont  violé  Te  droit  des  ^ens;  ie  ne  veux  point  me  rendre  cou- 
pable des  crimes  dont  j'ai  le  droit  de  vous  punir.  L'attentat  de 
votre  nation  est  trop  grand  pour  être  expié  dans  le  sang  de  deux 
honunes.  Allex-aniioncer  à  Sparte  mes  volontés.» 

BirrjADimuBi  ou  bunaduigbblanb  (géogr.).  Cest  la 
partie  la  plus  septentrionale  du  duché  d'Oldenbourg,  qui  s'étend 
sur  l'embouchure  du  Weser.  Ce  lambeau  de  terre  est  entouré 
comme  «ne  presqu'île  par  le  Weser  et  l'Iahde ,  en  sorte  que  les 
habitants  sont  forcés  de  se  garantir  de  trob  côtés,  à  grands  frais 
et  à  farre  de  dignes  et  de  travaux  de  (asdnage  plus  ou  moiascoB- 
(«an  partiecoRstraitsen  pîenca,  contre  les  OolaoragMix. 


C'était  auparavant  une  espèce  d'Ile  coupéeparaWwiriii^ 
qui  peu  à  peu  furent  comblées  par  l'clKt  des  (DtQeil^éHU 
noms  restent  à  peine  connus,  telles  oue  le  SÛ&s,  qnnmà 
l'Ile  du  Stadland,  située  au  sud  ;  t'jlàttt,  qoi  se  teiàrnîm 
riahde;  le  UaJen$chloot ,  qui  coulait  dam  la  putieirptei. 
nale.  Avant  la  construction  des  digues,  le  gn>apedeifliiiQ| 
s'être  élargi  an  loin  de  tous  côtés,  et  s'être  eiendo  jnqi'/lî 
lom,  où  le  Weser  s'unit  â  Tiabde.  Plusieurs  vitl^  m  % 
en^ontis  surtout  par  Tladhe,  qui  jusqu'alors  o'mil^qi'H 
rivière  assez  mé<liocre,  par  suite  d'inondatioos  tenfthte 
la  dernière  eut  lieu  en  1717  et  exer^  des  ntagci  iften  fa 
t786  et  1793,  il  y  eut  encore  des  espaces  de  psyi  mr^m 
qui  furent  en  proie  à  la  fureur  des  eaux.  —  Le  sol  ca  pm 

humide  et  d'une  Qualité  assex  diverse.  Sous  la  coodiei^èni 
qui  est  d'argile  s'étend  une  couche  de  terre  itérilêqaMPMH 
la  coque,  et  qui  ne  laisse  pas  traverser  l'eau  ;  poii  «até» 
veau  une  bonne  couche  de  terre  argileuse  et  ffcoafcyi,!» 
qu'elle  est  mêlée  avec  la  couche  supérieure,  ttnà  cdMoer 
meilleure  et  donne  une  terre  d'assez  lx>nne  qnsM.UpjiS 
tellement  dénué  de  bois,  qu'on  chercfaeà  remplacer  booÉ» 
tibles  ordinaires  par  la  fiente  de  vache  qu'on  wmAmkriw 
couches  de  quelques  pouces  de  hauteur,  qai  soQtcnilpbto 
pour  les  rendre  unies ,  après  quoi  on  les  ooope  en  kads» 
rées  (|u'on  fait  sécher  au  soleil.  On  cliercbe  encore i  imfHa 
le  txMS  par  différentes  espèces  de  paiHes,  sufttat  patâtafm 
obtient  en  desséchant  la  plante  des  haricots  et  te  «aal'v 
est  plus  malsain  que  dans  d'aatres  pays  de  niafén|H,i<M 
de  I  excessive  inconstance  de  la  température,  à  caaR4aH(« 
putrides  qu'exhalent  les  fosaés  quon  néglige  Inp.aeribi 
cause  du  manque  d'ari>res,  à  quoi  il  faut  ajoolerqi^niiiM 
tfèopcu  debonneeaBéefontaiiieàlMire.OadRféiiR#> 
dier  de  plus  en  plus  à  ces  inconvénients,  on  crwneàifi<i,a 
plante  des  arbres.  Les  frênes,  lespeuplieny  ks  |ilMi|n,ti 
marrons  d'Inde ,  les  ormes  sont  aune  anei  belle  mm^td 
que  les  arlves  fruitiers  de  toute  espèce.  Le  mén  m  H 
cas  derniers  eekii  mi  vient  le  moins  bîen;ildépaKfMarf 
l'âge  de  hoit  ans.  Toutes  les  espèces  deplanteiMbirat» 
siaseot  parfiùtemeDt  aivee  des  soins  convenmi.  <N  dk 
aussi  toutes  aortes  de  céréales  et  de  lègmei,  \n  n^' 
froment,  le  seigle,  force,  l'avoine,  les  haricots,  layi^J!' 
peu  de  gibier,  excepté  cm  lièvres,  des  perdriietdiieÎMfè» 

vages.  Le  Weser,  riahde,  le  Seiltiefe et  la TmMkawÊfit 
poissons,  tels  que  des  anguilles,  des  brochets,  du  cmffM 
tanches,  des  barbues,  des  soles,  etc.  Ce  qui  î*PP<i^M'*^ 
l'élève  des  bestiaux.  Le  beurre  est  très-reGhocbé,  Mrtfi^ 
le  pays  de  Brème  ;  le  fromage  l'est  moins.  Dos  botîNi  gM 
sont  très-forts  et  très-lourds,  sont  emmenés  au  déwwg* 
quantité,  à  moins  qu'on  n'en  soit  empêché  par  du  éph^^ 
souvent  fcela  arrivait  encore  il  y  a  quatanteaBgiwa'''* 
enlever.  Il  sort  encore  du  payapeaucoupdedicww<ug 
de  poulains,  ainsi  que  des  porcs,  partieuNèreiMilwF 
engraissés  qui  vont  à  Brème  et  à  Haaibourg.  ^J*]^^^ 
tons,  mais  ils  sont  d*une  belte  grandev  et  partes  *^ 
abondante  et  fine.  Les  oies  foomiasent  par ^"""r!^ 
riche  revenu.  Excepté  quelques  tuileries  et  qadgo  •" 


pour  le  tissage  du  lin ,  là  fabrknies  manqnaat  c^^ 
pays,  dont  la  culture  aeule  ad&t  a  ocenper  tni  ki  ii*^ 


l'avolsine  et  qui  faisait  Mrtie  des  sept  ganoen  nan^> 


Frise.  Sutqugué  par  les  Francs,  il  dut  reuunualtitfiw^ 
les  comtes  de  Studtng ,  pob  im  coolas  d'AnÉre,  et^ 
d'Oldenburg.  Mais  plus  tard  fl  sot  ae  aamime  à  >^r; 


domination,  et,  se  réunissant  à  la  Frise,  qai  •^JjJjyTii 
plus  vers  rindépendanoe,  il  se  constitua  en  aw  'jg'Tgi  ^ 
tête  de  laquelle  étaient  des  proprîélaim  libi«f>V^^ 
affrires  publiques  et  rendaient  la  justice  cenjomteP»^^ 
juges  (avoués  ou  avoyers)  élus  partepewpte.l^^gJÇ'^ 
tinrent  leur  hulépendanee,  mêaae lattq»P>«^!''Jl!?Zi> 
ration  des  Frisons  se  frit  diasoule,  contre  iss  ^q>»J^  ^ 
mois,  qui  en  iéSOs'étmnt  lait  donnar  t'in^MJ^^fj^ 
par  l'empereur  Sigismond.  L'invealitOTe  qae  lc<g^^ 
la  Frise  orientale  ânint  sur  ce  pays  en  USé  teM  v^JJ  ^ 
efifet.  ils  résistèrent  moins  hcuieuaiuwnt  sm  ^^^^ 
comtes  d'Oldenbourg  qui,  dans  le  itv«siède,^a»i^f_ 
valoir  le  droit  qu'ils  avaient  anciannament  <*M^^ 
reur.  Après  deux  tentatives  mutiles,  lefomtgy^î^^g 
en  1499,  avec  le  secours  des  comtes  de  Ilruasaw^lJ^J^^  : 
et  de  Limébourg,  à  somMttie  ee  pars^^Jlie"^ 

Buts,  en  lui  aaaintenaBt  ses  anciens  draii  ^  ^  ^^ 


( 

i*oii  Toohit  bien  ftire  émaner  de  ChaHeM}irint  conune  les 
fmnt  continiiés.  Le  |n  js  resta  délioki?ement  dans  celte  eondi- 
oot  parce  qu'on  sol  diméner,  par  des  dédomniagenents  péca* 
iaires  et  par  d'autres  sacrifices ,  les  ptétentions  que  les  comtes 
s  ta  Frise  orientale  appuyaient  sur  leur  inirestitareantérieurey 
«n  que  celles  qae  les  comtes  susdits ,  qui  avaiem  participé  à  la 
inqeêle,  fendaient  sur  leur  concours ,  et  aussi  parce  qu'on  eut 
1  angesaede  réparer  des  erreurs  survenues  plus  tard  enfers  les 
ncieos  iMbilants  en  leur  faisant  droit  è  oe  justes  eiigences. 
Jnrarden,  Tonens,Langwarden,  Burhafe,  Stolham ,  Wad- 
tmSf  Weieo ,  Atens  ei  Abbebausen  sont  les  noms  des  paroisses 
n  ce  petit  pays,  qui  a  i  peu  prés  S  lieues  carrées  de  superOciey 
t  q«l  oomple  à  peu  piés  S,400âmes  par  lieue  carrée. 

BUTBBIS  (CBuaitMPHK^  né  Â  AnTcrs,  fut  moine  de  l'ordre 
r  Qteanx»  cl  mourut  en  1660. 11  est  auteur  des  ouvrages  soi- 
anU:!"*  Tr^pkétê^Êomi smtfHquê pwnftmu,  du  ^ÊiM de  Bra- 
mmê^  Anvers,  1641,  in-fol.,  fig.,  1. 1.  H  se  proposait  de  donner 
n  second  volume  qœ  sa  mort  Tempècha  de  publier;  mais  il  le 
nasa  mannaerit,  et  on  le  trouva,  avec  des  suppirmenis  par  Jaê- 
eas.  dans  la  accoude  édition  des  Trûpkém  en  Brmémmi^  publiée 

la  Uaye  en  1714-17)6,  4  vol.  in-M.,  fig  Des  écrivains  kellan- 
ÉM  l'ont  accusé  d'avoir  forgé  de  Taux  actes  pour  appuver  ses 
aensonges  bisloriques.  C'est  le  reprocbe  que  lui  fait  Scnverius 

r.  les  JU«/Mf«  vwifHÊ  «vt'd'Ant.  Mathieu,  Leyde,  1608, 
»-#*).  Quoi  au'ii  en  soit ,  on  a  essayé  de  rétablir  la  réputation 
le  fintkens  dans  ravertissement  de  la  seconde  édition,  qui, 
iiisi  que  la  première,  est  rare  et  rccbercbée.  9*  Afmoin  fénéû- 
amqMM  de  fa  molfon  liWa»,  divisées  en  qmnte  livres,  véri- 
lèn  par  Charles  ;  litres  a  autres  bonnes  preuves,  avec  le  récit 
le  plusieurs  histoires  où  les  seisneurs  de  celte  maison  se  sont 
trouves,  ete.,  Anvers,  1696.  in-fol.  Ces  annales,  où  Ton  voit  les 
aortraits,  les  tombeaux  et  its  anciens  sceaux  de  la  maison  de 
Linden,  sont  d'une  extrême  rareté,  même  en  Flandre;  cepen- 
lant  les  bibliographies  des  livres  rares,  si  on  en  excepte  celle 
le  Uivid  Clément,  n'en  font  aucune  mention  ;  mais  re  qui  est 
iorore  pins  remarqaabie,  c'est  que  le  P.  Leiong  dans  sa  Bi- 
aHoiAéona  htfsfonifue  é€  Frmmcê^  Lenglet^Dufresnoy  dans  sa 
Méêkoëê  jioiir  éêitéiêr  tkêtMr^^  et  plusieurs  autres  savants, 
ne  cm  que  Butkens  avait  écrit  en  latra ,  et  ils  donnent  dans 
aeUe  langue  les  titres  de  ces  deux  ouvrages,  en  ne  présentant 
es  originaux,  qui  sont  en  fran^^is,  que  comme  des  traductions. 
I^vid  Qément  n'a  point  commis  ceUe  erreur,  et  même  H  Ta  re- 
evve. 

Mrruut  (GvnLiin»),  Anglais,  mourut  en  1410.  Il  a  écrit 
nr  les  indul|^nces  et  contre  la  version  anglaise  de  la  BiMe 
|n*on  avait  fkte  de  son  temps  (  Wadrug,  m  ScHpL  ord,  wtin. 

K  t51). 

BUTLUt  (GuiLL4muû,  gentilhomme  irlandais,  naquit  au 
muté  de  Clare  ven  le  mifieu  du  ivi*' siècle.  Poussé  par  sa  cu- 
iosité  naturelle,  il  entreprit  dans  sa  jeunesse  de  voyager.  Après 
m  asses  ioujg  trajet  sur  mer,  il  fut  pris  par  des  corsaires,  et  con- 
tait en  Afrique  où  on  le  vendit  comme  esclave.  Par  on  hasand 
isigulier ,  le  maître  auquel  il  échut  en  partage  éteit  un  de  ces 
aortels  privilégiés  auxquels  le  Seigneur  a  da^  réHUr  le  §9- 
reidêiaèémiu  piètre.  Il  employa  Butler  aux  travaux  les  plus 
lénibles  de  son  laboratoire.  CeluHci  ne  fut  pas  longtemps  sans 
eecmnanre  le  but  des  opérations  de  son  maître,  mais  ce  fut  en 
atn  qu'il  essaya  d'en  saisir  le  fil  ;  Tadepte  se  cachait  si  bien  que 
itttes  les  tentatives  de  Butler  furent  vaines.  Le  hasard  le  servit 
aïeux  que  son  intelligence.  Il  découvrit  le  lieu  où  son  maître 
nchait  sa  pondre,  panrint  à  s'en  saisir,  i  s'évader,  et  fut  assex 
«areox  |KNir  arrker  sans  accident  en  Angleterre.  Possesseur 
ron  trésor  aussi  précieux,  notre  Hibemois  se  mit  à  faire  assis 
NsMiquenient  des  projections  :  prudence  et  richesse  inopinée 
nmM  Faremcnt  ensemble.  Le  bruit  de  ces  projections  se  r^nn- 
lit  jusqu'à  la  cour.  Un  médedn  du  pays  de  Butler  conçut  à 
OBI  tour  le  prsjet  de  lui  ravir  son  secret.  Pour  y  parvenir ,  il  se 
iégmse  et  vient  s'offrir  au  chimiste  comme  domestique  :  il  est 
looeptét;  mais  Butler,  devenu  plus  circonspect,  s'enfermait  pour 
hère  ses  opérations*  Un  jour  H  eut  besoin  de  plomb  et  de  mer^ 
nre,  et  chargea  son  nouveau  valet  d'aller  lui  en  acheter.  Avant 
ne  d'obéir,  celm^  va  trouver  l'hête  de  Butler,  et.  par  rappAl 
rune fette fécompenw ,  Il  tedétermine  à  Tintrodmre  dans  une 
chambre  conlignê  à  celte  de  son  malCre,  à  te  claisan  de  laquelte 
lofait  à  la  hâte  plusieufs  trous.  Lorsque  Butler  se  lut  mis  à  l'ou- 
vrage, te  tiux  milet  caurut  à  son  poste  ;  mais  comme  il  avait 
riraliqué  nb  trous  à  une  eerteine  élévation,  et  échafaudé  plu- 
iieun  chaises  pour  y  parvenir,  son  édifice  s'écroula  au  moment 
où  fl  examinai  avec  te  plus  d'attention  ks  opérations  de  l'alcfai- 
miste.  Alarmé  deœbrutt,  Butler cauri ,  Tépce  è  la  main,  dans 
teehaoïbre  Twlne,  et  te  médecin  n'évite  que  par  une  prompte 


)  BCTUOI. 

fuite  les  effets  de  sa  colère.  Furieux  d'avoir  manqué  son  coup. 


Ne  se  croyant  plus  néanmoins  en  sûreté  dans  son  pays,  il  s'( 

barque  de  nouveau  avec  l'intention  de  se  retirer  en  Espagne. 
Avant  que  d'y  arriver,  il  mourut  sur  mer  en  1618,  égé  crenvi- 
ron  quatre-vingts  ans.  Quelque  temps  après,  te  médeao,  s'étent 
trouvé  impliqué  dans  une  conspiration,  fut  pendu.  Butler  a, 
parmi  les  adeptes,  quelque  droit  à  rimmortolité  par  te  fameuse 
pierre  qui  porte  son  nom,  et  dont  il  fut  ou  l'auteur,  on  tout  au 
moins  le  propriétaire.  Posée  seulement  sur  la  Ungue  d'un  ma- 
lade, cite  rappelle  des  portes  du  tombeau  celui  qui  est  près  d'ex- 
pirer. Van  Uelmont,  et  d'après  lui  l'abbé  Rousseau,  ont  écrit 
sur  les  propriétés  innombrables  de  ce  divin  arcane.  Les  cures 
qu'ils  aient  surpassent  en  prodiges  tout  ce  qu'on  nous  raconte 
de  te  baguette  des  fées  ;  et,  ce  qu'il  y  a  de  plus  merveilleux,  c'est 
que  la  composition  en  est  si  faaie,  qu'on  a  peine  à  concevoir  que, 
possesseurs  d'un  trésor  si  précieux,  tes  hommes  aient  bten  voulu 
continuer  de  se  laisser  mourir.  Il  ne  s'agit  en  effet  que  de  com- 
biner entre  eux,  par  runion  philosophique,  le  lion  rouge,  l'aè- 
mant  et  te  ferment.  —  Les  personnes  qui  auraient  le  malheur 
de  ne  pas  comprendre  un  langage  aussi  oteir,  pourront  s'amuser 
de  te  recette  suivante,  que  nous  avons  extraite  d'un  vieux  ma- 
nuscrit :  o  Tritures  exactement  ensembte  six  onces  de  vitriol 
caidné  au  soleil;  sang  humain  dessédié,  une  once;  munue,  une 
once  ;  usnée  humaine,  demi-dragme  ;  vers  de  terre  desséchés, 
quatre  onces.  Enfermer  ces  poudres  dans  un  matras  que  vous 
exposcrei  au  soleil  d'avril  pendant  un  mois;  elles  s'i^omé- 
reront  par  l'action  de  la  diateur ,  et  formeront  la  pierre  de 
Butler,  a 

BDTLBR(CHÀai.BS),  auteur  anglais,  né  en  1660  à  Vycombe 
dans  le  comté  de  Bucfciugham,  et  évêque  d'fixford,  fat  vicaire 
dans  une  paroisse  de  campagne,  et  mourut  te  30  mars  1647.  U 
est  auteur  de  plasieurs  ouvrages,  et  entre  autres  des  suivante  : 
i""  tta  fiemimimê  Mtutrelty  (te  M onarchte  des  femmes) .  C'est  un 
traité  sur  les  abeilles*  ouvrage  ingénieux,  et  qui  a  àé  souvent 
imprimé,  Oxford,  1600,  in-0»;  1654,  in-4«,  ete.  3*  Tkê  Prinei' 
piee  ofmueie  (les  Principes  de  te  musique  pour  te  chant  et  te 
composition  ),  Londres,  1636,  in-4**.  3<*  Une  Gtawemaire  an- 
glaiee,  publiée  à  Oxford  en  1635-1634,  in-4^  Butler  v  propose 
un  plan  d'orthographe  régulière,  et  se  sert  de  caractâ-es,  dont 
qudques-uns  sont  empnintés  du  saxon,  et  dont  tes  autres,  de  sa 
propre  invention,  sont  si  sin^iers  que  nous  n'avons  point  de 
caractères  pour  les  fi^rer.  ha  prédilection  pour  ce  prétendu 
perfectionnement  était  telte,  que  ses  ouvrages  sont  imprimés  de 
te  même  manière, que  sa  grammaire.  La  conséquence  en  a  été 
un  dégoût  presque  universel  pour  tous  ses  écrite,  quoiqu'ite  soient 
d'ailleurs  curieux  et  intéressants.  Ceux  que  nous  n'avons  pas 
cités  umi:  Rkeiuriem  iibri  duo,  Oxford,  1630.  —  Oreaorie$ 
liMduo,  Oxford,  1635;  et  Reguia  de prefinqmitaU wuUrimo^ 
mium  impedieme,  Oxford,  1625,  in-4*. 

niTTLSA  (Sajiokl),  te  célèbre  auteur  de  Hudi^as,  naquit, 
d'après  te  doanée  laplus  générale,  en  1613,  dans  te  (laroisse  de 
Strensham  dans  te  Worcestershire.  Cependant  l'opinion  oui  te 
feit  naître  en  ^600  repose  sur  une  autorité  qui  a  du  poids.  La 
plupart  des  duindications  transmises  sur  les  événemente  de  sa 
vte  sont  tout  aussi  conUadictoires  et  vagues.  D'après  quelques- 
uns,  son  p^  aurait  eu  de  l'aisance  ;  d'après  d'autres,  u  n'aurait 
été  qu'un  fermier  de  moyens  fort  médiocres.  Le  jeune  Butler 
fréquente  l'écote  tetine  de  Woroester  d'abord,  et  dans  te  suite 
une  universite.  Biais  quelte  université  ?  les  biographes  ne  sont 
pas  d'accord  sur  cette  question.  Wood,  qui  fait  assex  votentlers 
étudier  à  Oxford  tous  les  hommes  d'un  grand  nom,  finit  cepen- 
dant par  se  décider  pour  Cambridge,  où  Butler  aurait  passé  six 
ou  sept  ans,  sans  cependant  se  foire  inscrire  pour  aucun  cours,  à 
cause  de  sa  pauvreté.  Au  terme  de  sa  carrière  académique ,  U 
entra  en  qualité  de  sscréteire  au  service  du  juge  de  paix  Jeflerys 
d'EarteCroomdansle  Worcestershire.  Il  parait  s'être  trouvé  asses 
bien  dans  cette  condition,  ci  avoir  eu  assex  de  teisir,  non-seute» 
ment  pour  se  Mwer  à  l'étnde  des  poètes  et  des  hialoriens,  mds 
même  pour  chercher  des  distractions  dans  te  peinture  et  te  mu- 
sique. Il  fout  bien  que  les  oeuvres  de  son  pinceau  n'aient  pas  été 
médiocres,  puisqu'elles  lai  procurèrent  l'amitîé  de  Samuel  Coo- 
per,  on  des  peintres  les  plus  célèbres  de  l'époque.  Les  vicissitu- 
des de  sa  destinée  l'amenèrent  par  te  smte  cbex  fa  comtesse 
Elisabeth  de  Kent,  où  il  eut  à  sa  disposition  une  riche  bibliothè> 
que,  et  gagna  Taflection  du  célèbre  Selden ,  qui  éteit  alors  In- 
tendant de  te  comtesse.  En  quelte  qualité  Butler  M4i  attaché 
au  service  de  U  comtesse  î  eest  ce  qui  n'est  pas  plus  dair  que 
te  moUf  pour  lequel  il  quitte  bientùi  cette  maison  pour  s^atte- 


BUTLER. 


(640) 


MJTLBI. 


ne  parvient  jamais  à  rédoire  an  silence.  Hodibcis  ottrài 
le  |M)ëte  sans  aucune  pilié,  et  chaque  occasioo  dele  Ihm 


cher  à  la  personne  de  sir  Samuel  Luke,  un  des  oflficiers  les  plus 
distingués  de  Cromwell.  Sir  Samuel  Luke  était  un  puritain 
exalté,  et  Butler  eut  dans  sa  maison  l'occasion  la  plus  favorable 
d'observer  tout  ce  qu'il  y  a  de  désordonné  et  de  ridicule  dans  les 
sectaires  politiques  et  religieux  C[u*il  a  livrés  au  mépris  et  à  la 
risée  du  public,  dans  son  poème  inspiré  par  une  loyale  convic- 
tion. Aussi  il  est  vraisemblable  qu'il  conçut  dès  cette  époque 
L'idée  de  son  Hudibras,  et  peut-être  même  qu'il  en  créa  des  lors 
le  plan.  Il  en  est  même  qui  prétendent  que  sir  Samuel  Luke  est 
lui-même  l'original  du  néros  comique.  —  Après  le  rétablisse- 
ment de  la  royauté,  dont  Butler  était  resté  le  partisan  fidèle  au 
milieu  des  sectaires  rebelles,  on  pouvait  s'attendre  à  ce  que  son 
sort  prit  une  tournure  plus  heureuse  ;  mab  il  ne  devait  pas  être 
autre  chose  que  secrétaire  du  comte  Richard  de  Carbury,  prési- 
dent de  Galles,  et  celui-ci  lui  donna  la  fonction  de  trésorier  à 
Ludiow-Gastle,  lorsqu'on  y  rétablit  la  cour  judiciaire.  Vers 
cette  époque  il  épousa  mistress  Herbert,  jeune  personne  d'une 
bonne  condition  et  d'une  fortune  assez  considérable ,  fortune 
qui  cependant  se  perdit  par  la  suite,  pour  avoir  été  placée  d'une 
manière  peu  sûre.  —  En  1663 ,  Butler  fit  paraître  la  première 
partie  ou  les  trois  premiers  chants  de  son  Hudibras,  Une  pareille 
publication  à  une  pareille  époque  ne  pouvait  manquer  de  produire 
un  effet  puissant;  car  un  iK>ême  burlesque  qui  déversait  à  la 
fois  le  fiel  et  le  ridicule  sur  tes  extravagances ,  les  bizarreries  et 
les  folies  des  sectes  politiques  et  reli^euses  qui  avaient  renversé 
le  trône  des  Stuarts  et  envoyé  à  l'echafaud  Gbaries  l*"*^ ,  avait 
alors  un  retentissement  tellement  immédiat  dans  la  vie  réelle, 
que  l'intérêt  poétique  de  l'ouvrage  s'élevait ,  par  sa  tendance 
politique  et  reli^euse,  à  une  hauteur  à  laquelle  nous  ne  pou- 
vons plus  le  voir  aujourd'hui ,  nous  qui  n  avons  plus  l'esprit 
préoccupé  de  ces  considérations  et  de  ces  allusions.  Comme  on 
le  conçoit  bien,  ce  fut  surtout  le  parti  des  Stuarts  qui  fit  de  Hu- 
dibras  l'objet  de  son  admiration.  Les  courtisans  étudièrent  ce 
poème ,  et  le  roi ,  à  qui  on  prétend  que  le  comte  de  Dorset  le  fit 
d'abord  connaître,  en  savait  par  cœur  un  grand  nombre  de  ps- 
sagcs  qu'il  récitait  à  l'occasion.  Quels  que  fussent  les  applaudisse- 
ments que  le  poète  recueillit  dans  les  hauts  rangs  de  la  société, 
ces  applaudissements  furent  cependant  sa  seule  récompei]se.|Les 
éloges  et  l'admiration  s'élevèrent  encore  beaucoup  plus  haut 
après  l'apparition  de  la  seconde  partie  du  Uudibroê  en  1664,  et 
on  raconte  que  le  comte  de  Clarendon  ouvrit  à  notre  poète  les 
perspectives  les  plus  brillantes  d'honneurs  et  de  dignités ,  mais 
qu'il  ne  réalisa  jamais  une  seule  de  ces  espérances.  On  parie  il 
est  vrai  d'un  don  royal  de  300  guinées,  et  on  dit  aussi  que  But- 
ler fut  pendant  quelque  temps  secrétaire  du  fameux  duc  de 
Buckin^am;  mais  ces  deux  assertions  sont  dénuées  de  preuves. 
Bien  mieux ,  Pake ,  dans  sa  vie  de  Wicherley ,  raconte  une 
anecdote  bien  plus  vraisemblable  sur  la  rencontre  de  Bucking- 
ham  et  de  Butler ,  et  la  vérité  de  cette  anecdote  semble  con- 
firmée d'ailleurs  par  quelques  vers  de  notre  poète.  Pake  nous 
dit  que  Wicherley  avait  enfin  obtenu  avec  beaucoup  de  peine 
que  le  duc  voulût  bien  lui  désigner  le  lieu  et  le  moment  pour 
recevoir  Butler;  le  pauvre  poète  fut  introduit  par  son  ami,  mais 
au  même  moment  le  duc  aperçoit  par  la  porte  restée  ouverte 
on  entremetteur  avec  deux  filles  :  aussitôt  Buckingham  sort  à  la 
hftleet  laisse  là  ces  deux  personnages.  Cependant  Butler  ne  perdit 
pas  courage  pour  la  continuation  de  son  poème,  et  en  1678  il  en 
publia  la  troisième  partie,  qui  cependant  ne  termine  pas  l'ou- 
vrage. Il  est  d'autant  moins  possible  de  pénétrer  jusqu^ù  devait 
s'étendre  le  plan  de  son  œuvre,  que  l'ensemble  forme  un  tissu 
peu  serré  et  sans  unité,  dont  le  fil  pouvait  tout  aussi  bien  se 
rompre  qae  se  continuer.  —  Butler  mourut  à  Londres  en  1680, 
dans  un  état  de  pauvreté.  Longueville,  un  de  ses  amis,  s'eflbrça 
inutilement  d'ouvrir  une  souscription  pour  le  faire  enterrer'à 
Westminster,  et  le  fit  enterrer  à  ses  propres  frais  dans  le  cime- 
tière de  Covent-Garden.  —  Soixante  ans  plus  tard,  un  impri- 
meur de  Londres,  nommé  Barber,  lui  fit  ériger  un  monument 
dans  l'abbaye  de  Westminster.  —  a  Hudibrai ,  dit  Johnson , 
est  un  de  ces  ouvrages  dont  une  nation  a  droit  d'être  fière.  Les 
images  qui  y  sont  présentées  sont  nationales,  les  pensées  en  sont 
neuves  et  sans  aucun  emprunt  étranj^er,  le  langage  est  original 
et  propre.  Cependant  il  avoue  (et  oui  pourrait  le  nier  ?)  que  ce 
poème  n'est  pas  entièrement  anglais;  car  non-seulement  on 
peut  en  trouver  dans  don  Quichotte  l'idée  primitive,  mais  même 
les  deux  principaux  caractères;  Hudibras  et  Ralph  sont  des 
copies  nationalisées  de  don  Quichotte  et  de  Sancho  Pansa.  Le 
héros  de  Butler  est  un  juge  de  paix  presbytérien,  qui ,  plein  de 
confiance  dans  la  force  des  lois  et  animé  de  la  fureur  d'une  fana- 
tique ignorance ,  parcourt  le  pays  pour  détruire  la  superstition ^..  ^. ^^ ,  ^      _^^^^  ittix^ 

et  extirper  les  abus.  Mais  son  compagnon  est  un  indépendant    et  publia  en  1726,  in-T,  quinze  Serv^m  V^^t^^^ 
entête  et  querelleur,  avec  lequel  il  est  toujours  en  dispute  et  qu'il  l  pelle,  et  qui,  comme  le  pouvait  annoncer  la  IMn*»^ 


...  w  qmaciipoisl 

née.  Elle  emorasse  une  série  d'aventam  qai  ne  sont 
entre  elles  que  par  la  tendance  commune  à  odicifatf? 
presbytériens»  les  puritains,  les  indépendsotietnimB^ 
dissidentes.  La  plus  grande  partie  du  poCme  le  cMa|Mie(k  ^ 
logues,  auxquels  donnent  occasion  les  difféiêncesd'apMBi^ 
le  chevaleresque  juffe  de  paix  et  son  oompaffooQ,  ei  (Wr^ 
une  fournissait  suCnamment  la  matière.-*ll  rêmliedeoèv 

I  invention  et  la  disposition  sont  les  côtés  les  plus  biles  é» 
poème.  Si  donc,  lors  de  son  apparition,  il  futadniréctiMf  ^ 

Sar  ces  côtés  faibles  comme  œuvre  de  parti,  il  oe  pei  o^ 
ant  aujourd'hui  nous  plaire  que  parl'exécutieo.eliMo^ 
port  il  faudra  toujours  v  reconnaître  une  œn?Te  très-raMfik 
de  la  verve  comique.  Il  est  vrai  de  dire  qu'ai^ovdlnM,  iba 
Angleterre,  on  le  vante  plus  au'on  ne  le  Ht,  etpimqKf» 
rêt  n'est  plus  excité  par  les  allusions  qui  se  npportenir^ 
que  et  à  la  réalité,  et  parce  que  ces  allusions  néaciiiÉ^ 
nues  obscures  et  vagues,  et  ne  peuvent  être  misa  et  siÉp 
par  de  savants  commentaires  ;  car  Butler  a  fsitdesDi  (nmis 
trésor  de  savantes  connaissances,  dans  lequel  se  ImterEi» 
tout  ce  que  son  siècle  étalait  de  sagesse  tbeolorâie^  fiÉift 
philosôpnique  et  même  astrologique,  ainsi  que  oetei^ 
Le  caractère  essentiel  et  dominant  de  sa  satin  etiAvianr;i 
tourne  tout  en  caricature.  Bouterwek  dit  avec  kwM^tti»- 
tesse  :  o  Le  satirique  l'emporta  sur  le  poète ,  etmbnen: 
contre  la  secte  qu  il  voulait  flétrir  lui  fit  oublier  MnesibeB- 
genoesdela  poésie.  Les  deux  héros  sont  sous  tous  la  nspnë 
créations  repoussantes.  Pas  an  seul  trait  beaBetMtwKHi 
réconcilie  avec  leur  imbécillité  et  leur  ioseosibiiilé  ampe 
Par  là ,  Butler  a  manqué  à  la  vérité  même  des  csndèreii 
il  traçait  le  portrait;  car  en  définitive  les  égsraMuti/^ 
qu'il  a  voulu  nous  dépeindre  provenaient  d'une  fiutfieip* 
pour  le  bien.  Butler  n'aurait  pas  dû  oublier  (hm  lo  rtu 
presbytériennes  ont  pu  entraîner  des  hommes  tels  qielUai 

II  nous  parait  donc  qu'il  faut  borner  le  mérite  Mxmkh 
dibras  a  cette  plénitude  de  verve  énergique  et  hardie  fi» 
1er  laisse  déborder  par  torrents  dans  ses  vers  tt^  • 
noueux  comme  un  lourd  bâton ,  et  à  cette  origiosliieft^ 
qui  se  lie  intimement  à  la  qualité  précédente,  ongiotliie^ 
le  caractère  a  été  qualifié  par  Johnson  ûtffouièrtm'i^ 
mun.  Mais  c'est  précisément  cette  grossièreté  qui  dosin» 
langage  une  certaine  énergie  de  comique,  tant  ptf«Ç** 
en  harmonie  avec  l'ensemole  du  sujet,  que  psrce  q«** 
traste  avec  certains  passages  isolés  qui  ont  une  coonvh^ 
La  verve  de  Butler  est  en  général  nche  et  P'<>*^*f*».*J*u 
images  et  en  comparaisons,  et  en  mettant  ^  ^'T^ 
allusions  contemporaines,  il  reste  toujours  une  ssUrcj** 
comique ,  et  qui  s'applique  à  l'esprit  de  secte  et  spo^ 
gances  pédantesques  de  tous  les  temps.  —  Ses  •■''Jff^ 
mes  furent  publiées  peu  de  temps  après  sa  mort,  n*« 
doute  de  beaucoup  de  morceaux  altérés,  en  3  ^«•y*-^ 
meilleure  collection  a  été  donnée  par  Thyer  :  ^*^/_f!7 
Remains  in  verse  and  prose,  London,  1759;  et  oosoeçj* 
BuUer's  Remains,  London,  1823  (avec  des  leçons  et  iûwj^ 
nouvelles  pour  le  Hudibras).  Ces  œuvres  postbttBW  ««^ 
sent  en  majeure  partie  de  satires  didactiques  et  de  p^ 
vers,  qui  apparemment  n'étaient  que  des  ^''^^^^^^^^ 


ei  1  immoralité  enoniee  ae  la  cour.  o«  ^^  ^^^ 
quelques  dissertations  et  portraits  de  caractères  q«* 
se  dbtingue  par  la  clarté  et  la  force.  «i  m  <l^  ' 

BUTLER  (Joseph),  théologien  anglais,  naflojifl» 
WanUge,  dans  le  comté  de  Bcrk,  et  fut  clejé  dini  » 
munion  presbytérienne;  mais  ses  réflexions  lijw  ^^ 
embrasser  la  religion  épiscopale,  son  P^»  îP|'„,i,«# 
'opposition,  lui  permit  enfin  d'entrer  en  *7".«5*Tr,-i 
•Oxford,  où  il  reçut  les  ordres  sacrés.  Il  «^"^•^SSl* 


d 
d 


a  uxiora,  ou  ii  reçut  les  orures  sacn».  ■•  ^^mmi^^ 

précédente  au  docteur  Clarke  Trois  If  Uns  «^^'•^^  j^ 
desles  objeelioiu  sur  les  preuves  de  l'esiikiM  uJZa^ 
tenues  dans  un  de  ses  sermons.  Ces  Lellresoni  «f  "JLi 
à  la  suite  de  la  quatrième  édition  du  't^^^^SZ^^ 
les  allribuis  de  Dieu.  S'éUnt  lié  d'amitié  «^«^  f^^fl^ 
frère  du  grand  chancelier,  il  fut  nommé  «"  "*5rXii** 
mandation  et  celle  du  docteur  Clarke,  9^^}^Tlat^ 


BUTLEE. 


(641) 


BCTNEBIA. 


sprit,plus  méCaphysîque  qu'éloquent,  conviennent  mieux  à 
les  étudiante  en  théologie  qu*à  un  auditoire  de  simples  chré- 
iens.  Cependant  ces  Sermons  et  son  Traité  sur  l'analogie  de 
a  religion  nalurelie  et  révélée  avec  la  eonttiluHon  et  le  coure 
le  la  nature,  publié  en  1756,  in-4s  sont  regardes  comme  de 
rès-bonnes  études  théologiques.  Après  avoir  possédé  dififérents 
Hsiiéfices»  et  avoir  été  environ  un  an  secrétaire  du  cabinet  de 
a  reine  CarolinCy  Butler  fut  nommé  en  1757  évéque  de  Bristol, 
it  en  1760  évéque  de  Durbam.  Les  premières  instructions  qu*il 
lonna  à  son  clergé,  en  arrivant  dans  son  diocèse,  eurent  pour 
tbjct  la  néeeêsité  du  culte  extérieur.  Ces  instructions  et  Terec- 
ion  d'une  croix  en  marbre  dans  sa  chapelle  ont  peut-être  con- 
ribué  à  faire  supposer  que  Butler,  qui  d'ailleurs  ne  s*élait  ja- 
D«is  marié,  avait  secrètement  embrassé  la  religion  catholique 
t>maine;  mais  cette  assertion  parait  dénuée  de  fondement.  Il 
Qourut  en  1753. 

BUTLEE  (Alban),  pieux  et  savant  agiographe,  naauit  en 
710  dans  le  comté  de  Northamplon ,  d'une  ancienne  lamille 
>eu  fortunée,  mais  très-honnête.  A  l'âge  de  dix-huit  ans,  on 
'envoya  au  collège  de  Douai,  dirigé  par  des  prêtres  anglais.  Il 
^  6t  oienU^t  de  rapides  progrès  dans  les  sciences  et  surtout 
(ans  la  vertu,  ce  qui  attira  raltention  de  ses  supérieurs.  Ses 
Iodes  étant  termmées,  il  resta  un  certain  temps  dans  ce 
ollége,  où  il  enseigna  successivement  les  humanités,  la  phi- 
Mopnie,  et  la  théologie  après  avoir  embrassé  l'état  ecclésias- 
ique.  Ce  fut  alors  qiTil  débuta  dans  la  carrière  littéraire  par 
me  Diaertation  eur  t Histoire  eatirique  des  papee  d'Archi- 
tald  Bower,  malheureux  écrivain  qui  crut  justiGer  son  apos- 
asie  en  calomniant  la  religion  catholique  à  laquelle  il  avait 
énoncé.  Cette  Dissertation ,  écrite  d'une  manière  facile  et  élé- 
;ante,  déoota  dans  l'abbé  Butler  une  grande  érudition  jointe 
I  une  sage  critique»  et  augmenta  l'estime  qu'on  avait  déjà  pour 
ui  dans  le  collège.  Cependant  il  cpitta  cet  établissement  en 
745  pour  servir  de  mentor  à  trois  jeunes  seigneurs  anglais 
ithoJiques,  dans  leurs  voyages  en  France  et  en  Italie.  Pendant 
es  excursions,  Butler  ne  fut  point  oisif  :  il  composa  une 
Uscripiion  des  monuments  des  arts  les  plus  remarquables 
e  ces  contrées.  De  retour  en  Angleterre  en  1765,  il  fut  nommé 
amùnicr  du  duc  de  Norfolk,  premier  pair  de  ce  royaume; 
uis  on  l'employa  dans  la  mission  du  comté  de  Stafford ,  qu'il 
nitta,  peu  de  tenms  après,  pour  succéder  à  l'abbé  Talbot, 
ère  du  comte  de  Schrewsbury,  premier  comte  d'Angleterre, 
ins  la  présidence  du  coll^  anglais,  à  Saint-Omer,  qui  lui 
mi  été  conférée  par  le  parlement  de  Paris,  à  la  dissolution  de 

société  de  Jésus  en  France^  en  1762.  Les  détails  qu'exigeait 
ttte  nouvelle  charge  et  ses  occupations  multipliées,  comme 
Caire  général  de  Saint-Omer,  d'Arras  et  de  Boulogne,  le 
ïtoumerent  de  ses  travaux  littéraires.  Butler  remplit  les  di- 
îTs  emplois  qui  lui  furent  confiés  avec  un  zèle  et  un  succès 
a-dessus  de  tout  éloge.  Enfin  il  mourut  le  15  mai  1775,  à  l'âge 
t  soixante-trois  ans,  après  avoir  joui  de  la  confiance  intime  de 
-  de  Montlouet,  évégue  de  Saint-Omer,  de  M.  Caime»  évéque 
^  Bruges,  et  de  plusieurs  autres  personnes  distinguées.  Voilà 
»ur  sa  vie  publique;  nous  avons  maintenant  à  parler  de  ses 
avaux.  Le  premier  dont  nous  ayons  à  faire  mention  est  la  Vis 
fê  Pères,  des  martyrs  et  des  a%Ures  principaux  saints,  avec 
fê  notes  historiques  et  critiques,  en  anglais  :  c'est  par  cet  ou- 
age  surtout  gue  Butler  a  éubli  sa  répuUtion.  Godescard,  aidé 
t  Fabbé  Marie,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Ma- 
rin» le  traduisit  presque  aussitôt  son  apparition,  Villefranche, 
'65  et  années  suivantes,  13  vol.  grand  in-S"";  Paris,  nouvelle 
[ition  corrigée  et  augmentée  par  l'abbé  Godescard ,  chanoine 
ï  Saint-Honoré,  secrétaire  de  l'archevêque  de  Paris,  1786- 
W.  a  On  y  trouve  sous  chaque  jour,  dit  un  biographe,  la  vie 
s  saints  les  plus  célèbres.  On  a  profité  de  plusieurs  bons  ou- 
âges  ^ui  ont  paru  depuis  quelques  années  en  différentes  Un- 
ies. L  ouvrage  français  n'est  pas  une  simple  traduction  ;  il 
ntient  un  grand  nombre  de  vies  qui  ne  sont  point  dans 
original,  et  beaucoup  d'additions  fournies  par  l'auteur  anglais, 
1  qui  sont  le  fruit  des  recherches  des  deux  traducteurs, 
iadpalement  de  l'abbé  Godescard.  Les  modèles  de  vertu  de 
os  les  siècles,  de  tous  les  états,  de  tous  les  âges  y  sont  pré- 
ntés  avec  beaucoup  d'intérêt.  Les  fêtes  principales  de  l'année, 
scitoées  pour  nous  rappeler  les  différents  mystères  de  la 
ligion ,  y  sont  traités  avec  la  dignité  qui  convient  à  ces  grands 
jets.  Partout  à  l'instruction  est  jointe  une  onction  qui  fait 
Oter  la  morale  de  l'Evangile.  »  Cet  éloge  est  sans  doute  bien 
érité;  cependant,  pour  être  juste,  il  eût  été  bon  de  dire  que 
style  est  quelquefois  négligé,  et  qu'il  y  a  souvent  de  la 
aasioD ,  débuts  que  Godescard  n'a  peutétre  pas  assez  fait 
iparallre  dans  sa  traduction,  ce  qui  nécessairement  éloigne 

IT. 


t onction  dont  on  vient  de  parler  (F.  l'article  Godescabi>). 
J^ais  un  mérite  de  l'ouvrage  d'Alban  Butler,  c'est  qu'il  donne 
heu  a  des  réflexions  très-propres  à  confondre  les  sarcasmes  de 
l'impiété.  La  plus  puissante  ressource  des  incrédules  avait  clé 
de  saisir  malignement  certains  traits  qu'un  zèle  indiscret  avait 
répandus  dans  la  vie  de  plusieurs  saints.  Ils  avaient  cru  qu'on 
y  jetant  du  ridicule ,  ils  viendraient  à  bout  de  détruire  la 
véritable  piété.  Toujours  prêts  à  triompher  de  la  moindre 
imprudence,  ils  ne  rougirent  pas  d'insister  sur  des  riens,  et  de 
faire  tourner  au  mépris  de  la  religion  des  écarts  que  la  reli- 
^on  est  la  première  à  condamner.  Or,  l'auteur  anglais,  en 
éloignant  de  son  ouvrage,  avec  une  saine  critique,  tout  ce 
qu'une  crédulité  trop  grande  avait  souvent  fait  adopter,  répond 
ainsi  aux  vaines  attaques  des  incrédules,  et  confirme  la  foi  des 
fidèles  dans  ce  qu'ils  peuvent  raisonnablement  croire.  —  Chal- 
loner,  vicaire  apostolique  de  Londres ,  avait  conseillé ,  avec 
beaucoup  de  raison,  à  Butler  de  retrancher  les  Noies  savantes 
dont  son  ouvrage  était  chargé,  afin  de  le  rendre  plus  usuel; 
aussi  ne  les  treuve-t-on  point  dans  la  première  édition.  Mais 
on  les  a  rétablies  dans  les  éditions  postérieures,  d'où  elles  ont 
passé  même,  avec  des  augmentations  considérables,  dans  la 
traduction  française.  Ces  Notes  roulent  principalement  sur  l'o- 
rigine et  l'institution  des  fêtes,  les  cérémonies,  les  rites  et  les 
usages  de  l'Eglise;  sur  la  fondation,  la  propagation,  les  réfor- 
mes, la  suppression  des  ordres  monastiques:  sur  les  sectes  phi- 
losophiques ou  théologiques;  enfin  sur  les  écrits  et  les  éditions 
des  saints  Pères  et  des  auteurs  ecclésiastiques.  Pour  compléter 
sa  Vie  des  saints,  Alban  Butler  avait  composé  un  Traité  des 

fêtes  mobiles;  mais  cet  ouvrage  était  resté  manuscrit,  parce  gue 
'auteur,  le  jujjeant  trop  prolixe,  se  proposait  de  le  réduire. 
C'est  ce  qui  a  été  fait,  après  sa  mort,  sous  la  direction  de  l'abbé 
Cballoner.  Ce  Traité  a  été  depuis  traduit  en  français  par  l'abbé 
Nagot,  de  la  congrégation  de  Saint-Sulpice,  et  c'est  cette  tra- 
duction qui  fait  suite  à  toutes  les  éditions  de  Godescard.  L'a- 
giographe  anglais,  toujours  dans  le  dessein  de  rendre  le  plus 
complet  possible  son  grand  ouvrage,  avait  composé  des  Tables 
chronologiqjues  ;  mais  elles  n'ont  point  été  publiées.  Elles 
furent  suivies  de  la  Vie  de  la  scsur  Marie  de  la  Croix,  reli- 
gieuse du  couvent  des  Anglaises  de  Rouen,  ouvrage  dans  lequel 
rauteur  a  placé  des  instructions  sur  les  devoirs  des  personnes 
qui  vivent  en  religion.  On  a  encore  de  ce  laborieux  écrivain  un 
Traité  de  la  religion  naturelle  et  révélée,  qui  est  resté  ma- 
nuscrit, et  que  l'on  a  quelquefois  confondu  avec  le  Traité  sur 
l'analogie  de  la  religion  naturelle  et  révélée  avec  la  consti- 
tution et  le  cours  de  la  nature,  par  Joseph  Butler,  1756,  in-4®, 
et  dont  on  a  donné  une  traduction  dans  ces  dernières  années, 
Bourges,  1825,  in-8®.  Enfin  Alban  Butler  a  laissé  des  Sermons, 
des  Discours  de  piété  et  des  matériaux  pour  les  Vies  de  Fisher 
et  Morus.  —  Son  neveu,  Charles  Butler,  jurisconsulte  dis- 
tingué, homme  de  grande  science,  et,  ce  qui  vaut  mieux,  de 
grandes  vertus,  a  écrit  et  publié  sa  Vie,  Londres,  1799,  in-8<>. 
—  A  l'article  Godescabd,  nous  donnerons  la  liste  des  nom- 
breuses éditions  qui  ont  été  faites  de  la  Vie  des  saints, 

L.-F.  GcÉRiN. 

BUTLER  (Jacques)  (F.  Ormokd  [Duc  d']). 

BUTLER  (Thomas)  (V.  Ossory  [Comte  d']). 

BUTLER  (Weeden),  prêtre  anglican,  né  en  1742  à  Margate, 
perdit  son  père  et  sa  mère  à  Tàge  de  quatorze  ans,  et  fut  placé 
pour  six  ans  apprenti  clerc  cnez  un  attorney  solliciteur  de 
Londres.  Après  avoir  rempli  son  engagement  à  la  satisfaction 
de  son  patron  qui  voulait  Vassocier  à  sa  maison ,  sans  mise  de 
fondSj  Èutler  se  décida  pour  l'état  ecclésiastique.  Franc,  hum- 
ble, simple  et  irréprochable  dans  sa  conduite,  il  trouva  de  zélés 
{irotecteurs.  En  1767,  il  devint  lecteur  à  la  chapelle  de  Char- 
otte-Street,  et  dix  ans  après  il  en  devint  prédicateur,  en  rem- 
placement de  Dode  (V.  ce  nom).  Dès  ce  moment,  il  est  peu 
d'institutions  charitables  à  Londres  auxquelles  il  n'ait  contri- 
bué, soit  par  ses  prédications,  soit  par  son  influence.  C'est  à 
lui  qu'on  doit  la  société  fondée  dans  cette  ville  pour  la  libération 
des  personnes  détenues  pour  de  légères  dettes.  En  1814,  il  se 
retira  à  Chelsea ,  six  ans  après  dans  l'Ile  de  Wight ,  puis  à 
Bristol,  et  enfin  à  Greenbill,  où  il  mourut  en  juillet  18*25.  On 
a  de  lui,  en  anglais  :  l**  le  Guide  à  Chellenham ,  in -8°; 
^  Simples  Sermons,  in-4<';  3^  une  édition  des  Traités  de 
Jortin,  1790,  2  vol.  in-S*';  4"*  une  autre  des  Conversations 
romaines,  de  Wilcock,  1797,  2  vol.  in -8**;  5o  Mémoires  de 
Marc  Hildesley,  évéque  de  Sudor  et  Man,  1799,  in-8»;  6"  Ta- 
bleau de  la  Vie  et  des  ouvrages  de  Georges  Stanhope,  in-8^. 

BUTNERIA,  BEURERIA,  CALTCAHTHUS,   POMPADOUR 

(6olafi.),  arbrisseau.  La  fleur  a,  au  lieu  de  calice,  une  masse 

9\ 


BVTOmÉE». 


(64t) 


BurrArveco. 


charnucy  d*oû  partent  enviroy  quinie  pétales  sur  deax  rasgées. 
Les  pétales  cxXérieurs  paraissent  être  uiie  cantiouatioD  de  la 
masse  charoue,  et  pourraient  être  regardés  comn^  les  décou- 
pures du  calice.  Les  pistils  paraissent  formés  de  petits  sommets 
unplantés  sur  les  eoiibryons  qui  sont  reolermés  dans  le  caUee. 
Les  feuilles  sont  opposées  sur  les  branches  :  elles  sont  entières, 
ovales,  terminées  par  de  longues  pointes,  creusées  par-dessus 
de  sillons  assez  profonds,  et  relevées  par-dessous  de  nervures 
saillantes.  Les  Qeurs  naissent  une  à  une  au  bout  de  chaque 
branche,  et  s  épanouissent  dans  le  mois  de  mai  ;  elles  sont  d  un 
violet  terne,  parce  que  les  pétales  sont  couverts  d'un  duvet 
très-fin  de  couleur  âuve  :  elles  ressemblent  aux  fleurs  de  la 
démalite  à  fleur  double;  leur  odeur  est  peu  agréable.  Duhamel 
croit  (^ue  cet  arbre  nous  vient  du  Japon,  et  qu*il  est  décrit  et 
dessine  [)ar  Kœmpfer.  Dans  le  temps  que  ce  célèbre  académi- 
cien a  fait  imprimer  son  Drailé  des  arhru  ei  arbuslet,  il  dou- 
tait encore  si  le  butmria  s  élèverait  en  pleine  terre;  ce  doute 
8*e$t  dissipé  depuis  par  Texpérience;  elle  a  même  prouvé  quil 
est  assez  dur,  et  qu*il  se  multiplie  aisément  de  marcottes.  Gomme 
ses  racines  sont  très-fibreuses,  on  pense  qu*il  se  plait  dans  les 
terres  légères.  On  croit  égalenient  qu'il  peut  se  reproduire  par 
les  boutures;  comme  son  jeune  bois  est  fort  tendre,  il  faudrait 
couper  la  bouture  au-dessous  d'un  nœud  pour  empêcher  une 
humidité  trop  abondante  de  s'élever  dans  le  tuyau  médullaire. 

BUTO  ou  BOUTO  (géogr.  ane.),  ancienne  ville  d'Egypte, 
était  située  près  de  l'embouchure  SébennvtiqBe  du  Nil ,  sur  la 
rive  méridionale  du  lac  Bourlos.  Cette  ville  était  consacrée  à  la 
déesse  Buto,  qui,  dit-on,  y  demeurait,  et  qui  y  avait  son  temple 
et  son  oracle  les  plus  célèbres.  On  a  cru  reconnaître  dans  celte 
divinité  la  Lalone  des  Grecs,  et  les  anciens  auteurs  ont  pour 
cette  raison  donné  à  la  ville  le  nom  de  Latopolis.  Hérodote 
raconte  (liv.  ii,  ch.  166)  qu'Isis  ayant  confié  son  fils  à  Buto 
pour  le  soustraire  aux  persécutions  de  Typhon ,  la  nourrice  le 
cacha  dans  l'Ile  de  Cbemmis,  au  milieu  du  lac  Bourlos,  et  que 
depuis  ce  moment  Tlle  devint  flottante.  Dans  la  mythologie  des 
Egyptiens,  Buto  était  une  divinité  de  premier  ordre,  dans  la- 

Suelie  était  personnifiée  la  nuit  universelle  antérieure  au  dé- 
rouillement  du  chaos.  —  La  ville  de  Buto  fut  longtemps  ma- 
gnifique et  florissante.  On  y  voit,  dit  Hérodote,  les  temples 
d'Apollon,  de  Diane,  de  Liatone.  Ce  dernier  est  d'une  seule 
pierre  en  longueur  et  en  hauteur.  Chacune  de  ses  dimensions 
est  de  quarante  coudées  (cinquante-cinq  pieds).  On  a  calculé 
que  cet  énorme  monolithe  devait  peser,  avant  d'être  creusé, 
dix-huit  à  dix-neuf  millions  de  kilogrammes.  C'est  dans  un 
marais  voisin  de  Buto  que  Psamméticus  se  retira  pendant  son 
exil.  Ayant  envoyé  consulter  l'oracle  de  Latone,  il  lui  fut  ré- 
pondu qu'il  serait  vengé  par  des  hommes  d'airain  sortis  de  la 
mer.  En  eflet,  peu  de  temps  après,  des  Ioniens  et  des  Cariens, 
revêtus  d'armures  d'airain,  débarquèrent  en  Egypte,  et  aidèrent 
Psamméticus,  non-seulement  à  reconquérir  son  trône,  mais 
encore  à  détrôner  à  son  tour  les  onze  rois  ses  collègues.  Les 
ruines  de  Buto  excitent  encore  aujourd'hui  l'admiration  des 
voyageurs.  —  Hérodote  (liv.  il,  ch.  75)  parle  d'une  autre  ville 
de  même  nom ,  située  hors  du  Delta  -,  et  près  de  l'Arabie, 
a  J'allai ,  dit-il ,  dans  un  endroit  à  peu  de  dislance  de  cette 
ville,  pour  m'informer  des  serpents  ailés.  J'y  vis  une  quantité 
prodigieuse  d'os  de  ces  scr|)ents;  il  y  en  avait  des  tas  épars  de 
tous  côtés.  Ils  sont  amoncelés  dans  le  lieu  où  une  gorge  res- 
serrée entre  des  montagnes  débouche  dans  une  vaste  plaine 
qui  touche  à  celle  de  l'Egypte.  »  Aucun  autre  auteur  ne  fait 
mention  de  cette  Buto;  mais,  par  sa  situation,  on  a  pensé  que 
c'était  la  même  que  celle  Othone  dont  parle  l'Ecriture,  et  où  les 
Israélites  c^impèrent  près  du  désert. 

BUTOA  [géogr,  anc.),  petite  Ile  près  de  celle  de  Crète  {Piin,^ 

IV,  i'^j. 

HUToiR,  S.  m.  {lechnoi.)f  sorte  de  couteau  à  l'usage  des  cor- 
royeurs.  —  Butoir  sourd,  celui  qui  ne  coupe  pas;  butoir  /ran- 
chant ,  celui  qui  sert  à  écharner. 

BUToaiE  (butomus)  {botan-),  belle  plante  placée  sur  le  bord 
des  rivières  ou  des  étangs,  dont  la  tige  eflilée  comme  un  jonc 
se  termine  par  une  ombelle  de  fleurs  roses,  ceinte  d'une  colle- 
rette de  folioles.  Le  butomus  umbellatus,  ou  jonc  fleuri,  que 
nous  venons  de  faire  connaître,  a  été  alternativement  placé 
entre  les  joncées  et  les  alismacées.  M.  Richard ,  frappé  de  la 
structure  des  capsules,  dont  la  paroi  interne  est  garnie  d'un 
réseau  vasculaire,  où  les  graines  sont  attachées  sans  ordre,  en  a 
fait  le  type  de  la  famille  des  butomées.  Le  jonc  fleuri  est  très- 
commun  aux  environs  de  Paris.  A.  B.  de  B. 

BUTOMÉES  [butomcœ)  (bolan.).  Cette  nouvelle  famille,  éta- 
blie par  M.  Richard,  se  compose  seulement  de  deux  ou  trois 


plantes  monocotylédones,  fort  voisines  des  jeacées  d  écÊ 
macées,  mais  distisctes  par  un  caractère  asses  reonn 
consistant  dans  la  structure  des  oipsaies,  doat  U  parai 
est  garnie  d'un  eéseau  vasouiaire,  oà  les  graines  eoui 
sans  ordre.  Les  genres  butomus  (L.),  hydrcekiê  {f' 
limnockaris  (Humboldt)  présentent  seub  cette  eÎPgBtifitt  h 
reste,  les  butomées  sont  des  plantes  aquatiques,  icaèfa^ 
aux  joncées  et  aux  alismacées;  par  la  strttcture  de  htmn  é- 
verses  parties,  elles  pourraient  former  une  sotidiviaieB  da»  i 
groupe  très-naturel  où  l'on  réunirait  les  genres  de  ecs  troi»  Sh 
milles. 

BUTOMOM,  s.  m.  {boian.),  nom  que  l'ea  donaatt  mmnfmm 
rubanier. 

BrTOBlc,  s.  m.  (6oteii.),  grand  aiiMe  de  la  Uaulle  ém  mr- 
toïdes,  vulgairement  le  bonnet<arré. 

BUTOR,  s.  m.  (gramm,),  espèce  de  gros  oiseao  de  prw|* 
vit  dans  les  marécages,  et  qu'on  ne  peut  dresser  povr  b  fis- 
connerie.  Il  se  dit,  figurément et  familièrement,  d'oskou 
grossier  et  stupide.  C  est  un  butor,  c'est  un  vr^  bnior.tk'é 
donne  populairement  un  féminin  :  Butobdb.  CTesi  mmtfMm 
bulorde. 

BUTOBIDES,  historien  qui  a  écrit  sur  les  pyraiBÎdes. 

BUTOS  (F.  BUTUS). 

BUTOSCUXUT,  S.  m.  (term.  di  relaUon)^ 
cher  russe. 

BUTBET  (Le  babon  de),  né  en  France  dans  le  da< 
siècle,  d'une  famille  noble  et  riche,  renonça  k  aoa  raag el  àwn 
titres  pour  se  dévouer  aux  progrès  de  Pagrieoltafe,  fi  ywidWr 
au  bonheur  des  habitants  de  la  campanie.  Soa  Imc  HÉteW 
Taille  raisonnèe  des  arbres  /ru^Kw#,  Paris,  iTB5,  i»4r,  oik 
plus  instructif  de  ceux  qui  ont  été  composés  wmr  eette  metàer 
il  a  eu  treize  éditions  jusqu'en  1801  ;  on  ne  les  ooaipte  piv  >• 
puis  cette  époque.  Butret,  après  avoir  appris  à  liostnai,?^ 
Yincennes,  tous  les  détails  de  l'art  du  jardinage,  et  svi»  y 
pratique  de  la  taille  des  arbres^  était  allé  s'établir  à  Strier, 
où  il  avait  déjà  fondé  un  magniGque  jardin,  dont  il  sesmm: 
de  faire  une  école  pratique  pour  la  cul  tore  des  ariires  irubr^ 
lorsque  les  malheurs  de  la  révolution  vinrent  détruire  lehri* 
ses  travaux.  Forcé  alors  d'émigrer,  il  trouva  un  aaile  ikf^m 
de  l'électeur  palatin,  qui  lui  oonûa  la  directsoo  de  sa  pte 
Il  mourut  à  Strasbourg  en  1805.  On  raconte  de  et  fvnvr 
agriculteur  des  traits  dune  admirable  bienfaisance.  Autt 
iour  reçu  500  francs  pour  une  édition  de  son  lirre,  il  alti  *  ^ 
blir  dans  un  village  voisin  de  Strasbourg  où  la  cmlture  de»  r*v« 
était  négligée.  Quoique  le  sol  y  îùi  très-favorable  ;  il  y  fil  «^ 
des  arbres,  les  aistribua  aux  habitants,  lear  apprit  la  tbtier  ' 
la  pratique  de  l'art  qu'il  avait  poussé  si  loin,  e(  ne  k»  f* 

3u  après  avoir  dépensé  la  somme  entière  à  fonder  oae  bni« 
'inaustrie  qui  est  devenue  une  source  d'aisance  pour  erp" 

BUTBINTO  (géogr,),  ville  commerciale  située  prèsduî- 
deGorfou,dans  le  Sandschak  de  Dulonia,  ùiisant  partie  drîj  ' 
vince  d'Albanie.  Elle  est  pourvue  d'un  port  et  d'un  fortj  et  r    > 
le  siège  d'un  évèqucgrec.  Sa  population  est  dei,0(W>habaao*-  * 
vendent  aux  CorBotes  des  bestiaux,  des  blés  et  dn  Iwéi,  f  * 
font  aussi  le  commerce  de  caviar.  —  Elle  appartenait  Mtt  ■ 
aux  Vénitiens,  et  elle  partagea  dans  ces  derniers  lenim  le  »- 
toutes  les  possessions  vénitiennes  de  cette  contrée.  Eue  tin 
nom  de  l'ancienne  Bulhrotum.éonl  il  est  souvent  Cait  mr- 
dans  les  lettres  de  Cicéron,  et  aont  les  ruines  se  trotntot  3 
lieue  de  là,  près  de  Paleo  Castro. 

HUTBio  (Antoine  de),  jurisconsulte  de  Bologne,  «w 
1408  ou  1417,  a  laissé:  Repertorium  juris  canomciae  a-^- 
Commentaria  in  Décrétâtes  et  Clementinas,  impnai  i  ^ 
en  1718  (Trithémeet  Bellarmin,  de  Script,  ecehs.;  ftau 
Biblioth.  Bononiensis), 

BUTBON  (Jean-Alphonsk),  avocat  au  conseil  ro^  4r  E 
drid^  était  né  vers  la  fin  du  xvi'  siècle  à  Najeca  dansls\«" 
Castille.  Il  se  distingua  surtout  par  la  protection  rrlaint  ^ 
accorda  aux  arts  libéraux,  et  particulièremeut  k  la  pôsSar» 
l'exercice  de  laquelle  le  gouvernement  voulait  knpoaec  aar  (• 
annuelle.  Butron  publia  à  cette  époque  un  excelmH  ■«»« 
très-rare  aujourd'hui,  sous  ce  titre  :  Di^Ugtu  apnlsfelM*- 
ia  pintura,  en  quê  se  defiendê  la  inasnuiakd  de  aalr  «rti.  p 
es  libéral  y  noble  par  todos  los  der échos,  Madrid,  l6Si  ;  **' 

fïTimà  à  Miadrid,  avec  quelques  changeinenta  dans  Vu 
a  suite  du  Dialogo  de  la  pintura,  de  Vincent  Car 


Dialogo  de  la  pintura 

BUTTAFUOCO  (MATrHiEU),  oé  eo  17S0  à  Reaoovaifr,  r 

ville  de  Ck)rse,  non  loin  de  Ébutia,  embrassa  la  caiiT' 
armes,  et  s'éleva  au  grade  de  maréehal  de  camp»  bica  ^  ■ 


i 


(643) 


MTTKTw 


iùi  hîA  reBitnper  Dioini  par  des  lerriees  militaire»  ^e  par  un 
certain  laient  de  négockleur.  A  Tépeqae  où  le  duc  de  Cheiseul 
■éaolai  de  réunir  la  Corse  à  la  France^  Boltafuoco  fui  ua  des 
prineipaui  agents  du  mÎMsière  fraoçau^  et  il  reçut  la  mission 
délicate  de  coatiAuer  les  négociations  entamées  a?ec  Paoli  par 
Vakraissant.  Lorsque  en  1768  les  Génois  eurent  cédé  leurs  droits 
à  la  Vraooe^  llillaftncey  comprenasC  que  la  Corse  ne  pouvait 
aspirer  à  nue  iadépendnace  sérieuse,  se  mil  ouvertement  en 
oppoaition  contre  Paoli»  qui  ne  voulait  admettre  la  France  ^e 
oomme  puissance  protectrice,  et  il  coatrihu»  à  l'incêrporaCion 
pmte  et  ample.  Ses  compatriotes  Taccasèrent  souvent  d'avoir 
vendu  so»  naya  ;  quoique  ropinion  qii*il  soatenait  se  justifie 
asaez  par  elieHHènm,  on  ne  peut  nier  que  Buttafuoco  n'afe  reçu 
do  ministère  Choiseul  des  marques  de  (avear  que  sai  position 
déUeaAe  n'aoraii  pas  dâ  lu»  permettre  d'accepter.  En  178», 
Battafimco  ùit  élu  député  de  la  noblesse  de  Corse  aux  états  gêné- 
ranx,  il  s'y  montra  dévoué  an  prli  de  l'ancien  régime,  et  vota 
presque  teajours  avec  la  minonté  rétrograda.  Il  fui  accusé  par 
jttcaaeau*  d'avoir  entretenu  une  correspondance  crimineUe-; 
mais  ott  ne  lrou:va  dans  sea  lettres  qu'une  imprdJation  de  la 
constitution  civile  du  cler^-.  En  1790,.  il  dénonça  les  veiation» 
«a'eseniait  en  Corse  Paoli,  Ton  de  cens  qui  avaient  pnevoqoé 

I  accnmlimrde  Mtralwauv  En  rz^,  il  narm  eonlreles  membres 
du  département  de  la  Corse,  particulieremeai  contre  SaliceRi, 
qfù  le  représentait  partout  comme  un  aristocrate,  el  il  fut  en* 
suite  accusé  lui-même  d'avoir  excité  la  révolte  de  la  munidpa- 
mé  de  Bastia.  Son  opposition  aveugle  contre  la  révolution 
acheva  de  lui  aliéner  le  cœur  doses  comj^triotos,  qui  dans  beau* 
coup  de  villes  le  pendirent  en  effigie.  Napoléon  lui-mème,r 
alors  simple  lieutenant  d'artillerie  à  Auxonne ,  écrivit  contre 
lui  une  épftre  virulente.  Cette  Lettre^  ioiprimce  à  Dùle,  fut  en- 
voyée par  le  jeune  officier  au  dub  d'Ajaccio,  qui  la  répandit 
dans  rile.  Buliafueco  n'en  fut  pas  moins  un  cfes  signataires  des 

groteslatious  des  I3.et  15  seplembce  1791  contre  les  innovation» 
^  lites  par  l'assemblée  nationale.  A  la  fin  de  la  session ,  il  passa 
à  rétmnger  avec  tous  ceux  de  son  partie  U  revint  en  Corso  en 
1794,  aa  moment  où  les  An^is  venaient  d'envahir  cette  lie. 

II  ternit  ainsi  lui-raèroe  ce  qull  ayait  pu  faire  d'utile  à  sa  patrie 
sous  le  ministère  Choiseul,  et  autorisa  ses  ennemis  à  douter  des 
sentiments  qni  L'avaient  porté  du.côté  de  la  France.  Le  seul  qui 
ait  été  invariable  chez  lui,,  c'est  un  éloignement  invincible  pour 
le»  Génois.  Le  âl  janvier  &79i,.  à  Toccasion  d'une  réclamation 
où  la  ville  de  Gânes  oheochait  à  faire  valoir  ses  anciens  droits 
sur  la  Corse,  il  demanda  que  l'assemblée  rassurât  les  Corses  à 
cet  égard,  déclarant  qu'ils  se  livreraient  plutôt  au  diable  que  de 
rester  sous  les  Génois.  En  effet,  quand  il  se  fut  brouillé  avec  la 
Fimice,  il  préféra  l'Angleterre  à  ces  deniiers.  Il  avait  formé  une 
DoNeotion  oonirplète  de  Mémoires  relatifs  à  la  Corse,  collection 
qpi  fot  dispersée  en  1768,  lors  du  pillage  de  sa  maison.  Celait 
tui  qui,  avec  l'autorisation  de  Paoli,  avait  entretenu  avec 
l.-J«  HJousseaa  une  correspondance  politique  au  sujet  de  la 
aoBstiiutioiaà  donner  aux  Coiaes.  IhiUaiboeo  mourut  dans  l'exil 

l'année  taCMK 


BOTTAfiB ,  s.  m.  (agHêuU.),  action,  manière  de  butter  les 
9lttiHe9. 

BUTTE,  S.  f.  {gramm.),  petit  tertre,  petite  élévation  de  terre. 
Mu  futul  de  ta  buHe,  Monter  sur  une  bnite.  Tl  se  dit  parties- 
îèrement  d'une  petite  élévation  de  terre  ou  de  maçonnerie,  où 
*(on  place  un  but  pour  tirer  an  blanc.  La  butte  au  polygone, 
mur  le  tir  de  l'artilterie.  —  Figurément,  Elre  en  butte,  être 
rxposé.  Etre  en  bulte  auœ  coups  de  la  fortune.  Son  élévation 
"a  mis  en  butte  aux  traits  de  t envie.  Par  sa  conduite  impru- 
fente  il  s'est  mis  en  butte  à  ta  médisance.  Etre  en  butte  à  ta 
paierie,  aux  plaisanteries.  A  Paris,  ta  butte  de  Montmartre, 
a  butte  Cliaumont,  etc.,  la  colline  de  Montmartre,  etc. 

BUTT£,  S.  f.  {accept,  div.\  élévation  de  terre  q^e  la  taupe 
'orme  au  dehocs  pour  sortir  de  terre.  On  nomme  poudre  de 
iuUe^  la  poudre  dont  ceux  qui  tirent  au  blanc  ont  coutume  de 
ie  servir.  —  Butte  est  aussi  le  nom  par  lequel  on  désignait 
autrefois  la  maison  où  les  chevaliers  de  1  Arquebuse  se  rassemr 
liaient  pour  leurs  exercices. 

BirrrÉBy  s.  C.  (orefcil.).  U  panlt  que  ce  mot  vient  de  butte, 
■BÎ  signifie  une  élévation  de  terre,  an  monticule.  —  Une  butte 
Mai  ondinaireoiMa  pyraBÛdale»  cttie  forme,  qui  est  la  plus 
Mléde,  •  fini  donner  le  nom  de  buUét  à  toutas  les  parties  a'un 
édifiée  qnî  ont  un  effort  lalêral  à  soutenir.  Ainsi,  dans  toute 
NMie  de  construction  il  se  lut  deux  génies  d'efibrts  :  l'un  ver-« 
iical  ou  d'aplomb,  qui  exige  des  fondements  solides,  et  l'autre 
Inténd,  auquel  il  fiui  opposer  des  buttées  suffisantes.  Un  édifice 
qpnloonqae,  en  Imia  ou  en  pierre,  voUté  ou  non  mùié,^  est  capa- 


ble d'éprouver  des  ellbrts  latéraux  ;  nn  massif  même  a  hesisUm 
d'être  forlifié  par  un  talus.  ^-  On  forme  des  buttées  afec  des 
massiÊs  de  maçonnerie,  de  contre-forts,  des  arcs  ou  piliers  bat-» 
lants,  des  talus,  ée$  chaînes  de  fer,  etc.  (F.  ces  mots).  —  Les 
étaiements  sont  des  buttées  provisionnel iW,  (](n'on  est  souvent 
obligé  d'opposer  aux  efforts  mtéraux  d*on  édifice  qui  menace 
ruine.  —  Un  édifice  construit  selon  toutes  les  règles  de  Tart, 
qui  n'aurait  ni  voûte  ni  autres  constructions  capables  (fe  prtH- 
ouire  des  eflforts  latéraux,  peut  encore  awîr  besoin  de  kuUée 
pour  obvier  an  tassement  inégal*  du  sol*,  des  matériaux  et 
des  constructions.  En  général ,  le  moindre  déplacement  du 
centre  de  gravité  d'un  édifice,  occasionné  par  un  eIVrt  quelcon^ 
que,  produit  un  eflfort  latéral  <kii  exige  mie  buttée.  —  La  forme 
et  les  dimensions  qu'il  fout  donner  aux  buttées  dépendent  des 
eflbrts  qu'elles  ont  a  soutenir  ;  c'est  pourquoi  nous  renvoyons  au 
mot  Poussée  la  manière  de  les  terminer  (F.  aussi  Effobt  la- 
tésal). 

BUTTEL  (ALBERT-Lours-EMMANUEt),  nc  à  Arras  au  com- 
mencement du  XTiir  siècle,  fut  dlestiné  à  la  magistrature. 
Jeune  encore,  il  montra  tant  de  dispositions  qu'il  obtint  en  1729 
une  dispense  d'âge  pour  exercer  la  charge  éminente  dfe  second 
président  au  consed  d'Artois,  où  if  déploya  pendant  plus  de 
trente  ans  le  savoir,  le  dévouement!  et  rîntégnté  qui  devraient 
toujours  se  rencontrer  dans  les  chef^  des  corp  maiclaires.  Il  a 
publié,  sans  y  mettre  son  nom,  une  Notice  ae  fétat  ancien  et 
moderne  de  la  province  et  du  comté  d'Artois,  Paris,  r748, 
in-t2.  Cet  onvraçe,  en  fbrme  de  dictionnaire*  contient  les  ren- 
seignements lés  plus  exacts  sur  l'état  civile  militaire  et  ecclésias- 
tique de  la  contrée,  depuis  les  temps  anciens  jusqu'à  l'époque  où 
l'auteur  écrivait.  L'histoire  d'Artois,  qui  depuis  a  été  traitée 
d'une  manière  plus  complète  par  dbm  Devienne,  y  occupe  peu 
de  place;  mais  on  y  trouve  avec  beaucoup  de  développements 
tout  ce  qui  se  rapporte  à  la  législation,  aux  coutumes  et  statuts 
locaux,  et  en  général  à  toutes  les  matières  qui  font  l'objet  des 
études  du  jurisconsulte.  Buttel  mourut  à  Arras  en  1758. 

BUTTER,  V.  a.  Quelques-uns  écrivent  buter  {term*  de  jar- 
dinage). Butter  un  arbre,  le  ^rnir  tout  autour  dii  pied  avec 
des  mottes  de  terre,  après  Favoir  planté.  Butter  des  cardons^  des 
artichauts ,  Butter  du  céleri .  les  entourer  de  terre  pour  les 
fhire  blanchir.  —  Botteb  se  dit  aussi  d'un  cheval  qu'une  iné- 
galité de  terrain  fait  broncher.  Ce  cheval  butte  à  chaque  ptu. 
—  Bctté,  êb,  participe. 

BUTTBRFIELD,  mécanicien  alleoMud,  vint  s'établir  à  Taris 
vers  la  fin  du  règne  de  Louis  XIV,  et  obtint  le  titre  d'ingénieur 
du  roi  pour  le»  instruments  de  mathématiques.  Les  artislM 
anglais  n'avaient  pas  encore  perfiectionné  l'art  de  diviser  les 
instruments  astronomiques;  et  ceux  de  Butl«rfield»  surtout  ses 
grands  quarts  de  cercle,  jouirent  longtemps>  d'une  certaine  ré- 
putation. D construisait  beaucoup  de  cadrans  solaires  portatifs  â 
boussole,  et  cet  instrument  est  encore  connu  sous  son  nom.  Le 
czar  Pierre  voulut  visiter  en  1717  l'atelier  de  cet  artiste,  qui 
mourut  le  28  mai  1721,  âgé  de  quatre-vingt-neuf  ans.  U  a 
publié  quelques  ouvrages  dans  lesquels  il  donne  la  description 
de  quelques  instruments  qu'il  avait  inventés  ou  perfectionnés: 
1"*  ^itMu.  d'une  nouvelle  coniiruciûm,.  Paris,  1677,  in-12; 
2*'  Odomètre  nouveau^  1661,  in-12. 

BUTTET  (Mabc-Claude  bb),  né  à  Cbambéry  d'une  famille 
dislinj^uée.  Ayant  achevé  ses  études  à  Paris,  il  s'appliqna  aux 
mathématiques  ei  à  la  littérature  grecque  el  latine ,  et  fut  lié 
avec  Dasml  ^  Bonaard  et  les  autres  beaux  esprita  de  son  temps» 
s'efforçant,  a  leur  exemple,  d'enrichir  la  langue  française  de 
nouveaux  mots,  dont  la  plupart  n'ont  pas  feit  fortune.  U  pré- 
tendit aussi  à  r honneur  d  avoir  introduit  dans  la.  poésie  fran<^ 
çaise  lea  vers  saphiques  n^sucés,  proMè  bi^rre  que  Baïf  avait 
déjà  tenté  anrant  kii  et  asec  aussit  peu  de  succès.  Voici  la  liste  de 
seBtttvrageB:  1^  Àpoio^  pour  te  Savoie  contre  Martkélemi 
Jmmmc  ,  A  BtMmgês,  Lyon ,  BenoM,  1&5A,  in*8°.  C'est  une  pièce 
en  vers  Inlins^  2»  Odê  sur  la  paix  de  Yervins ,  Paris,  Buou , 
1659.  3P  Mpiêkakame  pour  kê  nopee^d»  Pf^iUbert-Emmanueiàe 
Savoye  et  deMarauerHe  de  Fwmee,  ilûd^.  Bob.  Estienne, 
1559,  ia-4P  ;  pièce  de  plus  de  six  eenta  vers  héroïques,  précédée 
d'une  épltre  en  prose  à  la  nouvelle  duchesse  de  Savoie. 
4<»  L'AmatUe,  ibio.,  1560,  revue  at  réimprimée  à  Lyon  en  ihl% 
et  en  1575.  C'est  un  recueil  de  cent  vingt-huit  sonnets,  où  l'au- 
teur ne  parle  que  de  son  amour  désespéré  pour  la  belle  Amaltée^ 
qu'il  avait  coramencé  d'aimer  dès  l'âge  de  dix-neuf  ans.  o**  Le 
premier  livre  deê  vers  de  Maro-Claudê  de  Buttet ,  Savoy  sien  ^ 
auquel  a  esté  ajouêié  te  seeomd,  ensemble  l'Àmaltée,  Paris, 
Fésandat,  1564,  iu-SP;  idem.  Paria,  de  Marnef,  1588,  in-8«. 
Le  premier  livre  contient  vingt^duq  odes,  et  l'autre  trente  ei 


BUTTlfEa. 


(644) 


Binrov. 


one.  Dans  la  deuxième  ode  du  second  livre.  Tauleur  déplore  la 
mort  de  Charles  III ,  duc  de  Savoie ,  et  nous  apprend  que  cet 
événement  lui  fait  abandonner  un  poème  qu'il  avait  commencé 
sur  les  glorieuses  actions  de  ce  prince.  6**  Cfianl  sur  la  conva- 
letcence  d'Emmanuel'PhUiheri^  iur  la  venue  de  la  duehesie 
de  Nemours,  Chambéry,  1663,  in-4«.  7«»  Le  Tombeau  de  JUar- 
guérite  de  Savoye^  1575.  8"  Eloge  d' Emmanuel- Philibert  de 
P/n^on,  Turin  y  1582.  9®  lia  laissé  en  manuscrit  Job,  poT'me 
héroïque  en  vers  français  ;  la  Maison  Ruinée;  Eloges  en  vers  des 
plus  illustres  personnages  de  Savoie,  et  une  CMe  à  Marguerite 
de  France ,  manuscrit  de  vingt-deux  feuillets ,  conservé  à  la 
bibliothèque  de  Turin ,  cod.  157,  et  qui  se  trouvait  aussi  dans 
celle  de  la  Vallière  (  F.  pour  plus  de  détails  la  Bibliothèque 
française  de  Goujet).  —  Buttet  (Louis  de) ,  seigneur  de  Mala- 
Iret ,  chevalier  de  Tordre  des  saints  Maurice  et  Lazare ,  avait  en- 
trepris d'écrire  en  trente  livres  l'histoire  de  la  maison  de  Savoie  » 
sons  le  litre  de  Décades  savoisiennes ;  il  n'en  acheva  que  les  vies 
de  Bérold  et  de  Humbert,  qui  se  conservaient  en  manuscrit 
dans  la  bibliothèque  de  Turin.  Le  style  en  est  précis  et  élégant, 
selon  Guichenon ,  qui  a  profité  de  ce  travail.  L'auteur,  oui  vi- 
vait en  1600,  manque  un  peu  de  critique.  — Buttet  (Marc- 
Antoine  de),  chevalier  comme  le  précédent ,  et  avocat  au  sénat 
de  Ghambéry ,  publia  :  t^  le  Cavalier  de  Savoye ,  ou  Réponse 
au  Soldat  français ,  Ghambéry,  1605 ,  in-8** ,  plusieurs  fois 
réimprimé.  L'auteur  cherche  à  y  établir  les  prétentions  des  ducs 
de  Savoie  sur  Genève.  Jean  Sarrasin ,  par  ordre  du  conseil  de 
cette  république,  y  opposa  le  Citadin  de  Genève,  Buttetpublia 
en  réponse,  2"  le  Pléau  de  l'aristocratie  genevoise,  ou  Haran^ 
fue  de  M'  Pictet,  conseiller  d'Etat  à  Genève,  Ghambéry,  1606, 
m-8°.  Ges  écrits  polémiques,  qui  offrent  peu  d'intérêt  aujour- 
d'hui ,  valurent  a  Tauteur  le  litre  d'historiographe  de  Savoie  ; 
il  écrivit  en  cette  qualité  un  Discours  de  V extraction  des  princes 
de  Savoye ,  qui  se  conservait  manuscrit  à  la  bibliothèque  de 
Turin. 

BUTTINGHAUSEN  (Gharles),  professeur  de  théologie  et 
prédicateur  à  Heidelberg ,  né  à  Frankenthal  en  1751,  mort  le 
13  juin  1786,  a  beaucoup  contribué  par  ses  recherches  à  éclair- 
cir  l'histoire  du  Palatinat  en  général ,  et  de  l'université  de 
Heidelberg  en  particulier.  On  a  de  lui ,  outre  un  grand  nombre 
de  thèses  et  de  dissertations  thcologiques  :  1^  Supplément  à  la 
chronique  d*Àventin,  Francfort,  1758,  in-8'';  2°  Délassements 
tirés  de  ï Histoire  du  Palatinat  et  de  la  Suisse,  Zurich ,  1766, 
trois  parties  in-S"»  ;  3"*  Matériaux  pour  servir  à  l'histoire  du 
Palatinat ,  2  volumes  publiés  en  huit  parties,  de  1775  à  1782 , 
Manhcim.  in-S"»;  4"*  Renseignements  historiques  sur  le  Pala-- 
tinat,  lires  d'écrits  modernes,  Manheim,  1783-86,  en  alle- 
mand ;  5®  Miscella  historiœ  universitatis  Heidelbergensis 
inservientia ,  Heidelberg,  1785-86,  2  part.  in-4«. 

BIITTMANN  (Philippe-Gharles)  naquit  à  Francfort-sur- 
le-Mein  le  5  octobre  1764.  Il  fit  ses  éludes  à  l'université  de 
Gœttingue,  fut  choisi  pour  précepteur  des  princes  de  Dessau , 
pais  en  1800  il  professa  au  gymnase  de  Joachimslhal  la  géogra- 
phie et  la  statistique.  Ge  philologue  érudit  fut  tour  à  tour  se- 
crétaire de  la  bibliothèque  du  roi  de  Prusse,  membre  de  la 
société  phtlomalhique ,  secrétaire  de  la  section  d'histoire  et  de 
philologie  h  l'académie  des  sciences  et  belles-lettres,  et  il  venait 
d'obtenir  la  survivance  de  la  charge  de  bibliothécaire  en  chef, 
lorsqu'il  mourut  à  Berlin  le  21  juin  1829.  On  doit  à  ce  savant  : 
Grammaire  arecçue, Berlin,  1792,  1818,  1825,  1824, 1825. 
Elle  compte  douze  éditions.  —  Premières  traditions  sur  les 
contrées  de  l'Orient,  ^  Essai  biblique  et  philologique,  avec 
une  carte  de  géographie ,  Beriin,  1803.  —Sur  les  deux  pre- 
miers mythes  de  l'histoire  primitive  de  Moïse,  1804.  —  Sur  le 
mythe  d' Hercule ,  1810.  —  Sur  le  mythe  du  déluge,  1812-1819. 


deSpaldingi 

cation  d'un  certain  wmbre  de  mots  grecs ,  surtout  d'Homère 
et  d'Hésiode,  i  vol.,  Berlin,  1818  et  1825.  —  Scolies  de 
tOdystée.  —  Plusieurs  Dissertations  dans  \e  Muséum  de  l'an^ 
tiquilé  et  dans  le  Muséum  antiquitatis  de  Wolf. 

BDTTNER  (David-Sigismond-Augcstb),  professeur  de  bo- 
tanique à  Gœttingue,  né  en  1724,  mort  en  1768.  Lorsque  Haller 
Quitta  l'emploi  de  directteur  de  l'université  de  Gœttingue  et  les 


vers,  adressée  à  J.-G.  Guno,  et  qui  est  imprimée  avec  l'ode  de 
ce  dernier  sur  son  jardin  :  Enumeratio  methodicaplantarum, 
carminé  clarissimi  Joannis  Christiani  Cuno  recensita- 
rum,  Amsterdam,  Sclioot,  1750,  in-4"  ou  in-8%  avec  une 


planche.  Haller  dit  que  Bottier  est  le  premier  qui  ait 
naître  le  nectaire  en  forme  de  tuyau  du  pédoocnle  de» 
niMm«  d'Afrique.  Ge  caractère,  réuni  à  celui  de  rirmrifan» 
des  pétales ,  les  dbtingue  essentiellement  de  ceux  de  I*Em^ 
Il  a  fait  aussi  connaître  le  vrai  caractère  du  genre  des  l  " 
Il  s'était  beaucoup  occupé  de  la  recfaerdie  des  rapports 
pour  former  les  ordres  naturels  et  des  (amill«i.  Philippe 
a  donné  en  1714  ,  sous  le  titre  de  CwmmeMatio  ioimmkm  ■• 
ordines  naturales  plantarum ,  un  aperçu  des  principe»  è 
Buttner.  Linné  lui  a  dédié  un  genre  de  plantes  sons  le  Basé 
Buttneria;  il  est  de  la  famille  des  personnées.  —  Etiiia 
(David-Sigismond),  diacre  à  Erfurt,  mort  au  camoMmamm 
du  XVIII*  siècle,  a  publié  en  allemand  an  ouvrage  qui  csi  m 
par  les  naturalbtes  géologues  de  son  temps,  inlitolé  :  Sigamn 
témoignages  du  déluge ,  d'après  la  conMéreUi^n  ée  téêm  f^ 
sent  de  notre  ghbe ,  Leipzig ,  1710 ,  in-4^  U  est  auteur  im 
autre  ouvrage  qai  traite  des  fossiles,  Erfurt ,  iii-4%  i 
la  collection  des  Bpistolœ  itinerarÙB  d'Kmest  B 
centur.  2.  — Buttner  (Frédéric),  né  en  Bohème 
mourut  le  15  février  1701  àDantzig,  on  il  était  profejKw*i 
mathématiques.  Des  nombreux  ouvrages  qu'il  a  pubiés 
seuls  qui  méritent  d'être  recherchés  sont  :  t* 
arithmetieœ  logistiem  ;  2»  Tabulœ  mnemonices 

BUTTNER  (Ghrétien-Guillaume  ) ,  né  à  WoUoibuttri  a 
1 716.  Son  père,  qui  était  pharmacien,  lui  fit  étudier  rbiiletiT  »> 
turelle,  à  laqueue  il  se  consacra  uniquement,  rtoossçun  m 
commerce  paternel.  A  Leyde  il  suivit  les  cours  deBsertevr  et 
se  lia  avec  le  fameux  Linné ,  dont  la  science  sopériettrc  lui  6t 
renoncer  à  la  botanique ,  reconnaissant  hautement  Umle  caa- 
currence  impossible  avec  ce  savant.  Buttner  s'occupa  alars  6e 
Thistoire  et  de  la  glossologîe,  et  il  vint  de  1748  â  179S  tn- 
vailler  à  Gœttingue  à  l'histoire  primitive  des  peuples  et  k  cttk 
de  la  filiation  des  langues.  Il  composa  un  alphaiiet  rtytjta- 
tant ,  au  mo^en  de  lettres  latines ,  de  lettres  empruntées  a 
slavon  et  de  signes  inventés  par  lui-même,  tous  les  sons  i* 
qu'on  rencontre  dans  les  langues  connues ,  et  dont  0 
monter  le  nombre  à  trois  cent  vingt ,  distribuées  en 
classes.  Buttner  mourut  en  1801 ,  laissant  :  TsMem 
ratifs  des  alphabets  des  différents  peupUi  dans  Us 
anciens  et  modernes,  dont  1  impression  n'a  pas  été 
—  Explication  d'un  almanach  impérial  du  Japom,  vn*.  — 
Observations  sur  quelques  espèces  de  tœnia,  1774.  —  Liât  ta 
noms  d'animaux  usités  dansl  Asie  wUridionale ,  1780. 

bcttnériacées,  s.  f.  pi.  (6o<an.),  famille  de  plantes  e*- 

blie  aux  dépens  des  malvacees. 

BtJTTOia,  s.  m.  (agricult.),  sorte  de  charme  à  deux  va- 
soirs,  qu'on  emploie  au  travail  du  buttage  dans  les  cultam* 
lignes,  telles  que  le  maïs>  la  pomme  de  terre, etc.  (f.  ic- 
toir). 


button  (Thomas),  navigateur  et  mathématîcîesi  Mie. 
était  attaché  au  service  du  prince  Henri,  fils  atné  de  Jacques  1" . 
roi  d'Angleterre,  et  fut  envoyé  par  ce  prince  en  l«tl  sw 
continuer  au  nord-ouest  les  découvertes  commencées  par  wà- 
son.  Il  partit  avec  deux  vaisseaux  qui  portaient,  comme  obb* 
Gook  dans  son  dernier  voyage,  les  noms  de  la  néêoimiimm  et  a 
la  Découverte,  Arrivé  au  détroit  de  Hudson .  où  il  entra  pr  r 
sud  des  Iles  de  la  Résolution ,  il  y  fut  quelque  temps  an» 
par  les  glaces.  Enfin  il  toucha  à  l'nede  Digg ,  où  il  coosirms 
une  pinasse  que  l'on  avait  apportée  démontée  d*Anglekirr 
En  s'avançant  à  l'ouest,  il  vit  à  62^  de  latitude ,  une  terrt  fc 
nomma  Carey's  swan*s  Nest;  de  là  il  fit  voile  au  sud-owst.f 
revint  au  nord ,  où  il  découvrit,  au  60",  une  c6te  que  ce  rrti*. 
lui  fit  nommer  Terre  de  l' Espérance  déçue.  Bient6t  Thirei  n- 
goureux  de  ces  parages  l'obligea  à  hiverner  par  le  57*»  lo  àm 
un  port  à  l'embouchure  d'une  rivière.  Il  donna  à  TafK  rt  - 
l'antre  le  nom  de  Nelson,  maître  de  son  navire.  Batton  aBf.*i 
le  mieux  qu'il  put  les  vaisseaux  contre  les  glaces  et  les  taai^ 
marées ,  au  moyen  de  pilotis  qu'il  fil  enfoncer  dans  r«ia  i^ 
passa  l'hiver  dans  les  navires,  où  l'on  tint  constamment  trois  1^ 
allumés  :  malgré  ces  précautions ,  Button  perdit  plusicvn  p*^ 
sonnes  de  son  équipage;  lui-même  fut  très-nialadfc  au  cuauuc* 
cément  de  l'hiver.  La  rivière  Nelson  n'hait  pas  encore  gèlera 
16  février,  quoiqu'il  eût  déjà  fait  extrêmement  froid.  Battw  v 
mit  à  la  voile  que  deux  mois  après,  pour  explorer  la  oâle«aA 
de  la  baie ,  qu'il  apoela  de  son  nom  baie  d€  BmUom;  la  m* 
voisine  reçut  celui  ae  NouvelU-Gailes,  Il  troura  a«  60*  é^ 
un  courant  qui  portait  Unt6t  à  l'est,  tantôt  à  l'ouest,  t^qmet^ 
gagea  le  second  mattre  de  navire  à  désiffuer  sur  la  carie  erf' 
circonstance  par  le  nom  de  Hubbart's  ucpe.  ButlOD  pwa»iP 
recherches  jusqu'au  65'  degré,  et  les  observations  qu'il  il  di? 


BUTTimilfl. 


(645  ) 


BOTCMBO. 


»  parages  le  convainquirent  de  la  «possibilité  d'un  passage  au 
ord.  Ilappelannebaiedcla  ierre de  Carey'iiwans'ffiil^ située 
MIS  ce  parallèle.  Non  plus  ultra ,  et  les  caps  du  sud  et  de  Test , 
auihampion  et  Pembroke;  il  découvrit^  rest  \^  fies  Manfield. 
irrivé  au  cap  Chidicy ,  il  découvrit ,  entre  celte  pointe  et  la 
?iTe  de  Labrador,  une  ouverture  par  laquelle  il  passa ,  et  ar- 
iva  en  Angleterre  en  seize  jours,  dans  I  automne  de  1GI3.  On 
oit  r^relter  que  son  iournal  sur  les  marées  et  sur  d'autres 
biets  de  géographie  physique  n'ait  pas  été  publié  ;  on  n'en  a 
u  an  extrait  dans  la  collection  de  Parcbas.  Button  fut  créé 
beralier. 

BUTTSTBDT  (Jban-André),  professeur  de  théologie  et  pré- 
katear  à  Erlangen ,  né  à  Kirciiheim  le  f  9  septembre  1701 , 
lort  le  4  mars  1765,  a  laissé  en  Allemaj^ne  la  réputation  d'un 
lêologien  profond  et  habile.  On  a  de  lui  :  1*"  Pentéti  ration- 
Mes  turla  nature  de  Dieu,  Leipzig,  1755,  io-d°,  en  aile- 
land  ;  ^  Pensées  raisonnables  sur  la  création  du  monde  en 
inérai,  Wolfenbullel ,  1757,  in-8«,  id.  ;  3«  Pensées  raisonnâ- 
tes sur  la  création  de  t homme  en  varliculier,  considéré  soit 
%  bsi-méme,  soit  comme  image  de  Dieu;  Leipzig,  1738,  in-S**; 
■  Spécimen  philologia  sacrœ ,  1740,  in-8*»;  5*»  De  scholis  recte 
utituendis ,  Gén  f  1745,  in- fol.,  etc.  On  a  aussi  de  lui  un 
rand  nombre  de  programmes  et  de  dissertations. 

BITTTCRA  (  Antoine)  ,  oé  à  Malsésine  sur  le  lac  de  Garde , 
rès  Vérone,  le  27  mars  1771,  d'une  famille  de  négociants.  Il  Gt 
ss  études  avec  succès  dans  un  collège  de  Vérone;  le  célèbre 
rofesseur  Caguoli  le  distingua,  et  se  plut  à  développer  en  lui 
»  germes  heureux  d'un  teau  talent  littéraire.  Des  l'âge  de 
onze  ans,  Buttura  fut,  en  Italie,  l'objet  d'une  publicité  Qat- 
rase  par  une  remarquable  improvisation  de  deux  heures  sur 
m  parallèle  de  la  littérature  ancienne  et  de  la  littérature  mo- 
erne.  A  dix-sept  ans  on  le  nomma  secrétaire  général  du 


radoction  delà  tragédie  française  des  Vénitiens,  par  Arnault. 
•e  traité  de  Caropo-Formio  en  1799  priva  Buttura  de  son 
mploi  et  le  contraignit  à  émigrer.  Il  se  fixa  en  France,  et  il  y 
sçut  an  accueil  empressé  de  tous  les  savants.  L'an  viii,  il  de- 
int  professeur  de  langue  et  de  littérature  italienne  au  prytanée 
e  Saint-Cyr.  Ses  brillants  succès  le  déterminèrent  à  se  natura- 
ser  Français,  et  à  refuser  de  retourner  en  Italie  pour  occuper 
i  chaire  d  histoire  et  de  littérature  du  collège  de  Mantoue  qui 
D  fut  offerte  en  1802.  Napoléon  l'en  dédommagea  en  le  créant 
lef  de  bureau  aux  archives  du  département  des  relations  exté- 
eores  du  royaume  d'Italie,  résidant  à  Paris ,  puis  en  le  nom- 
tant  peude  temps  après  consul  général  du  royaume  à  Fiume. 
ors  de  la  chute  de  l'empereur,  Buttura ,  mis  en  disponibilité , 
lercha  et  sut  trouver  des  consolations  et  une  aisance  honora- 
^  dans  les  travaux  littéraires  auxquels  il  se  livra  jusqu'à  sa 
lort ,  survenue  dans  le  courant  de  l'année  1852.  Sa  poésie  est 
innonieuse  et  brillante,  et  sa  prose  unit  1  élégance  à  fa  purclé. 
a  écrit  une  traduction  italienne  en  vers  libres  de  \  Art  poéti- 
te  de  Boileau.  —  Une  traduction  italienne  de  la  tragédie 
iphigénie  en  Aulide ,  de  Racine.  —  Un  volume  de  Poésies , 
^* .  —  Une  imitation  en  vers  réguliers  du  petit  poème  d'An- 
ieax,  intitulé  :  le  Portrait.  —  Une  Ode  à  la  Grèce  «up- 
Unie.  —  V Essai  sur  r histoire  de  la  république  de  Venise, 
Dan ,  1816.  —  Un  grand  nombre  d'articles  de  critique  litté- 
ire  ,  écrits  en  français  dans  le  Répertoire  \de  la  littérature 
)ei0nne  et  moderne,  —  Buttura  est  aussi  l'éditeur  annotateur 
Fia  Bibliothèque poéHque itedienne ,  30  vol.  in-12, 1820.  — 
ïbinothèque  deprose  italienne  y  10  vol.  in-52,  Paris,  1825.  — 
»  Quatre  grands  Poètes  italiens»  8  vol.  in-»*, —Les Ànimans 
\riants  deCasti.  —  Dictionnaire  italien-français  et  français- 
i/t>a,  Paris,  1832> 

mrTTiTRiNi  (Matthieu),  helléniste  italien ,  naquit  à  Salo 
ms  les  Etats  de  Venise  le  26  mai  1752.  Il  fit  ses  études  à  Pâ- 
me sous  le  célèbre  Césarotti,  et  il  y  étudia  avec  beaucoup  de 
le  le  grec  et  le  latin.  Son  premier  essai  fut  la  publication  de 
lelqoes  oraisons  funèbres  en  latin  et  de  quelques  épigrammes 
I  grêc,  composition  très-difficile,  même  pour  les  hommes  les 
lus  habiles  aans  celte  langue.  Il  suivait  dans  le  même  temps 
Qcoars  de  droit,  et  il  fat  reça  docteur  en  1775,  après  avoir  fait 
o  stage  à  Venise,  où  il  exen^  pendant  vingt  ans  la  profession 
avocat,  remplissant  en  mémelemps  les  fonctions  d'orateur  de 
ville  de  Salo,  pais  de  la  sérénissime  république.  Attaché  à  ses 
eyoirs  par  honneur,  Butturini  employait  les  heures  de  ré- 
néalion  à  ses  travaux  littéraires.  Il  fut  ensuite  nommé  directeur 
e  l'imprimerie  Pepoli,  et  toutes  les  éditions  qui  sortirent 
iors  de  cet  établissement  sont  estimées  poar  l'élégance  et  la 


correction.  En  1785  il  publia  Uatthmi  Butturini  Solmdiensis 
Carmina ,  Venise,  in-8°.  —  On  remarque  dans  cette  composi- 
tion ,  de  l'imagination,  un  style  pur  et  de  belles  pensées.  Lors 
de  la  chute  de  la  république  de  Venise,  Butturini,  ne  voulant 
pas  prêter  serment  à  l'Autriche,  se  retira  dans  sa  patrie.  Mais 
les  Suis  vénitiens  ayant  été  reconquis  par  Bonaparte  ,  il 
quitta  sa  retraite,  et  fut  nommé  professeur  de  littérature  grec- 
que à  l'université  de  Pavie.  Sa  méthode  d'enseignement  de  la 
langue  grecque  était  facile,  claire  et  précise;  il  corrigeait  lui- 
même  ,  avec  une  extrême  douceur  «  les  compositions  de  ses 
écoliers;  mais  sa  chaire  fut  supprimée  en  1809,  et  il  fut  nommé 
à  une  chaire  de  procédure  civile  à  l'université  de  Bologne,  où 
il  professa  pendant  cinq  ans.  Les  événements  de  1814  le  dépla- 
cèrent de  nouveau,  et  il  fut  appelé  à  Paris  à  la  chaire  de  lUIé- 
rature  grecque.  Content  de  cette  position  »  il  esi>érait  à  la  fin 
vivre  au  milieu  de  sa  famille,  lorsque  la  mort  lui  enleva  sa  fille 
unique  à  fa  fleur  de  l'âge.  Ce  coup  fut  pour  lui  comme  un  arrêt 
de  mort.  Il  succomba  le  28  août  1817,  laissant  à  sa  femme  des 
manuscrits  qui  n'ont  pas  été  publiés. 

BUTTURiiJS  (G.),  Romain  condamné  àmort  pour  avoir  refusé 
de  céder  le  pas  à  un  tribun. 

BUTUA  igéogr.  anc,),  ville  méridionale  de  rillyrie,dans  la 
Dalmatie,  sur  la  côte,  au  sud-est  de  Ricinium. 

BUTUL  (</^0(7r.),districtde  la  province  indoustaniqued'Oude. 
Les  Anglais  se  le  firent  céder  en  1801,  parce  qu'il  est  situé  tout 
près  des  frontières  de  Népal.  Il  a  un  raja  qui  est  maintenant 
un  vassal  des  Anglais  et  qui  réside  à  Rbas  BÎutul.  Ce  lieu ,  qui 
s'étend  sur  le  Tenavey ,  couvre  un  passage  qui  mène  à  Népal, 
et  il  entretient  un  commerce  important  avec  les  Nepalois,  qui  y 
apportent  de  l'or,  du  laiton,  du  cuivre ,  de  la  cire  et  d'autres 
produits  de  leur  pays .  et  qui  rapportent  en  échange  de  la  co- 
tonnade et  des  étoffes  de  soie. 

BUTÛMBO,  s.  m.  (botan.),  nom  k>rame  d'une  plante  du  Ma- 
laliar.  Elle  s'élève  à  la  hauteur  de  trois  pieds ,  sons  la  forme 
d'un  buisson  conique,  une  fois  plus  long  que  large,  accompagné 
seulement  à  sa  racine  de  quatre  branches  opposées  en  croix. 
Sa  racine  est  conique  blanche,  longue  de  quatre  pouces,  épaisse 
de  quatre  lignes,  tortueuse,  verticale ,  garnie  de  fibres.  Ses 
ti^  et  ses  branches  sont  carrées,  de  quatre  lignes  au  plus  de 
diamètre,  vertes,  peu  ligneuses,  semées  de  poils  blancs  assez 
longs.  Les  feuilles  sont  opposées  deux  à  deux  en  croix ,  asser 
serrées ,  à  des  distances  d'un  pouce,  elliptiques,  arrondies  à  leur 
base ,  pointues  à  leur  extrémité  opposée,  longues  d'un  pouce  et 
demi  a  deux  pouces  et  demi ,  trois  fois  moins  larges ,  entières , 
fermes,  roides,  assez  épaisses ,  creusées  ou  pliées  en  canal  en 
dessus,  semées  de  poils  rudes,  relevées  en  dessous  d'un  côté  lon- 
gitudinal vert  blanchâtre ,  ramifiées  de  quatre  à  cinq  paires  de 
nervures  alternes  et  attachées  horizontalement  aux  branches 
sans  aucun  pédicule.  De  l'aisselle  de  chaque  paire  de  feuilles 
sortent  qoatre  à  six  épis  de  fleurs  presque  aussi  longs  qu'elles, 
étendus  ou  épanouis  horizontalement,  portant  sur  leur  face  su- 

Ërieure  seulement  quatre  à  huit  fleurs  sessiles  relevées  vertica- 
nent.  Ghaque|fleur  est  hermaphrodite,  blanc  roussâtre,  longue 
de  cinq  à  six  lignes,  large  de  deux  lignes  au  plus,  monopétale, 
irrégulière ,  pos^  au-dessous  de  l'ovaire.  Elle  consiste  en  un 
calice  à  cinq  feuilles  irès-menoes ,  sélacées,  vert  rougeàtre,  hé- 
rissées de  longs  poils  blancs,  persistantes;  en  une  corolle  mono- 
pétale  presque  une  fois  plus  longue,  irrégulière,  à  lon^  lobe  et 
deux  lèvres  à  cinq  divisions ,  et  en  quatre  étamines  inégales, 
dont  deux  plus  grandes,  aussi  hautes  que  la  corolle ,  au  tiwe  de 
laquelle  elles  se  sont  attachées.  L'ovaire  porte  sur  un  petit  dis- 
que orbiculaire  qui  (ait  corps  avec  lui,  élevé  sur  le  fond  du  calice, 
et  il  est  surmonté  par  un  style  fourchu  en  deux  stigmates  hé- 
misphériques. Cet  ovaire  en  mûrissant  devient  une  capsule 
ovoïde  cartilagineuse,  dure,  élastique,  pointue  aux  deux  extré- 
mités,  un  peu  comprimée,  verte  d'abord,  longue  de  cinq  lienes, 
presque  deux  fois  moins  large ,  à  deux  loges,  s'ouvrant  éiasti- 
quement  en  deux  valves  ou  battants,  partageslongiludinalement 
par  leur  milieu  par  une  cloison ,  à  chacun  des  côtés  de  laquelle 
est  attaché  un  petit  crochet  qui  supporte  verticalement  par- 
dessous  une  graine  lenticulaire.— Le  outumbo  croit  au  Malabar 
dans  les  terres  humides.  Toute  la  plante  a  une  odeur  et  une 
saveur  légèrement  aromatique  et  a^éable.  Ses  feuilles  pilées 
sont  un  contre -poison  qui  s'applique  extérieurement  sur 
les  morsures  des  chiens  enrages.  Son  suc  se  boit  comme 
un  spécifique  dans  les  fièvres  froides.  La  comparaison  oue 
J.  Gommelin  fait  de  celte  plante  avec  la  /yitmoc^to  de  Vir- 
ginie est  on  ne  peut  pas  plus  inexacte.  Paul  Hermann ,  deux 
ans  avant  la  publication  que  Gommelin  fit  du  volume  ix  de 
VHortus  MatabrieuMf  où  est  figuré  le  butntnbo ,  comparait  avec 


BUIISCH. 


(646) 


BUW 


bien  pUu  de  raison  cette  plante  avec  Teufraisey  hii  reconnaissant 
quatre  élainioes,  comme  Van-Rheede,  et  il  est  étonnant  que 
Linoc  Tait  placée  dans  le  genre  de  Tadhatoda,  qui  n'a  que  deux 
étamines.  Au  reste ,  le  btUumbo  fait  un  genre  de  plante  parti- 
culier, voisin  de  la  rueilla  >  dans  la  famille  des  personnées>  dans 
la  troisième  section  ^  où  se  trouve  aussi  L'eufraise. 

BUrrNTE  (Bitonio)  {géogr.  onr.),  ville  de  rApulie  peucé- 
tienne,  vers  Textréroité  septentrionale,  à  l'ouest  de  Bari  et  à  peu 
de  distance  de  la  mer. 

BCTUREou  BULTCRE,  S.  f.  {(ertn,  d'art  vétérinaire) ,  gros- 
seur  qui  survient  à  la  jambe  d*un  chien  de  chasse. 

BUTVS  {mylh.) ,  ûls  de  Pandion. 

BUTUS  (géogr.  anc.),  ville  de  la  basse  E^pte,  sur  la  branche 
Atarbéchide  cm  Nil ,  à  quelque  distance  a  l'est  de  Sébenayte 
(flw.,  2.  c.  59  et  65). 

BirrTRATE  (  chimie  ) ,  genre  de  sels  formés  d'une  base  et 
d'acide  butyrique. 

BUTYREUX,  EUSE,  adj.  {term.  didactique),  qui  est  de  la 
nature  du  beurre. 

BVTYRIN,  S.  m.  (hist,  nat.)p  genre  de  poissons  établi  dans 
la  division  des  abdominaux. 

BDTYRINE  (nom  tiré  de  butyrum^  beurre)  (chimie).  —  La  bu- 
tyrine  se  trouve  dans  le  beurre,  unie  à  l'oléine,  à  la  stéarine  et  à 
une  très-petite  quantité  d'acide  butyrique.  Lorsau  on  veut  l'ex- 
traire ,  il  faut  d'alM)rd  séparer  le  beurre  du  lait  ae  beurre  par  la 
fusion  et  la  décantation ,  puis  on  laisse  refroidir  très-lentement 
dans  une  capsule  profonde  de  porcelaine  le  beurre  ainsi  purifié, 
et  on  le  tient  exposé  pendant  quelques  jours  à  une  température 
de  î^  ;  par  ce  moyen ,  on  isole  une  grande  quantité  de  stéarine 
cristallisée  en  petits  grains,  et  l'on  obtient  un  composé  huileux 
que  Ton  Hltre  avec  soin.  On  met  dans  un  ballon  ce  composé 
huileux  avec  un  poids  égal  au  sieo  d'alcool  de  0,796  de  densité , 
à  une  température  de  19°.  On  agite  les  matières  de  temps  en 
temps,  et  après  vingt-quatre  heures  l'alcool  est  décanté  et  la 
partie  indisseute  mise  de  côté.  Soumettant  ensuite  la  solution 
alcoolique  à  une  distillation  ména^,  on  obtient  pour  résida 
une  nouvelle  huile  riche  en  butynne.  Gomme  elle  est  légère* 
ment  acide ,  il  faut  la  traiter  par  le  carbonate  de  magnésie.  Le 
but^ratc,  trèft-soluble  dans  l'eau ,  est  facilement  enlevé.  11  ne 
s'agit  plus  alors  que  de  faire  chaufier  la  matière  grasse  lestaato 
avec  de  l'alcool,  et  de  faire  évaporer  celui-ci  pour  avoir  la  butj- 
rine  pure;  en  voici  les  propriétés  :  La  butyrine  est  très-Quide  à 
IQ^*,  et  sa  densité  est  de  0,908  ;  die  ne  parait  guère  se  congeler 
qu'à  0**  ;  son  odeur  rappelle  celle  du  beurre  chaud.  Elle  est 
pres(|ue  toqjours  jaunâtre  ;  mais  cette  couleur  ne  lui  est  pas  es* 
sentielle^  car  il  y  a  des  beurres  qui  donnent  de  la  butyrine 

Sresqne  incolore.  L'eau  ne  la  dissout  pas;  l'alcool  d'une  densité 
e  0,822  la  dissout  en  toutes  proportions ,  lorsqu'il  est  bouillant 
Une  dissolution  alcoolique  cnargée  d^  peu  de  tnityrine  devient 
adde^  mais  très-légèremeni  lorsqu'on  la  distille  ;  on  ne  trouve 
en  efiet  dans  le  résiduque  des  traces  d'acide  butyrique.  La  botr- 
rine  se  saponifie  facilement  ;  elle  se  transforme  alors  en  acidies 
butyrique,  caproïque  et  capricrae,  en  glycérine  et  en  acides 
roargarique  et  oléique.  Baroo  Thknabd  (de  l'Institut). 

BiTTTRi^ins,  adj.  des  deux  genres  (l^rm.  de  chimie),  se  dit 
d'un  acide  compose  d'hydrogène,  de  carbone  et  d'oxygène, 
auquel  le  beurre  parait  devoir  son  odeur.  On  écrit  aussi  ouH^ 
rk^. 

Btrrz,  s.  m.  pi.  {mmwr$H  wv^.),  ordre  de  prêtres  ou  de 
philosophes  au  Malabar. 

BtJTZ-KOPF,  s.  m.  ihiet,  nat),  espèce  de  poisson  de  la  fa- 
mille des  dauphins.  On  l'appelle  aussi  téte-pla te  dans  quelques 
ports  de  mer. 

BUVNDA  (Boyne)  ou  BUBINDA  (aéogr.  ane.),  rivière  d'Hiber- 
nie,  prend  sa  source  presque  au  môme  endroit  que  le  Birgus  et 
le  Sénufi ,  vers  le  centre  de  l'ile^  coule  à  l'est,  et  se  jette  dans  la 
mer^  au  nord  d'Ablana  (Dublira). 

Buuscttott  B^jscm{Bouêeh,  Buch)  (géogr.),  lieu  situé  dans 
le  milieu  de  l'Egynte,  sur  la  rive  occidentale  du  Nii ,  d'apvès 
Bonnini  à  deux  milles  et  demi,  d'après  Sonnini  à  un  quart  de 
raille  du  NiK  Wansleben  le  nomme  un  mnd  village,  et  il  re- 
marque que  les  religieux  du  couvent  oe  Stint-Aatoine  y  ont 
leur  méUicie.  Norden  dit  que  c'est  un  petit  village  ;  Swinini  en 
fait  un  bouc^,  où  se  tenait,  au  moment  mdme  de,son  arrivée,  un 
marché  considérable  de  bestiaux  et  de  blés.  Peut-être  fout-il  en 
conclure  que  ce  que  rapporte  Wansletien  avait  encore  lieu  à  cette 
époque.  Dans  Pocockeon  trouve  Bouche  cpi'il  appelle  une  gtande 
viUa  située  sur  lecanaAqui  mèneà  Ft^un;  il  paraît  auMvrai- 


semblable  à  cet  aatair  <^e  c'est  Pleléfliais»  le  pott  # 
dont  Ptolémée  fait  mention.  On  cultive  des  eanocs  à  i 
environs  de  Busch. 

BiTTABLE ,  adj.  des  deux  genres  [gtamm.),  potablt.  Cnn. 
M  n*est  pa$  buvable.  Il  est  fenûlier. 

BUTASTDE,  S.  f.  (éeofi.  dom.),  petite  boisson.  Ce  trnnriQ 
employé  que  dans  certaines  campagnes. 

BUVAST,  ANTE ,  adj.  (gramm.),  qui  boit.  //  e«l  bie^kmm 
et  bien  mangeant ,  c'est-^a-dire  en  bonne  santé.  Jt  Coi  ' — 
bien  buvante  et  kfcn  mangeante.  Il  est  familier. 

BWIÈE .  s.  f.  {écon.  doM.) ,  nom  (pi'on  donne, 
idroits ,  a  un  breuvage  fait  avec  de  la  farine  d' 


endroits, ^ 

rasin  délayée  dans  deT'eau ,  et  dans  laquelle  on  a 
des  grains  de  vesces,  de  gesses,  de  pois^  de  fèves»  etc. 

BVTBRAftB  (viêuœ  moi) ,  labourage  avec  ém  btis^k. 

BTfVETiER,  s.  m.  cclui  quî  tenait  la  buvette. 

BUVETTE  (mœurs  et  usages).  Ce  mot  est  synonyme  à M< 
et  signifiait,  dans  l'origine ,  une  taverne  où  Ton  se  rafakk^U 
Palais  avait  autrefois  sa  buvette;  témoin  ces  vers  de  ■-— 


Elle  eàt  du  bupetier  eaupoitè  ks 
Plutôt  que  de  mlnr  «u  logit  les 


BrvETTE,  s.  f.  pavillon  dans  un  jardin  où  Ton  pindânn- 
frafchissements.  —  Lieu,  dans  la  maison  du  rar,  aà  ks  pràa 
de  service  ou  autres,  peuvent  déjeûner  ou  se  vsînàAk- 

BUVETTE,  se  dit  encore  d'un  repas  fait  entre  un  |UKtt 
réjouir,  et  de  tout  endroit  que  Ton  adopte  pour  pRakeàB» 
fraichissements. 

BUVEUR,  9.  n.  (yramm.),  eeliii  qui  boit.  O  km  pM 
n'est  guère  usité  que  dans  la  phrase  familière»  O»  «ài  ^n^ 
peUe  sonbusfeut,  du  vin  exodlent  et  qui  esdle  à  boire. Inv 
se  dit  plus  ordinaûreoMmi  d'un  hooMoe  qui  aiaM  le  via,p  tf 
sujet  au  vin ,  et  qui  boit  beaucoup.  C'est  um  6tionir;  (mm 
arandf  un  bon  buffeur.  Teniers  excelle  à  peimdre  éss  mmè 
iutsewrs.  —  BuvEum  b'eau,  se  dit  d'une  peraonaa^vN 
quâ  de  l'eau^  ou  du  vîa  fort  Ifempé.  Dans  oelle  a«fi«>i 
a  un  féminin. 

BITVEVK,  s.  m.  (êmt9rm,  d^anaiomiie  ) ,  trcMèrnse 
l'œil,  qui  sert  à  le  faire  mouvoir  du  côté  do  nex.  €e 
encore  connu  sovs  les  noms  de  droit  inUrim  ou  d**! 
fotl. 

BUVEUE-DE-Tiir,  S.  m.  (botan.)f  nom  que  qpéqptessmr 
ont  donné  à  la  fbssane. 

BUVEUSE ,  s.  f.  (  gramm,  ).  Il  ne  se  dit  mère  qp^'s^tcm 
Buveuse  d'eau,  Grande  buveuse  d'eau  (F.  SuvECt,. 

BUVOTTER,  V.  U.  (aramm.),  boire  à  petits  ooupsdfnM' 
ment.  Ne  faire  que  buvotter.  Aimer  à  buvoUgr.  QcA  W 
lier. 

BUWAIHI0K»  ou  BUJiOBSy  dynastie  m 
gnait  en  Perse  et  enMésopotamie  aux  iv^  et  v*  si 
A  E^gdadf  4  la  cour  des  califes  Abbasides^  oss 
çaient  la  dignité  dT^uttr-^^mard  oudfigouvMti 
en  sorte  qu'il  restait  peu  de  puisaaaee  aux  eaJ 
dans  la  partie  de  Tempire  soumise  à  leur  pcopoe  iliiiMSUfi  > 
nom  de  cette  dytnasiae  vient  du  nom  de  od«  q«t  m  «ti*  ' 
chef,  nom  que  les  uns  prononcent  Bis§ah  et  Iês  SMlrasJH^ 
Aussi  le  nom  de  la  dynasUa  s'éorivaii-iAi  nir^y  Imîh»  ^ 
jideê  précédemment  ;  mais  aujouffd'hui  pluiiwiis  écniMâ^ 
wmihidêê^  et  cette  leçon  a  aussi  peur  eliela  pluB.gs» 
L'historiea arabe  £èn  QwUekané^éie  ee  nom,  «i 
soin  la  prononciation  Buwaih.  En  effet,  à  l'art]' 
Aehmed'BeW'Abi^Miadêek-Bamwaêh  ée  stt 
connues>  cet  auteur  dit  que  les  letlRS  de  ae  nwi  suât  :  »  * 
avec  la  voyelle  damnmy  un  teau  atoc  la  voiycllB  fmkkê,  «  ' 
doux  et  un  iU  doux,  là  y  a  ub  Cait  qui  témoég—  tn  ÉW* 
cette  assertion  :  c'eat  ^'il  y  a  un  grand  nanafasa  Ai  ^ 
persans  et  arabes  qui  se  terminant  par  la  sylinèe  mmsA  Mfc^ 
Silmwaih,  NefmwUh,  Chaluwaik.  Mais  d'un  aartra  mt» 
tion  de  CalcuUa  du  cUctionnaire  Camns  écrit  en  m»  i^ 
p.  1840  :  cette  dernière  prononciatioB  ne  paraa 

filns  dépourvus  de  toute  autorité.  —  Noms 
'histoire  de  ces  prinoes,  de  nombteusts  sause 
été  aussi  mises  à  proit  par  de»  historieBS 
d'Iferbelot  et  Dcouigoes.  Maïs  cas  rmti 
souvent  les  uns  des  autres,  tl  les  dounées  miu Massa 
auraient  bcattîn  d'âtrecosapiiféas  et 


4M 


BUWAIHIDBS. 


(647) 


BirSlGIQUE. 


riti^ye  attentive,  ce  qaï  serait  sans  doote  une  entreprise  un 
mu  eteadue.  Une  exposition  claire  de  Thistoire  de cetle dynastie 
i*«stpa6  facile,  narce  qu'ordinairement  plasiears  princes  ré- 
IBseiit  les  uns  a  cùté  des  antres,  qae  des  parties  de  Tempire 
— liffnt  de  la  domination  de  l'un  sons  celle  d*on  antre,  et  que 
m  éf  énements  relatifs  à  chacnn  des  princes  se  compliquaient  et 
'«nctievélraient  les  uns  dans  les  autres.  Noos  allons  parcourir 
Mlle  la  série  de  ces  princes.  —  Le  chef  de  la  famiHe,  Buuxtih, 
■riMOHné  Abuêehukscha,  était  un  pécheur  dans  la  province 
«rsMïe  de  Dilem,  vers  Tan  de  l'hégire  300,  de  !.-<].  919.  Sa 
MDÎUe  descendait  des  rois  de  Perse  de  la  race  des  Sassanides, 
to  «BoÎDS  à  ce  qu'on  prétendit  plus  tard,  lorsque  les  fils  de  Bu- 
mal  furent  d^^enos  des  princes.  Buwaih  avait  trots  fils,  AK, 
SMiacimn,  Acfamed,  q«i  obtinrent  plus  tard  lesfiurnoms  hono- 
iÊKmesd'Awuid'Ediiaulaf  Rohn-Eddaula  et  de  Mois,  sous  les- 
neb  ils  sont  le  plus  connus.  Ces  trois  fils  servirent  d'abord  dans 
armée  d*an  chef  dilemite  nommé  Makan,  et  plus  tard  dans 
cMe  d'un  prmoe  dilemike  du  nom  de  Merdawidseh.  Ce  dernier 
Bslingua  beaucoup  les  jeunes  Buwaihides,  et  confia  à  Anrad-Ed- 
bola  le  commandement  de  la  ville  d*£14kardsch.  Amad-Eddaula 
ÎDrBM  alors  la  résolution  de  conquérir  un  empire  qui  serait  la 
iropriété  de  sa  famille,  et  à  cet  eOet  il  sVmpara  d'une  partie  des 
baU  de  Merdawidseh.  De  320  à  323,  il  se  rendit  maître  âes  villes 
rArdMiMin,deScbirait,  d'Isfahan,  pendant  que  ses  frères  Rofcn- 
Bddaalaetlioés-Ëddaula  s'établissaient  dans  d'avtres  parties  de 
a  Perse.  C'est  de  eette  fa^n  que  commença  !a  domination  des 
lifierentes  branches  de  la  dynastie  des  Duvraihides.  Il  faut  re- 
inrqver  d'abord  une  ligne  de  ces  princes  qui  élablh^nl  leur 
fNÙseance  à  Sohiras,  mais  qui  en  transportèrent  plus  tard  le 
■ége  à  Bagdad.  A  cette  ligne  appartiennent  les  princes  suivants  : 
l^  Àmmd'Eddauki,  c'est-à-dire  soutien  de  l'empire,  après  avoir 
conquis  les  pays  qui  composèrent  ses  Etats,  établît  sa  résidence 
imtê  la  ville  de  Scliiras,  tut  confirmé  dans  ses  conquêtes  par  le 
:aiife  ErradlM,  et  obtint  aussi  le  droit  de  battre  monnaie,  il  fit 
■MOK  quelques  guerres  heureuses  contre  Waschmegir,  frère 
le  Merdawidseh,  et  coaune  il  n'avait  pas  de  fils,  il  adopta  peur 
nooesseur  son  neveu  Adad-Eddaula,  fils  de  Itokn-Éddaula. 
UBDad-£ddaula  mourut  l'an  SôB.-^ilddtf-EMaiila,  c'est-à-dire 
mK  de  l'empire,  succéda  à  Amad-Eddaula  sur  le  tr6ne,  conquit 
m  S57  la  province  de  Kerman,  et  en  364  ht  ville  de  Bagdad,  où 
1  rétablitTordre  et  l'autorité  défaillante  des  califes.  Cependant 
1  quitta  de  nouveau  Bagdad  à  cause  de  son  père,  et  celui-ci 
tout  mort  en  366,  it  établit  de  nouveau  sa  résidence  à  Bagdad. 
1  y  exerça  la  dignité  d'émir-el-oniarà,  et  fît  la  guerre  à  son 
rère  Facka-Ëddaula.  Il  rendit  de  grands  services  à  ses  Etats  par 
Ui  constructions  grandes  et  utiles  d'IiApitaux,  de  temples,  de 
BUTS,  de  ponts.  Ses  sujets  chrétiens  obtinrent  aussi  son  appui 
M«r  U  construction  des  églises.  Il  accorda  aussi  sa  protection 
€  sa  Inenyeillance  aux  savants  et  aux  artistes,  et  fut  en  général 
m  des  princes  les  plus  distingués  de  cette  famille.  Il  mourut  à 
iagdad  en  573.  —  y>  Samsam-Eddaula,  c'est-à-dire  glaive  de 
'e«ipire,  fils  et  successeur  d'il d<K/-J^dai»la  à  Bagdad.  Il  fut 
létrùné  par  son  frère  Scheref-Ëddaula  en  376,  et  mis  en  capti- 
iîé  dans  un  château  en  Verse.-- A"*  Sckerêf-Bddauia,  c*est-à- 
tire  honneur  de  l'empire,  autre  fils  d'Adad-fiddaula.  Après  la 
Bort  de  son  père,  il  se  rendit  maître  de  la  ville  de  Schiras,  et 
onquit  ensuite  Bagdad  sur  son  frère.  Il  n'y  régna  cependant 
joe  peu  de  temps,  et  mourut  en  379.  —  5*»  Bakà-Edéaula, 
«si-à-dire  splendeur  de  l'empire,  fils  de  Scheref-Eddaula,  suc- 
éda  à  son  (lère  sur  le  tr6ne  de  Bagdad.  En  381,  il  détrôna  le 
aJife  abbaside  Etthal,  afin  de  s'emparer  de  ses  richesses.  Il 
%na  à  Bagdad  lus<iu'en  403,  année  ou  il  mourut.  —  6°  Sultan' 
tédaula,  c'est-à-dire  prince  de  l'empire,  fils  de  Baha-Eddaula, 
■ccéda  à  son  père  sur  le  trône  de  Bagdad,  mais  paratt  cependant 
nroir  résidé  d'abord  à  Schiras.  En  411,  il  fut  chassé  d'Irak  par 

00  frère  Moscharref  eddaula,  et  mourut  en  415  à  Schiras. — 
f<»  ÊÊoscharref'Eddauia,  c'est-à-dire  gloriflcateur  de  l'empire, 
rère  du  dernier  prince.  Il  est  vanté  comme  ayant  été  juste  et 
MiD,  mais  dépouilla  cependant  son  frère  de  son  empire  à  Bag- 
lad,  et  mourut  en  416  ;  après  quoi  de  grands  troubles  éclatèrent 
i  Bagdad.— 8«  DschelAi-Eddaula,  c'est-à-dire  magnificence  de 
l'empire,  autre  fils  de  Baha-Eddaula,  prit  les  rênes  du  gouverne- 
ment à  Bagdad  en  418,  à  la  prière  du  calife  El-Kadia-Billah.  En 
iM,  il  fut  chassé  de  Basdad  par  une  émeute,  recouvra  cej[)endant 
Kui  poste  plus  tard.  Il  eut  toutefois  beaucoup  de  peine  à  se 
maintenir  au  sein  des  troubles  sans  cesse  renaissants.  Il  mourut 

1  Bagdad  en  ^6.-^9^  El'Melik-AbU'KalidHhar,  fils  de  Sultân- 
Eddaula,avait  eu  précédemment  sa  résidence  à  Schiras  en  Perse, 
rt  s'empara  de  Baadad  en  4S6,  après  en  avoir  chassé  El-Melik-el- 
Asfs,  lilsdeDschelàl-Eddaula.  Ël-Meiik-Abn-Kalidschar  mourut 
à  Ushanaba  en  Perse  Tan  440.  —  iO»  El-Melik-Brrachim^  fils 


d'£l-Meiik-Abu-£alidschar,  prit»  après  la  mort  de  son  père,  les 
rênes  du  gouvernemenl  de  Ba^ad.  Le  Seldsi^iiuddeTogrul-beg 
avait  alors  fondé  son  enpire  en  Perse,  et  fit  aussi  en  447  son 
entrée  à  Bagdad.  £I-Melik-Errachlm  fut  dépouillé  de  sa  dignité 
et  fait  prisonnier.  Avec  lui  finit  la  domination  des  Buwaihid^  à 
Bagdad.  —  Parmi  les  princes  antérieurs  de  cette  maison,  il  ImiI 
remarquer  de  plus  les  deux  suivants,  qui  régnèrent  à  Bagdad 
avant  qu'Adad-Eddauhi  ne  se  fût  empare  de  cette  ville  :  i*"  Meé^ 
Eddauia,  c'est^-dire  celui  qui  honore  l'empire,  frère  d'Amad- 
Eddaula.  En  334,  il  entra  à  Bagdad  et  se  revêtit  de  la  dignité 
d'émir-el-omarà.  Dans  la  même  année  il  détrôna  le  calife  £1- 
Mostakfi  et  Im  donna  pour  successeur  £l-Molbi-lÂllah.  Moês-Ed- 
daula  eut  de  longues  guerres  dans  les  années  336  et  337  avec 
Nâsser-Eddaula,  son  prédécesseur  dans  la  dignité  d'émir-el- 
omarâ.  11  ne  se  considéra  à  Bagdad  que  comn»e  un  hcuteoant  de 
ses  frères  Amâd-Eddaula  et  Rokn-Ëddaula,  et  y  mourut  en  356. 

—  ii"  IsX'Eddauia^  c'es6-à-dire  honneur  de  l'empire,  fils  de 
Moës-Eddaula,  nommé  aussi  Bochi^ar.  Il  succéda  à  son  père 
dans  le  gouvernement  de  Bagdad,  mais  s'adonna  à  la  débauche 
et  se  rendit  odieux.  Il  fut  serré  de  près  par  le  Turc  Eflekin,  et 
appela  Adad-Eddaula  à  son  secours  en  364  :  celui-ci  chassa  en- 
tièrement Isz-Ëddaula  de  Bagdad  en  367.  Dans  la  même  année, 
Isx-Eddaula  marcha  encore  une  iois  contre  Adad-Eddaula  à  la 
tête  d'une  armée,  mais  il  fut  fait  prisonnier  et  mis  à  mort.  — 
Il  y  a  de  plus  à  remarquer  la  ligne  des  princes  suivants  qm 
avaient  leur  résidence  dans  la  partie  sua-ouest  de  la  Perse  : 
13®  Rokn-EddaukL,  c'est-à-dire  pilier  angulaire  de  l'empire, 
frère  d'Amad-Eddaula  et  de  Moës-Eddaula,  conquit  vers  324  le 
pays  d'Isfahan  et  de  Ket,  et  choisit  Isfaban  pour  sa  résidence. 
Il  ut  la  guerre  à  Waschroe^r  pour  la  possession  de  ces  contrées. 
En  351,  il  conquit  aussi  Tabarestan  et  Dschordschan,  et  fit  en- 
suite la  guerre  au  prince  samanide  Blansùr-ben-Nùch-in-Cliorts- 
san.  11  mourut  en  366.  — 14®  Mowajid-Eddaula^  c'est-^dire 
celui  qui  ibrtiûe  l'empire, fils  de  Rokn-Eddaula,  régna,  après  la 
mort  oe  son  père,  à  Rei  et  Isfahan.  Il  fit  la  guerre  avec  des 
chances  variées  à  son  frère  Fachr-Eddaula  et  aux  alliés  de  celui- 
ci,  le  prince  Kabus  et  le  Samanide  Nàch-in-Chorassan  ;  il  se 
maintint  cependant  dans  la  possession  de  ses  Etats  et  mourut  en 
373.— 1 5°  tachr-Eddamla,  c'est-à-dire  orgueil  de  l'empire,  autre 
fils  de  Rokn-Eddaula,  obtint  en  partagea  la  mort  de  son  père  les 
provinces  de  fiamadan  et  de  Dinawer.  Son  frère  Mov^ajid-Ed- 
daula  le  dépouilla  de  presque  tous  ses  Etats,  et  Fachr-Eddaula 
se  vit  contraint  de  chercher  un  refuge  tantôt  chez  le  prinee 
Kalms,  tantôt  ches  le  Samanide  Nuch.  Mais  lorsque  Mowajid- 
Eddaula  fut  mort,  en  373,  Fachr-Eddaula  lui  succéda  à  l'empire 
d'Isfialian.  Il  s'y  maintint  et  mourut  en  387.  ^  16"  Medmkd- 
Eddaula^  c'est-à-dire  gloire  de  l'empire,  fils  de  Fachr-Eddaula. 
U  succéda  à  son  père  sur  le  trône,  et  gouverna  presque  entière- 
ment sous  la  direction  de  la  sajge  Scidat,  sa  mère.  Lorsque  celle- 
ci  fut  morte,  sa  position  devint  chancelante,  et  en  420  il  fut 
attaqué  et  fait  pnsonnier  par  Machmud^  le  sultan  de  Gasoa. 
Avec  lui  finit  la  domination  de  cette  séné  des  Buwaihides.  — 
Enfin  il  reste  à  remarquer  :  17^'  J^ttoam-JB^icfau/a,  c'est-à-dire  le 
conservateur  de  l'empire,  fils  de  Baha-Eddaula,  qui  régna  dans 
la  province  persane  de  Kerman,  et  qui  mourut  en  419. — 19®  El- 
Mei»k-€l'Àiiê,û\8  de  Dcbelâl-Eddaula.  Il  n'eut  pas  la  force  de  se 
maintenir  sur  le  trône  après  la  mort  de  son  père,  abandonna 
Bagdad  et  se  rendit  chez  le  prince  voisin  Nasser-Eddaula,  dans 
les  ËtaU  duquel  il  mourut  en  441.  —  Sur  ceux  qui  parmi  ces 
princes  exercèrent  la  dignité  d'émir-el-omarà  à  Bagdad ,  on 
peut  aussi  consulter:  UmbrHt  comwm%iaiio,  exhibenê  hittO" 
riam  Étmrormm  el  omrak  (omarA)  ex  Âhulfeda^  Grœttingue, 
1816. 

BUZICIQUE  (Maison)  {Iribuê  Buski).  Le  fameux  passase 
de  Ditimar  de  Mersebourg  (édit.  Wagneri,  p.  168):  eVe  tribu 
quœ  Buxici  diciiur,  etc.,  »  a  donné  occasion  à  beaucoup  de  re- 
cherches historiques,  parce  que  l'origine  des  margraves  de  Meis- 
sen,  et  par  suite  aussi  de  la  maison  de  Saxe,  s'y  trouve  indiquée. 

—  Une  partie  des  historiens  a  admis  avec  Eccard,  que  Buzici 
signifie  :  qui  descend  de  la  famille  de  Burchard,  attendu  qu'on 
écrivait  autrefois  Bucco  au  lieu  de  Burchard  ;  une  autre  partie 
croit  qu'il  faut  entendre  par  là  Grimmersleben,  au  confinent 
de  la  Saale  et  de  la  Bode,  et  dont  le  nom,  dans  la  langue  des 
Vendes,  est  Budizko.  Mais  les  deux  conjectures  ne  sont  pas 
suffisamment  appuyées  de  faits.  —  Il  est  vraisemblable  que 
Buzici  est  une  transposition  de  lettres,  ou  une  erreur  d'écriture, 
au  lieu  de  Zurbici,  Les  raisons  suivantes,  exposées  dans  une 
petite  disserUtion  (A.  C.  Wedekind,  les  Ouvertures  des  foires, 
Brunswick,  1815,  10-8",  p.  37  et  sv.),  nous  conGrment  dans 
cette  opinion  :  1^  Dithmar  de  Mersebourg,  qui  a  l'habitude  do 

,  donner  l'explication  de  toutes  les  dénominations  qui  ne  sont 


BCXENTUM. 

pas  ordinaires,  même  des  moins  importantes,  ne  dil  rien  au  su- 
jet de  celles.  Il  faut  donc  qu'il  ait  cru  que  cette  dénomination 
de?ait  s'expliquer  d'elle-même  dans  la  suite  de  son  récit.  2»  Les 
transpositions  de  lettres,  telles  que  CeUa  pour  ZeUa,  Tilieda 
pour  Dultelhe,  H aramulilah  fiour  RameUoh^  etc. ,  sont  très- 
fréquentes  dans  les  chroniques.  D'ailleurs  nous  ne  possédons 
pas  le  manuscrit  de  Dithmar,  et  les  copies  que  nous  en  connais- 
sons renferment  plusieurs  fautes  de  cette  sorte.  S"*  A  FexcepH 
tion  de  Dithmar,  aucun  autre  document  contemporain  on  anté- 
rieur n'offre  un  mot  ou  une  trace  relativement  à  des  Buzici, 
mais  bien  à  des  Zurbici.  A"*  Zoerbig ,  Zurbici ,  Zurbike,  Czor- 
bek,  est  une  très-vieille  colonie  de  Vendes-Sorbes,  dans  l'ancien 
cercle  de  Leipzig.  &"  Les  Burgwartes  sont  connues  à  Meissen 
depuis  l'an  961.  6*"  Un  fait  important  c'est  que  la  Burgwart 
(le  château)  Zurbici  est  en  réalité  une  ancienne  possession  de  fa- 
mille des  ancêtres  du  comte  Dedi  de  Meissen.  Ils  l'avaient  per- 
due, et  la  famille  la  revendiqua.  Il  était  donc  tout  à  fait  dans 
l'ordre  naturel  que  Dedi  ou  Dietrich,  pour  le  distinguer  de  tous 
ceux  qui  portaient  le  même  nom,  fût  désigne  oar  celte  expres- 
sion :  de  tribu  Zurbici,  7®  Il  est  possible  que  Dietrich  V\  pré- 
tendant aux  droits  de  souverain  indépendant,  ait  refusé  de  faire 
hommage  de  Zurbici,  et  que  par  ce  fait  même  sa  famille  ait 
perdu  pendant  quelque  temps  la  possession  de  ce  domaine 
seigneurial.  Les  chroniqueurs  disent  que  anUceaores  iui 
[Dedonii  sciL]  l'ont  possédé  à  litre  de  fier.  Cela  se  rapporte  au 
moins  à  la  troisième  génération  antérieure,  et  c'était  par  consé- 
quent avec  d'autant  plus  de  justice  qu'une  famille  dont  la  ré- 
sidence seigneuriale  dans  ce  lieu  était  aussi  ancienne,  était  dé- 
signée sous  le  nom  de  maison  de  Zurbici,  —  Le  résultat  de 
cette  recherche  est  celui-ci  :  c'est  que  tes  margraves  de  Meissen, 
et  par  suite  aussi  toute  la  maison  de  Saxe,  descendent  des  anciens 
seigneurs  de  Zoerbing  (l). 

BUXBAUM  (Jean-Chbétien) ,  botaniste  allemand,  né  en 
1694  à  MersetM)urff.  Son  père  était  médecin  dans  une  petite 
ville  du  voisinage.  L'habitude  de  le  suivre  dans  ses  courses  et  de 
chercher  des  plantes  avec  lui,  inspira  au  fils  le  goût  de  la  bota- 
nique. On  l'envoya  étudier  la  médecine  à  Wittenberg ,  à  léna 
et  a  Leyde;  mais  il  employa  ce  temps  à  acquérir  des  connais- 
sances en  botanique,  et  négligea  la  médecine  au  point  de  reve- 
nir dans  sa  patrie  sans  avoir  cherché  à  obtenir  le  grade  de  doc- 
teur. A  son  retour  en  Saxe,  il  fit  connaissance  avec  le  célèbre 
médecin  Hoffmann ,  qui  le  prit  en  amitié  et  le  fit  appeler  à 
Pétersbourg  par  le  czar  Pierre  V.  Buxbaum  se  fit  bientôt  dis- 
tinguer en  Russie.  Le  czar  lui  donna  une  pension  considérable, 
avec  l'ordre  de  créer  un  jardin  de  botanique  à  Pétersbourg.  Il 
s'acquitta  avec  beaucoup  de  succès  de  cette  commission.  Il  fut 
envoyé  peu  de  temps  après  en  Sibérie,  à  Astrackan  et  jusque  sur 
les  frontières  de  la  Perse ,  pour  étudier  les  plantes  de  ces  pro- 
vinces. Lorsque  le  czar  eut  institué  en  17^4  une  académie  des 
sciences ,  il  y  fit  entrer  Buxbaum ,  et  le  nomma  professeur  au 
collège  impérial  qu'il  venait  d'établir.  En  1726,  Buxbaum  fut 
envoyé  en  Turquie ,  tant  pour  observer  l'état  du  sol  que  pour 
étudier  les  plantes  indigènes.  Il  y  passa  seize  mois,  et  eut 
l'honneur  d'approcher  du  grand  vizir  et  du  sultan.  A  son  retour 
à  Pétersbourg ,  l'afiaiblissement  de  sa  santé  lui  fit  éprouver  le 
besoin  de  changer  d'air.  Il  retourna  en  Saxe  où  son  père  vivait 
encore;  mais  ce  voyage  ne  le  rétablit  pas,  et  il  mourut  peu  de 
temps  après  son  arrivée,  en  1730.  On  a  de  lui  :  Enutneralio 
planîarum  in  agro  halUnsivicinisque  tocis  cnscenlium,  Halle, 
1721,  in-8»,  tig.  ;  2«  Ceniuriœ  quinque  plantarum  minus  co^ 
gnilarum  circa  Byxanlium  el  in  Oriente  observatarum^  Péters- 
boiirg,  1728.1740,  in-4»;  3°  plusieurs DiiferlafioiM  dans  lés  mé- 
moires de  l'académie  des  sciences  de  Pétersbourg.  Linné  a  con- 
sacré à  la  mémoire  de  ce  botaniste  un  genre  de  plantes  de  la 
famille  des  mousses,  auquel  il  a  donné  le  nom  âeiuxbaumia. 
Les  espèces  en  sont  extrêmement  petites. 

BUXBACME  (botan.)f  mousse  ainsi  appelée  du  botaniste  Bux- 
baum. Elle  est  d'un  beau  rouge  orangé  ou  brunâtre  et  habite 
toute  l'Europe.  On  la  trouve  sur  le  bois  pourri  et  à  la  surface 
<lc  la  terre. 

BVXENTUM  {géogr,  ane.}^  ville  de  la  Lucanie,  autrefois  épis- 
ropale ,  sur  le  bord  de  la  mer ,  dont  presque  tous  les  auteurs 
font  mention.  Elle  a  été  détruite,  et  on  a  bâti  sur  ses  ruines. 

(1)  Quant  à  ceux  qui  ne  voudraient  pas  se  départir  de  la  dénomina- 
tion de  Buzici  qui  se  trouve  dans  le  texte,  nous  avons  aussi  de  quoi  les 
contenter  facilement  ;  et  en  effet,  il  n'y  aurait  rien  d'extraordinaire  à  ce 
que  Burgum'Zut'bici  ou  Burgum-Zitici ,  qui  est  le  nom  du  domaine 
ou  gauj  se  fût  contracté  de  façon  à  former  avec  le  temps  Bttuici, 
comme  par  exemple  ééutun  vient  d'Augusiodunum,  Frioul  de  Forum 
Juin,  etc. 


(  648  )  BUXTORF. 

BUSHŒWDEN  (FRÉDÉRIC-Gi;iLLAi;ii£,CÛIfTBBC^y»T4 

russe,  d'une  famille  de  Livonie  établie  à  Magiitt«dal,  lent  ir  4 
couronne,  que  son  père  avait  prise  à  ferme,  et  sîtoée  àÊmlji 
de  Mœn,  près  de  celle  d'OEsel,  naquit  en  1750,  ei  rUftn 
éducation  au  corps  des  cadets  de  Saiot-Péleriboiif^.  U  m^ 
avancement  à  la  bienveillance  du  prince  Orlof,  dont  tm  iHi  4 
1775  il  fut  le  compagnon  de  voyage  ^  et  â  00  iBBriage  qs'io»* 
tracU.  En  1783  il  eUit  colonel ,  et  eo  1789  il  fit  U  ^«tma  < 
Suède  avec  le  grade  de  général.  L'année  suivanle»  W  bate^ 

généraux  suédois  Hamilton  et  Meyerfeld.  fit  lever  )tmm^ 
'rédériksham  et  de  Viborg.  L'impératrice  Gilberiiie 
ses  services  en  lui  faisant  donation  de  la  terre  et 


Dans  la  guerre  contre  la  Pologne,  en  1792  ei  1794,  le  oua»  r 
Buxhœwden  avait  le  commandement  d*uoe  divisicMi.  Dim  .V 


saut  contre  le  faubourg  de  Varsovie  appelé  Pregai,  il  fil  deu^t 
efforts  contre  Tenncmi  vainaueor.  Apres  avoir  pris  la  viiJc>«' 
varof  lui  remit  le  commandement  et  l'adminislratioa  de  Uk 
la  Pologne.  Sa  modération  et  son  désintéressemciil  hai 
rent  l'estime  des  Polonais  eux-mêmes.  Bioitùt  après,  \ 
reur  Paul  le  nomma  ;gouverneur  de  Pélersboorg  ;  mm 
hœwden  tomba  en  disgrâce  et  se  retira  en  Alleaia«ie.ifmt 
mort  de  Paul,  l'empereur  Alexandre  le  rappela  elle  ctopn» 
régulariser  la  perception  des  impôts.  Apres  s*èlre  acqaOî  a 
cette  fonction  a  la  satisfaction  de  son  mai  ire,  BoxlionMlea  te 
chargé  de  l'inspection  des  troupes  en  Livooie  et  daas  la  Cm»- 
lande.  A  la  bataille  d'Austerlitz,  Buxhœwdeo  nontmiada  i'a# 
gauche  qui  fit  de  vains  efforts  pour  avancer,  tatKfisose  Ireeitit 
et  l'aile  droite  furent  forcés  de  se  retirer.  L4)nqne  t  ronn/dr 
guerre  russe  eut  pris  la  résolution  de  deroander  a  rmyreaf  k 
rappel  du  vieux  feid-maréchal  Kamenskoi,  el  aaeccli»<i  «te 
en  conséquence  démis  du  conunaodemeot  en  cad^  Bukovài 
en  fut  un  instant  investi  par  l'armée;  mais  Bromiys  a 
voulut  pas  servir  sous  ses  ordres,  et  fit  à  l'empereur  «a  nff  ^ 
a  la  suite  duquel  il  obtint  lui-même  le  commaixlenMaKacfefl. 
Lorsque  la  guerre  contre  la  Suède  éclata  en  1808 ,  le  gwn 
Buxhœwden  entra  avec  18,000  hommes  dans  la  Finlande,  «« 
mois  lui  suffirent  pour  conquérir  tout  le  pays.  11  arrinè» 
cette  campagne  jusqu'au  fleuve  Tornea,  en  Laponie,  ^« 
devenu  depuis  la  limite  entre  la  Suède  et  la  Russie.  Si  mk 
l'obligea  alors  de  se  démettre  du  commandement,  elilaHnS 
en  181 1 ,  au  château  de  Lohde,  en  Esthonie.  C  L 

BUXTON  (j£DEDL4H) ,  né  en  1704  ou  1705  à  ElOMtef» 
de  Chesfied,  a  été  regardé  comme  un  prodige  dans  l'art  ài  <v 
cul.  Quoique  son  père  fût  maître  d  école ,  son  éducaba  s 
tellement  négligée  qu'il  ne  sut  même  Jamais  écrire.  Ce  lîit  i  V 
rithmétique  qu'il  appliqua  toute  la  lorce  de  son  esprit,  tfi* 
attention  était  tellement  fixée  sur  cet  objet,  ou'il  snahtait  «* 
vent  étranger  à  tout  ce  qui  se  passait  autour  ae  lui,  e(  qs'av* 
bruit  ne  pouvait  le  distraire.  Il  mesurait  une  pièce  de  lema 
la  parcourant,  avec  autant  d'exactitude  que  si  elle  eàl  cle  wk^ 
rée  par  la  chaîne,  et  résolvait  avec  la  plus  grande  ^mm^/àak 
les  questions  d'arithméticnie  les  plus  difliciles.  QÛelqiu  - 
ayant  demandé  combien  dans  un  corps  qui  aurail  ^iu.t« 
verges  de  long,  5,642,752  de  lar^,  et  54,965  de  haut,  il  1 1* 
huitièmes  de  pouces  cubiques  ;  cinq  heures  lui  suffireai  pc 
résoudre  exactement  cette  question,  quoiqu'il  s'en  (oocopot  • 
milieu  de  plus  de  cent  de  ses  compagnons  de  travail,  il  U^m 
pendant  l'hiver  le  métier  de  batteur  en  grange,  et  celai  f<  fr- 
cheur  pendant  l'été.  Etant  venu  à  Londres  en  t7»4,  oo  k  ^i*- 
dtiisit  à  la  société  royale,  qui  lui  fit  différentes  questioas,  rt  • 
témoigna  sa  satisfaction  par  un  présent.  Il  eut  un  jour  la  iÊstUi- 
sie  d'aller  au  théâtre  de  Drury  Lane,  où  l'on  donnait  la  tnsàt 
de  Richard  III  ;  mais  il  ne  fit  pas  plus  d'attention  k  fartif 
qu'au  dialogue  de  la  pièce ,  et  ne  fut  uniquement  oocapr^* 
compter  les  mots  du  rôle  de  Garrick.  Il  retourna  daai  ^ 
village  sans  paraître  rien  regretter»  continua  d*y  vivre  gaiea* 
du  fruit  de  son  travail,  et  y  mourut  comme  il  avait  véca»  pt»^ 
et  ignoré,  âgé  d'environ  soixante-dix  ans. 

BCXTOBF  (  Jean  ),  né  en  1564  à  Camen  en  Westphalir.  *^ 
à  Bàle  en  1629  à  l'âge  de  soixante-cinq  ans.  Ce  nom  esl  a-«^ 
dans  la  littérature  orientale,  surtout  dans  la  langue  bcÉm^ 
—  Buxtorf  était  fils  d'un  ministre  protestant ,  et  il  fît  ses  hb^ 
avec  tant  de  distinction,  que  ses  maîtres  avouaient  frauihi"^- 

3u'il  surpassait  déjà  ses  professeurs.  Après  avoir  suivi  lef  kn» 
e  Théodore  de  Bèze  à  Genève,  et  après  d'asset  longs  wui» 
pour  se  perfectionner  dans  les  langues  savantes  qoà  avaK«i  '' 
l'objet  principal  de  ses  premières  études .  il  se  fixa  à  Bâk.  t 
maria,  et  devint  professeur  de  langue  hébraïque.  Sa  iqwitfi* 
lui  attira  bientôt  les  offres  les  plus  avantageuses  de  U  nrt  ip 
académies  de  Saumur  et  de  Leyde;  mais  les  roagistrats  de  M 
craiguant  qu'il  ne  fût  enlevé  à  la  Suisse»  lui  donnèrent 


BUY. 


(  64tt) 


BUZANVAL. 


lenUUoo  d*bonoraires.  Ce  dédommagement  était  d'autant  plus 
iste,  que,  pour  parvenir  à  une  connaissance  parfaite  de  la  ian- 
uc  qu'il  |)rofes8ail ,  il  avait  pris  et  nourrissait  chez  lui  des  Juifs 
abilesqui  lui  en  développaient  toutes  les  délicatesses.  Parmi  le 
rand  nombre  d'ouvrages  dont  les  hcbraïsants  lui  sont  redeva- 
les  »  ceux  qui  méritent  une  plus  particulière  attention  sont  : 
"^  Tréior  de  la  grammaire  hébraïque,  2  vol.  in-S"  ;  2"  une  petite 
rrammoiVe  hébraïque,  très-estimée,  Leyde,  1701  et  1707, 
n-lSy  revue  pr  Leusden;  3^  ^t^^  Rabbiniea^  Bàle,  1618  et 
619  ,  4  vol.  in-fol.  ;  4^  InsiUulio  epislolarii  hebraïca,  in-8°, 
6^  ;  c'est  un  recueil  utile  à  ceux  qui  veulent  écrire  en  hé- 
breu ;  5**  ConeordatUiœ  hebraîcœ,  Bâle,  1632,  publié  par  son 
ils  avec  les  concordances  chaldaïques.  On  en  a  un  abrégé  par 
Ihrétien  Ravius,  à  Francforl-sur-rOder,  1676;  Berlin,  1657, 
oiisie  titre  de  Fout  Ston;  c'est  un  des  meilleurs  ouvrages  de  fiux- 
orf.  Il  prit  pour  base  de  son  travail  les  concordances  d'Isaac  Na- 
ban,  et  mit  à  profit  celles  de  Calasio  ;  6*"  plusieurs  Lexiques  hé- 
Teux  $t  ehmlaatques,  in-S*"  ;  7"  De  abbrevialuriê  Hebrœorum, 
n-8<>,  1640;  8»  Tiberias,  Bàle,  1620,  in-4%  ainsi  nommé  de 
a  ville  de  Tibériade  »  où  l'on  suppose  qu'était  l'académie  des 
kfassorètes;  idem,  augmentée  et  corrigée  par  son  petit-fils, 
i665,  iD-4^.  C'est  un  traité  historique  et  critique  sur  la  Massore, 
>ù  l'auteur  combat  l'opinion  d'Elias  Levita  sur  l'origine  des 
>oiDts  voyelles  de  la  Massore ,  et  où,  pour  donner  une  origine 
Hvine  aux  points-voyelles,  il  en  attribue  l'invention  à  Esdras.  Il 
r  donne  aussi  l'histoire  des  académies  des  Juifs  après  leur  dis- 
persion ;  0°  Synagogajudaïcay  1682,  in-8''.  C'est  un  tableau  de 
a  religion ,  des  mœurs  et  des  cérémonies  des  hébreux.  Mais  la 
Top  grande  prévention  de  l'auteur  pour  les  rabbins  lui  (ait 
idopter  mille  puérilités  qui  n'avaient  de  fondement  que  dans 
leur  iroagination.  Le  petit  Traiié  de  Léon  de  Modène  sur  la 
même  matière  est,  suivant  quelques  critiques >  bien  meilleur  et 
plus  judicieux. 

BUXTORF  (Jkan),  fils  du  précédent,  aussi  savant  que  son 
i>ére,  naquit  à  Bftie  en  1539,  et  mourut  dans  la  même  ville  en 
1664.  U  remplaça  son  père  dans  l'enseignement  des  langues  sa- 
rantes,  et  édita  plusieurs  de  ses  ouvrages.  On  a  de  lui  :  un  Lexi^ 
'ron  chaldaïque  el  suriaqtie,  1682,  in-4*';  2^  un  Traité  sur  les 
?oifHs  et  accents  hébreux,  contre  Cappel,  professeur  à  Saumur, 
3àle,  1648,  in-4<>  ;  3»  une  Ànli-crUtca,  contre  le  même,  Bàle, 
1 662,  in-4*'.  Cet  ouvrase,  rempli  des  plus  bizarres  rêveries  des 
^bbins,  est  utile  dans  les  endroits  où  l'auteur  compare  le  texte 
ibre  avec  les  anciennes  versions  ;  4<>  des  Disserlaiions  sur  l'An- 
ien  et  le  Nouveau  Testament,  in-4«,  Bâie,  1659.  Il  y  traite  de 
'arche  d'alliance,  du  feu  sacré,  de  Vumim  et  tumim,  de  la 
nanne,  de  la  pierre  du  désert,  du  serpent  d'airain,  etc.; 
*'  une  Traduction  du  More  Nevochius,  1629,  in-4%  et  du 
r4>zri,  1660,  in-4°;  6«  Exercitationes philohgico^HUcm,  in-4", 
CÎ92  ;  7'»  De  sponsalibus,  1652,  in-4». 

BUXTORF  (Jban-Jacqubs)  ,  fîls  du  précédent ,  consommé 
onrime  lui  dans  la  connaissance  des  langues  orientales,  lui  suc- 
éda  dans  sa  chaire  en  1664.  Il  éuit  né  à  Bàle  le  4  septembre  1646, 
t  mourut  dans  la  même  ville  le  l*'^  avril  1704.  Il  a  laissé  plu- 
leurs  Traductions  des  ouvrages  des  rabbins,  et  un  Supplément 
)rt  ample  à  la  bibliothèque  rabbinique.  On  lui  attribue  uo  re- 
aeil  de  sentences  tirées  des  auteurs  hébreux ,  sous  le  titre  de 
^orilegium  hebraicum,  BAIe,  1668,  in-4'».  Il  est  curieux,  en  ce 
a'il  prouve  qu'en  fait  de  morale  les  difiérents  auteurs  ont  eu  à 
ea  près  les  mêmes  idées. 

BUXTORF  (  Jban),  neveu  du  précédent,  successeur  de  sou 
Dcle  dans  la  chaire  des  langues  orientales,  fut  le  quatrième 
rofcsseur  de  cette  famille  qui  a  occupé  ce  poste  pendant  un 
iècle.  On  leur  reproche  à  tous  d'avoir  en  trop  d'attachement 
oar  le  rabbinisme  et  pour  les  accents  et  les  points-voyelles  de  la 
ingue  hébraïque.  Cette  érudition  juive,  qui  leur  a  fait  un  nom,  a 
ara  fort  vaine  dans  plusieurs  de  leurs  ouvrages.  Le  dernier 
loxtorf  est  mort  en  1733,  laissant  des  Traités  sur  la  langue 
ébralque,  des  DissertalionSy  des  Vers,  des  Sermons,  et  un  fils 
uî  s'est  montré  digne  de  ses  aïeux  par  son  savoir. 

BUYAH  (  F.  ImaD-EdDAULAB). 

BUTANDIÈBE,  S.  f.  (term,  de  cuisiné),  sorte  de  ragoût. 

BUT  DE  BORNAS  (ClaudeJ,  géographe  du  roi  et  des  enfants 
le  France,  naquît  à  Lyon.  Il  n  est  connu  que  par  quelques  com- 
pilations géographiques  médiocres.  La  prinapale  est  un  Atlas 
*éikodique  et  élémentaire  de  géographie  et  tfhistoire,  Paris, 
762-1770,  4  vol.  iQ-4'';  il  est  bien  gravé ,  et  pour  l'édocation 
le  la  jeunesse  il  est  encore  préférable  k  plusieurs  autres  du 
nème  genre  oui  ont  paru  récemment.  L'auteur  y  fait  marcher 
Dsenable  la  geomphie,  la  chroooloffie  et  l'histoire.  Il  a  publié 
loe  Cosmographie  wiéthodique  et  élémentaire,  Paris,  1770, 

IT. 


in-8*'.  Il  avait  débuté  dans  la  carrière  des  lettres  par  un  petit 
ouvrage  intitulé  :  Dissertation  sur  Véducalion,  par  ^.  M.  Pa- 
ris, 1747,  in-12.  —  Buy  de  Mornas  avait  embrassé  l'état 
ecclésiastique  quelques  années  avant  sa  mort ,  qui  eut  lieu  à 
Paris  en  juillet  1785. 

BUYE,  s.  f.  (écon.  dômes.),  cruche  ou  vaisseau  à  mettre  de 
l'eau.  On  dit  aussi  buire.  Il  est  vieux. 

BrvER  (Barthélemi),  conseiller  de  ville  à  Lyon  en  1482, 
est  le  premier  qui  ait  exercé  l'art  de  l'imprimerie  en  éditant  le 
rare  exemplaire  de  la  Légende  dorée,  à  deux  colonnes,  en  ca- 
ractères gothiques,  ayant  les  lettres  initiales  peintes  à  la  main 
et  sans  aucun  chiffre  aux  pages.  On  lit  ces  mots  à  la  fin: a  Cy 
finit  la  Légende  dorée,  dicte  la  vie  des  Saints,  en  françois,  revue 
et  diligemment  corrigée  auprès  du  latin  et  selon  le  vrai  sens  de 
la  lettre,  comm'il  pourra  apparoltre  par  ceux  qui  diligemment 
mettront  la  peine  à  lire  et  bien  entendre,  par  notable  et  révé- 
rend docteur  maître  Jehan  Battalier,  docteur  en  la  sainte  théo- 
logie de  Paris,  religieux  de  Tordre  des  prêcheurs  de  la  ville  de 
Lyon,  sur  le  Bhône,  et  imprimée  en  ladite  ville  de  Lyon,  par 
Barthélémy  Buyer,  citoyen  du  dit  Lyon,  le  18  avril  1476.» 
Buyer  imprima  encore  :/e  Nouveau  restament  de  la  version 
de  Quyars  des  Moulins,  revue  par  Julien  Macho  et  Pierre 
Farget,  1477.  —  Pratique  en  chirurgie,  de  Gui  de  Chauliac, 
translatée  du  latin  par  Nicolas  Panis,  médecin,  natif  de  Caren- 
tan  en  basse  Normandie,  et  habitant  de  Lyon ,  in-fol. ,  1478. 
On  lui  attribue  l'impression  des  Pandectes  en  médecine  de  Ma- 
thœus  Sylvaticus. 

BUTS  (F.  BUSÉE). 

BUYS  (GuiLLACME  DE),  Suivant  les  nouveaux  éditeurs  de  la 
Bibliothèque  de  Duverdiir,  était  né  à  Cahors,  oî!i  il  fit  ses  études 
au  commencement  du  xvi'  siècle.  Il  se  rendit  ensuite  à  Tou- 
louse, où  il  remporta  plusieurs  prix  à  l'académie  des  jeux  flo- 
raux. Il  voyagea  ensuite  en  Italie,  parcourut  les  principales  pro- 
vinces de  France,  et  vint  se  fixer  en  Bretagne,  où  ses  qualités 
lui  eurent  bientôt  fait  de  nombreux  amis.  Sa  modestie  l'empê- 
cha longtemps  de  publier  aucun  des  ouvrages  qu'il  avait  com- 
posés. Enfin,  il  fit  paraître  le  recueil  de  ses  poésies,  sous  le  titre 
de  V  Oreille  du  prince,  ensemble  plusieurs  autres  œuvres  poé- 
tiques, Paris,  1582,  in-8'';  ibid.^  1585,  in-12.  Cette  dernière 
édition  est  plus  complète  et  imprimée  plus  corret:tement  que  la 
précédente.  L'abbé  Goujet  donne  de  grands  éloges  à  du  Buys. 
C'était  à  la  vérité  un  fort  honnête  homme,  mais  un  pocte  mé- 
diocre. Il  était  fort  âgé  lors  de  l'impression  de  son  ouvrage.  On 
ignore  l'époque  de  sa  mort. 

BUTSE,  s.  m.  (mar.),  sorte  de  bâtiment  que  les  Hollandais 
emploient  à  la  pêcne  des  harengs. 

BCZ ,  fils  d'Abdiel  et  père  de  Jeddo,  de  la  tribu  de  Juda  (  i. 
Par.,  5, 14). 
BUZ,  nom  de  lieu  {Jérém,,25,  25). 

BCZ  (hébr.,  méprisé  ou  dépouillé),  fils  de  Nacliar  cl  de  Mel- 
cha,  et  frère  de  Ilus  {Genèse,  22,  21).  Eliu,  un  des  amis  de 
Job,  était  de  la  race  de  Buz,  ûls  de  Nacbar.  L'Ecriture  l'appelle 
Âraméen  ou  Syrien  (Job,  52,  2);  car  Ram  est  mis  pour 
Aram.  Le  prophète  Jérémie  menace  les  Buziles  des  effets  ae  la 
colère  de  Dieu  (Jérém.  25,  25).  Leur  demeure  était  dans  l'Ara- 
bie Déserte. 

BUZAi  ^Buxeçum)  (géogr.  ecclés.),  abbaye  de  l'ordre  deCl- 
teaux,  était  située  en  Bretaffne,  au  diocèse  et  à  cinq  lieues  de 
Nantes,  près  du  bord  méridien  de  la  Loire.  Conan  ill,  duc  de 
Bretagne,  acheva  vers  l'an  il  15  la  fondation  de  cette abbave, 
qu'il  avait  commenct^  dès  l'an  1155,  conjointement  avec  la  Ju- 
chesse  Ermengarde  sa  mère.  Ils  y  avaient  établi  quelques  reli- 
gieux de  Clairvaux  que  saint  Bernard  leur  avait  envoyés,  et  ils 
leur  avaient  donné  des  fonds  pour  leur  subsistance  ;  mais  le  duc 
leur  avait  6té  depuis  une  partie  de  ces  revenus.  Celle  soustrac- 
tion avait  interrompu  les  oâtiments  du  monastère,  et  avait  ré- 
duit les  moines  à  une  grande  pauvreté.  Saint  Bernard,  faisant 
la  visite  de  ses  monastères,  trouva  celui  de  Buzai  dans  un  état  si 
déplorable ,  qu'il  en  fit  des  reproches  très-vifs  au  duc ,  et  or- 
donna à  ses  religieux  de  retourner  à  Clairvaux.  Le  duc,  ayant 
reconnu  sa  faute,  fit  tout  ce  qu'il  put  pour  empêcher  les  moines 
de  Buzai  d'abandonner  cette  maison,  et  leur  rendit  tout  ce  qu  il 
leur  avait  ôté  ;  il  leur  donna  même  de  nouveaux  fonds,  tant  pour 
continuer  leurs  bâtiments  que  pour  entretenir  un  nombre  suf* 
fisant  de  religieux.  La  charte  de  ce  prince  n'est  point  datée; 
mais  elle  fut  souscrite  par  plusieurs  evêques,  entre  autres  par 
Jean  de  la  Grille,  élu  evêque  de  Saint-Malo  en  1144  (Hist.  de 
Bretagne,  t.  i,  p.  98;  t.  ii,  p.  159). 

BUZAHVAL  (Nicolas  Choart  de),  né  à  Paris  le  15  juillet 

89 


Btrxar. 


(660) 


BTBLisiE. 


1611,  fut  successivement  conseiller  au  parlement  de  Bretagne, 
puis  au  grand  conseil,  mattre  des  requêtes,  conseiller  d'Etat  et 
arattassadeor  en  Suisse.  Après  avoir  rempli  tous  ces  emplois 
d'une  manière  distinguée,  il  embrassa  Tétat  ecdésiastiqne,  et 
fut  pourvu  en  1650  de  révêché  de  Beauvais,  sur  la  démission 
d'Augustin  Potier,  son  oncle  maternel.  Le  président  de  Novion, 
son  cousin  germain,  à  qui  il  devait  sa  nomination,  avait  fait 
établir  à  son  insu  sur  cet  évéché  une  pension  de  12,000  livres, 
en  faveur  d'un  de  ses  ûls  âgé  de  six  ou  sept  ans.  Dès  qu'il  en  fut 
instruit,  il  alla  représenter  au  roi  que  cette  pension  n'était  point 
canonique,  et  offrit  sa  démission.  Louis  XIV  le  loua  de  son  zèle, 
et  le  déchargea  de  la  pension.  Dès  ce  moment  il  se  fit  un  devoir 
de  la  résidence  la  plus  stricte,  renonça  à  la  cour,  ne  se  montra  à 
Paris  que  pour  les  plus  pressants  intérêts  de  ses  diocésains,  con- 
sacra tous  ses  revenus  a  la  fondation  d'un  hôpital,  à  l'établisse- 
ment d'un  grand  et  d'un  petit  séminaire,  à  l'entretien  des  jeu- 
nes clercs,  au  soulagement  des  pauvres.  Il  défendit  à  ses  ecclé- 
siastiques de  lui  donner  le  titre  de  grandeur,  et  regardait  ceux 
de  comte  et  de  pair,  attachés  à  son  siège,  comme  un  poids  oné- 
reux pour  un  evéque.  Son  épiscopat  fut  marqué  par  divers  ré- 
Slements  pour  Tinslruction  du  peuple  et  pour  le  rétablissement 
e  la  discipline  ecclésiastique.  Il  aiudamna  V Apologie  des  ca- 
suùteêt  fut  un  des  quatre  évêques  qui  refusèrent  de  signer  pure- 
ment et  simplement  le  formulaire  d'Alexandre  VII,  jusqu'à  la 
paix  de  Clément  IX.  Louis  XIV  lui  ayant  fait  des  reproches 
sur  ce  qu'il  avait  interdit  les  iésuites  :  a  Sire,  lui  reponoit-il,  si 
je  me  mêlais  de  gouverner  l'Etat,  vous  auriez  doit  de  m'en  re- 
prendre; mais  je  m'entends  mieux  à  gouverner  mon  diocèse  que 
votre  majesté  ;  laissez-moi  faire.  »  On  le  laissa  faire.  Le  monar- 
qnt  se  souvint  de  l'avis.  Un  jour  qu'il  allait  à  la  cathédrale  de 
Meiovais  à  l'occasion  d'un  Te  Deum  pour  une  victoire,  le  prélat 
fiot  le  recevoir  à  la  porte  de  l'église,  la  mitre  sur  la  tête  et  la 
crosse  à  la  main.  Le  prince  de  Condé,  qui  était  à  la  droite  du 
nooarque,  voulait  lui  dire  de  se  découvrir  la  tète  :  «  Mon  cou- 
sin, laissez-le  faire,  dit  le  roi;  il  sait  mieux  ce  qu'il  faut  faire  que 
iroos  et  moi.  »  La  peste  ayant  ravagé  en  1668  un  canton  de  son 
diocèse,  le  curé  déserta  son  poste.  Buzanval  y  accourut,  et  ad- 
ministra avec  un  cèle  apostolique  tous  les  secours  spirituels  et 
temporels  jusqu'à  ce  que  la  contagion  eût  cessé.  Ce  prélat,  digne 
des  premiers  siècles  de  l'Eglise,  mourut  le  21  juillet  1679,  lais- 
sant par  testament  tout  son  bien  aux  pauvres.  Sa  vie  a  été  com- 
posée par  Mésenguy,  sous  ce  litre  :  Idée  de  la  vie  et  de  l'esprit 
ée  M,  de  Buxanval,  Paris,  1717,  in-l2. 

BUZELIN  (Jean),  jésuite,  né  à  Cambrai,  mourut  à  Lille  en 
I6Î6,  âgé  de  cinquante-six  ans.  On  a  de  lui  :  GalloFlandriœ 
OeêcripUo,  Annales  GaUo-Flandriœ,  etc.  (Alegambe,  BibUoth, 
script,  societ.  Jesu), 

BUZiGÈs»  Athénien,  le  premier  qui  ait  attelé  des  boeufs  à  la 
charrue.  Déniophon  lui  donna  le  l^alladium,  que  Dioraède  lui 
avait  confié  pour  le  porter  à  Ahènes  (Polyeny  i,  c.  5). 

BUZOT  (  François-Nicolas-Léonard j,  né  à  Evrcux  le 
l**"  mars  1760.  II  embrassa  la  profession  d'avocat,  et  sa  réputa- 
tion rapide  dans  le  barreau  le  fit  envoyer.  Tan  1789,  aux  états 
généraux  en  qualité  de  député  du  tiers.  Dès  son  début  comme 
orateur  politique,  Buzol,  républicain  de  cœur,  combattit  avec 
une  conviction  énergique  et  entraînante  la  royauté,  le  clergé  et 
la  noblesse,  ces  trois  principes  vivifiants  de  la  société,  demanda 
leur  al>olilion  et  la  suprématie  révolutionnaire  du  peuple,  sapa 
dans  leurs  bases ,  dès  lors  chancelantes,  la  prérogative  royale, 
les  droits  du  clergé  et  les  privilèges  de  la  noblesse,  et  sollicita  la 
création  d'un  tribunal  exceptionnel  pris  dans  le  sein  même  de 
l'assemblée  des  états  généraux ,  pour  s'enquérir  des  crimes  de 
lèse-nation.  Quelle  vaste  carrière  ouverte  aux  passions  fougueu- 
ses d'un  peuple  en  délire  I  Comme  Buzol  devinait  et  créait  tous 
les  éléments  subversifs  oui  devaient  fonder  la  révolution!  Il  ne 
démentit  pas  pendant  longtemps  ce  hardi  prélude.  On  le  vit 
tour  à  tour  fanatiser  la  population  par  des  discours  incendiaires  et 
la  provoquer  à  l'insurrection,  réclamer  le  droit  commun  de  pé- 
tition pour  tous  les  citoyens ,  voter  avec  une  minorité  de  six  dé- 
rités  la  mise  en  jugement  de  Louis  XVI  après  son  arrestation 
Varennes,  et  s'associer  aux  motions  de  Robespierre.  Mais 
Buzot  et  son  parti  d'énergumènes,  altérés  déjà  du  sang  qui  va 
couler  à  larges  flots,  trouvent  bientôt  un  redoutable  antagoniste 
dans  Mirabeau.  Son  éloquence  foudroyante  impressionna  vive- 
ment Buzot,  le  fit  sagement  réfléchir  aux  conséquences  terribles 
des  principes  qu'il  s^eflTorçait  de  faire  prévaloir,  et  le  convertit 
enfin  en  une  politique  républicaine  il  est  vrai,  mais  modérée. 
Assis  parmi  les  brissolins  à  l'assemblée  législative  de  1792,  Bu- 
fol  s'élève  avec  force  contre  les  sanglantes  vengeances  exercées 
à  l'instigation  de  son  ancien  parti,  qui  voue  une  haine  mortelle 
à  ce  dangereux  transfuge.  A  la  convention,  Buzot  lutte  coura- 


geusement contre  les  anardiistes,  s'oppose  a««e 

aux  épouvantables  excès  de  Danton  et  de  Marat,  ec 

20  septembre  1792,  les  Tues  ambitieuses  de  Botwspiewt  ^ 

convoite  la  dictature.  Justement  effravé  des  combsls  ptfajaw. 


taires  de  la  convention  et  des  dangers  Qu'enfantera 
ment  désordonné  des  partis  en  présence,  Buzol  propose,  Ir  ?  « 
tobre  de  la  même  année,  que  enaque  département  de  la  frmn 
fournisse,  pour  la  sûreté  et  l'indépendance  de  la  itprrfatalifci 
nationale,  quatre  hommes  d'infonterie  et  deux  de  raraiiiâ  p 
chaque  député  qu'il  nomme.  En  butte  aux  menaces  furièoi^ 
des  farouches  montagnards,  plus  Buzot  se  voit  exposé  a  tv 
vengeance,  plus  son  éloquence  dévoile  leurs  proiela  é^wmp- 
tion  et  poursuit  leurs  mesures  sanguinaires,  uieax  fais,  sa  pra 
de  sa  vie,  l'ex-montagnard  exalté,  devenu  giroodia  a», 
ciencieux,  monte  à  la  tribune  lors  du  prooès  de  Vwâar^f 
Louis  XVI ,  invoquer  l'appel  au  peuple  et  le  sursis  à  h  pâaro 
pitale,  démarche  coura^euseet  honorable,  tentée,  oa  ém  fein- 
ter, plus  au  nom  des  lois  que  de  l'humanité,  et  moins «^^~ 
de  la  royauté,  toujours  répudiée  par  Buzol,  qoe  àamU 


de  la  république,  dont  il  prévoyait  le  péril  issa  de  cetanm* 
inutile  attentat.  Au  milieu  de  l'afTreuse  tounaenle  qoi  y  s^ 


chaîna  avec  une  violence  destructive  après  la 
monarque  français,  Buzot  fut  honoré  par  la  conventioa  da  t/* 
de  membre  du  comité  de  salut  public  et  de  défenaeaénàale.  C^^ 
alors  que  les  dénonciations  et  les  menaces  de  la  Mon^yat  Tm- 
saillirent  sans  relâche,  et  Robespierre,  triomphanteo  f79S,  Iru 
arrêter.  Buzot  parvint  à  lui  échapper.  Arrive  à  Mnem,  Hs'em- 
ploie  activement,  avec  l'aide  de  plusieurs  de  ses  ollêgMS  pms- 
crits,  à  soulever  les  provinces  contre  les  tyrans  de  raîa.  ruer- 
suivi  de  nouveau,  il  s'enfuit  d'Ëvreux  où  l'on  otdaam  de  raw* 
sa  maison  et  d'y  planter  un  poteau  avec  celle  msLiifti—  :  '  1^ 
demeurait  le  scélérat  %atoi  qui  a  conspiré  la  perle  de  la  rnaK- 
que.  »  Ce  fugitif  pénètre  dans  le  département  de  la  Gwande.  <. 
il  trouve  à  granopeine,  ainsi  que  le  député  Pélhîen,  aar  »• 
traite  généreuse.  Traqua  bientôt,  ils  se  sauvent  dans  lob»  » 
voulant  pas  entratner  avec  eux  leur  libérateur  à  TéchaW  ^ 
sespérant  de  leur  salut,  ils  s'empoisonnèrent  toos  deux,  ci  cra- 
ques mois  après,  leurs  cadavres  rurent  renoontrésdans  aa«irr. 
aux  environs  de  Saint-Emilion,  à  moitié  déiForés  par  1&  bw 
et  par  les  oiseaux  de  proie. 

BUZOTiN,  s.  m.  nom  donné,  pendant  la  rérolatioQ  tmr»r. 
aux  partisans  de  Buzot,  député  ae  la  convention  nationk 

BUZOTiNiSME  S.  m.  (Iiû(.),  doctrine,  systéfue, 
principes  de  Buzot. 

BUZRUK-eMio  (F.  Eiabuzubk-Obiiitd). 

BUZCRDJÉHliiR^que  Myrkhond,  par  corraptson, 
AbûHxmrdjémihry  fils  de  Bakhteffàn ,  était  un  savent 
Nouchyrvàn  appela  à  la  cour  de  Perse ,  et  à  (|ai  il 
cation  de  Hormouz,  son  fils.  Il  n'est  pas  moms  ï\ 
subtilité  de  son  esprit  que  par  son  érudition.  On  atlrte*  .  ' 
médecin  l'invention  du  trictrac,  et  l'on  prétend  qii*il  dro^*' 
de  lui-même  la  marche  des  échecs,  dont  le  roi  de  iLêsmàf  ■*- 
l'Inde)  avait  envoyé  un  jeu  à  Nouchynàn,  sans  aac«ne  koi 
tion.  Quoique  ces  détails  soient  consignés  dans  le  Ckàk-Sem 
(F.  Ferdoucy),  on  peut  d'aula.nt  plus  les  révo<|tter  ea«'« 
que  le  savant  Hyde  a  démontré  la  haute  antiquilè  eu  inrr« 
a  l'égard  du  temps  où  vivait  le  médedn  Buzurdjéoathr,  c'^ 
à-dire  du  vi*"  siècle  de  Tèrc  vulgaire,  puisqu'il  foi  on  d»  itk 
cipaux  ornements  du  règne  de  Nouchyrvàn,  jwna— 
JuêU,  et  de  son  fils  Hormou£.  Si  nous  en  croyons  rbîs*jr.- 
cité  au  commencement  de  cet  article,  Busurdjérai!»  du*  •' 
élévation  à  l'explication  d'un  rêve  qui  inquiétait  beann^  • 
monarque  persan.  Son  nom ,  en  ancien  persan,  lignifir  f  «o 
solHL  On  lui  attribue  aussi  la  premièie  traductioai  pm*-  ' 
fables  indiennes  oui  ont  rendu  si  fameux  le  nom  faolaslir'  - 
Pidpay ,  et  dont  le  prototype  samskrit  porte  le  litre  de 
padésa  (F.  BvRzoï  vÈam  et  ViCHNOO-SABaSA). 

BUZTGIA,  adj.  f.  {hist.  onc),  famille  atbênienne  ic 
sacerdoce  était  afieclé,  parce  que  Buzygès  avait  le 
Grèce  ouvert  la  terre  avec  la  charrue,  la  famUlU  , 
Buzygienne, 

BYAKT  (cosl,),  sorte  de  vêtement  fort  léger»  plus 
ment  appelé  bliaux. 

BTAS,atttzementFBlrwou5a]mi  {6nUoiÊÊérr)i 
marécages  de  la  Ghersonèse  Tauriaue,  qui 
le  Palus-Méotide ,  à  l'ouest  duquel  ils  sont  aituês  • 
de  mer  très-étroit,  et  resserrent  l'entrée  de  la 

BTBL^IE  (géogr.  anc,) ,  petite  presqu'île  de  la  I^n* 
Garie,  vers  le  sudouest. 


t- 


BTBLIE,  BTBLIA  (BugXta)(f|||rlà.),  SVfMND  lool  de  Véottâ,  k 

use  da  beau  temple  qu'elle  avait  à  Byblis  en  Pfaénkie. 

BTBLis  (BueXi;) ,  aassi  Biblii ,  fille  dcMilet  et  deCyane  ou 
idothée,  sœor  de  Cannas,  défend  aux  jeunes  fliles  les  amours 
|kites.  D'après  Ovide  (Métam.,  IT,  459),  qui  peint  d'une  ma- 
ière  inimitable  le  comnat  qu'elle  soutint  contre  sa  passion,  elle 
trouva  un  amour  criminel  pour  son  frère,  chercha  à  résister  à 
^  sentiment,  se  sentit  de  plus  en  plus  vivement  enflammée  par 
s  rêves  de  son  imagination ,  et,  lorsque  enôn  elle  loi  eut  dé- 
are  dans  une  lettre  ce  qu'elle  éprouvait,  et  qu'il  se  fut  enfui  du 
lys  à  cause  d'elle,  elle  suivit  le  bien-airoé  fugitif,  jusqu'à  ce 
ue  arrivée  en  Lycie  elle  tomba  de  fatigue  et  fut  changée  en 
De  source.  —  D'après  AnL,  lib.  ^,  s'ctant  vainement  efTorcée 
e  résister  k  sa  passion,  elle  se  précipita  do  haut  d'un  rocher  dans 
I  mer,  fut  reçue  par  des  nymphes  et  convertie  en  bamadryade. 
-  D'après  Parthen, ,  n ,  voyant  que  son  lirère  ne  voulait  point 
lUsfaire  ses  désirs ,  elle  se  pendit  à  un  chêne,  et  de  ses  larmes 
«quit  la  fontaine  RybKs.  Au  rebours.  Coron  II  dit  que  c'est 
launus  luMiérae  qui  loi  fit  la  dédaration  d'amour,  et  qu'alors 
I  s'enftût;  elle  le  cherche  inutilement  et  ûoit  par  se  penare.Par 
(rite  de  cet  événement,  l'expressioa  imnmêr  etmmique  fut  em* 
4oyée  dans  le  sens  d'amour  défendu. 

BTBLOS  {géogr.  ane.)^  postérieurement  BiMo$^  chez  les 
lêbreux  Qeoai,  acluellcment  Dscheblr  ou  Dschebiln,  ville 
l'une  très-haute  antiquité,  dans  la  Phénide,  située  sur  une  cmi- 
lence,  son  loin  de  la  côte,  d'après  VUin,  Jmt.  et  la  Tab.  Peut., 

33  milles  au  sud  de  Tripoli;  d'après  Ptoly  r,  15,  sous  les 
i7°  40'  k«ç.,  53°  56  lat.  ScyUnc  «en  fait  pas  mention.  On  se- 
ait  donc  induit  à  attribuer  plutôt  à  Vieille-Byblos  la  haute 
tDtiçailé  dont  parle  Etienne  de  Dytance,  si  Strabon  l'Ancien  ne 
a  faniit  remonter  aussi  jusque  dans  les  temps  mytholoffiques,  et 
le  rindiquait  comme  la  résidence  deskingras.  Aphrodiley  avait 
n  temple  célèbre  dont  elle  tirait  le  surnom  de  ByMia.  Adonis 
r  était  nonoré  ^us  saintement  qu'ailleurs,  à  cause  du  fleuve 
-oisin  Adonis.  Fompée  affranchit  la  ville  d'un  tyran  qu'il  fit 
lécapiter  {Simbom  VAne.),  Aujoord'hai  c'est  une  ville  en 
nines,  appartenant  aux  Dnoes  (  povr  les  monnaies  de  cette 
rille,  F.  Rascbe,  Lex,  «niii.,  vol.  i,  pi.  I,  pag.  1653  et  suiv.) 

STCELLE  (*iil.  anc,)y  athlète,  enfant  de  Sicyonc,  remporta 
e  prix  du  pugilat  aux  jeux  olympiques. 

BTDBAI  ou  PIDPAY  (F.  ViCBNOU-SaRMA). 

BTB  (F.  BisX 

»YE  (Jaooobs)  ,  graveur,  libranne  et  marchand  d'estampes, 
ïtafoli  à  Anvers  au  commencement  du  mr  siècle,  mvait  asses 
nen  la  médaille  et  la  taille-douce.  II  grava,  chcs  le  duc  de  Groy- 
l'Arschot ,  les  portraits  des  empereurs  romains.  Cet  ouvrage 
larut  sous  ce  titre  :  Imperatorum  Roman,  a  Jnl.  Cœ$are  ad 
BeracUumnumitmaia  aurta.CaroHdwiêCroyietArichoîmi. 
xplicata  a  Joan.  Uemetario,  Anvers,  1615,  in-4»;  id.,  corrigé 
lar  Havercamp,  Amsterdam,  1738,  iii-4«.  Jacquesde  Bye.éUnt 
A^  en  France ,  y  publia  en  1634  les  FamilUs  à$  la  France, 
Uuêlréei  par  Us  médaillée;  en  1635,  les  Vrais  portraiis  des 
ois  de  France ,  fig.,  in-fol.  L'année  suivante,  il  d<>nna  une 
^uxième  édition  de  cet  ouvrage,  totalement  refondue,  cl  prt- 
srable  à  la  précédente  ;  elle  est  intitulée  :  la  France  mêlai- 
îqMC,  Bye  a  gravé  les  portraits  des  rois  de  France  pour  la 
rande  édition  de  Mézerai.  On  a  de  loi  les  figures  de  la  Vie  de 
ésus-Chrisi,  dessinées  par  Martin  de  Vos,  iTa  exécuté ,  eoo- 
orremmeut  avec  Philippe  et  Théodore  Galle,  les  figures  de  la 
iede  la  Vierge.—COENEILLE  de  Bye,  son  fils  et  son  élève,  néà 
LDvers  en  I6*i0,  a  gravé  les  figures  de  l'iconologie  de  César 
Uppa.  Il  est  auteur  d'une  Vie  des  peintres  en  vers  flamands, 
ous  le  titre  de  Cabinet  de  peinture ,  Amsierà^m ,  1661,  in-4o, 
insi  que^de  quelques  autres  ouvrages.—  Maec  de  Byb, peintre 
i  graveur,  né  à  la  Haye  en  1634 ,  élève  de  Jacques  van  der 
K>cs,  a  gravé  plusieurs  suites  d'animaux,  d'après  Paul  PoUer. 

BY-BLFTEN  (géogr,),  rivière  assez  considérable  qui  prend  sa 
oorec  en  Norwéçe,  traverse  la  province  suédoise  de  Werme- 
and,  et,  après  avoir  reçu  dans  cette  prorince  plusieurs  affluents, 
e  jette  dans  le  lac  de  Wener,  près  du  château  noble  de  Brok- 
4adt,  dans  U  paroisse  de  By,  appartenant  au  Wermeland.  De  la 
rootière  de  Norwége  et  de  Joesse-Haerad ,  on  transporte  sur 
et^  rivière  une  grande  quantité  de  planches  et  de  bois  de  toute 
spèce  jusque  dans  le  Wener. 

■TKiiA ,  s.  m.  (hiêt.  nat.),  poisson  des  ties  Mohiques.  Il  a  le 
ttpps  cylindrique,  médiocrement  allongé,  la  tète  médiocrement 
grande,  la  bonohe  petite ,  avec  deux  barbillons  au  menton  ;  les 
rmugrands,  les  écailles  petites.  Ses  nageoires  sont  an  nombre 
le  imit,  savoir:  deux  ventrales  petites,  placées  sous  le  ventre 


(6U) 


asseï  loin  derrière  les  pectorales ,  qui  sont  anssi  triangulairas 
petites;  deux  dorsales  petites  triangulaires»  comme  dans  le 
muge  \rnugil)  ;  une  derrière  l'anus*  fort  longue,  et  uneà  la  queue, 
fourchue  jusqu'au  milieu  de  sa  longueur.  Son  corps  est  entière- 
ment rouge;  ses  nageoires  sont  bleuâtres,  ainsi  que  ses  barbil- 
lons; la  prunelle  de  ses  yeux  est  noire,  avec  un  iris  rouge,  en- 
touré d'un  cercle  blanc.  Le  byena  est  commun  dans  Ta  mer 
d'Amboine.—  Deuxième  espèce.  Byenank.  Le  byenaf^k,  asses 
bien  gravé,  est  enluminé,  aux  nageoires  dorsale  et  anale  près, 
qui  ont  été  oubliées  par  Coyett ,  qui  le  nomme  pesque  byenan" 
que,  au  n""  316  de  la  première  partie  de  son  Recueil ,  est  encore 
une  espèce  de  ce  genre,  qui  dififère  de  la  première  en  ce  que  1®  il 
est  un  peu  moins  allongé  à  proportion  de  sa  grosseur;  S**  sa 
queue  est  fourchue  jusquaux  trois  quarts  de  sa  longueur  ;  3°  son 
corps  est  vert  sur  les  côtés,  rouge  sur  le  dos  et  sousle  ventre  ;  sa 
tète  est  rouge  dessus  et  jaune  partout  ailleurs  ;  ses  nageoires 
sont  rouges  et  ses  barbillons  noirs  ;  la  prunelle  de  ses  yeux  est 
bleue ,  entourée  d'un  iris  rouge.  Ce  poisson  se  trouve  avec  k 
précédent.  Le  byena  a  quelques  rapports  avec  le  guakari  du 
Brésil,  et  forme  nu  genre  particulier  dans  la  famille  des  mu^es. 

BYCiARB  fGvAKD-;  [gèôgr.  eccL).  Cette  abbaye  fut  fondée  en 
1133  parOoaefroi  le  Barbu,  duc  de  Lotbier  et  de  Brabant.  C'é- 
tait un  terrain  désert  et  inculte  quil  donna  à  sainte  Wivioe, 
personne  pieuse,  qui  vivait  dans  la  solitude.  Il  soumit  cette  do«- 
velle  ak>baye  à  celle  d' Afllighem,  monastère  de  l'ordre  de  Samt^ 
Benoît,  fondé  à  une  lieue  d'Alost ,  en  1086 ,  par  un  comte  de 
l/nivain.  Sainte  Wiv ine  en  fut  la  première  abrnsse,  et  y  mourut 
en  1 170.  Son  corps,  renfermé  dans  une  châsse,  est  exposé  daw 
une  chaf»e11e  particulière  de  l'égHse  du  Sablon,  à  Bruxelles.  — 
Les  religieuses  du  Grand-Bygard  portaient  un  grand  surplis 
blanc  par-dessus  leur  robe,  et  avaient,  comme  les  autres  bén^ 
dictines,  un  grand  manteau  noir  et  une  guimpe  carrée. 

BYGARD  (Petit-)  (gf^oyr.  eccl.).  Ce  monastère  n'était  qu'un 
prieuré  fondé  d'abord  sur  le  mont  Notre-Dame,  près  du  villy 
de  Popingem,  sur  la  frontière  du  Hainaut,  par  Jean  de  Bergb , 
chevalier,  en  1234,  sous  Henri  II,  duc  de  Brabant.  Mais  les  re- 
ligieuses, manquant  d'eau  dans  ce  lieu  élevé,  s!établirent  dans 
un  autre  endroit,  qu'on  appelait  Op-Bygaerdeu ,  où  elles  se 
trouvèrent  mieux.  —  Aucune  religieuse  ne  pouvait  être  admise 
sans  la  permission  du  seigneur  du  lieu,  et ,  avant  de  recevoir 
rhabit,  elle  devait  lui  demander  son  pafn.  De  plus .  ce  même 
sei{;neur  avait  le  droit  de  placer  dans  cette  maison  une  jeune  fille, 
qui  devait  y  être  nourrie  et  élevée  jusqu'à  ce  qu'elle  pût  gagner 
sa  vie. 

BYGOis  {myth.)f  nymphe  d'Etrurie,  qui  avait  écrit  des  fivres 
sacrés  sur  la  foudre. 

BYLA  [Gamisk-Kaneh)  (géo^.  une),  ville  des  Cbalybes,  dans 
le  Pont,  près  des  Macroncs,  célèbre  par  ses  mines  d'argent. 

BYLAZOBEU  (géogr.  onc.),  ville  de  la  Maeédoine,  sur  les 
eooins  de  la  Péonie  et  de  la  Dardanie,  sur  uae  riviève  qui  st 
jette  dans  rOxns. 

BTLDEBBYCK  (F.  BfLDERDYX). 

BYLi5G  (Albert),  surnommé  le  Régulas  hollandais,  dief 
du  parti  des  eabellauds,  arrêta  longtemps  par  sa  valeur  les 
hameçons,  qui  assiégeaient  le  château  de  Schoonhoven,  en  1423, 
sous  le  règne  de  Jacqueline.  Les  hameçons,  maîtres  de  la  place, 
condamnèrent  Byling ,  chef  de  leurs  ennemis ,  à  être  enterré 
vivant.  Le  brave  ïclandais  leur  demanda  une  absence  de  quel- 
ques jours  pour  aller  régler  ses  affaires ,  iurant  qu'il  se  remet- 
trait entre  leurs  mains  aussitôt  après.  Ces  hommes  féroces  et 
im[)itoyabIes  croyaient  pourtant  à  l'inviolabilité  du  serment,  et 
avaient  foi  dans  l'héroïsme  ;  ils  souscrivirent  à  la  demande  de 
Byling,  oui  revint  au  jour  indiqué,  malgré  les  larmes  de  sa  fa-^ 
mille  et  les  prières  de  ses  amis,  et  subit  son  supplice  sous  un 
moulin  hors  de  la  ville. 

BYNJBUB  (Antoine)  ,  savant  théolegien  protestant ,  né  à 
Utrecbt  le  6  août  1654,  et  mort  à  Devenler  le  8  novembie  1606^ 
étudia  l'bébreu,  le  chaJdéen,  le  syriaque,  le  grec,  l'histoire  et  les 
antiquités.  On  a  de  lui  un  grand  nombre  d'ouvrages  estiaiéft» 
qui  sont  encore  manuscrits,  excepté  ceux-ci  :  1*^  ûe  cakcis  À» 
irmormm;  ^  ChHHus  crucifimus;  3<'  ExpUcaiM  kisêorim 
EvangeUcm  ;  4«  De  NaUtHaée  CkriêU. 

BYifG  (Gbouges),  amiral  anglais,  naquit  en  1665  d'uoe  bb- 
cienne  famille  du  comté  de  Kent.  Dès  sa  première  jeunesse,  ub 
l'avait  destiné  au  service  de  la  marine;  mais  cependant  il  le 
quitta  un  moment ,  et  fét  employé  quelque  temps  à  I^niger 
dans  les  troupes  de  terre.  En  1634,  lieutenant  à  bord  d'un  vait* 
seau  de  la  marine  royale ,  il  manqua  de  pérk  dans  on  oombiB 
qu'il  eut  k  soutenir  contre  un  corsaire.  En  1688,  il  servait  daBS 


BTN«. 

la  flotte  qai  devait  empêcher  le  débarquement  du  prince  d'O- 
range, Guillaume  ;  mais  il  embrassa  le  parti  de  ce  pnuce,  et  fut 
employé  dans  les  négociations  qui  tendaient  à  le  faire  recon- 
naître roi  d'Angleterre.  Devenu  quelque  temps  après  capitaine 
de  vaisseau,  il  servit  dans  la  Manche  et  dans  la  Méditerranée 
sous  les  ordres  des  amiraux  Rooke  et  Russel.  Créé  contre-ami- 
ral en  1705,  il  fut  envoyé  par  Sir  Cloudesley  Shovel  avec  cinq 
vaisseaux  vers  le  dey  d'Alger,  avec  lequel  il  renouvela  le  traite 
de  paix.  En  1704,  il  prit  avec  son  escadre  Gibraltar,  qui  fut  forcé 
de  se  rendre  au  bout  de  trois  jours.  Il  se  distingua  encore  en 
plusieurs  occasions ,  surtout  à  la  bataille  de  Malaga.  La  reine 
Anne,  en  récompense  de  ses  services,  le  créa  chevalier.  Fait  vice- 
amiral  en  1706,  il  alla  avec  vingt  vaisseaux  au  secours  de  Bar- 
cclonne,  qu'assiégeait  alors  le  duc  d'Aniou,  depuis  Philippe  V. 
En  1708,  amiral  de  l'escadre  bleue,  if  s'opposa  à  la  descente 
du  prétendant  aue  la  flotte  française  devait  favoriser.  Byng 
força  cette  flotte  a  rentrer  dans  les  ports  français,  et,  la  même 
année,  il  convoya  la  reine  de  Portufl^l  à  Lisbonne.  En  1709, 
commandant  une  escadre  dans  la  Méditerranée,  il  vit  ses  opéra- 
tions entravées  par  plusieurs  circonstances.  Néanmoins ,  à  son 
retour,  il  fut  nomme  lord  de  l'amirauté ,  dignité  qui  lui  fut 
bientôt  retirée,  parce  qu'il  se  montra  opposé  aux  mesures  po- 
litiques adoptées  à  la  fin  du  règne  de  la  reine  Anne.  Gepenoant 
Georges  P*^  lui  rendit  ce  titre  et  le  nomma  barqpnet.  En  171 7, 

2uand  Charles  XII,  roi  de  Suède,  voulut  envahir  la  Grande- 
iretagne,  Byng  fut  envoyé  dans  la  Baltique,  où  il  agit  de  con- 
cert avec  les  Danois.  En  1718,  il  défendit  la  Sicile  contre  les 
Espagnols  qui,  au  moment  de  son  arrivée  dans  le  golfe  de  Na- 
pies,  assiégeaient  la  citadelle  de  Messine.  Il  oflrit  d'abord  au 
mardis  de  Lède,  commandant  des  troupes  espagnoles,  un  ar- 
mistice oui  fut  rejeté.  Alors  Byng  attaqua  la  flotte  espagnole, 
qui  fut  aétruite,  et,  après  sa  victoire,  il  aida  les  troupes  alle- 
mandes à  reconquérir  la  Sicile.  Ses  services  furent  récompensés 
par  la  place  de  trésorier  de  la  marine  et  de  contre-amiral  de  la 
Grande-Bretagne.  En  1721 ,  on  l'éleva  à  la  pairie  sous  le  titre 
de  vicomte  Torrington,  baron  Byng  de  Southill  en  Bedfordshire. 
Il  fut  de  plus  créé  chevalier  du  Bain ,  et  placé  par  Georges  II  à 
la  tête  de  l'amirauté.  Il  mourut  au  mois  Je  janvier  1755,  à  l'âge 
de  soixanle-dix  ans. 

BYNG  (John),  quatrième  fils  du  précédent,  embrassa  fort 
jeune  la  carrière  que  son  père  avait  si  glorieusement  parcourue, 
et  y  eut  un  rapide  avancement.  Mais  l'histoire  a  négligé  les  ac- 


tions de  la  vie  de  John  Byng  pour  ne  parler  que  de  l'événement 
malheureux  qui  termina  sa  carrière,  événement  qui  présente 
cet  homme  comme  une  de  ces  victimes  sacrifiées  à  ce  qu'on 
appelle  le  salut  de  l'Etat  dans  les  crises  difficiles ,  mais  dont 
l'Histoire  révise  le  juj^ement  à  son  tribunal  impartial  pour  Tins- 
truction  de  la  postenté.  Vers  1756,  l'Angleterre,  gouvernée  par 
an  ministère  sans  force  et  sans  énergie ,  et  tout  occupée  elle- 
niéme  de  ses  idées  mercantiles,  ne  pouvait  donner  une  attention 
bien  sérieuse  aux  établissements  de  la  Méditerranée.  Cepen- 
dant ,  réveillés  un  moment  par  les  préparatifs  qui  se  faisaient 
dans  tous  les  ports  de  France ,  et  des  avis  qui  leur  en  arrivaient 
de  toutes  parts,  les  ministres  se  décidèrent  à  y  envoyer  une 
flotte  de  dix  vaisseaux  sous  les  ordres  de  John  Bynç,  qui  devait 
rallier,  avant  de  passer  le  détroit  de  Gibraltar,  trois  autres  vais- 
seaux et  cinq  frégates.  A  son  arrivée  à  Gibraltar,  l'amiral  anglais 
apprit  qu'une  flotte  française ,  partie  d'Hières ,  s'était  emparée 
de  rilc  Minorque,  excepté  du  fort  Saint-Philippe ,  dont  elle  fai- 
sait le  siège  en  ce  moment.  Dans  l'impossibilité  de  secourir  ce 
fort,  Byng,  poussé  par  le  désespoir,  écrivit  une  lettre  à  son 
gouvernement ,  dans  laquelle  il  lui  reprochait  assez  durement 
son  impêritie  et  sa  négligence.  Néanmoins,  malgré  les  immenses 
diflicullés  qu'il  y  avait  à  aflronter,  l'amiral  essaya  de  secourir 
le  fort  Saint-Philippe.  C'est  à  ce  moment  que  la  Galissonnière, 
amiral  de  la  flotte  française ,  parut  avec  son  escadre ,  composée 
de  douze  vaisseaux  et  de  cina  frégates.  Byng  engagea  le  combat 
avec  l'avantaee  du  vent  et  ne  la  force  numérique.  Il  fut  battu 
après  un  combat  de  quatre  heures,  et  gagna  Gibraltar.  Le  gou- 
vernement anglais,  sitôt  qu'il  apprit  le  mauvais  succès  de  celle 
expédition,  chargea  les  amiraux  Hawke  et  Saunders  de  prendre 
le  commandement  de  la  flotte ,  et  fit  mettre  l'amiral  Byng  à 
l'état  fVarrestation.  Sur  ces> entrefaites,  le  fort  Saint-Philippe  se 
rendit  aux  Français ,  et  ce  résultat ,  dont  la  honte  aurait  dû  re^ 
jaillir  sur  des  minisires  inhabiles»  retomba  tout  entier  sur  le 
malheureux  Byng.  On  le  mit  en  accusation ,  et  il  comparut  le 
Î8  décembre  1756  devant  une  cour  martiale  composée  de  cinq 
amiraux  et  de  neuf  capitaines  à  bord  du  vaisseau  le  Sainte 


4ni. 


(  652  )  BTRAMâH. 

rieur  de  sa  conscience  la  satisfaction  de  s'élre 
devoir  avec  fidélité,  suivant  les  moyens  qu'il  aT«it 
tion,  et  qu'il  était  une  victime  destinée  à  détoamer  le 
ment  d'un  peuple  justement  indigné;  puis  il  alla  â  la  ^ 
calme,  et  fut  fusillé  le  14  mars  1757.  On  a  publié  oa 
in-13,  Porstmoulh,  1759,  intitulé:  Teêtawneni  polil^* 
Byng. 

BTNGHAM  (F.  BiNGHAM). 

BTNKERSHŒGK  (  CORNEILLE  VAN  ),  TOO  des  piv  9i«« 

jurisconsultes  modernes,  né  en  1675  à  MiddellKMirg,  f(«L 
d'abord  à  Franeker  la  théologie,  qu'il  abandonna  ensvie  m 
la  jurisprudence.  Il  parut  avec  distinction  aa  buraa  *  . 
Haye,  et  mourut  dans  cette  ville  en  1743,  préôdeal  dt  ïm 
conseil  de  Hollande.  Vicata  publié  une  édition  complète  4  n 
ouvrages,  Genève,  1761,  in-fol.;  idem,Leyde,  1766, s n 
in-fol.  Les  principaux  sont  :  i"*  Ojmscula  vmrH  atj 
recueil  de  dissertations  sur  diverses  parties  du  droit 
2*»  Observationeê  jurii  romani^  libri  quatuor;  3»  '^ 
jurii  publiée,  libri  duo;  4?  De  faro  legatorum  eowifiuw  \t 
traité  a  été  traduit  par  Barbeyrac,  sous  ce  titre  :  Ai/«fifl». 
néleni  det  ambassadeun,  Bynkershoeck  rédigeait  en  l»,« 
hollandais,  une  feuille  périodique  intitulée  :  NbaaMa  Jlrrw 
de  la  Haye;  elle  fut  bientôt  supprimée  oomme  Ifop  «.• 
rique. 

BTKKES(F.  BiKKES). 

BTNS,  d'autres  disent  VAN  btns  (  Annb  ) ,  fenoe /nrir 
naquit  à  Anvers  et  y  exerça  la  profession  de  maARse  dovfe. 
Catholique  zélée  et  pleine  de  piété,  elle  résolotd'arTiter  vkm 
chants  populaires  les  progrès  naissants  des  doctrines  de  iaiber. 
On  assure  que  ses  poésies  sont  supérieures  à  toot  ce  qpe  pose 
dait  la  littérature  flamande.  Plusieurs  moroeam  renreat  ta 
sensibilité  vraie,  une  onction  communîcative,  et  une  auku  ^ 
donnent  les  convictions  sincères  et  profondes.  On  die  d'Ana 
Byns  :  1®  Dit  is  een  iehoon  enn  euuerlyc  boeck^n  (  oed  oi  c 
beau  et  pieux  petit  livre),  Anvers,  Martin  Nuyts,  iB-ll,fAtK 
gothiaue,  sans  date.  H  en  existe  une  traduction  latîoedei'^, 
par  Eligius  Houehariui ou  Eueharius,  maître  d'école  de Giti; 
voici  les  premiers  mots  du  titre  de  cette  tradnctioR  :  Uf  4i 
pulcher  et  tincerue  libeUui ,  Anvers  ;  V  Hei  tweede  k$gà  r 
deuxième  recueil),  Anvers|,  Martin  Nuyts;  Z9  GheeMéfkff- 
fereyn  (chansonsspirituelles),  Anvers,  Pierre  Van  KeeriimAn, 
1566y  in-12  de  115  feuillets.  On  lui  attribue  encore  un  onw 
dont  voici  le  titre  en  français  :  F  Alouette  ipiriiueOe.v^h^ 
êur  divers  myslères,  Anvers,  1665,  et  un  manoscnt 
titre:  Refereinen^rondeelen  en  andere  gedMUen  (d 
rondeaux  et  autres  poésies).  On  ne  peut  s'expliquer  le 
gardé  par  les  écrivains  de  son  temps  sur  une  fenune  ani  !^ 
marquable.  Nous  ne  savons  rien  de  sa  vie.  D'après  oa  pnti'S 
daté  de  Bruxelles  ( 7  novembre  1548) ,  il  seniblerail  qsAw 
Byns  vivait  encore  à  cette  époque. 

BYOUW,  s.  m.  (hist,  nat,),  nom  que  les  habitants  ô»  i? 
Moluques  donnent  à  un  poisson  qui  a  le  corps  médAxtnr. 
allongé  et  comprimé,  ou  aplati  par  les  côtés;  la  tète  et  b Iw 
médiocrement  grandes,  les  yeux  petits.  Ses  nageoires  vmir 
nombre  de  sejpt ,  savoir:  deux  ventrales  petites  ao-dowvd^ 
deux  pectorales  qui  sont  aussi  petites  triangulaires  ;  une ddr4« 
très-longue,  plus  haute  devant  que  derrière,  ane  derrière  Tvi 
assez  longue  ;  enfin  une  à  la  queue  tronquée  on  cirm.  ^ 
corps  est  coloré  de  chaque  côté  ae  trois  bandes  Tertes  loagit'  - 
uales,  qui  font  l'alternative  avec  quatre  l>andes  jaunâtres;  a  ^ 
est  verte ,  ses  nageoires  pectorales  et  ventrales  sont  ja^nf^,  r*' 
de  la  queue  est  pareillement  jaune  et  t>ordée  de  vert  en  dr«* 
et  en  dessous;  sa  nageoire  dorsale  et  celle  de  l'anus  sont  nM^ 
chacune  de  trois  bandes,  l'une  verte,  l'autre  rooge  et  hir*- 
sième  jaune,  mais  disposées  de  manièreque  le  rouge  litoi  l^c  - 
lieu  au-dessus  de  la  bande  verte  dans  la  nageoire  domlr,  - 
lieu  que  c'est  la  jaune  qui  tient  le  milieu  au-dessous  de  U  bi^- 
rouge  dans  la  nageoire  de  l'anus;  la  prunelle  des  jtuxesL^t^ 
avec  un  iris  rouge.  Le  byouw  se  pèche  communenieat  dv* 
mer  d'Amboine.  Il  Corme  un  genre  particulier  dans  laC»"- 
des  rémores. 


BTBADiAN  (  Sempad  ),  prinoe  arménien,  né  vers  l'an  >»* 
J.-C  ,  succéda  à  son  père  dans  la  prindpauté  de  Sper,  f  < 
déclara  le  protecteur  d'Ardaschès,  |eune  prince  de  la  ÏmaiIV* 
Sanadroug  (de  la  dynastie  des  Arsaddes).  qui  s'était  jrie  Ar 
ses  bras  après  le  massacre  des  siens  par  rusorpateor  En» 
By radian  marcha  contre  lui  avec  une  année  nombrense,  Hpc 
vint,  après  des  victoires  signalées,  à  replacer  Anlasehés  ^m 
trône  de  ses  pères.  Ce  prince  le  nomma  gouvemear  dr  «• 
palais,  et  commandant  de  toutes  ses  troupes,  k  la  tétedesifr  - 


BTRON. 


(  ^<^  ) 


BYRON. 


I  combattil  les  Romains,  commandés  parTrajan,  et  fit  prison- 
lier  Parsmann  (Pharasmane) ,  qui  régnait  sur  les  rivages  de  la 
ner  Caspienne.  La  famille  Pakradouni ,  h  laquelle  il  apparte- 
lait,  est  d'origine  juive,  et  s'établit  en  Arménie  cinq  siècles 
ivant  rère  vulgaire.  Le  prince  Bagration,  général  au  service  de 
lossîe,  descend  de  cette  ancienne  famille,  qui  a  donné  des  rois 
I  TArroénie  et  à  la  Géorgie. 

BTRCHANIS  OU  BUBCHANIS  (géogr.  anc).  Ile  fameuse  de  la 
lermanie,  sur  la  côte  orientale,  et  formée  par  les  deux  bouches 
le  TAmisia. 

BTRGE  (Juste),  astronome  du  W  siècle,  excellait  dans  Tart 
le  fabriquer  les  instruments  astronomiques ,  et  était  très-versé 
lans  la  théorie  et  dans  la  pratique  de  Vastronomie.  Guillau- 
ne  IV,  landgrave  de  Hesse-Cassel,  fort  curieux  de  cette  science, 
'attacha  Byrge,  qui  fut  appelé  en  1597  près  de  Tempercur 
l'Allemagne  Rodolphe  II,  en  qualité  de  mathématicien.  Byrge 
!St  rinventeur  ùucompa$  de  proportion  y  et  quelques  auteurs 
uiont  attribué  l'heureuse  idée  d'appliquer  le  pendule  à  la  me- 
ure du  temps,  invention  plus  généralement  et  plus  justement 
iccordée  à  ualilée  et  à  liuyghens. 

BTRNB  (Guillaume),  néà  Cambridffe  en  1746,  apprit  de 
iiVoollet  Tart  de  la  gravure.  Il  passa  en  France  en  1770,  y  tra- 
railla  sous  Jacques  Aliamet  et  Wille,  et  grava  alors  à  Paris 
)lusieurs  suiets  de  paysage  et  de  marine ,  entre  autres  le  Fanal 
*xhau$sé,  d'après  Vernet.  De  retour  en  Angleterre,  il  donna  la 
Morl  du  capilaine  Cook^  d'après  Webber,  et  le  Dépari  d'A- 
^raham^  d'après  Zuccharelli.  I)ans  ces  deux  estamoes,  les  figu- 
res sont  deE^rtolozzi.  Le  plus  important  ouvrage  ne  Byrne  est 
une  suite  de  vues  qu'il  a  exécutées  de  concert  avec  Hearnejnti- 
lulée  :  Antiquitéi  pUtoresquei  de  la  Grande-Bretagne.  Byrne 
est  mort  à  Londres  en  1805. 

BTBON  (John),  naquit  à  Kcrsal  près  de  Manchester  en  l'an 
1601.  Son  père  était  marchand  de  lin,  et  faisait  des  affaires 
issez  importantes  à  Manchester.  Il  fit  donner  à  son  fils  une 
tonne  éducation.  Après  avoir  ))endant  quelque  temps  fréquenté 
a  Merchant  Taylor*$School ,  il  se  rendit  à  Tuniversilc  de  Cam- 
iridge ,  mais  il  y  montra  peu  de  disposition  et  de  vocation  pour 
es  études  sérieuses  et  suivies.  Il  se  fit  connaître  pour  la  pre- 
nière  fois  comme  poëte  en  1714,  par  une  poésie  pastorale  qu'il 
H  imprimer  dans  le  Speelalor.  Elle  fut  suivie  par  quelques 
ettres  spirituelles  qu'il  publia  dans  cette  feuille.  Sans  ()rojet  et 
ans  vue  sur  un  état  ou  une  occupation  dont  il  pût  tirer  des 
Doyens  d'existence ,  il  quitta  l'université  et  fit  pour  sa  santé  un 
"oyage  en  France ,  où  n  s'absorba  dans  les  doctrines  de  Maie- 
)rancheet  dans  les  rêveries  d'Antoinette  Bourignon;  après  quoi 
I  revint  en  Angleterre  avec  l'idée  qu'il  était  un  grand  médecin, 
i  en  conséquence  se  fit  nommer  le  docteur  Byrom.  Peu  de 
emps  après  son  retour,  il  épousa  une  aimable  parente  qui  le 
enail  heureux  >  mais  non  pas  riche.  Il  s'entretint  lui  et  les 
iens  pendant  plusieurs  années  à  Londres  par  des  leçons  de 
acbyçraphie  (short-hand),  jusau'à  ce  que  la  mort  de  son  frère 
iné  vint  le  mettre  en  possession  a' une  fortune  assez  considérable. 
)ès  lors  il  s'adonna  exclusivement  à  sa  douce  paresse ,  comme 
K)ur  96  remettre  du  travail  qu'il  n'avait  accepte  que  malgré  lui 
liDS  le  passé.  11  mourut  le  28  septembre  1765.  —  Le  recueil 
jomplet  des  poésies  de  Byrom,  parmi  lesquelles  celle  qui  a  pour 
ajel  l'Enthousiasme  est  la  plus  remarquable,  a  paru  sous  le 
itre  de  :  Miscellaneous  Poems,  etc.,  London,  1773,  2  vol. 
n-8**. 

BYBON  (Le  COMMODORE)  naouit  en  Angleterre  le  8  novem- 
bre 1723.  Embarqué  à  l'âge  de  dix-sept  ans  â  bord  d'un  vais- 
eau  de  l'escadre  de  lord  Anson ,  destinée  a  faire  le  tour  du 
nonde,  il  fit  naufrage  au  nord  du  détroit  de  Magellan,  et  fut 
ivec  quelques-uns  de  ses  compagnons  d'infortune  conduit  par 
les  Indiens  au  Chili  où  il  resta  jusqu'en  1744,  époque  où  un 
laviredc  Saint-Malo  le  ramena  en  Europe.  Le  roi  Georges  III, 
roulant  envoyer  découvrir  la  partie  de  l'Océan  Atlantique  située 
ïntre  le  cap  de  Bonne-Espérance  et  la  pointe  méridionale  de 
'Amérique  du  Sud ,  nomma  Byron  au  commandement  de  la 
réçate  le  Dauphin  et  le  chargea  de  cette  mission  Byron  partit  le 
Bt  juin  1764  de  la  rade  des  Dunes,  avec  le  Dauphin  eila  Tamar, 
frégate  commandée  sous  ses  ordres  par  le  capitaine  Monat.  Ces 
Jeux  bâtiments  abordèrent  deconcert  à  Madère,  aux  lies  du  Cap- 
V'ert,  mouillèrent  dans  la  rivière  de  Rio-Janeiro,  parcoururent  la 
partie  méridionale  de  l'Océan  Atlantique,  cherchèrent  vainement 
les  Iles  Pepys,visitèrent  les  Iles  Malouines,passèrent  dans  le  Grand- 
Océan,  connu  plus  généralement  sous  le  nom  de  mer  du  Sud, 
En  sortant  du  détroit  de  Magellan ,  Byron  se  dirigea  vers  le 
nord  sur  l'Ile  de  Masafuera ,  pois  de  là  sur  les  lies  de  l'Archipel 
Dangereux  situé  dans  l'est  des  Iles  de  la  Société,  et  y  découvrit 


l'Ile  du  Désappointement  et  les  tles  du  roi  Georges.  Plus  vers  le 
nord-ouest, il  découvrit  les  lies  du  Dangeret  de  Byron.  Bientôt, 
il  traversa  les  tles  Carolines,  se  dirigea  ensuite  vers  le  sud ,  par- 
vint à  Batavia  d'où  il  partit  le  10  décembre  1765,  et  arriva  en 
An{;leterre  le  9  mai  1766.  Le  voyage  de  Byron  n'est  pas,  il  est 
vrai,  très-fertile  en  découvertes;  mais  il  mérite  cependant  un 
rang  honorable  dans  l'histoire  des  navigations  autour  du  globe. 
C'est  le  premier  qui  commence  la  collection  d'Hawkesivorlh , 
intitulée  :  Histoire  des  voyages  entrepris  pour  faire  des  dé- 
couvertes dans  t hémisphère  du  sud  et  exécutés  par  le  Commo- 
dore Byron ,  le  capitaine  Wallis,  le  capitaine  Carteret  et  le 
capitaine  Cook  dans  son  premier  voyage .  Ainsi  Byron  avait 
tracé  le  chemin  à  ces  hommes  qui ,  cessant  de  faire  des  décou- 
vertes dans  le  seul  but  du  gain ,  n'eurent  plus  pour  mobile  que 
l'amour  et  le  progrès  des  sciences.  La  relation  de  son  voyage  a 
été  racontée  par  un  de  ses  officiers  en  1766.  Il  en  a  paru  à 
Paris  (1767)  une  traduction  française.  Lui-même  avait  fait  im- 
primer en  1748  et  17681a  relation  de  son  premier  voyage.  Cant- 
well  l'a  traduite  en  français  sous  ce  titre  :  Premier  Voyage 
de  Byron  à  la  mer  du  Sud,  Byron  mourut  à  Londres  en 
1786. 

BTBON  (Georgks-Noel  Gordon,  lord),  né  le  22  janvier 
1788  à  Londres,  et  mort  à  Missolonghi  le  19  avril  1824,  l'un 
des  plus  grands  poètes,  si  ce  n'est  le  plus  grand  de  l'Angleterre 
moderne,  semble  résumer  dans  son  caractère  et  dans  son  génie, 
dans  les  erreurs  de  sa  vie  et  dans  l'éclat  de  son  talent ,  le  scepti- 
cisme de  l'époque  qui  précéda  sa  naissance,  et  l'énergie  destruc- 
tive de  son  temps  et  de  l'avenir.  Les  infiuences  de  Bayle  et  de 
Hume,  de  Mirabeau  et  de  Jean- Jacoues,  de  Werther  et  d'Emile, 
des  aspirations  républicaines ,  et  d  un  culte  sauvage  voué  à  la 
nature,  d'une  sensibilité  morbide ,  d'une  sensualité  effrénée  et 
d'une  indépendance  farouche,  tombèrent  à  la  fois  avec  les  dons 
les  plus  puissants  et  les  plus  lumineux  sur  le  front  du  poète 
prédestiné.  Lord  Byron  ou  Bjron ,  dont  l'antique  nom  normand 
s'écrivait  Buron,  portait  dans  son  blason  paternel  et  maternel 
l'héroïsme,  la  violence,  le  brigandage,  l'esprit  d'aventure,  la 
révolte,  la  licence,  et  même  la  ûétrissure  juridique.  Depuis  le 
moment  où  Ernest  et  Ralph  de  Byron ,  chevaliers  de  Guillaume 
le  Conquérant,  touchèrent  le  sol  anglais,  on  voit  partout  dans  les 
annales  britanniques  ce  nom  se  mêler  aux  choses  de  la  guerre, 
aux  dissensions  civiles,  aux  conspirations ,  souvent  aussi  aux 
prouesses  et  aux  hardis  exploits  ae  bravoure  et  d'honneur.  Un 
ancêtre  de  Byron  sert  d'otage  à  Richard  Cœur  de  lion.  Un 
autre  débarque  à  Milford  avec  Henri  VII  et  se  bat  vaillamment 
à  Bosworth.  On  en  voit  d'autres  prendre  parti  pour  le  roi  Char- 
les I*^  traqué  par  l'armée  parlementaire ,  et  engager  la  lutte 
avec  la  république  de  Cromwell.  A  Newbury,  sept  Byron ,  tous 
partisans  du  roi ,  tiraient  l'épée  sur  le  même  champ  de  bataille. 
Auprès  de  ces  souvenirs  d  honneur  guerrier,  l'histoire  de  la 
famille  avait  ses  Uches  de  meurtre,  de  spoliation  et  de  violence  : 
un  John  Byron  héritait  du  prieuré  et  de  l'abbaye  de  Newstead, 

aue  le  despote  Henri  VIII  enlevait  à  ses  possesseurs  pour  les 
onner  à  son  favori;  un  William  Byron ,  grand-oncle  du  poète, 
tuait  dans  un  duel  que  les  juges  punirent  comme  un  guet- 
apens,son  propre  cousin,  M.  Chaworth,  et  n'échappait  au  bour- 
reau qu'en  présentant  à  la  justice  l'écusson  de  la  pairie  et  plai- 
dant son  privilège  (p/fodtng  Ms  privilège).  Le  même  William 
se  rendait  célèbre  dans  les  annales  de  la  galanterie  par  l'enlève- 
ment d'une  actrice  à  la  mode,  M"«  Bellamy  ,  et  s'exposait  au 
double  mépris  des  gens  du  monde  et  des  hommes  sévères,  par 
l'audace  de  ce  rapt  et  par  le  peu  de  succès  de  la  recherche  dont 
cette  actrice  était  l'objet.  Enûn  le  père  même  du  poëte,  le  capi- 
taine Byron ,  ûls  de  ce  brave  amiral  Byron  que  les  marins  dési- 
gnent encore  sous  le  nom  Foulweather  Jack,  couronna  les  dé- 
bauches et  les  meurtres  de  la  famille  par  la  dissipation  la  plus 
violente  et  la  plus  étourdie.  Remarié  à  une  héritière  des  Gordon 
d'Ecosse ,  après  avoir  fait  mourir  de  chagrin  la  marauise  de 
Carmarthen  qu'il  avait  enlevée  et  dont  il  avait  épuisé  la  fortune, 
le  capitaine  ruina  aussi  sa  seconde  femme,  mère  de  lord  Byron, 
qui ,  forcée  de  fuir  sur  le  continent  avec  son  mari,  pour  échap- 
per aux  créanciers  et  à  la  justice ,  devint  enceinte  à  Paris  en 
1786,  et  vint  accoucher  en  1787,  à  Londres,  de  l'enfonl  qui 
devait  réhabiliter  par  la  gloire  cette  race  ardente^  furieuse,  ter- 
rible, héroïque  et  fantasque  dont  il  était  l'hériUer.  La  misère , 
la  honte  d'un  blason  noble  et  souillé ,  la  mélancolie  amère  et 
vengeresse  d'une  mère  trompée  et  délaissée ,  la  sévérité  du 
paysage  écossais  au  milieu  duquel  lady  Byron  éleva  son  fils , 
rorgueil  plein  d'angoisses  d'une  situation  presque  princière  par 
le  titre,  presque  mendiante  par  le  dénùment;  toutes  ces  causes 
d'irritation  et  de  douleur  s'aigrissaient  encore  des  aspérités 
quinteuses  du  caractère  maternel  et  du  dépit  que  causait  à  l'en- 


BTBOH. 


