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ENCYCLOPÉDIE
CATHOLIQUE.
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8AINT-CL0UD. — IMPRIMERIE DE BELINMANDAR.
ENCYCLOPÉDIE
CATHOLIQUE
RÉPERTOIRE UNIVERSEL ET RAISONNÉ
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DES SCIENCES, DES LETTRES, DES ARTS ET DES METIERS,
FORMANT
UNE BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE,
publier «otie lo JKrectfOR
DE M. L'i^SBÉ GL^Z^E,
DOTBN DE LA FACULTÉ,
SB M. LE T TTi^LSH,
ET D'UN COMITi D'ORTHOAOXIE.
Tome Quatrième.
BOLON.-CAISTRE
PARIS,
PARENT-DESBARRES, ÉDITEUR,
mUI Dl BVffT SAIKT-OBRMAINy 12-14,
M I>€CC XLII.
• V » , . l- '
BOLOS.USE.
BOLONAISE (Ecole). Parmi toules les écoles de p<>fnlurc
dont les innombrables chefs-d'œuvre illustrèrent Borne el l'I-
Ulie, celle dont l'histoire mérite rt'ètrc le pivs consciencieuse-
ment étodiée esl, sans contredit, l'école bolonaise. L'époque où
elle s'ouvrit comme foyer d'en seigle fuient coïncida d'une ma-
nière singulière avec celle de la dégcnérescencc de l'art , que sa
puissante influence sauva d'une ruine imminente. Seule, elle
résuma toutes les autres écoles formées et tombées avant elle ,
et, arrivée la dernière à la célébrité, elle y brilla bientôt aupre-
mier rang. Alors elle n'eut rien à envier auK académies de Home,
de Florence , de Lombardic, on de Venise , et si à chacune de ses
rivales elle emprunta d'abord leurs beautés, elle rendit à toules,
au moment de leur décadence, d'utiles leçons, des principes
régénérateurs. Comme ta destinée de Rome était de commander,
dit Lanzi , la destinée de Bologne était d'instruire : et celle-ci ,
devenue enfin dans le monde artistique ce que celle-là était dans
le monde religieux , aurait pu , avec raison , graver sur les murs
de l'école de ses Carrache cette faslueusc devise de son univer-
sité : Bononia doeet. — L'histoire de l'école bolonaise se divise
en quatre cpoaues distinctes . et toutes bien marquées par d'im-
portantes révolutions opérées dans !art , que nous prendrons à
son enlance pour le suivre dans ses périodes diverses de progrès,
de gloire, de décadence et de renouvellement. La première
époque est celle où vécurent ces peintres élèves de la nature
{grossièrement étudiée, dont les productions n'ont de prii que
comme reliquei du culte artistique , el ne nons ont été conser-
véesque comme monuments curieux de ces temps de barbarie:
nous les retrouvons comme les premières pages de l'histoire de
l'art à son berceau , éparses et écrites par des mains inconnues ;
aussi les critiques et les savants ont fait de vains efforts pour jeter
dn jour au milieu de l'obscurité qui voile leur origine. De toutes
leurs recherches et leurs débats ressortcnt, il est vrai, d'impo-
santes i>robabi1ités ; mais ces questions si vivement disculées
Krles historiens de l'école florentine d'un cAté , et ceu\de l'école
lonaise de l'autre , n'ont pas encore reçu une irréfragable so-
lution. Quelle est de ces deux écoles la plus ancienne , et celle
qui la première eut des peintres dont le nom est reste? Parmi
quelques autres, Vasan et Malvasia ont disputé sur ce point
avec chaleur, et chacun d'eux , en enfant (jui aime bien sa inbrt ,
a r<^«olu la difficulté en faveur de sa patrie. Poussé par le désir
ardent de gagner une cause qu'il défendait de bonne foi , Mal-
vasia surtout s'est livré à de longues investigations qui ne sont
pas restées sans résultat utile. Ia: vénérable moine remonte péni-
blement jusqu'au i premiers siècles de notre ère, et, tout glo-
rieux , il pense qu'a Bologne , qui fut une des premières villes
où la foi chrétienne régna , les néophytes et les prêtres dévoient
avoir quelque tète de Christ pour se prosterner, quelques images
aussi pour reconnaître les sainU et les martyre. Il parle plus
loin d'une belle image peinte représentant l'Annonciation à la
Vierge que de son temps on visiuit encore en grande dévotion
dans l'antique basilique dont San Fétronio, dixième éréque de
Bolt^ne , jeta les fondements (432) , el raconte que déjà , vers
les premières années dn xiii' siècle, des madones et des saints,
ouvrages remarquables de peintres anciens et inconnus, avaient
miracnleusemen t parlé. Abordant bienlM une classe défaits qui
BOLOSAISE.
doivent faire naître la conviclion même des plus incrédules, il
cite, d'après Baldi, quelques peintures antérieuresà l'année liiS
et la Uadona ditla de Lamberlani , peinte en 1120. Enfin
nous arrivons avec lui aux premiers artistes bolonais dont les
noms sont venus jusqu'à nous avec leurs oeuvres , et de<1116 i
I9S6 nous voyons passer, grands maîtres nour leur époque,
Guido, Ventura et Ursone. Toutes les probaDilités, seuls argu-
ments possibles en celte question, tournent alors en faveur de
Bologne, car à ces trois noms Florence ne peut opposer que ceux
de Zimabue et de Giolto qui vinrent seulement vers 1240 et fu^
rent ses premiers peintres connus. Ceci est confirmé, du reste,
par un passage du l>anle , le célèbre ami de ces artistes , el qui
traîna ces deux noms à l'immorlalilé en les écrivant une seule
fois:
Déjà , dans ces temps reculés , et bien avant que le génie des
Carrache l'eût k jamais faite illustre, Boli^nc avait donc son
école propre, portant ce cachet d'une originalité nécessaire,
mais soutenue; peintres grossiers et inhabiles dont la mOthode et
le faire dérivaient de l'étude des mosaïstes anciens el des mi-
niaturistes. En 1360 peinait à Bologne, Franco, celui qui le
premier lit des élèves qui le surpassèrent, et qui commencent
avec leur maître celle filiation acsormais ininterrompue d'ar-
tistes remarquables, quoique nous n'y trouvions pas encore de
longtemps un homme de ^énie. Après eux et au milieu du xiV
siècle parut Lippo Dalmasio, dont les productions imprimèrent
à l'art un élan nouveau , et lui firent faire un pas immense.
Comme le Franco de Bologne, il fut le chef d'une école où il pro-
pagea exclusivement ses principes et son faire ; d'elle sortirent
presquesiinullanément, Pieirodi Lianori, Michèle diHatleo,
Bombologno , Severo et Marco Zoppo. Mais ces peintres, copistes
serviles de leur maître el quelquefois de maîtres étrangers,
laissèrent s'affaiblir et s'ëleindre insensiblement cette rapide im-
Snlsion dont Lippo avait été le moteur, et follement enthousiastes
e quelques tahleanx venus de Conslanlinople , derniers débris
de I art et de l'empire grec , ils ramenèrent la peinture presque à
son point de départ, et commencèrent dans l'histoire de l'école
bolonaise la première période de dépérissement. Alors arriva
Francesco Francia , formé par l'étude intelligente de la nature
et des grands maîtres, déjà nombreux dans les autres écoles
d'Italie, el non-senicraent il arrêta ce mouvement rétrograde
qui entraînait ses concitoyens, mais il ouvrit et prépara les voies
où se rencontrent la vérité et la grandeur dans l'art. Francesco
Francia fut , à proprement parler , le premier grand peintre de
Bologne. Ses nombreuses productions répandues dans toutes les
basiliques, les chapelles de sa pairie et des Etats voisins, pré-
sentent, au milieu de défauts inévitables alors, de remarquables
beautés. On y trouve le choix intelligent des couleurs, le plein
et la pureté dans les formes s'alliant à la dignité des poses, i
l'ampleur et la riche-iise des draperies. Un tableau, le premier
f:nt-élre de l'école bolonaise, dont le sujet ne fut pas pris dans
histoire de la religion, porta bien haut la renommée du Fran-
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«ir^ar^fl«Mtaf«irr«tlcr4eaepa«voîr faa regarder lo»iom.
La JUea»'^ «i fa i^^fMc 4c ortte favHne fumK céfabrca à Teim
l«rit» iiiu^^fcwietmahiiiyijraiaM^liafMw^BkfalyhoCaiMipt^gi,
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MM 4b Tiai d 4a bca« fBc ks
iréaottcafiadaaaaoeiiifMniili iignw 4e
dool ks dieCMl'flnnrre scrafaBl k»
ftrktikm i4cak. Ce que Vs
aoarrioaa bien jaatancnl fa dire 4e La4a<ica, te
Carradie. Ce f«i lu fv, »■ nlfaa 4e ce sièck Ae folies H
d*errevrs, résata aicc mmnmt à reati ■iai?Mral gqfagai, eC ^«i
vaioqiiear enfin de yandji abatacks el 4e Mmlicn eHannui^
rasena ccUe beUe profeanon dn peintre» alors à panna d a
4édHK, à sa snbliotflé première H à h cWre 4e sca plai boan
Joors. Ce fut «ne tâcbe d'autant pins difedfa fK fapetfcaian
des onTrages des grands maîtres planait snr rMnpnaêance 4bs
conteflaporaias conune on défi jeté à rafcnir» cl ^*eUe avait
fait naître an dccoan^cnent profond dans loales les '
oavcrtea après eax. Tons les genres de beaolés dont fa
eu dans fa natare seaablaieni épafaés, coaaMa sî fa
néiait pas iaépaisabfa, eion 4éses^^Mal-«ln «mfi
raison, 4eiaaMÛ8rienprodaireqiupatcfiBcertefini4tt
de Bttoaaroia oa de Yind, fa gf«œ indidUede Rapbaël, le
tare! et fa TÎgaenr du coloris da Titien, fa wrilétl le nMtt
fficnldaTiatoret^fa rîdiesscd'ornenientatian dePail Vàranèat,
fa Tagiie encbanteor du Corr^. La fofa de L'iaMlitian était
donc aenfa coferle» an s*j préciptU en désordre; et cbawm, .
BOL#:
(»
csdare da naître qail avait choisi, se fatigua en ▼aîn po«r
réfaler en ce qQ*iI ayait de beau, et le dépassa au contraire en .
ce qu'il avait d'imparfait on de mauvais. Tel était Télat des
choses au xvi* «ècle, quand parut Lodevico Carraci. Celui-ci
oomMÎt bien autrenient rimitation. Formé à Técole des pdntres
les fins fouieux de la période qui yenait de passer, il laissa à
chacun ses défauts, et leur prit à tous leurs beautés : à Pas-
aignatio et Andréa dd Sarte la correction et le sentiment, au
Parmesan sa ampKcilé si gracieuse ; au Corrège Tindefinissable
expression de ses têtes de vierges et de saints ; à Jules Romain
cette hardiesse qui étonne ou effraie ; à Primatticcio la acience
infinie des détails. Il étudia à part et avec une respectueuse
admiration Rapha^ et Michel-Ange, les^princes de la peinture,
et s*il ne put arriver à les égaler en ce qui caractérisait d'une
manière particulière et à jamais inimitalrfe leurs compositions,
il les surpassa peut-être dans quelques autres parties de son
art. Lodovico Carraci avait deux cousins, dont Tun était un
homme du monde, presque un savant, et Tautre un pauvre
ouvrier. 11 les appela près de lui, en fit ses élèves, et se posa
ainsi comme le centre a une Irinité forte, inébranlable, destinée
à iaire face à toutes )es passions et à tous les dangers, pour sau-
ver Tart de la ruine et le porter à Tapogée de sa splendeur.
Augustin et Annibal Carracne étudièrent donc, celui-ci sous la
direction immédiate de Lodovico, l'autre dans Tat^^lier de Pros-
pero Fontana qui avait été aussi, dit-on, le maître de son cousin.
La différence d'éducation entre ces deux hommes avait fait
nattre en eux une différence de caractère qui se refléta d'abord
dans leurs affections, puis dans leurs études, et plus tard dans
leurs jproductions. Rompu depuis longtemps aux travaux de
Tesprit, poli et fait à toutes les exigences de la civilisation d'a-
lors, Aiùpistin était retenu, presque timide dans sa manière;
mais raffermissant ses irrésolutions par le raisonnement, il
affrontait en face les difficultés les plus ardues, pour le plaisir
de les surmonter. Plutôt sentimental oue passionné, il cherchait
froidement le fini du travail. Annibal au contraire, étranger â
tout exercit!e de son intelligence encore brute, ne raisonnait
pas, il sentait : chez lui tout était impétuosité^ inspiration.
Ardent au travail, mais dédaigneux de tout ce qui ne s^cquiert
que par la patience et la fatigue, il tournait autour de la diffi-
culté et ne manquait Jamais de procédés ingénieux pour l'écar-
ter et s'en affranchir. Tels se réunirent enfin à Bologne, après
d'utiles voyages dans les principales écoles de l'Italie, les trois
Carrache, Ix>uis, Augustin et Annibal. Riches de leurs études,
forts de leur génie, ils se mirent courageusement à l'œuvre, et se
préparèrent à lutter contre la routine et le mauvais goût. Certes
ces trois hommesde talents si remarquables et si divers formaient
par leur association un tout imposant cl complet, contre lequel
rig^norance et la médiocrité avaient dû craindre de venir se
froisser. Mais toute i-éritc nouvelle, pour si évidente et si grande
qu'elle soit, si elle n'a des martyrs, ne manque jamais de dé-
tracteurs et d'ennemis. Aussi, des que les Carracne se posèrent
en apôtres d'une doctrine vraie mais inconnue, il s'éleva contre
eux du sein de toutes les écoles un hourra de railleries, de
médisances et d'imprécations. Louis et Augustin sentirent un
moment faiblir leur courage, et furent sur le point de renier
cette vérité qu'ils avaient eux-mêmes découverte, et de revenir
aux absurdes pratiques d'une routine impuissante. Mais Anni-
bal conseilla la résistance et résolut d*opposcr au faire énervé ,
flasque et faux des contemporains, des compositions grandes,
fortes et surtout vraies. Alors les trois Carrache se serrèrent,
pour ainsi dire, l'un contre l'autre afin d'être plus inébranla-
lables, et, pour propager cette méthode et ces principes proscrits
avant d'être connus, ils fondèrent cette célèbre académie dont
la gloire ne passera pas, et dont plusieurs élèves sortirent les
rivaux des Michel-Ange, des Raphaël, des Titien et des autres.
Nous sommes dans la troisième époque de l'école bolonaise, et
nous touchons au xvii" siècle. Le principe sur lequel fut basée
la méthode d'enseignement des Carrache était, que la source
de la perfection est dans l'union raisonnée des observations
prises dans la nature et de l'imitation des plus grands maîtres.
Aussi, sortant des routes battues jusqu'alors, les moteurs de
cette maxime aujourd'hui incontestée n'imposèrent pas â leurs
élèves leurs quafités propres on leurs défauts. Ils enseignaient
que l'artiste doit se partager entre la nature et l'art, étudier
ou scruter tour à tour Tune et l'autre, ne prenant jamais conseil
oue du goftt inné et des secrètes inspirations du génie. Chacun
devait donc consulter attentivement sa vocation, et libre, s'adon-
ner au genre vers lequel il se sentait appelé. Voilà certaine-
ment ce qui explique comment tant de talents si divers mail
tous remarquables et originaux sortirent d'une école où une
seule méthode était pour tous un honneur. L'éaralation pamt
)
ausâ aux Carrache un mobile puissant, et ce fut sur là fuaîaB
de ces savantes observations qu'ils firent reposer le régime inlé»
rieur de lenr école. Après ks^urs de travail venaient les jour!
de fête. Là, devant un comité d'examen, composé de toutes lés
illustrations contemporaines de la patrie, les élèves devaient
exposer leurs ouvrages et en raisonner la composition. De longs
inoments étaient consacrés à la critique, mère de l'imitation
intelligente, parce qu'elle enseigne a juger clairement ki
ouvrages des hommes, à distin^er le beau du laid, à choisir ce
qui est bon et repousser ce qui ne l'est pas. Un tableau était-il
critiqué dans quelqu'une de ses parties, l'auteur devait dé>>
fendre son œuvre et déduire les raisons de ce qu'il avait fait.
S'il ne le pou^^it pas, ou si dans cette lutte, toute de raisonne-
ment, il ne réfutait pas les objections de l'attaque, il devait
effacer aux yeux de tous les parties condamnées de sa compo^
sition. Un prix était donné enfin à celui dont le tableau eiait
déclaré le meilleur ; les juges le complimentaient, et Augustin^
qui était aussi poète, improvisait quelques strof^es à sa louante
et chantait avec ses amis. La preuve de la plupart de ces détaus
nous a été conservée dans une lettre de convocation adressée
au peintre Cesi, l'un des membres du comité d'examen. La crt
le secret des merveilleux résultats obtenus par l'enseignement
des Carrache, les fondateurs et les plus beaux génies de ccite
école, qui fut le complément de toutes les autres, parce que seule
elle réunit toutes les qualités qui les distinguent entre elles.
On retrouve en effet dans les tableaux de ces maîtres tout ce
qui avait fait à chacun de leurs prédécesseurs une glorieuse oiî^
S'nalité. La hardiesse dans les nmi$* k correction dans Ici
rmes, l'expression vraie des sentiments, l'harmonie des teintes,
l'entente parfaite des m^eowrcta, rien n'égale le mouvement et
la force de leurs compositions. Quelquefois peut-être ils saoi-
fièrent la grâce à la vérité; mais on ne peut blâmer alors qoe
le choix de leurs types, et non la manière dont ils ont traduit la
nature posant devant eux. Ils furent tous de grands coloriste».
L'héritage artistioue des Carrache fut partagé entre les pins
dignes, et ceux-a devinrent à leur tour des peintres célèbre».
Trois individus de cette famille passent inaperçus au milieu de
tant de gloire, confondus avec Dominico degl'Ambrogi, CattK
pana, LucioMassari,InnoceniioTacconi,Brizioqoi fut pourtant
un des premiers, et Piétro Fanucci, fondateur d'une académie
qui, â peine ouverte, tomba, et qui mérita qu'Annibal dit de
lui en lace de son tableau du martyre de saint Laurent, qu'il
n'avait jamais vu de pareille carnation ; que sans doute il fai-
sait broyer des chairs saignantes et les posait sur la toile à la
place des couleurs. Mais nous n'avons pas encore dit les noms
de ceux qui consolèrent Bologne et Tltalie de la mort des Caf-
rache. A leur tête est Guido Béni, dit le Guide, 1c premier
autant par le génie que par l'âee. Après lui ce sont l'Albane,
Dominico Zampieri detlo il Jffmc^tno, ou le Dominiquain,
Francesco Barbieri, dit le Guerchin, Lanfranc et Cavedoiie. Le
Guide avait eu pour premier maître ce Diosinio Calvarte qui
fut aussi celui de Lodovico Carraci ; et plus tard il travailla dans
l'académie de ce dernier. Ses compositions sont pleines de
noblesse et de véritable grandeur. Elles portent l'empreinte
d'un va^e inimitable, qm est comme une auréole à ses divines
conceptions. Il donna les premières leçons de dessin au Domiid-
cruain et à l'Albane qu'il rencontra dans les ateliers de Calvarte.
ôiprideux, bizarre quelquefois, l'Albane n'a pas cette profonde
intelligence, ce large du dessin, en un mot cette irréprochable
entente des plus sérieuses parties de l'art, qui sont les qualitésdu
Guide ; mais il est toujoilts gracieux, plein de sentiment et de
vérité. Je ne sais qui l'a surnommé tAnacréim de la peinture.
Le Dominiquain a reproduit dans quelques-unes de ses parties
le faire d'Au^stin Carrache : mais combien il le laisse ait-
dessous de lui, quand il traduit les passions' des hommes et
qu'il nous étonne par la fidélité frappante de l'expression ! Tous
ses ouvrages sont d'un fini précieux. Comme coloriste, il s'est
montré original, et a prodmt des effets entièrement neufs. Son
faire est un milieu entre la délicatesse du Guide et la force du
Guerchin. Ce dernier se rapproche d'une manière sensible du
style de Michel-Auffc. Chex lui la hardiesse et la fierté s'allient
à la correction et à la grâce. Il aime les grands contrastes d'om-
bre et de lumière ; il les prépare avec un tact infini, et sait les
adoucir par l'harmonie des tons. Lanfranc, un des plus illustres
élèves d' Annibal, a créé, suivant Lanzi, le type au style mo-
derne. Il est noble et chaleureux à la fois. Personne mieux que lui
n'entend la disposition heureuse des personnages et le merveil lenx
agencement des poses. Partout, dans ses œuvres, se trahit une
incroj^ble facilite. Cavedone, aussi fécond, aussi gracieux, maïs
certainement plus doux, montre moins de grandeur dans ses
conceptions. Il a plus d'esprit que de génie. Enfin, suivent Ai»-
^n
BOLOKAm.
(*)
lOLTIH.
mtàùf Michcle Goloniia et AgosUno Metelli, chefs de diverses
écoles; Simone CanUrini, Flaminio di Torre» Andréa Sivani et
Elisabetlia Sivani, sa fille, dont les charmes et les talenU forent
chantÀi par les po^^tes contemporains. Avec eux finit, à propre-
ment parler, Thistoire de Técole des Carracbe et la troisième
époque de Thistoire de la peinture à Bologne. ^ C'est une
des grandes et immuables lois qui règlent le marche de l'huma-
nilé. qa*à toute période de progrès et de gloire succède une pé-
riode de relâchement et de décadence, comme si, arrivés à un
certain degré dans la voie du perfectionnement, un mouvement
ne devenait pour nous possible qu*en arrière, et qu'un pas de
plus, rompant les lois constitutives de notre pauvre nature, devait
nous faire toucher à cette perfection, attribut exclusif et essentiel
de la divinité. Cette condition intransgressible, limite éternelle
posée entre le fini et Tinfini, s'applique à tout ce qui, dans les
sociétés, est susceptible d'accroissement et de dégénérescence.
Elle pèse sur la politique et la religion, comme sur la littérature
et les arts. Les Carrache avaient élevé la peinture à ce degré infran-
chissable de grandeur. Il semble qu elle ne pouvait plus que
décroître et tomber, et, en effet, le mouvement de décadence
commença, plus rapide et plus entraînant que n'avait pu l'être
le mouvement de progrès. C'est la quatrième époque de l'his-
toire de la peinture è Bologne. Les causes qui avaient déterminé
la chute de l'art après les Raphaël, les Michel-Ange, les Titien,
la déterminèrent après les Carrache. Avant leur avènement on
ne savait qu'imiter froidement, paiement copier les écoles pas-
sées : on ne sut plus que faire après eux, si ce n'est les imiter
encore « et comme les principes de cette imitation sage et ra-
tionnelle sur laquelle les Carrache avaient basé leur mode d'en-
aeîgncment étaient déjà oubliés ou méconnus, des faits ana-
logues se produisirent au milieu de circonstances semblables,
et la foule des copistes, servile et routinière, n'atteignit pas aux
aualités des maîtres et exagéra leurs défauts. Alors parurent
eux hommes, fils des Carrache par le talent : Lorenzo Pasi-
nelli et Carlo Cignani. Formés, Vun par T'tude de Raphaël et
de Véronèse, l'autre par celle du Corrège et d'Annit)al, forts
des exemples de tant d'illustres prédécesseurs, ils fondèrent en
€708 Tacadémie démeniine. Le pape Clément XI s'associa aux
projets des fondateurs, bénit cette nouvelle école et daigna y
attacher son nom. Dès lors une révolution commença dans l'art,
mais elle ne se compléta jamais, parce que cette unité de mé-
thode qui avait fait tout le succès de l'académie des Carrache
ne fut pas la kiase des études. La raison en était dans la difië-
rence du faire et du génie même des deux professeurs. Aussi
deux écoles opposées et Quelquefois ennemies se formèrent bien-
lAt au sein même de l'académie clémentine dont les élèves
suivirent les uns Pasinelli et les autres Cignani. Ce dernier,
rival du Corr^ par la pureté et la grAce de ses compositions,
et d'Annibal Carrache par la vérité et la force, grandit bientôt
en renommée, et fut proclamé le grand maître de son temps. Il
y a dans le faire de Carlo Cignani plus de profondeur que de vi-
Tadté. Sa toudie est élégante et facile, et ses ouvrages se recom-
mandent en même temps par la solidité et le fini du travail.
Gomme coloriste, il allia réclat du Corrège à la suavité du Guide.
On a de loi des etotrs-od«cier« d'une grande beauté. Ses princi-
paux élèves furent Felice Cignani et Paolo Cignani, ses parents;
T^uvffi, Marc-Antonio Franceschini, chef aune famille pres-
que entière de peintres: Giovanno Maria Crespi, dit l'Espagnol,
et son école; enfin Andréa Lazzarini. Admirateur passionné de
Raphaël et de Paul Véronèse, Pasinelli eut moins de succès que
fon rival, moins d'influence dans la propagation de l'art, et
pourtant il fut aussi un grand peintre. Quelquefois» il est vrai,
il manque de correction, et souvent il reproduit le faire tour-
menté de Véronèse ; mais il en a aussi toute la lai^ur du style
et la richesse du coloris. Les pages peintes par Im abondent en
eflets neufs et imprévus, jetés ça et là dans la fougue de l'ima-
gination. Il a commence, si j'ose le dire, le romantisme de la
peinture. Les artistes les plus connus qui sortirent de son école
•ont Antonio Burrini, Giosefib dal Sole, Donato Creti, Aure-
liano Milani et Viani , suivis d'une j^nération entière de paysa-
Slste^, de peintres de fleurs, de fnuts et de batailles, tous moins
lustres qne ceux que nous avons nommés, parce qu'ils méri-
tèrent de l'être moins. Ici finit l'histoire de fa peinture â Bo-
logne* l'histoire de cette école qui tient une si belle place parmi
toutes celles de l'Italie, et dont l'influence fut si salutaire et si
grande dans les diverses phases de l'art. Nous ne nous arrêterons
pas à la caractériser de nouveau ; car, comme l'a fort bien dit un
philiMophc allemand, la plus infaillible manière de définir une
chose est de la montrer en toutes ses parties, et c'est ce que nous
avons tâché de faire dans le cadre qui nous était tracé, trop étroit
poor un si beau sujet. Nous redirons une d^nière fois les noms
des maîtres qui illustrèrent l'école bolonaise, et tout œ qu'elle
fut sera éloauemment exprimé par ce groupe imposant de noms
fameux et d'immortels génies. Ce furent Francesco Franda, Bar-
tolomeoBamenghi, Innocenziod'Imola, Francesco Primatticcio,
Tibaldi, Sabbattini, les Passerotti, Calvart, les trob Carrache,
le Guide, l'Albane, le Dominiquain, le Guerchin, Lanfranc,
Cavedone, Lorenzo Pisanelli et Carlo Cignani. — Deux prin-
cipaux écrivains ont écrit l'histoire de l'école bolonaise : ce sont
Malvasia Feltinia HiUrice , Bologne , et Lanzi, Storia pit-
toriea ; icuola Bolognese. A. Aeexy.
BOLSCHAïA-REKA {géogr.), ou ie grand fleuve (en Kamt-
schadale Kikseha) , fleuve de la péninsule de Kamtschatka,
prend sa source dans un lac, suit un cours d'environ trente
milles allemands et se jette dans le golfe de Penschinski ou
d'Ochotski. Il est navigable depuis sa source jusqu'à son embou-
chure, et roule des eaux d'une limpidité remarquable.
BOLSEC ( Jérome-Hermès ) , natif de Paris , fut d'abord
aumônier de la duchesse de Ferrare , puis il apostasia pour se
marier à Ferrare où il exerça l'état de médecin. En i55l il alla
à Genève et s'y lia d'abord avec Calvin ; mais n'ayant pu
s'entendre sur la doctrine de la prédestination, ils se brouillè-
rent. Le réformateur le fit emprisonner , le fit bannir ensuite
et le poursuivit de sa haine jusqu'à Berne où il s'était retiré.
Contraint de rentrer en France, Bolsec, après avoir fait abjura-
tion à Autun, alla exercer la médecine à Lyon où il mourut en
i585. Il a laissé deux ouvrages que lui avait dictés le désir de se
venger de Calvin et de Bèze, ses deux persécuteurs : i** L'hù»
toire de la vie, mœur$, iicles, doetrine et mort de Jean Calvin,
Paris, 1577, 1578, 1580 et 1664, in-8» ; V L'hiiloire de la vie,
mœun , doctrine et déportemenls de Théodore de Bèze , dit ie
speclabte, grand ministre de Genève y Paris, 1580, in-8^.
BOLSENA {VuUimensie lacus] (géog,), lac des Etats Romains,
à 6 lieues de Viterbe; il est entouré de collines boisées qui eo
rendent l'aspect très-pittoresque ; il a 5 lieues et demie de long
sur 2 lieues et demie de large, et renferme deux Iles, Bisentina
et Martana. La rivière Maria verse ses eaux dans la Méditerra-
née. Celles-ci sont très-poissonneuses et profondes.
BOLSENA (Vulsinium) {géogr,)y petite ville murée des Etats
Bomains , près du lac auquel elle donne son nom , et qui pos-
sède des antiquités curieuses. Vulsinium a vu naître Séjan ,
ministre digne de son maître. Sa population est de 1,800 habi-
tants.
BOLSWERT ou BOLWERT (ScHELTE DE], l'un des gra-
veurs de l'école de Bubens qui ont le mieux rendu la touche et
la couleur de ce maître. Lui et Vischer sont, de tous lescalcojgra-
phes, ceux qui ont imité le plus parfaitement avec le burin le
goût et le pittoresque de l'eau forte. On a de Bolswert des paysa-
Ses tout auburin, qui ne sont point inférieurs pour le goût a ceux
e nos meilleurs graveurs à la pointe. Sans chercher la belle
gravure ou la parfaite régularité des tailles , ne s'occupant que
es formes et de l'efiel, cet artiste avait un faire agréable. La
plupart de ses estampes ont une couleur brillante ; peu de gra-
veurs ont rendu avec autant de for:e et de vérité que lui la
vigueur et en même temps la finesse de la touche des tableaux
qu'il traduisait. Le Christ au roseau y d'après Van Dyck, est la
plus recherchée des productions de Bolswert. On estime aussi
beaucoup son Assomption de la Vierge, son Mercure et Ar^
gus d'après Jacques Jordans. On dislingue encore la Chaue
aux lions d'après Bubens , le Serjfent d'airain , ainsi que
deux estampes d'après Jordans, représentant des satyres. Les
jeunes élèves ne sauraient trop étudier dans Bolswert le ton de
couleur sans noir, la vigueur et la vérité de la touche. Cet artiste,
qui était né en Frise, florissait à Anvers dans le XYii^ siècle. —
Son frère atné, Boèce de Bolswert, vivait à Anvers à la même
époque et se faisait aussi remarquer par un grand talent. On a
de lui un grand nombre d'estampes d'aprâ Bubens qui ont
beaucoup de mérite, notamment la Cène et la Résurrection de
Laxare.
BOLTBN (Jean- Adrien), ministre protestant, né en 1749
à Suderstapel, dans le pays de Stapelholm (duché de Schleswig) ,
mort à Altona en 1807, s'est fait connaître comme historien i>ar
son Histoire des Dithmarses et par quelques ouvrages du même
genre. Il a également publié des travaux sur le Nouveau— Tes-
tament où l'on trouve ae la science, mais aussi une liberté d'in-
terprétation que l'Eglise condamne. Sa Grammaire arfs^é--
nienne ne parait pas avoir été imprimée.
BOLTIN (Ivan), fils de Nikita, naquit à Saint-Pétersboai^ en
1735. Quoique militaire et pourvu du grade de major-général,
il fit sa principale occupation des recherches historiques , de
cdles surtout qui avaient rapport à sa patrie. Diflerent des écrî-
BOLTS.
(5)
BOMBARDE.
yaÎDS de son pays, il se distingoa par une saine critique et une
méthode excellente. Il débuta par une Deicriplion ehor<h-
graphique deê eaux minérales de Sarepta , en russe comme
tous ses autres ouvrages, Saint-Pétersbourg , 1782. Il publia
bientôt apr^ ses Remarques critiques sur l histoire de Russie
par Leclerc , médecin français; ouvrage judicieux et plein de
mérite, que le gouvernement fit imprimer à ses frais. Manquant
d'éducation et de connaissances scientifiques, Boltin ne put dé-
pouiller tous les préjugés de son temps ; ainsi , il débite lui
aussi des fables ridicules relatives à la prétendue antiquité de la
nation russe. Il traduisit de rallemana en russe un drame écrit
par l'impératrice Catherine II ; c'est une imitation de Shaks-
peare, en cinq actes, contenant un épisode de la vie de Rurick,
Pétersbourg , 1792, in-8^; il fit paraître à Saint-Pétersbourg
avec A . Pouchkine une traduction du Drot( russe. Il mourut en
1792 , laissant deux manuscrits que son ami et collaborateur
Pouchkine publia sous ces titres : 1° Description des peuples ,
villes et cantons ; position de l'ancienne principauté de Tmou-
tarakan, Saint-Pétersbourg, 1794, in-4*>; ^Dictionnaire his-
torique , géographique , politique et civil de la Russie par
TatistcheVf Pétersbourg, 1795, 5 vol. in-4".
BOLTOir ou BOULTON ( Edmonb) , antiquaire anglais de la
religion catholique romaine, vivait au xvii*' siècle. Il fut attaché
au œlèbre Georges Villiers, duc de Buckingham, et a laissé plu-
sieurs ouvrages. Le plus considérable a pour titre : Nero César,
ou la Monarchie corrompue , Londres, 1624 , in-fol. , en an-
glais. C'est la vie de Néron, avec tous les développements qui se
rattadientà l'histoire de l'Angleterre, pendant la conquête et
la domination des Romains dans cette partie de l'Europe occi-
dentale. U donne de curieux détails sur le commerce des
Romains, sous le règne de ce prince, dans les Indes. Suivant le
calcul de Pline, Rome faisait avec ce pays pour plus de 500,000
livres sterling d'affaires , et en retirait un bénéfice annuel de
cent pour un. Parmi ses autres ouvrages , on die: Eléments du
blason, Londres, 1610, in-4'' ; Hipercritica, au règles déjuge-
VMfU pour écrire ou pour lire rhistoire d^ Angleterre, Oxford,
1722, in-a^ ; une Vie de Henri II qui n'a pas été imprimée. On
a de lui un manuscrit conservé dans la bibliothèque Cotto-
nienne, qui a pour titre : Prosopopeia Basilica ; c'est un poème
sur les malheurs de Marie, reine d'Ecosse, à l'occasion de la
translation de son corps à l'abbaye de Westminster. Un autre
ouvrage sur les antiqmtés de Londres, intitulé : Vindiciœ Bri-
tannieœ, n a jamais été imprimé.
BOLTÇN (Robert], théologien analais de la secte des puri-
tains , et professeur d'histoire naturelle à Oxford , né en 1571 ,
mort en 1631, se rendit célèbre par son érudition et son talent
pour parler en public. Il a laissé plusieurs ouvrages parmi les-
quels on distingue : 1» un Traité du bonheur^ qui a souvent
été réimprimé ; 2^ un Traité sur les quatre dernières fins de
t homme , qui eut aussi plusieurs éditions. — Il ne faut pas le
confondre avec un autre théologien anglais du même nom et
prénom, qui mourut à Londres en 1763, et dont les principaux
ouvrages aoni:i° L'emploi du temps^ 1750, in-8^; c est le plus
répandu de ses écrits; 2^ Le délai qu'apporte la Divinité à la
punition du coupable, considéré suivant les princes de la rai-
son, 1751, in-B^; il a eu pour fondement de cet ouvrage le cé-
lèbre Traité de Plutarque sur les délais de la justice divine
dans la punition des coupables (F. OEuvres morales, p. 845 ,
édit. de 1607, trad. d'Amyot); ô" Lettres et Traités sur le
choix des compagnies, et autres sujets, ilBifinS'*, L. F. G.
BOLTONE ou BOLTONiE (botan.), S. f . genre de plantes de
la famille des corymbifères.
BOLTS (Guillaume), naquit en Hollande en 1740, et mou-
rut à Paris le 28 avril 1808. C'était un homme intelligent, actif,
Tersé dans les langues anciennes et modernes, celles des peu-
ples de l'Orient surtout. Il possédait le commerce aussi bien
comme science que comme pratique ; personne ne voyait mieux
que lui une afifaire à commencer , nul ne la conduisait avec
plus d'habileté. Il refit deux fois une fortune immense, et quand
elle lui échappa de nouveau, les circonstances furent plus fortes
que les ressources de son génie. A l'âge de quinze ans, il
quitta la Hollande pour l'Angleterre , Londres pour Lisbonne
où il se trouvait en 1755. Il partit ensuite pour les établisse-
ments du Bengale. La compagnie des Indes orientales lui con-
fia ses charges les plus importantes, et le nomma membre du
conseil des revenus de Benarès, lors de la cession de cette pro-
vince qui lui fut faite en 1765. Bolts fut d'une grande utilité à
la compagnie par sa perspicacité en toute chose et son tact par-
ticulier dîans les affaires ; il lui dénonça plusieurs branches de
commerce très-productives , et auxquelles on n'avait jamais
longé avant Id. Benarès ayant été rendu au rayah, il quitta le
service de la compagnie et opéra pour son propre compte avec
le plus ^nd succès. A celle époque il s'établit à Calcutta , et
s'y acquittant de considération qu'il fut élu alderman du tribu-
nal anglais, le seul qui existât alors dans tout le Bengale. Cette
dignité, qui correspondait en quelque sorte à un titre de natu-
ralisation , excita chez lui au plus haut degré ses sympathies
pour les institutions anglaises, et il les défendit avec un ton dé-
ma^ique qui déplut au gouvernement du Bengale, si bien
((u'il fut conduit prisonnier en Angleterre. Remis en liberté, il
intenta aux membres du gouvernement de Calcutta un procès
comme d'abus envers la liberté individuelle. Cette affaire, qui
dura sept ans, lui dévora une fortune excédant 94,000 livres
sterling. Ce fut à cette occasion qu'il publia un mémoire ou
plutôt un livre sous le titre de : Considérations on India
affairs, 2 vol. in-12. L'impératrice d'Autriche, à la suite de ce
desastre, le nomma colonel et lui donna ses pleins pouvoirs sur
tous les établissements à fonder dans les Indes orientales au
nom de son gouvernement. Bolts en créa six sur les cOtes du
Malabar et de Cororoandel, à Car-Nicobar et Rio de la Goa, sur
la cùte sud-est de l'Afrique. L'empereur Joseph , successeur de
Marie-Thérèse, lui retira ses pouvoirs et causa sa ruine. Il vint
alors s'établir aux environs de Paris pour v tenter de nouvelles
chances de fortune , mais la guerre avec 1 Angleterre renversa
tous ses projets et fit évanouir ses dernières espérances.
L'homme de la fortune mourut dans la pauvreté la plus com-
plète.
BOLTT (hist, nal,), s. m. poisson du Nil du genre des la-
bres, nommé aussi le nébuleux.
BOLUC-BASSI {hist, mod.). C'est le nom d'une dignité ou
d'un grade militaire chez les Turcs. Les Boluc-Bassis étaient chefs
de bandes ou capitaines de cent janissaires; ils étaient habillés
et montés, et avaient soixante aspres de paye par jour.
BOLUNGO (mylh,), s. m. sorte de conjuration employéeautre-
fois comme épreuve, par les prêtres des idoles d'Angola, pour
s'assurer si une femme était adultère.
BOLWA (iféogr,) , fleuve considérable et assez large du cercle
de Serpeiski, dans le ^uvernement russe de Kaluga. Il sert
au transport des fers tirés des mines que possèdent les terres
qu'il arrose.
BOLZAS (comm,), s. m. coutil de diverses feçons que l'on
fabrique dans les Indes orientales.
BOMA ou BOME (àwl. nat.), s. m. sorte de serpent du Brésil
du genre des boas.
BOMARE (VaLMONT DE) (F. VaLMONT),
BOMAR^E [botan.), s. f. çenre de plantes de la famille des
narcisses. On se sert au Chili de ses feuilles en infusion pour
guérir les maladies de la peau.
BOMARSCND (géogr.) , détroit de Suède entre Fest-Aland et
l'Ile de Bardoe ; il nécessite un détour de Stockholm à Abo.
BOHBACÉES {botan.),s, f. pi. famille de plantes dont la plu-
part produisent du coton.
BOMBALON (mu«.). On lit dans quelques auteurs, d'une date
peu récente il est vrai, la description de cet instrument qu'ils
comparent à une trompe niarine sans cordes; ils le font aussi
de beaucoup plus gros et du double plus grand que cette der-
nière.^La nature de son bois est à la fois si légère et si sonore
que frappé avec un marteau de bois dur il fait entendre son bruit
à quatre lieues. Les nègres s'en servaient , comme nous du toc-
sin, pour répandre ralarme, et se réunir du plus loin dans les
dangers communs.
BOMBANCE [gram.], expression vulgaire qui signifie repas,
festin abondant, bonne chère, débauche, etc. Faire bonUtance,
c'est faire un bon repas, s'adonner aux plaisirs de la table. Les
étymologistes ont exercé leur sagacité sur l'origine de ce mot;
les uns le font dériver du vieux gaulois, les autres du latin, quel-
ques-uns de l'hébreu. Laissant aec6té leurs conjectures plus ou
moins hasardées, nous dirons avec M. de Roquefort, que si l'on
tient absolument à trouver une étymologie à oombance, ce mot
peut venir de banc, dont on a fôit plus tard banquet, et qu'on
aura dit d'abord un bon banc, pour dire un bon repas.
BOMBARDE {gram, et art mil,), de bombus, bombarda, ou,
comme le veulent certains étymologistes, de bombos, bruit. Bom-
barde, gros canon, engin de guerre, pièce d'artillerie fort courte
dont on se servait jadis pour lancer de grosses pierres et plus tard
des bombes. On donne ce nom, dans la marine, aux jgaliottes à
bombes, aux bâtiments destinés à recevoir des mortiers à leur
bord et à envoyer des bombes sur les places fortes que l'on veut
assiéffer par mer ou sur les flottes bloquées oue l'on cherche à in-
cendier. Par assimilation, on nomma bombardes les premières
pièces d'artillerie qui parurent en France, et par abus du mot les
(•)
fe MoH
i^9ppfîaut
bordf de b MèSÊtmmèt.CjEXÈtâhio-
le Levaal an Mvim aw dans
des ir^éi fliéif. Fnwsard parle d'vae
: c Lwnqq'eHe décliqoail, oo royaitbien
Journée de dis paravit. • Ccat po«r rédwre
■capar^
Alger qme pw k PetîC-ftenaa tofenla les preoûéres bonbar-
des propre» à lapcerdfs boubarrdcs oo do pims. Aaioonriivi
«tec «I iBortier et des plandifs no» marins ont biefllAI fint de
la plw dwtiTe barvoe «a êmUmm-bomèe. Dqwis duc f iiigtaiiic
CaMves rmiploi des bombardes parafl être tombé en désoé-
lade. Lh bomoardes aa*oti dispose pour porter un mortier fbr-
me»i des bdtfJmeoU at marine à fonds pbis dooMês en forts
bordagcs croisésd'«ne manière diamiale que ne sostienncnt ms
■i la membrane ni les Taraiignes. Le puiu sur lequel on ëtantit
le nMrtier prrsente U forme d'âne fascine quadrangulaîre. De
forts élançons boriionlavi, pboés entre le pùu$ et le fort inté-
rieur d a bdttiment, «ervent a roosolider toat ce système d'artiU
krie. Lrs morliers de bombardement sont conlcs'd'on senl Moc
avec leur pble-foroie. et on emploie pour les cbarverde trente à
trenlc^qnatre tirres de pondre. La ilétonation oes bombardes
ert telle qne les bamlmrdierê spécialement cbargésda serricedes
mortiers se boocbent les oreilles arec do coton poor enter les
hémorragies et la surdité. Lorsqoe aotrefois on réunît des Ilot-
tillet à Ressingoe et i Boidogne, les embarcatioos en bombar-
des qo*on arma reçarent le nom de baleaus-bowUfft, popr lan-
cer 00 la pierre ou la bombe. La petite bombarde s*énoDce
bombardelle. D'aotres acceptions bizarres s'appliquent encore à
ce mol bombarde: tantôt c'est on instroment de musique, one
msae basK ; tantôt oo ornement des manches aox habits de
Komies; tantôt la goeole d'un four à briques; tantôt une Toi-
tore de cham montée sur aoatre roues ; tantôt enfin on jeu
d'orgue qui &t beiucoup de nrint.
B9MBABBEB (m'iwul,)^ jeter, lancer des bombes sar lue
TÎlle, smr on fort, dans les retrancfaemeotSy oo dans les lignes
qo'on assiège.
aoMBAmAEHEHT (orlat^.), action de bombarder, de jeter
des bombes sur une dte, sur une forteresse, dans les retranche-
ments oo les lignes des ennemb qo'on attaqoe. Le bombarde-
ment consiste donc à lancer une moltitode de bombes sur les
établissements militaires de l'Msiégé poor le mettre bofs d'état
de défense. Attaquer les temples et lô raonaments, c'est abuser
do Uanbardemeot d'une manière indigne. Les Anglais et les Au-
trichiens ont empfo)é les bombardements les plus désastreox et
les plus fréquents ; ils ont élargi ce genre de destractîoo ; les
premiers viennent de remettre en honneur les fusées de guerre,
les antres les ont perfectionnées. Jadb le bombardement des
%illes s'eiécutait souvent dans les guerres entre soureraiiis,
aujourd'hui les exemples en sont devenus plus rares : les Fran-
çais surtout répujrnent à emplover ce moyen terrible contre des
citoyens inoffensiTs : Napoléon le désapprouvait , et en Espagne
les généraux le dédaignèrent. A Smolensk on ne jeta des bom-
bes que sur les points occupés par les troupes russes. Au
sorplos , dans un ouvrage qui remonte à t796, Ihrcon avance
qo*an bombardement est de peu d'effet contre les places fortes ;
qu'il foudroie les habitations , mais qu'il est impuissant contre
une garnison courageuse, si d'une part elle a recours aux blin-
dages et si de Tautre elle se retire dans les casemates. A* «bom-
bardement de Lille par les Aotrichiens, en 1792, les femmes et
les enfants arrachaient les mèches aux bombes tombées, pour
arrêter l'explosion, et relevaient avec des tenailles les boulets
rouffes pour les plonger dans l'eau. Aussi, tant d'intrépidité força
les Autrichiens â le>er le siège. Il fondrait écrire un in-folio ,
si nous voulions signaler tous les bombardements dont parie
l'histoire militaire. Louis XIV fit bombarder Alger par Du-
qoesne. Gènes par Seigneby. et Tripoli par le maréchal d'Es-
trées. En 1691, Barcelone subit un oombardement, Prague en
1T69! Lyon , Mayence en 1793; Valencîennes, Oslende, Neo-
port, l'Edose en 1794. Ptos tard on bombarda aossi Dieppe, le
Havre et Honfleor. Vingt-cinq mille bombes forent lancées
en 1H52 contre b citadelle d'Anvers ; dernièrement les Anglais
et les Autrichiens bombardèrent impitojablement Saint-Jean-
d'Acre H Beyrouth, et la frégate autrichienne montée par le
fiU aîné do prince Charles, par Parchidoc Frédéric d'Autriche,
tira roosUmment sur le hxarH de Beyrouth. Il est impie d'ac-
romoler ainsi les désastres de la guerre sans nécessité urgente ;
bombarder des hôpitaux, c'est se faire on jeo impitoyable de la
de^octian : la morale réproove ces hostilités acharnées et
iaatilfs, et llnoendie de Cotienhagoe restera toojoors comme
oae ladM sanglante dans rhistoire anglaise.
■OMBAEMEB (kiH. «al.], s. m. e^èoe d*nisecte que Ton
a nommé amsi parce qu'A foit sortir par raaos, avec brîdt et
vapeaf dooC Fadeai est pénéteanle. D est de la
exploamn,
fomille des bapiestca.
BOSBAftMSl (ATTOmc) , ooMe padooan , né en 1666. B
obtint dés F^e de vingt-cinq ans h chaire de droit canonâne
dans Foniversité de sa patrie, pais celle dedroit cfiannel. Ea
1735, il fot nommé â cdle de oroit civil, mais il n'en jouit pas
longtemps, car il mourut sobitemenl Tannée suivante. — Bom-
bardini a laissé b première partie d'un uatiage intitalé : Jk
cmreere eî mniiquo ejms «m md htte ms^me Utmptrm êeémctê
iracUUms inéumt parles dtUr^tus^qmarmm aiiera kistoriam
coTterU, aiiera paraxim compieetitmr, fars primm, Padooe,
1713 , in-6^. Il parait que cet ouvrage défait avoir den parties.
BOMBABJOBX-siGCEAE [hist. mod.^. Ccst le nom qu'eu
donne, à b cour de Maroc, k un eunuque noir, qui est connus
à b garde des trésors et bijoux de reropereor.
BOMBAEDO 'mus. , S. m. sorte d'instrument à vent de cer-
tains paysans d'Italie, qui ressemble assez k une cornemuse.
BOMBjàSlx ;caaiai.), s. m. étoffe de soie et de bine.
BOMBASUns (coaiat.}, s. L sorte d'étofle plas légère qae le
bombasin.
BOMBASio (Gabbiel), orateoT et poêle, issa d^me faailJe
noble de BcggÎD , et connu du célèbre Arioste. On ignore le
temps précis oe sa naissance et de sa Baort, et on donne pea de
détaîDs sur sa vie. Quelques bibliographes citent de hn fkiiitau
pièces de foésées et même deux tragéditê, mais on oe coauB
d'imprimé qne YOrsdsom fnmèbrt du due Oeiasoe Formés», loa
protecteur, composée en btin, Pïrme, 1587, in— 4* : il a aaa
quelques lettres italiennes éparses dans divers recmeHs, et c'ot
oans une de ces lettres qu'on apprend tpi'il assista en ISWi
une représentatioB du Pasêor fiêa, du cavalier Gaarîai, m
and. Cest b seule date précise qui montre que Bombasio i^
partient au xtT siècle. L. F. G.
BOHBAX (6olan.) , s. m. espèce d'arbrisseao exoliqae q[a
prodoit do coton.
BOMBAT [<gioçT.), b troisième et b moins vaste des prési-
dences ancbises de l'Inde, dont elle comnrend b partie occi-
dentale. Elle renferme les provinces de Bidjapoer, KbaBdeych,
Areng-Abéd, l«s Goudzerate et F Adjemyr anglais, le territoiie
de Victoria, l'Ile de Bombav, l'Aracan, etc. Sa juridiction s'étend
aussi sur les agents de la Perse et de FAralae. On évaloe sa se-
perficie i 10,693 lieœs carrées, et sa popobtion à flO,606,3S0
individus. Acruelques milles de Bombay, on trouve Jf«Ma,
petite viUe inoostrielle de 15,000 habitants. Aoprès de ifcAm
se trouve EUjikanUa, dot qin a reçu son nom d'une sculplve
d'éléphant, taillé en marbre noir, qui se trouve près da debtr>
cadère. La tète et le cou de b statue sont tombés en 18l4,et \t
corps menace de tomber également. A peu de distance de fé-
lépnant, on trouve un monument curieux , déjà à moitié détruit
par les Portugais, et dont le temps achèvera b ruine : c'est us
temple souterrain dont les colonnades élégantes et les nran
sont creusés dans le roc vif. Dans le centre se trouve une frn
wumrH, ou trinité hindoue, de dimensions colossales. — Fanas
petite ville , chef-lieu de l'fle de Sultelle, b plus grande à
groupe de Bombay. Près du village de Kenneri, on trouve d'i*-
menses excavations dans le roc , qui , considérées dans lev
ensemble , paraissent avoir formé im temple , un coHége et m
monastère bouddhiques k one éooque très» reculée. AFentrée
d'une autre excavation , on voit deux statues colossales, ei stf
l'un des piliers du portique une bmeuse inscription, en cane-
tères qu'aucun Brabman n'a encore pu lire. — Bassein^ «arte
continent, petite ville déchue aujourd'hui , très-commercaale)
sous la domination portugaise.
BOMBAT igéop-,)^ petite fie de l'Hindoustan, sur la côte oc-
cidentale, parles i9*debtitudenord et les 7t** de longitude csL
Formée par des accumulations de sable entre des flots de roches,
elle est très-basse et très-peu fertile, et ne peut nourrir sa popu-
lation. On n'y récolle qu un peu de rix , quelcpies ornons , des
mangoès et des patates ; le reste se tire de la côte. La ville de Bom*
bay, qui y a été bâtie, est b capitale de la partie ocddentaJedcs
possessions anglaises dans l'Inde; elle est le siège d'une vice-
amirauté. Son port est très-bon et très-sûr; elle est l'entrepôt dl
presque toutes les marchandises de l'ouest et du nord de I Inde,
que l'on y charge pour b Chine et l'Angleterre ; elle reçeil
aussi les productions de b mer du Sud, de FArabie et de te
Perse. Le commerce y est d'une activité remarquable, et 1(9
Anglais y ont établi un chantier de construction aoù sortent dt
très-bons navires. La ville est ^nde , mais les maisons en soal
très-laides et les rues très-étroites. EUe est entourée de boaa^
fortifications et défendtie (uir une vaste citadelle. Les Panis
forment b plus grande partie de sa popabtion ; ils sont graoèl
BaMBB. ( 7
aimateaif, et sont intéressés dans la pluf^rt des maisons de
commerce. Les Européens qui font leur résidence à Bombay se
dressent pour l'été , sur le bord de la mer, des pavillons ou ten-
tes qu'ils démontent et emportent ^uand est venue la saison des
moussons. Parmi les édifices on cite le palais du gouverneur ,
deux temples , Tun protestant et l'antre guèbre, un bazar , une
caserne ; il s'y publie plusieurs journaux anglais et hindous ,
et il s'y établit une société littéraire asiatique. La population est
d'environ 300,000 âmes. La ville indigène est située non loin de
Bombay, et dans un bois de palmiers; elle est formée de maisons
exiguës et d'un aspect misérable ;au milieu s'élève le temple prin-
cipal des ParsiSy où le feu étemel est entretenu par les prêtres.
BOjILBB [art miHL). On appelle ainsi un globe creux, en fer
ibnduy qu'on lance contre l'ennemi au moyen d'un mortier. La
bombe doit offrir une surface régulièrement spbérique ; elle est
garnie d'anses et d'anneaux qui servent à la saisir et à la trans-
porter dans le mortier. La chambre ou la cavité de ce projectile
ne (orme point des cercles concentriques à la surlace ; c*est une
espèce de culoi ou de segment sphéri^e dont le centre est dia-
métralement opposé au centre de Vœti. On nomme ainsi le trou
pratiqué dans la bombe pour introduire la poudre à l'intérieur.
On bouche cet orifice avec une fusée de bois remplie d'une com-
position qui communique, dans un temps donné » le feu à la
pondre et fait éclater la oombe. Ces fusées, dites à bambu, sont
finies avec du bois de tilleul, de saule, de frêne ou autre bois
Uanc très-sec ; dies sont percées dans la direction de leur axe
fX de part en part d'un trou rond de 4 à 5 lignes de diamètre.
Kous verrons plus bas quelle est la nature de la composition
dont on les remplit , et Celles doivent être leurs dimensions en
longueur et en diamètre par rapport aux différents calibres de
la bombe. On se sert actuellement de trois sortes de bombes»
Si'on lance avec des mortiers de 8, 10 et 12 pouces de diamètre.
Ile du mortier de 8 a une ligne de vent, c'est-a-dire une
ligne de diamètre en moins que l'âme de son mortier; celle de
10 une Nffne et demie de vent; celle de 12 deux lignes et danit
de vent. Les bombes de 12 pouces ont un poids (& 150 livres,
ane épaisseur de 18 lignes, et il faut une charge de 5 à 6 livres
de poudre pour les faire éclater. Cependant cette charge peut
encore varier à raison même de l'effet qu'on veut produire.
Une petite quantité de poudre donne de gros éclats, par oonsé-
Quent peu nombreux; au contraire, une petite fractionnera
Beaucoup et par petits éclats. On estime oue les bombes de 10
pouces y cbar^pées avec dnq livres de pouare» fournissent dix-
nuit à vingt éclats. Nous ferons remarquer en passant que ces
bomlies et celles de 12 sont plus fréquemment employées que
celles de 8. Pour augmenter l'effet et la portée d'une bombe, il
tnSkt de donner au mortier une plus forte charge* et de le tirer
sous un angle plus ouvert La plus grande portée oe la bombe de
10 et de la bombe de 12 est de 1,400 toises pour la preooière,
de i,l00 peur la seconde. La portée de la bomt)e de 8 pouces
ne dépassepas 600 toises. Les bombes» comme les obus et les
grenades (FT ces mots), se coulent au sableà mouler, et delà ro»-
nière ordinaire (F. Fcmomutb}; les nmdèles sont en cuivre et se
composent de deux coquilles oéanspbériqiies se rapportant exac-
tement l'une sur l'autre, suivant un de leurs grands cercles per-
pendiculaire à la direction ëe l'axe de l'œil. Sur le nailiett exté-
rieur de r«n des hémisphères on voit une portée en relief et
la saillie des anses oui doivent recevoir des boocks. Celles-d
ne sont retenues qiraa inoven d'une goupille que l'on défait
lorsqu'on retire la coquille du moule de terre, de telle sorte que
les anses y demeurent adhérentes et qu'il faut les retirer l'une
apr^ l'autre. Il est (adle de voir que l'on n*nse de cette pré-
caution que pour éviter le plus possible de (aire des égratigna-
fes. Si leschoeesen restaient là dans le moded'appareU, le moule
ne représentant qu'une surfbce concave, ne produirait a^rès le
coulage de la fonte qu*ua globe solide. Il faut donc que le moule
tn terre» hû aussi, soit muni d'une portée également en terrequi
serve à ménager une chambre dans l'intérieur du globe. Cette
portée on ce noyau se fait dans une botte à noyau elle-même, et
composée de deux coquilles qui se réunissent suivant un planqui
d être mis en contact avec le métal fondu. Pour couler les bombes
ci les autres proyoctiles » on emploie de la fonte de première
raûon , mie l'oa puise au bas du naut fourneau avec des cuiî^
icrtt en fer revêtues d'une oottche de terre glaise que l'on a fait
'^^^et chauffer beaucoup. Une des qualités essentielles de h
nmbe c'est d'être coulée ronde, sans bosse et sans, bavure. On
•jêse 1 ceil à froid ; le sujet et les jonctions des châssis doivent
eue abattus et pcésenier une surface polie. Avant de terminer ce
) BOMBELLES.
qui regarde le coulage des bombes , nous ne devons pas omettre
une o&ervation importante, savoir : que le retrait de la fonte
causé par le refroidissement est d'une ligne pour un pied, et
que pour cette raison le modèle de cuivre dont nous avons parlé
plus haut doit offrir un diamètre plus grand en proportion
que celui que doit avoir la bombe. — Passons maintenant aux
conditions de longueur et de diamètre observées pour les fusées
à bombes ; puis nous verrons comment et de quoi elles se com-
posent. Les fusées de 12 pouces ont 8 pouces 1 lignes de long ;
au gros bout 20 lignes de diamètre ; au petit , 14 lignes. Pour
avoir la mesure des fusées des autres bombes , on n'a qu'à dimi-
nuer leur longueur d'un pouce par calibre, el de 2 lignes leur
diamètre. — La composition des fusées à bombes renferme sept
parties de pulvérin, quatre de salpêtre et trois de soufre. Apres
avoir passé au tamis et séparément chacune de ces matières , on
les mélange et on les repasse toutes ensemble dans un nouveau
tamis de crin à mailles peu serrées. Pour faire entrer cette com-
position dans le trou de la fusée, on la foule à petits coups,
a l'aide d'une baguette de fer et d'un maillet. Lorsqu'on veut
conserver longtemps ces fusées, on les recouvre d'une espèce de
capsule en mastic fait avec deux tiers de cire jaune et un tiers de
poix résine fondues ensemble.
BOMBE {MiL\, On attribue l'invention des bombes à un ingé-
nieur italien qui s'en servit contre la ville de Berg-op-Zoom.
Cependant des bombes furent employées en 1495, selon quelques
historiens , à l'attaque d'une forteresse du royaume de Naples ;
selon d'autres, le comte de Mansfeld lança les premières bombes
en 1588 dans Walhsendunck « ville de Gueldre. On en fit usage
^ur la première fois en France en 1521, au siège de Mézière&.
bous Louis XJII, en 1634, le maréchal de la Force s'en servit au
siège de la Motte.
BOMBE {gram.). On dit au figuré et familièrement , la bombe
erévêra, la bownbê est pris de crever , lorsque quelque mal-
heur est près d'arriver, ou qu'un complot, une machination est
S rès d'éclater , ou simplement lorsqu'on attend l'issue prochaine
'un événement de quelque importance. On dit aussi lorsqu'un
événement esta craindre : 6fare la bombe! — Il est tombe dans
notre société comme une bombe, c'est-à-diro il est arrivé au
moment où on l'y attendait le moins.
on l'appelle bombé en contrebas , comme il arrive aux plates-
bandes mal faites.
BOMBES (ehim,) ( F. Distillation).
BOMBES TOLCABIQUES ( F. VOLCANIQUES [BOMBES]).
BOMBEIXBS OU BONBELLES (HeN-EI-FRANÇOIS COMTE
DE), né le 29 février 1681 ; il fut d'abord ^de de marine, puis
commissaire des guerres et colonel du régiment de Bouflers ,
ensm'te lieutenant général des armées du roi de France, com-
mandant sur la frontière de la Lorraine allemande, mourut en
1760, âgé de soixante-dix-neuf ans et Quelques mois. — Le
comte oe Bombelles fut toujours resaraé comme un officier
plein de coura^ et un honome intelfigent. On a de lui deux
ouvrages estimes de son temps , mais qui sont de peu d'usage
aujouni'hui : i^ Mémoires pmtr le servies journalier de l'it^
fanterie, 1719, 2 vol. ia-12 ; 2» Traité des évolutions miU-
taires, 1754, in-8<*. — Le comte de Bombelles a laissé plusieurs
enfants^ dont un (le marquis) fut plus célèbre que les autres :
BOUS allons lui consacrer une noHcê, L. F. G.
BOMBEL1.BS (Le MARQUI& Marg-Mabie db), évêque d'A-
miens, né le 8 octobre 1774^ dans la place de Bitcbe, dont son
père avait le commandement. D'une des plus anciennes familles
du royaume, il reçut sa première éducation avec le duc de Bout-
geigne, irèrt aine de Louis XVI, et dès l'àffe de treiae ans il se
mit dans les mousquetaires. U fit les dernières campagnes de la
ffuerre ëe sept ans, et passa comme capitaine dans le régiment
des hussards de Berchiav, après la paix de 1763. Deux ans plus
tard, il entra dans la diplomatie , comme conseiller d^ambassade
d'abord à la Haye, puis à Vienne et à Naj^es, et enfin conme
mimstre de France a la diète de l'empire. En 1784, il s'acquitta
avecsuccès de diverses missions^ en Angleterro, en Ecosse, en Ir-
lande et en Allemagne. Un an phis tara, il fut nommé ambassa-
deur en Portugal, et reçut à Lisbonne le brevet de maréchal de
can^ En t790, se trouvant à Venise, il déposa le caractère d'am-
bassadeur, en refusant de prêter le serment exigé des fonction-
naires publics. La reinedeNapleslui fit alors unepension de 1,000
daeats. Il se rendit peu de temps après à Stokholm, à Copenha-
gue , i Vienne et a SaîntrPétersbourg pour y traiter secrète-
ment pour Loub XVI. Quand le roi de Prusse mardia sur la
Gàampagne dans le but de délivrer Louis XVI, il permit ait
BOMBEEG.
(«)
BOMBTGE.
marquis de Bombelles de raccompagner, comme ambassadeur
du roi de France. Ce fut ainsi que le marquis de Bombelles
revity la veillede la bataille dejValmy, Tillustre Goethe qu'il avait
connu à Vienne. Après la retraite de l'armée prussienne il se
retira en Suisse , où il publia en 1795, in-8<*, une brochure cu-
rieuse pour l'histoire de ce temps : Avis raisonnable d'un Suiae
au peuple allemand. Vers 1800, il Gt, comme olUcier j^néral,
toutes les campagnes de Tarmée de Condé. Ayant perdu sa
femme peu de temps après, il renonça au monde et entra dans
un couvent àBrunn en Moravie, où il reçut les ordres sacrés. Il
fut ensuite nommé chanoine de Breslau,*et puis prélat d'Ober-
glogau. En 1814, il rentra en France, qu'il quitta de nouveau
pendant les cent jours ; il y revint avec Louis XVlII. Il fut sacré
evéque d'Amiens en 1819; il était aumônier de Madame, du-
chesse de Berry , lorsqu'il mourut , le 5 mars 1822. On a de lui
un petit écrit fort remarquable, sous ce titre : La France avant
et depuis la révolution, 1799, in-8o. — Bombelles (le baron
Gabnel-Joachim de) , lieutenant général, mort à Paris en 1827,
était de la même famille. 11 avait servi en Russie pendant toute
la révolution, et n'était rentré en France qu'aprâ le rétablisse-
ment des Bourbons.
BOMBELLi (Raphaël) , est un des plus célèbres algébristes
du XYi* siècle. Gossali, dans le deuxième volume de 1 ouvrage
ayant pour titre Origine^ trasporlo initalia e primi progressi
in essa delV Algebra, réfute 1 assertion de Gua de Malves, qui
regardait Bombelli comme l'inventeur du calcul des radicaux.
Il convient cependant que Bombelli est le premier c[ui ait donné
expressément les règles du calcul des quantités radicales imagi-
naires ; qu'il a le premier extrait la racine cubique d'un binôme
ayant un terme réel et un terme imaginaire, et montré par ce
moyen la réalité des racines des équations du troisième degré
dans le cas irréductible ; qu'enfin, si d'autres avant lui avaient
résolu des équations particulières , du quatrième degré , il a le
premier donné une méthcilc uniforme pour résoudre ces équa-
tions dans tous les temps. Les découvertes de Bombelli sont
exposf'es dans son Traité d'algèbre, en langue italienne, im-
pnmé à Bologne en 1572 et 1579, in-4".
BOMBELLI (Sébastien)» peintre, né à Udine en 1635,
mort en 1685 , suivant les uns, et en 1716, suivant les autres,
fut élève du Guerchin , devint grand imitateur de Paul Véro-
nèse , dont il copia habilement les meilleurs ouvrages, jusque-
là qu'on distingue à peine les copies des originaux , et s adonna
tout à fait, sur la fin de sa carnère , au portrait. On reproche
à ce peintre d'avoir gâté ses tableaux et ceux qu'il restaura , en
s'obstinant à les vernir avec une composition de gommes mor-
dantes qui , dans le moment , produisait un effet agréable ,
mais ensuite corrodait la peinture. — Bombelli eut un frère
nommé Raphaël , qui fut un peintre médiocre. L. F. G.
BOMBEMENT (aram.)^ sert à désigner qu'une chose est
bombée, qu'elle offre une surface convexe.
BOMBER Uechnol.). C'est faire passer un objet à l'état con-
vexe ; ainsi 1 on dit bomber un chemin , une rue ; bomber une
pièce d'orfèvrerie, de sculpture, et ce verbe s'emploie aussi au
neutre; l'on dit, par exemple , ce mur bombe, — Bombé, éb,
participe. — Verres bombés, ceux dont la surface bombe, — On les
emploie pour couvrir le cadran d'une montre, d'une pendule,
pour couvrir même les pendules, les vases, les statues, etc.
BOMBER [bijouterie). C'est proprement embouter ou creuser
les fonds d'un bijou, tels qu'une tabatière, plus ou moins. Pour
cet effet l'on a une plaque de fer de la forme que l'on veut donner
à son fond. Dans cette plaque on met un mandrin de plomb,
le fond dessus, et le frappe-plaque sur Tor ; puis on frappe sur
ce frappe-plaque avec une masse, jusqu'à ce que le fond soit
bombe.
BOMBERG (Daniel). C'était un célèbre imprimeur en ca-
ractères hébreux, qui mourut à Venise en 1549. 11 était natif
d'Anvers. Possesseur d'une fortune qui dépassait 3,000,000 , il
se ruina en éditant la Bible et le Talmud, On lui doit la pre-
mière édition de la Concordance hébraïque. Tous les ouvrages
sortis de ses presses sont remarquables par la pureté du texte,
la beauté des caractères , la netteté et la précision du tirage. Ses
correcteurs, ses moindres ouvriers étaient juifs, ce qui n'a pas
peu contribué à la supériorité de ses éditions. Bomberg avait
eu pour professeur de langue hébraïque Félix de Prato, juif
italien , converti au christianisme ; ce fut ce même Félix qm lui
conseilla d'imprimer à Venise une B.ble en hébreu, et qui
enseigna lui-même la correction typographique. Celle circons-
tance éveilla la susceptibilité des juifs, qui chargèrent le rabbin
Benchajim d'en faire une nouvelle. Celle-ci , qui fut imprimée
comme la première chez Bombere,dans le même format, parut
en 1596; la première porte le millésime 1518 et parut avec une
dédicace à Léon X , sous la date de 1517 , ce qui a fait croire à
tort à quelques bibliographes qu'il y avait eu deux Bibles de
Félix de Prato.
BOMBEUR (techn,). On donne ce nom à l'ouvrier qui fabri-
que et qui fait commerce de verres bombés.
BO.MBIATE (chimie), s. m. sel formé par la combinaison de
l'acide bombique avec une base.
BOMBILLE (bombylius) (hist, nat,)f insecte du genre des dip-
tères, dontla couleur tire sur le bronze. Le nombre des espèces
s'élève a une quarantaine, dont les deux tiers environ d'Earope.
Les plus connues sont le bombiUe çrand (bombylius major),
bombille bichon , dont l'aspect représente assez bien celai des
petits chiens qui portent ce nom, le bombille brillant (bomàyUus
inlidulus), des environs de Paris, et le bombille peint [bomàylpu
piclus),^ljcs mœurs des bombyliers sont peu connues. Ils vo-
lent avec beaucoup de rapidité, en faisant entendre un fort boup
donnement , pompent le suc des fleurs sans s'y reposer et sont
couverts de beaucoup de poils. A. B. de B.
BOMBINO (Bernardin), jurisconsulte du wV siècle, naquit
en 1535, mourut en 1588, et laissa : 1** Concilia^ quœstiones a/*
que conclusiones , Venise , 1574 , in-fol. — 2** Diseorsi interne
al goveme delta guerra , govemo domestico, reggimenlo regio,
il tiranno, e Veceellenxa deW wnan génère, Naples, 1566, io-S*.
BOMBINO ( Pierre-Pacl ) , noble de Cosenza, parent ds
précédent, naquit vers l'an 1575. Il entra à dix-sept ans dans b
compagnie de Jésus, et fut professeur de philosophie et d'Ecr?*
ture sainte dans le collège romain. Mais il quitta cette célcbn
compagnie pour entrer dans la congrégation de Somasque, oùil
fit ses vœux en 16^, et où il composa les ouvrages suivants : i"
Plusieurs oraisons funèbres, prononcées en latin, et imprimées,
telles que celles de Philippe III, roi d'Espagne; de Morgue-
rite d'Autriche, femme de ce monarque; de Cosme JI, grand
duc de Toscane ; de l'empereur Ferdinand JJ, etc. 2® La vie de
saint Ignace de Loyola, en italien, Naples, 1616, in-8**; Rome,
1622, etc. S"" Vila et marlyrium Edmundi Campiani tnartf-
ris angli, de socielate Jesu , Manloue, 1620, in-8^ A'^Brevia-
rum rerum Hispanicarum , enneas prima, Venise, 16S4,
in-4^. On dit que Bombino avait laissé la seconde partie de cette
histoire , et plusieurs autres ouvrages qui sont restés inédits. H
mourut à la cour du duc de Mantoue , en 1648. L. F. G.
BOMBIQUE (cfctmte),adj. des deux genres, se dit de Tacide
qu'on retire du ver à soie. Acide bombique.
BOMBISTE (technol.), s. m. ouvrier qui, dans une fonderie,
fond les bombes.
BOMBO {mythJ), idole du Congo, est principalement bonom
par les danses lascives des jeunes noires, qui, couvertes d'ha*
billements bizarres et la tête parée de plumes de diverses cou-
leurs, agitent une espèce de crécelle et se livrent à des mouve-
ments convulsifs effrayants.
BOMBO (musique). Les Italiens entendent par le mot bambo,
la répétition d'une note sur le même degré , par exemple,
lorsqu'au lieu de donner ut, et de soutenir ce ton la valeur d'u»
blanche, on le fait entendre huit fois, comme s'il y avait bœt
doubles croches. La voix fait je bombo par des coups de gcxiff
très-doux ; les instruments à vent en augmentent un tant »^
I)eu le volume d'air à chaque double croche ou note brève ; <(
es instruments à corde en appuyant un peu l'archet sur rhaqv
division. Le bombo fait pour la voix et les instruments ce q«
le tremblement fait pour l'orgue; ainsi c'est le même agrémot
qu'on appelait autrefois trémolo ( V. Tremblement ). D h
vrai qu*aujourd'hui on ne se sert plus du mot , mais la cboff
est restée, et on la marque par autant de notes difiëreotes ({u'a
veut, toutes d'égale valeur, et toutes couvertes d'une Inisoc
ou chapeau. Chaque note est de plus marquée d'un point ^
dessus.
BOMBOS (hist. nat.), s. m. crocodile d'Afrique.
BOMBV [botan.), s. m. arbre de Ceylan, de la famille desbe-
riers.
BOMBUS, s. m. {term. de médecine). Mot latin par lequel «•
désignait quelquefois des vents qui sortent de l'anus d*iine toè-
nière bruyante.
BOMBTCE (bombyx) (hist. nat.), insecte du genre des \t^
doptères, de la famille des nocturnes. Les bombyces faisaient j»
trefois partie des phalènes de Linné. — ^Voici les principales esçé^
ces: le bomby ce de chêne (bombyx quêreus). Cette espèce d
commune; les mâles recherchent leurs femelles avec beaact«|
d'ardeur, on les voit souvent voleren plein jour au milieu desbù*^
la chenille, couverte de poils grisâtres avec une bande blanche
fait une coque ronde. Le papillon en sort dans le courant de jun
—- Le bombyce de trèfle (bombyx trifolU) est plus petit que )e pd
cèdent et beaucoup moins commun. Le bombyce des àmissot
BOMBTLE. (
{bombyx dumett); le bàmbyee du pisêehlit {bombyx tanuDOeij; le
bombyee lalnêux (bombyx ianéstrU) et le bombyce du peuplier
(bombyxpopuU). — - Le bombyce proeesnomnaire {bombyx pro-
cestionea ) présente des particularités assez intéressantes rela-
tives aux mœurs des chenilles ; celles-ci vivent en société, sans
domicile fixe; mais parvenues à leur accroissement (mois de
juin), dles se construisent une demeure qu'elles n'abandonneront
qu'insectes parfiiits. Cette retraite est une espèce de sac de soie
appliqué le long du tronc; ce sac atteint quelquefois jusqu'à dix-
bm't pouces de long, il est ouvert par le haut; quand Tneure de
la nourriture arrive, elles sortent une à une, deux à deux, etc.,
marchant quand la première marche, s'arrêtant quand elle
s'arrête. C'est cette singulière manière de marcher qui leur a
fait donner par Réaumur le nom de processionnaire. Quand
arrive le moment de se mettre en chrysalide , elles filent leurs
coques parallèlement les unes aux autres; tous les papillons d'un
même nid éclosent dans les vin^t-quatre heures. Ce nid contient
une très^rande quantité de poils qui , lorsqu'on touche le nid ,
se répandent dans l'air, s'attachent aux parties nues et y cau-
sent des démangeaisons très-douloureuses; s'ils venaient à tou-
cher les yeux, il en pourrait résulter une ophthalmie très-doulou-
reuse. On connaît encore \cbombyee de la ronce {bombyx rubi), le
bombycêneusirien{bombyxneutlria) dont lescenfs de la femelle
forment ces bracelets qu'on trouve souvent autour des jeunes
branches d'arbres; et le bombyee versieolore (bombyx ver^
tieolor), dont la chenille a quelque ressemblance avec celle des
sphinx, et comme elle file en terre. L'espèce la plus remarquable
est sans contredit le bombyce du mûrier (bombyx mort), originaire
de l'Asie et devenu domestique dans nos contr(''es. Le cocon que
fabrique cet insecte est ovale, formé d'un fil soit blanc, soit
v«rt pomme, soit jaune d'or : on nVbt pas encore bien certain
si quelques variétés donnent plutôt une couleur que l'autre. Les
anciens Romains tiraient la soie de l'Orient; ils nommaient
Seres les peuples oui la leur fournissaient; la soie était alors
payée au polos de I or. Sous Juslinien, des moines qui s'étaient
rendus aux Indes observèrent la manière d'élever les vers à
soie et rapportèrent dans un bâton creux des œufs qu'on fit
écloreà la chaleur du fumier. Les Arabes en répandirent la cul-
turc en Espaffue, sur les côtes d'Afrique ; de là elle passa en
Sicile, en Caiabre et fut introduite en France pendant les croi-
sades. Ce lut sous le règne d'Henri IV et par les soins de Sully
que cette branche d'industrie prit un développement remar-
quable , et depuis la France a toujours été citée au premier rang
pour la fabrication des étoffes de soie. Pour élever les vers à soie
en grand , il £àut avoir un bâtiment percé de fenêtres à toutes
les expositions , et contenant des poêles pour avoir toujours une
température de 16 à 25« de Réaumur. Ce bâtiment se divise en
trois pièces : la première, l'atelier où l'on élève les vers; la se-
conde, appelée rinfirmerie, où l'on met ceux qui sont malades,
et la troisième servant à déposer les feuilles et à sécher celles qui
sont humides. Autour de l'atelier on dispose des tablettes sur
lesquelles se posent les claies qui reçoivent les vers; l'infirmerie
est disposée de même. Quand on a un local disposé , l'essentiel
est de savoir combien on pourra récolter de feuilles par jour;
les calculs établis permettent de résoudre cette question. Lorsque
les œufs sont éclos , on les conserve pendant leur premier âge
dans rinfirmerie, puis on les porte dans l'atelier; il faut avoir
soin de les tenir très-propres et de les nourrir convenablement.
Quand les vers ont achevé leurs quatre changements de peau ,
il faut donner au ver la facilité de faire son cocon ; à cet effet on
disiK)6e des paquets de petits rameaux dépouillés de feuilles où
ns font leur cocon. Au bout de quelques jours , on met à
part ceux qu'on veut conserver pour la production , et on jette
dans l'eau tiouillante ceux dont on veut avoir de suite la soie.
Les papillons destinés à reproduire éclosent une quinzaine de
jours après leur transformation. On dispose les mâles et les
femelles par couples sur une table couverte d'étoffe ; ils sont
,1
publié un ouvrage
cation des vers à soie qu'il a traduit du chinois.
A. B. DE BOISMONT.
BOMBTCITES (HitL iwl.), insectes de la tribu des lépidoptè-
res. Les chenilles vivent sur les végétaux dont elles rongent les
reuillcs ; elles sont quelquefois en si grand nombre qu'elles les
dépouillent entièrement. Cette tribu renferme les genres #a/iir-
me, ioêioeampe , bombyce.
mouBYhEihist. nal.), s. m. sorte d'insecte diptère Irès-
agile , qm a de la plume à la queue et qui suce les fleurs tout
en volt%eant.
IV.
9 ) BOMMEL.
BomiLTBBS {hist nfll.), S. m. pi. tribu d'insectes diptères,
de la famille des tranystomes.
BOMBYX {musique}, espèce de chalumeau des Grecs, fort dif-
ficile à jouer à cause de sa longueur. On le connaissait déjà du
temps d'Aristote, car ce philosophe en parle. Le bombyx était
fait d'une espèce de rioseau appelée en latin calamus, d'où est
venu probablement le mot français chalumeau,
BOME, s. f. Uerm, demarine), voile à guy, grande voile d'un
bol et de tout bâtiment gréé en bot ou en bateau, comme du
brigantin.
BOMERIE (marine). C'est une espèce de contrat ou de prêta
la grosse aventure, assigné sur la quille du vaisseau, difi^rant
de l'assurance en ce qu'il n'est rien dû en vertu de ce contrat,
en cas de naufrage , mais seulement quand le navire arrive à
bon port. On a donné ce nom à l'intérêt des sommes prêtées
entre marchands sur la quille du vaisseau ou sur les marchan-
dises qui y sont chargées, movcnnant quoi le prêteur se sou-
met aux risques de la mer et ae la guerre; et comme la quille
d'un vaisseau s'appelle 6o(/^m en hollandais, on a nommé ce prêt
bodemerie ou bodmerie , d'où nous avons fait celui de bomerie,
BOiMiENS (géog. anc) , peuple voisin de l'Ëtolie. Il est men-
tionné par Thucydide.
BOMILCAR, général carthaginois. Cétait un homme am-
bitieux , oui après avoir occupé les places les plus éminentes
de la république , conspira sa perte en rêvant pour lui le pou-r
voir absolu. A cette époque la sécurité du gouvernement de Car-
thage se trouvait gravement compromise : Agathocle obtenait
tous les jours de nouveaux succès en Afrique, la euerre était
déclarée avec le roi de Syracuse. Hannon et BomiTcar furent
choisispar leurs concitoyens pour marcher contre ce dernier;
mais Hannon fut tué pendant le combat, et son collègue, dont
cette mort favorisait l'ambition , imagina de se débarrasser des
I principaux citoyens en les enrôlant pour une expédition contre
es nomades. L'armée avait déjà fait plusieurs jours de marche,
lorsque tout à coup il revient sur ses pas, accompagné seulement
de cinq cents hommes , les complices de son ambition. Il entre
dans Carthage, soutenu par un corps de mille mercenaires , et
se fait proclamer roi au milieu du carnage de ses concitoyens ;
ses satellites n'épargnaient dans leur aveuglement ni l'àeê ni le
sexe. Cependant la jeunesse a pris les amies et ne les déposera
qu'en mourant. Une grêle de pierres tombe du haut des mai-
sons sur les conjurés , des traits partout lancés les atteignent
partout. A la finBomilcar, abandonné de ^esque tous les siens,
demande à capituler; on y consent, mais on l'envoie mourir sur
une croix au milieu de la plus grande place de la ville. Il sup-
porta son supplice avec courage, reprochant aux Carthaginois
leur ingratitude et leur félonie. 508 avant J.-C. — Eomilcab ,
amiral carthaginois. Ce fut lui que la république envoya por-
ter secours à Annibal, après la fameuse balaillcde Cannes, car
alors même qu'on battait les lîomains on les redoutait encore.
Il fut également dépêché pour la Sicile , afin d'y prêter main
forte aux Syracusains; mais, à son arrivée, il iroma l'arniée
carthaginoise presque entièrement détruite par la pesie, et vint
aussitôt à Carthage en avertir le sénat. On doit dire à sa gloire qu'il
sut relever le courage de ses concitoyens qu'un si grand désas-
tre avait plongés dans la consternation; mais ce fut la tout, car la
vue de la flotte romaine commandée par Marcel lus suflStà lui faire
prendre la fuite avec ses cent trente galères. Il gagna Tarenlc,
abandonnant Syracuse au pouvoir des Romains. 209 av. J.-C.
— fiOBfiLCAB. Celui-ci était le favori de Juçurtha, et consentit
à devenir son assassin après avoir été son séide. Il avait tué par
son ordre , au milieu même de Rome , le jeune Massiva , petit-
fils deMassinissa. Lors de la guerre des Romains contre Jugur-
tha, Bomilcar eut en Afrique une entrevue avec Métellus. Le
proconsul traita avec le favori, de la mort de son maître , lui
promettant impunité et protection de la part des Romains. Bo-
milcar, qui n'avait pas eu de peine à consentir à tout, commença
par conseiller à Jugurtha de se rendre aux Romains; puis il re-
cruta des complices , entre autres le favori lui-même du roi
numide Nabdalsa , qui lui avait promis de se joindre à lui ;
mais le complot fut découvert, et le traître Bomilcar mis à mort,
l'an 107 avant J.-C.
BOMITE (géogr, anc), ville d'Asie, sur le mont Amanus, qui
séparait la Syrie de la Cilicie.
BOMMA (géogr.) f Ile à l'embouchure du Zaïre, en Afrique,
entre les royaumes de N'Goya et du Congo; elle possède des
mines de fer.
BOMHEL (Henri) , de l'ordre de Saint-Jérôme, et directeui
du couvent des Sachettes ou Filles de Sainte-Madeleine à Utrecht.
On a de lui : Bellum uUrajeclinum inter Geldriœ ducem Caro-
um etHenrieumBavarum, episcopum ulirajectHium, Mar-
(i«>i
booig j «M2 , io-^. — La Biblioihêca ligHfima mmiA «WU fst
mïVt^ des Lamentations d€ Pierre, ou [eS<mDei£s0iraâi mai»
le célèbre et savant Foppeiu » archidiacre de Bialines, prétead
qpt cet oavrage n*est pas de lui, mais d'un autre auteur du
même nom. UenriBommel, nédansla Gueldre, mouruten 1542,
B0M09nQiJES(^|Aà;, autel « VUC1), dctoire ) (myi/u). Leala^
cèdémoniens donnaient ce nom aux enlants oui recevaient des
coups de fouet dans les sacrifices de Piane Orlhia, auprès de
Fautel. Celui qui supportait ce supplice avec le plus de patience
était déclaré vainqueur et recevait un prix honorable.
BOMPAET (AuACfiLLiN'llKECCiLB), médecin et conseiller
du roi Louis XIII, né à Qerroont-Ferrand » a public : i"* Nou^
9eau ehoite-pesu , Paris,» 1630, in-a^. Il donna ce traité dans le
lemps où la peste ravageait F Auvergne, et il le dédia à Joachim
d'Estaing, alors évëque de Qermout. — 2^ Conférencei d'Hêp-
pocraie el de DémocriU, traduites du grec en français, avec un
commentaire, 1632, in-8«, Paris. — 3° Miser homo , 1648,
in-4<*, Paris, et réimprimé dans les années 1650 et 165S. Cet
ouvri^ traite succinctement de toutes les maladies humaines,
dont il trace le tableau. Il n*esl pas seulement utile au médecin,
mais rhomme qui réfléchit, le philosophe, peut aussi en (aire
son profit. En voyant étalées les profuudes misères auxquelles la
pauvre humanité est sujette ici-bas, n*y a-t-il pas en efiet de
quoi désabuser de cette vallée de larmes, et faire aspirer vers
cette vie meilleure où il n'y aura plus ni maladies ni douleurs?
— 4«» Cammenlairet sur Cmlius Aurelianus. — 6° Un Jra^(^
iaiin des eaux minérales, — 6*" Plusieurs Traités de médecirie;
mais ces derniers ouvrages sont restés manuscrits, et ont passé,
après la mort de Tauteur, dans la Bibliothèque de Vallol , pre-
mier médecin du roi Louis XIV . L. F. Guérim.
BOMPAET ( DE Saint-Victor N. j , a composé l"" un Mé-
WMire sur la vie el Us ouvrages de mareeUin^Uercule Bomr
fart, médecin de Louis XJII . — 2^ Un Mémoire sur la vie et les
muvres de Jean Lavaron ( F. le Mercure du mois de juin 1755^.
— 3° Une Disserlalion sur les ancieru noms de la ville de
dermont, — 4^ Ode historique , ou Stances à l'honneur de la
ville de Clermont , avec des notes hiétoriques, — On trouve ces
diverses pièces dans les registres de la Société académique de
Germon t-Ferrand, dont Bompart de Saint- Victor était mem-
bre. L. F. G.
BOMPART (Jean), a donné une ample description de la Pro-
vence : Provinciœ regionis gallicm vera description Anvers,
1694, in-fol. Cet ouvrage eut, dans le temps, un grand succès.
BOMPIANO (Ignace), jésuite, naquit à Frosinone en 1612,
enseigna dans le collège romain les belles-Uitres et l'hébreu, et
composa un grand nombre d'ouvrages. Il est auteur de :
i^Elogia sacra et moralia, Rome, 1651, in-12; 2'> Historia pon-
Hficatus Gregoriilin, Rome, 1655 ; 5» Seiuca Christianus,
Rome, 1658; 4® Prolusiones rhetorieœ et oraliones, Rome,
1662 ; S'' Modi varii et élégantes loquendi laline^ Rome, 1662 ;
6^ Historia rerum christianarum ab or tu Chrisli, Rome,
1665; 1^ Les Oraisons funèbres de Philippe VI, roi d'Ëspa-
gne, et d*^nii« d'Autriche, reine de France, en latin, Rome,
1666; 8° Orationes de princ^^ibus , Rome, 1660, io-24. Le P.
Tiraboschi, jésuite , prctet de la bibliothèque de Modèue , nous
apprend que a la qualité d'^âncontlaiiu^ qui accompagne le nom
deJBompiano , au titre de plusieurs de ses ouvrages, vient de ce
que la branche de la noble famille desfiompiani, dont il était
né, et qui s*était transportée d* Aucune à Frosinone , en 1582,
avait conservé dans cette première ville le droit de cité, d —
Ignace Rompiano mourut le 1""^ janvier 1675. L. F. G.
BOX, m>\XE {gram,), adj. qui a pour comparatif m«i7/cur.
n se dit, lant au sens physique qu'au sens moral, de ce qui a
les qualités convenables à sa nature, à sa destination , à l'emploi
qu'on en doit faire, au résultat qu'on en veut obtenir, etc. —
Il se dit môme des choses nuisibles, mais qui sont propres à
produire l'efTet qu'on en attend. — Proverbialement et ii^u ré-
ment, À bon vin il ne faut point d^enseigne, ou plus ordinai-
rement, A bon vin point a enseigne, ce qui est bon n'a pas
besoin «rétro vante, prùué. — Après bon vin, bon cheval^ quand
on a un peu bu on fait aller son cheval meilleur train; et, plus
fiffuromcnt, quand on a un peu bu on est plus hardi. —
Ealipliq. et faro., en parlaut de vin ou de quelque autre
boisson, Tirer du bon, donner du bon, et proverbialement. Qui
bon tacheté . 6cm le boit. Cette dernière phrase se dit aussi
figurcnienl^ nt sigoiGc alors qu'il ne fatU point plaindre l'argent
âne bonne marchandise. Faire bonne bouche, se dit de ce qui
laisse un bon goût a la bouche* On dit en des sens anakff nés :
Laisser quelqu'un enr la bonne bouche. É/sster sur UÏbonne
bouche. Garaer quelque chose pour la bonne bomhe (F. Rou-
cat), — Trouver tout bon, s'accommoder presque égalâaicat de
tmÈL.OmdÊi^umèumtTÊuUuimtbês^Fêin^mmkêmÊimiÊtm
bie»Btt«nir,aebîeatrwt)er. ^^ Uvêuià^faéeecêUKtêéibvmê^
se dit d*Hn iMiume ep méfie joytuM vie , qui maag» » feftttac
et ruine sa stnié. Ou dit de même praferbiaJcaMnt, Vie sIê
cochon, ùourie et bemtke, *— Moir bon temps , sé éowMr eu ban
tempe . premére dn^ han tesnps , st diivertir^ se eicrétr. — M^nire
une bonne /tn, mmm ehiètieonevMaâ, henaffiWffimf *-
Ceât une bonm maison, c'eU vmt Biaisou oùiègaest l'ordre el
Taisaoce. Àsxnif mm bonne wsmsnn , donner souvent à nuagirr.
jFair^ une bonssê nmieonf îuweaw beaucoup et èiena^ semeUfe
en état de bien établir sa bmOle. ^ Etre de èpntie maéêon^ être
d'une naissance distinguée. Oo dit de même : Etre de boemo
famille, être de bon Heu, venir de bon Ueu, ei dans un aen»
analogue. S'allier en bon lieu. Avoir la «latu bonne ^ être
adroit dans les ouvrages de la main. Avoir une bonne motfu»
une bonne plume, avoir une belle écriture. Avoir une bonne
plume, signifie aussi écrire d'un style pur, élépnt. — Assêir
la motn Sinne, réussir ordinairement dans les cnoses qu'on c»
treprend. U sianiûe aussi porter bonheur. On dit quelqnefeb,
dans la seconde acception , ^votr bonne main. — En bfmne
main^ ou en bonnes mains, se dit en parlant de ee qui est con-
fié aux soins, à la garde, à la direction d'une peraome cafiaUe,
intelligente, sftre, honnête. Cette affaire est en bonne mutin.
L'éducation de ce jeune homme est en bonnes mains, Verne
navex rien à craindre, votre mrgênt est en bonnes «uu^.—
Un tel est en bonne main, il est sous l'autorité d'une peraonas
qui lui fera faire son devoir. Il n'a qu'à se bien tenir, Heetm
bonne main. CetU nouveU4vientdebonnemain,e\\Avhtnid'um
personne diffne defoi.On ditdeméme. Savoir quelque chose de
bonnepart,la tenir de bonne source.'^ Avoir bonpied, aMCcter
bien. — Avoir bon pied, bon ail, être vigoureux, se porter
bien. U ne se dit guère que d'une personne qui oemmenoe à
n'être plus jeune. — Cet homme est un peu âgé, nmie il a bem
pied, bon œil. Cette phrase signifie aii^i être vigilant, se lenk
sur ses gardes. Il faut avoir bon pied, bon ceil avec cet hommo"
là. On dit quelquefois par ellipse. Bon pied, bon esU, preoei
garde à vous. — Aller de bon pied dans une affaire ; s'y cobh
porter avec beaucoup de zèle et de franchise. — Le Wèàioée a
encore le cœur bon; il conserve encore use certaine vigueur,
malgré l'affaiblissement causé par la maladie. -^ Ce eaUmi eei
bon, ce compU est bon, etc., il est exact. Proverftûalemeni,
Les bons comptes font les bons amis. — A tout bon oomfée
revenir; on doit être toujours reçu à recommencer le celcal
faitavec leplusdesoin,età s'assurer s'il estexact. Ceet un howsens
de bon compte; il est fidèle dans les comptes qu'il rend. *
Soyez de bon compte, mettez bas toute feinte, toute disaimala-
tion. — Rendre bon compte de sa conduite, faire oonnailrt
qu'on a tenu une conduite a laquelle il n'y a rien à reprendre.— i
Vous me rendrez bon compte de ce tu conduite, je sanrai bin
vous en faire repentir. Son compte est bon, on lui fera u
mauvais parti.— fin term. de finances. Foire les deniere bosu,
se rendre garant du paiement d'une somme. Cette locotioa a
vieilli. — Au ieu , Faire 6on, répoudre qu'on paiera ce que i'm
perdra au delà de ce qu'on a au jeu. Faire bon partonl^ fwm
bon de tout. — Jouer bon jeu, bon argent, wuer sérieusemeet,
avec obligation de payer sur-le-champ. — / eJier bon jeu , ben
argent, agir tout de bon, sérieusement. On le dit surlout de
personnes qui se battent, qui plaident, qui disputent. J*ai ors
d'abord qu ils plaisantaient, mais j'ai vu qu'ils y allaiéni bm
jeu, bon argent. — Donner de bonnes enseignée de quetqm
chose, l'indiquer par des marques faciles à reconnaître. Cette
phrase a vieilli. — Adverbialeuient , A bonnes enseignée^ k bon
Litre, à juste titre, ou avec des garanties, des sûretés. Il na vtet
payer qu'à bonnes enseignes. Je n'y veua aller qu'à bannm
enseignes. — A bon escient (V.EsciSf^). Un bon wsoi, une
bonne plaisanterie, un mot spirituel, une plaisanterie de bon
goût. Un bon tour, un tour malin et plaisant. — EUipUq. el
fam., La bailler bonne à q%selquun,\u\ faire quelque pfèee.
La lui garder bonne ^ conserver du ressentiment oonlre lui,
avec dessein de se venger dans l'occasion. — U m^ena dit ie
bonnes, ïi m'a dit des choses singulières, extraordinaires • pea
vraisemblables. — Il est bon là, se dit d'un aaot, d'un cuBleqv
cause quelque surprise agréable à ceux qui l'entendent. Cela se
dit le plus souvent par ironie. — Bon cela, se dit peur ap^roowr
quelque chose , quand on vient d'en désapprouver une autre. ^
C'est 6on, sedit pour marquer approbation, satisfactîoi»» on
pour mieux exprimer qu'on a compris, entendu. Feua im€ etnet
remis ma lettre ?Cest 6o».iFoiM avez fait telle dànareha^ Bom.
Bon, j'entends. Bon, bon, cela suffit. On s'en sert
par antiphrase et pour se plaindre : Vous me refueez nna ehmt
si simple ? est bon . Je m «i souviendrai. — Par etfflaiwntimi ^
(tl)
Mêmiesmme rékMnenwat, le doote , rîncrédolHé , Itsioa-
danoe. Il est paru? Bon, vous voulez rin, Voms Matfu't/afl
fêeké contre tmoif Boni — Bon se dit AarUculièreinent de ce
rii est conforme à la raison, à ia justice, a ]a morale^ au devoir,
rhonnéleté. Paireunbonusage de sa fortune, La bonne cause,
etc. — F aller à la bonne foi, tout à la bonne foi, agir avec
franchise, sans astuce, sans finesse. — Bon se dit aussi des ^r-
sonnes qui excellent en quelque chose, en quelque profession.
Bon nageur^ bon danseur, etc. — Bonne eodéte^ bonne eom-
pagmn^ société composée de personnes distinguées par leur
éducation, leur pottlesse, leur bon ton. Un homme de bonne
MoiMff, de bonne compagnie, — Une bonne eatilAm, un bon
ffÊurimt, etc. , une caution sAre, un garant 9Ér,etc. On dit de
■léme, dans le langage commercial, Ce négociant est bon, cette
wmêeon est bfmne, ce négodant, cette maison est en état de faire
konncur k ses enga^ments. Â bon entendeur eoM^ que celui
^ entend ce que je dis en fosse son profit A bon entendeur
peu déparâtes f pea ée paroles suffisent powr se Caire comprendre
d*9iBluNnme inteiSgeni. -* jl bon ékat bonrai, bien ailaquéV
biea défendu. -^ Crnt un bon Gamlois, se dit d'un homme
francetsinoàrB. — ^ctl«i»6ott«ii/ffl;il a tout le talent , toute
la capadlé néoenaire pour tel emploi ; eu il est d*une condoste
aage et réglée. — Par injure ou par piaisanterie, Cest un bem
miquin^ un bon fripon, wn bon débaweké, un bon vaurien, mne
èemne pièce, une bontse lassgue, un bon bec. On dit de même
jmr exolanatkM, La bonne pUee, la bonne langue I etc. — Faire
lehon espêîire, conirdkire Thamme 4e bien, ironiauement,
Ceet im éoH opdffv, il fait Thomme de bien plus q«*il ne l^ert.
'^Ceet un^bmneipie, fSMe bonme lame, unebanme plume ^
cfeat «B banowliabiledans rariderescriaK, dans l'art d'écnre.
-^ £n lerm. de oiarme^ Jiofi voilieT, bâtiment qui porte bien
la voile, oui navigue bien. — Bon^ ngnifie aussi, dément,
■Haérioordienx, et c'est dam ce sens qu^m dit : Bien est bon,
Dêmsesiiouièon, Aimer le bon Bieu. SU phdt em bon Dieu,
— Mon BienJ se dit par eidamation pour marquer la aarprise
aÀTm CBt de quelque chose. Bon Dieul rauraH-on jamais pu
f^ti^l — Bon génie j bon ci^tnan, génie, démon bienfaisaRt,
ttvorable. Ces expresions s'emploient ûgvo^ment, par allusion
anx croyaooei du pavanisme anden. Cest son bon génie qui l'a
iii^pM, omii'a cemamtt, — Bon ange, ange gardien. Se reeosn»
mimder à son bon em^, — Figaréinent, Voue serexmon bon
onge, vous me préseiverei de malfaeor. — Bon signifie cgale-
■Mnt, en |Mrlant des personnes, humain, qui aime à faire du
bien, ou indoigent, affectaeux, fêd\ek vivre. Bile n'est pas
imt^Mif eile eH bonne. Avoir le cœur bon. Etre d'un bon
omtaeière, elc. — BcmaomiE a doux sens tnen différents. Dans
Fnn il se dit nar éloffe,d*un homme d'esprit, plein de droiture,
de candeur, d^affecttan. Danarautre sens il se dit, par dérision,
d'un boflome simple, çen avisé, qui se laisse dominer et tromper,
et alors on réunit ordEinairemcfit les deux mets. Un bon homme
ée mmri. t/expreasion Bonne femme s'emploie rarement dans
une aooe^tian analogue ècp dernier sens.— Un faux bonhomme,
celui qni, par finesse et dans son intérêt, affecte la bonté, la
nanphdté, le désintéressement. — Familièrement, Un bon-
homme ^ une bonne femme, signifie souvent un homme, une
ionme qui sont déjà dans «n âge avancé. Far lamilianté et par
banlenr, «n dit qudqnefois bonhomme , bonne femme, en par-
kiit à un homme, â one femme du penpfe , de la campagne ,
mel que aail leur â^e. — Abstractivemenl, Le bonhomsne se
diaaît autrefois, parmi les gens de guerre , des paysans en géné-
ral. Ftnra muw dépens dm bonhomme. De bonnes gens, se dit
ordinairement des personnes qui ont de la bonté, de la sim-
plîdlé. Cee bonnes gens sums ont offert tout ce qu'ils avaient.
— Un petit bonhomme, se dit qnelqnefois d'un petit garçon.
Çepeési bonhomme eet bien turbulent, •-- Fignrémentet fanû-
hènottomi. Aller son petit bonhomme de chemin ^ vaquer à ses
affaires, poursuivre ses entreprises tout doucement et sans édat.
-- Coet un bon pHnee^ il est bon prince, se dit d'un homme
aisé à vivre, d'un homme qui a un caractère et des manières
feeifes. — Ceet un bon compagnon, un bon vivant, un bon
enfant , un bon garçon . un bon sUable; c'est un homme de bon
caractère, de bonne hanaenr et fidle â vivre. •— Il est bon
comme le bon pain, comsne dubon p«^, c'est nnhonnme ex-
Mmement lion et denx. On dit dans fe même sens, Cest une
bmme pâte d'homme, une bonne âme; et parmépris, Ceet une
bonne èêêe. — il eet bien bon de croire cela,i\ fant qu'il sdt
bien cvédole pour crafav cela. Que vous êtes bon d^awuêer foi
à ee$ parolee , de peneer qu'il veut voue servir, — Ironique-
meot, Ileet bien bon, je te fraaet bon de prétendre, de dire,
de Caille, etc. Je voue trouve bon ée V0n& me reprocher saUa
naMsn, nattffnrma faveo coneeUlée. -^ Mon bon ami, ma
bonne ornée, eu simpfenent vm borne : termes d*amitié on ée
bienveillance qu'on emploie surtout entre égaux, on de supé^
rieur à wifeneur. Bon ami, bonne omie, se disent qnelqnefois
familièrement pour amant et maétresse. •-- Ben, signiie ausd
propre â. €'eH un hœMne bon à tout. Cela n'en bon è rien,-^
Proverbialement et fignrcment, ITétre bon ntf à rôtir ni à
bouëlir, n'être propre à rien. Il se dit des choses et des peiw
sonnes. — Si un antre avsiit dit, aenii fait ee^a,ilne sere^
pas ban à jeter amtt ohiene, se dit pour fawe entendre que ee
qui a éfeé bien reçu venant de quelqu'un aurait été f i^sHinal
reçu venant d'nn autre. -- Ce qui eet bon à prendre en bon è
rendre. Manière de s'excuser d'avoir pris une chose sur laqudle
on croit setdt des droks, en disMit me le pis aller sera de la
rendre.— il 9tfelfn«càoi«fiuyfcenrei<6an,qudquefoisutieinfor^
tnne nous procure des avantages que nons n'aurions pas eus sans
elle. — TVmlriWftl^nesonlpos^onnaMtf^.— Parméprls,€^te
eet bonpour Uispetitagens,pour les sots, elc, Cestbonàvome,
à hU, elc. ; cela ne peut convenir, ne peut plaire qu'aux petits
gens, qu'aux sots, etc. ; c'est à vous, à lui qu'il appartient, qu^
convient de faire, de dire oda. Je n'oserais jamais entreprend
cela, c>st bon à vous. Cette façon de parler s*emploie qnelque*
fois jpnr mépris. »— Cela eet boné ou^ue dupe, â qu^^ueeot.
— En imprimerie. Bon à tirer. Mots que ron écrit sur une
épreuve peur ordonner ou ponr permeUre de tirer la feuille.
On en foit très-souvent une espèce de substantif. L'auteur n'û
pas encore donné son bon à ttrer. Mettre son bon â Urer, En
lerm. de commerce. Bon pour UHe woœme. Formule qu'on
met au bas de certains effets de commerce, pour rappeler li
soranse mentionnée dans le corps del'écrit. Bon pour cinq cente
francs, pour mUlefiranes. On écrit dans un sens analogue sur
certains billets d'entrée, ^on pow une personne, deuœper^
sonnes, etc. — Bon, signifie encore avantageux, favoraUe,
utile, oonvenal>le. Il s'applique dans une acception analogue, à
l'humeur, à la disposition d'esprit, aux manières d'une personne.
—-Bon plaisir, signifie qnelqueftâs, consentement, volonté.
Arrêter, régler, terminer une affaire soue le bon plaisir de
quelqu'un , avec son consentement, oi sous la condition qu*fi
n'y a rien de fait, s'il ne l'approuve pas. — Sauf votre bon piai*
tir, eom votre bon plaieir, avec votre permission , si cela vous
pklt, — Bon plaisir, se prend aussi en mauvaise part, pour
volonté absolue, capricieuse. •<- i^ régime du bon plaisir, le
gouvernement du bon plaisir, se dit d'an régime, dSsn gouver-
nement arbitraire.— JFVitre bonne mise émouvais jeu, dissimalcr
adroitement et cacher le mécontentement qu'on épronve, ou le
mauvais état oà l'on est. *- Faire contre WMsuvaise fortune ,
contre fortune bon ccsur, s'armer de conslance dans le malheur.
On dit dans un sens analogue, Faire bonne contenance devant
l'ennemi, -— Faire quelque chose de bonne grâce , avoir bonne
grûee à la faire, s'en bien acquitter, y mettre de la grâce.
Il danee de fort bonne grâce, — // n'a pas bonne grâce tfen
user ainsi, il ne hii sied pas d'en user ainsi; ce qu'il dit, ce
qu'il fait est fort mal â propos, est bien peu convenable. En
term. de tapissier, les bonnes grâces d'un Ut, lés d'étoffe qu'on
attadie vers le dievet, vers les pieds d'un lit , pour accompa-
gner les grands rideaux. Cela ne se dit qu'en parlant des lits
a l'andenne mode. — Interpréter, expliquer ^ prendre quelque
cfcost en bonne part , y donner un sens favorable lorsqiron
pourrait y en donner un autre; ne s'en point ficher.— Ce mot se
prend en bonne part, on doK l'entendre dams un sens favo-
rable. — BeeenoMl ban (f . ce mot à son ordre alphabétique).
— Bonne aventure, aventure heureuse ou agréable. Il lui eet
arrivé une trèe^nm aventure. Absolument, La bonne avef^
ture, se dit des vaines prédictions que font certaines gens, sur
rinspection de la main, ou en tirant les cartes, etc. Se faire dire
sa bimne aventure, une dieeuee de bonne aventure, — Bonne
fortune* chance heureuse, benrenx hasard. C'est une bonne
fortune pour mat' de voue rencontrer, — // lui eH nrrivé une
bonr^ fortune depuis peu. il se dit, en term. de galanterie,
des feveurs d'une femme, il a eu plusieurs bannes fortunes,
Cest un homme à bonnet fortunes. Aller, être en bonne fàr^
tune.^-Bonne ane^ , année fertile, abondante, tannée a été
bonne; dane les bennes annéeeêtréeoNe tant, — Bon an , mai
an, compensation feite des mawaises années avec les bonnes.
Sa propriété luirapporte dix miHe fronce de rente, bon an,
usei an, La journée, la omit de ce maiade a été bonne. Il Ta
bien passée. — l^nar, soti^crif^ le bonjour, le bonsoir à
queUjIuun , le saluer en lui disant bonjour ou bonsoir, en lui
souhaitant une heureuse Journée, etc. : dans des frases, bon-
Jour et bansoir s'écrivent ordinairement en un seul mot. On dH
de mène : Souhaiter une bonne nuit, un bon voyage, souhaiter
As donna mtnée â que^'un, etc. (F. Boiiiot7B, Boifsoin,
Boir.
(fi)
JM!(.
NiTiT» VOYAOK» An!Cbe, KVfeic.).^Bùniour se dit que^uc-
Ibîs d'un jour où l*Eglise célèbre quelque fête. Cfti aujourd kui
mn bon jour. On appelle aussi bonnes fêles, les fôtes solennelles.
// ne met eel habit y tif ies bimnes fét€$. — Populair. , faire son
bon jour, eommuniery recevoir le sacrement de FEucharistie.
— Proverbialement et populair.. Bon jour, bonne œuvre, se dit
en parlant d*une bonne action faite en un jour solennel. 11$ se
sont réconeiliés iejour de Pâques: bon jour, bonne œuvre. On le
dit plus ordinairement par ironie. Il a volé le jour de Pâques :
bon jour, bonne œuvre. — Aux bonnes fêles les bons coups,
les méchants prennent quelquefois l'occasion des bonnes fêtes
pour exécuter leurs mauvais desseins; — Adverbialement, De
oonne heure, tôt, par opposition à tard. Il se dit non-seule-
ment des heures du jdur, mais aussi des époques, du temps en
oénéral. — Familièrement, Arriver à la bonne heure, arriver
t propos. — A la bonne heure, sert quelquefois i exprimer une
sorte d'approbation. Vous le voulez : A la bonne hiure, je ne
m'y oppose peu.On remploie aussi pour exprimer Findifférence.
il me menace, dites-vous : A la bonne heure , passe , je ne m'en
étonne point. — En term. de man^ , Ce cheval galope sur le
bon pied: en galopant, il part du pieddroit. On dit dans le même
sens. Mettre un cheval sur le bon pied. — Figurément, Mettre
quelqu'un sur le bon pied, le réduire à faire ce qu'il doit, ce
qu'on exige raisonnablement de lui. llfaisaitle rétif, le difficile,
wsaisje l'ai mis sur le bon pied, dette phrase signifie aussi, pro-
curer à quelqu'un de grands avantages. Dans ce dernier sens ,
on dit également. Mettre quelqu'un sur un bon pied. — Etre
êur un bon pied dans le mande , y être estimé , en considération.
Etre sur un bon pied , sur le bon pied ; être dans une situation
avantageuse. — Bon, signifie quelquefub grand, considérable
dans son genre , et sert à donner plus de valeur, plus d'énergie
aux substantifs auxquels il est joint. — Une bonne pluie, une
bonne gelée, une pluie atmndante, une forte gelée dont l'effet est
favorable aux productions de la terre. — Familièrement, f/n^
bonne fois, franchement, nettement, de manière à n'y plus reve-
nir. Aulieudele bouder, dites4uiune bonne fois ce que vousavex
contre lui, Prov., Tout cela est bon, maisVargent vaut mieux,
se dit a un débiteur, lorsqu'on ne se contente pas des excuses ,
des prétextes qu'il allègue pour retarder le payement. La même
chos(* se dit k ceux qui veulent amuser par de belles promesses,
par de vaines espérances. — Bon se prend quelquefois substan-
tivement, et se dit dans un sens absolu de ce qui est bon. Le
beau et le bon , le bon et Chonnéte. — Il signifie particulière-
ment, bonnes Qualités, ce qu'il y a de bon dans la personne ou
dans la chose (font il s'agit. Proverbialement, Aux derniers les
bons; ce qui reste de quelque chose, après que les autres ont
choisi, est souvent le meilleur. — Bon, pris substantivement,
sijgnifio aussi, ce qu'il y a d'avantageux, d'important, de prin-
dpi en quelque chose. Le bon de f affaire est que — Le
bon de t histoire , le bon du conte, ce qu'il y a de plaisant dans
on conte , dans une hUloire. Le bon de l histoire est qu'il ne
s'aperçut de rien. — Avoir du bon dans une affaire , dans un
traité, y trouver du gain, du profit. — Bon, se dit encore subs-
tantivement, surtout au plunel , des gens de bien. On l'oppose
souvent à méchants. Recompenser les bons et punir les mé^
ehanls. — Bon s'emploie aussi adverbialement dans diverses
phrases. S«iUir bon, avoir une odeur agréable; Tenir bon,
résister avec fermeté. Coûter bon , coûter extrêmement cher. —
// fait bon marcher, se promener, courir, etc. , le temps est
favorable à la marche, à la promenade, etc. On dit quelquefois
absolument,// fait bon, la température est douce et agréable. //
fait très-bon aujourd'hui. — Proverbialement , // fait bon dans
cet endroit, on y est agréablement, à son aise. Dans le sens con-
traire. Il n'y fait vas bon, on y est désagréablement, on y est
exposé à quelque chose de CIcbeux, a quelque danser. — Fami-
lièrement , Il ne fait pas bon avoir affaire à cet homme, il y a
des désagréments, des dangers, pour les personnes qui ont
affaire à lui. On dit dans un sens analogue, // ne fait pas bon
s'y frotter. — Proverbialement , Il fait bon vivre, on apprend
toujours; les plus habiles, les plus expérimentés ont toujours
quelque chose à apprendre. — Proveroialement, // fait bon
Satire glorieux ; il ne s'en vante pas, ou simplement, // fait
bon battre glorieux; on n'a pas i craindre d'être puni , parce
qu'il garde le silence sur son aventure; ou dans un sens plus
général , un homme vain aime mieux endurer les humiliations
secrètes que de s'en plaindre. — Tout de bon , locution adver-
Ixale, sérieusement. — Bon {wmtale} (F. ^nté). — Boîf,
ordre , autorisation par écrit adressé à un fournisseur, à un
caissier, à un corresp<Hidant, à un employé, de fournir ou de
paver pour le compte de celui qui l'a signé. Le bon du roi l'a-
grément du roi ; le bon d^un ministre , le consentement d'iin
ministre. Le bon d^un banquier, l'acceptation d'un banqnier.
Ces locutions ont vieilli.
BON, en terme de pratique, est une expression par laquelle
on ratifie une promesse, une cédule. Faire bon, c'est promettre
de payer pour soi ou pour autrui.
BO?r , terme d'honneur dont on se sert dans le commerce
pour désigner un marchand riche et solvable.
BON (hùt.mod,). C'est le nom d'une fête que les Japonais
célèbrent tous les ans en l'honneur des morts. Ce jour-là les
maisons sont illuminées du mieux qu'il est possible à chacun de
le bire. Hommes, femmes et enfants se pressent vers la demeure
des morts, les mains charsées des mets les plus friands, qu'ils dé-
posent sur le tombeau ofe ceux qui leur furent unis naguère
par les liens du sang et par quelque noble sentiment de I âme.
BON (Jeàk-Philiffe) , docteur en philosophie, enseignait â
l'université de Padoue, vers 1573, et fut à la fois un des pins
savants érudits et un des meilleurs poètes de son temps. On a de
lui : De concordantiis philosophim et medicinœ, Venise, 1573,
in-4<*. Bon montre dans cet ouvrage le rapport intime de la
philosophie et de la médecine , et la subordination où la pre-
mièro doit être envers la seconde. Cette vérité, qui est d'Hippo*
crate, est consacrée aujourd'hui. L. F. G.
BOX (FLOEEirr ) , jésuite , professeur au collège de Reims, a
publié, sans y mettre son nom, un recueil de vers qu'il avait
composés à l'occasion de la prise de la Rochelle par Louis Xlli,
intitulé : Les triomphes de Louis le Juste, en la réduction det
ko^^lois et des autres rebelles de son royaume, Reims, i6S9,
in-4'*. Suivant Goujet, dans son Histoire de la littérature, n'ûj
a du feu et du génie (kns quelques-unes des pièces qui compo-
sent ce volume; mais le poëte ne se soutient pas toujours, et il
est quelqpiefois languissant. D L. F. G. -
BON DE SAINT-HILAIBE (François-Xayier), président
de la chambre des comptes de Montpellier, membre de l'aca-
démie des inscriptions et belles-lettres , de la société royale de
Londres, etc., naquit à Montpellier le 15 octobre 1678, et
mourut à Narbonne en janvier 1761. Jurisprudence, belles-
lettres, beaux«arts, sciences. Bon voulut tout embrasser, mais
il n'a laissé que de fort légères traces dans quelques-unes de ces
diverses branches des connaissances humâmes. On a de lui des
Mémoires sur quelques objets d'antiquités. Il a aussi inséré
quelques Mémoires d'histoire naturelle dans la collection de
I académie de Montpellier. Bon présenta à cette académie des
observations intéressantes sur la chaleur directe du soleil et sur
la météorologie. Il fit d'inutiles efibrts pour tirer parti des mar-
rons d'Inde; son mémoire intitulé : Mémoire sur les marrons
d'Inde, in-12, n'est pas sans mérite. Mais ce qui valut le plu» de
réputation à Bon, ce fut sa Dissertation sur l'araignée,
Paris, 1710, in-lâ. Elle fut traduite dans toute; les langues de
l'Europe, et même en chinois, par le P. Parennin.
BON (Louis-André!, général français, naquit à Romans, en
Dauphiné, le 25 octobre 1738. En 1792, les volontaires na-
tionaux de cette province se rappelèrent que jeune encore Bon
avait combattu en Amérique dansie régiment de Bourbon-InCan-
terie , et ils le choisirent pour les commander. Bon partit pour
les frontières d'Espagne et alla joindre l'armée de Dugommier.
II était déjà adjudant général, chef de brigade, lorsque pen-
dant le blocus de Bellegarde, vingt mille Espagnols, renforcés
encore par quelques troupes de paysans, vinrent, dans la nuit
du 15 août 1794, attaquer à l'improviste la division française
campée à Terrade , sous les ordres du général Lemoine. Con-
traints d'abandonner la position , les Français se repliaient en
désordre , lorsque Bon ralliant ses soldats, commande la cbar|;e
et culbute à son tour l'ennemi. Il fut fait alors général de bn—
Sade, et plus tard sa belle conduite dans la guerre d'Italie ,
evant BÎantoue , au pont d'Arcole, au passage du Tagliamento
et ailleurs, vint justifier cette honorable promotion. Après le
traité de Gimpo-Formio, Bon commanda la huitième division
militaire dont le chef-lieu est Marseille, et son infatigable éner-
gie mit fin aux sanglantes représailles qui s'exerçaient alors
contre les terroristes, et quelque temps après, a la tête des co-
lonnes mobiles d'Avignon , il dispersa douze cents insurgés cfui
désolaient les départements d'alentour. Nommé bientôt général
de division, il suivit Bonaparte en Egypte, et fut dans celte
mémorable campagne ce qu'il s'était toujours montré en Itatte,
plein de courage, de sang-froid et de présence d'esprit. Remar-
qué par tous devant Alexandrie, il marcha sur Rosette et entra
le premier dans l'enceinte qui défendait cette ville. Il arriva
bientôt sous ies murs du Caire, contribua puissamment à faire
touiller cette importante capitale au pouvoir de notre armée, el
Uravenaat k désert à la tète de quinae cents aoldats, H alla pren*
BONAC.
(
dre po8$eftnon de Suez, et se distinguer encore à la tiataillc
d'El-Arisdi. Bon soutint dignement une réputation déjà bril-
iante dans les nomkireux combats où il se trouva à la tête de sa
division. Il se battit avec courage et succ^ à Korsum, an mont
tMabar. En6n, le 20 floréal (mai 1799), il était sous les murs de
Saint-Jean d'Acre, où sa bravoure s'était déjà signalée, lorsque
montant à l'assaut à la tète de ses soldats , il tomba blessé mor-
telleroent. Bonaparte lui donna de vils r^ets, et plus tard les
habitants de Valence lui érigèrent un monument. Bon laissa
Œne femme et un 61s riches seulement de sa gloire. Leurs récîa-
DMtions, sans doute aussi timides que bien fondées , ne parvin-
mit que bien tard jusqu'à Napoléon , le compagnon d'armes et
Famî du général mort. L'empereur alors répara cette injustice
de tout son pouvoir, fit le fils baron , envoya des félicitations à
la mère, et les dota tous deux.
BOBT (F. Lbbon).
BOHA {bolam,), s. m. es{>èce d'arbre qui croit aux Philip-
|Mne8. — Selon la mythologie, nom sous lequel la Fortune était
adorée au Capitole, chez les anciens Romams.
BONA-SBlflOR-ABEN-JACRIA (V. ECHECS [jeU d']).
BOHA (Jean), savant cardinal , naquit en 1609 à Mondovi,
en Piémont, entra en 1625 dans Tordre des Feuillants,
dont il devint général en 1651. Clément IX le fit cardinal en
pasquinade : Papa
l'épigramme que fit à ce sujet le P. Daugières , iésûile pro-
vençal :
Grammaticie leges plerumqiie Ecclesia spemît :
Forte erit at liccat dicere : Papa Bona.
Vana loUcbmi ne te coDturbet imago,
Eoet pipa bonus, ti papa Bona foret.
QBelqae Ait son mérite , il n'obtint pourtant pas la tiare. D'une
érudition vaste et solide , il entretint une correspondance
«vecpresqjie tous les savants de l'Europe, sans négliger la prière
et 1^ devoirs de son état ; et il mourut à Rome aussi saintement
qu 11 avait vécu, le 26 octobre 1674. On a de lui plusieurs écrits,
Jf^rf^** Turin en 1747-53, 4 vol. in-fol. Les principaux sont:
i De rébus Hiurgicù, plein de recherches curieuses et intéres-
nntes sur les rites, les prières et les cérémonies de la messe;
^Manmduciio ad eœlum , traduit en français; 3° Horologium
•Helicum; 4*» De principHsvUœ ehriêUanœ , traduit en fran-
gis par le président Cousin et par Goujet; 5« PsaUentU eecle-
^Bhormonia; 6» De sacra harmonia; 7» De discretione
tJfmUsum, Ses Lettres et celles qui lui ont été adressées
ont été imprimées à Lucques, 1769, in-4«. Quelques-unes de
ses liaisons avec les savants ou les théologiens ne répondirent
8eut-«tre pas touiours à la pureté de ses vues. Certains partisans
es nouveautés tnéologiques de son temps parurent avoir sur-
pris quelquefois sa confiance. Sa vie, écrite en latin par le P.
Bertole, a été traduite en français par l'abbé Dufuet, Paris,
i682, in-12.
IBOM A (Jean de), médecin du xviii'^ siècle, né à Vérone, fut
doreur en philosophie et professeur à l'université de Padoue, et
«e fit connaître par les ouvrages suivants : 1° Historia aliquot
Cjurationum mereurio sublimato eorrodente perfectarum ,
Vérone, 1768, in-4*»; 2» Traetaius descorbuto, Vérone, 1761,
™"^; ^ ^^^^ •*'^ * ^^^^ ®***^ rf^' c^H^y dissertazione storico-
phtiieo'-mediea , Venise, 1761; 4*» Observationes medieœ ad
praxim in nosocomio ostendendam. anno 1765, Pavie, 1766.
par on petit détroit. C'était jadis un repaire de smogleurs et de
pirates; les habitants sont Malais. Maintenant les Hollandais y
entretiennent un poste militaire; ils y ont arraché tous les iri-
Tofliers.
BOBTAC (Jean-Louis d'Usson, marquis de), d'une mai-
son très-ancienne, originaire du Donezen, et qui lirait son nom
de la baronie d'Usson. Le marquis de Bonac fut d'abord mous-
guetaire et capitaine de dragons; il servit en 1697 et en 1698 en
Janemarketen Hollande; il devint ensuite conseiller d'Etat et
ueutenant général au gouvernement du pays de Foix.— Il avait
de ^ands talents pour les négociations politiques. Aussi son
babileté lui mérita-t-elle la confiance de Louis XIV, qui le char-
gea de plusieurs missions importantes auprès des souverains. Il
fat envové en Hollande, à Brunswick et en Saxe , puis en Suède
auprès de Charles XU; en Pologne, auprès de Stanislas Lec-
noski; en Espagne, auprès de Philippe V; à Constantinople ,
IS ) BOHACOSSI.
enfin, en 1716; et il remplit partout les devoirs si difficiles
d'ambassadeur avec les plus brillants succès; tellement qu'il
mérita des marques de distinction dans toutes les cours et les
récompenses les plus flatteuses du grand roi. Malheureusement
tant de voyages avaient afiaibli la santé du marquis de Bonac.
Il ({uitta 1 ambassade de Constantinople pour prendre celle de
Suisse, croyant pouvoir se rétablir; mais il fut bientôt forcé de
rentrer à Paris, où il ne fit plus que languir jusqu'à ce qu'une
attaque d'apoplexie vint l'enlever à sa famille, le 1^*^ septembre
1738. Il était âgé de soixante-dix ans. L. F. G.
BOMACCiOLi (Louis), médecin né à Ferrare, vécut vefs la
fin du xv*^ siècle et au commencement du xvi" ; il n*est connu
que par un ouvrage sur la génération, intitulé : Enneas mu/t>-
bris, in-fol., sans millésime, que Ton croit cependant imprimé
vers 1480. Quelques bibliographes ont indiqué comme des ou-
vrages de Bonaccioli : 1® De uteri partiumgue ejus eonfectione,
quonam usu etiam in absentibus venus citelur. Qaid, quate
undêque prolifieum semen , unde menstrua? etc., Strasbourg^
1537, in-8*» ; Bàle, 1566, iii-4«; 2« De conceptionis indiciis, nec
non maris fmmineique partus sianifiealione. Quœ utero gra-
vidis aceidunl, et eorum medieinœ, Prognostica causœque
efftuxionum et abortuum, Proceritatis, improeerilalisque par^
tuum eausœ, Strasbourg, 1538, in-S""; Lvon, 1639, 1641, 1650,
1660 , in-12; Amsterdam , 1663 , in-12 ; mais ce ne sont que
des chapitres de son grand traité : Enneas muliebris, dont on a
fait des volumes séparés. A une autre partie de cet ouvrage, im-
primée séparément, sous ce titre : De fœtus formatione ad Lu-
ereeiam Ferrariœ duccissam, Leyde, 1639, in-12, on a joint
le traité de Severin Pineau , De virginitatis notis, graviditate
et par tu.
BONACCIUOLI (Alphonse), écrivain qui florissait dans la
seconde moitié du xvi' siècle. Bonacciuoh était issu d*une fa-
mille noble de Ferrare , et il fut attaché au duc Hercule II,
dont il reçut de grands bienfaits. Il était très-savant dans la
langue jgrecque, et comme il aimait passionnément le travail, il
traduisit plusieurs auteurs grecs pour éviter Toisivelé des cours.
Cest tout ce qu*on sait sur sa vie. Il y a d'imprimé de lui :
1^ La prima parte délia geografia di Strabone , di greco tra-
dotta in volgar italiano, etc., Venise , 1562, in-4°; ^ Lase^
conda parte , Ferrare, 1565 , in- 4*»; 3** La noxze di Mereurio
di Filologio di Marxiano Cappella , tradotte dal latine, etc.,
mêlé de prose et de vers comme Touvrage original, Mantoue,
1578, in-4*»; AT Descrizione delta Greeia diPausania, etc.,
tradotta del greco, Msntioue, 1593 et 1594, in-4*'. Ces traduc-
tions italiennes passent pour très-fidèles, et on dit qu'elles sont
plus exactes que les traouctions latines que Ton a de Pausanias
et de Slrabon. On ne connaît pas au juste Tannée de la mort
de Bonacciuoli , mais on sait par la publication posthume d'une
de ses traductions qu'il n'existait plus en 1593. L. F. G.
BOHACE (marine). On emploie ce mot pour désigner le calme
souvent fatal de la mer, lorsque ses eaux semblent s'aplanir, et
3ue ni le vent ni la boule ne les remuent. 1^ bonace est re-
outée des marins, comme le signe précurseur de presque tous
les grands orages (F. Calme).
BONAOïNA (Martin), natif de Milan, docteur en théologie
et en droit canon , comte palatin et chevalier de la Toison d'or»
mourut en 1631 , comme il se rendait à Vienne, où Urbain VIII
l'envoyait avec le titre de nonce. Nous avons de lui : 1° une
Théologie morale, Lyon, 1645, in-fol., dans laquelle on lui
reproche de ne pas toujours suivre les principes qu'il a établis.
Elle a été souvent réimprimée. GoAlart, docteur de Louvain, en
a donné un compendium par ordre alphal)étique; 2^ un Traité
de V élection des papes; 3^ un autre Traité des bénéfices. Tous
ces ouvrages ont été recueillis à Lyon, 1678, et Venise, 1754,
3 vol. in-fol. Ils sont de peu d'usage en France, où l'on a de
meilleurs traités sur les mêmes matières.
BONACORSl (F. BOONACORSI).
BONACOSSI (Pinamonte), souverain deMantoue, issu d'une
famille puissante. Il fut élu préfet de cette ville en 1273, avec
Ottonello Zanicalli; mais Bonacossi , qui était aussi ambitietix
cnie dissimulé et sanguinaire, se lassa bientôt de ne pas possé-
der seul la souveraineté. Il se débarrassa de son collègue en
le taisant assassiner, et il consomma si secrètement ce crime que
le peuple loin de l'en punir le confirma dans sa magistrature.
Cependant Bonacossi ne put pas dissimuler longtemps son ca-
ractère allier ; trois années après son meurtre, il cessa de se
contraindre , et on soufTrit de son ardeur ambitieuse. Alors
le peuple se souleva, prit les armes contre le tyran le 1"" no-
vembre 1276 , livra un combat acharné à ses gardes et lui tua
t)eaucoup de monde. Néanmoins il ne fut point vaincu : les sé-
ditieux au contraire furent mis en déroute, et leurs chefs eu-
(")
reoi i subir le dernier sapplice, tandis qoe les anlres foreol
envoyés en exil el Tirent k»fs biens conns(|ués nar le triooi-
eatear. — Cette victoire aoginenta l*«nibition die Pinamonte
nacQssi : Gadie d*origine . il embrassa te parti gibelin; il fit
alliance avec les seigneurs de Vérone de la maison de la Scala ;
puis il 6t successiTcment la guerre aux Bressans, aux Padouans
et aux \lcentitts » sur lesquels il remporta plus d*un avantage.
Gefte suite de succès consolida sa souveraineté • tellement que,
malgré sa tyrannie habituelle, il finît nar régner sur les llan-
louans l'espace de dix-huit années. 11 mourut vers Tan lâBS.
Sou fils Barddlone , qui lui succéda, est accusé d^avoir avancé
le terme de ses jours. L. F. G.
BOSIACOSSI (Bjlkmixlonk), prince cruel, avare et soupçon-
neux, qui fît enfermer son père et son frère dans une dure pri-
son pour usurper la souveraineté de Mantoue. Il y parvint ;
mais il ne iouil pas longtemps dupouvoir qu*îl avait acheté ^
une suite de crimes ; car BottesdJa , fils d'un de ses frères, Ymt
à son tour lui arracher cette puissance qu'il désirait tant —
Boltesella obtint Fassistance du seigneur de Vérone; il intro-
duisit par surprise, en 1999, un corps de troupes étrangères
dans Mantooe, et se fil déclarer seigneur de sa patrie. Baurdd-
lone, (]u*il contraignit à s'enfuir, se retira à Padoue, où il mou-
mi miséfalilement trob ans après. L. F. G.
B05AC0SS1 rBOTrsSELLAj. Après avoir usurpé la seigneu-
rie ea 1399, il s associa ses deux frères Bedirooe et Psuserino ;
il ^alfia au parti gibelin plus étroitement nue n'avaient fait ses
prédécesseurs, et fl le dirigea en Lombanlie, de concert avec
AMioîn de la Scala , seigneur de Vérone , jusqu'au temps de
rentrée de Henri VII en Italie. D mourut en ISIO ou 1311.
L.F.G.
BOXACOSSi (PASSSBi?co , soooéda à son frère Boltesella dans
b seigneurie de Mantooe. Il ne fut pas plus heureux que ses
"TédéieiseuTS, parce qu'il n'était pas meilleur qu'eux. Il permit
abord le retour des Guelfips, et il admit dansMantoue un vi-
enroyé par Benri \*II ; mais comme n y avait été
eottlrainifil saisit me oocasioo pour Eure prendre les armes aux
GSietissqui se trouvaienl dans la ville, et fit chasser les GueUes
avec le vicaire iBi|»érial. Ce coup hardi pouvait lui coûter cher;
■érwMnin! Benn TU, qui av^t d'ailleurs à se plaindre des
Greffes, ae <fit rica , et rendit méoie un décret qui consliluail
^aeeiino vicaire impérial à la place de celui qu'il avait ren-
' — ~ — De ce iMMDent raaiorîle de Passerino scmlila acqoé-
un titre plus légitime. Aussi profita-l-il
bvorable potir se faire dédarer , mr le
de Modene, comme il Tétait de lbn>
lui fut enlevée, en 1518, par Fran-
Pfe de fa Ifirandule. Toutefois, il fa recouvra en 1319, a
Hlole ctaat mafheumBenKBt tombé entre ses mains avec
de ses Os, 1 les enferma, ea 1391, an fond de fa tour de
CasêrilrTO, oè il e«t b cruauté de les faisser mourir de faim. —
lUfre srs cri—ej. Ftoatrino arail une certaine renommée. On
le rrcocioaisBaii pour un des meOlevs capiUiaes de son sicde, et
«■ Ir dêact le plâs habile poGtiqDe de nùlie. Vains titres que fa
rBepresqae kjuiours aux tjTans, ou vue leur attire
aadare! Ce pe ud lut PtesetTao nenosAfa pas long-
paix d«l i semblaît jouir, u avait pour beaa-
e, qui occapût le premier rang parmi fa
Gri;.i-d avait trots fib. qui étaient liés
ifiHriw», mm par les liens de Famitié, i
ternes drfaauctes. Or, Tatlachemeotania un
pr«r base ne dure cuère. Ces jeunes etourdfa
cfirt faienlM et se jurèrent une haine mer-
y^i&pyeriwaTiguf^giaument UÊsa\*è par François, in-
rcoîre le fib de Fassrrino le secours de ses frères, ras-
I les mirnmÊgwÊs de Man loue, obtin l Tasâstance de Ctfme
fa Scafa . fui fut d'amaal ph» dfeposé à entrer dans faaé-
i fu il ae pocvait parAraaer à FasKTÎao d'occner le pre-
r»f dans Ir parti g^~briin, et le 14 acut 1338 il fil édalcr
BOHACtissus ou BOHAOttss A (Heicule) » médBÔn de Fci^
rare vers le milieu du xyT âède, professeur de médecine é.
l'universitéde Bolc^ne, est auteur 1<> De kumorum cdMfwmu..
tium iignis ac serapiiê^ medîeametUisfiue fwrgUariiê opforw
iuHû, liber: aee$$êermn$ ^uoai$e uurûi ûMXilia twperùmm
amffrobaia ad foarias apitudinu profUgatudoMi de floaipië
linne Iherirncœ eum ejus substUulU nuptr Bomomiœ momuùf
di WMdB prœparandi aquam Ugni saneli ; de emaUone tê-
tarrki. mot diUiUationU, Bologne, 1553, in-4»; V De «fan
guem Laiim lormina ajtpeUaml. ac de ejuidem cwramdi raliem
jutOa Grœeorum dogwMla, Bologne, 1553, in-4<» ; A"" De cufu-
tiane pieuriiidiê^ ex Hippoeratis, Gniem^ Àeiii, ÂUeuméfi'
TraUtani, PomU JS{fineUB^ PkOoUui menumouiê deprempêâ, •
Bologne, 1553, in-^". — Bonacossus mourut en 1578.
BON A DEA (F. Bonne déesse).
BO.XAEET (Nicolas), né à Bruxelles en 1563, entia chtiles
jésuites , enseigna fa philosophie à Douai et la théolciric k Loo-
vain. Etant passé en Espagne, il naourul à Valfadou en 16ia
On a de lui un traité contre le Jfor» Uberum de Grolius. Gel
ouvrage, resté manuscrit et inadievé, a pour titre : JCur* um
Uberum^ «tut demansiralio jwrù tâitijaniri ad Ocamtmmd
B05AFUIE (Feançois), célèbre botaniste italiea dnivr
sîède. n exerça d'abord fa médecine à Borne, puis à PHhNa»ii
il se fixa. Ou le duursea, en 1533, d'enseigner b botanifucdau
Funiversité. Cette science était peu avancée alors; elle teka-
nait à l'exposition des passages desauteurs grecs, fatina et anto
qui avaient prié des plantes. Bonafide accepU cette chaqn
mais il représenta que pour bien enseigner fa botanique et doi-
ner une parfaite connaissance des plantes il était acccssiâe
d'avoir un jardin ou elles seraient cultivées et expoaéea an jtnx
des étudfanU. U obtint ce qu'il désirait: un janfin de bofaoïque
Tut établi en 1540 à Padooe. On lui donna fa (oraieeimifaiit, d
on le plaça entre les deux bdles églises de Saint-Antoine H de
Saint4ustin. Bientùt ce jardin devint l'admiration des uneù
qui s'empressèrent de le visiter. Bonafide en fut nommé lepi^
mier directeur ou prmfeciuê, U continua à y démontrer la
plantes jnsqu*en 1547, qu'il se retira accablé de miUesie H
privé de fa vue. Dans sa longue carrière, il n'a fait panltii
qu'un petit traité sur la pleurésie, intitulé : i>ecuru priufslidii
per venm sedionem, aêoerpu CeUhm Tteemew^ptmitftiêCk^
fÊteni. VliwÊedieum^ 155S,in--4«»; mais il mourut avec fa gfaiw
d*avoir fondé un établissement qui fit faire un pasà fa boMai^
K qui forme une époque mémorable dans rhisloire et eÊÊe
science. I^ F. G.
BOXAIE (Henei Stcabt, sieue he) . bistorîoyapbe da ni
et un des vingt-dnq f^tilsbommes de fa garde ïi^«i«nr,
publfa dans le xvii' siècle plusieurs ouvrages hiitorîqnn :
!• Soumiutr» royn/ de rkielotre de France, Vins, 1676» ia-li,
ramprimé en 1678 el 1683, trad. du P/orus fronciacaa du P.
Berlhault, savant prêtre de l'Oratoire; 3« un Panéfgrifmepem
M. le due de BeaM(orl, Paris, 1649, in-40; SP Les iropkimd
les disgrâces des princes de la wuùson de Vendôme, stmke
dates de 1669 et 1675, manuscrit dont il existe plusieurs
in-8«. — Bonair a lausé d'autres matériaux historiquca^
gui sont peu importants. Un critique (fit qu'il est
écrivain , a s'étonne que Varillas se soit servi de son
publier deux ouvrages intitulés^Fun : LapoUtigue de im
sam r^uiricAf, Paris, 1658, in-13; 1'
autre. Fa
„ „ de la wsaisôn d'Esirées, HdeUj^oire faV
rée de fallianee des primées de Tendâme^Pêm, 1678»
L.F.C,
aoSAiEE (féo^r.}. Ile de fa mer des Caraïbes, faitpaftie des
petites Anales* et appartient auxHolfandaîscDmmedepcaëaaa
oe Curacao.BJe c^ 55 milles maritimes ouest nord-oaesa dPÛ»*
cfailfa, à 31 du continent; sa longueur est de 8 milles et sa far-
geur de 5; elle possède, sur fa c6te du sud-ouest, un ka« p
près duquel les Hollandais ont construit un fort. 11 aTy a
•« 9nfi?»>a qui trcaUi bwie fa ville. Passeriao, ef- ! dans relie de de planUtions; quelques famifics in^eancs
et le tua d'as
1rs cris de bïtcI dâiigr* coatre sa faaiille, accourut à
pc«ro?ner fa m«'^e; mA 3 i
fa WÊcex. Lr ojmtr AVtfrt Savkia le
IX pcrtps BKBvs de
lis fat trater daas fa mta#^ toar de C^steflero où i
dr faim Foaçr» Pic de fa Braadole, H il t
ta ezrvze uar le fili de ce ijafflfaiiannr Aâaî
te maflarra ua boa nf.mïre des
W fcieas de eeax M f'
et de
• L. F. G
I
vent du mab, des poouncs detem,etc., et élHeatiles
etdcs chèvres, qui du reste abondent Sur fa cûte
se trouve un marais salant qui fournit une grande
sel aux Hollandais.
BOJLàisx oéogr.), Irès-baute peinte des Alpes
dans randen comté de Maurienoe, proche du méat
Cest une de celles ou fa chaee des chamois rt fa rcchen
cristaux de meotagnes se font avec le plus dedawer, v«
rear des riaccsqu^fant alfroater et les abîmes de i
faut liirainir. .^ ^^
nasAL C Feamo» de), «^é^»? de caeimoat,
iTSéyUBchAleaBdeBoadyaaœoceseirAgea. —
(t«)
mkamt.
^m^àBhêumbtmtk ViUX •cdéiiifldyw. U rcçal lo oréra
jtinr rnnrrti, el après atoir exemlB saint nkiisièrey il «itvMil
spoBeasiyenMBl chMMiiie et grand vicaice de €hAlo— cor SApne,
dÎMdenr général deacanaélites el fut ensuite neinniéà Vèié^
clièdeCltraio»ieni776. Il fui an des plus itiustres prélats ^
haaorèrenà ca siège. Ptein de^étéetde courage, il nt tous ses
cÉorla pour hUtar contre l'iaiipiété aui fiûsait alors des progrès
eCkayanls. lî péUia pknaîeurs mandements à cet effet : mais le
pins remanpiabte da loua est ceini qu'it donna en janvier
1709. Le d^pie prélat s'y éieTaitoantre les abns de la presse, et
annonçait ks aMlhenrs «ui étaient sur le point de futidre sur
la France. Ce fnl snrionta lasaemblée des états généraux, dont
il était mtnibn^ fn'il monlia nn grand caractère. A la séance
dn 13 avriâ 1790 , jour oà il bit dédaré que TËtat ne reconnais
trait piiis de religion dominante, Tévéque de Germont Intta
tant qn'iè put contra cetia ridicule décision , et déploya tout le
aèle an» vrai ministre et défeneenr de la sainte cause ; mais
malliennnKment, comme to«|iiours , la voix de la vérité ne fut
point entendue. Le 9 juillet de la même année, ce prélat ent
cncofeoecaôan ^ finre voir son courage. U At enlenwe les pa-
roles anivaiites, i Taocasion du serment qu'on devait faire prêter
à la constitution cndie dn clergé : a Id, messienra, en me rappe-
lant tout ee que je dois rendre à César, je ne puis me dissimu-
Jar tont ca que je dois rendre à Dieu I Oui, dans tout ce qui oon*-
oarae les àbjets civito, politiques et temporels , je me croirai
foailé à jurar de araintenir la constitution. Mais une loi supô-
Tieora i toutes les loi» humaines me dit de profiesser kautemeut
qne je ne puis comprandre, dans le serment civique, les objets
qui détendent essentiellement de la puissance spirituelle; que
tonte feintée œtégardserait un crime, que tonte apparence qui
Miirrait la taira présuBMr serait un scandale de ma part, a —
Ifona cileronseneorann mot de ce vertueux évéqne. Un jour M>*
rabeau lui envoya, ou nom duDieude paix, Target pour l'enga-
^, ainsi qn'k avait été proposé aux antres meinbres dn cle^é,
a le réunir au tiers-«tat. a Le Dien de paix est aussi le Dieu de
Tordre el de la justice, d répondit M. de Bonal à l'envoyé dn
fougueux révolutionnaire. — Une si persévérante résistance fût
QO ne peut plus funeste an digne évéqne de Qermont. Il eut
boBQooup à souffrir pour la cause de la religion , comme noos
Tapprennant l« MévMirtê pour êêrvir à thmow9 dé la fnsé"
CMlsois /rniif atfa, recueillis par Tabbé d'Hesmivy d'Auribeau ,
d'après les ordres du pape Pie VL Obligé de s'expatrier, il choi-
sit i'Angleterra pour heu de refuge. Il y vécut en effet asseï
taanquiJlement pendant quelques années, et il mourut vers
IMO, après avoir dicté nn UUwMnê tftM^uei, on dernières imê-
lr«a€t'oiia à ton dêocèêe. Cette pièce a été imprimée, 33 pages,
in^^. — On n'a point rtcueilti les- LêtêMe pa$êorai$ê de ce
prélat ; plusieum cependant auraient bien mérité de Tètre , et
on eût vendu nn véritable service à la religion et aux fidèles.
1». F. GuÉBm.
mmvMÊjm (Lotn^Aanvsrfi-AMnaofSS, ncoorrE ne), gen-
tilhonanae dn Renergue , fil ses premières armes dans la maison
nsiiitiirrdw roi. Au commencement de la révolutiott, il en em-
ratian eenta-ale de f Aveyron , il adressa une proda-
mation aux municipalités, où il ne dissimulait pas son change*
mmit d'opinion. Bn 1791, il se réunit à l'armée des nobles fran-
çais émigrés; mais, las d'un genre de guerre qui nelnssait
aucune espéianee, il se retira avec sa fiinrille à iteidelberv. Ce
fut là qu'H sentit sedévclopper le germe (te ce talent qui devait
un jo(ir dt'\eriir rci;j^j :i (rurie cause qu'il a constamment sonte-
nne jusqu'à sa mort. La ihéofiê du pmiaotr poMtf «a ei reét-
^îlsiidi fittt aoit premier essai. Cel ouvrage, que ravteur lui-même
pfésenCac au roi Louis XVIli , (ut saisi par ordre du directoire.
Bantré en France au moment du couronnement de Napoléon ,
M. de Banatd ne retrouva qu^une modeste partie des biens qu'il
avait aàiaiséonnés. Forcé, peur soutenir sa nombreuse famille, de
mettre à profit ses oonnaissancts, il devint en 1806 un des ré-
dacteurs du iianmrv, avec MM. de Cbateaubriand et Fiévée.
La Lé^ieimiéun primitioey si bien accaeUlie par la France, avait
paru quelques années auparavant. En 180g, la place de conseil-
ler titulaira de l'université Ait donnée à M. de Banald^ Il s'était
retirédaua su famille, lorsque Louis fionaparte, roi de Hollande^
Iniproposa, par une lettre qui figura au procès de la ducbesse de
^inl^LeUy de vouloir bien se chariger de l'éducation do
son fila ; ccite oflire fot refusée. Au mois de juin iSi4, le
roi le nomma membre du conseil de l'instruction pubUone , et
lui accorda laenâx de Saint-Louis. Elu député par le départe-
ment de rAveyron , il vint siéger à la cbambre de 1815, où il
vota avec la majorité. Il exprima le désir que Ica biens non
vendus, qui avaient été concédés à Fancien dergé, fussent don-
nés au clergé actuel. Réélu en 1916, il s'opposa an projet de lot
sur les élections et réclama KaboHlîon du (fivorce. Compris dant
la nooyetle réorganisation de l'Institut, il vint remplacer à F A-
cadéraie française un des membres que le gouvemenient avait
exilé. Voici les principaux ouvrages de M. de Donald : 1"* La
Théorie du pomwir poliêique el reiiqieux ; 2» Pemée$ emr di^
vers sujets et discours poUUques; S» Un dernier mot sur la loi
derserutement; 4® Recherches philosophiques sur les première
objets des eamnaissqnees morales : 5** Résumé sur la question
du divorce ; &> Jhs TraOé de WeitphaHe el de celui de Cam-
po^Formio ; T* Législation primitive considérée dans les der^
niers temps par Us seules lumières de la raison ; W* Essai analy^
t^uê sur les lois naturelles de tordre social, entièrement.refon*
du dans la Législation primitive , le Divorce considéré au
XIX* siècle relativement à Ntat domestique et politique de ta
société; 9*" Méfieœions sur t intérêt général de f Europe ;
i€P Encore un mot sur la liberté de la presse; 11° Observa-
tions sur Fourrage de B^« de Staél, ayant pour titre : Considé-
rations sur les pritteù>amœ événements de la révolution ftan"
çaise; ÎV Mélanges littéraires , politiques et historiques , qui
sont un recueil de discours prononcés a la tribune , ou d'arti-
cles dé^ publiés dans les journaux. M. de Bonald est mort le 29
novembre 1840 , dans son château de Monnat , près Milbau. à
l'âge de guatre^ngt-sept ans. (Pour l'examen de ses idées
philosophiques (F. ranLOSOPHiE MonEKifE. )
BON AMI ( Feançois ) , médedu distingué et botaniste , né à
Nantes en 17fOy lîit un des fondateurs et la société d'agricul-
tme de Bretagne, la première qui ait existé en France. Il a pu-
blié deux ouvrages qui lui font le plus grand honneur et que
l'on consulta encore aujourd'hui avec fhiit Ces ouvrages sont:
1<* F/oro Nannetensisprodromui, Nantes, 1782, in-t3 ; ^ Ad-
denda ad Flores Nannetensis prodromum , Nantes, 1785,
in^tS; c'est un supplément au premier. Cet ouvrage est intéres-
sant, malgré son peu d'étendue, parce gu'il est le premier qui
ait foit connaître les vé^^nx d'une partie de la Bretagne, et qu'il
s'en trouve près de soixante espèces qui n'avaient point encore
été trouvées en France. — Le docteur Bonami a encore publié
des Observations sur une fUle sans langue , ^ut parle, avals
et fait toutes ksoMtres fonctions oui dépendent de cet organe.
On trouvera des détails sur ce phénomène dans le Journal de
nkédsdne , tom, xxiii, pag. 57. — Il était en correspondance
avec Antoine et Bernara de Jussieu, Duhamel du Moneeau ,
Lamoignon de Malesherbes et Gooan : il fut aussi très-lié avec
le célèbre Réaumur. S'étant marié en 1764, il eut quatorze en-
fonts qu'il a vu tous réunis , et dont plusieurs lui survivent
encore. Bonami avait beaucoup d'aménité dans le caractère, et
il exerça son état avec beaucoup de zèle et de désintéressement.
Ces qualités lui méritèrent l'estime et même la vénération de
tous. It mourut en 1786, à l'âge de soixante-seize ans. L. F. G.
BONAMICI (F. BUONAMICI).
BORAMT (PiKRBE-NicOLAS) , soBs-bibliothécaire de l'ab-
baye de Saint-Victor . puis historiographe et bibliothécaire de
la ville de Pbris, naquit à Louvres en Parisis, et mourut le 8
juiifet 1770. — Bonamy avait tout ce qu'il faut pour remjplir les
plaoes que nous venons de citer: des connaissances bibhogra-
phiques très-étendues, une grande habileté, et surtout beaucoup
de complaisance pour le public. Mais ce qui valait encore
mieux, c^était un homme plein de candeur, de probité et sincè-
rement attaché â la religion , parce tjae son cœur ne hd
foumissail aucun motif de ne la pas aimer. L'académie des
inscriptions et bencs-lellros le comptait au nombre de ses
membres, et il n'en fut pas lu moins honorable ni le moins
distingué. H a enrichi les Mémoires de cette compagnie de plu-
sieurs Dissertaêions , parmi lesquelles on remarque surtout
celies qui sont relatives a l'introduction de la langue latine dans
les Gaules, à la lan^e tudesqueet aux plus anciens monuments
de la langue française. Une érudition variée et choisie, une dic-
tion simple mais correcte , une critique soKde et judicieuse ca»
ractérisèrent les morceaux sortis de sa plume. Chargé depu^
1749 jusqu'en 1770 de la rédaction du /oumal de ferdun, U
en écarta avec soin tout ee qui pouvait porter atteinte à la reli-
gion et aux moeurs ; mais il paratt que le désir de ménager fa-»
mour-propre âea auteurs a souvent dérogé à la justesse et à la
sage sevénté de sa critique. — Lebeau , son confrère à TAca-
dânie des inscriptions et belles-lettres , lut en son honneur un
éloge historique ; on trouve cet éloge dans les Mémoires de
tMadémiSy tom. xxxvm, pag. M4, L. F. G.
BoirAinr (CHAKLES«AiTOi7STE-JBA]f-BArrrsTB-L(nns-Jo*
SEra) , général français, naquit à Fontenay-le-Gomte en 1764.
En 1792 , il feâsait partie du premier bataillon de volontaiiies
Mlioiuos (lu dcpannocnl àt b Vcndce qoi alla se Oodre dans
IVinéedu.Vord cMnnuDdM parLabjMICL Botuni} n'êuitalon
Îur «{M-al. Nommé Miu-li«ir«naal an ûnsefiièa» regimcnt
t caralerw, le 17 juin de celle même acDce, il Krvîlsoas Da-
WMirira cuaUe lei Pnutieiis el les Belxes , et aprâ la défection
(le re Bénéral, en ITjZ, il (uudjuîntà l'eUHnaior de Dampienv.
aulre Héoéral républicain. RMena pour peu de letnpi à l'année
«fclaVeudée, ilrejwrUlïersleuonîaïecMarwau eo 119*, de-
mi adjudant Rentrai, ctu-f de baUilloa â l'armée de Sambf««t-
Ueuic KMS KTéber, clteduiinguaencomaMiidanlgncorfKde
Uoii mille liDiiinies qui ù'aail parlîe de laite gauche. Bonamv
iwwnda luuvent a»ec tucci* le général qui laTait (ait son dief
dtlal -major, elle lil unsulii-rement remaraoer au iiésc de
«aycoccf octobre nOâ). hn 1796, il passai la division Mar-
c«au , et il *c ballait pré» du général , quand il le vil loinber à
ic» cAlc». Kappelé bientôt parce qu'on Tavail accusé de n'aïoir
(«ingoLreuieiiienlteuuleLlocusd'EbrenbreiUleiD.ilseiustifiî
sans |x-jno , niau demeura deu» ans en disponibiliié. En 179«
Il «uivil Champioiinct à l'armée de Rome et brilla souvent
cyinme ullicier et comme soldat j devenu général de brigade, il
aida i)UUMmincntà la conquête du rojaume de Xaples, puis
«rriïlc- et iraduil avec le général en cbef devant un conicil de
guerre ou il détail avoirà répondre à une accusation de concus-
iioii et d'abus de pouvoir , il fui sauve par les événements du 50
prairial an vu (8 juin 1799,. Envoyé alors à l'armée du Rhin, il
irrvit «lus les généraux Saiut-Cyr et Moreau. Vers celle époque
Il puWia.cûinrae n'poiisc aux imputationsdontilavailétél objet,
un ouvrage inlilulc: Coup d'ail rapide «ur ki opirationi it
la eampagnt de Sapht jutgu'à l'enlréi de* Franfoii dam
CHU ville. Eii avril 1800, Boiiamy lut chargé d'aller renforcer
■ver un corps dctruuues l'armée du consul. Disgracié après
Marciigo, il se retin, devint maire de son village a( président
du imiBi'il d'arrondissement. Napoléon le revit en 1809 A la léte
(l'uiied(ipulalion,ellui riNidilun emploi. En ittld, dins cette
ilrsaslrcuse campagne de Uussie, Bonamy commandait une bri-
Bdc du rorps ueDavoust, et il se conduisil honorablement.
■is A la bataille de la Hoskuwa, ayant reçu l'ordre d'attaquer
au centre de l'armée russe une redoute d'où quarante piÈces de
canon vomissaient te carnage et la niurt , il marcha au pas de
charge A la télé du ircnlièuie de ligne, vil écraser par la int-
Iraillo la moitié de ses soldais, et avec le reste de sa troupe dé-
busqua l'ennemi; mais il ne put tenir longtemps le position,
et ai-cablé jiar le nombre, resté le dernier du beau résinienl
Qu'il avait commandé, il luioba percé de vingt coups de Laton~
.es Russes le trouvèrent respirant encore au milieu des
et le tirent prisonnier. Boiianiy ne rentra en France
lli. En 1815, après le retour de l'Ile d'Elbe, il fut
u champ de mai, et sorvit encore l'empereur. Après le
nent , il rentra pour toujours dans la vie privée. Il est
septembre 1850. Ou a de lui : Uimoir» sur la révolu-
NapU».
sis ikùt, »at.), s. m. espèce de poisson que l'on
U Jamaïque; sorte de troupiale.
VI ( AsTOiSKet ViNCESTj.deux frères que le Père
relifieiu du tiers ordre de Saint-Françob , avait pris
jer a composer un grand ouvrage sur les plantes de la
qui denit paraître sous le litre de : Panphgton Sieti-
itait sous presse lorsque le Père Cupani mourut , en
iluine Buôajii. voulant s'approprier l'ouvTagede son
s^tprima tout ce qui était déjà imprimé. Ensuite il le
n so(0 MO nom à Palerme, en 1713 , et il annonça
oenil incessamiDent seiie volumes, qui devaient en
IflUlilê. — Quelques tavants ont dévoilé ce trait d'iu-
adc perfidie, et col démontré que le vériUble auteur
nge eUil le Père Cupani. L. F. G.
ai (PHiurPE) , savant jésuite , mort i Rome en
■atre-vioKt-SCTrt «ns > après avoir rempli avec dislJnc-
«au anËSois dans sou ordre. Il a laissé pluseun ou-
diven genres, dont U plupart sont sur I Hùlmrt na-
MT bqaelle il avait un goAt dominant. Il fui chargeen
«Ui« CB ofdic k célètee cabinet du Père Bircber, dé-
iBcolbxeroaaiB.ef ilconliiina d'y dooner des soiot
«v4. nakmtmtnt oetapé 1 rembeUirct i l'augineB'
r^arnn^afoof.f Betr*mti»a»e»li*«icemUim
.... _ -__,^,5g^_:_ ,.
in-fal., aussi en latin ; 4" Caldfafiw eu oréru laM rêUfttum
D gareSi. Bonanai avait d'abord coaipoaé ce livre en
il tai ispna'é tu txiu laan«, en 1681, in-t*. L'au-
I blin en bvear dt* étrangers. 9° UitMrt
temt tturt ka^iUnuntt , en blin et en italien , tà)me \ 1106,
1710 et 1711, 4 vol. in-^"; les Qgnres surtout rendent a der-
nier ouvrage Irès-intéresHBl et le Tool recfaerduT. 5* OtMrvm-
tûmfi rarcn creeiMM. Rome, 1691, in— 4°; 6* Mtuaim eoUtftt
AonuNi, Rome, I709,in-fol. ; 7° on Traitidet earaù, traduit
de l'italien, Paris, 173:}, in-lS; 8° (ïaM«cfto«nnoidM, 173S,
in-^o. — Bonaoai était, dit un faomme parlieulièrement initniit
de son mérile , a un de ces savants modestei et laborieux oni
n'atlacbent à leurs travaux d'autre prix que cduide l'uliliteet
de la vérité. Le plaisir d'avoir fait une décoaverte, d'avoir d^
brouillé quelque obscurité historique ou physique, le dédooHna-
geaient amplement de m^ peines. Il avait des rapports marqués
avec le célèbre Kircljer, dont les ouvrages lui avaient été fort
utiles : venu plus lard ifue lui , il a pu se garantir de quelques
erreurs qui, dans le siècle de Kircber, n'ont pu èlre entées par
les savants, même les plus distingués, b Tous le* bomme> «ra-
ditssesonlpluà ratiUcr cet éloge. L. F. G.
BU.SAN1IU OU AKS.\l(OX , A.V!fABOA , àXSOmOS (fféogr.) ,
SOUS un degré 36' de latitude sud , et 33° U' de longitude. Ile
qui fait partie de ccllesdeGuince ou de la ligne, déconverte eo
1474, le premier jour de l'année, par les Portugais; dlei'éUve
du sein des vagues, sous la forme d'une grande monlagoe; des
n)rhen l'entourent de tous côtés , et y rendent le débarquement
dilDcile. SasuperQcie estde six railles carrés; elle est monlagoeu-
se, mais extraordinairemenl fertile eu dattes, tamarins, citrons,
Dguescl bananes, bien arrosée et d'un climat tm-sain. Ler^pie
animal n'y présente que des chèvres et des rats ; ces derniers y
causent souvent de grands dommages. Celte lie, cédée i l'E»-
ju^ne en 1778, mais toujours occupée par une garnison porto-
S aise, n'a qu'une petite ville de cent maisons, btties légèrement
e joncs, avec une église. Les habitants sont un,mélange de Por-
tugais et de nègres, qui parlent un portugais corrompu.
BONANL'É (6tilan.), s. m. sorte d'arbuste qui croit dans l'Ile
de Madagascar.
BONAPARTE (JaCOFO) (F. BL'OKAPABTE).
BONAPARTE (Les), comptaient en Italie parmi les familles
nobles dès l'époque des Gibelins , dont ils avaient embrassé la
cause. Puissants tour à lour dans les républiques de Florence,
de Boli^ne, deTré^iîc,de San-MiniatD,ilscontraclèrent des
alliances avec les d'Esté, les Lomclliniet les Uédicis. A Venise
leur nom est inscrit sur le livre d'or. — Un pape, plusîciirs
prélats et un capucin béaliOé sont issus de cette lamillc, qui se
distingua aussi dans les lettres , les sciences et U politique. Uo
Bonaparte rédigea le traité d'échange de Livourne contre Sar-
lane.etun autre écrivit une comédie remarquaUe iBiilulée:
La YtMve, dont un exemplaire imprimé se trouve k U biblio-
thèque royale de Paris. Jacques Bonaparte publia l'bisloire de
l'expédition du cardinal de Bourbon contre Rome , i laquelle il
avait pria part. Nicolas Bonaparte, son oncle, fonda dans I'ubï-
versilé de Pise une classe de jurisprudence. — Une réactâon
Suelfe ayant banni de Florence les Bonaparte, crnelqi
'entre eux vinrent se fixer en Corse, ou ils s'alliérèot j
Durazio , aux Boui , aux Colonna et aux Onwno. — Us
signaient indistinctement : Buonsparte et Bonaparte. Quant aa
nom de Napoléon (lion du désert), qu'ils avaient reçu de la mai-
son des Ursios , ils se le transmettaient de génération en rfiw'
ration. — L'empereur Napoléon ne se prévalut jamais de ss
titres généalogiques, et, dans son orgueil de coBquHant, il rc|ié-
tait que sa noblesse ne datait que de Monlenotte. C'était sa fn-
mière victoire.
BONAPARTE (CSABLEs), père de Napoléon, natif i'Aftcâa,
étudia les bel les- lettres â Rome et la jurisprudence i Piâe. De
retour dans sa patrie, on le vit combattre avec btce la iiunif
de la Corse à la France , lors de la consulte extraotdianiii. q«i
eut lieu i ce sujet. Après la conquHe de l'Ile, 3 voohst énâp^
à la suite de son parent Pascal hoU , plalAt ne 4e se aoa-
meitreà la nouvelle domina lioo ; mais l'ar^iaîaae turÏM,
son onde , l'en ayant empécbé , il fil partie de la MSftiailwc
populaire des douxe nobles de Corse, et en irt9tn<amàlmjwma
renvovèrent i Versailles en qualité de présida» de b dépûtn-
lion chargée de mettre on tenue aux diKiinds ^ s'ctàcai
élevés entre les deux généianx fiançais touMMudant tm Cane .
M. de Naibonne Pdet et M. de Maibouf. FidUe â b «trilë «à
la justice, Cbarla Bonaparte pbkia avec saocés pour ce dttuaer.
et mérita ainsi b puissante protection ^e M. de Marhgitf «r
cessa d'accorder â sa bmille. — imim des idées fT "
s'LUipTFin de doaaaacr. —
is:
siècle; ils Mfixïrenl à Ajaccio, et s'allièrenl bientôt auxmcil-
tcurafamillesdetiéneselderile.oùilsarquireitl une grande
influence. — Qiartes Boi>aparle ( P. l'art, précêdeni), père de
Napoléon , éuit plein de patriolismcel dedcvouemenlnlavait
pa usa 10 ment Eecondé Paoli dans la guerre contre les Génois;
sa périls Turent partagés par son épouse, Leliiîa Ramolini,
l'une des plus belles femmes dn Icraps, et douée d'une grande
forœd'âme; elle le suivit souvent à cheval dans ses expéditions.
Elle était encdnte, en 1769, et elle approchait du tonne de sa
grossesse , lorsqu'elle voulut assister à Ajacrio à la Tête de l'As-
somption, mois elle n'eut que le temps de reienir chez elle pour
mettre au monde un fils qu'on appela Napoléon. — Napoléon
naquit le 15 août I76fi : son premier âge ne marqua point
Krces prodieesdontonseplalt à entourer les grands hommes.
iMoéme a dit : » Je n'étais qu'un enfant obstiné et curicui. »
Il bol ajouter à ces deux traits caractéristiques beaucoup de
^vanlédins l'esprit, une sensibilité précoce; mais en mCme
temps l'impatience dn joug, une activité sans mesure , et cette
Immear querelleuse quiallltgeait tant la mère de Bertrand du
tinesclin, quand il était îenne encore; l'archidiacre Lucien,
SOD oncle, parut avoir deviné l'avenir de Napoléon, par ses
dernières paroles aux jeunes Bonaparte , qui entouraient son lit
de mort : ■ Il est inutile de songer à la fortune de Napoléon ,
il la fera lui-même. Joseph, tu es l'alné de la ramille, mais
Napoléo» en est le chef; aie soin de t'en souvenir. » L'événe-
ment a justifié la prédiction. — En I77f>, Charles Bonaparte,
envoyé i Versailles romme député de la noblesse et des états de
Corse , emmena avec lui son fils Napoléon , âge de dit ans, et
sa fille Elisa. La politique delà France appelait aux écoles royales
les enfants des familles nobles de la nouvelle conquête; aussi
Efisa fut placée à Saint-Cyr, et Napoléon à Brienne. — Bona-
parte entre avec joie à l'Ecole militaire. Dévoré du désir d'ap-
prendre, et déjà pressé du désir de parvenir, il se fait remarquer
de ses maîtres par une application forte et soutenue. Il est, pour
ainsi dire, le solitaire de I école; ou, quand il se rapproche des au*
très élèves , leurs rapports avec lui sont d'une nature singulière.
SeségauK doivent se ployer à son caractère, dont la supériorité,
quelquefois chaKrine, exerce sur eux un empire absolu. Lui-
même, soitqud les domine, soit qu'il leur reste étranger , il
semblerait être sous l'influence d'une exception morale qui lui
aurait refusé le don de l'amitié, si quelques préférences auxquelles
il demeura fidèle dans sa plus haute fortune n'avaient honoré
sa première jeunesse. — Bans la discipline commune de l'école,
il a l'air d'obéir k part et avec un penchant réfléchi à respecter
la règle et k suivre ses devoirs. Rcvecr, silencieux, fuyant pres-
que tonjouri les amusements et les distractions, on croirait qu'il
sattat^e à dompter un caractère fougueux et une susceptibilité
d'àmeégaleà la pénétration de son csprit;sa vie est sévère ;
mais des rixes fréquentes et souvent provoquées par lui font
éclater la violence de son humeur, tandis que d'autres faits tra-
hissent des inclinations militaires. Veut-il bien s'.issocier aux
exercices de seseompgons? les jeux qu'il leur propose, em-
pruntés de l'antiquité , sont des actions dans lesquelles on se bal
avec fureur sous ses ordres. Passionné pour l'élude des sciences,
il ne rére qu'aax moyens d'appliquer les théories de l'art de la
fortification. Pendant un hiver , on ne voit dans la cour de l'école
que des retranchements, des forts, des bastions, des redoutes de
neige. Tous les élèves concourent avec ardeur à ces ouvrages , et
Bonaparte conduit les travaux. Sont-ils achevés? l'ingénieur
devient général, prescrit l'ordre de l'attaque et de la défense,
r^le les mouvemenU des deux partis, et. se plaçant tanb» à la
tête des assiégeants, tanlrtt â la tète des assiégés, il excite l'admira-
tiou de toutel'école et des spectateurs étrangers , par la fécondité
de s«s ressources et par son aptitude au commandement aussi
bien qu'à l'exécution. Dans ces momenU d'éclat, Bonaparte
fiait le héros de l'école pour les élèves et pour leurs chefs. Piche-
gm était aton le réiiétiteur de Bonaparte. Ainsi le froc d'un
moine cachait le conquérant de la Hollande, et l'habit d'un
elère le dominateur de la France et de l'Europe. ~ La lecture,
qo il a toujours ainiée , derient pour Bonaparte une passion qui
pour le perfectionner dans la langue latine : « Kan, ait M. de
Kéralio , /aperfoù dans et jeune homme une iiitierl le qu'on iu
taitrait trop tét eultiver.K Bonaparte obtint à l'Ecole militaire
de Paris la même supériorité orignal c qui l'avait fait distinguer
à Brienne. et fut aussi le preniiïr mathématicien parmi Im élè-
ves. L'n de ses professeurs l'avait ainsi noté : Corte de nation et
de earoelire, U (ra loin , ti ht eircontlancet le faeorisenl. —
Sa carrière militaire commeuçaà seize ans; âge où le succès de
son examen à l'Ecole militaire de l'aris lui valut, je 1" septem-
bre 1185, une licutcnance en .second au régimcnld'arlillcriede
la Fère, qu'il quitta bientôt pnurcntrer lieutenant en premio'
dans un autre régiment en garnison à Valence. Dans un voyage
qu'il fit à Paris deux années après, il vit le fameux abbé
Baynal , auquel il avait adressé le commencement d'une histoire
audsc proposait d'écrire sur la Corse. En 17&6, sur la demande
e ce même abbé Ravnal , l'académie de L^on avait proposé la
question suivante à fémulation des écrivains : Queli Mn( U$
pHneiptiel let hutHulinnt à inculquer aux hommei pour Uê
rendre le plut heureux potiible 'f Napoléon concourut sous le
voile de l'anonyme et remporta le prix. — Il avait vingt ans et
résidait à Valence, lorsque le cri de liberté se Dt entendre en
1789. {.eDauphincdonna un grand exemple à celtecauseu nou-
velle : le premier arbre de la liberté fut planté à Viiille. Bient<)t
le fatal projet de Quitter leur poste et leur pays s'empara d'un
grand nomnrc d'olliciers français ; cette fureur se répandit dans
la garnison de Grcnohle. Bonaparte présent jugea l'éniigraliou et
lui préféra la rétolutton. — Pascal Paoli était venu de Londres
i Paris en 179(1 : solennellement présenté â l'Assemblée consti-
tuante par Lafajetle, il avait reçu dans la capilale tous les
honneurs qu'à cette époque l'amour de la liberté faisait
décerner aux défenseurs de l'indépendance des nations. Paoli
trompa l'Assemblée, comme nous le verrons bientôt. L'année
suivante, de retourdanssesfoycrs, il y reçut le brevet de lieu-
tenant général au service de France, et le commandement de la
Corse. Vers celte époque, Bonaparte, présent par congé dans
cette lie . y trouva deux partis, dont l'un tenait pour l'union avec
les Français, et l'autre pour l'indépendance de la Corse. Son
choix ne fut pas douteux : il devait fidélité à la France. Ajaccio,
sa ville natale, était le chef-lieu du parti opposé au nôtre; B(^
naparte, capitaine d'artillerie depuis le 6 février 1799, et nommé
ensuite au commandement temporairede l'un des bataillons sol-
dés que l'on avait leiés en Corse pour le maintien de l'ordre pu-
blic , dut marcher contre la garde nationale d' Ajaccio. l'n chef
des mécontents, Peraldi . ancien ennemi de la famille de Bona-
parte, osa accuser Napoléon d'avoir provoqué le di-serdre qu'il
venait de réprimer. Appelé dans la capitale pour rendre compte
de sa conduite, il se justifia farilemenl de cette cal»i
nputation. Il était à Paris lorsqu'cut lieu lajournéeduSO juin,
où Louis XVI vit son pataisenvahi par les ouvriers des faubou^^
Sainl-.4nloineet Saint-Marceau, et fut contraint de se eoiflcr
du bonnet rouge. Bonaparte revint dans son pays natal au mois
de septembre. Jusqu'alors il admirait T*aoli , qui le reçut et le
traita avec une afl'ection parliculière. Il observait Napoli on ! il
le jugea, quand il dit : Ce jeune homme ctl taillé à i antique :
e'eil un homme de Pluiargue. Bientôt Napoléon fut ohlijjé d'ob-
server à son tour et de juger Paoli. Il découvrit que ce ^néral
dirigeait le parti qui s était constamment opposé à la réunion
de la Corse â la France, et dès ce moment il s'éloigna de lui.
Lorsque Paoli se fut révolté et eut appelé les Anglais à son se-
cours, Bonaparte les comballit avec courage. Ruiné par le pil-
lage el l'incendie des propriétés de sa faniiTlc , frappe avec elle
d'un décret de bannissement, il quitte sa patrie, et débarque k
Marseille comme un soldat de la liberté proscrit par un traître.
Après avoir établi sa famille dans les environs de Toulon,
.Napoléon se rend à Paris , laissant en garnison à Nice le V régi-
ment d'artillerie à pied dans lequel il senait comme capitaine
avant une expédition récente contre la Sardaigne, d'où il reve-
nait avec le grade supérieur. C'est la période de 17B3à 171(1,
pendant laquelle 1c parti nnnimé la Montagne, élevé sur lc:>
ruines de ta royauté détruite , renverse par ta force et délie par
•a nfftmiui
•fD.^ jKat 'Ir}» 4»
■t'.JfflllWHlim JBVB 4*B
, ^ ji— I r ml jiait ^rQciaiBe Lwu X' Ti. t
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Jk rvyrfSMte Xialoa. Le «dirf ie MaJhMi BuupMic ûii mu. / iptw
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I&i , <m ' iMiii MMf lif i>n '!lief Tjrtfllmr i zHe^niirp, ^tatt
fe (fBrfiep-fRieal ie Cvtiaox. H
4r.ir ^w I Mm \ *f jcCSkr
Cb nonia «Ip â «nonm , ^aprmtiçrair irtxnir
'rs .imuaii u^pri aiangaaimi, Sus i •au IjimiA»! .i
ï^îovaoavitp ta {^rnrrai fo rbef, pn vaBiaiL •trcat^r a .a Aa
*«Tfh» ■RPft-fa^P^rr». ^Rbrnlrr -a flnttr ^mmaamnA te
fnMm TMiiia 'V omis tmn. Siriirptti, .Ubiitr ^ «Taiyinn _ , .,,
'If» «fRa^aB»: i ••■tnidait .'a^imip: i «rau ta- nia .0 lilies z
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xvnrrt <|iii rp^na 1 iiiiiliiiiiiiMiiX iitrF .m <t Bwiapaitry .^ 1p vnf
V.tkfmttf^'l^'i^lnttL On ibtiiit |Drfti|BC5
psr 'em* a ilarp 'nmîmtf . F'mt
ce '1^ fltfOillHtr' fpttr aaCtrrw «Inmiwvs a 'iMi(r>T«7 .a
êC a g«tît^ ï3tf)^. I>9 Imitais . |m . mmb -f^m liwiyw v, npgar— « fîx
«ivntt "Vflr ivwhWmi niOTAi^ 'rP9-^flno«irraalr, avaimt ait ta «w t
ftjijni tyrWup'VT «■ 'îvrr MbUorm» tm m '-tait .ifywe, 1 a
t< vra^nf «MB tennr ^ iMHi 1^ ^<iiP-^iftrc/c«r. lia .
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MM -*M» -.r— «*^ » 4W?«it >*f :*tm0/e^ tu '.j* jfiiiara-'<» 5^»» nfr**!». Les reprcséscaBts «te
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Vwiiji» ^>^^ *i,^ X^z-i'^r-,» #t»* <i • ^ jrrt#— w •« "nH^tii'U rannre^Irafie, dnntlefpBéfal
0tk ^îw^ -'* *w»r< <*»^ A^^t^ *,^ ^0%r :è -.•frartu» fl ni «uvr» jptk^i «i rhef. DocmniiiteT
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|^> 0 êw^ ^ <:m$ :^'^n 0 ^0W^ m je»^r-#* ,>iopet , '^nn»'
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^^ r* »-* *^ 1^ i- •■-»-■'> V v*i;ri :*► , #»t ft^tUtn (Ui^ BieTbîoo, Cette époqse, qvi ^it _,_^
-p»^ ',-*-• ,<^-^i'.>r*' A ^ ^--«''«if V erir '*n.-'»7<^ ries BrïBaparte, hii haasa de proÉoods s«o»<«»s; «t à
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..™,^ air«nBebU*epbisailâailrib«rlehriUaflidêhBÉde
' ./ /^ V '.,1 * ^ •v^.w.-pKtKKi'rBBe ! milîuire. — Dans bcaiBpafiied'Iulie de 17*4,
■ A / •' V ' / vr m ',«'i.'#, llk»*ao«»fte ■ renl lefa, qoe le ^rénéral eo ckef I^^*|b<
,• - • . ^-/^.: ; .r> ^^-^iJU,» • de ta guerre: Cerf BBiBlfBl^Bfi'BerB/
' .. r, • V ^•* ^^^fo^ dant qœ Bonaparte s'illo<trait ansi, fa
^r • »'#'"»*^'»* *^tr,tA 4^ $nhU ij^^rf' rerweraa lUibfSpteiie-Hies paniaws
V ,'. - ^ .,•.....'. ,*, ^f 'î^fH le tr;»iii 'Trtr*- emeioçji^ dans fa rmc «
* . ' . .*.' 4w» .^rwr^ft d»«-v^ • l7fM if 71^5, il était aJlêiMWgff Fan
^ -...•- .^,.^ ^ ^ v or^ 'Je fet derj» ' Wi« snr le littoral de b Medaerrajee.
, - . ^ ^li ^^^r,^r^ digni- I farait %n pki!W«in fats à TobIob, a ™ff*"^
■^ - • %->A^,^: ^ r.. ^'j<r/*if,»^(e ; f*^rtion eUit échauffe par te» P**?*^JÎf™'*'
^ , .. V / .,M*, ^ r-.»' l#irr*<J^di^ I *nlK tercpr«entant«tapj«ptecT^g«lJpeh«
, . •, .^--r^i^ifrMoi- I neVeniparatdainagasiidannoeli*^^
/VA .. ,^ . . . e^4r..* ^Abredo«4i?Ji«anetSaiiil->icotot,drtrwtsirc|»fBedab
BORAPAETB»
(19)
moMA^Awm
généril Bonaparte loi reunt alors «n profet pour élever nne
OHiraille d^ftoelée qm fermât œs forts (la|c6(é de la ville. Ce
pbn, envoyé à Paris, fut qualifié de libertuâde par la conven-
tion y qui Dnnda à sa barre le général d'artillerie de Taraiée
d'Italie. Il était reloarné au onartier-^éDéral à Niée, où les re-
présentants en mission près ne l'armée d'ItaUe le firent garder
cbes Hn par denx cendaraes. La silnation de Bonaparte deve-
nait d'autant pUu dangereuse à cette époque, que les vainqueurs
de tberoHdor n'avaient point ignoré les relatioos d'amitié qui
a¥aient existé à l'armée entre lui et Robespierre jeune , lequel
avait péri sur réehafiiod avec son frère. Bonaparte, envoyé à
Paris, succombait in£ûiliblement. Gasnartn, dont rattachement
lui était assuré depuis le siège de Toulon , ne pouvait rien sans
l'aivis de ses deux collègues. Dans cette extrémité, le capitaine
Séfaastîani et Jnnot, devenu offider, avaient formé le projet,
si Ton renouvelait l'ordre de son départ pour Paris , de débar-
rasKr leur général de ses deux gendarmes, de l'enlever de
vive force et ie le conduire à Gènes. Heureusement les menaces
du dehors vinrent au secours de Bonaparte : le crédit qu'il avait
dans l'armée, et la confiance du général en chef et des soldats
se réveillèrtnt hautement à la nouvelle des mouvements de l'en-
nemi. Pre«és par le danger dont la responsabilité pesait sur
leur tôte, les représentants écrivirent au comité de salut public
qu'on ne pouvait se passer do générai Bonaparte à l'armée, et
M décret At citation a la barre rat rapporté, sous Dugommier à
Toulon, et jous Dumerbion à l'armée d'Italie, Bonaparte était
pour les soldats le véritable général en chef. — Une accusation
iKm SEioins dangereuse que la première pesait encore sur Bona-
parte : dans une course qu'il avait faite à Toulon peu auparâ-
vunt, il avttt été assest heureux pour sauver de la fureur du
peuple plusieurs émisrés de la (aroille de CbabriUant, pris sur
un Dètiraent espagMn par un corsaire français. — La révolution
du 9 Hiermâdor avait dé(^cé les membres des comités. Aubry ,
représentant du peuple, ancien capitaine d'artillerie, avait ob-
tenu la direction du comité de hi guerre. Par une basse jaldusie,
fl profila de son pouvoir pour arrêter la carrière de son cama-
rade Bonaparte, a peine alors âgé de vingt-cinq ans. Il lui Ma
le conuBaadement de l'artiUerie de l'armée d Italie pour hii
doBMr une brigade dans la Vendée. Bonaparte se rend à Paris
pour obtenir d'Aubrv la conservation de son commandement.
Aubry se montra inaexible, et luiditqu'iJ éUit trop jeune pour
oommauder plus louetemps en chef dans son artae. On viêiUU
fÊiUmr U champ tf# baiêiUe, répondit Bonaparte, et j'en vjnu.
Tout fut inutile. Bonaparte refusa alors la bri«ide de l'Ouest, et
rentra à Paris dans la vie privée. — Ses amis Sebastiani et Juoot
l'avaient accompagné. Ils prirent ensemble un petit logement
me de la Miohodière. La détresse se fit biaatùt sentir ; Bonaparte
fiât obligé, pour vivre, de vendre une jprécieuse collection d'ou-
vnges militaires, ^'sl avait rapportes de Marseille. Alors il
eut un moment, dit^on, l'idée d'aller servir le sultan ; mais il
fut bieutôt détourné deœ projet par les drconstauces. Le |)arti
royaiiste avait relevé la tôte après le 9 thermidor, et les sections
de la garde nationale semblaient annoncer des dispositions en
fiiveur de ce parti. Bonaparte prévit alors que, dans peu de temps,
il pourrait se taire une place au milieu des mouvements qui ae»-
vment éclater. — Cependant il aurait été tout â fait outHIé à
9mB^ si Doulcet de Fontéooulant n'etitt remplacé Aubrv pour
les affûres de la ffuerre. Il attacha Bonaparte au comité topo-
graphique, oè se décidait le plan de campagne et se puéparaient
les mouvements des armées. Ce senice fut toujours présent au
souvenir de Bonaparte. Quelques années après, sa reconnais-
sance fat rendue publique, quand, devenu premier consul, il
appela au aéoat conservateur M. de Poniécoulant, le jour même
ou son âge lui permettait d'y être admis. Leiounieur de la
Ifanehe, qui remplaça M. de PontéoouJant à la direction de la
|Uerre, fut peu favorable à Bonaparte, qui depuis oublia son
ujustice. ^ Nous ne ieronspas ici le tableau de cette année 1 7^,
qui, scion l'expression de M. de Norvins, mériterait d'occuper
toute la pensée d'un écrirain par la diversité et Timportance
des événeaaentsqin la signalent. A Paris, k parti royaliste re-
prenait son audace ; H conspirait contre la oonvention. Bien-
tét l'adoption d'une nouvelle constitution qui donnait le pouvoir
exécutiTà un directoire^de cinq membres et la législature à deux
oonseils lui ioumit un prétexte pour éclater. Les sections de la
nnle nationale, gagnées par lui, prirent les armes. Bonaparte
était caché dans la foule tandis que la convention détibérait a«r
le choix d'un général à leur opposer. D entendit taul, H «e reB<-
dit au comité de Sahit puUie; on l'y attendait. On donna le
opnunandement en chef au repiésenl«st Bairas, «i n'entendidt
rien à la guerre, et le commandement en second à Bonaparte,
qui e«t réellement^ 4au celle GÛroonstaAce, toute l'autorité mîr
litaîre. «^ Bonaparte envoya aussitôt le chef d'escadron Mura^
avec un fort détachement, s emparer de quarante mèces d'artille-
rie parquées à la plaine des Sablons, puis, avec aes forces infé-
rieures à celle des sections, il prit toutes les dispositions né-
ceesaires. Dans la convention il y avait peu d'opmions gêné*
reuses ; on parlait de traiter avec les sections, de se retirer sur
les hauteurs de Saint-Cloud, déposer les armes, liais Bonaparte^
après une faible résistance, mit les sections en déroute : avec
son artillerie il sauva le Rouvernement. La convention confirma
sa nomination au ^radede général en second de l'armée de l'intér
rieur. — Dès cetteepoque,le nom de Bonaparte devint populaire.
Par ses nouvelles fonctions il était oblige de pourvoir à la paix
et à l'ordre public. 11 était sans cesse au milieu du peuple, le ha*
rangua plusieurs fois aux halles et dans les faubourgs, et prit
swt lui un grand crédit. La oonvention avait décrété le désar-*
mement général des sections. Cette opération attaquait tout â
coup les habitudes et les droits des citoyens : elle ne rencontra
pas d'obstacles, et son exécution devint l'occasion singulière do
mariage de Bonaparte. Les perquisitions avaient été faites avec
tant de rigueur dans les maisons, qu'aucune arme quelconque
n'y était restée. Un malin, on introduisit chez le ^néral Bona-
parte un enfant de douze à treize ans, qui venait reclamer l'épée
de son père, général de la république, mort sur l'échahnd S
cet enfant était Eugène Beaubarnais. L'épée lui fut rendue. Sa
mère voulut remercier le général. Voilà comment Bonaparte
connut madame Beaubarnais, sa première, peut-être son noâquo
passion. — Sur la fin de son règne, la convention avait chargé
le {général de l'armée de l'intérieur de réorganiser toute la garde
nationale, dont quarante-trois sections passaient pour royafisleSy
sans l'être réellement. U nomnaa les officiers, les adjudants, et créa
dans Pariscette armée urbaine qui, dans (quelques années, devait
se montrer si fidèleà son fondateur. Charge plus tard du même tni*
vail pour la garde directoriale et pour celle du corps li^shitif, il les
organisa élément et leur laissa le même souvenir. Depuis ee
nuNBent tout ce quiportait un fusil dans la capitale appartint au
général Bonaparte ; il reconnut œtte vérité aux trois époques que
nous allons retracer. A son retour de la conquête d'Italie, à celui
delà conquête d'Egypte, et au 18 brumaire, H retrouva les deux
armées parisiennes telles qu'il les avait laissées en 1705. U n'f
a que l'état militaire qui donne des exemples de cette singuli^
fidélité. — A dater du 13 vendémiaire, jour où Bonaparte abattit
les sections, jusqu'à la chute de l'empire, la capitale ne sera plus
le théâtre d'aucune insurrection, ai populaire, ni royaliste. Bo-
naparte fut nommé général de division peu de jours avant que'
la convention se proclamât dissoute. La constitution dite de
l'an III remit le gouvernement entre les mains de cinq direc-
teurs, et donna le pouvoir législatif à un conseil des Anciens et
à un conseil des Cino-Cents. Bonaparte reçoit le commandement
en chef de l'armée de l'intérieur, que la nomination de Barras
au directoire laissait vacant. Pai de jours après, marié avec
madanic de Beaubarnais, il fut nommé générai en chef de I ar«-
mée d'Italie. Cette armée avait deux fois chan|^ de dke( depuis
le départ de Bonaparte. Dumerbion avait été remplacé par
Kellermann, etRellermann par Sdiérer. La coalition étrangère
subsistait toujours : elle se composait de l'Angleterre, de l'Au-
triche, du Pi^nont, de Naples, de la Bavière, de tous les petits
princesd' Allemagne, et de ceux de cette belle Italie, dont, depuis
deux ans, Bonaparte rêvait la conquête. Mais, de toutes ces
puissances, l'Autriche était la véritable puissance qu'il fallait
combattre, et sur les bords du Rhin et au delà des Alpes. C'est
aussi la seule guerre qui occupe le directoire; et, pour précipi-
ter le succès de cette guerre, il en donne la conduite à un géné-
ral de vin^t-«ept ans 1 — Qui n'a lu mille fois le récit des cam-
pagnes nuracuieuses de Bonaparte, général en chef. Il trouve
l'armée d'Dalie dans un affreux déoùment, lui a4lresse une
proclamation, chef-d'ceuvre d'éloque«oe militaire, qui enflamme
les soldats d'un enthousiasme impossible à décrire. Pêàis, avec
d^ forces hîc# inDèrieures a celles de l'ennemi, il tourne les
Alpes et se jette sur l'Italie. La première bataille est livrée à
Monteuolte; elle vaut une victoire aux Français; à Dëgo, à
MiUesimo, les Autrichiens et les Piémontais sont paiement
Ittttus. Au combat de Dêgo, Bonainarte reparqua un chef de
bataillon, ij^'il fit dket de brigade (colonel) sur le chanip de
baitaiUe : c'etaM Laones, qui disputa si louj^mps à ?tey le titre
de brave des ^«vet, mais qui eut sur lui l'immens^ avantage de
mourir les armes à la fnam au champ d'honneur. A Ceva, à
Blondovi, les Français se distinguent encore : Bonaparte arrive
à Cherasco, â dix lieues de Turin ; et là, par une étoquente
prodamation, il exalte encore l'enthousiasme des troupes, raf-
fermit la discipline et porte ia terreur chez l'ennemi. Im cam-
pi^oe avait à peine duré quinze jours, et déjà le vieux roi de
WSÉLpikMtT.
la
imTAPJurTE.
mm pan définlHe avec h tiçmimqmt. Les trioaipëes dojeiiiie
géarral ra cbcf , aussi rapides <rae décisif^ prodoîsesC en france
■■ vife«flio«sasoievetciiiqfanlc5cottsetbaYaMtdétrélê<pw
raiHML d'Italie avait bien mérité de b pairie. — La pnnsffsiMuo
et %om»e ritalîe est dam les mon de MaBlmie; asm toos les
dÊnrfi de raltame et de la déCnse se eoficeBCreat sur ce poiaL
A Flaésance, le dur de Rinse, eftraTê, sîgse on arMârtke avec
Biparle: il acbéle le traké aver dîes tabêraax et des DnlHoos
le frttéral bit passer à Paris. Dés ce mtomtnU Taraéed'I—
a«ia â dêtrâNier trots sortes de tiofihéeA : les trésors des
ne pu«r ta solfie des aotres arsiées; les otijrts d'art po«r
rfwMhasetBenl de b capitale, et pe«r elle les approrisioime-
»e»tsrt ttfot ieiaatéTiei de guerre de ses ettttenws. Aai. méaws
t— ihràmj qy le dac de Paripe, le d«r de Modètie obCist a«ssi
«ae s«>p«*tt9oo d'armes. — LlmapaatiDo peat à peine suvre
bs MMitenents bfsques et rapvles <le BiMiaparte. Le pont
ér Ledà^ sur T Addi, est firanrlki avec «ne avdaîce qm tient âm
vais le Kéoérai antridûm, B»«fiea, avait OfipQsé
vwe rrsBtiBee. Xe iiiiFifT est rern dios MîImi, aoY
b, vanbit aassi b litieriê. Le
des sncrès d^ son général ; il
enCratnê des revers, et (pK Bo-
. il ^m^^t ^i eacner entiêre^Knl b
à b FFHwr, iiMinu le siéçe de liintone, et ckasser
Bqne émt le Tvral. — Le jonr ■iit on il sortait
TAdve, le toesîn donna le signal
rin^muitian dans les canifncnes. Le penple, exdlê par les
ft par les saines, se sonkva, entra dans Milan, se rewfil
^^*ie:— g ^et^rcv^J^ fat bgnm réprimée, et des
^ Î.-9 sv les bar*» 4k Wmâm, Tmmèt éi
Il •seswnRw prenanc b rmie nn ivroi. — *
lfai-.^n". Sanùe d^artfai? de my. U
som-^ .' I^ai-**. safaEr»- Ips 'rnAes. wmtàmtml prêtes i n
iw Tir •^i-T'i-'^rfi CwrtÊf^ **i -iMKlne avec le r«i deXaptes;
A ■ •' -* .-"ifnur if» «?«-diE« ne dnc Vci."ji ^ Géaes ponr i ~
*i«?ir -« a* F**nr»,
"»^ /toi . - m Wi
Lrv -^ !•*•. -• iim I a» r-ar i»nir La
v^.ir f r-.»-^ *» ••sr?" «ce <:#-->-»•» tz iMe de Maolone.
Î.I T. • w* I* .in*, 'wf»- -.m' — i ' ** V B • -n^, -ie
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artKcé ke«
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'-m*"i î-*i *— 9».i-T^ *• -ï^-i^j ojr traîtait d'âne
^1 > * .— jari* * - ' • :.? v^ r*i>raV, mais
t lin» " r^i't^j w lit nt» f lu:» «^ifitre b
- -•» 1^ ta» — j-fi'w^^ »')ffKnition des
î V f >■ ;• #.--»• •• i^ ïkia(K iatkMis des
•— •-* *• r -• 'i';r» ^. •* r— >»ral ^n fÀef fit loot
' v«.trii^ V -. — — L i'-v** frarï-^iie *Haît de
*-: •- jm:> , • • .'— liF-îi.. *-#^ ,•* w*»^ allaient Carre
•' '■f r» ;. % ••inr» -f^^yy i ^, • •"■> V ^ fOibatlaots
-'.-^ ' - ^-na*" TiM ixr ^ •* >^n Wnrimser. Ici
> '-a* '-w^v tn ^ «imitât t-f ttjrMx de âalo, la
--■,-^i-- ^ ftr-ir'j. * - '«ïnv9nt 1 ''i' :«v > vmt* *renM*mer
1^ - -^ ' r- 1^ ji ynw '«^^ V. *'^ -^*^ '-^ imno, b botaflle
0^m m* sf 'MmUt • %jm»rur^ 5 jm mil W'
■* -r.^wt^ •!* •*^: viT*.»» » t>4mm». W
-.iAi. t 1«r «3v^-r» n«r t^« fancn à Soiat-
^ H «n^wn L^ V ^t^-jm*. ''Ay^ns de cette
^ «.^ V 'amr» A'-'^irjir. w^ fr^oaonrV avait tronvé
r ^ w^r^ '^r^jè mt f»ra«re les an-
% ^tm^^-. 0pe uâ^ ^ V- fc.*^»^' - 4e Biiiina et de
<^f»rijp« -^ ^5if *. • V '^ •► ^•'•rn^, f ne >• Midats
les premien soldats de b répobliqiie et du monde. Mais qneb
généraux marchaient à leur tète aans cette mémorable cam»
pagne! et tfoelle part de gloire revient à leor valeur dans b
gloire du général en chef qui eut le bonheur de trouver de leb
instruments de ses desseins et de son génie I Quels honunes» que
rintrépide Augereau qui se jouait de tous les périls ; que rbame
Jonbert qu'aucun événement ne pouvait étonner ; et surtout ifiie
rOlustre Masséna , déjà digoe de conduire une armée! Aufirès
d*enx se distinguent, comme des rivaux d'audace et de talent, les
Sahuguetf les Vaubois, les Kilmaine» les Bon, les Serrurier; tan-
dis qu'on voit briller au second rang, Saint-Hilaire, Lederc,
Sucbet^Lannes, et Murât qui ne fait que commencer une carrière
t^doit être si pleine d'exploits cbevaleresqnes. Nous ne ponrons
citer les autres oflBders, parmi lesquels existent déjà tant de fo*
turs généraux; mab qu'Us reçoivent le tribut d'éloges qui leor
est dâ, dans b personne du colonel Raoïpon, le généreux oom-
mandant des héros de b redoute de Monte Lndno. — ^Pendantqœ
Tannée se repose dans ses cantonnements, Bonaparte veille sar
les ennemis de b France, sur les besoins de la prochaine cam^-
gne, sur b prospérité de b patrie. Il a déjà contracté, dans les in-
tervalles de b guerre, T habitude de ce prodigieux travail de ca-
binet qui seul pralt pouvwr lui faire oublier les btigues mili-
taires. Sa correspondance avec le directoire, avec les mifûslres
de b réfNiblique accrédités aux différentes cours d'Iblie, avec
les sonverains et avec les généraux, le place au rang des hommes
les plus remarquables de l'histoire. La conversion de l'Italie au
svsteme républicain était le projet doniunant de ce grand capi-
taine , qui , au milieu des camps , cultive les sdences et donneâ
son gouvernement les leçons de la plus hautf politique; matt
Banaparte est loin de trouver dans le directoire des hommes
oui le comprennent ; aussi agit-il malgré eux. Sa correspon-
aanœavec le directoire se termine à Milao au tS octobre. Avant
de quitter œtle capible de ses conquêtes, il déagne au direc-
toire les officiers et les employés dvils dont il vent débarrasser
Parmce; fl signale avec b plus grande vigueur la dibpidation,
et imprime au nom des coupables une tache qui n'est point en-
core efiboée. D donne le détail des frais de la campagne : de-
puis six mois il n'a dépensé que onze millions ; il en a envoyé
vingt au directoire. Aucune partie du service dril, de l'adinî-
nîstration de l'armée n'échappe à son investigation, et il met
toojonrs le remède à côté du mal. U veille é^lementi b sûreté
du pays qu'il occupe. Boloffiie et Ferrare formèrent b r^pn-
Mtfnê ifwufoilant: Modène et Reggio la république dtpa-
émme. Des négociations réduisirent de nouveau à l'inaction les
princes ibliens. ~ Bientôt la lotte s'engagea de nouveau arec
rAntricbe. Le maréchal Alrinri est chargé de débloquer Maa-
tmie. Bonaparte le bat sur les bords de b Brenta; quelques
édiecs qu'il éprouve à son tour ne le découragent pas : les trois
saogboU>s journées de la bataille d'Arcole lui donnent de noii-
veaux avantages ; l'ennemi est chassé des fortes positions de Cnl-
diero, et, par une retraite précipitée , échappe à sa destructioa.
L'armée va se délasser de Unt de victoires, pour marcber,
deux mois après, à d'incroyables succès qui doivent les surpas-
ser encore. Le général en chef est allé s'occuper à Mibn des
albires politiques. Il contenait les dispositions hostiles de Ve-
nise et du saint-siége, tandis que l'Autriche, par d'incro>-ables
efforts , rendait à Alvinzi une nouvelle armée de soixantendix
milb hommes. AIrinzi, malgré l'adresse qu'il avait mise à con-
certer un nouveau pbn avec le pape et avec Wurmser, toujoars
enlermé dans Mantoue , fut battu complètement à Rivoli (^14
janvier 1797 : deux jours après, im de ses généraux, Prorem,
perdit b bataille de b Favorite. Le 3 fiévrier, Wurmser rendit
Mantoue par une capitubtion honorable. Peu de jours après ,
ce vieux général donna à Bonaparte une preuve signalée de sa
reconnaissance pour sa généreuse conduiteà son éprd, en Ta-
vertissant d'un complot d'empoisonnement ourdi contre lai
dans b Romagne, où les Français portaient leurs armes. I^
nouvelle campagne ne fut ni longue ni glorieuse : les rencootrvs
avec les troupes du pape n'offrirent aux soldats français que de
simples exercices miiiaires. Aussi, le général en chef ne r '
vait an sainl-siége , pour prix de s« trahisons , qu'une
séance purement poTitiqoe et admmistratnre. Il le força de
cner le traité de TolenUno, qui lui enleva quelques provinees
et quelques mUlions. — La guerre continua «1 Italie avec l'A»-
tridièrL'archidnc Charles rint combattre Bonaparte. Faitotit
ceim^ et lesgénéraux qui le secondent sont victorieux; Tls-
trie, b Carnk)lc, b Carintbie sont conquises. L armée françause
ffèliài qu'à soixante lieues de Vienne, lorstjue les motifs qu'U
seraa trop long de déduire id, déterminèrent Bonaparte 4
seatendrè ave?rarchidnc Chartes ponr b cM^onoo de lai
pnix. Cependant de nouveaux combats eurent l«n , et Tavuit^
L
BOSAFAETB,
(9t )
fOIIAPABTE.
nràe françake D*éUdt plus qu'à v^nol Iwuêê de Vîeiine.
Uâe sospenaioD d'armes fat conclue à Léoben» et enûo , peu
de ioan après, les préliminaires d*ane paix glorieuse pour
la France furent signés avec TAutriche. Elle fut définiti-
Tement arrêtée à Campo-Formio. La république de Ve-
nise f qui avait sans cesse trahi la France , tout en prétendant
rester neutre, fut supprimée : Gènes devint la capitale de la ré-
publique ligurienne; Milan fut le centre de la républic|ue et-
ealpine, Bonaparte avait conclu le traité de Caropo-Formio sans
consulter le directoire. Celui-ci ne le ratiûa qu'après quelque
hésitation. «- Bonaparte quitta Milan le 16 novembre 1797,
ftanchit le oMut Cénis et se dirigea par la Suisse sur Hasladt;
car les directeurs lui avaient donné ordre d'aller au congrès
réuni dans cette ville, et d'y terminer les négociations ouvertes
entre la France et Tempire germanique. Fatigué bientôt de la
perspective des ok)stacles qui devaient à chaque pas s'élever,
Bonaparte se pressa de conclure le l^*^ décembre la convention
pour la remise de Mayence aux troupes de la république , et
pour la remise de Palma-Nova et de Venise aux troupes autri-
chiennes. Il regarda dès lors sa mission comme Onie , arriva à
Paris incognito le 5 décembre, et descendit dans sa petite mai-
son de la rue Cbantereine, que par une délibération spontanée
le corps municipal appela rue de la Vicloire. — Moins indé-
pendant que les municipaux de la capitale , le conseil des an-
ciens ne put décréter l'acte par lequel son comité décernait , à
titre de récompense nationale, au héros pacificateur, le domaine
deChambordet un grand hôtel à Paris. Le directoire voulut se
charger seul de la reconnaissance publique ; mais bien lût il
comprit tout son danger en voyant de quel enthousiasme uni-
versel Bonaparte devenait l'objet : le peuple, les soldats expri-
maient leur admiration par des cris de joie sur son passage, par
des chansons où ils célénraienl ses exploits. Le directoire s ef-
fraya justement de cette puissance de la gloire, à laquelle il dut
se soumettre, trop faible qu'il était pour l'honorer dignement
ou pour la braver. Toute sa politique se réfugia dans une fête
triomphale inusitée^ dont la pompe triomphale montra toute autre
chose (]ue de la grandeur. Cette exagération de la gratitude di-
rectoriale ne trompa personne, ni celui qu'elle regardait, ni la
foule toqjours éclairée des spectateurs. La remise du traité par
Booapapte servit de prétexte à cette fêle ; elleeut lieu le 20 frimaire
(10 décembre^ au palais du Luxembourg, en présence des am-
bassadeurs d'Espagne , de Naples , de Saixiaigne , de Prusse, de
Danemark , de la Porte-Ottomane, des ministresdes républiques
Batave, Cisalpine, Helvétique, Ligurienne, Genevoise, et des en-
voyés de Toscane , de Wurtemberg , de Bade , de Francfort , de
Hesse-Cassel. La cour du palais fuldisposéepourcellcsoienni(é,à
laquelle aucun édifice public ne pouvait suflire ; les généraux Jou-
bertelAndréossy y tenaient ledrapeau donné par le corps législatif
à l'armée d'Italie , et qu'ils ramenaient couvert d'inscriptions,
où on lisait en lettres d'or les noms de soixante-sept combats
et des dix-huit l>atailles rangées ou affaires importantes dans
lesquelles nous avons vaincu pendant les campagnes de 1706 et
1797. Au milieu de la cour s'élevait l'autel cfe la patrie, sur-
monté des statues de la Liberté, de l'Egalité et de la Paix. Les
drapeaux conquis en Italie se déployaient en forme de dais au-
dessus de cinq directeurs. Ceux-ci, en costume antique, avec
une magnificence théâtrale, s'éclipsaient, malgré le luxede leurs
vêtements, devant le ^iiéral Bonaparte , velu de Tuniforme de
Lodi et d'Arcole, qui, par sa simplicité , laissait voir entière-
ment le g[uerrier qui le portait; son cortège se bornait à quel-
ques officiers de son état-major, couverts, ainsi que lui, de l'ha-
bit des champs de bataille. Arrivé près de l'autel, Talleyrand-
Périgord, ministre des relations extérieures, en présentant Bo-
naparte au directoire , lui adressa un discours empreint d'un
ardent républicanisme , rempli d'admiration pour le vainqueur,
et rempli d'élo^ pour le gouvernement qui avait su le deviner
comme le choisir. On y remarquait ce passage : a Ainsi tous les
Français ont vaincu en Bonaparte ; ainsi sa gloire est la propriété
de tous; ainsi il n'est pas un républicain qui ne puisse en
revendiquer sa part. Il est bien vrai au'il faudra lui laisser ce
coup d'oçil qui aérobait tout au hasard, et cette prévoyance qui
le rendait maître de l'avenir, et ces soudaines inspirations qui
déconcertaienL par des ressources inespérées, les plus savantes
combinaisons de l'ennemi, et cet art de ranimeren un instant les
courages ébranlés, sans que lui perdit rien de son sang-froid, et
les traits d'une audace sublime, qui nous faisaient encore frémir
pour ses jours , longtemps après qu'il avait vaincu , et cet hé-
▼rage de cet ioaatiable amour de la patrie et de l'humanité
La France entière sera libre ; peut-être lui ne le sera iamaif.
Dès ce moment, un nouvel ennemi l'appelle ; il est célèbre par
sa haine profonde pour les Français, et par son insolente ty-
rannie envers tous les peuples delà terre. Que par le génie de
Bonaparte, il expie promptement l'une et l'autre, et qu enfin
une paix digne de la gloire de la république soit imposée à ces
tyrans des mers ; qu'elle venge la France, et qu'elle rassure le
monde. » — Ce discours ne fui écoulé qu'avec une vive impa-
tience ; on voulait que le héros parlât ; e( dès qu'il en manifesta
l'intention, un silence presque religieux régna dans rassemblée.
Bonaparte s'avança , remit au président le traité de Campo-
Formio, et prit la parole. Voici les principaux traits de sa ha*
rangue : u Le peuple français, pour être libre, avait les rois à
combattre : pour obtenir une conslilulioM fondée sur la raison,
il avait dix-huit siècles de préjugés à vaincre. La religion, la
féodalité, le despotisme , ont successivement depuis vingt siècles
gouverné l'Europe : mais de la paix que vous venez de conclure
date l'ère des gouvernements représentalifs. Vous êtes parvenus
à organiser la grande nalion dont le vaste territoire n'est cir-
conscrit que parce que la nature en a elle-même posé les limites.
Je vous remets le traité de Campo-Formio ratifié par l'empe-
reur ; cette paix assure la liberté, la prospérité et la gloire de la
république. Lorsque le bonheur du peuple français sera assis sur
les meilleures luis organiques, l'Europe entière deviendra li-
bre. » — Barras, qui présidait le directoire, répondit au général.
En mêlant les éloges de l'armée d'Italie à ceux du grand capi-
taine , « la nature , dit-il , a épuisé toutes ses richesses pour le
créer. Bonaparte a médité ses conquêtes avec la pensée de So-
craie ; il a Réconcilié Thomme avec la guerre, x» Barras invitait
ensuite Bonaparte à aller planter l'étendard tricolore sur la
Tourde Londres. Cette partie de son discours exprimait la haine
la plus prononcée contre l'Angleterre, avec un faste de paroles
et de déclamations qui sentait le rhéteur, et convenait mal au
chef d'un gouvernement. Le général Joubert et le chef de bri*
gade Andréossy, présentes par le ministre de la guerre, reçu-
rent à leur tour les félicitations du directoire ; mais le véritable
sujet de tous les éloges , les triomphes de Bonaparte, remplis-
sait tous les cœurs. Le chef de l'armée de Sambr&et-Meuse, le
modeste Jourdan , que le nom de Fleurus immortalise , mit le
comble à cette espèce d'apothéose , en célébrant avec candeur la
gloire des soldats d'Italie, qui semblait pouvoir faire oublier la
sienne. — Le corps lé^slatif donna aussi une fêle au vain-
oueur de l'Autriche. Mais la plus brillante fut celle du ministre
des relations extérieures, Talleyrand. L'Institut choisit Bona-
parte pour remplacer Carnot , proscrit depuis peu. Le rovaliste
Bonald lui offrit son livre et le républicain David son pinceau.
Le peintre voulut le représenter à cheval au pont de Lodi ou
d'Arcole :Non, répondit Bonaparte, /y servais avec toute tar-
mée I Représentez-moi de sang-froid sur un cheval fougueux.
— Le directoire aurait voulu que Bonaparte retournât prendre
au congrès de Bastadt la conduite des négociations. Cependant
le général de l'armée d'Italie ne se disposait pas à laisser exiler,
dans une semblable mission, sa fortune et sa popularité. Nommé
au vain commandement d'une nouvelle armée , maisoccupé plus
3 ue jamais des moyens de faire agréer le projet qu'il avait conçu
epuis plusieurs moisd'uneexpédition en Egypte, Bonaparte pa'r»
tit avec éclat pour inspecter les trou pes qui occupaient, sous le nom
d'armée d'Ariffleterre, la Normandie, la Picardie et la Belgique.
De cette manière il trompait l'inquiète olnervation du cabinet de
I<ondres ; il tenait en échec cellede l'Europe, et procurait du repos
à la jalousie du directoire. On doit rapporter à cette excursion en
Belgique l'origine de ces grands établissements maritimes que
la h rancc lui a dus , et qui seuls auraient suffi pour illustrer son
règne. Bonaparte visiu Anvers : il dit lui-même que le canal de
Saint-Quentm , ouvert sous le consulat , fut un des résultats de
son voyage, et qu'il remarqua également alors la supériorité que
la marée donnait au port de Boulogne sur celui de Calais pour
une attaque contre rAiigleterre. — Cependant le directoire
mettait en mouvement deux armées : l'une marchait en Uelvé-
tie, pour rendre, disait-il, l'indépendance au pays de Vaud,
dont il dirigeait les mécontents, mais surtout afin de placer aussi
cette vieille république sous le niveau directorial ; l'autre mar-
chait à Bome, moins dans le dessein de punir les auteurs de la
mort du général Duphot , tué le 28 décembre dans une émeute
devant le palais et sous les yeux de Joseph Bonaparte , ambassa-
deur de France, qu'aûn de détruire le pouvoir du pape, dont la
conservation avait été vivement reprodiée au général en chef.
Dans le même temps, Bernadotte, ambassadeur de la républi-
que à Vienne , recevait un outrage qui le forçait à quitter cette
ville. Le directoire s'empressa de demander une réparation dont
Vuitimntmn fût la paix ou la guerre. C'était bien la guerre qu'il
BOWAVAVni.
(«)
déiinit ; et il n'y eut plof i douter de celle dispofHion quindy
•pfèt avoir appelé le général Bonaparte à on conseil rabitemenl
eomroqué pour délibérer fur celte affaire . il loi proposa de
prendre le commandement de l'armée d' A IleoM^. Bonaparte
rafoia : il voulait aller conquérir TEgyple. Le dn^ctoire y con-
aanlit enfin. Les préparatifa se firent en secret avec une activité
Incroyable. En même temps qu'il rassemblait des troupes, Bo-
naparte faisait nommer une commission savante de plus de cent
penonnes, afin de porter en Egypte la civilisation européenne.
Une année de 96,000 hommes s embarqua à Toulon le f 0 mai
1 798. En passant, Bonaparte se rendit maltrede Tllede Malte, qui
depuis 1590 appartenait à Tordre religieux et militaire de Saint-
Jean^de-iérosalem. Après avoir échappé par un rare bonheur à
la recherche des Anglais, la flotte française arriva le 30 juin en
vue d'Alevandrie d'Egypte. C'est alors que Bonaparte dévoila
le secret de l'expédition a son amu^. On débarque , et , mal^
quelque résistance, on se rend maître des forts et de la ville
a Alexandrie. Au milieu de souffrances inouïes, on se dirige sur
le Caire, capitalede l'Egypte. Les Mamelucks, milice ^erriére
Si dominait alors dans ce pays , sont battus près du village de
ebrebs. La merveilleuse batâUU de$ PyramitUê fut encore
plus glorieuse pour les Français. Ceux^ furent reçus dans les
murs du Caire. Les Mamelucks, avec leur chef Mourad-Bey,
s'étaient réfugiés dans la haute Egypte. Desaix fut chargé de (es
y poursuivre. Bientôt Bonaparte , par sa conduite pleine de pru-
dence et d'adresse, acquit un grand ascendant sur les Musul-
mans. La basse et la moyenne Egypte avaient été conquises
sans beaucoup de peine ; mais ce fut au milieu de ces belles espé-
rances qu'arriva la nouvelle de la plus terrible catastrophe : la
destruction de la flotte française par l'amiral Nelson , dans la
rade d'Aboukir. L'armée perdit par là un grand appui , et Bo-
naparte dut renoncer à l'espoir d assurer à jamais la puissance
française dans l'Orient par les résultats de l'expédition o'Egvpte.
Fendant oue la peste et l'ophtalmie affligeaient l'armée, Bona-
parte fonoait au Caire un InsiiM des sciences et arts , ou en-
crèrent les membres de l'Institut de France , les savants et ar-
tistes de la commission étrangers à ce corps , et plus tard les
officiers d'artillerie et d'état-major distingues par leurs connais-
sances. Il venait de célébrer l'anniversaire de rétablissement de
la république française, lorsque se répandit en Egypte la nou-
velle de la déclaration de guerre de la Turquie contre la France.
Le fanatisme , cette arme si terrible , fut employé avec succès,
et une révolte éclata au Caire. Elle dura trois jours, coûta la vie
au brave général Dupuy , et fut éiiergiquement réprimée par
Bonaparte. Celui-ci fortifia la capitale de l'Egypte, pour eu
faciliter la conservation. — H fallait occuper la nau te Egypte.
Desaix remporta sur les Mamelucks les rictoires décisives de
Sedhyman el de Sarohoud ; et , après avoir conquis la haute
Egypte, il s'occupa d'y or^îser I administration sur les bases
d'une équité qui le fit chérir des peuples conquis. — Le pacha
de Syrie, Achmei, aumommé Djezsard ou le Boucher , devait
diriger une armée ottomane contre les Français : on loi avait
promis de joindre l'Egypie à son gouvernement ; il commença
les hoslililâ. Bonaparte minit les forces dont il peut disposer ,
et mardie contre Achmet , après avoir pris toutes les mesures
nécessaires pour assurer la tranquillité de l'Egypte. Malgré les
privations qm l'armée eut à souffrir en traversant vingt-cim]
kenes de dâert , on força la place d'El-Arisch à capituler, puis
les Français entrèrent sans résistance à Gaza . ancienne capitale
de la Rawitine. Trois jours après ils étaient devant Jafla , l'an-
cienne ioppé. oui se rendit après une forte résistance , crudle-
■lent punie. Ce lut alors que la peste se manifesta avec plus d'in-
lensite, et que Bonaparte ftidans les hôpitaux de Jaflfa cette vi-
site héroïque qui four«H depuis à Gros un ma^ifique lakHeau.
— De laffa, le général en chef s'avança vers Saint-Xean d'Acre,
qui était le boulevard de la Syrie. Le siège de cette place fut
poussé avec vigueur, et les Français y essuyèrent de grandes
pertes, n fut un instant suspendu parce qu'une nombrrase ar-
mée ennemie approchait : efle fut vaincue par Kléfoer et Bona-
parte! la bataille du Mont-Tliabor. On revint ensuite ao siège
fie ftatnt^ean d'Acre. L'ennemi s'y défendit d'une manière
adniiralile; il ae livra sous les murs de cette place des combats
dignes des héros d'Homère. Enfin , Bonaparte leva le siège.
Après vingt^«inq kmrs de fatigues et de privations, l'armée ren-
tra au Caire. Quelqttes insurrections avaient éclaté dans la basse
Egypte ; Mourad-Bey et ses Mamelucks reparurent : Murât les
dispersa; une armée mwe débarqua à Aboukir; Bonaparte
marche contre eux et les nat complètement. Par cette victoire
l'Effyple est délivrée pour loustemps des agressions de la Forte,
et I armée française aflermée dans sa etmqoHt. — A l'époque du
reloar de Bonaparte à Paris y après l'inspection de l'améed* An-
gleterre, on l'avail, dans plusieurs réoiiiufis aecfèlo,
sollicité de se roettreâ la IMe d'une coospiratio» eaaire leéi-
rrctoire. Elle était formée par tous cmx dont la révohitîoa aviil
fait ou conservé la fortune, ou qui s'étaient placés à un rsng
élevé dans l'opinion par d'importants et glorienx services. Cette
question fut tugée alors, mais elle dut être ajournée. Fendant
le délai que Pafraire de Bemadolte apporta au départ de l'expé*
dition d'Egypte , Bonamrte répondita ceux qui le pressaient de
prendre la oirection du complot : c Les Français ne sont pas
encore assez malheoreux j ils ne sont que mécontents. On ma
dit de monter à cheval; sije le faisais, penonae ne voudrait ne
suivre : il faut partir, n On assure que Bonaparte termina la
dernière conférence sur le renversement du oirecloire par «s
mots : La poire fCeêt poê mûre. D voulait dire qu'il n'était pas
encore devenu assez nécessaire, assez grand pcmr réussir dans
cette entreprise. Voilà, si Ton en croit les rerits du temps, It
lEurope frappée d'un nouvel étoimement. D^ailleurs les jour-
naux qu'il venait de recevoir lui apprenaient que la FiaDoi
humiliée avait éprouvé des revers sur le Rhin , et des désastns
sur le théâtre on il fonda sa première gloire; que la nalioo fkinit
éclater son mécontentement, que le nom du vaioqiieur d'Ar-
éole, du pacificateur de Campio-Formio retentissait dans tons
les souvenirs et entrait dans toutes les espérances. D rit oue li
France avait enfin besoin de lui , et cette haute pensée le eéto^
mina à revenir brusquement dans sa patrie. H sTeflabargua se-
crètement, et le 33 août 1799 une proclamation instniint ^a^
mée de la nomination de Kléber au commandement génàiL
— L'impression que cette proclamation prodinsit sur les soldats
fut d'abord hostile contre le chef qui les abandonnait; mais leur
colère découvrit bientôt des motiu de s'apaiser dans le chdx de
son successeur. On ne peut s'expliquer par quel prodi^, du jour
où Bonaparte mit à la voile , jusqu'à son arrivée en France, la
mer se trouva libre pour le passage des quatre bâtiments qui le
portaient avec sa suite. Il ne s'embarqua*pourtant pas inco^ilo;
une corvette anglaise observa son départ. On la remarquait avec
inquiétude : « Ne craignez rien , s[ecrie Bonaparte , dous arri-
verons : la fortune ne nous a jamais abandonnés , nous arriva»
rons en dépit des Anglais. » La flotilleentfïle 4^ octobre dans
le port d' Ajaccio , où les vents contraires le retinrent sept joun.
Bonaparte y apprit en détail l'état de la France et celui de l'Eu-
rope;, et ces nouvelles lui rendirent ce retard insupportable.
Enfin , le 7, la flotille appareilla pour la France ; mais à la vue
des côtes parurent dix voiles anglaises. Le contre-amiral Gau-
theaume proposa de rirer de bord sur la Corse : a Non , lui dât
Bonaparte, cette manoravre nous conduirait en Angleterre: je
veux arriver en France, a Cette volonté le sauva. Le 9 odoon
(t7 vendémiaire an Tiff), de grand matin, les frégates mouO-
laient à Fréjus, après quarante et un jours de route sur une mer
sillonnée de vaisseaux ennemis. En un moment toute la rade
fut couverte de canots qui se dirigeaient vers Bonaparte. Le ^
néral Pere^fmont, commandant la côte, aborda le preimer.
Avant l'arrivée des prépof^ à la santé , il y avait en de nom-
breuses communications avec la terre. Comme il n'existait poiol
de malades à bord , et que, depuis plus de sept mois , la peA
avait cessé en Egypte , cette violation des règlements était peul>
être moins condamnable. Toutefois rien ne la justifie. M»s B»'
naparte était impatient de forcer le destin à se proiiODcer entrt
le directoire el lui. Le 18 brumaire eut bientôt lieu, et le di»
rectoire disparut devant le consulat. — (F. BRirVArnE [ dix-
huitj, Consulat, Empire FBAKÇAts , NAPOLÉoif. C'est sooi
ces oifTérents articles que nous compléterons cette importante
et immense biographie). Comte de Las Casbs.
BOHAPAETE (LeTIZIA), née EA9IOLINO ( f. LETIZI a).
BOKAPARTK (Joseph), un instant roi d'Espagne, frère atné
de Napoléon, né en 1768. Vivant encore, nous ne pouvons lui
consacrer d'article; il en est de même de Louis (ne en 1778),
3ui fut roi de Hollande, et de Jérôme (né en 1784), ancien r»
eWestphalie.
BONAPARTE (ElISA) (F. ElISA).
BONAPARTE (LuClEN) (F. CaNINO).
BONAPARTE (MaRIE-PaULINE) (F. BORGHÉSS].
BONAPARTE (MARUB-ANNUNaAINM]AROUNS) (V. CaRO-
UNE).
Bf» APARTE (JoSÉaPHINB) (F. J06ÊPBIMB. CSRSBltC»
sur cette fomîlle, les articles Beauharnais [Eugène «
Fbsch, Clart, etc.).
BOMAPARTE (Aboiipel bb) (f%r.), groupe de fims 4*»»
,1
(»)
mittkr é*Ût$ etd'eofiroo 100 lieues delûiig,fiiirUcèteB«rd-
ooestdelaNoavelle-HoUande, entre 15» 15' et i4<' 17' &0"de laii-
lode sud, et entre 141'' et 143° de lon^tude orientale. Découvert
par l)aii^r, cet archipel fut ensuite visité par Baudin, par Péron
ei par M. FreydneL Les lies» divisées en trois groupes» et dont
les principales sont celles de Ghampigny, d'Aroole» de Maret» de
rinstilut, sont désertes et d'un aspect sauvage; mais elles atti-
rent les navigateurs, à cause des poissons dont les eaux fburoiil-
leoty et à cause des mollusques, coquilla^ et tortues dont eUes
sont couYcrtes. Les Malais vont y recueillir les boloiburies, re-
cherchées par les Ghinob.
BOJKAFAmTB(lkiLV£ inb) ((^^oor. )»aa sud et an sud-ouest de la
Mouvelk-HoUande, sur la côte Napoléon, k l'entrée du goife est
«tuée nie de Lagnuige ; plssieurs bois» groupes d'Iles et ^a-
Uissemenls porteni les noms de fierthier » Cambaoérès» José-
phine, Léoben, etc....
BCMIAPASTÉB <6ela».)» s. f. genre de plantes de la Camille
ëes langales» toistnesdes beUundseos.
•OHAFAATiSMB {hiêL WMd.) » S. m. opîuion des bonapar-
BOHAPAvnsTB {ki9ê. wèod.), S. m. partisan de Bonaparte,
àa gouvernement de Bonaparte.
BONABD (leeknoQ, s. m. Dans les verreries c'est le nom de
roovertnre des arches.
BOiTAiiDi (Jean-Baptiste) , docteur en Sorbonne, né à Aix
en Provence. Il se distingua surtout par une grande érudition
bibliographique, (ai lié avec beaucoup de gens d'esprit dont il
mérita l'estime et l'amitié, et laissa eu manuscrit : 1** l'Histoire
d€s écrivains de la faculté de théologie de Paris; 2^ la Biblio-
ihéquedes écrivains de Provence; Z'^IHcUonnaire des écrivains
emonymu el pseudonyjnes, 11 est à regretter que ce savant et
cnrieux ouvrage n'ait point été imprimé; il eût» sinon rem-
placé, au moins redressé les erreurs et la partialité qui régnent
dans celui de Bakbiek (F. cet article). Bonardi publia aussi
quelques brochures sur des matières tl^logiques» et mourut à
Paris en 1756. L. F. G.
BOffABB {hist, nat.], s. m. espèce de taureau sauvage qui a
bs cornes recourbées en dedans et la crinière d'un cheval.
BONABEIXI BELLA BOTEBB (ou GoiDDBALnE), d'une
Emilie noble d*Ancône, naquit à IJrbin le 25 décembre 1563.
Le jeune Guidubalde annonça des dispositions précoces» et sou-
tint dès l'âge de douze ans une thèse de philosophie. Il per-
fectionna ses talents en Italie et en France. Le duc de Ferrare
le char|[ea de plusieurs négociations dans lesquelles il montra
son génie pour les affaires politiques. — Il parait que ses dispo-
sitions pour la poésie ne se déclarèrenL que très-tard. Cepen-
dant son premier essai, intitulé Ftlli di Scsro,favola pastorale
^kilis de Scyroijp lui mérita de suite un ranc distingué dans la
littérature italienne, et elle fut comparée au Pasiorfiiioei à VA'
wUnta. — c U y a peu de pastorales écrites avec plusde finesse
et de délicatesse, dit un sa^e critique; mais cette délicatesse Tè-
loigne du naturel, et la linesse le fait tomber dans le raffîne-
oemenLSes bergers sont des courtisans, ses bergères qudque-
Ibis des précieuses, et leurs entretiens des discours de ruelle. »
Les bibliophiles citent pour les meilleures et les plus jolies ali-
tions de celle pastorale, celle d'Elzévir, 1678, in-24, figures de
Leclerc, et celle de Glascow» 1765, in-8°. — L'académicien
Ginguené dit que nous en avons plusieurs traductions fran-
çaises, et il en nomme cinq : la première en prose par un ano-
nyme, Toulouse, 1624, in-S» ; la deuxième en vers, par Simon
Imcros de Péxenas, Paris , 1650 » in-l2 » et 1647, avec beaucoup
de corrections et de changements ; la troisième» par Pichon de
Dijon, 1651 ; la quatrième» aussi eu vers, par de Torchis » Paris»
iCi69, in-12 ; enbn la cinquième en prose» par Dubois de Saint-
Gelais, secrétaire de l'ac^émie de peinture» Bruxelles» 1707» 2
Tol. petit in-12. — On a encore de Bonarelli plusieurs discours
académiques. Il mourut à Fano, le 8 janvier 1608, d'une fièvre
brûlante qui l'enleva après deux mois de souifrances. L. F. G.
BOBABBLUL BELLA BOVËRE ^PftosFEM)» frère du précé-
dent, né en 1588. 11 reçut de son frère les premio^ éleoients
d'instruction, et fit sous ses yeux» à Ferrare, ses études et ses
tterdoes. Prosper se mit successivement au service de plusieurs
princes, fat agrégé à plusieurs académies» et laissa un grand nom-
bre de nièoei de théâtre qu'il avait composées pour les cours oà il
fat en la? eiir« N^ citesons : 1° Jl SoUmano » tra§edia, Venise,
1619 et 1604, iiHl2 ; Florence, avec des figures de Collot, 1620,
in-4% et réimprimé plusieurs fois. 2^ Imeneo , opéra teoira§i^
€û-€roka ptBUmrêUy iologne» 1641, in-8''. V" FidaUtsa, reék^fo^
iMroitf, Bologne, 1642, in-S^"; 1649, in-4''. 4» Trois comédies en
proM : QUÀktis§li feUei, l FuggiUvi amanii, et lo SpedtUe,
lfaoerata,1646» in-12. 5<* Mehdrawmi da reppreemUar si in
musiea , cioè : i*" fEsilio d'amore , 2» la Gioja M eieio^
y'tÂlessU, A!^l'Àiéefressadelmondo, &> rAntrodeifeterwMIL
&*aMeritosch£milo, IHl Fanêta, eioéilSoUimnamoraiê deiU
NotU, 8° la Vendetta d'aaufre, 9^ la PaxtiadrOrlando, Atk-
oûne, 1647» in-40; ep II Medoro ineoronaio, tramdia di lieta
fine , in-8''» sans date et sans nom de lieu ; 2* édition. Rome»
1645» in-df* ; 1° Poésies diverses, éparses dans divers recoeilsw
— Prosper Bonarelli n'a pas publié seulement des ouvrages fri-
voles ; on lui doit encore : l^ Letlere in varj generi a prindpieé
al tri., etc.» con aleune diseorsive intomo al primo lihro degti
Ànnaiidi Tacito, Bologne, 1656; Florence, 1641,in-4^ ^IMla
Fortuna d*Erosmando e Plorid'albs^ istoria, Bologne, 1641,
in-4<>. — 11 fonda » en 1624 , à Ancùne, sa patrie, où il s'étak
retiré» l'académie des Caliginosi, dont il fut élu président perpé-
tuel ; et il mourut dans celte ville le 9 mars 1659, âgé d'un peu
plus de soixante-dix ans. L. F. G.
BOBABELLl BELLA BOTEBE (PiERBE) » fils atné du COmtO
Prosper et neveu de Guidubalde. Né au sein des lettres » il sou-
tint ta réputation de sa famille. Après la mort de son père » ee
fui lui qm soutint à Ancùne l'académie des Caiiainosi; u cultiva
aossi la poésie dramatique» et on cite de lui : 1** Poésie drawniw»
Uche, doé : 1<> La Ninfa ritrosa, favola pastorale, ^ Il Cefah t
Proeri,wiêlodramwuiperinterme%zi,^^ll Val&re, melodramma
ailegûricot 4<* laProserpina,inelodramina, tPLa Debora, m»-
lodramtna saero; 2^ LOlmiro, regi-pastorede. Borne» 1665,
m-12; 1657, idem; 5^ Poésie lirieke, Ancône» 1651» in-4«;
4<* EHseoTsi academiei, Borne» 1658, in-t2. — Pierre BonarelK a
enoored'autres pièces qui sont restées inédites» et qui ne valent
probablemeoi pès la peine d'être citées. X. F. G.
BOXABOTA (botan.) , s. f. sorte de plantes qui ne paraît pas
avoir été régulièrement classée.
B0BABOTA (F. MlCHED-AlfGE).
BeiTASom (Jules)» aussi connu sous le nom de Jules Bo-
LOGNÈSE» peintre et graveur à l'eau-forte et au burin, naquit
à Bologne a la fin du xr* siècle et mourut à Bome vers 1564. U
fat élève» pour la peinture, de Laurent Sabbatini» et, pour
la j^ravure, il chercha à imiter la manière de Marc-Antoine
Baimomfi , et v réussit assez bien. Il a gravé d'après Baphaél»
Michel-Ange» Jules Bomain et autres maîtres les plus célèbres.
Cet artiste a aussi exécuté beaucoup de sujets d'après sa propre
imagination.
BOHASSB (gramm.), ad|. des deux genres. Simple et sans
aucune malice. On ne le dit guère que d'une personne de peu
d'esprit. 11 est familier.
BON ASUS {hisi. nat.)^ s. m. nom que certains auteurs ont
donné à l'aurochs ou bœuf sauvage.
BON ATI {botan,) 9 s. m. espèce d'arbrisseau des Indes» dont
le bois est très-amer.
BONATi , BONATO OU BONATTi ( Gui ) » astronome , ou pUi-
tôt astrologue florentin du xiii' siècle, fut en réputation dans
son temps, et en faveur auprès du comte de Montferrat, se
retira vers la fiu de sa vie chez les franciscains » et mourut en
l'année 1300. Ses ouvrages d'astrologie ont été recueillis par
Jacques Canterus» et imprimés sous le titre de Lt6er astrono^
mieus, parErard Batdolt» à Augsbourg» en 1491» in-4^
BONATI (TBÉonoiiE-MAXiiSE)» ué à Bondeuo, dans le Fo'-
rarais, en 1734» se fit recevoir docteur en médecine , en exerça
les fonctions tout en s'appliquant à l'étude des mathématiques.
Ce fut d'après son plan que 1 on commença le dessèchement des
marais Pontins. Ce fut lui qui réfuta les erreurs hydrauHques
de Genneté (F. ce nom), publiées à Paris en 1760. Napoléon
l'honora de sa faveur et de son estime. Bonali fui correspondant
de la première classe de llnstitut de France et de l'académie de
Londres. Il était perclus de tous ses menées» que les gouver-
nements de TEurope le consultaient encore sur des entreprises
relatives à la science de l'ingénieur. U mourut à Ferrare en
1820. Voidseséerits les plus estknés:l''JMM4Mr»(i/«sdinoflMlrte
délie acque ver la eiUa i dacalo di Ferrora» Bome» 1765;
2^ Projetlo ai divertire le ac^ue di Burana m Po aUa stêl^
lataj Ferrare» 1710 , in-fol. ; 3** Dell^ arte idrometricks ed u»
nuovo pendolo per trovar la scala deUs velaeiià d'tias aeqmm
currente, in-8°; 4» Nuova cwrva isocrona, Ferrare, 1807,
in-S*"; 5° Âleumsrifiessionicriiickê sài nuoviprincipi d^idtau^
lica di Bernard.
BONAVENTUBA (Fbédébic), eélèbre philosophe italiea^
naquit à Ancône en 1&55» perdit son père à Malte» dans mm
attaque foite par les Turcs» et fiut recueilli par le cardinal d'ihw
bin. Admis plus tard à la cour d'Urbin» frère dn cardinal
(F. ces noms), il y rendit de grands serviœsr U s'appliqua!
p^ u» QBsrr* sa^ . fax. «iLjopiK i uMt aaïaibt -l
auniir». .iiii u& muttCr failBr, 1:jiiii 0(
^ ^MbÊm. «e tTtiu«« a. |«riaileiiieii'. pom. qoeju-^gs»
La ar A 11» 1 1 cifïiNi'*! au'juiif wiranmnidUfc. ««iiMiÉipK ubni»
(ft iwiiii m- aiuMSM- à»Mi^ k» r^oniat» de roÉsOf a
. iiiitf* iaitit «tiU4i oam» l'tifitfre ôt âatBt-f imiou» a
^«t — AjiR» aiïur fimiMMkct yck vcox. il !■! «Bvpfr a Fir»
«lnJintftfi» , ia «sBaoàt a a
«^ «^x *i|m ' a|if»erai: iacBku a
t. -M Jij*»»sner>*Wgrieirat7flTarf MeTac ^ i». ftgiga a
1. !*;:«» c-tKfû es la &t«Hi
fjTV; i iica
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9* * ** -
qu •» uii a iiune âa«» Jt cii«««Hl «^JfmM Xrv-Crk -jBiv^'i
I ^u 91K- tnait^-^ânq ao^, le pape AAaaoiaîY- fV i ta. aiidraa
|sv aiuu» aun «tediuii. Ce ne fat <|«'aarâ a^uîr vfaie d aiMUr-
aaMl9 ia»i»y «I afvts avw prié aroeannful <fvl st^ mr. oi
naoe puar «lier à Kume. Sa présenoe éuh (TaataTi: pii» u^'vxt-
•an* *:!. Italw, qae l'urdre des franrîaraÎBf «naii «uurt "jnuiMt
yÊT ù« <tMii^n»»n*i> iiifcfriinft. Les vus lefi«i*!ii. )«(iir a mri *ire
%Mir-'«airj» . k» aulres deanodaient de^ adutr-itevauni. i c
«•jSi» 1/- Miancau lyiiêtal aevl pas phu lui pan. ol'i *^uum
'1^ J Ma «^ IrvTes ne
^Has aiiiiH ^ae iTtn. mi ^ im»» «-^ï'i
ie 9«a«era»:iB^ir 'j* * «irm* r pfv im
. T f«i aawt daa» ! E^rlâe 1- parcourai #9
avs
01.
*
w^ HaH^raMtf jHaBa9
Mir M piar iraao» yarU» t^ «M t«an|» • 9%r'K. 'ï vmr «^
« «^ «eUcM « Mavw.tii. mm. aaa«enr f «a* rraas^''^» jaaas' «
1/ icMirf- lu atfMf taawiatau vinr 111. uar «ai
»i4tf . MK j« jflatrv M» )M» ditticif^ 1 ^ ira a< jai' lr
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fa at I* O" jaaiiKa (* ai ianifaa qui ja|JJÛe traa haad
• taiamH: £■ f ^n â. & «»"wer aar b cbaire de
TiiÉiBir , aaeaafaage ot Lacée. <|ni prît leaav deCaéçÔR IL.
O amim t> *rjiuur iiha Ht r*niB|!aaacEs ^ bmi ^ Ibi ear^a
■L sm# ona iLfa', i ie awaiwiawi ca nénr taaq* tsvfivod'ft
rtr«ar c* Aiiam». p^*r «ntrr ecprrs €m\ 1 1 |<i!ii f< 4e se ifén
i l'a?» . a iaïaae Lo matoe» cuaf;pes de bai paner le <%a^cai
• ua oes itts^ la» maiMr'es ée ia «aaMaaiMMIe. Irpape
^ aK33 i^-aaoBie ^ tai *vtMaata ae ae pp^aw à paner vaai
M- nBcMF i.'ja'aai OB- acaii e*^ rtwniif. a Laaa paar la wcmmm
•.^r?rv «• ^l«^ Lain*^ — Tiac *? imaifti ■■! fae SdM ftiê»>
1, 41 gae Is pipes « ^BHaaieiÉ h
mau Cff 27«a»L nm: L aBOBÉa^^ «■RSir le T aai ISH , se
«le coiq r«ii^ <-»cqiia« de MÉsaiMeNAK aMcs aft des
br i-i:» K> fraro de la lÉi itaarti SaJal Am^
}« piaa i ' -u« OL pape A fift le paoaar dÊm^ de
païf m uanaa xcvc ^ ', .adorr ai«r «a , <l âî ma. WJaMBt
leï- 'ji^anu^ lae a • «crnr K U k«t» ûe M» zstMaBOBOÉi
ni. 1» aaane)»"?fsr. i *!.. — £aAa.*yâa<:pga»aarat ela
^ t» iKniuruif . kf ^kflui I i^-ÙM. caiïx^ercaKaaeBË aaïlade. Le ^Êft
tu «unIlu^•.n la— nrair ** :sar:rTsiif3tt de Teurâne fiaKSîaa,d
air'^ a ntir- , 7*rr-* ii* V^i-xi; jù , depaîfr pi^e mhb le aa
tn** lu !aiHau»» jttT fts^if î »\ a. 1413. Sue V W
in? Qsst iiir «ar- ■ "L^;«, rjaaae Rr V t an
Taianv- l' AoQn. m 1. asl■^ le» Kles de sa ôafla
tiur* u* loit^irirv iiir-«i:3^ «çrr^^ par aoa lakin imia Lt pcsie
«-vau: Ta%^ tt 1 ili; of 1 ; la 4 ««Sis «a fil lae praocana là
^•n pnrta qiaeiqii*^ r-*ar»tt*> A*^Mi>inai»dePifa,egaaMMût le
A*'àiti.2Ts viSles «al ama rie dJitrces de
Vjenft mm rirtrr de ^^ V, fiai achevée ca tan. EBe est
1^ vme Mntfts. sirs, ffVMK ^ driats. Oa a*^ traair
ir fr ■agamcîiflg aJdeimaiaesfMf away-de naiiUmae qa
arraç ^caarï daa$leleMps.1la> a aallepartaiK
'rr-r^ni? uns »iê%*sf^ |Acs dhîae et pte cspakie de camiuiit î
fine de bxîcaoede sesdaclBBrs, s eOe
âk«l oe^^aalpradakles sardes Ws
iffK ^.'aEr*^. ««ijf i f9:<"EarâHt à plasvaifte titre de karsveftoi,
cir ' ^s a aia pacraataae pro|ae, aae nupnete ^mt wnà. nt
^mr jijtfiatyj a*<r e^e, Li saiaèclè appMtieat à aotre w H|^.îi m»
«uiti^ MT» de aa MB aesoatqae de piles refirts de «oardst
j^ 'i^r'jas aae 1 cjKaacae nrecaaae. ua le aeai a la Kcm^ eir 9fs
•afr-amia «âaoBeat ailfar&. n> adMasapeaséecIdaasskMi
«'*> je ae «a» aaâ V €rèr<»e qâi ^aas rafil diiacgaw at aa\
aMilir ^M^aeses^ ia w« paar va» bîre rcp«er daas le calme
qoellei
il, car
plus in
aai qv
Ces denx grands hommes se rappelaient et meiiaient en pra-
tique ce célèbre adage de saint Augustin ; In neeettariU uni-
tôt, in iubiU Hberbu, inotnn^usearitas. Admis tnus les deux
à recevoir le boD net de docleurlemémejour, malgré la rivaliléde
leurs ordres, ils ne disputèrent que d'humilité en se cédant mu-
luelleinent le pas, jusqu'à ce qu'enfin l'obéissance obligeât saint
Thomas d'Aquin à se présenter le premier. Celait un beau
spectacle que celui de ces deux grands génies oubliant leur
science potirne se souvenir que des vertus qu'ils avaient promis
de pratiquer en pronongant leurs vœux. — a Saint Bonaven-
ture, dit un historien, emporta les regrets de tout le monde,
non-seulement pour sa doctrine, sa tendre éloquence et sa haute
vertu, mais ponr la douceur de son caractère et de ses maniè-
res, qui lui tenaient pour ainsi dire enchaînés les cœurs de tous
ceux qui Tavaicnl connu, a Luther lui-même en fiiU'élogeet
le nomme un homme excellent, prantanliÉtimut vit.
BONATBirrCHE DB SAINT-AMABLE (Lb PÈBE), carmc
déchalssé d'Aquitaine j publia, vers la Dn du xnr siècle, trois
vol. in-fulîo sur l'histoire ecclésiastique et civile de la province
du Limousin. Cet ouvrage est intitulé : La efedtiajntifarlfa/,
ou DéfeitK d« l'apoitolat de taint Martial et au(m contre Ui
eriH^uet de ee lentpi. Le premier volume parut à Clermont en
1676 : il contient l'histoire des saints du Limousin; le second et
le troisième volumes furent imprimés k Limoges en 1683 et
16S6, et renrerment VHittoiTe du Limotuin et les Annale* de
l4mogtt, avec h» antiquité* dé la province, et une Introduc-
tion concernant l'ital dei Gautei et di* Ûmouiin depuis Jutet
Cinr. Le troisième volume est le plus intéressant. Néanmoins
l'enseraUe de ce grand ouvrage manque de méthode et n'est
pas toujours exact, au dire des critiques; mais c'est le plus
grand corps d'histoire que nous ayons sur cette ancienne partie
de la France. — On cite encore un autre Bon aventure de Sis-
teroo, prédicateur capucin, qui a composé une Hietoire de la
ViHh it principauté i Orange , Avignon, 17it ,in-8'. Le pre-
mier volume, contenant cinq ditiertationt, est le seul qui ail
paru de cel ouvrage, qui devait avoir dix dissertations histo~
riqnés, chronologiques et critiques sur l'état ancien et moderne
de la ville et principaaic d'Orange. — 11 est bien à regretter que
l'auteur n'ait point terminé son ouvrage : il eût donné d'intéres-
sants détails sur cette célèbre principauté, et eût rendu ainsi un
véritable service à ceux qui s'occnpent de l'histoire générale.
BON AVEHTURE (Le PÈHE) [V- G(HAtJDEAC).
BOSAVESTOBE (Le BARON NicoLAs), légiste, naquit à
Thionvîlle le 7 octobre 17S1. Après avoir achevé de brilfantes
études, il se fit recevoir avocat, et en peu de temps acquit une
honorable répntation. Nommé d'abord membre dn conseil an-
liqne de Toamay en 1784 , il fut trois ans plus tard envoyé à
la Haye en qualité de plénipotentiaire pour y traiter de la paix
rompue parla révolution du Brabant. En 1797, le département
de la Dyle le nomma son représentant an conseil des cinq cents,
et le 6 juillet ISOÛ il devint juge i la cour d'appel delà Dyle,
et président dn tribunal criminel de Bruxelles. Ik 1804 à 1811,
l'empereur le fit d'abord chevalier, puis officier de la Légion
■l'honneur et baron; dés 1806 il était membre du conseil de
discipline et d'enseignement de l'école de droit de Bruxelles.
BienlAt il se retira i YvetLes, au milieu de ses immenses pro-
priétés, et y vécut heureux, partageant ses loisirs entre l'étude
qu'il n'abandonna jamais et les soins qu'exigeaient l'adminis-
tration et l'embellissement de ses domaines. Il mourut en 1831,
laissant une fortune de quatre millions. Plusieurs compositeurs
célèbres ont dédié leurs œuvres à Bonavenlure, comme à un des
premiers violoncellisles des Pays-Bas.
BONATiDics ou BONAviTi (Mabc-Maktib), professeurde
juniprodence APadoue.sa palne, où il mourut en 1589, âgé
«le ipiatre-vingt-dDuie ans. il a composé un grand nombre
•■'ouvrages, dont on tronve le catalogue dans V Hiiioria gym-
naiU Fatavihi de FapadopoU. Nous ne citerons que les princi-
paux : 1° Dialognt de coneûio, Venise, IMI , in-l"; 3° ^'-
lonu vtnrum ilbutrium giu vel Nn^MniM , ml jwr^ruden-
«ctenne, ara e metttert ette iraggoiio origine aat greeo , eom-
pitato da Bonavilta, colC attiitenta del profetiore di tingua
greea Ab. D. Marea Aurelio Marchi, dedicato a S. A. I. B.
tarchiduea Rainieri d' Auelria , vieeri del regno Lombardo-
FeneW, Milano, 1819-1821 , in-8".
BONAViSTA Igiogr.), tie considérable de t'océan Atlantique,
sous 16" 17' de latitude nord et 351° iO" de longitude; l'une de
celles du cap Vert, appartenant aux Portugais. Ceui-ci la dé-
couvrirent en 1450, et lui donnèrent ce nom, bien que, selon
Fosler.elle présente un aspect qui n'est rien moins cju'agréable.
Elle est située presque au centre du groupe, consiste en une
plaine qui s'élève en montagne vers le milieu, et compte environ
600 habitants, Portugais noirs, qui vivent de leurs chèvres, seuls
animaux domestiques qu'ils possèdent , mais plus encore de
poissons et de tortues. I« coton y vient sans culture; mais on le
néglige, ainsi que l'indigo et d autres productions. Elle a peu
d'eau et seulement deux rades : l'anglaise, qui est la meilleure,
et la portugaise, qui a l'avantage d'ôtre plus voisine du seul vil-
lage qui se trouve dans l'Ile.
BONAVOGLio (kitt.). On désigne par ce nom en Italie ceux
qui, pour de l'argent et à certaines conditions, s'engagent â
servir sur les galères, et qu'il faut distinguer des esclaves el des
forçais qui sont condamnés à ramer.
BONBALON (7, BOHBALON).
BOXBAXC, pierre blanche des carrières de Paris, propre à
faire des colonnes, etc.
BONBELLES [F. BOUBELLES).
BOKBETOC [giogr.], l'une des provinces en lesquelles est
divisée la grande Ile africaine de Madagascar. Elle s'étend sur la
côte occidentale, et on la connaît encore fort peu. A la Gn du der-
nier siècle, elle était gouvernée par une reine. La baie de Sainl-
Augusliu, située dans cette province, est de temps à autre visitée
par des navires marchands français et anglais de l'Ile Maurice el
de l'Ile Bourbon.
BONBON {gTamm.),s. m. expression enfantine qui a passé
dans te langage ordinaire pour designer diverses sucreries fabri-
Ï nées par le confiseur [F. ce mot j,el dont la variété est infinie,
antât ce sont d'élégantes cristallisations colorées de diverses
couleurs.et prenant mille formes ingénieuses el bizarres, tantùl
des liqueurs délicates contenues dans une friande enveloppe.
Ajoutei à cela le luxe et la recherche des papiers dans lesquels
on les enferme, accompagnés de vers ou de devises qu'on faisait
autrefois fabriquer au nulle, comme des épingles, el que, dans
ces derniers temps , on a eu le bon esprit de remplacer par des
extraits de nos meilleurs poètes, tant classiques que romanti-
ques. Le jour de l'an en France et la veille de Noël dans d'autres
pays sont le moment où il se débile le plus de bonbons. Plus
d'une fois il est arrivé que des substances minérales employées
pour colorer les bonbons ont produit de véritables empoisonne-
ments et appelé trop lard l'attention de l'aulorité.
BONBONNiÈBEfjrrammO, s. f. boite à bonbons. Figurément
et familièrement, c'eit uru bonbonnière, se dit d'une petite mai-
son arrangée avec beaucoup de propreté et de goût.
BONBONNtÈBE (teehnol.). C'est, en term. de carrouier. une
espèce de voiture, ainsi nommée parce qu'elle ressemble à une
bonbonnière.
BOKCEBF (Piebbb-François) , né veH 1 745 à Chasaulx en
Franche-Comté, fut d'atmrd avocat au parlement de Besancon,
et obtint ensuite une place dans les bureaux de Turgot. fl lit
imOTimeravecragrément de ce ministre, en 1776, sous le nom
de Francalen, un petit ouvrage sur It» Inconvénient* de* droits
féodaux, qui fut brûlé par arrêt du pariemenl , n'en fut que
plus connu, plus souvent réimprimé, et traduit en langues
etransères. Ce livre a servi de base aux décrets de rassemblée
constttuanle dn 4 aottt 178». La première édition, avec une
préface sur les destinées de cet écrit et des lettres de Voltaire y
relatives, est de 1791 . Lorsque Turgot quitta le ministère. Bon-
cerf se retira dans la vallée d'Auge en Normandie, els'j occupa
du dessèchement des marais^ sans arriver poortaut bien loin
(as)
^KSAM^
cm trtfaox. Phn tard il déviai MoréUire da duc d*Or-
lén». Lb 11 octoère 1790, eo qualité d*ofiioior iiMtoici()al de la
tOBMïHUtf de Parify il inslalla le Iribuoal civil dans le «éane
lacal ou le {MrieuAeul avait oondamné soo livre. A l'époque de
la terreuTi il lut traduit devant le tribunal révolutionnaire à
■aîsoB de ses préoédentes relations avec le duc d'Orléans, et ne
lai sauvé de la mon qu à la œ^iorité d'une voix. Cette nouvelle
pffftéo¥4io" Taffecta si profoudéiiieni qu'il mourut au com-
Menceoient de 1 année 1794. — Outre le livre que nous avons
Mentionné et an ouvrage sur k Demèckm^MiU du maruië de la
^iarmâméiê, qui le tit noamier «neiabre de la société d'agrioul-
teK de Paris, il a pnUié : l*^ an Mémoire couronné par Taca-
démie de CkÎÀloas-sur-Marne, en 17H4, sur cette questian :
Quêiiei S9ni let emk§e$ i€$,pUu ordinaires de C émigration des
r\êde ia campagne vers Us grandes villes^ M quels seraient
wwyens d'y remédier; 2:" Se la néoeseiéé et des moyene d'oe^
aaper avaniageasement tons les ouvriers, mémoire composé
|Mar ordre de l'assemblée nationale, 1789, in-S**; il a été réun-
primé ; S*' Moyens pour éteindre et méthode pour liquider les
éroUs féodaux, i7iH), in-8"; 4** Réponse à quelques calomnies,
1791, in-B"*; 5" La plus importante et la plus preuanie affaire,
<Hi La nécessité et les moyens de restaurer l agriculture et le
^tnnmerce, 1791, in-8''; 6» De linaUénabilité et de l'aliénation
ém douMine, 1790, in4^.
BOMGERF (Clauiie4oseph), littérateur, naquit en 1724 à
Cbasot en Franobe-Gomté. il était l'rère de Tavocal Boncerf, sur-
tout connu par un ouvrage sur iei inconvénietUs des droit* féo-
daiid». £utre dans l'état ecclésiastique, il fut remarqué par la
Boobe-Aymon, archevêque de Narbunne, qui le fil arcliidiacre et
dianoine de sa cathédrale. Boncerf s'aiiandonna dès lors tout en-
tier à ses études favorites, et pubha quelques ouvrages assez esti-
més. Il mourut le Sa janvier 1811 chez un de ses neveux qui Tavait
recueilli et caché pendant la tourmente révolutionnaire. On a de
lui : \^ le Citoyen zélé, il traite dans cet ouvrage le problème pro-
posé par l'Académie française, sur la multiplicité des académies
provinciales; '2f* le Vrai philosophe, ou t Application de la.philo^
eophie à ta vie morale et intellectuelle des sociétés : ce même
ouvrage contient une histoire remarquable et la réfutation du
pyrrhunisme tant ancien que moderne, Paris, 1752 ; H a reparu
«n 1767 sous le titre Système philosophique; V^ la Voétiq^e, ou
Efîîre à un poêle sur la poésie. On trouve deux petites pièces
de Tabbé Boncerf dans les tomes mii* et xiv* de V ÉSncyclopédie
de Guignes.
IPSNCIIAMIP (CHAnLBS-MELCHlOft-ARTHOA, GOim PB),
général vendéen , né dans l'Anjou en 1769 , d'une famille
noble, très-ancienne et très- considérée, fit ses premières armes
en Amérique ; à son retour en France, il entra comme capitaine
de grenadiers dans le régiment d'Aquitaine, qm était alors en
garnison à Landau ; en 1791, il donna sa démission, et se retira
étiez lui , au château de la Baronnière, près de Saint-Florent
(Maine-et-Loire). Pendant dix-huit mois il y resta iuactif,
gémissant du progrès des principes révolutionnaires, et ne pre-
nant aucune part aux affaires du moment. «^ Bien des gens ont
cru et vevilent encore faire croire que les 'soulèvements ven-
déens ont eu lieu à l'instigation des nobles et êtes prêtres. C'est
une erreur qu'il faut id rectifier. Ce qui a fait lever les paysans
du Poitou, de l'Anjou et de la Bretagne, c'est ta guerre faîte au
catholicisme. Si les prêtres n'avaient point été violentés dans
leur conscience par l'ordre de prêter serment à la constitution
dfile du dergé; si les églises n'avaient point été profanées et
piHées ) sil n'y avait eu qw des châteaux et des chaumières
incendiés, la guerre n'aurait point eu le caractère énergique et
tenace qne nous lui avons vu« Quand les aHoctâons et les croyan-
ces d'un peuple sont froissées et attaquées, et quand ce peuple
n'est point encore énervé par la corruption, il se lève pour gar-
dar ce qui le console , et défendre ce ^v'i^ adore. Oest là toute
Fbistoine de la guerre que Napoléon appelait «ne qmerre de
Snts, — a Après les Pâques , dit M""*" de la Rodiejacquelin
a ses mémoires , on songea (en 1792^ à Mre une nouvelle
révolte et â chsMer encore les rèpoblieains... aMMâ Us pofeems
voulurent se étonner des chefs phis importanu ; ils aUérent
dont les chàteoM^ dew^etnéer oac gemUishowymcs de se melire
à leur fête, M. d^filbéeélrit tranqailtement auprès desa femme,
qui veiMÎt d'aoeoucher , et il n'avait pris aucone part i la pre-
mière insurrection. M. de Bonchamp, qui était avec lui l'honime
le plus considéré du canton, ftrt entraîné de la même manière, d
-^ A cet appel qu'un lUMemblement de royalistes étaient Tenus
lai foire en armes , au diâteau de la Baronnière, le comte de
Boneharop répondit en allant rejoindre Cathalineaa et la Roche-
jacqnelin. — Let^iturier du petit hameau du Pin en Mauges ,
Jacques CatheHneau ,*fenatt «e s^emparer de la viMe de Beau-
préau ; c'est là que Boncharap rejoisptt la aofaadas
catholiques et royales. -^ Là, les trois «ouveaas ckeb oombi-*
nèrent entre eux leurs moyens d'attaque , et ne tardèrent pan
à preadre Bressaire , Thouars et Foatemy. fiaas oes lmlla»M
laits d'armes Bonctiamp avait sa bonne part de gkûre, Itenaie
conseil il était bon à écouter, et dans la bataille beau à vair I
Saumur , Angers tombèrent bientùt au poawok de eette armer
vendéenne, composée de paysan» armés de bâtons, de fourcJuta
et deoiauvais fusils de chasse. A la prise de Sauesar, Benobai^p
fut atteint d'un coup de feu. Quand Nantes fut sm: le pointd'élae
pris par les armées réunies de Cathelineau et de Charrette» Baa
champ eut encore le coude fracassé , et cette blessure devînt
assea grave pour Tempécher durant plusieurs semaines de ^eosb-
battre. Pendant son éloignement» on nomma un généwalisilmr •
et cotte pesante charge fut donnée au marquis d'Ëlhée. — Mal-
gré leur éche(f devant Nantes , les Vendéens faisaient peur à ia
république, qui envoyait contre eux armée sur armée. Chanellc
et les siens furent alors forcés de se replier sur la petite mîère
de la Sèvre, et de venir ainsi s'appuyer sur la gfranoe arméeme
commandaient Boncharap, Talmont, la Bocbâaequelin«tdVl-
bcc; Cathelineau avait été blessé à mort lors derattaque de Nan-
tes. -- L'armée républicaine, plus nombreuse, plus animée qtie
jamais contre les Vendéens, approchait ; cette année, tarnaiii«
mée l'armée de Mayence, avait un grand renom ; on la disaéiMi-
viudble. Les paysans^soldats n'en eurent pas^tear, eti'aUendî-
rent. Bonchamp, encore souffrant et le bras en éobatpe, voulant
avoir sa part du danger , arriva aux champs de Toribu avec si
division, et contribua {[randement au saeces inetpéfé de la ba-
taille. — Ce qui restait de Tannée de Mayoïee s'avançait du
côté de Mortagne. Lescure livra bataille aux républicains dans
les environs de la Tremblaie, sans attendre le corps de Bon-
champ. Il fut victime de cette imprudence et reçut là le «onp
de la mort. Après ce succès, les Magenfoie uMachèreiitaHr
Chollet et le pnreat. Dans cette affaire , Bonchamp ^^vemaat
blessé compnt tout de suite le danger qui menaçait la ^[vande
armée. Pour s'y soustraire, il proposa de .passer la Loire et d^J-
ier se joindre de l'antre côte du fleuve aux Bretons piètsé Je
lever et à combattre. — Nous croyons que oefut là une lat^
inspiration ; la Vendée n'était invincible que sur son pM|»e
territoire. — Le passage de la Loire fat vésatau Vaici
comme Chateaubriand le raconte : et Cependant celle armée de
la haute Vendée , jadis si brillante , maintoiant si analhea-
reuse, se trouvait resserrée entre la Loire et six armées républi-
caines qui la poursuivaient pour la première fok; une sorte de
terreur s'empara des paysans ; ils apereevaient les flamoMa ,
qui embrasaient leurs chaumières et qui s'approchaient peu â
peu ; ils entendaient les cris des femmes, des vieillards, des «n-
fants : Us ne virent de salut que dans le passage du fleuve. Bu
vain les officiers voulurent les retenir ; en vain ia Rochcjaoque-
lin versa des pleurs de rage : il fallut suivre une impulsion que
rien ne pouvait arrêter ; vmgt mauvais bateaux servirent à trant-
porter sur l'autre rive de la Loire la fortune de la monarchie. •—
On fit alors le dénombrement de l'armée , elle se trouva ré*
duite à 30,000 soldats; elle avait encore 24 pièces de canon,
mais elle commençait à manquer de nmnitions et de cartou-
ches. — La Rochejacquelin fut élu généralissime; il avait à
pdne vingt et un ans : il y a des moments , dans l'histoire des
hommes, où la puissance appartient au génie. Lorsque le plan de
campagne fut arrêté devant Bonchamp qui touchait à la BMirt ,
lorsqu'il fut décidé que l'on se porterait sur ^Rennes , l'armée
leva ses tentes. L'avant^garde était composée de f V^ lantas-
sins, soutenus de 12 pièces de canon ; les mdlleurs soldats et
presque toute la cavalerie formaient rarrière^garde ; entre «es
deax corps, cheminait un troupeau de iemnics, d'enlaais et
de vidllards, qui s'élevait à plus de 50,000 1 L^anden généralis-
sime M. de Lescure était porté mourant au milieu de cette
foule en larmes qu'il éclairait encore de ses conseils et conso-
lait par sa pieuse résignation. La Rochekcqaelin , qui coai^
taitmoins d années et plus de combats ou Alexandre, paraissait
à la tôte de l'armée monté sur un cheval blanc, qae les naysans
avaient surnommé le Daim, à cause de sa vitesse ; un drapeau
blanc en lambeaux guidait les tr.bus de saint Loaia , comuM
iadis l'arche sainte conduisait dans le désert le peuple fidèle.
Ainsi, tandis que la Vendée brûlait derrière aux, s'avançaient,
avec leurs familles et leurs autds, ces vaillants ftanjgns sans
patrie au milieu de leur patrie ; ils appelaient leur nu , et a'é-
tttent entendus que de leur Dieu, a — Ce paasaae de la Loire
s'eflectuait le 16 octobre 1703, le même jour où la tète de Ma-
rie-Antoinette tombait sous le fer delà goillotine. — Avant de
deacendre des hauteurs de Saint-Fforent pour traverser le
fleuve, quelques Vendéens eaaipérés voulaient ae aanger de
(»)
BO)W#.
levr HMlëau » de leiir rnMe, 4e Iran réeoltet, et \mm cbm»
nièrts pédvites en cendics » en ftioMit périr dnq «u six mille
prisoBBÎen réwibHcaiiis wlasséf dans la vieille égHie de Tab-
Daye... Déjà des torches étaient allumées pour mettre le fen à
réjilise; des cria de venfeaiice, des aienaces de mort reteotîs-
taifot... BoDcbamp Biounnt les entend , se (ait porter sur la
pUce ea fiice de Fabbaye , el crie: firdct/ Gràcê aux prisaà^
ntêfê ! tiomekamplÊveul, Bonckam^ tordamnël -*- Toute dé*
IkillaDle qii*étaît cette voix , elle fut écoutée; ks torches fureat
éteintes, les vengeances apaisées, et les prisonniers républicains
sauvés 1 — < Aprâ avoir ainsi obtenu le salut de tant de Fran-
çus, Boiicfaaaip porté sur un brancard fut placé sur un des ba-
teaux que les Vendéens s'étaient procurés ; il était si faible, qu'il
ne put traverser tout le fleuve, on Tarrèta à moitié de la Loire,
à une de nommée aujourd'hui Millérye , et qui s*e$t ancienne-
meut appelée ia bataUUuêe. De celte fie , les restes du général
vendéen forent religieusement portés au cimetière des Vara-
des ; Os Y sont restés pendant plus de vingt ans. Sous la restau*
ration, ils fureut exhumés par son gendre le comte de Bouille
et plusieurs de ses anciens compagnons d*armes et transportés
dans réélise de Saint-Florent. Ainsi le général vendéen dort
ai^urdiiui à Teodroit même de sa belle action. — Un beau
monunsent, dû au ciseau du statuaire David « s*élève sur ce qui
reste de fionchamp. — On le voit couché sur un brancard ,
étendant les bras pour arrêter ceux de ses soldats qu'anime la
▼engeance. Sa bouche est entr*ouverte, et Ton crott, en r^r-
dant cette belle statue, entendre encore ces mots : Grâce!
Otàee mux priiomuient Bamehamp 1$ veui, Bonchamp for-
ifoiiiif. Madame la dauphine , fille de Louis XVI , et madame
duchesse de Berry sont allées s'agenouiller devant ce nK>nu*
ment« — Quelque temps après la mort du comte de Bonchamp,
sa veuve fut condamnée à mort par le comité révolutionnaire de
liantes. Un négociant de cette ville, M. Haudaudine, un des
républicains renfermés dans l'église de Saint-Floreut, vint plai-
der sa cause j» et dit qu'il serait aussi ingrat qu'injuste de faire
périr la veuve de l'homme qui , par sa dernière parole , avait
sauvé 5,000 soldats de la république. ^ Cette fois , le terrible
tribunal fut juste, madame de Bonchamp fût sauvée.
V. Walsh.
BOiM:HREnEiv(/iorlic.), s. m. excellente poire d'hiver, que
lesFrançab importèrent d'Italie, sousJe règne de Charles Yul.
Pline ea parle dans son \y* livre.
BONOARio (Marc-Antoinb), littérateur iuliendu xvi* siè-
cle. U naquit le 9 février 1556 , au village d'Aadria , et fut élève
du savant Marf>-ABtoiBe Muret , directeur et professeur de
belles-letires au séminaire de Pérouse. C'est ce qui a fait dire à
quelques critiques : « Murito fut son maître, et ce fut de lui
qu'il reçut cette manière délicate ei facile de s'exprimer qui fut
le prinapal caractère de les muvrtê, » Tous les ouvrages de
Bonciario soat écrits en latin : il est surprenant que malgré des
inirmités et la cécité qui l'atteignirent de bonne heure, il ait
pu oompofVBr tant de livres, et les soigner autant qu'il l'a fait pour
h eempositiûB et le style. Voici les titres des principaux : t*"
Grmmwuaiea, Permise, 1595, 1600, 1601, 1630, in-a»; ^
Bpiêêotm, In XII Ubre$ éwUm, Pérouse, 1605, 1604, 1613,
1615, in-9»; S» SêrophidM lib, m « aliaqnepiapomaia, Pé-
ronie^ 1606, in-19. Ce poflme intitulé Séraphis est en l'honneur
de samt François d'Assise; éP Id^ia ei aketmrum epiêiolar-
mm ctniuria «•««, eutii decurHê «fuafriu, Pérouse, 1607,
iUf-lS; Sf" Opmeuia dêcmiÊ varU ar§uwunH ^ Pérouse, 1607,
inr-12 ; 6* B^Mieuê , iiv9 dt hdteiapoe$idimlo§uê , Pérouse,
1607, in-a«; 1605, in<^; 7» rrtiiiiip4ii« mk^uHuê, tiGtde
namUiê Ptrmim irwMlûHê, Hbri et, Pérouse, 1610, in-l2. —
Bonciario atvait un» grande réputation ; aussi lui fit-en des pro-
positions avantageuses des univ ersttës de Bologne et de Pise. Il
parait mène que ratebevéque de Milan , l'illuslre saînt Char*
ki Bonomée, aurait vtmïvk lui confier la garda de la bibliothè-
que AnbroisiftnBe; mais il fui abligé de refiMer cet honneur à
caustdesa cédté. Il mmiuI le 9 janvier 1610, igé de 61 ans.
L.F.G.
BOiicONi€A (géog. anc.) , lieu de la Gaule dan» la prcnière
Germanie, chez les Caracates, i l'est, sur la cive mnehc du
Rhin , près de Vendroit où il re^pit le Maenus, au nord de Bor-
betomagui. Ces! aiypurdhui Oppenhein.
BttstemB (5oi.), s. m. espèce de jolit petite plante ém genre
nea nareisMiw
BOMGOEB (Thomas), docteur en philosophie, en médecineel
I droit , du itii« siècle , agrégé à funiversité éa Mafias, est
avienr d*un oavra§a sur une maladie épidéroiqna : iW pipU"
aHM^v^t nê^iUuimam urbfm HeaaçUm ae ictum fer$ r^
ynuns vtœanÊ$ „ 9on««7«M»> Impies, 1622, in-^**.
BOXD (fram.), le saut que bài un ballon, une balle on tout
autre corps spbérique aprâ sa ebule en se recevant, par Teffiet de
saproBM élasticité. ÀHenêre ia bulle aubond, sedit au propie
d'une Dalle cnie le joumu' attend pour la rdancer au moment où
elle hondîL Ftendtt la ballâ mu bomd , c'est, au figuré, saisir 4
propos et vivement une oooaaioa. Prendre la baUe enire beud
eê flotée , c'est faire une action, une démarcbe, de teUe sorte
que lenftée pins M ou plus tani, elle eùi pu manquer. Void
encore quelques exempfes de ee mot employé daas une accep-
tion proverbiale et figurée : Obieuir uue grâce , urne favemr ImM
dêbmUlpÊêdev9iée»taUraperêuirebondeé volée, c'est l'ob-
tenir peur avoir usé d'une conjoncture iavorable. jFoIre tuif
choâe tami de bond fue de volée . c'est la Uire comme l'on peut»
c'est-à-dire d'une manière ou d'une autre. Ne prendre la ballf^
gu'am second 5ond, c'est dire qu'on a laissé passer une pre*
nâère œcasion de réussir dans une affaire. Au Jeu de paume»
faire faux bond , c'est lorsque la balle ne tombe jpjàs dans la di*
rection de l'angle prévi\, ou qu'elle fait, par l'occasion d'un corpp
étranger ou de tout autre erepôchement, un aiiglede céOexion
autre que celui qu'elle aurait où faire naturellement. Faire (amm
bond à quelqu'un , veut dire au figuré, manquer à un eqgage*-
ment contracté , fure défaut à une obli^ion ou simplement à
sa parole. — Bœin indique aussi l'action d'une personne eu
d'un animal pour s'enlever brusquement de terre, soit que le
saut ait lieu de bas en haut pour laisser choir le corps à la nkème
place, aeit qu'il ae laue en avant pour franchir un obstacle on
seulement un certain espace. On oUiCeekevalafaii un bond;
et d'une personne , ou'fu Irots bonds elle fui au bas de l'esea^
lier. Au ^^nré, ÉTaihr que par sauis ei par bonds , c'est pwler
ou écrire par boutade , sans réflexion suivie et d'après Tinspira»
tion souvent déréglée du mement.
B»NB (Jean) , né en Angleterre, dans le comté de Sanerset,
en 1550, ftit nommé, en 4579, recteur de Téoele gratuite de
TaunloH. Api^ avoir consacré |àus de vingt ans à rmstruction
publique, il quitta cette carrière, et exerça la médecine. L'édfr-
tien annotéea'Horaoe qu'il a donnécà Londres en 1606 n'a pas
une grande valeur, et pourtant elle a été plus de cinquante rois
réimprimée, entre autres avec des améliorations de M. Achain-
tre , en 1806. Bond a fait sur Perse le même travail que sur Bf>>
race , mais avec beaucoup moins de succès. — 11 y a eu d'autm
écrivains du ménw nom , mais il est inutile de les asention--
ner ici.
BONBA (bol,) , s. m. le plus gros et le plus haut arbre d'Afri*
que , celui avec lequel on fait des canots d^une grandeur extraor-
dinaire.
BONDAM (Pierbe) , né à Campen en 17Yr, fut successive-
ment professeur dans les écoles de Campen et de Zutphen et à
l'université de Hardenrick, et passa , en «775, à celle d'Utrerfat.
Son premier ouvrage, qui parut à Franecker en 1746 , est inti-
tulé : Spécimen animai. erUie. ad hea qumdom juris civiUls
depravata. Il publia ensuite deux dissertations, Tune De Un-
guœ grœem cognilione jurisconsuito neeessaria , Zutphen ,
1755, in-4«; l'autre, Pro Gracis jnris inietpretibus ^ 1765,
in-4«; et quatre harangues académiques, en 1769, 75, 78 et
79. Nous ne nierons que la dernière , cpii traite de l'union des
grovinces en 1579 : elle est accompagnée de notes historiques.
k)ndam a donné en hollandais un recueil des chartes des ducs de
Gueldre, Utrecht , 1783, 89 et 95, in-fd. Il ne faut pas oublier
ses deux livres intitulés farim kcHones ; il y corrige , sok par
conjecture , soit avec le seconrs des manuscrits, un grand nom-
bre de passages dansles jnrisconsulteset les littérateurs ^ciens.
Bbndam est mort en 1800.
BOYBAS {hisl. mod. )f s. m. pi. cevx qui, chei certains
sauvages , composent une liqueur pour servir à faire subir des
épreuves dan^ certains cas.
BONDE {hydrauL}^ s. f. pièce de bois qui, étant baissée ou
haussée , sert à retenir ou à lâcher Tean d'un étang. — Au fi-
guré et familièrement , lâcher la bonde à ses larmes , à ses
plainles , à sa colère , etc. , c*est leur donner un libre cours.
BGK0B {iecknol.)^ s. f. trou rond fait à un tonneau pour ver-
ser la liqueur dedans. U se dit également du tampon de bois qui
sert à boucher ce trou. Jkos cette acception on dit mieux 6on-
don(F.ceiDot).
BtWPB (GesTATE. COMTE DE), sénateur de Suède, îte
d'une fenûHaqoi adonaé plusieurs^ rois à ce pajs. Il naquit à
S4acklK)lmen I68a, et parvint asseï jeuneà la dignité de séna-
teur. Une grande assiaiuté à l'étude et des voyases dans les
principaux pays de l'Europe lui avaient fait acquérir de vastes
»0!n»i. (
oonnaissam^; il était versé dans la théotogte, la chimie t Phis-
lûire et les aniiqaités. Les savants honoraient en loi on prolee-
tear lélé et génAreax. U fut longtemps chanceKer de l'université
d*Upsal et président de la société littéraire établie dans la
même ville. Sorti da sénat pendant les troubles de la diète de
t75Hy il y rentra en 1760. 11 mourut en 1764. On a de lui plu-
sieurs ouvrages dans lesquels il émet des opinions singulières
sur Torigine des peuples an Nord , et en particulier des Finnois^
qu*il Cait descendre des dix tribus diM)ersées d'Israël. Il a laissé
en manuscrit des Mémoirtê êur la i^Me pendant le repu 4$
Frédéric l'^ On en a publié un extrait en 1779.
mONWRLMOTW {V. BUONDELMOXTE).
BOMBELOM {géog.) , une des dnq provinces du royaume de
8iam, dans l'Inde ultérieure , entre Ligor et Trin^mo. Elle
comprend aussi Tlle fertile de Tantabm, séparée du continent
par un large canal. Elle fournit à l'exportation du riz , du poivre,
des bois de construction et de Tivoire; b plupart des habitants
sont des Malais» qui y ont formé un Etat à part et indépendant.
La capitale est BoHDELOiVy ville située sur les bords d une pe-
tite rivière.
BOSIDETT (mffih, ind.), radjah de la race des enfants du So-
leil, fils de Raçavarten» épousa Koudrad, et en eut Trounaven-
dou et Eilll , qui depuis fut la femme de Vadrvaçou.
BOlVDEJf (géog,). C'est un écudi fameux qui se trouve dans le
golfe de Botnnie , qui se présente de loin comme un grand châ-
teau bien bâti , et qui de près n'est qu'un assemblage de ro-
chers.
B05DER (mar.) , v. a. remplir un bâtiment autant qu'il est
possible. — Un navire bondé de marehandiseê.
BOlVDl (Clèmekt)» poëte italien , naquit en I74i , à Mezzano
Superiore» territoire de Parme. Il fut d'abord professeur de lit-
térature dans la compagnie de Jésus , et déplora plus tard la
suppression de cet ordre fameux dans un eanxone ( Lucques,
1778) dont les allusions lui attirèrent la malvdllabce de la
cour d'Espagne y qui avait provoqué de tout son pouvoir la
bulle de suppression. Forcé d'abcm de chercher un refuge
dans le Tyrol autrichien , Bondi revint plus tard habiter Venise,
d'où il passa â Blantooe, appelé par la Camille Zanardi qui lui
confia la conservation de son importante bibliothèque. Bondi
vécut là au milieu de littérateurs estimés et de savants câè-
bres. Il y fonda une espèce d'académie où se réunissaient ces
hauts perM>nnages, et dont il a publié comme les mémoires dans
son potae, le CanvenaxiimS (1783). BieotM il se rendit â Mi-
lan , sur rin«itatioo du bailli Valentini , qui le présenta à l'ar-
chiduc Ferdinand, goovemeor de Lorobardie. La femme de
rarchiduc, Béatris a Este , goûta surtout et ses manières et ses
taJeots. Après b conquête de l'Italie par les armées françaises f
Bomk «ial refrosvcr soo proCedeur a Brann , et il devint bi-
UioUiécaire de TanMâmt, La princesse Marie-Louise eut sou-
vent reeoon a«x sages conseils de Bondi, et lorsqu'elle fut im-
pératrice, elle te fixa près d'elle comme professeur de littérature
et d'histoire. Bondi moarut quelques années après la princesse,
le 31 juin 18il. Il était âgé de 74 ans. 11 fut enterré dans la
même église' que Métastase, dont il s'est montré souvent le
digne rival. Sensible comme lui, mélancolique narfois, Bondi
n'est cependant ni si gradeux ni si touchant. On ne retrouve
pas dans ce dernier ces tendres et vagues rêveries qui nous char-
ment dans Métastase , cette expression si poétique de suaves
illusions. Il est plus vrai quelquefois , disons le enfin , souvent
plus maniéré, plus lourd. Bondi s'est fait connaître comme poëte
original et comme traducteur. Il a publié t** les Bucoliques et
les Qéorgiqu€s de Virgile, traduites en vers italiens , Parme,
1790 ;^rEii^itff, Parme, 1797; Mibn, 1804; \es Métamor-
pkosei d'Onde; A'* plusieurs réimpressions de YÀlhalie de Ra-
dne. On regarde la traduction des Géorgiques comme le chef-
d'œuvre de Bondi, et son Enéide a surtout le mérite d'une re-
marq jable fidélité. Les Italiens le procbment supérieur à Dc-
iille , qui du reste dans son poème de la Conversation a imité
souvent le Conversazioni de Bondi. Ce dernier ouvrage est le
plus important qu'ait écrit le po^le italien. On a de lui : i'*PelUê
Poèmes {PoewieUi e varie riwU)^ Venise, 1785, 1799. Dans ce
recudl se trouvent VÀâinala ou Eloge des Ânes, et ce canzone
qui souleva contre lui le ressentiment de la cour d'Espagne et
Îui commence par ces mots : Tirse,fni sproni invano; 2^
^oésies, Nice, 1793; 3" la Journée champêtre, 1793; 4P six
CanUUs, Parme, Bodoni. 1794; 5<> U Mariage, ibid. , 1794 ;
fPk Bonheur, poème en deux chants, Mibn, 1797; V Poésies
diverses, Pis^, et dans le Parnasse Italien, 1806; 8<» deux
Elégies, V«>nise. 1H16; 9^ Sentences ^ Proverbes, Epigrammes
et Apoloaues , Vienne, 1814 ; Mibn , 1817. On a deux éditions
prindpaM» de ses ouvrages réunis: Tune de Venise, 1798,
)
1801 , 7 1x4. iA-8«, et fautze qui contient ses oeuvres corn-
plèles etesi dédiée à rardiidnchesse Mari^Béatrix d'Esté, a été
publiéeâ Viemie, en 1808, sous le titre de Poéeie, éditioD de
luxe, S vol. petit in-lo.
BOX-iHEC (tenfth.) , eu btin bonus deus, et en grec Xy^ty,
eicç, dieu des Aradiens , ayant un temple sur le chemin du M^-
nale. Ce nom rappelle et I Agatbodémon égyptien et l'Orrooid
persan, et tous les dieux bons, principes de toutes les mytholo-
gies du monde. Plusieurs mythographes veulent que c'ait ét^
Jupiter.
BOHDIEC [technol*), s. m. gros coin dont se servent les sdeun
de long pour élever ou déranger les pièces de bob qu'ils vont
scier.
BOXDIOLI (PiERBE-ANTOifŒ), médecin et physicien, naquit
a G)rfou en 1765. Après avoir fait , dans l'Ile , quelques étades
superfidelles de b httérature italienne et surtout de b poésie,
il rint à l'université de Padoue pour y étudier les sciences, ely
fit, dit- on, de si rapides progrès, que l'académie lui consacra
quelques séances particulières pour entendre b lecture de tnà
mémoires composes lorsqu'à peine il venait d'achever ses cours.
compose
tbéorie nouvelle du son, basée sur la structure du cerveau. Reçu
docteur en 1789 , il attira sur lui l'attention et l'estime des sa-
vants les plus célèbres de celte époq^ue, en lisant. Tannée sau-
vante, à l'académie un Quatrième mémoire où il expliquait le
giénomène des aurores Doréales. Toalda et Alexandre VoltaW
licitèrent, et ce dernier fit imprimer l'opuscule, enrichi de notes,
dans le tome 1''' du Giomale fisico^medieo de Brugnatelli.
Plusieurs années après^ Bondioli présenta un second et dernier
mémoire sur cette matière, à la société italienne qui le publia
dans le recueil de ses actes : on le retrouve au tome ix. Depub
longtemps rien ne pouvait plus le distraire de ses études (béo-
riques et pratiques de la médecine : il rivait à Venise, lorsque
appelé par le gouverneur de Montana, pour venir combattre une
épidémie qui désobit l'Istrie, il acheva par d'éclatants succès
une réputation déjà si bien commencée : mais en butte dès lors à
b haine blouse de tous ses confrères, il partit pour G)nstantino-
ple avec le Baile de Venise, y exer^ quelque temps sa profession,
et revint bientôt dans sa patne que les Français venaient
d'occuper pour travailler à son affranchissement. Il fit de vains
eflbrts pour arriver à ce noble but, et lors de l'évacuation , il
suirit le corps expéditionnaire français et rint à Paris, où il fat
reçu comme un bon dtoven malheureux et comme un savant
distin^é. Après la bataille de Marengo, il serrit dans l'arméf
d'Italie en Qualité de médecin militaire, et en 1803 fut nommé
professeur de matière médicale à l'université de Bologne. Ses
succès dans cette carrière nouvelle lui ouvrirent les portes de la
société italienne des sciences, et en récompense de ses serricesil
fut décoré de l'ordre de b couronne de fer. Nommé professeur
de clinique à la réorganisation de l'université de Padoue, en 1806,
il développa les principes d'un nouveau mode de traitement des
fièvres et des inflammations, s'appliquant à signaler et à détrurrr
les longues erreurs de la méthode ancienne. U était depuis Ir
mois d^vril 1808 à Bologne où il était venu s'associer aux tra-
vaux scientifiques du collège des Dotti, lorsqu'il j mourut le i*
septembre de la même année, à l'âge de quarante-trois ans
Des les premiers symptômes de b maladie qui l'enleva, il en
avait prévu les funestes effets, et s'était préparé à ce voya|||r
dont on ne rerient pas. Ses manuscrits furent brûlés : il l'avait
lui-même ordonné par une clause particulière de son testa-
ment. Outre les mémoires que nous avons cités plus haut, on i
de Bondioli des opuscules anatomiques : SuIÉb vaginali tff'
ltff<teo/o, Vicence, 1789, et Padoue , 1790. Dans le recueil de U
société italienne : Ricerchesopra la forme par tieolari délie malelr
tie uninersaliet Memoriadelt asione irritativa. Parmi ses ma-
nuscrits se trouvaient un Traité des maladies contagieuses, oa
des maladies inflammatoires : un Mémoire sur la nature et
l'air et les maladies dominantes dans Vlstrie; un autre sur U
distension organique, etc
BONDIR {gram,), faire un ou plusieurs bonds. Ce mot si^iiv
sauter, soit en pariant de certains animaux, soit même à l'égard
des personnes. On dit au figuré : Cela fait bondir le cœur, pour
exprimer le drâoût qu'une chose inspire. '— BoNDfssAivT ,
AiVTB, qui bonoit. On dit : lee agneaux bondissants, — Bo^-
DISSBMENT ; c'est l'action de ce qui bondit.