(«M) 


mrsn. 


faut  une  légère  infirmité  naturelle.  Il  boitait  un  peu  du  pied 
gauche.  Sans  cesse  préoccupé  des  violences  et  des  regrets  de  sa 
mère,  sans  amis  qui  le  consolassent  ou  lui  apprissent  à  espérer, 
sans  fortune  et  sans  considération ,  le  jeune  homme  s'accoutuma 
bientôt  à  regarder  son  destin  comme  marqué  d*une  prédestina- 
tion fatale  et  condamnée.  La  première  visite  rendue  par  lui  à 
son  oncle  dont  il  était  Théritier ,  car  le  capitaine  Byron  son 
père  était  mort ,  le  confirma  dans  cette  pensée  qui  ne  s*effEiça 

S  lus.  William  Byron,  condamné  pour  assassinat,  mais  qui 
evait  la  vie  à  son  titre  de  pair,  s'était  réfugié  et  reclus  dans 
Tabbaye  de  Newslead ,  vieille  proie  livrée  par  la  spoliation  de 
Henri  VIII  à  la  rapacité  des  Byron  ;  et  là ,  au  milieu  de  Tabbtye 
délabrée^  le  vieux  ffentilhoinme,qui  n'en  relevait  pas  une  pierre, 
passait  son  temps  à  rêver  tristement  et  à  élever  des  sauterelles. 
Celte  triple  ruine  de  Thomme ,  de  vice  et  de  monument,  frappa 
Bvron  d  une  émotion  ({u'il  n*a  pas  négligé  de  nous  transmettre. 
Placé  ensuite  dans  l'école  de  Harrow  et  dans  celle  de  Cam- 
bridge ,  et  sentant  partout,  avec  une  vive  angoisse  sans  ce^e 
renouvelée ,  Taiguillon  et  la  morsure  d'une  situation  inférieure, 
d'une  fierté  ardente  et  d'une  supériorité  intellectuelle  que  rien 
n'attestait  et  ne  faisait  reconnaître ,  il  espéra  sortir  de  pair  et 
conquérir  son  vrai  rang  par  la  publication  de  quelaues  poésies 
encore  imparfaites  et  incomplètes,  telles  qu'on  peut  les  produire 
à  dix-huit  ans,  quand  l'experienoe,  la  passion  et  le  jugement  i 
peine  éveillés  entr'ouvrent  leurs  ailes.  Ce  fut  le  plus  ^nd  dé- 
sappointement pour  Byron  et  le  flot  Iç  plus  amer,  qui  le  rejeta 
dans  une  misanthropie  sans  rivages.  A  peine  les  rédacteurs 
whigs  de  la  Revue  a' Edimbourg  surenl-ils  (|u'nn  jeune  lord , 
encore  mineur,  afifrontait  la  publicité ,  ils  se  jetèrent  sur  cette 
proie  avec  on  sarcasme  et  une  joie  féroce.  Traité  sans  pitié  et 
sans  justice  par  les  wkîgs,  dans  les  rangs  desquels  il  se  serait 
infailliblement  placé  un  jo«r,  le  jeune  homme  cfttra  dans  une 
ra^  furieuse  qui  lui  dicta  ses  premiers  beaux  vers ,  la  sathre 
intitulée  :  Poiles  d'Àngleierre  et  OriUquee  d'Ecosse  (  English 
Bards  tmd  Seoieh  Reviewers)  ;  après  cette  attaque  foudroyante 
à  toute  la  Ultérature,  à  toute  la  critique,  à  toute  la  puissance 
intelleduelle  de  la  Grande-Bretagne,  après  avoir  jeté  le  gant  à 
ses  contemporains,  apès  avonr  insulté  en  vers  dignes  tour  à 
tour  de  Pope,  de  Juvenal,  d'Horace  et  de  Churchill,  toutes  les 
renommées  qui  Fenvirotinaient ,  lord  Byron ,  qn  espérait  un 
duel  et  qui  l'espéra  vainement ,  attendit  a  LondSres  le  r^ultat 
de  sa  provocation ,  redoubla  de  colère  et  de  mépris  contre  les 
hommes  quand  il  les  vit  payer  son  insulte  de  lear  estime  et  de 
la  renommée;  puis  s'embarqua  pour  liabonne,  et  toyagea  long- 
temps en  Grèce,  en  Turquie ,  traînant  partout  le  sentiment 
amer  de  ses  premières  déceptions  et  ses  incurables  blessures 
d'orgueil  et  de  sensibilité.  C'était  sur  cet  esprit  ai^ri ,  sur  cette 
à»e  violente  et  souffrante,  sur  cet  héritier  de  nulle  doukmrs, 
qu'agissait  le  mouvement  général  de  rintelHgeoce  enropèMine, 
tel  que  nous  l'avons  vu  au  commencement  du  xix*  siècle;  en- 
nui ,  dégoût ,  scepticisme ,  l'ironie  de  Voltaire ,  la  déclamation 
de  Rousseau ,  la  recherche  de  l'infini  tel  que  la  philoeHOiphie  alle- 
mande le  désire  et  le  comprend;  chaos  terriMe  d'incrednlités , 
d'espérances  et  d'angoisses.  Ces  influences  fermentèrent  dans 
une  âme  ri  bien  préparée  ;  et  le  génie  du  désespoir,  servi  par 
une  imagination  poétique  et  conceiUrée ,  par  une  oreille  admi- 
rablement mu^cale,  emn  par  ua  travail  assidu  qui  se  mettait 
«1  service  de  l'orgueil  suffisant ,  donnèrent  d'admirables  et 
cruels  chefs-d'œuvre  :  ChUde-Har^èd  ^  pèlerinage  d'un  fils  de 
noble,  malheureux  par  sa  race ,  plus  malheureux  par  le  dégoût 
et  la  terreur  de  sa  propre  pensée  ;  le  Oiaeur^  Lara,  le  Corsaire^ 
la  FUmeée  d*Abydos  ;  ardentes  peintures  de  l'Orient  sauvage , 
dont  kspassiens  primitives  sont  opposées  par  Byron  aux  énerve- 
ments  de  la  langueurcivihsée;  Sardanapale^  les  DeuxFoêcari^ 
Memfredj  Marino  FaUero,  drames  inférieurs  aux  autresoeuvres 
de  Byron ,  mais  sont  aussi  des  protestations  contre  l'Angleterre , 
des  Hisultes  au  culte  de  Shakspeare ,  une  bravade  faite  au  goût 
national.  Quand  un  mariage  mat  assortietviolemment  brise  eut 
achevé  de  persuader  à  Byron  qu'il  était  marqué  à  jamais  du 
flAigmate  de  Coin ,  lorsique  les  envies  et  les  jalousies  de  l'arène 
littéraire,  passions  si  vivement  provoquées  par  lui,  furent  venues 
l'assaillir;  1orH)u'il  se  trouva  las  des  huriements  sublimes  et  des 
oémissenMmls  pleins  de  ragequ'il  avait  proférés  contre  la  rie  et 
le  inonde,  centre  les  hommes  et  le  destin ,  contre  une  nature  et 
une  ÊrtaKIé  que  la  résignation  chrétienne  sait  seule  accepter 
et  expliquer,  le  grand  pioëte,  l'apôtre  du  désenchantement  et 
du  desespoir  modernes,  essuya  ses  larmes  amères,  d^ida  ce 
front  sillonné  et  foudroyé,  fit  taire  sa  fureur,  et  se  replia  sur  une 
raillerie  plus  douloureuse  que  n'avait  été  sa  frénésie  éloquente, 
n  écrivit  Don  Juan  y  poème  étincelant  de  beautés  de  tous  les 
ordres,  encyclopédie  confuse  de  toutes  les  sensations  et  de  tous 


les  souvenirs ,  colorés  par  une  ironie  UBivefMtle;«iiia»^ 
est  à  notre  temps  ce  gue  le  Pantagruel  fat  à  Tépineéeir 
lais.  Tour  à  tour  des  fatuités  célèms,  des  aooan  lKiltt,4 
liaisons  plus  durat>les,  des  orgies  scandaleuses,  da  ém^ 
sincères,  des  fantaisies  inexpliquées  avaient  varié  la  \xmk 
cette  vieque  réclat  du  talent  poétique  le  ptomenélhmai 
sy  m  pa  th  ie  d  u  découragemen  l  coo  lemporain  cootnieaide  nb 
sans  arracher  le  poète  à  l'ennuL  Apiès  avoir  esnyééeligi 
tout  épuisé,  il  voulut  essayer  de  l'action  guerrière,  et  an  (» 
tère  héroïque,  commençant  le  rachat  de  cette  existeooeu^ 
dinaire  et  malheureuse,  embrassa  la  belle  cause  debdàh» 
grecque,  dont  il  fut  un  des  plus  ardents  promoteon.  Ce  ai 
y  avait  de  noble,  d'héroïque,  de  sublime  dans  cette  imeôlM 
merveilleusement,  quand  la  mort  s'empara  delai,biBi[| 
monde  européen  le  nom  et  les  œuvres  uao  po$te  adoÉiU,] 
l'histoire  et  à  la  philosophie  le  symbole  le  plus  exprenf^a 
civilisation  fatiguée  d'analyse,  épuisée  par  ses  tnTan,(i». 
combantsous  fennui  de  ses  jouissances  et  desooluritt 
L'antiquité  n'a  rien  à  lui  opposer.  Les  liltératoresménUi 
ne  présentent  rien  qui  lui  ressemble.  C'est  l'examen dfi«ib> 
rieux  {)ar  le  sentiment  de  son  impuissance  et  le  deruRr ait 
Dante  désespéré.  Philaièii  ûiifijf^ 

BTRRHE  [byrrhus)  {hisL  nat.],  insecte  do  genre daoobf. 
tèrcs,de  la  famille  des  clavicornes.  Ses  pattes  sont  trcHnt» 
tiles,  et  les  antennes,  grossissant  insensiblement, lelmÉat 
en  massue  de  deux  à  six  articles.  Les  insectes  de  cpjnm» 
semblent  à  des  boules;  on  les  trouve  ordinairanetf  èv fa 
lieux  sablonneux.  A.iwi 

BTRSA  {oéogr.  anc.)^  ancien  nom  de  la  vinedeCiithaK.Ci 
mot  rient  de  bursa,  cuir.  On  rapporte  que  Dido^i^difataMt 
en  Afrique,  acheta  autant  de  terrain  qu'elle  poonila» 
tourer  avec  une  peau  de  bœuf  coupée  en  bandes  alrteaat 
étroik?s.  Le  nom  resta  &  la  citadelle  après  que  b  nlkeitàap 
de  nom. 

BTRséE  [mythoL),  père  d'Orion,  suivant qudqo» a» 
(F.  Hyrieus). 

BYS  (Jean-Adolphe),  peintre,  né  à  Soleore  etlO^à 
dans  sa  jeunesse  étudier  à  Rome,  et  fut  appelé  i  Visai 
1704  car  l'empereur  Giarles  VL  Ce  prince  le  chargea  defàfc 
le  plafond  de  la  grande  salle  d'audience;  et  ce  oMRtatfu 
des  plus  beaux  de  cet  artiste,  qui  en  fit  plusieonaitn" 
la  même  capitale.  Appelé  ensuite  à  Blayenoe  par  rél<dBiM| 
fit  plusieurs  tableaux  de  paysage  dans  le  chiteudcW 
et  aans  celui  de  Ponunersielden.  Il  a  donné  en  1719,  »*► 
mand ,  la  Description  de  la  galerie  de  Pommnfldéi^^ 
réimprimée  en  1774.  Bys  mourut  à  Wurtabouig  kHoam 
1738. 

BTSAHT,  historien  arménien  (F.  PousAirr). 

BTSBré  (B6<no«)  (Bysnus),  roi  des  Bysnéeui,otr|W^^ 
bryeesy  dans  l'Asie-Bikieure,  fut  tué  par  le  roi  deiNKl» 

BTSSA  (B6a«m)  (mythoL),  fillc  d'Euflièie,  fat  ■^jj' 
en  un  oiseau  du  même  nom  par  Minerve,  en  pw»** 

impiété.  MU  4-—. 

BTSSB  (6oftm.),  plante  cryptogame  de  la  ^]J*  ^fl 
dinées;  elle  croit  dans  les  lieux  sombres  et  hiimidaU'^ 
est  composé  de  filaments  d^tcats,  blancs,  paMiuMP»^ 
quesceiits.  L'espèce  la  plus  connue  est  le  h^tsêi  ••■•''t 
qu^  forme  dans*  les  mines  de  larges  loufts  €m  n»* 

BTSSOÏDES,  tribu  de  plantes  qui  renilBruielesbSf*^ 

BTSSOMIE  ffiist.  nai.),  mollusque  qui  J«*^^^ 
suivants  :  coquille  épidermée,  oblongue,  '"^"^J^îi^ 
ment  striée,  très-haute  en  avant,  atténuée  en  «nwt 
voisines  des  saxicaves,  les  byssomies  en  diflèrent  <*PJ?***^ 
la  présence  d'un  hyssus.  Elles  se  logent  dans  les  peii» 
des  rochers  ou  même  des  plantes  marines.  On  ^''^i 
quelquefois  dans  le  sable.  A.  B.  Pf 

BYSSUS  DES  ANCIENS.  On  jgnore  encore  a  4"^!^^ 
désignaient  par  ce  nom.  Les  uns  ont  cru  V^'^V'^Lm 
soie  fournie  par  la  pinne  marine;  les  autres  ilw"jjj[^ 
c'était  le  cotoimier.  On  a  encore  compris  sou»  celte  *|*r 
Uon  le  bux  ou  buU  des  Hébreux»  dont  la  ^^.^^^^t 
sidérable.  Dans  ces  derniers  temps,  on  a  émis  ^ff'^^ 
byssus  appartenait  â  la  tribu  4es  cynaroc^halées,  ^ 


prend  les  genres  pédane  et  chardon.  Corome  ^'^^j^^,^ 
étalent  peu  abondantes^  le  prix  des  étoSes  9^^J\gi 
fabriquer  se  maintint  toujours  fort  cher.  A.  »  * 


étalent  peu  abondantes^  le  prix  dei 

"'  briquer  se  maintint  toujours  fort  Ci.^ .  ._ 

BTSTE,  BTCTUS  (B6<mç)  (a^lfcoi.),  tapé*C,  fêW  ^  »^ 


damie,  qui  épousa  FirilhoAs. 


BTSTE^FOlsoif  (boian.)^  ariMÎsseaax  et  herbes  exotiques  de 
Il  iHulle  ëes  labiées.  Lear  nom  grec  îfidique  le  caractère 
n  :  c'est  d*avoir  lui  calice  barba  à  son  origine,  et  ter- 
par  cinq  dents  aristées.  Deux  espèces  sont  particulière- 
t  cultivées  :  l'une,  le  byUropogon  pluwuux  {bffslropogon 
m)f  est  un  arbrisseau  originaire  des  Canaries;  l'autre, 


èysirapogo»  ponctué  (bytirapttçon  punetcUum).  Toutes  les 
plantes  de  ce  genre  redoutent  l'hiYer;  il  but,  dies  nous,  les 
ranger  dans  l'orangerie.  A.  B.  de  B. 

BTTEMEISTER  (  Hbkri  -  Jean  ) ,  théologien  luthérien  et 
bibliographe  hanovrien ,  né  en  1606  à  Zelie,  où  son  père  était 
sacrélaire  au  conseil  de  justice,  fut  en  1740  professeur  de 
tiiéologie  à  Heloutsdt,  et  mourut  le  22  avril  1746.  Nous  ne 
dierons  de  ses  nombreux  ouvrages ,  presque  tous  en  latin , 
qne  :  l"*  Diiêertaiio  de  prmUtmUa  arithmêUcm  deemaiis  ; 
V  De  pretiB  e^mpendiorum  quorumdam  ad  juvandos  arilh- 
mneêUm  éedmaliê  pragmaUae  mvo  recenHori  excogiiatorum  ; 
9*  De  prmsianUm  eê  veto  um  hiêiorim  UUeraHm  eJMâque 
§emmna  WMtkoé^,  Wittenberg,  1720,  in-4»;  4»  Commentarius 
de  «tla,  eeriptis  et  meritis  eupremorum  prmeulum  in  ducalu 
iMneàurgenei,  Eetmst«dt,  172».I730,  2  vol.  in-4»;  5*  Speci- 
wien  ewppiementorum  et  emendcUionmm  lexki  emditorum 
§erman4ei,  in-4^,  sans  date  ni  Heu  d'impression  ;  6«>  Biblio^ 
theces  appendim^  êive  eeMogus  mdparaius  curiatorum  arlt- 
feiaUwm  et  nainroHum^  eum  auclarUs,  Helmstœdt,  1755, 
in-4<*;  T*  Tabuim  duœ  exhibenlee  tynopein  hiêiorim  phihêo- 
phicœ  ;  8<>  Catalogué  bibliotheeœ  Lautensackianœ  eecwndum 
ordimm  materiarum,  ibid.,  1757,  in-8^;  9^  DeUneaiio  rei  nu- 
wfiematiea  anliquœ  et  recentioris,  troisième  édition,  Stras- 
bMrg,1744,m^«. 

VTTKS  {Mit.  nat. ,  iehthyoi,\,  poisson  d'Amboine.  Il  a  le 
eorpa  nétMocrement  long  et  médiocrement  camprimé,  ou  aplati 
pM*  les  cMés  ;  la  iéte,  la  bouche  et  les  dents  grandes  ;  les  yeux 
médiocrement  grands.  Ses  nageoires  sont  au  nombre  de  huit, 
nmiir  :  deux  ventrales  petites  au-dessous  des  deux  pectorales, 
jm  sont  pareillement  petites  et  triangulaires;  une  dorsale  très- 
longiie,  à  six  rayons  antérieurs  épineux  plus  lon^  que  les  pos- 
térieurs ;  une  à  1  anus,  longue,  à  deux  rayons  an  teneurs  épineux, 
ti  ime  à  la  queue,  fourchue  jusqu'aux  trois  quarts  de  sa  lon- 

rMr.  Son  corps  est  entièrement  bleu ,  un  peu  plus  foncé  sur 
dos;  ses  nageoires  sont  vertes,  à  l'exception  de  la  dorsale, 
lont  la  membrane  qui  unit  les  six  rayons  épineux  est  jaune; 
•  prunelle  de  ses  yeux  est  noire,  entourée  d'un  iris  jaune.  Le 
^fier  est  commun  dans  la  mer  d'Amboine  :  on  le  pèche  ordi- 
laÉrement  en  avril  et  en  septembre.  Il  est  fort  bon  à  manger. 
Les  Malais  en  font  des  provisions  ;  et ,  pour  les  mieux  conserver, 
b  les  salent  et  les  fument  dans  leurs  cabanes.  Le  byler  forme 
in  genre  particulier  dans  la  famille  des  spares. 

BTTHIAS  (géogr,  anc.},  petite  ville  de  la  Thrace  méridionale, 
nr  le  Bosphore  de  Thrace. 

BTTHINE  [hist.  nat.),  insecte  du  genre  des  coléoptères,  de  la 
ection  des  trimères,  famille  des  psélaphiens. 

BYTTNéBiAciES  (bùtetn,),  division  formée  aux  dépens  de  la 
imille  des  malvacées.  Toutes  ces  plantes  ont  des  étamines  soû- 
lées et  monodelphes,  leur  embryoïi  à  cotylédons  planes,  ren- 
ntné  dans  un  eudosperme  charnu.  Les  bytlnériacées  sont,  en 
«oéral ,  des  arbustes  exotiques,  couverts  de  poils  étoiles;  elles 
t  distinguent  des  malvac^  par  leurs  pétales  distincts,  leurs 
Inmines  en  nombre  défini,  leurs  anthères  biloculaires  et  leur 
mbryon  enduspermaque;  des  sterculiacées  par  Tunilé  d'ovaire  ; 
nCin  des  tiliacées  par  les  étamines  monadelphes  et  en  nombre 
éûni.  Les  genres  contenus  dans  celte  famille  sont  :  le  bytlneria, 
i  eomw^erêonia,  l'ayema,  Vabroma,  le  Iheobroma,  le  /(uiope- 
nium,  le  $eringia,  le  gtêiehenotia,  le  thomasia  et  le  keraudre- 
da.  A.  B.  i»  B. 

BTTTNEEIE  (byttneria)  {botan.)^  genre  de  la  famille  des 
vytinériacées,  autrefois  placé  dans  les  malvacées.  Il  se  compose 
l'arbustes  ou  d'arbrisseaux  orig^inaires  de  l'Amérique  méridio- 
inle.  La  tige  est  garnie  d'aiguillons,  la  corolle  est  formée  de 
iaq  pétales  irrëguliers  se  terminant  au  sommet  par  une  kMigue 
orne  ;  la  capsule  a  cinq  loges,  souvent  hérissée  de  pointes,  et 
'ouvrant  en  cinq  valves. 

«▼TUKE  {hiet.  nai,)^  genre  d'insectes  coléoptères,  de  la 
erlion  des  pentamères,  famille  des  clavicomes.  La  massue  des 
miennes  est  formée  de  trois  articles  presque  ég^ux.  Les  bytures 
ont  de  Irès-petits  insectes  dont  le  nombre  est  très-limité.  On  ne 
ait  rien  de  leurs  mœurs.  L'espèce  la  plus  connue  se  trouve  sur 
es  fleurs;  c'est  le  byture  tomenteux,  d'un  jaune  d'ocre  soyeux. 

A.  B.  DK  B. 

BTWALB  (L.-fi.),  jésuite  allemand,  a  publié  un  ouvrage  sur 


(  G55  )  BTZÀBTCE. 

diverses  parties  de  l'histoire  naturelle ,  intitulé  :  Sehclœ  ex 
Ammmtatibui  acadenùciê  Car.  lÀnnœi,  diêsertationee  ad  hU- 
toriam  naturaiem  pertinenUe,  additamenlis  auclm,  Gratz, 
1764-66,  2  vol.  in-4«».  Le  fond  de  cet  ouvrage  est  un  choix  des 
Àw^inHéê  académiquei  de  Linné,  auquel  cet  auteur  a  ajouté  un 
grand  nombre  d'observations  intéressantes  sur  les  trois  règnes 
de  la  nature,  sur  les  fossiles  du  mont  Aerzbcrg,  sur  les  plantes 
de  la  Styrie  qui  servent  dans  l'économie  rurale  et  domestique; 
sur  le  miellat,  ou  la  rosée  miellée,  qu'il  dit  être  produite  par  les 
pucerons;  sur  le  veratrum,  ou  hellébore  blanc;  sur  les  poisons 
du  règne  végétal ,  sur  les  erreurs  des  pharmaciens;  sur  les  va- 
riations que  les  plantes  éprouvent  dans  le  nombre  de  quelques- 
unes  de  leurs  parties,  et  surtout  dans  celui  des  étamines;  enfin 
il  a  exposé  les  défauU  des  méthodes  de  botanique,  même  du  sys- 
tème Je  Linné,  qui  était  son  guide. 

BVZACÈNE  {géogr.  anc.)^  contrée  de  TAfriqtie  propre,  qui 
s'étend  depuis  le  fond  de  la  petite  Syrte  jusqu'au  fond  du  golfe 
d'Adramette. 

BYZACIBTA  OU  BTZACiVM  {Beghira)  {géoar.,ane.),  petite 
ville  méridionale  de  la  Byzacène,  au  sud-est  de  Septimuncia. 

BYZANCE  (géogr.,  kitt.),  coloniede  Mégariens.  Mégare faisait 
le  commerce  principalement  pour  la  Proponlide,  et  y  avait 
fondé  déjà  précédemment  Sal y mbrie  et  Chalcédoine.  La  colonie 
dont  nous  parlons  s'établit  sur  un  promontoire  triangulaire  du 
Bosphore  de  Thrace,  en  s'alliant  avec  un  prince  thrace  du  nom 
de  Byzaê.  Déjà  auparavant  il  y  avait  au  même  endroit  on  bourg 
du  nom  de  Lygoê.  La  mythologie  place  la  fondation  de  cette 
colonie  mégarienne  à  l'époque  de  l'expédition  des  Argonautes; 
mais,  d'après  Ëusèbe,  rétablissement  des  Mégariens  eut  lieu  la 
troisième  année  de  la  xxx**  olympiade,  654  avant  J.-G.  La  baie 
de  Kerasy  ainsi  nommée  à  cause  ae  sa  similitude  avec  la  ramure 
d'un  cerf,  s'avançantà  soixantestades  dans  l'intérieur  de  la  terre 
ferme,  formait  au  nord  un  port  vaste,  sur  et  profond,  dans  lequel 
la  fluctuation  du  Bosphore  faisait  affluer  une  immense  quantité 
de  pélaonides.  Les  grands  avantages  que  ce  port  procurait  à  la 
ville  lui  avaient  fait  donner  le  nom  de  Chrysokeraê  (corne  d'or), 
nom  qui  cependant  appartenait  aussi,  d'après  Pline,  à  la  lan- 
guede  terre  voisine  du  port.  Malgré  les  avantages  de  la  position, 
la  décadence  du  commerce  de  Mégare  et  le  peu  d'attention  que 
le  reste  des  Grecs  accordaient  à  la  colonie  naissante  l'empêchait 
de  prospérer,  jusqu'à  ce  qne  Milet,  qui  était  en  possession  de  tout 
le  commerce  du  Pont-Euxin,  y  envoya  une  colonie,  et  s'acquit 
ainsi  l'honneur  d'une  seconde  fondation.  Cependant  lorsque  les 
Grecs  de  l' Asie-Mineure  furent  subjugués  par  les  Perses,  les  ha- 
bitants de  Byzance  se  sentirent  trop  faibles  pour  résister  ;  sans 
attendre  les  Perses,  ils  émigrèrent  avec  leurs  biens,  et  allèrent 
fonder  Mésembrie  sur  le  Pont-Euxin.  La  ville  ainsi  évacuée  fut 
tellement  dévastée  par  la  flotte  perse,  que  Skylàn  n'en  fait  au- 
cune mention  dans  son  périple.  Cependant  il  paratt  qu'après  la 
défaite  de  Xerxès  d'anciens  habitants  y  retournèrent ,  et  Pausa- 
nias,  général  lacédémonien,  qui  s'y  arrêta  souvent,  s'efforça  de 
repeupler  la  ville  nouvellement  fortifiée.  1^  plus  grand  nombre 
des  citoyens  étant  d'origine  dorienne,  il  donna  à  la  ville  les  ins- 
titutions de  Sparte,  en  sorte  que  les  Byzantins  purent  le  consi- 
dérer comme  un  nouveau  fondateur.  Le  dialecte  et  les  institu- 
tions doriques  y  prévalurent,  même  après  qu'Athènes,  ayant 
enlevé  à  Sparte  l'Hégémonie,  domina  Byzance  comme  puis- 
sance maritime,  et  contribua  beaucoup  à  l'erobellissement  de  la 
ville.  Pendant  toutes  les  guerres  que  les  Grecs  soutinrent,  soit 
entre  eux,  soit  contre  les  satrapes  de  Perse,  Byzance  s'agrandit 
à  mesure  qu'on  s'aperçut  davantage  de  son  importance  comme 
entrepôt  de  marchandises  et  comme  lieu  de  réunion  des  flottes 
pour  les  entreprises  navales  ;  en  sorte  qu'à  la  fin  de  la  guerre 
du  Péloponèse  elle  apparatt  déjà  comme  une  ville  forte  et  im- 
portante par  le  nombre  considérables  de  ses  habitants.  Cepen- 
dant elle  dut  accepter  pendant  quelque  temps  encore  l'autorité 
d'un  harmoste  lacédémonien.  Ce  n'est  que  lors  de  la  chute  de 
la  puisKince  laoédémoaienne  que  Byzance  fut  entièrement  libre, 
et  c'est  de  ce  moment  que  date  son  commerce  actif  et  florissant, 
qui  consistait  surtout  en  achat  et  exportation  de  blés.  Elle  op- 
posa une  résistance  assez  heureuse  à  Philippe  de  Macédoine,  en 
partie  par  ses  propres  forces,  et  en  partie  par  le  secours  des 
Athéniens.  Alexandre,  trop  occupé  d'autres  entreprises,  n'atta- 
qua pas  non  plus  sa  liberté  ;  mais  elle  eut  à  résister  constam- 
ment aux  brigandages  des  Thraces  qui  l'entouraient  du  côté  de 
la  terre,  et  elle  ne  maintenait  en  repos  les  Galates  que  par  des 
contributions  annuelles,  qui  finirent  par  devenir  tellement 
exorbiUnies,  qu'à  la  fin  elle  se  vit  obligé,  les  Grecs  lui  refusant 
tout  secours,  d'établir  un  droit  de  passage  pour  se  procurer 
cette  somme,  et  néanmoins  elle  fut  contrainte  par  Rhodes  et 
la  Bithyme  de  renoncer  à  ce  droit.  Enfin  elle  trouva  du  repos 


BYK.W'DE.  (  656  ) 

par  la  destruction  cl  réniigration  des  Galales.  Sa  période  la 
plus  heureuse  commença  lorsqu'elle  se  soumit  aux  Komains, 
pendant  qu'ils  faisaient  la  guerre  à  Philippe  le  Jeune  de  Macé- 
doine. Sans  prendre  aucune  part  à  la  guerre,  elle  possédait  un 
territoire  considérable  sur  les  côtes  du  Pont-Ëuxin  ;  elle  jouis- 
sait en  paix  de  son  commerce  et  de  son  droit  de  péage  qu'elle 
avait  rétabli  et  qu'elle  partageait  avec  les  Romains ,  tout  en 
continuant  à  se  régir  par  ses  propres  lois.  Ses  revenus  considé- 
rables lui  permirent  alors  de  s'entourer  de  fortifications  solides 
et  bien  conçues,  qui  consistaient  en  murailles  épaisses,  cons- 
truites en  pierres  de  taille  rendues  plus  fortes  par  des  crampons 
de  fer,  et  surmontées  de  tours.  Cependant,  lempereur  Sévère 
s'étant  emparé  de  la  ville  par  la  faim,  après  un  siège  de  trois 
ans,  lit  détruire  ses  fortiQcations  avec  la  ville  même,  pour  punir 
les  Byzantins  de  s'être  déclarés  pour  Piscennius  Niger,  son  rival 
à  l'empire.  Il  est  vrai  que  plus  tard  il  rétablit  la  ville  autant 


BYZABTCE. 


qu'il  lui  fut  possible,  mais  il  ne  put  lui  rendre  sa  prospérité 
passée.  Sous  rem|tereur  Gallien,  Byzance  fut  pillée  par  sa  pro- 

Rre  garnison ,  et  un  grand  nombre  de  citoyens  furent  égorgés, 
éanmoinselle  trouva  encore  assez  de  force  pour  soutenir  l'em- 
pereur Glaudiiis  contre  les  Golhs.  Une  nouvelle  vie  commença 
pour  Byzance  lorsque  l'empereur  Constantin,  peu  aimé  à 
nome,  lorcé  d'ailleurs  f)ar  ses  guerres  avec  les  Perses  et  les 
Gotbs  à  choisir  un  autre  siège  pour  l'empire,  et  vivement  frappé 
de  l'importance  de  cette  position,  forma  la  résolution  d'y  trans- 
porter sa  résidence  et  d'y  faire  fleurir  une  nouvelle  Rome.  La 
nouvelle  résidence  fut  aisposée  et  magnifiquement  construite 
d'après  le  modèle  de  l'ancienne  Rome.  La  ppulation  s'accrut 
de  nouveau  par  suite  du  séjour  d'une  cour  nche  et  brillante,  et 
par  suite  de  mesures  prises  à  cet  eflet.  D'après  Denys  de  By- 
zance, l'ancienne  Byzance  n'avait  (]ue  quarante  stades  de  pour- 
tour, et  n'embrassait  que  deux  collines  dans  son  enceinte.  Cons- 
tantin comprit  aussitôt  quatre  collines  et  une  partie  d'une  cin- 
quième dans  son  plan,  et  lui  donna  une  circonférence  d'un  mille 
et  demi.  Mais  la  population  s'accroissant  sans  cesse,  on  bâtit  de 
nouveaux  quartiers,  et  on  entoura  la  ville  de  hautes  et  fortes 
murailles  qui  comprenaient  les  faubourgs  dans  leur  enceinte,  à 
peu  près  sur  la  même  étendue  de  terrain  que  la  ville  occupe 
aujourd'hui.  Dans  sa  plus  grande  extension,  qui  lui  fut  donnée 
apparemment  par  l'empereur  Heraclius,  elle  recouvrait  sept 
collines,  et  elle  était  partagée  comme  Rome,  en  quatorze  re- 

fions  (V.  Pétri  Cylliide  Conslanlinopoleoê  lypographia  I.  iv, 
>ugd.  Bat.  1652,  qui  décrit  aussi  les  édifices  les  plus  remar- 
quables de  chaque  région).  Cependant,  quoique  tout  fût  disposé 
à  l'image  de  Rome,  Byzance  n'égalait  son  modèle  que  pour  la 
grandeur  et  la  population,  mais  non  pas  pour  l'afnuence  des 
hommes,  ni  pour  le  goût  et  la  magnificence  des  édifices  publics. 
Aussi  le  nom  de  Nouvelle-Rome  que  lui  donna  son  nouveau 
fondateur  ne  persista  pas,  et  elle  pnt  de  lui  le  nom  de  Constan- 
tinople.  Les  médailles  de  cette  ville  datent  moins  de  l'époque 
desa  libertéque  de  répoque  des  empereurs.— La  constitution  po- 
litique de  Byzance,  fondeesur  des  institutions  doriques,  éprouva 
pliisieurs  changements,  ayant  été  originairement  fixée  par  une 
puissance  extérieure.  Le  premier  ordonnateur  de  la  chose  publi- 
que parait  avoir  été  un  certain  Chalcédonien  du  nom  de  Di- 
néos,  qui  aurait  été,  d'après  la  tradition ,  un  successeur  du  roi 
Byzas.  La  classe  des  citovens  avait  au-dessous  d'elle  une  classe 
nombreuse  de  serviteurs  bithvniens,  dont  Texistence  remontait 
peut-être  à  l'établissement  de  la  colonie;  une  tendance  vers  la  dé- 
mocratie parait  s'être  éveillée  de  bonne  heure  dans  la  classe  nom- 
breuse des  artisans,  par  suite  du  commerce  maritime.  La  ville 
ne  manqua  pas  non  plus  d'oraçes  politiques  :  c'est  dans  un  mou- 
vement de  cette  nature  que  des  citoyens  nouvellement  admis 
furent  expulsés.  Quand  la  ville  fut  affranchie  de  la  domination 
de  Sparte,  la  démocratie  reçut  son  plein  développement ,  et  à 
partir  de  ce  moment  la  constitution  est  qualifiée  de  démocrati- 
que. Il  n'y  manqua  pas  non  plus  de  démagogues,  et  ce  mot  de 
1  un  d'eux  est  devenu  célèbre  :  La  loi  doit  prescrire  ce  que  je 
veuœ.  Comme  expression  extérieure  de  la  constitution,  Demos- 
thènessiçnale,  dans  le  Décret  dépeuple  byzantin:  l'assembléedu 
peuple  (àXia),  le  conseil  (M*);  ce  conseil  faisait  à  l'assemblée  du 
peuple  ses  propositions  (pifirp*);  le  hieromnamon,  premier  ma- 
gistrat; il  faut  encore  ajouter  le  stratège,  qui  plus  tard  devint 
certainement  un  dignitaire  important.  La  langue  resta  dorique, 
ainsi  que  l'attestent  les  monuments  écrits;  les  mœurs,  altérées 


gua  les  cabarets.  I^s  finances  furent  toujours  en  souffrance; 
la  monnaie  de  fer  éuit  bien  un  signe  de  pénurie.  Après  s'être 
rattacliée  aux  Romains  et  les  avoir  soutenus  contre  Autiochus, 


contre  Perséo,etc.,  Byzance,  quoique  décorée  da  nooiiee. 
libre,  tomba  au  pouvoir  de  ces  maîtres  du  monde,  t(  (1111»! 
en  proie  aux  calamités  des  guerres  dviles et  «laQMMUttgr!! 
lieutenants.  Rome  s'adjugea  aussi  une  partdodnitdeMte 
Sous  l'empereur  Claudius,  Byzance  se  vit  forcé  d'iaplireil 
diminution  des  contributions.  Après  on  siège  de  tnMiuii 
l'armée  de  Sévère,  cet  empereur  arracha  à  U  ville  Uw  bï 
toyens  portant  les  armes,  détruisit  ses  murs,iapmid(tab 
liberté  et  la  soumit  à  l'autorilc  de  la  ville  de  Goriutht  Pbbs 
ce  même  empereur  la  rétablit.  Sous  Gallien,  preiqiK  li«h 
citoyens  furent  égorgés  par  la  garnison.  SoQsuiiiditt,Ah 
en  butte  aux  hostilités  des  Gotns,  qui  cependant  forati  ^ 

Êrès  de  Byzance  avec  le  secours  des  citoyens  qui  mtv 
Infin,  Licinius  s'y  étant  renfermé,  elle  fut  prise parGuM^ 
et  érigée  par  lui  en  seconde  capitale  de  l'empire.— La (Éjtii 
culte  à  Byzance  étaient  surtout  lo  et  ArlKémii  Orikm.- 
Byzance  se  distingua  peu  dans  la  science  et  dans  Fart,  o^w 
cite  quelques  Byzantins  qui  se  sont  individoeUemeotdi^ 
tels  Python,  envoyé  de  Philippe  à  Tbèbes,  dont  obi  ii^ 
ne  le  céda  qu'à  Demosthènes;  la  poétesse  Jfyro,  lepa» 
rien  Aristophane,  lesquels,  ainsi  que  quelques aolre om 
appartiennent  à  l'époque  d'Alexandre.  —  La  périade  à  1 
science  byzantine  ne  correspond  qu'à  l'époque  de  j'eapiitty 
main  d'Orient,  et  ne  peut  être  décrite  que  dans  i'ctttitiît» 
l'histoire,  presque  toujours  sombre,  de  l'empire  (TOriol  (t 
pendant  nous  parlerons,  dans  un  article  spécial,  dalustuns 
qui  prennent  leur  nom  de  Byzance  même. 

BTZANCE  (Louis  de)  ,  prêtre  oratorien ,  naoÉ  i  CosLab- 
nople  vers  1647  d'un  orfèvre  juif  et  s'appelait  l»)fbâlnv  V 
avec  un  goût  décidé  pour  l'étude,  il  fréquenta  tooikirtiuon 
instruits  àGalatée  et  s'attacha  surtout  aux  Franç)ii.lil8ir 
du  Nouveau  Testament,  et  ses  entretiens  avec  les  KMilfitiilp 
capucins  lui  donnèrent  l'idée  d'embrasser  le  ohstiiM* 
Lorsque  le  fameux  Sebataï  Sévi  se  donnait  poor  le  wm*. 
attirait  tous  les  Juifs  à  sa  suite,  Raphaël  Lé?i  taltaqucoM 
un  imposteur.  Nointel,  qui  s'était  servi  de  loi  poor  le  pMV 
de  précieux  manuscrits,  fut  charmé  de  l'intelligence  qilR- 
déployée  et  le  fit  truchement  de  laléj^tion  franuise. lit- 
prudence  faillit  lui  coûter  cher.  Il  était  déboise  eaj»* 
pour  accompagner  un  savant  français  en  Moree.  U  ^^^^ 
traduit  devant  le  caïmaçan  comine  apostat  de  l'islai^J 
allait  être  condamné  à  mort,  lorsque,  sur  les  prièresdeti** 
il  reprit  le  turban,  et  échappa  ainsi  à  une  morlinéntilÉ;» 
il  perdit  la  confiance  de  Nointel.  Comme  ccpeindaDl  il  1^ 
toujours  à  embrasser  le  christianisme,  le  cheralierd'Anirt* 
dans  ses  mémoires,  nous  a  donné  l'histoire  decelboœ«^ 
lier,  le  fit  rentrer  en  grâce  auprès  de  Nointel  et  Émna  a* 
traite  dans  l'hôtel  de  France,  où  il  resta  caché  P*"^**'^"'! 
Au  bout  de  ce  temps,  il  parvint  à  s'embarquer  poor  Mm* 

Là 

Saint-Germain  en  I^ye,  et  tenu  sur  les  fonts  bapusou' 
le  duc  de  Mazarin  au  nom  du  roi  Louis  ^*^»  ^P^^^^ 
de  Colbert  au  nom  de  la  reine,  et  il  prit  alors  le  "<''" *L 
DE  Byzance.  Sa  vie  pleine  d'édification,  songt*»*''* 
pour  l'étude  et  pour  la  retraite,  le  firent  admettre  lroisi«^ 
dans  la  congrégation  de  l'Oratoire,  où  il  lot  élcre  ao»«^ 
Non-seulement  Louis  de  Byzance  était  profondémeBlw*»  ^ 
la  tonnaissance  des  langues  anciennes  et  "™*^*"**^^"^  • 
il  fit  des  conférences  ecclésiastiques  en  homme  '^'^J^, 
cette  matière,  et  son  zèle  pour  le  salut  de  5^.^^P!J[ji 
porta  à  se  consacrer  spécialement  à  la  conversion  «^^ 
différentes  aflFaires  amenaient  à  Paris.  Un  ^"Jj?l*"S.r 
qu'il  avait  confondu  dans  une  conférence  V^^^V^l^ 
troduit  dans  sa  chambre  pour  l'assassiner,  ^^^^0 
parvint  à  s'en  débarrasser  en  s'armant  desontf^'V^ 
suspendu  au  chevet  de  son  lit.  Cependant  cette  *^  JJ^ 
un  excès  de  travail,  lui  fit  une  telle  imp»«*^  *ï!l!!l-t 
se  troubla,  et  qu'il  devint  fou ,  et  fut  mis  i  CwreiHffr^ 
confrères,  qui  avaient,  mais  en  vain,  employa l^**  ^1 
pour  le  rendre  à  la  raison.  Il  y  vécut  ^'^•?!lL^ 
23  mai  1722.  Le  seul  ouvrage  imprimé  dewano^^rj^ 
intitulé  :  la  Goutte  curable  par  U  remèés  'f'jOJL» 
dans  ses  manuscrits  une  traduction  de  U  P^^^^L^fi^ 
CoraUy  avec  des  notes  où  il  prouve  que  ^^^'^J^^iP 
les  rêveries  de  ce  livre  sont  tirées  des  rabbins  '®U?^|(^ 
met.  A  une  profonde  connaissance  deslangu^^]^^ 
joignait  un  savoir  très-étendu  dans  les  ■"***^^5JSp' 
ne  reste  de  lui  en  ce  genre  que  quelqa«  f^t^ïSS  »«."*' 
très  des  tables  de  toufi  les  diviseurs  dqwis  *  J»^' 


BTZANTIir. 


(657) 


BTZAimil. 


t  des  solutions  de  problèmesde  la  géométrie  transcendante,  etc. 
les  manuscrits  sont  maintenant  à  la  bibliothèqoe  royale. 

BTZAimir  (Empire)  (F.  Orient  [Empire d*]). 

BYZAIITIM  (Art).  Entre  les  dernières  productions  de  Tart 
préco-romain  expirant,  et  le  jour  où  les  ceuvres  de  Guido  de 
ûenne  rétélèrent  à  Tltalie  que  l'art  moderne  venait  de  naître, 
*est-à-dire  du  iv*  au  xiii*  siècle,  se  présente  la  plus  grande,  la 
lias  mémorable  époque  de  l'histoire  du  monde.  L'agonie  et  le 
lemîer  soupir  de  Rome  et  de  la  Grèce,  le  triomphe  du  christia- 
lisme»  l'apparition  des  peuples  et  des  civilisations  modernes, 
'Orient  replongé  dans  les  ténèbres,  tandis  qu'à  l'Occident  la  lu- 
Dîère  se  lève  chaque  jour  plus  brillante  et  plus  pure  :  tels  en  sont 
es  principaux  événements.  Pendant  ces  siècles  où  tout  ce  qui 
ivait  existé  auparavant  se  transformait,  tout  devait  être  indéas^ 
tphémère.  Les  lois,  les  usages,  la  politique,  les  religions  aussi 
>iea  que  les  sciences  et  les  lettres,  tout  y  nit  marqué  d'une  dou- 
)le  empreinte  de  caducité  et  de  jeunesse,  d'un^côte  se  rattachant 
ta  passé,  de  l'autre  marchant  vers  l'avenir.  L'art,  expression 
natérielle  de  l'état  moral  des  peuples,  ne  pouvait  manquer  de 
*efléter  dans  ses  enfantements  cette  agitation,  ces  tendances. 
Le  monde  nouveau  se  constituait  avec  les  débris  de  l'ancien 
tnonde  que  revivifiait  un  élément  nouveau  émané  du  sein  même 
le  FEternel  :  la  religion  du  Christ.  L'art  élevait  ses  monu- 
ments avec  les  débris  des  monuments  antiques,  mais  il  répu- 
diait les  formes  païennes  où  tout  était  asservi  à  la  matière,  pour 
isseryir  la  matière  à  la  pensée.  Il  s'essayait  à  traduire  Tavénement 
du  spiritualisme.  A  Rome  dépossédée  du  trône  des  nations  pour 
se  relever,  sous  l'édat  de  la  tiare,  métropole  du  genre  humain, 
il  entrait  dans  les  voies  de  l'avenir  en  s'inspirant  du  christia- 
Disme,  divergeait  vers  l'Occident  dont  il  pressentait  les  destinées. 
A  Constantinople,  où  le  siège  vermoulu  de  l'empire  avait  été 
transféré,  sans  doute  afin  que  l'Orient,  berceau  des  antiques 
dviljsations,  en  reçût  le  dernier  soupir,  l'art,  esclave  et  complice 
de  l'aveuglement  qui  précipitait  vers  sa  ruine  cette  capitale 
l'un  jour,  usa  comme  elle,  dans  un  faste  insensé,  tout  ce  qui 


>as  même  le  temps  de  se  constituer,  et  disparut  avant  d'avoir 
icquis  un  caractère,  et  de  s'être  donné  des  règles  ;  c'est  Yart 
^^xanlin.  Il  y  aurait  donc  impossibilité  absolue  de  trouver  un 
ype  normal  de  l'art  byzantin.  L'histoire  de  son  origine  suffit  à 
Sablir  dans  quels  errements  il  s'est  jeté;  l'exposé  des  événements 
\0ni  il  a  subi  les  phases  en  complétera  l'étude.  Les  innombrables 
nonuments  dont  Constantin  voulut  embellir  la  nouvelle  capi- 
aie  n'affectèrent  dans  leur  forme  rien  qui  s'écartât  sensiblement 
le  la  manière  gréco-romaine.  Les  artbtes  qu'il  avait  appela  de 
a  Grèce  et  de  Rome  impatronisèrent  sur  le  sol  de  Byzance  les 
raditions  de  leur  patrie,  et,  bien  que  la  religion  chrétienne  fût 
nontée  jusqu'au  trône,  son  triomphe  était  trop  récent,  son  in- 
laence  trop  restreinte  et  trop  contestée,  pour  qu'elle  pût  déjà 
aire  entrevoir  son  inspiration  dans  les  œuvres  de  l'art.  Seule- 
nent,  dans  la  décoration,  le  luxe  asiatique,  qui  concordait  avec 
es  goûts  fastueux  de  l'empereur,  commença  à  remplacer  une 
implicite  trop  noble  et  trop  sévère  pour  s'harmoniser  avec  la  cor- 
uption  des  mœurs.  Peu  à  peu,  sur  cette  terre  où  il  n'avait  pas 


kl  paffanisme^  et  rejetait  tout  ce  qui  pouvait  être  allusion  à  la 
ny  Ibolo^  ou  au  culte  des  idoles.  Bientôt  même  il  poussa  cette 
lorreur  jusqu'à  Texcès,  et  le  zèle  malheureux  des  iconoclastes, 
nnoscnvant  la  représenUtion  matérielle  de  la  Divinité  et  des 
ainls,  bannit  des  monuments  religieux  deux  de  ses  branches 
e«  plus  importantes,  la  peinture  et  ta  statuaire.  Réduite  à  copier 
ixchisivement  la  nature  réelle,  et  à  borner  son  domaine  à  la  re- 
>rodaction  des  images  des  empereurs  ou  des  grands  person- 
ia^,la  plastique,  qui  n'avait  vécujusqu'alors  que  dans  l'idéa- 


ïèce.  Le^  sentuuent  du  beau  se  perdit,  et  avec  lui,  lê  génie,  le 
aient,  1  esprit  même  disparurent.  La  sculpture  et  la  peinture 
îtaient  mortes  à  jamais  pour  l'Orient.  L'architecture  tomba 
noms  rapidement.  Par  cela  même  qu'il  est  plus  difficile  de  lui 
œpnmer  une  pensée,  elle  a  moins  à  souflnr  de  l'absence  de 
»ule  pensée,  uès  le  vi*  siècle,  avec  un  mélange  de  style  grec 
5l  de  goût  onental,  à  l'^idi^  des  colonnes  rassemblées  de  divers 
lieux  et  d  une  surabondance  de  marbres  oi  de  lûatières  prédeo- 
•es,  die  avait  réussi  à  créer,  dans  le  temple  de  Saink-Sofiie, 

IT. 


un  nsonument  chrétien  d'un  ensemble  satisfaisant.  Un  art  ré- 
cemment inventé,  celui  de  la  mosaïque,  aidait  à  distribuer  dans 
les  intérieurs,  avec  un  certain  ordre  et  un  effet  séduisant,  les 
richesses  qu'on  y  entassait  à  profusion.  L'étendue  des  dimen- 
sions rachetait  autant  que  possible  l'absence  de  la  grandeur 
réelle  ;  les  moyens  mécaniques  de  l'exécution  s'étaient  conser^ 
vés,  et  on  les  employait  à  élever  des  édifices  gigantesques.  Tel 
fut,  jusque  vers  le  ix«  siècle,  l'état  de  l'art  en  Orient.  A  cette 
époque,  un  mouvement  s'y  manifesta  qui  eût  pu  le  ranimer. 
L^  iconoclastes  étaient  vamcus ,  et  il  ne  s'élevait  plus  que  des 
voix  impuissantes  contre  la  représentation,  sous  forme  humaine, 
de  Dieu  et  des  saints.  Mais  le  principe  ayant  triomphé,  restait  à 
décider  quelle  forme  serait  adoptée  comme  type  de  la  Divinité 
chrétienne.  Ici  encore  une  dispute  s'éleva,  et  deux  partis  se  dé- 
clarèrent par  un  antagonisme  furieux.  Les  uns,  portant  jusqu'à 
ses  dernières  conséquences  l'humilité  du  Dieu  fait  homme,  pré- 
tendaient que  Jésus-Christ  n'avait  pu  revêtir  la  nature  hu- 
maine qu'à  son  dernier  degré  de  laideur,  et  le  représentaient 
sous  la  plus  hideuse  figure  ;  les  autres  soutenaient  que  la  per- 
fection infinie  n'avait  pu  descendre  au  delà  de  la  perfection  finie, 
et  donnaient  au  Ghnst  les  formes  les  plus  gracieuses  de  la 
beauté  juvénile.  Les  uns  et  les  autres  manquaient  également 
de  talent  pour  réaliser  la  forme  qu'ils  voulaient  faire  accepter 
comme  tvpe  de  Jésus-Christ.  Ils  ne  pouvaient  plus  même  re- 
tourner a  rétudc  des  modèles  de  l'antiquité;  car  les  empereurs 
chrétiens  ne  s'étaient  pas  bornés  à  abolir  le  culte  des  idoles,  ils 
avaient  fait  détruire  les  temples,  briser  les  statues,  et  les  fureurs 
des  iconoclastes  s'étaient  assouvies  sur  tout  ce  qui  était  image. 
Ainsi  il  fallait  créer  les  types  de  Dieu  le  Père,  de  Jésus-Chnst 
et  de  la  sainte  Vierge,  trouver  une  image  symbolique  des  apô- 
tres, décider  le  mode  de  représentation  des  saints,  pour  en  un 
mot  les  premières  pierres  de  l'art  chrétien,  et  les  artistes  ne  sa- 
vaient plus  même  copier  avec  quelque  élé^nce  les  contours  du 
corps  humain.  Cependant,  parmi  les  essais  dont  les  chrétiens, 
aux  jours  de  la  persécution,  avaient  couvert  les  murailles  de 
leurs  catacombes,  s'était  conservée  une  certaine  tendance  à  la 
spiritualité,  au  sentiment,  et  cette  tendance  se  manifesta  et  se 
développa  dans  les  plus  informes  tentatives  de  l'art  rendu  à  la 
liberté,  a  On  peignit,  dit  Emeric  David,  Vancien  des  jours  sous 
les  dehors  d'un  vieillard  majestueux  et  plein  de  bonté;  on  le 
montra  assis  sur  des  nuages,  débrouillant  le  chaos,  faisant  jaillir 
la  lumière  du  sein  des  ténèbres,  d  Les  premières  images  du 
Christ  le  représentèrent  beaucoup  plus  généralement  avec  les 
caractères  de  la  laideur  qu'avec  ceux  de  la  beauté.  Ce  ne  fut  que 


élégance  et  toute  la  grâce  des  formes  de  Thômme  à  l'âge 
où  il  ezpira  sur  la  croix.  Une  pareille  dissidence  éclata  au  suict 
de  la  représentation  de  la  Vierge,  et  il  est  à  remarquer  que  les 
Orientaux,  ou  les  Byzantins,  se  déclarèrent  toujours  les  parti- 
sans de  la  laideur.  Le  temps  des  Grecs  était  fini,  et  la  fonoation 


progressifs  qui  se  faisaient  en  Italie.  Tout  se  estait,  se  corrom- 
pait sous  ses  mains  malheureuses  ;  elle  subtilisait  sur  tout ,  et 
l'inspiration  ne  pouvait  plus  arriver  jusqu'à  son  âme.  Et  tandis 
que  l'art  romano-chrétien,  arrêté  tant  de  fois  dans  ses  progrès 
par  les  invasions  des  barbares,  reprenait  sans  cesse  une  nouvelle 
vie  au  premier  moment  de  repos,  l'art  byzantin  s'étiolait  de  lui- 
même,  et  n'attendait  qu'un  revers  pour  disparaître  à  jamais. 
Cette  catastrophe  ne  tarda  pas  à  arriver.  Harcelé  déjà  depuis 
longtemps  par  les  Perses,  les  Arabes,  les  Turcs  et  les  Bulgares 
du  Danuoe,  le  caduc  empire  succomba  enfin  en  1204  sous  les 
efforts  des  croisés.  Ses  richesses  furent  dispersées,  son  territoire 
démembré,  ses  monuments  détruits  ou  dégradés,  et  lorsqu'en 
1455  les  musulmans  firent  leur  entrée  à  Constantinople,  à  peine 
trouvèrent-ils  quelques  restes  de  son  ancienne  splendeur  sur 
lesquels  ils  pussent  assouvir  leur  colère.  Ce  fut  donc  dans  les 
dernières  années  du  xii*  siècle  que  l'art  byzantin  cessa  de  pro- 
duire en  Orient,  et  la  ruine  de  l'empire  fut  plutôt  un  fait  con- 
temporain que  la  cause  de  sa  mort.  Il  n'était  pas  né  viable  :  tous 
les  éléments  de  l'existence  lui  manqpaient,  et  il  s'éteignit  par 
stérilité  et  dans  l'inanition.  L'art  byzantin  ne  fut  donc  en  rea- 
lité qu'une  décadence,  et  pour  ainsi  dire  une  négation.  Il  ne 
Sourrait  être  considéré  que  comme  une  dernière  époque,  une 
écrépitude  progressive  de  l'art  gréco- romain  transporté  en 
Orient,  s'il  n'avait  acquis  une  certaine  importance  par  suite  de 
deux  feits  qu'il  subit  sans  s'y  retremper,  qui  l'altérèrent  sans  le 
ranimer  :  llntroduction  de  félément  chrétien,  le  contact  immé- 
diat avec  les  traditions  asiatiques.  U  n'eut  que  des  caractères 

83 


BYZANTINES. 


(«68) 


BTZAKTmt. 


négatils  :  «bience  de  goût,  corraplion  successive  dans  les  for- 
mes, inhabilelé  grossière  d'exécution,  surtout  en  ce  qui  concerne 
la  peinture  et  la  statuaire.  Il  suint  et  partagea  en  tous  points 
les  destinées  de  la  fastueuse  capitale  de  Tempire  d'Orient.  Né 
tvee  elle  sous  un  G)nstantin,  il  eut  comme  elle  quelques  jours 
d'une  fausse  splendeur  et  d'une  influence  bientôt  étouffée.  Il  se 
corrompit,  et  lombaavec  elle  dans  la  dégradation  morale  et  pby- 
SÎque,  et  expira  avecelle  sous  un  autre  Constantin.  Il  ne  disparut 
pas  oepenoant  saus  avoir  jeté  vers  TOccident  quel(]ues  éclairs 
isolés»  et  l'on  en  retrouve  encore  des  souvenirs  sur  divers  points 
de  l'Europe.  Ce  furent  des  architectes  byzantins  qui  furent  cbar- 
ffés,  à  Venise  et  à  Pise,  d'édifier  en  basiliques  les  monceaux  de 
aébris  et  de  richesses  que  ces  deux  villes  avaient  rapportées  de 
leurs  conquêtes.  Les  Lombards  et  les  Saxons,  maîtres  de  l'Italie 
septentrionale,  y  appelèrent  des  artbles  d'Orient  (^\n  dirigèrent 
l'érection  de  leurs  lourds  monuments.  Transporte  en  Asie,  en 
Afrique ,  en  Espagne  par  les  Sarrasins,  il  a  laissé  des  traces  de 
ion  passage  dans  leurs  édifices  moresques.  Il  dirigea  quelques 
reflets  sur  rarchilecture  normande  de  la  France,  par  suite  du 
séiour  que  firent  les  Normands  en  Sicile  pendant  les  xi'  et  xii* 
siècles  ;  enfin  on  le  retrouve  encore  en  Allemagne  sur  les  monu* 
vents  qu'y  dressa  Charlemagne,  et  particulièrement  sur  la  ca- 
thédrale a  Aix-la-Chapelle.  Il  se  fonda  même,  particulièrement 
eu  Italie  et  en  Allemagne ,  C|uelques  écoles  dont  les  premiers 
maîtres  s'efforcèrent  de  systématiser  le  style  byzantin,  et  celle 
<]pie  créa  à  Pise  l'architecte  fiuschetto  eut  et  mérita  une  grande 
renommée,  et  contribua  beaucoup  à  la  régénération  du  goût. 
Vais  cette  influence  bienfaisante  était  due  exclusivement  au 
lie  de  Buschelto,  et  c'est  précisément  parce  qu'il  sut  donner 


cer  librement,  elles  reparurent  avec  tous  les  caractères  des  arts 
ft  leur  première  enfance;  seulement  elles  empruntaient  aux 
Si^ets  sacrés,  qu'elles  s'étudiaient  à  reproduire,  un  certain  mys- 
ticisme, premier  symptôme  de  la  naissance  de  l'art  chrétien. 
Mais  c'est  à  tort  qu'on  attribue  généralement  aux  Byzantins 
Tbonneur  d'être  entrés  les  premiers  dans  cette  voie,  d'où  de- 
vaient sortir  tant  de  chefe-d  œuvre.  Cet  honneur  n'appartient 
ft  personne.  Il  fut  la  conséquence  directe  de  l'établissement  du 
diristianisme,  qui  dégaj^ea  les  hommes  du  culte  de  la  matière, 
et  attira  toutes  les  imaginations  vers  la  sublime  immensité  de  la 
pensée  religieuse  ;  et  partout  où  la  foi  fut  portée,  partout  elle 
diangea  le  cœur  des  hommes,  et  imprima  son  cachet  à  leurs 
œuvres.  Si  les  arti>tes  byzantins^  portant  chez  les  peuples  encore 
barbares  de  l'Occident  les  premières  i<]ées  de  l'art,  en  ont  pro- 
voqué ou  hâté  la  naissance,  ils  étaient  trop  ignorants  et  trop 
inhabiles  eux-mêmes  pour  que  leurs  conseils  ou  leurs  œuvres 
exerçassent  une  influence  quelque  peu  durable  sur  les  créations 
postérieures.  V.  de  Nouvion. 

BYZANTINES  (MONNAIES  ktMêdaillfs)  {byzanlH,  byzan- 
Uni,  romanati,  consUintinali,  michalali,  tnanueiali).  On  com- 
prend sous  ces  noms  divers  toutes  les  médailles  qui  furent  émises 
sous  le  règne  des  empereurs  d'Orient  jusqu'à  la  chute  de  cet  em- 
pire. La  quantité  de  monnaies  et  de  médailles  en  or  qui  furent  frap- 
pées à  cette  époque  dans  Tempire  d'Orient  font  de  celte  longue 
série  de  médailles  une  des  plus  considérables  sous  le  rapport  de 
leur  valeur  métallique,  et  les  particularités  de  toute  espèce  qui 
les  distinguent  malgré  leur  uniformité  générale  en  font  une  des 
plus  importantes  et  des  plus  fécondes  en  renseignements  sur 
cette  époque,  dont  il  nous  reste  si  peu  de  documents.  Aussi  les 
amateurs  leur  ont  accordé  dans  ces  derniers  temps  phis  d'at- 
tention qu'on  ne  leur  en  avait  accordé  jusqu'alors  ;  peu 
de  personnes  cependant  peuvent  les  apprécier ,  à  cause  de 
leur  prix,  qui  les  exclut  de  la  plupart  des  collections  d'amateurs. 
Comme  dans  presque  tous  les  cabinets  elles  se  trouvent  en  con- 
nexion avec  les  médailles  des  empereurs  romains,  le  point  où 
commencent  les  médailles  byzantines  n'est  nulle  part  nettement 
déterminé.  D'après  la  nature  des  choses,  elles  commencent  à 
répoqueoù  l'empire  romain ,  partagé  en  deux  parties  ad minis- 
trativement  séparées,  s'écroula,  et  les  différences  par  lesquelles 
elles  commencent,  alors  que  l'Orient  seul  est  encore  romain ,  à 
se  séparer  des  médailles  romaines  qui  datent  du  milieu  de 
1  époque  des  empereurs ,  les  distinguent  pour  les  amateurs  de 
toutes  les  précédentes  apprilions.  U  est  assez  étonnant  que 
dans  des  temos  de  dissolution  et  d'appauvrissement  de  l'Etat  on 
trouve  cependant  cette  série  non  interrompue  de  médailles  et 
monnaies,  de  telle  sorte  que  dans  la  succession  des  empereurs 
•t  des  exarques  grecs ,  il  ny  a  que  ConsUnt  U  et  Maxime , 
lesquels  cependant  ne  prétendirent  qu'au  titre  ù' Auguste  (Se- 
•cMle),  Léon  V,  Alexandre,  Bomain  U,  Theophano*  Jean 


Zimiscès  et  'fbéodore  P%  qui  ne  soient  point  inaok  «i  • 
toutefois  sans  compter  ceux  dont  on  ne  coooiO^de  i, 
dailles  du  tout,  et  qui  sont  :  Romain  lil,  IficUlV  il 
chel  V,  Michel  VI,  Alexis  III-V,  And^ia((k«n 
Jean  V ,  Matthieu  Cantacuzène ,  Aodrooic  PaÛolûtae  IL 
nuel  II  Pal.  et  Jean  Vil.  Depuis  ConsUnt  U  (bccidcm 
Constantin),  la  langue  grecque  commence  à  umrerflia 
médailles  à  cùlé  de  la  langue  latine.  Sous  Léon Iv  Chian 
on  trouve  même,  à  côté  de  la  langue  grecque,  U  Uagge  m^ 
et,  à  partir  de  Nicéphore  et  de  Staurace,  U  Uone  pm 
à  quelques  exceptions  près  qui  s'exoliquent  pir  b  cWi^^ 
de  ces  médailles  pour  l'exarchat,  domine  exdiuiveKBin 
des  marques  prononcées  de  sa  dégénérescence  (nun  m 
TttoTct  sur  les  médailles  de  Michel  U,  Balbu^  Basile  1"  Ir  C 
donien).  Toutesces  médailles  portent  un caraclàredirfliii». 
prononcé,  et,  si  on  peut  accorder  à  des  roédaitleiaa  pitm 
degré  de  croyance  qu'à  d'autres  monnments,  elles  mi  Cm 
haute  importance  pour  l'histoire  des  objets  da  coite  ém. 
Ainsi  on  y  trouve  sainte  Demeter  (sous  l'empereur  Iréaci  m 
la  représentation  du  Christ,  qui  parait  poor  la  prouftb 
sous  Michel  l".  La  madone  parait  sous  Léon  VI,in»an> 
dans  l'attitude  antérieure  de  la  prière;  plus  tard^  axBk 
Zimiscès,  on  trouve  les  trob  rois;  sous  Alexis l'^saolGaw 
et  saint  Eugène  sous  Manuel  \",  et  c'est  ainsi  que  far  m  i^ 
dailles  on  voit  fleurir  ou  éclore  les  objets  de  coite  qajftratnf 
dans  l'Eglise  grecque.  —  Une  chose  a  remaraocr  dwfa^ 
extérieur  de  ces  médailles,  c'est  la  forme  akaék^fmê 
pour  la  première  fois  sous  Constantin  XI  (lO^S-Ktt^^.ctôitt 
manque  pas  sans  doute  d'une  certaine  conneÛAi^Wiotr 
téates  creuses  de  la  même  époque;  et  en  génénl.ianç^ 
de  ces  médailles  avec  d'autres  médailles  semblabb  àiat 
rapports  déjà  remarqués  par  du  Fresne,  ainsi  qu'iwânic 
dailles  récemment  découvertes  des  rob  de  Jéruâira,  Am 
un  haut  de^ré  d'importance  à  cette  catégorie  de  Dé(y)a.fi 
les  comparaisons  de  ces  médailles ,  et  en  génénl  pwrtott» 
cherche  dans  cetordce  de  faits,  on  peut  consulter  h  dioBiii 
intitulée  :  De  impercUorum  CpoiHanorum ,  i.  A  «f«»* 
œvi  vel  imptrii  numismcUibuê  Dise,  auel.  Cankàlm 
à  la  suite  de  son  Glossarium  ad  iMcripU  wêHm  i  ^ 
latin.,  et  dans  le  Corp,  ki$(.  Byx.,  t  xxii,  ainsi  f^» 
vrage  plus  récent  sous  le  titre  de  Mélanges  is  numùsù^^ 
d'histoire ,  ou  Correspondances  sur  les  médaiUe$  H  t^ 
des  empereurs  d'Orient^  desprincet  croiséi  cTiiir,*»»» 

Irançais  établis  en  Grèce ,  etc.,  avec  flgurcs,  par  ïv» 
>aris  et  Metz,  1818;  de  plus,  les  Recherches  $w  Jw  «f» 
des  Francs  en  OrietU,  par  Manter,.  ouvrée  l^^^jjj**' 
intéressant.  Pour  parcourir  toute  la  série  de  ces  »«»»•' 
trouve  les  plus  grandes  facilités  dans  ^ckhtLfii^f^^ 
des  découvertes  curieuses  consignées  par  ScstiM,p«^' 
lûmes I.  H,  m,  et  surtout  viii  des  ^^***^*  *îJf*^ 
mais  il  faut  recourir  surtout  à  l'ouvrage  de  Mmhh»,  ^ 
De  la  rareté  et  du  prix  des  médailki  romaim,^*^ 
in^«.  Quant  à  U  solution  des  difficultés  q««JF***^ 
grand  nombre  d'inscriptions  dont  le  sens  est  ooscor»""?:". 
d'Eckhel  parait  avoir  posé  la  borne  au  delàdelaqueu^j^j 
du  moins,  on  n'a  fait  que  peu  de  découvertes,  «w 
continuant  à  publier  les  écrivains  byiantios  ^^^' 
étudiant  d'une  manière  plus  attentive  ^^s  ao!«"'*JJ^r . 
nement  connus,  peut-on  espérer  des  solnhot^y^'. 
toutefois  ne  paraissent  pas  devoir  répondre  '^ 


leologos,  p.  1718,  f.,  2  vol.),  et  par  son  conUttUilt^f  Jr^ 
richesses,  Tanini  (Numismanum  impp^  ^^^T^^f^l  • 
edilor,  supplewuntum  eonfect.,  etc.,  op.  ^'}^\Lt* 
1 79 1 ,  f.).  Dans  une  science  où  chaque  j<>M^«lf*'~X^  ^ 
matériaux,  il  ne  faut  pas  s'étonner  ^.^îKrf!:'^*^ 
plèles  qui  viennent  corriger  ce  qui  avait  elc  ***y^^jj^ 
détermination  de  la  valeur  des  B*«>wiesbjttnwo^^ 
à  d'autres  monnaies  de  la  même  époque,  *'^i^ffl;* 
monnaies  bvzantines  entre  elles,  a  surtout  occuç^ 
parce  que  rimitation  de  ces  monnaies  <'*'** JJ^J^T:  • 
l'usage  général  qui  en  a  été  fait  dans  le  <?«»^;?*SkS'*' 
les  transactions,  nous  attirait  par  ^^^^^^^J^^' 
celto  étude.  Sur  ce  point  on  admet  ««*<'*?; rrnJmi-' 
données  de  Krug  (  Des  Monnaies  mues .  Swnwf^  .. 
1803,  8,  p.  49),  qui  prétend  ^^'^^J^^'^^J^' 
ruption  que  le  mot  a  subie  chez  les  Grtct»  ""^  .^j  f^# 
fermait  déjà,  depuis  Val«iitlnlen  V\  72  ^^e^^  ^.  ' 
1.  ^,  tit  iîx,  1.  5)  ou  êolidoê,  eolidoê  a»f^f  «^ 


BTZAS. 


(669) 


BZOVIUS. 


appelait  commanément  depuis  cette  époque.  Ces  monnaies 
étaient  d*or  fin,  et  leur  titre  ainsi  que  leur  poids  resta  cons- 
tamment le  même ,  du  moins  jusqu'au  %V  siècle.  Parmi  les 
différents  nomsqu*elles  portèrent,  le  nom  de  byxanUiesi  celui 

n'  leur  resta  et  par  lequel  elles  sont  ordinairement  désignées 
I  les  livres  et  les  documents  originaux  du  moyen  Age.  Elles 
étaient  très-nombreuses  en  Europe.  Les  Sarrasins  les  imitèrent 
(de  là  \es  bjfzaniii  Mr<u;^iia<i),  ainsi  que  les  Français  (byzan- 
tines» htêanls  d'or)  et  les  Allemands,  particulièrement  Tordre 
leotoniaue  ;  les  Vénitiens  en  conservèrent  dans  leurs  sequins 
JQsqu^à  la  forme  extérieure ,  k  cause  du  commerce  qu*ils  fai- 
saient dans  le  Levant  {ÂrgelaU,  De  mon.  Itaiia,  1. 1,  p.  302). 
Leur  nom  a  passé  dans  presque  toutes  les  langues ,  et  parait 
très-M)nvent  dans  nos  vieux  romans.  Elles  servaient  de  com- 
mune mesure  pour  d^autres  monnaies,  et  presaue  touiours  on 
les  prenait  pour  base  quand  il  s'agissait  de  calculer  de  fortes 
sommes,  comme  par  exemple  la  rançon  de  Louis  IX. 

BTZANTIHS  (HISTORIENS).  Sous  ce  nom,  il  existe  une 
KTande collection  :  Bisloriœ  byxantinœ  scrtf tores,  dont  la  pu- 
EKcation  fut  commencée  par  Fh.  Labbe  (Pans,  1645),  et  conti- 
nuée par  Fabrotti  et  du  FresnA,  de  sorte  que  Jusqu*en  171 1  il 
avait  paru  42  vol.  in-folio,  avec  additions,  à  \enise,  17^9,  en 
^  vol.  in-folio.  Depuis,  on  y  a  ajouté  successivement  des  histo- 
riens isolés ,  et  tous  ne  sont  pas  encore  publiés.  On  les  a  parta- 
gés en  différentes  catégories,  suivant  la  nature  de  leurs  écrits. 
l'Chronographes;  2^  historiens  de  Tempire  romain  d'Orient, 
d'une  étendue  plus  considérable;  Z**  chroniqueurs  qui  ont 
fourni  des  renseignements  sur  des  époques ,  des  règnes ,  ou  des 
événements  isolés;  4**  auteurs  qui  ont  écrit  sur  les  constitutions 
politiques ,  les  antiquités ,  les  mœurs  cl  les  usages.  Le  nombre 
de  ces  écrivains,  diflerents  par  le  mérite  et  le  sujet  de  leurs  ou- 
vrages, s'élève  à  cinquante,  parmi  lesquels  il  s'en  trouve  cepen- 
dant quelques-uns  gui  ne  sont  pas  des  historiens  byzantins 
proprement  dits,  puisqu'ils  nous  tournissent  une  histoire  com- 

£Ièle  de  Feropire  aOnent  depuisConstantin  jusqu  à  la  prise  de 
^  onstantinople  par  les  Turcs ,  de  telle  façon  que  Tun  est  tou- 
jours le  continuateur  de  l'autre.  Ceux-ci  sont  :  Zonaras,  dont 
rhistoire  s'étend  jusqu'à  l'année  ii\H,  Nicetas  Âleominalos 
ChoniaU*  (jusqu'en  1204),  Nicfphoros  Gregoro$  (jusquen 
1359),  et  Laonicoê  ChcUcondijlas  (jusqu*eo  1462).  Georgu 
Phranixêi  va  même  jusqu'en  1477.  Les  quatre  premiers  ont 
cru  collectivement  à  Parisen  1567,  en  3  vol.  in-folio;  l'ouvrage 
de  Phrantzes,  qui  ne  se  trouve  dans  aucune  collection,  a  été 
publié  par  Aller,  sous  le  titre  de  Chronicon  rerum  byxatOina^ 
rmm,  fib.  iv ,  à  Vienne  en  1796 ,  in-fol.  —  Sur  la  vie  et  les 
écrits  des  historiens  bvxantins,  F.  liart.  Hanka,  De  b^xanana- 
rum  rerum  ecripiorioui  grœciê,  Leipzig,  1677,  in-4*>.  —  Fa- 
Dcicii ,  BibL  gr,  éd.  Barleu ,  vol.  vu ,  p.  435  et  suiv.  ;  518  et 
sniv.,  vol.  VIII.—  Meusel,  Bibl,  hislor.,  vol.  v,  p.  1,  p.  108  et 
smv.  —  Eicbhorn,  Hiti.  de  laliU.^  i,2ll,  501  et  suiv.  — 
Wachler,  Manuel  de  thisi,  de  la  Uu.,  ii,  67  et  suiv. 

BTZAS,  personnage  dont  le  nom  figure  sur  des  monnaies 
DTianUncs,  et  qui  doit  avoir  été  le  premier  fondateur  de 
fiance.  D'après  quelques  rapports,  les  Argonautes  trouvèrent 
te  roi  Byzas  rognant  à  Byzance,  et  Jason  et  Médée  célébrèrent 
dans  cette  ville  leur  byménée.  Hesychius  de  Milet  et  son  copiste 
Codinus  rapportent  en  déUil  ce  récit ,  qui  leur  parait  le  plus 
plansible.  D  après  ce  récit,  Byzas  descendait  d'Io,  fille  dhia- 
clias.  Elle  accoucha ,  au  confluent  du  K  ydaros  et  du  Barbyses , 

api  vont  ensemble  se  jeter  dans  la  mer  nar  le  petit  golfe  Réras , 
*ane  fille  qui  se  nomma  Keroessa.  Gelle-a  conçut  dans  les 
bras  de  Poséidon  (Neptune)  un  fils,  qui  fut  éle\é  par  une  nym- 
phe deThrace,  nommée  Byxie,  et  qui  reçut  d'elle  le  nom  de 
Byzas.  Jeune  homme  \igoureux,  il  se  rendit  redoutable  dans  les 
montagnes  de  Thrace  aux  hommes  et  aux  animaux,  et  le  roi 
de  Thrace  Mélias  se  servit  de  lui  pour  dompter  un  taureau 
sauvage.  Byzas  dompta  le  taureau,  puis  il  le  sacrifia  près  du 
confluent  du  Kydaroset  du  Barbyses.  Pendant  le  sacrifice,  un 
aigle  vint  ravir  le  cœur  de  Fanimal ,  et  alla  s'abattre  à  la  pointe 
de  la  presqu'île.  Cette  indication  porta  Byzas  à  fonder  en  cet 
endroit  nne  ville,  laquelle,  selon  toute  apparence,  ne  se  composa 
qne  del'Acropolis,  oui  resU  dans  la  suite  la  citadelle  de  la  ville, 
Poséidon  (Neptune  |^el  Apollon  lui  aidèrent  k  en  élever  les 
mars.  Dans  ce  récit  Byzas  figure  comme  étant  Thrace,  et  Ke- 
drenus,  qui  écrit  son  nom  Byxos,  le  nomme  un  roi  de  Thrace. 
On  attribua  à  ce  prétendu  fondateur  de  la  ville  bien  des  choses 
qtM  ne  purent  élre  l'œuvre  que  des  temps  postérieurs,  comme 


par  exemple  la  construction  des  temples  de  Bhea ,  d'Hécate , 
de  Poséidon ,  des  Dioscures  Castor  et  Pollux,  et  l'érection  des 
autels  en  Thonneur  d'Amphiaraûs,  d'Achille  et  d'Ajax ,  dont  il 
ne  put  être  question  qu'après  la  guerre  de  Troie.  Le  héros  Byias 
dut  briller  aussi  comme  protecteur  de  la  ville.  Aussi  la  myUio- 
logie  raconte-t-elle  qu'il  marcha  contre  le  tyran  Hsmus  qui 
s'avançait  contre  Byzance ,  et  qu'il  le  défit  prés  des  montagnes 
de  ce  nom.  Odryses,  roi  des  Scythes,  ayant  traversé  le  Danube, 
marche  aussi  contre  la  ville.  Mab  Phidalui ,  épouse  de  Byzas , 
repousse  les  ennemis  en  Fabsence  de  son  mari,  au  moyen  de  ser- 
pents qu'elle  a  renfermés  et  rassemblés  dans  la  ville ,  et  qu'elle 
fait  précipiter  sur  les  assaillants.  Enfin  Strombus ,  autre  îlls  de 
Keroessa ,  marche  aussi  contre  la  ville,  pendant  que  les  princes 
de  la  Grèce  et  les  Rbodiens  se  mettent  en  mouvement  pour 
venir  au  secours  de  la  ville.  Dinéos ,  qui  commande  k  la  ville 
de  Chalcédoine,  arrive  le  premier.  Mais  lorsqu'il  a  débarqué  ses 
troupes,  il  trouve  la  ville  plongée  dans  le  deuil,  parce  que  Byias 
vient  de  mourir.  —  Il  n'y  a  pas  grand  fondement  à  bâtir  sur  ce 
récit  mythique ,  parce  que  l'ancienne  ville  ne  s'appelait  pal 
Byzance,  mais  By^t,  et  parce  qu'on  fait  ici  de  Byzas  un  con- 
temporain de  Dincos,  qui  cependant  ne  fonda  la  ville  de  Chal- 
cédoine avec  une  colonie  de  Mégariens  que  dix-neuf  ans,  ou, 
d'après  Hérodote,  dix-sept  ans  avant  la  fondation  de  la  ville  de 
Byzance.  Eusèbe  ne  place  la  fondation  de  Chalcédoine  qu'à  la 
deuxième  année  de  h  ^6'  olympiade,  c'est-à-dire  671  avant 
J.-C  et  la  fondation  de  Byzance  à  la  troisième  année  de  la 
50'  olympiade,  c'est-à-dire  654  avant  J.-C,  et  il  s'accorde  avec 
Hérodote  dans  la  diflërence  de  dix-sept  ans.  D'après  d'autres 
rapports,  le  chef  des  Mégariens  qui  vinrent  fonder  Byzance» 
vers  cette  même  année  654  avant  J.-C,  s'appelait  lui-même 
Byzas  et  peut  passer  pour  contemporain  de  Dinéos.  Les  Méga- 
riens étaient  alors  tellement  puissants  qu'ils  enlevèrent  aux 
Athéniens  Salamine,  qui  ne  fut  reprise  que  par  Solon.  D  est 
donc  bien  à  présumer  qu'ils  fondèrent  à  cette  époque,  à  l'entrée 
du  Bosphore,  Selymbrie,  Chalcédoine  et  enfin  Byzance,  afin  dé 
s'assurer  du  commerce  de  la  mer  Noire  et  de  donner  de  l'exten- 
sion à  leur  navigation.  Justin  attribue  la  fondation  de  Byzance 
aux  Lacédémoniens ,  Velléius  aux  Milésiens,  et  Ammien  aux 
Athéniaos.  Constantin  Porphyrogénète  considère  c^ue  la  colonie 
de  Byzance  a  été  fondée  en  commun  par  les  Mesariens,  les 
Lacédémoniens  et  les  Béotiens ,  et  Nicéphore  appelle  Byzas  on 
Grec. 

BYZE  (mylhol.),  une  des  filles  d'Erasinus,  qoiaocueilliiBri* 
tomartis  à  son  retour  de  Phéaide  à  Argos. 

BTKÈiis  (mythol,]^  fils  de  Neptune,  se  fit  remaitjiier  par  sa 
franchise,  et  donna  lieu  au  proverbe  BoC^cv  ircf^omoi ,  le  fraae 
parler  de  Byzène. 

BTzèRES  (géogr.  anc.),  peuple  du  Pont ,  entre  la  Cappadoce 
et  la  Colchide. 

mjzks  [mylhoL),  i"*  le  même  que  Byzas;  ^  le  même  que 
Bysne. 

BTzàs  {hU(.  anc),  statuaire  célèbre,  natif  de  Naxe,  qui  vi- 
vait du  temps  d'Alyatte ,  roi  de  Lydie ,  dans  le  vu'  siècle 
avant  J.-C. 

BTZiEou  BiziE  {géogr. anc.)f  ville  deThrace,  vers  Test,  sur 
TArosine  ou  Salroydesse ,  à  peu  de  distance  de  son  emboucnure 
dans  le  Pont-Euxin. 

BZOViiTs ,  Bzowski  f Abraham)  naquit  àProsowice  dans  la 
ci-devant  woiwodie  de  Cracovie ,  en  1567 ,  entra  dans  Tordre  des 
dominicains.  Après  avoir  étudié  la  philosophie  et  la  théologie 
dans  plusieurs  couvents  de  son  ordre  en  Italie,  il  devint  prieur 
à  Cracovie,  mais  il  retourna  par  la  suite  en  Italie  et  se  fixa  à 
Rome,  où  il  continua  la  publication  des  Annales  eeclésiasiiqmêi 
de  Baronius,  d*après  les  mêmes  principes  qui  avaient  déjà  servi 
de  règle  à  celui-ci.  Ce  travail ,  auquel  on  reproche  avec  quelque 
raison  un  manque  d'impartialité  et  de  modération ,  occasionna 
de  nombreuses  plaintes  d'autres  ordres,  et  un  procès  delà  cour 
de  Bavière,  à  cause  des  expressions  dont  il  s'était  servi  envers 
l'empereur  Louis  IV  de  Bavière,  et  qu'il  fut  forcé  de  rétracter. 
En  outre,  il  ajouta  à  une  nouvelle  édition  de  l'ouvrage  de  Pla* 
tina  sur  les  papes  la  biographie  de  Paul  V  et  de  Gr^oire  XV. 
n  donna  aussi  une  Nomenclalio  sanctomm  professione  meët- 
corum  (Rome,  1612.  fol.  1651,  in-12;  Col.,  i««5,  *"r^l» 
ainsi  que  plusieurs  collections  de  sermons  et  autres  écrits.  U 
mourut  à  Rome,  dans  un  couvent  de  son  ordre,  le  31  janvier 
1657. 


c 


c,  consonne,  Iroidème  lellre  des  alphabets  français ,  latin, 
allemand  et  autres,  où  il  a  pris  la  place  du  G,  troisième  lettre 
des  alphabets  hébreu,  grec,  etc. ,  et  quatrième  du  russe.  Dans 
ce  dernier,  la  lettre  #  a  la  même  forme  que  noire  c.  —  Le  r , 
lettre  essentiellement  latine,  n'appartient  en  propre  qu'aux 
langues  dérivées  du  latin  :  il  manque  dans  les  langues  de  TOrienl 
et  dans  celle  des  Grecs;  il  est  tout  à  fait  superflu  dans  Talphabet 
allemand,  où  Untôt  le  R,  Untôt  le  Z  dur  en  tient  heu;  il 
manque  dans  le  russe,  et  en  polonais  sa  valeur  n'est  pas  la 
même.  —  Dans  l'origine,  le  C  des  Romains  était  sans  doute 
destiné  à  rendre  le  r  grec ,  comme  celui-ci  rendait  le  ghimel 
des  langues  sémitiques  :  aussi  les  noms  de  Cneus,  Caius ,  et 
autres,  s*écrivaient-i1s  indistinctement  Gneu$,  Gaius,  etc.,  et 
étaient-ils  traduiU  en  grec  par  Taioç,  etc.  Peu  à  peu ,  dans  la 
langue  latine,  le  G  prit  un  son  moins  doux  :  on  le  confondit  avec 
le  K,  qui  tomba  bientôt  en  désuétude ,  et  Ton  distingua  celle, 
d'une  prononciation  dure,  d'avec  celle,  d*un  son  doux,  en  ajoutant 
au  C,  pour  marquer  cette  dernière,  un  petit  trait,  G.  Mais  alors 
le  G  des  Romains  n'avait  rien  de  sifflant;  même  du  temps  de 
saint  Jérôme ,  il  n'avait  pas  encore  ce  caractère,  puisque  ce  Père 
de  l'Eglise  nous  assure  qu'il  n'y  avait  dans  la  langue  latine 
aucun  son  correspondant  au  Isaae  des  Hébreux,  ce  qui  certai- 
nement ne  veut  pas  dire  que  le  c  était  alors  prononcé  déjà 
comme  le  prononcent  les  Français  dans  cité,  et  non  pas  comme 
dans  civUat,  qui  fait  tsivilas,  suivant  la  prononciation  de  tous 
les  peuples  du  Nord.  Pour  faire  précéder  Vi,  par  exemple,  d'un 
son  sibilant,  les  Romains  employaient  non  pas  le  c,  mais  le  I , 
comme  dans  jusliiiat  mot  au  sujet  duquel  saint  Isidore  (au 
commencement  du  vu''  siècle)  affirme  qu'on  faisait  entendre 
un  X,  c'est-à-dire  fst',  car  la  prononciation  douce  du  z  n'appar- 
tient qu'à  la  langue  française  et  à  quelques  langues  slavonnes. 
—  Les  Romains  prononçaient  donc  Kikero,  et  non  pas  Cicero 
ou  Tsilsero;  ils  prononçaient  K€Btar,  comme  faisaient  les  Grecs 
pour  le  mot  Kaicaç  ;  si  bien  que  l'on  trouve  sur  d'anciens  monu- 
ments Carlhacinienses,  au  heu  de  Carlhakinienses  ou  Carlha- 
ginienses,  et  que  sur  la  colonne  rostrale  le  mot  legiones  était 
écrit  LEGIONES.  G'est  pour  cette  raison  que  les  Goths  ont 
substitué  le  K  à  tous  les  roots  latins  écrits  par  G;  et  si  Cœsar, 
eellarium ,  eerai^m,  cislaf  cicer,  carcer,  eussent  été  prononcés 
comme  nous  les  prononçons,  d'où  viendraient  en  allemand  les 
mots  fcatf er,  keUer  (anciennement  kellar) ,  kirsche  (ancienne- 
ment kerté),  kieher,  kerkerf  D'où  viendrait  même  le  mot  fran- 
çais guitare  t  pourcilhara^xiftâpa),  etc.?  Lespreuvesque  le  savant 
M.  Grotefend  (F.  Vart.  Cde  VEncyclopédie  allemande  d'Ersch 
et  Gruber,  et  son  excellente  Grammaire  grecque^  t.  ii,  $  122) 
apporte  à  l'appui  de  cette  opinion ,  nous  paraissent  on  ne  peut 

8 lus  concluantes ,  et  nous  regrettons  vivement  que  le  manque 
'espace  ne  nous  permette  pas  de  reproduire  ici  tout  son  travail. 
—  Peu  à  peu  le  G  s'est  transformé  chez  les  Français  en  #  dur, 
avec  valeur  du  k  devant  les  voyelles  a,o,u,  les  diphthongues 
au,  ou ,  ueî,  ui ,  et  devant  d'autres  consonnes,  comme  dans  cri; 
chez  les  Anglais,  en  un  son  encore  un  peu  plus  dur;  chez  les 
Allemands,  en  un  1$;  chez  les  Italiens,  en  un  ich,  etc.  Les  Polo- 
nais prononcent  le  G,  pris  isolément,  comme  le  Z  allemand, 
c'est-a-dire  comme  is  ou  ix;  il  faut  donc  lire  Palz^  le  nom  de 
la  famille  des  Pac,  et  Polotzki,  celui  des  Potocki;  il  faut  lire 
Tchikhero  en  italien,  et  Tsilsero  en  allemand.  Mais  là  même  où 
le  G  conserve  la  valeur  du  k,  les  Français  l'ont  préféré  à  ce  der- 
nier, qu'ils  ont  presque  entièrement  rejeté,  même  pour  les 
noms  oérivés  du  grec.  Les  Allemands,  au  contraire ,  ont  con- 
servé le  K,  et  depuis  quelque  temps  ils  ont  établi  l'usage  de  le 
substituer  au  G,  même  pour  tous  les  mots  latins,  lorsque  ces 
mots  sont  originaires  du  grec  :  en  conséquence,  et  avec  raison , 
ils  écrivent  Kadmos,  Kyros,  DerkylUdas,  Képhalas,  Thraken 
(Thraces)  etc.,  ainsi  que  font  encore  les  Grecs  modernes.  Dans 
ces  mèm^  cas»  les  Polonais  et  les  Russes  emploient  aussi  le  K , 
•t  non  le  G  :  le  s  deux  peuples  écrivent  Konslanlin,  Korhyra, 
Eomnène,  de  même  que  Krakow  (Gracovie),  Kozaks,  etc.  — 
En  français ,  le  K  commence  à  être  substitué  au  G  dans  les  mots 
étrtncprs,  surtout  slavons  et  orientaux  ;  on  écrit  déjà  générale- 
ment AToran,  kodt,  Kasàn,  Kosaks,  Kazélie,  Earpaihs,  etc. 
M  de  Chateaubriand,  à  l'imitation  de  quelques  historiens , 
'  écrit /es  Frank! ,  comme  d'autres  écrivent  les  Turks;  et  les 


noms  néo-grecs,  allemands  et  autres,  seront  peut-être bhii 
traités  de  même.  —  Quant  à  nous ,  nous  n'avons  rien  «^ 
chan^  à  l'orthographe  des  noms  allemands,  trop  om^t 
depuis  longtemps  consacrés  par  l'usage;  mais,  pour  dtcW 
la  lettre  G  de  sa  trop  grande  abondance  de  roots,  et  pour f 
à  la  lettre  R  une  part  plus  large,  nous  avons  adopté  b  Doawj 
orthographe  toutes  les  fois  qu  il  existait  des  précédeoUH^ 
la  chose  pouvait  se  faire  sans  trop  frapper  le  lecteur.  En  tm* 
quence,  on  doit  chercher  sous  la  lettre  K  les  roots qu'oDôn^ 
jadis  calife,  Coran,  etc.,  ainsi  que  tous  lesrooUnéo-pcj.^ 
les  mots  slavons  non  polonais  qui,  suivant  t'andefivfî. 
mphe ,  commençaient  par  cafC0,cu,  etc.  —  Avec  le  C 1 1 
fait,  dans  différentes  langues,  diverses  combinaiscosioinv 
nafi  la  valeur  du  ch  français ,  et  celle  toute  serobblieér!^ 
allemand ,  auquel  on  a  déjà  donné  droit  de  dlé  dam  lUni- 
phabet,  surtout  pour  les  mots  grecs ,  tels  que  tekiimamn, 
quoique,  comme  l'observe  M.  Grotefend,  les  Grecs l'ântioti 
prononcé  ainsi  le  o^,  dont  la  valeur  était  sans  àatltc^: 
skh,  comme  dans  (rx^Xii,  ?ra(jx<x  (de  l'hébreu  pesaU],<lriBtt 
les  Allemands  ont-ils  tort  de  lire  comme  s'il  y  zfàéi.ftàt, 
etc.  En  polonais,  en  bohème,  etc.,  ex  se  lit  (eâ'fitnâi^, 
tchartorûski ,  Icherny)  ;  en  allemand ,  ck  est  on  kflos  iirtnst: 
en  italien ,  le  ce  est  un  Ich  repforcé,  et  ainsi  de  saiie.  U  «^ 
temps  qu*on  cesse  en  France  de  prononcer  tootoeiapâMBnr 
à  la  française,  et  il  ne  sera  pas  inutile  de  présenter  ioa  ai- 
patriotes  l'exemple  des  Russes,  si  arriérés  en  toote  dN»,d^ 
néanmoins  ne  craignent  pas  d*écrire,  dans  leur  laiigoe,)($H 
français , allemanos ,  anglais ,  polonais ,  italiens, elc, 07 pi 
suivant  leur  ortho^aphe  dans  la  langue  à  laqoelkmic 
appartiennent ,  mais  suivant  leur  véritable  et  exacte  pw' 
tion.  Du  reste,  nous  reviendrons  sur  cette  roanièresia*^ 
sanle  et  si  utile  lorsqu'on  veut  communiquer aTecleiiàf>^ 
se  hasarder  à  prononcer  des  noms  étrangers;  noosjwfr 
drons,  disons-nous^  à  l'article  Prononciation,  et  noosî»*» 
déjà  effleuré  à  l'article  Alphabet.  — Gomme  signe  nunffïî. 
G,  première  lettre  du  mot  eenlum,  signifie  cent;  ceo? 
n^expliquent  pas  comme  nous  Torigine  de  cesigne,croieBl^- 
provient  d'un  double  L  L  arrondi  :  on  sait  que  ckz  b  1^ 
mains  L  avait  la  valeur  de  cinquante.  On  anorede  ait^'r 
le  G  a  servi  pour  former  les  signes  D  (13,  cinq  ceois.t  » 
(G  1 3,  mille) ,  ce  qui  ne  nous  parait  pas  probable; car  te»- 
cenlum  et  mille  sont  bien  plus  anciens  sans  doute  çete** 
correspondants,  et  n'est-il  pas  naturel  qu'on  ^^^^^^ 
signes  de  ces  valeurs  la  première  lettre  des  nwls  qm»**" 
gnent?  Surmontés  d'une  barre  ccc,  les  G  dcsignaieit  «w^ 
Uines  de  mille.  —  Gomme  abréviation  latine,  Csigmwt** 
Gl.,  C?aurfitt5/Gn.,  Cneus ;C,  V.,  centumvir;S.i,i^ 
consuilum;  P.  G.,  patres  conscripti;  sur  \es  laMeoe»*^ 
pelées  tesserœ ,  G  disait  condemno,  et  A  absolvo.  wf  *^ 
criptions,  la  même  abréviation  a  beaucoup  de  sensdiflff^, 
G  peut  signifier  conjux,  cohors,  colonia^  ^^*iî**'*!Ili  * 
signifie  curavit;  G.  P.,  curavilponendum;  C.  R.,  cirm 
ciendum ,  et  quelquefois  civis  romanus,  —  Mu$  a^^  ' 
l'article  Abréviation,  que  dans  les  écritures  de  o«nBwr_ 
signifie  compte;  G.  G.  veut  dire  compte  courant ^^l^f-^ 
ouvert.  En  médecine.  G.  G.  signifie  cornu  cem,  ea  ws 
caix.  Sur  les  monnaies  françaises,  le  C  '"«"T'^-r.f  l,  . 
frappées  à  Gaen,  et  le  GG  celles  de  Besançon.  EnftrKr 
aussi  joué  un  rôle  dans  la  logique  des  scolasUques, «»r; 
contradictoHum;  mais  ces  jeux  d'espnt  00  f  "«J^Lr 
trop  oubliés  aujourd'hui  pour  que  nous  ayons  *  «jJ^J*^ , 
.-  En  musique ,  cette  lettre  est  un  des  "«"«.^VJJs 
exprimer  les  différentes  divisions  de  la  roeOTre.  ^^^^ 
placée  au  commencement  de  la  portée,  elle  '"^•^'J^,  i 
ceau  est  écrit  à  quatre  temps;  mais  si  le  C  »  "V^i 
une  barre  verticale,  il  prend  le  nom  de  C  5«"*;jVr7,i 
mesure  à  deux  temps.  —  G'était  un  terme  àeva^^^ 
se  servait  autrefois  pour  désigner  la  note  utj  V^!"^^^ 


refois  pour  désigner  la  noie  »♦,  V'^'rr,^ 

moderne;  on  disait  G,  sol,uL  wt^^d^^, 

«  «,.  ^.«^  ^..  usage  en  France;  mais  on  ^^^^^If^* 

grana  nombre  de  partitions  aUemaedca  et  u«ww^    ^ 

G,  pour  trompettes  en  ut  (F.  en  outre  à  1  arlide  Afw 


notre  gamme 
n'est  plus  en 


<:aa,  s.  m.  [Ootan.),  mot  hrêstlien  qni  vcul  dire  h«rfia,  etque 
'ii-lques  auteurs  funl  entrer  dnns  la  composition  6f  plusieurs 
lins  déplantes,  en  les  appelant  à  la  maniÈre  des  naturels  du 

<:aa-apia  (fiofdti.) ,  petite  plante  du  Brésil  dont  la  racine  est 
'Hi;uc  d'in  ou  denx  travers  de  doigt,  grosse  comme  le  tujau 

iiiic  plume  de  cygne,  noueuse,  garnie  de  petits  RUmenls 
'un  gris  jaunâtre  en  dehors,  blanche  en  dedans;  d'abord  insi- 
:<l<'3Dgoat,  puis  un  peu  acre  et  piquante.  Il  part  de  celle  ra- 
iie  trois  on  quatre  pédicules  longs  de  trois  ou  quatre  traTcrs 

■  «ioigt,  une  feuillelar^  d'un  travers  de  doigt,  longue  de  trois 
I  quatre,  d'un  vert  luisant  en  dessus,  un  peu  blanchâtre  en 

s^iius,  traversée  d'une  nervure  principale,  d'oii  il  en  part 
.'Hiircs  latérales  qui  sont  relevées  en  dessous.  La  fleur  a  son 

ilirule  parliculier  :  elle  est  ronde,  radiée,  approchante  de  la 
'<ir  du  bellis,  Âplnsieurs  élamines,  età  semences  rondes  plus 
•tiipçoae  la  graine  de  moutarde.  On  attribue  à  la  racine  tes 

r(u5  de  l'ipccacoana;  mais  c'est  à  tort.  Cependant  elle  arrête 

lliix  et  fait  tomir.  Les  habitants  du  Brésil  pilent  la  plante 
iiiiTc,  et  se  servent  de  son  suc  conlre  la  morsure  des  serpents 

la  blessure  des  flèches  empoisonnées. 

*  t  A-ATATA  (  bolan.  ] ,  niante  du  Brésil  dont  la  racine  est 
■iiic,  blanche,  carrée,  de  la  hauteur  d'un  pied,  d'un  vert  pâle, 
'■;li?,  gcnotiillée,  partie  droite,  parlic  rampante,  et  prenant 
une  où  ses  nœuds  louchent  la  terre.  Elle  a  à  chaque  nœud 
m  feuilles  opposées,semblablcsàcellesde  la  véronique  mâle, 
"ir  la  position  et  pour  la  figure,  d'un  vert  pâle  et  dentelée  par 
-.  >'<>rds.  A  chaque  paire  de  tcuillesestuNe  petite  fleur  blanche 
I  c.isque,  è  laquelle  succède  une  gousse  semblable  au  grain 
iivnme;  cette  gousse  s'ouvre  et  répand  une  petite  semence 
r"le,(jun  jaune  foncé  et  plus  menue  que  celle  du  pavot.  La 
iiil<?n  a  point  d'odeur;  elle  est  un  peu  amèrcaugoùt,  Brovéc 

t>-'u]||ie  dans  l'eau,  on  en  tire  par  décoction  un  purgatif 
'tenipar  haut  et  par  bas.  On  la  pourrait  rapporter  au  genrede 

*  *ab(F.Kaab). 

«  AADA  (édifice  carré).  A  la  Mecque,  lorsque  Adam  habitait 
I'.ir;i0is  terrestre ,  Dieu  lui  montra  une  image  du  temple  cé- 
!;■.  et  lui  ordonna  de  se  tourner  versée  temple  toulesles  fois 
1  II  ferait  des  actes  de  dévotion.  Chassédu  paradis  terrestre, 
l.'i..  rouslrutsil  un  temple  pareil  i  celui  dont  le  Seigneur  lui 
.111  montré  limage.  Le  déluge  emporta  l'édifice;  mais,  obéis- 
"',  """'"dicalions  d'une  révélation  divine,  Abraham  et  son 
s  Isniaël  le  rebâtirent  au  même  lieu,  et  parfaitement  sem~ 
.'l.lr  »  l'œuvre  d'Adam ,  de  sorte  que  c'était  pour  ainsi  dire  le 

■  [HP  temple.  Telle  est  la  tradition  arabe.  Le  Caaba  daterait 
ne  (les  premiers  jours  de  la  création ,  et  serait ,  sinon  la  plus 
'iciine  des  constructions  humaines,  au  moins  le  plus  ancien 

Ions  les  temples.  Le  Caaba,  dont  on  ne  pourrait  préciser  au- 
II il  nui  ml  origine  ni  la  destination  primitive,  peut  avoir  clé 
I  '  l'cir  les  palriarrfies  descendants  d'isroaël ,  pour  servir  soit 

loriercsse,  ou  de  sépulture,  ou  de  temple,  ou  de  monument 
i..:irranl  quelque  traité ,  et  peul-étre  à  plusieurs  de  ces  usa- 
-.11  ta  fois,  ou  successivement.  Aujourd'hui  le  Caaba  est  un 
"i-w  Ocpuis  quelle  époque  a-t-il  reçu  cette  destination,  et  à 
'  1-^  ilieuK  fut-Il  d  abord  consacré?  on  l'ignore.  Quand  l'histoire 
iiiiiicnee  *  le  remarquer,  il  se  trouve  occupé  par  les  idoles. 

■  li'redeSiale  le  dit  fort  vénéré  desArabes.  Sept  siècles  avant 

*  i^"iiiel,  un  roi  des  Hamgarites  offrit  le  premier  voile  de  lin  ou 
-'-le,  dont  le  Caaba  fut  couvert.  Celte  coutume  s'est  perp«- 
'■:  amourdhui   un  tuperbe  damas  brodé  d'or  couvre  cet 

■':•■<■■  On  pense  bien  que  la  constmction  des  patriarches  n'a 
s  .-i.-  épargnée  par  le  temps.  U  tribu  du  Koreih  ajant  enlevé 
ciiipieâ  celle  do»  Khosaîtcs,  le  rebâtît  quelques  annéesavanl 
ii.T  i-sance  de  Uahomet.  li  Ooii  «  forme  actuelle  à  un  sucées- 
ir  ilu  prophète;  ce  caliCe  y  fit  quelques  moditicatlons  en  le 


On  ne  peut  donc  décrire  cet  éditice,  tant  admiré  des  eroyanli, 
que  d'après  leurs  rapports.  Celle  construction  est  une  espèce  de 
lonr  carrée ,  nu  parallclipipùdc  rectangulaire ,  qui  a  pour  base 
un  rectangle  de  34  coudées  en  longueur  et  de  25  en  largeur,  et 
dont  la  hauteur  est  de  27  coudées.  Ainsi  le  Caalia,  édirice  carré, 
doit  son  nom  âsa  forme;  de  plus  il  nousdonnc,  suivant  la  tradi- 
tion arabe,. la  figure  du  temple  cclesle.  Ce  qui  est  bon  â 
savoir,  comme  nous  venons  de  le  dire,  un  damas  brodé  d'or 
couvre  le  sommet  de  la  tour;  le  plancher  inférieur  est  à  sis 
pieds  de  terre,  l'nc  porte  et  une  fenêtre  donnent  accès  à  la  lu- 
mière; trois  colon  Des  ocl<^nes,  en  bois  d'aloés,  soutiennent  la 
double  voùle;  une  barre  de  fer  joignant  ces  colonnes,  supporte 
des  lampes  d'argent.  Près  de  cet  édifice,  et  vers  l'orient,  est 
une  pierre  oii  se  reposait  Abraham ,  bâtissant  le  Caaba.  Celte 

Sierre,  qui  est  enfermée  dansune  caisse  de  fer  et  qui  conserve, 
it-on,  l'empreinte  de  ses  pieds,  s'appelle  la  5(afton  d'Abra- 
hom.La  SépulluTt  d'Iima^,  enceinte  demi -circulaire,  dont  la 
corde  a  50  coudées,  se  trouve  au  nord  du  Caaba,  Dans  cette  en- 
ceinte est  hpierre  blanche,  antique  el  vénérée,  sur  laquelle 
une  Kouilière  d'or  conduit  les  eaux  pluviales  qui  lavent  le  faite 
du  (^ba.  La  source  miraculeuse  qui  jaillit  de  terre,  pour  dé- 
saltérer Ismaël  et  sa  mère  Agar,  dans  le  désert  de  Behrseba, 
forme  au  sud-est  le  puits  de  Zem-Zcm,  dont  les  eaux  délicieuses 
guérissent  les  maladies  du  corps  et  lavent  l'âme  de  ses  péchés. 
Celte  eau  est  bue  par  les  dévots  pèlerins;  on  en  met  aussi  en 
bouteilles,  qu'on  expédie  par  tout  l'empire.  Un  dûme  couvre  ce 
puits  sacré.  Au  coin  du  sud-est  du  Caaba,  du  cùtc  de  Isasia, 
s'élève  à  trois  pieds  de  terre,  dans  un  châssis  d'argent,  la  pierre 
noire,  qu'on  appelle  la  main  droite  de  Dieu,  et  qu'un  baise 
avec  une  extrême  dévotion  ;  c'est  l'objet  le  plus  vénéré  de  ce 
lieu,  tout  rempli  des  objets  sacrés.  Pourquoi?  le  voici.  Suivant 
la  tradition  émise  par  Mahomet ,  un  beau  jour  l'ange  Gabriel 
apporta  lui-même  une  des  pierres  précieuses  du  paradis  :  une 
pierre  précieuse  du  paradis  devait  briller  d'un  prodiipeux 
éclat;  aussi  ne  pouvait-on  supporter  la  lumière  de  ceire-cî, 
même  à  cinq  journées  de  marcnel  Blal heureusement  pour  elle, 
celte  pierre  savisa  de  s'allliger  des  péchés  des  hommes;  les 
hommes  péchèrent  tant,  et  la  pauvre  pierre  pleura  tant ,  qu'elle 

Î>rdilpardegréstontson  éclat  el  finit  par  devenir  toute  noire, 
elle  est  l'origine  de  la  pierre  noire.  l«s  Carmalhiens  vain- 
queurs avaient  refusé  de  la  rendre  à  ceux  de  la  Mecque,  qui 
poorUnt  offrirent  cinq  mille  seqoins  pour  la  rançon  de  cette 
pierre  sensible,  el  puis  ensuite  ils  la  renvoyèrent  volontairement 
et  pour  rien.  Une  colonnade  circulaire  forme  une  enceinte 
autour  da  Caaba;  les  colonnes  sont  liées  au  sommet  par  des 
barres  d'argent ,  à  la  base  par  une  balustrade  assez  basse. 
iiS  colonnes  portant  une  multitude  de  lampes  enveloppent 
cette  première  enceinte,  qui  forme  une  place  carrée,  couverte  de 
petits  dûmes.  En  dehors  de  la  première  enceinte  et  dans  la 
deuxième,  on  trouve  au  midi,  au  nord  et  à  l'occident,  trois  ora- 
toires destinés  à  trois  sectes  toutes  particulières ,  des  minarets 
à  deux  rangs  de  galeries ,  avec  des  aiguilles  ^  et  surmonlés  de 
croissants  dorés,  fianquants  des  quatre  eûtes.  La  grande  en- 
ceinte carrée  déjà  mentionnée  fut  commencée  par  Omar.  Ce 
calife  s'élail  contenté  d'élever  une  petite  muraille  ;  ses  succes- 
seurs l'ont  reconstruite  telle  que  nous  l'avons  indiquée.  La 
dénomination  de  al  matyad  al  harem  l  le  lieu  saint,  le  lieu  in- 
violable )  s'appliaue  le  plus  souvent  à  l'ensemble  des  conslrtic- 
tions  sacrées  qui  forment  ou  entourent  le  Caaba ,  et  quelquefois 
à  tout  le  terntoire  de  la  Mecque.  Mahomet  veut  que  tout  mu- 
sulman visite  le  Caaba  au  moins  une  fois  en  sa  vie.  Le  pèlerin 
doit  faire  sept  fois  le  tour  du  Caaba ,  baiser  la  pierre  noire,  cou- 
rir sept  fois  au  milieu  de  Safa  et  d'AI-Merva,  faire  une  station 
sur  le  mont  Arafol  (  situé  à  six  lieues  sud-est  de  la  Mecque  ), 
sacrifier  des  victimes  dans  la  vallée  de  Mina  (huit  lieues  au  sud 
de  la  Hecqae),  el  enfouir  dans  le  territoire  sacré  des  rognures  de 


GAAIO. 


(  66S  ) 


ses  oo^les  et  de  ses  cfaevem.  Mahomet  admit  et  recommanda 
ces  cérémonies,  toutes  pratiquées  avant  loi  par  les  Arabes  ;  seu- 
lement il  ordonna  que»  pour  faire  ses  dévolions  au  Caaba,  on  fot 
habillé  et  non  plus  dans  un  état  complet  de  nudité»  comme 
e'était  Tusage  avant  cette  injonction.  Les  musulmans  ne  pou- 
vant pas  toujours  accomplir  en  personne  le  précepte  qui  leur 
ordonne  à  tous  de  visiter  la  Mec(|ue  au  moins  une  fois,  il  est 
permis  aux  empêchés  et  aux  moins  fervents  de  faire  ce  pèleri- 
nage  par  un  délégué.  Celui-ci  ne  peut  être  le  délégué  de  plu- 
sieurs personnes  à  la  fois.  Un  seul  pèlerinage  ne  devant  servir 
que  pour  une  seule  personne,  il  lui  est  enjoint  de  bien  remplir 
toutes  les  prescriptions  légales,  et  il  faut  que  son  exactitude  sur 
ce  point  soit  constatée  par  un  certificat  que  lui  délivre  Timan  de 


Krter  des  marchandises,  et  les  arcades  du  temple  offrent  alors 
[nage  d*unc  foire  où  sont  rassemblés  les  divers  produits  de 
toutes  les  parties  du  monde. 

CAA-BETINGA,  S.  m.  (  botan,),  petite  herbe  qui  croft  au 
Brésil.  Les  habitants  pilent  ses  feuilles  pour  les  appliquer  sur 
des  plaies. 

CAABL^,  adj.  {eomm.  de  bois).  On  donne  ce  nom  aux  arbres 
que  les  vents  ont  abattus  dans  les  forêts;  ainsi  caablé  est  syno- 
nyme de  versé  et  de  chablis  (F.  Bois). 

CAA-CAULA  ou  CAA-CAUCA,  S.  m.  (botan,) ,  plante  aquati- 
que du  Brésil,  de  la  famille  des  scrofulaires. 

CAA-CHIEA,  s.  m.  (  botan,  ).  On  a  donné  ce  nom  à  deux 
plantes  ;  Tune  est  l'indigo,  et  l'autre  une  oldenlande. 

CAA-CHITI7TIO,  8.  m.  (boian,  ),  plante  du  Brésil,  dont  les 
fruits  sont  bons  à  manger. 

CAA€iCA  ( 6o<aii.  ),  plante  du  Brésil,  à  racine  petite  et  fila* 
menteuse  d*où  parlent  un  grand  nombre  de  lises  voisines  les 
unes  des  autres,  hautes  d*un  demi-pied ,  et  quelquefois  davan- 
tage, d'un  vert  rougeâtre,  un  peu  velues,  genouillées,  delà 
|rosseur  du  doigt ,  et  portant  à  cnaaue  nœud  deux  feuilles  bien 
découpées,  de  la  grandeur  et  de  la  forme  de  celles  de  la  véroni- 
que mâle,  vertes  en  dessus  et  blanchâtres  en  dessous.  Entre  ces 
feuilles  croit  une  multitude  de  petites  Qeurs  en  ombelle  d'un 
vert  mêlé  d'un  peu  de  rouge.  Toute  la  plante  rend  un  suc  lai- 
teux. Broyée,  on  l'applique  pour  la  morsure  des  serpents  et 
d'autres  blessures. 

CAA-CCYA  (F.  CaA-CaULA). 

CAADEN  ou  KADEN  {géogr.) ,  ville  de  Bohème,  dans  le  cercle 
deSaatz,  sur  la  rivière  d'Ëgra.  Elle  existait  dès  l'an  831,  et 
compte  dans  le  pays  parmi  les  villes  royales;  son  district  com- 
prend deux  \illages,  indépendamment  de  ceux  que  possèdent 
les  îtères  rose-croix  établis  dans  son  enceinte. 

CA A-ETiMAT  (botati,) ,  plante  du  Brésil  qui  s'élève  à  la  hau- 
teur de  trois  pieds,  à  la  tige  verte,  pleine  d  une  substance  mé- 
dullaire, et  couronnée  à  son  origine  d'un  grand  nombre  de 
feuilles  longues  de  quatre  â  cinq  doigts,  étroites,  dentelées  par 
les  bords,  un  peu  velues,  ainsi  que  la  tige  dont  la  partie  supé- 
rieure se  divise  en  quatre ,  cinq,  six,  sept  branches,  couvertes  de 
petites  feuilles  semblables  à  celles  de  1  hysope.  Les  plus  petites 
branches  portent  un  grand  nombre  de  petites  fleurs  semblables 
à  celles  du  séneçon.  Ces  fleurs  dégénèrent  en  un  duvet  qu'em^ 
porte  le  vent.  Cette  plante  a  la  feuille  chaude  et  acre  :  on  l'em- 
ploie bouillie  et  broyée ,  contre  la  gratelle. 

CAAGUA-CUBA  (60(011.),  petit  arbre  droit,  peu  vigoureux,  non 
branchu,couvertausommetd'ungrand  nombrede  feuilles  larges 
d'un  pied  et  davantage,  longues  d'un  pied  et  demi,  divisées  par 
des  nervures  douces  au  toucher,  velues,  et  plus  vertes  en  dessus 
qu'en  dessous.  Il  porte  de  petites  fleurs  disposées  en  ombelle, 
semblables  à  celles  du  tilleul,  blanches,  à  cinq  pétales,  avec  un 
ovaire  jaune  au  milieu  ;  elles  ont  aussi  l'odeur  des  fleurs  du 
tilleul.  L'écorce  de  l'arbre  est  cendrée .  et  le  bois  en  est  cassant  ; 
son  fruit  est  noir  quand  il  est  mûr,  et  les  oiseaux  s'en  nourris- 
sent. 

CAAIGOUARA,  S.  m.  (fcwi.  wal.).  espèce  de  cochon,  auquel 
on  doBQe  aussi  le  nom  de  pécari, 

GAAIGOCARÉ,  s.  m.  ^hiêt.  Ml,),  sorte  de  Umandua,  le 
fourmilier  du  Paraguay. 

CAAIGOUAZON,  S.  m.  {hist,  nal,),  nom  du  grand  tatoo  d'A* 
tara,  habitant  toujours  les  forêts. 

CAAio(  ftoltfn.),  plante  ds  Brésil.  Ray  en  distingue  deux 
«•pèçes  :  il  les  appelle  senaîtives;  il  n'en  donne  point  la  des- 
cription, et  ne  leur  attribue  aocvie  propriété  médidiiale. 


€AAHA(9^o^.).  Cette  vilk»  que  qariqacMias  wniM 
l'ancienne  Coptoi,  et  qoeies  Anbâ  prétowleot  nm^ 
dée  avec  plusieurs  autres  par  Cham,  fUi  de  Nié  eti 
presque  vis-à-vis  de  Dandre ,  an«deasoai4eicaluiei(i« 
dessus  d'Akemin  et  de  Girgé  ;  son  eooeuite,  qui  ot  if  ne 
due  considérable,  renferme  une  quantité  de  coloaaeiaRi 
et  d'aiguilles  chargées  de  figures  biéroriypUqies;  ^i  |g| 
merce,  qui  est  de  grande  importance  a  rAnbif,  htm 
cipalement  â  la  Mecque  la  plupart  des  blés  et  deiltt^ 
Ton  y  consomme. 

CAAM  A ,  s.  m.  {Msi.  mol.) ,  le  cerf  du  Cap,  opèct  m^ 
lière  du  genre  antilope. 

CAANTHUS  (inyiA.).  fils  de  l'Océan  et  de  Téthvs.  Ane n 
de  son  père  Tordre  de  chercher  sa  sœur  Malia,e8U(»|| 
Apollon,  et  ne  pouvant  atteindre  le  ravisseur,  il  imlijeMli 
feu  au  temple,  ou,  comme  d'autres  le  disent,  au  boâdea^ 
qui  le  tua  à  coups  de  flèches.  On  éleva  un  moooaieDt  i  a»> 
moire. 

CAAMTIE,  8.  m.  {hist,  naf.),  genre  de poisnadolblk 
ques.  Il  a  le  corps  extrêmement  court,  tre»-csaipriaéMp 
par  les  côtés  ;  la  tête  et  la  bouche  petites,  alloâgéa  eo  pii 
cochon  :  les  yeux  très-grands,  saillants  et  presqaeottbn» 
dessus  de  la  lête.  Ses  nageoires  sont  au  nombre  de  lept^W 
deux  ventrales  petites,  menues  et  pointues,  pla^  mhIm 
des  deux  pectorales,  qui  sont  petites  et  rondes;  «e im 
fort  longue,  arrondie,  plus  liaute  k  son  milieu  fi*mnam 
tés;  une  dernière  Tanus,  longue  et  arrondie; tiiiaaeik 
queue,  carrée  ou  tronquée.  Tout  son  corps  est  gÉaiâR,(i- 

Î|ueté  et  comme  pointillé  de  vert,  avec  unetaàeMRénivk 
ront  et  derrière  les  yeux,  et  une  tadw  longue  sorloc()b,fn 
de  la  queue;  ses  nageoires  sont  vertes;  ses  yeuMtlifnÎBi 
noire ,  et  Tiris  entouré  de  deux  cercles  jataes  tUn  as 
blancs.  Ce  poisson  vit  dans  la  merd'Aniboiiie,iildv<is> 
chers ,  où  il  se  nourrit  d'bultres  et  de  coqoiUagestol  iitn 
la  coquille  avec  ses  dents,  qui  sont  fortes  oooibk  des  w- 
Deuxième  espèce,  Caantiede  Makipe.  — CBjelliap* 
et  enluminer  assez  bien,  sous  le  nom  de  coaniirdc  Jf^ft* 
n""  170  de  la  seconde  partie  de  son  HecwU  detftimti^ 
boine^  une  autre  espèce  de  poisson  du  même  mnM^ 
corps  est  plus  allonge,  mais  la  tête  plus  courte  et  ksj»** 
grands,  placés  non  à  sa  parlie  supérieure,  mais  sur  v^qm 
Il  a  le  corps  brun,  marqué  sur  chaque  côté  d'iineli§«™ 
longitudinale ,  avec  quatre  points  rouges  marques  de  liî»:* 
poitrine  jaune,  avec  six  points  bleus  de  chaque  €««;•»■ 

eux  à  prunelle  bleue  et  insjitnf  0"-^ 


geoires  vertes  ;  les  yeux  à  prunelle 


est  particulier  à  Manipe.  On  le  fait  sécher, pan  rttir  «m i». 
dans  du  papier  graissé  de  beurre.  Prépare  de  oUe  dw.  -  » 
le  goût  approchant  de  celui  des  côtelettes  de  roooloa.  &»• 
poissons  doivent  former,  comme  l'on  voit,  on  genre  K**^ 
dans  la  famille  des  rémores,  qui  ont  la  qoeuelrooqw*' 
sept  nageoires  disposées  comme  celles  des  sparts. 
CAA-OPIA  (6oton.),  arbre  du  Brésil ,  oui  n'est  iw^jj** 

dérable.Son  écorce  estd'une  couleur  «««!^^""*2l!rtr 
avec  des  raies  brunes;  son  bob  est  fort,  il  pousse  bw^^ 
branches;  ses  feuilles  sont  fermes,  vertes,  !•'•"'*■' ï^,, 
dessous,  et  d'un  vert  pâle  et  luisant  en  dessus;  «sl"^ 
en  ombelle,  et  tirent  leur  origine  de  petites  «««De««"^ 
brunes,  de  la  forme  d'une  lentille,  d'où  elles  sorteirt  ili^«'^ 
composées  de  cinq  pétales  d'un  vert  tirant  sur  ^^iP^^ 
vertes  au  dedans  d'une  espèce  de  laine  blanche,  **  °|*r^ 
de  belles  étamines  jaunes.  Les  fleurs  sont soinedepig .  ^ 
d'atK)rd,  de  la  grosseur  d'une  cerise,  rondes,  JJ*^^'.. 
coque  molle,  d'où,  étant  tirées  et  écrasées,  dloj«^^^ 
exsudation  une  substance  liquide  d'un  fort  ^'^[îli,^ 
dans  de  Fécorce  de  cet  arbre  est  rentennèe  ^^ffr^^^ 
composée  de  corps  cylindriques  placés  les  '*"**27^^ 
et  adhérents  entre  eux,  à  l'extrémité  des  braD»«j'^ . 
le  fruit.  Il  y  a  toujours  deux  feuilles  brunes,  V^^f:^ 
â  moitié  collées,  qui  ressemblent  •««*  '»^£fL  e,' f 
fleurit  en  novembre  et  en  décembre,  et  son  frmtw 
ianvier  ou  février.  Si  l'on  fait  une  incision  à  son  ttatf,  ^ 
lorsqu'il  conraience  a  bourgeonner,  il  en  5'^'îV -,3*- 
.  ou  de  deux  jours  une  larme  d'une  couleur  «p»"*!.  ^^ 
qui  est  molle  d'abord,  mais  qui  se  durai  P*'^j!Jl  •* 
larme  est  de  la  couleur  et  consislance  de  *•  f"***"^]^  ^ 
se  dissout  dans  l'esprit-de-vin,  auquel  elle  donne  «"^^ 
leur  de  safran.  On  se  servait  autrefo»  de  «^ÎTJJ^ÎLr* 
d'un  remède  pour  la  gratelle,  en  la  faiwnC  A^J^ni*  t  * 
mais  elle  n'a  point  auunt  d'efficacHéqueWgwjJ^.- 
faisant  macérer  dans  dn  Wtwigrecle  squilleci  »''^ 
vin,  on  a  un  pvgalif  violent. 


'Tire  speniMcoce. 

CAA-BABOA,  S.  m.  (botan.),  arbrissean  âa  Brésil,  dont  les 

uillcssool  employées  contre  les  ulcères ,  et  ie  bois  contre  les 
MladiesTéiiérienaes. 

«.AlKlDA,  s.  m.  (botan.),  racine  du  maaioc,  qui,  conpée  ea 
.irichcsqueroa  ^Idesséoier,  sert  de  nourrilurG  aux  baoilaoU 
1  liriiil. 

CAATH,  DD  dei  fils  de  Lévi ,  éUit  frère  de  Uérari  et  île  Ger- 
II .  Ses  enruiU  furent spécialemenl  destinés  à  porter  l'arche  el 
*  vases  sacrés. 


<:.iB  oa  CHiLA,  GEKBA,  CABPSACÈS,  mesure  juive  de  ca- 
<  -itc,  valait  nn  litre  ^5  centilitres  de  nos  mesures  actuelles. 
■  côte  orientale  d'At 
l  située  Mozambique.  Elle 
milles  un  cinquième  de  long  et  4  cinquièmes  de  large,  se 
t-tnche  au  continent  par  un  isthme  étroit,  el  fournil  à  Mozam- 
ique  du  bétail  et  d'autres  objets  de  coosommatioD. 

CABACST  (F.  CaBASSET). 


'lulres  liqueurs  fortes.  Xous  les  cabacks  ou  cabarets  qni  sont 
"is  retendue  de  l'empire  appartiennent  au  souverain.  Il  est 
srui  cabtretier  de  ses  Etats.  Il  afienne  en  argent  ces  sortes  de 
■lisons;  cela  bit  une  partie  considérable  de  ses  revenus,  à 
'ijede  la  vaste  élmdiie  des  pajs  qui  loi  sont  soumis  et  de  l'in- 
imble  penchant  qne  ses  sojels  onlà  s'enivrer  de  vin. et  sur- 
'iid'ean-de-vie. 
C.1BACO  CF.  Gdatihala]. 

iiABADB,  S.  m.  (nul.),  habit  militaire desGrecs  modeiDes; 
ï'i^um  des  Romains. 

CABABBS,  on  CAVADSS,  Ou  HUAD,  roi  de  Perse ,  fils  de 
loue,  ijant  aulocisé  par  une  l<n  la  communauté  des  femmes, 
Oiisant  auge  de  toutes  celles  qni  lui  plaisaient,  perdit  sa  cou- 
iiFic,  et  fut  enferoK  dans  une  tour.  Sa  fcmaie  le  délivra  en  se 

>  innl  MigooverDeur,quien  était  amoureux.  Cabades  remonta 

•  r  le  trône,  regiil  des  secours  desUuoa  Ncphlalistes,  déclara  la 
K'rre  i  l'emperMir  Anaslase  l",  ravagea  l'Arménie  et  la  Mé- 
(loiamie,  pnlArmèdeet  l'abandonna  au  pillage.  La  paii  fut 

•  rti  lue  quelque  temps  après,  mais  la  guerre  recommença  sous 
(sim  et  sons  Justinieu.  Cabades  éprouva  des  revers,  el  mourut 

<:ABAKDiT-o«L«n,  l'un  des  chefs  de  la  révolte  qui  déiràna 
sultan  Séljm  111  en  ISOT,  éUit  officier  dans  le  corps  des 
iiiiacks.  Il  déploya  l'audace  la  plus  étonnante  en  entreprenant 
■Ile  révolwion,  qui  plaça  sur  le  Irùne  Mustapha  IV.  A  la  lèle 

>  Ts  3,000  soldats,  il  pénétra  dans  Conslanlinople,  sut  gagner 
•.  troupes  de  la  garnison  et  mettre  la  populace  de  son  c6lé. 
l'ixiani  trois  jours  il  tut  maître  de  celle  capitale  el  de  l'empire. 
!u«iapha-Batrakdar,  qni  regrettait  Sélim  ,  voulut  le  rétablit 
'  r  le  intne  ;  il  Bl  investir  de  nuit,  en  juillet  180S,  le  harem  de 
itMkiljy  à  Fanaraki  sur  la  mer  Noire,  Le  commandant  ilu  dé- 
■  lii'iiient  se  fit  ouvrir  les  portes,  sous  préteite  decunimunt- 
'iPT  des  dépêches  impartantes  au  commandant  des  ports ,  et 

-.issiiia  Cabakdjy,  qui  se  présenta  en  chemise.  Uu^lapM,  privé 
•■  .-orhef,  fut  facilement  renversé  (F.  SÈLiiH  lU,  Musta- 
III  lV,ei  MnsTAPBA-BxiaAiuiAK). 

r*BAL,  expression  de  Fancien  droit  coutumier,  qui,  dans 
'i.iins  pays,  était  synonyme  de  6at7  <t  eheplel,  et  qui,  dans 
Mains  autres,  e!( primait  on  Ion ds  de  marchandises  mises  en 
itiinun, 

CABALA  (j^ojr.  anc),  hoat^  d<  Sicile,  célèbre  par  la  victoire 
!•■  Deiijs  sur  les  Carlbagioois. 


a  vu  beaucoup  d'exemples  d'ouvrages  siQlis  par  une  cabale, 
coaime  il  y  en  a  eu  aussi  qui  ont  été  applaudis ,  vantés  et  sou- 
tenus par  des  coteries.  L'esprit  de  cabale  est  éniioemment 
aveugle  et  injuste.  Molière  l'a  bien  déSni  dans  ce  vera  des 
Ftmmii  MVa»iti  t 

Hul  n'aura  da  l'esprit,  hors  noui  el  nos  amii. 

L'hâtel  de  Rambouillet  cabala  pour  Praclon  contre  Racine  ;  mais 
la  postérité  a  remis  chacun  à  sa  place.—- Depuis  près  d'un  siècle, 
la  cabale  se  forme  et  s'organise  dans  tes  salles  de  spectacle,  r- 


eerlain  chevalier  de  la  Morliére,  auteur  de  quelques  romans 
oubliés  cl  d'une  pièce  aux  Italiens,  établit  une  cabale  auTliéàtre- 
Français.  Il  fut  redouté  des  auteurs,  et  osa  leur  imposer  des  tri- 
buts auxquels  Voltaire  tui-même  se  soumit,  dit-on.  Sous  l'em- 
pire, deux  hommes  se  rendirent  fameux  dans  ce  genre  d'entre- 
prise: Lcdoux,  ancien  comédien,  et  Lcblond,  ancien  coiS'eor. 
Une  mesure  de  police  Gt  exiler  ce  dernier.  Mais  en  vain  a-t-on 
essaye  de  détruire  cet  abus  injurieux  aux  lettres  :  il  renaîtra 
toujours  ,  tant  la  médiocrité  aime  les  applaudissements  (F.  ce 
mot).  Alais  ces  applaudissements  gagés  et  souvent  maladroiU 
excitent  souvent  la  sévérité  des  spectateurs  impartiaux,  et  pro- 
duisent un  effet  contraire  à  celui  qu'on  en  attendait.  I^  cabale 
Kcut  applaudir  un  ouvrage,  mais  non  le  rendre  bon.  Elle  peut 
1  siffler  et  le  laire  tomber  avec  plus  de  facilite;  car  l'esprit  de 
l'homme  étant  plus  généralement  porté  à  la  malignité  qu'à  la 
bienveillance,  il  se  laisse  influencer  par  ses  critiques.  On  craint, 
en  soutenant  un  ouvnigc  sifflé,  d'être  taxé  de  mauvais  goilt.  On 
est  plus  timide  pour  obliger  que  pour  noire.  D'ailleurs,  comme 
l'a  bien  dit  le  rabuliste  : 

Un  ennemi  nuit  plus  que  cent  amii  ne  lervent. 

Piron,  dans  la  Milromanû ,  a  dépeint  parfaitement  les  m^^ 
employés  pour  (aire  tomber  une  pièce,  lorsqu'il  fait  dire  1  Fran- 


Ahl  nout  avons  hien  *u  des  ^fforti  de  cabale  : 
Mail  jamais  il  n'en  fut,  ni  n'eu  stra  d'égale. 


■   Opradanl  à  Iravers  les  linwards,  les  buF<], 
1>  carillon  Aes  UHix,  dei  nei,  despaii-ltl  paix! 
J'ai  trouvé 


;t  Dorante,  voulant  (aire  réussir  la  pièce,  dit  au  Hétromaoe  : 


Rien  n'est  changé  depuis  ce  temps-là.  —  La  tactique  des  cabo- 
teurs est  encore  mieux  peinte  en  délai),  dans  la  pièce  de  la 
Harpe,  intitulée  :  MaNère  à  la  nouveth  iatit.  Il  a  tait  interve- 
nir le  personnage  de  M.  CUuptt,  cabaleur  en  chef,  qui  fiait  ainsi 
eonnalire  ses  manœuvres  : 

ravaiî  mci  lieulenanis.  mes  premierj  camarades. 

Qui  dtslrihuaient  lei  brigades; 
Chacun  a\ail  son  posie  el  répondait  d'un  coin  : 
Moi,  j'occupaii  le  cenU^,  el  Uui  avaient  le  lojn 


CABALE. 


(664) 


CABALB. 


D*ftiotr  toujoun  vers  moi  le  regtrd  el  ToreUle, 

Kt  dès  (|ue  j'avais  dit  :  BienI  fort  bien!  i  merreilk! 

lU  faisaiCDt  un  cbonii  !  Et  pub,  adroitement , 

Je  savais  ranimer  un  applaudissement...». 

Allez  doncl...  beau  !...  bravo!  Celait  un  tintamarre. 

Et  des  pieds  et  des  mains,  dtscannetl...  c*étiit  un  succès  Tou. 

Enfin,  lui  dit-il  : 

Je  gagnais  eo  bravos  mes  vingt  écus  par  mois. 

Les  cabaleursd'aujoard'hai  se  font  mienx  paver.  Mais,  oatre  ces 
cabales  y  il  y  a  aa  théâtre  les  cabales  soardes  et  mystérieuses 
d'auteur  contre  auteur,  d'acteur  contre  acteur,  et  surtout  d'ac- 
trice contre  actrice.  Ces  cabales  secrètes  sont  les  plus  dange- 
reuses» parce  que  les  moyens  qu'elles  emploient  sont  ordinai- 
rement les  plus  perfides.  —  Il  y  a  des  cabales  partout  où 
l'amour-propre  et  l'ambilion  sont  enjeu.  On  cabale  pour  avoir 
une  place,  pour  faire  tomber  un  ministre,  pour  être  nomnné 
député.  On  cabale  pour  entrer  à  l'académie  :  les  immortels 
sont  hommes,  et  cabalent  p>our  ou  contre  les  candidats ,  selon 
leurs  sympathies  ou  leurs  inimitiés  personnelles,  ou  selon  l'oiii- 
nion  formée  du  parti  auquel  ils  appartiennent.  Du  reste,  si  les 
cabales  étouffent  momentanément  les  succès,  elles  réveillent 
quelquefois  l'ardeur  du  talent  et  du  génie,  qui  n'en  triomphent 
qu'avec  plus  d'éclat.  Dumersan. 

CABALE  (Ministère  de  la),  en  anglais,  the  Cabale  nom 
donné  â  l'un  des  ministères  de  Charles  II ,  roi  d'Angleterre 
(1671].  Il  était  composé  de  lord  Clifibrd,  d'AshIey,  Buckingham, 
Arlington  et  Landcrdale.  On  voit  que  les  initialesde  leurs  noms, 
réunies,  forment  le  mot  cabal,  intriffue  (F.  tom.  iv,  pag.  Sl*i]. 
Ashiey,  comte  de  Shaftesbury,  l'un  des  hommes  les  plus  immo- 
raux du  temps,  et  Buckingham  (V.),  puissant  mauvais  sujet, 
étaient  les  deux  chefs  de  ce  ministère,  qui  fut  bientôt  déteste  de 
la  nation.  Mais,  s'il  est  probable  que  cet  ministres  étaient  tou- 
jours prêts  k  trahir  leur  roi,  ainsi  que  leur  pays,  il  est  certain 
que  le  roi  les  trahissait ,  en  leur  cachant  à  tous  1  état  de  ses  liai- 
sons avec  la  France,  et  au  moins  à  queltfues-uns  d'entre  eux  le 
secret  de  ce  qu'il  lui  plaisait  d'appeler  sa  religion.  C'est  du  reste 
à  défaut  d'une  véritable  et  mutuelle  confiance  entre  le  roi  et  ses 
ministres  que  la  nation  anglaise  dut  en  grande  partie,  sinon  son 
salut .  au  moins  le  répit  qu'elle  obtint  alors ,  avant  de  tomber 
dans  la  dépendance  ou  la  réduisirent  les  dernières  années  du 
règne  deCoarlesII. 

CABALE  [philoê.].  On  n'entend  pas  seulement  ici  par  le  mot 
de  cabale  cette  tradition  orale  dont  les  jtiifs  croyaient  trouver 
la  source  sur  le  mont  Sinaf  où  elle  fui  donnée  à  Moïse  en  même 
temps  que  la  loi  écrite,  et  qui  après  sa  mort  passa  aux  prophè- 
tes, aux  rois  chéris  de  Dieu ,  et  surtout  aux  sages,  qui  la  reçu- 
rent les  uns  des  autres  par  une  espèce  de  substitution.  On 
prend  surtout  ce  mot  pour  la  doctrine  mystique  el  pour  la  pAi- 
iosopkie  occulte  des  juifs ,  en  un  mot  pour  leurs  opinions  mys- 
térieuses sur  la  métaphysique,  sur  la  physique  et  sur  la  pneu- 
matique. Parmi  les  auteurs  chrétiens  qui  ont  fait  leurs  efTorts 
pour  relever  la  cabale  et  pour  la  mettre  au  niveau  des  autres 
sciences,  on  doit  distinguer  lo  fameux  Jean  Pic  de  la  Miran- 
dole ,  qui ,  k  l'Age  de  vingt-quatre  ans ,  soutint  à  Rome  on 
monstrueux  assemblage  de  toutes  sortes  de  propositions  tirées 
de  plusieurs  livroi  cabalistioues  qu'il  avait  achetés  à  grands 
frais.  Séduit  par  les  éloges  qu  on  donnait  k  la  tradition  orale  des 
juifs,  qu'on  égalait  presque  k  l'Ecriture  sainte ,  il  alla  jusqu'à 
se  persuader  que  les  livres  cabalistiques  gu'on  lui  avait  vendus 
comme  authentiques  étaient  une  production  d'Esdras,  et  qu'ils 
contenaient  la  doctrine  de  l'ancienne  Eglise  judaïque.  U  crut  y 
découvrir  le  mystère  de  la  Trinité,  l'Incarnation,  la  Rédemption 
du  genre  humain,  la  passion,  la  mort  et  la  résurrection  de  Jé- 
ios-Christ,  le  purgatoire,  le  baptême,  la  suppression  de  l'an- 
denne  loi,  enfin  tous  les  dogmes  enseignés  dans  l'Eglise  catho- 
lique. Ses^forts  n'eurent  pas  on  boa  succès.  Ses  thèses  furent 
supprimées,  ei  treixe  de  ses  propositions  furent  dédaréet  héré- 
tiques.  On  peut  lire  dans  Wolf  le  catalogue  des  aateurs  qui  ont 
écrit  sur  la  cabale.  —  Origine  éê  la  cabale,  h»  commence» 


ongme  es«  commune  a  louies  tes  opinions  qui 
s'insinuent  peu  è  peu  dans  les  esprits,  qui  croissent  dans  l'om* 
bre  et  dans  le  silence,  et  qui  parviennent  insensiblement  k  for- 
mer un  corps  de  système.  Il  serait  asses  inutile  de  rapporter  id 
les  rè^-erics  des  juifs  sor  l'origine  de  kpWosopfc^tfco^afaltyiu; 


on  peut  consulter  l'article  Philosophie  Icdaioce,  et  ai« 

aurons  occasion  d'en  dire  quelque  chose  dans  le  cours  m»imt  k 

celui-ci  :  nous  nous  contenterons  de  dire  id  qu'il  J  *  de/j* 

qui  ont  prétendu  que  l'ange  Raziel ,  précepteur  (f  Ad^ .  « 

avait  donné  un  livre  contenant  la  sdence  oelerte  cm  In  <«*«ir. 

et  ou'après  le  lui  avoir  arraché  au  sortir  da  jardin  d'Edn .  « 

le  lui  avait  rendu ,  se  laissant  fléchir  par  ses  fO] 

D'autres  disent  qu'Adam  ne  reçut  te  livre  qu'après 

ayant  demandé  à  Dieu  qu'il  lui  accordât  quelque  -^ 

lation  dans  le  malheureux  état  eu  il  le  voyait  ~^^ 

tent  que  trois  jours  après  qu'il  eut  ainsi  prié 

xid  lut  apporta  un  bvre  qui  lui  couununiqua  U 

de  tous  les  secrets  de  la  nature ,  la  puissance  de  . 

soldl  et  avec  la  lune ,  de  faire  naître  les  maladies  et  de    ^ 

rir,  de  renverser  les  villes,  d'exciter  des  trei&bleineaUd»  isr 

de  commander  aux  anges  bons  :et  roauvab,  d'intcrivéïir  m 

songes  et  les  prodiges ,  et  de  prédire  l'avenir  en  tool  (eap^  Ce 

ajoutent  que  ce  livre,  en  passant  de  père  en  fils,  tooil 

mains  de  Salomon,  et  qu  il  donna  k  ce  savant  pruoe  b 

bAtir  le  temple  par  le  moyen  du  ver  Zamir  ^  suas  i 

d'aucun  instrument  de  fer.  Le  rabbin  Isaac  Ben  AIubsb,  i 

fait  imprimer  ce  livre  au  commencement  du  xtiii*  sHdr,  ^  i 

fut  condamné  au  feu  par  les  |uifs  de  la  mén 

rabbin.  Les  savants  qui  ont  écrit  sur  la  eabaU 

sur  son  origine ,  qu'il  est  pr(s<|ue  impossible 

lumière  de  leurs  writs.  La  variété  de  leurs  seni 

différentes  idées  qu'ils  se  formaient  de  cette  acner;  Èa  ^tapvt 

d'entre  eux  n'avaient  point  examine  la  nature  de  la  a  ~ 

comment  ne  se  seraient-ils  pas^troropés  sur  son  oriônc  t 

sans  prétendre  à  la  gloire  de  les  concilier,  nous 

à  dire  id  ce  que  nous  croyons  de  plus  vraiseniblafaèe.  ^  l*  Cm 

qui  ont  étudié  l'histoire  ae  la  philosophie,  et  sorri  les  pregrè»  m 

cette  .sdence  depuis  le  commencement  du  monde^if'*  a 

naissance  de  Jésus^hrist,  savent  que  toutes  les  nalioâs.  rt^ 

tout  les  peuples  de  l'Orient ,  avaient  une  science  ■"•  ' 

qu'on  cachait  avec  soin  à  la  multitude,  el  qu'on  ne 

quait  qu'à  qudques  privilégiés  ;  or,  comme  les  Jsils 

rang  distingué  parmi  les  nations  oriientales,  on  se 

aisément  qu'ils  durent  adopter  de  bonne  heure  ce 

secrète  et  cachée.  Le  mot  même  de  cabetU  semble  T\ 

il  signifie  une  tradition  orale  et  secrète  de  certains  i 

dont  la  connaissance  était  interdite  au  peuple,  (liiri  fi 

in  Elueidano  Cabba.  Sckrammin$j  Diieert,  éê 

dmorumphilotaphicis,]  Mais,  parmi  le  grand  non 

gnages  que  nous  pourrions  dter  en  faveur  de  ce  sei 

n'en  choisirons  qu'un,  tiré  de  Jochatdes,  écrivain 

(IdraRabba,^^  16.  Cabb.  denud.  t.  ii).  II.  Sek^ 

dixit  :  Qui  ambulat  ut  circuwiforaneus,  revHni 

fidelis  epiriiu  operit  verbum ,  ambuiame  mi  cir 

hoediûtum  quœstionem  meretur,  quia  dieitmr  Ht 

quare  awUfutani,  vir  circumforaneut  éictnémê 

ambulam?  Verumenimvero  in  iito,  qui  nom  cfl< 

ritu  tua,  me  verax,  verbum  oued  audMl^  kmc  Ohec 

sicut  êpina  in  aqua,  donea  illuc  foraê  empeOÊi:  ^ma 

quia  tpirituê  ejue  non  cet  êtùbUie...  n$e  enim  saacndtw 

biiitate  manet  nieiper  eecretum, et  eicirca 

opii#  est  sccreto,  quanio  wuigis  in  negMien 

iimorum  et  conMerattone  eenit  dierum  qnm 

dita  sunt  anaelU...  Colis  non  dicam  «I  œcmlu^; 

dicam  ut  audiat;certe  enim  nos  cohumnee  mumémr 

Ainsi  parie  Schiméon  Jocbaîdes  ;  et  a  regardait  le  sa 

une  chose  si  importante,  qull  fit  jurer  à  ses  àmâgêtaée  ^ 

der.  Le  silence  était  si  sacré  parmi  les  essénie^^ 

(Promi.  hist.  Jud.)  assure  que  Dieu  punianit 

le  violer,  r  II  n'est  donc  pas  douteux  que  les  juiii  n 

bonne  heure  une  sdence  secrète  et  mystérieuse  ;  bmm  u 

possible  de  dire  quelque  chose  de  positif 

nière  de  l'enseigner,  soit  sur  la  nature  des 

caohés ,  soit  sur  les  auditeun  choisis  auxq 

quait.  On  peut  cependant  conjecturer  avec 

cette  sdence  secrète  contenait  une  expositioi 

myst^es  de  la  nouvelle  alliance,  dont  les  aei 

dues  dans  l'Ancien  Testement.  Do  j  expUquaiC 

remontes  qui  s'observaient  chez  les  juil^  ei  c 

des  prophéties  dont  la  plupart  avaient  été 

emblèmes  et  des  énigmes  :  toutes  ces  choses 

peuple ,  parce  que  son  esprit  grossier  .et  cfaanici  ne 

InmUmtnJimm  Im  Iûmm  terrestres.  9*  Celte  ea*«iN  «« 


euTisager  que  les  biens  terrestres.  ^C^__  , 
tradition  orale,  se  conserva^ pur^  «t  •5""'™*."  "  •" 
le  temps  que  l«i  prophètes  furent  les  déposiuimet  I 
de  la  doctrine:  mais,  lorsque  l'esprit  de  prophète 


CJkBJULB. 


(665) 


CABALX. 


(e  corrompit  par  les  questions  oiseuses  et  par  les  assertioos  frivo- 
esqu*OQ  y  mâa.Toatecorrompaequ'elle  était»  elleconsemi  pour- 
an  t  l'éclat  dont  elle  avait  joui  d'abord,  et  on  eut  pour  ces  dogmes 
ftrang^ers  et  frivoles  qu'on  y  inséra  le  même  respect  que  pour 
es  rentables.  Voilà  quelle  était  l'ancienne  cabale,  qu'il  faut  oien 
listinguer  de  la  ^Jotophie  cabalùiiqviê ,  dont  nous  cherchons 
ci  l'origine,  éf*  On  peut  d'abord  établir  qu'on  ne  doit  point 
lierdier  l'origine  de  la  phUotophie  cabaliêtique  chez  les  Juifs 
pii  habitaient  la  Palestine;  car  tout  ce  que  les  anciens  rappor- 
enl  des  traditions  qui  étaient  en  vo^uecnez  ces  Juifs,  se  réduit  à 
les  explications  de  la  loi,  à  des  cérémonies  et  i  des  constitutions 
les  sages.  La  philotophie  cabalistique  ne  commença  à  paraître 
lans  la  Palestine  que  lorsque  les  esséniens,  imitant  les  moeurs 
les  Syriens  et  des  Egyptiens,  etempruntant  même  quelques^ins 
le  leurs  dogmes  et  de  leurs  instituts,  eurent  formé  une  secte  de 
ibiiosophie.  On  sait,  par  les  témoignages  de  Josèphe  et  de  Phi- 
on,  que  cette  secte  gardait  un  secret  religieux  sur  certains  mys- 
ères  et  sur  certains  dogmes  de  philosophie.  Cependant  ce  ne 
iirent  point  les  ^séniens  qui  communiquèrent  aux  Juifs  cette 
louvelle  cabale;  il  est  certain  qu'aucun  étranj^er  n'était  admis 
i  la  connaissance  de  leurs  mystères  :  ce  fut  Snnéon  Schetachi- 
les  qui  apporta  d'Egypte  ce  nouveau  genrede  tradition,  etqui  l'in- 
xoduisit  dans  la  Judée  (  F.  l'Histoire  des  Juifs),  Il  est  certain 
Tailleurs  que  les  Juifs ,  dans  le  séjour  qu'ils  firent  eu  Egypte 
tous  le  rèffue  de.Gambyse,  d'Alexandre  le  Grand  et  de  Ptolemée 
Philaddphe,  s'accommodèrent  aux  mœurs  desGrecs  et  des  Egyp- 
tiens, et  qu'ils  prirent  de  ces  peuples  l'usage  d'expliquer  la  loi 
l'une  manière  allégorique ,  et  d'y  mêler  les  dogmes  étrangers  : 
3n  ne  peut  donc  pas  douter  que  l'Egypte  ne  soit  la  patrie  de  la 
philosophie  cabalistique,  et(|ue  les  Juifs  n'aient  inséré  dans  celte 
science  quelques  dogmes  tirés  de  la  philosophie  égyptienne  et 
orientale.  On  en  sera  pleinement  convaincu ,  si  l'on  se  donne 
la  peine  de  comparer  les  dogmes  philosophiques  des  Egyptiens 
ivec  ceux  de  la  cabale.  On  y  mêla  même  dans  la  suite  quelques 
niinions  des  péripatéticiens  (Morus,  Cabb,  denud.  t.  i),  et 
r.  Juste  Lorius  {wessœ,  1706)  a  fait  une  dissertation  divisée  en 
inq  chapitres,  pour  montrer  la  conformité  des  sentiments  de  ces 
lerniers  philosophes  avec  ceux  des  cabalistes.  L'origine  que  nous 
lonnonsa  la  philosophie  cabalbtique  sera  encore  plus  vraisem- 
blable pour  ceux  qui  seront  bien  au  fait  de  la  philosophie  des 
inciens,  et  surtout  de  l'histoire  de  la  philosophie  judaïque.  — 
division  de  la  cabale,  La  cabale  se  divise  en  contemplalive  et 
^pratique,  La  première  est  la  science  d'expliquer  l'Ecriture 
ainte  conformément  à  la  tradition  secrète,  et  de  découvrir  par 
e  moyen  des  vérités  sublimes  sur  Dieu,  sur  les  esprits  et  sur 
es  mondes  :  elle  enseigne  une  métaphysique  mystique  et  une 
ihysique  épurée.  La  seconde  enseigne  à  opérer  des  prodiges  par 
ine  application  artificielle  des  paroles  et  des  sentences  de  TE- 
riture  sainte ,  et  par  leur  différente  combinaison,  i^  Les  parti- 
ans  de  la  eabiUe  pratique  ne  manquent  pas  de  raisons  pour  en 
outenir  la  réalité.  Ils  prétendent  que  les  noms  propres  sont  les 
ayons  des  otjjets  dans  lesquels  il  y  a  une  espèce  de  vie  cachée, 
/est  Dieu  qm  a  donné  les  noms  aux  choses,  et  qui,  en  liant  l'un 

1  autre ,  n'a  pas  manqué  de  leur  communiquer  une  union 
nicace.  1>#  noms  des  homwies  sont  écrits  au  ciel;  et  pourquoi 
heu  aurait-il  placé  ces  noms  dans  ses  livres,  s'ils  ne  méritaient 
'être  conserves?  Il  y  avait  certains  sons  dans  l'ancienne  musi- 
[ue,  qui  frappaient  si  vivement  les  sens ,  qu'ils  animaient  un 
omnie  languissant,  dissipaient  sa  mélancolie,  chassaient  le  mal 
ont  il  était  attaqué»  et  le  faisaient  quelquefois  tomber  en  fu- 
eur.  Il  faut  nécessairement  qu'il  y  ait  quelque  vertu  attachée 
ans  ces  sons,  pour  produire  de  si  grands  effets.  Ponrqnoi  donc 
efusera-t-on  la  même  efficaciléaux  noms  de  Dieu  et  aux  mots  de 
Ecriture?  Les  cabalistes  ne  se  contentent  pas  d'imaginer  des 
Bisons  pour  justifier  leur  cabale  pratique;  ils  lui  donnent  en- 
ore  une  orupne  sacrée ,  et  en  attribuent  l'usage  à  tous  les 
aints.  En  enet,  ils  soutiennent  que  ce  fut  par  cet  art  que  Moïse 
'éleva  au-dessus  des  magiciens  ae  Pharaon ,  et  qu'il  se  rendit 
edoutable  par  ses  miracles.  C'était  par  le  même  art  qu'Elie  fit 
Icacendre  le  feu  du  ciel ,  el  que  Daniel  ferma  la  gueule  aux 
tons.  Enfin ,  tous  les  prophètes  s'en  sont  servis  heureusement 
tour  découvrir  les  événements  cachés  dans  un  long  avenir.  Les 
abalistes  praticiens  disent  qu'en  arrangeant  certains  mots  dans 
tn  certain  ordre,  ils  produisent  des  effets  miraculeux.  Ces  mots 
ont  propres  à  produire  ces  efiets  à  proportion  qu'on  les  tire 
Tune  langue  plus  sainte;  c'est  pourquoi  l'hébreu  est  préféré 

toutes  les  autres  langues.  Les  miracles  sont  plus  ou  moins 
rands^  selon  qaa  les  mots  expriment  ou  le  nom  de  Dieu,  ou  ses 
«rfections  et  ses  émanatiousi  c^t^i  pourquoi  on  préfère  ordi- 
lairement  les  séfkirots,  ou  les  noms  de  Dieu.  D  fiiut  ranger  les 
ermes,  et  prinapalement  les  soixante  et  douze  noms  de  Dieu 


qu'on  tire  des  trois  versets  du  xrV'  chapitre  de  VBgode,  d'une 
certaine  manière  è  la  faveur  de  laquelle  ils  deviennent  capables 
d'agir.  On  ne  se  donne  pas  toujours  la  peine  d'insérer  le  nom 
de  Dieu  :  celui  des  démons  est  quelquefois  aussi  propre  que  ce- 
lui de  la  Divinité.  Ils  croient ,  par  exemple ,  que  celui  qui  boit 
de  l'eau  pendant  la  nuit  ne  manque  pas  d'avoir  des  vertiges  et 
mal  aux  yeux  :  mais  afin  de  se  garantir  de  ces  deux  maux ,  ou 
de  les  guérir  lorsqu'on  en  est  attaqué  ,  ils  croient  qu'il  n'y  a 
qu'à  ranger  d'une  certaine  manière  le  mot  hébreu  ScAtatirm. 
Le  Schiauriri  est  le  démon  qui  préside  sur  le  mal  des  yeux  et 
sur  les  vertiges;  et,  en  écrivant  son  nom  en  forme  d'équerre,  on 
sent  le  mal  diminuer  tous  les  jours  el  s'anéantir..Gela  est  appuyé 
sur  ces  paroles  de  la  Genèse,  où  il  est  dit  :  Que  les  anges  frappè- 
rent d'éblouissement  ceux  qui  étaient  à  la  porte  deLoth ,  telle- 
menl  qu'ils  ne  purent  la  trouver.  Leparaphrastechaldaïque  ayant 
traduit  aveuglement,  Beschiaurirt,  on  a  conclu  que  c'était  un 
auffe,  ou  plutôt  un  démon  qui  envoyait  cette  espèce  de  mal,  et 
qu  en  écrivant  son  nom  de  la  manière  que  nous  avons  dit ,  on 
en  guérit  parfaitement.  On  voit  par  là  que  les  cabalistes  ont  fait 
du  démon  un  principe  toutrpuissant,  à  la  manichéenne  ;  et  ils 
se  sont  imaginés  qu  en  traitant  avec  lui  ils  étaient  maîtres  de 
faire  tout  ce  qu'ils  voulaient.  Quelle  illusion  I  les  démons  sont- 
ils  les  maîtres  de  la  nature,  indépendants  de  la  Divinité  ;  et  Dieu 
permettrait-il  que  son  ennemi  eût  un  pouvoir  presque  égal  au 
sien?  Quelle  vertu  peuvent  avoir  certaines  paroles  préférable- 
ment  aux  autres?  Quelque  diSérence  quon  mette  dans  cet 
arrangement,  l'ordre  change-t-il  la  nature?  Si  elles  n'ont  aucune 
vertu  naturelle ,  qui  peut  leur  communiquer  ce  qu'elles  n'ont 
pas?  Est-ce  Dieu?  Est-ce  le  démon?  Est-ce  l'art  humain?  On 
ne  peut  le  décider.  Cependant  on  est  entêté  de  cette  chimère  de- 
puis un  grand  nombre  de  siècles. 

Carminé  kesa  Cereii  sterilem  vanesdt  in  herbtm  ; 

Defîriunt  Uese  earmiue  fonds  «quas; 
Ilicibus  çlandes,  canlttaque  \  itibus  uva 

Decidit,  el  nullo  poma  movcnte  fluunU 

OviD.,  Jmor,j  lib.  m,  deg.  6. 

Il  faudrait  guérir  l'imagination  des  hommes,  puisque  c'est  là  où 
réside  le  mal  :  mais  il  n  est  pas  aisé  de  porter  le  remède  jusque- 
là.  Il  vaut  donc  mieux  laisser  tomber  cet  art  dans  le  mépris,  que 
de  lui  donner  une  force  qu'il  n'a  pas  naturellement,  en  le  com- 
battant et  en  le  réfutant.  —  S**  La  cabale  contemplative  est  de 
deux  espèces  :  l'une  qu'on  appelle  littérale,  arti/ieieile,  ou  bien 
symbolique  ;  l'autre,  qu'on  appelle  philosophique  ou  non  arti- 
ficielle, La  cabale  littérale  est  une  explication  secrète ,  artifi- 
cielle et  symbolique  de  l'Ecriture  sainte ,  que  les  JuiCs  disent 
avoir  reçue  de  leurs  pères,  et  qui,  en  transposant  les  lettres,  les 
syllabes  et  les  paroles,  leur  enseigne  à  tirer  d'un  verset  un  sens 
caché  et  différent  de  celui  qu'il  présente  d'abord.  On  peut  voir 
dans  Basnage  les  subdivisions  de  cette  espèce  de  cabale ,  et  les 


Juifs  disent  avoir  reçue  de  leurs  pères.  Elle  se  divise  encore  en 
deux  espèces,  dont  rune  s'attache  à  la  connaissance  des  perfec- 
tions divines  et  des  intelligences  célestes,  et  s'appelle  le  chariot 
ou  mercava,  parce  que  les  cabalistes  sont  persuadés  qu'Ezé- 
chiel  en  a  expliqué  les  principaux  mystères  dfans  le  chariot  mi- 
raculeux dont  n  parle  au  commencement  de  ses  révélations  ;  et 
l'autre ,  qui  s'appelle  bereschit  ou  le  commencement,  roule  sur 
l'élude  du  monde  sublunalre.  On  lui  donne  ce  nom  à  cause  que 
c'est  le  premier  mot  de  la  Genèse,  Cette  distinction  était  connue 
dès  le  temps  de  Maïmonides,  lequel  déclare  qu'il  veut  expliquer 
toutcequ'on  peut  enlendredans  le  Berenhit  ei\eMercava  [tdaU 
monides,iforffiV«>oc«m,p.2,chap.xxxi^,  p.  275).  DsouUcnt 
qu'il  ne  faut  parler  du  il#re#cWl  que  devant  deux  personnes, 
et  que,  si  Platon  et  les  autres  philosophes  ont  voilé  les  secrets  de 
la  nature  sous  des  expressions  métaphoriques ,  il  faut  à  plus 
forte  raison  cacher  ceux  de  la  religion  qui  renferment  des  mys- 
tères beaucoup  plus  profonds.  U  n'est  pas  permis  aux  maîtres 
d'expliquer  le  Mereava  devant  leurs  disciples  {Eœcerpta  Geme- 
rœ  de  opère  currus ,  apikf  Hollinger,  p.  50,  63, 89 ).  Les  doc- 
leurs  de  Pumdebita  consultèrent  un  jour  un  grand  homme  qm 
passait  par  là,  et  le  conjurèrent  de  leur  apprendre  la  significa- 
tion de  ce  chariot.  Il  demanda  pour  condition,  qu'ils  lui  décou- 
vrissent ce  qu'ils  savaient  de  la  création  :  on  y  consentit  ;  mais, 
après  les  avoir  entendus,  il  refusa  de  parler  snr  }e  chariot,  et 

«tmprunU  cee  paroles  du  Cantique  des  cantiques  :  Le  lait  el  le 

miel  sont  sous  ta  langue .  c'est4-dire  qu'une  vérité  douce  et 

84 


CâBJLLB.  ( 

grande  doit  demeurer  sous  la  langue  et  n'être  jamais  publiée. 
Un  jeune  étudiant  se  hasarda  un  jour  de  lire  Exéchiely  et  de 
vouloir  expli(|uer  sa  vision;  mais  un  feu  dévorant  sortit  du 
ChoimaL  qui  le  consuma  :  c'est  pourquoi  les  docteurs  délibérè- 
rent s'il  était  à  propos  de  cacher  le  livre  du  pro|)hètey  qui  causait 
de  si  grands  désordres  dans  la  nation.  Un  rabbin  chasîsant  l'àne 
4e  son  maître  R.  Jochanan»  fils  de  Sinai,  lui  demanda  la  per- 
mission de  parler  ^  et  d'expliquer  devant  lui  la  YUion  du  cha- 
nol.  Jochanan  descendit  aussitôt  et  s'assit  sous  un  arbre,  parce 
qu'il  n'est  pas  permis  d'entendre  cette  explication  en  marchant, 
Monté  sur  un  âne.  Le  disciple  parla,  et  aussitôt  le  feu  descendit 
ûa  del  ;  tous  les  arbres  voisms  entonnèrent  ces  paroles  du 
Bsaume  :  Vous,  la  ierrey  louez  l'Elemely  etc.  On  voit  par  là  que 
m  cabalisles  attachent  de  grands  mystères  à  ce  chariot  du  pro- 
{ihète.  Maïmonides  (More  Nevochim,  part,  m,  préf.)  dit  qu'on 
n'a  jamais  fait  de  livre  pour  expliquer  le  chariot  d'Ëcéchiel  ; 
t'est  pourquoi  un  grand  nombre  de  mystères  qu'on  avait  trou- 
vés sont  perdr-  "    ' -^'^-^  ''-^'*  '"  * '^  *^'''-  **"-*'  -""^ 

entreprendre 

ibcrets  de  la      ,  . 

■lais  il  assure  qu'il  ne  débite  point  ce  qu'il  a  appris  par  la  révé- 
krtion  divine;  que  les  maîtres  ne  lui  ont  pas  enseigne  ce  qu'il  va 
direw  mais  qu'il  l'a  puisé  dans  l'Ecriture  même  ;  tellement  qu'il 
semble  que  ce  n'était  qu'une  traduction.  Voilà  de  grandes  pro- 
messes :  mais  ce  grand  docteur  les  remplit  mal  en  donnant  seu- 
lement à  son  disciple  quelques  remarques  générales  qui  ne  dé- 
veloppent pas  le  mystère  :  en  cflei,  on  se  divise  sur  son  explica- 
Uon»  Les  uns  disent  que  le  vent  qui  soufflait  du  septentrion  avec 
impétuosité  représentait  Nabuchodonosor,  lequel  ruina  Jérusa- 
lem et  brûla  son  temple  ;  que  les  quatre  anin>aux  étaient  les 
quatre  anges  qui  présidaient  sur  les  monarchies.  Les  roues  mar- 
quaient les  empires,  qui  recevaient  leur  mouvement,  leur  pro- 
grès et  leur  décadence  du  ministère  des  anges.  Il  y  avait  une 
roue  dans  l'autre,  parce  qu'une  monarchie  a  détruit  l'autre.  Les 
Babyloniens  ont  été  renversés  par  les  Perses,  ceux-ci  par  les 
Grecs  qui  ont  été  à  leur  tour  vaincus  par  les  Romains.  C'est  là  le 
sens  littéral  ;  mais  on  y  découvre  bien  d'autres  mystères,  soit  de 
la  nature,  soit  de  la  religion.  Les  quatre  animaux  sont  quatre 
corps  célestes,  animés,  intelligents.  La  roue  est  la  matière  pre- 
mière, et  les  quatre  roues  sont  les  quatre  éléments.  Ce  n'est  là 
que  l'écorce  du  chariot.  Si  vous  pénétrez  plus  avant,  vous  y  dé- 
couvrez l'essence  de  Dieu,  ses  attributs  et  ses  perfections,  la 
sature  des  songes,  et  l'état  des  âmes  après  la  mort.  Enfin,  Mo- 
ins, grand  cabaliste,  y  a  trouvé  le  règne  du  Messie  (Fûtonit 
ExechieHlicoB,  site  Mercavœ  exposilio,  ex  principiis  phiioso^ 
phiœ  Pylhag,  Iheosopkiœque  judaîcœ,  Cahbala  denud.,X,  i, 

E.  225).  Pour  donner  au  lecteur  une  idée  de  la  subtiKté  des  ca- 
alistes,  nous  mettrons  encore  ici  l'explication  philosophique 
qu'ils  donnent  du  nom  de  Jéhovah  (Lexicon  cabalislkum), 
a  Tous  les  noms  et  les  surnoms  de  la  Divinité  sortent  de  celui  oe 
Jéhovah,  comme  les  branches  et  les  feuilles  d'un  grand  arbre 
sortent  d'un  même  tronc,  et  ce  nom  ineffable  est  une  source 
infinie  de  merveilles  et  de  mystères.  Ce  nom  sert  de  lien  à  tou- 
tes les  splendeurs  ou  séphirots  :  il  en  est  la  colonne  et  l'appui. 
Toutes  les  lettres  qui  le  composent  sont  pleines  de  mystères.  Le 
Jody  ou  le  J,  est  une  de  ces  enoses  que  l'œil  n'a  jamais  vues  :  elle 
est  cachée  à  tous  les  mortels;  on  ne  peuten  comprendre  ni  l'essence 
ni  la  nature  ;  il  n'est  pas  même  permis  d'y  méditer.  Quand  on 
demande  ce  que  c'est,  on  répond  non,  pomme  si  c'était  le  néant, 
parce  qu'elle  n'est  pas  plus  compréhensible  que  le  néant.  Il  est 

rxmis  à  l'homme  de  rouler  ses  pensées  d'un  bout  des  cieux 
Tautre  ;  mais  il  ne  peut  pas  aborder  celte  lumière  inaccessible, 
cette  existence  primitive  que  la  lettre  Jod  renferme.  Il  faut 
croire  sans  l'examiner  et  sans  l'approfondir;  c'est  cette  lettre  qui 
découlant  de  la  lumière  primitive,  a  donné  l'être  aux  émana- 
tions :  elle  se  laissait  aller  quelquefois  en  chemin,  mais  elle  re- 
prenait de  nouvelles  forces  par  le  secours  de  la  lettre  h,  he,  qui  fait 
U  seconde  lettre  du  nom  ineffable.  Les  autres  lettres  ont  aussi  des 
mystères;  elles  ont  leurs  relations  particulières  aux  séphirots. 
La  dernière  h  découvre  l'unité  d'un  Dieu  et  d'un  Créateur  : 
mais  de  cette  unité  sortent  quatre  grands  fleuves ,  les  quatre 
majestés  de  Dieu ,  que  les  Juifs  appellent  Schelinah.  Moïse  Ta 
dit;  car  il  rapporte  qu'un  fleuve  arrosait  le  jardin  d'Edcn,  le 
Paradis  terrestre,  et  qu'ensuite  il  se  divisait  en  quatre  branches. 
Le  nom  entier  de  Jéhovah  renferme  toutes  choses.  C'est  pour- 
quoi celui  qui  le  prononce  mei  dans  sa  bouche  le  monde  entier 
et  toutes  les  créatures  qui  le  composent.  De  là  vient  qu'on  ne 
doit  jamais  le  prononcer  qu'avec  beaucoup  de  précaution.  Dieu 
lui-même  l'a  du  ;  Tu  np  prendras  point  le  nom  de  l'Etemel  en 
vain.  Il  ne  s'agit  pas  là  des  serments  qu'on  viule  et  dans  lesquels 
on  appelle  mal  a  propos  Dieu  à  témoin  des  promesses  qu'on 


) 

fait  :  mais  la  loi  défend  de  prononeer  oe  gnad  noai  • 
dans  son  temple,  lorsque  fe  divin  mcriimleor  eolre 
lieu  très-sainty  au  jour  des  propitiations.  Il  faut 


hommes  une  chose  qu'ils  ignorent  :  c'est  qu'un  boniiDe  qm  fn 
nonce  le  nom  de  1  Eternel  ou  de  J^bmU.  lait  m 
cieux  et  la  terre  à  proportion  qu'il  reronesa  lanjcne  ei 
Les  anges  smtent  le  mouvement  de  Tunivers  ;  il*  ea 
nés  et  s'entre-demandent  pourquoi  le  inonde  es4 
répond  que  cela  se  fait  parce  que  N. ,  îmfHe,  a  renHié 
pour  prononcer  le  nom  ineffable;  que  ce  nom  a  rtamé  %m$  h 
noms  et  surnoms  de  Dieu,  lesquels  ont  impriiaé  kor  mn» 
ment  au  ciel,  à  la  terre  et  aux  eréaturet.  Ce  nom  a  nœ  mttm 
souveraine  sur  toutes  les  créatures.  C'est  Ini  qn  §amnxm  k 
monde  par  sa  puissance;  et  voici  comment  les  nomt  cA 
de  la  Divinité  se  rangent  autour  de  eelui-d  comuEic  les 
et  les  soldats  autour  de  leur  général.  Quelques-uns,  qm  a» 
nent  le  premier  rang,  sont  les  princes  et  les  nortei  rimàiéL- 
les  autres  sont  comme  les  troupes  et  les  balailloos  mm  mmf^ 
sent  l'armée.  Au-dessous  de  LXX  noms,  sont  les  UuL  pma 
des  nations  qui  composent  l'univers  :  lors  donc  ^oc  le  nmë 
Jéhovah  influe  sur  les  noms  et  surnoms,  il  se  fait  mmt  iafR»- 
sion  de  ce^  noms  sur  les  princes  qui  en  dépeodeal,  cl  des  |^ 
ces  sur  les  nations  qui  vivent  sues  leur  protection.  Ainsi kam 
de  Jéhovah  gouverne  tout.  On  représente  ce  non  sans  la  ifM 
d'un  arbre  qui  a  LXX  branches,  lesquelles  tireal  lenr  sac  a 
leur  sève  du  tronc,  et  cet  arbre  est  celui  dont  parie 
était  planté  au  milieu  du  jardin ,  et  dont  il  n'étair 

Adam  de  manger,  ou  bien  ce  nom  est  un  roi  qaî  a  i 

bits,  selon  les  différents  états  où  il  se  trouve.  Lwiye  W 
est  en  paix,  il  se  revêt  d'habits  superbes^  nagmfiqoe 
éblouir  les  peuples;  lorsqu'il  esten^erre^  il  s'arme iT 
rasse  et  a  le  casque  en  tète  :  il  se  oeshabille  IotsmII 


dans  son  appartement,  sans  courtisans  et  sans  dm 
il  découvre  sa  nudité  lorsqu'il  est  seul  avec  sa  fenne.  LesLXI 
nations  qui  peupjent  la  terre  ont  leurs  princes  dans  kciri,  la- 
quels  environnent  le  tribunal  de  Dieu ,  comnse  des  dÊtm 
5 rets  à  exécuter  les  ordres  du  roi.  Ils  enviiXMasicat  k  a«^ 
éhovt^  et  lui  demandent  tous  les  premiers  jours  de  Taa  !■! 
étrennes,  c'est-à-dire  one  portion  de  bénédidiOHS  qn'iidwA 
répandre  sur  les  peuples  qui  leur  sont  soumis.  £o  dfcc.  m 
princes  sont  pauvres  et  auraient  pra  de  oonnataBanoesli»  ta 
tiraient  du  nom  ineffable  qui  les  illumine  et  ^sd  k 
leur  donne  au  commencement  de  Tannée  ce  qu'il  a 
chaque  nation  ,  et  on  ne  peut  plus  rien  ajonler  ni 
cette  mesure.  Les  princes  ont  beau  prier  et  den» 
tous  les  jours  de  l'année,  et  tes  peuples  prier  levrs 
n'est  d'aucun  usage  :  c'est  là  la  difiSh'ence  qm  est  i 
pie  d'isra^  et  les  autres  nations.  Comme  le  nom 
est  le  nom  propre  des  Juiù ,  ils  peuvent  obtenir  to«i  k»  j^ 
de  nouvelles  grâces  ;  car  Salomon  dit  que  les  paroles  ptf  k- 
quelles  il  fait  supplication  à  Dieu,  seront  préseiités  devant  ff- 
ternel,  Jéhovah,  le  jour  et  la  nuit  ;  mais  Darid  asBorr,  en  mrtv 
des  autres  nations ,  qu'elles  prieront  Dien ,  ei  qn'U  ne  ks  » 
vera  pas,  a  ^  L'intention  des  cabalfsks  est  de  noia 
que  Dieu  conduit  iromédialcroeittkfieaple^  A^m  *-^ 
qu'il  laisse  les  nations  infidèles  sous  la  direction  ^ 
ils  poussent  le  mystère  plus  loin.  U  y  a  une 
entre  les  diverses  nations,  dont  ks  unes  pai 

blés  à  Dien  et  sont  plus  durement  traitées    

cela  vient  de  ce  qneks  prinoessont  différemment  placéi 
du  nom  de  JéhavtU^  ;  car  quoique  topa  cesprinces  reçadvcat  ha 
nourriture  de  la  lettre  Jod  OU  J  wn  commence  le  nom  érM 
kovah ,  cependant  la  portion  est;différente  sdoo  la  plaça  qi  ■ 
occupe.  Ceux  qui  tiennent  la  droite,  sont  des  priser  '■^^  **^ 
raux  ;  mais  les  princes  de  la  gauche  sont  dors  et  i 
De  là  vient  aussi  ce  que  dit  le  prophète ,  ^'ti  oa 
pérer  en  Dieu  qu'aux  pfinees,  comme  fut  la  natioa  jaiiria 
qui  le  nom  de  Jéhovah  a^  immédiatement.  IKaiIkon»  « 
voit  ici  la  raison  de  la  conduite  de  Dien  sur  k  fvevpk  jofl.  hn- 
salem  est  le  nombril  de  la  terre,  et  cette  vilk  se  Ironie  aa  m- 
lien  du  monde.  Les  royaume  les  provinces,  les  nenpkinlf 
nations  l'environnent  de  toutes  parts,  parce  qn*efle  ««  k^ 
diatement  sous  le  nom  de  Jéhovah,  C'est  là  son  M»  fn^ 
et  comme  les  princes,  qui  sont  les  chefs  des  nations,  sont  «ai» 
autour  de  ce  nom  dans  k  ciel,  les  nations  inâdèles  ctinnaaff 
le  peuple  juif  sur  la  terre.  On  explique  cnooiv  par  li  *• 
malheurs  dn  peuple  juif,  et  l'état  dépkrriile  c4  il  se  txtm^z^ 
Dieu  a  donné  quatre  capitaines  aux  LXX  piiacu ,  ki^*' 
veillent  continuellement  sur  le*  péchés  des  Juîfr,  afin  da  pr* 
tvr  de  leur  corniption,  et  de  s'enrichir  à  lenrs  dépens,  b  <#* 
lorsqu'ils  voient  que  le  peuple  commet  de  grands  péchés,  m* 


A 


CABALB , 


( 


mettent  «Dtre  B&êa  et  la  nation ,  et  détournent  les  canavi  qui 
Mteient  du  nom  de  Jéhovah ,  par  lesquels  la  bénédiction  coq- 


ipliqué  lorsqu -. ^ , 

ègn9y  et  le  $ot  qui  êe  remplit  de  viamU,  L'esclave  qui  règne, 
e  sont  tes  princes  ;  et  le  sot  qui  se  remplit  de  viande,  ce  sont 


mies  choses;  ^  Qae  Dieu  juge  toos  les  hommes  avec  une  jus- 
ice  tempérée  par  sa  miséricorde  ;  ^  Que  quand  il  est  irrité 


M  les  autres  nations,  et  qu'il  leur  a  donné  sa  connaissance 
^aUn,  ils  entremêlent  ces  vérités  de  quelques  erreurs ,  comme 
le  prétendre  que  Dieu  laisse  toutes  les  nations  du  monde  eni- 
[uetnent  sous  la  conduite  des  anges.  On  rapporte  aussi  à  la  ca- 
bale réelle  on  n&n  artificielle  l'alphabet  astrologique  et  céleste, 
[n'on  attritme  aux  Juifs.  On  ne  peut  rien  avancer  de  plus  posi- 
iCqae  ce  que  dit  là-dessus  Postel  :  Je  panerai  peut^tre  pour 
m  menteur,  si  je  dis  que  j'ai  lu  au  ciel,  en  caractères  hébreux, 
oui  ce  qui  est  dans  la  nature;  cependant  Dieu  et  son  Fils  me 
tout  témoins  que  je  ne  mens  :f  ajouterai  seulement  que  je  n'ai 
ks  qu  implicitement.  Pic  de  la  Mirandole  attribue  ce  sentiment 
itix  docteurs  juifs,  et  comme  il  avait  fort  étudié  les  cabalistes 
lont  la  science  Tavait  ébloui,  on  peut  s'imaginer  qu'il  ne  se 
trompait  pas  [Pic,  Mir.  in  Àstroloj.  tib.  viii  ,  cap.  v); 
Agrippa  soutient  la  même  chose  (  V,  De  occulta  phàosoph,  tib. 
III,  cap.  x%x)  ;  eiiséfinrel {Curiosités  inouïes,  cap.  xiii)  ajoute 
à  leur  témoignage  l'autorité  d'un  grand  nombre  de  rabbins  célè- 
bres, Mafmonicfes,  Nachman,  Aben-Esra,  etc.  Il  semble  qu'on 
M  puisse  pas  contester  un  fait  appujé  sur  un  si  grand  nombre 
le  dtatiens.  Pic  de  la  Mirandole  avait  mis  en  nrotilèroe,  si  toutes 
choses  étaient  écrites  et  marquées  dans  le  ciel  à  celui  qui  savait 
r  lire  [Pici  Mir.  Heptaplus,  cap.  ï\).  il  soutenait  même  que 
Éfoîse  avait  exprimé  tous  ces  effets  des  astres  par  le  terme  de 
"umièrey  parce  gue  c'est  elle  qui  traîne  et  qui  porte  toutes  les 
sfluences  des  cieux  sur  la  terre.  Mais  il  changea  de  sentiment, 
!t  remarqua  que  non-seulement  ces  caractères  vantés  par  les 
lecteurs  nébreux  étaient  chimériques,  mais  que  les  signes 
Mêmes  n'avaient  pas  la  figure  des  noms  qu'on  leur  donne  ;  que 
a  sphère  d'Aratus  était  très -différente  de  celle  des  Chaldéens, 
|Hi,  confondant  fa  Balance  avec  le  Scorpion^  ne  comptent  que 
«ze  signes  du  lodiaque.  Aratus  même ,  qui  avait  imaginé  ces 
KMns,  était,  wà  jugement  des  anciens,  tr^-ignorant  en  astrolo- 
pe.  Enfin,  il  faut  être  visionnaire  pour  trouver  des  lettres  dans 
eciel,  et  y  lire,  comme  Postel  prétendait  l'avoir  fait.  Gaffarel 
l'était  pas  plus  raisonnable  ;  sii  n'avait  pas  prédit  la  chute  de 
•empire  ottoman,  du  moins  îl  la  croyait ,  et  s  efforçait  d'établir 
a  solidité  de  cette  science  par  des  raisons  qui  prouvaient  à  la 
bis  sa  grande  érudition  et  son  défaut  de  jugement  et  de  criti- 
|«ie.  Cependant  il  eut  la  honte  de  survivre  à  sa  prédiction.  C'est 
e  sort  ordinaire  des  prophètes  de  ce  genre ,  qui  ne  prennent  pas 
wi  assez  long  terme  pour  l'accomplissement  de  leurs  oracles.  — 
Examinons  maintenant  quels  sont  les  fondements  de  la  cabale 
fkitosophique.  —  Principes  et  fondemenU  de  ta  cabale  philoso- 
^t^tttf  .Henri  Morus  et  Van-HH  mont  (Cnorriu« ,  €abala  denud, 
:.  I  )  sont  les  deux  savants  qui  ont  les  premiers  débrouillé  le 
îhaos  de  la  philosophie  cabaKstiqap  Les  efforts  qu'ils  ont  faits 
ions  les  deux  pour  porter  la  lumière  dans  un  système  où  on 
nrait  comme  affecté  de  répandre  tant  d'obscurité,  iraient  plus 
tables  et  plus  utiles ,  s'ils  n'eussent  point  attribué  aux  caba- 
fstes  des  sentiments  quils  n'ont  jamais  eus.  l'e« position  qu'ils 
m\  donnée  des  principes  de  la  cabale  a  été  examinée  par  dies 
lavants  distingués,  qui  ne  l'ont  pas  trouvée  conforme  à  la  vérité 
Cet.  Waehierus,  Spinoeism,  in  Judaîsm.  deiecL  p.  3).  Pour 
hâter  de  tomber  dans  le  même  défaut,  nous  puiserons  ce  que  nous 
ivons  ft  dire  sur  ce  sujet  dans  les  auteurs  anciens  et  nnodernes 
fui  passent  pour  avoir  traité  cette  matière  avec  le  plus  d'ordre 
!t  de  clarté.  —  Parmi  les  nïodernes ,  on  doit  distinguer  R.  liï- 
îbak  Lorfia  et  R.  Abraham-Cohen  frira.  Le  premier  est  afuteur 
lu  livre  Dm a^Kt'in ,  qui  contient  une  introduction  métaphysi- 
pe  ;  et  le  second,  du  livre  Schaar  Haschamatm,  c^est-à-dire 
r^te  des  cieux,  qui  renferme  un  Traité  des  dogmes  cabalis^ 
Hques^  éerii  avec  beaucoup  de  clarté  et  de  méthode.  Voici  donc 
les  principes  qui  Mrvnnt  de  base  k  la  pbilosopbie  eabali»- 
ûqoe.  —  r^ Principe.  De rten Une  99  fait  rien,  c'est-à^ire 
ou'aneune  chose  ne  peut  être  tirée  du  néant.  Voila  le  pivot  sur 
lequel  roule  toute  la  cabale  philosophique,  et  tout  le  système 


)  CABAiJI. 

des  émanations,  selon  lequel  il  est  nécessaire  que  toutes  chosit 
émanent  de  l'essence  divine,  parce  qu'il  est  iaipossible  qa't«y 
eune  chose  de  non  existante  devienne  existante.  Ce  principe  esl 
supposé  dans  tout  le  livre  d'/rtra.  Di>ii,  dil^il  {DisserL  ty, 
cap.  1),  n'a  pas  seulement  produit  Ums  les  êtres  existants  ai 
tout  ce  que  ces  êtres  renferment;  mais  il  les  a  produits  de  bs 
manière  la  plus  parfaite ,  en  les  faisant  sortir  de  son  propre 
fonds  par  voie  d'émanation ,  et  non  pas  en  les  créant.  Ce  n'est 
pas  que  le  terme  de  création  fût  inoonmi  chez  les  cabalistes^ 
mais  ils  lui  donnaient  un  sens  bien  différent  de  celui  qu'il  a  ches 
tes  chrétiens,  parmi  lesquels  il  signifie  l'ocl^on  par  laqueUê 
Dieu  lire  les  êtres  du  néant,  au  lieu  que  cbex  lea  premiers  il 
signifiait  tme  émission ,  une  expansion  de  la  divine  lumière , 
faite  dans  le  temps,  pour  donner  l'existence  auss  mondes.  C'est 
ce  qu'on  verra  clairement  dans  le  passage  suivant  de  Lorûa  (tr. 
J.  Druschim,  cap.  1).  L'existence  de  la  création,  dit-il,  dépend 
du  temps  où  a  commencé  l'expansion  et  l'émission  de  ces  k^r 
mières  et  de  ces  mondes  dont  nous  venons  de  parler  ;  car,  puiê^ 
qu'il  fallait  que  l'expansion  de  ces  lumières  se  fit  dam  un  cer- 
tain ordre,  il  n'était  pas  possible  que  ce  monde  eseiêtàt  ou  pAv 
tôt  ou  plus  tard.  Chaque  monde  a  été  créé  après  le  monde  gui 
lui  était  supérieur,  et  tous  Us  moiutes  ont  été  créés  en  différenU 
temps,  et  les  uns  après  les  autres,  jusqu'à  ce  qu'enfin  le  ram§ 
de  celui^  arrivât,  etc.  On  peut  lire  beaucoup  de  choses  seni» 
blables  dans  le  Lexicon  cabalistique.  On  peut  bien  juger  opft 
les  cabalistes  n'ont  point  emprunté  ce  principe  de  l'Eglise  ju* 
daique;  il  est  certain  qu'ils  l'ont  tiré  de  la  philosophie  desGîear 
tils.  Ceux-ci  regardaient  comme  une  contradiction  évidente,  dt 
dire  qu'une  chose  existe  et  qu'elle  a  été  faite  de  rien,  comme 
c'en  est  une  de  soutenir  qu'une  chose  esi  et  n'est  pas.  Cette  dif» 
ficulté,  qui  se  présente  assez  souvent  à  la  raison,  avait  drjii  dM^ 
que  les  philosophes.  Ëpicare  l'avait  poussée  contre  Héradita  et 
les  stoïciens.  Comme  cet  axiome  est  véritable  dans  un  certakl 
sens,  on  n'a  pas  voulu  se  donner  la  peine  de  développer  ce  qu'il 
y  a  de  faux.  Accoutumés  que  nous  sommes  à  nous  laisser  frap* 
perpar  des  objets  sensibles  et  matériels  qui  s'engendrent  et  se 
produisent  l'un  f  autre ,  on  ne  peut  se  persuader  qu'avec  peiae 
que  la  chose  se  soit  faite  autrement,  et  on  fait  préexister  la  dm*- 
tière  sur  laquelle  Dieu  a  travaillé  ;  c'est  ainsi  que  Plutarque  com- 
parait Dieu  à  un  charpentier  qui  bâtissait  un  palais  des  maté» 
riaux  ou'il  avait  assemblés ,  et  à  un  tailleur  qui  faisait  un  hMi 
d'une  étoffe  qui  existait  (  F.  Chaos  ).  On  avoue  aux  cabalistes 
qu'il  est  vrai  que  rien  ne  peut  être  fait  de  rien,  et  qu'il  y  a, 
comme  ils  disent,  une  opposition  formelle  et  une  distance  infi- 
nie entre  le  néant  et  l'être ,  s'ils  entendent  par  là  ces  trois  cImh 
ses.  i**  Que  le  néant  et  l'être  subsistent  en  mime  temps  :  en  effisl, 
cela  implique  contradiction  aussi  évidemment  que  de .  dioe 
qu'un  homme  est  aveugle  et  qu'il  voit  ;  mais  comme  il  n'est 
pas  impossible  qu'un  aveugle  cesse  de  l'être,  et  voie  les  objets 
qui  lui  étaient  auparavant  cachés  ,  il  n'est  pas   imposable 
aussi  que  ce  qui  n'existait  pas  vienne  i  acquérir  l'existenee 
et  devienne  un  être.  9^  H  est  vrai  que  4e  néant  ne  peut  corn» 
courir  à  la  production  de  l'être  ;  il  semble  eue  les  cak)alistes  re^ 
gardent  le  néant  comme  un  sujiCA  sur  leqnel  Dieu  travaille,  è  peu 
près  comme  le  limon  de  terre  dont  Dieu  6e  servit  pour  formcf 
le  oorps  du  premier  bomoie  ;  et  comme  ce  sujet  n  existait  pas, 
puisque  c'est  le  néant,  les  cabalistes  ont  raison  dédire  que  OîeH 
n'a  pu  tirer  rien  du  néant,  il  serait  ridicule  de  dire  que  Dieu 
tire  la  lumière  des  ténèbres,  si  on  entend  par  là  que  les  ténèbrss 
produisent  la  lumière  :  mais  rien  n'empêche  que  le  jour  ne  sue* 
cède  à  la  nuit,  et  qu'une  puissance  infinie  donne  Têtre  à  ce  qui 
ne  l'avait  pas  auparavant.  Le  néant  n*a  été  ni  le  sujet  ni  la  ma- 
tière, ni  l'instrument  ni  la  cause  des  êtres  que  Dieu  a  produits. 
Il  semble  que  cette  remarque  est  inutile,  parce  que  personnelle 
re^rde  le  néant  comme  un  fonds  sur  lequel  Dieu  ait  travaillé,  eu 
qui  ait  coopéré  avec  lui.  Cependant  c'esten  cesensqueSpinosa, 

3ui  avait  pris  ce  principe  des  cabalistes,  comtiat  la  création  tirée 
u  néant  ;  il  demande  :  Si  on  conçoit  que  la  vis  puisse  soriir 
de  la  mort  :  dire  cela ,  se  serait  regarder  Us  privaUom 
eowune,les  causes  d'une  infinité  d'effeês;  c'est  la  même  chose 
que  si  on  disait  :  U  Siéant  et  ta  privation  de  l'être  sotst  la  eamss 
de  l'être.  Il  est  vrai  que  la  privation  d'une  chose  n'en  est  poîal 
k  cause.  Ce  ne  sont  ni  les  ténèbres  qui  preduisent  la  lumièce« 
ni  la  mort  qui  enfante  la  vie.  Dieu  ne  commande  point  au  néunt 
comme  à  un  esclave  qui  est  obligé  d'agir  et  de  plier  sous  ses 
ordres,  comme  il  ne  commande  point  aux  ténèbres  ni  à  la  mort 
d'enfanter  la  lumière  ou  la  vie.  Le  néant  est  toujours  néant,  la 
mort  et  les  téoèboes  ne  sont  que  des  privations  iucanid>le5  d'agir  : 
mais  comme  Dieu  a  pu  produire  UJunnèfe  qui  dissipe  les  té- 
nèbres, et  ressusciter  un  corps,  le  mèoM  JNeu  a  pu  aussi  cfûtr 
des 4tfes  ^«'oListaient  pcMnt  auptrafnnt,  et  anéantir  le  néaut. 


CABALE. 

si  on  peut  parler  ainsi,  en  produisant  un  grand  nombre  de 
créatures,  uomme  la  mort  ne  concourt  point  à  la  résurrection, 
et  que  les  ténèbres  ne  sont  point  le  sujet  sur  lequel  Dieu  tra- 
▼aifle  pour  en  tirer  la  lumière,  le  néant  aussi  ne  coopère  point 
avec  Dieu,  et  n*est  point  la  cause  de  Tétre,  ni  la  matière  sur  la- 
quelle Dieu  a  travaillé  pour  faire  le  monde.  On  combat  donc  ici 
un  fontôme ,  et  on  change  le  sentiment  des  chrétiensorlbodoxes, 
afin  de  le  tourner  plus  aisément  en  ridicule.  5**  Enfin  il  est  vrai 
que  rien  ne  $e  fait  de  rien  ou  par  rien,  c'est-à-dire  sans  une 
cause  qui  préexiste.  Il  serait,  par  exemple,  impossible  que  le 
monde  se  tût  fait  de  lui-même  ;  il  fallait  une  cause  souveraine- 
ment puissante  pour  le  produire.  L'axiome  Rien  ne  $e  fait  de 
rien  est  donc  vrai  dans  ces  trois  sens.   IP  Principe.  Il  n'y  a 


donc  poini  de  tubiiance  qui  aii  été  Urée  du  néant.  —  III^  Prin- 
cipe. Donc  la  matière  même  n*a  pu  torlir  du  néant,  — 
IV^  Principe.  La  matière,  à  cause  de  ta  nature  vUe,  ne  doit 
point  son  origine  à  eUe-méme  :  la  raison  qu'en  donne  Irira 
est  que  la  matière  n'a  point  de  forme,  et  qu'elle  n'est  éloignée 
du  néant  que  d'un  degré.  —  V*  Principe.  De  là  il  s'ensuit 

Ce  dans  la  nature  il  n'y  a  point  de  matière  proprement  dite, 
raison  philosophique  que  les  cabalistes  donnent  de  ce  prin- 
cipe est  que  tintenlion  de  la  cause  efficiente  est  de  faire  un 
ouvrage  qui  lui  soit  semblable  ;  or,  la  cause  première  et  effi- 
ciente étant  une  substance  spirituelle,  il  convenait  que  ses 
productions  fussent  aussi  des  substances  spirituelles,  parce 
qu'elles  ressemblent  plus  à  leur  cause  que  les  substances  corpo- 
relles. Les  cabalistes  insistent  beaucoup  sur  cette  raison.  Suivant 
eux,  il  vaudrait  autant  dire  que  Dieu  a  produit  les  ténèbres,  le 
péché  et  la  mort,  que  de  soutenir  que  Dieu  a  créé  des  substances 
sensibles  et  matérielles,  difiérentes  de  sa  nature  et  de  son  es- 
sence :  car  la  matière  n'est  qu'une  privation  de  la  spiritualité, 
comme  les  ténèbres  sont  une  privation  de  la  lumière,  comme  le 
péché  est  une  privation  de  la  sainteté,  et  la  mort  une  privation 
de  la  vie.  —  VP  Principe.  De  là  il  s'ensuit  que  tout  ce  qui 
est,  est  esfrit.  —  VIP  Principe.  Cet  esprit  est  incréé,  éter- 
nel, intellectuel,  sensible,  ayant  en  soi  U  principe  du  mouve- 
ment; immense,  indépendant  et  nécessairement  existant,  — 
VUP  Principe.  Par  conséquent,  cet  esprit  est  tEnsoph  ou  le 
Dieu  infini.  —  IX'  Principe.  Il  est  donc  nécessaire  que  tout 
ce  qui  existe  soit  émané  de  cet  esprit  infini.  Les  cabalistes 
n'admettent  point  la  création  telle  que  les  chrétiens  l'admettent  ; 
il  ne  leur  restait  que  deux  partis  a  prendre  :  l'un  de  soutenir 
que  le  monde  avait  été  formé  d'une  matière  préexistante,  l'au- 
tre de  dire  qu'il  était  sorti  de  Dieu  même,  par  voie  d'émanation. 
Ils  n'ont  oié  embrasser  le  premier  sentiment ,  parce  qu'ils 
auraient  cru  admettre  hors  de  Dieu  une  cause  matérielle,  ce 
qui  était  contraire  à  leurs  dogmes.  Ils  ont  donc  été  forcés  d'ad- 
mettre les  émanations  ;  dogme  qu'ils  ont  reçu  des  Orientaux, 
qui  l'avalent  reçu  eux-mêmes  de  Zoroastre,  comme  on  peut  le 
voir  dans  les  livres  cabalistianes.  —  X^  Principe.  Plus  les 
dwses  qui  émanent  sont  proches  de  leur  source,  plus  elles  sont 
grandes  et  divines  ;  et  plus  elles  en  sont  éloignées,  plus  leur  no" 
êure  se  dégrade  et  s'avilit.  ^  XP  Principe.  Le  monde  est 
distingué  de  Dieu,  comme  un  effet  de  sa  cause;  non  pas  à  la 
vérité  comme  un  effet  passager,  mais  comme  un  effet  permanent. 
Le  mande,  étant  émané  de  Dieu,  doit  donc  être  regardé  comme 
Dieu  même,  qui,  étant  caché  et  incompréhensible  dans  son  es- 
eenee,  a  voulu  se  manifester  et  se  rendre  visible  par  ses  émana- 
ti(ms.  Voilà  les  fondements  sur  lesquels  est  appuyé  tout  l'édi- 
fice de  la  cabale.  Il  nous  reste  encore  à  faire  voir  comment  les 
cabalistes  tirent  de  ces  principes  quelques  autres  dogmes  de  leur 
système,  tels  que  ceux  d'Adam  Kadmon,  des  dix  séphirots,  des 
quatre  mondes,  des  anges,  etc.  —Explication  des  séphirots  ou 
des  splendeurs.  Les  séphirots  font  la  partie  la  plus  secrète  de  la 
cabale.  On  ne  parvient  à  la  connaissance  de  ces  émanations  et 
splendeurs  divines,  qn'avec  beaucoup  d'étude  et  de  travail  : 
nous  ne  nous  piquons  pas  de  pénétrer  jusqu'au  fond  de  ces 
mystères;  la  diversité  des  interprétations  qu'on  leur  donne  est 
presque  infinie.  Losius  (  Ponum,  Ârist.  dtssert,  n  de  Cabb., 
cap.  Il)  remarque  que  les  interprètes  y  trouvent  toutes  les  sdenoet 
dont  ils  font  profession  ;  les  logiciens  v  découvrent  leurs  dix  pré' 
dieawMnts;  les  astronomes  dix  spnères;  les  astrologues  des 
influences  différentes;  les  physiciens  s'imaginent  qu'on  y  a 
caché  les  principes  de  toutes  choses;  les  arithméticiens  y  voient 
les  nombres,  et  narticulièrement  celui  de  dix,  lequel  renferme 
des  mystères  infinis.  Il  y  a  dix  séphirots;  on  les  représente 
quelqueibis  sous  la  fiffure  d'un  arbre,  parce  que  les  uns  sont 
comme  la  racine  et  le  tronc,  et  les  autres  comme  autant  de 
branches  qui  en  sortent  ;  on  les  range  souvent  en  dix  cercles 
différents,  parce  qu'ils  sont  enfermés  fês  uns  dans  les  autres.  Ces 
dis  séphirots  sont  :  la.  cauranne,  la  sagesse,  VintetUgenee,  la 


(  668  )  CABALE. 

force  on  la  sévérité,  la  miséricorde  on  la  mm^wiftÊmM  ^  ^ 
la  victoire  ou  Vétemité^  la  gloire,  le  fondement  et  krsmm. 
Quelques-uns  soutiennent  que  les  splendeurs  (c'cM  leaoaT 
nous  leur  donnerons  désormais)  ne  sont  que  dei  nstèZ 
mais,  selon  la  plupart,  ce  sont  les  perfections  et  lei  lUiA* 
de  la  Divinité.  Il  ne  faut  pas  s'imaginer  que  Ymwt  êm 
soit  composée  de  ces  perfections,  comme  d'aotiat  de  m 
difiérentes  ;  ce  serait  une  erreur  :  l'essence  de  Diea  ot  Seà 
Mais,  afin  de  se  former  une  idée  plus  nette  de  la  anmiitZi 
cette  essence  agit,  il  faut  distinguer  ses  attribots;  conélcRri 
justice,  sa  miséricorde,  sa  sagesse.  Il  semble  que  ïnMm 
n'aient  pas  d'autre  vue  que  de  conduire  leondiici|ibih 
connaissance  des  perfections  divines  et  de  leur  bitt  i«  « 
c'est  de  l'assemblage  de  ces  perfections  que  dépeotoboï 
tion  et  la  conduite  de  funivers;  qu'elles  ont  aoetiaiMNi^i. 
rable;  que  l'une  tempère  l'autre  :  c'est  pourquoi  tbin|H 
des  canaux  par  lesquels  les  influences  d'une  spleodev  ran- 
muniquent  aux  autres,  a  Le  monde,  disait  SioiéooJiWi 
(m  Jexirah,  cum  not.,  Bittangel,  p.  185-86),  oe  powMik 
conduit  par  la  miséricorde  seule  et  par  la  colooMdebp»; 
c'est  pourquoi  Dieu  a  été  obligé  d'y  ajouter  la  colooae  èh 
force  ou  de  la  sévérité,  qui  fait  le  jugement.  Iléliit  omir» 
cessaire  de  concilier  les  deux  colonnes  et  de  meltre  bniote 
dans  une  proportion  et  dans  un  ordre  naturels;  c'est  pMrpia 
met  au  milieu  la  colonne  de  la  beauté,  qui  accorde  b  jaiiiDeiii 
la  miséricorde,  et  met  l'ordre  sans  lequel  il  est  iiD|aaiiefr 
l'univers  subsiste.  De  la  miséricorde  qui  p^r&mkspéàa, 
sort  un  canal  qui  va  à  la  victoire  ou  à  l'éternité,  i  pMan^of 
par  le  moyen  de  cette  vertu  qu'on  parvient  ailnoapt«i 
l'éternité.  Enfin,  les  canaux  qui  sortent  de  la  nÛMiioBcdeeié 
la  force,  et  qui  vont  aboutira  la  beauté,  sontcbargcsifiisni' 
nombre  d'anges.  Il  y  en  a  trente-cinq  sur  le  canal  de  !§■■- 
ricorde,  qui  récompensent  et  qui  couronnent  la  mlads  a* 
et  on  en  compte  un  pareil  nombre  sur  le  canal  de  li  force,  f 
châtient  les  pécheurs;  et  ce  nombre  de  soixante-dix logs^V' 
quels  on  donne  des  noms  diflérents,  est  tiré  du  seiii^^ 

{ntre  de  V Exode.  Il  y  a  là  une  vérité  asseï  sensible:  tfif 
a  miséricorde  est  celle  qui  récompense  les  fidèles,  H  fr  h 
justice  punit  les  impénitents.  Il  me  semble  que  la  dtf  ic- 
tère consiste  en  ceci  :  les  cabalistes  regardant  Diea  co«(* 
essence  infinie  qui  ne  peut  être  pénétrée  et  qoi  oep^' 
communiquer  immédiatement  à  la  créature,  ^[^ 
qu'elle  se  faisait  connaître  et  qu'elle  agissait  par  ^f''^ 
qui  émanaient  de  lui,  comme  les  perfections  de  TiiM^* 
essence  se  manifestent  et  se  font  connaître  par  les  *^l^^ 
son  et  de  vertu  qu'elle  produit,  et  sans  lesquels  «^P*J?| 
seraient  cachées.  Ils  appellent  ces  attributs  '"*^*Jr 
parce  qu'il  se  rend  pfus  sensible  par  leur  ^^^^Vf'll 
la  vérité  que  Dieu  se  cache  par  là,  au  lieu  de  se  ^^^'^rz! 
un  homme  qui  s'enveloppe  d'un  nianteau  nevcalpis*;'^ 
mais  la  diflerence  est  grande,  parce  que  rhonMPgJ»* 
borné,  au  lieu  que  l'essence  de  la  Divinité  est  imp«wqi**"J 
le  secours  de  quelque  opération  :  ainsi  on  ne  P*"'''?!^ 
parce  que  son  éclat  nous  éblouit;  maison  le  '^^JJfStL 
nuage  ou.  au  travers  de  quelque  corps  diaphane,  ib  «JIJV 
que  c'éUient  les  instruments  dont  le  souverain  ardBKPj^ 
servait  ;  mais,  de  peur  qu'on  ne  s'y  trompe,  ils  ont  ^joa»  ^ 


Aami'  patriarches  liber  Jexirah,  ^^.  _,  mmh^ 

ces  membres  sont  sortis  de  l'esssence  ae  Dieu  o»*"*»**^  , 
les  considère  comme  des  instruments,  ce  smit  po^^^^ 
erreur  grossière  que  de  croire 
reprendro  selon  les  tiesoîns  qu'f 

outils  lorsque  l'ouvrage  est  fini  w»  ^-  ..^- .     .^ 

reprend  lorsqu'il  recommence  son  travail.  C^to^t^r*^ 
les  instruments  ne  sont  pas  aUachés  à  la  mein  ■«^STF» 
mais  les  nombres,  les  lumières  resplendissanlss  ^^JJ^n 
sence  de  l'infini  et  lui  sont  touiours  unies,  «>••■•' ^î^t» 
charbon.  En  efl'et,  comme  le  charbon  découvre P*'** "S « 
force  et  sa  vertu  qui  était  cachée  auparavantJJK»  |j^ 
grandeur  et  sa  puissance  par  les  lumières  rcsplenoisfl"  j 
nous  parlons.  Enfin,  les  cabalistes  disent  ^I^^."'^^ 
seulement  des  nombres,  comme  Monts  l'a  ^™>,^JJl0^ 
lions  qui  sortent  de  l'essence  divine,  comme  "•"^jj^r 
du  soleil,  et  comme  la  chaleur  naît  par  le  feu  '•*f^^^ 
parée.  La  Divinité  n'a  souffert  ni  trouble,  m  *»**?i|i. 
nution,  en  leur  donnant  l'existence,  comme  ^^^il^iê 
perd  pas  sa  lumière  et  ne  souflre  aucune  violence  ^^^^ 
sert  pour  en  allumer  an  autre  qui  était  ^^^^^^?JLto  et  * 
éclairé.  —  Cette  comparais»  «'«i  pas  ^^^^^ 
flambeau  qu'on  allume  subsiste  indépendanuneni^  .^.^ 
loi  a  communiqué  sa  lumière  ;  mais  rmtenlion  de  cflur 


CABALE.  (  669  ) 

imaginée  était  aealeiiieiit  deprooTer  que  Dieu  ne  sooffre  avcone 
altération  par  l'émanation  de  aes  perfections,  et  qu'elles  sub- 
sistent toujours  dans  son  essence.  L  tiuopà,  qu'on  met  au-dessus 
de  rar^r«  iéphirolique  ou  des  splendeurs  divmes,  est  rinûni.  On 
l'appelle  tantôt  l'^lrt  et  tantôt  le  non-^tre.  C'est  un  être,  puisque 

être,  parce 

son  essence  et  sa  nature. 

caché  dans  une 

nature  aucun 


CABALE. 


tOQles  choses  tirent  de  lui  leur  existence  ;  c'est  le  non 
qa'ilestimpossibleè  Thommede  pénétrer  son  essence  e 
n  s'eoTeloppe  d'une  lumière  inaccessible,  il  est  es 
majesté  impénétrable  ;  d'ailleurs,  il  n'?  a  dans  la 
objet  qu'on  puisse  lui  ooroparer,  et  qui  le  représente  tel  qu'il  est. 
Cesl  en  ce  sens  que  Denys  l'Aréopagile  a  osé  dire  que  Dieu 
n'était  rien,  ou  que  c'était  le  néant.  On  fait  entendre  par  là  que 
IHeu  est  une  essence  infinie,  qu'on  ne  peut  ni  la  sonder  ni  la 
connaître;  qu'il  possède  toutes  choses  d'une  manière  plus  noble 
et  plus  parfaite  que  les  créatures,  et  que  c'est  de  lui  qu'elles 
tirent  toutes  leur  existence  et  leurs  Qualités,  par  le  moyen  de  ses 
perfections,  qui  sont  comme  autant  ae  canaux  par  lesquels  l'être 
sonrerain  communique  ses  faveurs.  Les  trois  premières  splen- 
deurs sont  beaucoup  çlus  excellentes  que  les  autres.  Les  caba- 
listes  les  distinguent:  ils  les  approchent  beaucoup  plus  près  de 
l'infini,  auquel  elles  sont  étroitement  unies,  et  la  plupart  en 
font  le  cbanot  d'Excchiel  ou  le  Mercava,  qu'on  ne  doit  expli- 
quer qu'aux  initiés.  Les  chrétiens  {Kirch.  OBdip.  jEgypL 
Oymn.  Hytrog.  Ciau.  4,  $  3)  profitent  de  cet  avanUgeel  sou- 
tiennent qu'on  a  indiqué  par  là  les  trois  personnes  de  la  Trinité 
dans  une  seule  et  même  essence  qui  est  mfinie.  lisse  plaignent 
même  de  l'ignorance  et  de  l'aTeugleroent  des  cabalistes,  qui  re- 

Sirdent  œs  trois  splendeurs  conmie  autant  d'attributs  de  la 
ivioité.  En  effet,  les  cabalistes  disent  que  celui  qui  est  un,  a  fait 
émaner  iet  lumiêrei  ;  qu'ii  a  faii  trois  ordres  d'émanalUms,  et 
que  ces  nofi^es  prouvent  la  trinité  du  roi  pendant  toute  té- 
temité.  Ces  explications  vagues  d'Isachar  Béer  (Isaach.  Béer, 
fii.  Mosis,  Pesaeh.  lib.  in  ve  Beriah)  sont  expliquées  un  mo- 
ment après  :  Tout  le  mystère  consiste  dans  témanation  de  qua- 
tre mandes:  r archétype,  VangéUque,  celui  des  étoiles  et  f  élé- 
mentaire. Cependant  ces  quatre  mondes  n'ont  rien  de  commun 
ivec  la  Trinité;  c'est  ainsi  que  Siméon  Jochaîdes  trouvait  dans 
te  nom  de  Jéhovah,  le  Père,  le  Fils,  la  Fille,  et  la  Mère;  avec  un 
peu  de  subtilité  on  trouverait  le  Saint-Esprit  dans  la  Fille  de  la 
ifoiœ,  et  la  Mère  pourrait  être  regardée  comme  l'essence  divine  ou 
Eglise  chrétienne.  Cependant  on  voit  bien  que  ce  n'était  point 
'intention  de  ce  cabaliste.  hejod,  disait-il ,  est  le  Père;  Vh,  ou 
a  seconde  lettre  du  nom  inefl^le,  est  la  Mère;  Vu  est  le  Fils,  le 
Icrnier  h  est  la  FiUe;  et  qu'entendil  par  là?  Vesprit,  le  verbe. 


esprit  ;  oue  s'il  y  a  quelque  distinction  entre  les  effets  de  la  sa- 
gesse, de  rinlelligence  et  de  la  science,  cependant  il  n'y  a  au- 
ane  différence  entre  elles ,  car  la  fin  est  liée  avec  le  commen- 
einent,  et  le  commencement  avec  la  fin.  x>  Mais  il  s'explique 
ui-même  en  comparant  cela  au  feu  ou  à  la  flamme  qui  jette 
a  dehors  plusieurs  couleurs  différentes,  comme  autant  d'ema- 
latjonsqui  ont  toutes  leur  principe  et  leur  racine  dans  le  feu. 
)n  ne  conçoit  pas  les  personnes  de  la  Trinité,  comme  le  bleu,  le 
lolet  et  le  blanc  qu'on  voit  dans  la  flamme.  Cependant  les  ca- 
rlistes soutiennent  que  les  splendeurs  émanent  de  la  Divinité, 
tunme  les  couleurs  sortent  de  la  flamme,  ou  plutôt  du  feu.  Il 
e  faut  donc  pas  s'arrêter  aux  éloges  que  les  <Kx:tenrs  font  des 
-OIS  premiers  séphiroU,  comme  si  c'étaient  les  personnes  de  la 
nnitc ,  d  auUnt  plus  qu'ils  unissent  tous  les  séphiroU  à  l'es- 
îfice  de  Dieu;  et  dès  le  moment  qu'où  regarde  les  trois  pre- 
liers  comme  autant  de  personnes  de  l'essence  divine,  il  faudra 
*s  multiplier  jusqu'à  dix,  puisqu'ils  subsistent  tous  de  la  même 
lanière,  quoiqull  y  ait  quelque  différence  d'ordre.  La  cou- 
onne  est  la  première  des  grandes  splendeurs,  parce  que  comme 
i  couronne  est  le  dernier  vêtement  qui  couvre  l'homme,  et 
a'on  porte  sur  la  tête,  cette  splendeur  est  la  plus  proche  de 
infini,  et  le  chef  du  monde  azileutique  :  elle  est  pleine  de  mille 
etits  canaux  d'où  coulent  les  effets  de  la  bonté  et  de  l'amour 
e  Dieu.  Toutes  les  troupes  des  anges  attendent  avec  impatience 
u'une  portion  de  cette  splendeur  descende  sur  eux,  parce  que 
^t  elle  qui  leur  fournit  les  aliments  et  la  nourriture.  On  l'ap- 
&lle  le  non-^if  e,  parce  qu'elle  se  retire  dans  le  sein  caché  de 
^seu,  dans  un  abîme  inaccessible  de  lumière.  On  donne  quel- 
uefois  le  titre  de  eotmmna  au  royaume,  qui  n'est  que  la  der- 
>'?  ^  splendeurs;  mais  c'est  dans  un  sens  impropre,  parce 
u  II  est  U  couronne  du  temple  de  la  foi  et  du  peuple  d'Is- 
lel.  La  seconde  émanation  eut  u  sagesse,  et  la  troisième  est 
intelligence:  mais  nous  serions  trop  lougs  «î  nous  voulions 
Impliquer  ces  trois  grandes  splendeurs,  pour  descendre  ensuite 


aux  sept  autres.  Il  vaut  mieux  remarquer  la  liaison  qui  est  entre 
ces  splendeurs,  et  celles  qu'elles  ont  avec  les  créatures  qui 
composent  l'univers.  A  chaque  séphirot  on  attache  un  nom  de 
Dieu,  un  des  principaux  anges,  une  des  planètes,  un  mem- 
bre du  corps  humain ,  un  des  commandements  de  la  loi  ;  et  de 
là  dépend  rharmonie  de  l'univers.  D'ailleurs,  une  de  ces  choses 
fait  pensera  l'autre,  et  sert  de  deeré  pour  parvenir  au  plus  haut 
degré  de  la  connaissance  et  de  la  théologie  contemplative.  Enfin» 
on  apprend  par  là  l'influence  que  les  splendeurs  ont  sur  les 
anges,  sur  les  planètes,  sur  les  astres,  sur  les  parties  du  corps 
humain,  etc.  Il  y  a  donc  une  subordination  entre  toutes  ces 
choses  dont  cet  univers  est  composé,  et  les  unes  ont  une  grande 
influence  sur  les  autres  ;  car  les  splendeurs  influent  sur  les  an« 
ges,  les  anges  sur  les  planètes  et  les  planètes  sur  l'homme  :  c'est 
pourquoi  on  dit  que  Moïse,  qui  avait  étudié  l'astronomie  en 
Egypte,  eut  beaucoup  d^égard  aux  astres  dans  sa  loi.  Il  ordonna 
qu'on  sanctifiât  le  jour  du  repos,  à  cause  de  Saturne  qui  préside 
à  ce  jour-là ,  et  dont  les  malignes  influences  seraient  oange- 
reuses  si  on  n'en  détournait  pas  les  effets  par  la  dévotion  et  par 
la  prière.  Il  mit  l'ordre  d'honorer  son  père  et  sa  mère  sous  la 
sphère  de  Jupiter,  qui  étant  plus  doux^  est  capable  d'inspirer 
des  sentiments  de  respect  et  de  soumission.  Je  ne  sais  pourquoi 
Moïse,  qui  était  si  habile,  mit  la  défense  du  meurtre  sous  la 
constellation  de  Mars  ;  car  il  est  plus  propre  à  les  produire  qu'à 
en  arrêter  le  cours.  Ce  ne  sont  pas  là  tous  les  excès  et  toutes  les 
visions  de  la  cabale;  en  voici  d'autres.  En  supposant  la  liaison 
des  splendeurs  ou  perfections  divines,  et  leur  subordination,  il 
a  fallu  imaginer  des  canaux  et  des  conduits  par  lesquels  les  in* 
fluences  de  chaque  perfection  se  communiquassent  à  l'autre; 
autrement  l'harmonie  aurait  été  traversée,  et  chaque  splendeur 
agissant  dans  sa  sphère  particulière,  les  mondes  des  anges,  des 
astres  et  des  hommes  terrestres  n'en  auraient  tiré  aucun  avan- 
tage. Cest  pourquoi  les  cabalistes  ne  manquent  pas  de  dire  qu'il 
Y  a  vinfft-deux  canaux,  conformément  au  nombre  des  lettres  de 
l'alphabet  hébreu,  et  ces  vin^-deux  canaux  servent  à  la 
communication  de  tous  les  séphirots  :  car  ils  portent  les  influen- 
ces de  l'une  à  l'autre.  Il  sort  trois  canaux  de  la  couronne,  dont 
l'un  va  se  rendre  à  la  sagesse,  le  second  à  Vintelligence,  et  le 
troisième  à  la  beauté.  De  la  sagesse  sort  un  quatrième  canal  qui 
va  se  jeter  dans  ïmtelligence  ;  le  cinquième  passe  de  la  même 
source  à  la  beauté,  et  le  sixième  à  h  magnificence.  Il  faut  re- 
marquer que  ces  lignes  de  communication  ne  remontent  jamais, 
mais  elles  descendent  toujours.  Tel  est  le  cours  des  eaux  qui  ont 
leur  source  sur  les  montagnes,  et  qui  viennent  se  répandre  dans 
les  lieux  plus  bas.  En  effet,  quoique  toutes  les  splendeurs  soient 
unies  à  l'essence  divine,  cependant  la  première  a  de  la  supério- 
rité sur  la  seconde;  du  moins  c'est  de  la  première  que  sort  la 
vertu  et  la  force  qui  fait  agir  la  seconde  ;  et  le  royaume,  qui  est 
le  dernier,  tire  toute  sa  vigueur  des  splendeurs  qui  sont  au- 
dessus  de  lui.  Comme  cette  subordination  des  attrmuts  de  Dieu 
pourrait  paraître  erronée,  les  cabalistes  disent  que  cela  ne  se  fait 
que  selon  notre  manière  de  concevoir,  et  qu'on  range  ainsi  ces 
splendeurs,  afin  de  les  distinguer  et  de  faciliter  la  connaissance 
exacte  et  pure  de  leurs  opérations.  C'est  dans  la  même  vue  qu'ils 
ont  imaffiné  trente^eux  chemins  et  cinquante  portes  qui  con- 
duisent Tes  hommes  à  la  connaissance  de  ce  qu  il  y  a  de  plus 
secret  et  de  plus  caché.  Tous  les  chemins  sortent  de  la  sagesse , 

Çirce  que  l'Ecriture  dit  :  I\i  <u  créé  le  monde  avec  sagesse. 
ou  tes  ces  routes  sont  tracées  dans  un  livre  qu'on  attribue  au 
patriarche  Abraham  ;  et  un  rabbin  célèbre  du  même  nom  y  a 
ajouté  un  commentaire,  afin  d'y  conduire  plus  sûrement  les 
hommes.  Les  chrétiens  sont  divisés  sur  rcxplication  des  séphi» 
rots  aussi  bien  que  les  Juifii,  et  il  n'y  a  rien  qui  puisse  mieux 
nous  convaincre  de  l'incertitude  de  la  c<iU>ale  que  les  différentes 
conjectures  qu'ils  ont  fBdtes;  car  ils  y  trouvent  la  Trinité  et  les 
autres  principes  de  la  religion  chrétienne  {Morus,  Epist,  in  Ceh. 
denud.  t.  ii;  Kircher,  OBdip.  Mgypt.  Gymnas.elc.,  cap.  n,  t. 
II).  Mais  si  l'on  se  donne  la  peine  d'examiner  avec  attention 
toutes  ces  rêveries,  on  découvrira  que  si  les  cabalistes  ont  voulu 
dire  quelque  chose,  ib  ont  eu  dessein  de  parler  des  attributs  de 
Dieu.  Faut-il,  parce  qu'ils  distinguent  trois  de  ces  attributs 
comme  plus  excellents,  conclure  que  ce  sont  trois  personnes? 
Qu'on  lise  leurs  docteurs  sans  préjujgé,  on  y  verra  qu'ils  com- 
parent les  séphirots  à  des  verres  peints  de  dix  couleurs  diffé- 
rentes :  c'est  ainsi  que  la  lumière  ou  l'essence  divine  est  la 
même,  guoiqu'elle  se  diversifie  dans  les  splendeurs,  et  qu'elle 
y  verse  des  influences  très-différentes.  Cette  comparaison  suffit 
seule  pour  prouver  clairement  que  les  séphirots  ne  sont  point 
regaraés  par  les  cabalistes  comme  les  personnes  de  la  Trinité  que 
les  chrétiens  adorent.  AJontnns  un  autre  exemple  qui  met  la 
même  chose  dans  un  plus  grand  jour,  quoiqiron  s'en  serve 


CABALB.  (  670  ) 

quetqiierois  pour  démontrer  le  contraire.  Rabbi  Scbabtès 
compare  les  tplendeur$  à  un  arbre  dans  lequel  on  distingue  la 
racine,  le  germe,  les  branches.  «Ces  trois  choses  forment  l'arbre, 
et  la  seule  diflérence  qu'on  y  remarque,  est  que  la  racine  est 
cachée  pendant  que  le  tronc  et  les  t>ranches  se  produisent  au 
dehors.  Le  germe  porte  sa  Tertu  dans  les  branches  qui  fructi- 
6ent;  mais  au  fond,  le  germe  et  les  branches  tiennent  i  la  ra- 
cine, et  forment  ensemble  un  seul  et  même  arbre.  Disons  la 
même  chose  des  spiendeurs,  La  couronne  est  la  racine  cachée, 
impénétrable;  les  trois  esprits,  ou  séphirots,  ou  spUndeun  sont 
le  germe  de  Farbre;  et  les  sept  autres  sont  les  branches  unies 
au  germe  sans  pouvoir  en  être  séparées;  car  celui  qui  les  sépare, 
fait  comme  un  homme  oui  arracherait  les  branches  de  Tarbre, 
qui  couperait  le  tronc  et  luiôterait  la  nourriture  en  le  séparant 
oe  la  racine.  T^  couronne  est  la  racine  qui  unit  toutes  les  splen- 
âeur$.  »  {Schablé  in  Jexirah),  Comment  trouver  là  la  Trinité? 
Si  on  Ty  découvre,  il  faut  que  ce  soit  dans  ces  trois  choses  qui 
composent  Tarbre,  la  racine,  le  germe  et  les  branches.  Le  Père 
sera  la  racine,  le  çerme  sera  le  Fils,  et  les  branches  le  Saint- 
Bsprit  qui  fruclilie.  Mais  alors  les  trois  premières  splendeun 
cessent  d*ètre  les  personnes  de  la  Trinité,  car  ce  sont  elles  qui 
forment  le  tronc  et  le  germe  de  Farbre  :  et  que  fera-t-on  des 
branches  et  de  la  racine,  si  Fon  veut  que  ce  tronc  seul,  c'est- 
à-dire  les  trois  premières  eplendeurs  soient  la  Trinité?  D'ail- 
leurs ne  voit-on  pas  que  comme  les  dix  êplendeun  ne  font 
În[un  arbre,  il  faudrait  conclure  qu*il  y  a  dix  personnes  dans  la 
rinité,  si  on  voulait  adopter  les  pnncipes  des  cabalistes?— Cr^a- 
iiofn  du  monde  pat  voie  (t émanation.  Les  cabalistes  ont  on  au- 
tre système,  et  qui  n'est  pas  plus  intelligible  que  le  précédent. 
Us  soutiennent  qu*il  y  a  plusieurs  mondes,  et  que  ces  mondes 
sont  sortis  de  Dieu  par  voie  d*émanation.  Ils  sont  composés  de 
lumière.  Cette  lumière  divine  était  fort  subtile  dans  sa  source  ; 
mats  elle  s'est  épaissie  peu  à  peu,  à  proportion  qu'elle  s*est  éloi- 
gnée de  Fêtre  souveram  auquel  elle  était  originairement  atta- 
chée. Dieu  voulant  donc  créer  l'univers ,  il  y  trouva  deux  gran- 
des difficultés.  Premièrement  tout  était  plein,  car  la  lumière 
éclatanteet  subtile  {Inirod,  adlib.  Zohar,  sect.  1,  Cab.  denud,^ 
t.  III)  qui  émanait  de  l'essence  divine  remplissait  toutes  choses  : 
il  fallait  donc  former  un  vide  pour  placer  les  émanations  et 
Funtvers.  Pour  cet  effet,  Dieu  pressa  un  peu  la  lumière  qui  Fen- 
vironnait,  et  cette  lumière  comprimée  se  retira  aux  côtés ,  et 
laissa  au  milieu  un  grand  cercle  vide  dans  lequel  on  pouvait 
situer  le  monde.  On  explique  cela  par  la  comparaison  d'un 
homme  qui,  se  trouvant  chargé  d'une  robe  longue,  la  retrousse. 
On  allègue  Fexemplc  de  Dieu  qui  changea  de  Bgure  ou  la  ma- 
nière de  sa  présence,  sur  le  mont  Sinaï  et  dans  le  buisson  ar- 
dent. Mais  toutes  ces  comparaisons  n'empêchent  pas  qu'il  ne 
reste  une  idée  de  substance  sensible  en  Dieu.  Il  n  y  a  que  les 
corps  qui  puissent  remplir  un  lieu  et  qui  puissent  être  compri- 
més. On  ajoute  que  ce  fut  pour  l'amour  des  justes  et  du  peuple 
saint,  que  Dieu  fit  ce  resserrement  de  la  lumière.  Ils  n'étaient 
pas  encore  nés,  mais  Dieu  ne  laissait  pas  de  les  avoir  dans  son 
id^.  Cette  idée  le  réjouissait,  et  ils  comparent  la  joie  de  Dieu 
qui  produit  les  points,  et  ensuite  les  lettres  de  I  alphabet,  et 
enfin  les  récompenses  et  les  peines,  au  mouvement  d'un  homme 
qui  rit  de  joie.  La  lumière  qui  émanait  de  l'essence  divine,  fai- 
sait une  autre  difficulté,  car  elle  était  trop  abondante  et  trop 
subtile  pour  former  les  créatures.  Afin  de  prévenir  ce  mal,  Dieu 
lira  une  longue  liçne  qui,  descendant  dans  les  parties  basses, 
tantôt  d'une  manière  droite  et  tantôt  en  se  recourbant  pour 
fcjre  dix  cercles  ou  dix  séphiroU,  servit  de  canal  à  la  lumière. 
Bile  ae  communiqua  d'une  manière  moins  abondante;  et  s'é* 
paississant  à  proportion  qu'elle  s'éloignait  de  son  centre,  et  des- 
cendant par  le  canal,  elle  devenait  plus  propre  à  former  les  es- 
prits et  les  corps.  La  première  émanation,  plus  parfaite  que  les 
autres,  s'appelle  Adam  Kadmou,  le  premier  de  tout  ce  qui  a 
éU  créé  au  commencement.  Son  nom  est  tiré  de  la  Genèse,  où 
Dieu  dit,  Fai$ons  fhomme  ou  Adam  à  notre  image;  et  on  lui  a 
donné  oe  nom,  parce  que,  comme  l'Adam  terrestre  est  un  petit 
inonde,  celui  du  ciel  est  un  grand  monde;  comme  Fhomme 
tient  le  premier  rang  sur  la  terre,  l'Adam  céleste  l'occupe  dans 
je  ciel  ;  comme  c'est  pour  l'homme  que  Dieu  a  créé  toutes  choses, 
r  Etemel  a  poêeédé  t autre  dès  le  commencement,  ûvant  qu'il  fit 
aucune  4e  ses  œuvres,  et  dès  les  temps  anciens  (Prov,  ch.  viii, 
▼.  W).  Enfin,  au  lieu  -qu'en  commençant  par  Fhomme  {Abra- 
nom  Cohen  Irirw  philosoph.  cab,  dissert,  ti,  cap.  7)  on  rc- 
■wnte  par  degrés  aux  intelligences  supérieures  jusqu^à  Dieu, 
au  contraire,  en  commençant  par  Adam  céleste  qui  est  souve- 
rainement élevé,  on  descend  jusqu'aux  créatures  les  plus  viles 
«les  plus  basses.  On  le  reprrscnio  comme  un  homme  qui  a  un 
ertnc,  m  cerveau,  des  yeux  et  des  mains,  et  chacune  de  ses  par- 


ties renferme  des  mystères  prtfondi.  La  T^^Uffirj,. 
Ub.  Zohar.  /tgurm  prima^  p.  i9S)  est  le  erûœ  es  m^ 
Adam,  et  s'étend  jusqu'aux  oreillei;  tiniOHftuemimn^ 
droite,  la  prudence  fait  son  oreitte  gauche;  mi  fieéae^i^ 
gent  pas  au  delà' d'un  certain  monde  infériear,  defcirar^i 
s'étendaient  jusqu'au  dernier,  ils  ne  Inirhimat  ft  n^.i 
qu'il  ne  devtnt  lui-même  iti6ni.  S«r'  son  éiaplîi^t  qi', 
amas  de  lumière  qu'il  a  condensé;  mais  ase «Mre  Mt»f« 
échappée  par  les  jeux  et  par  les  orrilles.  La  Katena  kmé 
canal  à  la  lumière  lui  a  commuai^ ,  avec  ria4Hli|Hiv(tb 
beauté,  le  pouvoir  de  produire  d'autres  mondes.  Um^a 
cet  Adam  premier  est  plus  grand  que  tous  les  ailRf;fcfi» 
vent  de  lui  leurs  influences  eC  en  dqiendent.  Les  cerrln^b 
mentsa  couronne,  marquent  sa  vie  et  sa  durée,  que  M ftb 
Egyptiens  ont  représentée  par  un  œfde  oo  par  ow  cNm 
Gomme  tout  ce  qu'on  dit  de  cet  Adam  preoner  MoMeaiv 
à  une  personne,  quelques  cbrétiens,  interprélMt  ktééu 
cru  qu'on  désignait  par  là  Jésus-Christ,  li  mmàie^ 
sonne  de  la  Trinité;  car  les  cabalistes  {AbrêkÊm  Cém  im 
pkitoêopk.  cab,  dissert,  ir,  cap.  m  )  dauMul  i  m  lài 
un  coÉMnencement.  Ils  ont  même  plaeé  un  espinadtk 
et  l'infini,  pour  marquer  <|u*il  était  d'une  cnam éftM 
et  fort  éloigné  de  la  perfection  de  la  cause  qui  rauil  pnk 
et  malgré  Fempire  qu'on  lui  attribue  pour  la  pekam  k 
autres  mondes,  il  ne  laisse  pas  d'approcher  4lQiéMl,e(f* 
composé  de  qualités  contraires;  d'ailleurs  leiMfa4u- 
nent  souvent  le  titre  de  fils  à  leur  Seir-âufi^  tefâlnkafi 
jamais  à  Adam  Kadmeu,  qu'ils  étèrent  bfiieBi^ii-tai 
de  lui.  On  disttngde  quatre  sortes  de  mondes  et ^aaA- 
res  de  créaftions.  4"  I!  y  a  une  production  psrié  Cau- 
tion, et  ce  sont  les  séphirots  et  les  grandes  Iwi^^tf 
émané  de  Dieu,  et  qui  composent  le  monde  ajnVmKfif  ;('dt 
nom  qu'on  lui  donne.  Ces  luroières  sont  sertàeidet'èlirnii 
comme  la  chaleur  sort  du  feu^  la  lumière  d«  sMctTcfei 
la  cause  qui  le  produit.  Ces  émanations  sent  tMjamfniB 
de  Dieu,  où  elles  conservent  anc  lumière  plus  meelfb* 
tile;  car  la  lumière  se  condertse  et  s'épaissit  à  profortwf* 
s'éloigne  de  Fêtre  infini.  Le  second  monde  i'Mpe!lelf»*P» 
d'un  terme  qui  si^jnifie  éehora  ou  détacher.  On  tai^p^* 
monde  de  la  crèaition  des  âmes  oui  ont  été  détaAéaàây' 
mière  cause ,  qui  en  sont  plus  éloignées  qw  leiff*^* 
qui,  pr  conséquent,  sont  plus  épaisses  et  f*«  l^**"]**!: 
appelle  ce  monde  le  trône  de  la  gloire ,  et  les  •H*'''*!^^ 
supérieur  y  versent  leurs  influences.  Le  troiàtow^* 
création  regarde  les  anges.  On  assure  (PWoi.<«'Wj^ 
cap.  17)  qu'ils  ont  été  tirés  du  néant  dans  k  deuai*» 
placés  dans  des  corps  célestes,  d'air  ou  de  fca;€'«t  f*J 
on  appelle  leur  formation  jésirah,  parce  que  «y*  F 
ont  été  formés  pour  une  substance  qui  leur  éliit  (Wi«* 
avait  dix  troupes  de  ces  anges.  A  leur  tête  était  «•  *[|"T 
Méêratan,  élevé  au-dessus  d'eux,  contemplant  »«"*■ 
la  face  de  Dieu ,  leur  distribuant  tous  Us  jonrtbft^^^ 
ordinaire.  Ils  tirent  de  lui  leur  vie  et  leurs  «très  »n«^ 
c'est  pourquoi  tout  l'ordre  Angélique  a  pris  son  »»^ 
Dieu  créa  les  corps  qui  ne  subsistent  point  l*'J"V  i 
comme  les  âmes,  ni  dans  un  autre  sujet  ^^^'"V  /^ 
sont  composés  d'une  matière  divinble,  <!**'^*"'l  '^ 
se  détruire,  et  c'est  cette  création  du  monde  Ç^'^ItT 
Asiah.  Voilà  Fidée  des  cabalistes,  dont  le  «f^^J;, 
formé  dîflFéremment  les  âmes,  les  anges  et  ^^^Z^ 
les  émanations,  ou  le  monde  atfleutiqae,  ce  •oeu«  , 
de  la  Divinité  qu'ils  habiUent  en  personnel  ««^ 
lumières  qui  découlent  de  l'Etre  infini. O^^JJJ'^ 
soient  toutes  ces  imaginations,  on  a  tàefcé  <•« F^f  ^ , 
naircs  qui  les  ont  enfantées,  et  ce  «^},'«  ?7l!r* 
chargent  souvent  de  ce  travail  pour  leslaifs.  **""!,♦ 
qu'ils  ne  sont  pas  toujours  les  meilleurs  •"•^T*"^,  k»: 
baie.  Ils  pensent  toujours  à  la  Trinité  des  pei«»» 
et  quand  il  n'y  aurait  que  ce  seul  ^^^^zlZ^Ï 
ils  n'entreraient  jamais  dans  le  «^"^"JJp^f^  ÏL  «i 
nous  apprennent  seulement  par  leur  idée  "J*  jJV,|* 
peut  trouver  tout  ce  qu'on"  veut  dans  la  ^^^^r^t  0 
dans  son  livre  intitulé  :  Philos,  tab.  (*Î5ÎJ»?^ 
fait  mieux  comprendre  la  pensée  descabawlo^  ^  ^ 
V  que  la  lumière  qui  remplissait  ^^^^^  s  bU 
subtile  pour  former  des  corps  ni  mêroe^^g^^^ 
condenser  cette  lumière  qui  ^^^^^^  ^^^j^^Jl^k  P»** 
mière  erreur,  que  le  monde  est  sortidç  •*  T'i-rtéft  ' 
d'émanation,  et  cfùe  les  esprits  ••»*« 'ïrJ!12ilrt«*''^ 
remorque  que  Dieu ,  ne  voulant  pas  crew  «""^^  ^ 
même ,  produisit  un  être  qu'il  revêÛt  d'un  ftivm 


(671) 


CABALBAK. 


loor  cela»  et  c'est  œ  qu'ils  appellent  Âéam  premier  on  Àdûm 
tadmou.  Ce  o*ett  pas  qoe  Dieu  ne  pût  créer  iimnédialemenl, 
nais  il  ne  voulut  pas  le  faire,  afin  que  son  pouvoir  parût  avec 
lias  d*éclat.  3»  Ce  premier  principe  que  Dieu  produisit ,  afin 
te  s'en  servir  pour  la  création  de  1  univere,  élail  fini  et  borné: 
Keu  lui  donma  Ue  perfeclionê  qu'il  a,  ei  lui  doniUÈ  le$  défaute 
m'ii  n'a  pas.  Dieu  est  indépendant ,  et  ce  premier  principe 
lépendaît  de  lui;  Dieu  est  infini,  et  le  premier  principe  est 
wrné;  il  est  immuable,  et  la  première  cause  était  sujette  au 
Rangement.  Il  laut  donc  avouer  que  ces  théologiens  s'éloignent 
les  idées  ordinaires,  et  de  celles  que  UtjUat  nous  a  données  sur 
I  création.  Ils  ne  parlent  pas  seulement  un  langage  barbare; 
Is  en&nlent  des  erreurs,  ei  les  cachent  on  ne  Mit  sous  quelles 
i^ores.  Oa  voit  évidemment  par  Isaac  Lorija,  commentateur 
Dif,  gui  suit  pas  à  pas  son  maître,  qu'ils  ne  donnent  pas 
mmédiatement  la  cr&lion  à  Dieu;  ils  font  même  consister  sa 
KMité  à  avoir  (ait  un  principe  inférieur  a  lui  qui  pût  agir, 
[roover  Jésus-Christ  dans  ce  principe,  c*est  non-«euleinent 
'éloigner  de  leur  idée^  mais  en  donner  une  trés-fausse  du  Fils 
le  Dieu,  qm  est  infini,  immuable  ei  indépendant.  Si  on  des- 
end  dans  un  plus  grand  détail,  on  Ciouvera  le  Seir^Àmpin, 
rai  est  bemroe  et  femme;  telle  mère,  ce  père,  cette  femme  ou 
mha,  qu'on  lait  inlenfenir  ;  cette  lumière  qu'on  fait  sortir  par 
e  crâne,  par  les  veux  et  par  les  oreilles  du  gi^nd  Àmpiu,  Ces 
BéUpbores  sont-elles  bien  propres  i  donner  une  juste  idée  des 
lerfecUoBS  de  Dieu,  ei  de  la  manière  dont  il  a  créé  le  monde? 
1  y  a  quelme  ebese  de  bas  et  de  rampant  dans  ces  figures,  qui, 
Heo  loin  de  nous  faire  distinguer  ce  qu'on  doit  craindre  el  ce 
ru'o»  dotf  aiMtfr,  ou  de  mue  wmr  à  la  DiviniU,  l'arilissent, 
it  la  rendent  mcpriaabJe  aux  booMnes.  Voilà  les  principes  gé- 
léraux  de  te  cabale^  que  nous  avons  tâché  d'expliquer  avec 
^arté,  quoique  nous  ne  nous  Battions  pas  d'y  avoir  réussi.  14 
aut  avouer  qu'il  v  a  beaucoup  d'extravagances  et  même  de 
>éril  dans  celle  màbode;  oar  si  on  ae  dit  que  ce  que  les  autres 
Ai  enseigné  sur  les  opératiausei  sur  les  attributs  de  Dieu,  il 
it  inutile  d'employer  des  allégories  perpétuelles,  et  des  meta- 
nores  amUées,  um,  bien  loin  de  rendre  les  vérités  sensibles, 
u  serveot  qu'à  les  obsourcir.  Ces!  répandre  un  voile  svr  un 
«jet  qii  était  déiâ  caché,  ci  dont  on  ne  découvrait  qu'avec  peine 
fuelques  traits.  D'aifleurs,  on  reaverae  toute  l'Ecrilure,  an  en 
hanffe  le  sens  «i  jusqu'aux  mets,  afin  de  pouvoir  trouver  quel- 
[ae  fondement  et  quelque  appui  â  ses  coigectures.  On  jette 
Béme  souvent  les  bourmies  dans  l'erreur,  parce  quil  est  impos- 
UMe  de  avivre  ces  théologiens,  qui  entassent  figure  sur  figure, 
t  qui  ne  choisissent  pas  toujours  avec  jugement.  Ce  mélange 
bommeset  de  inmnes  ou'on  trouve  associés  dans  les  sp<^- 
mir«,  leur  union  conjugale,  et  la  OMnière  dont  elle  se  foit,  sont 
itt  emblèmes  trop  pnenls  et  trop  ridicules  pour  représenter  les 
peralions  de  Dieu  et  sa  fécondité.  D'ailleurs,  il  y  a  souvent 
|De  profondeur  si  obscure  dans  les  écrits  des  cabalistes,  qu'elle 
levient  impénétrable  :  la  raison  ne  dicte  rien  qui  puisse  s'ac- 
order  avec  les  termes  dont  leurs  écrits  sont  pleins.  Après  avoir 
herché  longtemps  inutilement,  on  se  lasse,  on  ferme  le  livre; 

0  y  revient  une  heure  après;  ou  croit  apercevoir  une  petite 
oeur,  mais  elle  disparaît  aussitôt.  Leurs  prindpes  paraissent 
I abord  avoir  quelque  liaison;  mais  la  diversité  des  interprètes 
pi  les  expliquent  est  si  grande,  qu'on  ne  sait  où  se  fixer.  Les 
ormes  qu  on  emploie  sont  si  étranges  ou  si  éloignés  de  l'objet, 
u  on  ne  peut  les  y  ramener;  et  il  y  a  lieu  d'être  étonné  quil  y 
li  encore  des  hommes  instruiU  d'ailleurs  qui  persistent  â  croire 
•e  l'on  peut  découvrir  ou  éelaircir  des  vérités  importantes,  en 

1  seryaai  du  secoun  de  la  mbaie.  Il  serait  difficile  de  les  gué- 
ir  :  d'ailleurs,  si  en  expesant  aux  yeux  cette  acience  dans  son 
lai  naturel,  on  ne  s'aperçoit  pas  qo'eMe  est  ereuse  et  vide,  et 
pe,  sous  des  paroles  obscures,  souvent  même  inintelligiMes  â 
tux  qui  s'en  servent,  on  eacbe  peu  de  chose,  tous  les  raison- 
nmenis  du  monde  ne  convaincraient  pas.  En  effet,  un  homme 
le  bon  seus,  qui  aura  étudié  k  fond  les  eéphirole,  la  courotme 
|ui  marque  la  perfeclion,  la  eageise  ou  la  maan^cence,  en 
Mnprendra-t-il  mieux  que  Dieu  est  un  être  infinmient  parfait, 
A  qu'il  a  créé  le  monde?  Au  contraire,  il  faut  qu'il  fasse  de 
^>|9ues  spéculations  arant  que  de  parvenir  là.  Il  faut  lire  les 
^Ibtes,  écarter  les  différentes  expUcations  qu'ils  donnent  à 
«ttrs  eplendeure,  les  suivra  dans  les  conséquences  qu'ils  en 
|n^t,  peser  si  elles  sont  justes.  Après  tout,  il  faudra  en  revenir  à 


sages  et  judicieux  qui ,  voulant  faire  comprendre  des  vérités 
sublimes,  se  servent  de  ternies  clairs.  Ils  ont  dû  nécessairement 
fixer  leur  pensée  à  celle  des  lecteurs,  n'ayant  pas  eu  dessein  de 


ïcolasliques,  autant  de  rcmprts^  derrière  lesquels  un  homme 
^  raisonne  juste  ne  peut  jamais  percer  un  ignorant  qni  sait 
son  jargon.  L^  écrivains  sacrés  ont  parlé  comme  des  liommas 


cours  détermine  à  un  sens  précis,  on  ne  peut  jamais  convenir 
de  rien.  Les  systèmes  de  religion  varieront  à  proportion  de  la 
fécondité  de  l'imagination  de  ceux  qui  liront  rÉcriture;  et, 
pendant  que  Tun  s'occupera  à  chercher  les  événements  futurs 
et  le  sort  de  l'Eglise' dans  les  expressions  les  plus  simples,  un 
autre  y  trouvera  sans  peine  les  erreurs  les  plus  grossières.  Mais, 
nous  dira-t-on,  puisque  les  Juiis  sont  entél&  de  cette  science,  ne 
serait-il  pas  avantageux  de  s'en  servir  pour  les  combattre  plus 
facilement?  Quel  avantage!  quelle  gloire  pour  nous,  lorsqu'on 
trouve,  par  la  cabote,  la  Trinité  des  personnes,  qui  est  le  grand 
épouvantait  des  Juifs,  et  le  fantôme  qui  les  trouble!  Quelle  con» 
solation,  lorsau'on  découvre  tous  les  mystères  dans  une  science 
oui  semble  n  être  faite  que  pour  les  obscurcir  l  Nous  répon- 
drons :  i°  que  c'est  agir  de  mauvaise  foi  que  de  vouloir  que  le 
christianisme  soit  enfermé  dans  les  eépMroU;  car  ce  n'était 
point  riutention  de  ceux  qui  les  ont  inventés.  Si  on  y  découvre 
nos  mystères,  afin  de  faire  sentir  le  ridicule  et  le  faible  de  oetle 
méthode,  à  la  bonne  heure  :  mais  Morus  et  les  autres  cabalistes 
chrétiens  entrent  dans  le  combat  avec  une  bonne  foi  qui  décon- 
certe, parce  qu'elle  fait  connaitre  qu'ils  ont  dessein  de  prouver 
ce  (qu'ils  avancent,  et  ou'ils  sont  convaincus  que  toute  la  religion 
chrétienne  se  trouve  dans  la  cabaie;  ils  insultent  ceux  qui  s'en 
moquent ,  et  prétendent  que  c'est  l'ignorance  (|ui  enfante  ces 
sourires  méprisants.  On  peut  employer  cette  science  contre  les 
rabbins  qui  en  sont  entêtes,  afin  d'ébranler  leur  incrédulité  par 
les  arguments  que  l'on  tire  de  leur  propre  sein,  et  l'usage  qu  on 
fait  des  armes  qu'ils  nous  prêtent ,  peut  être  non  quand  on  tes 
tourne  contre  eux-mêmes  :  mais  il  faut  toujours  garder  son  bon 
sens  au  miKeu  du  combat,  et  ne  se  laisser  pas  éblouir  par  Téclat 
d'une  victoire  qu'on  remporte  facilement,  ni  la  pousser  trop 
loin.  Il  faut  sentir  la  vanité  de  ces  principes,  et  nen  pas  faire 
dépendre  les  vérités  solides  du  christianisme  ;  autrement  on 
tombe  dans  deux  fautes  sensibles.  En  effet,  le  Jinf  converti  par 
des  arguoMnts  cabalistiques  ne  peut  pas  avoir  nue  véritable  foi  ; 
elle  chancellera  dès  le  moment  que  la  raison  lui  découvrira  lu 
vanité  de  cet  art  ;  et  sou  christianisme,  s'il  n'est  tiré  que  du 
fonds  de  la  cabale,  tombera  avec  la  boom  opniion  qu'A  avait 
de  sa  science.  Quand  même  FiUusion  durerait  jusqu'à  la  mort, 
en  serait-on  plus  avancé?  On  ferait  entrer  dans  PEglise  diré- 
lienne  un  homme  dont  la  fui  n'est  appuyée  que  sur  des  roseavr. 
Une  connaissance,  si  peu  solide  peut-elle  produire  de  véritables 
vertus?  Mais,  de  plus,  le  prosélyte,  dégaeé  des  pr^ugés  de  sa 
nation,  et  de  l'autorité  de  ses  maîtres  et  de  leur  science,  perdra 
peu  à  peu  l'estime  qu'il  avait  pour  elle  ;  il  commencera  è  douter; 
on  ne  le  ramènera  pas  aisément ,  parce  qu'il  se  défiera  de  lea 
maîtres  qui  ont  commencé  par  la  fraude;  et  s'il  ne  rentre  pas 
dans  le  judaïsme  par  intérêt,  il  demeurera  chrétien  sans  reli- 
gion et  sans  piété. 