BOMDOli (tedinol.), s. m. morceau de bois court et cyHodiv
que avec lequel on bouciie b bonde d'un tonneau. Il se cutauss
de b bonde même, de l'ouverture où l'on place ce moroevi ér
boù.I]
BONDG
B0.1I
à Keul
BON
emplo;
d'une
BO»
estsiti
le 19'
de Gai
sud 6(1
ment i
temées d'un grand nombre de pelits rillages. Il est arrosé au
nord par le Eaiêtaé, l'une des branches du Sénégal, au sud par
la Gambie et à l'intérieur par quelques ruisseaux ou torrents,
alOuenlsde ces deux fleuves. Bouiieuny en est la capitale et la
rcMdence de l'almamy. Cette ville, qui fut visitée par tiray el
Bocbard en iSiS , s'élève Don loin des bordsdu Falémë ,surla
rive gauche el presque à la liauteur du Tort Saint-Pierre, der-
nier elablissemeni des Européens sur le Sénégal. Sa population
est d'environ 15 à 1600 habitants. Elle est fermée par une forte
muraille en terre, percée de meurtrières, flanquéede tours el de
bastions , et haute de dii-buit pieds. Les palais de l'almamy,
œus de son Bis et de ses parents, bien que bâtis dans l'enceinte,
sont aussi furtiliés. Ils ne sont composés que de petites huiles en
terre , séparées par des murailles qui forment autant de cours ,
et chacun de ces compartiments est destiné soit aux femmes,
soit aux magasins d'armes, de munitions, de marchandises,
soit aux esclaves , aux étables ou aux cuisines. Les murs rien-
ceinte ont à l'exléricurdouic à treize pieds de haut ; à l'intérieur
les toils des cabanes qui s'y appuient forment une espèce de
terrasse aux deux tiers de leur hauteur, en sorte que les soldats
placés sur ces toits tirent par-dessus la muraille qui leur sert
(le parapet. Une mosquée, espèce de cabane dont le toit déborde
de six a sept pieds et s'appuie sur des poteaux pour former une
galerie couverte, est le seul monument de la ville. Les rues ou
plnUït les ruelles, étroites, saleset irrégulières, sont bordées de
cabanes en terre, rondes ou carrées, couvertes de chaume, el
n'ayant d'autre ouverture qu'une porte extérieurement basse.
Mungo-Park.quiéuîtdansle Bondou en 17«5, lui donne pour
capitale la ville de Fatltconda, qu'il dit aussi hàlie près du Fa-
lémé, mais sur la rive droite. Gray el Bochard ne parlent pas de
cette Fatteconda dont les huiles et les murailles de terre auront
sans doule disparu pendant quelque guerre. Sain, la seconde
ville du royauiue, aussi garnie d'un mur, est située à l'ouest,
près de la fronlière du W oully, sur le /icrieo qui se jette dans la
Gambie. Tallika , sur la même frontière, où réside un délégué
de l'almamj', chargé de surveiller l'arrivée des caravanes et de
les laxer suivant le nombre des bétes de somme ; Kourkarani,
ville fortifiée, avec une mosquée, Naygmou sur le Falémé, sont,
après la capitale, les principales villes du royaume. — Les habi-
tants du Bondou sont un mélange de Foulabs, de Mandingues
el Serrawoullis ou Séracolcts. Ils sont bien faits, de taille
moyenne , vib et laborieux. Leur teint n'est que lûisané; ils
n'ont ni le nez aussi déprimé, ui les lèvres aussi épaisses, ni
les yeux aussi petits el aussi lernes que la plupart de leurs voi-
sins. Ils licnnenlpIutôtàrArabe qu'au nègre. Leurs traits ont de
la délicatesse ; leurs cheveux sont noirs, mab presque soyeux.
Les femmes se distinguent autant par l'élégance de leurs formes
que par la vivacité de leur caractère et par une extrême pro-
preté. I^un cheveux sont él^mmcnt tressés , et elles les or-
oenl ainsi (jue leurs oreilles de chapelets de grams de verre oude
boutons de métal, el s'enveloppent la partie supérieure du corps
d'un long voile d'une espèce de gaze, qu'elles portent avec
assez de coquetterie. Les hommes portent des robes de même
étoffe, blanches ou bleues; les riches sont velus de mousseline
des Indes , brodée de diverses couleurs. Pour le combat , ils sont
armés d'un p(Hgnatd el d'un fusil quelquefob double; les chefs
y ajoutent une épée et deux pistolets. Ils professent en général
la religion mahoméUne, mais ils sont fort tolérants pour les
antres cultes, il y a , dans chaque bourgade un peu étendue,
une école où les enfanU apprennent à lire le koran. L'almamy
a un pouvoir absolu ; mais celle dignité se confère par l'é-
leclion. Quand un almamy meurt, les lois sont considérées
comme mortes avec lui, et les mauvais sujets profitent de l'in-
terrègne pour commettre des crimes dont ils ne peuvent être
punis. AusH ft-t-on hâte de lui nommer un successeur. Cepen-
dant iea effwts opposés des concurrents retardent quelquefois
gcus et des Séracolcts qui s'y sont établis ; mais le pays sert de
passage continuel aux négociants qui des ports delà cùte portent
dans le Bondou les articles d'Europe, ou qui viennent de l'in-
térieur acheter du sel ; el les droits levés sur ces marchandises sont
pour le royaume une source do richesses. Les habitants sont
doux , affables , hospitaliers , même pour les Européens, pourvu
que ceux-ci aient quelque présent a leur faire; el lorsque ce»
aualilés, chez le peuple du Bondou, ne seraient pas exemples
'un peu de cupidité, on les rencontre trop rarement chez les
Africains pour ne pas lui en faire un mérite. V. de NouviON.
bokdbÉe (Ai<i.7iai.),s. f. espèce d'oiseau de proie du genre
des buses,
BO?(DT (Ni(X)LAs) , savant hollandais, que Burmanu appelle
jxtvtnit egregiut , jariieontvllui ervdilianit tl ingênxi no»
niti prmelari mitumlù. Il naquit à Voorbourgen 1753, mou-
rut en 1703 el se fit un nom dans les letlres par les ouvrages
suivants : i° Thét» tur fépilre apocryphe de Jérémie, l'trccnt,
1752; 2° Hitteire d» la confédération de* ProviiKet- Uniei ,
suivie d'un Commentaire sur le préambule et les premiers cha-
pitres de lAclede Tf/nion .Utrechl. 1760 ; 3" une Dùierlalio»
fur la polygamie, qui lui valul le lilredc docteur en droit; 4° un
Recueil de» Haranguis de Burmann {senior), la Baye, 1759,
in-4". — Bondt donna encore une édition très-soif née des Lee-
liant* varia de Vincent Contarcni. On dit qu'il avait aussi
prorais de donner une édition des Eihiopique* iUiliodoTe,
mais qu'il abandonna ce projet pour s'adonner aux affaires, ce
qui est bien rare. !•■ F. G.
BOKDUC {botan.), arbrisseau épineux , à Heurs légumineuses,
qui croît aux Indes, et dont les semences, très-dures, restent
plusieurs années dans la terre sans germer.
BOXE [qiogr.), ville el port d'Afrique, sur la Méditerranée,
sous le 5° 25 de longilude orientale et le 50" 55 de lalilude
nord. Celte ville, qui fait aujourd'hui partie des passessions
françaises de l'Algéne, a une très-ancienne origine. Elle fol
fondée par les Carthaginois sous le nom A'Uppo, qui devint
Hippone ou Uippo regiu*, sous la domination romaine, et plus
tard Aphroditium. Les .'irabes la nomment BUtd-*l-Aned (ville
des jujubiers). Les rois de Nuraidie y avaient une résidence,
ainsi que le témoigne Si'/iuj Itaiicu* :
Anliquisdileclui regibus Hippo.
Les conquérants de l'Afrique, César, Genséric, Bolisaire, Char-
les-Quint, les Génois s'en emparèrent tour à tour. C'est pen-
dant le siège qu'en faisait Genséric, en 430, (m'y mourut saint
Augustin, après trente-cinq ans d'épiseopal. En (î97, elle ré-
sista à Hassan, qui venait de chasser les Romains de Carlha^;
elle ètail alors une des plus fortes places de l'Afrique septenlno-
oale. En 1555, Barberousse, chassé de Tunis par Charles^-
Quint, se réfugia a Bone, qui fut cédée à l'empereur par Muleï-
Assam, et peu après tomba a — — ■"' '""- '-" — ■' d-"-"-"*
s des Génois. Pendant
leur occupation les Génois ta fortifièrent pour protéger la pèche
du corail. Ils en furent chasses par les Turcs qui y ajoutèrent
quelques murs de défense. Mais à celte époque la ville s'éUil
peu a peu éloignée des ruines de l'antique Hippone, el était
venue s'asseoir à une demi-lieue de la, à la naissance d'une
grande plaine, sur le penchant d'un coteau escarpé du cûté de
la mer. Il ne reste plus de l'antique cité que quelques tninçons
de colonnes et (inalorze grandes citernes en briques et pierres,
reliées par du cimeul, el situées à un quart de lieue au sud de
Bône, La ville acluello est pelile, saie el mal bâtie ; elle est fer-
mée d'une muraille haute d'environ dix mètres, assez épaisse
el construite en briques suivant la manière mauresque ; son
développement est d'environ 1,700 mètres. Quatre portes don-
nent entrée dans la ville. On croit que ce mur a été élevé sous
la domination génoise. Le tbaK ou citadelle est situé à une
petite disUDce des murs, sur une hauteur ({ni domine la rade
BOHBLEI.
{»)
et It dâxMiché de la TaNëe. Ses maraflles sont hantes, épaisses
cl nrnies de quelques pièces de canon. Il n'y a à Bône m places
m édifices, excepté le Roumonronan ou grande mosquée; les
— isoBS en sont laides et couvertes partie en tuiles, partie en
tarasses^ La rade est très-maoraise et à peine abritée ; elle est
fiirt larve, et s*étend à enTvron 19 lieues jusqu'au eap Axa.
Lliîfer les bâtiments sont obligés de raouâter, au nord ae Bdne,
■B peu au-dessous du etfp de Gttrdê^ dans le port dît dfs Génois
^ est nkktts eiposé. La plaine qui s*étend près de la Tille est
rt5 iiftfle, mais marécageuse. On y voit en abondance les ff^
niers, k^ mûriers, les amandiers, les citroniers, les orangers,
KS oRriers, et surtout les jujubiers, d'où la Tille a (nis son nom
«nbe. Elle est occupée par deux ririères, la Foujinmah et hi
Seibouse, qui se rejoigtient près de Bône. [Avant Toccupation
française, Bône fabriquait des bumous, des tapis, des selles de
cberal, etc., et feisait le commerce des Mes, des cuirs, du miel
et dé la cire. Elle ouvrit sans résistance ses portes aux troupes
françaises oui y débarquèrent le t*^ août t830, sous les orores
en général Damremont. Mais elle ne fut alors occupée que quel-
ques jours, et notre armée Févacua le 5tl du même mois sans y
bisser on seul bomme de garnisofK Depuis^ des détachements
j furent dirigés à plusieurs reprises et furent toujours reçus à
bras ouverts par la population, qui est restée notre fidèle alliée.
Aujourd'hui roccopation de Bôneest régularisée et permanente,
et ron y a commencé la construction des bAtiments que néces-
sitent la présence de Tarmée et rétablissement des colons. Toute-
fois cette ville n*aura jamais pour notre commerce qu'une mé-
diocrt importance, tant qu'on n'aura pas trouvé moyen d'en
rendre le port plus fecile et plus sûr. Le» nombreux sinistres
arrivés depuis cniefques années aux bâtiments qut y étaient
mouillés intimident et éloignent les navires de commerce.
BOJfBLLi (GE0K6E9), professeur de médecine â Rome, a pu-
blié un Memoria intemo alF oqHo di ricino, Borod^ 1782 ,
in-ft®; mais il est principalement connu pour avoir rédigé le
texte et fiait la distribution des plantes de Pouvrage intitulé :
B&rtus romanMi,juxia iyiiema Taumefortianum paulo êiri'
ethu diêlribuius, etr., ttome, 1773, in-foK, avec iOO planches
oôhiriécs. La suite a élécontinuée par le docteur Nicolas M artelli,
Si Ta disposée suivant le système de Linné, et par Liberato et
nstantin Sabbati, pour les Ggures. Ce grand ouvrage a été
terminé en 1784; il est composé de 8 volumes in-fol.t dont
chacun renferme 100 planches. Il a peu contribué aux progrès
de la botanique; et malgré la munificence des souverains pon-
tifes, qui encouragèrent l'exécution de ce travail, les gitffwes
sont fort médiocres.
B09ELLI rFBANÇOis-ANDRÉ), naturaliste, naquit à Cméo,
en Piémont, oans Tabnée 1784. Son ardeur pour la sdenœ dbns
laquelle il se dfetingua plus tard se manifittta dès ses preuiièies
années, et s'accrut de jour en jour par son habitude de b dMOse
et ses voyages. Il fit, dit-on, huit lieues en poursuivant un papOloB
qu'il avait aperçu et qui lui semblait d'une curieuse espèce : Nêtait
parti de Turin, il ratteigniten6n à Pienero(. De nombreex et pé-
nibles voyages dans les Alpes et les Apennins le teidiarBèraat
avec les principales beautésde cette science qnH aianit taal, elle
mirent en état d'avoir, à vingt-ans, une collection déu pféri
de miadrupèdes, d'oiseaux et d'insectes indigènes. mtaMA
nelli devint membre de la société d*a^TicBltare et
1809 il succéda dans Tacadémiedes saencef de eette vi
fesseur Gioma qui venait de BMNiiir. Ea 11M«,
de commencer rexploratîoo du sol fraBçais, et vîbI â pied dé
Turin à Paris, où il se mit en retatioB avec twit œ fae b foeoee
avait alors dliomoies émioenls, avec Omr, GetAar, Biméril
et autres. Nommé (firectew du mmét drygÊmi MtmBe
que Napoléon avait fbodé i Tara, WamM prit i es«r de Teo-
nchir par de nouvelles coWrrtiwM, et i twimu une série
de voyam pénSilcs nnit ftstlmux éam les Alpes, les Apen->
nins, la Sardatfjne et ntee r AaglNerTe. Le naturalisle italien
s'occupait aussi d'amclatiqse et ptélCBdait avoir trouvé nu
sûr moyen de diriger tes baBam : i reviol à Pimis en 1893,
et par rintemé&ire de M. GedRoy Saio«-Hibire, il eut
occasion de s'estretenir kmgmmtmi avec te eolooel uiulelle,
qui, en ITté, avait aaoalé da«f le ballefi die Flenn» pour
owerver les uiouuiftt 4e rarmée emewie. Les fitines dn
voyages H fet travan ém cdtiart ufèreiit les farces deioseflî :
il mourut â Tarin» le 18 neweaibre 1890. Ou a de BowUi pl«-.
fieun ménoircs eoMervéi 4ms le raeveil de facadtaîe &n
fciepre» de cette vge ; — SpMimêm Fmmmm m^tpàm, traitant
de tous les iBMtefqui sa«t utiles M MMJMn an prudvb de
ragriruHure. Ses OwervuMM» fmifmiiiêi§mm mr im
bM mMlrwâ &Hre ri<^. ami m tes
Il a décrit fbrt exactement Ykippopo^ame et Fe iraehUerwm eH^
Mum qu'il avait découvert sur les bords de b mer Ligurienne.
La mort Tempécha de publier la Conekyologié fouHt d'Italie»
Plusieurs variétés de plantes et d^insectes portent le non de
BoneIK.
BOirELLi (Louis), professeur de logique et de mélaphysM|ut
à Rome, mort tout dernièrement Je 24 octobre 1840. — LesscieiK
ces phitosophicroes et théologiques ont fait en Bbndli une très-
grande peree. Sa piété et ses autres vertus ecclésiastiques et so»
eiales Tont remhi cher è tous, et particufièremeni à ses élèves
H a bissé : f * Escamen hùfwrique des pri$icipttnx iyitéwuf di
ph$h$9pkie: V des imlitutiaM de togique et de méiaphyiùpm;
V une excellente RifutaHon du déisme. Tous ces ouvrages ont
paru en Itaie (F. VÂmi de la religion, tome cvii, pag. S59).
L.-F. GcEunf.
IHNIBLLIC ffttff. mai.). Cezo(»phyte/qut a b fbrme d'un ver,
se trouvedans le sable et b vase des boitls de la mer.
BiMfCii (Ulrig), fabuliste allemand du commencement dte
xiT* siéde. Il vivait à ieme et appartenait à l'ordre des dooé-
nicains. La première édition de son recueil de bbles, intitulé
der EdeliteHi (le joyau), parut à Bimfoer^ en 1461 ; la meilleufa
esloelle que M. Ifenecke a publiée à Berhn, en 1819, avec un bon
glossaire.
■oiTBT ou BOUT (SAiirr), en btin Bonitus, Bomu, Boa^
faeiuê, naquit en France d^une famille distinguée, et fat rcf^
rendaire ou chancelier de saint Sigebert III, roi d^Austrant
Il jouit de l'estime générale sous ouatre rob, pour avoir M
fleurir b religion et b justice. Après la mort <fe DagobertB,
Thierry III rranitl'Austrasieà la monarchie fl^nçatse, et nomatt
Bonet gouverneur de Bfarseille, en 080. Celui-ci se conduisit
toujours avec le même esprit de sagesse et de vertu, quoî^
les affaires du monde lui pesaient. G est même ce qui dcterroiaa
saint Arit if, son frère atné, évéque de Clermont en Auvergne,
à le demander, au Ht de la mort, pour son successeur. Bonet
prit donc, en 689, le gouvernement ae cette ^Kse, et il y justifb
Ênnement le choix qu'on avait fait de hn pour l'épiscopet
pendant, après dix années (f exercice du saint ministère, ayant
eu quelques scrupules sur son élection, il alla consulter saint
Tbean qui vivait alors en ermite à Solignac. Il se démit de son
évédié pour se retirer à l'abbaye de Morlieu, dans le diocèse dt
Gennont, où 0 vécut pendant quatre ans dans b pratique de
b plus austère pénitence. Enfin, il mourut de la goutte a Lyon
le 1$ janvier 710, après un pèlerinage qu'il avait fait à Borne.
B étart 4gédequatre-vingt-six ans. Ses rdiques ont été déposées
dans b calkédrab de Clermont. L'église de Saint-Germuii»*
TA • ' -- • ^ '*-- " =*
cette ea|nlab,
de saint Bout. — On peut
Bolkmdiêiei, qui contient sa rie écrite par un nooine
en Auvergne, son contemporain ; 3** la failli
3*» les Annalee du Père Lecointe, ad ann. 699.
L. F. G.
BB LATBS, médecin et astrologue du commence-
du xn* siècle, et prindpalement connu pour avoir inventé
nn mtneau astronomique pour mesurer b hauteur du soleil et
des étoiles, et trouver 1 heure, de nuit comme de jour. Il en en-
seigna les divers usages dans un Traiié qu'il dédia an pape
Alexandre VI, dont Ta première édition est datée de Rome,
1495, et qui fut réimprimé à Paris en 1507, 15S1 et 1554^ â h
suite de la Sphère de Saeroboseo.
BOKET (Jeak-Paul), né dans le royaume d'Aragon, adjoint
au général d'artillerie et attochéau service secret du roi Chai^
les II, fut le premier qui enseigna par préceptes l'art si pré*
deux de faire pcrfer les sourds et muets, dans un ouvrage de-
venu rare, et mtitulé : Redmceion de tas leiras, y arlee paru
eusenar a hablar a los mudos, Madrid, 1^20, in~4*>. ---Gré^oin
Majuns, savant espagnol, lui donne b gloire de cette invenboo;
il parait cependant qu'elle est due à Pierre Ffmce, bénédictia
(r. ce nom), et que Paul Bonet n'eut que le mérite de b sou-
mettre à des règbs, et dlntprimer le prenner un ouvrage sur
cet intéressant sujet. — Au reste, on peut lire sur la dispote que,
dans les temps modernes, b question de la priorité de celte
invention a bit naître: !• le tome ir des Cartas «^f^*|fV9
euHosas du Père Feigoo ; 2* b dissertation du Père Andus:
IhO' origine H deUa vieande deOT arie é'iMegnar a p^rttrt
in soréimaH, Vienne, 1795. I*.- ^ ^•
noRBT (Nicolas), reliaîeux fianebcain du xiv* «««VJ^^
nommé b d^lair profiteAle. Ce religieux flt du bruit petMbrt
quelque temps, par une opinion extrêmement wpyb**^'."
I, dans nn de ses ouvrages, que ces paroles de Notre S-^
Jésus-Christ sur la crwx, adressées à son auguste ow
JRmim«9 vaUà noire fU^ avaient pcodaît l'effet d'ane tsattsnb- 1 BreoDer p«blia en 1543^ d*aprè8 une copie iacûn^èiey treale
jtabtialion réelle^ en sorte qu'au moment même saint Jean était ,
devenu le fils de la très-sainte Vierge. On ne se persuadera î
pas que Bonet ait pu trouver des sectateurs ; le £ait est pourtant
yrû, et leur nombve devint même considérable. Mais on réussit
î ies rappeler à leur devoir. — Bonet a publié: i° PogUUa m
GenêHm^ 2** CommefU. super quatuor libipos ^utUmUiarumi
ISf* JnlerprelaUoneê In fratc^fuos iibroê ÂriêloUUif jprmseriim
'mêU^phifiicam. Ce derauer ouv rage a été io^uriméy Venise, i fiOf^
în-rol. — De même <]u*-on ne connaît pas, ou du moins qu'on
ne s'accorde pas sur le lieu de la naissance de ce fcanciscaiii,
on ne cite ^mt l'année de sa mort I*. F- <».
BOKFADio (Jacques), né à Gazano, près de S^ dans Je
Aocèse de Bresci^ au conunencement du xvi*" siède : il fut
leorétaire de quelques cardinaux, donna des leçons de politique
tit4e rhétorique à Gènes avec succès. La république le nomma
^our être sou bistorïojgraphe. Jdais l'historien offensa |>lusieur8
Samiries, qui Xuren t mécon tentes de ce qu'il disait vrai et indignés
surtout de ce qu'il le disait d*une man^e satirique. On chercha
i s'en venger, et on l'accusa d'un crime ^qui méritait la peine
Au feu. U allait ètue brûlé nï, lorsque ses amis obtinisent qu'-on
le •contenterait de lui couper k tête : le malheureux lut en^Aet
exécuté en 1560. U est «ne pensée qui atténue un peu l'horreur
de cette triste fin, c'est gue plusieurs auteurs disent qu'il mou-
rut innocent. — Boofadio a laissé : i° Histoire de Génes^ dans
laquelle il raconte l'élat de cette république fort exactement
depuis 1528 jusqu'en 155(^ en un voL in-4% 'Pavie, 1586.
Bartbélemi ÎPachète la traduiât du latin en italien, Genève,
i68Qy in-4'>, édition rare ; 2° des Lettres €l des poésses tlo-
itimi»^, jMibliéefi, les premières ^en 1746 à Brescia, avec la vie
ile l'auteur^ les autres en il Al, in-8*'. Ses autres ouvrages ne
sont pas connus. L. F.G*
BONFAKTE (AjiftB-^ AiTHiEU ), philosophe, poëie et buta,
niste, naquit à Palerme et iut Fanu de Boccone , oélèbre beta-
niste siciuen. — Boofante a écrit sur différents si4et6 ; nous eiie-
lons de lui : l<> Ia Fortune de Ciéopàtre , poëme béroique ,
Palerme, 1664^ 2** L'Amour fidèle de Blanche de MoêemM^
jpoëme lyri-tragioue, Palerme, 1653; S» Recueil de neve;
f* Efiiire sur la ùotaniqus , Naples , 1675. Ces ouvrages aeni
impnm^ il en a laissé d'autres en manuscrit dont voici les ti-
tres ; l*" r oeadttlartum botanùmm ; 3? PoUticorum eirHkum M
m€onomieorum amiomata epocha; Z" De morie ampieetenda
et de niées €onêen^tu earmen ; 4« Be L^thiasi nephridite^ae
ew^um et vesices vitiie questiones; &* Miseorsi aeademsoi;
&*Zes synonifmes de la langue italienne. L. F. G.
BON FINI (AnTOUCfi), OU mîeux ii£liOKFillifi,Mmnt huma-
msle et historien, naquit en 1427 à Ascoli dans la marched'An-
etoe. U étudia dans sa patrie sous Henri d' Ascoli • alors eélé-
bre, enseij^na ensuite les humanités à Recanati, et dirigea pen-
dant .plusieurs années le collège de cette ville. On mUÀ son
lèle pour la science la traduction de plusieurs ouvrages grecs,
Texplication de quelques auteurs latins; ses travaux lui firent
•une telle réputation , que Mathias Corvin , roi de Hongrie, qui
ae plaisait à s'entourer de savants italiens, l'appela à sa cour en
i4&. Dans la première audience que lui accordèrent ee prince
«t sa /emnM Béatrix de Naples , il leur présenta divers de ses
écrits , et par là il se concilia leurs bonnes .grâces, si bien qu'ils
4e prireot à leur service, lui assurèreiU une forte pension» et le
dftàrgèrent d'écrire l'histoire de Hongrie, liatbias mourut en
4490 ; mais Wladislas, son successeur, ne se montra pas moios
iavorable au savant italien , qui continua son histoire de Hon-
uneittsqu'en 1495, et mourut en 1502. On a été trop loin en
kd aannant le titre honorable de Tite - Live Hongrois , paroe
surchargé
lenta de rhétorique; il n'est écrit ni dans un latin tuen pur,
ui dans l'esprit de critique nécessaire à l'histoire; ce n'est en
jnajeure partie qu'une amplification de ce au'avant lui M. J. de
Thurocz avait raconté simplement et avec la naïveté d'un chro-
'niqueur dans sa Quroema Bungarorum ; il n'en a même pas
écarté les ùiblea, et y a mêlé beaucoup de choses étrangères
Qui ont à peine un rapport éloigné avec l'histoire de Hongrie.
Cependant son livre contribua a réveiller le goût de l'étude et
ûes recherches sur l'histoire nationale. Ce qui honore aussi
l'auteur , c'est qu'en parlant du roi Mathias, son bien&iteor, il
ae s'est pas contenté de louer en sUle de panégyriste , mais
qu'il .a encore librement dévoilé les faiblesses de ce prince, et
nous a doaaêsur eette période une quantité de renseignements
4|ui Bèéritent toute confiance. D'abord le transylvanien Martin
livres seulement de cet ouvrage^ ensuite Sambuc trouva les
quinae autres livres, et donna de tout l'ouvrage une édition
beaucoup plus complète en 1568 (Bàle, in4bL). Voici le titre de
la JueiUeurc édition : JL, Bonfinis rerum Hungariearum decm-
des dibris XLV comprehensœ ab origine gentis ad an, i4â5«
EdiL VU. Access. index rer%un UtcupL^ rec. etprœfat, est C
A. Bel. lÂps. 1771, in-fol. Un autre ouvrage de Boufini, întî*
tiilé^ Sympoeion Beairicis^ sive dialogi très de pudieitiacùrgu»
gali et virginitate^ Bâle, 1572 et 1621 , én-8» , a été mis à 1'/»-
dew des livres prdiibés de Bome. Parmi ses travaux sur Jea
ancien&,il fiiut remarquer, outre une traductiou latine d'Hàro-
dien : 1» FL PhUosla-aULemnii lib. Il, de vUiis sophislarum^
AnL Bonfiniiuterpretet 4X œdibus Schurerianis, 1516, ïn^A%
inexact, mais rare, et par conséquent recherché ; 2^ Mermogê^
nis libri de or le rhel. et Aphthonii sophisiœ promfmnasmata^
Ani. Bonfini interprète , Lugd. 1538 ; 5» in fforatium El.
commentariiy Borne, in-4% sans date.
BeiiFes(MAMAH£ii),juif de Perpignan, connu par son
Michol^osi ou Perfection de beauté , qui est une espèce de
Manuel lexique^- il est dté quelquefois sous le titre de JJber
definitionum. Le texte hébreu a paru à Salonique en 1567^
in-4*».
BOKFRÈRE (JACQUES ] , en latin BONFRBBiiis, naquit en
1573, à Dinand-sur-Meuse , et entra dans la compagnie de Jé-
sus en 1592. U enseigna la philosophie et la théologie. à Douai;;
ensuite il fut diargé dans ù même ville d'une chaire d'Eczi^
ture^nte et de langue Jiébraïque, et U remnlit cet emploi avec
distinction. — Bonlrèie devint très-savant aans la chronologie
et la critique.» et il fut consommé (kns la géographie sacrée^
aussi publia-t-il d'excellents ouvrages sur ces matières; ce sont:
1® des Commentaires sur le Pentateuque et sur d'autres livres
du texte sacré; 2" des Prolégomènes sur l'Ecriture. LePèie
Tournemine a réimprimé ces deux ouvra^ dans le second
tome de Menochius, Paris, 1719 , in-fol. ; ils ont pour titre, le
premier : Panial#tic^tt« Mosis eommentario illuetratus ; le
second : Prœloquio in iotam Scripluram saeram , Anvers»
1625^ in-fbl. Ces commentaires sont estimés , mais nous cite-
rons id le jugement de Dupin , qui ne doit ^nt être suspect
a De tous les commentateurs jésuites de l'Ecriture sainte, oit-il,
il n'y en a jHÛnt à mon avis ^ui ait suivi une meilleure métho»
de'etgui ait plus de science et de justesse dans ses explications
sue Jacques Bonfrérius. Ses Prolé^iomènês sur l'Ecriture sont
d'une utilité et d'une netteté merveilleuses. Il en a retranché Ja
plupart des questions de controverse que Sérurius avait traitées
dans ses prolégomènes, pour se renfermer dans ce qui regarde
l'Ecriture sainte, et rapporte en abrégé tout ce qu'il est néces*
saire de savoir sur cette matière. Ses ^omm^nlatre^sont excel-
lents. Il y explique les tenues et le sens de son texte avec une
étendue raisonnable, et évitant la trop grande brièveté de quel-
ques-uns et la longueur démesurée des autres, ne fait aucune di-
gression qui ne vienne à son sujet. » — Bonfrère a encore fait des
Commentaires : i" sur lesXtDre# des Rois et les Paralipomènes;
S» sur les Livres d'Esdras; S"" de Tobie; A° de Judith; 5» d'Es-
ther et des Htaehabèes; 6° sur les quatre Evangiles ; 7° sur las
Actes de* Apôtres i 8"* sur les Epitres de -saint Paul ; mais ils sont
restés manuscrits. — Outre ces travaux sur l'Ecriture, on estime
également son commentaire sur V OnomasUcon, ou Description
des lieux et des villes de t Ecriture sainte , imprimé à Paris
en 1651, in-foL , ouvrage très-utile pour la géographie sacrée,
traduit du grec d'Eusèbe par saint Jéràme. Jean Leclerc en a
donné une nouvelle édition en 1707 , in-fol., avec de nouvelles
notes et avec une carte géographique de la Terre promise. — H
.parait que Bonfrère avait encore entrepris de commenter les
Psaumes , et qu'il en était arrivé au Psaume ilxtlvl^>, lorsque
la mort l'enleva à Tournai le 9 mai 1643. Ces précédents tra-
vaux doivent (aire regretter qu'il n'ait pu adiever celui-d.
L. F. G.
BONGARE (^bongarus). Les serpents de ce genre ont les
dents maxillaires antérieures dévelop|>ées en forme de croohet,
canaliculées â l'intérieur et communiquant avec une glande
venimeuse. — Ce qui les distingue , c'est que comme chez les
dipsas, le dos, comprimé en carène, estgarm d'une rangée racbi-
dienne de grandes écailles hexagonales, allongées transversa-
Iffionent et recourbées dans le même sens. — Tous les bongares
connus sont de l'Asie méridionale; ils sont tous venimeux, et
l'action dupoison parait très-prompte. On en distingueplusieurs
espèces, savoir :1e bongare a anneaux [bongarus annularis) ,
ainsi appelé à cause de la disposition de sa coloration ; le corps
est imprimé d'anneaux d'un bleu noirâtre et de jaune clair ,
d'un pouce environ de largeur. — Ce serpent atteint 7 â 8 pieds
BONGEir. (
de long ; oo compte de 307 à -233 lames ventrales , et de S6 à 50
lamelles caudales. — Le bongare bUu {bongaruê eœruieui).
U n'atteint pas la longueur du précédent ; les lames ventrales
varient de 103 à 230 , et les lamelles caudales de 40 à 47. —
Bnfin le bongare à demi-bandes (bongarue êemi-faseialui) ,
qui dlflîère du précédent en ce que les bandes, qui cnez les bon-
gares annelés entourent tout le corps, ne sont ici imprimées que
sur les parties supérieures.
BONGAES ( Jacques ) , né à Orléans en 1554 , d*uoe famille
protestante^ fit d*eicellentes études à Strasbourg , et suivit plus
tard (en 1576), à Bourses, les leçons du grand jurisconsulte Cu-
jas. Il entra de bonne neure au service de Henri IV, qui n'était
encore que roi de Navarre, fut pendant plus de trente ans son
chargé d'affaires près de plusieurs cours d'Allemagne, et se dis-
tingua par ses vastes connaissances» sa pénétration, son adresse
dans les négociations , des manières agréables , et ce qui vaut
mieux , par une activité qui ne se démentit jamais , et par une
grande droiture de jugement. Il mourut à Paris en 16i2. Bon-
gars était philologue, d'une instruction très-variée et fort ingé-
nieux, comme le prouve l'édition critique de Justin qu'il donna
â Paris (1581 , inHbl.). Malgré toutes les distractions de la cour
H desaïuires, il resta fidèle à l'étude, conserva des relations in-
times avec les savants les plus considérés, particulièrement avec
Is. Casaubon et Joach. Camerarius, et jomt de Testime de tous
ceux qui savaient apprécier le vrai mente. Pour enrichir sa bi-
bliothèque, il dépensa des sommes énormes; aussi contenait-
elle de véritables trésors, tirés en partie des bibliothèques ecclé-
dastiqu^ dispersées durant les guerres de religion en France ;
il avait également acquis des manuscrits laissé par Cujas. On
dit qu'une partie de sa collection passa dans la bibliothèque de
Heidelberg et dans celle du Vatican : mais le plus grand nombre
de ses livres a été réuni à la bibliothèque publique de Berne et
désigné dans le catalogue de Sinner ; on y trouve entre autres le
journal de son voyage à Gonstantinople en 1585 , et une riche
collection de renseignements et d'observations historiques con-
cernant la Hongrie , la Bohème , les cours d'Allemagne et leurs
relations politioues , ainsi que la querelle élevée au sujet de la
succession de Juliers ; on y voit aussi des notes et des collations
sur les classiques latins, sur Paul Diacre, etc. Ses ouvrages sont :
y Scripiores rerum Hungariearutn, Francfort, 1600, in-fol. ,
inséré dans le recueil de ^hwandner; ^ Gesla Deiper Fran-
eo$9 $eu Orienîaliutn expeditionum et regni Franeorum Hie-
rosoiumaii histaria a variis $ed Uliue cm ecriplaribui htlerU
mandata, Hanau, 1611, 2 vol. in-fol. ; il avait promis un troi-
sième volume , qui n'a pas paru. Ce recueil est toujours encore
indispensable. 3^ Des Lettrée écrites de 1589 à 1598, sur des su-
jets tantôt politiques , tantôt littéraires , adressées les unes à des
princes et à des nommes d'Etat , les autres à Camerarius : elles
sont en latin pur et sans prétention , précieuses pour les recher-
ches historiques , et suffiraient pour montrer l'indépendance et
la maturité d'esprit de cet homme remarquable ; elles ont été
publiées avec une notice sur Bongars, par le théologien de Lcyde
Spanheim, Leyde, 1647, in-lî ; dans l'édition de 1695 on trouve
de plus 34 lettres en français, jusqu'alors inédites; 4** Extrait
de quelgues voéiies, Lausanne , 1759 , in-8«; ce sont des mor-
ceaux tirés de poètes français des xii" , xin* et xiv* siècles ;
c'est Sinner qui les a publies.
B03ÎGA1IS (Le chevalier de), lieutenant de roi, de l'école
militaire, avec le titre de colonel, a publié une traduction fran-
^ise des InetHutione militairee de Végèce, Paris, 1772, in-12.
a aussi traduit en français l'éloffe de Philippe V, roi d'Espa-
gne, par don Joseph Vieyra de CTarijo, Lodi, 1780, in-8».
bongarten^Anichics), chef d'aventuriers qui se met-
taient à la solde des puissances belligérantes pour combattre en
leur nom , et qui ne rivaient que de pillage. Ce Bongarten vi-
vait dans le milieu du xiv^ siècle : homme sans honneur, sans
foi , il n'est connu que par ses rapines et ses trahisons.
L. F. G.
B09r«EAU { F. Bonjeau ).
BOBTGEM [kiet. nat.)f s. m. nom que les Malais donnent à un
poisson des Iles Moluques. H a le corps médiocrement long ,
très -comprimé ou aplati par les côtes, la tète et les yeux
gramls, la bouche petite. Les nageoires sont au nombre de huit ,
savoir : deux ventrales petites , menues, placées au-dessous des
deux pectorales, qui sont étroites, assez longues ; deux dorsales
triangulaires petites ; une anale triangulaire petite ; enân une
à la queue qm est écbancrée jusqu'à son milieu en demi-canal.
Son corps est brun sur le dos, rouge-pàle sur les côtés qui sont
marqués de huit lignes transversales , jaunâtre vers le milieu.
Sa t^te est jaunAtre , ses nageoires sont rouges. Ses yeux ont la
prunelle brune , bordée d'une iris jaune. Le bongen rit dans U
5S ) BOirHBCR.
mer d'Amboine ; ce poisson est sensiblement de la famille da
maquereau, dans laquelle il forme un genre particulier, voisin
de I amia, dont il difiere principalement en ce que ses nageoires
dorsales sont très-vastes.
BOBTGHIR ( géogr. ) , canton de Dekan , dans le Nizam , pro-
rince de Hyder-Abad. Son nom sanscrit est Vanaghiri, c*est-â-
dire pays boisé; il est situé entre les 17 et I8<> de latitude, et
n'est arrosé que par la petite ririère de Muosy ; mais il est mieux
cultivé et plus peuplé qu'aucun autre district de Hyderabad.
— BONGHIR , sa capiufe, est entre 1T> 38' de latitude , et 96«
28' de longitude, dans une plaine extraordinairement fertile.
BONGIOVANNI ( ANTOINE), savaut du XYiii*' sièclc, néaox
environs de Vérone, en 1712. Il finit ses études à Padouesoas
les plus habiles professeurs ; il savait le latin, le grec, rhébreu,
la théologie, le droit ciril et le droit canon, et il fut docteur dans
ces dernières facultés. — Bongiovanni alla se fixer à Venise,
où il se lia intimement avec le savant Antoine-Marie Zanetti,
garde de la bibliothèque de Saint-Marc. Ils donnèrent ensemble
les catalo^es des manuscrits grecs , latins et italiens de cette
riche bibliothèaue, et ils les publièrent sous ces deux titres:
1^ Qrœea D. marci bibliotheea codicum manwcriptorum per
atutos digesta , Venise, 1740, in-fol. ; ^ Latina et italiea D,
MareibioL eodieum manuscHptorum , Venise, 1741, in-fol.
C'était déjà beaucoup pour la eloire de Bongiovanni d'avoir coo-
péré à ces catalogues , mais fl ne se borna pas là, et il publia :
i° Grœca scholia scrwloris anon^i in Homeri Itiadot,
iib, I , e9 veimttô eod. Mi. Venet. Anton, Bonjoannes, mit.
latine interpretatus est , notisque iilustravit , Venise , 1740,
in-4»; 2<* Leontii monaehi Hierosolymitani quœdam ad hUUh
riam eeclesiastieam spectanlia, ete, , insérés dans le tome Vf
de la Nova eollectio sanctissimorum conciiiorumet deeretorum
duPèreMansi,Lucques, 175'i , in-fol. ; 3** Libanii sophi$i9
orationes XV 11, Antonius Bonjoannes nunc primum è maniu-
cfiptorum codd, eruit , /ait ne vertit , notisque iilustravit, Ve-
nise, 1754, in-4<* ; A"* Theodoreti opuseula duo nune primnm
vulgata^ Venise, 1759, in-4». L. F. G.
BONGO rPiEKBE), en latin bungus, chanoine et chantre de
la cathédrale de Bergame, sa patrie, dans le xvie siècle, mort
en 1601, était savant dans les langues latine, grecque et béhnl-
que, les belles-lettres, la musique, les mathématiques, la philo-
sophie, la théologie, l'histoire, 1 Ecriture sainte, l'astronomie, et
aussi l'astroloffie et la cabale. Il a laissé un traité curieux eD
deux parties, dont la première édition est intitulée: De mysiia
numerorum significatione, Bergame, 1583, 1584, in-8®; la se-
conde à Venise , 1585. in-8<* , avec quelques changements dam
le titre ; la troisième, a Bergame , in-fol. , la même année , sous
celui de Numerorum mysteria ex abditis plurimarum disd-
plinarum fontibus hausta, réimprimé ensuite , ibid. , 1599,
in-4** , avec un appendice ; et enfin, Paris, 1617 ou 1618, in-^.
Cette dernière éaition mérite la préférence.
BONGOMILES ( F. BOGOMILES).
BONGOX (hist. nat,), s. m. petit poisson des Iles Moluqufs^
Il a le corps médiocrement long , cylindrique, la tète et U
bouche petites , les yeux grands. Ses nageoires sont aa nombte
de sept , savoir deux ventrales petites au-dessous des deux pe^
torales qui sont de moyenne grandeur, triangulaires, une dor
sale méaiocrement longue , comme fendue en deux . à rayov
plus longs devant que derrière; une derrière l'anus plus long*
que profonde, et une carrée à la queue. Son corps est rouget
ses nageoires bleuâtres. La prunelle de ses yeux est noire, et-
tourée d'une iris bleue. Le bonaon est commun dans U m«
d'Amk)oine, autour des rochers. Ce poisson, par le nombre elli
position de ses nageoires , et par la forme tronquée de sa queue,
rait sensiblement un genre particulier dans la famille oes r^
mores ou suiets.
BON-HENBI {botan.)f s. m. plante herbacée gui ressemble
à répinard , et qui croit naturellement dans les lieux încultci
On la nomme aussi épinard sauvage. Le bon-henri est, dam
quelques cantons , une plante potagère.
BONHEUR (mora/e). Ce mot vient de 6otia hora, parce que jaife
l'astrologie faisait dépendre le bonheur ou le malheur de l'heorv
de la naissance, d*keur, événement, d'heure, fortune. La ièAiâxi
ne serait-elle que cette heure douce, agréolde, mais fugitive»
qu'on rencontre parfois dans la vie de loin en loin? Josqa'i
présent on n'a pu s'entendre sur le mot bonheur. Faut-il dis-
tinguer le bonheur du plaisir qu'un jour fait naître, que le Ica^
demain voit mourir? Le bonheur, disent les uns,c*est une (ky
mère qui longtemps occupa nos aïeux et nous berce encore
aujourd'hui. Les autres pretendent que le bonheur dépend d<
caractère et des événements; tandis que leurs oontradicleors re-
marquent que puisque nous ne pouvons rien sur les évéae-
MtUvi
et qii\
luplés
Parlout les pasifons assombrissent l'eiislence : inventez des (les
forlunées où se réuniront les plaisirs, les talents et les vertus, et
vous aurez le bonheur, disent les o[itiniisles ; pure déeeplion,
s'érrie lord Byron ; U bonhevr dam la vie, viritabtt inyitiftea-
lion du ciel. Sans rcpcler ce blasphème impie , nous ferons
l'historique de ce mot si complexe, le bonheur, et nous essaye-
rons de fixer enfin sa signification et de montrer ce qu'il faut
entendre par ces eiprcssions, le vrai bonheur, la luprime fê-
lieité et te tovverain bien. VoiU vingt-deux siècles entiers
([u'oo dispute sur le bnnheur ; Ëpicure et son école le fait con-
sister dans le choix des jouissances, upiioi;, et dans la satisfac-
lion des sens. Tu lerat heureux, dit Socrate, $i lu te eonnai'i
toi-viime, -jvùh omDnv ; Saint Augustin v ajoute la connaissance
de Dieu, «ocmm te, noverim me. D'après Zenon et le stoïcisme,
le bonheur serait à nier la douleur et â se vaincre soi-mËme;
Platon apportait cette maxime : FaU effort pour devenir »em-
bUble à Dieu autant que cela e»t en ton pouvoir, ôjuto^ etù miTà
To iaïa-ni'. Varron prétend que de la question du bonheur na-
quirent en Grèce deux cent quatre-vingts sectes. Dis qu'on ne
t accorde pat sur le louverain bien, conclut Cicëron, on dii-
con^ni lur tout le fond de la philoiophie. Qui de lammo
bono diieutit, de lola philoiophia ralione diipulat. S'accortle-
t-on mieux aujourd'hui î Deux çrands seigneurs, le comtede la
Kochefoucauld ellord Bolingbroke, déclarent les premiers que la
nature est une bonne mère qui a fait pour nous lout ce qu'elle
a pu et qui a distribué égalementenlre nous ses faveurs : Quel-
que diflrrence gui paraitie entre let fortunée , remarque le
moraliste français, il y a une eerlaine compentation de biens
tt de maux qui let rend égales. Pope chanta plus lard ce sys-
tème de toul est bien que lui avait formulé le lord anglais ; mais
Voltaire leur répond : Bonheur, ehimire ! Le bonheur n'est pat
fait pour ce globe terraqué, eherehtt ailleurs. Et pourtant
Bernardin de Saint-Pierre le met dans f obscurité; J.-J. Rous-
seau ne le goùle que dans la solitude de la campagne, et Fon-
tanes ne le rencontre que dans la retraite, loin du monde
bruyant. Que si nous demandons aux peuples qui habitent celte
terre en quoi ils placent leur bonheur? Dans une cargaison
d'opium, répond le Chinois, parce qu'alors nous boirons l'oubli.
Plutôt dans l'ivresse des liqueurs fortes, reprend le Polonais ; ou
mieux près d'une bonne table, ajoute l'Autrichien. Le far nienie
donne la félicité , observe le NapoliUin. Le jeu de caries est bien
agréable , remarque le Corse. Pour les Allemands , ils jouissent
pTo» de leurs rêveries qu'ils ne le font des réalités. L'or seul
donne le souverain bien , au dire des Anglais. Quand tous les
rères se changeraient en réalités chez les Français, ils ne les
contenl«raient pas; toujours ils désireraient encore, parce que
toujoors ils trouvent en eux un *ide inexplicable que rien ne
peut remplir, un certain élancement du cœur vers de nou-
velles joiuasances ; ils rêvent l'infini : mais le souverain bien, le
bonheur parfait , la fitieiti suprême n'existent pas dans ce
monde; de même que le mal absolu, le comble du malheur,
I extrême misère ne frappe jamais complètement le plus aban-
donné des humains. Selon l'usage qu'il fait de ses facultés, selon
les choix bons ou mauvais de sa volonté, selon l'exercice plus
ou moins légitime de sa lilterté, l'homme acquiert une certaine
somme de bonheur, ou l'homme tombe dans un certain milieu
d adversités, de peines et de chagrins. Dans tous l'être organi-
que prévaut plus ou moins sur l'être intelligent qui devrait
commander et qui cependant se trouve souvent assujetti : trop
souvent encore la volonté le force d'obéir aux lois subordonnées
de l'organisme, et vicie même l'organisme, en lui demandant
ce qu'il ne peut donner; alors, trouble dans les fonctions, maux
innombrables, infirmités prématurées, dissolution douloureuse.
— Triste assemblage de toutes les grandeurs , que sans doute
rbomme présente mais d'une grandeur obscurcie, inachevée.
« Roi de la terre, il en change ta surface, dit M. de ta Mennais;
il dompte les forces aveugles dont le principe réside en lui, et
pourtant sa débile existence est le jouet de tout ce qui l'envi-
ronoe. Sa pensée va saisir dans les abîmes les plus reculés de
naturelle, d En effet le vrai bonheur ne réside ni dans le con-
tentement des passions criminelles ni dans la satisraclion des
sens. L'ambition pourrait trouver peut- être son excuse en mon-
trant le but élevé qu'elle veut atteindre , les honneurs qu'elle
convoite ; mais l'ambitieux ne jouit de rien : ni de sa gloire , il
la trouve obscure ; ni de ses places, il veut monter plus haut ;
ni de sa prospérité, il sèche au milieu de son abondance; ni de
sa faveur, elle deiient amèrc dès qu'il faut la partager avec ses
concurrents ; ni même de son repos, il est malheureux à mesure
qu'il est obiigéd'êlre plus tranquille. N'y a-l-il plus de terres i
conquérir? s'écriait Alexandre, à l'embouchure du Gange en
face de l'Océan. N'est ce que cela? soupirait l'empereur Seplime-
Sévère au faite des grandeurs. Après avoir rempli plusieurs
missions honorables, le comtede Tessin ,sur le point ne mourir
faisait mettre cette épitaphe sur son sépulcre : Tandem felix.
Il semblerait encore quel avarice fût une passion hpureusc, puis-
qu'elle possède réellement ce qui fait l'envie de tous; mais l'or
possède l'avare : il n'amasse que pour amasser; ce n'est pas
pour fournir it ses besoins, il se les refuse; son argent lui est
plus précieux que sa santé, que sa vie, que lui-mi^nic; au mo-
ment suprême , l'avare jette encore des regards mourants qui
vont s'éteindre sur un argent que la mort lui arrache, mais
dont elle n'a pu arracher l'amour de son cœur. Le joueur de son
cùté a toujours trop perdu ou gagné trop peu. Le sjbarite
ailleurs, après avoir tout vu, lout connu^ tout goûté, se trouve
réduit au sort aiïreui d'être h charge a lui-même ; fanlAmc
épuise , c'est en vain qu'il porte à ses lèvres la coupe vermeille ,
il va boire encore l'ennui qu'il y a déjà bu : derrière ce volup-
tueux débile on entend les pas du fossoyeur qui doit enterrer
ce vieillard de trente ans. Les chagrins de l'âme, les douleurs de
corps assiègent chaque individu, et s'il entre dans la société,
quel cortège l'enveloppe : les froides civilités , les plaisirs faux ,
les embrassades frivoles, les lâches llalleries, les lénébrcuses in-
justices, les fourberies cachées et les calomnies accrtes. Ici l'in-
nocence est vendue, là l'honneur outragé, ailleurs In vertu mécon-
nue, partout la sottise ou la noirceur. Or, dans ce monde parfois
le méchant triomphe , vit dans l'opulence et meurt tranquille-
menlsurun lit damassé, landisque l'homme vertueux trafneson
existence dans la misère et même dans l'opprobre, Socrate et
Phocion avalent la ciguë, Jeanne d'Arc meurt sur un bùihcr et
Henri VI[I sous le dais royal. Ainsi donc le vrai bonheur n'est
pas l'apanage de l'humanilé sur celte terre. Voilà pourquoi chei
les Grecs Pindarc écrivait que la vie de l'homme élait h rêve
d'une ombre , la trace d'un char ; le poêle Horace voulait que
personne ne fût content de son sort. Saint Paul s'écriait : 'Toule
créalure se lamente, Omni* creatura iitgemiteit; saint Chry-
soslome :Vanilédes vanilésct toutes! vanilé. C'est ce qui faisait
dire à Shakespeare t]ue le bonheur, c'est de n'être pas né. Pascal
s'exprime quelque part en ces termes : «Tropde bruit nous as-
sourdit, trop de lumière nous éblouit, trop de plaisir incom—
mode, trop de dissonances déplaisent ; trop de jeiinesse ri Irop
de vieillesse empêchent l'esprit : Irop et trop peu de nourriture
troublent nosaclions, trop et trop pend'instructionrabi'lissenl.B
Le souverain bien n'exisledonc pas pourl'homme dans cette vie;
devons-nous en conclure qu'on ne rencontre ici-bas aucune
sorte de bonheur, aucune espèce de félicité; que les maux seuls
nous environnent, nous oppriment, et s'écrier avec Vollaire :
a 0 malheureux mortelt, o terre déplorable , 6 de tous les
fléaux assemblage effroyable . d'inutiles douleurs éternel m—
in'Jvn f » Assurément un pareil anathème deviendrait une in-
gratitude envers le Créateur, v Sans doiite, il y a dans l'homme ,
ajoute M. de la Mennais, un fond de chagrm qui répand sur
son esprit dcsombressinislres, et sa grandeur aussi l'égaré. Au-
dessus de ce qui finit, son regard découvre et contemple le bien
infini ; il voudrait le posséder dans sa plénitude , le posséder
immédiatement, et oubliant sa propre nature qui n'est capable
de rien d'infini, ingrat envers celui qui la comblé de si niagni-
j fiqucs dons, en partie même inconniis.de lui, du bout de sa
I courte existence présente il appelle mat ce qui n'est pas ce bien
parfait auqad il aspire, x» Stns admettre ici-bas lepréleiida svs-
tèmede compensation du bien etdu mal, avancé naguèrepar Bo-
fingbrokc,Pope,Fonlenel]e,et renouvelé par M. Azaîs à cette
époque, sans embrasser un optimisme aussi faux que perni-
cieux, sans croire que la vie humaine soit une équation chargée
de coefficients divers et néanmoins identiques^ nous pouvons
avancer que si nous rencontrons sur ce monde la douleur et la
mort, nous ^ reacontrons aussi le plaisir et la vie. Ce n'est oas à
dire toutefois que d'aprèi Téquilibre d'Azals nous prctenaions
compenser nos facult<& les unes par les autres» opposer nos joies
et nos douleurs, comme si toutes étaient de même nature, et
compenser les jouissances intellectuelles par des souQrances d'un
autre ordre : Pascal souiŒrant d*un mal de dents , en résolvant
un problème diflicilc n'en souffrait pas moins; le Tasse, Molière
et Byron, malgré leur verve |;>oélique, n'ont point échappé aux
soucisde l'âme. Legcniene guérit pas les plaies du cœur. Cepen-
dant en exerçan t ses facultés d'une manière légitime l'homme peut
adoucir ses peines et multiplier ses plaisirs. Souvent oa évite
Fadversité par le courage et l'adresse , on la brave avec un cœur
d'acier sur lequel elle glisse sans en troubler la sécurité; puis
aussi Téducation peut former le caractère; d'ailleurs le christia-
nisme enseigne la résignation, qu'il ne faut pas confondre avec la
Êdblesse. Lorsque le temps ne cicatrice pas toujours les chagrins,
on aime* quelquefois à se rappeler le souvenir d'une douleur
passée ; au comble des maux, la nature s'endurcit à force de
souffrir, et à la suite d'une dernière crise arrivent l'insensibilité,
Taffiiissement et le sommeil. Ainsi l'homme gémit environné de
richesses dont il ne connaît pas le prix , semblable au voyageur
qui souffre au milieu de végétaux précieux dont la vertu» s'il
la soupçonnait, ranimerait ses forces débilitées. Que s'il lui
est plus facile de former des désirs que de les r^liser, il peut
toujours les régler : le sage fait de ses vœux la mesure de ses
plaisirs , et une conscience pure amène toujours quelque bon-
heur. Il en est encore des jouissances d'esprit comme aes jouis-
sances de cœur iTimagination vient tout colorer^ tout embellir»
la sensibilité tout animer» tout viviGer. Agréables assurément sont
les émotions que procurent la bienfaisance, la piété filiale» l'anû-
tié» Tamour etla tendresse naterneUe : toutefois qu'on n'attribue
SIS à un bon sentiment de l'âme celte réponse de l'Anglais
mne : a Je ne souffre pas quand je vois'soufDrir» ma raison
seule me dit qu'il est bien d'apaiser la douleur de mon sembla-
ble ; » ni de cette argumentation de Juste Upse : a C'est la
preuve
ceuxqm
fUger à l'aspect de ceux qui s'affligent
avec l'égoïste que pour être heureux il faut avoir un mauvais
ecsur. D'après ces considérations , le philosophe doit pratiquer
Tart d'ôtre heureux : Socrate et Franklin en ont fait 1 étude de
toute leur vie et se sont toiyours demande : Qu est-ce que les
^ peines de l'homme? Des désirs qui surpassent ses forces. Epic-
tètedansles fers» Esope en esclavaee» Bfaurc AurèLe et Antoninsur
le trône ont conserve la sérénité Je l'âme» sachant bien que vou-
loir réaliser dans cette vie tous lesdésirs de l'homme^ qui paccoi»-
rent l'infini, c'est ressembler à l'enfant oui s'imagine qu'au som-
met de chaque montagne on touche les limites de l'horiion »
lorsque toujours de^ montagne en montagne se développe a ses
yeux étonnes une nouvelle perpective.Ce n'est pasque nous pré-
tendions oue le bonheur négatif, exempt de peines seulement»
puisse suffire : fl est des animaux qui dorment» mangent,
t procréent , vivent sans inquiétude et meurent sans regret :
'homme veut-il du bonheur négatif de la brute f Indubitable-
ment il aspire à de plus hautes destinées ; nous éprouvons un
irrésistible besoin de connaître le vrai » d'aimer le beau et de
jouir d'un bonheur qui nous satisfasse entièremenL Ce besoin
tient à notre nature ; il n'est point notre ouvrage» mais celui de
l'auteur de notre être. Or» il est impossible qu'à soit satisfait
dans l'ordre de choses actuel. La vérité ne se montre jamais à
nous tout entière» le bien ne nous apparaît jamais dans tout
son développement» ils sont mêlés d'obscurités» d'erreurs ou de
Tices ; à mesure ou'on avance dans les régions de l'inconnu» on
Toit toujours l'infini devant soi. D'un autre cùté» il n'est aucun
bien actuel» comme nous Pavons vu, qui ne soit sans cesse trou-
blé par les mécomptes» les douleurs physiques et les tortures
morales. De plus, il n'est guère de jouissance qui par sa conti-
nuité n'engendra la satiété, l'cnnm » le dégoût même; toujours
le cœur éprouve un vide immense que rien ne saurait combler.
Gonséquemment» entre notre condition actuelle et la nature de
notre aroe il existe une contradiction évidente contre laquelle
tans cesse la raison Vient se heurter. Cette contradiction, le prin-
cipe religieux et chrétien la résout et peut seul la résoudre.
En effet» au point de Vue du catholicisme» la vie humaine ne
cherche pas en elle-même sa propre fin» mais elle tend â un but
qui est hors d'elle-même; le souverain 6îen qu'elle demande en
vain sur cette terre lui est réservé dans un autre monde; nuus
devons y tendre et nous ne tendons même qu'à cela en traver-
sant cette existence matérielle qui ne peut donner le vrai bon-
heur, car nous ne le trouverons pas aans les sensations. N'6tre
être est une force qui sans cesse aspire vers la suprême félicUé»
et celte aspiration précède, traverse chaque sensation et lui suc-
cède» en lui échappant : réelle est donc la permanence du Wkoi
en dehors , pfsndant et apr^ la sensation; mon âme survit donc
a toutes ses opérations , le bonheur ne se trouve donc pas dans
les choses extérieures ; dès lors il ne peut être ailleurs que dans
la perfection de notre nature. Sous quel aspect rbonune »
présente-t-il ? Avec une intelligence qui cherche sans cesse à ouo-
naltre» avec une volonté qui demande toujours à aimer i plus il
aime et connaît» plus il est homme. 11 sera neureux lorsqu il sera
tout ce qu'il peut être et tout ce qu'il doit être» et il sera tû«t
ce qu'il peut et doit être lorsqu'il connaîtra la vérité auiaot
qu'A lui est donné de connaître, lorsqu'il aimera autant ^pie sa
nature bornée lui permet de vouloir et d'aimer. Ainsi danc
connaitre»aimer» autant qu'il est possible à une créature finir»
telle est la fin, la destination» la suprême félicité de l'homoie ;
or, ce souverain bien il nel'obtiendra qu'après la mort; cette desti-
née il ne l'atteindra que dans une seconde existence. Cette via ot
nous est donc pas donnée pour que nous y soyions vrainwnt
heureux^ mais pour que nous méritions de l'être» car lavertacst
un devoir , le bonheur une exception. La vie actuelle candoù
donc directement à un autre orare de choses qui sera en yv-
(aite harmonie avec la nature de notre âme et <|ui dûaneBa. sa-
tisfaction à ses désirs. Faut-il croire avec les Saintê-^meniens «i
les panthéistes modernes que le bonheur ds la secottde pia m
donnera sur cette même terre et deviendra ce que dkacimaura
le plus désiré dans la première ? Ces mots renferment una con-
tradiction et une absurdité ; car» mieux policé» le saufagir ma
voudra plus de la chasse ; ne laissant plus la raison au fond de
son verre» l'ivrogne brisera ses treilles perfides ; mieux avisé,
favare ne voumra plus couver un or inutile ; et pourtani des
novateurs illogiques renverront le chaste voluptueux â ses bon-
ris» et couronneront de pampres la sobre bacchante», paisqna
chaque acteur à la seconde représentation devra jouet le lùie
qu'il s'est choisi à la première : mais force sera donc d'être tonr-
menté éternellement du désir d'un bonheur plus parfait;
l'homme en haut de la montagne» comme un auire Sisyphe» n'y
pourra jamais déposer son rocher, de même qa'il verra taujovo
s'enfuir devant lui l'onde qui doit seule éteindre sa soif inexta»-
guible, et qu'il ne se désaltérera jamais à ses eaum vives «i
pleines. Un tel bonheur serait et ne serait pas à la fois ; il serait
une espèce de bonheur, puisqu'il aurait été désiré dans la pu»-
mière existence ; il ne le serait plus dès qu'il exdteraii enooec
dans la seconde la satiété et le oégoùt. VoiJà la contradictiQn.
n y a de plus absurdité de prétendre que ce qni était fatinne
pour les uns devienne plaisir pour les autres » que et qui clé—
plaisait à celui-ci excite l'avidité de celui-là. Ainsi»dafis lenr
{prétendu paradis» l'égoïsme, l'ivrognerie, la lubricité restesaicnl
es délices des retardataires ; la vertu» le travail » la science et
Tordre pèseraient comme des fardeaux snrUêimparfaiu* Dnos
leur seconde vie » le rétrograde serait toujours à la veille de per-
dre sa faible rétribution de félicité , le Uatiownairû cannatttaif
qu'il est privé d'une plus grande part de bien-être ; tananai
n'obtiendrait jamais autant de joie qu'il en désire. Pn^gresBani
éternellemenC l'homme de P. Leroux ne goûtera janaais aulanâ
de satisfaction qu'il pourrait en ressentir. Ainsi jamais de osi
Slément à ses jouissances ; ainsi toujours privations » toninnrf
ésirs , toujours craintes. C'est bien la roua d'Ixion dans Pint-
mobîle éternité , mais ce n'est pas Fimage du véritable bonbenr
de l'homme ; c'est au contraire cet étatde l'honune où^ d'après les
croyances de tous les peuples et les expressions de toutes les
langues » il jouit à titre de fin et de récompense d'une félicilé
tellement grande » tellement complète » tellement duraUe ^'il
n'a plus rien à désirer : son bonheur parfait n'est pointen '
même et dans son progrès personnel , il le trouve k cnneatittt
vérité absolue qui est Dieu» à admirer la beauté sufirêne ^ est
Dieu » à aimer le souverain bien qui est Dieu » à sentir la ielicifet
autant que lui permet sa nature finie de connaître » d'adtaiîrer ,
d'aimer et de sentir. Son bonheur se trouve dans le tereietfn
progrès , à l'aspect de la Trinité» dans le eùmplémemi d9 ia
science» c'est-à-dire dans la contemplatioa perpétuelle de Dien»
dans la vive extase de Vamour, dans l'impérissable jonwisnce
du bien» dans le ravissement de la joie » clans l'enineaiettl dn
plaisir, dans la transfiguration du TiRui^or. Cette terve n*est
qu'un lieu d'exil, un gUe de nuit , un large ceiciieii balancé
(»)
dans l'espace où des fantèmes eocbanteurs chercheni à novs
fixer ; le cœur m lasse bientôt de lootes ces vaines ilhtsioiis, il
soapire après na séjour éternel à Tafori de toste vicissitude et de
toute déoeption , où nous n'avrons plus rien à regretter, rien à
craindre , patrie sans larmes et sans précipices , on Von connaît
la vérité sans Toiles , où Ton aîme la oeaalé sans lendemain , où
Ton vent le bien sans inconsUnce, patrie sans orient et sans ac-
cident, ^ù l'on ne sait ph» qn'aimer et jouir. Voilà le vrai bon-
heuT, conquis par Thomme à teiâ9 du progrès et non powr le
progrès, la seule destinée, <|m, à travers le pèlerina^edecette w,
le conémit à Aia», le senl assez puissant pour étancher sa soif
de vérUé, de éeautè, de bonU et d'emom,
monnwLVWL (gramm.), s. m. félictté, état heweox, propriété.
11 signifie aussi, événement heureax, chance favoraMe. Dans ce
sens, il a im f^urie4 ziiluieet arrivé plusieurs boenkeurs en un
jour. — Avoir du bonheur, être favorisé par le basard, par des
circonstances heoreitsesy dans les choses qn*on entrenreiid, et
atuai an jeu. — An figuré et familièrement, jowr de hor^teur,
c'est réussir dans une affaire oè Ton avait à craindre d'échouer.
— Au pelH bovikeur, arrive ce qu'il pourra. — iAootr ie bai^eur
de, fa4^n de parler 4o\A on se sert par dvilité, par compliment.
-* Pam BONSEtJiiy loc. adv.y heureusement.
BO.YHOMIE [grmnm,), s. f. manière d'être et d'agir qui
laisse voir la bonté du cceur unie à la simplicité extérieure^
même dans les moindres choses. Il se prend aussi, dans un sens
défavorable, pour simplicité excessive , extrême crédulité. Ce
mot est familier.
BONHOMME (gramm.), s. m. (F. Bon [gromm.]).
BONHOMME (cot DU) [géogr.), passage des Alpes grecques,
en Savoie, à 4 lieues sud du Mont-Blanc, et (jui établit une
communication (assez dangereuse) entre les vallées de TArve et
de l'Isère. Il est a 1,^56 mètres au-dessus du niveau de la mer.
BONHOMME (bolan.), s. m. sorte de plante. Cest aussi le
nom vulgaire de la molène officinale.
BONHOMME-MISÈRE {hisL fMf.), nom que l'on donne quel*
queloifl au petit oiseau appelé ordinairement rouge-gorge.
B«Ki. £• ierm. de finamees, c'est la somme qui excède la
dépense ou l'emploi projeté des fonds. Au Mont-de*-Piété, il
s'emploie pour exprimer le surplus qui revient au débiteur sur
la fenle des ol^ts qu'il avant fournis en gage pour une certaine
semme. Cette vente s'effectue le treizièroe mois de l'engage-
ment pour les effets non retirés, et à défaut de renouvellement,
dans le temps et les conditions voulues.
BONI (géog.) (F. BONY).
BONI (Le p. Maubo), archéologie et bîMiographe distingué,
néà Gênes en 1748, fit ses études dies les jésuites, en ennbrassa
l'ordre, fit ses vœux et sa théologie à Rome, et s'appliqua sur*
tout i lliistoire eoclésiastigue et aux grands écrivains de l'antl^
^ité. Il professa la rhétorique en Allemagne, mais quand il fut
o'Affe à tBoevoûr les ordr» sacrés il revint en Italie. Vers I77â,
3 dansa à Baguse le beau musée du oamte Duraato. A k snp«
pression de la société^ il se retira chez ses parents dans le €re«
■wnais, ak il obtint la collatioB d'une chapelle dont les modiques
retenus suflfeaienlà son modeste «irtretieB. L'évê(|«e de Crémone
le noinma professeur de littérature à son séminaire. Boni devint
ensuite vioe^receveur du collège de Bergiame, où il «ntretinl
«ne correspondance très-^ctive avec d'anciens ooHègues et d*an-
que Boni put ae livrer k son goât pour rarchéologie et Tanti*^
<pilé. Il forma des reoueils précieux de monuments relatiiis à
lliiMoire de Venise. En 1814, il reprH l'habit de Saint-Ignace,
et devint maître des novices et bibliotliécaire è Rc«^, oè ilmou^
rat en 1817. Le Père Ba« fut un des principaux coMahorataMY
eu DieUgnnaire dès hommes Uhistres de Dora Chaudon ( F œ
nom)» imprimé à Bassano. C'est è hù qu\m doit l'édition des
(Mwvres (olfoat et UaHenmm du P. Ji^s-Oésar Ckirdara (F. ce
■wb), '^enise, 1805, 4 vol. iB-4*, avec une préfoce el plusieurs
Jissc. étions ; ai«n que celle des cMVrea de liéMstase, Pa-^^
doue, I8tl. n tradmsR en italien l'ouvrage de Laharpe : Pu
HmatimM dans lu iungue révolutiêmnaire. On a encore de hu t
t^SuHupOtuPudimn gunfukme deUu frederdilm di S. MeHu
aCusteUo, eméiuUre opère faite nei FriuU, da Giofmni
df i;d«it, Venise, 1780^ in-8«(F. Iban d'Ubinb); f? Deglimu^
M d<mtet eueri, profkniy grmei e lutini, biblioîhèeu porMik,
m., I70S, 3 vol. m-r ; 9> L#llare su iprimi Hkri u sMhpa di
^^ eUtà e terre dM ItaUu mfperkre^ ibid.^ 1794^ iii^O(
y SffiM monilB rouMifua unibfraB. ete. avuc la collaboration de
J*^. Mretti (F. ce nom) ; 8« NoHi^ d'ému eàeeetêu geogrm^
fiea, opère di commesso d'oro el d'argentv, ibid., 1808, in*8 ;
6<» SaggiodiHudidel P. Luip Lanst, Venise, 4810, in-8. —
Boni (Qnufîpe), architecte, ne en 1745 et mort en 1818, fut
surintendant des travaux publics en Toscane et 4*ami de Land
(F. ce nom). Outre des mémoires dans les Efenwridi inêomô
air arekilectura, on lui doit : Ehgio diLanwi, trattato délie su
opère» Pise, I8t6, in<48, et une Défense de Michel-Ange contre
les critiques de Fré«rd (F. Cambrai).
BONiCMON (technol.). Dans la langue des fabricants de ver-
rerie, c'est an trou qui communique du fond aux lunettes des
arches à pots; il fait dans <5es dernières le service de venlowses»
Lorsque l'ouvrier quitte son travail, afin d'empêcher le feu du
four d'entrer dans les arches, el laisser refiroidir les bouteilles
?u'on y met cuire, il marge la hinetle , de telle sorte que l'air
tant infercepté partout, le feu du four ne manquerait pas de
s'éteindre si l'on ne prenait le soin d'ouvrir le bonichon,
BONicHON (François) , prêtre de l'Oratoire , professa les
belles-lettres avec distinction dans plusieurs collèges, et fut en-»
suite pourvu de la cure de Saint-^Michel d' An^rs, où il se rendit
recommandable par sa vigilance , sa charité et les soins qu'il
mit à instruire son troupeau jusqu'à sa mort, arrivée en 1662.
n est connu par les deux on\Tages suivants : l° Pompa episco^
ÎmliSy AnjB;ers, 1630, in-fo1., livre rare, composé à l'occasion de
'installation de M. Arnauld sur le siège d'Angers. C'est une
dissertation sur les anciennes ccrcmonies observées lorsque les
év^ues faisaient leur première entrée dans leur diocèse.
2^ L'Autorité épiscopale défendue contre les nouvelles entre-
grises de quelques religieux mendiants , in-4*', Angers, 1658,
[. Arnauld avait rendu, en 1654 et 1655, des ordonnances
pour soumettre les religieux à son approbation avant d'exercer
le ministère de la confession et de la prédication. Ces ordon-
nances fucent supprimées par le parlement et maintenues par le
conseil. Le P. Bonicbon composa cet ouvrage pour les soutenir.
BONIER [agrie,), s. m. mesure de terre qui «st usitée dans
la Belgique, etc.
BeNiPACS, ffénéral des armées romaines d'Occident, naquit
en Thraoe, et s^éleva par son mérite aux premières dignités de
l'empire. Dès l'an 4l5il 9edistin§[oadansladéfensedeMarsei1le)
asA^ée par AthanK, roi des Wisigoths. Promu depub au grade
de tnbun, ensuite décoré au titre de comte , il fut char^ du
ooflMnandement en Afrique par l'empereur Honorius. Il sut
préserver longtemps la province confiée A ses soins des incur*
sions de celle foule d'ennemis qui démembraient l'Occident.
Généreux et plein de reconnaissance, il fut le seul de tous les
courtisans qui n'abandonna ras l'impératrice Placîdie, tomb^
dans la disgrâce de son frère Honorius; cA les secours de Boni*
face aidèrent œtte princesse à soutenir l'éclat de son rang. Elle
ne (ut pas ingrate : Boniface obtint toute sa confiance , et fut
l'éme (le ses opérations, lorsqu'elle derint maltresse des affaires
en 424, pendant la minorilé du jeune Valenlinien III, son fils*
La laveur dont jouissait Boniface auprès de (invpératrice ne
tarda pas à^xciter l'envie. Une brigue odieuse fi Iperdre TAfri--
que sans retour, et priva l'empire du seul hoimne de bien qui
pouvait retardersa chute. Aétiusiet Félix, mrioommandaient tous
deux dans 1 Occideni, s'unirent pour perdYie un homme dmit la
vertu leur faisait ombrage. Leur premier aoiti fut de le noirdr
dans l'esprit de Traupératrice ; ils hri firent entrevoir dans ht
conduite de Boniliice des projeta de révolte. Placidie effrayée lui
ordonna aCBssitôt de se rendre à la cour; mais trompé de son
c6té par le perfide Aétius, <|ui n'avait pas cessé en apparence do
se montrer son ami, et séduit par ses avis secrets, il refusa
d'obéir. Placidie éclata en repfocties et le déclara ennemi de
l'empire. A cette nouvelle, Boniface leva des troupes et derint
criminel pour venger son honneur flétri. Après d'assez longues
alternatives de succès et de revers, n'écoutant oue son ressenti-
ment, Boniface appela en Afrique les Vandales , qui, sous lu
conduite de Gunsértc, leur chef» avaient désolé l'Espagne. Tout
pKa devant eux ; Hippone, Carthage et les autres vilKs d'Afri-^
que furent ravagées, et Genséric foma une nouvelle monarchie
sur ces débris de la grandeur romaine. Placidie ne tarda pas à
être éclairée sur la (^rfidie d* Aétius, et rendit à Boniface toute
sa bienveillance. Le général^ touché de repentir, voulut détruire
son auvrage; mais â f^t eomplétement battu, et les Bomahis,
découragés par tant de revers , ne rirent de salut que dans la
fuite* Pendant ces événements la puissance d' Aétius devenait de
fÂus en pltiks odieuse è l'inpératnee ; elle résolut de l'humilier»
en lui oppotafit Boniface» uu'elle créa patriée et grand-mattre
de la milieé : c'était dépouMler Aétius, jusqu'alors revêtu de ces
dig*ilcÉ ( céluF^, lîlrieux, revint en Italie à la tété «les troupes
da kl Gaule. Boniface marcha eotitre lui avec les légions qui
il construisit, Tan 723, ane wlise à Amienebourg, et baptisa
an grand nombre d'individus. Puis il rendit compte de Theureux
succès de ses entreprises au pape Grégoire II, sur la demande
duquel il fit, cette même année, un second vojage à Rome, où
le pape le sacra évëque, sans toutefois lui assigner un diocèse
déterminé, et changea son nom de Winfried en celui de Boni-
face. Alors, mimi de nouvelles lettres de recommandation don-
nées par le pape, il retourna en Germanie, obtint encore un
sauf-conduit ae Charles Martel, duc des Francs, et se rendit
tout d*abord dans la liesse, où il continua son œuvre de conver-
sion et renversa de nombreuses idoles. De là il passa en Thu-
ringe, où il séjourna le plus longtemps, d'où il extirpa de plus
en plus ridolâtrie, déposant d'autre part, excommuniant les
prêtres qui ne voulaient pas se soumettre à la sévérité de ses
règlements, et en appelant d'autres pour les remplacer. On a
prétendu sans fondement que Boniface vint avec des troupes
armées en Thuringe, et qu'à son approche, les Thuringiens
a'étant réfugiés dans Tretenbourg, il les y cerna, puis appela
•OHIPACB. ( 36
étaient à Ravenne. Les deux armées se livrèrent un combat
acharné dans lequel Aétius fut défait ; mais Boniface, blessé mor-
tellement de la main de son rival , expira peu de temps après,
l'an 439 (F. AÉTirs et Placidie).
BOKIPACE (SAiïrr)^ archevêque de Ma^ence, apôtre de la
Germanie, appartenait a une famille distinguée parmi les
Anglo-Saxons. Il naquit à Kirton (CrA/iodiinum), dans le De-
vonshire, vers l'an 670, ou, selon d'autres, 683. On lui donna au
baptême le nom de Winfried, qu[il devait quitter plus tard.
Dès sa première jeûnasse il fut remis entre les mains des moines
du couvent d'Excester, pour être instruit par eux. Là, il ne fit
pas seulement de grands progrès dans les sciences, telles qu'on
les concevait alors, mais il conçut encore une grande préailec-
tion pour l'état ecclésiastique,' et ces deux drconstances le dé-
terminèrent à se rendre au monastère de Nuitzell , dont les
moines avaient une grande réputation de savoir et de piété. Puis
il entra lui-même dans Tordre des bénédictins, et fut ordonné
prêtre vers l'an 700. Bientôt il acquit par son instruction une
considération telle, qu'à la suite d'un concile le roi d'Angleterre
l'envoya comme délégué vers l'archevêque de Cantorbéry pour
faire connaître à ce prélat les résolutions de l'assemblée. Mais
comme il avait la vocation très-prononcée de propager l'Evangile
parmi les peuples païens, il tourna surtout ses regards vers les
habitants ne la Germanie, encore idolâtres, et se sentit d'autant
plusattiré vers eux que sespropresmaltresétaientsortisdece pays.
Il se rendit donc d'abord en Frise (l'an 716), où son compatriote
Wilibrod, qui l'avait précédé dans les mêmes vueset qui était de-
venuarchevêqiicd'Utrecht, le reçutdcla manière la plusamicale;
Wilibrod lui facilita de plus une entrevue avec Ratbod, roi des
Frisons, et Winfried exhorta ce prince à cesser ses persécutions
contre les chrétiens et à permettre la prédication (le l'Evangile
parmi son peuple. Mais la guerre que Ratbod soutenait alors
contre Charles Martel et le caractère barbare des Frisons nuisi-
rent au succès de ses efforts, et, en 717, il retourna en Angle-
terre. Là on voulut l'élire abbé de Nuitzell, à la place de Wig-
bert, qui venait de mourir; mais il refusa cette dignité, parce
qu'il songeait à entreprendre de nouveaux voyages parmi les
païens. Dans l'hiver de 718, il quitta de nouveau l'Angleterre,
et se rendit, avec des lettres de recommandation de Wili-
brod, à Rome, où le pape Gr^ire II lui donna de pleins
pouvoirs pour prêcher , en qualité de légat du saint-siége, le
cbrbtianisme parmi les idolâtres. Ce fut dans ce but qu'au
Srintemps de l'an 719 il traversa la Lombardie et la Bavière, se
irigeant vers la Thuringe. Ce n'était pas le premier mission-
naire qui parût dans ces contrées ; car saint Kilian y était déjà
Tenu vers Fan 685, et le christianisme ne s'y était pas entière-
ment éteint depuis cette époque ; mais cette divine religion ne
s'y était que fort peu répanaue, et dans les lieux mêmes où on
la reconnaissait, elle avait singulièrement dégénéré, et s'était
mêlée de pratiques païennes; on n'avait encore, à ce qu'il semble,
aucune véritable église,et il se trouvait mêmedes prêtresqui, tout
en adorant le Dieu des chrétiens, sacrifiaient encore aux idoles
et menaient la vie la plus scandaleuse. Winfried se vit donc en
face d'une grande réforme à accomplir. Son premier séjour en
Thuringe fut toutefois de courte durée, car, dans le cours de
cette même année 719 il revint en Frise. Dans ce pays, et sur ces
entrefaites, le roi Ratbod était mort, et Winfried, sous la pro-
tection des Francs, ne contribua pas peu à propager la foi chré-
tienne parmi les Frisons. Dès lors, et en considération de ses
services, l'archevêque Wilibrod voulut l'élever à l'épiscopat ;
) BonrACB.
les principaux d'entre eux à une conféreDce, et les détermina k
embrasser le christianisme en promettant de les assister coDtre
les Hongrob. Beaucoup, et même de bons écrivains, tels que les
auteurs des centuries de Magdebourg, Matth. Dresser, etc.,
n'ont pas hésité à reproduire cette fable d'après le Chronieon
lienaeeme. Ce qui dislingue précisément Boniface d'autres
missionnaires, c'est que tous ses actes ne furent accomplis que par
le zèle le plus pur qui puisse animer uu chrétien, piar la puis-
sance d'une vive éloquence, sans arrière-pensées et sans moyens
violents. Pendant son séjour en Thuringe il fut souvent réduit
à de dures extrémités, mais il supportait volontiers ledéniUnent
et les privations, ppurvu que le cnristianisme dans ces riions
ne retombât point dans la décadence où il l'avait trouvé. Ce fut
en 7S4 qu'il fonda la première église chrétienne de Thuriose,
près d'Altenberga, village situé en Georgenthal et Friedricfas-
roda. Il la dédia à saint Jean, et sur la place où elle se trouvait
jadis s'élève maintenant, comme monument commémoratif, un
candélabre aussi bien conçu qu'exécuté^ mais qui malheureuse-
ment porte aussi déjà les traces de la désastreuse inQuence de la
température. Cette église étant devenue trop petite pour la mul-
titude des nouveaux convertis, il bâtit en 737 une église sous le
vocable de Saint-Michel, sur les bords du fleuve Ohra, à l'endroit
où est maintenant OhrdrufT, et y joignit un monastère qu'il
peupla de religieux. Vers ce même temps furent jetés les fonde-
ments de réghse de Sainte-Marie ou de la cathédrale d'Erfort,
Cuis suivirent en 751 les églises de Greussen, Gebesée et Treten-
ourg; de même, plusieurs couvents furent fondés succesâie-
des vierges qui contribuèrent efficacement à la conversion des
païens, et dont quelques-unes devinrent plus tard abbesses de
divers monastères. Avec le christianisme se manifestèrent dans
ces régions les premiers germes des sciences, les premiers rayons
des lumières intellectuelles. Après la mort du pape Grégoire II,
Boniface envoya en 751 un délégué à Grégoire lll, successeur
de ce pontife, qui, en récompense des services qu'il avait rendus
jusqu'alors, lui conféra la dignité archiépiscopale, et lui fitremet*
tre le pallium, sans toutefois lui assigner encore un diocèse dé-
terminé. Vers ce même temps Boniface construisit aussi l'église
de Saint-Pierre et Saint-Paul à Fritziar, et celle de Saint-Michel
à AmaenelK)urg. Vers 755 il se rendit en Bavière, où un fameux
docteur, Arnoulf, était singulièrement opposé à Boniface dans
ses doctrines et ne voulait pas se soumettre au saint-siége. Boni-
face le déclara hérétique et l'excommunia. Comme cependant
le nombre des nouveaux convertis croissait considérablement, le
saint missionnaire crut indispensable de diviser le pays en dio-
cèses déterminés, et en 758 il fit un troisième voyage à Rome
pour conférer personnellement à ce sujet avec le souverain
pour Siège
son retour en Germanie, fonda d'abord les sièges de Wûrti-
bourg, Erfurt et Burabourg; celui d'Erfurt fut supprime dès
l'an 765, après la mort d'Adelar, son premier et seul évêque,
et Burabourg, avec son diocèse, fut soumis immédiatemenl à
l'archevêché de Mayence. Il demanda au pape, en 741, la con-
firmation de ces évêchés, et fonda, vers la même époque, celui
d'Eichstaedt. Il divisa de même la Bavière en quatre diocèses,
et établit des évêques à Sallzbourç, Ratisbonne, Freisingen cl
Passau ; il maintint dans les conciles assemblés dans l'empire
des Francs, l'autorité du pape, comme la sienne, et nomma
même en France, en 742, trois archevêques, qui furent aussi
confirmés par le pape Zacharie. C'est encore lui qui fonda,
en 744, le monastère de Fulde, si célèbre dans la suite. Enfin,
en 745, il fut élu à la place de Gerwilieb, évêque déposé de
Mayence, et, par cette élection, ce siège fut érigé en archevêché.
Ce lut en vertu de cette dignité qu'en 752 il sacra et couronna
Pépin, roi des Francs. Mais le christianbme menaçant de dépé-
rir parmi les Frisons après la mort de Wilibrod, archevêque
d'Utrecht, Boniface résolut de faire un nouveau vovage dans ces
contrées ; mais avant de partir, en 755, et avec l'asseotimeiit
d'un synode assemblé à cet effet, il nomma son coadjuteur dans
le diocèse métropolitain de Mayence, le fidèle Lullus, qui avait
partagé jusqu'alors ses pieux travaux. Queloues auteurs affir-
ment qu'il se chargea à cette époque de l'archevêché d'Utrecht,
que la mort de Wilibrod laissait vacant ; mais ce point est incer-
tain. Par ses prédications il convertit de nouveau un grand
nombre de Frisons an christianisme; mais comme il venait de
faire dresser des tentes au bord d'une rivière que Ton appelle
Borne, près de Doccum, il fut surpris par les Frisons idolAtres.
BOHIFACB. (
^ Les jeunes gens qui se tronvaient avec lai counirent aux armes ;
^ mais an moment où Boniface sortait de sa tente avec quel(|ues
(' autres prêtres, pour empêcher par ses exhortations , s'il était
* possible, toute effusion de sang, il fut tué avec ses collègues
* Adelar , Toban , et plusieurs autres, le 9 , selon d'autres le
^ 7 juin 755. Les païens toutefois furent repoussés, et le corps de
I Boniface fut transporté par les siens d'abord à tJtrecht, puis à
» Fulde, où on l'ensevelit dans le monastère qu'il avait ronde.
c « Dans la suite il fut mis au ranç des saints. Lullus lui succéda
i sur le siège archiépiscopal de Mayence. — Depuis saint Boni-
I face, et ^ce à lui surtout, l'établissement du christianisme en
I Germanie fut durable et s'étendit en général sur la majeure par-
k tîe de ces régions (à l'exception des pays soumis aux Saxons et
I aux Slaves) : c'est avec raison qu'on l'a surnommé l'apôtre de
I la Germanie. L'ignorance seule ou la plus honteuse injustice
peuvent attribuer à l'ambition ou à d'autres vues d'égoïsme ses
grandes entreprises , auxquelles il sacrifia non-seulement une
vie tranguille au sein de sa patrie, mais à la fin sa vie elle-même.
Sagittanus Itii reproche d'avoir établi en Germanie, et particu-
lièrement en Thuringe, moins le christianisme que le pouvoir
divine, elle a rendu les plus éminents services à la constitution
des nations modernes et à leur civilisation ; si l'on se rappelle
que les prêtres chrétiens qui ne voulaient pas se soumettre à
cette autorité avaient laisse d^énérer de la manière la plus
déplorable le dépôt sacré qui leur était confié; si l'on se rappelle
enfin oue la hiérarchie papale offrait le seul moyen, dans ces
siècles barbares, de maintenir l'ordre dans l'église, on s'éton-
nera que l'on ait quelquefois tenu compte des accusations du
protestant Sagittanus, et l'on nous saura gréde nous abstenir ici
d'une réfutaUon inutile. Les protestants éclairés reconnaissent
eux-mêmes aujourd'hui tout le mérite de Boniface ; s'ils lui dé-
cernent avec conviction le litre mérité de grand homme, ils loi
conservent aussi celui, bien plus précieux, de saint; ils consUtent
5u outre ses bienfaits spirituels , plus d'une contrée de la riche
illemagne lui doit une meilleure culture des terres, et que
parmi les couvents et les églises qu'il fonda, beaucoup donnè-
rent naissance à des villages et à des villes. —Saint Boniface
avait laissé, selon le témoignage des anciens, plusieurs ouvrages,
dont on cite surtout les suivants : 1° Pro rebui Ecelesiœ liber I;
2* De fidei unitale liber I; 5« Instiluta synodalia XXXVI :
? ^ «MW in Germania rébus, ad Bihelaldum regem liber 1 ;
5 De sua fide, doclrina et religione liber I; 6« Contra hœre-
Ueoê liber 1 ;si toutefois cet ouvrage n'est pas, comme on le con-
jecture, le même que le précédent ou que le premier cité;
7« Vila S. lAvini; W*Sermone$ VI. Ces écrits ne se trouvent
plus en partie que dans des manuscrits, et sont par conséquent
fort peu connus. Mais un recueil plus important est celui qui a
pour litre : ^ Epinolœ S, BorUfacii martyris, nunc primum e
Cœs. Mai, Viennemi bibliotheca luee notisque donatœ, per
Nie. Serrarium. Mog., 1605, in-4«; ibid., 1629, in-4«. —
Ordine ehronologieo dispos. noL et var, lecU. illuslralœ à
«Jfp^. Albx. Wurdtwein, Mog., 1789, in-4^ Celte dernière
édition a été considérablement augmentée et corrigée par le sa-
vant éditeur d'après un ancien manuscrit sur parchemin ,
du ix« siècle, qui se trouvait dans la bibliothèque du chapitre
de Mayence. Les lettres de saint Boniface ont un haut intérêt
pour l'histoire politique et ecclésiastique de son époque, ainsi
f|ue pour l'histou^ de la civilisation dans ces temps, et elles sont
mdispensables à l'histoire ( F. Wilibald).
BONIFACE !•% élu pape en décembre 448, succéda à Zozime.
Une facUon opposée nommait en même temps l'archidiacre
Kulahus, protégé par Symmaque, préfet de Rome. L'empereur
Uononus, informé de ce schisme, ordonna aux deux concur-
rents de sortir de Rome, et de n'y exercer aucune fonction,
avant d'avoir été jugés à Ravcnne, où il avait assemblé les évê-
ques à cet effet. Boniface resta paisible possesseur du saint-
siege; d gouverna sagement pendant quatre ans environ. Ce fut
8005 sor pontificat que mourut saint Jérôme, et ce fut à lui que
saint Augustin adressa ses quatre livres en réponse aux deux
lettres des Pélagiens. Ce même pape soutint avec fermeté les
dh)ils du saintrsiége sur l'Illyrie, que le patriarche de Cons-
tanUnople voulait déUcher desajundiction. Cette contestation,
traitée entre les empereurs Honorius et Théodose, fut terminée
au gré de Boniface. Il mourut en 423, le S5 octobre, et fut
enterré dans le cimetière de Sainte-Félicité, où il avait fait éle-
ver un oratoire. Après sa mort, quelques factieux voulurent
rappeler Eulalius, qui refusa de quitter sa retraite en Campa-
nie, où il mourut un an après.
87 ) BOmPACS.
BONIFACE II, né Romain, et dont le père était Goth, fut élu
pape dans le mois d'octobre 550» et succéda à Félix IV, nommé
par une partie du clergé, du sénat et du peuple assemblés dans
la basilique de Constantin ; il eut pour concurrent Dioscore, que
l'autre partie des électeurs proclama dans la basilique de Jules;
mais la crainte d'un schisme s'évanouit au bout de quelques
jours par la mort de Dioscore. Boniface, resté paisible possesseur
du saint-siége, fit condamner la mémoire de son adversaire,?et
cependant reçut à la communion tous ceux deson parti. Ensuite
il se laissa gouverner par le diacre Vigile^ qui chercha à s'assu-
rer d'avance l'avantage de lui succéder. Boniface assembla donc
les évêques sufTragants de Rome et tout son clergé, et les obligea
par serment de lui donner Vigile pour successeur. Cet acte,
contraire aux canons, ayant été rédigé et signé par toute l'as-
semblée, excita une réclamation universelle. La cour, le sénat
elle peuple se récrièrent contre une innovation qui détruisait
toute espèce de liberté dans les élections. Boniface persista quel-
3ue temps dans sa prétention ; mais enfin il s'en désista, en
étruisant cette convention extorquée à sa faiblesse et a sa sim-
plicité. Vigile n'en recueillit pas moins le fruit de ses intrigues,
mais plus tard qu'il ne l'avait espéré : il ne fut point le succes-
seur immédiat de Boniface IL Celui-ci mourut le 8 novem-
bre 555. On a de lui une LeUre à S. Césaire d'Arles, dans les
Epist, Rom. pontificum de D. Constant.
BONIFACE 111, né Romain, fils de Jean Candiote, fut élu
fa|>e le 15 février 606, près d'un an après la mort de Sabinien.
1 avait été nonce à Constantinople, du temps de Phocas. Il obtint
de cet empereur que le saint-siege de Rome conserverait la pri-
mauté sur celui de Constantinople, ce qui était conforme aux
instances de saint Grégoire, auxquelles l'empereur Maurice
s'était refusé. Boniface assembla un concile à Rome, dans lequel
il fut défendu» sous peine d'anathème, que du vivant du pape ou
de quelque autre évéque on parlât de son successeur; mais,
trois jours après ses funérailles, on devait s'assembler pour
procéder à l'élection. Boniface III mourut le 12 novembre 606.
BONIFACE IV (Saint), né à Valérie, au pays des Marses, fils
de Jean, médecin, fut élu pape le 8 septembre 607, après la
mort de Boniface III et une vacance de plus de dix mois. Il
obtint de l'empereur Phocas le Panthéon qu'Agrippa avait fait
élever, dit-on, en l'honneur de tous les dieux, et que Boniface
consacra à tous les martyrs et à la Vierge, sous le nom de Sainte-
Marie de la Rotonde, Boniface IV mourut Fan 614, au bout de
six ans et huit mois de |)ontificat. Il avait fait de sa maison un
monastère et lui avait donné de grands biens. L'Eglise honore
sa mémoire le 25 mai, jour auquel il fut inhumé à Saint-Pierre.
BONIFACE V, né à Naples, élu pape le 29 décembre 617,
après la mort de Deusdedit. Il tint le saint-siége sept ans et dix
mois, et mourut le 25 octobre 625, laissant les souvenirs d'une
piété fervente et d'une grande charité. Il y a des opinions diver-
ses sur la durée de son pontificat.
BONIFACE VI, Romain, fils d'Adrien, élu pape après la mort
deFormose, le il avril 896. Boniface avait été déposé du sous-
diaconat, et ensuite de la prêtrise, et il fut nommé par une fac-
tion populaire ; mais il mourut de la goutte au bout de quinze .
jours.
BONIFACE VII, anti-pape, appelé Francon, fils de Ferratius,
et diacre de l'église romaine, élu pape en 974, du vivant même
de Benoit VI ( V. Benoit VI). Francon avait été chasséde Rome,
non-seulement à cause de son élection irrégulière, mais encore
parce qu'il fut soupçonné d'avoir participé a la mort de ce même
Benoit. Il revint, sur la nouvelle de la mort de Benoît VU
(F- Benoit VII), mais il trouva Jean XIV élevé au saint-siége.
Sa faction en usa de même qu'avec Benoit VI ; Jean fut arrêté,
déposé et jeté en prison , ou il mourut de faim et de misère.
Ainsi, Francon fut reconnu pape, et se maintint dans son intru-
sion pendant onze mois, au bout desquels il mourut subitement.
La haine qu'il avait méritée fut telle, que la vengeance de ses
ennemis s'exerça sur son cadavre. On le trouva percé de coups
de lance, et exposé tout nu dans la place, devant le cheval de
Constantin. Quelques clercs le ramassèrent et lui donnèrent la
sépulture. Boniface mourut en décembre 985, et, malgré son
intrusion, l'usage a prévalu de le compter comme le septième
des pontifes de ce nom.
BONIFACE VIII (Benoit-Caiêtan), pape. Il est plusieurs
pjoints de l'histoire, et particulièrement de l'histoire ecclésias-
tique , qui ont été étrangement défigurés . soit par l'esprit de
parti , soit par l'hérésie , soit par l'im^été. C'est que l'erreur
a intérêt a dénaturer les faits et à sacnfier tout ce qui peut la
gêner : elle veut des complices , pour ainsi dire , et elle saisit
avec empressement ce qm peut prêter au scandale ; elle a be-
(»)
? threr é des
IA«C d'afc>rd : ks priarîfavt ada 4e
MÎInm ttirmtf la fk, O0t pmêè par cetle
» naiMiMi main «a hoiCilrft l«a aoC mÊuyiiiit
m0% ooC cr« atwiiwr m tirer aarti : elles oi
w^t.. Des
lêvr ifme ; «ll#s ooC cr« pwiiwr e« tirer parti , _.
hà ê et ptmliit mti rnmtf 4e re ^oi ne fat pest-Zitre 4^ a port
qttttnt Umim poCitiqae , <v «orte qor resasperalMn o« b ma«-
vaite Un le fo«t preuve iMnoan n^neootms ifvand a« a f oahi
écrirr mq bniotre, Ete-il «V^pe étoonant qw la awanfre 4e
BanîfirT VIII «oit arrH^t^ iotqv'â om» oliienrcîe 4e lœibrps
imaipe» ? 5f olkavirt t C>r ^ pfwr 4iaByer ces noaiçef il solfie 4e
montrer re pape IH qo'îl (ot, et aoiM td qa1l dot Mre, en rap*
portaver «m iiMe, en rapport atec les lumus f^éaéralcs , avec
les i4<vs ooaunooes 4^ son l^nipt ; il safBt » en an mol , d^élre
pins tofpque que certauH êfrhauH dans retle matière, c'est-à-
4irr 4e ne pas io|nT les laits 4q xiir* siMe a^ec les i4ées
el le* préjofçés 4o Kriif* ou 4a \ix*. Comme 4>o le rort ,
ertle lirbe sera lanle : HP* le sera furtooft k one époque oà il
s'est opér^ 4e ipvndei réparations » et oà la Tenté bulorique se
fait jour, - Bemm Caiétan naqoît k Anagni , petite ville 4ans
la campant de Rome et patrie 4*Innocent IIL On Télera arec
beaueoop 4e soin , et il fit 4e||^n4s progrès 4ans réto4e , sar-
iMt dans celle du droit mil et canoniqoe. Il reçot , fort jenne
encore, les honneurs do doctorat, et il vint dans la capitale du
Ilaint-éijrivestre de la cri^tion de Martin IV, légat dans la
Poolile sons le pape Nicolas III , et on Templova dans des né-
godalions importantes avec plosieors princes oe r£arope. Son
génie pour les affaires commença dés lors à percer : peut-être
vit^ aussi ime certaine impétuosité et tant soit peu de cette
sévérité extrême qui devait plus tard lui attirer tant de dôa^rè-
ments,— Célestin V, que l'Eglise a depuis rangé parmi les saints
(BoUand, tom. xr , pag. 462U était assis sur la chaire de
Pierre : mais le lardeau lui semblait trop diflidle â porter. Par-
venu dans la lolilude du cloître k l'âge de soixante-douze ans ,
sans usage , sujet à une excessive timidité et â Tirrésolution ,
sans force de caractère et sans expérience suffisante des choses
du mfmde, abandonné comme nécessairement aux impressions
de l'intrigue et delà flatterie , et d'autant plus Cadiement trom-
pé que la crainte de l'être le faisait le plus souvent agir au ha-
sard , ce pontife , d'ailleurs si rempli de vertus et de sainteté,
résolut, de son plein gré, de se démettre d'une dignité aussi re-
douUble^ pour laquelle son humilité lui disait qu'il n'éUit (MÎnt
appelé f ri qu'il ne pouvait par conséquent remplir. Gélestin V
abdiqua donc la souveraine autorité, après environ cinq mois
de pontificat. Il reprit avec modestie ses pauvres habits d'er-
mite, ce auê in cardinaux ne purent voir ians verser des
larmes: rétait en elTrt un touchant exemple de détachement
rherrhé k effrayer Célestin, en le menaçant de l'enfer s'il ne
se démettait de la papauté pour en laisser revêtir un homme
{»lus digne que lui. Mais cette puérile accusation est dénuée de
ondement: il est bien certain , pour l'histoire, que saint Gé-
lestin n'abdiqua qu'en raison de son âge , de la connaissance
Intime de son inexpérience et de son goût pour la soKtude et la
retraite.— Le nouveau pape prit le nom de Bonifaoe VIII. Il
ftit sacré le tl Janvier 1395 , et on rapporte que dans cette céré-
monie on lui mit sur la tête une couronne qu'on croyait alors
avoir été donnée k saint Sylvestre I«' par GonsUntin. Après le
sacre on se diri^ , en procession , vers Saint-Jean de Latran.
La pape était suivi de deux rois â pied qui tenaient les brides
da son cheval. Ces deux princes w serrirent même au festin
solennel, ayant leurs couronnes sur la tête : c'étaient Charles,
roi de Sicile, et Charies Martel, son fils. — DèaqueBonIfaceVIII
fiit monté sur lesahit siège, son premier soin fut de ré^tHfuer
les grâces que sim prèdéceMeur avait accordées peut-être par
Cdmesse. Rnsoite, craignant qu'on abusât encore de la sun-
plidté de Célestin, ou de fextréme dèllcatessede sa conscience,
pour lui persuader qu'il n'avait pu abdiquer Mgitiniement, et
qu'on n'exdUt ainsi un seUsma, il le fit surMUIer; à cet effet
U prit des mesuras qoi parurent tyraimiques, et qui étaient
néanmoins si peu sévèna qu'elles se trowèrent insvifisantef.
Célaslin, gardé â vue, trouva eo eflet le moyen de s'échapper
la nuit, daoa la deMein 4e se retirer â sa soUtiKle 4e Sulnone.
Bonilaoe le fit arrêter avec les plus grandes démonstrations de
respect. Il le traita honoraMement et lui assigaa peur i^traite
le châlcau 4e Vwaomt en Cainptnie.
ny dcmeora pas langteips : au bat de dii aws
de détention, il nHMmrt en o4eur 4e sainteté. -~ Boaiace VUl
tranquille, ne tarda pas k montrer toute Faréenr de sou pnk
eBtrnifeuant.LeroiEricVI,patir venger la mort 4e son pèit,
Erie V, fit rooarir rassassin, qui était neveu 4e rarchevêqoede
Londen : œ prélat lui-même fut euiprtsouaé oouime comptii».
Alors le pape excommupia le roi, le condamna k 49,000 mam
4 argent envers rarcfaevêqne qui s'était échappé 4e sa prîsoo^tt
mit tout le niyaume en inlenhL — La même année il rn^n
évédiérahbaye4es chanoines réguliers de Pamiers, fondée ei>
viron4epiiis quatre cents ans. C> fat là un acte 4'aalaritè un
hardi : ncanrooins les parties ne s*en plaignirent point , bis
que la bulle d'érection ne faisait aucune mention de Inc^
diooènin , qui était celui de Toulouse, ni du mêtropolitai
l'archevêque de Narhonne, ni enfin de Philippe le Bel, tous iot^
ressés dans cette allaire. On s'étonne surtout que le roi, si ji-
kiux de SCS droits, n*ait pas réclamé, lorsque même Fabbê^
devenait évéqne, c est-è-dire Bernard de Saisset, ne hà éh
rien moins qu'agréable. Ced estdignederemanioe poaurbsu
des événements. Cependant une autorité si entière devrait tàev
porter ombra^: BoniCace VIII ne devait pas rexerocr Uaju
sans contradiction. — Trob princes se faisaient une np
acharnée et ruineuse. L'empereur Adolphe , le roi d'AngS»*
Edouard 1" et Philippe le Bel, nn de France, ne pow
arriver â des conditions de paix. Le pape désirait uiucuri
prol^er b France contre la ligue qu'avaient oardic/m
d'Afijileterre et le roi des Romains. Pour arriver à nk,\
envoie des légats à Edouard et à Alphonse, avec des lette^
santés fKNir les enj^ger k cesser leur guerre contre Phif^i
consentir à la paix ou au moins k une longue trêve. Sep-
mières démarches» tontes bienveillantes, ne sont point énum;
il se croit dès lors obligé d'intimer à ces princes, le 13 aott !ff.
sous peine d'excommunication, tme trêve de deux soi A^
Èonse el Edouard acceptent el se soumettent an saiat-gép'
ifippe IV, pour qui ce pontife se donne tant de moaruMS
et montre une si grande sollicitude, est le seul qui résiste. Ai
lieu de seconder les pacifiques intentions du pape, ee ni garnis
laisse voir son caractère hautain el impérieux ; il est indospciyt
et proteste : a que le gouvernement de son royaume daas le
choses temporelles n'appartient qu'à lui; que, sous œ npport
il ne reconnaît aucun supérieur sur la terre, qu'il d'csiom/ »
soumettre à qui que ce soit pour le temporel de son Tfiipmst,mù5
que, pour ce gm regarde le salut de son âme et les ofciKSpuit-
ment spirituelles, il ^ait prêt à obéir aux admonites da «m
apostolique, a et il donne ainsi le signal d'une loogaecûkè
batailles, ayant pour but de séparer la royauté de TEg^ c «ti
à-dire d'ôler à la monarchie le caractère qui l'avnt tangveui^
rendue populaire. Certains historiens ont applaudi à cette ^
mière révolte contre l'Eglise ; ils ont cru que le peuple ga^
à cette séparation, sans voir qu'elle ne (Ntifitait au coolni
qu'au pouvoir; c car l'Eglise était le tempérament de la H
sance, et les papes étaient les arbitres des sujets contre Ve& ri
et parce qu'il est venu des temps de philosophie oà les su)etsi
cru pouvoir et devoir se passer de cet arbitrage, ce n'est pas \
raison pour l'histoire de méconnaître l'office prcrtecfteur ^
papauté (£rûl.4elYancade M. Laurentie, tom. 1X1, pug. ^
— A cause de la résistance de Philippe IV, la guerre que k \
aurait désiré éteindre fat donc continuée. Mais pcNir suN
aux dépenses, les princes épuisaient leurs sujets et uocabii
les églises et le clergé de taxes nouvelles et extruorâînaâsi
fallait pourtant mettre an terme à ce systènae d*exa
efih>yable dont 1^ peuples avaient cru se venger soffisaM
en le flétrissant du nom de maltois, Boniface VIII, qui
tenté les voies de la persuasion sans rien obtenir, fit-il ba
cette circonstance de vouloir employer son autori%è pnuec
cesser des abus criants? C'est ce qu'il ne nous afipurtiei
de décider. Toujours est-il qu'il crut devoir rendra, le W
1396, la constitution qui cor..- .aj^ par ces mots : CJ
tefeos, et qui porte : a que, si les rois ou imiees,
la chrétienté exerçaient a l'avenir de telles exaotioi
lats, les abbés et k dergé, sans consulter l'Eglise
si les prélats et les évéques, les abbés et le dcrgé
les recevoir, ils encourraienl par ce fait une
municatioB dont Ils ne pourraient être absous
ce n'est à l'artide de la mort, excepté par le non .
par un ordre spécial de lui (Cifcrofi. de QmiU, ém fimmmi
de M. Guixot). a Sans doute cet acte était sétCue ; im
c'était un ade de protection publique, et qui» afiaiâ^ij
en termes généraux, regardait, snivaut la rrnmrMy <|
{Déwiéié, pag. 35), plus particulièrement le roi o*A.e«^
ban
■ri
dr«
BONIFACE« ( 58
qaii plus que les autres, accablait les ecclésiastiques et faisait
I lever les tributs sur eux par des soldats qui commettaient toutes
I sortes de violences et de vexations. D un autre côté, Boni-
I foce VIII, oui éiail profondément versé dam la icience du droU
, eanofi, au aire des historiens, n'avait fait que parler le Jan^e
, des canons dont toute la pensée était : a qu'il n*a jamais été at-
tribué à personne, même aux laïques pieux, aucun pouvoir sur
les églises et les personnes consacrées (V. ColUct, eonc, du P.
Labbe). » Au reste, le pape ne prohibait point d*une manière
absolue les contributions ecclésiastiques; il voulait seulement
qu'on D*en établit point sans l'autorisation du saint^siége, et
cela, afin d*empécber les exactions intolérables des agents du
roi : ne lui était-il doue pas permis de chercher à remplir cette
mission, à lui protecteur naturel des peuples et père commun des
fidèles ? — Malgré ces raisons gui pouvaient militer en faveur
du souverain pontife, Philippe IV s'emporta contre la bulle Cle^
ricii laîcoê; u prit pour son compte l'interdit, et dans son irri-
tation il rendit une ordonnance également générale, où il a dé-
fendait à tous ses sujets, de quelque étatqu'iS fussent, de trans^
Sorter ou d'envoyer de fargent monnaye ou non monnayé hors
u royaume, etc. d Le pape sentit le coup et s'en plaignit comme
d'une atteinte portée a la gloire c*.t à la liberté de Eglise. Il
écrivit plusieurs lettres, il envoya des légats, il expliqua dans
ks ternies les plus bienveillants sa bulle, il reconnut que dans
les besoins de r£tat le clergé devait contribuer de ses biens, et
enfin il déclara : a que si la France en particulier éprouvait une
nécessité grave, non-seulement il permettait ces unpositions,
mais, s'il eu était besoin, il sacrifierait jusqu'aux coUiers, aux
croix et aux vases sacrés pour la défense d'un royaume aussi
noble et aussi cher au siège apostolique (HisL de France de
M. Henrion, tom. ii, pagj. 411). » Philippe, de son côté, parut
s^expliquer avec modération, et il est à présumer que dès lors
il suspendit l'exécution de son ordonnance contre le commerce
des étrangers et le transportde l'argentà Rome {Uisi. de V Eglise
galL, tom. xvi, pag. 167). — Mais ce qui tempéra le plus les
animosilés, pour le moment, ce fut la canonisation de Louis IX.
Boniface VIII fit lui-même la bulle de canonisation du saint
roi, dont elle est un Ions et magnifique éloge (BuUar, Ba-
nif, FI/J, c. 6). Ou fît à Paris de grandes Êtes j Philippe
rrut avec tous les prélats. Des multitudes immenses affluèrent
Saint-Denis pour y invoquer le nouveau saint: a le quel
sainct roy^ glorieux confesseur de Notre Seigneur, de corne
grant mente il fu et eust ^té envers Dieu, les miracles pleine-
ment raitledémontrèrent((rrand6«c/irofi., pubUéesparJtt. Pau-
lin ^aris). » Là tranquillité semblait donc s'être affermie sous
de si favorables auspices : mais hélas t ce ne fut que pour un
temps. — Pendant cette trêve, les Colonne occasionnèrent des
troubles, et suscitèrent de nouveaux embarras au pape» C'était
Tune des plus puissantes maisons de Rome» du parti des Gibe-
lins^ lesquels étaient ennemis déclarés du saint-siége. L^ Co-
lonne eurent l'audace de contester l'élection de Ronilace VIII, et
ils voulaient maintenir celle de Célestin, malgré son abdication
bien libre. Le pape ne s'en effraya point ; il les exconununiaet sou-
tint ses anathemes par une croisade. Alors les rebelles plièrent.
Quelque temps après, ils voulurent recommencer : mais Ropilace
les réduisit à l'exil. Sciarra Colonne, pris par des pirates de Afeu^
seille et mis à la rame sans être connu, aima mieux rester en cet
état, dit un auteur du temps, que de courir le risque, eu se décou-
vrant, de tomber entre les mains du pape. — Au milieu de ces
troubles, Boniface fit prendre une forme toute nouvelle à l'ordre
des bospitaliersde Saint-Antoine quiavaiiété fondé environ deux
cents ans auparavant. Il mit ces religieux conmie des chanoines
routiers, sous la rè^le de Saint-Augustin, en leur conservant
néanmoins leur habit accoutumé. Telle fut, en 1397, l'origine
des religieux Antonins, qui furent sécularisés en 1778. — Cepen-
dant les hostilités entre les rois d'Angleterre et de France n'é-
taient point apaisées. Ils désirèrent enfin y mettre un terme, et,
chose singulière I Boniface qui avait vainement tenté de les
mettre d'accord, fut choisi par PhiHppe le Bel et Edouard I"^
pour être TariMUre de leur dinéreiKL Le pape accepta l'arbitrage,
non comme juge, mais comme médiateur amical (HùL de
r Eglise galL, tom. xvi, pag. 285). D rendit, le 28 juin 1298^
son iujgement en plein consistoire, devant une foule de peuple
que Vetal de cette cause avait attirée au Vatican, et, le 50, il fit
expédier ce jugement dont les deux points capitaux étaient :
a que tout œ qui avait été pris serait rendu de part et d'ait-
tre» etc.,i> et il lui donna la forme d'une bulle, a Cette pièce,
quu neat pas^
*as ainsi, à la vâité, qu'en parlent la plupart des historiens
) BOKIFAGE.
•
français . . . mais leur récit est hautement démenti par la bulle
qu'ils attaquent et par la docilité avec laquelle les deux rois
obéirent à cette sentence arbitrale y comme le prouvent divers
actes manuscrits recueillis à la Tour de Londres par M. de
Buquigni, et enfin comme on le voit par la paix qu'ils con-
clurent sur le modèle de ce jugement, en Tan 1505 (Àrl, de
vérif. les dates], ï> — Bonilace VlII, attentif à tout et doué de
toute l'activité des génies de sa trempe» voulut justifier sa répu-
tation d'homme d'un grand esprit et dune profonde capaciié
dans le droit canon. Il donna, en 1299, un recueil de ses consti-
tutions et de celles de ses prédécesseurs. Mais son savoir lui fit
illusion. Ces décrétales ne faisaient que raviver d'anciennes
juridictions, et il ne vit pas qu'il y a des temps où les droits
même semblent détailllr. Cette époque était arrivée. La liberté
pensait u avoir plus besoin du patronage des papes, et les dé-
crétâtes furent odieuses ; en d'autres temps elles auraient été
populaires (Hist. de France pàT M. Laurentie, tom. m,
pag. 259). La collection de Boniface fut nommée la sexte des dé-
crétaleSf c'est-à-dire le sixième recueil des décrets pontificaux. —
L'année suivante» une autre affaire l'occupa. Le 2 février 1500,
il institua, par une bulle, le Jubilé pour chaçiue centième d'an-
née, et il accorda des indulgences à ceux qui visiteraient, en ce
temps, l'église des apôtres saint Pierre et saint Paul. — L'an-
née 1501 ramena tous les orages. La paix rétablie trois ans
auparavant avec Philippe IV finit par une rupture d'autant
plus éclatante qu'on s'était contraint plus longtemps. Le pape
avait un légat à env(v»er en France. Il nomma ce même
Bernard de Saisset qu*il avait institué évéque de Pamiers, et
qui n'était pas bien vu du roi. Cétait sans doute blesser gratuite-
ment le monarque : aussi éclata-t-il une guerre aeh^née. —
Le légat était chargé de (aire des représentations au roi, et
principalement de lui rappeler sa promesse d'aller à la croisade;
Le pape tenait beaucoup a ce point, parce que son plus grand
désir était de propager le nom chrétien en Orient ; et c'était
afin d'y parvenir qu'il s'employait avec tant d'ardeur à ménager
la paix entre les princes catholiques. Bernard de Saisset insista
donc sur ce sujet ; mais il parait qu'il s'acquitta de sa mission
avec beaucoup de hauteur et qu'il alla jusqu'à menacer le mo-
narque de la déposition. Cependant on ne trouve aucune preu^
de ces menaces dans les actes d'ailleurs si nombreux de ce
temps. Le légat n'en fut pas moins accusé du crime de lèse-ma-
jeste et de plusieurs calomnies abominables , telles que d'avoir
dit que Phuippe avait eu des intelligences avec le roi d'Angle-
terre, d'avoir prétendu que la ville de Pamiers n'était pas du
domaine royal, d'avoir appelé le roi faux monnayeur, et enfin
d'avoir mis le comble à tant d'insultes en disant qu'il était
d'une race de bâtards. — Philippe IV fit informer de ces re-
proches graves^ qui furent prouvés juridiquement. Alors l'é-
véque de Pamiers (c'es^-à-dire le lésât) fut arrêté, puis remis
entre les mains de Farchevéque de Narbonne, son métropoli-
tain, pour qu'il lui Ût son pirocès jusqu'à la dégradation. Ce
n'était point assez , Philippe voulait sa mort : il écrivit pour
cela à Boniface une lettre qui lui fait du tort, à cause de l'esprit
de passion et de la soif du sang dont elle est empreinte : a Le
roi requiert le souverain pontife d'appliquer tel remède, d'exer-
cer le dû de son ofiice de telle sorte que, cet honune de mort
{dictus vir mortis) dont la vie souille même le lieu g[u'D habite,
il le prive de tout ordre, le dépouille de tout privilège clérical^
et que le seigneur roi puisse, de ce traître à Dieu et aux
hommes, de cet homme enfoncé dans la profondeur du mal,
endurcietsan&espoir de correction, que le roi puisse par voie
de justice eu fiaiire à Dieu un excellent sacrifice. Il est si pervers
que tous les éléments doivent lui manquer dans la mort, puis^
qu'il offense Dieu et toute créature (Du Puy, Différend,
Sag. 653). jn — Boniface^ pensant que des unputalionasi inatten-
ues ne pouvaient être que des exagérations destinées à colorer
l'excès commis sur la personne d'un légat apostolique, écrivit,
de son c6té, dans les meiDeurs termes, à Philippe fV. n le
priait de mettre en liberté Bernard de Saisset et de le laisser
revenir en Italie; mais le roi n'écouta rien. Il se contenta d'en-
voyer à Rome Pierre Flotte, guerrier-magistrat, avec ordre de
remettre au pape les chefs d'accusation contre Févêque de Pir-
miers. Si celui-ci s'était conduit avee hauteur lors de sa déput»-
tion vers le roi de France, Pierre Flotte agit avec insolence et
audace vis-à-vis du pontife, iusque-là que Boniface, toujours
persuadé qu'il lui était donné de faire revivre la politique de
Grégoire VU, ne put s'empêcher de lui dire i a au'fl avait la
puissance de punir son maître et de tirer contre lui le glaive spi-
rituel, n Cétait sans doute beaucoup dire à l'envoyé d un prince
dont toute la pensée était d'introduire un nouveau systènoe de
politique» c'est-à-dire ce qu'on a nommé depuis la (ustinctioa
BONIFACE.
au pouvoir temporel et du pouvoir tpirilueL Mais enfin Bo-
ntCace VIII éUitcoDvaincu c|ne sa jurisprudencedevaitètreencore
générale de son temps. D'ailleurs, plusieurs princes la reconnais-
saient, et ils se bornaient seulement à en restreindre les coiisé-
queoces ou à en retarder Tapplication. — Avec des vues si diffé-
rentes de part et d*autre, les affaires ne pouvaient que se com-
pliquer, et les relations s'aigrir de plus en plus. — Bouiface
voyant qu'il ne pouvait rien traiter avec Pierre Flotte, crut devoir
envoyer un nouveau légat en France. Il choisit cette fois un homme
dïitiogué et loué par tous les écrivains de Tépoque. Jacaues des
Normands, archidiacre de Narbon ne, reçut la mission de venir
demander au roi la liberté de Févéquedc Pamiers, cl de le prier,
en même temps, de cesser son oppression contre l'Eglise et ses
vexations envers le clergé. Arrivé à Paris, le nouveau léçat se
disposait à faire son devoir, lorsque le comte d'Artois lui en-
leva les lettres apostoliques dont il était chargé, et les fit brûler
devant la cour (Du Puy, Preuv, des Dif[,, pag. 59). On lui in-
tima ensuite l'ordre de retourner sur-le-champ à Rome et d'em-
mener avec lui l'évéque de Pamiers auquel on donna enfin la
liberté ; et défense fut faite à eux de ne jamais rentrer dans le
royaume sans la permission du roi, et au pape, de ne plus en-
voyer ni bulle ni nonce [EUl, de VEglUe gall., tom. xvi,
Kg. 191) : ainsi Philippe IV rompait sans ménagement. —
tniface crut dès lors qu'il devait employer des mesures de ri-
gueur, a Quand il s'agit de faire observer les canons et de main-
tenir les r^les, ditFleury lui-même, la puissance des papes est
souveraine et s'élève au-dessus de tout (Disc, sur les lih, de V EgU
gall), » Eh bien I c'est tout ce que voulait Boniface VIII vis-^-
vis de Philippe le Bel. Dans cette persuasion intime, il envoya,
le 5 décembre 1501, trois bulles. Dans la première il convoquait
les archevêques, les évêqiies, les chapitres et les docteurs de
Frartce pour le concile qui devait avoir lieu à Rome, le 1"^ no-
vembre 1503, et afin de traiter avec eux, comme personnes non
suspectes au roi, de tout ce qui serait expédient selon Dieu pour
la réformation du roi et du royaume, la correction des désordres
passés et le bon gouvernement à l'avenir, d La seconde avait
pour but de suspendre « tous les privilèges, grâces, concessions
accordés par le saint-siège aux rois de France, » privilèges dont
Philippe se prévalait pour opprimer. Mais la troisième enché-
rissait sur les autres. C'était la fameuse lettre oui commence
par ces mots : ÂuseuUa, fili carissime. et dont le début suffi-
sait seul pour irriter h un haut degré I orteil d'un prince tel
que Philippe IV : a Dieu, disait le pontife, nous a établi sur
les rois et sur les royaumes pour arracher, détruire, perdre,
dissiper, édifier et planter en son nom et par sa doctrine. Ne
vous laissez donc point persuader que vous n'ayez point de su-
périeur, et que vous ne soyez soumis au chef de la hiérarchie
ecclésiastique : qui pense ainsi est un insensé, et qui le soutient
opiniâtrement est un infidèle, séparé du troupeau du bon pas-
teur ... 1) Mais il ne suffit pas de s'arrêter à ce début que
Î presque tous les historiens se sont contentés de citer, en ana-
ysant avec plus ou moins de partialité le reste de la lettre,
comme Ta fait, entre autres, Bérault-Bercastel. Il est nécessaire,
Sour bien connaître les motifs de la conduite de Boniface VIII
ans toute cette affaire, de lire sa bulle en entier. On sent bien
que nous ne pouvons la rapporter dans un article : mais on peut
voir comment Fleury, assurément peu suspect de traiter favo-
rablement les papes, la résume dans son Histoire ecclésiastique»
Nous pensons qu'ensuite on jugera que les plus grands torts n'é-
taient pas du côté du pontife, si toutefois I on doit lui en impu-
ter de réels. — Cette lettre, récapitulation des torts de Philippe
le Bel, et qui, quoique pleine de fermeté et de dignité, respirait
un véritable esprit de charité et de tendresse paternelle, ne resta
S oint intacte. Pierre Flotte, comme en conviennent Henri de
ponde {Ad. an. 1501, num. 11), Pierre de Marca (lib. iv,
cap. 16, De Coneordia), et comme nous le verrons un peu plus
loin, eut la perfidie d'y intercaler des phrases brèves et pi-
quantes pour le roi, telles que celle-ci : a Apprenez que vous
nous êtes soumis pour le spirituel et pour le temporel : ceux qui
croient autrement nous les rcputons néréticiues; j> et, ainsi falsi-
fiée, il la répandit partout, afin de rendre oditux le souverain pon-
tife, et d'accréditer le bruit que le pape voulait que le roi de
France reconnût tenvr de lui sa couronne. — Mais ce qu'il y a
de plus déplorable, c'est que le roi connaissait ces falsincations
(quelaues ecrivainsl'accusent même de les avoir faites lui-même),
et qu il ne revint pas à des idées d'équité. I^n de là, il parut
s'irriter davantage, et, sur l'avis de certains légistes qui ne de-
mandaient que le désordre et le trouble, il convoqua pour le
10 avril 1303 les états du royaume, c'est-i-dire les états des
••^ordres, le clergé, la noblesse et la boiir^isiedes villes.-—
ym Flotte, devenu gardedes sceaux, ouvnt l'assemblée d'une
( 40 SONIPACE.
manière audacieuse. Tous les maux que l'Eglise de France
avait à souffrir de la partdu roi, de ses ministres ou des seigneurs,
il en accusa le saint-sié^e. Il accusa surtout Boniface VIII de
prétendre que «le roi lui était soumis pour le temporel de son
royaume, et qu'il devait reconnaître le tenir de lui. d (Rohrbo-
cher, Des rapp, entre les deux puissances, tom. il, pag. 171.)
En preuve. Flotte eut riropudcnce de produire la bulle que
lui-même avait fabriquée. Philippe soutint l'imposture, et il de-
manda gravement aux prélats et aux barons de qui ils tenaient
leurs fiefs, de lui ou du pape, comme si Boniface avait dit quelque
part que le royaume de France était un fief de l'Eglise romaine!
Le comte d'Artois, qui déjà avait brûlé les lettres apostoliques,
prit ensuite la parole et déclara que a s'il convenait au roi d'en-
durer et de dissimuler les entreprises du pape, les seigneurs ne
le souffriraient pas ; » et a cette flatterie brutale, sous forme de
liberté et de hardiesse, fut applaudie des nobles (Michclet,
IHist. de France, tom. m, pag. 70). » Les prélats, interpellés
a leur tour, rapporte Fleurv, c( demandèrent p/iM de temps pour
délibérer, et s efforcèrent d'excuser le pape, et de persuader au
roi et aux principaux seigneurs, que son intention n'était pas
de combattre la liberté du royaume ou la dignité royale, exhor-
tant le roi à conserver l'union qui avait toujours été entre
l'Eglise romaine, ses prédécesseurs et lui-même. Mais on les
pressa de répondre sur-le-champ, et on déclara publiquement
que si quelqu'un paraissait être d'un avis contraire, tV serait
tenu pour ennemi du roi et du royaume. ... Dans cet extrême
embarras, ils répondirent qu'ils assisteraient le roi de leurs con-
seils et des secours convenables pour la conservation de sa per-
sonne, des siens et de sa dignité, de la liberté et des dA>its du
royaume. . . . Mais, en même temps, ils supplièrent le roi de
leur permettre d'aller trouver le pape suivant son mandement,
à cause de l'obéissance qu'ils lui devaient ; ce que le roi et les
barons déclarèrent qu'ils ne souffriraient en aucune sorte ( JETifl.
ecclés., liv. 90, $ 8). » Le pouvoir temporel n'empiétait-il pas
ici sur le pouvoir spirituel dont il se plaignait tant ? Et c'est au
nom de cette prétendue liberté qu'on invoquait pour soi, s'écrie
un historien protestant bien désintéressédans la question, aqu'on
refusa au pape le droit de prendre connaissance des taxes ar-
bitraires que le roi levait sur le clergé, de diriger la conscience
du roi , de lui faire des remontrances sur l'administration de
son royaume, et de le punir par les censures ou l'excommuni-
cation lorsqu'il violait ses serments 1 . . . Sans doute, la cour de
Rome avait manifesté une ambition usurpatrice, et les rois de-
vaient se mettre en garde contre sa toute-puissance ; mais il
aurait été trop heureux pour les peuples que des souverains des-
potiques reconnussent encore au-dessus aeux un pouvoir venu
du ciel, qui les arrêtait dans la route du crime (M. de Sismondi,
Hist. des rép. ital., tom. iv, chap. 24, pa^. 141). » — Les
états généraux se séparèrent après une seule séance solennelle :
les résultats furent plusieurs lettres adressées h Rome de la
part du monarque, des barons, des nobles et des bourgeois. Ces
lettres étaient plus ou moins hostiles, plus ou moins audacieuses.
Philippe IV pnl l'initiative de l'injure, et les autres suivirent son
triste exemple. Voici comment il écrivit au vicaire de Jésus-
Christ : <c Philippe, par la grâce de Dieu roi des Français, à
Boniface, soi-disant pape, peu ou point de salut. Que ta très-
grande fatuité sache que nous ne sommes soumis à personne
pour le temporel ; que la collation des églises et des prébendes
vacantes nous appartient par le droit royal ; que les fruits en
sont à nous ; que les collations faites et a faire par nous sont
valides au paœé et à l'avenir; que nous maintiendrons leurs
possesseurs de tout notre pouvoir, et que nous tenons pour fous
et insensés ceux qui croiront autrement. Donné à Paris, etc. »
Il n'est guère possible de pousser plus loin l'insolence et la
passion. De leur côté les prélats durent écrire au saint- père;
ils se contentèrent d'exposer les griefs de Philippe : « Le roi,
dans l'assemblée des états , a publiquement assuré par ses
ministres que vous lui aviez intimé, par le nonce Jacques
des Normands, que pour son royaume même, il vous était tero-
porellement assujetti , et qu'il devait reconnaître le tenir de
vous. » — Les cardinaux, en corps, répondirent , le 26 juin
1502, à la noblesse que le pape n'avait point écrit au roi , ni à
d'autres, que ce prince lui fut soumis pour le temporel ou qu'il
tint de lui son royaume ; que jamais il n'avait eu cette préten-
tion, et que Jacques des Normands assurait n'avoir rien dit ni
rien donné par écrit de semblable. — Boniface VIII lui-même
répondit en ce sens à la lettre ducler^ de France ; et non con-
tent de cela, il tint un grand consistoire où assistèrent des dépu-
tés de ce même clergé. Le cardinal de Porto parla dans cette
assemblée , et il déclara au nom de ses collés ues : qu'il y avait'
une union si étroite entre le pape et le sacré collège, que Fan
s'éiail
papei
Uitm
parlai
donli
lenoi
Rome
[BM. dt Pranct de M. Heiirion, tum'. ii, pag. 430). Le souve-
rain pontife pril ensuite la parole : il déclara que Pierre Flotte
avait altéré et falsifié sa lettre au roi ; qa'on avait eu soin , en
préscnlanl la lettre fausse, de cacher la véritable aux grands du
royaume et aux prélats, pour leur persuader aisément que le
souverain ponlife avait voulu obliger le roi à reconoaltre qu'il
tenait de lui sa couronne et son temporel, a Rien n'est plus
faux, ajouta ensuite Boniface Vlllavec digiiilc; il y a quarante
ans que yéludie le droit , et je n'ignore tas sans doute qu'il y a
deux puissances ordonnées de Uieu! Non, nous ne voulons
point usurper la juridiction royale ; mais le roi doit savoir qu'il
nous est soumis a raison du pecfaé , et nous ne voulons que l'a-
loeoer à faire licitement ce qu'il fait illicilemenl {Estr. mit.
biblioUi. S. Victor. ). a — Et tandis que tout ceci se passait à
Home, Philippe IV eut à soutenir dans la Flandre une guerre
sanglante où périrent le comte d'Artois et Pierre Flotte, ces deux
ennemis de Boniface. Mais nous n'avons pas à nous en occu-
per : cet épisode appartient à l'histoire de Philippe. — Malgré
les défenses du roi et des barons , plus de la moitié des prélats
français se rendirent à Rome ponr le concile indiqué au i" no-
vembre 1303. f>e ce concile sortit la dècrétalc Unum lanetam
quiéclaircissait U bulle Auimlla filiel qui définissait nettement
que la puissance temporelle est subordonnée à la puissance
spirituelle, c'est-à-dire que la souversinelé temporelle n'exemp-
te pas le prince de cette soumission à la puissance dine-
tive tl ^dinatitt de l'Eglise , suivant l'expression de tiersoD.
« Nous apprenons , dit le pape dans cette admirable bulle , que
dans l'Eglise et sous sa puissance sont deux glaives, le spiri->
tuel et le temporel ; mais l'un doit être eniuloyé par l'Eglise et
par la main du pontife , et l'autre pour l'Eglise et par la main
des rois, suivant l'ordre et la permission du pontife. Or, il faut
qu'un glaive soit soumis â l'autre, c'est-à-dire la puissance lem-
porelleà la s[»rituelle ; autremeul elles ne seraient point ordon-
nées, et elles doivent l'être, selon l'apûtre, etc. s Ce n'est
point ici le lieu de s'étendre sur cette doctrine qui a tant occupé
les cootrovenistes. Elle n'était point nouvelle, car elle se trou-
vait déjà dans la décrétale Novil d'Innocent 111 , à laquelle
celle de Boniface Vlll fut réunie dans le droit canon. — Celle
bulle Vnawi àanelamt ne portait aucmi préjudice au roi on au
royaume de France, selon la remarque de F leury, et cependant
elle mil le comble à la colère de l'irascible Philippe IV. 11 con-
voqua une nouvelle assemblée qui se tint le l" décembre 1303,
et H mit la main dessus les biens desévégues qui étaient à Rome.
n C'était trancher les questions par la violence, dit un judicieux
historien, et, tandis qu'on reprochait au pape de vouloir domi-
ner les couronnes, de fait on dominait l'Eglise, on éteodait la
souveraineté piriilique jusqu'à la conscience, et on se laisait ar-
bitre du temporel et au spirituel indifféremment, comme s'il
n'y eUt de lois d'aucune sorte , soit pour régler la conduite des
évëques, soit pourjirotéger la puissance de leurs églises {Hiil. de
FrancedeM. Laurentie, tom. m, pag. 2e3).i) — Boniface VIII
avait tout le désir de ramener le roi , et il ne négligeait pour
cela aucun moyen. U lui envoya donc le cardinal Lemoine,
homme estimable et devenu célèbre parmi nous. C: l^at étant
arrivé en France en 1303, le pape lui adressa douie griefs, sur
lesquels Charles de Valois , frère du roi , et l'amba^deur de
Philippe assurèreol qu'ils donneraient satisfaction. Mais les ré-
|M>D9es du monarque , examinées par les cardinaux , furent
iroutées inadmissibles ; on ne tint pas aux promesses faites , et
Boniface s'en plaignit dans une lettre du 39 février. ~ Alors
Guillaume de Nogaret, digne successeur de Pierre Flotte, pro-
posa au roi, dans une assemblée tenue au Louvre le 12 mars, de
léunir les états pour y procéder à la convocation d'un conseil
générai où Boniface serait déposé , et d'ordonner qu'en atten-
dant on Qt gouverner l'Eglise par un vicaire, afin d'dier toute
uccasion de schisme, et qu'enfin on fit saisir le pape de peur
qu'il ne traversât cette tranneceuvre I — Cependant Boinface
cnvoyalelS avril l'ordre d'offrir â Philippe des moyens d'accom-
modeioent ; mais le légat ne put remplir les intentions du sou-
verain pontife. Le roi et ses ministres violèrent à son égard le
droit dès gens; le courrier du lé«at, l'archidiacre de Constance
fut arrêté, mû en prison el ses dépêches interceptées. — Ce fut
mon , d'avoir commis tous les péchés défendus par le Décalo-
gue, et violé les lois dirines et humaines, tant dans sa conduite
privée que dans celle qu'il avait gardée avec la France ( Grand.
chroN. Guill. de Nangis). Eu même temps Guillaume du Pies-
sis assura hypocritement qu'il se portait i celte accusation par
lèle pour la fui et par dévouement au sainl-siégc I et il en
appela aussi au concile général, au siège apostolique, et à celui
et a ceux qu'il appartiendrait , suppliant le roi de procurer la
convocation de ce concile en sa qualité de défenseur de la sainte
mère l'Eglise et de la foi catholique ; et Philippe, au nom de la
liberté qu'il voulait , fil droit à sa requête comme il avait agréé
celle de (iuillanme de Nugaret. — Ce coup hardi tenté, rien ne
devait plus arrêter : il ne restait plus qu'a aller droit aux der-
niers excès, et on y alla. — Philippe commença par chasser et
bannir du royaume les évêqucs qu'il n'avait pu entraîner dans
le schisme. Il provoqua de toutes parts l'assentiment des villes,
des églises et des communautés aux actes qui venaient de se
faire. On aurait voulu que toute la France se révoltât contre
l'Eglise , et pourtant n on prenait soin de résener le droit de
celle Eglise et du concile , et l'on n'eût point voulu paraître en
dehors de la croyancc,el de la constitution du christianisme! »
— Le pape fut bientût informé de ce qui se passait en Fraoce,
et il s'en affligea prorondcmenl. Hélait pénible pour le cœur de
ce ponlife dontia piété était si vive, dit Haynaldi, que bien soo-
vent il fondait en larmes en célébrant les saints mystères , d'ê-
tre précisément calomnie dans sa foi. Son premier soin fut donc
de se justifier par un serment en plein consistoire des horreurs
dont on avait osé l'accuser, surtout du crime d'hérési -. Ensuite
il s'occupa de dresser plusieurs constitutions tendantes à préser-
ver pour l'avenir rEelise des tempêtes dont il allait être lui-
même la victime. Il rédigea, dit-on, une bulle où il menaçait de
déposer le roi, et où en attendant il l'excommuniait et déliait
ses sujets du serment de fidélité. Mais ceci ne parait pas bien
certain. Enfin il seretiraàAnagni, sa patrie, comme s'il eût en
le pressentiment du crime qui allait se commettre. — En effet,
(îuiilaume de Nogaret s'était fait donner des pouvoirs illimités
du roi , un véritable blanc-seing , dit M. Micheict ( Uùt. dt
FVaiicf, tom. lu, pag. SO), pourmire tout ce qui serait â propos.
Muni de cette arme, il courut en Italie, sons le prétexte de noti-
fier à Boniface VIII l'appel au futur concile, mais avec l'ordre
de s'emparer de sa personne. Il cacha ses mantruvres, soudoya
en secret une hande de sicairrs , corrompit les gardes pontifi-
cales , souleva la population d'Ana^ni , et le T septembre 1303
envahit le palais où le ponliCe s'était réfugié. Boniface se crut
perdu : « Puisque je suis trahi comme Jesus-Clirisl , dit-il, je
veux mourir en pape , a et il en prit les ornements, a L'on ne
peut guère douter , dit H. de Sismondi , que l'intention des '
conjurés ne filt de massacrer le pape; ils n'avaient pris aucune
mesure, ni pour le conduire ailleurs, ni pour le garder aiec sû-
reté où ils éiaieni. Mab ce vieillard , que son grand âge seul de
quatre-vingt-six ans aurait dû rendre vénérable, el qui à t'ap-
proche de ses ennemis s'était revêtu de ses babits pontificaux
et s'était mis à genoux devant l'autel, frappa malgré eux les
conjurés d'un respect insurmontable I Hiit. de* rép. Ital. ,
tom. IV, chap. 34, pag. t47). Sciarra Colonna, heureux de se
retrouver en cette circonstance pour se venger, n'était pas maî-
trisé par cesentiment de respect. Il arracha le vénérable vieillard
du trône où il venait de s'asseoir , et lui donna un soufflet avec
son gantelet de fer ( Du Puy, Preuv. pag. 19S ). Ce forcené Gi-
belin eût tue volontiers Itoniface , mais Nogaret empêcha ce
crime qui l'eût trop compromis , et il se contcnla de menacer le
pontife de le faire conduire lié el garrot téà Lyon, où il serai t jugé
et déposé par un concile général (Villani, tom. viii, chap. 63).
— Cependant les habitants d'Anagni , qui s'étaient d abord
laissés séduire, indignes ensuite des fureurs qu'on exerçait con-
tre leur compatriote , et honteux de les souffrir, se soulèverait
tout à coup en masse, chassèrent de la ville (kilonne, .\ogaret et
les factieux, et délivrèrent le ponlife. Mais le sort de Boniface
délivré des mains de ses ennemis n'en devint pas meilleur. La
douleur el les persécutions hâtèrent la fin de sa vie. Comme il
retournait à Rome , il fut pris d'une dyssenterie qui l'enleva an
bout dequelquesjoois, le 11 octobre 1303, après nuit ans, neuf
oMÎs de règne. Il eut aéanmoii» le temps ^ trint de Jour du
repos éleroel , de faire , en présence de boit cardinaux > selon
l*iisage des souverains ponkites, une profession de foi très-dé-
tftillee et très-calholique . et de pardonner à ses ennemis avec
une admirable douceur. Ce (ait, que nous tenons de Raynaldi,
détruit une indigne insinuation qui voulait faire croire que Bo-
nilaoe était mort sans remplir œ devoir sacré. Mais il est une
autre calomnie que presque tous les historiens prévenus contre
ce pontife ont débitée , et que certains écrivains catholiques ont
même répétée après eux avec une bien coupable légèreté : c'est
que BoniMce VllI mourut enragé, se rongeant les mains et les
bras. Nous avons vu au contraire qu'il quitta cette vie « exté-
nué de fatigue pour la foi , » suivant l'expression d'un de ses
contemporains ( Muratori, toro. m, pas. 660 ), et pour la dé-
fense de la papauté de Grégoire Vil et dlnnocent 111. Au reste,
uo démenti formel est donné à cette odieuse calomnie. Trois
cents ans après, sous Paul V , le il octobre , jour même de sa
mort , on ouvrit son tombeau , et son corps fut trouvé intact
' ( Raynaldi, ad onn. 1303). Il fut dressé un procès-verbal très-
circonstancié de cette ouverture du tombeau , et o on put voir
alors, dit Henri Spende, qui fut témoin de ce fait en 1605,
ou'il ne s'était pas rongé les bras et les mains, probablement
oans sa douleur d'avoir déplu à un roi traître , etc. , reconnu
pour tel par tous ses sujets, j» — Telle est la vie de Boni*-
faoe VIII , vie mêlée d'orages , mais qui découvre une grande
âme , un noble caractère et d'incontestables vertus. Il nous a
suffi de la retracer fidèlement, pour montrer qu'il est faux que
les démêlés de ce grand pape avec Philippe le Bel ont eu pour
canse l'envahissement du pouvoir temporel par le spirituel ;
mais que loin de rêver cette usurpation , le vicaire de Jésus-
Christ eut à défendre, pendant la durée de son pontificat , Tin-
dépendance de la puissance spirituelle contre les entreprises du
roi de France, qu'il combattit pour que les sacrés canons fussent
respectés , pour le maintien des règles établies et reçues dans
toute l'Eglise, et que ses actes les plus énergiques ne furent ja-
mais, après tout, que des actes d'une ferme résistance contre les
tentatives sacnléges du pouvoir temporel. D'un autre côté, l'exa-
men de celte vie nous a prouvé que Philippe le Bel repoussa
obstinément les avertissements paternels du pape, et que se fai-*
saut jug€ dtuii sa propre cause , il voulut constamment s'ar-
roger les droits du sacerdoce, disposer à son gré des immunités
ecclésiastiaues , conférer les titres spirituels , faire plus en un
mot que le pape même dans les affaires reli^euses de son
royaume, comme l'ont écrit deux historiens désintéressés, Vi-
cerius, dans sa Vie de l'empereur Henri Vil , et Mu Iras , dans
sa Chronographie germanique. En sorte que, dans la querelle
fameuse et â jamais déplorable de Philippe le Bel et Boni-
face VIII, dirons-nous avec M. de Saint-Victor , pour conclure ,
le pape avait évidemment raison ; le monaroue qui attaquait ses
droits comme défenseur des privilèges de l'Eglise avait tort ; et
ces torts devinrent des crime» , lorsqu'à une résistance injuste
et opiniâtre succédèrent des outrages inouïs et des violences sa-
crilèges, qui montrèrent aux peuples que ce qui était l'objet de
leur vénération pouvait être impunément insulté par leurs sou-
verains l Tabl. ii Paris^ tom. il, l^*" part., pag. 597). d — fio-
nifiîce Mil attend un historien digne de lui : c'est un sujet si
beau, si important, qu'il ne peut manouer d'exciter bientôt l'é-
mulation de quelque docte écrivain. Il est temps que dans un
siècle où , grâce au ciel , l'histoire a eené d'être une conjptra-
fû>ii contre ia vérité^ on mette en lumière le grand caractère de
ce pontife, qu'on le venj^ des calomnies dont la haine de Nega-
ret^ du Dante et des partis politiques des xiii* et xiv^ siècles l'ont
poursuivi , et qu'enfin on lui rende la justice déjà acquise aux
papes Grégoire VU et Innocent III, par les illustres travaux de
Voigt et de Uurter. En attendant , des défenseurs des bonnes
doctrines ont tracé la voie à suivre pour atteindre ce but , et der-
nièrement un savant prélat, M. Visseman , a publié une excel-
lente Réponêe aux atêaques dirigées contre Boniface VIII, au
•m'tfl de aueigueê circonstances de sa vie, excellente Disserta-
Itou qu'il avait lue à l'Académie de la religion catholique à
Rome, le 4 juin 1840. L. F. Gcekin.
BOKIFACB ix , élu pape à Rome le 2 novembre 1389 , après
la mort d'Urbain VI et pendant le schisme d'ONxident. Il était
Napolitain, se nommait Pierre Tomacelli , d'une bonne maison,
ma» sans fortune. Il avait été fait cardinal en 1381. lise refusa
ainsi que son prédécesseur, à l'union et à la cession qui lui fVi-
reot proiio»i»e8\ F. Bknoit XJII , anti-pape ). Il soutint Ladis-
las de Iloiigrie dans ses prétentions au royaume de Napl^ ,
contre Louis d'Anjou, protégé par le pape avignonais Clé-^
ment VII. il eut des démêlés aver le roi d'Angleterre. Richard II,
au SHJet de U collation des béncliGes qu'il enlevait aux évéquca
) B01lirACI#.
et aux patrons. U établit les annales perpétncAles , dont dé*
ment V avait déjà donné l'exemple ( F.CLÈirEirr V). Il mourut
le I" octobre 1404.
BON iPAGE ( fiTAcnnvB ) , célèbre avocat au parlement
d'Aix, né à Forcakiuier en 1612. Syndic des avocats en 1670,
recteur de l'université d'Aix en 1677 , procureur des trois états
de Provence en 1680, il eut la confiance et l'estime de toute la
province. Il est connu par une compilation recherchée des juris-
consultes; elle est intitulée : Recueil des arrils notables du
parlement de Provence, Paris, 1670 et suiv. , 5 vol. in-M.,
ou Lyon , 1708 , 6 vol. in-fol. Boniface mourut à Aix en 1690.
B03f IFACE r*' , duc de Toscane. Les Lombards, après la oon*
Îuéte de l'Italie, établirent trente grands fiefs, parmi lesquels la
oscane était l'un des plus importants. Dès cette époque, ce pays
fut gouverné par des ducs , qui , après la conquête de Cbarleni*-
gne, reçurent aussi le titre de marquis. Mais nods ne connais-
sons aucun de ces princes. En 812 et 815, nous trouvons enfin
un Boniface, comte de Lucques et de Toscane, déclaré Bavarois
d'origine dans un diplôme , et mort vers 823. ^-^ Boivipace II ,
son fils et son successeur , chargé par Louis le Débonnaire de
défendre la Corse contre 1^ invasions des Sarrasins ; en 898 , il
fit une descente entre Utique et Carthage pour épouvanter les
infidèles; en 834 , il contribua à remettre en liberté l'impéra*
trice Judith , que Lothaire retenait prisonnière à Tortone , et,
s'étant ainsi attiré la haine de cet empereur, il fut obligé de se
retirer en France, auprès de Louis le Débonnaire. On n*a pu
de preuves qu'ensuite il ait jamais été rétabli dans son gouverne-
ment.— BOMFACE III , duc de Toscane , fils du marquis Théo-
dald, porta lui-même, dès l'an 1004, le titre de marquis. Il go«-
vernait alors Mantoue, et il fut un des premiers à se déclarer
avec Henri II contre Ardoin , lorsque ces deux compétiteurs se
disputèrent le royaume d'Italie. Keggio , Canosse et Ferrare
obéissaient à ces marquis ; mais la Toscane ne fut soumise à Bo*
niface III cpi'en 1027, après la mort de Renier, marquis de
cette contrée. Boniface eut deux femmes, dont la seconcle. Béa*
trix, fut mère de la fameuse comtesse Mathilde; il fut tué en
1052, avecdes flèches empoisonnées, dans un bois entre Man-
toue et Crémone. Ses assassins ne furent point découverts. Il
laissa de son second mariage trois enfants en bas âge , Frédéric,
Béatrix et Mathilde. Les deux premiers étant morts trois ans
après , Mathilde recueillit seule son immense héritage.
BONIFACE ( V. MoNTFERRAT [Boniface, marquis de], et
Savoie [maison dej).
BONiFACio {géog, ), l'ancien Jlfurûmum, petite ville de
G)rse, dans une petite péninsule des bouches de Bonifacio, chef-
lieu de canton. Son port, commode et sûr, peut recevmr les phis
gros vaisseaux. On y fait la pêche du corail. La population est
de 5,051 habitants. — Les bouches de Bonifacio sont un dé-
troit qui sépare la Corse de la Sardaigne, et qui a deux lieues
trois quarts dans sa moindre largeur.
BONIFACIO. Ce nom est celui de plusieurs savants italiens
des xvi" et XVIII* siècles, parmi lesquels Jean et son neveu
Balthazar sont les plus remarquables. Le premier, né à Ro-
vigo,dans l'Etat de Venise, le 6 septembre 1547, d'une famille
noble, étudia le droit à Padone, servit sa patrie par ses con-
naissances dans divers emplois, vécut longtemps à Trévise , et
mourut à Padoue en 1655. Formé par l'étude des anciens, à
laquelle il se livra de bonne heure , il se distingua dans \es di-
verses charges qui lui furent confiées par une mâle éloquence,
et comme savant par des connaissances variées, qui lui valu-
rent son admission dans les académies de Trévise, de Venise,
de Padoue et de Vérone. Ce fut une véritable richesse ajoutée
au trésor de la littérature historique, que son Histoire de Tré-
vise ( 1591 , in-4*» ) , remarquable par I abondance et la profon-
deur des recherches, par la clarté de l'exposition et par Thabile
mise en enivre de matériaux divers. La seconde édition de ce
livre, donnée à Venise en 1744, a été corrigée et cohsidénible-
ment augmentée d'après les matériaux laissés par Tautear. On
y a joint une continuation depuis 1591 , où il s'était d'abord
arrêté , jusqu'en 1623 , et une notice sur sa vie , par Stellio Mas-
tracca. Il a prouvé un grand esprit d'observation et beaucoup
de finesse dans son ouvrage intitulé : Varie de" eemi^ con ia
guale formandoei favella visibile , si traita délia muta e!o-
quensa ( Vicenza, 1616, in-4*»). Uans ia première partie « l'au-
teur enseigne l'art de s'exprimer par signes , et dans la seconde
il montre rulilité de cet art. On a de lui : !• De epilaphiù cûm-
ponendis ( Rovig., 1629, in-4«); 2» Larti liberali e mecanèeke
come sieno state dagli animali irrasionali agli uomini d^snoe^
trate (ibid., 1624, in-4»); 5' La republica délie api y con la
quaU si dimostra ii modo di ben formare un nuovo gofïïfemo
demoeratico ( ibid. , 1627, in-4o ) ; 4» Com^nisneniipofroiiei
(45)
BoiirnHi»
latÀd^f i625y iiM"*); de plus, d«s mémoires sur des questions
de jurisprudence. — Son neveu, Balthazae» originaire de Ro-
vîgo , naquit en 1586 à Crema , dans l'Etat de Venise. Dès Fâge
de treize ans il fréquenta runiversité de Padoue^où il fut reçu
docteur en droit dans sa dix-huitième année, et commença à
(aire des lej^s sur les Instituts. Il alla en Allemittne en qualité
de secrétaire de fiorgia , légat du pape; fut , après son retour ,
revêtu de diverscK dignités ecclésiastiques dans l'Etat de Venise;
devint, en 16ft, directeur d*uB nouveau collège fondé à Padoue
pour des nobles vénitiens; en 1653 , évéque de Gapo d'Istria , et
mourut dans cette ville en 1659. Il fut membre de plusieurs so-
ciétés savantes, écrivain lrè$-fécond en prose et en vers , en latin
et en italien , ei laissa manuscrits plus de vingt ouvrages. Parmi
ceux qui ont été imprimés , les plus importants sont : 1*" Dip-
corso delt immorlaUià dell' anima ( Venet., 1621, in-4o);
2® Âwiala, tragedia ( ibid., 1622, in-S*"). Crescimbeni range
cette tragédie parmi les meilleures de cette époque, et Tauteur
se défendit contre des cri tiques injustes dans ses LiUere poeliehe
(ibid. , 1622 , in-i*"); 3» Elogia canianna (ibid. ,1623, in-4»);
panégyriçiues de trente personnages distingués de la famille des
Contarini, imprimés dans Touvrage de l*r. G)ntarini : Dtre^
but et beUo inler Elruscos el Senentes geslo, édité par Bonifacio ;
4** Caroli Sigoniijudicium de kùloricis qui res rowkanas serip^
urutU , etc. ÀcceuerurUdi iisdem sertptoHbus excerpia a Bal-
Ihaxar Bonifacio (ibid. , 1627, Helmst. , 1647 , in-^i"*) ; 5» Hiê-
ioria iudicra , opus ex omni diâcipiinarum génère êelecium el
iucunda erudiUone referium ( ibid. , 1652 , iu-4« ) ; il en a été
donné, en 1^56 , à Bruxelles, une édition augmentée, avec la
vie de Tauteur; 6» Vila BonifacU a Bonifacio , juHseonsulii
et aueêêore (ibid. , 1629, in-4«) ; c est la vie de son père ; 7« Prm-
dUecUoneê ei ctvi/ium inetilulionum epitome ( ibid. , 1632 ,
in-4<' ). On y a joint des mélanges. Il avait deux frères ju-
meaux. On avait donné aux trois enfints les noms de Gaspard,
Afelcbior et Balthazar , en Fbonneur des trois rois mages.
Gaspabu se fit connaître comme poêle.
BOjfiPAXio , peintre, naquit k Venise ou & Vérone vers l'an
i49l, d'apuès œ que Ton crott conmiunément. On ne sait de
q«el maître il nrit des leçons, mais ses ouvrages prouvent qu'il
aÎBa U forée de Giorgion , la délicatesse de Palma et le coloris
dtt Titien. On voit encore au palais ducal à Venise sa fameuse
composition représentant les Marchands chassés du temple. Le
4aMeaa que le masée de Paris possède de ce mattre a trente et
«ne figures disposées sans confusion. Lazare est ressuscité en
présence de Marthe et de Marie ; plusieurs Juifs par leurs gestes
loncent qu*ils ont peu de confiance dans la puissance de Jé-
; un d'eux ae bouche le nez. Le Lazare est (Tnn bel effet, il a
^ k le mouvement de la vie dans un corps livide et dédiamé,
qui est encore, pour ainsi dire , sous le pouvoir de la mort, fio*
lûfiiao coMiaissait bien la perspective linéaire; ses fameux
Triompku^ faits d'après les poésies de Pétrarque, sont actudle-
OMBt en Angleterre. La famille priocière Rezzonico possède k
Boflse ime Sainte FamiUê de cet artiste. Saint Josqih y est re-
pcéfleitté dormant, et la sainte Vierge occupée à des cfétails de
ménage ; une foule d'an^ entourent l'enfint Jésus, en jouant
avec des outils de menuisier; un d'eux dispose deux morceaux
4e bois en forme de croix . Boaifazio mourut en 1553. Ses défMits
flOBi roubli des costumes des differenles nations , ce qui s'expln
que MEial chez un peintre très-versé dans Tétude de Tbistoire : la
répétition fréquente des mêmes pensées ; trop de soins donnes à
des figures secondaires , quelquefois des idées peu nobles. Il a
e« anan le malheur d'être souvent confondu avec Bon ifazio
BsafBO, peintre de moins de mérite que lui, natif de €ré»
imoBe,etqui floriasaiteo 1460, environ un siècle avant lui.
BOMlFICATMm (miffifii.), S. f. amélionrtîon , augmentation
an produit d'une affaire. En term. de commerce, bonification
éê UKTCy ce qui est accordé en sus de la tare réeHe.
imNiFlERf^ramm.], c'est rendre meilleur. Ce verbe s'em-
ploie souvent avec le pronom personnel : Le vin se bonifie en
vieilUssant. Il signifie également suppléer un déficit : Si cette
place ne vaut pas ce que je vous dis, je vous bonifierai ce qui
t'en manquera,
BOSJM (géogr,) , groupe de grandes fies dont le nom n'est pas
introduit depuis longtemps dans la géographie. Ce groupe est
situé entre le Japon et les Marianes , sons 158 et 165<^ de fongl-
tode et 230 30' et 30<> 5* de latitude nord. Il est éloigne de 73
milles du Japon , dont les habitants s'appellent Bonin <(les sans
hommes) , et se compose de dix grandes fies et de soixante-4ix-
neuf plus petites. Les jpremiéTes , dont TUe du Nord et J*Jle du
Midi sont les plus considérables , ont maintenant des habitants
venus de Nifon, qui ne sont pas soumis à la domination japo-
naise y mais ne commercent pourtant qu'avec la métropole.
Dans VWe du Nord on trouve deux vill^es , le grand villaoe
et Omula ; ce dernier a un temple consacré aux Esprits. Le cli-
mat de ces lies est très-tempéré; elles sont presque en liérement
couvertes de rochers, et s'élèvent toutes de Beaucoup au-dessus
de la mer. Dans les parties plaines, il y a beaucoup oe bois. Les
habitanls cultivent certaines céréales, des légumes el des fruits,
se livrent à la chasse et à la pèche et recueillent une quantité
considérable de cire. La superficie des dix plus grandes fies en*
semble est environ de 89 milles carrés ; les plus petites ne sont
guère que des rochers nus et arides. On prétena que les Japo-
nais les connurent pour la première fois en 1675 , et qu'un mar-
chand de fifeti qui les découvrit \at hasard obtint l'autorisation
de les occuper; pourtant les Japonais n'en prirent point pos-
session avant la fin du xviii* siècle. Du reste, quelques-unes
de ces Iles ont été visitées par des navigateurs qnî leur ont même
donné des noms.
B«NiN«TOK (Righard-Parkes), peintre anglais, naquit à
Londres en 180t. Venu jeune encore k Paris, il trempa son
(j^énie dans toutes les idées de grandeur et de gloire nées des
événements extraordinaires de cette brillante époque. Des scènes
charmantes, esquissées sans principes, révélèrent en lui une
puissante vocation. Il n'oublia jamais qu'il avait presque rénsii
dans ces premiers essais, dont il avait pris les modèées dans la
nature forte et vraie, et il conclut avec raison que dans elle et
dans Tobservation intelligente de sa méprisable richesse est h
source de toute beauté. Entré à Técote des dassioues de la pei»-
ture, Boninglon ne voulut apprendre d'eux que le technique de
leur métier, jugea leur faire Cmix et de convention, répudia
comme étroite et sans vérité la pensée qui présidait k l'eiécution
de leurs plus grands ouvrages , et se repliant pour ainsi dire
sur lui-même , il n'écouta plus que la secrète influence de sqm
génie; il devint un des peintres les plus estimés de l'école ro-
mantique. Bonington étudiait encore dans l'atelier de Gros, qui
ne lui cachait jamais le mépris que lui inspiratent ses funestes
tendances, lorsqu*une charge aussi énergique que spirituelle
d^née par lui porta au comble l'indignation du maître : l'in-
corrigible élève dut alors quitter l'atelier , et il commença ses
voyages. Il partit pour continuer ses études favorites et explo-
rer la nature là où die se numtre dans toute sa pureté et sa gran-
deur natives, sur les eûtes de l'Ouest, sur celles de la Méditer-
ranée , dans la Suisse et les Alpes ; là aussi (m bien comprise et
traduite par les grands maîtres, on la revoit enbdlie par tous
les prestiges de rart,daa6 la beUe Italie. Boniagton observa par-
tout , analysa tout, et commençant un judicieux éclectisme, il
se composa un faire propre , original dans Tensemble, mais com-
Inné de toutes les beautés qu* il avait prises à diverses écoles. La
réputation de Tartiste , k pdne commencée guand il quitta la
France , avait rapidement grandi et le précéda quand il y re-
vint. Les classiques , autrefois ses détracteurs , le félicitèrent et
l'admirèrent peut-être intérieurement. Bonin^on, riche déji
de suocès et aespoir, voulut revoir sa patrie : a peine arrivé k
Londres, il y mourut d'une fièvre cérébrale eu septembre 1898.
L'acadéoiie royale lui décerna de magnififues obsèipies. Bomng-
ton ne fut pas un pemtre d'histoire : le faire «laniéré et mes-
quin des contemporains lui «vaieut laH prendre ce genre eu
aversioR, non qu'il ne le reeonnèt pas le plus beau en lui-
vnUmty wais parce qu'il désespérait de vaisMiie les préjugés et le
mautnii! goât qui se serment aobarnés impitoyablement sur sa
manière nevaie et vraie. Il traita presque tous tes autres genres ,
les marines, les intérieurs , les paysages, l'architeeture. Tout
instrument lui fot bon à traduire sa pensée vive et féconde : fl
peignit à l'huile, à la gouache , dessina à la plun^, aux crayons,
au pastel : il excdia dans l'aquarelle. Apprécié comme peintre,
Bonington fut un ooforisle èriUant , passionné, car il fit de la
couleur le reflet des passions. Son faire large, sacrifié dans les
détails, plein de grandenr par l'ofiet d'ensemble, se présente
comme une expressive critique du geme classique qu il com-
battit awe tant d'ardeur. Le cbef-d'cravie de Bonington est sa
Fus du pwi^ canal de Vantée. Ou peut citer honorablement
le Tombeau de saint Orner et les fbndies du Voyage pittore»^
que de MM. Taylor , Nodier > Gaille»x. Mais dans nul de ses am-
vraces sa peasée intime , son originalité ne se révdent avec tant
de frauehise «le dans son Racneii de fragments. On peut voir
dans les plaocnes lttiio;;Taphiquesdes Vues pittoresfues de tE'
cosse avec quelle intelligence et queUe force il suvait étudier et
rendre la nature.
BOKiTE {hist. nul.), poisson. Espèce de combcroide du genre
l^OM (F. œmot).
BOMiTON {hiat. nat.), s. m. nom vulgaire d'un poisson du
genredes Scombrss (Vi oe mol).
BO^rJOCB.
(44)
BO!IJOC1l.
BeirJBAir (éeùn, mtl.). Lorsque les gens de la campagne
font rouir le lin, ils ont soin orainairement d*en réunir deux
boîtes ensemble avec un lien qui les entoure et les serre de la
tête aux pieds ; c'est afin de s'économiser plus de place dans
fcau. Celle couple ainsi façonnée s'appelle bonjeau.
BONJOUR igramm,) , s. m. terme dont on se sert pour saluer
quelqu'un. Je voui donne, je vous souhaite le bonjour. Ellip-
Uquemrnt, Bonjour, monsieur. Ces manières de parler sont
familières, et ne s'emploient ordinairement que de supérieur à
inférieur, ou d'égal à égal. On dit quelquefois plus familière-
ment encore : Bonjour a monsieur un tel.
BONJOCR-COMMANDEUB [hist, nat,),s. m. espèce d'oiscau
de Cayenne, du genre des ortolans, qui chante au point du
jour.
BONJOCR (GuiLLADiiE). Quelques bio^phes écrivent Bon-
jours. Il naquit à Toulouse en 1670. Entre de bonne heure dans
Tordre de Saint-Augustin , il en devint par la suite l'un des
membres les plus émments. O fut un homme de piété fervente
et de savoir profond, surtout dans les sciences positives. En 1695,
le cardinal de Noris le fit venir à Rome , et le pape Clément XI
le reconnaissant digne de sa protection , lui confia le soin de plu-
sieurs affaires importantes. Le cardinal Barbarigo, qui se con-
naissait en mérite, lui donna la direction du séminaire qu'il
fonda à Monlefiore sous le titre d* Académie des saintes lettres.
Dire que le P. Bonjour se montra dans ses nouvelles fonctions
le chiîtien et l'administrateur par excellence , c'est restreindre
à un fait particulier l'éloge que méritent tous les actes de sa vie
dans des circonstances analogues; mais à combien d'égards en-
core cesaint prêtre mérite-l-il notre estime et notre admiration I
Le P. Bonjour, observateur rigoureux des devoirs de sa charge
quelle qu'elle fût, trouva le temps de cultiver les langues orien-
tales. Le copte surtout lui devint familier. En 1710, il partit
pour la Chine en qualité de missionnaire. Prêcher la foi dans un
tel pays, c'était une rude épreuve, même pour les plus zélés, et
lui cependant l'avait sollicité comme une faveur. Cependant
l'empereur de la Chine à cette ép()que consentait à se aémettre
de ses rigueurs en faveur du mérite» et lorsqu'il apprit que le
P. Bonjour, depuis peu débarqué à Canton , était un homme
très-versé dans les sciences mathématiques, il lui envoya l'or-
dre de se rendre à Pékin. 11 y arriva au commencement de
1711, et fut adjoint aux huit missionnaires jésuites chargés de
le^er la carte générale de l'empire. Le nom de l'empereur était
Rang-Hi. Ce prince l'envoya ensuite en Tartarie, pour y con-
tinuer avec les PP. Bouvet, Jartoux et Fridéli la levée de la
carte de ces vastes contrées. Il n*y avait d'égal au zèle des mis-
sionnaires que la volonté de Kang-Hi : en 1715, il fit partir le
P. Bonjour et le P. Fridéli pour les provinces du Ssé-Tcnuen et
l'Yun-lran, afin d'en lever les cartes. Mais le courage cette fois
ne suffit point à soutenir la nature, et le P. Bonjour expira dans
le mois de février 1714, à Tàge de quarante-quatre ans, dans
l'Yun-Nan. On a du P. Boniour, soit en manuscrit, .soit en
imprimés un grand nombre d'ouvrages dont voici les titres :
1° Dissertatio de nomine patriarches Josephi a Pharaone tm-
pof^lo, Rome, 1696, in-4*'; 3° £xfrci(alio in monumenta co-
fUea, teu Egyptiaca bibliotheca Vatieana, Rome, 1699 , in-4<';
5** Sélectes in sac. script, disiert., apud Montem Faiiscum, 1 702 ;
4** Calandarium Romanum . chronologorum causa construe-
ium, Rome, 1701, in-fol. ; 5"* De Computo eeclesiastico, apud
Montem Faliseum, t70i, in-fol. ; 6^ des Observations sur yn
«i^ro^r chinois trouvé en Sibérie, imprimées avec les lettres de
Cnpet, et l'Explication de la légende d'une pierre gravée
éqypiUnne. comprise dans les fragments de l'Evangile de saint
Jean , publiés par le P. Géorvi, page 590-92. Il est aussi l'au-
leur d'une dissertation de Epoehis JSgyptiaeis et d'un grand
nombre d'autres manuscrits tels que une Grammaire copte , une
Histoire des dynsuties d'Egypte, un Psautier copte^arabe, avec
des variantes, des notes et une version latine; un Lexique
eepte . une Version Uttérale du prophète Osée , quelques co-
pies d« manuscrits coptes, et un Traité des cérémonies chinoi-
ses. Le p. Bonjour avait commencé le travail d'un Pentateu-
qoe copte avec une version latine, mais la mort l'empêcha de
1 achever; il n'en reste que les prolégomènes et la copie des qua-
rante-sept premiers chapitres de la Genèse. Tous les ouvrages
que nous venons de mentionner se trouvaient à Rome dans la
bibliothèque des Augnstins.
BOTIJOCR (Les frères,, chefs de la secte des Fagellants
Fareinistes, de Farcira, village près de Trévoux, dans lequel
avait pris naissance cette secte dont la doctrine hétérodoxe aif-
^Tiit peu dr celle des pauvres de Lyon , nés d'une famille peu
>, quelque temps avant la fin du dix-huitième siècle, em- ,
brassèrent l'état ecclésiastique. L'atné fut d'abord curé dans le
Forez ; mais ayant mécontenté le seigneur et ouelques habi-
tants de l'endroit, il fut envoyé par son évêque à Foreins, arec
son frère pourvicaire. Des mœurs pures, un caractère très-doux^
des manières aimables et un grand talent pour la chaire leur
gagnèrent l'affection générale pendant huit ans. Au bout de œ
temps, l'alné monta en chaire un dimanche, et déclara à ses pa-
roissiens qu'il n'était plus digne de continuer sqg fonctions, ni
de participer à la communion ; depuis ce moment il ne dit plus
la messe, a laquelle pourtant il assistait avec recueillenoent. Son
frère fut nommé curé à sa place , et on lui donna pour vicaire
un ecclésiastique nommé Furlay, qui était imbu de leur doc-
trine. Ils continuèrent de vivre ensemble, l'alné exerçant les
fonctions de mattre d'école. Il s'était, disait-on, condamné à
une pénitence extraordinaire, et le carême il ne mangeait ni
ne buvait : quand on fit l'inventaire de son mobilier, on trouva
une armoire richement garnie de chocolat, de confitures et de
liqueurs. Bientôt on entendit parler de miracles : l'ex-curé avait
enfoncé un couteau jusqu'au manche et sans douleur dans la
jambe d'une jeune fille; c'était un couteau comme ceux décrits
dans la Magie blanche dévoilée (F. Decremps) ; une autrr
fille se fit crucifier par lui en présence de plusieurs personnes,
sans en éprouver aucune douleur. Ces deux filles leur attirèrent
un grand nombre de prosélytes, surtout parmi les femmes, les-
quels se réunissaient uêle-mèle dans une grange , la nuit, ans
lumière, et l'ex-curé oistribuait des coups de discipline à droite,
à gauche, à chacun de ses adeptes qui l'appelait petit pcfe.
Un des plus chauds adversaires de cette secte mourut subite-
ment, à la suite d'une piqûre d'aiguille trouvée dans son lit : cet
événement éveilla des soupçons; deux d'entre eux furent exilés,
et Bonjour second enfermé dans un couvent d'où il s'échappa ;
il fit croire à ses prosélytes que, nouveau Pierre, il avait été
délivré par un ange. Pendant la révolution il chercha à prendre
d'assaut son ancienne cure, mais l'autorité de Trévoux eut
bientôt rétabli l'ordre. Il retourna à Paris, où il s'était caché
d'abord ; il continua de correspondre avec ses partisans, dont
plusieurs vinrent le joindre, entre autres la cruciltée, son frère
et Furlay. Bonaparte étant devenu premier consul , exila les
frères Boniour à Lausanne en Suisse, où ils moururent dans une
extrême vieillesse et dans un état voisin de la misère. Avec eux
s'éteignit la secte des Flagellants Fareinistes.
BONJOUR (François-Joseph), chimiste, naquit le 12 décem-
bre 1754 à la Grange de Combes, aux environsde Salins. 11 com-
mença, sous l'influence de ses parents, des études théologiques
qu'il abandonna bientôt pour se livrer tout entier à la médecine.
Reçu docteur à la faculté de Paris en 1781 , il reconnut, auprès des
premiers malades confiés à ses soins, qu'une excessive sensibilité
le rendait peu propre à observer et sonder avec calme et courage
les misères et lesdouleurs humaines. Il renonça aux difficiles pra-
tiques de cette profession, et s'adonna i l'étude de la boUniqueet
de la êhimie. De rapides progrès justifièrent ce sage parti. Ber-
thollet apprit que Bonjour était un savant aussi distinguéque mo-
deste ; il le connut, et l'associa dès lors à ses travaux, en le choi-
sissant (1784) pour son préparateur. Bonjour dirigeait à Valen-
ciennes une série d'opérations ayant pour but l'application en
grand d'un nouveau procédé pour le blanchiment des toiles, que
son mattre avait récemment découvert , lorsque les Autrichiens
posèrent le siège devant cette ville , en 1793. Un écfat de iMmbe
le blessa au bras gauche, auprès de la pièce qu'il servait comme
simple canonnier, eldès lors il se retira dans les hôpitaux où il fut
chargé des préparations pharmaceutiques , et où il propagea l'u-
sage encore peu connu des appareils dàinfecleurs. Après le siège,
l'administration des salpêtres le délégua comme commissaire du
dislrictdeValenciennes. Mais Bonjourrevinl à Paris vers la finde
1794, et fut nommé professeur adjointde chimie à l'école centrale
des travaux publics, et en même temps choisi pour entrer comme
élève à l'ccole normale, parmi ceux que présentait ledépartement
de Paris. Le conseil d'agriculture et des arU l'admit au nombre de
ses membres en 1795 , et en 1797 il partit pour aller inspecter
les salines de la Mcurthe, en qualité de commissaire du gouverne-
ment. Bonjour mourut à Dieiize le 24 février 1811. Il n'avait ja-
mais oublie que le plus beau titre à l'estime publique est dans les
services qu'on rend à son pays. En 1787 il enrichit le Jura de
quelques espèces diverses de pmmes de terre, devenues depuis
cette époque l'objet d'une culture suivie qui fournit au pauvre
laborieux une nourriture abondante et facile. Bonjour a traduit
du latin le Traité des affinités chimiques ou attractions électives
_. .„ . voyagequ ^ ■ -j-
vernement l'avait envoyé en 1801 pour y aller explorer les di-
vers mo
BORK
SCVÈNEJ
BOXB
de style,
ment di
dulangj_
ei ne doifâîre assimile'en rien aux traits plus ou moins heureux
que l'on rencontre dans un livre, écrit et médité tout à loisir par
sOn anteur. Son mérite en effet consiste surtout dans sa soudai-
neté et dansson i-propo$; il doit produire sur l'esprit del'audi-
teurune vivesurpnsc, une impression pour ainsi dire électrique ; ■
et cette impression est d'autant plus durable, le succès est (Tau-
(ant plus Datteur, que le bon mot est plus bref on plus concis,
plus juste, plus fin ou plus profond, selon la nature de l'idée ou
de l'mtenlion qu'il recèle. H ne faut donc pas confondre,
comme on l'a fait souvent, le bon mot avec le jeu de mois ou
ca/emAourg, misérable cl souvent absurdeëquiToque,fondéesur
les consonnances ou les homonjmes. I^e calembours n'exprime
ordinairement rien de vrai, rien de réel ; il n'a de sens que
celui que lui prèle le caprice; c'est un hors-d'œnvre, toujours
inutile, qui ne se lie point à la conversation où il est jeté. — Le bon
mot est accaeilli dans la conversation comme le serai! un
beau fruit apparaissant tout à coup dans un étal de maturité
parfaite sur une terre ensemencée; le calembou^ ne s'y mon-
tre que comme une plante parasite. Encore moms compare-
rons-iious le bon mol à ce qu'on désigne par le terme de qvo-
libtt, lequel se prend toujours en mauvaise part, et n'est souvent
qu.'une ignoble ou triviale plaisanterie. — Il y a plus d'une
esp^ de bons mots, et si d'ordinaire ils sont gais, plaisants,
poussant au rire, comme la plupart de ceux qu'on voit dans les
ani», il en est aussi qui se distinguent par un caractère sérieux,
Ear une certaine noblesse, et ni^nie par une teinte légèredemé-
incolie. Tels sont les suivants, qu'à ce titre nous croyons pou-
voir citer sans manquer i la gravité rie cet ouvrage : Pour esti-
mer les hommes, disait un jour le comte de Samt-Germain à
Lonis XV, il ne faut «Ire ni ministre, ni confesseur, ni lieute-
nant de police. « Ni roil a ajouta Louis XV. — Un magistral
d'an caractère stoiquc, le président Bouhier, attaqué d'une ma-
ladie mortelle, touchait à sa tin, avant d'ailleurs pleine con~
science de son étal désespéré. Quelqu un s'élant approché de lui,
fut frappé de lui voir l'air et l'attitude d'un homme qui niédile
profondément ; et comme cette personne insistait pour savoir
ce qui l'occupait ainsi, Bouhier, faisant effort sur lui~raéme,
rc pondit avec calme : a J'épie la mort tu — Ce fui un mot bien
ni>l]le el bien délicat que celui qu'adressa Louis XIV à M. de
Villeroi, après la défaite de Ramillies : n Monsieur le maréchal,
on n'est plus heureux à notre âge I » — Cetpt' on appelle fMïcele'
est encore, dans beaucoup de cas, une variété du non mot; mais
c'est un mut d'ordinaire plus personnel, plus ingénu, el en quel-
que sorte plus irrédéchî. Nous ne connaissons guère de naïvetés
i)lu5 spirituelles que celle-ci : « Mesdames, disait Duclos an mi-
lieu a'un cercle de duchesses, il n'y a que les femmes sans
mcFurs qui se scandalisent d'un conte graveleux ; je puis donc
ctimmencer et je commence ... Ah 1 ah I monsieur Duclos,
s'écria l'uned'elles, vous nous croyez de trop honnêtes femmes! »
— Les personnages illuslres A qui l'on attribue le plus de bons
mois sont sans contredit Duclos, Fonlenclle, Piron, Voltaire et
le grand Frédéric. De nos jours, M. de Talleyrand en a édité
d'assez curieux, et l'on sait qu'il tenait pour le moins autant à
*a répulatioi) de bel esprit qu'à celle de grand diplomate. Mira-
beau, Napoléon, Lafayelle apparaissenl aussi escortés d'un cer-
tain nombre de bons mois que la chronique leur allribue el
qu'elle a même souvent imaginés. Nous citerons enfin, comme
l'un des plus féconds sous ce rapport, parmi les personnagesac-
liiellemcnl vivants, un savant magistrat, bien connu par la
hrusqnerie originale de ses saillies el par ses boutades politiques.
BOMX (géogr., hitl.). ville de Prusse (Cologne), sur la rive
Iroite du Rhin, chef-lieu de cercle. La plus remarquable de ses
quatre églises esl celle de Saint-Martin. Elle possède une univer-
sité (au chdleao), avec une hiUiolbèque de 05,000 volumes, et
lin cabinet de minéralogie, un lycée, un Ibéàtre, un cabinet de
iiu'dailles, de tableaux, de gravures, etc.; des fabriques de sia-
moises, de nankin, de vitriol, d'eau forte, de savon vert, et des
lihtures de colon . Son principal commerce conriste en blé, vin
cl plomb. C'est le lien natal de Beethoven. Sa population est de
1 1 ,000 habitBDls. — Bonn esl à 6 lieues trois quarts au sud-est
de Cologne.
BONS (Audkê), professeur de chirurgie, naquit en I TS6 d'un
jibariDacien d'Amsterdam. Son père, qui n'avait rien négligé
broMÎ. Bonn vint quelques années après â fans et se mit en
coulact avec les premiers savants de l'époque. De relour à Ams-
terdam, la voix publique le désigna comme le plus digne succes-
seur de Folkern Snipp, qui venait de OKiurir et laissaitvacanle
la chaire de professeur d'anatouiieet de chirurgie. Bonn fui éln
à sa place, el travailla dès lors avec une infatigable ardeur à
faire avancer lascience. Ce fut d'après ses idées el ses conseiU^ue
fut fondée la société de chirurgie d'Amsterdam qui à cette occa-
sion fit frapper une médaille en son honneur. i\omméen I8ir>
chevalier de l'ordre du Lion Belgique, membre de l'académie
de Bruxelles et de plusieurs sociétés savantes, il mourut en
1819, à l'âge de quatre-vingt et un ans, universellement estimé
el regretté de tous. Plusieurs des ouvrages de Bonn sont en
hollandais : le plus grand nombre esl écrit en lalin ; ce sont :
1" Diiserlalio inauguralit de eonlitiuatione membraitaTUM,
Leyde, 1TG3, réimprimée dans le Theiauram dtutrtaiionun
el programma lu m de SandiforL; T De limplteilate nalura,
antUomieorum admiralione, c/itrurgteorum ïmifaiiionï dipnit-
tima, Amsterdam, 1772. Ce fut son discours d'inslalla lion dans
la chaire d'analomieelde chirurgie d'Amsterdam ; 5" Comme»'
falio de humera luxato, avec ligures, 1163; i" Deteriptio
Thetauri oiHuta morbotorum Hoviani ; adiuxa eil diueriatia
de Cof/o, Amsterdam, 1783; Leipzig, ^^Hi; 5° Tabulm oiiium
morboiorum, prcactpHe ZViauri Uoviani, Leyde, 1785, 1789;
6° Tabula anaiomico-cliiruTgica doclrinam herniarum illut-
tranle$, tdUa a G. Sandifort, 20 planches, Leyde, 1838.
Eusiin de Berlin indique dans son catalogue on autre ouvrage
de cet auteur, Iradiiiten allemand, sur la rétention d'urine et
la ponctioD de la vessie, Leipzig. nti4. L'éloge de Bonn, pro-
noncé par Van derBreggen, professeur de médecine à Amst^-
dam, a clé publié sous Te lilre : Memoria Andrtit Bonn Û.
D., malomiee el cMrUTifitx profeuorif, 1819.
BO.XXAGE {droit fiod.), droit de bornage ou de faire planter
des bornes, que le seigneur avaîl seul dans les terres de ses
vasseaui; en basse latinité banagiwn. — Autrefois on disait
bonne pour 6orn«, et bonnier pour poser des bornes.
BONNAIKE (jE.\N-riËRATiD), maréchal de camp à l'armée
française, naquit à Propet, dans le département de l'Aisne, le
11 décembro 1T71. Il partit comme volontaire avec le sixième
balaiUon de Paris, en 1793, fit les plus belles campagnes de la
république et de l'empire, se distingua souvent, fut toujours
brave soldai, et passant par ions les grades, devint cntin maré-
chal de camp. A son retour de l'Ile d'Elbe, l'empereur nomma
le Qdèle général commandant de Condé, et apr& Waterloo et
la rentrée de Louis XVIII à Paris, Bonnaire défendit encore la
place investie par les troupes hollandaises que commandait le
général Aulhing. Le colonel Gordon, originaire de la Hollande
mais naturalisé français, fut dépéché en qualilé de parlemen-
taire, pour porter au commandant de Condé des lettres signées
de Buurmont. Clouet et du duc de Feltre. Arrêté aux avant-
postes, le colonel répond aux pressantes questions des soldais
Soi l'enlourenl, leur annonce la fuite de Bonaparte, le régne
e Louis, cl déclare qu'il est porteur de dépêches pour le général
Bonnaire. Celui-ci, prévenu de l'arrivée d'un parlementaire,
mais retenu par de récentes blessures, envoie vers le colonel
son aide de camp Hiéton, homme violent, que rend furieux la
nouvelle des événements survenus, et qni commence par arra-
cher la cocarde blanche et les insignes du colonel Gordoit. Il
fait ensuite bander les yeux Ji ce dernier, el l'amène au général
commandant. Bonnaire ordonne qu'on reconduise le parlemen-
taire au delà des postes avancés, et que lorsqu'il sera à la dis-
tance de cinquante pas, on lire sur lui un coup de canon. Mais
revenant bientôt sur ce premier ordre, le brave général, crai-
Înant d'être cruel, voulait le faire emprisonner. « Qu'on le
usille! » s'écriait Miélon ; el déjà l'on poussait le colonel hors des
avant-posles pour exécuter les premières injonctions du com-
mandant. Avant de le laisser aller, les soldats le fouillèrent et
décoQvrirent sur lui des proclamations fieiirdelisées ; leur rage
se raviva à la vue de ces insignes depuis longtemps proscrits ;
ils retinrent an milieu d'eux le parlementaire, et firent trans-
mettre au ^néral les papiers qui venaient de tomber en leurs
mains. Micloii revient alors, plus impitoyable, et ordonne qu'on
fusille sor-leK^amp le malheureux coloiiel. Gordon tombe aussi-
BOJIHAJUI. (
Idt frappé d'un ooob de crosse, et deux coups de fusils tirés à bout
portant répondent a ses prières et à ses cris. Les soldats se jettent
sur le cadavre pour le dépouiller, et Miélon s* emparant d*UBe
ix)urse cachée aans les habits de la victinie et qui contenait
1300 francs, en distribue une partie aux hommes qui venaient
d'exécuter si cruellement ses ordres. La restauration contmença,
et les frères de Gordon réclamèrent instamment la punition du
crime. Le général et son aide de camp furent traduits devant
un conseil de guerre. Une obscurité profonde enveloppait la
conduite de Boimaire depuis sa première entrevue avec le colo-
nel, et peut-être n'avait-il pas ordonné le sanglant dénoûment
du drame. L*illustrc avocat qui le défendait, Cbauveau-Lagarde,
Ût de brillants et généreux efforts pour le sauver; mais on
était dans une époque de réaction et cie représailles : on outre-
passa la justice, et le conseil condamna à Tunantmité le mal-
heureux général à la déportation. Il annexa au jugement une
supplique au roi tendant à faire commuer la peme en une
prison perpétuelle. Ces pièces sont datées du 9 juin 1816.
Quant a Miôton, six voix sur sept le condamnèrent à mort.
Bonuaire voulait aussi mourir, et il le demandait k grands cris
comme une grâce : on fut cruel pour ce vieux soldat; la com-
mutation de peine sollicitée par le conseil fut accordée, et le
général fut dégradé, le 30 juin 1816, sur la place Vendôme,
au pied de cette colonne qui consacrait sans doute quelqu'un
de ses nombreux exploits. Atterré par cette ignominieuse exé-
cution, le brave Ronnaire mourut aeux mois après. If. Bfaurice
Méjan a publié V Histoire du procès da maréehai deeamp Bon-
nairs el du lieutenanl Miéton, ton aide de ccunp, Paris, 1816.
BOUBTAR» (Bernard db], naquit à Somur en Auxois, le
^ octobre 1744, d'une famille pauvre qui néanmoins lut fit don-
ner une bonne éducation. D^tiné d'abord au barreau par sa
mère, il entra, lorsqu'il Teut perdue, dans l'artillerie. Présenté
en 1779 par le maréchal de Maillebois et Buffon au duc d'Or-
léans, il plut tellement à ce prince, que ce dernier le nomma
sous-ffouvernenr de ses enfants; choix qui fut approuvé de
tout le monde. Trois ans après, ayant eu quelques difficultés
avec le duc d^Orléans, il se démit de ses fonctions, reprit ses
occupations militaires et vécut au sein de sa famille jusqu'en
1784, où la petite vérole l'emporta en quelques jours. Bounard
aimait les lettres et les cultivait avec fruit. U a laissé des poésies
diverses, mises en ordre et publiées en 1791 par Sautreau de
Marsy. Elles sont remarquables par la pureté et l'élégance du
style. En 1786, Garât a donné un précis historique de sa vie, et,
selon M. Peignot, il en parut une contrefaçon augmentée de
plusieurs pièces en 1787.
BoiniARD (Charles-Louis), na<iuit à Amay-le-Duc, le
10 mai 1769. U fit ses premières études à l'école militaire
d* Auxerre, et y fut le condisciple de quelques honraies devenus
célèbres plus tard, Davoust, depuis maréchal de France, Fourier,
secrétaire de l'académie des sciences, et Blanchelande, gouver-
neur de Saint-Domingue. Venu en 1786 a Dijon, il y suivit
quelque temps un cours de philosophie, mais s*adonna avec
ardeur à Tétude des mathématiques : tous les postes les plus
honorables du génie militaire et de la marine étaient enoomorés
d'aspirants riches et nobles, et les mieux protégés seuls et non
les plus dignes accaparaient tous ces emplois :sans espoir de
pour le ^1
Reçu dans ce corps comme aspirant en janvier 1789, Bonnard
fit de consciencieux efforts pour compléter ses connaissances
degà étendues ; mais il ne fut jamais un aeces savants intraitables
et bourrus qui dédai^pent ou méconnaissent tout ce qui ne se
Iraîle pas par les expiations. Les études sérieuses n*étoufimnent pas
son ffobt pour la littérature, et il fut avec Brongniart, M. Silves-
tre de l'académie des sciences et d'autres, Tun des fon^teurs de la
société pbitooMtique. Plus tard, il fut nommé sous-ingénieur
oonslrvcteur et attaché au port de Toulon ; mais une maladie
grave Tarrèta dès les premiers pas dans ceite brillante carrière.
Il pasaa les vingt-cinq dersières années de sa vie à méditer
dans la retraite et à éorire un ouvrage intitulé : Mélapkf^mque
nomv€iie , ou Eê»mi mr k êyHème moral $i inkiieeluel de
Vkommê. Il ne publia que la première partie de cette œuvre,
ioterrompue souvent par les souffrances que lui causaient ses
infirmités, Paris, 1896, 3 vol« m-^, La seconde et la troisième
parties sont restées eo naBoacrii. On trouve dans cet iapor-
tant ottvrage des vues saines «t profondes, surtout une vaste
Ântdîtion. Cbarlea4i0nîs Bonnard mourut â Amay-ie-Duc, le
ivierl8S8.
m AftD (lAGQOBS-CiiARiJis)^ archilect», naquità Paris le
fier 1 165. Fomé à l'éoole da célèbre Renard, û remporta
46 ) BOVVARD.
le grand prix d'architecture, et se hita d'aUer à Rome pour y
étudier ce qu'il y reste des grands génies de l'antiquité. £u
présence des célébrités les plus imposantes, Bonnard sui encore
jeter ses fondements d'une haute réputation. L'ancienne Rome
avait neuf agueducs : trois seulement étaient connus; l'archi-
tecte français commença de savantes recherches et parvint i
découvrir les six autres. Renard, son premier maître, ne l'avait
JMS oublié, et lorsc)u'en 1789 il fut chargé de préparer les
Tuileries pour la résidence du roi, il appela Bonnard à soo
aide. Celui-ci quitta Rome et revint ; mais épouvanté des catat-
trophes qui se préparaient, et devenu déjà suspect aux tyrans
d'alors, il s*enibarqua pour l'Angleterre. Les premiers dangets
étaient â peine passés qu'il revint en France et s*associa conome
dessinateur et graveur à la publication d'un ouvrage sur les
palais d'Italie. Après les dernières convulsions de la tvrannie
révolutioimaire, Bonnard trouva quelques occasions de faire
remarquer ses talents d'architecte, et enfin, sous Temptre, il
put recueillir l'héritage artistique de son maitre Renard, qm
venait de mourir, laissant dans ses cartons le projet d'un palais
à élever sur le quai d'Orsay et çiu'on destinait à devenir le si^
du ministère des relations extérieures. Aussi généreux qu'habi^
Bonnard, devenu architecte titulaire du ministère, partagea i
traitement aflîecté à sa nouvelle place avec la veuve de son anden
maître, et malgré de sérieux obstacles élevés d'abord contre loi,
par\'int à faire adopter ses projets de construction. L'exécolion
du plan fut conduite avec une activité et une intelligeooe re-
marquables, mais les fonds manquèrent bientôt, et Touvngc
de Bonnard dut rester inachevé. Aujourd'hui ce palais somptueux
vient d'être terminé d'après les plans primitivement reçus, et
cet édifice, l'un des plus beaux de Paris, s'élève comme ooe
preuve irréfragable des talents de cet architecte dont nous re-
traçons la vie. Bonnard fut quelque temps après nommé inspec-
teur des établissements des droits réunis, et les fit achever, mal-
gré dçs réductions et dépenses, conseillées du reste par lui. Le
gouvernement l'envoya plus tard à Bordeaux pour y diriger di-
verses constructions. Il v mourut en 1818. Son éloge, prononcé
Par M. Quatremère de Quincj, fut inséré dans les mémoires de
Institut et dans plusieurs journaux. — Bonnard (Etienn^,
avocat au parlement de Paris, puis chargé d'affaires du duc de
Deux-Ponts, depuis roi de Bavière, près la cour de France, était
né à Sannois pres Paris, en 1740. Au temps de la terreur, il fat
arrêté avec sa fenmie, comme agent de C étranger. Fouquier-
Tainville le sauva, à la prière d un de ses amis, en le faisant
tenir au secret jusqu'au 9 thermidor. Bonnard rendu à la liberté
reçut pour son dévouement les témoignages de la reconnaissance
du roi de Bavière et du prince de Birkenfeld, son cousin. U
mourut à Paris en 1817.
BONNARD (Ennemond), général français, naquit à Saint-
Symphorien, en Dauphiné, le 50 septembre 1756, et entré
copo me simplecanonnier dans le régiment d'artillerie d'Auxonnc,
en 1774, se battit à l'armée d'Amérique sous Rochambeau, et
fut nommé sergent. Il revint quelque temps après en Europe,
et ne fit que traverser la France pour se renare a Naples où il fut
envoyé avec un détachement d'artilleurs, commandé par Pomme-
reul, pour y servir d'instructeur. De retour dans sa patrie, au
commencement de la révolution, il fut successivement nominé
lieutenant, puis adjudant major avec rang de capitaine. Il occu-
pait ce dernier grade en 1793, et l'année suivante il était chef de
bataillon au deuxième régiment d'artillerie et directeur d'un
prcà l'armée du nord. La révolution lui avait ouvert la carrière,
il la parcourut rapidement et avec distinction. Peu de temps
après, en effet» il oevint général de brigade et commanda l'ar-
tillerie aux sièges de CharleroL. du Quesnoi , de Valendennei,
et se fit remarquer aux victoires de Fleurus et de Duiia.
Nommé bientôt général de division pour avoir contribué puis-
samment i la pnse de Maëstricht, il dirigea en cette qualité l'ar-
tillerie de l'armée de Sambre-et-Meuse, au passa^ du Rhin,
devant Dûsseldorf^ en septembre 1795, et mvestit plus tard
EhrensbreiAstein et Mayence. Il commanda aussi sur diven
points du littoral du Rhin, du Luxembourg et de la Belgique.
En 1798, il réprinui la révohe de la Campine, et allia, cbo&t
difficile, une hante sagesse à une grande fermeté. U fut proma
dans les dernières années de l'empire au Gomuandement de b
vingt-deuxième division militaire k Tours, et il remplisait
encore cet honorable emploi lorsqu'il fut admis à la retraite en
octobre 1814. Les habitudes et les amitiés qu'il avait contractées
dans cette yille l'y fixèrent jusqu'à sa mort qui arriva le 15 jan-
vier 1819. L'empereur et le roi avaient â l'envi recPlMHi ses
brillantes qualités. Napoléon l'avait fait comte et commandaet
de la L^ion d'honneur ; Louis XVIII l'avaii (ait chevalier de
o_._. . _.^ _ j^ général Carteaux avait, en 1795, pour aide
BOHNAT.
(47)
BONBTB.
de camp bd autre Soknaro , qui devint aussi général et se
soiddaen 1801.
•ONNATBBRK (L'abbè P.-S.)> naturaliste , a été l*un des
principaui rédacteurs de VEneyclépédie méthodique. Le célèbre
baubenton avait publié dans cet immense recueil rhistoire
détaillée des animaux , entre autres des quadrupèdes et des pois-
sons ; mais la marche qu*il avait suivie lui était particulière et
oe se trouvait pas à la hauteur dos connaissances que Ton avait
alors. Ce fut Tabbé Bonnaterre qui compléta le travail de Dau-
benton, par son tableau encyclopédique et méthodique des trois
règnes de la nature, de i788 à 1793. 11 y a suivi le ^$lema na-
iurœ de Linné, en y ajoutant les observations et les découvertes
des savants qui ont suivi la marche de ce grand naturaliste.
Le tout est accompagné de planches assez eiactes. Son ouvrage,
unique à l'époque où il fut publié, est encore aujourd'hui fort
estimé. — Lors de la révolution il se retira dans l'Aveyron, son
pays natal, et y mourut au conmiencement du xix*' siècle. Outre
ane notice sur le Sauvage de tAveyr<m , an ix, il a laissé des
manuscrits sur TagricaHure, la botanique et Thistoire naturelle.
On lui doit aussi la Flore de son département.
BONNACD (Jban-Baptiste) , ne en Amérique en 1740, (ht
imené de bonne heure en France, fit ses études à la Flèche et
;ntra jeune chez les jésuites. £n 1763, lors de la suppres-
sion de Tordre, il était régent de basse classe à Quimper. 11 fut
)rdonné prêtre plus tard. Son premier écrit parait être le
Tartufe épistof aire démasqué, ou épilre irêt-famUiére au mar-
]uiê CaraceioH, Liège, 1777 ; livre spirituel ou il dévoile la four-
t)erie et la supposition de^ lettres que Caraccioli avait publiées
lous le nom deGément XIV. Il devint grand vicaire de Lyon sous
*archiépiscopat de M. de Marbomf , qui lui accorda toute sa
x>ntiance. Avant et après la révolution il se distingua par d'excel-
ents écrits. Son Discourt sur tétai civil des prolestants aurait
aové l'Etat, si ses conseils eussent été suivis. L'érudition vaste
t varié-e de Bonnaud égalait son éloquence et sa vigoureuse lo-
;ique. On lui doit encore Réclamation pour téglise gallicane
'.onlrè l'invasion des biens ecclésiastiques et l'abolition de la
Itme, décrétées par l'assemblée prétendue nationale, Paris,
1793, in-8°; et Hérodote , historien du peuple hébreu sans le
savoir, Liège, 1790. On a encore de lui un ^nd nombre de
lettres pastorales et de mandements qu'il rédigeait au nom de
M. de MartXBuf. On ne pardonna point son zèle à l'abbé Bon-
laud. Il était venu à Pans sur l'invitation de ce prélat; il y fut
irrêté le 10 août 1793, et enfermé au couvent des Carmes, dans
a rue de Vaugirard, transformé en prison. 11 était là lorsque le
J septembre suivant des hommes féroces s'y précipitèrent, avides
le sang. Il périt sous leurs coups, méritant ainsi la palme du
nartyre.
BONNAUD (Jacques-Philippe}, général français, naquit de
750 à 1756. Il sortit d'une condition obscure pour embrasser
a carrière des armes, et enrôlé volontaire dans les dragons du
)auphiné en 1776, il fut oflBcier au commencement de Ta révo-
ution. Son avancement fut dès lors plus rapide, et en 1795
I était déjà général de brigade dans l'armée du Nord. Il déût
m corps anglais près de Roubaix et s'empara de son artillerie.
)e glorieux exploit lui valut le grade de général de division. H
ommandait en cette qualité sous Pichegrn, lors de la conquête
e la Hollande, et il fit souvent preuve d'habileté et de cou-
âge aux sièges de Gertrydemberg, Dordrecht, Rotterdam, la
layeet enfin d'HevoetIuys. Ce fut dans cette ville que venant
e délivrer 600 Français que l'ennemi y retenait prisonniers, il
fréta aussi les pritic3?s de Salm-Salm et de Hohenlohe, prêts à
artîr pour l'Angleterre. Bunnaud , après avoir servi quelque
împs sons Hoche, revint bientôt dans le nord , commanda la *
^rve de cavalerie à l'armée de Sambre-et-Meuse , et fit avec
ourdan la campagne de Bavière en 1796. Il couvrit la retraite
pérée après la bataille de Wurtzbourg et arrêta souvent l'en-
emi. A Giessen , la dirision Grenier serrée de près se repliait
1 désordre; Bonnaud arrive pour la soutenir, et à la tête de ses
Adëis charge à plusieurs reprises la cavalerie autrichienne. La
irision attaquée se ralliait déjà, protéffée par cette puissante
iversion , lorsque ce brave général fut blessé d'un coup de feu
la cuisse. Il mourut peu de jours après des suites de 1 ampu-
ition doolooreuse qu'on lui fit subir.
BONNAY (Le marquis FRANÇOIS MB), descendant d'une des
lus anciennes familles du Berry, naquit le 22 juin 1750. Lors
i l'ouverture des états généraux, la noblesse du Nivernais le
^égua comme député suppléant. Il n'entra k l'assemblée na-
9nale qu'au mois d'août 1789. Avant de commencer sa car*-
ère politique, le marquis de Bonnay avait été d'abord page du
H, plus tard sous— lieutenant dans un régiment de dragons ,
Ificier des gardes du corps et mestre de camp. Quelques fK^ésies
légères et gradeuses, comme tout ce que faisaient les marquis
d'alors, lui avaient fait à la cour la réputation d'un homme ae»-
prit. On derine de quel côté il combattit à Tassenitilée natio^
nale : sa place était près des Mounier , des Malouet, des Lally-
Tolendal. Quelques mois après son entrée au corps représentatif,
Pétion et Charles Lameth, membres du comité des recherches,
firent une sévère perquisition au couvent des Annondades, dans
l'espoir d'y trouver caché le garde des sceaux Basentin , dont la
soeur était l'abbesse de colle communauté. Celle perquisition,
devenue ridicule parce qu'elle fut sans résultai, fut spirituelle-
ment racontée et incidentée par M. de Bonnay, dans un petit
poëme intitulé : La prise des Annondades par if. le comte
C-^s de L — h ( Charles de Lameth). Public sous le voile de
l'anonyme, cet opuscule fit beaucoup de bruit et fut surtout
prôné par les ennemis de la révolution. Il fut réimprime plusieurs
fois, m, de BonDay se fit remarquer bientôt par une opposition
plus sérieuse aux tendances subversives de l'époque. Le premier
il prononça, en sa qualité de président , le serment cirique, â
la fédération du 14 juillet 1790, et dans une harangue au roi
il le loua des sacrifices volontaires qu'il s'imposait pour le bien
du peuple en réduisant lui-même sa liste civile. Cazalès et
M. de Frondeville furent accusés d'avoir injurié l'assemblée na-
tionale, le premier dans une discussion publique, le second dans
un pamphlet. Les hommes de la révolution pressaient le pré-
sident de les rappeler à Tordre : M. de Bonnay s'en abstint. En
1790, il rappela rofi're d'un emprunt de 100 millions qu'avait faite
l'archevêque d'Arles , et fit de généreux mais inutiles efforts
pour empêcher la vente des biens du clergé. Le 4 janvier 1791,
il reproduisit, mais encore en vain, cette proposition, espérant
faire renoncer les révolutionnaires à l'appel nominal du serment
dvique que les prêtres refusaient toujours, ce qui les exposait
souvent aux injurieuses clameurs de l'assemblée et aux insultes
plus violentes^de la populace. Le député Chabroud , dans son
rapport sur 1^ attentats des 5 et 6 octobre , avait attaqué les
gardes du corps : le marquis de Bonnay les défendit avec une
mâle éloquence, et plus tard, le 25 juin 1791, après l'arrestation
du roi à Varennes , accusé lui-même d'avoir trempé dans ce
complot de fuite, il fit, tout en se justifiant , une intempestive
apologie de ce corps où il avait tenu le grade d'officier. Lorsque le
roi eut été suspendu de son autorité , Bonnay refusa d'assister
aux séances de l'assemblée, partit pour Coblenlz, et revint en
1799 combattre dans sa patrie les soldats de la révolution. Apr^
la promulgation des lois contre les émigrés, les commissaires
qui procédaient à la confiscation de ses meubles trouvèrent chez
lui un paquet de papiers sur lesquels étaient écrits ces mots :
Pour être brûlés après ma mort , sans xiu'il en reste de ves^
tiges ; je le demande par le respect dû aux morts. Contre
Taris du député Merlin, la convention dédda que le comité de
sûreté générale prendrait connaissance de ces papiers. Manuel
rint bientôt déclarer qu'ils ne se rattachaient a aucun événe-
ment d'alors. Lorsqu'après l'attentat du 21 janvier et la mort
du dauphin. Monsieur se fit appeler Louis X\ III, le marquis de
Bonnay fut employé dans diverses missions diplomatiques que lui
confia ce roi sans royaume. Il était à Vienne en 1814, à Gopen-»
haçue lors du retour de l'Ile d'£lbe en 1815. Bourrienne a pu-
blie quelques-unes des lettres de sa correspondance avec Bon-
nay, dans lesquelles ce dernier blâme hautement et avec éner*
gie la conduite du ministre Blacas. Cependant nommé pair de
France et lieutenant général après son retour à Paris, il fut
un des soutiens du ministère et déclama longtemps pour déter-
miner la dissolution de la chambre des députés, qui fut dis- ,
soute en effet le 5 septembre 1816. Il partit Dientôt pour Berlin
en qualité de ministre plénipotentiaire, et fut rappdé en 1820.
Le roi le fit alors conseiller d'Etat et lui donna place dans son
conseil ; plutôt il le nomma gouverneur de Fontainebleau. Le
marquis de Bonnay mourut a Paris le 25 mars 1825. Il avait
publié à Hambourg, en 1796, une nouvelle édition de son
poème : La prise des Annondades , des Epitres sur la révo-
lution ^ et le Prospectus d'un journal en vaudevilles, avec dêê
notes et des variantes. Il a traduit de Sterne La vie et les ùpi*
nions de Tristan Shandy (Paris, 1785); Fresnais l'avait aidé
dans cette traduction.
BOBTNE. C'est une fille ou une femme que l'on emploie pour
le service des enfants. — Contes de bonne , c'est-à-dire bons
pour amuser les enfans»
BONNE DE NAGE {marine), se dit d'une chaloupe lorsquVlle
est fadie à manier, qu'elle fosse ou avance bien, à l'aide des
arirons seulement.
BONNE , paysanne de la Valteline , d'abord maîtresse puis
ensuite femme de Pierre Brunoro , capitaine parmesan, se dis-
tingua par un courage guerrier qui ne le céuait aucunement à
B01I^E€H06B. (
celai de son inari. Elle suivit Bninoro à Tarmée d'Alphonse»
roi de Naples, loi fit avoir le commandement des troupes de
Venise et se signala dans la guerre que cette république soutint
contre François Sforce, duc de Alilan. Envoyé par le sénat avec
son épouse dans l'Ile de Ncgrepont, elle en chassa les Turcs. Ce
fut là qu'elle perdit son mari. La douleur qu'elle en ressentit
la contraignit de quitter Négrepont; elle s*embarqna pour re-
tourner à Venise et mourut en route (1466), dans une ville de
laMorée.
BONNE, comtesse de Savoie (F. Savoib).
BONNE SFOBCE, reine de Pologne, était fille de Jean Ga-
léas Sforcc , duc de Milan , et d'Isabelle d'Aragon. Elle épousa
en 1518Sigismond r% roi de Pologne, avec qui elle vécut en
parfaite inlelliffence. Devenue veuve en 1548 et poussée par
rambition de dominer, elle se mit à la tète des seigneurs mé-
contents, qui demandaient que le roi Sigismond- Auguste ré-
pudiât sa femme Barbe Radzivill, veuve d'un gentilhomme li-
thuanien. Néanmoins elle se réconcilia avec son fils et sa bru ;
roaisun jour Sigismond lui ayant reproché son mariage secret avec
un obscur Lithuanien, de nouvelles dissensions éclatèrent. A la
fin, fatiguée de toutes ces quetelles domestiques , elle quitta la
Pologne et se relira en Italie dans le duché de Bari , dont elle
Tenait d'hériter du chef de sa mère; elle y mourut en 1557, lais-
sant, par un testament dont on n'a jamais produit roriginal, son
duché au roi d'Espagne Philippe IL
BONNEAU (marine). C'est un morceau de bois ou de liège et
quelquefois un baril relié de fer, qui, flottant sur Teau, marque
I endroit où les ancres sont mouillées dans les ports ou rades.
BONNEAU (J.-Yves-Alexandrk), naquit a Montpellier en
1739. Une seule circonstance de sa vie le rattache aux événe-
ments que reproduit l'histoire. Nommé consul ^néral de France
en Pologne, sous le ministère du duc de Castrie , il remplaçait
provisoirement le ministre Desroches, lorsque Varsovie tomba
au pouvoir des Russes que commandait Souwarow (1794). Bon-
neau fut arrêté, vit saisir, en vertu des ordres de l'impératrice
Catherine, tous les papiers de l'ambassade française, et fut con-
duit prisonnier à Saint-Pétersbourg où il subit quatre ans
d'une rigoureuse captivité. Rendu libre à l'avènement de
Paul P**, il revint dans sa patrie , mais n*y retrouva plus sa
femme et sa tille que la douleur avait tuées. Il mourut à Paris
en mars 1805.
BONNECABBÈRE (GUILLAUME DE), naquit à Muret, dans la
Haute-Garonne, le 13 janvier 1754. Il quitta la carrière militaire
3u'il avait d'abord embrassée et dans laquelle il tenait le grade
e sous-lieutenant, pour se jeter dans la diplomatie. En 1783 le
ministre Vergennes le«chargea d'une mission aux Indes orien-
tales, et à son retour en Europe, en 1786, il fut successivement
employé sous les ministères Calonue et Montmorin. La révolu-
tion éclata, et Bonnecarrère, déjà lié avec Mirabeau et Dumou-
riez, en soutint ardemment les principes. Il fut un des fonda-
teurs de la Soeiélé des amis de la Canstiiutionp en devint se-
crétaire et bientôt président. Soupçonné d'avoir des relations
avec le ministère, il en fut exclu en 1791, et les inculpations
des clubistes se trouvèrent bientôt justifiées, car Bonnecarrère
partit vers cette époque avec le titre de chargé des affaires de
France à Liège. Revenu presque aussitôt à Paris, parce que le
prince évéque n'avait pas voulu le reconnaitrCy il intrigua de
tous ses moyens pour faire nommer ministre son ami Dumou-
ries , qui créa un bureau politique exprès pour lui et lui en
confia la suprême direction. Nommé plus tard envoyé extraor-
dinaire près des Etats-Unis , il faisait ses apprêts de voyage,
lorsque dans la soirée du 10 août 1792 l'assemblée nationale
le révoqua sur le rapport de Brissot. Il ne fut arrêté pourtant
que le 17 avril 1793, après la défection de Dumouriez qu'on
iftf ait être son intime ami. Bonnecarrère, malgré de nombreuses
réclamations adressées à la convention , même après la disgrâce
de Brissot, demeura prisonnier jusqu'au 9 thermidor. Après
ceite époque, il fut, dit-on, chargé de quelques missions secrètes
dans le nord ; mais Bonaparte, qui le connaissait bien, ne vou-
hli jamais lui confier aucune charge importante, et refusa plus
tara de Tadmettre au sein du sénat conservateur. En 1810 ,
Maodonald le proposa à la direction de la police générale de la
Catalogne, mais le maréchal prit bientôt un autre commande-
ment, et Bonnecarrère se trouva de nouveau sans emploi. Sous
Louis XVI II , il devint un solliciteur acharné mais toujours
éconduit. il tourna ses projets vers l'industrie, et répara ses in-
fortunes en établissant sur la route de Versailles aes voitures
publiques appelées gondoles. Bonnecarrère mourut dans cette
dernière ville, le 9 novembre 1825.
BOVHBCaOSB ^L0U1»^HARLES BOlSNORMAffD DE), dcs-
erodaiit d'une ancienne famille, naquit à Nimègueen 1812. Il
48 ) BONIIB-DÉESSE.
entra à la cour en 1828 et fut page de Charles X. Aprèt la ré
volution de 1830, il suivit en Aneleterre le roi déchu et par-
tit d'Edimbourg en 1831, chargé a'instructions secrètes pour
les royalistes de l'ouest. Son courage le fit remarquer lors des
malheurs de la Pénissière, et il se cachait dans une ferme des
environs, lorsgu'il fut blessé à la cuisse par une décharge de
mousqueterie faite à travers les fenêtres et qui renversa la fer-
mière, un enfant et un ami du fugitif. Bonnechose fit un der-
nier eflbrt pour s'évader et sauta dans un jardin; mais ua se-
cond coup de feu l'atteignit à l'épaule , et U tomba entre les
mains de ses ennemb qui le frappèrent encore longtemps de
coups de sabres et de baïonnettes. On le transporta mourant k
Bourbon- Vendée, et il expira le même jour (21 janvier 1832).
Les soldats qui l'avaient pris déclarèrent qu'ils l'avaient tu ava-
ler un morceau de papier. On chercha dans le cadavre, et oo
trouva en effet une lettre de fename !
BONNECOESE (Balthazar de), né à Marseille, y fit ses
études et fut ensuite envoyé comme consul au Caire et a Seyde
en Phénicie. Ce fut là ou'il composa sa Montre d*Àmomr, que
Scudérv fit imprimer à Paris en 1666. Cinq ans plus tard, il
donna la suite de cet ouvrage sous le titre de Boile $1 Miroir,
et le dédia au duc de Vivonne. Il est mi-partie vers et prose.
Boileau l'ayant placé sans l'avoir lu parmi les livres qui servent
au combat des chanoines dans le Lutrin, Bonnecorse se fâcha et
réclama. Boileau le laissa crier; pour se venger, notre auleor
fit paraître en 1686 un poëme héroï-comique mtitulé k IsUri'
got , auquel son adversaire répondit par le distique si coDOtt :
*
Venez, Pradon et Bonnecorse,
Grands écrivains de roéme force.
Bonnecorse mourut à Marseille en 1706. Ses œuvres furent pu-
bliées à Leyde en 1720. La Montre d'Amour est toute en vers,
et le Lulrigot compte huit cents vers de plus. Il a laissé aussi
le Voyage de Galilée fait en compagnie de M. de Bonnecorse,
consul à Seyde. Cette relation parut en 1670.
BONNE-DAME (bolan,) , plante potagère,. qu'on nomme ^Mr
iremeni belle-dame ou arroehe.
BONSE-oéESHE {mylhol.) , divinité mystérieuse de l'iUlie
ancienne, qui paraît être la même que Cérès (x^vîa) , agissant
dans les entrailles de la terre. Macrobe la prend aussi pour U
terre, d'après Labéon, qui av2Ût cherché à démontrer cette ideo-
tité par les pratiques mystérieuses et extrêmement andennes
3ui accompagnaient les fils de cette déesse, et qui étaient l'obiet
'une vénération toute particulière. Selon lui , elle est appelée
dans lesjivres sacrés Bona, la bonne, parce que toute nourriture
vient d'elle; Fauna, parce qu'elle se prête (î^iveQ aux besoins de
tous les êtres vivants; Ops , parce que la vie ne se soutient que
par son aide, ope; et Fatua (ae fando, parler), parce que les en-
tants ne jouissent de la parole que du moment où ils touchent
la terre. D'autres, d'après cet auteur, la considèrent comme la
même que Juhon, Proserpine, Hécate, Sémélé et Médée. Maia,
l'épouse de Vulcain , au'en cette qualité on appelait Majesta , et
dont on célébrait la fête le 1*"^ mai , était aussi appelée Bona
dea. Sous le nom d'Ops , on en faisait l'épouse de Saturne, et
sous le nom de Fauna celle de Faunus , et en cette qualité , on
lui attribuait , ainsi qu'à son époux» le don de prédire l'avenir,
et » sous ce point de vue , on l appelait préférablement Fatua.
Pour expliquer les cérémonies particulières à sa fête , on disait
que Faune ayant surpris sa femme ivre, la battit avec une bran-
die de myrte jusqu'à la faire mourir; d'où venait que Ton cou-
vrait le \in que I on offrait dans ces solennités. Selon Macrobe,
on racontait qu'elle était Glle de Faunus , et qu'il lui infligea le
châtiment dont on vient de parler, parce ou'après avoir bu du
vin elle ne voulut pas se soumettre a sa volonté, jusqu'au mo-
ment où changé en serpent, il parvint à la surprendre : aussi ne
devait-il pas se trouver de branche de myrte dans le temple de
la bonne--déesse; le vin mêlé de miel aue l'on y offrait recerait
le nom de miel , et les serpents n'y étaient ni craintifs ni à
craindre. Selon Varron» cette divinité était si chaste, qu'elle ne
sortit jamais de son appartement, ne vit aucun homme et ne
fut vue d'aucun. Aussi uéfendit-on l'accès des lieux où se célé-
brait sa fête à tout homme. Et de fait , pendant que ces solen-
nités s'accomplissaient dans la maison du magistrat le plus éiui-
nent de Bome, et que deux vestales immolaient la victime» qui
était une truie pleine , animal nuisible aux fruits de la terre .
toutes les personnes du sexe masculin étaient éloignées ; on
croyait qu elles perdraient la Tue si elles voyaient les cérémo-
nies ; le propriétaire même de la maison ne pouvait y entrer \
tous les animaux mâles étaient éloignés , tous les tableaux quj
représentaient des honames ou de» animaux mâles étaient mis à
idcra i la boQne-dée«se sur le mont Aventin ; il fut reconstruit
par Livie, femme d'Auguste.
BOMNE-ESPÉBAKCE (tnylAo/.), BoHO Sptt. Ce fut une divi-
nité paûnne ; oD trouve dans le recueil de Gruter une inscrip-
tion qui porte:
£oit que ce (ùl ta méaw déesse que l'Espérauce à laquelle les Ro-
mains donnaient l'épithète de bonne , soit qu'on distioguât ces
deux divinités.
BONNE-ESpéEANCB (COLOKIE KT VILLE 00 CaP DEJ. Celte
colonie embrasse toute la pointe méridionale de rAfriqne , du
30° 4&' au 34" 53' de latitude sud, et du 14» 50' au 26° de longi-
tude est. Elle est bornée au midi, à l'est et à l'ouest par la mer,
oit elle forme la séparation de l'Océan Atlanlique et de la mer
des Indes ; au nord, trois fleuves, le Kouwit , le Kai et le Ga~
ri«p, affluent du Qeuve d'Orange , et le plateau des Bosjesmans
sont [gardés comme ses plus extrêmes irontières. Dans ces li-
mites, sa superGcieembrasseà peu près 34,000 milles géographi-
ques carrés; la moiliése compose de mon lagncsnuesel de plaines
arides; l'autre moitié de terrains çroducliis, dont un cinquième
feulement est exploité par les agnculteurs ; le reste fournit des
pâturages ou attend le travail de l'homme. 1^ grande et haute
chaîne des Monlt ë^ ntigt se développe sur toute l'étendue du
territoire de la colonie , et parallèlement à la c6tc ; son versant
méridional descend lentement jusqu'à la mcr^ et offre dans ses
pentes inférieures les campagnes les plus fertiles de la contrée;
seulement à l'ouest elle s'abaisse brusquement , et laisse entre
son pied et le rivage une large lisière de plaines sablonneuses ,
((ui s'étend depuis l'einlxincliure du fleuve d'Orange jusqu'à la
liaie de Saldanha. Toute la cOte méridionale est dentelée de
tiaies que forment et qu'enserrent une série de promontoires
inégaux. Ces promontoires, qui sont les derniers gradins de la
niasse rocheuse des montagnes intérieures, protègent la Mie
contre les envahissements de la mer, et ne s'abîment déûnitive-
inetit sous les eaux qu'après avoir reparu plusieurs fois en
iluts ou rescils à auelque distaticedu rivage. Les plus remarqua-
bles et les plus élevés sont ceux de la Table , du Lion et du
Diable , au centre desquels est bâtie la ville du Cap. Le premier
a 3,500 pieds environ de hauteur au-dessus du niveau de la
mer, le deuxième 3,160 pieds, le dernier 3,31 5. Toutes ces rami-
lications, comme les monlagnes elles-mêmes, sont composées, à
la base, de granit piimitii surmonté d'une couche épaisse de
tires rouge d abord , puis blanc et mélangé de cailloux. — Les
|irincipaux cours d'eau sont : la rivière £ftfphan{ à l'ouest ; la
lirède, le GouHlx, la Krommt et la rtoiére dtt poiitoni au sud;
.1(1 nord, la Fiieh, la Zak , le Ztekoe , et plusieurs autres
;ill1ueut5 du Gariep ou fleuve d'Orange. Aucune côte peut-être
ij'est coupée par plus de lils de torrents que celle^; les mon-
lagnes donnent naissance à une inQnilé de ruisseaux qui se réu-
nissent et sillonnent la plaine en tous sens; mab à l'ouest, pen-
ibiiit la saison d'été, aucune de ces rivières, pas même le ileuve
il'Oraoge, ne conduil ses eaux jusqu'à la mer; elles s'infiltrent et
ï'i'vauorent dans les sables , en traversant la couche poreuse de
i^ranil, et se rendent dans l'Océan par des voies souterraines. A
r^u lieues environ du Cap , sur le ûauc de la montagne appelée
Stoaruberg ou Jfon( Noir, plusieurs sources d'eaux thermales
suurdent ae terre avec une chaleur de 47" centiçrades; elles
soiitchargéesde fer et de soufre qu'elles déposent a pende dis-
Uincedeleurissue. Ony aétablidesbains. Le climat du Cap est
ilt's plus agrê^'''^ ^' très-favorableà la santé:on yressentra-
rf-iiient de grandes chaleurs ou de grands froids ; les hommes et
It's plantes de l'Europe et de l'f ndc s'y plaisent également; les
mois dedécernbre et dcjaniiery sont les plus chauds; le froid y
..Iteiiit son maximum pendant notre saison d'été.en juin et juillet.
C'est aux Portugais qu'est due la découverte du cap de Bonne-
Ksuéraince. Bartbélemi Dias fut envoyé en liSSpar Jean 11, roi
PexpéditioD de Gàma justifia cet âpoir, et atteignit pour la'pre^
micre fois la célèbre cité de Calicut , après avoir touché au cap
africain. Mais les Portugais ne songèrent pas à y établir une co-
lonie , et depuis près de deux siècles les navires européens pro-
menaient leurs pavillons dans ses eaux , sans que nul d'entre
eux eût tenté de s'y bâtir une cabane. Les fréquents voyages que
faisaient les Hollandais dans ces parages , par suite de la lonna-
tion de la compa^ie des Indes , les oelerminèrenl à y créer un
établissement qui protégeât et favorisât les relâches de leurs na-
vires. Des colons partirent donc de la Hollande en 1651, sons la
conduite de Van Hicbeck. Celaient pour la plupart des mauvais
sujets qu'on força à s'embarquer, ou de misérables aventuriers
qui voulaient tenter la fortune. I^ur capitaine eut l'adresse de
conclure avec les naturels un traité de bonne intelligence : il
obtint des Hotlentots, en les séduisant par des liqueurs spiri-
tneuses, la cession de la presqu'île du Cap, et se hâta de la défen-
dre par des fortifications. Il y construisit ensuite quelques mai-
sons, à l'endroit même où s'clévc aujourd'hui la ville du Cap. De
nouveaux colons ne tardèrent pas à suivre les premiers, et m£me
en 1668 la population entière de la Hollande, pressée de toutes
parts par les armées de Louis XIV, avait résolu de s'y réfugier
en masse, lorsqu'une brèche faite à ses digues mit un terme
aux succès de son redoutable ennemi. Apres la révocation de
redit de Naules, parmi tous les Français qui quittèrent leur pa-
trie, un grand nombre allèrent chercher un asile au Cap, et s'y
groupèrent dans un petit canton qu'on appelle encore te ni»
friMçaU. Enfin l'Allemagne, la Suètle, le Danemark et l'An-
gleterre fournirent tour à tour leur contingent à la colonie qui
en IlC5]sc trouva assez forte d'elle-même pour tenter de con-
quérir son indépendance. Mais une flotte anglaise parut hîen-
lÀl sur ses eûtes et entra violemment dans son port. Les colons,
comme beaucoup d'aulres , ne gagnèrent à leur révolution que
de changer de maître. Six ans après, la paix d'Amiens remit la
colonie sous les luis de la république batave, à la condition nue
le port en serait franc pour tous les bâtiments portant pavillon
français ou anglais. Maïs en 1806 les Anglais s'en emparèrent
de nouveau. Cette fois ils ne la rendirent plus, et le traité de
1811 leur en a confirmé la ptissession. Une fois aflcrmie dans sa
conquête, l'Angleterre ne n^ligea rien pour lui donner toute
l'ci tension qu'elle est suscepinile de recevoir. Elle ne tarda pas à
engager une guerre contre les Offres établis dans la plus fertile
conirée de l'est, et les refoula jusqu'au delà du Kai. Cette nou-
velle portion de territoire fut aussitôt offerte aux Européens
2ui voudraient s'y établir. Des brochures furent publiées pour
lire valoir les avantages qu'on Irnuverait dans cette nouvelle
patrie. Tout chef de famille qui s'y rend , reçoit cent acres de
terrain pour chacun des membres de sa fannllc. Un transport
presque gratuit , des primes en argent, une longue franchise
d'impôts, sont assurés à tout individu qui consent à y habiter
comme cultivateur ou comme industriel. Une administration
sage, forte et asseï douce a remplacé l'espèce d'anarchie qui y
était née par l'incurie do gouvernement hollandais. Aussi la po-
pulation a-t-clle augmenté rapidement, et s'accruit-clle encore
tous les jours. — La ville du Cap est bâtie dans une situation
charmante et des plus pîltore!4]Ues; adossée aux monisdu Lion
et de la Table qui l'enserrent entre leurs masses, et ilont le front
se perd dans les nuages , elle s'épand dans une ctroile et riante
vallée et a dressé ses maisons jusque sur le rivage. Vingt mes
3ui .se coupent k angles droits sont ombragées par deux rangs
'arbres vigoureux. Les maisons, polies, peintes et ornées d'ara-
besques, de corniches, de vases, de statuettes comme les riches
habitations de la Hollande, sont précédées de larges ptates-for-
mes où se font les conversations du soir. Les tuiis et terrasses
sont comme autant d'observatoires d'où le regard se perd sur h
mer. Le palais du gouverneur , le Sladhuii ou maison com-
mune, la douane, la bourse et un théâtre, sont les monuments
les plus remarquables. On ne doit parler que pour mémoire
d'une bibliothèque publique qui contient, dit-on, 20,000 volu-
mes dont personne ne fait usage. La ville est défendue du côté
de la terre par une citadelle et par une ligne de fortifications
(50)
BOmS- BSP^EASCB,
qà s'éUod de la monlagoe du Diable aa bord de k mer. Da
côté du sud la campagne est panemée d*oiie mnlUtade de mai-
aeiis de plaisance enloiirécs deiardins , de vignes y de boaqoets
d'arbreSy et produisant le plus délicieux eflfet. On compte au Càp
S9y000 babitanis. Les religions dominantes sont le calvinisme et
le liitbéranisoie qui y ont cbacnne «ne ^lise. Toutes y sont
tolérées » et les Malais y ont même établi dans une maison une
mosquée pour les cérémonies du culte musulman. Le port du
Cap est peu sûr, et la mer y est souvent très-rude. Les vaisseaux
n'y sont abrités avec quelque sécurité que pen<lant les mois de
septembre à avril, alors que régnent les vents de sud-est. Pen-
dant le reste de l'année ils mouillent dans la baie Falto ou Si-
«on où ils n'ont rien à redouter des vents nord-ouest. Les
moeurs de la ville du Cap ont toujours passé pour être fort libres;
cependant ce^u*on raconte de l'extrême familiarité qui s'établit
presque immédiatement entre les étrangers et 1^ lemmes ou
Même les filles des colons paraît exagéré. Ce qui distinsue sur-
tout le caractère des batntants, c*est une grande indolence ou
plutôt un grand amour du far^nient€. Toute la vie des jeunes
gens aisés a été fort spirituellement résumée dans ces trois
vers:
C«st ici qu'à reiHour d*uii« Taste théière.
Près d*un large fromage, d'un grand pot à bière,'
Oo digère, l'on fume, et l'on ne pense à rien.]
La population générale de la colonie est évaluée aujourd'hui à
133,000 âmes, dont 64,000 blancs ou nègres libres, 33,000 Hot-
lentots et 36,000 esclaves. Les esclaves sont des Hottentots, des
Malais ou des nègres de la côte de Guinée. Les Malais sont les
plus estimés ; ils sont intelligents, vifo , adroits et fidèles. Ds
eut de grandes dispositions pour les arts manuels, qu'ils exer-
cent presque exclusivement: ils professent le plus profond mé-
pris pour les Hottentots. Ceux-ci sont les moins recherchés, parce
que leur intelligence bornée , leur apathie naturelle et leur sa-
jeté les rendent propres à peu de travaux, et que leur aversion
instinctive contre les bUnes ne |>ermet pas de leur accorder une
grande confiance. On les emploie plus communément dans les
feroMS, et surtout à la garde des troupeaux. Les Hottentots
libres sout restés jpour la plupart ce qu'us étaient auparavant :
piuiteurs et nomades. Ib habitent les montagnes et les plateaux
arides , seules retraites que les envahissements suocessife des
colons leur laissent désormais. Cependant les lois anglaises ont
pris sous leur protection ces malhcîireux, auxquels, après avoir
volé leur pays, les Hollandus n'avaient accordé qu'une dégra-
dante oppression et les plus indignes traitements. Traités
comme des hommes après 1 avoir été comme la brute, ils se mon-
trèrent doux et dociles. Le général Craig en créa un corps mili-
taire, qui s'est toujours fait remarquer par son obéissance , la
bonne discipline et même une certaine propreté. Les mission-
naires les ont trouvés dociles à leur voix ; ils se sont montrés dis-
posés à la pratique des maximes de l'Evangile, toutes les fois
que de faux frères n'ont pas cherché à abuser de leur naïve con-
nance au profil d'une cupidité sacrilège. Quant à la population
européenne, en dehors des habitants du Cap dont le commerce
est la seule occupation , elle se divise en trois classes bien tran-
chées : les rignerons, les laboureurs, les éleveurs de troupeaux.
ÎAS premiers, les plus civilisés et les plus riches, sont la plupart
d'origine française, car le premier cep fut transporté au Cap par
les émigrés qui s'y rendirent après la révocation de l'édit de
Nantes. On ne cultiva d'abord la vigne que dans un petit district
non loin du Cap , mais elle gagne peu a peu du terrain , et la
production augmente chaque année. La réputation des rins du
Cap, et surtout cehii du canton de ComtoMce^ est universelle au-
jounl'hui. -^ La classe des éleveurs de troupeaux ou des pas-
teurs est la plus nombreuse , et elle occupe aussi la plus grande
partie du pays. Presque tous sont Hollandais et descendants des
colons primitifs : mais c'est k peine si l'on retrouve en eux
quelques traces de leur origine européenne. Dispersés dans les
immenses plaines de l'intérieur, isolés les uns des autres au
milieu de la vaste portion de terrain dont chacun d'eux s'est
arrogé la possession , sans rapports entre eux , assez audacieux
pour vivre indépendants, assez éloignés pour la plupart du cen-
tre du gouvernement pour se soustraire à son influence, ils sont
devenus presque tous de petits souverains , faisant p<^r leur
dure autorité sur les Cafres et les Hottentots qu'ils oppriment.
Us vivent en nomades , chassant à la fois les bêtes féroces et les
Bosjesmans , et détruisant les populations indigènes aussi bien
que celles des forêts. Ik ont tous un grand nombre d'esclaves pour
garder leurs troupeaux qu'il n'est pas rare de voir s'élever à
cbiq ou six cents beeufe, et quatre ou dnq mille moutons. Ils
n'ont ni écoles, m livres, ni églises ; n'acceptent ni rettstons ni
obligations sociales; rudes, sales et i demi sauvages , ils ooment
toutes leurs aflbires à se rendre une fois chaque année à la ville
du Cap, où ils conduisent sur de lourds chanols, avec un mnd
luxe aattelage , des laines , du beurre, du savon , des planies
d'autruches et des peaux de bêtes sauvages, pour en rapporter
en édiange du tabac, de l'eau-de-vie, du café et des armes i
feu. Trop paresseux pour cultiver la terre et pour se construire
des habitations , ils ont emprunté des Hottentots leur manière
de vivre et de dresser leurs tentes , et quand leurs bestîaiix ne
trouvent plus à paître dans leurs plaines , ils n'hésitent pas à les
conduire et quelquefois à les maintenir les armes à la main sur
les premiers terrains cultivés qu'ils rencontrent. Cette classe dé-
gradée a toujours été la lèpre de la colonie , et l'aurait iniailli-
blement conduite à sa ruine, si le gouvernement anglais n'avait
Eris des mesures ricoureuses pour mettre fin à ses brigandages,
l'administration, dont l'action devient chaque jour plus puis-
sante et plus efficace, a été sensiblement améliorée par le gou-
vernement britannique. La colonie est aujourd'hui divisée en
sept districts principaux ; ce sont : les districts du Cap, de SUl-
tenboêch, de Tulbaeh, de Sweliendam , de George* t-Tawn, de
Qraaf'Reynei et de ZuureveldY>^ û*ÀWany. Il y a ainsi oa
certain nombre de districts secondaires : chacun de ces distrieli
est administré par un représentant du gouverneur gui porte le
titre de landdroêt , et auquel on donne une autonté prague
absolue pour faire exécuter les lois, ordonnances et règlanenCf.
Les landdrosts sont assistés de quatre à huit conseillers, stûvaiit
la population ; ces conseillers, nommés heemradem, sont n<ntk-
mes par le gouverneur et se renouvellent par deux chaque an-
née, ils habitent , ainsi que le landdrost , la rille ou le TÎlla^
dont on a fait le chef-lieu du district et où l'on a bftti une égfie
et fondé une école. En outre, des égHses et des écoles ont été
créées soit par le gouvernement, soit par les missions, soit même
par des soaétés particulières dans plusieurs endroits que leur
situation rend propres à devenir un centre d'agglomération , et
ces fondations engagent les colons et les Hottentots qui veulent
renoncer à la vie nomade à venir y grouper leurs cabanes. Le
gouvernement central réade à la ville du Cap ; il se compwe du
gouverneur assisté d'un sénat formé de bourgeois. Cest de ce
conseil qu'émanent toutes les mesures d'administration géné-
rale. Immédiatement au-dessous de lui , se trouvent les deux
che& des provinces orientale et occidentale, résidant, Tnn au
Cap, l'autre à Viienhagen. Ces deux chefs ont sous leurs ordres
chacun une partie à peu près égale de la colonie, et servent d^iik-
termédîaire entre le gouvernement et les landdrosts. — L^s
productions indigènes du Cap sont fort limitées ; elles consistent
en sel, cuivre, fer, agates et concalines ; mais le sol et le diinat
s'unissent pour y faire prospérer toutes les cultures étrangères;
et on y récolte anjourd hui le raisin, les orang^, les limons, le
iMnanes, les abricots, les pommes, tous les firuits et les légumes
enfin dont on y a importé les greffes oo les graines ; le firoment
et l'orge y sont cultivés sur une très-grande échelle. Quelle que
soitl'ignorance des agriculteurs, la terre leur rend depuis qoinae
jusqu'à trente fois leur semence , et leur froment passe pour le
meilleur du monde. Les bords de la rivière Eléphant fournissent
une très-grande quantité de riz. Le tabac v est planté et pros-
père partout. D'innombrables troupeaux de boeufs et de mon-
tons en peuplent les campagnes ; les forêts, les montagnes et les
plaines regorgent de gibier, et des myriades d'animaux de tmrte
espèce, depuis la tortue jusqu'à l'éléphant , offirent au chasseur
une proie inépuisable et productive. Les exportations de la co-
lonie consistent principalement en viandes qu'elle envoie aux
Iles Sainte-Hélène et Maurice , et en vins , grains , cuirs . plumes
d'autruches, ivoire, résine, etc. , dont la valeur annuelle s'élève
à la somme moyenne de 8 à 9,000,000 de francs. Elle reçoil
d'Angleterre des étoffes et des produits manufacturés de toote
espèce pour environ 15,000,000 de francs. Cette colonie, la plus
importante du monde pour une nation maritime, après aroir
été longtemps convoitée par l'Angleterre, est devenue pour eOe
l'objet d'une sollicitude toute particulière. Il est liMnle en effet
d'envisager d'un seul coup d'onl les avantages que sa posilioB
présente au système de domination maritime de la Granide-Bre-
tagne. Placé à mi-chemin de la route des Indes, et comme po^
observer et menacer nos établissements de l'Ile Bourbon , et
pour servir de station à une flotte de guerre qui pourrait garder
rentrée de l'Océan Indien, elle ouvre son port aux vaisseaux qui
ont besoin de se réparer ou de se ravitailler pendant les voya^
de long cours. Elle est en outre comme un point de centre d où
les narires peuvent se rendre par d'assez courts trajets à to«*
les pays du monde. Elle est , en un mot , comme le dit Ritter ,
la vénUble clef de la mer des Indes, et le point caplUl po«r la
BOJRDHiOÏ. ( ^
dMBiDatioB ée$ nsrs. -^ Soa développement gnduel U con-
duif« MM d^ula à raffrancbltteimot; mais le gouTernement
brilaanîqiie ne eédera que pas i pas |out ca aui pourraii la (aire
prograsier dans celte voie. Ccst ainsi quil ne lui a point
encore accordé la liberté du conunerce. EUe n*est traitée sous
ce rapport i^ oonuM province étrangère, et la compagnie des
Indes Y Y^^ ^ monopole des marchandises indiennes et cbi^
noises. V. be Nouviov.
BOKflfiVOi (SinwifOND), jurisconsulte orotestaot, plus connu
sons son nom latin (Enemundus BoneÛdius), naquit à Cba-
beoilen 15i6. Il savait parfaitement l'hébreu, le grec et le latin.
Gi^, son ooUè^oe à Tunivcrsilé de Valence^ disait que s'il
avait à se choisir un successeur, il ne connaissait personne qui
pût le remplacer mieux que BonneOoi. La Saint-fiarthélemy le
força de s expatrier à Genève, où on lui offrit une chaire de
dnutet des lettres de bourgeoisie; il mourut deux ans après»
eo 1574. Il apublié plusieurs ouvrages de droit romain. '— Le
président de Tnou, qui fut son élève, en fait un grand éloge.
BOHNEPOi (JfiAH-BAPTifiTli), chirurgien, naquit en 1756,
et mourut à la fleur de Tàge en 1790 , à Lyon , où il exerçait. On
a de loi deux méroaiffes qui forent couronnés par racademie de
chirurgie : i^ Sur rù^uêne$ des passioni de tâme dan$ les
mahdiês chirurgicales; T Sur f application de i'âectridté à
la médecine, Lyon, 1783. Il a laissé ^^lement une Analyserai-
sonnée du rapport des commissaires sur le magnétisme osi-
mal, USA,
BONifEFOKft (Jeav), né à Clermont en Auvergne en 1554,
fîit élève de Cujas et se lia d'une étroite amitié avec le flls de ce
professeur. Il vint dans la suite se fixer à Paris, où il exerça la
profession d'avocat avec distinction. Son goût et son talent pour
la poésie lui firent des amis et des protecteurs, entre autres le
président Achille de Harlav ; par leur entremise il obtint la
ueutenance générale du bailliage de Bar-sur^Seine. Il se maria
dans cette vule» et dès lors parut, bien qu'ayant à peine trente
ans, abandonner la poésie. Quelques critiqua ont placé Bonne*
fous au-dessus des poètes de son siècle. Ménase le compare à
Catulle; seulement il lui reproche un peu de mollesse dans la fac-
ture du vers. La llonnoye, moins indulgent, le blâme d'avoir
imité les auteurs modernes italiens au lieu d'avoir pris pour
modèles les poètes du siècle d'Auguste. Quoi qu*il en soit , on ne
peut refuser à Bonnefbns d'être gracieux dans ses descriptions,
délicat dans ses sentiments, et d'exceller à rendre les senti-
ments erotiques. <— 11 mourut en 1614, à l'âge de soixante ans ,
et fut enterré dans l'église de Saint-Etienne de Bar-sur-Seine,
où on lisait son épîtapbe composée par lui--méme. Ses poésies
parurent pour la première fois en 1587, à Paris, sous le titre de
PancKaris, U eo parut une autre édition en 1725 ou 27, â
Paris, sous la rubrique d'Amst^dam, avec traduction en vers
français de Gilles Durant. La plus complète est celle d' Amster-
dam de 1767. On trouve aussi le même ouvrage sous ce titre :
Mes baisers. Outre la traduction en vers de Durant, il y en a
une en pmse de Simon de Troyes, publiée en 1786, dans le
Cludx de poésies iraduiteM du grec , du latin et de V italien. —
BoiwsFOiffS (Jean)^ son fils, lui succéda dans sa charge. Il
mltiva aussi la poésie latine , mais U y réussit peu. On ne cou-
lait guère de lui que trois pièces : Tune sur le cardinal Davy-
Ouperron qu*il encense (1613), la seconde en l'honneur du ma-
récnal d'Ancue (I614), et la dernière sur le même qu'il outrage
âchement après sa chute (1617). On peut trouver la liste de ses
luires pièces dans la bibliothèque des auteurs de Bourgogne.
90jmKF0NS (DoM Euk-Benoit), bénédictin de la con^ré-
rajtloo de Saint^Maur, né à Mauriac en 1622, mort à Saint-
i^andrilie en 1702, a laissé d^ux ouvrages considérables et
>Fécieux pour l'histoire de Normandie : 1° Histoire civiU si
"cclésiaêtiqfUê de la vUU de Corbiff^vo},; 2° Vie^ dessatnts
'eligieux de tftbhaye de Saint-Vandrill^. On les conservait en
nanusorii dms la biWiothèque de l'abbaye.
MOKM^ fowFIjNZ (gram.), s. f. ce qui arrive d'agréable,
l'avanUngeux. d'heureux. — Les faveu^'s d'une d,ame. Ei;i ce
lernier aens i| est familier.
BOVN9FOT (F^ANÇQis-L^BiBERT de)^ grand vicaire d'An-
IQulême , naquit dans le diocèse de Vaison en 1749. D publia
10 1780 on Éloae historique du dauphin, et en 1784 un livre
Qiitttlé ; De f&U religieux, son esprit, son établissement et
es progrès; services qu*H a rendus à V Eglise. Bernard de
lesançon, ai^iC9^t,au{^jemont, mort eo 1825, avait été colla-
(oraleur a cet ouvrage. On attrit)ue à Tabbé dé Bonnefoy une
rochure publiée eo 1789 sous ce titre : Un peu de tout^ par
^. B, de B. que .le Dictionnaire des anonymes de Barbier ex-
plique ainsi : tabbé Bonnefoy de Bonym, Bonnefoy refus^ de
fréter le aenuent ,cix|qiie aé^ré^ par b constituante, fut forcé
)
d'émigrer eo 1792, et se réfugia en Allemagne. La prîncessf
de Talmont le recueillit à son retour en France, et Bonnefoj ne
s'occi^^a plus alors que d'un grand ouvrage sur la révolution , •
qu'il allait bientôt donner au public lorsqu'il mourut subite-
ment frappé d'apoplexie, le 14 janvier 1850.
IIONNfi«ARDE (L'ABBÉ), cst l'autcur d'un Dictionnaire his-
torique et critique t ou recherches sur la vie, le caractère, les
mœurs et les opinions de plusieurs hotnmes célèbres , tirés des
dictionnaires de MM. Bayleet Chaufepié , ouvrage dans lequel
on a recueilli les morceaux les plus agréables et les plus utiles
de ces deux auteurs, avec un grand nombre d'articles nou^
veaux et de remarques d'histoire , de critique et de littérature,
pour servir de sumlément aux différents dictionnaires histo-
riques, Lvon, 4 vol., 1771. A peine ces quatre volumes con-
tiennent-ils cinq cent cinquante articles, et encore ces articles ne
sont-ils la plupart qu'un recueil d'anecdotes au milieu des-
quelles surgissent çà et là quelques réflexions; mais de notions
Dibliographiques, point. Outre ces deux auteurs qu'il nomme,
Bonnegarde en a encore pillé d'autres écrivains, tels que Joly,
d'Artigny, etc.
BONME GRACE Uechnol.), S. f. Les tapissiers appellent ainsi
les morceaux d'étoffe attaches au chevet a'un lit pour accompa-
gner les grands rideaux.
BONNEJMEïrr (gram.), adverbe qui signifie une chose faite sans
prétention , simplement et avec bonne foi ou naïveté. Ce terme
est familier. Bonnement prend quelquefois la même acception
aiiepr^ctWmtfn<;dans ce cas il ne s'emploie qu'avec la né^rative:
un ne saurait dire bonnement ce que c'est. Cette manfère de
s'en servir appartient au langage suranné.
BONKER [Eomond), évéque de Londres, naquit à Harley,
dans le comte de Worcester, & la fin du w^ ou au commencement
du \yV siède. Il fit ses études dans l'université d'Oxford, y fut
reçu docteur en droit canon , bachelier en droit civil , enfin doc-
teur en théologie. Bonner fut d'abord employé par le cardinal
Wolsey dans différentes négociations importantes; il devint en-
suite chapelain de Henri VIII, et enfin évéque de Londres. Sa
vie fut orageuse. Use mêla dans diverses affaires où il se conduisit
d'une manière plus ou moins digne , plus ou moins catholicpe.
Aussi s'attira-t^il de grands embarras et des peines qui abrégé»
rent ses jours. Il eut cependant le temps de se relever de ses
chutes, et il demeura ensuite fermement et sincèrement attaché
au catholicisme. Il mourut tranquillement le 5 septembre 1569.
On a de lui : 1" Lettres à lord Cromwell; 2° Eesponsum et
exhortatio in laudem sacerdotii, 1653; 3"^ Les trente-sept arti-
cles de ses visites, 1554; à^ L'exposition du symbole et des sept
sacrements, en treize homélies , 1554 , in-4°, et quelques autres
écrits qui ont peu d'importance. L. F. G.
BOMNET {étymol.), en latin pileus, pileum. Ménage fait déri-
ver ce mot de l'anglais bonnet ou de Tallemand bonnit. Au-
jourd'hui dans la première de ces langues bonnet se rend par
cap, et dans la seconde par mûtxe. Le Père Pezron croit que
c'est un mot celtique. Caseneuve prétend que bonnet était une
espèce de drap dont on se servait pour se couvrir la tête, et que
le nom en est resté au vêtement qui en était composé; ainsi de
nos jours appelle^t-on castors les diapeaux faits du poil de ces
animaux. Pasquier dit aue bonnet est une corruption du mot
bourrelet, parce que les cnaperons , dont on se couvrait autrefois
la tête, et dont les gens de robe ont été les derniers à perdre
l'usage, étaient environnés d'un bourrelet rond servant à serrer
la tête. Enfin, d'après Etienne Guicbard, bonnet dérive du grec
6onos, colline , forme, ditril, qu'affecte parUculièremept ce
genre de coiffure.
BONMfiT (gram,), s. m. coiffure faîte ordinairement d*étoffe,
de peau » ou de tricot, et dont la forme varie. Il se dit particu-
lièrement de certaines coiffures de femme faites de gaze, de
tulle, de dentelle, etc. — Figurément : Prendre le bonnet de
docteur, et absolument. Prendre le bpnnet, se faire recevoir
docteur dans une faculté, donner te bonnet à quelqu'un , lui
mettre le bonnet sur la tête dans la séance où il est reçu doc-
retrancher. On dit dans un sens analogue : Cela a passé au
6Qnnet , du bonnet , tout d'une voi^.. Cette décision, cet arrêt a
pàsté à volée de bonnet, les avis ont été prompts et uniformes.
— Figurément, Prendre, porter le bonnet vert, signifiait au-
trefois faire cession de biens pour éviter d'être poursuivi comme
banqueroutier (F. Bonnet vbbt). — Familièrement, Mettre
la main au bonnet, ôter son bonnet, mettre la main au cha-
peau , ôter son çha^au par respect- Avoir toujours la main au
bonnet, saluer contmueflement en ôtant son chapeau , et, figu-
BOltKm. ( 59 )
iDimenl^ avoir des manikes extrémèmenl civiles et i*évéren-
cseosés. — Figuréroent et familièrement, Cetl un penannagê
ihnl il ne faut parler que la main au bonnet , qu9 le bonnet à
ia wuUn; c*est un homme très-respectable, ub homme de beau-
ooap de mérite. — Avoir la tête prè$ du bonnet, éire prompt,
colère, se fâcher aisément, pour peu de chose. — Mettre $on
bonnet de iraven, entrer en mauvaise humeur. — lia prie cela
tous son bonnet, c*cst une chose qu*il a imaginée, et qui n*a
aucun fondement, aucune vraisemblance. — Parlera ion bon-
net , se parler à soi-même , sans adresser la parole à personne.
— Je jetai mon bonnet par-destus les moulins , phrase par
lac^uelle on terminait les contes que Ton faisait aux enfants , et
qui signifie : je ne sais ce que tout cela devint, comment finit le
conte, rhisloire. — Jeter son bonnet par-dessus les moulins ,
braver les bienséances, Topinion publique. — Ce sont deux têtes,
ce sont trois têtes dans un bonnet , se dit de deux ou trois per-
sonnes litHîs d*amitié ou dlntérét, et qui sont toujours de la
même opinion, du même sentiment. — Etre triste comme un
bonnet de nuit, être chagrin et mélancolique. — C'est bonnet
blanc et blanc bonnet, il n'y a presque point de différence entre
les deux choses dont il s*agit. Tune équivaut à l'autre. — Un gros
bonnet, un personnage important.
BONNET [vieux mot) , ancienne étoffe, ainsi nommée parce
qu'elle servait à faire des ornements de tête.
BONNETS {Mst. des usages et coutumes). — Les bonnets
étaient le symbole de la liberté, parce qu'il était permis aux
esclaves d'en porter dès Tinstant où on les affrancnissait. Les
bonnets ont été fabriqués de différentes manières selon les
temps et les pays : à Rome , ils étaient de laine, et on s*en ser-
vait pendant les cérémonies religieuses, dans les jeux, les fêtes,
en voyage ou pendant la guerre; ceux que portaient les pontifes
étaient de forme conique; au Japon, ils sont de paille, de cuir
ou de bois vernis, quelques-uns sont dorés. L'usage des bonnets
est très-ancien parmi les ecclésiastiques en Europe; les prê-
tres du diocèse ae Li^ en portaient dès le x" siècle. Un con-
cile de Saltzlx)urg autorisa les chanoines à se servir aussi de
bonnets. Les bonnets carrés furent inventés au tv* siècle,
par un nommé Patrouillet, à ce que dit Et. Pasquier; néan-
moins les ecclésiastiques anglab se servaient de bonnets carrés
longtemps auparavant. Certains religieux servîtes contestèrent
au célèbre Fra Paolo, leur confrère, son droit de suffrage dans
une assemblée de leur ordre à la fin du xvi' siècle, sous pré-
texte qu'il portait un bonnet carré, qu'il se servait de pan-
toufles à la française, et qu'il ne terminait Jamais sa messe par
la prière Salve regina. Gomme il est scandaleux en Chine de
paraître la tète nue en public , et que les criminels conduits au
supplice sont seuls réduitsàcette honte, les missionnaires catho-
liques ont obtenu du pape Ja permission de célébrer la messe en
bonnet carré. L'étiquette oblige les étranjy^rs qui doivent pa-
raître devant l'empereur de la Chine à faire accommoder très-
soigneusement leur chevelure; le voyageur de Guignes, résident
de France i Canton, qui se rendit à Pékin en 1794, rapporte
qu'un mandarin recommanda formellement au nom de l'empe-
reur aux personnes de l'ambassade dont il faisait partie de met-
tre de la poudre sur leurs cheveux pour paraître à l'audience
de ce souverain, et que Ton eut grand soin de se conformer à
cette inionction. Les bonnets que l'on portait en France avant
Patrouillet étaient ronds et de couleur jaune; quand ils étaient
en velours, on les appelait mortiers, et simplement bonnets s*ils
étaient en laine; une espèce de capuchon, nommée cht^^on,
couvrait de la même manière les uns et les autres. Les anciens
vitraux de la Sainte-Chapelle de Paris représentaient le roi
saint Louis avec le mortier sur la tête. Les miniatures de divers
manuscrits montrent Louis XI avec cette coiff'ure, précédem-
ment adoptée par les princes de la maison de Bourgogne. Les
membres du pariement de Paris reçurent , dit-on , du fondateur
de cette compagnie le droit de prendre le costume royal (la
robe rouge et le mortier ) dans l'exercice de leurs fonctions.
BOHNBT.
Depuis longtemps une robe rouge était l'attribut des monarques
«lans diffcrenU pays; Tertullien représente le dieu Saturne vêtu
tous les seigneurs du parlement vêtus de longs habits de vermeil,
etc. » On nommait encore le chaperon burette; Monstrelet rap-
porte que ff Jean , duc de Bourgogne, fut enterré en pourpoint
ef «I honieaux, sa burette sur ton visage. » On rdetoit la ba-
refle sur l'épaule h J'éfflisc, et devant les personne à qui l'on
témoignait des égards. Un vieux Ubleau. de la Sainte^Chapelle
de Pans représenUit le roi Jean s'eniretenant, la tête nue.
avec le pape. L'usage d'avoir des bonnets OéUchés de la robe ne
fut admis en France que depuis le milieu do xv* siècle. On
fabriquait indistinctement en drap et en velours les morîiert,
les chaperons et les bonnets, A Paris, les marchands drapiers
restèrent en possession de faire et de vendre ces articles d ha-
billement jusqu'au commencement du xvi* siècle, époque de
l'établissement de la communauté des bonnetiers^hausteHert ,
aumuciert et mitonniers, etc. Les bonnetiers au tricot furent
réunis à ceux-ci en 1672. P. Q.
BONNET (myth,), symlx)le de la liberté sur les médailles.
BONNET YEBT (jurisp,). Autrefois lorsqu'on faisait cession
en justice, on était condamné à porter un bonnet vert. La légis-
lation de ce temps-là, peusouaeuse du débiteur malheureux,
tendait à couvrir de son mieux le créancier, fùt-il de cette espèce
vile qu'on nomme les usuriers. Le cessionnaire n'était point
admis à prouver la moralité de sa conduite, k faire valoir en sa
faveur les pertes réelles , les malheurs imprévus qui l'avaient
assailli. Les lois qui régissent la matière de nos jours ont cherché
à faire une part &ale au débiteur et au créancier; mais au moyen
de certaines combinaisons peu morales le dernier est souvent la
victime du premier. Le cessionnaire que Ton aurait surpris
portant une autre coiffbre que son bonnet vert pouvait tout aus-
sitôt être écroué dans une prison ; de nos iours le banqueroutier
marche le front haut, le bonnet vert ne le gênerait même pas,
car dans notre société toute fortune, bien ou mal acquise, est
un fait accompli que chacun respecte.
BONNET BOUGE {hist, mod,). On dit aujourd'hui, pour (M-
gner un homme de 1795 qui s'est plu à commettre des crimes et
a répandu le sang : c'était tin bonnet rouge, un sans-culotte,yi%
jacobin. Le bonnet rouge, celui que les ouvriers de la pins basse
classe avaient coutume de porter, avait été adopté par Marat,
Couthon, Collot d'Herbois, Danton, Chabot, Jourdan coupeAête
et par tous les révolutionnaires les plus ardents de cette san-
glante époque. Le 20 juin 1792, quand le peuple des faubourgs
de Paris vint se ruer dans le palais des Tuileries pour insulter à
la royauté , Louis XVI fut coiffé du bonnet rouge. Le bonnet
rouge était autrefois un attribut de haute noblesse : quand on
voulait parler d'un bon gentilhomme, on disait qu'il portait
bonnet rouge, ou qu'il était bonnet rouge. Mais les expressions
ont quelquefois une destinée malheureuse, et nous venons d'en
donner une preuve. Voici comment cette appellation passa de
la gloire à l'opprobre, et comment après avoir été employée pour
désig[ner la plus haute noblesse, les gens les plus considérés, elle
a fini par être donnée aux anarchistes et aux forçats. Quelques
soldats du régiment suisse de Château- Vieux, qui s'était révolté
en 1790 à Nancy, avaient été condamnés aux galères; délivrés
quelque temps après par lesrévolutionnairesdevenus tout-puis-
sants, ils furent appelés à Paris, où des banquets et des fêtes
les attendaient; les honnêtes criminels y parurent portés en
triomphe, avec le costume du bagne et le bonnet de la honte,
qu*on les félicitait d'avoir anobli ; ce bonnet rouge dont ils
avaient la tête couverte fut regardé comme une couronne civique,
et tous les plus chauds révolutionnaires s'empressèrent de
l'adopter. Telle est l'histoire exacte de ce fameux bonnet, que
le peintre David façonna à la ressemblance de l'antique bonnet
phrygien pour en coiffer la statue delà Lil)crté. X. X. X.
BONNET (hist. nal.). On donne ce nom à divers organes et à
diverses espèces d'animaux. Ainsi on nomme bonnet , chez les
mammifères, le second estomac des Ruminants (F. ce mot). —
Bonnet, en ornithologie, est la partie supérieure de la tête. —
Bonnet, chez les poissons, est le nom vulgaire de la BoNrrK
(F. ce mot). — Bonnet est le nom donné à diverses espèces de
coquilles; ainsi on appelle bonnet chinois, la paUlla sinentis ,
L.; bonûèl de dragon, la ptUella hungarica, L.; bonnet de fou,
le chama cor., Lam.; bonnet de Neptune, la patellaequestrit,
L.; bonnet de Pologne, le buccinum tesUculus, L. (F Caiyp-
TRÉE, Cabochon, Isocardb et Casque). — Bonnet est le nom
d'un grand nombre de champignons. — Bonnet blanc. C'est le
nom d'une espèce d'oursin du genre Ananchite (F. ce mol).
— Bonnet chinois, espèce de singe du eenre macaque.— ^onnel
de Neptune. On nomme ainsi une espèce de polypier du genre
fongie, le fungia pileus. Lam. — Bonnet noir, nom de la (ao-
vetle à tête noire. — Ce nom de bonnet, avec des épithetes
variées, est encore donné, en histoire naturelle, à d'autres objets;
mais il est si peu usité pour teux-d, qu'il est inutile de les men-
tionner. ^ ,
bonnet (technol.). On appelle bonnet éTencensoir la partie
qui pend au bouton, et finit aux consoles des chaînes; — bonnet
de Turquie, une pièce de pâtisserie oui a la forme d'un turban.
— Les bottiers nomment bonnets les genouillères échancrées
des bottes des courriers. ^ ^ .,,
BONNET A PEÉTBE {term, de fortification), est une tenaille
donUe
le rronl
lanlet
MORT).
BOK
encuiy
(Y.lo
bo5!>'et D'BIPPocbate {ehirwg.), sorte de bandage in-
teoLé par Hippocrate, qu'on nomme aussi euptlini de télé.
B0.1MET (HOSOBÈ) (F. BO>flOR].
BOKNET (PiKRBE), iiaouit à Paris en 1638 ; il éUit ntyea de
l'abbé Bourdeiot, qui bi légua sa bibliothèque, h condition qu'il
prendrait son nom, ce que Bonnet fit eiactemenl, car après la
mort de son oncle il s'appela Bonnet Bourdeiot. Ils sciaient
lon^mps occupes tous deux de l'histoire des beaux-arts, et
particulièrement de celle de la musique; mais ils gardèrent pour
eux le fruil de leurs éludes et ne publièrent aucun ouvrage.
Bonnet obtint la place de médecin de la duchesse de Boargoene
et de professeur de la faculté de Paris. Il mourul i Versailles
le 19 décembre 1708. L. F. G
BON?iET (Jacqces), frère du précédent, naquit aussi à Paris,
n profita des travaux de ses parents, et donna au public ;
1" aUloira de la muiiqut tt de ui effett, depuit ion origtn*
juijtt'dprrtwK, Paris, Cocharl,ni5,in-l2; .Amsterdam, 1725,
i lom, en i vol. in-13; hi Haye, 17iS, in-12, 2 vol.; histoire
médiocre et qui a été éclipsée par celle de Blainville et par le
savant ouvrage de Ralkbrenner. 2° Ift((otr«g^nfraIsrf« /a </aiiH
laerét et pnfane; mu progrit et ui révoluliont depuii imt
OTigm* jusqu'à prêtent. Paris, 1723, in-12. Il y a à la fin de cet
ottvrage un Appendice qui traite de la musique naturelle éma-
née de Dieu, de la roosiqne élémentaire attribuée aux esprits
aériens, et qui contient un paralièlp entre la peinlure et la poé-
sie. Mais cet ouvrage, comme le premier, a été entièrement
effacé par les travaux de Cahusac et de l'abbé Dubos, auteur
de» RéjUximt-eritigfu* lur la poétieel la peinlure. — Jacques
Bonnetavaildusavoir, des principes, ce qui vaut encore mieux,
et cependant il s'était entêté des chimères de la cabale, jusque-
là, qu'étant sur le point de mourir, il refusa les sacrements,
disant mie son ginie ne l'avait point encore averti qu'il fût
temps. Henreusemenl que son ami l'abbé Richard parvint à le
dissuader, et qu'il l'assista jusqu'à son dernier moment Bonnet
avait quatre-vingts ans, lonqu il mourut, en 1124. L. F. G
BOUstetCChables), naturaliste célèbre né à Genève le 15
mm 1720. d'une famille française qui vint s'y établir en 1572,
et distinguée par les places qu'elle avait remplies dans celte
répablique, fut d'abord destine par ses parents â la jurispru-
dence. Mais la lectnre dn Spectacle de la naUre de Pioche et
celle des ouvrages de Réaumur lui révélèrent sa véritable vo-
cation et lui inspirèrent une ardeur invincible pour l'histoire
naturelle. A peine Igé de rinct ans, il avait fait avec une pa-
tience et une sagacité admirables de curieuses découvertes sur
■es pucerons. Il les communiqua â Héaumur, et des relations
s'établirent dès cette époque entre rillusire académirieo et le
^une Bonnet. Abraham Tremblay, son compatriote, ayant fait
a peu près vers le même temps, c'est-à-dire en 17.11, l'éton-
nante déconverle de la reproduction à rinflni du polype par
incision. Bonnet entreprit a ce sujet une série d'expériences sur
un très-grand nohibre de vers et d'insectes, et reconnut que
plusieurs de ces animaux partagent avec te polype celte pro-
priété merveilleuse. — Toutes ces expériences furent consignées
dans son Traité d'itutelologie, ou obiervaiiotu «ttr Ui pueertmt
et nr quelque» tipieei de ver* d'eau doute, qui, coupée par
morceaux , redtvienrttnt autant d animaux eompleti . deux
parties in-8», Paris, 1748. Bonnet ayant eu connais.'^ance, en
1740, rJes ingénieuses expériences sur la végétation faites par
(jleditsch, àBeriin, passa plusieurs années a en faire de nou-
velles , étudia avec soin l'action de la lumière, de l'air, de l'eau
sur les plantes, et démontra que dans une foule de circons-
tance» celles-ci paraissaient agir pour lenr conservation avec
sensihiiité et discernement. Il publia le résultat de ces observa-
tions dans un ouvrage intitulé : Recherchée iur lutage det
feaUlei dwu lei pkmiei, et eur qutlquet autre» o&;>ls relatifi
a la véfétatiMi, Gœttin^ue et Leyde, 1764, in-l». — L'excès
dulravatletrosagedu microscope ayant affaibli sa vue. Bonnet
aangea alors la direction de ses études et entra dans le champ
u^Ja philosophie générale. Son oovrage ayant pour litre : Con-
"«roitoiM tur Um torp» arganiséi . qui parut à Amsterdam,
tion, auxquellei on a joint det prinei^ee phi/iiquet lur ta
eaute premiire et nir ion effet, fut publié à Londres , 1734,
in-12. — Bonnet fit ensuite paraître I Eiiai analytique lur lei
faculiéi de râmt, &penhague, I760, in-4°, et 1769, in-8". On
trouve dans ces deux ouvrages des opinions qui touchent au
matérialisme et au fatalisme , et dont on pourrait extraire des
conséquences <]ue Bonnet, qoise montra toujours très-religieux,
n'aurait certainement pas voulu admettre. Après avoir appelé
l'histoire naturelle au secours de la métaphysique , ce savant
donna sa Palinginine philoiophique, ou idée» jur télal paiié
et tUT titat fulwr dee ttrei vivanti, Genève, 1769 et 1770,
■n-S", dont le but est de prouver que les maux de ce monde el
l 'irrégularité de leur distribution rendent nécessaire un com-
[ilémenl qu'on ne peut espérer que dans une vie meilleure, 1
aquelle il fait participer tous les êtres, sans exception . qui
souffrent dans celle-ci. Chacun d'eux montera dans I échelle de
l'intelligence, et pour l'homme le bonheur sera de connaître.
Il conclut aussi à la nécessité d'une révélation , comme motif
dernier el péremptoire, et il détermine ensuite sans peine dans
laquelle des révélations existantes se trouve la vérité. C'est sur-
tmil dans cet ouvrage que Charles Bonnet donna l'essor à ses
sentiments chrétiens. Il se livre à des considérations admirables
sur la vie future , sur le bonheur de l'homme qui en sera en
possession. Il transporte l'âme, il réjouit, il donne l'espérance
par ta hauteur de ses vues, la profondeur de ses pensées. Aussi
ne poavons-nous résister an désir (te citer la eonclution de ce
beau livre , pour donner une idée de la foi vive de l'autenr, et
de sa manière de traiter un sujet aussi élevé : « Oh I que la con-
templation de ce magnifique, de cet immense , de ce ravissant
système de bienveillance, qui embrasse tout ce qui pense, sent
on respire, est propre i élever, à agrandir notre âme; à balan-
cer, i adoucir toutes les épreuves de cette vie mortelle ; à sou-
tenir, à augmenter notre patience, notre résignation, notre
courage; â nourrir, à exalter tous nos sentiments de recon-
naissance ,< d'amour, de vénération pour celte bonté adorable
qui nous a ouvert par son envoyé les portes de cette éternité
heureuse, le grand, le perpétuel objet de nos désirs, et pour la-
quelle nous sommes faits. lïéjà elle nous met en possession de
ce royaume qu'elle nous avait préparé avant la fondation des
siècles. Déjà elle place snr notre léle la couronne immarcessible
de gloire... Déjà nous sommes assis dans les lieux célestes... Le
sêpulcrea rendu sa proie... La mort est engloutie pour lonjours-
L' incorruptible a succédé au corruptible, le spirituel à l'animal,
le glorieux à l'abject... Les plus longues révolutions des astres
entassées les unes sur les autres ne peuvent plus mesurer noire
durée... Il n'est plus de temps... L éternité commence, et avec
elle une félicité qui ne doit point finir, mais qui doit toujours
accroître... Transportés de joie, de' gratitude et d'admiration,
nous nous prosternerons au pied du trône de noire bienfai-
teur. Nous noua écrierons : Notre père! notre pèrel b La P«-
lingénétie phUoeopMque fut suivie des Becherekei pkiloéoj^-
aKe«ii(r lei priueei du ehrittianiime , Genève, 1770 et 1771,
in-8°. Cet ouvrage est une conséquence, une suite nécessaire du
précédent. Bonnet avait montré que les ceuvres de Dieu sont si
excellentes, que leur entière connaissance ferait le bonheur de
l'homme; il lui restait à prouver la vérité de la révélation qui
nous donne déjà connaissance ici-bas et qui la complétera dans
le monde futur, de cette révélation qui nous fait connaître Dieu
et qui par conséquent nous enseigne à l'aimer, car connaître
c'est aimer. — Les idées de Bonnet étaient liées à un vaste sys-
tème dont tous ses ouvrages ne sont que les différentes parties.
Ce philosophesavant et religieux passa paisiblement sa vie dans
l'aisance, et ce qui est assez remarquable chez un naturaliste ,
il ne sortit jamais de sa pairie. Il allait quelquefois à Genève
assister aux assemblées du grand conseil, dont il avait été élu
membre en 1742. Le plus lon;^ voyage qa'il entreprit fut d'aller
de sa solitude de Genlhod, située sur les bords du lac de Ge-
nève, à Roche, dans le canton de Berne, pour rendre une risite à
Ualler, son ami. Il étaitmarié, mais il ne laissa point d'enfants.
Il mourutleSOmai 1793, à l'âge de soixante-treize ans. Horace-
(»)
Béoédk t de SaoMure praoMça son èlûgesar salonbe; deFooflly
psbèia ioii éloge hkiorifoe; ietn Tremblay «o Méwmitt p€mr
êÊTvir à VkUmré de $m mU H de set ^mtfntçn, Beroe, 1794,
ïm-V"^ et eofis M. Cmrîer a fait unt intcreasaole Netiee mr sa
vie et sea ouvrages. Le botaniale Walh loi a consacré on genre
de plantes sons le nom de èonneém. Les cBovres de Curies
Bonnet ont été rassemblées et iin|»rinées k Nesicbàtel soosœ
{HttiOEuvrêêd'kisioirênaiwrtlUêtdêpkUoiopkii, 1770,8?ol.
ia-4%et IS fol. ia^t avec figures. La plopart de ces ouvrages
ont été traduits en anglais , en hollandais et dans d^aotres las-
Miea. «— On a souveat donaé des moroeauK choisis de Charles
Bonset» pa«r le faire cannattre soit sens le rapport dostyle,
soit comme philosophe chrélien. Denuènment eaeore om a
pabliéde ma^;Bi6i|«es et longs extraits de sa Pmtingé^nê 9/L
de ses Recherdits pkiioêafAiq%»€9 , dans on bmo nMminwnl
éievé à la gloire de la religiOB : La ration eu ckrUtfamitwie.
L. F. GoÉMN.
AONNET (TflâOpeiLE) ou BOJiETy médecin de Genève , né
en I6i0 et mort en 1689 ; il fit part au put)yc des réOexasas
au'il avait faites sur son art , pendant plus de quarante années
At pratique. Ses principaus ouvrages sont : i** PolyanlkeÊ^
sm theêavrmê medieo 'pracliem es qmibuêUhet rei meéiew
terifrêoribui eotieeiuê t Genève, 3 vol. tn-fol., 1690, I69i ,
1093; c'est une bibliothèque complète de médecine; V Medi-
dna eeptentrionaiiê, 4684, 4686, 3 vol. in-461. ; coHection de
raisonnements et d'expériences faites dans les parties septen-
trionales de l'Europe; ^Mercuriue oampUaUiiMê , Genève,
1689, in-ibl.; 4'' Sepuichreium , ou Âmalomia fraelica^ Ge-
nève, 1679, en 2 vol. in-lbl. ei Lyon, 4700, 3 toI. m-fol., avec
des jidditions par Ifanget. Quoique le titre de ces Kvres soit hi-.
zarre et oue le format ne promette pu beaucoup de prédsion,
ils ont été recherchés avant cpe Boêrhaave eût trouvé l'art de
réduire la médecine en aphonsmes. On les consulte eoooreavec
fmit. L. F. G.
BONNET (F. BOIIET).
BONNET ahe (iframm.), saint qu'on dit en quittant son bon-
net. Ce mot vieilli ne peut guère s^empbyer que dans le style de
la plaisani«rie.
BONNETAGE (technoL)^ 8. n. papier collé â une pièce d'ar-
tifice pour en couvrir ramoroe.
BONNB-TENCE {moHné) ( F. Tenue ).
BOBmETBE (ffMim.), V. a. rendre des resipects et des de-
voirs assidus à des personnes dont on a besoin. Il se dît parti-
culièrement en pariant de sollicitations. — 'Bonneter , ou , se-
lon d'autres, coiFfEU un âRTiFicx; c'est couvrir l'amorce d'an
papier collé, pour que le Cea ne puisse s'y insinuer que lorsqu'on
lèvent, en cassant un papier qui s'appelle aussi bennetage.
■ONNBTEBIB (laoàno/.). Ctêi en général l'art de travailler
tous les objets qui se fiibriquenl en laine pure on «n laine et soie.
Nous allons indiquer en peu de lignes les diverses epératîons du
bonnetier. — La laine achetée et préparée è peu près oommepour
la draperie est livrée «u cardeur et passe de ses mains dans celles
du fileur. Le iabrioant doit veiller soigneusement k ce qne ce
dernier ne le trompe pas en lui donnant un filage ènais ou
alourdi nar l'huile; car, «n pareil cas, pour le même posas deui
livtes d ouvrage ne eontiendraienC pas la même quantité de
matière. Au rttle, il est ladle de découvrir la fcaudecn pesant
le travail de l^ouvrier après le dégraissage.) — La laine fiïée est
distribuée aux ouvriers, qui la rendent transforméeen bonnets,
en caleçons, en jupons, eAc. Ces afeiets sont loin de pouvoir ^tre
rois en vente, ils ont encore k subir huit opérations «fue nous
allons décrire capidenaeiit : l*" Us passent à la Cautoire, oè ou
les lave quatre fois k l'eau^'impriw^e^ k team de déaredi à faiiy
à rMNi ftaete et i /'«on UMiue; 3° On aaet ensuite rouvias;e en
ferme pour ou'il ne se rétrécisse pas en séchant. U faut &uae
heures en plein air pour que les pièces sorties de la fouloire
soient sèches; mais si l'on est presse, on peut arriver au même
résultat en les laissant une heure dans une étuve ; 3** On raooâ-
Ire, c'est-à-dire que Ton répare k raiouîUe les déunls que Fou-
vrage rapporte^u métier ou de U fouloire; 4^n 4nipe la mar-
chandise en passant dessus un chardon , pour former Ie4uvet:
5** On fait la tenle, opération qui demande de l'adrease et qui
(^nsiste à égaliser au oueau le duvet que l'opération précédente
vient de produire. La bourre ou laine enlevée dans les deui der-
nières préparations se vendent quatre sols la livre aus iabri-
cants de lonl^as^ ; T" On rapprèle en dmnnt de nouvuau légè-
rement, ce qui s'appelle édairdr, et on nit une seconde Aoele;
H" On presse et on catit. L'action de la nrease est de mdre la
marchandise moins épaisse et phisagréanle k l'œil; celle du ca-
tissage, de donner i la Uine plus de moelleux et de chalcnc,
mats cette opéralian a l'inoonvénient de renfler la narchsMdise.
— Il ne reste plus au bonnetier qu'è serrer lesobjeÉi confise
lionnes et â les préseiier des vers. — Le mot boninterie dé-
signe encore la marchandise que vend le bonnetier. €■« C
BONNETEUB (^raniui.). C'est le personnage qui prcitligiielcs
coups de tennet, lesoNidteur rém^ncieux autant ipiVïpiniâlffe.
Antrefoîs un appelait particulièrement èonnsCmfv, certains
filous oui oinconvenaient les gens k force de politesse poor les
voler plus à l'aise. ^
BONWETffEB (l0eâno/.)t s. m. eeini qui fait ou qui vend des
bonnets, des bas et d'autres objets de ce genre.
BONNET Ji (fciil. nal')y s. m. c'est-à-dire bonite d'Amboine,
nom peu exact , sous lequel on a placé une espèce de pagre. —
Ce poisson a le corps médiocrement allongé et fort aplati par les
côtes, la tète médiocrement grande, la bouche petite et pointue,
les yeux petits. Ses nageoires sont an nombre de sept, savoir :
deux ventrales petites, au-dessmis des deux pectorales oui sont
médiocrement grandes et arrondies ; une dorsale très-iongue,
régnant le long du dos, à rayons antérieurs plos longs que les
postérieurs; une derrière l'anus pins longue que profonde; enfin
une i la queue, qui est fourchue jusqiranx trois quarts de sa
longueur. De ces nageoires deux sont épineuses : la dorsak
dans ses deux rayons antérieurs seulement , et celle de ranœ.
— Son corps est ronge purpurin , marqué de chaque côté de
cing lignes longitudinales vertes. Sa tête est jaune, avec uo
croissant bleu de chaque côté sous les yeux , et quatre Kgiiei
rayonnantes au-dessus d'eux. Les nageoires sontvertes. Leân-
nf^/i'est commun dans la mer d'Arnookie, autour des rodwn.
Il est aussi bon que la perche. Le pagre , dont le bomie^ est
une espèce , se range dans la famille des spares.
BONNETTE \gramvL)^ s. f. petite coiffure d'enfant.
BONNETTE (fromm.). Ce mot désignait encore autrefois une
malle, une valise.
BONNETTE (fortifie.)^ s. L ouvrage composé dedcux faces qui
forment un angle saillant, avec parapet et palissade au-devant.
BONNETTE ^Nortfttf), se dit de petites voÙes qu'on ^ute aux
grandes lorsqu on veut ofirir plus de surface a l'impulsion du
vent. Les bonnettes prennent le nom de la vergue au bout de
laqueUe elles sont hissées.
BONNEVAL (ClaC1>E-AlEXANDRE, <X)1ITE DS), BMRlitle 14
juillet i67SàCoussacenLimousin,d'uneanciennefaninlequit»>
naît à la maison de France par odle de Foixet d'Alhiet ; iJ moumft
le 32 mars 1747, i Tàge de soixanie-douze ans. La fougue impé-
tueuse de caractère et la fierté irascible dugentilhaBHneex|MΫ
guent la vie aventureuse et romanesque du comte Alexandre de
Bonneval. Dès l'âge de douse ans son désir de chang;emeni et
son naturel intraitable le firent sorihr du coUéffedesjéaùtes,^nur
entrer ^ns la marine royale, eu bientôt on le nbmma enseigne
de vaisseau. U se distingua d'abord aux combats de i^ieppe, de
la Hogue et de Cadix sous TourvîUe. En 1698, mécontent de ses
obeCiB, il quitta le service de mer pour passer dans fe régiment
des gardes, célèbre aWrs par ses débauches et son libertinage.
En 1701 , pendant la guerre de la succesnon d'Espagne , de
Bonneval lut mis i la tète du régiment de Labour et oarut avec
le pkis .grand éclat dans la campagne d'Italie sous Catinnt et
Vendôme. Le maréchal de Luxembourg estimaii sa vaieur ; le
prince Eugène disait qu'il lui avait arraché la éclaire à la jonr-
néede Luzxara. La langue du camie étaitaussi prompte et nnan
trandiante que son épée; il voulait conserver partout ssn feanc»
parier, même contre ses chefe; des propos offensants le bmnil-
lèrent avec le mittistreChamillart; alors il abandonna la FEunee
pour alksr honteusement servir contre sa patrie et porter à l'é-
tranger lesconnaissances et les tafents mihtaioes qu'il avait ne»
de son pays : cette époque est la plus triste de ionie la rie pnHsis
îgnominieuseduoomtedeBQnnevaLAeoueiUiaveceniprpssenieHl
par Je prinee Eugène, qui , iraMme lui-même â la France, voyait
aviec plaisir vemr à lui un traître qui jusiifiaît sa conduite ,4e
Bonneval servit en qualité de major-genéral dans les rangs des
Autrichiens. Il les suivit partout contre la Franoe, eu Italie et en
Flandre; aussi d^à, dès l'année 1707, le minisire ChamiUail
l'avait lait condamner à avoir la tète tranchée par la hache du
bourreau; pour toute réponse, le contumace portait le fer «t la
flammeen Provence et en Dauphiné. En 17061a cour de Vienne
Ie4}hai9ea d'une expédition armée contre le papeOément XI,
pour soutenir les pi^tentiens de l'archiduc Charles, qui après ta
paiK4i'€lieeht, devenu Charles VI, empereor d'Allemagne, le
fit lieutenant général et membre du conseil aulique. fin 171<
l'Autriche d^Mre la^erreà l'eaapire Ottomaa,et le prince En-
gène, ayantsousses ordres le comte de Bonneval, entre en cam*
pagne contre les Turcs : la bataille de Péterwaradin s'engage, k
viotoiae est fongtemps disputée, «Ue se décide parJa laleur bel-
BQBBBTMi.
(K)
knte di comte de BoMoeral : aiec de«x cents boBHMS scQlenMBt
U Je btttil avec acbaraeawnt centre un ooqM noibrei de jaius-
nîres ; enveloppé de toutes parts, renversé de cheral , le flanc
ouvert d'un coup de lanœ et foulé aux pieds des chevaux, il com-
bat totqovra avec les siens, qui lui font un rempart de leurs corps
et qui repoussent les Turcs ; sa troupe est d^imée, seulement
dix de ses s(4dats parviennent enfin à écarter les combattants ,
et â enlever leur générai blessé et à le rapporter vers les npgs
victorieux. Cette action d*éclat mérita an comte le grade de feld-
maréehal. Dans la suite, il accompagna le prince EMène en Flan-
dre. Mais qnaod le canon ne grondait plus, il fallait encore la
lutte au comte de Benneval ; c'était partout sor son passade un
feu ronlant de sarcasmes et de plaisanteries. Parce que la jeune
leine dUBspagne, princesse de la maison de France , s*était pro-
menée le soir en négligé, seule avec deux de ses femmes dans
ses jardins y et parce qu*eUe s'était baignée secrètement dans le
vivier, à la laveur des ténèbres , la dame du gouverneur général
de Flandre, la marquise de Saint-Prté, s'était pennis de tenir ce
propos sur son compte : « Je me douUis bien que cette petite
narpie forait parler d'elle. » Le comte de Boimeval se ressouvint
tpi'U était aentilbomme français, et releva fortement cette in-
jure grossière; de là , haine entre le mari et le comte, qui ne le
■lenaçait de rien moins que de cent coups de bâton donnés par
Im ou des étrivières admmistrées par ses laquais, s'il n'acceptait
pas um cartel. Le prince Eugène prit fait et cause pour le gou-
verneur } de Bonneval riposta par des discours peu mesurés con-
tre le prmce lÂ-méme, qui le priva de tous ses emplois et le fit
condamner i dnq^ans de prison. Pour échapper à cet arrêt, cet
indomptable ferrailleur se sauva à la^aye, d où il lança un autre
embrassa le raahométisme et subit en 1720 la circoncision et
une fièvre de vingt-quatre heures. Après avoir trahi sa patrie et
déserté deux fois ses drapeaux, il nV^lait pas étonnant que le
comte de Bonneval fintt par l'apostasie; aussi plaisante-t-il avec
la sainteté du serment : a Je jurai à sa hautesse de lui être aussi
fidèle c[ue je Tavais été partout ailleurs, d Pour prix de sa double
défection, on le nomma d'abord pacha à trois queues, et peu de
temps après, so«s le nom d'Acbmet-Pacfaa, topigi-uachi, c'estr
à-dire grand maître de l'artillerie : il disciplina à reuropéenne
ce corps désoi^anisé, il lui apprit à mieux pointer les pièces et
à mieux emplover les bombes; à la cavalerie il lui montra à se
ranger en escadrons et commença cette réforme > tentée depuis
par Mahmoud, Méhémet-Ali et Ibrahim, et continuée de nos
lourspar le colonel Serres et Reschid-Pacha. Dans la guerre des
Turcs contre les Russes, on lui confia un corps de quatre-vingt
mille hommes, et dans celle contre les Persans il remporta plu-
sieurs avantages qui fe firent nommer bégler-bey, gouverneur
de l'Arabie Pétrée. Sans doute quesesinteroi>éranoesde langage
et ses démangeaisons de satire amenèrent sa disg^ràce près du di-
van, toujours est-il (^n'on le relégua sur les bords de la mer Noire,
dans un pachalick situé sur les frontières de la petite Tartarie.
Alors le malheur et la vieillesse se firent sentir; cet homme jus-
qu*alors indomptable était puni^ il se prit à regretter sa tnple
apostasie, à regretter d'avoir quitte son titre de comte, de Français
et de chrétien. Achmet-Pacha voulait se sauver de l'empire Otto-
man et venir revoir la France et puis y mourir : mais la Provi-
dence lui refusa cette consolation; il décéda Tan de Thégire 1160,
qui correspond en 1 747, et son corps fut déposé dans un cimetière
de Péra avec celte inscription : a Paix au défunt Achmet4^cha,
chef des bombardiers. » Assurément le comte de Bonneval a bien
besoin qu'on laisse en paix sa cendre ; en vain dira-t-on qu'à
cause de l'intrépidité de son courage ses fautes se perdent dans la
gloire; en vain fera-t-on remarquer la vivacité d esprit,Ha fran-
chise de réparties et la susceptibilité pleine d'honneur et de di-
gnité qu'il a montrées dans les cours étrangères; le comte n'a ja-
mais pu su(^rter aucun lien de subordination , ni se plier sous
aucune autorité; il a secoué toutes les lois dirines et humaines :
car il était de l'école de ces roués qui ne croient à rien, qui chan-
gent leur bonnet de mût pour un turban et font profession de
mépriser les hommes et la vertu : aussi fut-il traître à son roi ,
traître àsa patrie, trattreà son drapeau et traître à son Dieu. Il
eut un fils naturel appelé d'abord le comte de la Tour, et plus
tard Soliman-Pacha , qui lui succéda dans la place de topigi-pa-
chi. Les mémoires qui o^t paru sous le nom ^u comte de Bonne-
val sont apocryphes : l'édition la moins romanesque est celle qui
à été publiée à Paris en 1806, par Guyot-des-Herbiers. On doit
accorder plus de créance au mémoire sur le comte de Bonneval
par le pnnoe de ligne, avec lequel il était lié.