CABALE,  iE,  adj.  {gramm,)f  acquis  par  la  cabale. 

CABALER,  V.  n.  {gramm,)j  faire  une  cabale,  être  d'une  ca- 
bale. On  le  prend  en  mauvaise  part. 

fiABALEB,  V.  n.  [gramm.),  intriguer  pour  obtenir  quelque 
emploi,  etc.  Il  est  familier. 

CABALES  {géogr.  une.),  anciens  peuples  d'Afrique,  bornés 
au  nord  par  les  Barcéens  et  à  l'ouest  par  les  Nasamones,  habi- 
taient au  milieu  du  pays  des  Auschises. 

CABALETTE  (mus.),  La  cabalette,  de  ritalien  cabalelta,  est 
une  phrase  finale  par  laquelle  se  terminent  presque  tous  les 
airs,  duos  et  morceaux  d'ensemble  des  opéras  italiens  de  l'école 
actuelle,  et  qui  se  répète  deux  fois.  Cette  phrase,  toujours  d'un 
mouvement  accéléré,  est  destinée  à  donner  ce  qu'on  appelle  le 
coup  de  fouel  au  morceau  et  &  faire  applaudir  le  chanteur.  A 
toutes  les  époques  on  a  vu  des  formes  ae  convention  adoptées 
par  tous  les  compositeurs  d*une  certaine  école  se  reproauhrc 
avec  ténacité  dans  toutes  les  partitiods,  jusqu'à  ce  qu'enfin  un 
artiste  habile  les  fasse  disparaître  pour  leur  substituer  d'autres 
formes  qui  plaisent  d'abord  par  la  nouveauté,  mais  qui,  em- 
ployées a  leur  tour  sans  discernement,  deviennent  également 
communes  et  tnnales. 

CABALEUR,  S.  m.  (gramm,),  celui  qui  cabale. 

CABALEZBT,  S.  m.  (osiron.),  étoile  fixe  qu'on  nomme  aasii 
Basilic, 

CABALHAH,  S.  m.  (Mun.),  plante  du  Mexique,  dont  la  ra- 


CABALLBEO. 


(678) 


CjkBAMim. 


cÎDe  est  employée  pour  gaérir  les  blessures  causées  par  des 
ùèohes  empoisonnées. 

CABALIE  {géogr,  anc.),  petite  contrée  méridionale  qui  com- 
prenait les  frontières  orientales  de  la  Lycie  et  celles  occidentales 
de  la  Pamphilie.  Termesse  en  était  la  ville  principale. 

CABALI6  (géogr.),  ville  d'Asie  dans  le  Turkestan. 

CABALINE  [géogr,  ane.),  ville  des  Eduens,  dans  la  première 
Lyonnaise,  sur  l'Araris,  au  sud-est  d'Augustodunum. 

CABALiSTEy  S.  m.  (gramm.)^  celui  qui  est  savant  dans  la  ca- 
bale des  Juifs. 

CABALiSTEy  S.  m.  ancien  terme  de  commerce  qui  était  en 
usage  dans  le  pays  de  Toulouse  et  dans  tout  le  Lan^edoc,  où 
on  s^en  servait  pour  signifier  un  marchand  qui  ne  faisait  pas  le 
commerce  par  lui-même,  mais  qui  s'intéressait  et  plaçait  des 
fonds  dans  le  commerce  d'un  autre.  Ce  mot  est  dérivé  de 
cabal. 

CABALISTES,  s.  m.  [hiêt,),  secte  des  Juifs  qui  suit  et  pratique 
la  cabale,  qui  interprète  l'Ecriture  selon  les  régies  de  la  cabale. 
Les  Juifs  sont  partagés  en  deux  sectes  générales  :  les  caraïtes, 
qui  ne  veulent  pas  recevoir  les  traditions  ni  le  Talmud ,  mais 
le  seul  texte  de  l'Ecriture  (F.  Garaites),  et  les  rabbinistes  on 
talmudistes ,  qui  outre  cela  reçoivent  encore  les  traditions  et 
suivent  le  Talmud  (F.  Rabbinistes).  Ceux-ci  sont  encore  di- 
visés en  deux  partis,  savoir  :  rabbinisiei  iimpleê,  qui  expliquent 
l'Ecriture  selon  le  sens  naturel,  par  la  grammaire,  l'histoire  ou 
la  tradition,  et  en  eabalislet,  qui,  pour  y  découvrir  les  sens 
cachés  et  m^^stérieux  que  Dieu  y  a  mis,  se  servent  de  la  cabale 
et  des  principes  que  nous  avons  rapportés. 

CABALISTIQUE,  adj.  des  deux  genres  {gramm,),  qui  appar- 
tient à  la  cabale  des  Juifs.  Il  se  dit  aussi  en  parlant  de  la  pré- 
tendue science  qui  a  pour  objet  de  communiquer  avec  les  êtres 
élémentaires. 

CABALLAIRE,  S.  m.  ^botan,]^  genre  de  plantes  du  Mexique, 
que  l'on  a  réuni  aux  mirsines. 

CABALLATiON,  S.  f.  (botan.),  espèce  de  plante  du  genre  des 
cynoglosses. 

CABALLERO  OU  GATALLERO,  nom  d'une  famille  napoli- 
taine qui,  transplantée  en  Espagne,  y  a  joué  un  rôle  assez  impor- 
tant. —  Don  Juan  Gaballero,  né  à  Naples  en  1712,  suivit  la 
carrière  des  armes,  et  fit  les  guerres  de  1759  à  1740  sous  don 
Carlos,  qu'il  accompagna  lorsque  ce  prince  alla  régner  en 
Espagne  sous  le  nom  de  Charles  III.  Il  dirigea  la  défense  de 
Billilla  en  1774,  contre  les  attaques  du  roi  de  Maroc,  et  com- 
manda les  ingénieurs  en  1779  au  blocus  de  Gibraltar.  Avec  la 
permission  de  son  souverain,  il  alla  à  Naples  pour  mettre  en  état 
de  défense  les  places  du  royaume  des  Deux-Siciles.  Il  revint 
bientôt  en  Espagne.  Il  mourut  à  Valence  en  novembre  1791 .  Il 
était  lieutenant  général,  membre  du  conseil  suprême  de  la 
guerre,  inspecteur  général  du  corps  du  génie  et  directeur  com- 
mandant des  fortifications  et  des  académies  militaires.  —  Don 
JÉRÔME  Caballero,  SOU  frère,  militaire  comme  lui,  sauva  don 
Carlos  en  1744  lors  de  la  surprise  de  Velletri.  ce  qui  lui  procura 
un  rapide  avancement,  malgré  sa  médiocrité.  Il  suivit  ce  prince 
en  Espagne,  fut  ministre  de  la  guerre  en  1787,  et  deux  ans 
après  lieutenant  général.  Il  mourut  dans  un  âge  très-avancé  en 
1807.  Il  était  chevalier  de  Saint-Jacques,  conseiller  d'Etat  et 
marquis.  —  Caballero  (don  Joseph-Antoine),  fils  de  don 
Juan  et  neveu  de  Jérôme,  naquit  à  Saragosse  vers  1760.  Après 
ses  études  classiques  et  de  droit,  il  obtint  une  place  d'alcaîde 
de  eorie,  puis  d'auditeur  à  l'académie  de  Séville.  Son  mariage 
avec  une  camériste  de  la  reine  l'initia  dans  les  secrètes  liaisons 
de  cette  princesse  avec  le  ministre  Godoï,  circonstance  dont  il 
usa  habilement  pour  ses  intérêts  et  ceux  de  sa  famille.  Dès 
1794,  il  était  fiscal  du  conseil  suprême  de  la  guerre,  et  en 
1798  il  parvint  au  ministère  de  grâce  et  de  justice.  Il  fut  créé 
erand'croix  de  l'ordre  de  Charles  III  en  1805.  et  hérita  du  titre 
de  marquis  à  la  mort  de  son  oncle.  Il  perdit  le  ministère  de  la 
^tice  en  mars  1808,  lorsque  la  révolution  d'Aranjuez  plaça 
Ferdinand  VII  sur  le  trône  d'Espaffue;  mais  il  conserva  sa  place 
au  conseil  d'Etat  et  obtint  celle  de  gouverneur  des  finances. 
Après  le  départ  de  Ferdinand  pour  Bayonne,  il  fut  megabre  de 
la  iunte  suprême  du  gouvernement,  et  sisna  en  cette  qualité 
Tadresse  du  15  mai  à  Napoléon  pour  lui  demander  un  souve- 
rain de  sa  famille,  puis  la  proclamation  du  5  juin  aux  Espa- 
gnols pour  préparer  cet  événement.  Il  fut  comblé  d'honneurs 
et  de  laveurs  sous  Joseph  Buonaparte,  qu'il  suivit  en  France  en 
1815.  U  choisit  Bordeaux  pour  sa  résidence.  Condamné  à  un 
exil  perpétuel  par  Ferdinand  VII  en  février  1818,  il  fat  rappelé 
en  18â0  par  le  gouvernement  constitutionnel,  et  alla  mounr  à 


Salamanque  dans  le  courant  de  1811 .  Gibalkro  était  n  hute. 
sans  idées  fixes,  sans  principes  politiques  ni  lAàJrT 
esprit  et  d'un  caractère  également  flexiblei,  et  SmJZ 
céder  aux  circonsUnces  et  se  plier  à  toutes  les  opioionsi^ 
y  trouvait  son  avantage.  —  Plusieurs  aotw  Cihiijrji 
occupé  en  Espace  des  fonctions  imporUates  au  coosd  I 
ordres,  au  conseil  des  finances,  à  la  justice  royale  da  masS 
à  la  surintendance  des  postes,  etc.  ' 

CABALLERO  (LB  P.  R AYMOIOhDiOSDADa),  samt  \àk^ 

graphe^  naquit  en  1740  dans  l'Ile  de  Majon|oe,(riBebn)lr 
originaire  de  l'Estramadure.  Après  avoir  temiioé  de  brittuio 
études  chez  les  jésuites,  il  embrassa  leur  ocdre»  et  etnm 
avec  talent  la  lang^ue  latine  au  séminaire  des  nobicset  leM» 
lettres  au  collège  impérial  de  Madrid.  Ala  sappranoidebi^ 
ciété,  il  alla  à  Rome,  où  il  partagea  son  temps  entre  is  km 
ecclésiastiques  et  la  culture  des  lettres.  Il  anil  coaiem  ^ 
l'exil  l'attachement  le  plus  tendre  pour  sa  patrie.  Pitsme  t« 
ses  ouvrages  ont  pour  but  de  venger  les  Espagnob  des  m». 
tions  injustes  que  leur  adressent  les  étrangers.  lient  le kte 
de  voir  lie  rétablissement  de  la  société  dans  laquelle  il  hé  (tt 
son  goût  pour  la  retraite  et  toutes  les  vertus  dta^tam  ï 
mourut  en  1820.  On  a  de  lui:  l""  De  prima  Hitpu^iiftft. 
phiœ  œtale  êpecimen,  Rome,  1795,  in-4^  L'aQtenrpnBredtt 
«»t  ouvrage  que  Valence  possédait  un  atelier  typognphifKè 
1474,  et  qu'avant  la  fin  du  siècle  plus  de  vingt  Tiyaf%K; 
qu'il  nomme^  avaient  des  imprimeries.  Il  essaTeeMèéraoï- 
trer  que  les  imprimeurs  de  sa  patrie  ne  le  cedaJeiteiiinnK 
sorte  aux  plus  renommés  des  autres  pays.  U  piMintaeqt 
l'inquisition,  loin  de  nuire  au  progrès  des  scieooi,  Wsi  c» 
tamment  favorisées  ;  ^  Oêservazumi  sutta  Mtrkétifi^- 
Giuseppe  di  Rivera  deUe  lo  Spagnoktto,  htm\Miitf 
Romana,  1796;  et  dans  le  Giornale  liUerariù HSffà,Jw 
tenr  y  revendique  pour  l'Espagne  rhonneord^aioirdour* 
jour  au  célèbre  artiste  Espagnolet  (F.  ce  nom);  VCmm» 
riola  critiea  :  primum  de  diêcipUna  aream,  tedmém  it  i«)> 
evangeliea,  Rome,  1798,  in-8<>;  4°  Rkhen^tfferkmii 
aeademia  del  Ponlano,  ibid.,  1798,  in-8°;  5*  iovfrtîM 
amiehevoli  ait  erudito  IraduUore  romano  itU  fe«f^< 
W,  Oulhne,  Naples,  1799  ;  6«>  l'EraimodeFttdiuéÇtm 
confermalo  eontro  le  censure  nemiehej  Rome,  Ui^â-f.' 
7''  Biblioihecm  ecriplorum  toeietatis  Jetu  tmltuiklf^ 
ibid.,  1814-16,  2  parties  in-4<».  U  j  discute  les  tilwïB»*» 
de  ses  confrères  ;  il  ne  les  loue  jamais  que  |>ar  lesfainHi'^f 
un  grand  nombre  de  manuscnts  ;  le  plus  importiolesiBSh 
tique  de  l'Histoire  du  Mexique  par  son  confréie  le  P.  Q»f^ 
intitulé  :  Obiervaeioneê  americanaê  y  iupplef»nka\t" 
la  Biiloria  de  Mexico,  3  vol.  in-4®. 

CABALLEROS,  s.  m.  {cimm,\  nom  qn'onadoooé,<)» 
commerce,  à  une  sorte  de  laine  d'Espagne. 

CABALLÉROTE,  S.  m.  {hUt,  naL),  espèce  de  powc -■ 
mers  d'Amérique,  qui  est  bon  à  manger. 

CABALLIN,  adj.  m.  (an.  véUr.\  se  dit  d'une  «Jj^ 
extraite  de  l'aloès  vulgaire,  qu'on  n'emploie  que  pûw»- 
vaux.  Aloès  cabalUn.lï  est  aussi  substantif  mascalw. 

CABALLiNE,  adj.  fém.  {mythol),  se  dit  d'une  lootii»? 
était  consacrée  aux  Muses,  et  qui  prend  sa  souree  ii  Ç» 
montHélicon.  C'est  la  même  que  celle  connue  sobs  k» 
d'EUppocrène.  .    ^ 

GABALLIQUE,  adj.  des  deax  genres  {]^i*  "** fi- 
chez les  anciens  Lacédémoniens  d'un  exercice  gTJJ^^; 
consistait  à  terrasser  son  adversaire.  Exercice  cwiiur 
aussi  substantif  féminin  :  la  caballique. 

CABALLO  (Emmanuel)  s'illustra  ausiégcdcGéoe|»P 
en  1513.  Un  vaisseau  chargé  de  vivres  et  de  "W"»»™*  ' 
tomber  au  pouvoir  des  Français,  qui  depuis  seue  n» 
geaient  la  ville  et  l'avaient  réduite  aux  horreurs  de  h  »^ 
lorsque  Caballo  monta  sur  un  autre  vaisseau  et  »o>*7g 
mier  à  Gênes  au  milieu  du  feu  de  l'ennemi.  ÇeUc  iff^ 
décida  la  levée  du  siège,  lui  mériU  le  nom  de  Ubenw 

CABALLO  (François),  de Brescia,  prof«scurdenjj^' 
Padoue,  mort  à  Brescia  en  1540  dans  un  âge  P7^^ 
laissé,  dit  Mojréri,  un  livre  laUn  oui  traite  de  ^«««"^.^ 
dans  lathériaque,  imprimé  avec  les  conseib  "A"^,!f]li 
Venise,  1505,  in-fol.,  réimprimé  dans  d^^ï^^^^^JS 
pour  la  dernière  fois  avec  les  ouvrages  choisis  »^""***^ 
Barthélemi  Montagnano,  Nuremberg,  1653,  in-iw- 

CABALUNGA  (F.  SaMAR).  ^        ^        ri.^htfOJ 

CABAMITENOUCABAIIIITAN  (^^f.)>  PC^»*^"^ 

dans  la  Tartarie. 


CABANE. 


(675) 


CABANE. 


CABAN,  S.  m.  {marine)f  vêtement  de  grosse  étofle,  en  forme 
le  fourreaa,  afee  un  capachon,  dont  les  matelots  se  servent 
;ioar  se  garantir  de  la  pluie. 

CABAN  (hUL  des  relig,),  prière  que  les  mahométans  font  au 
j)oint  du  jour. 

CABANA  igéogr.  anc.),  ville  de  TArabie  déserte,  à  Test,  sur 
la  côte  du  golfe  Persique. 

CABANAtiB,  s.  m.  [moBun  et  coul.),  endroit  rempli  do  ca- 
)anes  dans  lesquelles  campent  certains  sauvages  de  rAmériquc 
piaud  ils  vont  a  la  guerre  ou  à  la  chasse. 

CABANDÈNE  (géogr,  anc.),  petite  contrée  de  la  Susiane,  vers 
'est,  près  des  frontières  de  la  Perside. 

CABANE,  s.  f.  (archil.).  On  donne  ce  nom  à  toute  t)âtisse 
:bétive  faite  de  matières  communes  et  légères,  le  plus  ordinai- 
rement de  bois  ou  de  terre  entremêlée  avec  le  k)oiSy  et  couverte 
mi  en  chaume,  dans  la  campagne,  soit  en  planches,  dans  les 
rilles,  ou  de  toute  autre  matière  économique.  —  La  cabane,  de 
]uelque  manière  qu*on  la  considère,  à  quelque  usage  qu'elle 
«rve,  dans  quelque  pays  et  dans  quelque  temps  qu'on  s*en 
jgure  remploi,  et  quelle  que  soit  sa  forme,  est  toujours  l'ébauche 
première  ou  la  répétition  vulgaire  de  constructions  plus  achevées 
m  plus  importantes.  —•  Nous  n'aurons  pas  à  nous  occuper  ici 
le  cette  seconde  espèce  de  cabanei  que  produisent,  dans  l'état 
le  civilisation  perfectionnée,  ou  les  nombreux  usages  d'une 
infinité  de  besoins,  ou  les  faibles  moyens  des  pauvres  habitants 
Je  la  campagne.  L'article  Cabane  ne  peut  trouver  place  dans 
une  encyclopédie  que  sous  un  rapport  at)strait  et  théorique, 
:'est-à-dtre  en  tant  que  l'objet  exprimé  par  ce  mot,  présentant, 
Jans  l'origine  de  toute  société ,  un  essai  ou  une  ébauche  de 
construction ,  c'est  là  qu'il  est  possible  de  voir  le  germe  dont 
la  succession  des  idées  et  des  efforts  a  plus  tard  amené  le  déve- 
loppement. —  On  n'a  pas  la  prétention  de  rendre  cette  théorie 
ipplicable  à  tous  les  genres  de  bâtir  chez  tous  les  peuples  de  la 
terre;  on  ne  peut  non  plus  donner  connaissance  de  toutes  les 
variétés  nue  les  eabanes  ou  les  demeures  premières  de  toutes 
les  sociétés  ont  dû  éprouver,  selon  une  multitude  de  causes 
locales.  Ces  connaissances  rétroactives  sont  peut -être  même 
Icvenues  impossibles  faute  de  traditions  suffisantes  chez  le  plus 
;rand  nombre  des  peuples.  Il  peut  y  avoir  eu  toutes  sortes  de 
variétés  dans  la  formation  de  ces  chétives  demeures  ;  et  Vitruve 
nous  donne  sur  ces  variétés  si  différentes  des  notions  qui  suf- 
lisent  à  prouver  qu'en  bien  des  lieux  ce  premier  germe  a  pu 
rester  stérile  pour  l'art ,  comme  les  faits  nous  le  démontrent. 
—  11  n'en  fut  pas  de  même  en  Grèce.  Nous  pouvons,  et  par  les 
lotions  de  l'histoire,  et  par  les  traditions  de  tout  genre,  et  par 
les  témoignages  de  son  architecture,  affirmer  que  les  demeures 
firimilives  de  ce  pays  furent  fabriquées  en  bois.  Ainsi  Thucy- 
Jide  nous  apprend  que  les  cabanes  de  l'Attique  étaient  formées 
l'un  assemblage  de  bois  de  charpente.  Ces  constructions  de 
\ms  pouvaient  se  démonter  à  volonté,  se  transporter  et  se  re- 
Iressor  ailleurs.  Dès  que  la  ffuerrc  du  Péloponèse  fut  déclarée, 
Périclès  ordonna  d'abiattre  dans  toute  l'Attique  les  maisons  de 
)ois,  et  d'en  déposer  les  matériaux  à  Athènes,  aGn  de  les 
4)ustraire  an  feu  de  l'ennemi  (Thucydide,  liv.  ii).  —  Le  sys- 
ènie  selon  lequel  on  est  contraint  d'avouer  que  l'art  de  Tar- 
hitecture  grecque  la  plus  perfectionnée  se  constitua  est  évi- 
tem ment,  dans  toutes  ses  parties,  une  image  représentative  de 
ous  les  cléments  d'une  composition  naturelle  en  bois  de  Char- 
ente. Il  est  donc  beaucoup  moins  question  de  prouver  cette 
eprésentation  de  la  cat>ane  grecque  dans  l'architecture  grec- 
fue ,   que  de  montrer  comment  et  pourquoi  aucune  autre 
nanière  de  cabane  n'aurait  pu  produire  ce  qui  distingue  cette 
rchitecture:  c'est-à-dire,  d'une  part,  la  propriété  imitative; 
l'une  autre,  la  vertu  proportionnelle,  qu'on  cite,  d'après  l'au- 
orité  des  faits  ou  celle  des  hypothèses ,  toutes  les  manières 
ounues  ou  supposables  de  fabriouer  les  demeures  primitives 
ippelérs  cabanes.  Eh  bien!  ni  les  nulles  formées  de  branchages 
!t  de  feuillages,  ni  les  enduits  de  terre,  ni  les  cavités  artiti- 
lelles  ou  naturelles,  ne  seraient  susceptibles  de  devenir  des 
nodèles,  on  ne  dit  pas  perfectibles,  mais  même  propres  à  ins- 
érer une  imitation  quelconque.  —  Qu'v  aurait-il  eu  à  imiter 
nr  l'art  des  temps  postérieurs,  dans  des  ouvrages  que  leur 
latore  seule  privait  de  tout  ce  qui  peut  donner  prise  aux 
calculs,  aux  combinaisons,  aux  rapports  variés  des  parties 
;ntre  elles?  Il  n'y  avait  qu'une  seule  matière  (le  bois),  une 
»eule  combinaison  (celle  des  assemblages),  un  seul  ensemble 
celui  des  parties  saillantes  et  rentrantes),  un  seul  rapport 
[lécessaire  (celui  des  objets  portés  et  du  corps  portant),  qui 
pussent  se  perpétuer  et  se  reproduire  dans  une  antre  matière, 
telle  que  la  pierre,  ei  lui  procurer  un  œuvre  de  rapports  déjà 

ÎY. 


combinés,  d'espaces  déjà  déterrainésy  d'élévations  déjà  formées. 
—  Peut-être  est-ce  là  une  des  meilleures  raisons  que  l'on  puisse 
donner  de  la  grande  extension  et  de  la  perpétuité  de  l'archilec- 
ture  grecque  :  c'est  qu'elle  seule  a  eu  ce  qu'il  faut  appeler  un 
système  qui  ne  fut  pas  une  œuvre  du  hasard;  c'est  quelle  seule 
est  née  d'un  germe  fécond  en  combinaisons.  Elle  seule  a  trouvé 
dans  la  cabane,  qui  fut  son  type  primitif,  un  tout  déjà  lié  par 
des  rapports  nécessaires,  un  ensemole  composé  de  parties  subor- 
données au  principe  de  la  nécessité,  un  modèle  susceptible  de 
se  prêter  à  ce  au'il  y  a  de  plus  grand  dans  l'art  de  bàtir  et  à  ce 
qu^il  y  a  de  plus  léger,  de  plus  délicat  ;  susceptible  enlln  de 
s  accommoder  aux  nécessités  de  tous  les  pays  et  de  tous  les 
climats.  —  Jmts  donc  qu'on  met  en  avant,  dans  l'architecture 
grecque,  ce  qu'on  appelle  la  cabane,  comme  ayant  été  son 
modèle,  on  voit  bien  qu'il  faut  se  garder  d'imaginer  qu'il  soit  ' 
question  là  de  l'habitation  agreste  que  l'on  appelle  ordinaire- 
ment de  ce  nom ,  surtout  à  I  égard  de  l'état  agricole.  —  Notre 
cabane  modèie  n'est  qu'un  système  de  théorie  fondé  sur  les 
faits  primitifs  sans  doute,  mais  devenu  plutôt  une  sorte  de 
canon  ûctif  à  la  fois  et  réel,  auquel  on  peut  toujours  rapporter, 
pour  en  vérifier  la  raison  plus  ou  moins  nécessaire  ou  probable, 
toutes  les  modifications  que  l'on  voudrait  apporter,  soit  aux 
formes  reçues,  soit  aux  emplois  nouveaux  qu'on  se  proposerait 
d'en  faire.  Oui,  ce  type,  qu'on  ne  doit  jamais  pérore  de  vue, 
sera  la  règle  qui  redressera  tous  les  abus  que  tantôt  une  am- 
bitieuse innovation,  tantôt  une  routine  aveugle,  sont  dans  le 
cas  d'introduire  dans  Fart;  c'est  par  sa  vertu  puissante  qu'une 
critique  habile  en  saura  bannir  ces  usages  dépravés,  ces  écarts 
vicieux  auxquels ,  plus  que  tout  autre  art ,  rarchiteclure  est 
exposée.  Ce  précieux  type  sera  toujours  comme  une  sorte  de 
miroir  enchanté  dont  l'art  perverti  ne  saurait  soutenir  l'effet,  et 
qui,  en  lui  rappelant  sa  véritable  origine,  peut  toujours  le  rap- 
peler à  sa  vertu  première. 

CABANE  DE  BEBGEB  iécon.  ruêi,).  Cette  maisonnette,  per- 
fectionnée en  1809  par  M.  de  Chaumontel ,  et  qui  sert  à  loger 
un  berger  ou  un  pâtre,  et  (^ui  le  garantit  des  pluies,  des  vents 
froids  pendant  la  belle  saison,  où  les  moutons  couchent  au 
parc,  peut  être  fixée  dans  un  coin  de  pâture,  ou  sur  les  mon- 
tagnes, où  les  moutons  et  les  autres  bestiaux  sont  station naires. 
On  la  monte  sur  deux,  trois  ou  quatre  roues.  Deux  membrures 
éloignées  l'une  de  l'autre  forment  la  base  de  cette  cabane,  et 
en  dépassent  antérieurement  le  corps  :  à  leurs  faces  antérieures, 
ces  deux  membrures,  dont  la  partie  excédant  le  corps  de  la 
cabane,  servent  à  fixer  une  roue  dans  le  moyeu,  libre  dans  un 
essieu,  doit  être  assez  long  pour  toucher  les  membrures.  La 
hauteur  de  la  cabane  est  de  quatre  pieds  environ;  sa  couverture 
présente  deux  plans  inclines.  De  chaque  côté  de  la  maisonnette 
est  une  porte  placée  en  avant  de  chaque  roue  de  derrière,  afin 
de  donner  au  berger  la  facilité  d'être  assis  sur  le  pied  de  son 
lit,  de  pouvoir  atteindre  facilement  tout  ce  qu'il  place  sur  les 
tablettes  mises  intérieurement  et  en  avant,  soit  qu'il  reste  dans 
sa  cabane,  soit  qu'il  en  sorte.  Une  ouverture  sur  tous  sens  est 
percée  à  la  hauteur  de  l'œil  du  berger  lorsqu'il  est  assis  dans 
son  lit.  On  peut  fermer  ces  ouvertures  en  dedans  par  un  cro- 
chet, si  elles  sont  à  coulisses,  ou  par  un  verrou,  lorsqu'elles  ont 
été  faites  à  pentures.  Le  toit,  couvert  en  planches,  peut  l'être 
aussi,  par-dessus  celles-ci,  avec  de  la  toile  imperméable,  afin 
d'éviter  au  berger  de  se  trouver  incommodé  des  vents,  et  de 
l'humidité  que  laisse  la  pluie  dans  le  k)ois.  Sur  la  partie  anté- 
rieure du  toit ,  on  place  une  petite  lanterne  ou  fanal ,  qu  on 
allume  la  nuit  pour  écarter  les  loups  alléchés  par  l'odeur  des 
moutons.  Une  girouette,  placée  à  l'autre  bout,  indique  au 
berger  de  quel  côté  vient  le  vent.  Cette  cabane,  ainsi  construite, 
est  facile  à  mouvoir  :  si  Quelques  mottes  s'opposent  à  ce  qu'elle 
roule,  on  peut  aisément  ta  soulever  en  devant,  ou  à  l'aide  d'une 
crosse  faisant  l'otTice  de  levier,  et  lui  faire  franchir  ainsi  les  obs- 
tacles qui  l'empêchent  d'avancer  ou  de  reculer.  On  attache  des 
crochets  de  fer  sur  le  bout  des  limons  devant  et  derrière  :  ils 
servent  à  attacher  les  traits  d'un  cheval,  lorsqu'on  est  obligé 
de  s'en  servir  pour  mener  la  cabane  aux  champs  ou  pour  la 
ramener  à  la  ferme. 

CABANE,  en  lerm,  de  marine,  désigne  un  petit  logement  fait 
de  planches,  pratiaué  à  l'arrière  ou  le  long  des  côtés  d'un 
bâtiment,  qui  serta'abri  ou  de  retraite  aux  pilotes  ou  autres 
officiers  de  marine.  -^  Se  dit  aussi ,  en  lerm,  de  rivière ,  de 
plusieurs  cerceaux  plies  en  forme  d'arc  sur  un  bateau,  et  cou- 
verts d'une  toile,  sous  lesquels  on  peut  se  mettre  à  couvert  des 
injures  du  temps;  et  d'une  retraite  en  planches  où  les  mariniers 
couchent  ou  font  leur  cuisine.  —  On  désigne  encore  par  le 
mot  de  Cabane  ,  une  espèce  de  bateau  couvert  de  planches 
rameuses,  où  l'on  peut  se  tenir  debout  et  à  l'abri.  —  Cabane, 

85 


CABAKIS. 


fn  lerm,  de  chaste,  se  dit  d'une  petite  butte  garnie  de  feuillage, 
ou  simplement  faite  avec  des  branchages^  dans  laquelle  le  chas- 
seur se  cache  pour  attendre  des  oiseaux  a  TalTùt  ou  pour  veiller 
à  une  chasse  à  la  pipce.  —  Cabane  se  dit  encore  des  petites  cases 
formées  avec  des  planches  rameuses,  dans  lesquelles  les  vers  à 
soie  filent  leurs  cocons. 

GABAUTE  (Philippine),  dite  la  Catanoise,  femme  d'un  pé- 
cheur et  blanchisseuse  de  son  état,  fut  choisie  pour  nourrir  le 
fils  dont  la  duchesse  de  Calabre  venait  d'accoucher  en  Sicile,  oà 
son  mari  Robert  faisait  la  guerre.  Jeune,  belle,  ayant  le  talent 
de  plaire  et  de  se  plier  aux  exigences  et  aux  caprices  de  ses 
maîtres.  Philippine,  à  dix -sept  ans,  fit  ce  qu'un  courtisan 
vieilli  dans  les  intrigues  tente  souvent  en  vain.  Elle  sut  se  faire 
aimer  de  dona  Sanrha  d'Aragon,  qui  venait  de  remplacer  dans 
.  le  lit  de  Robert  sa  première  femme,  que  la  mort  venait  d'en- 
lever. Un  autre  favori  de  la  fortune  paraissait  alors  à  Naples. 
Un  jeune  Sarrasin,  acheté  par  Raymond  de  Cabane,  premier 
maître  d'hôtel  du  roi  Robert,  qui  venait  de  succéder  à  Charles  II, 
obtint  la  faveur  de  remplacer  son  maître.  Armé  chevalier  par  le 
nouveau  roi,  iionmié  aussi  sénéchal  malgré  la  noblesse  indignée, 
il  éi)ousa  la  Calanoise,  dont  le  mari  venait  de  mourir.  Devenue 
de  femme  de  pêcheur  grande  sènéchale,  celle-ci  fut  placée  au- 
près de  la  femme  des  lils  de  Robert  comme  dame  d'honneur. 
Far  son  adresse  et  sa  servile  complaisance,  la  Catanoise  sut 
acquérir  Taoïitié  de  sa  nouvelle  maîtresse,  Catherine  d'Autri- 
che. Elle  mourut,  et  Marie  de  Valois,  qui  la  remplaça,  conserva 
à  la  Catanoise  Taniilié  et  la  confiance  que  les  autrci  princesses 
avaient  eues  pour  elle.  Cabane  mourut  sur  ces  entrefaites,  et 
sa  place  fut  conservée  à  son  fils.  Sa  femme  fut  alors  choisie 
pour  gouvernante  des  deux  filles  que  la  duchesse  de  Calabre 
laissait  en  mourant.  L'atnée  de  ces  deux  filles,  Jeanne  I", 
trouva  dans  la  Catanoise  un  instrument  aveugle  de  ses  passions 
et  de  ses  intrigues.  Ce  fut  elle  qui  conseilla  à  la  reine  l'assassinat 
du  roi  André,  son  époux,  le  18  septembre  1346;  elle  en  fut 
aussi  la  première  victime.  Chargé  Jtar  le  pape  d'instruire  le 
procès  des  meurtriers,  Bertrand  de  Bayx  fit  saisir  la  Catanoise, 
et  l'exposa  à  une  torture  si  violente  qu'elle  y  succomba. 

CABANE  (Robert  de),  fils  de  Raimond  Cabane,  et  de  la 
fameuse  Philippine,  dite  la  Catanoise,  blanchisseuse  de  son 
métier,  et  qui  avait  été  choisie  pour  nourrir  Louis,  fils  de 
Charles  II,  roi  de  Naples.  Robert  de  Cabane  fut  arrêté  avec  sa 
mère  en  1545,  après  l'assassinat  d'André  de  Hongrie,  époux  de 
Jeanne,  reine  de  Naples.  On  leur  donna  la  question  dans  une 

1>lace  sur  le  bord  de  la  mer.  Philippine  mourut  des  douleurs  de 
a  torture;  son  fils  fut  tenaillé.  11  existe  un  ouvrage  intitulé: 
ia  Calanoise ,  ou  Histoire  secrète  des  mouvements  arrivés  au 
foynume  de  Naples  sous  la  reine  Jeanne  l^,  Paris,  1731, 
in-12,  que  Barbier,  dans  son  Dictionnaire  des  anonymes,  etc., 
n**  8006,  attribue  à  Tabbé  Lenglet-Dufresnoy  ;  mais  plusieurs 
critiques  graves  prétendent  qu'il  n'en  est  point  l'auteur. 

L.  F.  GCÉRIN. 

CABANER,  V.  a.  {marine),  Cabaner  une  embarcation ,  la 
mettre  sens  dessus  dessous,  la  renverser  sur  un  pont,  sur  une 
cale  ou  sur  le  rivage.  —  Cabaner  signifie  encore  chavirer 
sombrer ,  faire  capot.  On  dit  :  Un  bâtiment  cabane  en  mer] 
lorsqu'il  chavire;  Une  ancre  cabane  sur  le  fond,  quand  les 
becs  viennent  en  travers,  et  que  le  jas  est  dressé  perpendiculai- 
rement. 

cabaner,  se  dit  aussi  pour  faire  des  cabanes.  —  Se  ca6a- 
ner,  dresser  des  cabanes  pour  se  mettre  à  l'abri  des  injures  de 
l'air. 

CABANIS  (Jean-Baptiste),  cultivateur,  né  à  Issoudun  dans 
Je  Limousin  en  1723,  et  mort  en  1786.  Destiné  à  la  magistra- 
ture, il  renonça  à  cette  carrière  et  se  voua  à  l'agriculture. 
Toutes  ses  expériences  furent  faites  dans  ses  terres,  et  leurs 
brillants  résultats  attirèrent  l'attention  deTurgot,  alors  inten- 
dant du  Limousin,  qui  favorisa  les  utiles  travaux  de  CabaniT 
Le  principal  titre  de  gloire  de  cet  honorable  citoyen  est  son 
Essai  sur  la  greffe,  ouvrage  couronné  par  l'académie  de  Bor- 
deaux en  1764,  et  imprimé  par  ordre  de  l'académie.  Cabanis 
contribua  en  outre  à  l'introduction  des  mérinos  en  France  à 
l'amélioration  de  la  race  des  moutons  du  Berri  et  du  Limousin 
et  il  fit  tous  ses  efforts  pour  rendre  générale  dans  son  pavs  la 
culture  de  la  pomme  de  terre.  ^ 

CABANIS  (Pierre-Jean-Georges),  médecin  philosophe 
naquit  en  1757  à  Cosnac,  département  de  la  CharenteTnf^ 
rieure.  11  avait  donc  vingt  et  un  ans  lorsque  Voltaire  mourut 
en  1778,  et  connu  du  philosophe  de  Ferney  par  l'entremise  du 
baron  d'Holbach,  de  Diderot  et  de  d'Alembert,  avec  lesquels  il 
reçut  de  lui  les  éloges  exagérés  que  Voltaire  près  de  la  tombe 


(674) 


GAAAttn. 


prodi^it  aux  jeunes  Kttërateurs  dont  lii-^èaie  nc^tw 
l'admiration.  Ces  relations  avec  les  philosopbesfhinin^ 
influèrent  sans  aucun  doute  sur  l'esprit  de  Cabn«  n  J^ 
opinions  manifestées  dans  les  ouvrages  qui  plui  Urd  (Min^ 
son  nom  trop  fameux.  Après  avoir  reçu,  dS  l'âge  de  ««î 
les  premiers  éléments  de  l'éducaliou  diei  deox  rconZ 
ecclésiastiques  de  son  voisinage ,  il  fut  envoyé  iisr  muat 
colléffe  de  Brive,  où  il  annonça  sous  le  rapport  de  l'ioldl^ 
les  plus  heureuses  dispositions ,  mais  en  même  leniM  bd t^ 
caractères  ennemis  de  la  règle  et  de  la  subordifwuoo  ini  ^ 
le  désespoir  des  maîtres  et  des  familles.  Il  unit  parjelm-» 
voyer  du  collège.  Son  père,  homme  sage  rt  indolrm,» 
que  tout  était  perdu  s'il  sévissait  contre  cette  t^eindoiMiM 
il  se  décida  à  conduire  son  fils  à  Paris  et  à  fy  UisKrlimii^ 
même.  C'était  avec  une  telle  nature  tenter  la  manière  4rt^ 
nerdans  le  bon  chemin  cette  tète  à  la  fois  aigrie  et  eialtct.lj^ 
l'avouer  cependant ,  ce  parti  était  plusque  basarden.ciCi^ 
en  a  fait  lui-même  la  remarque  :  nousajoateroasqiereitfÉ 
moins  le  parti  d'un  bon  père  découragé.  Il  réo«tlMtiMa 
delà  de  toute  espérance.  Lejeune  homme  se  mil  figunnsng 
au  travail  ;  ne  fréquentant  que  quelques  amis desMi|e,Pi^ 
d'abord  son  instruction  classique,  puis  il  étudia  Lodftei 
doctrine  régnait  alors  dans  les  cours  de  philo80fiUe,dnnu 
sidùment  les  leçons  de  Brisson  (F.).  Depuis acii»CiiM 
occupait  ainsi  son  temps  d'une  façon  non  nxiinsap#^ 
fructueuse ,  lorsque  son  père  le  rappeb  en  pnnm:  am 
dans  le  même  temps  un  noble  polonab  lui  (Jinàttini^)» 
une  place  de  secrétaire.  Cabanis  accepta  ccdniRfMù,m 
tout  l'enthousiasme  d'un  jeune  homme  de  leiiewqénfai 
un  grand  et  utile  voyage.  Il  partit  donc,  et  ce  fet  alKlai 
arriva  dans  Varsovie.  Le  premier  partage  delà  NffwJa 
être  consommé,  et  la  corruption  politique  doHt  il  (M ttM 
les  intrigues  des  puissances  et  la  bassesse  des  drpalâ  qi»- 
daient  lâchement  la  liberté  de  leur  patrie,  froiisèttii  ^ 
dément,  si  Ton  en  croit  ses  biographes,  son  imearénird» 
dide.  Tous  se  sont  accordés  à  dire  que  ce  faideai  sffftni 
laissa  dans  le  cœur  une  impression  tenace  de  triste»ft  A^ 
reur ;  ei  peut-être  son  mépris  fHxir  Ibooinie  ea  gaxnl, i^ 
manifesté  dans  ses  écrits,  dut-il  son  origine  auismif 
perversité  qu'il  avait  sous  les  yeux.  Après  deai  met  m 
en  Pologne,  Cabanis  revint  a  Paris.  Le  conlrôimpM' 
Turgot,  ami  de  son  père,  allait  donner  au  jeooeùka»* 
emploi  conforme  à  ses  goûts  ,  lorsqu'il  fut  rmm»***' 
tère.  Déchu  de  cette  espérance,  Cabanis  se  coiiiola  entHst 
derechef  à  l'étude  avec  son  ardeur  habituelle,  et  wf«« 
chargea  de  pourvoir  à  tous  ses  besoins.  i;'esl  àccUee^.» 
Cabanis  n'avait  encore  que  dix~huit  i  dix-neof  >f^f' ^ 
placer  ses  premiers  essais  littéraires,  .iyant  apprii  l«** 
dans  son  voyage  de  Pologne,  il  tradubit  de  cette  1««F*^ 
opuscules  ;  il  entreprit  aussi  une  traduction  cBïersdf  II*'- 
dont  quelques  fragments  furent  insérés  i  la  saite  d»  •* 
d'une  nouvelle  édition  du  poëme  des  Mois  parRoudff.-* 
ami.  Celte  traduction  n'a  jamais  été  achevée.  0"^ ** 
de  salon  et  les  éloges  de  plusieurs  hommes  disimp»**' 
cette  occasion  il  fit  la  connaissance  ne  le  consolèfeoip»'*» 
froideur  avec  laquelle  l'académie  accueillit  ses  premijR  :> 
vaux.  Ce  mécompte  d'amt»ur-propre, joint  â  on*  *H*'* 
trop  forte ,  altéra  sa  santé.  On  désespérait  de  sa  fie.  P*  • 
sauvée  par  M.  Dubreuil ,  habile  médecin ,  qui  no»"Y^ 
que  tout  ce  qui  excitait  trop  vivement  l'iwagiaalioa*!" 
malade  était  peridcieux  pour  sa  santé;  mais,  <'<^"•^5^'L 
nut  aussi  que  l'aclivilé  de  l'esprit  de  Cabanis  «^.P*?!^. 
sans  aliments ,  il  lui  proposa  d'étudier  la  ""^^j^^^^. 
consentit,  et  durant  six  ans  il  étudia  sous  cet  'J^*'''* 
avec  lequel  il  se  lia  de  la  plus  étroite  aniitié.  CaM»*r' 
dans  celte  nouvelle  étude  l'anleur  qu'il  mettait  à  toBt  o> 
entreprenait.  Telle  fut  la  circonstance  qui  <*^**?|J"?  ^1 
vement  sa  vocation.  Pendant  sa  maladie, ayant  Iwow^ 
pirer  l'air  pur  de  la  campagne,  il  allait  souvent aAti^»^ 
fut  accueilli  par  la  veuve  d'Helvélius ,  uui  lui  prodifMr; 
les  plus  affectueux  et  les  plus  assidus.  Cabanis  lano*^ , 
les  sentiments  d'un  fils.  «  Ni  lespinr  de  lafi»rlBnfj«»*; 
Tracy,  ni  les  places  avantageuses  qui  lui  furent  P*«^. 
offertes,  ni  l'attrait  des  sociétés  brillantes,  ni  ^^\.ç 
sa  sûreté ,  rien  ne  put  le  déterminer  à  se  séparer  *w  ^  ^ 
regardait  comme  une  seconde  mère.  »  O^m  ^^jT^^ 
excès  révolutionnaires  l'exposaient  aux  plus  $^^-^. 
on  lui  offrit  d'aller  en  Amérique  en  qualité  de  n*»- 
France  près  les  EUls-Unis.  Il  le  refusa  pour  ne  ps»*^^ 
de  M"*'  Helvétius  et  de  toutes  les  P<*««""^,55J!Lfc'^ 
chères.  C'est  à  elle  qu'il  a  dédié  le  Ckois  de  kHtrst^ 


ftaïub  f  dont  nous  avons  déjà  parlé,  tiré  de  différents  roorceaox 
te  Goëibe  et  de  Meissiicr,  ainsi  que  l'élégie  toudiante  et  si 
onnoe  du  poëte  anglais  Gray  sur  un  cimetière  de  campagne. 
kl  troufe  aussi  dans  le  tome  xiv  de  la  Corrtipondanee  tU 
wrHtum^  dos  vers  assex  gracieux  adressés,  au  mois  de  février 
788y  à  M*"'  Uelvétius  par  Cat)anis,qui  s*y  donne  le  titre  du 
Au  Jmine  de  $e$  amis.  Celte  dame  le  présenta  aux  hommes 
ifttingués  qui  fréquentaient  sa  maison  :  Turgot  dont  j'ai  déjà 
•rlê ,  Condillac ,  Thomas,  Francklin  alors  ambassadeur  des 
Uats-Unis  d'Amérique,  Jeiïerson  qui  depuis  en  fut  le  prési- 
ent  ;  enfin  le  baron  d'Holbach.  Diderot  et  d'Alembert,  avec 
9M|ucls  il  se  lia  d'une  manière  plus  intime,  et  qui  firent  de  leur 
ean<  ami  un  dos  plus  fervents  adeptes  du  matérialisme  et  de 
incrédulité.  Dès  lors,  entièrement  livré  à  ses  études  médicales 
t  piiilosophiques,  Cat)auis  cessa  de  cultiver  la  poésie;  mais  il 
irit  congé  des  Muses  par  une  petite  pièce  intitulée  le  Serment 
t'ii»  Médecin  9  imitation  du  Serment  &  Hippocraie,  laquelle 
ut  imprimée  en  1783.  C'est  ainsi  qu'en  avait  usé  le  célèbre  ju- 
ificonsulte  anglais  Blackstone,  qui  dans  sa  jeunesse  composa 
le  fort  jolis  vers.  On  pense  bien  qu'avec  de  telles  relations,  car 
1  était  alorssi  parfaitement  inconnu  du  public,  qu'on  ne  peut  pas 
Ure  de  tels  antécéileuts  •  Cabanis  vil  paraître  avec  enlliou- 
ôasine  Taurore  de  la  révolution  française;  mais  comme  son 
une  ardente  était  foncièrement  honnéle  et  inoiïensive,  il  en  dé- 
lesta les  excès.  En  178U  il  publia  des  Observalions  sur  le$ 
ïdpitaux^  travail  qui  le  fit  ap|)cler  à  faire  partie  de  Tadmini»- 
iralioQ  des  hospices  de  Paris.  Au  nomt>re  des  amiis  de  Cabanis 
Qous  ne  devons  pas  omettre  Mirabeau,  à  qui  comme  plusieurs 
lutres  il  prêta  souvent  le  secours  de  sa  plume,  et  dont  il  fut 
rami  jusqu'à  la  mort,  a  Ce  fut  la  veille  même  de  ce  jour , 
dit  Condorcet  dans  ses  Mémoires,  que  Mirabeau  adressait  à 
Cabanis  ces  mots  devenus  célèbres  et  qui  peignent  si  justement 
l'assemblée  constituante  :  a  Des  pygmées  sont  bons  pour 
B  al^altre ,  mais  il  faut  des  hommes  pour  reconstruire,  et  nous 
»  n'en  avons  pas.  »  Mon  (gaillard  ,  dans  son  Histoire  de 
France,  parlant  de  la  mort  de  Mirabeau,  dit  (tome  ii,  pae. 
500)  :  «  Le  docteur  Cabanis  fut  soupçonné  d'avoir  administré  le 
poison;  mais  aucune  preuve  n'est  venue  à  l'appui  d'une  telle 
iccusation ,  et  la  mémoire  de  ce  médecin  ne  saurait  en  être 
itteinte.  Nous  avons  la  conviction  que  Mirabeau  périt  par  le 
^ison,  parce  aue  nous  avons  entendu  MM.  Vie  d'Azyr  et 
.^banb  dire  à  M.  l'ex-ffarde  des  sceaux  Champion  de  Cicc,  le 
sremier  a  que  d'après  1  état  des  intestins,  la  mort  de  Mirabeau 
»  pouvait  avoir  été  occasionnée  par  les  préparations  violen- 
»  les  dont  il  faisait  usage,  comme  par  le  poison  ;  x>  le  second, 
r  aue  les  médecins  et  les  chirurgiens  assistant  à  Touverture 
»  da  cadavre  avaient  conclu  à  la  mort  naturelle ,  parce  qu'il 
»  s*agissait  dans  le  moment  d'empêcher  les  aristocrates  d'être 
i  exterminés  parle  peuple.  9  Loin  d'avoir  été  l'empoisonneur 
iffîcieux  de  son  illustre  ami ,  Cabanis  défendit  sa  mémoire  de 
'imputation  de  suicide  ;  et  dans  un  écrit  intitulé  :  Journal  de 
a  mnltidie  el  de  la  mort  de  Mirabeau  ,  il  ré|>ondit  à  diverses 
ritiques  sur  le  traitement  qu'il  avait  employé.  On  lit  dans  les 
If^ffioire^  sur  Mirabeau  .  publies  par  M.  Lucas ,  son  fils 
doplif ,  que  Cabanis  pressé  de  questions  sur  ce  sujet  répondit  : 
r  I>e  fait  du  poison  ne  m'est  pas  prouvé,  mais  le  contraire  ne 
'est  pas  non  plus.  »  Au  surplus  le  traitement  que  Cabanis  fit 
nbir  à  son  illustre  ami  n'a  pas  été  exeii  pt  de  critique  ;  cette 
îrronstance  a  fait  dire  de  lui  qu'on  devait  le  comprendre  au 
ombre  des  médecins  qui  sont  plus  savants  dans  leurs  livres 
u'au  lit  de  leurs  malaaes.  —  La  liaison  de  Cabanis  avec  relo- 
uent tribun,  et  les  principes  philosophiques  qu'il  avait  affi- 
hés  même  avant  la  révolution  le  firent  nommer  officier  muni- 
ipal  et  électeur  de  la  commune  de  Paris.  Le  25  août  i792, 
I  réclama  contre  l'identité  de  son  nom  avec  celui  d*»tn  individu 
tmipromis  pour  sa  correspondance  avec  l'intendant  de  la  liste 
3vile.  Le  f5  mars  1795,  il  fut  nommé  juré  au  tribunal  révolu- 
ionnaire;  il  y  resta  peu  de  temps,  el  depuis  lors  il  vécut  retiré, 
Qsqu'au  mois  de  mars  1798.  Sa  conauile  envers  Condorcet 
prosent  par  la  convention,  et  qui  périt  d'une  manière  si  dé- 
plorable, ne  fait  pas  moins  d'honneur  à  Cabanis  que  sa  fidélité 
pour  la  mémoire  de  Mirabeau  :  ne  pouvant  lui  rendre  d'autre 
lervice,  il  recueillit  ses  secrets  el  fut  auprès  de  sa  veuve  l'inter- 
prète de  ses  derniers  sentiments.  Cette  action  d'honnête  homme 
reçut  sa  récompense  :  M"*"  Charlotte  de  Grouch^,  sœur  du  ma- 
réchal de  France  et  belle-sœur  de  Condorcet,  épousa  Cabanis, 
rai  dut  à  cette  alliance  le  bonheur  intérieur  et  la  fortune  de  ses 
Mmièret  années.  Pendant  sa  retraite  à  Autenil ,  durant  la 
berreor ,  il  revit  ses  premiers  essais ,  traduisit  quelques  mor- 
ceaux du  grec,  entre  autres,  VIdplle  de  Bkm  sur  la  mort  d'A- 


(  675  )  CABAMll. 

Lorsqu'il  reparaît  sur  la  scène  ,  on  le  voit  d'abord  nommé  en 
l'an  III  professeur  d'hygiène  à  l'école  centrale  du  département 
de  la  Seine;  en  l'an  iv,  membre  de  rinstilut  national  ;  en  Tau 
V,  professeur  de  clinique  à  l'école  de  médecine  de  Paris,  et  en 
Tan  Vf,  député  au  conseil  des  cinq  cents.  Il  fut  porté  à  ce  der- 
nier honneur  par  la  partie  de  l'assemblée  électorale  du  départe- 
ment de  la  Seine  séante  à  l'Insirtut.  Reconnaissant  envers  le 
directoire  qui  avait  fait  valider  son  élection  ,  Cabanis  vota 
aussitôt  pour  qu'on  lui  conférât  le  droit  de  nommer  aux  places 
de  juges  vacantes  dans  le  tribunal  de  cassation.  Les^juillel 
et  19  novembre  1798,  il  fit  un  rapport  sur  le  mode  de  récep- 
tion des  candidats  en  médecine.  Peu  après,  il  vanta  le  courage 
des  Irlandais  et  fit  des  vœux  pour  le  suirès  de  leurs  armes. 
Quelques  jours  auparavant,  il  avait  oflfert  la  gravure  du  portrait 
en  pied  de  Mirabeau ,  peint  par  Boze ,  et  saisit  celte  occasion 
de  uire  le  panégyrique  de  son  ami.  Dans  une  des  séances  sui- 
vantes, il  demanda  pour  le  directoire  la  prolongation  du  droit 
de  comprimer  la  presse ,  et  dit  que,  si  Ton  n'adoptait  pas  cette 
mesure ,  les  journaux  royalistes  quitteraient  bientôt  le  masque, 
et  «  certainement,  ajoutait-il ,  dans  l'état  actuel  des  choses,  le 
mécontentement  étant  porté  fort  loin,  les  journaux  royalistes 
auraient  le  plus  grand  succès.  »  Cette  opinion  fut  accueillie  par 
des  murmures,  et  prouve  que  ce  n'est  pas  d'aujourd'hui  que  les 
philosophes  et  les  écrivains  qui  ont  par  la  presse  fait  leur  che- 
min, en  révolution,  se  sont  montrés  les  ardents  ennemis  de  la 
Htierté  d'écrire.  L'ne  autre  fois,  Cabanis  défendit  Sieyes  attaqué 
par  les  journalistes ,  et  prélendit  que  ses  dolrarleurs  étaient 
ceux  de  la  journée  du  18  fructidor,  a  sans  laquelle,  disait-il , 
la  lik)erlé  et  le  nom  français  ne  seraient  plus.  »  Ainsi  lié  avec 
Sieyes,  il  est  tout  naturel  qu'il  ait  pris  une  part  active  à  la  jour- 
née du  18  brumaire.  Lucien  étant  parvenu  à  rassembler  les 
deux  conseils,  dans  la  nuit  du  (18  brumaire)  11  novembre  1799, 
on  décréta  un  gouvernement  provisoire  composé  de  trois  con- 
suls ,  Sieyes,  Roger  Ducos  et  Buona parle.  Ihie  commission  lé- 
gislative de  cinquante  membres  pris  également  dans  l'un  et 
l'autre  conseil  (ut  chargée  de  Vintèrieur.  Au  nombre  des  mem- 
bres de  la  commission  législative  pour  les  anciens  se  tronte 
Cabanis.  Dans  cette  circonstance  il  prononça  un  long  discours 
contre  le  ierrorùme  et  la  monarthie  ,  et  fil  l'éloge  de  la  nou- 
velle constitution  consulaire.  Devenu  sénateur,  il  s'opposa  vive- 
ment au  mois  de  décembre  1800 ,  avec  Lanjuinais ,  Lenoir» 
Laroche  ,  Vimar,  Volney  el  quelques  autres,  à  ce  qu'on  s'auto- 
risât du  crime  de  la  machine  infernale  pour  dresser  une 
liste   de   proscription.   —   Cabanis    fut    aimé   de    l'empe- 
reur ,  qui  le  fil  commandant  de  la  Légion  d'honneur.  VieilK 
avant  1  âge  par  les  travaux  et  l'agitation  des  affaires  publiques, 
Cabanis  s^était  vu  à  l'âge  de  cinquante  et  un  ans  obligé  par  l'al- 
tération de  sa  santé  de  quitter  Auteuil,  où  il  recevait  trop  de 
visites ,  pour  choisir  un  séjour  plus  éloigné  de  la  capitale.  Ce  fut 
là  qu'il  mourut  presque  subitement  le  5  mai  1808.  —  Outre  les 
ouvrages  dont  nous  avons  déjà  fait  mention,  on  a  de  lui  :  l°un 
travaiî  sur  l'Education  publique,  retrouvé  parmi   les  papiers 
de  Mirab?au  et  publ  é  par  Cabanis  en  1791  (in-8»  de  î06  pages). 
Bien  que  ce  travail  fût  attribué  à  Miralieau  par  Cabanis  lui- 
même  ,  personne  ne  douta  que  ce  ne  fût  l'ouvrage  de  l'éditeur , 
qui  partout  est  reconnaissable  par  ses  idées  républicaines,  par 
sa  mélaphvsique  un  peu  subtile  parfois  ,  et  qui  n  a  pris  nulle 
part  la  moindre  peine  pour  déguiser  les  formes  de  son  style,  et 
pour  imiter  la  manière  bien  moins  correcte ,  bien  moins  élé- 
gante de  Mirabeau.  L'ouvrage  est  comp<>«^é  de  quatre  discours 
et  d'autant  de  projets  de  loi ,  savoir  :  1**  De  tinstruction  pu^ 
blique  et  du  corps  enseignant  ;  ^'^  Des  fêles  publiques  civiles 
et  militaires;  5^  De  l'établissement  d*un  lycée  national;  4»  De 
téducation  de  Vkéritier  présomptif  du  Irône.  Enfin  il  paraft 
constant  que  ces  projets,  malgré  le  mérite  de  certains  détails, 
n'auraient  été  ni  adoptés  par  Mirabeau,  ni  accepiés  par  l'assem- 
blée nationale.  2"  Des  degrés  de  certitude  de  la  médecine, 
Pbtîs,  1797,  in-8®,  et  réimprimé  en  1802,  avec  une  nouvelle 
édition  de  ses  Observations  sur  les  hôpilnux^  et  du  Journal  de 
la  maladie  de  Mirabeau,  Cabanis ,  qui  se  fit  médecin  parce 
qu'il  avait  été  malade,  croyait  de  bonne  foi  à  la  médecine,  et  il 
en  a  démontré  la  certitude  avec  autant  de  justesse  qued'énidî- 
Ikm.  Dans  ses  Observations  sur  les  hôpitaux,  il  demandait  que 
les  établissements  de  ce  genre,  si  meurtriers  par  l'aggloméra- 
tion des  malades,  fussent  divisés  en  hospices  «alubres  el  bien 
aérés.  Ce  vœu  philanthropique  a  été  réalisé  depuis  dans  Paris 
et  dans  les  départements  autant  que  le  comportent  les  localités. 
4*>  Coup  d'œil  sur  les  révolutions  et  la  réforme  de  la  médecine, 
Paris ,  1804,  in-8**.  C'est  une  >éritat»le  histoire  de  la  médecine. 
Après  avoir  rclracé  le  temps  on  les  poi'les  et  les  héros  exer- 


daniê;  retoucha  le  Serment  du  Médetim  cité  plus  haut,  etc.  l  çaient  l'art  de  guérir,  ceux  où  les  prêtres  du  paganisme  s'en 


CABANIS. 


(676) 


GABABET. 


«mparèreot  pour  réunir  la  double  puissauce  que  donnent  sur 
notre  faiblesse  la  crainte  de  la  mort  et  Tespoirde  l'imniortalité, 
l'auteur  examine  Tépoque  où  la  philosophie^  observant  les  faits, 
fit  de  la  médecine  une  science  exacte.  Il  fait  connaître  le  génie 
d'Uippocrate,  le  système  dePythagorc,  les  travaux  de  Galien, 
TinQuencc  des  révolutions  politiques  sur  celles  des  sciences, 
les  causes  de  la  décadence  de  la  médecine  ,  sa  renaissance  sous 
les  Arabes,  et  ses  progrès  jusqu'à  nos  jours.  5P  Observations  sur 
les  affecUons  eatarrhaies,  Paris,  1803,  in-8".  6°  Rapport  du 
physique  et  du  moral  de  l'homme;  douze  mémoires ,  dont  les 
six  premiers  parurentdans  les  volumes  1  ei^làxx  Recueil  de  Vlns- 
titut  national,  classe  des  sciences  morales  et  politiques,  et  le 
tout  ensemble,  Paris,  1802  et  1803,  2  vol.  in-8^.  C'est  particu- 
lièrement dans  ce  dernier  ouvrage  que  Cabanis  a  déployé  son 
talent  d'écrivain  et  développé  sa  doctrine.  Chcnier,  dans  son 
beau  rapport  Sur  les  progrès  et  l'état  de  la  littérature  en 
France f  fait  du  livre  de  Cabanis  un  éloge  sans  restriction, 
a  Le  plan  de  son  livre,  dit-il,  est  aussi  bien  exécuté  qu'il  est 
bien  conçu  ;  les  questions  y  sont  traitées  avec  profonaeur,  et 
l'élégance  du  style  leur  donne  autant  d'intérêt  qu'elles  ont 
d'importance.  »  Nous  admettons  avec  impartialité  ce  jugement 
pour  la  forme  de  l'ouvrage;  mais,  quant  au  fond,  une  erreur 
radicale,  qui  fut  commune  à  plusieurs  grands  analomistes  ; 
entre  autres  le  docteur  Broussais  (F.) ,  fait  de  cet  ouvrage  un 
tissu  d'erreurs  psychologiques.  Cabanis  y  professe  que  l'àme 
n'est  que  le  résultat  du  jeu  de  nos  organes,  et  que  la  pensée  est 
une  sécrétion  du  cerveau.  Mais  toutes  les  sécrétions  du  corps 
sont  corporelles;  comment  le  cerveau  seul,  organe  matériel , 
produirait-il  la  pensée  immatérielle  ?  la  raison  naturelle  rejette 
cette  opinion.  Les  sentiments,  les  désirs ,  les  passions  sont  des 

Shénomènes  complexes ,  à  la  fois  affectifs  et  intellectuels.  Dire 
'un  sentiment  qu'il  est  le  produit  d'une  modiûcatlon  viscérale 
ou  ganglionnaire^  c'est  enfouir  l'élément  intellectuel  du  senti- 
ment dans  les  régions  obscures  de  la  vie  de  nutrition.  Pour 
Cabanis,  les  forces  physiologiques  si  distinctes  qui  se  répandent 
dans  le  monde  sous  forme  d'idées ,  se  confondent  dans  une 
opération  commune  du  cerveau.  Avec  un  pareil  système  on 
supprime  l'élément  intellectuel  qui  doit  s'associer  à  l'élément 
affectif  pour  constituer  un  sentiment ,  un  désir,  une  passion  ; 
et  tout  en  voulant  réduire  le  cerveau  au  rôle  d'un  viscère  de  la 
vie  de  nutrition ,  on  élève  les  viscères  de  la  nutrition  au  rang 
d'un  appareil  intellectuel  fl).  Toutefois,  malgré  ses  efforts  et  en 
dépit  de  ses  impressions  de  jeunesse,  dont  la  trace ,  comme  on 
sait ,  disparaît  si  malaisément ,  Cabanis  ne  put  jamais  se  con- 
vaincre complètement  lui-même ,  et  de  temps  en  temps  on  le 
voit  forcé  par  la  voix  intérieure  d'admettre  un  être  intelligent  ; 
nousen  trouvons  la  preuve  dans  la  préface  mémedesila|)|>or/«  du 
physique  et  du  moral  de  l'homme^  où  l'auteur  donne  en  quelque 
sorte  le  démenti  à  sa  doctrine  en  s'exprimant  ainsi  :  a  Quelques 
personnes  ont  paru  craindre,  à  ce  qu'on  m'assure,  que  cet 
ouvrage  n'ait  pour  but  ou  pour  effet  de  renverser  certaines  doc- 
trines ,  et  d'en  établir  d'autres  relativement  à  la  nature  des 
causes  premières;  mais  cela  ne  put  pas  être,  et  même  avec 
de  la  réflexion  et  de  la  bonne  foi ,  il  n'est  pas  possible  de  le 
croire  sérieusement.  Le  lecteur  verra  souvent  dans  le  cours 
de  l'ouvrage,  que  nous  regardons  ces  causes  comme  placées  hors 
de  la  sphère  de  nos  recherches ,  et  comme  dérobées  pour  tou- 
jours aux  moyens  d'investi^^ation  (|ue  Thomme  a  reçus  avec  la 
vie.  Nous  en  faisons  ici  la  déclaration  la  plus  formelle  *  et  s'il  y 

avait  nuelanA  chose  k  Hiri»  «^ncnra  sur  Hac  mhaoi;^..»  J..z  ..t \ 


avait  quelque  chose  à  dire  encore  sur  des  questions  qui  n'ont 


le  seul  résultat  auquel  nous  conduit  à  cet  égard  le  sage  emploi 
de  la  raison.  Nous  laisserons  donc  à  des  esprits  plus  confiants 
ou  si  Ton  veut  plus  éclairés ,  le  soin  de  rechercher,  par  des 
routes  que  nous  connaissons  impraticables  pour  nous  ,  quelle 
est  la  mesure  du  principe  qui  anime  les  corps,  d  En  lisant  ce 
passage  sans  prévention,  il  est  impossible  de  n'y  pas  voir  la  pa- 
raphrase un  peu  alambiquée  de  cette  sublime  boutade  de 
Pascal  :  cr  L'homme  est  an  composé  de  matière  et  d'esprit  *  il 
ignore  reprit;  il  ignore  la  matière;  il  ignore  encore  plus  le 
heu  qui  réunit  la  matière  à  l'esprit ,  et  cependant  c'est  là  tout 
l'homme.  »  Ailleurs ,  c'est  d'une  manière  plus  encore  explicite 
que  Cabanis  s'était  expriméen  faveur  des  idées  religieuses  Après 
avohr  tracé  rapidement  les  devoirs,  les  peines  et  les  jouissances 
du  médecin  vertueux,  il  ajoutait  :  «  Enfin,  quand  le  moment 

(1)  Voyti  dMirouvTMe  du  docteur  Cerise  :  Des  fonctions  et  des 
maladies  nerveuses ,  la  réfutation  du  système  de  Cabanis. 


approche  de  payer  eux-mêmes  le  tribut  inéritable  qi'i)i« 
payer  à  tant  d'autres,  reporUnt  les  yeux  sor  la  cMTimfliî 


l'expression  touchante  d'une  vertueuse  sécante,  i  jWi 
Cabanis  d'avoir  avec  de  telles  pensées  po  donner  lieQ,ivr» 
semble  de  ses  écrits ,  au  reproche  dont  il  ne  se  \tmm 
d'avoir  consacré  un  talent  ie&  plus  remarquables  i  X^SL 
ment  de  doctrines  qui  le  placeront  toojounâlatétedn» 
decins  matérialistes.  On  peut  consulter  sar  Cabanis  m ^ 
par  Destuttde  Tracy,  son  successeur  â  llnstitm;  poisbMr 
publiée  par  M.  Panset ,  éditeur  de  ses  ceuvres  complets,  hi 
1 825,  5  vol.  in-8*».  Ch.  du  Roioii 

CABANis-JOïnrAL  (Pierre),  né  à  Alais  vers  17%,  fiik 
temps  un  des  principaux  rédacteurs  du  jonmal  liuénnu 
établi  en  1750  sous  le  nom  de  Feuille nicmairt,^\\m> 
suivante  celui  & AvarU-Coureur,  et  continua  (Téirepatérif 
la  direction  de Querlon  jusqu'en  1775.  Les  connaianncsTn". 
de  Cabanis,  particulièrement  en  bibliographie,  ne  pour' 
qu'être  utiles  à  cette  entreprise.  Il  traita  aTecpeodriMiv^ 
ment  dans  quelques-uns  de  ses  articles  l'aDteordeb» 
dramatique  contre  les  philosophes,  et  Palissel  Ta  pbééprii- 
présailles  dans  sa  Dunciade,  Lié  avec  plusieurs  bonneKrièn 
et  surtout  avec  Helvétius,  il  se  montra  un  desesplwM^^ 
tisans,  lorsqu'un  violent  orage  s'éleva  contre  cet  rânatirra- 
sion  de  son  livre  de  l'Esprit,  A  sa  prière,  CabMBpvairaili 
France  et  les  pays  étrangers,  dans  l'intention  (furtirr  prM 
la  circulation  de  cet  ouvrage;  mais  ses  soins o'cvtil pu ^ 
de  succès  que  ceux  de  l'autorité  pour  le  supprimer;  el il  jih 
de  croire  que  son  voyage  fut  plutôt  une  déiBoostnlin  p 
l'effet  d'un  dfôir  bien  réel  d'empêcher  le  livre  de» tèçofr 
On  prétend  qu'il  a  lui-même  composé  pi usieun écrits anoew 
le  seul  qu'on  puisse  lui  attribuer  avec  certitude  est  nw 
intitulé  :  les  Erreurs  instructives^  onMémoiminttmté", 
3  parties  in-12.  Depuis  la  cessation  de  V Àvant-Cmm^mt 
captivait  plus  Tinconstance  naturelle  de  Gabenis-Jomi  (^ 
mopolite  infatigable,  il  mena  une  vie  errante  jasqo'i s tf*^ 
amvée  à  Bruxelles  en  1780. 

CABANIS  (L'abbé),  supérieur  du  séminaire  deSà^'OiV' 
à  Avignon,  y  publia  en  1745,  2  vol.  in-i^  Manutliat^ 
nies  romaines,  tiré  des  auteurs  authentiques  Hitiicrm 
les  plus  intelligents,  plus  complet  que  l'ouvrage  pQbBtr* 
demment  sur  les  Cérémoniei  de  FEglise  (1). 

CABANON,  S.  m.  {gramm.)f  petite  cabane.  H  se  dit  ii 
quelques  prisons  de  certains  cachots  très-obscors. 

CABAR  (Susa)  (géogr.  ane.),  ville  de  rAfrique  pro^i^ 
rient,  vers  l'est,  à  deux  lieues  sud  d'Adniroète. 

CABARE,  s.  f.  {hist.  nat.),  nom  qu'on  donnée  BKtl*^ 
du  Brésil  (F.  Gabare). 

CABARER,  V.  n.  {technol.)  {term,  de  brassiur)/^'^  ^* 
d'un  vase  dans  un  autre  vase,  soit  avec  le  jet,  »iti*" 
chapelet. 

CABARET.  I^  bonne  société  dit  familièrement  qiaiid*' 
dîner  chez  un  restaurateur  :  Nous  allons  dîner  ««  ^ 
Le  peuple  ne  prononce  plus  ce  mot;  il  dit  :  Nousillow* 
marchand  de  vins,  et  celui-ci  met  sur  sonenscigocît'i*»^ 
de  vins  ou  Cave  de  un  tel.  Les  expressions  changeoM*J 
les  mœurs  restent  les  mêmes  :  ainsi,  les  cabarett  d  »  r 
guettes  de  la  Courtille  se  décorent  du  titi^  de  resUur»t« 
donnent  pour  cela  ni  de  meilleurs  mets,  ni  de  nw"?'^.y  ^ 
Nos  aïeux  allaient  au  cabaret  ;  ils  y  allaient  sous  ï^p' L, 
la  régence,  et  encore  à  la  fin  du  règne  de  I^mis  a>.  w»*| 
de  la  Pomme  de  pin,  sur  le  Pont-Neuf,  fut  kmgtempJ»^, 
Les  poêles  du  temps  de  Louis  XIV  le  frë(juentii«it  i?V; 
Parnasse  de  quelques-uns  d'entre  eux.  Boileau  dit  * 
Amand,  auteur  de  Moïse  sauvé  : 

Ainsi  tel,  autrefois ,  qu'on  vît  avec  Firet 
Charbonner  de  ses  veri  les  murs  d'un  estent  *  <» 

Les  jeunes  gens  allaient  y  faire  des  parties,  et  di«>"*^ 

(1)  Cabanis  éuit  fort  instruit  dans  la  rubrique,  *»^^f^ 
dévotion  jusqu'à  rintoléranoe.  Il  fit  enterrer  àànê  k  ^«^  ^^ 
un  prêtre  qui  avait  refusé  de  siçner  le  fonwilaife.  U  sp^ 
nud  d'après  Gavantus  et  Moratt. 


CABAEBT. 


(677) 


CABIRET. 


le  Turcarety  jouée  en  4709,  le  nuirqois  dit  en  parlant  du  cbera- 
ier  :  a  Je  le  cherche  partout,  aux  spectacles,  au  cabaret,  au  t>al, 
lu  lansquenet.  »  Les  gens  qui  se  respectaient  entraient  au  cabaret 
ans  rougir;  témoin  l'anecdote  suivante.  Despréaux,  ami  de 
Chapelle,  l'ayant  rencontré  un  jour  auprès  du  Palais,  lui  reprocha 
on  penchant  pour  le  vin.  Chapelle  parut  touché  de  ses  discours 
i  pour  causer  plus  commodément  l'engagea  à  entrer  dans  un 
«Oarel  voisin.  Despréaux  y  entra  pour  achever  la  conversion  de 
Ihapelle,  et  ces  messieurs,  Tun  préchant,  l'autre  écoutant,  s'eni- 
rèrent  si  bien  qu'il  fallut  les  reporter  chei  eux.  Les  moeurs  et 
es  habitudes  de  chaque  époque  offrent  des  variétés  curieuses, 
aujourd'hui  un  acteur  du  Théâtre-Français  ne  s'assoirait  pas 
i  la  porte  d'un  restaurateur.  Eu  1701,  Champmesié,  qui  était 
lorame  d'esprit  et  de  bonne  compagnie,  lorsqu'il  mourut  subi- 
emenl,  était  assis  sur  un  banc  à  la  porte  du  cabaret  de  VÀilianee 
[ue  tenait  Forel  auprès  de  l'hôtel  des  Comédiens.  —  Voltaire 
crit  à  M'°'  Dudeffant  en  septembre  1774  :  ce  Savez-vous  que  ce 
ùt  ce  polisson  de  Vadé^  auteur  de  quelques  opéras  de  la  foire, 
|ui  dans  un  cabaret  à  la  Courtille  donna  au  feu  roi  (Louis  XV) 
e  titre  de  Bien^Amé^  et  qui  en  parfuma  tous  les  almanacbs  et 
outeslesaCKches.  »  L'abbé  de  Voisenon  contredit  Voltaire,  et  dit 
lans  ses  anecdotes  littéraires  :  C'est  Pa1^ard  qui  dans  un  opéra- 
comique  nomma,  le  premier,  le  t\àU  Bien-AUi^,  — L'établisse- 
nent  des  cafés  (F.  ce  mot),  vers  le  milieu  du  xww*  siècle,  fit 
omber  l'usage  d'aller  au  cabaret.  Toutefois,  plusieurs  cabarets 
le  cette  époque  étaient  encore  oc  qjue  sont  aujourd'hui  certains 
estauraleurs.  C'est  au  cabaret  de  Landelle  que  s'établit  la  so- 
riêté  de  Vaoden  Caveau  (  K.  ce  mot),  réunion  de  chansonniers 
|ui  se  renouvela  sous  l'empire  chez  le  restaurateur  Basaire , 
tous  le  nom  de  Caveau  moderne.  —  Sous  le  rapport  de  la  mo- 
rale, les  cabarets  sont  les  lieux  les  plus  funestes  an  peuple.  Ils 
>ont  innombrables  dans  Paris  ;  il  n'y  a  presque  pas  de  coin  de 
rue  qui  n'ait  le  sien.  Il  est  à  remarquer  que  cette  situation  est 
rechen-bée  par  les  cabaretiers,  parce  qu'elle  donne  deux  entrées 
I  leur  maison.  C'est  ce  qui  leur  a  souvent  fait  mettre  sur  leur 
enseigne  le  fruit  appelé  emng^  avec  ce  mauvais  calembour  : 
itt  Bon  Coin,  Les  cabarets  des  quartiers  populeux  et  des  rues 
>bscures  sont  le  lieu  de  réunion  des  oisifs,  aes  mauvais  sujets,  et 
e  repaire  où  se  cachent  facilement  et  où  se  donnent  rendez-vous 
es  malfaiteurs,  pour  y  concerter  leurs  opérations  criminelles, 
l'est  toujours  du  cabaret  que  sort  un  voleur  ou  un  assassin.  Il 
r  naédite  son  crime,  et  par  la  boisson  s'encourage  à  l'exécuter. 
^esi  dans  les  cabarets  des  faubourgs  et  des  lieux  isolés  que  l'on 
onduit  les  gens  sans  expérience,  qu'on  les  enivre,  qu'on  les 
ait  jouer,  qu'on  les  dépouille  et  que  souvent  on  les  assassine.  Là 
K  malfaiteurs  ont  pour  complices  des  sirènes  de  bas  étage, 
lont  les  grossières  fascinations  sont  pourtant  un  attrait  pour  ces 
nalhcureuses  victimes.  On  appelle  un  cabaret  borgne^  le  më- 
hant  cabaret  où  se  réunissent  les  gens  du  plus  petit  peuple.  C'est 
ou  jours  au  cabaret  que  prennent  naissance  des  rixes  qui  souvent 
^^lennent  sanglantes.  La  brutalité  de  ces  hommes  grossiers  est 
ncore  excitée  par  la  mauvaise  qualité  des  vins  qu'on  y  débite, 
t  qui,  au  lieu  d'une  chaleur  généreuse,  fait  circuler  dans  leurs 
eines  le  feu  des  esprits  qu'on  introduit  dans  d'horribles  mé- 
ing^,  et  qui  produit  sur  leur  santé  les  effets  les  plus  nuisibles, 
iercier,  dans  son  tableau  de  Paris ,  dit  aue  dans  le  siècle 
ernier ,  un  conseiller  au  parlement  opina  a  la  mort  contre 
in  cabaretier  lalsificateur,  soutenant  que  cet  artifice  meurtrier 
X  terminait  peut-être  plus  de  citoyens  dans  Paris  que  tous  les 
léaux  ensemble.  —  Quelques  cabarets  ont  eu  de  grandes  répn- 
i  tiens.  Celui  de  Bamponneau  (F.  ce  mot)  à  la  Courtille,  vers 
770,  attira  tout  le  petit  peuple  de  Paris;  on  n'y  payait  le  vin 
[ue  trois  sous  et  demi  la  pinte.  Une  affluence  extraordinaire 
endit  le  cabaret  trop  étroit;  Ramponnean  l'agrandit  et  y  fit 
ortune.  Sa  réputation  s'étendit  tellement  que  la  cour  et  la  ville 
r  alla  jouir  du  spectacle  de  la  populaceen  goguette.  Il  y  a  quel- 
laes  années  qu'une  réputation  du  même  genre  attira  la  foule  à 
a  Courtille  ;  c'était  celle  de  la  Mère  Badù.  Ceux  qui  n'ont  pas 
issisté  au  spectacle  de  ces  réunions  populaires  ne  |)euvent  pas 
te  flaire  une  idée  de  leur  grossièreté.  —  Les  étymologistes  varient 
(ur  l'oriffine  du  mot  cabaret,  II  y  en  a  oui  le  font  remonter 
os4]a'à  rhébreu,  et  le  tirent  de  ca6ar,  assembler,  réunir.  Ménaffe 
prétend  qu'il  vient  du  mot  latin  eaparetum,  qui  a  été  fait  du 
rrec  itdvn,  canêy  qui  signifie  lieu  où  l'on  mange.  Les  mots  latins 
les  plus  usuels  pour  exprimer  un  cabaret,  une  taverne,  sont  les 
[Dots  eaupona,  popina,  laberna,  Horace  appelle  le  cabaretier 
ratipo,  et  y  ajoute  répithèle  ûeper/idui,  h  cause  du  mélange  des 
rins  qai  existait  dès  (ors  comme  aujourd'hui  —Du  mot  cabaret, 
Scarron  a  fait  l'adjectif  «aftai^a*^,  qu'il  emploie  dans  le  Ro- 
man Comique,  dans  cette  phrase  :  a  L'hùtcsse  dit  cela  d'un  Ion  si 
ûobmréUquê,  que  la  Rancune  jugea  qu'elle  avait  raison.  »  Ce  mot 


ne  peut  s'employer  que  dans  le  style  burlesque.  —  On  appelle 
Cabaret,  par  extension,  un  petit  meuble  garni  de  tasses  et  de 
soucoupes  pour  prendre  le  thé  et  le  café.  Un  cabaret  de  la  Chine, 
un  cabaret  de  porcelaine  sont  souvent  des  objets  d'un  grand 
luxe.  C'est  ainsi  que  le  terme  le  plus  bas  s'anoblit  par  l'usage 
qu'on  en  fait.  Dumersan. 

CABARET,  CABARETIER  (ytirûpr.).  Les  cabarets  sont  placés 
sous  la  surveillance  spéciale  de  l'autorité  municipale,  qui  doit 
veiller  à  ce  qu'il  ne  s'y  commette  aucu  ne  atteinte  à  l'ordre  public 
(loi  du  24  août  1790,  titre  ii,  art.  5  i.  Aussi  les  officiers  de  po- 
lice ou  municipaux  ont-ils  le  droit  d  y  entrer  à  toute  heure;  ils 
sont  expressément  chargés  de  vérifier  la  salubrité  des  boissons 
qui  s'y  débitent  (loi  du  22  juillet  1791 ,  art.  9).  Il  est  dans  les 
attributions  de  l'aulorilc  municipale  de  défendre  aux  auber- 
gistes, cafetiers,  cabaretiers,  etc.,  de  donner  à  boire ,  à  manger 
et  à  jouer  après  une  certaine  heure,  et  de  défendre  aux  particu- 
liers d'aller  boire,  manger  ou  iouer  dans  ces  lieux  après  cette 
même  heure.  î^  défense  est  obligatoire  pour  tous;  en  consé- 
quence, les  tribunaux  ne  peuvent  admettre  comme  motifs 
d'excuse ,  de  la  part  des  particuliers  en  contravention ,  qu'ils 
auraient  pu  ignorer  l'heure,  et  qu'ils  se  seraient  retirés  à  la 
première  invitation  qui  leur  en  aurait  été  faite  (arrêt  de  cassa- 
tion du  3  décembre  1825;  Sirey,  t.  WVJ ,  première  partie, 
p.  297).  Mais  il  faut  que  la  disposition  du  règlement  de  police 
mentionne  expressément  qu'il  est  applicable  aux  particuliers. 
Un  règlement  qui  fixe  d'une  manière  générale  la  fermeture  des 
lieux  publics  n  impose  d'obligation  quaux  propriétaires  de  ces 
lieux,  et  non  aux  habitués ,  qui,  dans  ce  cas,  ne  sont  point  cou- 
pables de  contravention  ,  pour  avoir  bu  après  l'heure  fixée 
(arrêt  de  cassation  du  5  octobre  1822;  Sire^,  t.  \xiii,  première 
partie,  p.  209).  Il  y  a  de  la  part  du  cabaretier  contravention  aux 
règlements  qui  fixent  l'heure  de  la  fermeture  des  lieux  publics, 
par  cela  seul  que  des  individus  sont  trouvés  buvant  dans  son 
cabaret  après  llieure  indiquée  pour  la  fermeture  :  peu  importe 
qu'ils  soient  des  parents  et  amis  du  cabaretier,  et  non  des  con- 
sommateurs payants;  qu'il  n'y  ait  ni  vin  ni  bouteille  sur  la 
table;  que  ces  individus  n'aient  point  été  trouvés  mangeant, 
buvant  ou  jouant  (arrêts  de  cassation  du  8  mars  et  du  5  octobre 


qui  conirevieni  a  un  arreie  uu  prel 
boire  dans  un  cabaret  après  l'heure  fixée,  ne  peut  être  excusé 
sous  prétexte  qu'une  autorisation  spéciale  du  maire  l'aurait 
dispensé  de  se  conformer  à  cet  arrêté  :  d'abord ,  ïwrce  qu'un 
maire  ne  peut  agir  que  par  voie  de  règlement  général  applica- 
ble à  tous  ses  adininistres ,  et  non  faire  des  actes  dans  I  intérêt 
escluiif  de  l'un  ou  de  plusieurs  de  ses  administrés  ;  ensuite , 
parce  qu'il  ne  peut,  sous  aucun  prétexte,  ni  contrarier  les 
actes  de  l'administration  supérieure ,  ni  dispenser  qui  que  ce 
soit  de  la  soumission  à  ces  actes  (  arrêt  de  cassation  du  18  avril 
1828;  Sirey,  t.  xxviii,  première  partie,  p.  440).  Le  Code  pénal, 
art.  475,  et  la  jurisprudence  assimile  les  cabaretiers  aux  auber- 
gistes, logeurs,  etc.;  par  conséquent,  les  rèffles relatives  à 
l'exercice  de  l'action  des  aubergistes  pour  les  fournitures  par 
eux  faites,  à  la  prescription  de  cette  action,  au  privilège  qu'ils  ont 
sur  les  effets  des  voyageurs,  à  leur  responsabilité  relativement  à 
ces  objets,  sont  communs  aux  cabaretiers. 

CABARET  (droit  canon,).  Le  cabaret  n'est  pas  mauvais  de  sa 
nature.  Il  est  cependiantune  occasion  de  pécher  k  une  infinité 
de  gens  auxquels  on  doit  l'interdire  pour  cette  raison.  Il  est 
aussi  interdit  aux  ecclésiastiques  cnr  un  grand  nombre  de  con- 
ciles tant  généraux  que  particuliers,  comme  contraire  à  la 
sainteté  de  leur  état  et  sujet  à  beaucoup  d'inconvénients.  Void 
la  défense  que  fit  là-dessus  le  quatrième  concile  général  de  La- 
tran,  tenu  sous  Innocent  III  :  Tabemas  prorsus évitent,  nisi 
forte  causa  necessiiatis  in  itinere  constituti.  Le  concile  de 
Laodicée  tenu  vers  l'an  364,  celui  de  Carthage  de  l'an  597,  celui 
de  Francfort  de  l'an  794,  celui  de  Reims  de  l'an  1585 ,  celui  de 
Tours  de  la  même  année,  et  plusieurs  autres  font  la  même 
défense  sous  de  grandes  peines,  telles  que  sont  la  suspense,  le 
jeûne,  la  prison.  Les  statuts  de  la  plupart  des  diocèses  sont  con- 
formes aux  conciles  sur  cet  article;  d'où  il  suit^  1*>  qu'un  clerc 
pèche  toutes  les  fois  qu'il  mange  ou  qu'il  boit  au  cabaret,  à 
moins  qu'il  ne  soit  en  voyage ,  quand  même  il  ne  serait  pas 


onlres  sacrés ^he  mortellement,  et  encourt  la  suspense  et 
l'interdit  en  allant  au  cabaret,  lorsque  cela  est  défendu  sous 
peine  de  suspense  et  d'interdit,  ipêo  facto,  par  les  statuts  de 
son  évéque ,  aux  clercs  qui  sont  dans  les  ordres,  puisque  telle 


CABARHIS. 


défense  esl  en  matière  grave  el  sous  une  peine  grave  qui  suppose 
un  péché  mortel. 

CABARET  {vieux  mol\  raquplle,  battoir;  il  s'est  dit  aussi 
d'un  lieu  fennéde  barreaux,  en  forme  de  cage. 

CABARET,  s.  m.(6o(an.)  (asarel,  nard  sauvage,  asaram 
eurapœum,  L),  plante  herbacée  vivace(dêcand.monogyn.,  L,; 
aristoloches,  J.)  du  midi  de  la  France,  que  Ton  a  aussi  appelée 
oreille  d'homme  ou  oreillette  ,  à  cause  de  la  forme  de  ses 
feuilles.  Sa  racine,  qui  consiste  en  une  petite  souche  horizontale 
d'un  blanc  grisâtre,  de  la  grosseur  d'une  plume  à  écrire,  d*oà 
partent  dos  fibrilles  grêles  el  rameuses  ,  a  une  odeur  forte  et 
désagréable ,  une  saveur  acre ,  nauséabonde  el  poivrée.  De 
toutes  nos  plantes  indigènes,  Tasaret  est  celle  qui  remplace  le 
mieux  Tipecacuana  lorsqu'elle  osl  fraîche.  On  administre,  à  la 
dose  de  trente  ou  quarante  grains  dans  six  onces  d'un  liquide 
quelconque,  la  poudre  de  la  racine  ou  des  feuilles.  Celle  poudre 
est  aussi  employée  comme  stermilatoire.  En  distillant  avec 
Teau  la  racine  sèche  (Yasarum  europœum ,  on  obtient  une  ma- 
tière volaille  cristallisable  en  tables  quadrilatères  nacrées, 
d'une  odeur  el  d'une  saveur  aromatiques  camphrées,  soluble 
dans  l'alcool,  el  qu'on  a  assimilée  à  une  huile  volatile  en  lui 
donnant  le  nom  d  asarine. 

CABARET,  s.  m.  (hisl.  nat.),  espèce  de  pinson. 

CABARETER,  V.  n.  (çramm.),  aller  dans  les  cabarets,  fré- 
quenter les  cabarets.  Il  esl  populaire. 

CABARETIER,  ÈRE,  S.  (gramm.)^  celui,  celle  qui  tient 
cabaret. 

CABARETIER  (droi(  canon).  Tout  cabaretier  pèche  mortel- 
lement ,  1**  quand  il  donne  sans  nécessité  à  manger  en  gras 
à  des  catholiques,  ou  mévne  à  des  hérétiques ,  les  jours  d'absti- 
nence commandés  par  l'Eçlise  ;  ^  quand  il  donne  à  souper  les 
jours  de  jeûne  à  ceux  qu'd  sait  certainement  être  obligés  au 
jeûne;  5®  quand  il  donne  à  boire  à  ceux  qu'il  sait  devoir  s'eni- 
vrer par  le  vin  qu'il  leur  présente;  4'  lorsqu'il  donne  à  boire 
les  dmianches  et  les  fêtes  pendant  le  service  divin  ,  si  ce  n'^t 
aux  passants  et  aux  voyageurs.  La  raison  de  ces  quatre  déci- 
sions est,  que  dans  tous  ces  cas  un  cabaretier  coopère  réelle- 
ment et  emcacement  au  péché  de  ceux  à  qui  il  donne  à  manger, 
contre  les  lois  de  l'Eglise  qui  le  défendent  même  k  l'égard  des 
hérétiques  sur  lesquels  elle  a  autorité,  parce  qu'ils  sont  devenus 
ses  enfants  par  le  l)aptéme,  quoiqu'ils  ne  veuillent  pas  la  recon- 
naître. Il  n'en  serait  ^s  dfe  même  d'un  infidèle ,  parce  que, 
n'étant  point  baptisé,  il  n'est  pas  soumis  aux  lois  ae  l'Eglise. 
Un  cabaretier  ne  peut  non  plus,  sans  injustice,  ni  mêler  de  l'eau 
avec  le  vin  qu'il  donne  ,  ni  donner  du  vin  d'un  plus  bas  prix 
pour  du  vin  d'un  plus  haut  prix  en  le  faisant  payer  autant , 
quand  même  ses  notes  le  trouveraient  aussi  bon  ou  meilleur 

3 ue celui  d'un  plus  bas  prix,  ni  vendre  son  vin  et  ses  autres 
enrées  plus  cher  aux  étrangers  qu'aux  habitants  do  lieu  ;  parce 
que  la  règle  générale  esl  qu  on  ne  peut  jamais  vendre  une  chose 
plus  qu'elle  ne  vaut,  ni  l'acheter  moins  que  sa  jusle  valeur  : 
une  telle  conduite  étant  mauvaise  en  soi,  comme  contraire  à  la 
justice  et  à  l'égalité  qui  doivent  se  trouver  entre  la  chose  vendue 
et  le  prix  de  cette  chose ,  el  qui  doivent  être  inviolablement 
gardées  à  l'égard  de  tout  le  monde,  étranger  ou  compatriote. 
Carius  vendere ,  vel  viliui  emere  rem  quam  valeat ,  est  secun- 
dum  se  injustum  et  illieitum  (saint  Thomas,  2,  q.  77 ,  art.  19) 
(F.  les  ordonnances  et  les  arrêts  qui  défendent  aux  cabaretiers, 
hùteliers,  taverniers,  de  recevoir  aucuns  habitants  des  villes  ou 
villages  où  ils  résident,  sinon  les  étrangers  passants,  non  domi- 
ciliés. Telle  est  la  disposition  de  l'ordonnance  d'Orléans  en 
1560,  art.  35  de  l'arrêt  du  parlement  de  Paris,  en  forme  de 
règlement,  du  l" octobre  15S8,  etc.). 

CABARNE,  berger  de  l'Ile  de  Paros,  apprit  à  Cérès  l'enlève- 
ment de  Proserpine.  Celte  déesse,  pour  le  récompenser»  le  fit 
prêtre  de  son  temple.  Les  habitants  de  Paros  instituèrent 
en  son  honneur  des  fêtes  assez  semblables  aux  Orgies  de 
Bacchus. 

CABARNES  {hiit.  ane.).  Dans  l'Ile  de  Paros,  on  appelait  de  ce 
nom  les  prêtres  consacrés  à  Cérès.  Quelques  étymologistes 
font  descendre  ce  mot  du  phénicien  ou  de  l'hébreu  carbarnise 
ou  eareb,  offrir.  Josèphe  prouve  par  Théophraste  qu'il  était  em- 
ployé dans  ce  sens  par  les  Syriens.  D'autres  prétendent  au  con- 
traire Que  ce  fut  le  nom  du  premier  prêtre  qui  vint  annoncer  à 
Cérès  1  enlèvement  de  sa  fille. 

CABARNIENS,  s.  m.  pi.  (a  lUî^.),  prêtres  des  autels  consacrés 
k  Cérès  dans  l'Ile  de  Paros,  les  niêmesque  les  cabarnes. 

CABAENis  {géogr.  ane.),  nom  de  l'Ile  de  Paros,  tiré  da  ber- 
ger Cabarne. 


(678) 

CABARSDSSE  {géogr.  ane,),  vîlled*Afnqiie,dM$bhn« 
Il  y  eut  un  concile  l'an  395,  où  Primien ,  évéque  deurt^ 
fut  condamné  par  cinqoante-trob  évèques  '"itiaiiwh 
branche  schismatique  des  donalisles ,  sectâle«n  de  Ua^ 
de  Cartbage. 

CABARRUS  (François,  comte  bb  ,  filsd'onfwffoniii.i. 
quit  à  Bayonne  en  1752,  et  fit  .v^  éludes  chftWFymi 
I  Oratoire  à  Cordoue,  puis  à  Toulouse,  il  quitta  to«t  à  a«piiii 
dernière  ville  avant  de  les  avoir  terminées ,  pour  mméi 
son  père  et  emt>rasser  la  carrière  commerciale.  Il  fut  m*. 
Saragosse  chez  un  correspondant,  pour  se pfrCfciiofiDfT<^ 


celte  carrière  el  pour  apprendre  l'espagnol.  Le  jMOfùhn 
remarqua  bientôt  la  lille  de  son  nouNel  hôte  ;  il  ira  fît  iw 
et  il  l'épousa  secrètement  en  1772.  Ce  mariage  ne  phf  ^ 
aux  deux  familles.  Cependant  son  beau-père  l'étaMitiOni» 
chel ,  où  il  lui  donna  la  direction  d'une  fabriqae  de  «m 
située  près  de  Madrid.  Mais  Cal^arrus  n'avait  pis  branottr» 
clinalion  pour  l'industrie.  Il  fit  de  fréquents  voyages daiiif 
capitale,  et  ses  goûts  le  mirent  en  relation  «ver  qBH()npi 
de  lettres,  notamment  Tabbé  Guevara,  rédadeor  de  b  ^ 
de  Madrid ,  qui  l'introduisit  dans  la  société.  Dès  lor»  (jtn 
conçut  des  id«'es  d'ambition ,  que  les  circonstiDKs  binrwt 
La  guerre  de  rindé|)endance  américaine  ayant  prifê  ï'h^ 
de  ses  ressources  du  Mexique,  elle  é|>rouva  derc»bm*âB 
ses  finances,  et  le  ministre  qui  en  avait  le  départesnif nMÉi 
Cabarrus  sur  les  moyens  de  rétablir  les  finano»  Hkntéét 
l'Etat.  Celui-ci  imagina  do  créer  des  billel5niyjii,«p^(if 
papier-monnaie  iwrtant  intérêt ,  et  qui  emni  €iNri  m 
grand  succès.  Ce  fut  là  Iccommencementdesesrrttù»!* 


banque  fut  chargée  d'acquiller  toutes  les  dettes  (ta  trwCd 
encore  à  lui  qu'est  due  la  création  de  la  compagnif  d»  Fk> 
pines,  le  10  mars  1785,  dont  le  but  étaild'onirleowBfl-i 
l'Amérique  avec  celui  de  l'Asie  par  les  tedecewo  li* 
aussi  projeté  un  canal  de  navigation  qui  devait  pw*»* 
source  dans  les  montagnes  de  Guadarrama,  pa«priMi«* 
s'unir  au  Guadalquivir.  On  en  commença  même  le$tn«i,^ 
furent  suspendus  en  1784,  par  les  ordres  do  t"»"»**''!^ 
Lorsqu'on  proposa  de  fonder  un  roonl-de-piélé  eoBW» 
veuves  et  des  enfants  de  gentilshommes ,  Cabamu  ij<J* 
et  il  réussit  à  en  empêcher  rétablissement.  — M«lih« 
()ui  lui  avait  souri  jusqu'alors  sembla  vouloir  l'atoBdrtf" 
instant.  Il  eut  le  chagrm  de  voir  attaquer  la  ^iW «*^ 
Charles  par  le  fameux  Mirabeau,  qui  publia  nn  *^»^'' 
sujet.  Ce  mémoire  fil  sensation;  cependant  Cabamw  pn» 
en  faire  défendre  l'introduction  en  Espagne  :  «  » jjj 
qu'un  triomphe  passager.  Après  la  mort  de  Charles  III, i^ 
en  1788,  il  perdit  tout  à  fait  son  crédit ,  et  le  mweUf  IJ« 
le  fit  arrêter  et  meltre  en  prison  en  1790.  Ma»  «1»'^ 
mois  d'incarcération ,  un  jugement  solennel  ^"J*f  *!L, 
salions  portées  contre  lui , el,  singuliers caprimdfij^'^ 
Cabarrus  en  redevint  le  favori.  Ke  roi  le  nomma  pW'ïw™ 
au  congrès  de  Radsladt  en  1797  ,  puis  ambassadeur  «a^ 
gouvernemenl  français.  Godoï  lui  fil  donner  ane  "JJ^'JJ^ 
la  Hollande,  il  revint  à  Madrid  après  la  rêvololiondDP'" 
1808;  il  fut  nommé  surintendant  de  la  ««»^*J*'*^!^ 
el  enfin  ministre  des  finances.  —  Cabarrus  «»»P'lV'/j 

Sue  lui  laissaient  ses  différentes  fonctions  à  "''^'^.,  j^^, 
'est  ce  que  témoignent  les  ouvrages  suivants  ^"•'vf^ 
1»  U  Diseur  de  riens ,  feuille  périodique,  q"»^*î°PîT,  ^ 
ordre  du  gouvernement ,  sur  la  demande  de  ^.  , 
Gnxette,  qui  avait  des  privilèges  p^***"^'^*  î '^  Î7.  hf 
Françttis  Cabarrus.  écHtes  df  sa  pHson  au  P^r  ".  ^ 
3*»  Eloge  de  Charles  !  H  y  roi  d'Espagne;  A^Sfê^f^^^ 
tributions  he  plus  convenable  à  l'Espagne;  S^  ^^r^ 
Musquex ,  minisire  des  finances.  Outre  «5<^^^^^^J 
a  encore  laissé  quelques  Mémoires  sur  ses  plans  Bninor^  ^ 
mourut  à  Séville  d'une  attaque  de  gouHe  à  »  **^ J^w 
1810,  à  l'àgc  de  cinquante-huit  ans  :  ses  ««««"^ui 
déposés  dans  l'église  de  Sainte-Marie  de  Ser»  %"^ 
grand  honneur  rendu  à  sa  mémoire.  '"  ^'  ^    ^^ 

CABAS,  S.  m.  (comm.)  espèce  de  pa"f  Jjjf^S^ 
dmairement  à  mettre  des  figues.  —  H  ? "'v^Lncà 
et  en  plaisanUnt,  d'une  vieille  voiture  i  lanacwK  ^^ 

CABAS ,  s.  m.  (Itrm.  de  rivière),  paad  ^^f^g0 
éUit  d'osier  clisse.  Il  n'est  plus  o»^*  7*  *^Ju  w*».  ' 
d'une  sorte  de  panier  de  sparterie  ou  «  f*"**^  0S 
et  souple,  dont  les  femmes  se  servant  poar 


(679) 
ce  sens  on  écrit  aussi 


CAïussaif. 

iImU  qu'elles  portent  avec  elles;  en 

CABAfifi  (  géogr.  anc,  ) ,  ville  de  TEgypte  inférieure ,  dans  le 
MU. 

iULBASSE  (géogr.  anc,) ,  ville  de  la  Cataonie ,  entre  Tarse  et 
Césarée. 

GABA81LAS  (Nil  et  Nicolas).  G*est  le  nom  de  deux  savants 
ircbevéquesde  Tbessalonique,  oucle  et  neveu,  qui  se  succédè- 
îtni  iinoiédialeraent  dans  le  tliv^  siècle.  Nil  a  composé  deux 
raités  contre  les  Latins  :  Tun ,  De  causa  disiidii  Ecclesiar, 
miimar.  et  grœeanicaram;  Tautre»  De  primniu  paptB,  Ces  deux 
icrils ,  dans  lesquels  il  règne  un  peu  d'acrimonie  contre  les 
Latins,  furent  imprimés  à  Londres,  sans  date,  et  réimprimés  à 
lâlc  en  1544.  Nil  avait  composé  un  gros  ouvrage  sur  la  pro- 
ession  du  Saint-Esprit,  et  d'autres  opuscules  dont  Allatius 
ait  mention  dans  sa  Ùisserlalion  mr  les  Nil»  —  Nicolas  suc- 
éda  à  son  oncle  en  1350.  Celui-ci  fut  un  des  plus  ardents  ad- 
versaires des  Latins,  et  publia  contre  eux  divers  Traités,  Il  a 
aiasé  plusieurs  ouvrages,  dont  le  meilleur  est  son  Expositionde 
B  iiturgie  grecqiêe,  imprimée  en  diflférents  endroits,  en  grec,  et 
raduiteen  latin  parGantien  Hervet,  Venise,  1548,  et  Paris, 
560.  On  estime  aussi  la  Vie  de  Jésus-Clirist ,  du  même  au- 
eur,  lngolsladt,in-4<>,  1604,  traduite  on  latin  par  Poiilanus. 
jss  autres  ouvrages  de  Nicolas  sont  reslés  manuscrits  dans  la 
■bliotbèque  du  Vatican.  On  |)eut  en  voir  le  Calaioaue  dans  la 
Wiioihèque  grecque  de  Fabricius.  L.-F.  G. 

CABAS8KR,  GABACER  (vieux  ffio/)»  cacher,  retenir  in- 
lùnient;  tromper,  surprendre,  subtiliser,  soustraire. 

CABASSET  (art,  mt/iV.) ,  casque,  armure  de  tète;  de  caput. 
^icot  le  dérive  de  Thébreu  coba ,  ou  de  l'espagnol  cabexa^ 
ièle. 

cabassole  (Philippe  de  ) ,  cardinal  et  légat,  naquit  en 
1505  à  Cavaillon,  dans  le  comtat  Venaissin,  lit  ses  études  dans 
ta  ville  natale,  y  fut  nommé  chanoine  à  douze  ans,  archidiacre 
tu  1330,  et  prévOt  l'année  suivante,  et  enfin  évéque  de  cette 
rille  en  1334  ,  quoiqu'il  n'eût  oas  Tàge  voulu  par  les  canons. 
Pétrarque  étant  venu  s'établira  Vaucluse  en  1358,  il  ût  une 
rùite  à  son  évéque  qui  était  seigneur  de  Vuucluse,  et  en  fut 
^u  accueilli,  et  depuis  ce  temps  il  s'établit  entre  eux  une 
imitié  étroite  et  constante  fondée  sur  une  estime  mutuelle.  En 
1343,  Cabassole  se  rendit  à  Naples,  où  le  roi  Kobert  en  mourant 
'avait  nommé  membre  du  conseil  de  régence  pendant  la  roino- 
îté  de  ses  deux  filles ,  Jeanne  et  Marie.  Dans  la  cour  dissolue 
le  Naples,  l'évéque  de  Cavaillon  seul  résista  au  torrent.  Il 
^fuanda  son  conçé,  et  revint  à  la  cour  pontificale  d'Avignon 
D  janvier  1346.  Bientôt  il  fut  envoyé  par  Clément  VI  pour  ré- 
kblir  la  paix  entre  Jeanne ,  comtesse  de  Bourgogne ,  et  Jean , 
omle  deChàlons;  mission  dont  il  s'acquitta  avec  un  plein  suc- 
b.  Il  n'en  fut  pas  de  même  de  celle  que  lui  confia  en  1558 
nnocept  VI.  Il  s'agissait  d'aller  lever,  au  profit  de  la  chambre 
postolique ,  le  dixième  de  tous  les  revenus  ecclésiastiques  en 
Allemagne  pour  le  recouvrement  des  terres  usur|iées.  Le  nonce 
mposa  sa  demande  dans  une  assemblée  des  princes  de  l'em- 
itre  à  Mayence.  On  lui  répondit  par  des  récriminations ,  et 
empereur  Charles  IV  déclara  aue  le  clergé  d'Allemagne  ne 
onnerait  pas  ce  subside.  Cabassole  descendit  le  Rhin  huit  jours 
près  ,  et  arriva  à  Avignon  en  1359.  En  1361 ,  le  pape  le 
(Mnnia  patriarche  titulaire  de  Jérusalem ,  et  cinq  ans  plus 
fefd  ,  administrateur  de  l'évèché  de  Marseille,  et  enfin  cardi- 
mi  à  la  promotion  du  ^2Û  septembre  1368.  Urbain  V,  en  trans- 
îrant  sa  résidence  d'Avignon  à  Rome  en  1367,  lui  donna  une 
^nde  preuve  de  confiance  en  le  nommant  vicaire  spirituel  et 
ent|>orel  de  tout  le  comtat.  Dans  l'été  de  1369 ,  Fevéque  de 
lavaillon  vint  trouver  le  pape  à  Monte-Fiescone ,  et  fut  envoyé 
omiiie  légatà  Pérouse;  il  y  fut  presque  constamment  nuilade, 
l  y  mourut  le  S6  août  1371.  Son  corps  fut  transporté  en 
France  et  enterré  dans  l'église  de  la  Chartreuse  de  Bonpas ,  où 
fi  cardinal  Aycelin  de  Montaigu  lui  fit  élever  un  mausolée  qui 
subsisté  jusqu'en  1791.  Au  dire  de  tous  les  auteurs  conlem- 
torains,  il  fut  un  homme  d'un  mérite  supérieur  et  aussi  distin- 
;Qé  par  son  esprit  que  par  son  érudition  ;  il  administra  son 
îiocèse  avec  sagesse  et  remplit  diverses  missions  délicates  avec 
«aucoup  d'habileté.  Pétrarque ,  son  ami ,  a  dit  de  lui  :  Celait 
m  grand  homme  à  qui  l'on  a  donné  un  petit  évéché.  Quand  on 
ai  apprit  que  le  prélat  avait  été  fait  cardinal  :  Je  savais,  répoo- 
lit-il  »  qu'il  le  serait  un  jour,  et  je  suis  éutnné  seulement  qu'il 
*aU  éié  si  tard.  Le  cardinal  Cabassole  a  laissé  plusieurs  ma* 
inscrits. 

c ABASSOR  ou  EABASSON ,  nom  qu'on  donne  au  tatou  à 
Knise  bandes. 


CABKLLAIJ. 


CABASSCT  (  Jean)  ,  oratorien ,  né  à  Aix  en  1604  ou  1606, 
noort  en  1685 ,  suivit  a  Rome  en  1660  le  cardinal  de  Grimaldi| 
archevêque  d' Aix.  Pendant  les  dix-huit  mois  qu'il  y  demeura , 
il  s'acquit  l'estime  des  savants  de  l'Italie ,  et  recueillit  les  maté- 
riaux des  ouvrages  qu'il  publia  depuis.  Les  principaux  sont  : 
Notitia  eonciliorum ,  1685,  in-fol.,  bon  abrégé  de  la  collection 
des  conciles  ;  Juris  canonici  theoria  et  praxis  ,  Lyon ,  1675, 
in-4«;  Poitiers,  1758,  in-fol.  ;  Venise,  1757,  in-fol. 

CABAT,  s.  m.  (comm.),  sorte  d'ancienne  mesure  de  blé  et 
d'autres  grains. 

CABAY,  s.  m.  (hist.),Cesi  le  nom  que  les  Indiens,  et 
les  habitants  de  l'Ile  de  Ceylan  et  d'Aracan ,  donnent  à  des 
habils  faits  de  soie  ou  de  coton  ornés  d'or,  que  les  seigneurs  et 
principaux  du  pays  ont  coutume  de  porter. 

CABBEDO  DE  VASCONCELLOS  (MiCHEL)  naquit  en  1535  à 
Sétuval.  Il  fit  ses  études  successivement  à  Bordeaux,  à  'Toulouse 
et  à  Coïmbre,  et  après  s'être  appliqué  au  droit  avec  beaucoup 
de  distinction,  il  parvint  aux  premières  charges  à  Lisbonne.  Il 
eut  un  fils  qui  marcha  sur  ses  traces,  et  il  mourut  en  1577.  On 
a  de  lui  :  1"  une  traduction  latine  du  Plutus  d'Aristophane, 
imprimée  à  Paris  chex  le  fameux  Vascosan  en  1517;  2»  quel- 
ques Poésies  imprimées  à  Lisbonne  et  à  Coïmbre;  3"  des  Lettres 
et  d'autres  ouvrages  imprimés  à  Rome,  1597,  in-8°. — Cabbeoo 
(Georffes) ,  fils  du  précèdent;  il  devint  chancelier  du  royaume, 
puis ,  lors  de  la  réunion  du  Portugal  à  l'Espagne ,  membre  du 
conseil  d'Etat  de  Madrid  p«>ur  le  Portugal ,  et  il  publia  les  ou- 
vrages suivants:  1**  Deeisiones  Lusilaniœ  senatus^  1601,  in-fol. 
On  dit  qu'il  compila  cette  collection  d'ordonnances  par  ordre  de 
Philippe  H,  et  pour  établir  les  prétentions  de  ce  monarque  à  la 
couronne  de  Portugal ,  après  la  mort  du  canlinal  Henri.  ^°  De 
palronatibus  eeclesiarum  régies  coronœ  Lusitaniœ^  1603, 
in-4'*.  —  Georges  Cabbedo  mourut  dans  sa  patrie  le  4  mars 
1604 ,  à  trente-cinq  ans  suivant  les  uns  ,  et  à  quarante-cinq 
suivant  les  autres.  L.-F.  G. 

CABELLAU,s.  m.  (kist,  fiol.  ) ,  poisson  d'Amboine.  Il  a  le 
corps  médiocrement  allongé  et  presque  cylindrique,  peu  corn— 
primé  par  les  côtés;  la  tête  et  les  yeux  médiocres  ;  la  bouche 
grande  et  montante.  Ses  nageoires  sont  au  nombre  de  sept,  sa- 
voir :  deux  ventrales  petites,  placées  sous  le  milieu  du  ventre» 
assez  loin  derrière  les  pectorales  qui  sont  rondes  et  petites;  une 
dorsale  fort  longue ,  un  peu  plus  basse  devant  que  derrière; 
une  longue  et  basse  derrière  l'anus;  enfin  une  derrière  la  queue 
qui  est  carrée.  Son  corps  est  jaune,  avec  une  large  bande  noire, 
étendue  de  chaque  côte  depuis  le  sommet  de  la  tête  jusqu'à  la 
queue;  la  tête  est  brune,  pK|uetée  de  noir;  ses  yeux  ont  la  pru- 
nelle bleue,  entourée  d'un  iris  rouge;  les  nageoires  sont  cendré 
noir.  Le  cabellau  fait,  avec  le  voorn  d'Amboine,  un  genre 
particulier  de  poisson  dans  la  famille  des  remores. 

GABK ,  s.  m.  (  archéol,) ,  mesure  hébraïque  d'environ  trois 
pintes  et  demie  pour  les  liquides;  c'est  la  sixième  partie  du 
«•Ittin,  ou  demi*boisseau  pour  les  matières  sèches. 

CABE  [géogr,),  petite  rivière  d'Espagne,  au  royaume  de  Ga- 
lice ,  qui  se  jette  dans  le  Velezar,  et  tombe  avec  lui  dans  le 
Minho. 

CABE  (vieux  mot),  vieille  vache  qui  ne  donne  plus  de  lait,  et 
qu'on  engraisse  pour  tuer. 

CABEÇA-DE-TIDE  (géogr.) ,  petite  ville  avec  château,  en 
Portugal,  dansTAlentéjo,  à  5  lieues  de  Port-Alègre. 

CABEÇA  ou  CABKSSE,  adj.  et  s.  f.  {citmm.).  On  dislingue 
par  les  mois cabeça  et  barilte,  c'est-à-dire  télé  et  ventre,  les 
soies  dont  on  fait  commerce  dans  les  Indes  orientales.  Les  soies 
cabeçasont  les  plus  fines;  les  barilles  valent  quinze  à  vingt  pour 
cent  de  moins.  Quelques-uns  disent  cabesse.  Les  UolTandais 
distinguent  deux  espèces  de  cabesses  :  la  eabesse  de  more  y 
qui  est  la  plus  fine,  et  la  eabesse  ordinaire  (  V,  Cabessa). 

GABELA  [botan.).  C'est  le  nom  d'un  fruit  des  Indes  orientales^ 
qui  ressemble  beaucoup  à  la  prune  :  l'arbre  qui  le  produit  ne 
difïère  presque  en  rien  du  cerisier. 

GABELlAU  (Abbabam),  célèbre  négociant  hollandais.  Il  se 
rendit  en  Suède  au  commencement  du  wii'  siècle,  sous  le 
règne  de  Charles  IX.  Il  attira  dans  le  même  pays  plusieurs  de 
ses  compatriotes ,  et  jeta  ,  de  concert  avec  eux ,  les  bases  du 
commerce  de  la  ville  de  Gothemboorg ,  qui  venait  d'être  bâtie. 
Gustave- Adolphe  le  nomma  intendant  des  pêcheries,  et  direct 
teur  des  compagnies  de  commerce.  Il  s'amassa  une  fortune 
considérable ,  et  ce  qui  lui  fait  infiniment  d'honneur,  c'est  qu'il 
remploya  souvent  pour  le  bien  général.  Ainsi,  lorsque  Chris^ 
tian  IV,  roi  de  Danemark,  menaça  la  Suède  d'une  invasion ,  il 
entretint  une  escadre^  pour  défendre  les  côtes ,  et  il  fit  venir  à 


CABESTAN. 


(680) 


CABBSTAH. 


ses  frais  un  corps  de  troupes  à  Stockholm.  On  ignore  la  date 

Srécise  de  sa  mort.  —  Gabeliau  (Marguerite),  fille  du  précé- 
ent  f  qui  captiva  le  cœur  du  roi  Gustave- Adolphe ,  bienfaiteur 
de  son  père,  et  qui  eut  de  lui  un  fils,  connu  dans  Thistoire  sous 
le  nom  de  comU  de  Vasaborg.  On  n'a  pas  d*autres^  détails  sur 
la  vie  de  cette  femme.  L.-F.  Guérin. 

GABELLIO  ( (jr^ogr.  anc,)  (aujourd'hui  Cavaillon),  ville 
orientale  des  Cavarcs,  dans  la  Viennoise,  à  Test  d' Avcnio,  sur 
une  petite  rivière  qui  se  perd  dans  la  Druentia.  Les  Mar- 
seillais y  avaient  érigé  une  colonne  en  Thonneur  du  grand 
Pompée. 

CABELO  (  /lui.  nat.) ,  nom  d'une  espèce  de  serpent  qu'on 
trouve  à  Surinam. 

GABÉRÉE  {hitt.  nal.  ).  Laroouroux  a  donné  ce  nom  a  un 
genre  de  polypiers  établi  avec  quelques  Cellulaires  (  V.  ce 
mot). 

CABES ou  GABES  (g^oyr.) ,  ville  d'Afrique,  au  royaume  de 
Tunis,  assez  près  du  golfe  du  même  nom. 

GABËSSAy  s.  m.  en  ierm.  d'histoire  naturelle  ^  nom  que  l'on 
donne  au  camphre.  —  C'est  aussi  le  nom  donne ,  dans  le 
comnierce  ,  à  une  espèce  de  fécule  que  l'on  retire  des  pousses 
dindigo  de  la  seconde  année,  à  Aga,  ville  de  l'Indoustan. 

GABESSAL,  GABESSAOC  (viéuo;  mot),  torchon,  chiffon, 
rouleau  qu'on  met  sur  la  tête  pour  supporter  les  fardeaux  qu'on 
y  a  posés  ;  de  caput, 

GABESTAING  (GUILLAUME  de),  troubadour  du  xii^  siècle, 
sous  le  règne  d'Alphonse  II,  roi  d'Aragon  et  possesseur  du 
Roussillon.  Entré  forl  jeune  au  service  de  Raymond  de  Caslel- 
Roussillon,enqualitéde  page,  Cabeslaing  devint  bientôt  Técuyer 
de  la  dame  Marguerite  Raymond ,  épouse  de  son  seigneur.  La 
beauté  et  Tespritdu  jeune  écuyer  allumèrent  un  coupable  amour 
dans  le  cœur  de  la  châtelaine.  Cabeslaing,  transporté  de  bon- 
heur, le  partagea  avec  joie  et  en  insensé.  Sa  passion  l'ayant 
créé  poêle,  il  remplit  la  province  de  ses  chants  amoureux  en 
l'honneur  de  sa  dame,  et  les  soupçons  des  envieux  vinrent  éclai- 
rer le  jaloux  Raymond.  L'adroit  écuyer,  aidé  de  la  sœur  de  sa 
belle  maîtresse,  donna  le  change  au  mari,  en  lui  persuadant  que 
l'objet  mystérieux  de  sa  flamme  était  sa  belle-sœur  elle-même, 
qui  se  prêta  à  ce  mensonge  pour  sauver  Marguerite.  Raymond 
était  entièrement  convaincu  de  l'innocence  de  son  épouse ,  lors- 
que celle-ci ,  par  une  vaniteuse  bizarrerie  de  femme,  exigea  de 
son  trouvère  que  dans  une  chanson  nouvelle  il  proclamât  que 
c'était  elle  sa  seule  et  vraie  maîtresse.  Le  jeune  fou  céda  par  or- 
gueil ;  et  Raymond,  auquel  ces  vers  audacieux  furent  adressés, 
emmena  Cabestaing  k  la  chasse,  le  poignarda,  lui  trancha  la 
tête,  puis,  ayant  arraché  le  cœur  de  sa  victime,  il  le  fit  préparer 
et  servir  au  dîner  à  l'adultère  Marguerite.  Comme  elle  trouvait 
ce  mets  excellent,  son  mari  lui  dit  :  Je  le  crois;  il  est  Juste  que 
vous  aimiez  mort  ce  que  vous  adoriez  vivant,  et  il  lui  présente 
la  tête  sanglante  de  son  écuyer.  Marguerite  épouvantée  s'écrie 
à  celte  vue  :  Oui,  barbare,  je  V ai  trouvé  si  délicieux ,  ce  mets  y 
que  je  n'en  manqerai  jamais  d'autre ,  pour  n'en  pas  perdre  le 
goût.  Raymond  furieux  la  poursuit  l'épce  à  la  main,  mais  elle 
se  précipite  du  haut  d'un  balcon  ,  et  expire  en  prononçant  le 
nom  de  Cabestaing.  Tous  les  seigneurs  du  Roussillon  furent 
indignés  de  cet  acte  de  férocité,  et  le  roi  Alphonse,  suzerain  de 
Raymond,  vint  l'arrcler  et  le  dépouiller  de  ses  biens.  Son  châ- 
teau fut  démoli ,  et  on  enterra  les  deux  amants  dans  une  église 
de  Perpignan,  peu  soucieux  qu'on  était,  dans  ces  temps  de  bar- 
barie (tl80),  de  faire  servir  la  religion  à  consacrer  l'adultère. 
—  Cette  chronique  semble  avoir  fourni  à  l'auteur  du  roman  de 
la  Dame  de  Fayel ,  écrit  vers  1228,  la  tragique  catastrophe  du 
sire  Raoul  de  Coucy,  mort  en  1191.  —-  Il  reste  du  trouvère  Ca- 
bestaing sept  chamons  dans  les  manuscrits  de  la  bibliothèque 
royale,  sous  les  n*«  2701,  7225,  7226,  7614  et  7698.  Cinq 
d'entre  elles  ont  été  publiées  dans  la  savante  collection  intitu- 
lée :  Choix  des  poésies  originales  des  troubadours. 

GABESTAN  {mécan.).  Le  cabestan  est  un  treuil  ou  levier  du 
premier  ordre,  dont  l'axe  est  vertical.  La  barre  ou  les  t)arres 
'u'on  emploie  pour  le  mettre  en  mouvement  sont  horizontales 
F.  Levier  et  Treuil).  —  L'équilibre  subsiste  dans  cette  ma- 
chine, lorsque  la  puissance  (F.  ce  mot),  multipliée  par  la  lon- 
Î;oeur  du  bras  du  levier  au  bout  duquel  elle  est  appliquée,  égale 
a  résistance  multipliée  par  le  rayon  du  cylindre,  plus  le  rayon 
de  la  corde  à  laquelle  cette  résistance  est  attachée.  La  démons- 
tration de  ce  principe  est  tout  à  fait  élémentaire  (  F.  Treuil). — 
S'il  y  a  plusieurs  barres  et  plusieurs  puissances  appliquées  à 
chaque  barre,  il  faut  multiplier  chaque  puissance  par  la  lon- 
gueur de  son  bras  de  levier,  et  prendre  ja  somme  ae  tous  ces 


1 


produits.  Cette  somme  doit  être  égale  à  ce  que  Vom  >pyUfc  # 
moment  de  la  résistance  (F.  Moment).  —  l/eflet  de  la  fo» 
teur  de  la  machine  sur  les  points  d'appui  n'est  pss  le  toètm^m 
le  treuil  et  dans  le  cabestan.  Dans  le  cabestan,  l'arbre  qwp^f 
le  nom  de  cloche  est  vertical  ;  la  puissaoce  et  la  résifttaan  «m 
dirigées  horizontalement,  i^ur  enet  sur  les  points  d'apMÎ  h  •» 
produire  une  pression  horizontale.  La  pesaoteur  de  rarbv  r 
des  barres  du  cabestan  produit  une  pression  verticale,  an  ^ 
sur  le  contour  circulaire  destiné  à  recevoir  les  toarilbn  > 
l'arbre,  mais  sur  la  baie  placée  au-dessous  de  l'arbre  et  4»  • 
direction  de  l'axe.  Cette  baie,  qui  est  ordÎDairemMt  fr* 
comme  une  calotte  de  sphère ,  porte  le  nom  de  semeur,  Hmt 
cabestan,  comme  on  le  voit,  la  pression  borisoaiale saMiP 
par  les  deux  appuis  ne  peut  provenir  que  des  effets  àempk 
sauce  et  de  la  résistance;  le  poids  de  la  machine  n'y  calR  ^■- 
rien.  —  On  emploie  souvent  le  cal)estan,  dans  les  Irsvaax  on., 
pour  traîner  horizontalement  des  fardeaux.  On  fait  gliwr»&r- 
deaux  sur  des  rouleaux  cylindriquesen  bois  ou  en  fer,q«A(a*«i 
sur  des  roulettes,  ou  même  sur  des  sphères  qinooamtàM  'ji 
rainures  creuses.  On  a  pratiqué  ce  dernier  moyen,  d*aprà^9^ 
port  de  l'histoire,  pour  transporter  l'énorme  bloc  dema^- 
lequel  est  érigée  la  statue  de  Pierre  l",  à  Saînl-Pélermci  - 
L^  arts  militaires,  et  particulièrement  rariiilcrie,  fe«r«-. 
aussi  du  cabestan  pour  exécuter  des  manceurrcs  de  knt  rm 
les  arsenaux,  ainsi  qu'en  campagne  et  dans  les  siryeL^Cf^ 
surtout  à  bord  des  vaisseaux  qu  on  en  fait  un  ^tugempaïUt 
pour  les  manœuvres.  Le  grand  cabestan  des  naviffy  frâncr  es 
arbre  vertical  qui  traverse  deux  ponts,  et  qui  refW6€»t  ia«M- 
cier  établi  dans  le  faux  pont.  Cet  arbre  est  garm, daas  «s  tk- 
entre-ponts,  d'une  cloche  dont  la  forme,  au  lieo<fclrt  nË»- 
drique,  est  conique.  Sur  le  contour  de  cette  cloche,  on  Cbi  ta* 
un  certain  nombre  de  tours  au  cordage  gui  sert  à  tirer  U  rn*^ 
tance.  Il  ne  sera  pas  inutile  d'expliquer  ici  l'efiet  de  cette  (r-. 
conique.  —  Tout  le  monde  sait,  et  nous  aurons  occmîob  V  • 
démontrer  plus  tard  (F.  Cylindre),  que  les  lignes  ^Bic, 
tracées  sur  la  surface  d'un  cylindre ,  sont  les  ngacs  Xetf» 
courtes  qu'on  puisse  tracer,  d'un  point  à  un  autre,  sordfir'^ 
surfaces.  Par  conséquent,  des  forces  appliquées  aux  desxn'^ 
mités  d'une  corde  pliée  en  hélice  autour  d'un  cylindre,  «*• 
la  direction  de  celte  hélice,  tiendront  néoessairenMrt k c«-^ 
suivant  la  direction  même  de  cette  hélice  (F.  ce  mT.  l^ 
cette  position,  les  deux  forces  devant  agir   tangenlidlrar-^ 
l'hélice,  sont  obliques  par  rapport  aux  aréles  du  qtiafr'A 
par  rapport  à  l'axe.  Mais,  dans  la  définition  que  notif-a. 
donnée  du  cabestan,  la  direction  de  la  puissance  et  debr^- 
tance  est  perpendiculaire  à  la  direction  des  arêtes  et  de  le 
l'arbre.  Par  conséquent,  la  résistance  appliquée  au  hoit  i- 
d'nne  corde  pliée  en  spirale  sur  l'arbre  de  la  machine  qv  t  : 
décrivons  n'agit  point  suivant  la  direction  même  de  ta  Mw^' 
Donc  l'effet  de  cette  force  est  de  déranger  la  corde  pour  \m  -~ 
quitter  la  direction  de  spirale  qu'elle  suit.  L'effet  de  U  xM^^ 
est  de  presser  fortement  la  partie  du  cordage  déjà  pliée  «  7'-* 
sur  le  contour  de  l'arbre,  de  manière  que  si  cette  part*  .- 
cordage  était  compressible ,  l'hélice  se  resserrât  de  plosfBf-^ 
jusqu  à  ce  que  la  tangente  à  cette  hélice  fût  dans  la  direct»  - 
la  résultante,  qui  serait  elle-même  dérangée.  —  Dau  ti    ■ 
nœuvre  du  cabestan ,  comme  il  s'agit,  au  moyen  de  reur  :. 
chine,  de  faire  parcourir  un  très-grand  espace  k  la  rèsstr 
un  espace  égal ,  par  exemple,  à  la  longueur  d'un  cible  de  : 
sieurs  centaines  de  mètres,  on  conçoit  que,  si  le  c4bk  s'can» 
immédiatement  sur  la  cloche  du  cabestan,  il  faudrait  qaH  '"'  - 
nombre  de  tours  considérable  sur  lui-même ,  ce  qui  aucK- 
rail  beaucoup  le  diamètre  de  la  cloche ,  et  diminuerait  cîtt 
l'efficacité  de  la  puissance.  —  On  remédie  à   cet  iococnc*^ 
au  moyen  d'une  corde  sans  fin  qu'on  appelle  kmrmtviTt  i> 
corde  présente,  d'espace  en  espace,  des  nœuds  ou  pommt%  > 
servent  de  points  d'arrêt  pour  attacher  le  câble  qu'on  trat  l" 
à  la  corde  du  tournevire.  Cette  corde  fait  cinq  ou  six  i*^" 
spirale  sur  la  cloche  du  cabestan.  A  mesure  qu  on  rire  uo"^ 
tan,  le  tournevire  s'enroule  sur  la  cloche  par  sa  partie  ialmrr 
et  se  déroule  par  sa  partie  supérieure.  Si  la  cloche  élail  ^«v 
drique,  ce  mouvement  se  continuant  de  la  sorte,  la  oarir-' 
tournevire  arriverait  bientôt  au  bas  de  la  cloche,  et  akirsil«*i 
gagerait  entre  la  cloche  et  la  surface  du  pont  du  naviie.  Ok  •* 
rait  obligé  de  l'enrouler  en  sens  contraire ,  pour  foraer  it  * 
cond  rang  de  cordages  appliqués  sur  le  premier.  Mais  raffii^ 


de  la  corde  du  tournevire,  par  l'action  de  larêsiâaace.  «^c*" 
sidérable,  plus  est  grande  la  pression  de  cette  corde 


CABEZON. 


ever  la  parlie  da  tournevire  déjà  pliée  en  hélice.  Cette  pression 
leyient  suffisante  pour  que,  de  temps  à  autre,  la  totalité  du  tour 
ke  spirale  soit  soulevée  et  repoussée  vers  le  haut.  —  Ce  dernier 
flet  est  |>rodttit  ainsi,  parce  que  la  cloche  du  cakiestan ,  au  lieu 
i'ôlre  strictement  un  cône,  ce  qui  ne  donnerait  pas  plus  de  fa- 
ililé  dans  un  moment  que  dans  Tautre  pour  ce  relèvement  de 
a  corde,  est  une  surface  de  révolution ,  concave  dans  sa  partie 
Dtermédiaire  comme  la  surface  d'une  cloche,  d'où  la  cloche  du 
abestan  a  tiré  sa  dénomination.  A  mesure  que  la  corde  s'en- 
ouïe  sur  cette  cloche  et  descend  plus  bas,  elle  se  trouve  sur  une 
K>rtion  conigue  plus  évasée  ;  et  celte  obliquité  donne  d'autant 
ilus  d'énerffie  à  la  corde,  pour  soulever  tous  les  tours  de  s{)irale 
ormes  sur  la  cloche  et  les  transporter  vers  la  partie  supérieure 
lu  cabestan.  Par  cette  disposition  iiigénieuse,  on  évite  l'incon- 
vénient que  nous  avons  signalé.  —  EnGn,  dans  le  cas  où,  mal- 
gré la  forme  de  la  cloche ,  la  corde  du  lournevirc  s'enroulerait 
îfi  descendant  jusqu'au  bas  de  cette  cloche,  elle  rencontrerait 
les  roulettes  saillantes  dont  Tessicu  se  trouve  établi  sur  la  cir- 
x>nférence  de  la  base  même  de  ces  cloches.  Ces  roulettes  portent 
in  plan  incliné,  qui  pousse  le  lournevirc  et  l'oblige  à  remonter. 

X.X. 
CilBESTAN  (jurim,)^  peine  de  discipline  maritime,  qui  con- 
»iste  à  rester  à  cheval  sur  une  barre  de  cabestan ,  au  plus  pen- 
lant  trois  jours,  et  deux  heures  chaque  jour  (Loi  du  22  août 
17«0,  titre  II,  art.  1*^0. 

CABESTAN,  S.  m.  (hisL  liai.),  nom  d'une  coquille  du  genre 
des  harpes,  et  d'une  plante  d'Afrique,  dont  la  lige  est  faite  en 
forme  de  cylindre. 

CA 

lilles, 

rafraîchie  par  les  venis  aiizes,  qui  courent  aepuis  le  nora  jusqu  à 
f 'est-sud-est.  La  basse  terre  est  la  parlie  opposée  ;  les  vents  s'y 
font  moins  sentir,  et  par  conséquent  cette  partie  est  plus  chaude; 
lH,  la  mer  y  étant  plus  tranquille,  elle  est  plus  propre  pour  le 
mouillaffe  et  le  chargement  des  vai^eaux;  jomt  à  ce  que  les  c6tes 
f  sont  plus  basses  que  dans  les  cabeiterreê,  où  elles  sont  ordi- 
nairement hautes  et  escarpées,  et  où  la  mer  est  presque  toujours 
igitée. 

CABESTRAGB  (droHféod,),  droit  seigneurial  en  usage  en 
Provence. 

CUBEZA  DE  VACA  (Alvar-Xunez),  né  en  Estramadure  en 
I507,  fut  d'une  des  expiéditions  en  Amérique,  et  s'éleva,  par  son 
rourage  et  son  intelligence,  à  l'emploi  de  gouverneur  du  Para- 
niay.  Nommé  ensuite  adelantado  ou  chef  suprême,  il  fut  chargé 
lar  la  cour  d'Espagne  de  continuer  la  découverte  de  cette  con- 
rée  et  de  la  rivière  de  la  Plata.  Il  mit  à  la  voile  de  San-Lucar  le 
(  novembre  1540^  avec  quatre  vaisseaux  et  450  soldais,  mouilla 
I  Cananca,  dont  il  prit  possession ,  et  à  Sauta-Calalina ,  d'où  il 
it  diverses  reconnaissances.  Ayant  perdu  deux  vaisseaux,  il  se 
«ndit  par  terre  au  Paraguay,  en  traversant,  au  mois  de  novem- 
bre 1541  y  des  chaînes  de  montagnes  déserles,  et  parvint,  au 
K)Ut  de  dix-nenHours  de  marche,  à  d'immenses  plaines  habitées 
ta r  les  Indiens  Guaranis.  11  en  prit  possession  au  nora  de  son 
ou  verain,  et  les  appela  Provincet  de  Vaca,  du  nom  de  son  père 
t  de  son  grand-pere,  qui  avaient  découvert  de  nouveau  les  Ca- 
la ries  en  1485.  Il  continua  sa  roule  par  terre,  et  le  il  mars 
.5i2  il  fit  son  entrée  publique  à  l'Assomption.  Il  en  prit  le 
ornmandement  et  y  commit  des  vexations  qui  amenèrent  la 
é  vol  te  de  ses  troupes.  On  le  ramena  en  Espagne,  avec  son  gref- 
er  Pedro  Fernandez ,  et  on  les  y  condamna  à  une  prison  per- 
et  uelle.  Ils  publièrent  durant  leur  captivité  le  premier  ouvrage 
ui  ait  paru  sur  le  Paraguay.  Il  est  aivisé  en  aeux  parties;  la 
•remière ,  intitulée  :  Naufragios  de  Ahar  Nunex  Cabeza  de 
^oea,  qui  a  élé  rédigée  par  Al  var-Nunez  ;  la  seconde  partie  est  de 
on  secrétaire,  et  a  pour  titre  :  Commeniarios  de  Àhar-Nunexy 
idelatUado  y  governador  de  la  provineia  del  Rio  de  la  Plala, 
ralladolid,  1555,  in-4**.  —  Alvar-Nunez  mourut  dans  sa  prison 
n  1558,  —  Le  P.  de  Gharlevoix  donne  de  longs  et  intéressants 
fétails  sur  lui  dans  son  excellente  Histoire  du  Paraauav. 
ivrei-.  L.-F.G 

CABBZALéRO  (Jean-Martin)  ,  peintre  espagnol ,  naquit  à 
Vlcnaden  dans  le  royaume  de  Gordoueen  1653.  Il  fut  élève  de 
Ion  Juan  Carrera ,  et  il  excella  comme  lui  dans  le  coloris.  Ca- 
>ezaléro  n'a  peint  que  des  sujets  pieux.  Ses  tableaux  se  trouvent 
)rincipalemcnt  dans  les  éfflises  oe  Madrid,  qu'ils  enrichissent. 
>  fut  dans  cette  ville  qu  il  mourut,  à  peine  âgé  de  quarante 
ins,  en  1673.  L.-F.  G. 

CABEZON  {kiêi,  wal.).  Vieillot  a  proposé  en  1816,  dans  le 
Nouveau  Dictionnaire  â^hisUrire  naiurelle,  d'établir  sous  ce 
KHR  QD  genre  dans  lequel  il  fait  entrer,  comme  espèce  type,  le 

IV. 


(681) 


CAB16IAK. 


lamalia  de  BufTon.  Le  genre  tamatia  (eapito)  de  Guvier  et 
Temminck,  qui  correspond  à  celui  des  cabezons ,  ne  renferme 
cependant  pas  toutes  les  espèces  de  Vieillot.  Le  bucco  macro- 
rhynchos,  Éul.,  689  ;  le  melanoieucos ,  Eul.,  688^  il  ;  le  colla- 
ris,  Eul.,  395,  et  quelques  autres,  y  ont  seuls  été  laissés.  Le 
plus  grand  nombre  a  clé  rendu  au  genre  bucco,  barbu ,  auquel 
û  parait  appartenir. 

CABiA€  (Claude  de  Bane  ,  seigneur  de)  naquit  à  Mmes 
en  1578.  Il  fut  d'abord  élevé  dans  les  principes  du  calvinisme, 
que  ses  parents  professaient  ;  mais,  ayant  été  envoyé  pour  faire 
ses  études  au  collège  des  jésuites,  il  abjura  ses  erreurs  et  se  fit 
catholique.  Cabiac,  qui  avait  le  bonheur  de  posséder  la  vérité, 
aurait  voulu  le  faire  partager  à  ses  frères  égarés.  Il  travailla  i 
leur  conversion,  et  il  composa  pour  eux  un  ouvrage  intitulé  : 
L'Ecriture  abandonnée  par  les  ministres  de  la  religion  réfor- 
mée, 1658.  Cet  ouvrage  a  pour  but  de  prouver,  par  de  nombreux 
passages  tirés  des  livres  saints,  des  conciles  et  des  Pères  de  l'E- 
glise, Que  l'Evangile,  loin  de  justifier  en  quoi  que  ce  soit  la  doc- 
trine aes  prétcnofus  réformés,  la  condamne  au  contraire  for- 
mellement. On  assure  que  ce  traité  opéra  beaucoup  de  conver- 
sions. Il  faut  croire  que  le  zèle  dont  Cabiac  avait  donné  des 
preuves,  pour  la  gloire  de  la  religion  catholique,  ne  fut  pas  sans 
rruits;  car  lorsqu'il  fut  sur  le  point  de  mourir,  en  1658,  l*évéque 
de  Nimes  voulut  lui  administrer  les  derniers  sacrements,  et  il 
le  remercia  solennellement,  au  nom  du  clergé,  des  services 
qu'il  avait  rendus  à  rpglise.  L.-F.  GuÉRiN. 

CABIA1  {hist,  nal,y  Le  genre  cavia  de  Linné  (famille  des 
rongeurs  caviens  ou  marcheurs,  de  M.  de  Blainville)  comprend 
aujourd'hui  pliisieurs  genres,  qui  sont  les  suivants  :  1**  Système 
digital  5-5,  c'est-à-dire  cinq  doigts  aux  pieds  de  devant  et  cinq 
à  ceux  de  derrière  {paca).  —  Système  digital  4  3,  ou  quatre 
doigts  aux  pied^  de  devant  et  trois  à  ceux  de  derrière  (2).  — 
2**  Doigts  réunis  par  une  membrane (3).  —  Doigts  sépares  [co- 
baye), —  3®  Point  de  queue  du  tout  [cabiai).  —  iJne  petite 
queue  ou  un  tubercule  a  sa  place  [agouti),  —  Nous  n'étudie- 
rons point  ici  tous  ces  genres;  queloues-uns  ont  déjà  été  décrits, 
d'autres  le  seront  plus  tard  ;  celui  de  cabiai  [hydrochcBrus)  doit 
seul  nous  occuper.  Les  cabiais,  que  l'on  pourrait  regarder 
comme  intermédiaires  entre  les  cochons  et  les  rongeurs ,  quoi- 
qu'ils appartiennent  évidemment  à  cette  dernière  catégorie,  ont 
pour  caractères  génériques  quatre  doigts  devant  et  trois  der- 
rière, tous  à  moitié  palmés  et  armés  d'oncles  larges,  surtout  aux 
pieds  de  derrière  ;  ils  ont  quatre  mâchelières  partout  ;  les  pos- 
térieures sont  plus  lonffues  et  composées  de  nombreuses  lames 
simples  et  parallèles;  les  trois  antérieures  offrent  des  lames 
fourchues  ;  tous  ont  douze  mamelles  et  produisent  quatre  petits 
à  chaque  portée  ;  ils  sont  entièrement  privés  de  queue.  For- 
mule dentaire  :  incisives,  7;  molaires,  f-;  total ,  30.  Ces  ani- 
maux, les  pins  grands  de  l'ordre  des  rongeurs,  ont  un  caractère 
craintif;  ils  sont  de  l'Amérique  méridionale,  où  ils  vivent  par 
troupes.  Ils  ne  sortent  que  le  soir,  et  ne  s  éloignent  guère  des 
eaux,  dans  lesquellrs  ils  se  jettent  au  moindre  danger.  On  les 
chasse  pour  leur  peau  et  quelquefois  aussi  pour  leur  chair,  qui 
est  peu  estimée  :  les  Espagnols  la  mangent  dans  les  jours  d'abs- 
tinence. —  Cabiai  capybabe  (cavia  capybara,  Lmn.).  Celle 
espèce,  qui  est  le  capiygona  de  d'Azzara ,  est  de  la  taille  d'un 
cochon  de  Siam  ;  son  museau  est  très-épais,  ses  jambes  cour  les 
et  son  poil  grossier,  de  couleur  brun  jaunâtre.  Elle  se  nourrit 
de  végétaux,  vit  par  troupes  et  nage  avec  facilité.  On  la  trouve 
sur  les  bords  des  grands  fleuves,  au  Brésil ,  à  la  Guiane  et  au 
Paraguay.  On  la  tient  domestique  dans  quelques  endroits.  —  Le 
Cabiai  eléphantipèdb  est  une  autre  espèce  de  ce  genre,  dé- 
crite par  M.  Geoffroy. 

GABIDOS  ou  CAVIDOS,  S.  m.  (romiB.) ,  sorte  de  mesure  do 
longueur  dont  on  se  sert  en  Portugal  pour  mesurer  les  étoffes  et 
les  toiles,  etc.  Le  cabidos,  ainsi  que  I  aune  de  Hollande  ou  de 
Nuremberg,  contient  3  pieds  11  lignes,  qui  font  quatre  septièmes 
d'aune  de  Paris.  L'aune  de  Paris  fait  un  cabidos  et  trois  quarts 
de  cabidos,  de  sorte  que  7  cabidos  font  4  aunes  de  Paris. 

CABiGiAKou  GAPCHAK,  S.  m.  fhist.  mod,),  tribu  des  Turcs 
orientaux.  Une  femme  de  l'armée  d'Oghuz-Kan,  pressée  d'ac- 
coucher, se  retira  dans  le  creux  d'un  arbre.  Oghuz  prit  soin  de 
l'enfant,  l'adopta,  et  l'appela  Cabi^ak  {éeorce  de  bois),  nom 
qui  marquait  la  singularité  de  sa  naissance.  Cabigiak  eut  une 
postérité  nombreuse ,  qui  s'étendit  jusqu'au  nord  de  la  mer 
Caspienne.  Il  s'en  fit  un  peuple  qu'on  connaît  encore  aujour- 
d'hui sous  le  nom  de  Descht  Kitchak.  C'est  de  ce  peuple  que 
sont  sorties  les  armées  qui  ont  ravagé  les  Etats  que  le  Mogol 
pcAsédait  dans  la  Perse,  et  ce  furent  Tes  premières  troupes  que 
Bajazet  opposa  à  Tanrterlan. 

86 


CABim. 


(6W) 


cABnriT. 


CABILLAUD  {kisi.  fèùL) ,  espèce  de  morae  qu'on  pèche  sor 
les  côtes  de  TOcéaD. 

CABILLAUDS  (Pabti  DES).  Ce  parti  prit  naissance  en  Hol- 
lande vers  le  miltea  du  xiv*  siècle,  à  1  occasion  des  divisions 
qui  eiislaient  entre  Marguerite ,  veuve  de  Louis  de  Bavière,  et 
son  fils  Guillaume»  gui  avait  pris  en  1549  le  titre  de  comie  de 
Hollande.  Une  partie  de  la  noblesse  du  pays,  mécontente  du 
gouvernement  ne  ce  prince,  rappela  la  mère  en  1350,  tandis 
que  la  plupart  des  villes  demeurèrent  attachées  au  parti  du  fils. 
Il  parait  évident  que  la  veuve  convenait  mieux  aux.  nobles,  parce 
qu  ils  espéraient  dominer  à  sa  cour,  et  que  la  bourgeoisie,  ayant 
une  fois  reçu  pour  comte  le  jeune  Guillaume,  ne  trouva  pas  le 
motif  bon  pour  courir  les  chances  d'un  autre  règne.  Le  parti  des 
nobles,  ou  les  partisans  de  Marguerite,  regardant  avec  dédain 
tes  bourgeois  des  villes,  se  comparaient  a  des  cabillauds  ou  gros 
pcHSSons  assez  forts  pour  dévorer  le  fretin.  De  leur  côté,  les  par- 
tisans roturiers  de  Guillaume  comptaient  prendre  bientôt  les 
cabillauds  au  hameçon.  De  là,  dit-on ,  sont  dérivées  les  déno- 
minations de  cabillauds  {kcUfiejaanwiche)yei  de  hakshê  on 
hameçons.  Si  Ton  se  fdt  borné  à  des  dénominations  puériles , 
la  querelle  n'eût  été  que  ridicule  :  malheureusement  elle  dégé- 
néra en  guerre  civile ,  et  devint  sanglante.  Les  cabillauds  ayant 
commencé  les  hostilités  en  incendiant  la  ville  de  Naarden  dé- 
vouée au  parti  ennemi,  les  hameçons  dévastèrent  dix-sept  châ- 
teaux de  nobles.  Marguerite  appela  les  étrangers  à  son  secours, 
en  invoquant  son  alliance  avec  Edouard,  roi  d'Angleterre. 
Pendant  plus  d'un  siècle,  la  malheureuse  division  entre  les 
deux  partis  entretint  la  guerre  civile  dans  la  Hollande.  En 
1438 ,  lors  du  traité  fait  avec  Jacobine  de  Bavière,  il  fut  dé- 
fendu, sous  des  peines  sévères,  de  renouveler  la  guerre  entre  les 
cabillauds  et  les  hameçons.  Cependant,  à  la  première  occasion 
qui  se  présenta,  on  vit  les  deux  partis  nouveaux  sous  les  armes, 
et  ce  ne  fui  que  lorsque  des  disputes  ecclésiastiques  donnèrent 
une  autre  direction  aux  esprits,  et  lorsque  les  états  représenta- 
tifs eurent  pris  un  ascenoant  plus  marqué  dans  le  gouverne- 
ment, que  I  ancienne  querelle  fiit  assoupie  insensiblement. 

CABlLLE ,  s.  f.  (hiâi,) ,  tribu  ou  association  de  familles  en 
Arabie  et  en  Ahyssinie.  On  dit  aussi  eabii<ih  en  ce  sens ,  et 
horde  en  Turquie. 

CABILLBTS,  S.  m.  pi.  (lerm,  de  paumier-raqueUer)  ^  sorte 
d'instrument  composé  de  deux  lames  ou  règles  courbes ,  Tune 
de  fer,  l'autre  de  bois,  qu'on  place  Tune  au-dessus  de  l'autre, 
pour  roidir  contre  les  jambes  de  la  raquette ,  de  peur  qu'elles 
ne  rentrent. 

CABILLONE (g^oi/r.  anc,)  (F.  Caballine.) 

CABILLOTS  {mar.).  On  appelle  ainsi  des  petits  bouts  de 
bois,  taillés  longs  et  étroits,  plus  épais  vers  le  milieu,  et  un  peu 
oourbes,  les  extrémités  pointues  et  se  relevant  un  peu.  On  met 
ces  morceaux  de  bois  aux  bouts  de  plusieurs  herses  qui  tiennent 
aux  grands  haubans,  pour  maintenir  les  poulies  de  panto- 
quière.  —  Cabillots.  <  e  sont  aussi  de  petites  chevilles  en 
bois,  qui  tiennent  aux  chouquets  avec  une  ligne,  et  qui  servent 
à  tenir  la  balancine  de  la  vergue  de  hune ,  quand  les  perro- 
quets sont  serrés. 

CABINDA  (géogr.),  ville  de  la  Guinée  méridionale ,  capitale 
du  royaume  d'Eii-Goyo ,  que  la  beauté  de  sa  situation  et  la  fer- 
tilité de  son  terroir  ont  fait  surnommer  le  Paradis  de  la  Côte. 
Elle  s'élève  sur  l'Atlantique,  où  elle  a  un  port  commode  et  très- 
fréquenté  par  les  Européens,  qui  viennent  y  chercher  des  es- 
claves, de  l'ivoire,  du  miel  et  de  la  cire.  Les  habitants  sont  peu 
traitables.  Latitude  S.,  S*»  40';  longitude  E.,  10°  35'. 

CABINE  (mar,).  C'est  la  chambretle  du  capitaine  d'un  petit 
bâtiment  de  commerce  ;  c'est  aussi  l'étroit  espace  dans  lequel 
logent  la  nuit  les  passagers  et  les  officiers  inférieurs  ,  dans  les 
navires  tels  que  paquet)ols  et  bâtiments  d'une  certaine  dimen- 
sion qui  transportent  de  la  marchandise  et  des  voyageurs.  Cette 
dernière  espèce  de  cabine  consiste  en  une  couchette  un  peu 

S  lus  longue  que  la  plus  grande  taille  d'un  homme ,  et  large 
^  'un  peu  plus  de  deux  pieds;  elle  est  adhérente  à  la  muraille 
intérieure  du  navire.  Un  reboni  préserve  l'individu  couché  de 
toute  chute  pendant  le  roulis;  des  rideaux  défendent  contre  les 
regards  curieux.  Les  femmes,  réduites  pour  une  longue  traver- 
sée au  confortable  de  la  cabine,  sont  fort  à  plaindre  :  elles  ont 
si  peu  de  place  pour  s'habiller  et  se  déshabiller ,  que,  dans  les 
mauvais  temps,  c'est  vraiment  une  opération  pénible  et  quel- 
quefois douloureuse  ;  car  les  mouvements  violents  du  navire 
les  rejettent  de  la  paroi  interne  au  rebord  ,  du  pied  à  la  tète  de 
leur  ht ,  du  fond  au  plancher.  Cependant,  il  est  assez  ordinaire 
que  dans  les  navires  où  se  trouvent  des  passagers  ,  les  femmes 
ont  la  liberté  de  la  chambre  pour  se  lever  et  se  couch  er  :  lea 


bommes  se  lèvent  avaBt  et  se  couchent  après  HWb. 
se  dit  pas  depuis  bien  longtemps  :  on  disaîl 
c'est  le  root  anglais  eabin  qui  s'est  francisé 
cabanon ,  cabin ,  et  sont  tous  mots  de  la 
bien  que  eaban.  Le  caban  est  une  eapoCle  tf'é 
grossière,  munie  d'un  capuchon,  donc  se  coorrrat  1rs 
ceux  surtout  de  la  Méfliterranée,  qoand  il  hU  froid  oa 
temps,  pendant  leur  quart. 

CABINET,  lieu  retiré,  d'un  plus  petit  emce  que  le?  n-^ 
chambres  d'une  maison ,  et  ou  l'on  se  renferwie  poor  fir*  - 
solitude  ou  pour  travailler.  Ce  mot  vient  probableoaenl  <fs   -. 
eavum ,  cavinum  ,  et  par  diminutif  cartn^lirai.  CTcst  an  *  : 
un  creux,  un  enfoncement ,  une  embrasure  dans  une  nar  - 
— Un  Cabiivet  est  un  lieu  de  retraite  et  d*étude«  oà  f\-zs 
de  lettres ,  à  l'abri  du  train  du  monde ,  entouré  de  Svm  <t 
tous  les  objets  qui  servent  à  son  instruction ,  élabore  la  ti*^ 
qui  doivent  faire  sa  réputation  et  quelquefois  sa  gloire.  C^  - 
qui  a  fait  dire  à  Clément  XIV  :  L'homme  de  cabinet  a  dcsf^  - 
qui  surpassent  toutes  les  joies  du  monde.  Les  grandes  pp*  ^ 
viennent  dans  le  silence  du  cabinet.  —  Cabiptet  dccun»*^ 
de  tableaux ,  d'estampes ,  de  médailles ,  d'histoire  n»dr  - 
d'anatoniie,  se  dit  du  lieu  où  sont  renfermés  ers  oibyets.  L^<» 
teurs  ont  des  cabinets  comme  les  souverains  ;  on  a  càanp -c 
les  grandes  collections  ce  terme  en  celui  de  Jfsjrva   T 
mol).  Il  y  a  à  la  bibliothèque  royale  de  Paris  Ir  nhàtfi  ^ 
médailles  et  le  cabinet  des  estampes.  —  ÏJt  CairaraD  //- 
6CJRES  de  Curtius ,  sur  le  boulevard  do  Teniplr,  «  h^aij 
été  célèbre.  C'est  là  qu'on  voit  en  cire ,  l<*s  p«>nnili  "k»  ««n^- 
rains,  des  hommes  célèbres  et  des  grands  scélérats^— ^Ca&^r 
en  politique,  se  prend  dans  le  sens  de  gouTemenMai.  Ck  . 
réunion  des  ministres.  On  dit  en  France  le  cabinet  dn  Ib.- 
ries;  à  Londres,  le  cabinet  de  Saint-James.  On  apfielW  In  v- 
tères  de  la  politique  les  secrets  du  cabinet.  Un  phiknayi*  ' 
avec  raison  :  11  se  fait  plus  de  mal  dans  les  cabinets  qar  w.-  ^ 
champs  de  bataille.— Un  cabinet  de  jardiià;  un  emà/imti^^ 
lage ,  un  cabinet  de  verdure ,  sont  des  endroits  de  pl»« 
repos  dont  l'usage  est  assex  connu.  —  Les  cmhmtU  a 
•grande  ressource  au  théâtre  pour  faire  cacher  les  prf* 
qui  embarrassent  l'auteur,  ou  pour  faire  mettre  au 
amants  et  les  jaloux.— Les  Cabinets  PARTicrLiEtsmi^ca^i 
les  restaurateurs,  des  lieux  de  rendei-vous  coamoèa.vir.. 
la  morale  n'approuve  pas  toujours. — Cabinet  est  eseenV*  r 
d'un  endroit  qu'on  ne  veut  pas  appeler  autrement, 
cret  que  Molière  n'a  cependant  pas  craint  de  des 
Misanthrope,  lorsque  Alceste  dit  du  sonnet  d'Oroale  : 


Franchement,  il  est  bon  à  mettre  au  cabiDcC. 


On  appelait  autrefois.  Cabinet,  quelque  menMe 
que  l'on  nomme  aujourd'hui  chifonnier^  fKNir  y  piarfr<  - 
ques  objets  de  fantaisie.  On  dit  dans  je  ne  sais  plats  qpék  \ 
comédie  :  Je  vous  achèterai  un  cabinet  à  la  fmre. 

Les  Cabinets  de  lecture  sont  une  instttatioa  bmSt-' 
due  au  goût  plus  répandu  de  l'instruction.  Ils  snpflffg 
bibliothèques  publiques, et  ont  cet  avantage  qu'ils  sont  ••j-  ' 
du  matin  au  soir,  et  que,  outre  les  ouvrages  noavennx  et  «i* 
les  romans  et  les  livres  de  littérature  légère,  oo  j  tr«^-  - 
journaux  et  autres  ouvrages  périodiques ,  qu'on  peut  hrr  ; 
une  ntodique  rétribution. 

Un  Cabinet  d'apfaikes  est  rétablissenaent  on  le  le 
d'un  homme  qui  se  charge  pour  le  public  des  détails  qa'n;. 
les  procès ,  les  placements ,  les  recouvrements ,  et  loof^ 
choses  pour  lesquelles  les  particuliers  ont  besoin  des  la«-^ 
d'un  homme  versé  dans  1  étude  des  lois  et  du  manieiacr 
affaires.  DTMmaSA'- 

CABIXET  [polit.).  Dans  divers  pays,  le  nnot  cabinet  *«» 
plusieurs  autres  acceptions.  Il  signifie  souvent  Tadmiors'- 
privée  et  immédiate  du  souverain,  tant  à  l'égard  desesat' 


>d  • 


personnelles  que  des  affaires  publiques.  Plus  un  souveiais  ;  " 
lui-même  part  au  gouvernement,  plus  le  cabinet  a  éT^mtet^' 
et  là  où  le  cabinet  se  trouve  séparé  du  ministère,  rr*»  r- 
préside  est  naturellement  minisire,  quoique  sansawaw  v^- 
sabilité.  Une  organisation  de  cette  nature  a  sonrent  daar 
à  des  plaintes  de  la  part  des  autorités  constituées  ef  «i?*  ^" 
Wes,  et  quelquefois  de  la  part  des  chambres  législative»  t-" 
dans  ces  derniers  temps,  a-t-on  presque  toujours  séparé  k  • 
net  des  affaires  du  gouvernement,  ou  bien  l'on  a  réwéb  ^ 
dencc  du  cabinet  au  ministère.  Dt  nos  janrs^  ci 
l'Ëspagna  et  à  la  France,  on  a  sobstitué  au  mol 


CâBlHST* 


(«M) 


CABUIBT. 


mmmrUia  (  F.)f  mm  ivec  un  sens  un  peu  différent.  En  Autridie, 
I  existe  un  cakiinet  secret,  composé  d*an  directeur  et  de  cinq 
ecrétaires.  En  France,  il  y  avait  autrefois  une  chambre  et  un 
ftbinet  du  roi ,  composés  de  secrétaires ,  de  bibliothécaires  «  de 
DCteurs  et  d'artisles.  Aujourd'hui ,  il  n>  a  plus  qu'un  cabioet 
«rticulîer  du  roi,  salarie  par  la  liste  civile  «  et  sans  aucun  rap* 
lert  arec  les  rouages  administratifs  :  un  fonctionnaire  élevé 
«mplit  les  fonctions  de  premUr  secrétaire,  et  quelques  secré- 
ureslui  sont  adjoints.  Le  conseil  du  roi  est  devenu,  par  Tordon- 
lancedu  19  avril  1817,  un  conseil  ministériel,  auquel  sont  con- 
lequés  tous  les  ministres  à  portefeuilles ,  et  quelquefois  encore 
rautres  conseillers.  En  Russie,  le  cabinet  est  une  simple  adroi- 
lifitralion  de  domaines.  En  Puisse,  d*après  la  nouvelle  organi- 
lation,  le  chancelier  d'Etat,  le  ministre  de  la  guerre,  Tadjudant 
(éaéral  et  le  conseiller  du  cabinet  ont  eicliisivement  droit  de 
iroposition  (  Vorirag)  dans  le  cabinet.  On  appelle,  dans  quelques 
fitats,  ministres  du  cabinet  ceux  qui  assistent  aux  conférences 
{ui  se  tiennent  en  présence  du  souverain ,  et  qui  sont  appelées 
foelaueCois  conférenees  iêcrèlti.  De  là  le  titre  de  conseiller  se- 
aretdes  conlërences.  Les  autres  membres,  qui  ne  prennent  part 
{u*aiix  délibérations  des  ministres,  ont  seulement  le  titre  de 
conseillers  des  conférences.  En  Angleterre,  le  mol  cabinet  (ea- 
Hmêi  coundi)  désire  un  comité  plus  intime  des  ministres  et 
les  conseillers  prives;  cependant  la  participation  k  ce  conseil 
i*est  pas  inhérente  à  la  charge  ^u*ils  remplissent,  et  tous,  même 
les  ministres,  reçoivent  une  mvitation  spéciale  pour  chaque 
lêance.  Les  nombreuses  significations  du  mot  eabinel  ont  donné 
laiasanœ  à  une  terminologie  oui  demande  encore  quelqves 
explications.  U  but  faire  une  distinction  entre  les  kUres  du 
w>inel  et  les  ordres  du  cabinet.  Les  lettres  du  cabinet  parais- 
sent sons  le  nom  et  souvent  avec  la  signature  du  souverain»  sans 
le  conlre-seinff  d*un  ministre,  en  forme  d'écrit  privé  ;  elles  ren— 
ferment  des  félicitations,  des  condoléances,  des  encouragements 
5t  des  paroles  d*estime,  par  lesquels  le  souverain  qnt  les  adresse 
i  son  sujet  ou  à  un  étranger  lui  marque  une  faveur  particulière. 
>n  a  souvent  admiré  le  style  simple,  élevé,  nerveux,  des  lettres 
le  cabinet  du  roi  Frédéric-Guillaume  III  :  on  y  reconnaît  près- 
[ue  toujours  le  cachet  d'une  haute  moralité.  Les  ordres  de  cabi- 
let  sont  plus  impératifs;  ils  sont  également  revêtus  de  la  signa- 
are  du  souverain,  lorsqu'ils  ne  sont  pas  décrétés  par  un  conseil 
te  catùnet  tiré  de  la  chancellerie  d*Etat,  comme  par  exemple  les 
élèbres   ordonnances  du  catnnet  d'Angleterre,   du  16  mai 
806,  du  7  janvier  et  du  11  novembre  1807 ,  sur  la  navigation 
les  puissances  neutres.  En  France,  les  lettres  de  cachet  (F.) 
iaient  aussi,  en  ^rtie  du  moins,  des  ordonnances  du  cabinet, 
désordres  de  cabinet,  applicables  aux  affaires  de  l'Etat,  sont 
irohibés  dans  les  monarcnies  constitutionnelles ,  par  cette  oon- 
tition  foodamenlale ,  que  tout  acte  de  gouvernement  doit  être 
■it  sous  la  responsalNlitéd'un  fonctionnaire  de  l'Etat;  le  oontre- 
eing  des  ministres  est  Texpression  de  cette  responsabilité.  En 
Vusse,  il  est  des  cas  oà  l'on  peut  contester  légalement  jusqu'à 
a  validité  de  certains  ordres  émanés  du  cabinet  du  souverain. 
—  Instance  de  CAiiiNEr,  Justice  db  cabinet.  Chez  la  plu- 
part des  peuples,  la  dignité  de  juge  fut  longtemps  une  charge 
locessoiredtt  chef  militaire,  du  préteur,  du  comte  et  du  doc.  Le 
oi  était  le  juge  suprême,  et,  bien  qu'à  l'origine  même  de  nos 
^ts  on  regardât  comme  injuste  sa  prérogative  de  rendre  seul 
m  jugement ,  il  en  était  néanormins  toujours  investi,  et  pouvait 
miuir  de  ses  pouvoirs  un  conseil  nommé  par  loi ,  si  ce  n'est 
lans  les  tribunaux  princiers.  L'esprit  d'équité  el  le  bon  sens  des 
Minces  inspiraient  souvent  plus  de  confiance  aux  peuples  que 
es  subtilités  de<  jurisconsultes.  Joinville  raconte  avec  quel  KÏe 
oint  Louis  (l2âé-70)  consacrait  les  soirs  à  des  audiences  pobli- 
[oes,  dans  lesquelles  il  écoutait  et  terminait  lui-même  les  que- 
elles  entre  ses  sujets,  assisté  de  Godefroi  de  Villette  et  de  Pierre 
le  Fontaines,  l'auteur  le  plus  andeo  qui  aittscrit  sur  le  droit 
rançais.  On  sentit  oéanmotiis  bientM  le  besoin  d'one  adminis- 
roiion  judiciaire  indépendante  de  toute  influence  étrangère. 
jt  fui  déjà  uue  condition  de  la  w^agna  ekarU  do  roi  Jean  d  An- 
gleterre (1315),  que  le  tribunal  suprême  du  pars  (eommitiiMi 
ïiaeiia  )  ue  suivrait  pas  la  cour  du  roi ,  mais  qu'il  resterait  atta- 
hé  à  une  résidence  fixe.  Les  Etats  de  l'Allemagne  demandé* 
«n  t  â  plusieurs  reprises  la  même  grâce  à  leurs  empereurs  ;  mais 
Is  n'atteignirent  leur  but  qu'en  1495,  par  la  fondation  de  la 
Cambre  impériale.  Les  pairs  du  royaume  de  France  ont  plus 
rooefois  vivement  protesté  contre  la  participation  personnelle 
les  rois  aux  procès  criminels ,  comme  à  l'occasion  du  duc  de 
Bretagne  en  1378,  du  roi  de  Navarre  en  1386,  etc.  ;  et  l'en  peot 
iter  comme  on  exemple  remaraoable  de  l'iodépeodance  iodi- 
ioire  la  manière  dont  le  président  du  (Mnriement,  Bellievre, 
tilàma  la  présence  personnelle  du  roi  Louis  XIII  dans  le  procès 


do  duc  de  la  Valette.  En  France ,  les  eoimnissioos  extraordi- 
naires qu'on  établissait  toutes  les  fois  qu'on  voulait  s'assorer 
d'avance  de  la  condamnation  des  accusés  ;  en  Angleterre ,  la 
chambre  étoilée,  qui,  parce  <|u'elle  jugeait  sans  jurés,  était 
suspecte  d'une  déférence  obséquieuse  pour  les  désirs  de  la 
cour  et  des  ministres,  excitèrent  à  diflërentes  époques  le  mè- 
oontentetnent  général  ;  et  toutes  les  nations  reconnurent  le  be- 
soin de  tritninaux  indépendants  de  la  volonté  du  souverain  et  de 
ses  ministres.  Les  Etats  de  l'empire  d'Allemagne  cherclièrent 
aussi  à  plusieurs  reprises  à  mettre  les  tribunaux  suprêmes  de 
l'Etat  à  l'abri  de  l'influence  de  la  cour  impériale.  Dans  leurs 
capîtoiaires,  les  empereurs  promirent  de  laisser  un  libre  cours  à 
la  justice,  et  l'on  chercha  autant  que  possible  à  garantir,  par  les 
lois  et  les  tribunaux  de  l'empire,  l'indépendance  des  tribunaux 
dans  les  Etats  confédérés  vis-à-vis  le  cabinet  des  princes.  La 
création  d'one  seconde  ou  troisième  instance,  lors  même  que  les 
princes  la  composaient  de  jurisconsultes  habiles,  l'instance  de 
cabinet  fut  considérée  comme  un  attentat  à  la  juridiction  des 
trilmnaux  de  l'empire,  et  les  lois  de  l'empire  défendirent  plus 
sévèrement  encore  aux  seigneurs  du  pays  de  s'immiscer  aaos 
l'administration  de  la  justice  (justice  île  cabinet).  Cependant  on 
ne  put  jamais  entièrement  obvier  à  ce  désordre.  En  France,  les 

fiels  contre  les  tribunaux  surent  toujours  se  frayer  un  chemin 
la  cour  du  roi,  et,  malheureusement,  ils  étaient  trop  souvent 
fond^  pour  qu'on  pdt  se  dispenser  d'intervenir  et  de  remédier 
aux  abus  de  r administration  de  la  justice.  En  Angleterre,  on 
choisit,  pour  obvier  à  ces  désordres,  la  publicité  des  clélibératioDS 
du  parlement ,  le  droit  d'accusation  de  la  chambre  des  com- 
muoes,  et  la  juridiction  suprêmede  la  chambre  haute.  Mais,  eo 
France,  le  conseil  d'Etat  éuit  la  seole  autorité  capable  de  remé- 
dier aux  injustices,  au  d«»))otisme,  à  l'esprit  de  caste  l  ao  fana- 
tisme politique  des  parlements.  Aussi  se  formait-il  toujours, 
dans  \es  eonêeils  du  roi,  une  cour  de  justice  complète,  le  œmeil 
privé,  auquel  on  renvoyait  les  plaintes  et  les  actions  en  nullité 
contre  le  jugement  des  parlementSt.  On  sait  qu'il  y  avait  alors 
des  jurisconsultes  du  roi  en  son  conseil.  Mais  ce  conseil  mêOM 
ne  devenait  que  trop  souvent  l'instrument  de  l'intiigue.  Ses 
dédsions  eorent  bien,  dans  qoelques  occasions,  l'aeentioieni 
public,  mais  plus  soovent  l'opioien  leur  (bt  contraire,  Aoisi 
rassentt>lée  constituante  commença-t-elle  par  aflraochir  cette 
branche  do  conseil  d'Etat  de  toute  influence  de  la  cour.  De 
cette  réforme  résulta  la  cour  de  cassation  (F.),  dont  on  apprécie 
de  plus  en  plus,  de  nos  jours,  la  haute  utilité.  En  Allemagne» 
la  plupart  des  Etats  manqnaient  de  lois  fondamenUles  ponr 
limiter  l'influence  du  pouvoir  seigneurial  sur  les  tribunaux,  el 
la  nécessité  de  telles  lois  se  fit  principalement  sentir  dans  les 
tribunaux  de  l'empire. 

€ABfinET  WES  BléDAILLES  ET  ANTIQUITES  HE  LA  BI- 

nLiOTflèQVE  1>C  BOi.  François  I**  est  le  premier  de  nos 
rois  qui  ail  entrepris  de  former  une  collectton  de  médailles  an- 
tiques. <r  On  en  voit ,  dit  le  P.  Molinet  (1) .  dans  le  garde-àieoWe 
de  la  couronne,  qui  y  ont  été  mises  de  son  temps.  J'y  ai  observé 
un  certain  bijou  de  vermeil  doré,  fait  en  manière  de  livre,  à 
Fouverlure  duquel  on  remarque,  de  chaque  côté,  one  vingtaine 
de  médailles  d'or  et  du  Haut-Empire,  qui  y  sont  enchâssées,  et 
dont  la  netteté  est  plus  considérable  que  la  rareté.  »  Ce  prince 
avait  également  fait  enchâsser,  suivant  le  même  auteur,  une 
cenuinc  de  médailles  d'areent  dans  un  service  du  même  métal. 
On  içnore  ce  que  sont  devenus  ces  objets  précieux.  Hubert 
Goltxras,  savant  nnmismatisie  flamand,  qui  parcourut  l'Europe 
en  1559  et  1560  pour  visiter  les  cabinets  des  curieuw  de  fiûf- 
daûles,  compta  en  France  «00  coHet-lions,  dont  28  à  Paris  ;  et  il 
dte,  parmi  les  plus  curieuses,  celles  du  roi  Henri  II  et  de  la 
reine  Catherine  de  Médids.  Charles  IX  fut ,  comme  son  père  cl 
son  aïeul,  grand  amateur  d'antiquités.  Il  fit  réunir  au  IxNivre  les 
objets  qui  avaient  appartenu  à  ses  prédécesseurs ,  et  tous  ceux 
qu^il  avait  lui-même  recueillis;  créa  une  place  de  aarde  parti- 
culier des  médailles  et  antiques ,  et  acquit  en  1565  Ta  collection 
du  célèbre  Groslier.  Mais  bientôt  les  guerres  de  religion  vinrent 
lui  donner  d'autres  soins  ;  et,  après  sa  mort,  son  cabinet,  qui, 
suivant  le  P.  Louis  Jacob  (2),  a  passait  pour  une  merveille  do 
monde  par  ses  raretés  el  antiquités,  »  fut  presque  entièrement 
dispersa  Cependant  il  en  subsistait  encore  quelques  restes  à 
l'avènement  de  Henri  IV.  Ce  prince  les  fit  réunir,  et  conçut  le 
prcjet  d'en  former  un  nouveau  cabinet,  qui  devait  être  placé  à 

(t)  Yoyex  les  tomes  ix  et  ▼  du  Choix  des  poésies  originales  des 
troubadours,  àt  M.  Riynoaard,  —  Noëce  sur  le  cabinet  des  iwé- 
dm'lles  :  Mercure  de  Frmnce,  ms  171». 

(t)  Traité  des  Bibliothèques,  p.  478. 


CABINET. 


(684) 


ciBunrr. 


FonlaînebleaUy  ou  se  trouvait  alors  la  bibliothèque  royale.  Rascas 
de  Ba^arris,  gentilhororoe  provençal  et  célèbre  collecteur  d'an- 
tiquités, fut  chargé  de  ce  soin,  et  reçut  le  titre  de  maUre  de  ca- 
binet ,  médailles  et  anliguee  de  ea  majesté.  Mais  la  mort  de 
Henri  IV,  qui  arriva  peu  de  temps  après,  vint  empêcher  l'exé- 
cution de  ces  projets.  Bagarris  fut  pri\é  de  son  titre;  et,  en 
161 1 ,  il  repartit  pour  la  Provence,  avec  sa  collection  de  pierres 
gravées  et  de  monnaies.  L'intendance  du  cabinet  resta  ensuite 
vacante  jusqu'en  1644,  époque  où  elle  fut  donnée  à  Jean  de 
Chaumont ,  sarde  de  la  bioliothèque  particulière  du  roi,  ou  des 
liwes  du  eaoinet  du  Louvre,  Jean  ae  Chaumont  exerça  cette 
charge  jusqu'en  1664.  Une  circonstance  vint  à  cette  époque  en- 
richir considérablement  le  cabinet  des  médailles.  Gaston ,  duc 
d'Orléans,  légua  au  roi  la  collection  qu1l  avait  formée.  Cette 
collection  et  celle  qui  déjà  était  placée  au  Louvre  furent  trans- 
portées en  1664  dans  la  rue  Vivienne,  dans  l'hôtel  que  Colbert 
avait  acheté  pour  la  bibliothèque  royale.  De  Carcavi»  déjà  biblio- 
thécaire du  roi,  fut  alors  chargé  du  cabinet  des  antiques.  En 
1667,  de  Monceaux,  Pctis  de  Lacroix,  Paul  Lucas  et  Vaillant 
furent  envoyés  dans  le  Levant  pour  v  rechercher  des  médailles 
et  des  manuscrits.  Mointel,  amoassadeur  à  Constantinople ,  en 
envoya  aussi  un  grand  nombre;  et,  trois  ans  après,  le  roi  Gt 
acheter  les  pierres  gravées  qui  avaient  appartenu  à  Rascas  de 
Bagarris.  Louvois,  devenu  surintendant  des  bâtiments  après  la 
mort  de  Colbert,  fit  transférer  à  Versailles,  en  1684,  les  mé- 
dailles et  les  pierres  gravées,  et  les  fit  placer  dans  un  cabinet 
voisin  de  l'appartement  du  roi.  Rainssant  fut  chargé  de  les  y 
classer,  et  se  fit  aider  par  Oudinet,  son  parent,  et  par  le  célèbre 
Vaillant.  Louvois  fit  a  la  même  époque  plusieurs  acquisitions 
importantes,  entre  autres  celles  des  cabinets  du  duc  de  Verncuil, 
de  M.  de  Monceaux,  et  la  t)ellc  suite  des  rois  de  Syrie,  avec  la- 
quelle Vaillant  composa  son  Histoire  numismatique.  Quelque 
temps  apr^,  le  président  de  Harlav  ofi'ritau  roi  son  cabinet, 
riche  surtout  en  monnaies  des  rois  de  France.  On  en  tira  deux 
cents  pièces,  dont  Leblanc  se  servit  pour  composer  son  Traité 
-historique  des  monnaies  de  France,  L'abbé  Bizot,  grand  ama- 
teur de  médailles  modernes,  fut  employé  à  la  recherche  de  ce 
ffenre  de  pièces.  Il  parvint  à  en  recueillir  une  nombreuse  col- 
lection dont  il  dressa  le  catalogue  conjointement  avec  le  P.  Mo- 
linet.  Cette  collection  fut  ensuite  considérablement  augmentée 
par  les  ambassadeurs  près  des  cours  étrangères ,  qui  avaient 
reçu  l'ordre  d'envoyer  au  roi  toutes  les  médailles  que  l'on  frap- 
pait dans  les  pays  où  ils  résidaient.  On  s'occupa  aussi  d'aug- 
menter la  collection  des  pierres  gravées.  Plusieurs  églises  en- 
voyèrent celles  qui  se  trouvaient  dans  leurs  trésors.  L'on  acheta 


Achille  Cytharœde  (i).  Rains&ant  mourut  en  1689,  et  fut  rem- 

S  lacé  par  Oudinet,  qui  mourut  en  1712,  et  eut  pour  successeur 
ean-François  Simon.  La  mort  de  celui-ci ,  arrivée  en  1719,  fit 
entrer  au  cabinet  l'un  des  plus  célèbres  nuroismatistes  dont  la 
France  puisse  se  glorifier.  En  acceptant  la  charge  de  garde  du 
cabinet  des  médailles,  Boze  fit  hommage  au  roi  de  la  belle  suite 
qu'il  avait  formée  pour  lui-même ,  et  de  plusieurs  monuments 
antiques  qui  commencèrent  la  collection  qu'enrichirent  dans  la 
suite  celles  de  Foucault ,  Mahudel  et  Caylus.  Après  la  mort  de 
Louis  XIV,  Louis  XV  ne  partageant  pas  le  goût  de  son  aïeul 
pour  les  médailles,  le  séjour  de  ces  précieux  monuments  à  Ver- 
sailles fut  regardé  comme  inutile,  et  l'on  songea  à  les  transférer 
à  Paris.  La  bibliothèque  venait  d'être  installée  dans  la  grande 
galerie  de  la  banque;  on  y  construisit  un  salon  pour  les  anti- 

Ïiies,  et,  le  27  mars  1720,  le  régent  en  ordonna  le  transport, 
'inventaire et  le  récolemenl  furent  commencés  le  12  novembre 
^722,  et  clos  le  10  mars  1723.  Cependant  l'ordonnance  du 
régent  fut  exécutée  seulement  dix-neuf  ans  après;  et  elle  ne  le 
fut  qu'imparfaitement,  puisque  les  pierres  gravées  restèrent  à 
Versailles  jusqu'en  1789.  Quant  aux  médailles,  elles  arrivèrent 
à  Paris  le  2  septembre  1741 ,  et  elles  furent  placées  dans  le  lieu 
où  elles  se  trouvent  encore  aujourd'hui.  De  Boze  s'occupa  im- 
médiatement du  soin  de  les  arranger  dans  les  nouvelles  ar- 
moires ;  mais  ce  travail  était  au-dessus  de  ses  forces,  et  le  temps 
Sue  lui  laissaient  ses  nombreuses  occupations  ne  pouvait  y  suf- 
re.  Il  songea  bientôt  à  s'adjoindre  un  collaborateur.  Ce  fut 
alors  qu'il  s^associa  l'abbé  Barthélémy.  Parmi  les  principales 
acquisitions  qui  furent  faites  vers  cette  époque ,  nous  devons 

(1)  C*eti  rimaille  la  plus  belle  que  possède  encore  aujourd'hui  le  ca- 
binet, où  elle  esl  classée  sous  le  n*  394.  Voyez  la  Description  du  cabi^ 
net  des  médailUs,  par  M.  du  Mersan,  p.  87 . 


mentionner  les  médailles  du  marédiai  d'Estrcei  defitir 
Botbelin,  et  la  riche  collection  de  roédailloos  qo!^  ^  ^^ 
de  ce  dernier,  avait  passé  dans  celui  du  marqins  de  Boim, 
De  Boze  mourut  en  1754,  et  fut  remplacé  par  Birthébn  ^ 
1755  à  1757,  le  cabinet  tit  d'importantes  acoaisitiou.  Gi» 
entre  autres,  le  magnifique  vase  en  ivoire  IméaaniiBtfr 
maréchal  de  Lœweudol  ;  la  collection  de  de  Cary,  «ni  (egL 
le  cabinet  de  plus  de  120  médailles  impériileienor,Hh 
grand  nombre  de  médailles  grecques  ae  filks  etdtns^ 
300  médailles  rapportées  d'fulie  par  l'abbé  BartbdeiBi  , 
collection  de  M.  ae  Clèves  ;  et  enfin  les  antiques  do  obar» 
Caylus.  En  1771,  Anquetil  déposa  an  cabinet,  desiMOBi!!- 
des  poids  orientaux,  décrits  dans  le  fend-Atetta.  L'abtvbL 
thélemy  s'adjoignit,  l'année  suivante,  son  neten,  Bvt^ 
de  Courcay.  En  1776  eut  lieu  la  plus  importante  iqiB« 
qu'ait  faite  Barthélémy  ;  ce  fut  celle  du  cabinet  PHleriB,^» 
riche  de  l'Europe ,  qui  contenait  32,000  pièns ,  et  qui  fg  » 
300,000  francs  (1).  Le  cabinet  s'enrichit  encore,  la  oriat» 
née,  d'une  l)elle  coupe  d'or  trouvée  à  Rennes  (3)^  et d*»» 
de  150  médailles  de  Russie.  Les  médailles  frappées  m* 
règnes  de  Louis  XIV  et  de  Louis  XV  furent  déposés a^^ 
net  en  1780.  M.  Doml)ey,  naturaliste,  envoyé aQpo<i<i 
rapporta  en  1786  trois  idoles  d'or,  deux  plaques  du  itfnfat 
trouvées  dans  un  tombeau,  sur  les  yeux  a  un  lncas,e(btn^ 
d'une  vierge  de  Pachakarmac.  En  1787  comiDencéraMto/Hr 
lions  du  cabinet  avec  M.  Consinéry ,  qui  entojadefiiMi^ 
où  il  était  alors  consul  de  France,  76  inédailb^prmifn 
temps  de  l'art  monétaire.  En  1788  eut  lieu  la  rai(ediQfbur 
de  Michel  d'Enncry.  Barthélémy  acheta  desntàsU»» 
18,000  francs,  et  la  belle  collection  deséniaudeMiotO» 
collection,  qui  coûta  72,000  francs,  et  qui  fotalonâèpettri: 
cabinet  des  antiques,  a  passé  depuis  au  mnsée  de  Loonr  \f 
pierres  gravées,  intailles  et  camées,  qui  étaient  resta iVtr- 
sailles  et  chez  le  comte  d'Angivillers ,  tarent  en6n  tn«|A> 
à  Paris  en  1789,  et  réunis  au  cabinet  des  médailles.  Unv 
intérieur  de  cet  établissement  éprouva  en  1790  une inpott 
modification.  Pour  la  première  fois,  on  y  admit  lepmof  ^ 
la  publicité,  et  il  fut  ouvert  r^ulièremenl  au  public  î4s/« 
fixes.  La  loi  qui  déclarait  propriétés  nationales  lesbev^^ 
siastiques  fit  entrer  au  cabinet,  en  1791,  une  foule  dette 
Nous  citerons,  entre  autres,  le  calice  de  l'abbé Suger>ti^ 
baye  de  Saint-Denis;  la  belle  agate  delà  Sainte-Ourd»" 
surtout  la  riche  collection  de  médailles  et  antiques  de  rÉP^ 
de  Sainte-Geneviève,  qui  fil  entrer  dans  les  collectw»** 
médailles  romaines,  environ  10,000  médailles  de peop)0,r> 
et  rois,  un  grand  nombre  de  médailles  modernes,  et  «v 
curieuse  des  coins  des  Padouans.  L'on  acheta  la  roéfneiw»* 
suite  des  médailles  des  rois  Parthes,  de  l'abbé  de  ûijf«* 
Tersan.  L'homme  qui  avait  le  plus  contribuée  l'agrandifl»* 
du  cabinet,  l'abbé  Barthélémy,  mourut  en  1796;  rt,prt* 
temps  après,  l'administration  de  la  bibliothèque  rwst  y 
nouvelle  organisation  (F.  Bibliotbèqce).  wrtbèletM* 
Courçay  et  Milliii  furent  nommés  consenrateurs  da  aj«\ 
Cointreau  et  MM.  Mionnet  cl  du  Mersan  leur  fwfot  w^ 
comme  employés.  M.  Mionnet  commença  alors  le  ^J*' 
des  médailles  des  peuples ,  des  villes  et  des  rois,  ^''F*'''^ 
tème  géographique  d'Ëckhel.  Jusqu'alors,  ces  roédiffltfjj^^ 
été  rangées  par  ordre  alphabétique.  La  conquête  de  UHoifr 
avait  eu  lieu  au  commencement  de  1795  ;  le  9  novembee.»^ 
vèrent  à  la  bibliothèque  nationale  de  nombreuses  o""^ 
monuments,  de  curiosités  et  de  médailles.  C'était  le  pcw*' 
tributs  que  l'Europe  absolutiste  devait  payer  à  la  ap?^*" 
civilisation  moderne.  L'année  suivante,  le  cabinet  wq»"" 

des  monnaies  des  comtes,  barons  et  P**^^^  ^*  r?*!21i<J 
collection  avait  appartenu  successivement  à  rabbeoeW'. 
et  à  M.  Heaumont,  et  avait  servi  à  Tobieien  î>o*'^P**;jJ]7 
ser  son  Traité  des  monnaies  des  barons.  La  «"^^^fl- 
y  déposa  les  matrices  des  assignats,  et  on  écbantilloBWÇJ^ 

espèce  de  billets.  Les  monuments  qui  ^î*'^"*'^2k|j#l><' 
de  Sainte-Geneviève,  ceux  qui  se  trouvaient  ao  dépôt  «^ 
de  Nesle,  à  la  Monnaie,  au  Garde-lfcuble,  au  »*^,^ 
toire  naturelle,  furent  transportés  au  cabinet  en  '""*  t^^ 
les  commissaires  des  arts  en  Italie  y  envoyèrent  ïï»  ^^ 

(1)  Pellerin  avait  publié,  sous  le  litre  de  Recueil  ^Jf'f^ 
ptupUs,  de  villes,  de  rois,  etc.,  9  vol.  io-4%  t765-t77S,» 
tion  de  cette  magnifique  collectioo.  m 

(4)  Voyei  la  Description  du  cahinet  des  t^^'J^.ff 
Mersan,  p.  46-47,  el  les  MonumenU  inédits,  de  BHW»»     ^ 
pi.  24  à  27. 


CABINET. 


(685  ) 


CABINET. 


AonDinents  prédeux  dont  nous  citerons  les  pins  importants  : 
I  couronne  aor  d'Agilufus,  roi  des  Lombards,  cl  celle  de 
rtiéodelinde  sa  femme  ;  le  beau  camée  de  Jupiter  Mgioehus^ 
le  la  bibliothèque  de  Saint-Marc,  à  Venise  ;  la  rameuse  madone 
le  Lorette,  etc.  En  1799 ,  le  frère  du  général  Berthier  y  déposa 
les  pierres  gravées,  qui  en  1815  ne  furent  point  reprises  par  les 
«iRemiSy  parce  que  c'était  un  présent  fait  par  le  pape  au  géné- 
al,  et  non  le  fruit  de  la  conquête.  Le  cabinet  s*ennchit  encore, 
a  même  année,  de  la  célèbre  Tablé  iiiaque,  du  musée  de  Ju- 
in, du  Teiiament  d'Epicteid^  citoyenne  de  Sparte ,  du  musée 
le  Vérone ,  et  des  médailliers  du  Vatican,  contenant  plus  de 
0,000  médailles  grecques  et  romaines.  Barthélémy  de  Gourçay 
Duurut  le  50  octobre  1799,  et  fut  remplacé  par  le  célèbre  Gos- 
elin.  Un  événement  malbeureux  pour  le  cabinet  signala  Tan- 
lée  1804;  des  voleurs  y  pénétrèrent,  et  parvinrent  à  s'emparer 
le  Tagate  de  la  Sainte-Chapelle ,  du  vase  des  Ptolémées ,  de  la 
jouronne  d'Agilufus ,  du  calice  de  l'abbé  Suger,  de  plusieurs 
rases  d'agate  provenant  du  trésor  de  Saint-Denis,  du  poignard 
le  François  !*"',  d'une  diptyque  d'ivoire,  etc.  Heureusement,  ils 
urent  arrêtés,  et  ces  objets  furent  tous  restitués,  excepté  la 
NMironne  d'Agilufus ,  qui  avait  été  fondue  :  le  calice  de  Suger, 
|iii  avait  été  vendu  en  Angleterre  ;  le  poignard  de  François  I**^ 
^t  le  diptyque^  qu'on  ne  put  jamab  retrouver.  Le  cabinet  reçut 
a  même  année- 182  pièces  d  or  de  la  première  race  des  rois'de 
France,  que  l'on  avait  trouvées  dans  les  ruines  de  l'ancien  palais 
le  justice  de  Bordeaux.  On  y  déposa  en  1807  le  Sorro  calino  de 
jênes,  et  en  1808  les  médailles  du  cabinet  de  Berlin  (5,500 
Mcces  romaines  en  grand  et  moyen  brouze,  et  5,554  bracléaleê), 
Quoique  le  traité  de  Tolentino  eût  garanti  à  la  France  la  pos- 
«ssion  des  objets  d'art  qui  avaient  été  le  fruit  de  ses  conquêtes, 
ti  qu'elle  avait  préférés  a  quelques  millions  qu'on  n'eût  pu  en- 
suite loi  réclamer,  à  peine  les  étrangers  furent-ils  maîtres  de 
?ari8,  Qu'ils  firent  entendre  des  réclamations.  Cependant,  nous 
levons  le  dire ,  les  commissaires  montrèrent  des  égards  pour  le 
abinet  des  médailles.  Dans  Timpossibilité  où  l'on  était  de  re- 
oonallre  10,000  pièces,  dont  la  plupart  éuienl  depuis  long- 
emps  insérées  dans  les  suites,  ils  se  contentèrent  d'un  échange 
lui  pût  balancer  la  somme  que  l'on  réclamait.  Les  collections 
lemeurèrent  ainsi  intactes  ;  mais  tout  ce  qui  n'y  avait  pas  été 
uscré  fut  rendu,  ainsi  que  les  autres  objets  gu'il  était  facile  de 
econnaltre.  Millin   mourut  en  1818,  et  fut  remplacé  par 
i.  Raoul  Rochette.  Les  années  suivantes  furent  signalées  par 
rimportantes  acquisitions.  Parmi  les  objets  qu'elles  firent  entrer 
lans  le  cabinet,  nous  citerons  les  monuments  rapportés  d'Egypte 
lar  M.  Cailliaud,  et  des  médailles  espagnoles  cédées  par  M.  Du- 
and  en  1821;  près  de  6,000  médailles  de  peuples,  villes  et 
ois,  cédées  par  M.  Cousinéry  en  1824  ;  500  médailles  de  Sicile, 
édées  par  M.  Rollin  ;  et  environ  8,000  médailles  grecques  cé- 
ëes  Dar  M.  Edouard  de  Cadalvène  en  1826;  enfin ,  en  1829, 
I  collection  de  M.  Allier  de  Uauteroche.  Gosselin  mourut  en 
830,  et  ne  fut  point  remplacé;  M.  Raoul  Rochette  resta  seul 
onservateur.  En  1851,  un  second  vol  vint  dépouiller  le  cabinet 
'une  partie  de  ses  richesses  les  plus  précieuses.  Un  forçatlibéré, 
oromé  Fossard,  y  pénétra  pendant  la  nuit .  et  parvint  à  s'em- 
arer  de  la  suite  des  médailles  impériales  en  or,  et  d'une  grande 
arlie  des  médailles  modernes  du  même  métal.  Arrêté  peu  de 
înips  après,  ainsi  que  son  frère,  chez  lequel  il  avait  déposé  les 
bjets  qu'il  avait  volés ,  il  les  restitua  ;  mais  les  plus  précieux , 
^s  médailles  impériales  au  nombre  de  2,000,  avaient  été  fon- 
wes.  On  rétablit  en  1852  la  seconde  place  de  conservateur ,  et 
cite  place  fut  donnéeà  M.  Lelronne(l).  Depuis,  le  cabinet  s'est 
nrichi  par  de  nombreuses  et  importantes  acquisitions  :  nous 
itérons ,  entre  autres ,  les  médailles  apportées  par  MM.  de  Ca- 
alvène,  de  Gagenços ,  Durand  et  Rollin;  la  collection  entière 
\n  général  Guifieminot,  estimée  18,000  francs  ;  une  partie  de 
elle  du  musée  Hedervar,  estimée  plus  de  50,000  francs;  les 
Dédailles  de  la  Bactriane,  rapportées  de  l'Inde  par  le  général 
lllard  ;  la  collection  de  M.  Brondstedt;  les  magnifiques  vases 
ti  argent  découverts  à  Berthouville,  près  Bernay  ;  enfin  une 
•rlie  des  antiquités  du  cabinet  Durand,  et  de  celles  du  prince 
le  Canino.  Aujourd'hui,  sans  parler  des  monuments,  le  cabi- 
lel  contient  environ  160,000  médailles  en  or,  en  argent  et  en 
»ronze.  C'est  la  collection  la  plus  complète  et  la  plus  précieuse 
|ui  existe  au  monde. 

CABINET  DE  PHYSIQUE,  lieu  OÙ  sout  réunis  tous  les  ins- 
ruments  nécessaires  pour  faire  les  expériences  de  physique. 

(1)  M.  Letronne,  nomiiié  en  1840  garde  général  des  archives  du 
t>,%iuine,  a  été  moplacé  ao  cabinet  des  médailles  par  M.  Charles  Le- 
lonnant. 


On  sait  qu'autrefois,  particulièrement  chez  les  Grecs  cl  dans  le 
moyen  âge,   ce  qu*on  appelait  ta  physique    se  réduisait  à 
quelt^ues  hypothèses  plus  ou  moins  ingénieuses  sur  la  cause 
première  des  phénomènes ,  et  sur  les  circonstances  qui  les  dis*  ' 
tinguaient;  l'explication,  ne  reposant  jamais  sur  aucun  Jait  bien 
étudié,  ne  pouvait  guère  être  discutée  ni  contredite;  elle  était 
reçue  avec  confiance  par  les  élèves.  —  Galilée  le  premier  com- 
prit et  mit  en  pratique  Tart  d'ol^server  les  phénomènes  physi- 
ques ,  en  les  isolant  de  toutes  les  circonstances  étrangères  au 
Mit  dont  on  veut  découvrir  la  loi  ;  il  créa  par  là  l'art  des  expé- 
riences. Dans  le  même  temps,  Baron  et  Descartes  faisaient 
naître  des  doutes  sur  les  explications  aiicieimes  ;  ils  montraient 
qu'elles  ii'expritiiaienl  guère  que  des  opinions  inélaphysiques 
systématisées  avec  plas  ou  moins  de  l>onhour  par  les  philoso- 
phes ;  Descartes  surtout  substituait  aux  hypothèses  anciennes 
des  hypothèses  plus  séduisantes,  quoique  aussi  fausses;  mais 
il  recommandait  avec  lorce,  dans  son  discours  sur  la  méthode, 
les  expériences  comme  la  seule  voie  qui  ne  pût  égarer.  —  Ce 
fut  alors  que  Tacadémie  del  Cimento ,  établie  par  Léopuld , 
grand-duc  de  Toscane,  chercha,  sur  les  pas  de  Galilée,  à  rempla- 
cer les  hypothèses  par  des  observations  faites  avec  soin  :  elle  en 
fit  quelques-unes  qui  sont  fort  ingénieuses,  eu  égard  au  petit 
nombre  d'instruments  gue  l'on  avait  alors  (F.  Rohaut.  Tr,  de 
phys,f  I.  I,  ch.  10  etsuiv.).  Otto  de  Guérike,  Boyie,  Mariotte, 
Newton ,  suivirent  Texemple  donné  par  les  académiciens  de 
Florence.  On  inventa  des  machines,  on  publia  un  ^rand  nom- 
bre de  résultats ,  on  y  joignit  la  description  des  instruments 
que  l'on  employait  ;  alors  parurent  les  ouvrages  des  S'grave- 
lande ,  des  Muschembroeck  et  de  plusieurs  autres;  et  cliacun 
s'empressa  de  former  des  collections  de  ces  machines  néces- 
saires pour  répéter  les  expériences  que  l'on  publiait.  —  Bientôt 
vint  l'abbé  Nollet ,  physicien  de  peu  de  valeur,  si  l'on  consi- 
dère le  progrès  théonque  qu'il  a  fait  faire  à  la  science,  mais 
homme  d'un  grand  mérite ,  si  Ton  examine  le  service  immense 
qu'il  lui  a  rendu  en  la  popularisant.  L'abbé  Nollet  avait  voulu 
mettre  la  physique  à  la  portée  des  personnes  les  moins  ins^ 
truites;  il  fit  un  cours  de  physique  expérimentale  où  se  réunis- 
saient les  hommes  et  les  femmes  de  la  meilleure  compagnie,  et 
que  l'on  suivait  avec  d'autant  plus  de  plaisir  que  toutes  ses 
propositions  étaient  prouvées  par  l'expérience  :  c'était  une 
sorte  de  spectacle  où  l'on  venait  s'instruire  en  s'amusant.  Nollet 
avait  fait  exécuter  pour  lui-même  et  pour  la  satisfaction  de 
ses  élèves  un  grand  nombre  de  machines  variées  et  dans  leur 
forme  et  dans  leurs  effets  ;  plusieurs  de  ses  auditeurs  voulurent 
répéter  chez  eux  les  expériences  qu'ils  avaient  vu  faire  ;  ils 
firent  construire  à  leur  tour  les  machines  convenables,  et 
bientôt  il  s'établit  un  grand  nombre  de  cabinets  de  physiaue. 
Nollet  avait  publié,  sous  le  titre  de  Leçons  de  physique  expert^ 
mentaley  un  ouvrage  en  six  volumes,  où  on  trouvait  la  descrip- 
tion de  tous  les  instruments  qu'il  employait  :  il  ne  s'en  tint  pas 
là,  et  publia  en  1770  un  ouvrage  en  trois  volumes,  sous  le 
titre  VâH  des  expériences  ;  il  y  indique  les  différents  matériaux 

aui  entrent  dans  la  construction  des  instruments ,  la  manière 
e  les  choisir  et  de  les  travailler,  le  choix  des  drogues  et  ma- 
tières employées  dans  les  différentes  expériences ,  les  différents 
arts  nécessaires  à  la  construction  des  instruments  de  phvsique. 
En  un  mot,  il  ne  néglise  rien  de  ce  qui  peut  mettre  son  lecteur 
en  état  de  former  un  cabinet  de  physique,  et  de  pourvoir  à  l'en- 
tretien des  pièces  qui  le  composent.  —  Il  s'établit  alors  en 
Europe  un  ^rand  nombre  de  cabinets  de  physique  remplis  de 
machines  soigneusement  exécutées.  Des  hommes  riches ,  des 
sociétés  savantes ,  des  princes ,  des  souverains  même  voulurent 
en  avoir,  soit  pour  leur  plaisir»  soit  pour  l'instruction  publique, 
soit  même  par  vanité;  entre  tous  ces  cabinets  on  distingua 
longtemps  celui  de  Florence  dont  l'abbé  Fontana  a  donné  la 
description.  —Depuis»  la  physique  a  fait  tant  de  progrès,  fart 
des  expériences  s'est  tellement  perfectionné,  et  le  goût  de  la 
philosophie  naturelle  s'est  tellement  répandu,  qu'on  a  vu  partout 
créer  des  cabinets  de  physique  ;  ils  sont  devenus  nécessaires 
dans  nos  collèges  ;  nos  facultés  des  sciences  et  les  écoles  spéciales 
en  possèdent  de  plus  ou  moins  riches  ;  la  fabrication  aes  ins- 
truments de  physique  est  devenue  une  industrie  importante, 
pour  l'exploitation  ae  laquelle  se  sont  élevées  plusieurs  maisons. 
—  Mais  à  mesure  que  Ton  avance,  on  est  forcé  de  mettre  dans  les 
cabinets  toutes  les  machines  inventées  récemment,  et  fonda- 
mentales pour  telle  ou  telle  théorie;  de  là  vient  que  ces  collec- 
tions ,  non-seulement  tendent  toujours  à  s'augmenter ,  mais 
qu'il  en  est  d'elles  comme  des  bibliothèques  :  ilesl  impossible 
d'assigner  le  terme  où  l'on  pourra  dire  cr  C'est  assez.  »  —  Bien 

Elus,  comme  aujourd'hui  la  physique  et  la  chimie  ont  de  nom- 
reux  points  de  contact ,  que  l'une  de  ces  deux  sciences  ne 


CABIftBS. 


(  686  ) 


CAIUS. 


marche  goèrc  sans  Taatre  y  an  cabinet  de  pbyâqiie  appelle 
presque  toujours  un  laboratoire  de  chimie  :  c'est  donc  un 
gounre  sans  fond  ,  où  la  manie  d'être  complet  pourrait  englou- 
tir de  grandes  fortunes.  Cest  une  raison  peut-être  pour  que  Ton 
ne  se  livre  qu'avec  ménagement  à  ce  désir  de  satisfaire  sa  curio- 
sité en  répétant  soi-même  et  chez  soi  les  expériences  indiquées 
dans  les  livres.  Il  y  a  presque  toujours  plus  d'avantage  à  aug- 
menter par  des  dons  faits  avec  prudence  les  cabinets  destines 
aux  écoles  publiaues,  soit  qu'ils  doivent  servir  aux  élèves  des 
collées ,  à  ceux  des  séminaires ,  ou  même  à  ceux  qui  suivent 
les  cours  particuliers  établis  dans  différentes  communes. 

B.  JULLIEN. 

CABINET,  S.  m.  On  nomme  ca6inel  secret  ou  acoustique,  un 
cabinet  construit  de  manière  que  la  voix  de  celui  qui  parle  très- 
bas,  à  un  des  foyers  de  la  voûte,  est  entendue  à  l'autre  foyer,  «ans 
que  l'oreille  puisse  rien  saisir  ou  entendre  dans  l'espace  qui 
se  trouve  entre  les  deux  foyers.  Il  suflSt,  pour  cet  efiet  extraor- 
dinaire ,  que  la  voûte  soit  elliptique. 

GABION  {comm.),  s.  m.  A  Cayenne  on  donne  ce  nom  au 
suc  épaissi  du  manioc. 

CABIRE  {tnylhoL),  une  des  filles  de  Protée  et  de  la  nymphe 
Torone ,  fut  femme  de  Vulcain  ,  et ,  selon  quelques-uns,  mère 
desCabires  et  desCabirides. 

CABIRE  {géogr.  anc.) ,  montagne  de  la  Phrygie.  Quelques 
auteurs  ont  prétendu  que  c'était  le  même  que  le  mont  Ida. 

CABlRES  (myihoL).  Il  j  a  dans  la  théologie  des  païens  des 
mystères  qu'il  est  aussi  difficile  de  pénétrer  qu'il  est  inutile 
de  vouloir  les  ex plic^uer.  Les  étymolc^stes  se  sont  épuisés  en 
recherches  sur  les  dieux  que  les  anciens  appelaient  Cabires,  et 
chaque  auteur  a  donné  leur  origine  et  leur  histoire  à  sa  manière. 
Les  uns  ont  prétendu  que  leur  nom  signifiait  eo  langue  phéni- 
cienne, puissants  dieux  ;  d'autres,  que  le  mot  hébreu  cabir  signi- 
fiait puissance  :  mais  les  ténèbres  du  temps  enveloppent  cette 
origine  comme  tant  d'autres ,  et  les  variations  que  les  différents 
cul  tes  ont  éprouvées  dans  des  pays  divers  et  à  plusieurs  époques, 
y  ajoutent  encore  plus  d'obscurité.  —  Ce  qu'il  y  a  de  plus  cer- 
tain ,  c'est  que  plusieurs  dieux  ont  reçu  le  nom  de  Cabires,  et 
Sue  ce  nom  était  celui  qu'on  donnait*  aux  dieux  de  la  Samo- 
irace,  petite  lie  de  l'Archipel,  à  laquelle  ses  mystères  donnè- 
rent tant  de  réputation.  Les  Cabires  étaient  en  honneur  deux 
mille  ans  avant  notre  ère  vulgaire,  puisque  Sanchoniaton, 
dont  les  fragments  ont  été  conservé  par  Eusèbe,  en  a  parlé 
longtemps  avant  Hérodote.  Il  est  très-prot)able  que  les  Cabires, 
qui  étaient  au  nombre  de  trois,  nombre  sacré  chez  les  anciens, 
étaient  les  anciens  dieux  des  Thraces  ;  car  il  y  avait  trop  loin  de 
ce  pays  à  la  Phénicie,  pour  qu'ils  en  eussent  été  transportés 
dans  cette  petite  lie  où  les  hiérophantes  célébraient  leurs  mys- 
tères, et  c*est  sans  doute  à  tort  qu'on  a  cherché  Tétymologie 
de  leur  nom  dans  la  langue  des  Phéniciens  et  dans  celle  des 
Hébreux.  Plusieurs  héros  se  firent  initier  aux  mystères  de  Sa- 
mothrace  et  des  dieux  Cabires,  tels  que  Cadmus,  Hercule, 
Castor  et  Pollux,  Ulysse  et  les  autres  héros  de  la  guerre  de 
Troie.   Philippe,    père  d'Alexandre,  et  beaucoup  d'autres 

S  rinces  ont  tait  ce  voyage ,  parce  que  les  dieux  Cabires  étaient 
'un  grand  secours  dans  les  expéditions  périlleuses ,  et  que  les 
peuples  portaient  un  grand  respect  à  ceux  qui  avaient  participé 
à  leurs  mystères.  Orphée  a  dû  être  un  prêtre  des  Cabires,  si 
Orphée  n'est  point  un  être  imaginaire ,  et  si  les  hymnes  et  les 
poésies  qu'on  lui  attribue  ne  sont  point  supposées,  comme 
plusieurs  savants  ont  cru  pouvoir  le  penser.  —  Toutefois  les 
Cabires  sont,  selon  l'opinion  la  plus  plausible,  les  trois  divinités 
infernales  qu'on  faisait  intervenir  dans  les  initiations.  C'étaient 
aussi  ceux  qui  avaient  trouvé  l'usage  du  feu,  et  l'art  de  faire  des 
ouvrages  de  fer.  On  sait  que  les  anciens  divisaient  les  auteurs 
des  inventions  utiles.  C'est  pourquoi  ils  faisaient  les  Cabires 
enfants  de  Vulcain.  Cicéron  les  fait  fils  de  Proserpine.  D'autres 
leur  donnent  pour  père  Jupiter,  ce  c|ui  les  a  fait  confondre  avec 
Castor  et  Pollux  ;  et  quoique  ces  dieux  fussent  grecs  ,  ils  sont 
appelés,  sur  quelques  médailles  grecques  de  Marc  Aurèle  et  de 
Lucius  Verus,  dieux  Cabirei  syriens.  Ces  dieux  furent  adorés 
dans  plusieurs  endroits  de  la  Grèce,  comme  à  Thèbes  et  à  Lem- 
nos,  où  l'on  célébrait  les  Cabiries  en  leur  honneur.  Cérès, 
sons  le  nom  de  Cabiria,  avait  un  bois  sacré  dans  la  Béotie. 
Les  Grecs,  qui  ne  voulaient  rien  devoir  aux  étrangers,  en  rece- 
vant le  culte  des  Cabires  ,  en  usèrent  à  leur  égard  comme  ils 
firent  pour  presque  tous  les  dieux  qui  leur  étaient  venus  de 
Phénicie  ou  d'Egypte  ;  ils  affectèrent  de  se  les  rendre  propres , 
soit  en  changeant  leurs  noms,  soit  en  déguisant  leur  origine; 
et  ils  leur  forgèrent  des  généalogies  par  l^quelles  il  paraissaU 
qu'ils  étaient  nés  chez  eux.  De  là ,  planeurs  auteurs  prétendi- 


rent eue  le  nom  générique  des  Cabires  prenait  4e  oUèk 
nymphe  Cabira,  et  d'autres,  du  mont  Cabirusimii! 
Phrygie.  Les  peuples  d'Italie  admirent  auisi  lei  Ciiim  i^ 
ils  reçurent  les  superstitions  des  Grecs  et  qu'iû  ktmSm 
leurs  :  ils  les  confondirent  avec  leurs  dieux  K^ia^^Qi  2 
menta  ensuite  le  nombre  des  Cabires ,  de  tous  bdicti  -u 
toutes  les  déesses  oui  étaient  investis  d'une  grawfe  panj 
Quelques  auteurs  les  ont  regardés  comme  les  aÎMsiïQiife 
serviteurs  des  dieux.  Les  Dactvles,  lesConstMiesHlaCtito 
ont  été  considérés  comme  tels.  Enfin  on  en  a  ùutde  smi 
mortels ,  et  même  des  magiciens.  Cependant ,  la  mUm 
qui  sont  plus  certains  et  moins  sujets!  cootrefertt()«ebi» 
sages  des  auteurs,  qui  souvent  se  contredisent  roariKrr  m 
représentent  les  Cabires  sous  une  forme  très-senUabieii^ 
de  Vulcain.  Il  est  vrai  que  les  médailles  grecques^  nmk 
retracent  sont  du  temps  de  la  domination  nmÙBtÇAi^ 
la  ville  de  Thessaloni<^ue  en  Macédoine  uohi oireat  hi» 
sentation  du  dieu  Cabire,  laniOt  en  habit  ooort,  laaii^ 
d'une  espèce  de  toge ,  portant  ordinaireroent  ob  mu^t 

Suelquefois  un  rhyion  ,  ou  vase  à  lKNre,en  foraedrot 
'est  un  mélange  des  attributs  de  Vulcaiu  eldecni^rb 
chus,  dont  le  culte  s'était  amalgamé  par  suite  ëefjltiiiÉife 
dogmes  de  la  religion  hellénique.  O'auUrei  nMsèt 
même  ville  portent  seulement  le  buste  de  ce  diei  rrymtt 
comme  un  jeune  homme  couronné  de  laBrien;«iliittiMrk 
mot  RABEIP02,  Cabire,  Si  cette  tète  est,  comme  «  fin,  cA 
de  Néron  divinisé ,  c'est  qu'on  aurait  ainsi  plaeé,^liftnr, 
l'empereur  au  rang  des  Cabires.  On  peut  oMto  nr  ta 
Cabires  les  savants  ouvrages  de  ScheUing,Cicaerci)bi)B 

Dramis. 
CABIRIDES  (mylhoL) ,   nom  patronymiqw  àa  lyofki 
filles  de  Vulcain  et  de  Cabira. 

CABIRIES  {myihoi.),  fêles  mystérieuses  quiftoMmiii 
nuit  à  Thèbes,  à  Lemnos,  en  Phrygie,  et  sortoQt  ilnfarvtfi 
Samothrace  en  l'honneur  des  dieux  Cabires.  L'iflitif,  tfffih 
épreuves  effrayantes  ,  était  placé  sur  un  Irène  éditnl^^ 
mière,  ayant  autour  des  reins  une  écharpe  de  pomyrt.fitï 
tête  une  couronne  d'olivier,  tandis  qu'autour  de  loi  b  ^ 
et  les  autres  initiés  formaientdes  danses  s jmboliqm&tri^ 
rémonie  s'appelait  thronismos  ,  c'est-à-dire  iDerwi*»to 
plus  fn*ands  rois,  les  plus  illustres  philosopbesdcs  InoM!^ 
Orphée ,  Hercule ,  Agamemnon,  Philippe ,  père  (fAoï^ti 
briguèrent  l'honneur  d'être  initiés. 

CAUIRUS  (mylhol) ,  un  des  dieux  tutélaires  do  V*^ 
niens. 

CABiscou ,  CABiscoou  (vieux  mot) ,  dignité  «dàiûf 
qui  répond  à  celle  de  grand  chantre»  caful  thrij-^ 
piscol). 

CABiz,  docteur  turc,  contemporain  de  Solimm^*' 
nom  ne  se  trouve  pas  dans  les  historiens  turcs.  Ce dpcwp 
tendait  que  Jésus-Christ  était  supérieur  à  llahorodll»* 
contentait  pas  de  dévoiler  son  opinion  i  ses  ^^^^^ 
démontrait  publiquement  au  peuple  l'absurdiiéde  b  «»J 
mahométane  et  la  pureté  des  dogmes  du  ^."^Jj^J^^ 
docteurs  de  la  loi,  ne  pouvant  écouler  avec  i»<'*^'*'*?*J^ 
cours  de  Cal)iz ,  le  firent  citer  au  divan.  ^S'^^^^^^]^ 
Pacha  chargea  de  l'examen  de  cet  hérésiarque  1^""^ 
askers  de  Romclie  et  d'Anatolie ,  qui  ne  pw^nl  f^'"'*  j 
nions ,  ni  détruire  les  arguments  sur  lesquels  il  l»**''^ 
fut  entrepris  par  d'autres  docteurs,  qui  ne  réussireol  pa*«^ 
tage.  Lorsqu'on  vit  qu'on  ne  pouvait  pas  le  faincre  (tf  * 
sonnement ,  on  tenta  de  le  gagner  par  la  persM«ûB.U  ^ 
de  Constanlinople  lui-même  tâcha  de  le  fJ^"*j*^ 
opinion ,  mais  rien  n'ébranla  Cabiz.  II  touchait  pKsq'*'''^ 
du  doigt,  et  il  ne  voulut  jamais  y  renoncer.  Alors,  » 
moyen  de  mettre  fin  à  toute  controverse  qa»  '"^^^v 
définitive  être  fort  préjudiciable  au  foihooièiiss»'^^ 
nonça  une  sentence  ne  mort  contre  lui ,  et  il  ^*** '?  T;  i  r 
chée  le  8  de  sufer  334  de  l'b^.  (19  septembre  •«^JL 
Cantemir,  dans  son  grand  ouvrage  sur  IcSpff*'*  jjj 
mahoméianey  donne  à  cette  victime  de  la  vérité  le  "î*  ^ 
mais  il  paraît  que  ce  nom  n'est  que  la  ^^^^f'^^-^f 
attnoh,  qui  signifie  égaré,  hérétique^  no«»*T"'p  gt^ti 
docteurs  mahométans,  convenaient  a  Cabitx.    L**"^; 

CABLE  (lechnol.  et  mar.),  lien  très^lid^i  ^^î^liV» 
les  navires  à  l'aide  d'une  ancre  accrochée  au  "^"vîu  #*' 
est  deux  sortes  de  câbles  :  les  câbles  en  chanfre»oow 
depuis  fort  longtemps ,  et  les  câbles  en  fer,  d«'J"jT  "J^ 
oent.  —  Les  câbles  en  corde  sont  febriqu»  Vr^00 
textile  la  plus  commune  dans  chaque  pays.  Bd  WwV» 


GABLB.  ( 

lioîegéaénleiiient  le  cbtnvre,  saof  sarqoelques  parties  de  la 
ilédîterranée  «  oà  Too  fait  les  cordages  en  sparterie.  Dans 
xesque  tout  FOrient  on  se  sert  de  Tenveloppe  fibreuse  de  la 
loîx  du  oocOy  et  sur  les  côtes  de  la  mer  Rouge  des  filaments  des 
ieoilles  de  dattier.  Les  cables  de  chanvre  sont  formés  de  tsois 
lAQSsières ,  ou  cordes  parfaites  commises  ensemble  et  en  sens 
aoBlraire  de  leur  première  torsion  ;  ils  doivent  être  faits  avec  di» 
^Bvre  de  premier  brin.  La  haute  importance  des  câbles  pour 
a  salut  des  navires  et  des  hommes  qui  les  moulent ,  exigeant 
|ue  l'on  apporte  les  plus  grands  soins  à  leur  fabricalion ,  la 
Uupart  des  puissances  maritimes  ont  rendu  à  ce  sujet  des  or* 
loonaiices  tnb-sévères.  —  Les  câbles  en  (er  sont  formés  d'an- 
Maux  retenus  les  uns  dans  les  autres;  les  barres  de  métal  des- 
ÎAées  à  les  foire  sont  d'abord  dégrossies  sous  des  martinets  et 
Mttuile  ibrgées  à  la  main  ;  on  les  courbe  à  Taide  d'une  machine. 
h  cet  effet ,  on  plaoe  la  barre  de  fer  encore  rouge  sur  un  levier 
M  elle  se  trouve  retenue  par  une  cheville;  on  la  courbe  d*abord 
par  une  extrémité  en  levant  le  levier,  puis  on  la  change  de  c6té  ; 
si,  par  un  mouvement  semblable,  on  arrondit  l'autre  extré- 
oûte.  La  Corme  elliptique  lui  est  donnée  par  le  moyen  d*uo 
mandrin  autour  duc^uel  se  façonne  cette  barre  ;  on  soude  en- 
wmbie  les  deux  extrémités  ainsi  réunies,  et  l'on  fixe  dans  la 
direction  du  petit  axe  une  traverse  en  fer  qui  embrasse  solide- 
BMut  les  deux  branches  de  Tellipse  et  Tempècliede  s'allonger 
MMis  les  efforts  qui  la  tirent.  Ces  chaînes  portent ,  de  dix-luiit 
m  dix-huit  brasses,  un  anneau  à  goupille  qui  se  détache  facile- 
ment et  permet  au  navire  de  se  séparer  de  son  ancre  en  moins 
Je  temps  même  qu'on  n'en  mettrait  à  couper  un  câble  en 
corde.  —  Les  câbles  de  fer,  dus  en  grande  partie  au  capitaine 
Samuel  Brown,  sont  employés  depuis  1811  seulement.  Us 
offrent  sur  ceux  en  chanvre  de  précieux  avantages.  Us  ne  se 
rongent  pas  par  le  frottement  contre  les  corps  durs  ;  ils  ne  se 
iêtériorent  pas  dans  la  cale  par  la  fermentation  sous  rinfluence 
le  l'eau  et  de  la  chaleur;  ils  ne  se  coupent  pas  sur  les  fonds  de 
'ocfae  et  parmi  les  coraux ,  et  leur  grand  poids,  joint  à  leur  soli- 
Kté,  donne  plus  de  sécurité  aux  marins.  Quant  à  Télasticilé  du 
lianvre,  qui  r^iste  mieux  aux  chocs  brusques  que  la  rigidité 
la  (èr,  Texpérience  a  démontré  qu'une  fois  que  les  chaînes- 
Ables  sont  bien  éprouvées,  elles  sont  aussi  ductiles  qu'il  faut, 
înfin ,  un  officier  de  la  marine  française  a  paré  à  la  diflSculté 
[oe  présentait  le  câble  en  fer  pour  être  retenu  quand  il  s'échap- 
ttit  avec  rapidité  hors  du  navire,  entraîné  lourdement  par  le 
loids  de  l'ancre  et  par  son  propre  poids.  Le  ilopper^  qu'il  a  in- 
enté,  l'arrête  sur-le-champ;  il  consiste  à  introduire  dans  ses 
nneaux  une  t)arre  ou  levier  qui  s'oppose  à  leur  mouvement. 
fais  un  inconvénient  réel ,  presque  impossible  à  surmonter, 
'est  la  difficulté,  quand  un  navire  mouille  par  un  grand  fond , 
é  retirer  l'ancre,  a  cause  de  la  pesanteur  du  câble-chalne  qu'il 
lot  enlever  avec  elle.  —  Il  est  a  r^retter  que  la  cherté  énorme 
es  ouvrages  en  fer  empêche, en  France,  l'adoption  exclusive 
es  càbles-chalnes.  Jusqu'à  présent ,  des  cinq  ou  six  câbles  de 
hanvre  précédemment  délivrés  aux  vaisseaux,  frégates  et  au- 
res  granids  bâtiments  de  guerre,  trois  seulement  sont  remplacés 
•r  deux  càbles-chalnes ,  dont  l'un  tient  lieu  de  la  grande 
Miée  de  deux  câbles  ajustés  an  bout  l'un  de  l'autre.  Dans 
otrc  marine  marchande,  les  câbles  de  fer  ne  sont  guère  en 
sage  que  pour  les  grands  navires  qui  entreprennent  des 
oyages  de  long  cours. 