DSDAH-DBliEPlIfB.
Mi]EirEVAL(RBfÉ Ds), né au Mans, mort au mois ée janvier
1660^ est dans la liste des écrivains suballemes et des po^cs
médioetea. On a dehii plusieurs ouvragés en vers et cttproa»:
ft^ Mamm m» cerck est éieux; 9» Répimie amœ paradoœnég
r^Ué de9 Fomêaimêi; V CrUé^uê du pgim$ de la Mmriadê;
é^OriHqmêdt» ieilrei phihêopkiquei ; 5<» EUwMnUd^édnea^
Uon; &" Progréê de téëueaHan, etc., etc.
BOSKEVAL (L'ABBÉ SlXin-LOUIS-CONSTAHT RCFFO, eB
italien , et Bocx en français), né à Aix en Provence en 174^
(ut nommé à dix-sept ans chanoine de Paris, puis grand vicaire
de Màcon, député aux assemblées du clergé de 1 766 et de 1775>
et évéque deSenez en 1174, siège qu'il refusa par nuxtestie.
Quatre anawès, il fui pourvu de Tabbaye de ETonnecourt, au
diocèse de Cambrai. Nommé député du clergé de Paris aux
états flénétaux de 1789» l'abbé de Bonneval s'y montra un des
^ termes appuis de l'aularité monarchique et du pouvoir re-
ux. Il signa toutes les protestations du c6té droit, en rédâ-
gea plusieurs lui-même et publia des brochures énergiques
contre les innovations révolutionnaires. Il dénonça le Journal
deFttriêj rédigé alors par Garât, et demanda que Robespierre
fôt rappelé à l'ordre , pour avoir calomnié des officiers qui s'es-
taient efforcés de rétablir la subordination parmi les soldats en
garnison à Toulon. Enfin, 16 27 septembre 1790, il pubàia une
dernière protestation, oè il établit ses motifs pour ne plus si^
ger dans une assemblée qui uiurpait Umê k$ pouvoirs eMIi
«t reMnnift. En 179i, il fit paraître un écrit très- énergi-
que : Jmnoalrances «u rot pmr kê bom Français; l'abbé de
Bonneval nie positivement que le roi ait accepté librement la
constitution , comme l'atratt affirmé le ministre des affidrts
étrangères. Sa DoUanoe au roi, et son Â^ aus puissances âe
r Europe, Paris, 1792, u^^, forent publiés avant son départ
pour l'Allemagne. A Vienne, il publia : 1"* BéfUmions d^un ami
des aouvemewsênU et de Vobétssanee, 179S, in-S*"; 5t? Le ori
de tividenee et de la douleur, 1794, in-S*". Cette même an-
née il était â Rome quand y mourut le cardinal de Bernis, de
jouissant d'une pension de 6,000 francs que lui faisait payer
JLouB XVllI. Il a publié à Vienne, sur le concordat, quelques
écrits dont la plupart ont été réimprimés par l'abbé d'Auri-
beau, dans ses Mémoires pour servir à Vhisioire de la persé^
euUon, recuôUis d'après les ordres de Pie VI. — Bonneval
(Rufib), frère du précédent et évéque de Senex, se trouvait le
(ioyen de Tépiscopat français au moment de la révolution, dont
il se montra, comme son frère, un des plus constants adver-
saires. Il émigra aussi, se rendit en Italie, et rènda longtemps à
Viterbe, où le pape lui faisait une pension. Il donna sa démis*
sion en 1802, et refusa l'archevêché d'Arles. Revenu en France
après la restauration de 1814, il y est mort depuis quelques
années.
BOMMBTiLLB (G.... DE, et selon d'autres, Zachabib ut
Pazzi de) , ingénieur français , descendant de la famille Pazii
de Florence, qui rint s'établir à Lyon au XT^ siècle, naquit dans
cette même ville vers 1710. Entre jeune encore dans la carrière
militaire , il fut capitaine ingénieur dans l'armée de Prusse et
tomba entre les mains des ennemis» qui le retinrent queloue
temps prisonnier dans la forteresse de Spandau. Il serrit plus
tard contre les Anglais , et pendant son séjour «n Amérique il
étudia profondément la nature du pays et les mœurs de son
peu|^. A peine revenu à Lyon, il présenta, en 1765, au corps
munidpaU un mémoire sur une nouvelle méthode de faire re^
monter les bateaux par le Rhône et la Saône, depuis le con-
fluent de ces deux fleuves jusque dans l'intérieur de la ville. Le
succès manqua à ses expériences. Bonneville mourut après
1771, mais on ne sait pas la date précise de sa mort. Il publia la
première édition des Rêveries du maréchal de Same, la Haye,
1756. Il a laissé comme auteur : 1® fi«pri*l des lois de tactique
et des diférentes institutions wvUitaires, Ce sont des commen-
taires sur les notes du maréchal de Saxe , la Haye et Paris,
1763; St° Les Lffonnaises, protectrices des états souverains et
eonservatrices du genre huwuxin, Amsterdam et Paris, 1771.
Voici comme, dans son système, s'explique ce titre étrange :
Les Lyonnaises , ainsi nommées du nom de la ville où il les
avait inventées» sont des machines de guerre garnies en devant
de lames tranchantes et placées sur un train si léger que deux
hommes les manœuvrent fodlement ; mais avec cette arme ,
mille fois plus meurtrière que la poudre à canon , dit encore
l'auteur, la guerre défensive est seule possible. Le peuple qui
l'adoptera exclusivement sera dès lors a l'abri de toute agrês-
sioB, et ne pourra jamais lui-même réaliser ses idées d'agran-
BOJfirETIIJL£.
(66)
BmiHlER.
dissemeot et de conquête. Lti Lgotmaùei sont donc la garantie
d*ODe paix nécessaire; S"* De t Amérique et dei Âtméricaim, ou
obiervationê eur1eu$êi du phiioiophê la Douceur, qui a par^
touru cet hémiiphére pendant la dernière guerre en faisant
le noble wiétier de tuer les hommee sans les manger , Lyon ,
1771. L'auteur, dans cet ouvrage, s'attache a réfuter les opinions
erronées que Pauw avait émises dans ses recherches sur les Amé-
ncains. Bonneville résout dans un sens opposé toutes les ques-
tions soulevées par le philosophe prussien , et soutient princi-
palement rcgahté intellectuelle et morale des Américains indi-
gènes avec les Européens.
BONNEViLLE (Nicolas de), publicisteet littérateur, naquit à
Bvreux le 15 mars 1760. Jeune encore, il avait longuement mé-
dité sur les ouvrages de Timmortel Jean-Jacques, et c'est dans
l'étude consciencieuse de ses théories qu'il puisa son enthou-
siasme politique. Un professeur sous lequel il fit sa première
innée de philosophie soutenait dans une de ses leçons que
Rousseau a prosent la pnère : Bonneville court indigné cher-
cher r£niilf et revient lire le passage commençant par ces mots :
Faiteê voeprière» courtes ielon tinetruction de Jetus-Chriit. ..
Le scandale fut grand, comme on pense, et l'écolier fut forcé
de venir achever ses études à Paris. Là , il sentit se développer
son goût pour la littérature, et d'Alembert le protégea , ditK)n,
et le secourut même quelquefois. Pourtant lorsque dans la pré-
face de ses Essaie de poésie Bonneville retrace sous de som-
bres couleurs les angoisses et les dé§[oût8 qui attendent au
début de la carrière tous les jeunes écnvains pauvres et seuls,
on reconnaît, à ne pouvoir s'y méprendre, qu'il décrit des
misères qu'il a dû souiïrir. Versé bientôt dans la connaissance
des principales langues de l'Europe, dont l'étude n'avait pu
assoupir son indomptable imagination , Bonneville retrempait
son énergie dans la lecture et la méditation des poésies sublimes
de la Bible, et quelques pièces de vers imitées du livre de Job et
des Prophètes éveillèrent l'attention du pubKc. Plus tard il
traduisit avec Friedel un choix de pièces du théâtre allemand :
la reine le connut alors et daigna lui donner des marques de sa
Inenveil lance et agréer la décucace d'un Choix de contes que
Bonneville imita ou traduisit aussi de l'allemand. Le traducteur
de Shakspeare , le Tourneur , dut beaucoup de ses succès à la
collaboration du jeune poète, qui dans le même temps donnait à
Luneau de Boisgermain la version interlinéaire anglaise de Télé-
roaque, et à Berquin des bluellcs pour tÀmi des enfants» L'ac-
tivité de cet homme était infati^ble autant que son imagination
était vive et féconde. En 1786 U fit un voyage en Angleterre, et
se trouva à la mère-loge de Londres lorsque le prince de Galles
fit annoncer parle duc deCumt)erland qu'il venait de recevoir les
Sremiers grades de la maçonnerie. Vers cette époque, Williams
iussel publia la seconde édition de ses Lettres sur l histoire de
rEurope moderne^ et Bonneville cédante la sollicitation de ses
amis, s'occupa quelque temps d'une traduction française de cet
ouvrage qu'il abandonna biontùt pour écrire {'Histoire de /'£u-
rope moderne , depuis l'irruption des peuples du Nord dans
V empire romain jusqu'à la paix de 1785, Genève, Paris,
1789-Oi. Trois volumes parurent seulement de celte vaste com-
position. La première partie devait offrir en six ou sept volumes le
tableau pittoresque des événements; la seconde Tliistoire des
sciences et des arts; la troisième celle de l'empire romain depuis
la découverte d'un alphabet par les Francs jusqu'à la naissance
âeVEneffclopédie, On trouve dans cet ouvraffe,déjà recomnian-
dable par le plan , des vues grandes et des observations profon-
des s'alliant a une incroyable exaltation. Bonneville raconte lui-
même dans le premier volume, que se promenant sur la mon-
tagne de Primrose, il lut pour la première fois la fameuse lettre de
JuniusBrutus à Georges 111 , roi d'Angleterre. Ivre d'émotions,
n étendit vers les quatre parties du monde ses mains qui
tenaient le précieux volume, et bénit à grands cris le genre
humain. Bonneville revint dans sa patrie : la révolution com-
men^t, il rê\a le bonheur des hommes. Il fut avec Tabbé
Faudiet un des fondateurs du cercle social, qui devait être comme
on vaste rendez «vousassignê à tous les .imiajtf lavérité révandus
sur le globe. En 1789 une imprimerie fut fondée et destinée
exclusivement à la propagation des doctrines du cercle. Bonne-
ville commença dès lors sa carrière de publiciste. Il publia seul
lé Tribun du peuple, et plus tard avec Fauchet, le journal la
Bouche de fer, U ne pouvait manquer de prendre un rOle dans
U vie politique d'alors. Electeur de la ville de Paris en 1789, il
condamna hautement les exc^ qui souillèrent le commencement
de la révolution , et le premier il demanda (35 juin) l'établisse-
ment d'une garde bourgeoise destinée à veillera la sûreté publi-
que. Monsieur le décora de l'ordre do Mont-Carmel , pour re-
naître l'intelligente activité dont il avait fait preuve en asto-
rant l'arrivée des subsistances à Paris. Bonneville eut longtemps
l'espoir que le peuple lui marquerait enfin une place à rassem-
blée lêgbiative : il eut une poignante déception à ajouter à ses
f)remières infortunes , et bien souvent il reprocha aux Parisiens
eur ingratitude. Saisi d'une pot'^tique horreur, il stigmatisa impi-
toyablement les assassins de 1793, et demanda leur punition.
Utopiste exalté, il prêchait à ses frères l'union et la concorde en
réclamant une république fédérative et la liberté indéfinie de la
{)resse, condamnait les fureurs des jacobins, et demandait Tabo-
ition du culte catholique et le prtage des terres. Dans la séance
du 16 mars 1793 à la convention, Levasseur etMarat l'appelé*
rent infâme aristocrate et entremetteur de Fauchet : l'Antho»
nas et Isnard le défendirent ; mais après la proscription des
girondins, il fut arrêté et voué à la mort. Le 9 thermidor le
sauva. Il reprit bientôt le dangereux métier de journaliste, et
après la révolution du 18 brumaire , il fut de nouveau arrêté et
mis en prison , parce que dans le journal le Bief^lnformé, qu'il
rédigeait alors avec Mercier, il avait comparé Buonaparle à
Cromwell. Sa détention fut longue, et lasurveillanceqnela police
exerça sur lui ne finit qu'avec l'empire. Bonneville était rainé;
il n'avait plus dans ses derniers jours qu'une petite boutique
de vieux livres ouverte dans le passagedes Jacobins. Il moarut le
9 novembre 1 8:18 à l'âge de soixante-neuf ans.Il compta au nombre
de ses amis Fontanes, Boucher, André Giénier, Mercier et Bé-
tif de la Bretonne qu'il aimait par-dessus tous. Le poète èrdeat,
le digne républicain détestait Boileau autant comme écrivant qw
comme homme. Il écrivit de lui ce vers : BoiUau, je te miprim
et méprisai toujours. M. Nodier dans ses Souvenirs et porirattt
a tracé celui de Bonnevill*^ , et lui a donné une ressemblance
frappante : a C'était, dit-il, le cœur le plus simple et le plus
exailé que j'aie connu de ma vie, avec son imagilialion de than-
matur^ et sa science de bénédictin, sa faconde de tribune et sa
crédulité de femme, son éducation d'homme du monde et ses
mœurs d'homme du peuple. » Outre l'Histoire f Europe mo-
deme que nous avons citée plus haut, on a de Bonneville : 1^ Le
nouveau théâtre allemand, Paris, 1782; 3° Choix de petits
romans imités de l'allemand, suivis de quelques Essaie de
poésies lyriques, ibid., 1786, dédié à la reine ; 3^ Lettres à Con^
dorcet, Lonàves, 1786; c'est une appréciation de la philosophie de
l'histoire ; 4° Les Jésuites chassés de la maçonnerie, et leurs poi-
gnards brisés par lesmaçons,Londres,Paris,l788. Bfirabeaua fait
en quelques mots l'éloge de cet ouvrage (Monarchie prussienne,
livre y m); 5° Le Tribun du peuple, ou recueil de lettres de quel-
Ties électeurs de Paris avant la révolution, 1789; &* Le Vieux
ribun, imprimerie du Cercle social, 1791 ; 7° La Bouche de fer,
journal qui commença à paraître en 1790; Bonneville le rédigeait
de concert avec Ch. Fauchet; t^ De l'Esprit des religions , ou-
vrage promis et nécessaire à la confédération universelle des
amis de la vérité, 1791; deuxième édition, 1793. Bonnevilk
parle d'une religion universelle dont les sages seraient les prê-
tres, dont les rites seraient provisoirement ceux des francs-ma-
çons, et qui aurait pour temples les loges maçonniques. Quel-
ques écrivains, et parmi eux Sylvain Maréchal, auteur du
Dictionnaire des athées, ont prétendu que Bonneville niait
l'existence de Dieu. Le publiciste dont nous parlons est au con-
traire d'avis qu'on traite les athées comme des malades, ou qu'on
les relègue comme des êtres d'une espèce inférieure à l'horanEie.
Il exalte la communauté des femmes, et propose une plus juste
répartition des biens : objectez-lui que la propriété est inviola-
ble : a C'est pour cela, s'écrie-t-il , que tu n'as pu avoir celle do
pauvre! x> 9° Le nouveau Code conjugal, établi sur les bases éf
ta constitution. De cet ouvrage, annoncé en trois parties y il n'a
paru que la première; 10*^ Poésies, 1795. C'est le recueil complet
de toutes les compositions poétiques de l'auteur; 11*^ Hymne
des combats, 1797. Bonneville a traduit aussi quelques frag-
ments de l'Anglais Th. Payne. Il a publié sous le voile de l'ano-
nyme un grand nombre de pamphlets. Il écrivit aussi dans
divers journaux , dans le Mercure, et plus tard dans la Ckro-
nique du mois. Deux de ses ouvrages : Nouveau système de
prononciation anglaise pour les mots homophones, et les For As
des Gaules, poème, sont restés en raanuscnt entre les mains de
sa veuve.
BONNE VOGLIE (mar,), s. m. (on prononce bonne-WfiUa^ en
mouillant les deux L), homme qui se louait pour ramer sur les
galères de Malte (F. Bame).
BONNIEB D'ARCO ( ANGE-ELlâABETH-LOUIS-Aiat>IKC ' ,
né à Montpellier en 1750, était président de la chambre des
comptes de cette ville, lors de la révolution , et fut nommé
successivement député du département de l'Hérault, à l'as-
semblée législative et à la convention. Employé par le direc^
toire dans la diplomatie, il assista, en septembre 1797, aui
tuéf. M. Jean de Bry ne reçut que quelques blcsKures et parvint
à s'échapper. Les [laçiers dé ta lêgalion furent pillés. Le gou-
^eruemenl Craoçais inslitua une fête funéraire pour la com-
mémoralioadecetragique événement; Garât prononça l'oraison
funèbre des ministres assassinés, et on décréta que, pendant
deux années, la place de Bonnier au conseil des anciens resterait
vacante et cuuterle d'un crêpe noir. Outre un grand nombre
d'écrits peu importants, relalils à la révolution, Bonnier est
auteur de Uecherehe* hûloriquti tt potitiqyut (ur Halle, 1798,
iu-8. — Son père [Anloine-Saniuelj, président de la cour des
aides â lUontpellier, avait publié un DUeour* «urfa «uiniVrt
di Itvtr Ut tailUt en Languedoc, 1746, in-8.
Bo.\NiÈ8ES (Alexanure-Jules-Benoit), avocat au parle-
ment de Paris, intendant de la maison de M. le comte d'Artois,
ncâ GranceyenBerrf ,en i73U, étudia le droit sous le célèbre
Potliier, et se fit recevoir avocat à Orléans. Il se distingua dans
celle carrière autant par son désiiiléressement que uar ses ta-
lents. L'avocat général Séguier, sage appréciateur au mérite,
le cba^ea, à litre d'ami, d'instruire sou fils aine dans le droit
français. Bonnières devint successivement avocat consultant du
comte d'Artois, maître des requêtes en son conseil, intendant de
sa maison, et fut décoré du cordon de Saint-Uicliel. Il faillit
être victime des massacres de septembre IT99, et fut appelé au
conseil des cînq-cenls en 1796. Sa fermeté et ses principes le
tirent comprendre dans la proscription du I8 fructidor. Bon'-
nièresn'a point laissé d'oucragM; d mourut à Paris en décem-
bre 1801. L. F. G.
BON 3rivAKu[ François de), fils du seigneur de Lunes, naquit
en 1490, el fit ses études à 'tarin. Son oncle, Jean-Aimé de
Bonnivard, lui résignale ricbe prieuré de Saint-Victor en 1510;
mais trop Jeune encore, il n'en prit possession qu'en iSti. Il
disait lui-mèrae que lorsqu'il eul lu les annales des nations , il
se sentit entraîné pour les républiquesdunt il épousa toujours les
■nl«réls. Malheureusement son prieuré éiait aux portes de Ge-
nève, dont les habitants cherchaient â s'affranchir du joug du
duc de Savoie et de celui de leur évéque. Il se mêla aux trou-
bles politiques de celle ville , ce qui lui valut deux ans de cap-
tivité à Grolée. En 1550, des voleurs le dépouillèrent sur le Jura
et le remirent de nouveau entre les mains du duc de Savoie, qui
l'enferma au château de Chillon d'où les Bernois le délivrèrent
six ans aivrès. Byron a composé peut-être son plus beau pocme
sur les souffrances que Bonnivard éprouva dans ce château; el
J.-J. Rousseau, doniriiabitalion dcMillerie était voisine deChil-
liiu, a dit de lui, qu'il était d'un mérile, d'une droiture cl d'une
l'eriuelé a loate épreuve, ami de la liberli qtioiqut Savoyard,
ft loUranl quoique pr/lre. Un sait ce que signifiaient ces éloges
dans la bouche de Kousseau. Bonnivard se déclara pour la ré~
forme, ce qui câl pu lui faire rendre sou prieuré, qu'il demanda
en vain à diverses reprises. Il se retira à Berne ; il est probable
qu'il y mourut vers 1570. Malgré sa vie agitée, il s'était familia-
risé avec les classiques latins , et il avait étudié l'histoire et la
théologie. Il avail composé quelques écriu dont tes manuscrits
autographes se trouvent dans la bibliothèque de Genève ; le plus
importa» test sa chronique deGenève dont un libraireacomniencé
In publication en 18J5; on ignore pourquoi il ne l'a pasaclievèe.
BONNIVET ( GUILLAI'HK-GOUFI'IEB, SBIGNEUH DE), était
second fils de Guillaume de Boissy et de Philippine deMoulmo-
rcnav. Sun frère aîné, le sire de Boissy, gouverneur de Fran-
çois I"', fut toujours pour son élève un sage conseiller. Il n'en
fui pas de même de Bonnivet, courtisan aussi présomptueux
en guerre qu'en aventures galantes ; aussi conveniil-il merveil-
leusement a François 1" dont il pgsst'dail en les exagétcint les
brillants défauts- Brave comme son épée, il était « en bonne
réputation aux arntées el aux guerres au delà des monls où
il avoit fait son apprentissage sous le grand maître de Ctiau-
niont : et pour ce le roi le prit eu grande amitié. Il éloit de fort
gentil et subtil esprit,ellrés-habire; fort bien disoil et fiM-t beau
el fort agréable, b Sous Louis XII il s'était fait remarqur an
ché, voyait avec méeonlentement la proledion que François I"
avait accordée à Imuïs Gaillard qui était l'évéque élu par te cha-
pitre de Tournay. L'adresse et les Oatleries de BonniTet suhjn*
gucrent lellemenl l'orgueil cl la haine du cupide prêtai, que
toutes les difficallés saplanirenl, et Tournay fut rendu a la
France par un trailé signé à Londres du ■* octobre 1518. Il est
jusle d'ajouler qu'Etienne Poncher. évèquc de Paris, François
de Rochechouart, seieneur de Qianipdenier, et Nicolas de Neu-
ville, seigneur de Villeroi, qui furent associés à Bonnivet dans
celle ambassade, doivput bien aussi partager la gloire de ce suc-
cès. Au surplus, te brillant homme de cour fut moins heureux
Vannée suivante, lorsque après la mort de l'empiTcur Maximi-
lien, François I" l'envoyaen Allemagne pour solliriler les suffra-
ges des électeurs. Bonnivel avait avec lui Dorval, liatiilc n^ocia-
leur, et Fleuranges, qui conn3is.<ail les affaires de l'Allemagne,
étant fils de Robert de la Mark dont les Etais confinaient a
l'empire. Après avoir passé quelque temps en Lorraine, les nê-
gocialenrs se rendirent au mois de mai a Trêves , avec un cor-
tège de quatre cents chevaux allemands, a Et avoicnl toujours
les dits ambassadeurs avec eux 400,000 écus que archers por-
loietit en brigandines et en boueelles. » (Mm. de Fleuranget.]
C'élail ouvertement et sans pudeur qu'ils tâcliaienl de gagner
les suffrages à prix d'argent. Les envoyés de Charles-Quint en
faisaient autant, mais avec plus de discrétion. Les cleclcurs pri-
rent des deux mains el conservèrent la liberté de leurs suffrages
qui, si l'on en excepte celui de l'archevêque de Trêves, ne fu-
rent pas pour François 1"". Bonnivel invitait en même temps
lotis les princes el les comtes allemands à des feslins d'où tous
les convives sortaient presque loujours ivres. Pendant que le
collège des électeurs était assemble i Francfort, comme les
ministres des deux concurrenls ne pouvaient y'parallre sans
blesser les lois de l'empire, ceux de Charles-Qunil se tinrent à
Maycnce, tandis que les collègues de Bonnivet demeuraient
dans Cobiciitz chez l'éleileur de Trêves. Quant â lui, au gré de
son génie aventureux, il se cacha dans uncliàleau près de h ranc-
fort, d'où il s'introduisait quelquefois dans cetleiille démise e»
valet et chargé d'une malle. S'il eùl clé découvert, sa vie et les
aS'aires de son maître élaienl en grand danger ; celte intrigue,
menée avec aussi peu d'adresse que de dignité, .eut le résultat
qu'elle méritait; tons les historiens sont d'accord pour recon-
naître que si Bonnivet avait su garder le décorum convenable au
représentant du plus puissant monarque de l'Euroiie el dislri-
buer l'argent avec prudence et économie au lieu de le prodiguer
avec un éclat indiscret . François I"' l'eût vraiseinhfablenient
emporté. Après ta prurlaniatîon de Charlcs-Quinl, Bonnivet
sortit du château qui lui servait d'asile el s'enfuit à Coblenli où
il retrouva Fleuranges el l>orval. I.eur retour en France ne fut
point sans danger : François de Sictiingen, chef d'aventuriers,
leur dressa des embûches pour leur enlever le peu qui restait
des sommes si vainement prodiguées aux électeurs. Heureuse-
ment l'arehevcque de Trêves les fit escorter jusqu'en Lorraine.
Bonnivet, atteint d'une maladie causée par la débauche, s'arréla
deux mois dans celle province pour prendre tes eaux de Plom-
bières. Pendant relie scandaleuse négociation pour l'empire, les
deux hommes d'Elat qui avaient présidé à l'éducation de Fran-
çois, Charles de Boissy el Chièvres, s'étaient rcunisà Monipellier
pour travailler à conserver la paix entre leurs deux souverains.
Tous deux desiraient également épargner à l'Europe les horreurs
d'une guerre générale. Pepuis deux mois qu'ils négociaient
ensemble, ils étaient près de conclure, lorsque Boissy, malade
de la pierre, succomba au mois de mai 1519. Ce fui un malheur
pour la France : cette mort augmenta la faveur de Bonnivet, à
qui le roi conféra la charge de grand-maître de sa maison
qu'avait possédée Boissy. Dès ce moment on le vit,dit Braiitûme,
u gouverner le fait de la ^erre, de son vivant, comme le chan-
celier Uupral celui de la justice et des finances, n Les (rois bran*
ches capitales du gouvernement d'un grand Etat ne pouvaient
élre en des mains plus habiles à faire le mal. Pour perpétuer sa
aOWlVST.
les buiiiics ffrâccs de l« duchesse de Cbàteaubdandy maîtresse
do Frana)bi'''yde sorte ({ue les deux remiues doot la rivalité par-
tageait NI cour conspiraient à Tenvi {>our perpétuer rinfloeDce
d*uii heureux courtisan. Boonivet, qui comptait parmi ses con-
quêtes presque toutes les dames de cette cour corrompue ^
poussa I audace jusqu'à jeter les yeux sur la duchesse d'Alençon,
nelle-sœur du roi , qui , connaissant cet insolent projet, ne s'en
offensa point. Cette fois, néanmoins, Bonnivet éprouva une
résistance à laquelle il n'était pas accoutumé. Il nourrit et
servit la haine de la duchesse d'Angouléme contre le connéta-
ble de Bourbon qui professait pour lui le plus souverain mépris.
Ce prince était piqué de voir combler de tant d'honneurs et de ri-
cbeMes un simple gentilhomme, son vassal, et Bonnivet, loin de
ménager Bounx)n, affectait de se considérer comme son égal
en sa qualité d'amiral de France. Un jour que François P*^ avait
conduit le connétable au château de Bonnivet, bAti presque en
rœ de celui de Bourbon, à Chatellerault, et qui le surpassait en
Guyenne. Arrivé en septembre à Saint-Jean de Luz, il entra sur
te territoire ennemi, soumit quelques petits forts de la Biscaye et
ensuite Fontarabie. On lui conseulait de démanteler cette place,
l'un des boulevards de cette frontière; les matériaux auraient
été employés à construire une forteresse à Andaye, ville située
sur la rive droite de la rivière de ce nom, du c6té de la France ;
c'était l'avis de Claude de Lorraine, comte de Guise; mais Bon-
nivet, enivré de sa conquête, eut l'imprudente vanité de laisser
(kbout Fontarabie comme un trophée de sa victoire, et la conserva
ainsi aux Espagnols qui la reprirent quelques années plus tard.
François I""' était si aveufflé par la prévention pour son favori,
que lorsqu'en 1523 la défection du connétable de Bourbon mit
ce monaraue dans l'impossibilité de passer en Italie, il jugea
Bonnivet diffne d'accomplir seul cette conquétedu Milanais qirils
avaient piéditée ensemble. Comme il allait être opposé au plus
habile et au plus prudent des généraux du siècle, François lui
recommanda sans doute de se conformer à ce système de cir-
conspection qu'on lui reprochait de trop mépriser; aussi Bon-
nivet voulant prouver qu'il était sage, renonça-t-il à la décision
et à l'entraînement de son caractère, mais sans acquérir une
vériUble prudence. Une ligue redouUble était formée contre
Charles-Quint. Bonnivet, arrivé au delà des monts au moment
où la mort du ppe Adrien VI empêchait les Romains et les
Florentins d'agir, pouvait facilement chasser les impériaux du
Milanais ; mais, temporiseur alors qu'il fallait agir rapidement,
il laissa les ennemis rassembler à loisir des ^ces suffisantes
pour l'accabler (t523). A ceux qui le pressaient d'avancer, il
répondait qu'il ne voulait rien donner au hasard par une furia
franeesi, comme disaient les luliens. A l'ouverture de la cam-
pagne suivante, ses mauvaises dispositions amenèrent à Rebec
h défaite de Bayard ( V. ce nom), qui lui dit : a Vous m'en ferei
raison en temps et lieu ; maintenant le service du roi exige d'au-
tres soins, d Bonnivet, susceptible de sentiments généreux ne
répondit point à ce déû par respect pour Bayard. Pressé Mr
Botirbon et Pescaire, il fut obligé d'abandonner Biagrasso, oùil
avait passé l'hiver, et cooame il arrivait sur les bords de la Sesia
les ennemis tombèrent sur son arrière-garde, où il s'était placé
commeau poste d'honneur; il reculait lentement, en combattant
toii^ours, lorsqu'il fut atteint au bras gauche d'une balle qui le
mit hors de combat. Il remit alors le commandement à Bavard
Ïui se ût tuer en suivant les débris de l'armée française Le
lilanab fut perdu pour la seconde fois sous ce règne; et lorsaue
l'année suivante François I" se mit à la léle de son armée noar
reconquenr ce duché, on le vit encore diriger par les conseils
de Bonmvet toute celte désastreuse campagne. Il était entré
sans obsUcle dans Milan ; ce fut ce malencontreux cénéral oui
DersnadA cnri mâftr» rl'pnirArkr»n/1rA i» ^:a^^ a^ n..^* ."
mois; Uuranl ce. inlemlk^ .llou en-c/;rtS^a[^^^^^
roi « oe taisait aucune des fonctions «l'un général : il comumait
inutilement soa temps avec An,H^ de MSitSi^feuTè
quelques autres favons ignoraaU dans les alfcir»^ goma;
)
il laissait à Boonhret tout le soin de Tannée doot il se déchue
geait lui-même; le plus souvent il n'assbtait pas même au con-
seil, il remettait à Bonnivet les avis des aotreset ne tenait aocua
compte de l'opinioD des vieux capitaines. » Cependant les séné*
raux ennemis qui avaient eu le temps de rassembler des forcei
imposantes nru^chèrent enfin au secours de Pavîe. LaTrémouille
et tous les officiers expérimentés furent d'avis de lever le si^
et d'éviter le combat, ou tout au moins d'aller au-devant des
impériaux au lieu de les attendre dans le camp devant Parie,
où l'on se trouvait entre deux feux. Bonnivet et Saint-MarsanH
au contraire insistèrent pour que le roi n'abandonnât pas le siège.
a Un roi de France, disaient-ib, ne recule pas devant ses enne>
mis ; il ne se laisse pas faire la loi par eux; il ne renonce pis i
cause d'eux aux places qu'il a résolu de rarendre, il ne change
pas ses projets d'après leurs caprices. » (Brantôme, Elogt it
t amiral BonnivU.) Ce langage d*une grossière flatterie rem-
porta ; il fut décidé que l'on attendrait l ennemi dans ses retrao-
chements. On sait trop ^uel fut le résultat de cette bataille de
Pavie dans laquelle, toujours par les conseilsde Bonnivet, Fran-
çois V commit la faute de se porter en avant de sa redoutable
artillerie dont il masquait ainsi tous les feux. L'auteur de œ
désastre ne voulut point y survivre. Il pouvait sauver sa vie;
mais jetant un regard désespéré sur le cnamp de bataille ooa-
vert de morts, il leva la visière de son casque, se jeta au Ire*
vers des lansquenets allemands, et trouva la mort (14 féniet
1536). Le connéuble de Bourbon voyant les restes sanglaaCf de
son ennemi, s'écria : « Ah 1 malheureux, tu es cause de b perte
de la France et de la mienne !.. d Bonnivet ne méritait pas une
autre oraison funèbre. du Bozoib.
BONNOR (Honoré), prieur de Salon au xlr' siècle, compon
par l'ordre du roi Charles V, pour le dauphin, un ORvran in-
titulé t Arbre de$ balaiUeê, Lyon, 1481, Paris, 1493, in-fol.
BONNOT (F. COMDILLAC et MaBLY).
BONN us (Hermann), né en 1504 à Quakebrûgoe, dans le pays
d'Osnabrûck, fut, à Wittenberg, l'un des disciples les plus a^
dents de Luther, et, depuis 1525, propagea rhérésie a Greil*
sv^ald, à Copenhague , à Stralsund . etc. Il mourut surintendant
à Lubeck, en 1548. Il a beaucoup écrit dans les intérêts du pro-
testantisme. Son Chrwmon lubtcenêê , composé en allemand ,
a été traduit en latin par Just. Gobler.
BOKNYCASTLB (J£AN), mathématicien anglais , naquit de
Birents pauvres mais honnêtes, à Whitechurch, dans le comté de
ucUngham . L'étude des ma thématic[ues, à laquelle il se voua dès
renfonce, ne l'empêcha pas d'acquérir une foule d'autres con-
langues , que pourtant il ne pouvait parler, le mit en état de
cultiver fructueusement la littérature : mais oe ne fut janu»
pour lui qu'un délassement. Bonnycastle avec son bagage d'é>
rudition ou de science vint à Londres pour compléter ses études.
Le comte de Pomfut le chargea de l'éducatioQ de ses deux en-
fants. Bonnycastle, déjà marié , n'avait alors que dix-huit ani
Plus tard il ouvrit une académie ou cours libre à Hacleney ; »
réputation de savant avait grandi, et le London Magaxim k
compta au nombre de ses correspondants les p}us remarquables.
Bonnycastle écrivit enûn une foule d'ouvrages classiques <V
mathématiques et recueillit de ces travaux une honnête fortune-
Dans les dernières années de sa vie il fut professeur de roatbê-
matiques à l'école militaire de Woolwich. Il mourut en iSil
Nous donnerons la liste de ses principaux ouvrages : VLeQwé
de técoiier en mathémaliquei , 1780. En 1811 l'ouvrage éuH
à sa 9« édition ; depuis il a été imprimé plusieurs Éois ; ^Intf-
duetion à Vart du tnesurage el à la géomélrie pratiqua ^ 1783;
5° Iniroductionàraigébre, 1782; 4° InlroducUan à tasiro-
notnH;5P ElémenU de géométrie d'Euelide, 1780 ; O» une tn-
duction de V Histoire générale des WMthématiqueê de Bussali
1803: 7° Traité de trigonométrie plane et sphérique, 1 806; 9^ i»
IroducUon à l'arithmétique, 1810; 9*> Traité iralgèbrt, 18!ô
Boxo (L'abbé Jban-Baptiste-Augustin), professeur *
droit canonique, naquit en 1738 à Verzuok) près Saluées. Soi
père le destinait à la médecine, qui était aussi sa professioa
mais le jeune homme voulut embrasser l'état ecclésiastiqw
Après avoir achevé à Saluées ses études élémentaires» il enlr
comme boursier à l'université de Tunis et y fit son cours H
droit civil et canonique. Bono se voua bientôt à reoseignemen
fut répétiteur en 1755 au collège des Provinces , reç» dociev
l'année suivante , plus tard admis comme répétiteur à Façade*
mie royale des nobles, professeur d'institutions canonique» t
1767 et enttn de droit canon en 1768. Il jeU vers celte époqi
les foadements dune solide réputation en publiant un traité i
BOflOHOniI. ( 69 )
fùU$tcd€ EeeMa tum vHmipii,êeudêjwriêéieii(me. En t7B8
il livra à rapprédatkio ou public savaBi plusieurs thèses De po^
t$$tat€prinapi$arcmwt€trimonia. Une refutatioBdeMHi ouvrage
parut sous le titre : Fêeudoniméguê Pétri Deod^i NieapoliUini
epistoiam nd tnaeeeuertm TemriMneem , quà illuetraniur ^u$
propoiitionei de poteeiaU Eedeeim in wMinmonia, Megalopoii,
1769. Plusieurs autres sataotes dissertations ou traités piaru-
reat en 1791 ; ce sont les sept thèses De ueurie, qm le profes^
seur ajouta comme complément justificatif i son traité Deetimif
nibuê ecclmoêêMe : le vicaire du saint office en publia bientôt
la réfutation. A l'approche des armées françaises en 1793, Tabbé
Bono et quelques autres prolesseors voularentfevoriser lés mou-
vements révolutionnaires : ruiriversité de Turin fut fermée, et
Bono vécut cfains la retraite de Tétude , composant la pré&ee si
remarquable de science et de philosophie , pour les œuvres de
Leibnitz publiées à Genève en 1797. Apres Toccupalion du
Piémont parles Français, le B décembre 1796, Bono fut choisi
par le général Joubert pour être un des quinze membres du
gouvernement provisoire, et être attaché, avec fiottone, Fasella
et d'autres, au comité des/ltianc»#, eotnmeree, agrieuliure, art$
etmanufaelureê. Nommé président du gouvernement provisoire,
il signa en cette qualité la délibération du Bjanvîer 1799 dans
laquelle il fut décidé que la basilique de Superga serait trans-
formée en on temple de la Renaieeaneef en Thonneur des
patriotes, et que les tombeaux des rois seraient enlevés de celte
église. La décision du gouvernement les sauva de la destruction
qoe réclamaient les doblstes à Turin. Le 8 février 1799, Bot-
lone , Bossi et Sartoris furent députés à Paris par le gouverne-
ment pour venir y demander la réunion à la France. L'abbé
Bono mourut an mois de mars de la mMe année, et échappa
ainsi k la proscription qui ^attendait après Tévacuation du Pié-
niont par rarmée frençaiae, que chassaient devant elles les ar-
mées réunies des Autrichiens et des Russes.
BOireJii (JKAif-FRAKÇois) , évèque de Yercdl. naquit à
Crémone le 6 octobre 1536, d'une tamille distinguée. Il com-
mença ses études à Crémone , les finit à Bologne et à Pavie, et
il re^t le doctorat dans Funiverské de cette dernière ville. Il
alla a Rome pour perfectionner ses eonnaissanees ; là il eut le
bonheur de plaire au cardinal saint Charies Borromée, qui l'en»-
Sloya dans des affaires importantes, lui résigna son abbaye de
onaolola, et lui laissa même dans la suite, par son testament,
ses manuscrits. En 1572, Bonomi fut nommé à Tévéché de Ver-
ceil , et une de ses gloires est d'avoir été sacré dans la cathédrale
de Milan par saint Charles. Il introduisit dans son évéché l'of-
fice romain , au lieu de celui d'Eusèbe qu'on y avait suivi jus*
qu'alors. Ce prélat Ait employé dans plnsîeura l^atîons par les
papes Gréooire XIII et Sixte V^ et il s'acquitta de ces charges
avec UA soie et me fermeté qui méritent des élooes. U allait se
rendre en Fhindre, oà il venait d'être nommé légat, lorsqu'il
rooumt en 1587. ~ Bonomi était fort instruit dans Phistoire et
les antiquités romaines et cultivait la poésie latine; il a laissé,
outre des décrets , des lettres pastorales et quelques ouvrages sur
des malièfes ecclésiastiques c l*^ Viia et okituê CaroH Borr<H
i, etc., Cologne, 1587 ; 2» BorromeMos, libri iv. Milan,
0, in-4^, potaie latin sor le même sajet que l'ouvrage précé*
1689,
dent; 5* Bmeharislirion ob vietoHam'ad^chinodM^partum,
Milan , 1680, in-é°. — Le corps de Bonomi a été transporté i
Verceîl, et enterré dans la cathédrale. Il avait i^é tons ses
biens aux pauvres. t. F. G.
BOMOMI (Jeak-François) , né à Boloene le 8 août 16S6, et
que Ton a souvent confondu avec le précédent, parce qu'il pcMrte
les méoies noms et prénoms. Son père aurait voulu qu'il suivit
la carrière du barreau , mais il n'avait aacun go6t pour le drœt,
et il aima mieux cultiver les beHes-lettres. H a laissé plusieurs
poésies dont voîd les principales : l"" Poeeie 9arie . Bologae,
1656, in-é** ( 2» Chion AehilMêy $eu Nmvarchme Immanm vUm
embiemaia moratia, Bologne. 1661, io-43;6<' VaHorum epi^
frammmtum eoiieetio ûd Zenekium SeaUgertem^ Bologne, 1663,
Hi-12 ; 4^ SpMQlmrwn , plwNwnque venuêtatum miêeellanea,
Bologne, i^O^, et 1666, in-4»; S^* HeradUuê, eive morake
Mêêus ad Joêâphum BaptUùm, Bologne, 1665, in-13. — On
Ignore la date préose de la mort de ce po6te : ce qu'il y a de
certain, c'est qu il vivait encore en 1680. L. F. G.
•an osciNi (JeaN'Mamx), de Modène, compositeur de ma-
siqne dans le xvii'' siècle, publia, en 1676, on oavrage iotituié:
Ù Muêieo praiieo, dans leqoel on trouve de boas principes. L'é-
pltre dédioatoire, adressée k Fempereur Léopold , est tonte en
Jeux de mois , et rauteur, pour peindre sas sentiments, s'y sert
des eoLpressioas de sopremo , oe bêêu , d'unium , elo. Cet
ouvrage a élé traduit en allcniand (Stattgard, t70t , in-4<>). Le
P. AD^iaatin Bandindti adressa à ce composiksir «n canon qni
eut longtemps de le célébrité , et que Bononcini a placé en tète
de 6oaiiuii€êen pratique, — Jean et Antoine BoNONaNi , fils
du précédent, se distinguèrent aussi comme compositeurs;
Antoine était d'ailleurs un excellent violoncelle. Ces deux frères»
liés d'une étroite amitié, ont donné en société, depuis 1698
jusqu'en 1739, dix-neuf opéras sur les théâtres de Venise, de
Londres, de Vienne et de Berlin : on attribue k Antoine la part
la plus considérable dans ces compositions.
BONONiA (iféogr, onc.) , ville d'Italie , dans la Gaule Cisal-
Sine, chez les Boïens, dont elle était la capitale, près de la rive
roile du Rhénus , à l'est de Mutina. Elle fut bâtie par les
Etrusoues, et devint leur capitale sous le nom de Felsina ; mais,
après l'invasion des Boïens, ceux-ci lui donnèrent le nom de
nononia et en firent aussi leur capitale. Les Romains y conduise
rent une colonie l'an de Rome 564, et lui donnèrent le titre
de ville municipale (F. Bologne). — Bononia, auparavant
Geêioriacum, port de la deuxième Belgique, chez les Morini,
vers le sud-ouest, sur le Nervicanut irattut (F. Boulogne-
sur-mer). — Bononia, aujourd'hui Biddin ou Viddin, ville
de la première Mœsie , au nord, sur le Danube, entre Ratiaria
et Ternèse. — Bononia, maintenant lUoh, ville de la basse
Pannonie, au sud-est, sur le Danube. — Bononia, ville de la
haute Pannonie, sor le Draves.
BONOSE (Saint) , servait en qualité d'officier dans les armées
romaines. Julien l'Apostat ayant ordonné que la croix et le
nomdeJésus-Girist seraient ôtésdu labarum où Constantin les
avait fait mettre, et que l'on reprendrait les drapeaux des enw
pereurs païens , Bonose et Maximilien , cbefis du corps dit des
M>tta;li<Tcii/^fn«» refusèrent de changer de iabarum : c'était
la principle enseigne de chaque légion. Le comte Julien , oncle
maternel de l'empereur, était alors ^uverueur de l'Orient. Il
voulut en vain forcer Bonose et Maximilien à sacrifier aux dieux ;
on les étendit sur le chevalet, on les battit avec des courroies
et des plombeaux.Le prince Hormisdas, frère de Sapor, roi de
Perse, les visita dans leur prison. Ils furent condamnés k être
décapités. Mélèce , patriarche d* Antioche , et quelques autres
évéques ks accompagnèrent jusqu'au lieu de leur suppHoe. Les
actes de ces deux martyrs ont élé publiés par D. Rumart.
BONOSE, Macédonien, évéque de Sardigne, et non de Naisse
comme on Ta dit par erreur, renouvela vers la fin du iv*" siècle
les erreurs de l'anen Belvidius et de Jovinien, moine de Milan,
qui, en 580 et 382, attaquèrent la virginité de Marie. Uelvidius
avait fait un livre dans lequel il cherchait à prouver par l'E-
criture que Jésus-Christ avait eu des frères ; et les sectateurs de
cette hérésie, que combattirent saint Epiphaoe {Hares, 178) ,
saint Augustin {Hœres, 84), et saint Jérôme {Contra Helvidium)
furent appelés antidicomariani têt ou antimariens (V. Uelvi-
dius). Celle secte soutenait que la sainte Vierge avait eu plu**
sieurs enfants de saint Joseph , parce qu'il est dit, dans les livres
du Nouveau Testament, oue Jésus-Christ avait des frères. Jo*
vinien enseignait que la virginité n'était pas un état plus par-
fait aue le mariage , et que Marie ne dcmeu|ra pas vierge après
l'enfantement. Cette doctrine eut à Rome beaiucoup de secta-
teurs. On y vil un grand nombre de chrétiens , qui jusque-U
avaient vécu dans les austérités de la continence et de la mor-
tification» se marier et chercher les délices du monde, sans
croire perdre aucun des avantages que promet leur religion.
Saint Jérôme écrivit .contre Jovinien, qui fut condamné par lé
pape Sirice et par les conciles de Rome et de Milan (F. JoFi-
NiEN). Bonose alla plus loin qu'Helvidius et Jovinien. C'est la
marche ordinaire de l'esprit humain dans ses égarements. Les
disciples d'un sectaire aspirent à devenir chefs de secte à leur
tour, et, pour y réussir, ils outrent de fausses doctrines. Il ne
suffisait plus à Bonose de nier la virginité perpétuelle de Marie: *
d'autres le faisaient en même temps que lui. Il renouvela les hété-
rodoxies plus anciennes de Théodore de Byzance (an 182) • de
Praxeas , phrygien (an 207) ; de Noët d'Ephèse ou de Smyrne
(an 240); de Sabelliiisde PtolémaMe (an 267) : de Paul deSamo-
sate, évêqued' Antioche (vers le milieu du m" siècle), et de Photin
évéque de Sirmium (l'an 542). Les sectes des théodotiens, des
noétiens, des sabeUiens, des jpaulianistes et des photiniens
niaient Ja divinité de JésoSrGinst. On les nomma aussi bono-
iiaquu. Le concikde Capoue, t«m l'an 589 ou 390, pour ter^
miner les différends de l'église d'Aptigche, renvoya le jugement
de Bonose aux évéques de Macédoine, présidés par Aiiysîos de
Thessalof^iqufe , leur métropolitain. Bonose , d^àinterdut de ses
fonctions par le concile de Capoue, fut condamné et séparé de
la conumnioo de lIEglise. Cependant le concile de Macédoine
reçut ceux qui avaient été ordonnés par cet hérésiarque depuis
son ÎDltrdictiQn^ ^ peor que, ralliés a lui, ils n*augmentassent
le scandale ; mais le pape saint Innocent écrivit k Marden
BOmfiLLE. ( 60 )
èvéqae d« Naisse , et k Laarent , évèque de Segna , de ne rece-
▼oirque ceux qui auraient éiè ordonna parBonose avant son
inleraiction » et de chasser les autres » pour empêcher qu1ls ne
séduisissent le vulgaire simple et crédule , dans les cités et dans
les campagnes. Les erreurs de Bonose furent en partie repro-
duites dans le ix' siècle par les pauliciens , sans beaucoup de
succès. I..es hôrésies se multiplièrent, mais par de nouvelles er-
reurs , et Bonose et 1rs lionosiaques furent oubliés.
BONOSiEivs (Mil. eceli8.)y sectateurs de Thérêsie renouvelée
par révéque macédonien Bonose (F. ce nom etPHOTiMENS,
Paclianistes).
BONOsus ou BONOSE (Qu iJOTS-BoNOSius), fils d*un rhé-
teur ou grammairien , qui était à la suite de ces peuples du
Nord que Ton vit se répandre dans les Gaules , et les désoler
jusqu'au règne de Probus. Son goût pour la guerre se mani-
festa de bonne heure : il arriva au grade de tribun des soldats
et au commandement des troupes qui gardaient la frontière de
Bhétie. Il buvait beaucoup et supportait le vin d'une manière
extraordinaire, ce qui faisait dire souvent à Aurélien que Bono-
8US était né, non pour vivre, ma's pour l)oire. Cet empereur
l'eut en honneur pendant longtemps, pour des raisons de politi-
que : il lui fît épouser une prisonnière, femme du sang royal des
Uoths, douce d'une raison supérieure, afin de savoir par lui, au
moyen de cette union, tout ce qui se passait dans cette nation.
Il se servait aussi de lui auprès des députés des barbares , pour
les enivrer et découvrir leurs secrets dans le vin. Quelques
excès que fit Bonosus en buvant, il était toujours sûr de lui, et
n^éprouvait aucune incommodité. Les Germains ayant incen-
dié des navires que les Romains avaient en station sur le Rhin,
Bonosus , qui en avait le commandement, craignant d*être
puni , crut se tirer d'embarras en se faisant proclamer empe-
reur. Ce ne fut pas sans peine que Probus le réduisit. Il le défit
enfin dans une bataille sanglante et décisive. De désespoir, Bo-
nosus se pendit , vers l'an de Rome 1033. Probus eu voyant son
cadavre dit : Ce nesl pas un homme pendu, mais une bouleille.
On ne connaît pas de médailles bien authentiques de Tempereur
Bonosus ; celles que cite Goltzicus sont suspectes ; celle du musée
Theupola?, avec la légendeM. P. BO\S VOm, lui est attribuée avec
assez de vraisemblance : la transposition des lettres s'explique
par la barbarie du temps et du lieu.
BOXoiTRS (Christophe de), capitaine au service d'Espa-
gne , né à Vesoul vers 1590, est auteur des ouvrages suivants :
V Eugéniarétilogie ou Discours sur la vraie noblesse, Liège ,
1616, in-8«; 2» le Siège mémorable d^Ostende, Bruxelles,
1628, in--4", et 1633, 2 vol. in-4'>. Cet ouvrage est esUraé. Bo-
nour, qui prenait le litre de capitaine entretenu par le roi catho-
lique, avoue, dans la préface de son Discours de la vraie no-
è^Me, qu'il s'éuit plus occupé de Tari militaire que de l'art
d'écrire , et il demande grâce pour les façons de parler rusli^
ques qui se trouveront dans son Uvre, dont au surplus il vante
l'utilité.
BONPLAurDiA AN6USTURA (botau.) , arbre de FAmériquc
méridionale, ainsi nommé de M. Bonpland, qui l'a fait con-
naître le premier. Il a le port élevé , Técorce grise , les ra-
meaux cylindriques , verts et marqués de petites taches blan-
châtres et oblongues ; les feuilles alternes très-grandes, longue-
ment pétioir-es , trifoliées ; les fleurs en grappes axillaires , soli-
taires, dressées, d'une longueur presque double de celle des pé-
tioles. Toutes les parties de la fleur sont parsemées de petits
points semblat)les à ceux des rameaux. Le fruit de cet arbrisseau
est inconnu; l'ovaire a une capsule à cinq coques monospermes,
et des graines pendantes et non point renversées.
BON QUART [marine], cri des marins de quart sur le gaillard
d'avant à chaque demi-heure de li nuit. Les gardiens des bâti-
ments désarmes, dans les grands ports, crient aussi : bon quarl I
bon quarl partout I
BONRAKA (botan.), s. f. sorte de racine qu'on apporte de
Siam à la cùte de Coromandel.
BONBECIBIL (F. DimAim).
Aoxs (myth.) , nom que les anciens Romains donnaient à
sUflieurs de leurs dieux , pour signifier des divinités favorables :
hona dea, bona fortuna, bona tpes, bono genio, boni fait,
BOlvs^OBPSj[A/#i.m04lAC'est le nom qu'on donne à une
milice levée par François II, duc de Breta^e , dans la guerre
qu'il eut en 1^68 contre Louis XI. Cette milice, recrutée dans
les rangs du peuple, se composait dedix mille hommes les plus ro-
bustes qu'on pût trouver. C est ce qui les fit nommer bons^corpt,
Boxse {V. B05ZR).
BONHRiXR {myth,)f s. f. prétresse chinoise, de It secte de
TaoaiV. Bii?ïZKSHBl
BOBS-riEUX.
BOH SENS, est la mesnrede jugement et d'intelligence â l'aide
de laquelle tout homme est en état de se tirer avec avantage des
affaires ordinaires de la vie. — Le bon sens suppose une cer-
taine expérience de la vie ; cependant chei ceux qui sont doués
de cette faculté l'expérience devance les années, ce qui n'arrive
pas toujours à l'homme d'esprit ; car, et tropd'exemples le prou-
vent, on peut avoir beaucoup d'esprit et n'avoir pas de 6ofi
sens. Le bon sens s'applique aux œuvres de l'esprit tout aussi
bien qu'à la conduite de la vie. Quelque spirituel que soit un
auteur, que n>éme il ait des éclairs de génie, ses ouvrages ne loi
survivrontpassi le bon sens , c'est-à-dire le vrai en toutes choses,
ne les vivifie. Le bon sens brille essentiellement dans les oeuvres
d'Homère, dans les fables de la Fontaine , dans les comédies de
Molière, dans les poésies de Boileau , qui entre autres axiomes
sur ce point a dit :
Que toujours le bon sens s'accorde avec la rime.
Puis encore :
Tout doit tendre au bon sens.
C'est encore de Boileau que Regnard a fait cet éloge si vrai :
Le bon sens est toujours à son aise en tes vers.
Et s'il était permis de louer sous le rapport littéraire le lirrepir
excellence, j'oserais dire : Que de bon sens dans les panboles
en Nouveau Testament l Un livrequi fera éternellement le bon-
heur des jeunes enfants, Robinson^ Crusoé, est aussi une oeuvre
de bon sens. Dans les ouvrages d'esprit les fleurs de rhétorique
sont exclusives du bon sens. Le bon sens est banni trop souvent
des panégyriques, des éloges académiques. Le bon sens n'existe
point là ou la vérité est méconnue ou exagérée. Veut-on lire un
discours de bon sens ? Qu'on prenne dans Mézerai l'allocution
de Henri IV aux notables de Rouen; dans la Fontaine le discours
du paysan du Danube. — Il y a bien de la différence entre un
homme de bon sens et un homme de sens. L'homme de sens a de
la profondeiur dans ses connaissances , il possède un jugement
supérieur. L'hommede bon sens peut être un homme sans étude,
un homme du reste fort ordinaire, qui tient de la nature une
judiciaire droite mêlée d'une sorte de sagacité : c'est ce qu'ex-
prime ce vers si connu :
Le bon sens du maraud quelquefois m'épouvante.
Le bon sens, chose si rare, passe cependant pour si ordinaire
que chacun croit pouvoir se donner pour en être abondamment
pourvu. On n'ose pas dire : J'ai de V esprit ; mab bien J*ai du
bon sens, à peu près comme on dit : Je suis honnête homme. —
Le sens commun dit moins que le bon sens : il implique l'idér
d'une faculté commune à tous les hommes , et qui se borne
à nous révéler seulement les vérités les plus simples , les vérités
premières déposées au sein de la conscience ; et c'est le bon sens
qui fait l'application de ces vérités à tel cas particulier. Tous les
hommes en vertu du sens commun possèdent un certain nom-
bre de vérités générales , de premiers principes oui reposent
au sein de leur entendement; mais le bon sens n est f>oint le
partage de tous les hommes , parce que tous ne font point une
application également juste des vérités que la nature leur a ré-
vélées. — Dans les choses les plus communes de la vie, commr
dans les plus hautes transactions de la politique , le bon sem
vaut mieux que l'éloquence et l'esprit. Que de sottises commi-
ses par des assemblées délibérantes où le bon sens n'était pas en
majorité 1 Enfin c'est tme vérité oue l'histoire a consacrée,
que tous les hommes d'Etat véritablement dignes de ce noip
ont commencé par être des hommes de lK>n sens; témoins Phi-
lippe de Macédoine, Auguste, Suger, Sully, Richelieu , Col-
bert, Pierre leGrand. Le bon sens joint à la vivacité d'esprit de-
vient le génie ; mais s'il fallait choisir entre le bon sens et l'es^
prit exclusif l'un de l'autre, il faudrait ne pas hésiter à deman-
der le bon sens. Un hommed'espritqui n'estquecela, agit souvent
comme un sot; de là ce dicton : Rien n'est bête comme un homme
d'esprit, L'hommede Iwn sensa toujours ce qu'on aopelie l'esprit
de conduite. Enfin, si dans les sentiers obscurs de la vie Tesprit
tout seul, avec son éclatant flambeau, trompe votre marche à pen
i)rès comme les feux follets qui égarent les voyageurs , toujours
e bon sens vous prête une lumière douce , égUe , et qui leur
montre Uss objets sous leur aspect véritable. Ch. du Rozoi*
BOMS-FlEUX ou BONSFlLS , anciens frères pénitents do
tiers ordre de Saint-François. Leur fondation datait de Vannée
1615. Void quelles circonstances y donnèrent lieu:ciiiq arti-
BOUSI. (
sans de la petite ville d*Arinen(ière , en Flandre» hommes d*ane
piété exemplaire. Tinrent demander aux capucins la faveur
€*étre admis parmi eux. Ces derniers n*ayant pu se rendre à
leurs vœux, ils résolurent de former une communauté, qui sub-
sista jusqu'en 1626. A cette époque , ils adoptèrent la rè^le du
tiers ordre de Saint-François , et se soumirent au provincial des
Récollets de la province de Saint-André et au directeur du tiers
ordre du couvent d*Arras. Plus tard, en 1670, ils se placèrent
sous Tobéissance immédiate des évéques dans le ressort des-
quels leurs maisons étaient situées. Ces maisons étaient gouver-
nées par leur supérieur, un vicaire et .trois conseillers. Le
P. Héliot rapporte que les bont-fieux couchaient sur des pail-
lasses sans se dépouiller de leurs vêtements, et qu'ils ne por-
taient point de linge sur leur corps.
BONS HOMMES. C'étaient des religieux de la règle de saint
Augustin, établis en Angleterre, l'an 1259, par le prince Ed-
mond. Leur vêtement était de couleur bleue. On sait que
Louis XI avait coutume d'appeler de la qualification de bon
homme, saÂni François dePaule, qui fonda en France l'ordre
des Minimes, à qui l'on donna pour cette raison le nom de
BONS HOMMES. Dulaurc, dans son HUioire de Paris , donne
les détails que l'on va lire sur l'origine de leur fondation :
François de Paule avait envoyé à Paris six de ses religieux, en
les adressant à Jean Quentin, pénitencier de cette ville. Celui-
ci, loin de les accueillir, les traita durement et les renvoya ; ils
se virent donc contraints à chercher un nouveau refuge. Cepen-
dant le pénitencier ne tarda pas à revenir de ses préventions, et,
se reprochant son injustice, il leur ouvrit les portes de sa maison,
où ils demeurèrent jusqu'en 1493. A cette époque, Jean Mor-
bier, seigneur de Villeurs, leur fit don d'une vieille tour près
de Nigeon; mais Anne de Bretagne devait se montrer plus
généreuse envers les pauvres religieux; elle leur donna tout
son manoir. Cette propriété se trouvait située sur le penchant
de la colline de Nigeon et de Chaillot , à l'extrémité de ce
dernier village. C'est de là que leur vient le nom de Minimes
de Chaillot qu'on leur donnait indistinctement avec celui de
Bons Hommes. La même princesse ne s'en tint pas là dans sa
libéralité envers les enfants de saint François de Paule : en
1 496, elle acheta de Jean Cerly un hôtel contigu à son ancien ma-
noir, et qui contenait un çnclos de sept arpents , où se trouvait
une chapelle dédiée à Notre-Dame de toutes grâces; elle leur
en fit eâalement la cession absolue. La chapelle dont nous
venons de parler servit aux moines jusqu'au temps où ils pu-
rent élever une église plus vaste. Anne de Bretagne en posa la
première pierre ; mais le monument ne fut achevé qu'en «578.
— Le couvent des Minimes fut supprimé en 1790; il n'en reste
maintenant que fort peu de chose. Sur son emplacement,
l'industrie a élevé de vastes bâtiments consacrés à une filature
[le coton. Un chemin est ouvert sur le flanc du coteau dit mon-
tagne des Bons Hommes.
BONSI (Lelio), noble florentin, chevalier de l'ordre de Saint-
Etienne, naquit vers 1532. Il s'appliqua d'abord aux belles-
eltres, à la poésie, à la philosophie , qu'il lui fallut, à son grand
•egret, quitter pour l'élude des lois. Dès l'année 1549 îf était
le l'académie florentine , où il fit des lectures ou leçons qui
ont imprimées ; il en fut provéditeur deux ans après, lors-
lu'il n'avait encore que dix-neuf ans; et, cette année-là même,
I se rendit à Pise pour étudier le droit civil et le droit canon ;
l y fut reçu docteur en 1558. De retour à Florence, il y fut en
àveur auprès des grands ducs François et Ferdinand de Mé-
ficis. Fait chevalier de Saint-Etienne, il fut grand chancelier
le cet ordre. Il mourut dans sa patrie , sans que l'on sache la
late positive de sa mort. Qnq leçons que Bonsi avait récitées
lans l'académie florentine ont été imprimées avec un Traité
ruième est le beau passa^ du Ihinte sur la Fortune, chant vu
le V Enfer. Les cinq ont été réimprinoées dans la collection inti-
nlée : Prose florentine . On trouve de ses poésies dans plusieurs
ecueils. On peut juger de son talent par cinq sonnets, dont
hacun est à la suite de l'une de ses cinq leçons. Il y en a qua-
îrze adressés à Benedetto Varchi , dans le recueil des sonnets
e ce poète, etc.
BONSi (Jean-Baptiste), cardinal, naquit en 1654, à Flo-
Mice , d'une famille noble. Il étudia le droit , et y fut reçu doc-
îur à Padooe. Envoyé à Rome, une aflfeire importante entre le
rand doc François ae Médicis et le pape Clément VIII , dans
iquelle il fut choisi pour arbitre, s'étant terminée à la salisfac-
on du grand duc , ce prince le nomma sénateur, quoiqu'il
eût pas encore Fàge requis. Henri IV, roi de France, le
61 ) BONSTETnnr.
nomma, sans doute à la sollicitation de François, évèque de Bé-
ziers ; il fut sacré à Rome, et prit possession de son évéché en
1598. Ferdinand de Médicis lui donna, en 1600, sa procuration
pour traiter du mariage de sa fille Marie avec Henri IV. Ce ma-
riage ayant été conclu, le roi créa Bonsi son grand aumônier.
A la detnande de ce monarque et du grand duc, Paul V le fit
cardinal en 161 1. Il mourut à Rome en 1621. On n'a de lui que
quelques lettres publiées dans le tome i^** de la Bibliotheca pon-
lifieia.
BONSI (Le comte François de), célèbre hippiatriste italien,
descendant d'une illustre famille de Florence , naquit à Rimini
vers 1720. Il eut pour mattre Jaiiu« Plancus, et étudia sous la
direction de ce fameux savant l'histoire naturelle et la médecine.
Bientôt il s'adonna exclusivement à Thippialrique, et vers 1756
il avait déjà publié sur les maladies et le traitement des chevaux
Quelques opuscules aue critiqua Pérulez, maréchal au service
u duc de Modène, d'où commença une polémique assez vive,
dont le résultat le plus ostensible fut la découverte de questions
nouvelles qui ne furent pas résolues. L'auteur de la Storia
délia mural, iud. nel XVlll secol. {II , 280). M. Ant. Lom-
bardi, attribue au comte de Bonsi la création ae l'hippialrique :
nous nous bornerons à objecter que les Eléments d'hippiatrique
de Bourgelat sont antérieurs aux Regole de Bonsi. En 1780,
le comte faisait un cours à Naples dans le palais du prince de
Francavilla. Il vivait encore en 1792 ; on ignore la date précise
de sa mort. Ses principaux écrits sont : l" Regole per conos-
cere perfettamenle le bellenze e i diffetli de cavalli, Rimini,
1751-1802. 2« Lellera d'un cocehiere ad un suofiglio in eui gli
daalcuniuliliavertimenli neeessariper esereitare eon Iode le
propria arte, ibid., 1753. ^**Letlere ed opusculi ippiatrici à
siano inlomd la medecinade' cavalli, ibid., 1756, Venise, 1757.
A° inslituxionedi Marecalcia, eondueenti ad esereitare eon
sodi fondamenti la medecina de* cavalli, Naples, 1780, Venise,
1786-7, ibid., 1801. 5° Dizionario ragionato di veterinaria
teorieO'pratiea, Venise, 1784.
BONSOIR {gram.), s. m. terme dont on se sert pour saluer
quelqu'un sur la fin du jour et dans la soirée. Je vous donne,
je vous souhaite le bonsoir. Elliptiquement : Bonsoir, mon-'
sieur. Bonsoir et bonne nuit. Ces manières de parler sont fa-
milières, et ne s'emploient ordinairement que de supérieur à
inférieur, ou d'égal à égal. — Il s'emploie quelquefois figuré-
ment et familièrement, pour exprimer qu'une affaire est finie ou
manquée, et qu'il n'y faut plus songer. Tout est dit, bonsoir;
n'en parlons plus.
BONSTETTEK f CHARLES - ViCTOR DE), né à Berne en
1745, d'une famille noble et ancienne, avait reçu du ciel un
esprit vif et gai , une imagination riante et un enthousiasme
é(;lairé pour tout ce qui est bon et beau. Il fut envoyé à Gœltin-
§ue , ou il ne passa que quelques jours, puis à Yverdun, où
es l'âge de treize ans il commença à étudier de lui-même. A
Genève, il eut des relations avec les hommes les plus distingués;
c'est surtout à la bonté de Charles Bonnet (V. ce nom) qu'n dut
la direction imprimée à ses travaux. Le poète Mathisson , Cra-
mer, Moulton, Frédéric Brun , M"* deStacl, Slapper, Voltaire
dont il n'aimait pas les railleries impies , tels furent les person-
nages avec lesquels son intelligence le mit en rapport de bonne
heure. De retour à Berne , il accepta des places auxquelles l'ap-
pelait son rang, et dont il remplit les devoirs religieusement.
Bailli de Njon , pays voisin de la France , il eut la consolation
de recueillir et de soulager , quand éclata la révolution, les nom-
breux émiçrants qui fuyaient leur patrie. Après la révolution
de Berne, il alla passer trois ans à Copenhague, visita ensuite
une partie de l'Allemagne , l'Italie et la France , dont il obser-
vait attentivement les habitants, les mœurs et l'industrie. Cha-
ritable, savant, estimé et honoré de toute l'Europe , profondé-
ment religieux, lui qui sentit toute sa vie que son plus beau
jour était celui de sa première communion. Bonstetten mourut
le 5 février 1832. Voici le titre de ses principaux ouvrages, sui-
vant l'ordre chronologique : 1® Lettre sur une contrée pasto-
rale de la Suisse, Berne, 1782, in-8« ; c'est un modèle de mo-
nographie géographique et industrielle ; ^Deuœ Mémoires sur
l'éducation des familles patriciennes de Berne , Zurich, 1786 ;
2*» L'Hermi te, histoire alpine ; 4*» Nouveaux écrits de C. V. de
B. , Copenhague , 1799 , 1800, 4 vol. in-12 ; 5" La Suisse amé-
liorée, ou la fête de la reconnaissance; &^ Développement na~
tional, Zurich, 1802, 2 vol. in-i*»; 7*» Pensées sur divers objets
du bien publie,Genève, 1815. Tous ces ouvrages, traités de piain
de maître, ont un rapport immédiat et dn^ct avec la politique;
les suivants y sont presque étrangers : 8° Voyage sur la scène
des six derniers livres de tEnéide , suivi de quelques ob-
servations sur le Latium moderne , Genève, 1804, in-8®. Cet
Boinr^ (63
ouvrage a été traduit en alleniMid; il est (rès-ooanu en France;
le tableau comparatif du Lalium ancien et moderne est du plus
grand intérêt ; 9^ Becherckes iur la nature et les lois de Tûmi-
ginalion, Genève, 1807, in-8»; tO« Eludes de l' homme, Gtnève^
18S1 , 2 vol. ia-8°. Ces deiix derniers ouvrages, avec quelques
articles de psychologie inscrés dans la bibliothèque britanni-
que, composent tous les écrits métaphysiques de Bonstett^m ;
1 1** L' Homme du Midiet V Homme du mrd, ou influence du cli-
mat, Genève, 1824, in-S^"; 12» La Scandinavie el les Alpes, Ge-
nève, 1826, in-8«; 13» Lellres de BonsUilen à Mailkiêsou (en
allemand), Zurich, 1827, in-12; 14» Lettres à M"^ Frédéric
Brun; 15'' Souvenirs de Charles- Victor de Bonstetten, ëeritsen
1831, Paris, 1832, in-12. On doit encore citer sa correspondance
avec Henri Zschokke , sous le titre de Prowutheus fur Liekd
und Retck, Aarau, 1832, 2 vol. in-8^
BON srccÈs (F. Boxus Eventcs).
BONTALENTI ( F. Bl^ONTAl^KTl).
BOVTAL.O!! (mtt#T], S. m. lambourdes nègres.
BONTâKS ( eomm, ). On appelait ainsi des couvertures ou
étoiïes de coton rayées de roi^e, qui se febriquaient a Canton.
Autrefois les Européens en faisaient un grand commerce sur les
côtes d'Afrique.
BONTCHOIJX (hitt, motf. Ks. m. lance d'honneur, ornée
d'une queue de cheval, que 1 on portait autrefois devant les rois
de Pologne, lorsqu'ils se trouvaient à la tête de leurs armées.
Les généraux polonais et les Lithuaniens avaient aussi leurs
bontchoux, qu ils devaient abaisser devant le roi.
BONTÉ • BON. Ces dcux mois dérivent du latin : doniM ,
bonitas. La bonté» attribut des êtres animée et inanimés, indi-
que l'utilité dont ils peuvent être pour les autres objets ou êtres
oe la création. Le mot 6onl^ signifie tantôt une bonté euentielU^
tantôt une6onl^antma/tf, tantôt une bonté raisonnée, La borié
esuntielle consiste dans une certaine convenance d'attributs qui
constituent une chose ce qu'elle est; mais de cette bonté absolue
résulte une bonté relative^ consistant dans l'ordre, l'arrange-
ment, les rapiports, la symétrie que les êtres ont les uns avec les
autres. Il amve ainsi que la bonté essentielle est exclusive de la
bonté relative. Ainsi une bête malfaisante , mais t^n consti-
tuée , un poison habilement composé, possèdentla bonté esêes^
Uelie; mais on ne dira pas qu'ils ont la bonté relative. Tous les
êtres qui entrent dans la composition de l'univers ne sont donc
pas également bons ; il est même dans les vues de la Providence
qu'ils ne le soient p«s. C'est de l'imperfection plus ou moins
grande des différents êtres que résulte la perfection de cet uni-
vers. Un monde qui ne serait composé que d'êtres parfaits serait
incomplet; et cette réflexion s'étend jusqu'au mélange de vertus
et de vices dont nous sommes ici-bas les témoins. Un monde d'où
seraient bannis tous les vices ne serait certainement pas aussi
parfait qu'im monde qui les admet; sans les vices , en effet, que
serait la vertu? Concluons-en que pour la plus grande perfec-
tion de l'ensemble de l'univers, il était nécessaire qu'il v edt des
imperfieclions dans le monde physique et dans le momie moral.
)
Bovn£.
affaii^: Harpagon (aistnt le oommerce eût été bon, très^boo sans
doute à ce titre.— J'arrive à la bonté raisonnée, qualité propre k
l'homme ; elle consiste dans les rapports de mœurs avec l'ordre
essentiel, éternel , immuable , règle et modèle de toutes les ac-
tions réfléchies; celle bonté se confond avec la vertu. Mais il
est une autre bonté qui a moins de rapports avec notre intelli*
oence , et qui part exclusivement du cœur ; c'est celle (|ui porte
Fhomme à secourir son semblable , à le défendre, à lui pardon-
ner. Dans ce cas on dit indifTéremment : // est bon ou t/ a bon
cœur. Chez un jeune homme un bon cœur fait pardonner bien
des étourderies ; chez l'homme vertueux cette bonté avec Tige
devient moins expansive , grâce aux déceptions qu'éprocnreal
trop souvent les hommes bons; aussi a-t-on dit avec raison de
la bonté , que cette disposition heureuse de hi nature a tout à
craindrede la réflexion. Cependant celte bonté instinctive s'al-
tère avec l'âge quand l'individu continue à se livrer à la fougue
des passions, et La bonté se brise et périt sous leur choc , » a dit
J.-J. Rousseau. En thèse générale, la bonté naturelle se oonibné
avec la bietèveillance ^ mais elle est plus active, plus efficace;
c'est la bienveillance en action , c'est la bienveillance qui sait se
rendre utile aux autres; elle consiste en deux points : le pre^
mier, de ne pas faire de mal à ses semblables; le second, à leur
Si DiaLi suitulerat, non erat iJle bonus.
La bùnté de cet univers consiste donc dans la gradation des
différents êtres qui le composent. Ils ne sont sépara que par des
nuances ; aucun vide ne se trouve entre eux : autrement u y au-
rait un vide dans la création , où un degré étant ôté, la grande
échelle serait détruite. Rien d'admirable comme cette multipli-
cité de rapports, ces combinaisons infinies, cet ordre, cet
arrangement qui lient toutes les parties de l'univers ; et plus
l'espnt de l'homme saishra ces rapports, plus la bonté des
êtres se manifestera à lui d'une mamère sensible et frappante.
— I^ bonté animale est une économie dans les passions que
toute créature sensible et bien constituée reçoit oe la nature.
C'est en ce sens qu'on dit d'un chien de chasse qu'il est bon.
s'il est courageux et docile; de même pour on cheval. La bonté
animale tient à l'heureuse oonformalion de l'individu, à la belle
proportion de ses membres, aussi bien qu'à certaines qualités
instinctives. En ce sens cette sorte de bonté s'applique également
k l'homme ; car en voyant un conscrit bien confbrméet qui a la
taille requise, nedit-on pas: il fera un bon soldat? — CetAe sortede
bouté, quand elle s'applique à autre chose que desavantagesexté-
rieurs, comporte aussi quelques qualités morales utiles dans ees
positions : ainsi un homme peut être un bon soldai, c'ett-4-dire
habile aux exercices et courageux, mais en même tenqift souillé de
tous les vices ; un bon employé^ qui se rend utile par son aptitude
et son inUUigence» peut être un (brt mauvais mari, etc. On dit
encore d'un marcnaiidqu*ileit ban, pour dire qu'ilest soLvaU^
mais cela n'explique pas pour .cela qu'il soit délicat nijnste «n ,
Le christianisme avait déjà désigné ce sentiment sublime pir le
mot de charité. Et dans une acception analogue, Cioéroaet
Sénèque ont dit : Caritas humani generis. Plutarque dau \a
vie de Caton l'Anden donne une touchante idée de la hootè ,
en disant qu'elle a plus d'étendue que la justice, eto^ qu'ainâ
que la reconnaissance . elle s'étena souvent iusques aux ani*
maux ; car , dit^l , œs deux vertus procèdent d une source abon-
dante de douceur et d'humanité qui est naturellement en nous.
— Heureux les hommes dont la bonté part du coeur 1 Mais il
en est d'autres d'un naturel sévère chez qui la bonté est le ré-
sultat de la réflexion et qui la pratiquent pour obéira la religion
ou pour se conformer aux leçons de la morale. La politesse et
l'aménité dans les relations sociales constituent la bonté ext^
rieure. La tolérance pour les opinions et les travers d'autrui sont
le résultat d'une bonté bien entondue. Il en est de même de rio-
dulgence pour leurs torts. Oh 1 l'homme qui pardonne , qui par-
donne souvent^ toujours, est vraiment créé à l'image de Pieu.
*
La bonté fait h» dieux et non pas la puissaDce,
a dit un de nos poètes. Cette bonté , qui rend le bien pour le
mal , s'appelle générosité chez le commun des hommes ; cW-
menée et magnanimité chez les princes. Une bonte acœmpa-
gnée de naïveté , de confiance en les autres s'appelle bonhomù;
elle prêle quelquefois à un léger ridicule, mais elle n'en est pas
moins aimable et respectable; et il n'est pas rare de voir hi bon-
homie s'allier à la fermeté du caractère ou à la supériorité du
génie. N*appelle-t^n pas la Fontaine le bonhomme?balni Louis
u'était-il pas un bonhomme dans toute la force du terme? Néan-
moins l'épithèto de bonhomme se prend le plus souvent en masr
vaise part ; elle exprime une simplicité , une crédulité qui va
trop loin. Le bonhomme permet trop souvent aux autres d'oo*
blier sa dianité , de méconnaître son autorité, et il tombe dans
la déconsidération. Qui n'a pasrencontré dans le monde un de
ces hommes que le poeto Népomucène Lemercier a voulu pein^
dre dans sa comédie du Fauœ Bonhomme ? Ces êtres-la ont sd
laisser aller apparent, qui n'est autre chose que de la finesse «ft
de r^Isme déguisés. — Une bonté excessive dégénère en fai-
blesse dans la pratiquede la vie. C'est cetto bonté que Lycurgar
a flétrie de ce mot sévère : Comment appellerai^jebon celui q^
ne sait pas être méchant avec les méchanU ? Dans l'apprecuitioa
des hommes , des choses et des événements , la bonto devient de
Voptimiiwu.^Les êtres ainsi organisés sont heureux : ils pren-
nent le temps comme il vient, les hommes comme ils sont; c»
dans les événements malencontreux ils saisissent des motifs
de consolation que n'aperçoivent point les autr^ hommes ; «c
chez les autres us ne soupçonnent pas de mauvais vouloir. Au
surplus la bonté, quel que soit son caractère, est oe qui rappro-
che le plus l'homme de soncréatour; car en même teœos qu clic
contribue au bonheur de ceux qui nous entourent, eue troovr
sa récompense en elle-même. Cb* ^^ Rozoik.
BOirr^ ]M£ niEV. Les théologiens distinguent en Dieu deux
sortes de bonté : la bonté absolue et U bonté ceUUye. JU |»ie-
mièreestk perfection infinie de Dieu, ou la collection de iam
ses divers attributs ; la bonté absolue de Dieu est l'essence pUmt
de Dieu, onne fltturait la distiBgiturde,son être.SamtDenis dit .
(65)
i¥tt laiMiu du» 8<xi livre des iV(DiiMitf«te#(Hiauy),9i^del^
kes Boms de Dieu, celui de bonté est le plus omn; il est telle-
nent la propriété de Dieu qB'H est incoMiniiBicable à b créa-
4ire : teiià poan|iioi Jésas-Ckrist reprît cehii qm rappelait bon,
MMis le rapport luiniaui , en disant êpe nal n'ctail dod excepté
Mas seul : Newu^!kmui,iiitimUuâ ihus. La bonté de la créa-
More étant oominnuiqBéc^est fiar là mène imparûéte; on ne sau-
rait donc loi attribuer sans crime celte perfoetîoft essantielle de
rèlre dtm. La bmté absotae de Dieu est un attribut si élevé
m*i\ échappe à Tappiédation de loote intelligence créée; rien
aans le mande ne picîit nens en donner «ne idée complète, nous
ne ponvons en saîiîr une des faces que par voie d'abstraction.
C'est le procédé de saint Aonstin; dans son ouvrage sur la
7Wn»l^ ( liv. Tm , cbap. 5 ) il cit : « Ceci est bon, cela est bon
roaai^ 6les ceci et cela, cCiWTts si vous le ponves ce q»i est bon
aa soi-même ; par cette abstraction vous verrez Dieu bon, non
(fuse bonté étrangère, mais k bien de tout bien, en lepri»-
eipe de taule bontés » CeUe bonté infinie est cause qne Dieu ne
se rapporte pas à une fin ^ soit borsdeké; il est a lui-même
sa fin dernière caame il est la fin de toute chose. — Labenlé
relative esti'efiimon de la bonté de Dieu sm- tousks êtres qui
composent ce vaste nnîvers; arrêtez on instant les epancheraenb
de cette boolé infinie, et tous les êtres rentrent dfansle néant.
Cette cessation d'influence détrait ait toot ; toute créature qui se
sépare de cette bonlé devient mauvaise et s'acbemtne vers la
mort. La cvéatâon, la conservation du mande et b répartition
de tons les vrais biens selon k capacité de chaque êtare ne sont
antre dMse que les efiëts de l'expansion continueNe de la bonté
divine. Tztii jupette inondera le monde, la nature sabsistera.
Cetteinoodatum réalise tant Le rayon de k bonté dÎTine en pé-
nétrant l'abtmeda néant fit sortir de son sein la matière et l'es-
prit; il rendit la vk avec une leconditc inépuisable : le soleil
qui nooscckirepar sa nature ou k fond de sa substance himl-
neose , en dbpciuaat inéaalenienl sa lumière selon la diversité
des sujets, est «ne image de k difiusion de k bonté divine. Dku,
bon par msence, élevé autant an-dessus du sokil qu'un excel-
lent oriffinal smrpasse k copk la plus imparkite , tire du fond
de son essence ces différents rayons de Inen qui luisent plus ou
inoins sor tons les êtres de k nature, selon le degré de perfec-
tien qu'ik ont reçu do créateur. ( Saint Denis, cbap. iv , des
Noms divim.) La bonté de tonte chose dérive donc de k bonté
divine, chaque être créé est appelé bon par cette communica^
tion de la bonté divine; il est HMrmellement bon par k ^rtion
de bonté qni lui est inhérente.— Parmi les êtres qui participent
k plus aux épandKments de k bonté divine, les hommes, par
kor int^ftigence, kur supériorité, kur empire sur une foule de
créatures inférieures , doivent être placés au premier rang. Les
bienkits dont Diea les comUe sont innombrables; k dc^née
qu'il prépare aox bons est infiniment glorieuse, les moyens qu'y
knrdoMiepour y parvenir étonnent par leurs oombmaisoBs mer-
veilleuaeB , et cependant ik se plaignent de la bonté divine ; on
les entend murmurer sans cesse contre Dieu, critiquer la sagesse
et la grandeur de ses oeuvres, Taccuser d'injustice à cause
deTin^iak répartition de ses dons; on les voit jeter un regard
d'eovk sur les êtres plus kvorisés , comme si Dieu n'était pas le
maître de distribuer ses biens selon les plans adoptés par sa sa-
gesse mfinieel sa justice miséricordieuse, et qu'il eût perdu son
empire en appeknt à k vie des êtres qii*'û pouvait laisser dans k
néant! Mais comment Dieu serait-il injuste dans la répartition de
ses dons , puisqu'D ne doit rien à personne? Tout ce qu'ildonne ,
il k donne par amonr et non par obligation; c'est son propre
bien qu'il distribue et non celui d'autrui ! Les récriminations
des honunes impks et ingrats sont donc injustes et criminelles.
Dieu est trop grand, et l'immensité des Inens dont H comble les
hommes est trop évidente pour qu'il y ait besoin de foire son apo-
logie 1 il permet néanmoins à ses amis de célébrer sa bonté en
termes magnifiques. C'est k moyen le plus convenable d'imposer
silence à ses ennemis. — V<nu aimtx toutn ehoiêi et vomê im
hafMBMriendskmieequêvouêavexfaii, dit l'auteur du livre
de k Sofffsr (chap. xi, 35). David ne cesse , dans ses Psau-
Bies, de céiâirer la bonté de Dieu envers les hommes : Qu' est-
ce quê thomme, s'écrie-tp-il, ptmr que vous voms eowveniêg de
Mf ouk fiiê de ràomaie, pour ipte voue le réputiex quelque
^ee ? Voui Vaoex mie un peu au^sêoue des anges , wms To-
vti conromi^ de gloire e$ d; honneur, vous tavex établi domi"
natêur de {ouvrage de vos mainey Psaum. viii, 5, 6. Sur-
tout envers les justes et les pieux : Les yeuœ du Seigneur sont
fixée sur les justes, et ses oreilies soni attentives à leurs prié-
«*«<> Psanm. xxxtn , 18. Dieu, dit J.-C., fait lever son
meil sur les bons et les w^éehanU , il fait pleuvoir sur les jus-
1*9 sb ke. é^usies , Math, y, 45. Le propbète Joël (ii, 13)
dit que Dieu est bon et mitéricordieuœ , ei qus sa misérieorde
est infinis. Je vis y dit le Sei^ksur, je ne veuts pas la mon de
l'impie ^ wutis ye veux qu'il se convertisse et gu'it vive, Ezéch.
XXXII, 11 ; Lue^ xx, li, 24. — David n'oublie pas non plus les
BEialheureux, les abandonnés, ni ceux qui implorent son se-
cours : L'Etemel soutient to%u ceux qui sont prêts à tomber j
et il redresse tous ceux qui sont abattus, Psaum. CXLIV. il
fait droit à ceux qui soufrent t injustice; il donne du pain à
ceux qui ont faim; il illumine les aveugles; il garde féiran^
ger; il souHeni f orphelin et /a ««ave, Psaum. cxlt,7,8,
9. U est près de ceux qui invoquent avec vérité, Psaum.
CXLIY ,18. Il est riche envers tous ceux qui Finvoquent ,
Ikom. X, 13. — Cette bonté divine prend divers noms; elle
s'appelk Untôt charité , XzxtkXAnmnifieeneey kntôt miséricorde,
selon ks divers modes par lesquels elk s'exerce envers les créa^
turcs. — Si k bonté de Dieu m-ilk si vivement dans tes meni-
fesfations de l'ordre naturel , elk brille encore plus dans l'ordre
somaturel ; k restitution de notre salut par son divin fils est k
S lus prodigieuse expansion de sa bonlé miséricordievee. Sa^
ean dit très-bien : Vetmour de Dieu envers noue a pom en
ceci: s'est que Dieu a envoyé son file unique dans le UMnde
afin que nous ayons la vie par lui. Saint Paul s'est servi du
nx>t philanthropie pour exprimer le même excès d'amour :Mais
lorsque la bonté et t amour de Dieu, notre sauveur , envers ûs
hommes (k philanthropie) ont été manifestés, ilnous a sauvés,
non à cause des œuvres de justice que nous avions faites, meiis
selon sa miséricorde, Epit. à Tik, m, 4, 5. Saint Jean en
coulempknt cette bonté de Dieu s'est écné : Dieu est charité,
saint Jean, it, 8, 16. Ces paroles non-seulement expriment
l'infinie bonté de Dieu, mais encore elles montrent que k cha-
rité est k substance même de Dieu, et que l'attribut sous leqneff
Dieu vent être présenté à ses créatures c'est la charité : Ses mi»
séricordes surpasseni toutes ses œuvres, Psaum. €XLrv, 9. Die«
a donc tout fait par le mouvement d'un amour inépuisable;
c'est par amour qu'il a fécondé le néant , qu'il conserve toutes
ses créatures, qu'il rend son amitié aux pécheurs convertis , rele-
vant ceux qui sont tombés dans le pèche , guérissant les blessés,
convertissant et sauvant ceux qui s'égarent dans les voies de k
mort. W faut donc louer Dieu et k bénir de sa bonté. Sans doute
il punit le mal en ce monde ou dans l'autre, parce que sa bonté
ne peut jamais, dans ses plus grandes manifestations, être en
désaccord avec ses attributs de justice et de sainteté, et que loin
d'être bon , Dieu perdrait sa bonté s'il n'exigeait pas une répa-
ration convenable du mal (F. Charité, Gbace, Justice db
Dieu). L'abbé O. Vidal.
BOMTé (myth. ) , dirinité à kquelle Bfarc-Aurèle fit cons-
truire un temple sur le Capitok. On la représente vêtue d'une
robe de gaze d'or et couronnée d'une guiriande de rue. Ses
attributs sont un pélican qui s'ouvre "le sein pour nourrir ses
petits, ou un jeune arbre qui croit sur le bord d'un ruisseau.
BONTE-CAFFER [hist. nat.), S. m. petit poisson d'Amboine.
Il a le corps d'un pied de longueur, mais très-court relativement
à sa largeur ou profondeur, car il est extrêmement aplati ou
comprimé par les côtés ; la tête et les yeux sont petits, le museav
petit, courbé en bas en bec de perroquet. Ses nageoires sont an
nombre de sept, savoir, deux ventraks menues, longes, pla->
cées au-dessous des deux pectorales qui sont aussi menues ,
plus longues, atteignant au delà de la moitié de k longueur du
corps; une dorsak régnant tout k long du dos, plus haute au
milieu qu'aux extrémités; une à l'anus très-longue; enfin une
à k queue qui est fourchue jusqu'aux trois quarts en deux bran-
ches menues fort longues. De ces nageoires, deux sont épineu-
ses dans tous leurs rayons, savoir, k dorsale qui en a doure, et
celle de l'anus oui en a six ; le corps du mâk est vert clair, mar-
qué de taches d'un vert plus foncé. \j^ nageoires sont vertes,
excepté k dorsale et l'anale dont la membrane est jaune avec
ks rayons verts. Sa tête est entourée d'un cerck bleu, et on voit
une kche bkue de clmque côté, à l'origine de sa queue. Le reste
de la tête est vert et le museau incarnat ou rouge pâle. La fe-
melle diffère du mâle en ce qu'elle a de chaque côté du corps
une Kgne blanche qui s'étend des yeux jusqu'à la queue ; elle a
aussi six taches bknches, rondes, de chaque côté sur l'anneau
bleu qui l'entoure par derrière sur le bord des ouïes, c'est-à-dire
de l'opercuk qui recouvre les branchies. Le bonte-^caffer est
commun dans les rochers de la mer d'Amboine. On le conserve
dans les réservoirs. Il est très-délicat, et on le mange avec déli-
ces. Ce poisson fait, avec le haan , un genre perticulkr dans k
famille des spares.
BOHTEHAAN ( hist. nat. ) , nom hollandais , qui signifie coq
panaché, donné à un poisson des tles Moluques. Ce poisson a k
corps cylindrique, médiocrement long, peu comprimé par les
B03ITKK0E.
( «41
BOlkTI.
eOtés; la léte et la bouche assez grandes, les yeui petits; sept
nageoires , dont deux ventrales petites sous les pectorales qui
sont carrées, médiocreoient grandes, une dorsale longue, comme
fendue en deux , plus basse devant que derrière, une derrière
i*anus plus longue que profonde, et une à la queue qui est four-
chue en deux jusqu'au delà de la moitié de sa longueur. Son
corps est brun, marqué d*une bande rougeàtre assez lar^e, qui
rè^ne sur chacun de ses eûtes, depuis la queue jusquà leur
milieu. Sa léte est variée de vert, de jaune et de rouge. Le
bonlehaan est commun dans la mer des Moluques, autour des
rochers. C'est une espèce de grondin ou de vieille, du genre du
kané d'Aristote, qui vient dans la famille des spares.
BONTE-BOEN (hUl. fiai.), S. m. ou poularde marquetée de
la Rique, poisson d'un genre particulier de la famille des remo-
res ou sucets. Il a le corps médiocrement Ions , fort comprimé
par les côtés , la tète et les yeux grands , la bouche moyenne
et pointue. Ses nageoires sont au nombre de sept, savoir, deux
ventrales longues étroites, placées au-dessous des deux pectora-
les, qui sont courtes et rondes ; une dorsale fort longue, comme
fendue en deux, à sept rayons épineux devant, plus courts que
ceux de derrière ; une derrière Tanus plus longue que profonde,
à un rayon antérieur épineux , et une carrée ou tronquée à la
queue, bon corps est bleu , marqué de chaque côté vers le dos
ae trois lignes longitudinales , brunes , parallèles , qui s'éten-
dent de la tête à la.queue. Les nageoires sont vertes, excepté la
dorsale dont la membrane des rayons antérieurs épineux est
jaune , ainsi que le museau. Les rayons épineux de cette na-
geoire, ainsi que celui de la nageoire de Tanus, sont bleus. Les
yeux ont la prunelle noire , entourée d'une irb verte bordée de
jaune. Le bonle^hoen est commun dans la mer d'Amboine, au
lieu appelé la Kique. C'est un poisson exquis; on le mange en
fricassée ou rôti sur le gril , mais il ne faut pas le vider. On lui
fait une sauce au beurre avec du jus de citron , des anchois et
de bonnes épiées.
BONTE-JAGEB (fcûl. fiai. ), S. m. OU le chasseur panache ,
nom que les Hollandais donnent aux ilesMoluques à un poisson
Î|ui forme un genre particulier dans la famille des spares. Il a
e corps long de cinq à six pieds, cylindrique, peu comprimé par
les côtés ; les yeux médiocres, la tète et la bouche fort grandes ;
les dents très-nombreuses, très-aiguos, coniques. Ses nageoires
sont au nombre de sept, savoir: deux ventrales médiocres, étroi-
tes, posées au-dessous des deux pectorales qui sont pareillement
médiocres et rondes ; une dorsale régnant tout le long du dos ,
un peu plus haute devant que derrière ; une derrière l'anus
très-longue, et une à la queue arrondie. De ces nageoires, deux
sont épineuses , la dorsale et l'anale. La couleur dominante de
son corps est le jaune; mais il porte de chaque côté, en dessus
et en dessous, c'est-à-dire sur le dos et sur le ventre, neuf
grandes taches rouges, elliptiques, dont les neuf inférieures sont
terminées chacunepar une tache ronde bleue, qu'elles semblent
Corter. Sa tète est jaune, marbrée de rouge avec une bande
leue sur les yeux. Ses nageoires sont vertes; ses yeux ont la
prunelle noire, et l'iris bleue cerclée de vert. Ses couleurs chan-
gent de ton, suivant qu'il est plus gras ou plus maigre. Ce pois-
son est commun dans la mer des Iles Moloques. Son nom hol-
landais de konitia van de kabossen ^ qui signiûe roi det ika-
bos , c'est-à-dire des cabots ou boubrots , indique sa préémi-
nence ; aussi le mange-t-on avec délices comme un poisson
excellent. Il est très-bon bouilli au court bouillon ou rôti. On
le sale aussi pour le garder.
B03rrEK0É(GuiLLAiME-ISBRANDj, navigateur hollandais,
partit en 1618, comme capitaine du vaisseau de la Nouvelle--
ifoom , de onze cents tonneaux et de deux cent six hommes
d'équipage, pour les Indes orientales. Plusieurs contrariétés et
les maladies le forcèrent à relâcher à l'Ile Mascareigne et à Ma-
dagascar. Il était près d'arriver à Batavia lorsque le feu prit à
SDo vaisseau. Tandb qu'il faisait ses efforts pour arrêter l'incen-
die* soixante-six hommes de son équipage s'emparent d'une
chaloupe et d'un esquif et abandonnent le \aisseau. Bientôt le
- (eu atteint les poudres, et le bâtiment saute en mille pièces. —
Bontekoé fut lancé en l'air et se crut perdu , mais sa présence
d'esprit lui permit après sa chute de se^rattraper à un mât ; un
hasard heureux ramena la chaloupe, qui le recueillit avec un
jeune homme sauvé comme lui de la terrible catastrophe qui
«fait fait périr le reste de l'équipage. Ils ûrent Quatorze jours
de route , n'ayant que huit livres de pain ; quelques oiseaux
«quatiaues et quelques poissons volants prolongèrent leur exis-
tence. Ils étaient sur le point de manger l'un d entre eux, lors-
qu'ils abordèrent à Sumatra , où les naturels du pays les atta-
quèrent et leur firent perdre quelques hommes, attendu qu'ils
ii*avaieot pas d'armes pour se défendre. De là ils arrivèrent à
Batavia , et y trouvèrent une flotte de leur nation. Bonteluié
commanda ensuite un vaisseau de trente-deux canons , et fit
partie d'une expédition qui sous Cornelis ravagea les côtes de la
Chine. Bontekoé a publie en hollandais la relation de son voya-
fe. La simplicité avec laquelle elle est écrite inspire la confianœ.
llle a été traduite en français, Amsterdam, 1681, in-IS, et insé-
rée dans la Collection dei Voyagea, par Thévenot. On ne sait
rien autre de Bontekoé.
BONTEKOÉ (Corneille), médecin du xtii'' siècle, né à
AIcmar , lit ses études médicales à Leyde, où il puisa la doc-
trine chimique de Sylvius qu'il défendit avec zèle. Il se fixa suc-
cessivement à^ la Haye , à Amsterdam , à Hambourg , à Ber-
lin , etc. Son caractère difficile et ses procédés répréhensibles à
l'égard de ses confrères le chassaient de partout. Il finit cepen-
dant par être médecin d'un électeur de Brandeboure,et professeur
de médecine à l'université de Francfort-sur-l'Oder. En 1685
une chute le fit mourir prématurément à l'âge de trente— huit
ans. Bontekoé était exclusif dans son système de médecine mé^
canique. On a divers écrits de lui en hollandais , lesquels ont
été reunis, Amsterdam, 1680, in-4<>. 11 en existe une traduction
française par pevaux , avec la vie de l'auteur , sous ce titre :
Nouveaux élémenti de médecine , touchant let maladies dm
corps humain , et les moyens de conserver la santés Paris,
1698, 2 vol. in-12. Les versions latines sont bien plus nombreu-
ses : 1** Diatriba de febi-ibtis, in qua auctor complures asUi"
quorum medicorum juxta et recentiorum detegit errotes, cwm
ralione eorumdem theoriœ, tum praxeos, la Haye, 1683, in-S*,
version de J. de Gehema, avec Fragmenta motum et Aoitilita-
If m, seu polius amiciliam acidi et alkali, simulque fiegmatU ,
spiritus, olei, sulphuris, terrœ, ac capitis moriui naluram de-
clarantia ; ^ Litterœ familiares adJoann. Àbrah, à Gehema^
Berlin, 1686, in-8°; Fundamenta medica, seu de acidi et
alkali affeclibus, AmsicTÔam^ 1688, in-8^; 4** Metaphysiea^ de
motu liber singularisa necnon aconomia animalis, Leyde, 1688.
BONTE-SPRINGER (hist. nat,), S. m. ou le |)anaché sauteur,
poisson des lies Moluqnes. Il a le corps cylindrique, assez long
et fort peu comprime ; la tète de moyenne grandeur, la bouche
grande , les yeux petits , les dents coniques, fort pointues. Ses
nageoires sont au nombre de sept , savoir : deux ventrales me-
nues, petites, placées au-dessous des deux pectorales, oui sont
aussi menues» mais médiocrement longues; une dorsale assez
courte, quoique plus longue que haute, placée au milieu du dos;
une derrière l'anus , courte , mais plus loneue que profonde ;
une à la queue, carrée ou tronquée, comme légèrement échan»
crée. Son corps est brun-noir, entouré de dna à six anneaux
bruns du cùlé de la tète et bleus vers la gueue. Le 6onle-jprAt-
ger est commun dans la mer d'Amboine. Il doit son nom à
l'habitude qu'il a de sauter au-dessus de l'eau comme en badi-
nant et folâtrant, et c'est au moment qu'il est élevé hors de l'eau
que ses couleurs flattent le plus la vue. Ce poisson fait un §^re
f)articulier , voisin de la remore ou du sucet , dans la famille à
aquelle nous donnons ce nom.
BONTEHPl (GEORGES-AnDBÉ-ANGELINI) (F. BUOMTEMPI).
BONTEMS (Pierre), sculpteur français du xyi*" siècle, a fait
les bas-reliefs du tombeau de François I*'^ Ces bas-reliefs, au
nombre de cinquante-quatre , représentent différentes cirfx>ns-
tances de la bataille de Cérisoles, et ils sont d'une perfeclîoD
rare, même à cette époque vraiment remarquable pour la sculp-
ture française.
BOsnrE-viscH (hist. nat. ), s. m. c'est-à-dire poisson mrié
ou panaché, espèce dacarauna des Moluques. Il a le corps
assez court , extrêmement comprimé ou aplati par les cùtés ,
la tète et les yeux médiocrement grands, la bouche petite , ar-
mée de dents assez longues , et deux épines latérales couchées
horizontalement le long du corps, près de la queue. Ses nageoi-
res sont au nombre de sept, savoir : deux ventrales petites au*
dessous des deux pectorales qui sont petites et rondes; une dor-
sale très-longue, à rayons antérieurs plus hauts, dont deux épi-
neux ; une derrière l anus longue, et une à la queue mil est un
peu arquée ou légèrement échancrée. De ces nageoires deux sont
épineuses, savoir : la dorsale et l'anale ; elles ont chacune deux
rayons antérieurs épineux. Tout son corps est bleu foncé en
dessus et plus clair sous le ventre. Ces deux couleurs sont sépa-
rées par une ligne blanchâtre qui s'étend horizontalement des
nageoires pectorales à la queue. Il a de chaque côté une grande
tacne bleue dont le centre est rouge. Le bonts-visch est commun
dans la mer d'Amboine, autour des rochers. Ce poisson est cer-
tainement une espèce du genre de l'acarauna au Brésil^ qui a
comme lui deux épines en lancette à côté de la queue , el toos
deux appartiennent à la famiUe des spares.
BONTi (botan.)^ un des noms de la salsepareiUe sqnîne.
se dûlÏDgua mrloiit par une connaissance profonde de la langue
grecque : celait le temps oii l'on délaissait la litlératnre arabe
pour revenir auï sources pures de l'antiquité. A Leyde , Bon-
tiu9 contribua beaucoup à la fondation du jardin de Mtanique,
l'un des plus célèbres, soit par la quantité des plantes étrangè-
res qui y ont été cultiTées, soit par le mérite des professeurs ^ui
s'y sont succédé. On attribue généralement à Gérard l'invention
des pilutei kydTagoguet de Boniius ,- peut-être a ppnr tient- elle
à Régnier, son Bis. Il mourut k Leyde en 1599 . laissant trois
Bis qui se distinguèrent dans son art : 1° BoNTius (Jean), qui
fut médecin de la ville de Rotterdam; 3" Bontivs (Régnier)
decin d'un prince de Nassau , et mort en l6Jâ ; âf Eniin Bo\-
Tius (Jacques), le plus illustre de cette famille, par les services
qu'il «rendus à l'histoire naturelle. Il fut en effet l'un des voya-
geurs qui, i.l'imitatioR de Prosper Akiin, servirent à cette
époque si efficacement cette science. Les Indes et la Perse
furent les contrées qu'il parcourut, et il recueillit avec grand
soin , non-seulement tout ce qui était relatif à l'histoire natu-
relle de ces pays, niais encore tout ce qui concluait les mala-
dies de leurs babitanls et les rendes propres à les guérir. Il se
Cia à Batavia en 1695, et exerça la médecine jusqu'à sa mort,
en 1031. Il laissa des ouvrages manuscrits, dont plusieurs
n'étaient pas achevés. On en publia une partie sous ce titre:
Do medicina Indorum libri tV , Leyde, 1642, in-12; 1718,
in-i"; Paris, 1645 et 1S46, in-i". On y a réuni le traité de
Prosper Alpin, Ih WMdieina jEgyptiortnH ; on l'a aussi traduit
on hollandais (Amsterdam, 11194 , in-S"). Dans ces éditions on
avait omis les ouvrages de Bontins qui n'étaient pas t«'mincs ;
ils lombèrenl par la suite dans les mains du médecin Pison ,
qui, en les réunissant à ce qui était déjà imprimé, en lit un ou-
vrage important pour l'histoire naturelle et la médecine des pays
situés entre les tropiques, sous ce titre ; S« India ulriutque re
nalurali einudica , libri XIY (Amsterdam, Elzevir, 1658,
in-foL). Les ouvrages de Bonlius réunis en forment les six der-
niers livres ; les trois premiers traitent de la médecine des In-
diens, Dt diala lattorum, me'.liodui medendi Indiea, okitr-
vatione « eadawribvt ; c'est encore la source la plus riche pour
les maladies de ce pays. Durxus, habile chirurgien de Batavia,
secondait Bontius dans ses dissections, et lui sert d'interlocu-
teur dans ces traités qui sont en forme d'entretiens. Il est assez
remarquable que, dans ses formules, Bonlius ordonne quelque-
fois des plantes européennes qui ont naturellement peu d'éner-
gie, et qui doivent l'avoir perdue par un si long trajet : cepen-
dant il indique aussi quelquefois les espèces du pays qu'il croit
IHiuvoir les remplacer. Le quatrième livre contient : Nota in
Garda ab horlo kitloriam plantarum Braritia ; le cinquième
donne l'histoire des animaux , Biitoria animalium , et le
.i^ixiènie celle des plantes, Hittoria platUarum India orienta'
^i'(.- c'est dans ces deux derniers livres que Pison a ajouté des
notes au travail de Bonlius. Les figures des plantes qu'il a re-
cueillies dans l'Ile de Java pourraient être mieux gravées, mais
ee n'en est pas moins Bontius qui a donné les premiers travaux
sur l'histoire naturelle de ce pays. Son style est correct et élé-
gantî la plupart de ses notices sont précédées d'une courte des-
cription pittoresque en vers latins. Plumier a consacré à sa mt
moire, sous le nom de Bontia, un des nombreux genres qu'il
établH en Amérique (V. Bonti.*).
BO\T-JAA (frolan.), s. m. variété du thé, la moins estimée
parmi les Chinois [Y. Thé).
BOSTOtr (6o{an.], s. m. espèce d'arbre de l'Inde, que l'on
croit être un ambora.
BOSTOUB (mariiu), détour que l'on ^t faire a un vaisseau,
alin d'etupécber que les câbles se croiseul,
BONDS BVKNTUS (mylh.) , c'est-JHlire le meeii, fut divinisé
et mis an nombre des ÊHi contente; par les Romains, mii pla-
cèrent M statue dans le Capitole, â cAlé de celle de la Bonne-
Fortaoe, iod èponM on sa sceur, et qui lui sacrifiaient un cb«-
BO<n>-iciKO (Benoit), mort â Turin en )8i2, à l'âçe de
soixante-onze ans, professeur de clinique et membre de I aca-
démie de cette ville. Durant la réunion du Piémont à la Franc^
il fut député du département de la Stura au coi^ législatiL
Ses princÎMux ouvrages sont : 1° Pemieri tuUa aura delta
rpiToo/ia.Tur., 1795, in-S"; 2° Ville eeonomichc e poliiiche
sopra ta collura de» prodolti del regno minérale in Piemonte
(dans les méinoiresdc l'acatlémic de Turin); ô" Belle eagioni
recenti delta mi'nor ftodozione in bozzoli ed in $ete nel Pie-
té (dans les mémoires de ta société centrale d'agriculture
de Turin ) ; V Elemenli di chimica farmaeeutica ed ittoria na-
lurale e preparasione de'remedj, Turin, 1810, 2 vol, in-8".
BOKVOt'LoiR (yA>gr.), groupe de rochers et de petites Iles
dans l'Océan austral , qui appartiennent au groupe de la Loui-
siane, et ont été vues mais non visitées par Dcnlrecastcaui eu
1703. Elles sont situées entre l'Ile de Saint-Aignan et l'ileDen-
trecasleaux, sous 10° 50' de latitude sud, et 167° 15' de longi-
tude et paraissent être habitées.
BnSJT (iféogr.) , royaume de l'Ile de Célèbes, dans la pres-
qu'île méridionale, entre la Tchiurana elleSalincio, eldont le
sultan est indépeudantdes Hollandais. l.a partie septentrionale
est bien peuplée el produit du riz et du sagou. La population se
compose de uougub et de mahométans, qui ont un code de lois
écrites. Ils fabriquent des étolTcs de coton rayées, recherchées
dans tout l'archifwl, des bijoux, des armes, des ustensiles de
fer. Leur souverain a plusieurs petits Etats voisins sous sa dé-
pendance, et peut mettre 70,000 hommes sur pied ( F. CÉlkb^}.
— BoNV, ville de l'Ile de Célèbes, capitale du royaume dont
nous venons de parler, avec un bon port. Latitude sud :i" 43';
longitudeest 118° 13'.
BONZA\iGo (Joseph), mort sculpteur du roi de Sardaigne, à
Turin, en t8'20. Un travail de quarante ans lui avait donné une
telle supériorité dans l'art de sculpter le bob et l'ivoire, que
ses compatriotes le regardent comme le fondateur d'une école
particulière en ce genre.
BONZE.S (my(h.;. C'est le nom que les Euronéens donnent en
f^ènéral à tous les prêtres de la religion de ro, liien qu'il ne
eur soit réellement appliqué qu'au Japon. Chez 1rs Siamois ils
sont appelés Talapoini, chez les Tatars Lnmoi, chez les Chi-
nois Uo-Shang { Y. ces mots et Ko).
BOKZESSESfmylh.), s. f. pi. filles chinoises renfermées dans
un monastère el consacrées au culte des idoles (F. Bo>ze).
BOi>((alan. ), s. m. espèce de canne à sucre qui croît as
Japon ; sorte d'arbre peu connu.
BOUBOOK (fti«(. fM(.) , S. f. espèce de chouette que l'on ren-
contre dans la Nouvelle-Hollande.
BOOCHABf POUR {qiogr.) , capitale du district de Khandesh ,
dans le Dékan, appartenant aux possessions du Maha-Raja-Sin-
diah. Elle est située sous 31" 19' de latitude el 9S» 63' de longi-
tude , dans une fertile vallée , sur les bords du Tapli , occupe un
espace d'environ un demi-mille , n'est pas murée el possède une
population considérable, qui se livre au tissage, a o'auircs mé-
tiers et au commerce. C'est dans cette ville que réside le mullî
suprême de la secte musulmane de Borah. Dans le voisinage se
trouvent le grand jardin et le palais de Laiil Baugh.
BOODT (A>SEL»E BoËCE DE) , né I Brugcs vers la fin du
XVI' siècle, fut médecin de la cour de l'empereur Rodolphe II,
et ntourul vers l'an 1654. Il a publié : l' la troisième partie des
Symboki divina et humana ponliflatm , imperalorum , re-
gtm, etc., de Typot, Prague, 1603, in-fol. L'édition d'Ams-
terdam, 168G, iii-19, n'en esl qu'un abrégé; 2° Gemmarumel
lapidum kiiloria, q«a non tolum orltu, lutlura, vie etpTtlium,
ted eliam modiu qno ex illii otea, taHa , titutvrœ, esienliœ,
areanaeimagiiteria art* chimica confici poetuni oilendilur,
Hanau, 1609, in-*", nouvelle édition revue par André Toll,
Leyde , 1636, in-S"; ibid. 1647 , in-8"; ibid. 1661 , in-4''.
Aarien Toll, médecin à Leyde , y réunit les traités sur les gom-
mes et les pierres, de Tbeophraste et de Jean de LaËl. C'est
(66)
danison eabinel oat Ton a trouvé le manuscrit sur lequ«l ou a
Ui réditioa de io3ô et les deux suivaotes. La traductioD fran-
çaise par Jean Bachou e^t intitulée : Li ParfailJoaiUitr^ Lyon,
1644 y 1649 y in-8^. Boodt est aussi Tauleur d*iui traité sur les
plantes, intitulé : Ftorum, herbarum , ac frucluum teUakh^
mm icônes t et vires plerœque haclenus ignolm » ea bibUolheea
OUvarii VrediJ. C, Brugensis, Francfort, 1600; Eœdem gat-
huê (tccesiU Lamberli Vossii Lexicon novtxm herbarum tripar-
lâttifi, lalino-flandro^elgico-gailicHm , fiandro-belgico-iali-
num, et gallico-tatinuw^, Bruges, t640,in*i%avec51 planches.
Cet ouvrage est une compilation, et les figures avaient déjà [^ru
dansTi/orltti Floridus de Passœus ou Dupas ; mais le Lexicon
ktin-tlamaud-botlandais cl français, etc., que Lambert Vossius
y a ajouté dans (a seconde édition > lui a donné quelque prix.
BOON (Daniel) , cultivateur intelligent de la Carolme septen-
trionale, alla en 170U, avec cinq individus, fonder dans leKeer
lucky , alors inhabité, te premier établissement qui ail donné la
^ic à ces immenses déserts. Il y éleva une maison forliliêe , ap-
pelée Boonsborough par ses camarades qui le regardaient comme
reur chef. Il reçut successivemonl des familles cmisrantes, et eu
six ans sa maison fut entourée d*un grand nombre d habitations ;
Bbonsborough fut une ville riche et Qorissante et ses environs
wa loin cultivés. Les peunLades indiennes venaient fréquem-
ment inquiéter le nouvel établissement : Boon sut se les atta-
cber et les remh^ bienveillantes. Il était un père |H)ur tous ,
«o trai patriarche ; mais avait-il des titres sufftsants pour pos-
aédcr le désert qu il avait défriché et rendu produclift L*admi-
BÎBtration de Tllnion décida cette question négativement. Ce
fléeéreux citoyen quitta aussitôt ses amis sans se plaindre, s*en-
Kinça dans les immenses régions du nord-ouesl qu'arrose le
Mittouri , et so bâtit sur les bordsdece Qeuve une hutte que nul
éa moins ne fut tenlé de venir lui disputer. Son fils , son chien
•I ton fusil forent là ses seuls compagnons. De temps en temps
Ibs Indiens aj^portaient de ses nouvelles dans les habitations
ap^b^méricaines. Vers la fin de 18'i'i, on trouva le pauvre
neiUard mort à genoux , son fusil ajusté et posé sur un tronc
dTarbre. Le comtéleçlus septentrional du Kentucky porte le nom
de Boon. Cooper a immortalisé le caractère de ce vieillard en
rîdéakisant dans son trapeur, qui joue un rôle si original dans
les ouvrages du roroanaer américain.
BOONA, BoûvA ( géogr. anc, ), port très-sôr, protégé par un
château construit sur un promontoire; il avait une très-bonne
nù»^ et se trouvait sur les côtes du FontrEuxin , à quatre-vingt-
ëix stades de Colyora.
BOON£H ( Arnold ), peintre , né à Dort, en 1669, d*une fa-
mille de commerçants. Son génie paraissait déjà propre à tout
dès Tâ^e de treize ans, époque à laquelle il avait fini ses études.
U se décida pour la peinture, et reçut d'abord les leçons d' Ar-
nold Verboifi, peintre d*kistoire et de portrait; mais l'élève, cbo-
nié du penchant que le maître avait pour le libertinage, et qu'il
taisait paraître iusque dans ses tableaux , le quitta et se mit sous
la direction de ûodefroi Schalcken. Devenu trôs-babile des l'âge
de vingt ans, Boonen n'étudia filus que la aaAupe, d'après les
conseils de Schalcken lui-même^ et eut déjà une réputalion bien
établie a vingt-cinq ans. Depuis celle époque de lolis tableaux
de chevalet et des portraits lui procurèrent tout à la fois de l'ai-
sance et de la célébrité. Le même bonheur l'accompagna a la
cour du lamlgrave de Hesse-Darmstadt. Sa patrie alors désira
jouir de ses talents, et il revint à Dort ; mais il s'aperçut bientôt
Îi*ii ne pourrait y Cure ^'one fortune médiocre, et se rendit à
msterdam. Il y peignti aussitôt en pied, et de grandeur natu-
celle, les directeurs de la maison de Force. Ce tableau accrut
encore sa réputation , et lui en fit faire un si grand nombre
d*autresy que jamais artiste, dil-on^ ne iutplus occupé. En 1698,
il peignit le roi de Prusse, et ce portrait passe pour un de ses
pins beaux onvra^. Boonen épousa* en 4705, une demoiselle
des premières ^milles de Dort, et malgré les offres qu'il Décevait
des principales vîIIbs de Hollande et d'Allemagne , il se vit
alors fixé, par cette union, dans sa ville natale, li y peignit d'a-
bord les du^cteurs delà monnaie, et chercha à se surpayer
dans cet ouvrage. Ce tableau fut suivi d'un grand nombre d'au*
très , parmi lesquels on compte le portrait en pied de MarUM>-
rougb,ceux du czar Pierre, de la csarine, du prince d'(V
range» etc., et celui du célèbre Van Huysum, que l'on paya
uar un superbe tableau de fl^rs. H mourut en 17^ Il eulpour
élèves plusieurs artistes habiles, tels que Corneille Troost ei Ph^
lippe Van Dyck, dit itpetii Fa» Dyck. — Gaspard ^oonkn,
son frère, né à Dordrecht en 1677, reçut aussi ses leçons. Sane
atleîudre au raro talent d'Arnold Boonen, pour le portrait, il se
fit une réputation honorable dans cette partie de l'art. Il mourut
en i7*iU.
BOOPK (ib^sl. Ml.), poisson de meffdentksTCDx
grands en rf isoo de sa taille.
B00P10EE& (boê.) , s. f. pL lamilleiGb ptosites interanédîaifftt
anx dipsacées et aux synaatbérées.
Booris (M^4.), BQ«mi«, c*esU-dife a«x jwx debcmif»épi-
thètc usuelle de Junon , dans Homère, revient à dâte^ aa mn
grands yeux, ou aux yeux bleus^ on enfin aux ye«x i|m at meiA-
vent lentement, mollement, harmoniensemeiÉ. Les deux pre-
mières explications sont le pk» eénéralemeni admises. Des m)-
thographes ont vu dans cette épithèie une alhnien à lo.
BOUMS (boum.), s. m. genre de plantis de la ûmûlle d»
ciranocéphales ( F. ce BM)t).
BOUSIi^TER (V, lïlQUï).
B0O!&KAI ( y. BOCSKAI).
BOOJitRA [g^ogr, anc.), ville de l'Oede Ckypre, aci »d-
ouest.
BOOT (comm.) y petit tonneau qui sert en Espagne Bsor h
transport des vins de Xérès. C'est aussi le nom d'une petite cha-
loupe en usage dans la mer Daltique.
BOOT {fféogr.), ik d'Ecosse dans sa partie méridionale, cbns Ir
golfe de tlu^'d , entre le pays d'Argile et l'Ue d'Arna.
BOOT ^Ge KARo), né à Gorcum en li^Oi, s'adonna à la méde*
cine, et eUit encore eu Hollande en 1630. A cette époque il
passa en Angleterre et devint médecin de Charles l*"'. Apres li
mort de ce prince , ou peu auparavant , il se retira à DubUn , oé
il mourut en 1050, laissant : l"" Meufeêdc récréaiiom (en ib-
mand) ; 2» Phitosophia naturaHs reformtUa, id êU.pt^hê^pksm
Ari»ioteiicœ accuraia examinalic, ac aoiida confu4kUù», tinsse
ei veriorif inlroduciio (Dublin, 1641, 'm^% Arneld BwA,
son frère , a eu part à cet ouvrage^ ^ Bo&s (Arnold), km
putné de Gérard, naquit en HoUande, et pi^bièh^ment à Go^
cuiu, Tan 1006 ; Ut de bonnes études » apprit les langues knioe,
grecque, hébraïque, syriaque et ebaldaïque ; ensuite s'atlaeka àk
médecine, et fut reçu docteur en cette foculté ; néanmeinn il s'w»
cupa de l'étude des langues anciennes^ et de la cnli(|ae sacrée, fi
.passa en Angleterre en 1050, pratiqua son art à Londres, et fut
nommé médecin du comte de Leicesler, vice-roi d'Irlande. Il »
maria à Dublin, mais les troubles le forcèrent à quitter ce pays :
il se retira à Paris pour s'y occuper entièrement de hi Uttera-
ture. Il est mort en lOôâ. On a de lui : 1<» ObsêrvaiiomÊê medi-
cm de affeclibus {a velerièus) êtniâtiê, Londies, 1649. in-l!i ;
réimprimé en 1664, in-4% avec ime préface de fienri Meibo-
mius ; ^quelques ouvrages Irèsrsavants sur le texte bébraïqiv
de V Ancien Testament f dont on trouve la nomenclalnre dam
les Mémoires de Pa(|uot , pour servir à tkUtffkre iiHérain
des dix-sept provinces des Pays-Bas ; W* eu société avec Fran-
çois Taylor, Examen prœUolionis Joannù Jfonnt in BsbIU
grœcd; 4" ij a eu part , comme nous l'avons dit , à roavragedc
son frère Gérard. ^ BooT (Ëveraid) » de k même feraille oue
les précédents, étaii né en 1575, probablement à Derdredit
Il fut ministre à llrecht, en lOOâ, et mourut en i^lO. U a tra-
duit en llamand, du latin de Guillaume Perkins^ fo Cathoiique
réformé ou ExpiicaUon de l'accord et du différend qui se iroum
aclueUemcnl entre les réformés et l'Egliêe remiine, Middel-
bourg, lOoi, iR-12.
BOOTKS {asiron.) (F. Bovvikr).
BOOTU (ll£.>Ri) , comte de Warringtou , et baron Delamer
de Duuham-Massey , en Angleterre , naquit d'une femille an-
cienne, en 1651. U représenta le conite palatéutde Chestec dam
plusieurs parlements, sous le règne de Charles 11. Son nppo-
siiion au duc d'Vork et son zèle contre les catholiqiaes le
rendirent odieux à la cour. En 1684, il devint» par la mort de
sou père , lord Delamer. U Cul, vers le même temps^ arfèté ei
renfermé à la Tour de Londres. Ayant obtenu sa lit)erlé, il fut
emprisonné do nouveau, peu de temps après l'avénament de
Jacques IL U le fut une troisième fois en 1^85, comoo» accusé
de haute trahison ; mis en ju^ment, il fut acquitté par la charo*
brc des pairs. U mena ensuite une vie retirée dans sa tncre de
Dunbam-Massey, jusqu'à l'approcbe de la révolution, qui plaça
le prince d'Orange sur le trône. Ce prince, devenoGniltannte III,
en reconnaissance des services qu'il lui rendit en oetl£ céfcoas-
lance , le nomma conseiller privé , chancelier et sous-trésorier
de I échiquier , lord-lieutenant et garde des rùles du comté de
Chester ; mais il perdit la plupart de ces places en moins d*ane
année, par son opposition à quelques mesures de la nouvel le cour.
U en futdédomma^ en partie par le titrede oomtedeWbrrington,
qui lui fut confère en 1690, avec une pension annuelie de deux
mille Uvoes stediiig, «> comme une réeompense de sss éminents
services , en levant des trou|»t» à sa m^eslé pour déliffer son
pays et la religioade la tyrannie ei du papisoie. » U mourut à
Londres en. 1695 , laissant k oaraotàve d un asdeni anû dn In Is-
(W)
bcrté«tderMBoiirëefon pays. Le frwoed'OfMge^à sott^rrirée
en liigMem» ea 168B, l*en¥oy«y «vec le marquis 4e BaliCix d le
oomte 4e Shrewabvry , «rdoiiner a« roi Jooqaes de cpiitter le
Saisie WbîteliaU ; bmîs , trop géoérevx po«r insoMer à i'm»
Umede ce prince, leni DeMiner le iraiU arec retfect; et
lacques 4\ii si sensible à ce procédé , ({u'après sa retraite en
France il disait que le lord Deiamer , ijui avait lieu de se plain-*
dre de lui y Tavail traité avec beaucoup plasd égards que ne
l'avaient fkit deux autres seigneurs qui avaient éprouvé ses
bontéSy et dont il devait attendre quelque reconnaissance. Les
œuvres de Henri, comte de Warnngton, ont été publiées en
1694, en i vol. in-8^ Elles se composent principalement de dis-
cours prononcés dans le parlement , et ae petits traités i^liti-
ques. — Son fils (Georges) a publié , en 1739 , sous le voile de
1 anonyme, un ouvrage intitulé : Comidéralfonê sur Vinsti^
tution du mariage t amc des réflexions concernant la force et
tobligation du contrat de mariage , où ton considère jusqu'à
quel point les divorces peuvent et doivent être autorisés, L au-
teur plaide en faveur au divorce , motivé sur la différence des
caraoères.
BOOTH (Barton), l'un des plus grands artistes dramatiques
d'Anglcfterrey ne manquait pas non plus de mérite comme écri-
vain. Il descendait d'une ancienne famille , originairement éta-
Mie dans le coorté de Laneastre, et son père, Jean Booth, était
procfae parent du oomlede Warrington. Bien que sa fbrtune ne
mi pas très-brillante , il n'épargna rien pour I éd«K»tion de son
troisiènie lUiSf Barton , né en 1684. Il le destinait à la cbaite,
nais de bomw heure le jeuae BooHi te sentit irrénsttblement
entraîné f«rs k thé&tre, et » après s'être enfui des écoles, il s'en^
gagea dam ww troupe en 1698^ à l'âge d'environ dix-4ittit ans^
et ëébvta bîeiMôt smt te théâtre de Dublin. Sa réputation s'é-
tendit rapidenieBi. En 1701 il fbt appelé à Londres , oà ses
débuts , arolégés par k célèbre Betterton ^ surpassèrent toute
aHèirte. La ânreur ëe Bolingbroke lui fil obtenir, avec Wilks,
Cîbberet Dogget » radministntàon du noweau théâtre>cequi
Jnî asstnra de ricto revenus, il mourut en 1T95» Il a laissé^
outre quelques petits poèmes en anglab et en ktin > une pièce de
tlièàtre inlftulée /a JfoH Ile Mfon.
HttomiiA {§éogr.)y péniosuleilM régions arctiques^ qtii s'étend
du 6e« au 75« degré de latitude nord, et du 9a« au 10l« de longi»
tude owrt. £Ue est oomprise dans k vaste diviskn de l'Amé-
rique seplentrionak oonnoe sous k nom de Nouvell(>-Bretaffne.
Cette firesqn'lk» sur les o6tes de laqueik k bâtiment anglais fa
Fuff avait fait naufrage en 1815^ ftit reconnue et visitée dans
presque toute sou élendue par k vaisseau de sa majesté britan-
nique la VMofp , commandé par k capitaine Ross , qui , pris
par les glaces , fut forcé d*y passer l'hiver de 1819 à 1820. Les
observations pleines d'intérêt qui ftirent laites pendant cet bi-
vernage ne sauraient trouver place ici. Elles ont d'ailleurs été
complétées et dépassées depuis, et nos hardis navigateurs n'ont
pas craint de s'aventurer plus avant encore à travers les glaces
flottantes du pûle. Quant a la description , elle se résume né-
cessairement sons deux mots : glaces et neiges. Ccst à peine si
les rapides et insupportables chaleurs du jour, qui pendant l'été
alternent avec les rigoureuses gr lées de la nuit, mettent parfois à
nu le front chauve de quelque rocher, ou le danc d'un ravin abrité.
Alors la bruyère, des mousses et un maigre cazon se raniment
sotis un rayon au soleil ; de petites fleurs bien pâles et bien
frêks se hâtent de s'épanouir ; puis toute cette végétation souf-
freteuse se recouvre d'un manteau de frimats, et pour deux
mois entiers le soleil disparaît sous Thorizon. Les tourbillons, les
rafales, les tempêtes se succèdent presque sans relâche pendant
cette épouvantable nuit ; et les ours aftamés y mêlent leurs ru-
gissements, auxquels repondent les sinistres craquements des
montagnes de glace qui sq brisent et s'écroulent. Tel est le ta-
bleau de la nature sous ce triste climat. Tant de dangers que
rien ne rachète , tant de souffrances que rien n'adoucit , tant de
privations que rien ne compense, n'ont pu suffire â en éloigner
l'homme. Les Esquimaux y font leur séjour habituel. A raide de
blocs cobiquesqu'ils latlkntdansk neige et qu'ils cimentent avec
de Feeii» ils dressent leurs huttes indifféremment sur le sol ou suf
lesglaçons; avec des peaux d'ours ou de vaux marins ils se font
des vêtements impénétrabfcs au froid ; l'été ils pèchent, l'ttivef
ils dévorent enf& ou cuits les animaux que chassent knrs chiens
intelligeats» Us vivent insouciants et heureux ; et les vieil-^
lards naeureni sans avoir vu k verdure , sans que k terre kur
ait fourni d*a«tre aliment que celui qu'ils trouvent dans les en-
trailles du renne et qui est pour eux k mets le plus recherché.
Le règne awioal fournit à ces contrées des h^tes asses nom-
l^'eux ; outre les Mvm si justement renommésdes Esquimaux,
le bœuf musqué. Tours, le kup, le rennoi k daim « k renard
bknc, k lièvre blauc, l'hennke» k veau anrin » k gkuloii^ la
plamejan, k perdrix de saide^ k francoiin, la grue, k pluvier^
offrent aux nalurek une chasse assec aboncknle , quelque dffi*
cile^ue k rendent leurs armes grossières» qui se cempesent
d'une kfioe,de flèches et d'un couteau kit avec des os aiguiaéii
Jusqu'ici on n'a jpu reoonnaftre que k c6te mentele de lu
presqu'île de Boelfiia { on a pu s'assurer encore que l'intérieut'
en est coupé par un très^^rand nombre de lacs et de tôt tenta
d'eau douce ; mais on ignore son étendue vers l'Occident. La
capitaine Ross remarqua , k 36 août 1819, que l'inclinaison di
l'aiguiUe aimantée s'y ékvait à 88 degrés 46' (F. EsouiiUAVX>.
V.bbN.
BOOTIE [b^tein.) , s. f. ^enre de pknks de k famtlk des lé^
guflMueuses , nommé aussi horhoma^
BOOTJMIAACK {hisi. Mui.). Cest un p^sson des MoluqMl
qui n'est guère plus grand que k merU»! de la petite espèce»
et que les Hoyandais ont appelé wchd^isch. Il a k eoroi
cylindrii^ , médiocrement long ; k tète, ks yeux et k bonone
petits» ainsi que les dents, et quatre filets aux lèvres, daUft
deux presque aussi longs que la moitié du oerps et recunr-
bés en crcKiiet. Ses naj^eoires sont au nombre de sept, savaîr,
deux pectorales, niédiocres, trkngulaires; deux ventrales»
triangulaires, médiocres, placées loin derrière elks vers le milieu
du ventre ; une dorsale , longue^ comme fendue en deux^ a èoi
rayons antérieurs plus longs, épineux; une derrière l'anus, fort
lonffUe, et une à la queue qui est un peu échancrée. Son com
est Dieu , marqué de chaque c6té de deux lignes longitudinans
jaunes qui vont de la tête à la queue. Ses nageoires sont vertes»
excepté la portion antérieure épineuse de la dorsak qui est
faune. Sa tête porte un cercle rouge au-devant des yeux, dont
la prunelle est nlanche et l'iris brune. Sa tète est aussi brune.
Ses grands filets sont bkus , et les deux petits sont incarnat
dessus et bordés de bleu en dessous. Il existe une seconde es-
pèce de ce poisson {harpago) , qui diffère principalement de k
première en ce que, 1^ son corps est plus renflé, moins allonoé
en proportion; 2^ il n'a qu'une ligne Dlanche de chaque côté, le
long du dos ; 3"* il a seulement quatre rayons épineux, et moins
longs à la nageoire dorsak. On a regardé ce poisson comme
une espèce de bagre ; mais le bagre a deux nageoires dorsale^
et celui-ci n'en a qu^une comme le klarias du Nil et comme le
^7ttrui; mais il diffère encore de ces poissons qui ont sixl
huit barbillons et la queue ronde, et fait un genre partkulier
de la famille des silures,
booz, nom d'un Béthléhémile aisé, proche parent de Buth,
qui l'épousa ; il fut l'un des aïeux de David, bien qu'il ne soit
pas mentionne expressément dans la généalogie de Jesus-('.hrisl»
telle que la donne saint Mathieu.
BOPAL (jféoar.), principauté de l'Hindostan (ancienne pro-
vince de Malouh), située entre les Etats de Sindliyah et les pro-
vinces anglaises de Gandouana et de Rhandeyeh , dont elle est
séparée par la Nerboddah. Elle a été peuplée par une colonk
d'Afghans envoyée par Aurengxeb, et son cher est encore dé
cette nation. t1 est allié des Anglais, et leur fournit envifun
mille hommes de troupes. Sa résidence est BoPAt , ville sur k
Betva, à 21 lieues au sud de Séroudzi, et par 25^ 17' de latitude
nord, et 75° 10' de longitude est.
BOPHIN igéogr,)f iïe de Tocéan Atkntitpie, spbarlenant an
comté de Mayo (royaume d'irknde). Elle contient dou2e cettts
ares de terre et avait Jadis utw abbaye» à laquelle on donnait
pour fondateur le saint martjnr Gohnan.
BOFYRE (kisî, nài,), crustacé du genre des isopodes. Les fis»
melles partent tous k ventre une prodigieuse quantité d'œuti
qu elles déposent dans les Ikux habités par les palémons; i'espèoe
la plus commune est le 6. dès chevrettes (p. crângorum). Les
pêcheurs de la Manche k regardent oumtneun très-jeune ln(jK«-
vidu d'une sole ou d'une plie. A. B. de B.
BOQUE {hiit, nat,)f s. m« sorte de poisson de mer.
BOQtRLLE (coin.). C'est k nom que les peuples d'Egypte
donnent au daller ou écu ik Holknde ( V, Dallbr).
boqvbreL {hist, nul.), nom vulgaire du gros-bec-friquet^
fringilla montana, L. (F. GrOS-bec).
BOQUBT Uechnol,), s* m, sorte d'outil de saunkr. -^ Petit
ustensik de jardinage, sorte de pelle creuse.
BOQUETEAU (eoux et foréts). C'est un petit canton de bois
planté en futaie ou en Uillis, qui n'excède pas cinquante ar-
pents. Il est moindre que le buisson, et le buisson moindre que
la forêt ^
BOQUILLON (graui.), s. m. bàcheron. Ge mot est vieux.
BOQUiLLONS {tcchnol,), Cesl le nom que l'on donnait aux
ouvriers oceupés à la coupe des bois destinés aut salines.
BOQtiN ou BOUQULN (PiERRE), théologien hétérodoi^e.
(68)
BOIBOWIA.
aYaii embrasié la fia religleu&e dans l*ordre des carmes. Séduit
par les nouvelles doctrines, il quitta la France eo 1541, se
rendit k BAle, puis à Wittember([, où il fut accueilli par Luther
etpar Mélancbthon. Plus tard, il alla occuper à Strasbourg la
chaire laissée vacante par Calvin; il vint ensuite à Bourges, où il
donna des leçons de grammaire hébraïque; la reine de Navarre
lui accorda un traitement et le Ût nommer prédicateur de la ca-
thédrale. Poursuivi par^e pariement de Paris et Tarchevéque
de Bourges, il retourna à Strasbourg en 1566, et v fut pré-
dicateur à l'église française, il professa vingt ans la théologie à
Heidcltjerg , ayant souvent à discuter avec les partisans de
Luther dont il n'approuvait pas toutes les opinions. Il fut obligé
de se retirer, pour avoir refusé de signer une profession de foi
rédigée par l'ordre de l'électeur; il obtint enûn une place à
Lausanne, où il mourut en 1583. Ses ouvrages de théologie et
de controverse ne méritent pas d'être cités. Un seul est re-
cherché, ccsl son P. BoquM Apodeixis antiehriHianùmi
fua chrisiianismum Viram rêligionem, pharùaitmum chris-
tianiimo conirarium^ papiimum pharisaismo simUlimum etse
Oi99nditur, Genève, 1583, in-S**.
BOR (myih,). Dans la mythologie Scandinave, c'est le fils de
Bocore, qui, le premier^ naquit du sein des rochers, et qui
épousa Belsta, fille du géant Bergthorer. Celle-ci le rendit père
des trois dieux les pins antiques des Scandinaves, Odin, Vile,
Vé. Les prêtres avaient la prétention de descendre de Bor en
ligne directe; ce qu'ils persuadaient d'autsnl plus aisément au
peuple, que comme presque partout en Orient ils formaient
une caste, et que les fils héritaient des fonctions de leurs pères.
BOR fPiBRRE-CHR^iEN), fils d'un apothicaire d'Utrecht,
naguil (fans celte ville en 1559 et s'établit ensuite à la Haye,
f)Uis h Harlem. Dès sa jeunesse il étudia avec beaucoup de zèle
'histoire et surtout celle de sa patrie. Il publia en 1505 les trois
premiers livres, et en 1601 les trois livres suivants de son His-
toire drs Pays-Bas» Les Etats d'Utrecht invitèrent tous les Hol-
landais à fournir à Bor les pièces originales et tous les titres histo-
riques qui pourraient lui être utiles. L'auteur obtint, pour la
continuation de cet ouvrage, une pension de six cents florins, et
on le nomma receveur de la Nord-Hollande. Encouragé d'une
manière aussi honorable, Bor mit beaucoup de soin et d'acti-
vité à son travail, et V Histoire des Pays-Bas fut imprimée tout
entière, en I6il, à Leyde et k Amsterdam, 8 vol. m-fol., fig.
Le huitième volume, qui contient l'index, ne parut qu'en iCtO.
Il en fut donné, en 1079, une nouvelle éaition enrichie de
gravures et de pièces originales, sous ce titre : Oorsprong , be-
ùin, en vervo!g der Nederlande oorlogen (Origine et histoire
des çuerres des Pays-Bas), 4 vol. in^fol. Bor a aussi écrit la
continuation ou le sixième volunie de la Chronique de Carion,
Amstenlam, 1639, in-fol. Enfin, il est auteur de deux tragédies,
Apollonius prince de Tyr, et Apollonius et sa fille Tarsia,
la lIa\o, 1617, in-A**; mais ses essais dramatiques sont mé-
diocres. Il mourut en 1655.
BOR A (géogr*), province de la région abyssinienne de Tigre,
à Test d*At)ergale, sur les limites de Begemder, selon Ludolf.
îsilt, qui nomme plusieurs fois cette province , fait mention
des hautes montagnes deSalowa et de Bora.
BORA ^Catherihb de) (F. Luther).
BORA-BOBA(K. BOLABOLA).
BORACHEBA [hist. fuil.). C'est un arbre des Indes orien-
tales, qui porte des fleurs aussi blanches que des lis, mais un
peu plus grandes et d'une odeur très-agréable. On dit qu'en ex-
primant le suc de ses feuilles et en le mêlant avec de Teau il
en résulte un breuvage qui a asseï de force pour enivrer.
BORACIN (ei^jm.), adi. m. se dit d'un adde qui est combiné
avec le borax des absinthes.
BORACIQrR (K. BORIQrE).
BOR iCiTE (c^im.), minéral appelé aussi spath Imracique, on
sédatif, magnésie Iwratée. — Celle substance, de nature pier-
reuse, d'un blanc grisâtre, verdAtreou jaunAUre, rayant le verre,
cristallise en rhonilwïdes très-proches du cube, ce qui lui a
valu te nom de quartz cubique. La boracite est insoluble dans
les ai ides; celle de Lunébourg présente dans ses cristaux le
phénomène de la double réfraction entre deux lames de tour-
maline, et ces cristaux jouissent aussi de Félectririté polaire;
ils se trouvent dissémint's dans une roche de gypse granu-
laire. Les priiieij>ales h>calités où l'on rencontre la borarite
sont le mont KalLlierg, Lunébourg, Segeberg dans le Holstein.
BOR 111 (aéogr.\ ville du district de Chandorrée, province de
MnUnh. dépendant des Etats de Sindiah. Elle n'est qu'i un
niilh un quart de Seronge, et est remarquable en ce que c'est
dans SCO sein gu'a pris naissance la secte mabométane des
Borahs. Celle-a dévie en certains points de l'islamisme» et se
trouve répandue dans toute la partie occidentale du Dekan, où
ses partisans s'occupent en majeure partie do commerce de
caravanes. Leur mufti suprême réside à Boochampoor ( F. ce root).
BORAICES (géogr. anc), peuples Scythes qui avaient, dit-on,
leur habitation près du B^nube. Sous le r^ne de Valerien, ils
envahirent la Colchide, et mirent le siège devant Pityonte. Re-
poussés avec une perte considérable par Sucessianus, ils s'en-
luirent dans leur pays; mais bientôt ils reparurent avec des
forces nouvelles, et, grâce à l'absence du général qui les avait
déjà battus, ils ravagèrent le pays, et pillèrent les villes de
Pityonte et Trapézonte.
BORANG (géogr. \ Ile du royaume de Palembang sur Sumatra.
Elle est formée par le fleuve Palembang, à huit milles de son
embouchure ; elle est très-fortifice et maintenant occupée par
les Hollandais , qui de là dominent la ville et le port de
Palembang.
BORARIT (chim.)f s. m. borate de magnésie natif, spalh
boraciquc.
BORAS (géogr* anc,)^ montagne de Macédoine au nord;
elle séparait l'Emathic de l'Almopie.
BORASSEAU OU BOURASSEAU (C^MI.), 8. m. botte OÙ i'OII
met du borax en poudre, dont on se sert dans quelques fabri-
ques pour faciliter la fusion de la soudure.