CABLE  («mr.).  Fikr  du  eàbh,  Fiiir  U  eàbh ,  lâcher  peu  à 
eu,  dérouler  une  longueur  plus  ou  moins  considérable  du 
Ible  qui  tient  l'ancre,  lorsque  le  bâtiment  est  au  mouillage.  — 
igurémentet  familièrement,  Filer  du  eâbU,  gagner  du  temps 
»rsqu'on  est  pressé  par  quelqu'un  de  prendre  un  parti,  diflërer 
e  se  décider. 

caBLB,  s.  m.  En  ierm.  ée  m^rine^  on  distingue  le  maître^ 
ÊbU,  iê  eàbie ordinaire  ci  \c  câble  â'affaurche^  que  l'on  noii.me 
oui  greêHn  ou  grelin.  Ce  dernier  câble  est  le  plus  petit ,  et 
ire  Bon  nom  de  ce  on'il  sert  à  l'ancre  d'affourche.  —  Cable  se 
il»  par  extension,  d  une  mesure  de  cent  brasses  danoises,  c'est* 
-dire  de  cent  fois  cinq  pieds  neuf  pouces  six  lignes  de  l'ancien 
lied  de  roi  ;  en  totalité  ,  de  cent  soixante-quatre  mètres  huit 
iécimètres  .^ept  centimètres.  Ainsi,  l'on  dit  que  l'on  eU  éloigné 
k  queUfne  enâroH^  de  quatre ,  de  cent  câbles ,  pour  dire  qu'on 
•t  éloigné  de  quatre  cents ,  de  six  cents  tmisses  environ.  On 
ppelle  càMe  de  loue ,  une  simple  hausêiére  dont  on  ne  fait 
:uère  usage  que  dans  les  rivières  et  dans  les  lieux  oà  les  t>ancs 
esserrent  le  dicnal  et  le  rendent  étroit;  à  pie,  celui  qui  est  roidi 
«r  le  poids  de  l'ancre.  Biuer  le  cAble ,  c'est  le  ranger  autour 
les  bittes.  —  DébilUr  le  càMe,  c'est  le  dérouler.  —  TaUler  le 
A6Ar,  c'est  le  lâcher.  —  IM$*er  iraimr  um  eàble  sur  le  siUage 
i*umvmisê9au,  c'est  rabaDdenuer  pour  retarder  la  cowse  du 


687  )  CAEOons. 

bâtiment.  —  Lever  le  câble,  c'est  mettre  un  câble  en  rond. 


afin  de  le  disposer  à  être  tilé  pour  la  commodité  du  mouillage. 

CABLé,s.  m.  (technoL)  {term.  de  passementier),  sorte  de 
gros  conlon  qui  sert  principalement  à  attacher  les  tableaux  et  ft 
relever  les  tentures. 

CÂBLÉ  (bt(uon  ) .  se  dit  d'une  croix  faite  avec  deux  bouts  de 
câble,  ou  bien  d'une  croix  couverte  et  entortillée  de  corde,  ce 

?u'on  appelle  dans  une  acception  plus  propre  croix  cordée 
F.  Croix  et  Cobdèe  . 
CABLEAD  (m'irine).  Ce  mot  est  le  diminutif  de  câble.  On 
l'applique  communément  à  la  corde  qui  .«erl  d'amarre  à  la  cha- 
loupe d  un  vaisseau  lorsqu'elle  est  mouillée.  —  On  appelle  aussi 
cabteau  ou  cincenelie,  la  longue  corde  dont  se  servent  les 
bateliers  pour  tirer  les  bateaux  en  remontant  les  rivières. 

CABLEE,  y.  a.  (lechnol.),  assembler  plusieurs  cordes  et  les 
tordre  ensemble  pour  n'en  faire  qu'une  seule. 

CABLiAU(F.  Cabillaud). 

CABLIÈBE ,  S.  f.  {lerm.  dépêche),  pierre  percée  par  le  milieu, 
dont  on  se  sert  pour  maintenir  les  cordes  et  les  filets  au  fond  de 
l'eau  ou  sur  le  sable. 

CABLOT  (F.  CABLEAr). 

€ABLURE,s.  f.  ((efifi.  de  marine),  pierre  percée  qui  tient 
lîeu  de  grappin. 

CABOCHAED,  S.  m.  (gramm.),  nom  qu'on  donnait  autrefois 
â  un  homme  fantasque,  entêté. 

CABOCHE,  s.  f.  igramm.),  tête.  Grosse  caboche,  grosse  tête. 
Il  est  familier.  Figurément,  C'esl  une  bonne  caboche  fC*esi  un 
homme  qui  a  beaucoup  de  sens  et  de  jugement. 

CABOCHE  {lechnol.),  en  lerm.  de  clouKer,  sorte  de  ^ros clou 
dont  la  tète  est  en  pointe  de  diamant ,  et  dont  on  garnit  les  se-^ 
meJles  de  forts  souliers.  —  Se  dit  aussi  d'un  clou  de  cheval  qui 
ne  peut  plus  servir. 

CABOCHE  '  hisL  nol,),  est  le  nom  d'un  poisson  de  Siam,  dont 
on  distingue  deux  espèces,  et  dont  la  chair  sèche  ou  fraîche  est 
très-estimée. 

CABOCHE  (  hisl.  nal.  ) ,  synonyme  vulgaire  de  la  chevêche, 
slrix passerina ,  L.  (F.  Chouette). 

CABOCHE  et  CABOCH1EM9.  Simonet  Caboche  était,  sous  le 
règne  de  Charles  Vf ,  écorcheur  de  bêtes  â  Paris,  au  moment 
où  cette  capitale  fut  désolée  par  les  factions  des  Bourguignons  et 
des  Armagnacs.  Il  avait  un  grand  crédit  parmi  les  bouchers,  et 
ceux-ci  étaient  dévoués  au  parti  de  Bourgogne.  Les  boucbers 
formaient  une  corporation  puissante;  un  petit  nombre  de  fa- 
milles, jouissant  d'un  monopole  qu'on  leur  avait  imprudem- 
ment vendu ,  s'enrichissaient  en  fournissant  seules  â  la  con- 
sommation de  viande  de  Paris.  De  nombreux  valets,  toujours 
armés  de 
étaient  à  leurs 

hommes  qui  leur  donnaient  l'exemple 
férocilé.  Les  trois  fils  du  boucher  Legoix ,  Dénia  de  Cbaumont , 
Simonet  Caboche,  lesTriberl  et  les  Saint- Yon, étaient  les  chefi 
de  ces  éeorekeurs,  comnoe  on  les  appelait,  et  qui  prirent  aussi  le 
nom  de  caboehiens.  Cette  faction  populaire  et  boorgiiignoAne, 
dont  la  principale  force  consistait  en  une  compagnie  de  cinq 
cents  bouchers  chargée  de  la  garde  de  la  ville ,  se  rendit  formi- 
dable au  parti  qui  lui  était  opposé.  Le  palais  du  roi  lui-mêaie 
devint  le  théâtre  des  violencvs  commises  par  une  pooulace 
exaspérée.  L'alliance  des  docteurs  en  théolo^e  de  la  Sorbonne 
avec  les  bouchers  augmenta  encore  la  dureté  et  la  cruauté  des 
insurgés.  Les  caboehiens  cherchèrent  en  même  temps  à  se  rat- 
tacher aux  marchands,  anciens  défenseurs  de  la  litierté  de 
Paris  (1413);  ils  arborèrent  comme  eux  les  blancs  chaperons, 
symbole  de  la  liberté  chef  les  Gaulois,  importé  à  Paris  en  1383; 
ils  les  présentèrent  au  duc  de  Guienne ,  de  Berri  et  de  Bourgo- 
gne, qui  consentirent  â  les  porter.  Seulement,  les  caboehiens  ne 
comprenaient  pas  aussi  bien  que  les  hauts  bourgeois,  décimés 
en  1583  par  le  pouvoir  royal,  la  liberté  dont  ces  chaperons 
étaient  le  signe  :  ils  forcèrent  le  roî  lui-même  à  prendre  le  cha- 
peron blanc ,  exigèrent  une  ordonnance  pour  la  réforme  du 
royanme  (elle  est  connue  sous  le  nom  d'orrfoniiancf  ca^e- 
chienne),  et  le  supplice  de  quelques  courtisans  du  daupfctn.  Les 
principaux  chefs  de4a  faction  populaire  furent  ensuite  chargés 
par  le  duc  de  Bourgogne  (Jean  sans  Peur)  de  répartir  un  em-> 
prunt  forcé  sur  les  bourgeois  de  Paris  ;  on  reconnut  bientôt  à 
leur  luxe  extravagant  que  dans  cet  emploi  leurs  mains  n'étaient 
pas  restées  pures.  Leur  haine  fit  périr,  après  un  jugement  ini- 
que, Pierre  Desessarts,  ancien  prévôt  de  Paris ,  dont  ils  redou- 
taient le  talent,  le  couiage  et  la  cruauté.  Cependant  des  confé- 


CABOLETTO. 


(688) 


CABOT. 


rences  élaîenl  ouvertes  à  Pontoise  avec  les  députés  des  princes. 
A  Paris ,  la  bourgeoisie ,  fatiguée  de  la  domination  des  cabo- 
chiens,  prit  les  armes  et  alla  chercher  le  dauphin,  qu*elle  força 
de  se  mettre  à  sa  tète.  Les  ducs,  avec  la  bourgeoisie,  allèrent 
délivrer  tous  les  prisonniers;  les  cabochiens  prirent  la  fuite,  et 
la  paix  de  Pontoise  fut  signée.  Le  parti  de  Bourgogne  parut 
anéanti  à  Paris;  mais  aprâ  la  mort  du  dauphin  (frère  atné  de 
Charles  VU)  les  cabochiens  reprirent  le  dessus,  et  le  bourreau 
Gapeluche  se  signala  n  la  tétc  des  massacreurs  qui  ensanglan* 
tèrent  la  capitale.  On  ne  sait  point  comment  finit  Simonet  Ca- 
boche. A.  S-R. 

CABOCHE  (blason),  se  dit  d'une  tête  d'animal  coupée  der- 
rière les  oreilles  par  une  section  parallèle  à  la  face ,  ou  par  une 
section  perpendiculaire.  Au  lieu  de  caboche  on  dirait  coupé,  si  la 
section  était  faite  horizontalement. 

CABOCHON.  On  appelle  ainsi  une  pierre  fine,  polie  simple- 
ment sur  sd  surface,  et  d'une  forme  convexe  ou  bombée.  Les 
habits  sacerdotaux ,  les  ornements  et  les  vêtements  des  princes 
d'Orient,  en  étaient  ornés  avec  profusion.  On  en  trouve  sur 
les  reliquaires  anciens,  sur  les  châsses,  et  sur  les  montures  des 
vases  précieux.  Il  y  a  quelques  cabochons  qui  portent  des  fi- 
gures gravées  en  creux  (F.  les  mots Gi,yptique  et  Intailles). 

D.  M. 

CABOCHON ,  piioapsis  [hisl.  naL\  genre  établi  par  Montfort» 
et  conservé  par  Lamarck  pour  huit  espèces  de  coquilles  repré- 
sentant assez  bien  la  forme  d*un  bonnet  phrygien ,  et  dont  les 
caractères  sont  ainsi  posés  :  coquille  univalve  en  c6ne  oblique , 
courbée  en  avant  ;  à  sommet  unciné  ou  en  crochet,  presque  en 
spirale;  à  ouverture  arrondie  elliptique;  ayant  le  bord  intérieur 
plus  court,  aigu ,  un  peu  en  sinus,  le  postérieur  plus  grand  et 
arrondi.  Une  impression  musculaire  allongée,  arquée,  trans- 
verse, est  située  sous  le  limbe  postérieur.  L'animal,  pourvu  de 
deux  tentacules  coniques,  ayant  les  yeux  à  leur  base  antérieure, 

{>rèsdu  cou.  L^espècela  plus  grande  et  la  plus  remarquable  est 
e  Cabochon  bonnet  hongrois,  ptïoapm  ungaria ,  que  Ion 
trouve  en  abondance  dans  la  Méditerranée ,  et  qui  est  figuré 
dans  l'iconographie,  du  rè^ne  animal  et  dans  presque  tous  les 
auteurs.  Les  cabochons  fossiles,  dont  les  espèces  sont  en  grand 
nombre,  ont  donné  lieu  à  une  observation  fort  curieuse  de  la 
part  de  M.  Defrance ,  et  par  suite  à  la  création  d'un  genre  sous 
ta  dénomination  d*hifpomce  ;  mais  le  seul  caractère  sur  lequel 
repose  ce  genre,  et  qui  consiste  dans  la  découverte  ^BÛte  que  ces 
coquilles  ont  vécu  sur  un  support  testacé,  peut-il  suffire,  et 
n'est-il  pas  plutôt  présumable  que  tous  les  cabochons  présentent 
le  même  phénomène?  Nous  nous  garderons  bien  de  le  dire  affir- 
mativement ,  quoique  tout  porte  à  le  croire  :  dans  ce  dernier 
cas,  le  genre  hipponice  demeurerait  supprimé,  et  il  faudrait  se 
borner  à  ajouter  aux  caractères  des  cabochons  la  pièce  testacée 
ci-dessus  mentionnée,  qui  quelquefois  est  fort  considérable, 
et  dont  les  lignes  d'accroissement  sont  fortement  marquées. 

CABOCHON  {vieux  moi),  capuchon ,  ce  qui  sert  à  couvrir  la 
tète. 

CABOCHON  [UchnoL],  en  ierm.  de  cloutiery  sorte  de  clou  plus 
petit  que  la  caboche. 

CABO-CORSO  (géoar,),  cap  d'Afrique  sur  laCôte-d'Or  de 
Guinée,  auprès  duqueiles  Anglais  ont  uneimportante  forteresse. 
Long.  i8«20',lat.  4*»  40'. 

CABOES  LAOWEy  S.  m.  {htsl,  naL),  nom  d'un  poisson  des 
Iles  Moluques;  son  corps  est  cylindrique,  assez  Ions;  sa  tète  et 
ses  ^eux  sont  médiocres,  et  sa  bouche  fort  grande.  Il  a  sept  na- 
geoires, dont  deux  ventrales  placées  sous  les  deux  pectorales, 
toutes  quatre  médiocrement  grandes,  triangulaires;  une  dorsale 
fort  longue,  un  peu  plus  basse  devant  que  derrière;  une  derrière 
l'anus  assez  longue,  et  une  à  la  queue  carrée  et  échancrée  d'une 
quatrième  partie  en  arc.  Son  corps  est  brun ,  tacheté  de  noir, 
ainsi  que  ses  nageoires  dorsales  et  anales  qui  sont  jaunes.  Ses 
autres  nageoires  sont  vertes,  et  celle  de  la  queue  a  une  tache 
blanche  ;  Ta  prunelle  de  ses  yeux  est  noire ,  entourée  de  jaune, 
arec  huit  rayons  rouges.  —  Deuxième  espèce,  Cabos  lawd.  Le 
cabos  lawd  est  un  autre  poisson  du  même  genre,  qui  ne  diffère 
du  précédent  que  par  les  caractères  suivants  :  1°  sa  queue  est 
échancrée  juscpi'à  son  miUea  ;  2»  sen  corps  est  noir  en  dessus, 
marqué  de  chaque  côté  de  sept  taches  blanc  argenté,  au-des- 
sous desquelles  répondent  autant  de  bandes  longues ,  brunes , 
transversales,  terminées  chacune  par  une  tache  ronde;  la  tache 
de  sa  queue  est  noire,  entourée  d'un  cercle  blanc.  Ces  deux  es- 
pèces de  poissons  forment  un  genre  particulier  dans  la  famille 
des  spares. 

CABOLETTO  (  iNcmt'MA.  ) ,  monnaie  en  usage  dans  la  repu* 
bliqne  de  Gènes ,  et  qui  vaut  environ  quatre  sous  tournois. 

D.  M. 


CABOMBÉES  (botan.).  On  désigne  sous  ce  non  onetto 
de  plantes  originaires  des  pays  chauds,  et  tirant  aoo  txm' 
des  principaux  sujets ,  le  cabombe.  ^ 

CABOMBE  ou  CABOMBER  (botan.).  Cette  pbDteipnnim. 
la  femille  des  joncs;  elle  est  polypétate,  et  panlt  avwïsrï! 
ports  avec  tes  fiuteaux  et  les  butomes.  On  n'en  coaniii(ni» 
espèce.  —  Le  cabombe  crott  dans  les  étangs  et  les  riiièm  % , 
courant  n'est  pas  raoide;  c'est  une  plante  lierhMée,i%u 
gue,  menue,  cylindrique  et  rameuse.  On  y  ranarauf  i^ 
sortes  de  feuilles,  celles  qui  viennent  sous  l'eau  et  cHlo  « 
naissent  à  la  surface  :  les  premières  sont  opposées, (htsfBf* 
un  grand  nombre  de  découpures  fines,  presque linéairQ h -^ 
lement  opposées;  les  seconaes  sont  alternes,  simples, «iiv 
laires,  entières  et  ombiliquées,  c'est-à-dire  porté»  sv  ^ 
centre  par  un  long  pétiole  comme  celles  de  la  grande  opiov 
Les  fleurs  sont  jaunâtres,  axillaires,  solitaires  et  pôkan^: 
elles  naissent  une  à  une  dans  les  aisselles  des  Qeurs  sapmn; 
quelquefois,  mais  rarement,  on  en  trouve  sons  rcN-Qi^ 
fleur  a  un  calice  formé  1^  de  trois  pièces  ovales-poiotas,K» 
en  dehors,  jaunes  en  dedans;  ^  de  trois  pétales  jsqbo,!)!». 
obtuses,  un  peu  plus  courtes  que  le  calice;  yàt  sii  étimiieia 
les  filaments  s'attachent  à  la  base  des  pétales  entre  Ifsè*» 
du  calice  et  portent  des  anthères  ovales  ;  4°  de  dpu  ki» 
oblongs,  qui  séterminent  en  pointes  courtes,  doothjtf^ 
sont  obtus.  Le  fruit  est  composé  de  deux  capsoloi  m  9ù 
loge  chacune  et  polysperme.  —  Cette  plante  cnRèmïêeé 
Cayenne  et  en  Guyane  ;  on  ignore  quels  sont  som^bl  Coboc 
toutes  les  plantes  aquatiques  des  pays  chaoà,  Bon  k  tour- 
nons guère  l'amener  en  Europe  a  parfaite  iè|(ttàoi,Bër 
dans  les  serres. 

CABO-MISERADO  (  géogr,  ) ,  cap  d' Afrique,  SOT  b  cuU . 
Malaguette ,  près  d*uiie  rivière  nommée  Duro. 

CABONIGBO  OU  CABONEGRO,  S.  m.  (6o((in.l.ap(a*]f«r 
goutier,  genre  de  plantes  de  la  famille  despalmim,|Kr- 
une  espèce  de  chevelure  très-fournie,  qui  est  emplawa 
Manilles,  à  faire  des  cordages  pour  la  marine.  Owp- 
l'avantage  de  se  conserver  dans  l'eau  douce  et  dinsioi' 
mer.  On  donne  ordinairement  à  ces  cordaffesoucàUopfc* 
grosseur ,  parce  que  Tespèce  de  crin  qui  les  corop»*'** 
plus  diOicdement  que  le  chanvre,  et  ne  peut  puaMtot 
assez  cordé.  Le  fil  qua  Ton  retire  de  cet  arbre  se  Dcwr  *^ 
cabonigro. 

CABOO,  s.  m.  {boian,),  sorte  de  plante  de  SuiMln.fï 
emploie  quelquefois  contre  la  gale. 

CABORDE  (vieux  mol) ,  petite  loge  de  pierres  ttu  ■«* 
qu'on  fait  dans  les  vignes. 

CABORGNE  (hisl,  fiol.  ),  poissou.  Nom  voigliftdi"*' 
jfodio  (Linné),  qu'on  appelle  aussi  caborsnr  noscétts-wt 
pelle  encore  cabor  le  mugil  eephalus. 

CABORNE,  CABOURNE  (  VieuX  mot  ),  SOTte  de  Cifl*t 

reliffieux. 

CABOSSE,  S.  f.  (bolan.).  On  donne  ce  nom,  dinsb^' 
tilles,  au  fruit  mûr  du  cacaoyer. 

CABOT,  s.  m.  [hisL  nat,),  nom  qu'on  donne  nilgiir»*- 
gobie  et  au  muge  de  Schlosser.  C'est  aussi  le  nom  voljwî*- 
poisson  d'eau  douce,  dans  la  Franche-Comté. 

CABOT  ou  GABOTTO  (SÉBASTIEN) ,  célèbre  nanpjj*'  ' 
Bristol  en  1467,  de  Jean  Cabot  établi  dans  ceUenlM- ' 
donna  des  leçons  de  mathématiques,  de  cosmognpw  ^ 
navigation.  Jean  Cabot  forma  le  projet  de  tenter  le  pasw 
Indes  par  le  nord-ouest.  Henri  Vil  lui  en  donna  U»ww' 
Il  s'embarc[ua  avec  ses  fils  en  1497,  au  moi?  ^  l"'"\^J% 
gateurs  découvrirent  quelques  lerccs;  mais,  ayant  v»^ 
difficultés  insurmontables  vers  le  nord-otiest,  *2,S!m^ 
vers  le  sud,  et  s'avancèrent  jusqu'au  cap  de  **  vJJt'  - 
près  dans  le  même  temps  qu'Améric  Vespuce  .toodtfi»^ 
l'hémisphère  auquel  il  a  donné  son  nom,  quoMjniiw^ 
certain  qu'il  lait  découvert  le  premier.  —  De '«***' ^^. 
terre,  Sébastien  y  essuja  quelques  désagréments,  «^ 
qu'il  alla  offrir  ses  services  au  roi  ^^^f^l^JL^;; 
chef  des  pilotes.  Sa  capacité  et  son  intente  e*W^  . 
société  de  marchands  à  lui  faire  entreprendre,  ea  »*^^ 
voyage  aux  Moluques,  par  le  détroit  de  MagelUn.  «  » 
jusqu'au  cap  de  Saint-Auffustin  ;  son  «l"W8*  î*,fpbii 
refusa  de  passer  le  détroit.  Il  entra  dans  la  ^^^^rr  y 
y  éublit  quelques  forts  pour  s'y  maintenir.  Il  J^ii  iite 
gne  pour  en  donner  avis  et  demander  du  '^"*?J 'iL^j  • 
en  vain  pendant  cinq  ans,  au  bout  de^T*"*."  ^i 
Espagne,  où  il  ne  reçut  pas  un  accueil  faforawe,F 


L 


€ABOTAGE. 


(  689  ) 


CABOUL. 


ivaît  pas  été  aox  lies  des  Epiceries.  Dégoûté  de  ce  pays,  il 
;agna  sa  pairie.  —  11  y  Tut  bien  reçu,  et  on  lui  donna  la 
irgc  de  gouverneur  des  conripagnies'de  marchands  et  des 
mailles  à  découvrir,  avec  une  pension.  Il  n'avait  point  aban- 
nné  le  projet  de  passer  aux  Inars  par  le  nord.  Il  1  avait  tenté 
r  le  nord-ouest;  il  se  proposa  de I  essayer  par  le  nord-est,  et 
riêtra  jusqu'à  Archangel  Tan  1557.  On  ne  sait  ce  que  devint 
L  liabile  navigateur.  Parchus  en  a  parlé  amplement  dans  le 
cutftV  d€$  voyages  faits  par  les  Anglais.  Il  en  est  parlé  aussi 
ns  les  Voyages  mariiimes  de  Romusier  ;  mais  aucun  de  ces 
leurs   ne  fait  mention  de  la  un  de  Sébastien. 

L.F.  G. 
t:AiiOT  (Vincent),  jurisconsulte  du  svr  siècle.  Il  naquit  à 
>uloase  y  et  obtint ,  à  Tàgede  vingt-quatre  ans ,  une  chaire  de 
oit  canon  à  Paris.  Bientôt  après,  ruiiivcrsiléd*Orlcans  l'appela, 

il  professa  le  droit  public  et  privé  pendant  quatorze  ans  dans 
lie  ville.  Mais  sa  réputation  ne  faisant  que  s'accroître»  il  fut 
ppelé  dans  sa  patrie  par  Dufour  de  Saint-Jerry ,  premier  pré- 
dent da  parlement  de  Toulouse.  Il  y  remplit  pendant  vingt- 
&UX  ans  la  chaire  confiée  à  ses  soins,  avec  d'autant  plus  de 
iccès  qu'il  cherchait  moins  à  montrer  son  savoir  qu'à  le  com- 
luntqner  à  ses  élèves.  On  a  de  lui  :  1"  Laudatio  funebris  D.  Mi- 
laelis  Vioiœif  Orléans,  1592,  in-4«;  2"  Variarum  juris  pu- 
ïri  êi  privait  disserlalionumiibri  duo,  Orléans,  1598,  in-S"*; 
^  un  Traité  des  bénéfices,  que  J.  Doujot  publia  en  1656  sous 
t  nom  de  J.  Dart,  et  dont  il  a  depuis  reconnu  Cabot  pour  l'au- 
;ur;  4*^  les  Poiitigues  de  Vincent  Cabota  publiées  par  Léo- 
drd  Campisêron,  Toulouse,  1630,  in-S".  Cabot  mourut  vers  le 
ommencement  du  xyii*"  siècle.  L.-F.  G. 

CABOTAGE  (marine) ,  du  mot  espagnol  cajbo ,  cap,  s'emploie 
K>ur  désigner  la  navigation  de  cap  en  cap  et  de  port  en  port 
K>ur  Je  transport  des  marchandises.  On  appelle  grand  cabotage 
e  commerce  fait  par  des  navires  d'un  port  de  1  Océan  dans  un 
»ort  de  la  Méditerranée ,  aller  et  retour ,  en  longeant  les  côtes 
t  sans  les  perdre  de  vue ,  et  petit  cabotage  le  commerce  fait  par 
es  Ijàtiments  marchands  naviguant  d'un  port  de  l'Océan  ou  de 
1  Méditerranée  dans  un  autre  port  de  la  même  mer  et  en  vue 
les  côtes.—  Le  cabotage  rend  d'importani^  services  an  pays  en 
ntretenant  un  échange  continuel  de  productions  et  ae  mar- 
faandises  de  toutes  sortes,  et  il  forme  une  des  sources  principales 
le  la  richesse  publique.  Ce  commerce  réunit  un  nombre  im- 
iicnse  d'exploitants,  car  il  est  productif  et  peu  coûteux,  de 
impies  barques  pouvant  lui  suffire.  Aussi,  sur  80,000  navires 
[ui,  en  moyenne,  sont  employés  annuellement  dans  la  naviga- 
lon  française,  70,000  font  le  cabotage.  Que  d'accroissements  ne 
»eut-il  pas  encore  recevoir  en  France,  quand  on  voit  les  Anglais 
e  servir  de  dix  millions  de  tonneaux  pour  leur  cabotage,  tandis 
(ue  nous  n'en  occupons  que  deux  millions  cinq  cent  mille? — Le 
omUé  de  salut  public,  par  un  décret  en  date  du  31  septembre 
793,  a  ûxé  dans  l'acte  ae  navigation  les  règlements  relatifs  au 
abotage.  L'arrêté  du  7  avril  1814  et  celui  du  6  septembre  1817  y 
nt  apporté  de  fort  légères  modiûcations. — Dès  1 740,  les  voyages 
n  Angleterre,  Ecosse,  Irlande,  Hollande,  Danemark,  Uam- 
K>urg  et  autres  lies  et  terres  au  deçà  du  Sund ,  en  Espagne  et 
'urtugal,  et  autres  Iles  et  terres  au  deçà  du  détroit  de  Gibraltar, 
nt  été  assignés  au  grand  cafrola</«,'d'après  les  termes  mêmes 
l'un  règlement  en  date  du  20  août  1673.  La  navigation  au  petit 
abotaqe  était  ainsi  spécifiée  :  celle  qui  se  fera  par  des  bâtiments 
xpédies  dans  les  ports  de  Bretagne,  Normandie,  Picardie  et 

landre,  Mr  ceux d'Ostende,  Bruges,  Nieuport ,  Hollande,  An- 
leterre,  Ecosse  et  Irlande;  celle  qui  se  fera  par  les  bâtiments 
xpédiés  dans  les  ports  de  Guienne,  Saintonge,  pays  d'Aunis, 
^oitou  et  Iles  en  dépendant  sera  flxée  depuis  Bayonne  jusqu'à 
>unkerque  inclusivement,  et  celle  qui  se  fera  pareillement  par 
es  bâtiments  expédiés  dans  les  ports  de  Bayonne  et  de  Saint- 
IcAïï  de  Lui,  à  ceux  de  Saint-Sébastien,  du  Passage,  de  la  Coro- 
;ne  et  jusqu'à  ceux  de  Dunker(}ue  inclusivement.  Pour  ce  qui 
x>ncerne  les  bâtiments  expédies  dans  les  ports  de  Provence  et 
le  Languedoc,  sera  réputée  navigation  au  petit  cabotage  celle 
qui  se  fera  depuis  et  compris  les  ports  de  Nice,  Villefranche, 
H  ceux  de  la  principauté  de  Monaco  jusqu'au  cap  de  Creux. 
~ Depuis,  \e  petit  cabotage  a  étendu  sa  navigation  jusque  et 
(ompris  l'Escaut,  et,  sur  les  rétia  mations  du  commerce  de  Mar- 
seille, est  intervenue  le  12  février  1815  une  ordonnance  portant 
les  limites  du  petit  cabotage  jusque  et  compris  Naples  du  côté 
(Je  l'est,  et  jusque  et  compris  le  port  de  Malaga  du  côté  de 
l'ouest.  La  navigation  aux  Iles  de  Corse,  de  Sardaisne  et  Baléa- 
res lui  fut  aussi  accordée.  —  Enfln  la  navigation  des  colonies  a 
l'ié  réglée  par  une  ordonnance  du  31  août  1828,  ainsi  qu'il  suit  : 
Pour  les  navires  expédiés  des  Iles  de  la  Martinique  et  de  la 
Tiuadeloupe,  le  grand  cabotage  comprend  l'étendue  des  côtes 

IV.       . 


et  toutes  les  lies  placées  entre  le  cap  Roche  et  la  partie  septen- 
trionale de  l'Ile  de  Terre-Neuve.  Le  petit  cabotage  comprend  , 
pour  les  mêmes  colonies,  l'espace  entre  les  8'  et  19'  degrés  de 
longitude  occidentale  du  méridien  de  Paris  juscpi'à  une  ligne 
parlant  de  l'extrémité  ouest  de  l'Ile  de  Porto-Kicoet  dirigée  sur 
le  cap  Chicibaco ,  dans  l'Amérique  méridionale.  —  Les  limites 
du  grand  cabotage  pour  la  Guiane  française  sont  les  mêmes 
que  pour  la  Martmique  et  la  Guadeloupe.  Le  petit  cabotnge , 
pour  cette  colonie,  est  borné  entre  les  fleuves  des  Amazones  et 
de  l'Orénoque.  —  Le  grand  cabotage ,  pour  les  établissements 
français  du  Sénégal ,  a  pour  limites  les  fies  Canaries  au  nord , 
Sierra-Leone  au  sud,  et  dans  l'ouest  les  clefs  du  Cap- Vert.  Le 
petit  cabotaae  comprend  le  banc  d'Argenne  et  s'étend  de  ce 
point  juscfu'a  la  Gambie.  —  Pour  l'ile  Bourbon,  \e grand  cabo- 
tage possède  les  côtes  et  Iles  situées  sur  les  mers  qui  s'étendent 
du  cap  de  Bonne-Espérance  jusque  et  y  compris  les  Iles  de  la 
Sonde.  Le  petit  cabotage  comprend  la  navigation  des  côtes  de 
l'Ile  et  celle  qui  a  lieu  entre  Bourbon  et  l'Ile  Maurice.  —  Pour 
les  établissements  français  de  l'Inde,  le  grand  cabotage  est  le 
môme  que  pour  l'Ile  Bourbon;  le pelil comprend ,  pour  Malié, 
la  cùle  du  Malabar  depuis  Surate  jusqu'au  Comorin ,  et ,  pour 
les  établissements  situés  dans  la  partie  orientale  de  la  presqu'île, 
la  côte  de  Coromandel  depuis  le  Ganee  jusqu'à  la  pointe  de 
Galles.  —  La  distinction  entre  le  grand  et  le  petit  cabotage  est 
importante  à  raison  des  visites  auxquelles  un  bâtiment  est  assu- 
jetti avant  son  départ  et  des  garanties  qu'on  exise  de  son  com- 
mandant, visites  et  garanties  plus  ou  moins  séVeres  suivant  que 
le  vaisseau  est  destiné  à  un  voyage  de  long  cours  ou  à  un  petit 
cabotage.  Cette  distinction  entraine  aussi  une  différence  quant 
aux  formalités  de  douane  (Loi  du  8  floréal  an  xi,  titre  8,  sec- 
tion r*),  et  il  en  résulte  encore  que  les  commandants  du  petit 
cabotage  ne  sont  pas  soumis  au  droit  de  patente  (Décret  du  25 
octobre  1806).  —  D'après  une  lettre  ministérielle  en  date  du  3 
février  i810,  le  cabotage  d'un  port  de  France  dans  un  autre, 
ne  peut,  en  général,  se  faire  que  par  des  navires  français  montés 
d'olBciers  français  et  dont  les  trois  quarts  de  l'éauipage  soient  de 
cette  même  nation.  Les  étrangers  ont  besoin  d'une  permission 
expresse  signée  de  la  main  du  roi.  —  Les  maîtres  au  cabotage 
sont  astreints  à  un  examen  pratique  et  théorique  avant  de  pou- 
voir exercer  le  commandement.  VoutIç  grand  cabotaae f  l'examen 
pratique  porte  sur  le  gréement,  la  manœuvre  des  bâtiments  et 
embarcations ,  et  sur  le  canonnage.  Le  théorique  comprend  l'a* 
rithmétique,  l'usage  des  instruments  de  navigation,  le  calcul 
des  observations  (Taprès  les  formules  connues,  l'usage  de  la 
connaissance  des  temps  et  les  tables  de  logarithmes.  Pour  le  petit 
cabotage,  l'examen  porte  sur  les  sondes,  sur  la  connaissance 
des  fonds ,  sur  le  gisement  des  terres  et  écucils,  sur  la  direction 
des  courants,  des  marées  et  des  vents,  dans  les  limites  assignées 
à  la  navigation  du  petit  cabotage. 

CABOTER ,  V.  n.  (  marine  ) ,  naviguer  le  long  des  côtes,  de 
cap  en  cap ,  de  port  en  port. 

CABOTEUR  et  CABOTIER  s'applique  indistinctement  au  na- 
vigateur côtier  et  au  bâtiment  pour  caboter. 

CABOTIN,  s.  m.  [gramm.),  terme  de  mépris  qui  se  dit  d'un 
comédien  ambulant,  et,  par  extension,  de  tout  comédien  sans 
talent. 

CABOTINAGE,  S.  m.  (gramm.),  qualité,  action,  jeu  du  ca- 
botin ambulant.  —  Mauvaise  représentation  d'une  pièce  de  co- 
médie. —  Pièce  de  comédie  mal  faite.  Ce  nest  que  du  cabotinage, 
n  est  ironique. 

CABOTiNER,  V.  n.  {gramm.),  faire  le  métier  de  cabotin  ; 
s'exercer  à  jouer  la  comédie.  —  Cabotine,  ée,  participe.  Il  est 
familier  et  ironique. 

CABOTTIÈRE,  S.  f.  (marine),  turque  plate,  longue  et  étroite, 
d'environ  trois  pieds  de  profondeur,  avec  un  gouvernail  très- 
long,  fait  en  forme  de  rame.  Cette  espèce  de  liteau  n'est  utile 
qu'au  commerce  qui  se  fait  par  la  rivière  d'Evre.  Cette  rivière 
prend  sa  source  du  côté  de  Chartres,  passe  à  Dreux,  et  se  jette 
dans  la  Seine  à  un  quart  de  lieue  au-dessus  du  Pont-de- 
l'Arche. 

CABOUDii^RB,  s.  f.  (term.  de  néche),  sorte  de  tramail  dont 
on  se  sert  dans  le  port  (le  Cette.  On  dit  aussi  eabusiêre  et  ca- 
bussière, 

CABOClLLE  {hist.  nat.)f  nom  de  l'agave  du  Mexique,  dont 
on  se  sert  pour  ûler. 

CABOtX  (BOYAUMK  DE]  {çéogr.).  Le  royaume  de  Caboul  ou 
Kaboul,  qui  porte  aussi  le  nom  d'Afghanistan,  se  trouve  entre 
les  57**  et  10^  de  longitude  orientale  et  les  28^*  et  3G*>  de  latitude 
nc»rd.  Il  est  borné  au  nord  par  le  royaume  actuel  de  Herat  ou  du 

87 


CABBA. 


(090  ) 


CABBAL. 


Khorassan  oriental,  le  Turkeslan  et  le  Baltistan  ;  à  Test,  la  con- 
fédération des  Sykes  et  particulièrement  les  vastes  possessions  de 
Ronjet-Sing;  au  sod,  par  le  Beloalchistan  ;  â  roaest,  par  le 
royaume  de  Perse.  Ce  pays  est  encore  un  de  ceux  dont  la  phy- 
sionomie politique  et  le»  divisions  administratives  changent  tous 
les  jours,  grâce  aux  révolutions  sans  cesse  renaissantes,  occasion- 
nées par  les  partages  et  les  envahissements  des  peuples  voisins. 
Aussi  nous  n  indiquerons  ici  aucune  division  politique  ou  admi- 
nistrative; nous  nousrenfermeronsdans  les  indications  de  la  géo- 
graphie physique.  Les   montagnes  qui  parcourent  ce  pajs 
appartiennent  au  groupe  de  THimalava,  qui  lui-même  fait  partie 
du  système  A  Itai-Himalaya  ou  système  oriental  de  TAsie.  La 
direction  générale  de  ce  groupe  est  du  nord-ouest  au  sud-est  ;  il 
sépare  le  Caboul  duCachemyr,  et  court  se  joindre  au  petitThibet, 
en  se  mêlant  ainsi  entièrement  au  groupede  l'Hindou-Koh  et  du 
Thsoungling.  Le  Caboul  possède  des  mines  de  fer  assez  riches 
mais  assez  mal  exploitées.  Quoi<}u*on  ait  encore  peu  d'obser- 
vations barométriques  sur  les  différentes  hauteurs  des  nombreux 
plateaux  de  l'Asie,  on  peut  cependant  fixer  la  hauteur  approxi- 
mative du  plateau  paropamitien,  dans  lequel  on  trouve  le 
Caboul.  Les  géographes,  en  s'appuyant  sur  les  diverses  pro- 
ductions du  pays,  la  font  varier  de  700  à  1,000  toises.  Outre  le 
Caboul,  ce  plateau  contient  encore  toutes  les  hautes  plaines  du 
Turkestan  mdépendant,  le  Khorassan  et  le  Beloutchistan.  Parmi 
les  fleuves  qui  arrosent  ce  pays,  un  seul,  V  Indus,  se  rend  directe- 
ment à  la  mer  ;  tous  les  autres  se  perdent  dans  les  sables  ou  se 
rendent  dans  des  lacs  sans  écoulement.  V Indus  ou  Sindh,  ap- 
peléaussi  par  les  naturels  Mila-Moran,  c'est-à-dire /leuve  doua?, 
a  sa  source  dans  le  versant  septentrional  de  THimalajra,  traverse 
le  petit  Thibet,  le  Caboul,  une  partie  de  l'Inde  ocadentale,  et 
court  se  précipiter  dans  les  eaux  du  golfe  d'Oman.  Son  principal 
aflRuent  est  le  Caboul,  qui  baigne  la  capitale  de  ce  pays,  auquel 
il  donne  son  nom.  Le  plus  grand  cours  d'eau  de  la  contrée  que 
nous  examinons  dans  cet  article  est  VHolmend  ou  VHirmend^ 
qui  prend  sa  source  dans  le  royaume  de  Herat,  traverse  l'Af- 
ghanistan et  se  perd  dans  les  eaux  du  lac  de  Zerrah.  Citons  en- 
core VUrghendabf  le  Lora,  le  Kachroud  et  le  Farrahroud, 
Parmi  les  villes  de  ce  pays,  quelques-unes  méritent  d'être  indi- 
quée^ ici  ;  nous  nommerons  Caboul,  qroi  est  sa  ville  principale 
et  qui  est  regardée  comme  le  plus  ^rand  marché  des  chevaux  de 
tout  l'Afghanistan.  Ghizneh^  qui,  à  cause  du  grand  nombre 
de  saints  qui  y  sont  enterrés,  passe  parmi  les  mahomctans  pour 
une  seconde  Médine.  Kandahar,  enfin,  l'une  des  plus  belles 
villes  de  l'Asie,  est  la  première  place  du  Caboul  pour  le  com- 
merce et  les  fabriques  :  c'est  dans  cette  ville  qu'on  frappe  la 
monnaie  du  pays. 

CABOUS  (Chems-el-Maali),  quatrième  prince  de  la  dy- 
nastie persane  des  Zayaiides  ,  s'est  acquis  la  célcbrilé  par  son 
esprit,  ses  vertus  et  ses  malheurs.  Fils  de  Vachme.hir,  l'an 
366  de  l'hégire (976, 977  de  J.-C.),il  succéda  à  son  frère  Bistoun. 
Trois  ans  après,  Fakhr-Eddaulah,  chassé  de  ses  Etats  par  ses 
frères,  chercha  un  asile  à  sa  cour.  Cabous  refusa  de  le  livrer,  et 
s'attira  une  guerre  implacable.  Vaincu,  il  se  sauve  lui-même  à 
la  cour  du  samanicJe  Nouh  II,  souverain  de  la  Perse  orientale, 
qui  se  charge  de  le  rétablir.  Vaincu  une  seconde  fois,  il  se  relire 
une  seconde  fois  à  Nichapour.  Cependant  Fakhr-Eddaula,  re- 
monte sur  son  trône,  oublie  les  services  de  Cabous,  qui  continua 
de  vivre  dans  l'exil  jusqu'à  Tan  387,  où  la  mort  de  Fakhr-Ed- 
daulah et  la  régence  orageuse  qui  suivit  sa  mort  lui  permit  de 
tenter  de  ressaisir  son  trône.  Profitant  des  révoltes  des  peuples 
du  Thebaristan  qui  détestaient  la  domination  des  Bouides,  il 
lève  des  troupes,  reprend  sur  eux  ses  provinces  usurpées,  et 
pour  se  maintenir  sur  son  trône,  il  s'allia  avec  le  fameux  Mah- 
moud, fils  de  Sebektenghyn  ;  mais  cette  alliance  ne  put  le  pré- 
server de  la  catastrophe  qui  termina  sa  vie.  Une  révolte,  excitée 
Er  la  trop  sévère  répression  des  abus^  s'éleva  tout  à  coup,  et 
Ikius  se  vit  assiégé  dans  son  château  par  les  séditieux  que  re- 
poussèrent les  gardes  du  prince.  Ceux-ci  cependant  choisissent 
pour  roi  Menoutchehr,  fils  de  Cabous.  Le  nouveau  roi  protesta 
auprès  de  son  père  de  son  respect,  et  lui  offrit  de  le  rétablir  sur 
son  trône  même  au  péril  de  sa  vie.  Mais  celui-ci  refusa,  abdiqua 
en  faveur  de  son  fils  et  se  retira  dans  un  de  ses  châteaux  où  il 
espérait  vaquer  paisiblement  à  la  prière  et  à  la  méditation. 
Mais  sa  vie  était  suspecte  à  ses  ennemis,  qui  l'assassinèrent  dans 
sa  retraite  l'an  de  rhégire  403  (de  J.-C.  1012,  1013).  Homme 
d'une  vorlu  éprouvée,  Cabous  est  regardé  comme  martyr  par  les 
musulmans.  Versé  lui-môme  dans  la  littérature,  il  protégea  les 
savants  et  les  gens  de  lettres. 

CABRA  (  géogr.  et  hisl.  ) ,  petite  ville  de  la  province  de 
Cordouc  en  Espagne,  située  près  de  la  source  de  la  rivière  de 
Cabra.   Elle  a  6,000  habitants,   6  couvents  et    un  collège. 


Sous  les  Goths  et  ao  commencement  de  la  dMmntbi 
Arabes,  elle  était  le  siège  d'un  évêque.  Di^  Ffnai^i 
Cordoue,  seigneur  de  Baéna,  Villaizan,  Villaàsh,  Uatmn 
Bascones  et  Revenga ,  maréchal  de  Caitilie,  algiuil  ^^ 
Cordoue  et  alcayde  de  los  Doozeles ,  goofema  tu  mtat^ 
en  qualité  d'alcayde  la  petite  ville  de  Cabra ,  (ni  itnt  nt^ 
tenu  précédemment  à  Tordre  de  Calatrava ,  H  oim  Ir  4^ 
de  laquelle  cet  ordre  avait  acquis  d'troportairto  profint^ki 
riloriales.  Il  était  le  troisième  fils  de  GonMheFereuèi* 
Cordoue,  premier  seigneur  d'Aguilar.  De  èsèn,  df  h% 
Mencia  et  des  domaines  de  Cabra,  de  Cordoue  et  dr  frm 
Diego  forma  le  17  janvier  1423  un  majorât  pour  son  Mnf^i. 
Pierre.  L'alné,  Jean,  obtint  Posa  dans  la  Vieillf-CM*  i 
nord-est  de  Burgos,  ainsi  que  Villaquiran,  Viltafîsh,!»* 
et  Revenga,  prit  le  nom  de  famille  de  sa  mère,  RojM,  rtén 
la  souche  des  marquis  de  Posa.  Le  fils  de  Pwnt,  D»^  h 
nandez  de  Cordoue,  seigneur  d'isnajar,  de  Bif r»,  de l*tfé 
Rambla,  lieux  qui  sont  tous  situés  aux  envirotféeCài,» 
récfaal  de  Castille,  et  alguazil  major  de  Cordoue,  mtte 
de  Henri  IV  à  titre  de  comté;  faveur  d'autant  plvn^ 
que  son  attachement  constant  à  cet  infortooé  mow^  i 
avait  attiré  l'inimitié  de  tous  ses  voisins  et  ranilefrinfaràft 
une  série  de  luttes  sanglantes  contre  son  cousin  AMmr^O 
doue,  sixième  seigneur  d'Aguilar,  qui  possédait  dm  lom- 
rons  le  domaine  considérable  de  Pnego  et  fhpkr.Pm' 
battit  surtout  pour  la  possession  de  Cordoue  nit^timt  1 
rendit  aussi  de  très-grands  services  k  ïtrémsi  tf  i  bibHk 
contre  Grenade  et  le  Portugal  :  aussi  fut-il  waèlééetwrv^B 
CCS  deux  souverains.  Ainsi,  par  exemple,  ib  é*a«lèwi*  q» 
les  habits  qui  seraient  portés  par  la  reine  de  CisliMefw* 
l'Epiphanie  ou  de  la  fête  de  Pâques  apparliendnieMii^* 
la  comtesse  de  Cabra.  Cette  singulière  faveur,  deat  oa  n» 
plusieurs  exemples  en  Espagne,  senommeenlinpgetata^ 
Merced  del  Brial  de  la  Reyna.—  Le  fils  de  Diego,  bobk* 
Di^o,  deuxième  comte  de  Cabra,  surpassa  eo«f«liiï|rtM 
militaire  de  son  père.  A  la  bataille  de  Locena,  k  tt  «^* 
où  ce  grand  capitaine  çagna  ses  éperons,  il  bâti»* ■ 
poignée  d'hommes  l'armée  des  mahométansdiitep"^ 

Sue  la  sienne  ;  leur  roi  Abo-Abdeli  fut  feitprbom»:'*^* 
e  ses  soldats  furent  ou  tués  ou  pris.  En  reairt^*"'*^ 
leur,  le  comte  reçut  un  traitement  annuel  de  100,0^'y/* 
avec  la  permission  d'ajouter  à  ses  armoiries  une  «p»" 
portant  une  couronne  sur  la  tête,  ainsi  quetwi*** 
c'était  le  nombre  de  drapeaux  que  lui  et  son  nem  F*'** 
los  Donzeles  avaient  enlevés  aux  Manres.  ^^"'J* 
Fernandez  de  Cordova,  pelit-fils ,  gualnème  w»Hf f^ 
épousa  Elvire,  fille  unique  du  grand  capitaine (i«wj^* 
doue,  et  ajouta  ainsi  aux  possessions  de  sa  Uiwljfj  ^ 
de  Sessa  dans  la  Terra  di  Lavoro,  de  Terra-Nota  dws»'»; 
Nolo ,  de  S.  Angelo  dans  dans  la  Terra  di  Bari.rt  te»*^^ 
de  Bilontoet  d'Andria  dans  la  Terra  diBariAndriiWj**- 
155Î,  pour  100,000  ducats,  au  quatrième  comte  dpM*'^ 

bricius  Caraffa).  L'unique  fils  qui  naquit  de  ce  """P^,, 
salve,  troisième  duc  de  Sessa,  devenu  premier  dBcdfiif' 

lettres  patentes  du  19  août  1566,  par  lesquelles  le  i« '*^ 
dédommager  sans  doute  de  la  perte  '^^^''^^AÏl'^grt 
1578  sans  enfants.  Toutes  ses  possessions  P***^'^  ,. 
aînée  Francisca.  Celle-ci  étant  morte  aussi  sans  bffj^ 
échurent  à  Antoine  de  Cordana,  fils  de  la  >*^^J^ 
Irix ,  qui  avait  été  mariée  à  Ferdinand  FoW»  *  ^^ 
deuxième  duc  de  Soma  dans  la  Terra  di  Lavoro,  ^'^j, 
mos  (  près  de  Gerona  en  Catalogne  . ,  de  Caloojf  fl^, 
baron  de  Beipuech  (  près  de  Cervera  )  et  de  Linoli,  sf^-^ 
Val  d'Almonacid  (au  nord  de  Segorbe ,  dans  la  P^"T  ^, 
Icnce).  (Pour  ce  qui  concerne  les  destinées  w'Ip"^!';  m 
-^  '  nt  aussi  Baèm»»'*' 

iznajar  F.  I'art»c|^^^j,  ^^ 


rat  de  Cabra ,  auquel  se  rap(K)rtent  aussi  BaeiM»  nvf' 
Mencia  et  la  Viscondado  d'Iznajar  F.  larticle SB»* 

CABRAL  (Pierre  Ai.tarez),  "«^  !'?'**'"'*  Pî![î^lf^ 
par  sa  naissance  et  ses  talents  milifaires,  fut  ^**^.|'l^^ 
nuci  pour  commander  la  seconde  flotte  quece  pn^ff  . 
aux  Indes.  Il  reçut  l'étendard  royal  des  maii»$ du  w^^ 
glise  de  Belem  ,  et  l'évéquede  Viseu  lui  "*^^''J*Jlj^« 
peau  béni  par  le  pape.  .Après  cette  cérémonie,  ^^^ 
Tage  dans  le  mois  de  mars  de  Vstn  1500,  'T'I^^^-i 
et  1,200  hommes  d'équi|)agc,  au  brait  de  '*"|["^v'# 
acclamations  d'un  peuple  immense.  Vn  ^f' JJt.p**^ 
duisit  à  la  découverte  qui  a  fait  sa  renommée,  r^y^^i 
calmes  de  la  c6te  d'Afrique,  Cabrai  s'éloigna  de  » J^. .« 
naire,  et  prit  tellement  à  l'ouest  qu'il  se  *r**"î?l5J^.^ 
terre  inconnue  le  24  avril  de  la  même  année.  \^j^  # 
Brésil,  qui  reçut  alors  le  nom  de  Terre  df  y»^^ 


(Mi) 


GABESEA. 


Auiériqiie  ne  devait  point  rester  ignorée ,  et  le  génie  de  Co- 
Miib  ne  l'eùt-ii  pas  conduit  à  la  découverte  de  ses  i  ivages,  huit 
DS  plus  lard  TËuropéen  y  eût  abordé  sans  les  chercher.  Le  pre- 
nier  havre  où  la  flotte  portugaise  put  débarquer  fut  appelé 
^oriO'Seguro.  Après  quelques  jours  passés  sur  cette  terre  nou- 
elie.  Cabrai  prit  la  roule  des  Indes;  mais  avant  d'y  arriver,  une 
te  ces  tempêtes  si  communes  dans  ces  mers  fit  périr  la  moitié 
le  ses  vaisseaux  avec  leurs  équipages.  Parmi  les  victimes  de  cet 
vénement,  on  doit  dter  Bartliéleroi  Diai ,  cet  illustre  marin 
[oi  avait  atteint  le  premier  le  cap  de  Bonne-Espérance.  Ca- 
drai ayant  raliié  six  vaisseaux,  alla  à  Mozambique,  à  Quiloa  et 

MéUnde,  puis  à  Calicot,  (|u*il  canonna  quelques  jours  après, 
tour  se  vençer  de  la  trahison  du  roi  de  cette  contrée.  Après 
et  acte  de  vigueur,  qui  donnait  une  liante  idée  de  la  puissance 
t  de  la  valeur  portugaise,  il  parcourut  en  coiiquérant  les  riva- 
,ts  de  l'Inde.  Il  fut  redierché  des  rois  de  Cochin  et  de  Cananor, 
[ui  firent  un  traité  de  commerce  avec  lui.  Chargé  des  riches 
productions  de  leurs  pays,  il  reprit  la  roule  d'£urope,  et  mouilla 
bns  le  Taçe  le  23  juin  1501.  Il  ne  parait  pas  que  Cabrai  ait 
té  emplo][e  dans  les  expéditions  qui  ont  suivi  la  sienne.  Ce  na- 
igateur  tient  une  place  distinguée  dans  les  annales  <le  la  géo- 
;raphie.  Il  détermina  d'une  manière  plus  exacte  la  position  des 
kochedives,  découvertes  quelques  années  auparavant.  11  fit  dé- 
rire  par  Saiicho  de  Toar ,  la  ville  de  Sofala ,  où  il  avait  abordé 
e  premier,  et  procura  sur  les  rivages  de  Mozambique  des  aper- 
«18  nouveaux.  £nfin,  le  Portugal  lui  doit  rétablissement  de  ses 
kreraiers  comptoirs  aux  Indes. 

CAMUL  ou  CAPEALis  (FRANÇOIS),  né  en  1528  à  Covilhana, 
telite ville  du  diocèse  deGuarda  en  Portugal,  voyaf^eaitdans  l'O- 
ient, et  se  trouvait  à  (ioa,  lorsqu'il  entra  diez  les  jésuites,  âgé  de 
ringt-six  ans.  Son  zèle  pour  les  missious  lui  fit  parcourir  une 
grande  partie  des  contrées  «le  l'Inde  et  de  l'Asie,  et  presque  par- 
outil  exerça  les  premières  cbar^  de  sa  société.  Aprèsavoir  pro- 
essé  la  philofophie  et  la  théologie  à  Goa,  et  gouvernésuccessive- 
Dentpliisiears  maisons  deson  ordre  dansTIndoustan, il  s'embar- 
[va  pour  le  Japon,  où  il  remplit  pendant  plusieursaunées  les  fonc- 
ions de  vice-provincial.  De  nombreuses  conversions  y  furent  le 
mit  de  ses  longs  et  pénibles  travaux.  11  régénéra  dans  les  eaux 
\m  baptême  la  mère,  l'épouse  et  les  enfants  du  roi  d'Omuray  et 
'exemple  de  ces  illustres  prosélytes  en  fit  une  multitude  d'au* 
rea.  En  1575,  il  conféra  également  le  baptême  au  fils  du  roi  dç 
ioago ,  et  •  quelque  temps  après  »  au  roi  lui-même ,  qui ,  vin^t 
ns  auparavant,  avait  ouvert  ses  ports  et  donné  dans  sou  palais 
hospitalité  à  saint  François  Xavier.  Les  paroles  et  les  vertus  de 
apôtre  des  Indes  l'avaient  vivement  ébranlé  ;  mais  il  était  ré- 
ervé  au  P.  Cabrai  de  le  soumeUre  au  jouff  de  la  foi  chrétienne. 
«s  conversions  éclatantes  entraînèrent  celle  d'une  foule  de  Ja- 
ooais,  parmi  lesoucls  on  remarqua  même  un  grand  nombre  de 
«ixes.  Le  P.  Cabrai  revint  ensuite  à  Macao ,  où  il  fut  char^ 
e  dirif^  les  nouvelles  missions  qui  commençaient  «le  s*élal)lir 

la  Chine.  Les  prédicateurs  de  l'Evangile  venaient  enfin  de  pé- 
étrer  dans  cet  empire;  le  célèbre  P.  Ricd  y  jetait  les  fonde- 
lents  de  plusieurs  églises.  Le  P.  Cabrai  ne  se  contenta  pas  de 
Dorvoirà  Ions  les  b^oins  de  cette  chrétienté  naissante,  il  la 
■Itiva  lui-même,  et  partagea  pendant  plusieurs  années  les  tra- 
aox  et  les  succès  de  ces  premiers  missionnaires.  Rappelé  à 
«M,  il  y  fut  d'abord  revêtu  de  rautorité  de  visiteur  et  de  pro- 
locial  pour  toutes  les  Indes,  et  enfin  établi  supérieur  de  la  mai- 
Mi  professe  de  Goa ,  qu'il  gouverna  pendant  trente-huit  ans. 
m  1606,  il  assista ,  an  nom  et  avec  les  pouvoirs  de  l'é^êque  6m 
ipon,  au  concile  (|ue  tous  les  évêques  ne  l'Orient  tinrent  dans 
Inde,  et  mourut  à  Goa  le  16  avril  1609,  âgé  de  quatre-viiwt-aa 
M.  On  trouve  un  grand  nombre  de  ses  ùurti  dass  les  LiiU' 
w  anmum,  écntet  du  Japon  depuis  1571  jusqu'en  15B4,  et 
armi  cHles  écriles  de  la  Chine  dam  ks  années  1585  et  1M4. 

en  existe  encore  quelques  autres  dans  le  recueil  de  ces  sé- 
les  lettres  annuelles,  im^nné  à  Evora  en  1608« 

CABAAS  {géo§r.).  Ile  de  ta  oète  occidentale  d'Afrique,  et 
ipartenant  k  l'Ile  portncaise  de  Saint-Thouus,a«  nord-est  de 
quelle  elle  est  située.  Elle  est  petite,  mais  nontagnenae  et 
«verte  d'antilopes.  C'est  de  là  que  vient  son  nom ,  parce  que 
s  Portugais  dans  l'origine  prirent  ces  animaux  poar  des  chèvres. 

CAMIB,  s.  f.  (marine)  ^  gros  bouton  rond,  joint  par  le  luiut, 

passé  tont  près  des  apostis ,  aux  extréoytèi  des  côtes  d'une 

«UUUB  (lerAuW.).  Eh  (erm,  de  ehmrpemier^  c'est  one  espèce 
î  chèvre  faite  de  deux  ou  trois  pièces  jointes  enaenible  par  le 
tôt,  au  bout  desquelles  on  net  une  poutre  pour  tirer  les  fiir- 
»Qx.  —  Dans  les  manofactnres  de  soie,  on  appelle  eaèrt$ 
MX  pièces  de  bois  sur  lesquelles  on  met  l'ensople  pour  pfiêr 
s  chaînes  avec  lesquelles  on  doit  frbcM|Qer. 


CABEE,  8.  f.  {hisl,  nat.y,  nom  qu'on  donne  à  la  chèvre  en  Pi* 
cardie. 
CABEÉ  (blason),  se  dit  d'un  cheval  acculé. 

c  ABSEA  (Se) ,  V.  pron.  11  ne  se  dit  au  propre  que  du  cheval, 
et  signifie ,  se  dresser  sur  les  pieds  de  derrière.  -^  Ne  Urex  pua 
la  bride  à  ce  cheval,  vous  le  ferez  cabrer.  Dans  celte  dernière 
phrase,  le  pronom  se  est  sous^ntendu.  —  Ce  mot  signifie  fi- 
gurément ,  s'emporter ,  se  révolter  contre  une  (Koposilion ,  un 
conseil,  une  remontrance,  etc.  —  Ne  lui  diies  fk/s  cela,  vous  1$ 
ferez  cabrer.  Dans  ce  dernier  sens,  on  emploie  aussi  cabr§r 
comme  vertie  actif,  sans  le  pronom  personnel.  Prenez  garde  à 
ce  que  vous  lui  diles,  vous  allez  le  cabrer, 

CABRERA  00  CAPRERA  (çéogr.).  Ile  sur  la  cMc  septentrio- 
nale, dans  le  Slrello  di  S.  Bonifacio,  Pline  la  compte  dans  le 
groupe  des  Insulm  euniculariœ,  et  Pline  la  nomme  en  comnran 
avec  la  plus  grande  (le  Bucinarienne  (Sainte-Madeleine),  Pkm' 
ionis  insula  et  fossœ.  Dans  la  suite,  le  grand  nombre  de  chè- 
vres sauvages  qui  s'y  trouvaient  lui  firent  donner  le  nom  de 
Capraria.  Il  ne  faut  pas  la  confondre  avec  Ttle  de  Capreirisi 
(Caprée) ,  sur  h  côte  étrusque^ 

CABRERA  (géogr.) ,  une  des  petites  Iles  Baléares,  au  sud  de 
celle  de  Majorque ,  dont  elle  est  séparée  par  un  canal  de  Z 
lieues  de  large.  Elle  a  2  lieues  trois  quarts  de  long  sur  trois 
quarts  de  large.  Sa  surface  est  assez  élevée,  inculte  ,  et  n'offre 
que  quelques  bois.  Son  nom  parait  venir  do  grand  nombre  de 
cbèvres  que  l'on  y  élève  ou  que  l'on  y  a  élevées.  Elle  est  déserte 
et  a  fort  peu  d^eau.  C'est  là  que  les  Espagnols  envoyaient  les 
Français  prisonniers  à  l'époque  de  notre  invasion. 

«lABBERA  (géogr,  et  hisl.),  château  situé  dans  la  Catalogne, 
et  l'une  des  doute  anciennes  vicomtes  de  celle  province  d  Es- 
pagne, dans  la  viguerie  de  Gerona ,  non  loin  de  la  Junquera  et 
de  la  forteresse  française  de  Bellegarde,  a  donné  son  nom  à  une 
famille  célèbre  qui ,  lors  même  qu'elle  ne  descendrait  pas  du 
duc  Bernard  de  Septimanie,  serait  toujours  une  des  plus  an- 
ciennes familles  de  l'Europe.  Gérard ,  comte  de  Cabrera,  s'em- 
para en  1228  du  comté  d  Urgel,  après  que  le  dernier  comte 
d'Urgel  fut  mort,  en  laissant  une  fille  unique.  Celle-ci,  nommée 
Aurembia8sa.apfi«llei  son  secours  le  roi  Jacques  ^^  Gérard  est 
somooé  de  se  justifier  ;  il  se  refuse  à  l'obéissance  ;  on  lui  donne 
pour  défenseur  Guillaume  de  Cardona,  et  après  des  débals  ju- 
ridiques en  règle,  les  Etats  siégeant  k  Barcelone  reconnaissent 
formellement ,  en  1238,  que  le  comté  appartient  à  Aurembiassa« 
Gérard  espère  conserver  par  la  force  des  armes  ce  qu'il  a  injua- 
tement  ravi ,  mais  il  est  pressé  d'un  côté  par  le  roi  qui  l'attaque 
avec  des  forces  imposantes,  et  de  l'autre  côté  il  est  inauiété  par 
Raymond  de  Moncada ,  cousin  de  la  comtesse ,  et  BaUguer;  la 
plus  forte  place  de  tout  le  comté,  ayant  ouvert  ses  portes  au  roi, 
d  ne  reste  an  ravisseur  d'autre  parti  que  de  se  soumettre.  Plus 
lard  le  comté  d'Urgelnassa  cependant  entre  les  mains  des  héri- 
tiers de  Gérard,  et  fiCermenegild  de  Cabrera,  comte  d'Urgel, 
oui  mourut  saua  enfants  au  mois  de  juillet  1319,  le  légua  à  la 
nllede  sa  sœur,  Thérèse  d'Enlença,  sous  la  condition  qu'elle 
épouserait  l'ihfant  Alfonse,  fils  du  roi  Jacques  II,  condition 

au'elle  remplit  le  iO  novembre  de  la  même  année.  —  Cepen- 
ant  la  branche  cadette  de  la  maison,  celle  des  vicomtes  de  Ca- 
brera, continue  à  fleurir.  Bernard  de  Cabrera ,  conseiller  el 
favori  du  roi  Pierre  IV,  menacé  de  périr  en  4347,  k  Murviedru, 
el  en  1348  à  Valence,  par  le  poignard  des  insurgés,  parvient 
diaque  fois  à  se  soustraire  à  leur  fureur  par  la  fuite;  mais  son 
àme  est  lellemeBt  attristée  de  l'injustice  des  hommes,  qu'il  re* 
nonce  à  tous  les  bouneurs  terrestres  et  va  s*enseveltr  dans  la  so- 
litude d'un  doftre.  Mais  bientôt  Pierre  IV,  vovant  en  toutes 
choses  combien  ku  sont  nécessaires  les  services  de  l'ami  qu'il  a 
perdu»  se  rend  au  couvent  «è  s'était  enfermé  Cabrera  (1349),  et 
l'obligea  reprendre  la  direction  supérieure  des  affaires  de  l'Etal. 
En  1353,  Cabrera  fut  chargé  du  commandement  de  la  flotte 
destinée  à  combattre  les  Génois  :  au  moment  où  il  était  sur  le 
point  de  s'embarquer,  le  roi  lui  fit  don  de  la  vicomte  de  Bassi. 
Ayant  réuni  la  fMUe  des  Vénitiens  k  \a  sienne,  il  remporta,  sous 
les  murs  d'AIgherri»  le  27  août  1753,  une  victoire  signalée  qui 
coàta  aux  Génois  8,000  honmies,  parmi  lesquels  se  trouvait  la 
fleur  de  leur  nobletse',  et  trente-trois  galères.  Algheri,  que 
Gênes  avait  voulu  sauver  au  prix  de  tant  d'efforts  et  de  lémê- 
riiév  ae  rend  ;  «ais  Cabrera  UtH  débarquer  ses  troupes  et  bat  le 
juge  rebelle  d'Arborea  près  de  Quart.  L'année  suivante  il  en- 
treprend cneore  une  fois  le  siège  d'AIgheri ,  el  encore  une  fois 
la  ville  est  Ciircée  d'ouvrir  ses  portes.  En  récompense  de  ces  ser- 
vices et  d'autres  encore,  le  roi  fiiit  don  en  1356  au  fils  de  Ber^ 
nêrûf  nommé  aussi  Bernard,  de  la  ville  et  do  comté  d'Ossona 
oudeViqne^enCaUlogne.  En  1358 ,  Bernard  (  le  père)  con- 


CABRERA. 


(  692) 


CABRERA. 


mande ,  en  commun  avec  le  comle  de  Cardona ,  la  floUe  qui  est 
opposée  à  V Armada,  commandée  par  Pierre  le  Cruel  en  per- 
sonne. Les  Castillans  évitent  le  combat  qui  leur  est  offert,  et 
s'en  retournent  au  port  de  Carthagène  sans  avoir  rien  fait-  En 
1360,  Cabrerainccompagné  du  comle  de  Traslamare,  pénètre  à 
la  tête  <rune  petite  armée  en  Castille  :  ils  prennent  Najera,  mais 
engagent  sous  les  murs  de  cette  ville  un  combat  malheureux 
contre  le  roi  de  Castille,  et  n'échappent  à  une  perte  inévitable 
que  par  la  retraite  inattendue  de  Pierre.  L'année  suivante,  en 
1364 ,  Bernard ,  au  nom  de  son  roi  »  conclut  avec  la  Castille  la 
paix  do  Tudèle.  Le  dernier  service  qu'il  put  rendre  à  son  pays, 
tut,  après  qu'une  nouvelle  guerre  eut  éclaté  contre  la  Castille, 
la  défense  de  Saragosse,  qu'il  sut  conserver  au  roi  en  1363. 
L'année  suivante ,  la  reine ,  le  roi  de  Navarre ,  les  comtes  de 
Traslamare  et  de  Ribagorza ,  qui  s'étaient  ligués  pour  sa  perte, 
réussirent  à  le  rendre  suspect  au  roi.  Cabrera ,  par  ses  grandes 
qualités,  s'était  rendu  si  nécessaire  au  monarque,  que  celui-ci 
n'entreprenait  pas  la  moindre  des  choses  sans  son  conseil ,  ce 
dont  il  s'était  toujours  bien  trouvé.  Voyant  que  les  ennemis  qui 
le  poursuivaient  et  dont  la  haine  venait  surtout  de  ce  que  dans 
toutes  les  positions  et  dans  toutes  les  circonstances  il  consultait 
avant  tout  l'intérêt  de  l'Etat  et  du  roi,  étaient  trop  puissants 
pour  qu'il  pût  leur  échapper,  il  jugea  à  propos  de  céder  à  l'orage 
et  de  chercher  un  refuge  en  France.  Mais  il  fut  atteint  à  Car- 
castillo,  amené  à  Saragosse,  afin  de  nommer  ses  prétendus 
complices,  soumise  la  plus  cruelle  torture;  enfin,  sans  qu'on 
ait  pu  prouver  un  seul  des  crimes  dont  il  était  accusé,  il  fut 
condamne  à  mort  et  décapité  publiquement  à  Saragosse,  le 
26  juillet  1364.  S'il  faut  en  croire  Mariana,  le  prince,  duc  de 
Gerona ,  aurait  exercé  en  personne,  sur  son  ancien  gouverneur, 
les  fonctions  de  bourreau.  Ce  qui  contribua  puissamment  à  la 
perte  de  Cabrera ,  ce  fut  la  déclaration  que  firent  les  états  de 
Catalogne  :  «  qu'ils  n'accorderaient  les  subsides  qu'on  leur  de- 
mandait pour  la  guerre,  que  lorsque  le  ministre  qui  leur  était 
odieux  aurait  eu  la  tête  tranchée,  d  Ses  biens,  parmi  lesquels  se 
trouvait  le  comté  d'Urgel ,  furent  confisqués.  —  Pendant  tous 
ces  événements,  le  fils  de  Cabrera,  le  jeune  Bernard,  languissait 
dans  un  cachot  à  Séville,  ayant  été  fait  prisonnier  par  les  Cas- 


ainsi  due  dans  l'expédition  où  la  Castille  fut  de  nouveau  vain- 
cue. Il  mourut  enfin  en  1368  au  siège  de  la  ville  de  Torde- 
Humos,  qui  défendait  encore  la  cause  du  roi  Pierre.  En  1372, 
son  fils  Bernard  fut  remis  en  ^ssession  du  comté  d'Ossona  et 
de  tous  les  autres  biens  qui  avaient  été  confisqués  après  la  mort 
de  son  grand-père,  à  l'exception  du  comté  d'Urgel.  En  faisant 
celte  restitution ,  le  roi  d'Aragon  déclara  qu'en  laissant  con- 
damner Cabrera ,  il  avait  été  trompé  par  les  calomniateurs  et  les 
enneniis  de  ce  grand  homme,  et  que  maintenant  qu'il  recon- 
naissait son  erreur,  il  se  croyait  obligé  de  réparer  autant  que 
possible  le  mal  qu'il  avait  commis,  et  en  particulier  de  rétablir 
10  petit-fils  de  son  malheureux  ami  dans  la  possession  de  tous 
les  biens  et  de  tous  les  honneurs  qui  appartenaient  à  cette  fa- 
mille. Bientôt  Bernard  s'acquit  aussi  personnellement  l'affection 
et  la  confiance  de  son  roi ,  et  en  1379  il  fui  chargé  du  comman- 
dement de  la  flotte  que  Pierre  envova  pour  soumettre  la  Sicile. 
En  1392,  il  reçut  du  roi  Jean  1*"^  le  commandement  en  chef 
d'une  flotte  de  cent  voiles,  qu'il  avait  fait  éguiper  pour  assurer  à 
la  maison  d'Aragon  la  possession  de  la  Sicile ,  et  sur  laquelle 
s'embarquèrent  le  duc  ae  Montbianc,  frère  du  roi,  don  Martin, 
son  fils,  et  la  reine  de  Sicile,  sa  belle-fille.  Cabrera  met  à  la  voile 
le  25  mars,  à  Punta  del  Fangar,  près  de  l'embouchure  de  l'Ebre, 
débarque  près  de  Trapani ,  et  entreprend  le  siège  de  Palerme, 
que  défendaient  les  principaux  rebelles,  André  de  Chiaramonte, 
comle  de  Modica,  son  frère  Jacques,  etc.  Modica  est  décapité  le 
l**"  iuin  sur  la  place  du  marche  ;  le  20,  la  reine,  son  époux  et 
le  duc  de  Montolanc  font  leur  entrée  dans  la  ville,  et  le  30  juin 
1392,  le  comté  de  Modica,  qui  avait  été  confisqué,  et  qui  était 
le  plus  important  domaine  de  la  Sicile,  est  donné  au  vainqueur 
en  réconip<^nse  de  ses  services.  L'année  suivante ,  en  1393,  le 
prince  Martin  et  la  reine  son  épouse  sont  assiégés  à  Catania  par 
les  insurgés.  Le  roi  d'Aragon  promet  de  venir  à  leur  secours, 
mais  il  en  est  empêché  par  toutes  sortes  d'événements  qui  le 
retiennent  en  Sardaigne.  Alors  Cabrera  emprunte  une  somme 
considérable  pour  laquelle  il  grève  ses  biens  en  Catalogne,  ras- 
semble au  moyen  de  cet  argent  une  petite  armée  qu'il  lait  passer 
en  Sicile,  et  délivre  les  deux  augustes  époux  des  daRgers  pres- 
sants qui  les  menaçaient.  Il  entre  à  leur  service  en  qualité  de 
proio  jusliciarius^  et  gouverne  la  Sicile  pendant  une  longue 
série  d'années  avec  un  pouvoir  presque  illimité.  Mais  après  que 


le  roi  Martin ,  avant  son  expédition  en  Sardaigne  ém\^^ 
il  mourut,  eut  nommé  régente  la  reine  BlancU.  sa  Zrv 
épouse,  Bernard,  aussitôt  qu'il  apprend  la  nonfe«edeii»^ 
du  roi  (1409),  cherche  à  renverser  cel  ordre  de  choies  et»». 
à  la  tête  de  quelques  troupes  pour  tenter  de  s'empirer  débit- 
de  Catanea,  où  la  reine  s'était  enfermée.  Un  ordre  da  roi tf.t^ 
gon ,  qui  lui  prescrit  de  ne  pas  sortir  des  limites  de  «wcMiki 
Modica ,  le  force  à  renoncer  à  son  projet.  Maisiprëqwkri 
Martin  l'alné  fut  mort  à  son  tour,  en  1410,  Cabren,  mui» 
Messine  veut  s'arroger  exclusivement  le  droit  de  donotr  t 
successeur  à  ce  monarque,  que  celte  ville  consent  il  fitim 
choisir  un  prince  d'Aragon,  mais  quelle  n'enteud  \ùmù 
reine-veuve  qu'un  vain  titre  de  régente,  croit  reoonoilinék 
ces  prétentions  des  efforts  cachés  pour  séparer  la  Sicile derb 
gon.  Il  se  refuse  à  assister  au  parlement  qoe  Messine prrttj 
convoquer,  et  après  avoir  fait  entrer  dans  ses  vues  là  «m. 
aragonais  et  catalans,  il  réussit ,  soutenu  par  eoi  et  psrluir 
de  Palerme,  jalouse  de  Messine,  à  faire  accepter raotorikK 
reine  par  un  grand  nombre  de  villes,  en  partie  par  tik<T.^ 
en  partie  par  la  considération  qui  s'attache  à  lui.  Synceca 
était  le  douaire  de  la  reine,  est  forcée  d'uuvrir  ses  porto lU 
brera;  mais  la  reine,  qui  y  a  établi  son  séjour,  se  retiredta. 
forteresse  de  Morquetto,  située  sur  l'isthme  q^ionilSTn» 
à  la  terre  ferme.  Celte  circonstance  fait  supposer  m  MoKé 
que  Cabrera  veut  se  rendre  maître  de  la  personne  de  b  n» 
afin  d'exercer  impunément  des  violences  qu'il  cmnàitom 
de  sa  souveraine,  et  ils  commencent  à  croire  ^Jrinirfs 
pandu  par  ses  ennemis,  qu'il  voulait  forcer  laroMiréfeiaEr, 
afin  de  mettre  sur  sa  tête  la  couronne  de  Sirâe,pwni(lba 
n'être  pas  sans  fondement  :  enconséquenceilssedêcliRMtailr 
lui  pour  la  reine.  Jean  de  Moncada  accourt  pour  Uiranni.e 
après  un  combat  acharné  contre  les  gens  de  Benird.qib- 
saient  le  siège  en  règle  de  Morquetto,  il  réussit i  pêaétnîài 
la  forteresse,  et  à  amener  la  reine  à  bord  d'une gil^ip' 
conduisit  à  Palerme.  Toutefois  les  deux  partis  oootiMfli. 
lutter  l'un  contre  l'autre,  vu  que  Cabrera  persiste  à  wi*«' 
venger  des  Moncadas  et  de  Lihorri  :  les  deux  anii«ei«« 
sont  en  présence  près  de  Palerme,  lorsque  soudain  Cato^ 
surpris  a  l'improviste  par  les  troupes  de  l'amiral  libirs  ut:, 
qui  s'empare  de  sa  personne  et  le  fait  conduire  a«(**«' 
Molta-Sant-Anaslasia,  près  de  Taormiua,  dans  le''^!^ 
où  il  fut  accablé  des  plus  indignes  traitements.  On  lejtû* 
une  citerne,  gui  était  à  la  vérité  sèche  pour  te  nouât» 
qui  bientôt  vint  de  nouveau  à  s'emplir  d'eau,  rtoà il eiiiit 

Sorter  mille  tourments,  et  se  trouva  à  chaque  insliBle»» 
emort.  Il  fut  ensuite  enfermé  dans  une  haute  tour;  b»i^ 

voulu  descendre  le  long  de  celte  tour  au  moyen  d*»*^ 
avec  le  secours  d'un  gardien  qui  le  trahit,  on  l*^**^' 
tout  nu ,  couché  sur  un  filet  qu  on  étendit  à  unegnade  W« 
entre  le  ciel  et  la  terre,  et  il  resta  pendant  toute  "^2 
dans  cette  position ,  exposé  à  la.  risée  et  aux  insultes ilif<¥ 
Enfin  il  fut  remis  en  liberté  par  ordre  formel  <Ï'*^J^ 
Ferdinand  I'%  qui  était  bien  sûr  que  ce  ^^^^^J^^ 
n'avait  jamais  songé  à  épouser  la  reine  Blanche,  ni iWf' 
couronne  de  Sicile;  il  se  justifia  de  toutes  les  •^^'^JJ'fîL 
ennemis,  et  fut  réintégré  dans  la  possession  de  ^r^. 
Il  mourut  peu  de  temps  après,  bien  pluWtj>arMile*»J 
frances  qu'il  avait  éprouvées  pendant  sa  caplifité,<|y  IJ'  ^ 

lité  et  par  vieillesse.  Son  fils,  nommé  aussi  **""**v'^ 
roi  Alphonse  d'importants  services  dans  la  goefi«wgw^^ 

entre  antres  lorsque  ce  monarque  se  vit  assiqjé  en  |**  ^ 
ville  même  de  Naples ,  par  Sforza  ;  il  lui  amena  on  re*^  ^ 
sidérable,  qui  le  mit  en  élat  de  se  soutenir  au  """l^J^ 
places  qu'il  occupait.  Bernard  commanda  aussi  en  l«^" 
que  les  Catalans  avaient  concédée  au  roi  pour  contiBBtf"^ 
contre  les  Napolitains.  En  1461  le  comle  de  Modi««"J^ 
l'armée  que  la  ville  de  Barcelone  avait  mise  sur  pieu» 
rendre  la  liberté  au  prince  de  Viane,  ^'^^TSJ'^^pi^ 
après  que  le  comte  se  fut  emparé  de  Lcrioa  et  *  ^ 
—  Anna  de  Cabrera  ,  fille  et  héritière  du  «wj^^i^ 
de  Modica,  apporta  le  comté  en  dot  i  son  ^JP'f 
Henriquez ,  deuxième  duc  de  Médina  de  RiosecO'y^ 
eut  lieu  en  1518.  Depuis  lors ,  Modica  5«|^JîJy.!jc^ 
de  Médina  de  Rioseco.  Quant  aux  biens  que  fl^^^^^rlL^t 
logne  la  famille  dont  nous  nous  occupons,  ^^*T^^ 
maines  de  Bassi ,  d'Ossona  et  de  Cabrera,  ils  i^»»y^^ 

Krécédemment  entre  les  mains  des  Moncadas.^  i^, 
ien  certain  qu'André  de  Cabrera,  l'ancêtre  ^z!i^ 
Moya ,  appartienne  à  ces  Cabrera  de  Cal*l<^»  JJrJJir 
portait  en  outre  le  nom  de  Perei;  déplus  '*  *^- jji 
natif  de  Moya ,  dans  le  district  et  la  pronncc  de  u^^r 


CABREBA. 


(603  ) 


CABRERA. 


e  majordome  de  Henri  IV,  qai  lai  conûa  la  garde  de  TAIcazas 
ie  Madrid,  et  plus  tard  de  celoi  de  Ségovie.  Il  défendit  cette 
lernière  ville  contre  toutes  les  tentatives  des  marquis  de  Villena, 
?i  sut  conserver  à  son  roi  celte  place  importante.  Enfin,  en  1473, 
il  y  reçut  l'infante  Isabelle,  et  ainsi  cette  princesse  trouva  enfm 
on  endroit  où  reposer  sa  tète,  un  lieu  de  sûreté  où  elle  put  se 
soustraire  à  toutes  les  offres  inconvenantes  que  son  frère  avait  la 
faiblesse  de  favoriser  ou  d'autoriser,  une  place  d'armes  où  ses 
partisans  pussent  défendre  sa  cause.  Elle  reconnut  toute  Tim- 
porta nce  du  service  que  lui  avait  rendu  André,  et  non  contente 
le  lui  donner  Moya  avec  le  titre  de  marquisat ,  suivant  le  désir 

?|u*il  en  avait  manifesté,  elle  lui  fil  don ,  le  jour  même  où  elle 
ùt  proclamée  reine  à  Ségovie,  le  13  décembre  1474,  à  l'occasion 
d'un  festin  solennel  qui  eut  lieu  dans  l'Alcazas,  de  la  coupe  en 
or  où  elle  avait  bu,  en  ajoutant  :  «  qu'à  partir  de  ce  moment  et 
k  jamais,  la  coupe  d'or  où  le  roi  de  Castillc  boirait  ce  jour-là 
»erait  donnée  à  André  et  à  ses  descendants.  »  —  Aloysia  Perez 
ie  Cabrera,  petite-fille  d'André,  apporta  Moya  en  dot  à  son 
mari,  Diego  Lopcz  Pachcco,  troisième  ducd'Escalona.  Cepen- 
lant  la  branche  collatérale  qui  a\ail  acquis  l'important  comté 
ie  Chinchon,  près  d'Aranjuez,  Heurit  encore  assez  longtemps. 
—  F.  Don  Aloys  de  Salazar  y  Castro  :  Genealogia  de  la 
'a sa  de  Cabrera ,  et  Genealogia  de  lot  tondes  de  Modica.  — 
Francesco  Pinel  de  Moxroy  :  El  Retralo  del  buen  Vamllo, 
^opiado  en  la  vida  y  hechos  de  don  André  s  Cabrera,  primera 
nargues  de  Moya,  —  Panegyrico  al  conde  de  Chinchon  y 
rfirrey  y  capilan  gênerai  de  Peru.  En  Lima,  1633. 

CABRERA  (jsy^o</r.  hist.),  domaine  considérable  situé  dans  la 
province  de  Léon  en  Espagne,  arrosé  par  le  fleuve  de  même  nom 
qui  prend  sa  source  dans  un  lac  des  montagnes,  du  nom  de  la 
Bana,  à  l'ouest  de  la  petile  ville  de  la  Bana ,  qui  est  le  chef-lieu 
do  domaine.  11  est  limité  au  nord  par  le  petit  pays  de  Vierzo  ou 
fie  Ponferrada,  et  par  le  Monte-Teleno,  au  sud  par  le  comté  de 
Casiagneda  oopar  la  Sierra  S^undera.  Il  était  gouverné  dans 
les  temps  reculés  par  des  comtes  qui  étaient  du  pays  même. 
Pontius,  comte  de  Cabrera,  mourut  en  1169àZamora,  et  fut 
iohumé  dans  la  cathédrale  de  cette  ville.  Plus  tard  on  voit  appa- 
raître les  puissants  Ossorio  comme  possesseurs  de  Cabrera  : 
llvaro  Nugnez'.Ossorio,  seigneur  de  Cabrera  et  de  Ribera  (près 
ie  Léon),  fut  nommé  en  1528  comte  de  Trastamara ,  de  Lémos 
ii  de  Sarria ,  par  le  roi  Alfonse  XI  dont  il  était  le  privado  et  le 
nayor  domo  mayor;  mais,  proscrit  la  môme  année  comme  cou- 
>Rb]e  du  crime  de  haute  trahison,  il  fut  tué  par  KamiroGuzmnn. 
Bcatrix  ou  Jeanne,  fille  de  Pierre  Alvarez  Ossorio,  comte  de 
Lemos,  fille  de  Tarrière-petit-fils  de  ce  personnage,  fut  marié 
i  Louis  Pimentel ,  fils  atné  du  troisième  comte  de  Benavente. 
Elle  se  considéra,  après  la  mort  de  son  père ,  comme  légitime 
entière  du  comté  de  Lemos;  mais  Rodrigue,  fils  naturel,  quoi- 
lue  légitimé,  d'un  frère  qu'elle  avait  précédemment  perdu. 
Fiera  les  mêmes  prétentions.  Les  deux  parties  courent  aux 
irmes  pour  faire  valoir  leurs  droits  :  Rodriffue  se  rend  maître  de 
a  plupart  des  places  du  comté  de  Lemos;  Pimentel  s'empare  de 
luelques-unes  seulement  (1483),  La  ouerelle  s'envenime  pen- 
Unt  plusieurs  années  et  devient  si  acharnée  que  les  deux  sou- 
verains catholiques,  Ferdinand  et  Isabelle,  se  voient  obligés  de 
«  rendre  en  Gallicie  pour  concilier  les  parties.  Ils  donnent  Le- 
nos  à  Rodrigue,  mais  Cabrera,  Ribera  et  Villa-Francaà  Pimcn- 
el  ;  peut-être  saisirent-ils  avec  empressement  l'occasion  de  frac- 
ionner  la  puissance  de  la  maison  oe  Lemos  dans  ces  montagnes 
wu  accessibles  et  habitées  par  une  race  belliqueuse.  Louis  Pi- 
nentel,  devenu  en  1497  premier  marquis  de  Villa-Franca  del 
Vierzo,  mourut  le  S7  novembre  de  la  même  année;  Marie,  sa 
Ule  unique,  fut  mariée  à  Pierre  Alvarez  de  Toledo,  le  plus 
eune  des  fils  du  deuxième  duc  d'Albe.  Leurs  descendants ,  les 
hicsde  Ferrandina,  possédèrent  Cabrera,  Ribera  et  Villa-Franca 
lendant  plus  de  deux  cents  ans;  la  dernière  héritière  de  cette 
naison  fut  la  défunte  duchesse  d*Albe ,  dont  on  sait  que  les 
Cortès^  pendant  leur  règne  éphémère,  voulurent  employer  les 
[>iens  immenses  à  l'extinction  de  la  dette  de  l'Etat. 

IIABRERA  (  Louis  de),  historien  espagnol»  né  à  Cordoue, 
l'une  famille  noble,  embrassa  l'état  militaire,  et  fit  plusieurs 
*aropaffnes  en  qualité  de  capitaine  d'infanterie ,  au  commence- 
nent  du  XTir  siècle.  Il  se  livra  depuis  à  l'étude  des  lettres,  et 
mourut  vers  1655.  Il  est  auteur  des  ouvrages  suivants  :  l""  Tra- 
^ûdo  de  hiêioria ,  para  enUnderla  y  esertvirla,  Madrid ,  1611, 
n-4°y  traité  où  il  donne  de  bonnes  règles  sur  la  manière  d'é- 
Tire  l'hbtoire;  y  Histoire  de  Philippe  II,  roi  d'Espagne, 
Madrid ,  1619,  in-fol. ,  en  espagnol,  a  L'auteur  est  accusé,  dit 
[>ro«iet,  d'être  trop  partial  pour  sa  patrie:  ce  qu'il  y  a  de  sûr , 
r'est  qu'il  donne  des  louanges  très-exagérées  à  Philippe  II.  »  ^ 
Lîo  autre  Carrera  (Pierre  de),  natif  aussi  de  Cordoue,  et  vi- 


vant dans  le  même  siècle,  fut  religieux  de  Tordre  de  Saint-Jé- 
rôme, et  écrivit  un  commentaire  sur  la  troisième  partie  de  la 
Somme  de  saint  Thomas,  en  3  volumes,  imprime  à  Cordoue  en 
1603. 

CARRERA  (Don  Juan-Thomas-TIenriquez  de),  duc  de 

Médina  del  RioScco,  amiral  de  Castillc  et  ministre  d'Etat,  né 
du  sanç  royal,  descendait  d'Alphonse  XI,  roi  de  Castillc.  Connu 
d'abord  à  la  coursons  le  nom  de  comte  de  Melgnr,  il  fut  nommé 
gouverneur  de  Milan,  puis  premier  ministre  en  1693,  sous 
Charles  II.  L*i4miran/f  (car  c'est  ainsi  qu'on  le  désigna  depuis) 
jouit  d'une  grande  faveur  auprès  de  la  reine ,  seconde  femme  de 
Charles  II,  et  il  devint  en  quelque  sorte  l'arbitre  du  royaume  ; 
mais  son  caractère  hautain  lui  fit  des  ennemis  puissants.  Opposé 
au  cardinal  Porto  Carrero ,  el  attaché  ouvertement  aux  intérêts 
de  la  maison  d'Autriche ,  il  fut  exilé  malgré  le  crédit  de  sa  pro- 
tectrice. VÂmiranle  était  si  puissant  par  ses  alliances  et  par  ses 
richesses,  que  Philippe  d'Anjou, à  son  avènement  à  la  couronne 
d'Espagne,  essaya  de  le  gagner  :  il  le  nomma  son  ambassadeur 
à  la  cour  de  France.  La  fierté  de  VAmirante  fut  indignée  qu'on 
lui  offrit  un  tel  emploi,  qu'il  regardait  d'ailleurs  comme  un  exil. 
—  Encouragé  par  la  ligue  conclue  entre  l'empereur,  l'Angle- 
terre et  la  Hollande,  il  choisit  Lisbonne  pour  asile,  se  déclara 
en  faveur  de  la  maison  d'Autriche,  et  entraîna  le  Portugal  dans 
la  coalition  contre  la  France.  Il  écrivit  au  pape  que  le  testament 
de  Charles  II  était  une  pièce  supposée ,  et  soutint  qu'il  y  en  avait 
un  véritable  en  faveur  de  l'archiduc.  Un  arrêt  de  la  cour  de 
Madrid  le  condamna  à  perdre  la  tête  en  efTigie,  et  tous  ses  biens 
furent  confisqués.  L'archiduc  étant  arrivé  à  Lisbonne  avec  une 
armée  anglaise,  l'Amirante  fut  d'abord  en  grande  faveur  auprès 
de  ce  prince  et  du  roi  de  Portugal.  Ses  intelligences  à  Valence 
et  à  Grenade  donnèrent  à  Philippe  les  plus  vives  appréhensions; 
mais  les  généraux  alliés  négligèrent  ses  avis.  En  vain  l'Ami- 
rante les  exhorta  à  porter  la  guerre  dans  l'Andalousie,  vaste  el 
fertile  province  dont  la  réduction  aurait  entraîné  celle  des  deux 
Castillcs  ;  il  prédit  que ,  si  l'on  s'opiniâtrait  à  s'emparer  de  la 
Catalogne  et  de  l'Aragon,  les  Castillans  refuseraient  de  rece- 
voir un  roi  de  la  main  d'un  peuple  qu'ils  détestaient  :  celte  pré- 
diction, que  l'événement  justifia,  fut  à  peine  écoutée.  Le 
chagrin  et  l'indignation  de  se  voir  négligé  par  ceux  mêmes 
auxquels  il  avait  sacrifié  ses  intérêts,  et  le  mauvais  succès  de 
deux  entreprises  projetées  pour  soulever  Valence  et  Grenade,  le 
touchèrent  si  vivement  qu'il  mourut  à  Lisbonne  Ie25  iuin  1705. 
Ce  seigneur  était  bel  homme,  courageux,  habile  politique,  et 
capable  de  porter  l'archiduc  sur  le  trône  d'Espagne ,  si  ses  avis 
eussent  été  suivis. 

CARRERA  MORALES  (Franusco  de) ,  Espagnol ,  vivait  au 
commencement  duxvii*  siècle.  Il  enseigna  les  langues  à  Sala- 
manque,  et  fut  théologien  du  cardinal  Deza.  Il  a  continué  l'his- 
toire des  papes  de  Gaconius,  et  a  fait  quelques  autres  ouvrages. 
(Nicol.  Ant.,  Biblioth.  hisp.) 

CARRERA  (Alphonse  de)  ,  dominicain  espagnol ,  né  à  Cor- 
doue dans  l'Andalousie,  de  l'illustre  maison  oe  Cabrera,  vers  le 
milieu  du  XTi*  siècle ,  sacrifia  dès  set  jeunes  ans  tous  les  avan- 
tages d'une  riante  fortune  pour  embrasser  la  pénitence  dans  le 
couvent  de  Saint-Dominiaue  de  Cordoue.  A  peine  fut-il  honoré 
du  sacerdoce  que,  dévoré  de  zèle  pour  le  salut  des  âmes,  il  obtint 
la  permission  d'aller  annoncer  l'Evangile  aux  peu  pies  de  l'Amé- 
rique. L'obéissance  l'ayant  rappelé  en  Castille,  on  lui  fit  rem- 
filir  la  première  chaire  dans  l'université  d'Ossone ,  érigée  depuis 
'an  1549;  mais  son  talent  extraordinaire  pour  la  prédication 
fit  qu'il  donna  la  préférence  à  ce  saint  ministère ,  qu'il  exerça 
longtemps  avec  les  plus  heureux  succès  dans  les  principales 
villes  d'Espagne,  à  Seville,  à  Cordoue,  à  Grenade ,  à  Valence,  à 
Tolède,  à  Madrid  et  à  la  cour  des  rois  catholiques,  Philippe  II  et 
Philippe  III.  Pierre  de  Cabrera ,  son  frère,  religieux  de  Saint- 
Jérôme,  et  connu  par  ses  savants  commentaires  sur  la  troisième 
partie  de  la  Somme  de  saint  Thomas ,  n'a  pas  craint  d'avancer 
que  de  tous  les  prédicateurs  qui  étaient  en  réputation  de  son 
temps  dans  le  royaume  d'Espace ,  on  n'en  connaissait  pas  qui 
ne  crût  rendre  justice  au  mente  en  cédant  la  palme  et  le  pre- 
mier rang  à  Alphonse  de  Cabrera.  La  vie  de  ce  grand  orateur 
répondait  à  ses  talents  et  à  la  pureté  de  sa  morale;  mais  le 
travail  abrégea  ses  iours ,  et  il  n  avait  pas  atteint  sa  cinquan- 
tième année  lorsqu  il  mourut  à  Madrid  le  90  novembre  1598.  Il 
nous  a  laissé  quatre  volumes  de  Serwums  et  quelques  traités 
spirituels  qui  ont  été  traduits  en  italien  et  en  français,  et  qu'on 
a  souvent  imprimés  i  Cordoue,  à  Barcelone,  à  Saragosse,  i 
Madrid ,  à  Paris  et  à  Palerme  en  Sicile.  Il  avait  aussi  composé 
d'autres  ouvrages  qui  n'ont  pas  été  donnés  au  public.  Ses  Pa^ 
négyriques  des  Saints ,  ses  Eloges  funèbres  ea  deux  tomes,  et 
un  Traité  des  quatre  fins  de  t homme,  se  trouvent  encore  en 


GABBIOVS. 


(694) 


CàMRUàUL 


manuscrit  dans  quelques  bibliothèques  d*Espagne.  (  Le  père 
Ecbardy  Script,  ord.  prœdic,  tom.  ii,  pag.  522.  —  Le  père 
Toaron,  Hommes  iUuslrei  de  l'ardre  de  SaitU-Dominiqme  ^ 
lom.  Vf,  pag.  735  et  suiv.) 

CABRESTAN  (géogr.),  petite  ville  d'Afrique,  dans  une  plaine 
formée  par  les  montagnes  qui  régnent  le  long  du  golfe  Per- 
sique. 

CABEI  y  CABRIL ,  CABRIT  (  gramm,  )  »  chevreau ,  chevrette  ; 
capta,  caprea,  capreolus;  en  languedocien,  cabrilio,  cabreito; 
d*où  les  mots  cabriole,  cabrioler  et  cabriolet,  petite  voiture  lé- 
gère qui  est  en  vogue  à  présent. 

CABRI,  s.  m.  {marine) ,  petites  chèvres  placées  dans  toute  la 
longueur  d'une  galère  pour  servir  à  soutenir  la  tente. 

CABRIDOS»  s.  m.  {hist.  nal.) ,  espèce  de  poisson  de  Ttle  Té- 
nériffe,  qui  est  un  excellent  manger. 

CABRiÉ  (Bernard -Guillaume)  nacjuità  Mazamet,  ville 
du  département  du  Tarn,  en  1759.  Élevé  dans  les  sentiments 
d'une  haute  piété ,  il  embrassa  l'état  ecclésiastique,  et  en  exer- 
çait les  fonctions  en  qualité  de  vicaire.  Dans  sa  patrie,  au  com- 
mencement de  la  révolution,  n'ayant  pas  voulu  se  soumettre  à 
ses  exigences,  il  fut  obligé  de  fuir  et  ae  se  cacher.  Cependant, 
son  zèle  l'ayant  porté  à  revenir  porter  ses  secours  à  ses  compa- 
triotes ,  il  fut  arrêté ,  conduit  à  Castres  et  condamné  à  mort  le  28 
novembre  1794.  Il  écrivit  à  ses  parents  avant  de  monter  sur  l'é- 
cbafaud  une  lettre,  que  les  bornes  de  cet  article  ne  permettent 
pas  de  transcrire,  mais  ()ui  est  dig^e  des  premiers  mart]rrs  de 
l'Eglise  naissante.  Il  subit  son  supplice  avec  autant  de  résigna- 
tion que  de  courage.  C.  L. 

CARRIÈRES  (  géogr.,  hist.),  ancienne  seigneurie  du  comtat 
Venaissin  (aujourd'hui  déparlement  de  l'Hérault),  à  douze  ki- 
lomètres de  C!availlon ,  célèbre  dans  l'histoire  par  le  massacre 
que  François  P**  fit  faire  de  ses  habitants  en  1545.  Le  18  novem- 
bre 1540,  le  parlement  d'Aix  avait  prononcé  contre  les  Vau- 
dois  un  arrêt  en  vertu  duquel  les  hommes  appartenant  à  cette 
secte  devaient  être  brûlés,  les  femmes  vendues  et  leurs  maisons 
démolies.  Comme  cet  arrêt  avait  été  rendu  par  défaut,  on  en 
suspendit  l'exécution.  Mais,  après  la  paix  de  Crépy,  François  P^ 
résolut  de  détruire  l'hérésie  dans  son  royaume.  Accablé  de  ce 
mal  qui  le  retenait  malade  et  en  danger  de  mort,  sollicité 
d'ailleurs  par  le  cardinal  de  Toumon,  qui  lui  remontrait  que 
Dieu  seul  pouvait  le  sauver,  et  qu'il  ne  pouvait  mieux  lui  prou- 
ver sa  piété  que  par  sa  sévérité  envers  les  hérétiques,  il  se  décida 
à  ordonner  la  destruction  des  Vaudois.  En  conséquence ,  il 
envoya  le  l*'^  janvier  1545,  au  prlement  de  Provence,  l'ordre  de 
mettre  à  exécution  l'arrêt  rendu  contre  ces  malheureux ,  en  lui 
recommandant  w  de  faire  en  sorte  que  le  pays  de  Provence  fût 
entièrement  dépeuplé  et  nettoyé  de  tels  séducteurs.»  Ces  ordres 
furent  rigoureusement  exécutés,  le  18  avril  suivant,  par  le 
baron  d'Oppèite  (F.  Vaudois). 

CABRILLA,  s«  m.  (hisL  noi.),  espèce  de  potssoA  des  mers 
d'Amérique,  qui  est  bon  à  manger. 

CABRILLET,  8.  m.  (  bùtan.),  genre  de  plantes  de  la  fiaiTOille 
des  borraginées  ou  des  sébestaniers. 

CABRiLLON  OU  CHABRILLON,  S.  m.  (^071.  rti«l.),  fromage 
de  lait  de  chèvre  qui  se  fabrique  en  Auvergne ,  dans  les  envi- 
rons de  Germon  t. 

ICARRIOLE ,  8.  f.  (graum.),  le  saut  d'une  ptriMiae  qiM  s'é- 
lève agilement.  —  Cabriole,  en  i^rm,  de  mamthe,  se  dit  do 
saut  que  le  cheval  exécute  loreque,  étaat  en  Tair,  k devant  et  le 
derrière  à  la  roêi»e  havieur,  il  délacbe  la  ruade. 

CARRiOLER,  v.  n.  (gramm.),  faire  la  cabriole  ou  des  ca- 
brioles. 

CABRIOLET  (Uchn.),  du  mot  latin  capra ,  chèvre,  doot  od  a 
fait  successivement  cabrilel  cabri,  qui  signifieRt  le  peik  d'une 
chèvre,  puis  cabriole  (  d*abord  capriole ,  de  eapreoU ,  sast  de 
chèvre),  et  enfin  cabriolet,  voiture  légère  et  sautillante,  à  deni 
roues  et  à  un  seul  cheval,  qui  permet  une  grande  rapidité. — Les 
tapissiers  donnent  le  nom  de  cabriolet  à  un  petit  Cuiteoil  léger; 
les  cordonniers  appeUentaiasi  «ne  de  leurs  formes,  et  les  coute- 
liers désignent  par  couteaa  à  cabriolet,  celui  dont  le  manche  est 
fabriqué  de  manière  a  y  adapter  diverses  laoïes. 

CABRIOLE VR ,  s.  m.  (gromm.) ,  faisear  de  cabrioles. 

^^J^iojss ,  s.  m.  pi.  (marine),  pièces  de  bois  placées  derrière 
les  affùls  des  canons  pendant  les  gros  temps,  de  peur  qu'ils  ne 
rompent  leurs  bragues  ou  leurs  palans. 


CABiussEAU  (Nicolas),  théologal  de  Rëns  wmûki. 
tbel  le  l''  octobre  1680,  fut  considéré  par  LelelKcrTii^ 
de  cette  ville,  persécuté  par  son  suocetmr,  MAh^qZ 
appeiani,  frappé  en  1732  d'une  lettre  de  cad^t  m  feifa, 
trente  lieues  de  Reims;  employé  à  Paris  ptr  le  ot^t 
Noailles;  enfermé  à  Vincennes  sous  VintiiniUe;desiii»^t 
théologale  par  arrêt  du  conseil ,  et  exilé  à  Toan  m  il  m« 
d'une  attaque  d'apoplexie  le  30  octobre  1750.  On  a  de<iè 
leur  :  l  "*  Ditamre  $ur  les  devoirs  des  mÊJHs  Mwri  ktr  m 
mm,  prêché  lors  du  sacre  de  Louis  XV,  en  prmrtdebar 
2o  Réflexions  sur  Tobie  ;  3°  Eloges  des  s&itUs  dt  fiicifi  U 
êamenl;  4<>  les  Huit  BéeUitudes;  h"*  quelques  (ÀMkmt 

Plusieurs  brochures  sur  les  affaires  delà  consUtntin  {mfa^ 
I  fut  l'éditeur  d'un  petit  ouvrage  de  Lcgros,  iaiiiile:  M 
invincibles  d'allackemeni  à  tEglUe  romaiMe,  K  4i  niM 
pour  les  préUndus  réformée. 

CABRO,  s.  m.  (  hist.  nal,  ),  gros  ver  de  It  NoordHiA*. 
qui  vit  dans  le  t>ois  vermoulu. 

cabrol(Barthélemy),  né  au  Nay,  petit  hameifliab 
de  Gaillac  (Tarn) ,  exerça  d'abord  ses  talents  de  chinr^ë 
l'hôpital  de  cette  ville,  puis  devint  professeur  d'ioatoMir.' 
niversité  de  Montpellier,  et  obtint  le  titre  de  éir^ 
d'Henri  IV .  Il  mourut  au  commencement  da  inràèdf.ir 
une  réputation  de  science  et  de  talent  justement  tsitiik.ïiiù 
publié  un  ouvrage  important  et  estime,  connu  sois  ttoflOKfl 
phabel  analomique;  il  a  été  imprime  plusieontef^  tnà* 
plus  tard  en  latin.  Les  excellentes  notes  qui  xnmfopatnl 
ouvraeeonlété  imprimées  séparément  en  16S4el\nK,«iiW 
titre  ae  Collegium  analomicum  elariisimonw^tnuMmm 
Jacobini,  Severini,  Cabrolii,\  CL 

CARROUET,  s.  m.  (lechnol.),  petite durretleéoilMXff 
pour  porter  les  cannes  à  sucre  au  moulin. 

CABROCÉTIER ,  S.  m.  (  Uchnol.  ) ,  celoi  qs  mèàu> 
brouet  peur  le  service  d'une  habitation  dans  kill&ûn< 
aussi  cahromeltitr. 

CABRUS  on  CAPRUS  (myrà.)  »  dieupartifofierqi'«hH> 
à  Phasélis,  ville  de  Pamphyfie.  On  ne  lui  offrait  en  «trifay 
du  poisson  salé ,  ce  qui  donna  lieu  de  nommer  prowW» 
un  repas  de  poisson  salé ,  un  sacrifice  de  PhtumM- 

CABSIÊEL ,  ville  de  la  tribu  de  Juda  [Josui,  15,  Si, 

CABC-ABBAS  {qéogr.),  district  de  la  profioccéeWr 
dans  l'Ile  de  Sardaigne.  Elle  a  soixante  milles  carré  de  ip 
de,  et  renferme  sept  localités  habitées  et  deai  lociiilttM^ 
La  population  est  de  6,000  habitants,  qui  (oÊiktm^ 
blés,  ae  vins,  de  fruits  et  élèvent  desbestiaui.jD'apfèïif* 
Nouv.  Epkem.  de  Géogr.  el  de  Slal.  gén.,  vol.  XliOt *^ 
1827,  pag.  297.) 

CABtJA«o ,  S.  m.  (bokm.),  espèee  de  dtno  des  Wi^ 
dont  U  peau  est  extrêmement  épaisie. 

CABUBATHRE  (aéoar.  anc),  mont"  de  rAnWeB*» 
au  sud-ouest,  près  du  délroit  de  Dera. 

CABUJA  (botan.),  plante  d'Amérique  dont  lofan^^w* 
blent  beaucoup  à  celles  du  chardon.  On  ^^'M*!?!! 
ricains  travaillent  cette  plante  comme  nous  ^?*»s*|*J 
vre  et  du  lin,  et  qu'ils  s'en  servent  pour  faire  dn S* 

CABUL  OU  CHABUL  {géogr.  sac),  canton  de  la  trita^T^ 
c'est  là  qu'étaient  situées  les  vingt  villes  que  Salûnififl«P' 
Hiram ,  roi  de  Tyr. 

CABUR,  s.  m.  (  bolan,  ) ,  genre  de  plantes  de  la  ^' 
persicaires,  qui  croissent  à  Java. 

CABURA  (  géogr,  anc,  ) ,  endfXHt  de  la 


avait,  dit-on ,  une  fontaine  dont  les  eaux  s^*^!?^ 
douce  et  agréable.  Pline,  qui  ea  parle,  dit  ^«»^ 
leur  fut  laissée  par  Innon  qni  s'y  baigna  une  w        ^ 

CARURE,  s.  m.  (W#l.  fwl.).  chouette  du  Brésil. 'î^^ 
donne,  au  Paraguay /à  la  chouette  à  eoMier.  ^ 

CARURéiBA,8.  m.  [bolan.) ,  nom  derarbrcqflil*»*^ 
baume  dit  du  Pérou. 

CABCRLACT,  poîsson  de  mer  (F.  Chabot). 

GABURUS ,  père  de  Valerioi  DaBoHurai,  cW*»  **^ 
d«  temps  de  César.  ^ 

GABVS,  adj.  m.  (gremm.),  pommé.  H  ne  «edil  q"*»^ 
de  chou.  Des  choua  cabue, 

CABVSER,  V.  a.  (jfromm.),  tromper,  sédaiit  [M^^ 

CABCSliRE  (FtCABOUMÈRX). 


J 


CABTLK  (géogr.  on^.)»  ^lle  septentrionale  de  la  Tbrace  »  sor 
m  confins  de  la  Méste  inférieure,  à  Tottesl  de  Mésembria. 

CABTLES  [Y.  KaBATLBS). 

dàCA  [mythol.),  sœur  de  Gacus ,  mise  au  rang  des  déesses 
KXir  avoir  averti  Hercule  du  larcin  de  son  frère. 

CACA  y  s.  m.  (j^ramm.),  excrément,  ordure.  Terme  dont  se 
eryeui  ordinairement  les  nourrices ,  les  bonnes,  etc.,  en  par- 
mi de  l'ordure  des  enfants. 

€;acaber  ,  V.  n.  (  gramm,  ) ,  crier ,  en  parlant  de  la 
icnirix. 

CACABOTAyS.  m.  (hùL  iial.),espèce  de  Serpent  amphibie 
|a*on  trouve  au  Brésil 

CA^AÇA  (géogr,),  ville  d'Arrique,  au  royaume  de  Fez. 

CACADE ,  s.  f.  (gramm.),  décharge  de  ventre.  Il  est  bas,  et  ne 
e  dit  guère  qu'au  figuré.  Faire  une  vilaine  eaeade^  manouer 
isr  imprudence  ou  par  lâcheté  une  entreprise  où  l'on  s'était 
litté  de  réuashr. 

CACADOU  (F.  Perroquet). 

CACAGOGUE,  adj.  m.  fpharm,)y  sorte  d'onguent  qui, 
ippliqué  extérieurement  à  l^anus,  provoque  les  selles. 

CACAMOCY,  s.  m.  [hist.  n«(.),  nom  donnéà  un  oiseau  de  TA- 
Biérique  septentrionale,  parce  qu'on  a  cru  reconnaître  ce  nom 
lans  son  chant. 

CACAHUETTEyS.  m.  (bolan.),  l'un  des  noms  vul^ires,en 
France,  de  la  pistache  de  terre  et  du  cacayer  du  Mexique. 

CACAJO  o«  CACAHO,  S.  m.  (hisl,  fiai.),  singe  de  l'Amérique 
méridionale,  du  genre  des  sakis. 

CACALACAy  s.  m.  (botan.),  nom  que  les  botanistes  donnent 
RQ  muflier  des  jardins. 

CACALIA ,  le  mufle-de-veau ,  plante  qui  croit  sur  les 
vieilles  murailles,  et  le  chervis  sauvage;  c'est  aussi  le  nom 
|u'on  donnait  au  bec  des  anciennes  coifles  ou  cornettes, 
rmeaiia, 

CACALiANTHÈME,s.  m.  (botan.)^  nom  ancien  de  plusieurs 
sspèces  de  cacalies. 

CACALIE  (  boian.).  Suivant  de  Jussieu ,  cette  plante  rentre 
lans  la  famille  des  corymbifcres ,  parce  que  ses  fleurs  sont  flos- 
aleuses,  etc.  Suivant  Lamarck,elle  rentre  dans  le  genre  à  fleurs 
aonjointes  et  a  quelque  rapport  avec  les  tussilages  et  les  séne- 
?*os.  —  Sa  fleur  consiste  en  un  calice  simple  dont  la  base  est 
«MTent  entourée  de  courtes  écailles.  Elle  a  plusieurs  fleurons 
<Nts  hermaphrodites,  réguliers  et  tubulés,  dont  le  limbe,  divisé 
^  dnq  parties ,  repose  sur  un  réceptacle  commun ,  plane  et 

.  Le  fruit  est  formé  de  plusieurs  semences  obkuignes,  termi- 
i  par  une  aigrette  longue ,  velue  et  sessile.  —  Celte  plante 
st  ré|)andue  dans  presque  toutes  les  contrées  du  monde  :  en 
Uhiopie,  aux  Canaries ,  au  cap  de  Bonue-£spéran(!e,  en  Amé- 
•que  méridionale,  aux  Indes,  en  France,  en  Sibérie,  en  Ara- 
Re,  etc.  —  On  en  connatt  trente-deux  espèces,  que  l'on  divise 
iosi  :  treize  à  tige  charnue  et  frutescente;  douze  à  tige  her- 
iRcée;  trois  imparfaitement  connues,  et  quatre  à  peine  connues. 
—  Plus  de  la  moitié  de  ces  plantes  sont  des  herbes ,  les  autres 
ont  des  arbrisseaux.  Au  reste  les  fleurs  sont  les  mêmes  dans 
(Mites  ces  espèces,  elles  sont  toutes  disposées  en  corymbe  termi- 
Hil. —  Les  espèces  frutescentes  ont  presque  toujours  calicecylin- 
irique,  feuilles  et  tiges  épaisses,  charnues  et  succulentes.  —  On 
5S  range  parmi  les  plantes  grasses.  Quelques-unes  ont  le  port 
e  l'euphorbe,  mais  il  est  facile  de  les  distinguer,  parce  qu'elles 
le  sont  pas  lactescentes  et  que  les  euphorbes  le  sont.  —  Les  es- 
pèces herbacées  ont  le  calice  en  forme  de  cloche,  des  feuilles 
»lates  et  non  succulentes.  Voici  leurs  traits  principaux  ;  ceux  qui 
eulent  Tétudier  à  fond  prendront  le  dictionnaire  de  Jussieu  ou 
le  l^marck. —  En  médecine,  la  cacalic  sert  à  amollir,  adoucir 
A  cicatriser;  on  s'en  sert  aussi  en  décoction  pour  épaissir  la 
érosité  qui  tombe  du  cerveau. 

CACABio  (géoar,),  port  de  la  Turquie  asiatique,  sur  la  côte 
nëridionale  de  l'Anatolie.  A  3  lieues  trois  quarts  nord-est  de 
'Ile  de  Castel-Rosso.  Il  oflre  un  des  plus  beaux  mouillages  du 
nonde  ;  il  est  d'ailleurs  assez  vaste  pour  contenir  toutes  les 
lottes  de  l'Europe  réunies. 

CAC AMOTiE-TLONAQViLONi ,  S.  f.  (bolan,),  nom  d'une 
*acine  comestible  du  Mexique. 

CACAN ,  s.  m.  docteur  juif  ou  mahométan. 

CAÇAN ARES  {hîêl»  ecclés,).  Ce  sont  les  prêtres  nestoriens  du 
Malabar.  Caçanares  est  un  mot  composé  des  deux  langues 
lyriaque  et  roalabare,  qui  signifie  prêtre  noble  ou  maire  (Le 
Brun,  EwplieaêUmt  de  la  Messe,  t.  m,  p.  400). 


(  695  )  CACAO. 

CACANGlÊLlQUES  éUient  des  hérétiques  luthériens  auxquels 
Hosius  donne  ce  nom  par  dérision ,  et  qu'ils  avaient  peut-être 
pris  d'eux-mêmes,  parce  qu'ils  se  vaiitaieul  d'avoir  de  temps  en 
temps  des  conversations  avec  les  anges  (Sponde,  à  l'année  1533, 
n""  8;  Piuchinat,  DicUonn,^  au  mot  Cacangéliques), 

CACàO,  fruit  du  cacaoUeron  cacaoj/«r, arbre  d'une  grandeur 
et  d'une  grosseur  médiocres,  baptise  pr  Linné  sous  le  nom 
de  Iheobroma,  nourriture  des  dieux.  Ce  naturaliste  l'a  classé 
dans  la  polyadelphie  décandrie,  et  Jussieu  dans  la  famille  des 
malvacées.  Cet  arbre,  qui  croit  spontanément  et  qu'on  cultive 
en  abondance  dans  diverses  contrées  de  l'Amérique  et  princi- 
palement dans  les  Guyanes ,  au  Mexi(}uc  et  sur  la  cùte  de  Ca- 
raque,  est  de  quatre  espèces  :  le  cacaoyer  sauvage  yCacao  sylves» 
tris)  ;  le  cacaoyer  anguleux  (cacao  guyanensis)  ;  le  cacaoyer  biolor 

^1      l^k    ^^m^^^^...m.^m     ^..   im^.^  J 1 .1--*.       I -  J  • 


et  le  cacaoyer  ru /liW,  qui  produit  les  amandes  nommées  cacao 
dans  le  commerce. —  Le  cacaoyer  cultivé,  selon  la  description 
exacte  de  M.  Demezil,  s'élève  à  peu  près  à  la  hauteur  de  nos  ceri- 
siers. Sa  racine  est  pivotante,  roussâtre  et  un  peu  raboteuse  ;  l'é- 
corcedu  tronc  el  decouleurcannelleplusou  moins  foncée;  le  bois 
est  blanc,  poreux,  cassant  et  fort  léger  ;  les  feuilles ,  qui  se  re- 
nouvellent sans  cesse,  sont  alternes,  pendantes,  lancéolées, 
terminées  en  pointe,  très-entières,  très-glabres  et  d'un  vert 
brillant  des  deux  côtés,  nerveuses  et  veineuses  en  largeur;  elles 
sont  portées  sur  des  pétioles  à  la  base  desquels  se  trouvent 
deux  stipules  longs  d'un  pouce ,  couverts  d'un  duvet  roussâtre 
et  épaissis  à  leur  sommet;  les  fleurs  sont  dépourvues  d'odeurs; 
elles  naissent  en  grand  nombre  presque  toute  Tannée,  mais 
particulièrement  vers  les  solstices  ;  chacune  est  portée  sur  un 
pédoncule  long  d'un  demi-pouce  ;  les  folioles  du  calice  sont  blan- 
châtres en  dehors  et  rougeàtre  endedans,  les  pétales  jaunâtres  ou 
couleur  de  cliair  fort  pâle.  La  plupart  de  ces  fleurs  avortent  el  ton>- 
bent.Cellesqui  restent  produisentdes  fruilsd'une  forme  presque 
semblable  à  celle  d]un  concombre ,  longs  de  six  à  huit  pouces, 
larges  de  deux ,  pointus  à  leur  sommet  ;  leur  surface  présente 
dix  côtes  longitudinales,  mamelon  nées  et  peu  saillantes,  séparées 
par  autant  de  sillons.  Ces  fruits,  nommés  ca6oMf«  dans  les  fies, 
deviennent  d'un  rouge  foncé  et  se  couvrent  de  points  jaunes 
lorsqu'ils  sont  mûrs  ;  ils  deviennent  entièrement  jaunes  dans 
une  variété.  Le  temps  gu'ils  mettent  à  se  former  et  à  mûrir  est 
d'environ  quatre  mois.  Chacun  d'eux  renferme  vingt-cinq  à 
Quarante  graines  ou  amandes ,  dites  cacao,  ovoïdes,  charnues, 
d'un  violet  obscur,  recouvertes  d'une  pellicule  cassante,  et 
enveloppées  dans  une  pulpe  blanchâtre  d*une  acidité  très- 
agréable  et  qui ,  mise  dans  la  t>ouche .  rafratchit  et  désal* 
tère.  On  extrait  du  cacao  la  matière  grasse  contenue  dans  les 
cotylédons  et  qui  forme  ce  qu'on  appelle  le  beurre  de  cacao; 
mais  le  plus  grand  emploi  que  l'on  fasse  de  celte  graine  est  pour 
la  fabrication  du  chocolat,  —  Le  cacaoyer  exige  une  tempéra- 
ture de  Sd"*  au  moins  el  de  30°  an  plus,  une  atmosphère  hu- 
mide, un  del  nébuleux  et  des  pluies  abondantes  ;  il  faut  à  sa 
racine  cinq  on  six  pieds  de  terre  franche ,  légère  et  substan- 
tielle ,  et  un  alignement  symétrique.  On  sème  le  cai:ao  en 
novembre;  quinze  jours  après,  la  gndne  a  levé  ;  quand  le  plant 
a  quinze  ou  dix-huit  pouces  on  le  replante  avec  sa  motte,  et,  à 
deux  ans ,  il  s'élève  à  trois  ou  quatre  pieds.  A  deux  ans  et 
demi  viennent  les  fleurs,  et  la  récolte  conmience.  Elle  se  fait 
toute  l'année,  mais  les  deux  cueillettes  principales  s'exécutent, 

I  une  à  la  Saint-Jean ,  en  juin,  l'autre  à  la  fin  de  décembre. 

II  fout  que  la  maturité  soit  complète ,  car  il  suffit  de  quelques 

Î;rains  verts  pour  nuire  à  la  qualité  de  toute  une  récolte  par 
eur  saveur  acre,  amère  et  acide.  Les  fruits  s'abattent  an  moyen 
d'une  fourche  ;  les  cabosses  s'égrènent  avec  une  spatule  et  s'ou- 
vrent par  un  instrument  tranchant.  Au  sortir  de  la  cosse,  les 
amandes  sont  jetées  dans  une  fosse ,  recouvertes  de  sable  fin 
et  abandonnées  à  une  légère  fermentation.  C'est  ce  qu'on  ap- 
pelle le  terrage.  De  temps  en  temps  la  masse  doit  être  remuée 
pour  oue  la  fermentation  ne  devienne  pas  trop  forte  ,  et,  au 
bout  de  trois  ou  quatre  jours ,  les  fèves  sont  dépouillées  de 
leurs  pulpes,  et  on  les  étend  an  soleil  sur  des  glacis  préparés  à 
cet  eflet,  ou  sur  des  nattes  de  jonc.  Le  cacao  reste  ainsi  exposé 
jusqu'à  parfaite  dessiccation ,  qu'on  reconnaît  lorsque  les  levés 
éclatent  quand  on  les  serre  dans  la  main,  et  lorsque  leur 
écorce  résonne  quand  on  les  froisse  les  unes  contre  les  autres. 
Le  terrage  enlève  au  cacao  une  portion  de  son  âcreté  el  son 
amertume ,  obscurcit  sa  couleur  et  diminue  son  poids  ;  il  lui 
ôte  en  outre  la  (acuité  de  germer  et  facilite  sa  conservation.  — 
Ces  préparations  étant  toutes  terminées  ,  on  met  le  cacao  dans 
des  sacs  ou  dans  de  grandes  cases  en  bois  élevées  au-dessus  da 
sol  et  disposées  de  manière  à  ce  que  l'air  puisse  y  pénétrer. 
—  On  distingue  dans  le  commerce  un  assez  grand  nombre  de 
variétés  de  cacao ,  et  on  leur  donne  le  nom  de  la  contrée  d'oà 


€ACATALI. 


(  696) 


CACAULT. 


ils  viennent.  Ceux  de  Caraque,  de  Madeleine  el  de  Soconusco 
sont  les  plus  estimés.  Les  cacaos  caraques  valent  2  francs 
.50  centimes  le  kilogramme  au  Havre.  —  A  l'époque  de  la  con- 
quête du  Mexique ,  et  en  1802  encore ,  selon  M.  Al.  de  Hum- 
boldly  les  grains  de  cacao  servaient  de  monnaie  aux  Mexicains; 
six  graines  valaient  à  peu  près  5  centimes.  —  Les  premiers  ca- 
caos arrivèrent  en  Europe  vers  le  milieu  du  %W  siècle  des 
ports  du  Mexique  et  du  Pérou  ;  mais  leur  véritable  commerce 
ne  date  que  du  commencement  du  xyiu*^  siècle.  La  plus  im- 
portante consommation  s*en  fait  en  Espagne.  En  1806,  ce 
royaume,  d*après  les  calculs  de  M.  Al.  de  Humboldt,  en  absorba 
6  à  9,000,000  de  livres  sur  les  23,000,000  de  livres  qui,  pen- 
dant cette  année  ,  furent  importées  en  Europe. 

CACAO  (Beurre  de)  {chimie).  Le  beurre  de  cacao  est  d'un 
blanc  jaunâtre,  d*unc  saveur  douce  et  agréable,  fusible  à  50**. 
On  Fobtient  en  broyant  les  amandes  du  cacao  dépouillées  de 
leur  ccorce  et  de  leur  germe,  les  soumettant  à  la  presse  dans 
une  étofTc  de  coutil ,  ou  à  Tébullition  dans  Teau.  La  partie 
huileuse,  pressée  ou  ramassée  en  écume,  est  ensuite  fondue  à 
une  douce  chaleur,  et  filtrée  :  c'est  le  beurre  de  cacao,  que 
Ton  conserve  en  plaques  après  Tavoir  coulé  dans  des  moules  de 
fer-blanc,  ou  mieux  dans  des  flacons  à  large  ouverture  que 
Ton  remplit  exactement.  On  fait  entrer  cette  huile  dans  des 
potions  et  des  pilules  ;  on  en  fait  des  suppositoires ,  des  pom- 
mades ,  etc. 

CACAOTELT  (hisl.  nal.),  nom  que  Ton  donne  dans  les  Indes 
à  une  pierre  que  Borelli  nomme  en  latin  lapii  carvinus 
ludiœ;  on  prétend  que  si  on  vient  à  faire  chauffer  cette  pierre 
dans  le  feu  ,  elle  produit  une  détonation  semblable  à  un  coup 
de  tonnerre. 

CACAOYÈRE,  s.  f.  Çécoii.  rusl.) ,  lieu  planté  de  cacaoyers. 

CACARA,  s.  m.  (bolan.)  f  nom  qu'on  donne  à  certaines 
plantes  du  genre  dolic ,  famille  des  légumineuses. 

CACARA-CACARA ,  S.  m.  {boian.) ,  sorte  de  cabrillet  des  en- 
virons de  Carthagène  en  Amérique. 

CACARDER,  V.  n.  (gramm.),  crier,  en  parlant  de  Toie. 

CACARBT,  s.  m.  (lerm.  de  relation),  permission  que  Ton 
délivre  pour  passer  à  la  douane  inférieure  à  Damietle. 

CACASTOL  (hisl.  nal.)f  s.  m.  espèce  d*oiseau  du  Mexique, 
qui  a  la  grosseur  d*un  étourneau. 

CACATALI ,  s.  m.  (botan.) ,  nom  brame  d*une  plante  du  Ma- 
labar. Sur  une  touffe  de  racines  jaunes  dehors,  blanches 
dedans,  ligneuses ,  longues  de  quatre  à  cinq  pouces,  sur  deux  à 
trois  lignes  de  diamètre,  s*élève  une  espèce  de  buisson  sphé- 
rique  d'un  pied  et  demi  à  deux  pieds  de  diamètre ,  composé 
d'une  lige  cylindrique  noueuse  de  six  à  sept  lignes  de  diamètre, 
partagée  dès  son  origine  en  cinq  à  six  branches  alternes,  cylin- 
driques ,  tortueuses ,  ligneuses,  dures.  Ses  feuilles  sont  oppo- 
sées deux  à  deux  en  croix  ,  portées  horizontalement  sur  un  pé- 
dicule demi- cylindrique,  creux  en  dessus,  presque  une  mis 
aussi  lon^  quelles.  Elles  sont  elliptiques,  arrondies  aux  deux 
extrémités,  longues  de  deux  pouces  à  deux  pouces  et  demi,  de 
moitié  moins  larges ,  épaisses ,  molles ,  ondées ,  vert  clair, 
marquées  de  chaque  côté  de  cinq  à  six  grande  dentelures  ob- 
tuses et  relevées  sur  les  deux  faces,  d'un  côté  saillante,  ramifiée 
de  trois  paires  de  nervures  de  chaque  côté.  Les  fleurs  sortent  soli- 
tairement et  alternativement  de  raisselle  d'une  des  feuilles  de 
chaçiue  paire  dont  elles  égalent  le  pédicule,  étant  portées  sur  un 
pédicule  cylindrique  très-court.  Elles  sont  hermaphrodites, 
jaune  clair,  posées  un  peu  au-dessous  de  l'ovaire,  composées  d'un 
calice  à  cinq  feuilles  triangulaires  persistantes,  d'une  corolle 
raonopétale,  jaune  pâle,  à  long  tube  et  cinq  divisions  presque 
égales ,  et  de  cinq  étamines  blanches,  menues,  courtes,  un  peu 
velues ,  à  anthères  jaunes,  dont  une  stérile.  L'ovaire  est  sphéri- 
que ,  vert ,  porté  sur  un  petit  disque,  el  surmonté  d'un  style 
terminé  par  deux  stigmates  en  larmes.  L'ovaire  en  mûrissant 
devient  une  capsule  sphéroïde  de  six  lignes  de  diamètre,  arron- 
die en  dessus,  carrée  en  dessous,  pendante  à  son  pédoncule  qui 
est  épais,  une  fois  plus  court,  en  écorce  ou  osselet  subéreux, 
dur ,  relevé  à  son  milieu  de  quatre  cornes  coniques ,  courbées 
en  bas,  couvert  d'une  écorce  vert  jaune ,  mince,  ne  s'ouvrant 
|>oint,  mais  partagée  intérieurement  en  deux  loges  qui  con- 
tiennent chacune  une  graine  en  ovoïde.  De  ces  deux  loges  il 
en  avortecommunémentune,de  façon  qu'on  n'y  trouve  qu'une 
seule  graine,  qui  a  grossi  aux  dépens  de  celle  qui  a  avorté.  Le 
eacalali  est  annuel  ;  il  croit  au  Malabar ,  dans  les  terres  sa- 


Lorsqo'on  l'agite  dans  l'eau,  elle  la  rend  nradlagioeiue,. 
épaisse ,  qu'elle  parait  mêlée  avec  le  blanc  d'œuf.  Si  dôui! 
se  donne  dans  les  fièvres  ardentes.  Son  suc  tiré,  pireip^ 
ou  l'infusion  seule  de  ses  feuilles,  dissipe  lesardetind^ 
les  douleurs  de  la  pierre  et  la  chaleur  de  UpoilriwH^ 
mains.  La  poudre  de  ses  feuilles  arrête  la  chauoe-pisse;»^ 
avec  le  sucre  et  le  lait  récemment  tiré, elle lélablatoBtoh 
indispositions  des  membres.  Le  nom  de  V^delwm^nj^\^ 
Royen  et  Linné  ont  donné  â  cette  plante,  ayant  été  attriv 
par  les  Grecs  à  une  plante  de  la  famille  des  peniaim,i« 
croyous  qu'on  doit  conserver  à  celle-ci  son  nom  indien  cioii 
sur  lequel  nous  l'avons  placée  près  du  sésame,  avec  \ts^^ 
a  besoicoup  de  rapports,  dans  la  quatrième  section  de  %  i> 
mille  des  personnées. 

CACATOlRE,  adj.  des  deux  genres  (m^d«c.).  11  led^^a 
fièvre  qui  cause  de  violentes  coliques  a  la  suite  desqBQb  * 
rend  des  déjections  alvines. 

CACATOIS  ,  s.  m.  (quelgues-uns  disent  talatixit)  iné 
marine) ,  nom  des  plus  petits  mâts  qu'on  grée .  sur  Ifsp^. 
bâtiments,  au-dessus  des  mâts  de  perroquet  (F.  Kuint^ 

CACATOIS,  nom  d'une  espèce  de  perroquet  (f.  Liint 

CACATOTOTL,  S.  m.  Qiisl.  na(.),  nom  meiicun  d'oBfv 

Sèce  de  tarin.  Cet  oiseau  a  la  grandeur  et  lagroimrdiitiT 
'Europe.  Toute  la  partie  supérieure  de  son  corps  est  fviff» 
noirâtre  et  de  fauve;  savoir,  la  tète,  le  dessus  do  en,  Irdt»,/ 
croupion,  les  plumes  scapulaires,  les  couverlomi/odeiwth 
ailes  el  celles  du  dessus  de  la  queue.  Tout  kdeumàiaxv^ 
qui  comprend  le  menton,  la  gorge,  la  partie inlcnevtdin, 
la  poitrine,  le  ventre,  les  côtés,  les  jambes,  In  coBmlBm- 
dessous  de  la  queue,  et  celles  du  dessous  des  ailes, est bUw.l^ 

{)lumes  de  l'aile  et  celles  de  la  queue  sont  noirâtre etwire.* 
auve.  Les  çieds  sont  cendrés.  Le  cacfl<o/o</ vit  comiwB»» 
dans  les  plames  du  Mexique  ;  il  chante  agréablemeol 

CACATOWA  igéogr.),  petite  Ile  de  la  mer  des  In^p 
l'ile  de  Sumatra. 

c ACAULT  (François),  commandant  de  la  LégiondVwï 
etc.,  né  à  Nantes  en  1742,  fat  baptisé  sous  le  oomde/™»* 
CacauU,  fille  de,  etc.  On  ne  s'aperçut  de  celle  tmif*r 
quelques  années  :  il  fallut  une  longue  enquête  w^w 
que  son  état  civil  fût  rectifié.  Le  jeune  CacauIl,(WÎ'*»>- 
tion  avait  été  très-soignée,  vint  à  Paris  à  l'âge  de^ïft* 
et  obtint  en  1764  une  place  de  professeur  de  malbéwipe. 
l'école  militaire.  Il  quitta  cet  emploi  en  1769,  piw  f^ 
affaire  d'honneur  l'a^jant  forcé  de  se  battre,  il  WesH»»* 
saire  d'un  coup  d'épéc.  Peu  de  temps  après,  l'exàs iliti« 
ayant  dérangé  sa  santé,  les  médecins  lui  conseillèwrt  *=*' 
un  long  voyage  â  pied,  et  il  entreprit  celui d'Ililif- U "^ 
alors  avec  un  petit  paquet  sous  son  bras  à  ^^'^/* 
plus  tard  représenter  sa  patrie.  Il  s'appliqua i  '^'j**^  [ 
lien,  et  à  faire  des  observations  sur  les  noceurs  des  mW»^ 
ce  pays,  qu'il  a  ensuite  si  bien  fait  connallredans»*! 
politiques.  Cacault,  voyant  sa  santé  rétablie,  repartit  j«| 
France,  obtint  en  1775  la  plar«  desecréuire  ^«5^^ 
ments  de  M.  d'Aubeterre,  commandant  des  «l*^**r?^ 
suivit  ce  seigneur  dans  ses  missions  d'Italie,  et  oeUi®^ 
être  nommé  secrétaire  d'ambassade  à  Napics  (*'*^''** 
Talleyrand.  A  la  retraite  de  ce  dernier  en  *'^^,7?*  ' 
nommé  chargé  d'affaires  dans  la  même  résidence.  Il* *t 
avec  honneur  de  cette  mission  délicate,  rcfint  a  nnj/^ 
reçut  l'ordre  d'aller  en  remplir  une  autre  près "J*^ 
Il  se  rendait  à  ce  poste,  lorsqu'il  apprit  le  nwurlrede^^ 
Ne  pouvant  pénétrer  dans  les  Euts  do  ?•!*>  "TT!,. 
France,  parce  que  tous  les  passages  étaient  inlerapi9<^ 
armées  de  la  coalition,  il  se  trouva  dans  ""*.P^*JJ?!y^; 
L'estime  qu'on  avait  en  Italie  pour  ses  qualités  P*"'*J'^ 
assura  un  asile  à  Florence,  et,  quoique  sans  **J^^^ 
pour  le  grand-duc,  il  rallia  autour  de  lui  tous  l«''*y ,. 


renoué  le  premier,  à  cette  époque,  les  relations  *l**v^ 
de  la  France.  Pour  le  récompenser  de  ce  lèlc,  ^^!^^ 
le  nomma  successivement  agent  général  ^^^tJ^^e- 
Gênes,  et  le  désigna  pour  signer  le  traité  dçTolenii». 
cert  avec  l'illustre  général  de  l'armée  d'iulie.  Cicwh^.^ 


blonneuses.  Toute  la  plante  a  une  odeur  forte  et  désagréable,  j  dans  un  éUt  voisin  de  dénùment,  parce  quU  ini*'^ 


CACCIA. 


(697) 


CAOCIAKIfil. 


nié  la  probité  la  plus  8é?ère  au  désir  de  représenter  dignement 
a  nation.  Le  département  de  la  Loire-Inferieare  le  nomma  en 
798  député  an  conseil  des  dnq  cents.  Après  la  révolution  du 
18  brumaire  il  fit  partie  du  nouveau  corps  législatif,  et  en 
nars  1801  il  tûi  nommé  par  le  premier  consul  ministre  pléni- 
K>lentialre  à  Rome  pour  négocier  le  concordat.  Il  montra , 
tans  tout  le  cours  de  cette  aflaire,  adresse,  fermeté  et  tous  les 
alents  d'un  vrai  politique.  Remplacé  en  juillet  1803  par  le 
ardinal  Fescfa,  Cacault  alla  aux  bains  de  Lucques,  pour  donner 
les  soioa  à  sa  santé,  et  fut  sur  le  point  d*y  perdre  la  vie,  parce 
lue  les  eaux  minérales  de  la  Vilia  lui  étaient  contraires.  Quand 

I  fut  de  retour  à  Paris,  le  premier  consul  l'envoya  présider  le 
x>lléffe  électoral  de  son  déparlement,  qui  le  proclama  candidat 
la  sénat  conservateur,  où  il  fut  appelé  en  avril  1804.  Cacault 
i*avait  pu  voir  Tltalie  sans  y  puiser  ae  bonne  heure  Tamour  des 
iris.  Il  avait  commencé  dans  son  premier  voyage  à  y  recueillir 
les  tableaux,  et  il  fit  voir  si  constamment  son  goût  pour  toutes 
es  belles  productions  du  génie  dans  les  arts,  que  le  pape  Pie  VI, 
iprès  la  conclusion  d*un  traité,  an  lieu  de  lui  faire  offrir  un 
xM-pa  ioinî,  comme  on  en  off^rait  à  tons  les  ambassadeurs,  lui 
il  remettre  un  morceau  de  mosaïque  d*un  grand  prix,  repré- 
sentant le  Colisée.  Ce  beau  morceau,  estimé  2,000  piastres, 
loit  faire  partie  du  cabinet  laissé  par  Cacault.  Pendant  son 
^oor  à  Rome,  en  1801, 1803  et  1803,  la  passion  de  ce  connais- 
eur  habile  n*ayant  pu  que  s'accroître,  rassembla  une  grande 
piantité  de  tableaux  précieux.  Depuis ,  la  ville  de  Nantes  a 
idieté  toute  sa  aalerie,  que  son  frère,  qui  était  peintre,  avait 
ait  disposer  à  Clisson  de  la  manière  la  plus  pittoresque.  La 
conversation  de  Cacault  était  quelquefois  trop  animée.  On  lui  a 
reproché  même  une  sorte  de  brusquerie  qui  ne  convenait  pas  à 
un  homme  de  son  rang;  mais  personne  ne  savait  mieux  que 
lui  réparer  ses  torts,  et  tout  prouvait  que,  sous  des  dehors 
laelquefois  peu  prévenants,  il  cachait  un  coeur  plein^de  bonté. 

II  a  donné  :  !•  Poésies  lyriques  de  Bamler,  traduites  de  Talle- 
mand,  Berlin,  1777,  in-H,  dont  il  est  question  dans  la  Corres- 
pondance de  Grimm  ;  *>  Dramaturgie,  ou  Observations  cri-- 
tiques  sur  plusieurs  pièces  de  théâtre,  trr  !uît  de  Tallemand  de 
Lttsing,  par  un  Français,  et  publié  par  M.  J.  (G.-A.  Juncker), 
Pans,  1786, 2  vol.  in-12.  Il  est  auteur  de  plusieurs  rapports  faits 
ra  conseil  descinq  cents.  Ses  dépèches  n'offraient  pas  une  grande 
correction  de  style;  mais  elles  étaient  pleines  de  sens,  de  raison 

*i/?*  fî^"^^  ^°**'  ^^'^'^  mourut  à  Clisson  le  10  octobre 
1805.  M.  Huet  a  parlé  avec  détails  du  musée  de  Cacault  dans  un 
>iivrage  sur  la  statistique  du  département  de  la  Loire-Infé^ 
neare,  imprimé  à  Nantes  en  1803. 

CACAVI,  s.  m.  {pharm.\  synonyme  de  cassave,  et  sorte  de 
préparation  alimenUire  faite  avec  de  la  racine  de  manioc. 

GAGCAMO  (fféoar,),  ville  de  Sicile,  dans  la  province  et  à 
7  lieues  à  1  ouest  de  Païenne.  Sa  population  est  de  6,400  habi- 
lants. 

€AcciA  (Jean-Augustin),  dune  ancienne  famille  de  No- 
irare,  dans  le  Milanais,  embrassa  la  carrière  des  armes,  et  servit 
ians  Itt  armées  de  CharleMJuint  vers  le  milieu  du  xvi«  siècle 
U  cultiva  le  OMnmerce  des  Muses  au  milieu  du  tumulte  des 
Mmps,  et  se  disUngua  dans  deux  genres  très-diflérents,  dans 
les  satires  ou  «ip«6tt  satiriques,  du  genre  plaisant  {piacevoU), 
5i  dans  d<^  poésies  spintuelles  ou  sacrées;  il  fut  même  un  des 

Kemiers  à  travailler  dans  ce  dernier  genre  en  Italie.  A  la  no- 
esse  des  pensées,  Caccia  joignait  un  choix  heureux  d'expres- 
Bons  et  des  tournures  élégantes.  Plusieurs  auteurs  en  parlent 
lyec  éloge  ;  on  ignore  la  date  de  sa  mort.  II  publia ,  dans  sa 
^liesse,  deux  volumes  de  poésies,  l'un  dédié  à  la  reine  de 
France,  Mane  de  Médicis,  et  Vautre  au  cardinal  Granvelle. 

n«^1^'H.^îïiV^H*«)»  •*?"  dj?s  premiers  et  des  plus  habiles 
panlres  de  1  école  piemonUise,  fut  nommé  •/  Monealvo,  parce 

ït  fJ^nlW  **«n^bone  tkns  le  Monfenino,  il  fut  amené 
Sy^iKi*'?"^''^'^^^^*'.^*  ses  éludes.  On  conjecture  qu'il 
i^^tJj^^A^  ^^^'''  excellent  neintre  mîlanais;Ton 
elrouve  en  effet  dans  ses  ouvrages  la  finesse  du  dessin  et  le 
olons gniaeux  qui  caractérisent  ce  maître.  Caccia  peiirnit  da- 
jord  quelques  sujeto  d'histoire  sainte  dans  les  chapelfa  du  mont 
;''?2:irv'?."*Ç  '"*  environs  de  Monealvo.  De  là  vient  que  le 

^^^aÎJ^'  ^*"f  ^  ^'^'  '*»"*'^'  P*f'*n^  d«  la  oniiière 
«anieredeCaccia,  la  nomme  #on«iy/e  de  Créa.  Mais  il  fit  bientôt 
^  son  art  des  progrès  assez  rapides  pour  mériter  d'être  pro- 

2?«n.^  ^^  ^'"•"-  ^"*  ^•'^  ^«  Sainl-Antoine,  il  a 
leint,  outre  le  patron,  un  Saint  Paul  ermiu,  qui  sou^nt. 
mm  y  nen  perdre,  le  dangereux  voisinage  des  fresques  dé  1 
ir. 


Carloni.  Les  talents  oue  Caccia  montra  ^ndant  son  séjour  à 
Pavie  lui  méritèrent  l'honneur,  alors  aussi  rare  que  recherehé, 
d'être  inscrit  sur  le  livre  de  la  Citadinansa,  Il  peignit  à  Novare 
la  coupole  de  Saint-Paul,  qui  représente  une  Gloire  d'anges, 
de  l'effet  le  plus  gracieux.  Plusieurs  autres  villes  de  la  Lombar- 
die  possèdent  des  tableaux  et  des  fresques  de  Caccia;  mais  c'est 
surtout  dans  le  Piémont  qu'on  voit  le  plus  grand  nombre  des 
ouvrages  de  cet  artiste  laborieux.  Sur  la  route  de  Turin  à  Milan, 
il  n'est  pas  une  seule  ville  qui  ne  possède  quelques-unes  de  ses 
compositions.  Parmi  ses  meilleurs  tableaux  de  Turin,  on  cite 
Saint  Pierre  revêtu  de  ses  habits  pontificaux,  à  Sainte-Croix,  et 
Sainte  Thérèse  en  extase,  dans  l'église  de  ce  nom.  La  Dépo- 
silion  de  croix  qu'on  voit  à  Novare  est  regardée  comme  son 
chef-d'œuvre.  Ses  paysages  sont  remarquables.  Le  musée  de 
Turin  a  de  lui  une  vierge  de  beaucoup  de  prix.  La  petite  ville 
de  Chieri  et  Monealvo,  sa  patrie  adoptive,  possèdent  divers 
tableaux  de  Caccia,  qui  faisaient  l'honneur  de  basiliques  ou  de 

Ealais  somptueux.  Comme  il  se  faisait  aider  par  ses  nom* 
reux  élèves,  tous  ses  ouvrages  n'offrent  pas  un  style  égal  et 
soutenu.  —  Parmi  ses  élèves,  on  cite  ses  deux  filles,  Fran- 
çoise et  Ubsule  Caccia,  dont  on  confondrait  quelquefois 
les  ouvrages  avec  ceux  de  leur  père,  si  elles  ne  les  avaient  mar- 
qués. Tune  par  une  fleur,  et  l'autre  par  un  oiseau.  Ursule  éta- 
blit une  maison  d'éducation,  et  d'après  Orlandi  (Âbecedario 
pittoreseo)f  elle  y  prit  le  voile  avec  toutes  ses  sœurs,  au  nombre 
de  cinq.  Guillaume  Caccia  mourut  à  Monealvo  en  1625.  Le  mu-, 
sée  de  Paris  ne  possède  aucun  tableau  de  ce  maître. 

CACCIA  (Ferdinand),  d'une  noble  famille  de  Bergame,  on 
il  naquit  le  31  décembre  1689.  Doué  par  la  nature  d'une  grande 
facilité,  il  fit  de  rapides  progrès  dans  toutes  les  parties  de  ses 
études,  et  surtout  dans  la  langue  latine.  Elle  fut  toute  sa  vie 
l'un  des  principaux  objets  de  ses  travaux.  Il  se  proposa  de  cor- 
riger les  mauvaises  méthodes,  ouvrage  des  siècles  de  pédantisme 
et  d'ignorance,  et  de  faciliter  à  la  jeunesse  des  études  qui  l'a- 
vaient tourmentée  et  rebutée  jusqu'alors.  Il  eut  avec  le  savant 
Muratori  une  discussion  littéraire  qu'il  termina  d'une  manière 
peu  commune  dans  la  carrière  de  la  critique.  Muratori  avait 
avancé  dans  l'un  de  ses  ouvrages  que  le  Juif  Moïse  del  Brolo, 
né  à  Bergame,  florissait  de  1125  à  1157^  sous  le  rè^ne  d^  ]j^^ 
thaire  II,  et  que  c'est  à  cette  époque  que  doit  être  placé  le 
voyage  de  ce  Moïse  à  Constantinople.  Caccia  entreprit  de  réfuter 
cette  opinion.  Il  publia  en  1748  un  Opuscule,  où  il  s'efforça  de 
prouver  que  Muratori  s'était  trompé  sur  l'âge,  la  j^rsonne  et  le 
Voyage  uë  Moïse;  mais,  s^étanl  aperçu  qu  jS  était  lui-même 
dans  Terreur,  il  s'empressa  de  se  rétracter  dans  un  petit  écrit 
publié  en  1784,  et  gui  d'ordinaire  se  joint  au  premier.  A  se% 
connaissances  littéraires  Caccia  joignait  de  arands  talents  en  ar- 
chitecture; il  en  a  donné  des  preuves  par  Tes  monuments  qu'il 
a  élevés  dans  sa  patrie  et  ailleurs.  Il  mourut  le  8  janvier  4778, 
cher  à  ses  concitoyens  par  la  douceur  de  son  caractère  et  ses 
autres  qualités  autant  que  par  ses  talents.  On  a  de  lui  :  1°  De 
eognitionibus,  Bergame,  1719,  in-A'';  ^Métodedigrammatica 
assai  brève  e  facile  per  imparare  con  presleixa  e  fondamenlo  la 
Ungua  lalina,  Bergame,  1726;  3«  Totius  régules  latinœ  sciendi 
summa,  Bergame,  1728;  4"*  Lo  slato  présente  delta  Ungua  la- 
tina,  Bergame,  1762;  ô»  Ortoarafia  e  prosodia,  Bergame, 
1764  ;  6°  Antiqua  regola  délie  siuabe  lunghe  e  brevi,  Bergame, 
1764;  T>Foca6o/an'o  senxa  Sinonimi,  Bergame,  1776;  B^Ele- 
menti  e  regole  fondamentali  délia  Ungua  lalina,  Florence, 
1777;  9«  CtUadinanza  di  Bergamo,  Bergame,  1766;  I0«  Vita 
diS.  Oirolamo  Miani,  Rome,  1768;  11»  Trattato  légale,  Ber- 
game, 1772.  Outre  ces  ouvrages  imprimés,  Caccia  en  a  laissé 
plusieurs  inédits,  entre  autres  une  Histoire  des  médecins  de  h 
ville  de  Bergame,  un  Traité  d^ architecture  et  no  autre  snr  les 
fortifications. 

CACCiALCPi  (Jean-Baptiste),  jurisconsulte  de  San-Seve- 
rino  en  Italie ,  enseignait  k  Sienne  avec  beaucoup  de  réputation 
en  1464.  On  a  de  lui  :  I»  Dejustitia  et  jure;  ^  De  debitore 


de  droit). 

CAGCiAHiGA  (François)  naquit  à  Milan  en  1700.  Ce  peintre, 
élève  de  Franceschini ,  qui  lui-même  avait  reçu  des  leçons  de 
Cignani,  apprit  les  premiers  principes  du  dessin  à  Bologne,  et 
de  là  vint  à  Rome,  où  il  perfectionna  son  Ulent.  Il  ne  manquait 
a  cet  artiste  «qu'une  certaine  résolution ,  qui  ne  s'acquiert  pas 
toujours  par  1  étude.  Il  travailla  souvent  pour  des  maisons  sou- 
veraines, et  grava  à  l'eau  forte  deux  sujeU  qui  lui  avaient  été 
commandés  par  le  roi  de  Sardaiane.  Il  entreprit  ensm'te ,  pour 
Anc6ne,  quatre  Ubleaux  d'autel,  entre  autres  une  Institution 

88 


CA^UUMMnM:.  fr  f   }^rm  ,  bon  <f'««f  pHiA»  dotn  V-cacbov 

ll«UM^«juj'^b«.»  ^.  utartif>  tfi«rK.  Celle  vftic  a  ^  UiMtqma  et 
hm*»^f  ^A  lif.î.»^**^,  6^  rfyr^fi^ifsi^  «t  4«  toirtww»-  Elle 
<waMB<t*>r  #«  l<it«A^;  ^y/^>  It^liftaciU.  Caon^  a  «te,  diMiaiy 

Çmt^.  p«r  ^>' ''  vfr  )^'^  '«i^  qu'  lui  d<>ima  ms  ooai  latia.  A  lé 

c4«  1^  «««  ^  ciM^.^t'A  «u  Mnh  ■HMkrae;  Anderw  die  la 
tfÊUm^f i4€*  4^  C^iems  de  U  mmiMft^  Aam  lttq«Hi«i  «■ 
WMUie  IK«^  ori/iw  If^t'qtt»'  4t«i  uum  4^  (mrhmUÂ  4m  rmfàmtmi.  d: 
jecakiit  kft  L4î>  '4if*u  4^  ll««4XtfÉ#r ,  4ie  Kam  d  4e  fimiaf  Inia 
.A^^.44Z  4ui  t^u  stm^i*^^  4oU<>JiiA(  1 4iiJtf;r  |«nctî  le*  fiédteMn. 
lAaii»  U-ui  U*tyti*',  r/jriuim  m/uxH*.  uty^-  itnl.  —  ijsi  aniataJ  n'a 
|M  Hf«r  tcuAy*-  U  il*-f/><^nt ,  t»'/ft  îairue<Me  rf^tume  ne  penueUasI 

daiii  <>#^  <fîiMjKt^fo»fiit  on  pmt  «i  (^^M<é<ier  guelqu^  d'-briè; 
jUlbM  4*-  o/ffjt/(»  fi  'J«?  UM*^  Sï>n  \iuA*Àrtt  n'a-i-fïfs?  pa^  été  eoUni' 
ré''!  f>^  bf-uU  4  //iiu^-uU  |MiMi<H  Mir  cet  îridjikJu  '>fi(  été  Ijuroé» 

p#:fii4rit  U>fiîçt#'»iî>*  ;»  4*^  rér-îl%  fti0^tyHig*r%  tM  ao  OMMSA  Ujfi 

ei^ém  4^  nariîih  \'/uor4riH.  Au«i  ataît-^i  rétioi  Ufie  fook 

\^%  U4Uif4\Uy**\  nttfwfis  n^  paraî«>M*nt  prjînt  atfjir  eu  cufuiaû- 
âary^;  <1*'b  r^'ii^ily'*  ;  '  ^'j^etidarit  ou  dit  que  fort^  tfArihlfAe  et  le 
pkyêeUre  *\*'  Pi  in*'  d'>h#'fil  être  le  at^TaloC;  oiaîs  oa  ne  peol 

diait  que  ce  f^ti'/  éuîi  le  létîalhan  d€  Job  oa  la  b<dtime  de 
HoffM».  A^anl  f>îiirt^,  leik  ;,ut<'ur»  d' lignaient  r^  aniioal  iou*  Je 
IKHM  de  c«t««  ou  d''  halftna ,  en  lui  adi^iiKoant  âitfh«inie§  épi^ 
tliMef  1^  OiHysrier.  A  Idrot ande,  Wînugti W,  Rriri4ekt ,  Ar- 
te'  iiy,  llay,  f  jnri''ij<^,  Marteri;  et  une  ImiJe  d'autres  oatucaUMtt 
diUiri({U^  ont  éi'iain'  de  leur»  travaux  l'hiftoire  si  confuse  de 
cet  animaux;  niait  le$  un$  ne  parlent  que  de  quelques  espèces 
huih'i,  et  d*aprê*j  les  dricu ment»  uue  nous  avons  regardés  plus 
liaut  comme  Caux  pr>ur  ta  plufiart ,  et  les  autres  ne  tentèrent 
ÔMm  leur»  ouvra^<*«  que  celtes  qui  étaient  connues  de  leur 
teni|»«.  —  A  V9%\ttH^  du  r:actialot,  on  s'étonne  de  sa  taille  gigan- 
tesque, qui  parvient  ordinairementicin<|uante ou  soixante  pieds 
4e  lon^eufy  quelquefois  m^me  h  soixante  ou  quatre-vingts 

£ls.  On  a  prétendu  qu'elle  pouvait  flltnndre  une  grandeur 
neoup  plus  ciînsidérable;  mais  alors  les  individus  dont  il  est 
question  ou  étaient  tiarvenus  h  on  terme  de  croissance  qui  n'est 
point  ordinaire,  ou  les  voyageurs  qui  ont  cité  ces  faits  ont  exa- 
géré. -  -  l>a  télé  du  cachalot  est  très-^|;raii4e  et  très-rolu mineuse. 
D'après  Cuvier  (  Oti.  foi»),  son  créne  a  la  plus  grande  analogie 
avec  «tIuI  d'un  dauphin,  dont  les  bords  du  museau  seraient 
très^argis  et  relevés  de  manière  à  en  rendre  la  lace  sopérieure 
ruficijve.  t>tte  léte  est  terminée  par  un  moseao  tronqoé  exté- 
rieurement. L'étroitesse  et  l'allongement  de  la  mâchoire  infé- 
rieure est  remarquable  ;  sur  celte  mâchoire  se  ircovent  des  dents 
coniques  oo  cylindriques,  toutes  poiotant  on  pea  en  dehors  ;  à 


•aaignl^aÉvé 


oItafWF** 
les  ■ienttiinÂ^<^ 


ih|l«lOrtl*r. 


luoâ^iAdti.  ÙBê 

trMiqttée  «b  «last  j«  smaiobI  lie 

laireatect ,  et  duot  k*  plau  «it  aac&Br  ém  ^  ^^ 

dtredkio.  Gelie  ouvriic  desâuF  !  net  fwM  «le  oki*- 

pnïfooéan- SBT  le  «oeleCf- 6erT««  tf  «rièrr  «  itart,  «1^^ 

teint  jttsqo'a  six  pM:  4(^ a— lUbT^». 

balle  eenéaàt.  \  mt  far  4 
tOMlf  «a  Igaifwar,  «■  crt 
maxillaires ,  et  smr  ta  ligae 
k  drmi  y  iMinavi  «ft  mrm 
place ,  se  reiese  att-dflnal  4b 

lùcci^Ul  àoQl  il  alteiiit  le  bio>d 

est  ftn9fi^lfmr9i  tutwmèt  §ai  r^c_^ 

eo  asaiit.  Ijc»  (njBtjax,  Ici  pmeian,  ks  unpiW  ^  f^ 
tMieai  quepardebocdscinHt^daaskscosaM*'!**: 

cikpli»  pctilg  pcoportâMiflkfl  fK  daas  to***^, 
011  ixâiie  4e  dix-^aU^âfiàs  et  dkfu ,  Mr  (ari;^^ 
Obun.  MO/,  sur  /<«  <^Um  ,  la  {MfipdwiletfU^* 
tait  aoe  sept  p^ces,  sa  iai^fur  «koieetsa  ^^[^^ 
voit  Jonc  que  la  botte  cérébcak  n'a  «WM^«*"îî!il» 
la  graude  cale,  sous  rextrésiàté  postcsieare  <*«**ff^. 
située,  et  avec  laquelk  on  Pavait  coofondoe  ^^^  *f[ 
nerf  optique,  pns  de  dehors  en  dedans  sur  IefropUI,r 
k  maxîffaire  en  haut  et  le  fronUl  en  bas,  puis  ejw«* 
fronUl  en  haut  et  le  sphénoïde  en  bas ,  est  plus  eirut^'T 
long  «ue  dans  ks  baleines  ;  en  ootre,  il  se  relève  tf<KC* 
deux  dernières  dispositions  résultent  de  la  projedwn  « •*. 


grand.  Tout  le  crâne  participe  à  celte  dislorsion  q«'  (***  . 
faite  sur  l'axe  de  droite  à  gauche  et  de  bas  en  haut.  ^^ 


nous  fait 
ment  double 
laîre  gauche 


pondant.  Les  apophyses  lygomaliqucs  sont  t<^^^«, 
plus  écartées ,  plus  reculées,  et  ensuite  pïusarqvtJ^ 


€A€mjkVÊm, 


((m) 


GicnMiaT. 


\me  dans  Im  bakMes.  Il  en  rôsulle  une  plw  grande  aiBfdiUida 
la  laryni,  et  la  possibilité  d'engloutir  des  proies  plus  volomi** 
leuses.  De  plus,  le  cachalot,  armé  de  deiiU  robustes,  a  dû  avoir 
les  nœurs  plus  cruelles  que  les  baleines,  par  exemple,  dont  la 
MMiche  est  tapissée  de  lames  cornées  ;  il  a  dà  aussi  recevoir  un 
tppétit  plus  carnassier,  et  par  suite  avoir  des  modifications  dans 
es  orgmes  digestifs,  qui  ont  du  se  raccourcir  et  concentrer  lé- 
lercie  de  leurs  ibres.  Des  muscles  larges,  et  que  terminent  de» 
endonsde  la  grosseur  de  fortes  cordes,  mettant  en  jeu  une  mâ- 
Aoire  inférieure  étroite  mais  longue ,  et  que  hérissent  des  dents 
recourbées,  formées  d'un  ivoire  compacte  et  implantées  dans  des 
tranches  osseuses ,  massives ,  constituent  un  appareil  qui  de- 
Bande,  pour  être  mis  en  jeu ,  des  proies  volumineuses  el  prises 
Mrmi  les  grands  animaux.  D'un  autre  c6té,  dit  Lesson  dans 
'ouvrage  cité  plus  haut,  Tétroitesse  de  l'ouverture  de  l'oesophage 
leroble  contrarier  le  plan  primitif,  et  (ait  porter  k  penser  que 
lout  ce systcflne  buccal  n'est  qu'un  luie  inutile,  ou  que  les  ca- 
chalots ne  s>n  servent  que  comme  un  moyen  puissant  de  dé- 
fense. Anderson  rapporte  qu'on  a  trouvé  dans  Testomac  de  ca- 
chalots des  carcasses  et  des  poissons  entiers  de  six  à  huit  et 
même  dix  pieds  de  longueur;  Othon  Fabricius  affirme  qu'ils 
avaient  des  requins  {êqualut  rarckarias)  et  le  cycheptère  lump, 
et  c^e  les  premiers  surtout  en  ont  une  si  grande  (Vayeur,  qu'il  leur 
lanit  de  la  vue  d'un  cachalot  pour  fuir  jusque  sur  lesrivagesets'y 
pcbouer.  Enfin  il  ajoute  que  cet  animal  se  repaît  des  cadavres 
des  autres  cétacés,  et  mémo  de  ceux  de  sa  propre  espèce.  Cepen- 
dant les  baleiniers  ne  mentionnent  que  des  débris  de  ce  qu'ils 
appellent  «f uiitf.  Or,  ces  squidê  sont  les  poulpes  ou  les  ràches 
CRM  les  niarsooins  dévorent  avec  tant  de  plaisir.  Toute  la  cale 
épicraQienne,  sur  les  bords  osseux  delaquMie  s'insère  une  espèce 
Qt  tente  fibro-cartilaginense  qui  en  forme  une  cavité  cylindri- 
que, est  remplie  d'une  matière  adiporeuse  nommée  très-impro- 
preinent  sperw^m  celi,  et  dont  nous  parlerons  bientôt  sons  le 
nain  de  eéiinê.  Cette  tente  tibro-cartilagineuse,  qui  a  une  élasti- 
dlé  telle,  qu'on  harpon  ne  peut  la  pénétrer,  est  recouverte  par 
vne  membrane  noire,  où  rampent  de  très^rot  nerfs,  d'après 
Colnet,  et  sur  laquelle  s'étend  une  couche  de  graisse  sous-cuta- 
née d'un  décimètre  d'épaisseur.  La  grande  cavité  cylindrique 
Ml  divisée  en  deux  étages  par  une  cloison  membraneuse,  trans- 
rersale,  qui  paraît  tendue  d'un  bord  à  l'autre  des  maiillaires, 
et  par  consét^uent  redressée  en  arrière,  où,  d'après  plusieurs  in- 
dications, l'étape  inférieur  aurait  toute  la  hauteur  des  parois 
îsseuses.  C'est  dans  l'étage  supérieur,  que  les  Hollandais  appel- 
lent klapmuts,  que  se  lrou>c  la  célinc  la  plus  précieuse;  elle  est 
rloisonnéc  dans  des  cellules  à  parois  membraneuses  dans  l'étage 


,^- -  que  des  pécheurs  prête., 
lentqu  a  mesure  que  l'on  vide  l'étage  inférieur,  il  se  remplit  de 
louveau  |)ar  le  reflux  de  la  cétine  venant  de  tout  le  corps,  où  se 
hstrihuent  les  ramifications  d'uu  long  canal  qui  a  son  erabou- 
rhurc  dans  cet  étage,  et  gros  comme  la  cuisse  d  un  homme.  Cette 
wiimunication,  si  elle  existe,  vu  l'imperforation  de  la  muraille 
Mxipito-maxillaire  dans  toute  sa  hauteur,  ne  peut  avoir  lieu  que 
inb-près  de  la  peau ,  et  le  canal  en  question  doit  élre  alors  à  peu 
prêt  sous-cuUué.  Il  n'y  a  aucune  corooMnication  entre  la  cale 
spicranienne  et  le  cerveau;  il  ne  peut  y  en  avoir  non  plus  enUe 
e  canal  en  question  et  celui  du  rachis.  Gertaioa  auteurs  pnétoi- 
lent  qu'il  n  y  a  qu'un  seul  canal  d'une  extrémité  k  l'aulre  de 
;et  immense  solide  de  cétine ,  tandis  que  d*autres  veulent  qu'il 
k)it  double.  Il  s'étend  obliquement  jusqu'au  bord  supérieur  du 
Tiufle.  où  il  s'ouvre  par  un  seul  orifice  dejeté  à  gauche  de  la  ligne 
tiediafie;  ce  canal  est  cHui  de  lèvent.  Aussi  les  marins  ont-ils 
*serve  que  toujours  les  jeU  d'eau  que  lançaient  ces  animaux 
iTaient  lien  du  cWé  gauche  (Swediaur,  Jour.  pkyi.  [octobre 
1784,  n^tiW').  On  compte  sept  vertèbres  cenrieales;  fatlas  est 
•  seule  qui  soit  distincte;  les  autres  sont  coudées  entre  elles.  Il 
f  a  quatorze  paires  de  c6tes ,  quatorze  ou  quinze  vertèbres  dor- 
wes,  et  trente-huit  laoïbaircs  on  caudales.  Les  ?ertè»»re8  cau- 
toles  rcstem  fort  grosses  jusqu'aux  six  ou  sept  éeroîères,  ooi 
Iminnent  »piiement,de«aiiièrcipieréfine  est  généralement 
I  égate  grosseur  partout.  L*&iidiUon  parait  éIrcirès-oUiMe  ches 
m  cacfaaiols.  D^aiHaors  on  sak,  d'après  les  observations  de Cam- 
MT,  ^  4a  «ataiité  de  «appareil  aisdilir  est  be^Moup  pins  petite 
çeccl«i  d«  da«pfcins et  des  Meines.  Les  ye«x  sent  pctils et 
MiMtt.  Cette  parUcaiarité  aMtomiqve  n'avait  point  échappé  à 
Ëteède ,  car  on  lu  dans  son  MMoire  nlureitê  eu  Gr^eniand  : 
I  il  (te  caobalot)  parait  n'avoir  qu*ttn  cptl,  quoiqu'il  en  ait  deux  ; 
M»  te  gauche  est  si  peUt,  qu'on  ne  pent  snère  rapeircwir  ;  ce 
^^it  que  les  Groenlandais  pewent  aMément  en  venir  a«x 
avec  kN,  en  l'attaquant d«  eôtéoù  il  n'apnsque  point 


d'œil.  a  La  f  iaion,  de  même  qi^  l'audition,  pa  paraît  point  de- 
voir être  étendue,  si  l'on  en  juge  pr  la  petitesse  du  globe  dn 
l'ceiL  A  ce  si^t,  M.  de  Lacépede  dit  o  que  I'cbiI  du  cachalot  ma- 
crocéphaie  est  situé  plus  haut  que  dans  plusieurs  grauds  cétacés, 
et  qu  il  est  placé  au  sommet  d'une  sorte  d'émineiice  ou  de  boue» 
peu  sensible  à  la  vérité,  mais  qui  s'élève  cependant  asseï  au^ 
dessus  de  hi  surface  de  la  tète  pour  que  le  museau  n'empêche 
pas  cet  organe  de  recevoir  les  rayons  lumineux  réûéchis  par  les 
objets  fi|lacés  devant  le  cétacé,  pourvu  que  ces  objets  soient  nu 
peu  éloignés.  Aussi  le  capitaine  Colnett  a-til  imprimé ,  dans  lii 
relation  de  son  voyage,  que  le  cachalot  poursuit  sa  proie  sans 
être  obligé  d'incliner  le  grand  axe  de  sa  télé  et  de  son  corps  sur 
la  ligne  le  long  de  laquelle  il  s'avance. u  MM.  Tuoy  et  Gainiar4 
émettent  une  opiuion  toute  opposée  dans  la  ZooloaU  dêfUrat^ 
en  donnant  la  description  de  leur  cachalot  bossefc.  Voici  la  des** 
eription  qu'ils  donnent  :  «  Noiu  dirons  avec  le  capitaine  Ham?* 
mat»  que  par  la  disposition  de  ses  yeux,  placée  dam  un  «n/bnes- 
msnf,  il  ne  peut  voir  ni  en  avant  de  sa  tôle  ni  derrière  lui;  œ 
n'est  que  de  cùté  et  obliquement  qu'il  peut  distinguer  les  ob- 
jets.» On  a  conclu  de  cette  différence  que  le  poiycyphê  différait 
spécifiquement  en  cela  du  macrocéphalc.  Le  cachalot  bosselé 
(pkyiêUf  poiyeyphui) ,  que  MM.  Tuoy  et  Gaimard  ont  fait  â- 

Surer  d'après  plusieurs  croquis  d'un  capitaine  baleinier,  est, 
it-on,  propre  aux  mers  équatoriales  des  archipels  des  Molu- 
ques  et  des  Iles  Lidoriennes  ;  il  n'est  remarquable  que  par  un 
grand  nombre  de  bo6;selures  qui  régnent  tout  le  long  du  dos. 
M.  Lesson  pense  que  ce  caractère  pourrait  fort  bien  dépendre  de 
ciroonstanoes  accidentelles,  el  même  d'une  |  lélhore  du  vaissean 
dorsal,  renfermant  la  céUm  ou  iperma  ceti,  qui  lui  laisserait 
extravaser  la  matière  adiporeuse.  Peut-être  encore  ces  bosses 
sont-elles  dues  à  des  engorgements  du  tissu  cellulaire,  car  on  a 
remarqué  que  quelquefois  cette  circonstance  se  produisait  ches 
les  baleines,  et  même  chex  le  cachalot  macrocéphalc.  La  figure 
du  eacbalot  bosselé  n'est  accompagnée  d'aucuns  détails  autres 
que  ceux  que  nous  avons  énoncés.  Nous  avons  besoin  de  nou- 
velles observations  et  d'une  meilleure  description  pour  le  mettfc 
au  nombre  des  espèces  nouvelles.  On  ignore  la  structure  des 
organes  digestifs  ou  eachafot  macroeéphale ,  mais  la  présencp 
des  dents  nécessite  le  raccourcissement  du  canal  intestinal,  et  tout 
le  mécanisme  ainsi  que  les  habitudes  de  la  carnivorité.  Nous 
ne  savons  pas  non  plus  de  combien  est  la  durée  de  la  gestatioft 
de  la  femelle,  et  combla  elle  produit  de  petits.  Cependant,  s 
ces  filacés  suivent  la  loi  commune,  ils  ne  doivent  donner  la  vie 
qn'è  un  seul  individu ,  puisqu'on  a  observé  que  les  animant 
produisaient  d'autent  plus  i  la  fois ,  et  à  des  époques  plus  np^ 
prochées,  qu'ils  étaient  plus  petiu,  et  que  plus  -leur  Uille  était 
considérable,  moins  leur  progéniture  élaii  nombreuse.  Le  ca- 
chalot macroeéphale  (phyêêUr  tnacrocephalus ,  Bonn.)  a  une 
couleur  générale  noire  bleuâtre ,  plus  foncée  sur  le  dos,  et  s'é- 
elaircissant  snr  les  cùlés  et  sur  le  ventre.  Parfois  le  dessous  do 
corps  est  bUnchitre,  ainsi  que  le  tour  des  yeux.  L  epiderme  est 
d'une  nature  si  dmse  et  si  iosensilHe,  que  communément  de 
larges  coqnilles  s'y  atlachent  comme  sur  un  rocher,  et  y  pren- 
nent lenr  oNDplet  accroissement.  Ce  sont  ces  coquilles ,  reunies 
quelquefois  en  assex  grand  nombre ,  qtte  l'on  a  prises  pour  des 
taches  Manches;  U  genre  coronule  est  celm  que  l'on  trouve  k 
plus  soovent  sur  bn.  Celte  |iarticularilé  que  nous  offre  le  caciia- 
fot  d'avoir  de  semblables  parasites  sur  Im ,  nous  démontre  qoe^ 
oont#airemenft  à  l'opinion  émise  par  plusieurs  naturalistes,  qm 

E  retendent  qn'ii  a  des  monvements  très-prompts  et  mena 
rasques,  loin  de  là ,  ii  nage  avec  lenteur.  Il  ne  fait  paraîtra  k 
la  sninace  de  l'eau  ^e  la  large  voûte  de  son  dos  et  l'éminenoe 
cbarnue  qui  entoure  d'on  épais  bourrelet  l'orifice  extérieor  de 
révent.  Seutemeut  dans  te  temps  des  amours»  leurs  roonvemcnis 
sont  nioias  tents;  aters  ils  voyagent  ordinairement  en  troupes 
quelquefois  fort  nambreoses,  vivaat  en  paix  et  en  t)oone  intel- 
bgence  entre  eux  ;  c'est  le  roeiUeur  moment  pour  la  pèche.  Les 
mâles  et  les  femeUes  paraisseiit  fort  atiacbés  l'un  a  l'autre,  i^ionr 
IcMTS  msrars,  dtes  ne  nous  sont  point  connues.  Les  femelles, 
dans  œ  genae,  sont  conatamnMut  ptus  petites  qne  les  mâles.  Ls 
diAèrenee  irait,  d'après  EumbohU,  jusqs'aux  irsis  quarU.  Ces 
animanx  pewieat  rester  plus  longtemps  sous  l'ean  que  les  ba- 
teioes.  —  Les  cachalots  pcoduiseut  an  commerce  de  l'ambre 
gris,  de  te  céine  (sperma  teii)  et  de  l'buite.  Longtemps  on  a 
cfaaiché  à  i^neft  règne  de  la  nature  l'ambre  gris  devaU  sa  prodne- 
tioo.OlD  Fa  reprdé  tour  à  leur  comme  une  subsUuce  minérafe 
analogue  an  bitHOK,  comme  une  gomme  sniniant  de  te  racine 
d'An  arbre.  Cette  dernière  opinion  est  insérée  dans  le  Jowmmi 
de  im  compagnie  de$  Indês  koUandaiêes,  de  1673,  comme  formé 
par  nn  insecte.  Aters  l'ambre  gris,  selon  celte  dernière  hypo- 
thèse, «it  été  analogae  au  miel  ou  à  te  snie.  Cependant  depuis 


CACHALOT. 


longtemps,  Marco-Polo,  ce  vieux  voyagear  que  longtemps  on  a 
regardé  comme  un  conteur,  a  dit,  en  parlant  des  cachalots,  qui 
alors  étaient  très-communs  sur  les  côtes  do  Madagascar  :  <x  Ils 
ont  anbre  asez,  por  ce  que  en  cel  mer  a  balène  en  grant  abon- 
dance ;  et  encore  hi  a  cap  doille  (  huile  de  la  tête  ou  cétine  ) ,  et 
por  ce  que  ils  prenent  de  ceste  balène  e  de  cesti  cap  doille  asez, 
ont  de  1  anbre  en  grant  Quantité,  et  vos  savés  que  la  balène  fait 
i*anbre.y>  En  17-25,  Paul  Dudiey,  dans  un  mémoire  lu  à  la  société 
royale  de  Londres,  dit  positivement  que  Tambre  gris  se  trouvait 
dans  les  baleines  sperma  celi,  qui  ne  sont  autres  que  le  cacha- 
lot macrocéphale.  Cette  substance,  ajoute-t-il,  est  en  boules  de 
diflcrentes  grosseurs,  depuis  environ  trois  pouces  jusqu^à  un 
pied  de  diamètre,  qui  pèsent  depuis  une  livre  et  demie  jusqu'à 
vinfft-deux,  et  qui  flottent  librement  dans  un  grand  sac  ou  vessie 
ovale  de  trois  ou  auatrc  pieds  de  longueur  sur  deux  ou  trois  de 
largeur  et  de  protondeur,  ayant  presque  la  forme  d'une  vessie 
de  bœuf.  Ses  extrémités  sont  seulement  plus  aiguës.  C'est  le 
docteur  Schwediaver,  qui  en  1785  a  prouvé  d'une  manière  sa- 
tisfaisante que  cette  substance  se  formait  dans  les  intestins  du 
phyteler  macroeephalut  (Linn.).  Pour  émettre  cette  opinion,  ce 
savant  se  basait  sur  ce  que  Ton  trouve  l'ambre  gris  rempli  de 
becs  ou  fragments  de  becs  d'une  espèce  de  sèche  (eutile  fUh) 
(sepia  oclopodia ,  Linn.  ),  qui  fait  partie  de  la  nourriture  de  ce 
cétacé.  Les  cachalots  dans  lesquels  on  trouve  cette  substance 
sont  en  général  dans  un  état  de  maigreur  qui  annonce  l'altéra- 
tion de  leur  santé.  MM.  Pelletier  et  Cavenlou  ont  considéré 
l'ambre  gris  comme  un  vrai  calcul  biliaire  propre  au  cachalot  ; 
mais  celte  manière  de  voir  a  été  peu  admise  ;  on  le  considère 
comme  une  concrétion  se  formant  dans  les  intestins  du  cacha- 
lot, dans  certaines  circonstances  probablement  maladives.  C'est 
toujours  dans  le  coecum  qu'on  le  trouve,  et  jamais  dans  les  autres 
parties.  La  substance  la  plus  recherchée  dans  le  cachalot  est  le 
sperma  celi  (blanc  de  baleine).  Fourcroy,  croyant  que  cette  ma- 
tière était  identique  avec  le  gras  des  cadavres ,  l'avait  nommée 
ùdipocire;  mais  M.  Chevreul,  ayant  trouvé  que  c'était  une  ma- 
tière spéciale,  l'a  nommée  ciline.  Il  lui  a  trouvé  (>lusieurs  carac- 
tères aiflërents  de  ceux  de  l'adipocire.  La  troisième  substance 
que  l'on  retire  du  cachalot,  c'est  l'huile  provenant  de  son  tissu 
cellulaire  ;  quoique  moins  abondante  que  celle  de  la  baleine,  elle 
est  cependant  estimée.  On  lit  dans  la  Zoologie  de  l'Uranie,  que 
la  tête  d'un  cachalot,  pris  dans  les  mers  des  Moluques  et  long  de 
soixante-quatre  pieds  français ,  a  donné  vingt-quatre  barils  de 
blanc  de  baleine,  après  qu'on  en  a  enlevé  le  lard  par  zones  per- 
pendiculaires, proauisant  soixante-dix,  quatre-vmgts  et  quel- 
quefois cent  barils  d'huile  pure.  Les  femelles,  acquérant  une 
moins  grande  dimension  que  les  mâles,  ne  donnent  pas  au  delà 
de  dix-huit  à  vin^t  barils  de  blanc  de  baleine.  Celles  des  côtes 
de  la  Nouvelle-Zélande  peuvent  fournir  vingt-cinq  ou  trente 
barils;  mais  les  mâles,  plus  grands  à  proportion,  rendent  beau- 
coup plus  des  deux  substances  que  ceux  des  archipels  d'Asie.  On 
ne  sait  quelle  est  la  destination  de  la  cétine  dans  l'organisation 
des  cachalots;  si  c'est  un  fluide  graisseux ,  résultat  (fun  excès 
de  vie ,  première  réserve  que  les  maladies  ou  le  manque  de 
nourriture  doivent  absorber,  ou  bien  le  produit  d'une  sécrétion 
spéciale  destinée  à  un  ordre  de  nutrition  directe  que  nous  ne 
pouvons  apprécier.  Les  Groenlandais  se  font  des  tuniques  avec  les 
intestins ,  et  des  cordes  avec  les  tendons.  Les  dents  sont  em- 
ployées à  une  foule  d'usages  domestiaues.  La  recherche  de  ces 
différentes  substances  fait  armer  tous  les  ans  un  grand  nombre 
de  navires.  Les  parages  que  ces  gi^ntesques  animaux  fréquen- 
tent le  plus,  car  ils  sont  cosmopolites,  sont  dans  le  Nord,  le  dé- 
troit de  Davis,  les  rivages  de  l'Europe  tempérée,  les  côtes  de 
Patagonie,  dans  l'Océan  Atlantique;  les  rivages  de  Madagascar 
et  la  côte  occidentale  de  la  Nouvelle-Hollande,  dans  la  mer  des 
Indes;  les  Moluques,  les  Carolines,  les  Marianes,  dans  FOcéan 
Pacifique;  lesGallapagées,  sous  l'équateur  etnon  loin  du  Pérou; 
la  Nouvelle-Zélande ,  dans  le  grand  Océan  antarctique  ;  et  les 
archipels  japonais,  dans  le  grand  Océan  boréal.  —  Souvent  les 
cachalots  viennent  échouer  sur  les  côtes,  soit  poussés  par  la  tem- 
pête, soit  surpris  par  la  marée  perdante.  Ainsi  en  1670  trois 
cachalots  échouèrent  sur  les  grèves  de  l'Ile  Grcia ,  et  cent  deux 
forent  jetés  sur  le  rivage,  près  du  port  de  Kairston,  en  1690. 
Trente  et  un  demeurèrent  è  sec  sur  la  côte  occidentale  d'Au- 
dierneen  Basse-Bretagne,  le  14  mars  1784,  à  la  suite  d'une 
tempête.  En  échouant,  ils  poussaient  des  rugissements  affreux, 
qui  répandirent  au  loin  la  terreur  dans  les  campagnes.  Le  plus 
petit  avait  au  moins  trente-quatre  pieds  de  longueur;  d'autres 
en  avaient  quarante*cinq.  Ils  palpitèrent  pendant  plus  de  vingt- 
quatre  heures,  et  l'un  d  eux  vécut  plus  oe  deux  jours  et  demi. 
De  même,  en  1793,  le  3  décembre,  après  une  tempête  suivie 
d'une  marée  extraordinaire,  dix-sept  cachalots  furent  jetés  sur 


(  700  )  CAOIB-CACU. 

les  bancs  de  lUtiebattel,  près  de  Hambourg  ;  ilidaieitliM« 
quarante  à  soixante-dix  pieds.  Les  mâles  et  ks  fendlolSeï 
placés  près  les  uns  des  autres;  il  parait  qu'ils  cfaôdiiu, 
s'accoupler.  —  Eggède  n'a  décrit  qu  un  seul  eacbatol,  imkjI 
donne  le  nom  de  pol-fiske  ou  cahelakl;  il  le  reprêsenteoi^ 
étant  brun  sur  le  dos  et  brun  sous  le  ventre,  lont  deeiiMi« 
à  soixante-dix  pieds,  et  qu'on  retire  de  son  cràMja«^ii» 
quatre  tonnes  de  sperma  celi,  Anderson  loi  donne  la  wa!é 
pol'fishe  et  cazUol ,  usités  en  Hollande,  et  rapporte  que  ■». 
ques  pêcheurs  appellent  encore  ce  cétacé  nord-Mprr.Coi^ 
sperma  celi  (whale  ou  humpbaek)  des  baleinienangliii,  «  n. 
tainement  le  irumpo  des  Bermuaes,  que  l'on  a  cro  àmh 
tinguer  dans  nos  livres  d'histoire  naturelle ,  bien  qa'Anio« 
ne  le  sépare  point  de  sa  première  espèce  on  du  roMmeiib 
Quant  à  sa  troisième  espèce,  au  cachalot  à  dents  miMt,et^ 
bes,  et  en  forme  de  faucilles,  nous  savons  que  lesdeoisdij» 
macrocéphale  ont  parfaitement  celte  forme,  etqa'iis  w\ip. 
dent  qu'en  vieillissant  et  par  usure.  Le  mll-fimàn  nte» 
leur  n'est  que  le  béluga,  pris  pour  tvpedu  cacbaiollibK^ 
M.  de  Lacépède,  parce  que  les  dents  de  la  màdioire  ofim 
tombent  facilement.  Des  trois  physeler  de  FahriciBs.le|nH 
appartient  seul  à  ce  genre,  et  c'est  le  macrocéphale,  «otIiilB- 
cription  est  exacte  ;  mais  son  calodon  et  son  mknfiiaAh- 
déminent  un  marsouin  et  le  globicéphale.  Quant  ni  o^de 
ouvrages  plus  modernes,  la  confusion  qu'on  y  i  iotroduteeD- 
gerait  de  nombreuses  citations  et  synonymies.  Vvàm,  la 
espèces  de  Bonnaterre  et  de  M.  de  Lacépède,  c^^ém 
autres  naturalistes,  ne  sont  que  les  cachalots  <rio(ienn,f  An 
tédi,  et  par  suite  de  Sibbald ,  décorés  de  noimmfin,«ii 
être  accompagnés  de  renseignements  modernes teimii^wart 
authentiques.  Il  existe  six  espèces  de  cachalots  (liM)fE«c|dh 

Sédie  mélhodique.  Ces  mêmes  espèces  ont  été  disUMs  fs 
L  de  Lacépède  en  trois  genres  :  i^  les  cachaloli  pnfn^ 
dits;  3°  les  physales ,  qui  n'en  diffèrent  que  pirrâniiMW 
de  l'orifice  et  de  l'évent»  relativement  à  PextrémilédiMlf; 
5®  les  physetères,  qui  sont  les  cachalots  avec  UBeBi|NiRéi> 
sale.  Cuvier  (Règ.  anim.),  regardant  comme dootenleodà 
cylindrique,  qui  n'a  d'autre  fondement  qu'une  narà^ 
d  Anderson,  a  supprimé  le  genre  physale.   E.  P.  Hlf^^ 

CACHAN  (géogr.),  ville  de  Perse,  dans  l'Irac,  situâte» 
grande  plaine  a  22  lieues  d'Ispahan.  Ils'yfoil*?* 
commerce  d'étoffes  de  soie  en  or  et  argent,  et  de  beikte» 

CACHAN6-PARANG  ,  S.  m.  (bolan.),  plante  legouûi»^ 
Sumatra,  que  l'on  croit  être  Tacacia  grimpant. -^Sorif*»* 
dont  les  sraines  sont  cramoisies  et  les  gousses  doue p«« 
considérame.  On  emploie  ces  graines,  à  SunMtra,coBlrehF 
résie. 

CACHAO  {géogr.),  grande  ville  d'Asie,  capilaled«lip» 
du  même  nom,  au  royaume  de  Tonquin.  Les  Angitf «* ''' 
Hollandais  y  ont  un  comptoir. 

CACHATIN,  s.  m.  {comm.),  comme  laque ,  qni  «■*  ' 
Smyrne  en  France  par  la  voie  de  Marseille. 

CACHAUL^OBiNG,  S.  m.  (ôolafi.),  plante  de  ta  ta** 
légumineuses,  de  Sumatra,  qui  vaut  un  excelleolfoanif^ 

CACHE ,  s.  f.  (gramm,)y  lieu  secret  propre  è  a^^ 
chose.  Il  est  familier. 

CACHE  (Heuœmol),  incursion,  course  sur  une  terre  «a»*' 
poursuite  en  justice  ;  et  coffre,  cassette  (f.  Cachiki). 

CACHE,  s.  f.  {chasse),  filet  tendu  sur  des  piquets  m  fc^* 
palis,  qu'on  dispose  à  l'embouchure  des  parcs. 

CACHE  {comm  ),  monnaie  de  compte,  fl"* '^^J^ 
royaume  d'Achem  la  quatrième  partie  au  laél.  "7  J^îli^ 
naie  d'étain ,  de  peu  de  valeur ,  qui  a  cours  ^P*]^^^ 
—  Au  Japon ,  petite  monnaie  de  cuivre  percée  «J*"^!^ 
dont  six  cents  enfilées  par  on  cordon  valent  un  UH.  -* 
dichéry,  c'est  la  soixantième  partie  du  fanion. 

CACHE-CACHE  (Jbu  db),  un  dcs  plus  ^^l^^è 
pies  et  des  plus  en  vogue  parmi  les  jeux  ^*^^    ^.a^ 


quelle  manière  il  se  joue  :  on  se  rassenmie,  on  ^^!fl^ 
que  désigne  le  destin,  se  retire  à  l'écart,  et  tourne  ^^^^ 
ferme  les  yeux  religieusement,  tandis  que  aescofflpVJJ^ 
se  cacher.  Lorsque  chacun  se  croit  en  lie» >^»*'gV 
donné;  le  patient  ouvre  les  yeux,  se  ^^'^^^^^i^^ 
che...  jusqu'à  ce  qu'une  iambe,  une  ^^iS^^^mf 
ment  avancés,  une  manche  de  chemise  blandie,  ^.r^i.0 
rire  mal  étouffé  dans  l'ombre,  lui àécHetéuiq^^^^ 
de  peine,  c'est-à-dire  le  remplacer.  —  ^  J*"^ÎL5Î|S£»' 
surtout  en  vogue  pendant  les  premières  •°?J^^|e^ 
plus  tard,  les  grands  garçons  lui  préfèrent  les  W"» 


€ACHBIURK.  (  701  } 

((mdu;  et  les  grandes  Ailes  le  délaissent  folantîers  pour  les  va- 
riétés inânies  des  jeux  de  gages  dits  jeux  innoctnlt.  —  Ce  jea 
se  nomme  encore  eligne-musêiu  (cligner,  cacher;  musette, 
diminutif  de  museau). 

CACHEGOUL  {vieux  mot]^  fichu,  mouchoir  de  col  (Rabelais, 
Ht.  I,  chap.  13). 

CACHEGTIQITBS,  adj.  pi.  {médec.),  Cest  ainsi  qu*oii  appelle 
des  remèdes  bons  pour  prévenir  la  cachexie ,  ou  la  guérir  lors- 

Sue  le  malade  en  est  affecté.  11  s'agit,  pour  |)arvenir  àla  guérison 
e  cette  maladie,  d'enlever  les  obstructions  commençantes , 
n>éme  les  plus  enracinées.  Les  préparations  de  Mars,  les  sels 
apéritifs,  les  amers ,  et  surtout  le  quinquina ,  ont  cette  vertu. 
Ces  remèdes  sont  souvent  employés  trop  tard.  Les  malades  né- 
gligent de  demander  du  secours,  et  laissent  par  ce  moyen  enra- 
ciner sur  eux  la  cause  d'une  maladie  qui  devient  par  la  suite 
fàdieuse,  et  qu'on  aurait  pu  détruire  au  commencement  (F.  Ca- 
chexie). 

GACHEDElfiER  (  Daniel)  ,  seigneur  de  Nicey,  né  à  Bar-le- 
Ihic  dans  le  xvi'  siècle ,  était  fils  d'un  officier  au  régiment  de 
Florainville.  Après  avoir  étudié  en  droit  à  Altorff ,  sous  le  pro- 
fesseur Conrad  ^itlershusius,  il  embrassa  la  profession  des  ar- 
mes. Il  publia  en  latin  une  grammaire  française ,  sous  ce  titre  : 
iniroduelio  ad  linguam  gall/tam,  Francfort,  1601,  iii-8^  Il 
épousa  en  Allemagne  une  fille  noble  de  la  maison  d'Étxdorff.  Il 
mourut  â  Paris  en  1613,  dans  un  voyage  qu'il  avait  fait  pour  les 
intérêts  de  cette  maison. 

CACséE  {musique),  épithète  que  les  Italiens  et  les  Alle- 
mands donnent  aux  quintes  et  aux  octaves  qui  ne  se  trouvent 
pas  réellement  entre  deux  parties,  mais  qui  s'y  trouveraient  si 
Ton  rempllssaît  l'intervalle  d'une  de  ces  parties  ou  de  toutes 
deux.  Toutes  les  fois  que  les  quintes  et  les  octaves  cachées  sont 
dans  le  dessus ,  elles  sont  aussi  sévèrement  défendues  que  les 
luioles  et  les  octaves  réelles,  par  la  raison  que  si  celui  qui  exé- 
mte  le  dessus  brode  sa  partie ,  on  entend  les  quintes  et  les  oc- 
taves. Quand  elles  sont  dans  la  basse  continue,  on  les  tolère 
Mrce  qu'on  ne  brode  jamais  cette  partie.  On  les  tolère  encore 
laos  l«i  parties  mitoyennes. 

CACHE-ETITHÉB,  S.  m.  C'est  ainsi  aue  les  serruriers  appel- 
ent  une  petite  pièce  de  fer  qui  dérobe  rentrée  d'une  serrure.  Il 
r  a  àeêeachi-enlréei  faits  avec  beaucoup  d'art  (F.  Serrure). 

CACBEF,  S.  m.  (lerm,  de  relation),  lieutenant  du  bey  d'E- 
gypte. Les  cachefs  commandent  dans  les  villes  qui  font  partie 
lu  gouvernement  des  bey  s. 

CACHEJLBT  [vieux  mol),  masque,  suivant  Rabelais,  liv.  i, 
hap.  13. 

CACHBBIENT,  S.  m.  (oraitim.) ,  manière  dont  une  personne 
41  une  chose  est  cachée.  Il  est  à  peine  usité. 

CA€HBBIIRE  OU  RAGHMTR  (géogr.).  Cette  contrée  de  l'In- 
^Qslan  septentrional  n'est  pas  considérable ,  mais  elle  mérite 
oartant,  par  la  singularité  de  sa  position,  par  son  industrie  et 
ar  la  beauté  de  son  climat,  une  mention  particulière.  Le  Cache- 
lire  est  une  haute  vallée  qu'enriroiinent  des  montagnes  con- 
ertcs  de  neiges,  et  qui  s'étendent  du  nord-ouest  au  sud-est.  Sa 
Higueur  est  de  35  lieues ,  et  sa  largeur  de  30  ;  la  grande  Bu- 
barieet  une  partie  du  Khorassan  la  tiomentau  nord,  le  pays 
es  Afghans  à  l'ouest,  les  provinces  de  Delh  au  sud,  et  le  Thibet 
l'est.  DJalem ,  appelé  aussi  Behout  ou  lihyium,  est  la  princi- 
alc  rivière  do  Cacnemire.  —  Climat,  productions  du  sol.  Le 
limât  doux  et  agréable,  la  fertilité  du  sol  et  les  sites  pittores- 
tjcsquc  l'on  trouve  dans  la  vallée  de  Cachemire,  lui  ont  fait 
onner  le  nom  de  Paradis  de  tindoustan.  On  y  récolte  abon- 
■mment  du  rix,  oui  est  la  nourriture  ordinaire  des  habitants. 
I  produit  du  blé,  ne  l'orge,  et  une  excellente  espèce  de  safran  ; 

y  a  qnelques  mines  de  Ter  dans  les  montagnes  qui  l'environ- 
ent.  On  compare  le  vin  de  cette  contrée  à  celui  de  Madère  ;  il 
a  beaucoup  de  pommiers ,  de  poiriers ,  de  pêchers ,  d'abrico- 
ers.  de  cerisiers  et  de  mûriers.  Le  platane,  connu  dans  la  plus 
rande  partie  de  l'Asie  sous  le  nom  de  lehinar ,  est  cultivé  oans 
r  Cachemire  avec  le  plus  grand  succès.  On  v  trouve  tous  les 
eores  de  fleurs  ;  ses  roses  ont  un  édat  et  une  fraldiear  qui  ont 
epuis  longtemps  passé  en  proverbe  dans  l'Orient;  l'essence  que 
on  en  tire  est  universellement  estimée.  —  Cansliiution  physi- 
me  et  morale  des  hiU^itants,  Les  hommes  ont  de  la  bravoure, 
e  la  gaieté;  les  femmes  sont  belles  et  d'une  grande  fécondité.  Il 
*esl  aucun  peuple  qui  ait  plus  de  penchants  pour  le  plaisir ,  et 
ai  recherche  la  fortune  avec  plus  d'aridité  que  les  Cachemi- 
iens  ;  mais  ils  sont  aussi  actifs  pour  dépenser  leur  argent  que 
our  l'acquérir.  M.  Forster,  qui  a  passé  trois  mob  à  Cache- 
rvire,  atteste  n'avoir  jamais  connu  de  nation  aussi  dépravée, 


CACHEMIRE. 

aussi  profondément  vicieuse  ^que  l'est  la  nation  cachemirienne. 
a  Le  caractère  d'un  Cachemirien,  dit  ce  voyageur,  se  montre 
bien  à  découvert  lorsqu'il  est  revêtu  d'un  pouvoir  quelconque. 
Il  tend  sans  cesse  et  imperturbablement  à  s'agrandir,  et  ne  dé- 
daigne aucun  des  moyens  ou  des  instruments  capables  de  le  con- 
duire à  son  but.  Rapace  et  insolent ,  il  laisse  percer  dans  toutes 
ses  actions  cette  astuce ,  celle  perfidie  et  celle  cruauté  raffinée 
q^ui  caractérisent  la  conduite  d'un  lâche.  Enfin ,  les  Cachemi- 
nens  passent  pour  .être  aussi  inconstants  dans  leurs  liaisons 
qu'implacables  dans  leur  inimitié.  »  On  dit  cependant  que  leurs 
moeurs  ont  subi  un  changement  visible  depuis  que  leur  pays 
est  séparé  de  Tindoustan.  —  Vêtements,  Une  grande  veste  de 
laine  avec  de  larges  manches,  et  une  draperie  assez  semblable 
à  un  sac ,  composent  les  vêtements  des  Cacbeiniriens.  Les  per- 
sonnes de  distinction  portent ,  sous  la  veste  ou  l'enveloppe 
dont  ils  sont  couverts  ,  une  espèce  de  chemise  et  des  caleçons  ; 
mais  les  individus  de  la  dernière  classe  ne  s'en  servent  jamais. 
Leur  coiffure  consiste  en  un  turban  fort  mal  posé.  Le  costume 
des  Cachemirien  nés  n'est  pas  plus  élégant  que  celui  des  hom- 
mes. Elles  se  couvrent  d  un  vêtement  en  coton  qui  est  taillé 
à  peu  près  comme  une  longue  et  large  chemise  ;  elles  tressent 
ordinairement  leurs  cheveux ,  dont  elles  forment  une  simple 
natte  tomt)anle;  elles  ont  pour  coiffure  un  petit  bonnet  presque 
toujours  en  laine  cramoisie ,  entouré  d'un  turban ,  derrière  le- 

Îuel  pend  un  morceau  d'étoffe  d'une  forme  triangulaire.  — 
,nngue,  science  et  religion.  On  assure  que  la  langue  du  Cache- 
mire tire  son  origine  du  sanscrit.  Les  brahmines  [de  cette  pro- 
vince s'étaient  rendus  fameux  par  leur  érudition ,  avant  que  les 
musulmans  ne  se  tussent  emparés  de  l'Inde.  Les  sciences  des 
Indous  ne  suffisent  plus  maintenant  aux  Cachemiriens ,  ils  étu- 
dient maintenant  celles  des  autres  nations.  Les  habitants,  au 
nombre  d'environ  1,000,000  et  demi ,  suivent  la  religion  de 
Brama.  Ceux  d'entre  eux  qui  ont  embrassé  l'islamisme,  forment 
deux  sectes  opposées.  —  Monnaie,  On  se  sert  au  Cachemire 
d'une  monnaie  courante  qu'on  appelle  roupie ,  et  de  quelques 
petites  pièces  de  cuivre  de  la  valeur  d'environ  un  sou.  —  la- 
dustrie,  commerce.  La  laque,  la  coutellerie,  le  sucre  et  le  pa- 
pier, que  les  Cachemiriens  fabriquent  dans  la  perfection,  étaient 
autrefois  les  principales  branches  de  leur  commerce;  mais  leurs 
manufactures  de  châles  ont  toujours  été  la  source  des  richesses 
et  de  la  prospérité  du  pays.  On  tire  du  Thibet  la  laine  que  l'on 
emploie  a  leur  fabrication  ;  c'est  avec  une  préparation  de  farine 
de  riz  que  les  habitants  blanchissent  cette  laine,  qui  est  primi- 
tivement d'un  gris  foncé.  On  a  le  soin  de  teindre  les  fils  de  la 
couleur  qu'on  croit  la  plus  avantageuse  pour  la  vente.  On  lave 
la  pièce  apr^  qu'elle  a  été  tbsue,  et  après  l'avoir  fait  sécher,  on 
y  attache  la  bordure ,  qui  est  ordinairement  chargée  de  figures 
et  bisarrée  de  diverses  couleurs  ;  mais  la  couture  est  impercepti- 
ble. M.  Elphinstone  porte  à  80,000  le  nombre  de  châles  qui  se 
fabriquent  annuellement  dans  le  Cachemire,  et  â  16,000  le 
nombre  des  métiers  emplo^^és  â  cet  effet.  La  tyrannie  de  ceux 
qui  gouvernent  cette  contrée,  les  traitements  odieux  que  les 
étrangers  ont  â  éprouver  de  la  part  des  peuples  et  des  princes 
voisins,  qui  enlèvent  quelquefois  des  pacotilles  entières,  ont  nui 
considérablement  au  commerce  du  pays.  Il  offre  pourtant 
encore  des  avantages  assez  majeurs  pour  attirer  dans  le  Ca- 
chemire des  marchands  et  des  agents  de  commerce  des  prin- 
cipales villes  du  Nord  et  de  l'Inde,  de  la  Perse,  de  la  Tartarie  et 
de  la  Turquie.— Cachemire,  ou  plutôt  Sirina^or,  capitale  de 
la  province  de  ce  nom,  sur  le  Djalem.  Sa  population  est  évaluée  à 
300,000  âmes;  ses  rues  sont  étroites  et  sales,  et  se$  maisons  en 
bois  ont  des  toitures  en  terrasses ,  ornées  de  fleurs.  Cette  ville 
n'a  ni  murailles  ni  édifices  publics;  elle  est  d'ailleurs  fort 
déchue,  depuis  qu'elle  est  au  pouvoir  des  Afghans.  On  remar- 
que, à  quelque  ablance  de  ses  faubourgs,  un  lac  d'une  lieue  à 
une  lieue  et  demie  de  circuit ,  au  milieu  duquel  s'élève  une  tie 
où  se  trouve  un  château  bâti  par  l'empereur  Ichangire.  —  ^û- 
toire.  Les  annales  de  Cachemire  font  renxuiter  son  antiquité  â 
plus  de  4,000  ans.  Quatre-ringt^HiEe  souverains,  dont  les  trente- 
deux  derniers  étaient  musulmans,  le  gouvernèrent  successive- 
ment. Ces  princes  furent  tantôt  indépendants,  tantôt  tributaires 
des  souverains  de  l'Inde;  enfin,  en  1584,  cette  contrée  fut  sub- 
juguée par  l'empereur  Akbur,  et  depuis  cette  époque  fit  partie 
des  Etats  du  grand  Mogol.  Vers  1754,  elle  tomba,  par  trahison, 
au  pouvoir  an  Afghans,  et  appartint  â  leur  monarchie  jusqu'en 
1819.  Alors  les  Seykhs  en  firent  la  conquête. 

CACHEMiftE  (arts  mécaniques).  On  appelle  ainsi  le  duvet  des 
chèvres  qui  provient  de  la  vallée  de  Cachemire ,  pays  situé  en 
Asie,  au  nord  de  l'Iode,  dans  le  royaume  de  Thibet.  Ce  duvet 
n'a  qu'un  point  d'entrée  en  Europe;  c'est  par  la  Russie^  où  il 


CAXmiQ.  (  TOf  ) 

arrive  en  caravane  pour  être  vendu  mr  Tes  sente  morehés  de 
Macaricf  et  de  Moscow.  Sa  cooleur  est  natoreHement  grisâtre, 
mais  il  se  blanchît  facilement.  Rends  k  Farts ,  il  revient  à 
47  Trancs  enviroii  le  kihigramnie.  Les  bons  tils  sont  réguliers, 
plus  nets  et  plus  purs  que  ceux  de  seconde  qualité.  On  estime 
m'il  se  fait  a  peu  près  un  tiers  de  déchet  par  le  battage,  Téfila- 
cnage  et  les  autres  façons  gu*on  Ibi  fait  subir  pour  le  filer  à  la 
manière  du  cuton.  On  en  fabrique  dans  les  Indes  des  châles 
dont  les  couleurs  sont  aussi  vives,  aussi  belles  que  le  tissu  en  est 
moelleux ,  souple  et  doux  au  toucher.  Les  plus  beaux  nous  vien- 
nent de  cette  contrée,  et  quoi  que  Ton  ait  fait  en  Europe  poor 
les  imiter,  leur  fabrication  y  est  demeurée  bien  inférieure.  — 
Gela  tient  sans  doute  en  partie  au  défaut  de  nos  renseignements 
sur  le  mode  employé  par  les  indigènes  pour  filer  et  tisser  la 
kinede  cette  espèce  d  étoffe.  Quoi  qu*il  en  soit,  nous  devons 
dire,  en  Thonneur  du  commerce  français,  que  nous  filons  et 
tissons  mieux  le  duvet  de  cachemire  qu'aucun  autre  pays  de 
TËurope;  les  châles  de  TAngleterre  elle-même  ne  sont  qu'une 
mauvaise  contrefaçon ,  et  nos  fils  de  cette  espèce  étaient  déjà 
depuis  1823  de  beaucoup  supérieurs  à  ceux  de  Tlnde.  BÉainte- 
nant  nous  pouvons  dire  que  si  depuis  quelques  années  nous 
sommes  demeurés  station naires ,  c'est  qu'il  n'est  guère  possible 
de  fbire  mieux.  La  première  filature  de  cachemires  fut  établie  en 
1815  à  Paris,  par  la  maison  Hindenlang,  et  donna  naissance 
aux  fabriques  de  tissus  et  de  châles  de  la  même  espèce.  La 
maison  Ternaux  fut  celle  qui  obtint  les  premiers  succès,  et 
^râce  aux  procédés  qu'elle  mit  en  œuvre,  les  cachemires  français 
imitèrent  parfaitement,  au  moins  quant  à  l'apparence,  les  ca- 
chemires de  l'Inde.  La  fabrication  du  Al  de  cachemire  à  Paris, 
en  y  comprenant  toutes  les  opérations  préliminaires  et  le  travail 
de  filature,  occupe  4,060  ouvriers  environ.  L'Angleterre  avait 
essayé  d*établir  aes  filatures  en  ce  genre;  mais  comme  la  main 
d'œuvre  y  est  trèsK^hère,  que  d'ailleurs  le  travail  du  cachemire 
est  très-minutieux ,  et  nécessite  par  conséquent  l'emploi  de 
beaucoup  de  monde,  elle  a  dû  y  renoncer.  La  Russie  essaie  au- 
jourd'hui d'attirer  chez  elle  cette  industrie,  et  si  elle  vient  jamais 
a  y  réussir,  elle  aura  créé  un  immense  monopole  qui  nous  fera 
le  tort  le  plusgrave.  Déjà,  depuis  quelques  années,  elle  a  dépensé 
des  fonds  considérables  pour  acheter  en  Francedes  mécaniques, 
et  embaucher  des  ouvriers  et  des  chefs  d'atelier  à  qui  elle  offre 
de  grands  avantages.  Outre  qu'elle  possède  la  matim  première, 
la  main  d'œuvre  y  serait  incontestablement  à  meilleur  marché 
qu'en  France.  Il  n'en  faudrait  pas  davantage  pour  ruiner  chei 
nous  une  industrie  que  nous  devons  regarder  comme  nationale, 
et  qui  d'ailleurs  est  très-productive.  11  y  a  peu  d'années,  il  s'en 
fabriquait  2,500  pièces  environ  (  la  pièce  est  de  vingt-quatre  à 
vinj^-cinq  aunes),  qui  consommaient  35,000  livres  (k  fil.  Il  est 
vrai  que  cette  fabrication  a  loujoursété en  diminuant.  Elleproduit 
encore  7,333,300  fr.  Le  prix  des  châles  de  façon  française  varie 
depuis  00  jusqu'à  SOO  et  400  fr.  ;  et  celui  dira  chèles  travail  de 
l'Inde  ou  spoulinés,  de  400  fV.  à  1,000  el  I0»00e  fr.  Il  se  fabri- 
que aussi  un  genre  de  châles  dits  cachemires  indonx ,  qne  l'ofi 
vend  dans  le  commerce  comme  cachemires  oommvns,  et  dans 
lesquels  il  entre  fort  peu  de  duvet  indien.  La  chaîne  est  en 
bourre  de  soie,  le  broché  en  laine,  la  trame  seule  est  en  cache- 
mire. Outre  la  vente  qui  s'en  (ait  à  riniérieur,  tes  tissus  et  les 
cachemires  de  France  s'exportent  en  Angleterre,  en  AUcmagne 
et  en  Russie.  Il  s'en  faisait  un  grand  commerceavec  la  Pologne 
avant  les  dernières  guerres  de  ce  pays.  C'est  un  débouclié  im- 
n>evise  que  nous  avons  perdu. 

CACHEMCrsEr  {vieux  mol),  petit  chou ,  morceau  de  pâ- 
tisserie. 

CAC1IE5A  {V.  KASrNA). 

CACHENEZ  (cosi,  ),  petit  masque  de  velours  ou  d'étoffe 
fine,  que  les  daines  portaient  pour  conserver  leur  teint. 

€Acafi*N&z ,  s.  m.  <  mmwrê  ei  mêages  ) ,  aorie  de  cachemire 
de  laine  brodiée,  dMit  ou  se  sert  pour  se  cacher  le  sei  dans  ies 
grands  Iroids —  On  donne  ie  même  no»  à  ceriaiaes  cravates 
a  la  modedoni  on  ae  sert  ^ur  le  même  usa§e. 

CAGliEii^LA«irEir ,  s.  m.  (èofun.),  herbe  du  Ohili  ma  a 
beancoup  de  rapport   avec  la   petke  centiufée  (  F.  Cm- 

CACHCO  (géefr.  ) ,  territoire  de  la  Sénégimte',  «mbpatstnt 
phisde  190  liewes  de  cètcs  ^  appartenant  ma  ferl«aL  Smfm- 
tes  dans  l'intérieur  sent  à  «ne  soixantaine  de  Benca.  En- 
viron 15,000  individus,  portugais,  métis,  mulâtres  et  nègres,  en 
dépendent  immédiateMewt.  Ila^  oééé  aux  Anflais  en  i810 
pour  quarante  ans.  Sa  capitaleest  Cachéo,  sur  le  Rio  Santo-Do- 
mingo  ou  de  €achéo,  à  6  lieues  de  San-Nub.  Elle  est  fortifiée,  a 
une  église  calholi<|ue ,  et  fût  un  grand  commerce  en  or,  die , 


îfoire,  ete.  9,600  babitantsi  A  97  liants  né  4e  Snat^jkÉ 
Sénégal.  Lai.  nsrd,  12*  10'  ;  long,  oacsl,  IT 3^. 

CACITE-PEIGirE ,  S.  m.  [fMtUT$eiutaqtt),\jlf(i(k^^ 

qui  sert  à  cacher  le  peigne  de  la  coiffure  des  lètnmcs,Qit,| 
ban  qui  noue  les  chcvenx. 

CACUEB ,  V.  a.  [gramm.),  signifie  :  1<»  relirernnitMt^, 
place  qu'il  occupe,  pourle  mettre  dans  mu  aoln  se  û  ni», 
être  vu. 


Et  n'ayant  de  son  vol  que  moi  tetri  poqr 
Dans  le  temple  cachât  l'enfaiit  et  aa  ooarriee.' 

2<*  Couvrir  un  objet  de  manière  à  le  dérober  aux  i«|»i 

Tous  souvenant,  mon  fils,  que  caché  tous  ceK&f 
Comme  eux  vous  Mte^  pauvre,  et  conaie  en 

Kaciil 

Au  figuré,  se  prend  ordinairement  dans  lennided^ 
dissimuler.  Cacher  us  pensées,  ses  projets,  sa  diÊfim.'t\ 
a  cependant  entre  cacher  et  dissimuler  unenoawsaÉiÉfe 
On  cache  ce  que  l'on  ne  veut  pas  laisser  voir; oaMmk  a 
l'on  déguise  ce  que  l'on  sait  avoir  été  ou  être  nLÛekra» 
porte  plutôt  une  idée  de  prudence,  dissimilerwilDiCirth 
nce,  de  fausseté.  On  cache  par  le  silence,  oiéaflnk  nVa 
déguise  par  le  mensonge  des  paroles  ou  des  adJML'UOB 
SON  JEU  (lerm,  fan.),  signifie  agir  de  manière  ikiaMipv 
le  but  que  l'on  se  propose;  ou  en  d'autres  teraniMna 
regards  son  jeu  au  moyen  d'un  autre  jeu.  — Ci£ni(H^' 
s'emploie  au  propre  comme  au  figuré. 

Ce  roi  fit  toutefois  un  tel  bruit  en  tombant, 
Que  la  gent  marécageuse, 
Gent  fort  sotte  et  fort  peureuse. 
S'alla  cacher  aous  les  eaux. 

hiLtowÊAtsm, 

L'hypocrisie  se  cache  volontiers  sous  le  mantti^i^J^ 
(ion.  —  Se  cacher  à  quelqu'un,  se  soustraire  à  wrw- 
Se  cacher  de  quelqu'un  ,  lui  dérober  la  connaissance  ««•» 
l'on  fait.  —  Se  cacher  de  quelque  chose,  s'eo  défeadte,»'' 
sorte  qu'on  l'ignore. 

CACHER.  Se  cacher,  dans  l'Ecriture,  manpederAf* 
el  de  l'aversion.  Quand  le  prophète  prie  le  Seigww*''^ 
se  cacher  devant  lui ,  il  le  prie  de  l'exaucer.  Cijd^*"*f 
pour  protéger.  Les  saints  sont  quelquefaif  •PP«**T 
dans  les  psaumes.  Cogita»erunt  advenus  sêêsIm  <■•*" 
breu ,  aéversuê  ahscùnéitos  tuos  (Psalm.,  ^4)* 

CACHEE  ,  V.  a.  {mariné).  On  dit  qu'on  graW^lÇ**": 
le  vent  à  un  petit,  lorsqu'il  le  lui  masque,  lorsqu'il**^, 
vert  de  son  impulsion  ;  de  même  une  côte  élevée  aoo*^ 
vent,  le  cache  à  un  bâtiment  qui  passe  auprès. 

CACHÈBE ,  s.  f.  {Urm,  de  verrerie).  Cest  ainsi qa'^jj 
une  petite  muraille  conliguë  aux  fils  desou¥r»ttXiO«* 
lement  du  four,  sur  laquelle  le  maître  sépare  law»»^^ 
canne.  Le  cou  de  la  boiileille  étant ^lacé,  il  |wsei«^^  ^ 
la  cachère;  el  lenanl  ses  deux  mains  ^loao^^'^ÏJi 
presse  de  la  main  gauche  le  milieu  de  la  canne,  «•  P^^ 
main  droite  à  Texlrémilé  de  la  canne.  CeU  ùit,  ?  ^' 
de  la  bouleille  ;  il  y  applique  la  partie  du  cou  qw  ^^'^ 
à  la  canne,  et  met  le  cou  au  crochet  pour  y  appnjio^f  " 
Une  (F.  CoRDELiNB,  Verrerie  en  bouteille. 

CACHCREAU  {vieux  nof) ,  cartttlaire ,  PH^^.^lgr 
ou  secrétaire  gardien  des  Chartres  ;  en  fafff*  ^^''^ 
relluê,  ^^M9 

càOÊmmém^ê.  t  {bMtoL),  sarte  depl«l««or'^ 
fénHIesreoiplaoentroaeilleàFoMlicbénr.  ^ 

CAcmcntE  {droit  fioéaX),  droit  de  eb«s«î  ^^ 

ijiasser.  ^   ju-ii*««  • 

CACHEaoH,s.  m.  f(cchno/.),  sorte  de  pttiiew*"''' 

fabrique  avec  du  gros  cnanvre.  .  ^ 

CACHET,  sigitlum,  sceau  (**'«**>'•)•  ^^,^b' 


mains 
lUèmM 


oacheUient  leurs  leUres,  lea  actes»  w  ^^Sii»' 
H  \eê  testamenU ,  avec  4e  la  cbft^ptusapFT' 


(Mi) 

mMéêlhÊf  piiié^tM  Bhisîaire  irtmê^  ou  ^  enveloppait  soit 
s  IMrcbeminy  soil  les  UMeOes  endviiei  de  oire  sur  lesqùeUes  iU 
saÎHit  éciil.  lUappliquâieut  $ur  cette  cire  une  emureiote.  On 
tréiend  que  Tusage  de  cacheter  fui  une  ioveolion  des  Lacédé- 
Rooîens^  qui,  non  contents  de  fermer  leurs  armoires  et  leurs 
offres  avec  des  clefs ,  y  ajoutèrent  encore  un  cachet.  Ils  se  ser- 
irenl  d*atx)rd  de  bois  vermoulu ,  dont  ils  imprimaient  les  mar- 
Mi  wm  k  cire  o«  la  lerre  molle  :  mais  loraqÀi'iU  ettrenl  Ummé 
aitde  graver  les  pierres  et  les  fnêtawn ,  ils  se  servirent  pour  ea- 
iiels,  de  leurs  anneaux,  qui  furent  nommés  annulé  sigmtdorii, 
licm^  mr9gimfki,mà  cerogrttpki.  Oa  ae  servi!  alMV  <ios 
us  pour  sceller  J'ciiirée  de  tout  ce  qu  on  vaeiait  tenir 
tlerné.  On  scellait  rentrée  des  maisens,  Tapparle-- 
■entres feiaaies,  les  oasseites,  les  boMleilles  de  via,  les  bourses; 
;*osl  pourquoi  cet  anneau  se  trouvait  le  plus  souvent  dans  les 
naïQS  des  mères  de  iaimlle  (Aristote ,  De  vùrabiU,  aud,  — 
Pline,  liv.  xxii,  c.  i'^  —  Plante,  Catin.,  acte  il ,  scène  2.  — 
MLictial,  Uv.  ii,  épig.  89.  -~  Tacite,  ÀnuéL,  liv.  il,  c.  2).  C  était 
ane  diai^  i  ttaine  auprès  de  Tempereur,  que  d'avoir  la  garde 
le  fanueau»  comme  aujourd'hui  nous  avons  celle  duonan- 
»lier,  ou  i^arde  des  sceaux  (Justin ,  liv.  xliii,  c.  3).  Alexandre 
Jonna  en  mourant  son  anneau  ou  cachet  à  Perdioras ,  pour  le 
lésiner  son  successeur  (Lucien ,  Dialoq).  Chez  les  anciens,  les 
figures  gravées  sur  les  cachets  n'étaient  point  héréditaires 
comme  nos  armoiries.  On  a  conservé  le  souvenir  des  cachets  de 
pilMiaMi  ptiiaanagui  ilH»tres  de  Tantiquilé.  Mes  César  ««ait 
sarsoaodietfitie  Égvrede  Vénus,  Augwsle  avait  mr  le  sien 
Ml  sphiax ,  Mécène  «ne  grenouille ,  i^ompée  «fi  chien  eur  la 
MnMW  ë*»  Miirt,  6éleuo«s  roi  de  Syrie  avait  une  ancre, 
Mferale  ««e  lyre.  PHisîeurs  chrétiens  des  premiers  siècles 
periiiel  «or  levrs  amieaim  le  moDOgramme^u  Christ. 

PoiiBMAlll. 

çâcnr  {fgramm.) ,  se  dit  aussi  de  fa  cire  ou  autre  malièfe 
fttt  porte  f empreinte  formée  par  un  cachet;  et  de  cette  em- 
preinte même.  —  Cachet  yoLAirr ,  cachet  qu'on  met  sur  le 
f^i  supérieur  d'une  lettre ,  et  qui ,  n'étant  point  adhérent  au  pH 
intérieur,  ne  la  ferme  point.  —  Cachet  se  dit  encore  de  freines 
cartes  sur  lesquelles  on  fset  son  cachet  ou  son  nom,  et  q«i  ser- 
vûaià  lantr  eonple  du  nombre  de  fois  qu'une  peraoane  a  fait 
Mii^Bfi  cheae.  -^  Familièrement,  Courir  le  ooehêi ,  se  dit 
l'iMi  nmilfsqtti  deane  des  leçons  en  ville.  —  Cacaet  se  dit  fi- 

K9émml  dm  eanotère  particulier  qm  dislingue  las  ouvrages 
m  aaïaar,  d'ua  artiste. 

caoMrr  (Lbitsis  »b)  (F.  LBmESBBCACflvr). 

CAcmsT,  8.  m.  (teehnol.).  On  appelle  couteau  à  cachet,  un 
roateau  A  plaque  d'acier,  d'argent  ou  d'or,  que  l'on  nomme 
yiekei ,  el  qui  est  soudée  au  bout  des  platines  ou  du  ressort. 

CACHET  (Christophe),  médecin,  né  à  Neufchâteau  en  Lor- 
tinele  26  Novembre  1572.  Après  avoir  fait  ses  études  à  Pont* 


CACHfiXIf. 


__  professeL._  

«tie  ville,  qu'il  y  resta  plusieurs  années  pour  profiter  de  leurs 
eçons.  Il  reprit  ensuite  le  cliemin  de  son  pays ,  en  passant  par 
a  finisse,  at  s'arMa  à  Pribourg  pour  étudier  le  droit.  Il  s'aper- 
l«t  bieflUéC  Me  l'élude  d'une  stienœ  telle  que  la  médecine  ae 
«lire  jMS  de  partage,  et  il  s'y  livra  tout  entier.  De  retour  dana 
■  palne,  il  s'acquil  en  asset  peu  de  temps  une  grande  répata- 
km  dans  la  pra«iaae  de  son  art.  Il  se  fixa  d'abord  à  Toal,  et  vint 
MuICe  à  Nancy,  le  due  de  Lorraine  l'ayant  namaé  son  méde^ 
In  ordinaire,  avec  le  Utre  de  son  conseiller.  Il  a  publié  plu- 
ieurs  ouvrages  où  on  lui  reproche  d'avoir  prodigué  une  ém- 
iîftion  déolaaée ,  et  d'avoir  rois  souvent  le  raisonaeaient  à  la 
ftlace  de  I  ohservatian;  mais  Cachet  mérite  des  éloges  pour  avoir 
mMu lamaaer  les  écoles  à  l'élude  dHippocrate  el  des  Grecs» 
MMM'  avoir  été  un  des  premiers  osmmentateursd'Hipnocrata,  et 
mur  s'être  élevé  avec  force  contre  les  alchimistes  et  Wcbarla- 
u^,  gui  se  vantaient  »  au  snoyen  de  quelques  recettes»  de  f  uérir 
mues  les  maladies,  il  maorat  à  Nancy  le  30  septembre  1624. 
>n  a  de  lui  :  i**  Ceiilro««rst«  iheoricm  praticm  in  priwMm 
îpkoriiMikorym  if^ppoeraïas  seclionem,  toul,  i6l2,  iB-12; 
^J^ai^dora  B^t^kUa  furen$  wiêdiciê  arwUs  oppugnaim ,  ibid,, 
^•i^  in*i2.  C'est  la  traduction  d'un  ouvrage  Irançais  de  Jean 
iausi^.  intitulé  :  Dkemrê  eonirt  twreue  el  l'ivragiuriê, 
wi^rifoé  â  Toul  en  1612,  in-8».  te  titre  annonce  que  le  Uadu<^ 
eur  a  enrichi  l'ouvrage  de  plusieurs  morceaui  ;  il  n'y  a  pour- 
a*it  pas  lait  une  seule  addition ,  et  les  roots  auaum  «I  loeuple^ 
aium  qq'on  lit  sur  le  frontispice  y  ont  été  mis  par  le  libraire  ; 
^  Àpologim  im  hênÊêiiei  cujniéam  aaoaymf  sertpliiai  de 
iÊmiion0  cêktM,  îbid.,  idi?,  in-i2;  4P  Vrai  U  oaufé  j^ém- 


vatif de peléU'Véroleel rougeole, ûixhé  en  trois  livres^  Toul, 
1617;  Nancy,  1623,  in-8»;  5**  Exercilaliofiei  équestres  in 
eDigramamum  libros  sex  dislriclœ,  Nancy,  1622, in-S".  Ca- 
ciiet  donne  à  ses  épigrammes  le  titre  ^'Equatres,  parce  qu'il  les 
avait  camposécs  la  j^upart  k  cheval ,  dans  les  voyages  que  son 
état  l'obligeait  de  laire.  Ce  recueil  n'est  ni  lrcs-connu«  ni  très- 
estimé.  — Cachet  (Paul),  frère  du  précèdent,  bénédictin  de  Ja 
conarêgaAion  de  Saiul^ Vannes  «  mort  le  17  septembre  1652» 
publia  un  Mémoire  de  Vélol  et  oualUé  de  l'abbaye  de  Saint- 
MihieL 

CACHCT  (iBA«  )  «jésuite,  de  la  anéme  famille  q«e  les  préoé- 
deiits,aBawritl  à  Pont-à-MMasen  le  22  décea»bre  4633 ,  âgé  de 
trente-sia  em» ,  après  avoir  régenté  les  basses  dasises ,  sa  Hia»- 
raise  saaAé  ne  lui  ayant  pas  f^rnâs  doocuper  des  emplois  plHS 
distingués.  Il  «laft  fart  laborieux ,  si  Ton  en  juge  par  le  nondire 
d'ouvrages  et  de  teaduclioM  qu'il  a  publiés,  et  doni  on  peut  voir 
le  détail  daas  Uaréri.  Ce  sont  tans  des  livres  ascétiques;  las 
principaux  sont  :  ^  Viede  Jeem  Berchmetus,  jésuite ,  traduite 
de  l'italien  dn  l^èi«  Viegilio  Ce^ari,  Pmîs,  4630,  in-a«;  2»  to 
Vie  de  eaini  Jiidoane, pairom  de$  laboureurs,  et  delà  bienheu- 
rmue Marie dêUa  Cmbêfo^  m  feumne^  Verdun,  1631,  in-12, 
tiadaile  de  l'espagnol  de  léc^nM  QuuHmm;  3»  Vie  de  êmkU 
Joseph^  prémontré,  Fani4*iioussan ,  «652,  in-12. 

CACHÈTC,  S.  f.  (mécan.),  nom  de  ce  quTon  a  depuis  appelé 
eesien  dans  les  tnaebines ,  et  de  ce  qu'on  nomme  awe  a«- 
jourdliui. 

CACHETEB ,  v.  a.  (^ramm.),  fermer  arec  un  cachet,  appli- 
quer un  cachet  sur  quelque  chose. 

CACBETI  ou  KACHETI  [çéogr,),  pays  désert  de  TAsle,  dans  la 
Géorgie. 

CACH£TTE ,  S.  L  (gro»».).  petite  cache.  Il  est  familier.  — 
£a  CACHETTE  >  loGUtiou  adverbiale  ;  eu  secret,  k  la  dérobée. 

cacHBTiw  (gé^gr.  «ne.) .  petite  rivière  du  Pont,  nommée 
plus  snanaiiaBéannl  Lyous  (F.  Ltcus). 

CACBCVH,  s.  Bi.  (ferm.  de  rafknenr  4e  iuere).  C'est  un 
morceau  de  bois  de  neuf  à  dix  pouces  de  long,  plat  par  un  boni 
et  rond  par  le  manche.  Le  bout  qui  est  plat  sert  i  frapper  les 
cercles  de  bois  qui  environnent  les  formes.  Celui  qui  est  rond 
sert  alors  de  poignée.  On  s'en  sert  peur  sonder  les  formes 

(V.  êOflVB,  FORHE). 