BORASTis (Grégoire-Laurent), docteur en droit d eo
théologie, naquit à Norkœping en Suède, vers 1584. Il «fûtta
jeune sa paUrie, passa du luthéranisme à l'église romaine, d
s'euffagea au senice de la Pologne , alors en guerre avec la
Suède. Les discussions politiques entre ces deux paysoocapèrent
principalement sa plume, et il publia divers ouvrages en
latin pour appuyer les prétentions des rois de Pologne. On cite
surtout , comme important et rare : Causm ob qnas Carolus
Gustavus Johannem Ccuimirum bello adorifi eoaeium u
profiteatur breviter limatœ et eliminatm , Lublin , sans date,
et Dantzig, 1656. Borastus était très-savant et possédait surtout
à fond la littérature latine. Les vers qu'il mit en tète du Fiiis
aquilonaria de Vastorius pssent pour un chef-d'œuvre de
bonne latinité. On ignore tes autres circonstances de sa TÎe ,
ainsi que l'année de sa mort. Il s'appelait lui-même chanoine de
Craco\ie, prévôt de Wischioiwitz, et secrétaire des trois rois de
Pologne. Il ne faut pas le confondre avec un Suédois , Dommé
Etienne Borastus, qui abandonna également sa reli^'on et sa
patrie, et qui, selon la traditbn populaire de la province où il
était né, joua un rôle remarquable à Rome , et devint y sinon
pape, du moins cardinal.
borates (cAtm.), sous-sels résultant de la combinaison de
l'acide borique avec les bases salifiables.
BORATE, lÉE (ehim.), adj. qui est combiné avec Facide bori-
que et une base. Potasse boratée,
BORAX, BORATE DE SOUDE, SOUS-BOR^iTE DE SOUDE,
SOrDE BORATÉE, BORAX NATUREL OU RINCKAL (cAlfft.;, SCl
très-commun auTliibet, aue l'on trouve à l'état natif au Pérou,
dans plusieurs lacs de l'Inae, à Ceyian, en basse Saxe. — Le borax
a été connu des anciens sous le nom de chrysocolle ; on le prépare
en France en saturant l'acide boriaue que Von tire d'Italie pnr la
soude et taisant cristalliser. — A l'état natif, le borax est d'un
gris verdàtre; puritlé, il se présente en masses formées de cris-
taux hexaédriques incolores, légèrement styptiques. — Dans h**
arts le borax est employé comme flux dans la soudure des mé-
taux dont il facilite les alliages, dans la peinture sur verre et sur
émail. La médecine eu fait usage contre les aph thés , les saliva-
tions excessives, les ulcérations de la langue, de la face interne
des joues. A. B. DE B.
BORAX (otlrofi.), l'un des chiens d'Actéon.
BORBE [commercé]^ huitième partie de la piastre de 55 mé-
dius, qui a cours à Alexandrie d'Egypte.
BORBETOMAGCS {géogr, aHc.), de|>uis VAifGl0?r, ville de U
Germanie première, capitale des Vangiones, sur la rive noche
du Rhin, au sud de Monguntiacum. C'est aujourd'hui Wonns
(F. ce nom).
BOBBOXIA [bùtanX s. f. genre de plante dont le nom a été
dérivé de Gaston de France, prince du sang de la maison «le
Bourbon. La fleur des plantes de ce ^nre est roonopétaf^, fkite
en forme de cloche ou en godet, et découpée. Il s'élève du notn-
bril de cette fleur un pistil qui devient dans la suite un fruit
ressemblant k un gland charnu, et divisé en dedans en «leirx
lobes. Le bas de la fleur devient le calice du fruit ; ce calice o^t
diarna et ressemble à un capuchoo.
t
nent tooi ie» docôments que doÙs avons à leur ^rd. Saint Epi-
pbane, Philaslriiu et «aint Augustin d'ailleurs disent expresse*
ment cjue ces noms n'étaient que des sobriquets ; le premier de
ces écnvains cependant attribue en majeure partie ce qu'il dit
des borboriens aux gnostiques en général ; quant à ceux-ci, il
ne Tait pas attention que le mot gno*liquti est une appellation
générale, et il en parle à tort, presque toujours, comme (l'une
secte à part. Saint Epiphane est l'auteur qui parle avec le plus
de détails de ces borboriens, et il parle d'eux comme léuKHn
ocnlaire, car il dit qu'anciennement il avait connu plusieurs
de ces hérétiques , (jrt'U avait lu leurs livres, et qu'il n'avait
échappé qu'avec peine aux pièges qui lui avaient été tendus
par la séduction el même par des femmes de cette secte. Au sujet
des doctrines des borbonens, il dit entre autres choses, qu ils
regardaient comme te siéee de l'âme la matière de la génération,
qui du reste joue un roTe important dans plusieurs systèmes
gnostîques ; qu'ils admeUaient huit ciels, ayant cbacua à sa
tête uu princ« particulier, et prétendaient que le Christ n'avait
eu qu'une apparence de corps; qu'outre les livres de l'Anden
et du Nouveau Testament ils en avaient d'autres encore : les
QueiiioHt de MarU, les RévUaliont iAdam, les lÀvrei d»
Seih, etc. Ce qu'il raconte de leurs principes immoraux et des
choses inEimes que ces tiorboriens , hommes el Temmes, e( les
prêtres eux-mêmes {appelés Wwie», dit-il), faisaient en général
et dans leurs réunions, est de telle nature que cela passe toute
CToyance,ct Dons ne pourrions reproduire ici ces honteux détails.
Daresleilprétend, et saint Auguste, qui en général s'accordeavec
lait du moins de celle-d; et plus loin il
apprend que les borboriens étaient aussi appelés coddiens
(KoSSia'tii, du syriaque Kodda, najuji;, Tpuëxioï, tutùtle à part,
parce que personne ne pouvait manger avec eux); Slraliolieet
j2Tp!iTi»twîi) en Egypte, et Phibiomtcs (♦i&uïlîa.), et ailleurs
Zaccbéens (Zcutxaiw) et Barbeliles (UapÊniiTui). Dans le Retp. ad
Epùt. Aeaciitt Pa%li, en léle du PanoriMiit, saint Epiphane
appelle encore les membres de cette secte Seeondimt [^mui-
Sixnt), et dans le dernier endroit Soeralitet (iu»p«n™i); et si
ailleurs (£/<«■«. «5, cap. 9] , il parle de membres d'une secte
gnostique appelés liviliqutt (Aiutnwi) , il avait certainement en
vue les borboniens. Ce dernier nom s'explique par la qua-
lilîcation que prenaient les prêtres de cette secte. On ne peut
décider si tontes ces dénominations désignaient une seule et
même secte. Au xvii" siècle on a renouvelé le nom de borbo-
Tieiu ou borborilei pour l'appliquer à une secte hollandaise.
BORBOBTGHE («iA/m.), 3. m., de pcpÉojiu^jn;, murmure
Bruit sourd produit dans les intestins parla présence de quel-
qncs gaz circulant diflicilemenl.
BORCASES l^ittgr. ane.), peuple d'IUIie, dans l'Apulie.
BORCARI. Le tyran Geiinar avait gouverné les Goths avec
un sceptre de fer : son nom clail en horreur; le peuple mur-
murait et cherchait depuis longtemps l'occasion de courir aux
urines; mais il lui manquait un chef. Borcari se présenta, et
rassembla tous les mécontents sous l'étendard de la révolte. On
courut au palais deGcnnar; il fut égorgé, et Borcari présenta
à la reine Drotia une main encore dégouttante du sang de suzi
cpouï. Cette princesse l'accepla pour consener sa couronne.
C'est de cette alliance, commencée sous des auspices si Tunesles,
que naquit Haldin, qui monta depuis sur le Irûnc de Dane-
mark. On place cette révolution vers la fin du "RV siècle.
BOBCETTE, en allemand Burilcheid (giogr.), ville de Prusse
(Aix-la-Chapelle), avec des fabriques de draps, de Casimir,
d'aiguilles, d'horlogerie, de bleu de Prusse, de forte-pianos, des
teintureries de laine, des titatures de colon, des papeteries el des
tanneries. La population est de 4,600 habitants. BorceLIe est à
uo tiers de lieue aa sud~est d'Ais-la-Cbapellc.
BORCB (iilCBEL-JEJLVf COHTB DB) , naturaliste, visiU
lia avec SéguieV, le iiatoralisle el l'antiquaire, et avec Roiier
{Y. ces noms]. Ses ouvrages imprimés sont: 1° LHhograpKia
tieilienne, catalogue raisonné des pierres de la Sicile propres
à embellir le cabinet d'un amateur, Naples, 1777, in-4"; »•
Lithologit iicilienve, ou connaissance de la nature des pierres
de ce même pays, Rome, 1776 ; S" Minéralagit neilig»n«, d^^-
cimastique et tnétallurgigue, suivie de la mysserhydrologie si-
cilienne, Turin, 1780, in-S", avec le portrait de l'auteur;
4° LtUret lur /«« traffnde PiimonI, Milan, 17ao, in-8"; S" £«(.
fr«f tur la SMIt H Cile de Malte, Turin, 1762, 3 vol. inSf,
avec le portrait de l'auteur couronné de lierre, ouvrage pré-
cieux el bien écrit en français; 6" Où^roit, poème de Wieland,
traduil en vers francab; le slvie en est de mauvais goût, et
la traduction infidèle', Bàle, 1793, in-S°.
BORCHOLTES (Jeau) , jurisconsulte, né à Luneboni^ en
f533, passa quelques années en France, où il étudia sous
Cujas, professa le droit à Bostock , el ensuite à Helmsladt,
oii il mourut en 1593. On lui a reproché d'avoir suivi trop
servilement les opinions de Cuias, son maître. Il a écrit des
traités tur let fleft, tur let obligntiont et tu aeliotu, (ur Ut
eonIraU et sur d'autres sujets de jurisprudence. La plupart
de ces ouvrages sont oubliés aujourd'hui, muis on fait encore
cas de ses CommeniaTii in IV llbrot t'ni itittitcmuin JuMniaiU
imp.. Helmstadt, 1590, in-4''; id., Wiilemberg, 1608, in-i»,
publiés par son lils, Stalius Borcholten ; id., 14'^ édition, Paris,
1646, in-*". Chaque chapitre des Instilutes y est réduit en
tableaux synoptiques, qui en facilitent singulièrement l'étude.
BORtJt (Gaspard-Guillache de), fils d 'Adrien-Bernard
de Borck, feld-maréchal au service du Prusse, naquit en 1U30
à Dœberitz, en Poméranie, entra de bonne heure dans la car-
rière diplomatique, et fut envoyé successive m en l comme atif-
bassadeur à Copenhague, à Brunswick, â Dresde, à Londres et
à Vienne. En 1 7 10 il fut rappelé ji Beriin el revclu des fonctions
de curateur de la nouvelle académie des sciences. Il mourut
le 8 mars 1747, laissant la réputation d'uix ministre vertueux
et d'un homme instruit. On a de lui une traduction de la tra-
fic de ^a Mort de CitOTtAe Shakespeare, Berlin. 1741, el un
Eeeai de Iroducu'on »n vert dt la Pharinle de Lucain, Halle,
1749, in-S". Son éloge , composé el prononce par le grand Fré-
déric, se trouve dans les Mémoirei dt l'académie de Berlin,
pour l'année 1747. — Son frère, général de cavalerieau service
de Prusse, et sarinlendant du prince, depuis roi sous le nom de
Frédéric-Guillaume H , passa la fin de sa vie dans ses terres de
Stat^rdt en Poméranie, où il s'occupa avec succès d'agriculture
et d'économie rurale. (Jn a de lui quelques disserlaiions sor
cette matière, et une excellente Deieriplion de t agriculture de
Stargardt, Beriin, 1778, in-S"; 3' édition, Berlin, 1785, en
allemand.
BORD ( gram. vtar. lechnol. ) , s. m. l'extrémité d'une sur-
face, on ce qui la termine, te bord <tun manteau, d'un verre,
d'un chemin, etc. — Avoir un mot (ur {e bord des lèvrei, éire
ou se croire tout près de se souvenir d'un mot, d'un nom qu'on
a oublié et qu'on cherche à se rappeler. — Avoir un aveu, uw
teerelnir Ubotddet lérret, éprouver une grande envie de faire
un aveu, de révéler un secret. — Figurément, Avoir l'Ame tur
le bord de* Uvrei, être près de mourir. — E(re au bord, sur le
bord du précipice, être près de tomber dans un grand malheur,
dans quelque grand danger; être sur le point de se perdre, d'ê-
tre ruiné. On dit en des sens analogues : Conduire , pouiscr
quelqu'un au bord du précipice ; l'arrfier au bord Ju préci--
pieti etc. Figurément, E(re tur le bord de ta foise, au bord da
tombeau, être extrêmement vieux , n'avoir que peu de temps à
vivre. Familièrement, Un rouge 6ord, un verrede vin plein jus-
qu'aux bords. — BOBD se ilit aussi de tout ce qui s'étend vers
les eitrémités de certaines choses. Le bord, le* bordid'an plat,
tout ce qui est depuis la partie concave d'un plat jusqu'à l'eïlré-
milè. te* bordt d'un chapeau, tout ce qui excède par en bas la
forme d'un chapeau. — Il se dit particulièrement du terrain,
du sol qui est le long de ta mer, d'un Qeuve, autour d'un
(70)
Jaeytftc. — F#mr,arfw«rd 6ortf 9 aUeuiére le rifa§e , JMrrifcr
aa txNPd de l'eftu, as bord de la OMr. Il se dit d*oii bateau oa
ë'Qn navire. — Ellipti^iieiDent , À hord, à bord, cri de geu
qui 8ûDt sur un navire, pour avertir qulls veulent aller à terre,
OD de gens (|ui sont sur le rivage, pour demander à s'embar-
quer. — Poétiquement , Let sombres bords , les bords du Go-
c|le, l'Enfer. — Bords, au ploriei, se dit poétiquement des ré-
aons^des contrées covironuêes d'eau. — Bobd se dit aussi
0*une espèce de ruban ou gakm, d'une bande d'élofie doot on
barde certaines parties de Tbabillenient. — Boeb, en ton», de
wmrine, désigoe souvent le c6té d'un bâtiment , d*uB vaisseau
( F. Bâbord et Tribord). — Vinr de bord, cbanger de route,
ea mettant au vent un coté du bâtiment pour l'autre. — Ft^u-
réflKnt et iamilièrement , Virer de bord, changer la direction
de sa conduite , s'attacber à un autre parti. — Rouler berd
sur bord, éprouver un roulis %-ioleot et continu. — Etre bord à
fiMi, se dit quand l'un des côtés du bâtimetit toucbe à un quai.
— ysûêieau de ketui bord , se disait autrefois de tout bâtiment
qui naviguait au kmg cours, par opposition à vaisseau de bas
Qord,qm se disait d'une galère ou de tout autre petit bâtiment
eit. raisi#au de haul bord ne se dit pkis aujourd'hui qvedes
timents de guerre à plusieurs ponts. — Bord se dit aussi du
navire , du bâtiment même. — Il se dit quelquefois pour bor^
dde (F. ce mot). — Fiffurément, Courir U bon 6ortf , signiûait
autrefois piraier. — (Jourir bord sur bord, louvoyer à (wtites
bordées, tantôt à droite, tantôt à gauche, pour se maintenir à la
même place, ou pour ne cbanger déplace que le moins possible.
<— Figurément et familièrement, Eire dm bord de quelqu'un,
être & son parti, de son avis, de son opinion. — BoRO a bord
DE « location prépositive. On le dit des liquides qui remplissent
toute la capaaté de ce qui les contient.
BORDA ou ALBOBDA (F. Mahomet [manteau de]).
BORDA (Jean-Charles), membre de Tacadémie des scien-
ces , de r Institut, capitaine de vaisseau et chef de division an
Biinistère de la marine, naquit à Dax (Landes) le 4 mai 1733.
Il commença ses études dans cette ville, au collège des Baruabi-
tes, et les acheva sous les Jésuites de la Flèche. Le goût qu'il
aK>ntra de bonne heure pour les naibématiques fut d'abord
contrarié par ses parents qui le destinaient au barreau , mais
enfin il obtint d'eux la permissioQ de s'y lifrer; il entra dans le
fléine militaire, vint à Paris et fit de rapides progrès dans l'étude
oes sciences. En 1756 , il fit lire à l'académie des sciences un
Mémoire sur les mouvemenis des projectiles. Cette oompaffnîe
associa dès ce moment ce jeune officier à ses travaux, et 1 admit
dans 9fm sein en 1764. Borda était entré dans les chevau-légers,
afin de pouvoir rester plus longtemps à Paris ; en 1757, il nt la
campacne de Blaoovre en quahté d'aide de camp de M. Maille-
bois; il se distingua surtout à' la bataille d'Uastembeck. Son
goût |)Our les sciences le ramena à Paris ; il rentra dans le génie
militaire et fut employé dans différents ports. Il s'appliqua à
l'art nautique et publia plusieurs Mémoires sur la résistanee
des fluides; il en publia aussi un sur la Théorie des jn-ojeeliles en
ayant égard à la résistance de l'air ; et dans un autre mémoire
il démontra l'exactitude du Cakul des varioHons de Lagranae.
Ces difiërents travaux fixèrent l'attention de M. de Prashn,
alors ministre de la marine. Borda fut nommé en 1771 mem-
bre d'une commission pour examiner les montres marines; il fit
à cet effet sa première campagne maritime sur la frégate la
Flore. Il a donné la Relation de ce voyage;, 2 vol. in-4% 1778.
Il visita en 1774 et en 1775 les Açores, les'llcs du cap Vert et la
côte d'Afrique: alors il fut nommé lieutenant de vaisseau. En
1775, il fut chargé de déterminer exactement la position des
He$ Canaries , point essentiel , à partir duquel tous les peuples
d'Europe comptent les longitudes [géographiques. Dans tous
ses voyages Borda se servit des inslrufnenis à réflexion , pour
déterminer par des relèvements astronomiques la position des
difiërents points d'une côte. C'est à ce prooédé qu'on a dik les
meilleures cartes. La relation du voyage de Borda aux Cana-
ries n*a point été laite, mais il fit paraître lui-même une Carie
de ces îles et des côtes d'Afriffue. Dans la campaj^e du comte
d'Esling (l777-78\ W fut major général de l'armée navale, em-
ploi dans lequel il déploya de grandes connaissances et beau-
coup de sag^se. Il commanda le vaisseau le Guerrier en 1781.
Unan après, il ébiit sur leSolitaire, servant d'escorte à un corps
de troupes qu'on conduisait à la Martinique. Après les avoir
laisséesa leur destination, il se mit en croisière. Attaqué par une
escadre anglaise, il se défendit avec opiniâtreté ; mais obhgê de
se rendre , il fut traité avec la plus grande distinction et dut â
sa réputation la faveur de retenir en France sur parole. £a
1789, il fut char^ par MM. BAéchin et DeUmbre de détermi-
ner l'arc du méridien entre Dunkerquc et les lies Baléares. Il fit
tooftes les opératioos gui, dans cette catiaptte ■.,
tenaient à la physiquein inventa les rêgko depéaUm po«r ii
mesura des bases , et les thermomètres méêmRéqiées q«i servant
à indiqtier leurs dilatations les moins sensibles , «fin A'vmrn
dans son tfavail k la précision la plus parfaHe. Ce fM en ilTT
que Borda it exécuter son cereie à réflaaion , d*un usage â
nréquent et d'une si grande ntsbté que nous crayons devoir ia»
dâe^ier le priadpe sur lequd il repose. Ce principe consiste dans
la répétition des observations doot les résukats, placés les ans à
la suite des autres sur le contoor d'un limbe circuiaire, détmi*
sent dans leur résultat moyen les erreurs des divisioBS inévita*
blés dans un petit instrument. C'est sur leméoMî principe qoa
Borda fit constmire, pour les observations terrestres, <^s oerclei
répéttleurs si répandus maintenant en Europe. U imagina un
appareil trè»-ii^^ieux pour mesurer la longueur du pendait
avec une précision inconnue avant lui. Dans toutes les inven-
tions de Borda on recoimait le physicien géomètre qui sait
allier habilement le calcul à l'expérience, et aittândre par ks
procédés les plus simples la dernière précision. L'époque eè M
publia ses observations et ses découvertes dek être regardée
cooMne celle où les marins français ont abandonné les roatinei
de l'ignorance pour ne se guider que par les sciences exactei.
Borda mourut à Paris le âO février 1 79s^. Dans les dernières an-
nées de sa vie il avait feit un travail considéraUe sur les réhu-
lions. Par une théorie savaate, appuyée sur des cxyérieaces d^
licates et nombreuses, il avait comoosé une foraiale deréfiio-
tion qu'il croyait exacte et complète. Ce travail était k mlfit
d'un mémoire considérable dont â avait fait deux copies qai
ne publia point, et qui ne se sont (mnt retrouvées après A
mort. Les ouvrages de Borda qui ont été imprimés séparemsut
sont : ioVogaje fait par ordre du roi en 1771-72, en divers»
parties de f Europe et de r Amérique, pour^vérifler tuêim es
pHisiemrs mModes et fnstruw^enis eervant à détermitser ta !»>
titude et la longitmde tant du vaisseau que des eôtes, îles se
écueils qu'on reconnait, suivi de reekerehes pour reetifler tes
cartes hydrofrapkiques, par MM. Verdm delà Oeane, fiordaet
Pingre, Paris, 1778, a vol. in-4<>; nous en avons déjà parlé.
So Description H usage du cerck de réflexion, Paris, 1787,
in-4*> ; 3^ Tables trigonométriquu décimales^ etc. ou takês éêS
logarithmes, des sinus, sécantes H tangenUs, smivasd <a divé^
sion dm quart de cercle en cent degrés, revuos, augmentées et
publiées par M. Ddambre, Paris, 1804, in-T .
BOEDA (SiRO), médecin illustre, né à Pavie en 1761, de pa-
rent honnêtes qui lui firent donner une exœllente édacatkm.
Tissot et J.-P. Franck avaient donné un nouvel éclat à la célè-
bre école de médecine de cette ville. Borda suivit les leçons de
cette faculté, et bientôt ses progrès et son assiduité loi valaient
la place de répétiteur de matière médicale. A peina docteur, on
lui donna la chaire de cette partie de la science et un service aa
grand hôpital de Pavie. Quoique ce service n'eût jaauus été con-
sidéré comme clinique, Borda sut y attirer an concours immensa
d'élèves et de docteurs étrangers; jamais professeur n'exdCa
plus de sympathie et d'enthousiasme. Convaincu des dangers
de la doctrine de Brovrn ( F. ce nom), Borda crut en trouver une
rationnelle dans celle professée par Rasori, et dès celte époqne i
entreprit sur l'action des médicaments des expériences coi»-
ciencieuses et remarquables. U se convainquit qu'une foule de
substances qui produisent en apparence le même effet n*oiit
point la même action ; il reconnut par exemple que l'actioa sé-
oalive de l'opium n'est point la même que celle du laurier-ce-
rise et de l'acide prussique. Dès ce moment il ne vit plus que
des affections, des diathèses asthéniques et hypenténiques^ et la
matière médicale ne lui offrit plus que des stimulants et des
eonlre-stimulants. Le Piémont, la Lombardie, Gènes, toute
l'Italie et les autres parties de l'Europe envoyaient à Borda leurs
plus illustres malades: lorsqu'il était forcé de voyager pour se
rendre à l'appel des malades de ces contrées, ce n ôlail pas pour
lui un temps perdu ; il le mettait à profil pour étudier la litté-
rature médicale des étrangers. Plus d'une fois il étonna des
docteurs anglais par ses connaissances étendues sur les produc-
tions des médecins de leur pays. La profondeur de son aiaçnos
tic, son exacte ohsenation des faits, le rendirent hippocratique,
et ne permirent point même à de fausses théories de devenir
dangereuses entre ses mains. Quand la Lorobardie passa au poo-
voir de l'Autriche , Borda ne put dissimuler ses affections (Kmr
le gouvernement français; ce fut pour ha la cause de bien des
chagrins et de bien des persécutions. Les élèves qui soivaiml
ses leçons furent mal notés , l'administration de rhôpitalref»-
sait à lui sevi des remèdes coûteux , et eoHwae ses élèves les
apportaient des pharmacies du dehors , on lai retira la chaire
de Biati^ médicale. L'attachesMnt et rafflacooe de ks aodi-
(71)
ke«T9 n'en âevianaif «• plus marqués. A la ia,. (aiëgiie dfii^
lutte inégale, il se retira à Milan où rappelaient les vœux oe
wlte viilQ populease, et t'y livra exdusivtiBeot à la praiique.
U avaii de noaabreui aiamiseriu ouil se disposaii a publier
]aaBd la doeiriue de Broossais vint changer ses idées; il fil hrùr
1er «Mi&aes yeux Ions aes papiers^ ▲ une époipie de sanglantes
réactions^ uaa vcMve d*iMi certain âgelai sauva la rie ; par reco»-
naissaace, ii Tépousa, auia u'eu cul poinl d'enfants; â aima
comme siens ceux qwe son épouse avait eus àe son premier
Biari H en fui aioiêile méiue. Ses longs travaux et ses nam^
breiises traverses avaienl altéré sa saaté; la perte de sa femme
lai perta le deraiet coup. Il RMNiniit ea septembre t8Sl4. 11 s'é-
tait ]«^ aUeàal d'uue afEectiou calculeose des reins ; Tautopsie
prouva qu'il ne s'était peina trompé.
BUUIA«B, BI»aDAftES» FRAHC-SUSD» rBAIiC-MMtBAOi
'mêrùu). Gsft BMlssonl synooraes. On nommeaiusi le revête-
inent et plaadbes qui œuvre le corp» du vaisseau par dehers,
ieauM le gabmd jusqu'au plaé-boré, Quelques-onê fappdlesl
ke /raa«^9r^a9a , pour le distinguer du bordage iaténeur qui
l'appeUe Mnrage, itrr^â eu vaigru. Les eharpeatiers appellent
Missi hnéÊ^u lés pUuches qu'ils emploienl. Ou dit 6orday#
ie tant de pouces , par exemple de quatre pouces, e'esl-àKtire
Bu'il a quatre pouees dTépeisseur. Quelque»Huis préteadeut que
répaissenv du franc^kerda^ se doit régler par repassent .de
l'élrave, et qu'on doit lui donner le quart de cette épaisseur , et
luéBie uu peu pias. La largeur des plaaches du frane^berdace
Mlle plus souvent dedix-èaii , vingt ou vingl-deax pouces. Le
tedage de l'arcasse peut être d'un tiers- plus- niinoe que celui
ks c<Hés. Loi»|u'il s agit de» plus grands vaisseaux, pour les-
luels il £iut des hordages pkia épais , et par cornèrent plu»
lifficilesà plier, eu tàobe et se passer de fléu ep. tout ou en partie,
c'est-à-dire de u'aaoar pas besam de les cbanifl^ et de les plier
Mauoottpi; et pour eet effet ou prend ^des poutres quTon cnoisii
brt Hoies> et ou les scie eu eonrbe entière sur des modèlefl eu eu
leminsearbe, etea œ oas en lesécbauffie un peu pour les flaire
ourber. 11 ùai que les bordages et les datres qu'on destine
louf uu vaisseau soient près dé quatre à six pouces plu» tongs
me leur juste mesure, en y couiprenaot leur rondeur , ou bien
Is se iTouvent trop cour(&. — BokautUE de voi»b. Les-eonstruc-
leurs ne cauvienaeut pas également de ce qu'on' doiC entendre
par é«irda(jptf de fond ; les uns comprennent sous ce mo0 tous
les bordages , depuis la quille jusqu'au premier bordage des
leurs, et par euriséqueat ks ^u^r^ et les riberds ; souvent on
l'entend que les bordages depuis les ribords jusqu^au' premiev
lordage dos fleurs^ d'autres eoniondent aussi les gabords et les
ibords» eu prenant Fuu et l'âutrc mot |)0uv les deux premières
ibuchesiqui juiguenl la quille par les deux eèté» ; au lieu qu'il
^ a des cbappenlievs qui les distinguent , nommant oes deux
iremières planebes- seulement gaboras , et les^deux autres pre^
Bières plancbes qui suivent , c'est-à*4Kre une de chaque €6té
près les galkiads , ils le» nomment ribords. — loaDA6B bb»
LEURS. Ce sont les planches qu'on emploie à border les Qeurs
iu vaisseau, et qui' en font la rondeur dans les côtés, depui» le
md de cale jusque ver» la plus basse préeeinte. Celle rondeur
ontribue beaucoupâ faii% flotter le vaisseau; elle sert a le foire
élever pina aéaéuMut lorsqu'il' vient a toucher , et elle fait qu'il
e s'enoommage pas si fealanent qu'il le (brait si- le bas deses
Mes était plus- carné. Ou emploie dans- les fleurs d'un msseau
"ois ou quatre pièces de bordage-, ou même plus, selun la gran-
eur du navire, et selon la rondeur qu'un leur veut donner. —
lOADAGB I>'DfTRBLB»>aRÉGBrNTES OU COVPbE». Ce SOUt leS
eux pièces da bordage qu'on met entre chaque préoeinte; elles
appelientaussi farme^uraj ou fmnnures. On donheaux bordages
'entro les préoeiuteS' une largeur convenable à la grandeur du
lisseau: oeuA qui sont entre les deux plus basses préeeintes
divent être proportionnées, en sorte que les dalot» y puissent
re conmodenieni percé», et qu'ils- se- rencontrent juste au-
3SS0U» de la préceinto. Les. eutre-saborda sont proportionnés à'
laij^euD qu'oa donne aux sabords^ Les bordage» d'entre les
néceiotes. qui^ sont auKlessus des sabords doivent aussr avoir
ur juste* proportien peur y percer les dalots du haut pont, il
ut remarqiier qu'à lapr^oeàil^quî est auniessua de» sabord»
I oommeDce à diminuer l'épaisatur de» bordage», et qu^'on
ntinue josqit'au-liaut. On donne le plus souvent aux fermure»
L couples tf entce les préceinles la moitié de TépaisBeur des
^éceinte8;^oepawianton change cette disposition, selon qn^to
juge à paapaa^ par rapport aux preportiânada bâtiment en^
ïr ; mai&a ré§arcb dateur largeur ou hauteur, il* n'y a peint) de
gle àdoooaa , que. de prendre bien^gardeque taules le»fep>
ures aoientsi bien praportâounéesquele» SMerd»et les dalats
lisseoÉ fi^yj pUcea eammedéuient et d'une» manièn qui sait
agréable, et pour eet cfiet en doit le» tenir un peu plu» étroUa
vers l'avant et vers l'arrière qu'au milieu. Au reste, comme on
ne les présente point et qu'il faut les dresser toutes prêtes par
larè^le seulement, il tant être fort exact, et prendre soin qu^
n'y art point de défaulsw
BORVAGE {l€ehnôl,)j s. m. En term. de cordonnier, c'est la
manière, l'action de border un soulier, ctc.;^ de plus, fc prix
même de ce travail. — Boruagb se dit aussi, en term, de chape^
tier, de tailleur, de eoulurière . de tapissier , pour l'action de
border an chapeau, en habit, un jufion, un (apis, etc. Enfin,
ce mot s'emploie âm» foutes les professions oa l'on a quelque
étoffe eu autres pièces à border ( V, Bokdemkvt).
BORDAILLE (term. de rivière), s. f. partie d'un bateau foncet
qui est tout près du rebord. — Il se dit au5si des planches pro-
pres à faire des bords de bateaux.
BOROAiLLER OU BORUAYER (marine)^ V. n. louvoyer à
petits bords, battre la mer bord sur bord, sans gagner au
veut. Ces deux mots vieiUisscut, surloul le dernier.
B4HtDAT (eomm.)f s. m. petite étofle en tinu étroit que l'en*
fabrique en quek|aes endrcuts de l'Egypte.
B«)U>AZAR (AivTOiifE), Tun des plus savants imprimeurs de
l'Espagne, naquk à Valence en 1671. Sa première éducation fut
fort négligée, il commença l'élude du htm à Fâ^ où l'on finit
ordinaircraeut ses études. Quoique sans maître,, il fit de rapides
progfèsw Peu de temps après, il proposa un système complet et
anMbrme d'orthographe qui eut 1 approbation des écrivains
espa^pools les plus distingués. Son livre eut dieux éditions. II
publia alors un iraiDé d'orthographe latine qui obtint le même
accueil du puMic. La mort de son père Kayant placé à la tête
d'une imprimerie, la plus importante de Valence, il songea â
donner à eet art une cunsideratîon dont il n'avait pas encore
joui en Espagne. H adressa un mémoire au roi pour démontrer
que le» livre» d'église ^'on achetait de l'étranger pouvaient
facilement être imprimes en Espagne, puisque les fabriques de
ce-royaume- fiéumissaient da papier d'une qualité supérieure,
et que l'on y trouvait des ouvners très^abiles pour la fonte des
caractères. Les moine» de l'Escurial, qui avaient le pnvilégf!
eaclusif duconnnerce de ce» livres, em|^hèrent le mémoire de
Bordazar d'avoir un résultat. Celui-ci ne fut pas plus heureux
dans son projet d'établir à Valence une académie pour rensei-
gnement des mathématiques , science (pi'il avait cultivée avec
sucG^ et sur laqueHe il a publié plusieurs écrits. Une lettre,
dans laquelle il rendait compte de son plan et des moyens de le
mettre a exécution', produisit parmi les grands et li^s lettrés une
sorte d'enthousiasme ; Tacadémie ne fut pourtant pas fondée, et
Sordaxar se vit réduit à enseij^er lot-même gratuitement à la
jeunessede Valence l'arithmétique, la géométrie et rarchiteclure.
Cel estimable citoyen, sans cesse occupé de l'utilité publique,
forma le dessein de le vçr le plan topographique du royaume de \o~
leBee;aui&toujoar» malheureux dans ses entreprises, il mourut,
avant d'avoir achevé son travail, en novembre iTii, épuise des
fatigues qu'il avait essuyées à là Chartreuse du Val dé CnrisL On
a de lui : *** Ortogrdphia espagnola, Valence, 1728, in-8;,
^ édii\on^\bî6.,iTW,u\'9P;^ Practicadeortografiaespagnola^
ibid., in-S**; abrégé<ie Touvragc précédent, souvent réunprimc.
y* Orlogfra^ tonna, ibid., 1730; in-8»: i" Plantiflcacion de la
imprentudé el Kezo sagrado, 1753, in-fol. C'est le mémoire pour
l'impression des livres d'église dont nous avons parlé ; 5" Idea
d^ ima- acadtnvks malhemutica. Valence, 1740,in-4« ;. 6" PYojet
d'établir un eyeteme uniforme pour les mesures et les poids
(en espagnol), 1741 ; T> Pensées sur la comète de 47 U ; 8° Ue-
dncoion de monedas antiguas y corientes de toda Europa, etc.,
ibid., 1736, in-8* ; 9^ Calendrario perpetuo, in-4''. On a de lût
des poésies latines et espagnoles peu estimées. Il a laissé aussi<
des manuscrits importants, entre autres une Grammaire et un
Pieiionnam espagnols, un Dictionnaire des sciences, des Ré-
créations matftémaiignet, des Tables chronologiques et astre- -
namiques,
BORDE , BOHBEAU , BOBDfiL , BOBDELLE, BOBOfiTTH»
BOUBDE, BOCBDK^U {^ramm, ane.), loge, petite maisoU',
cabane bâtie à l'exlrémile de la ville, dans le faubourg ; de làice
nom a signifié petite ferme, masurepelite, grande, r&luil dans^
lequel on enfermait un lépreux. Plus tard on a appliq^iéo^
diminutife aux lieux de débauche.
LBS AVUtOKS (marine), o'eat-è-dire wieis le§'avit^09^
en éiatf pour se préparée k ramer au nager.
(
ne méfil&un.somwniC d
quL régna dltna pBBBqpaa
naquit
— , — _ — y — ^ —
assez grande réputation , et devint même premier médecin du
roi Henri VIII , ce qui ne Tempécha pas d*ètre arrêté pour
dettes et de mourir en prison, en 1549. Parmi ses écrits étran-
sers à son art on cite : 1^ l>« ConUs joyeux des fous de God-
lam ; 2<' Histoire du meunier d'Àbin^ton et des écoliers de
Cambridae. Tous ses ouvrages sont cents en anglais, sans élé-
Sance. Tel est celui qui est mtitulé Inlroduelion aux sciences,
ans lequel il promet d'enseigner toutes les langues, les mœurs
et les coutumes de tous les pays , jusqu'à la valeur des mon-
naies qui y ont cours ; il est écrit moitié en vers , moitié en
prose, divisé en trente-neuf chapitres, aundevant de chacun
desquels est représenté un homme avec Thabillement de son
pays. L'auteur s'y est peint lui-même , au-devant du septième,
en robe de chambre , étendu sur un canapé et couronné de lau-
riers. L'idée de la gravure satirique où , pour exprimer la va-
riabilitédes modes anglaises, il a peint un homme nu, tenant
à la main un drap et des ciseaux , est empruntée des Vénitiens,
qui ont ainsi représenté les Français. Tel est encore un manus-
crit qu'il a laissé, et qui est intitulé le Tour de l'Europe, in-
diquant la dislance d'une ville à une autre et les objets remar-
qiiables qui se rencontrent sur la route. Ses ouvrages de méde-
ane sont : l*' Manuel de santé , 1547, contenant par ordre al-
phabétique un précis de toutes les maladies et de leurs remèdes
a l'usage du vulgaire; les dénominations sont tirées du ^rec,
de l'arabe et du ^tin , ce qui fait une synonymie presque inin-
telligible. On croit que c'est le premier ouvrage écrit en anglais
sur Ta médecine ; ^ La diète considérée comme principe fon-
damental de la santé, traité fait sur le mont Pylore, La date
de ce livre est de 1562, conséquemment postérieure à la mort de
Fauteur. On lui attribue aussi un livre sur le prognostic et un
traité sur les urines.
BORDE (Jean-Baptiste), jésuite , et, depuis la suppression
de son ordre, curé de la Collancelle en Nivernais , où il est
mort en 1777, a publié le Clavecin électrique, avec une «oti-
velle théorie du magnétisme et des phénomènes de l'électricité,
1761,in-12.
BORDE (Vivien de la) (F. Laborde).
BORDE (Jean-Benjamin de la) , premier valet de chambre
de Louis XV , né à Paris en 1734. A la mort de ce prince il
obtint une place de fermier général , et sut partager son temps
entre les devoirs de sa place, les sciences et les beaux-arts, qu il
cultiva avec succès. Engagé plusieurs fois dans des entreprises
ruineuses , la fécondité de son imagination et la hardiesse de son
génie lui faisaient trouver, comme il le dit lui-même, des res-
sources dans les cas les pins embarrassants. Aussi son crédit se
soutint constamment, et il jouit toujours de la faveur de son
maître. A l'époque de la révolution, dont il ne partagea pas
les principes, il s'était retiré en Normandie, espérant y vivre
paisible ; mais il fut arrêté, conduit à Paris, cl périt sur l'écha-
faud le 32 juillet 1794. Il a laissé plusieurs ouvrages : l"» Choix
de chansons mises en musigtiCf 1773, grand in-8", 4 vol.;
^ Essai sur la musique ancienne et moderne, 1780, 4 vol.
ill-^^ qu'il composa avec l'abbé Roussicr, son ami. La partie
qui traite des antiquités présente beaucoup d'assertions hasar-
dées et de faits controuvés ; celle qui regarde la théorie musicale
des Grecs est pleine de l'érudition la plus profonde. S"" Tableaux
iopographiques et pittoresques de la Suisse, Paris, 1780, 4 vol.
in-fol., fig., ouvrage très-bicn exécuté et qui commence à de-
venir rare. Il a été réimprimé en 13 vol. in-4<». La partie his-
torique et politique est presque toute du baron de Zurlauben.
40 Voyage pittoresque, ou description de la France, in-fol.,
Paris , 1781 et années suivantes. Cet ouvrage , qui a eu plusieurs
continuateurs , a aujouni'hui 12 vol. in-fol. Il est moins estimé
§ue le précédent. S"" Histoire abrégée de la mer du Sud, 1791,
vol. in-8<>, et atlas ; l'auteur propose avec chaleur d'élargir la
communication qui existe entre les deux mers , à Nicaragua ,
qm n'est que de trois lieues, mais n'est pas navigable : ce tra-
vail abré(;erait de six mob les voyages d'Europe à la Chine.
€P Mémotreê historiques sur Raoul de Couey, avec un recueil
éê ses chantons en vkux langage, et la traduction de fan-
tienne mueique , 1781, in^, ou 2 vol. in-18, fig. 7«» Une collec-
tionde romans en 15 vol. in-12. S* La musique de quelques
''~*'^ , etc. , etc. La Borde avait dessiné de très-belles cartes
rapbiques pour l'éducation da dauphin, fils de Louis XVI.
oe la parue méridionale de l'Itahe ancienne et moderne,
^dcax feuilles , a été gravée ; elle est très-recherchée des cu-
tknip D*ayant pas été mise dans le oommerce. M"* Adélaïde
DE LA BoAOB a donné au public divers poèmes imités de Far
glais.
BOEOE (Jean-Joseph de la) , que Ton a souvent confondi
avec Jean-Benjamin , quoiqu'ils ne fussent pas parents , na»
quit à Jaca» en Espagne, vint en France , s'adonna au cooh
merce et y acquit une fortune immense. Il devint banquier de
la cour de France et périt victime de la révolution en 1704, i
l'âge de soixante-dix ans. Il se distingua par sa libéralité et pu
les encouragements qu'il donnait aux arts. Deux de sea fiii,
embarqués dans l'expédition de la Peyrouse. périrent dans le
port des Français, avec d'£scures, lieutenant de vaisseau, et dix*
huitautresde leurs compagnons. Cedésastre et le dévouement dei
frères de la Borde ont fourni à Esmenard un des plus beaux épi-
sodes de son poëme de la Navigation, — Françoia-Louis-Josepk
DE LA BoBDE DE MÉREViLLE, fils aîné de J.-J., garde du tré-
sor royal , mort à Londres en 1801, avait été députë de TasseiB»
blée constituante. Signataire du serment du iea de paume, il
Eroposa le 5 décembre 1789 l'établissement d'une banque po-
lique, et le discours qu'il prononça à ce sujet fut imprimé
Îar ordre de l'assemblée nationale. C'est à un quatrième fils de
.-J. de la Borde que l'on doit le Voyage pittoresque d'Es^
pagne et Quelques autres ouvrages.
BORDE, s. m. galon d'or, d'argent ou de soie, qui sert à bor-
der des vêlements , des meubles , etc. Son habit n'avait qu'un
simple bordé,
BORDÉ, adj. Corps bordés, corpora funbriata , en analoaue,
est le nom d'un petit rebord collatéral , menu et plat, cDoune
une espèce de bandelette , aue l'on remarque aux c6tés cilerMi
des piliers postérieurs de la voûte à trois piliers. — Bouifc,
en lerm, de blason, se dit des croix , des bandes , des gonfonoos
et autres choses qui ont des bords de différente émaux.
BORDEAUX (géogr., hist,), chef-lieu du département de U
Gironde, ancienne capitale de la Guyenne, est une des plus belles
et des plus commerçantes villes de France. Elle est à 154 licocs
sud-ouest de Paris et possède 110,000 habitants. Sa situation est
charmante et très-favorable au commerce. Bâtie aux bord^ de la
Garonne, à deux lieues au-dessus de l'endroit où la Gironde se
forme par la jonction de la Garonne et de la Dordogne, et noo
loin de l'embouchure de ce fleuve, au milieu d'un pays riche
en produits de toute espèce, et surtout en vins, eUe rivalise
avec la capitale par les agréments (fu'on y trouve et par le
commerce qui s'y fait. Son pont, qui a 17 arches et 680 mè-
tres de long , est une des plus hardies entreprises de ce çenre
qu'ait jamais osé tenter l'industrie humaine. Il est jeté s«r
une espèce de bras de nier; car la Garonne à Bordeaux, où elle
reçoit la marée, à une assez grande hauteur pour admettre
les plus gros vaisseaux de commerce , peut bien être regardée
comme un bras de mer, d'après sa largeur de près d'un quart
de lieue et la force de ses eaux, continuellement en lutte avec
celles de l'Océan. La ville s'élève magnifiquement sur la rive
^uche de la rivière, à l'endroit où elle décrit une ligne demi-
circulaire et présente la forme d'un fer à cheval. Le port, qui
suit ces errements, a deux lieues d'étendue et assez d eao pour
permettre à une frégate d'y entrer sans danger. Les navires de
toutes les nations viennent à Bordeaux, apportés par les flux de
l'Océan, et vont ensuite distribuer dans les quatre luurties du globe
les produits précieux qu'ils y chargent. Rien n égale l'actiriie
qui règne dans ce port. Les vaisseaux y stationnent par oentaioes
et prè^ntent à une certaine distance, avec leurs ro^ts s'élevanc
dans les airs, l'image d'une ville mouvante. En général U vilk
n'est pas bien bâtie, et l'intérieur renferme même un çrand
nombre de rues étroites et mal percées et des places petites cl
irrégulières. Mais les environs du port sont magnifiques et aussi
beaux que les plus beaux quartiers de Paris. La vue de Bordeaoi
prise du côté de la ririère est une des plus belles du monde. On
y admire des promenades superbes, des places publiques et
des monuments d'une beauté parfaite, tels que le quartier wà
s'élève sur l'emplacement de l'ancien château Trompette , le»
Chartrons, les environs de la place Saint-Julien, le grand cours,
les allées de Tourny, le cours du Jardin-Pubuc , la place
Daupbine, la place Kovale, celles des Grands-Hommes et de
la Comédie, la rue de l'Intendance et celle du Chapeau-Rouge.
Le ffrand théâtre est un des plus beaux du monde. L'iutêrieiir
de 1 édifice est aussi admirable par ses détails que maiestueui
par son ensemble. La salle est aussi vaste que celle de l'Opéra, à
Paris, et passe pour le chef-d'œuvre de Farchitecture moderne.
On y remarque aussi la maison Rovale, la cathédrale, rhocd
de la préfecture, l'hôtel de ville, la oourse, la douane, la porte
de Bourgogne, celle de Saint-Julien, etc. — Bordeaux est k
siège de la il' division militaire et d'un archevêché , ei possède
une académie royale des sciences, beUes-leitreiet arts.
natui
avec
(hêât
<l'hy<
lesdi
et de
sucre
ville I
sablo
des saoïes aes Laïuies , qui aux approcnes ue la uaronoe uege-
rièrent en gravier, cl c'est ce gravier qui produit les meilleurs
viiis de Bordeanx , connus sous le nom de Grave. Du reste les
tiiçiies y sont si vigoureuses , que chaque cep est un petit arbre à
l'ombre duquel plusieurs personnes peuvent trouver un abri.
L'autre rire de la Garonne, qui fait face au port, n'offre pas le
même sol. C'est une cAte peu ctevre, mais escarpée, avec un sol
ar^lo-calcaire, quelquefois pierreux, mais toujours couvert de
bois ou de vignes qui forment un charmant rideau de verdure.
Les environs de Bordeaux sont embellis par de nombreuses mai-
sons de campagne, parmi lesquelles on cite celle du juif Buba
(Talance). On y voit le château de la Brede, où naquit Montes-
quieu. La tour dcCordouan, le pins beau phare d'Europe, à l'em-
bouchure de la Gironde , est i <0 lieues de Bordeaux. Cette ville
a vu nailrciepoëte Ausone, sainIPaulin, qui fut honoré de la
pourpre romaine, l'historien du Ilaillan, les deu x j es ui tes Joseph-
François Lafiteau et Pierre-François Lafiteau, le jésuite Lecom-
tc, l'abbé d'Aiex , le grammairien Jean-Jacoues I i^bel, les mu—
siciens Garai et Rode, les deux peintres Palière et Bergert, le
graveur Andrieux , le poète Despaze , Berquin , rAmi det en-
fants, etc. — Les Bordelais sont actifs, laborieux, affables et
tiuspi ta tiers. La gaieté gasconne et la jactance, cette maladie en-
démique du pays, forment le fonds de leur caractère. Babilués
à tout exagérer età mettre peu de véracité dans leurs discours, ils
m- manquent pas de bonne foi et de loyauté dans leurs relations
commerciales. Les femmes sont brunes et belles et aiment la
musique. On accuse généralement et peut-être à tort les Bor-
delais de n'avoir pas assez l'esprit de nationalité : essentielle-
ment commer;ants et commerçants avant tout, ils oublient les
intérêts de la patrie, quand ces intérêts contrarient ceux de
leur commerce. Bordeaux est fréquenté par beaucoup d'élran-
gers; on y parlegénéralementfrariçais; cependant le patois n'y
est pas inconnu parmi les basses classes. C'est peut-^rc la ville
de France où l'on chante, (où l'on danse et où l'on rit le plus.
Les tables y sont somptueusement servies. Les Bordelaises
se piquent de mettre dans leur toilette autant de luxe et de
giiul que les Parisiennes, et aiment â élalcr sur de riches équi-
pages et dans de somptueux appartements la fortune de
iours maris. Les mœurs v sont corrompues. — L'industrie
Imrdelaise possède plus ae quarante raffineries de sucre,
f'Itisieurs verreries a bouteilles et de nombreuses fabriques
Ui- liqueurs, dont la plus renommée est l'aniselle; la ton-
mlleric en est aussi une brandie essentielle. Le commerce ma-
ritime de celte ville est immense. A deux pas de l'Océan, elle
communique avec la Méditerranée par le canal du Languedoc.
Par ces deux grandes voies elle expédie au monde entier , avec
des milliers de vaisseaux , les vins si renommés qu'elle tire tant
de son territoire que du Languedoc , du Quercy , du Pcrigord,
du Houssillun, de l'Ermitage, de Frontignan, de Eléxiers et d'Es-
pagne, etc. ; des eaux-de-vie d'Armagnac et du pays ; du chan-
vre, de la résine, du liège, des grains, des farines, des prunes,
toutes les productions du centre et du midi de la France , etc.
LesAnglais, les Hollandais, les Danois, les Suédois y importent
du charDon de terre, de l'étain, du plomb, dti cuivre, du boeuf
cl du saumon salés, desarticlesd'épicerieet dedrogueric,de la
niâture, du goudron, des bois de coostniction, du merrain, etc.
Les retours de l'Amérique et de ses Iles se font en sucre brut et
blanc, café, coton, tabac, indigo, rocou , cacao et liqueurs. Des
rrlalions commerciales si étendues et si productives donnent plus
d'importance i Bordeaux qu'à Lyon et à Marseille et en font la
seiiondevillede France. Mau sa prospérité est pi us chanceuse que
celle de ces deux autres rilles : aussitôt que deux flottes ennemies
vii-nnent troubler la paix des mers, son commerce, qui est tout
maritime, tombe tout à coup, sa population diminued'un quart,
CI son [tort devient désert , liinclis que Lyon conserve ses rela-
tions dans l'intérieur, et qtie 11 arseille envoie ses vaisseaux dans
les échelles du Leraiol ou les lait passa: dus l'Océan par le dé-
sous le rcgne oe ■ empereur uainen , tes nomams en prirent
possession et lui donnèrent ou lui conservèrent le nom de Bw-
dtgala, d'où lui est venu, en le francisant, celui de Bordeaux;
les savants en ont longtemps cherché rélvmologie, mais ils
n'ont rien trouvé, soit oaussa position-, suit dansson origine qui
Eût leur expliquer ce mol latin ; le mol français, par un heureux
asard, va bien à sa situation aux bords des eaux , qui a fait de
tous temps sa plus grande prospérité. Les Romains la rebâtirait
entièrement, y construisirent un cirque dont on voit encore des
ruines, et y élevèrent un temple superbe que nous ne connais-
sons que par les regrels que sa ruine inspira lorsque Louis XIV
le délniisit pour agrandir le Château-Trompette. Bardeaux ac-
quit tout à coupunegrandcimportance.il devint la capitale de
la deuxième Aquitaine et eut un sénat et Aes consuls romains
pour le gouverner. En même temps naquit dans son sein un
OHiëte pour le chanter. Ausone céléiira en beaux vers la beauté,
la grandeur et la prospérité de sa ville natale. Les dieux pro-
tecteurs des arts et des lettres, chassés de Rome, viorenise ré-
fugier dans ses murs. IJn collège famcu.\ s'éleva; on y accourut
de toutes parts pour y écouter Ausone; Conslantiiiople, cette
nouvelle capitale du monde, lui envoya demander des profes-
seurs. A c6té du poËle profane brillait, autant par ses vertus que
par ses talents, un disciple du Christ, le fameux saint Paulin,
qui, comme Ausone, rctusait les honneurs dont voulait le com-
bler l'empereur de Borne ; ce fut le temps héroïque de l'histoire
de Bordeaux. Cette ville tomba en 112 sous la domination des Vi-
srgolhs, et passa, un siècle plus tard, en 607, tous celle de Clovis
qui la réunità la monarchie française. Les descendants de Clo-
vis possédèrent Bordeaux et l'Aquitaine à titre de duché ou de
principauté, el ses successeurs au trône n'y conservèrent qu'un
droit de suzeraineté. En 731 les Sarrasins, qui ravageaient tout
sur leur passade, détruisirent presque entièrement Bordeaux.
Quelques années après, W'aifre, luttant contre le Tils de Charles-
Martel, de celui qui avait fait éprouver une si terrible défaite
aux Sarrasins, se déclara indépendant dans cette ville relevée
de ses ruines; mais Charlemagne la reprit pour la donner â son
fils Louis, comme résidence royale; détruitéde nouveau par une
invasion de Normands, elle fut rebàlie el recouvra toute sa prus>
périté. C'était une belle et florissante ville, lorsque Eléonore, l'u-
nique fille dcGuilIaume, dernier duc d'Aquitaine, devenait reine
de Franceenépousant Louis leJeune.Jamaismariagcnefut formé
sous de plus beaux auspices et n'eut des conséquences plus dé-
sastreuses. Eléutior^ outre sa grâce et sa beauté, apportait en dot
l'Aquitaine, le Pèrigord, le Poitou, le Limousin et le Quercy ; son
royalliancèrélevaitsur un des plus beaux trônesde l'Europe. Les
fiançailles se firent avec une pompe extraordinaire; lecorlège le
plus brillant vint chercher Liéonore à Bordeaux et la conduisit
à Paris où le mariage fut célébré avec tout léclal digne d'une si
belle reine (tl3l). Les époux vécurent d'abord en bonne intelli-
gence. Le roi partant pour faire une croisade dans la terre
sainte, la reine qui avait un caractère aventureux et le goût des
voyages voulut raccompagner; l'histoire, qui ainic à redire les
scandales des rois, a diversement raconté tes intrigues crimi-
nelles d'Eléonore en Orient. Quoiqu'il en soit, sa conduite cou-
pable, ou simplement inconséquente, excita au plus haut point
la jalousie du roi , et a leur retour , après un procès fameux , le
mariage fut dissous, au grand contentement des deux époux.
Louis le Jeune , qui se piquait de générosité et de grandeur
d'Ame, rendit à Eléonore tous ses biens, les plus belles provinces
de France , comme une dernière marque du grand amour qu'il
avait eu et qu'il ressentait peut-être encore pour son épouse in-
fidèle. Celle-ci, quelque temps après, convolant à de secondes
noces, apporta k son nouvel époux Henri d'Anjou, devenu plus
lard roi (TAnglelerre , cet immense et précieux héritage. On a
reproché à Louis le Jeune ce trop facile abandon qui fut la
source de Itius les malheurs qui accablèrent la France pendant
plus de trois cents ans , par suite des guerres qui naquirent du
10
dangereux Toisînage de ce people enTabisMnt. Les Anglais
ajanl ainsi agrandi Irurs possessions snr le continent, cherché-
nnt à s'y établir solidement. Ils formèrent , sons le nom de
Guyenne, une grande province composée du Bordelais, delà
Stintonge, de TAgenow, duQuercy, du Périford et du Li-
■HHisin, et lui donnèrent Bordenui pour capitale. Cette ville,
74)
•dmiralHement située, déjà Fentrepùt d*un grand commerce,
acquit une nouvelle importance en devenant le siège de la puis-
sance anglaise sur le continent. Ce fut dans son sein que s*orga-
irisèrent tous les plans de campagne et tous les projets d^inra-
aios qui se méditaient de Tautre cMédu détroit. De là j>artirent
en années formidables qui allaient disputer pied à pied à non
fois la possession légitime des provinces qui leur restaient. Ce-*
pcNDdant les princes anglais ne purent jamais, qael(|ue fiers
et puissants qu'ils fussent, usurper le droit de suieraineté que
les rois de France avaient eu , à toutes les époques, sur les pro-
finces conquises. Leur fierté se révolta plus d'une fois devant les
formalités de l'hommage lige qu'ils étaient obligés de remplir
en personne. Jean sans Terre fut assigné devant la cour des pairs
comme %assal de la couronne, et condamné par contumace. A
cette même époque (1214) un concile fut tenu à Bonleaux pour
t juger les différends qui s'étaient élevés entre les Bordelais et
isurs maîtres d'outre-mer. Le légat du pape quf te présidait dé-
In les sujets du serment de fidélité, si dans quarante jours on
n'avait pas fait droit aux justes prétentions de la cité. Cette ville,
aous la domination anglaise comme sous la domination fran-
çaise, conserva toujours ses privilèges et ses libertés. Asservie un
onlant, elle allait bientôt se faire rendre ses franchises par ceux
oiémes oui les lui avaient ravies en les menaçant de les aban-
donner. Des ofiieiers municipaux élus par le peuple la gouver-
naient avec un pouvoir sans bornes, et maintenaient son indé-
pendance au detiors, tout en faisant respecter ses lois au dedans.
Ces officiers s'appelaient jurats, et étaient choisis parmi les ci-
toyens les plus recommanda blés. L'origine de leur institution
parait fort ancienne, mais ils ne commencèrent à être bien con-
nus que lorsque Henri III, roi d'Angleterre, en rétablissant
l'bâtel de ville, en 1:235, leur eut rendu toute leur puissance. Leur
pouvoir était bien plus étendu que celui des échevins de Paris ;
non-seulement ils avaient la police de la ville^ mais encore la
justice criminelle; ils rendirent de grands services à leur cité, et
leur autorité ne dégénéra iamais en tyrannie. C'est à tort que
quelques historiens ont prétendu que le parlement de Bordeaux
était de création anglaise; il est au^ourd'noi prouvé qu'il ne fut
institué que sous (Charles VII, à l'instar de celui de Paris. Les
Anglais, il est vrai, y avaient une juridiction ; mais son autorité
était contrebalancée parcelle des jurats, quand ils n'agissaient
pas de concert avec elle. — En 1283 Bordeaux fut choisi pour être
le théâtre d'un événement aussi singulier qu'important. Pierre,
roi d'Aragon, et Charles d'Anjou, roi de Sicile, faisaient valoir
d'égales prétentions au trAncde Naples , devenu vacant. Ne pou-
vant pas s'accorder sur leurs droits respectifs , ils convinrent de
vider leurs contestations par un combat singulier. Bordeaux fut
désigné pour le lieu du combat. Le roi d'Angleterre, dont ils
avaient obtenu l'autorisation , voulut v assister en personne et
être un des juges du camp. Une foule de princes et de che-
valiers accoururent de tous les coins de l'Europe pour être lé-
■loins de ce tournoi d'une nouvelle esp<'ce ; jamais en effet spec-
tacle ne fut plus intéressant. Deux monarques allaient en sim-
ples preux se battre en duel, et le vainqueurgagnait un royaume.
Au jour indiqué le roi de Sicile fit son entrée dans la ville , mais
on attendit toute la journée le roi d'Aragon ; les heures s'écou-
lèrent <]ans la plus grande anxiété, et le soleil se coucha sans le
foir paraître; alors on ferma le camp, et la victoire fut adjugée à
Charles d'Anjou qui conquit ainsi un trône sans coup ferir. —
Philippe le Bel, qui sut reconquérir presque tout son royaume,
ne put pas arracher Bordeaux a la domination anglaise ; il essaya
de ravoir par ruse et conclut un arrangement avec le roi d'An-
gleterre, au moyen duquel cette ville resta en possession de la
rrance pendant dix ans. Lorsque le délai fut expiré, il refusa de
•e livrer, au mépris de la conwntion; mais il y fut contraint par
la force des armes. Le séjour qu'y fit le prince de Galles contri-
iNia à sa prospérité et lui donna un nouvel éclat ; il y fit emme-
ner son illustre prisonnier, le général Ihiguesclin, et honora
son courage d'une brillante hospitalité. Enfin le règne miracu-
leux de Charles VII arriva. Les Anglais, vaincus de toute part,
ne tenaient déjà plus que dans la seule ville de Bordeaux. Le
cnmtede Dunots vint l'assiéger, et le 12 juin t45l la ville se ren-
dit à certaines conditiims : les Bordelais en lui ouvrant leurs por-
tes le cooduisirent devant l'église Saint-André et lui firent jurer
entre les mains de l'archevêque : « que le roi les maintiendrait
et les garderait toujours en leun francfaîMay libertéf anciennes
et accoutumées , et que bien et légaleme»! ils en feraient leun
devoirs envers le roi de tout leur pouvoir. » Les Bordelais oa*
blièrent leur promesse : l'année d'après, ils livrèrent leur ville an
Anglais , mais ils ne tardèrent pas à s'en repentir. Les Anglaii
forcés d'abandonner Bordeaux en laissèrent les bafoitanis exposé
à la juste colère du roi de France. Heureusement Charles VU m
laissa fléchir par leurs supplications : il leur pardonna; mais pour
être plus sûr a l'avenir de leur fidélité, il fit construire le Châleaih
Trompetteet le château de Ha. C'est à peu près à la même époque
3a*ou doit rapporter la création du parlement de Bordeaux. Pen-
ant U domination anglaise, après que le duché de Guyenne eal
été laissé par saint Lotus à Henri II 1, roi d'Angleterre, à condi»
tion que loi et ses successeurs seraient, pour ce duché, vassam
de la couronne de France , les rois d'Angleterre et d«c8 de
Guyenne n'ayant pas pour cela même le droit de faire rendre h
justice en dernier ressort dans cette province , l'appel ées séné-
chaussées de Guyenne ressortait alors au parlement de Tou-
louse, comme il paraît par des lettres de Philippe le Bel , de l'an
l3oa , et de Charles Vil , en 1444. Mais Edouard , roi d'Angle-
terre, pendant qu'il tenait le roi Jean prisonnier, l'avait coo- I
traint par l'article IQ du traité de Bretigny , conclu le 8 mai 1360,
de renoncer à tout droit de souveraineté sur la Guyenne, dont
il fut dit que la propriété resterait à Edouard. Il parait que a
prince, étant ainsi devenu maître absolu de toute la GuyenattL
en particulier de Bordeaux, avait établi dans cette ville rae
justice souveraine qui y était encore sul)sistante en 1451. (Toi
ce que dénotent les lettres patentes de Charles VII , conûrma-
tives du traité qui fut fait entre le roi d'une part et les èuuâe
Guyenne d'autre part. Le préambule de ces lettres annonce qoe
le comte de Dunois ayant repris sur les Anglais les villes et pUcei
de Guyenne, il avait été fait plusieurs sommations aux gens dcf
trois états de Guyenne et du bordelais, et aux habitants de Bû^
deaux, de rentrer sous rok)éissance du roi, et de remettre
entre ses mains la ville de Bordeaux et toutes les autres villes
que les Anglais tenaient en ces pays; qu'il fut fait à ce sujet on
traité entre les commissaires nommés pour le roi par le comte
de Dunois et les gens des trois états clés ville et cité de Bor-
deaux et pays tx>rdelais, en leurs noms et pour les autres pan
de la Guyenne qui étaient en l'obéissance des Anglab. Par le
vingtième article de ce traité, il était dit que a le roi sera conteol
qu'en ladite cité de Bordeaux il y ait justice souveraine pour
connaître, discuter et terminer définitivement de toutes les
causes d'appel qui se feront en ce pays , sans que les appels, p»
simple querelle ou autrement, soient traduits hors ladite cite. »
Cet article est celui que la plupart des auteurs regardent comme
l'institution du parlement de Bordeaux. Le rébellion des Bo^
délais, dont nous avons parlé, fit que le parlement n'eut pas lien
alors, ou du moins fut supprimé presque aussitôt qu'il avait rte
établi. La RoclieQavin et autres prétendent que ce parlement fat
d'abord institué par Charles Vil, et qu'il lui fut assigné pour le
lieu de ses séances le château de Loinbrières, ainsi appelé î
cause de l'ombrage des arbres qui l'environnaient, et qui était b
demeure des anciens ducs d'Aquitaine; mais que les Bordelw
s'étant révoltés et la ville ayant été prise, tout ce pays dcineun
compris dans le ressort du parlement de Paris , jusqu'à ce que
Louis XI , à la prière des trois états de Guyenne , rétablit le rôr-
lement de Bordeaux , suivant les lettres du 10 juin 146â. Cho-
pin, qui est de cette opinion, rapporte à l'appui des lettres de cr
roi par lesquelles il l'institue et le qualifie de curia noitra par-
tamenti in civUate Burdigaiensi ^ en spécifiant que ce n'es:
pas seulement pour cette ville , mais aussi pour les pays et sén^
chaussées de Gascogne, d'Aquitaine, des Landes, d'Agénob,
Bajadois, Périgord, Limousin. Il dit que ce parlement commen-
cera sa première séance le lendemain de la Saint-Martin, Ion
prochain ; qu'il sera tenu par un président laïque, et par us
certain nombre de conseillers, tant clercs que laïques, deux gref
fiers et quatre huissiers. Il donne à ce parlement le même iwa-
voir et la même autorité qu'avait celui de Paris dans ces pays.
Le parlement fut donc d'abord établi à Bordeaux en 1463 ; imtt
comme le 29 avril 1 169 Louis XI fut obligé de céder la Guyenite
à Charles, duc de Berry, son frère, à Utrc d'apanage , et que
les parlements ne pouvaient pas tenir leurs séances dans les terre^
possédéesà titre d apanage, LouisXI, au mc»is de novembre sui-
vant, transféra le parlement de Bordeaux à Poitiers. Après U
mort de Charies , arrivée le 12 mai 1471 , le parlement qui éUH
k Poitiers fut de nouveau établi à Bonleaux. Depuis ce temp<.
il tint aussi quelquefois ses séances en plusieurs autres lieui
successivement. Telle est l'origine de ce fameux parlement qui
eut à sa tète des hommes illustres et des écrivains dbtingtiês. qui
rendit de grand^,sOTyi£e$ à la cité en défendant ses privilèges et
aeilflienà, et oiRiâlotmian^ P^**"^ ^^^^ anUm pour
BOSINBAUZ.
(W)
le$ sujets cooire les roîs que four les rois ooiUre les sujets. On
sait que les parlements, principalement le parlement de Paris,
avaient des pouvoirs politiques assez éteDOus, que plus d'une
fois leur autorité contrebalança celle du souverain ; celui de
Bordeaux, dans un grand nombre de circonstances, se montra
ferme et indépendant et fit plier le pouvoir arbitraire devant la
légalité et la force de ses arrêts. Le parlement et le pouvoir mu-
nicipal, composé de six jurats, gouvernèrent Bordeaux pendant
plusieurs siècles et surent y faire régner les lois et la jusike, y
faire fleurir le commerce, les sciences et les arts, et en tirent une
grande cité, admirée des étrangers et respectée par les rois eux-
mêmes. Les pouvoirs et les attributions de ces deux magistratu-
res se combinaient de manière à n'amener presque jacnais aucun
conflit entre elles; elles marchaient toutes les deux de concert
vers un but commun, Tordre, la liberté et rintêrèt public; elles
étaient pourtant composées d éléments bien diflereiits et sou-
vent contradictoires : les magistrats du parlement tenaient leur
pouvoir du roi et rendaient la justice en son nom ; lesjurats, qui
etaientélus par le peuple, étaient plus particulièrement chargés
de ses intérêts. Aussi Vêlement aristocratique se résumait dans
le parlement et Télément populaire dans le pouvoir municipal;
lesjurats étaient spécialement chargés de la police de la ville,
et le parlement veillait à l'exécution des lois. Si le parlement,
dont la juridiction s'étendait à tout , même aux actes de l'ad-
mimstration municipale , pouvait empiéter sur le pouvoir des
jorats , ceux-ci de leur cMe avaient une part dans le pouvoir ju-
diciaire, puisqu'ils concouraient à rendre la justice criminelle.
Entre ces deux pouvoirs si bien combinés l'autorité royale n'a-
vait pas un grand poids, et on peut dire que Bordeaux s est gou-
verné lui-méDM par ses juraH et son parlement jusqu'au r^e
de Loui« XIV; et lorsque ce prince voulut rattacher Bordeaux à
ce système d'unité et de centralisation , l'oravre dv génie et du
despotisme , mab c|ui a fak la force et la grandeur de la France,
il detruisH l'autorité municipale, qui lui était la plus opposée, en
lui subfltitiiant celle d'un gouverneur envoyé au nom du roi.
ais
avaient
âbandoDBée sans songer à la garantir des effeU de It colère de ce
prince. D'aiUeors la France, devenue forte, offrait aux Bordelais
plus de chances de prospérité pour leur commerce, par les nou-
veaux déboachésqui s'ouvraient à mesure que la civilisation, en
se répandant en Europe, faisait cesser cet éut de guerre conti-
nuel qui aviit taiu les peuples en présence pendant tout le
moyen âge. Le mariage d'Eléonore, sœur de Charles-Quint,
avec François 1'% gage d'un traité de paix conclu entre les deux
nations les plus puissantes de l'Europe et les deux monarques
les plus grands de leur siècle, fut le premier pas vers cette union
des peuples qui a fait la grandeur des nations modernes. Cette
princesse, passant à Bordeaux pour se rendre à Paris où l'at-
tendait son royal fiancé, y reçut de grands honneurs et le
don d'un navire d'or à trois mâts (1530). — Bordeaux, rede-
venu français, fut toujours une ville peu soumise. En 1548,
une fameuse sédition s y éleva à l'occasion d'un nouvel impôt
sur le sel. Le connétable de Montmorency y fut envoyé pour
l'apaiser ; les Bordelais opposèrent une vive résistance, qui ne
servit qu'à exciter la vengeance du vainqueur; plus de cent
cinquante personnes, le commandant du château de Ha et
plusieurs jurats furent condamnés à mort et exécutés. Sous le
règne de Louis XIII, une taxe qui parut excessive y excita
de nouvelles révoltes. Sous la minorité de Louis XIV un grave
conflit s'éleva entre les troupes du parlement de Bordeaux et
celles du duc d'Epernon, gouverneur pour le roi dans les troubles
de la Fronde ; le parlement de Bordeaux prit fait et cause pour
le parlement de Paris, et le peuple embrassa le parti des pruices
contre la cour. Louis XIV, une fois monté sur le trône, mit
fin à tons les désordres en faisant tout plier sous sa volonté de
fer. Le parlementde Bordeaux fut exilé en 1675; une partie des
nmrs de la ville fut abattue, des troupes furent mises en garni-
son chez les citoyens ; enfin on prit touti^s sorles de mesures
pour intimider cette remuante population. Le parlement, qui
avakétésooeessiveaient transféré deCondom à laRéoleJutenlin
rendu à Bordeaux en 1699. ^ En 1799, les Bordelais embras-
sèrent avec ardeur la cause de la révolution. Des hommes
illustres sortirent de son sein et vinrent, portés par le voeu po*
pvlaire, (aire briller éans nos aaiemblées une rare éloquence.
Les girondins ne partageaient pas, comme on les 6n a accusés,
cet esprit décenlialisatenr dent Bordeaux a (onjours été le siège
Princi^. Ils voulaient l'unité, la grandeur de la France; mais
loraoQ Us se virent en (ace d'un écbafaud élevé ntr leurs en-
et ses séides cette tendance des peuples méridionaux k te
séiparer du nord de la France, pour (aire tomber la çiiiUoCfine
et faire marcher la révolution dans les voies modérées qu'as
voulaient lui tracer. Après la chute de la Gironde, Bordeaux
se retira du mouvement national et s'ouvrit à toutes les pra-
tiques des mécontents. Toutefois cette opposition se tint loo*
jours cachée et dans les termes de la malveillance. Les gran-
deurs et les gloires de l'empire ne la séduisirent pas davantage.
Ville toute commerciale et cosmopolite, elle ne vit que la
ruine de son commerce. Les Bourbons furent bien accueillis
par les Bordelais. Oux-<û demandaient la paix pour débiter
leurs vins et n'étaient pas fâchés de faire connaissance avec
leurs riches chalands, les Anglais et les Russes, qui s'«n
sont toujours montrés si avides. Bordeaux sous la restauration
avait conservé ses idées fédéralistes, et en espérait le triompbe.
Mais quand il vit la restauration maintenir dans toute sa rigueur
le système de centralisation organisé par les pouvoirs précédents,
il éprouva un grand désendianlcmeut et se mit à faire de
l'opposition. En 1850, cette ville fut une des premières a ar-
borer le drapeau tricolore et vit partir sans regrels ceux qu'elle
avait reçus quinze ans auparavant avec les plus grands temoi—
gnages de fidélité et de dévouement. Quelque indifférent que
soit resté Bordeaux à nos luttes politiques de cinquante ans,
son nom s'est attaché à de grandes et augustes infortunes que
la mort et l'exil ont frappées dans nos deux révolutions soc*-
cessjves.
BORDEAUX (Vins de). Le département de la Gironde, qui pro-
duit les vins bordelais, est un des plus riches en vins ; les vigno-
bles y occupaient, en 1829, 140,000 hectares, c'est-à-dire le
cinquième de toute la surface du département. En gros on peut
évaluer le produit de la vendanjge annuelle dans les divers ar*
rondissements ainsi qu'il suit : arrondissement de Blaye,
40,000 tonneaux; Libourne, 60,000; la R^le, 35,000; Bazas,
10,000; Bordeaux, 85,000 ; Lesparre, 20,000. Total : 250,000
tonneaux. M. A. Jullien compte, année moyenne, 3,500,000
hectolitres qui reviennent k un peu plus de 250,000 tonneaux;
en déduisant de ce dernier nombre le déchet et la consomma-
tion du paySt on obtient environ 200,000 tonneaux conmie étant
la quantité livrée annuellement au commerce. On compte à
peu près 60,000 propriétaires de vignes ; un capital de plus de
quarante-cinq millions de francs est absorbé par les irais de
la culture. Ces avances sont remboursées avec grand bénéfice
par la vente du vin, surtout dos bons crus. Une barrique des
Sremiers crus d'une bonne vendange coûte A Bordeaux au delà
e 1,200 francs; les marchands en Angleterre le vendent
presque le double. L'arrondissement de Bordeaux est , des f îx
arrondissements delà Gironde, celui qui fournit non-seulemeot
le plus de vins, mais aussi quelques-unes des meilleures quali-
tés; car c'est en partie dans cet arrondissement ^u'on récolte
putation parmi les vins nonieiais. n Leite liqueur
licieuse, parvenue à son plus haut degré de qualité, dit
M. Frank, doit être pourvue d'une belle couleur, d'un bouquet
qui participe de la violette, de beaucoup de finesse et d une sa-
veur infiniment agréable ; elle doit avoir de la force sans être
capiteuse et animer l'estomac en respectant la télé et en laissant
rhaleine pure et l;i bouche fraîche. » Toute la vendante du
Médoc est évaluée de 5t à 58,000 tonneaux. On distinçtie
le haut Médoc, le derrière du haut Médoc et le bas Médoc ; c est
dans celui-ci «l'on récolte les vins de Chàteao-Latour et de Cbft-
tean-Lafitte. L'arrondissement de Bazas produit les vins blancs
excellents de Bonne et Sauterne. Aux environs de Libourne
on récolte le vin de Saînt-Emilion ; mais les 2,500 lonnealrt[
de vin de ce nom, qu'on expédie par an au dehors, ne peurent
tous venir des vignobles de Saint-Emilion, qui ne sont guère
considérables. Dans les arrondissements de Blayc et de la
Bédé il n'y a que des vins ordinaires ; ils se consomment en
grande partie dans le Bordelais même. Dans le commerce, les
vins du département se divisent en quatre classes, savoir : Tins
de Médoc, de haut Brion, de Saint-Emilion et de Grave; el
dans ces classes on regarde comme les meilleurs, parmi le»
vins ronges, ceux de Lafitte, de Latour, Chàteau^Margaux et
haut Brion, et parmi les vins blancs, ceux de Barjac« Sauterne.
Pregnac, Pontac, Saint-Bris et Laugon. On dWise encore tons
les vins bordelais en vins de Grave ou de Gravîn, c'est-à-dlrr
cultivés dans un terrain graveleux, et vins de Palus, provenant
d'un floi un peu bufliidie. La ville de Bordeaux a le dépôt de
tous ces vins, dont la plus ^randepartie est destinée à l'expor-
tât ion par mer: au quai des Cnartrons on voit des vastes
nem» politiques, ils eberehèrent à tourner oontre Robespierre 1 ma gasins dans lesquels les vins bordelais sent préparés et B>éêés
MJkiB.
liraot le goût des pays poor lesquels on les destine, eCsntant
I longueur des trajeU qu'ils ont à Caire. On mute oa soefre
(1ê)
■airaot
la ^ _ ^
plus du moins les tonneaux, on colle les vins eo grand, enfin
on le» renforce pour les nations qui préfîrent les vins forts.
Quant aux vins médiocres , on les distille ou on en lait du
irtnaigre. La répuUtion des nns bordelais est laite depuis plo-
ftieurs siècles ; cependant oHIe des crus n'a pas été toujours la
même. Ainsi le ifédoc était peu estimé autrefois, tandb que
Ion faisait ^od cas du rin de Bourg, qui n'est guère connu
aujourd'hui.
^ «ORDeArx (Christophe de), poêle français sur lequel on
ii*a pu recueillir que des renseinieroents incomplets, était de
Pans, et brillait dans le xvr siècle. On peut conjecturer qu'il
était de la même famille que Bordeaux dont Marot a loué la
Oouche freêche , c'esl-â-dirc le goût pour les plaisirs de la UWe,
oi que le fameux ligueur du même nom, conseiller an parle-
ment, lequel , exilé d'abord pour sa conduite pendant les trou-
bles, obtint de l'indulgence du roi la permission de revenir à
Paris, où il mourut en 1595. Christophe avait pris on reçu dans
sa jeun<Hse le surnom de Ledere delà Tannerie, qu'il serait
assez diffirile d'expliquer maintenant. Quoique zélé catholique
il avait des mcrars assez rdàchccs; et dans les écrits qu'on œn-
naît de lui, on trouve une licence de Ubleaux et d'expressions
qu'on ne lui pardonnerait plus en faveur de sa dévotion II
avait publié : Ia recueil des chaneons faites contre les Hugue-
nots, et Les tributs et regreU des prédicants, Paris, 1563 Ces
deux ouvrages sont d'une rareté telle qu'il n'en existe pas même
an exemplaire à la bibliothèque du roi. Plus tard, il mit au jour
deux pi«*ces de vers intituires : Le varlet à louer, à tout faire
ri la chambrière à huer, à tout faire. Ce sont de plates face'
tips que les bibliomanes recherchent à cause de leur extrême
rareté.
BORDIÊE, s. f. (marine). C'est le cours d'un vaisseau, ou la
route qu'il a faite sur une aire de vent, lorsqu'il a changé ou
V i ^ • «w^w^ri**,,, pvui acicvcr uu sapprocuer le
plus près du vent que I on peut. Paire diverses bordées, courir
plusieurs bordées, c'est-à^ire virer et revirer souvent. Courir
«1 la même bordée, c'est-à-dire courir encore du même côté que
i on a couru. C'est aussi courir à la même aire de vent qu'un
iiiilre vaisseau. Venir à la bordée d'un parage à un autre
c esl-à-dire y venir à la bouline, sans changer les voiles et sans
revirer Courir a petites bordées, c'est ne pas courir loin d'un
cùle et d autre. On dit : Bonne bordée, mauvaise bordée Faire
la grande bordée, c'est lorsque étant dans une rade on veut v
faire le quart comme si on était à la mer. Faire ta petite bor-
dée, c est lorsque dans une rade on partage les quarts en deux
f>arlies [>our faire le service ou le auart. Bordée de canon, c'est
I artillerie qui est dans les sabords de l'un ou de l'autre côté
Envoyer la bordée, donner la bordée, c'est tirer sur un autre
vaisseau tous les ^nons qui sont dans l'un ou l'autre côté du
"?7'r^- ~ ^ dit flguralivement et familièrement : une bordée
il injure, ou absolument une bordée, beaucoup d'injures rapi-
ilemenl accumulées et dites presque à la fois. Il lui à lâché une
bordée, il a essuyé une furieuse bordée,
BORDEE {hist, nat.), s. f. espèce de tortue.
MiiDELAGE, g. m. (lerm, de droit coulumier), était une
s.>rte de tenure en roture, usitée en quelques coutumes, et sin-
Kulièrcmenl dans celles du Nivernai?, à îles cliarges et coudi-
hons parUculières. Coquille dit que le terme de We^ye ou
^^Z.'^Jr'^^'' mot français qui signifiait un doritaine
aux champs, destine pour le ménage, labourage et culture. Les
r.^ ^vanl" *f "^"•'»' ^^'^"^ ' *" ^«' ^°^ d° payement d^
aJ^x '}^ seigneur pouvait rentrer dans l'héritage par
droit de conmUe. en le faisant ordonner en justice; 2» que le
lenancier ne pouvait démembrer les choses qi'il tenait en 6or-
delM, à peine de commise; 5" Qu'il devait entretenir l'héritage
en bon et suffisant eut; 4o que les collatéraux du tenancier ne
pouvaient lui succéder, s'il, nWnt communs avec le défunt de
communauté coutunUère, laute de laquelle condiUon c'était le
Mîigneurqui lui succédait; 5<'qpe si le détenteur vendait l'héri-
«^, le «eigneur avait le choix de le retenir en remboursant
I acquéreur, ou de prendre la moitié du prix porté par le
J!?!i'TV.^*;.*l*^^^T*-^' 'jy- ^'^ est de Bordeaux, quia
«ppirt k la ville de Bordeaux. Commerce bordelais Prométl
^^f^delaùe. Il est aussi substantif : Un Bordelais: Les B^.
éelaises sont vives et spirituelles.
MHDELAiiiou ■ouMELAisfôotoii.), nomsvulgaires d'une
variété de ngnes à fruits toujours accfbes, et qo'oo apcefle
veijns(F.Vi€ins). ' ^ ^^^
BORDEuiBE (àûl. noi.) . S. f. (bcllems), poisson qui a h
tête petite, des os rudes en place de dents et le palais cfaama
sans qu'il ait de langue ; mais il se trouve au milieu du palab un
os, et plus bas deux autres os découpés eo §tx d'un oôté:c*^
par la rencontre de ces os que la bordeKère broie les herbes doflt
elle se nourrit. Elle a deux nageoires près des ouïes^deux autres
au milieu du ventre, une autre qui s'étend depuis l'anus jusqu'à
la queue et une autre sur le dos. Les dernières nageoires et b
3ueue sont rougeâtres comme dans les perches de rivière : celle
u d(» est noire. D y a un trait courbe qui s'étend depuis les
ouies jusqu'à la queue. Les ouies sont au nombre de quatre de
chaque côté. On a donné à ce poisson le nom de bordeUére, k
Lyon et en Savoie, parce qu'il suit toujours les bords des lacs o«
on le prend. Il est assez sembbble à la brème, quoiqu'il soit
g us petit et qu'il n'ait pas des écailles en proportion si grandes.
a peut le comparer à la carpe pour sa façon de vivre.
B0RDEL05 (Lacmett; , docteoT en théologie et autear dra-
matiauc, né â Bourges en 1653 , mort à Paris en 1750 , chei le
président de Lubert, dont il avait été précepteur. Bordelon dit
un jour en société : a que ses ouvrages étaient ses pédiés mor-
tels, — dont le public fiait la pénitence, » lui répUqua-t-oo sir-
le-champ. Dans ce sens, Bordelon en a commis un si grau/
nombre, que nous n'entreprendrons pas d'en donner ici la&te.
Il disait fort naïvement de lui-même : a Je sais que je ssa
mauvais auteur, mais du moins je suis honnête homme, v dï
l'était en effet.
BORDESEXT, S. m. {term. de peinture en émail). Poor en-
ployer les émaux clairs , on les broie seulement avec de Feau,
car ils ne peuvent pas souffrir l'huile comme les émaux épais ;
on lescoucbeà plat, bordésdu métal sur lequel on les met. On dit
quelquefois des ouvrages qui sont tout en champ d'émail et sans
bordement, ce qui est assez difficile à cause que les émaux dairs
en se parfondant se mêlent ensemble, et que les couleurs se
confondent, principalement lorsque les pièces sont petites
(F. Parfokdre).
BOBDE.\AVE (ToDSSAiîrr), né à Paris en 1728, professeur
de physiologie au collège de Saint-Côme, mort en 1794. Ce fol
ua excellent chirurgien et un auteur utile. On connaît ses
Remarques sur t insensibilité de quelques parties (1 756) , où il
chercha à confirmer la doctrine de Haller sur la sensibilité , et
sur sa restriction aux organes musculaires. Son Essai sur la
physiologie (1764, in-i2) jouit longtemps aussi d'une estime
singulière.
BORDE.\EAU {techn,) , coulisse d'une écluse de salines. On
écrit aussi bordenau.
BORDE5rEAUX OU BOURDONS. En term. de pèche , oo ap-
pelle ainsi deux bâtons plombés par le bas, que Ton met à cha-
crue bout d'une seine , iM)ur la tenir tendue dans sa hauteur ou
dans sa largeur, pendant qu'on la baie au rivage.
BORD-E.\.S€iE, s. m. {hist. nat.), espèce de tortue dont les
bords de la carapace sont ciselés en dents de scie .
BORDER (jgram.), v. a. garnir le bord d'une étoffe, d'un vêle-
ment, d'un meuble, etc. , en y cousant un ruban , un galon, on
morceau d'étoffe, de toile, etc. Border un manteau, le border
d'hermine. — Border un filet, attacher une corde autour d'un
filet pour le rendre plus fort. — Border un lit, engager le bout
des draps et de la couverture entre le bois de lit et la paillasse
ou le matelas. — En term. de marine, border un bâtiment,
revitersa membrure de bordages. Border les avirons, les mettre
sur le bord d'un bâtiment à rames prêt à nager. Border une
voile, l'arrêter, la tendre par en bas. On dit de même : Border
les écoutes, — En term. de jardinage , Border une planche .
relever, avec le dos de la bêche, la terre des bords , de manière
que la planche soit plus élevée que le sentier. Border une allée,
une plate'bande,etc., planter une bordure sur les bords. —
Border se dit aussi de ce qui s'étend , de ce qui règne le lon^ de
certaines choses, et qui y sert comme de bord. Léguai, la
chaussée qui borde la rivière. La foule bordait le chemin par
où t7 devait passer, — Border la haie , se dit en parlant de
troupes rangées en longues lignes sur un des côtés ou de cha-
que côté d'une rue, d'un chemin où doit passer un personnage*
important , un cortège, etc. Nous bordâmes la haie sur eieux
rangs, — Border, en term. de marine, signifie aussi côtoyer, naivi^
guer le long des côtes. La flotte ne fit que border les côtes. Le
sens en a vieilli. — Border un vaisseau ennemi, le suivre de
côté afin de l'olMerver. — Border, en term. de chaudronnerie ,
achever le bord d'un chaudron ou d'un autre ouvrage. — J^ar^
graïcur,
(l'une pi
quesbri
BOHE
OU bien
somnifs
clablir n
financière envoie au ministère des flnant»^ le bordTeau de sa
situation ; tous les mois les banquiers adressent un bordereau de
compte courant à chacun des négociants avec lesquels ils ont
des relations d'affaires. — Les commis on les garçons de caisse ,
qui vont en recette ou en paiement, sont porteurs d'un livret
appelé bordereau, sur lequel ils inscrivent la quolilé et la nature
des sommes qu'ils reçoivent ou qu'ils versent.
BORDEREAU (Re^ëe), dite Langecfn, née 3 Soulaine, près
d'Angers, en 1770, d'une Tamille boui^eoise qui l'éleva oans
une ^nde piété, mab sans instruction. En 1793, son village
lut mis i feu et à sang, et plusieurs de ses parents el amis furent
victimes de ces tulles déplorables. Vigoureuse, montant bien à
clievaJ . désirant se venger de ceu.i qui lui avaient Tait tant de
mal, elle prit des habits d'homme et s'enrôla dans l'armée ven-
déenne sous le nom de Langevin. Dans plus de cent combats
celle héroïne déploya un courage surprenant; toujours au pre-
mier rang, elle était la dernière à quitter le champ de bataille ;
des blessures graves ne purent amortir sa valeur. En 1791,
flprèsladispersiondes royalistes, errant sur la rive gauche delà
I-oire, avec quelques-uns des siens, elle surprit plus d'une fois
ries ptMles républicains, leur fil beaucoup de mal, el leur enleva
des prisonniers voués à la mort, entre autres M™ de la Bouère et
sa l'ainille , qui dans des temps plus henreai lui en a témoigné
sn vive reconnaissance. Elle rutenfin arrclce, détenue au mont
Saint-Michel , et ne recouvra sa liberté qu'en 1811. Elle vint
à Paris ; c'est alors qu'elle fit imprimer les Mémoiret de Renée
BordtTta* dite Lartgevin, louchant la vie militaire dam la
Vendée, rédigé* par elle-même, Paris, in-8°. Cet ouvrage, dans
lequel on a conservé le tangage incorrect et familier de l'au-
leur, ofTre des détails curieux sur ces mauvais jours de guerre
riiije. Louis de la Rochejacquelin la présenta a Loub XVIII,
qui lui accorda une petite pension. Renée Bordereau se retira
alors dans sa patrie, où elle est morte en 1838.
BORDERIE, s. f. petite métairie.
BOBDERIB, originaire de Normandie, poêle do XV i' siècle,
et sur lequel on a irès-pen de renseignements, ne doit pas être
C(mrandu avec Jean Boiceau, sieur de la Borderie ( T. BoiCEAt).
Il élail disciple de Marot, qui le nomme »on mignon, et lui
donne de grandes louanges. La Honnoye conjecture qu'il est
mort jeune, par la raison qu'on n'adelui que deux poêmesassez
|ieu étendus: l'un intitule VÂmie de Conrl, Paris, 15*9, in-8°,
réimprimé avec d'autres opuscules d'amour d'ÏIéroél, Ch. Fon-
taine, etc., Lyon, 1647, în-8; le second poëme de Borderie fait
aussi partie de ce recueil ; il a pour titre • Discourt du voyage
de ConttantinopU, envoyé dudit lieu à une demoiielle de
I-ranee. Il a été réimprimé dans un nouveau recueil de vers,
Lyon, 1519, in-16. Les vers de Borderie ou la Borderie sont
f^tciles et agréables. Son Amie dt Court, qu'il avait opijosée à La
P'irfaite jimyr d'Uéroêl , lui fit des partisans et des ennemis;
>iii écrivit pour et contre. Toutes les pièces de cette querelle lit-
léraireontétérecDeillies; maison ne les trouve guère que dans
It'S cabinets des amateurs de notre ancienne poésie.
BORDERiEs (ËT!E!<rre-JEAvFRAXÇOis),évéquc de Versailles,
naquit le 11 janvier 1764, à Montauban, d'une famille du
Itouergue. Il Ht ses études avec de grands succès au collège de
Sainte-Barbe. H reçut les ordres sacrés, el se trouvait comme
mailre dans ce même collése, au commencement de la révolu-
lion. Le refus de serment lui en ferma les portes, et le força de
s'exiler. Il se rendit à Anvers où il se chargea d'une éducation
|i.irliculiére. L'approche de l'armée française ie força de s'enfuir
in .\llemagne, d où il ne tarda pas à revenir à Paris. Pendant
ipip le rlerçé constitutionnel était maître de Notre-Dame el des
u'randes églises de la capitale, les catholiques étaient réduits à
l'iuer d'antres lieux pour l'exercice du culte. Borderies desservit
quelque temps la Sainte-Chapelle avec son ami de Lalande, En
i'*n-2, celui-ci fat nommé eu ré de Sain t-Thomasd'Aquin, Borde-
ries Icsuivit en qualité de vicaire; ils habitèrent ensemlile pendant
dix-oeuf ans, et l'abbé Borderiea, dans ses modestes fonctions, se
C'est alors que Léon Ail dit ces mois : « uuand on n'aurait pas
tant de raisons d'honorer Mgr. l'archevêque de Paris, il suffirait
four l'apprécier de jeter les yeu\ sur les hommes distingués qui
entourent. 1) Ces hommes étaient MM. Desjardins et Borderies.
En 1837, Charles X le nomma à l'èvèché de Versailles. Le nou-
veau prélat donna à son diocèse un calèchisme, un missel et
un bréviaire dans lequel il y a plusieurs hymnes de sa composi-
tion. En février 1830, il devint premier aumônier de la dau—
phine. Depuis la révolution de juillet, il se renferma dans les
soins de son diocèse. Mais déjà sa santé déclinait : après une
longue et douloureuse maladie i^u'il sujiporLi avec courage, il
mourut dans les sentiments de piété qui conviennent à un pré-
lat, le 4 aoUI 1833. On a publié en 1833 les OEueret de M. Bor-
deriei, Paris, 4 vol. in-S"et in-l3. Dans le premier volume sont
les sermons de l'avent, les conférences et inandemcnls; les
deux suivants forment le carême, et le dernier contient les
prunes, les cihorlations, les catéchismes et les cantiques qu'il
avait donnés.
■ORDE.S (Charles), de l'académie de Lyon, sa patrie, mort
en 1781, à l'âge de cinquante ans, élait fils de Louis Bordes,
homme riche, qui avait amsacrè ses loisirs à la mécanique, et
s'était distingué par plusieurs inventions utiles. Le jeune Bor-
des débuta dans la carrière des lettres par deux Discourt lar
let avantagée de* teiencti el des arli, 1753-1733, in-8°.
Celaient des réponses an célèbre discours de Jean-Jacques
Rousseau. Ses œuvres ont été recueillies à Lyon, 1783, 4 vol.
in-S". 0/aneh«d«B(nir6on, tragédie ;descomedics et proverbes,
beaucoup de pièces fugitives, insérées pour la plupart dans
des journaux et dans des recueils; la traduction d'un morceau
d'Algarotli sur l'opéra, quelques fables, voilà ce qu'on trouve
dans ce recueil, I^ longue fable de Chloé el le papillon et une
(We *ur il juïrreonl encore queiqueréputation. Les ouvrages de
Bordes qui ne se trouvent pas dans la colleelion de ses œuvres
sont; i" Le Catéchumène, 1766 ; cet ouvrage, que l'on attribua
à Voltaire , parut la même année sous le titre du Voyageur ra-
térhumine, et, en l'an lu, sous le tilre de Serre! de VEgliiê
trahi, in-18; -If Le Sonfie dt Platon, imprimé à ta suite du
Secret de rEglite;3f La Papette Jeanne, poème en dix chants,
1777 et 1778, in-S"; 4° PnrapiHo , ooPme lirenrieni, 1781.
in-18, plusieurs fois réimprime; 5° Tableau philoiopkigue'du
genre humain, depul* rorigine du monde jutgu'à ConUanlin,
1767, in-13, qui a aussi été attribué à Voltaire. Bordes était lié
d'amitié OU était en correspondance avec tous les célèbres litté-
ratenrs de l'époque, et partageait les idées philosophiques de
son siècle.
BORDED (Antoine de), médecin, issu d'une ancienne fa-
mille du Bcàrn, naquit à (sesie en 1696. Elevé au collège des
Barnabiles de Lescar, il s'était fait remarquer, dès 171 i, en
exposant, devant l'assemblée des états de sa province, la phi-
losophie de Descartes. Reçu docteur à MonI|>ellier en 1719 , il
soutint à celle occasion des thèses sur les esprits animaux , et
publia dans le Journal dn jociinf*, année 17-25, ijuelqnes ré-
Qeiions philosophiques sur les idées ipnées. Conseiller d'Etat,
intendant des eaux minérales d'Aquitaine, médecin du roi à
Barbes , auteur d'une Dittertatian lur lei eavsc minérixlet de
Bèam, Paris, t749 et 50, in-tS, et fondateur du Journal de
Barége», desliné à faire connaître les effets de ces eaux mi-
nérales, Antoine de Bordeu est moins célèbre aujourd'hui par
lui-même que par son lîls. — Bordeu (Théophile de), premier
chef de l'opposition que Ht l'école de Montpellier à la doctrine
de Boérhsave, alors dominante par toute l'Europe, el auteur
d'une doctrine nouvelle sur l'observation do pouls dans les ma-
ladies , naquit à Iseste , et fil , comme son père , une parlîe de
ses études chez les Barnabiles de Lescar, et les acheva à Pau, au
collée des jésuites. Envoyé à Montpellier, il fut bientût en étal
de donner lui-même des leçons d'anatomie. Dans sa Ihèse de
bachelier en médecine. De temu generice eontiderato , diiier-
lalio phyiiologira, Montpellier, 1741, in-4°, il commencer
développer la doctrine à l'aide de laquelle il obtiendra plus
(18)
Urdtin succès décisif contre le professeur de Leyde. 11 y moutre
la seusibUiié roodiûaat diaque oroane et lui aoonaBt uue vie
propre et particulière d'où découle la vie géuêrale. Bordeu réu-
nissait aiosi les archées de Van Ileloiont ci V anima deSlabl.Ge
premier essai décelait tant de inérile , que l'université de llont-
pelHery par un privilège aussi honorable que rare, dispensa
rautcur de plusieurs actes exigés pour la licence. Une nouvelle
dissertation de Bordeu , ChUificalionit hUtoria^ HontpelLier,
1743, in>4'', réimprimée à la suite de Touvrage sur les glandes y
vint donner un nouvel écJat à sa réputation naissante. Pour la
première {ois , La digestion , cette fonction si compliquée de
notre économie, est considérée comme une action %itale, n ayant
avec la mécanique et la chimie que des analogies plutôt appa-
rentes que réelles. Les diverses parties de l'appareil digestif y
ont un rôle clairement indiqué, et la matière alimentaire y est
suivie dans tous ses mouvements et toutes ses transformatiotts
successives Dans cette dissertation^ Bordeu laisse déjà ppeasern
tir ses Richerches sur la position des f landes. Ce fut en 1 745
que Bordeu fut reçu docteur en médecine à Montpellier ; il re-
tourna ensuite à Pau. Le peu de temps qu'il y resta fut consacré
tout entier à l'étude de quelques parties de l'art de guérir. ]>e
là ses vingt-neuf Lettres sur ieê «auj? minéraies du Béarn et
fuelqueê-unes des provinces voiêinei , ainsi qu'une ol)servation
sur l'usage du ouinquina dans la gangrène. Bordeu vint à Paris
pour entendre J . L. Petit et Rouelle, fréquenta quelque lemps
l'hôpital de la Charité et devint ntédéctn de Thôpital de la Cha-
rité à Versailles. En 1749, il repartit pour Pau avec le titre d'in-
tendant spécial des eaux minérales d* Aquitaine. Ce fut alors
S*'û donna à son père la première idée du Journal de Baré^eê,
rdeu ne tarda pas à revenir à Paris , où il se fixa définitive-
ment. Un Mémoire qu'il envoya à l'académie des sciences «ur
les artinUationi de$ os de la face lui valut l'honneur de cor-
respondant de cette compagnie. 11 publia presque en même
temps ses Recherchée $ur les différentes poêilionê des glandee
et iur leur action , ouvrage auquel sont dus en partie les ra-
pides progrès que la physiolop;ie n'a cessé de faire oenuis. L'an-
née suivante (1755) , son article Crise dans V Encyclopédie vint
confirmer la haute opinion qu'il avait dqjà donnée de sa sagacité
et de sa saine érudition. Cette même année, l'académie de ohi-
nirgie donna le prix à une Dissertation de Bordeu sur Us
écrouelles. £n 1754 , Bordeu, docteur de Montpellier, soutint
ces trois thèses : An omnes organicœ corporis partes digestions
opitulanturf An vemuio cmteris exercitaiionibns salubriorf
Ûtrum AifAitaniœ minérales aé/uœ morbis chronids €mpe^
dianlf et il fut reçu docteur de la faculté de Paris. Deux ans
après , parurent ses Recherches sur le pouls par rapport aux
criMi, Paris, 1756, in-l2, réiinpriméc» en 1767, in- 13, et en
1773, 4 vol. in-lâ, ouvrage qui exprime des idées trop abso-
lues relativement au diagnostic et au pronostic des maladies, et
qui fit k Bordeu un grand nombre de partisans, tuais aussi des
ennemis dangereux. Bouvart, un de ses adversaires les plus
acrimonieux , lui reprocha d'avoir manqué aux lois de la stricte
Sroluté en certain^ circonstances, et Thierry, docteur récent
e la (acuité de Paris, accusé de plagiat dans un libelle attribué
i Bordeu , le somma de comparaître devant la faculté, ei le fit
rayer du nombre des médedns (1761). Ce ne fut qu'i grand'
peme que Bordeu obtint des parlements de Bordeaux et de Paris
un arrêt qui le réintégra dans l'exercice de la médecine. Les trois
dissertations sur la colique de Poitou, qu'il inséra vers le même
temps dans le Journal de médecine (années 1762-65), sont en-
core fort estimées aujourd'hui. En 1768, consulté avec toute la
fiicuUé par le parlement, sur l'avantage de l'inocnlation , il se
déclara partisan zélé de cette utile pratique , et publia ses Re^
cherches sur quelques points d'histoire naturelle de la mide^
dne, et concernant t inoculation , Liège , 2 vol. iB-i2. Quel-
ques récriminations placées à la fin de cet ouvrage, et dirigées
par allusion contre ses adversaires , faillirent lui attirer de nou-
veaux désagréments. Ses Recherches sur le Useu muqueuw^ dé-
gagées de toute personnalité, n'en parurent que meilleures. £n
1775, il publia , de concert avec son père et son frère , le pre-
mier volume de ses Recherches sur les wuiladies chromqises^ etc.,
in*8^. Cet ouvrage remarquable devait être continué; mais une
goutte aiguë tourmentait Bordeu depuis quelque temps ; vaine-
ment alla-t-il demander du soulagement aux eaux de Baréges :
en proie à la mélancolie la plus noire , il mourut presque subite-
ment, le 24 novembre 1776. Quoicni'il n'ait point été exempt d'er-
revs sur divers points de l'art , Bordeu n en (ut pas moins on
des bons médecins du xviu' siècle.
BOftBKi; (Feakçois be) , frère de Théonhile , né à Pau en
1734 , se fit recevoir docteur en médecine â la faôiké de Mont-
pellier, £at médecin des eaux de Baréges, et en coalinoa le
Journal fondé par son père. Son aom Ait assadé à ociaâde mi
père et de son frère pour Touvra^ sur les oudadies rhroniqmi,
comme on vient de le voir. Ou doit à François Bordeu un Jnrétis
d'observations sur les eaux de Baréges et autres ssêum «M.
raies de Bigorre, Paris, 1760, in-12, exiraii des oaviag«
d'Antoine et de Théophile sur cette matière; deux disterlalions:
De sensibilitaie et mobilitate pariium thèse aiiquot , M«bIii^
lier, 1757; et une Dissertation sur tes dragées amtivéti'
rtenntff , jointes aux eaux de Baréges, pour les maladies véné-
riennes.
BOBDiER {coutume}^ s. m. On entendait par ce mot lo
propriétaires qui ont des héritages sur les bords des granà
chemins.
BORDiKiR {marine)^ adj. et s. m. Il se dit d'un bàtinMnt q«
a un côté plus fort que l'autre, qui incline plus d'un cùté qm
de l'autre.
fiOROiER làRE, adj. (term. d'agriculture), 9t dit d'em
terre, d'un héritage qui borde nue grande ro«le,et d'un fvi^
priétairc d'une terre ou d'un héritage qui borde un cÉienû
dont l'entretien est à sa charge. Jerr^ bordière, Propeiétêirs
bordier, £n ce dernier sens , il est aussi snbi»tantif masoiMB.
Un bordier. Le bordier de ce chemin a beaucoup à y fsirs
travailler,
BORDIER (N.), comécËen, avait acquis à Paris, daos kê
farces des Variétés, une sorte 4e réputation , lorsque, eo 17»,
les premières étincelles de la révolution édatèreiU. Êotétt,
dont la tête exaltée admettait déjà les idées anarchiquesioQtoa
n'osait pas encore faire une profession publique, vint à ftow»,
sous prétexte d'une mission pour les subsistances, maisfôcB»»
ment pour y soulever la populace. Il se mit à la tète d'an at«
troupciment qui commit des dégâts , surtout à Thôtel de Fin-
tendance ; mais l'autorité, soutenue par la force publique, mit
bientôt fin à ces désordres. Bordier, convaincu d'en être l'na ét%
principaux moteurs, fut condamné à mort par le parlement, d
mourut du supplice de la corde. On prétend , avec beancaun di
vraisemblance , qu'il était un des agents du duc d'Orlénns. àou
le gouvernement révolutionnaire, en 1793, on réhabilita •
mémoire à Rouen dans une cérémonie publique.
BORDWVE, s. f. {term. dépêche), enoeinte formée aiFec da
claies , des perches , etc. , sur le bm de la ner, po«r prcadit
du poisson ou pour retenir et garder le peisaon vivant.
BORDIBHS (J ACQCJES) , médedu assec distingué du XTi' siède,
était né à Anvers en 1511 ; très-versé dans les langues greo^
latine et hébraïque , il les enseigna suocesséveinent à Lisieii
et à Carpentras ; fut reçu docteur en médeciBe à Bologne, fcv
tiqua quelque temps la médecine à Anvers , à Bostodi , se li-
vrant aussi à l'enseignement; il fut noouné médecia do roidt
Danemark, Christian 111, en 1556, et mourut le 3 sefvtemhn
1560, âgé de cinquante ans. On a de lui : 1*" Physiololgia, Af
giena, pathologia prout has wsedidmœ paries in eicmdemù
Rostochiensi et Hafniensi publiée enarravit, Bostoch, 159it
in-a*". 2° Enarrationes in ses libros Galeni de tuenda vais-
tudine. Âceessere auctoris consilia quœdam •'
eipilms prœscripia, Rostocfa, 1595, 1604, in-4^
borhj [mpth,),<m, avec addition de Tarticle, Albûrbi, h
montagne primerdiale chez les Persans, représente : 1° lotilei
les montantes , et par suite toute la terre dani les oMiatagod
sont comme la charpente ; 2° l'abîme sombre du chaos d*OQ soit
un jour la création , ei, dans un sens plus spécial , la grotte d'si
s'éiance Mithra pour illuminer le monde ; 3** TemUème aatif è
la génération, l'organe mâle. Comme l'Htmala, le Kailnça dn
Hindous, il ioue le rôle le plus important dans le culle, et
quelquefois il est pris pour un dieu inorgansqve.
bordolinque (marine) (F. RiBORi»,qui est pltm usité'.
BOROONE (Paris), peintre, né à Trévise vers Vnm lâSO.
d'une famille noble , fut d'abord élève du Titien, qa*il trovu
trop sévère, ensuite imitateur ardent du Giogion; eofia peintn
original qui ne put se comparer qu'à lui-même. Son ooleâ
n'est pas plus vrai gue celui du Titien , mais il est quelqueitf
pius varié ; son dessin est fini , ses tètes ont de la vie , sa coinp»-
sition est juste et pleine de méthode. Il peignit pour Tégliaeé
Saint-lob un Saint André courbé sous la croix et eomromm
nar un ange. On avait ordonné à l'artiste de ^aoerdans le tA
bleau deux saints, et particulièrement saint Pierre ;Pftns wà
ce dernier dans l'attitude d'un homme qui regarde et e^m enû
le sort de saint André. Celte idée est neuve et profonde. Le pl«
bel ouvrage de Bordone est au musée ; il est nonnu sous le mus
de l'anneau de saint Marc : on y distingue une att^tecUiredi
ton le |)lus vrai , des bas-ieliefs d'une exoeUeBte couleur <^t. oa
composition bien sentie. BonJooe vint à la cour de France <i
(ff )
538, MET Hvfîtatîon de François I*''. H y peignit le rot et les phm
telles daines de la covr . €e prince, qui prenait plaisir à s'entrcle^
rir arec lui, à le voir trarailler et â l'entendre pincer du luth,
e coad>la de favenrs et de présents. Il eot an filsqni d^relM i
lUivre ses traces ; mais on de ses tableaux que Ton voit à Venise
iroiivequ'il n*a^it pas sa profiterdes leçeiisde son père. Bordone
e peine inonrat fcrs 1570, àgédesorxante-qoinaeans , selon Ri-
loffi^qui ne donne ni ladale de sa naissance ni celle de sa mort.
BOlUMlfi (tanorr), peintre en miniatore et géographe ita-
îen , né à Padoue, véôit vers la fin da xt^ siècle et an com-
nencemenl da lArr ; il eierça longtemps dans sa pairie son ta-
ent pour la miniatufe ; il alla ensuite habiter Venise. Les uns
>nt dit qa^n a? ait ane boutique , et pour enseigne une échelle ;
es autre» qii'i> n'avait ni boutique ni enseigne. Il s'était d'aberd
ivre aux visions de Fastrologie, il s'en désabusa ensuite et s'ap-
»Kqaa plus utilement à la géographie. Il mourut eu t5i9 ou
•n 1531 . Fontaniin a prétendu qn il fut père du célèbre Joles-
lésar Scaliger. Apostolo-Zeno crmt qu'il y eut deux Bordoni :
'un de PMoue , qui fut notre peintre en miniature ; l'autre
^éronais, père de Scaliger. Ceux gui donnaient à ce savant le
teintre die Padoue pour père voulaient qu'il eût pris le nom de
Icaliger â cause de l'échelle que Bordoni avait pour enseigne,
kfais Zene et Maflei rejettent cette feble; Tiraboschi, sans
'adopter, regarde comme peu fiiadée l'opinion qui établit deux
lordoni (Benoît) , et qui lait naître Scahger de celui qui était
lé à Vérone ; il Iqi parait beaucoup plus probable que le Pa-
louan, c'est-è^ire le peintre en miniature, fut père de Jules-
lésar. Quoi qu'il en soit, notre Benoit Bordoni joignait à son
lient de peintre et à ses études géographiques des connais-
BUMes littéraires ; car le premier ouvrage qu'il publia fut un
ecueil de traductions latines de quelques dialogues de Lucien,
lites par ptuaîeurs auteurs , et qui étaient encore inédites, Ve-
lise, 1494, in-4^. 11 fit aussi une description de l'Italie , plus
les alors connues. Il donne leurs noms anciens et modernes,
ss histoires et les fables qui les concernent , les mœurs et cou-
umes de leurs habitants, les mers où elles se trouvent, le pa-
allèle, le climat sous lequel elles sont placées. On en fit une
econde édition à Venise en 1554, avec quelques additions, et
me troisième en 1547, aussi in-folio.
BORDONI (I^ACIDE), littérateur, né à Venise en 1636, fit ses
tudes sous la direction des PP. Somasques m Ifiirafio, em-
rassa Tétat ecclésiastique et se voua à l'enseignement. Il pro-
issa longtemps la rhétorique, et enfin la philosophie au lycée de
enise, place qu'il remplissait encore en 1807, malgré son grand
^. Outre les traductions italiennes des Horaees de Corneille,
l de VIphigénie de Racine, on doit à Bordoni celle des Diteours
Mêiê de Gcéren , Venise , 1789, 3 vol. in-8°, réimprimé en
795, avec deux nouveaux volumes. Celte version, exempte de
itinisraes , d'un style pur et correct, a tout le mérite d'un
Kcellent original. 11 a donné la continuation des Annali d^ lia--
a, de Muratori, dans l'édition de Venise , 1790-1820 , in-8<>,
B vol. dont les cinq derniers sont de Bordoni. Enfin, il est
uteur d'une tragédie intitulée : Ormeiinda ossià i cavalier i
eila mercede , Brescia, 1807, in-8*», sujet neuf et traité avec
Baucoup de talent.
BORDONI o (JosEPH-AirrotNE) , jésuite , né àTurin le ^
fvrier 1683 , entra dans la compagnie en octobre 1696. Après
eux ans de noriciat, les dispositions qu'il annonçait le firent
ispenser d^une troisième année de philosophie'; il professa
'abord les belles-lettres à Pignerol , ensuite à Gènes, et fut
ppelé en 1703 à Turin, pour y professer la rhétorique. En
708 , il fut chargé de la airection des études du mait|uis de
oze , et ayant fait ses vœux , il fut chargé en 1712 par le mai^
ois de Trivié , nommé ambassadeur en Angleterre, pour cha-
elain de l'ambassade. Après son retour à Turin, il occupa peu-
ant quelques années la chaire de théologie, et fut charge en
719 de l'exercice de la bonne mort, institué cette année-là
iéme. Il remplit cette fonction jusqu'à la fin de sa Tie , en
743. C'éiail un religieux aussi distingue par sa piété que par
NI savoir. Il a laisse : l*^ Beatus Âhysiui Gonxa de jmrenU
riumphalor, Pignerol, 1700. Cest un drame en vers latins q«e
auteur fit à dix-huit ans ; 2° La liguria tu pace^ eekerxo pas-
orale, etc., Gènes, 1702, in-4** ; 3» Leduino, iragedia, Turin ,
705 , in-4<*. Tragédie de collège pour la distribution des prix ;
i^ Dieeorei fer VewerHsw delta tfuo9M morte, Venise , 3 vol.
n-4^, les deux premiers en 1749 , le troisième en 1751 , réim-
Rimé en 1793^ etc. Cet ouvrage tient un rangdistingQé parmi
es livres asoéCkpMa italiens.
RORDOTBR, T- ». en lerm. d'éwuMeur, employer des
émaux clairs en les touchant à i^t, bordés du même métal sur
Iraoel on les applique. — Il sedit aussi en parlant des mauvais
efiets des émaux clairs qui, étant mis sur un bas or, plombent
et derienneni kwches.
RORDURR igram,), Sw f . ce qui garnit et qui orne ou renfbrre
le bord de quelque chose. La bordure d'un bas-relief. La bordwre
d'%Êfne teBfisserie. La bordure d'un chapeau , d^un soutier. Bm^
dure de galon. Les bordures d'un parterre. Bordure de buie,
ste gazon , de fraisiers , de lavande , etc. Il se dit particulière-
mentdu cadre dans lequel on met un taUeau, un miroir, une
estampe. Bordure carrée, bordure ovale. Une belle bordure.
Une bordure très-riche. La bordure d'un tableau, d^un mi-
roir. — Il se dit, en term, de blason, d'une brisure qui entoure
l'écu , et q«i est toujours différente de rémail de l'écu. Bor-
dure de gueules. — La bordure d'un bois, d'une forêt, les ar-
bres qui en forment la lisière. — Bordure de pavés, rang dé
pavés qui termineni et retiennent chacun des deux côtés d une
chaussée. — Bordure se dit encore des javelles qn'on lie avec des
harts pour border un bâtiment que l'on couvre de chaume. ->
Bordure, en term. de relieur, désigne un ornement du haut et
du bas d'un livre. — Bordure, en êerm. de boisselier, se dit des
cerceaux de fer qu'on met aux deux extrémités d'un seau pour
contenir les pièces qui le composent. — Bordure désigne, en
term.de êonnelier,utt cerceau double qui se métaux deux boots
d'un tonneau ou d'une futaille. — Bordure, en term. W ébéniste,
se dit d'une petite languette saiHante en bois, qui se place am*
tour des bords d'une table â jouer^ et d'un petit ornement en
cuivre qui règne autour de certains petits meubles , tels que
tables de nuit , tables de jeu , commodes , chiffonnières , secré-
taires, etc.
BORDUURVISCH {hist. nat.), poisson d' Amboine ; il a jusqu*i
six et aept pieds de longueiur, le corps ro^iocrement long, assez
comprimé ou aplati par les côtés ; la tète, les yeux , les dents ,
la bouche petits. Ses nageoires sont au nombre de huit, savoir :
deux ventrales posées soos les deux pectorales , toutes quatre
petites , triangulaires ; une dorsale lonffue , comme fendue en
deux , plus basse devant que derrière, a sept rayons antérieurs
épineux ; une derrière l'anus plus profonde que longue, et une
à la queue un peu échancrée. La couleur dominante de son corps
est le rouge; il est coupé en travers par trois anneaux circulaires
bleuâtres, ondes , et il porte au-devant de ces anneaux, sur le
milieu du dos , une grande tache bleue, en forme de selle, bor-
dée de jaune , avec points ronds blanchâtres. Le borduurvisch
est commun dans la mer d'Amboine , autour des rochers. Il est
fort bon à manger. Ruysch dit que ce poisson est une espèce de
carpe; mais il est évident, en consultant la position de ses na-
geoires et ses autres caractères , qu'il en oifTère beaucoup et
qu'il forme avec le combato, dont nous parlerons d-après, un
genre particulier dans la famille des spares.
BORE (chim.). Ce corps ne se trouve jamais pur dans la ni»-
ture. 11 a étédecouvert par MM. Davy,Gay Lussac et Thénard
en chaufiieint au rouge un mélange de potassium et d'acide Im>-
rique purgé d'eau. — Le liore est solide, pulvérulent, très-friable,
d'un blanc verdâtre ; il est sans usage.
BORE, BORUS, Bôf oç (myth.) , fils de Périérès, épousa Poly-
dora , fille de Pelée , que déjà le fleuve dieu Sperchius avait
rendue mère de Ménesthius. Bore , son beau-père , l'adopta et
réleva avec soin. — Un autre Bore , fils de Penthile, fut père
d'Andromaque. — Un troisième fut père de Pheste , que tua
Idoménée.
BORÉADES (mifih.\ descendants de Borée, qui furent long-
temps en poss^sion du sacerdoce et de l'empire dans l'Ile des
Hyperbpréens. — Ën£ants de Borée.
BORÉAL {phys.)y qui appartient au nord ; il est opposé à
a«^ra/. Quand on eutdécouvertqu'une aiguille aimantée, libre-
ment suspendue et pouvant tourner horizontalement sur un
pivot, se dirigeait plus ou moins dans la Ugne du sud au nord,
on supposa qu'iui fluide imperceptible l'entrai naît vers le nord,
tandis qu'un autre dirigeait l'autre pointe vers le sud ; de là
ees noms de fluide boréal, fiuitU austral , que nous explique^
rons plus au long â l'article magnétisme.
BORÉALE (AuBORE) (F. AUBORÉ).
BORÉAS (mifih.)j l'un des chiens d'Actéoa.
BORÉAâMES , BORÉESIRES (myth.) , fôles célébrées à Athè-
nes en l'hoonenr de Borée , qui étaii censé avoir quelque affi^
nilé avec les Athéniens, parce qu'il avait épousé Orithyie , &èe
d'un de leurs rois.
BORÉE (Ami. naL) , s. m. nom d'un petit insecte qui se tient
soos la mousse pendant l'hiver. — Espèce de papillon du fmre
des satyres.
BOBBLLI.
(80)
BOBttCB.
BoaéE {myth.) , nom que les Grecs donnaient au vent do
Dord-«st. Les uns le font fils d*Astrée et de l'Aurore ou d'Ué-
ribée, les autres du fleuve Strymon. Il aima oassionnéroent
Hjacînthe , et enleva Orilhyie , fille d*Erechtb& , dont il eut
Zethès . Calais , Cléopàtre et Chioné. Il se changea en cheval,
et eut des cavales de Uardanus douie juments si rapides qu'elles
couraient sur les mers sans presque mouiller la plante de leurs
pieds. On le représentait avec des ailes, à cause de sa rapidité, et
avec des cheveux blancs, à cause des frimas qu'il amène. Les
Athéniens lui érigèrent des autels à Tcpoque de l'expédition de
Xerxès en Grèce , parce qu'il avait dispersé la flotte des Perses
et en avait fait pénr une grande partie.
BORÉE ou BORÉON {gioQT. Afic.), montagne d'Arcadie,
vers le centre, au nord-ouest de Mégalopolis. — Borée^ rivière
d'Asie dont on ne marque pas la position. On appelait égale-
ment BoBÊE un promontoire d'Uibernie, un port de l'Ile de
Ténédos, et un promontoire d'Afrique dans la Gyrénaïque, à
l'extrémité orientale du golfe de la Grande-Syrte.
BORÉE (yramfii.)f s. m. le vent du nord. Il ne s'emploie
qu'en poésie.
BORÉE (Vincent) , jurisconsulte savoisien , s'était acquis
cpielque réputation par ses productions littéraires. Elle diminua
insensiblement dès qu'il eut publié Le Fiorui de la maitim de
Savoie , Lyon , 1654 , ouvrage qui fut supprimé. C'est proba-
blement au même auteur que l'on doit les Princes vklorieuœ,
tragédies françaises, Lyon, 1627, in-S*». Ces tragédies sont:
Rhodes subjugué par Amé V, comte deSavoye, Béral victorieux
êur les Genevois , Tom^re victorieuse, Achille victorieux. Les
trois dernières sont dédiées à des princes de Savoie. On trouve
i la suite [a Justice d'amour, pastorale, et les Peintures mo^
raies, non drame; c'est un recueil de plusieurs pièces en prose
et en vers.
BOREL (Pierre) , médecin français , né dans le f ^nguedoc
en 1630 , mort en t678. On a de lui un ouvrage intitulé : His-
îoriarum et observationum physico-WMdiearum centuries IF y
Paris, 1666; il contient, avec quelques observations rares et
utiles, beaucoup de choses erronées. Les antiquaires estiment
ses Antiquités de la ville de Castres en Albigeois (1640), et les
fihilologues son Trésor des recherches et antiquités gauloises
1655).
BORÉLiE [hùt. nat.) , s. f. genre de coquilles, dont les es-
pèces constituent quelquefois la plus grande partie de certaines
montagnes, etc.
BORELLi (Jean-Alphonse), néà Naples le 28 janvier 1608,
fut, avec Bellini, le véritable chef de la secte iatro-mathémati-
denne , c'est-à-dire de celle qui, séduite par les grands progrès
que les mathématiques avaient fait faire aux sciences physiques,
en espéra le même avantage pour la médecine, et soumit au
calcul tous les phénomènes de l'économie vivante. BorcUi , a la
vérité, plus sage que Bellini, se restreignit dans l'application
qu'il fit de ce svsteme presque aux seuls mouvements muscu-
laires, à ceux des phénomènes de l'économie animale qui se
montrent en certains points soumis aux règles de la mécanique ;
die le conduisit même , comme nous allons le dire , à consacrer
3uelques propositions nouvelles et opposées à ce que l'on croyait
e son tem^; mais ses disciples voulurent généraliser l'ap-
plication qu il avait faite, et en créant des hypothèses dont le
temps et le retour à une saine philosophie ont fait justice, ils re-
tardèrent de beaucoup la restauration de la science. Borelli se
consacra plus spécialement à l'enseignement : il professa à Pise
et k Florence, et dans ses cours comme dans ses livres se montra
Slutôt homme d'esprit et érudit que médecin praticien. Sur la
n de sa vie il se retira dans la maison des religieux des écoles
pies k Rome et y mourut le 31 décembre 1679. Voici le titre de
ses ouvrages : 1** Délia causa délie febri maligne, Pise, 1658 ,
in-4<> ; 2*» De renum %ssu judicium , Strasbourg, 1664 , in-8** ,
avec le De structura renum , de Bellini ; S"" Éuclides restitu-
tus, 1628 , in-4<>. Il publia cet ouvrage, étant professeur de ma-
thématiques à Pise; 40 Apollonii Pergei conicorum libri v,
¥1 et Tll, Florence, 1661, in-fol. ; édition faite d'après une
traduction arabequ'Abr. Echellensis traduisit en latin; 5* Théo-
ricm medieearum planetarumex causis physids deductœ, Flo-
rence, 1666, in-4'*. Borelli tâcha de déduire des observations de
Hodiema, astronome sicilien, la théorie des mouvements des
satellites de Jupiter , travail que Gassini jugea diffne de quelque
attention. On lit dans l'astronomie de Lalandeet dansMontuda,
mw pour établir cette théorie Borelli fit usage des principes de
1 attraction et du calcul des circonstances des phénomènes; mais
il faut toujours remarquer la tendance des bons esprits de ce
tcnopt vers les idées que Newton a fécondées si beureuse-
ment; 0» Tractatus de vipercusiianis, Bologne, 1664, io-4<>;
Leyde, 1686, iD-4<'; 7» HùiorUs et mete&roloûia incendéi jEt
net, 1669 ; accedit responsio ad censuras A. P» Honorati Fab
contra librum de vi percussionis , Reggio, 1670, in-^^"; H** J
motionibus naturalibus a gravitate pendentibus , Bolo^^n
1670, in-40, et 1686, in-4*', avec figures sous cet autre titn
Atrium physico'mathematicum;ovL\Tage destiné à faciliter lu
telligence du suivant, De motu animcûUum, opus posthumu»
pars prima, Rome^ 1680; pars secunda, 1681 , 2 vol. in-4
C'est cet Ouvrage qm dit seul aujourd'hui la réputation de Bo
relli, et encore la première partie seulement, où il fait unehet
reuse application de la mécanique aux organes actife et pam
de nos mouvements. Cet ouvrage a eu beaucoup d'éditiom
Leyde, 1685, 2 vol. in-4» ; Leyde ,1711,2 vol. in-40 ; Naples
1754, 2 vol. in-40; la Haye, 1745, in-40; dans làBibUolÙ^w
anatomique de Manget, Genève, 1685, in-fol.
BOEELLI (Jean-Marie), de l'académie de Marseille, néa
Provence en 1723, entra dans la compagnie de Jésus , et y co^
tiva son goût pour la poésie latine. Aprâ la suppression de soi
ordre, il obtint un canonicatà Avisnon, et le perdit lors de Jj
réunion du comtat à la France. Il fut appelé comme profo-
seur de belles-lettres au lycée de Marseille , Quelques ano<le
après, et mourut en 1808. L'ouvrage qui a fonaé sa répuUUoo
est un poème de six cents vers sur l'architecture : Arckileclurs,
carmen, Lyon, 1746, in-8^ Le Journal des savants ( 1747,
in-^"*, p. 161) fait l'éloge le plus pompeux de cette prodor(ioo,
tandis que les Mémoires de Trévoux, rédigés par les coofréns
de Borelli, n'en donnent qu'une sèche analyse (février 1747, p.
309). Le P. Borelli publia en 1780 le Recueil de ses poésiu U-
tines et françaises , Avignon, in-8°. Dans les mémoires de W
cadémie de Marseille (tom. 11 , an xil-i804, p. 1-19) 00 Irwm
de lui des Discours et des Mémoires remarquables.
BORELLI (Jean-Alexis) , né de parents d'oriffine italienne,
à Salemes en Provence, en 1758, fit de bonnes études dansu
patrie , se rendit jeiyie en Prusse , reçut un excellent accueil da
grand Frédéric et se lia avec les hommes illustres qui rentoi-
raient. Devenu professeur et membre de l'académie de Berlia,
Borelli concourut à tous les travaux littéraires qui s'exécutèreoi
dans cette ville. Il y mourut vers 1810. Il a laisse un grand dob-
bre d'écrits : 1° Système de la législation, ou Moyen qut U
bonne politique peut employer pour rendre, pour former à Ci-
tât des sujeU utiles, Beriin , 1768 et 1791 , in-13; 2» Disamn
sur r émulation, sur l' influence de nos sentiments, sur noi U-
miêres, ibid. , 1776, in-S*»; 3<^ Plan de réformation des éitàn
élémentaires, la Haye, 1776, in-S»; 4'' Eléments de tart dept^
ser, Berlin, 1778, in-8°; B'' Monument national,oii Gaieriepn^
sienne de peinture, de sculpture et de gravure, consacrée àk
gloire des hommes illustres, ibid. , 1788 , in-4'* ; &* InlrodÉt^
tien à l'étude des beaux-arts, ibïd. , 1789, in-8<'; 7<> Coiui^i
rations sur le dictionnaire de la langue allemande^ conçu\
Leibniti et exécuté par les soins du comte de Hertzberg, i'
1793, in-8»; 9P Journal de t instruction publi^u0,il9i
28 cahiers in-8*' formant 8 volumes. Borelli possédait un^
nombre de manuscrits sur la vie privée, publique et poli
de Frédéric II. Le recueil de l'académie de Berlin oontieol
vers Mémoires de lui sur les arts, la morale et les sciences.
BORGABUCCi ( Pbosper ) , médecin italien du xvi
connu par des ouvrages sur t'anatomie et la médecine p
ment dite, qui furent très-recherchés dans le temps et qui le
ritaient; 1 un : Délia contemplaxione anatomica sopra lui
parti del corpohumano, Venise, 1564, in-8^, fut adopte
toutes les villes d'Italie , comme texte aux leçons , d'une
nière si universelle , que Borgarucci crut devoir , quelques
nées plus tard , le traduire en latin. Les autres sont sur la
Trattato di peste , Venise , 1 565 , in-8'> , dans lequel il
que chacun peut apprendre la manière de guérir la peste
se conserver sain au milieu de ce Qéau : sur la maladie
rienne. De morboaallico methodus, Paaoue, 1566, et V
1567, dans lequel il recommande déjà les frictions m<
mais cependant avec quelques restrictions, croyant que ce
prive l'homme de sa virilité. Borgarucci, dans un voyage
fit en France en 1567, obtint le titre de médedif du roi,
qui est encore plus glorieux, chercha le manuscrit de la (
Chirurgie deVésale , qui avait été son maître, l'acheta
imprimer à Venise, 1569, in-8®.
BOBO as (F. BOBGHAS).
BOBOEB (Elie-Anhb), né en Frise dans l'année 1785,
de solides études, fut nommé professeur d'herméneolique :
k l'université de Lié^, dès l'âge de vingt-deux ans » aprêsl
soutenu avec distinction une t^se pour le doctorat en îbèal
En 1813, l'empereur le nomma professeur adjoint:
plus tard y il fut nommé à la chaire de théologie, qa*ii
au boute
deaxfbis
une telle
pnt y rés
nés! Il éi
grec
falin
K"i
Ta lin, dai
Lasocîél
pour dei
ment rhi$loire; 3° sût celle question : Ett-Up*rn^tdêviéUr d»t
éitcoun aux réeiu hitioriqitttf Philos<^lie, il a laissé on traité
Af nyilicfcmo, la Haye, 18-iO, in-S", dans lequel il combat avec
succès Kant.Fichte et Scbelling. Comme llièolog«n, on lui doit
un discours en latin, qui est fort estimé, Sut Ut obtigalioitt
impotée* ouïe initrprèlet de rEeTilure , et sa thèse inaugurale
MTl'épiUeaMX (Matée. Il a laisséaussi un recueil desermons
que ses compalrîoles placent au premier rang. Il est palhélique
parfois, il est vrai, mats il y tombe dans des redites et y déploie
une trop grande abondancede style et d'images.
BORGHAS (giogr. anc), mot corrompu du grec ^fV't (lonr).
C'est te Dom de plusieurs localités de la Turquie d Europe et
d'Asie. La plus connue'esl Tichatal Borghai, la quatrième sta-
tion sur la route de Constantinopte à Andrinopic, Le sultan
Amuralb I" en devint possesseur par voiepadfique, en 1S73.
. Atik Mobammed-Pacha y construisit des mosquées, des écoles,
et des cuisines pour tes pauvres. Ces beaux édifices, esécnlés par
l'architecte Sivran, ont été presoue en totalité consumés par l'in-
cendie. Le même Atik ou SokatliMohainmed-Pacba, le grand
visir de trois sultans (dans le svr siècle], fit bâtir par le même
archïteclc le caravansérail et tes ponts de celte ville.
BOBGflfcs ou BOCRUEOis ( Jean ), docleur en médecine et
ofesseur de malliémaliques à Groninsue , était né à Wester-
A'itwert, village du territoire des Ommelaud es, le t5iuin 1618,
■I mourut à Grouingue le 22 novembre 1B52 , âgé de trente-
quatre ans. Devenu aveu|!le , il ne cessa pas pour cela rtensei-
;;ner les mathématiques ou il était très-hatiile , avec la même fa-
cilité et la même assiduité. On a de lui : 1° Dttpulatio de ea-
tarrho, Angers, 1645, in-4''; ^ Oraiiode if n-curfo , Gronin-
gue, 1646, in-4°.— Un autre Borgbès (Jean) ou BoiiHGESii;â. né
à Hoaplines.dansla Flandre française, le 8 novembre IS63, a
ilûnné : 1° une traduction , avec des notes, du livre de Laurent
Juubert, Devulgierroribue, Anvers, 1600, in-S°; S°unetra-
• loctîoD do traité de Demetrius Pepagomène, De Podagra,
>aiiit-Omer, 1019, in-8°; 3° Praeepta et tenitntiw itmgniorei
'le ttnperandi ratione exoperibiu Franciici Gaicciardiai col-
lecta, Anvers, ISST, in-i3. — Un troisiémeBoRGUÈs [ Jean)
uu BouBGKSitjS , mort à Uaubeuge le 3» mars 1653, a laissé
i-ittre autres deux ouvrages de piété remarquables par leurs ti-
tres : 1° Calo major chritiiaKiu, tive dt eeneelute ehriitiana
libelluë , Douai, I6â5,in-ia; V Laliut emtndala* , *ive ami-
■iiia ehriitiana , Douai, 1637, in-l3.
BOKGHÈSK, famille romaine originaire de Sienne, où, dc-
|iub le milieu du xv* siècle, elle occupe les places tes plus émi-
lentea. Le pape Paul V, qui appartenait à cette famille, et qui
lit élevé au trôneponli&calenl605, combla ses parente d'hoo-
K'urs et (Je richesses. En 1607, il nomma son frère l^rancesco
Itorghèse commandant des troupes qu'il envoya contre Venise
>oiir y faire respecter ses droits. Il donna à Marc-Antoine, fds
le Jean-Baptiste, un autre de ses frères, la principauté de Sul-
itone , lui assura un revenu annuel de 300,000 écus, et lui fit
iliienir le titre degrand d'Espagne. Il éleva un antre de ses ae-
cus, Scipïan Canarelli, à la dignité de cardinal, et lui permit
le prendre le nom de Borghèse. C'est ce dernier surtout qu'il
nricbit, en loi livrant les biens conÇsq^nésde la malheureuse
jiiiilleCenci. Ce mémepontifeafait bâtir tavillaBorKhcse(F.
i-après). C'est de Marc-.'Vntoine, mort en IG5S, que descend la
Hiulle de ce nom qui existe encore aujourd'hui. Son fils Jean-
îaptiste épousa Olympia Aldobrandini, une des plus riches hé-
ilières de l'Italie , qui le rendit possesseur de la principauté de
lossano. HarC'Antoine II, fils du précédent, mort en 1739,
cquit de grandes ricliesses en prenant sa femme dans la famille
c Spînola. Son fils , Camille-Antoine-François-Batthazar , de—
inlson héritier, s'allia par mariage avec la maison Colonna, et
luurut en 1763. Le hls aîné de œïni-ci, Marc-Antoine Ut, né
n ]730,deTÎolenl79S sénateur de la république romaine , et
lourutenlSOO. Par lui se termina, en 1769, le procès séculaire
vec la bmille pamSli, au sujet de la succession Aldobrandini.
BOBGBfcsE ( LE PBIKCB Cahillb ), naouît à Rome le I9
liltetlTTB- II était fils alaé du prince Hirc-AutwneBorghèse,
s'emparèrent de Itome, en 1708. On vil sur la place publique te
prince Camille et son frère brûler avec la populace les tilres de
nditesse : aussi , l'année suivante , lorsque les Napolitains en-
trèrent dans cette capitale, les jeunes princes furent obligés de
se cacher pour sedérobcr aux mouvements passagersd'une réac-
tion. En 1803, Hurat appela le prince Camille a Paris, où Na-
poléon le connut, le]>ritenaffeclion, et laidonna pour femme
sa sœur Pauline , déjà veuve du général Leclerc. Cette dame
prit alors le titre de princesse , et le Qls des Borghèse, celui de
riioyeii franfait et de chef d'escadron dans la garde consu-
laire. Le mariage fut célébré le 6 novembre 1801. Dès 1804,
Napoléon décora son beau-frère du titre de princefrancaisetdu
grand cordon de la Légion d'honneur. Il le fit plus tard grand
duc de Plaisance et de Guastalla; mais les richesses et les hon-
neurs ne radielèrent point ses malheurs domestiques : il n'eut
pas d'enfanls de sa femme , qui affecta de se tenir toujours loin
de lui. Le prince Camille accompagna Napoléon dans sa cam-
{Hgned'AulrJi^he, en 1805, et l'année suivante dans celle de
Prusse. Envoyé à Varsovie poury préparer l'insurrection des Po-
lonais, il échoua dans ses tentatives, et après fa paix de Tilsitt il
fut promu au gouvernement du Piémont qui n'était plus qu'un
département français. L'empereur lui alloua un traitement d'un
million , ce qui , combiné avec ses immenses revenus , mit le
prince Borghése en étal d'exercer une grande influence dans le
pays qu'il gouvernait. Après la chute de Napoléon, en IS14,
Camille remit la place aux Autrichiens et se retira à Florence,
d'où ne purent l'arracher les pressantes sollicitations de la cour
dupape. Il relusaderecevuir dans sa retraitela princesse Pauline,
sa fenime, qui obtint pourtant la permission d'habiter son pa-
lais à Rome. Napoléon avait acquis du prince Borghése une
grande partie de ses monuments de sculpture, pour huit mil-
lions qui furent payés moitié en argent et moitié par la cession
de l'abbaye de Lucedio, près de Verceil. Hais en 1814, le roi de
Sardaigne réclama cette terre oui était un de ses apanages. Les
amlMssadeurs des puissances alliées, réunis à Paris, décidèrent
que le prince resterait en possession de sa terre du Piémont , et
que le musée de Paris garderait les trésors de la villa BorgKet*.
Les chels-d'œuvre les plus remarquables de cetio rullcctioii
sont -.Le Gladiateur, tes deux Bermaphradilet , Uaeehus,
Hereulâ, etc. En 1S38, le pa))e Léon XII chargea le prince
Borghése d'aller présenter au roi Charles X une table de déjeu-
ner en mosaïque. L'envoyé de Rome, bien accueilli à ta cour de
France, revit avec plaisir Paris, dont il aimait tant le séjour,
et y acheta beaucoup de tableaux , entre autres la Vénus du
Corrège, dont il enrichit tes belles galeries de Rome. Le prince
Borghése, après avoir rendu compte à Rome de la mission qu'il
venait de remplir , se retira dans le magnifique palais qu'il avait
fait bâtira Florence, ety mourut te lOavril 1833.11 n'avait
pas eu d'enfants, et il laissa son immense fortune à son frère Al-
dobrandini.
BORGHÉSE (Mabie-Pauline Bonafakte, pbikces.se), la
seconde des trois sœurs de Napoléon, naquit le 30 octobre 1781,
à Ajaccio. Réfugiée en France avec sa famille, lorsqii'en 1793 les
Anglais s'emparèrent de la Corse, elle habita Marseille pendant
quelques années et se fit remarquer autant par sa lieauié que par
sa galanterie précoce. Néanmoins elle élait si belle et si sédui-
sante, que les personnages alors les plus inQuenLt songeaient sé-
rieusement à l'épouser. De ce nombre fut le conventionnel
Fiéron, et sans l'intervention et les réclamations formelles d'une
première épouse, ce mariage aurait eu lieu. Elle dut ensuite
epouserte général Dupbot,ponrlequel elle avait conçu un tendre
sentiment et qui fut tué à Rome, en 1795, dansuueémiLile.En
1801, se trouvant à Milan, elle devint la femme du général
I,eclerc , qui depuis plusieurs années t'avait connue à Marseille,
oàilétait chef d'étal-major de ta division. Le premier consul ne
négligea pas la fortune de son t>eau-frère. Il le promut à l'am-
lussade de Portugal; puis l'envoya, avec le titre de général
en chef, à Saint-Domingue, pour réduire l'insurrection des
noirs. Il exigea que sa sœnr accompagnât son mari au delà des
mers : Pauline s embarqua a Brest vers la fin de décembre 1801,
sur le vaisseau amiratrOerian. On rendit d'éclatants hommages
à te Mie wyiyifl : c toit, «t h bioRrapliep Galtlée m
\éam àaUfmmkm.€htmt eomtâtu loid^lorable le téâtàM
^t0^Mtsçéâiécm. Vimféfi^^ fetepolône, kâtactàMmàm
fftoénrf Lcciere* ton MMiMde foi a k» le^^
fféUblk reidarMe fyfcttl k* Ki^ôfMlef caiiiade CM d^
■MM M «oii M mMÊân dm cvorafe. Les ehefi dn îosargt»,
Ghrwlopbe , DcMiian ei GIcnrMn , attaquèrent le Cap i la tête
4edk milk ftom.BaafoepcataM danger, le géofnlenfde
r#idfe de trawiporter mr m viÎMnw aa faaae cttan fib, pof
laaaMMtfaireÀ la furewr dea nairt , s'ils venâent à tnMDpber.
iJotv Pauline proma qu'elle avait wntâMeneDt dans les veines
dn sang de Napel(ott;fV>yant les dames se lîrrcrao désespoir:
cVoos poovei pleurer, Tons» dilr«lle» vous n'êtes pascomme nui la
aftordeBonaparle.Jenero'enifaarqQerasqu*aYeeHM>nnian,oaie
HMMTai arec aMtt fils, a Une benre après, le danger allant lon-
jonrs croissant , Lederc envoya on aide de can» avec ordre
d'amplnjrr la Cstee ponr la transporter à bord. Cet ordre fnt
anncaté i la rigiienr; M"* Lederc fnt placée dans on (anteoil
porté par quatre soldais, et coroine elle allait entrer dans le
«aisseau, un aide de camp vint lui annoncer que Ledefc avec
qnelqDes centaines de soldats venait de disperser les noirs, c Je
anvabbien, diWelle froidcfnent, que je ne m'embarquerais pas :
niftournons i la résidence. » La mort du œnéral suivit de prés
catie victoire, et sa veuve rapporta de Saint-Domingue des
aoonnes considérables qui, dit-on , furent mises ponr plus de
stnté dans le triple cercueil qui porta en France les restes de
son mari. Si TafAiction de Pauline fut vive, son frère ne lui
Ussa pas le temps de s*y livrer longtemps : elle fut mariée le 6
novembre 1803 au prince Camille Borgbése , Tun des plus
licbos propriétaires de Tltalie. Né à Rome en 1775, il avait em-
brassé Valeureusement les prindpes pbilosMDbiques et poli-
tiques que propageait la révolution française. Quand Bonaparte
fit la glorieuse campagne d'Italie, il senr6la sons les drapeaux
du jeune général qui , Qatté de Tenthousiasme que lui mani-
festait le re|eton d'une des plus illustres maisons romaines, saisit
avec empressement Toccasion de le faire entrer dans sa Cônille.