CACHEXIE  {patkotogii^^  de  xoxo;^  mauvais,  et  de  l^t;,  disposi- 
tion 9  habitude  du  corps.  Toutes  les  fois  (^oe  le  corps  présente 
une  altération  générale  de  toutes  ses  parties ,  que  la  digestion 
s'opère  mal ,  que  la  nutrition  ne  se  fait  pas ,  enfin  que  les  fonc- 
tions ne  remplissent  pas  leurs  principales  conditions  phvsiolo- 
giques,  il  y  a  cachexie.  Ce  mot ,  employé  d'abord  dans  le  sens 
absolu ,  n'avait  pas  de  signification  déterminée.  En  effet ,  le 
corps  pieut  être  aUéré  de  diverses  uianières  ,  et  cette  altération 
peut  correspondre  à  des  maladies  d'une  nature  différente  et 
même  toute  opposée.  Pour  remédier  â  cet  inconvénient ,  on 
ajoute  au  mot  cachexie  celui  de  la  maladie  gui  a  imprimée  l'or- 
ganisation une  altération  profonde.  Ainsi,  quand  le  scorbut 
s'est  développé  de  nuinière  à  produire  l'état  cachectique,  on 
appelle  cette  condition  particulière  dans  laquelle  se  trouve 
le  corps ,  du  nom  de  cachexie  scorbutique.  On  fait  de  même 
pour  la  pbthbie,  pour  les  affections  cancéreuses,  pour  f  affection 
vénérienne^  pour  certaines  maladies  de  la  peau ,  quand  ces  ma- 
ladies ont  imprimé  leur  cachet  désorganisateur  sur  tout  f  orga- 
nisme. D'après  cela ,  la  cacbexle  indique  un  état  très-arancé  Oe 
la  maladie  qui  l'a  produite.  Il  est  donc  difScfle  de  la  faire  dispa- 
raître, car  les  moyens  d'action  ne  sont  plus  en  rapport  avec 
le  caractère  ,  avec  l'intensité  des  symptômes.  Cependant  il  est 
possible  de  réhabiliter  un  or^nisme  profondément  altéré.  On 
y  parvient  quelquefois  en  suivant  cette  double  indication  :  i*en 
attaquant  la  maladie  qui  est  la  cause  première  de  tous  les  désor- 
dres :  2"  en  relevant  les  forces  du  corps  par  des  moyens  appro- 
priés, ly  En.  C 

CACHEXIE  (wMêe,  véter.),  Eo  médecine,  on  entend  par  ca- 
chexie, l'état  de  dépérissement  qui  survient  dans  un  certain 
nonibre  d'affections  chroniques,  et  qui  en  marc^ue  la  période  la 
plus  avancée.  Les  vétérinaires  appellent  cachexie  afiucuse,  une 
nialadie  particulière  aux  bétes  ovines,  connue  vulgairement  sous 
le  nom  deponrrilure^  et  encore  suivant  différentes  contrées  sous 
les  dénominations  de  wnml  de  foie^  douve,  bouleiUe,  goitre^  etc. 
Cette  maladie  se  montre  aussi,  mais  rarement,  chez  le  bœuf,  ell'on 
peut  régler  comme  uneeodUxjr  aquenee  uneaffection  sembla- 
ble qui  détruit  une  grande  quantité  de  lapins  domestiques.  —  La 
«odU»^  a^MSUss  exerœ  de  mnds  ravages  dans  les  troupeaux 
daitt  lei  aonôM  pluvieuses;  «Ue  est  particulière  aiix  diniats  bu- 


GACHI. 


(704) 


CACttM. 


mides,  et  se  montre  aussi  quelquefois  dans  les  contrées  méridio- 
nales. Cette  maladie  peut  être  considérée»  en  raison  de  ses  symp- 
tômes et  des  altérations  que  Ton  trouve  à  Touverture  des  cor(» , 
comme  une  sarcophlegmalic,  ou  hydropisie  générale,  toujours 
compliquée  de  la  présence  de  divers  entoxoaire$.^Les  premiers 
symptômes  de  la  cachexie  aqueuie  sont  peu  marqués.  Les  ani- 
maux paraissent  souvent  augmenter  de  volume,  et  Ton  pourrait 
attribuer  à  un  état  d*embonpoint  ce  qui  n*est  que  TefTet  de  la  bou- 
ffissure, si  cet  état  factice  n'était  en  même  temps  accompagné  de 
nonchalance,  d'une  démarche  faible,  de  la  diminution  de  Tap- 
pétit,  du  défaut  de  rumination,  de  la  décoloration  des  membranes 
muqueuses  apparentes,  de  l'augmentation  de  la  soif,  de  la  cons- 
tipation. —  Lorsque  la  maladie  fait  des  progrès,  les  membranes 
muqueuses  deviennent  plus  pâles,  la  conjonctive  surtout;  cette 
dernière  prend  une  teinte  jaunâtre,  et  la  membrane  clignotante 
(troisième  paupière  des  animaux),  ainsi  C|ue  le  bourrelet  grais- 
seux qui  lui  sert  de  base,  sont  boursoufles,  infiltrés.  Ce  symp- 
tôme, connu  sous  le  nom  &œiigras,  est  un  de  ceux  qui  caracté- 
risent la  pourriture,  et  auquel  on  doit  faire  attention  lorsque  Ton 
achète  des  moutons  venant  de  pays  humides.  Les  forces  de 
ranimai  diminuent  en  raison  des  progrès  que  fait  la  maladie.  Il 
résiste  faiblement  lorsqu'on  le  saisit  au-dessous  du  jarret.  A 
l'embonpoint  factice  succède  la  maigreur;  à  la  constipation, 
une  diarrhée  persistante  jusqu'à  la  mort;  la  laine  s*ar  radie  fa- 
cilement. Il  se  forme  des  hydfropisies  dans  les  différentes  cavités, 
<!ans  le  tissu  cellulaire;  dans  l'auge  parait  uue  tumeur  par  l'a- 
mas d'un  fluide  séreux.  On  a  donné  à  cette  tumeur  le  nom  de 
bouteille,  de  boune.  Elle  diminue  ou  disparaît  en  partie  la 
nuit,  pendant  que  le  mouton  est  couché,  et  elle  est  plus  forte 
le  soir,  lorsque  ranimai  est  resté  debout  et  qu'il  a  eu  la  tète  in- 
clinée vers  le  sol  pour  brouter.  La  maladie  est  souvent  alors 
accompagnée  d'un  fluxverdâtre,  sanieux  par  les  naseaux. — 
Après  la  mort,  qui  ne  tarde  pas  à  suivre  celte  complication  de 
symptômes,  on  trouve  à  Touverture  les  lésions  suivantes  :  infil- 
tration du  tissu  cellulaire  sous-cutané,  particulièrement  à 
l'auge,  siège  de  la  bouieilie;  décoloration  des  muscles,  collection 
d'eau  dans  les  cavités  thoracique  et  abdominale,  macération 
des  organes  qui  y  sont  contenus.  La  superficie  de  ces  organes  est 
souvent  couverte  d'hydatides ;  le  foie,  qui  a  peu  de  consistance, 
présente  dans  ses  canaux  biliaires  des  douves,  vers  courts  et  plats 
(fasciola  hepatica^  douve  du  bergers);  les  glandes  mésenté- 
riques  sont  engorgées;  dans  le  cerveau,  les  sinus  sont  souvent 
remplis  d'eau  ;  à  la  surface  de  cet  organe,  on  trouve  encore  quel- 
quefois des  cB4(re$  dans  les  sinus  frontaux,  des  cnnons  dans 
les  bronches.  —  Les  causes  qui  donnent  lieu  à  cette  maladie 
sont  toutes  celles  qui  diminuent  le  ton  des  organes,  telles  que 
des  années  pluvieuses,  des  pâturages  humides,  marécageux,  des 
habitations  basses,  humides,  de  mauvais  aliments,  leur  trop  pe- 
tite quantité;  cette  maladie  est  enzootique  dans  certains  pays  où 
tous  les  pâturages  sont  humides,  où  des  brouillards  régnent  la 
plus  grande  partie  de  l'année.  On  a  longtemps  vu  un  cultiva- 
teur anglais  qui,  possédant  un  troupeau  précieux,  envoyait 
pendant  quelque  temps  paître,  sur  un  terrain  marécaj;eax ,  les 
bêles  à  laine  qu'il  destinait  à  la  vente;  il  leur  donnait  ainsi  le 
germe  de  la  maladie ,  laquelle,  se  déclarant  chez  les  nouveaux 
propriétaires ,  s'opposait  à  la  propagation  de  cette  race.  —  On 
conçoit  que  le  traitement  le  plus  rationnel  aurait  peu  de  succès, 
et  que  le  conseil  le  plus  sage  à  donner  aux  propriétaires  des 
troupeaux  sur  lesquels  cette  maladie  se  déclare,  est  de  conduire 
les  animaux  à  la  boucherie,  leur  viande  n'étant  pas  malsaine, 
surtout  dans  le  principe  du  mal.  Il  faut  donc  se  contenter  de 
considérer  les  causes  de  cette  maladie,  et  les  annuler  autant  que 
possible.  Dans  les  années  pluvieuses  et  humides,  les  cultivateurs 
donneront  à  leurs  troupeaux,  du  sel,  une  nourriture  tonique, 
de  bons  feins,  des  racines  sucrées^  comme  la  carotte,  la  bette- 
rave, le  topinambour;  ils  feront  nettoyer  plus  exactement  les 
bergeries.  Dans  les  contrées  basses,  marécageuses,  on  évitera  un 
trop  long  séjour  sur  les  terres  les  plus  malsaines  ;  les  troupeaux 
ne  doivent  y  pâturer  qu'en  marcnant,et  l'on  ne  doit  les  sortir 
que  lorsque  les  brouillards  sont  dissipés.  C'est  surtout  dans  ces 
contrées  que  le  sel ,  dont  les  moutons  sont  avides,  ne  doit  pas  être 
ménagé;  on  peut  y  joindre  des  sul^tances  ferrugineuses.  Les 
fermiers  qui  tous  les  ans  achètent  des  troupeaux  pour  le  parc, 
et  qui  revendent  lorsque  les  bêles  sont  grasses,  doivent  connaître 
l'ongine  de  ces  troupeaux,  et  faire  une  grande  attention  à  leur 
état  de  santé  :  ils  s'en  assureront  par  l'état  de  l'œil  et  à  la  force 
qu'emploie  l'animal  pour  se  débarrasser,  lorsqu'on  lui  saisit  la 
partie  inférieure  d'une  jambe  postérieure.         Del  aguette. 

CACfli,  s.  m.  {hiti.  naLf  fossiU).  C'est  une  espèce  de  pierre 
blanche  fort  ressemblante  â  de  l'albAtre,  qu'on  trouve  en  quan-  I 


tité  dans  les  mines  d'aigept  de  l'AaiériqvcUi 
ordinairement  quelques  parties  de  plomb.        ' 

CACHIBOC,  8.  m.  (bolan,)^  ^pècedegalangajitBt-w 
d'une  autre  plante  d'Amérique. 

CACHICAMfi  OU  CACHICAHO  OU  CACHIGAMOS,  s.  n  » 

du  tatou  à  neuf  bandes. 

CACBI-CAORIS,  s.  m.  pi.  (Moniff  ef  iiia^j^fedjt^g,. 
tains  pèlerins  qui  rapportent  de  l'eau  du  Gaogedattds» 
déterre. 

CACHIER,    CA€ER,    GACBBH,    QUASSBI  (ffcu  ^ 

chasser,  aller  k  la  chasse;  poursuivre,  agiter,  eipskr,» 
voyer  ;  quassare,  Barbazan  le  dérive  de  eatear$;  ei  Ih'^ 
caciare,  ckadare;  d'autres  étymologûtei  le  foat  iw^ 
captare, 

CACHIER  {vieux  mot),  chasser,  mener  les  bestiatuBM- 
rage. 

CACHILEX  ifiiêt  nat,)f  espèce  de  pierre  dont  On'rip* 
description,  mais  qu'on  dit  se  trouver  sur  le  bord»  bv 
Galien  prétend  que  si  on  la  fait  rougir  au  feu  et  qv'oovoit; 
l'éteindre  ensuite  dans  du  petit-lait,  elle  lui  doûie bitrk 
d'être  un  excellent  remède  contre  la  dysseoterie. 

CACHiMA ,  s.  m.  (6o(an.).  C'est  le  eoroifoUKr  riitt 
(F.  Corossolier). 

CACHIMA8  (6o(an.),  arbre  des  Indes  ooddealiHdiiib 
lies  Antilles.  On  en  compte  de  deux  espèces:  ktiAiÊÊim- 
vage  et  le  cachimoi  privé.  Le  premier  eApaiétfàla; 
son  fruit  est  de  la  grosseur  d'une  pomme  de  mmutçaiua, 
dont  la  pelure,  qui  demeure  toujours  verte  et  liR,(slna^ 
de  bosses  et  d'ine^Utés.  Le  eaenimoê  privé  a  uae  mt  Ime, 
des  fruits  unis  qui  sont  beaucoup  plus  grands  qv on  dtpn- 
mier;  lorsqu'ils  sont  mûrs,  ils  sont  d'un  beau  roageeiyiK 
au-dessous  de  l'enveloppe  ;  le  goût  en  est  très-agRità  U 
feuilles  des  deux  espèces  de  cacnimas  ressemblent  beuMfi 
celles  du  châtaignier.  On  dit  que  le  fruit  donne  de  l'ap^^J 
la  propriété  de  diviser  les  humeurs. 

CACHiMENTy  S.  m.  (botan.),  fruit  du  dchimeaticr. 

CACHIHENTIER  (6olaii.),  arbre  très-ODoimaniiife^ 
tilles,  et  dans  plusieurs  endroits  de  rAmérique.  Iljw||l«y 
espèces.  Cet  arbre  porte  un  fruit  que  l'on  appelle  (wM^ 
il  est  de  forme  ronde,  d'environ  cinq  ou  six  poumdeMR* 
il  est  couvert  d'une  peau  brune  rougeàtre  et  qudqief*  '* 
vert  tirant  sur  le  jaune,  au  dedans  de  laquelle  le  IrnoR* 
substance  blanche,  d'un  goût  très-fade  et  d'une  coosisltfa* 
crème;  tout  le  fruit  est  rempli  de  graines  grosses «ok* 
petites  fèves,  oblongues,  brunes,  lisses  et  fort  a5lniigeoto.u 
deux  principales  espèces  de  cachiment  sont  le  cawïtmf 
a  la  forme  et  la  couleur  de  ce  dont  il  porte  lcD(v,«l'f* 
ehimerU  morveux,  très-bien  nommé  par  comparaison,  ù*^ 
nière  espèce  est  fort  rafraîchissante  ;  la  peau  qui  le  «ii'  " 
verte  et  devient  un  peu  jaunâtre  lorsqu'il  est  mûr. 

CACUiMEBrr  SAUVAGE,  S.  m.  (bolan,),  nom  qvl^^^ 
au  corossolier  des  marais. 

CACHIMIA,  S.  f.  {ehiwUe).  Ce  mot  ne  setroufegaê«f 
dans  Paracelse,  qui  s'en  sert  pour  désigner  des  sabiU«^>^ 
nérales  qui  ne  sont  point  parvenues  à  pafcclion, <>**y"L 
ni  sel  ni  métal,  mais  qui  participe  cependant  plus  de  U ht 
métallique  que  de  toute  autre.  L^  substances  decegeo^*^ 
les  différentes  espèces  de  cobalt,  le  bismotb,  knt^^"^ 
nie,  etc. 

CACHiif  (Joseph-Marie-Prançois),  \nsèiikntft^\ 
à  Castres  le  2  octobre  1767,  6t  ses  études  au  coll<g«»f* 
suivit  les  cours  d'architecture  à  l'écoledes  beaux-arts deT<*J^ 
où  il  apprit  en  même  temps  les  mathématiques.  Eotre  (<_ 
à  récole  royale  des  ponts  et  chaussées,  et  pourvu dtf"^ 
d'ingénieur,  il  voyagea  à  ses  frais  en  Angleterre  poar  y  WP 
de  nouvelles  connaissances.  Revenu  en  Pf***^  *{*  J7J1 
â  Honfleur  au  moment  de  la  révolution,  il  fut  IJ^^v^, 
de  l'administration  municipale  de  celle  ville,  cl  «Jf^^r  . 
canal  latéral  à  la  Seine  entre Quillebeuf  et  l'cinlwudwrtfl^ 
rivière.  Mais  les  événemenbi  politiques  sospendirentces  w^ 
et  aussi  ceux  qui  devaient  s'exécuter  k  Cherbouig  P*'!"^ 
mission  dont  Cachin  faisait  partie.  Pendant  la  ^"«ur^Mwj 
les  fonctions  d'iiiffénieur  en  chef  du  Calvados,  rt  s «^L. 
redressement  de  1  Orne  entre  Caen  et  la  mer  ^^^^^l^gZt 
ment  de  marine  militaire  dans  la  fosse  «^^ollefille.  ii^pr 
sur  ces  deux  objets  un  excellent  mémoire  yi»  *  PJJf  ,jn, 
Mémoire  eur  la  navigation  de  l'Orne  i^^^^Jj^L^, 
iii-4*».  Après  le  18  brumaire,  Cadiin  passa  an  sem»  a^" 


€A€BOU. 


(706) 


CACIQUE. 


ine,  et  Tut  appelé  à  Pftris  comme  Tan  des  directeurs  des  tra- 
vaux que  le  gouvernement  avait  en  vue  de  faire  sur  plusieurs 
ioîntS||  surtout  è  Cherbourg.  I!  fit  sur  les  travaux  à  faire  dans  ce 
lort  célèbre  un  rapport  imprimé  dans  le  Mtmileur  des  35  et 
16  juillet  1801.  Ce  fut  lui  qui  dirigea  les  travaux  d*après  ses 
lians.  Nommé  en  1804  inspecteur  général  des  ponts  et  chaus- 
ées,  membre  du  conseil  général,  directeur  des  travaux  des  ports 
nilitaires  et  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  dont  il  fut  officier 
;n  1813,  il  fut  candidat  pour  Ta  chambre  des  députés  en  1816. 
Zréè  baron  et  chevali«;r  de  Saint-Michel  en  1819,  et  nommé 
^résident  du  conseil  général  de  la  Manche,  et  candidat  en  1833 
MMir  la  section  de  mécanique  à  l'académie  des  sdenoes,  Cachin 
(liait  bientôt  faire  l'ouverture  du  bassin  à  flot  de  Cherbourg 
luaiid  il  mourut  le  30  février  1835.  On  a  de  lui  un  Mémoire 
mr  la  diguê  de  Cherbourg  comparée  au  break^wcUer  ou 
eiée  de  Piymouih,  Paris,  1830,  in-4»,  avec  planches. 

CACHiNBO,  S.  m.  (mœurs  et  usages) ,  fourneau  de  terre 
ougeàtre  dont  les  nègres  se  servent  pour  fumer»  et  auquel  ils 
idaptent  un  brin  de  fougère  du  pays. 

CACHioURAy  s.  m.  (eomm,),  sorte  de  toile  de  coton  que  l'on 
abrique  dans  les  Indes  orientales. 

CACHiRi  ou  CACHTRi,  S.  m.  (comm.),  espèce  de  liqueur 
[errocntée  que  Ton  tire  par  distillation  du  manioc  et  de  patates 


les 


CACHOPLB  (botan.),  artichaut,  plante  potagère. 

CACHOIRE,  CHASSOIRB  (vieux  moi),  fouet  à  pousser 
*hevaux.  Ce  mot  est  encore  en  usage  en  Picardie. 

CACHOLONG  (minéral,).  Cette  matière,  suivant  M.  Mongès, 
E»t  une  variété  opaline  de  la  Cbalcédoine  ;  elle  est  employée  par 
les  Calmouks  à  taire  des  vases  et  des  idoles.  C'est  la  même  que 
celle  dont  les  anciens  fabriquaient  les  vases  murrhins,  si 
"faers,  si  célèbres  à  Rome.  Quoi  qu'il  en  soit,  et  d'après  le  plus 
p*and  nombre  d'avis,  le  cacholong  parait  élre  un  girasol  un  peu 
ilus  mêlé  d'argile  que  le  girasol  orainaire. 

CACHONDé  (F.  Cachundé). 

CACHONIN  {hiêi,  fuil.),  oiseau  qui  n'ose  pas  sortir  de  son 
lid,  et  par  métaphore,  homme  faible  et  puéril. 

CACHOOBOMG,  S.  m.  (ôolati.),  espèce  de  stramoine  qui  croit 
ians  l'Ile  de  Sumatra. 

CACHOS  (boianX  arbrisseau  qui  ne  croit  que  sur  les  mon- 
■gnes  du  Pérou.  Il  est  fort  vert;  sa  feuille  est  ronde  et  mince, 
R  son  fruit  comme  la  pomme  d'amour  ;  il  s*ouvre  d'un  côté,  et 

la  forme  de  coçiuillage;  sa  couleur  est  cendrée  et  son  goût 
^éable.  Il  contient  uue  petite  semence.  Les  Indiens  lui  attri- 
buent de  grandes  propriétés,  telles  uue  celle  de  débarrasser  les 
eins  de  la  gravelle,  et  même  de  diminuer  la  pierre  dans  la 
essie,  quand  elle  commence  â  s'y  former. 

GACHOT'(yairMpr.).  C'est,  dans  une  prison,  un  endroit  voûté, 
fs  et  obscur ,  destiné  à  enfermer  ceux  qui  ont  manqué  à  ki 
iscipline.  La  peine  du  cachot  n'est  mentionnée  que  dans  les 
>îs  pénales  militaires;  le  Code  pénal  ordinaire  n'en  parle  pas. 

CACHOT,  sorte  de  petite  loge,  fermée  à  clef  ou  an  verrou,  et 
ai  n'a  qu'une  petite  ouverture  à  la  porte,  dans  laquelle  on 
•rde  ou  on  renferme  les  fous  (F.  Cabanoiv). 

GACEOTTE  OU  CAJOTTB,  S.  f.  nom  qu'on  donne  à  une  pipe 
ms  talon. 

CACHOTTERIE,  S.  f.  (jffamm.),  manière  mystérieuse  d'agir 
u  de  parler,  qu'on  emploie  pour  cacher  des  choses  peu  impor- 
intes.  Il  est  familier. 

CACHOTiER,  ERE,  adj.  (gramm,),  qui  met  du  mystère  dans 
à  conversation,  dans  ses  projeU,  etc.  —  Il  est  aussi  subsUntif. 
1  est  (amilîer. 

CACHOD  (botan.),  substance  astringente  employée  en  méde- 
ine,  et  qui  nous  vient  de  l'Inde.  Le  cachou  ne  nous  parvient  ja- 
■a»  que  mélangé  à  une  partie  de  terre  que  la  fraude  y  introduit 
oor  en  augmenter  le  poids  ;  il  nous  arrive  en  gâteaux  ronds,  COR- 
Hir  brune,  fragiles,  compactes,  cassure  brillante,  inodore,  fon- 
aot  dans  l'eau  et  dans  la  bouche,  s'enflamme  en  brûlant  dans  le 
9u»  saveur  d'abord  âpre  et  amère  k  laqœUe  succède  une  d'iris  ou 
cviolette  oui  dure  assez  longtemps:  sa  propriété  est  de  rendre 
res-a^réable  l'eau  pure  que  l'on  boit  après,  effet  du  reste  que 
roduit  l'artichaut  cru.  Les  Asiatiques,  surtout  les  Indiens,  en 
»nt  un  grand  usage,  et  surtout  mêlé  a  d'autres  substances, 
.est  cfaex  eux  une  espèce  de  frénésie.  En  médecine,  il  est 
ort  employé  en  raison  de  ses  qualités  astringentes.  On  n'est 
MS  encore  parfaitement  bien  fixé  sur  le  végétal  qui  produit  le 
«chou  :  on  a  cru  d'abord  que  c'était  une  e^tèce  de  terre,  iMe 

IT. 


du  Japon  ;  aussi  l'appela-t-on  dès  l'orijgiiie  lerra  japomiem. 
Garcius,  dans  son  Trailé  des  drogues,  lui  assigne  pour  origine 
un  arbre  nommé  haekie,  dont  les  branches,  réduites  en  co- 
peaux, sont  bouillies  dans  l'eau  jusqu'à  une  réduction  conve*- 
nable;  puis  dans  cette  eau  on  pétrirait,  selon  lui,  la  farine  d'un 
grain  nommé  noehani,  ce  qui  produirait  le  cachou.  Cette  défi- 
nition probable  est  en  contradiction  avec  Jaguer,  qui  regarde 
cette  substance  comme  étant  le  fruit  de  l'ariquier  (genre  de 
palmier).  Cette  opinion,  du  reste,  est  celle  de  M.  de  Jussien, 
quoique  les  savants  bolanistes  qui  ont  écrit  sur  le  palmier 
n'aient  pas  donné  le  moindre  indure  sur  cet  usage  de  son  fruit. 
Cleyer  assure  que  le  cachou  n'est  qu'un  extrait  de  plusieurs 
fruits  astringents,  et  surtout  de  la  gpusse  d'un  acacia  ;  enfin 
Kerr  est  venu  confirmer  cette  assertion ,  en  établissant  d'une 
manière  un  peu  plus  positive  que  le  cachou  est  retiré  d'un  arbre 
du  genre  miwufsa  ou  acacia.  C'est,  du  reste,  d'après  lui  que  le 
fils  de  Linné,  dans  son  supplément  à  l'ouvrage  de  son  père, 
indique  une  nouvelle  espèce  de  mimosa,  sous  le  nom  de  mi- 
WMsa  caieehue.  Le  procédé  indiuué  par  Kerr  pour  obtenir  le 
cachou  est  fort  simple  :  le  corar  oie  l'arbre,  qui  est  rouge  pâle, 
est  réduit  en  copeaux  très-minces,  on  les  fait  bouillir  dans  des 
vases  de  terre  a  goulots,  l'on  fait  réduire  au  tiers,  l'eau  est 
ensuite  mise  à  refroidir  pendant  un  jour  entier  dans  des 
vases,  après  quoi  on  la  fait  passer  par  un  filtre  recouvert  d'une 
couche  de  cendre  de  tiouse  de  vache,  puis  on  l'expose  au  soleil 
où  elle  se  solidifie.  C'est  dans  l'Indostan  que  Ton  s'adonne  à 
cette  industrie;  la  chimie  a  démontré,  depuis  Kerr,  que  le 
cachou  contient  des  substances  qui  sont  dans  plusieurs  végé- 
taux différents,  et  qu'il  était  dans  le  même  cas  que  le  benjmn, 
le  camphre,  le  caoutchouc,  etc.  Ses  principes  astringents  se 
retrouvent  dans  les  palmiers  et  les  mimosa,  ce  qui  indique  assex 
que  le  cachou  est  le  tannin  sous  le  rapport  astringent,  et  nous 
porte  à  croire  qu'il  pourrait  être  avantageusement  employé  pour 
la  préparation  des  cuirs. 

CACHOUL-DE-FECILL^E,  S.  m.  (bolan,)^  sorte  de  plante  du 
genre  des  véroniques. 

CACHRT  {botan.).  C'est  la  graine  d'une  plante  que  Ray 
appelle  libanolis  cachryophora  ;  elle  est  échauffîante  et  dessio- 
cative. 

CACHETS  CRETTCA  (cachrys  de  Crète)  (bolan.),  Toumefort 
a  laissé  dans  ses  manuscrits  une  description  abrégée  de  cette 

C*  te,  qu'il  découvrit  en  1700  dans  Vile  de  Candie.  De' la 
de  la  tige  sortent  plusieurs  racines  fusiformes,  divergentes, 
charnues,  de  la  grosseur  du  doigt,  longues  de  trois  pouces,  ter- 
minées par  une  radicule  grêle.  Toumefort  dit  que  leur  surface 
est  ouverte  d'une  enveloppe  brune;  qu'elles  sont  blanches  inté- 
rieurement et  d'un  goût  aromatique.  Tige  droite,  ferme,  can- 
nelée, peu  rameuse,  haute  d'un  pied  et  demi  sur  trois  ou  quatre 
lignes  d'épaisseur;  feuilles  ressemblant  à  celles  de  l'angelique 
sauvage  (aneiiaca  sylvesiris,  Linn.),  deux  fois  pennées,  avec  une 
impaire;  folioles  ovales  lancéolées,  aiguës,  glabres,  inégalement 
dentées  en  scie,  d'un  vert  luisant,  sessiles,  et  opposées  deux  à 
deux;  pétiole  concave,  élargi  à  la  base,  et  embrassant  la  tige; 
involucre  et  involucelle  nuls;  omlwlle  aplatie,  composée  de  six 
à  dix  rapns  inégaux;  deux  grosses  graines  accolées,  convexes, 
ovales,  aiguës^  brunes,  fongueuses,  marquées  chacune  de  cinq 
sillons,  hérissées  de  petites  pointes  rudes,  recourbées  en  crochet; 
deux  styles  courts,  persistants. 

CACHUNDÉ,  s.  m.  (pharm,),  sorte  de  trochisque  ou  pas- 
tille indienne  dont  Zaciitus  -  Lusitanus  a  donné  la  formule. 
Le  cachundé  est  composé  de  terre  bolaire,  de  sucdn,  de 
musc,  d'ambre  gris,  de  b<»is  d'aloès,  de  santal  rouge  et  citrin, 
de  jonc  odorant,  de  galanga,  de  cannelle,  de  rhubarbe,  de 
pupobolans,  et  de  quelques  pierres  précieuses  inertes.  Cette 
préparation,  regardée  par  les  indiens  comme  un  puissant  anti- 
dote, est  spÀûalement  employée  comme  masticatoire  pour  par- 
fumer la  tiouche  et  comger  la  fétidité  de  l'haleine.  C'est  un 
poiasaDl  stimulant. 

CAUQUE  S.  m.  (hist.),  nom  que  les  peuples  d'Amérique 
donnaient  aux  gouverneurs  des  provinces  et  aux  généraux  des 
troupes  sous  les  anciens  incas  ou  empereurs  du  Pérou.  Les 
princes  de  l'tle  de  Cuba,  dans  l'Amérique  septentrionale,  por- 
taient le  nom  de  caciques  quand  les  Ëpagnols  s'en  rendirent 


aux  plus  nobles  d'entre  eux  ;  et  les  cheb  dés  Indiens  qui  ne 
sont  pas  encore  soumis  aux  Européens  ont  retenu  le  nom  de 
cetdçueê» 
CACIQUE  (hiêt  nea.\  grand  oiseau  dont  le  caractère  général 


GA< 


(W) 


«n  bec  en  tône  aHongé,  dceil,  ponrto,  fMWwmal  oMrbé, 
IîImW  sopéf kore  sans  créit,  flîct  ii«e  el  rande  lor  k  (Me; 
ÉKisMcs,  quatre  Mets  lépatés  jusqu'à  km  onfîoe,  sans  ne»- 
bsMies,  dont  le»  vanétrs  soai  :  Caciqdk  nmwé  (cmdeui  crié- 
MtM).  Dix-àuii  poucvs  ée  lang  de  restréanté  é»  bac  à  œUt  de 
la  qveoe;  bec  jaune  Uandiiire,  Irès^iirt  à  sa  base,  long  de 
éatn  pasoes,  pteines  asseï  loofoea  sor  la  tète  qwtik  bérisse  à 
tolantc  en  forme  de  happe,  plomaga  de  trois  covftôwi»  ctoMion 
asarron,  dii  peanea  de  »a  qaeae  jaiiM  dlroo  et  deos  #on 
noir,  qneM  étalée,  ailes  arrivaiM  jtts^au  liera  de  hi 
e,  pieds  «airs.  Cette  fariélé  babita  lAmériqiie  méridio- 
■ale.  La  Innelta  est  d^ane  eoolear  fisava  oèife,  et  deax  des 
paanes  de  b  queue  saaC  d*aae  teiala  bruaàlfa;  se  noarrH 
drinaecies  el  de  fraîU,  oanslrait  a»  md  sardes  arbre»  élerés; 
Maal  de  la  forme  d'aae  eaearbite  élraite,  loag  de  dix-baît 
poaoM»  il  est  recoafven,  l'entrée  est  eUifoe;  taaia  paiitu  par 
aa^criaifo,  cbait dc«agpéBble;qaflqae(Dia  la  néme  arbre  cat 
envtffC  de  plasiean  caaiaiaes  da  nids.— CaciQae  VAPev  («oe^ 
aaa  ptrsaiia,  Lirm^,  au  naeax  emcicuê  fmp9u\  graisanrde  motm 
Btafle,bec  blanc  jaaaâtre,  pluBange  à  dein  leartes»  bas  da  daa, 
piaaRa  anales  nropygiales,  ptwmu  de  la  qaeae  dnna  les  deax 
tîera  de  leur  bngneur  dTnn  jaane  Irès-^ty  la  reste  da  corps  d'aa 
Boir  brillanit  pi^s et  onsles  noirâtres;  la  fraielie  a  les  ceateari 

~  I»  brilèanCes  et  esl  plaa  pHsie  que  le  inàlay  aièBHa  mesan 
le  caciqae  buppé.  —  CkCiQoa  jvfvbv  («ar»asi  bamanào- 

»  liane;  caciqae  ioa^a,  BuAbn)  B*est  qa'nnc  aariété  da 
piéaédent ,  seamteot  la  bas  da  dos  cc  la  dessoas  de  In  qaeae 
aal  d'aa  beaa  roage  fil  -*  Cagiqvs  mo»  (enaésar  nager, 
Bbad.;  o^iolui  nigêr,  linaéX  bng  d'un  fiady,bae  aair  l^è* 
teasaat  arqaé,  libiaiiBi  d'ane  teinie  entièraaieat  aaâr  tannât, 
èraflals  pearpres  à  l'exlréaiité  des  ptaaMB,  ailes  fort  caarlss, 
^aeue  loi^ae,  piedsal  aaglas  aoirs;  I»  lenMtte  d*aa  tiers  pias 
palîle  que  la  aièl»,  et  d*aaa  cooleur  verdÉtte,  cendréa  soaa  le 
▼entre  et  la  poitrine.  Gel  oiseau  habite  SainI— Daanafaa,  li 
Goyaoa ,  bi  Jamaîqua  ;  vil  en  iroapes.  —  GiiCi^B  ▲  tétb 
BLANCHE  (eaeicus  ieucocephaiut,  Daod.),  long  de  dis  peaoes, 
bea  noirâtre  largement  arqué,  tèle»  eou,  ventre  et  croupion 
MancSy  pennes  des  ailes  el  de  la  queae  d'une  teinta  violelle, 
bordées  de  blanc,  îe  reste  du  corps  blanc  et  violet  mélangés,  ailes 
arrivant  jusqu'au  miliea  de  la  queue  p  queue  étalée ,  pieds 
Boirs. 

CACI8  (F.  Cassis). 

CjM^s  y  s.  na.  docteur  de  la  loi  iBaaabaaBe. 

GACLÉA!ro,  s.  m.  (6eian.)y  sorte  de  millet  qu'on  ddthe  en 
Chine  el  en  Tatarie. 

CACOBAStLiK,  S.  01.  (orMoi.),  nom  d*ua  édiOce  remar- 
quable construit  près  de  ftphos,  dans  Tlle  de  Cypre,  dont 
nmipéc,  défait  à  Pharsale,  demanda  le  nom»  et  FayanC  appris, 
ea  tira  un  mauvais  augure.  Ce  mot  signifie  maueats  roi. 

GACOCHESB,  adj.  des  deux  georas  (midac)»  qai  a  da  BMiti- 
vaises  jambes.  Il  est  peu  usité.    . 

CACOCMOUB^s.  f.  {mééet.)  (de»«c,  BMVfaîs,  alxû^  Mb), 
dépravation  de  la  bib.  Ce  awt  est  iaasité. 

GAC0C«TLIB,  S.  f.  (méHee.)  (de  imùç,  aaovaÎB,  et  x»^. 
ciiyb),  chyltêcalion  dépravée. 

CLAfrociTTHB ,  adj.  (médee.)  (formé  de  xxxl;,  mauvaii,  et  de 
XUfAô;,  sec,  humeur),  qui  est  affecté  de  cacochymie,  qui  tient  i  la 
caoDCiiyaNe*  JfaaiMr  racoenym^,  éi&$  ccMacnpaie. 

CACBTBTanE,  ad},  des  deux  genres  [gramm],  se  dfl  qoeloot- 
fbis,  fligurément,  pour  exprimer  la  biiarrerie  (te  l'esprit  ou  l'iné- 
nttté  de  r humeur.  Il  s'emploie  quelquefois  substaoffvemeiit. 
Ccff  an  cacochyme. 

CiCO€iiTaiiE  (médec.),  vice  des  humeurs  eo  général.  CasI, 
d'après  les  humoristes,  la  cause  immédiate  de  la  cachexie.  So*- 
venl  ces  deux  mots  sont  employés  comme  synonymes. 

CACOCHYMIQCB,  adj.  des  deux  genres  (aiéls».)»  q»  tiaslâ 
la  cacocbymie* 

CACOBiMOir,  a.  ai.  (atylM.),  wmmm  féaie,  aapril  dbs 
ténèbres. etc.  —  Lss astrologues daanaal ca  neaa  à  bdaaaiènse 
oiaison  du  ciel,  parce  qu'ils  n'en  tiaenl  aiM  daa  ntenaatica  ainia- 

très  (F.  DÉMO»).  "^ 

GACOftAGàTB,  adj.  dea  deux  gearas  {ftmmm.)^  se  dit  em» 
Bsaliaiaanle  (#aia<#) 


!• 


CA€«itTBB  (médec.)  (de  «ixiç,  nwavais,  et  |8oc,  caraclèrt. 
aatare),  da  mauvaise  nature.  Ulcère  cacoèiKe, 

CAG(MB.%rBK,  s.  m.  {gramme  auteur  qui  écrit  mal  \m  BMti 
d'une  langue.  Il  esl  aussi  adjecli/. 


CAOO«&AMiaB,  s.  f.  (fMua«^)rOrtbagfapbeviciM.C„ 
des  B»«Hr«s  qui  praoèdent  par  dés  excaàpks  de  cacsouW^ 
Tefiseigneaieot  de  Torlbogcaphe. 

CACSSBAff  <a;B,  ad^  dea 
oerae  b  eaoograptaîe. 

CACOLKT,  s.  m.  (mmwtê  eî  tnoyn),  panier  I  dwfei  ^m 
coussins,  que  Ton  place  sur  le  dos  des  malMs  doat  «  »  « 
pour  voyager  dans  les  Pyrénées. 

CACOUK,  s.  m.  QiUL  no/.),  sorte  de  caiHe  da  lnii|a. 

GAGOLB«iS,  S.  f.  (fraaaa.),  action  de  mal  paricL 

GACMjttsaQfFB,  «1$.  das  deux  gaarv  (fraBsi.),paB. 
bMif  à  b  cacolagie. 

CACOLOGITE,  S.  m.  (yrviam.),  eehd  qui  perte  ad,^M 
de  mauvais  propos. 

CACOMITE,  s.  m.  (6olaa.),  8ortedetigndie<hiKrQi,è«b 
(feuille  servait  de  noarriCore  aux  andeas  Fénmai. 

CACONBA  (y^gr.), établissement  portugais debGmbi 
le  Bkïnguela,  au  milieu  d'un  pays  élevé,  ridie.  nri^ri  mi 
80  lieues  de  San-Felipe.  La  gamisoB  du  ferl  seaapeéM 
indigènes. 

CAGORE,  s.  f.  (6alaa.),  graiae  du  dalfeMlut. -Xlaa 
teaeaa du  froil da l'adénaalbira. 

CACONGO  OU  BIALEMBA  {géoff.)^  rojaaoïe  de  b Mt 
entre  le  Conta  et  l'océan  Aibmiqna,  au  saiéilBMili 
enviroB  m  iKaes  de  bag  sur  ^  àai^da lagr  ftaéeai 
monlueuse  el  brtib.  Le  cUosal  y  est  plus  banbim  ta- 
péens  que  celui  du  Loango.  Le  ffouverneuicalalaaMidi^ 
et  élecUf;  à  la  mort  du  prince,  cest  le  persoaBa|tkphi(ah 
San t  (mi  le  remplace.  La  demeure  du  ruieldeloibaoaia 
meublée  à  Feuropéenne;  mais  ce  n'est  guère  qoemrUp- 
rade.  A  lepoque  ou  M.  de  Grandpré  visita  cet  Eut,  k  anbi 
ou  roi  avan  envoyé  un  cuisinier  en  France  pear  ]  iMob 
son  art.  La  capitale  du  pays  est  Eîngolé;naiilalfe<» 
merce  se  fait  par  le  port  de  Malemba;  il  coaifteaMtf 
esclaves. 

CACOfVCTBfE,  S.  f.  (cMMfjp.),  défcftBtisadtsi^jte 

CAGOPATHiE  [médec.)  (de  xiotèç,  maorais,  et  i^àm 
maladie),  maladie  de  maavais  caraefère* 

CACOPHONIE,  s.  f.  vice  d'élocution  qd  comirtea*^ 
désa^Me  de  h  voix.  —  Ca£ui  bowi»,  r»  9tm  éeim 
sigmAe  lésion  de  h  voix. 

CAGOPBOViE  (j^mat.).  Ce  mots^giriflefitténba 
iop'éabU  :  c'est  un  vice  d'élocution  gai  coadse  i 
des  mots  dont  le  son  est  désagréable  à  foreiWe.— u 
se  forme  surtout  par  U  retour  des  roéniH  «os  P"*"*"]* 
séparation  ;  en  fVançan  îe  retour  des  voix  aassles,  •J^* 
un  est  surtout  insupportable.  —  On  raconte  q«  p^*" 
gaerres  de  li  Wtm^  an  magirtrat  tfaavail  1**f"z 
pas  assev  vite  fti  chaîne  qai  devait  fermer  le  pMttçnj»^ 
s^éeri»  :  e  Qu^tend-en  doac  teotî  Ow  ■•  ^  îStr 


daaabjoBclifydil 

enckangeanl  ani  em  a  naael.  ^^^ r-  —  ^ 

raviaal  six.  foiasanaioterruptien ,  est  A'aBlaalyi><*fy^ 
qu'il  parait  fort  difficile  dexprimer  la  P^*^  •^Jî^TST- 
prouve  à  notre  aris  qu'il  y  a  des  cas  ou  la  ciOHF"'***  ^ 
regardée  comme  un  déftnft  de  fa  hB|ue  phittC  f«  «^ 
vice  d'élocution;  car  avant  tout  ft  ■"*  ^5!î!l?Bil -** 
ragrément  de  l'expression  ne  vieot  qu'en  *2'îb?i» 
aaanwiM  sévères  en  France  sar  ce  gtBty  dtig*^^ 

fealans  pas  dea  rencxHitraade  la  aiéaia  lufii!'»**?!^ 
aliadÀlhéneê^  ou  On demendad iaroa,  oioesai^ 

baa  amandaaa  à  la  ia  de»nMta,aaMaedfi4F''^ 
BMay  BeraaipaapoaaaaràreaaèaaelledalKaÉiB|r^^ 

roaéBirveiMuWrsti^reBie  meÊÊm^màme^iti^ 


ka  méaasa  sens 


de 


la  son  très  ridicala 


n 


U^' 


Traçlt  i  paitardtfi  an  péoibfcdliv- 


-- Maia  a'asi  sartaai  daM  les  vara  oa'aa  a  fiv  "1^ 
aiiDladaUcaaopbeiéi^oByibinlaaMniudi''** 


dNTx  ToyelleB,  ai  JÉien  q«e  nous  ne  |K>ovons  ëire  tm  rers  ti  y 
,  41  y  aMil,  i(  y  ««ra,  qui  «ont  œrUioeBeiit  m  notabm  des 
pressions  les  fHus  douces  de  la  lingue  française»  el  qui  mises 
us  la  forme  absolument  homophone  Ilia^  lUave,  Uiora^  oous 
ctliraieni  des  noais  propres  fort  wêlodieux.  CeUe  dernière 
6ervation  nous  parait  démontrer  que  ce  qu'on  oauNnc  kitHuê^ 
st-à-dire  la  rencontre  de  deux  voyelles,  n*aurail  dû  être  banni 
I  ia  poésie  que  lorsqu^il  aurait  été  vraiment  cacophonique ,  et 
UB  pas  seuleioent  parce  qu*il  se  trouve  â  la  un  d'un  mot  et  au 
mmencement  du  mot  suivant ,  deux  de  ces  caractères  par 
«quels  nous  représentons  les  voix  (F.  Hutus). 

B.  JULLIEN. 

CACOPaoMiE  (fiMi«.) ,  se  dit  eo  parlant  des  voix  et  des  ias- 
■■lenls  qui  chantent  et  i\m  jouent  mus  être  d*acooid. 

CJICOPRA61E  [méâ. H anai), de koxôç ,  mauvais,  et «parmv, 
pr;  vice  des  organes  qui  servent  à  la  nutrition. 

CiceRACHiTEy  s.  f.  {chirurg.el  anal.],  déformation  delà 
donne  vertébrale. 

CAL09L  HTTHMC ,  adj.  des  deux  genres  (  méd,) ,  dont  le  rhy- 
imeest  irrégulier  et  dépravé. 

CA09SITIB  {méé.)f  de  xduùc,  mauvais,  etvtrioy,  aUaient;dé- 
a*tf  aversîoo  pour  les  aliments,  inappéiesee. 

CACOSPimiB,  8.  f.  {méd.),ée  mucô^,  mauvais,  et  <wp0^iç, 
Mils  ;  mauvais  état  du  pools ,  irrégularilé  continuelle  du  pouls. 

CACOSTOMrE,  s.  f.  (gramm.),  mauvais  artifice.  11  est  peu 
SI  té. 

CACOTECVinE  00  CACOTECîiiE  [gramm,) ,  de  x*xoç,  mau- 
aîs,  et  T^vY)^  art;  mauvais  art,  mauvais  artifice,  ruse  mala- 
roile. 

CACOTHTMIE {méd.), de  xoxoc,  mauvais,  et  «uix?»;,  esprit;  éUt 
*un  esprit  dérangé^  mauvais  état  deresprit,  troubleoes  facuU 
^  iniellectaelles. 

CACO-TEiMiLm,  s.  m.  {èoîom.)^  Fm  des  Bûns  aiicieas  de 
I  chausse-trape,  parmi  les  centaurées  (  V,  ce  mot). 

CAO^niGMiB,  s.  f.  (méé,),  aliénUâon  éi  tiaM  des  oke- 
rax. 

CAcenopfliB,  s.  t  (mM.),  de  xatk,  aMovw,  et  rpotpi^  m- 
îtimi;  vice  de  nutrition ,  on  nonrritwe  déycavée. 

CAOITITMBA,  s.  m.  (èofan.  ),  nom  brame  d'une  plante 
es  Indes.  ÏTone  racine  tortuense  et  rameuse,  roai[-b1andie, 
gneuse,  longue  de  quatre  à  cinq  pouces,  sur  quatre  I  cinq 
pnes  de  diamètre,  s'élève  droK  une  tige  cylindrique,  tiaute 
un  pied  et  demi  à  deux  pieds,  sur  quatre  lignes  de  dia- 
lètre,  formant  un  boisson  conique,  une  è  deux  fois  «soins 
irge,  ramifiée  de  bas  en  haut  en  deux  à  trois  paires  de  bran- 
les oppoaées  de«x  à  drax  et  qoatfe  à  quatre,  cylindriques, 
gTN»oses,  à  moeHe  'verte,  aqoeose,  ipert-ibbttdies  en  haut, 
MJgeâtres  çà  et  là  en  bas,  et  semées  de  poils  longs.  Les 
ttilles  sont  opposées  deux  è  quatre,  encroiv,  elliptiques,  poin- 
les  aux  deux  extrémités,  longues  de  deux  pouces  a  deux  pouce* 

demi ,  une  fois  à  «ne  fois  et  demie  moins  larges,  bordées  de 
laque  côté  de  vinc l  à  vingt-cinq  dents  obtuses ,  vert-obscures , 
•lues,  relevées  en  dessous  d'une  côte  longitudinale,  ramifiées  en 
X  à  huit  paires  de  nervures  alternes,  et  attachées  horiiontale- 
ent ,  sans  aucun  pédicule  sur  la  tige,  el  les  branches  à  des  dis- 
nce;s  d*un  à  quatre  pouces.  Le  bout  de  chaque  branche  est 
rminé  par  une  tète  sphéroïde,  de  six  â  neuf  lignes  de  diamètre* 
»mf>^>sée  de  cinquante  fleurs  contigufs,  séparée  chacune  par 
le  écaille  elliptioue  une  fois  plus  courte  qu'elles,  et  deux  ms 
us  loqgue  que  larse.  Chaque  fleur  est  hermaphrodite*  et 
>see  au-dessous  de  f  ovaire.  Elle  consiste  en  un  cafice  cylindri- 
^A  ^Vf2°*^^ »  renversé,  entier ,  une  fois  plus  long  que  large , 

demohié  plus  court  que  la  corolle  qui  est  monoprale,  â  tube 
••gtjçj'tagé  â  son  extrémité  en  deux  lèvresrt  quatre  divisions, 
jntfroîs  inférieures,  et  qui  porte  quatre  étamines  «fi  pcn  plus 
lignes  off^^le,  presque  égales,  bfeme-Meufttres,  i  anthères 
tndies.  L'ovaire  est  ovoïde,  porté  sur  un  disque  élevé  sur  le 
nd  du  calice,  et  surmonté  d'un  stvte  terminé  par  ttn  itigmate 
M«nee.  L'ovah-e  en  grandissant  devient  une  capsule  ovoïde, 
*tittie,  longue  de  deux  liffnes,  une  fWs  moins  farrge,  I  une 
Re  contenant  plusieora  gratnes  metia-brones.  le  cae«r«iii^ 
4  «ne  plante  annuelle,  qui  croft  au  Mbbbar  dans  tts  terres  sa- 
Dimeoscs.  Elle  a  une  odeur  Ibrte  et  agrfaMe,  et  une  saveur 
w-âcrcel  asseï amèr«. On  Hredecette plante,  parla  (fistilla- 
»,  une  huile  jaune-rougefttre ,  daire,  transparente,  d'une 
>w4Meet d'une «veoriere 01  «ifMaaièiv.  «mmc  «ni 
[•■cre  wt  prend  intérieorftcnt  p««r  diasipéf  lea  toneora 
■^BBNilifveB.  ii  AéoDctfoii  si<D««ec«  ti«i«  «««i  to  iitliis 


3^7  )  CACTIEE9. 

de  la  goutte.  -*  Deuœiime  espèce  .•  Sauulo.  Le  latMo  det 
Brames  diffère  du  cacotuaiba  en  ce  que  1®  sa  racine  est  blancbe» 
eu  feisceau  de  deux  pouces  de  diamètre;  3**  sa  lige  est  haute 
d'un  pied  à  un  pied  et  demi  au  plus,  vert-blandiâtre,  un  peu 
quadrangulaire,  de  trois  lignes  de  diamètre;  5"^  ses  feuilles  sont 
opposées  deux  à  deux  et  trob  à  trois,  rondes  orbiculaires ,  d'un 
pouce  et  demi  de  diamètre,  portées  horizontalement  sur  u« 
pédicule  cylindrique  presque  aussi  long  qu*elles;  4**  chaque 
épi  de  fleurs  est  ovoule.  long  d'un  pouce  et  demi,  une  fois  moiof 
large,  porté  sur  un  pédicule  aussi  long  que  lui ,  el  composé  de 
soixante  à  quatre-vingts  fleurs  d*un]auue  doré.  Le  taikilo  crott 
dans  les  mêmes  terrams  <^e  le  caeoiumba.  On  l'emploie  en  li- 
niment,  avec  le  suc  de  Tecorrc  du  lanja,  pour  arréler  Teflet  du 
poison  du  serpent  poléga ,  et  ou  (ait  asseoir  le  corps  dans  le 
marc  de  sa  déc4>clioD ,  lorsqu'il  est  enflé  et  enflammé  par  la 
violence  du  venin.  Il  est  évident,  par  la  description  de  ces  deux 
plantes,  1®  quelles  sont  deux  espèces  du  même  genre  ;  ^  que  le 
saikilo  ne  doit  pas  être  confonau  avec  le  leucus  de  Burmann  » 
comme  a  fait  Linné;  S"*  que  cet  auteur  n'a  pas  eu  plus  de  raison 
pour  en  faire  une  espèce  de  cataria  ou  nesula^  puisqu'elle  n'est 
pas  à  tieaucoup  près  de  celle  famille,  n'ayant  pas  les  graines 
nues ,  mais  eniermées  dans  une  capsule  ;  i^  que  le  eocoimii^a 
fait  un  gemre  de  piaule  particulier,  qui,  en  suivant  la  méthode 
de  Linné,  viendrait  dans  la  classe  de  la  didynamia  anyiotper^ 
mia,  assez  près  de  son  obolaria^  mais  qui  se  range  encore  plus 
naturellement  dans  la  première  section  deU  lamiJIe  despersoa- 
nées,  près  de  TambulL 

CACOUAC ,  8.  m.  (yroMMH.),  sobriquet  propreà  désignerdat 
sophistes  ridicules  (VoKaire). 

CACOUCBACS  (aéoar.),  nation  sauvage  de  l'Amérique  sep» 
tentrionale,  dans  la  Iwuvelle-France. 

CACOUCiER,  s.  m.  (6ofa».),  espèce  d'aii)risseao  grimpant 
qui  crott  à  la  Gainée  et  dans  ses  environs. 

CACOBEIXE,  CAcezixB   (vieus  oiol),  zèle  indiscret, 
ardent,  peu  réfléchi.  Mot  venu  du  grec  koxcc  et  ^xx&c. 

CAGQfJK-TBVPBS,  cbavaso-trappee  q«i  se  mettent  dans  un 
g«é  de  rkiève,  pour  e« empêcher  le  passage  a  la  cavalerie. 

GACBEL-BLAltc ,  9.  m.  (hiit,  nat,),  espèce  de  poisson  que 
l'on  pèche  dans  la  Méditerranée. 

CAcrES«  s.  m.  pi.  (f.  Cactoides). 

CACiiABS  (boêau.).  Celte  famille  tire  son  nom  du  cactier 
qui  en  fait  partie ,  à  cause  des  nombreux  rapports  que  I'ob  j 
remarque  eatve  le  véritable  cactier  et  les  autres  espèces.  —  Ce 
sont  en  général  des  piaules  charnues,  succulentes,  garnies  d'ai- 
guillons nombreux.  Leurs  fleurs  sont  polypélalées  et  portées  sur 
l'ovaire. — Cette  CamiUe  comple  peu  de  genres,  mais  en  re» 
vaoche  bea«oo«p  d'eauèoes.  Les  principaux  genres  sont  :  la  té- 
tragonie,  leira§»nia  ;  le  fiooide.  mes#mryanM^«Mim  ;  le  cactier, 
cûetuê;  le  grutier,  ribei,  —  M.  I^marck ,  dans  son  Diction- 
naire de  botanique,  désigse  aaus  le  non  de  cactiers  Tordre  de 
plantes  auxquelles  M.  de  Jussieu  donne  le  nom  de  cactées.  Ces 
deux  savants  botanistes  défièrent  dans  la  classification  des  genr» 
de  celte  famille.  M.  Lamarck  cooiple  quatre  genres  :  la  téifa-' 
ÇÊmiêy  le  fMLde,  le  emctitr,  le  aroseUkr.  M.  de  Jussieu  fait 
rentrer  les  deux  premiers  cenres  dans  la  cinquième  famille  de 
la  quatorzième  classe  dite  aeê  feoidti^  parce  que  la  fleur  de  œe 
plMiles  a  pbisieiirs  styles,  et  qu'en  ««tre  leur  fruit  a  autant  de 
oapanles  que  la  fleur  a  de  styles.  —  Les  caractères  principaux 
dà  cactiers  sont  :  sahstanoe  charnue  et  succulente,  stioveat  mu- 
nie d'*igoilloBS  4M1  piquants  nombreux;  fleurs  polypétalées  et 
portées  sur  l'ovaipe.  fia  général  la  fleur  est  ainsi  composée  : 
l*"  «■  caliee  coQfemiaiit  l'ovaire  et  imbriqué  de  plusiears  fo» 
liêàpsoada(ptes;  3°  «n  grand  «ondNPede  pétales  disposées  eo  rose 
etaorpluajeuni  aangsoowMnesi  ia  fleur  ^tait  semidoubie;  S'huile 
foule  é'^taminet  dont  les  filasienls  attaché»  au  calice  et  mem 
longs  que  les  yétates  par  tnal  des  authères  maies  ou  oblonguci; 
4**  mm  «vaîre  infiérieur  chargé  d'un  style  dont  le  stigmate  cit 
niuUifide.  —  Le  fruit  est  une  haie  ovoïde  ou  oblongue,  omhili- 
qué  à  aeii  eoniaaety  ta»tét  Ksse,  tantôt  rugueux,  unilocvlaireei 
ronÉnninl  bBa«cs«p  de  senKneee  dispersées  dans  «ne  pulpe.  — 
Si  cette  famille  compte  peu  de  genres,  en  i«vancbe  elle  ne  man* 

rt  pasd'espèaea.Oa«B  «OBpte  tsente-neuf,  qui  se  subdivisent 
la  ■Miièfe  m«Mte  :  Plantes  naines,  globuleuses  4mi  mélosii* 
fonaet  '.  dim  mmf^tfèeeê;  plaetes  rampantes  ou  grimpâmes, 
daut  lea  tiges  pousaent  des  raoioes  latérales  lênnt  eepiuM; 
plirtQi  tawptis^ïin  d'artic«btio«#  prolifères,  ordinairement 
courtes  et  aplaties  en  forme  de  semelle  :  six  e$pècei;  plantea 
gwias  de  i^irJÉahleslaiitles  :  ^sug  eêfècm:  plantes  droites  ou 
derges  :  deux  e$pèces;  plantes  compc^ées  d'articulations  prolî- 


GAGTOS, 


(708) 


GADA-MOflTO. 


fères,  courtes  et  aplaties  en  forme  de  semelle  :  cinq  espieet.  Les 
boit  deruières  espèces  sont  dues  aux  observations  de  Thierry  de 
Ménonville,  botaniste  du  roi,  mort  en  1786.  —  Il  serait  trop 
long  de  les  décrire  toutes ,  nous  n*en  dirons  que  quelques  mots 
eo  général.  Outre  les  espèces  ci-dessus  nommées,  il  en  existe 
encore  d'autres,  vues  par  les  voyageurs,  mais  qui  n*ont  pas  encore 
été  décrites. — Aucune  de  ces  espèces,  sauf  le  cactier  à  raquette , 
n'a  véritablement  de  feuilles.  Leur  aspect  diffère  complètement 
de  celui  de  toutes  les  autres  plantes  de  l'univers  ;  elles  ont  un 
|>ort,  un  extérieur,  des  formes  si  bizarres,  si  eitraordinaires  et 
si  dissemblables  entre  elles  d'espèce  en  espèce,  qu'au  premier 
coup  dœil  on  aurait  peine  à  les  ranger  dans  la  même  famille, 
et  même,  en  considérant  certaines  espèces  ,  il  a  fallu  toute  l'at- 
tention du  botaniste  pour  y  reconnaître  des  plantes.  —  Une 
remarque  singulière,  c'est  que  tandis  que  l'on  observe  un  renfle- 
ment assez  considérable  dans  toutes  les  plantes  d'Europe  au  point 
des  ramiGcations,  dans  les  cactiers,au  contraire,  le  point  des  ra- 
mîQcations  est  marqué  par  un  étranglement  profond.  Ces  plantes 
peuvent  être  privées  d'eau  fort  longtemps  sans  périr;  elles  trans- 

t>irent  très-peu,  et  laissent  difficilement  échapper,  même  dans 
es  grandes  chaleurs,  les  fluides  dont  elles  sont  pénétrées.  Elles 
absorbent  avec  beaucoup  d'énergie  les  moindres  vapeurs  qui 
circulent  dans  l'air,  en  sorte  que  pendant  les  plus  fortes  chaleurs 
elles  sont  toujours  en  pleine  végétation. — ^Ajoutez  que  la  masse 
de  leurs  racines  comparée  à  celle  qui  s'élève  du  sol  est  tellement 
petite ,  que  la  terre  la  plus  maigre  lui  suflSt  pour  croître  et  se 
développer.  Aussi  n'est-il  pas  rare  de  trouver  ces  plantes  dans 
des  fentes  de  rochers  où  il  y  a  à  peine  un  pied  carré  de  terre  vé- 
gétale; elles  parent  de  leurs  fleurs  et  de  leurs  belles  couleurs 
vertes  des  lieux  dévorés  par  le  soleil.  Leurs  baies  sont  pour  les 
hommes  et  les  animaux  un  fruit  aussi  agréable  au  goût  que 
rafratchissant.  C'est  le  meilleur  remède  contre  les  chaleurs 
accablantes  du  pays  et  même  dans  les  maladies  qu'elles  engen- 
drent. —  Sans  les  épines  dont  la  nature  les  a  toutes  munies,  ces 
plantes  si  utiles  seraient  constamment  détruites  par  l'homme 
ou  par  les  animaux.  — Ce  genre  extraordinaire  comprend  des 
plantes  de  toutes  grandeurs  :  depuis  la  plantule  massive  grosse 
comme  un  œuf  de  poule  jusqu'à  l'arbre  naut  de  quarante  pieds 
et  dont  la  tétç  a  cinquante  à  soixante  pieds  de  diamètrç. 


connus  par  le  grand  usage  que  l'on  en  fait,  sont  :  \eeaciier  splen- 
aide,  le  rariier  nopal,  le  cactier  de  campécke;  les  deux  pre- 
miers employés  pour  l'éducation  de  la  cochenille  fine  et  de  la 
cochenille  sylvestre  au  Mexique  et  à  Saint-Domingue.  Ceux  qui 
seront  curieux  d'étudier  la  culture  de  ces  deux  arbres ,  ainsi  que 
la  manière  d'élever  les  cochenilles ,  consulteront  le  traité  de 
Thierry  de  Ménonville  (1786)  sur  cet  article.  Ce  fut  lui  qui  dota 
Saint-Domingue  de  cette  belle  production  après  un  périlleux 
voyage  au  Mexique. —  En  Europe,  le  cactier  n'est  d'aucun 
usage  ;  car ,  sauf  le  cactier  à  raquette  dont  nous  avons  déjà  parlé 

Elus  haut,  et  qui  peut  s'acclimater,  on  n'obtient  guère  les  autres 
elles  espèces  qu'en  serre,  et  les  soins  dont  il  faut  les  entourer 
sont  si  nombreux  et  si  minutieux  que  réellement  on  ne  peut 
cultiver  ces  plantes  que  comme  un  objet  de  curiosité.  —  En 
Amérique  c'est  différent,  il  n'y  a  pas  un  seul  cactier  dont  le 
fruit,  les  épines  ou  le  corps  même  ne  soit  utilisé.  On  mange  les 
bourgeons  de  certaines  espèces  comme  en  Europe  les  asperges. 
Tous  les  fruits  des  cactiers  sont  recherchés  pour  leur  acidité 
rafraîchissante  ;  il  en  est  même  qui  entrent  dans  la  pâtisserie.— 
Les  Indiens  mettent  au  pot  les  jeunes  pousses  et  font  avec  les 
graines  une  sorte  de  pam.  —  En  médecine,  au  Mexique,  on 
emploie  les  fruits  des  cactiers  en  raquette  à  articulations  dans 
les  ardeurs  d'entrailles,  dans  les  fièvres,  dans  les  maladies  bi- 
lieuses.—Les  naturels  emploient  les  jeunes  articulations  de  ces 
cactiers,  broyées,  pour  graisser  les  roues  de  leurs  voitures.— 
Enfin,  outre  les  nombreux  usages  propres  au  pays  même  où 
elles  naissent,  ces  plantes  sont  encore  pour  nous  de  la  dernière 
utilité,  puisque,  sans  la  cochenille  qu'elles  nous  fournissent, 
nous  n'aurions  jamais  pu  remplacer  la  pourpre  des  anciens. 

€A€TOiDES,  S.  m.  (6o(an.),  famille  de  plantes  qui  ne  contient 
qu'un  genre,  les  cactiers. 

CACroNiTE  {cactoniiet)^  s.  f.  (lHholog.)^  pierre  que  quel- 
ques-uns prennent  pour  la  sarde  ou  pour  la  comaNne.  On  a  pré- 
tendu  que  son  seul  attouchement  rendait  victorieux,  et  que, 
prise  à  la  dose  d'un  scrupule,  elle  mettait  à  couvert  des 
maléfices,  propriétés  si  fabuleuses  qu'à  peine  osons -nous  en  faire 

mention.  

CAGTOS  ou  CACTUS,  S.  f.  (^I^fi.), ancien  nom  d'une  plante 
do  genre  des  cardons. 


CACUiRiROC,  s.  m.  (W#l.),  nom  quel'en  doiHMit*to|Un, 
à  l'oflScier  dont  les  fonctions  étaient  de  ramiller  les  hn!l 
et  les  droiU  du  peuple,  et  de  recueillir  toutes  ks  i^ 
tions.  ^ 

CACUHIME,  s.  m.  (gramm,),  droe,  somimt,  6lte  mk 
élévation  (Boisle),  *  ^ 

GACCS  {myihoL),  Selon  Virgile ,  Gacos  éUil  u  m^ 
demi-homme,  d'une  taille  gigantesque,  et  dont  liboodeiv. 
missait  des  flammes.  Sa  caverne  était  cretisée  dans  le  m 
Aventin,  et  l'entrée  en  était  fermée  par  une  pierre éoorviv 
yinj;t  bœufs  n'auraient  pu  déplacer.  A  l'entrée  de  cHleoin 
étaient  suspendues  des  têtes  sanglantes,  et  autoQrêtwntè' 
perses  les  os  de  ses  victimes.  Hercule,  apr^  atoir  détttGvia. 
conduisit  ses  troupeaux  sur  les  bords  du  Tibre,  et  s'oihn 
pendant  qu'ils  paissaient.  Cacos  lui  en  volt  boit,  et  fMriiè^ 
rober  la  trace  de  leurs  pas,  il  les  traîna  à  recukuii^a 
antre:  mais  les  bœufs  qui  restaient  se  mirent  i  nue  fa 
vaches  enfermées  dans  la  retraite  de  Cacos  leur  répoQdni,^ 
Hercule  s'apercevant  du  vol,  courut  en  fureur  rers  tiom 
Mais  l'ouverture  en  était  fermée  par  un  rodier  qoe  tf«g 
suspendu  des  chaînes  forgées  parVulcain,  et  que  Mlle  « 
humaine  ne  pouvait  ébranler.  Le  héros  ayant  dtfidoéiBB- 
chers  d'alentour,  pénétra  dans  l'antre  deGacos,8iiRlleki|it 
et  l'étrangla.  Les  habitants  du  mont  Aventin,  déUffèéûn. 
instituèrent  une  fête  en  l'honneur  de  son  vainqueur,  tiktàt- 
brèrent  depuis  tous  les  ans.  Plusieurs  poètes  IHwoB/dbitp 
la  défaite  de  Cacus,  et  quelques  artistes  l'ont  rRpréné.()i 
voit  sur  un  médaillon  de  bronze  d'Antonin  Ke,  Hacéenii- 

Sueur  tenant  sa  massue,  et  près  de  lui  Cacos  éteiidtli5|idi 
evant  sa  caverne  (Mionnet ,  Méd.  rom.f  t.  Iyp.)t4].  C« 
pierre  gravée  moderne  du  cabinet  de  France  tepreoieC» 
enlevant  les  bœufs  d'Hercule.  La  matière  est  no  iipii  Luri 


(F.  Mariette,  pi.  04;  Dumersan,  Hist.  dnctih.ia 
n*"  804).  DII11K0. 

CACUTBis  (géogr,  afic.),  rivière  de  l'Inde,  qiaiejcaeài 
le  Gange. 

CACYPARis  (géogr,  ane.)^  aujourd'hui  Jlaiiclii^,  Im* 
la  Sicile,  au  sud-ouest  de  Syracuse. 

CAD  ou  CADUS  (archéoi.  tûerié)^  sipifie  en  bèlRi» 
cruche,  une  barrique,  un  sceau.  Saint  Luc,  ch.  xn,ti^ 
met  pour  une  certaine  mesure  :  Combien  ieui-^m^^ 
maître  ?  cent  cades  d'huHe.  Le  grec  \\i  :  cent  Ma-^^ 
baUi,  autrement  éphi,  contenait  vingt-neuf  pintM,  (^* 
demi-setier,  un  poisson  et  un  peu  plus,  mesure  de  Pirs. 

CADA  ou  CADi  (géofir,  ancX  petite  ville  de  lléoMe,«t» 
confins  de  la  Phrygie,  de  la  Lyaie  et  de  la  Mjsie.  L«fc^ 
se  nommaient  Cadueni,  comme  on  peut  le  voir  ptr  lesBêj* 
qui  sont  parvenues  jusqu'à  nous.  C'est  un  vmiçinf^^ 
la  Phr]fgie  Pacatiennc,  au  diocèse  d'Asie,  sons  la  nélnH'' 
Laodicée. 

CADABA,  s.  m.  (bolan,\  genre  déplantes  qui»"^'"* 
des  câpriers.  Le  plus  remarquable  est  leeadabafamntM 
les  feuilles  farineuses  sont  regardées  comme  intiTéeén»»* 

CADALOVS  ou  CADOLUS,  évêque  de  Parme,  falêloif 
sous  le  nom  d'Honoré  II,  l'an  1061 ,  par  la  faction  deleapa* 
Henri  IV  contre  Alexandre  II,  qui  avait  été  (anooiqii««'" 

Î)ar  les  cardinaux  après  la  mort  ae  Nicolas  n-.ï|'^"**2  « 
bis  de  Rome  qu'il  avait  assiégée,  et  périt  miséraWetn»  • 
avoir  voulu  quitter  la  papauté  (  Léon  d'Ostic,  lit.  '"»*- 
Platine,  Vie  d* Alexandre  II;  Baronius,  à  l'an  iW,  » 

CADANQNiy  s.  m.  (pharm,)^  sorte  de  drogue qoeFooiii^ 
aussi  graine  de  perroquet. 

CADALSO  (Don  JosEPB),  colonel  espagnol,  1»^^'"}^^ 
fin  et  délicat.  Eloigné  de  ces  subtilités  oui  abondent  m 
plupart  des  productions  de  son  pays,  il  débuta  e«  Jlg 
tragédie  qui  n'était  pas  sans  mérite,  mais  qui  "^''RJfîL 
théâlre.  11  se  fit  connaître  davantage  par  ses  P«*r!jl 
dans  le  genre  anacréontique,  mais  surtout  uar  '*"*2  y5 
nieuse  qui  parut  en  1773,  sous  le  nom  de  non  Joiepfc  "J 
et  avec  le  titre  de  lo$  Erudiiot  a  la  violeta,  ^P^V^ 
dans  lequel  il  ridiculise  spirituellement  le»  érwlit»  *''P^JI 
et  combat  par  des  exemples  les  inculpations  "^L'^^ii 
triotes  ont  été  charsés  dans  ces  temps  modem»»  **  Sî^g 
fleur  de  son  âge  et  aans  la  force  de  son  talent,  lonqu" 
en  1783  d'un  éclat  de  bombe  au  siège  de  Gibrallar. 

CADA-MOSTO  OU  CA-DA-MOSTO  (ALOIS  «""^^J^^'-f 

Venise  en  145S,  se  consacra  entièrement  ^^f'^t^JL 
avoir  reçu  l'éducation  la  plus  soigoée,  et  ûi  ptaseitf'vr 


•  CADAftTS.  ( 

tns  la  Médilemnée  et  la  mer  Atlantiqiie.  En  1454 ,  Il  fit  an 
oyage  en  Flandre  sur  le  faûseau  de  son  compatriote  Marco 
eoo.  Des  vents  contraires  les  retinrent  dans  le  détroit  de  Gi- 
raltar,  et  les  obligèrent  à  relâcher  au  cap  Saint- Vincent,  où  le 
rioce  Henri  poursuivait  ses  études  dans  la  retraite,  et  s*occu- 
ait  des  découvertes  à  faire  sur  les  côtes  d'Afrique.  Cada-Mosto, 
ïone  homme  entreprenant,  offrit  ses  services  au  prince,  et  en 
blintun  bâtiment  de  quatre-vingt-dii  tonneaux.  Il  mit  è  la 
oiie  le  ïiS  mars  145S ,  oénétra  dans  le  Sénégal  découvert  dé- 
nis cinq  ans,  s'enfonça  tort  avant  le  long  des  cAtes,  et  séjourna 
oelque  temps  chei  le  prince  Daniel,  dont  les  Euts  s'étendaient 
a  Sénégal  au  cap  Vert.  Après  avoir  (ait  provision  d*or  et  d'es- 
laves,  il  poursuivit  sa  route  jusqu'au  cap  Vert.  L&,  il  se  joignit 
deux  autres  navires  explormiurs  du  prince,  et  tous  trois  arri- 
érent enfin  aux  bouches  du  OeuveGambia,  dont  on  leur  avait 
anté  les  richesses.  Mais,  ayant  été  attaqués  par  les  naturels  du 
«ys ,  et  leur  équipge  éUnt  épuisé  de  fatigue  et  entièrement 
éôouraffé,  ils  furent  obligés  de  se  retirer  et  de  retourner  en 
y>rtugaT.  En  1456,  Cada-Mosto,  accompagné  de  deux  autres 
aisseaux,  fit  un  second  voyage  au  fleuve  Ganibia,  et  découvrit 
endant  le  trajet  les  lies  du  cap  Vert.  En  entrant  dans  le  Gambia, 
1  fut  cette  fois  bien  accueilli  ;  mais  l'échange  de  l'or  ne  répon- 
lit  pas  à  son  attente.  Les  trois  vaisseaux  s'avancèrent  jusqu'aux 
Icuves  Gasamansa  et  Rio-Grande,  et  retournèrent  ensuite  en 
^>rtu^al.  Gada-Mosto  y  demeura  jusqu'à  la  mort  du  prince 
lenn,  arrivée  en  1463.  La  description  de  ses  voyages  (  Frima 
Hiv^asionê  pet  l'Oceano  aUe  (erre  de'  negri  délia  Boêha- 
Sit'opia,  di  Luégi  Cada-Moslo,  Vicence,  1507),  les  plus  anciens 
les  modernes,  est  un  vrai  modèle  ;  il  y  règne  un  ordre  admira- 
>le  ;  la  narration  est  attrayante,  et  les  descriptions  sont  d'une 
grande  clarté  et  d'une  exactitude  scrupuleuse. 

CAHAMOSTO  (Màrc-Antoitib)  ,  astronome  ,  d'une  des  fa- 
in'lles  les  plus  illustres  de  Lodi,  étudia  dans  sa  jeunesse  le  droit 
•t  la  médedne,  et  se  fit  recevoir  docteur  dans  ces  deux  facultés. 
*lus  tard  il  étudia  avec  un  succès  prodigieux  les  mathématiques 
l  l'astronomie.  D'une  piété  sincère»  Gadamosto  embrassa  Télat 
cclésiastique,  et  fut  pourvu  d'un  canonicat  au  chapitre  de 
xïdi.  En  1505,  étant  grand  vicaire,  il  fonda  une  confrérie  du 
«mt-Sépulcre.  On  ignore  l'époque  de  sa  mort.  Le  seul  de  ses 
«vrages  imprimés  a  pour  titre  :  Compendium  in  umm  et  ope- 
aiionee  aetrolabU  Meesahoia,  eum  deeiaratianibu*  et  additio- 
\ibui.  Milan,  1507,  in-4». 

GADAMOSTO  (MarcJ,  poéle,  de  la  même  famille  que  le  pré- 
edent,  avait  embrassé  l'état  ecclésiastique,  et  vivait  à  la  cour  de 
Lomé  sous^  Léon  X.  G'est  tout  ce  qu'on  sait  de  sa  vie.  Il  a  laissé 
n  recueil  de  poésies  italiennes,  intitulé  :  Sonelli  ed  altre  rime, 
on  prùpotte  e  riposte  di  aieuni  uamini  degni  ,  e  con  alcunê 
\9veUe,  capitoii  e  itanxe^  Rome,  Blado,  1544,  in-8*.  Dans  un 
vertissement  qui  est  à  la  tête  de  ce  livre  fort  rare,  l'auteur  dit 
u'il  avait  composé  un  grand  nombre  d'autres  poésies,  mais  que 
»  manuscrits  ont  été  perdus  à  Rome  durant  le  sac  de  cette 
îfle  par  le  connétable  de  Bourbon.  Dans  sa  Storia  del  volgar 
oesia ,  Crescembeni  prétend  que  Gadamosto  était  en  grande 
iveur  auprès  de  Léon  X.  On  peut  en  douter,  quand  on  voit  le 
oëtc  se  plaindre  dans  un  sonnet  que  sa  misère  est  extrême, 
oe  la  mort  serait  pour  lui  un  bienfait.  Et  dans  un  autre,  il  dit 
o'il  remplit  les  devoirs  d'honnête  prêtre  depuis  seize  ans ,  et 
!  rôle  d'humble  solliciteur  depuis  dix,  sans  jamais  avoir  reçu  le 
lus  petit  bienfait  ou  bénéfice. 

CADARiBN  (*M|.  mod.).  nom  d'une  secte  mahométaue.  Les 
idarirm  sont  une  secte  de  musulmans  qui  attribue  les  actions 
?  l'homme  à  l'homme  même,  et  non  4  un  décret  divin  qui  dé- 
frniine  sa  volonté.  L'auteur  de  cette  secte  fut  Maabd-ben- 
.aiidal-Giohni ,  qui  soufl'rit  le  martvre  pour  défendre  sa 
•oyance.  Ge  mot  vient  de  l'arabe  kadara,  pouvoir.  Beii-Auo 
ppelle  les  cadariens,  les  Mages  ou  les  Mantekiem  du  mueul- 
ianiême.  On  les  appelle  autrement  motatalei. 

CADARiTBS,  GADAmiBiis  (hUt.  Motf.),  secte  musolmane 
ui  attribuait  les  actions  de  l'homme  à  l'homme  agissant  diaprés 
NI  libre  arbitre,  et  non  au  décret  de  Dieu,  qui,  dans  le  feta- 
sme  maboméUn ,  inspire  et  gouverne  la  volonté  humaine, 
cite  secte  eut  pour  auteur  un  cerUin  Maabed-ben-Kalidal- 
;iohiii,  qui  fut  mb  â  mort  par  Medjadj,  è  Balsora.  Ben-Aun,  o» 
es  plus  célèbres  docteurs  musulmans ,  se  détournait  avec  me- 
ns des  cadariens,  qu'il  appelait  Manickéene  de  rislanûsme, 
«rce  qu'ils  admettaient  deux  principes.  Dieu  et  l'homme.  Sui- 
•nt  un  autre  personnage  célèbre,  pour  n'être  point  cadarite,  il 
ftttt  rapporter  toutes  les  bonnes  actions  â  Dieu  ei  les  roéchamca 

I  homme. 

CADAmn  (OiiLS  DB),  poêle  du  xm'^  siècle,  écoyer  du  roi 


760  )  6ADASTHBB. 

Philippe  le  Long,  n'est  connu  que  par  une  pièce  de  vers  galants, 
insérée  dans  le  Ckoiœ  des  poésies  des  troubadours^  ▼,  273. 

CADASTBAL,  ALK,  adj.  {écon,  po/il.),  qui  est  relatif  au  ca- 
dastre. Les  opérations  cadastrales. 

CADASTRE  (^con.  polit,).  On  nomme  ainsi  la  levée  du  plan 
d'un  territoire,  avec  I  indication  exacte  de  l'étendue,  de  la  cul- 
ture ,  de  la  valeur  et  du  produit  de  chaque  bien  fonds,  ainsi 
que  les  noms  de  leurs  propriétaires.  Ge  travail  immense,  et  si  im- 
portant pour  établir  l'assiette  et  la  répartition  de  l'impôt  fon- 
cier, a  été  tenté  pour  la  première  fois  d'une  manière  régulière 
et  profitable  après  la  révolution  de  1789.  Pris  et  repris  par  la 
suite,  il  a  vané  tour  à  tour  dans  son  exécution,  qui  s'est  faite 


cadastre  fut  volé  par  quelaues-uns  et  rejeté  par  le  plus  grand 
nombre,  car  cette  mesure  frappait  d'impôts  beaucoup  de  terres 
nobles,  dénonçait  l'immense  territoire  occupé  parles  privilégiés, 
et  s'opposait  à  des  envahissements  trop  fréquents  de  lorèls  ou  de 
praines  qui  étaient  la  possession  dos  communes.  Aujourd'hui 
encore,  malgré  l'application  du  système  électif  à  la  nomination 
des  conseils  généraux ,  ce  qui  doit  favoriser  les  intérêts  de  la 
masse,  les  deux  tiers  à  peine  de  la  surface  du  territoire  français 
sont  cadastrés  ;  aussi  l'assiette  et  la  quotité  de  l'impôt  fonder 
présentent-elles  de  nombreuses  et  préjudiciables  diflerences; 
le  principal  de  cet  impôt  est  par  exemple  pour  quelaues  dépar- 
tements le  huitième  du  revenu ,  et  pour  d'autres  c  est  le  dix- 
septième  I  Ajoutei  que  les  travaux  incomplets  et  défectueux  du 
cadastre  ont  depuis  trente  ans  coûté  130,000,0001  Gombien 
n'est-il  pas  désirable  de  voir  enfin  se  réaliser  une  entreprise 
aussi  importante,  aussi  nationale?  Par  elle,  les  droits  électo- 
raux seraient  fixés  d'une  manière  intègre  et  authentique,  la 
répartition  de  l'impôt  deviendrait  juste  pour  tous ,  et  les  pro- 
priétés, plus  inviolables,  seraient  moins  exposées  à  de  ruineux 
procès.  Par  elle ,  on  acquérerait  pour^  l'économie  publique  la 
connaissance  exacte  de  la  richesse  du  sol  et  des  ressources  du 
pays,  et  on  obtiendrait  des  moyens  prompts  et  faciles  pour  amé- 
liorer et  accroître  nos  voies  de  communications  et  aussi  pour 
défendre  la  patrie.  —  Les  opérations  cadastrales  sont  de  qua- 
tre sortes:  l"  la  partie  d'art;  V  Veœpertise;  y*  la  réparti^ 
tion  individuelle;  4^  les  mmîatiom.  —  A  la  parfi'e  d'art  sont 
réservées  la  délimitation  des  communes ,  la  dirision  de  leur 
territoire  en  sections,  et  la  triangulation  facilitant  à  l'arpenteur 
la  précision  de  la  levée  du  plan.  —  Par  expertise,  on  entend  le 
classement  et  l'évaluation  des  biens  fonds.  Elle  détermine  1*  en 
combien  de  classes  ils  peuvent  être  divisés,  d'après  les  différen- 
ces de  la  fertilité  des  terres  et  du  produit  des  maisons,  usines  et 
manufactures  ;  V  à  quel  prix  on  les  évalue.  —  La  répartition 
individuelle  indique,  pour  la  perception  des  contributions  di- 
rectes ,  la  cote  due  par  chaque  propriétaire  selon  la  nature  de 
ses  diverses  possessions.  —  Les  mutations  de  propriétés  et  de 
propriétaires  sont  soigneusement  enregistrées  et  complètent  les 
opérations  cadastrales.  —  Ges  divers  travaux  du  cadastre  sont 
confiés  dans  chaque  département  k  des  géomètres  nommés 
pr  le  préfet ,  et  à  des  propriétaires  désignés  par  le  conseil  mu- 
nicipal ,  assistés  d'un  contrôleur  des  contributions  directes.  Ils 
se  font  par  canton  d'après  les  arrêtés  des  préfets,  la  révision  des 
conseils  généraux  et  l'approbation  du  ministre  des  finances. 
Les  contestations  qui  peuvent  s'élever  au  sujet  des  limites  entre 
daux  communes  sont  jugées  par  les  préfets,  et  par  le  conseil 
d'Etat  si  les  communes  appartiennent  à  deux  départements. 
Les  tribunaux  prononcent  sur  les  limites  conlentieuses  de  deux 
propriétés.  Les  réclamations  contre  les  évaluations  on  les  classe- 
ments de  terrains  doivent  être  faites ,  sous  peine  de  déch^nce, 
ctens  les  six  mois  qui  suivent  la  mise  en  recouvrement  du  rôle 
d'inscription,  et  elles  sont  déférées  aux  conseils  de  préfectures  ; 
mais  on  les  admet  à  toute  époque  quand  il  a  été  éprouvé  des 
pertes  dans  le  revenu,  postérieures  ou  étrangères  au  classement, 
et  indépendantes  de  la  volonté  du  possesseur.  —  Les  principes 
rehitifi  au  cadastre  se  trouvent  consignés  1<*  dans  la  loi  des  fi- 
nances du  31  juillet  1891  ;  9<*  dans  l'ordonnanee  royale  du  3  oc- 
tobre 1831  ;  W*  dans  un  règlement  général  du  10  du  même 
mois,  prescrit  par  le  ministre  des  finances,  et  annexé  k  cette 
même  ordonnance:  4*  dans  les  lois  antérieures,  dont  les  dispo- 
sitions n'ont  pas  été  abrogées,  ou  qui  ne  sont  pas  contraires  a  la 
loi  du  SI  juillet  1831,  base  de  cette  législation.    LoBBMBKrr. 

CADASTBB  (eoiiMii.).  Cest  le  nom  que  les  marchands  de  Pro- 
vence et  de  Dauphiné  donnent  quelqtiefois  aujoumal  ou  regis- 
tre sur  lequel  ils  écrivent  chaque  jour  les  affaires  concernant 
lêor  commerce  et  le  détail  de  la  dépense  de  leur  maison. 

CA»A8TftB&,  V.  a.  (administ.)^  mesurer  l'étendue  des  biens, 


CABAWÂJULU 


(îiO) 


en  lever  le  plan,  et  tracer  ane  désîgaatîoo  poar  les  iasciire  aa 
cada&lre. 

CAD  AVAL  [géogr,  hitl.)^  bourg  de  la  province  d'Eatcamadure 
eo  Porlugal ,  situé  dans  le  G)rreiçao  de  Torres  Vedras  ,  à  one 
grande  hauteur,  luaisdans  une  contrée  fertile.  Il  renCerme  130 
niais(>ns,  et  il  était  aslrefois  la  propc iélé  de  la  maison  de  Castro, 
si  célèbre  dans  1* histoire  du  Porlugal.  Jeanne  de  Castro,  fille  et 
héritière  de  Jean,  apporta  Cadaval  en  dot  à  son  époui,  Ferdi- 
nand de  Portugal,  premier  duc  de  Bragance.  Alvaro.  le  troi- 
siènie  fils  issu  de  ce  mariage,  obtint,  dans  le  partage  du  patri- 
moine commun  entre  les  héritiers,  Tentugal  dans  le  Beira  à  titre 
de  comté,  Galveas  en  Alenlejo  dans  la  Correiçao  de  Aviz,  et  Ca- 
daval ;  il  épousa  Pbilippa  de  Melo,  ûllc  et  héritière  du  comte 
Rodrigue  Alphonse  d'Olivenza.  Son  fils  Rodrigue,  qui  épousa 
en  premières  noces  la  tille  de  François  d'Alineyda ,  premier 
vice-roi  des  Indes,  adopta  le  nom  de  Melo,  qui  était  celui  de  sa 
famille  maternelle,  et  devint  premier  utarquis  de  Ferretra  sur 
la  Guadiaua  dans  rAlentejo,  tandis  que  son  plus  jeune  frère, 
Georges  de  Porlugal,  comte  de  Galveas,  devint,  par  son  mariage 
avec  Isabelle  Colon ,  l'ancêtre  des  ducs  de  Veragua  et  de  la 
Vesa.  L'arrière-petit-fils  de  Rodrigue,  Nuno  Alvarez  Pereyra  de 
Melo  y  Portugal ,  cinquième  marquis  de  Ferreira ,  ciMule  de 
Tenluffal ,  fut  nommé  duc  de  Cadaval  par  le  roi  ieaji  IV  en 
1649.  Dans  les  querelles  qui  survinrent  entre  le  roi  Al- 
phonse VI  et  Don  Pedro,  il  prit  le  parti  de  ce  dernier,  dont  il  de- 
vint plus  tard  le  premier  mmistre.  Il  faut  attribuer  à  l'influence 
des  deux  femmes  de  la  maison  de  Lorraine,  qu'il  épousa  l'une 
après  l'autre,  la  dépendance  si  prononcée  où  le  Portugal  se 
trouva  par  rapport  à  la  France  pendant  un  si  grand  nombre 
d*années.  —  Le  duc  de  Cadaval  tient  encore  aujourd'hui  le  rang 
le  plus  élevé  parmi  les  grands  de  Portugal,  quoique  Dalrymple 
n'estime  ses  revenus  qu'à  80,000  crusades.  Outre  Cadaval,  il 
possède  Arega  dans  la  Correiçao  de  Thomas,  Mugem  dans  la 
Correiçao  de  Santarem,  Grandola  dans  la  Correiçao  de  Seluval, 
tout  cela  dans  la  province  d'Estramadure;  dans  la  Beyra,  Biiar- 
cos,  VilU-Novade  Anços.PenaCova, Tentugal,  Santa-Cbristina, 
dans  la  Correiçao  de  Coimbra  ;  Rabaçal  et  Alvayaaere  dans  l'A- 
lentejo;  enfin  Ferreira,  Villa-Alva,  Agiia  de  Peiies.  Aiberca- 
ria  de  los  Furos,  et  Villa  Ruiva  dans  la  Correiçao  de  Beja. 

CADAVALLi,  &.  m.  {bùimn,).  Les  Brames  a pjiellent  aÎM  un 
genre  de  vigne  du  Malabar,  nommé  par  les  Portugais  ihmu 
a'emfermos,  par  les  Hollandais  tnoep  drmvin,  ^  Prew^iêrê 
eipèce.  Cadâyalli.  Le  cadavalli  a  la  racine  cylindrique ,  li- 
gneuse, blanchâtre .  longne  d*un  à  desx  pieds,  aur  un  demi- 
pouce  à  un  pouce  de  diamètre,  très-ramifié.  Il  eu  sort  deuK  à 
quatre  liges ,  longues  de  vingt  à  trente  pieds ,  serpentantes  et 
grimpantes,  rylindriques,  de  trois  à  quatre  lignes  de  diamètre, 
charnues,  tendres,  pleines  d'nnsuc  blanc  laiteni,  vertes  exié- 
rieurement,  mais  semées  ça  et  là  d'une  farine  blaaohe,  sem- 
blable à  de  la  chaux  fomaée  par  l'exaiccalioa  de  la  transpiiacioa 
de  ce  suc.  Ses  feuilles  sont  alternes,  disposées  ciKulairement  le 
long  des  tiges,  à  des  disUnoes  de  quatre  à  six  ponces,  taillées  eo 
cœur,  longues  de  cinq  à  neuf  pouces,  d'un  ^uart  moins  larges , 
échancrées  d'un  sixième  è  leur  origine ,  terminées  par  une 
longue  pointe  à  leur  extrémité  opposée ,  ornées  de  chaque  c^ 
dos  bords  de  cinquante  à  quatre-vingts  denlicules  terminés  en 
soie,  minces,  fragiles,  lisses,  brunes ,  ternes  dessus,  luisantes 
dessous ,  relevées  d'une  grosse  cùte  longitudinale,  ramifiées  de 
sept  à  huit  paires  de  nervures  opposées  de  chaque  c6té  dont 
les  inférieures  ibrmeot  cinq  côtes  rayonnantes ,  et  portées  mr 
un  pédicule  cylindrique  presque  é^  à  leur  longueur.  De  Tori- 
gine  de  ce  pédicule  sortent  deux  stipules  assez  grandes,  cadu- 
ques, et  à  l'opposé  du  pédicule  même,  une  vriSe  aussi  langue 
Su'elles ,  d  ramifiée  à  son  aiitiett  de  trois  à  qaatre  brandies 
ilerna.  Les  corymbes  des  fleurs  sortent ,  non  pas  de  l'aisseiie 
desfeuiUfft,  mais  du  côté  qui  leur  est  opposé,  ei^euleiiiefiiaar 
les  petites  branciies ,  de  sorte  qu'elles  lieiMieiH  la  place  des 
vrilles  qui  leur  manquent.  Ce  oery mbe  égale  à  peine  la  teaveur 
des  feuiUes,  et  il  est  iiartagéà  son  milieu  en  onq  no  six  bran- 
dies alternes,  terminées  cticiune  par  uafcouqiiBt  de  trois  à  aeuf 
fleurs  blancbàtres,  muertcsen  étoile  de  deax lignes  de  damèke. 
et  portées  sous  un  an^e  de  quarante-cinq  di^réa  d'an sufffw, 
sur  un  pédicule  cylmdriyie  fort  m  long,  f  hamit  fleur  est 
hennapbaodila  et  posée  an-desMus  de  l'evaire.  Elleeansisie  en 
un  cabce  à  quaU»  feuilles  petites  tnai^nlMan,  ^les;  en  «M- 

ire  pétales  égaux,  Idangutaîres,  nue  leisploslangs,nieon^re 
etammes  de  même  langnenr;  l'ovaire  cM  tphéaoide,  nelit.  porté 
sur  un  disque  aplati,  ynféi^pe  des  êiaminw  ade  h  oe/aHe, 
et  surmonte  par  nn  style,  terminé  par  un  stigmate  tién^sphéri- 
que  velouté.  L'ovaire  en  mOrissant  esl  aceompagné  en  Ëona 
qm  grossit  un  peu  an^kisaiM  de  hû,  et  devient  nnefcMeninSe  I 


très-conrte  •«  spÉiérolde,  Wngne  dednq  li^nca  ,  à  pet 
quart  moins  large,  verte  d'abord,  ensuite  t 
oiarmie ,  aucculente ,  pleine  de  chair  «nrèuenae  • 
loge ,  contenant  un  osselet  ou  pépin  ovoïde  de  t 
longueur,  d'un  tiers  moins  lar^ ,  eendré-nmr,  à 
pâle.  —  Le  aïkd^vuHi  croit  au  AbUbar  sm*  les   HMèrca 
grandes  (orèts  ;  il  est  vivace.  Son  suc  est  d'un  lilanc  et 
acre  et  de  mauvaise  odeur.  Celui  de  ses  fmits  est  vcft  et 
memeut  acre.  De  ses  sarments  tes  Malabans  font  de» 
des  corbeilles  qu'ils  appelloiit  eada ,  pour  endermcr  Irnr 
ger.  Son  suc,  tiré  par  expression  et  cnit  avipc  llintte ,  s'< 
en  emplâtre  pour  résoudre  les  bumeors  les  plna 
décoction ,  avec  le  sucre,  se  donne  dar^s  les  lièvres 
pleurésie.  L'eau  qui  ooule  natureilenient  de  aea  tîfcn 
avec  le  sucre,  a  le  même  eUet,  aéoucit  la  Ions ,  pnrifc  W» 
guérilla  pulmonie  et  arrête  les  crachements  cteanng  âa 
pilée  et  cuite  dans  l'eau  se  met  entre  les  deaiSs  puvr  «n 
ser  la  douleur.  Son  écorce  pilée  s'applique  sur  les  «iorfvi 
accélérer  la  reproduction  des  diaif  s.  —  Deuxième 
BOURiil.  Les  Malais  appellent  du  nom  de  bmbomri$i  un 
bouriji,  une  autre  espèce  de  cadavalli.  Cette 
cadavalli  proprement  dit ,  eu  ce  que  1**  sa  racine  est 
ment  longue ,  sortant  par  intervalles  an-dcMs  de  la 


4m 


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replongeai. t  ensuite«et  produisant  çà  et  là  an  £**■' 

de  tiges  qui  empèdient  de  distinguer  la  princîpaXe  :  «< 

est  visqueuse  et  souple  ;  V  ses  tiges  sont  nln 

pouce  environ  de  diamètre,  plus  longues,  plus 

mêlées  de  brun  et  comme  articulées  ;  21**  aei 

OBur  de  cinq  à  six  pouces  au  plus  de  longuenr,  sur 

de  moitié  moindre;  4°  leurs  dentelures  sont  nsoitia 

et  plus  obtuses,  sans  ûlet  au  t>out ,  an  nombre  de  sept  â 

chaque  côte ,  comme  les  nervures  ;  5^  elles  n*<mc 

grosses  côtes  à  leur  origine  en  dessous;  0"  le  pédim 

porte  est  deux  à  quatre  fois  plus  court  Qu'elles;  7^  Ir 

ue  ses  fleurs  est  une  fois  plus  court  que  les  feuiUe»  •  <f 

seulement  de  neuf  à  douze  fleurs.  Le  tiabouriji  end 

ment  dans  les  bois  peu  élevés ,  tant  sur  le  rivagv 

champs,  où  il  jette  des  tiges  si  nombreuses  et  si 

souvent  on  ne  peut  en  dbtinguer  la  souclie  ou  b  lige 

Ses  fruits  sont  mûrs  en  mars  et  en  avril.  Ses  tigrs  «ml  a  fn- 

priété,  pour  peu  qu'on  les  plie ,  de  craquer  on  de  Cake  ualrM 

assez  fort  pour  laisser  croire  qu'on  les  casse,  m —  ^^ 

souffrir  le  moindre  dommage.  Toute  la  plante  a  ni 
Ses  feuilles  ont  une  saveur  légèrement  acide  »  qui 
gère  démangeaison  à  la  l)ouche.  Les  habitants  de  Batr^a ,  m^ 
gré  l'àcreté  qu'ont  ses  jeunes  feuilles ,  les  font  cuire 
antres  herbages,  pour  les  manger  en  farce.  — 
BiSOL.  La  troisième  espèce  de  cadavafK  est  n 
les  habitants  d'Amboine.  Les  Malais  l'appellent  hrûmf  on  um 
brUol,  ou  daun  aposlama;  les  habitants  d*Ainbmnr  «an 
loUutotiu ,  ceux  de  Bale^  $amboug  iuiang ,  qui  wr  âr 
comoude  deio$;  ceux  de  Tarnate  goemi  rolio-roiê»  t-^^ 
âm  tianepéiiiinnie.  EHe  difl<^re  du  ttabouriji ,  en  ce  qnr  \  m 
tiges  sont  comprimées,  cendrées  en  bas,  brunes  en  bant,  u4v 
de  vert  ;  2^  ses  feuilles  sont  un  peu  plus  petites  et  pins  ait  '^aw 
à  proportion ,  longues  de  quatre  a  cinq  pouces  an  pte^  ;  ~  •' 
pédicule  qui  les  porte  est  une  à  deux  fois  plus  conrt  fsrè» 
4<*  le  cor^mlie  des  fleurs  est  presque  sessile ,  â  peine  aam  tm 
que  le  pédicule  des  feuifles,  et  composé  de  quinze  à  vingt  >.i. 
5**  ses  raies  ou  raisins  sont  sphériqnes,  de  trois  figue»  jn  .-  -.  * 
diamètre,  à  peu  près  eonrnie  les  baies  en  aunnn.  Lf*  ^^^  * 
trawe  dans  les  mêmes  Keux  que  le  babouriji,  mais  3  tas  Ww 
conp  plus  de  tirait  lorsqu'on  le  plie.  H  a  les  irêuwa  wru  .*r 
l'anslolocbe.  Sea  feoitles  amorties  snr  le  feu ,  ft  oiAer*  a*^  n 
peu  de  ewrcnma  et  de  srf,  s'appliquent  en  fnpiqsesnr  V«  «- 
menrs,  pour  les  Csire  onvrtr  et  atireder  ;  larsqti*«* 
dès  te  cummencewent  de  leur  ^'inalion ,  enes 
d'augmenter  et  les  dissipent,  comme  lufn|n^ 
ropium  on  le  ane  dn  linmn.  Leur  piiniâpait 


résoudm  on  k  faciliter  la  sondnae  éca  aa 
l'asléocoUe;»  d'où  lui  vient  son  nam ,  et  il 
ait  fonln  indiquer  cette  «erin  par  le 
oonMne  aietle  se  cassait,  pour  pan  qn'nn 
sinée  par  Plnmier,  aons  le  nam  4e  wiMt 
Cninlaf ..  p.  la,  planche  cui,  fig.  t,  cat 
deux  préeedentes  par  acs  fcnilles  vtinsi ,  et 
cales  onalre  on  cinq  fins  pins 
tie  espèces  de  planlet  caniondues 
leaiteenom  de  crfssnf  ascynirfff  nar  Linn^ ,  tt  ce 
est  lui-même  fautif,  puisqu'il  est  k  n 
on  na pouvait doneséomrnn fins 


iooé  eu  a  rcmiits»  en  prélendanl  déterBMocr  ei  classer  œ»  es- 
fces  de  vignes  élrapgèfeSy  qui  p«urraieiU  faire  ua  genre  parti- 
Uier  que  ouus  uid^uciOiis  sous  celui  de  Uisol ,  et  <|iài  doil  èlre 
togé  as^ès  de  celui  de  b  vigue,  daus  la  CauiiUe  dtfs  câpriers , 

■oo  daus  uae  autre  iamille,  cuaune  a  (ail  LinuCy  qui  place  la 
g^edalls  lacioqaièiue  classe  de  la  peataadrie ,  et  le  bÎBol ,  qui 
l  soo  citsus,  daoasa  quatrième  dasse  de  la  tétraodrie,  quo»- 
**U  ait  dû  savoir  q|ue  souvent  la  figue  u  a  que  quatre  et»- 
ioes. 

ciADAVÉRKiix  ,  BtJSB»  ad^  (  médê€.),  qui  lieAt  du  cadavre. 
^deur  cadavéreuse ,  teùU  ctuiavéreux. 

CADkXÉuiQVE,  adj.  des  deux  genres  {médee,)^  qui  est  rela- 
r  au  cadavre.  Auiopsie  cadavérique. 

CADArmE  ijcienc.  médic).  Dans  sa  plus  large  accepCion^  la 
^nomination  de  cadavre  s'applique  à  tous  les  corps  organisés 
riyéadto  vie  :d«iis  son  acception  la  plus  restreinte,  au  con- 
raire ,  ce  mot  sert  pour  indiquer  le  corps  de  Thomme  qui  a 
essé  de  vivre.  Le  moment  de  la  mort  est  donc  la  limite  qui  sé- 
mn  l'homme  du  cadarrr.  Quoique  la  mort  mtprnne  an  corps 
le  ritomme  «n  aspect  grnérarf  non  équivoque ,  néamneins  à 
«rtk le  Moirr  nous  ferons  comialtre  les  moyens  de  se  conrawi- 
re  ^  fe  nMîfé  de  son  existence.  Noos  ne  devons  envisactr 
^Mticfe  Cai^atvb  qu'au  point  de  vue  de  la  mâfecme  légale  r 
I  à  eet  égani  encore,  sans  nous  répéter  snr  ce  qur  a  été  dit  aux 
rtiries  AsmrirBy  AforrEiiEiiTy  Blessvbk  (  F.  ces  mots), 
t  anticiper  sur  ce  que  notis  avons  à  dire  am  artictea  Ehtoi- 

OfNNBBBIir ,  llVFANTICIDB,  SUBVEBSTON  ,  Slf9PB!f§tOfr ,  etc., 

OU» passons  immédiatement  à  Tétude  d'autres  points  piatiquea 
[«i  trouvent  ici  leur  pface.  fl  seraK  superflu  d'intHquer  Tordre 
nitant  lequet  on  dk>K  procéder  à  Touvertnre  des  cadavres ,  ce 
mil  étant  trop  sfmple  par  lui-même  et  trop  génératemenC 
onnv  :  quant  am  nrécatrtitns  qn^ri  conrientcte  prendre  dans 
^enronstances  mémco-lcgaies  en  particaHer,  ePles  ont  été  in- 
îqvées  et  le  seront  encore  en  Ken  convenable  toutes  les  Ibis  que 
opportunité  s'en  fera  sentir.  Cest  ainsi  qu'au  mot  Absenic 
oos  ayons  si^alé  comment  il  convient  de  procéder  pour  s'as- 
irer  si  ce  poison  est  contenu  dans  les  diflerentes  portions  dti 
mal  alfmentaîrey  et  s'opposer  à  ce  qu'ît  s'en  échappe,  etc. 
tant  de  passer  avx  considérations  qm  doivent  guider  h  mé- 
ecm ,  éetn»  les  cas  oè,  étant  ret|uis  par  Tautorité,  il  doit  nrocé- 
er  à  Teiamen  d^un  cadavre ,  nous  devons  eiposer  les  dtspotfi- 
ans  législatives  concernant  ce  sujet.  —  Lbyéb  bt  itoiiïma- 
Wif  DBS  CADATBB9.  ff  Art.  T7  du  Code  civit.  —  Aneone 
AiMialioo  ne  sera  feite  sans  une  autorisation  sur  papier  Kbre, 

aan»  frais,  de  l'officier  <fe  rétat  civil,  nui  ne  pourra  la  délivrer 
a^après  s'être  transporté  au  dbmicile  de  la  personne  déeéflée , 
mr  s'asBmrr  da  déités  ,  hors  les  cas  prévns  par  fesrèglenients 
rpolfee.  —  Art.  8f.  Lorsqu'il  y  aura  des  signes  on  indioes  <fe 
Qfft  violente»  ou  d'autres  circonstances  qui  donneront  lieu  de 

9B«p(0ftnery  on  ne  pourra  faire  l'inhumation  qu'après  qu'un 
neîer  de  poKce ,  assisté  d'un  docteur  en  médecine  ou  en  ehî- 
irgie,  aura  dressé  procés-verbal  deFétat  du  cadavre  et  des  cir- 
msianees  y  relatives,  ainsi  que  des  renseigne  mente  qu'il  aura 
i^  rtcneillfr  sur  les  prénoms ,  nom,  âae ,  profession ,  lien  de 
manceet  domicilecfe  la  personnedcéédée.  — Art.  45  du  Gxte 
iDslr.  crtm.  Le  procureur  du  rot  se  fera  accompagner,  au  be- 
tn,  par  nneou  deux  personnes  présumées,  par  feur  art  et  lenr 
t>fession ,  capables  d^af  précier  la  nature  et  les  iiicunatanws 
ff  crfme  ou  oéNt.  — Art.  44.  S^il  s'agit  d'une mortviolenle ou 
Ime  mort  donl^la  cause  soit  inconnue  ou  suspecte,  le  procureur 
i  foi  se  fera  assister  d'un  ou  de  deux  officiers  de  santé  qni  fe^ 
«it  lenrrapport  sur  la  cause  de  la  mort  et  sur  l'étal  du  cadavre. 
es  personnes  appelées,  dans  le  cas  du  présent  artideet  de  Tar- 
rffr  précédent ,  prêteront ,  devant  le  procureur  êm  roi,  le  ser- 
cnf  de  ftfre  leur  rapport  et  do  donner  levr  avis  en  lenr 
mnenr  et  conscience.  »  L'ordonnance  du  préfet  de  police  cort- 
mant  la  levée  des  cadavres  contient  Particle  suivant ,  %  ra, 
et.  ^,  p.  s  r  cr  L'homme  de  Hirt  constatera  avec  la  plus  granda 
nctftnde  l'état  actuel  du  cadavre.  Dans  le  cas  oà  il  i^naïqiW" 
nt  (|iie  la  mort  peut  être  te  résullat  de  violences  exercées  sur 
Pndividtt ,  il  rô|uerra.  99U$  §&  r9epofM9èif^é ,  mt  scoand 
nnnen  par  les  médecins  experts,  assenneniés  près  te  cour 


t:  c  Ils  dosveal  avant  totti  (lea  bomaMftda 
■rt^i'tsplîquer sur  rétalextériaurda  cadavre;  en  générait  aC 
ntf  Ara  caatfnrpuner»  ite  ne  ëaivenA  pas»  dans  k  preaiîer  as^ 
tent ,  être  autorisés  â  en  dire  l'ouverture:  cette  opération  i»- 
irtaola  peut  et  doit  tiMiyHirs  être  cetardee  jusqu'au  HBOoient 


(  lit  )  GABuhVAEé 

soit  ptraieUre  l'intHunation,  selon  les  circanslanees.  »  Anssilél 
après  la  réquisition  île  la  justice,  le  médecin  doit  se  rendre  sur 
les  lieux  ,  le  moindre  retard  pouvant  détruire  des  drconaiaB- 
ces  importantes  h  connaître,  âon  premier  soin  sera  de  s'assurer 
si  la  mort  est  réelle  ;  et  au  moindre  doute,  il  doit  se  bâter  d'ena> 
ployer  les  moyens  capables  de  rappeler  la  vie  (  F.  AsPttYXHI, 

IIOBT  APPARKNTB,   StSPENSION,  SUVPOCATtOlt).    Mais  dé^à 

il  ada  pM-ter  son  attention  sur  Tattitude  du  cadavre  y  la  diap^ 
sition ,  Vélat  des  corps  environnants,  et  noter  Tbeure  précisée 
U€|ueUeil  a  été  trouvé.  A  l'égard  des  vétemenlSy  il  notera  avet 
soin  les  souillures  de  sang  »  de  boue ,  de  poussière  ou  autre» , 
qu*ils  pourraient  présenter ,  ainsi  que  leurs  déclurures.  Il  re- 
marquera avec  exactitude  les  cbangementâ  et  modiâcations  ex- 
térieures  que  le  cadavre  présentera ,  ainsi  que  l'état  des  dieveux, 
l'expression  de  la  pbysionooMe ,  l'état  des  mains ,  si  clifê  aool 
ouvertes  ou  fermées,  et  si  dans  ces  derniers  caa  elles  ne  relie» 
nent  pas  des  clievem ,  des  lambeaux  de  vêtements  »  etc.  Les 
meurtrissures  «excoriations ,  sagiUations^  écorcbures  ,  blesan* 
res,  etc.,  attireiionl  priocipalenient  ses  remarques  :  il  en  préc»- 
sera  le  siège,  réteadue  ;.  les  pansements  qui  ont  pu  être  appli-. 

3ués  aux  deriièères  fixeront  son  attention,  et  il  s'efiorcen 
'apprécier  avec  quel  iustrument  eUes  ont  été  faites.  Il  obser- 
vera si  des  liquides  s'écoulent  de  la  bouehe;  ils  seront  recueillîs 
s'il  y  a  lieu  de  saufoouoer  an  empoisonneBient  ;  les  todwa 
pouvant  occuper  te  pourtour  de  cette  cavité  seront  notées. 
L'examen  des  dents  %a'il  devra  compter^  des  mâehoises ,  des 
yeux ,  de  Télat  de  contractwe  on  de  relécbement  des  UMisctes, 
de  coloratioa  de  la  pea»,  ne  sera  pas  négligé  ,  et  les  différentes 
ouvertures  aalurelles  du  corps  seront  attentivement  explorées. 
Si  un  inatraraent  meurtrier  se  trouve  près  du  cadavre,  il  notera 
sa  situation  oar  rapport  à  ce  dernier  ;  s'il  est  plaeé  dans  Tuoe 
des  iBiiaSy  U  tàcbera  de  s'assurer  s'il  n'y  a  pas  été  placé  aprèn 
coup ,  circonstenoe  d'un  grand  intérêt  pour  édairer  sur  les  pm- 
babUflés  d'un  homkidc  on  d'un  suicitte.  C'est  ici  que  nous  de- 
vons prévenir  les  naédecins  de  se  tenk  en  garde  contre  tes  /iu#- 
dUéê  cadmfBéti§ue$ ,  caasparabtei,  jusqu'à  un  certain  point, 
auxecebyBMses.  a  Elles  se  distinguent  des  eanlusions,  dit  M.  Da* 
vergte ,  en  ce  qu'elles  ne  conaistcnt  que  dana  l'injection  àm 
vaisseaux  dn  réseau  capîllaîre  de  U  peau  par  te  sang  abandonné 
à  son  propre  poids.  Une  incision  faite  à  la  peau  démontre  aassi 
tenr  nature;  an  voit  le  derme  blanc,  recouvert  d'une  traœ 
linéaire  d'nn  raugn  nairAte,  surmonté  par  répiderme.  D'ai^ 
tettfSy  ces  taebtnont presque  taufaurs  une  étendiie  considéra- 
ble. Lea  effrnsinrra  ne  sont  autre  cboae  çtoe  des  liridités ,  sé- 
parées par  des  lignes  blancbts  doi»t  U  directian  est  vartehie , 
Ignés  qpû  lésultent  des  nliaMmtnli  de  te  peau ,  danC  te  coi»- 
pression  accidentelle  n  a  paa  PU^mb  l'anard  du  sans,  a  Le 
développement  de  gaa  qyi  sapera  dana  te  lissn  ceknteire 
sousrcutané ,  saua  TiMlnence  de  la  putréfaction ,  danne  lien  à 
une  atoéaalion  qui  pourrait  en  iauposer  ^r  d»  ecchymoses. 
Cette  aUéraliun  oaasiate  dana  te  formation ,  à  la  snnace  en 
oarpa ,  de  tumeurs  p  repréarntées  par  des  épancbemcnte  soi»- 
épidermiq,nas  comparés  par  te  rang  qui,  raudu  plna  iuide  et 
soUidié  par  te  fSarte  pression  eserntncpie  qn'e»er«ent  les  nas , 
transanda  à  taaaara  te  derme,  et  vient  sr  loger  entre  lui  et  rcps- 
derme.  la  canteur  viotecée  de  ces  tumenn  leur  danne  ^elqna 
ressembtenca  avec  tes  acebymoies ,  dont  etlca  se  dislingncnt 
cependant  par  te  sans  brunâtre  Irè^limiide,  d'une  adenr  tetîia 
et  insupportahte  qu'efa  ean4îennent>  Cest  an  vertn  d'un  m^ 
ranigme  analogue  cp»  te  sang  s'éebappe  uarteis  des  cavales  na- 
tacelles;  et  terM|ae  tes  bailesde  gaa  se  développent  dans  l'inèé- 
rieur  dn^  veines  pdtes  impriment  unnuMKvemcntà  teoafanna 
du  sauf  <|Bi  y  est  contenu,  lanuriapu,  danscerteinr  caa, 
s'échapper  par  les  lèvres  des  plaies ,  phénomène  anquel  an 
donnait  autrefois  le  nom  de  cnianfoiton.  Pour  ce  quiest  d'éla- 
bfîr  si  la  blessure  a  été  faite  pendant  la  vie  oir  après  la  mort, 
cette  question  a  été  traitée  avec  soin  â  Tarticle  Blkssubb  ;  nous 
V  renvoyons  pour  tout  ce  qui  concerne  ce  point  de  diagnostic. 
L'époque  présumée  de  la  mort  sera  établie  d'après  l'état  plus  ou 
moins  avancé  de  h  putrélaction  (  T.  ce  mot) ,  ayant  égard  aux 
conditronsdMempérature,  de  localité,  de  chmat ,  etc.,  qui  ont 
|m  Faocélérer  ou  nr  retanter.  Cest  aussi  d'après  ces  considéra* 
tiofis  qu'il  doit  Juger  s'fl  y  a  on  non  urgence  de  passer  à  Taii- 
topsie ,  ou  si ,  procédant  d'une  manière  plus  conforme  aux 
mua  de  te  M ,  on  peut ,  sur  ce  point  particulier,  attendre  les 
ordres  dn  ptocétcur  du  roi  sans  quff  en  résulte  aucun  inconvé^ 
nient.  Rieti  ne  peut  dispenser  de  prendre  te  sienalement  de 
l'individu ,  oui  servira  plus  tard  pour  étalHfr  l'identité  du  ca- 
dnvra  :  te  tantesera  notée  avec  nm^  ainsî  que  tes-sigiies  partteu- 
liers  qu'il  peut  présenter.  Si,  sous  l'influence  de  te  même  cause, 


a  te  prnêèa  vqrbal  m'est  remis»  et  où  je  puis»  sott  la  prescrire,    yiusianra  inriiwarlns  ont  sufcâmbé»  l'intealt  des  héntâcrs  pouvant 


exiger  qu'il  soit  établi  lequel  a  péri  le  premier  (  F.  Survis)  ,  le  [  nomenclature  proposée  par  la  loi  du  1*  août  ITW 
médecin ,  dans  son  jugement,  devra  principalement  se  guider     tème  des  nouvelles  mesures.  Le  cade,  du  liUn  m^!l^ 

0  après  la  différence  des  blessures,  les  diflërenls  ordres  d'organes     p*nr»«»nia;i  ^w^  ^ir»»  i« :.z  i "  •■••*»  wi^ 

et  ae  tissus  qu'elles  intéressent,  la  situation  réciproque  dans 
laquelle  les  cadavres  se  trouvent  ;  il  devra  tenir  compte  aussi  de 
l'âge,  de  la  force,  de  la  constitution  des  victimes  et  des  affections 
antérieures  dont  il  serait  à  même  de  constater  les  caractères 
anatoniiques.  Le  moment  arrive  enfin  de  procédera  l'ouverture 
du  cadavre,  qui  doit  être  faite ,  si  cela  est  possible,  sur  les  lieux. 
Dans  le  cas  contraire,  le  médecin  doit,  autant  qu'il  est  en  son 
pouvoir,  prévenir  Tendommagement  du  cadavre,  l'altération 
des  lésions  existantes,  l'écoulement  par  les  cavités  naturelles  des 
liquides  qu'il  peut  être  utile  de  soumettre  à  l'analyse  chimique. 
Que  si ,  par  le  concours  de  circonstances  diverses,  l'ouverture  du 
corps  doit  être  retardée,  il  lui  appartient  de  prévenir  autant  que 
possible  les  progrès  de  la  putréfaction  en  faisant  déposer  le  ca- 
davre dans  un  endroit  frais,  et  même,  conformément  aux  con- 
seils de  M.  Orfila  (Dicl.  de  méd,,  t.  iv,  p.  169),  le  recouvrant 
de  glace,  de  charbon,  de  sable  très-fin,  ou  l'aspergeant  de 
liqueurs  alcooliques.  L'examen  nécropsique  sera  fait  de  préfé- 
rence dans  le  jour ,  et  l'on  doit  y  procâler  suivant  les  règles 
ordinaires.  A  l'égard  des  blessures,  il  faut  autant  que  possible, 
lorsqu'on  les  examine,  que  le  cadavre  de  l'individu  soit  disposé 
dans  l'altitude  présumée  que  ce  dernier  affectait  au  moment  où 
il  a  été  frappé.  M.  Orfila  veut  que  cet  examen  soit  fait  sans  dé- 
semparer, et  conseille  les  précautions  suivantes  :  ce  Où  l'anato- 
miste  emploie  le  marteau ,  dit-il ,  le  médecin  mettra  en  usage 
la  scie;  il  modifiera  l'ouverture  des  différentes  cavités  suivant  le 
trajet  des  blessures,  de  manière  à  le  laisser  toujours  intact  ;  il  ne 

sondera  les  plaies  qu'avec  des  instruments  flexibles  et  mousses , 

afin  de  conserver  leurs  dimensions  et  leur  direction  ;  il  prendra 

du  reste,  pour  analyser  les  liquides,  déterminer  la  viabilité  du 
fœtus ,  conserver  la  salubrité  de  l'endroit  où  se  fait  l'autopsie, 

toutes  les  mesures  employées  en  pareilles  circonstances.  Toutes 

les  lésions  internes  seront  observées  avec  autant  de  soin  que  les 

signes  extérieurs;  on  examinera  le  genre  de  ces  lésions,  la  di- 
rection précise  des  plaies;  les  muscles,  les  nerfs,  les  vaisseaux,  les 

viscères,  etc.,  qui  ont  pu  être  atteints  seront  désignés  ;  l'éUt  des 

organes  sera  également  déterminé;  on  fera  connaître  s'il  y  a  eu 

phlogose,  suppuration,  gangrène,  épanchement, etc.;  enfin, 

chaque  ^nre  de  mort  présumée  exigera  une  série  de  recherches 

parUcuhères.  »  (Orfila,  loc.  cit.,  p.  159, 160.)  La  série  des  cada- 
vres des  nouveau -nés  réclame  queloue   attention    spéciale 

(F.  Infanticide).  L'infanticide  et  l'avortement  imposent 

j  examen  extérieur  le  plus  attentif.  L'âge,  la  longueur  du  fœtus, 

les  diamètres  de  sa  tête,  la  texture  de  la  peau  et  l'enduit  sébacé 

qui  la  recouvre,  la  formation  des  ongles,  la  situation  du  cordon, 

sa  longueur  et  l'état  de  ses  membranes,  l'ombilic;  tout  cela 

doit  être  examiné  et  noté  avec  le  plus  grand  soin.  A  l'égard 

même  du  cordon ,  il  faut  surtout  observer  son  extrémité  libre, 

rechercher  si  la  section  en  a  été  faite  ou  non  par  un  instrument 

tranchant ,  s'il  porte  une  ligature.  A  la  pâleur  de  la  peau  et  à  la 

deplétion  plus  ou  moins  complète  du  système  vasculaire ,  on 

tâchera  de  reconnaître  si  la  mort  n'a  pas  été  la  suite  d'une  hé- 
morragie. La  moindre  trace  de  blessure  sera  indiquée,  piqûre, 

plaie  ou  contusion.  L'état  de  la  peau  et  du  cordon  chez  les 

nouveau-nés  peut  être  facilement  modifié  par  le  contact  de  l'air. 


par  son  exposition  à  l'air  (qu'à  l'égard  des  blessures),  et  que  le 
procès-verbal  de  la  levée  du  corps  d'un  enfant  nouveau-né  est 
une  des  pièces  les  plus  probantes  de  l'innocence  ou  de  la  culpa- 
bilité d'un  accusé.  »  *^ 

CADAVBK  Igramm.),  On  dit  figurément  et  familièrement, 
C  est  un  cadavre  ambulant,  en  parlant  d'une  personne  qu'on 
voit  aller  et  venir  avec  toutes  les  apparences  d'une  mort  pro- 
chaine. ■^ 

CADDOQUIS,  CADODAQUIS  OU  CAODOS 

indigène  des  Etats-Unis,  qui  habite  sur  le „,^.  ^,  „«, 

affluents  vers  les  frontières  du  Mexique.  Les  guerres  avec  les 
Osages  et  les  Tchaktahs  l'ont  réduite  à  une  cenuine  d'indivi- 
dus. 

CADDOR  (hist,).  C'est  le  nom  qu'on  donne  en  Turquie  à  une 
epée  dont  la  lame  est  droite  ,  que  les  spahis  sont  dans  l'usage 
d  attacher  à  la  selle  de  leurs  chevaux,  et  dont  ils  se  servent  dans 
une  bataille  au  défaut  de  leurs  sabres. 

CADE,  8.  m.  {teehnoi.),  sorte  de  baril  dont  on  se  sert  ordi- 
nairement dans  les  salines. 

CADB,  GABiL  (mrUhm.).  Ges  deux  noms  entraient  dans  la 


>S  laéogr,)^  nation 
le  Red-River  et  ses 


F.  ci-dessus  le  mot  Bab).  Le  décicade  rtwmaiui  iZZ 
litres,  et  le  eenticade  dix  litres;  le  décieadU  Hkm^ 
étaient  respectivement  le  décilitre  et  le  eenUlUn  0«le  im» 
clature  avait  l'inconvcuicnt  de  ne  pas  indiquer  ûr«Uii«? 
cise  entre  les  diverses  unités,  et  de  n'avoir  pas  métaei»!! 
principale  dans  chaque  genre  de  mesure.        B.  Jciud 

CAiiE  jbotan,),  nom  vulgaire  du  «enéfricrdaiislenrfè, 
France.  On  donne  le  nom  û*huile  de  cade,  dans  le  '^mm 
à  deux  huiles  différentes  :  Tune  est  tirée  de  ce  même  «W 
l'autre  est  la  partie  la  plus  fluide  de  l'huile  qui  sedtBpà 
bois  de  pin  dans  l'opération  pratiquée  poor  le  com4 
charbon. 

CkDE(hisi.  d'Angleterre).  L'iNSUBREcnoNDiCAM,« 
appelée  du  nom  d'un  ouvrier  habile  et  entrepreniol  m  «■ 
à  sa  tête,  éclata  en  1450  à  Kent  sous  un  aspect  tûroidiyeCiÉ; 
ayant  rassemblé  une  foule  innombrable  de  geoi do  ptiplt a 
les  leurrant  par  la  spécieuse  promesse  deréforiMrtMshài 
après  s'être  (ait  donner  le  nom  deJohn  Amendai!  (J^iKé 
tout),  marcha  sur  Londres  et  alla  camper  à  BladUà  hi, 
les  insurgés  envoyèrent  deux  adresses  au  roi  elàtoaMnLft 
commençaient  par  y  faire  astucieusement  profanidb^ 
grand  attachement  pour  la  personne  et  le  goimwKà 
roi,  puis  demandaient  le  redressemefit  des  CalaMnqttir 
châtiment  des  conseillers  pervers  qui  opprimikÉlk^i 
Fintérieur  du  royaume,  tandis  qu'ils  enlralnaieBl» Mpét 
l'administration  royale  au  dehors  ;  enfin  ilseogigCMBiB» 
jesté  à  vouloir  bien  gouverner  par  lesavis(Ksdoan«i 
d'Exeter,  de  Buckingham  et  de  Norfolk,  avec  lecoocomdtff 
très-affectionnés  barons  anglais.  Ges  adresses,  qui  ywkàf^ 
demment  à  la  mort  certains  membres  du  conseili  (mai  wfie. 
et  l'on  arrêta  de  réduire  les  insurgés  par  la  force.  A  otiA. 
une  armée  de  15,000  hommes  eut  ordre  de  nttéB(t0 
eux  ;  un  nombreux  détachement  de  ces  troupes  les  ramini 
leur  livra  un  combat  près  de  Seven-Oaks,  mais  ilftt^ 
Cade  et  les  siens,  enivrés  par  cette  victoire,  revioreitiinri» 
mière  position  deBlackheath  ;  comme  l'état  desaflâim^ 
alarmant  pour  le  ffouvernenient,  on  prit  le  parti  de  blMM* 
et  l'archevêque  de  Gantorbéry  avec  le  duc  de  M^ 
furent  députes  pour  entrer  en  accommodement atec  les reld^ 
Dans  la  conférence  qui  s'ensuivit,  Cade  se  mooln  dêcttit 
énergique,  mais  il  retusa  de  déposer  les  armes  josqo'i  l'x^ 
cément  entier  aux  réquisitions  consignées  dans  les  fàm 
Après  le  retour  des  envoyés,  la  cour  se  relira  aa  ààimi 
Kenilworth,  et  la  Tour  de  Londres  reçut  une  forte  9>"*| 
Cade  s'avança  à  South v^ark,  et  Londres  lui  ouTrittaj'^'' 
s'était  emparé  des  lords  Say  et  Seal,  ce  dernier  graw''»^ 
d'Anfflelerre,  ainsi  que  de  son  beau-fils  sir  James  Croatf><^ 
avait  fait  trancher  la  tête,  et  procédait  au  pillage  de  la  dk^ 
on  fit  de  la  Tour  une  sortie  qui  rejeta  les  rebelles  vftfi^ 
hors  des  murs.  N'ayant  pu  parvenir  à  y  f*"^'^' ^^"^"T 
sait  à  composer  quand  une  proclamation  ducoauDaawi''' 
Tour  fut  publiée,  promettant,  sous  la  garantie  dugnodst* 
le  pardon  à  tous  ceux  qui  partiraient  sur-le<^inp  P^ 
gagner  leurs  foyers  :  son  effet  fut  si  prompt,  que  P^J^ 
après,  cette  armée  il  n'y  avait  qu'un  moment  si  fonyd*j|^ 
dissipée.  Cade,  eu  se  voyant  aussi  soudainement  *^|^, 
chargea  son  butin  sur  un  iMteau,  le  trausporta  i  Bocb6»|' 
s'enfonça  dans  l'intérieur  des  terres  avec  gudqocsHiMdc^ 
mais  les  portes  du  château  de  Queenbour^  lui  ayantgcf^'T 
il  congédia  ceux  qui  le  suivaient  et  fut  réduit  ^^^^^"^ 
publia  immédiatement  une  proclamation  offrant  ^.J?^ 
pense  de  cent  marcs  à  celui  qui  le  livrerait  mort  w  ^L 
découvert  dans  un  jardin  où  il  cherchait  à  se  ^*^*}rjzi 
dans  le  comté  de  Sussex,  par  Alexandre  Eden,  S^)*'^*^. 
Kent,  et  tué  en  faisant  quelque  résistance.  Sa  léle  '^it^i^^ 
Londres.  — Ainsi  se  termina  une  insurrection Q"|»*|^'grf 
d'un  ranff  plus  élevé  et  d'un  plus  grand  mérite,  poiiw^ 
une  révolution.  «>•  "|.    , 

CADÉAG  (PiBRBE),  composîteur  français  du  xvf  «^ 
a  de  lui  un  recueil  de  motets  intitulé  :  MotUê  V^^f^l;^ 
et  eex  vœum,  1.  i,  Paris,  1655,  in-4».  Dans  ^f  ^^«S* 
messes  de  Gardane,  on  trouve  aussi  une  mette  a  qoatff 
cet  auteur. 

CADEAr,  S  m.  igramm,),  repas,  «Me  q^î^  ».?«  fjSW 
apalemeut  à  des  femmes^  Dans  œ  sens  il  a  vieun.  uw:^ 


r.Aiti./^ffl, 


(715) 


CâBBLAmU 


roD  petit  présent,  d'une  chose  que  Ton  donne  à  quelqu'un  dans 
'intention  de  lui  être  agréable. 

CADEAU,  s.  m.  (arl  d'écrire),  grand  trait  de  plume  dont  les 
maîtres  d*écritnre  eml)ellisseiit  les  marges,  le  haut  et  le  bas  des 
pages,  et  qu'ils  font  exécuter  à  leurs  élèves  pour  leur  donner 
le  la  fermeté  et  de  la  hardiesse  dans  la  main. 

CADECOMBE  (Paul  de),  jurisconsulte  d'Avignon.  Nous 
iTons  de  lui  :  Nova  disquisiito  legaUs  de  fruclibus  in  hypolhe- 
caria  aul  salviano  resliluendit  ad  legetn  Si  fundus ,  %  in  1er- 
dum,  FF.  de  Pignoribut,  Opus  iheoricis  et  praclicis  hodiernis 
omnino  necessarium;  eum  variit  dispulaiionibus  circa  se- 
guesiraliones,  oblaHones,  caulelam  Angeli,œgidianam,doctO' 
relios,  aliisque  juris  eelectis  quœ  facifi  melhodo  disceptanlur 
et  reiolvuntur  ;  adjectii  quœtUonibus  de  statu  ecclesiastico 
extra  paries  Italiœ;  de  tribunatibus  excell.  D.  vice-iegali  Ave- 
nion,  iilustrissimi  D.  Primicerii^  reverendi  D.  vice-gerentit , 
cum  specuio  iiiustrium  juris  interprelum^  t^ui  per  quatuor 
saeuta  professi  vel  inlerpretati  $unt  in  celebrt  ae  famota  uni- 
versilale  Àvenionensif  et  deniquecum  traelatu  de  jure  publico, 
iegum  praeticarum  theoresim  et  politicam  legaiem  ad  sua 
principia  revocans,  maleriam  criminalem,  astrotogiam  licitam 
tel  Hlicitam  compieciens,  cum  variis  quœstionibus  ad  usum 
forensem  frequenlioribus  accommodalus ,  maxime  in  libros 
justinianei  codicis  ix»  x,  xi,  xii,  autore  prœnobili  viroPaulo 
de  Cadecombe,  J,  U.  D.  advocalo  in  auditorio  principis  Ave- 
nionensis,  sacri  palatii  et  aulœ  Lateranensis  milite  et  équité 
torqualOf  comité ^  palatino,  etc.,  Avcnione,  1702,  in-foL, 
deuxième  partie.  Les  premiers  traites  concernant  les  hypothè- 
ques, quoique  contenant  de  savantes  recberr!:es,  paraîtront 
moins  utiles,  h  cause  des  matières  dont  ils  traitent,  qui  sont  flxées 
par 
d 

dans 

ronsc,  appelé  le  père  et  Tange  de  la  pratique.  La  constitution 
''^idienne  fut  faite  en  l'an  1553  par  ^idius  ou  Gilles ,  cardi- 
lal-légat  du  pape  Innocent  VI  dans  tout  l'Etat  ecc1ésiastic|ue 
l'Italie ,  et  son  vicaire  au  temporel  pendant  que  le  saint-siege 
.^it  en  la  ville  d'Avignon.  Cette  constitution  porte  ({ue  les  sen- 
^iicet  intervenues  sur  le  possessoire  seront*  exécutées  nonobs- 
ant  l'appel.  L'auteur  sait  a  fond  l'histoire  des  professeurs  illus- 
Tes  qui  ont  enseigné  dans  l'université  d'Avignon,  et  traite  à 
bnd  de  la  juridiction  des  privilèges  et  des  juges -conservateurs 
les  privilèges  des  universités.  Ceux  aui  dans  le  titre  du  livre 
'»ont  nommés  doetorelli  ne  sont  que  aes  docteurs  d'honneur  et 
le  nom,  sans  loi  et  sans  lettres.  On  examine  la  question,  si  ces 
Jocteurs  honoraires  peuvent  user  des  mêmes  privilèges  qui  ont 
été  accordés  aux  docteurs  véritables.  La  seconde  partie  du  vo- 
lume comprend  une  analyse  des  titres  des  quatre  derniers 
livres  du  Code  justinien ,  dans  laquelle  on  trouve  un  traité  cu- 
rieux d'astrologie  {Journal  des  savants,  1702,  pag.  477  et 
suivantes). 

^  CADÉE  (Ligue  de)  ou  ligdb  de  la  maison  de  diec, 
l'une  de  celles  qui  forment  la  république  des  Grisons  (F.  ce 
mot).  C'est  la  plus  puissante  et  la  plus  étendue  de  tontes.  £lle 
contient  l'évécné  de  Coire,  la  grande  ville  d'Kngadine  et  celle  de 
Bragail  ou  Présal.  La  religion  prolestante  domine  dans  cette 
ligue,  qui  est  alliée  aux  cantons  suisses  depuis  1498.  Elle  est 
(ormée  depuis  1400  et  1419.  On  y  parle  Tallemand ,  l'iulien  et 
le  rhétigue ,  langage  tormé  d'une  corruption  de  l'allemand  et 
de  riulien.  Coire  est  la capitalede  cette  ligue.  A.  S.-R. 

C4DBQ1  (6oian.),  arbre  qui  croit  aux  Indes  et  en  Arabie ,  et 
qui  a  k)eaucoup  de  ressemblance  avec  celui  qui  porte  la  casse, 
ruais  dont  la  feuille  est  cependant  plus  longue  et  plus  mince.  On 
donne  aussi  le  même  nom  à  un  autre  arbre  des  Indes ,  qui  a 
beaucoup  de  confonnité  avec  un  prunier;  son  écorce  est  d'un 
brun  foncé;  ses  feuilles  sont  un  peu  plus  longues  que  celles  du 
mûrier.  La  fleur  qu'il  produit  est  blanche  et  pourpre,  d'une 
>deur  fort  agréable,  et  le  fruit  ressemble  aux  poires  de  berga- 
notte. 

CADELARi,  s.  m.  [botan.) ,  plante  du  Malabar.  Les  brames 
'appellent  cantê  mogaro;  J.  Coromelin,  dans  ses  notes  sur 
'Uortns  Maiabarkui  (vol.  x,  pi.  68,  de  Van-Reede),  l'appelle 
eràena  indiea  BaniU;  Linné^  dans  son  Systema  naiurœ  (édit. 
a- 12,  put>liée  en  1767),  le  désigne  sous  le  nom  d'o^tranii^f  5 
ispera  caule  fructicoso  eneto,  ealicibus  reftexis  spinœ  eui- 
iressis, — Sur  une  racine  droite,  longue  de  quatre  è  six  pouces, 
ur  quatre  lignes  de  diamètre,  à  Mis  blanc  recouvert  d'une 
trorce  blanc  roussAIre ,  s'élève  une  tige  haute  de  deux  pieds  et 
leini  à  trou  pieds,  élevée  sous  la  forme  d'un  buisson  ofolde,  une 
ob  plus  long  que  large,  garai  du  bas  en  haut  de  branches  qr* 

Vf. 


liodriques,  rarement  opposées,  mais  plus  communément  aU 
ternes,  écartées  sous  un  angle  à  peine  oe  quarante  degrés  d'ou- 
verture, noueuses,  à  bois  blanc,  vertes  en  partie  et  rougeâtres, 
sillonnées  alternativement  d'un  côté  d'un  nœud  à  l'autre,  et 
semées  de  poils  rares  assez  courts.  Les  feuilles  sont  opposées  deuv 
à  deux  en  croix,  elliptiques ,  presque  rondes,  peu  pointues  aux 
deux  extrémités,  longues  d'un  à  deux  pouces,  de  moitié  moins 
larges,  entières,  assez  épaisses,  molles,  un  peu  ondées,  velues, 
vertes,  à  bords  rougeâtres,  relevées  en  dessous  d'un  côté  à  qua- 
tre ou  cinq  paires  de  nervures  alternes ,  et  attachées  horizonta- 
lement ,  sans  pédicule,  à  des  distances  d'un  à  ôea\  pouces  les 
unes  des  autres.  Les  épis  de  fleurs  qui  terminent  les  oranches , 
au  nombre  d'un  ou  deux,  sont  tels,  que  l'un  est  une  fois  plus 
long  que  l'autre,  et  deux  fois  plus  long  que  les  feuilles  d'où  II 
sort,  étant  couvert,  sur  presque  toute  sa  longueur,  de  deux 
cents  fleurs  ou  environ,  pendantes,  vertes,  ovoïdes,  pointues, 
longues  de  deux  lignes  à  deux  lignes  et  demie.  Chaque  fleur  est 
hermaphrodite,  placée  autour  de  l'ovaire.  Elle  consiste  en  un 
calice  vert,  à  base  purpurine  extérieurement  à  son  origine,  à 
sept  inégales,  triangulaires,  concaves,  deux  fois  plus  longues  que 
larges,  pointues,  roides,  piquantes,  s'ouvrant  à  peine  sous  un 
angle  de  quarante-cinq  degrés,  et  contenant  cinq  etamines  blan- 
ches à  anthères  jaunes,  une  fois  plus  courtes,  réunies  par  le  bas  en 
une  membrane  qui  laisse  échapper  cinq  ûlets  sans  anthères,  pla- 
cés entre  elles.  L'ovaire  s  élève  du  fond  du  calice,  sous  la  forme 
d'un  petit  globe,  surmonté  d'un  style  court,  terminé  par  un 
stigmate  sphérique.  Cet  ovaire,  en  mûrissant,  devient  une  cap- 
sule sphéroïde,  membraneuse,  lisse,  verdâtre,  à  une  logefer*- 
mée,  ne  s'ouvrant  point,  et  contenant  une  seule  graine  lenticu- 
laire, blanche  d'atiord,  ensuite  rouge ,  posée  droite  ou  attachée 
verticalement  par  un  de  ses  t>ords  au  fond  de  la  capsule.  —  Le 
cadelari  croit  au  Malabar,  dans  les  terrains  pierreux.  U  est  vi- 
vace  par  ses  racines,  qui  durent  environ  deux  ans.  Cette  plante 
n'a  ni  saveur  ni  odeur  sensible.  Sa  racine  est  purgative.  Sa  dé- 
coction fortiûe  l'estomac,  dissipe  les  vents,  corrige  les  humeurs, 
brise  la  pierre  de  U  vessie.  Il  suffit  de  la  porter  suspendue  au 
bras  pour  guérir  les  fièvres  intermittentes,  froides  ou  accompa- 
gnées de  frissons.  Broyée  dans  le  vin,  elle  est  un  excellent 
diurétique  très-utile  aux  hydropiques  et  à  ceux  qui  ont  la  pierre; 
pilée  de  même  dans  le  suc  du  limon ,  elle  dissipe  les  humeurs 

Îrottreuses  du  menton  et  des  mâchoires.  La  décoction  de  ses 
euilles  se  prend  pour  les  tumeurs,  pour  les  difficultés  d'urine 
et  les  douleurs  de  la  pierre.  Avec  l'huile  de  sa  racine,  elle  arrête 
le  pissement  de  sang.  Ses  graines  pilées  se  prennent  en  poudre 
par  le  nez  comme  le  tabac,  pour  apaiser  la  migraine. — Deuxième 
espèce  :  Scberu-cadelari.  Les  Malabares  appellent  du  nom 
de  srheru-cadekiri  ou  ehure-cndelari,  c'est-à-dire  petit  code- 
iari ,  une  seconde  espèce  de  cadelari.  Les  brames  l'appellent 
dacoio  cantê  magaro,  et  J.  Commelin,  dans  ses  notes  sur  VHor' 
lus  Matabaricus  de  Van-Rheede ,  le  désigne  sous  le  nom  de 
veronica  similis  spicata  indiea  repens.  Elle  diflere  du  cadelari 
par  les  caractères  suivants  :  i**  elle  est  plus  petite,  plus  tnufl'ue, 
n'ayant  guère  plus  d'un  pied  et  demi  de  longueur;  3«  elU>  rampe 
ou  plutôt  elle  est  couchée  sur  la  terre,  sous  la  forme  d  un  buis- 
son hémisphérique,  et  jette  des  racines  de  ses  nœuds;  9*  ses 
racines  sont  blanchâtres  ;  A"*  ses  tiges  sont  à  quatre  angles  obtus, 
d'une  ligne  à  une  ligne  et  demie  au  plus  de  diamètre,  et  écar- 
tées sur  un  angle  de  qoarante-dnq  degrés;  6P  ses  f<*uilles  ont 
tout  au  plus  dix  lignes  ou  un  pouce  de  lonj^ueur,  et  sohl  un  peu 
plus  pointues  ;  6**  I  épi  des  fleurs  est  solitaire  au  tnmt  de  chaque 
branche ,  six  à  huit  fois  plus  lonç  que  les  feuilles,  et  couvert, 
seulement  dans  sa  moitié  supérieure,  d'une  cinquantaine  de 
fleurs  lâches,  moins  serrées,  longues  d'une  ligne  et  demie.  Le 
scheru-eadelari  ne  croit  que  dans  les  sables  au  Malabar.  On  le 

5 rend  pilé  dans  l'huile  pour  corriger  les  urines  purulentes.  -» 
Voisièwu  espèce  :  KARAL-BiEBO.  Le  karal-hœt>o ,  ainsi  nommé 
à  Ceyian ,  diffère  des  deux  précédentes  en  ce  que  \**  ses  feuillet 
sont  plus  obtuses,  quoique  plus  allongées,  ayant  un  pouce  de 
longueur  sur  une  fois  moins  de  largeur;  V  I  épi  des  fleurs  est 
solitaire,  trois  fois  seulement  plus  long  que  les  feuilles,  nu  dans 
sa  moitié  inférieure,  et  charge  de  deux  cents  fleurs  plus  serrées, 
contigués  et  bleuâtres.  Selon  Hermann,  le  suc  exprimé  de  cette 
plante,  bu  avec  quantité  égale  d'huile  de  sésame,  arrête  la  dys- 
senteric.  Le  karal-hebo  est  naturel  à  l'tle  de  Ceyian.  —  Qua^ 
trièmê  espèce.  La  quatrième  espèce,  que  Plukenet  appelle  amo- 
rarUkus  spicatus  dielamni  ereticœ  folio  Maderaepatensis  ^  eX 
qu'il  soupçonne  être  le  seheru-cfidelari ^  est  encore  une  autre 

espèce,  qui  diffère  des  précédentes  en  ce  que  i^  ses  feuilles  sont 
ij:_„i^  j — :  -..i:- j-z-^jç ^gjy^  çjj  dessus,  troîs 

Iles  sont  presque  rondes, 
larges  ;  s**  l'épi  des  fleurs 
90 


(m) 


mi  oisq  à  m  fois  plos  kmg  qu'elks,  garni  d'mi  boni  à  VwÊàit 
d  une  centaine  de  Oeurs  presqoe  contîguës.  Elle  ofolt  nalnreUe- 
■lent  è  Madras,  sur  lacôle  de  Coromandel.  —  Cmquiénu  etpàcê. 
Le  cadelari  de  Sicile,  que  Bocoone ,  dans  son  ouvrage  iniilulé  : 
FUnUa  SMliœ  raiiorei,  pag.  17,  ûpjp^ïtamamtUkuê  ijfieatns 
ptremnis  Sieulmê,  est  encore  très-diiferent  de  tous  les  précédents, 
en  ce  que  l*"  il  est  velouté  plus  grossièrement;  â**  ses  feaîUes 
aoDt  elliptiques,  plus  pointues,  plus  longues,  d'un  pouce  et  denn 
eoviron,  et  une  ou  deux  fois  moins  larges,  portées  sur  un  pé- 
dicule demi-cylindrique  quatre  ou  cinq  fois  pins  court  ;  ^  1  épi 
de  ses  fleurs  est  deux  à  trois  fois  plus  long  qu'elles,  couvert  d'un 
lieut  à  l'autre  de  deux  cents  fleurs  assez  serrées  rouge  dair. 
Cette  plante  est  vivace  et  crotl  sur  le  mont  Hybla  en  Sicile. 
Plukenet  a  fait  graver,  sous  le  même  nom  &anutraniku$  SieU' 
ku  êpieatui  indice  perenvi  ex  insula  Maderensi,  pi.  360, 
Sig.  %  une  plante  qui  np  difièrc  de  celle  de  Sicile  que  par  son 
épi ,  qui  n'est  sarni  que  dans  sa  moitié  supérieure  d'une  œn- 
laîne  ae  fleurs  a  feuille  du  calice  plus  pointues  ;  mais,  en  sopjio- 
fant  que  cette  dernière  fût  la  même  que  celle  de  Sicile ,  voilà 
an  meins  cinq  espèces  différentes  de  caaelari,  sans  compter  celles 
^pe  nous  avons  oécouverles  au  Sénégal,  que  Linné  a  confondues 
pèle-méle  et  réunies  sans  aucune  distinction  sous  le  même  nom, 
comme  étant,  selon  lui,  de  la  même  espèce.  Nous  n'adoptons 
pas  le  nouveau  nom  de  siachyarfMÇopkùra ,  de  Vaillant,  non 
plus  que  celui  û'achyranlhes ,  que  Linné  a  voulu  donner  à  ces 
plantes,  parce  que  l'idée  que  présentent  ces  noms  d'une  fleur 
qui  ne  peut  se  prendre  dans  la  main  à  cause  de  ses  épines,  bien 
appréciée,  conviendrait  mieux  à  un  grand  nombre  d'autres 
plantes,  par  exemple  à  l'aubépine ,  à  certaines  roses,  certaines 
mauves,  certains  acacias,  etc.,  et  que  le  nom  de  cadelari,  étant 
d'ailleurs  plus  ancien,  devrait  être  restitué,  comme  nous  avons 
fait ,  à  ce  genre  qui  se  range  naturellement  dans  la  fonulle  des 
amarantes  où  nous  l'avons  placé. 

CADEL-AVANAC€  (botan.  ),  espèce  de  ricin  qui  croit  au  Brésil, 
fleurit  et  porte  fruit  en  janvier  et  en  juillet.  C'est  tout  ce  que 
Ray  nous  en  apprend  (F.  dans  les  Diemnnairei  de  médecine  ses 
propriétés,  qui  feraient  désirer  une  meilleure  description  du 
cadel-avanacu,  si  elles  existaient). 

CADELER,  V.  a.  {caUig,\  faire  des  cadeaux,  de  grands  traits 
de  plume  (^ots(e). 

€  ADELLE  {hiêi,  nalX  nom  que  Ton  donne,  dans  le  midi  de 
la  France,  à  une  larve  du  Irogosiie  bleu  (et  non  du  lénébrion , 
comme  le  dit  à  tort  le  Dictionnaire  de  Boitte),  qui  attaque  le 
blé  dans  les  greniers ,  et  en  dévore  la  substance  farineuse.  On 
rappelle  encore  autrement  chevrette  brune, 

CAiNEL-PACUi,  s.  m.  {bolon.),  espèce  de  plantes  de  Coro- 
mandel,  du  genre  des  scorsonères. 

GADEMN E  {çéogr.  eccléê.'j,  évêché  de  la  Phrysie  salutaire,  a« 
ébcèse  d'Asie ,  sous  la  métropole  de  Synnade  (  Cod.  Reg. , 
Mi8). 

CADEMOTH  ,  OU  GADIMOTH  ,  OU  giêdimoth  ,  ville  de  la 
trilMi  de  Ruben  (  V.  Cêdimoth). 

CADBNAGO,  S.  m.  (botan.),  nom  brame  d'une  plante  liliacée 
du  Malabar,  appelée  pr  Van-Rheede ,  au  volume  ii  de  son 
Horlui  Maiabaricui^  imprimé  en  1692,  page  83,  du  nom  ma- 
labar kala-kapel.  J.  Coinmelin,  dans  ses  notes  sur  cet  ouvrage, 
l'appelait  aspkodeli  Indicœ  afinii.  En  1745,  Linné,  dans  son 
Spedes  piantarum ,  page  521 ,  l'appelait  aloe  5  kyaeintkoides , 
féribus  sestilibuê  horixontalibui  infundibuli  formibus  aqua- 
libus  Umbo  revolmlis  ;  mais,  dans  son  Swtema  naturœ,  dernière 
édition,  imprimée  en  1767,  page  248,  ille  nomme  aletrû^hya' 
dnthoîdei  aeauliê,  foliiê  ianceolaUs  camoHiy  floribui  gémi- 
noltf,  et  il  le  confona  avec  Valoe  Zeylaniea  çravé  par  Plukenet, 
et  avec  ïe^loe  Guineentit  ^avé  pr  Gaspard  Commelin  (Hort. 
ÀÊUtehdemi.,  pi.  20).  Mais  on  va  voir,  peir  la  description  de  ces 
trois  plantes,  qu'elles  sont  fort  différentes.  Le  eadenaco  est  une 
plante  vivace  dont  la  racine  ou  plutôt  le  bourgeon  ,  la  tige 
est  cylindrique,  traçant  horizontalement  sous  terre,  longue 
de  deux  à  trois  )>ieds  sur  un  pouce  environ  de  diamètre,  char- 
nue, blanchâtre  intérieurement,  rougeâtre  au  dehors,  articulée, 
produisant  au-dessous  de  chaque  article  une  touffe  de  flbres 
cylindriques  qui  sont  les  vraies  racines,  longues  d'un  à  deux 
pouces  sur  une  ligne  au  plus  de  diamètre,  onamues,  blandies 
d'abord,  ensuite  rougeâtres.  De  chacune  des  articulations  de  ce 
bourgeon ,  traçant  comme  une  racine,  sort  un  bourgeon  ou  un 
faisceau  de  sept  à  huit  feuilles  elliptiques  pointues,  fort  serrées, 
écartées  à  peine  sous  un  angle  de  vingt  degrés,  dont  les  quatre 
extérieures  ressemblent  à  des  écailles  triangnlaires,  concaves,  ou 
à  des  feuilles  d'artichaut^  une  k  deux  fois  plus  longues  que  laives, 
marquées  sur  le  dos  de  anq  grosses  nervures  longitudinales.  Les 


Iffob  ou  quatre  aotia  feoînet  du  raifira  du  laiieaa  MMeuk 

mement  étroites,  longues  de  deux  i  trois  pieds,  nà^  tn>. 
^ttlaires,  très-pointues,  larses  d'un  pouce  au  plDs,diiito 
épaisses,  comme  demi-cylindriques,  concaves tarkviktft. 
terieure,  convexes  à  Tex  teneur  qui  est  strié  en  long  ^tt» 
cing  nervures ,  comme  laineuses,  vertes,  li8Ms,&diairU)a| 
intérieurement,  et  forment  à  leur  origine  ane  gaine  feadiefi 
côté.  Du  centre  de  chaque  faisceau  de  feuilles  s'flèfeiae^ 


Sueur  de  trois  à  quatre  feuilles  en  écaille  très-courte,  et  pot 
ans  le  tiers  de  sa  longueur,  vers  l'extrémité,  d  an  épiouv 
que  trois  à  quatre  fois  plus  long  que  large,  compote  îài 
cent  cinquante  à  trois  cents  fleurs  longues  d'un  poQ(raip«, 
couchées  horizontalement,  rouge  p&Ie,  rapprodiéesoinB 
deux  à  deux ,  ou  trois  à  trois,  et  jusqu'à  anq  sur  oopêM 
commun  cylindriaue  très-menu,  trois  à  quatre  l<iispte-« 
Qu'elles.  Chaque  fleur  est  hermaphrodite,  et  placée  atet 
I  ovaire.  Elle  consiste  en  un  calice  coloré,  imiUot  ooevA 
d'une  seule  pièce,  en  tube  cyliudrique  roédiûcreoKst  Ij^ 
partagé  jusqu'à  son  milieu  en  six  divisions  égales,  rr^iib 
triangulaires,  trois  à  quatre  fois  plos  longues  que liTue$,p» 
tues,  rouge  pâle  au  dehors,  vert  blanchâtre  inténfonoMi, m 
une  veine  au  milieu,  lisses,  luisantes,  ouvertes  borixonUiciaL 
et  recourbées  en  dessous.  Du  haut  du  tube s'èlèinlsï (bon 
opposées  à  chacune  de  ses  divisions,  égales  i  elles  ai  layacir, 
épanouies  de  même,  blanches,  à  anthères  iauDes^liiQfis, coi- 
cnées,  et  se  balançant  horizontalement.  Lofamdt^wk 
fond  du  calice,  de  forme  sphcrique.  vert  blan(!bMR,nnfiuÉ 
d'un  style  blanchâtre  égal  aux  étamines,  elcoovw^iru 
stigmate  sphérique  velu  à  son  ex^tréinité.  L'ovaire, eantranC 
devient  une  baie  sphéroïde  de  quatre  lignes  de  dintèlrt.itf 
clair,  quelquefois  sillonnée  de  deux  à  trois  lobes,  fia(,îin 
loges,  dont  une  ou  deux  avortent  pour  l'ordinaire.  Quqoef 
contient  une  graine  sphérique  tendre.  Le  ceimn  cnia 
Malabar,  dans  les  sables  ;  il  se  multiplie  par  ses  boorgnK  t 
les   nouveaux  paraissent  pendant  que  l«  andefsdrbs 
traçante  meurent  avec  le  bout  le  plus  andendeodleté  Ci 
bourgeons,  arrachés  de  leur  soucfie  avecaneportiaffflft 
souche  en  racine ,  et  repiqués  en  terre ,  reprennent  W««t 
Toute  la  plante  a  une  saveur  douce  ;  ses  çraines,e!iarHi'^ 
ont  une  saveur  de  haricot.  On  la  fait  cuire  dans  llw*  vti 
beurre  pour  toutes  les  maladies  des  yeux.  Sa  radpe  «*  * 
bourgeon  traçant  sous  terre,  pilé  avec  le  sanlai  dtnii' 
beurre  de  vache,  donne  un  Uniment  utile  dans  lejfOBinrt» 
de  nerfs  et  les  ardeurs.  Ses  feuilles,  pilécs  et  rédaheifi)  J» 
de  bol,  se  prennent  intcrieuremenl  pour  rophlhalmifil*' 
curcissement  de  la  vue  ;  on  les  fait  cuire  avec  l'ail  rtroq** 
dans  rhuilc  de  sésame,  dont  il  suffit  de  frotter  U  ^^^. 
rir  la  ffonorrhée.  —  Deuxième  espèce  :  Zevaii.  On  g*  * 
nom  de  Mevari  une  autre  espèce  de  cadenaco,  *>"*''^* 
fait  graver  en  1696  les  feuilles  passablement,  sans lo**^; 
la  planche  256,  n*>  5,  de  sa  Phythographiealmge^f^ 
sous  la  dénomination  de  aloe  Zeylaniea  pumUafoHut^- 
ÇHermann,  Paradie,  Batav.  Prodrom.  Caip.).Caaam  ^ 
rait  graver  une  bien  faite  sous  le  même  nom,»' j^" 
planche  2! ,  pag.  41 ,  du  volume  ii  de  son  Hcft*^  ^■*^^ 
mais  sans  fleurs.  Celte  plante  diffère  du  cainmf^f 
suit  :  1**  chaque  bourgeon  est  composé  de  <!"''*''^^*'*v!;. 
2«  cinq  à  six ,  les  plus  extérieures  de  ces  feoillK,  s»  - 
d'un  pouce  et  demi  à  deux  pouces  au  plus,  ^*"L  « 
plus  longues.  Les  autres,  au  contraire,  plus  inléne»» • 
charnues,  très-épaisses,  demi-cylindriques,  ow^"L'. 
intérieure,  convexes  à  l'extérieur,  longues  d'un  pHen»»^ 

plus  sur  six  à  huit  lignes  de  diamètre.  ^'^^^^Zi.'t 
châtre,  tachées  de  vingt  à  trente  bandes  tnjnsfer»»^ 
et  épanouies  sous  un  angle  de  trente  degrés  <«  ^"J^j, 
plante  se  trouve  à  l'Ile  de  Ceylan.  —  '^^'^^f?^» 
L'espèce  qui  croit  particulièrement  sur  U  cô^^*"J^;:t 
les  sables  qui  bordent  la  mer,  depuis  Itle  deGoréeojij 
de  Ben  jusqu'à  Rufisk,  est  nommé  ioum  par  les  négre^ 
qui  habitent  ce  pays.  J.  Commelin  en  a  wt  P^rT^ 
les  feuilles  dans  son  Hortuê  Àmêtelodamems,  »«*JJJ;-, 
che  20,  page  W.  sous  le  nom  de aioe  gut»«iin<^^J. 
cuiata ,  folOe  e  vvridi  et  alro  undulaiim  w««ffJI.!l» 
fôre  de  la  première  en  ce  que  1*»  ses  ^^«P^PT^ 
à  dix  feuilles;  2«  elles  sont  épanouies  sous  un  m^r]^ 
einq  degrés  d'auverture;  S"  elles  sont  ^^T^? 

peine  d^use  demi-Ugne  d'épaisseur,  w«H«f ♦^St**' 
pouces  environ,  huit  à  dix  fois  pkis  longues,  c  e^ni^ 

pieds  environ  ;  4«  elles  sont  vert  aoic»  wm»*»"" 


(Vif) 


OMrbmfl  çà  et  là  ëe  lâche»  MmkIicb  réptndiwf  saut  entre; 
5®  sa  racine  est  jaunâtre  à  rextérieur;  0"  Vèçi  de  ses  fleore  a 
deux  pieds  de  long,  comme  ses  feuilles,  et  porte  des  fleurs  rou- 
geâtres  dans  sa  moitié  supérieure.  Ses  feuilles  ont  une  saveur 
saline.  Ces  trob  plantes  sont  donc  fort  diflerenles;  Lioné,  dans 
on  ouvrage  méthodique  et  qui  suppose  une  étude  réfléchie,  un 
examen  de  chaque  pièce  scrupuleusement  comparée,  ne  pou- 
vait donc  les  réunir  et  les  confondre  ensemble  en  une  seule  es- 
pèce ;  il  ne  devait  pas  non  plus  changer  leur  nom  de  pays  en  un 
nom  de  nouvelle  fabrique,  tel  que  celui  ^aletrit^  qui  d'ailleurs 
renferme  au  moins  deux  genres  de  plantes  très-dinërents  dans 
cet  auteur.  Nous  crovons  donc  qu  on  peut  désigner  ces  trois 
plantes  sous  le  nom  g;enérique  de  cadenaco,  pour  en  former  un 
genre  particulier,  qui  doit  être  placé  près  du  sceau  de  Salomon, 
poiygonaium ,  dans  la  section  des  jacinthes ,  qui  est  la  sixième 
de  la  famille  des  liliacées. 

CADE?rAS,  de  caUna,  chaîne  {Uehnol.).  Ces  petites  serrures 
portatives  qui  se  voient  partout  sont  ainsi  appelées  sans  doute 
de  la  petite  chaîne  qui  a  pu  tenir  lien  de  ce  gue  nous  appelons 
Vanse  ou  Vanneau  du  cadenas.  —  Le  mécanisme  d*un  cadenas 
ordinaire  ne  difière  presque  en  rien  de  celui  des  serrures  ûxes  : 
c*est  une  clef  qui  fait  marcher  un  pêne,  lequel  au  lieu  d  entrer 
dans  une  ffâche,  passe  dans  l'ouverture  pratiquée  à  1  extrémité 
de  Tanse,  lequel  se  meut  en  charnière  par  Tautre  bout.  Il  y  a 
des  cadenas  plus  ou  moins  compliqués,  plus  ou  moins  riches,  de 
diverses  formes  et  dimensions  (  r.  Sebrube).  —  Cadenas  a 
COMBINAISONS.  Ces  sortes  de  cadenas  offrent  la  commodité  de 
pouvoir  s'ouvrir  et  se  fermer  sans  qu'il  soit  besoin  d'avoir  une 
clef,  et  il  est  impossible,  du  moins  très-peu  probable,  qu'un  vo- 
leur parvienne  a  les  ouvrir  quand  ils  sont  faits  avec  soin.  — 
Le  cadenas  â  combinaisons  perfectionné  se  compose  de  rondelles 
formées  d'un  anneau  divise  intérieurement  en  autant  de  crans 
qu'il  porte  de  lettres  ou  de  chiffres  sur  son  contour  extérieur. 
ion  ouverture  est  remplie  par  un  autre  anneau  dont  la  circon- 
férence porte  une  dent  saillante  qui  entre  exactement  dans  les 
ïrant  do  grand  anneau,  ce  <|ui  permet  de  donner  au  petit  an- 
leau  autant  de  positions  différentes,  relativement  à  un  des  points 
le  la  circonférence  du  grand,  qu'il  y  a  de  leUres  rar  œ  dernier; 
mfinf  le  centre  du  petit  anneau  est  percé  de  la  même  manière 
nie  les  rondelles  simplesdont  il  a  été  parlé  plus  haut.  Au  moyen 
le  ce  système,  on  peut  changer  à  volonté  la  comt>inaison  qui 
ndique  la  position  des  rondelles  où  le  cadenas  s'ouvre  :  ainsi 
lonc,  si  on  soupçonne  un  domestique  d'avoir  saisi  le  secret  du 
aidenasyil  suffit  d'un  instant  pour  le  dérouter,  les  cadenas  étant 
onstruits  de  façon  qu'on  puisse  les  démonter  avec  bcihté  et  en 
wu  de  temps.  ^-  La  plupart  de  ces  cadenas,  qu'on  trouve  dans 
e  commerce,  sont  laits  avec  peu  de  soin ,  quoique  d'un  prix 
Lssez  élevé;  aussi  n'est-il  pas  difficile  de  les  ouvrir,  si  lenonSbre 
le  leurs  molettes  n'est  pas  au-dessus  de  quatre  ;  il  importe 
lonc  de  s'adresser  pour  en  avoir  de  bons  à  des  ûibricants  de 
»onne  foi,  ou  de  les  faire  acheter  par  des  personnes  qui  en 
onnaissent  bien  le  mécanisme. 

CADKN AS jmBun  #1  usageâ).  Le  cadenas,  qui,  selon  i'autenr 
e  Vlfe  des  HermaphrodiieSf  n'a  perdu  <}ue  sous  le  ré^e  de 
lenri  III  le  nom  de  nef  qu'il  avait  porté  jusque-lâ,  était  dans 
origine  un  meuble  de  forme  bixarre,  représentant  un  navire, 
t  destiné,  selon  Ducanpe,  à  contenir  les  vases  qui  servaient  à 
toire.  Cependant,  d'après  les  citations  que  Êiit  ce  savant,  on  est 
ispusé  à  croire  que  la  nef  était  un  de  ces  vases  mêmes»  on  toot 
u  moins  un  vase  propre  à  contenir  du  vin.  En  effet,  U  repro- 
Itiit  un  passage  du  roman  de  Garin,  où  il  est  dit: 

Trftsant  la  table,  c'est  à  Garm  aaillb 
Qtie  la  nef  d*or  lui  voet  des  points  lolir, 
U  vint  espaiid  sor  le  peKçon  gri». 

I  reproduit  un  autre  passage  du  même  ouvrage  s'exprimant 
Losi: 

Devant  Gann  tHit  MaQvaùin  la  oef 
Toute  fu  pleine  de  vin  et  de  clarté. 

Snfin,  il  cite  un  vers  d*une  chronloue  manuscrite  de  Bertrand 
^ugaesclîn,  où  h  nef  est  mise  sur  la  même  ligne  que  les  vases 
ai  servaient  à  boire. 

Hanaps,  couppes  et  nez  de  fin  or  reluisant. 
'ont  cela  semUenat  justifier  notre  opink».  Qooi  «pi'il  en  idtt 


et  meuble  eat  d'arîgii»  fort  ancienne.  On  an  Penwrqoait  na 

rni  les  pments  que  le  roi  Robert  fit  à  l'empereur  Henri  kMS 
l'entrevoe  qu'il  eut  avec  lui  sur  les  bords  ae  la  M^ise.  Dana 
la  suite  des  tanins,  la  nef  reçut  une  autre  destination  :  elle  servit, 
Goome  au  seisienie  siècle  le  eadenas,  à  serrer  les  ustensiles  es 
table.  Goaune  sa  forme  ne  permettait  guère  de  la  placer  d'une 
manière  convenable,  on  la  faisait  suppmler  par  des  sirènes,  des 
lions»  ou  on  lui  donnait  tout  simflementdes  pieds.  Ordinairement 
on  j  Joignait  quelque  ornement  partieulier.  Dans  un  inventaire 
qui  rut  dressé  en  1379,  des  joyaui,  bijoux,  pièces  d'arsenterie, 
etc.,  que  le  roi  Cbaries  V  possédait  dans  ses  bôtds  et  diâteaux, 
en  tronve  :  l*  vingt  nefs  en  argent  doré  dont  le  poids  n'est  pas 
déterminé,  et  oui  étaient  probablement  des  vases  i  boire  on  à 
mettre  le  vin,  a  moins  qu'elles  ne  fussent  réservées  pour  les 
convives  des  bançiuets  royaux;  ^  en  argent  doré  encore,  la 
grande  nef  du  roi  Jean,  ayant  à  ses  deux  bouts  un  chateao  et 
tout  autour  des  tournelles,  pesant  soixante-dix  marcs  ;  9"  en  or, 
une  grande  nef  portée  sur  six  lions,  émaillée  de  France  et  por^ 
tant  à  chacun  ne  ses  bouts  un  aiijge,  pesant  cinquante-trois 
marcs  quatre  onces;  4®  en  or  aussi,  une  autre  nef,  portée  par 
quatre  lions,  du  poids  de  vingt-neuf  marcs  une  once;  6®  en  or 
pareillement,  une  grande  nef  donnée  par  la  ville  de  Paris,  pe- 
sant cent  vingt-cinq  marcs;  enfin,  toujours  en  or,  une  petite 
nef  ayant  à  chacun  de  ses  bouts  un  serpent,  et  pesant  trente  et 
un  marcs  :  tout  cela  donne,  sans  compter  les  vingt  premières 
nefs  dont  le  poids  n*est  pas  indiqué,  soixante-dix  marcs  d'argent 
doré  et  deux  cent  trente-huit  marcs  cinq  onces  d'or,  employés 
dans  cette  espèce  de  meuble.  Quand  la  nef  eut  pris  le  nom  de 
cadenas,  on  lui  donna  la  forme  d'une  assiette  carrée,  retroussée 
sur  les  bordSy  élevée  de  deux  doigts,  servant  à  serrer  la  cuiller, 
la  fourchette,  le  couteau,  et  pourvue  d'un  couvercle,  où  l'on 
mettait  du  sel,  du  poivre  et  du  sucre.  Dans  les  derniers  temps, 
le  cadenas  était  une  espèce  de  coffret  en  or  ou  en  vermeil,  des- 
tiné au  même  usage  et  réservé  au  roi  et  aux  très-grands  sei- 
gneurs. On  l'apportait  en  cérémonie,  et  on  le  plaçait  sous  leur 
main  quand  ils  avaient  pris  place  à  table.  H  est  à  présumer  que 
c'est  la  crainte  des  empoisonnements  qui  a  donné  l'idée  de 
serrer  ainsi  sous  clef  les  objets  servant  à  boire  et  à  manger, 
ainsi  que  les  sukistanees  dont  on  pouvait  abuser. 

CIADENASSER,  v.  a.  (çromm,),  femer  avec  un  cadenas. 

€ADEN€E  (my«.).On  s'est  longtemps  servi  à  tort  de  ce  mot 
en  France  pour  désigner  le  passage  rapide  et  réitéré  d'une  note 
à  une  autre  ;  on  indique  aujourd'hui  cet  accident  du  cirant  sons 
la  dénomination  de  iriile.  On  nomme  cadence  un  repos  complet 
ou  momentané  après  une  période  musicale.  On  se  sert  aussi  du 
même  mot  pour  Indiquer  la  formule  harmonique  qui  annonce 
l'approche  de  ce  repos.  La  cadence,  en  italien  cadenza,  est  un 
temps  d'arrêt  pendant  lequel  l'exécutant  fait  entendre  une  suite 
de  traits  de  son  invention.  En  France,  on  appelle  plus  commu- 
nément ce  temps  d'arrêt  point  d'orgue.  —  On  se  sert  encore 
du  mot  cadence  pour  désigner  le  sentiment  de  la  mesure  chez 
l'auditeur,  et,  dans  une  composition  musicale,  le  pouvoir  d'é- 
veiller ce  sentiment. 

CADENCE,  s.  f.  (belleê4eUre$}.  Ce  mot,  dans  le  discours  ora- 
toire et  la  poésie,  signifie  la  marche  harmonieuse  de  la  prose  et 
des  vers,  qu'on  appelle  autrement  no«i6re,  et  que  les  andens 
nommaient  {>uô|mc.  Quant  à  la  prose,  Aristote  veutque,  sans  être 
mesurée  comme  les  vers,  elle  soit  cependant  nombreuse,  et 
Cicéron  exige  que  l'orateur  prenne  soin  de  contenter  l'oreille, 
dont  le  jugement,  dit-il,  est  si  facile  à  révolter,  superbiesimum 
aurium  judicium.  En  effet,  la  plus  belle  pensée  a  bien  de  la 
peine  à  plaire  lorsqu'elle  est  énoncée  en  termes  durs  et  mal 
arrangés.  Si  l'oreille  est  agréablement  flattée  d'un  discours  doux 
et  oMdant,  elle  est  choquée  guand  le  nombre  est  trop  court, 
mal  soutenu,  la  chute  trop  rapide  ;  ce  qui  fait  que  le  style  haché, 
si  fort  à  la  mode  aujourd'hui,  ne  parait  pas  être  le  style  conve- 
nable aux  orateurs.  Au  contraire,  s'il  est  (rainant  et  languissant, 
il  lasse  l'oreille  et  la  d^oûte.  C'est  donc  en  gardant  un  juste 
milieu  entre  ces  deux  défauts  qu'on  donnera  au  discours  cette 
harmonie  toujours  nécessaire  pour  plaire  et  quelquefois  pour 
persuader,  et  tel  est  l'avantage  du  style  périodique  et  soutenu, 
comme  on  peut  s'en  convaincre  par  la  lecture  de  Cicéron.  Quant 
à  la  cadence  des  vers,  elle  dépeiid  dans  la  poésie  grecque  et  la- 
tine du  nombre  et  de  l'entrelacement  des  pieds  ou  mesures  pé- 
riodiques qui  entrent  dans  la  composition  des  vers,  des  cé- 
sures, etc.,  ce  qui  varie  selon  les  différentes  espèces  de  vers  ;  et 
dans  les  langues  vivantes,  la  cadence  résulte  du  nombre  de  syl- 
labes qu'admet  chaque  vers,  de  la  richesse,  de  la  variété  et  de  la 
disposition  des  rimes.  «Dans  l'ancienne  poésie,  il  y  a,  dÔit  Rollin, 
deux  sortes  de  cadence  :  l'une  simple,  commune,  ordinaire, 
qui  rend  les  vers  doux  et  coulants,  qui  écarte  avec  soin  tout  cr 


CAl^d. 


(««) 


qui  pourrait  blesser  roreille  par  an  son  rude  el  cboqualityet  qui, 
par  le  mélange  de  diflëreots  nombres  et  différentes  mesuces» 
rorme  cette  harmonie  si  agréable  qui  règne  universellement 
dans  tout  le  corps  d'un  poème.  Outre  celles,  continue-t-il,  il  y 
a  de  certaines  cadences  particulières,  plus  marquées,  plus  frap- 
pantes, et  qui  se  font  plus  sentir.  Ces  sortes  de  cadences  forment 
une  grande  beauté  dans  la  versiGcation  et  y  répandent  beaucoup 
d'agrément,  pourvu  qu'elles  soient  employées  avec  ménagement 
et  avec  prudence,  et  qu'elles  ne  se  rencontrent  pas  trop  souvent. 
Elles  sauvent  l'ennui  que  des  cadences  uniformes  et  des  chutes 
r^lées  sur  une  même  mesure  ne  manqueraient  pas  de  causer. 
Ainsi  la  poésie  latine  a  une  liberté  entière  de  couper  ses  vers  où 
elle  veut,  de  varier  ses  césures  et  ses  cadences  à  son  choix,  et  de 
dérober  aux  oreilles  délicates  les  chutes  uniformes  produites  par 
le  dactyle  et  le  spondée  qui  terminent  les  vers  héroïques,  d  — 
Il  dte  ensuite  un  grand  nombre  d'exemples,  tous  tires  de  Vir- 
gile. Nous  en  rapporterons  quelques-uns.  —  Les  grands  mots 
placés  à  propos  forment  une  cadence  pleine  et  nombreuse,  sur- 
tout quand  il  entre  beaucoup  de  spondées  dans  les  vers  : 

Ludaotes  ventos  tempeslatesque  sonoras 
Iinperio  premit. 

JEneid,,  i. 

Ainsi  le  vers  spondaïque  a  beaucoup  de  gravité  : 

Constîlit  alque  oeulis  Pbrygia  ngmina  circumspexit. 
l'H  monosyllabe  à  la  fîn  du  vers  lui  donne  de  la  force  : 

Hsrct  pes  pede  deosusque  viro  vir. 

ASneid.,  x. 

Il  v  a  des  cadences  suspendues,  propres  à  peindre  les  objets, 
telles  que  celles-ci  : 

Et  frustra  retinacula  tendent, 
Fertur  equis  auriga. 

Georg.,  I. 

d'autres  coupées  ;  d'autres,  où  les  élisions  font  un  très-bel  effet. 
Les  spondées  multipliés  sont  propres  à  peindre  la  tristesse  : 

ExtiDCtum  nymphae  cnideli  funere  Daphnim 
Flebant. 

Eclog. 

les  dactyles  au  contraire  à  marquer  la  joie,  le  plaisir  : 

Saltantes  satyros  imitabitur  Alphesibaeus. 

Eclog.  T. 

Pour  exprimer  la  douceur,  on  choisit  des  mots  où  il  n'entre 
presque  que  des  voyelles  avec  des  consonnes  douces  et  coulantes  : 

Devenere  locos  laelos  et  amœna  vireta 
FortUDatomm  nemonim  sedesque  bealas. 

JEneid»,  vi. 

La  dureté  se  peint  par  rr  ou  d'autres  consonnes  dures  redou- 
blées : 

Ergo  «gre  rastris  terram  rimantur. 

Georg*,  III. 

la  légèreté  par  des  dactyles  : 

Ergo  obi  dara  dédit  lonitam  tuba,  fioibus  omnes, 
Haud  mora,  prosiluere  sui,  ferit  aetbera  damor. 

JEneid»^  t. 

et  la  pesanteur  par  des  spondées  ; 

Illi  inter  sese  magna  vi  brachia  toUuDt, 
In  numerum,  versantque  tenaci  fordpe  ferrum. 

Georg.0  IV. 


Dans  d'autres  cadencés,  un  nol  plieéet  caotteittéi  b  k 
beaucoup  de  grâce  :  * 

Yox  qaoque  per  lacot  volgo  etaudiu  tàcÊiu 
Ingeo*.  « 

€ADBNCE.  en  lerm.  de  manège,  se  dit  de  ridion  j- 
cheval  dressé  oui  soutient  tous  ses  temps  et  ses  mmat^ 
avec  une  agréable  égalité. 

CADENCER,  V.  a.  (çramm.),  conformer  ses  moa\fiijfi<s, 
cadence,  les  régler  sur  une  certaine  mesure.  C$  éêiùewhz 
dence  pas  bien  set  mouvements.  Dans  les  exerdcn  niibi:^! 
Cadencer  le  pas.  —  Il  signiQe  aussi  donner  danoralït  .- 
phrases,  à  ses  périodes,  à  ses  vers,  les  rendre  agréibloirr 
par  des  repos  habilement  ménagés. 

GADÈNE  (mar.],  vieux  mot  formé  du  latin  calm,(b 
dont  les  Espagnols  ont  fait  leur  eoiena,  et  qui  éUitvsietH 
en  parlant  delà  chaîne  à  laquelle  sont  attachés  lesgiiôni 
avait  aussi  donné,  en  marine,  le  nom  de  eadène  ii  ktàa,, 
la  chaîne  de  fer  au  bout  de  laquelle  est  un  cap  de  motta,  ^ 
sert  à  amarrer  et  à  rider  les  haubans  contre  KbordactCtta 
encore  celui  d'une  espèce  de  tapis  que  les  EaropêeDstnifliii. 
Levant  par  la  voie  de  Smyrne.  En6n,  le  mèoie  ibo(  mr  r • 
transporté  dans  le  langage  figuré,  et  se  disait  dans  lenàK» 
que  celui  de  chaîne  aujourd'hui,  pour  iodiqiierBtfnihrr. 
une  gène  ou  une  peine  morale. 

GADENET,  troubadour  du  xiii*  siècle,  luqÉdw^àt- 
teau  de  Cadenet,  sur  la  Durance.  Un  amour  mhMRiiWèt- 
cida  à  entrer  dans  Tordre  des  templiers,  et  il  fil  tié«vsiti- 
dans  la  Palestine  en  combattant  les  Sarrasins,  llnounsteè 
lui  un  traité  contre  les  ffa(»a<lottr«,c'est-àHi)relfswdinab 
et  vingt-quatre  chansons  bachiques  et  erotiques. La mmȣ* 
de  la  bibliothèque  royale  contiennent  plosieun  pièces  de  p 
troubadour. 

CLADENET  (Antoinette  DB),  dame  de  LaiDbeic,iipK^ 
d'elle  au  xiii'  siècle  par  ses  chansons  et  sesrdatÎQKm^ 
troubadours  les  plua  célèbres. 

CADENETTE,  s.  f.  (cosL),  oom  d'uneespèce  deM*"^ 
chevelure  militaire  qui  a  précédé  le  (TapaiM.  LeoMiaM 
a  la  même  source  que  le  mot  eadène  (F.  d-deaso!)»  ^^'^ 
un  diminutif;  cependant  Ménage  veut  qu'il  aitélemten 
de  Cadenet  (le  maréchal),  qui  en  avait  amené  la  mne-b'^ 
glement  de  1767  (25  avril)  donnait  à  l'infanterie  la  (•ifl^'t 
l'instar  des  Prussiens  :  c'était  une  tresse  partant  dioiR^ 
crâne  et  se  retroussant  sous  le  chapeau:  la  cafiienep(iti<^ 
queue.  Les  grenadiers  et  surtout  les  hussards  ont  looi^ 
conservé  la  eadenette,  même  après  l'introdudion  elTef  p 
général  du  catogan  et  de  la  queue, 

CADER-BILLAU  ,  vin^t-cinquième  calife  Abbaqile.f^ 
fils  de  Moctader,  fut  choisi  en  chaaban  581  de  IwçjvV 
vembre  991  de  J.-C.),  par  le  sulUn  Boha  -  E<w** 
pour  remplacer  le  calife  Tna  j  qu'il  venait  de  dé;»»  ^ 
pour  briller  par  son  savoir,  mais  incapable  de  çwwtwîi^ 
mena  une  vie  retirée,  cultiva  les  lettres  et  les  soenett,»*** 
à  tout  ce  que  les  sultans  exigèrent  de  lui,  et  ne  prit  *'!'^ 
aux  affaires  de  l'empire.  Par  cette  conduite  sage,  ^^ 
d'un  successeur  de  Mahomet,  et  qui  fut  plutôt  l'eftlde m 
ractère  que  des  combinaisons  de  la  politique,  il  ^^""^'^ 
jours  tranquilles  et  un  très-long  règne.  Le  peoplcw'*^ 
point  les  qualités  d'un  monarque,  mais  il  le  respecta  a»»'^ 


détrônant  d  exciter  une  révolte,  et  ils  le  l«i««'*v'^£Tr^ 
du  califat  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  en  dioulbeddjahiîî*- 
gire  (décembre  1031  de  J.-C.).  Son  r^ne,ouplat6[80or; 
ficat,  car  les  califes  n'avaient  plus  alors  ou'unc  û»"'*^^ 
gieuse,  fut  de  quarante  et  un  ans  ;  il  n'offre  d'autre  ft<«^' 
remarquable  que  les  troubles  qui  déchirèrent  I»  "*JrL 
Bouïdes.  Cader-Billah  s'adonna  particuHèreoiciil  à  li  i^ 
scolastique,  et  composa  un  traité  pour  réfuter  ropiw»* 
qui  prétendaient  que  le  Coran  avait  été  composé. 

CADEEOUSSE(o%.),  petite  ville  de  !'««««"  ?^iï2Ir 
4  kilomètres  d'Orange.  La  terre  et  seigneorie  °*  /^^^ 
était  divisée  en  trois  parties,  l'une  desquelles  "»» 
duché  en  1665  en  faveur  de  la  maison  aÀncen^- 


«4  Kiiuiucires  u  urange.  i^a  lerre  ei  scigu^um'  ^7  '^■» 
était  divisée  en  trois  parties,  l'une  desquelles  "»»  ^^ 
duché  en  1665  en  faveur  de  la  maison  r^*^"**-  ^ 
autres  parties  appartenaient  à  la  diamb 
maison  de  Fortta  d'Urban,  On  croit  que  ".^"'^^'^fiw 
est  située  sur  l'emplacement  de  l'ancienne  ^**^'rj*JL^ 
Maximus  remporta  une  grande  victoire  sur  les  Arversp> 


)n  jouit  d'un  des  aspecls  les  plus  taries ,  les  pins  étendus  et  les 
'lus  magnifiques  delà Granae-Brclagne-  Au  pied  du  Fyrrou- 
klBAT,  un  de  ses  pics  les  pluséleits,  on  aperçoit  des  dolmens  et 
Icîlraces  nombreuses  du  culte  druidique.  A  quelque  dislance 
Je  ces  dernières  sont  les  restes  de  LKs  Bradwen ,  ou  palais 
l'Eilnawain .  cher  d'une  des  quinie  Iriliu*  du  nord  du  pafs  de 
ialles.  Ce  prince,  célèbre  dans  les  vieilles  traditions  galloises , 
i'i\ait  sous  lerégnedel'anliqueroiGrnffj'ddapCynan,  qui  n'est 
:onnu  que  dans  les  ballades.  Ces  ruines  ont  en«iron  trente  ver- 
tes anglaises  en  carré,  et  une  entrée  large  de  sept  pieds  sur 
loiiie  de  haut ,  avec  deux  larges  et  longs  quartiers  de  roche 
)rule  dressés  de  chaque  ci)té  comme  des  pilastres.  Les  murs  en 
nni  inrormes  et  sans  ciment.  —  Ce  nom  de  CadtT-Ydrii ,  ou 
"hai$4  d'Ydrit,  parait  avoir  été  donné  à  cette  montagne,  parce 
lu'clle  avait  tem  de  Torleresse  i  Fdm.queles  traditions  dési- 
;i)enl  comme  ancien  roi  ou  chef  de  ces  contrées.  On  prétend 
ussi  qu'Ydris  était  un  fameux  çiofle,  astronome  et  philosophe, 

I  que  le  sommet  du  Cader-Ydris  élait  sa  demenre  favorite  et 
on  observatrare.  Rowland ,  dans  sa  Moita  anUqua  (pag.  84),  dit 
|iie  les  anciens  désignaient  l'astronomie  par  le  nom  d'Edris, 
tom  attribué  à  Enoch,  qui  passait  parmi  eux  ponr  avilir  inventé 
astronomie  ;  de  là  il  Tait  dniver  Câder-Vdris,  ajonlan  t  que  non 
uin  de  li  est  uti  autre  lieu  appdé  Cenya-Brnd^ ,  c'esl-à-dtre 
es  pierres  du  cercle  ulronomiqne,  en  d'autres  tenues  l'endroit 
le  réunion  des  aslronoines.  En  se  conformant  à  cette  opinion . 
a  première  de  ces  places  aurait  été  la  résidence ,  et  la  seconde 
oliservatoire  de  ces  druides  qui ,  parti  eu  liérement  dans  l'rle 
'Anglesey ,  s'adonnaient  è  l'étude  de  l'astronomie. 

Ed.  Gibod. 

€ADÈs  on  CADJEs-BAKxé  (orfMT,  tacT.) .  ville  de  la  tribu  de 
uda,  environ  k  huit  lienes  d'Hcbron  vers  te  midi.  Le  roi  de 
'suiis  fut  un  des  princes  tués  par  Josué.  C'est  i  Cadèa  que 
)nuriit  Hsrie,  sœur  de  Moïse,  et  que  ce  saint  législateur  fu  t  con- 
.imné  à  mourir  avec  son  frère  Aaron  sans  entrer  dans  la  lerre 
ramise,  poor  avoir  marqué  quelque  défiance  en  frappant  le 
iclier  aux  eaux  de  contradiction  (Joiué,  13,  23,  et  15,  21. 
•  um..m,  1 ,  et  37,  t*).  On  appelle  aussi  Cadès  Barné,  /a  (on- 
line du  jugement. 

c.iDÈS  DEXEPHTALI,  communément  cé DÈS  DE  SBPH- 
Al.i  {$iogT.  laer,),  ville  de  la  haute  Galilée,  au-«lessu5  de 
laasson.  Elle  fut  donnée  i  la  tribu  de  Nephiali,  et  ensuite  cfdcc 
<i\  lévites  de  la  famille  de  Gerson  ,  et  enfin  déclarée  ville  de 
■fiÉgc.  Joseph  l'appelle  CadtMa  ou  Cmdttit,  et  le  grec  de  Tobie, 
'aiiit.  (  Toh.,  l,  i.  Joni,  1»,  37,  et  21,  32.) 

4:.tDÉsiA(gA)ar.),  ville  de  Perse  dans  la  province  de  l'Yrak 
^ibjlonien  ou  Chaldéen,sur  la  route  du  désert,  à  soixante 
lUcs  de  Bagdad,  et  deux  stations  ou  quinze  parasanges  de 
u«a.  Ollc  ville  est  devenue  fameuse  parmi  les  Arabes  par  la 
'Liitedes  Perses  dans  la  bataille  qui  leur  fut  livrée  la  quinzième 
ruiécde  l'hégire  (apjès  J.-C.  636),  sous  le  califat  d'Omar,  par 
.i.nl,  rilsd'Abuv3car,Rénéral  des  Arabes,  contre  lluslan,  sur- 
niiimé  Férokhiad,  général  de  Jeidéjalr,  le  dernier  roi  persan, 
.■  1.1  dynastie  de  Cliosro6s,  ou  des  Sasanides.  L'armée  des  mu- 
ihiians  consistait  en  trente  mille  liomntes,  celle  des  Perses  était 
'■niicuup  plus  nombreuse.  Le  combat  dura  trois  jours,  et  ces 
illVrcnles  périodes  furent  désignées  par  des  appellations  parli- 
iiIk'tcs.  Le  premier  jour,  i  cause  de  l'arrivée  opportune  de  six 
lillc  Arabes  Syriens,  fut  appelé  le  jour  dv  (Hourt;  le  second, 

II  de  Al  p«Nr,  exprimait  le  désordre  de  l'une  des  armées  ou 
l'ul-dlre  de  toutes  deux  pendant  l'action;  et  ta  troisième  période, 
;:nnlée  par  un  tumulte  nocturne,  reçut  le  nom  biiarre  de 
iiit  dee  kwltment» ,  sans  doute  par  suite  des  clameurs  discor- 
.inlcs  poussées  dans  les  deux  partis  pour  se  reconnadre,  et 
iinparéei  aoxcris  ioarlJcnlét  dû  bttes  sauvages.  Le  roalio  du 


ce  symbole  d'une  héroïque  puvreté  élait  dissimulé  et  presque 
souille  par  la  profusion  des  pierreries  qui  le  couvraient.  Aprèa 
celte  victoire,  les  opulentes  prwinccsdcl'Vrak  ou  de  l'Assyrie 
Turent  soumises  auoilife.et  ces  conquêtes  furent  bientôt afier- 
niîes  par  la  prompte  fondation  de  Bassora ,  place  qui  coniuMU- 
dcra  toujours  au  commerce  et  k  la  navigation  de  la  Perse. 
Ed.  GiRoD. 

CADET.  Ce  mot,  selon  Ménage,  vient  du  mol  eapilelwm, 
usité  dans  la  basse  latinité  et  signifiant  petil  chef  de  tamille.  En 
Gascogne,  on  ilisnit  et  on  écrivait  eapd«((,ei  quelquefois  captfuu, 
pour  parler  d'un  chefsecoiida ire  de  maison.  C'ai/rt  est  synonyme 
ilepuin^.  Dans  un  sensaiisolu ,  eadel  se  dit  du  dernier  de  tous 
les  enfants  d'une  famille.  Par  rappuii  ju  droit  d'aînesse,  on 
apiwiait  tous  les  puînés,  taf(«f«,  relativement  à  leur  frère  né 
avant  eux  ,  et  à  qui  seul  appartenait  le  droit  d'aînesse.  Comme 
ce  droit  tombait  a  celui  qui  se  trouvait  l'aine  lors  de  la  mort  de 
l'ascendant,  un  cadet  devenait  quelquefois  atiié.  Par  un  usage 
contraire!  nos  mœurs  actuelles,  beaucoupd'anciennes  coutumes 
donnaient  tout  à  l'alné  et  laissaient  une  petite  légitime  aux  ca- 
dets. On  dit  branche  cadette  d'une  maison  par  opposition  â 
branche  aînée ,  et  cela  signifie  une  branche  de  cette  maison , 
issue  d'un  cadet  (T.  plus  bas  l'article  Cad irrs  [Corps  dej). 

A.  S.-R. 

CADET  (  Claude  ),  chirurgien  né  prés  de  Troyes  en  1686, 
membre  du  collège  de  chirurgie  de  Paris,  mort  en  1746,  a  laissé: 
ObseTValiont tttr  lei  fiuUadiei  teorbutique* ,  Paris,  1742.  — 
DùtiTtalion  surUtcorbul,  Paris,  1744,  in-4'>. 

CADET  (  Madame  ),  peintre  en  émail  fort  distinguée,  obtint 
en  ITKT  le  brevet  de  peintre  de  la  reine,  et  justifia  ce  litre  par 
d'excellents  ouvrages.  Elle  mourut  en  1801. 

CADET  DE  METZ  [  Je.ik'Marcei.  ),  minéralogiste,  né  i 
Metz  en  1751,  était  subdé légué  général  et  inspecteur  des  mines 
en  Corse  au  commencement  de  la  révolution.  Il  a  publié  sur 
cette  Ile  plusieurs  ouvrages  intéressants,  entre  autres  :  1°  le* 
Jatpei  et  autret  pieTrei  pTieieuie$  de  la  Corie;  3°  Uémoiret 
MUT  lei  boi*  de  la  Corse,  in-12,  1792;  5"  Cône;  restau  ration  de 
celte  Ile,  in-l",  1S34.  On  lui  doit  encore  quelques  mémoires  sur 
différents  sujets  d'administration. 

CADET  DE  VAUX  (Antoine)  ,  frèredef»uis-C[aude(F.  Ca- 
det-Gassicoubt),  naquit  i  Paru  le  13  septembre  174:^,  qua- 
torzii'rae  enfant  d'un  père  sans  fortune.  Le  receveur  général 
Saint-Laurent  paya  son  éducation  classique  et  le  fit  entrer  chett 
un  pharmacien  distingué.  U  Cadet,  mettant  à  profit  ses  loisirs, 
traduisit  les  IniUtHli  de  chimie  de  Spielman.  Ses  liaisons  avec 
Duhamel  et  Parmenlier  le  portèrent  A  l'étude  de  l'ccontH nie  ru- 
rale. Cadet  s'étendit  aux  habitudes  populaires  de  l'économie 
domestique.  En  1767,  il  fonda  le  Journal  de  Parit,  qui  cul 
plein  succès  et  procura  à  son  fondateur  unenssezgraiideaisance. 
Dès  lors  Cadet  s'employa  tout  entier  à  des  travaux  dont  l'utilité 
publique  était  l'objet.  Il  indiqua  les  moyens  d'obvier  aux  arci- 
denls  causés  par  les  vapeurs  malignes  des  fosses  d'aisance;  il  fit 
sentir  le  danger  de  se  servir  des  vaisseaux  en  cuivre,  et  fit  sup- 
primer le  cimetière  des  Innocents,  ce  foyer  de  peste  et  d'infec- 
tion. En  1773,  Cadet  et  Parmenlier  ouvrirent  une  école  <lehou- 
lanserie,  et,  grâce  à  la  clarté  et  à  la  simplicité  ûv  leurs  tcriins, 
améliorèrent  bientôt  la  panification.  Cauel  de  Vaux  cmprunla 
aux  AnglablescomiMsagiïcofn  qu'il  organisa  plus  conformé- 
ment à  nos  mœurs  ;  puis  M  résuma  en  une  leuille  ou  deux  VOEno- 
logie  de  Chaptal,  et  mit  cet  ouvrage  à  la  portée  des  vignerons  les 
moins  intelligents.  Les  bottetloni  exiraili  de  ta  luAilanee  dei 
ojétaient  une  découverte  et  sont  un  bienfait.  AParis,on  remer- 
cia l'auteur  par  des  chansons,  et  i  l'étranger  par  des  hommages 
sérieux.  En  1791  et  1793,  il  présida  ras.scinbléedesonitcparle- 
nienl  et  y  Ql  admirer  sa  sagesse.  Libre  de  celle  honomblc  fonr- 


CADVT-éàanCOVRT. 


(716) 


GADBV««mMimT. 


tSoiiy  ÎT  se  retira  dans  son  petit  domaine  de  Franconvîlle  et  s'y 
occupa  encore  du  bien  de  ses  concitoyens.  D'une  délicatesse  et 
d'une  probité  sans  égale,  Cadet  après  cinquante  années  de  tra- 
faux  et  de  (Jévouement  au  bien  public  n'avait  pas  2,000  francs 
de  rente;  il  allait  manquer  du  nécessaire  quand  son  61s,  manu- 
facturier à  Noçent-les-Vierges,  le  recueillit  dans  sa  maison  où  il 
mourut  au  milieu  des  soins  les  plus  tendres  le  39  juin  i828.  Tous 
les  écrits  de  Cadet  de  Vaux  n'ayant  pas  été  rassemblés ,  voici  les 
plus  connus  :  i®  les  Intlitutt  de  chimie  de  Spiehnan ,  traduits 
eu  latin,  1770,  2  vol.  ;  2°  Observations  sur  les  fosses  d* aisance, 
1778;  3®  Avis  sur  les  blés  germes,  1782  ;  A'^Àvis  sur  les  moyens 
de  diminuer  l'insalubrité  des  habitations  après  les  inonda- 
tions, 1784;  5°  Mémoires  sur  les  bois  de  Corse,  avec  des  obser- 
vations générales  sur  la  coupe  des  arbres,  1792;  6"* Instruction 
sur  l'art  de  faire  les  vins,  1800;  7°  Recueil  de  rapports  et 
d'expériences  sur  les  soupes  économiques  et  les  fourneaux  à  la 
Eomford,  1801  ;  8«  Mémoire  sur  la  peinture  au  lait,  1801  ; 
9"  Moyens  de  prévenir  et  de  détruire  le  méphiiisme  des  murs , 
1801  ;  10°  Mémoire  sur  la  gélatine  des  os  et  son  application  à 
r économie  alimentaire,  1805;  ii"*  De  la  taupe,  de  ses  mœurs, 
et  des  moyens  de  la  détruire,  1803  ;  12<>  Traité  du  blanchissage 
domestique  à  la  vapeur,  1805;  13°  Sur  le  café;  14°  Essai  sur 
la  culture  de  la  vigne  sans  le  secours  del'échatas,  1807;  iS'^De 
la  restauration  et  du  gouvernement  des  arbres  à  fruits ,  1807; 
10^  Mémoire  sur  la  matière  sucrée  de  la  pomme,  1808; 
17°  Traité  de  la  culture  du  tabac,  1817;  iS^ le  Ménage,  ou 
l'Emploi  de  fruits  dans  l'économie  domestique,  1 810;  19°  moyen 
de  prévenir  les  disettes ,  1812  ;  20°  Des  bases  alimentaires  et  de 
la  pomme  de  terre,  1815,  etc.,  etc.;  21° /'^r<  de  t œnologie 
réduit  à  la  simplicité  de  la  nature  par  la  science  et  l'expé' 
rienee,  suivi  d^ observations  critiques  sur  l'appareil  Gervais , 
Paris,  1823,  in-l2,  avec  un  post-scriptum  publié  dans  la  même 
année.  Cadet  de  Vaux  était  un  des  principaux  collaborateurs  de 
la  Bibliothèque  des  propriétaires  ruraux,  et  du  Cours  complet 
d* agriculture  pratique,  6  vol.  in-8°. 

CADÈTES  (  a^o()rr.  ane,  ),  ancien  peuple  gaulois,  mentionné 
par  César ,  et  dont  on  croit  reconnaître  le  territoire  dans  le  dio- 
cèse de  Bayeux. 

CADET-GASSicxiURT  (  Louis-Claude  ) ,  pharmacien ,  né  à 
Paris  en  1731 ,  fut  successivement  apothicaire-major  à  Fhdtel 
des  Invalides,  apothicaire  en  chef  des  armées  d'Allemagne,  et 
ensuite  de  celle  ae  Portu^l.  Reçu  membre  du  collège  de  phar^ 
maciede  Paris  en  1759,  il  fut  admis  en  1766  à  l'académie  des 
sciences.  Les  mémoires  de  ces  académies ,  et  d'autres  journaux 
scientifiques,  contiennent  de  lui  de  nombreux  Mémoires  sur  la 
chimie.  Il  a  rédigé  les  articles  Bile  et  Borax  dans  ïÈneyeh- 
pédie.  Nommé  directeur  des  travaux  chimiques  de  la  manufac- 
ture de  Sèvres,  il  n'accepta  celte  place  qu*en  refusant  le  traite- 
ment qui  Y^  était  attaché ,  et  en  demandant  qu*il  fût  donné  à  un 
savant  estimable  et  oauvre  dont  il  désirait  faire  son  adjoint. 
Il  mourut  en  1799.  On  a  de  lui  :  Analyse  chimique  des  eaux 
minérales  de  Passy,  Paris,  1755,  In-S''.— Mémoire  sur  la  terre 
foliée  de  tartre,  Paris,  1764,  'inS'*. ^Catalogue  des  remèdes  de 
Cadet,  apothicaire,  Paris,  1765,  in-8°,  ouvrage  qui  a  servi  de 
base  au  Formulaire  magistral  publié  par  son  fils. — Observa- 
tions en  réponse  à  Beaumé  sur  la  préparation  de  Véther,  sur 
le  mercure,  sur  le  précipité  perse,  et  sur  la  réduction  de  chaux 
métalliques  ,Vbt\s,  1775,  in-4°. — Expériences  et  Observations 
chimiques  sur  le  dtamniil.  Ses  collaborateurs  pour  cet  intéres- 
sant travail  furent  les  célèbres  Macquer,  Darcet  et  Lavoi- 
sier. 

CADET-GASSicoURT  (  CHARLES- Louis },  fils  Unique  de 
Louis-Claude >  célèbre  pharmacien  et  chimiste,  de  Tacadéniie 
des  sciences,  naquit  à  Paris  le  23  janvier  1769.  Sans  cesse  en 
rapport  avec  d'AIcmbert,  Buflbn,  Franklin,  Bailly,  Condorcet, 
Lalande,  amis  de  son  père,  Cadet-Gassicourt  se  trouva  naturel- 
lement plus  de  penchant  pour  la  philosophie  et  les  lettres  que 
pour  le  laboratoire.  Il  fit  de  bonnes  études ,  et  à  quinze  ans  il 
envoya  un  mémoire  sur  l'histoire  naturelle  à  BufTon  qui  en  fut 
étonné  en  le  lisant.  A  dix-huit  ans  il  était  avocat ,  et  plaida 
plusieurs  causes  avec  succès.  Membre  de  la  société  de  bienfai- 
sance judiciaire,  il  ftit  un  des  fondateurs  dvL  Lycée,  connu 
aujourd'hui  sous  le  nom  d^  Athénée  royaL  II  embrassa  la  cause 
de  la  révolution  avec  chaleur,  et  adressa  à  l'assemblée  consti- 
tuante des  Observations  sur  les  peines  infamantes  (1789,  in-8°). 
Ami  de  la  liberté  qu'il  vovait  compromise ,  il  balança  longtemps 
dans  la  section  du  Mont-Blanc  Tinfinence  désastreuse  du  terro- 
risme. Le  13  vendémiaire  il  se  déclara  contre  la  convention,  et 
le  17  il  fut  condamné  par  le  conseil  militaire  du  palais  Egalité  à 
la  peine  de  mort,  comme  instigateur  des  12, 13  et  14  vendé- 
miaire. Réfugié  dans  une  usinedu  Berri,  ils'appliqua  à  diminuer 


1ev«ft*é 


la  feti^e  des  ouvriers  en  perfecdonnantqnelqoes  _ 
dustrie.  Revenu  à  Paris  quelques  mois  après,  il  foi 
jury.  Dès  lors  il  publia  plusieurs  écrits  polttiqncv 
l'anonyme.  Il  venait  de  publier  um'Veyageen  H0 

Îtt'il  perdit  son  père,  le  17  oelebre*1799.  Cadet  r 
6  procès  qu'il  eut  avec  la  veuve  de  Derome,  ai  

son  père,  mt  gagné  d'abord,  p«ii  perdu  em  appel.  ObMfè^i 
soumettre  aux  examens  de  l'école  de  pharmacie .  il  nôt  «a«. 
^eil  à  ne  pas  laisser  déchoir  la  réputation  de  fon  pète.  Ba  nm 
il  avait  appelé  lattentioa  du  gouvememefiC  tor  la  anm 
d'une  nouvelle  organisation  du  cmnseU  de  eaimhwiH,  ta  ^ 
fut  accepté  par  Dui)ois,  préfet  de  police.  Nomniè  agjuéuii  p^ 
néral  du  nouveau  conseil ,  il  rendit  peniknt  qvtnaeaw  hla^ 
vices  les  pies  utiles  à  la  santé  publique.  Napciléaii,  qàfsm 
nommé  son  premier  pharmacien,  Tappda  auprès  et  m  m- 
sonne  pendant  la  campagne  de  i9m.  Tandis  qme  Osatm 
recueillait  les  observations  qu'il  publia  dep«ia  «ont  letB*é 
Voyage  en  Autriche,  il  pansait  les  blessés  et  inveotailbli- 
guetles  pour  remplacer  les  lances  à  feu  de  rartlllerie.  BtWi 
âgé  de  quarante-trois  ans,  il  soutint  deux  llièses  i  I'miw^ 
pour  prendre  le  grade  de  docteur  es  sciences  :  Vwne  ms  riM 
simultanée  des  sciences;  l'antre  sur  VBmUsutkmée  késas 
En  même  temps  il  travaillait  an  Dietionneiire  ^OfrietiSm 
aux  AnncUes  de  chimie  de  MM.  Arigo  et  6av-uanr:a 
Bulletin  de  la  société  d'eneouragemeni  po»r  TMafinrir  mÊe^ 
nale,   au  Bulletin  de  èa  pharwuicie,  aax   Amnwin  émfern 
et  eeienees  miUlaires^  kVEpieurien,  oaiiTigt  jiûiifini'Aw 
lequel ,  sous  le  nom  de  Sartrouville»  il  insén  aa  cm  «i»- 
bre  de  chansons  spirituelles.  Sous  la  restaOTaaaaa  ta  tHiMi- 
mé  membre  de  la  Légion  d'honneur,    eC  eal  «m  ^rseé 
influence  sur  l'assemblée  électorale  de   aoo  mtmÊÊt/mA 
Il  était  membre  de  la  Société  des  amie  de  la  lAerti  es  k 
pfMML  lorsqn'en  décembre  1819  Gefaudau  d  le  calMri  Sk 
mon  furent  mis  en  jugement  coranw  ayant  prêlé  tearatai 
cette  aociété  ;  Gadet-uaasicourt  figura  avec  pius  de  màsate^ 
nMHRS.  Il  fiit  acquitté  avec  les  antres.  Un  pfôoès  yi'ia^it» 
tenir  avec  le  undecio  Mettemberg  et  (|u'il  fcroit  fiAdi  1 
vivement,  qu'il  mourut  trois  mois  et  deuu  après  le  ]a|sal»li 
21  novembre  1821.  Voici  le  titredeceox  oe  sesoan^^ 
DOQg  n'avons  pas  encore  cités  :  i^  LÀntina^&i^mr ,  CK  m^, 
2<>  le  Tombeau  de  Jaeaues Holsty,  ou  le  Secr^  rfnuufiit- 
teurs,  à  ceux  qui  ve%ueni  tout  semoir,  œuvre  uuallJHf,rai. 
in-8<'  de  34  pam  ;  3<'  les  Initiés  anciens  et  modernes,  s^  * 
Tombeau  de  Jacques  Molay;  V*  Jlaiaon  iTit»  Aoa  ém,^ 
Théorie  des  élections,  1797;  5°  le  Foëte  et  U  SemM.% 
Dialogues  sur  la  nécessité,  pour  les  gens  de  leêtres,ééteÊ0^ 
théorie  des  sciences,  1799,  in-S""  ;6^  Jfcm  royaft,oa£4f* 
sur  la  Normandie,  suivies  de  quelques  poésiasfufUims^  (^ 
2  vol.  in-12;  7°  Cahier  de  réforme,  ou  Vceum  tf  «a  emiésl»' 
dre  adressés  aux  consuls  et  aux  eommissioneié§iêlêlien,  1^ 
in-8»;  8<>  Essai  sur  lavis  privée  d^ Honoré-Gaériel  Aifi^^ 
Mirabeau;  9''  Esprit  des  soU  passés,  présenta  eiàvemsA^  • 
Chiinie  domestique;  11*"  Dictùmaaire  de  chimm,  tsfmmSk 
théorie  et  la  pratique  de  cette  science  et  son  mppHtëëm  à  l"^ 
toire  naturelle  et  aux  arts,  1803,  4  voL  in-«*  ;  12*  Seiei^ 
ran,  ou  la  Nouvelle  Langue  française,  anecdote  récente,  i*» 
in-12  de  35  pages;  iZ^'le  Thé  est-il  plus  nuisible  qmettifS 
Histoire  analytique  de  celte  plante,  et  Wioyens  de  leremrky 
avec  avantage,  1808,  in-12;  14°  Cottr«  jie^lronoattgiw.  «  * 
Dîners  de  Manantville,  ouvrage  anecdotique,  pbîloao^lwF  ^ 
littéraire,  1809,  in-8'>  ;  15°  Suite  de  Saint-Géran;  itiV^ 
de  Lutèce  au  mont  YaJérien  en  suivant  le  fleuve  Séqsema  * 
revenant  par  le  mont  des  Martyrs,  1811,  în-ltdc  Sp** 
ie°  Formulaire  magistral  et  Mémorial  pharmacemtiqee.^^ 
in-12;  17°  Des  moyens  de  destruction  et  de  résisUmee  q^' 
sciences  peuvent  offrir  dans  une  guerre  nationale,  fWl,  ^ 
18'  Eloge  de  A.- A.  Parmentier;  19*»  Pharmarie  dcme^ 
d'urgence  et  de  charité,  à  l'usage  des  personnes  qmikdt^ 


lecteurs  et  d'éligibles  du  département  de  la  Seine,  t«lî 
22°  Candidats  présentés  aux  électeurs  de  Paris  pomrkt 
de  1817,in-8°;  23«  les  Quatre  Ages  ds  la  getrdemts 
1818,  in.8°;  24°  Confidencesde  rhôlel  Baxaneomri,  t»t«,  *^ 
Il  a  fait  de  plus  une  foule  d'articles  insérés  dans  If  J'yy 
pharmacie  et  des  sciences  accessoires,  Cadet-Gassîroert  m  ^ 
sérer  dans  l'Eiprflefw/oiirnaux  (juillet  1817)  des  ^'Jfjf 
Londres  et  les  Anglais.  Le  Dictionnaire  des  ac*mcy»w^fr^ 
lui  doit  des  articles  importants.  On  trouve  dans  lesjii<tt»^^ 
lûmes  de  la  Biographie  université  plusieurs  arCader  *  ■■ 


(  W) 


iboâ  les  Mimêiru de im  êociéiémddiemk d'émuhUm,  one  Ste- 
[mtiquephyÉi0haiq^  êimorak;  dans  la  Bewteene^lopiéiqiu, 
le  Frojtl  a  un  mUUmmam  bibUagrapkiqÊU  uiUversk,  et  uo 
Praju  itinMituUonniMmdt.  Ed  1819,  Gadet^jassicourt  publia 
dans  le  ComêtUuUonnêi  uoe  série  d'articles  sur  l'ex^oiitiQii  des 
produits  de  rioduatrie.  Oo  coonalt  enfin  de  ce  fSécond  écritain 
les  Souf^trê  du  jeudi,  les  Eloges  dt  Beômmé^  pbannacîefi,  de 
it  Pareieuw,  physicien»  de  Curtmdeau,  cbisiisle,  etde  4«  La- 
kmde ,  astronome.  Il  arait  enirepris  un  TraUé  de  U  Ubmrté 
publique^  qa*i1  n*apa  terminer. 

CADET-ROUSSBL  {M4iTe\  personnage  de  la  farce  moderne, 
qui  y  a  pris  sa  plaœ»  comme  jadis  Tarlnpin,  Jodelet,  Crispin  et 
qui  a  succédé  à  Janot  II  a  eu  sa  célébrité  comme  Jocrisse.  L*o- 
ngine  de  œ  personnage  remonte  à  la  révolution  de  1789,  et  à 
une  chanson  populaire  que  nos  soldats  rapportèrent  de  la  Bel- 
gique. Cette  cnanson  avait  pour  héros  Jean  de  Nwelk  (  F.  ce 
not).  On  ne  sait  comment  m  pour<|uoi  le  nom  de  Cadêê'Rouêi^ 
fut  substitué  à  celui  de  Jean  oe  Nivelle;  toutefois  cette  chanson 
XNirut  bientùt  les  rues,  et  sous  le  nom  de  Oïdet-Roussel  on 
lésigna  dans  diflërentscouplets,  tantôt  Dumouriez ,  tantôt  La- 
ayette.—Deux  auteurs ,  Aude  et  Tissot,  donnèrent  en  1793,  au 
l»éMrede  la  Cité,  une  farce  intitulée  Cadei-Mouêeel^  ou  ie  Café 
iéê  Jvmi^/m, dans  laquelle  ils  frondaient  plaisamment  la  manie 
le  la  comédie  bourgeoise  qui  était  devenue  générale,  qui  s'éten- 
lait  jusqu'aux  plus  basses  classes ,  et  qui  des  salles  particulières 
ivait  aagné  les  cafés,  oA  Ton  jouait  des  vaudevilles  et  même  des 
ragéaies.  Le  rôle  de  Cadet-Roussel  fut  joué  par  un  acteur 
MMnmé  Beaulicu  qui  y  oot  beaucoup  de  sueoès.  Beaulieu  fut 
lîentôt  remplacé  par  wrunet,  dont  la  naïveté  comique  donna  un 
iouveau  cachet  a  ce  rôle,  avec  lequel  il  sidentina  lelieraeot, 
|ue  les  auteurs  firent  de  œ  personnage  le  type  de  plusieurs 
Mèces,  comme  Beaumarchais  l'avait  fait  pour  son  Figaro.  —  On 
ai  successivement  Cadet-Roussel  barbier  à  la  footaine  des  In- 
Mcenli,  professeur  de  déclamation,  misanthrope,  maître d'é- 
loJe,  aux  Cbamps-fil  vsées,  au  Jardin-Tàrc  II  servit  aux  paro- 
liet,  et  l'on  joua  CadetpRousael  Hector,  Peau-pèn  (  imitalâou 
nrlesque  des  Deux  Gendres),  à  Mcaux  en  Brie,  dans  l'Ile  des 
Unaiones.  L'adeur  Brunet  ayant  quitté  le  théâtre,  ce  uersou- 
lage  a  dû  disparaître  avee  loi,  et  son  Odyssée  est  finie.  Ce  carae- 
m  était  odui  d'un  haoroe  de  la  basse  classe,  sot  et  important, 
IdûBi  le  langage  trivial  afiectaii  la  fprétentioB. 

^  CABBT8  (Coups  de).  Les  cadets  sont  des  jeunes  gens  d'ori- 
;ine  noble  on  de  iamiile  bourgeoise  ^  entraient  ooBHne  vo- 
ontaires  dans  les  troupes  pour  s'y  instruire  dans  le  service 
nilitaire,  et  parvenaient  ensuite  aux  différents  grades.  Adi^ 
i  l'Age  de  quinze  à  vingt  ans,  ils  devaient  d'aboniservir  comme 
oMats,  puis  passer  par  tous  les  grades,  et  quand  leurs  chefe 
laient  satisfaits  de  leur  iostmction  comme  de  leur  conduite,  ib 
^naient  les  premières  sous-lieotenanoes  vacantes.  Louis  XIV 
Q  créa  (1683)  plusieurs  compagnies,  qui  furent  supprimées  vers 
692.  Louis  XV,  par  ordonnance  du  31  décembre  1736,  en  créa 
le  nouveau  six  compagnies  de  100  hommes  chacune.  Les  sous- 
ieotenants  de  ces  compagnies  avaient  rang  de  lieutenant  d'iu- 
Miterie,  et  les  Heutenants  avaient  rang  de  capitaine.  Ces  six 
ompegnies  furent  en  1739  réunies  en  deux,  de  300  hommes  cha- 
une;  puis  en  17S3fiMidues  en  une  seule  de  600  hommes,  qui  fut 
iœnciée  par  ordonnance  du  33  décembre  1733.  En  1776,  on 
réa  un  emploi  de  cadet-^nlil homme  dans  chaque  compagnie 
'infanterie  et  de  cavalerie.  Il  y  eut  aussi  de  ces  cadets  dans 
artillerie  des  gavdes  du  corps.  Tous  ces  emplois  ont  disparu 
n  France  i  l'époque  de  la  révolution,  qui  a  supprimé  toutes 
sa  distinctions,  la  naissance,  et  admis  aux  grades  militaires 
Nifl  les  Français  indistinctement.  Les  puissances  du  Nord  ont 
aaiservé  leurs  établissements  de  cadets;  il  en  existe  encore  en 
^usae,  en  Autriche,  en  Ravièrc,  en  Russie.  Ce  sont  des  pépi- 
aères  d'officiers,  composées  surtout  de  fils  de  gentilshommes 
eu  fiivoriséa  de  la  fisrtune,  oui  y  sont  reçus  gratuitement  et 
dmis  i  des  â^  difiëretits.  En  Prusse ,  outre  la  maison  des 
ideta  de  Berlm  où  Ton  est  reçu  i  quatorac  aas,  il  y  a  des 
Doèas  de  oe  genre  moins  importantes  à  Potsdam,  à  Stolpe  en 
toHiènnie,  et  è  Cules .  où  les  élèves  sont  reçus  dès  l'âge  de 
Bf»t  a  huit  ans.  Les  élèves  les  plus  distingués  par  leur  esprit 
I  leur  iustruction  passent  de  la  maison  des  cadets  à  l'école 
■ilîtanre,  ou  leur  éducation  reçoit  une  plus  grande  extension. 
;*ett  en  Russie  qu'on  a  formé  le  phu  grand  nombre  de  ces  éta- 
fitsements.  U  y  a  4  Saint-Pétersbouiv  et  i  Moscou  plusieurs 
orps  de  cadets,  dont  un  appartient  i  la  marine  et  les  autres  i 
urinée  de  terre.  Le  premerde  ceux-ci,  créé  en  1733,  comp- 
ni  eu  1810  ifiih  élèves.  Ces  éUblissements  sont  entretenus  i 
frais  par  le  gMtvumement  Les  frais  d' 


s'élèvent,  pour  le  nrenûer  oorps  seulement,  i  600,060  rouUea 
f environ  600^000  francs)  par  an.  Tous  les  élèves,  en  sortant  des 
écoles,  passent  comme  sons-lieutenants  dans  les  divers  régi-» 
ments  oe  l'armée.  Un  oukase  de  Tempereor  de  Russie ,  du 
8  novembre  1833,  organise  une  académie  militaire;  et.  pour 
compléter  l'oiganisation  de  ce  système  sénéral  d'instruction  eu 
laveur  des  furorinces  de  TOuest  et  du  Midi,  une  nouvelle  école 
de  cadets  militaires  doit  être  établie  à  Kief. 

CADBTTB,  s.  f.  (leehnoL)^  pierre  de  taille  propre  pour  paver. 

CABETTE,  s.  f.  la  moîns  longue  des  deux  grandes  queues  qui 
servent  au  jeu  de  billard  pour  atteindre  aux  billes  placées  hors 
de  la  portée  ordinaire. 

CADBTTER,  v.  a.  {Uehnol,)^  paver  avec  des  pierres  de  taille 
ou  des  endettes,  (aire  des  trottoirs  le  long  des  maisons  avec  des 
cadettes. 

CADHRRD  ou  CAZOCT-BET,  arrièrc-pelit-fils  de  Scidjouc» 
reçut  en  453  de  l'hégire  (1041)  le  gouvernement  du  Kcrman  de 
Tho^hruURey,  et  fut  le  premier  prince  de  la  branche  des  Seld- 
joucides  qui  régna  dans  cette  province.  De  gouverneur  qu'il 
était  d'abord,  il  se  rendit  indépendant,  consolida  sa  puissance» 
accrut  ses  possessions^  et  se  forma  un  Etat  considé rallie.  Son 
histoire  et  celle  des  pnnces  de  sa  maison  est  peu  connue.  Selon 
d'Herbelot,  ces  princes  sont  au  nombre  de  onze.  I^  dernier, 
Mohammed-Chan,fut  dépossédé  par  l'Alidc  Malek-Dynar,  qui 
en  583  de  l'hégire  (1187^  de  J.C.)  entra  dans  le  Kerman,  ei 
s'en  rendit  maître. 

CADHO€AN  (Le  COMTE  GUILLAUME),  général  anglais,  se 
distingua  dans  la  guerre  de  Flandre,  et  par  son  dévouement  au 
duc  de  Mariborough.  Celui-ci,  presse  par  la  cavalerie  française 
an  siège  de  Menin,  et  ayant  son  chevai  blessé,  allait  tomber  au 
pouvoir  de  l'ennemi,  lorsque  Cadhogan  mit  pied  à  terre,  lui 
donna  son  cheval,  et,  en  le  sauvant,  se  condamna  lui-même  à 
être  fait  prisonnier.  Dès  le  lendemain,  le  duc  le  demanda  en 
échange  contre  tel  autre  prisonnier  (|ue  le  général  français  de* 
manderait,  et  Cadhogan  fut  renvoyé  sur  parole.  Lors  de  la  dis- 
grâce de  Mariborough,  il  perdit  toutes  ses  places;  mais,  aprte  la 
mort  de  la  reine  Anne,  il  eut  part  aux  honneurs  que  recouvra 
le  duc.  U  fut  nommé  colonel  d'un  des  régiments  des  gardes,  et 
envové  comme  ministre  plénipotentiaire  en  Hollande,  puis  aux 
conférences  d'Anvers.  En  1717,  il  retourna  en  Hollande,  où  il 
négocia  habilement  une  alliance  entre  cette  puissance,  l'An— 

SIeterre  et  la  France.  Peu  de  terons  agrès,  il  fut  nomnné  pair 
'Angleterre,  et  envové  une  seconoe  fois  pr^  des  Etats-Géné- 
raux avec  le  titre  d  ambassadeur  extraordinaire.  Le  duc  de 
Mariborough  étant  mort  en  1733,  il  lui  succéda  dans  la  charjge 
de  grand  maître  de  l'artiHerie  et  dans  celle  de  colonel  du  premier 
régiment  des  gardes.  11  mourut  le  36  juillet  1736. 

€ADHT  ou  CAZT,  mot  arabe  qui  signifie  juge,  jurisconsulte. 
Les  cadhys  existaient  dans  les  empires  soumis  aux  trois  àytair 
ties  khaliwies  et  dans  les  divers  Etats  musulmans  qui  s'élevèrent 
depuis  en  Europe,  en  Asie  et  en  Afrique.  Ils  étaient  ministres 
de  la  justice,  et  formaient  une  des  trois  classes  du  corps  des 
oulémaê  (savants  lettrés),  et  presque  partout  ils  avaient  la 
prééminence  sur  \^  ifnarus  et  les  mouflys  (ministres  du  culte 
et  docteurs  de  la  loi).  Le  cadhy  qui  siégeait  dans  la  résidence 
du  souverain  était  considéré  comme  le  chef  des  oulémas,  ei 
portait  le  titre  de  eadày-al-codàt  ou  tazy-al-oonsath  (juge  des 
juges).  Sous  les  deux  premiers  sultans  de  la  race  ottomane,  le 
cadhy  de  la  capitale  tut  le  premier  personnage  du  corps  des 
oulémas.  Mourad  l^^  lui  donna  le  nom  de  ûodhy^l'Oêier^  et 
Mahomet  II  en  créa  deux.  Ce  ne  fut  que  sous  Soliman  I*''  oue 
le  rooufly  de  la  capitale,  élevé  au«dessos  d'eox ,  devint  le  chef 
suprême  des  oulémas.  Les  cadhys,  depuis  cette  époque,  ne  sont 
plus  que  des  magistrats  du  quatrième  ordre,  (|uoiqoe  dans  les 
villes  inférieures  où  ils  exercèrent  leur  juridiction  ils  n'aient 
au-dessus  d'eux  c|ue  le  gouverneur.  Leur  nombre  était  de  quatre 


Egypte.  Ce  nombre,  <|ui  se  subdivisait  en  cadhys  de  rang  subal- 
terne, est  aujourd'hui  bien  moins  considérable,  depuis  les  pertes 
de  territoire  qu'a  subies  l'eminre  ottoman  dans  l'espace  de  qua- 
rante ans.  Les  Jeunes  gens  oui  se  destinent  i  cette  ma^strature 
font  leurs  études  dans  le  medreseeh,  ou  ooUége  de  Bajazet  II  i 
Coiwtantinople,  et,  après  avoir  subi  l'examen  du  naoufty,  ils  ont  la 
liberté  de  choisir  entre  les  deux  déoartements;  maïs,  lorsqu'ils 
ont  été  nommés  par  le  cadfay-«l-aslier  i  une  juridiction  infé- 
rieure, dans  eelui  pour  lequel  ib  ont  opté,  ils  poursuivent  leur 
avancement  dans  ce  département,  ou'iiB  se  peu^eut  plus  quit- 
.  ter.  Les  cadhys  u'exenent  que  dix-umt  uaaia  dans  chaque  rési  - 


CAMIT. 


{-M) 


€AMn. 


denœ  (sauf  quelques  cas  asseï  ram  où  Ils  sout  inamovibles).  Ils 
ne  pcavcnt  parvenir  aux  charges  de  mollahs  et  aux  deux  autres 
magistratures  supérieures  qu  après  avoir  fait  un  nouveau  sémi- 
naire dans  le  Modresseh  de  Soliman  V'  à  Constantinople.  Les 
deux  plus  anciens  cadhys  de  chaque  département  sont  dislin- 
sucs  de  tous  les  autres  par  les  prérogatives  honorifiques  et  les 
oénéûces  c|ni  leur  sont  accordés.  Ils  quillciit  la  province,  et 
viennent  résider  dans  la  capitale,  où  ils  sont  conseillers  fies  deux 
cadhys-el-askers.  Les  cadhys  cumulent  les  diverses  fonctions 
que  remplissent  chez  nous  les  commissaires  et  inspecteurs  de 
police,  les  juges  de  paix ,  les  notaires  et  les  présidents  de  tribu- 
naux civils  et  criminels.  Ils  \ériûent  les  poids  et  mesures  des 
marchands,  la  Qualité  des  denrées,  apposent  les  scellés  sur  les 
propriétés  des  aécédés,  légalisent  ou  rédigent  les  contrats  de 
mariage  et  tous  les  actes  civils ,  remplissent  à  défaut  d*un 
imam  les  fonctions  de  minisires  de  la  religion ,  ju^nt  sans 
appel  toutes  les  affaires  conlentieuses  en  matières  civiles,  non- 
seulement  des  musulmans,  mais  même  des  juifs  et  des  chré- 
tiens, jugent  et  font  punir  sans  délai  les  délinquants  en  ma- 
dère criminelle  et  de  police.  S'ils  ont  leurs  coudées  franches 
dans  rinlerprétation  du  droit  oriental,  qui  est  contenu  dans  le 
Coran  et  dans  les  écrits  de  ses  commentateurs,  ils  n'usent  pas 
moins  de  la  plus  ample  liberté  dans  l'application  des  amendes 
et  des  peines  corporelles.  Mais,  s'ils  abusent  de  cette  latitude, 
ils  trouvent  à  leur  tour  un  juge  et  un  censeur  dans  le  caca- 
routck  ou  polichinel  musulman,  qui  se  charge,  comme  Pasauin 
à  Rome,  ae  dire  au  pouvoir  d'insolentes  vérités.  Les  cadhys 
Domnient  eux-mêmes  leurs  naibs  (substituts),  qui  forment  le 
cinquième  ordre  de  magistrats  dans  les  bourgs  et  les  villages,  et 
qui  sont  divisés  en  plusieurs  classes.  Les  mollahs  sont  les  juges 
des  grandes  villes.  Les  fonctions  di^  cadhys,  en  raison  de  leur 
diversité,  de  leur  importance  et  de  leur  multiplicité,  sont  d'au- 
tant plus  lucratives  qu'ils  ne  sont  jamais  dans  le  cas  de  subir  les 
conséquences  du  proverbe  :  Où  il  n'y  a  rien  la  jutiia  perd  as 
droits;  car  leurs  honoraires  et  les  frais  des  procédures,  en  Tur- 
quie, sont  toujours  payés  par  le  plaideur  qui  a  gagné. 

CADHV-EL-ASKBR  OU  CAZY-ASKER,  que  i  on  proDonce 
vulgairement  cady-lesker,  nom  formé  de  deux  mots  arabes  qui 
8igni6ent  juye  d'armée.  Ce  titre  n'existe  dans  l'empire  ottoman 
que  depuis  l'an  1363.  Monrad  1*'  en  décora  le  cadhy  de  Brousse, 
où  il  tenait  sa  cour,  et  il  lui  donna  la  suprématie  sur  tous  les 
oulémas  de  l'empire.  Les  fonctions  de  ce  magistrat  répondaient 
à  son  nom.  Il  smvait  le  souverain  à  l'armée,  et  exerçait  dans  les 
camps  la  puissance  judiciaire.  Le  vainqueur  de  Constantinople, 
Mahomet  II,  en  1480  divisa  celte  magistrature,  en  créant  deux 
caxys-askers,  auxquels  on  donna  le  nom  collectif  de  «atfref ii 
(les  deux  magistrats  suprêmes).  Le  premier,  le  sadr^rourn  ou 
cadhj-el-asker  de  Roumélie,  fut  chargé  de  nommer  les  cadhys, 
et  d'instituer  les  ministres  du  culte  dans  toutes  les  provinces 
européennes;  on  déféra  au  second,  le  sadr-anadoiy  om  cadhy-el- 
asker  d'Anatolie,  les  mêmes  pouvoirs  dans  les  provinces  asiati- 
(^ues,et  tous  deux  conservèrent  leurs  fonctions  de  juges  d'armée, 
I  un  en  Europe,  l'autre  en  Asie.  Le  sultan  partagea  aussi  entre 
eux  la  judicature  de  Constantinople,  attribuant  au  premier  les 
causes  des  musulmans,  et  au  second  celle  des  non-mahométans. 
Depuis,  la  magistrature  du  sadr-rourn  prit  des  accroissements, 
et  celle  du  sadr-anadoly  se  trouvait  déjà  fort  restreinte  lorsque 
vers  la  fin  du  xvii'  siècle  le  sulUn  Moustafa  II  la  priva  de 
ses  attributions  ordinaires,  et  ne  lui  laissa  le  pouvoir  judiciaire 
que  dans  les  causes  qui  lui  seraient  dévolues  par  le  gouverne- 
ment. Plus  Urd,  ce  cadby-el-asker  obtint  le  privilège  de  juger 
tous  les  procès  relatif  aux  hérédités  dans  les  provinces  d'Asie, 
et  de  recevoir  pour  cet  objet  une  certaine  redevance  de  tous  les 
juges  ordinaires  des  villes  et  districts  ;  mais  les  mêmes  préro- 

Stives  furent  accordées  relativement  à  celles  d'Europe,  et  â 
nstantinople  au  cadhv-el-asker  de  Uouinélie,  dont  la  juri- 
diction  est  parvenue  endn  au  degré  le  plus  éminent,  non  plus 
comme  ju|p  d'armée  fcar  les  soldais  ont  obtenu  le  privilège  de 
o'étrc  juges  que  nar  leurs  officiers;,  mais  par  l'acquisition  de 
plusieurs  droits,  outre  les  affaires  civiles  et  criminelles  que  le 

rid  vixir  et  le  divan  lui  renvoient,  il  peut  connaître  de  toutes 
causes  en  général ,  et  les  citoyens  préfèrent  recourir  à 
son  tribunal  pTutùt  qu'à  tout  autre.  Il  fait  mettre  les  scellés 
après  décès  chex  les  personnages  d'un  rang  distingué,  soit 
cbréliens,  soit  roahooielans.  et  rompre  les  scellés  que  quelque 
magistrat  fubtlteme  aurait  (ait  préalablement  apposer.  Mais 
•es  plus  briUaDtet  prérogatives  sont  de  connaître  de  tous  les 
procès  ooooemafit  les  bieos  domaniaux  et  l'intérêt  du  fisc , 
d'avoir  rinspectioo  générale  de  tooles  les  ufaflu  (fondations 
piruses,  et  le  droit  de  destituer,  pour  cause  de  négligence  ou 
d'infidélité,  Kmu  wmiewêUifê  ou  administrateur!  d'etabliaf^- . 


mentfl  de  diarité.  Au  reste,  let  deux  cadliys^l-aakmrtttlnii 
Constantinople,  continuent  de  nommer  les  cèOknnnsl 
vacances,  et  disposent  des  bretets  de  pemîotts  à  acoonlrr  i  > 
les  ministres  du  culte.  Ils  sont  dépositaires  des  iceandrioi}^ 
cadhys^  afin  de  pouvoir  vérifier  les  lettres,  mènoirQ  et  J^ 
judiciaires  que  ceux-ci  expédient  i  ConitantifMMle  p^t 
l'exercice  de  leurs  emplois,  et  ils  ont  chacun  sx  MMfiiiriiiii 
leurs  diverses  attributions.  Le  cadhy-el-asker  dluruçe  i  « 


qu'après  avoir  passé  le  degré  intermédiaire.  Tous  den  '^rm 
au  divan  du  grand  vizir,  écoutent  et  discutent  les  aflum;» 
quoi  le  cadhv-el-asker  de  Roumélie  prononce  seul  lan^ 
le  tribunal  de  son  collègue  ayant  été  supprimé.  Dîna  m 
où  tout  est  vénal ,  ces  deux  charges  sont  fort  lacntiici,  ^ 
pendamment  des  apanages  qui  y  sont  attadMM.  —  Le  fr^ 
de  tous  les  cadhys,  après  le  cadhy-el-asker,  c'est  PûtoM 
eadkissy  ou  isêamboul-effendiêsy,  grand  juge  de  GMulaMMf, 
qui  est  en  même  temps  premier  magistrat  iniuiiapri,  kv 
tenant  général  de  police  et  inspecteur  général  di  ooavnr, 
arts  et  manufactures.  Il  a  trois  naîbs  pour  impedfrbpétf 
mesures,  ainsi  que  les  vivres,  denrées  et  plosieMs  aatre  ■ 
jugent  sans  appel  comme  lui.  Il  tient  rejgîMrede  rarringrfi 
grains,  et  en  nxe  le  prix.  Il  prend  connausaocedelMlEf  pr»> 
ces  entre  les  marchands  et  les  artisans.  Il  (ait  doaaffliki*** 
nade  à  ceux  qui  vendent  à  faux  poids,  ou  il  la  Ut  dnerpv 
une  oreille  devant  leur  Iwutique.  En  Turquie,  ki  jipiioQitau 
pensionnés  par  leurs  subalternes,  à  commencer  pv  W  odli)* 
cl-asker.  Après  un  an  d'exercice,  il  est  ordioiifCMit  aiMr 
mollah  de  la  .Mekkc  ou  de  Médine,  ou  cadkv-<l-<A(r4'A* 
natolie. 

GADHY-ABD-EBEAHMAN ,  MCht.,  fut  élevé  psv  U  Mf»* 

trature,  et  exer^  d'abord  les  (onctibns  decadby.dMtle  m 
lui  est  resté.  Mais  son  inclination  le  porta  bieotM  i  taktwa 
la  carrière  des  armes ,  et  par  sa  bravoure  il  parviat  rt^àm^ 
an  pachalik  de  Karamanie,  qu'il  occupait  en  1800.  Iluvi  m 
avec  succès  dans  son  padialik  les  bonnes  que  k  nku  » 
lim  m  lui  avait  demandés  pour  (bnner  le  NuaonDjcà^  b 

1805,  un  khatti-chérif  du  sulUo  ordonna  d'enrôler  dwiff  «F 
les  hommes  de  vingt  à  vingt-dnq  ans,  parmi  les  jsoiffn* 
parmi  les  jeunes  gens  les  plus  robustes.  Cet  ordre  éprotn  fê- 
tant de  grands  obstacles,  et  excita  méqie  une  femniat»  r- 
nérale  et  des  séditions  en  quelques  êndroito.  Le  »<ilC**? 
était  parvenu  à  compléter  le  contingent  qui  loi  ëikfwi 
Son  audace  et  son  intelligence,  firent  juger  sa  f"^'^''^^'^ 
sairc  dans  la  Turquie  d'Europe  pour  y  rétablir  la  tna^f 
et  en  défendre  les  frontières  contre  une  invasion  èttttarik» 
armées  russes.  Cadhy-Pacha  arriva  à  Constantiaofle  es  ^ 

1806,  avec  tous  les  Nixam-Djedid  de  l'Anatolie,  famiMl  w»- 
fanterie  de  15  à  18,000  hommes,  et  1,500  boaunes  d  lafit-^ 
féodale.  S'il  eût  aussitôt  marché  sur  Andrinopleetstf^*^ 
schouk  pours'y  réunir  i  Mustapba-Bairakbdar.iliervtv-^ 
sans  obsUcle,  et  il  aurait  fait  respecter  partout  raulorik  (î** 
tan  ;  mais  Séliin  le  retint  pendant  trois  seoMioes  ati  ^r' 
de  Constantinople,  afin  de  se  procurer  le  plaisir  d'y  ffl»^"'' 
et  manœuvrer  ses  troupes  régulières  à  la  manièfe  itf«p|*?* 
Cette  faute  laissa  aux  janissaires  le  temps  d'orpotsff  vv  ^ 
sbUnce.  Cadhy-Pacha,  qui  avait  pénétré  ladlemeut  ja«^ /J 
livria  et  Burgos ,  fut  arrêté  à  Balacski ,  tes  trMiMS  ?  "^ 
écrasées,  et  il  ne  put  parvenir  jusqu'à  Andrioople.  u  «^ 
alors  vers  Roudschouk ,  où  il  eUit  attendu  par  Ma^aj»*^ 
rakhdar  ;  mais  les  rebelles  ayant  intercepté  »J»f*  "* 
convois,  il  fut  obligé  de  se  replier  sur  Selivrii,  après  *'^«' 


audacieux  mais  maladroit  assassin.  Bientôt  ttocb«»^J"*  ^ 
ministère  ayant  rétabli  momentanément  la  paixiafa^*^^ 
revint  à  (>)nsUntinople  avant  la  fin  de  Tannée,  «*/J^ 
Asie  a%ec  ses  troupes  qui  formaient  la  majeure  pa^**^ 

des  Mzam-Djedid  dont  il  éuit  le  g«n«»*«««^xSiiX 
une  autre  faute  en  ne  retenant  pas  dans  sa  capitale  U»?^^ 
cba,  qui,  relégué  au  fond  de  la  Caramanie,  ne  P**.*^Ç^ 
chute  ni  à  la  mort  tragique  de  ce  malbeureox  P"**?^i 
cesseur,  Mahmoud  II,  convoqua  un  difin  «**'*JtT# 
ConsUntinople de  toutes  les  noUbîlitésde  Tenpirc*  «iT. 
réformer  les  abus  et  surtout  de  réprimer  **_2?w^« 
janissaires  s'étaient  rendus  coupables-  Ci^y-™** '^^ 
commencement  d'octobre  1808.  avec  an  corps  de  «i^TI- 
qu'U  laissa  i  Scutari.  Ou  décida  duM  et  émm  m 


CADIS. 


(721) 


€ADIX. 


run  nopveau  corps  pris  en  partie  dans  celui  des  janissaires ,  |  non  loin  de  Bagnères,  teint  et  apprêté  à  Montanban,  et  qu'on 


nais  qui  formé  à  la  discipline  européenne,  diviserait  cette  dan- 
;ercuse  milice,  et  lui  opposerait  une  rivalité  avantageuse  à  TE- 
at.  Cette  institution ,  approuvée  par  le  moufty  et  par  le  sultan , 
ùt  or^nisée  immédiatement  sous  le  titre  de  Seymtn  ;  mais  la 
trécipitation,  et  surtout  la  dure  avidité  de  Mustapha-Baîrakh- 
lar  le  rendirent  odieux ,  et  discréditèrent  dès  Torigine  un  corps 
[énéralement  composé  de  la  plus  vile  canaille.  Après  une  pre- 
nière  révolte  et  quelques  incendies,  Cadhy-Pacha  accourut  à 
>>nstantinople  avec  ses  troupes  qu'il  avait  été  joindre  à  Scutari, 
ur  l'invitation  de  son  ami  Ramis-Capitan-Pacna.  A  son  arrivée, 
lamis  avait  réprimé  la  révolte  et  proposait  une  amnistie  géné- 
alequi  eût  calmé  tons  les  esprits.  Cadhy,  animé  du  désir  de 
enger  les  injures  qu'il  avait  reçues  des  janissaires  en  1806 , 
»pina  pour  une  sortie  contre  les  insurgés ,  qu'il  fallait  extermi- 
ler^  disait-il,  afin  d'inspirer  une  terreur  salutaire  à  toute  la 
apitale.  Son  avis  prévalut.  Cadhy  sortit  donc  du  sérail  à  la  tête 
ie4,000  hommes,  précédé  de  quatre  pièces  de  canon.  Il  repoussa 
t  dispersa  les  ianissaires ,  prit  même  une  de  leurs  casernes , 
lartagea  ses  soldats  en  quatre  divisions  ;  mais  lavarice  de  ces 
lerniersqai  ne  songeaient  qu'au  pillage,  leurs  cruautés  surtout, 
ndignèrent  la  population;  les  incendies  se  multiplièrent  de 
Mîtes  parts.  Les  ianissaires  n*ayant  pu  reprendre  leur  caserne, 

mirent  le  feu.  Les  Seymens  furent  obligés  de  se  réunir  à  Ca- 
Iby-Pachasur  la  place  en  avant  du  sérail,  où  ils  furent  assaillis 
lar  la  populace  et  par  les  janissaires.  Le  sultan  fit  entrer  les 
îeymens  dans  le  sérail  et  ordonna  de  cesser  les  hostilités.  La 
Dultitude  furieuse  demanda  à  grands  cris  la  tète  de  Mustapha- 
lalrakdhar;  (quelques  voix  demandaient  même  celle  du  pacha 
te  la  Caramanie.  Le  cadavre  du  malheureux  frère  du  sultan, 
rouvé  dans  son  palais  incendié  ,  calma  les  rebelles.  Cadhy 
'embarqua  secrètement  sur  une  chaloupe  qui  le  transporta, 
vec  quelques-uns  de  ses  amis,  àSélivria,  d'où  ils  gagnèrent 
loudschouk.  Bien  accueillis  d*abord ,  ces  fugitifs  furent  bien- 
&t  expulsés  de  leur  retraite.  Cadhy  osa  reparaître  à  Cunstanti- 
lople  en  habit  de  derviche,  et  reprit  le  chemin  de  la  Caramanie 
ans  rintenlion  d*y  lever  un  corps  d'aventuriers,  de  parcourir 
Asie-Mineure ,  et  d*y^  faire  une  guerre  cruelle  aux  janissaires. 
Reconnu  à  Kiutayeh,  il  fut  immédiatement  mis  à  mort,  et  sa 
été,  envoyée  à  Constantinople,  y  fut  exposée  pendant  un  mois 
our  satisfaire  la  vengeance  des  janissaires  ,  qui  le  regardaient 
omme  leur  ennemi  le  plus  implacable  et  le  plus  dangereux. 

€ADi  {géogr,  anc),  deux  villes  situées  Tune  en  Phrygie,  Tau- 
re en  Lydie. 

CADIAC  (géogr.)^  village  de  France  (  Hautes-Pyrénées  ),  avec 
eux  sources  thermales,  qui  ont  les  mêmes  principes  que  celles 
e  Baréges.  La  commune  a  506  habitants.  Elle  est  à  une  demi- 
eue  sud-ouest  d'Arreau. 

CADiciA,  veuve  de  Scévinus,  accusée  de  complicité  dans 
ne  conspiration  contre  Néron ,  et  bannie  de  l'Italie  l'an  de 
.-C.  65. 

CADIE ,  8.  f.  (botan. ) ,  espèce  d'arbuste  qui  croit  naturelle- 
sent  dans  l'Arabie.  —  Genre  de  plantes  de  la  famille  des  légu- 
lineuses. 

CADIÈRE,  S.  f.  (gramm.  el  numi$m,},  chaise,  siège.  Il  est 
ieux.  —  Ancienne  monnaie  de  France ,  qui  avait  cours  sous 
'hilippe  de  Valois,  sur  laquelle  ce  prince  était  figuré  assis  sur 
ne  chaise  qu'on  appelait  et  qu'on  nomme  cadiére  dans  les 
rovinces  méridionales  de  la  France.  En  Picardie ,  on  dit  co- 
ére, 

CADiàRE  (La)  (K.  Girard). 

CADILESQUBR  OU  CADILBS-QUIER  ,  S.    m.  {kiât,  mod,)  , 

lef  de  la  justice  chez  les  Turcs  (  V.  CiDHv).  Ce  mot  est  arabe, 
>iiipo8é  de  kadi,  juge,  et  asekar,  et  avec  l'article  ai,  aUnehar^ 
est-â-dire  armée,  d'où  s'est  formé  kadiiascher,  juge  d'armée, 
irce  que  d'abord  il  était  juge  des  soldats.  D'Herbelot  écrit  ca- 
^i-lesker  ou  cadhiasker. 

ciADis  {comm.)f  étoffe  de  laine  à  grains,  tondue  et  apprêtée  à 
taud  comme  le  drap.  On  la  teint  de  diflerentes  couleurs  pour 
ibillements  d'hiver.  Cette  étoffe  était  autrefois  trèi  recherchée, 
;  on  en  vendait  une  grande  auantitê,  teinte  en  noir ,  au  clergé  ; 
lais  aujourd'hui  elle  est  d  un  moindre  débit.  L^  fabriques 
ançaises  de  Montaubaii,  Castres,  Alby,  Arles,  Saint-Flour, 
arascon  fournissaient  le  cadis  de  diverses  qualités  et  longueurs, 
a  largeur  ordinaire  était  une  demi-aune  de  Paris.  Les  cadis 
ns,  dont  la  chaîne  se  fait  avec  la  laine  d'Aragon,  connue  sous 
!  nom  de  eampo$  vezieda  et  â*Oiso$  negrot,  et  la  trame  avec  la 
pria  iegwiana^  ont  le  grain  très-fin  ;  on  les  teint  deux  fois,  et  on 
"S  distingue  sous  le  nom  de  eadi$  ras.  Il  y  a  une  sorte  de  cadis 
»rl  et  de  très-boooe  durée,  que  l'on  tisse  dans  la  vallée  d'Aure, 

IT. 


expédie  ensuite  plus  loin  de  cette  dernière  ville.  On  connaît 
cette  sorte  sous  le  nom  de  anrts,  fleurs  d'aures,  ou  bien  aussi 
sous  celui  de  cordelais  à  fil  gros  et  à  fil  fin. 

CADiSADÉLiTES,  S.  m.  pi.  (/lûl.),  nom  d'une  secte  musul- 
mane. Les  cadisadélites  sont  une  espèce  de  stoïciens  niahomé- 
tans  qui  fuient  les  festins  et  les  divertissements,  et  qui  aflectent 
une  gravité  extraordinaire  dans  leurs  actions.  Ceux  des  cadisadé- 
lites qui  habitent  vers  les  frontières  de  la  Hongrie  el  de  la  Bosnie, 
ont  pris  beaucoup  de  choses  du  christianisme.  Ils  lisent  la  tra- 
duction esclavone  de  l'Evangile,  aussi  bien  que  l'Alcoran  ,  et 
boivent  du  vin,  même  pendant  le  jeûne  du  rainasan.  Mahomet, 
selon  eux,  est  le  Saint-Esprit  qui  descendit  sur  les  apOtres  le 
iour  de  la  Pentecôte.  Ils  pratiquent  la  circoncision  comuic  tous 
les  autres  musulmans,  et  se  servent  pour  l'autoriser  de  l'exem- 
ple de  Jésus-Christ,  quoique  la  plupart  des  Turcs  et  des  Arabes 
se  fondent  bien  davantage  sur  celui  d'Abraham. 

CADisÉ,  adj.  (comm.).  On  désigne  par  cette  épilhète,  une 
espèce  de  drogucts  croisés  et  drapes,  dont  les  chaînes  sont  de 
quarante-huit  portées,  et  chaque  portée  de  seize  fils,  et  qui  ont 
tout  apprêtés  une  demi-aune  de  large  et  quarante  aunes  de 
long.  Ils  se  fabriquent  en  plusieurs  endroits  du  Poitou. 

CADius  RUFUS,  gouverneur  de  Bithynie,  fut  accusé  de  con- 
cussion par  sa  province,  sous  l'empire  de  Claude,  l'an  de  J.-C. 
49,  et  condamné. 

CADIX  igéogr,),  province  d'Espagne,  formée  de  la  partie  mé- 
ridionale de  celle  de  Séville,  qui  la  borne  au  nord.  A  l'est,  elle 
touche  a  la  province  de  Malaga;  elle  est  environnée  partout 
ailleurs  par  la  Méditerranée,  le  détroit  de  Gibraltar  et  l'Océan. 

CADIX  ou  mieux  cadiz,  la  plus  belle  ville  du  royaume  de 
Séville,  en  Andalousie,  située  par  le  36*  32'  de  latitude  nord,  et 
S*"  37'  de  longitude  ouest,  sur  un  rocher  assez  élevé,  à  l'extrémité 
d'une  langue  de  terre  appelée  l'Ile  de  Léon.  Sa  population  est 
de  53,000  habitants.  Chef-lieu  d'un  déparlement  maritime,  elle 
est  le  principal  port  de  la  marine  espagnole,  et  ses  fortifications 
la  mettent  au  rang  des  plus  importantes  places  du  royaume.  Sa 
position  avantageuse  pour  le  commerce ,  à  l'entrée  d'une  baie 
de  10  lieues  de  circonférence  qui  offre  aux  vaisseaux  un  excel- 
lent mouillage,  son  port  vaste  et  commode,  en  font  le  principal 
entrepôt  de  l'Espagne.  C'est  aussi  une  ville  d'instruction  :elle 
possède  une  école  aes  beaux-arts,  de  mathématiques,  de  chirur- 
gie et  de  médecine;  un  collège  des  jésuites,  un  séminaire  ;  une 
école  nautique  ;  un  observatoire  et  un  jardin  de  botanique. 
Siège  d'un  évèché,  Cadix  renferme  une  antique  et  magnifique 
cathédrale,  treize  couvents,  un  hôtel  de  ville  moins  beau  que  sa 
prison,  et  un  théâtre.  Ses  rues  ont  peu  de  largeur,  mais  ses 
places  publiques,  ses  maisons  bien  bâties,  blanchies  avec  soin  et 

Srnies  de  larges  balcons ,  ont  de  la  régularité  et  présentent  un 
n  aspect.  Cadix  est  très-ancienne,  ayant  été  fondée,  dit-on, 
par  les  Phéniciens  1,200  ans  avant  J.-C.  Le  temple  qu'ils  y  éle- 
vèrent en  l'honneur  d'Hercule  était  l'un  des  plus  célèbres  de 
l'antiquité.  La  bonté  de  son  port  et  sa  situation  aussi  favorable 
pour  la  défense  que  pour  le  commerce,  lui  ont  donné  dans  tous 
tes  temps,  sous  les  Carthaginois  comme  sous  les  Romains  (qui 
la  nommaient  Gades  )  et  sous  les  Maures,  une  grande  impor- 
tance politique  et  commerciale.  En  1262  les  Espagnols  en  de- 
vinrent possesseurs.  Les  Anglais,  en  1696,1a -prirent,  la  pillèrent 
et  la  brûlèrent.  Rebâtie  par  les  Espagnols ,  elle  repoussa  plu- 
sieurs nouvelles  attaques  des  Anglais,  et  soutint  au  6  février 
1810  au  25  août  1812  un  siège  mémorable  contre  les  troupes  de 
Napoléon,  qui  ne  purent  s'en  emparer.  Lors  des  troubles  politi- 
ques de  l'Espagne  en  1823,  Cadix  fut  quelque  temps  occupée 
militairement  par  les  Français  venus  à  la  aéfense  de  Ferdi- 
nand VII  (V.  I  article  suivant). 

CADIX  (Siège  db).  Au  commencement  de  l'année  1810,  les 
Français  étaient  è  peu  près  maîtres  de  toute  l'Andalousie  ;  Ca- 
dix seule,  où  la  Junte  insurrectionnelle  s'était  retirée  et  avait 
réuni  toutes  ses  forces ,  résistait.  Chargé  par  le  maréchal  Soolt 
de  réduire  cette  place,  le  duc  de  Bellune  en  commença  le  siège 
le  6  février.  L'Ile  de  Léon,  sur  laquelle  on  sait  que  Cadix  est  M- 
tie,  a  la  forme  d'un  triangle  presque  régulier,  dont  deux  côtés 
sont  baignés  par  l'Océan  ;  de  ces  deux  côtés-là,  l'Ile,  et  par  con- 
séquent Cadix,  étaient  protégées  par  les  flottes  espagnole  el  an- 
glaise; le  troisième  côte  de  I  Ile  n'est  séparé  de  la  terre  que  par 
un  étroit  canal  sur  lequel  existait  un  ancien  pont  long  de  sept 
cents  pas;  nuiis  ce  pont,  la  junte  l'avait  tout  d'abord  fait  dé- 
truire. Située  à  l'extrémité  du  triangle,  c'est-à-dire  au  point 
le  plus  éloigné  du  continent,  Cadix  ne  pouvait  donc  être  atta- 

3uée  ({ue  du  rivage ,  et  à  énorme  distance;  enfin,  dans  cette 
irection  même,  elle  ne  présentait  aux  attaques  de  l'ennemi 

91 


CADMILE. 


(722) 


CAMIIUS. 


qu'une  ligne  de  for lifica lions  puissantes  dont  les  deux  extrémi- 
tés $*appuient  a  la  mer.  ludôpeiidaniinentde  15,000  Espagnols 
qui  occupaient  Cadix  et  les  furls  de  Ftlc,  un  corps  auxiliaire  de 
7,000  Anglais  était  venu  de  Portugal  et  de  GibralUr  pour  dé- 
fendre la  place  et  ses  approches.  On  voit,  par  les  détails  q^ui 
Ç récèdent,  combien  était  difficile  Tenlreprise  des  Français, 
oui  ce  qu'ils  purent  fut  de  bloquer  Cadix  du  côté  de  la  terre. 
En  mars,  la  tranchée  s  ouvrit  sur  plusieurs  points  le  long  des 
côtes.  Le  mois  suivant,  malgré  le  feu  des  forts  et  des  flottes,  les 
travaux  de  siège  continuèrcMil.  En  dépit  des  sorties  vigoureu- 
ses faites  par  les  assiégés,  d'abord  les  petits  forts  qui  garnissent 
la  baie ,  puis  la  vaste  forteresse  de  Matagorda ,  tombèrent  au 
pouvoir  des  troupes  françaises.  Matagorda  est  situé  vis-à-vis  de 
Cadix.  De  ce  point  plus  rapproché,  le  duc  de  Bellune  entreprit 
dckMimbarder  la  ville,  malgré  la  distance  qui  Ten  séparait  en- 
core. A  cet  effet,  on  fil  couler  à  Séville  des  mortiers  d  invention 
nouvelle ,  qui  pouvaient  lancer  des  bombes  à  plus  de  dix-neuf 
cents  toises,  et  on  les  établit  en  batteries  sur  le  point  appelé 
Trocadéro.  Le  15  décembre  les  premières  lM>mbes  furent  lan- 
cées; elles  atteignirent  le  centre  de  la  ville;  mais  comme  les 
Biaisons  étaient  presque  entièrement  bâties  en  pierre,  il  n*en 
résulta  aucun  incendie,  et  le  dommage  fut  insignifiant.  Les 
Français  durent  donner  une  autre  direction  à  leurs  efforts,  et, 
dés  janvier  1811,  ils  s'occupèrent  de  la  construction  eide  Tar- 
niemenl  d'une  Ooltille  destinée  â  tenter  une  attaque  contre  Tjlle 
de  Léon.  D'autre  part,  l'assemblée  des  cortès,  réunie  à  Cadix, 
était  loin  de  se  laisser  abattre.  Plusieurs  fois  les  assiégés,  dans 
écs  sorties,  essayèrent  de  repousser  les  assiégeants,  et  parvinrent 
à  détruire  une  partie  de  leurs  travaux.  I^es  généraux  espagnols, 
d'accord  avec  les  Anglais,  conçureal  même  un  projet  hardi 
dont  la  réussite  devait  amener  non-seulement  la  levée  du  siège, 
mais  ja  délivrance  de  l'Andalousie.  Leur  dessein  était  de  mettre 
à  proiit  1  éloignement  du  maréchal  Soult  qui  se  dirigeait  sur  le 
Portugal  pour  porter  secours  à  Masséna,  et  d'aller  prendre  tou- 
tes les  lignes  i\e&  Français  à  revers,  tandis  qu'elles  seraient  atta- 
quées de  Iront  par  la  garnison,  et  que  les  vaisseaux  et  les  cha- 
loupes canonnières  menaceraient  tous  les  points  de  débarque- 
ment. Les  Espagnols  ne  négligèrent  rien  de  ce  qui  pouvait  con- 
tribuer au  succès  de  leur  entreprise;  néanmoins,  ie  duc  de 
l^ellune,  qui  n'avait  alors  sous  ses  ordres  que  les  seules  troupes 
de  siège,  parvint  à  faire  échouer  ce  vaste  plan.  Les  débris  du 
corps  expédilionnaire  qui  avait  quitté  l'ile  de  Léon  le  20  février, 
y  rentrèrent  le  5  mars ,  après  avoir  essuyé  le  matin  même  â 
Chïdana  une  sanglante  dêlaile.  Depuis  lors,  nul  incident  remar- 
quable ne  signala  la  continuation  du  blocus,  qui  se  prolongea 
jusque  en  août  1812.  A  celte  époque ,  les  succès  de  Wellington 
obligèrent  les  Français  à  at>aiidonner  un  siège  qu'ils  avaient 
poursuivi  avec  tant  de  persévérance,  et  à  quitter  l'Andalousie. 
Le  5  octobre  1825,  les  français  s'emparèrent  de  Cadix  après  un 
investissement  de  courte  durée,  et  rendirent  à  la  liberté  le  roi 
Ferdinand  VU  que  les  cortès  y  retenaient  prisonnier. 

€ADiiiÉE  (hist.  «ne),  citadelle  deThèbes,  bâtie  par  Cadnras. 
On  donne  quelquefois  ce  nom  à  toule  la  ville. 

CADMEis  {hitt,  anc.) ,  ancien  nom  de  la  Béotie,  comme  em- 
pire de  Cad  m  us. 

CAD3I1E,  s.  f.  [chimie],  suie  mélallioue  qui  s'attache  aux  pa- 
rois des  vaisseaux  de  fusion ,  suivant  Dioscoride.  On  a  depuis 
appelé  cadmie  naiurelle  ou  fossile  ,  une  sorte  de  pierre  ou  de 
laiiicral  qui  contient  du  zinc,  du  fer,  quelquefois  de  l'arsenic, 
souvent  aussi  du  bismuth,  de  l'argent  et  du  cobalt  ;  et  cadmie 
arlificieile  ou  des  fourneaux,  tutie,  l'oxyde  de  zinc  sublimé. 
La  cadmie  d'arsenic  était  l'oxyde  blanc  pulvérulent  qui  se 
forme  à  la  surface  des  masses  de  l'acide  arsénieux  du  com- 
merce. 

GAOMlLfi,  cAsaiiLE  et  CAMiLE,  tantôt  avec  un,  tantôt 
avec  deux  L,  Kx^^xùc;  ,  KâjioXo; ,  est  ce  quatrième  personaage 
que  l'on  voit  figurer  au  bout  des  triades  cabiriques.  Peu  d'au- 
teurs (  P.  Phérécyde,  dans  Stxabon,  liv.  x,  ou  les  Frag,  de  Pké- 
récyde ,  éd.  Slurz,  p.  141 ,  et  Mnaséas)  connaissent  ce  quatrième 
personnage,  et  parmi  ceux  qui  en  parlent,  plusieurs  lui  don- 
nent d'autres  noms  (  Gigon  et  Hermès  ).  Ces  divergences  ne 
doivent  en  rien  nous  étonner.  Tous  les  écrivains  ne  furent 
point  initiés  aux  mystères  de  Samothrace ,  et  les  initiés  eux- 
némes  n  étaient  admis  que  peu  à  peu  à  la  connaissance  de  la 
vérité  totale.  D'ailleurs ,  à  côté  de  la  vraie  doctrine  devaient 
s'élever  des  opinions  erronées,  sinon  sur  les  noms  des  divinités, 
du  moins  sur  les  équivalents  populaires  qu'on  pouvait  leur 
8ul)stituer.  Ueureuscn^ent ,  ici  ,  les  variantes  mêmes  nous 
mettent  sur  la  voie  du  système  orthodoxe.  Gigon,  le  plus  sou- 
tcnt  assimilé  à liercule,  est,  comme  on  sait,  un  dieu  rieur  et 


moqueur ,  un  Cabire  dansant,  un  génie  apbrodinHiM  but. 
sant  et  célét>rant  l'union  des  deux  AxiocenôTcMiie  » 
même  quelquefois  on  nomme  par  syncope  Cadne,  iMim^^ 
bien  cerlaineiueut  le  même  qu'Hermès-UerctR .  UJ^ 
'Eppivi;  Bditoiuuitç  ;  Tzetzès,  Sur  Lycoph,,  v.  I6aj.  Or|  à  d^ 
instant  les  mylhographes  de  l'antiquité  parlent  du  Bn* 
ith)pliallique  qu'ils  mettent  en  rapport  tantôt  ava  b  1« 
tantôt  avec  Vénus,  toutes  divinités  qui  ont  été  amlMéttsuc 
la  déesse  Axiocerse.  Il  est  clair  que  cet  Hermès  '^^tiim 
est  bien ,  au  fond ,  le  même  que  Gigoo,  quoique  uxmmwt 
se  trouvent  quelques  difTêrences.  —  Quant  k  U  diËnl^p 
semble  présenter  le  rapprochement  d'Hercule  et  tHn^ 
dans  cette  hypothèse,  elle  n'est  qu'apparente.  ITabiv*)  ^ 
dieu-soleil ,  étant  le  produit  de  Fia  et  d'Albor  (àSiMtr 
les  deux  Axiocerses),  l'Axioeerse  mâle  se  rejoint  en  lsj;b>M 
est  donc  la  joie  d'Axiocerse  générateur,  le  génie  aohn^ 
qui  applaudit  à  l'hymen  d'Axiocerse.  De  plus,  U)#,i 
moins  à  notre  avis,  figurait  deux  fois  dans  l'hebikaita 
ogdoade  cabirique  :  la  première,  il  estl'aculytednùkhs 
tant  que  lumineux   et  appartenant  â  la  spbéreMfrvr 
(Axieros-  Vulcain  ,  Axiocerse -Mars ,  Ax'iocen<'-Vmi  ;h 
deuxième ,  il  assi.stc  les  Cabires  en  tant  que  dieui  itkm 
sombre  (  Axiéros-Déii»éter ,  Axiocerse-Pluton.Aiiocw^ 
serpine).  Dans  les  deux  cas,  il  est  bien  Hermès;  Mit  II  ^  a* 
der  son  rôle  dans  le  monde  supérieur  à  un  être  bnlint  H  Jit 
par  excellence,  à  Hercule,  à  Dionyse(BacdHH^i;l^  l 
est  bien  Hermès,  mais  c  est  à  la  suite  de  b  prwutfrtnailp^'il 
mérite  par  excellence  le  nom  d'ilhyplial)ifK;meiiim,ff 
n'est  plus  que  le  phalle  inanimé  et  privé  deu  it«tt(tn(nle 
(Comparez  Adonis,  Osiris,  etc.).  Dans  l'aoellirtntai.i 
Iriarle  cabirique  apparaît  insé^iarabled'undieoioBBitttUr.M 
suivant.  Cedieu  peut  être  ciNisidéré  sous deslaresàvenn pvc 
philosophes,  par  les  prêtres,  par  le  peuple.  Pour  l«^U*te 
ce  sera  le  Démiurge  se  contemplant  avec  s^lisbrtiN  teirf 
ouvrage  accompli, et  souriant  à  la  création  â  rinsuotwiirf 
et  l'union  des  forces  contraires  produisent,  hondop<«^ 
de  l'être,  le  inonde  édaUnt  d'une  harmonirHie  bst' « 
bien  ce  sera  l'intelli^nce  incarnée,  servant  Iwdimter 
aux  différents  degrés  de  la  ccsmogooie.  Pour  ^epj[^' 
verra  que  l'Amour.  El  peut-être  les  prêtres,  en  ledntHt 
Y  distingueront-ils  le  désir  et  la  copulation.  Dania*»^* 
le  ministre  des  dieux  assume  un  rang  plus  èle%é,  rt  »»* 
virtuellement  que  chronologiquement,  au-d«»*5» 
déliés  qui  s'unissent.  Chronologiquement,  et  eu  uns* 
sir,  il  les  précède;  logiquement,  et  dans  les  deui  î®.»^ 
contient,  car  tout  désir  suppose  et  l'être  qui  deared^ 
désiré,  toute  copulation  deux  cires  qui  s'unissent  A»* ■ 
des  exégèses  de  la  doctrine  dont  celle  de  San»ûtw>''^* 
reflet,  met-elle  Hermès  ithyphalliqueiThollj'pnn|i|tf^^ 
Proserpine-Lune  (  Poubasti  ) ,  à  laquelle  il  veol  mt  • 
(Plutarque ,  Isis  et  Osiris,  p.  419  de  1  éd.  Reidjf  ^^^ 
aventure  allégorique  que  ne  voit-on  pas?  Pour  "'"'^"ï'*,  ^ 
Mercure  planète,  principe  ou  intelligence st^n^r?^ 
dans  la  lune,  lors  de  la  conjonction  de  celle-ci  afer*'»^ 
laritéet  les  justes  proportions  que  nous  admirons  dJB<^ 
pour  Porphyre,  c>st  l'alliance  des  deoxpnnar».* 
lunaire,  l'un  fécondant  et  intelligent.  l'awl«'«^'",. 
temps  fécondité  et  raison  formatrice;  pour  Piw»-^ 
forme  et  la  matière ,  la  matière  qui .  stérile  P»"?^ . 
domptée  et  disciplinée  par  la  forme ,  la  forme  q^  "*^ , 
la  matière,  devient  la  réalité  même ,  le pnnape iw«|^^ 

carné,  la  loi  visible  et  tangible.  <>>«=*"*!**  ^Ifrjif 
a  éie«i  nïédtaleur  qui  met  en  ooBiroufiication  lenrin 
le  monde  des  corps  et  le  monde  des  esprits,  et pwtj    ' 
fin  l'œuvre  de  la  création  universcHe.»  i^^**"*^' *[*  i, . 
gniaut,  t.  H,  p.  298.)  Et  pour  exprimer  <'»«^ 
Ulitude  et  tout  son  vague  la  conception  ««"J^J^i,  a 
admis  que  toule  spécialité  dans  le  nw>ode,eitF^ 
lui-même,  comme  universalité  unique  (co"^"*  {!**_„. 
la  commixtion  de  deux  principes,  I  un  ««*>? J*  ' "^  ^ 
quels  que s«imt ces  deux  principes,  Cadnnle  w     ^., 
entre  ces  principes  :  en  conséquence ,  il  ^l  "  ^. 
même,  l'amnité  ou  amour,  loi  que  r  alisenl  u  w^ . 
l'intelligence  et  la  volonté ,  puisque  ^'*^?^^1^^  • 
deux  phénomènes;  eniin,  Tinstrument  à  I  aw^^, 
linité,  rapport  intelligible  ou  loi,  on  Pf'^'J^T^- 
rapport  visible  ou  fait.  Dans  lusMge  ^^S**'*'VÏÏ; -.- 
phalk.  Récapitulons  à  présent,  en  »a>««^^^*L#  ' 
cation  Iransœndentale.  Cadmile  *<*-^»fP*"l"^ 
mUe  intfllIigeiioe-araour-pbaUe ,  Cadmile  P^^g*^^ 
composaUe  en  deux  rôles,  esltotir  à  tour  f  «J»''^ 


CJIBV1UII. 


(  W5) 


impie  senranl  desCafeires,  dieu  suprême;  ^  dieu  sans  épouse, 
•eo  époax;  3^  difu  ministre  de  la  triade  lumineuse,  dieu  roi- 
istre  de  la  triade  l'Wbreuse;  en  d'autres  termes,  ithvpballe  et 
impie  plia  Ile ,  ministre  rieur  et  minisire  grave,  ifercule  et 
[erniès,  Gigoii  et  Cadniile  proprement  dit.  Des  truis  statues  de 
copas  (  V,  Cabires  ,  il  est  probable  que  Pulhos  était  Cadmile. 
À  les  trois  statues  que  Paosanias  (  li? .  i ,  clii  43)  attribue  à  ce 
élèbre  statuaire  sont  les  mêmes  que  celles  de  Pline,  indubita- 
leinent  c*est  encore  dans  Polhos  qu*il  faut  retroufer  Cadmile, 
[uoique  primitivement  Creozer  ait  penché  pour  Ërès.  Il  est 
rai  que  les  deux  mots  se  rapprochent  par  le  sens.  ("Ef wc . 
mour,  nodc;,  désir  passionné).  1^  nom  de  T^dmilc  passa  dans 
Italie,  et  la  religion  étruseo-runiaine,  dans]a<|ueUe  se  conser» 
èrent  tant  de  tra  es  des  rites  religioux  de  Samothrace,  em- 
ilo^ait  sous  ce  titre  (f7ami7/t ,  CnmiUa),  comme  appariteurs  et 
ssistants  des  prêtres ,  nombre  déjeunes  gens  et  de  jeunes  tilles 
le  naissance  libre.  I>es  preniiers  devaient  ne  pas  avoir  passé 
'âge  de  pul>erté;  les  jeunes  tilles  étaient  admises  jusqu'au 
emps  de  leur  mariage  (Denys  d'Halicam.,  liv.  ii  ,  ch.  !24; 
kdam,  Anl.  rom.t  t.  ii ,  p.  74  ).  Dans  les  cérémonies  du  ma- 
iage.  le  camile  portait  un  vase  couvert  nommé  mmère  (-i*m 
Kl  -a),  qui  renfermait  les  bijoux  de  l'épouse  et  des  jouets  pour 
es  enfants  (Plaut.,  Cisl,,  m,  l  ,5;id.,  IV,  iv,  HO) ,  ce  qui 
lous  ramène  au  rôle  du  jeune  Cadmile  des  deux  Axiocerses.  Il 
st  à  noter  que  les  prêtres  pères  de  faniille  n'avaient  point  de  ca- 
nile.  On  devine  aisrn^ent  que  le  surnom  de  Camille  ,  donné  à 
me  branche  de  la  tamiile  patricienne  de  Furius,  faisait  allusion 
i  la  dignité  religieuse  dont  avait  été  revêtu  dans  Tenfance  un 
le  ses  membres.  Suivant  K.-Ottfr.  Mûller,  Welcker ,  Schwenck 
st  Vakker,  le  nom  de  Cadmile  s'expliq^uerait  par  le  grec 
oMi^ucvc; ,  participe  ionien  usité  en  poésie  epigue  ;  c'est  le  mot 
loi  offre  le  f>lus  de  rapport  avec  la  syllabe  fondamentale  de 
^dmile.  Mais  incontestablement  c'est  à  l'Orient  ou'il  faut  de- 
uander  l'origine  du  nom.  Toutefois ,  ni  l'interprétation  égyp- 
iennede  Zoëga  (lotil  sage,  dans  le  De  Ohel.^  p.  220;  comparez 
lanier,  i,  p.  9),  ni  même  celles  de  Bochart  [serviteur  de  Dieu , 
lans  Géogr,  $ac.,  i,  p.  576) ,  et  SchHling  [Ub.  d.  Samothrak. 
wollk  :  celui  (fui  te  tient  devant  Dieu),  ne  nous  semblent  com- 
Jêtement  satisfaisantes. 

CADMICBI  (chimie) ,  métal  dont  la  découveiie  ne  date  que 
le  1818.  A  cette  époque,  un  chimiste  allemand,  M.  Hermann , 
[ui  préférait  l'oxyde  de  zinc  en  grand  pour  la  médecine,  ayant 
eçu  la  défense  de  continuer  à  en  livrer  au  commerce ,  parce 
[u'en  examinant  quelques  pharmacies  prussiennes  on  avait  cru 
econnaltre  la  présence  de  I  arsenic,  en  fit  un  examen  particu- 
ier,  et  s'aperçut  qu'il  renfermait  un  corps  nouveau  qu  il  obtint 
lolé,  et  qu'il  envoya  à  M.  Stromeyer,  pour  le  prier  de  vérilier 
es  conjectures,  m.  Stromeyer  reconnut  qu'il  avait  les  mêmes 
iroprieiés  que  le  métal  qu'il  annonça  avoir  découvert  aupara- 
ant ,  et  auquel  il  proposa  de  donner  le  nom  de  cadmium.  Ce 
[we  Ton  sait  sur  ce  corps  est  dû  h  M.  Stromeyer,  qni  en  a  fait 
tne  étude  à  peu  près  complète  (  Ànnalen  der  pkytik  LX).  — 
>  cadmium  ressemble  à  I  étain  pour  sa  couleur,  son  éclat ,  sa 
noilesse  et  sa  ductilité;  comme  l'étain  ,  il  fait  entenilre  un  cri 
[oaml  on  le  ploie,  et  se  laisse  farilenient  entamer  par  la  lime  et 
e  couteau.  Soumis  à  l'action  de  la  chaleur,  il  se  fond  et  se  vola- 
ilise  un  peu  avant  le  zinc  ;  il  cristallise  en  octaèilres.  Sa  densité 
st  environ  8,6,  celle  de  l'eau  étant  prise  pour  unité.  C'est  dans 
es  minerais  de  zinc  que  la  nature  nous  offre  le  cadmium  ;  il 
nti  e  dans  leur  composition  pour  quelques  centièmes ,  et  il  y 
ffecte  les  mêmes  états  de  combinaison  que  le  zinc ,  savoir  celai 
le  carbonate  et  de  silicate  dans  la  calamine,  et  celui  de  sulfure 
lans  la  bleude.  Pour  procéder  à  son  extraction  ,  on  dissout  le 
ninerai  à  chaud  dans  l'acide  sulfurique.  f^  dissolution  étant 
iltrée  et  refroidie,  on  y  fait  passer  un  courant  d'ncide  sulfhy- 
hiaue  en  excès.  On  transforme  par  là  les  aulfatea  de  cadmium 
\  ne  zinc  en  sulfures ,  qui  se  prénpitent  mêlés  à  un  peu  de 
ulfure  de  cuivre;  car  le  minerai  peut  contenir  de  ce  dernier 
nétal.  Le  précipité  recueilli  et  bien  lavé  est  traité  ensuite  a 
.baud  par  l'acide  chlorhydriqtie,  qui  fait  passer  les  sulfures  à 
'état  de  chlorures  avec  dégagement  d'acide  sulfbydrique.  On 
raite  alors  les  chlorures  par  le  carbonate  d'ammoniaque,  et  l'on 
biient  des  carbonates  de  cadmium ,  de  zinc  et  de  cuivre.  Les 
leai  derniers  sont  solubles  dans  un  excès  de  carbonate  d'am- 
Doniaque,  tandis  que  le  premier  ne  l'est  point  ;  on  pourra  donc 
n  filtrant  obtenir  le  carbonate  de  cadmium.  Après  l'avoir  bien 
tré,  on  le  chauffera  pour  enlever  l'acide  carbonique,  et  on  re- 
luira l'oxyde  restant  en  l'exposant  à  une  légère  chaleur  rouge 
lans  une  cornue,  aprî'S  l'avoir  mêlé  avec  du  noir  de  fumée.  Le 
nétal  viendra  se  sublimer  dans  le  col  de  la  cornue,  d'où  on  le 
«tirera  facilement  pour  le  fondre  en  culot.  —  Chauffé  au  con- 


tact de  l'air  ov  et  l'osygène ,  le  cadmium  brûle  comme  le  zinc 
avec  luoNère,  et  donne  naissance  à  un  oxyde  qui  apparaît  sous 
forme  de  lumées  jaune,  brunâtre.  Cet  oxyde  est  le  seul  que  le 
cadiniujn  peut  foniier;  sa  couleur  est  jaune  bninàtre,  mais  à 
l'état  d'hydrate ,  il  est  blanc.  Il  joue  le  rôle  d'une  base  assez 
puissante;  il  se  dissout  très-bien  dans  les  acides,  d'où  il  est  pré- 
cipité par  les  alcalis.  Il  ne  colore  point  le  borax.  Sa  com|iosition 
est  606,77  de  cadimiim  pour  lOO  d'oxygène.  Sa  formule  est 
Cd  O.  L'équivalent  du  cadmium  est  donc  696,77.  —  Mis  en 
contact  avec  l'acide  sulfurique  étendu  d'eau ,  le  cadn)iiini  dé- 
compose l'eau  et  donne  naissance  à  du  sulfate  de  cadmium  qui 
se  dissout,  età  derhydrogciic  qui  se  <lr^age.  Cette  proprielc 
fait  supposer  qu'il  déconipos  rail  l'eau  à  la  enaleur  rouge; aussi 
est-il  rangé  parmi  les  métaux  de  la  troisième  section.  L'acide 
azotique  attaque  le  cadmium  avec  dégagement  de  bioxyde 
d'azote  et  formation  d'un  azotate.  L'acide  chlorhydriqoe  l'atta- 
qtie également,  en  donnant  naissance  a  un  chlorure  et  à  de 

I  hydrogène  qui  se  dégage.  Les  sels  de  cadmium  sont  presque 
tous  inœlores,  solubles  dans  l'eau,  cristallisables;  ils  possèdent 
une  saveur  acerbe  métallique.  Le  zinc  en  précipite  le  cadmium 
à  l'état  métallique,  sous  la  fom^  de  feuilles  dendri tiques  qui  s'at- 
tachent au  zinc.  —  Le  cadmium  s'unit  facilement  avec  la  plu- 
part des  métaux,  et  donne  lieu  à  des  alliages  la  plupart  aigres 
et  sans  couleur.  L'alliage  de  cuivre  et  de  cadmium  est  d'une 
couleur  blanche  tirant  sur  le  jaune  ;  il  est  très-aigre,  et  dans  la 
proportion  d'un  centième,  le  cadmium  communiquerait  beau- 
coup d'aigreur  au  cuivre.  Exposé  à  une  température  suffisante 
pour  fondre  le  cuivre,  l'alHage se  décompose,  et  le  cadmium  se 
v«)latilise  entièrement.  On  n'a  pas  d'après  cela  à  craindre  que, 
dans  la  fabrication  du  laiton,  le  cadmium  qui  pourrait  être 
contenu  dans  le  zinc  cause  aucun  dommage  ;  on  explique  aussi 
pourquoi  la  tutie  ou  l'oxyde  de  zinc  qui  se  dépose  dans  les  che- 
minées des  fourneaux  où  l'on  allie  le  zinc  au  cuivre,  renferme 
ordinairement  de  Toxyde  de  cadmium.  —  Parmi  les  composés 
de  cadmium ,  le  plus  digne  d'intérêt  est  le  sulfure  de  cadmium , 
dont  la  belle  couleur  est  comparable  à  celle  de  l'orpiment  ou 
sulfure  d'arsenic.  Le  wùîn  comme  l'oxygène  ne  forme  avec  le 
cadmium  que  ce  seul  composé  dont  la  formule  est  Cd  S.  Sa 
couleur  est  celle  d'un  beau  jaune  oranp^.  Si  on  le  chauffe ,  il  se 
fonce.  Au  rouge  Manc,  il  se  fond  et  cristallise  ensuite  par  le  re- 
froidissement en  lames  transparentes  micacées  de  la  plus  belle 
couleur  jaune  citron.  Il  se  dissout  facilement  dans  l'acide  chlor- 
hydriqne  avec  dégagement  de  gaz  solfhydrique.  On  ne  forme- 
rait que  difficilement  le  sulfure  de  cadmium  en  fondant  le  sou- 
fre avec  le  métal;  on  l'obtient  beaucoup  mieux  en  chauffant  un 
mélange  de  soufre  et  d'oxyde  de  cadmium,  ou  en  précipitant 
un  sel  de  cadmium  par  l'acide  sulfhydrique.  Ce  sulfure,  par  la 
beauté  et  la  fixité  de  sa  couleur,  ainsi  que  par  la  propriété  qu'il 
possède  de  bien  s'unir  aux  autres  couleurs ,  et  surtout  au  bleu , 
liromet  d'être  d'un  emploi  très-avantageux  dans  la  peinture. 
Quelques  essais  tentés  oans  ce  but  ont  donné  les  plus  heureux 
résultats. 

CADMOlî  (gé^,  «ne.),  ville  de  Palestine,  vers  le  nord,  dans 
la  tribu  d'Aser. 

CADMonÉENS  (F.  Cedmonéens). 

CADncs(àûf.  kér&ique).  Cadmus  était,  selon  l'opinion  la 
plus  commune,  fils  d'Agénor,  roi  d'Egypte,  et  de  Téléphassa. 
Les  étyinologistes  ont  dérivé  son  nom  de  cadam ,  qui  en  hébreu 
signifie  le  mutin;  ce  qui  peut  désigner  qu'il  était  venu  de  l'O- 
rient, peut-être  du  pays  cité  dans  la  Genèse  (15)  .^ous  le  nom  de 
Cadmoni.  Agénor  étant  venu  occuper  Tyr  et  Sidon,  son  fils  le 
suivit ,  et  peut  à  ce  titre  être  regardé  comme  un  prince  phéni- 
cien. Lorsque  sa  soeur  Europe  eut  êié  enlevée  par  Jupiter  sous 
la  forme  d'un  taureau,  et  transportée  en  Crète,  il  partit  par 
l'ordre  de  son  père  pour  la  chercher,  ainsi  que  sç'S  frères  Phœnix 
etCilix.  Après  bien  des  courses  infructueuses,  il  alla  consulter 
l'oraclede  Delphes,  qui  lui  ordonna  d'aller  dans  un  rhampdésert, 
où  il  trouverait  une  génissequ'il  devait  suivre,  de  bâtir  unevillean 
lieu  où  elle  s'arrêterait,  et  dedonner  à  ce  pays  tenomdeBéotie,en 
l'honneur  de  la  génisse  (!^>'-j;].  Selon  la  Chronologie  âe  Ijircher, 
ce  fut  l'an  1551  avant  J.-C.  que  Cadmus  arriva  dans  la  Béotie. 

II  obéit  à  l'oracle,  cl,  voulant  sacrifier  la  génisse  à  Pallas,  il 
en\oya  ses  compagnons  chercher  de  l'eau  h  une  source  qui  était 
dans  une  grotte  gardée  par  le  dragon  du  dieu  Mars.  Euripide, 
dans  sa  tragédie  des  Phéniciennes,  nomme  celte  source  la  fon- 
taine de  Dircé;  mais  elle  n'eut  ce  nom  que  longlemps  après 
Cadmus  (  V,  Dibcé}.  I-a  retraite  du  dragon  est  décrite  par  Ovide 
(Métam»,  m,  pag.  80  et  suiv).  I<*c  dragon  ayant  dévoré  les 
com|iagnons  de  Cadmus,  celui-ci  tua  le  dragon,  et,  par  le  conseil 
de  Pallas,  sema  sur  In  terre  ses  dents,  d'où  naquirent  des  guer- 
riers qui s'eotre-luèrent  tous,  à  l'exception  de  cinq,  Ecliion, 


caumus. 


(724) 


GAMWS. 


Udœusy  Chthonitis,  Hypéranor  et  Télor,  qui  l'aidèrent  à  bâtir 
sa  YÎIIe.  Quelques  auteurs  expliquent  cette  allégorie,  en  disant 
qae  Gadinus,  qui  avait  conduit  en  Europe  une  colonie  de  Tyriens 
ou  Phéniciens ,  pour  y  former  un  établissement ,  fut  obligé  de 
combattre  les  habitants  du  pays,  et  que  les  ayant  réduits,  ceux- 
ci  s'unirent  avec  les  Phéniciens  qui  étaient  venus  à  sa  suite.  -^ 
Gadmus  passe  pour  Tinventeur  de  récriture  alphabétique,  quoi- 
qu'il soit  prouvé  que  les  Pelasses  s'en  servaient  avant  son  arri- 
vée. On  connaît  les  vers  de  Brebeuf  : 

Cest  de  lui  que  nous  i^ient  cet  art  ingénieux 
De  peindre  la  parole  et  de  parler  aux  yeux. 

Il  est  probable  que  Gadmus  enseigna  l'écriture  aux  habitants  de 
sa  ville.  Du  reste ,  la  tradition  lui  attribue  diverses  mesures  de 
civilisation ,  et  d'autres  relatives  au  culte  des  dieux  (F.  Ecri- 
ture). La  ville  bâtie  par  Gadmus  fut  nommée  Thèbes,  la  cita- 
delle eut  le  nom  de  Cadmée,  Ce  fut  Amphiun  qui ,  selon  les 
poètes,  l'environna  de  murailles ,  qu'il  éleva  au  son  de  sa  lyre. 
Gadmus  épousa  Uermione  ou  Harmonie  (  F.  ces  mots).  Junon  • 
qui  n'avait  point  assisté  à  ses  noces,  où  avaient  paru  tons  les 
dieux,  le  persécuta,  lui  et  sa  famille.  Ses  ûlles,  Ino,  Agave, 
Autonoé  et  Sémélé,  périrent  malheureusement.  Polydore,  aïeul 
de  Laïus,  qui  fut  tué  par  Œdipe,  vit  aussi  sa  maison  victime  des 
fureurs  de  Junon.  Gadmus,  voulant  fuir  les  lieux  témoins  de 
ses  désastres,  s'en  exila  avec  Hermione,  qui  ne  voulut  point 
l'abandonner,  et ,  invoquant  les  dieux  qu'il  croyait  avoir  otTen- 
ses  par  la  mort  du  dragon,  il  leur  demanda  de  lui  en  donner  la 
forme.  Hermione  Ht  la  même  prière,  et  tous  deux  furent  chan- 
gés en  serpents.  On  explique  encore  cette  fable  en  disant  que 
Gadmus,  chassé  du  trône  par  une  conjuration  que  forma  Pen- 
Uiée,  son  petit-fils,  se  relira  en  Illyrie,  où  sa  femme  le  suivit,  et 
où  ils  menèrent  une  vie  fort  cachée.  —  Un  beau  vase  grec,  pu- 
blié par  Millin  (  if  on.  tn^^.,  tom.  ii,  pag.  i99),  représente 
Gadmus  combattant  le  dragon.  Sur  un  autel  sépulcral  publié 
par  Boissard  (tom.  ii,  pi.  78),  on  voit  un  des  compagnons  de 
Gadmus  dont  le  corps  est  enveloppé  par  les  replis  du  serpent  ; 
deux  autres  fuient  pour  aller  chercher  le  héros.  On  trouve  en- 
core l'aventure  de  Gadmus  sur  une  intaille  de  vieux  style  du 
cabinet  de  Buonarroli  (ffort,  ii,  35.  —  Raspe  calai,  de  Rossie, 
8585),  sur  une  pierre  du  cabinet  de  Stosch  (  Caial,  par  Winc- 
kelmann,  pag.  319,  n^  26),  et  sur  d'autres  pierres  gravées  (/6td., 
pag.  317  y  n°  "20).  Le  même  sujet  se  trouve  sur  un  bas-relief  du 
palais  Spoda,  publié  par  Winckelmann  (if on.  inéd,,  n**  83)  ;  les 
figures  sont  grandes  comme  nature.  On  voit  Gadmus  combat- 
tant le  dragon,  et  couronné  par  la  victoire,  sur  une  médaille  de 
Domitien,  frappée  à  Gorinthe,  sur  une  autre  de  la  même  ville , 
frappée  sous  SH»p(inie  Sévère.  Sur  une  médaille  de  Samos,  on  le 
voit  frappant  le  dragon  d'une  pierre,  et,  sur  une  de  Thèbes  en 
Béotie,  on  le  voit  armé  et  descendant  de  son  vaisseau.  —  Deux 
médailles  de  Tvr  en  Phénicie,  frappées  sous  Gordien  et  Gallien, 
publiées  par  Vaillant,  représentent  Gadmus  qui  lue  le  dragon , 
ainsi  qu'une  autre  médaille  de  Tyr,  publiée  par  Pellerin  (MéL,  i, 
mg.  394,  pi.  23,  n**  4).  Deux  pierres  gravées  du  cabinet  de 
France  représentent  encore  Gadmus  (Du  Mersan,  HiH.  du 
eabin.  det  méd.,  n"*  35t  et  352).  On  voit  Gadmus  et  Hermione 
sur  un  beau  miroir  étrusque  de  la  collection  Durand,  publiée 

Car  de  Wiite,  n**  1961 .—  La  fable  de  Gadmus,  fondée  sur  un  fait 
istoriquc  très-a  ncien,est  racon  tcepr  les  divers  au  leurs  avec  beau- 
coup de  contradictions.  Il  faut  voir  sûr  ce  mythe  les  travaux  de 
M.  Greuzer  dans  sa  Symbolique,  et  ceux  de  M.  Welcker  dans  un 
écrit  intitulé  :  Ueber  eine  kretiscke  colonie  in  Theben^  die 
BoeUin  Europa  und  Kadmos,  Bonn.,  1824.       Dumersan. 

CADMlJS  {considéré  comme  inventeur  de  l'écriture).  On  a 
âittribué  à  ce  héros  l'invention  de  l'écriture,  ou  du  moins  l'in- 
troduction en  Grèce  des  caractères  de  l'alphabet  ;  d'où  les  vers 
si  connus  : 


C'est  de  lui  que  nous  vient  cet  art  ingénieux 
De  peindre  la  parole  et  de  parler  aux  yeux, 
Et  par  les  traib  divers  de  figures  tracées, 
Donner  de  la  couleur  et  du  corps  aux  pensées. 

Gette  tradition  historique  a  été  admise  sans  difficulté  par  pres- 
que tous  les  savants,  qui  trouvaient  un  merveilleux  rapport 
entre  1  elif  des  Arabes  et  surtout  l'aleph  des  Hébreux,  et  l'alpha, 
première  lettre  de  l'alphabet  grec;  et  ce  parallèle  pouvait  s'é- 
tendre à  d'autres  lettres,  le  beth  correspondant  exactement  au 
bêta,  le  daleth  au  delta,  le  caph  au  kappa...  Il  n'est  pas  jus- 


qu'au kop|ia,  cette  vieille  lettre,  oubliée  presque  toijovsék 
1  énumération  des  anciens  caractères,  et  mentionnée {^(W^ 
tilien  comme  n'étant  employée  qu'à  exprimer  annooîbnT 
ne  pût  se  prêter  très-bien  a  cette  Goniparaisoo;carleUB 
c'est  le  caph  renversé.  De  plus,  l'arithmétique,  ni  d?l. 
Grecs  comme  chez  les  habitants  de  la  Palestiae  ne  conBun 
d'autres  signes  que  les  lettres,  confirmait  ces  siiigiilicnn. 
prochements.  —  Malgré  cette  suite  impo«aDte  depirbiiQ(^ 
relations,  une  telle  donnée  ne  peut  toutelois  être  accepiren  i^ 
quelque  réserve.  D'un  c6té,  les  habitants  du  PélopoofieMft. 
sent  avoir  porté  en  Italie,  et  même  jusque  dam  wLiliia.i 
alphabet  quelque  peu  différent  de  celui  de  Oidroos,  el  orl)  ùy 
sieurs  siècles  avant  l'époque  où  Ton  suppose  que  ce  pmw. 
a  vécu  ;  et,  d'autre  part,  comment  supposer  que  lesl«iia.|i 
de  temps  immémorial  écrivaient,  comme  les  B»b;loon}''.r 
Mèdes,  sur  des  peaux  préparées,  aiusi  que  le  rapporte Ho^ 
et  gni  entretenaient  des  relations  continuelles  ifec  Iths, 
n'aient  pas  connu  l'écriture  longtemps  avant  les  fi^^ 
gués  dans  un  coin  de  la  Grèce  d'Europe?  Ce  ne  saïKfiP 
seules  difficultés.  Gadmus,  donné  comme  Phénicien, i  (m 
le  jour  sur  les  bords  du  Nil,  et  plusieurs  historiens  (ta p* 
vement  qu'il  était  Egyptien,  un  Gis  de  celle  lodool  in^ 
ont  célébré  les  fabuleuses  aventures.  El,  poorqo'il/ie  nîitt 
rien  à  cette  confusion ,  Diodore  de  Sicile,  quienpiriea  à- 
sieurs  endroits,  le  suppose  ici  issu  de  Tyr  oudeSid«,du* 
donne  sans  aucune  difficulté  l'épithèle  d'Eg}()(in.  Ot,  tt 
Egypte  on  ne  connaissait  pas  assurément  lesskorsfi^CidiDa» 
est  censé  avoir  révélés  aux  Grecs;  rien  de senmlilefi'j  eùuil 
—Quoi  qu'il  en  soit,  et  malgré  ces  apparentescMAn(&K\)i)«s,« 
peut  concilier  à  peu  près  toutes  ces  traditions.  En dlH,tt(i^ 
sons  que  Gadmus,  parti  soit  d'Egypte,  suit  de  Pleine, aùjib^ 
se,  avant  son  voyage  à  Thèbes,  quelque  temps clw te  wri 
d'Asie,  et  qu'il  ait  appris  la  langue  grecque  avec  récrilareppif 
aux  Ioniens,  écriture  dont  les  signes  avaient  desnmrtiio' 
saires  avec  les  alphabets  de  rOrient,  on  peuladoifUi?^ 
aura  fait  connaître  aux  Thébains,  qui  les  ignoraient,  os  al- 
tères, cette  écriture  tout  ionienne,  dont  fe  Hellèofidor: 
de  la  Grèce  ne  faisaient  pas  usage  encore,  ce  «pionid» 
lieu  à  l'antique  tradition  dont  nous  avons  parle  aaçtfBff^ 
ment  de  cet  article.  —  Gette  hypothèse  parait  fort  fnÎBWir 
mais  il  est  possible  de  lui  donner  plus  de  force,  et  de knr* 
tout  k  fait  probable.  Effectivement,  Hérodote  rapporlt  èe^- 
cinquième  livre,  qu'il  avait  remarqué  à  Thèbes,  dins If*' 
d'Apollon  Ismène,  trois  trépieds  offerts  à  ce  dico  ^^^^ 
fils  de  Gadmus,  et  que  les  inscriptions  grafcessar  coinp 
étaient  en  lettres  semblables  aux  caractères  ioniens.  ><»  * 
voyons  à  ce  passage  fort  curieux ,  et  que  nous  '^^^î.  ! 
pouvoir  reproduire  ici,  faute  d'espace;  il  «>'"P^J?*'J 
69,  60  et  61"  chapitres  du  livre  cinquième.  7 If»»*'^ 
uniquement  ici  à  ce  qui  peut  présenter  auelqne  ••*"**.* 
rapport  historique,  je  dois  ajouter  que  d'après  P*osimM" 
n'était  pas  étranger  aux  antiquités  orientales,  !*"JJJ*^^^ 
queGadmus  donna  à  Minerve,  prouve  qu'il  était  rw««*_ 
sait  aussi  qu'Evérémère  disait,  en  se  fondant  wf."'„)J' 
tradition  des  Sidoniens,  que  Gadmus  était  o»«J!^"V 
leurs  rois,  el  qu'ayant  enlevé  Herniione,  joueuse aws"*^ 
el  esclave  comme  lui ,  il  s'était  enfui  avec  elle  :  ma^*r 
cieuse,  si  l'on  étendait  un  peu  les  attributions  do  csisu^ 
qu'on  en  Ùi  un  intendant  ;  car  elle  expliquerait  laf»^ 
lement  les  différents  voyages  de  Gadmus  au  "^*  J?Jt  » 
Thrace,  dont  il  exploita  les  mines  d'or,  sans  doute  tf>r; 
connaissances  qu'il  n'avait  guère  pu  puiser  •«"^""J'V  . 
Phéniciens   (F.  Strabon,   14;  Pline,  7-56;  Albew* 
Biblioth.  d'Apollodore,  édit.  de  Glavier,  5  noiX 

CADHUS  DE  MILET,  61s  de  Pandion,  lî>^  P^^^ 
premier  des  Grecs  qui  ait  écrit  en  prose;  nw**»*^'*!" !^. 
la  prose  de  Gadmus  et  celle  de  Phérécyde,  son  cooiwr 
étaient  encore  une  imitation  du  langage  P9«*W»*|.'JLrf 
que  rompre  la  mesure  des  vers.  Ges  deux  ecnvains  f^^ 
le  règne  d'Halyattes,  père  de  Grœsus.  Strabon  n<5"fjf, 
avant  Phérécyde,  et  Pline  cite  Phérécyde  avant  taû»^ ,, 
sam  orationem  condere  Pkerecydet  ^i^Jlf  .**Tnsff^ 
régis  œtate;  historiam  Cadmus  Milesius.  Mais,o«"  _ 
sage,  Pline  paraît  plutôt  classer  les  genres  que  la  rj^, 
temps,  et  l'opinion  commune  a  conserve  «J»^""*";  r^ftin 
lion  de  la  prose  à  Gadmus.  Gependant  Pï^^W^fif^H^- 


continuèrent  d'écrire  en  vers.  Le  langage  de  »•  P^,^.- 
gardé  par  eux  comme  plus  convenable  a  I»  <^**^ ..  ^ 
la  dignité  des  matières  qu'ils  traitaient.  On  ne  ctoim 
iusau'au  temps  de  Platon  la  prose  se  fût  accrecuicr , 


jusqu 


CADOmCI. 


philosophes;  mais,  depuis  Cad  mus ,  l'histoire  ne  connut  pins 
d  autre  langage.  On  attribue  à  Cadmus  une  Histoire  de  la  fon^ 
dation  dt  MiUt  et  dei  autres  ailles  d'Iome,  divisée  en  quatre 
lifres.  Cette  histoire  n'existait  déjà  plus  du  temps  de  uenys 
d'Halicarnasse.  11  n*en  restait  qu  un  abrégé  fait  par  Bion  de 
Proconnèse.  Le  savant  Hardion  observe  à  ce  sujet  que  les  tkbré- 
viateurs  ont  travaillé  de  bonne  heure  î  la  destruction  des  au- 
teurs originaux.  Denys  d'Halicamasse  paraît  croire  que  les 
hbtoires  attribuées  à  Qidmus  de  Milet  et  a  plusieurs  autres  an- 
ciens écrivains  étaient  des  ouvra^  supposés.  Cadmus  est  cité 
par  Qénient  d'Alexandrie,  qui  lui  donne  le  titre  d'Ancien,  pour 
le  distinguer  d'un  autre  Cadmus,  61s  d'ArchélaOs,  qui  était 
iiussi  historien,  et  né  dans  la  ville  de  Milet.  On  ij;nore  dans  quel 
temps  ce  dernier  a  vécu.  Suidas  dit  qo*il  avait  composé  une 
Hiitoire  ds  l'Attiqus,  en  seize  livres,  et  un  traité  en  quatorze 
livres ,  qui  avait  pour  titre  :  De  solulione  amatoriarum  affec^ 
tionum  (  F.  Mémoires  de  {'académie  des  beUes-Uttres ,  t.  xiii , 
pag.  Il9etsuiv.). 

CADMrs,  fils  de  Scythes,  après  avoir  succédé  à  son  père  dans 
le  gouvernement  de  rfle  de  Ces,  remit  volontairement  la  souve- 
raine puissance  entre  les  mains  des  habitants,  et  se  retira  en 
Sicile.  Il  y  fonda,  avec  quelques  Samiens,  la  ville  de  Zancle, 
que  les  Messéniens,  chassés  du  Péloponèse,  prirent  dans  la 
suite,  et  qu'ils  appelèrent  Messanc  (aujourd'hui  Messine).  Cad- 
mus fut  envoyé  a  Delphes  par  Gélon,  tyran  de  Syracuse,  avec 
trois  vaisseaux  chargés  d'or  el  d'argent,  afin  d'observer  quel 
serait  le  résultat  de  la  guerre  de  Xercès  conire  les  Grecs.  Si  la 
\tctoîre  se  déclarait  pour  le  roi  des  Perses,  Cadmus  devait  lui 
offrir  ces  riches  présents,  ainsi  gue  la  terre  el  l'eau  pour  les  pays 
de  la  domination  de  Gélon;  si  au  contraire  les  Grecs  étaient 
vainaoeurs,  il  devait  reporter  ces  grands  trésors  en  Sicile.  Cad- 
mus les  reporta  (F.  Hérodote,  liv.  viii). 

CADMUS  (a i/ron.),  nom  de  la  constellation  du  Serpentaire 
[V.  ce  mot). 

CAiists  {géogr,  eccl.).  On  trouve  un  cvéaue  de  ce  siège, 
nommé  Jean  Abris,  qui  signifie  lépreux.  On  rapporte  qu'il 
poursuivit  si  vivement  Ananjcsus  II,  catholique,  qu'il  se  fit 
mettre  à  sa  place.  Cependant,  nous  ne  voyons  aucune  ville  de  ce 
nom  (Bibl.  ar.,  tom.  ii,  pag.  44). 

GADOC  (Saint)  éuit  fils  de  Contrée,  prince  de  la  partie  méri- 
lionale  du  pavs  de  Galles,  qui  abdiqua  la  couronne  pour  vivre 
lans  la  solitude,  et  qui  est  honoré  parmi  les  saints  de  la  Grande- 
Sretagne.  Cadoc  lui  succéda,  et  bientôt  après,  dégoûté  du  pou- 
roir  et  des  honneurs,  il  embrassa  la  vie  monastique,  et  fit  bâtir, 
tans  le  diocèse  de  LandofT,  les  monastères  de  LIan-Illut  et  de 
^n-Carvan.  Il  gouvernait  ce  dernier  en  qualité  d'abbé,  lors- 
[u'il  le  quitta ,  avec  saint  Gildas,  pour  chercher  des  lieux  plus 
olilaires.  Les  deux  saints  se  retirèrent  dans  les  lies  de  Honeche 
1  d'Echni.  Cadoc  mourut  à  Wedon ,  dans  le  comté  de  Nor- 
hampton.  Ses  actes  ont  été  recueillis  par  Caperave,  et  l'on 
rouve  sa  vie  dans  les  Antiquités  d'Utserius.  Chastelain  croit 
[ue  Cadoc  est  le  même  que  saint  Cado  ou  Caduad,  qui  est  ho- 
lorc  dans  le  diocèse  de  Rennes,  et  quia  donné  son  nom  à  la 
►ctilc  fie  d'Ëness-Caduad,  située  sur  la  côte  de  Vannes. 

CADOCHE,  nom  oublié  d'un  grade  transcendant  de  la  fiia- 
onnerie  (F.  ce  mot),  dont  il  est  souvent  fait  mention  dans  les 
crits  de  quelques  rêveurs  modernes.  Ce  mot  vient  sans  doute, 
onime  le  pense  M.  Charles  Nodier,  de  l'hébreu  kadosh  ou  ka^ 
Ussh,  qui  signifie  sacré.  Ce  n'est  pas,  ajoute-t-il,  qu'il  y  ait  rien 
le  sacré  dans  le  erade  de  eadoehe,  non  plus  que  dans  la  maoon- 
lerie  en  général,  mais  il  y  a  du  mystérieux ,  et,  pour  le  vul- 
;aire,  c'est  presque  toujours  la  même  chose. 

CADOC,  barde  du  vi«  siècle,  surnommé /e  Sage,  est  le  pre- 
oier  qui  ait  fait  un  Recueil  de  proverbes  anglais. 
cADOGA!V  (F.  Catogan). 

CADOLB,  S.  f.  {techn.),  nom  que  les  serruriers  donnent  au 
!X|uet  d'une  porte,  ou  à  une  espèce  de  pêne  qui  s'ouvre  et  se 
srme  eu  se  haussant,  avec  un  bouton  on  une  coquille. 

CADOifi€i  (Jean),  né  à  Venise  en  4705,  embrassa  l'état  ec- 
Ipsiastique,  étudia  la  théologie  avec  beaucoup  d'ardeur,  et  fut 
loinmé  ciianoinc  à  Crémone.  11  était  d'une  grande  érudition, 
oais  il  se  laissa  entraîner  aux  opinions  singulières  qui  sont  tou- 
jours un  préjugé  contre  un  théologien.  On  pourrait  lui  repro- 
bcr  même  de  s'être  éloigné  quelquefois  de  la  véritable  ortho- 
loxie.  Dans  son  ouvrage  qui  a  pour  titre  :  Défense  de  saint 
lugustim  sur  l'imputation  de  millénaHsme ,  il  avance  que  les 
aints  de  l'Ancien  Testament  ont  joui  de  la  vision  intuitive, 
*pinion  contraire  à  la  tradition  universelle  et  à  la  croyance 
oinmune  de  l'Eglise,  qui  a  toujours  cru  que  les  justes  qui 


(  736  )  GABOVIVS. 

avaient  précédé  la  venue  du  Messie  n'étaient  entrés  aux  deux 
qu'avec  Jésus-Chriit  lui-même.  Le  peu  de  respect  qu'il  affecte 
pour  tous  les  Pères  de  l'Eglise  (saint  Augustin  excepte)  et  pour  la 
cour  de  Rome,  avec  laquelle  il  est  toujours  en  opposition ,  doit 
le  rendre  très-suspect.  On  a  de  lui  :  l«  une  Explication  de  ee 
passage  de  saint  Augustin  :  «  L'Eglise  de  Jésus-Christ  sera 
dans  la  servitude  sous  les  princes  séculiers,  n  Paris,  1784  , 
in-8**;  1784,  in-8^  accompagnée  d'une  préface  intéressante  par 
Zola,  éditeur.  Dans  cet  ouvrage,  l'auteur  s'attache  à  prouverque 
si  les  princes  sont  soumis  à  l'Eglise  pour  les  choses  spirituelles, 
les  fidèles  sont  aussi  soumis  à  leur  tour  aux  princes  dans  les 
choses  temporelles  ;  il  dit  que  l'on  doit  prier  pour  les  souverains 
même  persécuteurs;  toutes  choses  dont  personne  ne  doute,  mais 
auxquelles  Cadonici  met  une  importance  (jui  ne  montre  que 
trop  quel  était  l'esprit  qui  l'animait.  2**  Trois  Dialogues  en  ita- 
lien fK)ur  justifier  la  Défense  de  saint  Augustin  contre  le  P. 
Littéral  Fassoni,  des  écoles  pies ,  qui  l'avait  attaqué  dans  un 
Traité  du  bonheur  des  saints  de  l'Ancien  Testament  avant 
Jésus-Christ,  S""  Sentimenl  de  saint  Augustin,  etc.,  1763.  Dans 
cet  ouvrage ,  Cadonici  donne  de  nouvelles  raisons  à  l'appui  de 
son  opinion,  et,  par  son  obstination,  donna  lieu  à  l'ouvrage  du 
P.  Mamachi,  dominicain,  qui  a  pour  titre  :  De  anim^ibus  jus^ 
torum  in  sinu  Abrahœ  ante  Christi  mortem,  expertibus  beatm 
visionis  Dei,  Itbri  duo,  Rome,  1766, 3  vol.  in-4o.  Ce  théologien 
mourut  le  37  février  1786. 


CADOS,  CADDOS  OU  CADfTS  (hist,  anc),  mcsurc  attique,  la 
même  que  le  méirèles. 

CADOSIA  [géogr.  ecclés,),  ville  de  Bilhynic  dont  il  est  fait 
mention  dans  les  actes  du  sixième  concile  général ,  et  dont  le 
siège  cpiscopal  a  été  réuni  à  celui  de  Galle  ou  de  Lophi. 

CADOT  (N.)  s'est  fait  connaître  comme  le  plagiaire  le  plus 
hardi  peut-être  dont  il  soit  fait  mention  dans  l'histoire  litté- 
raire. Le  P.  Janvier,  chanoine  régulier  de  Saiiil-Sympborien 
d'Autun,  avait  publié  un  Poimc  sur  la  conversation,  Autun 
1742.  Cet  ouvrage,  imitation  d'un  poëme  latin  du  P.  Tarillon, 
était  passé  complètement  inaperçu  lorsque  Cadot,  le  croyant 
entièrement  oublié,  s'avisa  quinze  ans  après  d'y  changer  une 
vingtaine  de  vers,  et  de  le  reproduire  sous  son  nom  avec  ce 
titre  :  l'Art  de  converser,  poënie,  Paris,  1757,  in-S".  Cadot 
mourut  la  même  année,  et  ce  ne  fut  que  dans  un  article  de  la 
Décade  (n^du  11  avril  1807)  que  son  plagiat  fut  dévoilé.  On 
peut  consulter  à  ce  sujet  les  notes  du  Poème  sur  la  conversa^ 
tion,  par  J.  Delille. 

CADOUDAL  (F.  Georges). 

CAOOUIN  (Caduinum)  (géogr,  ecclésX  abbaye  régulière  et 
réformée  de  Tordre  de  Clteaux,  au  diocèse  de  Sarlat,  fille  de 
Pontigny.  Elle  dut  ses  commencements  à  on  évêque  de  Péri- 
gueux  et  au  chapitre  de  Saint- Frontan ,  qui  vers  l'an  1114 
abandonnèrent  ce  qu'ils  possédaient  de  terres  dans  le  bourg  de 
Cadouin  pour  y  faire  construire  un  monastère  de  filles  de  l'ordre 
de  Fontevrault  ;  mais  Géraud  de  Sala  obtint  l'année  suivante,  de 
Robert  d'Arforissel  et  de  Pétronille  de  Chemillé,  première  ab- 
besse  de  Fontevrault ,  la  concession  de  ce  même  lieu ,  et  l'an 
1116  se  soumit  à  la  conduite  de  Henri,  nvoine  de  Pontigny, 

Sue  l'abbé  Hugues  avait  envoyé  à  Cadouin.  On  v  conservait 
ans  un  coffre  de  fer,  attaché  par  quatre  chaînes  de  fer  et  qui 
pendait  de  la  voûte  du  sanctuaire,  le  saint  suaire  de  Jésus- 
Christ,  qui  y  fut  apporté  d'Orient  par  un  prêtre  de  Périguenx. 
Cette  respectable  relique  y  attira  un  grand  concours  de  peuple, 
et  Dieu  a  plusieurs  fois  accordé  des  miracles  à  leur  dévotion. 
Les  papes  Clément  III,  Innocent  VIII,  Boiiiface  VII,  Jules  II, 
Grégoire  IX,  Alexandre  IV,  Clément  VU,  etc.,  approuvèrent 
cette  dévotion,  et  firent  mention  de  cette  relique  dans  plusieurs 
brefs  que  Ton  conservait  dans  les  archives  de  Cadouin.  En  1482, 
le  roi  Louis  XI  y  fonda  une  messe  pour  tous  les  jours;  et  on  dit 
qu'en  1369  saint  Louis  y  alla  visiter  ce  saint  suaire,  dont  un 
religieux  anonyme  de  Cadouin  a  écrit  l'histoire,  imprimée  à 
Tulle  en  1682  (QalL  christ,,  t.  ii,  col.  1538,  Dict,  univ,  de  la 

France), 

CADOVirs  (Jean)  fut  d'abord ,  a  partir  de  1670,  recteur  de 
l'école  latine  d  Esens.  dans  la  Frise  orientale;  ensuite,  à  partir 
de  1675,  prédicateur  au  village  de  Stidesdorf ,  peu  éloigné  de 
là,  et  où  il  mourut  en  1725.  Son  père,  le  docteur  Matthias 
Cadovius,  était  superintendant  général  de  la  Frise  orientale,  et 
il  s'était  marié  déjà  lorsqu'il  était  encore  élève  du  gymnase  de 
Hambourg,  où  son  fils  Jean,  dont  nous  parlons,  naquit  en 
1650.  Il  cacha  plus  tard  sa  paternité;  cependant  il  fit  étudier 
son  fils  sous  le  nom  de  Muller,  et  celui-a,  étant  devenu  lui- 
même  superintendant  général  dans  la  Frise  orientale  en  1670. 
tout  en  gardant  le  susdit  nom,  son  père  lui  aida  à  arriver  an\ 


CAMUa. 


(W) 


fonctions  dont  nous  avons  parlé  en  commençant.  Apre»  la  mort 
du  père,  arrivée  en  1079,  le  prétendu  Mul  1er  se  porta  son  hérilHf, 
maie  les  autres  rnfanls  ne  voulurent  pas  le  reconnaître  pour  l««r 
frère.  Otle  résistance  l'engagea  à  dévoiler  le  secret  de  sa  nais- 
sance, et  à  prouver  qu'elle  était  légitime,  et  depuis  lors  U  prit 
son  nom  de  Qidovius.  --  Il  se  distingua  surtout  par  ses  éliMle» 
et  ses  recherches  sur  l'ane ienne  hinguc  des  Frisons,  et  il  écrivii 
aar  ce  sujet  l*ouvrage  suivant  :  Memoriale  Ungnm  Frisieœ  «n- 
Hquœ,  ojjfle  llii  GekoêQeniise  van  de  ohte  Freeske  Mems^Tale^ 
où  se  trouvent  des  vocables  et  des  verbes  de  TicKome  de  la  Frise 
orierlale,  quelques  locutions  frisonnes,  ainsi  que  des  notions 
sur  le  système  monétaire,  sur  les  poids  et  mesures,  sur  la  no- 
méralion ,  sur  la  grande  et  petite  table  de  multiplication  en 
usage  ïlans  la  Frise  orientale;  un  dicrtrmnaire  de  la  plupart  des 
substantifs  frisons;  les  cinq  parties  principales  du  CaUdii$me 
dé  Luther,  avec  la  doctrine  et  la  formule  de  la  confession  el  de 
Vabsolulion ,  ai.nsi  que  le  Symbole  du  concile  de  Sicée  ei  de 
saint  Àtkanase,  A.,  169t.  O*  livre  n'a  jamais  été  imprimé,  mais 
il  a  été  conservé  en  manuscrit  dans  la  Frise  orientale.  Dans  la 
préface,  l'auteur  assure  que  de  sou  temps,  à  la  lin  du  xvii"  siè- 
cle, la  laujçue  des  anciens  Frisons  était  eticore  parlée  par  plu- 
sieurs fanidies  dans  le  nord  de  la  Frise  orientale,  ou  à  propre- 
ment parler  dans  le  {»aYs  de  llarrlingen,  qui  en  faisait  partie, 
ainsi  que  dans  les  Iles  fie  la  Frise  orientale.  C'est  en  conversant 
avec  dos  personnes  de  ces  familles  qu'il  rassembla  les  mots  qu*il 
indique.  Il  est  vrai  que  la  plupart  de  ces  mots  n'appartiennent 
pas  à  la  langue  pure  des  anciens  Frisons,  mais  ils  ont  quelque 
similitude  avec  le  bas  saxon  et  le  bas  allemand.  Toutefois,  il  ^ 
en  a  beaucoup  qui  sont  dérivés  du  vieux  frison,  el  il  y  a  par-ci 
par-là  un  mot  qui  est  purement  frison,  en  sorte  que  ce  recueil 
a  cependant  du  mérite  el  du  prix.  Il  est  donc  à  regretter, 
dans  rintérét  de  l'histoire  du  bas  saxon ,  comme  aussi  de 
rhistoire  de  la  langue  des  anciens  Frisons,  que  cet  ouvrage 
n'ait  jamais  été  imprimé,  et  que  ce  manuscrit  soit  peut-être  sur 
le  pomt  de  périr.  Du  temps  de  Cadovius  même ,  son  travail 
excila  raltenlion  de  plusieurs  savants  allemands  très-distingués. 
Meier  de  Brème  en  parle  dans  un  écrit  q|u'il  adresse  à  Leibnilz 
dans  la  OUlect,  etymol.  (P.  ir,  p.  158).  Il  donne  à  Fauteur  le 
nom  de  Muller,  que  Cadovius  portait  encore  à  celte  époque,  et 
il  désigne  l'ouvraçe  sous  le  titre  de  Indicis  Frisici  Us. 
M.  Wiarda  en  a  (ait  usage  aussi  dans  son  dictionnaire  de  la 
langue  des  anciens  Frisons  (Aurich,  1786).  —  Du  reste,  Cado- 
vius s'était  occupé  encore,  non-seulement  de  théologie,  mais 
aussi  de  médecine,  et  il  pratiqua  cet  art  en  même  temps  qu'il 
exerça  les  fonctions  de  prédicateur.  Outre  son  Memoriale  lin- 
guœ  Frisieœ  antiquœ,  il  laissa,  également  en  manuscrit,  un 
ouvrage  sous  le  titre  de  :  Excellent  échange  de  t incrédulité 
musulmane  contre  le  véritable  christianitme.  Cet  ouvrage  fut 
coinposé  pour  préparer  au  baptême  deux  sonirs  nées  en  Tur- 
quie, comme  l'auteur  l'annonce  dans  l'avant-propos. 

CADRA  (aéogr.  anc,)^  montagne  de  l'Asie-Mineure.  Elle  fai- 
sait partie  du  mont  Taurus. 

CADRAN  (hist.  nat,).  On  donne  ce  nom ,  en  conchyliologie, 
i  un  genre  de  mollusques  gastéropodes,  à  coquille  univalve,  et 
dont  plusieurs  espèces  sont  recherchées  des  curieux.  —  En  hor- 
ticulture,c*csi  le  nom  d'une  maladie  qui  affecte  particulièrement 
les  arbres,  et  que  l'on  nomme  aussi  cadranure.  C'est  une  espèce 
de  dépérissement  produit  par  la  sécheresse,  et  dont  les  gros 
arbres,  surtout  les  vieux  chênes,  sont  principalement  affectés; 
les  jeunes  n'en  sont  jamais  atteints.  Cette  maladie  se  fait  reoim- 
naitre  au  moyen  de  fentes  circulaires  et  rayonnantes;  il  n'y  a 
aucun  remède  à  lui  apporter,  ei  il  faut  arracher  les  arbres  qui 
an  sont  attaqués  aussitôt  qu'elle  parait,  et  ne  pas  attendre  qu'elle 
soit  assez  invétérée  pour  empêcher  le  bois  d'être  utilisé. 

CADRAIS  (horlogerie) ,  plaanes  circulaires  en  bois ,  carton , 
(afence,  porcelaine,  verre,  métal  argenté,  doré,  émail  lé,  sur 
lesquelles  on  note  les  heures,  les  minutes,  etc.  Les  cadrans  en 
émail  sont  les  plus  répandus.  Voici  une  idée  de  leur  fabri- 
cation. —  Pour  faire  un  cadran  de  montre,  par  exemple,  on 
prend  une  lame  de  cuivre  rouge,  mince  comme  une  feuille  de 

Sapier;  on  la  taille  en  rond,  (le  la  grandeur  convenable,  avec 
es  ciseaux;  après  quoi  on  lui  fait  prendre,  en  la  pressant  dans 
un  creux  sphérique,  la  forme  bombée  que  doit  avoir  le  cadran. 
Cette  opération  est  très-facile,  et  s'exécute  promptement  par 
des  fenHnes  ou  des  enfants.  On  perce  ce  rond  d'un  trou,  au 
centre,  pour  le  pa^saçe  des  pivots  qui  portent  les  aiguilles  ;  plus, 
d'un  autre  sur  le  côte,  par  lequel  on  mtroduit  la  clef  quand  on 
remonte  la  montre.  Enfin ,  on  soude  vers  la  circonférence  du 
rond  trois  chevilles,  ou  pieds  de  cuivre  rouge,  destinées  à  fixer 
le  cadran  sur  la  platine  qui  porte  la  eadrature.  La  circonfé- 
rence ot  les  bords  des  trous  sont  relevés  du  côté  de  la  surface 


coovexe  pour  empêcher  l'émail  de  couler  mnd  il  m 
fusio».  La  plaque  ainiii  dispos^-e  est  plongée  dttM  de  rarZ 
sulfurique  étendu  d'eau  pour  être  dérgrkét,  m  ïhê 
prend  sur  le  cuivre  qu'autant  que  cehtî-cifsl  drpmiMrap  J! 
Hnp«Mrelé.  Cela  fait,  on  couvre  la  surfine  coavttp<)e  h  „,^ 
de  cuivre  d'émail  blanc  es  graiti  bien  purifié  dini  dp  |«n 
nitrique;  la  surface  concave  est  en  même  temps  e««ifft,^^ 
mail  impur  ou  ntiHenant  les  parcelles  métalliq«fSMi  »« 
détachées  du  mortier  d'acier  dans  leqwl  on  a  pilèlVo^  (j| 
éNMille  la  surface  concave  de  la  pbque,  nioim  poir  b  Mr 
que  pour  contrarier  laclion  de  la  couche  d  émail  apfti^, 
la  Êice  convexe.  La  rondelle  chargiV  d^émail  est  intnéairM 
à  petit  sous  une  pièce  de  terre  à  creuset,  doat  le  pneu 
figure  de  la  lettre  C,  et  qu'on  appelle  mou/le  ;  elle  fstilwp^ 
un  four  à  réverbèie,  chauffé  avec  du  charboo  «le  (mkIpW» 
SitôC  que  l'émail  est  fondu,  ce  qui  est  Cncile à  refon«ip,t 
retire  le  tout  avec  lenteur,  par  la  raison  que  leventqwba 
le  fond  de  l'éniail  se  fendille  quand  il  passe  bnisqonM(« 
température  à  une  autre  plus  l»asse  ou  plus  haute.  -Oi^ 
la  rondelle  à  trois  reprises  différentes,  et  ttxtjmindf  bM 
manière,  sinon  que  les  dernières  coudées  soald'êoail^b 
que  la  première.  Si  quelque  [>oinl  de  la  plaque  fs(rr*iè' 
couvert,  ou  si  rémail  ne  s'est  Jïoint  attaché  au  cuim, m  ny» 
ces  défauts  en  couvrant  les  pltices  nues  de  aotid  («iL  -  b 
rondelle  étant  entaillée  en  blanc,  on  la  divise  as  Ma ^at 
plate-forme  en  parties  égales  :  c'est  sur  cesdrnMf^ia 
peint  grossièrefuent  en  émail  noir  et  teiKlre  i»  (Ailn  èi 
heures,  des  minutes,  etc.  On  attend  que  lamrknlitàt 
pour  rectifier  les  signes  :  poiT  cela«  on  fait  i»|^liioMft 
dont  une  des  pointes  en  cône  tourne  dans  l'uwntiRnMQli 
du  cadran,  et  d'une  petite  règle  très-miiicc;MmMtlat» 
délie  au  feu;  l'émail  noir  fond,  se  fixe  sur  les coic1«<If If- 
mail  blanc,  el  le  cadran  est  terminé.  —  Les  cadrans cb ru 
d'une  seule  pièce  ont  tuul  au  plus  une  auiniainettepooot 
diamètre.  Ceux  qui  ont  de  plus  grandes  oiuieosÎQQSiMtlMv 
de  plusieurs  morceaux  appelés  cartouches.  Le  plus  «in* 
naire  de  ces  derniers  cadrans  est  celui  de  l'horloîjedebïiit 
Paris,  construit  vers  la  fin  du  dernier  siècle  :  il  a  qwi ?* 
de  diamètre,  se  compose  de  treize  morceau x, dont»* ■- 
lieu,  de  figure  circulaire,  et  les  douze  autres  di^** 
autour.  H  coûta  dans  le  temps  25,000  francs.  —  bw^»- 
tion  des  cadrans  en  carton  pour  les  horloges  e«b«.** 
cuivre  doré  ou  argenté,  n'offre  rien  de  particulier,  pri^f 
les  cadrans  en  porcelaine ,  en  plomb  recouvert  df  |J«* 
couches  de  blanc  vernis.  —  Les  cadrans  en  verre  spcontfrifll 
ainsi  :  on  entoure  le  rond  de  glace  d'un  cercle  de  m^-^ 
on  garnit  aussi  d'une  rirofe  de  cuivre  les  trous  dont  b  w* 
doit  être  percée  ;  on  p*»int  en  noir  sur  cette  dernièff  te*^ 
des  heures,  des  minutes,  etc.,  et  Ton  recouvre  If  l»^^* 
couche  de  chaux  vive,  bien  lavée  et  délayée  avfcdeli"*' 
poisson.  On  conçoit  combien  il  est  facile  de  varifl'b*'*" 
tion  d'un  cadran  de  celte  espèce.  . 

CADRAfV,  S.  m.  On  appelle carfrfffi  auxétoiUt,(j^(»^ 
aussi  \enocturaNe  Munster ,  cehiiqui  indique,  pendurto* 
l'heure  par  la  présence  de  telle  ou  telle  étoile;  nàm^^ 
matique  ou  aamutal,  celui  qui  indiaue  l'heure  par  l««î^^ 
cadran  à  la  lune,  celui  qui  imiique  l'heure  sorti  It»^^ 
lune,  ou  par  le  moyen  d'un  style  éclairé  par  la  ^j^' 
dran  cylindrique  par  les  hauteurs  du  soleil,  ai»«  P^Jj}^ 


tout  à  la  fois  incliné  et  déclinant;  cadran  éqfÊi»^^^ 
est  placé  parallèlement  à  l'équateur;  cadran  fc«m»"f^ 

3ui  est  placé  Inirizontalement  sur  un  pilier,  ^•'^•'ll 
ans  un  jardin ,  etc.  ;  cadran  incliné  et  dédisant  y  <^^t^ 
décrit  sur  une  surface  horizontale  el  déclinaolf;wy*V  ^ 
dional,  celui  qui  reganle  le  midi;  cadran  ^^f^fjrl.  ^ 
est  tracé  sur  le  c6lé  du  mériilien  qui  regarde  l*<>^2r"  iri' 
oriental,  celui  qui  est  tracé  sur  le  côté  do  méridiwqo|fj^ 
l'orient;  cadran  pohire,  celui  qui  e^  '*^^ud^' 
l'on  imagine  passer  par  les  pôles  du  wwnHe, pajlf'r^ 
l'orient  et  de  l'occident  de  Thorixon  ;  cadran  '•[Jj**^ 
qui  est  incliné  sans  passer  par  le  pôle;  ^^?^'!,fa» 
celui  qui  est  tracé  sur  la  sphère;  cadran  ••"•^J^l'ïrt^ 
leurs  du  soleil ,  celui  que  l'on  nomme  qucl<r|<j'^!^ 
à  cause  de  la  forme  pointue  de  sa  partie  WP^^J'JL^ 
vertical  et  déclinant,  celui  oui  est  tracé  m  ^J^r^ 
pendiculaire  à  l'horizon  etinclinée  au  nord  et  aaiawi.jg 

an  term,  d' architecture,  se  dit  de  la  défortlion  «jJ^JJ^i- 
horloge  enrichie  d'ornements  d'architecture  et  «  ifW 


1 


GAULAS.  (  Ttl  )  CABftAJf 

HàDaAif ,  #»  êerm,  de  impidnire  tt  de  jomUiêr ,  ot  «n  tfiBlni-  t  ipnéroMiglet  de  qmntt  degrés  sexagésmaiiiLy  el  Taxe  terrettra. 


nenl  ou  étaa  qui  ^rl  à  ituir  k  bilon  à  cinicDl  à  TcxtrÔMlé 
iuquel  le  diaaianlesl  «llaché,  et  à  lui  donner  rJDdûiaitMiq«'«a 
lOgeà  propos  retolivemenl  à  U  meulo.  — CLàDtAïf ,  signifie ,  m 
lerm.  de  fmcieurs  d'orguei ,  un  cercle  de  carton  mu  lequel  4m 
BDarque  les  divisions  çgales,  que  Ton  combine  diveraemenl ftr 
le  moyen  de  quelques  chilTres,  et  dont  on  se  sert  pcmr  noter  les 
cylindres  d'orgues,  île  serineUes,  etc. 

CADRAN  0E  KURETÉ ,  S.  fit.  soTlc  de  cadran  qui  peotaervir 
k  toule  espèce  de  fermeture,  donne  TaUrn^e  on  faisant  looaer 
RD  tocsin,  allume  une  bougie  et  fait  partir  un  pistolet,  lofiqu'oo 
veut  ouvrir  un  meuble  sans  en  connaître  le  secret 

CADBAIV  SOLAIRK  OU  GNOMON,  instrument  poRF recoo- 
naUre  Theure  par  le  moyen  d*'  Tombre  que  donne  le  soleil.  — 
Les  hisloriens  anciens  s  acœrdeiit  à  nommer  les  Babylonieiis 
comme  les  premiers  peuples  qui  aient  (ait  usage  des  cadrans 
lolaires;  il  parait  en  elTet  Ibrt  vraisemblable  que  les  hoaiines 
roués  aux  études  astronomiques  se  soient  de  bonne  h&an  avîeés 
d'une  application  si  utile  à  la  fois  et  si  naturelle.  Les  cadrans, 
du  reste,  sont  fort  anciens ,  puisque  l'Ecriture,  selon  le  8eu4î- 
nent  le  plus  généralement  reçu  i  V,  les  commentateRTS  sur  le 
Ifuatnèine  livre  des  Moû,  xx  ,'9-ll  ),  nous  apprend  que  dès  le 
temps  d'Achat,  roi  de  Juda,  cinq  ans  avant  lëre  deNabunassar, 
BBviron  quatre  cents  ans  avant  Alexandre,  il  y  en  avait  rr  à 
lérusalem  :  il  est  vraisemblable  que  les  Juifs  tenaient  des  Ba- 
t>ylonieiis  la  connaissance  de  cel'inslrttment.«-Nous  ne  peuvans 
pas  retracer  ici  rbistoire  détaillée  des  cadrans  solaires,  or  ptolôt 
se  que  les  anciens  nous  en  rapportent,  et  qui  est  souvent  fort 
vaçue,  (quelquefois  contradictoire.  Disons  seulement  qu'Anaxi* 
mené,  disciple  d  Anaximamlre,  perfectionna  la  construotion  des 
cadrans  solaires,  el  mérita  d'en  être  regardé  comme  rimrenteor. 
Eudoxe  de  Ginde  en  fit  Taire  un  beaucoup  plus  tard  où  les  lignes 
loraircs  et  les  arcs  des  signes  s'entrecoupaient  comme  les  fils 
Tune  toile  d'araignée;  Aristarque  de  Samosen  constraisitRn 
lans  la  concavité  d'un  bômisphère;  il  lui  donna  à  cause  de  cette 
Imposition  le  nom  de  anoLt^r, ,  mut  grec  qui  signilie  rreuj:,  Aoa- 
tM,  bateau.  Apollonius  de  Perge  en  imagina  une  autre  sorte 
[u'il  appela  pkareira ,  c'esl-ànlirc  carquois.  —  Les  cadrans  ne 
nrent  corhus  des  ];oniains  que  fort  Urd  :  avant  l'an  400  de 
lome,  si  l'on  en  croit  Pline,  ce  peuple  ne  déterminait  le  temps 
fue  par  lo  lever  et  le  coucber  du  soleil  ;  il  crut  avoir  fait  un  pro- 
rès  considérable  quand  on  joignit  à  ces  délerminaiioRS  TheRre 
e  midi  :  un  crieur  public  se  tenait  en  sentinelle  auprès  du 
?nat,  et  dès  qu'il  apercevait  le  soleil  entre  la  tribune  aux  baran» 
ues  et  le  lieu  appelé  ÏBslaiion  des  Grecs,où  s'arrêUientles  am- 
assadeurs  qu'on  envoyait  au  sénat ,  il  criait  à  haute  voiv  qu'il 
Lait  midi.  —  Ce  ne  fut  que  vers  l'an  417  que  Ton  vit  à  Rome 
n  cadran  solaire  construit  par  PapiriusCursor;  oMÔsce  cadran 
Lait  faux,  comme  le  seront  toujoui^  les  cadrans  construits  par 
îux  qui  ne  connaissent  pas  la  Ibéorie  de  ces  instruments, 
rente  ans  après,  le  consul  Valerius  Messala  apporta  de  Sicile 
n  autre  cadran  qu'il  éleva  sur  un  pilier  près  de  la  tribune  aux 
arangues.  C'était  là  que  s'allaient  prontener  les  gens  quiavaient 
u  loisir;  mais  comme  ce  cadran  n'était  pas  fait  pour  la  latitude 
c  Home,  il  ne  pouvait  pas  marquer  l'beure  véritable.  On  s'en 
ir\it  néanmoins  pendant  qualre-vingl-dixHieuf  ans,  jusqu'à 
?  que  le  censeur  L.  Philippus  en  lit  construire  un  plus  exact 
Jici,  des  origines,  mot  Cadran).— Chez  les  peuples  modernes, 
!S  cadrans  solaires  sont  on  ne  peut  plus  communs;  la  théorie 
n  est  parfaitement  connue,  comme  nous  allons  le  dire,  el  s'ils  ne 
»nt  pas  aussi  estimés  que  cbex  les  anciens,  c'est  qu'on  a  d'autres 
loj  ens  bien  plus  exacts  el  plus  précieux  de  mesurer  le  temps. 
-  Tâchons  maintenant  de  faire  comprendre  ce  que  c'est  au 
ifid  qu'un  cadran  solaire,  à  quelles  conditions  générales  il  doit 
ilisfaire  pour  être*  exact,  el  quelles  en  sont  les  principales 
pèces.  On  sait  que  la  terre  tourne  sur  elle-même  en  vingt- 
jatre  heures,  et  qu'eUe  présente  ainsi  successivcroent  an  soleil 
utes  les  parties  de  sa  surface;  les  anciens  croyaient  que  cet 


raajs  que  de  l'ombre  projetée  par  une  tige  sur  une  surface 
Lielconque,  et  que  cette  ombre  sera  toujours  opposée  au  soteil , 
uc  ce  soit  cet  astre  qui  se  meuve  ou  bien  notre  planète,  le  ré- 
ilUt  sera  toujours  le  méme.—Quoi  qu'il  en  soit,  supposons  sfue 
terre  entière  s'évanouisse  en  un  moment  donné,  et  qu'il  ne 
.sic  plus  d'elle  que  l"*  son  axe ,  que  nous  pouvons  repmenter 
ir  un  ûl  roéUlhque  tendu  d'un  pôle  à  l'autre;  S**  le  oerde 
luatorial  perpendiculaire  à  l'axe  el  passant  par  le  centra; 
'  douze  autres  cercles  ayant  pour  diamètre  commun  l'axe  lui- 
icnie,  et  se  coupant  à  angles  égaux  ;  ils  Corneronl  ainsi  viogt- 


oantinuRnl  de  tourner  comme  tourne  la  terre,  les  présenta 
•Rocessivement  au  soleil ,  de  sorte  que  chacun  d'eux  sera  à  son 
midi  y  kM^ue  son  ombre  se  confondra  a\ec  celle  de  Taxe  de  la 
terre  :  voila  poiirquoi  ces  cercles  s'appellent  des  méridiens.  Ces 
deux  ombres  viendront  du  reste  se  former  sur  le  centle  de  l'é- 
quateur;  ainsi,  en  supposant  que  nos  méridiens  aient  été  nn- 
mérolés  à  partir  de  I  un  des  angles  formés  jusqu'à  vingt* 
quatre,  ou  comme  nous  faisons  ordinai  rem  ont,  deux  fois  depuis 
un  j[u6qu'à  douae,  ces  cercles,  à  mesure  que  leur  ombre  serait 
Rttemle  par  celle  de  l'axe,  indiqueraient  la  première,  la  secomie, 

la  troisième et  enfin  la  vingt-quatrième  heure.  On  a  par 

cette  raison  nommé  ces  ceicles  des  plans  horaires.  —  Meit^  nous 
pouvons  encore  parla  pensée  supprimer  tous  ces  cercles  horaires, 
et  ne  laisser  que  les  lignes  selon  h-squellcs  ils  coupent  le  cercle 
de  l'équaleur;  nous  aunms  alors  des  lignes  horaires,  et  IVimbre 
de  l'axe  en  les  atteignant  déterminera  successivement  lesheures, 
exadement  comme  elle  les  eût  déterminées  en  rencontrant  les 
plans  horaires.  —  Ainsi  dès  ce  moment  la  terre  considérée  sors 
lepointde  vue  de  l'indication  îles  heures  se  réduit  pour  nous  à 
son  axe  el  à  son  cercle  équalorial ,  di%isi*  efi  vingt-quatre  fiar* 
lies  égales;  et  une  heure  juste  s'écoule  pendant  que  l'ombre  de 
l'axe  va  d'une<le  ces  divisions  à  la  suivante.  —  MaiiUenant  sor- 
4ons  un  peu  de  l'hypothèse,  el  hàtons-nous  d  arriver  aux  appli- 
cations; car  l'axe  ne  la  terre  el  le  cercle  de  Téquateur  ne  sont 
poiH*  nous  que  des  conceptions,  et  il  faut  réaliser  cegnonHMi 
que  neus  venons  de  construire  dans  notre  pensée,  mais  que 
nous  sentons  bien  ne  pouvoir  jamais  exister  dans  la  ft^rmeque 
nous  avons  saipposée.  —  Pour  cela  remarquons  que  le  globe 
terrtôtre  est  si  petit  relativement  au  globe  du  soleil ,  el  surtout 
relativement  au  cercle  qu'il  décrit  autour  de  cet  astre,  qu'en 
quelque  |K>int  de  sa  surface  qu'on  pose  un  gnomon  pareil  à  celui 
que  nous  avons  imaginé ,  il  se  comportera  sensiblement  comme 
s'il  était  au  centre  de  la  terre.  Ainsi  toute  ligne  indéfinie,  parais 
lèle  à  l'axe  terrestre ,  donnera  une  ombre  qui  sera  dans  la  même 
direction  que  celle  de  cet  axe;  et  par  conséquent  il  snflll 
d'élever  dans  le  lieu  ou'on  habite,  une  tige  ou  nn  style,  car 
c'est  lenom  qu'on  lui  donne,  exactement  parallèle  à  l'axe  delà 
terre.  —  D'un  autre  côté,  quand  nous  avons  parlé  de  l'équa- 
tenr  terrestre  et  des  lignes  horaires  qui  le  séparefit  en  vingt-» 
quatre  parties  égales,  nous  n'avons  fait  aucune  mention  deee 
que  ce  œrdea  un  rayon  de  quinze  cents  lieues;  et  en  effet,  on 
conçoit  bien  que  ces  lignes  horaires  étant  droites  ainsi  que  l'om- 
bre du  style ,  deux  points  de  ces  lignes  suflisent  pour  les  déter- 
miner entièrement  ;  on  peut  donc  remplacer  le  grand  cercle  de 
l'équaleur  terrestre  par  un  autre  cercle  aussi  petit  qu'on  le 
voudra ,  au  centre  duquel  les  lignes  horaires  viendront  encore 
se  couper.  La  seule  condition  importante  ici ,  c'est  que  le  cercle^ 
ou  le  plan  du  cadran  qui  remplacera  l'équaleur  terrestre,  lui  soit 
exactement  parallèle.  —  Cela  étant,  rien  n'est  plus  simple  que 
la  construction  d'un  cadran  solaire  dans  l^s  conditions  que  nous 
venons  d'exprimer  :  le  style  est  parallèle  à  l'axe  terreslre  ;  il  faut 
donc  qu'il  soit  tout  entier  dans  le  plan  méridien ,  et  qu'il  fasse 
avec  I  norixon  du  lieu  un  angle  égal  à  sa  latitudc.—Le  plan  du 
cadran  doit  être  parallèle  à  l'équaleur;  il  est  donc  perpendicu- 
laire au  style,  ou  fait  avec  l'horizon  un  angle  égal  an  complet 
ment  de  la  latitude.  —  Les  heures  y  sont  marquées  par  vinçt- 
quatre  lignes  horaires  qui  se  coupent  à  angles  égaux  au  point 
d'intersection  du  style  et  du  cadran  ;  la  première  de  ces  lignes, 
celle  à  laquelle  sont  rapportées  toutes  les  autres,  doit  être  la 
RiéridienRe  du  lieu.  La  géométrie  élémentaire  permet  de  la 
tracer  par  un  moyen  très-simple  et  suffisamment  exact  (  F.  MIe- 
RtniERPtc). — Lu  cadran  construit  selon  ces  principes  s'ap- 
fêHe cadran équinpxiui^  parce  que  le  soleil  est  dans  son  plana 
répoqne  des  é^ninoxes ,  puisque  ce  plan  est ,  avons-nous  dit , 
parallèle  à  celui  de  l'équaleur,  H  que  la  distance  qui  sépare  ces 
deux  plans  peut  être  regardée  comme  nulle.  Mais  il  eslévi*lent 
que  le  S(»leil  étant  au-dessus  de  l'équaleur  dans  les  mois  d'été  et 
au-dessous  dans  les  mois  d'hiver,  sera  parallèlement  an-dessus 
du  plan  du  cadran  du  91  mars  au  21  septembre,  el  au-dessous 
du  SI  septembre  au  t2f  mars.  Il  s'ensuit  que  la  table  du  cadran 
doit  avoir  ses  deux  faces  inférieure  el  supérieure  alternativement 
exposées  au  soleil  ;  que  par  conséquent  les  lij^nes  horaires  doi- 
Tcnt  être  tracées  dessus  et  dessous  tout  à  fait  de  la  même  ma- 
nière, et  que  le  style  doit  traverser  la  table  alln  de  marquer  les 
heures  des  deux  côtés.  Le  cadran  équinoxial  est  théoriquement 
le  plus  simple  de  tous,  puisqu'il  représente  seulement  l'axe  de  la 
terre  et  son  équateur ,  et  que  les  lignes  déterminées  sur  sa  table 
par  les  plans  horaires  font  toutes  entre  elles  des  angles  égaux. 
—  U  n'en  est  pas  tout  à  (ait  rie  même  dans  la  pratique,  où  ce 
qui  semble  le  plus  commode  et  se  présente  d'ailleurs  le  pins 


CADRAN. 


(728) 


CUIRAX. 


souvent  pour  y  poser  un  cadran,  c*est  un  plan  horizontal  comme 
une  table  ordinaire ,  ou  vertical  comme  un  mur.  11  est  visible 
que  les  lignes  équiangulaires  du  plan  équatorial  ne  sauraient 
convenir  ici  ;  voyons  donc  comment  il  convient  de  modi6er  le 
tracé  précédent,  et  d*abord  parlons  du  cadran  horizontal.  —Le 
cadran  horizontal  est  celui  dont  la  table  horaire  est  horizontale; 
il  n*y  a  aucune  difficulté  pour  rétablissement  matériel  de  ce 
plan  :  c*est  l'afTaire  du  maçon  ;  il  n*y  en  a  pas  non  plus  pour  le 
placement  du  style.  Comme  celui-ci  doit  en  tout  état  de  cause 
être  parallèle  à  Taxe  de  la  terre,  il  faut  toujours  qu'il  soit  dans 
le  plan  du  méridien,  et  qu'il  fasse  avec  Thorizon  uo  angle  égal 
à  la  latitude  du  lieu  ;  mais  il  faut  calculer  les  angles  que  devront 
faire  entre  elles  les  lignes  horaires.  —  Pour  cela ,  remarquons 

3ue  ces  lignes  sont,  dans  l'exemple  précédent,  les  intei^clions 
es  plans  horaires  avec  Téquateur  ;  c'est  par  cette  condition  seu- 
lement qu'elles  sont  propres  à  indiquer  les  heures,  puisque 
l'ombre  ae  l'axe  se  confond  avec  celle  du  cercle  horaire  quand 
le  soleil  se  trouve  dans  ce  plan.  —Si  donc  au  lieu  de  l'équaleur 
nous  avions  supposé  tout  autre  cercle  coupant  à  sa  place  les 
plans  horaires,  les  nouvelles  intersections  de  ces  plans  avec  le 
nouvel  horizon  supposé  jouiraient  précisément  de  la  même 
propriété  que  les  intersections  tracées  sur  le  plan  équatorial , 
c'est-à-dire  que  l'ombre  du  style  en  s'y  appliquant  indiquerait 
les  heures,  comme  elle  les  indiquerait  sur  nos  premières  lignes 
horaires.  —  La  question  se  réduit  donc,  si  nous  voulons  établir 
un  cadran  horizontal  à  Paris,  par  exemple,  dont  la  latitude  est 
de  48®  50',  à  déterminer  selon  quels  angles  les  plans  horaires 
couperaient,  non  plus  l'équatcur,  mais  un  autre  grand  cercle 
parallèle  à  l'horizon  de  Paris ,  celui  qu'on  nomme  son  horiion 
rationnel.  Cet  horizon  devant  faire  avec  ré€[uateur  un  angle 
complément  de  la  latitude  de  Paris ,  par  conséquent  de  41°  10', 
il  faut  en  un  mot  déterminer  quels  angles  feront  entre  elles  dans 
ces  conditions  les  lignes  horaires  ou  les  intersections  des  plans 
qui  coupent  l'équateur  en  parties  égales.  —  Ramené  à  ces  ter- 
mes, le  problème  est  facile;  une  petite  formule  de  trigonomé- 
trie spherique  (F.  ci-dessous,  mot  Gnomonique)  nous  donne 
tout  de  suite  les  valeurs  cherchées.  Je  me  contente  de  faire 
observer  iri  que  les  angles  sont  d'autant  plus  petits  et  resserrés 
que  l'horizon  est  coupé  plus  près  des  pôles;  ils  s'élargissent 


igulaires  des  ligi 
droite  et  à  gauche  pour  des  heures  également  éloignées  du  midi. 
—  Cela  étant,  voici  pour  l'horizon  de  Paris  les  angles  que 
les  lignes  horaires  doivent  faire  avec  la  méridienne  et  entre  elles; 
on  verra  dans  quel  ordre  croissent  ces  derniers  : 


BEUftSS  DU  JOIR. 


Midi 0- 

Onze  h.  du  matin  et  une  h.  du  soir.  .  1 1 

Dix  h.  du  miitin  et  deux  fa.  du  soir.  .  23 

Neuf  b.  du  matin  et  trois  h.  du  soir.  36 

Huit  h.  du  matin  et  quatre  b.  du  soir.  52 

Sept  h.  du  matin  et  cini|  h.  du  soir.  .  70 

Six  h.  du  malin  et  ^ix  h.  du  soir. ...  90 

Gnq  b.  du  malin  et  se|U  h.  du  soir.  .  109 

Quatre  h.  du  matin  et  huit  h.  du  soir.  117 


ANGLES  DBS  LIORtS 
BUlAlRBt 

avec  la  méridienne. 

0" 
18 
20 
24 


ANGLB8  DBS  VÉMBS 
L1C2IBS 

av.  la  ligue  précéd. 


0' 
24 
29 
58 
30 
24 

0 
35 
29 


10 
29 
0 
31 
50 


0- 
11 
12 
13 
15 
17 
19 
19 
17 


0* 
24 

5 
29 
31 
54 
35 
35 
54 


0' 

18 
2 
4 

46 

19 

31 

31 

19 


— Passé  la  ligne  de  6  heures,  il  est  clair  que  l'angle  cherché 
est  le  supplément  de  l'angle  qui  donne  l'heure  qui  précède  au- 
tant cette  ligne;  qu'ainsi  l'angle  de  7  heures  du  soir=:l09<' 
55' 3! 'est  le  supplément  de  l'angle  de  5  beures=70o  24'  29"; 
car  ce  dernier  angle  est  égal  à  celui  qui  donne  7  heures  du  ma- 
tin :  mais  7  heures  du  matin  et  7  heures  du  soir  appartiennent 
sans  doute  au  même  plan  horaire;  c'est  donc  une  seule  ligne 
oui  les  limite  tous  deux;  donc  l'ombre  qui  va  d'une  ligne  à 
1  autre  parcourt  deux  angles  qui  valent  ensemble  deux  droits, 
et  par  conséquent  enfin,  tout  angle  égal  à  l'un  d'eux  est  supplé- 
ment de  l'autre.  —  Passons  à  l'examen  des  autres  cadrans,  et 
d'abord  du  cadran  vertical  méridien..  On  appelle  ainsi  celui  qui 
est  tracé  sur  un  plan  vertical  bien  orienté,  c'est-à-dire  qui  fait 
exactement  face  au  rnidi.  —  Ici,  comme  tout  à  l'heure,  toute  la 
dilBculté  consiste  dans  le  tracé  des  lignes  horaires;  le  style  de- 
vant toujours  être  placé  parallèlement  à  l'axe  du  monoe,  sera 
comme  préc^emmcnt  dans  le  plan  méridien ,  et  fera  avec  la 
table  du  cadran  un  angle  égal  au  complément  de  la  latitude  du 
lieu. —Quant  aux  lignes  horaires,  elles  nous  représentent, 
comme  tout  à  l'heure ,  la  trace  des  plans  horaires  sur  un  grand 
cercle  qui,  au  lieu  d'être  parallèle  à  notre  horizon,  lui  est  perpen- 
diculaire. Or,  ce  grand  cercle  est  lui-même  un  horizon  pour  le 


pomt  du  quart  de  cercle  voisin,  dont  la  latitude  est  comBlêny 
taire  du  premier;  d'où  il  résulte  qu'un  cadran lertialLn 
heu  donné  n'est  autre  chose  que  le  cadran  horiïOBlaliTaTtt 
un  lieu  du  méridien  à  90»  du  premier.  —  H  est  visible  qw  w 
un  observateur  dont  les  pieds  seraient  au  centre  do  odrar 
dont  la  tête  serait  à  la  pointe  du  style,  les  heures  seront  uIm 
en  ordre  inverse,  ou  plutôt  l'ombre  lui  parailn  marcher  d 
deux  sens  opposés ,  de  gauche  à  droite  si  le  cadru  est  borii^ 
tal ,  de  droite  à  gauche  s'il  est  vertical ,  et  cela  explique  la  .>j 
truction  de  ces  petits  cadrans  de  poche  composés  de  ^]^ 
plaques  retenues  par  une  charnière  et  s'ouvrant  à  angle  df 
Un  bout  de  fil  qui  les  relient  est,  pour  la  latitude  deP» 
incliné  de  48»  50'  sur  le  cadran  horizontal,  et  de  il* 
sur  le  vertical;  il  y  a  d'ailleurs  dans  la  Uble  iofrrvi 
une  petite  boussole  qui  sert  à  orienter  rinslruincnl.etii 
dès  qu'il  y  a  un  rayon  de  soleil ,  on  peut,  en  le  meta 
sur  un  plan  bien  de  niveau  et  le  tournant  jusqu'à  ctml\ 
guille  aimantée  couvre  la  lisne  qui  loi  appartient,  a?oir  ï\ 
près  l'heure  au  soleil  par  l'ombre  du  fil.  Or,  dans  m  |H 
gnomons,  qui  sont  d'ailleurs  fort  imparfaits  et  Irompenn,! 
heures  des  deux  cadrans  se  correspondent  exactement, c«« 
on  le  pouvait  bien  présumer ,  c'est-à-dire  que  l'orabr?  | 
fil  couvre  à  la  fois  les  mêmes  heures  dans  les  deux  tablfs;d^ 
conséquent,  puisque  ce  fil  représente  à  la  fois  deux  stjlesiU 
dans  une  position  contraire,  les  heures  qui  marchent  tm 
sont  placées  invenemenl  pour  l'un  et  pour  l'autre.  -  • 
ayons  supposé  le  cadran  dirigé  vers  le  midi;  il  ne  peut  de 
diquer  les  heures  que  depuis  six  heures  du  matin  jusqt 
du  soir,  et  il  en  sera  de  même  de  tout  cadran  vertical, ç 
pourra  jamais  comprendre  plus  de  douze  heures,  pui<qw 
cet  intervalle  le  soleil  décrit  une  demi-circonférence,  eliiB. 
en  deçà  et  au  delà  de  ces  limites  il  est  nécessairement  ikT'^ 
le  plan;  d'où  il  suit  que  si  l'on  voulait  avoir  un  piv^ 
nombre  d'heures,  il  faudrait  faire  au  cadran  une  face  posimr 
tournée  vers  le  nord,  prolonger  le  style  et  ouvrir eo  laiir 
angles  horaires  :  le  cadran  pourrait  encore  être  le  mèn,  •') 
était  fait  sur  une  glace  traversée  par  le  style,  etsirbqi^ 
apparaîtraient  les  divisions  boréales  jointes  aux  nKndMuh 
Au  reste  cette  combinaison  est  fort  inutile  et  ins-iasiee-Cc 
ui  ne  l'est  pas,  au  contraire,  ce  sont  les  cadrauétéau 
in  appelle  ainsi  des  cadrans  verticaux  dontlabsit&F 
tournée  exactement  vers  le  midi,  mais  décline  aolrrot m' 
couchant.  C'est  le  cas  de  presque  tous  les  cadrans  fertiao  t 
on  les  trace  le  plus  souvent  sur  une  muraille  qu'on  m^P 
exprès ,  et  il  est  bien  rare  que  celle-ci  soit  exactement  «rît 
— La  construction  d'un  cadran  déclinant  se  conçoit  absolvA 
de  la  même  manière  que  celle  d'un  cadran  méridien;  le ii?^ 
est  toujours  dans  la  même  direction,  et  les  lignes  boraires»c:i' 
intersections  des  plans  horaires  avec  un  horizon  parallèifHr' 
du  cadran.  En  effet,  le  cadran  déclinant  à  Parisdedni.t^ 
quatrede^rés  vertical  vers  l'ouest,  serait,  pour  une  «lie  p^*^* 
deux,  trois  ou  quatre  degrés  à  notre  ocddent,  un  cadraiw!^ 
méridien.  On  peut  donc  imaginer  que  c'est  un  cadrii  i» 
porté  d'un  autre  lieu  chez  nous,  en  conservant  tûujo«s«J 
position  bien  parallèleà  lui-même.  Il  est  vrai  que  pour  of^-^ 
exactement  l'heure  chez  nous ,  les  lignes  horaires  dent»)  ^ 
avancées  de  la  différence  que  met  la  longitude;  ro***^^ 
sidération  ne  fait  rien  à  la  conception  primitive  do  r»)nt  ' 
dans  le  calcul ,  elle  se  réduit  à  ce  qu'on  résout  un  IriaDgi^^ 
rique  obliquangle  au  lieu  d'un  triangle  rectangle.  Eowj^'^ 
mène-t-on  tous  ces  calculs  à  des  calculs  de  triangles  rectaf^  ■ 
rapportant  ces  distances  à  une  ligne  spédale  qu'on  n«ww** 
itylaire^  et  qui  est  la  projection  perpendiculaire  du  slj^ 
cadran  (F.  ci-dessous,  Gnomonique).  —  Les  déniiez f»* 
dont  il  nous  reste  à  parler  sont  ceux  qu'on  nomme  of^'^ 
occidental  f  parce  que  la  face  en  est  tournée  «^f^^M 
l'est  ou  l'ouest.  Ces  cadrans ,  comme  les  cadrans  menai* 
nous  avons  parlé  tout  à  l'heure,  ne  se  tracent  sur  une ^ 
que  quand,  par  hasard,  la  muraille  en  a  Çl^ *"*?.**!. 
mais  alors  on  peut  souvent  placer  le  cadran  oriental  a«J^ 
l'occidental  de  l'autre;  la  théorie ,  d'ailleurs,  en  est  (ort«e^ 
—  Supposons, en  effet,  un  plan  mathématique p«s«"'r^ 
deux  pôles  et  par  le  lieu  que  nous  habitons,  <^  ^^V!  J< 
dien  ;  à  midi  il  ne  donnera  ni  ne  recevra  aucune  onwjt-^ 
nous  voulons  nous  en  servir  comme  de  cadran  solaire ,  n* 
marquons  d'abord  que  le  midi  nous  sera  indique  pri 
de  toute  ombre,  comme  nous  venons  de  le  dire;  ^^^\^ 
les  autres  heures  elles  seront  marquées  avant  "*"** 'J^^ 
orientale,  après  midi  sur  l'autre  face;  enfin  que  JJ^. 
tous  les  cas  ne  |>eut  rencontrer  ces  plans,  car  étant  p^ 
Taxe  du  monde,  il  est  nécessairement  parallèle  tW^ 


S 


CADIUN. 


(7«9) 


CAOftE. 


(Jicns.  Il  faut  donc  qu'il  soit  soutenu  parallèlement  à  notre  ca- 
dran, k  la  dislance  que  l'on  jugera  convenable ,  et  toujours  dans 
sa  direction  indispensable ,  c'est-à-dire  vers  Téloile  polaire.  — 
Ima^nons  donc  qu'on  a  placé  des  deux  côtés,  à  égale  distance  du 
inéndien  ci-dessus,  deux  styles  parallèles  entre  eux  et  au  méri- 
dien ,  de  manière  que  leurs  projections  perpendiculaires  sur  ce 
plan  se  confondent  :  il  est  clair  que  cette  projection  commune 
marquera  tour  à  tour  sur  les  deux  faces  six  heures  du  malin  et 
six  heures  du  soir.  —  Vos  deux  styles,  pubqu*ilssont  parallèles 
à  l'axe  de  la  terre,  peuvent  être  regardés  comme  les  axes  com- 
niunsdedeux  systèmes  de  plans  horaires  dont  les  prolongements 
viendront  déterminer  sur  les  deux  faces  du  cadran  des  lignes 
parallèles,  et  ensemble  des  bandes  plus  ou  moins  larges  que 
l'ombre  des  stvles  parcourra  dans  les  neures  successives.— Il  n'v 
a  donc  qu'à  déterminer  la  largeur  de  ces  bandes  horaires ,  a 
prtjr  de  la  ligne  de  six  heures ,  ligne  donnée ,  comme  nous 
laTons  dit ,  par  la  projection  perpendiculaire  des  deux  styles. 
Or  y  rien  n'est  plus  aise ,  comme  on  va  le  voir.  Prenons  pour  le 
premier  de  nos  plans  horaires,  dans  les  deux  systèmes  que  nous 
allons  former,  celui  qui  passe  par  les  deux  styles  etqui détermine 
lor  les  deux  faces  du  méridien  la  ligne  primordiale  de  six  heu- 
res; les  antres  plans  horaires  feront  avec  ce  premier  des  angles 
le  15, 30, 45,  60,  etc.  degrés  sexagésimaux.  Or»  si  nous  suppo- 
ions  la  dislance  du  style  à  sa  projection  perpendiculaire,  égale 
lo  rayon  des  tables  de  sinus ,  les  distances  successives  des  lignes 
loraires  à  cette  ligne  primordiale  seront  précisément  les  tan- 
rentes  des  angles  de  15,  50,  45,  60,  75,  90  degrés,  qui  sont 
tonnées  dans  les  tables.  — Si  donc  Ton  voulait  tracer  un  cadran 
oriental  ou  occidental ,  après  avoir  placé  le  style  selon  les  règles 
:î— dessus,  déterminé  sa  projection  perpendiculaire  sur  le  mur 
pour  avoir  la  ligne  de  six  heures,  et  mesuré  exactement  sa 
lisfance  à  cette  projection,  on  regarderait  cette  distance  comme 
*anité ,  ou  si  on  l'aime  mieux  comme  valant  1000  :  on  mène- 
*ait  ensuite  des  lignes  horaires  parallèles  à  la  ligne  de  six  heures 
ït  à  des  distances  indiquées  par  les  tangentes  trigonométriques 
les  angles  indiqués.  Le  tableau  ci-dessous  donne  ce  calcul  tout 
ait  ;  la  distance  du  style  à  la  ligne  de  six  heures  est  supposée 
*gale  à  1000,  le  rayon  des  tables. 


■BCBCS 

KTÎQLK» 

TAÎIOEJITBS 

LiaoBca 

du  matin  sur  le  aulrftii 

dM 

plans  ho- 

de 

des  bandes  horaires 

oritotal,  du  «oir  mr  le 

ralrMarvela 

ce* 

oo  diffSrenee  de  deux 

cadran  occidental. 

premier  plan. 

aoglee. 

tang  entes  taccesslres. 

4  h.  m.  ou  8  b.  s. 

—30 

—577 

—309 

5  b.  m.  ou  7  h.  f. 

—15 

-208 

—«68 

6  h.  m.  ou  6  b.  f. 

0 

0 

0 

7  h.  m.  ou  5  h.  s. 

-M5 

-h«68 

4-268 

8  h.  m.  ou  4  h.  f. 

80 

577 

309 

9  h.  m.  ou  3  h.  t. 

45 

1000 

809 

10  h.  m.  ou  3  h.  f. 

60 

1732 

428 

H  b.  m.  ou  1  h.  t. 

75 

3867 

2135 

34idi 

90 

Infinie. 

Infinie. 

-Cette  distance  infinie,  marquée  id,  exprime  algébriquement 
e  que  nous  avons  dit  plus  haut,  que  l'ombre  du  style  à  midi  ne 
enait  pas  rencontrer  le  plan  méndien  ;  car  elle  lui  est  parallèle, 
oilâ  les  principales  espèces  de  cadrans  solaires (  F.  pour  d'au- 
es  détails  VEncyclopédie  méthodique,  Phvsique.  mot  Cadran); 
théorie  en  est  assez  simple ,  puisqu'elle  repose  sur  ce  seul 
rincipe,  que  le  style  étant  toujours  parallèle  à  Taxe  terrestre,  et 
^présentant  l'axe  commun  de  plans  horaires  qui  forment  entre 
IX  des  angles  de  quinze  degrés  anciens,  les  lignes  horaires  re- 
*ësentent  toujours  les  intersections  de  ces  plans  avec  la  table 
1  cadran  ;  la  seule  difficulté  consiste  donc  à  se  bien  6gurer  ce 
stèrae  de  plans  horaires  formant  autour  de  l'axe  une  sorte  de 
ue  à  palette^,  et  les  intersections  qui  en  résultent  sur  on  plan 
mné:  mais  avec  un  peu  d'attention  on  en  vient  à  bout.  —  Le 
dran,  quand  il  est  lait,  peut  servir  toutes  les  fois  que  le  soleil 
irait  ;  on  peut  même  s'en  servir  au  clair  de  la  lune ,  seulement 
faut  tenir  compte  de  la  différence  des  longitudes  des  deux 
très  ;  diflërence  que  le  mouvement  de  la  lune  accroît  ou  dimi- 
le  sans  cesse.  Au  reste,  ce  dernier  usage  n'est  que  curieux  ;  on 
a  pas  l'occasion  d'y  avoir  égard.  B.  Jullibn. 

CADRANNÉ,  ÛE,  adi.  (bolan.),  se  dit  d'un  arbre  qui  est  atta- 
lé  du  cadran  ou  de  la  cadranure.  Quelques-uns  écrivent  ca- 

CADRANNEmiBy  8.  f.  {Uchnol.\  dépôt  de  boussoles,  cadrans 
autres  instruments  qui  servent  à  la  marine.  —  Art  de  fa- 
iquer  ces  objets.  —  Atelier,  bâtiment  où  ils  se  fabriquent. 

CADRANT  (F.  GAPmAlf]. 

IV. 


3 


CADRANURE  (  F.  CaDRAN). 

CADRAT,  S.  m.  {Uchnol,)  {lerm,  d'imprimerie),  petit  mor- 
ceau de  fonte,  plus  bas  que  les  lettres  et  de  la  largeur  de  trois  ou 
quatre  chiffres  au  moins,  qui  maintient  les  caractères  et  ne  mar- 
que point  sur  le  papier. 

CADRATIN,  s.  m.  (lechnolA  {lerm.  d'imprimerie) ,  petit  ca- 
drât de  la  largeur  de  deux  chifirres.— Demi-cadratin,  petit  ca- 
dratiu  de  la  largeur  d'un  chiffre. 

CADRATURK ,  S.  f.  {lechnoL)  (lerm.  d'horlogerie) ,  assem- 
blage des  pièces  qui  servent  à  faire  marcher  les  aiguilles  du  ca- 
dran, et  à  faire  aller  la  répétition,  quand  la  montre  ou  l'horloge 
est  à  répétition. 

CADRATURIER,  S.  m.  (I^iti.  d'horlogerie) ,  ouvrier  qui  fait 
des  montres  à  répétition. 

CADRE  (lechnoLy  beauœnirlê,  etc.).  A  bien  dire,  ce  n'est  au- 
tre chose  qu'un  assemblage  carré  de  quatre  pièces  de  bois ,  el 
c'est  dans  ce  sens  que  dans  la  marine  on  nomme  cadre  le  châs- 
sis auquel  des  cordes  sont  entrelacées  pour  placer  un  matelas 
dessus.  —  Dans  la  fabrication  du  papier,  c'est  également  le  nom 
que  l'on  donne  au  châssis  dans  lequel  on  fait  entrer  la  forme  en 
ni  de  laiton,  et  dont  le  rebord  empêche  la  pâte  de  retomber 
dans  la  cuve  au  moment  où  on  la  sort  de  l'eau.  —  Cadre  est 
encore,  en  menuiserie,  la  partie  ordinairement  chargée  de  mou- 
lures qui  entoure  les  panneaux  d'une  porte  ou  d'un  lambris.  — 
Cadre,  enfin,  est  aussi  employé  comme  synonyme  de  bordure. 
On  dit  :  le  cadre  d'un  lableau,  d'une  glace  ;  on  dit  aussi  qu'un 
tableau  est  mal  encadré.  Dans  cette  dernière  acception,  il  y  a 
uelquefois  des  cadres  ronds  ou  ovales  ;  on  devrait  alors  se  servir 
e  l'expression  bordure  (F.  ce  mot),  qui  d'ailleurs  est  bien  plus 
convenable  que  celle  de  cadre.  L'usage  ordinaire  est  d'entourer 
les  tableaux  avec  des  cadres  en  bois  doré  plus  ou  moins  char^ 
d'ornements.  On  fait  aussi  des  cadres  en  acajou  ou  en  autre  bois 
de  couleur  naturelle.  —  Ce  mot  n'est  pas  restreint  au  langage 
des  arts  manuels  ;  on  l'emploie  fort  bien  aussi  pour  les  travaux 
de  l'esprit,  et  l'on  dit,  par  exemple,  le  cadre  d'un  discours  ou 
d'un  outrage,  pour  le  plan,  le  canevas  ou  l'esquisse,  quoiqu'il 
y  ait  des  nuances  légères  à  saisir  et  à  bien  observer  entre  ces 
différentes  expressions.  Il  a  donné  naissance  aussi  au  verbe  ca' 
drer,  qui  s'emploie,  au  propre  comme  au  figuré,  pour  marquer 
la  convenance  ou  le  rapport  d'une  chose  avec  une  antre. 

CADRE  (arl  milii.).  Le  cadre  d'un  corps  consiste  dans  le 
tableau  de  formation  des  divisions  et  subdivisions  dont  il  se  com- 
pose. On  donne  aussi  le  même  nom  à  la  réunion  des  officiers, 
sous-officiers  et  ca|)oraux  dont  se  compose  une  compagnie,  un 
bataillon  ou  un  régiment.  Ainsi  le  cadre  d'une  compagnie  est 
formé  d'un  capitaine,  un  lieutenant,  un  sous-lieutenant,  un  ser- 
gent-major, quatre  sergents,  un  fourrier  et  huit  caporaux;  le 
cadre  d'un  bataillon  est  formé  de  deux  des  six  ou  huit  compa- 
gnies dont  il  se  compose ,  plus  un  chef  de  bataillon  qui  com- 
mande toutes  ces  compagnies.  Le  cadre  de  la  compagnie  peut 
être  rempli  par  plus  ou  moins  d'hommes»  comme  celui  du  ïmi- 
taillon  peut  recevoir  plus  ou  moins  de  compagnies.  I^  nombre 
d'hommes  dont  les  compagnies  sont  composées  a  souvent  varié. 
Après  avoir  été  en  1795  de  80  hommes,  en  1808  de  137,  on  les 
a  réduites  en  1814  à  73;  puis  on  les  a  |K>rtées  en  1820  â  80,  en 
1831  elles  ont  été  réduites  â  54,  et  portées  de  nouveau  en  1833 
à  80.  Dans  les  armées  étrangères ,  les  compagnies  d'infanterie 
sont  généralement  fortes  d'environ  300  hommes.  En  Prusse,  le 
complet  de  guerre  est  de  350  hommes  conrimandés  par  cinq  offi- 
ciers. Il  serait  avantageux  en  France  de  faire  des  compagnies 
de  140  à  150  hommes,  afin  que  l'effectif  présent,  qui  se  réduit 
toujours  assez  promptement,  fût  toujours  en  état  de  fournir  une 
torce  moyenne  d'une  centaine  d'hommes.  En  considérant  la 
compagnie  comme  l'unité  principale  du  bataillon ,  il  est  bien 
important  de  lui  donner  un  bon  cadre,  par  le  choix  d'officiers, 
de  sous-officiers  et  de  caporaux  instruits  et  expérimentés,  capa- 
bles de  dresser  promptement  et  de  surveiller  les  soldats  qui 
doivent  remplir  les  cadres  au  moment  où  il  devient  nécessaire 
de  les  compléter.  On  concilierait  les  mesures  d'économie  que 
réclame  le  soulagement  des  peuples  en  temps  de  paix ,  avec  les 
précautions  de  sûreté  nécessaires  pour  le  cas  de  guerre,  en  ne 
gardant  en  temps  de  paix  que  les  cadres  d'offiders  et  de  sous- 
officiers,  et  en  renvovant  alternativement  dans  leurs  foyers  une 
grande  partie  des  soldats.  On  diminuerait  de  beaucoup  par  ce 
moyen  les  dépenses  de  l'armée,  tout  en  conservant  les  ressour- 
ces nécessaires  pour  réunir  et  or^niser  promptement  en  cas  de 
Snerre  des  forces  considérables.  On  trouverait  dans  de  bons  ca* 
res  des  hommes  de  tous  grades,  d'une  capacité  et  d'une  expé- 
rience éprouvées ,  qui  exerceraient  el  dresseraient  en  peu  de 
temps  de  bons  soldats;  ils  leur  inspireraient  cette  confiance 

93 


CAttUMTi 


(W) 


GABOCÉB. 


dans  les  chefs  que  donne  rascendaDtd*aDe«iipéri4)rUé  reeoiMMie, 
et  dans  laquelle  réside  la  principale  forre  des  armées.  Les  hom- 
mes appelés  annuellement  par  le  recrutement  resteraient  sous 
les  drapeaux  le  temps  nécessaire  pour  leur  donner  la  première 
instruction  militaire,  et  seraient  ensuite  renvoyés  dans  leurs 
foyers,  pour  être  rappelés  en  cas  de  besoin  et  replacés  dans  les 
cadres,  qui  formeraient  ainsi  successivement  une  grande  quan- 
tité d'hommes  capables  de  porter  les  armes.  La  Prusse,  qui  est 
bien  inférieure  à  la  France  en  ressources  de  toute  espèce,  en 
conservant  de  bons  cadM,  réduit  en  iemyys  de  paix  son  année 
de  80,000  à  400,600  hommes,  et  peut,  au  rooy^  de  sa  land- 
wehr ,  meltre  en  un  mois  de  temps  300.000  bonrmies  sous  les 
armes.  L'adoption  d'un  système  analogue  en  France  ne  peut 
manquer  d'avoir  iîea  «o«b  peu  de  temps.  Il  en  résullera  une 
grande  économie  sur  les  dépenses  de  4'arroée  qui,  réduite  en 
ICMps  de  paix  à  son  méiiimum,  pourra  se  reniuroer  e«  cm  de 
gaene  par  le  ra«>el  de  tous  les  soldais  d^à  exercés  qui  au- 
ramt  été  ranvoyes  dans  leurs  foyers,  et  procurer  au  guuverne- 
nent  le  moyen  de  repouaier  prompleuient  toute  tentative  hot- 
lite  contre  le  sol  de  la  France. 

GAMUTe,  s.  m.  hiti.)^  sorte  de  religteux  mahométaa.  Les 
cadrites  ont  eu  pour  fofid»ieur  un  habile  philosophe  et  juriscon- 
•iiite  MNomé  Âléul'Cadrit  de  qui  ils  ont  pris  le  nom  de  cadri- 
las.  Les  cadrites  vivent  en  communauté  et  dans  des  espèces  de 
monastères,  qu'on  leur  permet  néanmoins  de  quitter,  s  ils  veu- 
\mt±f  pour  se  marier,  à  condition  de  porter  des  boutons  noirs  à 
leur  veste  pour  se  distinguer  du  peuple.  Dajis  leurs  monastères, 
ils  passent  tous  les  vendredis  une  bonne  partie  de  la  nuit  à 
tourner  en  se  tenant  tous  par  la  main,  et  répétant  sans  cesse 
fAïu^c'est-àndire  urtkial,  qui  est  un  des  noms  de  Dieu.  Pen- 
dant ee  temps*là,  un  d'euire  eux  joue  de  la  Oâle  pour  les  ani- 
Bwr  à  cette  danse  singulière  ou  plutôt  extravagante.  Ils  ne  ra- 
sent jamais  leurs  cheveux,  ne  se  couvrent  point  la  léte,  et  niar- 
obent  toujours  les  pieds  nus  (Ricaul,  de  t' Empire  ollomua). 

CABROT  (  PiER«E),  otmventioiitiel  renommé  p«mr  ses  mis- 
sions dans  le  Midi  après  le9lbermitlor,  était  né  en  1755  à  Saint- 
Sever  où  il  fit  ses  études  et  où  il  exerçait  la  profession  d'avocat 
lorsque  la  révolution  éclata.  Il  s'en  montra  d'abord  partisan, 
mais  avec  sagesse  et  modération.  NtNumé  en  1790  administra- 
teur du  département  des  Landes,  il  fut  ensuite  député  du  même 
département  à  la  convention  nationale,  où,  dès  les  premières 
séances ,  il  blâma  l'exagération  de  la  plupart  de  ses  collègues. 
Après  avoir  volé  dans  le  procès  de  Louis  XVI  pour  la  réclusion, 
comme  législateur  et  non  comme  juge,  et  ensuite  pour  le  sursis 
à  l'exécution,  il  se  condamna  au  plus  profond  silence;  et  bien 
uue  l'ami  et  l'un  des  plus  lélés  partisans  des  girondins ,  il 
échappa  par  sa  prudence  aux  proscriptions  du  51  mai  1795.  Ce 
ne  fut  qu'après  la  chute  de  Robespierre  qu'il  se  prononça  hau- 
tement contre  la  Montagne ,  et  qu'il  demanda  que  le  lieu  des 
séances  des  jacobins  fût  converti  en  un  atelier  d'armes.  Il  pro- 
posa vers  la  même  époque  des  réformes  à  la  constitution  anar- 
chique  de  1795.  Quelques  mois  plus  tard ,  il  fut  envoyé  avec 
Mariette  dans  le  Midi ,  où  il  donna  une  grande  impulsion  à  la 
réaction  qui  commençait  a  se  manifester  contre  les  terroriittes. 
c  Lb  peuple,  écrivaient-ils  de  Marseille,  ne  veut  plus  de  Mon- 
lagm;  les  jacobins  et  les  robespierrislcs  sont  poursuivis  par  lui 
eomine  des  bétes  féroces.  »  Il  contribua  à  meltre  Arles  en  état 
de  siège,  et  à  sauver  cette  ville  et  Toulon  de  la  faction  des  terro- 
ristes. Il  fut  ensuite  chargé  des  approvisionnomenls  de  l'armée 
des  Alpes.  Il  était  à  Lyon  dans  le  mois  de  juin  1705,  lorsque  les 
prisons  y  furent  forcées  et  les  terroristes  qui  y  étaient  détenus 
egor^.  Il  déplora  antèrement  ces  excès,  a  non  pas  parce  qu'ils 
privaiefit  la  patrie  de  bons  citoyens,  mais  à  cause  de  la  violation 
de  la  loi.  j»  Bientôt,  il  fit  une  entrée  triomphale  à  Toulon,  avec 
son  ami  Isnard.  a  La  dernière  heure  du  terrorisme  a  sonné  dans 
le  Midi,  »  écrivirent  à  la  convention  ces  deux  représentants.  La 
majorité  de  la  convention  était  loin  de  partager  la  haine  de  Ca- 
droy  contre  les  terroristes;  il  fut  rappelé,  et  après  la  révolution 
du  1 5  vendémiaire,  où  ce  parti  triompha,  il  fut  dénoncé  dans  la 
séance  du  4  brumaire  comme  provocateur  de  l'assassinat  des 
patriotes  dans  le  Midi.  Quelques  citoyens  de  Marseille  le  dénon- 
cèrent aussi  comme  le  principal  bourreau  du  Midi.  Cadroy  prit 
la  parole,  se  défendit  avec  sagesse  et  fermeté,  et  demanda  a  être 
mis  en  jugement  avec  ses  dénonciateurs;  l'assemblée  passa  à 
l'ordre  du  j|our,  et  l'afTaire  en  resta  là.  Un  libelle  plein  d'affreu- 
ses calomnies  contre  Gidroy,  et  rédigé  par  Fréron,  fut  affiché 
sur  les  murs  de  Paris.  Cadroy  répondit  par  un  mémoire  qui  le 
justifia  surabondamment ,  et  dut  iloniier  à  Fréron  un  grand  re- 
pentir de  l'avoir  attaaué.  Le  18  fructidor  (septembre  1797),  il 
fut  inscrit  sur  la  liste  de  déportation,  mais  il  réussit  à  se  cacher, 
et  après  le  IB  brumaire  il  obtint  la  permisiion  de  retounwr 


dans  son  payis,  et  il  ftttBonubémairedeStiBt«Sercr,sii||H 
paisitUenient,  exer^t  en  même  temps  la  pieoMèfc  pa^ 
d'avocat.  Le  despotisme  de  Napoléon  pesait  besacoMai^ 
de  Cadroy  ;  plus  d'une  fuis  ses  amis  iolines  fÎMiSMlb 
des  vœuK  pour  le  retour  des  fiourlious.  Il  atounità^.^ 
en  1813.  Quelques  mois  plus  tard,  il  eût  vu  les  «Ml  riÉift 
CADEt7SlB!VS  (géngt.  anc.)f  nation  asiatique  qoitalKtikk 
province  de  Perse  nommée  Paropambus,  vers  les  normdtfl 
tymandre. 

CADET  (Jean-Baptiste),  théologien,  né  en  1690  îT^ 
diocèse  d'Aix,  mort  près  de  Paris  en  1756.  On  a  de  la,  m 
autres  ouvrages ,  une  Relation  de  ee  qui  4epautiutï§i^ 
htée  générale  de  la  congrégaiiun  det  Laxariita  ea  i:u,§ 
iujet  de  la  bulle  Unigeniius. 

CLàBNAN»  (y^ofr.).  Ile  siluôe  a  la  painle  de  liFM^j 
l'eutboncbure  de  l'Escaut  occiilental  dam  la  bmt  d'Alan 
et  qui  n'est  séparée  que  par  un  canal  étroit  da  cm* èfb* 
dre.  Elle  avait  autrefois  une  étendue  plus  vasie,  mis  but 
a  ealefé  peu  à  peu  des  parties  asses  ooasidénUu,  daf» 
d'èui  elle  n'est  ^rautie  contre  l'action  deslobqKpvu 
haute  et  lar^  digue.  Le  sol  se  compose  d'un  lernaam» 
geux  d'alluTion,  lequel  est  très-lertile,  et  préaalea^ffé 
meut  de  maj^ifiques  prairies*  mais  enooied'eialaliàav 
de  blé,  de  lin  et  de  garance;  toutefois  l'élève  deilieiim  a 
pécbe  sont  les  principaux  moyens  d'existenoe  du  Um, 
dont  laue  grande  partie  se  comfûse  de  desoeadaali  deiéM 
français  et  luthériens  salzbourgeois,  ^i  ont  énMgré««% 
nus  s'établir  dans  Tile  dans  le  ivi*"  siècle,  nais  qtÎMi s» 
ment  échangé  leur  langue  natale  contre  le  kollasdatlki 
Cadsand  est  au  nombre  d^  districts  des  Pays-BumUp 

Îue  U  paix  de  Wesipbalie  laissa  en  1618  a»  ïMmU 
ays-Bas.  Depuis  lors  elle  fut  unie  à  l'Eut  drFlaaèv,aii 
1794  elle  fut  abandonnée  aux  Français  qui  ï'wtmfKimn 
la  suite  au  département  de  l'Escaut.  En  1814.  eUefuna 
aux  Pays-Bas,  et  en  1815  elle  fut  réunie  au  diilfirl  iirl#« 
la  pruvince  de  Zéland.  Elle  appartient  aajoanrkaibW 
lande.  Elle  est  divisée  en  vieux  payt  de  CoàtÊâipaM 
partie  orientale,  et  en  pays  couvert  de  digue»  qoiae'j^ 
lie  occidentale.  Elle  ne  renferme  que  des  villap.a»*" 
desquels  se  trouve  le  village  de  Cadsand,  situe i»^l** 
orienUle  de  l'Ile,  et  qui  a  577  babîUoU.  Gevill^ittF 
port  protégé  par  le  fort  de  Cassandria. 

CADUC,  UQCE,  adj.  (gramm.),  vieux,  cas$c,qŒi<S* 
coup  perdu  de  ses  forces,  et  qui  en  |)erd  tous  l«j«n|»P*- 
proprement  de  l'homme,  ou  de  ce  qui  appartient 1 1*** 
se  dit  aussi  d'une  maison  qui  est  pr6  de  tomber  «a  w«^' 
mal  caduc,  l'épilepsie  ou  le  haut  mal.—  ^^^*^*^^ 
qui,  par  quelque  raison  particulière,  n'est  pas  coupte»" 
scrutin.  Cette  locution  est  peu  usitée. 

CADUC,  en  term.  de  botanique  ,  se  dit  de  f''^*^ 
qui,  dans  quelques  plantes,  tombent  très -prompt»** 

CADUC ,  CADUCITÉ.  Ces  termes  s>'«Pl^iJS'r2* 
qu'une  disposition  entre-vifs  ou  testamentaire,  «w* 
principe,  a  été,  par  un  événement  quelcoaqu^  1*;*^ 
effets.  Les  art.  1050  et  suivants  du  Code  a*il  M»*»» 
exemples  de  dispositions  caduques. 

CADUCBATOR  {hist.  anc.),  envoyé  ^JJ^*^^ 
propositions.  On  le  nommait  ainsi  parce  q«a  P**"** 
cée. 

CADUCÉE  (ar<^o/.),  attribut  de  Mercure  >gw^* 
tillée  de  deux  serpents,  dont  le  corps  se  "^l;"^/^J> 
cercles,  pendant  que  la  tète  passe  au  delà  de  la  J*^^ 
vient  du  latin  codureum,  ainsi  appelé  a  w^aA^;!"**;, 
lianet  et  bella  cadkbe  faciebat.  Chez  les  »««»"*'"> 
annonçaient  la  guerre,  s'appelaient  feciftlet,  et  ^^^  f^ 
demander  la  paix ,  s'appelaient  caduceatores^^^^, 
veulent  taire  venir  ce  mot  du  frecxf^pxiw^herêui^ 
gnifie  la  même  chose,  et  qui  vient  <lcjt«?»^  »"*J»j^.-: 
poètes  attribuent  au  caducée  de  Mercure  la  ;«ÎJ^H"i»' 
les  hommes  et  d'évoquer  les  morts.  !-«  caducée  eu»  V 
de  la  paix  et  de  la  concorde ,  il  est  devenu  ^^^J'^^^ 
commerce.  Les  mythologues  ont  recherche  I  onP^T  ^f 
bole  particulier  à  Mercure.  AthénagorcdilqueJop"^^- 
reux  de  Khéa.  et  la  poursuivant ,  elle  se  changea  rn^  ^.. 
et  que  le  dieu  prit  la  forme  d'un  ^^^ P^*i|r,^  n^iP^^ 
deux  serpents  que  Mercure  porte  sur  son  «"^jj^^^ 
ciens  disent  que  Mercure  ayant  sépare  avec  si  ^^ 
serpents  qui  se  batuient,  et  ayant  tins  tp»»» 


CADWJlLDTm. 


(7»t) 


CA€ILIITS. 


■goelte  cfitortHI^  dfe  serpents  fiit  regardée  comme  le  srmboîe 
e  la  paix.  On  a  pensé  aussi  que  les  ambassadeurs  et  les  env- 
oyés, porlanl  (oiiiMrs  une*  bra nette d*oli>fier  «vime  baguette, 
a  CD  a  donné  uiie  à  Mercure  messagvr  des  dieui ,  et  qm'on  y  a 
MDt  deui  serpents,  comme  symbele  de  U  prudence  q«è  doit 
ccompagner  les  négociations^  —  Mercure  est  peprésenlé  rare- 
oent  sans  son  caducée,  qu'il  tient  d*une  nain ,  tandis  «ue  de' 
autre  il  lient  ane  bourse  (  F.  Msrgork).  Sur  les  anmemtts 
aédailles  grecques,  on  voit  souvent  poo?  type  le  caducée,  eutve 
Atres  sur  celles  A^Alunlium  et  de  CaiacU ,  villes  de  Sicile ,  de 
7arleïa,  dans  la  Bé(ique,,des  Caysiritmi  de  Lydie,  de  Mnr- 
eille,  dans  la  Gaule  Narbonnaise,  de  Papulonia ,  d*Etrurie,  du 
làme  SaïlêSt  dans  rEgyple;  et  sur  les  médailles  de  quelques 
ois:d'i4fiiviiraf,  roideGalatie,  deJlf<Fyc#.  roi  tics  Indo-Scyines, 
t  de  Ptoféinée^  roi  de  Mauritanie.  —  On  voit  aussi  ce  symbole 
»lacé  entre  deux  mains  jointes»  en  signe  de  paix  et  d'union  ,  sur 
es  médailles  d^Amnrmm ,  de  Kbrygie,  sur  les  mé<laillrs  des  fa- 
BÎIIes  romaitieîi  Mmilia ,  Aunin ,  Claudia ,  Junia ,  Livineia  , 
9empronia  et  Fitia;  sur  celles  dos  empereurs  romains,  Julos- 
lésar,  Auguste,  Marc- Antoine,  Lépide,  Vcspasien , Titus.  Do- 
BÎtien,  Nerva,  Antonin-Pie.Marr-Aurélc  et  Albin.  —  Leca- 
lucée  n'est  pas  toujours  dans  les  mains  de  Mercure;  on  le  voit 
or  plusieurs  médadics  dans  celles  de  la  Félicité,  la  Paix,  la  G)n- 
onle.  la  Victoire,  la  Sécurité  ;  dans  celles  d'Anubis,  deCérès, 
fc  Vénus,  de  la  Fortune,  d'Hercule.  Il  est  |>orié  par  Sylla  dans 
on  char  de  triomphe ,  et  nar  Antinous  divinisé  comme  Mer- 
«re.  —  Quelquefois  le  caaucée  est  ailé  ;  on  le  voit  ainsi  sur  un 
>Dyx-nicolo  du  cabinet  de  France,  n°  i7i  (Marielto,  n**30), 
<nis  la  tête  de  Mercure,  avec  des  mains  jointes  et  des  pavots. 

Dl'HERSAN. 

CiMTCEB,  s.  m.  eaduceus  (  blason  ) ,  meuble  de  Técu ,  qui 
eprêsenle  une  baguette  entrelacée  de  deux  serpents  aflVontcs , 
le  manière  que  la  partie  supérieure  de  leur  corps  forme  un  arc  : 
ette  baguette  est  terminée  par  deux  ailes  d*oiseau.  Le  bâton  ou 
a^etle  do  caducée  marque  le  pourotr,  les  serpents  sont 
hiéroglyphe  de  la  prudence ,  et  les  ailes  désignent  la  dili- 
mee. 

CAOCCÉE  se  dit  aossi  du  bâton  couvert  de  velours  et  fleoidc- 
se  que  portaient  le  roi  et  les  hérauts  d'armes  dans  les  grandes 
^émomes. 

CAOUCIENS,  s.  m.  pi.  (géogr,),  peoples  d'Aflie,qui  habiiaieNt 
uelques  contrées  voisines  du  Pout-Ëuxin;  selon  Strabon,  ils 
Dcupaient  la  partie  septentrionale  de  la  Médie  Atropatène,  pays 
lontagneux  et  assez  semblable  â.  la  descriptiuD  que  Plotaïque 
lit  de  celui  des  Caduéienê^ 

CMmJdwkREy  adj.  des  deux  genres  (myihôl.),  qui  porte  on 
Bduoée  ;  somom  donné  à  Mercure. 

CABCeiTÉ ,  de  cadere ,  tomber.  Nom  donné  h  la  vieillesse 
«tr^nie,  oà  les  muscles,  gr(^les  et  roides,  ont  à  peine  la  force  de 
Mitenir  la  charpente  osseuse  qu'ils  sont  destines  h  mouvoir.  De 
fc  la  presque  impossibilité  du  mouvement  â  cet  âge  de  la  vie  ; 
e  là  les  chotes  fréquentes  auxquelles  les  vieillards  sont  exposés, 
t  que  ne  leur  fait  pas  toujours  éviter  le  support  sur  lequel  ils 
bppuient  (F.  Vieillesse). 

^CADrciTÉ  se  dit  aussi  d'une  maison.  En  jurisprudeuce , 
Caducité  d'un  legt  se  dit  lorsqu'un  legs  devient  caduc. 

CADCMiBi-,  (orront  que  l'on  croit  être  le  même  que  cehii  de 
iaon. 

CAOVBcr  (géfigir.  anc.\  peuple  gmilois ,  dont  Ditona^  ara- 
yunlhui  Cahors ,  était  la  capitale ,  et  dont  le  territoire  était 
orné  au  nord  par  celui  des  Lemmices;  ao  sud  par  les  Vofcœ- 
^ectotagcê  et  lej^  Laeinrates  ;  è  l'est  par  les  Afremi ,  les  Hfcu- 
mi  ex  le»  Bteuifieri;  et  à  l'ouest  par  les  Nitiobrige$  et  les  Pt^ 
^orofii.  Ce  sont  à  peu  près  le»  anciennes  limites  du  diocèse  de 
ahors.  Les  Cadnrn  furent  compris,  après  Ihcunqoéte  romaine, 
ma  la  deoxième  Aqoitaine: 

CADiJ»(r.  Caoos). 

CADt'Sii  00  GALiE  (géogr,  a«c.),  peuples  de  l'Asie,  qui  ha- 
it aient  le  long  des  bords  de  la  mer  Caspienne,  au  sud-ouest,, 
itre  les  deuiesCyrus  et  Amardus.  Ut  elaieoi  bornés  à  l'ouest 
iT  les  montagnes  de  l'Atropatène. 

CA9USII,  peuples  d'Asie,  situés  «a  sud  de  Babyione, 
itre  le  Tigre  et  l'Euphrate.  Ils  descendaient  des  Arabes 
«nitcs. 

CAOWALinra ,  Alsde  Cadipiullon,  luî^socréda  en  6eo,  eC*flf( 
deniier(|ui'prirle  titre  demi  de»  Bretons.  ll>mounit  en  705 

Rome,  oô  il  s'était  retiré  après  rinvanen  de»  BMMnv»  dana  Ih 

runde^firetagne. 


CADWALDTR  (Césail).  Deox  pointes  gaîTbîs  asser  estfmés  ont 
porté  ce  nonr  dlins  le  TVï*  siècle  ;  leors  ouvrage»  sont  re»^ 
manuscrits. 

CMWALLAvn,  habite  médecin  de  Phila*»H)Me ,  a  poWîé 
vers  ITW an  l'raUé  de  médecine,  le  premier  qui  ait  paru  en 
Amérique.  Il  combat  l'usage  du  mercure  et  des  purgatife 
violents. 

CjiBVAlXmi ,  fils  de  Cadvan ,  d'abord  vaincu  par  B(M0, 
prinre  de  Ifortliunit)erland ,  et  vélablf  ensuite  par  son  ne?e« 
BraiM-Vir  en  655,  prit  alors  le  titre  de  roi  des  Bretons ,  et  se 
niainliiit  dana  ses  Etats  malgré  1^  guerres  conItmMilet  det 
Saxona.  11  fut  le  père  de  Cadwaidyr. 

c  J^WftAlf ,  fils  de  Bleddyn,  régnait  dans  le  nord  du  pays 
de  Salles  vers  i  107.  Forcé  de  fuir  en  Irlande  avec  son  fils ,  qor 
avait  enlevé  la  femme  de  Gérald,  autre  prince  aalloni,  il 
n'y  rentra  que  l'année  suivante ,  et  fàt  assassiné  par  son 
neveu. 

CAmrM A  (géogr.  owc.),  aojourd'boi  Nigdeh ,  ville  de  la  Cap- 
padoce,  vers  le  sud-ouest ,  un  peu  au  nord  du  Tauros,  sor  les 
limites  de  la  Cataonie. 

CADTTIS (yé^oyr.  onc),  grande  ville  méridionale  de  la  Syrie , 
au  rapport  d'Hérodote.  On  soupçonne  que  c'est  la  même  qoe 
Jérusalem,  ou  peut-être  Gath  aans  le  pays  des  Philistins. 

CJBAOU  CEOS(F.  Cos). 

c^AKTOlxs,  roi  de  Galatie.  Les  noms  des  rois  qui  ont 
régné  sur  la  Galatie  (F.  ce  mot)  ou  Gallo-Grèce  sont  rapportés 
dans  les  historiens  avec  peu  d'exactitude.  Au  milieu  de  ceun 
dont  l'origine  est  c\idemment  gauloise,  on  en  trouve  dont  la* 
forme  grecque  prouve  qu'une  fois  ce  royaume  établi,  ses  rois 
ne  furent  pas  toujours  pris  parmi  ceux  qui  l'avaient  fondé.  Le 
nom  de  CmnnU»tuê  est  connu  par  une  médaille  de  bronze  d'o» 
travail  assex  k>arbare,  qui  représente, ao  droit  la  tête  d'Hercule^ 
et  derrière,  la  massue;  au  revers,  un  lion  courant,  et  auHlessooa 
les  mots  KAIAI^TOAOT  BAXlAEiiS,  De  Cmofiiùluê  roi  (  Tr4mr 
de  Nvmiêm.  Rois  ^ee$,  p.  76).  Cette  médaille  a  été  trouvée  à* 
VieUle^To^ousêj  en  Languedoc,  avec  quelques  autres  à  peu 
près  semblables.  DunsMAif. 

dSCA  (mycAo/.),  o'est-àHlire  aveogle,  surnom  de  la  Fortune 
cbei  les  Honeina» 

CJBGALYPVB,  S.  m.  [6ol<in.),  genre  de  plantesde  la  famille 
des  mousses  octodîcènes. 

ejsciaiTA  (géogr,  eeclés.) ,  siège  épiscopal  de  la  ^iroTince 
proeonsulaire  d'Afrique.  Un  de  ses  évèqoes,  nommé  Qoobolo», 
assista  ao  concile  de  Latran  soos  le  pape  Martin. 

€:iBCiAS  {mylhol.),  vent  de  nord-est.  On  lé  représente  por- 
tant dans  ses  mains  un  bouclier  rond,  duquel  il  parait  faire  tom- 
ber de  la  grêle. 

CJECILIE,  s«  f.  (hiêl.  nai,)f  serpent  qui  n'a  point  d'yeox 
(F.  C^ilie). 

ccciLics,  poète  comique  latin,  dut  à  sa  ooudition  d'esclave 
le  surnom  de  d/oltua,  qu'il  conserva  et  illustra  dans  la  soile 
par  son  caractère  et  par  ses  talents.  Gaolois  d'origine,  il  naquit 
à  Milan»  suivant  quelques  historiens  de  sa  vie;  fut  le  contempo- 
rain et  l'inlimo  ami  d  Ennius,  auquel  il  ne  sunécut  aue  âwi 
an.  Il  futaflrancbi  lorsque  son  talent  lui  eut  acquis  quelque  ré- 
putation, et  cVst  un  rapport  qu'il  a  de  plus  avec  plusieurs 
poètes  célèbres  de  l'antiquité.  Les  anciens  grammairiens  citent 
de  lui  quarante  comédies,  dont  il  ne  nous  reste  que  quelques 
fragments,,  recueillis  par  Henri  Etienne  en  1564,  in-S**,  aaof 
ses  Fragmenta  poeiarum  veierum,  et  qui  se  trouvent  dans  let 
recueils  intitulés  Corpus  poeiarum  iaiinorum.  Horace  lui 
accorde  le  mérite  de  la  gravité;  Varron,  celui  de  bien  choisir  le 
sujet,  et  de  disposer  avec  art  le  plan  de  ses  pièces;  il  ne  craint 
pas  même  de  lui  donner  à  cet  égard  la  snpériorité  sur  Térence 
même;  et  Quintillen  le  place  entre  Plante  et  Térence;  mais 
Cicéron  lui  reproche  les  vices  du  style,  et  Aulu-Gclle  l'accusé 
d'avoir  défîgpré  la  plupart  des  sujets  qu'il  avait  empruntés  de 
Ménandre.  Un  trait  qui  honore  innniment  Cffcilius,  c'est  Tae» 
cueil  qu'il  fit  à  Térence  dans  une  circonstance  décisive  pour  ce 
dernier.  Très-jeune  et  encore  inconnu,  l'auteur  de  VAndrienm 
était  en  marché  avec  les  édiles,  au  sujet  de  cette  même  pièce; 
mais  ayant  de  conclure,  les  magistrats  le  renvoyèrent  à  CÂciHoa 
afin  d'avoir  son  opinion  sur  le  mérite  de  l'ouvrage.  Le  vieoic 
poète,  qui  se  trouvait  à  table  lorsqueTérencelui  fat  présenté,  lui 
fit  donner  un  ptit  si^e  près  de  lui;  mais  la  première  scène  était* 
à  peine  achevée,  queC«etlius  se  leva,  fil  asseoirTérencei  table, 
et  rendit  au  mérite  de  se  pièce  la  justice  la  plus  érlatante.  ItlN^ 
eremple  d'équité  et  de  bonne  Ibi,  lenoovelé  depois  par  Apoalelè 
Zéno  à  l'égard  de  MéUstase  1 


CMLVr.V, 


(732) 


CiEUCft. 


CA«UM(P.  COBCUM). 

CJS«VH,  aveugle,  sarnoni  de  plosieiin  Romaios  célèbres 
(F.  leorsnoms). 

CLADES  tmyihoL),  c'est-à-dire  le  Meurtre^  déesse  allégorique» 
fille  de  la  Discorde  et  soeur  de  la  Faim,  du  Mensooge,  etc. 

cADiTivs  (Q.)  (F.  Calpuinius  Flamiu}. 

CADMOM  (F.  CeDMOIV). 

CLALAy  S.  m.  {bolan,\  nom  brame  d'une  plante  du  Malabar, 
dont  le  nom  malabar  est  kakapu.  Les  brames  l'appellent  eœUi 
ofl  emla  dolo.  J.  Commelin  dans  ses  notes  le  désigne  sons  le  nom 
de  asarinm  tpeciee  iivê  hederuim  ioxatilis  Lobelii.  Linné , 
dans  son  Sytlema  nalurm,  l'appelle  tereniaaiiaiica.Ctiie  plante 
a  une  certaine  apparence  de  lierre  terrestre  ou  de  la  terrelle,  eha- 
mœelema  ;  elle  rampe  de  mémesur  la  terre,  jetant  de  chaque  nœud 
un  faisceau  de  douze  à  quinze  racines ,  longues  d'un  pouce, 
ondées,  blanchâtres,  fibreuses.  Sa  (ige  a  un  pied  à  un  pied  et 
demi  de  longueur,  et  se  ramifie  en  plusieurs  branches  alternes 
qui  sont  comme  elles  carrées,  d'une  à  deux  lignes  de  diamètre, 
velues  et  étendues  horizontalement  comme  autant  de  rayons 
sur  la  terre.  Les  feuilles  sont  opposées  deux  à  deux  en  croix, 
taillées  en  cœur  sans  échancrurc,  mais  avec  une  pointe  au  bout, 
longues  d'un  pouce,  à  peine  d'un  sixième  moins  larges,  minces, 
molles  ,  velues  des  deux  côtés  ,  marquées  sur  chacun  de  ses 
bords  de  sopt  à  huit  crénolures  ou  dents  obtuses,  relevées  en 
dessous  d'une  côte  ramifiée  en  trois  ou  cinq  paires  de  nervures 
alternes  et  attachées  à  des  distances  d'un  à  aeux  pouces,sousun 
angle  de  c|uaranle-cinq  degrés,  ou  horizontalement  sur  un  pédi- 
cule demi-cylindrique  plat  et  creusé  en  canal  en  dessus,  lisse, 
é§[al  à  leur  longueur.  L'extrémité  de  chaque  branche  est  ter- 
minée par  une  à  trois  fleurs  purpurines,  longues  d'un  pouce  et 
demi,  portées  sur  un  pédoncule  cylindrique  presque  aussi  long 
qu'elles,  de  manière  qu'au  total  elles  sont  un  peu  plus  longues 
que  les  feuilles.  Chaque  fleur  est  hermaphrodite,  posée  au-des- 
sous de  l'ovaire  et  monopétale  irrégulière;  elle  consiste  en  un 
calice  vert,  cylindrique,  à  tube  médiocre,  à  cinq  angles  et  cinq 
divisions  inégales,  formant  deux  lèvres  fendues  profondément 

I'usqu'à  son  milieu,  et  en  une  corolle  purpurine  presque  une 
ois  plus  longue,  à  long  tut)e  un  peu  courbe,  partagé  jusqu'au 
tiers  de  sa  longueur  en  deux  lèvres  à  quatre  divisions.  Du  milieu 
du  tube  de  la  corolle  s'élèvent  quatre  étamines  inégales  à  filets 
rouges>  à  deux  branches  courbes,  dont  deux  plus  courtes,  à 
anthères  blanches,  luisantes,  rapprochées  et  contiguës  deux  à 
deux,  appliquées  sous  la  voûte  de  la  lèvre  supérieure  qui  est  un 
peu  plus  longue.  L'ovaire  est  ovoïde,  porté  sur  un  petit  disque 
qui  lait  corps  avec  lui ,  et  surmonté  par  un  style  cylindrique 
blanchâtre,  luisant,  terminé  par  deux  stigmates  demi-cylin- 
driques appliqués  à  la  même  lèvre,  au-dessous  des  deux  éta- 
mines inférieures.  L'ovaire  en  grandissant  devient  une  capsule 
ovoïde  ou  conique,  longue  de  sept  lignes,  deux  fois  moins  large, 
à  deux  loges,  contenant  chacune  un  grand  nombre  de  graines 
menues  ovoïdes.  Le  cœla  croit  au  Malabar,  dans  les  terres  sa- 
blonneuses et  humides.  Toute  la  plante  a  une  saveur  et  une 
odeur  légèrement  acre  et  aromatique.  Pilée  avec  le  sandal,  le 
girofle,  la  muscade  et  l'eau  de  roses,  elle  fournit  un  Uniment 
souverain  pour  dissiper  les  pustules.  Le  suc  de  ces  feuilles,  bu 
avec  le  sucre,  arrête  la  blennorrhagie.  Le  eœla  est,  comme  on  voit, 
UD  genre  de  plante  particulier,  qui  vient  naturellement  dans  la 
seconde  section  de  la  famille  despersonnées.On  pourrait  deman- 
der à  Liimé  pourquoi  il  a  voulu  substituer  le  nom  terenia 
qu'il  a  forgé,  à  celui  de  cœla,  sous  lequel  cette  plante  est 
connue  au  Malabar,  et  sous  lequel  on  peut  la  tirer  des  brames, 
qui  désapprouvent  fort  les  noms  barbares,  selon  eux,  que  Linné 
veut  donner  à  leurs  plantes,  qui  sont,  disent-ils,  mieux  connues 
chex  eux  qu'en  Suède  ? 

CASLACHNE,  s.  m.  (6o((in.),  genre  de  plantes  de  la  famille 
des  graminées  ;  il  ne  renferme  qu'une  espèce,  qui  est  originaire 
de  la  Nouvelle-Ilollande. 

CALESTINE  ou  CŒLESTINE,  ciBleilina  (fiolan.).  Une  eupa- 
loire  très-élégnnte,  remarquable  surtout  par  le  bleu  céleste  de 
aes  fleurs,  est  devenue  pour  M.  Gassini  le  type  d'un  nouveau 
genre  de  la  famille  des  corymbiCères  ;  il  l'a  nommée  cmletlina, 
en  lui  assiffnant  les  caractères  suivants  :  calatide  flosculeuse, 
oomposée  de  fleurons  hermaphrodites;  involucre  formé  d'é- 
ctilles  foliacées,  inégales,  irrégulièrement  imbriquées  ;  récep- 
tacle conique,  nu  ;  graine  glabre,  surmontée  d'une  membrane 
cartilagineuse,  à  l)ord  denticulé  et  sinué. 

CALETJS  (  géogr,  ane,  ),  peuples  de  la  Thrace,  divisés  par 
rbébreu  en  majorée  et  minores.  Les  premiers  habitaient  le 
med  du  mont  Uémus,  les  autres  étaient  placés  au  bas  du  mont 
Rhodope. 


CiELIA  {géogr.  ecelés.),  siège  épiscopai  «TAfnqve, 
province  de  Numidîe  (JVol.,  n**  49). 

CiELlMA  (géogr.  ane,),  petite  rivière  d*l 

CJBhivn  (ViLBifius),  roî  des  Toscans, 
Romulos  dans  la  guerre  contre  les  Anleainates,  cl 
nom  au  mont  Cslius,  que  le  roîTollns  Hc 
dans  l'enceinte  de  Rome. 

CiELics,  orateur  romain,  prit  des  leçons  de  CSeéroo  cl  ■» 
rat  fort  jeune.  Accusé  d'être  entré  dans  la  conioratmi  et  O- 
lilina,  et  d'avoir  empoisonné  la  soeur  de  ClaocuiiSy  il  avM  « 
défendu  par  Cicéron  et  renvoyé  absous. 

CiELIUS  SABIMUS  (F.  SaBIPTUS). 

CJEM US  AURELIAXCS  (après  J.-C.  230),  inéd^csn  à  an  ir.^ 
contemporain  de  Galien,  était  attaché  à  la  secte  nirtfcafcLB 
Il  a  écrit  en  latin,  et  à  son  style  qui  est  à  demi  barbare,  ém> 
à  comprendre,  rude  et  embrouillé,  on  est  porté  à  croire  fi'i  « 
né  en  Afrique;  mais  le  titre  de  ses  ouvrages  ne  laisse  awv 
doute  sur  sa  patrie^  puisqu'il  est  appelé  GeTios  Aiffefiaa»  ^ 
ciensis,  et  qu  on  sait  d'ailleurs  que  Sicca  était  one  viUe  6e  ^i- 
midie.  Quelques  auteurs  l'ont  nommé  Lucios  Caelias  Arn» 
au  lieu  de  Aurelianus,  comme  s'il  eût  été  d'Aria  oo  «TAntu 

Îrovince  d'Asie.  C'est  en  particulier  le   senliiueiK  d'Adna 
oughe,  mais  le  plus  grana  nombre  des  savants  s'en  tint  e 
premier  nom.  —  Quoique  Caelius  Aurelianas  se  soit  éÊmifm 
traducteur  de  Sora nus,  il  n'a  cependant  point  renda  icr^prts- 
sèment  en  lalin  ce  que  ce  médecin  avait  écrit  en  grer;  oric» 
parle  souvent  comme  d'un  tiers.  Un  iel,  dit-il ,  esi  àimnit 
mnis  Soranus  ai  d'un  avis  contraire.  C'est  ordwâiwaf 
celui  qu'il  suit  par  préférence  à  tout  autre  sentin»efit«et  ]>■»; 
ne  manque  de  témoigner  Testimequ'il  fait  de  raulenrqallif» 
pour  guide.  On  sait  d'ailleurs  que  Cslius  doit  être  si  pea  rrcar> 
comme  un  simple  copiste  des  ouvrages  d'autrai,  qa'ilcttel»*^ 
me  plusieurs  écrits  de  sa  façon,  et  entre  autres  un  livre  des  Imm 
grecques  adressées  à  un  nommé  Pretextatus,  dans  leqoelii  cmti 
l'usage  de  la  bière,  médicament  purgatif  dont  TbcmissiBsr* 
servi.  En  général,  il  ne  voulait  ni  purgation  ni  saimr  <faftï 
cure  des  maladies  ;  mais  il  ordonnait  fréquemnieot  rafciiîafflrr 
de  trois  jours  dans  le  commencement ,  la  diète  é^nsk restée 
temps,  ainsi  que  la  gestation  et  ce  qu'on  appelait  ki  gnadr^ 
compositions.  —  C«Tius  Aurélia  nus  cite  encore  «a  mUr  m- 
vra^e  qu'il  avait  dédié  à  un  certain  Lucrèce,  et  qui  coalcBVt  r 
abrégé  de  médecine  par  demandes  et  par  réponses  ;  drs  fcn* 
de  chirurgie,  et  d'autres  sur  les  fièvres,  sur  Ic^  causes  des  bh 
ladies,  sur  les  remèdes  ordinaires,  sur  la  composition  desi 
camenls,  sur  les  maladies  des  femmes,  et  enfin  sur  la 
lion  de  la  santé.  Il  n'y  a  pas  d'apparence  <][ue  tous  ces         ^ 
fussent  traduits  du  grec  de  Soranus.  Quoiqu'il  en  soit,  il  i 
nous  est  rien  resté  de  la  façon  de  Cselius  que  les  traites  dd^« 
fait  honneur  à  Soranus,  et  ce  sont  heureusement  les 
de  ses  ouvra^^es.  Ils  renferment  la  manière  de  traiter» 
régies  des  méthodiques,  toutes  les  maladies  qui  n*exif 
le  secours  de  la  chirurgie.  Un  autre  avantage  que  l'on 
c'est  qu'en  réfutant  les  sentiments  des  plus  fameux 
l'antiquité,  Cœlius  nous  a  conservé  des  traits  de  leur , 

3 ni  nous  seraient  entièrement  inconnus ,  si  l'on  excepte  opqt  ■ 
it  d*Hippocrate,  le  premier  dont  il  a  parlé,  et  dont  il  rapport 
néanmoins  quelques  passages  qui  ne  se  trouvent  point  «bm  e 
œuvres,  telles  que  nous  les  avons.  Les  auteurs  qa*il  eiie  le  fiie 
souvent,  après  Hippocrate,  sont  Dioclès,  Praxagore,  HétacW 
de  Tarente,  Asclépiade  et  Themisson ,  dont  il  a  examine  b  po- 
tique  avec  beaucoup  d'exactitude.  Il  leur  joint  HêropM  * 
Erasistrate,  mais  il  en  parle  moins  souvent,  par  la  raison  fc'A 
n'ont  traité  que  d'un  petit  nombre  de  maladies.  Il  c^  mê 
quelquefois  Serapion,  et,  s'il  n'en  fait  mention  que  laiii» 
c'est  qu'il  regardait  Héraclide  comme  le  meilleur  anievr  *  a 
secte  empirique.  Après  avoir  dit  que  tous  les  ouvrages  de  Ci* 
lius  ne  sont  pas  venus  jusqu'à  nous,  il  importe  d*ajouler;v 
ceux  qui  nous  restent  sont  trois  livres  des  maladies  aigvêi  * 
cinq  des  maladies  chroniques.  Ils  ont  paru  sous  ce  titre  :  €^ 
rum  vel  acutarum  pateionum  Ubritres,  Parisiis,  i5â9.  i»4** 
1633,  in-8*»  ;  Lugduni,  1666,  in-8*».  —  Cfcroitieoii,  «w*  la**- 
mm  patsiùnum  libri  quinque,  Basileœ,  16^,  in-fol.,  avec  e 
opuscules  d'Oribase.  —  On  les  a  imprimés  ensemble  â  Viv 
en  1647,  in-fol.,  avec  les  Mediei  antiqui;  à  Lj^on,  c«  ti^ 
in-8*^,  avec  les  notes  de  Jacques  Dalécharon  ;  a  LotMire».  "• 
1679,  in-S*'.  Mais  la  meilleure  édition  est  celle  intitulée  :  C^ 
Àureliani  Sieciemis ,  mediei  vetusli^  eeeta  Wieth^Mei^  éem^ 
bii  aeiêtit  et  ekronicis  libri  oeto.  Jo.  Conreiduê  À^ 
$uil,emaeulavil,  nolulusque  aéjeeil.  Àereduni  eeareii 
Janjf.  o^  Almeloven  in  CœUum  Àureliammm  notm  H 


CASH. 


(753) 


.CABHOIS. 


vfTiionii,  iam  fropriœ,  quam  doctorum  virarvmf  Ml  el 
fjusdem  lexicon  Cœiianum,  Amstelodaniî»  1709,  1733, 1756, 
în-4°;  Lausanne  y  1773,  3  volâmes  in-8%  par  les  soins  de  de 
Haller. 

CiBMAEOS  {hiit  ane.) ,  auleor  grec  qui  écrivit  un  voyage 
aox  Indes. 

cjEMEifTlJM  {arehéoLf  arehil,).  On  interprèle  ce  mot  par 
moellons,  non-seulement  parce  que  notre  ciment  n*est  pas  le 
cœmifUum  des  anciens,  mais  aussi  parce  que  Vitruve oppose  le 
c4BiHinlufn  aux  gros  Quartiers  de  pierre  et  aux  gros  cailloux,  qui 
font  avec  le  moellon  les  trois  espèces  de  camentum^  pris  géné- 
ralement. —  Le  eœmerUum,  en  général.  signiGe  toute  sorte  de 
pierre  qui  a  été  employée  entièi£  et  telle  qu'elle  a  été  produite 
dans  la  terre.  Quand  même  elle  aurait  reçu  quelques  coups  de 
raarteao,  et  aurait  été  grossièrement  équafrie ,  cela  ne  change 
uointson  espèce,  et  ne  saurait  la  faire  appeler  pierre  de  taille. 
La  pierre  de  taille  est  ce  que  les  Latins  appellent  poliiuê  lapis , 
différente  de  celle  qu*on  appelle  casus,  en  ce  que  casu$  est  celle 
qui  est  seulement  rompue  par  quelque  grand  coup,  et  que  poli- 
tu$  se  dit  de  celle  qui  est  exactement  dressée  par  une  infinité 
de  petits  coups  d*outil.  —  Nos  maçons  font   trois   espèces 
de  ces  pierres   non  taillées,  qui  ont  quelque  rapport  avec 
les  trois  espèces  de  camenium  des  anciens ,   mais  elles  en 
diffèrent  par  la  grosseur.  Les  plus  grosses  sont  les  quartiers 
qu'ils  appel l<nt  de  deux  et  de  trois  à  la  voie.  Les  moyennes  sont 
ap|)elées  tibages^  et  les  petites  sont  les  moellons.  —  Vitruve,  au 
sixième  chapitre  du  septième  livre ,  appelle  les  éclats  de  marbre 
que  Ton  pile  pour  faire  du  stuc,  cœmetUa  marmorea,  Saumaise, 
néanmoins,  entend  par  eœmenlum  une  pierre  taillée  et  polie, 
parce  qu'il  semblerait  que  eœmenlum  serait  la  même  chose  que 
quadraium  saœum  ;  il  dit  que  eœmenlum  diffère  de  qundralum 
saœum  en  ce  (]u'il  n*est  pas  carré.  Mais  il  est  assez  difficile  d'en- 
tendre ce  qu'il  veut  dire  ;  car  il  nW  a  pas  d'apparence  que  C(v- 
menlum  soit  une  pierre  taillée  en  (orme  triangulaire,  pentagone 
ou  hexagone,  ce  qui  devrait  être  si  la  figure  faisait  la  seule  diffë- 
rence  entre  eœmenlum  et  quadraium  taxum.  Une  pierre  taillée 
n^est  appelée  quadraium  saxum  que  prce  que  la  figure  carrée 
est  la  plus  ordinaire  dans  les  pierres  taillées,  et  non  parce  qu'elle 
est  la  seule  qu'on  lui  donne.  Tacite  dit  que  le  théâtre  de  Pom- 
pée était  bâti  quadralo  lapide.  Cependant  il  est  certain  que  les 
pierres  carrées  ne  sont  pas  propres  à  bâtir  un  théâtre  dont  la 
forine  est  circulaire. 

CABM  (géogr,  hisL]  {Cadomus),  chef- lieu  du  départe- 
ment du  Calvados,  d'une  cour  royale  à  laquelle  ressortissent 
les  départements  du  Calvados,  de  la  Manche  et  de  l'Orne, 
d^ane  académie  universitaire.  Cette  ville,  dont  la  popula- 
tion est  de  39,140  habitants,  possède  en  outre  des  tribu- 
naux de  première  instance  et  de  commerce,  une  chambre  et 
une  bourse  de  commerce,  un  conseil  de  prud'hommes,  de^  vice- 
consulats  étrangers,  une  académie  des  sciences,  belles-lettres  et 
arts;  des  facultés  des  sciences  et  des  lettres,  un  collège  royal , 
une  école  d'hydrographie,  une  institution  de  sourds-muets,  une 
bibliothèaue  publique  de  25,000  volumes,  et  un  jardin  bota- 
nique où  Von  compte  plus  de  3,000  espèces,  indigènes  et  exoti- 
ques. Caen  n'est  pas  une  ville  fort  ancienne,  et  cependant  on  ne 
peut  fixer  avec  certitude  l'époque  de  sa  fondation.  On  croit 
qu'elle  a  remplacé  une  cité  aont  les  débris  se  retrouvent  au 
village  de  Vieux ,  et  que  les  Romains  avaient  décorée  de  nom- 
breux édifices,  et  qu'ils  nommaient  Civiioê  Vidueaêsium.  C'é- 
tait la  capitale  du  pays;  elle  fut  entièrement  détruite  par  les 
^xons,  dans  les  invasions  du  m*"  et  du  vi'  siècle.  Plus  tard,  la 
nouvelle  ville  se  forma  des  débris  de  l'ancienne,  et  occupa  d'a- 
itKird  l'emplacement  du  château  actuel.  Son  premier  nom  fut 
Calhtm  ou  Calham  (en  saxon,  demeure  de  guerre).  En  913, 
lors  de  la  cession  de  la  Neustrie  aux  Normands  par  Charles  le 
Simple,  Caen  était  déjà  une  cité  grande  et  importante.  Sous  les 
idttcs  normands,  et  surtout  sous  Guillaume  le  Conquérant,  son 
faccroisseroent  fut  rapide.  Ce  dernier  prince,  etMathilde,  son 
épouse,  contribuèrent  à  l'embellir.  Ils  y  élevèrent  les  deux  plus 
beaux  édifices  de  la  ville  :  l'ablMiye  de  Saint-Etienne ,  dite 
l'Abbayc-aux-Hommes ,  et  celle  de  la  Trinité ,  dite  l'Abbay»- 
lux-Dames.  Guillaume  commença  la  construction  do  château  ; 
Flenri  V  d'Angleterre  le  termina.  Louis  XII  et  François  l*'  le 
'éparèrent  et  l'agrandirent.  Caen  était  devenu  la  capitale  de  la 
fcasse  Normandie,  honneur  qui  attira  plus  d'une  fois  sur  elle  les 
nalheurs  de  la  guerre.  En  1346,  Edouard  III  d'Anffleterre 
assiégea  ;  les  habitants,  commandés  par  Raoul,  comte  d'Eu,  et 
«r  Jean  de  Melun,  firent  une  sortie  et  furent  battus.  Ils  ren- 
irenl  la  ville  par  capitulation  ;  mais,  quand  les  Anglais  y  fu- 
ent  entrés,  le  combat  commença  dans  les  rues.  Edouard ,  fu- 
ieux,  livra  la  ville  au  pillage,  massacra  une  partie  de  la  popu- 


lation, et  enleva  un  butin  immense.  En  1417,  les  Anglab  prirent 
Caen  une  seconde  fois,  et  s*y  maintinrent  iusau'en  1459,  époque 
où  le  brave  Dunois  leur  enleva  cette  ville  d  assaut,  et  força  à 
capituler  le  duc  de  Sommerset,  qui  s'était  retiré  dans  le  château 
avec  4,000  Anglais.  C'est  dans  cette  ville  que  les  girondins, 
proscrits  par  la  convention  nationale ,  se  retirèrent  après  le  tt 
juin ,  et  organisèrent  la  révolte  contre  le  gouvernement.  C'est 
aussi  de  celle  ville  que  Charlotte  Corday  partit,  à  la  même  épo- 
que, pour  aller  assassiner  Marat. —  Los  monuments  les  plus  re- 
marcfuables  de  Caen  sont  la  cathédrale,  dont  quelques  parties 
ont  été  construites  dans  le  xi'  siècle,  et  où  l'on  voit  le  tombeau  de 
Guillaume  le  Conquérait  ;  le  grand  bâtiment  de  l'Abbaye-aux- 
Hommes,  commencé  en  1704,  achevé  en  1726,  et  occupe  main- 
tenant  par  le  collège  royal  ;  l'église  de  la  Trinité,  fondée  vers 
1066  par  la  reine  Mathilde,  femme  de  Guillaume  leConquérant, 
dont  les  cendres  y  sont  déposées;  enfin  l'église  Saint-Pierre, 
l'un  des  monuments  les  plus  curieux  que  l'on  connaisse  de  l'ar- 
chitecture du  xiV  siècle.  Avant  la  révolution ,  Caen  était  la 
capitale  de  la  basse  Normandie  ;  c'était  le  chef-lieu  d'une  géné- 
ralité, d'une  intendance  et  d'une  élection.  Les  professeurs  de 
l'université  célébraient  chaque  année  une  fête  assez  singulière , 
à  laquelle  on  donnait  le  nom  de  Palinod  ou  Puy,  «rTous  les  ans, 
dit  d'Expilly  (  Diclionnaire  hislorique  des  Gaules  et  de  la 
France),  le  8  décembre,  on  lisait  en  public,  dans  l'une  des  salles 
de  l'université,  des  pièces  de  poésie  en  l'honneur  de  l'immaculée 
conception  de  la  Vierge.»  Etienne  Duval  avait  fondé  cette  insti- 
tution en  1527,  par  une  donation  de  vingt  livres  de  rente; 
mais  cette  somme  ayant  paru  trop  modique,  les  intentions  du 
fondateur  restèrent  longtemps  sans  résultat.  Ce  fut  seulement 
un  siècle  après,  en  1624,  qu'une  nouvelle  donation  de  cent  livres 
de  rente  permit  d'ouvrir  un  concours,  et  de  faire  les  frais  des 
récompenses  oui  devaient  être  accordées  aux  vainqueurs.  Cette 
institution  subsista  jusqu'à  la  révolution.  Malherbe,  Sarrazin, 
Bois-Robert,  Tanneguy-Lefèvre,  Ségrais,  Huet,  évéque  d'Avran- 
ches,  Malfilâtre,  le  général  Decaen,  etc.,  sont  nés  à  Caen. 

CAEN  (monnaie).  D'après  un  acte  de  l'an  115S,  rapporté  par 
le  Blanc,  on  aurait  tuittu  monnaie  à  Caen  pendant  le  xii*  siècle; 
mais  aucune  des  pièces  émises  â  cette  époque  n'a  encore  été 
retrouvée.  L*atelier  monétaire  que  les  rois  de  France  avaient 
établi  k  Saint-L6  fut  transporté  dans  cette  ville  en  169S,  et  y 
fonctionna  jusqu*en  1773.  La  lettre  monétaire  était  la  même  que 
celle  de  Saint-L6;  c'éuit  le  C. 

CAEN  (Conciles  de).  Le  premier  fut  tenu  l'an  1061,  sur  la 
discipline  ;  le  second.  Tan  1 175,  sur  Henri  II,  roi  d'Angleterre, 
qui  avait  persécuté  saint  Thomas  de  Cantorl)éry,  et  donné  occa- 
sion à  son  massacre;  le  troisième,  l'an  1182,  pour  la  conserva- 
tion de  la  paix  en  Angleterre  et  en  Normandie. 

CMsi  (géogr,  anc),  aujourd'hui  ElSenn,  ville  de  Mésopo- 
tamie, située  à  l'est  de  cette  province,  à  quelque  distance  du 
Tigre,  près  de  l'embouchure  du  Zabus  Minor  ou  Lycus.— CfifiB, 
petite  Ile  de  la  mer  de  Sicile.  —  C^ene,  anciennement  Tœna^ 
rttftn,  située  sur  la  côte  de  Laconie,  près  du  cap  Ténare^  d*où 
Jupiter  prit  le  surnom  de  Cœnée,  —  Cène  ,  promontoire  de 
TEubée,  à  l'ouest,  en  face  des  Therooopyles. 

CiBiiéB  (myl^.),  surnom  de  Jupiter,  près  de  lavilledeCsné. 
—  CiENÉB,  un  des  Argonautes,  fils  d^Elatus(r.  Cbnis).  — 
Cjenèe,  Troyen,  tué  par  Tumns  [Virg.  En.), 

CiENÉB  (géogr.  ane.){  F.  Cené). 

CiENÉPOLIS  (F.  CÉNÉPOLIS). 

CJBNi  (géoar.  aitc.),  peuple  de  la  Tlirace.  On  croit  qu'il  ha- 
bitait vers  la  Propontide.  Il  donnait  son  nom  à  une  contrée  ap- 
pelée Ceeniea. 

GAmcA  REGio  {oéogr.  ane.),  petite  contrée  de  la  Thrace , 
habitée  par  les  CœfX 

CANIDES  (mylh.)f  nom  patronymique  d'Eétion  y  descendant 
de  Cœnée,  l'un  des  Argonautes. 

CiEM is  (mylh,),  fille  du  Lapithe  Elatus,  qui,  ayant  été  outra- 
gée par  Neptune ,  obtint  de  ce  dieu  en  dédommagement  de 
changer  de  sexe ,  et  d'être  invulnérable.  Devenue  homme,  elle 
prit  le  nom  de  Cénée,  et  fut  de  l'expédition  des  Argonautes.  Dans 
la  guerre  des  Lapithes  et  des  Centaures,  elle  offensa  Jupiter, 
qui  l'accabla  sous  une  forêt  et  la  changea  en  oiseau.  Elle  reprit 
son  premier  sexe  dans  les  enfers. 

CAnis  (géi^gr,  ane,)^  promontoire  du  Bmtium,  en  (ace  de 
Messana,  sur  le  détroit  de  Sicile. 

CMXO  (géogr,  anc.),  port  d'Antium,  capitale  des  Voisques. 

€ABNOISy  OISE,  adj.  (  F.  Câmais). 


cABBrn.IT. 


(754) 


CABBMR. 


CiBJfOMiaURIIJM  (géogr,  âne.),  aujoard'hoî  C/kour/»' ,  TÎHe 
oiéruliiMUile  de  la  Thrace,  sur  ki  Proponlide,  entre  CaHmn  et 
Sélymbrie.  Ces4  là  que  fui  tué  rempcrcur  Auréliea. 

eiB!fUM  (géogr,  anc.)(K7.iy(,y,  vUIe  neuve),  furie  place  de 
rAsie-Mineurc  dans  le  Puni.  Cesl  là  que  Miihridale  gardait  ses 
trésors  et  ses  archives  secrètes. 

C^PLO(F.  CÉPION). 
CJBPOLA  (  V.  C&POLLA). 

CiEBATfi  igéogr,  anc.)^  ancieu  nom  de  la  ville  de  Goosseen 

Crète; 

G JlRE  (géogr,  ane.) ,  une  des  douze  villes  Urès-an(«iQes  de 
Tancieiioe  Etrurie.  Celle  ville  était  nommée  originairemeat 
Agyila^  et  elle  était  siluée  près  de  la  c6le,  au  nord  de  Tenibou^ 
chure  du  Tibre.  Le  territoire  de  cette  ville  8*étendati  peut-être, 
avant  la  Tondalion  de  Home,  jusque  au  delà  du  fleuve  dans  le 
Latium.  Mezenûus,  roi  de  celte  ville,  aida  les  RutuJes  contre  les 
Lalins.  Elle  peut  avuir  pris  à  la  Tondalion  de  Borne  une  part 
directe  qui  ne  Irouva  |H>int  une  place  convenable  dans  la  tradi- 
tion jM»pu  lai  re  des  Koinains.  Puii«saute  sur  nier,  elle  triempha 
des  Phocéens,  avec  le  secours  des  Carthaginois.  Elle  avait  un 
trésor  à  Delphes.  Elle  fut  pendanl  plusieurs  siècles  sans  inler- 
ruption ,  Talliée  el  raiiiie  de  Rome.  Lors  de  l'expédition  des 
Gaulois,  les  Romains  sauvèrent  dans  cette  ville  leurs  objets 
sacrés,  el,  après  la  relraile  tie  ces  barbares,  Rome,  pour  témoi- 
gner  à  la  ville  de  Csre  sa  reconnaissance,  contracta  avec  elle  un 
lien  dhospitalilé.  Bientôt  Csre  eut  à  redouter  Rome ,  contre 
laquelle  elle  se  ligua  avec  les  Tarquins,  Tan  405  après  la  fonda- 
tion de  Rome.  l£iis,  avant  même  d'avoir  pris  les  arme%  elle  se 
vit  obligée  de  demander  la  paix  et  de  céder  la  moitié  de  son 
territoire.  Plus  tard,  elle  tomba  avec  le  reste  de  l'Etruneau 
pouvoir  des  Romains,  et  fut  détruite  par  Sylla,  à  ce  qu'il  paraît. 
Slrabon  n*en  a  vu  que  les  débris;  Drusus  la  rétablit  pour  en 
faire  une  colonie  militaire ,  qui  toutefois  était  peu  impîortante.. 
Actuellement,  un  village  du  nom  de  Cervelerri  est  situé  sur 
l'emplacement  qu*elle  occupait. 

CAERFU.LT, CAERFYLLION  OU CAEBPiULLY  {ÀnflâtêfTê), 

petite  ville  du  Glanmorganshire,  au  pays  de  Galles  meridionali 
autrefois  plus  importante  qu*aujourd  hui  d'après  la  tradition,  el 
qui  n'est  remar(^uable  que  par  l'immensité  des  restes  bien  oonr 
serves  de  son  vieux  château,  auquel  se  rattachent  de  srands 
événements  historiques.  Ce  sont  les  plus  belles  ruines  gothiques 
de  TAngleterre.  Le  nom  de  Cairphûli  sigpiûe  château  de  la 
hàle;  il  fut  ainsi  appelé  en  mémoire  de  l'inconcevable  rapidité 
avec  laquelle  une  foule  de  mains  concoururent  à  son  érection. 
L'emplacement  de  cette  forteresse  occupait  deux  acres,  et  ses 
fosses  étaient  traversés  par  treize  ponls-levis.  «  Aujourd'hui  ces 
ruines,  dit  Wans,  ressemblent  plus  à  celles  d'une  ville  qu'à  celles 
d'un  simple  édifice*  et  avant  sa  dévastation,  Caêrfilly  dépassait 
en  volume  Ténorme- masse  du  châiteau  de  Windsor.  »  La  cita- 
delle avec  ses  bastions  circulaire»^  sa  rangée  d'appartements  au*- 
toup  de  la  cour  intérieure,  sa  grande  salle  et  quelques  tours,  est 
encore  debout,  et  non-seulement  comme  objets  de  beauté»  pitto- 
resques^ mai»encore  comme  monument  de  l'ancienne  arcnitec* 
ture  des  forteresses,  inspireleplushautdegréd'intérèt.  Au  milieu 
de  ses-  deux  fossés,. elle  parait  comme  un  château. détaché  avec 
sa  grande  arche  gothique  et  ses  deux  bastions  circulaires  au 
centre.  Son  large  chemm  de  ronde  bordé  d'appartements  infé^ 
rieurs  parfaitement  conservés,  sa  perle  d'entrée  avec  ses  deux 
tours  hexagones  garniesde  leurs  créneaux,  sesimmenses  corridors 
encore  entiers  dans  une  longueur  de  plus  de  cent  pieds  et  inter- 
rompus seulement  parPemplfeoement  dlcscallers  gigantesques, 
fraf)f>ent  le*  visiteur  d'élonitement  et  d'admiration.  La  grande 
salle,  vaste  el  intacte,  étale  ses oriiementsgothiques  du  plusexqui» 
travail  dani;  une  étenduede  soinaoteHliK^  pieds^de  long:  sur 
trente  de  large  et  dix-sept  de  haut.  La  chapelle,  avec  le»  ogives 
de  ses  fenêtres  eL  quelques  restes  de  son  superbe  vitrail,  n'at- 
tire pas  moins  ratteiition.  Dans  la  cour  intérieure  se  voit,  à  l'ex- 
trémité est  des  bâtiments ,  \dLTour penchée,  inclinée  de  plus  de 
onze  pieds  en  dehur»  de  la  perpendiculaire  dbns  sa-  hauteur  de 
soixante-dix  pieds;  dti.cenlrc  à  son  sommet  elle  est  divisée  par 
une  largecrevasse  qu'on  suppose  être  l'eflet  d'une  mine  pratimiée 
sous  ses  fondements  dans  les  anciennes  guerres.  On  connaît  deux 
autres  tours  de  ce  genre  en  Angleterre,  l'une  à  Bridgenorth  et 
l'autre  au  château  dé  Corfe.  Elles  en  rappellent  une  plus  éton- 
nante encore,  celle  de  Pise  en  Italie.  —  Cet  immense  édifice 
panft  avoir  pluMurrdales  de  oonUrurtion.  Le  sl^e  des  bâti*- 
ments  extérieurs  semble  indiquer  néanmoins  l'époque  d'B- 
douard  II.  CesA  lixfiie  cet.infortuiié  monarque  vint  chercher 
un  dernier  refuge  quand  il  était  en  butte  aux  poursuites  de  sa 
barbare  épouse.  11  y  fut  quelque  tenip»  à  l*àbri  desattaqoes  des 


barons  et  ée  la  reine  qui  assiégeaient  ce  HMEteio  fi  t^ 
finit  par  leur  échapper  avec  son  favori,  le  jeuiif  Sfjfncrr.  ir»î 
des  (Hicu ments  historiaues  tirés  des  aaleun  neMws,  qocS 
écrivains  anglais  lui  donnent  une  origine  pliu  ncolèr^S 
forteresse  aurait  été  bâtie  ou  rebâtie,  et  Ibrtfllfefn  \nim 
John  de  Bruses,  gendre  de  Lbewelin,  yrince  de  NonM^k 
pimv  après  avoir  été  prise  et  minée  en  partie  en  tîTOjeâî 
Imite  par  Rblph  de  Mortimer  qui  hii  donna  te  premi^^iM 
de  Caêrfilly  ;  enfin,  dans  la  suite,  h  jeune  Spcom  d^ 
nous  venons  de  par^ér  est  cehif  qui  aurait  oonsacrfa  bticj 
remt)ellir  et  à  la  fortifier.  Nous  ne  nous  arrêterons  poii(v| 
détail  des  événements  importants  pour  fhbtoiredDnlCKft 
fut  le  ttiéâlre,  noir*-  but  n'ayant  été  que  (k  porln  cefrij 
ruine  monumentale  d^oulre-roer  à  la  connaissance  de  h». 
chéelftgne».  Ed.  Gfi» 

CMurtES  {hiêl.  anc).  En  vertu  die  la  dédaniioa  ^^ 
la  fé|mblique  romaine,  qu'un  lien  d'hospitalilê  «IffiitBrk 
ville  de  Rome  à  la  ville  de  Cœre  (  F.  article  CeuE),  les  Ce« 
furent  considérés  comme  des  citoyens  honoraires  dr  Ko», h 
auxqnels  était  refusé  le  droit  le  plus  important,  ce)ttàî« 
Par  la  suite  plusieurs  Etats  italiens  entrèrent  dm  h ■■ 
rapports  à  l'égard  des  Romains.  Droit  de  cilé  sans  droit  de  # 
frage  (civitas  tine  suffragio)  :  telle  était  la  dcnotMiKM  pi 
tique  par  laquelle  on  désignait  celte  condition,  qBiêliàeui- 
dérée  comme  fort  honorable.  Mlnis  peu  à  pca  ceaiquimot 
été  f l'abord  que  des  citoyens  honoraires  obtinmirlràK* 
suffhige  ;  toutefois  lesCaerites,  malgré  lenrhooonM^oBiiliflii, 
avaient  perdu  la  moitié  de  leur  territoire  :  «à  m  owfril 
dans  le  mot  de  Cxrites  plus  particulièrement  oc  ^wa^ 
à  ceux-ci.  savoir,  le  droit  de  suffrage  el  b  propnrir  <Viii  ï 
avaient  été  dépouillés.  Ce  nom  fut  porté,  avec  cette  iIibîIqm. 
par  les  citoyens  romains  que  les  notes  des  censeurs luim^ 
vésdu  droit  de  voter  et  contraints  en  ootreà  aoinpMpRM- 
lier;  et  ainsi,  in  (abuia$  Cœritum  referri  signilb  :  inN» 
veri  et  œrarinm  fleri, 

CABELINI  {géogr. \  petite  villedu  HonnHHithsbtreciii^ 
terre,  n'a  comme  Cacrfilly  d'importance  qae  par «sai^ia 
historique»  du  plus  puissant  intérêt  pour  la  snenoeSsI^ 
nastîe  anglo-romaine,  c'était  l'Isca-Silnrum,  leCr*i 
deuxième  légion  d'Antonin,  et  le  siège  du  goutenoni*» 
cette  division  de  celle  Ile  appelée  Britannia  uewiLh^ 
les  beaux  jours  de  la  puissance  de  la  domination  nn«e,ctf 

f)lace  fut  un  théâtre  de  magnificence  et  unsqoordeh«yf* 
a  description  suivante  de  Gërald  Cambrensis  qoi  «tj^ 
XII*  siècle  :  «  Une  foule  de  restes  de  cette  anrieaoe  H**» 
de  CaêHon  subsistent  encore.  Des  palais  somptnwx*  ^* 
leurs  lambris  dorés  le  disputaient  à  la  grandeor  nwB«  * 
le»  généraux  de  Rome  avaient  concouru  à  l'étiblwHi** 
cette  villfe  et  à  l'enrichir  de  pompeux  édifices  ;  des  lowffj 
tesques,  des  bains  nombreux,  dès  raines  de  temples,  «** 
et  une  partie  de  murailles  debout  alteslrnt  si  gwf* 
Nous  T  voyons  encore,  en  dedans  el  en  dehois  dô  wftf 
foulfe  ae  constraclions  souterraines,  des  aqueducs  el»™' 
immenses,  et  des  étuves  si  parfiiilement  établies  (p'fl»"ïj^ 
tissaient  partout  leur  chaleur  au  moyen  deconiMstnlli»* 
ingénieusement  dissinmiés,  ele.  »  Diverses  anliqurt^  *« 
vertes  journellement  viennent  à  l'appui  des  t^iwigwj»" 
moine  historien.  De»  vases  en  terre  artisteoienl  Ifi""'^ 
pavés  en  mosafques,  des  amphores,  des  bracelets  «  * 
de»  briques  romaines  avec  des  inscriptions,  on  «W/'J^ 
rem|>ereur  Aurellus  Aulonin,  un  aulreà  Jbpit«'»*''J\ 
mination  de  Dolichenius,  comme  patron  des  n»i'[«*''^ 
autre  qu'on  suppose  voué  à  la  déesse  .4stréc,  ^.P?*"^, 
nKmuments  votift,  autels,  statues,  vases,  inscnfl»»,*^^ 
monnaies  romaines  depuis  César  jusqu'à  ValenUnicn.!  ^ 
rencontrés  à  différentes  proibntfeurs.  On  a  *P*!vJ^ 
bains  entier»  des  colonnes  fbrmées  de  briques  aitaiiw^ 
blables  en  tout  à  celles  dont  Palladio  a  faif  usage  poorq»fj 
une»  de»  con»traclions  putHiques  de  Venise.  " J^*^ 
élevée  entre  deux  rivière»,  VAvon-Llwvd  «t  rtWj^^ . 

langue  de  terre  qui  parait  avoir  été  autrefois  ?**  PfJJ,^ 
entourée  de  marais  cni'on  a  desséchés  ^^P'J^^^^Î^ 
être  rnie  plhce  considérable  et  bien  proprea  *J*"n,i 
station  de»  Rbmains  dans  la  Bretagne  secomle.  L^pg*^^ 
conslmction  romaine  est  obscure;  loulefbis Hw^?*T  ÏÏJTfi 
le»  Romains  s'y  établirent  sous  le  règne  d'AnttïWii  JJ^, 
est  fait  mention  dans  l'itinéraire  d'Antonin,  ^  "  J^^ 
nombreuse»  monnaies  â  l'effigie  de  cet  •'"P^!''"^?!2wà> 
mer  cette  opinion.  Les  mur»  cependant  P"*!*??  rw  ** 
Empire.  —  Suivant  Ricbard  de  Circester.  CiWW  "^'^ 
lonietoroaine,  et  la  première  statlen  dti  pays  de»»»^ 


J 


CJEflALMir.  (  W  } 

D  cfaan^  près  des  berds  de  l'Usk,  et  an  «d-est  de  U  lieille  «mh 
iilky  est  une  cavilë  ovale  de  soiiuiDle  verges  de  long  sur 
Nxante-quatre  de  large  ,  et  en  mesurant  six  en  hauteur,  one 
es  originaires  nomment  la  TabU  ronde  tTÀrihur.  Cest  proba- 
nenieniromplacement  d*un  amphithiàtre  romaii!.  De  mémoire 
rbooiroe  on  a  encore  vu  dans  quelques  endroits  des  si^es  «n 
ôerre  le  long  des  pourtours  de  cet  enfoncement,  et  en  l7dG  ou 
'  trouva  une  statue  de  Diane  avec  ses  tresses  et  son  croissant, 
Doulée  en  alb&tre.  — Après  la  soumission  des  Bretons  a  la  puis- 
ance  romaine,  Caérion,  sons  les  auspices  d*Antunin,  devint  le 
iége  des  sciences  et  de  la  reli^on.  Irois  églises  chrétiennes  y 
orent  promptement  construites  ;  Tune  d'elles  a  été  desservie 
Aus  tard  par  un  couvent  de  religieux  de  l'ordre  de  Citeaux. 
/autre  était  la  métropolitaine  du  pays  de  Golez,  et  eut  pour 
premier  archevêque  Dubricius»  ce  grand  adversaire  des  hérésies 
le  Pélasge.  Cette  ville  donna  naissance  au  célèbre  An^>kil)aldy 
ateur  du  martyr  saint  Albau,  et  fut  le  tomt)eau  de  saint  Jules 
t  de  saint  Aaron,  oui  y  prêchèrent  rEvangile  et  y  soulErirenC 
B  martyre  sous  le  rq^ne  du  sanguinaire  Dioclétien.  Après  cette 
ériode,  Caérion  prospéra  en  savoir,  en  piété  et  en  importance. 
xtn  de  rinvasion  des  Saxons  dans  celle  contrée,  Tuniversité  de 
elle  ville  était  si  florissante  qu'elle  complaît,  en  dehors  de  ses 
lombreux  étudiants,  deux  cents  philosophes  versés  dans  les 
dences  de  Fastronomie  et  de  l'hisloirc.  Pi  es  de  la  rivière  sont 
Bs  ruines  d*un  château,  élevé  sans  doute  au  temps  de  l'invasion 
tormande,  sur  remplacement  d*une  ancienne  forteresse  bre- 
onne.  Dès  lors^  en  n'enlend  plus  parler  de  Cacrion  jusqu'en 
171,  où  il  subit  on  siège  peu  remarquable.  Il  fut  encore  phi- 
ieurs  fo'is  pris  et  repris.  La  dernière  action  militaire  dont  se» 
Dors  furent  le  théâtre  appartient  au  temps  du  règne  d'£- 
louard  P^ . —  Cette  ville  aigourd'hui  consiste  en  deux  ou  trois 
nés  étroites  où  la  plupart  des  maisons  tombent  en  ruines.  L'es- 
'rit  de  la  population  de  la  place  semble  à  Tunisson  avec  Tappa- 
ence  de  cette  dernière,  habitée  par  une  race  indolente  et  mi- 
arable,  également  indifiërcnte  aux  souvenirs  de  sa  grandeur 
assée  et  au  tableau  de  son  abjection  présente. 

GABSMATHEJI  OH  CAKHATHEN  (y^o^.),comté  de  la  partie 
léridionale  de  la  priucipanté  de  Galles,  au  sud  de  celui  de 
ardigan.  U  a  116  lieues  carées  et  9i,000  habitants.  On  y 
Mnpte  uoedlé,  S  vill<M  à  marchés  et  78  paroisses.  Son  cbef-liea 
U  Caermathsn,  lancienne  Maridurmmij  ancienne  viHe  située 
ans  une  vallée,  sur  la  Towy,  que  ion  y  passe  sur  un  beau 
ont  de  dix  arches.  Ses  mes  sont  escarpées  et  irréguHères,  mais 
isez  bien  pavées.  On  y  remarque  la  maison  commune  et  le* 
lise,  située  hors  des  murs.  Il  y  a  des  fabriques  de  cordages, 
es  chantiers  de  construction  pour  de  p'^tits  bâtiments.  La  ri- 
ière  admet  des  navires  de  trois  cents  tonneaux,  ce  qui  donne 
D  mouvement  â  son  commerce.  La  population  est  de  8,900 
atniants.  Caerroathen  est  à  68  lieues  à  Touest  de  Lon- 
res. 

€AER?f AKTOH  OU  CARNARTON  (géogr.)^  comié  de  la  partie 
^lentrionale  de  la  principauté  de  Galles,  entre  le  comté  de 
icnbigh,  la  mer  d*lrlande  et  le  détroit  de  Menai,  qui  le  sépare 
'Angîesey.  Il  a  101  lieues  carrées  et  60,000  habitants,  dn  y 
>mpte  une  cité  et  69  paroisses. 

CAERNARV05  OU  CARNARVON  (f/éogr.),  \\\\e  et  port  d'An- 
leterre,  dans  la  partie  nord  de  la  principauté  de  Galles»  à  Tem- 
Duchure  du  Seiont,  sur  la  cùte  sud  du  détroit  de  Menai  qui, 
1  cet  endroit,  a  un  tiers  de  lieue  de  large  et  est  d'un  passage 
ifTicile  h  cause  des  bancs  de  sable,  par  53*  6'  nord  de  latitude  et 
ir  e^  50' de  longitude,  forte  de  6,000  habiUnU.  Elle  a  été  foii- 
râ  par  E^louard  f  près  des  ruines  de  l'antique  Seguntimn. 
Ile  8*unit  an  pays  de  Galles  par  le  beau  pont  suspendn  de 
angor ,  de  cent  soixante-huit  mètres  de  long  et  à  cent  pieds 
i-de!»sus  de  la  mer.  Ses  rues  sont  étroites,  mais  ses  maisons  bien 
kties.  Elle  possède  des  bains  de  mer  très-fréqomtés.  Son  port, 
m  et  actif,  peut  recevoir  des  bâtiments  de  sept  cents  tonneaux. 
Remarven  fait  un  grand  commerce  avec  Londres,  Bristol,  Li- 
n'pnol  et  Dublin.  Poar  l'exportation,  il  consiste  en  plomb  , 
I  cuivre  tiré  des  mines  du  comté,  en  ardoises,  en  Hanelles  et 
I  tns  de  laine  qu*on  échange  contre  des  laines  fines,  dn  cuivre, 
■  suif  et  de  l'épicerie.  On  pèche  sur  ses  côtes  des  harengs,  des 
Mnards  et  des  huRres.  et  on  élève  dans  ses  beanx  pAtnrages  des 
»tiaoK  et  des  chevaux  qui  sont  d*un  t)on  produit. 

C.SSA,  s.  m.  (mytho!.),  silence  qu*on  exigeait  chez  les  anciens 
1  moment  où  I  on  frappait  la  victime,  jusqu'à  cequ^on  eût  livré 
1  prêtre  ce  qui  devait  être  brOlé  sur  l'autel.  —  Inur  cœs'i  el 
nrrecta^  se  disait  pour  espace  de  temps  où  il  est  permb  de 
irler,  ce  qui  a  donné  lieu  au  proverbe. 

CJSSALPIA  (AmaiO  était  d*Arexso,  ville  d*Italit,  dans  U 


Toscane.  Apaèa  avoir  étudié  sons  Luc  Ifbtni,  qui  fot  pranriar 
directeur  du  jardin  de  Pi^e,  il  en»t*igua  lut-mème  la  médecîae 
dans  les  écoles  de  Cette  ;  mais  le  pape  Clciitent  VUI  l'en  4iim 
pour  lui  donner  la  charge  d^^  son  premier  médecin.  Il  la  rem^ 

g  il  avec  la  pins  grande  distinction ,  et  mourut  à  Rome  le  96 
vxier  1603,  à  là^e  de  quatre-vingt-quatre  ans.  — Cflsnlpîn 
était  «Il  de  ces  génies  supérieurs  dont  l'exactitude  et  lapénélm- 
tion  surmontent  les  plus  grandes  diflkuUés.  C'est  dooMnage 
qu'il  ait  été  trop  servileiiient  allaclié  k  U  doctrine  d'Arislote, 
nu'il  défendit  a%ec  chaleur  contre  celle  de  Galien ,  qui  était 
1  idole  qu'on  adorait  dans  les  écoles  de  ce  tenips-lâ.  Ses  écrilB 
ne  respirent  que  la  théorie  arislolél'Kienne,  et,  èuut  estimabàos 
qu*ils  soient  d'ailleurs,  on  les  a  négligés  pour  celte  raison.  On 
remarque  encore  que  ce  médecin  s'égare  souvent  quand  H  ae 
met  k  raisonner  d'après  les  autres;  niais  il  pense  toujours  liîea 
lorsqu'il  ne  suit  que  ses  propres  lumières  sur  les  choses  qni  se 
connaissent  par  les  sens  extérieurs.  On  trouve  des  preuves  de 
tout  cela  dans  ses  ouvrages;  voici  les  titres  sous  lesquels  ils  ont 
paru  :  QimiiUmum  ptripaUiicarum  Ubri  v ,  Venetiis ,  1571, 
in-4^.  Ce  recueil  n'a  point  été  sans  réplique;  Nicolas  TaurefliiSi 
médecin  de  Montbeliard,  Ta  attaqué  par  un  livre  intitalé  : 
Àlpu  C^iœ,  hoe  esl,  Àndrem  Cœsalfini  manslroêm  éogmam 
dûeuisa  et  exeuua.  Les  ouatre  premiers  livres  des  qurstiona 
péri{iatétiques  traitent  de  la  physique  en  général  et  de  l'astr»» 
nomie;  le  cinquième  est  le  seul  qui  concerne  la  physiologie  dn 
corps  humain  y  et  c'est  \k  qu'on  tnMive  quelqnes  traits  sur  la 
circolationdu  sangdans  le  poumon.  11  a  paru  à  Venise  en  lAM^ 
in-4^,  une  autre  édition  «k  cet  ouvraffe ,  à  laquelle  on  a  jmwt 
d'autres  écrits  de  Qesalpin ,  comme  :  QuœMiiomum  medicmrmm 
Ubri  duo  ;  De  w^dieawuiUorum  ^ualUttibuê  Ubri  duo  :  mam 
ils  sont  l'un  et  l'autre  remplis  d'oliscurités ,  et  n'ont  presque 
pour  objet  que  de  réfuter  les  sentiments  de  Galien.  Ar  pAm» 
iiê  Ubri  XVI,  Florentis  1585 ,  in-4**.  Il  a  augmenté  cet  oo«> 
vrage  d'un  Àppeudix  ad  Ubroi  de pinnliê,  Rom»,  1603,  tn-4®« 
Ce  traité  des  plantes  est  bon,  mais  il  serait  meilleur  si  C»m1-» 
pin  n'en  avait  pas  rendu  la  lecture  difficile  par  les  bomh 
toscans  ^u'il  y  a  insérés  sans  v  ioiudre  aucun  synonyme.  Set 
descriptions  sont  utiles  malgré  leur  brièveté;  il  entre  ménN 
dans  quelques  détails  sur  les  vertus  des  plantes ,  qu'il  rapporta 
presque  tou^oiiris  diaprés  les  anciens.  Cet  auteur  passe  pour  la 
premier  qui  ait  étabh  la  méthode  de  distinguer  les  familles  doa 
plantes  par  les  parties  de  la  fructification.  —  De  melaiUeiê  Ubri 
ires,  Rome,  1596, in-40;Norimberg»,  1603,  in-4<',  par  Ici 
soins  de  Sonerus.  Il  y  traite  fort  simplement  des  fossiles  dans  Icf 
deux  premiers  livres,  et  des  métaux  dans  le  troisième,  sans  trop 
approfondir  les  choses  qui  les  produisent.  Ses  descriptions  sont 
toutes  tirées  des  anciens ,  et  c'est  encore  d'après  eux  qu'A 
s'étend  sur  les  propriétés  médicales  des  corps  qui  composent  le 
règne  minéral.  Les  expériences  qu'il  rapporte  d'après  les  nn^ 
dernes,  ou  de  son  propre  fonds,  ne  contiennent  rien  de  remar* 
quable.  i4r#  wtedica,  Rome,  1601 ,  160:1, 1603,  3  vol.  in-19. 
Le  même  ouvrage  a  paru  sous  ces  différents  titres  :  CatcptroUf 
sive  Spéculum  arli*  mediem  Hipporraiicum,  spectandos ,  d^ 
gmoêcendoê,  euremdosque  exhibent  morboê  univenos,  Franco*- 
furti,  1005,  in-8";  Venetiis,  1606,  iii-4";  Tarvisii,  1606,  in-4», 
sous  \e  iiire  iïe  Praxt'i  unirerêa  medieina  ^  Argentorati,  1670, 
\n^.  Cest  un  recueil  de  la  doctrine  des  Grecs  et  des  Arabea* 
mais  il  ne  vaut  point  les  antres  écrits  de  l'auteur.  Il  est  arrangé 
de  façon ,  qu'après  l'exposition  anatomique  de  chaque  partie,  on 
y  trouve  les  ii»atadies  oui  peuvent  les  attaquer,  et  ensuite  les  mè- 
dicanientset  les  formules  qui  conviennent  àleur  cure.  — Malgré 
ce  que  nous  avons  dit  de  l'IUstoiredes  plantes  de  Caesalpin,  elle 
doit  être  regardée  comme  un  ouvrage  accompli  pour  ce  tenip»^ 
lik  ;  et  si  elle  a  fait  moins  de  bruit  que  les  traités  de  Matthiole  et 
de  Furch,  c'est  qu'elle  manque  de  ligures  :  on  sait  qu'en  cea 
sortes  de  oNitières ,  c'est  autant  le  seamrs  des  figures  que  le 
mérite  des  antairs  qui  donne  de  la  réputation  aux  ouvrages. 
On  voit  dans  cette  histoire ,  qu'il  compare  la  semence  de  végé- 
taux à  l'aHif  des  animaux.  Il  y  dit,  que  comme  il  y  a  dans 
l'oeuf  une  petite  partie  où  l'animal  est  comme  ébauché,  le  reste 
ne  servant  qu'à  la  nourriture,  de  même  la  principale  partie  de 
la  semence  des  plantes  est  celle  d'où  sort  la  raane  et  le  jet, 
puisque  c'est  une  espèce  de  petit  germe,  el  que  le  reste  de  la 
semence  ne  sert  aussi  qu'à  sa  nourriture.  Cette  comparaison  de 
la  graine  des  plantes  avec  l'œuf  des  animaux  n'est,  sans  doute, 
point  au  goAlde  tous  les  physiciens  modernes;  mais  comme  il 
entre  mmns  dans  le  plan  de  ce  dictionnaire  de  discuter  les  opi- 
nions que  de  les  rapporter  ,  ie  me  borne  encore  à  remarquer 
que  Gesalpin  est  l'inventeur  de  la  méthode  régulière  de  distri- 
buer les  plantes  conformément  à  leur  natore.  Il  est  vrai  qu'on 
a  ^t  mieux  depuis  lui  ;  on  doit  cependant  lui  tenir  compte 


GJSSALPIIIIE. 


(  736  ) 


cj^Aiirs. 


d'avoir  frayé  le  chemin  aux  Morison ,  aux  Toamefort ,  aux  de 
Jussieu,  aux  Linnsos.  —  Quelques  passages  réjpandus  dans  les 
ouvrages  du  médecin  donl  nous  parlons ,  n*ont  elé  ni  remarqués 
oi  bien  enlendus  qn*après(]ue  Harvev,  Thonneur  de  son  pays, 
eut  publié  son  (raité  de  la  circulation  du  sang.  On  a  même  pré- 
tenau  alors  que  Caesalpin  avait  parlé  distinctement  de  ce  mouve- 
ment circulatoire.  On  lui  a  fait  dire  que  le  sang  est  porlé  du  ven- 
tricule droit  du  cœur  au  poumon  par  la  veine  arténeuse,  et  qu'il 
revient  de  là  au  ventricule  gauche  par  Tartère  veineuse;  que  le 
sang  poussé  du  ventriculegauche  dans  Tartère  aorte,  après  avoir 
parcouru  toutes  les  parties  du  corps,  est  rapporté  dans  le  ventri- 
cule droit  par  la  veine  cave  ;  qu'ainsi  il  y  a  dans  chaque  ventricule 
une  veine  qui  y  rapporte  le  sang,  et  une  artère  qui  le  reçoit  pour 
le  porter  ailleurs;  et  qu  il  faut  par  conséquent  appeler  dans  le 
ventricule  droit,  artère ,  ce  que  les  anciens  appelaient  veine  arr 
lérieuêe;  et  veine^  dans  le  ventriculegauche,  ce  qu*ils  nomniaient 
artère  veineuse.  Il  a  ,  dit-on ,  ajoute  à  tout  cela  une  description 
exacte  des  valvules  des  artères  et  des  veines  dans  le  cœur,  et  il 
en  a  déterminé  les  usages.  En  un  mot,  on  veut  qu'il  ait  expli- 
qué la  circulation  du  sang  comme  on  Texplique  aujourd'hui , 
en  se  servant  du  même  mot  de  circulation ,  qui  est  si  propre  à 
exprimer  la  nature  de  ce  mouvement;  mais,  ce  qui  est  plus  fort 
encore ,  on  veut  qu*il  ait  observé  que  les  veines  s'enflent  tou- 
jours au-dessous  de  la  ligature,  et  qu'il  se  soit  servi  de  cette  ob- 
servation pour  prouver  le  mouvement  circulatoire  du  sang.  — 
Les  Anglais ,  jaloux  de  conserver  à  leur  compatriote  Harvey 
tout  rhonneur  de  cette  importante  découverte,  ont  pensé  diffé- 
remment sur  le  compte  de  Gesalpin.  Ils  assurent  que  Servet , 
Columbus  et  Cœsalpm  lui-même  n'ont  point  eu  sur  la  circula- 
tion des  notions  aussi  distinctes  que  celles  (ju'on  leur  attribue. 
Wotton  dit  que  les  deux  derniers  ont  avance  des  choses  bien  lé- 
gèrement, comme  par  hasard ,  et  sans  sentir  toutes  les  suites  de 
leurs  suppositions.  Il  n*y  a  que  Douglas  qui  soit  convenu  que 
Cœsalpin  a  parlé  assez  distinctement  de  la  circulation  du  sang, 
pour  ne  laisser  d'autre  avantage  à  Harvey  que  le  mérite  d*avoir 
été  le  premier  qui  ait  démontré  cette  découverte,  et  qui  ait  écrit 
en  vue  de  la  rendre  publique.  En  conséquence ,  il  accorde  le 
même  honneur  à  ces  deux  grands  hommes,  et  s'exprime  ainsi  à 
leur  égard  :  Par  decus  manet  et  iilum  qui  primum  invenit,  et 
qui  poêtremum  perfecit.  Nescio  enim ,  an  prœitat  invenisse , 
an  dilatse.  On  ne  peut  assurément  refuser  a  Harvey  la  gloire 
d'avoir  vérifié  celte  importante  découverte  et  de  Tavoir  mise  à 
l'abri  de  toute  contradiction.  Il  a  montré  une  opiniâtreté  in- 
croyable à  suivre  les  veines  et  les  artères  visibles  dans  tout  le 
corps,  depuis  le cœurjusqu*au  même  viscère;  en  sorte  qu*il  est 
parvenu  a  démontrer  aux  plus  incrédules,  non-seulement  que  le 
sang  circule  des  poumons  au  cœur,  mais  encore  la  manière  dont 
se  fait  cette  révolution,  et  le  temps  emplové  à  l'achever.  —  Le 
célèbre  de  Haller  n*est  point  aussi  favorable  à  Gœsalpin  que 
Douglas.  Il  lui  passe  d'avoir  connu  la  circulation  du  sanç  dans 
le  poumon  et  d*en  avoir  parlé  dans  ses  questions  péripatétiques; 
mais  il  ajoute  que  Galien  ,  Michel  Servet,  Téaldus  Columbus 
et  Pigafetta,  disciple  de  Fallope,  l'avaient  parfaitement  connue 
comme  lui.  Quant  à  la  circulation  du  sang  qui  est  poussé  des 
extrémités  des  artères  dans  les  veines  ,  et  (lar  celles-ci  vers  le 
cœur,  Haller  avoue  bien  que  Gsesalpin  en  a  dit  cjuelque  chose; 
mais  comme  il  s'explique  avec  trop  peu  de  clarté  et  a'étendue, 
ce  savant  critique  ne  croit  pas  qu'on  puisse  lui  donner  le  nom 
d'inventeur.  La  prouve  même  tirée  du  gonflement  des  veines, 
entre  la  ligature  cl  les  extrémités  d'un  membre,  est  si  mal  en- 
tendue, selon  Haller,  queCœsalpin  l'attribue,  dans  ses  questions 
médicinales ,  à  la  chaleur  naturelle  qui  passe  des  artères  dans 
les  veines  par  anastomose. 