La proinptitude do second mariage de Pauline donna lieu à ce
mauvaisquolibet fondé sur ce que Lecicrc était fils d'un cardeur
de laine : ElU a pieuréun auari d'heure (cardeur) $am w^ari.
Au surplus die jouit avec abandon du plaisir d'être une vraie
primcesêe, comme elle le disait elle-même, pour bumilier rim-
pératrice Joséphine, Hortenseel ses autres sonir»qui n'étaient que
des princesses de nouvelle création. Ce serait s'imposer une
tAcke bien longue que d'entrer dans le détail de toutes les tra-
casseries que les caprices» ror^ueil et la vanité de Pauline sus^
dtèrent dans la nouvelle cour impériale. Elle n'était jamais plus
en reste avec elle ; aussi Bonaparte, qui menait à son gré toute
l'Europe, perdait- il souvent sa i^îine à vouloir maintenir
la paix dans M Camille. Il ne serait pas plus facile d'énumérer
les nombreuses aventures de la princesse Borgbése ; die rappe-
lait par le scandale de sa conouite 1^ anciennes impératrices
romaines ; on eût dit qu'elle «'imaginait que le haut rang où elle
était parvenue la dispensait de tout soin de sa réputation.
Bonaparte à cet égard était d'une tolérance extrême. Quant au
prince Borghèse, bieo ou'il eût été comblé d'honneurs par son
beau-frère, et au'il fût d'ailleurs d'un caractère doux et fadle.
Il conçut pour les dérèglements de sa femme une aversion qui
ne lui pennil plus de supporter sa vue. Elle s'en consolait fed-
Icmeotpar l'ascendant toujours plus puissant qu'elle prenait sur
sonfrère, etqui Huit pardonner prisaà la maligmtê d^ courtisans.
Napoléon donna en toute propriété à sa sœur chérie la prinnpauté
de Guastalla. n Comblée de tous les dons de la nature, de l'es-
5 rit et de la fortune, dit un bic^rapbe, elle réunissait autour
'elle tout ce qu'il y avait alors de brillant et d'aioiable dans le
monde de Pans. Neuilly était sa résidence ordinaire, et Napo-
lîon parut se plaire souvent à venir s*y délasser des fatigues de
la guerreetdessoudsdu pouvoir. Toi^jours brouillée et toujours
raccommodée avec ce frère dont elle était tendrement aunée,
Pauline conservait à ses salons une couleur d'opposition de
oour, où Ton savait réunir au charma de fronder, les douceurs
du crédit et la jouissance des faveurs, a Le divorce de Napoléon
avec Joséphine fut un triomphe pour la princesse Borghèse, qui
avait contribué autant qu'il était en elle à cette déplorable rup-
tnre. Dans l'intervalle qui s'écoula jusqu'au second mariage de
l'empereur, Pauline ré^na véritablement à la cour impénale:
mais elle ne tarda pas a re^etter la première impératrice si
peu exigeante, si peu susceptible et toi^rs si disposée k conci*
uâr, à pardonner. Il lui fallut fléchir avec toute la rigueur de
Elle eut d'aillHn
uana ses ■oBHnoca jioqu
iotiflMâdesoQ frère avec dit; die ctt eon^at un ■mtd dépit,
ei n'eut paa la feree de le dissimuler. Irvimnnl de» oanx de
Spu en iSiO, elle poan par iMxdle» ou ae liniaicnt Napo-
léon et Maiie-lxNiiie, et se ménsya focrasinn d'un wwqmi
ment public envers Finipéfalrioe. Napoléon loi âgnifia le jov
mène f ordre de quitter sa cour : on fit entendre peu ée tcinfs
afwès â Pauline oue tout pouwMts'arranaer d tllc conoenlait à
uire auprès de I inspératnoe une démarooe quieét Vmt d'une
répoffation ; onis elle fut inimble. Su disgiioe évait cnooce
lorsque les événenKuU de iUA irent tomber liyoléon da
trâne; la princnse BotglMae était alors à Nice; elle se hte
d'aller en Prevenoe se poster aur le passage de son frèro , le vit
et l'entretînt longtemps, puis TalU i^Mndin à l'Ile ëTEikt.
D'après cette oonduile on n'est pas étonné d^enleadre Nnpoléan,
dans ses conversations à Sainle^Hdène, s'exprimer assMa sur k
princesse Borgtièse : « Pauline, la plus bdie feoune de soi
temps peut-être, a été et demeurera jusqu'à la fin la meilleure
créature vivante, o A l'Ile d*£lbe die fut l'intermédiaire da h
réconciliation de Bonaparte avec Luden, puis avec le rai d k
reine deXaples, Murât et Caroline. Demeurée k Porto4^ern^,
tandb que son frère dnglait vers la France , elle attendit af ee
anxiété la nouvelle de son débarquement à Cannes et de ses
{iremiers succès. Alors elle se rendit à Naples pour eolreteoir
es bonnes dispositions de sa sœur Caroline. Avant is bttaîlie
de Walerioo, incpiiète du sort de son frère, elle lui en^o^t ses
diamans. Napoléon les avait au moment de sa défaite âans
sa voiture qui tomba au pouvoir des Anglais : on ignore ce quHs
sont devenus. Lorsque Murât fut cba^ du trône de Naples,
elle se rendit à Rome, et trouva réunis dans cette ville hospita-
lière ses deux frères Louis et Loden , son onde le caransl
Fescfa et sa mère Lietitia Bonaparte. Elle y habitait une partie
du palais Borghèse que hri avait cédée son époux, avec lequel
elle s'était réœncifîee; enfin depuis 1816 elle habita la villa
Sdarra. Pie VII, qui n'avait pas oubKé les pieux égards qu'efle
avait eus pour loi pendant qu'il était prisonnier en France, hn
accorda hautement sa protection. Désormais le sahm de la prin-
cesse Borghèse réunit le cercle le plus brillant de Rome. Quanl
elle apprit que Napoléon était malade k Sainte-Hélène, elle 9d11>
dta auprès des puissances rautorisation d'aller lui prodiguer
ses soins. Elle venait enfin de l'obtenir lorsqu'elle reçut la non*
vellede sa mort. Elle mourut le 9 juin 1825, à Florence, oà
elle habitait depuis quelques années avec son époux. Elle avait
conservé toute sa beauté. Son corps a été trans|x>rté ê Rome, et
inhumé à Sainte-Marie-Majeure , dans la chapelle de la matsoB
Borghèse. Sa statue avec les attributs de Vénus Victorieuse est no
des chefs-d'œovredeCanova. La princesse Paulinea laissé par tes-
tament à ses deux frères Louis et Jérôme une fortune éc deux
millions, indcpendaimnent d'un grand nombre de legs â des
tiers, etd'une fondation dont les revenus sont annuellement af-
fectés à ôéÎTayer deux jeunes ^ns d'Ajacdo qui voudraient étu-
dier la roédedne et la chirurgie. On vdt par là que les prodiga-
lités qui lui avaient attiré si souvent les reproches de Napoléon, et
surtout de sa mère , ne l'avaient pas ruinée, et que M*^ Letitii
n'avait pas été bonne propbétesse lorsqu'dle prédisait à sa file
qu'dle mourrait à rbùjpital. Gh. bv Roio».
BOBGHàsE (Villa). Cette maison do piassance, sîtoée i
l'entrée de Rome, entre ki porte Pindana et eeUe du Peuple , est
plus célèbre par la magnificence de ses jardins et surtout pur le
choix et rinnombrat)le quantité de monuments antiques <^*dk
renfermait dans son enceinte, et qui en avaient fett un véntuMe
musée, que par le mérite de son ardiitecture. Les ducs Alleina
qui l'occupèrent dans l'origine firent élever par Honoré Lmi^
la porte d entrée près la porte du Peuple. Sapion CaAireili , qm
pnt le nom de Borghèse, y fit de ^ndes augmentaliono Tcn
1605. Paul V bâtit le palais prinapal sur les deadns de Je»
Vasanzio. Dominique Savino de Monte Poldano fut cbarsé et
la plantation des jardins, Jérôme Rainaldi de lem^embefiissr-
menis, et Jean Fonlana de la conduite des eaux. Tous les prince»
de la famille Borgbése ajoutèrent à cette demeure des
sements de toute nature et l'enricbirent des monuments les pèus^
précieux de l'art antique, jusqu'au jour où Camille Borghèse,
rir un marché qui n'a reçu qu'une partiedeson exécntioa, cnfa
Napoléon , moyennant huit millions , cette riche coIlcctMB
Parmi les cent quatre-vingt-qutnae morceaux de seolplure difl
premier ordre restés au musée du Louvre en vertu de la tna»^
saction fiiite entre le prince Borghèse et Louis XVIll, après fa
chute de Napoléon, û faut citer, comme des chefs^l'oMivied'ai)
prix inestimable^ le GMMeur combattant, VEermaphr^diêr
le CmOamre éomplé far le gèaàe de BaedHM, le Fmme lenant
le pelk •iooiMi6«ai» ses bras, le JforayM, leSdiimt le Fiuu^
lax caatafpneUes, le Oêfidon «asayaiU aen «ic» «A lei bas-reliefs
re|)ré8efHaBl k mort de Méléaffre, les Eafanlfi de Nîobé pour-
svvis parAp8lloiwti)iaDe,ksFattéraillesd*Hccter,teTriomfhf
de BaochttStlaCImiedeFhaëleny ledieuMithras» Anliopeelses
âb , la Veogewioede Médée» les Ferges de Vukan^la Naissance
de Véiias , enfin le oélèbre vase dît de Borgbèse. L'oitiage de
Loîgi Lanbeiti : Seulimrt 4d palmEX0 étUa viiiM Rorghem,
4êUa Pimicma, ^lié à iUme en «796, a vol. n-e», avecun
grand nombre de plaaebes au trait, ei celui de Viseenli,JfoiMi-
wmai (Mèm éeÙa viiU Pindanm^ Rome, 1797, donnerast
ime idée précise de ee ^*élait alors œlle coMectios d'oBtsquitéSy
la pkis nombreuse, ia mîeui eboisie, la plus riche en memi-
ments du premier ordre qui ait enoose été fecmée.
AOAMESi ( DiOAÈifB) , oélèbro liUcfaleiir ilalion du vvi«
siècle, Mqmt à Sienae d'sne famille noble et ancienne. Quel-
ques travers de jeunesse le firent, dit-on, chasser de sa patrie;
ceqa'Bl y ade certain, c*est qne pendant plus de vingt a» il
en» dsns les principales wMes et cours dliafie. Il retonma daas
sa patrie en 1674, mais il n'y resta pas loMleraps , et reprit sa
lie errante à travers Titalie. Le grand duc Ferdîaaiid d§ Médi^
cîs, qnt eatioMÎt son savoir, voukiC le fiier auprès de lai. U le fit
son gentilhomme et le nomma en i5S9 preiesseor à la cbanie
de langue toscane qnll venait de créer à âenne. Borghesi Toc-
mpa avec beanconp de suooèset un grand oonoonrs d'élÔMa. fl
BMNuroten 1598. Il était orateur éloquent, bon podie, et surtout
lrès--savant dans la langue toscane. U fut on des plus iermes
Mwtiens de Tacadémie des ItUranaêé^ où y prit le iHre ^ ié
Sm^MHo (rSiveillé). On a de lui : I» cinq tolumcsde poésies en
itftben, publiés de 1566 à i511 ; 2» Leitêre famigliat^^ peu in-
léresmntes, omis bien écrites; S» iHUre éiêconive ( trois par-
ties, dent la dernière fut publiée après sa mort par les soins de
ses deux frères, Pierre et Claude Borghesi); eNes roulent généra-
lensent sur les règles et les beaiilés de la kumue tosc ane, et sont
Mgardées comme ciassiqnes ; ♦• Qndçnes «sosars oratoires et
des poésies diverses, éparses dans plusieurs recueils ; 6^ U avmt
laissé des OèamKNéons su^ k Mtmmérm do Boccaee , m
Tr Miié de la langue iêêoam^ et quelques JMUres onrrages pliih>*
iopbiques qui nVmt pas élé imprimés.
. BOAMIBH (Paol-Guidotto), de Lucques, lut peintre, lit-
toraleur, souipleur et poète ; ma« il mérita plus de réimtMîon
dans les bennx«-art8 que dans la poésie et dans les lettres. U se
wantoit de posséder quatorse aris, et y comprenait celui de voler
dans les airs. On ^ qa'iX voulut en feve I>xpérience et quelle
m réussit fort mal. Les autres partifs de son savoir servirent
plus à nomivr son orgueil qu'à sa fortune; il mouruti Rome en
1626, dans la misè^^ àfè de soixante ans. On dit qu'il compœa
beaneoup de vers, qu'il croyait les pl«s beaux du monde; on
Vome qu'il eut asses de oonfianoe en son talent pour opposer à
a Gerueaiêmmê Hèeruia da Tasse, une ékmeaUw^me rotfinmêa
r diêimiêa de m composition. U avait em^ayé non^^^ule^
nent le même rbytbme, mais le aséme nombre de vers.
MMun (iBAN), médecin italien de k fin 4u rviii« siè^
ie. Désirant augmenter ses oonnaissances , il s'attaeba aux
nissions que la propagande envoyait dans les Grandes-Indes
wnr y exercer sa profession. Peu de temps après son arrivée
kns ce pays, R fit connaître, par une lettre latine datée de Pon»
bcbéry, novembre I70S, ksdétaîlsde son voyage depms RonM
Bsau'à eetle ville. U y joignit des observations sur k médecine
it rbtttoire naturelle, en parti
particulier sur k botanique ç il faisait
spérer par là que son séjour dans orn eonti^ea «erait utile ami
cmnoes^mak il parait qu'il devint bientôt k victiaw de ce di^
ont.
Mnamiri (Vinouit), naquit à Fkitnoe d'oM kmîHe nobloi
s 29 octobre 1515. À peine igé de seiie ans , il entra dans l'or-
Ire de Saint-Benoit dont il devait être an des plus beaux orne»
aentfl. Une année d'épreuve hii suffit, et il entra en profenion
s 24 jnin i5i2. 0ès ce moment, les cravres de piété furent ses
eules distractions; l'étude de k philosophie et <ks langues an**
■snnes absorbèrent tous ses instants, et son ardeur fut telle que
usante an reçut do rudes aUeîntes; il fat assailli de crueks
leakurs d'estomac qui résistèrent pendant plusieurs années
«xeflkrta des plus babiks médecins. Tant de savoir et de tèle
e ment arriver de bonne heure aul pkcca les plus eonsidé-
lies de l'ordre ; quelque talent que pussent réckoMlr ses atlri*
Mlions nouvelles, k jeune fiorghini ne demeura jamak a»4les-
eas. Il était d^ pneor du monostère de Florenee. lorsque te
peud dne€>»aM !•' k mit» en ih6% àk létede ihépital de
kml»-llaffe>des*InnooenlSw On peut dire è ibste titre q^il
mnl la restaurateur de cet élabSsaimeat. Uneadminiatratian
f) BfftMWm.
înhabik et peut-'èlre coopble l'avait endetté ; Boi;g|iini runtoiy
l'équilibre, reit radminislratîon,4ûiina aux revenus uae.anpk'
cation aagfe el facile à contrôler en cas d'abus : il «igraBw M
maison, répara les parties en désuétude et leur éonna une-oom^
plèta hannome; Je régime des malades fut exactoma^t ,>anr-
veîUé , et dès le jour de son instalktion ik sentirent qu'uni
hienveilknoe patemelk veillait sur eux. Est-il besoin d 2|joa^
ter que l'estime et k reconaaissanoe publiques furent le bcu de
tant de lôk, et ^ue k kmilk du grand duc le conl>k oe rea*
pect et de considéralio». £n 1574, Akxandre de lAédiok iat
nommé à rarcbevéché de Florence; mais comme ses oharges
robUgeaient de rester à Rome, il (kmna sa procuration à Bor-
ffbini pour qu'il prit possession de ee siège à sa nbuoe; àxette
q)oque c était une marque de haute dislinctioa. François, SlM^-
cesseur de Gosme I""^, lut rendit vn hommage plus explicita an
kû offrant l'archevêché de Pise; mais le pieux beuédktin
croyant que sa place était où il y avait k plus de ïÀen à Caiia
nr kû, répondit par un relus modeste mais précis, il manral
5 aoftt 1580, et son corps fut déposé dans le sein même de
rbOpital qu'il avait administré pendant trente années. Ses funé»
railles eurent lieu avec une poame asagnifiqua. Bocgbini n'é^
tait pas seulement un grand adminisirateur et un cbrétieii à
toute épreuve ; aux yeux des savants, des littéaaienn et de§4tf-
tistes , il passait pour un homme pkin de science et da ^snûil.
U fut lié d'une étroite aantié avec Pieere Vettorit Vafol^ V»-
lori, Torelli et Léonard Saivâati. Le Tasse k taisait jupe de
ses écrits; c'est asses dire ce qu'il T^slimait. Ses ronmisoan
œs en peintura et en arcbiteotmu, jointes à beaucoup de tact et
de discernement , faisaient recbeaoher son approbation 4i mê
conseik pour les produoiianade ce genre; aussi Gosnse k obm-
sit-il pour être vice-président de k fiuneuse académk del M-
9egno. D(^ lorsqu'on entreprit de réduire k D^eom^ois de
Boecace à k régukrité qu'exigeait koonoik de Trente , Goame
ravmt nommé rmi desprincipaïuL commissaires parmi oeux qui
é^ent appelés à cette onivre 4t correction; il y prit une
grande part On lui attrîtme méaM les itmiolaaîoiii e éi$€mrêi
qui parurent l'année suivante au su^ de ces divers aarend^^
aaeata. L'étude favorite de Borgbim était celle des aati^pMtés
qui poiMaient mrvir à l'histoire de Florence. Il donna égak^
ment beaucoup de ses veiUes aux origines de k langue toaeane
at à k reeherchedes «noyeas les plus capables de k perfection-
ner. Toutes ses «uvres sont posibumes. En éa84 on puMk à
Florence deux volaares isM"* ; voici k titre dm premier : DU^
terei êi memeig, VinMMo ÈêrgMni, patte priwukf reenU a hee
da* députait per euo êeeiamtnto. Ce volume renfeiMne sept dis-
sertatkns 9 savoir : De toriginê de la iriUe de Fiôrtnce ^ de la
faille de tieaole^ de la Toscane et de ses villae ; des wmmeipes
0t cakmieê dm Hamafne; dee cohnies kUinee ; dee eohmeê wU~
lUaêree; dee faetee rufmaine et de la manière de dter he an-
néei : voici k titre du second vohirae; celuâ^ ne renferme que
cinq dissertations : Dieeotei , rie., eeeanda parie , Florence ,
1685 ; Dee armée et dee famiHee fiorefUù^ee; De la wnmnaie
fiwemtêoê ; Si Fhrence fift dééraite par Atfila et reeomttuiêe
par Ckarlemagne ; 8i V empereur Rodolphe remdit à Florenee
ea liberté; De l'égiiH et doe évégmee de Florenee. Ofi a tait aassi
un recaeii de ses lettres, dont le si^et roule loiqours ou presque
toujemrs sur des questions d'art et de science. Le portrait de
Borghini est au nombre de ceux qui décorent les voûtes de k
gaiwie de Médicw ; c^est comme une consécration de l'estime
que cette familk ne cessa de professer en sa kveor. — fionr-
«ami (Rapbaél), poète et littérateur florentin qui vivait ven k
fin du KTi^ siècle. Ami de Bacoio Valori , qui l'était aussi de
Vincent Borghini, il est probable qu'il eut des rdations fré-
quentes sinon intimes avec ee dernier. Le tait principal de sa viey
eehii au uMins qui doit le caractériser ^ c'est k remords subit
qu'il eohçut de ses Haisoos avec les muses. Des idées de réforme
exagérées dont il avait été imbu lui sa^érèfent qu'il y avait
danger pour le salut de son âme à cultiver la poésie; il prit k
résowtiond'y renonœr. Valori» qui aimaitson laknt, lutta con-
tre ce projet et finit par avoir f^n de cauw. Et d'ailleurs un
poëte ne demande pas mieux ^e d'être incorrigible. Ce qai k
preuve bien^ c'est que Borghini en oonçol plus lard une grande
reconnaissance pour son am; il reconte lui-même oe tait dans
k préface d'une de ses pièces irtliiulée : La Diana pietoea,
eommedia paetùrakp in verei^ Florence, 1585, in-B*', réinn-
primée en 1686 et 4687. On a de lui deux cotnédiesen prose avec
des inieraièdes en vers: La Donna eoeionte , Florenre, 1583,
in-*lS; Venise, 1589 et i606| in-ia ; et rAlwMnio furiosa, FllH
ranca, 1582, in-12; Venise^ 1597, idem. Son ouvrage le plus
întéresmnt est mns contredit : tl ffpoeo , in eni ei iratta deUa
pkima H délia eoalêara de pik HlmlH ptofeeeori anUchi o
BOftfllA.
(84)
Bommi,
•Miffrni, Florence, 1584, in-8<>. Cet omnrage a été réimprimé
avec des notes et une préface de M. Bottari, Florence, 1750,
iii-4<>.Ce8t de cette édition qu'on s'est servi pour la ColUeticn
éê$ dasiiquei Uatiêm, Milan, 1807, 5 vol. in-8«.
■OB61A, famille noble du royaume de Valence en Espagne,
qui a fourni plusieurs papes, cardinaux, évéoues,ducs, mar-
quis, comtes, barons et chevaliers, qui pour la plupart se sont
signalés par leurs talents, tandis que d'autres ont été réprouvés
par rbistoire. Le premier personnage de ce nom que l'on con-
naisse est Dominique, et , selon d'autres, Jean Borgia, père de
trois enfants : t^ Alphonse, élevé au trône ponliOcal en 1466,
tous le nom de Galixte III (F. ce nom ) , et dont le Gis naturel ,
François Borgia, mourut cardinal en 1511 ; 2® Catherine épousa
Jean 'del Milla , bourgeois de Valence, dont elle eut Jean-Louis,
cardinal on 1456, mort en 1507 • S*» Isabelle épousa un de ses
parents éloignés, Godefroi Borgia, et lui donna entre autres
enfants les trois suivants : Rodrig^ue, pape sous le nom d'Alexan-
dre VI ( F. ci-après); Jeanne, qui eut de Pierre-Guillaume Lan-
al, seigneur de Villalonga et baron de Castelnou, quatre fils qui
furent adoptés par Alexandre VI, et dont deux, Jean et Pierre-
Louis, devinrent cardinaux. Alexandre VI, n'étant encore que
cardinal, eut cinq enfants naturels, parmi lesquels nous remar-
querons César et Lucrèce.
BOKGIA (RODÉBIC), pape SOUS le nom d'ALEXANDRE VI.
Issu de 4a famille Lenzuoli , très-considérée à Valence en Es-
pagne, il avait étudié le droit, et montra de bonne heure d'heu-
reuses dispositions : son frère utérin , le pape Calixte III , l'ap-
pela k Rome, et le nomma d'abord archev^iie de Valence, puis
cardinal du titre de Saint-Nicolas, bien qu'il ne fût âgé que de
vinfft-dnq ans. Le jeune prélat entretint des liaisons condam-
nables avec Vanoixa, dame romaine, dont il eut quatre fils,
Jean, César, Godefroi et Louis, et une fille, Lucrèce, qu'il
éleva avec toute la tendresse d'un père. Sixte IV l'employa, k
cause de son adresse, comme méaiateur dans les discussions
élevées au sujet de la Castille entre les rois d'Aragon et de
Portugal. A partir de ce moment, et pendant des années, Bor^
gia visita chaque jour les églises et les hôpitaux, et s'acquit une
certaine réputation de piété. A la mort du papc^Innoccnt VlII, en
1493, Borgia, qu'on accuse d'avoir employé des moyens con-
(Nibles, fut élevé presque d'une voix unanime sur le trône pon-
tifical, et prit le nom d'Alexandre VI. Dès lors il se montra tel
qu'il était. Il réunissait, dit un auteur contem(K)rain (Guicbar-
ain ) , à une haute prudence un jugement sain , une grande
puissance de persuasion, une incroyable persévérance, une
grande vigilance et une rare adresse dans tout ce qu'il entre-
prenait. Mais ses défauts l'emportaient de beaucoup sur ces
ntuntages. Des troubles qui bientôt éclatèrent en Italie l'impli-
quèrent dans toutes sortes de querelles politiques. Ludovic Sforce
voulait enlever à son pupille, Jeau Galéas, la souveraineté de
Milan , mais il trouvait dans la personne do roi de Naples un
obstacle à ses projets. Ses intérêts le déterminèrent à une alliance
avec le pape, qui était également irrité contre le roi de Naples ;
mais ceini-ci sut d'abord prévenir l'orage qui le menaçait, en
consentant à donner en mariage à Godefroi Borgia, fils d'A-
lexandre VI, Sanche d'Aragon, ce qui fit espérer au pontife une
principauté, pour ce fils, dans le royaume de Naples. Le pape
renonça donc à son alliance avec Ludovic, et le roi de France
Charics VIII que celui-ci avait appelé en Italie, ne put déter-
miner Alexandre à seconder ses vues sur la conquête de Naples.
Bien plus, Alexandre se posa comme juge entre Naples et
Giarles VlII, et prouva à celui-ci qu'il n^avait pas le moindre
droit sur une couronne qui appartenait à la maison d'Aragon.
Plus le nouveau roi Alphonse éleva et enrichit les fils du pape,
S lus fut grande l'amitié du père; mais plus aussi d'autre part se
éveloppa contre le pape la haine de la noblesse romaine, qui
se rangea presque tout entière du côté de Charles VIII , et
entra au service de ce prince. Cependant Charles entra en Italie ;
le papr rechercha l'appui de l'empereur Maximilien, de Venise,
des Turcs mêmes; mais personne ne répondit à son appel.
Charies fit son entrée dans Rome, et força le pape, enfermé
dans le château Saint-Ange, à signer un traité. Ced se passait
en 1494. Pourtant, lorsque le roi de France demanda rinves-
tilurr du royaume de Naples, Alexandre VI la lui refusa.
Charies se rendit maître de Naples. Dès que les princes et les
répuMiqufs d'Italie se réunirent de nouveau contre le roi de
France, Aleiandre VI rentra dans leur alliance en 1495, et ne
vit pas sans une grande joie Charles contraint de sortir de la
Péninsule. Il ne perdait pas de vue les intérêto de sa famille,
auxquels il sacrifia sans ménagement ceux de la noblesse ro-
maine. Le nouveau roi de Naples, Frédéric, ayant refusé de
donner sa fille à Cénr Borgia, le pape jura de se venger, et fil
alliance avec le nouveau roi de France, Louis XII , oui avait
besoin de son appui pour l'accomplissement de ses plans sur
l'Italie, et qui l'obtint sans réserve en créant César Borgia duc
de Valentinois. Louis conquit le Milanei. et ce fut avec son se-
cours queCter Borgia se rendit maître de la ville d'Imola et de
la forteresse de Foru ; bientôt après, Alexandre VI nomma son
fils duc de la Romagne. En reconnaissance des bons offices de
Louis XII, Alexandre déposa par une bulle, en 1501, Frédéric,
roi de Naples, et confirma le partage de ses Etats entre b
France et l'Espagne. Le nape et son fils venaient de déjouer
une conspiration des nobles romains , lorsque Alexandre VI
mourut subitement le 18 août 1503. Tout en nous montrant sé-
vères envers lui, nous observerons que certains auteurs se sont
fait un plaisir d'exagérer ses torts. Il a rendu des services i
l'Eglise que personne ne conteste. Comme homme, il a été l'ob-
jet de beaucoup d'accusations , sur la valeur desquelles on oe
peut être d'accord, tant que toutes les [Hèoes du procès ne se-
ront pas connues.
BORGIA (CÉSAR), Cardinal et plus tard duc de Valentlnoii,
au service duquel Machiavel appnt les principes au'il a donné
pour base à son livre du Prince. Fils d'Alexandre VI , Cëstr
Borgia se signala par ses vices et par ses crimes : on lui reproche
des assassinats, des empoisonnements, des brigandages, ai
K)int que l'on disait publiquement à Rome, que les temps de
éron et de Domilien étaient revenus. L'extérieur de ufstr
Bor^a était repoussant; les traces extérieures de ses àéttathet
enlaidissaient encore sa figure, et son effronterie le faiwf hàSt;
mais son opiniâtreté, la vivacité de son esprit, sa criiaalè ei sou
astuce lui ouvrirent , avec l'aide de son père, l'accès aux ptas
grands honneurs. Alexandre VI l'avait, dès sa tendre jeunesse,
aestiné à l'état ecclésiastique, et, tandis que César étudiait en-
core le droit à Pise, il lui fit donner Tévêché de Pampelune ; en
1493. un an après sa propre élévation sur le siège pontifical , il
le créa cardinal. Mais en 1497, César ayant fait assassiner son
frère atné, Jean, duc de Candie et de Bénévent, il se démit
l'année suivante de la dignité de cardinal, qui lui pesait, et se
rendit comme prince papal, avec une mission particulière, i b
cour de Louis Xll, roi de France. Ce monarque lui donna la vilk
de Valence en Dauphiné, avec des domaines d'un revenu consi-
dérable, et l'investit du titre de duc de Valentinois; le pape dp
son côté lui assura successivement le titre et les domaines de pla-
sieurs duchés en Italie. Dès lors l'arrogance de ce parveno n eol
filus de bornes; il demanda en mariage une princesse napo-
itaine, qui le repoussa énergiquement. Il épousa donc, et
1499, une fille d'Alain d'Albret, frère du roi de Navarre el »-
rent du roi de France. Dans cette circonstance, comme <ubs
toutes les autres en général , il déploya une magnificence extrt-
ordinaire. L'argent qui servait à soutenir son luxe provenait en
extorsions dont le peuple romain avait à gémir ou des riches qw
le tyran faisait périr. Mais ce furent les petits Etats d'Italie qn
eurent le plus à souffrir de ses passions; il les attaqua sans Bt»*
tif , les conquit et les subjugua, pour arriver, si cela se poavail,
à la domination de toute r Italie. Les princes qui se rendirent 1
lui ou qui tombèrent entre ses mains furent mis à mort pnbft'
quement ou en secret, contre toute bonne foi et au mépns de!
promesses les plus sacrées. A la mort de son père, on résista plai
énergiquement à ses odieuses violences. Sans doute il mil m
pillage le trésor d'Alexandre VI, occupa le palais du Vaticaa
avec 13,000 hommes, fortifia le château Saint*An^e, et cherck
â contraindre les cardinaux à choisir un pape qui lui iiki fa?»
rable; mais tous ses ennemis prirent les armes contre lui, h
nouveau pontife Jules II s'empara de ses possessions et aoRocieirti
les domaines de l'Ej^lise. Il perdit en même temps tousses d»
maines qui lui avaient été donnés en France, et se vit réduite
se sauver secrètement à Naples. Là on le jeta dans les fers, pé
on le conduisit en Espagne, où il fut enfermé dans le ch4teaa i
moment où , dans une guerre soutenue par ce prince , il fat Xà
dans un coml^at, après avoir vaillamment combattu (t3 dmi
1507). Malgrt- sa dépravation, il aimait et protégeait les scienci
et faisait même des vers; il était brave à la guerre, et si éloqeei
qu'il savait entraîner ceux-U mêmes qui connaissaient ses inH
gués et se tenaient en garde contre lui. U ne laissa qu'une fiOi
mais ses frères continuèrent cette race.
■OR6IA (LuCBfacB). Malgré la protestation de RoscoC et h
Qatteries de Bembo qui Ta célébrée dans ses vers, Lucrèce Bm
gia iNisse encore aujourd'hui pour une empoisonneose , m
adultère et une incestueuse. Fille d'Alexandre VI et de VaffH>sa
sœur de Jean Borgia, doc de Candie, et de César Borgia» doc i
■OBGIA. ( 85 ) BOi^jGlTE.
VakntiiuNSy elle partagea leurs désordres et leurs infamies. On | tues, idoles et monoments de tout genre de ces divers pays,
dit que ses divers mana^ furent plutôt pour elle des spécula- Chaque missionnaire qui revenait à nomey ou qui y donnait des
tions que des liens sacres et indissolubles. Dès sa plus tendre nouvelles de sa mission, ne manquait pas de porter avec lui ou
jeunesse on Favait fiancée à un gentilhomme araffonais ; mais
8 lus tard, en 1493, on brisa ses fiançailles pour lui Taire épouser
'abord Jean Sforce, seigneur de Pesaro y auquel on Tenleva en
t497y sous prétexte qu*ii était impoissant. Elle convola à d'au-
tres noces en I40S avec Alphonse d'Aragon y fils naturel du roi
deNaples^et qui fut plus tard assassiné par lesBorgia, parce qu'il
avait rompu l'alliance de la maison de Naples pour laquelle
tenaient les fiorgia. En 1501 , on donna pour troisième mari à
Lucrèce, Alphonse d'Esté, duc de Ferrare. A l'occasion de ces
noces, des fiètes brillantes eurent lieu à Rome, car cette alliance
était la plus belle et la plus avantageuse que pût faire la famille
des fiorgia : aussi désormais Lucrèce, qu'on avait accusée d'avoir
trempé dans les meurtres de son frère César, Lucrèce, sans re-
noncer aux plaisirs, vécut plus décemment; elle encouragea les
lettres et les arts , elle protégea surtout Pierre Bembo, dont les
vers eurent assez de crédit en Italie pour la réhabiliter de son
vivant. Ces louanges ont pallié quelque peu ses désordres, sans
avoir toutefois efiracé la honte de sa concFuite. On dit cependant
qu'elle eut un fils naturel, que l'amour maternel la ramena à
une vie moins déréglée ; on ajoute que ses amours incestueuses
ne sont pas suffisamment prouvées. Nous aimerions à croire que
la tradition qui la flétrit à ce sujet s'est trompée; aussi ne faisons-
nous que constater ici la réprobation qui s'attache à son nom
pour les scandales qu'elle a donnés à son siècle.
BORGi A (Saint François) ( F. Fbançois).
BORGIA OU BORiA (Fbançois), priuce de Squillace, dans
le royaume de Naples, fils de Jean fiorgia , comte de Ficalho, et
de Françoise d'Aragon, était arrière-petit - fils d'un pape
(Alexandre VI), et petit-fils d'un général des jésuites (François
fiorgia) ; il descendait aussi, par sa mère, de don Fernand , roi
d'Aragon. Il fut souvent surnommé le prince des poëtes d'Espa-
gne, parles littérateurs qu'il protégeait. Il n'excella pourtant
dans aucun ^nre. Son mérite fut de ne point s'écarter des
bonnes traditions classiques, et d'éviter la boursouflure et l'es-
prit entortillé de ses compatriotes. Il fat fait gentilhomme de la
chambre de Philippe III, en 1614, et nommé vice-roi du Pérou,
où il rendit de grands services à Thumanité. Une ville qu'il
réunit à la couronne espagnole (1618) conserve son nom (fiorja).
En 1621, il revint en Espagne, où il mourut dans un âge
avancé (1658). Ses ouvrages sont : 1** Obras en ver«o, Madrid,
1639; œuvres, 1654-1665; 2*» Napoles reeuperada por el rey don
Alonzo, poème épique ou plutôt historique, Saragosse, 1651 ,
in-4'';5<»Traduct. Cfracionês y meditaciones dêlavidadeJenu-
Chrisi, con otros dos ircUados, de los ire$ tabernaeuloiy iolilo"
guioedei il/fiia,.firuxe1les, 1661,in-4o;4<' Vita disan Geraldo,
in-8° ; 5» hioria délia ehiesa e citla di VeHelriy in-4o, et une
Vie en latin du pape fienof t XIII.
BORGIA (Alexandre), de la même famille que les précé-
dents, était né à Velletri en .1682, et mourut archevêque de
Formio le 14 février 1767. On a de lui : l"* Vita disan ûeral-
do, Velletri, 1698, in-8<'; ^ Isloria délia ehiesa e citlà di Vel-
letri ^ en queUlro libri, Nacéra, 1725, in -4°; 3<» Coneilium
provinciale fermanum, ann. 1726, Fermo, 1727, in-4°; 4*» Vie
du pape Benoit XI U^ Rome, 1741, en latin; B° Des lettres re-
cueillies par Muratori, des homélies et autres ouvrages dont on
peut voir le détail dans Catelani , De Ecclesia fermana, Fermo ,
1782.
BORGIA (Etieniib), cardinal, préfet de la congrégation de
la Propagande, et l'un des plus zélés protecteurs que les
sciences aient eu dans le xviii'' siècle, naquit à Velletri le
5 décembre 1731. Elevé auprès de son oncle, archevêque de
Fermo, il montra de très^xmne heure un goût décide pour
l'étude de rantiojuité; dès l'âge de dix-neuf ans il fut reçu
membre de l'académie étrusque de Cortone; il commentait dès
lors tous les manuscrits, médailles et antiques qu'il pouvait se
jirocurer, n'épargnant pour cela ni soins ni déuenses; et c'est
ainsi qu'il se forma insensiblement, dans son palais de Velletri,
le plus riche musée peut-être qui ait apparteim à unparticulier.
Fixé à Rome, il se fit connaître du pape fienolt XlV, qui le
Domma gouverneur du fiénévent. Dans cette nouvelle carrière,
il (Jcvcloppa les plus grands talents pour l'administration^ et sut
pnr sa prudence préserver ce duché de la famine qui désola le
royaume de Naples en 1764. Rappelé à Rome pour remplir
d'autres fonctions, il Ait nommé en 1770 secrétaire de la Pro-
pagande , charge qu'il exerça pendant dix-huit ans, et qui, en
le mettant dans la nécessite de correspondre avec les mission-
naires répandus dans les climats les plus éloignés, loi fournit
Toccasion d'enrichir son musée des manuscrits, médailles, sta-
l'envoyer tout ce qu'il avait pu recueillir de plus curieux. En
789, Pie VI le créa cardinal et lui donna la place d'inspecteur
d'
1789, Fie Vi le créa cardinal el lui donna la place d'inspecteur
général des enfants trouvés. En trois ans ces établissements
prirent sous sa direction une face nouvelle; il fonda partout des
maisons de travail, réforma des abus, et fit des règlements
dignes de servir de modèle en ce genre. L'esprit révolutionnaire,
3U1 avait bouleversé la France, se répandit en 1797 jusque
ans la capitale du monde chrétien : Pie VI, dans ces moments
difficiles, jugea le cardinal fiorgia digne de toute sa confiance ,
et remit entre ses mains la dictature de Rome, en lui adjoignant
deux autres cardinaux. Il acquit un tel ascendant sur les esprits^
que jusqu'au 15 février 1798 Rome ne fut souillée par aucun
meurtre ni par aucun crime. A cette époque l'armée française
parut aux portes de la ville; le parti populaire s'empara du pou-
voir, et se constitua en république: le pape fut obligé de qmtter
Rome le 5 février, et le canlinal fiorgia , arrêté le 8 mars, ne
fut mis en liberté, vingt jours plus tard, qu'avec l'ordre de sortir
des Etats romains. Débarqué à Livourne, il se rendit à Venise et
à Padoue, où il employa les premiers moments de tranquillité
dont il put jouir à réunir les gens de lettres, et à former une
^pèce d'académie ; mais il ne perdit pas de vue ses chères mis-
sions : sous les auspices de Pie VI, prisonnier à Valence, il orga-
nisa une nouvelle Propagande, ouvrit des souscriptions, et con-
duisit le tout avec tant d activité, qu'en peu de mois treize nou-
veaux apôtres de la foi furent envovésaux extrémités du monde,
et de fortes sommes d'argent aux diverses missions d'Afrique et
d'Asie. Cependant la garnison françaii-e qui occupait Rome fut
forcée de la quitter. Quand Pie VII y fit son entrée, tout était
à réorganiser dans le gouvernement, fiorgia fut désigné pour
présider un conseil économique créé par le nouveau pape. Mal-
gré la multiplicité des affaires dont il fut alors accable, il con-
sentit encore en 1801 à se charger de l'emploi de recteur du
collège romain, vacant par la mort du cardinal Zelada. Son âge
avancé ne l'empêcha point d'accéder au vœu du pape qui voulut
l'emmener avec lui en France; arrivé à Lyon, il y mourut après
une maladie lon^e et cruelle , le 3 décembre 1804. Peu d'hom-
mes ont été si universellement regrettés; ses bienfaits l'avaient
mis en relation avec les gens de lettres de tous les pays : depuis
trente ans, aucun voyageur de distinction n'avait visité l'Italie
sans admirer le magmfiaue musée de Velletri , et sans conser-
ver un vif souvenir de l'affôbilité du propriétaire. Un savant
avait-il des recherches à faire? il était assuré de trouver au mu-
sée fiorgia quelques objets importants pour son travail ; le car-
dinal s'empressait de les lui indiquer lui-même , les lui prêtait
avec la plus grande facilité, Ten^geait à en faire la descnption,
en se chargeant souvent des frais d'impression , et toujours des
frais de gravure des planches. Savant lui-même , il fut toute sa
vie dévoué à la ^ence et aux savants : les intérêts de la reli-
S'on sont les seuls qu'il ait mis aurdessus de ceux de la science,
n l'a vu vendre de la vaisselle d'argent, et jusqu'aux boucles de
ses souliers, pour acheter quelques morceaux curieux , ou pour
faire imprimer un livre, une dissertation. Il vendit un plat d'or
pour subvenir aux frais d'impression du Systema btahmanicumy
composé par le P. Paulin, fion , facile jusqu'à l'excès , ouvert ,
franc, gai et même un peu causUque, il était d'une conversation
d'autant plus intéressante que sa mémoire lui fournissait sur
tous les sujets des détails piquants. Ses ouvrages nombreux sont
peu connus hors de l'Italie. Voici le titre des plus remarquables :
1° Monumento dipapa Giovanni XVI, Rome, 1750; 2» Brève
istoria delt antica ciltà di Tadino nelf Umbria, ed esaita
relazione délie recherche faite suUe sue ravine, Rome, 1751 ,
in-8» ; 5<> htoria délia eiUà di Benevento , Rome, 1 763-4 et 9 ,
S vol. in-4*' ; A"" Vatieana eonfessio B, Pétri, chronologicis Us-
timoniU illustrata, ibid., 1776, in-4''; 5° Brève istoria del do-
minio temporale délia sede apostoUca ne lie due Sieilie, ibid. ,
i788. Il s'occupait d'une Histoire maritime des Etals du Mini-
siége, mais l'ouvrage est demeuré inachevé et n'a pas été impri-
mé. Camille- Jean -Paul fioROiA fit graver en 1797 une an-
cienne mappemonde du musée de Velletri ; elle n'a pas été mise
en vente, mais on la cite sous le titre de Mappemonde du ear^
dinal Borgia; elle est très-intéressante pour l'histoire de la
géographie.
BORGNE {gram,),qm ne voit que d'un œil, à qui il manqueun
œil. Cet adjectif s'emploie pour les deux genres, et peut êlrr pris
substantivement. On dit dans une acception proverbiale et tigu-
rée, Changer, troquer son cheval borgne contre un aveuaUy
pour signifier que l'on a chancre par megarde une chose déJec-
tueuse contre une autre plus défectueuse encore. Jaser comme
(••)
mm fié h&rgne, au lien ât bsbillêr, porter beancoap. Borgne,
éim le tangage familtery sert i désigner (fiverses choses ooe f on
prend en maoTaiie part : Une mniêon, un apparlement borgne,
po«r «me maison, an appartement qui manque de jour on aaiH
ptrence. Un eabarei êorgne, on maovats cabaret ; Un eûllége
iargnef une pension borgne, on collège, une pension où Tédu-
eitson se 6iiC ma! ; Un conle borone, cdnî aaqoel on ne saunât
croire, nne histoire sans vraisenmiance. En lerm.de WMrine, on
appelle ancre borgne celle qui n'a qu'une patte, on celle qui
est mouillée sans avoir de bouée. Dans ces exemples : Elie m
épousé un borgne, h méchant borgne; et dans cette location
prorerbiale : Au royaume des aveugies, tes borgnes sont rois, ce
mot est pris substantivement. — Bobg5BSSB. Ce mot, qui ap-
wtîent an langage trivial et grossier, ne s*emploie qn à titre
a%!jare: Une borgnesse, une méchante borgnesse, eetts vilaine
9&rgne$9e,
BOftGXE ^anat.), adj. des deux genres , se dit de certains con-
duits disposes en col de sac, comme le trou borgne de Tos frontal,
le trou borgne de la langue, etc. — En lerm, de chirurgie,
IbftGiŒy s. m. est une tumeur oui est comme le satellite du
Ibroncle ordinaire. — Bobgnb {technol,), adj. des deux genres,
se dit, m term. de charpentier, d'une fenêtre par laquelle on
ne peat voir que d'un oeil.
BOBGO (iiuBura et coût.), voile oiie portent les femmes mu-
solmanes, lorsqu'elles sont en puolic. Cest une pièce de toUe
Manche, dont les angles sont retenus vers les tempes; elle cache
presque tout )c visage, et descend sur la poitrine.
BOKAO (ToBis DAL) , né à Vérooe, se ûi oonaaltre Ters lia
■ùliea àm xv*' siède comme poète tl ocatenr, et se livra pen-
dant plusieurs années aux exercices du barreau. Il 6it Je
ooniemporaki et l'ami de deux hommes illustres, Guarino, de
Vérone , et Fran^jois Barbaro. Le prince Sigîsmood Malatesta ,
acâgnear de Rumini * se l'attacha. Le poêle , au rapport de Bar-
baro, écrivit ses belles actions avec neaucoop d élégance. Oo
ignore l'année de sa naissance et celle de sa aiort. Il composa en
latin des harangues , conservées en manuscrits dans plosienn
bibliothèoues ; des lettres, conservéea de même , ainai qoedes
poésies, niende tout cela n'est imprimé ; maison tiouve, dans
k tome XLIT da recoeilde Calogera, la continuation oue Tobie
dalBorgotkîdiÈitàe la Ckroetique des eeigekeurê de malafeUm,
écrite par Marc Batia^ia de Bimini, avec cette chroniqae
même, Josqa'aJors restée inédite } le loot accompagné de n^^
par le P. Jean-Baptisie Conlarim, dominicain. L^mvrage
p«r
tier porte œ titre : Ckranieom dominomm MalmlestiSp auetore
Marco Baitaiia Àriwûnenti, eanOnumimre vero Tobiet Veto-
mensi , nmne pritÊUtn âi bêcem ediium ei a P. F. J0. Me^.
{^mtareno ord. prmdicatorusn notfs iihuirmtmm,
B#moo (Loom stAL), appelé Borghi par quekraes auteurs,
é«Bt de Venise et vécut dans le X¥i* tiède. Il fut aecré-
laire du téuat et memtm du conseil des dix. En 1548 , il M
ctargé par un décret publie d'écrire l*kiitoire de Venise. Les
deuxpremiefs lirrea et k aMÛtié du troiaièaie qu'il avait faits
u'asH janaak été inipriméi et tout omaerfës eu wiinuaiiildans
k bMotbèque de Sainirllaic. On lui attribue un ouvrage
oooiru Cardan, que nous ne oaunanBOOs pat.
uaseo » ou uumuiTS en ktiu (PnuuB-BAPnsTB) , naquit
i Gênes au commencement du X¥ii* siède. Le gott pour
kt leHret qui! avait montré dès ton rufince ne rempêcha pas
de suivre k carrière des armes et de se livrer avec passion à
set études favorites, il servit en Allemagne dans l'armée sué-
deise. et s'y it distinçier par pluiîiuis traits de eouraffe.
Aprèt s*êtretibien servi de renée , il prit k plume pour écrire
l'histoire de cette guerre jutqvà k mevt deGusteve-AdoMie,
etkpuMksous ce titre; CtBiBiiniutiy<»»tlioau#c<co, Liège,
««19,in-4»,6|[.;t6»etl645,in-t^flg.;Gilogne, IBM et HI44,
tn-it. llenensle ane traduction franiEaise par k sieur de Mau-
roy, Paris, 4#63, in-9*. il élak une grande ùuditiun dans son
iranp J9V mwaitiiiv jwvWMv^nv yvnvmw wvwiirw nt aiav»
iimÊêtiem,meme, 1641, in-4*, oè il veut éiMnr les droits de k
r^Mique de Gènes sur k awruui baiune k e6te de k Ligu-
rk. Ce traité fût attaqué par Tbéadare Cianimiel, «ni y op-
peta ses Jfari» Mvftf a«i#Mn, k Haye, i«5S , in-4*. Un autre
ouvrage de Borgo, moint connu, a pour titre: Jk diynifals
genuensis remuùUcm dieeefêmâie. Borne, 1641 , in-4*; Gênes,
1646, in-4Dl.
nous ptfflomBoiusda, et te tranipeoabw.» ... ^-«..•^r.y
mmMemuetéu Ubraire, M donne k pi <ntiii de Luc , au Iib>
de oeini de Pierre qui ett réeBement celui de Bai^ Le méat
mathématicien a été otnftndu quelquefois par kt tarants avi|
Luc PacdoN , de Bor^ di San-Scpalcro. On ionore k date de h
mort de Bora>; mais il vivait encore en 1464, car cTest dam
BKanocndn tt*ose pas aBnncr ^pt^
Boc]ga Un de Te
■ite. ^our~
iC écrit au
nunnspice ne ion ouvrage et oana
unn»
netqifon
trouve i k
IhiLeP. taire, dans ton fadig â
•» namm
i eehn dont
cette année qu'il poblk une nouvdk édition de l'ouvrage qoili
recommande aux biomphcs. Ce travail, k premier Iniléd^
rithmétique qui ait été imprimé, a pour titre: AH(kmHita,k
nwet efem de mriihmetien ne la gued m traUa de êuUs eees
a w^ercemUa perténantù La première édition est de Venins
1484 ; dk sortit des presses d'Erard Ratdalt. L'ouviace é
Borgo fut réimprimé en 1486 par Zouanne (Jean) de BaU , et,
en 1491, parNioolo,de Ferrare.
nnnm (Ln P. ChablksX iésaîle , naquit k Vioanoa en 17H
D^abard professeur de bdks-lettrcs dans plutkurs ooUéaes qn
diriaeait la sodété, il enseigna plus tard k théukgk à Modèat
Après k suppression âe l'ordre , il se réfogia^ pour ainsi dâc,
dans l'étude des mathématiqnes et de Tfaislaire nalurdk^ qs
troublèrent de temps à autre k violence des disputes rdigieani
auxquelles II ne pnt s'empèeherde prendre part. B nmaratca
1794. Outre quelques opuscoletasoeliqDetdouit on Uruuveri»
dication dans k Bt6Msm. soc. Jesm du P. Gakilkro, Sufpèé^
usent II, p. 14, etiéppfn4rûr,ll5,on a de lui: P* JhmUdsi
eemne raokuulo délia éefenea e délia fér%i$mwlem édk
piaxxe, VenÎBe, 1777 : cet ouvrage lui valut un brevet étÊuh
tenant-colonel du génk, que hn fit délivrer k grand Miéric
auquel il était dédié. Le >. Cabalkro, jésuite. Ta tndil ea
es|Mtgnol avec notes et additions ; 1^ Oraaknvtn lodi» dl m»i
Ignaxio de Loiola, det$ain Reg^, famno 1769, 8* éiit.,I«ia,
1767 : ce panégyrique jouit en Italie d'une grande iCputotiua;
elk est méritée, car on y trouve quelques pages d'une baali
éloquence ; 3* Memoria oeAtoUca. Cet ouvrage , condanni
par la cour de Rome, a été réimprimé dans ks itaedldstffa»>
rfssaiiH di storia e di erUiem eulla wmnorkt eeUtoUem, 1781;
4** Letiere ad un wrelato romano, 1783. L'une de «s kttmi
été éerite contre le synode de Pistok, et k steonde contre k
annatistes de Florenre. hesMemÊrieperserwire uAa sêsHakk'
ieraria, an 1794 , contiennent une notice sur k F. Bargo.
Bon«o!iDio (HouAO^ ( F. BunGuimo).
non««iT [géog,), fun des principaux rojaumet du Soudan^m
centre de l'Afrique , s'étend du 6° au 13* oiegré de ktituMk nod,
et du 1*' au 4* de kmmtude est. U est borné au nottl par k
Hmmsea, au sud par rFurriki, à l'est par k Ikuve Eomen
ou Nîger,eih l'ouest par k ffaaiJiu, k Zouyou et k Ikunamas.
H est traversé du nord-est au sud ouest par une «shalne é
montagnes peu élevées dont ks den extrémilés vont ac réust
d*un oûCé au mont Nora, de l'autre à k grande chaîne ée
monts de Eoug, Le pays est in^al , sablonneux et très-beat;
trois rivières seulement , la Momssa, VOh, k Menmi , k m*
versent pour se jeter dans k Niger, et souvent leur Ki est es-
tièrement desséché. Le Borgou est, à proprement purier, an
confédération de petits Etats nommés k NM. k Miaena, k
Ouooua, k Buoy , k Sandero, le Eingka, k Earokou , h
Lougou et le Pundi. Chacun de ces Etats, qui a prk le nom é
sa capiuk, est sous k dépendance d'un prime trîfa«tnire da
Pdktahs. La pHipart nous sont encore conylétoaaenC ineouRMi
aucun voyageur européen ne les ayant vititét jusqu'ici ; mn
Ckpfwrton et ks frères Lander nous ont trnasmn onélqae
renseignements sur ceux qui s'éloignent le mdns du Niger. «-
Le Nib , situé à peu près au centre du Borgou , en eat kpro
vinoe k plus étendue et la frius puissante ; son chef pocle I
titre de sultan du Borgou, mais n'exerce en réalité ancvB poa
vm> sur les autres coniédérés. On assure que sa capiUk «
trè5- vaste; que son royaume comprend soixante-diK ^vîllcs i
premier ordre et un nombre in6ni de bourgades et de viUagn
mais ce dénombrement parait exaaéré. Le souvemeor de cbaoi
vilk fournit annoeHement au sultan de Niki, à 4itre de rem
vance, une jeune vierae que cdui-d renme peur en «roirai
autre, krsqu'dk ne lui pkit pat, ou lorsqu'elle ne Im pli
plus, n possède, en outre, pour son service particulier» nu)
cberaux magnifiques, d joait de richesses immentet> Sun a
niée est très-considérabk et composée d'inCnrterie et de cnval
rk. —Le rd de Buoy compte autd éana set Etats ooixainic^
grandes vîlks qui Hu payent k même tribut que edien de Ni
et ses richesses en tous genres ne sont ps mosndres qaae cH
du suRan. Aucun voyageur n'ayant vérifié l'exaditmle de id
assertions, 9 est jprudent, avant d'y tjouler foi, de faân
part de l'exagération faabitndie aux^ Afcignns. H cet évidi
d'ailleurs que, pour ks wi^metttu, il faudrait aeeardes^ au Bc
gou une étendue bcauoaup plus cansidéiabk que odie
(•7)
M aiMS Mikfi^ia d'aprë^k cmwsauoct des contrées eDvkwi-
nantes. — LeKiama, sitoé vers le sud-est, ne oonpfend q«'iiB
larnioiffe fori reitceîiii» bîeo foe la ville ami graàdeet riche.
Le raî esi léùk dans les jMirs 84ilenQels av«e ua laxe rare dans
ces cooUées i il porte ooe vaste robe de dafloas sooge et des
boitilles à l'initer des OrieiUattx. 11 ne morcke qu'escorté de six
jtancs filles sseiavei , catîèremeMi nues et âgées aa plus de seiie
ans ; elles ne s'éloignent jamais de sa personne ei purteot cba-
ans ant laaot iégeia pour la lui offrir au hesoio. Sa apîlale
iii emowDée d'une irèsAongae mucaûle en terre , et compoiée
de cabanes ansai en lene caiiMBe toutes les villes de ces pays. Sss
BSfesos osnsisleni dans le tribal qu'il lève sur les caravanes
qui se rendent de FHaoussa ou du tfondou dans la Guinée supé-
rante, eisnr lesquelles il exerce parfois les plus violentes exac-
tiona. La vîMe de Kiama n'a pas moins de 50,000 habitants.—
L'Onaene est an nord-est dn Kianni» sur le Nij^er, et tnnwcsé
Cr leMenaî. La viUe,. Vnne des pins jolies parai toutes cdks de
contrée* est tetifiée; les rues en sent larges, propres et asaea
p^liifCB. Les hahitaiions sont vont» et coounodea. Sa popula-
tion s'élève à la^OÛOhabîtanls (F. Ooaoua) — LeLougou, au
tnd enr nt dn Kuma» est anr la rente obligée des marcbrads
qnâ vent dans le Geii|a acheter des noix gouras, et les droits de
pnesegecne se fut payer le prince de ce petit Etat en iont k
plosopnfcoi de tous les BMUiarqnes de Borgon. Quant aux an-
tres provinces ësnt nous avons cité les noms, il paraît qu'elles
sont loin df être dans une situation aussi prospère que les préoé-
denies^ et que lentsbabitants mènent une m fort raisétatile. Le
Pnadi faisait autrefois partie dn Niki ; mais û s'est affranchi ré*
oensment par nne révolntion. — Les habitants du Borgou en
général» àqnelqne principanté qu'ils aupartiennent ^ sont lè-
pnftés brigands et voleurs. Redootés des marchands et des
Tayagenra africains anxouels ils font payer des droits énormes ,
QoniiQ ils ne les dépenillent pas entièrement, ponr Jenr acœr-
dcr la permission ne travener leur lerriteire, iu ne le sont pas
■Minsde leurs voisins» chea lesmiels ils portent la guerre snr le
p;lns léger prétexte. Us leur détendent , sous peine de dévasta-
tion , de recevoir dans leurs frontières toute caravane qui dévie
de aait droit cbemin pour se soustraire à leurs exactioBS. Us ne
vvrcnt pas entre eux en meilleure intelligence. Non-seulement
d'Etni k Etat ils sont ficsqne toujours en guerre, mais les
ailles d'une même prinapanté ne manquent jamais de se piller
fdcipromeaacnt quand l'occasion s'en présente. Ils passent ^or
les oMâlfensel les plus adroits chasseursde tonte l' Afrique ; mais
le prodnit le çh» clair de leur chasse consiste dans les esclaves,
nt'ila poorsuivent de préfiérence au gibier. Dispersés sur les
nenaîno et dans les forte, quand tb rencontrent quelque voya-
^ur qni a eu l'imprudence de %'y aventurer sans nne escorte
■npneante, après ravoir dépouilfé» ils le ganjottent avec des
lanières de cuir et le conduisent an ^reepiaii jusqu'à ce qu'il
loti YCDdeu Ce troupeau d'bommes comprend, en outre, tons
es prisannâers de gntarre. Quand il est asseï considérable , on
• condnsi anx marchés de la côte , où la vente en est toujours
;a|nde et jplns avantageuse. Adonnés à un td genre de vie,
«menais die la paix qui les livrerait aux seules ressources de
enr tramil, les Boraouriens s'occupent très-pen de Fagricutture
« du soin des bestianx : ce sent les femmes cpii sont cfaarcées
le la culUire. Cependant, grâce à sa fertilité naturelle, leur
lays peodnit en abondance le blé^ le ris , les feves, les yams,
s tiananm » les plantains , les limons ; ils y trouvent aussi
inàigû, le coton , le beurre végétal, les noix gouras et le mieL
b osai de tasies forte peuplée de gibier de tonte espèce et de
uri pnor ùt chasse, le Bonrgonen enduit ses flèches et sa lance
a suc de la graine dnJkonfkmie^ poison qui rend , assorent-
a , iaaêe tilessure immédiatenient mortelle, niême pour le bul-
c et réiëplinnt. Quand l'animal est mis à mort, ils entèvent
wec soift looi ce qui entoure la plaie , afind'empècfaer la corn-
lunication du suc vénéneux. Plusieurs parties da Borgou
wiiniinsnt àe9 quantités aaseï considérables de mineraâ de
T. Les naturels savent le fondre dans de petites huttes de
irme conkjMg qu'As élèvent dans la campagne. Leur rdigisn ,
ont les dogmes et les rites varient presque dans diaque bonr-
ade» est le naahométkmey plus ou moins mélangé de iclidûame
t de fMmtâfuen brutales. Im reste, ils ne sont rien moins que
évots ; ils prient rarement, s'ils ne sont malades» et quand
mt clivintîÉé se leur accorde pas snfr-le<^m|i ce qufik lui ont
emandé, Us In mritraitent et la rejettent pour en prendre une
utre. Us anm peu difikiles snr le dioix, et les frères Lander
RDt une iitHift oonaatnnC en une trénnede gaaon, conservée
sous une calebaflse, La population du Boryou, dont il seiait ianoa*
sible d'évaluer approximativement le chiffre , est mélange cf un
gra9d nombre d!e feUatabs ; mais ceux-ci y forment une ooste
séparée» tenue dans un rang inférieur par Torgueil des naturels»
et dont la principale occupatiott consiste dans la garde des
troupeaux. Il leur est défendu de porter aucune arme et d'»>
voir aucun rapport avec leurs frères de l'Haoussa. Leur conds-
tiou , en un mot^ est voisine de cdle des esclaves. — Dans tout
ce qui concerne le Borgou en général , nous n'avons foit a»>
cune exception relativenient à la province de Ottoonn ou IFch
10010. On trouve» à L'article qui loi est spécialement consacré,
(|uelques détails sur les mœurs plus policées de ce pays.
V. nn ^oDYiosT.
BoneT (Hsni yan aeb ), naquit à Bruxelles en 1583. B
avait à peine trois ans quand son père et sa mère l'emmenèrent
en Allemagne on ils frisent chercher un refu^ contée les icom^
bksde la guerre. Ses parents, vn le go^àt qu'il msntrait peur le
dessin » le placèrent chea Gilles van Valkenbeig. Ses progrès
dans la peinture frirent rapides et le nureni en état dVenlre*»
prendre le veiyage de Ronae pour se perfectionner. D'Italie M
passa en Allemagne et s'établit successivement à Franàenthal et
a Francfert-sur^Aein. Au talent ou'il avait ponr aon art il jo»-
gnait une grande science qui le uisait passer ponr le plus sa^
vant antiquaire de son temps. Decamps» l'auteur de la notice
s» cet artiste, dit que les savants anglais y et notamment le cé-
lèbre Hovrardy comte d'Arundel, avaient pour hû une grande
estime. — Un antre Bobgt (Pierre van der), peintre de pays»*
ges, né i Bruxelles en 1635, a laissé de bons tableaux.
neniiAif-EiHiTif (Ibrahth), surnommé Bocut, anleorarabe,
Srriende nation, mort en 885de rbégîre (1480), est auteur
d^nn roman des Amowrf de Medjnùdn ei Leiia , très-célèbre en
Orient. €et ouvrage agréable est écrit en vers et en prose; il a
été tradtnt en persan et en turc; on le trouve mamiscrit à la bl-
bliotbèque royale et à la bibNothèquede l'Escurial. Borhan-
Eddyn a encore écrit un Traiêéâês uiogm êtén mamhnewdn
aneienëphihiophef, et une Biographie êei hwnmeê eétêbrêê,
BonHAN-EDDTN, surnommé Zernotfd/jff est aotear d'an petit
traité arabe intitulé ÀvU ai$x éiudianu sur la manière d^étudier,
et dont il existe deux traductions latines. Cet écrivain parait
avoir vécu vers le milieu du vii* siècle de Thégire.
BOUHASSIRA (géoçr, anc.) , localité de la Palestine méridio-
nale. Son nom signifie citerne de Sira. Selon Josépfae , il y avait
ane vîUedeBYxnpgc à environ rin^t stades d'Hébron; c'éUit proba-
blement la même que Borhassira.
Boni {art, mt'/tl.). C'est ainsi que les Turcs appellent la
trompette. Elle est assez longue et faite du même métal que les
nôtres. Celui qui en sonne est à cheval, et les pachas a trois
queues en ont sept.
BORi, s. m. (kiêl. maUf bot.), nom brame d'une espèce de
jujubier des Indes. C'est un arbre haut de trente à quarante
Sieds, à tronc cylindrique d'un k deux pieds de diamètre, haut
e six à huit pieds » couronné par une cime hémisphérique
lâche, composée de branches alternes, lâches, longues, me-
nues, tortueuses, écartées horizontalement, vertes d'abord
dans leur jeunesse et velues, ensuite rougeàtres, k bois blanc
fibreux, recouvert d'une écorce brune extérieurement et rour
geâtre intérieurement. Sa racine est fibreuse et très-ramifiée, à
bois blanc recouvert d'une écorce purpurine. Les feuilles sor*
tent alternativement et circulairement le long des branches, â
des distances d'un k deux pouces, portées horizontalement, on
pendantes sur un pédicule demi-cylindrique, trois à quatre
ibis plus court qu'elles. Elles sont elliptiques , obtus^, très*
courtes ou presoue rondes, longues d'un pouce etdemi à deux
pouces, portées horiiontalemenl, ou pendantes sur un pédicule
demi-cylindrique , trois à quatre fois plus court qu'elles. Elles
sont elliptiques, dt)luses, très-courtes ou presque rondes, lon-
gues d'un pouce et denû à deux pouces , k peine de n»oitié à
un quart moins larges, épaisses, entières, vert-noires en dessus
plus longue , l'autre courbée en dessous en crochet , une à deux
Ibis plus courte que le pédicule. Les fleurs sont rassemblées au
noHibre de ({uinze à vinàt à l'aisselle de chaque feuille, en un ca-
rymbe sphérolide égal à leur pédicule, portée chacune sur un pé-
doncule cylindrique un peu plus long qu'elles. Chaque fleur cet
hermaphrodite, petite, verte et blanche, ouverte sur une étoile de
deux lignes dediamètre, et posée un peu au-dessous de l'ovaiieou
de son disque. Elle consiste en un petit calice k cinq dirisiM»
triangulaires cadiifues;,en une coroue à cmqpétaleshlancs,elli|^
BOEICH. (
làqoeiy striés de vert ; et en cinq éUmines à anthères jaunestlter-
nes avec les feuilles du calice» comme les pétales auxquels elles
sont opposées. Du fond du calice s'élève un disoue plat , ridé,
autour duquel sont placés en dessous les pélales de la corolle et
les étamioeSy asseï loin de l'ovaire , oui s'élève sur son centre,
sous la forme d'un globule sphérique d'une ligne au plus de dia-
mètre» couronné par deux styles cylindriques » dont le sonunet
tronqué, chagrine, forme i chacun un stigmate. L'ovaire» en
mûrissant» devient une baie ovoide très-courte ou sphéroïde» de
huit à neuf lignes de diamètre » à peine d'un quart moins large »
verte d'abord » ensuite rougeAtre» lisse» à une loge contenant un
osselet ovofde très-dur» à deux loges» dont il en avorte com-
munément une; Tautre contenant une amande ovoide blanche»
à peau brune » composée de deux cotylédons eUiptiqoes » et
d'une radicule conique courte » qui pointe en bas vers la terre.
Le bori croit à Malabar» surtout autour de Palaorti » dans les
terres sablonneuses. 11 commence à porter fruit dès la dixième
année qu'il a été semé» et continue à en porter ainsi jus^'â cent
ans» deux fois Fan» savoir en mars et en septembre. Cet arbre
n'a ni odeur ni saveur dans aucune de ses parties. Ses fleurs
ont une odeur forte assex désagréable. Son mut a une saveur
légèrement adde très-agréable. Les Malabares mangent ses
fruits avec plaisir lorsqu'ils sont bien mûrs ; ib marinent au sd
et au vinaigre ceux qui ne sont pas encore en maturité. Ses
feuilles semptoient pour frotter et polrr les pierres fines. La dé-
coction de ses feuilles dans le lait se boit comme un doux astrin-
gent pour arrêter la gonorrface violente. On les iût cuire aussi
et on les applique en cataplasme sur le nombril pour guérir les
strangurics et les difficultés d'uriner. La décoction de sa radne
dansT'huile fournit un baume propre à adoucir les douleurs de
la goutte , lorsqu'on en frotte les membres qui en sont attac^ués.
Le suc exprime de son écorœ passe pour le remède spédlique
des aphtes. Celui qu'on tire par expression de sa racine et qu on
mêle avec le petit lait et la graine du ricin pilé en émulsion
Uche vigoureusement le ventre et entraîne avec lui les humeurs
visqueuses. La poudre de sa radne s'unit à la farine du riz et
au Deurre» pour former un cataplasme qui s'applique sur le
front» pour calmer les délires et provoquer le sommeil. Le
bori est une espèce de jujubier prticulière » fort approchante
de celle qu'on appelle dom et le dom au Sénégal » et qu'il ne faut
pas confondre, comme a fait Jean Gommelin » avec le ber qui
donne la laque et qui est un arbre de la famille des pistachiers»
ni avec le utmlimbUa de Ceylan» qui est un genre particulier
d^êianymuê.
BOftiCH ou BOKis » le plus jeune fils de Coloman » roi de
Hongrie » né de sa seconde femme » Ja Russe Predslawa; celte
princesse fut répudiée par Coloman » qui suspectait sa fidélité»
et renvoyée dans son pays (tit^)» où elle mit au monde le mal-
heureux^ Borich, et mourut en 1116 dans un cloître. Cependant
le jeune Borich gagna les bonnes grâces de son frère» Etienne II»
2ui n'avait pas d'héritiers. Ce pnnce lui destina pour épouse la
lie du prince polonais Boleslas à la Bouche torte^ et Téleva au
rang de gouverneur général du comitat de Zips (l 130). Bientôt
Etienne nomma son frère prince de Halits et de Premvsl» assi-
§naut cette dernière principauté pour douaire k Juditn» épouse
e Borich (1137). ~ La prédilection du roi pour le jeune prince
inspira des inquiétudes aux grands. Leurs craintes furent au
comble , lorsque le roi désigna Borich pour son successeur» et
demanda à ce sujet leur serment. Enfin le roi» dont ces
causes avaient même mis la vie en danger, céda à l'antipathie
générale contre Borich» et l'aveugle Bêla 11 lui succéda (1131).
Borich » soutenu par quelques grands et par son beau-père» se
hasarda à soutenir son droit d'héritier. Son parti s'accrut par
la sévérité de la reine Hélène » et Borich s avança avec une
nombreuse armée de Russes et de Polonab ; mais les magnats
hongrois » dans une conférence avec les grands polonais et les
boyards russes, prévinrent Teflusion de sang» et éloignèrent l'en-
nemi en déclarant illéffitime la naissance du prince (1153). Dès
Vannée suivante Boricn se jeta de nouveau avec son beau-père
sur la Hongrie; mais cette tentative ne lui réussit point» et la
sentence de l'empereur Lothaire lui enleva toutes ses espéran-
ces (US5). Il hii fut impossible de se maintenir même dans Ha-
lits » et ses efforts pour trouver de l'assistance en Bohème et en
Autriche n'eurent pas un résultat plus favorable (1146). Lors-
que Louis VII» roide France» traversa la Honerie à la tête d'une
armée pour se rendre dans la terre sainte, fiorich se mêla i sa
suite; mais il fut trahi » et ne dut son salut qu'à la magnani-
mité du roi (1147). Il se sauva en Grèce » et servit dans l^mée
de l'empereur Manuel contre sa patrie» sans pouvoir faire grand
mal aux Hongrois. Il mourut dans Teul» et Anne, sa fille
inique» épousa dans k suite un prince seite* Selon Otton de
) BOUQVft.
Freisingen » Borich fut tué par un cuman mécontent du socc^
d'une expédition.
BOAiaiTB sjborMuut) (hUL nai,)y poisson du genre des per-
coides» très-voisin des vives. La seule espèce que l'on connaisse est
le 6oriidUf êioeoMlkt (B. diaccmlhus)^ dont la membrane bno-
cfaiostége offre sept rayons ; sa ligne latérale porte une série à
petits grains durs, non imbriqués. Ce poisson abonde parmi Is
rochers ; sa chair est délicate.
BORiDiE {kisL nai.), poisson de la famille des sckiooidci,
trouvé au Brésil, dont lies deux màchcôres sont armées de tnw
ou quatre rangées de grosses dents. La forme de ce potswo et
oblon^e, son œil grand et sa bouche peu fendue. — Sa couko
est gnsitre. A. B. db B.
BORiES (Jean-François-Lecle&c)» chef connude la co»
piration dite de la RocheUe, était né en 1795» à YiUdhocbe
(Aveyron). En I8i6, il entra comme conscrit au 45« régimeol
ainfanterie. U était sersent-maior» lorsouece régiment rist
du Havre tenir garnison a Paris. La mort ou duc deBerry , k(
révolutions d'Espagne» de Naples» du Piémont et les allûnide
Grèce avaient exalté l'enthousiasme d'une partie de la jeuoeœ.
Quelques ennemis desBourbons résolurent de les rcnvencf. Le
cartMMiarisme ( F. ce nom ) venait d'être introduit en Fnixe;
Bories y fut affilié et eut des relations avec de grands penoooi-
ges. D'après VHisi&ire de la campiraikm de Saummr, pir Jeco-
lond Gauchais » Bories avait des rapports avec Berton. Ibooii,
Goubin et Pommier» sous-offiders comme lui au 45^, eotn^
rent dans des ventes inférieures; ils préparaient touiesseBliie
l'esprit de leurs camarades» s'imaginant que toute k fmtt
était derrière eux pour les aider à renverser la monarchie, lovt
était prêt pour un coup de main au commencement de 18)3. Be^
ton venait de partir pour l'Ouest ; le 45* quitta Paris pour se ren-
dre à la Bochelle» le 21 janvier 1822. Le colonel de ce régimenl,
Tousiain» ayant conçu des soupçons, surveillait les oonjnm; es
passant par Orléans » Bories, oui avait reçu de Paris de l'argcst
et des poignards » réunit ses amdés dans un repas » leur dit ^
le moment était venu de se montrer dignes carbonari; qaik
n'arriveraient point à la Rochelle , mais qu'aux enviroos de
Tours ils marcheraient sur Saumur dont ils devaient tromo
les portes ouvertes. En rentrant dans la caserne, les sous-oS-
ders se prirent de querelle avec des Suisses qui y étaient loge;
Bories reçut une blessure dans la rixe oui s'ensuivit , il fut coo-
danmé aux arrêts par le colonel : l'exécution de cette senteoif
fut ajournée jusqu'à leur arrivée à la Rochelle. Rennes, Nanls.
etSaumurn'a%'aient fait aucun mouvement» contre fatlentede
conjurés » qui ne reçurent aucun signal en chemin » et qui arri-
vèrent à la Rochelle le 12 février» avec leur régiment Bories dt
subir sa peine : il ne voyait personne; à force d'instances,!
obtint du concierge une sortie avec un gardien; il se ooncnii
avec les conjurés et donna ses instructions à (joubin. Gelut-dis
bientôt arrêté. Pommier subit le même sort; Bories et ses aotn
amis ne jouirent plus de la liberté. Les preuves matérielles à
l'attentat manquaient» mais les preuves morales étaient sort-
bondantes. Après trois mois de prison à la RocheUe, la conoât'
sance de l'affaire fui évoquée par la cour royale de Paris. Viof^
cinq individus furent mis en cause. Bories montra beaucoup^
présence d'esprit et de modération pendant les débats, c M.I>
vocal-général» dit^il à la fin de la discussion» n'a cessé de m
présenter comme le chef d'un complot... Eh bien! messieop
j'accepte ; heureux si ma tête en roulant sur l'échafaud peut m
ver celles de mes camarades, o Le jury déclara Bories , Raoohi
Goubin et Pommier coupables de complot» et le 6 seplemfan
1822 la cour prononça contre eux la peine de mort. Leur pc»
voi en cassation fut rejeté le 19 du même mois. Auaiii d'eu"
songea au recours en grâce auprès du roi. La question deooa*
mutation fut mise en délibération dans le conseil des miniso^
maison ne décida rien. Le 21» on conduisit les condamnés^
Bicêtre à la conderg<»rie où ils entendirent leur arrêt » et àôM
heures ils furent conduits et exécutés sm la place de Grè«
Ils montrèrent beaucoup de fermeté et s'embrassèrent sur Te
chafaud. Bories fut exécuté le dernier.
BORlGUE » nom que les pêcheurs de la Dordogoe donnentl
filet appelé communément nasse,
BOEIK ( hisL nul. )» s. f. sorte d'oiseau de Gêoes, que U
croit être la fsuvette passerinette.
BORIKS (géogr.), peuplade du pays Wallon » qui s'adotf
rrindpalement aux travaux des mines et à la oootrebsn
F. HSRSCHBUS).
BOBiQUE (Aqdb) (càtM. ). Si Ton met en conUct du bi)
avec du gax oxygène, et si on le chauffe un peu au-dessous de
température rouge » a se combine avec le gai et fonttc de 1 ao
borique. Dans cette opération le calorique et la InnuèK qui «
BOEtn.
(89)
BOEK.
naient 1*oxygène k Fétal de gaz se dégagent en partie. Toute la
quantité de bore employée ne se transforme pas cependant ,
parce que à mesure que Tacide borique se forme , il recouvre
les couches intérieures du bore, qui par là ne se trouvent plus en
contact avec le gaz. Dissous dans Teau , Tacide borique laisse
pour résidu une poudre de couleur foncée. Cet acide, selon
m. Thomson , a pour poids atomique 5250. Il peut être dé-
composé en oxygène et en une matière brune au moyen de la
pile, ou bien encore au moyen du potassium. De ces deux ob-
servations la première appartient à M. Davy, qui la fit en 1807 ,
et la seconde est due à MM. Gay-Lussac et Thénard. Elle date
de 1809. Ces deux chimistes découvrirent les propriétés du bore
et prouvèrent que par le moyen de l'oxygène il pouvait être
transformé en acide borique. Dans quelques parties de l'Italie
on trouve Tacide borique dans l'eau de certains lacs. -— Le
commerce l'a longtemps désigné sous le nom de sel sédatif
d'Homberg, ou simplement sous celui de sel sédatif. Voici la
préparation qu'on emploie pour l'obtenir : On fait dissoudre du
Dorax dans de l'eau bouillante, on filtre la dissolution, et on y
ajoute petit à petit de Tadde sulfurique en suffisante quantité
|>our procurer une saveur acide. Il se forme dans le vase de pe-
tits cristaux sous la forme d'écaillés hexagonales , d'un blanc
argentin : c'est l'acide borique. On s'en sert dans la soudure des
métaux et dans quelques préparations pharmaceutiques. Dans
la composition des pierres fausses, et surtout du strass, l'acide
borique joue un grand rôle. On sait qu'elles sont fabriauées au
moyen d une pàteque l'on met en fusion après plusieurs lavages,
et que le bore y est employé dans une notable propnortion. Or,
le bore ne se trouve jamais pur; il fait partie de trois composés
naturels, au nombre desquels est l'acide, qui, dans la fabrication
dont nous parlons, agit avec une grande puissance.
BORIS 6CDENOF (F. GuDENOFV
BOSlTi» S. m. (frototi. ), arbrisseau du Malabar, ainsi
nommé par les Brames. C'est un arbrisseau qui s'élève à la
iiauteur de cinq à six pieds, sous la forme d'un buisson hé-
misphérique, couvert depuis sa racine jusqu'à son sommet d'un
rrand nombre de branches cylindriques , longues, menues, fai-
bles, couchées et étendues horizontalement, subdivisées en
d'autres petites branches alternes menues, cylindriques, écartées
sous un angle de -45°. Ce bois blanc est recouvert d'une écorce
vert -noire et hérissée d'épines coniques, longues d'une à
Jeux lignes, courbées en bas et distantes de deux à trois lignes
les unes des autres. La racine est ligneuse, très-ramifiée, cou-
verte d'uàe écorce noire purpurine. Les feuilles sont ailées
rois à trois, disposées alternaliveroent et circulairement, au
lombre de trois a quatre sur chaque branche, à des distances
l'un à deux pouces, portées sur un angle de 45**, sur un pé-
licule cylindrique égal à leur longueur, et couvert d'épines
omme les branches. Les trois folioles gui les composent sont
]]iptiq[ues , pointues aux deux extrémités , lonijues d'un pouce
t demi à trois pouces, une fois à une fois et demie moins larges,
paisses, marquées sur les bords de chaque cùté de dix à douze
eaticules pointues, lisses, vert noires au-dessus, plus claires
essous, relevées d'une côte longitudinale, hérissée de cinq à huit
pines^ ramifiées de huit à dix nervures alternes, très-fines et
ortéo6 presque sans aucun pédicule au sommet d'un pédicule
ommun. De l'aisselle des feuilles supérieures et au bout de
baque branche sort un épi égal à leur pédicule, composé de
inq à dix fleurs blanches, ouvertes en étoile de trois lignes de
laniètre, portées chacune sur un pédoncule cylindrique égal
leur longueur. Chaque fleur est hermaphrodite , posée un peu
a-dessous de l'ovaire et d'un disque orbiculaire avec lequel
ne fait pas corps. Il consiste en un calice vert à cinq feuilles ca-
uques,en une corolle à cinq pétales elliptiques pointus, blancs et
Acinq étaroines blanches à an thèresbrunes. L'ovaire sort du cen -
'e d'un disque aplati, qui ne fait pas corps, ni avec lui, ni avei^ le
ilice. Il est sphérique, d'un tiers de ligne de diamètre, couronné
ar un style terminé par trois stigmates tronqués, veloutés. L'o-
lire, en mûrissant, devient une capsule sphéroïde déprimée,
Eï quatre lignes de diamètre, un peu moins longue, à trois sil-
ms , verte d'abord , ensuite brune, à trois loges , s'ouvrant en
'oîs valves ou battants, et contenant chacune une graine ovoïde
rune, longue de deux lignes, de moitié moins large, envelop-
ée d'une pellicule membraneuse. Le boriti croit pr tout le Ma-
ibar, dans les terres incultes, sauvages et peu fréquentées. Il
it toujours vert, fleurit en juillet et porte ses fruits à maturité
n août et septembre. Toutes les parties de cette plante, racines,
milles, fleurs, fruits et graines, ont une odeur forte et une sa-
eur ftere, caustique et brûlante. La décoction de ses feuilles en
ain se donne dans toutes les maladies où les humeurs séreuses
bondent, comme les tumeurs oedémateuses des pieds yVanasar-
IV.
que et la cachexie. Sa racine et ses fruits encore verts , frits dans
1 huile, fournissent un liniment favorable contre les douleurs de
la goutte. — Deuxième espèce : Rudhu-Mirts. Cet arbrisseau
a les tiges et les branches plus menues que celles du 6ort(t,
vertes, a épines plus rares, plus écartées , plus rrorli nos, blan-
ches à leur origine et noires à leur extrémité. Ses feuilles sont
plus petites , moins pointues , longues de deux pouces , une fois
moins larges, entières, vert-clair dessus, plus clair, comme cen-
dré dessous, sans dentelures, sans épines, ni sur leur côté ni
sur leur pédicule , ou au moins en vert , ou très-rarement une
sur ce pédicule. Les fleurs sont disposées au nombre de qua-
rante à cinquante en panicule, à deux ou trois branches, soit à
l'aisselle des feuilles , soit au bout des branches. Ce paniculc est
épineux, aussi long que les feuilles, ou une fois plus long qu'elles.
Cfhaque fleur forme une étoile de deux lignes au plus de diamè-
tre, à pétales arrondis. L'ovaire, dans sa maturité, forme une
capsule sphéroïde de deux lignes et demie de diamètre, jaune,
tachetée de noir, de trois à cinq loges, contenant chacune une
graine ovoïde longue d'une ligne et demie, une fois moins large,
grise ou cendrée. Le kudhu-miris croit communément à l'Ile de
Ceylan. Son fruit a l'âcreté piquante du poivre. Les habitants de
Ceylan mangent ses graines pour tuer les vers ou les chasser de
leur corps. Le boriti est donc un genre particulier de plante qui
reconnaît deux espèces, et qui vient naturellement dans la pre-
mière section de la famille aes pistachiers, près du toxicoden-
dron. On sera donc très-élonné de voir que Linné soit tombé
dans une erreur aussi grande que celle de confondre ces deux
espèces en une seule, et de les placer dans le genre du curaru
qu'il nomme pau//tn»a.
BORITINE (Diane) (myth,), l'Artémis d'Ephèse, dont le
culte était d'origine hyperboréenne. Ce nom se lit encore sur
quelques médailles lydiennes, et l'ctymologie en a été vaine-
ment demandée à la langue grecque.
BORJON (Charles-Ehhakcel) , avocat au parlement de
Paris, né en 1635 à Pont-de-Vaux, en Bresse, et mort à Paris
en 1691, s'était livré de bonne heure à l'exercice des arts d'a-
grément; il excellait surtout dans la musique, dont il ne faisait
que son délassement. Borjon était un excellent homme, dit
l'abbé de Marolles. Les ouvrages que ce jurisconsulte a mis
au jour sont: 1° Compilation du droit romain, du droit
{rançais et du droit canon accommodée à V usage d'à présent,
^aris, 1678, in-12; ^ Des dignités temporelles, où il est traité
de t empereur, du roi, etc., Paris, 1683 et 89, in-12; Z"" Dès
offices de judicature en général, Paris, 1682, in-12; 4*> Des
offices de judicature en particulier, ib., 1683, in-12; 6^ Abrégé
aes actes concernant les affaires du clergé de France et tout
ce qui s'est fait contre les hérétiques, depuis le règne de saint
Louis, Paris, 1680-96, in-4<'; G° DécUion des matières qui
regardent les curés, ib., 1680, in-12 ; 1"^ Traité de la musette,
orné de plusieurs planches et accompagné d'airs composés par
Borjon, qui n'était, dit-il, musicien que pour son plaisir.
BORK, famille noble de la Poméranie ultérieure. Une vieille
tradition la fait descendre des princes wendes du pays situé
sur les bords de la Rega, et ce qui donne un certain poids à
cette tradition, ce sont les terres vastes et compactes que les
Bork ont possédées de toute ancienneté dans ces contrées. On
sait aussi qu'ils défendirent longtemps leur indépendance, en
même temps que le paganisme, contre les grands princes de
Poméranie, et que ceux-ci furent obligés enfin d'acneter leur
soumission au prix de faveurs de toute nature. Aussi les do-
maines des Bork restèrent-ils, après comme devant, leur pro-
firiété libre, et même lorsqu'au camp de Lubeck, en 1181,
'empereur Frédéric 1"" eut déclaré les princes poméraniens,
Bogislas V et Casimir I**", ducs du saint empire romain, et que
les nouveaux ducs exigèrent en conséquence l'hommage de leurs
vassaux, cette famille conserva son antique iuridiclion et
l'exemption du serment féodal. Elle maintint ses droits jusqu*au
temps ou duc Jean-Frédéric ; alors elle se vit contrainte de jurer
foi et hommage comme les autres gentilshommes. On dit qu'un
Wolf Bork reconnut en 1114 aux habitants de Labes la juri-
diction municipale. En 1441, Eric, roi de Danemark et duc
de Poméranie, concéda aux Bork l'expectative des domaines
des Vidantes, auxquels appartenait même une partie de la ville
de Regenwald: ces domaines leur échurent réellement en 1447.
Cette famille se divise en deux lignes principales, celle de Re-
genwald-Strahmehl, et celle de Labes-Wangerin. — A la pre-
mière appartiennent les Bork de Regenwald, Strahmehl, Star-
Ï;ord, Dœberitz, Molstow, Zozenow et ceux de Prusse. De cette
igné vivaient vers 1243 Wolf, maréchal du duc Warnim I«'
et bailli de Greifenberg, et Richard, qui jouissait d'une faveur
12
(»)
tonteparticalière auprès de œ mèoie doc Un membre de oeUe
umiTie, dont on nejxni dire le oom , mais qui possédait
Walwesberg, aujourobui SCralunehl. conrrda, Ters l'an 1288,
avec ses 61s JJean et Jacques, a la ville de Rf^^envald, le droit
de Greîfswaldy c'est-à-dire de Labeci. Clans euit, eo 154ô, le
conseiller du duc Bogislas, e(, en f 120, Erasoie remplissait
auprès du duc Bogtsias IX les fonctioBs de chancelier. En iV^, ^ maine de Lassehna dans la principauté de
Hennins et Hans accom|ngncrent le doc Bogislas X dans son
toyage a Jérusalem. Antoine, grand maître de la cour de Pnisae
et capitainede Brandebourg, commanda la flotle <pie le duc Al-
bert envoya en 1535 au secours des Lubeciois ou plutùt du roi
détrôné Cbristian 11 contre le roi de Danemark Ginstian 111 ; il
prit part à la bataille navale de Bornbolm, et contribua efficace-
ment i Topiniàtre défense de G>penbaguc. Ses descendants
acquirent en Prusse les domaines de BaUin, dont dépendent
douze vidages, et Tolksdorf, dans le district de Rastenbourg,
Garbnicken, dans le district de Tapiau, GottsdulLsdorf, dans
le district de Riesenboura, Perinicaen, dans le district de La-
biau, Quîltainen, dans \e district de Preus&iscb-liollaad. L*un
d'eux, Achatz, était capitaine de Prciustscli-noUand en 1660.
George qui, au ooramencMneot du xvii^ siècle, était grand
marcha! de Prusse, n'appartient pas à celte ligne socialement
rssienne ; il poMèdait llolstow et Zozenov^-, pais les terres
Crienke-sur-Usedom. De lui descendent : Mali, ^nd
cbamlieltan du dernier duc de Poméranic et capitaine à V ried-
richswalde, mort en 1612; Ernest-Henri, de Regenwalde,
Strabmehl, Zosenow et Fahrenbach (sans aucun doute il s*agit
id de Byrg-FarrentMcb près de Nuremberg), mort à Baireutb
en 1667, grand maréchal de la cour, directeur du conseil secret
et président de la chambre. George-Fréilcrir de Rîeuke, prési-
dent du tribunal de la cour établi par les rois de Suè^Je en
Pbméranie, et assesseur du tribunal de Wisraar, dont le flls,
Faol Wediç, ^nd maître des chasses en Poméranie et àRQgen,
seigneur héréditaire deCrienke et Allwigshagen, dans le cercle
d'Aoklam, épousa ime fille du feld-mmchal suédois Rhens-
kîcBld et flMumt en 1700. — Dans les temps modernes, les
Bork de la maison de Dœberitz sont les plus remarquables.
Adrien, Tun des antears de cette branche, assesseur au tribunal
de la obambre à Spire, a consacré sa mémoire par une quadruple
donation. La première, du 18 jnillet 1604, dispose d*an ca-
filai considérable an profit des pastevrs du synode de Regen-
wML Leari veniws, leurs fils, qn ils fassent leurs études ou non,
leafs filles à leur mariage, et leors enfants infirmes devaient
jo«ir du revenu. Cette fondation fut étendue en 1664, 1680 et
1711 parles successeurs d'Adrien, et, en 1804, elle montait
i 6,450 thaler. La seconde fondation est du 10 mai 1613 : les
intérêts de 600 gonldes, qui, en 1804, s'étaient augmentés
jusqu'à 5,060 thaler, étaient réservés pour soutenir les procès
criminels de sujets pauvres de la maison de Bork. La troisième,
éa 1*^ janvier 1614, assigne 400 gou Ides (en 1801, 1,976 thaler)
«B profit des pauvres sur les terres de ia maison de Bork. La
qoatrième fondation, du l*' janvier 1615, consiste en 600
|ouldes (en 1801, 5,225 Uuler;,- les intérêts en sont destinés à
donner des secours en arpent, en aliments, en habits et en
chaussure à des pauvres étrangers et vovageurs, tels que les
tiasteurs exilés et chassés de leur pays, les servantes aécole,
les ouvriers, les infirmes, les incendies, les personnes sans for-
tune. André Adrien, petit-fils du précédent, grand maître de
la cour de Saxe, et sa femme, Frédéric-Elisabeth de Ziegesar,
aioutèrent une cinquième fondation à celles dont nous venons
de parler, le 28 et 29 mai 1689. Les intérêts de 200 gouldes
(1,460 thaler en 1804) devaient être donnés aux veuves et
aux orphelins des pasteurs du synode de Regenwald. — Adrien-
Bernard, né à Dœberitz le 21 juillet 160H, assiste aux campagnes
des Prussiens dans les Pays-Bas, se rendit, après la paix d'U-
trecht, à la cour de Vienne, en qualité de second ambassa-
deur, et il y acquit Teslime du grand Eugène. Frédcric-
(luillaume I" le nomma major général, commandant en 1713,
Suis ffouvemeur de Sli^ttin. Il acquit lAie gloire particulière
ans U campape dr 1715, surtout dans la descente dans File
de ROgen, aai d^Vi^U la chute de Stralsund ; il contribua aussi
à faire conclure la capitulation de cette ville importante En
1717 il drvinl priHôt de HavHl)erg, bient4H après lieutenant
général et dieialier de l'ordre de l'Aigle noir; puis, en 1728 à
U place d'îlgen, ministre dElat au dôparlemcnt des affaires
étrangères. Cest en celte qualité aull termina, en 1732, lim-
porlant traiU'^ avec le pnnce de Nassau- Dietz, au sujet de ia
soecetsion de la maison d'Orange. En 1733 il fut nommé «éné-
îi'î'J^"'^".^'** ^^/". P'^^' feld^réchal. Il se tnSivait
tr«»-(aible et trrs-malade à la mort de Frédéric-Guillaume I"-
Il se retaWil pourtant, après la visite personnelle qoelm fit ie
noaveiu roi le 24 juillet 1740; ce prîaoe de plus Télcfi
rang de comte avec toute sa famille: Bork put encore ae
f;er d*une mission auprès du roi d'Angleterre. U moamt
e 25 mai 1741, ayant également bien mérité de TElat et dei
lamille : il acquit à celle-ci les domaines de PomeUeo et
dentin, dans le cercle de Randovir en Pomêraniey le beau
cl
bâtir le château de Stargord. Son plus jeune fils» le au^
néral Henri- Adrien de Bork, grand maître de la ooor et
verneur du prince de Prusse, qui fut depiis le roi F
Guillaume U, s'est fait connaître par ses écrits sur V
et par la bibliothèque nombreuse et choisie qu'il r
elle contient, entre autres raretés, et ce qui ne se rencooi
peut-être {)as ailleurs au monde, toute la provision de Uvtcs
sage et invincible chevalier de la Manche. — La ligne prindf
de Labes-Wangerin, à laquelle appartiennent les maisoiis
ScfaœnenwaM, Pansin et Falkenbourg, fut fondée |iarC
fils d'Erasme. Le petit-fils de Claus, Henri, suniomBiéle
valier noir, acquit la ville et le château de Falkenboorc, <
avaient si longtemps appartenu à ceux de Wedel, et lelort'É
Pansin, dans le cercle de Sacig, mi'il reçut, avec BusfwîUdl
Gollin, en fief des chevaliers de Saint-^ean. Wol^ namU
de la cour à Stettin, acquit en 1545^ également de Vvén as
Saint-Jean, mais comme fief mascuUn, la ville deEacfaaa,dair
le cercle de Sazig. Le ministre Gaspard-Guillaume de Botk,
Pun des hommes d'Etat les plus distingués de son sicdiv '^ <»
1701, mort trop tôt en 1747, était aussi Tun des dwrradirt5
du Chevalier noir. — Nous ne pouvons dire à quelle \ine a^
partenait l'infortunée Sidonie de Bork : voici en peu « ntfts
son histoire : Sidonie, belle, riche et fière, croyait qu'as finac»
seul était digne de la conduire à l'autel. Elle avait d^ écarté
plus d'un prétendant, lorsqu'elle réussit à gagner ruoMV d*uB
prince ponoéranien ; mais les parents de celui-ci coDdawrttat
sa passion, et le prince fut contraint d'accepter use èpotiK
dont le rang répondait au sien. Sidonie dédaignée prit le voie
dans un couvent de Marienfliess, sut triompher de sa 4iMik«,
et à sa passion succéda dans son cœur la soif de la veagetatt.
Elle fit connaissance d'une prétendue sorcière, et, instraÉ
Sar elle, elle chercha, pour faire éteindre la maison des da^
e Poméranie, à rendre tous leurs maria^ stériles. H se traaw
que tous ces princes dont on était en droit d'attendre une bou-
breuse postérité moururent sans enfants. Plusieurs pcnonae
soup^nnées de ma^ie furent arrêtées, et toutes avouèrent Um
relations avec Sidonie. Selon la coutume dans les prucès de wr-
cellerie, Sidonie dut aussi être mise en prison. Elle avoua UflL
et on lui promit la vie si elle roulait rompre le cl>arnie. EBr
déclara que cela était impossible, parce qu'elle avait jeté l'insUt-
ment du charme dans le fleuve. En conséquence eile fut é-
capitée à Stellin, en 16:20, et on brûla son cadavre. A\u
l'exécution, le duc Bogislas XIV l'avait fait peindre par le peiatr
de sa cour, et ce tableau se trouve vraisemblablement à Stoft-
gard. On prétend que les artiûces de Sidonie firent aussi périr V
duc Philippe II, mort en 1618.
BORKACSE.x (Mairice-Balthazar), oaturalisie et asw
seur de la dcputation économique de Darmstadt, mort eu i^*
a publié plusieurs ouvrages sur la botanique, la loologie et «V
verses autres parties de Tbistoire naturelle, dont la pluf«
renferment des vues neuves et annoncent un bon observâtes
1*" Hisioire naturelle des papillons d'Europe^ dsms tm of^
syslémalique, en cinq parties, avec 2 planches coloriées, Fran
fort, 1788, 1791, in-8°; 2° Essai d'une désertion des dit
renies espèces d'arbres fruitiers qui croissent en pieinê Up
dans le pays de Hesse-Darmstadl, Francfort, 1790, in-^
3° Explication des termes qui sont en usage dam la zoolof
Francfort, 1790, in-8"; 4'» Tentamen dispoeitianis pUsnSmn
Germaniœ seminiferarum secundum novam melkodmm a si
minum situ et proportione, cum characteribus gen&rum^ rt<
DarmsUdt, 1792, in-S*», publié de nouveau, après sa mort, w
ce titre : Tentamen ftorœ germanicœ, etc., Francfort, 1»!
in-8"; 5*» Précis de V histoire naturelle des animaux de Tii
maane, Francfort, 1797, in-8^. Borkhausen a donné an gra
noinbre d'observations et de mémoires qui sont insérés dan»
ouvrages périodiques publiés en allemand sur les soieoces i
tarelles
UOREHAUSÉXiE (6olaii.), S. m. genre de pUnte qpi'oa a
oelle aujourd'hui téédie*
BOBKUM (orfof r.). Ile de l'Ost-Frise, dépendante da disti
de Pewsum, avec une église, environ 17B maisons et 400 hj
(9»)
ptès de cette tk se £viee em deux bras» appeks TEns orieDtal
et l'Ens oecMentol, eft embrassaol VÛtt à l'est et à roue&t.
L*lle elle-même pourtant est traversée par les easx au moment
du flax, oe qui Ta fait diviser eo deux parties, q«*0A appelle
canton de l'est et canton de Touest. Les côtés de l'une et Fautre
partie, vers la mer , sont entourés de d«nes où s^urne une
miantité de bpins. Selon la carte de l*Ost-*Frise, donnée par
Camp, rHe entière a un cinquième de mille carré d'éteqdue ;
mais elle est vraisemblablement un peu plus grande; du moins,
parmi les Iles de TOsl-Frise, Borkum est la plus grande. Le cao^
ton de Test n'a qoe dnq maisons ; les autres sont dans le can-«
ton de l'ouest, où se trouvent aussi l'église et une tour eons*
truite en 1576, aux frais de la ville d'Emden» et destinée à
servir de phare aux vaisseaux. — Anciennenient l'Ile de Borkum
était beauoonpplusoonsidérable; vraisemblablement elle venait,
à Test, presque toucher au continent, et s'étendait plus loin à
l'ouest et au nord. Elle devint de plus en plus petite, et se di<*
visa enûn, proiMblement à la suite d'une grande inondation,
en 1170, en plusieurs petites Iles dont il reste aujourd'hui l'Ile
actuelle de Borkum et I Ile de Juist. G'estde la même époqueque
date la seconde embouchure de l'Ems, appelée Ems oriental,
car jusqu'alors ce fleuve n'en avait qu'une. — L'Ile de Borkum
était connue des anciens sous les noms de Bupxo^vi; et Burcha-
nia. Au temps des Romains, elle avait incontestablement
encore toute son étendue primitive, et aussi déjà (sauf la forme
latine) son nom actuel.
BORLACE (Edmond), médecin et écrivain du xvn« siècle,
Bis de sir John Borlace, maUre de l'artillerie, et un des lord-
juges d'Irlande, étudia successivement à Dublin et à Leyde, on
il prit le grade de docteur en 1650. Il exerça la médecine
ivec beaucoup de succès àChester, et mourut dans cette ville
en 1682. On a de lui : 1" les eaux de Spa, du comè de Lan-
castre, avec iei eurei remarquablei quelUi ont opérées, Lon-
dres, 1670, in-8«; ^ la réunion de t Irlande à la couronne
d^ Angleterre, etc., Londres, 1675, in-8«; ZP Histoire de fexé-
crable rébellion d'Irlande, Londres, 1680, in-fol. ; 4° Courtes
réflexiom sur les mémoires du eomie de (kistlehaven, relative-
ment à la part qu'il a prise dans la guerre d'Irlande, Lon-
dres, 1682, in-8».
d
meunier
tiques, de la mécanique et du dessin, et acquit dans ses voyages
în Hollande, en Angleterre, en Pologne, en Hongrie et en
Lransylvanie, des connaissances varices qu'il employa an profit
Je sa patrie. Il rendit d'im()ortants services en améliorant les
Dachjnes destinées à l'exploitation des mines et des salines, et
I éleva les salines de Pologne à un haut degré de prospérité. Il
^n dressa aussi des cartes magnifiques. En Saxe, il améliora
)articulièrement les salines de Artern et de Kcpsen, et découvrit
în 1762 celles de Dûrrenberg. H contribua au perfectionne-
nent des fîabrioues d'étoffes damassées, et reçut des prix de
dusieurs sociét^ savantes pour des mémoires rêmarquaDles sur
les sujets de mécanique, il conserva jusqu'à sa mort, arrivée
m i7o8, la direction des mines de Ècesen, qui lui avait été
lonnée en récompense de ses services. Il avait fait imprimer di-
ers ouvrages, par exemple celui qui concerne le perpeluum
nobile d'un certain Jean-Ernèst-Elias Offoyra, etc. La plupart
le ses ouvraees sont restés manuscrits, tels qu'un traité d'acous-
ique, probablement inachevé, et une correspondance fort pré-
îeuse avec les mathématiciens les plus célèbres de l'Alleniagne.
BOBLASE (Glillacme), né en 1696 à Pendeen, dans le
oroté de Cornouailles. Il fit ses études à l'université d'Oxford,
it se destinait à l'étal ecclésiastique. Ordonné prêtre en 1720,
1 était recteur de Ludgvan en 1722, et vicaire de Saint-Just en
732. Il devint un des plus savants antiquaires et naturalistes
mglais. Il fut lié avec Pope de l'amitié la plus intime, et il reste
aicore aujourd'hui un srand nombre de lettres qu'il reçut de
•illustre auteur de la Boude de cheveux enlevée ; elles ont été *
*éanicsen un recueil. Le comté de Cornouattles, si abondamment
[)ourvu de monuments antiques, si riche -en fossiles, en miné-
raux et en métaux de toute espèce, fut pour Borlase comme
an vaste musée naturel, qui provoqua c&z lui te goût pour
letude de J'bisioire naturelle et de l'antiquité. I] recueillit
pcmr sou ami Pope une grande quaxitité ds beaux minéraux et
le foMiles curieux éxmK le poète seJràliX «ne grotte dans sou
nrdi« de Twickenhai». Ce siôçttlier «lonumend, oeuvre bizarre
de deux hommes de génie, existe encore de nos jours; on y Ut
le nom de Borlaae en gresMs leUres formées de cristaux. Pope
eenvk à smi ami au sv^et de i'envoi deces oriataus »ne lettre
dans laquelle se trouvent ces lignes : a Je vous sms fort ctoligé
de votre précieuse cottectieii de diamants de CorMiiaîiles; je
ai placés de la aiaaière qui vous caractériiBe le mînm, ^
l'ombie, mais brillants, o —Borlase fui reçu, en f756, mu
de la société royale, et publia, en 1753, i»-fot, à Obiflbni, k«
antiquités de Comouailles. il fit suivre cet euivrage de» OÔsmi^'
va4ions eur tétat ancien et œUiel des Uee Sorlingwes^ et tor
leur importance pour le commerce de la GrwndJ^B^eksgng^
Oxford, 1756, in'4^. Ce livre, mm moins cuiieux qae sa^anl^
était orné d'une carte et de 28 {blanches, servant a TespHoaH
lion du texte. Borlase ne crut point avoir assez fait pour popi»»
lariser ses découvertes : il déposa au Musée Ashreoléea (|'€wbni
la collection des fossiles et des objets d'antiquité décrits pat Iw
dans ses ouvrages. En reconnaissance d'un si grand bjpnmi
l'université de cette ville lui conféra, en 1766, le grade â
docteur en droit. Les Transactions philosophiqvte^ de I75ft
à 1773 renferment un grand nombre d'articles sdentiâquee
dus à sa plume. IL mourut le 51 août 1772.
BORLASiE {hist. îMi(.), zQophyte à corps mou, extréonemeiU
long, pourvu d'une bouche tres^rande, qui foriixe quelquefois
une espèce de ventouse. — Ce ver se trouve daiu la o^er sur la
vase ; il est commun près de la Rochelle,
BORMiscus {géogr, anc.). Selon Etienne de Byuuce, c'était
un endroit de la Mygdonie, province de Macédoine, où Euripide
mourut ée$ suites d'une morsure de chien y selon Tbucyv
dide (IV, 105). Ce dernier nomme cet endroit Bormiscos, et le
f>laoe sur les bords du lac Bulbe. C'est vraiaemblablemeat ma
es ruines de Bormiseus que s'est élevée plus tard Arétbuae.
BOftir ( Be&trand de ) , mérite à itouble titre une place
dans cette Encyclopédie. Chevalier aussi brave que politique ha»
bile, il prit part à tous lesévénemenls importants de son époque.
Poëte aussi tecond qu'aucun de ses contemporains , il aurait dû
toujours occuper i^rmi (es troubadours au \iv siècle et du
xiii" une place éminente. Comment expliquer après cela que
son nom ail de nos iours seulement figure dans Thistoire et
dans la littérature? Ne serait-ce pas parce qu^ seulement de nos
jours on s'est sérieusement occupé cnez no^s de l'histoire litié-
raire de notre pays? Quoi qu'il ei) soit, l'époque de la naissanee
de Bertrand de Boru n'a pu jusqu'à préseutètre fiiée d'une ma-
nière précise. Sur de simples présomptions, ses biographes l'ont
placée entre 1 1 40 et 1 1 50, et l'absence de docupients posilife à œt
cgard nous force a admettre cette supposition. Le premier fait
qui siffuale ('existence de Bertrand qe Porn est sa querelle avec
son frère Constantin. Après avoir pris le titre de vicomte d'Hau-
tefort, Bertrand s'empare de la part de l'héritage paternel : de
son côté , Constanti^i obtient l'a^iMao^ de quelques seigneurs
ses voisins, assiège Tusurpateur dans son château y l'en diasse ,
et le force à partager avec lui Thérilage paternel. Mais la ligue
une fois dissipée, Bertrand de Boro reprend les armes, attaque
son frère et l'expulse de nouveau de la part d'héritage qu'il avait
été forcé de lui abandonner. On aurait sans dotale auelque peine
à justifier une semblable cond«iite, mais Bertrano de B^rn ne
songe guère à une justification. Dans mp pièce de vers qu'il
écrit à cette occason : a Mou frère espère en vain, s'écrie-t-JI,
recouvrer une partie de sa terre, je crèverai le^ yeux à qui vour-
dra m'enlevor mon biet». La pajx lie me conviei^ point , la
guerre a seule droit de me plaire ; je ne conna^ el ne crains e^
cune loi.... A tort ou à droit, je «e céderai qen de la terie
de Hautefori, et l'on me fera la guerre tant qu'on voudra »
On la lui &t en effet. A l'instigation de son frère dépouillé, une
nouvelle ligue se forma contre lui, beaucoup plus redoutable qm
la première. A la tète se trouvait Bichard Coeur de Lion, alocs
comte de Poitou, BertraQd de Born parvint cependant à se
melire en état de ré6ister , el fier d'avoir engagé aans son parti
Henri au Court Mantel, 61s aîné d'Henri H, roi d'Angleterre, il
attendait ses ennemis sans inquiet uile , lorsque la défection de
«on principal défenseui-, œ même Henri, désorganisa toutes ses
forces et le mit à la merci de Richard- Tous les seigneurs qui
avaient favorisé sa cause virent Lcurslerres pillées et saccagées;
lui-même, «ssiégé dons Hauiefbrt, se vit obligé de se rendre à
discrétion. Bichard fut généreux envers lui; content desessci^-
Biissions, il lui pardonna et lui rendit son château. Pour Ber-
(irand de Bom , il fut assez touché d'une pareille clémence pour
hii jurer un attachement étemel : to^ por^e à croire qu'il tii4
son serment. — Mais la guerre était pour Bertrand de Borp
une véritable passion; avant son usurpation et les queijeUes q^i
en furent la suUe, H avait ixomé moyen d'armer le juèmeprinoe
Henri au Court Mantel contre le roi son père. A peine délir
tré'éu danger qu'il avait couru, ij se réconcilia avec Henri, et
le i^oenûer eflet 4e celte reconciliation fut une nouvelle révoHe.
de celui-ci oootre son père. Cette fois Henri était parvenu à en-
pi^ dans sa cause sesdei«t frères. JU guerre se ralluma donc.
BOBlf.
(9t)
BORK.
mais elle ne dura pas longtemps; Henri ati Court Mantel mou-
rut en 1183, à la suite d*une légère maladie, dans le château de
Martel près de Limoges. Cet événement mit fin à la imerre ;
tefort qui fut bientôt forcé de se rendre. Bertrand de Born fut
fait prisonnier avec toute la garnison. Cette fois encore il fut
assez heureux pour échapper au châtiment qu'il méritait. Le
nom d'Henri au Court Mantel , adroitement prononcé par lui,
attendrit le roi vainqueur, qui lui rendit sa liberté, ses biens,
ym château , lui accorda son amitié et lui fit donner cinq cents
marcs pour réparer le mal au*il lui avait fait. Bertrand de Born
se jeta aux pieds de Henri li , et promit de lui rester fidèlement
attaché le reste de ses jours. Si plus tard Richard s*unit de nou-
veau contre son père avec Philippe Auguste, et prvint à entraf-
ner dans sa rôvolte le comte Jean , son frère ; si ce malheureux
père , douloureusement affecté de la révolte de ses enfants , et
mcé par Philippe Auffuste de signer une paix peu honorable,
succomba à tous ces chaffrins réunis, rien n'autorise à en faire
on reproche à Bertrand de Born, et à le soupçonner d'avoir été
pour quelaue chose dans cette dernière rébellion. Cette mort
de Henri II arriva en 1189. Richard lui succéda, et la guerre '
était sur le point de s*allumer entre Philippe Auguste et lui,
lorsque tous deux furent forcés de prendre part à la troisième
croisade, et d'aller en Orient combattre les infidèles. Bertrand
de Born fut retenu en France par la passion qu'il avait conçue
pour la belle Maens de Montagnac, fille du vicomte de Turenne
el femme de Tallcyrand de Périgord. — Richard Cœur de Lion,
échappé des prisons d'Autriche , reparut sur la scène du monde
en 1195. Il avait hâte de se venger de Philippe Au^stequi
Tavait délaissé en Palestine et pendant son absence s'était em-
paré d'une grande partie de ses possessions continentales. Aussi
la guerre ne tarda-t-elle pas à se déclarer. Après avoir réuni
quelques troupes, Richard vint en France, et Bertrand de Born
accourut le joindre, impatient de se retrouver au milieu des ba-
tailles. Pendant les cinq années que dura cette guerre, Bertrand
de Born n'eut d'autre rôle que d'exciter par ses conseils et ses
poésies l'ardeur des deux rois ennemis. Malheureux de la moin-
dre trêve , de la moindre suspension d'armes , il lançait feu et
flammes contre celui des deux rois qui parlait d'accommodement.
Cet état de choses dura jusqu'en 1199, époque de la mort de Ri-
chard. — A celte époque finit aussi la vie active de Bertrand de
Born. Soit que la mort de Richard et l'avènement de Jean sans
'Terre l'aient laissé sans espoir de rallumer la guerre, soit qu'il
ait craint que Philippe Auguste ne punit en lui l'un des plus
chauds partisans de ses ennemis , soit enfin qu'une vie toute
d'agitation , d'intrigue, d'exploits et de poésie lui fit désirer vi-
vement le calme et la retraite , il alla s'ensevelir dans un cloître
sous l'humble habit des moines de Citeaux. On place cet événe-
ment dans la première année du \in^ siècle. La date précise
de sa mort est inconnue ; seulement on peut avec assurance
conclure d'un passage de la chronique de saint Martial par Ber-
nard Itier qu'il n'existait plus en 1215. — Bertrand de Born
nous a laisse un grand nombre de poésies qui n'ont été jusqu'à
présent publiiVs que par extraits. Le genre qu'il a cultivé avec
le plus ne bonheur est le Sirvênle, C'était, comme on sait, une
ç^èce satirique divisée en couplets , et faite pour être chantée ;
quelquefois aussi , c'était un cnant guerrier par lequel le trou-
badour, mêlant l'injure aux exhortations, ranimait l'animosité
des peuples et des rois, ou bien celle des seigneurs, et les exci-
tait les uns contre les autres à des guerres cruelles. Ce gCnr^,
on le voit, convenait mieux aue tout autre au caractère impé-
tueux et irascible de Bertrand de Born; aussi le voit-on s'y li-
vrer avec bonheur. Richard vient-il l'attaouer pour le forcer à
rendre à son frère l'héritage au'il lui a ravi T Henri l'abandonne-
t-il après lui avoir promis aiae et assistance? il lance contre eux
des satires pleines de verve et de violence. Le roi d'Aragon
vient-il, au niôprisde l'alliance qui les unit, se joindre contre lui
au roi d'Angleterre et révéler à celui-ci les moyens de s'empa-
rer du château d'Hautefort? il se venge aussitôt : dans tous les
châteaux de France circule un Sirvenie où il a rassemblé avec
la plus cruelle habileté mille traits d'injjustice, d'aridité, d'ava-
rice et même de lâcheté, capables de détruire entièrement des
réputations bien mieux assises que celle du roi Alphonse. S'a-
git-il de soulever les chevaliers contre les infidèles, d'exciter ses
soldats au combat , d'armer contre leur père Richard Cœur de
Kon et Henri au Court Mantel , et plus tard Richard contre
Philippe Auguste? chacun de ces inciaenis fournit à son imagi-
natitm les arconts les plus chaleureux et les plus poétiques. —
Bertrand de Born fut souvent aussi bien inspiré dans un genre
tout différent : je veux parier des poésies amonreoaes. Avant d'ai-
mer Maenz de Montagnacilavait été vivement éprisde la sceur
de Richard , cette même Hélène qui plus tard eut pour époux le
duc de Saxe et pour fils l'empereur Olhon. Ces deux arnoon
inspirèrent à Bertrand de Born des vers pleins de sentiment et
de délicatesse. — Quelquefois il s'oubfie , son caractère reprend
le dessus, il parle guerre et batailles; mais en général il traite
son sujet de la manière la plus naturelle et par conséquent b
plus heureuse. — Comme poëte, Bertrand de Born a été presque
unanimement apprécié de la même manière. Sa réputation était
immense parmi ses contemporains, et tous ceux qui de nos joon
se sont occupés de la littérature du \iii" siècle ont cru devoir
compter ses poésies dans le nombre des plus remarquables.
Comme homme, sa destinée a été toute différente. Ses biogra-
phes contemporains n'ont jamais vu en lui qu'un noble et illiu-
tre chevalier. L'un d'eux résume ainsi ses qualités : «Bons caval-
liers, fo e bons guerriers, e bons domneaire, e bons trobaire, e
savis, e ben parlans. o — Mais un siècle plus tard^ un des pins
ffrands génies des temps modernes, Dante, l'appréciait bien dif-
féremment. Nous ne pouvons omettre le passage qui renferme
cette appréciation. Dante et son guide rencontrent Bertrand de
Born dans l'enfer :
E M capo troDco tenea per le chiome
Pesol con man a çuisa di laaterna
E quel niirava noi e dicea : o me !
Di se faccTa a se stesso lucerna.
Quanto dirilto appiè del ponte fue.
Levo '1 braccio alto con tutta la testa
Per appressarne le parole sue.
Che furo ; or vcdi la pena molesta
Tu che spirando vai veggendo i morte
Yedi s' alcuna è grande corne questa.
£ perche ta di me novella porte
Sappi ch* i* son Bertram dal Bomio, quelh
Cbe diedi al re Giovanni i ma' conforti
I fiu '1 pidre e '1 figlio in se rebelli,
Achitofel non fe piu a' Absalone
E di David eo' malvagi pangelli.
Perch' io partit cosi giunte persone
Partito porto il mio cerebro, lasso.
Dal suo principio ch* è *n questo Ironcone :
Gosè s' osserva in me lo contrappasso (1).
De nos
comme
jours on a presque unanimement jugé Bertrand de Bon
: l'avait fait Dante ; et tout en lui accordant une bravoim
incontestable, on lui refuse avec raison cette droiture qui de^»
être le trait caractéristique d'une âme vraiment chevaleresque
Cependant un des plus célèbres historiens de notre époques
voulu expliquer la conduite de Bertrand de Born en lui prêtas'
des vues de naute politique. — ce Cette agitation vaine et tur-
bulente, dit-il , n'était pas sans objet réel , sans liaison aveclr
bien du pays où Bertrand de Born était né. Cet homme extn-
ordinaire semble avoir eu la conviction profonde que sa patrir.
voisine des Etats des rois de France et d'Angleterre, cl plarw
selon l'expression du temps, comme l'enclume entre deux mv'
teaux, ne pouvait échapper aux coups qui la menaçaient conth
nuellement d'une part ou de l'autre que par le trouble et '<i
guerre entre ses ennemis » ( 2 ). — A notre sens, l'auteur deri
paroles a cédé trop facilement au désir de trouver dans des s^v
tèmes politiques m ventés postérieurement la cause de faits Ad
à des raisons beaucoup plus commmies , le hasard quelqueC^
et souvent le caractère de ceux qui les ont accomplis. Pour ad*
mettre les raisons de M. Thierry, il faudrait au moins que Bm
trand de Born eût obtenu un résultat difTérent. Il faudrait qbl
(1) Il tenait à ta main sa tête suspendue comme une lampe dont
semblait s'éclairer. Cette tête nous regardait et disait : Ht*las!.^^
Quand il fut arrivé près du pont, il souleva sa tète pour me faire nvH
entendre ces paroles : n Yois ma peine cruelle, toi qui , vivant , «âd
visiter les mort^. Vois s'il est un tourment plus affreux que celui «nr
souffre. Afin que tu puisses donner de mes nouvelles, sacbe que je tm
Bertrand de Born qui donna au roi Jean de mauvais conseils. J*ar
fils et le père Tun contre Tautre ; Acbilofel n*excita pas par de \-\
cruelles instigations Absalon contre David. Parce que je divisai ces it
nés pour vivre unis, je porte ma tète séparée de son principe qm rt
dans ce tronc difforme. Cest ainsi que s*exeroe sur moi fa peÙM
talion.
Dants, t Enfer j ch. uvxix.
(2) Aug. Thxiaet, Histoire de la conquéU de lAngi^^grr^ f
Us Normands.
BOBHA6E. (
eût réussi à éloigner la guerre de sa patrie , aœ son diâteaa
n'eût pas à diverses fois été assiégé et emporté d assaut ; que ses
terres n'eussent pas été dévastées, ravagées. D'ailleurs ce besoin
de guerres et de onerelles était dans les mœurs de l'époque, et
les chevaliers, selon leur caractère, satisfaisaient à ce besoin
loyalement, ou bien à Taide de sourdes intrigues. Bertrand de
Born doit être mis an nombre de ces derniers. — Bertrand de
Born laissa un fils qui comme lui fut poète , et qui mourut à la
bataille de Bouvines, dans les rangs de l'armée de Philippe Au-
guste. On ne connaît de lui que deux Sirventesy encore l'un
d'eux lui a*t-il été contesté. Le premier est adressé au seigneur
de Cardaillac ; le second, adresse au roi Jean , lui reproche avec
une verve digne de celle de son père de s'être laissé dépouiller
tout vivant, et d'avoir englouti sou honneur dans un gouffre de
fange. Paulin Paris (de l'Institut).
BORSI (Ignace, baron de), célèbre minéralogiste, mem-
bre des principales académies de l'Europe, né à Garlsbourg en
Transylvanie, en 1742. A l'âge de treize ans il vint faire ses étu-
des à Vienne , chez les Jésuites, qui l'attirèrent dans leur ordre;
mais U n'y resta que seize mois : il alla ensuite étudier le droit à
Prague, puis vovagea en Allemagne, en Hollande, dans les
Pays-Bas et en France. De Born, se livrant bientôt après à l'é-
tuae de l'histoire naturelle , acquit des connaissances si éten-
dues, qu'il fut nommé conseiller aulique au suprême départe-
ment des mines et monnaies de l'empereur. Il se mit de nou-
veau à voyager dans le comtat de Témeswar et dans la hante et
basse Hongrie , pour taire des observations minéralogiques
dont le résultat fut oublié en 1774, in-8«, en allemand, par son
ami Ferber , et traduit en anglais par Baspe , 1777, avec une
histoire minéralogique de la Bohème , de Ferber ; en italien,
Venise , 1778 ; et en français par M. Monnet , en 1780, in-12,
sous le titre de Foya^e minéralogique de Hongrie et de Tran-
sylvanie, Ce vovage faillit lui coûter la vie : étant imprudem-
ment descendu dans une mine ^ à Felso-Banya , il resta suffoqué
pendant quinze heures, au point que sa santé en demeura tou-
jours altérée. En 1776, l'impératrice reine, Marie-Thérèse, l'ap-
pela à Vienne pour mettre en ordre et décrire le cabinet imp^
rial d'histoire naturelle; la première partie de celle description,
contenant les teslaccs , parut en 1778, in-8« (en latin et en
allemand), et en 1780,in-fol., avec planches colonées. Ses princi-
paux ouvrages sont : 1*> Lilhophylacium Bornianum , Prague ,
1772 et 1775, in-8«, 2 vol. ; 2« Effigies virorum erudilorum
alque artificum Bohemiœ et Moraviœ, Prague, 1773 et 1775.
2 vol. in-8°; 3« Mémoires d'une société de savanU établie a
Prague pour les progrès des mathématiques, de t histoire nor
93)
BOBME.
Une édition française portant le nom de Born parut à Vienne
en 1788, in-8**, avec vingt et une planches , sous ce titre : Mé^
ihode d'extraire les métaux parfaits des minerais et autres
substances métalliques, par le mercure. Il fait joindre à cet
ouvrage les LeUres de M. Rubin de Celis à MM. Duhamel et
de Boni , avec une réponse de M, de Born sur F amalgamation
des métaux en Allemagne, 1789, in-8" ; 5° Catalogue méthodi-
que et raisonné de la collection des fossiles de M^^ Eléonore de
liaab. Vienne, 1790, 2 vol. in-8». — Les traits qui caractéri-
sent de Born sont la droiture, la générosité, et une vivacité
rl'esprit peu commune. Il mourut à Vienne en 1791, après avoir
o( cupc plusieurs places dont il employait le revenu à des essais
en grand et à des actes de bienfaisance; aussi ne laissa-t-il que
probationde l'empereur Joseph II, par trois savants d'Allema-
cno , est une satire violente contre les moines , classés par dé-
rision selon la méthode de Linné.
BORNAGE (jurisp,), opération juridique par laquelle on assi-
gne et on pose les limKes des propriétés rurales et forestières. —
Depuis l'époque la plus reculée, dès qu'il y a eu des hommes sur
terre, et par conséquent dès que rêgoïsme et l'avidité de la
possession ont pris naissance, le bornage a été en pratique.
t liez les anciens le dieu Terme était considéré comme le fidèle
^%'ir(lien des propriétés, et quiconque eût osé touchera la borne
'i un champ se fût rendu sacriléfre. La loi de Moïse défendait
un
signe
, . , usage
(les divers pays , il a lieu généralement par la pose d'une pierre
ou borne qu on enfonce en terre à chaque extrémité des con-
tins d'une propriété. Pour empêcher qtrdle ne soit confondue
avec toute autre pierre , on place dessous, soit une brique, soit
une tuile ou un charbon brisé en deux morceaux , nommés
témoins. Quel(|uefois on plante deux pierres réunies, ou une
seule l)orne limitative ayant de chaque côté une pierre de
moindre grandeur. — Dans le procè^verbal des bornages, la
configuration, la nature, les dimensions et les témoins de la
pierre bornale doivent être exactement détaillés. — D'après
l'article 456 du Code pénal , tout déplacement ou destruction
de ces bornes est puni d'un emprisonnement qui ne peut être
au-dessous d'un mois ni excéder une année , et dune amende
égale au quart des restitutions et des dommages-intérêts, qui,
dans aucun cas, ne peut être au-dessous de dnquantc francs; et
si la poursuite s'exécute dans l'année même du délit, il est sujet
à une action possessoire devant le juge de paix, en vertu de
l'article 3 du Code de procédure. — L'article 646 du Code civil
attribue à tout propriétaire le droit d'obliger son voisin au bor-
nage de leurs propriétés contiguês. Des haies vives , des lisières
d'arbres ou des fossés indiquant les limites des terrains ne
peuvent y soustraire les possesseurs ; il n'en est pas de même
d'un mur de clôture ou de séparation , comme dans les biens de
ville. — La demande en bornage peut être formulée par oa
contre le propriétaire , et aussi par ou contre l'usufruitier, l'u*
sager et l'emphy téote ; dans ce dernier cas , le propriétaire doit
être lui-même aussi mis en cause, faute de quoi le jugement
manquerait de force à son égard. — Le bornage a lieu de deux
manières : l^ à l'amiable, entre parties majeures et jouissant
de leurs droits ; "2° par autorité de justice. Il se fait d'après les
titres des parties, et à défaut de titres ca|)ables de déterminer
l'étendue des deux propriétés, il est n.mmé des experts arpen-
teurs, chargés de replanter les bornes limitatives, conformément
à la possession annale. Si leur décision n'est pas approuvée par
les parties , le tribunal est appelé à statuer. Du reste les erreurs
peuvent être rectifiées si les bornes ont été plantées en vertu
d'un titre commun et non contesté, et si Tune des parties a
moins de terrain qu'il n'est constaté par son titre, pourvu toute-
fois qu'il n'y ait pas prescription. — Les frais du bornage sont,
en principe , supportés en commun ; mais ceux provenant des
litiges qu il peut (aire naître sont à la charge de la partie con-
damnée. — Dans le bornage des étangs, si difficile souvent par
la continuelle variation de leur volumed'eau, la loi le stipule par
la limite de l'eau tenue à la hauteur du déversoir, lorsqn'aucune
délimitation ne leur est fixée par contrat. — Pour le bornage
des propriétés avoisinant les dois de l'Etat , il est annoncé
deux mois d'avanœ par un arrêté du préfet, qui est publié et
affiché dans les communes limitrophes , et signifié au domicile
des propriétaires riverains ou à celui de leurs fermiers , gardes
ou agents. Après cedélai,les agents de l'administration forestière
procèdent à la délimitation, en présence ou en Tabsencedes pro-
priétaires riverains. Le procès-verbal de celte opération est im-
médiatement déposé au secrétariat de la préfecture, et, par
extrait , à celui de la sous-préfecture , en ce qui concerne cna-
3ue arrondissement. Il en est donné en outre avis par un arrêté
u préfet publié et affiché dans les communes limitrophes , afin
que les intéressés puissent en prendre connaissance et former
leur opposition avant l'homologation du gouvernement. Pour
ce faire il leur est accordé un délai d'une année à dater du jour
où l'arrêté est publié. Lorsque la séparation des bois de l'Etat
et des propriétés riveraines est effectuée par un simple bornage,
elle est faite à frais communs; lorsqu'elle a lieu pardes fossésde
clôture, ils sont exécutés aux frais de la partie requérante et
pris en entier sur son terrain (Code forestier, art. 8 et suivants).
, BORNE {jgram., etc.), s. f. pierre, arbre ou autre marque qui
sert à séparer un champ d'avec un autre. L'origine des bornes
remonte aux Egyptiens. Le pays qu'ils habitaient étant soumis
aux inondations ou Nil, les limites naturelles des propriétés
disparaissaient souvent au niilieu des ravages du fleuve ; de là
pour eux la nécessité d'établir des limites factices. Les anciens
eurent recours à la divinité pour protéger les droits de propriété
de chacun, et les dieux défenseurs de ce droit jouent un grand
rôle dans la mythologie. De nos jours, les dieux Termes ont
cédé la place aux gardes champêtres. On appelle bornes mil"
tiaires celles <}ui sont placées de distance en distance, le long des
grands chemins, pour indiquer les lieues, les milles, etc. —
Borne se dit aussi de l'espèce de colonne qui marmiait l'extré-
mité de la carrière dans les cirques des anciens. — Borne se dit
encore des pierres plantées debout qu'on met à côté des portos,
le long des murailles ou à l'encoignure des édifices, pour empê-
cher qu'ils ne soient endommages par les voitures, ou dont on
borde un chemin , une place publique, un port , etc. Enfin, il
existe aussi ce qu'on appelle des bornes- fontaines. Ces bornes,
de différente forme et de différente nature , pouvant varier par
Itnrs embdUtsemenU , sont cependant toutes tbodées for le
■léoie principe. Elles sont crevées à leur Hitérienr et trarer-
Bées par un tnvau en fonte ou en plomb, dont la ibrnie est celle
d'on syphon. Ce tajan, aboutissant d*on cAlé à an nbervoir, de
l'autre a la borne, apporte toiqonrs de Teau , et est fondé sur an
lirindpe qui sera expliqoé à Tarticle Syphou. La grande quan-
tité de bornes-fontaines est de la plos béate im^Hlance poar
Tassainisseinent des ^odes vilks, dans lesmielfos il se troure
souvent des rues étroites et malsaines. — On dit familièrement :
Jf est planée là comme une borne, d*un homme qui se tient
debout et sans remuer. — Boittes , au pluriel , se dit de tout
ee mii sert à séparer un Etat, une prorince d'une autre. Il se
ditfigurément pour limites, au sens moral. — Absolument,
pateer leê bomet, c'est aller trop loin.
BOftsiEiL (GiiADD DE), Iroobadour de la fin du \\V siècle,
iM^it à Exideuil , de parents pauvres ; mais les connaissances
qu'il acquit par son application à l'étude et la réputation que
m firent ses compositions poétiques le placèrent bientôt au
rtag des plus célèbres troubadours. Le Dante foit plusieurs fois
mention de Bomeil dans son poëme du Purgmêoire ; mais quoi-
qu'il lui préfère Arnaud Daniel , son contemporain, la compa-
raison même qu*il établit prouve que l'opinion poblique fut
plus d'une fois favorable au troubadour limousin. Il nous reste
qaatre-vingt-deQic pièces de Bomeil, sans compter une dou-
laine d'autres qui fui sont attribuées dans quelques manus-
crits. La plupart de ses productions sont fort obscures.
BeHNÉo (géofr.), grande lie de U Malaisie ( F. KâLÉHAif-
TAN).
,,,"îî***® (9^^'h royaume et ville de l'Ile de Kalémantan
(r.VAiocHi).
IIOBSB& (fframX C'est fixer des limites au moyen de bornes :
••mer un champ. Il signifie éffalement resserrer, contenir dam
un certain espace : La mer et în Âtpes bornent rilaèie. Borner
ia vue, c'est-à-dire l'cmpécber de s'étendre, l'arrêter. Des co^
Uanx fiante et couronnée de pampre bornent agréablement
in vue, — BoANEE s'emploie dans le même sens en pariant des
personnes par rapport à leurs propriétés, à leurs héritages : Le
propriétaire de ce champ cherche à t'en défaire, parce au' il y
M irof 6om^.-. BORNEE, pris figurément, équivaut à peu prâ
a modérer, tempérer, restreindre : Borner son ambiliom, ses es-
pérances, ses désirs, les pouvoirs d^un délégué, d'un ambaesa^
^«tr. -- BoMfÉ, ÉE : Cette maison n'a qu'une vue bornée , de
pou d étendue. Au figuré : Avoir des vues bornées, peu de pro-
fondeur, d'étendue, de lumière dans l'esprit. Avoér un esprit
berné, être borné, se prend dans l'acreption précédente. Une
fortune bornée , pour une fortune médiocre; une autorité bor--
i^ée, c'est-â^re pourvue de faibles pouvoirs.
9omjSEM (Jardin ), v. a. du buis, par exemple; c'est, lors-
qu II vient d être niante, lui donner, avec le dos du plantoir ou
avec les mains, la forme et le contour qu'il doit avoir suivant le
d«sin , en plombant bien la terre tout autour, de peur qu'il ne
9 evenie.
A ^^fJî"?'^' 19^9^:)' ^^ ^^ ïa "^r Baltique, à neuf lieues
^ la côte de Suède et à quarante lieues de Copenhague, appar-
tjMH au dmèse de la Sélande et forme un bailliage particulier du
Danemark. Le sol de celle lie se compose de bancs crayeux et
argileux, qui hérissent ses c6les de roches et se prolongent sons les
Mux de lamer en formant des écueils. On exploite des carrières
de grès, des argiles serrant aux fabriques de poteries et à la fa-
brique de porcelaine à Copenhague. On tire aussi de ses carriè-
res un marbre bleuâtre, des pierres meulières , et sartout de la
houille, dont lexploiUtion est devenue importante depuis I»
navigauon des bateaux k vapeur dans la Baltique. Bornholm a
peu de bois. L intérieur ne se compose que de landes qui ser-
>ent de pâturage aux bestiaux. La pèche sur les c<4es et dans
«s nviêres qui débouchent dans la mer est asseï produc^e
L Ile a ymgl-sept lieues carrées de superficie. En cas de guerre!
tes habitants se constituent en vingt-doux compagnies de sol-
dats p<mr la défense du pays, parce qu'alors ils sont toujours
menaces d ane surpnse, à cause de leur isolement. Aussi y a-t-il
garmson dans le fort de Christiansoe qui occupe deux Mots Au-
trefois l'rte était protégée par le fort de Hammarshuus, dont on
voit encore les ruines sur la cMe septentrionale. En 1569 et
tm, les flottes soédoiie et danoise «e livrèrent des combats
sur les eûtes de Bornliol». En 1646, les Suédois débarquèrent
et s emparè^nt de Klle ; elle leur fut cédée la mftme ani^ par
U paix de Roeskild. Cependant les habitants eurent assex ^
patriotisme pouTM soistraire à la Douvelle domination qu'on
âHHTl r^*^- "* "îî?^"* P" ^''^ ''*^' mais fis se
Uowftèwnt de Boimmi au Itanemark. Les Anglais prirent l'Ht
^ la», et k gardèrent jusquri la paâ en 1814. Ù cbe|i.|iea
(M) BO]
de l'de eal Roenne, vilk daS^SOi» Ibms : c'est là ifoe rkUcotli
comoMndaut et le baiUî.
BOBNiEB (Philippe)^ né en léBi, à MoEtoelUer» d*tme«a.
tienne famille de cobe, (ut lieutenant ptrticttlKr au pfésidial è
cette ville, et y mourut en 1711. il présida pour le roi aux »
semblées synodales qui se tinrent en Languedoc jusqu'à la vi.
vocation de l'édit de Nantes, dont il fot commissaive-tsècutev,
et les deux partis rendirent justkeà sa prudence et à sa modé-
ration dans ces conjonctures difficiles. On a de lui : t** Cm/^
rence des nouvelles ordonnaneee de Loui» HVemec celles à
tet prédécesseurs^ Paris, 1678, i«-4o : eet ouvrage a ea plos è
dix éditions ; 2*" Commantaère ewr les eonelueiom de ito»>
chin (en latin), Genève, 1709, i»-fol. ; 3^ 7r«il^ des d&nakim,
demeuré manuscrit de même que son TraMé des lég^wm.
BOBUinj (9éogr.){r, Bouehob).
BORNersB {mesurs et usages), s. m. manteau de laine blrof,
qui sert de ?étement aux soldats algériens et ks coonrredeh
tète aux pieds.
BOBBvoi EB (techn,), Cest former un oui, tamfîs<iu'eQ r^pxk
de l'autre, comme, par exemple, pour faire un ati^eineot, r^
connaître si une surface est parfottement plane. Il signifie é|ri^
ment placer des jalons pour tracer la ligne des fondatieRS Su
mur, on celle d'une rangée d'arbres qu'on veut planter.
BOBNOTEUB [t«f An.) , S. m. celui qui bomoie, qui dm^fe
placement des bornes sur une ligne, ou pour une séparafioii
quelconque f F. Arpenteur). — Celui qui vise d'un mZ/Kw
voir si une cnosc est droite.
BOBOBOl>o (géogr,). Ce sont les ruines d'une ancicBMxiik
dans la province de Kadu , dans rHe de Java. Elles se tro«vcol
à l'ouest du village de Bodscfaong , où se réunissent les flams
Elo et Praga. On j remarque un temple de Bouddha, encore
assez bien conserve, qui doit avoir été bâti vers l'an 1519. Ilest
curieux pour son étendue, sa construction hardie et ses ini-
criptions.
BORODIIfO (r. MOSEOWA).
BOBOMINI (F. BORROMIKI).
BORONJE (6o<an.), genred'arbustes de la Nouvene-Holhode,
de la famille des rutacées. Des dix espèces connues de boronis
une seule est cultivée, c'est la boronie à feuilles pennées [bormt
pennata). Ses fleurs roses deux à deux exhalent le même par-
fum que celui de la blanche aubépine. La boronie parait d^
voir s'acclimater en France dans les terres légères ; pendant l'hi-
ver , il faut la mettre dans l'orangerie. A. B. de B.
BOBOS (hiât, nat,), s. f. sorte d'insecte du genre des coléop-
tères (F. ce mot).
BOBOZAIL (médee,), s. f. maladie épidémique c|ui altaqv
les parties génitales, assex commune dans les contrées qui \»
dent le Sénégal. C'est lezail des Ethiopiens.
BO«B aginée» {botan,). Cette grande famille naturelle a poa
caractères un calice persistant, une ooroMe à cinq divisions, lii
élamines sont le plus souvent au nombre de cinq ; le fruit est :
quatre lobes. — Les ebangements de couleur dans les borragÎM
sont presque universels ; c'est ainsi par exemple que les Qeurséi
toumefortia muiabiHs, d'un blanc d'abord verdàtre, paaseâ
insensiblement et avant de se flétrir à une coulear aoire trè-
foncée. Plusieun autres plantes, prmi lesquelles boos dîslia-
^pierons la pulmonaire, la consouoe, ont les fleurs rottges à ku
épanouissement et bleues dans leur vieillesse. — On cultive àaA
les jardins les hdiotropes. L'espèce du Pérou est très-recber
chée. Aux borraginées appartient le cordia , dont les fruits, af
pelés sét>estes, se mangent confits en Egypte. — On trouve atd
dans cette famille l'orcanellr (andiwaltfncipfifo). Su racânecM
tient un principe colorant d'un rouge phis ou moins loDcé , <|d
servait de ford aux dames athéniennes. — Les borraginées s««
en général mucilagineuses et adoucissantes. Quclque»-unr$
comme la bourrache (6orra^o||l«i'na/^#), passent pour légèfti
ment diurétiques, k cause du nitrate de potasse qu'elles renfci
ment. — La consoude (symphifium) est regardée comme astnfl
gente. On emploie assez fréquemmeat Ta cynoglosse cornu
calmante , sous forme de pilules. Elles doivent cette proprieir
l'opium qui s'y trouve en quantité asseï considérable.
A. B. i>s B.
bobbelistes (hisL ecdés.). Stoupp , dané son TreUié de i
religion hollandaise , parle d'une secte de ce nom dotal le dï
était un certain Adam Boreil^ homme assex versé dans les tai
ffues hébraïque, grecque et latine. Ces 6orrd»ile« avaient en
brassé une i^rtie des opinions des MeroBonites, dont ds ériiùc
toutefois les assemblées et même la compagnie. Ils avaient ci
grande aversion pour )e$ églises, l'usage des sacrenaeiits , I
prières publiques, en cm BWt pour tout ce qui tient au cuj
(«s
extérieur. Lé point essentiel de leur croyanœ était que Ja loi
préchée au monde par les ap6tres s'était corrompue sous leurs
«Qccesseurs » et que, pour cette raison, il fallait lire la parole de
Bien sans y ^uter aucun commentaire, aucune explication des
bommes. Ces sectaires affectaient d'ailleurs de faire beaucoup
d'aumônes et de garder une grande sévérité dans leurs nueues.