C^SALPINIE,  cmtalpinia,  L.  ipotan,),  Ge(;enre  fait  partie 
des  légumineuses  de  Jussieu  et  de  la  décandrie  monogynie  de 
Linné.  Voici  ses  caractères  :  calice  urcéolé.  quinquéfide;  corolle 
presque  régulière  à  cinq  pétales,  dont  Tinférieur  est  souvent 
plus  coloré  que  les  autres;  dix  élamines  libres  et  d'une  lon- 
gueur à  peu  près  égale  à  celle  des  pétales,  à  filet  laineux  ;  lé- 
gume oblong,  comprimé,  bivalve  et  polysperme,  quelquefois 
tronqué  au  sommet ,  et  terminé  obliquement  en  pointe,  renfer- 
mant deux  ou  six  graines  ovoïdes  ou  rhomboîdales.  Ces  carac- 
tères sont  à  peu  près  les  mêmes  que  ceux  qui  sont  atlribués  au 
genre  poinciana  :  aussi  Persoon  a-t-il  confondu  les  deux  genres 
en  un  seul  dans  son  Enchyridium  botanicum.  D'ailleurs  ces 
deux  genres  sont  composés  de  végétaux  arborescents  qui  habi- 
tent entre  les  tropiques.  —  Le  genre  cœsalpinia  renferme  plu- 
sieurs espèces  dont  deux  surtout  ont  droit  à  une  mention 
particulière  :  ce  sont  le  cœsalpinia  eehinala ,  Lamarck ,  et  le 
easalpinia  sappan ,  L.  Le  premier  fournit  le  bois  du  Brésil ,  ou 
brésillet  de  Fernambouc.  C'est  an  grand  arbre  qui  croit  natu- 


rellement dans  l'Amérique  méridionale.  Il  a  des  rametaiU 
et  divergents ,  couverts  de  feuilles  deux  fois  ailétt.i  (T! 
ovales  et  obtuses  ;  ses  fleurs  sont  en  grappe,  panacbéô  de  m 
et  de  rou^;  elles  exhalent  une  bonne  odeur, et produwftt 
effet  agréable  à  la  vue.  On  se  sert  de  son  bois  poar  b  tonii 
en  rouge  ;  mais,  pour  donner  de  la  fixité  à  celle  idnioR,  H^ 
combiner  le  brésillet  de  Fernambouc  avec  l'alun  et  le  tartrr  « 
enfin  avoir  recours  à  quelque  antre  procédé  chim'iqQe.  Qb» 
prend  bien  le  poli  :  aussi  est-il  très-propre  aux  oQmgnik;* 
et  de  marqueterie.  Il  est  très-pesant,  tort  sec,  et  pétHk  ^4. 
coup  dans  le  feu ,  où  il  ne  fait  presque  point  de  fumép.  Pwtv 
de  bonne  (|ualilé,  il  faut  qu'il  soit  en  bûches  lourde»,  c» 
pactes,  saines,  sans  aubier  ;  qu'après  avoir  élé^iê.ii;^ 
qu'il  est,  il  devienne  rougeâlre ,  et  qu'étant  màcbê,  ilk  g 
goùl  sucré.  —  Le  cœsalpinia  «appan,  qu'on  appelle quri^ 
campéche  «appan,  est  originaire  des  Indes  orientilês.ciiit 
aux  mêmes  usages  que  le  brésillet  de  FernambooceoEtt 
Mais  il  est  plus  facile  à  travailler,  plus  riche  en  priodpr». 
rant,  et  donne  une  plus  belle  teinte  au  colon  et  i  b  faut l 
teinture  qu'il  fournit  est  d'abord  noire  comme  de  raim;« 
on  y  délaie  de  l'alun,  et  elle  devient  aussitôt d*oo  beu n^ 
A  Sedan ,  on  emploie  la  simple  décoction  de  ceboisMiniia- 
cir  et  velouter  la  draperie.  Cette  décoction  sertaossi  de ()oi}« 
teinturiers  pour  les  couleurs  violettes  etlegris.AAotoa 
emploie  le  bois  de  la  cœsalpiniesappan,  âcaDsedea(iirr(e,(i 
guise  de  clous  et  de  chevilles  pour  la  constructioodeffagaa 
On  en  fait  aussi  de  fort  jolis  meubles.  —  Cet  uin,  ^  « 
s'élève  qu'à  quatre  ou  cinq  mètres  de  hauteur,  eldoM le it«c 
n'a  que  vingt  centimètres  ne  diamètre  dans  sa |Attgnndejti»- 
seur,  pousse  des  branches  armées  de  piquants  et  dur^  it 
feuilles  bipennéesà  folioles  oblongues  et  echaiiofes.  L»  kÉi- 
tants  de  Saint-Domingue  font  avec  cet  arbre  des  baies  nie 
qui  croissent  en  peu  de  temps  ,  et  font  un  plos  bel  e8tl  ^ 
celles  de  citronnier.  Mais  il  faut  avoir  soin  de  les  bBlerc»i|« 
six  fois  par  an;  sinon,  ses  branches  s'élèveraient bienW in 
hauteur  considérable,  et  produiraient  quaolilédegniaQS 
donneraient  naissance  à  une  infinité  de  jeunes  pbntscwv. 
d'épines,  qu'on  aurait  bien  de  la  peine  à  détruire. -lital- 
pinie  sappan  est  figurée  dans  Roxburs  (F/.  Coromw^.i  m, 
et  est  connue  dans  le  commerce  sous  Te  nom  de  boitituffm, 
ou  de  brésilUi  des  Indes,  —  Lamarck  a  décrit  (^««^^^^ 
une  espèce  de  ce  genre,  indigène  du  Malabar,  qoiadaWa 
contractiles  comme  la  sensilive;  aussi  lui  a-lnl  doaieitK 
de  cœsalpinia  mimosoïdes. 

ciESAE  (T.  César). 

CJËSAR  (Aqdilinus-Julius),  né  le  l^nowoliKi]*' 
Gratz  en  Slyrie,  mort  le  2|uin  1 792,  a  laissé  des  IranoUf» 
dilion  ,  utiles  par  l'immensité  des  matériaux  qo'(«î  W' 
mais  dénués  oe  critique  et  de  discernement.  Us  p»»^ 
sont  :  1°  Annales  ducatus  Slyriœ,  3  vol.  in-W.,'«'' 
1768-69-79.  Le  quatrième  volume  de  ce  pand  ^^^ 
en  manuscrit,  et  n'a  pas  encore  trouvé  d'impriroeofi^j!!!' 
cription  de  la  Styrie  (en  allemand),  2  vol.  mf,;- 
3°  Histoire  politique  el  ecclésiastique  de  la  %[»'•  '  ' 
1785-88;  4*»  Droit  canonique  national  de  ''^«'^•Vl 
in-8, 1788-90,  etc.  Caesara  laissé  encore  ^^^^ 
crils  ,  et  entre  autres  un  ouvrage  fort  étendu  sw  "P 
d'Utrecht. 

CiESARÉE  (F.  CÉSABÉE). 

CJESARICS  (Fr.  Le.  )  vécut  dans  la  pf^"^  ïj^ 
XI  ir  siècle,  et  était  de  la  famille  assex  dist'|»Ç***  7 jT. 
dunk,  qui  habitait  aux  environs  de  Neuss.  1N«^^^ 
couvent  de  bénédictins  de  Prum;  mais,  après  une  w^ 
tration  de  quatre  ans,  il  quilU  celle  dignité,  ^^^(f 
monastère  cle  fleisterbach,  appartenant  à  **ordrcaeuKi^ 
fut  là  qu'il  écrivit  une  Explicatio  rerum  et  ^^^^^'^^^'^ 
cation  des  choses  et  des  moU qui  paraissent danssonj^r* 
bonorum  Ecclesiœ  Prumiensis.  l^ibniU  considère  mw^ 
cation  comme  assez  intéressante  pour  l'avoir  fait  '""g^ 
des  notes  dans  son  Collectan,  ettimolog.  (P.  "»  P*  vr^i 

n^  1*^11  vracM  Ha  I  A.KnilT    TlnnlhMm  a  oris  Ct  mnv^ 


De  l'ouvrage  de  Leibnitz,  Hontbeiro  a  pns 


\4^^ 


sérer  dans  son  Hist,  Trev,  dipl.  (t.  i,  p.  661  el  s?î  >.^ 
rien  de  Trente,  Brower,  cet  homme  si  acùf,  a  qia  "^^ 
cile  qu'un  document,  ou  un  manuscrit  hislorqoe  q      ^^ 


rien  de  Trente,  Brower, 

cile  qu'un  document,  01 

concernant  les  couvents  d'autrefois,  reslàl  >"^"""*^(i 
une  copie  du  manuscrit  de  César.  Au  moyen  ^^^;^ 
Brower  laissa  en  mourant,  Georges  Overbani,  Çt«Jv^ 
vent  de  Sainl-Ludger  à  Helmsl«dt,  sefiloncnoa^j^^ 

et,  d'après  celle^i,  Eccard  en  fit  une  qail  ^rj^^ 
Ainsi,  ni  LeibniU  ni  Hontheim  n'ont  eu  eniMitt  «^  »-^ 


CJ»IO. 


(757) 


CAFÉ. 


Hrigînal,  qu'on  conserve  actuellement  dans  la  bibliothèque  de  la 
rilledcTrente.  Ce  manuscrit  Tut  écrit  en  iiccixii.  L*annêede  la 
Dort  de  Cassarius  est  inconnue,  ainsi  que  Tannée  de  sa  naissance, 
tlonlheim  le  nomme  :  Virum  rtrum  civiiium  siù  hkuH  eœper- 
iiêimum,  juxia  H  erudiliêsimum, 

cjESARirs  (surnommé  Heislêrbacemiê)  est  différent  du  pré- 
cédent, quoiqu'il  soit  son  contemporain.  Il  naquit  dans  la  se- 
mide  moitié  du  xii'  siècle  à  Cologne.  Vers  la  lin  de  ce  siècle, 
I  était  entré  au  monastère  de  Heisterbach,  où  il  s'éleva  jusqu'à 
m  dignité  de  prieur.  Il  mourut  vers  Tan  1420.  On  a  de  ce  Cœ- 
anus  beaucoup  d'ouvrages,  la  plupart  exégétiaues,  et  dont  l'é- 
luméralion  serait  trop  longue  :  on  la  trouvera  aans  la  Bibliolh, 
Toianieniiê,  de  Hartzneim  (p.  43  et  suiv.].  Nous  citerons  cepen- 
bnt  SCS  ouvrages  historiques,  qui  sont  :  Vila  B.  Elitabelh 
etndgraviœ  ad  pelUionem  fralrum  domHs  Teuionieœ  de  Mat- 
mrg,  —  Namna  ei  aclui  panlifieum  Coioniensium,  quœ 
-kroniea  nominniur,  a  S.  Ateierro  ad  Uenrieum  a  Molenarek 
\rek.  Coi,  produeia, 

C.CSARIUS  (Jean),  philosophe  et  médecin,  né  à  Juliers  en 
450,  mort  à  Cologne  en  1531,  professa  la  médecine  dans  celte 
lernière  ville.  Il  y  eut  de  granas  désagréments,  parce  qu'on  le 
oupçonnait  de  luthéranisme.  On  a  de  lui  des  éditions  de 
'Histoire  natureUe  de  Pline,  de  la  Consolaiion  de  la  philoso- 
^hie  de  Boèce,  des  Notes  sur  Celse,  et  quelques  Traités  de  dialec- 
ique  et  de  rhétorique  depuis  longtemps  oubliés. 

c.£SENNiUS  PETUSy  général  romain  envoyé  par  Néron  en 
Irniénie,  pour  paciGer  cette  province  qui  s'était  révoltée. 

cesiE,  s.  f.  (botan.),  genre  de  plantes  de  la  famille  des  as- 
phodèles, qui  comprend  cinq  plantes  vivaccs  qui  croissent  dans 
a  Nouvelle-Hollande. 

<:.£Sio  iemeio)  (poiM.).  Les  cesio  constituent  un  petit  genre 
tabli  par  Commerson,  d'après  une  espèce  qu'il  avait  prise  dans' 
archipel  des  Moluques,  et  à  laquelle  M.  de  Lacépède  a  donné  l'o- 
ithète  d'azuror,  à  cause  de  ses  couleurs;  mais  il  s'en  est  trouvé 
uelquesantresdepuis.et  même  Bloch  en  a  décrit  deux  :  le  sparus 
4ningei  \tbodianusargenteus6ecei  auteursont  manifestement 
M  cesio. Ces  poissons  ont  de  grands  rapports  avec  les  mendoleset 
s  picarels;  cependant  les  caesio,  bien  que  voisins  des  smaris,  ne 
ur  ressemblent  pas  sur  tous  les  points.  Leur  dorsale  commence 
ït  peu  plus  en  arrière,  c'est-à-dire  à  peu  près  vis-à-vis  le  milieu 
i  leurs  pectorales;  les  premiers  rayons  sont  plus  élevés,  et  les 
lires  vont  en  s'abaissant;  les  écailles  frêles  et  minces  recou- 
ent  presque  toute  la  hauteur  de  leur  dorsale  et  de  leur  anale. 
u  reste,  ils  ont  la  bouche  des  smaris,  mais  un  peu  moins 
tensible;  leurs  dents  aux  mâchoires  seulement  sont  si  petites 
le  le  tact  seul  aide  à  les  faire  distinguer,  et  non  pas  au  vomer, 
mme  en  ont  les  mendotes.  On  leur  trouve  jusqu'aux  trois 
andes  écailles  pointues  qui  sont  aux  côtes  et  dans  l'intervalle 
s  ventrales.  Neuf  espèces  composent  le  genre  ccsio.  Nous 
«ndrons  pour  t^pe  du  genre  le  easio  iiié  (rmeio  lile),  qui  a 
è  décrit  et  figure  par  Cuvier  (Histoire  natureUe  des  poissons), 
«tans  V iconographie  du  règne  animal.  Cette  espèce  est  origi- 
lire  de  l'archipel  des  Caroline».  Les  indigènes  la  nomment 
é.  Son  corps  en  fuseau  rappelle  un  peu  les  proportions  d'un 
lit  maquereau  ;  seulement  sa  queue  n'est  pas  aussi  mince,  et  n'a 
cane  crête  latérale;  ses  grandes  écailles  empêchent  d'ailleurs 
le  l'on  ne  songe  à  le  placer  dans  la  même  famille.  Son  corps 
i  couvert  d'éâilles  presque  carrées;  il  v  en  a  sur  la  joue  et 
r  Topercule  ;  la  li|;ne  latérale  est  parallèle  au  dos,  et  à  peu 
es  au  tiers  supérieur,  sauf  près  de  la  caudale  où  elle  est, 
mine  d'ordinaire,  au  milieu  de  la  hauteur;  elle  se  marque 
r  un  petit  point  sur  chaque  écaille;  le  dot  et  les  flancs  de  ce 
issori  paraissent  d'un  bleu  d'acier,  plus  rembruni  du  c6té  du 
s,  plus  clair  sur  les  flancs.  Le  bord  des  écailles  tire  à  l'ar- 
nte.  Les  joues  et  toute  la  partie  inférieure  sont  argentées, 
le  bande  étroite  noirâtre  rè^ne  depuis  le  haut  de  l'ouïe  en 
ne  droite,  jusqu'au  lobe  supérieur  de  la  queue,  sur  le  milieu 
guel  elle  se  prolonge  jusqu'à  sa  pointe  ;  elle  suit  la  ligne 
orale  jusque  vers  le  tiers  postérieur  du  tronc,  où  cette  ligne 
ittc  la  bande  et  descend  plus  bas.  Lebrun  du  dos  fait  qu'il 
nble  y  avoir  une  bande  bleue  au-dessus  ei  une  au-dessous  de 
le  baiide  noirâtre.  Le  tube  inférieur  de  la  queue  a  aussi  sur 
I  milieu  une  bande  longitudinale  noirâtre.  La  caudale  semble 
m  toute  bordée  de  bUnchàtre,  la  pectorale  parait  aussi  blan- 
ktre.  et  a  dans  son  aisselle  une  ârande  tache  noire,  qui  sa 
ourbe  sur  le  bord  antérieur  de  sa  base,  et  y  fome  une  petite 
be  triangulaire  de  roêiDe  couleur.  Les  ventrales  paraissent 
ai  blanciiitres.  —  La  seconde  est  le  eœêio  asuror  (eetUo 
rulaureuê  [Lacép.  t.  m,  pi.  86]).  Celte  espèce,  décrite  par 
nniersonp  se  disungoe  die  la  prèoédeule  par  le  nombie  dea 


rayons  de  sa  dorsale  et  par  ses  couleurs  qui  sont  très-belles  el 
fort  agréal)lenient  distribuées.  Son  dos  et  ses  flancs  sont  d'un 
beau  blanc  coupé  longitudinalement  par  une  liande  d'un  beau 
j[aune  doré,  placée  au^lessus  de  la  ligne  latérale,  et  qui  en  suit 
a  peu  près  la  courbure.  La  dorsale  est  brunâtre,  les  pectorales 
rougeâtres  ont  aussi  une  large  tache  noire  sur  leur  liase  inté- 
rieure qui  se  recourbe  en  pointe  sur  le  bout  antérieur  de  la 
base  externe;  la  caudale  est  bordée  de  rou^  tout  autour;  mais 
le  bleu  du  corps  s'étend  en  brunissant  longitudinalement  sur  le 
milieu  de  chacun  de  ses  lobes.  L'anale  est  rougeàtre;  les  ven- 
trales blanchâtres  ;  l'iris  des  ^eux  tantôt  argenté,  tantôt  doré. 
Ce  csesio  est  assez  bien  dessiné  dans  le  Recueil  de  Vlaming, 
n«64. 

CiESiOMOEE,  S.  m.  (hist.  nat,)f  genre  de  poissons  qui  n'ont 
qu'une  seule  nageoire  dorsale. 

cjssius  BASSES,  poëteet  grammairien  latin,  avait  beaucoup 
de  talent  pour  la  poésie  lyrique.  Quintilien  lui  donne  le  pre- 
mier rang  après  Horace;  Pline  en  fait  aussi  un  grand  éloge; 
Perse  lui  adressa  sa  sixième  satire.  Bassus  fut  englouti  avec  sa 
maison  de  campagne  dans  l'éruption  du  Vésuve  de  l'an  79  de 
J.-C.  Il  ne  nous  reste  de  lui  que  les  fragments  qu'on  trouve 
dans  le  Recueil  des  anciens  grammairiens  donné  par  Piliscus, 
dans  les  différentes  éditions  du  Corpus  poetarum^  et  dans  la 
Collectio  Pisaurensis, 

CiESius  (Bernard),  jésuite  de  Mantoue,  mort  en  1650,  âgé 
de  quaranle-ncuf  ans,  est  auteur  d'un  ouvrage  intitulé  :  MinC' 
ralogia,  L^on,  1656,  in-foL,  remarquable  dans  le  temps  où  il 
parut ,  mais  devenu  inutile  par  les  progrès  de  la  minéralogie. 

C£SO  (F.  Céson). 

CjESOXIUS,  surnom  de  la  famille  romaine  Calpurma. 

CiESOLiE,  s.  f.  (botan,) f  espèce  de  plante  vivace  qui  croit 
dans  les  Grandes-Indes. 

€AF,  s.  m.  {mylhol,)y  mont  immense  que  les  mahométans 
croient  entourer  et  borner  de  tous  côtés  le  globe  de  la  terre. 

CAFARD  {gramm,\  mot  employé  substantivement  et  adjective- 
ment pour  designer  une  personne  livrée  à  des  actes  de  dévotion 
aflectée.  Il  est  toujours  pris  en  mauvaise  part. 

CAFABO,  s.  m.  (lechnol.).  On  nomme  cafard  de  village  une 
étoffe  grossière  de  laine  mêlée  de  fil. 

CAFAEDAGE,  S.  m.  {gramm.)^  vice  du  cafard ,  hypocrisie.  Il 
est  peu  usité  (F.  Cafaroerie). 

CAFARDER,  V.  n.  {grammA,  faire  le  cafard,  le  faux  dévot; 
avoir  un  extérieur  hypocrite.  Il  est  peu  usité. 

CAFARDERIE,  S.  f.  (gramm.),  hypocrisie,  dévotion  grossiè- 
rement affectée. 
CAFARDISE  (yranim.),  action  du  cafard. 

€,Avà  [botan],  fruit  ou  graipe  du  caffier,  et  on  donne  aussi 
ce  nom  à  une  infusion  de  cette  graine  qui,  après  avoir  été  brû- 
lée, est  réduite  en  poudre  (F.  Caffier). 

CAFÉ  (matière  médicale).  La  torréfaction  détruit  les  caractè- 
res féculents  et  les  propriétés  nutritives  du  café ,  et  y  développe 
une  huile  empyreumatique,  à  laquelle  le  café  doit  ses  nouvelles 
propriétés.  Selon  MM.  Cadet  de  Gassicourt  et  Chenevix,  elle 
y  développe  un  tanin  et  une  huile  empyreumatique,  amère  et 
aromatique,  qui  d'après  eux  communiquent  au  café  sa  pn»priélé 
éminemment  excitante.  Si  la  torréfaction  est  poussée  trop  loin» 
le  principe  aromatique  se  dissipe;  si  elle  ne  l'est  pas  assez,  il  ne 
s'y  développe  pas.  La  même  chose  arrive  si  au  lieu  d'infuser 
simplement  le  café,  ou  le  fait  bouillir.  La  torréfaction  du  café 
Bourbon  doit  être  poussée  moins  loin  que  celle  du  café  Marti- 
nique, et  il  parait,  d'après  les  essais  de  M.  Cadet  de  Gassicourt, 
que  l'infusion  la  plus  délicieuse  est  celle  que  l'on  prépare  a%ec 
parties  égales  de  café  Bourbon  et  de  café  Martinique,  torréfiés 
séparément  et  à  des  degrés  différents.  D'après  cet  auteur ,  ces 
graines  non  torréfiées  donnent  à  l'analyse  un  principe  aromati- 
que particulier ,  une  huile  essentielle  concrète,  du  mucilage  qui 
probablement  est  le  résultat  de  l'action  de  l'eau  chaude  sur  la  fé- 
cule, une  matière  destructive  colorante,  de  la  résine,  une  très- 
petite  quantité  d'albumine  et  de  l'adde  gallique  qui,  selon  le 
docteur  Grindel,  est  de  l'adde  Unique,  tandis  que  M.  Payssé  le 
considère  comme  un  acide  nouveau  qu'il  nomme  acide  cafique, 
M.  Chenevix  a  retiré  en  outre  du  café  une  substance  végétale 
particulière  qu'il  aopeMe  caféine,  et  dont  l'existence  a  également 
été  consUtée  par  MM.  Robiquet  (  Dict,  ledkno/.,  article  Café), 
Pelletier  et  Caventou  (Journal  de  ckiwue  médicale,  t.  ii,  p.  391, 
H  Journal  de  pharmeieie,  t.  xii,  p.  239).  —  Action  du  café 
iur  tkomme  sain.  Les  effets  du  café  sur  l'économie  se  font 
d'aataot  mieux  sentir ,  et  son  infusion  est  d'autant  meilleore 

93 


Qàwé. 


4|u'on  Uisse  éooaler  moins  de  temps  entre  fa  totréêictioii  et  sa 
préparation.  Les  effets  du  café  n  ont  pas  été  envisagés  de  la 
même  manière  par  tous  les  aotears.  M.  A.  Riobard  s'exprime 
ée  la  sorte  :  «  CeUe  liqueur ,  prise  chaade ,  est  an  siitmilafit 
énergique;  elle  a  tous  1<»  avantages  des  boissons  spirituevses 
sans  avoir  aucun  de  leurs  inconvénients  >  c'est4'dire  quelle  ne 

Êoduit  ni  l*ivresse  ni  tons  les  accidents  q«i  raccompagnent, 
te  détermine  dans  I  estomac  un  sentiment  de  bien<ètre,  une 
stimulation  qui  ne  larde  pas  à  s'étendre  à  toute  Téconomie  ani* 
flMie.  Les  (acuités  morales  et  intellectuelles  deviennent  plus 
vives  et  plus  actives  sous  son  influence.  Les  mouvements  du 
cœur  et  oes  vaisseaux  sanguins  sont  plus  développés,  plus  fré- 
quents y  les  conlracliuns  musculaires  plus  faciles ,  etc.  Prise 
après  le  repas,  l'infusion  du  café  rend  la  digestion  plus  prompte 
et  plus  facile.  Il  est  à  remarquer  que  lusage  du  café  avant  ledl- 
oer  détermine  plutôt  Tanorcxie  qu1l  n*excile  Fappetit.  d  {Diet. 
de  med.y  t.  Vi,  p.  167.)  «  Les  eflels  du  café  comme  digestif,  dit 
M.  Londe,  sont  généralefnent  connus.  Par  le  fer  qu*il  contient 
en  quantité  assez  notable,  il  pourrait  être  avantageusement 
domié  à  petites  doses  aux  persuimes  étiolées,  lymphatiques, 
chez  lesquelles  Théniatose  se  fait  mal  et  est  peu  active.  On  le 
donne  pour  surmonter  laclion  accablante  d'une  tompérature 
trop  élevée  ;  un  règlement  de  la  marine  royale  prescrit  d'en  dis- 
tribuer le  malin  aux  équipages,  aussitôt  que  le  navire  a  passé  le 
tropique.  Du  reste,  son  usage  chez  les  personnes  irritables  dé- 
termine la  pâleur,  augmeiile  la  maigreur  et  accélère  Tépuise- 
ment.  Chez  les  personnes  faibles,  auxquelles  il  est  contraire,  il 
augmente  l'anaiblisseiiieiil  ,  les  rend  aptes  à  être  faci- 
lement frappées  par  les  inOucnces  morbiliques ,  donne  lieu 
à  des  tiraillements  d  estomac.  A  ces  symptômes  s'ajoutent  par- 
fois une  sensation  de  gonQcinentdans  la  région  épigastrique  et 
abdominale ,  des  étouflemeiits,  la  ilyspepsie,  les  gastralgies ,  la 
tristesse;  et  chez  les  femmes  presque  toujours  des  écoulements 
desorganesgénilaux. >HiV(mv.  éfém,  d'hyg.^  t.  ii,  p.  336  etsuiv.) 
Le  docteur  iiollet  fait  des  observations  dont  les  résultats  s'accor- 
dent peu  avec  les  précédents  sur  l'usage  du  café  pris  en  grande 
quantité  et  |)endant  un  temps  trcs-prulongé.  «  A  la  gastralgie 

âu'il  détermine  ,  se  joint,  après  un  temps  variable,  une  espèce 
e  frisson ,  de  frèiuissemenl  dans  le  côte  gauche  de  la  poitrine, 
un  poids  incommode  au-devant  du  thorax,  accompagne  de  dys- 
pnée, et  de  plus  une  excitatioti  générale  dont  les  caractères  sont 
aualoguesà  ceux  de  Tébriélé  commençante.  Si,  dans  cet  état,  on 
persévère  dans  l'usage  du  café,  il  survient  un  malaise  plus  pro- 
fond, les  mains  et  les  pieds  sont  saisis  d'un  froid  glacial  et  d'une 
sueur  froide.  Il  existe  en  outre  une  sensation  de  froid  incom- 
oiode  à  la  partie  postérieure  de  la  tête.  Quelquefois  ces  accidents 
deviennent  plus  graves  ,  et  il  survient  alors  des  fourmillements 
du  cuir  chevelu,  une  céphalalgie  intense,  le  trouble  de  la  vue, 
des  verliges;  la  marche  devient  vacillante,  le  pouls  faible  et 
irrégulier;  la  suffocation  est  imminente  et  s'accmnpagne  d'in- 
sensibilité et  de  convulsions.  La  douleur  de  l'estomac  donne 
lieu  à  des  spasmes  violents,  les  mouvements  du  cœOT  deviennent 
douloureux  et  semblables  à  de  foires  palpitations;  quelquefois, 
au  contraire,  l'action  de  cet  organe  se  ralentit  au  point  de  dé- 
terminer la  syncope.  Le  maladie  devient  très-irritable,  chagrin 
et^morose.  d  Le  docteur  Collet  remarque  que  ces  symptômes  ré- 
sistent à  tous  les  remèdes  ;  qu'ils  ne  cèdent  qu'à  Tinterruption 
de>r usage  du  café,  et  qu'ils  se  produisent  aussitôt  qu'on  reoom^ 
mence  a  prendre  celte  boisson  (Tke  Lemd,  fmed,  ^as.,  avril 
1855,  et  Àreh,  gén,  dtméd.y  deuxième  partie,  t.  m,  p.  435). 
Les  observations  de  M.  Cotlereau  témoignent  ^^dement  de 
l'action  afiaiMissante  ou  contro^slimulanle  du  café,  (c  J'ai  vu  des 
jeunes  gofis,  dit-^l,  qui  avaient  pris  des  doses  trop  considérables 
de  café  pour  s'exciter  au  travail,  tomber  momonlanément  daiis 
l'hébétude,  perdre  l'appétit  et  maigrir  d'une  maiiièfe  extraor- 
dinaire. »  (Cotlereaa,  Dici.  des  éiad.  médic,  t.  iii,  p.  8.)  —  Un 
des  effets  do  café  qui  n'a  pas  été  noté  généralement,  et  qui  est 
néanmoins  des  plus  constants,  surtout  chez  4es  personnes  qui 
n'en  font  usage  que  depuis  peu  de  temps,  c'est  l'augmentation 
de  la  sr*crétion  des  urines  qu'il  déternune.  Selon  M.  (àriaconfiini, 
ee  sont  les  substances  hypoaihénisantes  qui  augmentent  généra- 
îement  les  excrétions  {Tratimêo  fiiosofico  aperùnentiîe,  etc^ 
t.  II,  p.  18).  —  PropriéiésihérapetiUques  du  eafé.  La  thérapcu- 
tique  semble  venir  à  l'appui  de  l'opinion  qui  attribue  au  ca(é 
des  propriétés  contnyslimulantes  ou  hyposlhénisantes  eéphali- 
ques.  L'opium  tue ,  comme  l'on  sait ,  en  congestionnant  l'encé- 
phale ,  et  c'est  aux  acides  et  au  café  que  l'on  a  recours  pour  «vi 
combattre  les  effets.  M.  Giai^omfni  le  conseille  dans  ce  cas  (LOC0 
ctfl.,  1. 1,  p.  514);  Percival  [Esttrys  tned.  amd  «â^.)  etCarminati 
(Ofm$c,  thérap.)  ont,  au  rapport  de  Murray,  expérimanié  l'ac- 
tion neutrabisaivle  des  effets  de  l'opium  daus  le  café,  ^e  u'infir* 


(ns  )  câvé. 

meut  ancaneroent  leB  expérienoei  Mes  fur  M.  ¥ 
lui-même,  et  qui  l'ont  amené  à  admettre  qmt  te  culé«t  F 
pris  en  même  temps,  agissent  iwdépcodawiBicat  !*«•  4e  f  a« 
etfoccfwi^«neiit,c^<|uénettonspiiTanpa>trèi  raHuwd(iii 
de  méd.  el  chir,  pral.,  t.  lY,  p. 96&,mi).  M.  Orfifa ^rauÉM 
t.  II,  deuxième  partie,  p.  231)  dit  s'être  aasnré  ifwe  le  calé  éb 
nue  les  accidents  occasionnés  par  l'opium,  i|iioiqiie  ne  le  du» 
posant  pas  dans  l'estomac  Le  café  est  aussi  employé  a«er  ««» 
lage  pour  combattre  l'ivresse;  ce  qui  aérait  difficile  à  cn^nt- 
dre  SI  le  café  jtmissait  de  propriétés  exdtmUea  et  lépenun 

enivrantes ,  c'est-à-dire  analogues  à  celles  des  t~' 

ques,quoique  à  un  plus  faible  degré;  s'il  en  était 

on  aurait  peine  à  conipremire  pourquoi  1rs 

leraient  de  l'opium  au  café,  daus  le  but  de 

ivresse  <im  generiê  qui  fait  leurs  délices,  et  que  Ti 

vin  les  em{!èche  de  se  procurer  autremeuL  Le  cuCé  a  de 

encore  avec  succès  dans  les  fièvres  ÎTitermittieotcs 

en  Russie  par  le  docteur  Grindel ,  qui  Bwnr 

de  qualre-vmgts  cas  de  fièvres  interinitlf^nles  tnîté»^* 

café  non  torrélié,  un  petit  nombre  seulement  a  résisté  à  «■« 

lion  (Bihliolh,  méd,,  t.  l^xiLii).  Ce  sont  là  des  a&riMaiçb 

lorsqu'elles  sont    légitimes  ou  essentielles ,  ne  cèdem  pe^ 

Su'au  quinquina  et  a  ce  médicaiiienl,  ou  à  raneoic  tém  I 
rendrin  {Gnz.  des  hôp.^  26  mars  1840J;  or,  Farseoiceil  bûa 
jouir  de  propriétés  excitantes,  et,  par  analogie,  oa  orprats 
attribuer  au  café,  lorsq^u'il  guérit  dans  les  nttmaas.  (k  Cem- 
ploie  aussi  avec  efl^cité  contre  la  céphalalgie,  fa  anpaar,  fa 
pesanteur  de  tète.  Mui^grave,  Pringle,  1  loyer,  ^rmv»,  Im  d 
Laémiec  Tant  administré  avec  avantage  dams  Tiriban  Vnb- 
sion  concentrée,  avec  addition  du  jus  de  citran,  aélè  capi«»t 
également  avec  succès  contre  les  fièvres  intenniMculo  (iana 
/nim.  de  mid,,  t.  xxiv,  p.  S43).  Laauoni  et  aulm  wÊtr 
ont  prescrit  cette  infusion  contre  eerUinf  i  iliaf  1  lui  1  (jeu  5  T 
t.  I,  ol)s.  44).  Les  personnes  nerveuses,  «t  tes  s^eu  ifr>» 
d'Iiémorroiides ,  doivent  s'abstenir  soigneusement  et  faar  J 
café,  ainsi  que  les  individus  atteints  de  pbii^wisjkj  ilu— i 
cheteux,  ainsi  quechezeeurx qui  en pennentè  (ortedMP.i» 
dutt  souvent  la  dyfrpepsie,  lagastralpie,  etc.(A.fticl«rd,ifl»t«. 
p.  168).  M.  Martin  Solcm  a  montré,  dam  nti  wmhménf^lttm 
18ga  [Buikiin  gitiéralde  tkérapemii^U9^  i.  m.  p.mum  , 
que  l'wfluenceremarquable el  pénible  qu'épu  owpe  lewiilni 
la  fièvre  typhoïde  est  suscepti tile  d'être  muitiliée  dnafa^ 
cas  par  le  café.  Ce  praticien  produit  trois  obaervatiwi  r^fu 
de  son  assertion.  L'infusion  de  café,  adminiatrér  à  b^  ^i 
grammes  {i  gros)  à  50  granHiies  (1  once) ,  a  agi  d'uar 
manifeste  sur  le  cerveau,  et  a  dissipé  la  somnoliaMe  rt  l 
ment,  la  stupeur  en  d'autres  termes.  M.  Marti 
d'administrer  de  préférence  l'infusion  de  café  dans  M 
où  la  réaction  fébrile  présente  le  n>ains  d'inieni&ilê,  et  éf  y^ 
ner  à  la  dose  de  8  grammes  (2  gros)  à  15  grammes  'étm^^. 
infusée  dans  56agrammes  d'eau  (1  livre)  oonwenMtmt^ ■  ''* 
M.  i.  Roques  a  j^uéri  un  cas^e  gravelle  au  moyen  éic^  ^ 
praticien  le  consedledansl'aménorrhée,  ta  drsméiiorHiw, ai* ^ 
rose,  les  symptômes  précurseurs  de  I  apoplexie,  la  gMUp:<* 
regarde  comme  un  des  moyens  prophy  lacliqv es ëes  plui  1  fe  >" 
dans  les  pays  où  régnent  des  6èvres  de  mauvais  carad^^s»* 
lieux  exposés  aux  émanations  pernicieuses  des  marais.  M. t  ^ 
ques  veut  que  l'on  prescrive  le  café  dans  les  aftectàonf  pi-o> 
tiques ,  et  qu'on  le  défende  aux  individus  nervenx ,  Imu»'' 
il  termine  son  intéressant  mémoire  en  rapfielant  lcshr'> 
qu'on  a  tirés  du  café  dans  ks  einpeismuiemcsrts  far  fapv  ■ 
jusquiame,  la  pomme  épineuse,  ta  bdladene,  cwitunscta*^ 
gn<ms,  et  enËn  dans  l'asphyxie  par  le  charbon  {MmA.  «^^  ' 
Ihérap.,  t.  VIII,  p.  ti89  et  suiv.).  Nous  rapyt^lei  ui  i 
l'homœopalhe  Hahnemann  proscrit  le  caw  qu'il 


poisons  les  plus  violents;  mais  nous  devons  dire  que  1^  * 
reconnu  nuisible  dans  les  manx  de  ner€^  et  q«e  IVwn»>^ 


Ê 


une  jeune  religieuse  d'un  lempéraroent 
quée  subitement  de  cardialgie,  d  évanomasenBentjt  et  dp 
après  avoir  fait  «n  usage  immodéré  ée  celte  botsaa 
docteur  Coutanceau  l'a  vu  dimiiwer  notableraent  Ti 
paroxysmes  dans  les  fièvres  pernicieuses  oui  ont 
deaux  en  1805  ;  et  le  docteur  Labuananliere  s^«i 
avantage  pour  dissiper  les  symfttômes  lomateni.  d*nBr  r^ 
catarrliale,  accompagnée  d'une  grande  stupevr.  —  Cah  *>' 
bAiT.  Plusieurs  auteurs  attribuent  à  cette  liouson  énf^^ 
tés  légèrement  laxattves  ;  on  Taccnse  également  de  ém^  ■* 
à  des  écoulements  des  organes  genitanx.  Au  resse^  c>«  •■  *' 
ment  a^éable ,  qui  soutient  longtemps  et  qui  est  d^nr  «** 
lion  faoïle.  -—  Café  vurgativ.  il.  GnaconHoi  omiMMk  ^  ^^ 
infuser 8ii  12 giaromas  (â à Sgios) dexénèdnnde Pm,*- 


se  servir  de  celle-ci  poor  faûe  le  café.  Far  ce  inojeD,  diUil  »  oa 
aduiinisire  le  purgatif  aiucnfaiiUȉ  leur  iiisu,ce  (|ui  est  surluul 
oomimjde  lorsi|u*il  iiiifx^rie  d  eu  i(*|»éler  l'emploi  (Giacoiuiuj» 
Tr aUi  pkHoêQuh.  êl  estpér,  de  ihérap,^  etc.,  L  iv,  p.  517).  — 
Sirop  dk  café,  formule  de  M.  Ferrari.  C^afé  du  Levant  tuf  ré- 
fiéy  120  graïufiies  (t  onces)  ;  eau,  1,000  grammes  ^2  livres)  ;  su- 
cre raffiiié,  1,500  grammes  (5  livres).  Dans  un  vase  fermé  pett^ 
danl  six  heures,  faites  infuser  le  eaCe  avec  750  grammes  (1  livre 
et  demie)  d'eau  froiilc,  en  le  déboiirbant  un  [)eu;  oa  place  en- 
suite le  vase  au  baûi^marie  ;  quand  l'eau  du  bain*marie  bout, 
QO  en  retire  le  vase  ;  oo  Kiiâse  déposer,  oa  dêcauley  et  Ton  verse 
sur  le  résidu  les  180  grammes  (6  onces)  d*eau  restante.  Au  bout 
de  quelques  heures,  ou  décaiile  cl  Ton  uiéle  les  liqueurs,  que 
l'on  verse  peu  à  peu  sur  le  sucre  ;  on  fait  dissoudre  au  bain-oia- 
rie,  et  l'on  passe  à  la  chausse.  La  dose  de  ce  sirop  est  de  15  à  50 
graoïmes  (tlenài-once  à  une  once),  et  même  davantage»  dans  une 
quanliié  suffisante  de  vêhiride. 

CAFE  (dùcipL  ecdéê,).  Quelques  casuistes  prétendent  que  le 
café  ne  rompt  point  le  jeune;  mais  ils  ont  tort,  puisqu'il  est 
certain  que  le  café  est  nourrissiint ,  et  que  toute  liqueur  nourris- 
sante rompt  le  jeune ,  quand  elle  est  prise  dans  une  quantité 
suffisante  à  cet  effet  (F.  Jeink). 

cafë-au-lait,5.  m.  {hiêt.  nal.  ),  espèce  de  coquille  du 
genre  des  porcehiioes,  que  Ton  dit  être  de  la  couleur  de  café  au 

€Af£  français,  s.  m.  (comm,).  Il  se  dit  improprement  de 
racines  ou  de  graines  que  Ton  torréfie  et  réduit  en  [M)udfe  pour 
lei  mélanger  avec  le  véritable  café. 

CAFÉIEB  (F.  CaFFIEB). 

CAFÉJEREy  s.  f.  {ècon.  Tusl,\  lieu  planté  de  caffîers. 

CAFEINE  {chimie).  La  caféine  n'a  été  jusqu'ici  rencontrée 
que  dans  le  café.  £lle  y  fut  observée  pour  la  preniière  fois  par 
Jf .  Runge.  puis  par  JM.  Robiquet  (£><'c(ion.  (rciino^,  art.  difé)^ 
et  par  MM.  Pelletier  et  Caveutou  \,Diclion,  de  médecine ^  même 
article).  —  Elle  cristallise  en  aiguilles  blandies,  soyeuses,  lé- 
gèrement aœères,  neutres,  au  i  abandonnent  envirou  8  pour 
f  00  d'eau ,  à  la  température  de  180°,  et  perdent  en  même  temps 
leur  éclat  et  leur  flexibilité.  — Elle  se  tond  aisément,  se  résout 
en  un  liquide  transparent,  et  se  sublime  ensuite  sans  laisser  de 
résidu.  -*  L'eau  froide  en  dissout  un  cinquantième  de  sou 
poûJs;  l'eau  bouillante  beaucoup  plus,  à  tel  pint  que  la  liqueur 
se  prend  en  masse  cristalline  par  le  refroidissement.  Sa  s()lubi<^ 
lite  dans  l'alcool  anhydre  est  assez  faible;  elle  est  au  contraire 
trèft*prononcée  quand  l'alcool  est  étendu  d'un  quart  ou  d'us 
tiers  de  son  poids  d'eau.  L'éther  et  l'essence  de  térébenthine  en 
dissolvent  à  peine  des  traces.  Les  acides  et  les  alcalis  favorisent 
sa  dissolution  aqueuse;  mais  ils  ne  paraissent  pas  se  combiner 
avec  elle ,  ni  lui  faire  éprouver  d'altération.  Pfoff  assure  ntéme 
que  Tacide  azotique  bouillant  ne  l'attaque  pas.  —  Elle  n'est  pas 
précipitée  par  l'infusion  de  soix  de  galle,  m  fiar  les  sels  de 
cuivre,  ni  par  l'acétate  de  plomb  neutre  ou  basique.  —  On  se 
procure  la  caféine  en  traitant  par  l'eau  bouillante  à  plusieurs 
reprises  le  café  réduit  en  poudre,  versant  dans  les  liqueurs 
réunies  de  Tacétatede  plomb,  les  tiltrant  ensuite,  y  faisant 
passer  un  courant  de  gaz  sulfhydriaue  pour  décomposer  l'ezcès 
d'acétate,  les  filtrant  de  nouveau  et  les  concentrant  par  l'évapo- 
ration.  La  caféine  cristallise  par  le  refroidisspment;  on  la  pu- 
rifle  en  lui  faisant  subir  une  nouvelle  cristallisation.  Les  résul- 
tais analytiques  olttenus  par  MM.  PfafT,  Licbig.  Wœhler,  font 
voir  aue  la  caféine  desséchée  est  formée  de  49,8  de  carbone, 
il8,8  d'azote,  5,i  d'hydrogène,  et  16,3  d'oxygène^  ce  qui  donne 
pour  sa  formule  atomique  : 

CAz'H*OoueAz*H'*0>. 

A  IVtatbydraté,  elle  est  représentée  par  C*Az*  H'^0' H- H' O. 
—  C'est ,  de  toutes  les  matières  organiques  non  acides  dont  la 
ccmiposilion  est  connue,  celte  qui,  après  l'urée,  renferme  la  plus 
grande  quantité  d'azote.  Baron  Thénard  (de  rinstilut). 

CAF^IQUE  (AciBE^  (f^^w^e),  trouvé  dans  le  café  par  M.  PfiifF. 
Son  existence  est  douteuse  (F.  le  Traité  de  chimie  de 
M.  Berzélius.  vi,  31 1). 

CAFÉIBIE  {V,  CaFÊIÈRE). 

CAFÉ-LALÉ ,  S.  m.  (botan),  nom  qu'on  donne,  en  Turquie, 
h  la  tulipe. 

CAFE-HABRON ,  i.  m.  (boian.).  C'est  le  fruit  de  la  gaerlnère, 
qui  ressemble  beaucoup  au  café. 

CAFÉOMÈTRE,  S.  m.  (phtfê,) ,  instrument  propre  à  me- 
surer la  pesanteur  spéciGque  du  café. 


(  7ii  )  €À«is. 

CAFioM^RiqUE,  adj.  des  deux  genr^(pA!M.)y  4^  Ueol . 
qui  est  rclalif  au  caféomètre. 

CAFERAS,».  m.  (ugricuU,),  sorte  d'engrais  composé  de 
cendres,  de  boue  des  routes,  de  curages  des  rivières,  en  usage 
dans  le  nord  de  la  France. 

CAFËRO^ilASUM  (géogr,  anc),  ville  d'Elrurie,  à  Test  de 
Luua, 

CAFES  (Etablissements  publics).  Quelques  années  après 

3ue  Soliman  Aga,  ambassadeur  de  la  Porto  Ottomane  à  la  cour 
e  Louis  \Vl ,  eut  introduit  en  France  l'usage  du  café  (t660], 
un  Aiméuieu  nommé  Pascal  imagina  d'ouvrir  à  la  foire  Saint* 
Germain  uu  établissement  spécialement  destiné  h  la  vente  de 
la  boisson  nouvellement  importée  d'Orient.  Cette  spéculation 
lui  réussit  parfaitement,  malgré  le  haut  prix  de  la  fève  de  café 
à  celle  époaueda  livre  s'en  vendit  il  jusqu'à  iOécusj.  Encouragé 
par  ce  succès,  Pascal,  le  temps  de  la  foire  écoule,  établit  son 
café  sur  le  quai  de  l'Ecole,  et  api  es  quelques  années  se  retira, 
avant  réalisé  une  fortune  considérable.  Ses  deux  garçons,  Pro- 
cope  et  Grégoire,  se  partagèrent  sa  clientèle.  Tous  deux  trana- 
|H)rlèient  leurs  établissements  dans  la  rue  des  Fossés  Saint*- 
Gcrmain.  Le  café  de  Procope  faisant  précisément  face  à  la  Co- 
médie-Française ,  ne  tarda  [toinl  à  devenir  le  rendez-vous  des 
acteurs  et  des  beaux  esprits  ilu  temps.  Sa  grande  vogue  ne  date 
cependant  point  de  cette  époque.  Ce  ne  fut  qu'au  commence- 
ment du  wiii*"  siècle,  lorsque  J.-B.  Rousseau,  la  M*  the,  etc., 
et  plus  tard  Piron,  en  eurent  fait  le  lieu  habituel  de  leurs 
réunions  qu'il  se  Iransforma  en  une  sorte  de  bureau  d'esprit, 
bientôt  autant  redouté  que  renommé  Là  ,  en  cflet ,  se  disaient 
les  anecdotes  piquantes,  s'élalK)raienl  les  crilic^ues,  s'aiguisaient 
les  épisrammes  sur  les  choses  du  jour,  là  enhn  se  colportaient 
toutes  Tes  nouvelles  littéraires.  C'était  le  Tortoni  de  la  litlératore 
du  xviii'  siècle.  —  De  la  même  époque  date  aussi  l'établisse- 
ment de  quelques  autres  cafés,  encore  Oorissants  de  nos  jours  : 
le  café  de  Foy,  le  café  Manoury  (où  ^e  réunissent  les  amateurs 
du  jeu  de  danies],  et  surtout  le  café  de  la  Régence  donl  la  répu- 
tation s'est  répandue  dans  tous  les  lieux  où  a  pénétré  le  culte 
des  échecs.  —  Peu  à  peu  le  nombre  des  cafés  s'augmenta  ;  ik 
remplacèrent  les  cabarets  où  parfois  les  grands  seigneurs  trou*- 
vaieiit  plaisir  à  venir  $' encanailler;  en  1789  on  en  comptait  déjà 

f)rès  de  six  cents.  Ce  nombre  a  quintuplé  depuis.  —  Pendant 
a  révolution  les  principaux  servirent  de  points  de  réunions  aux 
meudires  des  factions  diverses  qui  se  disputaient  le  pouvoir  eo 
France.  Ainsi  le  café  Valois  (maintenant  fermé)  fut  longtemw 
le  rendez-vous  ordinaire  des  royalisles.  —  Maintenant  les  caMS 
t)arisiens  ont  perdu  généralemenl  la  physionomie  qui  les  dis- 
tinguait autrefois  les  uns  des  autres.  Tousse  ressemblent  quanl 
au  fond,  la  forme  seule  diffère.  La  plupart  sont  élégamment 
décorés ,  quelques-uns  d'une  manière  splendide.  Dans  tous  un 
joue,  on  lit  les  journaux  ,  on  prend  des  rafraîchissements  ,  et 
même  l'on  déjeune  et  l'on  dîne.  On  en  trouve  qui  ont  remplacé 
leur  abonnement  aux  journaux  par  la  représentation  de  pelites 
pièces,  l'exécution  de  symphonies  (café  des  Aveugles  au  Palais- 
Royal,  café  du  Spectacle  sur  le  boulevard).  —  Dans  les  villes  de 
second  et  de  troisième  ordre,  le  public  des  cafés  conserve  davan- 
tage une  certaine  homogénéité.  Les  uns  sont  fréquentes  presque 
exclusivement  par  des  militaires,  les  autres  par  des  marins; 
ceux-ci  par  des  avocats ,  ceux-là  par  des  négociants ,  etc.  Là 
fleurit  encore  Ui  race  des  poliliques  de  cafét,  si  répandue  au 
temps  de  l'empire  et  de  la  restauration.  —  Les  cafés  sont  «n 
France  plus  nombreux  et  plus  confortables  qu'en  aucun  autre 
pays.  Il  en  existe  néanmoins  beaucoup  en  Angleterre,  en  Alle- 
magne, en  Russie,  etc.  Dans  ces  deux  derniers  pays  les  maîtres 
de  cafés  sont  en  même  lemps,  pour  la  plupart,  pâtissiers-confi- 
seurs. —  En  Orient,  les  cafés  ont  subi  de  nombreuses  vicissi- 
tudes. Etablis  d'abord  par  centaines  à  Conslantinôpie  lorsque 
l'usage  de  la  liqueur  dTémen  commença  à  devenir  général,  ils 
furent  subitement  plus  tard  ,  pendant  la  minorité  de  Maho- 
met IV,  fermés  par  l'ordre  du  grand  vizir  Cougnougli.  A  la 
même  époque  le  café  fut  vivement  attaqué  par  quelques  doc- 
teurs, comme  proscrit  par  la  loi  de  Mahomet.  Il  sortit  toutefois 
vainqueur  de  cette  épreuve,  et  peu  à  peu  les  cafés  se  rouvrirent. 
Ils  sont  maintenant  en  aussi  grand  nombre  en  Orient  qu'en 
Occident.  —  On  remarc|uera  que  chef  noué  le  développement 
des  cafés  a  marché  de  pair  avec  celui  des  classes  bourgeoises.  En 
effet,  les  cafés  sont  les  cabarets  de  la  bour^oisie.  Ainsi,  à  rpe- 
sure  que  celle-ci  s'est  formée ,  que  sa  condition  s'est  améliorée, 
les  cafés  se  sont  multipliés  et  emt)ellis.  Ils  étalent^e  nos  jours 
un  luxe  éblouissant  :  mais  aussi  nulles  banqueroutes  ne  sont 
plus  fréquentes  que  celles  de  leurs  exploitants. 

ciAFÉS  ijurisprX  Les  cafés  sont  soumis  à  la  même  législation 
que  les  cabarets  (  Y.  ce  root). 


CAFRTlfeRE. 


(740) 


GAFFABELLI. 


CAFETAN  00  CAFTAN ,  S.  m.{mœurê  et  usages) y  nom  par 
lequel  on  désigne  une  espèce  de  robe  ou  pelisse  fort  en  honneur 
parmi  les  Turrs.  Le  grand  seigneur  distribue  des  cafetans  aux 
personnes  qu'il  veut  honorer,  et  particulièrement  aux  ambassa- 
deurs (les  diverses  puissances  accrédités  pr^s  de  lui.  Il  en  en- 
voie aussi  y  en  signe  de  satisfaction ,  aux  paclias  et  aux  autres 
princes  et  seigneurs  musulmans  qui  sont  dans  son  voisinage 
ou  sous  sa  dépendance.  Les  pachas,  a  leur  tour,  offrent  le  cafetan 
aux  personnes  qui  les  approchent ,  et  plusieurs  souverains  de 
l'Afriaue  et  de  I  Asie  leur  ont  emprunté  cet  usa^e.  Le  cafetan 
est  ordinairement  composé  d'étoffes  riches  doublées  en  martre, 
en  zibeline  ou  autres  fourrures  dont  la  valeur  est.  proportionnée 
à  rhonneur  que  Ton  veut  faire.  L'usage  veut  d  ailleurs  que, 
pour  rendre  nommage  à  celui  de  qui  Ton  reçoit  le  cafetan ,  on 
s'en  revête  pour  se  présenter  devant  lui.  Il  existe  en  Perse  et 
dans  quelques  autres  cours  de  l'Orient  une  coutume  semblable 
que  l'on  désigne  par  le  nom  de  khélai.  Ce  mot  comprend,  outre 
la  robe  qui  compose  le  cafetan,  plusieurs  autres  objets  de  prix, 
tels  qu'une  armure,  un  éléphant  ou  un  cheval.  Le  double  usage 
du  cafetan  et  du  khélat  paraît  être  fort  ancien  chez  les  Oricn- 
taux  ;  on  en  retrouve  des  (races  à  travers  Thisloire  des  premiers 
temps  de  Thégirc.  Le  cafelan,  espèce  de  redingote  longue,  se 
croisant  par  devant  et  à  collet  rond,  est  aussi  en  usage  chez  les 
Russes;  et  les  cochers  de  cette  nation,  dont  on  connaît  le  cos- 
tume pittoresque,  le  portent  même  à  l'étranger. 

CAFETIER,  s.  m.  (comm,),  marchand  qui  vend  du  café  tout 
fait,  ainsi  que  d'autres  t)oissons,  chaudes  ou  froides,  telles  que 
thé,  punch,  limonade,  etc.  Il  est  beaucoup  moins  usitô  que  Li- 
monadier (  F.  ce  mot). 

CAFETIÈRE,  s.  f.  (écon.  domesl.),  appareil  destiné  à  préparer 
l'infusion  de  café  d'une  manière  égale  et  économique.  La  plu- 
part du  temps  cetle  infusion,  faite  avec  précipitation  et  sans  avoir 
égard  à  la  proportion  de  la  poudre  ni  a  la  température  de  l'eau 
qu'on  emploie,  ne  donne  aue  de  mauvais  résultats.  C'est  ce  qui 
a  conduit  à  imaginer  lesnivers  appareils  dont  il  va  être  ques- 
tion. Extraire  et  conserver  en  totalité  l'arôme  du  café,  telles 
étaient  les  deux  conditions  à  remplir.  Quelques  personnes  enfer- 
ment la  poudre  dans  une  chausse  faite  a  une  étoffe  de  laine 
serrée,  et  jettent  ensuite  dessus  de  l'eau  bouillante  à  plusieurs  re- 
prises. C  est  un  fort  bon  procédé,  pourvu  que  l'eau  soit  bien 
bouillante  cl  versée  par  parties;  mais  cela  demande  beaucoup 
de  temps  et  de  soin.  Il  en  est  de  même  delà  cafetière  d /a  Dubel- 
ioy,  composée  de  deux  vases  superposés.  Celui  de  dessus,  dans 
lequel  se  met  le  café  pulvérisé,  a  un  fond  percé  d'une  multitude 
de  petits  trous,  et  l'on  y  verse  l'eau  boudiante  comme  il  vient 
d'être  dit  précédemment.  D'autres  cafetières,  celles  de  Morizc 
et  de  Laurent,  imitées  depuis  par  d'autres  fabricants,  sont  dis- 
posées de  telle  sorte  que  le  café  se  fait  tout  seul.  Dans  une  par- 
lie  de  l'appareil  se  met  l'eau  froide;  une  boite  percée  des  deux 
côtés  contient  la  poudre  de  café;  une  troisième  pièce  est  desti- 
née à  recevoir  le  produit  de  l'opération.  Le  tout  est  placé  sur  une 
lampe  à  l'esprit-dc-vin.  Lorsque  l'eau  commence  à  bouillir,  la 
vapeur  pénètre  peu  à  peu  le  café  ;  ensuite,  l'eau  le  traverse,  et 
l'on  obtient  une  infusion  à  la  fois  parfumée,  claire  et  brûlante. 
Il  y  a  quelques  légères  différences  dans  la  structure  de  ces  appa- 
reils dont  les  principes  sont  les  mêmes  et  les  avantages  à  peu 
près  ég.uix.  Ils  consistent  en  ce  que,  sans  qu'on  ait  besoin  «le 
s'en  ocruprr  continuellement,  l'eau  atteint  la  température  de 
80",  et  que  rVsl  alors  seulement  qu'elle  traverse  le  café  assez  ra- 
pidement pour  n'avoir  pas  le  temps  de  se  refroidir.  Ajoutons  à 
cela  que  los  mesures  sont  invariablement  fixées,  et  que  l'on  doit 

^ttcci.-  t». .:....».,  A\^  «..'..-  »   -^ : t',^    ïï .1 j 


à-dire  où  rélmllition  a  lieu.  La  plupart  de  ces  cafetières  sont  en 
fer-hiaiir.  Il  serait  à  désirer  que  lesfillresau  moins  fussent  éta- 


blis  en  élaiii  lin,  parce  que  racidegallique  ducafé,  agissant  sur  le 
fer ,  forme  un  gallate  qui  donne  à  l'inlusion  une  saveur  et  quel- 
quefois même  une  couleur  d'encre,  principalement  lorsque  les 
ustensiles  conmiencent  à  vieillir.  Tout  récemment  on  a  fabriqué 
une  espèce  de  cafetière  en  verre,  et  par  conséquent  peu  suscep- 
•  i«  ^.  .1...,..:.  ,1- ^«  |^jp„  oônéral    ««mia-'  -.L  coil  inffé-i 

ilicusement  construite.  C'est  un  ballon  pourvu  d'un  long  col,  el 
<*aus  lequel  entre  à  travers  un  bouchon  le  long  bec  d'un  enton- 
"  V  .In  vnrré  hiun»  rt'un  petit  IHtre  de  verre  à  sa  partie 
Tlonno  0,1  remSm  d'eau  le  ballon,  et  de  caté  le  filtre;  on 
XZ.c'ï^eTm^  à  l'esprMe-vin,  et  fu  -omen^^^^^^^ 
Hlion  a  lieu ,  on  fait  plonger  dans  le  liquide  le  bec  de  I  enton- 
m\r  oui  jusquclà  avait  été  maintenu  à  quelaues  lignes  de  la 
Surface  La  pression  de  la  vapeur  y  fait  monter  l  eau  bouillante. 
Cl  bicnliM  apr6s,  lorsqu'on  a  éteint  la  lampe,  on  voit  redescen- 


dre dans  le  ballon  un  café  d'autant  plusdélideun'iii'.,. 
aucune  évaporalion,  et  qael'eao  n'a  paseoleteaundd^ 
dre  trop  abondamment  le  principe  amer  de  la  maliére  t^otm 
que  réprouvent  les  véritables  amateurs  d  que  ndimWfit  n 
portières. 

CAFénsÉ,  ÛE,  ad!j.  (médee.),  mêlé  de  café,  bitarwéi» 
Remède  caféUêi, 

CAFFA,  aujourd'hui  FŒ01>0SlA(9^.lbiii.),Till(dedHin- 
dii  gouvernement  russe  de  la  Tauride.  Aq  xiir  Éck.  ^ 
Génois  profitèrent  de  leur  prépondérance  dans  U  nvr  .W 
pour  y  fonder  des  établissements.  Ils  choisirent  powsli  h 
presqu'île  de  Crimée,  où  déjà  les  Vénitiens  avaient  wi^ 
colonies.  Ce  fat  près  de  remplacement  de  l'ancienBe  mé^ 
(en  russe  Fœodoêia),  qu'ils  fondèrent  leur  colonie  de  Gé,f9 
devint  ensuite  si  florissante.  L'année  précise  de  cette  itita 
est  incertaine;  mai.s  ce  qui  n'est  pas  douteux,  c'est  que  Tt^ 
s'en  éloigne  peu  de  celle  du  retour  des  Grecs  à  ConitHài^ 
et  qu'elle  se  rapporte  environ  à  l'an  1*266.  Calb  nefitte 
qu'une  bour^de  ouverte,  et  il  fallut  pour  la  constrain  bpi 
mission  spéciale  du  khan  desTatars.  Plus  lard  elle  (■ioiion 
de  murs  et  de  fossés  ,  pour  la  mettre  à  l'abri  desattaqoaftfc 
brigandages  de  ces  peuples.  Elle  fut  d'ailleurs  soumise iuji- 
ridiction  municipale,  a  la  tête  de  lauuelle  était  oo  ranj  t- 
voyé  de  Gènes,  et  qui  changeait  tous  les  ans.  Les  aalmrtibb- 
sements  génois  de  la  presqu'île,  Cembalo,  Orcoetçary* 
autres,  ressor tissaient  à  la  même  juridiction.  Cfsiéenjlàt 
que  les  Génois  parvinrent  à  étendre  leurconinmrAvIrlf- 
vant.  La  Crimée,  qui  leur  fournissait  du  sel  eoaMmtt,^ 
vint  pour  eux  l'entrepôt  des  productions  étrangms.U«tefli£ 
le  marché  des  pelleteries  du  Nord,  des  étoffes  de  wertdefnla 
fabriquées  en  Perse,  et  enfin  des  denrées  de  l'Iode qwjjw- 
venaient  par  Astrakhan.  Les  Génois  étendirent lewjewil»- 
inents  jusqu'à  la  région  du  Caucase,  dont  la  ridieseBRlith^ 
les  attirail  puissamment.  On  a  même  prétende  de  w  ^' 
qu'on  avait  retrouvé  dans  ces  montagnes  aoelfws  inm 
leur  ancien  séjour  qui  s'y  étaient  conservées  aepoB  pi»* !• 
siècles  qu'ils  ont  perdu  Caffa.  Ils  avaient  dans  cetle  nDtï 
marché  d'esclaves;  ils  en  auraient  fait  une  place !»««?;• 
importante  encore  s'ils  n'eussent  entravé  le  commewe^*' 
étrangers  auraient  pu  y  faire  entre  eux.  En  t475,  ^^^ 
levée  aux  Génois  par  le  sultan  Mahomet  II;  en  176,  Ao 
cédée  à  la  Russie.  —  Cette  place  étant  la  mieux  sitoèe**** 
Noire,  malgré  les  vices  du  gouvernement  turc,  elletoi<^ 
renommée  pour  son  commerce.  Chardin,  qui  la  nHUa/"^ 
dit  que,  dans  un  séjour  de  quarante  jours  qu'il  y  M^ 
Caffa  arriver  ou  partir  plus  de  400  vaisseanx.  H  T""*^ 
beaucoup  de  restes  de  magnificence  des  Génois  ;  on  •PI**'' 
Caffîa  laConstantinople  delà  Crimée,  '^^'w^'"**'*^*'?*^ 
selon  Peyssonnel,  était,  de  son  temps,  de  80,000;  zvjf^n^ 
n'en  reste  que  5,000.  Il  parle  de  son  commerce  coœnew 
très-considérable.  Après  la  réunion  de  la  Crimée,  et  [»f*| 
quent  de  Caffa,  à  l'empire  de  Russie,  Caffa  fut  défiai»  F 
franc,  en  1789.  Mais  depuis  l'ouverture  de  nouteaui  çjrtJ** 
mer  Noire ,  le  commerce  a  pris  une  autre  direction  (r.«^ 

etTAGANROG).  ^^ 

CAFFA  (Mklchior),  plus  connu  sous  le  nom  rf«  ij*^" 
naquit  à  Malte  en  163t,  et  mourut  à  Rome  en  1687.  ïx^'  • 
Bcrnin,  il  fit  de  rapides  et  notables  progrès  dansia  scfllpnu» 
prit  bientôt  rang  parmi  les  sculpteurs  les  plusdelio^^ 
cette  époque,  tant  par  la  correction  de  son  dessin  Q^JP*^- 
condite  de  son  çénie.  On  admire  de  lui.  àRome^nsi'î^ 
des  Augustins,  le  groupe  de  saint  Thomat  de  v(     n- 
meuré  inachevé  par  la  mort  de  Caffa,  il  fut  termine parn^^ 

f(^  1*1*1 1 1 

CAFFAR,s.  m.  (conim.)y  pièce  de  monnaie  arabe qoi«l^ 
à  trois  francs  de  France. 

CAFFABELLI  (Prospeb},  évêquc  d'Ascoli  en  •*^*»T^ 
Rome  en  1500,  contribua  beaucoup  à  la  f»'^^^ 
Corvin.  roi  de  Hongrie,  et  l'empereur  Frédcnr  \\\ 

CAFFARELLi  (Faostb),  archevêque  de  San^efff*^ 
Rome,  mort  en  1661,  fut  successivement  r^^^'^'*"'''*^* 
siétre,  vicaire  de  l'église  du  Vatican,  «rc»»»'^  tj^^^ 
tolique,  remplit  avec  honneur  ces  hautes  digniles  eccio-:-^ 
et  rendit  de  grands  services  à  l'Eglise.  ^^ 

CAFFABELLI  DC  FALGA  (LOCIS-MARlE-fP^jj^ 


H 


MILIEN),  général  de  division  du  génie,  assooc  «  ^, 
naquit  en  1756  dans  la  Haute-Garonne  »»  ""«  5^^!!!^  • 
lienne  d'origine.  Resté  de  bonne  heure  à  la  »«^""  +.• 
dont  il  était  le  prolecteur  naturel,  il  rcnonç.i  <*""  j^p.- 
neuf  frères  au  bénéfice  de  la  coutume  qui  lui  aca>ro« 


CAPrAmULLl. 


(741) 


CÂWfîAVX. 


i  la  fortane  {ntrimoniale.  OfBcier  da  génie  à  TariDée  an  hhm, 
fui  destitué  pour  avoir  refusé  de  reconnaître  les  décrets  de  l'as- 
tniblée  lé^lativeqai  prononçaient  la  déchéance  deLooisXVI. 
ependanlil  ne  quitta  pas  la  France  et  Tut  arrêté  en  1793.  Apurés 
ne  détention  de  quatorze  mois,  il  fut  employé  au  comité  mili- 
lire»  puis  enroyé  i  Tannée  du  Rhin,  oè  d  se  distingua  par  son 
ibiletéet  par  son  courage.  Atteint,  près  de  Marceau»  d*un  bou- 
•I  à  la  jambe  gauche»  il  souffrit  Tampotation»  et  Topération 
tait  à  peine  achevée  qu'il  rédigea  et  envoya  au  générai  en  chef 
es  conseils  sur  les  moyens  de  contenir  l'ennemi.  Ayant  suivi 
npédition  d'Egypte  avec  le  titre  de  commandant  du  génie,  il 
>ntribua  à  la  prise  d'Aleiandrie  et  à  tous  les  exploits  de  nos 
raves  pendant  cette  belle  campagne.  Au  siège  de  Saint-Jean 
'Acre,  d  visitait  les  tranchées  quand  il  eut  le  coude  fracassé  par 
ne  balle;  en  revenant  au  camp,  on  le  vil,  malgré  sa  douleur, 
arrêter  devant  un  mûrier  pour  dire  :  cr  Voilà  de  quoi  faire  de 
onnes  plates-formes,  f/est  la  quatrième  fois  que  je  le  dis.  »  On 
it  encore  forcé  de  lui  couper  le  bras,  mais  il  mourut  le  37  avril 
799  des  suites  de  Tamputalion.  L'ordre  du  jour  s'exprimait 
insi  le  lendemain  de  sa  mort  :  «  Il  emporte  au  tombeau  les  re- 
rets  universels  ;  l'armée  perd  un  de  ses  braves  chefs,  l'Egypte 
n  de  ses  législateurs,  la  France  un  de  ses  meilleurs  citoyens, 
s  sciences  un  homme  qui  y  remplissait  un  rôle  célèbre,  d  Les 
»ldats  l'avaient  surnommé  le  général  Jambe  de  tiois,  et  disaient 
i  lui  en  riant  quUipouvnil  éire  iranquiiie,  quH  avait  un  pied 
ï  France.  Plusieurs  frères  du  général  Caflàrelli  ont  dignement 
»utenu  la  gloire  de  son  nom. 
CAFFABBLLI  (J.-B.-Marir),  frère  du  général  de  ce  nom, 

né  eii  1757,  embrassa  l'état  ecclésiastique  et  devint  chanoine 
s  l'église  de  Montpellier  ;  mais  il  crut  devoir  cesser  les  fonctions 
icerdotales  durant  la  révolution,  et  ne  les  reprit  qu'âpre  la 
gnatare  du  concordat  de  180^2.  C'est  à  cette  époque  qu'il  fut 
>mmé  par  le  consul  Bonaparte  évéque  de  Saint-Brieuc,  où  il 
lourut  en  1805. 

€AFPABELLi  (Gharles-Ambroise),  frère  de  CafTarelli  du 
itga  (  V.  ce  nom),  comme  lui,  naquit  an  Falga-Villefranche 
aaute-Garonne  )  le  15  janvier  1758.  Destiné  à  l'état  ecclésias- 
|ue,  il  se  livra  à  l'élude  avec  autant  d'ardeur  que  de  succès.  Il 
ait  chanoine  de  Toul  à  l'époque  de  la  révolution.  Emprisonné 
(fidant  la  terreur,  il  ne  recouvra  la  liberté  qu'après  le  9  ther- 
idor.  L'amilié  de  Napoléon  pour  CafTarelli  du  Fajga,  qui  en 
Durant  lui  avait  recommande  sa  famille,  ne  fut  pas  inutile  à 
bbé  CafTarelli.  Dès  le  8  mars  1800,  lors  de  l'organisation  des 
éfectures,  il  fut  nommé  préfet  de  l'Ardèche,  puis  du  Calvados 
«^février  1810.  Cette  dernière  nomination  était  une  disgrâce 
casionnée  par  la  faiblesse  reproch«Sp  au  préfet  dans  rexé<:ulion 

qoelques  mesures  de  police.  Préfet  de  l'Aube,  CafTarelli 
>ntray  à  la  fin  de  1813  et  au  commencement  de  1814,  peu  de 
e  pour  seconder  le  gouvernement  impérial  qui  penchait  vers 
chute.  Les  alliés  s'élant  emparés  deTroyes,  le  préfet  s'éloigna 
cette  ville.  Le  sort  des  armes  y  a^anl  fait  entrer  Napoléon  peu 
temps  après,  il  se  montra  fort  irrité  que  CafTarelli  ne  îûi  pas 
(sitôt  revenu  à  son  poste,  et  il  prononça  sa  destitution.  Après 
restauration,  une  aéputalion  du  département  de  l'Aube  vint 
rnander  au  roi  son  ancien  préfet  ;  mais  ce  vœu  ne  fut  point 
lucé,  et  Charles  CafTarelli  roiiliniia  de  vivre  dans  la  retraite, 
il  reprit  l'habit  et  les  pratiques  de  son  premier  état.  Devenu 
MTibre  du  conseil  général  de  la  Haute-Garonne,  il  en  fut  élu 
rrétaire  chaque  année  jusqu'à  sa  mort,  arrivée  le  6  novembre 
30.  Celait  un  homme  de  bien,  fort  humain,  plein  de  f  cle  pour 
c*com  plissent  en  t  de  ses  devoirs,  intègre  et  judicieux,  joignant 
les  connaissances  littéraires  fort  étendues  le  goût  de  I  agri- 
Iture  et  des  beaux-arts.  Il  avait  fait  de  Virgile  une  étude  par- 
iilière.  Il  s'était  occupé  aussi  d'économie  politique.  Il  fit  impri- 
ma Gaen,  en  prairial  an  il,  une  notice  sur  son  frère  CafTarelli 
Falga,  in-8®  de  18  pages,  et  inséra  dans  les  Mémoires-de  la  so- 
ie d'agriculture  du  départementde  laSeine(t.  xiii)une  bonne 
duction  abrégée  des  Géoponiqnes  grecs,  dont  il  fit  tirer  à  part 
elques  exemplaires  sous  ce  titre:  Abrégé  des  Gécpaniques, 
Iraii  d'un  (mvraae  grec,  fait  iur  V édition  donnée  par  Jean- 
tolasNielai  à  Leipzig,  en  1781,  par  tin  amateur,  Paris, 
12,  in-8*>  de  147  paies.  Cet  extrait  traduit  était  fort  difficile 
lire,  et  CafTarelh  s  en  acquitta  honorablement.  Dans  un  tel 
vail,  il  y  a  de  ^ndes  difficultés  à  vaincre,  surtout  pour  les 
>ressions  techniques,  les  procédés  et  les  recettes,  la  dcsiffna- 
1  des  végétaux  et  des  drogues.  On  attribue  le  recueil  des  Géo- 
nques  grecs  à  l'empereur  Constantin  Porphyrogénètc  qui 
raît  fait  rédiger  par  Cassianus  Bassus.  I^  meilleure  édition 
e  nous  ayons  de  cette  collection  fort  curieuse  est  celle  que  Ni- 
s  donna  en  1781,  avec  une  version  latineet  des  notes.  Peut- 
e  CafTarelli  eOt^il  dû  ajouter  à  sa  traduction  qnelques  rap- 


prochements avec  ragricuHore  des  Romains  et  la  nôtre  ;  il 
pouvait  aussi  tirer  parti  de  quelques  notes  de  Niclas.  Sans 
doute  les  travaux  de  l'administration  dont  il  était  alors  chargé 
ne  lui  permirent  pas  de  se  livrer  i  cette  entreprise.  La  traduc- 
tion des  Géoponiqueê  n'est  pas  le  seul  service  qu'il  ait  rendu  à 
la  science  agronomique  :  il  seconda  la  nouvelle  et  excellente 
édition  (qui  fut  donnée  en  1804  par  la  sociclé  d'agriculture  de 
Paris)  du  Théâtre  d'agriculture  et  Ménage  des  champs  d'Olivier 
de  Serres,  auquel  il  lit  élever  un  monument  dans  le  département 
de  l'Ardèche.  C'est  à  CafTarelli  qu'on  doit  l'idée  des  perceptions 
à  vie,  dont  il  avait  dès  l'an  il  fait  valoir  les  avantages  dans  un 
mémoire  qu'il  adressa  au  ministre  des  finances,  et  qu'il  fit  im- 
primer sous  le  litre  de  Mémoire  tur  les  perceptions  à  vie,  Paris, 
1800.  C'était  un  excellent  moyen  de  faciliter  le  prompt  recou- 
vrement de  l'impôt,  et  de  l'assurer  avec  un  égal  avantage  pour 
le  gouvernement  et  pour  les  contribuables.  Il  y  a  lieu  de  croire 
que  la  famille  de  Canarelli  a  trouvé  dans  ses  papiers,  sinon  des 
ouvrages  terminés,  du  moins  d'utiles  matériaux  qui  étaient  le 
fruit  des  bonnes  éludes  auxquelles  nous  l'avons  vu  se  livrer  dans 
les  moments  de  loisir  que  lui  laissait  une  administration  fort 
active. 

CAFFABO,  le  plus  ancien  des  historiens  de  la  ville  de  Gênes, 
était  né  vers  l'an  1080,  d'une  famille  considérée,  et  probable- 
ment d'origine  allemande,  à  en  juger  par  le  nom  de  Tasehi^ 
feltone,  peut-être  Taschenfeld,  qu'on  voit  ajouté  au  sien  dans 
quelques  manuscrits.  Il  se  croisa  dans  sa  jeunesse,  et  il  partit  de 
(jénes  le  i^^  août  do  l'an  liOO,  sur  la  flotte  que  les  Génois  en- 
voyaient au  secours  de  Godefroi  de  Bouillon.  Arrivé  dans  la 
terre  sainte  après  la  mort  de  ce  premier  roi  de  Jérusalem,  et 
avant  l'élection  de  son  successeur,  il  combattit  au  siège  et  à  la 
prise  deCésarée,  et,  au  bout  d'une  année,  il  revint  dans  sa  pa- 
trie. Ce  fut  alors  qu'il  entreprit  d'en  écrire  les  annales,  et  il  les 
a  commencées  par  cette  glorieuse  expédition.  Elevé  de  bonne 
heure  aux  emplois,  mêlé  dans  toutes  les  affaires  publiques,  et 
décore  dès  l'an  1122  de  la  première  dignité  de  l'Etat,  celle  de 
consul,  il  était  plus  à  portée  que. personne  de  connaître  les  évé- 
nements dont  il  a  conservé  la  mémoire.  En  1151,  les  consuls  ré- 
gnants firent  lire  en  plein  conseil  ces  annales  qui  contenaient 
déjà  l'histoire  d'un  demi-siècle  ;  ils  leur  donnèrent  une  entière 
approbation,  et  les  firent  déposer  k  la  chancellerie  en  ordonnant 
quelles  fussent  continuées  année  par  année.  CafTaro,  f)ui  dans 
l'intervalle  fut  revêtu  à  plusieurs  reprises  de  la  magistrature 
suprême,  continua  les  annales  jusqu'à  l'an  1165.  Il  mourut  âgé 
de  quatre-vingt-six  ans  ;  mais  son  continuateur  nous  apprenid 
que  durant  les  trois  dernières  années  de  sa  vie,  des  affaires 
importantes  et  des  troubles  d'Etat  l'empêchèrent  de  s'occuper  de 
son  ouvrage.  Le  sénat  de  Gênes  l'a  fait  continuer  par  d'autres 
magistrats  jusqu'à  l'année  1294.  Cette  histoire  contem^raine, 
revêtue  d'une  sanction  publique,  est  singulièrement  précieuse  au 
milieu  des  ténèbres  du  moyen  âge.  Les  annales  de  Caffaro  sont 
écrites  dans  un  latin  bartuire;  mais,  au  milieu  de  leur  rudesse 
et  de  leur  partialité,  on  sent  une  franchise  et  une  loyauté  an- 
tiques. Elles  n'avaient  jamais  été  imprimées  jusqu'à  l'année 
1725,  où  Muratori  les  inséra  dans  le  tome  yi  de  sa  grande  collec- 
tion des  Scriptores  rentm  itaiiearum.  —  On  voit,  parmi  les 
consuls  de  Gênes,  un  Otto  et  un  Ànselmus  de  Caflaro,  qu'on 
croit  avoir  été  fils  de  l'historien. 

TAFFABT,  S.  m.  (cotfim.)»  étoiïe  qui  imite  le  vrai  damas 
(F.  Cafard). 

CAFFAS,  s.  m.  (comm.)^  emballage  fait  de  branches  de  pal- 
mier et  de  cuir  do  toile.  On  dit  aussi  caps, 

CAFFE,  s.  f.  (comm.\  sorte  de  toile  bigarrée  qui  se  fabrique 
au  Bengale. 

CAFFÉ  (PiERBE),  né  à  Saumur  vers  1778,  ancien  chirurgien  - 
major  des  armées,  fut  impliqué  dans  la  malheureuse  tentative 
du  général  Berton,  et  traduit  avec  lui  devant  la  cour  d'assises  de 
Poitiers.  Condamné  à  la  peine  capitale,  et  apprenant  le  rejet  de 
son  pourvoi,  Caffe  s'ouvrit  l'artère  crurale,  et  rinforlunê  Berlon 
monta  seul  sur  Téchafaud,  le  5  novembre  1822. 

CAFFI,  lE,  adi.  (grammX  terme  dont  on  se  sert  dans  plu- 
sieurs endroits  au  midi  de  la  France,  et  surtout  à  Lyon,  pour 
signifier  épais,  mat,  mal  pétri.  Pain  caffi.  Il  est  populaire. 

CAFFIAUX  (DOM  PuiLiPPE-JoSEPH),  bénédictin  de  la  con- 
grégation de  Saint-Maur,  né  à  Valenciennes  en  1712,  mort  su- 
bitement à  l'abbaye  Saint-Gennain  des  Prés  le  26  décembre 
1777,  a  public  le  premier  volume  d'un  livre  intitulé  :  Trésor 
généalogique^  ou  Extrait  des  titres  anciens  qui  concernent  les 
maisons  ci  familles  de  France,  Paris,  1777,  in-4».  Cet  ouvmffe, 
plein  de  recherches  curieuses,  n'a  pas  eu  de  suite.  Il  avait  pré- 
cédemment fait  paraître  un  Etsai  swr  l'histoire  de  la  musique, 


CAFFinU 


(W) 


iD-i".  On  lai  allribne  :  Déftnsei  du  bemu  texf^  ou  Mèmcérm 
KiȐorique$,  philosophiquei  et  crilique$  pour  iervir  d'apologie 
aux  femmes,  Aiiislenlaiii  (Paris),  17&5,  in-12,  4  fiarties.  Dum 
Gaffiaux,  lorsqu'il  rfidurol,  était  chargé,  concurremment  avec 
dom  (trenier,  d«  traTailler  à  rtiistoirede  Picanlie;  il  avait  le 
titre  d'historiographe  de  cette  province  ;  mais  il  n'a  publié  qa*uD 
Avis  reht'iî  à  celte  nouvelle  entreprise. 

€AFFlRE(6o/aii.)'  Les  naturalistes  comptent  plusieurs  espèces 
de  caffiers;  mais  iiouh  ne  décrirons  que  celle  dont  Tusage  est 
pour  ainsi  dire  universel  ;  c'est  le  caffîer,  efiffea  ariibica.  Hau- 
teur naturelle  de  douze  à  quinze  pieds;  mais,  dans  les  colonies 
d'Amérique»  on  l'arrête  à  trois  ou  quatre  pieds.  Feuilles  ovales, 
oblongues,  deux  axillaires,  hlanchci^  et  odorantes.  Sa  durée  est 
de  vingt  à  vingt-cinq  ans.  Cet  arbre  est  originaire  de  l'Arabie 
Heureuse  ;  c'est  dans  le  royaume  d'Yémen,  c'est  dans  les  can- 
tons d'Aden  et  de  Moka  quesa  culture  est  le  |)lus  répandue.  Si  la 
terre  natale  du  taffîer  n'avait  (las  été  dès  lcngtem|>s  en  posses- 
sion du  titre  û'heureuse,  les  gourmets  le  lui  eussent  décerné  de 
nos  jours ,  ne  fut-ce  que  pour  en  éterniser  le  souvenir.  La  dé- 
couverte du  caffîer,  et  principalement  l'usage  de  la  graine,  a  dû 
bien  certainement  appartenir  au  hasard.  Tout  ce  que  la  science 
a  recueilli  sur  la  nrof>agalion  dn  eaffîer,  est  que  les  Hollandais 
ont  le  mérite  de  lavoir  les  premiers  implanté  à  Batavia.  C'est 
d'eux,  c'est  d'Amsterdam  où  on  en  avait  transporté,  qu'un 
Français,  M.  Déclieux,  en  fit  venir  un  pied,  ainsi  que  des 
graines  qu'il  porta  à  la  Martinique,  d'où  cette  plante  se  répandit 
dans  toutes  les  Antilles,  et  dont  elle  fait  la  richesse.  Aujour- 
d'hui, les  Français,  les  Anglais  et  les  Hollandais  ont  des  plan- 
tations considérables  de  caniers.  Il  est  à  remarquer  qu'aucun 
café  tiré  des  diverses  colonies  où  ces  peu|>les  les  cultivent  n'est 
de  qualité  égale  à  celui  qui  vient  de  l'Arabie;  ce  fait  doit  sans 
doute  être  attribué  à  la  différence  du  climat.  —  Culture.  La 
culture  se  divise  ainsi  :  choix  de  ierrain^  exposHion,  tempéra^ 
turc,  êemis ,  plantation,  taille,  terrain.  Le  caffîer  redoute  le 
▼oisinage  de  la  mer,  demande  une  terre  sul^stantiel le,  assez 
chaude  et  peu  humide;  les  pentes  douces,  les  bas  fonds  lui 
conviennent.  Le  meilleur  indice  est  quand  sur  le  terrain  que 
l'on  veut  planter  on  y  trouve  l'amandier  et  le  cèdre  odorant  en 
pleine  végétation  ,  et  s'il  n'y  a  pas  de  lianes.  —  ËIPOSITION. 
Sur  des  terrains  élevés  de  quatre  h  cinq  ceats  pieds  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer,  le  nord  et  l'ouest  conviennent  le  mieux  ; 
i  une  hauteur  plus  élevée,  c'est  le  sud.  —  TEMPÈiiATUitE.  Le 
résidtat  de  nombreuses  observations  a  prouvé  que  c'est  entre 
dix  et  vinçt-deux  degrés  de  latitude  que  le  caftier  se  platt  le 
mieux.  —  Skhis.  Le  semis  du  café  s'opère,  sans  grande  précau- 
tion, dans  un  terrain  humide  ;  on  emploie  la  graine  la  mieux 
nourrie  ;  il  lève  très-vile,  mais  les  arbres  sont  caducs,  gréies,  et 
sujets  pendant  les  six  premières  années  à  une  foule  de  mala- 
dies. Dans  un  terrain  médiocrement  humide,  les  résultats  sont 
plus  satisfaisants  ;  le  café  lève  six  semaines,  deux  mois  apr^, 
selon  qu'il  a  été  plus  ou  moins  favorablement  arrosé,  et,  quinze 
mois  après,  on  pleut  prendre  les  jeunes  plants  pour  être  trans- 
plantés. —  PLAifTATiON.  Cette  opération  exige  beaucoup  de 
précaution  pour  la  profondeur  des  trous  et  la  distance  entre 
eux.  Les  plantations  ont  ordinairement  lieu  en  quinconce;  les 
trous  sont  espacés  de  douze  pieds  entre  eux,  de  manière  à  ce 

Î|ue  l'air  puisse  par  la  suite  circuler  dans  la  plantation.  La  pro- 
ondeur  doit  être  calculée  sur  la  force  des  racines  et  de  manière 
à  favoriser  leur  développement;  jamais  ils  ne  doivent  être  creu- 
sés en  cènes  ;  c'est  après  les  temps  de  pluie  qu'il  faut  les  traHS- 
planter,  sans  quoi ,  si  la  terre  était  tro^  humide,  elle  se  durci- 
rait tout  à  coup  et  étranglerait  les  jeunes  plants  au  collet.  La 
plantation  doit  être  abritée,  pendant  les  six  premières  années, 
des  vents  violents.  Dans  certaines  colonies,  les  plantations  sont 
divisées  par  de  grandes  haies  qui  servent  de  paravents;  dans 
d'autres,  on  laisse  subsister  au  milieu  de  la  plantation  des  aca- 
jous à  pommes,  les  avocatiers,  les  carosotiers,  tous  arbres  grands 
et  forts  qui  amortissent  les  coups  de  vent.  On  les  conserve  ainsi 
jusqu'au  temps  où  les  jeunes  plants  sont  assez  forts  pour  se 
passer  de  ces  tuteurs.  Il  faut  que  les  plants  soient  repiqués  dans 
un  lieu  dont  la  température  diffère  peu  de  celle  où  ils  ont  été 
semés.  —  Taille  ou  êtêtement.  Cette  opération  consiste  à 
arrêter  le  caffîer  à  une  certaine  hauteur,  afin  d'en  pouvoir  ré- 
colter les  fruits  plus  facilement.  C'est  ordinairement  à  la  hau- 
teur de  six  pieds  qu'on  arrête  le  caffîer;  on  suit,  pour  cela,  tons 
les  principes  de  la  taille,  on  supprime  les  branches  gourmandes 
dont  la  direction  verticale  absorbe  une  partie  de  la  sève ,  ainsi 

Î|ue  les  branches  supérieures,  afin  qu'elles  n'étiolent  pas  les  in- 
érieureset  pour  offrir  une  forme  pyramidale.  On  ne  doitanb- 


puter  le  bois  mort  qu'au  moyen  de  la  scie,  afin  d'éviter  de 
blesser  les  parties  saines  del'aiiNre.  Cette  opération  de  l'ététe- 


ment^  qui  eoosiste  à  oxiper  la  doie,  vampaer  ||  ha^ 

de  laissera  l'arbre  le  plus  de  hauteur  ponihle;  c'est  Knjf 
dier  de  la  nature.  Dans-«iiie  plaotatioD  bien  leoQeHyttT 
gée,  chaque  iudividu  attaqué  d'une  OMladie  détfaoct . 
remplacé  sur-le-cliaoïp,  —  Flovaiso:!.  Le  caffifri^^ 
fois  l'année,  au  printemps  et  en  automne  :  e hanii»  d,^  ^ 
six  mois  consécutiCs,  de  B^auière  qu'il  y  a  ttûxt  dttqii  y^, 
son  un  mois  ou  deux  plus  abondants  eu  Qeun  fir  b^ 
Les  Qeurs  du  café  sont  blanches,  odoriféranles,  diimtéei 
1  rois  jours  dans  toute  leur  beauté,  et  gami&ieot  fur  at^i 
branches  de  cet  arbrisseau;  il  leur  succède  des  CnÉsinK» 
pendus  au  iMPud  de  la   branche  par  une  petite  ^^ 
courte,  et  quelquefois  serrés  aussi  coiupacle  âne  poiâit  t« 
mois  après  que  chaque  Qeur  a  iM>ué,  les  fruits  devieoiM:!^ 
puis  jaunes,  ensuite  rouges,  semblables  à  des  ceriin.  ht^ 
enveloppe  existent  deux  de  œsgraios  que  ik>iisappekf« 
decnfé.  —  RÉCOLTE.  AiiSsiUHque  la  maturité immu^ 
certaines  graines,  commence  ce  qu'on  ap|)eile  U  frmmm 
letie;  elle  consiste  à  parcourir  la  cafclerie;oa  ta  édMt 
grains  mûrs,  «observant  de  ne  point  léser  cnuqiiitkM 
p4Hnt  encore.  A  près  celte  premièrecueillelte,  iU'eaiiÉufaii^ 
ainsi  de  suite,  jusqu'à  l'entière  récolte.  Cette  Met  ai i 
peine  enlevée  des  arbres ,  que  de  nouveaux  bMi««aÉAyMai 
la  récolte  suivante.  —  Préparation  DEUGUfsurofi 
On  prépare  cette  graine  de  <|uatre  maiiièfe  édbma,  m 
constituent  chacune  une  diiïéreuce  dans  Uqu\i\ète oie.  u 
première  consiste  à  faire  sécher  le  café,  samlabmèi 
pulpe;  on  l'expose  au  soleil  par  couches  debiilîéipHi 
d'épaisseur,  que  l'on  retourne  souvent, afio  d'éfiierlipÉRk- 
lion  ou  la  fermentation,  et  surtout  pour  quelcsgniii(«w 
sécher  également,  t  e  café,  dont  la  inaiiulenlionfrtlnMiii 
est  d'un  prix  moins  élevé  dans  lecoomiefce;siliftra 
soigné,  il  est  le  plus  savoureux  à  prendre  en  HtCuàuCdi 
reste,  la  manière  employée  pour  te  café  que  Ifs  ooloudRi* 
à  leur  propre  consommation;  il  paraîtrait  mène  fM  a  n 
la  méthode  pratiquée  à  MokaetaCaycooe.  Lecafiéatf^ 
paré  ne  flatte  pas  l'oeil  ;  il  a  une  teinte  roussàtre;  iHfff 
lui  donne  une  qualité  supérieure,  c'est  que^  P*^^ 
pulpe,  le  grain  est  plus  nourri  et  moinssounitàMtM' 
tion  de  saveur.  Les  trois  autres  manières  de  wêpM*i* 
destinées  au  café  qu'on  livre  a«  commerce.—  Swt^^^ 
Les  cerises  (  on  appelle  ainsi  le  café  dans  sa  palpe )»i« 
sous  de  grandes  cuves  pleines  d'eau  pendant  eaniaftj»*" 
huit  heures  ;  après  quoi  elles  sont  retirées,  inisejpiraw»« 
des  plans  inclinés;  on  les  expose  ainsi  au  soleil, etiolKM 
jusqu'à  parùiite  dessiccation.  Ce  café  est  dit  Çi/i<  W" 
graine  a  une  teinte  cornée.  Il  est  de  b  lroiB«Ml«a»- 
Troisième  manière.  Les  cerises  sont  éaasées,  «w**** 
la  pulpe,  à  l'aide  d'une  machine  ad  hoc,  puiion  1»»"^ 
ment  tremper,  après  quoi  on  lessounwtà  ladesiicnjjjj*" 
potnr  les  manières  précàlen  tes.  Ce  café,  connu  à  Sa»H»* 
sous  le  nom  de  erovero,  forme  la  seconde  qualiié  ;  il«  •»» 
comme  verdàtre.  —  Quatrième  manière.  L«  *^J[*  ^ 
sont  triées ,  puis  sont  soumises  à  l'actioB  d'w  "•JJVJ 
grage,  qui  enlève  la  pulpe  et  réduit  la  graine  à  soe  eswlj* 
plus  intérieure,  ce  qu'on  appelle  son  P**'<^'*^''*'"'f**?'!l 
fait  sécher  les  graines.  Ce  cafe,  connu  sous  ^^'^^^^^^t 
est  le  plus  marchand;  sa  Idnte  est  verte;  il  *<*^.  *., 
première  qualité.  Les  planteurs  de  rafé  fwU  <*^ JJ^ 
graines  celles  qui  sont  petites  ci  rondes;  ^l*^*^^^?"^» 
et  donnent  un  café  excellent.  Lorsque  Iccaléa  *}f*''"^ 
soleil,  on  le  rentre  dans  les  cases,  pour  de  là  *^{V!g 
Ce  moulin  a  pour  but  de  dépouîUer  la  gm^  î,  jj  Ji 
l'enveloppe;  pulpe  et  parchemin ,  ^w'^*"*^*'J'JÎ;^« 
du  moulin,  on  le  livre  par  sacs  aux  nègra  ^^^f^^ 
le  trient,  le  vannent,  mettant  à 
Ces  grains,  connus  sons  le  n«m 

aux  t>eseins  de  l'iMbitation.  La  ^ «jj»./si 

tenue  dans  des  lieux  trèe-secs;  l'huoiidilé  U  J^'^J'^i^ 
qui,  dans  le  commerce»  la  fait  connaître  «•"•jf'T^ 
avarie.  Dans  le  commerœ,  «i  cennalt  cJwq  ^■'•^ >< 
Café  Moka.  Il  lire  son  nom  du  lieu  où  ^^.^^^ 
café  est  fort  répandu  dans  toutes  les  colonies  <> ^"JT!* 
çrain  est  rond  et  petit.  CeUc  graine  est  la  r*  ?ÏJ^ 
forme  la  première  qualité  du  commerce.— i-i'*  ^ 
cultivé  à  rile  Bourbon,  seconde  jualilé  do  *»|*?J?2ï*' 
Martinique,  asseï  en  répuUtion»  surtout  ««*  "^ 
quarUer  Moka  de  cette  colonie.  —  Café  Caï*»»  • 


(Wi) 


gpalité,  mais  asseï  rare  dam  le  eommcfoe.  —  Café  Saint- 
IloiiiNGUEy  dans  leguel  on  comprend  le  café  P^rlorico,  Cette 
graine  tient  le  dentier  rang  dans  le  commerce.  —  Nous  ferons 
observer,  avant  de  clore  cet  article,  qae  toutes  les  manières  qui 
tendent  i  ne  pas  faire  bouillir  te  café  dans  Teau  sont  également 
twnnes,  et  (^u*il  faut  que  le  vase  dans  lequel  on  le  met  infuser 
9oit  hermétiquement  fermé,  de  manière  i  lui  conserver 
■on  aronie.  On  peut  encore  mettre  le  café  décanter  dans  Teau 
Ihûde  pendant  Jouze  heures  ;  Teau  se  sature  mieux,  et  la  liqueur 
a  tout  le  bouquet  si  recberdH*  pr  les  gourmets. 

CAFPIÈEE,  s.  f.  (c/im.),  substance  jaune,  transparente,  ob- 
tenue du  café  traité  par  l'alcool. 

CAFPIEEI ,  nom  d*une  ancienne  famille  noble  d*f  talie,  alliée 
aux  aMisons  les  plus  considérablea  du  royaume  de  Naples,  dont 
elle  est  originaire.  EHe  a  finiml  «n  gnHid  nomëre  d'hommes 
remarqiimies,  don<  nous  ferons  oonfiaitre  les  prineipaoï.  — 
Cafpicki  (francs)  (et  capitaine  de  vaisaeau  du  roi  d'Espagne 
niNppe  II.  Son  père  fiftvn  de  eeovqaii  accompagnèrent  Tem- 
weorCInHes-OÎHiit,  aNant  à  Naples.  Le  ^  novembre  1536,  il 
wt appelé,  oamme les  autres  banms  dfi  royaume,  4ra88emt>lée 
desgrafids  que  oe  monorqwc  tint  i  «^te  époqne.  Il  portait  pour 
■iwes,  de  gtaeules  a«  e}gfie  d*argent  flottant  sur  «ne  mer  de 
liraJe ,  au  chef  d*atur  chargé  de  trois  étoihw  d'argent  rangées 
m  6ce,  celle  du  milieu  cemeltée,  técu  timbré;  un  casque  de 
pntf  I  garni  de  ses  lambrequins  aux  émaux  de  l*éc«i ,  pour  cî- 
■Mer  ««cygne  d'argent  naissant.  Il  avait  épuitsé,  le  4  janvier 
IIHE6,  BKsa^lh  de  Beouti  de  Naples.  De  ce  mariage  naquit  An- 
roiHvCAFPiEKi,  capitaine  d'une  compagnie  de  lanciers  et 
Philippe  II,  roi  d'Espagne,  charge  qui  répondait  4  celle  de  ca- 
pîtaine  des  gardes  du  onrp ,  et  rune  des  premières  dignités  de 
h  €0«ronne.  Mi^  à  Civita-Vecchia ,  il  s^  rendit  réWore  dans 
l«s armées  de  Ohailes-Quini  et  de  Philippe  II .  De  Françoise  de 
SeoraaH  il  eut  Danielo  Caffiesi  ,  ingénieur  en  chef  du  pape 
Urbain  Vlll ,  mort  le  17  aoOt  4645.  au  service  des  Vénitiens 
xmSre  les  Ottomans.  Il  avait  épousé  Virgtiia  de'  Nol)fh,tlHe  d'un 
^  premiers  jorisconsokes  de  Rome,  et  ancien  scnateor  de  la 
république  de  Luoqves  (F.  Nobili).  —  PHiLfFFE  Caffieei , 
Us  du  précédent ,  naquit  à  Rome  en  1654.  Placé  an  milieu  des 
Bonomeotsde  l'antiquilé  eldes  chefs-d'opuvre  de  l'art  en  pein- 
dre, employé  a«x  travaux  que  le  pape  aieait  ordonnés  pour  les 
«aMIisaenMuts  du  Vatican,  il  se  rendit  fort  habile  dans  la 
c«lpt«re,  et  bienlAt  le  bruit  de  sa  célébrité  passa  en  France.  Le 
ordinal  Maiarin  demanda  à  Alexandre  Vil,  qui  occupait  dors 
e  aaint-siége ,  la  permission  de  fah>e  venir  PhiPippe  Caffieri  è 
•ans.  H  y  arriva  en  lOUO.  Employé  de  suite  à  la  décoration  des 
naiaona  royales,  GoKMrt  lui  donna  un  loeenieiit  aux  Gobelins, 
m  témoignage  de  la  satisfaction  du  roi.  Immédiatement  a|>rès 
«ttc  Davenr  honorable ,  il  reçut  la  nomination  de  sculpteur  in- 
^nienr  et  dessinateur  des  vaisseaux  du  roi ,  et  inspecteur  de  la 
Dârine  à  Dunkerque.  Au  mots  de  juin  1665 ,  Philippe  Caffieti 
fclint  des  lettres  de  naturalisai  ion ,  signées  de  la  main  de 
jOims  XIV,  qui  forent  homologuées  et  fh^posées  à  la  chambre 
les  comptes  à  Paris,  el  ses  armoiries  le  5  janvier  16M.  Il  mou- 
st  eti  1716.  Philippe  Cafflen  avait  épousé  Françoise  Renaud 
te  Beaovallon,  oo«sine  germaine  de  Charles  Lebrun ,  premier 
etntre  du  roi  et  directeur  de  ses  académies  royales  de  France  et 
e  Rome,  et  de  ses  manufactures  royales  des  Gobclins.  il  en 
■t  trois  fiMes  et  quatre  fils  :  FmAffçoK-CHAiiLf»,  nommé  en 
BOS  scuAplenr  des  vaisseaux  du  roi  4  Brest  ;  Philippe,  qui 
s(  directeur  des  postes  è  Calais;  Frakçois,  mort  à  Londres; 
t  Jacques,  né  aux  Gobelins  en  1618,  qui  était  sculpteur  et 
»ndeur,  et  qui  fut  spécialement  chargé ,  pour  cette  partie  de 
•rttde  la  décoration  des  maisons  royales.  Philippe  Caffiebi 
KNtrut  à  Paris  en  IT56 ,  après  avoir  laissé  plusieurs  bustes  en 
ronse  fort  estimés,  parmi  lesquels  on  distingue  eelui  du  baron 
e  fieienval.  Il  eut  deux  fîls  :  rainé,  nommé  Philippe,  né  en 
7i4,  mort  en  1774 ,  suivit  l'état  de  son  père,  dans  lequel  il  se 
ifflingua.  Le  second ,  Jbak-Iacqtes  ,  est  celui  dont  il  va  être 
lu»  amplement  question.  —  Jeak^acooesCaffieri  ,  né  en 
755,  éle^  de  Jean-Baptiste  Lemoine,  sculpteur  du  roi,  montra 
e  bonne  heure  des  dispositions  extraordinaires  :  il  surpassa  en 
tm  de  temps  tous  ses  compétiteurs ,  et  remporta  les  prix  de  Ta- 
adf^inie.  Arrivé  A  Rome  en  qualité  de  pensionnaire  do  roi, 
MBeri  ae  nourrit  des  belles  productions  de  rantiquilé,  et  étudia 
^P»  pnrtisulièri  ment  encore  les  ouvrages  du  cavalier  Bernin , 
Bit  il  saisit  la  grande  manière.  Inspiré  par  h»s  productions  de 
fr  9rMid  homme,  on  retrouve  dans  les  sculptures  de  CafReri  ce 
NI,  eette  énergie  et  surtout  cette  expression  si  rare,  mais  néces- 
lire  pour  animer  le  marbre  ou  la  matière.  A  la  solKcitMion  des 
■bitaistsde  Messine,  Il  Ik  pour  cette  ville  Je  mtKiéle  d'une  sta- 
■^  tefui  de  Naples  rtguaut,  pour  être  jetée  en  brunie  dans  k 


ppoportÎMi  de  dis  fialmes  de  hauteur.  Ce  modèle,  qui  tet  expoaé 
publi^ement,  olitiiit  tous  les  aoffrages ,  et  son  auteur  reçut  las 
témoignages  les  plus  flatteurs  de  la  satisfaction  du  roi.  De  retour 
dons  sa  patrie,  Jean*Jacqucs  Caiheri  Tut  admis  au  sein  de  l'aca» 
dénie  de  peinture  et  de  sculpture,  et  nommé  sculpteur  du  roi. 
fia  eulrant  dans  cette  société ,  il  lui  lit  hommage  de  phisieufft 
portraits  de  granfis  peintres  et  sculpteurs  qu'il  avait  modelés 
dans  ses  voyages.  d'aHrës  les  tiustesen  nuurbreqni  décorent  leurs 
tombeaux.  Ces  poi  traits  sont  ceux  de  Raphaël,  de  Michel-An^, 
d'Aimibal  Carradie,  de  Piètre  de  Cortoiie,  du  cavalier  Bemm, 
de  Carie  Moratte ,  de  Saé\ator  Rosa  ,  d'André  del  Sartn ,  et  de 
Charies  Erard ,  pramier  directeur  de  raradéniie  de  France  i 
Rome,  repréaenles  en  médaillon.  A  cette  collection  précieuse  il 
joignit  le  portrait  de  Philippe  Caffieri,  son  aiieul,  peint  par  Vau» 
Uaflen  en  1707.  A  ce  portrait  qu1l  offre  à  ^es  confrères ,  moins 
oomme  celui  de  ton  aïeul  que  comme  celui  de  Tanii  et  de  lallié 
de  Charles  Lebrun .  il  ajoute  celui  de  son  oncle  André  Bouk, 
peintre  du  roi  et  couaeiller  deson  académie,  peint  par  lui-*méflia 
avecœlui  de aapteuiiére  femme,  Marie-Anne  Rousseaux.  Nom* 
Blé  profeaaenr  de  l'acadéniie,  après  avoir  mis  au  jour  plusieuia 
OMMceaux  renarquables  de  acuJpture,  Caffieri  remplit  ces  fono» 
lions  avec  un  xèle  ot  une  exactftude  rares.  Admis  mu  norobrt 
dos  meoibres  de  l'académie  des  sciences  de  Rouen  «  et  reçu  bm^ 
nonire  de  celle  de  Dijon  le  SS  fiévrier  i  78i,  Caffieri  s'y  distiimi 
par  des  écrits  sur  les  arts,  dans  lesquels  il  montra  beaucoup  d'é^- 
mditioB,  ot  développa  aaec  sueoès  le  fruit  de  aes  longues  méctt- 
tatiaos.  Le  génie  de  Caffieri  était  aisé  datis  4a  eoneeplion,  grand 
eSlicile  dans  ragonœmcnt;  aou  exécution  était  large  et  hardie. 
En  général  les  productions  de  ce  grand  artiste  étonnent  et  pa«* 
raissent  s'animer  è  la  vue.  —  En  1748,  il  avait  obtenu  le  grand 
çnx  de  aculpture  aurle  sufel  d'iÉ6r«ànin  fM  renooif  êa  sêrvaniê 
A^mr,  Kous  dterons,  partui  ses  ouvrages  postérieurs,  une  Samte 
Triméié,  exécutée  à  l'egUae  de  Saint-t^musdes  Français  h  Rome; 
une  VeHak  pU  enirelieni  U  (m  meri  (t  IVJ)  ;  fimmocênee;  ia 
Fé^êmie  IkrpéU(nQl),  Deuxaosapréa,  Hexpoaaun  groupeou 
marbre  représentant  le  Pade  d$  FmmiUê.  Il  nous  paoaR  curiooE 
dedooffire  et  «onuaBont,  appelé  à  consacrer  le  souvenir  d'un 
événement  de  notre  histoire  a  une  époque  où  l'art  était  peu  em- 
plo}«  à  ce  noble  usage.  Nous  transcrivons  la  description  qu'eu 
dôme  le  liviut  de  l'exposition  de  1769  :  «  Le  fténie  de  la  France 
inapîve  au  roi  l«  desaeio  d'uuir  par  uu  lien  solide  les  difTérentes 
branches  de  la  maison  de  Bourbon ,  et  lui  présenie  Je  Péuie  de 
Famille,  Le  roi  exprime  par  son  geste  qu'il  adopte  une  entro^ 
prise  si  intéressante  et  si  glorieuse.  Un  autre  génie  est  assis  aux 
pieds  du  roonanjue,  tenant  d'une  main  une  corne  d'abondance, 
et  de  l'autre  l'olive  et  le  laurier,  pour  montrer  que  l'alliance  de 
ces  augustes  princes  va  procurer  aux  différentes  nations  sou- 
mises a  leur  empire  les  fruits  de  la  paix  et  de  la  concorde.»  Ce 
groupe  fut  commandé  par  le  duc  de  Clioiseul.  En  1771,  Caflkri 
nt  une  Naïade  et  la  Staiue  de  tAir  pour  la  façade  de  l'hûtel 
des  monnaies»  du  côté  de  la  rue  Guénégaud.  En  1775,  il  exposa 
un  groupe  représentant  t  Amitié  surprise  par  l'Amour,  On 
connaît  ae  lui  un  autre  groupe  représentant  un  Satyre  inspiré 
par  le  feu  violent  de  Tainour,  qui  enlève  une  jeune  nymphe  et 
satisfait  à  finstant  ses  désirs.  Ce  groupe  est  admirable  d'expres- 
sion et  de  vérité.  Parmi  les  ouvrages  de  Caffieri,  qui  s<»nt  en 
grand  nombre,  ou  cite  particulièrement  les  statues  en  marbre 
de  grandeur  naturelle  ae  Pierre  Corneille  el  de  Molière,  qu'il 
Ht  pour  le  roi.  Pour  nous  donner  une  idée  du  grand  homme  que 
Tartiste  avait  à  sculpter,  il  a  supposé  Corneille  assis,  travaillant 
à  sa  tragédie  d'Horace,  Les  yeux  du  poëte  sont  enflamniés  du 
fipu4e  l'exf  reasion  ;  le  génie  de  Corneille  est  imprimé  tout  en- 
tier aur  leuaarbre,  et  on  lit  sur  les  tablettes  qu'il  tient  à  la  main 
le  lameuc  bémistichie  du  troisième  acte  :  Qu'il  mourdf  /  La 
statue  de  Molière  fut  expeaée  au  salon  de  1787.  Ici  l'imagination 
de  Caffieri  s'anime  d'un  autre  sentiment  :  ce  n'est  plus  la  force 
morale  de  Corneille^  agile  sou  àme^  c'est  un  sentimantfiQ 
et  prolbod.  Caffieri  suppose  Molière  assis  dans  un  (auteuil , 
la  jambe  gaucéie  en  avant*  le  bras  droit  levé ,  et  la  plume  i  la 
main  ;  il  parait  vivement  ému  de  sa  pensée  ;  il  épie  le  ridicule 
el  les  folies  humaines,  et  il  semble  encore  corriger  les  masurs  en 
rianL  —  Caffieri  a  fait  en  marbre,  pour  le  dùme  des  Invatidea, 
la  statue  de  sainte  Sylvie,  femme  de  Gordien  le  sénateur,  et  celle 
de  saint  Alype,  évèquedeTagaste.  Pour  bien  connaître  le  mérite 
de  ces  deux  ouvrages,  il  faut  lire  la  Lettre  d'un  emaieur  ém 
bûamm-wrle  adressée  à  un  pariiem/ier.  Elle  est  de  M.  Loldond, 
membre  de  l'académie  royale  des  inscriptions  elbelles-lettres, 
et  depuis  membre  de  l' Institut  de  France.  Insérée  d'abiord  dans 
le  Journal  général  de  France,  elle  a  été  imprimée  à  part  (Pîiris, 
Desaint).  Caffieri  a  encore  exécuté  un  grand  nombre  de  bustes 
en  marbre  pour  décorer  les  foyers  des  principaux  théâtres  de 


CâPPBB. 


Paris;  ceux  de  Rotroa ,  de  Pierre  et  de  Thomas  Corneille;  de 
Regnardy  de  Destouches,  de  Dafresoy,  de  PîroD,  de  da  Belloy» 
de  J.-B.  Rousseau,  de  Lulli,  de  Rameau.  On  lui  doit  aussi  ceux 
deFabd,  de  Peyrescet  d^Helvélius.  Ces  bustes,  qui  sont  d'une 
ressemblance  parfaite ,  se  trouvent  pour  la  plupart  dans  les 
foyers  des  tliéàtres  de  Paru,  à  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève 
et  à  Versailles.  Le  talent  de  ce  grand  artiste  était  d'une  vaste 
souplesse.  Nous  devons  citer  encore  un  bouquet  sculpté  en 
marbre,  dont  il  fit  hommage  ik  Louis  XVI  en  1790.  Le  roi, 
charmé  de  la  composition  do  travail  de  Caffieri,  admira  la  per- 
fection et  Teiccution  de  son  bouc|uet,  qui  était  composé  de  lilas, 
de  roses  et  de  jacinthes;  et  ce  pnnoe  aimable,  voulant  donner  k 
son  sculpteur  un  témoignage  (Je  sa  satisfaction,  ordonna  que  le 
bouquet  fût  placé  dans  son  cabinet  particulier,  afin  d'avoir  per- 
pétuellement sous  les  yeux  le  souvenir  d*une  attention  qui  lui 
était  agréable.  L*àge  ne  ralentissait  pas  Taclivité  de  Tartistc  :  il 
exposa  en  1791  plusieurs  morceaux,  parmi  lesquels  une  Léda 
pouriuivte  par  Jupiter ,  une  Naïade  et  plusieurs  bustes.  Il  te- 
nait encore  le  ciseau  lorsqu'il  se  rompit  un  vaisseau  dans  la  poi- 
trine ,  ce  oui  lui  occasionna  des  vomissements  de  sang  dont  il 
mourut  à  1  àçe  de  soixante-neuf  ans,  le  21  juin  1792.  On  Ta  ac- 
cusé d  orgueil,  de  misanthropie  et  d'avarice.  Ses  amis,  et  parmi 
eux  le  vénérable  Alexandre  Leiioir,  que  les  arts  ont  perdu  na- 
guère, l'ont  justifié  de  ce  triple  reproche.  On  dit  pourtant  qu'il 
ne  mettait  jamais  que  des  fèves  noires  dans  les  scrutins  à  l'aca- 
démie. Lorsqu'on  n'en  trouvait  qu'une  seule,  on  la  nommait  en 
plaisantant /a  par/ 1^  Caffieri,  Le  37  juin  1790,  lorsqu'il  fut 
Question  de  renverser  les  statues  de  nos  places  publiques,  Gaf- 
neri  adressa  à  Bailly,  alors  maire  de  Paris,  une  lettre  forte  d'é- 
rudition, d'argument,  et  toute  énergique  en  faveur  des  œuvres 
de  l'art,  et  surtout  pour  la  défense  du  beau  groupe  de  la  place  des 
Victoires,  par  Desjardins.  £lle  est  insérée  dans  le  Journal  gêné- 
rai  de  France,  n**  186,  page  763,  du  lundi  5  juillet  1790.  Parmi 
les  élèves  formés  par  Caffieri,  on  peut  citer  Foucon  et  Petitot. — 
La  famille  de  cet  artiste  a  fourni  à  l'Etat  plusieurs  citoyens  utiles 
dans  les  carrières  administratives.  Une  de  leurs  filles  est  l'épouse 
de  M.  Parent-Desbarres,  éditeur  de  V Encyclopédie  catholique  et 
d'autres  ouvrages  d'une  haute  importance  pour  les  sciences  re- 
ligieuses et  historiques.  Le  public  sait  que  M.  Parent-Desbarres 
a,  de  son  côté,  bien  mérité  des  arts  en  éditant  de  fort  belles  gra- 
vures d'après  des  tableaux  remarquables  des  premiers  maftres. 

CAFFIGNON,  S.  m.  {comm.),  nom  qu'on  donne  en  certains 
pays  au  cocon ,  production  des  vers  à  soie. 

CAFFILA,  s.  f.  {comm.)^  troupe  de  marchands  ou  de  voya- 

Î;eurs,  ou  composée  des  uns  et  des  autres,  qui  s'assemblent  pour 
raverser  avec  plus  de  sûreté  les  vastes  Etats  du  Mogol  et  autres 
endroits  de  la  terre  ferme  des  Indes.  Il  y  a  aussi  de  semblables 
caf^las  qui  traversent  une  partie  des  déserts  d'Afrique,  et  parti- 
culièrement ce  qu'on  appelle  la  Mer  de  Sable,  qui  est  entre 
Maroc  et  Tonibouclou,  capitale  du  royaume  de  Cago.  Ce  voyage, 
qui  est  de  400  lieues,  dure  deux  mois  pour  aller,  et  autant 
pour  le  retour,  la  eaffila  ne  marchant  que  la  nuit  à  cause  des 
chaleurs  excessives  du  pays.  La  eaffila  est  proprement  ce  qu'on 
appelle  caravane  dans  l'empire  du  grand  seigneur,  en  Perse  et 
autres  lieux  de  l'Orient  (F.  Caravane).— Caffila se  dit  aussi, 
dans  les  différents  ports  que  les  Portugais  occupent  encore  sur 
les  côtes  du  royaume  de  Guzarate,  des  petites  flottes  marchandes 
qui  vont  de  ces  ports  à  Surate,  ou  qui  reviennent  de  Surate  sous 
1  escorte  d'un  vaisseau  de  guerre  que  le  roi  de  Portugal  y  entre- 
tient à  cet  effet. 

CAFFis,  s.  m.  (comm,),  mesure  de  contenance  dont  on  se 
sert  pour  les  grains  à  Alicante.  Le  caffis  revient  à  une  charge  et 
demie  de  Marseille,  et  contient  6  quillots  de  Constantinople, 
c'est-à-dire  450  livres  poids  de  Marseille,  ce  qui  revient  à  564 
livres  poids  de  marc 

ÇAFFRE  (vieux  mot).  Ce  terme  se  trouve  dans  Gautier  de 
Coinsi  (liv.  il,  chap.  l),  à  l'occasion  d'un  gentilhomme  qui  tua 
le  fils  de  son  frère,  et  en  accusa  une  impératrice  exilée,  qui 
était  gouvernante  de  cet  enfant.  Etant  devenu  lépreux,  et  cette 
impératrice  faisant  des  miracles,  il  eut  recours  à  elle  pour  sa 
goerison;  mais  elle  lui  dit  qu'il  ne  pouvait  l'obtenir,  à  moins 
qu'il  ne  déclarât  tous  ses  crimes;  en  effet  il  ne  fut  guéri  qu'a- 
près l'aveu  général  qu'il  fit  de  ses  forfaits.  —  Barbazan,  duquel 
nous  empruntons  cet  article,  croit  que  ce  mot  (et  cela  est 
probable)  signifie  un  bouc;  de  caper,  par  le  changement  fort 
ordinaire  du  p  en  ff. 


Tam  par  est  laU  qu'il  n'esi  hom  vie , 
N'ea  aoie  avoir  peor  et  hide, 


(  744  )  CAPAK8. 

Tous  Mi  pcchies  (on  VmÊÊÔàe 
A  révèles  et  dcsoouven 
Li  cajff'rt  pourris  et  aiivers 
Dont  Diei.  la  dame  a  si  vengié. 
Que  vers  li  ont  la  char  mengié 
Et  les  lefTres  dusques  es  dens. 


CAFici  {commX  mesure  usitée  en  Afrique  sor  les  rtun  t 
Barbarie.  30  guibis  font  1  cafici,  et  7  cafids  font  1  bst  dAc- 
terdam  ou  262  livres  et  demie  de  Hollande. 

CAFBE,  s.  m.  {hist.  nai.),  oiseau  de  proie  qui  se  lia  t 
Afrique;  quelques-uns  écrivent  caff're. 


CAFBES  igéogr,).  Ce  mot  vient  de  cafir,  qui  signifie 
les  Arabeti  l'ont  donné  à  plusieurs  peuples  de  TAfri^Kv. 
dionale.  Le  pays  des  Cafres  est  borne  aa  tad^oiiaripBk 
colonie  du  cap  de  Bonne-Espérance,  aa  nord— ooeM  pic 
nations  à  peine  connues,  à  l'est  par  la  contrée  de  MLoBHÊifn 
et  an  sud-est  par  la  mer  des  Indes.  La  loogueor  de  la  (aa 
est  de  225  lieues,  et  sa  largeur,  du  nord  au  sod-ert,  tAmw% 
du  double.  Les  principaux  fleuves  qui  arroaeol  œUe 
trée  sont  :  le  Lorenio-Aiarquez ,  le  Maconibo  et  le  T 
se  déchargent  dans  la  mer  des  Indes,  et  le  Garief»,  qd, 
son  cours  à  travers  le  territoire  fréquenté  par  les  Earùfnm. 
prend  le  nom  d'Orange-Revier,  coule  vers  rocéas  4  tlinrifB 
Ces  cours  d*eau  diminuent  beaucoim  durant  les  fraadb  cÉt- 
leurs.  Le  pys  des  Cafres  renferme  des  plaines  fertilv^'jnt 
quelquefois  conliguës  à  des  terrains  arides  H  idet  mis  im- 
menses :  il  est  assez  uni ,  surtout  le  long  de  Va  mer,  «a  ïm 
trouve  des  plages  marécageuses  et  insalubres,  mÛA  ftfoaép. 
rintérieur  est  coupé  de  chaînes  de  montagnes  qui  s'clcvari  pv 
duellement  en  s*éloignant  de  la  mer,  et  soûl  parattè&et  à  b  a* 
L'été  et  riiiver,  étant,  à  proprement  parler,  les  leaksuii» 
que  Ton  connaisse  dans  la  Cafrerie,  ne  diffèreol  que  par  k  ^ 
ou  moins  de  chaleur,  sans  que  Tbiver  y  soit  UMijoan  la  wm 
pluvieuse;  il  commence  au  mois  de  juui  et  finit  en  mj^km 
Le  thermomètre  à  midi ,  à  Tombre,  se  soutient  entre  ^d  r- 
pendant  tout  le  reste  de  l'année,  il  varie  coumnacMai à 
17^  à  26°.  Les  orages,  qui  y  sont  presque  jonmatos  ém  Aa 
mois  de  décembre,  janvier  et  février,  époaue  où  la 
sont  quelquefois  insupportables,  préc^ntla  pluie,  aa 
en  grande  abondance.  On  voit  également  beaocoof  m 
lards,  à  cette  époque  de  Tannée,  dans  quelques  partKi  te  fim; 

ils  s'élèvent  ordinairement  après  miaoït  et  ne  di ■ — '  ~ 

vers  midi.  —  Les  premiers  Cafres  connus  par 
sont  les  Coussas,  peuple  qui  habite  le  long  de  la  côle 
l'Afrique;  son  territoire  est  séparé  de  celui  de  la  ^''^ 
de  Bonne-Espérance  par  le  Groot-Vir-Revier, 
Portugais  avaient  nommé  Rio-do-Inlante.  On  trouve 
au  nord  les  Tamboukis  ou  Matimbo,  au  delà  du 
les  Mamboukis  ou  Imbos  et  Hambonas;  dans  l'inlcmrép 
terres,  on  rencontre  les  Makinis,  les  Biri,  les  babilanlséB  op- 
tons montasneux  de  Monica ,  de  Sotala ,  de  Chicovi  «t  u* 
des  monts  (bura;  enfin,  vers  le  nord-nord-est,  est  leptiite 
Betyouanas,  dont  la  ressemblance  avec  les  Coussas  est  Crapptf^ 
-^  DifTérents  voyageurs,  depuis  1805  jusqu'en  ISU^aatôv 
les  Betyouanas,  et  ont,  dans  des  descriptions  très  '  ~  '^^' 
donné  des  détails  précieux  sur  plusieurs  tribus  de 
dans  toutes  ces  subdivisions,  offre  des  traits  ca 
remarquables.  Les  Cafres  diffèrent  égalemait  des  ujgiu,  ^ 
Hottentots  et  des  Arabes  avec  lesquels  ils  confioeul.  ^  «  L' 
crâne  des  Cafres  présente,  comme  celui  des  Européens*  éi  * 
voyageur  Lichlenstein ,  une  voûte  élevée  ;  leur  nés ,  bicB  k# 
d'être  déprimé,  s'approche  de  la  forme  arquée  ;  ils  oat  b  ^^ 
épaisse  du  nè^re  et  les  pommettes  saillantes  du  HoUesisi;  «■ 
chevelure  crépue  est  moins  laineuse  que  celle  du  uégtt:  w 
barbe,  plus  forte  que  celle  du  Uottentot.  Ib  sont  en  ipoBs 
grands  et  bien  faits;  la  couleur  de  leur  peau  est  un  gn  v 
ràtre,  qu'on  pourrait  comparer  k  celle  du  fer  quand  il  ^^ 
d'être  forgé  ;  mais  le  Cafre  ne  se  contente  pas  de  sa  aém 
naturelle,  il  se  peint  le  visage  et  tout  le  corps  d'ocre  rédaie  a 
poudre  et  délayée  dans  Fcau.  Quelquefois  les  homnats»  et  p^ 
souvent  les  femmes,  y  apportent  le  suc  de  quelque  plaaip  i^ 
riférante.  Pour  faire  tenir  ce  premier  enduit,  on  aioule  pt^ 
dessus  une  couche  de  moelle  et  de  graisse  d'aoiaaanm  q«i,o  ^ 
pénétrant,  l'attache  intimement  à  Ta  peau,  et  en  ménKiMf 
rend  celle-ci  plus  souple,  d  —  Les  femmes  ne  sool  pas  an^ 
tionnellement  aussi  grandes  que  les  boromes;  osais  cd»s* 
aussi  bien  conformées  qu'eux.  Il  y  a  de  la  doueeur  cl  et  ^ 

gaieté  dans  leur  physionomie.  Les  Cafres  se  servent  des 
es  animaux  qu'ils  tuent  k  la  chasse  pour  se  faire  des 


€AFBBS. 


(746) 


CA6ATAV. 


Oes  anncaui  d*ivoire  ou  de  cuivre,  qii*il8  portent  au  bras  gauche 
ît  aux  oreilles»  sont  leurs  principaux  ornements.  »  l.e  pays 
ibonde  en  bestiaux.  Les  femmes  sont  chargées  de  la  culture  des 
.erres.  Cber  les  Coussas,  on  exerce  de  boime  heure  les  jeunes 
$ens  à  lancer  la  javeline,  à  manier  la  massue  et  à  courir;  on 
eur  confie  la  garde  des  troupeaux.  l.es  filles  sont  chargées  du 
M)in  de  faire  des  habits,  de  préparer  des  aliments,  en  un  mot, 
le  tous  les  détails  qui  concernent  le  ménage.  La  principale 
nourriture  des  Gafres  consiste  en  laitage  caillé,  qu'ils  consenent 
iansdcs  outres  ou  dans  des  paniers  de  jonc  faits  avec  une  adresse 
oiervrilleuse.  Ils  mangent  de  la  viande  rôtie  ou  iMuillie;  ils  se 
lervent  de  la  farine  de  graine  de  millet  qu'ils  humectent  avec 
]u  lait  frais,  ou  bien  font  renfler  les  grains  dans  Teau  chaude, 
ii  s'en  nourrissent  sans  y  mêler  aucun  assaisonnement.  Us 
liment  passionnément  le  tabac.  Les  Goussas  ont  une  aversion 
insurmontable  pour  la  chair  des  poissons,  des  canards,  des  oies, 
les  lièvres  et  des  porcs.  Les  Betyouanas  mangent  avec  plaisir  la 
chair  des  bétes  sauvases  et  des  gros  oiseaux  qu'ils  tuent  à  la 
chasse.  La  boisson  ordfinaire  de  tous  ces  peuples  est  Teau  pure; 
cependant  les  Giussas  font  une  boisson  enivrante  avec  des  grains 
fermentes.  L'activité  ^t  un  des  traits  caractéristiques  des  Ga- 
ffes; ils  aiment  à  faire  de  longues  excursions  :  on  les  voit 
poursuivre  fréquemment,  pendant  plusieurs  jours  de  suite,  les 
éléphants  auxquels  ils  font  la  chasse;  cependant  ils  s*absliennent 
le  la  chair  de  ces  animaux ,  et  leurs  défenses  sont  la  propriété 
lu  chef  de  la  horde.  Us  ont  l'humeur  vagabonde,  et  il  leur 
irrive  souvent  de  faire  des  voyages  uniquement  pour  voir  leurs 
imis,  ou  bien  par  amour  pour  le  changement.  —  La  tranquillité 
le  la  vie  pastorale  a  beaucoup  de  charmes  pour  les  Goussas; 
cependant,  si  leur  patrie  se  trouve  en  danger,  ils  n'hésitent  pas 
3  prendre  les  armes  pour  la  défendre  :  on  les  a  vus  quelquefois 
tenir  lélc  à  des  troupes  européennes.  La  possession  de  leur 
erriloire,  qui  conGne  à  la  colonie  du  Gap,  leur  a  été  assurée  par 
m  traité  conclu  avec  le  souvernement  de  ce  pays.  Les  chefs  des 
^fres  se  font  souvent  Ta  guerre;  toutefois,  ils  observent  des 
ormes  avant  d'en  venir  a  cette  extrémité.  Ils  agissent  tout 
lifTércinment  avec  les  Boscliismen,  qu'ils  traitent  avec  une 
ruauté  et  une  barbarie  sans  exemple.  Les  Gafres  étaient  hos- 
italiers,bons  et  affables;  ils  accueillaient  avec  bienveillance  les 
nfortunés  que  le  naufrage  jetait  sur  les  côtes  de  leur  pays,  et 
?ur  donnaient  des  guides  pour  les  conduire  à  plusieurs  cen- 
lines  de  milles,  aux  comptoirs  des  blancs.  Mais  ce  peuple  est 
evenu  querelleur  et  cruel  depuis  qu'il  a  été  corrompu  par  ses 
ommunications  avec  les  Européens.  Quelques  naufrages  ont 
u  beaucoup  à  s'en  plaindre;  cependant  on  pourrait  cilcr  des 
xemples  récents  qui  déposent  en  faveur  de  riiumanilé  des 
afres  habitant  sur  les  bords  de  la  mer.  Les  injures  que  les 
oussas  ont  reçues  des  colons  du  Gap  leur  ont  fait  prendre 
nelquefois  les  armes  ;  mais  rien  n'a  été  plus  facile  que  de 
lettre  un  terme  aux  hostilités,  en  faisant  un  appel  à  leur  équité 
aturelle.  Us  ne  reconnaissent  point  le  droit  du  plus  fort;  per- 
mne  ne  peut  être  juge  dans  sa  propre  cause,  excepté  dans  le 
is  où  un  homme  surprend  sa  femme  en  adultère.  Les  Be- 
'ouanas  sont  plus  intéressés  cl  plus  dissimulés  que  les  Goussas. 
ichteinstein  lait  observer  que  souvent  l'expression  de  leurs 
pux  et  le  mouvement  de  leur  bouche  annoncent  l'homme  dont 

sensibilité  est  déjà  active,  sans  être  encore  raflinée.  Ils  sont 
iturellement  curieux  et  avides  d'instruction.  Ils  se  familia- 
sent  assez  facilement  avec  la  lansue  hollandaise,  dont  ils 
tiennent  des  phrases  entières.  —  Les  Betyouanas  croient  à 
rie  intellijgence  divine  qui  régit  l'univers;  ils  ne  lui  adressent 

vœux  m  hommages,  ne  la  représentent  point  par  des  images 

ne  la  placent  pas  dana  les  corps  célestes  :  ce  peuple  a  des 
rcnionies  religieuses  qui  sont  présidées  par  les  devins;  leur 
lef  lient  le  premier  rang  après  le  roi  :  ces  cérémonies  ont  pour 
►jet  la  prç'diction  de  l'avenir,  la  circoncision  des  enfants  mâles 

la  consécration  des  bestiaux.  —  Les  Betyouanas  sont  totale- 
enl  étrangers  à  l'witure,  ne  connaissent  de  l'arithmétique  que 
iddition,  comptent  sur  leurs  doigts,  et  manquent  de  signes 
nir  les  dizaines.  L'année  de  ce  peuple  est  divisée  en  Ireiie 
OIS  lunaires.  — -  Ils  ont  une  manière  de  construire  leurs  mai- 
ns et  leurs  enclos  oui  diffère  essentiellement  des  autres 
tiples  de  TAfrii^ue  méridionale.  Ges  maisons  sont  entourées 
un  espace  forme  par  une  espèce  de  treillage,  et  ont  devant 
«r  entrée  un  portique;  elles  sont  généralement  circulaires,  la 
Uriliution  en  est  bien  entendue;  l'intérieur  en  est  frais  et 
sn  aéré.  Les  voyageurs  qui  ont  visité  ces  contrées  s'accordent 
lire  qu'on  y  trouve  des  réunions  de  maisons  formant  des  villes 
iporunles.  ~  Gampbell  évalue  la  population  de  Machoeu  à 
,000  âmes;  Lilakou,  capitale  des  Matyapins,  contient  en- 
ron  10,000  habitaoU,  et  celle  de  Koonochao,  capîUle  des 


Maroufles,  sVIève  à  16.000  âmes.  —  Les  couteaux,  les  ai- 
guilles ,  les  bracelets  de  fer  et  de  cuivre  et  les  boucles  d'o- 
reilles, que  les  voyageurs  ont  été  si  surpris  de  trouver  chex  ces 
peuples,  leur  ont  été  fournis  par  les  Maroutxes  et  les  Makinis. 
1.^  femmes  s'occupent  de  fabriquer  de  la  poterie;  el'es  se 
servent  â  cet  effet  d'une  argile  ferrugineuse  mêlée  de  mica, 
dont  elles  se  servent  également  pour  s'enduire  le  corps.  Elles 
préparent  aussi  des  cordes  et  des  ncelles  très-fortes  avec  l'écorce 
de  plusieurs  arbres.  —  La  langue  des  Gafres  est  sonore,  riche 
en  voyelles  et  en  aspirations,  bien  accentuée  et  très-douce.  — 
Le  peuple  aime  beaucoup  la  musique  et  la  danse.  Aux  époques 
de  la  pleine  lune,  les  Betyouanas  passent  souvent  les  nuits  à 
chanter  et  à  danser.  —  1^  polygamie  est  en  usage  chez  les 
Gafres,  comme  chez  la  plupart  des  peuples  de  l'Afrique.  Dès 
qu'un  jeune  homme  pense  à  s'établir,  une  partie  de  son  bien 
est  consacrée  à  Tacquisition  d'une  femme  :  elle  lui  coOte  ordi- 
nairement une  douzaine  de  bœufs.  1^  nouvelle  mariée  est 
obligée  de  bâtir  une  maison  avec  ses  dépendanct*s;  quelquefois 
sa  mère  et  ses  sœurs  l'aident  à  abattre  les  bois  qui  doivent 
servir  à  la  construction  de  sa  demeure.  Mais  le  Betyouanas  ne 
pense  à  augmenter  sa  famille,  en  prenant  une  seconde  femme, 
que  quand  il  voit  son  troupeau  (le  bétail  s'accroître,  et,  dans 
ce  cas,  celle-ci,  comme  la  première,  est  obligée  de  construire 
une  maison,  et  d'y  joindre  une  élaltle  et  un  jardin.  Ainsi  la 
richesse  d'un  homme  est  évaluée  d'après  le  nombre  de  ses 
femmes.  —  Les  missionnaires  ont  essayé  de  convertir  les  Be- 
tyouanas au  christianisme;  mais  le  succès  n*a  pas  couronné 
leurs  efforts.  Ils  sont  pourtant  parvenus,  après  avnir  bâti  des 
mnisons  et  cultivé  des  champs  dans  les  lieux  où  ils  ont  été 
admis,  à  gagner  la  confiance  des  naturels,  ce  qui  doit  leur  faire 
espérer  qu'ils  pourront  parvenir,  avec  le  tempi,  à  triompher  de 
l'indifférence  des  naturels  à  cet  égard.  A  dix  journées  de  route, 
au  sud  de  Litakou ,  les  missionnaires  ont  fondé  la  ville  de 
Griqua,  qui  est  leur  point  central.  Les  Bastards  Ilottentots, 
peuple  formé  du  mélange  des  diverses  races,  habitaient  ce  can- 
ton. L'établissement  dont  nous  venons  de  parler  sera  un  jour 
d'une  grande  utilité  h  l'Afrique  méridionale.  Les  champs  de 
cette  contrée,  occupés  par  les  missionnaires,  sont  fertiles  en 
grains;  on  y  trouve  les  légumes,  les  plantes  potagères  de  l'Ea- 
rope,  et  les  arbres  à  fruits  y  sont  élevés  avec  succès  dans  les 
jardins. 

CAFRI  {bolan.)y  fruit  des  Indes  qui  croit  sur  de  petits  ar- 
brisseaux. Il  est  à  |>eu  près  de  la  grosseur  des  noix  ;  lorsqu'il  est 
mOr,  il  est  d'un  Ijeau  rouge  comme  la  cerise;  ses  fleurs  ressem- 
blent à  celles  du  dictame  de  Grète. 

CAFSA  igéogr.),  ville  d'Afrique  dans  le  Biledulgcrid ,  tribu- 
taire du  royaume  de  Tunis. 

CAFTAN  (F.  GaFETAN). 

€AOAN  (F.  GHAGAN). 

CAGAROL,  S.  m.  (hisl.  mil.),  nom  donné  aux  coquilles  du 
genre  salx>t,  qui  sont  nacrées  en  dedans. 

CAGASIAN  {géogr.)f  fort  d'Afrique  sur  la  côte  de  Mala- 
guette. 

CAGASTRCM  {médec).  Paracelse  se  sert  de  ce  mot  pour  dé- 
signer le  germe  et  le  principe  de  toutes  les  maladies. 

CAGATou  CAGOT,  S.  m.  Jerm,  de  péche\  espccr  de  cage  de 
bois  dans  laquelle  on  entasse  les  viscères  des  morues  pour  en 
exprimer  l'huile. 

CAGAVEL  {hi$t,  nai.)^  poisson  de  mer  (T.  Merdole). 

CAGAYAN,  CAGUATOlf  (géogr.),  province  espagnole  de  l'Ile 
de  Manille,  fonnant  la  partie  la  plus  septentrionale  i!e  celte  fie. 
L'intérieur  de  cette  province  est  couvert  de  forêts  impénétrables 
et  arrosé  par  le  Tajo,  qui  est  la  plus  grande  rivière  de  l'île.  La 
population  de  la  province  s'élevait  en  1810  à  76,915  âmes,  mais 
dans  ce  chiffre  n'étaient  compris  que  les  habitants  convertis  et 
soumis  :  un  grand  nombre  d'indigènes  vivent  encore  conformé- 
ment à  leur  ancienne  religion  et  sous  des  cliefs  particuliers.  Gc5 
habitants  appartiennent  a  la  tribu  des  Gagayans,  qui  sont  la 
plus  belle  et  la  plus  vigoureuse  population  malaise  de  Manille, 
et  qui  du  reste  ont  les  mêmes  mœurs  et  les  mêmes  usages  que  les 
Tagaleset  portent  le  même  costume,  à  l'exception  d'un  chapeau 
pointu  en  paille  dont  les  personnes  des  deux  sexes  se  couvrent  la 
têtepour  se  garantir  contre  Icsardeursdusoleil;  ils  s'alimentent 
par  la  culture  du  riz,  l'élève  des  bestiaux,  la  confie  du  bois,  la 
filature  et  le  tissage  du  coton,  et  ils  font  aussi  le  commerce  de  la 
cire  avec  les  habitants  des  montagnes,  mais  le  commerce  des 
grains  d'or  est  un  monopole  réservé  à  l'alcade  espagnol.  Ils 
parient  un  dialecte  entièrement  différent  du  fagalique.  La  pro- 
vince renferme  39  villages  et  a  pour  capitale  Segovia  ia  Sueta. 

94 


CA6B8, 


(W) 


GAQLlMmo. 


CJMiEy  S.  f.  (ûeeepi,  div.).  C'e$l  eo  propre  un  assembUige  de 
pkuieurs  pelils  bois  équarrb,  emmortaisés  les  uns  a?ec  les 
aotres,  el  traversés  de  lias  en  haut  par  des  61s  d*archal,  de  ma- 
DÎère  que  le  tout  reoferrae  un  espace  dans  lequel  des  oiseaux 
poissent  se  mouvoir  (acilement  sans  s*écbapper.  On  place  eo 
travers,  dans  l'intérieur  de  la  cage,  quelques  Petits  bètoos  ronds, 
•or  lesquels  les  oiseaui  puissent  se  reposer.  On  en  couvre  le  fond 
d*nne  planche  mintx;,  qui  entre  par  devant  à  coulisse  dans  les 
traverses  assemblées  en  rectangle  qui  forment  la  base  et  les 
oontours  inférieurs  de  la  cage.  Ces  traverses  sont  aussi  grillées 
de  fils  d*archal,  aGn  que  quand  on  tire  la  planche  du  food,  les 
oiseaux  ne  puissent  pas  sortir  |iar  ce  fond  qui  resterait  tout  ou- 
fort.  On  a  laissé  celle  planche  mobile,  a6n  de  pouvoir  nettover 
to  cage;  on  la  (ire  par  un  petit  anneau  de  fer  qui  y  est  attaché. 
On  pratique  une  petite  porte  par  devant  et  aux  deux  côtés  des 
ouvertures,  au-dessous  desquelles  on  place  de  petits  augets, 
dans  lesquels  Foiseau  peut  boire  et  manger.  Le  fond  de  toutes 
ks  cages  est  nécessairement  rectangle  ou  carré.  On  lui  donne 
an  reste  telle  forme  qu'on  veut  ;  on  coupe  sur  cette  forme  les 
petits  bois  qui  servent  à  la  construction  ;  on  les  perce  au  foret 
et  à  Tarcbet.  On  peut  se  servir  pour  plus  d'expédition  de  la  per- 
^oire  et  de  la  machine  à  percer  les  moules  de  bouton.  Si  on 
ajoutait  à  cette  commodité  des  patrons  d'acier  sur  lesquels  on 
équarril  les  petits  bois  à  la  lime,  il  faudrait  très-peu  de  temps  et 
d'adresse  pour  faire  une  cage  où  il  paraîtrait  qu*il  y  aurait  beau- 
coup d'art  et  d'ouvrase.  On  pourrait  aisément  équarrir  et  percer 
plusieurs  bâtons  à  la  fois  par  le  moyen  des  patrons.— On  a  traos- 
Dorté  le  mot  de  eafje  dans  plusieurs  arts  mécaniques,  aux  par- 
ties extérieures  qui  servent  de  base  à  d'autres,  dans  une  grande 
machine.  Ainsi  on  dit  :  Laçage  du  métier  de$  ouvrière  eneoie; 
ia  eage  du  métier  à  {aire  dee  bai;  la  cage  d'une  grande  hor^ 
loge,  etc.  —  Ca6B  ,  en  term.  d'architecture^  espace  terminé  par 

auatre  murs,  qui  renferment  un  escalier  ou  quelque  division 
'appartement.  -  -  Cage  de  cloches,  assemblage  de  charpente, 
ordinairement  revêtu  de  ptomb,  el  compris  depuis  la  cbaise  sur 
laquelle  il  pose,  jusqu'à  la  base  de  la  Qcche.  —  Cage  v^  mou- 
UN  A  VENT,  assemblage  carre  de  charpente  en  manière  de 
pavillon,  revêtu  d'ais  et  couvert  de  bardeau,  qu'on  fait  tourner 
sur  un  pivot  posé  sur  un  massif  rond  de  maçonnerie,  pour 
eiposer  au  vent  les  volants  du  moulin.  — Cage  [term,  de  bijoU" 
iier).  C*est  une  tabatière,  qui  diffère  de  la  garniture  en  ce  que 
otile-ci  a  sa  t>atte  d'or,  et  que  la  cage  n'a  qu  une  balte  de  ferme- 
tore  (  F.  Batte),  une  petite  moulure  et  un  pilier  sur  cbaqpe  angle: 
le  reste  est  rempli  comme  le  dessous  et  le  desras.  —  Cage  si- 

Snifie,  en  horlogerie,  une  espèce  de  bâti  qui  contient  les  roues 
e  l'horloffe.  Dans  les  mcmlres  el  les  pendules,  elle  est  composée 
de  deux  plaques  qu'on  appelle  platines.  —  Cage  (chezUê  tour^ 
neurs),  c'est  la  partie  ambiante  du  tour  à  figures  :  elle  sert  â 
porter  les  roulettes  oui  poussent  contre  les  roselles  de  l'arbre 
(F.  Tour).  — Cage  (marine).  C'est  une  espère  d'échauguette 
qui  est  faite  en  cage  au  haut  du  mât  d'un  vaisseau.  On  lui  donne 
le  nom  de  hune  sur  l'Océan,  et  celui  de  g(^  sur  la  Méditer- 
ranée. 

cage.  Les  jardiniers  appellent  cage,  un  châssis  grillé  qui 
sert  â  défendre  les  plantes  précieuses  des  attaques  des  animaux. 
—  En  term.  de  pécheur,  ce  mot  se  dit  d'une  esitèce  d'épervier 
ou  de  filet  fait  comme  uiic  cage  propre  à  élever  des  poulets.  On 
couvre  avec  ce  filet  le  poisson  nu'on  aperçoit  au  fond  de  l'eau  : 
c'est  ce  qu'on  appelle  pécher  à  la  cnge. — Cage  se  dit  encore,  en 
hydraulique,  d  une  barrière  ou  grillage  de  bois  placé  auprès  de 
la  bonde  d'un  étang  qu'on  veut  vider,  pour  empêcher  que  le 
poisson  ne  s'échappe.—  Figurcment,  on  appelle  Cage  l'enceinte 
extérieure  d'une  maison  qui,  par  sa  forme  et  sa  position  ronde 
et  resserrée,  forme  écho,  et  rend  les  paroles  qui  se  prononcent 
susceptibles  d'être  entendues  dans  le  même  corps  dt  logis.  Cette 
f/Miêon  e$t  une  cage,  on  y  entend  tout  ce  qu'on  dit. 

CAGE  (hiêt,  nat.),  nom  donné  à  une  oie  de  l'archioel  de 
Chiioé.  ^ 

CAGE  {gramm.).  On  dit  figurémenl  et  familièrement.  Mettre 
un  homme  en  cage,  le  mettre  en  prison.  Etre  en  cage,  être  en 
prison.  —  Proverbialement  et  figurémenl,  1/  vaut  mieux  être 
oiseau  de  campagne  qu'oiseau  de  cage,  la  liberté  est  préférable 
à  tout.  -  -  ija  belle  cage  ne  nourrit  pas  l'oiseau,  on  peut  être 
fort  mal  à  son  aise  avec  les  apparences  de  la  richesse. 

CAGÉe,  s.  f.  (gramm.),  tous  les  oiseaux  que  l'on  a  mis  dans 
une  cage. 

CAGES  DE  FER  (hist.).  Plusieurs  de  nosrois  00 1  misen  usage 
rinfàme  traitement  infligé  par  Alexandre  à  Anaximène,  par 
Timour-Leng  à  Bajaiet  el  par  les  Anglais  à  Jeanne  d'Arc. 
Lovis  XI  plus  qu'aucun  autre  se  vengea  de  ses  eoiieiiiis  par  cet 


odieux  raffinement  de  cntaoté  qui  ravalait  V 
de  la  liête.  La  Balue  coucha,  comme  on  le  sait. 
Loches  dans  une  de  ces  cages  a  couvertes  de  paltës  àtktfmt 
dehors  el  par  le  dedans,  avec  terribles  fermurcs  de  qmtêqee  ï^ 
pieds  large,  de  la  hauleur  d'un  homnoe  et  an  ptrd  ploi.  $ 
Couiines  lui-même,  qui  les  a  si  bien  décrites^  en  tàU  sots  le» 
cesseur  de  Louis  XI,  el  y  fut  laissé  huit  mois.  Loob  X1L«|« 
lait  prisonnier  Louis  Sforza,  duc  de  Milan,  renleraa  i 
une  cage  de  fer,  où  ce  duc  mourut  après  dix  ans  d'oi 
continu.  A  l'abbaye  du  mont  Saint-Michel,  il  j  e«t 
dit-on,  une  cage  de  lier  destinée  aux  prisooniers  d'ElaL 

CAGES  PULLAIRES (arcfceo/.).  On  nommait 
chez  les  Romains,  celles  où  l'on  mifermait  le-s 
aux  augures  et  dont  Bernard  de  Montfaucon  {Amtiq.  etfi.t  a, 
p.  145)  a  rapporté  deux  dessins.  On  sait  que  tor^o'ifct^ 
taienl  avec  avidité  sur  le  grain  qu'on  leur  apportait,  cttria 
bon  augure;  que  si  leur  avidité  était  telle  qu*M  smtmi 
mangeant  ils  en  répandissent  une  partie,  le  présage  é 
plus  favorable,  el  que  si  an  contraire  ils  refàsaieBt  de 
c'était  un  mauvais  signe. 

CAGIER,  s.  m.  (^fltfim.^, celui  qui  porte  des  oôeaniiia^, 

3ui  vend  des  oiseaux  de  proie  et  autres.  —  Celui  q»  bit  a  «it 
es  cages. 

CAGLi  (géogr.),  ville  d'Italie  dans  le  duché  dTrlÎB,  m 
titre  d'évèché,  en  latin  Callinm,  Quelques-uns  root  jppHp 
Catis  et  Calle;  et  qnand  elle  fut  rétablie  au  \nr  âètk  o^\i 
nomma  Cité  des  Anges.  Elle  est  située  an  wd  an  ntmiegaes, 
assez  près  de  Fossenbrune,  arrosée  du  c6té  do  nord  pu  te  ton. 
qui  se  rend  près  de  ses  murailles  dans  le  Canduno,  de  toctf  qor 
cette  ville  est  une  presqu'île.  Elle  a  un  point  sur  leftoase,! 
pofnie  Riecioh,  qui  est  fait  de  pierres  d'une  grandmr  f«r|n- 
nante,  et  d'une  espèce  particulière ,  que  Ton  ne  tuii  point  ci- 
leurs.  C'est  un  ouvrage  des  Romains.  A  entendre  Ws  kabti£ 
de  cette  ville,  elle  a  reçu  la  foi  dès  la  naissance  de  rEg%p;u 
nous  croyons  devoir  réserver  cet  avantage  au  iv*  siwie.  Si  » 
thédrale,  dédiée  à  la  sainte  Vierge  montant  au  OH,  estcna 
et  fort  belle.  Son  chapitre  était  composé  de  deux  dismifs^  in 
prévôt  et  d'un  archidiacre,  de  onze  chanoines»  de  &fer&nh 
lains,  dont  les  revenus  n'étaient  pas  maurais.  Il  n  j  «  Mi 
d'autre  paroisse  dans  la  ville  que  la  calfaéfrale  où  awMHM 
baptismaux.  On  y  voyait  seolemeat  six  monxstèm 
et  trois  de  filles.   Le  diocèse  est  assez  étendu  ,  et 
quatre-vingt-seize  paroisses  (Ital.  saer.,  t.  ii,  p.  89f] 

CAGLIARÈSE,  S.  f.  {comm.),  monnaie  de  cuivre  qutsM 
dans  la  Sardaigne  pour  deux  deniers. 

CAGLIARI  igéour.),  capitale  de  l'Ile  de  Sardaigat,  jmk 
dans  la  partie  nord-ouest  aune  vaste  baie  sur  la  côte 
nale  de  l'Ile,  par  ô&^  15'  de  latitude  nord  et  6<>  46'  de 
est.  Sa  population  est  de  28,000  habitants.  La  ville  a  ëtê 
en  ampnithéàtre  par  les  Carthaginois  sous  le  nom  de  ùtn. 
mal  construite,  elle  se  divise  en  quatre  quartiers:  k  CéMtt.^^ 
sur  la  pointe  de  la  colline;  le  Marina  ;  t Estets^panct  ;  b  !*<- 
Nova  où  le  vice-roi  et  les  autorités  font  leur  résidence.  Up* 
royal  est  son  seul  édifice  remarquable.  Outre  la  calhéinW.«t 
compte  à  Cagliari  Irenle-huil  églises,  vingt  et  un  ooaffi»t&<  • 
sémmaire,  une  université  avec  dix-neuf  professeurs  et  tratot. 
élèves,  une  bibliothèque,  un  musée  d'antic^uitês  et  d* 
lurelle,un  hôtel  des  monnaies,  une  société  royale  d*^ 
un  hôpital,  un  lazaret,  des  chantiers  de  marine  et  un  p«t 
commode.  Il  s'y  fait  un  commerce  considérable  es  Mr.  ^ 
coton,  en  indigo,  en  vin  et  en  blé. 

CAGLiosTRO  est  un  de  ces  hommes  singuliers  àoeH  k  •* 
aventureuse  reste  un  problème  irrésoluble  pour  cc«x  fa  * 
étudient  avec  impartialité  toutes  les  phases.  Ceux  qui  ma  '^ 
sa  vie  s'accordent  à  lui  refuser  le  nom  qui  lui  est  ralr.v* 
ensuite  chacun  d'eux  lui  donne  an  nom  diflërent,  si  bin?>' 
près  avoir  hésité  entre  Ticbo,  MéHsa,  Quackdoctor ,  Vê^ 
Acharat,  Pellegrini,  Penii,  Balsamo  et  bien  d'anfres^oaMM 
heureux  derevenir  à  celui  qui  luiestunaoin.ement  fera9ë,«'«* 
de  Cagliostro.  On  le  fait  naître  i  Palerme,  à  NaBles.àTnV- 
sonde.  à  Malle,  ici  de  parents  pauvres  et  obscurs ,  n  de  jai^'*' 
richis;  de  ce  côté  son  père  est  on  grand  maître,  «le  Pasirrr^ 
un  sultan.  Il  n'est  pas  jusqu'à  la  date,  non  pasrèHK  awii^* 
approximative,  de  sa  naissance  qui  ne  soîl  contestée.  Eap*^ 
on  la  place  vers  le  milieu  du  xviii*  siècle;  maïs  dns^^ 
crédolesou  incrédules,  comme  on  voudra  les  qualifier,  mi^ 
qu'il  assbtait  aux  noces  de  Cana  et  qu'il  avait  prrdil  b  ^  ^ 
heureuse  de  Notre^^etgneur  Jésus-Chnsl.  Quelq 
assurent  qu'il  fut  le  coulemporain  et  l'ami  iotinte  de 
Eosouuae,  tout  ea  qui  BOUS  est  resté  soit  de  1^      " 


ciiiitm.  Aprùsunejriiiic&wAssrioraf^pusr,  il  fut  forcé  île  quiticr 
sa  ville  nahile  pour  éclKipper  AU  juMice.  Il  aurait,  dit  l'auteur 
que  nous  cituin,  fait  croire  à  un  ntarctiaiid,  qu'il  connaisNiit  un 
liésor,  se  serait  fait  reinrllre  une  forte  sonnne  il'argeiit  pour  le 
'uj  découvrir,  puis,  au  lieu  de  le  lui  livrer,  l'aurait  aci-abic  de 
^oups  de  lulttn  ;  luut  cela  i  l'aide  d'apparitions,  de  diables  et  de 
'aniDsniagiirivs,  qui  Ionien  e\cîl<iiil  légèrcmenf  l'incré^lulité 
lie  donnent  iMs  une  idre  bien  Avantageuse  du  ricbc  marchand 
ig^uis'y  snrailUissé  prendre.  De  Palcrnie,  t^aftliuslrose  rend  l'i  Mes- 
sineuù  il  l'ait  oinnaiïSiinred'un  certain  Alibulas,  (jrec  ou  Espa- 
gna\,  p»ssc<lanl  plusieuig  langues,  plusieurs  talismans,  grand 
l'hiiiiiMe  el  granil  itiéilecin.  Tous  (Iphk  se  lient,  s'embarquent, 
yi>iiriitrArchi])el,rE|;)'|ile,  l'Araliie,  rcvicnDent  à  Rhodes  et 
àM.ille,  où  après  aviiii'  hyguèà  stio  olive  sa  science,  ses  secrets 
cl  s»  fortune,  Adbulas  meurt.  Caglioslro  revient  alors  à  Napics, 
et  avec  l'ar^eul  rie  son  luallre  il  mène  un  (rain  rie  grand  sei- 
gneur; de  Naples  i  Rome,  de  Rome  à  Venise,  de  Venise  à  Ber- 
fiarne,  de  Berganie  i  Rome  ;  ce  sont  autant  de  voyages  rians  les- 
quels il  iieiHiusest  pas  permis  de  le  suivre.  Disons  (oulefois  que 
le  fut  dans  cette  rjernicrc  ville  et  penrlanl  ce  dernier  voyage  qu'il 
c|niusa  Lorenia  Feliiiani.  Il  part  avec  sa  femme  et  ta  visiter 
rEspjgne;  de  là  il  passe  à  Londres,  île  hxidres  i  Paris,  de  Paris 
à  Broxclles,  de  Bruxelles  en  Italie  et  i  Palerme  où  la  justice 
scnibleaviiir  oublié  ses  anciennes  peccadilles  Ce  n'est  que  quei- 
qucsannces  plus  lard, durant  un  sei'iiridsi'jour  à  Londres,  que  M 
rcpuUtion  comnienre  i  éclore.  Dès  lors  ses  discours  annoncent 
unbcnimeeitraonlinairc;  il  ne  parle  aue  de  la  Uecque,  de  l'E- 
Rvpie,  des  pyramides,  de  la  science  qn  il  y  a  trouvée,  des  secrets 
n'Irnirablcsqu'il  va  découverts.  Souvent  aussi  il  se  renfcrmcdans 
un  rtiyslcrieui  silence  el  répond  à  toules  les  questions  ;  Je  suis 
relui  qui  est.  Aux  instances  plus  vites  il  donne  son  chilTre  Gguré 
p.nr  un  serpent  qui  a  une  pomme  dans  la  bouche  el  qui  est  percé 
l'une  pèche.  On  le  regarde  comme  une  image  de  la  Divinité.  Son 
iHirtrait  el  celui  de  sa  femme  se  trouvent  sur  Iwi  éventails,  sur 
les  bagues,  sur  les  labalières,  sur  les  médailles.  Son  busie  est 
liiillc  en  marbre,  coule  en  bronze ,  reproduit  par  la  gravure,  et 
[lartoul  porte  celle  inscription  : 


De  l'ami  de>  bumain»  rt 

Tiiui»>  joins  Hinl  iiiaR|ui-s  lurde  oauveaiù  bieufaîti: 

Il  prolongK  U  VIF,  il  ivtoun  rindi^ent. 


-  La  vérité  nous  force  à  dire  louUfois  que  plus  tard  cette  ini- 
ription  fut  ainsi  remplacée  : 


L'homme  d«iu  chaque  lièclc  a  couru  Ui  preil^ea  ; 
Ce  docli'ur  que  lu  voii  a  profité  du  ùta. 


Ouoi  qu'il  en  soit ,  nons  le  voyons  acmeilli  avec  enlhousiainw 
!n  Russie,  en  Politgne,  el  eniln  à  Strasbourg  où  se»  sucrés  son  ta 
Pur  comble.  Après  le*  avoir  savourés  quelque  temps  il  arriva  i 
Paris,  où  il  commence  t*ar  fonder  un  nouvel  ordre  de  maçon- 
lerie ,  qu'il  décore  du  nom  de  loge  égyptienne  régénératrice. 
\kMvaWMi  commença  sa  liaison  avec  lecardinal  de  Rohan.  Bien- 
61  éclate  ta  fameuse  affaire  du  collier,  et  tout  Irnlliousiasme 
i  une  population  à  genoux  devant  lui  ne  peut  lui  éviter  la  Bas- 
ilic etaes  rigueurs,  lltlons-nons dédire  que  rien  dans  leprticès 
lepul  loarnif  contre  loi  inaliérei  une an-usatiun  même  légère, 
>t  que,  rnivoyé  absous  par  sea  juges,  il  fut  porté  cliM  lui  en 
nçHnphe  par  la  populace.  Mais  c'en  était  fart  de  sa  fortune  :  un 
^»ilvtnl  le  frapper  an  milieu  de  sa  joie,  et  il  lui  fallut  quitter  la 
h  rance  et  avec  elle  le  honlieur  incmyable  quil' avait  accompagné 
usquMi.  Béfusié  à  Loodra,  il  n  y  Uwmque  hiUea  1  aoule- 


—  De  l^indrrs,  Cagliostro  passa  en  Italie,  et  alla  i  Rome  daoc 
le  dessein,  suivant  la  relation  de  son  proci-s,  de  tourner  direct»- 
meiit  ses  armes  contre  le  patriarrhe  ries  Assyriens  (  le  (lape  )  qoa 
tous  les  illuminés  de  la  secte  avaient  (toujours  d'après  la  même 
rrHation)  juré  de  massacrer  pour  venger  la  mort  du  grand  niatlre 
rirs  Templiers.  O  fut  sous  celte  accusation  quebientMCaglioslra 
fui  arrêté  et  renfermé  dans  les  cachots  de  l'inquisition.  Son 
procès  lui  fut  fait,  et  il  fui  condamné  à  mort.  LepopecnmmM 
sa  peine  en  une  prison  perpétuelle.  A|irès  une  lenlaLiteirévasioa 
quiccboua,  Cagliostro  fut  transféré  au  château  de  Saint-Ange, 
et  quelques  annéesaprès  il  mourut.  A.  P. 

CAGXACCi  (TiuiDO  Caulassi,  DIT  ],  pcinlrc  italien,  né  en 
1601,  mort  A  Vienne  A  quatre-vingts  ans,  fut  élève  du  Guide, 
dont  il  imita  la  manière. 

CA«.\A<:i;i  (A  LriiONïE]  est  auteur  des  Aniiguilés  de  Ferran, 
Venise,  (TOI,  traduites  en  latin  dansic  J/iMaurui  .^nli^ufio- 
ftimf(ii/((B,vii. 

CAUXARD,  ARDE,  adj.  (grntnm.),  fainéant,  paresseux.  On  le 
dilaussisubslaiilivenient;ilesl  très-familier.  Le  peuple  l'emploie 
quelquefois,  substan  ivrment,  pour  lâche,  poltron. 

CA«NABD,  s.  m.  (vhux  mot),  encognare,  lieu  malpropre, 
tel  que  cefai  où  logent  les  chiens. 

CAGSABD  ((fchnof.),$.m.sorlc  de  fourne.iu  j  l'usage  des  c<- 
riers  ,11  consiste  en  une  espèce  de  hnquelsans  fondel  renversé,  snr 
lequel  on  pose  la  cuve  qui  contient  la  rire  fondue,  riont  les  cirien 
forment  les  bougies  de  lableel  les  rierges.  Dans  l'un  des  cAlés  dD 
caj^nard.on  a  ménagé  une  ouverture  par  laquelle  on  fail  mirer 
sous  la  cuve  une  poêle  de  fer  remplie  de  feu ,  pour  faire  fondn 
la  cire  que  la  cuve  contient.  On  se  sert  pour  modérer  le  (ta, 
lormu'il  devient  trop  violent,  d'une  plaque  de  lôle  percée  de 
plusieurs  Irons,  avec  laquelle  on  couvre  la  poéic. 

CAGNASDER,  V.  n.  (gromm),  vivre  dans  la  paresse,  mener 
une  vie  obscure  et  fainéante.  11  esl  familier. 

CA«l«ARDBi:x,EL'SE,adj.  i^Tamm.)(,V.  Cagkard). 

CACNARDIBR  (vieux  mot),  paresseux,  poltron,  fainéant, 
llche(F.  Ca«nard). 

<:a€NARDISE,  s.  f.  (i^rumm.  ) ,  fainéantise,  paresse.  Il  m 
familier. 

CAGITATI  (Gilheiit),  auteur  italien  qui  a  vécu  versiemilien 
du  XVI'  sièile,  était  dcNorera,  dans  le  royaume  de  Naples.  !(• 
composé  lin  petit  ouvrage  pour  célél>rer  les  jardins,  intitulé  :  De 
hortorum  lauiiibui ,  Râle,  1 516.  Joarhim  Camerarius  II  l'a 
insérédaiis  le  Recueil  d'upusculrs  sur  l'agriculture  qu'il  a  pu- 
blié sous  le  titre  de  de  Re  ruitiea. 

CAG\ATi  iBfARSiLio),  médecin,  né  à  Vérone,  étudia  la  phi- 
losophie et  la  niéderioe  à  Padoue,  fut  appeléà  Rome  pour  j 
prolesscr,  el  mourut  en  1GI0.  Si's  principaux  ouvrages  soni  : 
Vnriarum  o6«(Tti(i()on«n  libri  iv,  >5RT,  in-4°.— Dtraanfinra 
(uenifri,  1591,  in-4°.  —  De  aen'i  romani  talubritale.  —  Oput- 
eutn  varin.  )603,  in-l". 

CAUHiKCx,  SE ,  adj.  (gramm.),  en  latin  rama.  C'est  ainsi  que 
l'on  nomme  1rs  individus  qui  ont  les  jambes  tournées  on  cam- 
brées en  dedans,  sans  doute  du  mol ennia.  chien,  en  italien 
eane,  cl  fagnn,  chienne,  d'où  l'on  avait  fait  le  vieux  mot  eo- 
gnaixo,  lesquels  exprtiwnt  re  même  genre  de  dilTormité  com- 
iijuneà  une  certaine  espèce  de  chiens  liassels. 

(;agkoai.d  (Saikt',  ou  cac-vou,  ou  i;haixoai.d,  Cha- 
gnoa/dut.  ou  llagnO'ild»»,  nu  Ckainonidut.  ou  ÀgnntiaUui  H 
Ckngnulpkui,  étail  lils  de  Chaneric  ou  Aenery,  seigneur  de 
Bric  el  frèrealnédesainlFaron.éiéqneileMeaux,  et  de  sainte 
Fare,  abbr-ssc  de  Faremnutier.  Il  enjbrassa  la  vie  nKmastiqne 
dans  le  niooattércdeLiixeuil,  du  vivant  niéiiie  rie  saint  Colonf- 
lian  son  Fondateur,  et  il  y  lit  de  si  grands  progrès  dans  la  venu, 

Sue  saint  Eusiase,  successeur  desaint  Coluriiban  dans  U  cùO- 
uite de  celle aliliaye ,  ledoona,  avec  saint  Valtiert,  oommc  n 


: 


CAONOLI. 


(748) 


CAoaw. 


a 


o1l  avait  de  meilleur,  à  sainte  Fare,  qui  lui  avait  demandé 
es  religieux  |X)ur  établir  une  communauté  d'hommes  sous  la 
règle  de  saint  Golomban,  et  pour  diri^r  celle  de  filles  dans  le 
double  nrHinastère  d*Eboriac,  appelé  depuis  Faremoutier  ^ 
qu'elle  avait  bâti  à  5  lieues  de  Meaux.  —  Cagnou  fit  fleurir  la 
aiscipline  régulière  dans  ce  nouvel  établissement ,  jusqu'à  ce 
qu'il  lut  fait  évéque  de  Laon.  On  ignore  ce  qu'il  fit  durant  son 
episcopat,  sinon  qu'il  assista  au  concile  de  Reims  de  Tan  625.  Il 
souscrivit  encore  aux  titres  de  la  fondation  de  l'abbaye  de  Soli- 
gnac  en  Limousin,  faite  Tan  631,  par  saint  Eloi,  encore  laïaue. 
On  croit  qu'il  mourut  l'année  suivante.  L  église  de  Laon,  dont 
il  fut  évèque,  et  non  pas  de  Lyon,  comme  quelques-uns  l'ont 
cru ,  cêlêiire  sa  fêle  le  6  septembre  ;  mais  le  martyrologe  ro- 
main, non  plus  que  les  anciens,  ne  font  pas  mention  de  lui  (Jo- 
nas,  moine  de  Bobbio,  Viei  de  iairU  Colomban  et  de  saint  Eui" 
lase,  abbés  de  Luxueil  ;  Hugues  Ménard,  Observations  sur  le 
martyrologe  bénédictin^  Baillet,  t.  3 , 6  septembre. 

CAtiNOLA  (Le  mabquis  Louis  ,  célèbre  architecte ,  né  à  Mi- 
lan  en  176*2,  fit  ses  premières  études  à  Rome  au  collège  de  Gle- 
menlino.  l'endanl  ses  récréations,  il  prenait  des  leçons  d'archi- 
tecture, et  dans  ses  promenades,  il  examinait  les  monuments 
qu'on  trouve  partout  dans  celte  ville.  Revenu  à  Milan,  il  étudia 
quelque  temps  son  art  favori,  et  a.  la  ensuite  faire  son  droit  civil  à 
1  uni\ersilêdc  Pavie.  La  mort  de  son  père  le  força  de  rentrer  a 
Milan.  Après  un  séjour  de  huit  mois  dans  les  Etats  de  Venise, 
riches  de  tiinl  de  chefs-d'œuvre,  il  s'occupa  de  la  construction  de 
divers  monumenls.  On  cite  :  1°  une  magnifique  maison  de  cam- 
pagne en  1802  ;  2"  l'arc  triomphal  de  la  |)ortc  du  Têsin,  d'ordre 
ionique,  exécute  en  marbre  des  Alpes;  3o  la  chapelle  de  Sainte- 
Marceline  dans  la  basilique  Ambroisienne;  4"  l'arc  du  Simplon, 
d'ordre  corinthien,  en  marbre  blanc  de  Crévola,  orné  de  bas-re- 
liefs, et  surmonté  de  six  victoires  à  cheval,  et  de  la  statue  de  la 
Paix,  assise  sur  un  char;  5"  le  clocher  du  village  d'Urganodans 
le  Berganiasque,  etc.  Il  s'occupait  de  la  façade  de  l'église  de  Va- 
vallo  (Tans  la  vallée  de  la  Sésia,  lorsqu'une  attaque  d'apoplexie 
l'enleva  en  1833.  Bonaparte  avait  une  grande  considération  pour 
Gagnola  ;  il  l'avait  nommé  membre  du  conseil  des  anciens  de  la 
nouvelle  république  Cisalpine.  Plus  tard,  Cagnola  fut  fait  che- 
valier de  la  Couronne  de  fer,  et  chambellan  de  l'empereur  d'Au- 
triche. Lors  de  sa  mort,  il  était  président  de  Mnslilut  des  scien- 
ces et  ans  de  Milan.  11  a  publié  en  1802,  à  Milan,  les  Mau- 
solées  de  Visconti,  Gamboniet  Anquizzoia,  grand  in-fol.,  avec 
planches. 

CAUNOLi  (Belmont)  ,  désigné  ordinairement  par  le  nom 
fïabbé  C'Kjnoli,  était  né  dans  les  Etats  de  Venise,  et  Horissail 
dans  le  xvii''  siècle.  On  ne  sait  rien  sur  sa  famille  ni  sur  le  lieu 
posilifdesa  naissance;  ses  ouvrages  prouvent  qu'il  eut  plusieurs 
desqualilrs  qui  font  le  pocte,  mais  ces  qualités  y  sont  souvent 
obscurcies  par  les  défauts  qui  régnaient  de  son  temps.  Le  princi- 
pal fondement  de  sa  réputation  est  son  poëmc  iuiïiulè  :  Aqui- 
lée  détruife,  ou  di  Aquifea  distrutta  libri  x\,  Venise,  1725, 
in-18,  dédié  à  la  république  de  Venise.  L'on  peut  prouver,  par 
l'éptlre  (icdicaloirc,  que  Cagnoli  lui-même  joignait  à  son  nom 
ce  litre  d'abbé  qu'on  lui  donne;  elle  est  signée  Belmonte  Ca- 
gnoli abUe.  —  Ménage  a  remarqué  qu'il  n'y  a  pas  une  rime  qui 
se  trouve  répétée  dans  tout  l'ouvrage.  On  a  aussi  de  lui  un 
Eloge  de  s  tint  Grégoire.  —  Un  autre  Cagnoli  (Jérôme) ,  pro- 
fesseur de  droit  à  Turin  dans  le  xv!*"  siècle,  a  laissé  plusieurs 
écrits  peu  imiiortanls. 

CAti.N'OiJ  (Antoine),  mathématicien  et  astronome  italien, 
était  né  en  1743  h  Zanle  où  son  père  faisait  les  fonctions  de 
chancelier  de  la  république  de  Venise.  Après  avcir  fait  de 
bonnes  éludes,  il  se  livra  tout  entier  aux  mathématiques  et  aux 
sciences  exactes.  Attaché  à  l'ambassade  vénitienne  à  Paris,  où  il 
passa  plusieurs  années,  il  employa  tous  ses  loisirs  à  des  travaux 
astronomiques.  Revenu  à  Vérone,  il  continua  ses  études  de  pré- 
dilection, et  convertit  sa  maisiui  en  une  espèce  d'observatoire. 
Des  mémoires  importants  avaieid  déjà  fait  connaître  son  nom, 
lorsqu'eri  1798  il  lut  nommé  professeur  de  mathématiques  à  l'é- 
cole mililaircdc  Modène;  bientôt  plusieurs  sociétéssavantes,  en- 
tre autres  les  Instituts  de  France  et  de  Bologne,  l'admirent  dans 
leur  sein.  Depuis  1800  jusqu'à  sa  mort  ((î  aoùl  t8l8},  il  fut  pré- 
sident de  la  société  italienne.  Il  rendit  de  grands  services  aux 
sciences  qu  il  cultivait,  en  les  popularisant  par  des  publications 
que  leur  méthode  et  leur  clarté  ont  à  Juste  titre  rendues  classi- 
ques. Tels  sont:l"  sa  Trigonometria  piana  esferica,  1785 
(approuvée  par  l'académie  des  sciences  de  Paris);  2"  son  Traité 
des  sections  coniques  ;  3**  ses  Notions  astronomiques  adaptées 
à  l'usage  commun;  4°  ses  Observations  météorologiques  de 
1788  à  1796  ;  et  son  Mémoire  sur  la  figure  de  ia  terre  (publié 
dans  les  'iramacHons  dt  laioeiété  italienne,  Vérone,  1702).  Ce 


dernier  ouvrage  surtout  est  très-reiDarqiiable.  Bislvleitn» 
primer  en  1819,  à  I^ondres,  pour  le  distribuer  ifaamifdi. 
note,  mise  dans  le  Philosopkteal  Magaxine,àtnm  tttt,'ri^ 
la  Bibliothèque  univenellê  de  juillet  suivant,  rappelle  iVit^ 
tion  des  savants  ce  beau  monument  du  génie oei^noiLi 
Trifonometria  a  été  réimprimée  à  Bologne,  1804,  iiKi*,«, 
Pans ,  1808,  in-4%  fig.  avec  des  additious.  InSesituemÀ 
furent  imprimés  à  Modène  en  1801,  in-8<*. 

CAONOLO  (JEROME) ,  jurisconsulte  italien,  né  iTuieU 
distinguée,  à  Veroeil  en  1492,  fut  reçu  doctetirdînsriiiiHni 
de  Turin,  y  occupa  quelque  temps  après  la  chaire  de  dniiv 
main ,  puis  fut  appelé  par  le  gouvernement  de  Yeniieir» 
versité  de  Padoue.  C'est  dans  cette  ville  qu'il  est  inortcmij, 
avec  le  renom  d'un  des  jurisconsultes  les  ptossmobfl^ 
professeurs  les  plus  diserts  de  l'Italie.  On  signale  m  iiivé 
rendre  intelligioles  les  choses  les  plus  obscures.  Il  fuin». 
prête  habile,  un  commentateur  erudil  des  ordonnaottiifc 
compilations  pestiniennes.  On  ade  Jér6nieCignolo,afr«. 
Ires  ouvrages  :1®  De  vita  et  regimine  bmi  pniif^,c: 
adressé  à  Emmanuel  Philibert  de  Savoie,  à  son  relovéfe* 
Etats  de  Piémont.  L'auteur  «prouve  au  prince  que  la  tnlrtF 
sure  qui  puisse  procurer  au  prince  la  tranqoilbté  rt  riidr^» 
dance  surtout,  c'est  de  travadier  dans  les  Ëtatsâ  lacoBdbt* 
des  partis,  excités  à  l'envi  par  François  1'^  et  prCbt» 
Quint;  2»  E Terri tationes  in  conslitutionet  ei  Itftifrim,»^ 
cundi,  quinli  et  duodecimi  Pandectar.  aiirwr.,rtc,  \nm, 
1519;  5°  Commentnria  in  titulum  Digesti  et  rrfslùjtrù, 
Venise,  1546,  2«  édition  ;  Lyon,  1559;  4«  Cwiiin^ffîiiii»- 
dicem,  de  partis,  Venise,  1569;  5<»  De  r «to  frtwipii  iwtf- 
tutione  libri  viil,  Cologne,   1577  ;  6"  Oraliihùkhk 
vii  in  initia  sludiorum;  7°  Commentnria  hfisdnUki* 
Imtitutionum  Justiniani;  8*»  De  oripinejurittrttUlvM 
tatu,  de  ratione  studendi,  et  eonsiha  Mna.ToosteoiîWî 
de  ce  célèbre  professeur  ont  été  réunis  en3?ohnMsii-t' 
Lyon,  1.570.  Un  magnifique  mausolée  folélewàCigMte*^ 
l'église  de  Saint-François  à  Padoue,  et  son  bartefulpbrt^ 
ceux  des  savants  illustres ,  dans  le  jardin  drf  Pnrt  à 
valle, 

CAGNOT,  s.  m.  {hist,  nal.),  nom  qu'on  donne nj^ 
au  squale  glauque  et  au  squale  milamlre ,  poisson  orùpw 
de  la  famille  des  chiens  de  mer.  On  écrit  aussi  co^m». 

CAGNOTE  (La)  {géogr,  ecc/w.),  andcnnc  tl*aw*r«* 
de  Saint-Benotl,  au  diocèse  de  Dax.ElleexbUildfelfirt 
de.  Olhérius,  évoque  deDax,  qui  siégeait  en  898,  fil  W 
de  bien  à  celle  al)baye.  Elle  reconnaissait  aussi  po"' ^"^ 
leurs  les  vicomtes  d'Orthe,  surtout  Raymond  Ariuw!  *i'^ 
laume  Raymond,  qui  vivaient,  le  premier  en  lliSjflTjJ'^ 
U65.  On  voyait  autrefois  dans  l'église  delà  Capolf»* 
beaux  des  vicomtes  d'Orthe,  dont  la  maison  éUiloi*»* 
d'Aspremont  (Gallia  Chrisliana,  1. 1,  col.  10ô5). 

CAGNOTTE,  S.  f.  [agric.]^  petite  cuve  ou  c«^f  P'JP'îf 
la  vendange.  Ce  nom  est  usité  dans  le  départemcnldeW^ 
ronne. 

CAGOSANGA,  S.  m.  (bolan,),  l'un  des  noms qoeio"*' 
à  ripécacuana  au  Brésil. 

CAGOT,  OTE,  s.  (gramm,  ),  celui,  cellcqniaoM*^ 
fausse  ou  mal  entendue.  Il  s'emploie  aussi  adjerUretnrt' 

CAGOTERIE,  S.  f.  {gramm,\  action  du  cagot,n«iw'f<^*^ 
du  cagot. 

CAGOTISME,  S.  m.  [gramm,),  esprit,  caractère  da 
manière  de  penser  du  cagot. 

CAGOTS  \hist,  du  moyen  âge),  race  <^'^^™"*^|"ï^ 
dans  le  voisinage  des  Pyrénées,  regardés  parla  *"I*""jlj- 
néralement  répandue  dans  le  moyen  âçe  !^?V  u5 
phages  ,  comme  hérétiques  et  comme  livres  «  '^j^^j 
Celle  race  ressemble  à  bien  des  éganis  à  celle  ^^^jt 
mol),  et  les  noms  de  eaqueux ,  capots ,  agot* ,  ^f***''!» 
gahetas ,  coUiberU ,  cahels ,  eacous ,  etc.,  ne  sonl  fl«  ^ 
riélés  de  celui  de  cagots.  Selon  Belleforesl  et  PaoïiiTJJ^ 
hommes  a|)pelés  en  Gascogne  ca^s  ou  ^'f^'\^f 
gahets ,  chez  les  Basques  et  les  Navarrois  a|jolJ,^«s»n^ 
lépreux,  et  communiquaient  leur  maladie  a  <!*w''*^|| 
en  contact  avec  eux.  Ces  auteurs  prétendent  <!•*'  y  ^|, 
l'extérieur  et  dans  les  actions  de  ces  ro*'lf*^."?*ilif 
quelque  chose  d'indéfinissable  qui  leur  allirail  »«  «^JL^ 
haine ,  que  leur  bouche  et  leur  haleine  ^^^^^ 
Oïhenart  (dans  sa  Notice  sur  la  Gascogne)  ^J^^p 
ni  contredire  cette  singulière  assertion  ;  mais  J"!^^ 
les  cagots  étaient  livrés  aa  mépris  des  masses ,  fw^ 


ciÂCorn». 


(749) 


e»  étrangers  9  même  dans  lear  payi  natal ,  éloignés  de  toutes  |  sains,  ainsi  que  le  manjjfer,  le  boire  et  les  autres  relations  mu- 
barges  public^ues ,  et  réduits  à  (orroer  comme  une  caste  infé-     tueiles;  néanmoins  le 


ieure.  Le  mariage  et  la  vie  commune  avec  le  reste  de  la  popu- 
ition  leur  étaient  interdits ,  et  un  arrêt  du  parlement  de  Bor- 
eaui  leur  défendait  de  sortir  autrement  que  chaussés  et 
abiilés  en  rott|[e ,  sous  peine  d*ètre  frappés  de  ?erges.  Ils 
raient  un  quartier  à  eux ,  des  places  séparées  dans  les  églises , 
es  bénitiere  k  part  ;  ils  ne  pouvaient  exercer  que  des  métiers 
as  et  ignoliles.  Jadis  on  les  appelait  ehréUem;  de  leur  côté  ils 
onnaient  au  reste  de  la  populace  le  nom  de  ptUuii  (  hommes 
ux  longs  cheveux).  Quelques  auteure  en  ont  conclu  que  les  ca- 
ols  ou  ehréUem  étaient  les  restes  des  Goths  qui  possédèrent 
idis  l'Aquitaine ,  et  que  cette  origine  est  la  cause  de  la  haine 
t  du  mépris  que  leur  témoignaient  les  Gascons.  Ceux-ci ,  en- 
ore  païens»  auraient  donné  ct»mme  injure  le  nom  de  chréUem 
ux  Goths.  Le  nom  de  peUuii  ou  eomali  serait  venu  de  ce  que 
»  Aquitains,  ennemis  naturels  des  Goths,  portaient  une  Ion- 
uc  chevelure.  —  P.  de  Marca  [HîHoire  de  Béarn)  fait  venir  le 
lot  caaoU  de  eacugolhs  (  canis  golhuê  ) ,  chiens  goths.  Néan- 
noins  le  nom  de  cagots  ne  se  trouve  que  dans  la  nouvelle  cou- 
lime  de  Béarn  ,  réformée  en  1551,  tandis  que  les  anciens  fon 
lanuscrits  emploient  ce\uïdeehreêiiaa$  ou  chrétiens.  Marca  du 
este  pense  qu'ils  sont  un  reste  des  Sarrasins,  et  que  le  surnom 
e  enuS'giUhi  peut  signifier  ehcuseurs  de  Golhê  :  on  les  avait 
ppelés  ehréHenSj,  en  qualité  de  nouveaux  convertis.  —  D'après 
ancien /or  de  Béarn,  il  fallait  la  déposition  de  sept  cagols  ou 
kreiliaas  pour  valoir  un  témoignage.  En  1460  les  étals  du 
léam  demandèrent  à  Gaston  qu'il  leur  fut  défi^ndu  de  mar- 
her  pieds  nus  dans  les  rues,  sous  peine  d'avoir  1rs  pieds  percés 
*un  fer,  et  qu'ils  portassent  sur  leurs  tiabiis  leur  ancienne 
narqued'un  pied  d'oie  ou  de  canard.  Le  prince  ne  répondit 
âsà  cette  demande.  En  1606  leséliils  de  Soûles  leur  inlerdi- 
ent  l'état  de  meunier.  Ils  devaient,  sans  en  retirer  aucun  pro- 
t ,  abattre  les  bois  nécessaires  aux  besoins  de  la  ville,  du  bourg, 
u  village;  sous  des  peines  sévères,  ils  ne  pouvaient  porter 
'autre  arme  que  la  hache  destinée  à  abattre  ce  bois;  il  leur 
:ait  défendu  d'entrer  en  conversation  avi*c  qui  que  ce  fût.  On 
s  contraignait  encore,  à  la  fin  du  xvr  siècle,  à  avoir  des  habi- 
tions séparées;  des  châtiments  sévères  les  atteignaient  s'ils  se 
lettaient  devant  les  hommes  et  les  femmes  à  l'église  ou  aux 
rocessions. — Si  lescagots  nes'étaient jamais rencontrésquedans 
Béarn,  on  pourrait  admettre  l'une  ou  l'autre  des  hypothèses 
li  voient  en  eux  des  restes  soit  des  Goths,  soit  des  ârrasins  ; 
ab  on  les  retrouve  en  Guyenne,  où  ils  s'appelaient  gaheis  ou 
ihelê;  dans  l'Auvergne,  où  on  leur  donnait  le  nom  de  mar- 
mi.  Chez  les  Basques  et  les  Béarnais,  dans  la  Gascogne  et  le 
i^orre,  on  les  appelait  eagoU,  agnU  ,  agotae  ,  capoté ,  caffoSy 
etins.  —  Quelquefois  on  a  voulu  voir  en  eux  dos  descendants 
*s  Albigeois.  Dans  quelques  endroits  on  lesapiielle  caiynardi, 
ir  corruption  de  cnnardê^  parce  qu'on  les  obligeait  de  porter 
r  leurs  habits  le  pied  d'oie  ou  de  canard  dont  il  est  parlé 
ins  l'histoire  du  Béarn.  —  Les  descendants  des  Sarrasins,  à  en 
oire  Marca,  auraient  été  nommés  aussi  GétHains,  comme 
[ires ,  du  nom  du  Syrien  Giési ,  frap()é  de  la  lèpre  pour  son 
arice.  Le  P.  Grégoire  de  Uoslrcnen  (dans  le  Dictionnaire 
ttique)  dit  aue  eaecod  en  celtique  signilie  lépreux  ;  en  espa- 
loi,  ^afo,  lépreux;  ga/i ,  lèpre.  L ancien  for  de  Navarre, 
mpile  vera  1704 ,  du  temps  du  roi  Sanohe  Baniirez,  parle  des 
\ffoê,  et  les  traite  comme  lailres.  Le  for  du  Béarn  dislingue 
•urtant  les  cagots  des  lépreux  ;  le  port  d'armes  leur  est  défen- 
I,  et  il  est  permis  aux  ladres.  —  De  Bosquet  lieulenant  génc- 
1  au  siège  de  Nartwnne,  dans  ses  notes  sur  les  iHIres  d'Inno- 
nt  111 ,  croit  reconnaître  les  eapoU  dans  certains  marchands 
ifs ,  désignés  dans  les  capitulaires  de  Charles  le  (  hauve  par  le 
m  deeapi."  Dralet  (>enseque  ce  furent  desgoftreuxqui  forme- 
nt ces  races.Les  premiers  habîtants,dit-il,durentétre  pi  ussujels 
X  goitres,  parce  que  le  climat  dut  être  alors  plus  froid  et  plus 
inido.  En  effet ,  on  trouve  {mïu  de  goitreux  sur  le  versant  es- 
gnol  ;  les  nuits  y  sont  moins  froides ,  il  y  a  moins  île  glaciers 
de  neiges,  et  le  vent  du  sud  y  adoucit  te  climat.  Au  reste, 
ut-étre  doit-on  admettre  à  la  fois  les  opinions  diverses  que 
us  avons  rapportées;  tous  ces  éléments  entrèrent  sans  doute 
rcessivement  dans  ces  races  maudites.  —  En  Bretagne,  on 
trouve  les  cagots  sous  le  nom  de  eaqueux,  cacout  ou  caquins, 
»tgnés,  dans  les  vieux  actes  latins,  par  le  nom  de  cacoii.  Voici 
ciu*on  lit  à  leur  sujet  dans  les  statuts  de  Tadniphe,  évèque  de 
éguier,  en  1436  :  a  /Iffn,  connaissant  dans  latlite  cité  et  dans 
lit  diocèse  un  certain  nombre  d'individus  de  l'un  et  de  l'autre 
le,  qui  passent  pour  être  de  la  loi  (c'est-à-dire  juifs),  et  qu'en 
*me  vulgaire  on  appelle  rorosi  (caqueux),  dont  la  condition 
l'habitalioa  doivent  être  séparées  de  celles  des  autres  hommes 


sdilsr/rçuenâP,  contre  leurs  obligations  et 
le  respect  qu'ils  doivent  à  autrui ,  et  au  delà  de  ce  qui  se  con- 
vient, se  mêlent  à  la  cohabitation  et  à  la  communion  des  autres 
hommes,  et  principalement  dans  les  églises  paroissiales  et  dans 
les  autres  lieux  où  sont  célébrés  les  offices  divins,  osent  marcher 
devant  les  autres  hommes  dans  le  baiser  de  la  paix  et  des  reli- 
ques ;  et  de  là  s'élèvent  des  querelles  et  des  scandales.  Pour  cela, 
nous  avons  statué  que  les  hommes  tie  la  loi  ou  eaqueux  doivent, 
pendant  les  offices  divins,  être  debout  et  se  tenir  dans  la  partie 
inférieure  des  églises,  et  qu'ils  n'auront  pas  l'audace  de  toucher 
les  calices  et  les  autres  vases  sacres,  ou  de  recevoir  avant  les 
autres  lioinmes  sains  le  baiser  de  la  paix  ;  mais  seulement  après 
que  la  paix  aura  été  donnée  aux  autres,  elle  sera  donnée  à  eux» 
et  cela  sous  peine  de  cent  sols.  » —  D.  Lobineau  rapporte  encore 
un  extrait  des  actes  de  la  chancellerie  de  Bretagne,  à  l'année 
1474,  qui  ordonnent  aux  caqueux  qui  voyagent  dans  le  duché 
d'attacher  à  leurs  vêlements,  d'une  manière  évidente ,  un  mor- 
ceau de  drap  rouge.  On  leur  défend  de  se  livrer  à  d'autre  acte  de 
commerce  qu'à  ta  vente  du  fil  et  des  filels;  on  leur  interdit 
même  la  culture  de  toute  la  terre  autre  que  les  jardins  qui  leur 
appartenaient  en  propre.  Plus  tard,  toutefois,  on  permit  aux 
caqueux  deSaint-Malo  de  louer  et  de  cultiver  les  champs  voi- 
sins de  leurs  habitations;  encore  leur  imposa-t-on  des  condi- 
tions extrêmement  onéreuses.  Il  fallait  bien  un  adoucissement 
à  une  barbare  persécution  ;  car  les  caqueux  mouraient  de  faim. 
I^  parlement  de  Rennes  fut  obligé  d'intervenir  pour  leur  faire 
accorder  le  droit  de  sépulture.  —  Dans  le  Poitou,  le  Maine, 
l'Anjou,  l'Aunis,  on  trouve  une  race  pareille  désignée  par  le 
nom  de  cof liberté.  Ducange  dérive  le  mot  coUiberl  de  eum  et 
de  Hbertus.  «Il  me  semble,  dit-il,  aue  les  colliberts  n'étaient 
ni  tout  à  fait  esclaves,  ni  tout  à  fait  libres.  Leur  maître  pouvait, 
il  est  vrai ,  les  vendre  ou  les  donner,  et  confisquer  leur  terre,  p 
On  les  affranchissait  de  la  même  manière  que  les  esclaves.  D'un 
autre  côté ,  la  loi  des  lombards  compte  les  colliberts  parmi  les 
libres.  Ils  étaient  sans  doute  en  général  serfs  sous  condititm.  Le 
Domesday-Book  les  appelle  eo/on«.  On  les  voit  souvent  sujets  à 
des  redevances.  L'auteur  d'une  histoire  de  l'Ile  de  Maillesais  les 
représente  comme  une  peuplade  de  pécheurs  qui  s'étaient  établis 
sur  la  Sèvre,  et  il  donne  de  leur  nom  une  élymolo^ie  plus  singu- 
lière que  juste,  et  qu'il  est  inutile  de  rappeler  ici.  Il  ajoute  que 
les  Normands  en  détruisirent  une  grande  quantité.  —  Un  lait 
remarquable,  c'est  que  la  ville  de  la  Rochelle  et  celle  de  Saint- 
Malo  turent  originairement  dos  asiles  ouverts  par  l'Eglise  aux 
juifs,  aux  serfs,  aux  colliberts  de  Poitou  et  aux  caqueux  de 
Bretagne.  C'est  peut-être  à  cela  qu'il  faut  attribuer  le  génie 
aventureux  des  habitants  de  ces  deux  cités.  —  Parfois  les  cagots 
et  les  caqiioux  trouvèient  de  courageux  défenseurs.  Le  médecin 
béarnais  Noguez  analysa  leu*  sang,  prou\'a  qu'il  était  pur  et 
sain  comme  celui  de  toute  aulre  race;  qu'en  général  même  la 
constitution  de  ces  hommes  était  forle  ot  robuste.  Ses  observa- 
lions  ne  changèrent  pas  les  préjugés  de  ses  compatriotes.  En 
Bretagne,  le  jurisconsulte  Hévin ,  connu  par  d'estimables  tra- 
vaux, eut  pillé  du  sort  de  cette  rate  proscrite  :  il  prouva  que  la 
haine  qu'on  leur  portait  était  injuste  et  sans  aucun  motif  rai- 
sonnable ,  et  il  obtint  du  parlement  de  Bretagne  (vers  le  com- 
mencement du  wiii*"  sièclej  un  arrêt  en  leur  faveur;  mais  les 
résultats  en  furent  peu  satisfaisants.  —  Encore  aujourd'hui, 
dans  l'ouest  et  le  midi  de  la  France,  on  retrouve  quelques  débris 
de  ces  populations  opprimées.  A.  S.-R. 

CAGOU,  s.  m.  (gramm.),  homme  qui  vit  d'une  manière  obs- 
cure et  ntcsquine,  qui  ne  veut  voir  ni  hanter  personne  ;  avare, 
insociable.  Il  est  populaire. 

CAGOITILLB,  S.  f.  (mar.),  volute  qui  sert  d'ornement  au  haut 
de  l'éperon  d'un  vaisseau.  Il  est  vieux. 

CAGOt'LE,  s.  f.  {vieux  mol),  soutane,  frac  de  moine. 

CAGCiî.  s.  f.  {mar.),  sorte  de  petit  bâtiment  hollandais,  qui 
sert  principalement  à  naviguer  sur  les  canaux. 

CAGUI,  s.  m.  (hitL  nal.)f  espèce  de  singe  du  Brésil,  que  l'on 
rapporte  au  genre  des  sakis. 

CANAGXES  (jACQrES),  professeur  de  médecine  à  l'univer- 
sité de  Caen,  sa  patrie,  né  en  1548,  mort  en  1612,  a  laissé  ia 
Première  Centurie  des  hommes  célèbres  de  Caen^  en  latin, 
1609,  in-4**;  deux  traités  en  latin  sur  les  fièvres,  1616,  et  sur 
les  maladies  de  h  tête,  1618,  dans  lesquels  on  reconnaît  le  bon 
praticien,  et  quelques  autres  ouvrages.  —  Un  autre  Cahagios 
(Etienne),  parent  du  précédent,  na  laissé  aucun  ouvrage  sur 
la  médecine  qu'il  professait.  Il  avait  étudié  la  peinture  et  fit  le 
portrait  de  Scaliger.  Le  savant  Hiict  parle  des  deux  Cahagnes 
avec  éloge. 


OJilBBa. 


(780) 


ciHANS  [géogr,)^  peuplafk  da  Brésil»  qui  habile  des  villages  |  ces  cahiers  élaîent  les  mandats  donnés  aui  déf«léi;è(th. 
dispersés  dans  U  parlie  méridionale  du  district  de  Canca|Hiania     maient  les  besoins  et  les  désirs  des  éleciears.  Ce  l'fgL'^ 

"         -...-,-.-.        u'ils  furent  appelés  caAt>r#  i<«  è«7ftà^.  ^  Il  II!  jJLji^ 

'entrer  ici  dans  des  détails  qui  trouvent  mieBi  Inr  iiIr^ 


(Matlo-Grosso),  sur  les  bords  de  Tlguatissey  et  de  l'Escopil.  Ils 
se  vêlent  d'une  cap<Ue  en  colon  presque  traînante  qui  a  la 
forme  d'un  sac,  se  talouenl  et  portent  un  anneau  suspendu  à  la 
lèvre  inférieure.  Chaque  malin  ils  chantent  des  hymnes  en 
rhonneur  de  Dieu  ;  leurs  prêtres,  imitant  sans  en  savoir  la  rai- 
son les  anciens  missionnaires,  ont  toujours  une  croix  à  la 
main. 

CAHARlé,  s.  m.  (droit  coulum,),  droit  pour  Tentretien  des 
ports  et  dos  quais. 

CAIIAWBA  igéngr.),  1°  rivière  considérable  de  TElat  d'Ala- 
bama,  dans  W$  £tâls-Cnis  du  nord  de  rAmérique.  Elle  se  dé- 
verse dans  l'Alabama,  près  de  la  capitale  de  TLtat  d'Alabania, 
et  on  peut  y  naviguer  sur  des  canots.  —  2°  Capitale  de  TElat 
d'Alabaina,  dans  les  Etats-Unis,  et  du  comté  de  Dollas.  Elle  est 
située  sous  les  52*"  25K  latitude  et  290°  32'  longitude,  au  point 
où  la  Cahawba  et  TAlabama  se  réunissent.  En  1820,  ce  n'était 
encore  qu'un  embryon  de  ville,  puisque,  outre  le  Capitolequi 
était  on  construction,  elle  ne  se  composait  encore  que  d*nne 
poste  et  de  quelques  baraques.  Mais  en  1823  le  nombre  des 
maisons  s'était  cle\é  déjà  à  40  et  quelques,  et  les  autoritt^s  pro- 
vinciales ainsi  que  le  tribunal  supérieur  y  avaient  déjà  établi 
leur  siège.  Cette  ville  a  du  reste  une  position  extrême- 
ment avantageuse  pour  le  commerce,  et  elle  s'accroîtra  ra- 
pidement. 

CAIIER-BILLAH  (MoHAHMED,  surnommé) ,  dix-neuvième 
calife  abbacyde.  Ois  de  Motadhed,  fut  élevé  deux  fois  au  califat, 
détrôné  deux  fois,  et  réduit  enlin  à  vivre  des  aumônes  de  ses 
sujets.  Moclader,  son  frère,  monarque  faible,  ayant  accordé  un 
crédit  sans  bornes  à  ses  femmes  et  à  ses  esclaves,  s'attira  le 
mépris  des  grands  qui  ledétrônèrent  en  moharrem  517  de  l'hégire 
(929  de  J.-C.),  et  mirent  à  sa  place  Caher.  Celui-ci  joignait  a  la 
cruauté  une  ingratitude  et  une  avarice  sordide.  Il  ne  voulut 
point  donner  aux  troupes  le  salaire  de  leur  révolte,  ce  qui  les 
irrita  tellement,  qu'elles  enfoncèrent  les  portes  du  palais,  le 
pillèrent  et  y  ramenèrent  en  triomphe  le  malheureux  Moctader. 
\]ne  nouvelle  sédition  ayant  terminé  le  règne  et  la  vie  de  ce  ca- 
life le 28 du chavval  520 de Ibégire (1^*^ novembre 932 de  J.-C.), 
Caher  fut  déclaré  son  successeur.  Alors  il  ne  mit  plus  de  frein 
à  ses  passions,  et  signala  chaque  jour  de  son  règne  par  quelque 
nouveau  crime.  11  se  saisit  de  son  neveu  qu  on  avait  voulu 
mettre  sur  le  trône,  et  le  fit  jeter  dans  une  chambre  murée,  où 
il  le  laissa  mourir  de  faim.  Il  fit  mettre  à  la  question  et  périr 
dans  les  plus  affreux  tourments  sa  mère  pour  lui  arracher  le 
secret  d'un  trésor  qu'elle  ne  possédait  pas,  et  il  s'anjuitta  par  le 
meurtre  de  la  reconnabsance  au'il  devait  aux  officiers  qui  l'a- 
vaient élu  calife.  Abandonné  a  ses  plaisirs,  livré  à  Tivrognerie, 
il  ne  s'occupa  nullement  des  alTaires  de  son  empire,  menacé  par 
les  Carmatnes,  secte  puissante  et  redoutable  (F.  Carmath). 
Enfin,  après  un  règne  de  dix  huit  mois,  les  grands  se  révol- 
tèrent et  se  saisirent  de  lui.  On  lui  creva  les  yeux,  et  il  passa  du 
trône  dans  un  cachot.  Mis  en  liberté  deux  ans  après,  il  fut  ré- 
duit à  la  mendicité.  «  Je  l'ai  vu,  dit  Arabe,  se  tenir  le  vendredi 
à  la  porte  de  la  mosquée,  vêtu  d'une  mauvaise  robe  rouge,  et 
exciter  la  compassion  du  peuple  par  ces  paroles  remarquables  : 
Ayez  pUié  de  ce  pauvre  vieiUard,  aulrefoiê  voire  calife^  et 
qui  implore  aujourd'hui  votre  assiêtanee,  d  11  vécut  encore 
quelques  aimées  dans  cet  état  de  détresse,  et  mourut  le  3  de 
dioumady  !•'  359  de  l'hégire  (18  oct.  950  de  J.-C.)  (  F.  Radhy- 

BlLLAH). 

€AHI  OU  CAHTS  (F.  CaHYS). 

CABIER,  S.  m.  (gramm),  assemblage  de  plusieurs  feuilles 
de  papier  ou  de  parchemin  réunies.  —  Cakien  de  philosophie, 
de  théologie,  elc.^  écrits  qu'un  professeur  de  philosophie,  de 
théologie,  etc.,  dicte  à  ses  élèves  durant  son  cours. —  Cahier 
se  dit  aussi  des  mémoires  contenant  les  demandes,  propositions 
on  remontrances  adressées  au  souxerain  par  les  membres  d'un 
corps  de  l'Etat.  —  Cahier  de  (rais ^  mémoire  ou  état  des  frais. 
Cette  locution  a  vieilli. 

CAHIER  (teehnol.),  enterm.  de  relieur,  se  dit  d'un  certain 
nombre  de  feuilles  que  l'on  joint  ensemble  pour  former  un  vo- 
lume. —  Il  se  dit  aussi  des  leuilles  d'un  livre  pliées  selon  leur 
format.  Une  feuille  in-4<>,  une  feuille  in-8''  ne  font  chacune 
qu'un  cahier.  Il  faut  deux  ou  trois  feuilles  pour  faire  le  cahier 
in-fol.  La  feuille  in-12  fait  quelquefois  deux  cahiers,  et  rin-18 
trois  cahiers  le  plus  ordinairement. 

CAHIERS  DES  RAILLIAGES  htM.  de  France),  Aux  états 
généraux  de  1555,  on  trouve  établi.  |)our  In  première  fois,  l'u- 
sage des  cahiers,  qui  étaient  alors  appelés  céduleê,  et  qui  prirent 
le  nom  de  cahiers  de  doléances  aux  états  de  1363.  Eu  réalité» 


l'article  Etats  généraux  ;  cependant  Iescili«ii(iebiin2 
ont  une  si  grande  impoi  tance  dans  l'histoire  et  h  rvi^i^ 
française^  nue  nous  croyons  devoir  en  préspitcr  ut  s^ 
sucancte.  Nous  n'v  joindrons  aucune  reOexioimiciM^  l 
nous  soiùmcs  une  les  meilleures  pensées  que  pcit  fatras 
cet  ensemble  de  documents  se  préseiitemiit  d*dW«iQj 
l'esprit  de  nos  lecteurs.  —  o  On  sVtonne  quHaoKMi,èHi 
noblesse  de  Ponthieu  dans  ses  cahiers,  du  peu  avlÊàtin^ 
cédeuts  étals  généraux;  au'on  lise  les  anaens  filNmé\b 
liages,  ou  y  reconnaîtra  la  cause  du  peu  de  fruit  drciiM» 
blées  nationales.  Les  véritables  prinripes  n'élainii  m« 
connus;  les  cahiers  ne  présentent,  d'une  époqir  àlaN^^ 
des  contradictions  sur  l'ordre  constitutionnel.  D'aiUfoaip 
bailliage  s'isolaiit  dans  l'étendue  de  son  ressort,  rtartv^ 
que  de   ses  intérêts  particuliers  ,   négligeait  d'fOiWÉ 
même  coup  d'œil  la  France  entière.  Lexpérirocedtiafftt 
nous  éclairer...  Après  deux  cents  ans  d'intcrrupiioii,ijw 
est  appelée  à  se  ressaisir  de  ses  dniits  naturels; HIr uni» 
rcr  et  constituer  iriévorableinent  les  lois  nmddninititti^ 
de  la  France  et  de  ce  siècle  éclairé.  »  —  OBSEiTATiMsn&> 
MiNAiRES.  ((  Nous  prescrivons  â  nosrepréseotaatiéyfli 
ser  invinciblement  à  tout  ce  qui  pourrait  oflfatrrii^Miré 
citoyens  libres  qui  viennent  exercer  les  droits  «mm  è h 
nation.  L'opinion  publique  parait  avoir  recomiiamMiFè 
la  déUbération  par  tête,  pour  corriger  lesiMMM«inAiâili 
distinction  des  ordres,  pour  faire  prédomiiirrVfSjvii  |iiWir. 
pour  rendre  plus  facile  l'adoption  des  honms  bb.  I)  hril 
enjoint  de  ne  consentira  aucun  suicide, à aucsarttfnaCfi 
la  déclaration  des  droits  de  la  nation  ne  soit  fUMethii 
que  les  premières  bases  de  la  constitution  ne  loiratMMi 
et  fixées  (rier*.  Paris),  —  Ils  se  souviendroalqof  c'flik» 
lion  entière  qui  fait  les  lois,  et  que  c'est  elle  quii^dra^ 
autorité,  disposé  de  la  couronne  en  assujettissant  le mmpi 
des  devoirs  (  Tiers,  Normandie),  p  —  DÉoaiTW» 
DROITS,  cr  Nos  députés  déclareront  que  lotte  itfMrn* 
dans  la  nation,  que  c'est  d'elle  qu'émanent  toaib^aM^ 
que  c'est  d'elle  qu'ils  doivent  dépendre,  gué  toatat^F 
elle  et  pour  elle,  et  a  son  bonheur  pour  objet;  tp'A^jM* 
voir  de  créer,  de  détruire  et  de  changer  tout  a (^ <<»*■* 
ce  bot  (Tiers,  Marsan).  —  La  volonté  génriilf  toh M 
force  publique  en  assure  l'exécution  (Tiers,  ferit.-^ 
Français  est  libre  de  faire  ce  qui  ne  nuità  fiernaoe.  -  w" 
seules  peuvent  priver  un  citoyen  de  la  liberté  de  a  p««*- 


peut  être  distrait  de  'sa  juridiction,  et  la  confiscalw  (fa ^ 
est  abolie  comme  injuste  et  tendant  à  punir  les  **'• 
crime  qui  n'est  que  personnel  (Tiers,  Ciofowiw;. -  ^* 
quencede  ces  pnncipes,  les  représentants  demaodenai'ï^ 
sèment  l'abolition  de  la  servitude  personnelle,  sans !«•' 
demnité;  de  la  servitude  réelle ,  en  inderoniant l|» FJ|||^ 
res;  de  la  miliee  (i»rcée,  de  toutes  commissions  "^'*^t"^ 
de  la  violation  de  la  foi  publiaue  dans  *" ,'*'*^'^  "TJ^ 
poste,  et  de  tous  privilèges  exclusifs,  si  ce  n'est  f*^|!^ 
leurs,  à  qui  ils  senmt  accordés  pour  un  temps  «tclfnij' 
Paris),  —  Ils  demanderont  que  tout  homme  j'HWse «  "F 
parfaite  liberté  de  conscience,  et  qu'il  '»*.P?***^J'Lj,|j 
ni  puni,  à  moins  que  sc»us  (jrétexle  de  religioo  **  JT^JT j, 
même  la  paix  ou  la  sécurité  de  l'Etat  {Tierh  ''Vu^^ 
Constitution,  a  Le  gouvernement  inonarcMoei*iJ|»-^ 

missible  en  France  (fw*.  Bourbonnais). -\^^^^ 
héréditaire,  de  mâle  en  mâle,  dans  la  maison  ^^^^uàà 
vaut  Tordre  de  primogéniture ,  à  l'exclusion  ***'"~^ 
leurs  descendants.  —  En  cas  de  défaillance  delà  n*»"'?*^ 
nation  rentre  dans  le  droit  d'élire  son  roi.— wo*** 


française,  la  puissance  législative  appartient  à  li  w**!^ 
joinlement  avec  le  roi  ;  au  roi  appartient  la  P'"*f''J[^|îi 
—  Les  étals  généraux  s  assembleront  tous  les  trou>|»r  ^ 
lieu  fixes,  et  les  habiUnU  des  colonies  y  ^^S^l^iié 
les  autres  sujets  français.  Tous  les  ordres  y  "^*^[jfft0 
et  y  opineront  par  tôte(Ti>r#.  C  1er  mont- Ferr€»f\-^  ^^ 
pouvant  jamais  vouloir  ni  ord^mner  une  ^**^J2Jr!|f  # 
nistres  seront  responsables,  à  l*a»«'"»l**^.'*,'^'î!îi>irt^ 
infraction  aui\M$  (Noblesse,  Ponthieu). -iJ^^^^^^ 
de  la  volonté  générale  de  la  nation,  sanctiennef  P*'"  ^^ 
roi,  ou  l'expression  de  U  volonté  royale,  appcooiM» 


(nt) 


mg  U  folMité  féoénle  Ue  la  naiion  (  Tiêr$,  lyon).  —  Aocom 
En  ne  sera  éUblie  4  Tafenir  qu'au  aeio  ûts  élals  généraux ,  ei 
par  le  concours  de  Taulorité  royale  el  le  conseiiteoienl  de  la  na- 
tion. Les  lois  porlef  oal  dans  le  préambule  ces  luols  :  a  Les  étals 
libres  cl  géuéraox  de  la  France  déclarent  que  U  volonté  géné- 

Eale  est  de  a;  el  Tacte  de  promulgation  se  terminera  par 

CCS  roots  :  o  Car  tel  esi  le  résultai  de  la  volonté  aénérale»  qui  a 
reçu  le  sceau  de  noire  volonté  ru)ale  (XobUtse»  D'jurUan).  o  — 
à.  cnaque  renouvellen«ent  de  règne,  tes  députés  aux  divers  éUts 
ténéraux  se  rassembleront  de  droit  et  sans  aucune  couvocatioQ. 
La  régence,  daus  tous  les  cas,  ne  pourra  être  conlërëe  que  par 
MX  {lierez  Paria).  — Si  le  nouveau  roi  est  mineur,  celui  à  qui 
la  régence  sera  déférée  prêtera  pour  lui  le  serment  national  ; 
Biais  ce  serment  sera  renouvelé  par  le  roi  au  moment  de  sa  ma- 
jorité (2'tér#,  Parié,  extra  murosl  —  La  responsabilité  des  mi- 
BÎsUea  et  de  tous  les  dépositaires  de  pouvoirs  sera  établie  par 
ane  ^loi  conatitiaionuelle  qui  fixera  d  une  manière  irrévocable 
le  cas  el  le  roode  lé^pl  de  celte  responsabilité.  —  Toutes  prisons 
r£Ul  seronl  suopnmées  (NMêêêê,  Paru)  et  interdiles  (Titré, 
Rranai,  Bigorr$].  —  Les  lettres  de  cacbel  et  tous  ordres  qui 
lUenleraienl  à  la  liberté  individuelle  sont  à  jamais  prascriU 
[LmMimUé  éês  iroiê  ordres  dans  U  royamme).  —  Considérant 
]oe  la  France  a  été  de  tout  temps  Tasile  des  rois  et  la  protec- 
Icice  des  nations  opprimées,  que  Tesdave  lui-même  devient  libre 
BD  respirant  l'air  de  ces  beureux  dimaU  el  retrouve  sa  liberté, 
la  nation  réclame  contre  TattenUl  que  la  traite  el  la  servitude 
des  nègres  portenl  à  Thonneur  fran^is  (  Tier$ ,  CAdlMU- 
rUtrry).  —  La  charte  de  la  constitution  sera  gravée  sur  un 
monument  pubUc  élevé  à  cet  effet  ;  U  lecture  en  sera  laite  au  roi 
à  son  avéoemeui  au  trùne,  sera  suivie  de  son  serinent,  el  la  copie 
insérée  dans  le  procès-verbal  de  la  prestation  de  ce  serment. 
Tons  les  dépositaires  du  pouvoir  exécutif,  soit  ciril .  soit  mili- 
Uire ,  les  magistrats  des  tribunaux  supérieurs  et  inférieurs ,  les 
»flfeiers  de  toutes  les  municipalités  du  royaume ,  avant  d'entrer 
lans  Texercice  des  fonctions  qui  leur  sont  confites,  jureront 
robservation  de  la  charte  nationale.  —  Chaque  année ,  et  au 
our  anniversaire  de  sa  sanction ,  elle  sera  lue  et  publiée  dans 
es  églises,  dans  les  tribunaux,  dans  les  écoles,  à  la  tète  de  cba- 
loe  corps  militaire  et  sur  les  vaisseaux  ;  el  ce  jour  sera  un  jour 
le  feie  solennelle  dans  tous  les  pays  de  la  domination  française 
Titrât  Parié),  a  — Finances,  a  Nous  commençons  par  déclarer 
ormellemenl  que ,  sans  l'amour  dont  nous  sommes  pénétrés 
KNir  la  personne  de  Louis  XVI ,  sans  la  considération  respec- 
ueose  que  nous  portons  à  Tauguste  sang  des  Bourbons,  Tedi- 
iœ  luoiistrueux  de  la  dette  amoncelée  par  la  cupidité  et  la  pro- 
BsioD  des  ministres  croulerait  en  entier,  sans  qu'il  (ûi  de  notre 
bfoir  d'en  prévenir  la  chute.  Que  cel  aven  soit  une  leçon  mé- 
iorable,  el  que  les  rois  apprennent  enfin  que  leurs  sujeU  leur 
flrirunl  toujours  plus  de  ressources  que  les  mtrigues  el  les  agio- 
Iges  de  leurs  ministres  {Nobleiét,  Périgord,,  —  Pour  parvenir 
la  libération  de  TEUI ,  que  les  éUU  généraux  s'occupent 
'abord  de  réduire  les  dé|>enses  nationales ,  en  portant  l'écono- 
lie  la  plus  sévère  1"*  sur  les  grâces  accordées  nar  le  souverain  ; 
*>  sur  les  frais  des  dêpariemenu  ;  ^"^  sur  les  recompenses  el  sur 
sa  retraites  (  Tiêré,  Mvemais).  —  Toute  imposition  distinclive 
uelcoiique,  soit  réelle  ou  personnelle,  telle  que  taille,  franc- 
ef,  capiution,  milioe,  corvée,  togeineiil  de  gens  de  guerre  el 
uires,  sera  supprimée  et  reniplaoèe,  suivant  le  besoin,  en  im- 
ÙU  généraux  .supportés  égatement  par  les  citoyens  de  toutes 
sa  classes.  —  Tous  les  droits  de  contrôle,  de  centième  denier, 
Bsinuation,  tanl  laïques  qu'ecclésiastiques,  sur  les  successions 
l  tuiiventions,  droits  de  trois  ou  quatre  deniers  pour  livre  sur 
sa  ventes  mobilières  seronl  supprimés  le  plus  161  possible.  — 
.es  abus,  exactions  et  vieilles  recherches  qui  en  résultenl,  se- 
CHit  réprimés  dès  à  présent  (Titré,  Paru).  —  Qu'on  remplace 
ïs  anciens  droiu  par  un  nouvel  impôt  qui  soit  assis  d'une  nu- 
•ère  conlonue  sur  tout  le  sol ,  sans  exception  de  biens  nobles , 
cdésiastiqnes  ou  autres  (Ummimié  dam  k  lieré).^  La  nation 
ïisle  a  le  droit  de  s'imposer  {Titré,  Saumur),  —  Qu'il  sok 
orté  une  loi  qui  inflige  la  peine  de  haute  trahison  contre  oui- 
aoque  oserail  faire  ou  proposer  un  emprunt,  dans  quckpie 
inoe  on  dans  quelque  cinxMistance  que  ce  soit  ;  et  qui  dédare 
NJil  emprunt  nul ,  a  moins  qu  il  n'ait  été  consenti  et  déterminé 
réalableMient  par  les  états  généraux ,  el  qu'il  n'ail  été  pris  des 
fte84«res  cerUines  pour  son  remboursement  (Titre,  Chàieem 
Tèierr^).  —  Les  députés  demanderont  que  l'éUt  des  penaioos 
l  iraileiuenia  soil  représenté  aux  éUts  genéranx,  qui  suppèie- 
»ol  sa  majesté  de  considérer  que  l'état  actuel  du  royaume  ne 
li  permet  paade  suivre  sans  ménagement  la  bonté  de  son  cœur 
nur  l'avenir,  el  que  ses  fidèles  sujets  espèrent  que,  sur  Texa- 
--^  qu'alla  vMidra  bien  (aire  des  pensions  ei  IraiteineoU  ci-de- 


vant accordés,  elle  se  décidera  dans  sa  justice  à  supprimer  ceni 
qoi  auraient  été  surpris  à  sa  relimon ,  restreindre  ceux  qui  se-* 
raient  trop  considérables,  et  confirmer  ceux  accordés  au  mérite 
et  i  la  valeur  (Nôêieut,  haut  Vivaraté),  —  Les  domaines  <hi 
roi  seronl  aliénés  pour  rembourser  les  dettes  les  plus  onéreuses 
de  r£lal  (Titré,  manan).  —  Le  titre  et  la  valeur  numéraire 
des  monnaies  ne  peuvent  être  cliangcs  que  du  consentement  de 
la  nation  (rt'ers,  VieomU  de  Paris j.  —  On  publiera  diaque 
année  les  comptes  de  chaque  dépailenicnt,  ainsi  que  celui  des 
finances,  afin  que  le  jugement  et  la  censure  de  l'opinion  publi- 
que puissent  en  précéder  el  en  éclaircir  l'examen  (Tiere,  Pat- 
rie), a —  Impôts.  «  Les  impôls  seronl  levés  et  répartis,  dana 
tout  le  royaume,  par  raulorité  des  états  provinciaux,  des  assem- 
blées de  districl  el  des  assemblées  de  paroisse  ou  de  succursale, 
el  par  les  soins  de  leurs  commissaires  inlernoédiaires  qui  seronl 
en  activité.  Les  deniers  seront  versés  de  la  caisse  de  succursale 
dans  celle  des  receveurs  établis  dans  les  districts  qui  seront 
fixés,  el  ces  receveurs  compteront  au  trésorier  de  la  province» 
qui  fera  le  versement  au  trésor  public  du  royaume,  et  sera  re»* 
ponsable  des  receveure  généraux  parce  qu'ils  seronl  sujets  à  sa 
domination.  Tous  les  rôles  d'impositions  seront  imprimes,  et  en 
tète  de  chaque  rùle  se  trouvera  le  tableau  de  ta  répartition  sur 
les  districts  el  paroisses  ou  succursales  {Tiers,  Renncé).  —  Les 
lois  fiscales  devront  être  si  claires  el  si  précises  que  chaque 
citoyen  puisse  connaître  le  taux  véritable  de  rinip6l,  les  cas  de 
contravention  et  les  punitions  y  attachées  (  Nobltést ,  l'ou- 
raint).  —  La  répartition  des  inipùts  entre  les  généralités  sera 
réglée  par  ks  états  généraux  ;  celle  entre  les  paroisses  par  les 
états  provinciaux  ;  la  répartition  entre  les  individus,  par  les  mi^ 
nidpalitéa  (Tïars,  Lyon).  —  Il  ne  sera  fait  par  l'administrateur 
des  finances  aucune  anticipation  ni  assignation,  sans  encourir 
le  crime  de  lèseHMtrie,  ei  les  prêteurs  déchus  de  toute  réclama- 
tion (Nobkéét,  Dourdîan).  —  Les  états  généraux  s'occuperont 
d'accélérer  la  comptabilité  et  d'en  assurer  et  simplifier  les  règles; 
que  les  étals  et  les  comptes  des  différents  déparlements,  ainsi  que 
ceux  de  la  caisse  ou  des  caisses  nationales,  soient  rendus  publica 
par  la  voie  de  l'impression  ;  que  tout  ordonnateur  soil  comptable 
aux  états  généraux,  et  qu'aucun  acquit  ne  soil  admis  dans  les 
comptes  (Soblesét,  Paris),  —  Il  faut  examiner  si,  sans  réduire 
brusquement  les  impôts,  ce  oui  serait  impraticable,  on  peut 
simplifier  la  reatle,  el  par  la,  la  rendre  plus  productive  de 
tonte  l'économie  des  frais;  et  en  second  lieu,  jusqu'à  quel  point 
on  peut,  c'est-à-dire  on  doit  réduire  les  dépenses;  car  le  déficit 
ne  peut  être  que  dans  la  différence  rigoureusement  calculée  en- 
tre la  recellela  plus  économique  et  la  dépense  la  plus  indispen- 
sable (Tttrép  Âutun).  —  Sa  majesté  voudra  bien  (aire  connatlre 
aux  états  la  vraie  situation  des  finances,  de  la  dette  publique  ei 
du  déficit,  pour  que  l'on  puisse  concerter  les  plans  d'administra- 
tion capables  de  libérer  la  nation  et  de  prévenir  tes  abus  (Titré, 
Auxtrre),  —  Les  états  généraux  publieront  un  compte  exact  et 
détaillé  des  dettes  dont  la  nation  va  se  charger;  ils  détermine- 
ront La  quotité  de  l'impôt  qui  sera  affecté  a  la  liquidation ,  et 
fixeront  l'époque  consolante  où  la  nation,  enfin  libérée ,  verra 
diminuer  les  contributions  [Titre,  Dourdan),  «—Législation 
ET  Justice,  a  L'objet  des  lois  est  d'assorer  la  liberté  et  la  pro- 
priété. Leur  perfection  est  d'être  humaines  et  justes,  claires  et 
Sénérales  ;  d'être  assorties  aux  mœurs  et  au  caractère  national  ; 
e  proléger  également  les  citoyens  de  toutes  les  classes  et  de 
kms  les  ordres,  el  de  frapper  sans  distinction  de  personnos  sur 

Îuiconque  viole  l'ordre  public  ou  les  droits  des  individus  (  Tiers, 
^arié),  —  U  sera  (ail  une  ré%ision  exacte  de  toutes  tes  lois  et  or- 
donnances rendues  sur  quelque  matière  que  ce  s<hI,  dejHjis  le 
temps  des  étals  de  1614 ,  pour  les  unes  être  consenties  ou  modi- 
fiées, et  les  autres  alurogées,  attendu  que  les  simples  enregistre- 
ments des  cours  souveraines  n'ont  pu  suppléer  au  conscntciiienl 
de  la  nali<jn  comme  elles  osaient  le  préten<Ire,  et  par  conséquent 
leur  imposer  le  caractère  sacré  de  la  lui  (Noblesse,  Àuxerre, 
Vtrmemdoié),  —  Les  états  généraux  demanderont  que  le  juge- 
ment parjurés  soit  institué  (Nobieest,  Ponthieu;  Tiers,  Paris], 
—  L'inamovibilité  des  juges  sera  confirmée  par  une  loi  consti- 
tutionnelle, et  il  sera  étami,  par  la  même  loi,  que  le  cours  de  la 
justice  ne  pourra  être  suspendu  en  aucun  cas  par  l'autorité  du 
gouvernement,  à  peine  de  responsabilité,  ni  par  délibération 
des  tribunaux,  à  peine  de  forfaiture  (Noblesse,  Vicomte  de  Pa^ 
ris),  —  Que  nul  ne  puisse  rendre  la  justice  avant  vingt-cinq  ans 
accomplis,  et  que  chacun  puisse  être  admis  dans  la  magistrature 
avec  son  mérite  (Tiers,  JrarMn).  —  Les  causes  plaidces  publi- 
quement et  les  jugements  motivés,  les  juges  seront  obliges  d'o- 
piner à  haute  et  intelligible  voix  en  matière  civile,  les  portes  ou- 
vertes, en  présence  du  peuple  et  des  parties  (NobUste,  bis  Ft- 
uoruif^— Les  juges  supérieurt  ne  pourront  ni  modifier  ni  inter- 


Kréter  la  loi.  Ils  seront  responsables  à  la  nation  de  Texercice  de 
îurs  fonctions  (Clergé^  Ponlhieu).  —  La  proscription  absolue 
des  commissions  en  matière  crinnnelle  (Noble$$e ,  Vicomte  de 
Parti).  —  La  législalion,  en  établissant  des  peines  contre  le  cou- 
pble  qui  aura  violé  la  loi,  doit  aussi  établir  une  réparation  pour 
rinnocencc  injustement  accusée.  Ainsi ,  tout  accusé  déchargé 
des  accusations  intentées  contre  lui,  pourra  réclamer  la  publica- 
tion et  l'affiche  du  jugement ,  et  des  indemnités  proportionnées 
au  dommage  qu'il  aura  souffert  dans  son  honneur,  sa  santé  et 
sa  fortune.  Cette  indemnité  sera  prise  sur  les  biens  des  dénon- 
ciateurs ou  accusateurs,  et  subsidiairement  sur  les  fonds  publics 
assignés  pour  cet  objet  (Tten,  Parte),  —  Il  sera  fait  une  loi 
pour  supprimer  toute  torture  préalable  à  l'exécution,  et  tout 
supplice  qui  ajoute  à  la  perte  de  la  vie  des  souffrances  cruelles  ou 
prolongées  {Tiertf  Paris),  —  Un  condamné  ne  pourra  ^tre 
exécute  qu'après  que  l'arrêt  aura  été  siené  par  le  roi  {Tiers, 
Eêampeê).  —  La  sellette,  la  question  préalable  et  le  bannisse- 
ment sont  supprimés  (Sobltssf,  Monlargiê),  —  Seront  abolis, 
les  tribunaux  d'exception ,  tels  que  capitaineries ,  maîtrises  des 
eaux  et  forêts,  etc.  ;  d'attribution,  tels  que  conseils,  requêtes  de 
Fhôlel ,  prévôtés ,  etc.  ,  parce  que  ces  tribunaux  ruinent  les 
citoyens,  entraînent  presque  toujours  l'oppression  du  faible,  et 
neserventque l'injustice.  »— Ck)MMERCEETAGRlcuLTURE.<r  La 
liberté  étant  l'àmc  du  commerce  ,  on  doit  d'autant  plus  s'occu- 
per de  la  lui  procurer,  que  c'est  à  lui  que  nous  devons  nos  jouis- 
sances et  les  richesses  qui  donnent  à  un  Etat  la  supériorité  sur 
un  autre  (Noblesse^  Angoumois).  —  Il  y  aura  un  Code  pour  le 
commerce,  simple,  noble,  protecteur  de  la  bonne  foi,  et  digne 
de  la  loyauté  des  négociants  français  (Tiers,  Lgon], — Tout 
citoyen ,  de  quelque  ordre  et  de  quelque  classe  qu'il  soit , 
peut  exercer  librement  telle  profession,  art,  métier  et  com- 
merce qu'il  jugera  à  propos  {Tiers,  Paris,  extra  muros),  — 
Les  maîtrises  et  jurandes,  qui  étouffent  l'émulation  et  enchaî- 
nent les  talents,  seront  supprimées (Jwr*  ,  Vannes,  Rouen, 
j^ix),  —  Il  sera  avisé  aux  moyens  les  plus  sûrs  de  faire  que  les 
gens  appelés  agioteurs  et  négociateurs  de  papiers  publics  soient 
obligés  d'ouvrir  leur  portefeuille,  devenu  un  fléau  du  com- 
merce et  un  répertoire  de  pièges  tendus  aux  pères  de  famille 
[iàanles  et  Meulan),  —  Qu  il  n'y  ail  qu'un  poids,  qu'une  me- 
sure ei  un  aunn^e  {Vicomte  de  Paris,  Tiers,  Troyts,  Dailieul), 
-—  Les  commerçants  et  manufacturiers  ne  dérogeront  point  à  la 
noblesse  :  on  distinguera,  dans  la  distribution  des  grades  et  des 
honneurs,  ceux  qui  auront  suivi  le  commerce  de  leurs  pères,  et 
les  états  généraux  seront  invités  à  déclarer  ennemis  de  la  nation 
et  indignes  du  nom  de  négociants,  les  hommes  assez  vils  pour  le 
prostituer  au  jeu  de  l'agiotage  {Tiers,  Lyon).  -—  La  marine  mar- 
chande sera  honorée,  et  procurera  l'entrée  de  la  marine  royale 
{Tiers,  Lyon).  —  L'agriculture  est  le  premier  des  arts  et  le  prin- 
cipe de  toutes  les  richesses  (  ri>r#,  Paris),  —  On  demande  la 
suppression  complète  des  dîmes  et  leur  conversion  en  prestations 
pécuniaires  (Unanimité).  —  Qu'aucun  bail  à  ferme  ne  puisse 
être  résilie  par  les  nouveaux  acquéreurs  (TiVr*,  Paris).  — La 
suppression  des  haras  royaux  ,  et  l'établissement  dans  chaque 
arrondissement,  d'un  ou  de  plusieurs  étalons  chez  les  laboureurs 
choisis  par  les  assemblées  provinciales  {Tiers,  Paris).  —  Que 
les  colombiers  soient  fermes  un'  mois  avant  les  récoltes  et  un 
mois  après  les  semences  {Unanimité  des  tiers).  —  Que  chacun 
puisse  détruire  les  animaux  qui  ravagent  ses  propriétés  {idem, 
idem).  —  11  y  aura  exemption  de  tous  droits  et  contributions 
pour  les  marais  desséchés  et  pour  les  bois  nouvellement  plantés, 
pendant  vingt  ans,  et  pour  les  terres  défrichées  pendant  quinze 
ans  {Tiers,  Paris).  —Qu'on  réforme  les  abus  des  gardes-chasse 
et  des  ganles-bois,  auxquels  on  ne  devrait  pas  permettre  de 
porter  des  armes  à  feu ,  et  de  faire  condamner  les  délinquants 
sur  leur  seul  témoignage  {Tiers,  Dourdan).  —  Il  faut  solliciter 
une  loi  qui  assure  aux  cultivateurs  le  fruit  de  la  terre,  en  faisant 
détruire  la  trop  grande  quantité  de  gibier  que  les  seigneurs  se 
plaisent  à  multiplier  sur  leurs  terres  (  Tiers,  Douai  ).  —  L'ex- 
portation des  grains  ne  sera  permise  que  sur  l'avis  des  états 
provinciaux.  Dans  les  temps  de  disette,  les  grains  ne  seront 
Tendus  que  dans  les  marchés.  Il  sera  fait  dans  les  ville»  des 
greniers  d'approvisionnement,  dont  les  grains  seront  renouvelés 
au  moins  tous  les  deux  ans  {Tiers.  Troyes).  »  —  Armées.  «  Le 
tirage  au  sort  des  soldats  provinciaux  ,  connu  ci-devant  sous  le 
nom  de  milice,  est  un  impôt  cruel.  Pour  un  objet  auquel  tout 
le  monde  a  un  égal  intérêt,  tout  le  monde  doit  concourir;  car 
nulle  classe  de  citoyens  ne  doit  être  protégée  et  défendue  aux  dé- 
pens d'une  seule  classe.  Quand  le  service  militaire  sera  bien 
constitué,  que  la  paye  du  soldat  ne  sera  point  absorbée  par  le 
luxe  des  grades  supérieurs,  qui  est  tel  que  la  dépense  des  soldats 
de  l'armée  du  roi  n'est  que  de  quarante-quatre  millions^  et  celle 


(  753  )  GlfllEBS. 

des  officiers  de  quarante-six  ;  quand  celte 
cessé,  on  aura  des  volontaires  {Tiers,  Tout),  — 'Qm  les 
inents  forcés  soient  supprimés  ;  que  rordunnance  nîKian  n 
exige  des  preuves  de  noblesse  pour  èlre  oflido*  aok  asppn^ 
(Tiers,  Charonm),  —  Les  ordres  continuerool  ifèlre  «dr^ 
et  parviendront  aux  troupes  par  le  mioistre  de  to  guerre;  wm 
dans  aucun  cas  elles  ne  pourront  être  eoiployén  etmtn  m 
citoyens  que  sur  la  réquisition  des  états  généraux,  desruu^ 
vinciaux  ou  des  tribunaux  {Noblesse,  PmUkieu).  —  Ltvn^ 
de  l'armée  sera  fait  a  la  nation  et  au  roi  {Sokiesie,  àftn 
Franehe~Comté).  —  Aucun  officier  de  terre  ei  de  mer  aepon 
être  destitué  sans  un  jugement  légal  {Soblesm,  OrUtat,.^ 
Religion  ,  Moeurs  et  Kducation  pcbliqite.  c  b  h 
Çion  catholique  est  la  religion  domidante  en  France;cl^pi 
été  reçue  que  suivant  la  pureté  de  ses  maximes  priinitivo;^^ 
le  fondement  des  libertés  de  l'Eglise  gallicane  (lïm.M 
—  L'éducation  publigue  sera  réformée,  ou  plulM  ctaUéé» 
nière  à  former  des  citoyens  utiles  de  toutes  les  proft— ;g 
rédigera  et  on  mettra  au  nombre  des  livres  clasnqoemv 
contiendront  les  principes  élémentaires  de  la  morale  cti 
constitution  fondamentale  du  royaume;  ils  seront  lastei» 
tes  les  écjoles  et  paroisses  des  campagnes;  il  sera  étahidan* 
villes  des  maîtres  de  dessin,  de  géométrie  pratique  et  éearfK^ 
matiques  pour  les  enfants  du  peuple.  Les  iaboomns,aiié«n* 
artisans  qui  excelleront  dans  leur  art,  qui  perfediotnerat  k< 
machines  et  ustensiles  de  l'agriculture  et  du  commerv .  no» 
vront  des  distinctions  et  des  récompenses  publisaef  {Mim  i» 
Àarergne).  —  Les  loteries  et  les  jeux  de  hâsanetrml  abolis 


(Tiers,  Marsan).  —  Le  haut  clei^é  sera  tenu  ^ Vi  RsAmcf , rf 
le  sort  des  curés  et  vicaires  amélioré  {UnaniwtUf).  ^  Qw  h 


fêtes  soient  réduites  ou  remises  au  dimanche  :  quei 
aux  règlements,  il  soit  sévèrement  défendu  de  trantUrr  Mft^ 
quement  et  extérieurement  le  dimanche,  n  ee  o'rst  m* 
l£mps  des  récoltes  et  dans  les  nécessités  publiques  (fim,  h 
rit).  »  —  Quelques  demandes  particol.ièies  mu» 
BLESSE.  (T  Le  droit  de  posséder  des  fiefs  étant  cssmidhii 
réservé  à  la  noblesse,  la  taxe  de  franc-lief,  à  laquelle  «(  m 
jelti  le  nom  noble  qui  en  pos»ède,  sera  conservée  pov  wenfr 
la  différence  des  deux  ordres  {Evreuœ,  p.  5*).  —  \xmmin 
de  la  propriété  étant  l'objet  direct  de  tous  les  gm»uw^ 
et  étant,  en  particulier,  celui  des  lois  fondamenlalsèb» 
narchie,  on  conservera  aux  seigneurs  la  propriété  dBJate 
inhérentes  à  la  glèbe  de  leurs  fiels  (  et  patnmontalB  «• 
eux},  ainsi  que  le  droit  de  commettre  des  oflfieiers  poir  bé»* 
servir  en  leur  nom,  et  celui  d'en  recueillir  les  prufiis;  ^*i 
maintiendra  encore  dans  la  jouissance  pleine  et  enlièreëtM^ 
les  perceptions  et  droits  utiles,  fixes  ou  casuels ,  antane  tf 
par  les  coutumes,  soit  par  des  titres  authentiques,  soîtftf  « 
possession  légale;  en  conséquence,  on  proscrira  toute  deaa* 
tendante  à  les  dépouiller  d'aucun  desdits  drcnts,  mtm  i  < 
faire  le  rachat  sans  leur  consentement;  ce  qui  est  &mM9» 
nécessaire,  que  ces  droits  sont  le  prix  de  rinfëodatioB«^ 
l'enoenseéiient  des  fonds  qui  y  sont  soumis,  et  qu'ils  àan* 
d'un  contrat  synallagmatique  (Lille,  p.  il).  —  L'iiaposit»«f> 
devront  payer  les  nobles  sera  portée  sur  les  rdies  soaikf  !•• 
de  taille  noble,  afin  de  distinguer  et  conserver  la  ligneétéf^* 
cation  si  nécessaire  dans  une  monarchie  (Limoges,  M.  «^  * 
La  noblesse,  considérant  que  toute  propriété  est  invioMif,  3^ 
clare  ne  jamais  consentir  à  l'extinction  des  droits  qui  j«4>' 
ont  caractérisé  l'ordre  noble,  et  qu'elle  tient  de  ses  atcA* 
croyant  avoir  satisfait  au  vœu  de  la  noblesse  du  royznme^^* 
tribucr  à  supporter  avec  égalité  le  fardeau  des  charges paW^l' 
à  l'exception  seulement  de  la  milice  et  du  h^gefnent  des  f^-  ■* 
guerre,  elle  prescrit  formellement  à  ses  députés  de  s'ofT^ 
tout  ce  qui  pourrait  porter  atteinte  aux  propriétés  utîtod^ 
noritiques  de  ses  terres,  et  entend  qu'ils  ne  puissent  se  ^* 
aucune  modification  ou  remboursement ,  de  qnelqar  ^^ 

Sue  ce  puisse  être,  lesquels  ne  pourront  januiis  s^eflieclvf  « 
e  son  aveu  et  de  son  consentement  libre  et  iiidividuri  ,1^ 


tarais,  p.  7  ).  —  Que  le  roi  soit  supplié  de  vouloô'  biea 
nirla  noblesse  dans  le  droit  exclusif  de  porter  l'épée 
marque  distinctive  qui  lui  appartient;  l'épée  étaiil 
du  courage  et  des  vertus,  un  gentilhomme  oe  peut  i 
l'un  ni  à  l'autre ,  sans  se  rendre  indigne  de  Tétre  ( 
Seine,  p.  6).  —  Toutes  les  places  de  sous-lieuleoaat  *^ 
nommées  par  le  roi  sur  la  présentation  des  étals  provive^ 
Elles  demeureront  réservées  aux  nobles,  anxanoMis,Mi^ 
fants  des  chevaliers  de  Saint-Louis  et  des  officiers  morts  *^ 
vice;  cette  réserve  est  nécessaire,  parce  que,  d'après  To^^ 
lional,  la  profession  des  armes  est  nccessaireaient  V9ft0^^ 
la  noblesse  {PonMeu,  p.  37).  —  La  noblesse, détcnsiace^*' 


€AHIE«.  ( 

lalhcurs  du  lemps  au  sacriQce  qu'elle  fait  de  ses  droits,  se  ré- 
ïfve  d*y  rentrer  quand  Tadministralion  sage  et  économique 
uc  les  états  généraux  peuvent  établir,  aura  guéri  les  plaies  de 
Etat  (Giên,  p.  12).  —  Que  sa  majesté  daigne  accorder  à  la  no- 
lesse  une  dislinction  exclusive  ou  honoriïlque,  comme  croix, 
M'don  on  écbarpe;  que  cette  distinction  soit  portée  également 
ar  les  femmes  et  les  filles  nobles,  quels  que  soient  leur  père 
t  leur  époux,  distinguant  pourtant  les  uns  des  autres;  que  les 
Mnmes  portent  également  les  marques  des  grades  militaires  de 
^urs  époux ,  ainsi  que  tous  les  ordres  dont  ils  sont  décorés 
Àlênçont  art.  13).  »  —  Quelques  demandes  particlliè- 
Eâ  DV  CLERGÉ,  a  Lc  clcrgé  regarde  comme  une  loi  fondamen- 
lie  du  royaume  que  la  religion  apostolique  et  romaine,  la 
eulc  véritable,  soit  la  seule  reçue  en  France  {Evreux,  fol.  4}. 
—  La  licence  de  la  presse  sera  réprimée;  en  conséquence,  con- 
irmémenl  aux  ordonnances  concernant  la  librairie,  aucun  ou- 
raf;e  ne  pourra  être  débité  ou  imprimé  dans  le  royaume,  à 
noms  que,  au  préalable,  il  n'ait  été  examiné,  et  que  Timprcs- 
ion  ou  la  distribution  n'en  ait  été  permise  {Vicomte  de  Paris, 
>.  99).  —  Il  sera  établi,  surtout  uans  la  capitale,  un  comité 
ccl^iastique  chargé  de  veiller  à  Tenéculion  de  ces  lois,  et  auto- 
ïsé  à  dénoncer  légalement  ces  sortes  d'ouvrages.  Sur  cette  dé- 
lonciation,  le  ministère  public  sera  tenu  d'en  faire  son  rapport 
iU  tribunal  qui  doit  en  connaître  (  Manie$  et  Meulan  ).  —  t'é- 
ail  une  loi  toujours  ot>servée  dans  le  royaume,  que  les  proies- 
ants  fissent  baptiser  leurs  enfants  dans  les  églises  paroissiales  ; 
es  députés  insisteront  sur  le  rétablissement  de  cette  loi  {Rouen, 
irt.  3).  —  La  cliambre  du  clergé  ne  s'élève  pas  contre  l'état 
égal  et  civil  accordé  aux  non  catholiques  par  le  dernier  édil  ; 
luais  ses  députés  insisteront  avec  force  sur  la  prohibition  des 
mariages  mixtes,  dont  ils  ont  exposé  les  abus  de  ta  manière  la 
plus  lumineuse  {Rouen,  art.  3).  —  Aucune  personne  ne  sera 

faire  profession 
des  diocèses 
'enseignement  de 
:haque  canton  k  l'inspection  des  curés,  de  peur  que,  dans  le 
nélange  .que  va  introauire  la  concession  de  l'état  civil  donné 
lux  protestants,  il  se  glisse  des  instituteurs  non  catholiques 
MoHtargii,  p.  8).  —  Les  collèges  d'exercices  publics  et  gra- 
4iits ,  comme  aussi  les  établissements  d'éducation  que  forme- 
'ont  les  particuliers ,  seront  soumis  à  l'autorité  ecclésiastique 
Lyon,  p.  25).  —  Les  députés  demanderont  qu'il  plaise  au  roi 
le  multiplier  les  évèchés  dans  le  royaume,  et  notamment  d'en 
établir  un  dans  la  ville  de  Provins  {Provins  et  Montereau , 
>.  57).  —  Parmi  les  propriétés  qui  forment  le  patrimoine  des 
glises  de  France,  la  dlme  est  celle  que  le  souverain  et  la  nation 
»nt  le  plus  solennellement  assurée.  L'établissement  de  ce  droit 
eraonte  aux  capitulaires  de  nos  rois,  qui  ont  affecté  à  la  dlme 
ous  les  fruits  de  la  terre  et  imposé  aux  cultivateurs  l'obligation 
ivile  de  la  payer  ;  ces  lois ,  qui  portent  la  double  sanction  du 
ouverain  et  de  la  nation  au  milieu  de  laquelle  elles  ont  été 
»roclamécs,  auraient  dû  préserver  de  toute  entreprise  une  pro- 
priété aussi  ancienne  et  appuyée  sur  une  possession  aussi  recom- 
nandable  {Meaum ,  p.  35).  —  Le  clergé  entend  conserver, 
omme  un  précieux  aép^t  qui  lui  a  été  transmis  par  quatorze 
iècles  de  possession  non  interrompue,  les  immunités,  rang, 
éance,  ordre  et  prééminence,  qui  n  ont  jamais  reçu  la  moindre 
Itération,  et  qui  ont  été  formenement  reconnus  par  une  décla- 
ation  de  Henri  III  de  1580  :  laisser  entamer  ces  droits  consti- 
utionnels,  ce  serait  se  rendre  coupable  aux  yeux  de  la  religion 
i  de  la  postérité  (  Froviiu  et  Montereau,  p.  33).  —  Le  clergé 
egarde  comme  une  des  plus  importantes  lois  fondamentales  de 
a  monarchie,  la  dbtinction  et  Findépendance  respective  des 
rois  ordres,  du  clergé,  de  la  noblesse,  du  tiers  état,  dont  aucun 
le  peut  être  lié  par  les  délibérations  des  deux  autres,  le  consen- 
ement  des  trois  ordres  étant  essentiellement  requis  pour  don- 
ler  à  un  acte  le  caractère  national.  Il  défend  expressément  à  ses 
léputésde  consentir  qu'il  soit  porté  aucune  atteinte  à  l'antique 
institution  qui  est  de  délibérer  par  ordre;  il  leur  défend  aussi 
[u'on  introduise  le  mode  d'opiner  par  tète,  C|ui  insensiblement 
NTodoirait  la  confusion  des  rangs  et  des  conditions,  et  oui  ferait 
lépendre  la  durée  des  lob  les  plus  essentielles  de  la  mobilité  des 
opinions  de  la  multitude  {Vicomte  de  Paris,  p.  3).  —  Les 
limes  feront  regardées  comme  de  droit  inviolable  et  de  fon- 
lation  nationale;  de  sages  lois  prériendront  tous  débats  sur 
e  mode  de  perception  (  Tuiiê,  p.  7).  —  Tous  pritilàres  ou 
xeroptioos  reUtivemeot  aux  dîmes  seront  suppnroés  (Trosftj, 
K  il),  9  —  Dans  ce  résumé  rapide  et  sans  doute  incom- 
ilet,  nous  n'aTons  voulu  que  remplir  en  quelque  sorte  les 
dictions  de  rapporteur.  Il  fera  comprendre ,  nous  n'en  don- 
^His  pas,  nûeiix  que  loates  les  divagaticos,  quelles  diflBcultés 

IT. 


753  }  CAIIOBLE. 

se  présentaient  de  tous  cètés  au  début  de  la  révolution  (  K.  Etats 

GÉNÉRAUX). 

CAHIER  DES  CHARGES  (jurisprX  C'est  l'acte  qui  contient 
les  conditions  d'une  adjudication  publique,  et  les  obligations 
auxquelles  seront  soumis  les  adjudicataires.  Il  est  disposé  dans 
un  dépôt  public  où  chacun  peut  en  prendre  communication.  Il 
est  difficile  de  donner  la  nomenclature  complète  de  tout  ce  que 
doit  contenir  un  cahier  des  charges,  parce  que  les  conditions 
d'une  vente  sont  soumises  à  mille  vanations;  nous  dirons  seu- 
lement qu'il  doit  contenir  les  droits  et  qualités  des  parties,  la 
désignation  de  la  chose  et  rétablissement  de  la  propriété  mise 
en  vente  si  la  vente  est  ordonnée  par  autorité  de  justice.  Le 
cahier  des  charges  doit,  en  outre,  faire  mention  des  actes  judi- 
ciaires qui  ont  ordonné  celle  vente,  les  noms  de  l'avoué  pour- 
suivant, des  tuteurs,  curateurs,  subrogés-tuteurs.  Lc  cahier  des 
charges  a  en  outre  pour  objet  de  provoquer  les  observations  des 
parties  intéressées,  qui  peuvent  demander  la  rectification  des 
clauses  qui  leur  portent  préjudice.  Ces  observations,  qu'en  terme 
de  procédure  on  appelle  dires,  sont  consig^nées  sur  un  procès- 
verbal  rédigé  par  l'officier  public  dépositaire.  Dans  les  adjudi- 
cations devant  les  tribunaux ,  ce  sont  les  avoués  qui  déposent 
le  cahier  des  charges.  L'acte  de  dépôt  est  rédigé  par  le  greffier. 
Mais,  devant  les  notaires,  le  cahier  des  charges  peut  être  déposé 
par  les  parties  elles-mêmes,  ou  par  leurs  mandataires;  les  avoués 
mêmes  ne  peuvent  pas  faire  ce  dépôt  comme  avoués,  mais  seu- 
lement comme  mandataires,  ainsi  que  l'a  décidé  un  arrêt  de  la 
cour  d'Amiens,  du  13  décembre  1830.  Dans  ce  cas,  l'avoué  doit 
représenter  au  notaire  une  procuration  spéciale,  qui  doit  rester 
annexée  au  procès- ver  bal,  conformément  à  la  loi  du  35  ventôse 
an  XI.  —  Adjudication  des  établissements  publics  et  fores^ 
tiers.  L'article  3  du  décret  du  13  août  1807  porte  :  «  Que  le 
cahier  des  charges  sera  préalablement  dressé  par  la  commission 
administrative,  le  bureau  de  bienfaisance,  ou  le  bureau  d'ad- 
ministration,  suivant  la  nature  de  l'établissement;  et  que  le 
préfet ,  sur  l'avis  du  sous-préfet ,  approuvera  ou  modifiera  le 
cahier  des  charges.  »  L'article  83  du  Code  forestier  statue  que 
a  les  conditions  générales  des  adjudications  seront  établies  par 
un  cahier  des  charges  délibéré  chaque  année  par  la  direction 
générale  des  forêts,  et  approuvé  par  le  ministre  des  finances.  » 
Les  clauses  particulières  sont  arrêtées  par  les  conservateurs, 
a  Le  cahier  oes  charges  générales  et  particulières  doit  être  dé- 
posé, quinxe  jours  avant  1  époque  fixée  pour  l'adjudication,  au 
secrétariat  de  l'autorité  administrative  qui  devra  présider  à  la 
vente.  »  L'article  13  de  la  loi  du  31  janvier  183S  porte  qu'une 
ordonnance  royale  réglera  les  formalités  à  suivre  à  Vaveiiir  dans 
les  marchés  passés  au  nom  du  gouvernement.  Celte  ordonnance 
n'a  pas  encore  été  renâue.— Timbre  et  enregistrement.  L'acte  de 
dépôt  d'un  cahier  des  charges  doit  être  rédigé  à  part,  et  non  à 
la  suite  de  ce  cahier.  (Décision  de  l'administration  de  l'enregis- 
trement du  30  décembre  1816.)  La  loi  du  38  avril  18I6  décide, 
article  56,  que  le  cahier  des  charges  peut  être  déposé  au  notaire 
avant  d'avoir  été  préalablement  enregistré.  Dans  ce  cas,  il  est 
enregistré  avec  l'acte  lui-même.  Le  cahier  des  charges  est  sou- 
mis a  un  droit  fixe  de  1  franc,  et  l'acte  de  dépôt  à  un  droit  de 
3  francs  (ibid,). 

CAHIEC  (F.  CaYBU). 

CAHixçA,  S.  m.  (botanX  ï^  radne  de  cahinça  est  fournie 
par  le  chiococca  racemosa  (L.)  et  par  le  ckiococca  anguifufa 
(Martius),  plantes  du  Brésil,  appartenant  à  la  famille  des  rubia- 
cées.  Elle  est  de  moyenne  grosseur,  grise  ou  brunâtre,  formée 
d'un  medituiHum  blanc  abondant,  recouverte  d'une  écorœ  ^"««^ 


lisse,  cassante,  anière  et  nauséabonde,  d'environ  une  liane 
à  une  ligne  et  demie  d'épaisseur,  et  qui  se  déUiche  asseï  facile- 
ment. (Test  dans  cette  écorce  que  MM.  Pelletier  et  Caventou 
ont  découf  ert  Vacide  cakincique.  Les  propriétés  de  la  radne  de 
cabÎDça  sont  encore  fort  incerUines  :  elle  agit  comme  vomîiive  ou 
comme  purgative,  selon  la  dose;  on  la  dit  aussi  diurétique,  dia- 
phorétique,  etc. 

CAHIK-CAHA,  adT.  (yfWRm.),  tant  bien  qoe  mal.  Il  se  dit 
des  choses  qui  vont  inégalement,  on  que  l'on  fait  difficilement, 
à  plusieurs  reprises,  de  mauvaise  grâce. 

CAHOKIA  (Qéogr,)f  1"»  rivière  de  l'Eut  d'Ulinois,  dans  les 
Etats-Unis  de  r Aménque  du  Nord.  Elle  se  jette  dans  le  Missii- 
sipi,  auprès  de  la  ville  qui  porte  le  même  nom  qu'elle.  3"  Capi- 
tale de  rillinoîs  et  du  comté  de  Saint-Clair,  située  près  de  l'embov- 
chure  de  la  rivière  dont  nous  venons  de  parler  :  elle  a  une  église 
catholique,  une  poste,  160  maisons  et  711  habitants. 

GABORLEouCAORLB(Capriil0)  ifiéo§r.),  petite  ville  de  la  ré- 
publique vénitienne  et  du  vicariat  iulique,  située  dans  une  llequi, 
aussi  bien  que  la  ville,  n'est  habitée  que  par  des  pêcheurs.  Elle  fut 

91^ 


CAHOB8. 


(764) 


CAHOT. 


bàtk  par  les  habiUDts  de  Concordia,  ({m  s'^  retirèrent  poor  ne 
pas  s'exposer  à  la  cruauté  d* Attila,  qui  venait  les  assiéger;  mais 
die  fut  entièrement  renversée  par  les  Sdavons  sortis  de  miyrie 
en  841.  Ce  n'est  plus  qu'un  méchant  bourg  habité  par  des  pé- 
cheurs et  des  matelots,  i  cause  du  mauvais  air  qu'on  y  respire. 
€ghelle  rapporte  que  Jean  II,  évèque  de  Goncordia,  y  transféra 
le  si^e  épiscopal  en  605  ;  mais  le  cardinal  Noris  soutient  le 
oontraire,  et  prétend  que  Galiorle  avait,  dès  le  vi*  siècle,  son 
évéque  particulier.  La  cathédrale  est  dédiée  à  saint  Etienne, 
premier  martyr,  dont  on  prétend  avoir  la  tète,  avec  uu  bras  de 
sainte  Marguerite,  vierge  et  martyre.  Elle  n'a  point  de  cha- 
pitre; un  seul  archiprèlre  et  deux  autres  prêtres  y  font  les  fonc- 
tions curiales  ;  révéché  est  d'un  mince  revenu  ;  le  diocèse  est 
presque  tout  en  marais  {liai,  sacr,,  t.  t,  col.  1S56,  et  t  x, 
cd.  351). 

CAHOBS  {aéoQT.  hist.){Dh)ona^  Caimrei,  CadurcMm\  an- 
cienne capitale  du  Quercy ,  est  aujourd'hui  le  chef-lieu  du  dé- 
partement du  Lot  et  le  siège  d  un  évéché,  d'une  académie 
uiiversitaire,  et  de  tribunaux  de  première  instance  et  de  com- 
merce. L'origine  de  Cahors  est  tres-an'4enne.  11  est  à  peu  près 
démontré  quelle  était,  avant  la  conquête  romaine ,  la  capitale 
des  Cadurci.  Quelques  auteurs  ont  même  cru  y  reconnaître  la 
fHIe  qui ,  sous  le  nom  d'Uxellodunum ,  eut  i  soutenir  un  long 
siège  contre  César;  mais  M.  Champollion  atné  a  facilement  d^ 
montré  aue  ce  n'est  point  là  qu'on  peut  trouver  la  ville  qui,  d'a- 

Ê!S  les  Commentaires,  fut  le  dernier  boulevard  de  la  liberté  des 
ulois.  Dans  la  description  faite  sons  Théodose  et  sous  Hono- 
rius,  elle  est  désignée  sous  le  nom  de  Civitas  Cadureorum,  et 
Ton  doit  admettre  avec  Scaliger  et  Vinet ,  contre  l'opinion  de 
Jttste-Lipse,  qu'elle  est  la  ville  que  Ptolémée  appelle  Divona. 
Les  Romains  I  ornèrent  d'un  théâtre,  de  temples  et  d'un  forum. 
On  attribue  à  Agrippa  la  construction  des  belles  routes  dont  on 
▼oit  encore  de  nombreux  vestiges  dans  le  Quercv,  et  qui  sem- 
blent se  diriger  de  Cahors  vers  le  Limousin,  le  Rouerie  et  le 
bas  Languedoc.  Cahors  dut  beaucoup  souffrir  des  mvasions 
nombreuses  des  barbares  qui  eurent  heu  dans  le  v*  siècle.  Les 
Goths  s'y  établirent  et  y  firent  frapper  monnaie,  ainsi  que  l'at- 
testent des  médailles  d'or,  où  l'on  voit  une  tête  ^thique  avec  la 
légende  :  Cadurea.  Théodebert,  fils  de  Chilpéric,  la  saccagea, 
fit  piller  ses  édifices  sacrés,  et  détruisit  ses  remparts,  que  Tévéque 
saint  Gérv  fit  reconstruire  en  675.  Pépin  la  prit  et  la  dévasta  en 
T65.  Lm  Normands  la  ravagèrent  en  834  et  pillèrent  les  monas- 
tères des  environs.  Henri  11,  roi  d'Angleterre,  s'en  empara  peu 
après  son  mariage  avecEléonore  d'Aquitaine.  Le  honteux  traité 
et  Brétiffny  la  livra  aux  Anglais,  ainsi  que  tout  le  Quercy.  Mais 
bientôt  les  habitants  de  Cahors,  de  Figeac,  de  Capdenac ,  et  de 
•oixante-dix  autres  villes  ou  châteaux  forts,  s'armèrent  presque 
au  même  instant,et  firent  prisonnières  leurs  garnisons.  Les  An- 

rteis  rassemblèrent  aussitôt  des  forces  considérables,  et  vinrent, 
la  tête  de  5,000  hommes,  assiéger  Cahors  ;  mais  ils  rencontrè- 
rent une  si  vigoureuse  résistance,  qu'ils  furent  obligés  de  se  reti- 
rer, après  avoir  éprouvé  des  pertes  considérables.  Le  massacre 
de  la  Sainl-Barthelemy  ne  s*étendit  pas  sur  cette  ville,  les  reli- 
glonnaires  s'y  trouvant  assez  forts  pour  empêcher  l'exécution  des 
ordres  envoyés  par  Catherine  de  Médicis.  Toutefois ,  Cahors 
refusa  de  reconnaître  Henri  IV,  alors  roi  de  Navarre ,  qui  fut 
obligé  d'en  faire  le  siège,  et  ne  put  s'en^ rendre  maître,  en  1680, 
qu'après  plusieurs  jours  de  comltats  meurtriers.  Avant  la  révo- 
lution, cette  ville  était  le  chef-lieu  d'une  élection  et  d*un  prési- 
dial  ;  elle  possédait  en  outre  une  juridiction  de  juges  consuls.  Le 
pape  Jean  X\II  y  avait  établi  en  153)  une  u m ver^  composée 
de  quatre  facultés.  Celle  de  droit  fut  illustrée  par  le  mérite  de 
ses  professeurs,  parmi  lesquels  on  peut  citer  Cujas,  qui  y  ensei- 

KB  peu  de  lemps,  et  alla  ensuite  a  Bourges;  François  lioaldex, 
rtis,  Merille  et  Jean  de  la  Coste,  en  latin  Januê  ou  Joanmê 
m  Cosia.  Cette  université,  en  1751 ,  fut  réunie  à  celle  de  Tou- 
louse. L'é\êque  prenait  le  titre  de  comte  de  Cahors,  et  faisait 
placer  à  côté  de  I  autel,  quand  il  officiait,  une  épée  et  des  gan- 
telets. Il  recevait  de  l'un  de  ses  vassaux,  le  vicomte  de  Cessac,  le 
|our  où  il  prenait  pjossession  de  son  évéché,  un  singulier  hom- 
OMge  :  ce  vicomte  était  oblige  d'aller  l'attendre  â  la  porte  de  la 
fille,  tête  nue,  sans  manteau,  la  jambe  droite  nue,  et  le  pied 
diroit  chaussé  d'une  pantoufle  seulement.  Ainsi  vétu^  il  devait 
prendre  et  conduire  i>ar  la  bride,  jusqu'au  palais  épiscopal,  la 
■Mlle  sur  laquelle  était  monté  le  prélat,  qu'il  était  ensuite  obli^ 
de  8er%ir  pemlanl  tout  le  repas.  Il  recevait  pour  salaire  la  mme 
et  le  buff'ct  de  Tévéque,  ou  une  somme  de  5,000  livres.  Parmi  les 
monuments  de  Cahors,  on  ne  peut  guère  citer  que  la  cathédrale, 
dont  quelques  |)artics  roniontenl,  dil-ou,  au  vii^  siècle.  Mais 
celte  ville  possoilc  des  ruincî)  romaines  assez  intéressantes,  entre 
autres  un  portique  que  l'on  croit  avoir  fait  partie  d'un  édifice 


est  la  patrie  de  Jacoues  d'Ossat ,  depuis  pape  loti  le  wml 
Clément  XXII,  de  Clément  Marot,  de  laulpreaèdr,*! 
population  est  aujourd'hui  de  12,050  habitants. 

CAHORS  (Pbise  de  .  Henri  IV,  encore  roi  de  linm  n. 
solut  en  1680  de  s'emparer  de  la  ville  de  Cabon,dâhdKM 
5,000  arquebusiers  et  par  son  ^verneur  Véiins.  b  &«  ( 
minuit,  par  un  orage  furieux,  il  envoie  des  artifiômaudB 
des  pétards  à  la  première  porte.  Il  en  fallait  ainsi fanntrt 
Elles  sont  successivement  brisées  et  occupées.  Enfin  ^\àkm 
et  les  soldats  s'éveillent  et  courent  aux  armes ,  et  pctdat  m 
jours  Vézins  force  le  roi  de  Navarre  à  faire  le  sié^iiecb^r? 
On  reçoitdes  renfortsdepartetd'autre.EDfiDlesdcîcQnhi^ 
eus  s'échappent  de  la  ville  par-dessus  les  iDiin,bdb^w 
assaillants  épuisés  restent  dans  la  ville  uonr  lalWr,  bnÉ  « 
massacrer.  Le  brave  Vézins  avait  péri  dès  le  camammmk 
l'attaque. 

CAHOE8  (MONiiAiES  DE}.  Dès  Vèpoque  mirofiiginH,  k 
ville  de  Cahors  avait  le  droit  de  battre  monnaie.  !toQf  poBtAi 
un  grand  nombre  de  tiers  de  sou  d'or,  et  quelques  Mm  i» 
gent  sortis  des  ateliers  de  cette  ville.  Ces  numnaies  net  fart  !»• 
marquabtes  sous  le  rapport  du  type.  Elles  prèeQiemIfiili 
souvent,  au  revers,  deux  oiseaux  buvant  dans  iiMooipr,oi  ta 
un  oiseau  perché  sur  une  branche,  et  beoqQetaotasrmrac 
raisin.  Cette  empreinte,  qu'on  ne  trouve  nolle (art di» fa  ai- 
mismatiquc  mérovingienne,  a  ses  analogues  (bas  lanf^ia* 
tiques.  Ët-ce  une  simple  réminiscence,  ou  cette eopônttinr 
elle  une  signification  particulière?  Cestuneqiannaqaew 
ne  pouvons  résoudre.  Mais,  quoi  qu'il  en  soit,  Vstiim.a 
marqués,  sont  dus  aux  monétaires  Chagnus  et  ^-fM'T 
la  b^uté  relative  du  travail,  on  serait  tenté  de  ki  oççnr 
ainsi  qu'un  autre  triens  de  Corbofenui,  4  répogaetopl»!» 
saute  de  l'art  mérovingien,  c'est-à-dire  au  règne  de  wjobr  .* 
n'en  est  pas  de  même  d'un  denier  à  la  double  lfj«ôeurï> 
FIT,  qui  doit  être  rejeté  à  l'époque  des  rob  fainêiirti.  W* 
dirons  autant  du  denier  qui  est  dû  au  mooélaiie  f'«< 
(Francvlfvs).  Par  une  bizarrerie  qu'on  a  souvent  fe'*- 
marquer  dans  l'histoire  de  notre  numismatique,  «'"^ 
aucun  denier  fabriqué  à  Ciibors  sous  la  seconàe  ne»  « 
dom  Vaisselle ,  le  cfroit  de  battre  monnaie  à  Gabon «i*» 
partenu,  dans  l'origine,  aux  comtes  de  Toulouse,  qn  If '^■'^ 
en  1090  à  l'évêque,  lequel,  depuis  lors,  en  conserva  h  p»*« 
Cette  propriété  fut  cependant  l'occasion  de  .*^*|^/*^ 
entre  ce  prélat  et  les  bourgeois,  auxquels  le  droit  de  6itt|» 
naie  fut  quelquefois  cède,  notamm«?nt  en  1511  et  «'  ' 
principaux  griefs  des  bourgeois  contre  leur  .*^*^^^.^ 
celui-ci  altérait  de  temps  en  temps  la  monnaie.  Lod*'^'' 
font  connaître  pour  certaines  époques  la  ^*^''*, /l_ 
de  Cahors.  Ainsi,  elle  avait  été  afTaiblie  parGénwl  ^■' 
dans  le  courant  du  xiir  siècle;  Tévèque  Barlbêlflii'.*' 
cesseur,  la  porta  au  taux  de  trois  deniers  de  fin,  ei»3' 
vingt  et  un  sous  quatre  deniers  par  marc;  P'U»^ 
remontrances  des  bourgeois,  il  la  remit  à  la  loi  de  «W'- 
une  obole  et  un  grain,  argent  de  Montpellier,  et  a  ^^ 
vingt-trois  sous  moins  deux  deniers  par  ntarc.  w*" 
naiice  royale  rendue  à  l^gny  en  1315,  pourapp*"^ 
naie  des  prélats  et  barons  et  en  régler  îe  cours,  l^*  ^ 
Cahors  sont  évalués  au  titre  de  trois  deniers  seuegr^i^' 
de  roi,  et  a  la  taille  de  vingt  et  un  sous  dix  denien  «  * 
Paris.  Il  fallait  alors  vinçt  deniers  de  Cahors  pottrU- 
tournois.  Ces  monnaies  étaient  d'ailleurs  anonirof*: 
fut  d'abord,  d'un  côté,  trois  croiseltes  et  un  A, «*« 
CiviTAS,  et  de  l'autre,  le  non»  Catvbcis  autottT*l 
grecque.  La  lettre  A  fut  ensuite  remplacée  par  nn^'  ^ 
croisette;  puis  l'une  de  ces  croisettes  se  couronna  a  w    ^ 
et  le  mot  Civitas  fut  remplacé  par  Episcopvs.  u-_ 
de  Cahors  disparaît  après  Tannée  1315;  nousi«a«'*' 
époque  elle  cessa  tout  à  fait  d'avoir  cours.  .  , 

CABOES  (6o/an.).  sorte  de  raisin  noir  qui  crottio  • 
de  Cahors,  d'où  lui  vient  son  nom. 
CAHos  ( V.  Chaos).  ..^^  t  '  ^ 

CAHOSSET  ou  CAOSSET,  S.  m.  terme  de  P*^.-      i 
CAHOT,  S.  m.  {gramm),  esj>ècc  de  saut  que  W  r»  ^ 
en  roulant  sur  un  chemin  pierreux  ou  mal  uni.  — «*,  ^ 
Nous  avons  trouvé  bien  des  eahotf  dansée  p«r"'   ^ 
avons  trouvé  des  chemins  qui  font  faire  t)ien  des  r»  ^ 
ment  et  familièrement.  Nous  avons  eu  ,  Son*  ^^'^ 
bien  des  cahots  dans  celle  affaira ,  la  marche  en  >  '- 
interrompue,  contrariée. 


€ÂWÙ. 


(tti) 


CAIQKBT. 


GABOTAOBy  ft.  m.  {§rmmm.),  moiiwiiieRt  rréqueiil  causé  par 
9  cabote. 

CAHOT AHT,  AMTB,  ad},  {gtamm.) ,  qoi  fait  faire  des  cahote. 
-  Une  v&iNrê  cahûiatUê  se  dil  d'anc  foilofc  que  la  «oindre 
légalité  de  terrain  fait  cahoter. 

CAHOTER,  V.  a.  (^ramm.), causer  âes cahote.  H  est  anssi  verbe 
euire,  et  signifie  éprouver  des  cahote.  —  Cahoter  s'einploie 
ueiquefois  familièrement,  au  figuré,  dans  te  sens  de  btrllotter, 
>iirmenter. 

CAHOUANE  ou  CAHOANE,  S.  f.  (F.  KaHOUAHNE). 

CAHOTÉ  ou  CAHOTET,  S.  m.  nom  qu*on  donnait  autrefoii 
ladécoctioodeeafé. 

CAHUET,  s.  m.  (co#r.),  espèce  de  bonnet,  partir  de  Faoïnoase 
ai  couvrait  la  tète. 

CAHCOTlERy  S.  m.  terme  de  pèche  (F.  VERTEtm). 

CAUCSAC(LouiSDE),  littérateur  agréable,  ne  vers  lecomroen- 
îmenl  du  xyiii*"  siècle  à  Mon  tau  ban,  acquit  la  charge  d'écujer 
L  secrétaire  des  coniniandcments  du  comte  de  Clermont,  fit  ta 
impagne  de  1743  avec  ce  prince,  le  quitta  ensuite  pour  se  ti- 
rer enlièrcraent  à  la  littérature,  et  mourut  à  Paris  en  1759. 
lutre  quelques  tragédies  et  des  comédies  oubliées  depuis  long- 
smps,  on  a  de  lui  plusieurs  opéras  joués  avec  succès,  entre  au- 
res  Anacréon  et  les  Amoun  d$  Têtàpé.  On  lui  doit  encore 
Jrigri,  1740,  in-13  ;  HiUoire  de  la  danse  ancienne  et  moderne, 
ï  Haye,  t75i,  3  vol.  in-ri,  ouvrage  superficiel,  mais  écrit 
l'une  manière  intéressante. 

€:ahi}TB,  s.  f.  (gramm.)f  petite  loge,  hutte,  cabane,  maison- 
lette. 

CAHYS  (tomm,)^  mesure  de  mins  dont  on  se  sert  en  quelques 
odreks  (TEspagne  et  particuiièrenieot  à  SéviJIe  et  a  Cadix, 
^tre  cahys  font  le  fanega,  et  cinquante  fanegas  fi>nl  le  laat 
'Amsterdam  11  faut  douie  anegns  pour  un  cahys.  Le  cahys 
Bt  généralemeni  en  usage  en  Espagne  pour  les  matchandtses 
hches;  l'aneffra  tient  doute  almucfoa,  et  Talinuda  répond  â 
nviron  sept  livres  de  Hollande  au  d'Ansterdam ,  et  neuf  à  dix 


CAIAZI90U  «Jifzzo  (êéofr.) ,  nHe  épîseepale  du  royawM 
é  Nanlesdans  1i  terre  deLabonr.  EUe  est  siluéesur  le  Volturae^ 

8  RHiles  de  Capoue,  sn  métropole,  et  34  de  la  ville  de  Naplet, 
ans  la  voie  Appins.  On  rappelle  en  latin  Cakaa  et  CakMek 
^e  est  très-ancienne.  Anninal  en  trouva  le  s^oor  délideux 
Dsaî  bien  que  de  Capoue.  Les  Samnites  ruinèrent  sea  muratllet, 
ne  les  Romains  rétablirent  ensuite  pour  en  taire  une  plaoa 
'armes  contre  les  ennemis  de  la  république.  On  en  vmt  enceie 
jjonrd'hui  une  partie  en  pierre  carrée  sans  cbasx  ni  ciment, 
n  prétend  oue  la  religion  cnrétienne  y  fut  établie  dès  le  ■"'siècle, 
Doiqu'on  nj  voie  des  évéques  qu'un  peu  plus  tard.  Sa  catbé- 
ralé,  dédiée  à  la  sainte  Vier^,  mente  d'être  vue  poo?  san  antâ- 
Bité  et  sa  beauté.  Son  chapitre  est  composé  de  trois  dignitéa, 
un  archidiacre  eC  deux  prinikiers,  de  vingt  chanoines,  etc. 
e  diocèse  comprend  environ  quarante  églises  paroissiales  {liah 
iCo  t.  Tl,  ^  438;  t.  X,  p.  302). 

CAfC  et  CAfQiTE  [mar.].  Nous  réunissons  ces  deux  mots  dans 
n  même  article,  quoique  leur  signification  soit  tout  à  feit  difiO^ 
îfite,  parce  que  le  second  peut  fort  bien  être  dérivé  du  premier, 
t  que  chacun  désigne  une  espèce  de  petit  k)étiment.  Pana  le 
>mps  où  il  existait  des  galères  dans  la  marine  (hmçaise,  en 
Dunait  le  nom  de  caïc  à  l'esquif  d'une  galère.  C'était  une embar- 
ition  de  vingt-cina  pieds  de  long,  six  de  large  et  deux  pieds  et 
emi  de  creux.  Les  italiens  appellent  eaïceo  une  iMrqne  a  dix  on 
ouze  rames:  c'est  sans  doute  ce  mot  que  nous  avens  francisé. 

I  existe  des  caïrs  sur  toutes  les  côtes  du  Levant  et  dans  la  mer 
oire.  Les  cales  du  Levant  sont  les  embarcations  qu*ont  toujours 
rnpioyées  en  grande  partie  les  forfians  de  TArehipel,  et  les 
ïuies  avec  lesquelles  il  leur  soit  possible  aujourd'hui  d'exercer 
ors  pirateries  et  de  tromper  quelquefois  la  vigilance  des  croi- 
mrs  européens  on  de  se  dérotier  à  leurs  poursuites.  Quant  aux 
lïcs  de  la  mer  Noire,  ils  servaient  à  la  navigation  peu  étendue 
es  peuples  du  littoral  de  cette  mer,  qui  avaient  la  réputation  de 
aruis  pirates  (1).  Un  vieil  auteur  français,  le  sieur  Deshayes, 
ipporte  à  leur  sujet  des  fables  auxquelles  sans  doute  on  ajoutait 

II  de  son  temps.  <f  S11  leur  arrive,  dit-il,  d*étre  poursuivis  par 
s  galères  du  grand  seigneur,  ils  se  sauvent  vers  les  Falûa- 
réotides.  Quand  ils  ont  gagné  ces  marécages,  ils  enfoncent  leure 
arques  sous  l'eau,  oà  ns  demeurent  longtemps  cadiés.  P>our 
sspirer»  ils  font  usage  de  certaines  cannes  asseï  longues,  dont 

(I  )  Cast  àm  uhmihê  dm  kotaki  ^'oo  a  voulu  paiier. 


ils  ont  un  bout  dans  leur  bouche  et  Tautre  hors  de  Teau.  »  Les 
graves  auteurs  de  VEneyclopédie  méthodique  ont  pris  au  sérieux 
ce  passage  d'un  livre  tout  rempli  de  choses  non  moins  merveil«> 
Icuscs  I^rmi  les  diiïércntes  esùèces  de  bateaux  qui  contposaient 
la  flottille  de  Boulosne  lors  des  immenses  préparatifs  que  fit 
Napoléon  pour  une  oescente  en  Angleterre,  il  se  trouvait  des 
calques  ou  chaloupes  à  Tespagnole.  Ces  bateaux  avaient  les  dU 
mensionsdes  chaloupes  des  vaisseaux  do  premier  rang  et  por- 
taient un  canon  de  vingt-quatre  sur  l'avant.  Les  Espagnols  s'é- 
taient servis  avec  un  grand  avantage  des  caïques,  lors  du  bom- 
bardement de  Cadix  par  les  Anglais  en  1797;  mais  si  elles 
conviennent  parfaitement  à  la  défense  d'un  port,  elles  étaient 
fort  peu  propres  à  une  navigation  même  aussi  courte  que  le 
trajet  de  Boulogne  à  la  côte  d'Angleterre  :  aussi  on  en  construit 
fort  peu. 

CAiCA,  s.  m.  (Mât.  Mar.),  sorte  de  perroquet  de  la 
Guiane. 

GAI-CAOCS  (F.  KaY-KaODS). 

CAICHB,  KSITCH  OU  QUAiCHE,  S.  f.  (maHii.),  sortede  na- 
vire anglais,  qui  est  carré,  à  poupe,  orné  d'une  poulaine,  aveo  un 
grand  met  et  un  mât  d*artimon. 

€AIC(»AD  (V.  KaT-KOBAD). 

ciAicus,  un  des  compagnons  d'Enée,  selon  Virgile  (i?n.,  i, 
V.  187,  etc.)  (F.  Caique). 

caïd,  s«  m.  [lerm.  de  relation),  sorte  de  juge  dans  les  Etats 
de  Tripoli,  qui  est  en  même  temps  commandant,  receveur,  fer- 
mier, etc. 

CAIHA  ou  KAIDA,  S.  m.  (6otefi.),  espèce  de  plante  qni  se 
rapproche  des  ananas, 

GA1BVUT  (F.  CAJiPirr). 

€AiE9,  S.  m.  pi.  (nuirfn^).  Dans  les  fies  occidentales,  on 
do  nne  ce  nom  à  des  bancs  dent  le  sommet  est  plat,  fort  étendta, 
pe  u  éloigné  du  niveau  de  la  mer,  et  qui  sont  formés  ou  de  sable 
m  on,  ou  de  vase,  ou  de  coraux,  ou  de  madrépores. 

CAIET(r.  CaYET). 

GAIBTA,  en  grec  Ka»aTT«  {géogr.  ane.  ),  ville  sitnée  sur  un 
promontoire  delà  cèle  rocailleuse  da  Latium.  Cette  cèle  IbraM 
au  sud  de  ce  promontoire  une  anse  oui  s'avance  assex  profonde 
menl  dans  le  pays,  et  qni  était  appelée  Sinm  €eiieUmm.  C'est 
anr  les  boada  de  celle  anse  qu'étaient  situées  les  viMea  de  Min» 
turnes  et  de  Sinnesae  ;  on  sait  que  cette  dernière  était  située  sur 
les  limites  de  la  Campanie.  Ce  qui  prouve  ce  que  nous  venena  de 
dire  de  la  situation  de  ces  deux  villes,  c'est  que  le  m&mUankmê, 
situé  au-dessus  de  Sinnessa,  séparait  ce  pays  du  nouveau  ij»> 
tium  on  Latium  i^outé,  Latiwm  ae^etum.  Le  promontoire  de 
Cajeta  séparait  les  deux  golfes,  dont  celui  qni  était  situé  le  plna 
au  noad  se  nommait  Sinuê  Âmifcienu  ou  CmcMàue;  celui  du 
sud  reçut  son  nom  de  Caiela  même.  Selon  la  tradition,  la  ville 
de  Cajeta  doit  son  nom  à  fa  nourrice  du  pieux  Enée,  qui  aunnt 
été  enterrée  en  ce  lieu  ;  cependant  il  y  a  encore  une  autre  bble 
étymologique  qui  lait  dériver  le  mot  Kaïcrmi  de  xouuv,  parce  qae 
la  flotte  d'Enée  aurait  été  brûlée  sur  cette  côte.  Cafeta  était  une 
petite  ville,  qui  avait  cependant  un  bon  port  et  des  environs  fer- 
tiles et  attrayants,  où  se  trouvaient  un  fprand  nombre  de  villaa. 
A  peu  de  distance  de  la  ville  se  trouvait  par  exemple  te  Fo»^ 
mianum  de  Cicéron,  villa  qui  tenait  son  nom  de  la  ville  de 
Formi»,  située  tout  près  de  là,  du  côté  du  sud.  Cestprèsdè 
cette  villa  que  le  grand  orateur  fut  assassiné. — La  prononciation 
medeme  a  changé  le  nom  de  Cajeta  en  celui  de  Gaeta. 

CAIGB  {viemm  moi),  toile  pour  prendre  les  sangliers;  espèce 
doilet. 

GAIGH A&DBLLE,  S.  f.  (ehiwtie)^  machine  destioéa  à  porter  le 
gaz  sous  les  liquides. 

GAiftKAftTDB  BIAILLT,  avoeat,  l'un  des  administrateurs  du 
déparlement  de  TAisne,  poursuivi  comme  terroriste  après  le  f 
thermidor,  se  rendit  à  Paris,  fut  l'un  des  rédacteurs  du  journal 
intitulé  t  Ami  de  la  Patrie^  devint  ensuite  chef  du  bureau  des 
émigrés  au  ministère  de  la  police ,  perdit  son  emploi  après  le  i% 
brumaire,  suivit  la  carrière  des  tribunaux  comme  avocat,  et 
mourut  à  Paris  en  1893.  Barbier,  dans  son  Dictionnaire  des 
anonymes,  lui  attribue  les  tomes  xvi  et  xvii  de  ïnistoirêéê 
la  révolution,  par  deux  amis  de  la  liberté,  in-8«.  On  a  de  lui 
les  Annaleê  maçonniquei^  1807-1810,  tn-8*.  Il  a  laissé  mMus«- 
crit  un  ouvrage  sur  la  législation  militaire. 

CAiGinsT  (AirroiiVE),  docteur  en  théologie,  chanoine,  chan» 
celier^  théol(ml  et  grand  vicaire  de  Meaux,  mort  en  1609,  était 
un  grand  prâicaleor  de  son  temps,  qui  a  donné:  1**  à  Paria^  en 
1662  et  suivantes,  sept  volumes  in-4«  sous  le  titre  d'Amie 


^ 


CAlLLAftD. 


(766) 


CAILLAC. 


i&raie,  contenant  des  sermons  familiers  oa  pr6nes  sur  les  épt- 
très  et  évanj^les  des  dimanches  de  l'année,  les  mystères  et  fêtes 
de  Notre-Soigneur  et  de  la  sainte  Vierge,  la  fête  des  Saints,  1*0- 
raison  dominicale,  le  Symbole  des  apôtres,  les  Commandements 
de  Dieu,  etc.  ;  ^  le  Dominical  deê  pasUurêf  ou  le  Triple  emploi 
des  curéif  contenant  les  prônes,  les  recommandations  ou  an- 
nonces des  fêtes  et  catécnismes  paroissiaux  pour  tous  les  di- 
manches dé  Tannée,  à  Paris  chez  Georges  Josse,  1675,  in-4<*^ 
seconde  édition  ;  y*  deux  Oraisons  funêbreê, 

GAIGNOLE  [vieux  mo$),  la  nuque  de  cou,  chaînon,  parce  que 
la  nuque  ressemble  à  un  chaînon;  de  ealena.  On  dit  encore 
populairement  le  chignon. 

CAILASA,  s.  m.  (mythoL),  TOlympe  des  Indiens,  où  Maha- 
deva  est  sup()osé  faire  sa  résidence.  C'est  une  montagne  dont  les 
rocs  et  les  cailloux  qui  s*en  détachent  sont  si  riches  que  chaque 
éclat  est  une  pierre  précieuse. 

GAI  LE  [vieux  mot)t  êtable  à  Brebis,  bergerie. 

GAILBAVA  DE  L'ESTENDOITX  OU  D*ESTE!fDOUX  (JeaN- 

Frauçois),  écrivain  dramatique,  naquit  le  31  avril  1731  à 
Ëstendoux,  petit  village  à  quatre  lieues  de  Toulouse.  Sa  jeu- 
nesse fut  très-dissipée;  mais  les  plaisirs  et  Tescrime  ne  l'occu- 
paient pas  tellement  qu'il  ne  trouvât  le  temps  de  s'exercer  dans 
la  carrière  du  théâtre,  qui  fut  la  passion  ae  toute  sa  vie.  Son 
premier  essai,  représenté  à  Toulouse  en  1757,  fut  bien  accueilli, 
comme  pièce  de  circonstance  :  l'Allégresse  champêtre,  mêlcc 
de  chants  et  de  danses,  célébrait  la  convalescence  de  Louis  XV, 
assassiné  par  Damiens.  Encouragé  par  ses  compatriotes,  Cailhava 
se  crut  apt^elé  à  de  hautes  deslmées;  il  partit  pour  Paris,  em- 
portant avec  son  bagage  poétique  plus  aespérances  que  d'ar- 
gent. Un  premier  ouvrage,  Crispin  gouvernante,  fut  refusé 
par  les  comédiens  français.  11  fut  plus  heureux  quelque  temps 
après.  Dans  le  grand  nombre  de  pièces  qu'il  a  faites,  on  cite  /^ 
Tuteur  duffé  ou  Fille  supposée,  com^ie  en  cinq  actes  et  en 
prose,  imitée  de  Plante;  le  Mariage  interrompu,  autre  comédie 
imitée  de  Plante,  en  trois  actes  et  en  vers;  Arlequin  Mahomet, 
qui  eut  plus  de  quatre-vingts  représentations.  Ces  pièces,  ainsi 
que  d'autres  qu*on  a  de  lui ,  ne  manquent  pas  de  mérite;  il  y  a 
quelquefois  des  traits  d'une  gaieté  piquante;  cependant  ce  ne 
sont  point  des  chefs-d'œuvre  ;  le  style  de  Cailhava  n'est  pas 
toujours  correct;  ses  vers  ressemblent  souvent  à  de  la  prose. 
M.  de  Fonlanes  ayant  été  condamné  à  la  déportation  et  exclu 
de  l'Institut  le  18  fructidor,  Cailhava  se  mit  sur  les  rangs,  et 
fut  nommé  à  sa  place  dans  le  mois  de  germinal  an  vi  (avril 
1798}.  Il  mourut  à  Sceaux,  près  de  Pans,  le  26  juin  1813,  à 
l'âge  de  quatre-vingt-deux  ans,  et  y  fut  enterré  à  côté  de 
Florian.  Il  s'était  occupé  aussi  de  critique  théâtrale  et  littéraire; 
oo  a  de  lui  :  l''  De  l'art  de  la  comédie,  ou  Détail  raisonné  des 
diverses  parties  de  la  comédie  et  de  ses  différents  genres,  suivi 
d'un  traité  de  l'imitation»  Paris,  1772,  4  vol.  in-8»;  réduit 
et  corrige  par  l'auteur,  ibid.,  1786,  2  vol.,  réimprimé  en  1795; 
'i"  les  Causes  de  la  décadence  du  théâtre,  in-8<>;  ^°  Etudes 
sur  Molière,  ou  Observations  sur  la  vie,  les  mœurs  et  les  usages 
de  cet  auteur,  et  sur  la  manière  de  jouer  ses  pièces,  Paris, 
1802,  in-S*».  Il  a  laissé  diverses  autres  compositions  de  ce 
genre;  mais  on  cite  surtout  les  Mémoires  de  sa  vie,  manuscrits, 
qui  contiennent  une  foule  de  faits  curieux ,  de  portraits  et  d'a- 
necdotes; ils  sont  un  tableau  intéressant  et  animé  de  ta  littéra- 
ture, de  la  société  et  de  l'intérieur  de  la  comédie  française  depuis 
1750  jusqu'à  1813;  on  y  voit  figurer  la  plupart  des  notabilités 
contemporaines,  Florian,  Favart,  Dorât,  Lavoisier,  etc.  Ces  Mé- 
moires pourraient  former  de  cinq  à  six  volumes. 

CAILHOL  [vieux  mot),  une  pie  ou  autre  animal  des  deux 
couleurs  blanche  et  noire. 

CAILLA  (Albert),  troubadour  du  xin*  siècle,  est  auteur 
d'une  Sirvente  contre  les  femmes,  qui  ne  fait  pas  regretter  la 
perte  de  ses  antres  productions. 

GAILLARD  (ABRAHAM- JACQUES),  jurisconsulte,  né  à  Paris 
en  1731,  fut  l'élève  et  l'ami  du  célèbre  Pothier.  Ses  premiers 
pas  dans  la  carrière  du  barreau  furent  marqués  par  des  triom- 
phes. Doué  d'une  mémoire  prodiffieuse ,  d'un  esprit  droit , 
d'une  abondance  d'élocution  que  la  préseiîce  d'un  auditoire 
excitait  en  lui  subitement  et  comme  par  inspiration ,  il  joignait 
à  ces  avantages  une  profonde  connaissance  des  lois.  Les  affaires 
les  plus  compliquées  étaient  simplifiées  par  sa  méthode,  et  la 
facilité  avec  laquelle  il  les  traitait  lui  avait  fait  donner  le  surnom 
de  Moule  à  affaires.  Caillard,  mort  en  1776,  a  laissé  quelques 
ouvrages  de  jurisprudence  qui  sont  encore  inédits. 

GAILLARD  (Antoine-Bernard),  né  à  Aignay  en  Bour- 
gogne en  1757,  fut  successivement  secrétaire  de  légation  à 


Parme,  à  Cassel,  à  GopeDbagoe,  ehargé  d'albiRi<h»« 
dernière  ville  et  ensuite  a  Saint-PéteTsmars.  DerHovi^i 
en  1784 ,  il  fut  envoyé  l'année  suivante  en  HoUaBde.  Eii5 
il  était  ministre  plénipotentiaire  à  Berlin.  BappHépcadet 
après  en  France,  il  occupa  la  place  de  garde  dci  vént^ 
relations  extérieures,  et  mourut  en  1807.  On  loi  doit:  J^ 
sur  la  révolution  de  Hollande  en  1787.  Il  a  été  Toa  ér»  to. 
ducleurs  des  Essais  sur  laphysiognomonie, ^thinkih^ 
seur  d'une  riche  bibliothèque,  il  en  fil  imprimer  te  C^ 
en  1805,  in-8<*,  à  vingt-cinq  exemplaires;  mais  il  en  if(éd« 
une  nouvelle  édition  en  1808,  lors  de  la  vente  de  cette  brijp» 
lection. 

CAILLAU  (Jean -Marie),  médecin,  né  à  Gaillaclet4«iÉ 
1765,  se  fit  remarquer  de  bonne  heure  par  on  goMdédé^ 
la  poésie  latine.  Après  avoir  terminé  ses  étodei,ilaMnto 
la  congrégation  de  la  doctrine  chrétienne,  et  essein» 
distinction  dans  plusieurs  collèges  juscia'en  1787,  «^ 
laquelle  il  abandonna  cette  carrière  ainsi  que  la  cnw 
religieuse  dont  il  faisait  partie,  pour  se  fiier  à  BurdemK 
danl  les  premiers  temps  de  son  séjour  daos  cette  nft.n 
chargea  de  l'éducation  de  plusieurs  jeunes  gens,  esUfM^ 
de  Lebrun  des  Charmeltes,  auteur  d'une  HUtein  éim 
d'Arc.  En  1789,  il  commença  l'étude  delà  médecine. Ls» 
naissances  qu'il  acquit  assez  rapidement  le  fireol  dnbcra 
179i  et  1*95  pour  remplir  les  fonctions  de  rocdedii  W 
des  Pyrénées-Occidentales,  dans  les  hôpitaux  de  Biyourd^ 
Saint-Jean  de  Luz.  Il  revint  à  Bordeaux  cnim,Hifmân 
1802  à  Paris,  où  il  prit  le  grade  de  docteur.  De rrfoBriloHmt 
l'année  suivante,  il  s'y  adonna  non-seulenieiAàUpniiqKâ» 
la  ville,  et  à  l'hôpital  dont  il  était  médecin,  m» CMWtiè 
travaux  fort  assidus  de  cabinet,  et  il  reprilks coin priè^ 
qu'il  avait  déjà  commencés  en  1800.  En  1816,  il  fit  m» 
vice-directeur,  et  en  1819  directeur  de  réooledeBMeâr.» 
mort  arriva  le  8  février  18^.  Chaque  année,  il  pobiii 
nombreux  Opuscules,  et  la  poésie  ne  cessa  jamais  (Tiwr^ 
charmes  pour  lui.  En  1812,  il  remporta  le  prix  de li fil** 
l'académie  des  jeux  floraux  de  Toulouse.  C'était  m  vk% 
instruit,  modeste  et  laborieux ,  dun  caractère  sérien.tas 
sensible,  mais  entêté  et  parfois  un  peu  caustique.  Se wnr 
sont  :  1°  Mémoire  sur  la  gale,  suivi  de  cas  de  fnH^éi^ 
maladie,  Bayonne,  1795,  in-S».  —  2»  Avis  ausmèmk^ 
sur  t éducation  et  Us  maladies  des  enfanU,  Bordew^ 
in-12.  —  5"  Mémoire  sur  une  éruption  ventewi  tiin»>^ 
naire  à  la  verge,  Bordeaux,  1 796,  in-8«.  —  A'^Jwmiktim 
de  famille,  Paris  et  Bordeaux,  1797-1798, 4  Tolin^Ctt 
un  ouvrage  périodique  destiné  à  retracer  les  P'^^^Pj^J 
mères  doivent  suivre  pour  nourrir  et  élever  kùBt^'' 
5«  Première  ligne  de  nosologie  infantile ,  Bofdem  J^ 
in.l2.  —  6«  Examen  d'un  livre  intitulé  PhUoiOfkU^ 
par  le  docteur  Lafon,  Bordeaux,  1797.  in-S^.-T»!^» 
la  mortalité  des  enfants  qui  a  eu  lieu  à  Boréeûtainms 
cinq  derniers  mois  des  années  i  v  et  v,  Bordeaux,  1797.  »^ 
8»  Mémoire  sur  un  malade  dont  l'affection  eonsisleAt^ 
ver  des  sensations  désagréables  à  t  approche  issnUstin^ 
deaux,  1799,  in-8«.  —  9»  Mémoire  sur  t  asphyxie  fsrit^ 
sion,  Bordeaux,  1799,  in-8°.  —  10°  Avis  auxmertiitfi^ 
aux  pères,  aux  instituteurs  de  l'un  et  de  toMiTt  tt»,  ^ 
ceux  qui  s'occupent  de  t  éducation  physique  el  ■JJ'r 
finstruriion  et  de  la  santé  des  enfants,  Bof^eaui.  iw»- 
—  11«  Notice  sur  la  vie  et  les  écrits  de  P.  ^««^^ 
1800,  in-8°.  —  ly  Eloge  de  J.-C.  Prossard,  w^H». 
in-8«.  — 13«  Plan  d'un  cours  de  médecine  «^«"'•7*^, 

1800,  in.8o.  --  14«  Discours  prononcé  à  l'éct^eilé^*^ 
médecine,  Bordeaux,  1801,  in-8«.  -  15»  P^r^^ 
d'un  cours  de  médecine  pratique,  Bordcaui,  1***»^ 
16°  Mémoire  sur  une  prétendue  pluie  '«V^'^SJJ^i 

1801,  in-8«.  Caillau  éUblit  avec  raison  que  ce  pï^^rji  • 
on  connaît  un  grand  nombre  d'autrw  «^^'"P'JinJ^f 
poussière  des  étamines  des  plantes  conifères.  —  '1,^1^ 
moires  sur  la  dentition,  1801-1802,  in-8-.  -  ^\JzL 


infantilis  brevis  delineatio  cui  t^àjunguMi^^to^r^ 
quœdam  de  infantia  et  morbis  infantilibus,  Pa^î 


~  19»  Plan  d'un  ouvrage  ayant  pour  l^^ir^ilt 
servir  à  r  histoire  de  la  médecine  et  de  ta  cfwr  ,^ 
deaux,  depuis  le  iv«  siècle  jusqu'en  ««?>.  »;ï^i.f 
in-8».  —  20°  Notice  sur  l'emploi  médical  de  fi^^ . 
contre  les  fièvres  intermitUnUs ,  B^^^^H^rll^/^k^ 
21°  Mémoire  sur  diverses  substances  ^«JJ^Vgos,^ 
mettent  à  portée  de  nuire  aux  hommes,  Bonwjo^f  ^ 
—  22°  Mémoire  sur  la  première  dentitumJSO^ ^ 
in-8°.  —  25°  Essai  sur  fendurcissement  du  imw 


J 


GAIIXB. 


(T57) 


CAIIJ^K. 


i4<>  Shgê  d'A.'S.  iMcardom,  wMecin  à  Bardeaux,  Bordeaux, 
1806,  in-8>.  '  95»  Mémoirt  9Uf  Ui  époqueê  d€  la  médecine, 
Bordeaux,  1806,  iii-8».  —  W*  dnmdéraUont  Mmmaires  «tir 
îtê  enfaniê  à  ffroue  télé,  et  Àferçu  êur  timfiuenee  de  quelques 
tmalmdiee  eur  le  pkifeique  et  le  m&ral  de  l'enfance,  Bordeaux, 
1806,  in-8».  ^  97<*  Avie  iur  la  vaccine,  Bordeaux,  1807,  in-8». 
-  !i8o  Réfleœiome  eur  lee  dangerê  de  retirer  trop  brusquement 
les  enfants  des  mains  de  leurs  nourrices,  Bordeaux,  1807, 
in-8*>.  —  S9<*  Lettre  eontenemt  Cegamen  d'un  ouvrage  de 
M.  Rickerand  sur  les  erreurs  populaires  en  médecine,  Bor- 
deaux, 1810,  in-8^.  —  30^  Instruction  sur  le  croup,  Bor- 
deaux, 1810,  in-8o.  —  31»  Tableau  de  la  médecine  kippO' 
ereuique,  1806,  1811,  iiv^<>.  —  Z^  Mémoire  sur  les  reckuUs 
éans  les  maladies  aiguës  et  chroniques,  Bordeaux,  1812, 
in-8o.  —  W  Mémoire  sur  le  croup,  Bordeaux,  1813,  in-8».  — 
^^^  Réflexions  morales  sur  les  femmes  considérées  comme 
garde^makutes  dans  les  k&pitaux,  Bordeaux,  1813,  in-8o.  — 
ô5<»  Examen  critique  des  nosologies  modernes,  Bordeaux,  181 1, 
io-8*».  —  56"  Rapport  sur  les  moyens  de  réprimer  le  charlata^ 
nisw^,  Bordeaux,  1816,  in•8^  —  37<»  Eloge  de  Villaris,  Bor- 
deaux, 1817,  in-8**.  —  38"  Réflexions  sur  la  mort  prématurée 
de  quelques  enfanU  célèbres,  Bordeaux,  18t8,  in-8».  —  39"  Ré- 
flexions sur  l'art  d'écouter,  considéré  relativement  à  la  $néde- 
rine,  Bordeaux,  1818,  îo-8".  —  'lO*'  Réflexions  sur  les  vémnics 
et  sur  quelques  auteurs  qui  ont  traité  des  affections  mentales, 
Bordeaux,  1818,  in-8".  —  41»  Eloges  de  Mingelouseaux  père  et 
flls,  Bordeaux ,  1818,  in-8".  —  4:2"  Eloge  d'Eusèbe  Valli,  Bor- 
deaux ,  1818,  in-8".  —  43^  Mélanges  de  médecine  et  de  chirur- 
gie, Bordeaux,  1818, 10-8°.  —  44*'  Réponse  à  une  lettre  et  à  un 
mémoire  de  âf.  CazaUt  sur  la  rage,  Bordeaux,  1818-1819, 
iii-8".  —  45"  Mémoire  sur  Van-Helmont  et  ses  écrits ,  Bor- 
deaux ,  1819,  in*8".  —  46P  Réflexions  médicales  sur  le  pen^ 
chant  des  hommes  à  la  crédulité,  Bordeaux,  1819,  in-8".  — 
47*^  Notice  sur  les  glandes  surrénales,  Bordeaux ,  1819,  in-8". 
—  48o  Plaintes  de  la  fièvre  puerpérale  contre  les  nosologistes 
modernes,  Montpellier,  1819,  în-8".  —  49"  Àlmanach  de  la 
société  de  médecine  de  Bordeaux,  Bordeaux,  1819,  in-8".  — 
!^0"  Notice  sur  Gabriel  Tarragua,  Bordeaux ,  1819,  in-8".  ~ 
31"  Médecine  infantile,  ou  Conseils  à  mon  gendre  et  aux  jeunes 
médecins  sur  cette  partie  de  tart  de  guérir,  Bordeaux ,  1810, 
ifi-8".  —  Caillau  a  inséré  un  ^rand  nombre  de  pièces  de  poésie 
lans  le  recueil  de  racidéniie  des  jeux  floraux.  On  lui  doit 
itissi  une  traduction  française  de  la  Callipédieôe  Claude  Quillet 
[  F.  ce  nom),  Bordciiux,  1799,  in-12;  et  un  poème  en  trois 
rhanis,  intitulé  l'Àntoniade,  1808,  in-8*'. 

CIAILLAVET,  sieur  de  .Monpiaisir ,  né  à  Condom  vers  la  fin 
lu  XVI*'  siècle, embrassa  d'abord  Télat  militaire,  et,apr^  avoir 
^it  plusieurs  campagnes  en  Italie ,  quitta  cette  profession  pour 
Hudier  le  droit.  En  1630,  il  était  avocat  au  parlement  de  Bor- 
deaux ,  et  y  plaidait  avec  quelque  réputation.  L*amour  Tavait 
rendu  poète,  et  c'est  à  une  maîtresse  nommée  Mélinde  qu'il 
adressa  la  plupart  de  ses  vers.  Goujet  dit  que  le  slyle  de  (3ailla- 
^et  tient  beaucoup  de  celui  de  Malherbe;  qu'on  trouve  dans 
nuelqnes-unes  de  ces  pièces  de  l'esprit ,  de  l'imagination ,  de  la 
iouceur  dans  les  expressions.  C'est  beaucoup  que  ce  critique, 
toujours  prêt  à  blâmer  les  vers  amoureux,  lui  ait  donné  de  pa- 
reils éloges.  Les  poésies  de  Caillavet  furent  imprimées  pour  la 
seconde  fois  i  Paris  en  1631,  in-4".  On  trouve  dans  le  premier 
livre  ses  poésies  amoureuses,  et  dans  le  second,  des  stances,  des 
»;l«'*gies ,  des  odes ,  des  épwrammes,  etc.,  et  quelques  lettres  en 
prose.  Il  ne  faut  pas  conlondre  Caillavet  avec  le  comte  de  Mon- 
olaisir,  ami  de  Saint-Pavin,  de  Lalaneet  de  Charleval ,  dont 
M.  de  Saint-Marc  a  réuni  les  poésies  à  celles  de  ses  amis  en 
1759 ,  2  fol.  in-li  (F.  Monflaisib). 

r.  AILLE  (eoliirtifar)  (J^ifl.fuil.).Cet  oiseau  estde  l'ordre  desgalli- 
nacês  et  forme  dans  la  famille  des  perdrix  (perdieides)  un  petit 
l^nre  dont  voici  les  principaux  caractères  :  tîec  court,  large,  peu 
Kaut,la  partie  inférieure  recourbée;  narines  situées  à  la  base  du 
bec,  sur  les  côtés,  etiKCsque  fermées  par  une  membrane  voûtée; 
la  t^te  emplumée,  même  autour  et  derrière  les  yeux.  Pieds  à 
larges  lisses,  dénués  d'éperons,  bien  que  parfois  on  rencontre 
Lin  tubercule  calleux  à  la  place;  queue  courte,  le  plus  sowent 
rmiposée  de  qoatone  pennes  étagées  et  arrondies ,  cachées  par 
es  couvertures  supéneares  et  inférieures;  les  ailes  petites, 
liais  ayaot  la  deuxième  penne  plus  longue  que  toutes  les 
latrcs;  quelquefois  il  arrive  que  c  est  la  première.  Quelques  na- 
luralisles  donnent  au  premier  cas  le  nom  de  type  aigu,  au 
tecond  celai  de  type  iur*ai§u.  —  Les  cailles  diflTèrent  des  per- 
Irix ,  non-seulcfDCDt  par  leur  structure  zoologique,  mais  encore 
l%ar  leurs  roœuri;  elles  sont  peu  sociables  et  vivent  isolées. 


9hez  les  enfants  nowoeam^néSf  Bordeaux,  1806,  in-8".  ~  |  Hormis  le  temps  des  amours  le  mâle  fraye  seul,  et  lorsque  la  fe- 

..^  «.       ^M    «  w ^_        ,j    ,    A  «__j «-_j melle  a  fait  sa  couvée ,  il  faut  qu'elle  en  prenne  soin  dfe-méme. 

Les  mâles  sont  polygames  ;  à  peine  a-t-il  brisé  sa  coquille  que  le 
cailleteau  court.  Il  est  plus  robuste  que  le  perdreau  et  se  passe 

glus  tôt  des  soins  de  sa  mère.  Une  fois  cette  époque  arrivée,  la 
tmille  se  sépare,  et  il  est  rare  que  les  cailles  se  réunissent  ensuite 
avant  que  la  saison  des  amours  revienne.  —  Ce  £enre  parait 
appartenir  aux  climats  les  plus  chauds.  L'Asie,  les  lies  de  la  mer 
des  Indes,  de  l'Océanie,  (le  l'Afrique  et  Madagascar  en  four- 
millent, tandis  qu'en  Europe  on  nen  voit  qu'une  seule  espèce 
qui  émigré  par  troupes  nombreuses  à  l'approche  des  frimats 
qu'elle  redoute  et  qui  lui  enlèvent  sa  subsistance  par  ta  destruc- 
tion des  blés  et  des  insectes.  —  Quoique  les  cailles  soient  fort 
répandues ,  cependant  on  n'a  que  des  données  incertaines  sur 
leurs  mœurs.  — On  sait,  et  maintenant  personne  ne  révoque 
plus  ce  fait  en  doute,  que  les  caill?s  entreprennent  de  longs 
voyages.  —  Cette  inclination  à  se  déplacer  a  certaines  époques 
de  l'année  est  un  des  principaux  caractères  de  la  caille  ;  cela  est 
si  vrai  que  l'on  peut  observer  sur  des  individus  de  cette  espèce, 
pris  jeunes  et  élevés  loin  de  leurs  semblables,  une  très-ffrande 
agitation,  le  soir  et  une  partie  de  la  nuit  aux  mois  d'avril  et  de 
septembre ,  époque  de  la  passe  de  ces  oiseaux.  —  Les  cailles  qui 
parlent  en  septembre  choisissent  d'ordinaire  le  vent  nord  ou 
nord-ouest  qui  les  porte  en  Afrique,  où  elles  se  répandent  jus- 

3u*au  Cap.  Mais  malheur  à  elles  si  le  \eni  vient  à  changer  pen- 
ant  la  traversée  1  —  A  Caprée,  devant  Naples ,  et  en  Morée, 
lors  de  leur  passage,  on  en  fait  une  récolte  i mineuse.  —  I.^ 
cailles  arrivent  en  Europe  dans  le  courant  d  avril  ;  les  chasseurs 
nomment  ordinairement  les  premières,  cailles  vertes,  parce 
qu'ils  les  rencontrent  dans  les  prairies;  passé  cette  époque,  ils 
les  appellent  cailles  grasses.  —  Lorsqu'elles  nous  quittent,  eWeb 
vont  se  répandre  en  Egypte,  en  Asie,  en  Syrie,  etc.  —  Il  y  a 
bien  toujours  quelques  retardataires  qui  ne  peuvent  suivre  la 
troupe  ;  ils  passent  alors  l'hiver  dans  les  endroits  les  pluschaudi» 
possible.  —  1^  caille  a  le  vol  rapide,  mais  elle  se  lève  pénible- 
ment, encore  faut-il  la  poursuivre  ;  elle  fait  presque  autant  de 
chemin  en  courant  qu  avec  ses  ailes.  On  la  chasse  exacteroeni 
comme  la  perdrix.  — Les  mâles  sont  très-lascifs,  on  en  a  vu 
dans  une  journée  s'approcher  quinze  fois  des  femelles.  —Celles- 
ci  dans  nos  climats  ne  font  qu'une  couvée  de  dix  à  quatorze  œufs 
obtus,  d'un  verdâlre  clair,  marqués  de  taches  brunes  et  noirâ- 
tres ;  elles  les  déposent  dans  un  simple  trou  entouré  de  quelques 
brins  d'herbe  et  restent  dessus  trois  semaines.  Au  bout  de  ce 
terme,  les  petits  sortent  de  leurs  coquilles  et  sont  bientôt  en  état 
de  se  suffire  à  eux-mêmes. — L'époque  de  la  ponte  est  vers  la  fin 
de  juillet. — La  caille  est  un  excellent  gibier,  surtout  les  cailles 
grasses  qui  vivent  au  milieu  des  récoltes  de  chanvre,  de  sarrasin, 
des  genêts  et  des  bruyères.  Outre  le  chien  et  le  fusil,  on  la  chasse 
aussi,  suivant  la  saison ,  au  moyen  des  appeaux  vivants  ou  ar- 
tificiels, du  (rama^/,dc  la  tirasse  et  du  Iraineau.  — Les  cailles, 
surtout  les  mâles,  ont  le  caractère  triste  et  querelleur.  Les  an- 
ciens considéraient  beaucoup  ces  oiseaux.  —  Les  principales 
variétés  de  cailles  sont  :  la  caille  \u\uaiTe{perdix  coturnix), 
longue  de  sept  pouces  trois  ou  quatre  lignes,  queue  de  quatorze 
pennes,  bec  et  pieds  couleur  de  chair.  — Chez  le  mâle,  au  bout 
d'un  an  après  la  première  mue,  les  plumes  de  la  tète  sont  bran 
foncé,  les  bords  roussâlres.  Au-dessus  des  yeux  est  une  liande 
d'un  blanc  jaunâtre  qui  se  dirige  de  chaque  côté  sur  la  nuque. 
Une  autre  moins  large  passe  au  milieu  du  crâne  à  Toccipul;  la 
gorge  est  rousse  avec  deux  bandes  de  brun  roussâtre;  le  cou,  le 
dos,  le  croupion  et  les  épaules  offrent  un  mélange  de  jaunâtre  et 
de  noir,  de  roux  et  de  gris.  —  Les  femelles  se  distinguent  do 
mâle  par  leur  gorge  blancliâtre  et  sans  tache ,  la  couleur  plus 
foncée  du  dos  et  des  taches  noires  presque  rondes  qui  parsè- 
ment la  poitrine  et  la  partie  inférieure  du  cou.  —  Au  reste,  les 
localités  et  la  nourriture  peuvent  faire  varier  la  couleur  et  la 
grandeur  des  individus.  —  On  voit  même  des  cailles  noires , 
mais  cela  n'a  lieu  qu'en  domesticité.  —  La  odlIc  à  ventre  perlé 
[cotumim  perlata),  de  Madagascar,  qui  émigré  en  Afrique;  la 
caille  australe  {coturnim  australis),  très-abondante  à  la  Nou- 
velle-Hollande; la  caille  de  la  Nouvelle-Zélande  (  eolunUo' 
novm  Zelandiœ)f  récemment  découverte  par  MM.  Quoy  et  Gai» 
inard.  On  ne  connaît  que  la  femelle.  La  raille  nattée  (eoliir- 
nix  lextilis);  elle  est  un  peu  plus  petite  que  la  caille  vulgaire, 
mais  elle  a  le  bec  plus  gros  et  plus  fort.  Son  plumage  imite  assez 
bien  un  ti.ssu  natté  de  couleurs  noire,  blanche  et  roosse;  elle 
habite  l'Inde.  La  caille  à  fraise  (coturnix  exealfactoria  ),  qui 
tire  son  nom  d'une  fraise  blanche  qu'elle  a  sous  la  gorge  et  qui 
tranche  avec  son  plumage  brun  noir.  Elle  est  moitié  puis  petite 
que  la  caille  vulgaire;  elle  habite  la  Chine.  La  caille  â  gorge 
blanche  (coturnix  torquota),  décrite  par  Mauduit,  a  le  sommet 


CAILU. 


cm) 


de  la  (èt«  noirâtre ,  les  joues  noir  foncé  jusque  sur  le  derant 
du  coUy  encadrant  ainsi  la  ^orge  qui  est  parfaitement  blanche. 
On  ne  sait  quelle  est  sa  patne.  La  caille  hnme  {eolumis  griseaj^ 
Tariélé  de  Madagascar.  La  caille  de  la  Nouvelle-Guinée  (eolur- 
Ntx  novm  Guineœ)^  qui  lire  son  nom  de  sa  patrie.  La  caille  des 
bois  (telrao  $yhalieu$)»  originaire  de  la  côte  septentrionale  d*A- 
fHque.  Cailles  d'Aménque  :  ces  oiseaui  n'ont  aucun  rapport 
arec  nos  cailles,  ils  appartiennent  au  groupe  des  Colins  (  r.  ce 

RlOt). 

CATLLETEAU.  C*est  le  nom  que  Ton  donn«  aux  petits  de  la 
eaâlle  avant  qu'ils  ne  soient  assez  forts  pour  se  passer  de  leur 
inère(  F.  Caille). 

CAILLE  (  Chasse  de  la  ).  î^  caille  se  chasse  au  chien  cou- 
chant et  au  fusil,  au  hallierclà  la  tirasse  (T.  Halier,  Tirasse). 
La  chasse  de  la  caille  au  chien  couchant  n'a  rien  de  particulier. 
On  tend  le  ha  Hier  en  zigzag  ;  c'est  un  petit  filet  d'un  picKi 
de  hauteur  au  plus,  qui  se  tient  perpendiculaire  à  l'aide  de  pi- 
quets :  on  a  un  appeau  ,  le  hallier  se  place  entre  la  caille  et  le 
cnasseur;  le  chasseur  contrefait  la  voix  de  la  femelle,  et  les 
roàlcs  accourant,  se  jettent  dans  les  mailles  du  hallier  dont  ils  ne 
peuvent  plusse  débarrasser.  L'appeau  de  la  caille  est  fait  d'une 
petite  bourse  de  cuir  pleine  de  crin,  à  laquelle  on  ajusle  un 
sifflet  faild*un  os  de  jambe  de  chat,  de  cuisse  d'oie,  d'aile  de 
héron,  etc.,  qu'on  rend  sonore  avec  un  peu  de  cire  molle,  ou 
d'un  morceau  de  peau  mollette  attachée  sur  un  fil  de  fer  en  spi- 
rale, et  collée  à  l'une  de  ses  extrémités  sur  un  petit  morceau  de 
bois  en  forme  de  cachet  ;  et  à  l'autre  extrémité  sur  un  petit  sifflet 
semblable  à  celui  du  premier  appeau.  On  tient  celui-ci  de  la 
main  gauche  appuyé  contre  le  côté  droit,  et  l'on  frappe  dessus 
avec  le  doigt  index,  de  manière  à  imiter  le  chant  de  la  caille. 
L'autre  appeau  a  un  fil  passé  à  l'extrémité  du  petit  morceau  de 
bois  en  cachet,  on  prend  ce  fil  entre  le  pouce  et  l'index  de  la 
main  gauche^  et  tenant  le  sifflet  de  la  droite,  on  pousse  Fappeau 
contre  les  doigts  de  la  gauche,  afin  de  le  faire  résonner  conve- 
nablement. On  peut,  au  lieu  d'appeau ,  se  servir  d'une  caille  fe- 
melle qu'on  a  dans  une  cage  qu'on  entoure  de  hallier  ;  cette 
méthode  est  la  plus  sûre.  On  rôtit  les  cailles  comme  tout  autre 
gibier;  on  les  met  en  ragoût,  ou  on  les  sert  à  la  braise. 

caille  (Andbê),  pharmacien  de  Lyon  au XYi^8iècle,a  traduit 
en  français  la  Pharmacopée  ûe  J.  Sylvius,  Lyon,  1544,  in-8<». — 
Le  Guide  des  apolhicaireê  de  Valerius  Cordus,  ibidem ,  1573, 
in-16.  —  Jardin  «i^cftco/ d'Antoine  Mizault,  1587,  in-8». 

CAILLE  (Jean  de  la)  ,  libraire  et  imprimeur  de  Paris,  mort 
en  1790,  est  auteur  d'une  Hitfoire  de  timpriwurie  et  de  laU- 
hrairie,  1689,  in-4<*,  ouvrage  rempli  d'inexactitudes,  mais  qui, 
bien  que  surpassé  par  Prosper  Marchand  et  Mercier  de  Saint- 
Lé^r,  ne  laisse  pas  que  d'être  encore  recherché  par  les  amateurs 
qni  tiennent  à  reunir  tout  ce  qui  a  paru  sur  l'ongine  et  les  pre- 
miers temps  de  la  typographie. 

caille  (  Louis-Nicolas  de  la),  l'un  des  astronomes  les 

S  tus  laborieux  et  les  plus  savants  du  dernier  siècle.  B  naquit  à 
inmigny  en  Thiésarche  le  15  mars  1715,  et  mourut  à  Paris  le 
31  mars  1769,  à  l'âge  de  quarante-neuf  ans.  Son  père,  ancien 
■lilitaire  et  capitaine  des  chasses  de  M*"'  la  duchesse  d)e  Ven- 
dôme, consacrait  tous  ses  loisirs  à  l'élude  des  sciences ,  et  parti- 
culièrement de  la  mécanique.  Il  tâcha  d'inspirer  te  même  goût 
à  son  fils,  et  l'envoya  au  collège  de  Lisieux  pour  y  faire  ses  étu- 
des :  de  rapides  progrès  et  un  excellent  caractère  annonçaient 
dès  lors  ce  que  serait  un  jour  le  jeune  la  Caille.  H  avait  su  mé- 
riter l'estime  et  l'affection  de  tous  ses  maîtres ,  lorsque  la  mort 
de  son  père  le  laissa  sans  autre  ressource  que  la  protectiom  du 
doc  de  Bourbon.  — Pour  se  créer  une  position  honnête  et  indé- 
pendante qui  lui  permit  de  suivre  ses  ^ts  pour  les  sciences,  la 
Caille  résolut  de  se  vouer  à  l'état  eccicsiastiqoe,  et  commença  en 
conséquence  l'étude  de  la  théologie.  Il  subit  même  divers  exa- 
mens avec  succès,  reçut  le  diaconat,  mais  ne  s'éleva  jamais  plus 
haut  dans  la  hiérarchie  sacerdotale,  soit  qu'il  fût  emporté  par 
son  amonr  pour  l'astronomie,  soit  plafiôt  que  h  vent  de  Fincré- 
dulité  qui  soufflait  alors  fût  parvenu  jusqu'à  lui  et  eût  anéanti  sa 
foi.  Quoi  qu'il  en  soit,  dans  toute  la  suite  de  sa  carrière  il  se  con- 
duisit comme  un  laïque ,  mais  nousajouterons  comme  un  homme 
plein  de  probité  et  de  désintéressement.  Un  seul  exemple  le 
prouvera.  —  Chargé  par  le  gouvernement  de  tracer  la  carte  des 
Hes  de  France  et  de  Bourbon,  il  employa  quatre  ans  à  ce  travail, 
et  ne  dépensa  au  trésor  que  9,144  livres  5  sous,  tant  pour  lui 
qœ  pour  un  horlc^er  qui  l'avait  accompagné  et  pour  les  frais  de 
construction  et  d'instruments.  —  A  l'âge  de  vingt-trois  ans,  la 
Caille  avait  déjà  acquis  des  connaissances  si  étendues  et  si  variées 
en  astronomie,  ^u'it  fut  présenté  à  Jacques  Cassini  par  le  savant 
Fouchy.  Cassini  lui  donna  un  logement  à  rObaervatoire,  où  il 


se  lia  d'amitié  avec  Métal  ei  s'aowcia  à  m  tiaiWL  \k  fa 
ensemble  la  description  géogfiplH^n»  ëei  céte  de  pfa 
depuis  Nantes  jusqv'à  Bayonne.  L'wfftiode  ci  ïhék^m 
cavaetérisoiefit  les  opérations  du  jetiiie  aitfooon  lui  m» 
rent  l'iMimeur  d'être  associé  à  la  vériicatkm  dth  mmlkm 
dont  on  coromençaît  alors  à  s^eecnptt .  La  pr^iiiiM  filaH 
dans  la  mesure  des  degrés  peut,  a  phmmi  ég»di,iM^ 
eomparatsen  avec  la  dernière  nMsnreqai  tiaèéCâkLim 
déployait  otie  patience  et  mm  activité  infuiÂlti^n^g, 
pein«  si  on  peut  le  snivre  dans  ses  rapidei  ncmàmmt 
montagnes  d'Auvergne,  à  Bonrges,  Rnodei,  Aito^iiM^ 
dant  le  rigoureux  hiver  de  1740»  —  Tandis  qn'ipinM«« 
la  France,  il  fWl  nommé  professeur  de  roatwiMlM|BBn^ 
MaiarUi.  En  rempiissant  ces  nouveNei  fbadkmiaïKaa 
et  son  activité  accoutiianés,  il  puWia  imiiiiii wiil  iluu. 
de  géométrie,  de  mécanique,  d'attronooûe  etfoiiiKii 
calculs  d'éclipsés  pour  dix-huit  cents  ans,  mimimtfi^ 
mier  volume  de  l'Art  de  vérifter  les  dates,  proufcstiti* 
ardeur  il  poursuivait  ses  trava«x  astronoîm^  i*» 
qm.  Pourtant  les  lunettca  méridsennei  éla«B(pnai|»» 
connues  en  France  :  celles  qu'il  avait  vies  te  loiiHpnaa 
peu  deeonûance,  il  s'attadm  à  la  méthode  des  hiBfeno» 
pondantes,  comme  la  seule  qni,  malgré  sa  loiM,^i 
assurer  l'exactitude  à  hiquelle  il  tendait  DèiraMrnil.i 
était  en  possession  d'an  oMervatoire  oonstroit  dovm  wps 
colléffe  MaEarin;  et  là ,  fidèle  à  la  méthode  faMt  fii  im 
cm  devoir  préférer,  il  passait  les  jours  et  hmÉi  okrwr  k 
soleil,  les  planètes  et  swrtont  les  étoiles.  —  (mméomm 
et  de  vérifier  les  étoiles  australes  qui  ne  »  tevntjjwsn 
l'horiion  de  Paris,  il  forma  le  projet  d'os  nmniafé 
Bonne-Espérance  :  il  vit  aussitôt  tonllesaitiqaipiimiiiii 
de  ce  déplacement  pour  la  parallaxe  de  u  laK,cdkérV« 
et  de  Mars,  et  enfin  peur  les  réfhKtÎMis.  Assbioîi^hCs 
il  crut  d'abord  l'objet  de  son  voya(^  maiifié;iMii,iiw* 
persévérance,  il  jparrint  à  détennincr  les  peatof*» 
dix  mille  étoiles,  n  ima^na  en  fetveur  desmnufciiiw 
ans  moyens  graphiques  ingénieux  et  PCcesMJwif  laj^ 
liariser  avec  une  méthode  qui  devait  les  cAnycrpbM 
des  calculs.  D  représenta  les  nouvelles  coaMlfa*»*^ 
par  lui  sur  un  planisphère  de  six  pieds  qui  «tewa^* 
l'Observatoire .  Pour  utiliser  les  loisiffsds  ce  ^T^y  * 
un  degré  de  l'hémisphère  austral  avec  la  pui*"JJ|* 
apportée  dans  les  degrés  d«  France.  Nsus  wm  «F» 
ou  il  leva  aussi  avec  le  plus  grand  soin  les  «■•••■'v 
France  et  de  Bourbon.— De  retour  à  Paris,  il  l'alfa»** 
veau  dans  son  observatoire,  et  partagea  sob^'P*^*'*^ 
servations,  ses  calculs,  ses  devoirs  d'académicien  wtFj* 
et  enfin  la  publication  de  ses  ouvrages.  €e fat  itei^''' 
jour  ses  TtAtes  du  êoM ,  ses  F<mdemenU  de  «  «*2; 
suite  des  Ephémériâeê ,  et  qu'il  comawiwa  pJ^PTyl 
ment  à  s'occuper  de  la  lune  et  des  éloOei  isrffaW;^ 
vraje,  qui  lui  a  coûté  la  vie,  a  été  rédigé  P"""**.*^?!! 
mais  on  regrette  que  l'éditeur  n'ait  pas  dosne  p»  »|"T 
à  des  calculs  arides  et  fastidieux  pour  tootaoUe^r 
servateur  lui-même. 

CAILLÉ ,  qualité  d'un  liquide  décoinpoié  par  osj^r 
conque,  et  qui  forme  une  masse  plus  ou  «"^  ^^"^ 
dit  :  du  êang  caillé,  du  lail  caillé.  On  emploie  ^rZ, 
dernier  mot  tout  seul  et  dans  la  forme  sobsUPP^fV,, 
quer  le  lait  qui  est  dans  cet  étal,  et  oui  fâiten  gfw«l^ 
nourriture  de  beaucoup  d'habiunts  des  «'^'"P'Ç'^- 
des  hautes  montagnes,  telles  que  celles  de  fAntefyr^ 

CAILLÉ^BLANG,  S.  m.  {dUmie),  prédpilé  de  ^0^ 
d'argent  et  d'acide  marin.  .^...mmés'' 

CAILLBAU  (GiLLBS),  aai|ael  DnveidiCT  ?  «•"Jf ^,, 
ticles ,  sous  le  nom  de  Gilles,  poi»«n»«f*"»?V2r!r^ 
province  d'Aquitaine  et  de  l'ordre  des  frèrw  w^SÏ-î** 
Fiers.  D  a  traduit  du  hiUn  deux  lellresdeiawtJtfJ^'' 
Basile,  imprimées  à  Lyon,  1545,  et  ««"P^î^ai^ 
sur  lesquels  on  peut  consulter  Duverdier  et  wo»*|-0i 
Ce  dernier  bibliographe  le  donne  pour  9»^^/tl!Z]fi 
tontes  les  veu^es  femmes,  tant  du  Viol  ^•«^■rj , 
ment,  lesquelles  ont  vécu  sous  U  règle  de  •^"JV  ^|S 

GAILLEAU  (AlfDRi-CHABLBS),  Hi^W"»»^^ 

mort  en  1798,  a  donné  une  t^^^2^t^9^ 
d'élrcnnes  badines  et  plaisantes;  la  f^^^^rL^>^ 
Bachelier  de  SalammHiue,  t76f ,  «fol  «»i#' "l^JS** 
f oHouf,  5 vol.  in- 12,  ett:.;  mais  Mp« •••flïïfiif'f 
il  serait  tout  à  fait  onbHé.  sans  le  Dieêtwi^M^^^^rf^k 
kUtoriqme  H  cHiique  dee  liwreê  tp«m,  «wmp  ^ 


CAILUB. 


(TW) 


ëMf  99tk,  îlOBy  %  TOl.  in^y  nmis  qoe  les  anmtetm  désignent 
fÊf  le  nom  da  libraire.  M.  Branet  a  donné  nn  sopdément  à 
ees  iFokiiiNS  en  iftOS,  et  plus  tard  a  rendu  le  trarail  de'Dock» 
iMitlIe»  par  la  publtcation  de  son  Manuel  du  libraire ,  S«  édî- 
lioD. 

CAILLBBOTB  et  CAiLLBBeTis,  termes  marhîmes  dont  le 
franier  s'apptiqoe  à  une  espèce  de  tenons  à  croc  que  Ton  mé- 
Mge  sur  les  faces  de  la  mècne  d'an  mât  d'assemblage ,  et  qoi 
s'embollent  dans  ées  entailles  correspondantes  dont  les  jumelles 
sont  poonrues.  —  Les  Caillbbotis  sont  une  espèce  de  griHage 
ta  de  treîlKs  fait  de  petites  pièces  de  bois  légères,  entrelacées 
et  mises  à  angles  droits,  dont  on  recouvre  les  écoutilles.  Les 
caillebolis ,  dont  Tobjet  est  de  donner  du  jour,  de  Tair  et  on 
pmsgc  à  la  famée  dans  un  combat ,  confiennent  très-bien  à 
■■  vaisseau  de  goerre  ;  mais  la  marine  marchande  doit  considé- 
wr  qa'ane  éoabtille  à  caill<i)otis  donnant  toujours  de  Feaa 
dans  4e  maavaîs  temps ,  offre  un  inconvénient  à  éviter  pour  an 
«mre  do  eoiBnieroe,  qui  ne  doit  jamais  souffrir  d*hamidité 
eslreses  ponts. 

CAILLKBOTE»,  y.  a.  {gramm.)^  mettre,  réduire  en  caillots. 
-  Sbcailleboter,  V.  pron.  se  mettre  en  caillots. 

€AILLEBOTlN  (F.  CaL£BOTIN). 

CAiLLfiMTTE,  8.  f.  (éetm.  tuêt) ,  masse  de  lait  caillé. 

^J^*-W^|i*AIT{6o<aii.) ,  nom  valgairedn  çenre  gaiUet,  de  la 
™"*«5^  ruéiaeéeêf  et  en  particulier  du  gaïium  luleum ,  dont 
m  dialiDg«e  plusieurs  espèces  :  le  gaïium  jaune ,  le  gatium 
Mmk,  le  gaUum  uligtuus  (spongieux,  putride),  et  le  gaHum 
•eeroefccfU  oa  fral^oii.  Ces  différentes  espèces  ,  que  Ton  cul- 
•ifc  dans  les  jardins ,  Tiennent  aussi  spontanément  dans  les 
«Ainps,  où  la  demière  est  même  très-incommode  par  la  fe- 
cdite  avec  laquelle  ses  fraiU  s'attachent  à  tout  ce  qui  les  louche  : 


i  J  une  de  ces  espèces ,  le  gtUium  jaune,  la  propriété  de  faire 
Mller  le  lait.  Parmentier  s'est  assuré ,  par  une  suite  d'ex- 
penenoes  variées,  que  celte  croyance  n'est  pas  fondée;  mais  on 
^ploie  avec  avanUge,  en  Angleterre  surtout ,  les  sommités 
■euries  de  cette  espèce  pour  donner  une  couleur  jaune  au 
leorre  et  au  fromage. 

eAiiXBMBirr^  s.  m.  {gramm,),  état  du  lait  ou  d'une  autre 
■qtieur  qui  se  caille.  Il  est  peu  usité. 

CAILLER,  v.  n.  p.  {chimie).  Cailler  et  coaguler  sont  mots 
ynonymes;  cependant  cailler  ne  se  dit  ordinairement  que  du 
an^  et  du  lait,  et  plus  particulièrement  du  lait.  On  ne  peut 
are  en  parlant  d'autres  liqueurs  qu'elles  se  caillent  ou  qu*on 
w  rait  cailler;  on  se  sert  alors  du  terme  de  coaguler.  On  peut 
n  parlant  du  sang  se  servir  également  du  terme  de  coaguler  et 
le  celui  de  cailler.  On  dit  aussi  quelquefois  en  chimie,  en  par- 


rt  marin,  et  il  s'y  fait  un  précipité  en  caillé  blanc. 

CL41LLKR ,  f.  n.  (vieux  mot),  chasser  aux  cailles,  siffler  les 
ailles.  —  Cailler,  s.  m.  vase  à  boire ,  verre,  lasse,  gobelet  ; 
Eiacbine  à  prendre  les  cailles,  et  appeau  qui  contrebit  le  cri 
le  ces  oiseaux. 

CAILLES  (Ecrii.  êointe).  Dieu  envoya  des  cailles  aux  Israé- 
les  en  deux  occasions  :  la  première,  dans  le  désert  de  Sin, 
eu  de  jours  après  le  passage  de  la  mer  Rouge;  la  seconde ,  au 
ampcment  qui  fut  appelé  Sépulcres  de  concupiscence  ;  ce  qui 
rnva  au  printemps ,  lorsque  les  cailles  passent  de  l'Asie  en 
•urope:on  en  trouve  alors  une  très-grande  quantité  sur  les 
Otcs  de  la  mer  Rouçe  et  de  la  Méditerranée.  Dieu  fft  élever  un 
eot  qui  lea  jeta  au  dedans  et  au  dehors  du  camp  des  Israélites, 
t^^!  grande  abondance ,  qu'il  y  en  eut  pour  rassasier  plos  d'un 
iiiJion  de  personnes  pendant  plus  d'un  mois.  Ludolf,  dans  le 
[»apitrei5du  premier  livre  de  son  Hisioire  d' Ethiopie,  préiend 
u  iJ  s  agit  ici  non  de  cailles,  mais  de  sauterelles ,  dont  il  y  a 
ne  quantité  prodigieuse  en  Orient ,  qui  sont  très-bonoes  à 
langer,  et  que  les  Arabes  amassent  en  monceaux  et  conser- 
•nt  dans  le  sel  pour  se  nourrir.  Mais  cette  prétention  est  dé- 
duite par  le  terme  hébreu  selaw,  qui ,  du  consentement  des 
indues  et  des  versions  orienUles ,  des  interprètes  anciens  et 
CMiveaaXySignifie  une  caille, et  non  une  sauterelle  (Exod,,  16. 
5;  iVittu.,H,32).  V  >      » 

4: AILLES  {mythol.),  Latone,  persécutée  par  Jnnon,  fut  chan- 
*^  V^^^^  par  Jupiter,  et  se  réfugia  sous  cette  forme  dans 
tle  de  Délos.  Les  Phéniciens  sacrifiaient  la  caille  à  Hercule,  en 


nénuife  ée  et  que  ce  héros,  que  TyiAion  avait  loé,  fit  rappelé 
à  la^e  par  rôdeur  d'une  caille  quiolaûs  lui  fît  sentir. 

C41LLET  (GuiLLAmnE),  psysan  du  Beauvoisis .  se  mit  à  la 
I6le  de  i'inirreclîon  dite  la  jacquerie ,  qui  se  forma  en  1558 
dans  le  omà  de  b  Fraoce,  aotaamient  en  Picardie,  pendant  U 
captivité  du  roi  Jean  en  Angleterre.  Le  nom  de  jacquerie  fut 
donné  à  ce  rassemblement,  p^vce  que  ceux  qui  le  composaient, 
presque  tous  paysans,  s  étaient  déclarés  les  mandataires  du 
peuple,  appelé  Jacques  Bonhomme,  soit  par  les  nobles,  soit  par 
les  séditieux  eux-mêmes.  I«es  Jacques  .  au  nombre  de  près  de 
100,000  hommes^  divisés  par  bandes,  armés  de  bâtons  ferrés, 
après  avoir  ^rge  un  grand  nombre  de  gentilshommes,  pillé  et 
brdlé  des  châteaux,  furent  vaincus,  dispersés  ou  anéantis  par 
les  seigneurs  de  Picardie ,  de  Flandre  et  de  Brabant  confédérés, 
ayant  a  leur  tète  le  dauphin,  deouis  Charles  V.  Gaillet,  fait  pri- 
sonnier par  le  roi  de  Navarre,  Cnarles  le  Mauvais,  eut  la  tète 
tranchée  en  1359. 

€AILLET  (Jean),  jésuite,  né  à  Douai  en  1578,  mort  en  1698^ 
alaissé  un  ouvrage  intitulé  :  lllusiria  sanclorur^  virorum  exem- 
pta, eu, ,  per  singulos  anni  dies^  8  vol.  in-8®. 

CAILLET  (Paul),  n'est  connu  aue  par  un  livre  assez  singu- 
lier :  Tableau  du  WMriage  représenié  au  naturel ,  Orange , 
1635,  in-12. 

€A1LLBT  (BÈN igmb),  profcsseorde  belles-lettres  au  collège  de 
Navarre ,  né  a  Dijon  en  1644,  mort  en  1714,  est  auteur  de  plu- 
sieurs petiles  pièœsde  vers  btinset  français  imprimées  dans  di- 
vers recaeBs,  etd'ourragesdramatiaues  inédilstlont  la  collection 
en  2  vol.  in-8^  faisait  partie  de  la  Libliothèque  de  la  Vallière. 
On  en  trouve  la  liste  dans  la  Bibliothèque  des  théâtres  de  Mao- 
point  et  dans  la  Bibliothèque  de  Bourgogne, 

€A1LLETAGE ,  S.  m.  Qramm.),  bavardage  de  caillettes.  D 
est  peu  usité. 

CAi^LETBR ,  V.  n.  {gramm,) ,  babiller  beaucoup,  jaser,  par- 
ler à  tort  et  à  travers. 

€AiLLETOT,  S.  m.  (hf<(.  nat.),  lepetildu  pleuronecte  turbot 

CAILLETTE.  Ce  mot,  qui  est  aujourd'hui  le  synonyme  poli 
de  bavarde  ou  de  commère  (pris  dans  la  même  acception),  fut 
employé  pendant  longtemps  dans  une  acception  aiflférente. 
Caillette,  dans  plusieurs  ouvrages  du  tvi*  siècle ,  a  la  significa* 
tion  de  niais,  foi ,  imbécile, 

CAILLETTE,  s.  f.  (anat.  eomv,),  quatrième  estomac  des  anî- 
ouax  numoants ,  ainsi  nommé  parce  qu'on  en  retire,  chez  le 
veau,  ï'affneau ,  le  dbevreau ,  etc.,  une  matière  propre  à  faire 
cailler  le  lait ,  et  connue  sous  le  nom  depr^siir»  (F.  Ëstoaiac). 

CAILLETTE,  fou  de  François  P%  dont  le  nom  a  été  oublié 
dans  la  BiograjMe  universelle,  et  se  retrouve  dans  le  Sup- 
pUtnênt,  d'après  nos  indications,  est  le  héros  de  l'un  des  ro- 
mans bistoriquesdu  pseudonyme  bibliophile  Jacob.  Ce  qu'on  sait 
de  lui  se  borne  à  bien  peu  de  chose;  et  les  mémoires  contempo- 
rains ne  lui  donnent  ni  la  grâce ,  ni  la  délicatesse ,  ni  le  courage 
que  s'est  plu  à  lui  prodiguer  l'auteur  des  Deux  Fous,  Dans  les 
Contes  de  Bonaventure  des  Perriers,  la  seconde  nouvelle  con- 
cerne trob  fous  de  François  T',  nommés  Caillette ,  Triboulet  et 
Polile.  Ces  trois  hommes,  tels  que  des  Perriers,  valet  de  chambre 
de  la  reine  de  Navarre ,  les  représente,  étaient  plutôt  des  idiots 
que  des  fous.  Il  fallait  bien  aimer  à  voir  l'humanité  dégradée 
pour  s'amuser  de  leurs  inepties  ou  des  ignobles  traitements 
qu'on  ne  rougissait  pas  de  leur  faire  subir.  l)es  pages  attachent 
Caillette  par  l'oreille  à  un  poteau  :  il  se  croit  condamné  à  pas- 
ser là  toute  sa  vie,  et  s'y  soumet.  On  lui  demande  qui  Ta  ainsi 
attaché? il  n'en  sait  rien  ;  si  ce  sont  les  (>ages?  oui;  s'il  les  re- 
connaîtra bien?  oui.  On  les  fait  tous  venir ,  et  chacun  proteste 
que  ce  n'est  pas  lui  qui  a  fait  ce  tour  ;  Caillette  soutient  que  ce 
n'est  pas  lui  non  plus.  Je  n'y  étais  pas,  disent  tous  les  |)agcs  à 
la  fois  ;  je  n'y  étais  pas  non  plus,  dit  Caillette.  —  Certes,  il  n'y  a 
pas  grand  esprit  là  dedans,  et  l'on  ne  saurait  comprendre  quel 
charme  un  roi  pouvait  Irouver  à  écouler  de  semblables  sor- 
nettes ,  et  à  payer  un  homme  pour  les  dire.  Où  Giillette  est-il 
né  ?  où  est- il  mort?  à  quel  igel  que  nous  importe,  et  com- 
ment le  constater.  A.  S.-r. 

CAILLEU  TASSART,  S.  m.  {hist.  nat,),  espèce  de  poisson  da 
genre  des  dupes  (  F.  Clupanodon). 

CAILLI ,  s.  m.  (6olan.) ,  cresson  qui  croit  dans  un  lieu 
nommé  Cailli ,  aux  environs  de  Rouen.  Dans  certains  endroits 
on  donne  ce  nom  au  cresson  de  fontaine. 

CAILLlilBES  (F.  CaLLIÈRES). 

CAILLIQUE,  S.  m.  {hist.  nat,),  sorte  de  poisson  de  mer. 

(lAiLLOS, CAILLOEL,  CAiLLOUEL  (vieus  moO,  cspècc  de 
poire  qui  est  remplie  de  grumeaux  ou  de  ^lites  pierres,  et 
qui  n'est  bonne  qu'à  cuire. 


CAUXT.  (  760  ) 

CAILLOT,  S.  m.  [médee.) ,  coocrétiou  molle  fornée  par  le 
ra{]({procheinentde8  parties  fibreuse  et  colorante  du  saog»  et  par 
la  séparation  de  sa  partie  séreuse  (  F.  Sang). 

€AiLLOT-ROSAT ,  8.  m.  (AoT/tc.) ,  poire  ainn  Dommée 
parce  qu'elle  est  pierreuse ,  et  qu'elle  a  un  goût  de  rose. 

CAiLLOTiSy  8.  m.  (iechnoL)f  espèce  de  soude  dont  les 
morceaux  sont  aussi  durs  que  les  cailloux. 

CAiLLOC.  Vulgairement,  ce  nom  est  appliqué  à  plusieurs 
pierres  susceptibles  de  poli  et  employées  dans  la  fausse  bijou- 
terie ;  mais  il  est  plus  particulièrement  donné  aux  pierres  si- 
liceuses, dures  et  roulées.  La  chimie  appelle  caillou  les  pierres 
qui  contiennent  beaucoup  de  silice;  aussi  dit-on,  terre  des 
cailloux ,  pour  designer  le  précipité  de  cette  dissolution  par 
un  acide,  et  ligueur  aes  cailloux,  pour  la  dissolution  de  la  silice 
dans  les  alcalis  (F.  Alcali  ,  Silice,  etc.).  —  Caillou  (mi- 
nerai,) {V.  Silex).  —  Caillou  d'Alençon  ou  diamant  d*A- 
LENÇON.  On  appelle  ainsi  de  petits  cristaux  de  quartz  transpa- 
rents (F.  Quartz).  —  Caillou  d'Angleterre  (F.  Poudin- 
gue). —  Caillou  d'Egypte,  espèce  de  jaspe  (  r .  Jaspe).  — 
Caillou  de  roche,  variétédu-pètre-silex(r.  Pètre-Silex). 

caillou  ,  s.  m.  [lechnoL),  Les  ouvriers  en  cuivre  jaune 
appellent  caillou  un  outil  formé  d'un  caillou  plat  en  forme  de  ci- 
seau de  menuisier ,  et  emmanclié  de  bois ,  dont  ils  se  servent 
pour  ôler  la  crasse  et  la  cendre  des  creusets. 

CAILLOUAS8E,  S.  f.  (lerm,  de  carrière) ,  nom  que  l'on 
donne  à  la  pierre  meulière  lorsqu'elle  est  olanche,  luisante, 
dense  et  en  forme  de  moellon. 

CAILLOUTAGE ,  S.  m.  coll.  (arch,) ,  ouvrage  fait  de  cail- 
loux. GroUe  de  cailloulagey  Chemin  de  eailloutage. 

CAILLOUTAGE,  s.  m.  (IfcAfio/.),  peinture  qui  imite  la  couleur 
de  l'intérieur  des  cailloux  dans  un  tableau.  —  Cailloutagb  ; 
amas  de  cailoux  se  dit  encore  d'une  petite  montagne ,  ou  d'un 
enjolivement  pittoresque  que  l'on  élève  artislemcnl  avec  une  sorte 
de  cailloux  variés  de  couleurs ,  dans  les  jardins,  cours,  parterres 
ou  bosquets  (F.  Rocaille). 

caillouter  ,  V.  a.  (lechnoL),  garnir  de  cailloux,  répartir 
des  cailloux  sur  une  route  pour  lui  donner  de  la  solidité. 

caillouteux  ,  EUSE ,  adj.  (gramm.)y  plein  de  cailloux, 
semé  de  cailloux. 

CAILLOUTIS.  On  appelle  ainsi  un  composé  du  plus  gros  sable 
tiré  des  rivières ,  mêle  à  des  pierres  siliceuses  concassées  et 
répandues  sur  les  routes.  Les  Anglais  se  servent  d'une  pierre 
calcaire  fort  dure  qui ,  mêlée  et  dùmée  par  couches ,  rend  les 
routes  unies ,  et  leur  donne  une  solidité  durable  et  qui  résiste 
parfaitement  aux  intempéries  des  saisons,  ainsi  qu'aux  voilu- 
res les  plus  chargées.  M.  Macadam  est  l'inventeur  de  ce  pro- 
cédé :  on  emploie  à  ce  travail  les  pauvres  des  paroisses. 

CAILLY  (Jacques  de  »  connu  sous  le  nom  d^ÀceUly,  cheva- 
lier de  l'ordre  de  Saint-Michel,  né  à  Orléans  en  1604,  a  laissé 
Îuelques  vers  imprimés  d'abord  sous  le  titre  de  Diverses peliies 
*oésiei  du  chevalier  d'Àceilly,  Paris*  Andr.  Cramoisy,  1667, 
in-i2,  réimprimes  dans  le  recueil  de  Pièces  choisies,  tant  en 
prose  qu'en  vers,  publié  par  Lamonnoye,  la  llaye  (Paris),  t7l4, 
3  vol.  m-13  ;  et  encore  dans  le  Recueil  de  pièces  galantes  en 
prose  et  en  vers  de  M""^  Lasuxe  et  de  Pètisson,  1748,  in-12,  5 
vol.  La  plupart  des  pièces  deCailly  sont  versifiées  naturellement; 
quelques-unes  sont  citées  quelquefois,  telles  que  celles-ci  : 


Dis-je  quelque  choie  aiêez  belle, 
L'antiquité  toute  en  cervelle , 
Me  dit  :  Je  Tai  dite  avant  toi. 
Cesl  une  plaiMnte  donzelle  ; 
Que  ne  venait-elle  après  moi  I 
J'aurab  dit  la  chose  avant  elle. 


Tout  le  monde  connaît  son  épigramme  contre  les  étymologistes: 


Alfana  vient  è!e<pius^  sans  doulv; 
Mais  il  faut  convenir  aussi 
Qu'en  venant  de  là  jusqu'ici 
Il  a  bien  changé  sur  la  roule. 


Cailly  te  disait  allié  de  la  famille  de  la  Pucelle  d'Orléans.  Il  est 
mort  en  1673. 

CAILLT  (Adrien-Guillaume],  littérateur,  né  en  1727, 
reçut  une  éducation  soignée  au  coll^  de  Beauvais  où  il  rem* 


^•. 


CAIM-AKAir. 

porta  tous  les  prix.  Il  suivit  d'abord  la  carrière  de» 
comme  volontaire  dans  l'arlillerie,  et  chanta  les 
l'armée  française  après  la  bataille  de  Footenoy,  où  il 
battu.  Il  revmt  à  Paris  avec  le  comte  d'Eu,  grand 
l'artillerie,  qui  le  nomma  trésorier  de  ses  doniaioei. 
pondre  à  la  confiance  de  sou  protecteur,  Cailly  eain  cher  u 
notaire,  où  il  acquit  les  connaissances  nécessaires  â  «et  aasn^ 
fonctions.  Après  la  mort  du  comte  d'Eu,  en  1775,  Ch%«Ari 
un  coin  de  terre  à  la  campagne,  où  il  allait  pasaer  loos  la  ivi 
(K)ur  s'^  livrer  plus  tranquillement  â  la  culture  des  lettm  >i 
titres  littéraires  sont:  plusieurs  DivertissewkenU^  etmki^memivk 
1750,  pour  les  fêles  que  la  duchesse  du  Maine  donoait  aSoMii 
Don  Alvar  et  Muicio,  opéra  en  trois  actes,  tiré  ds  nmm,  m 
Gil-Blas,  et  joué  sans  succès  en  1770  au  Théàlre-IUttcn;  fSm 
cation  d'un  prince,  autre  pièce  reçue  au  iBèfoe  thèÈÊni^** 
poque  de  la  révolution  ;  le  Temple  de  Gnid^^  grand  «■»• 
trois  actes  ;  des  Poésies  insérées  dans  les  Blremmes  difmk 
YAlmanach  des  Muses,  etc.,  et  une  foule  de  chantons 
souvent  à  Beaumarchais  et  à  Boufllers.  Membre  de  la  i 
belles-lettres  de  Paris  depuis  sa  fondation,  il  j  lot 
pièces  fugitives,  entre  autres  le  Jugement  de  Pàris^ 
mant  où  il  a  su  concilier  la  décence  et  la  ^ràce.  Cail/j, 
céder  sa  modestie  aux  instances  de  ses  aans,  s'ocmpail  4r  i»- 
blier  un  recueil  intitulé  :  Contes  en  vers,  chmnmms  et  ftm 
fugitives,  Paris,  an  i\  (1800),  in-8''  de  388  pages,  lanp'i 
mourut  le  t9  septembre  de  la  même  année  d'une  êtiaqmt  4w^ 
plexie.  A  la  demande  de  son  fils,  son  corps  fut  iabmméi  ^  " 
ville  dans  le  jardin  où  reposaient  depuis  sept  uu  îm 
de  son  ami  Favart.  M.  Alissan  de  Chazel,  secrdaiiedeUi 
des  belles-lettres,  prononça,  le  15  octobre  soivanU  tm  éloge  è 
Cailly,  imurimé  dans  le  même  format  que  les  poésesde  oto-a 
mais  que  l'on  ne  trouve  pas  toujours  en  lëte  dece  feoMÎL  ïa 
poésies  de  Cailly  sont  en  général  graveleuses,  qooiqa'cttoflirt 
pour  la  pluprt  l'ouvrage  de  sa  vieillesse,  et  composées ^eiài 
te  régime  ae  la  terreur  qu'il  ne  manque  pas  de  t1i|iMftTTr  A 
peut  en  dire  autant  des  quatre  premiers  chants  aane  pm 
intitulé  :  Mon  radotage,  ou  Mes  vieiiieê  freéanies,miiu 

Sas  achevé.  Cailly  a  coopéré  au  Journal  d4S 
I"»*  Mérard  deSaint-Jusl  (1). 

caillt  (Charles),  né  à  Vire  en  175S,  entra  Uxi'fimi 

la  carrière  au  barreau,  et  s'élant  montré  dès  le  coe 
l'un  des  partisansde  la  révolution,  il  remplitdansie 
du  Calvados  différentes  fonctions  administratives  el 
entre  autres  celle  de  commissaire  près  les  trihuoanx  ati^im- 
minel  deCaen  ;  il  y  fit  preuve  de  sagesse,  de  modération,  cIr«^ 
Quelques  services  aux  victimes  de  la  tvrannie  réiwrfuiiiwr 
Dénoncé  bientôt  lui-même  comme  fédéraUsie^  el  mis  hank  «. 
il  ne  dut  son  salut  qu'à  des  circonstances  parlicolîéres,  el  b^k 
nient  au  siège  de  Granville  par  les  Vendéens,  i|iii  iu  ti» 
l'attention  des  conventionnels.  Après  le  0  Ihenindor,  i  ccc 
dans  les  fonctions  publiques.  Il  était  commissaire  du  éxtôm 
près  l'administration  départementale  du  Calvados  en  iTT. v^ 
qu'il  fut  destitué  comme  soupçonné  d'appartenir  an  pMli  f 
allait  succomber  dans  la  journée  du  18  fructidor.  Son  dskie 
ment  le  nomma  néanmoins  en  1798  député  au  consci  «s»- 
ciens,  dont  il  devint  secrétaire  l'année  suivante.  Il  y  itaanf 
port  sur  le  notariat,  et  soutint  lesdroits  de  la  répuliuqne  av  • 
successions  des  émigrés.  Il  parla  encore  dans  cette  assnaNér  « 
le  réffime  hypothécaire,  sur  le  vagabondage  et  sur  d*aotmd- 
jets  de  législation.  Après  le  18  brumaire,  Cailly  entra  ém  ^ 
magistrature  :  nomme  d'abord  jug^  an  tribunal  d'appel  de  Os. 
il  devint  plus  tard  conseiller,  puis  président  de  chaafart  i  - 
cour  royale.  Il  est  mort  dans  l'exercice  de  ces  fbnctiaB»  ^  * 
janvier  1831 .  Caillv  avait  toujours  cultivé  les  lettres,  et  i  êitf .: 

des  membres  les  plus  assidus  de  l'académie  de  Gaen.  Le 

de  cette  société  contient  plusieurs  mémoires  do  sa 

On  a  encore  de  lui  :  1°  Rapport  on  eon$eii  dm 

forganisation  du  noIartVu,  1799,  in-8*»;  2*  Diu 

le  préjugé  qui  attr^ue  aux  BgYptiêns  flumm^ur  dm  pn 

mières  découvertes  dams  lit  sdencêê  et  Im  arU,  l«#  é  rmeaim 

de  Caen,  1803,  \n-9P. 

i:aim-akan,ou  plus  correctement  caim-mbkam ,  f<  ' 


(1)  Dans  une  petite  biographie  critiqae»  qoî  nrwt 
tulée  tê  Tribunal  d'JpoUon,  3  vol.  ia-lg,  on  ht  :  «  : 
beioiii  de  l'éveDlail  quand  il  entend  les  yveleiwei  bm<  cA 
pièces  fugitives  du  père  ;  u  et  dans  rtrticle  de  CaiSj  fis.  Il  n* 
ron  pouvait  faire  rÎAcr  wetUe  avee  helU,  miêéhcon' 
barae,  ce  dianionnier  opiniâtre  travaîUcrail  avec  oae  i 
lilé.  » 


CAIMITUB. 


(7«i) 


CAIN. 


iiiMn  <f  une  dignité  éminente  dans  Tempire  ottoman.  Ce  nom 
est  formé  de  deux  mots  arabes  qui  signifient  celui  qui  lient  ia 
placé  é'un  aufre,  qui  remplit  les  fonctions  d*un  autre,  et  par 
conséquent  on  l'emploie  dans  tous  les  cas  où  il  s'agit  de  desi- 
gner un  substitut  ou  un  lieutenant;  mais  on  Fanplique  spéciale- 
ment k  deux  officiers  supérieurs  dans  la  hiérarchie  du  ministère 
ottoman  :  Tun  est  le  lieutenant  du  grand  viiir  ,  (|u*il  accom- 
pasne  partout,  et  dont  il  est  en  ouelgue  sorte  le  secrétaire  d'Elat 
ecTe  chef  du  divan,  quoiqu'il  n  y  ait  que  Yoix  consultative.  La 
commission  est  suspendue  lorsque  le  grand  vizir  est  auprès  du 
sultan  et  dans  les  lieux  qu'habite  le  souverain.  Ce  grand  officier 
est  plus  connu  sous  le  nom  de  Kehaya-bey,  —  Le  second 
calm-mekam,  qui  est  véritablement  le  substitut  du  grand  vizir, 
le  remplace  en  cas  d'absence;  il  est  nommé  aussitôt  après  son 
départ»  et  entre  en  fonctions  immédiatement.  Il  agit  avec  plein 
pouvoir,  ordonne  et  chanse  tout  â  son  gré.  Toutefois,  il  ne  peut 
abroger  une  ordonnance  du  grand  vizir,  ni  déposer  ou  faire  dé- 
capiter les  vieux  pachas.  Il  siège  toujours,  soit  a  Gonstantinople, 
sœt  dans  toute  autre  résidence  de  l'empereur,  où  son  ministère 
se  compose  des  attributions  de  gouverneur  et  de  lieutenant  gé- 
néral de  police.  Il  a  sous  ses  ordres  le  bostandji-baschi  et  le 
seghan-baschi  (commandant  de  rinfanlerie);  mais  il  était  infé- 
rieure l'agha  des  janissaires  avant  la  destruction  de  cette  milice 
redoutable.  Quoique  le  calm-mekam  n'ait  rang  qu'après  les 
vizirs  et  qu'il  ne  puisse  s'immiscer  dans  l'administration  de  la 
justice  et  des  affaires  religieuses,  son  pouvoir  égale  celui  des 
pachas  dans  leurs  gouvernements,  et  il  est  ordinairement  nommé 
pacha  k  trois  queues  lorsqu'il  cesse  ses  fonctions  temporaires  de 
caYm-mekam.  Rival  do  grand  vizir  pour  l'autorité,  il  est  tou- 
jours en  mésintelligence  avec  lui,  et  il  en  est  souvent  résulté 
entre  eux  des  luttes  dans  lesquelles  l'un  ou  l'autre  a  suc- 
combé. 

CAIMAH  (hisl.  nat.),  nom  d'une  espèce  de  crocodile  d'Améri- 
que, qui  a  le  museau  large  et  court,  et  aont  la  voracité  égale  la  force 
(  r .  Crocodile).  Les  nègres  estiment  beaucoup  la  cuair  du  caï- 
man, celle  de  la  queue  surtout,  qu'ils  font  rôtir  et  qui  est  en  effet, 
dit-on,  un  mets  dc^licieux  ;  mais  la  poursuite  de  cet  animal  est 
d'autant  plus  difficile  et  plus  dangereuse  qu'il  est  très-friand 
lui-même  de  la  chair  du  chasseur,  et  que  la  nature  lui  a  donné 
non-seulement  la  force  de  se  défendre,  mais  encore  l'audace  de 
prendre  quelquefois  l'offensive. 

4:aiman  ou  catman  ((/^ogr.),groupede trois  petites  fies  de  la 
mer  des  Antilles,  au  sud  de  Cuba  et  à  50  lieues  nord-ouest  de  la 
Jamaïque.  La  plus  grande,  dite  Grand-Gilman ,  est  la  seule 
habitée.  On  y  compte  150  à  300  habitants,  qui  pilotent  les  bâ- 
timents et  approvisionnent  la  Jamaïque  de  tortues,  très-abon- 
dantes dans  ces  parages.  Cette  Ile  n'a  pas  de  port  pour  les 
grands  navires,  mais  seulement  un  bon  ancrage  au  sud- 
oaest. 

CAIMAND,  AXDE,  s.  (araifiiii.),  gueux,  fainéant,  mendiant. 
Il  est  vieux  (Hoiiif)  (F.  Qdèmandeub). 

CAIMABIDBB,  V.  n.  (K.  QoÉHANDER). 

€:aimandbitr,  edse,  adj.  (F.  Quémandeub). 

<:ai9I  biamrillah,  vingt-sixième  calife  abasside,  succéla, 
ran  4M  de  l'hégire  (1030  de  J.-C.),  à  Cader-Billah,  son  père. 
Contraint  d'abandonner  Bagdad,  dont  Bessassyrv,  lun  de  ses 
principaux  officiers,  s'était  emparé,  le  sultan  du  Koraçan,  Tbo« 

Soul-Bey,  le  rétablit  dans  ses  Etats.  Après  la  mort  dcThogroul, 
lim  reçut  du  fils  et  du  petit-fils  de  ce  sultan  plusieurs  autres 
services  qu'il  paya  par  un  entier  asservissement  a  leurs  volontés. 
Il  mourut  Tan  467  de  l'hégire  (1075  de  J.-C.).  Il  a  laissé  quel- 
tfues  vers  estimés. 

CAINE  ou  CAIMO  (Pompée),  médecin  ,  né  à  Udine  dans  le 
Prioul  en  1568,  exerça  son  art  dans  plusieurs  villes  de  l'Italie,  et 
mourut  à  Titian  en  1638.  On  a  de  lui  :  De  ealido  innaio 
Hb.  ni,  1636,  in-4»;  De  febrium  pulridarum  indicationibuê 
ima:ia  Galeni  methodum,  etc.,  Padoue,  1628,  in-4<». 

CAIMIRI,  s.  m.  (àûi.  nat.),  très-jolie  espèce  de  singe  du 
(cnre  des  sagouins  d'Amérique;  c'est  le  saïmiri  de  Buffon. 

CAINITE8,  s.  m.  pi.  secte  de  gnostiques  qui  croient  posséder 
jn  savoir  surnaturel. 

GAIMITIER,  ckryiophffUiêm  {botoH.)^  penUndrie  monogynie 
ie  Linné,  supothées  de  Jussieu.  —  Caractère  général.  Calice  à 
ânq  parties,  corolle  campanulée,  à  cinq  lobes  ouverts,  autant 
l'éUmines,  un  stigmate  quasi-bifide;  fruit,  une  baie  globuleuse, 
livisée  en  dix  loges,  dont  chacune  est  occupée  par  une  graine 
xMnprimée.  Trois  espèces  sont  bien  connues  ;  croit  aux  Antilles; 
ion  fruit  répand  une  odeur  fade  et  désagréable.— Caimitieb  a 
FKiJiLLESAmGBi«TABS(cArifMpfty/lNai«rigffiilfiiiii) :  feuilles peti- 

IV. 


tes,ovales«  striées  blanchesetargentces  en  dessous;  fruit  rond  et 
petit,recherché  par  les  habitantsdes  Antilles.  Arbre  de  (aille  assez 
élevée.  —Caimitier  a  fruit  bond  (ehrysophyllum  enïmilo\ 
arbre  qui  s  élève  très-haut,  feuille  ovale,  couverte  en  dessous 
d'un  duvet  jaune  éclatant,  d'où  lui  vient  son  nom  latin  ;  produit 
un  fruit  nommé  caïmite ,  assez  agréable  quand  on  a  pu  sur- 
monter la  répuffnance  qu'inspire  1  odeur  fade  qu'il  répand.  Il  y 
a  trois  variétés  de  cette  espèce  :  celle  dont  le  fruit  est  rouge  et  les 
feuilles  ferrugineuses  en  dessous  ;  celle  dont  la  pulpe  est  d'une 
teinte  bleuâtre,  et  celledont  le  fruit  est  très-petit,  et  queNicolson 
appelle  caîmiticr  à  petit  fruit.  —  Caimitieb  a  feuilles  gla- 
bres (ckryêaphyllum  glabrum).  Les  feuilles  de  cette  espèce  sont 
glabres  en  dessus  et  en  dessous.  Fruit  sans  saveur  et  de  la  gros- 
seur d'une  olive.  Son  bois  est  dur;  il  passe  pour  incorruptible,  et 
sert  à  faire  les  clôtures  dans  les  terrains  cultivés. 

GAIN,  premier  fils  d'Adam  et  d'Eve,  dont  le  nom  hébreu  est 
généralement  traduit  parpo«4ei«ton,  parce  qu'on  suppose  qu'Eve 
s'écria,  dans  le  ravissement  de  sa  joie,  en  le  mettant  au  monde  : 
cr  Voilà  que  je  pos$êde  maintenant  un  fils,  d  Caîn ,  disons-nous» 
veut  dire  plutôt  fils  du  travail^  de  la  peine,  et  l'exclamation 
d'Eve  doit  se  traduire  ainsi  :  a  J'ai  forme  un  homme  avec  beau- 
coup de  travail  et  de  peine  ;  d  traduction  qui  rend  parfaitement 
l'accomplissement  de  la  malédiction  divine  prononcée  contre  la 
femme  :  a  Je  multiplierai  à  l'infini  les  peines  et  les  iluuleurs  de 
ta  grossesse;  tes  enfantements  seront  i^nibles,  »  et  de  celle  par 
laquelle  Dieu  avait  condamné  l'homme  au  travail  :  «  La  terre 
sera  maudite  à  cause  de  ton  crime  ;  tu  n'en  tireras  la  nourriture 
qu'à  force  de  fatigue  et  de  peine.  »  Il  n'y  a  rien  de  certain  sur 
l'époque  précise  de  la  naissance  de  Caïn;  seulement  elle  a  dû 
être  très-rapprocliée  de  la  création,  puisque  ce  fut  aus>il6t  après 
avoir  créé  le  père  et  la  mère  du  genre  humain  que  Dieu  institua 
le  mariage,  et  qu'il  leur  dit  :  a  Croissez  et  multiplier,  »  mais 
postérieurement  à  leur  expulsion  du  paradis  terrf^stre,  car  il 
serait  impossible  autrement  d'expliquer  comment  Cam  et  Abel 
auraient  pu  contracter  en  naissant  le  péché  originel.  Caïn  se 
livra  à  la  culture  de  la  terre,  et  c'est  du  fruit  de  ce  tra\ail  qu'il  fit 
au  Seigneur  l'offrande  à  laquelle  fut  préférée  celle  d'Abel.  Moïse 
et  saint  Paul  indiquent  les  raisons  de  cette  préférence,  l'un  en 
disant  qu'Abel  offrit  ce  qu'il  y  avait  de  meilleur  parmi  les  pre- 
miers-nés de  son  troupeau,  qualité  qu'il  ne  marque  point  dans 
l'offrande  de  Caïn;  l'autre,  en  nous  apprenant  que  celle  d'Abel 
fut  plus  abondante  ou  meilleure,  et  qu'elle  fut  animée  d'une 
foi  vive.  On  ne  sait  pas  au  juste  par  quel  signe  Dieu  fit  connaître 
la  préférence  donnée  à  l'offrande  d'Abel.  Les  Juifs,  se  fondant 
sur  divers  événements  semblables  de  l'histoire  sainte,  conjec- 
turent que  ce  fut  par  un  feu  du  ciel  qui  la  consuma  sans  toucher 
à  celle  de  son  frère.  Cette  préférence  mit  le  trouble  dans  le  cœur 
de  Caïn  et  l'agitation  dans  tous  ses  sens.  La  tristesse  et  l'abatte- 
ment parurent  sur  son  visage.  Dieu,  touché  de  son  désespoir, 
chercha  à  le  faire  rentrer  en  lui-même  par  ces  paroles  de  con- 
solation :  d  Pourquoi  es-tu  si  irrité?  pourquoi  ton  visage  si 
abattu?  Amende-toi,  et  ton  pardon  est  assuré;  mais  si,  persistant 
dans  les  noirs  projets  qui  roulentdans  ta  pensée,  tu  fais  le  mal,  ton 
crime  sera  toujours  présent  à  ton  espnt ,  et  tes  remords  ne  te 
laisseront  pas  un  moment  de  repos.  »  Caïn,  sourd  à  cette  voix, 
attira  son  frère  dans  un  lieu  écarté,  lui  chercha  cjuerelle  et  se 
souilla  par  le  premier  meurtre  qui  ait  ensanglante  la  terre.  Le 
Seigneur,  dont  ce  crime  semblait  devoir  provoquer  une  vengeance 
éclatante,  se  contenta  de  lui  dire  :  a  Caïn,  où  est  At)el,  ton 
frère  ?D  Caïn,  au  lieu  de  s'avouer  coupable  et  de  recourir  à  la 
miséricorde  de  Dieu,  crut  pouvoir  se  soustraire  à  cette  question 
importune  par  la  réponse  évasive,  qu'il  n'en  savait  rien  ;  qu'il 
n'était  pascnarg^éde  la  garde  de  son  frère.  Alors  le  Seigneur  pro- 
nonça contre  lui  cet  arrêt  terrible  qui  devait  retentir  dans  toutes 
les  générations  :  <k  Quel  crime  affreux  as  -  tu  commis?  La 
voix  du  sang  de  ton  frère  s'est  élevée  jusqu'à  moi  ;  elle  ne 
peut  être  apaisée  que  par  une  punition  exemplaire.  Tu  seras 
proscrit  de  cette  terre  abreuvée  du  sang  innocent,  condamné  à 
une  vie  errante  et  vagabonde.  Le  champ  que  tu  cultiveras  à  la 
sueur  de  ton  front  ne  te  rendra  point  le  fruit  de  tes  travaux  ; 
et,  poursuivi  sans  relâche  par  le  plus  épouvantable  souvenir, 
tu  ne  croiras  voir  dans  tous  les  hommes  que  des  vengeurs  de 
ton  fratricide,  d  Cet  arrêt  foudroyant  fit  enfin  comprendre  à 
Caïn  toute  Ténormité  de  son  crime  :  il  se  reconnut  indigne  du 
pardon,  ne  vit  autour  de  lui  que  les  horreurs  de  la  mort,  et  crut 

Îu'il  serait  la  victime  du  premier  homme  qu'il  rencontrerait, 
lieu  le  rassura  encore  contre  cette  crainte,  en  lui  dénonçant  l<i 
sévère  punition  de  quiconque  oserait  attentera  sa  vie,  et  lui  con- 
firma cette  promesse  rassurante  par  un  signe,  c'est-à-dire,  suivant 
l'opinion  qui  nous  semble  la  plus  probable,  par  un  miracle  qui  ne 
devait  plus  laisser  subsister ae  crainte  à  cet  ^rddans  son  esprit. 

96 


CAIRAir.  ( 

f>l  éTéfiement  doit  être  placé  dans  laeent  vingt-neuTièmeannée 
d*Adain,  puisque,  selon  rEcrilure  sainte,  cesl  en  Tannée  cent 
trente  que  naquit  Seih,  destiné  à  remplacer  Atiet  dans  la  fa- 
nnile  des  pères  du  genre  humain.  Cette  époque  certaine  fournit 
réponse  au  système  de  Lapeyrère  et  aux  difficultés  de  Ifeyie,  en 
fofeur  des  préadamites  :  ces  deux  auteurs  prétendent  en  enn^ 
dore  Texisteuce  de  Tarrét  prononcé  par  le  Seigneur  contre 
Gain  (  F.  là-dessus  Crouzas,  Examen  du  fyrrhonhme,  et  une 
bonne  dissertation  sur  Tarlicle  Gain  de  Bavle,  dans  les  Mé- 
WHrires  de  Trévoux  de  mai  1788).  Gain»  après  avoir  longtemps 
erré,  se  retira  dans  la  terre  du  Nod»  à  Torietit  d*Eden.  Sa  ûU 
mille  s*étant  prodigieusement  multipliée,  il  y  construisit  des 
cabanes,  dont  on  a  l'ait  une  ville  appelée iTenocA,  du  nom  de  son 
fils.  On  ne  sait  point  I  e|N)que  de  sa  mort.  Suivant  une  ancienne 
tradition,  il  fut  tué  par  L^mech,  son  neveu;  mais  cette  tradition 
n'est  nullement  certaine.  Josèphe,  sur  Taulorité  de  qui  on  ne 
peut  guère  compter  ici,  dit  que  Gain  commit  toute  sortededépré- 
dations;  qu'il  s*adonna  au  iit>ertina^,  qu'il  sut)stitua  le  luxe  à 
fantique  simplicité  des  mcn]rs,qu1l  établit  te  premier  le  droit  de 
propriété  en  séparant  les  héritages  par  des  haies,  et  qu'il  fut 
rinventeur  des  poids  et  mesures.  —  il  sortit,  au  miHeu  do  ii** 
fliècle,  du  sein  des  vakntinieiis,  selon  saint  Irénée,  ou  de  celui 
des  nirolaîles,  sehm  saint  Epiphane,  une  secte  de  carnilesqui 
affectaient  pour  Caïn  une  vénération  toute  particulière.  On  les 
appela  aussi judui^ff,  parce  que  dans  leur  culte  ils  associèrent 
Judcs  à  Caïn.  Ils  reconnaissaient  une  vertu  supérieure  à  celle  du 
Créateur,  qu'ils  nommaient  sagesse;  mettaient  la  perfection  de 
la  raison  à  commettre  sans  pudeur  toutes  sortes  d*infamies , 
prétendaient  que  chaque  action  infinie  avait  son  ange  tutélaire 
qu'ils  invoquaient  en  s'y  livrant.  Ces  sectaires  avaient  un  Eoan- 
gite  de  JudaSf  un  livre  de  VÀMe$nnonde  mini  Paulei  quelques 
autres  écrits  remplis  de  choses  horribles.  Une  femme  de  cette 
secte,  nommée  Qointille,  qui  avait  ajouté  des  pratiques  encore 

Elus  abominables  à  celles  des  caïn  Iles,  pervertit  en  Afrique 
eaucoup  de  monde.  On  croit  que  ce  furent  ses  prédications 
qui  engagèrent  Tertullien  à  écrire  son  traité  :  Ih  bttpiismo. 

CALNAN  eut  pour  père  Enos,  alors  âgé  de  quatre-vingt-dix 
ans,  et  naquit  Tan  du  monde  325  *  Genèse,  ch.  v,  v.  9).  On  ne 
oonnaft  aucune  particularité  de  la  vie  de  ce  patriarche.  Il  engen- 
dra Malalêel  à  Tâge  de  soixante  dix  ans,  et  mourut  âgé  de  neuf 
cent  dix  ans,  Tan  du  monde  1255.  L*évan^éliste  saint  I.uc  fait 
mention  de  Caïiian  dans  la  généalogie  qu'il  donne  du  Sauveur 

ich.  m,  V.  57).  Caïnao  est  nommé  Jared  par  l'historien 
osèphe. 

CAINAN,  fils  d*Arphaxad,  naquit  Tan  du  monde  1694,  et 
mourut  âgé  de  trois  cent  soixante  ans.  Les  Septante,  qui  ont 
augmenté  les  années  des  patriarches,  lui  donnent  quatre  cent 
soixante  ans  h  ré|K>aue  de  sa  mort.  Selon  ces  interprètes,  il 
avait  cent  trente  ans  lorsqu'il  engendra  Salé;  mais,  suivant  le 
calcul  ordinaire,  il  n'était  alors  âgé  que  de  trente  ans.  Les  sa- 
vants sont  partagés  sur  l'âge  et  l'existence  même  de  Caïnan.  On 
oe  trouve  ni  son  nom  ni  ses  années  dans  Turiginal  hébreu  de  la 
Genèse  et  du  Deulérow^me.  On  le  chercherait  vainement  dans 
la  Vulgale,  dans  la  paraphrase  chaldaïque,  dans  Josèphe,  dans 
Bérose,  dans  Philun,  dans  Théophile  d'Antioche,  dans  Jules 
Africain,  dans  saint  Epiphane;  maison  le  voit  dans  la  version 
des  Septante  et  dans  la  génêaloffie  de  J.-C.  donnée  par  saint 
Luc  :  Qui  fuit  Suie»  qui  fuit  Caïnan ,  qui  fuit  Àrphaxad 
(ch.  111,  V.  35).  Voici  son  i  niai  rement  les  différentes  opinions 
sur  une  question  obscure  qui  ne  semble  point  de  nature  à  pou- 
voir être  jamais  éclaircic.  Quelques  auteurs  ont  pensé  que 
Moïse  avait  omis  Caïnan  parce  qu*il  ne  voulait  compter  que  dix 
généralions  depuis  Adam  jusqu'à  Noé,  et  depuis  Noé  jusqu'à 
Abraham.  Plusieurs  ont  cru  que  les  Juifs  avaient  supprimé  le 
nom  de  Caïnan  de  leurs  exemplaires  dans  le  dessein  de  rendre 
suspects  les  soixante-dix  interprètes  et  l'cvangèliste  saint  Luc; 
d'autres  ont  prétendu  qu'Arphaxad  fut  père  de  Caïnan  et  de 
Salé  ;  de  Salé,  selon  Tordre  naturel,  et  de  Caïnan  selon  la  loi.  Il 
en  est  qui  veulent  que  Caïnan  et  Salé  soient  un  même  person- 
nage, indiqué  par  les  Septante  et  par  saint  Luc  sous  ces  deux 
noms.  Ceux  qui  soutiennent  que  Caïnan  a  été  ajouté  dans  la 
version  des  Septante,  et  qu'il  est  passé  de  là  dans  l'évangéliste, 
prétendent  que  raulorilc  de  l'hébreu,  de  la  Vulgate,  du  chaldéen 
et  du  syriaque  doit  prévaloir  sur  celle  des  Septante  ;  que  saint 
Luc  n'ayant  fait  que  copier  ces  interprètes,  son  texte  en  cet  en- 
droit ne  peut  être  d'une  plus  grande  autorité  que  la  leur;  que 
les  changements  faits  par  les  Septante  dans  les  années  des  pa- 
triarches .suflisent  seuls  pour  infirmer  leur  autorité  dans  tout  ce 
qui  est  contraire  au  texte  hébreu,  et  que  d'ailleurs  il  résulte  des 
èrlilions  des  Septante  Comparées,  qu'elles  diffèrent  entre  elles. 
Plusieurs  écrivains  pensent  que  le  nom  de  Caïnan  est  étranger 


) 

au  texte  même  des  Septante  ;  que  ces  interprèles  tm  tj 
point  mis,  que  les  plus  anciens  Pères  ue  Ty  ont  poim  Ul  h 
effet,  ils  ne  comptent  que  dix  généralions  depuis  Not^nu 
Abraham;  et  il  y  en  aurait  orne,  si  l'on  y  oompren»!  tt^m 
Enûn,  des  critiques  habiles  supposent  que  k  nom  &t  CMtmm 
se  trouvait  point  dans  les  premiers  textes  &t  saint  Lac,  H  fil 
n*y  est  entré  que  par  l'interpolation  de  quelque  rapbi^  (f  « 
cette  question,  qui  a  tant  occnpé  les  savants,  CuimMi  es  k 
Pierre  et  II.  Calniet,  sur  la  Genèse;  Grotios,  swr  shbI  tac 
la  dissertation  d'Ussérius  sur  Caïnao,  etc.)» 

CAINCA  (F.  KaHINGA}. 

GAINCITE,  CAiXCIQl'B  (F.  KABIlfUTK,    KABlKigill 

CAINB,  cmna  (vieux  mol),  le  repas  du  soir»  le 

CAiHiTOy  s.  m.  (^ofufi.),  genre  de  planles  à 
pétales. 

CAIN1TES(F.  CaIN). 
CAINUM  (F.  CaENOM). 

CAio(F.  Cayot). 

€AiFA-8€BoaA,  S.  f.  (boian.)^  espèce  de 
nommée  au  Malaiiar.  Les  brames  rapueUeiit  essUrm 
Portugais  bobsu^a  ealaènssen^  les  ilollandais  /ka 
J.  Commelin,  dans  ses  noies,  lui  donne  le  no»  àtm 
pynfttrmiâ,  seu  ptfo  amarus.  Elle  est  annuelle,  et  s'Hènrtè 
hauteur  de  vingt  pieds  environ ,  s'attadianl  à  loaiet  1rs  '  ' 
qu'elle  rencontre.  Ses  tiges  sont  pentagones,  ipi 
lignes  de  diamètre.  Ses  fetiilles  ont  la  ÏMtnt  iwm 
rottd ,  de  six  pouces  environ  de  diamètre,  M 
sixième  à  leur  origine,  marquées  de  cinq  angWsUam  ilnr 
contour,  et  de  trois  à  cinq  denticules  senirâeol  <le  rhaqantlL 
vert  brun  ,  fermes,  moins  molles  que  ilans  la  calebuip,  n» 
levées  de  cinq  nervures  principales,  rayonnantes  en  itfnii,< 
portées  sur  un  pédicule  presque  une  fms  plus  court  qn'dla  U 
vrille  qui  sort  de  leurs  aisselles  est  commonénir&l  ni 
quelquefois  à  deux  branches  aussi  longues  qu'elle».  Lni 
sortent  solitairement  de  chaque  aisselle  des  feuilles  sapi'  ' 
les  mâles  sé^iarés  des  femelles  sur  le  même  pied.  Les 
forment  une  étoile  jaune  de  deux  pouces  de  diamèi/r, 
sur  un  pédoncule  cylindrique  de  même  longueur,  4ri 
Qu'elles  égalent  à  peine  la  longueur  du  pédicule  àsi 
Chaque  fleur  femelle  est  posée  sur  l'ovaire.  Elle  ooa»' 
calice  insensible  à  cinq  denticules,  et  en  une  corolL?i' 
taies  elliptiques,  grands,  concaves,  une  fois  plu»  Koc^f^ 
larges ,  striés  en  long,  dentelés  sur  leurs  bonis  dans  Irar  MHi 
supérieure ,  et  ouverts  horizontalement  en  étoile.  L*o«arc 4 
au-dessous,  sous  la  forme  d'un  (puf  aussi  longoc'euxtrioa- 
roniié  en  dessus  par  un  style  sessile,  parta^  en  Irais  stt| 
hémisphériques,  épais,  velus  sur  leur  face  iiitérievre.  L* 
en  mûrissant,  devient  une  baie  en  poire  ou  sphét  ique,  v 
petite  queue  de  trois  pouces  de  diamètre  sur  Crois  poocnrt  éa 
de  longueur,  verte,  à  écorce  ligneuse,  dure,  épaitfvdrtvi 
lignes,  à  chair  pleine,  blanche,  a  six  loges,  ne  s% 
et  contenant  vers  ses  parois  environ  soixante  g n 
horizontalement  sur  six  rangs,  attachées  un  peu, 
un  long  filet  qui  sort  de  l'anffle  intérieur  que  fornieni  In  «xt- 
sons  charnues  au  centre  du  fruit.  Chaque  graine  est  rtlipi^ 
pointue  par  le  bout  de  son  attache ,  longue  de  cinq  li^cnr».  m 
fois  moins  large,  jaunâtre,  marquée  d*un  sillon  ci rcuUirraaMr 
de  chacune  de  ses  faces.  La  caipa^schora  croit  conunonnMi 
au  Malaltar,  surtout  autour  de  Warapiili,  dans  les  lieux  drsf'^ 
incultes  et  peu  fréq  entés,  et  fleurit  dans  la  saison  drsnio"- 
Elle  est  Irès-aiiière  dans  toutes  ses  parties ,  mais  surtoai  w»* 
chair  de  son  fruit.  Son  suc  se  boit  avec  un  peu  de  muscaïk^r 
arrêter  le  hoquet.  Sa  chair,  avant  la  maturité ,  s*a«ale  ptirr  ào 
Teau  chaude  pour  procurer  le  vomissement,  dissipe  Irssnrï- 
inents  de  poitrine  et  les  migraines,  et  facilite  raocourfcrw^ 
On  l'emploie  en  bain  pour  fortiHer  le  cœur  dans  les  dêlaîftMc^ 

})ilée  avec  ses  graines,  celte  même  chair  évolue  les  Qr^mr^  h 
a  description  de  cette  plante,  on  voit  qu'elle  ne  peut  rli» :  ■ 
coloquinte,  comme  Ta  pensé  J.  Commelin,  mats  une  »fwf  ^ 
pèce  de  calebasse,  eueurbiia,  qui  doit  être  placée  dans  b  ' 
des  bryoïies. 

C AïPH  AS  (géogr.  ao^.),  ville  maritîoie  de  Palestine, 
tribu  d'Issachar. 

CAIPHE  OU  JOSEPH  CAIPHE ,  grand  prêtre  des  Jvih 
Simon,  depuis  Tan  du  moud»»  4(W9  jusqu'en  4058.  Il 
Jésus-Christ  à  ntort.  et  fui  déposé  par  Vttellius,  gxw 
Syrie,  Tan  r>5  de  l'ère  chrétienne.  Josèphe  semlJe 
cette  déposition  comme  une  des  faveurs  mie  Vilellitt» 
aux  Juifs  à  cette  époque,  oeil  élaîlvenaa^émrieoi 


w   * 


U  Pique. 

foraroHt  i 

inique,  M  < 
lui  ru  <lir 

ôluignê  rli 

ce  ilerniFi 
:i  près  l'au 
iiniuobite 
Alors  Cti 

l'Iaît  le  Fia  ne  nir».  sur  la  re|fiHi>e  H  raimc  f  i  si  mmie  (w 
Sauveur  :  Vont  favn  ëil.je  le  tui* ,  le  gramj  prtlrp  déchira 
ses  vAle«ieBU,  e4  s'érria  :  «  Ou'avuiiï-itous  encore  besoin  de  té- 
iTM>ii)s?  vous  Afeziuus  entendu  ses  MaKphèfQesI  b  Aces  parles, 
les  Toix  dra  ducleurs  de  la  loi  et  des  (irMres  Turent  «nanirnei 
pour  prunonoer  la  peine  de  niori  cnnire  le  Juste  par  eierllence. 
Le  lendeaiain,  ipres  un  second  iiilerroaatoire  au  sanliéttrin,  H 
ses  réponses  analo^iues  à  celles  de  la  veille,  la  sentence  \oua  de 
DUDteau  Jêsus-t^lirist  au  dernirr  supplice  ;  elle  fut  conlinnêe 
par  Pilate,  gouverneur  <le  la  province  pour  les  Romains,  qui 
seuls  avaieitl  ilruit  de  \\e.  ei  de  inori,  et  elle  recul  son  exécution 
parsesordres.  Un  ignore  quelle  fut  la  fin  del^aiphcet  l'cpoqM 
«le  sa  uwrL  Eb.  Gisod. 

CAlPON.s.  m.  (6oWm.),  grand  arbre  de  Saini-Domingne  dont 
on  »e  sert  arec  avantage  dans  les  constructions  intérieures  des 
bâtiments. 

CAlQrE  Igfogr.  allé.),  aujourd'hui  Girmarli,  petit  flrnve  de 
Mjsie,  qui  suri  de  la  moniagne  des  Abasii,  couleA  l'ouest,  passe 
nresrtePergamc.el  se  jette  dans  la  nier  EBce,  à  Elèe,  vi^-tis 
deinedeLesbos. 

CAlQCEii  {géiigr.],  en  espagnol  Coico*,  groupe  d'Iles,  d'Ilots 
et  de  rochers  or  l'anliipel  des  Lucayes,  enlre  21°  et  32°  de  lati- 
tude nord,  et  73°  et  T5°  de  liingïtiidc  ouest.  On  en  compte  quatre 
prineipates,  rlutil  la  plus  ronsîdérabte  est  )a  grande  Caique,  qui 
a  12  lieues  de  long  sur  Ià2de  large,  el  uHrc  plusieurs  bonnes 
radrsel  ports.  Ces  îles,  quoique  mal  arrosées,  produisent  du 
colon  et  du  sucre-  Leur  population  s'élève  à  i,300ou  l.SOOba- 
bîlanlsflont  une  cinijuaulaine  seulement  n'ùlaient  pas  esclaves 
avant  l'acte  de  libération. 

4^AiMA.  Rien  ne  parait  plus  frivoie  qu'un  refrain  de  chanson: 
nMisrelui-ci  a  eu  dans  k  révolution  de  1189  des  résultils  ri 
piiisMiits.  qu'on  ne  peut  le  fMuer  sous  silenre.  On  ne  peut  avoir 
aucune  idée  précise  de  la  véritable  chanson  originale,  s'il  y  en 
eut  une;  cl  la  seule  que  l'on  trouve  imprimée  dans  les  reeneils 
<]es  rues,  et  gravée  par  les  marchands  de  musique,  est  «ne  isseï 
mauvaiie  chanson  ,  composée  par  un  chanteur  ambulant  nom- 
mé Lndré.  L'air  de  contredanse  sur  lequel  on  a  ajusté  le»  pa- 
rnle*  était  d'un  U.  BieotTt.  Cette  contredanse  s'appelait  le 
Carillmt  mtii*»al,  et  eu  effet  la  musique  du  refrain  imile  un 
i-arilkin.  Une  particnlariié  qui  n'est  pas  indilTérenle ,  c'est  que 
la  reine  Marie-Aiiloinette  avLÎI  pris  cet  air  en  affection ,  et 
[^n'etle  le  jouait  MMieiit  sur  son  clavecin.  Il  est  vrai  que  la 
inu.tic^en  est  originale,  vive  et  gaie.  L'inlurlu née  reine  ne  se 
Joutait  pu  que  ret  air ,  devenu  populaire,  serait  un  jmir  son 
chaiil  de  mort,  et  qu'il  retentirait  a  son  nreille  sur  te  chemin 
lie  l'écharaud.  La  course  du  carillon  nuLional  était  i  la  mode 
en  ITM,  et  son  rhjthine  «irelgai  l'Iait  rredonné  partout  le 
monde,  lorsque  les  iraviui  du  Champ  de  Mars  pour  les  prépa- 
ralifs  lie  la  fédération  y  attirèrent  tous  les  Parisiens  qui  y 
prirent  ta  pioche  et  la  pelle,  et  y  routèrent  la  brouette,  La  gaieté 
la  phia  npansive  animait  tes  travailleurs  ;  tout  le  monde  chan- 
tait et  comme  il  n'y  avait  point  de  panites  sur  l'air  du  carillon 
national  .quelqu'un  des  traiailleursitnpnwiM,  Ahl  ça  ira,  pa 
ira ,  ça  ira  I  On  ne  sait  si  le  reste  du  refrain  ,  qui  cunlient  de 
ïinisiras  paroles,  a  été  la  suite  de  celte  preniièrtimpTuvisalkHi: 
mais  ce  qu'il  y  ■  de  certain,  c'est  qtM  dan*  les  rues  et  Ici  pr»- 
[nenadei,  le  peuple  diaatail  : 

Ab  I  fa  in,  ça  Ira,  ça  ira  : 
Lm  ariitocralFi  i.  la  luntentc. 
Ah!  çi  ira,  ça  h-a,  ça  ira  : 


La  lih<Ti(  l'éiililir*, 
Malpé  hc  tjnm  tout  r^waira. 
&bl  ça  In,  etc. 

dea  rue*  ladré,  qui  Bl  la  cbanioa 


Et  il  y  •  dans  la  petite  fetiille  imprimée  : 

Par  le  pniJcnt  h  Fayette. 
Dans  un  antre  couplet,  la  chanson  gravée  porte  : 

La  lilierlé  dit  :  viemie  ^ui  vaudra. 

Et  l'on  trouve  dans  la  feuille  impriméeCafny^deaa  lien  de  la  Li- 
berté. Mercier,  dans  son  Anutynu  Parû.prélpndquecefameux 
Ça  ira  a  été  répété  d'après  Franklin,  dont  c'était  l'expression 
tavurilc  dans  le  fort  de  la  révolution  d'Amérique.  —  Du  reste , 
celle  chanson  ,  la  première  de  celles  qui  fuient  en  faveur  pen- 
dant la  révolulion ,  et  qui  précéda  la  CarmagtuiU  et  la  JVar— 
(ei7(afie,  fut  mise  en  marche  militaire,  el  conduisit  nos  soldats 
à  la  victoire.  —  On  joua  au  tliéâtre  drs  Associés,  boulevard  du 
Temple,  eu  lim,  une  petite  pièce  de  Durvigny  inlilulée  Çafro. 

DUUESSAN. 

CAIRE,  s.  m.  (bolan.),  érorce  du  fruit  du  cacaotier,  que  l'on 
nomme  aussi  catro.  On  fabrique  avec  ses  Olameiils  des  étoO^ 
grossières  et  des  oiirdagce. 

CAlu  (Lb)  (géogr.),  en  arabe  El-Kakira,  grande  ville  ca- 
pitale de  l'Egypte,  au  sommet  du  Delli  ou  de  la  Basse-Egypte, 
sur  la  rive  droite  et  à  un  quait  de  licne  du  Nil,  avec  une  cita- 
delle qn  commande  la  ville,  et  esl  dominée  par  le  mont  llo- 
katan,  sur  lequel  le  vice-roi  a  fait  élever  un  fort.  Elle  ett 
entourée  Je  murailles,  que  des  jardins,  desariireset  des  canaux 
entourent  d'un  c6té,  et  que  borde  d'un  autre  le  désert.  Un 
large  canal  la  traverse.  Elle  est  mal  bâtie,  mais  imposante,  «( 
possède  quelques  édifires  remarquables.  I.e  Caire  esl  divisé  en 
cinquante- trois  quartiers  appelés  hârah.  Les  principaux  sont  au 
nombre  de  seiie.  On  y  compte,  enlre  autres,  le  quartier  dat 
Koptrs,  celui  des  Juils,  celui  des  Grecs  et  celui  des  Francs  ou 
Europrens.  I>es  quatre  places  principales  sniU  celles  de  l'Eibe- 
kyeh,  de  Bj'rket-el-Fj I,  de  Karameydan  et  de  Roumeyieh.  Le* 
deux  premières  sont  inondées  pendant  les  hautes  eaux  au  moii 
de  septembre,  (..orsqu'un  grand  nombre  de  barques  illuminéas 
traversent  celle  de  I  Eibckyeb,  qu'on  avait  traversé  à  pied  une 
partie  de  l'année,  on  y  jouit  d'un  iiiagiiilique  spectacle.  Une 
multitude  de  mosquées  élégantes,  ornées  de  minarets  plus  élé- 
gants encore,  donnent  à  cette  ville  un  aspcrl  varié,  qui  contraste 
avec  la  saleté  des  baiars  et  )a  monotonie  des  maisons  des  parti- 
culiers, semblables  à  des  prisons.  On  y  remarque  les  palais  des 
6^  et  des  lutrkffi,  les  maisons  des  principaux  chei'b,  de  I'om, 
de  l'oiut/y,  (lu  fc"t/ï  et  «ulres  funcliotmaires,  ave<'  leur  m»Md»r 
[salle  d  audieiH'e),  leur  salle  en  forme  de  T,  pavée  en  marbre, 
ornée,  au  centre,  de  jets  d'eau  et  garnie  de  divsns  ou  large* 
snphas,  et  les  salles  de  bains  et  leurs  jardin-  — ■  ■'-'■'  '•■■  '■- " 
cipal  rorps  d*!  logis.  La  citadelle  est  v. 


u  delA  du  p 


ordinaire  du  p»nà  homme  qui   gouverne  l'Egypte  et  tant 
d'autres  Etats.  Elle  est  d'une  granife  mignilirence.  Dans  cette 

Sirtie  de  la  ville,  on  voit  les  ruines  du  palais  myal  de  Salak- 
Mi'n,  où  sont  les  restes  du  salon  de  fntHioii/ (Joseph),  et  nOn 
loin  le  fameux  puits  de  Joseph,  que  lit  creuser  aussi  SéUak- 
Eddin,  et  nnn  le  patriarche  Joseph,  ain^i  qu'on  le  dit  commu- 
nément. Le  Caire  esl,  parsa  ciiuaiiun  sur  le  Nil  et  parsa  proii- 
niité  de  la  mer  Rouge,  l'enlrepôt  du  commerce  de  l'Afrique, 
de  l'Asie  et  de  l'Europe,  et  le  grand  moyen  de  rommunication 
enlre  l'Inde  et  l'Europe.  Elle  es»  aucsi  le  renrlei-ious  des  |>èle- 
rint  qui  se  rendent  de  tous  les  points  de  l'Afrique  i  la  Mecque. 
Il  y  «ùste  dc«  manubctures  de  cuton,  des  fabriques  de  soierir> 


€AIBE. 


(764) 


CAISSE. 


(la  Viclorieuêe)^  épithète  qae  les  Arabes  donnaient  a  cette 
planète.  Quelques  années  ensuite,  elle  devint  la  résidence  des 
kalifes  d*Egypte.  Les  Français  la  prirent  en  1798.  Dans  ses 
environs  immédiats,  on  trouve  Baulak  et  le  vieux  Caire,  qui 
sont  les  deux  ports  du  Caire.  A  Baulak,  on  remarque  la  douane, 
le  bazar,  les  bains,  des  fabriques,  de  très-beaux  jardins,  le 
collège  et  les  imprimeries  aral»e,  persane  et  turque.  Le  vieux 
Caire  (rancienne  Babylonê  d'Egypte,  le  Froithai  ou  Moirel- 
Alik  des  Arabes)  renferme  les  sept  cours  carrées  et  murées, 
dites  vulgairement  les  greniers  de  Joseph  (  F.  Frosthat).  Nous 
citerons  encore  Tile  de  Roudah,  fameuse  par  ses  beaux  jardins 
et  par  le  nilomètre.  La  population  du  Caire  doit  être  de  500,000 
habitants,  et  celle  du  vieux  Caire  de  20,000  habiUnls.  Mais  elle 
augmente  tous  les  ans.  Le  Caire  est  distant  d'environ  345  lieues 
sudest  de  ConsUntinople,  809  sud-est  de  Paris.  Sa  position  géo- 
grapliiquoest  par  le  30» 2'  4  "de  latitude  nord,  et  le 28» 55'  12  de 
longitude  est,  prise  de  la  Tour  des  Janissaires. 

CAIRE  (Prises  et  combats  do).  Lorsque  Bonaparte  se  fut 
rendu  maître  d'Alexandrie,  il  sentit  que,  pour  assurer  sa  po- 
sition en  Egypte,  il  lui  importait  d'en  occuper  la  capitale.  Dès 
le  lendemam  de  son  entrée  à  Alexandrie,  il  se  porta  sur  le 
Caire  avec  son  artillerie  de  campagne  et  un  petit  corps  de  cava- 
lerie. Cette  marche  était  aussi  hardie  que  difficile.  On  avait  à 
braver  un  soleil  brûlant,  une  soif  ardente,  des  sables  dévorants 
et  des  attaques  continuelles  de  la  part  des  Arabes.  Enfin,  après 
deux  jours  de  souffrances  inouïes,  on  découvre  le  Nil.  Desaix 
repousse  une  avant-garde  de  800  mameluks,  et  les  troupes 
épuisées  se  reposent  deux  jours  à  Rhamanié,  où  elles  sont 
rejointes  par  la  flottille.  Uarmée  remonte  le  Nil,  prête  à  livrer 
bataille  aux  ennemis  partout  où  elle  les  rencontrera.  Elle  les 
trouve  rangés  sur  son  passage  à  Chobrâkit;  les  mameluks,  cul- 
butés aussitôt,  se  hâtent  de  regagner  le  Caire,  Undis  que  nos 
colonnes  continuent  leur  marche,  sans  cesser  d'être  harcelées 
par  les  Arabes,  et  manquant  de  viande  et  de  pain.  Le  21  juillet 
1798,  Bonaparte,  informé  que  Mourad-Bey  est  retranché  au 
village  d'EmtMbé,  à  la  hauteur  du  Caire,  s*empresse  d*aller  lui 
livrer  bataille.  Il  est  vainqueur  aux  Pyramirles  (P.  ce  mot). 
Aussitôt  la  ville  est  évacuée  par  Ibrahim-Pacha  et  les  janis- 
saires, et  la  populace  se  livre  aux  plus  graves  excès.  Les  scheiks 
et  les  ulémas  consternés  envoient  au  camp  une  députation  pour 
demander  protection  et  protester  de  leur  soumission.  Enfln,  le 
25,  Bonaparte  fait  son  entrée  au  Caire  avec  un  petit  nombre  de 
troupes,  et  bientôt  cette  grande  ville,  où  la  tranquillité  est 
rétablie,  devient  le  centre  du  gouvernement  et  de  l'adminis- 
tration française  en  Egypte.  —  Ce  calme  ne  devait  pas  durer 
longtemps;  vers  la  fin  d  octobre,  le  bruit  s*étant  répandu  que 
la  Porte  allait  déclarer  la  guerre  aux  Français,  des  rassemble- 
ments se  forment,  et  plusieurs  Français  sont  tués;  le  ^néral 
Dupuy,  commandant  de  la  place,  veut  apaiser  les  mutms;  sa 
faible  escorte  est  culbutée,  et  lui-même  est  massacre.  Tous  les 
Français  que  les  révoltés  rencontrent  sont  égorgés.  Bonaparte 
fait  alors  battre  la  générale,  et  le  combat  s'engage  dans  les  rues. 
Au  bout  de  deux  jours,  les  révoltés,  renfermés  dans  une  mos- 
quée, implorent  la  générosité  des  vainqueurs;  Bonaparte  par- 
aonno,  et  dès  le  31  octobre  Tordre  est  entièrement  rétabli.  Le 
général  Kléber,  chargé  de  radminislration  de  TEgypte  après 
Bonaparte,  avait  cru  impossible  de  s'y  maintenir,  sans  renforts 
et  sans  secours,  contre  les  Anglais  et  les  Turcs,  et  s'était  prêté 
à  des  négociations  dont  les  Anglais  étaient  bientôt  venu  en- 
traver la  marche.  Pendant  qu'il  répondait  par  la  victoire 
d'Hiliopoliê  aux  insolences  de  ces  insulaires,  Ibrahim-Bev, 
avec  une  nuée  de  troupes  irrégulières,  entra  dans  la  ville  dfn 
Caire,  et  la  souleva  en  annonçant   la  défaite  des  Français 
(19  mars  1800);  la  plupart  des  chrétiens  furent  égorgés.  La 
ffarnison,  réfugiée  dans  la  citadelle  et  dans  les  forts,  eut  d'abord 
Deaucoup  de  peine  à  s*y  défendre  ;  cependant  elle  était  parvenue 
à  s'y  mamtenir,  lorsqu'au  bout  de  aeux  jours  on  vit  arriver  le 
général  Lagran^  avec  un  renfort  inespéré  de  quatre  bataillons. 
Sa  position  devmt  alors  inexpugnable  ;  et  un  nouveau  renfort 
de  cinq  bataillons  lui  ayant  été  amené  quelques  jours  après  par 
le  général  Frianl,  elle  put  reprendre  l'offensive.  Cependant  les 
insurgés  déployaient  dans  leur  résistance  une  énergie  extraor- 
dinaire. En6n  le  26  mars  Kléber  arriva  devant  la  place.  Il  noua 
aussitôt  des  intelligences  avec  Mourad-Bey,  et  forma  le  blocus. 
Après  plusieurs  tentatives  partielles  et  des  sommations  réitérées, 
on  résolut,  le  18  avril,  de  tenter  une  attaque  générale.  En  effet, 
pendant  cette  journée,  400  maisons  furent  brûlées,  et  800  roa- 


brodées,  de  toiles,  de  sel  ammoniac,  de  salpêtre,  de  poudre  à  i  meluks  périrent;  mais  les  bnatîqoesainégéiieteciiM^ 

. 1» — î__j ^.-  r-..!. A^^^u^    core  réduits.  Leur»  propositions  de  capitolaôoiififfrtidÇfc 

par  deux  Ibis  Rléber  lut  obligé  de  les  rejeter.  Opi^^ 
dernière  attaque  eut  plus  de  résultat;  Nasiif-IMipMLi 
20  avril,  un  projet  de  capitulation  qui  put  être  acceftè^iiii 
Kléber  signa  le  même  jour.  L'échange  des  priMMènat  SI 
le  22  du  même  mois  :  le  24,  la  ville  était  oompléiflMiin«^ 
et  le  27,  les  Français  y  firent  leur  entrée  trioiBpbole,«|i^ 
de  l'artillerie  de  l'armée  et  des  forts.  Un  an  aprii,liittt« 
n'était  plus  la  même.  Le  général  Menoo ,  qoi  mit  maé 
Kléber,  avait  donné  le  commandement  do  Ciè«aiM 
Belliard ,  et  il  ne  lui  avait  laissé  que  3,55S  hoam  f^ 
nison.  Cependant  Tarmée  do  grand  viiir  s'avançait  mb. 
beys,  et  les  Anglais  marchaient  vers  le  Caire  awc  daim 
fort  nombreuses.  Il  ne  restait  à  Belliard  d'astro  um 
que  de  fortifier  l'enceinte  du  Caire,  et  de  prendre  ne  i^ 
imposante.  Il  concentra  toutes  ses  troupei,  ékfado^. 
chements,  forma  des  magasins,  fit  arrêter  qodqicHié 
habitants  les  plus  influents,  pour  s'en  faire  oaotafBfii 
répondissent  de  la  fid^fité  des  autres;  enfin  lesFrtoçù» 
trerent  qu'ils  étaient  décidés  à  s'ensevelir  sons  lorùsèk 
ville,  ou  à  dicter  les  conditions  de  leur  retraite.  Le  itjtti 
ville  fut  entièrement  investie  par  les  arméo  cMteB;  i 
restait  à  peine  cent  cinquante  coups  à  tirer  pir  piè»,  0  ■ 
pouvait  craindre  que  la  population  du  Caire,  ne  ncenM  ^ 
de  vivres,  ne  se  tournât  contre  les  Français,  le  ttjiilH  il; 
eut  une  suspension  d'armes;  le  lendemain, oaeeMmrrcittT 
trois  officiers  français  et  trois  autres  des  ar^wei aHfom.it 
24,  les  Français  dictèrent  les  articles  de  leurTânik;«HliriB 
furent  acceptés  le  27,  et  ratifiés  le  28.  LescoDdilioBsderfii^ 
cuation  furent  honorables  pour  un  faible  corps àetnipen 
par  les  maladies ,  mais  portant  dans  son  cour  m  rnsdà 
courage.  Les  Français  eurent  douze  jours  poorqiitter  kCr 
et  Boulac;  leurs  munitions,  artillerie,  bagages,  fttRolirw^ 
tés,  aux  frais  des  puissances  alliées,  dans  les  ports  (inoçàè. 
Méditerranée,  et  les  prisonniers  furent  rendus  de  put  h» 
tre.  Menou  ne  tarda  pas  à  capituler  sur  les  mèoMsbHsa 
Belliard.  Ainsi,  après  trois  ans  d'occupation,  rEgjp^&O- 
plétement  évacuée. 

CAIRE  (Jacques),  natif  de  Brassac  (dépaHeoieotàb;. 
eut  le  malheur  de  vivre  à  l'époque  où  desdodritwWB* 
erronées  allaient  allumer  en  France  un  vaste  iwwiétw 
et  enthousiaste,  il  les  adopta  avec  empressement  et  d«s« 
les  répandre.  Arrêté  par  ordre  d'autorité  sDpérieme,il»* 
duit  a  Toulouse,  et  déféré  au  tribunal  de  rinqwatm-^^ 
condamna  à  être  brûlé  vif.  Cette  sentence  reçut  na  «*» 
le  12  mai  1555,  et  Caire  n'avait  encore  que  dix-hoili».  ^^ 

GAiREL  (vieux  mol),  l'affût  et  le  trait  d'une aiW«- 

€AiRiLiEiEO  (vieuœmot),  trou  par  lequel  oala^' 
flèches.  .  ^^ 

CAiEELS  (Elias),  troubadour,  néàSarlat,étiK()*«^ 
abandonna  sa  profession  ponr  mener  la  vie  jojeuK  »F 
gleurs.  Ses  productions  offrent  des  difficultés  quH«.P"'' 
vaincre.  Tantôt  les  vers  sont  très-courts,  UfllM  w"*^ 
redoublées ,  tantôt  il  commence  son  couplet  P^'J^^Jl 
mots  du  précédent.  La  dame  de  ses  pcn****  *"î5!li 
belle.  Il  s'attacha ,  vers  l'an  1220 ,  à  l'empcrwr  IW»  , 
dont  il  ne  vante  pas  la  générosité.  Ce  poêle  aiœail  mj»- 
l'avoue  dans  toutes  ses  pièces.  .^^  u 

CAIEO  (François),  peintre,  nédanslelfilanaii»»»'^ 
pensionné  et  créé  chevalier  par  le  duc  de  Savoie,  f*T?JT 

I  Ia«  niiic  pciimés  décorent  ki  «§»• 


sieurs  tableaux,  dont  les  plus  estimés  décorent 
Piémont  et  de  la  Lombardie,  et  mourut  en  1674. 

CAISOTTI  (Paul-Mavrice),  prélat  |M«nwiî^ilg 
en  1726,  nommé  en  1761  à  l'évêché d'Asti,  nac«p»JL 
les  instances  réitérées  du  roi  de  Sardaigne  ctdu  W*  »^| 
un  magnifique  séminaire ,  améliora  les  ^^^'^^.  IJL^IeV 
clergé  de  son  diocèse ,  et  mourut  en  1786.  ^o  'tu  (*»  ^ 
truction  à  la  jeunesse  ecclésiastique ,  en  îl>l><|*^  ol  ^ 

CAISSE,  du  grec  x«^^a  (en  latin  ^^^P^)'z!!^^ 
xaitTiiv ,  cacher,  d'où  ont  été  faits  également  j«  "J^  iJV 
diminutif  de  caisse;  caissier,  celui  (^ui  a  K^^L)^ 
niement,  la  responsabilité  des  fonds d une  ^^^^IJl^ 
lignes  plus  bas  )  ;  caisson,  augmentatif  de  ^'''f^iM^ 
de  boite  qui  sert  dans  les  scrutins,  cl  ^^^'^'^Tliùsàt^^ 
cavité  (  F.  ce  mot).  Dans  son  ^^^^^^^r^J^J^ 
mot  désigne  une  boite  ou  un  cofîre  composé  de  y'ij^ê 
assemblées  et  assujetties  avec  des  clous  00  ■''J^'JteP** 
bois ,  et  qui  est  destiné  à  renfermer  ^.^^^'r^fjafif 
transport  et  pour  la  conservation.  Il  serait  ^^/^^^'t 
dans  le  détail  des  divers  emplois  des  causes  :  «• 


CAISSE. 


(765) 


CAISSE. 


trouveront  plusieurs  à  la  suite  de  ce  prëtmbule,  coosatré  seule^ 
rnenl  A  examiner  la  valeur  grammaticale  de  ce  mot.  Il  s  entend, 
en  architecture ,  d'un  renfoncement  carré  qui  renferme  une 
rose  dans  chaoue  intervalle  des  modillons  du  plafond  de  la 
corniche  corinlnienne.  On  appelle  eai$$ê  depouUe ,  sur  un  na- 
iiire,  le  moufle  de  la  poulie.  Chei  les  tourneurs  »  la  caisse  sert^ 
contenir  le  registre  ou  clavier  :  elle  est  d'ordinaire  en  fer  ou  en 
laiton.  En  lerm,  d'arU/leierf  c'est  un  coflre  de  planches,  long 
et  étroit  y  en  carré  sur  sa  longueur,  posé  verticalement,  et  ou 
Ton  enferme  une  grande  quantité  de  fusées  volantes,  lorsqu*on 
veut  les  faire  partir  en  même  temps  et  former  en  l'air  une  fi- 
gure de  feu  comparable  à  une  ^erbe  de  blé  d'une  vaste  étendue, 
qu'on  appelle  aussi  par  cette  raison  gerbe  de  feu.  —  Caisse  ,  en 
têrm.  de  fàUuerUet  de  euieine^  se  dit  d'un  (>apier  plié  en 
carré  avec  rebords,  dans  lequel  on  fait  cuire  les  biscuits  et  cer- 
tains mets  délicats.  —  Caisse,  dam  le$  rafineriei,  se  dit  d*un 
petit  coffret  dé  bois  à  rebord  qui  empêche  le  sucre  que  Ton 
gralle  de  tomber  à  terre.  —  Caisse  ,  en  Urm.  de  balleurs  d'or, 
se  dit  d'une  boite  de  sapin  qui  couvre  la  partie  supérieure  du 
marl>re  sur  lequel  on  bat  Tor.  —  Les  horlogers  nomment 
caUse,  cage,  boiie,  ce  qui  renferme  le  mouvement  des  pen- 
dules et  des  montres.  —  Les  fondeurs  en  sable  appellent  caisse 
à  sable ,  un  coffre  de  bois  où  l'on  met  le  sable  pour  les  moules. 
—  Les  manufacturiers  en  soie,  ecùsse  des  marches ^  un  coffret 
où  traverse  le  boulon  qui  enfile  les  marches.  —  En  lerm,  de 
papeterie 9  on  nomme  caisse  de  dépôt,  une  grande  auge  de 
pierre  dans  laquelle  le  papetier  met  sa  pâte  jusqu'au  moment 
de  s'en  servir.  —  On  appelle  caisse  d'un  clavecin ,  d'un  orgue, 
d'un  for ie'piano,  la  boite  on  l'armoire  qui  renferme  le  corps 
de  ces  instruments,  f^  caisse  est  elle-même  un  instrinnent, 
prise  dans  le  sens  de  tambour  (  F.  ci-après).  Les  chirurgiens  ap- 
pellent caisse  à  amputation ,  caisse  de  trépan ,  caisse  à  médi- 
cameniSf  des  caisses  où  ils  renferment  les  instruments  propres  à 
faire  les  opérations  indiquées,  ou  qui  contiennent  une  espèce 
de  petite  pharmacie  ambulante.  On  appelle  caisse  catoptrique , 
en  physique,  un  instrument  d'optique  propre  à  grossir  des  pe- 
tits corps  très-rapprochés  et  répandus  dans  un  grand  espace 
(  F.  Catoptrique)  ,  et  en  anatomie,  caiue  du  tambour ,  caisse 
fiu  tympan  ou  trou  de  Fallope ,  du  nom  d'un  chirurgien  cé- 
lèbre du  xvr  siècle,  qui,  le  premier,  a  donné  une  description 
savante  de  l'organe  de  l'ouïe ,  le  trou  auditif  externe  de  cet  or- 
gane.—  Le  mot  Caisse  a  reçu  encore  une  acception  toute  parti- 
rolière,  en  passant  dans  le  'commerce  et  dans  la  finance ,  où  il 
désigne  tout  à  la  fois  les  valeurs  en  numéraire  qu'un  banquier, 
on  commerçant  ou  un  simple  particulier  a  chex  lui ,  le  coffre 
qui  les  renferme,  et  la  pièce  où  ce  coffre  est  placé.  Quant  aux 
valeurs  en  papiers ,  elles  constituent  ce  qu'on  appelle  propre- 
inent  le  portefeuille.  Le  livre  de  caisse  doit  enregistrer,  au  dé- 
bit ou  au  crédit,  tout  ce  qui  entre  d'argent  dans  la  caisse  et 
tout  ce  qui  en  sort.  Faire  sa  caisse^  en  style  de  commerce, 
signifie  établir  le  compte ,  faire  la  vérification  de  la  situation 
«lune  caisse.  —  Caisse  se  dit ,  par  extension ,  do  lieu  ,  du  bu- 
reau où  les  banquiers ,  négociants,  etc.,  font  et  reçoivent  les 
payements.  —  Il  signifie  aussi  tous  les  fonds  qu'un  banquier,  un 
négociant,  une  administration,  etc.,  peuvent  avoir  à  leur  disposi- 
tion. --  Tenir  ia  caisse,  avoir  le  maniement  de  l'argent  d'un 
banquier,  d'un  négociant,  etc.  —  Enfin,  par  une  extension 
donnée  à  cette  acception  du  mot  caisse ,  on  a  désigné  des  éta- 
blissements publics  ou  privés,  fondés ,  soit  par  les  gouverne- 
ments, soit  par  les  particuliers,  pour  subvenir  â  des  besoins  que 
réclamaient  la  fortune  et  le  créflK  publics,  tels  que  la  Caisse  des 
emprunts,  ou  Caisse  royale,  \a  première  de  ce  genre,  établie  à 
rii6tel  des  Fermes,  sous  le  règne  de  Loub  XIV,  pour  y  recevoir 
les  deniers  des  particuliers  q^ui  voulaient  prêter  leur  argent  à 
intérêt.  Les  fermiers  donnaient  des  promesses  ou  billets  au 
porteur,  pour  valeur  reçue  comptant ,  et  qui  avaient  cours  sur 
b  place ,  sous  le  nom  de  promesses  des  gabelles,  A  la  mort  de 
re  monarque,  elles  furent  conveHies  en  billetê  detEt^l,H 
icquittées  en  entier  sous  Louis  XV.  Parmi  les  principales 
aisses  fondées  depuis,  nous  citerons  la  Caitee  d'amortissement, 
a  Caiêtê  des  dépôU  et  con$i§nation$  (  F.  pour  toutes  deux  d- 
iprès,  p.  706),  la  CsMse  de$  comptes  'courants  (  F.  Comptes  ) . 
a    Caisêe  d'épargne  (  F.  Epargne),  la  Caisse   d'escompte 
V.  Escompte),  dont  le  mauvais  succès, en  1784,  fit  donner  à 
me  forme  de  chapeaux  que  portaient  les  dames,  le  nom  de 
hMtaus  à  ia  caisse  «^escompte,  ou  ckapeauœ  sans  fond; 
»ofin  ,  la  Caisse  d'accroissement  et  de  surtfivanee  (F.  ScRVi- 
r AKCB) ,  les  Caissss  de  lafarge  et  de  Poissy  (  F.  ces  moU  ).  — 
I^ISSE  MiLrrAiBB,  les  fonds  destinés  aux  dépenses  d'une 
irmée ,  d'un  corps  de  troupes.  —  Caisse  des  pensions  ,  les 
fonds  qu'une  administration,  qu'un  éUblissement  affecte  au 


payement  des  pensions  accordées  pour  d'anciens  services.  —  Le 
mot  Caisse  ,  pris  dans  une  acception  militaire,  est  un  de  ceux 
qui  sont  le  plus  obscurcis  par  les  synonymes.  Les  langues  grec- 

3ue  et  latine  en  donnent  létvmolt^ie,  en  tant  qu'il  se  prend 
ans  le  sens  de  boite  {V,  ci-dessus);  mais  c'est  à  la  langue  espa- 
gnole  qu'il  faut  demander  l'origine  do  ce  mot ,  pris  dans  l'ac- 
ception de  lam(»our.  —  Les  troupes  font  usage  aussi  de  caisse 
à  argent ,  d'armes ,  de  chirurgie ,  de  pharmacie ,  d'emballage  ; 
mais  il  va  être  question  ici  spécialement  des  caisses  de  perçus^ 
sion,  puisqu'un  usage,  qu'aucune  bonne  raison  ne  justifie,  veut 
qu'on  nomme  ainsi  Te  tambour  instrumental ,  et  qu'on  appelle 
tambour  le  soldat  qui  porte  et  l)at  la  caisse.  —  Irrise  dans  ce 
sens,  la  caisse  est  un  instrument  sonore  qui,  suivant  quantité 
de  savants,  n'aurait  point  été  connu  de  l'antiquité.  Le  muséum 
^yptien  de  Paris  fournit  la  preuve  du  contraire.  Le  célèbre 
Champollion  y  a  déposé  une  caisse  à  deux  peaux ,  qu'il  avait 
retrouvée  dans  les  antiques  moimnients  de  I  Egypte.  C'est  une 
espèce  de  baril  bien  conservé;  il  est  sans  timbre.  —  Les  tam- 
bours de  l'infanterie  ne  portent  le  nom  de  caiue  que  depuis  des 
époques  peu  anciennes.  Pasquier  dit  que ,  de  son  temps,  les 
soldats  commencent  à  nommer  quesse  le  tambour,  sans  savoir 
dire  pourquoi.  S'il  eût  poussé  plus  loin  ses  recherches,  ce  savant 
eût  pu  facilement  découvrir  que  ce  mot  ^ufMe  était  la  corrup- 
tion d'un  mot  esp|<agnol  (caxci).  Celte  étyinulogie  s'explique  par 
la  supériorité  qui  distinguait  alors  l'infanterie  espagnole  des 
autres  infanteries.  —  La  caisse,  d'une  terme  espagnole  alors,  et 
longtemps  en  bois ,  succéda  ainsi  aux  tabours  et  tabourins  des 
armées  de  Charles  Vill  et  de  François  !*"'.  —  Depuis  l'époque 
où  écrivait  Jean-Jacques,  qui ,  le  premier,  a  composé  quelques 
lignes  touchant  les  airs  de  tambours  ou  les  batteries  de  caisse, 
le  mot  s'est  sutnlivisé,  par  une  application  nouvelle,  en  caisse 
roulante  on  en  grosse  caisse;  cette  signification  a  été  une  con- 
séquence de  l'inslilution  si  peu  ancienne  de  nos  musiques  mi- 
litaires. —  Caisse  a  eau  (marine).  Jusqu'ici  l'on  n'est  encore 
parvenu  à  rendre  l'eau  de  mer  potable  que  par  la  congélation  et 
la  distillation  :  le  premier  moyen  ne  peut  être  employé  dans  la 
navigation  ;  quant  au  second ,  la  quantité  de  combustible  qu'il 
faudrait  embarquer  est  si  considérable  qu'on  y  a  presque  re- 
noncé; et  les  expériences  du  capitaine  Freycinet,  dans  son 
vovage  autour  du  monde,  n'ont  présenté  à  cet  égard  aucun  ré- 
sultat satisbisant.  Et  cependant  la  privation  d'eau  douce  à  la 
mer  est  une  véritable  calamité;  l'obligation  de  boire,  après 
quelques  jours  de  traversée,  une  eau  noire ,  fétide  et  putréfiée, 
au  milieu  de  laquelle  les  vers  nageaient  nar  milliers,  a  long* 
temps  fait  le  désespoir  des  marins  :  c'était  donc  vers  les  moyens 
de  conserver  l'eau  douce  que  les  esprits  devaient  diriger  leurs 
recherches.  Jusqu'au  commencement  de  notre  siècle,  les  décou- 
vertes n'avaient  pas  été  poussées  bien  loin  dans  cette  direction  : 
l'eau  était  encore  renfermée  dans  des  barriques  en  bois  ;  quel- 
quefois on  y  jetait  un  peu  de  chaux  vive ,  et  le  carbonate  qui  en 
résultait  formait  une  espèce  d'enduit  qui  s'attachait  aux  parois 
des  pièces.  Mais  on  ne  prévenait  ainsi  qu'une  des  causes  d  alté- 
ration, l'action  de  l'eau  sur  le  bois  des  barriques,  el  encore 
cette  précaution  n'était  pas  toujours  employée.  Les  Aurais , 
dont  la  mer  est  l'élément,  qui  en  vivent  pour  ainsi  dire,  puisque 

rir  eux-mêmes  ils  sont  sans  richesses  territoriales,  chemièrent 
se  débarrasser  des  tonneaux  en  bois,  qui,  outre  l'inconvénient 
de  laisser  l'eau  se  gâter,  ont  encore  celui  d'occuper  un  emplace- 
ment qui  surpassç  d'un  quart  environ  le  volume  d'eau  qu'ils 
contiennent.  Le  général  Bentham  fit  le  premier  usa«  de  com- 
partiments de  bois  doublés  en  métal  pour  remplacerles  pièces  â 
eau  :  il  essaya  cette  innovation  sur  deux  navires  diflérents,  pen- 
dant les  années  1798, 1790  el  1800 ,  et  la  société  d'encourage- 
ment de  Londres  récompensa  par  une  médaille  d'or  l'heureux 
résultat  de  cette  expérience.  Plusieurs  années  après,  un  méca- 
nicien nommé  Dickenson  entreprit  de  (aire  des  caisses  en  fer 
battu ,  sans  aucune  enveloppe  de  bois  pour  les  fortifier  ;  et,  aidé 
des  conseils  et  de  l'adresse  d'un  artiste  habile  (Maudsley),  il  vit 
bientôt  ses  efibrts  couronnés  d'un  succès  complet.  L'amirauté, 
toujours  empressée  d'accueillir  et  de  favoriser  les  inventions 
utiles,  adopta  leurs  caisses,  et  donna  l'ordre,  peu  après  ki  fin  de 
la  dernière  guerre  de  l'empire,  d'en  construire  jusqu'à  7,000, 
diacune  de  près  de  deux  tonneaux.  Et  nous  aussi,  enfin,  éclai- 
rés par  l'exemple  de  nos  voisins ,  nous  avons  adopté  cette 
heureuse  innovation ,  et  chaque  jour  les  marins  k>énia8ent  son 
inventeur.  Les  caisses  à  eau  ont  en  général  la  forme  d'un  cube 
parfait,  il  y  en  a  de  diverses  grandeurs  :  les  plus  grandes  sont 
employées  à  bord  des  frégates  et  des  vaisseaux  de  ligne  ;  elles 
ont  1  mètre  22  de  c6té ,  et  contiennent  environ  3,000  Htres 
d'eau  ;  il  y  en  a  d'autres  pour  les  bricks  et  petits  bâtiments,  qui 
n'ont  que  1  mètre  13  ,  cl  même  0,90  do  côté.  Quelques-unes 


CA^ 


(m) 


ODt  des  formes  arrondies  y  qui  >eur  permettent  de  prendre  la 
courbure  de  la  cale  du  navire ,  ce  qui  diminue  considérable- 
menl  l^esfiace  qu'elles  occopenl  k  l)ord.  Le  couvercle  de  ces 
caisses  est  un  plateau  ovale  qui  s'ajuste  dam  une  emboltiire  de 
méine  forme  pratiquée  au  centre  oe  ta  face  supérieure  du  ciitie; 
plusieurs  cependant  ont  un  cou^'crcle  carré.  A  la  partie  infé- 
rievre,  on  a  nMMiagé  un  trou ,  que  Ton  ouirre  et  <f«e  r«n  ferme 
à  volonté,  au  moyen  d'un  tieunton  en  (er  ten«  par  une  langue 
tige;  et  c'est  par  là  que  Ton  fait  sortir  feau  quand  on  veut  vider 
oomplétentent  la  caisse  pour  ta  nettoyer.  Uans  Ton  des  angles 
de  la  face  sup^'rioure,  il  y  a  eworc  wie  petite  ouverture  circu- 
laire :  c*est  par  là  qu'on  mlroduit  la  pompe  à  l'aide  de  laquelle 
on  lire  l'eau  destinée  ann  besoins  journaliers  de  réquifiage.  Ces 
caisses  présehrent  l'eau  de  toute  corruptîoo  :  è  la  On  d'une  cam- 
pagne de  deux  ou  trois  ans ,  on  la  rctniuve  tnmi  bmne  qu'ae 
Bioment  du  départ  ;  elle  se  charge  ni^me  de  parties  lernigi- 
Denses  qui  la  rendent  favoralile  à  Ta  sanlé.  Elles  peuvent  conte- 
nir avec  le  même  avantage  tout  ce  qu'on  arrime  en  liarriqiies 
dans  la  cale  des  vaisseaux ,  tels  que  salai^ins,  biscuits ,  légu- 
mes,  etc.  Par  ce  nni^en,  on  soustrait  ces  objets  à  l'action  de 
l'air  extérieur,  et  l'on  assure  leur  consenation  presque  indé- 
finie. Dans  son  expédition  autour  du  monde ,  VÀstroiaké  a 
conservé  dans  dos  caisses  en  fer  du  biscuit  qui  était  encore 
excellent  après  trois  ans  d'embarquement.  1^  poids  descaisaes, 
872  kilogrammes  pour  les  plus  grosses ,  n'est  pas  on  inconvé- 
nient :  il  remplace  une  partie  du  lest  en  fer  qu'on  était  olMigé 
d'emtierquer  à  bord  des  navires.  —  Les  Caisses  sont  aussi 
utiles  et  d'un  usage  Uni  commun  dans  tous  les  besoins  de 
rborticultnre  ou  du  jardinage.  On  en  distingue  plusieurs  es- 
pèces :  les  unes  servent  à  recevoir  les  artnistes  ou  les  plantes 
d'<Nrangerie  d*une  certaine  valeur  et  d'une  certaine  dimension  ; 
les  autres  sont  employées  à  faire  des  semis.  Les  premières  sofit 
ordinairement  en  l)ois;  nous  disons  ordinatrenM*nt ,  parce  que 
l'on  a  fait  des  caiiêeimétfifti-méeaniqves,  pour  lesqueites  il  a  été 
obletio  un  brevet  en  1827,  et  des  cnittes  en  mntUe  de  Dikl^  da 
non  de  son  inventeur  (  F.  Mastic)  ,  dont  on  a  éprouvé  de 
bons  eflets,  mais  qui  sont  d'un  prix  tieavcoup  plus  élevé  ove  les 
caisses  en  bois.  Olles-ci  se  composent  de  quatre  pieds  droits , 
•or  lesquels  ou  dans  lesquels  on  assujettit ,  par  dn  mortaises , 
par  des  clous,  ou  par  des  équerres  en  fer,  les  planches  qui  doi- 
tent  former  les  Quatre  côtés  et  le  fond.  Quelque  sain  que  Ton 
apporte  dans  le  cmiix  des  bois  dont  on  se  sert  pour  leur  confec- 
tioii ,  l'humidité  les  pourrirait  bientôt  si  on  n'avait  l'attention 
de  leur  donner  deux  ou  trois  couches  de  peinture  à  l'huile  4 
l'extérieur,  et  une  couche  au  moins  de  ^[oudron  k  Tintérieur. 
Oo  trouvera  dans  l'abbé  Roxier  la  compomtiim  d'un  enduit  spé- 
cial destiné  k  cet  usage.  —  Les  eai$m$  à  tewvh  sont  des  bois  de 
quioxe  à  dix-huit  pouces  de  large ,  sur  deux  k  trois  pieds  de 
loog  y  et  huit  à  douxe  pouces  de  profondeur,  construites  de  la 
■léiiie  manièreque  celles  dont  nous  venonsde  parier,  et  mtiniet 
de  poignées  en  fer  pour  faciliter  leur  transport.  Elles  sont 
spécialement  destinées  aux  semis  des  plantes  étrangères,  qui  ne 
peuvent  ^re  faits  avec  succès  en  pleine  terre,  et  qui  ont  besoin 
de  recevoir  alternativement  des  expositions  diverses  pour  être 
préservées  du  froid  ,  de  l'humidité ,  ou  de  la  trop  grande 
chaleur,  et  surtout  des  ravons  brOlants  du  soleil. 

CAISSE  DE  FEr  [drm!  publie) .  Uans  plusieurs  villes  d*Alle- 
OMgne,  on  donnait  ce  nom  k  des  associations  particulières  par 
lesquelles  un  certain  non>bre  de  citoyens  se  garantissaient  mu- 
tuellement leurs  maisons  contre  les  incendies.  —  On  se  cotisait 
d'abord  pour  réunir  un  petit  fonds ,  à  l'efTet  de  pourvoir  aux 
menus  frab  de  l'établissement.  Chaque  propriétaire  taxait  sa 
OMÎsofi  k  un  prix  juste  et  équitable.  On  inscrivait  cette  taxe  sur 
■n  registre  dépose  à  l'hôtel  de  ville,  sous  l'autorité  de  la  police, 
qui  donnait  au  propriétaire  un  billel  d'assurance  qui  constatait 
b  valeur  de  sa  maison.  S'il  arrivait  un  incendie ,  les  magistrats 
de  police  examinaient  le  dommage,  déterminaient  la  valeur,  et 
frisaiait  une  répaitition  générale  sur  toutes  les  maisons  asso- 
ciées, dont  chacune  payait  sa  contritwtion  au  prorata  de  ce 
f|u*elle  était  taxée.  Les  compagnies  d'assurances  établies  en  An- 
neterre  et  en  France  ont  succédé  en  Allemagne  aux  cetisêei  de 

ftU  (F.  COMPAGKIBS   D'aSSOIIAKCB). 

CAISSE  CEHTBALB   DU   TBÉSOE  FCBLIC.    Cette  ralsse , 

untre  le  service  spécial  du  Irésitr  oublie,  farilite  la  drcnbition 
des  capitaux  au  moyen  des  mandats  qu'elle  expédie  sur  tous 
les  départements,  en  échange  des  versements  qui  lui  sont  faits, 
et  en  acquittant,  pour  le  compte  des  receveurs  généraux,  les 
■Mndau  qu'ils  ont  été  autorisés  k  délivrer  sur  le  trésor;  elle 
icçoit  de  plus  les  plaremenis  k  intérêts  qui  lui  sont  offerts  et 
^'elle  est  autorisée  k  accepter  (  F.  Caisse  prsiJOOB). 

CA188B  DES  DipOTS  JTT  COElilfiE ATMMIS.  —  g  I*'.  5os 


èulal  asf  up^lioiw.  — Celle  caisse  est  Hwifie  4e 
dcpdts  volontaires  et  judidaires.  Elle  f«l  tme  par  les  as 
pnocipes  que  la  caisse  d'amurtissemetit  awc  laqiÎHIe  e^e 
d'abord  réuMe  et  <lont  elle  a  élé  séparée  par  la 
an  vin.  fille  a  été  eonftiluée  par  la  lui  ilettiwnevs  #d  1 
1816,  et  parl'ordonnastceréglementswe4uS)uîila4et» 

ansée.  —  Ooaique  la  caisse  ér%  dépôts  H 

DU  êtablisBesaent  bien  distinct  de  la  cuii 

l'administratsMi  en  est  la  luèine  et  les  méinrs 

également  pour  les  deux  caisses.  Mais  leurs 

vent  pas  être  omifcmdues,  leurs  écritures  et  ~ 

être  séparées  (Ordomnnce  du  SS  mai  iSM).  — 

sont  établis  dans  toutes  les  villrs  oè  siège  on  toi 

uiière  instance  Ce  s(*nt,  onlinatreuieni,  dans  Ifs^v^^ttMHi 

les  receveurs  généraux  et  partmnirrs.  —  Cette  cûbv  n^ 

êeuk  les  consignations  judiciaires  désignées  en  rurt    S  ^  l 

donnance  du  3  juillet  1816,  ainsi  qu'il  suit:  f*  L» 

oflorts  réeUement,  conformésient  aux  art.  t^SI  «S  i 

du  Code  civil  ;  ceux  que  voudra  consigner  on  wr^méwfwrem  t 

nataire,  dans  le  cas  prévu  par  les  art.  StS5,9IS4.  SiSDrtSii 

le  montant  des  eflets  de  commeice  dont  le 

sente  pas  k  ri'*chéance ,  lorsque  le  débiteur 

conformément  à  la  loi  du  13  juillet  1795  (6 

et  en  général  toutes  les  sommes  a#rrtes  à  des 

sanis,  par  des  débiteurs  qiù  veulent  se  libéiw.  —  *•  Les 

mes  qu'offriront  de  consigner ,  suivant  la  CMullé  que  ^ 

accordent  les  art.  K>4t  du  Code  dvil,  161,  SHda  C  ' 

rédure,  t17  du  Code  d'instruction  criminelle,  et 

lions  des  lois,  toutes  personnes  qui,  aslrei»lrs, 

lois,  sbil  par  des  jugements  ou  arrêts,  i  d«MMe 

garanties,  ne  pourraient  «mi  ne  vondraîent  pus  les 

meubles.  —  »•  Les  deniers  remis  par  un  iléinlewr  é  «■ 

du  commerce  exerçant  une  contrMnte  par 

l'arrestation  ,  conformément  à  l'art.  14  du  décrut 

I80S,  et  ceux  qui,  dans  les  mêmes  circanAanees* 

à  un  huissier  exerçant  la  contrainte  par  cnrps 

lieux  autres  que  Paris ,  lorsque  le  crraucier  •' 

recevoir  lesdites  sommes  dans  les  vingt-qnati^  ' 

auxdits  offiriers  minislériels  pour  lui  eu  '-^ 

4*  fjes  sommes  que  les  débiteurs  imurcèrés 

de  l'art.  789  du  Code  de  procédure,  déposer  ès 

lier  de  la  maison  de  détention,  ptwr  être  nm  en 

le  créancier  ne  les  aura  pas  acceptées  dans  le 

quatre  heures.  —  5*"  l«es  sommes  dont  les  cm 

ou  les  autorités  administratives,  quand  redrail 

autaient  ordonné  la  consignation,  faute  par  les 

hs  recevoir  ou  réctamer,  ou  les  séquestres  en  cm 

opposées.  —  6°  1^  prix  que  doivent  comiguer, 

à  I  art.  S06  du  Code  de  commerce,  les  adjudin 

nients  de  mer  vendus  par  autorité  de  jusiire.  —  T*  Lfs 

comptants  saisis  par  un  huissier  chex  uu  déêntcur 

il  exerce  une    saisie- exécution  ,  lorsque, 

l'art.  600  du  Code  de  procédure  civile,  le 

saisie  et   les  opposants  ,  ajai.t  la    capacilé    de 

ne   seront  pas  convenus  d'un  séquestre 

trois  jours  do  pnicès-vert>al  de  saisie  ;  etewrayn 

lors  d'une  appositi4»n  de  scellés  ou  d'un  inveulait 

nal  l'ordonne  ainsi  sur  le  référé  provoqué  pur  le 

—  8»  Les  sommes  saisies  et  arrêtées  entre  les 

taires  ou  de  débiteurs  ,  à  quelque  litre  que  ce 

proviendraient  de  ventes  de  liiens  meubles  de  ~ 

suite  de  toutes  sortes  de  saisies  ou  mêuie  de 

lorsqu'il  y  aura  des  oppositions  dans  les 

art.  666  et  667  du  Code  de  procédure  dvtte.  — D^Ue 

des  coupes  et  ^-enles  de  fruits  pendants  pur  les 

immeubles  saisis  réellement;  celui  des  lojevs 


biens  non  affermés  lors  de  b  saïaie,  qui 
fit  des  créanciers,  dans  les  cas  prévus  par  TacMe 
de  procédure;  ensemble  tous  les  prix  de  loyers, 
autres  prestations,  échus  depuis  la  dénuncîalmi  a« 
et  â  mesure  li^s  échéances.  —  tO^  La  prix  uu 
d'une  adjudication  d'immeubles  sendus  sur  um 
bHière,  bénéfice  d*invenUire,  cession  «le  biens, 
cahier  des  char^  n'autoriserait  pas  ratguéfeurà 
trc  ses  mains,  si  le  trilnmal  ordonne  ortie  ttmm^ 
demande  d'un  ou  de  plusieurs  créuncim.  — _•<*  Lds 
pro\enaiit  des  ventes  de  meuMes,  marehaDdises  di 
leurs  dettes  actives,  dans  le  ras  lyéwi  par  Tatl.  d»1 
commerce.  —  11"  Les  sommes iTargeul  I 
de  ventes  et  recouvrements  dans  une 
lorsque,  sur  la  deuMode  de^uelqnt 


(1«T) 


CAH8B. 


«itloDiiè  Ift  — ■îgmtiqn.  —  §S^  La  sommes  ât  éraim 
«Mftvées  <tofi8  une  amxxssion  facanlr,  o«  profeniiil  d«  pris  dfs 
bus  (1  icelle,  0M&»nDêiiieiB4  à  Tafii  dv  conseil  d'Ëlai  da  13 
Dlobre  1809.  —  I4<>  Enfin ,  Coules  les  consignations  ordonnées 
ir  les  lais ,  méiue  dans  les  cas  qui  ne  sont  pas  rappelés  ci- 
essus,  suit  que  lesdiles  lois  n'indiquenl  pas  te  lieu  de  la  cousin 
nalioiiy  syil  quVUes  dêsigneiii  une  aulre  caisse  ,  el  netanmeiii 
t  qui  peut  élre  eucoce  du  par  les  anciens  coiuniissatres  mu 
listes  rcelJeSy  coufonui^ttieiit  au  dêcrel  du  13  lévrier  IMi,  le-- 
iiel  cùulinuera  de  recevoir  son  exéculioa.  —  Celle  caisse  reQpit 
B  oulre,  eu  vertu  d'uue  sccomle  ordounanœ  du  5  juiUet  lëië, 
is  depuis  volonlaires  des  particuliers,  mais  à  Pu'is  seulemcol, 
l  en  monnaie  ayant  cours,  ou  en  billets  de  la  banque  de 
^iice.  Ces  sotMines,  suivant  l'ordonnance  de  1816,  portaient, 
B  bout  de  trente  iuurs ,  intérêt  de  trois  pour  cent ,  tandis  que 
B8  éèpéts  judiciiiires  ne  produisent  intérêt  qu'an  bout  de 
Einatite  jwmsf,  conlomiénient  à  la  lot  du  18  janvier  1805. 
lais  mie  erdonnoiice  du  19  janvier  1835  a  réduit  l'intérêt  des 
^rpM  velootiiires  à  deux  pour  cent.  Elle  a  décidé  qu'ils  ne  por- 
iraieiH  ialérêt  qu'au  bout  de  soixante  jours.  —  Cette  ordon» 
mnee  i»*a  rien  eban^  à  ce  qui  concerne  les  dépôts  faits  par  les 
lablissements  publics  ou  les  dé|iôts  judiciaires.  —  11  est  dé- 
Mdu  aux  eoOTs ,  tribunaux  et  administrations  quelconques, 
rifisCrbire  ou  ë^onfonner  des  consignations  en  autres  caisses  et 
lépèt»  public»  ou  pertieuliers,  même  d'autoriser  les  débiteurs, 
lé|Nieitaire9,  tiers  saisis,  à  les  conserver  sous  le  nom  de  séques- 
m  ou  attiremefH  ;  et  an  cas  où  de  telles  consignations  auraient 
ieu,  eiles  seraient  iralles  et  non  Ubératoim  (Ordonnaoce  du  S 
ttillel  18#«.  art.  3»;.  -^$11.  Ses  droUs  et  obh'gaiimt.  —  Les 
iMifNCS  consignées  sent  remises,  dans  le  lieu  ou  le  dépôt  a  été 
ik,  à  ceux  qui  justitieront  de  leurs  droits  dix  jours  apWs  fa  ré- 
fwisition  du  pavement  au  préposé  de  la  caisse.  —  Les  préposés 
ont  conlraignablcs  par  corps,  à  Caire  cette  remise,  dans  le  délai 
k  titx  jmirs,  eieepte  dans  le  cas  d'opposition  régulièrement  for- 
née  entre  leurs  mainsi,  ou  d'irrégularité  dans  les  pièce»  produi- 
es  à  l'appui  de  la  rcquisilion.  —  Les  dépôts  volontaires  étaient, 
ittvant  I  «HtkMuiancedu  S  juiUet  181 A ,  restitués  à  l'époquecon- 
tenue  dans  l'acle  de  dépôt ,  et  s'il  n'avait  été  fixé  aucune 
jpuque,  sur  la  simple  présentation  de  la  reconnaissance.  L'or- 
biiiuincc  du  19  jfamvier  1835  décide  qu'ils  ne  pourront  en  au- 
mii  cas  être  retirés  que  quaracite-cinq  jours  après  la  demande. 
Ui  cas  de  perte  de  cette  reconnaissance,  le  déposant  doit  Ibr- 
■er ,  entre  les  mains  ûes  préposés,  une  opposition  fondée  sur 
leiie  cause.  — La  caisse  des  consignations  est  responsable  des 
onioMs  reçues  par  les  préposés,  lorsque  les  parties  auront  fait 
toregislrer  leurs  reconnaissances  dans  les  cinq  jours  de  celui  du 
«rsemenè,  confurmément à  l'art.  3  delà  loi  du  18  janvier  1805. 
^  Tous  tes  frais  et  risques  relatiCsà  la  garde,  conservation  ou 
Muyeaicnt  des  fonds  consignés  sont  à  la  charge  de  la  caisse.  — 
kÇ  directeur  général  de  la  caisse  i\ts  dépôts  et  consisnations  peut 
lécerner  ou  taire  décerner,  par  les  préposés  de  la  caisse,  des 
isotraiotes  contre  toute  personne  qui  sera  en  retard  de  verser 
cft  sommes  qu'elle  est  tenue  de  remettre  à  ladite  caisse.  —  Les 
Eréaciciers  colloques,  dans  un  ordre,  sur  des  sommes  consignées 
i  la  caisse  doivent  en  donner  quittance  notariée.  Si  c'est  rElat 
|ui  est  crcaitder ,  it  suffit  de  la  quittance  émanée  du  préposé 
XMnptabledu  trésor.  (Décisiun  du  ministre  des  finances  du  33 
oillctl8l6).  —  Enregiêlremenl  et  timbre.  —  Les  reconnais- 
anccsdes  |Téposés  doivent  èlre  sur  papier  timbré.  Elles  sont 
ouiiii&es  au  droit  fixe  d'un  franc;  mais  les  parties  peuvent  faire 
«t  enrogistreiiient  quand  elles  le  jugent  à  propos.  (  instruction 
générale  du  32  plu\iô$e  an  xiii,  n*»  372.) 

CAIHSK  D'ÉPARGNE  ET  DE  PRÉVÔT ANCB.  Ces  Caîsses  SOnt 

in  lieu  de  dépôt  et  de  placement  pour  les  |)etites  sommes,  qui 
r  sont  reçues  chaque  semaine,  depuis  le  minimum  de  un  franc 
usqu'à  un  maximum  déterminé  par  la  loi.  C'est  la  banque  des 
Mivriers.  —-  Elles  sont  régies  comme  établissements  publics  par 
es  dispositions  générales  qui  s'appliquent  aux  caisses  publiques; 
:oiniiie  sociétés  .monynic*:,  autorisées  par  ordonnances  royales, 
Nir  leurs  statuts  particuliers  qui  varient  suivant  les  localités,  et 
wr  les  rèçles  relatives  aux  sociétés  anonymes.—  Une  législation 
péciale  s  applique  en  outre  aux  caisses  d'épargne  et  de  pré- 
royance.  Celle  législation  a  pour  base  deux  ordonnances  royales, 
les  3  juin  1829  et  16  juillet  1833.  Biais  une  loi  nouvelle,  qui 
>flre  un  ensemble  sur  celle  matière,  a  été  présentée  le  13  dé- 
«nibre  1834  à  la  chambre  des  députés  (Moniteur  du  14  dé- 
ienibre).  Nous  renvoyons  aux  articles  Epargne  et  Pré- 
roYANCB,  afin  de  donner  un  résumé  complet  de  la  législation 
a  plus  récente  sur  celle  matière. 

CAISSE  DE  PoissT.  La  nécessité  d'assurer  et  de  régulariser 
e  commerce  de  la  boucherie  dans  une  ville  aussi  importante 


qaefirisie  fiCaenlîrdebvnne  heore.  A  une  époque  qu'oir  ne 
peut  préciser,  mais  aasurément  fbrt  reculée,  on  élat)lil,  sous  le 
ROM  de  99néeurt  de  bêitaii^  des  intermédiaires  entre  les  mar* 
ehmds  Ibrainset  les  bouchers  de  la  capitale.  Lesattritmlionset 
les  privilèges  de  ces  marchands  furent  n'glés  par  le  prérÔC 
Aubriot  dans  utie  ordonnance  du  35  novembre  1375.  Ces  ven- 
deurs devaient  fournir  un  cautionnement  de  soixante  Ifvres  p»- 
risis,  a  foire  bon  le  payement  des  marchamls,  dans  les  huit  jours 
de  Ï9  vente,  »  et  pour  l'acquit  de  celte  oMiealion,  ife  étaient 
cmUraiffmtbhe  par  la  saisie  de  leurs  biens  et  l'emprisonnemenl 
de  leurs  personne».  Ils  avaient  pour  salaire  6  deniers  par  livre 
stir  le  montant  des  ventes  et  achats  opérés  par  leur  intermé- 
diaire, et  nul  d^entre  eux  ne  pouvait  être  venthor  et  mar- 
cbaiid  de-  kiestiaai  k  la  foisv  Le  nombre  de  ces  vendeurs  était 
iRdéSenmné.  Charles  VI,  par  lettres  patentes  du  7  novembre 
ISttft,  le  fixa  à  douie,  et  érigea  leurs  (bnrtions  en  litre  d'offices, 
qii'il  conféra  aun  officiers  de  sa  maison.  Cette  iustitotion  sub- 
sista pendant  deux  siècles  cl  demi,  sans  éprouver  d'autres  modi- 
fications que  l'additioii  ffun  vendeur  aux  douxe  créés  en  1399. 
Ces  jurés  veuf  leurs  n^exerçaient  leur  charge  que  sur  les  marchés 
à  bntiaux  (|ut  se  trouvaient  à  Paris.  Mais  la  vente  du  gros  bé- 
tail ayant  été  transportée  au  dehors,  il  fut  créé  en  1(H)5,  dans 
toutes  les  villes  du  royaume,  à  litre  d'offices,  de  nouveaux  ven- 
deurs dont  le  cautionnement  était  de  1,000  Hvres  et  le  salaire 
de  six  deniers  pour  livre.  Comme  ceux  de  Paris,  ces  officiers 
étaient  responsables  du  prix  des  ventes,  et  tenus  d'en  foire  Ta- 
yanee  avx  marchands,  sous  peine  de  Ions  dépens  et  dommages- 
rnléréts.  En  f644,  il  fut  crée  à  Paris  treize  nouveaux  vendeurs, 
(|ui,  jointB  aux  treize  existant  alors,  portèrent  le  membre  de  ces 
intermédiairos  à  vingt^ix.  Dans  la  même  année  parut  un  édit 
portant  création  de  quarante  offices  défendeurs  fie  détail  à  pied 
foiàrché^  pour  exercer  leurs  fondions  dans  les  foires  et  marchés 

Î|tt»  se  tenaient  dans  un  rayon  de  vingt  lieues  autour  de  Paris. 
^r  salaire  était  ausei  de  6  deniers  pour  livre.  Ces  divers  offi<- 
iiets  furent  supprimés  en  1655  ;  mais  un  édit  de  janvier  1690  en 
créa,  puur  le  marché  de  Sceaux  seulement,  soixante  avec  attri- 
bution d'un  sou  pour  livre  sur  le  produit  des  ventes.  Ceux-ci 
n'eurent  qu'une  courte  existence.  Une  déclaration  du  roi,  du  11 
mars,  même  année  1600,  les  déclara  supprimés  comme  leurs 
prédécesseurs,  et  convertit  le  son  pour  livre  qui  leur  était  attri- 
bué en  un  droit  fixe  exigible  aux  entrées  à  Paris.  Comme  des 
intermédiaires  entre  les  marchands  de  t)estiaux  et  les-bouchers^ 
étaient  devenus  nécessaires,  quand,  en  1G55,  on  eut  supprimé 
ceux  qui  avaient  été  légalement  institués,  il  s'établit  des  ban- 
quiers auxquels  on  doima  le  nom  bizarre  de  grimbelint,  qui 
avançaient  aux  bouchers  des  fonds  à  un  taux  modéré,  mais  ne 
leur  accordaient  que  quelques  jours  de  terme,  et,  quand  il9 
étaient  en  retard,  leur  faisaient  payer  des  intérêts  tellement 
usuraires,  que  plusieurs  bouchers  nirent  minés  et  que  la  viande 
renchérit.  Le  Hentenant  général  de  police,  croyant  remédier  au 
mal,  défendit,  par  sentence  du  18  janvier  1684,  à  ces  banquiers 
et  à  tous  autres,  fie  se  trouver  dans  les  marchés  ou  aux  environs 
et  de  s'entremettre  à  faire  des  avances  aux  marchands  forains 
pour  les  bouchers,  à  peine  de  confiscation  au  profit  tic  l'hôpital 
général,  dn  sommes  avancées,  et  de  1,000  livres  d'amende. 
Comme  il  était  in:iiossible  au  commerce  de  la  boucherie  de  se 
passer  de  secours,  a  quelque  prix  qu'il  les  reçât,  les  marchands 
de  bestiaux  et  les  bouchers  qut  ne  pim  valent  acheter  au  comptant 
se  portèrent  appelants  de  cette  sentence;  et,  le  18  août  dans  la 
même  armée,  elle  Ait  infirmée  par  arrêt  du  parlement,  f^  créa- 
tion, en  janvier  1690,  de  vendeurs,  supprimés  deux  mois  après, 
n'interrompit  que  momentaiiément  les  opérations  des  grimbe- 
lins,  qui,  malgré  le  frein  que  l'on  essaya  de  mettre  en  1099  à 
leur  rapacité,  continuèrent  de  rançonner  si  étrangement  les 
bouchers,  que  l'on  pensa  à  faire  cesser  le  scandale  en  rétablis- 
sant l'institution  abolie;  on  s'en  occupa  donc  en  1707,  et  on 
publia  une  ordonnance  qui  ne  fut,  sauf  de  légères  modifica- 
tions, qu'une  seconde  édition  de  celle  de  1690.  Au  lieu  des  ven- 
deurs d'autreffûs,  on  créa,  en  litre  d'offices,  cenl  trésoriers,  tant 
pour  le  marché  de  Sceaux  que  |)oiir  celui  de  Poîssy  qui  existait 
de  fait  depuis  longtemps,  et  fut  institué  légalement  par  lettres 
latentes  (lu  18  décembre  de  la  même  année.  Ces  trésoriers  f.'ela 
caisse  de  Poissy,  dénomination  qui  fut  adoptée  dès  le  conmien- 
cement,  eurent  les  mêmes  altnbutioiis,  le  même  salaire  et  les 
mêmes  privilèges  que  les  officiers  dont  ils  prenaient  la  place, 
inoccupée  depuis  dix-sept  ans  Cx)mme  eux,  ils  furent  tenus  de 
payer  comptant  aux  marchands  forains  le  prix  des  liesliaux 
vendus  aux  bouchers  et  autres  parliculiers  solvables,  moyen- 
nant le  droit,  payable  par  les  marchands,  d'un  sou  pour  livre 
sur  le  prix  de  tous  les  animaux  vendus,  même  quand  ils  n'au- 
raient pas  fait  l'avance  de  ce  prix.  Les  bouchers  devaient  rem- 


<:aisse. 


(768) 


CLAISTRS. 


boarser  dans  les  huil  joars  les  avances  faites  pour  leur  compte 
par  la  caisse,  à  peine  d'y  élre  contraints  par  toutes  voiei  duei 
et  raiionnabUê,  même  par  corps.  La  caisse  était  de  plus  auto- 
risée à  exercer  toutes  les  actions  judiciaires  que  ces  débiteurs 
avaient  le  droit  d'exercer  eux-mêmes  contre  ceux  à  qui  ils 
avaient  fait  des  fournitures  à  crédit.  La  caisse  de  Poissy,  ainsi 
organisée,  ne  subsista  que  sept  ans,  et  fut  supprimée  en  1714. 
Elle  fut  établie  et  mise  en  rerme  par  arrêt  du  conseil  du  l'*" 
septembre  1735,  puis  supprimée  de  nouveau  en  1776.  £n  1779, 
on  la  reconstitua  avec  quelques  modifications,  savoir:  le  droit  de 
cinq  pour  cent,  à  elle  attribué,  fut  réduit  à  trois  et  demi  pour 
cent,  à  la  charge  du  vendeur  et  de  Tacbeteur,  chacun  par  moitié. 
Le  terme  accordé  à  chaque  boucher  pour  rembourser  les  avances 
faites  à  son  acquit  fut  étendu  à  quatre  semaines.  Le  crédit  de 
chaque  emprunteur  à  la  caisse  ne  fut  plus  laissé  à  la  discrétion 
de  celle-ci,  mais  renfermé  dans  des  limites  posées  pour  chaque 
mois  par  le  lieutenant  général  de  police.  Enfin,  l'intérêt  des 
avances  fut  fixé  à  six  pour  cent  par  an.  La  caisse  de  Pois8|^, 
ainsi  reconstituée,  fut  encore  une  loissnpprimée  ;  maiscette  fois 
elle  le  fut  par  la  révolution ,  avec  toutes  nos  anciennes  institu- 
tions financières.  En  1802,  le  gouvernement  consulaire,  voulant 
réorganiser  à  Paris  le  commerce  de  la  boucherie,  assujettit  tous 
ceux  qui  l'exerçaient  à  verser  dans  une  caisse  spéciale  un  fonds 
de  garantie  de  1,000  fr.  2,000  fr.et5,000  fr.  suivant  Timporlance 
du  débit,  et  réunit  ainsi  une  somme  de  750,000  francs,  destinés 
à  faire,  au  taux  de  un  demi  pour  cent  par  mois,  à  ceux  des 
bouchers  qui  en  auraient  besom,  des  avances  dont  le  chifl're  ne 
devait  pas  dépasser  celui  de  leur  cautionnement.  Gomme  on  ne 
tarda  pas  à  reconnaître  aue  le  capital  de  la  caisse  était  insuffi- 
sant pour  les  exigences  au  service,  on  procéda,  par  décrets  du 
6  février  1811  et  15  mai  1815,  à  la  réorganisation  sur  de  plus 
larges  bases  de  ce  moyen  nécessaire  de  crédit.  Le  fonds  se  com- 
posa des  cautionnementsdes bouchers,  portés  tous  à  5,000  francs, 
et  de  sommes  versées  par  la  caisse  municipale.  Le  droit  de  trois 
et  demi  pour  cent,  tant  à  Sceaux  et  à  Poissy  qu'aux  marchés 
aux  vaches  grasses  et  à  la  halle  aux  veaux,  (ut  pareillement  ré- 
tabli, à  la  cliarge  des  forains  et  au  profit  de  la  ville  de  Paris, 
3ui  dut  pourvoir  aux  dépenses  de  la  cabse.  Chaçiue  mois,  lesyn- 
icat  de  la  boucherie  présentait  au  préfet  de  police  le  tableau  des 
crédits  nécessaires  pour  le  mois  suivant,  et  ce  magistrat  en  ar- 
rêtait la  quotité,  laquelle,  selon  ce  mode  qui  existe  encore,  ne 
peut  être  moindre  que  le  cautionnement  de  chaque  boucher,  à 
moins  de  déclarations  contraires  de  sa  part.  Si  l'un  d'eux  a 
épuisé  son  crédit  ou  fait  des  achats  qui  le  dépassent,  il  est  tenu 
de  verser  à  la  caisse,  soit  la  totalité  soit  l'exciédant  de  cequ'elle 
aura  à  payer  pour  lui.  Les  avances  aux  marchés  de  Sceaux  et  de 
Poissy  sont  faites  sur  engagements  de  vingt-cinq  à  trente  jours, 
emportant  contrainte  par  corps  ;  à  la  halle  aux  veaux,  sur  bor- 
dereaux à  huil  jours  d'^héance.  L'intérêt  est  de  cinq  pour  cent. 
Sur  les  réclamations  longtemps  infructueuses  des  herbegers  et 
nourrisseurs,  le  droit  de  trois  et  demi  pour  cent,  payable  par 
eux  pour  bestiaux  vendus  à  Sceaux  et  à  Poissy,  a  été,  par  or- 
donnance royale  du  2*2  décembre  1819,  remplacé  par  un  autre 
droit  de  trois  pour  cent,  à  la  charge  des  bouchers,  sur  le  mon- 
Unt  de  leurs  achats;  mais  la  difficulté  d'établir  ce  montant 
amena  la  suppression  de  ce  nouveau  droit,  et  son  remplacement 
par  une  taxe  Q\e  de  10  fr.  par  bœuf,  6  fr.  par  vache,  2  fr.  40  c. 
par  veau,  et  70  centimes  par  mouton,  indépendante  du  droit 
d'octroi  cl  de  celui  d'abal  oans  les  abattoirs  publics.  —  Telles 
sonU'histoire  et  l'organisation  actuelle  de  la  caisse  de  Poissy,  qui, 
par  des  moyens  aussi  simples  que  rapides,  mais  dont  le  récit 
nous  mènerait  trop  loin,  assure  le  service  de  la  boucherie,  si 
important  dans  une  ville  aussi  populeuse  que  Paris. 


CAISSE ,  s.  f.  (ofiol.).  Fallope  a  appdé  cuiae  àë 
la  cavité  du  tympan  qui  renferme  les  ostelets  de  Tovk,  hk 
qu'on  la  compare  à  un  tambour  oa  caisse  nilitaire  (  F.  Tr^ 

pan). 

CAISSETIN ,  S.  m.  C'est  ainsi  qu'on  appelle,  daat  la 
factures  d'ouvra^  en  soie,  une  petite  armoire  co  h 
caisse ,  de  trois  pieds  de  longueur,  d'un  demî-pied  de  hrp.  • 
plusieurs  étages ,  dans  lesquels  l'ouvrier  range  les  donra  d  h 
soies  qu'il  emploie.  —  Caissbtins  (  comm.  ) ,  peCitct  en»  4 
sapin  plus  longues  que  larges,  dans  lesquelles  on  tamk  * 
Provence  les  raisins  en  grappes  séchès  ao  soleil ,  qu'ai  tppift 
raisins  auxjubis{V,  Raisins  aux  ivbis). 

CAISSIER.  C'est  celui  qui  garde  l'argent  et  qui  esl  du  k 
recevoir  et  de  payer.  Quand,  dans  une  maison  oe  bamptr^- 
ploi  de  caissier  se  borne  à  recevoir  et  à  payer,  il  est  ii^  « 
facile;  il  ne  faut,  pour  bien  s'en  acquitter,  qu'une  oasie  al- 
titude à  enregistrer  les  sommes  reçues  el  oeUes  pis  i 
payées,  afin  que  la  situation  de  la  caisse,  qui  doit  être  mm 
que  jour,  soit  réelle.  Mais  si  le  caissier  est  chargé  dn 
ment  de  la  caisse,  c'est-à-dire  du  soin  de  mettre  sa 
mesure  de  faire  face  à  tous  les  engagements 
rôle  devient  important  ;  car  de  là  deptod  le  boobear  oaki 
heur  du  banquier.  Le  caissier  doit  donc  partknliéreuwl  m 
à  ce  que  la  caisse  soit  suffisamment  garnie  poor  acq«Uer  b 
billets,  lettres  de  change,  etc.,  tirées  sur  le  banquier  par  »é 
vers  correspondants,  el  à  ce  que  les  pensées  se  tasteot  actif  cane 
la  banque  n'étant  qu'un  mouvement  perpétuel  denwilwrni t 
de  retour.  Enfin,  on  peut  dire  de  celui  qui iigpV Va riiwf , y  ■ 
est  comme  un  bon  pilote,  et  qu'il  doit  prévoir  tous  la  orafo  fi 
peuvent  survenir  pendant  sa  gestion.  Il  doit  se  fûre  dei  » 
sources  pour  les  moments  de  crise;  mais  ce  soin  est  d'ut» 
plus  difficile  qu'il  doit  moins  compter  sur  le  créifii  de  h  ^ 
qui ,  toujours  incertain,  le  devient  bien  davantage  cmmv  àm 
les  temps  malheureux ,  où  la  confiance  disparaît  et  oà  s  < 
le  numéraire. 


CAISSON,  chariot  à  quatre  roues,  attelé  de  quafire 
sur  deux  de  front.  Il  est  recouvert  d'une  toile  go 
forme  de  dos  d*àne ,  et  il  s*ouvrc  dans  sa  longueur; 
charnières.  Par  devant  on  place  une  fourragère  et 
uneauge.  Le  caisson  s'emploie  principalement  coaÛBMAr 
transports  militaires  pour  les  vivres,  pour  les  inopitio»<«iifc- 
rie,  |K>ur  le  service  de  l'infanterie  et  du  génie,  el  oa  Xm^tm 
aussi  dans  lesambulances  (F.  l'instruction  du  25ja0tier  Mi'^v 
lescaissons d'ambulance).  Un  caisson  porte,  en  uDoycme,'^^ 
—Le  CAISSON  d'artifice  est  une  espèce  de  petite mr  «dut 
assez  semblable  à  la  fougasse.  Compose  de  pierres  et  de  ier,  s 
le  prépare  dans  la  terre ,  et  son  explosion  lance  ces  daafuiu 
projectiles,  dont  la  portée  et  la  direction  sont  connues  à  frav 
—  Les  marins  nomment  caisson  un  petit  magasin  pboêi  fr- 
rièrc  des  navires.  —  Dans  les  voitures,  le  caisson  est  «■  pa 
coflre  qui  se  trouve  à  la  cloison  de  derrière.  —  En  «rdU'l 
on  nomme  caissons,  les  compartiments  symétriques  et 
en  bosse  dont  on  décore  lesplaionds.  Leur  origine  estduejAv- 
lives  nues,  puis  enjolivées  de  peintures  et  de  aculpCurca^qa  ^ 
gèrent  pendant  longtemps,  en  saillie,  nos  plafonds. 

CAISSON  est  encore  le  nom  que  l'on  donne  à  un  bateau  |k 
de  la  grandeur  et  de  la  forme  d  une  piledepont ,  dont  ks  bn 
sont  construits  de  manière  à  s'en  détacher  facilemeot  h 
caisson  est  assis  sur  les  pieux  de  fondation,  pour  se 
servir  à  asseoir  d'autres  pieux  sur  la  même  ligne. 

CAISTRB  (F.  CaYSTRB). 


FIN   ni)  vr^TRIÈMB  VOLUME. 


-•     » 


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