BOEaÈR£ (^ofaii.),6. f. genre de plantes exotiques de la fa-
mille des lichens ( V, ce mot). *
Bouu (Chaistofbb), jésuite de Milan, d'extraction noble,
entra dans les ordres en 1601, se rendit comme missionnaire
aux Indes orientales, et fut Tun des premiers qui pénétrèrent
en G)diinchine, où il s^ourna cinq ans. A son retour, il ensei-
gna les mathématiques à Goimbre et à Lisbonne, finit par entrer,
sous le nom de Don Onofrio, dans l'ordre de Clleaux, et mourut
à Rome eu 1632. C'est à lui que l'on dut en Europe les premières
notions sur la Cocbinchiiie, consignées dans son ouvrage inti-
tulé : Kelazione délia nuova miuione delli P, P. delta covnpa"
gnia 4i Gtuu al rofiio dtUa Coeindna, Borne, 1651, in-8».
Boxju, BOREO^ en latin suuiijs, buuihus ( Jean-
François), £ameux imposteur, prophète et alchimiste, et le Ca-
Sliostro de son siècle, était issu d'une ancienne famille noble,
outil prétendait faire remonter l'origine à Afranius fiurrbus
qui éleva l'empereur Néron. 11 naquit à Milan le 4 mai 1625-
z7 , où s«n père , Branda Borro (mort en 1660, et auteur d'un
Livre Jk remedka)^ exerçait la médecine avec distinction. Après
avoir terminé ses études chez les jésuites de Rooie, il se consa-
cra au service de la cour de Rome, et étudia de plus par goût la
médecine et la chimie, ou plutôt l'alchimie. Il vécut quelqiie
temps dans le désordre ; mais en 1654 il changea tout à coup de
conduiie, prétendit avoir des révélations , et soutint qu'il était
aippelé de Dieu pour répandre la foi catholique sur toute la sur-
lace du globe , et réunir les hommes en un seul troupeau placé
sous la surveillance suprême du pape. Pour preuve de sa mission,
disait-il, l'archange saint Michel lui avait apporté du ciel un
glaive sur lequel ëtaieiit représentés les sept él^ents. Sa feinte
piété, son enthousiasme fanatii^ue lui attii^rent bientôt des par-
tisans, et il organisa une société secrète qui devait soutenir ses
vues. Cette société, qui avait six degrés, cfevint en peu de temps
si nombreuse, qu'elle éveilla l'attention de l'inquisition, qui
profita de quelques idées absurdes émises par Borri sur la sainte
Vierge pour k poursuivre. Il s'enfuit k Milan , où il sut se Caire
un nouveau parti, et y développa successivement un plan qui ne
tendait k rien moins qu'à fonder par la violence une non-
relie religion et une nouvelle organisation politique , qu'il es-
pérait établir sur les ruines de l'ancien ordre de choses, et qu'il
ippelait le règne de Dieu : ce gouvernement devait commencer
ians les vingt plus prochaines années, et il devait en être le chef
»aprèfne. Malgré toutes les précautions dont il s'entoura , lin-
laisition démêla ses traces , condamna quatre de ses sectateurs
i une prison p^pétuelle, et le fit brûler lui-même en effigie,
m 166 1 , à Rome et à Milan ; il s'était enfui en Allemagne. Cet
labile imposteur sut avec une grande adresse s'insinuer dans
plusieurs cours, enseignant l'alchlroie aux princes, dont il se
aisait richement payer, et leur offrant en retour de leur libé-
alité un flacon de son eau des dieux. Il exdta la plus grande
idmiration comme docteur miraculeux; car il n'était plus ques-
ion de la fondation d'une nouvelle église , à Strasbourg et à
Linsterdam, oùil joua un rôle fort brûlant. Il avait de nom-
breux domestiques, de lAagnifiques équipages, se faisait traîner
»ar six chevaux , prenait le titre d'excellence, et faisait des dé-
penses considérables. Desmalades, venus decontrées lointaines,
muaient autour de lui, et de Paris même des personnages d*un
laat rang se firent porter près de lui en litière pour lui de-
Dander leurguérison. Pourtant, en 1666, il se vit forcé de se
auver secrètement, et alors ses impostures se montrèrent au
prand jour , car il emporta avec hii de grandes valeurs en ar-
^eat et en diamants , gui lui avaient été confiées , et se rendit à
iarabourp, où il initia à l'alchimie et aux sciences occultes la
;eîiie Christine de Suède, qui séjournait alors dans cette ville,
[lomme le grand œuvre , au lieu de produire les trésors qu'elle
ïfi espérait, épuisait la cassette de la reine, Borri passa à Copen-
lague, et sut circonvenir le faible roi Frédéric III , qui, comme
a pUipart des princes de son temps, était grand secUteur de
ralcbiinie, au point de le dominer entièrement. Il alla jusqu'à
rédîffer pour le roi une règle de gouvernement pour le Dane-
oaark. Mais Frédéric étant mort en 1670, après s'être laissé en-
traîner par ce fourbe à dépenser des millions, Borri fut encore
une fois forcé de prendre la Cuite, patoe qu'il était détesté des
SranOadu royamne, qui oMnaçaient sa vie. U résolut alors de
chercher sonsalut à Constantinople; maisH fut anétiç en Mora-
vie ei ooMiuit à Vienne eamme suspect. Là îl Toatut léféler à
) ffflMUfMiro.
l'empereur Léopold P^ de mystérieux remèdes , prindpalemâat
contre le poison, et lever et entretenir à ses frais quelques régi-
ments au service de l'empereur. Mab on n'ajouta pas foi à ses pro-
messes j, et on le conduisit sous nue escorte de trente hommes i
Rome, à condition toutef<Ms qu'onnelecondaroneraitpasàmort
On le Jeta dans les prisons de l'inquisition; il fut contrai nten 1673
de rétracter solennellement ses hérésies, sansobtcnir toutefois sa
liberté. Le duc d*£strées, ambassadeur de France à la cour de
Borne, ajant demandé, dans une maladie désespérée, les secours
de Borri , et s'étant trouvé guéri bientôt après , on adoucit la
prison du chariatan eu le transférant au château Saint-Ange,
où il mourut en 1695. — On prétend qu'il composa dans sa cap-
tivité le traité De vini genêraliane in aceium , decfsio expetï^
merUaiis (dans la Galleria di Minerva , tom. ii , pag. 35).
BonaiCHiA {bolan.), s. nu sorte d'arbre des Indes, dont l'é-
corce fournit un suc purgatif.
BORaiGHius(OLAUS^ plus chimiste que médecin, naquit en
1626, à Borchen en Danemark. En 1644 il fut euvoyé à Copen-
hague, pour y étudier la médecine, s'y applicpia avec zèle, et en
même temps travailla à l'éducation des enfants d'un seigneur
danois. £u 1660, après sa nomination de professeur de diimie et
de botaniaue à l'université de Copenhague, il se mit à parcourir
la Hollande, T Angleterre, la France, se fit recevoir docteur à
Angers, visita Rome en 1665, fréquentant partout les (^us illuft-
trcs académies, et choisi par la reine Christine pour maître de
chimie, il ne revint à Copenhague qu'en 1666 , et se livra alors
pour toi]\jours à l'enseignement de cette science ; il y suivait les
principes de Paracelse et tous les dogmes de l'alchimie nouvelle-
ment etabUs; mais au milieu de beaucoup d'erreurs théoriques
se trouvent des (ails précieux. Borrichius fit surtout du bruit
dans le monde savant en soutenant contre Conringius la ^éémi-
nence des £gyptiens dans toutes les sciences, et particulière-
ment dans la chimie; il rabaisse souvent dans ses ouvrages les
Grecs, c[u'on leur oppose; mais indépendamment du mérite
d'érudition qui caractérise ses nombreux écrits, Borrichias ser-
vit la médecine par sa pratique, qu'il commença même avec
coursée lors d'une peste qui ravageait Copenhague. Il fut re-
vêtu dans sa patrie, en 16d6, de la place de meuibre du conseil
suprême de Copenhague, et en 1689 de celle de conseiller de la
chancellerie royale. Il inséra beaucoup d'excellents mémoires
dans les Àela Aafni^iMta, un entre autres relatif à la France :
Quid ad hisioriam naluralem ^teetans observalum est in iU^
nere GalUœ inUrioris^anniiQn, 1678, 1679, traduit en fran-
çais et inséré dans le quatrième volume de la Collection aeadé^
nuque de Dijon. Ces observations ne sont que des indications
superficielles de quelques singularités observées en Provence ,
Dauphiné, Lyonnais et Languedoc. Borrichius mourut de la
pierre le 3 octobre 1690. Il voulut qu'après sa mort sa maison
servit à loger seize étudiants, sous le nom de collegium m^ieum,
et qucses il vres et ses manuscrits y demeurassent pour leur usage.
Voici la liste de ceux qu'il a composés : i^ Docimasia meialUcaf
Copenhague, 1660, in-««; léna, 1677, 1680, in-4«, et dans le
troisième volume du Théâtre pharmaceutique de Manget; 3^ lie
onu elprogreua chemiœ ditiertalio, Copenhague, i668, in-4<^
y* Hermetit jEgypUorum et chemicorum sapieniia, ab Her-
fAonn^ Conringii animadversionibusvindicala,ibid,, 1674,
in-4''. C'est dans ces deux ouvrages qu'il soutient la grande su-
périorité des Egyptiens; 4^ Idnguœ pkeurmaeop^orum y iive
de aoùuraia vocabulorum in pharmacopoUis ueiialorum pro-
nuncialione, ibid., 1670,in-4<'; S'* Cogilalionêe de variis /tn-
guœ laiinœ œlatibus, ibid., 1675, in-8o; g9 i^ cousis diver-
siioUs Unguarum/ihid.y 1675, in-4'', 1704, in-S**; tous les ou-
vrages relatifs à la langue de la chimie et aux langues euro-
péennes en général , ainsi que : Analêcla ad cogilaliones de
Ungua laUna , cum appendicis de lexieis ktUnis grœciSf Co-
penhague, 1682, in-4*'; 7° De somno et somniferis maxime pa-
fovereis^ Copenhague et Francfort, 1680, 1681 , 1683, 1685,
in-4<'; 9> De usu plantatum indtjenarum in rnsdidna, Copen-
hague, 1688 et 1690, in-4<' ; 9'' Dissenlationes de poeUs grmcis
et laUnù, ibid., 1676, Francfort, 1683, in-4"; 10« Conspectus
cMmicorum scriplorum Ulustrierum^ Ubellus posiMmus, cum
hisloria vitœ audoris ab eo eonseripla, Copenhague, 1696,
in-4% et dans la bibliothèque de Manget avec le De orlu chi-
miœ; ll^* De anligua urbis Bornes faeie, Copenhague, 1697,
in-8<>; 13^' De urbis Romœ primordUs, Copenhague, 1687,
in-4<>. Il a publié, dans les mémoires de l'académie des sdenoes
de Copenhague , un grand nombre d'observations curieuses sor
les plantes, et principalement sur des monstruosités qui appar-
tiennent plutôt  la physiologie végétale ou'à la botanique. Ses
principale dissertations et mseonrs académiques ont été re-
^soeiUis et publiés par Severin Xyntmp^ soas ce titre : Orolîd-
(96)
BORROMÉE.
t>i émm ÊÊmm éiêÊnkmtm , CofMiiIngQe, 1714,
VNMUMMtKX SacttCbabus^, é«aitfib de GObert, comte
flTJlnMMf. «t «le Mar^vmle de Médim, seemr de Jcan-Jacqoes
4r ll«dkis, ■ irifij de Man^aam^ et tâètx âm cardinal Jean-
Ange de Meifids.qvi f«t deM» pape sons le nom de Pie IV.
n maqvit le i octobre I35S, danslediâleaa deson père, silaé
I» borvtt ém lac Maj^n, famt près de Milan. Comme pres-
toQS les ainis prédeitMiés à une grande petfection , il an-
ca dès sa plas leWdre jevnessr les plus benreoses dispositions
et %ii desÔBé a Telai eccicsiastiqiie. £n 1559, il prit à Pavic le
le dodevea droit canon et Tint se fixer à Milan. Suivant
de ce
ie«ae
MUan
fl posBédait déjà deax abbayes et un prieuré ,
serraient à ses abondantes aumônes. — Le car-
dbal de Méficis ajant été éle%é à la papauté en 1560, le jeune
* ' f«t appelé à Rome, où Tattendaient les plus grands
rs et les emplois les plus considérables. Malgré son
âge et sa résbtance , il devint cardinal , archcvèaue de
, protonotaire de la cour apostolique, l^at de Bologne,
de la Romagne et de la marche d'Ancùne ; protecf 'ur dfe la
rottroBne de Portugal, des Pays-Bas, des cantons catholiques de
Sttisse, des ordres religieux de Saint-François, des carmes et des
cavaliers de Malte. — Pie IV ne pouvait mieux placer sa con-
fiance Le jeune cardinal avait distribué son temps avec tant
de sagesse, que les nombreuses affaires dont il était chargé s*ex-
pédtaient rapidement. Les Romains conservèrent longtemps le
souvenir de son administration , et tous admiraient son activité
infatigable et son désintéressement. Il s*était réservé des heures
libres pour la prière et Tétude. Il avait même des loisirs pour
la lecture des philosophes anciens, et il avoua depuis qu*il
avait beaucoup profité de VEnehiridion d*£pictète. Pour iMin-
nir Toisiveté de la cour pontificale, il établit au Vatican une
académie composée d'ecclésiastiques et de laïques. On y tenait
de fréquentes conférences dans le but de réveiller le goût et de
favoriser le prr»grès des bonnes études. Ce fut là que notre
saint vainquit la difficulté qu'il éprouvait à parler en public. Il
acquit même Thabitude de s'exprimer avec facilité, ce qui le
rendit propre à prêcher avec fruit la parole de Dieu. — Au mi-
lieu de ces occupations , Charles était tourmenté par des scru-
pules sur la résidence à laquelle l'obligeait son titre d'évêque. Il
ne fallut rien moins que toute l'autorité de Barlhélemi des
Martyrs, archevêque de Prague, pour tranquilliser sa conscience
et l'engager à conserver des charges qui avaient pour but l'in-
térêt de l'Eglise universelle. Mais ne pouvant gouverner lui-
même son diocèse, il eut soin d'y envoyer un cvèque et de saints
prêtres pour le remplacer. — En 1562 , son frère unique étant
mort, ses amis et le pape lui-même le pressèrent de renoncer à
l'état ecclésiastique , et de se marier pour être la consolation et
le soutien de sa famille. Il refusa de se rendre à ces sollicitations,
et afin de s'en délivrer pour toujours il reçut les ordres sacrés
et se fit ordonner prêtre avant la fin de la même année. — L'an-
née suivante eut lieu la clôture du concile de Trente, retardée jus-
qu'à cette époque par une foule d'obstacles qui avaient paru in-
surmontables ; notre saint, par son zèle, ne contribua pas peu à
les vaincre. Il songea ensuite à faire exécuter les décrets du saint
concile. Il se chargea de faire composer un catéchisme qui ren-
fermât la doctrine des Pères de Trente. Dans ce catéchisme, ap-
pelé le ealéchiifne du concile de Trente, ou le catéchisme ro-
tnain, l'érudition, l'exactitude, la précision, se trouvent unies à
l'élégance et à la pureté du stvle. — En 1565, il obtint du (>ape la
fermission d'aller tenir à Milan son premier concile provincial.
1 fut reçu avec le plus grand enthousiasme dans sa ville épis-
copale, et se disposait à visiter son diocèse lorsqu'il fut rappelé
â Rome par la nouvelle de la maladie du pape son oncle. Il lui
ferma les yeux , après l'avoir administré et entouré de toutes les
consolations religieuses. Libre désormais, il résista aux sollici-
tations les plus pressantes, et après l'élection du nouveau pape,
il se relira dans son diocèse, à 1 administration duquel il se con-
sacra sans réserve. — Résolu de travailler sans relâche à la ré-
forme de son clergé et de son peuple, il la commença par lui-
même. A Rome, pour se conformer à l'usage, il avait été obligé
de se loger somptueusement et d'avoir un domestique nom-
breux. En arrivant à Milan , il fit disparaître de son palais les
sculptures, les tableaux et lesUptsseriesquien faisaient l'orne-
ment. Il ne garda auprès de lui que les serviteurs absolument
nécessaires, et les soumit k un règlement sévère. — Il avait par-
tagé ses revenus en trois parties : la première pour l'entretien
de sa maison , la seconde pour les pauvres, la troisième pour la
"^ration des élises, wns ses conciles provinciaux il faisait
inaltre remploi de tes rkbcsaes, disant qu'il n'en était que
dininirtraCeor. Sa libéralité se manifestait dans toutes les oc-
casions; elle éclata surtout dans plusieurs monuments qu'il fit
élever, et qui subsistent encore à Rome , à Milan , et dans plu-
sieurs endroits de ce diocèse. Il fit embellir et rebâtir presque
en entier l'église de Sainte-Praxède à Rome, laquelle était soo
titre de cardinal. Il décora dans la même ville l'église de SaiQt^
Marie-Majeure, dont il était archidiacre. Pendant sa lésation de
Bologne, il fit construire dans cette ville une fontaine etdesécoks
publiques par les artistes les plus célèbres : mais ce fut surto«
a Milan qu'il se distingua par une foule d'établissements utiles
à l'Eglbe et à ses diocésains. Il décora la cathédrale, procura de
logements aux chanoines et aux autres ecclésiastiques employa
au service de cette église. Il reconstruisit le jKilais archiépiscopal
avec toutes ses dépendances. Le diocèse lui fut redevable de h
fondation de cinq séminaires, dont deux étaient à Milan. EnfiB
nous n'en finirions pas si nous voulions parler en détail de
églises, des hôpitaux et des édifices publics qu'il répara ou (ja'O
embellit. — Le diocèse de Milan , lorsque Charles y arnva,
était dans l'état le plus déplorable. Les ^andes vérités du salot
Îj étaient peu connues; les pratiques religieuses, défigurées par
a superstition, avaient donné lieu à des abus grossiers. Les si-
crements étaient négligés, et la plupart des prêtres, saos
lumières comme sans mœurs, savaient à peine les administrer.
Le désordre régnait dans presque tous les monastères. Saiol
Charles tint six conciles provinciaux et onze synodes diooé^
sains , où l'on fit d'excellents règlements pour la réfonnation
des mœurs, tant du clergé que du peuple. Il publia aosg.poor
le même objet, des mandements et des instructions psstoraH
que les prêtres zélés ont depui.s regardés comme des modi^
accomplis en ce ^enre, et dont ils ont fait la règle de leur con-
duite. Il recueillit en un volume la première partie de ses con-
ciles, qu'il fit paraître, non sous son nom, mais sous le litre
û^Actei de VEglise de Milan. Le reste, qui forme un second to-
lume , ne fut publié qu'après sa mort. Il éprouva des difficnlté
pour l'exécution des décrets portés dans ses conciles; mabilsr
raidit contre les obstacles, et joignant une fermeté inQeiible
aux autres moyens que lui suggérait un zèle rempli de doucm
et de charité, il triompha des esprits les plus rebelles, et assujetti!
tout le monde à la règle, sans égard pour la qualité, le rang.oa
les privilèges qu'on voulut invoquer. Il regardait aussi la prédi-
cation comme un des principaux devoirs d'un évèque, et s'y
appliquait avec une ardeur infatigable. — Son zèle enchanta lé
gens de bien et irrita les méchants dont il faillit devenir la ire-
time. L'ordre des humiliés, qu'il voulut réformer, excita contr
lui un frère Farina, membre détestable de cette société, ù
malheureux tira un coup d'arauebuse au saint archevéqnt
pendant qu'il faisait la prière du soir avec ses domestique
Malgré ses prières, ce coupable et trois autres religieux ses cou-
plices furent mis à mort. Vie V prononça ladissolution de l'ordr
entier qui existait depuis le xi*^ siècle.* — L'immense charité ér
saint Charles et son zèle inaltérable furent mis à de nouvelle
épreuves dans la peste qui dévasta pendant six mois la ville <^
Milan. Son conseil était d'avis qu il se retirât dans quelqv
autre partie de son diocèse ; mais au lieu de se rendre a ceU
décision, il soutint qu'un évêque ne pouvait, sans prévarication,
abandonner son troupeau dans les temps de danger. On le ^
accourir du fond de son diocèse où il était alors en visite, «
porter au centre de la contagion, animant ses coopéra leurs pc
son exemple et ses discours, prodiguant les secours spirituHsH
temporels partout où le besoin l'appelait , administrant les sa-
crements, vendant les restes précieux de son.ancienne splen-
deur, son lit même, pour en verser le produit dans le sein d«
pauvres, ou le consacrer au soulagement des malades; cherchai
a désarmer la colère du ciel par des processions générale^ am
quelles il assistait nu-pieds, la corde au cou, les yeux fixé^fEl
son crucifix qu'il arrosait de ses larmes, et s'oflTrani à Pki
comme une victime de propitiation pour les péchés de son pn
f)le. En vain les conseils de la sagesse humaine cherchèrent I
e détourner de ces pratiques religieuses, en les lui représeir
tant comme capables de propager la contagion ; la Providencv
dont les vues sont bien supérieures à de pareilles considération
permit que le fléau destructeur suspendit son action dévorafll
autour de la personne du saint et de ceux qui l'accompagnairt
dans ces pieux exercices, tandis qu'il semblait répaïKlre ses t^
vages dans les lieux où l'on avait cru trouver des asiles impra
trahies à ses dévastations. — Charles, à peine sorti de cette loci
gue et cruelle épreuve, reprit le cours de ses visites pastoral
A ses yeux, c'était un des devoirs principaux de TépiSGopat,
il s'en acquittait avec son zèle ordinaire. Il fit deux rois la vùj
de tout son diocèse, et une fois celle de sa province. Ayant ei
trepris un voyase dans la Valteline et dans le pays des Grîsoo
il y ranima le v&itable esprit de la religion ; il confiroMi les g
BOEBOHEE. (
iholiques dans la piété, et ramena plusieurs zuioglieDS à l'unité
de rÉglise. — Ses forces s^épuisèrent insensiblement par Texcés
de ses travaux cl pr les exercices de sa vie pénitente; une fièvre
lente qui le minait l'obligea de s'arrêter au milieu de ses cour-
ses évanjgcliques , et de revenir à Milan, où il termina sa sainte
et laborieuse carrière, la nuit du 3 au 4 novembre 1584, à Tâge
de quarante-six ans. Des miracles multipliés ne tardèrent pas
à convertir le deuil au avait causé la perte du saint prélat en un
culte religieux, quil fut impossible de suspendre seulement
îusqu'à ce que le sainl-siégc en eût vérifié les titres et qu'il
reùt autorisé. Cette voix du peuple fidèle, qui est regardée
comme la voix de Dieu, tant qu elle n'est dingée par aucune
passion particulière, obligea enfin Paul V de rendre, en 1610 ,
ce culte général et solennel, par une canonisation régulière. —
Par son testament, saint Charles laissait son argenterie à sa ca-
thédrale, sa bibliothèque à son diapilre, ses manuscrits à I c-
véque de Verceil , et iuslituait rhôpital général son héritier. Il
régla ses funérailles, et ordonna qu'on les fît avec la plus grande
simplicité. Il choisit pour sa sépulture un caveau qui était au-
près du chœur» et ne voulut aaulre inscription que celle qui
se lit encore aujourd'hui sur une petite pierre de marbre, et
qui est conçue en ces termes : a Charles, cardinal du litre de
sainte Praxède, archevêque de Milan, implorant le secours des
prières du clergé, du peuple et du sexe dévot, a choisi ce tom-
beau de son vivant. » On y fit celle addition : a II vécut qua-
rante-six ans, un mois et un jour ; il gouverna cette église vingt-
quatre ans, huit mois, vingt-quatre jours, et mourut le 4 no-
vembre 1584.D — ^Les reliques du saint ont été renfermées dans
une châsse très-précieuse, et se trouvent déposées dans une ma-
gnifique chapelle souterraine , bâtie sous la coupole de la srande
^lise. L'autel de celte chapelle est d'argent massif, et la plus
Grande partie de la voûte est revêtue de plaques du même inetal.
Dn y entretient nuit et jour plusieurs lampes d'or et d'argent.
— Saint Charles Borromée est l'un des évêques les plus recom-
mandables de notre religion. Il comprit combien le clergé s'é-
tait éloigné du but de son institution, et il travailla avec un
Eèle et une persévérance au-dessus de tout éloge à sa réforma-
Lion. Avant sa mort, il eut la consolation de jouir du fruit de
ses travaux. Les évêques de toutes les nations qui voulurent faire
revivre le véritable esprit du christianisme se firent une gloire
harles, dit-il , n'employait
le ses revenus pour son propre usage que ce qui lui était îié-
^ssaire pour acheter un peu de pain et d'eau pour sa nourriture,
!tun peu de paille pour son lit. Etant avec lui, lorsqu'il faisait
a visite de la vallée de Mesoleina, contrée extrêmement froide, je
e trouvai qui étudiait pendant la nuit, enveloppé d'une simple
obe noire, toute usée et en lambeaux; je lui représentai que
:*était s'exposer à mourir de froid que de ne se pas mieux cou-
Tir. Il me répondit en souriant : Que voulez-vous faire, puisque
e n'ai pas d'autre robe! Celle que je suis obligé de porter le jour
ippartient à la dignité de cardinal : mais celle-ci est à moi, et
e n'en aurai point d'autre, tant pour l'hiver que pour l'été, a —
)n a de saint Charles un très-grand nombre d'ouvrages sur des
natières dogmatiques et morales. On les a imprimés en 5 vol.
n-fol. en 1747, à Milan. La bibliothèque du Saint-Sépulcre de
ctte ville conserve précieusement trente-un volumes manuscrits
le Lettrée du saint prélat. Le clerffé de France a fait réimprimer,
\ ses dépens, les Institutiom qu il avait dressées pour les con-
èsseurs. On recherche principalement: ilc(aEcc/«n(B Mediolar
\tnii$. Plusieurs écrivains nous ont laissé sa vie.
BoaROMÉE (Frédébic), cousin germain de saint Charles
ferromée, fut cardinal en 1587, archevêque de Milan en 1595,
'i mourut le 32 décembre 1651 , àffé de soixante-huit ans. Il
ivait assisté au septième concile de Milan, et s'était rendu cé-
&re par la fondation de la fameuse bibliothèque ambrosienne,
Mo: les soins d'Antoine Algiati. Cette bibliothèque réunit de
leuf à dix mille manuscrits, dont un grand nombre d'orientaux
l^pportés de la Grèce et d'ailleurs. L'intention du fondateur
•tait que seize savants, versés dans les divers genres de littéra-
ire et dans la connaissance des langues orientales, fussent oc-
Apés à déchifirer, â éclairdr et à publier ces manuscrits; mais
t défaut de fonds suffisants en avait réduit dans les temps le
jombre à trois ou quatre. Mabillon, Montfaucon, Muratori ont
M)Dné des notices de quelques-uns de ces manuscrits. Le reste
^t iacopoo. et d'après un statut du fondateur, on refusait
l&ème (l*«ii laisser voir le catalogue aux étrangers, quoiqu'on
leur permit de «oUatiouDer ces manuscrits avec les imprunés.
IV.
^7 } .BORaOMil.
Le cardinal Borromée était le protecteur des gens de lettres; il
avait fondé à Milan deux acaoémies, Tune pour les ecclésias-
tiques, l'autre pour les nobles. Il a laissé plusieurs ouvrages :
De episcopo eoncionanle, libri m, Milan, 1652, in-fol.; Sacra
colloquia Htterariay 10vol. in-12, 1656, 4 vol. in-40; Médita-^
menta Utleraria, publiés par Alfernus, avec des tables et des
remarques, Milan, 1655, in-fol. ; Sermones synodales, etc., etc.
On trouve la liste de ses ouvrages, tant manuscrits qu'impri-
més, à la fin de V Histoire littéraire de MUan par le P. Saai.
BORROMÉES (Iles) {géogt,). On appelle ainsi, ou Lien encore
IsoU dei conigli, à cause de la grande quantité de lapins qu'on
y trouve, quelques petites iles situées au sein du lac Majeur,
dans la haute Italie. Les bords de ce lac, d'une longueur de dix
milles sur une largeur d'un mille et demi, et dont la majeure
partie appartient au Piémont (le reste dépend du royaume lom-
Dardo-vénitien), oflrent à l'œil une série de coteaux riants, par-
semés de nombreux villages bien bâtis et de maisons de cam-
pgne, couverts de vignobles, de maisons de campasne et de
bouquets de châtaigniers. Ces lies doivent leur nom a la famille
des Borroméi (F. a-après) qui, depuis plusieurs siècles, est pro-
priétaire des terres les plus riches qui se trouvent aux environs
du lac. Vitallano Borromeo fit construire, en 1691 , des terras-
ses pour couvrir les rochers nus qui s'y voyaient; c'est ainsi que
se formèrent ï Isola Bella, V Isola Madré ^ V Isola di San-Gio^
vannif San-Michele et de' Pescaton; les deux premières sont
devenues célèbres par leurs riches plantations. L'Isola Madré,
peuplée d'innombrables faisans, est située au milieu du lac
Majeur; sur ses sept terrasses, outre un château avec un très-
beau jardin , on rencontre un très-grand nombre de cyprès, de
châtaigniers et de myrtes. Un superbe palais, décore des ta-
bleaux des meilleurs maîtres, s'élève sur la c6te occidentale de
l'Isola Bella ; la famille Borromeo en est propriétaire et l'habite
une partie de l'année. Par les Salle terrene, qui forment une
suite de grottes incrustées de pierres de diverses couleurs, et sont
ornées de fontaines jaillissantes, il communique avec des jardins
plantés dans le goût français sur dix terrasses, toujours plus
petites à mesure qu'elles s'élèvent, de manière à former une
pyramide tronquée , au sommet de laquelle est placée la
statue colossale d'une licorne ailée, qui se trouve dans les ar-
moiries de la famille des Borromée. Ici, exhalant au loin leurs
délicieux parfums, des orangers, des citronniers et des limo-
niers s'entremêlent et se confondent en d'agréables bosquets ou
s'arrondissent en berceaux; là, de hauts lauriers forment un
petit bois; plus loin on voit des myrtes, des cyprès, des grena-
diers dont les fruits atteignent leur parfaite maturité, car les
montagnes qui l)ordent le lac servent aux Iles d'abri contre les
vents iroids. Toutefois, le climat de l'Isola Madré est plus doux
que celui de l'Isola BcIIa; car, dans cette dernière, les orangers,
les citronniers et d'autres arbustes ont besoin d'un abri pour
l'hiver. Les habitants de 1 Isola de' Pisratori vendent aux Mila-
nais et aux Piémontais leur poisson , et font en outre la contre-
bande. Comme on ne trouve point de gîte dans les deux iles,
les voyageurs sont obligés d'aller dans les petites villes d'Intra,
de Palanza et deBaveno,qui d'ailleurs en sont fort peu éloignées.
BORROMÉI, maison italienne qui, sans fondement histo-
rique il est vrai , prétend descendre de la famille romaine des
Anicius. Ce qui est certain , c'est qu'au xiy' siècle une famille
du nom de Borromeo, riche en propriétés territoriales, était
établie en Toscane. Lorsqu'en 1570 San-Miniato fut conquis
par les Florentins et dépouillé de ses libertés, Philippe Borro-
meo s'enfuit à Milan avec sa femme Talda, sœur de cette Béa-
trix de Tende qui, veuve deFacino Cane» avait épousé le duc
Philippe-Marie Yisconli , et avec ses cinq enfants, Borromée,
Alexandre, André, Jean , Marguerite. Borromée acquit le droit
de bourgeoisie à Milan , devint le confident du duc Jean Galéas,
puis le tuteur des enfants de ce prince. Les services que , dans
cette position, il rendit à l'Etat, lui valurent, en 1405, du duc
Jean-Marie, le val di Taro et le château d'Argato, près de
Gavi. Borromeo fut la tige d'une race nombreuse qui ne nous
intéresse qu'en ce que, selon toutes les apparences, c'est à elle
qu'appartient la câèbre savante de Padoue, Blanca Borroméa,
morte en 1577. Il parait qu'Alexandre mourut sans enfants, et
qu'André laissa une fille unique. Jean ne se maria point. Grâce
a la faveur du duc Philippe-Marie, qui était devenu son oncle,
il acquit un "^ " * '' '" ' "' "" '^'^ ''
Marguerite,
Cet enfant s'appelait Vitali<
le duc permit au jeune homme de prendre le nom et les armes
des Borromée. Plus tard, Yitalien devint trésorier et favori du
duc, qui le combla de bienfaits. C'est ainsi que, en 1457, il re-
çut Castaletto sur le Tésin, seigneurie qui tomba plusieurs fois
13
(M)
iBilv lei WÊêm #me torsadw de la bnHte Viieooti ; Pfelet-
tra, tf»fi0 le VkwaiMNqiie. prêt de Vereeil ; eo i43e, Arom ;
UcalM «pré»» Cemairago^dMii le territoire de LoA. I<lon moios
iBMNNUDiei furent le* acqoMitMNM que VitaHeii Ht par achat ;
«I menlôc tonte la rite an lac Maienr^ ta plet mfide partie de
randen comté d'Anglileni devrnrent sa propriété. Arona naéine
loi érigée en comté en la fiifear, Tan 1445, VitaHen le ût oon-
mflre dca étrangers par la magniflqiie réception gv'il fit é Al-
phome, roi d'Aragon. Aprèa la mort da doc Phihppe-Mariey il
ini Ttin dm quatre aénateura amqneto fot confié 1 eiercice du
lopréme pouvoir^ et l'Etat diaocelant fvt quelque temps soutenu
aar les troors de Vitalien. Enfin , chassé par on tnmulte popu-
laire, il moumt dans Tun de ses châteaux en 1449. Le petit-fils
de Vitalien , Jean , comte d*Arona et d*Ar^hiera, conseiller du
due Oetras Marie Sforce. avssi distingué par les rares auaittés
de son esprit qHe par sa loyauté peu commune, apprit le pre-
mier aux Suisse» qu'ils n'étaient pas invincibles (à i>orno aOs-
sola, en I4II7). Pour conserver le souvenff de cet exploit , le due
ajouta aux armes des Borromét un nourean champ rouge arec
on bord d*or. Les dernières années de la vie de Jean furent em-
poisonnées par les artifices de Ludovic Sforce ; le tyran sema
la discorde entre lui et son frère, Vitalien Borromét, et persuada
à celui-ci d'adopter Louis Visconti, fils de Justine Borroméo.
Sforœ, ayant ainsi aflatb|i la maison des Borromëi, put agir à
ion gré avec les deux frères. Jewi mourut en 1495. Gilbert f*%
an sa qualité de premier-né» eC comme principal héritier des do-
maines paternels, dut , comme son père, ressentir la haine du
duc, qui alla jusqu'à lui enlever An^hiera , Arona et Vogogna ,
mais lui remlit tout lorsqu'il se vit lui-même menacé par les
Prariçats. Madeleine, femme de Gilbert, était fille du chevalier
Frigio , que la tradition désigne comme fils d'un margrave de
Brandebourg. Parmi les petits-fils de Gilbert, deux portèrent le
nom de François; tons ifeux servirent avec gloire dans les ar^
mées de Charles-Quint. Deux autres, Gilbert 11 , l'afné de tous,
et Jules-César 1*', fomlèrent chacun une ligne particulière.
Gilbert II , au sein du repos et de la méditation , passa presque
toute sa vie au chAteau d'Arona, et épousa successivement trois
femmes ; la première, Marguerite de Médicis, sœur de Jacques,
le fameux capitaine, et de Jean-Ange, plus tard pape sous le
nom (le Pie IV, fut mère de deux fils. Le plus Jeune, Charles
ftorromée ( K. ci-dessus), devint l'orgueil et I ornement de sa fa-
mille. L'atné, Frédéric II , fut nommé par son oncle, le pape
Pie IV. général des troupes pontificah^, et reçut en don la prin-
cipauté (l'Oria. dans la terre d'Otrante, et éf)0usa Virginie delhi
Rovere, qui lui apporta des droits sur Camerino. Il mourut sans
postérité, en f505; ses biens allodiaux , et, en particulier, la
princiiMiuté d'Orta, échurent à son frère, saint Ctiarles, et ses
liiens nêrédilaircs à son oncle Julcs^sar, le plus jeune des fils
de Frwléric I". — Jules-César I**" avait cle dans le principe
destine à l'état erclcHiasliquc, et on lui avait réservé les bônéûces
qui apportenaîoni à la famille. Il y renonça en faveur de son
neveu, saint Charles, se mil an service de lVmpen*ur dans les
guerres d'Allemagne, et obtint , à titre d'habile ingénieur, la
surintendam'C de toutes les forteresses du Milanez. Marguerite
TrivulFC , hénlièro «le Formigera, dans IcCrémonais. lui donna
deux fiU. Frétléric, le plus Jeune, marcha sur les traces do Saint-
Ciharles ^F. ci-<lessus). Son frère atnè, René !*•% comte d'Arona,
aelgnrur d'Anghirra.d'Origgio, dcFormigara, épousa Hersilie
FarnèHc, fille naturelle d'Orlave, duc de Parme. Les fils de René,
CbarU»sr* et Julrs-Ct%ar 11, eurent tous les deux des enfants. Le
Idus jeune, Jules-(y*sar II, commandait un corps de troupes,
orsqu'il fût tué devant Vereeil en 1348; sa femme, Jeanne Cesi,
fille du duc André d'Ariano et Cesi , lui avait donné douze en-
fants. Jean, Talné «le huit garçons, comte d'Arona, marquis
(c« titre lui fut ol)lenu en t«45 par le cardinal Frédéric) d'An-
ghiera, n'avait que vingt ans en 1636, lorsou'il défendit avec une
résolution rare Anghiera contre le marécnal de Créqui, et ob-
tint le régiment de i^on |>ère après la mort de celui-ci, et enfin le
grade de cominisNiire général de l'armée de Piémont et du Mi-
lanez. Jean n'était pas non plus étranger aux sciences, et Taca-
embm«.Nè IVtat eiTli^iastione, et mourut, en 1675. canlinal et
secn»t.ùre d'Etat de l'Eglise romaine. Antoine-René, duc de
(>si, dans le patrimoine de Saint-Pierre, mourut sans enfants
en l(W6. et Patil-Kmile, le |>lus jeune des frères, nunit toutes
les p»»*se?ision* de t^ ligne. Par sa mort , en i«M>, Arona, Lésa,
Intra, Onoblaa, Veghezro, Omegna, I^vena tctmtrée ctimpactc
de^ Imrds du lae Maji^r, avec plus tle cent soixante-<Iix villages
00 hameaux), Palestw, Camairago, Formigara^Goardasona. dans
le Pannesm , pasèreBl ao oooile Charles H BaRoméOy de h
Kgne aînée. — Charles V avait eo trois fils. Gâbert , le second,
ftit nommé cardinal par le pape Innocent X, en f 6M , et moo-
rot en 1679 ; Vitalien , conseiller privé du roî d'Espagne ft
grand' maître de son artillerie, remplit en même temps les fisoc^
lions de commissaire impérial en Italie, et monnit en 1690,
sans avoir été marié. René II enfin ^ faftié des fils deChsrles I*
époQsa JoKe, fille du comte Barthelemi Arési T., et moamt «g
I68.>. C'est à loi et à son frère Vitalien qne les Iles BorroméQ
durent leurs embellissements. Le plus jeune des fib de René H,
Gilbert, protonotaire apostolique en 1699, cardinal, pnfriaitbe
d'Antiocne, et enfin évéque de Navarre, s'est (ait connaître di
monde savant par les services qa'il rendit à ki bibliothèque am-
broisienne. Charles H , frère atné du cardinal , grand dT$p»>
gne, chevalier de Tordre de la Toison d'Or, commissaire impé-
rial en Italie et vice-roi de Naples, prit successivement deoi
femmes alliées aux fomilles de deux papes: Fune, Jeanne Od»
cakhi , était nièce du pape Innocent aI ; l'autre était one Bir-
t)erini. De son premier maria^ il eut Jean-Benoit, né en îtl%
Îui , de deux femmes , eut trois fils, dont nristoire ne parle pas.
es possessions de cette famille sont immenses. Jadis fUt avait
même possédé l'Ile d'Eltie.
BOBROHEO (Le coafTB ATTronfE-MARTE), fittérateor et hh
bKophile, né à Padoue en 1734, cultiva les belles dîspontkMif
qu'il avait reçues du ciel , sous la direction des meilleurs aa^
très. D*une famille patricienne, honoré, chéri de ses conma-
triotes pour ses talents ainsi qne pour ses gualités perawaems^
le comte Borroméo passa sa vie occupé oes lettres, aa bhIîcil
de ses parents et de ses amis, et mourut â Padoue le S5 jannix
1813. Il avait composé une infinité de pièces de vers, panai 1»
quelles on en cite de fort remarquables, mais il ne les pMè.
point» et se contenta de les lire à ses amis. La Cicaiata (caose*
rie) est composée de tous les proverbes en usage à Florence, oris
en vers par lui. Elle fut publiée par son ami, l'abbé Jos. Geo-
nari , à fa suite des $tanze de Vinc. Ricci sur la mort d*nn cfaia
dn vice-podesta de Padoue, 1750, in-4^. Il avait formé à pranà
frais une collection des anciens auteurs italiens. A la soUintatioa
de ses amis , il en publia le catalogue sous ce titre : Notizia ai
nûwilieri Ualiam poiseduîi^ etc., ctm aieune novHie inedik,
Bassano, 1794, grand in-S", avec une préface et des notes Wb6>
graphiques d'un grand prix. H en oonna une seconde éditin
avec ce titre : Catalogo de novellieri Ualiani con agmnnU d
unanovella inediia, Bassano, 1815, grand in-8*. Sabetlecd»
lection des Novellieri fut acquise par deux libraires an^ais po«r
la vendre en détail à Londres ; mais avant la vente, qui eut licf
en 1807, ils donnèrent une troisième édition dn Catahgne,txè'
bien imprimé, grand in-8", avec des notes faabliographiqQS
ajoutées aux premières.
BOBBOM INI, architecte, naquit à Bissonne, dans le diocèse de
Cùme, en 1599. Jeune encore, il étudia la sculpture à Milan, H
après sept années d'un travail opiniâtre, il partit pour Rome, oài
vint se perfectionner dans cet art qu'il aimait. 11 avait alors sôs
ans. Un maître marbrier, son compatriote , occupé alors â h
marbrerie de Saint- Pierre, l'associa bientôt à ses travanx. LV
miration du jeune Borromini croissait de jour en jour à mesoR
qu'il voyait phis souvent et qu'il comprenait mieux toutes is
l)eautés de cette fameuse t>asiliaue. Il en mesura et dessinais
principales parties, consacrant a ce travail ses heures de son-
meil. Celte activité et les dispositions naissantes qni se rt^^
laient dans cet ouvrage attirèrent plus directement sur lui FiJ-
tenlion et la bienveillance de Charics Maderne, son parent al*
architecte de la fabrique de Saint-Pierre. Ce dernier l'appel
chez lui pour lui donner les premières leçons de son art, Pef"
voya chez un maître pour qu il y apprit la géométrie, et Veio-
ploya souvent à mettre au net ses dessins. Les progrès de Bor»
romini furent rapides, et bientôt Mademe le ût concourir a
l'exécution des ouvrages que lui avait confiés le pape Urbain vnt
Au milieu d'occupations à peine interrompues, le jeune homtt
n'oubliait pas l'art qu'il avait d'abord étuoié avec tant de gotf
il flt quelques sculptures remarquables dans l'intérienr et*
les portes de Saint-Pierre. Mais Maderne était vieux , infînori
et ^on élève le faisait presque oublier dans la direction de W
ses travaux. Le protecteur et le mattre de Borromini ncioiirut f
!62î>, et eut pour successeur Bernin, ouï admit yolontier» *
jeune artiste à travailler sous ses ordres. Bernin était â peu pH
du même âge que ce dernier, et déji sa réputation était ftite. U
jalousie gangrenait chaque jour plus avant l'âme de Borrotnri^
qui lui enviait bassement non le génie, mais la gloire, fl ne vt*
lut paraître que son rival et fut presque son ennemi. Urbain VW
daignait penser quelquefois au parent deCharies îfcdeme : Ifc^
romini Ût tourner au service de ses passions k poissante — *-*
(<
tModiipape. d, qnriqwB années plus tard, breMamée^
Beroifi etail édipaée pir ceUe de 6oa jaloux rhral. Borrooiim
anitalorsdes tâlret neb é ooe haute réfNtUtioa. L'^^Haedela
SÊpknuL, celie du collège de la Propagaode, «ne partie de œite
de Saiale-AgBès et quelques palais avaient été construits sous
ses ordres. L'oratoire et la façade du coûtent de Saial-PbiKppe
de Neri y les décorations intérieures de Saint-Jean de Latran ,
l'avaient mis a« rang des preiniers artistes. Bientôt le roi d*Es-
pagne lui conûa Tagrandisseraent de son palais à Home. Ce pro-
a non ezécvté n'en valut pas moins k TarcUtecte l'ordre de
nt-Jaoqnes et une graliication de mille piastres. Pins tard ,
le pape Im conféra Tonire du Cbristy et accompagna cette écla-
tante faveur d'un présent de mille écus et d'une pension. Mais
la jalousie le tuait sourdement» car Bemin avait aussi ses succès.
Borromini quitta Rome, voyagea dans la Lombardie et revint
bientôt, toujours plus haineux. Il se brisait au travail , laissant
divaguer librement son indomptable imagination : c*étail en
vain f il ne pnt arracher de son oosur le sentiment qui le ron-
«eait. Un accès d'hjpocondrie mit ses jours en danger ; on lui
oéfendit loate application, et le maUieurenx resta tout entier en
proie ises toKures intérieures. Son mal dégénéra en frénésie, et
pendm une nuit d'insomnie et d'angoisses, il s'éhmca de son
lit , hurlant d'^Kiwantahles imprécations , se perça d'une épée,
se repentit , dit^Mi , et mourut : c'était en 1667. Borromini avait
soiianl^buit ans. La passion invincible et funeste qui avait
empoisonné la vie et causé la mort tragique de l'artiste avait
aussi frappé la tète en même temps que le coeur et oonrompu son
goût. Désespérant de vaincre, en suivant les systèmes de l'anti-
que, ce rival dont les odieux succès le poursuivaient partout, il
voulut inventer et néant qu'innover un bizarre et choquant dé-
sordre de tout ce qui existait avant loi. En conservant toutes les
parties des ordonnances et tous les détails, il décomposait, trans-
posait et renversait tout et partout , donnant à chaque détail , à
chaque partie une place ou un rôle précisément opposés à ceux
qu'indiquaîtlenr signification essentielleetinvariable.BorromIni
ne Mtque détruire et ne reconstruisit pas ; il abattit les systèmes
inaens et ne put en créer aucun de nouveau. C'est surtout dans
l'orneroentatîon qne se révèlent andadeusement et sans pudenr
sa bizarrerie et aon mauvais goût. Outre les ouvrages princi-
paux dont nous avons parlé, Borromini entreprit encore l'ora-
toire de la Ctosu-il^iiova et la maison des oratoriens, la façade
dupalaisPamphile(I>oria)et régHsedeSaint-Charles^ux-qnatre
Fonçâmes , le dûme de Saint-André deUe Fratu , Téglise des
Sept-Donlenrs, et San-Ffoiro im Jfoniorfo, dont certaines par-
ties, quoique princmales, sont restées inachevées. Borromini
nvailla aussi au palaMBarberini; il dirigea la construction de
rappeler..^
«ncioaux ouvrages sont : le clocher en spn-ale de la chapelle
te la Scmtfmxu, l'cigliae de Saint-Charles-aux-quatre-FonUines,
i celle de Sainte-Agnès qui , parmi toutes ses autres construc-
lons, trahit le moins la funeste influence des passions de l'artiste.
BonnoN, semoir, boouon, bbaok , nonnoïc ou mmmsn
RottsnT et HAlis n), écrivains du douzième siècle, frères ou
m moins proches parents, naquirent en Angleterre. Le roi
lenri II les associa i quelques autres hommes de lettres pour
> traduction en prose des romans de la TabU-Randê. ib trav-
aillèrent donc avec Luoes du Gast , Gautier, Map et autres à
raduirelet femeux ronsans de ihml, de MOéaduê, de Uonnoi$
t de Oiron h €<mrurit, et continuèrent seuls la traduction de
eux qui àm pour titre : Joiefh â'ÀrimaikU, le Saini-Groai et
Uriin. Hélis de Borron publia seul le roman de Pokmêdes,
fs denx Borvon s'associèrent aussi pour aider Bustiden de
ise dans la composition de plusieurs ouvrages qui portèrent
NI non». Gela est expressément oonsignédans un manuscrit qui
t trouve à la fin du StÊint-'ihraai. Bohert de Borron nous ap-
lend lui-uiémeque ce fut à la prière de Gauthier de Monâié-
ard ou'il rédigea en langue romane les Paiu et prmêtsm de
Mneeioi eu Lme • et plus tard ce dernier roman fut mis en vers
nnçais,ain8iqtteleSuMif-0inn«<ctJf«rMi, par Christine de
Toyei et d'antres poëtcs du temps. Remis pins Urd en prose ,
Hicbéset retouchés depuis, eeseontesont tovjoors conservé le
omdeBorroD, quoiqu'ils ne présentent plus de trace dn style
l leur prinitiranleur. Vérard imprima en 1496 VHiiMr$ é9
nrafi,a««e Mfjnno^ltfM sur lesquelles Alain ^
n traité. Béa 1480, une traduction dn français en italien avaH
^à Vemae, elle avait été fiûte en 1379 par il Ifairoifioo Mes-
^ Zord. Elle fut réimprimée i Florence en i^âsTli en existe
MSI ane vmioB espagnole, Burgos , §498. l/Himairê de Mn^
bfuiptesieivsMaretroduiledans leeouiuilnsckiàmesiècle.
1 ) nMHBBI.
-^Cs» /oiU SI prsnt asss tfs iMostol tf u £as al iT «nlfwf nlustoru
noblêê ei vaiUaniê hommes, tet compufnoiu» furent fmnrimfi
a Paris, par Vérard, 1488 et 1494, 3 vol. in-lbl. ; ibid., 1815.
1539, 1553, 3 vohnnes uui se relient en un volume. Il exista à
la Bibliothèque du roi oeux exemplaires vélin de l'édition 4e
1494 ( F. Van-Praet, Caàmhguê dê$ ùuwreLgeê sur t^m d» fa
BibUùihéqw rof€k^ i v, 351). Ce roman a été traduit en iUlien;
il l'a été aussi en allemand, par Ulric de Zetziglofen ou Ss '
nofen. — VHiei9ére dm Saùit'Orutd qui , dans les mêmes
nuscrils, formeuiieparliedeslVioii««ie«^I«noplo€,aélé
primée séparément, Paris, 1516 et 1525, luHfoL BuschiM m
inséré des observations intéressantes sur le SahR-Graal , wal
ou Gréai dans VAMeuêck. Mueeum, i , 491 ( F. aussi ÏHiêMM
des Croisades de Wilken, tom. ii, appendices, n* S). Les
romans des chevaliers de la Tûbk^Ronde font partie de la Bi-
bliothèque bleue. Tressan en a donné l'analyse dans les trois
premiers volumes de l'ancienne BibUoikiqmê dêê rowHOU.
V Histoire de Merlin a été rajeunie, en 1797 par l'imprioienr
Boulaid ( F. Hiêl. Uit.deia Fremee, xv, 497).
Bonnow (^boiem.), arbre ou bois des Indes. Son éoarce eSI
couverte d'épines crochues. Si l'on y fait une incision, il en sort
un sue puri^tif ; il est si poreux qu'il n'est pas mtae bon à
brûler. Il parait, par ce détail, que cette plante est peu connne.
nennow,s. m. (hiêi. mu.), poisson des HesMoluques. Il a le
corps médiocrement lonff, médiocrement comprime ou aplati
par les côtés de la tdte , m yeux et la bouche asset grands , les
dents fines, très-nombreuses. Les nageohes sont au nombre de
sept , savoir : deux ventrales petites au-desaous des deux pect^
raies, qui sont elliptiques, médiocrement grandes; une dorsale
longue, comme fendue en deux, plus basse devant qne derrière;
une derrière l'anus, aussi profoodeque longue, et une àla queue,
creusée en are. De ces nageoires deux sont épineuses, savoir :
la dorsale dans ses huit rayons antérieurs, et 1 anale; son corps
est bleu sur le dos, avec une tache ovale, noire de diaqoe côté et
jaunâtre sur les côtés et sous le ventre. Le borrour est commun
dans la mer d'Ambolne, autour des rochers. Sa chair est lemio
et de bon godt ; on lemangecommeun mets excellent. Ce poi^
son n'est pas une espèce de carpe, comme le dit Ruysch ,' mais
une espèce de camboto, qui fait un genre particulier que nous
plaçons dans la &raille des snaies.
noBSBOnp (F. Pomin).
noBSHOLDBE, nom qu'on donnait anciennement en An-'
gleterre au chef ou doyen d'une société composée de dix^mem»
ores, et que pour cette raison on appelait décurie. Ces dix
hommes se rendaient caution et responsables les uns des autres
enven le roi , fxnir tous les délits , contraventions ou crimes qne
chacun pouvait commettre. En cas de fuite de l'un d'eux , les
autres étaient tenus de le représenter dans un délai de trente
joun, et de donner une satisfoction proportionnée à la fiinte
dont il s'éult rendu coupable. Bn 880, le roi Alfred divisa tonte
l'Angleterre en comtés» chaque comté en centuries, chaque
centurie en décuries. Ces dernières comprenaient dix classes de
bourgeois considérables dont le doyen fut appelé borsMder^
c'est-^a-dire le principal répondant ou le vieillard dn bourg.
BOE8IÉBI BB KAMirBLD ( Jbaii*Baptiste) , célèbre mé-
decin italien, fondateur de la clinique de Pavie » né à Trente en
17S5, éprouva de grands malheurs dans son enfance; il perdit
un CBÎI «ins une muadie ; bientôt après, son père mourut, et ses
frères ne s'occupèrent aucnnenwnt de son éducation. Son mérite
et sa constance triomphèrent de tous les obstacles. U commença
l'étude de la médecine i Trente, fut l'élève de Morgagni à Pa-
doue, et reçu docteur avant le temps , il n'arait que vingt ans
quand il alla s'étabtiri Faenza, d'oàil chasM une épidémie très-
meurtrière. En 1770, Marie-Thérèse le nomma professeur de
matière médicale i Pavie; il prononça à cette occasion un discours
latin fort remarquable : 8mr Im earnses qmi ont reêérdé U psr-
^ianm/emefU de ia médedm preOique. Deux ans après, il fut
nommé professeur de médecine pratique, et il fonda Venseigfie-
ment dinique à Pavie. En 1778, il devint médecin de la cour
arahiducale de Milan. Il mourut à Milan, le SI janvier 1785^
d^une maladie die reins et de la vessie. Son Nvre le plus impor-
tant est sans contredit : JnslHiflton^f medieines praetices emas
emditoribut suis prmkçebsU Burseriusde Kemifeld^ Milan ,
1781-88, 4 vol. ifi**4^, ouvrage classique en Italie, et traduit en
anglais par Cullen Brovirn, fils du novateur écossais, Edim-
bourg, 1800, 5 vol. Hr^8^ Onaencore de lui : i^^De atàkelméntiem
esrwmU vivifeieultaU, Faensa, 1765 ; 2» DeUe aeque diS. Crie-
loforo,ibid., 1761, m*^; 9» Nuovifemnneniêeop€rtineitan^
liH ekimklk9 dei laUs, Pavie, 177S, in-8» ; et ses oeuvres post-
bnrass f sur le ponls^ les maladies vénériennes et les maladies
onlanéssy sons ce titre :/**JI^ BweerU de Emmifeld operà
BOftT.
(100)
BOftZOlIB.
w9$ihnwM quœ ex schêdii tjuêtolUgU atque ididUJ,^B, BeHi,
Vérone, 4830 et 23, S vol. in-8«.
BORSIPPA {géogr. ane. ), ville de. la Babylonie y sur TEu-
phrate ^ avait de grandes fabriques de toiles. D'après Strabon ,
eHe était consacrée à Apollon et à Artémis, c'est-à-dire à des di-
finités analogues à ces deux divinités grecques. Ce gé(^raphe
ajoute qu*il y avait dans cette ville une classe particulière de
préCres de Tordre des Chaldéens; on peut donc supposer qu*il
existait k Borsippa une sorte d'institut sacerdotal semblable à
ceux de Tlnde. On prenait, dit-on, dans les environs des chau-
tes-souris bonnes â manger.
BOBSiPElVNES(hùr. ane.), s. m. pi. secte de philosophes
Gbaldécns , qui avaient pour adversaires les Orchéim , autre
secte de philosophes.
BOBSOD [géogr.), comté de Hongrie, entre ceux de Giemœr
et de Toriia au nord, et celui d'Hevis au sud. Il a 180 lieues
carrées, 163,955 habitants , douice bourgs et cent soixante-sept
villages, et a pour chef-lieu Saint-Miskolen.
BOBTINGLE ( Urm. de rivière ). C'est une hausse que Ton
place sur les bords d'un bateau trop chargé , pour empêcher les
eaux de passer par-dessus.
BOBTO.\ A (6olan.), s. m. sorte d'arbrisseau d'Arabie , du
genre des ricinelles.
BOBURE (chimie), s. f. combinaison du bore avec les corps
eombustibles simples.
BORUS, Ois de Périères, épousa Polydora, 611e de Pelée.
BOBUCI {géogr. ane.) , peuple sannate que Ptolémée place
dans la Sarmatie septentrionale, auprès des monts Riphées, et
Kr conséquent dans des pays sur l^uels il n'avait pas d'aussi
unes notions que sur les cistes de la Prusse. Ici il connaissait les
Qahndm , les Sudeni et les Slavoni , que nous retrouvons dans
les vieilles chroniques prussiennes et même dans les terriers
ions le nom rleGalindes, SudansetScbalannes. Gomme ces no-
tions de Ptolémée se fondaient vraisemblablement sur le com-«
meroe de l'ambre et sur les voyages dirigés du Danube vers les
côtes de la Prusse , les Borusci , oien qu'il n'eût pas une idée
exacte de leurs demeures , sont pourtant an peuple réel et non
fabuleux , que nous pouvons considérer comme la souche des
Prussiens actuels.
BORVOOU BORMONIE, BORMOXI A et DAMO\A , divinités
celtes qui présidaient aux eaux thermales chez les Sèquanes et
les Eduens. On présume que la première donna son nom à la
ville de Bourbon ne-les-Bains.
BOBY (Gabriel de) , amiral français et membre de l'acadé-
nie des sciences, naquit à Paris en mars 1720. Il entra fort
jeune dans les gardes de la marine et obtint l'amitié du profes-
seur d'hydrographie Goubart, élève de Mallebranche. En peu de
temps il acquit les nombreuses connaissances applicables à la
marine. En 1751 , il publia une description de l'octant à ré-
flexion p Hir la mer, tout à fait inconnu en France. Cette mémo
année , U fut choisi pour aller déterminer la position des caps
Finiiiêrc et Ortégal, les deux points de reconnaissance les plus
uécessaires à la navigation dans le golfe de Gascogne, et qui ne se
trouvaient encore tracés sur aucune carte. Malgré une inOnité
d'obstacles de la part des éléments et de la part de la supersti-
tion (les habitants de la petite ville d'Espagne Muros, près de
laquelle il lit placer un observatoire, Borj' remplit sa mission
d'une manière satisfaisante. Ses observations sur le cap Finis-
tère ne présentent qu'une différence de 2® 50' en latitude et de
"ii en lunf^itu'le avec celles qui sont données dans le Mémoire
êur les adérages des côtes de France, publi'» en 1833 par le dé-
p6l des caries et plans de la marine. Il reçut alors le comman-
dement de VAmaMhe. Se trouvant à Brest en mai 1753, il ob-
serva le passage de Mercure sur le soleil; mais son mémoire ne
fut inséré qu'en 1766 , dans le tome m du recueil des savants
étrangers. On soupçonnait que l'éclipsé de soleil du 20 octobre
1755 serait totile à Aveiro, petite ville de la province deBeira, en
Pt»rlugal. Bory reçut l'onlre de s'embarquer sur la frégate la
Comèie, pour aller olïserver cette éclipse, puis déterminer les
prinripaux points des côtes du Portugal et Je Ttle de Madère.
Celle canipgne est insérée dans l'histoire et les mémoires de
racrtilcmie des sciences, 1775, pag. 112, 116, 115. En 1761, il
fut nommé au gouvernement général de Saint-Domingue et des
Iles Soits-le-Vent. Il proposa des améliorations au gouvernc-
libre de l'académie des sciences. Il publia une série de mémoi-
res sur h marine, qu'il n*unit plus tard en un volume in-8^,
flous ce titre : Mémoires sur t administration de la marine et
des colonies . par un offieier général de la marine , doyen des
gouverneurs généraux de Saini-Dowiingue. Ces mérooÎTea sont
au nombre de onze, courts, bien pensés et bien écrits. Eo 1789,
il publia un mémoire in-8<» , sur les moyens d'agrandir Penit
sans en reculer les limites. Un an auparavant, il avait été admis
à l'Institut. Il mourut à Paris le 8 octobre 1801. Sur la fin de sa
vie il était malheureux, puisqu'il fut obligé de vendre sa biblio-
thèque.
BOBTE {botan), s. f. plante vivace qui croit dans les sables de
la Nouvelle-Hollande.
BORTNE {botan.), végétaux marins nuancés de rose et de
pourpre, les plus élégants de tous ceux que l'on trouve sur les
bords de la mer, se forment sur les fucus ou sur les rocbors.«-
On les rencontre depuis les limites moyennes de la marée
jusqu'à deux ou trois pieds au-dessous de l'eau dans la base
mer.
BORTSTHÈfr E , père de Thoas, le roi de Tauride, contempo-
rain d'Iphigénie. On sait qu'un fleuve de la Russie ( le Dnieper)
a porté ce nom et l'adonné à une ville appelée Borysthèoeset à
un peuple dit Borysténides.
BORYSTHÈSfE ( hist. anc. ), cheval favori de l'eniperear
Adrien, qui lui fit faire des obsèques magnifiques et composa a
son honneur une épigramme que nous avons encore. — Boits-
THÈNE, ensuite Danaprù (Dnieper ou Niéper), grand fleure de
la Sarmatie d'Europe, prenait sa source au pays des Neores,
coulait du nord au sud , traversait le pays des Budîns, et se
jetait dans le Pont-Euxin, prèsd'Albia ou Borysthenk
BORYSTHÉNIEK, NE {gram.), adj. qui concerne le Borj^
thène. U est aussi substantif: celui qui halûte sur les bords à\i
Boryslhcne.
BORYSTHENIS OU OLBIA, ville de Sarmatie (F. OlAu).
BORYSTHÉNITE (BlON LE) (F. BiON).
BORYSTHÉNlTES {oéogr. anc.) , nation scythe qui habitait
vers l'embouchure du Borysthènc.
BOEZONE ( Lucien ) , peintre, né à Gènes en 1590, étudia
sous Pierre Bertolotto, son oncle, artiste qui avait quelque ré-
putation pour le portrait. Lucien se fit distin^er par ses pre-
miers dessins; Albéric , duc de Massa , à qui on en avait pré-
senté, sut apprécier son talent et le recommanda à César Gorle,
artiste célèbre , dont le prince estimait beaucoup les ouvrages.
Gorte fit d'abord copiera son élève des gravures des plus grande
maîtres, et l'engagea même à apprendre avec soin Vanatomif.
La réputation de Lunen s'étendit. Un seigneur de Gènes \m
commanda plusieurs tableaux , parmi lesquels celui représen-
tant Diogèneà moitié nu, tenant un Hvre dans la fnain droiït
et sa lanterne de la main gauche, eut un grand succès. Borzoof,
qui avait reçu une brillante éducation , était un des jeunes ^
les plus habiles dans l'art de l'escrime ; il sut renoncer a cf
genre de réputation , en ne se livrant plus à cet exercice, pam
qu'il s'était aperçu qu'il allourdissait sa main. Il étudia n
place la musique et les règles de la poésie, et réussit à Um
quelques morceaux que l'on trouve dans le recueil de J. J. r>
vallo. Mais la peinture fut son goût dominant et l'objet le pbt
sérieux de ses études. Il fit pour l'église de Saint-Joseph Saiid
François recevant les stigmates , tableau qu'on lui avait de-
mandé. Ensuite Jean-Charles Doria le prit avec lui pour aller)
Milan acheter des tableaux. Borzone s y lia d'une tendre ami-
tié avec Cerano et Procaccino , artistes recommandables, et il^
fit les portraits du gouverneur de la ville et du duc Octave Pi^
colomini. De retour à Gènes, il grava des Saintes Familles et d^
jeux d'enfants. D'autres ouvrages de lui excitèrent radnairalW
générale, lelsque le portrait du poëte Chiabrera, qu'Urbain VID
ut placer dans sa galerie , celui du cardinal Odescalchi (depQ>
Innocent XI ), celui de Tomraaso da Trebbiano, de Tordre d^
capucins , qui vécut un siècle entier , et mourut en odeur &
samleté. Ce dernier portrait a été gravé à Paris par MicV
Lasne. Lucien fut recherché par les grands hommes de son é^*
que, et reçut de Guide des marques d'estime et d^amitié. fr
tous côtés on voulait avoir de ses tableaux; des demandes K
étaient adressées de toute l'Italie, de la France , de l'Espagne
sa gloire était complète lorsqu'en 16^45, étant occupé sur "•
échafaud a peindre une nativité du Sauveur, pour la famille !•
mellini, il tomba d'une grande hauteur sur le pavé et se fr
cassa la tète. Borzone laissa trois fils qui cultivèrent la peinture
— Jean-Baptiste termina quelques travaux que son père a^ril
laissés inachevés , et mourut en 1657. — Charles fit des porln . -i
mais d'une dimension plus petite que ceux de son père» et m*':'
rut de la peste qui fit tant de ravages à Gènes en 1657. — Marv*"
François composa des paysages et des marines , variant tour i
tour sa manière de peindre , tantôt dans le genre de G^iasp"-"
tantôt dans celui de Claude Lorrain et de Salvator Rosa. Ses » '^
bleaux font beaucoup d'effet; sa couleur est tendre et soave , ^i
toadie dâicate et légère. Louis XIY l'a ktira en France et le com-
bla de farears et de distinctions. Il le fît travailler dans les ap-
Sirtements du Louvre, et surtout dans celui qu*on appelle ie<
aimée la reine, où il peignit à Thuile neuf grands morceaux
de paysages d'une frafcfaeur et d'une vérité inimitables. Il fit
dans le château de Vincennes différents paysages , des ports de
mer, des orages. Il revint mourir dans sa patrie en 4679, âgé
de cinquante-quatre ans.
BOS (mylA.j, s. m. ffàteau sacré garni de cornes, qu'on off^rait
à Apollon, k Diane, à Hécate, etc.
Bos, BOSCH, Boss OU BoscBi (JÉROiTE), né à Bois*le-Buc
vers le milieu du xV" siècle, fut l'un des premiers peintres qui
peignirent à l'huile ; mais il se distingue de ses contemporams
en ce que sa manière est moins dure , et qu'il dispose mieux les
draperies, et évite tout ce qu'il peut y avoir de raide et d'angu-
leux dans les plis. Tous ses tableaux décèlent un goût singulier
pour l'aventureux et le terrible ; ce sont des rêves affreux et dé-
sespérants , les tourments des damnés en enfer , etc. Ces images,
produites avec génie et avec feu , gagnaient davantage encore
par un coloris soutenu.
BOS (Jean-Louis van der), excellent peintre de fleurs et
de fruits^ florissaità la fin du xv*" siècle; mais on ne ronnaft
aucune arconstance de sa rie.
BOS, BOSiiTS ( Lambert ), professeur de grec à Francker ,
né en 1670 à Workum en Frise, où son père était recteur. Il
mourut en 1717. On a de lui : l"" Thomm Magislri dielionum
aiticarum ecelogœ, cum tio^m, Franeq., 1698, in-8°. La meil-
leure édition est celle de J. S. Bernard , Lugfd. Balav., 1757,
in-8«»; 2® Exercilationeiphilologicœ ad locanonnulianovi fœ-
devis, Franeq., 1700; aucl., 1715, in-8^; 5° Obtervalionet
mûcellaneœ ad loea quœdam Novi TestamenHy ibid. , 1707;
Leovard., l751,in-8«; \''EUipse$grœcm, Franeq., 1702,in-19;
ouvrage classique, augmenté depuis par plusieurs savants; 5*>Aii*
tiquilalum grŒcarum^ prœeipue Aiticarum, descripUo bre-
vis , Franeq. , 1714, in-12; souvent réimprimé avec des addi-
tions, traduit en français par Lagrange, Paris, I769,in-12;
6" Animadversiones ad scriplores guosdam grœcos; accedit
spécimen animadversionum iatinarum , Franeq. ,1715, in-«*;
i"" Reguks prmcipum accenluum^ etc., Amst.,1715, in-8^
Son édition de la traduction alexandrine de TAncicn Testament
se lait remarquer par ses nombreuses variantes.
BOS (Du) (V. l)UBOS).
BOSA (géogr.) , petite et ancienne ville sur la c6le occidentale
de la Sardaigne , sur le Terno , à une demi-lieue de son embou-
îljurc; siège d'un évèché. Elle est bâtie au pied et sur le pen-
dant d'une colline, dont le sommet est occupé par un chàteau-
ort en ruines. On y embarque des fourrages, du blé et des vins.
H>n port est fréquenté par les Génois, qui viennent pécher sur la
x»lc voisine. £lie a 4,500 habitants, et se trouve à onze lieues au
•ud de Sassari.
BOSAN ( mœurs et usages ) , s. f. breuvage fait avec du millet
K)uilli dans de Teau. Les Turcs font un erand usage du bosan.
BOSAYA , s. f. {bolan,)f nom brame d'une fougère du Ma-
nbar. D'une touffe d'un à deux pouces de racines fibreuses rous-
l's, sort un bourgeon rampant horizontalement sous terre, cy-
indrique, noueux, d'un pouce de diamètre, velu ou hérissé de
ibres, brun extérieurement, charnu, fermé, rouge inlérieure-
aent, rempli de fibres brunes et d'une humeur visqueuse. De
autre côte, c'est-à-dire du faisceau même des racines, s'élève
n faisceau de sept à huit feuilles, longues de deux pieds, une
)is moins larges, ailées deux fois, vert-clair, succulentes, a
èdicule cylindrique, brun , de deux lignes et demie de diamè-
re. Leurs ailes sont disposées sur un même plan , de manière
ue leur feuillage est aplati. Le premier rang d'ailes est composé
e douze paires d'ailes alternes, disposées sur toute la longueur
u pédicule , depuis la hauteur de (|uatre à six pouces au-dessus
e ses racines jusqu'à son extrémité, en s'écartant sous un angle
e ^5*", et môme horizontalement. De ces douze paires il n'y
que les cinq ou six inférieures qui soient subdivisées ou ailées
ine seconde fois de douze à vingt |>aires de folioles alternes et
essiles. Chaque foliole est triangulaire, longue de deux pouces,
rois fois moins lar^e, relevée en dessous d'une cùte lougitudi-
lale ramiiiée en vingt paires de nervures alternes, auxquelles
épondent de chaque côté de ses bords autant de crénelures. Les
leurs consistent en vingt paires de paquets bruns elliptiques ,
blongs, qui sont appliqués sous les vingt paires de nervures de
haque foliole. Chaque paquet est nu , sans enveloppe, et corn-
K)sc d'un nombre inthii de globules environnés d'un anneau
Jastique et pleins de grames ovoïdes, brunes, fort petites, sem-
tlables à nii« (youssière. La bosaya croit au Malabar, quelquefois
ur la terre^ mais plus communément sur les troncs d'arbres vieux
101 ) BOSC.
et terreux, sur lesquels germent ses graines criées par les vents.
Cette plante ne rit pas autant que certaines autres espèces
de fougères; sa racine, c'est-à-dire son bourgeon traçant, meurt
tous les deux ans, ou tout au plus tard tous les trois ans , et se
sèche très-fadiement. Toute la plante a une saveur légèrement
amère et astringente et une odeur forte de mousse, plus sen-
sible dans son bourgeon et ses racines que dans ses feuilles. Les
Malabres emploient sa décoction pourlécher le ventre, apaiser
la toux, guénr les lièvres intermit lentes , et dans toutes les ma*
ladies endémiques. Le suc qu'on en lire par expression s'appli-
que avec le san^ de poule sur les brûlures de I huile bouillante
ou de la poudre a canon.
BOSBO€ ou BOSCH-ROCK ( hist. nat.)^ s. f. espèce particu-
lière d'antilope, petit quadrupède.
BOSC (Jacques dc ), cordelicr , né en Normandie , a laissé :
1« L' honnête femme, l632 , in-S**. I^a préface est de d'Ablan-
court; 2o La femme héroïque, 1615, in-i**; 4" L'Eucharistie
paisible, 1647, in-4®; ^"^ L'Eglise outragée par les novateurs con--
damnés et opiniâtres, 1657, in-4''; 5" La Découverte d^unenou^
velle hérésie, 1662, in-4»; ^'he Pacificateur a^postolique, 1665,
in-4", contenant la défense de l'ouvrage précèdent; l^Jésus^
Christ mort pour tous, 1651, in-8'*. Les deux premiers écrits
sontcontre les femmes, et les cinq autres contre les jansénistes.
BOSC (JEAif du) , seigneur d'Esmandreville , président de la
cour des aides de Rouen , fut décapité en 1562 , pour avoir été
Fun des principaux auteurs de la révolte des protestants de cette
ville. On a de lui : Traité de la vertu et des propriétés du nom--
bre septénaire.
BOSC (Pierre Thomines du), fils d'un avocat au parlement
de Rouen , né à Bayeux en 1623, mort en 1692 à Rotterdam, où
il était ministre, avait d'abord exercé les mêmes fonctions à
Caen. Député en 1668 pour faire des remontrances sur un édit
de Louis XIV contre les calvinistes, ce prince dit , après l'au-
dience, <f qu'il venait d'entendre le plus beau parleur de son
royaume. » On a de du Dose : l"" des Sermons, Rotterdam ^
1692 et 1701 , 4 vol. in-8" ; 2» des Lettres, avec sa rie par Phi-
lippe Legendre, son gendre , 1691, in-8® , réimprimées avec des
augmentations en 1716, in-8®.
BOSC D'ANTIC (Pacl) , médecin du roi par quartier , cor-
respondant de l'académie des sciences, etc. , naquit en 1726,
à Pierre-Ségude , en Languedoc, d'une ancienne famille qui,
sous Louis XIV, donna un prévôt des marchands à la rille de
Paris , mais d'une branche qui perdit sa fortune par suite de
son attachement au calvinisme. Il fut, ainsi que son père et son
^and-père , destiné à la médecine. De Montpellier, où il fil ses
études avec distinction, il passa à Uarderwicken Hollande, où
il prit le bonnet de docteur, les protestants n^ pouvant le pren-
dre en France , et ensuite vint à Paris pour perfectionner ses
connaissances. Il ne tarda pas à se faire remarquer par ses pro-
grès dans les sciences accessoires à la médecine. Il devint phy-
sicien avec l'abbé Noilet , naturaliste avec Réaumnr, et s'en nt
des protecteurs et des amis. La manufacture des glaces de Sainte
Gobin se trouvant, en 1755, dans l'impossibifité de fabriquer
comn)e auparavant, et n'en pouvant trouver la cause, pria
l'académie des sciences de lui envoyer un homme capable de
connaître la source du mal et d'en indiquer le remède. Rose
d'Anticluifutindiqué,etnon-seulementil rétablit la fabrication
et la fixa sur des principes invariables, mais il la perfectionna
beauconp. Ce succès décida sa vocation. Abandonnant la prati-
que de la médecine , il tourna ses méditations vers les arts chi-
miques, c'est-à-Klire vers les manufactures à feu, dans les—'
quelles il pouvait trouver en outre des moyens de fortune ;
mais les promesses que lui avaient faites les intéressés de la
manufacture de Saint-Gobin pendant leur détresse furent ou-
bliées lorsque ses semces derinrent inutiles, et au boutdedcux
ans d'attente il rerint â Paris , riche seulement des observa-
tions qu'il avait faites sur l'art de la verrerie et sur ceux qui lut
sont accessoires. Il avait dû rechercher /a cause des bulles gui se
trouvent dans le verre, ainsi que la cause des soufflures qui se
forment dans les métaux en fusion, aOn de les faire disparaître
des tables de <uivre sur lesquelles on coule ces glaces. Ces deux
objets derinrent le sujet de doux mémoires remplis de f^its'
nouveaux et dc vues utiles , qui furent imprimés parmi ceux
des savants étrangers, et qui commencèrent sa réputation.
Rose hit déterminé , en 1758 , par quelques amis , à établir en
société, à Rouelle, une manufacture de glaces semblables à celles
de Saint-Gobin , et ensuite il en forma une de verre , pour sfm
seul compte, à Servier. Son Mémoire sur Us moyens de per»;
fectionner l'art de la verrerie en France remporta le prix pro-
posé par l'académie des sciences. Ses deux mémoires sur la
cause de la graitn dans U verre et aiir la faïencerie sont «ns^f
(M)
d'no haut înlérèl. Dn procès amqpels donna )iea son établisse-
ment de la Marguerite, près de Bnoude, lui coûtèrent du temps
et sa fortune. Pourtant , alors même il publia des ObsertHUiomê
tur la fautêê émeroMdê d'Àuvêr§met et une Analjfie tUi eamm
HurwMks de ChauéêtÀioues , tenta des Expérinken «vr
t emploi du basai ie dans la fabriention du verre, et annonça aux
métallurgistes qu*ils pouvaient trouver en Auvergne des creu-
sets supérieurs a ceux qu'ils tirent de la Hesse. Revenu i Paris,
U renonça pour toujours aux entreprises commerciales. Le mi-
nistère voulant Caire servir encore ses connaissances au perfeo-
tîonneroent des manufactures k feu , le chargea d'aller étudier
celles de TAn^leterre. Ses recherches sur cet objet n*ont pas été
publiées ; mais à son retour il fit imprimer des mémoires sur
lArl d^esiayer Uê mines par le feu , sur le Commerce de la po^
Ussse, sur la Fabrication du verre en table, sur un Mojfen
simple de classer Ums les fers eonn%is , sur VEvapoTaiion de
teansjeUe sur le verre en fusion, il se livra ensuite avec succès
à la pratique de la médecine , et rédigea sur cette matière plu-
sieurs écrits , à la plupart desquels il n'eut pas le temps de
mettre la dernière main. Il mourut en 1781. Ses écrits ont été
recueillis de son rivant, en 3 vol. in-ti, Paris, §780. Ils sont pré*
cédés d'une Inlrodueltoii à t étude des arts utiles, oiï l'on trouve
d'excellentes vues. On a encore de lui un Mémoire sur la eris^
iallisaiionde la glace ( F. Journal de pk^ique, tome xxTiii).
B08G (L.-C.-P.), historien y né vers 1740, dansleRouer^
ne, embrassa l'état ecclésiastique etderint professeur au col-
uge de Rodei. Il employait ses loisirs à rassembler des maté-
riaux pour l'histoire ae sa province , et, dans ce but , il en risita
les archives, dont il tira beaucoup de documents précieux. U
s'occupait de les mettre en ofdre lorscfue la révolution éclata.
Quoique étranger aux partis qui dirisaient alors la France, il fut
arrêté pendant la terreur , et plongé dans les cachots , d'où il ne
sortit qu'après le 9 thermidor. Reprenant alors son travail , il
publia en 17^7 des Mémoires pour servir à t histoire du Rouer'
gue , 3 vol. in-8<*. Boic se proposait de retracer le tableau des
temps d'oppression dont il avait été rictime , s'il pouvait venir à
bout de recueillir les renseignements nécessaires pour écrire
rhistoire de la révolution dans le département de l'Aveyron.
De Bray, dans tes Tablettes biographiques, lui attribue un
Taigage en Eepagne, à travers les royaumes de Galliee, Léon,
CasHUe-Vicaie et Biscaye, in-8<».
Bosc (Louis-AuGUSTiN-GuiLLACifE) , naquit à Paris le
99 janvier 1759 ; il était fils de Bosc d'Antic , l'un des médedns
de Louis XV. Chei lui, le goût pour l'histoire naturelle parut
être inné , et ne put prendre sa source dans une éducation que
négligeait trop son père dominé par une marfttre : ami de la so-
litode , étudiant par instinct dans la nature , car il ne savait pas
eaoore lire , il s'occupait , quoique enCuit , à former de petites
oollections de plantes, de minéraux et d'insectes. Plus tard, il
entra au collège de Dijon pour y faire des mathématiques ime
étude spéciale qui devait lui assurer un poste dans l'artillerie
des armées du roi. Biais le jeune Bosc, irrésistiblement dominé
Sr ses goûts , y suirit avec plus d'ardeur les cours de botanique
Durande, et puisa dans l'étude du système du savant Linné
une prédilection pour sa méthode qui ne se démentit jamais ,
et que ne purent vaincre les progrès sans cesse croissants de la
méthode naturelle dont la supériorité derint quelques années
plus tard incontestée. G>ntraint par des malheurs de famille de
renoncer à la carrière militaire que lui ouvrait l'étude des ma-
thématiques , Bosc rerint à Paris et obtint un modeste emploi
d'abord dans les bureaux du contrôle général et ensuite dans
ceux des postes. Une conduite irréprochable lui acquit l'estime
de tous, et appela sur lui l'attention de M. d'Ogny qui, en 1 778,
le nomma secrétaire général de l'intendance. Bosc n'avait alors
Ijue dix-neuf ans. Les avantages de cette nouvelle position mul-
lipli^^nt des loisirs qui furent toujours consacrés aux travaux
frvorisdu jeune savant , et lui créèrent des relations honorables
autant ou'ntiles avec les naturalistes les plus célèbres de France
et de l'étranger. Ce fut dans le sanctuaire de la science où en-
seignait IL de Jussieu que commencèrent ses rapports, de^
Tenus intimes par la suite, avec M"^ Roland et son mari. La
Société linnéenne de Paris le compta au nombre de ses fon-
dateurs, avec Broussonnet, Hermann et Gouan, ses amis, en
même temps que la Sodéié pkilomuithique le reconnaissait pour
un de ses collaborateurs les phis ardents et les plus édairés.
Vers la même époque , Bosc se lia avec Fabridus d'une amitié
que la mort seule devait finir. La tourmente révolutionnaire
commença, détruisant tout, sous prétexte de réorganiser;
Bosc rit s'éloiiper le baron d*0|^y qui l'avait protégé , mais il
ttrouva le ministre Roland qm le nonuna im des trois admi-
niftratCQrs des postes. L'amitié de ce dernier le dévoua à la
haine des monlo^Mnls, etBoscdestitnéaprèsleSl inaii799|
fut enveloppé dans la proscription qui frappa la Oironée. Il ae
manqua jaoMis i l'amitié et à la reconnavsance, et ildonna a
asile i celui qui l'avait servi dans des jours plus henreax.
M"^ Roland, qui avait pu juger ce qu'étaient les tribunan
révolutionnaires, lui confia, après son arrestation, et sa fille et
le manuscrit de ses mémoires : forcé de fuir pour échapper m
recherches de ses en nemis, Bosc se retira dans l'ermitagede Sainte
Radegonde, où il se cacha sous les habits, les merars grossie^
res et les travaux pénibles du oaysan. Bientôt le bruit de la mort
des girondins, de M** Rolana et de son mari riot l'attrister dam
cette retraite qui avait dérobé quelques instants l'ex-minisUt
aux fureurs de la convention , et oui resta toujours ouverte à
ses amis proscrits par la Jerrtur. Làvint aussi se réfugier Li*
revellière-Lépeaux , qui , arrivé plus tard au pouvoir , voohK
rendre à Bosc la position qu'il avait perdue : mais cehii-d refoa
de devenir le collègue d'hommes qui avaient été ses implacables
ennemis , et que son ami , quoique membre du directoire, n'h
vait pas le pouvoir d'écarter. Poussé hors de sa patrie ptrii
amour malheureux , il accepta la nomination de rioe-consol à
Wilmington , et fut plus tara consul à New-York. Mais n'ayiot
pu obtenir Veaequatur du président des Etat»-Unb, Adams,
qui était alors en discussion avec la France , il toucha lés appoiih
tements affectés à des fonctions c[u'il n'exerçait pus. Ce mk
sacrifice du gouvernement ne fut pourtant pas perdu poarh
science. Bosc avait eâpéré trouverdans le nouveau-monde ijNfré
Michaux qui revenait en Europe au moment où liHiiéiDe ta
partait avec le titre de consul : trompé dans ses profte, il cou-
tinua seul les études qu'il aimait tant , et organisa de lidits
collections de plantes et d'animaux. A son retour enEani^,
qui fut déterminé par la rupture décisive survenue en 1800
entre la France et les Etats-Unis, il versa tous ses trésors sdeati-
fiques dans les cabinets particuliers de ses amis : il donna n
insectes i Fabridus et i Olirier, ses oiseaux à Dandin , ses replis
à Latreille , ses poissons i Lacépède. Nommé bientôt un dfs ad-
ministrateurs des hôpitaux et des prisons de Paris et du Moal*
de-Piété, il fevortsa d'utiles réformes dans ces divers établi»
ments. Quelque temps après, le gouvernement consulaire Is
ordonna un voyage saentifique dans la Suisse et l'Italie , et Boc
en rapporta cette précieuse collection depoissons pétrifiés of-
ferte par la rillc de Vérone au chef de l'Etat pour le musév
de Paris. En 1805 , il fut nommé inspecteur qcs jardins et p
pinières de Versaill^ , et en 1806 de celles qui dépendaient é
ministère de Fintérieur : cette même année il entra à TlnstitA
et plus tard au conseil d'agriculture et an jury de Técole vétày
naire d'Alfort; enfin, en 1836, il succéda au célèbre Ab^
Thouin , comme professeur de culture au jardin des planta
Ses vœux parurent dès lors comblés, et il s'occupa avec arder
de mettre a exécution le projet depuis longtemps formé û'tat
gner successivement toutes les parties de T'agncultare. Les «1^
ments de cette science qui lutte encore en vain avec la rootii
existaient dans les immenses matériaux recueillis par Ukac àa
ses voyages et qu'il coordonnait avec une infatigable actinfe
Mais une maladie qui avait sa source dans l'excès du traaj
combinée avec une afl*ection d'une grarité plus sérieuse éoUi
germe avait été contracté dans un voyage entrepris dans Fiat
rét de la science , enleva le professeur à ses utiles entieptia
Accablé de fetigues et de chagrins , Bosc était depuis Umgtea{
hors d'état de professer, et ne remplissait qu'une partie de «
devoirs en donnant tous ses soins à l'administration. €>tteiâi
si cruelle pour un homme de vertu , hâta les pn)ff|[^ de la mil
die qui le minait: il succomba le 10 juillet 18S8. Avant!
départ pour l'Amérique, Bosc n'avait publié que uueiy
fragments épars dans les divers recueils scientifiques de Vf$
2ue : \e Journal d'histoire naturelle, h Journal de phywiqmi
décade philosophique. A son retour, il communiqua am sodl
sarantes les observations recueilliesdans ses voyages sur la ^
graphie physique, la minéralogie, la xoologie, la botanif
ragriculture et la technologie. Les Métnoires de rimaiitui, I
BuUetinsde la société phihuMhique et de la sodéié eTencoe^
gemenl pourtindustrie nulfonol^ contiennent un graod ut
re de notices et de rapports relatifs aux diverses parties i
sciences physiques. On peut lire dans les recueils de plo^
académies et compagnies savantesd'Europe et d*Aniériq^i ^
ques dissertations d'histoire naturrile que Bosc leur arvaii
sées pour répondre à l'honneur qu'dles lui avnent fait del
peler dans leur sein : ses travaux sur les classes infih *
animaux parurent d'abord en trois ouvrages feisaot
Suites à Éuffon publiées par René-Richard Castel : %• MSx
naturelle des coquilles, conienetni lewr descripUon, Hm
des anknauœ qui les hakiienê et kmrt usages, Paris , fi
BOSCAir. ( 103 )
Tol. io-iS ; 9P Histoire naturelle de$ ver$, PȔs , 1801 , 1! toI.
in-lS ; 3* Histoire naturelle des crustacés , Paris y i803 , 5 yoI.
in-18. Ces divers ouvrages se trouvent agglomérés dans le
Nouveau Dietùmnaire d'histoire naturelle appliquée aux arts^
principalement à t agriculture^ à l'économie rurale et dômes-
lûjue , Paris , Deterville, 1805-1804, 24 vol. in-8<> , ^ édition ;
ibid., 1816-1819, 36 vol. in-8°, et dans le Nouveau Cours
complet d'agriculture théorique et pratique, V^ris, 1809, 13
vol. iii-8% 3« édition ; ibid., 1821-1823, 16 vol. în-8«. Bosc
était un dfs membres les plus actifs de la société centrale d*agri-
culture de Paris , et il coopéra avec zèle à la publication du
Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres. Il collabora aussi au
Supplément du dictionnaire de Rozier , et donna entre autres
à ce recueil les articles Péjfiniére et Succession de culture ;
il consigna aussi une partie importante de ses observations dans
le Dictionnaire d'apiculture de f Encyclopédie méthodique.
Le savant Tessier publiait aussi, sous les auspices de la société
centrale d'agriculture , les Annales à partir de 1791 ; Bosc en
partagea la direction depuis 1811 juscp'à sa mort , et l'enrichit
de plusieurs rapports , extraits analytiques, mémoires et autres
ouvrages sur les diOërentes parties de l'économie rurale. Outre
cette imposante somme de travaux. Base , dont la vie avait été
presque entière vouée à la science, laissa de volumineux ma-
nuscrits ^i n ont pas été publiés. L'intérêt ou Tamour-propre
n'eurent jamais sur lui le moindre pouvoir comme mobiles de ses
études ou de ses actions. Son éloge peut être fait en deux mots:
il fut un savant et un honnête homme. Ses restes reposent sous
quelques arbres plantés de sa main , pr^ de cet ermitage de
Sainte-Radegondequi le sauva des fureurs révolutionnaires et
mii fut toujours un asile ouvert à ceux qui fuyaient Téchafaud
de la terreur. Un juste tribut de regrets et d'hommages fut payé
à la mémoire de cet homme de bien , par M. Silvestre an nom
de la société centrale d'agriculture de Paris, par M. de Gérando,
organe de la société d'encouragement, et enfin par G. Cuvier,
au sein même de Tacadémie des sciences.
BOSCA (hist. nat), s. m. poisson de la mer des Indes, qui
fait partie du genre scolopsis ( F. ce mot).
BOSCAGER (Jean), professeur en droit, était né à Béziers
on 1601. Il vint étudier le droit à Paris, et fit de si rapides
l>rogrès qu'à Page de vingt-deux ans il suppléait son oncle La-
lorèt. Après un voyage à Venise, dont Tacadémie le reçut dans
son sein, il revint à Paris et succéda à son oncle dans sa chaire
de droit. U s'y distin^a par une diction pure et nette, par la
(larlé de ses explications et par l'agrément qu'il sut répandre
ur des matières arides par elles-mêmes. H mourut miserable-
BOS€B.
rnonl, dans sa campagne d'Homononvilliers, à six lieues de Paris,
e 15 septembre 1687 : peu de jours auparavant, il était tombé
la ns un fossé le soir, et n'ayant pu appeler du secours, il n'en
ut retiré que le lendemain, tout couvert de contusions et dans
ni état désespéré. Il avait traduit en français, pour le fils de
M>lt)ert, plusieurs traités qui furent donnés au public, sans sa
>articipation, sous le titre d'Institution du droit romain et du
'roii français, avec des remarques de Delaunay, Paris, 1686,
:-'«". On imprima aussi de lui, mais après sa mort: De jus-
'lia et jure y in quo juris utriusque principia accuratissime
roponuntur, Paris, 1689, in-12.
««SCAN AUHOGAVER (JuA>). Ce premier auteur delaré-
'lurion qui s'opéra dans la littérature espagnole, sous le règne
'' Charles-Quint, naquit vers 150<), à Barcelone, de parents
jiriciciis. Sa \\e ne fut pas exclusivement consacrée aux lettres.
borvil, il voyagea , il fréquenta la cour où il était aimé.
* lut un Vénitien, tout à la fois homme d'Etat et homme de
nres, André Navagero, gui, se rencontrant avec Boscan à
rrnade, lui fit naître l'idée de revêtir la poésie espgnole
s formes italiennes. Boscan, à cette époque, avait déjà publié
» yolume qui ne contenait que des pièces de vers dans lancien
'Jl castillan. C'était la mesure brève des redondillaSy l'as-
n!)ance à la place de la rime; et sous ces formes, tous les
i liants défauts, les hyperboles outrées, les images gigantesques
ur lesquelles ses compatriotes eurent toujours tant de pen-
inf. Le second volume, écrit sous l'influence d'idées bien
^•r on tes, ne renfermait que des sonnets et des chansons à
îi la lion de Pétrarque ; une grande partie de l'Espagne lettrée
[''audit à cette innovation. Boscan a publié un troisième vo-
' ♦• de poésies, qui contient la traduction du poi^mede Héro
Lèindre, attribué à Musseus; elle est admirable d'élégance
î* pureté ; une élégie, deux épttres dont une est adressée
• (lêbre Mendoza , enlhi une description ingénieuse du
"ime de l'Amour. Blalgré ses succès à la cour, fioscan s'était
î >nne heore choisi une retraite où il passait d'heureux jours,
' nré de sa faniiUe et de ses amis ; il y mourut dès 1544. La
meilleure édition de ses oeuvres est cdie de Léon, 1549, in-lS.
BOSCARÈQUE {gram.), adj. des deux genres, se dit d'une
course ou promenade dans des bosquets ou dans les bois. II est
peu usité.
BOSCH (HiPPOLYTE),médedndeFerrare,dans lexvi*sièc!e,
est auteur de quelques ouvrages d'anatomie et de chirurgie,
mélange des erreurs du temps et de quelques-unes des vérités
que la science a depuis consacrées, savoir : 1" De vulneribus a
bellico fulmine illalis, Ferrare, 1593, 1603, in-4«. Les plaies
d'armes à feu y sont encore faussement considérées comme ées
brûlures et non comme des plaies confuses ; 2*> De facultate
anatomica per brèves lectiones, cum quibusdam obsetvationi'
bus, Ferrare, 1600, in-4». Ce sont huit leçons sur î'anatomie»
où se trouvent de fort bonnes objections sur l'emploi des machines
dans la réduction des luxations; 3*^ Delœsione motus digitorum,
et macie brachH sinislri consilium, dans le recueil de Lauter-
bach, à Francfort, 1605, in-4®; 4*» De curandis vulneribus ctt^
pitis brevis methodus, Ferrare, 1609, in-4*'.
BOSCH (Balthazar VAN DE!s), peintre, naquit à Anvers
en 1675, d'un tonnelier. Ne voulant point exercer l'état de son
père, il devint élève d'un peintre peu connu, nommé Thomas,
qui peignait des scènes familières. Van den Bosch avait d'abord
suivi servilement la manière de cet artiste, et, à son exemple*
il représentait des intérieurs d'appartements très-somptueux,
tandis qu'il n'y introduisait que des figures de paysans. Des
amis de Van den Bosch lui firent sentir ce que cette manière de
composer avait d'inconvenant. Il se corrigea, et, mettant plus
de bon sens dans ses ouvrages, les vendit chèrement. Le duc
de Mariborough, étant à Anvers, lui fit faire son portrait â
cheval. Van den Bosch, aidé par l'un des Van Bloemen, qui
peignit le cheval, exécuta ce tableau avec succès. De ce moment,
ses ouvrage^ eurent une vogue dont il sut bien profiter.
Estimé de ses concitoyens un peu plus qu'il ne méritait de
l'être, et nommé directeur de l'académie d'Anvers, il mourut
dans cette ville en 1715.
BOSCH (F. Bos [Jérôme de]).
BOSCH (JÈBOUE DE), né en 1740 et mort en 1811. Il occupe
une des premières places parmi les poètes latins modernes.
Il avait suivi, d'abord à l'Athénée de sa ville, les leçons de
Pierre Burman, et ensuite celles de Wyttenbach. A cette der-
nière époque, obéissant à la volonté de son grand-père, il em-
brassa l'état d'apothicaire, mais il n'interrompit pas pour cela
le cours de ses études ; on le vit toujours le disciple assidu de
Wyttenbach. En 1773, il fut nommé secrétaire de la ville
d'Amsterdam ; en 1778, curateur de l'université de Leyden,'
et, sous le roi Louis-Napoléon, il partagea l'honneur de fonder
l'institut royal des sciences et des arts, dont il fut un des mem-
bres les plus influents. Bosch fut à la fois le disciple et l'ami
des savants professeurs Ruhnkenius, Wyttenbach et> anHeusde.
En 1803, il fit paraître une collection de poésies latines, à la-
quelle il ajouta un certain nombre de pièces, en 1808, lors
Qc la nouvelle édition qui en fut faite. Celte publication ob-
tint le plus grand succâ, surtout en Hollande. La poésie de
Bosch se fait remarquer non moins par la profondeur des idées
que par l'éclat et la transparence de son style. Ses vers en langue
hollandaise ne sont pas moins beaux que ceux que lui inspira
la muse latine. Cependant l'œuvre qui lui fait le plus d'hon-
neur et sur laquelle s'appuiera particulièrement sa renommée,
c'est son édition de TAnthologiegrecque, avec la traduction latine
de Hugo Grotius, qu'il publia, en quatre volumes, à Utrecht
(1794-1810), avec ses propres notes et celles d'Huet. En 1812,
Van Lennep y ajouta le cinquième volume. Sa bibliothèque était
sans contredit une des plus belles de l'Europe par la beauté
et la rareté des éditions qu'elle contenait. Elle fut malheureuse-
ment, lors de sa mort, vendue publiquement et disséminée.
On en conserve un catalogue raisonné ayant pour titre: Brevis
descriptio bibliothecœ Hier, Botch quatenus in ea grœci et
latini scriptores asservantur, Utrecht, 1809.
BOSCH (Bert<îard de), poète hollandais, né en 1709 et mort
en 1786, chanta en vers gracieux et empreints d'une sincère
conviction les bienfaits de la religion, et les devoirs de la mo-
rale. Etouffées sous des expressions trouvées à grand'peiiie,
maniées et remaniées, les pensées de ce poêle, douces, tendres
parfois, sont monotones, sans élévation, sans énergie. Ton'cs
ses poésies ont été publiées sous le titre de Récréations pot'd-
ques. Ses deux frères se sont fait cpielque réputation : Jean
comme peintre, Henri comme médecin : ce dernier traduisit
en vers hollandais quelques-uns des meilleurs vers latins d'Adrien
van Rogen et de P. Burman, surnommé Secundus, — On peut
consulter, sur Bernard de Bosch, la continuation de l'histoire
d'Amsterdam de Wagenaar, xxi, 99, et ce qu'en dit Roularhî
BaS€BIVS. i04 ]
aa commencement du Quatrième volume de ses œuvres. On
trouve une appréciation de celles-ci dans les Tctel-en DichlkuiP'
dige Bijdragen, l, 10<25, ainsi que dans YHiUoire dt lapoéiie
hoUandaùe, par M. Jêrùrae deWrics, ii, 169-172. — Bosch
(Bernard)» autre poète hollandais, né en 1746 à Deventer, devint
pasteur de Têglise cvangcliquey et se fit connaître par son
poème de fEgoïsme (de Eignebaal). Plus tard, il abandonna
la culture des lettres pour la politique et Tctude des intérêts de
son pays. Ennemi du prince d^Orange, il fut obligé de fuir
lorsque les Prussiens envaliirciit la Hollande, en 1787. En 1795,
il rentra dans sa patrie avec l'armée française, et fut un des plus
ardents champions du parti patriotique, qui le nomma re-
présentant du peuple en 1796. L'exaltation de ses idées le
voua, en 1798, à de nouvelles persécutions, et il fut emprisonné
quelques mois dans la Maison du bois. Rendu à la liberté,
il concourut à la rédaction de plusieurs journaux, et composa
quelques brochures politiques. Il mourut le 1"^ décembre 1805,
après avoir publié dans la même année une collection de ses
poésies, 3 vol. in-8<*. Il avait commencé une nouvelle édition
de Vende] et un extrait de Lavater. Ces deux ouvrages sont
restés inachevés.
BOSCHA (Pierre-Paul), prêtre, né à Milan en 1652, fut
nommé conservateur de la oibliothèque ambroisienne , se
rendit utile aux savants par la communication des ouvrages
rares et précieux confiés à ses soins, et se fit connaître par plu-
sieurs écrits sur diiïcrents points d'érudition. Ses services et
ses talents furent récompensés par le pape Innocent X, qui lui
conféra, en 1680, le titre de protonotaire apostoli(iue. De toutes
ses productions la seule recnerchéc est celle qui a pour titre :
De origine et slalu hibliotheeœ Amhrosianœ hemi-decas. Milan,
1672, in-4", insérée par Burmann dans le tome vi de son Thé-
saurus anliquilatum Italiœ. Boscha mourut le 22 avril 1699.
La liste de ses ouvrages se trouve dans la Bibliolhèque des éeri-
vains milanais, de Phil. Argelati.
BOSCHERON, vivant au commencement du xviii^ siècle, a
composé et publié : Carpenlariana, ou Recueil des pensées
his toriques f critiques el morales, et des bons mots de Fr, Char-
pentier, 1724, in-12. On a encore de lui : 1® Eloge d^ Antoine
Varillas ; 2o Vie de Quinault ; 5« Abrégé de la vie de Vabbé
d'Aubignae; 4** Poésies diverses,
BOS€HERON-D£SPORTES (F. DeSPORTES).
BOSCHIMAN, nom d'une peuplade appartenant à la race hot-
tentote (F. Bosjemans).
boschet (Le p. Antoine), jésuite, est connu surtout par la
critique de divers ouvrages de Baillet. Ses Réflexions sur les
jugements des savants furent imprimées à Paris ou à Rouen,
sous la rubrique de la Haye, en 1691, in-12. L'année suivante
parurent les Réflexions d!*un académicien sur la vie de Descartes,
Ces deux ouvrages à l'époque de leur apparition furent attribués
à tort au P. Letellier. Le P. Boschet est aussi considéré comme
l'auteur d*une Lettre au docteur Hcrmont, que laMonnoyc a in-
sérée dans son édition de VAnti- Baillet, Il est aussi 1 auteur
du Parfait Missionnaire, ou Vie de Julien Maunoir. Le P. An-
toine Boschet mourut à la Flèche, en 1705, fort jeune, suivant
Prosp. Marchand et Desmaisseaux ; âgé de soixante-cinq ans,
suivant la Monnoye. Le P. Boschet est le même que d'Artigny,
dans ses Jf^oire^ de critique, ii, 210, a nommé Bauchet.
^ BOSCHiNi (Marc), peintre^ graveur et poêle vénitien, flo-
rissait vers le milieu du xvu** siècle. Plusieurs de ses tableaux se
• Toient dans les édifices publics, dans les églises et dans des
maisons particulières de Venise. Léopold P% l'archiduc d'Au-
triche et Alphonse IV employèrent sou talent comme peintre.
n aimait passionnément le jeu, et perdait beaucoup d'argent à
la loterie. Il a laissé : l"" // regno tutto di Candia delineato a
parte ed intagliato; 2° LArcipelago con tutte le isole, seogli,
feeche e bassi fundi colla dichiaraxione, etc., Venise, 1658,
iii-4<*, en [quatrains divisés, et en patois vénitien, avec le por-
trait de l'auteur; s*» Cartadel navegar pittoresco, etc., Venise,
1658, in-4<'; 4*" Funeral falto délia piUura Venexiana per el
fossaggio délia terrena a la céleste vita, etc., Venise, 1665,
lu-fol. ; 5° Le minieri délia piitura, compendiosa itiformasione
non solamenie dette pitture publiehe di Venexia, ma délie
isole eireonvieine, Venise, 1664, in-12, et considérablement
Boscoyicu.
tîe du livre précédent.
BOS€Hii7S (Jeaii), médecin, natif de Liège, professeur de
médecine â Ingolstadt, en 1558, auteur des ouvrages suivants :
i'^DepesU liber, IngolsUdt, 1562, in-^^"; ^ Coneardia philo-
9cpkarum ac medieorMm de humano eoneeptu, alque faUus
corporatura, incremenlo, animatione, mora in utero ae 114-
tivitate, ib., 1576, 1588, in-40; 5*" Oratio de optimo medin
et medieinœ aucloribus (1'^'' vol. des Orais. d^ Ingolstadi,;
A^ De tapidibus qui nascuntur in corpore humano, ingolstadt,
1580, in-4**. On lui doit encore : 5° une édition d'Occllus Lo-
canus, Utpi T&j tzx^rii, Louvain, 1544, in-8". — Un autre Bos-
cnius (Guillaume Van den Bosch), aussi de Liège, probabl^
ment de la même famille, est auteur de l'ouvrage suivant: Uù-
toria inedica, in qua libris quatuor animalium natura ti
eorum medica utilitas exacte et luculentertractanlur, Bruxelb,
1659, in-4^, avec figures, ouvrage de matière médicale, fak
du reste sans critique, et où l'auteur montre trop de crédulité.
BOscHius (Pierre Van den Bossche), bollandiste, naqaii
en 1686 à Bruxelles. Sa famille, qui tenait un rang honorabie.
le fit admettre chez les jésuites, qui l'envoyèrent, après le
épreuves dunoviciat,achever sa philosophie au collège d'Anvea
ou plus tard il professa les humanités. Hecommandahie dqi
par ({uclqnes travaux d'érudition, il fut adjoint, en 1721, aui
continuateurs du recueil des Acta sanctorum. Ardent à 1 clude,
il mena toujours une vie pleine de travail et de vertu, et moi-
rut le 24 novembre 1756, à l'âge de cinquante ans. Le P.
Bosciiius est principalement connu par un ouvrage qui a pour
titre : Tractatus historico-chronologicus de patriarchis amio-
chenis tam grœcis quam latinis , imo el jacobitie usque si
sedem a Sarracenis eversam, qui forme l'introductioa m
Quatrième volume du mois de juillet des Acta sanciorum. U 1
été réimprimé séparément, Anvers, 1725, in-4®, et Venise,
1748, iii-fol. Cette dernière édition est un tirage (kit à part
de la réimpression faite à Venise de la première colVcdioQ des
l>ollandistes. On trouve une analyse critique de Tounag^ du
P. Boschius dans les Artaeruditor, Lipsiens., 1728, pag. 107,
et supplément., IX, 68. On peut utilement comparer cettecram
avecVjftXotr^ des patriarches d'AnUoche, par le P. Le<)Qifi).
tom. II ^tV Oriens christianus. Le P. Dolmans a publié l'é-
loge de Boschius, avec son portrait et une inscription dans
les prolégomènes du tome m du mois d'avril des ActatoM-
torum,
BOSCHIUS (Jacques), savant jésuite, peu connu, est autfir
d'un ouvrage intitulé : Symbolographia, sive de arte symbolin
sermones septem ; quibus accessit, studio et opéra ejutàe%
sylloge ceUbriorum symbolorum, in quatuor divisa cUum
sacrorum, heroîcorum, ethicorum et satiricorum, bis mHk
ironismis expressa, Augsbourg, 1702, in-fol. de 420 pages «
de 171 planches gravées. Ce volume est orné de nombrense
figures de Jacob MûUer et de Jean-Georges WolfTgang. L
permission d'imprimer est datée de Landsberg, le 12 septe»
bre 1699, et la dédicace, longue de 25 pages et signée à No-
bourg, en 1700, est offerte a l'archiduc Charles d^Authde
BOSCIE (botan, ), s. f. sorte d'arbuste de la côte du cap^
Bonne-Espérance. — Nom d'un autre arbuste de la cùte ai*
frique.
BOSCHRATE ou BOS€HRATTE ( ht<(. na(. ), s. m. SOrlC ùr
rat de forêt. — Xom d'une espèce de sarigue.
BOSCOTE ou BOSOTE ( hist. nat. ). Ces noms sont donne,
dans quelques-unes de nos provinces, au rouge-gorge et £
rouge-queue, ou rossignol des murailles.
Bosuovicu (KoGER-JosEPH), naquit à Raguse en l'ii
entra en 1725 chez les jésuites à Rome, se distingua» et dc%it
en 1740 professeur de mathématiques au Collegio ramanoh
pape et plusieurs gouvernements italiens tirèrent parti de «
vastes connaissances, tautùtpour trouver le moyen de soutrai
le dôme de Saint-Pierre qui menaçait de crouler, tantôt pw^
dessécher des marais, puis pour mesurer un degré da mcriukt
La république de Lucques Vem^toya plusieurs fois dans ses »^
gociations au sujet de sa délimitation. Après la suppression à
l'ordre des jésuites, il devint professeur de mathématique i
Pavie; invite ensuite de venir à Milan pour y enseigner l'asUv;
nomie, il fonda l'observatoire de cette ville. En 1773 Bosco\ki
fut appelé à Paris pour occuper la place de directeur de l'tipti
que de la marine; il y alla, mais des désagréments qu'il y^
suya le déterminèrent à retourner à Milan, où ilinounilfl
1787, environné d'une grande considération. Il avait parcoai
presque toute l'Europe, avait publié le Journal d*un voyaf \
Constantinople (tradfuit en français par Hennin, 1773) , s'rt4
mêlé de la politique , avait fait des vers latins , s'était formé U
système de philosophie à lui qu'il a développé dans sa PkiUm
phiœ naluralis theoria redaeta ad unicam legem virium i
natura existentium, Vienne, 1759, et avait composé on graD
nombre d'ouvrages d'astronomie et de physique. Ces derniers 1^
été réunis en collection : Opéra ad opticam et astronomie
pertinentia, Bassano, 1 785, 5 yol. in-40. M. le baron Walcieoaâ
BOBELLUI.
(108)
BOSJBSHAHS.
qtii a donné la Kste complèle des œot res de Bosoovich , juge
ainsi son poëme De solis ac lunœ defeelibut , en six chants
( traduil en français par Barmel , 1779, in^^ ) : a On admire
dans cet ouvrage le style élégant du poëte, et le talent peu com-
mun avec lequel il avait su rendre des détails appartenant aux
sciences exactes et au calcul. » D'autres morceaux de poésie la-
tiue, d'une moindre étendue, mais pleins de grâce et de facilité,
contribuèrent à placer Boscovich au rang des meilleurs poêles
modernes. Il avait tout Tenthousiasme des poètes, sans se li-
Trer à Texagération. Sa conversation était aimable, et d'autant
f>lus instructive qu'il avait voyagé dans une grande partie de
'Europe.
BOSASCHA ( géogr, ), nom turc de l'ile deTénédos (F. Tà-
IfÉDOS).
BOSDSCBETAGHf^tf'of^r. ),nom d'une montagne du Kur-
distan , dans le Sanclschak de Malaskerd, qui court de Test à
J'ouest.
BOSE (bolan,)f s. f. genre de plantes de la famille des chéno-
podées.
BOSE ( comm. ) , vase ou mesure dont on se sert à Venise, et
qui contient deux pintes de Paris.
^ BOSE (Gaspard), sénateur de Leipzig, et professeur de bota-
nique dans la même ville, au commencement du xviii' siècle,
eut dès sa jeunesse le goût de cette science. Il avait rassemblé
dans son jardin particulier un grand nombre de plantes rares ,
et beaucoup qui étaient nouvelles, de sorte que ce jardin fut un
des plus ricnesde l'Allemaffne. Paul Amman en publia le cata-
logue en 1686, Peine en 1699 , Wehman en 1723 et Probst en
â747. Gaspard Bose est auteur de plusieurs petits ouvrages sur
la botanique : 1^ DUserlalio de motu plantarum sensut œmulo,
licipzig, 1728, in-8«>. Il semble vouloir faire revivre l'opinion de
l'âme végétative. Il traite de l'irritabilité des mimosa ou sensi-
tives, des fleurs qui suivent le mouvement du soleil , du phéno-
mène de la rose de Jéricho, et de la manière dont les fruits s'ou-
vrent pour laisser échapper leurs graines ; 2** De ealyce Tour-
nêforiH, Leipzig, 1753, in-4«. Il défend Tournefort contre Pon-
Cédera, sur la différence et la variété des calices. Il a décrit la
fleur du nittfa on bananier, dans les Acla erudilorum de Leipzig,
de 1734. Walther, dans son Horlus, ayant décrit et ûguré, sous
le nom d*anonymos, une plante que l'on voyait en Europe pour
la première fois, Linné lui donna celui de bosea, — Bose (Jean-
Jacques), son contemporain, est auteur du traité /I0 po^'on^tu
morbificù ad varias Seriplurœ loeos, Leipzig ; DisserUHiopri-'
ma , 1736; secunda, 1737 , in-4«. — Bose (Adolphe- Julien ) ,
Dicdecin, professeur à Leipzig, né en 1742, mort en 1770, a pu-
b\ïé trois dissertations sur la physiologie végétale.— Bose ( Adam-
Senri et Ghristophe-Dietrich)^ étaient deux frères qui servirent
ivec distinction dans les armées saxonnes; le premier mourut
tvec le titre de général, en 1749; le second fut avocat et em-
ployé par trois électeurs successifs dans d'importantes négocia-
ions ; il fit plusieurs campagnes, fut dans plusieurs cours, et
ssista entre autres, comme ministre de Saxe, au congrès de
liswick. Mal^ l'habileté qu'il déploya dans ces diverses fonc-
ions, il fat disgracié, et mourut en 1741 dans la forteresse de
leissenboorç. --- Bose ( Jean-André ) , professeur d'histoire à
éna^ né à Leipzig en 1626, mort en 1674 , se distingua comme
rudit et comme philologue.— Bose (Georges-Mathias), profes-
nir de physioue à ^ittenberg , né à Leipzig en 1710, mort en
761 à Magdebourg, où les Prussiens l'avaient emmené comme
tage. U s'occupa surtout de recherches sur l'électricité^ etoom-
osa sur celte matière un poème qu'il traduisit lui-même en
ADçais. — BosB (Emest^jottlieb), professeur d'anatomie et de
lirorgie à Leipzig , où il était ne en 1733 et où il mourut en
r88 , se distingua comme médecin et comme botaniste. On a
s lui beaucoup de dissertations intéressantes.
Bosés {toten.), s. f. genre de plantes de la famille des atri-
icées.
BOSEL, f . m. C'est, en architecture, la même chose que bàt<mt
re, spire f aslrafcdê (F. Astragale).
Bosiéi«APHB (hisL nai,), s. m. nom d'un sous-genre de
ammifères de la famille des antilopes.
BOS£Ll«uri (Chaeles), avocat et économbte distingué, né
Modène en 1765, étudia dans son pays les belles-lettres et la
rispmdence, se fit recevoir docteur en droit, et puis voyagea
I AUeoaagne, en Angleterre eten France. Revenu en Italie au
mmenoeiiient de |a révolution française, il fut du nombre de
ux qui en observaient les progrès avec un intérêt mèléd'effiroi;
en approuvait pourtant la base et le point de départ. Aussi,
rs de rinvasion des Français en 1796, Bosellini pnt parti pour
I innovations. Il eût voulu voir la péninsule italique neformer
f une république, unie, puissante et indépendante de l'étran-
IT.
ger. Un trait hcœorable pour Bosellini, c'est que ce qu'il a écrit,
ainsi que sa conduite durant toute sa vie, respire la modération.
Je désir d'améliorer le sort des hommes, et l'amour d'une li-
berté sage. Ses vœux furent pour l'humanité, mais pour son pays
avant tout. Il est mort à Modène le l"" juillet 1823. Il publia en
italien : Nouvel examen des sources de ta richesse publique et
privée, ouvrage composé sous l'empire, mais qu'il n'osa mettre
au jour qu'en 1816 et 17, Modène, 2 vol. in-8*». U y discute les
principes des divers économistes; quanta lui, il fait consister la
richesse publique et privée non-seulement dans l'agriculture,
dans les arts et le commerce, mais encore dans le travail. Tin-
dustrie et l'épargne qui en sont à ses yeux la principale source.
Il a donné encore : Système de guccession adopté en Angleterre;
observations sur quelques opinions du comte Babaeov, relative-
ment àla pluralité des voix, a la reforme des codes civils, etc. On
trouve aussi plusieurs mémoires et arliclesde lui dans le J<mma/
académique de Romeei dans \ Anthologie de Florence. Parmi ces
mémoires f un mérite d'être cité: Tableau historique des scien^
ces économiques, depuis leur naissance jusqu*en 1815; il fut
réimprime avec des notes et des additions, Modène, 1817,
in-8°.
Bosu, BoscHi (JÉRÔME) (F. Bos [Jérùmel).
BOSHOND (Attf(. nat.], s. m. C'est le chacal, espèce qui tient
du genre chien.
Bosio (Jacques), en latfn Bosivs, frère servant de l'ordre
deMalte, natifde Milan selon les uns, et plus vraisemblablement
de Chivas en Piémont , selon les autres, remplit à Rome , sous
Grégoire XIII, les emplois de secrétaire et d'agent de cet ordre.
Ayant entrepris d'en écrire l'histoire , il céda ses charges à son
neveu, Antoine Bosio, dont nous parlerons plus bas. Il s'attacha
ensuite au cardinal Petrochino, qu'il espérait voir élever au su-
prême pontiûcat. Cette espérance ayant été trompée , il se retira
entièrement des affaires. On ignore l'année de sa mort. Son
histoire est intitulée : Istoria délia sacra religione di san Gio^
vanni Gierosolimitano , 'Rome, 1504, 2 vol. in-fol. ; le troisième
parut en 1602; idem, Rome, 162 1-30 et 52, 3 vol. in-fol., ouvrage
précieux par la multitude de faits qu'il renferme, et que Boissat
n'a presque fait que traduire dans son travail sur le même sujet.
Avant de publier ce grand ouvrage» Bosio avait déjà fait pa-
raître : 1° La Corona del cavçliere gierosoiimitano , Rome,
1688 , in-4» ; 2« Gli privilegi délia religione di san Giovanni
Gierosoiimitano .Rome, 1589, in-4". — Bosio (Antoine), son
neveu , fut après lui agent de l'ordre de Malte. Dans les mo-
ments de loisir que lui laissaient les affaires, il aimait à parcou-
rir, avec quelques amis, les souterrains de Rome ; il y faisait des
observations qu'il réunit ensuite dans un corps d'ouvrage, et il
eut la gloire d écrire le premier sur ce sujet d'érudition. Il mou-
rut en 1629, laissant encore imparfait son ouvrage intitulé:
Roma soterranea, quoiqu'il y eût travaillé trente-cmq ans. Cet
ouvrage, publié d'abord en 1632, a été depuis augmenté et per-
fectionné ( V, BOTTARl).
BOSIOS (myth.), Jupiter. Ce nom veut dire ^t* cHe {^cdia),
ou qui nourrit (3o<nccû).
Bosius (Simon) (F. Dubois).
BOSJESMANS OU BOSCHIBIEN (géogr,), peuple d'Afrique,
tribu barbare, vagabonde et pillarde répandue au nord de la co-
lonie du Cap. Ils occupent plus spécialement le plateau qui s'élève
entre les deux rivières de Zak etde Gariep, avant leur réunion
pour donner naissance à la rivière d'Orange. Ce plateau aride et
glacé qui forme la continuation des Monts de Neige se perd^ au
nord et à l'ouest , par des pentes douces , dans de vastes plaines
arrosées par de nombreux cours d'eau. U forme ainsi comme un
pays isolé où se retirent les Bosjesmans, et dont ils ne descen-
dent que pour exercer leurs rapines. Les Bosjesmans ne sont
qu'une variété de la race holtentote, dont ils se distinguent par
leurs caractères physiques. Ce qu'on remarque surtout en eux
c'est leur petite taille et leur extrême maigreur. Du reste , ils
sont plus encore que lesHottentots d'une laideur repoussante;
leur regard est faux et farouche. Les femmes sont horribles a
voir : toute la graisse se portant dans la partie postérieure du
corps, y forme une espèce de bourrelet sur leqiiel elles ont cou*
tume de poser les pieds de leur enfant oui s'y tient parfaitement
à l'aise en leur paràant les bras autour au cou. Leur dos est dé-
charné, leurs seins sont démesurément allongés. Les deux sexes
s'enduisent le corps et surtout les cheveux d'une épaisse couche
de graisse qu'ils recouvrent soit de cendre, soit de sable rouge ,
de manière à en former une croûte qui ne tarde pas à se durcir.
En cet état, ils répandent autour d'eux une odeur tellement in-
fecte qu'ils n'osent aller s'abreuver aux sources voisines de leurs
tentes, parce que cette odeur se communiquant à l'eau, en éloi-
gne les animaux dont la diasse est une de leurs principales res-
14
(106)
fMircef. Leor oostome est aasti restraal qae posdble. Il coo*
lifte Coot eotkr eo une espèce de tablier qu'ils s'attachent au-
lourdes reins, et dont Tetofle, découpée en minces lanières ,
B*cst d'aucun secours i la pudeur. Les femmos ne sont pas c»*
pendant sans coquetterie : elles suspendent à leur tète ou se
passeoi autour de la ceinture des cnapelets de coquillages et
d'œufs d'autruches, et portent aux jambes et aux bras des bnh-
oelets de cordes ou de dotsux de mouton tressés, parfois même
de laiton. Des sandales de ocaux qui n'ont re^u aucun apprêt
prol^ent leurs pieds contre la rudesse des cherams. Ainsi vêtus,
munis d'un arc , d'un carquois, de flèches et d'une calebasse;
chargés de nattes de paille pour faire leurs lentes; sans indus*
trie, sans lois, sans croYance, n'ayant d'autre idée (|oe l'instinct
de I existence, d'autre but que le pillage, d'autre désir que celui
d'assouvir leur faim , dès que l'hiver episiissit la neige sur leurs
OMMitagnes , ils rôdent par petites bandes , et leur approche est
aussi redoutée que celle des bêtes féroces dont ils partagent les
repaires, les mceurs et le sort. Ils attaquent les troupeaux , les
habitations isolées , les voyageurs de toute race. Quand ils n'é-
prouvent pas de besoin pressant , ils tuent pour le plaisir tie
tuer» et souvent ils laissent sur place les troupeaux massacrés
dont ils se bornent à emporter quelques bœufs ou quelques
moutons. Ils sont un objet ae terreur et de haine, non-seulement
pour les colons dont ils ravagent les pi;opriêtés, mais même pour
les Cafres. O peuple encore nomade, mais déjà à demi civilisé ,
arganise contre les Bosjcsmans, qu'il nomme Saubi, des chasses
régulières et les poursuit dans toute l'étendue de leur domaine.
Les colons , de leur côté , les traquent avec acharnement , et il
n'est pas rare de voir ces chasseurs de chair humaine rentrer
dans leurs foyers après avoir laissé 2,000 cadavres sur leur route.
Horrible boucherie, que ne saurait justifier le besoin de conser-
ver quelques bestiaux! Epouvantable a bus de la force contre de
pauvres créatures que l'ahrutisscment conduit au mal , que la
crainte de Tesclavago retient dans leur vie de brigandages, dont
le désir de la vengeance développe tous les mauvais penchantst
Us ne nous exècrent, nous et notre civilisation, que parce qu'ils
n*ont reçu du voisinage des colons que l'esclavage , d'affreux
traitements et la mort; ils nous eussent aimés, et leur naturel
farouche se fût adouci, s'ils avaient trouvé en nous indulgence et
bonté , si nous leur avions offert un peu de bien-être en récom-
ptnse de leur soumission et de leurs services. Mais le Bosjesman
aime mieux son aride désert que la chaîne qui l'attend au Gap;
y aime mieux se nourrir en liberté de racines , d'œufs de four-
màs , de larves , de crapauds , de lézards, de souris, de la chair
des animaux au'il blesse avec ses flèches empoisonnées, ou du
bétail qui tombe sous sa main , que de s'asseoir , le dos sillonné
par le niuet, autour d'un brouet trempé de ses sueurs. Ils sont
et ils restent dans l'état le plus voisin de la brute : comme la
brute , ils fuient ou attaquent celui qui en veut à leur vie ou à
leur litierlé ; comme la brute, ils aiment et nourrissent leurs en-
fants , ces enfants que les Européens vont leur voler pour les
vendre ; connne la m-ute aussi , les Gis délaissent les vieillards :
pis que cela encore, ils les offrent en appât aux lions et aux ti-
gres, parce que ce sont des bouches inutiles gui consomment et
ne rapportent pas. Plusieurs fois le lèle infatigable des mission-
naires a tenté de porter l'évangile è ces pauvres gens. Ils se
montraient sensibles aux paroles de charité; ils les écoutaient
avec attention et bonne volonté. Les exemples de la vertu fai-
saient sur eux plus d'effet encore. Puis, à la suite des vrais apô-
tres, sont venus les faux prophètes et les imposteurs , se servant
éè rétangllo pour Divoriser les proieta d'une infime cupidité;
»t ce peuple, encore trop pou éclaire , victime de sa naïve bonne
loi, a confondu les bons et les mauvais dans une haine com-
mune , et le saint dévouement des ministres du Christ n'a
obtenu qu'une seule récompense, la couronne du martjTe.
V. DE NOCVION.
bMUIAM (Guillaitmb), voyageur hollandais du xvii' siè-
cle, puisa le goût des voyages dans les diverses relations publiées
tusqu'à Ini sur les pays étrangers. La compagnie hollandaise des
ttdes occidenlaleste nomma d*atx)rd à l'oftlce de facteur à la côte
de («uinée; plusieurs années après, fiosman devint facteur en ,
<rher, on directeurparticulier du comptoir d'Axrm. IlpassaenÛn
de (*ette place i cHte de Mina , principal établissement de ses
rom(>atriotes sur la Côte d'Or, il s^Hourna pendant quatorteans
dans nv^ contrées jusqu'alors in6délemeitt décrites par tous les
\y>> ageurs , et à son retour en Europe vers 1 102 , il publia le ré-
imitai d'observations judècieosement et eonsriewciwisement re-
«nioilHri, Son livre a pour titre : NQmnbkewrig$ Beschry%c4ng
tan d9 0uim999 goné , fond 9n glaven X'^l , iJtrecht , 1704 ,
hsA*», Amsterdam; 1719, in*4% avec cartes et planches. La pre-
mière traduction q« en tel ùàit parut en fhmçais sous ce titre :
Voyagé de OnMê, eonUnani unt de$eripUom notnwUaef trà»
eœacie de celle edie , oà ton trouve ei oà tmi treifigue l'or fia
dénie é^éiéphantâ «I /es etelaees^ Utrecht, 1705, in-li^ cartcsel
planches. L'ouvrage fut aassi traduit en anglais, Londres, 1705,
m-a»; ibîd. 1731 ; en allemand, Hamboui^, 1706, in -Si»; en iu-
lien, sur la version française, Venise, 175S-1754, in-fol. To»
les voyageurs venus après Bosman rendent justice à sa vén-
cité. PeiHlant qu'il rédigeait en Guinée ta description qu'il d^
vait publier en Europe , un habile dessinateur débarqua sor fa
côte. Bosman en fit le compagnon de ses voyages, lai fit lem
les plans et reproduire par le crayon tous les animaux vus à
l'est de Mina. La mort empêcha l'artiste de continuer desexcar
sions dans les pays à l'ouest du fort, que Bosman avait déjà vi-
sités.
BOSNA igéogr.) (F. Bosnie).
BOSNA-SERAi OU SARADJKVO {giogt:)^ ville de la Turqù
d'Europe, capitale de la Bosnie. Elle est située dans une plaine,
sur le penchant de monticules. La partie basse est traverser
par la Magliaska, qu'on passe sur plusieurs ponts. A l'est, sur
une espèce de promontoire, s'élève un vaste château fort Bq$-
na-Seraî possède quatre-vingts mosquées, dont quelqucs-oac!
sont remarquafiles, plusieurs églises chrétiennes, des niédres-
sehs , des Imins publics , des bazars , des busctans bien aporori-
sionnés, des ûibric^ues d'armes, de quincaillerie, de (er etoeaii»
vre , de sacs de crin , de cuir et de maroquin. Cette ville est k
centre des relations commerciales de ta Turquie avec It Aif*
matie , la Croatie et le midi de l'Allemagne. Le dônif j est
froid. On y compte environ 60,000 habitants; les dentimiont
Turcs. A 306 lieues de Constantinople nord-ouest ; tatitn&eimrà,
^S" 31'; longitude est, 16« 16 .
BWiNiAQiJE. (gram.), adj. des deux genres, de la Bosnie, qô
concerne la Bosnie. Il est aussi substantif : les BfOstdaqet».
BOSNIE (Qéogr.)^ l'un des pachaliks les plus importants de
gro, à l'ouest par la Dalmatie et ta Croatie. Sa superficie pot
être de 3,000 lieues carrées. La Bosnie est un pays très-OM»-
tagneux; les Alpes dinariques, qui y pénètrent au midi, m-
vrent sa surface de ramifications dont la hauteur diminue Tcn
le nord. Il y a d'ailleurs une grande diflérence sous Taspectè
ces reliefs : tandb que ceux-ci sont revêtus d'râaisses forêts, dr
pâturages, arrosés par de nombreux cours a eau, les aotn
n'offrent que des rochers pelés, battus par des vents impétoeo
en hiver, brûlés en été par un soleil ardent. Les priodpao
cours d'eau sont : la Vizbitza, la Bosna, le Drin, la Momc
occidentale, l'Ounna, qui forme la frontière du côté de Crotto
et reçoit la Scarma. Tous vont afiQuer à la Save. Le climats
froid^ l'hiver commence de très-bonne heure et est très-iieigeor.
c'est à peine si le printemps a quelque durée. Ce que dm
avons dit plus haut explique pourquoi le nord possède les (b-
tricts les plus riches. C est dans ces vallées, et surtout danscri^
de la Save» que l'on recueille les grains nécessaires à la oons«»
mation, des fruits en abondance, mais surtout du vin et de
olives qui ^nt les principales productions. On retire des poira
un jus appelé pefcm^â, aussi doux que le miel, et desproM
une liqueur généralement usitée. Le vin de Nostar est d'une»
sez bonne qualité. Les bords du Drin donnent du tabac. Qdok
que les boHifs soient très-beaux et que les moutons donnent a«
taine très-fine, le Bosnien préfère le gibier au bétail. 11 } \
beaucoup de chèvres. Les chevaux ne sont eaoployés ^
comme bêtes de somme. Entre la Viibitaa et l'Ounna^ on êk«
beaucoup d'abeilles, qui donnent un miel excellent , mais 4
mauvaise cire, f^ fer est la seule production minéralogique ^
ploitée en Bosnie. Les sources minérales y sont très^abondanW
Les forêts» peuplées de sapins, de mélèzes, de obtees, de hètn^
de trembles , servent de refuge à des ours, des cerfs, des daint
des sangliers, etc. ; l'industrie manufacturière se réduii a la p
paration des cuirs et à la ^brication de Quelques tissus grossM^I
Toutes les usines sont : une fonderie de fer, une salpèlrièn
quelques moulins à poudre et fobrioues d'armes. Leeoromal
est plus important et n'a cependant lieu que par terne » quoiqi
la Bosnie ait guatre lieues de côtes sur ta mer AdriatMftie, i
moyen de petits territoires enlevés à la Dabnatie. Cette oonU^
lui Tournit de l'huile , du sel , des firuits secs , de l'argent m^
nayé ; Constantinople et les États voisins, des objeta die Icne,^
denrées coloniales et autres articles de prenaière néceasHé. I
retour, elle donne des cuirs préparés et bruis, de ta laine, '|
poil de chèvre, du miel, du bétail , du poisson sec, du bois. I
transit y est considérable : Bosna-Seraf , Wornick, Novî-Bafl
Bignalouka, tfostar et Gradiflàa sont tas villes d'afOrepdl. i
cbemîns ne «mt praticables que ponr les bêtes de somme. La ( tulatîon (i). Son royaume comprenait la Franche-Comté, les
population de la Bosnie est éfataée à pins de 800,000 indi- territoires de Mâcon et de Chftions en Bourgogne, Vienne et
mn$f dont 470,000 musulmans, i90,000grecs, 150,000 ca- ' — ^ •" -^--.r- .- . - . . . «.. .
tboli^es; le reste juifs, bohémiens et tzengaris. Un fanatisme
intolérant, une superstition absurde, une^nde austérité de
mœurs caractérisent cette population. L'admmistration des biens
des Turcs, les professions industrielles sont entre les mains des
chrétiens; ceux-dont deux évèques et des couvents. La Bosnie
est gouTemée par un pacha qui y reste rarement plus de trois
ans. Bile est divisée en quatre sandjiakats et quarante-huit dis-
tricts, et a pour capitale Travnik. Outre on grand nombre de
châteaux forts, on y trouve les villes fortes de Bihach , Ba^na-
kNika et Wornik. Les revenus s'élèvent à dncf ou six millions,
dont plus de deux millions rentrent dans le trésor de Gonstanti-
nople. La maison militaire du pacha est de trois è quatre mille
hommes. Au moyen âge, les gouverneurs de la Bosnie étaient
vassaux de la Hongrie; Mohammed II réunit ce pays à son em-
pire en 4403.
BOSON {hùt. natXs. m. coquillage du genre de la toupie, très-
commun au Sénégal. La coquille du boson a dix lignes de lon-
gueur, deux tiers de moins de largeur, et huit spires assez
renflées, arrondies, et dont la grandeur diminue proportion-
nellement; elles sont grossièrement chagrinées par ae petits
boutons égaux et rangées sur plusieurs lignes qui tournent avec
elles. On en compte dix rangs sur la première spire, cinq sur
la seconde, quatre sur la troisième et beaucoup moins sur les
autres. La longueur du sommet surpasse un peu celle de la pre-
mière spire. La lèvre droite de Touverture est un peu ondée sur
ses boras; la gauche est étroite, un peu arrondie, et laisse un
petit ombilic a côté d'elle. Cette coquille est grise ou plombée;
ies boutons sont ordinairement blancs, aussi bien que le contour
4le ronverture, dont le fond tire sur le roux. Le boson se voit
autour de Ffle de Corée, mais il y est t)eaucoup plus rare qu'à
la Jamaïque et sur les côtes de l'Amérique placées sous les tro-
piques. ÉJein n'aurait point dît que ce coquilla^ est terrestre ,
s*il eût plus étudié dans la nature que dans les livres.
BOSON , roi de Provence ou d'Arles^ fondateur de celte mo-
narchie de courte durée que quelques historiens appellent aussi
roj^auroe de I9 Bourgogne Cisjurane (Burgundia Cùjurana), Il
était fils de Buvo, comte des Ardennes, et fut élevé à de hau-
tes dignités pr le roi Charles le Chauve, qui, devenu veuf en
i7i , avait épousé sa scBur Richilde. Boson jgouverna durant
)|iisiears années la Provence, le comté de Vienne et d'autres
tays, eif l'an 876, son beau-frère le créa duc de Lombardie.
Lprés la mort de Charles le Chauve (le 6 octobre 878), Boson se
il entouré en France d'une haute considération, et accomipagna
Pavie le pape Jean VIII , lorsque celui-ci eut placé à Troyes
L couronne impériale sur la tête de Louis le Bègue; le pontife,
ar reconnâissaocei l'adopta pour fils. Quels que fussent le res-
^t et le pouvoir dont il jouissait, et quelque éclatantes que
issent les charges dont il était revêtu, il ne sentait satisfaits ni
»n esprit de domination ni son ambition : il voulait être roi,
; ce désir était encore enflammé par sa femme, non moins
nbitieuse oue lui, par Irmengarde, nlle de l'empereur Louis II.
)ur atteindre son but, il ne profita pas seulement des troubles
ai suivirent la mort de Louis le Bègue, mais il usa encore de
nfluence de son père spirituel , le pape Jean VIII , et de celle
l clergé de Provence. Les états de Bourjg;ogne, au'il avait su
gner, s'assemblèrent le 15 octobre 879 a Mantala, non loin
Saint-Pierre d'Albigny , dans un lieu qui depuis a conservé
nom de bourg Evescal (i). Les évèques ouvrirent rassemblée
r des plaintes amères sur la décadence du royaume de Bour-
gne. qui ne venait que de ce que depuis la mort de l'empe-
ir Louis personne n'avait soutenu avec un zèle patriotique
intérêts de ce pays. Ils déclarèrent que le movcn le plus sûr
mettre un terme au désordre et à cette décadence était d'é-
i un roi particulier, et que personne ne convenait mieux en
te circonstance que le duc Boson. On le sollicita donc çolt
écrit d'accepter fa dignité royale. Boson ne se fit pas prier
émonies, il fut d'une voix unanime élu roi et couronné à
Ml. n promit, par un acte qui existe encore, de veiller en bon
ivêmant aux intérêts communs, et de plus il signa une capi-
•
f \ (7e«t ft tort que la plupart des bittoriens iadiquent le ehâteau de
Dtala Ou de Mantanie,enlre Yienoe et Valence, comme le lieo da oatte
mblée. ^ojt* Gbillst, Dictiannairt huioriquë de la Sai^aië,
K , p. 9W e* 460*
Lyon , la partie méridionale du Languedoc depuis Viviers jua*
quevers Agde,et la Provence. Arles était sa résidence, d'où vient
que ses Ëtats furent aussi appelés royaume d'Arles. Les autres
rois carlovingiens marchèrent, il est vrai, avec leurs forces
réunies contre Boson, parce qu'il avait brutalement violé le ser-
ment de fidélité qu'il leur avait juré ; ils le réduisirent à une telle
extrémité, qu'il se vit contraint de se réfugier dans des moiita«>
gnes inaccessibles. Mais sa femme Irmengarde défendit la ville
de Vienne avec une telle constance, et le pape intervint av<^
tant d'énergie en faveur de son fils adoptif (2) , que celui-ci ne
fiit pas inquiété davantage par les rois de la France occidentale,
auxquels les Normands donnaient déjà assez d'occupation. L'a-
sur[Àtion de Boson fut un dan^reux exemple pour les autres
ducs, en ce qu'ils cherchèrent également à se rendre indépen-
dants dans leurs provinces, et exposèrent ainsi le trône des nérî^
tiers de Charlema^ne à s'écrouler au premier choc. Boson régna
désormais tranquillement ius<iu'à sa mort, arrivée le il janvier
888. Il fut enseveli dans Teglise de Saint-Maurice, à Vienne, où
son tombeau s'est conserve jusqu'à nos jours. Il laissa de son
maria^ avec Irmengarde deux enfants : un fils nommé Louis,
qui lui succéda sans jopposition dans le royaume qu'il avait
usurpé, et une fille, Ingelberge, qui épousa Guillaume P%
comte d'Auvergne, marquis de Mâcon, etc.
BOSOR (géogr, anc,){V. Bostra).
BOSPHOBE, ou BOSPOBE (de ^cCç et (piptt, ou de fiviç et irôpo«).
Ce mot si^ifîe passage du bœuf, et a été donné à deux détroits.
Pour distinguer ceux-ci l'un de l'autre, on leur donne la déno-
mination des peuples qui habitent sur leurs rivages : i*" le Bo§-
pbore de Thrace ; 2» le Bosphore cimmérien. Les poètes grecs
font venir le nom de Bosphore de Thrace de lo, oui le passa à la
nage lorsqu'elle eut été changée en vache. — I. Bosphore de
Thracx. On l'appelle aujourd'hui Canal de ConslaniinopU ,
en turc , Boghas ; c'est le détroit qui se trouve entre l'Europe
et l'Asie, et joint la mer Noire à la mer de Marmara. Il conn
mence près de Constanlinople et finit près des roobers qu'on
appelait anciennement Symplades; sa lar^ur est de vingt milles
italiennes, et dans sa plus petite largeur il n'a pas plus de cinq
cents pas. Selon toute vraisemblance, et comme l'assurent déjà
quelques anciens auteurs, il fut formé par une éruption volca-
nique de la mer Noire, dont l'entrée de celle-ci pré^ntc encore
des traces. Il forme sept courbures, qui produisent autant de
courants et contre-courants. Dans ses parties les plus étroites,
c'est-à-dire au milieu et à quatre lieues environ de son extré-
mité, on a construit des châteaux forts que l'on appelle DaréO'
nelles de la mer Noire^ pour les distinguer de celles de l'Helle»-
pont. Ceux du milieu, qui se trouvent à l'endroit où Darius passa
avec son armée d'Asie en Europe^ comme Xerxès près de Sesioê
et Abydos, sont appelés Rumili hiuar et ÂnatoU hùsar, c'est*
à-dire château d'Europe et château d'Asie : tous deux ont été
construits par Mahomet II , le premier avant , le second après la
prise de Gonstantinople. Les cnâteaux bâtis sur la partie étroite
supérieure, et dont la fondation est plus récente, sont appelés
Bwnili kawak et Analoli kawak, A moitié de la distance entre
ces forts et la mer sont, sur les deux bords du canal , les batte-
ries établies par deTott, et, à l'extrémité même, les deux châ*
teaux de Rumili fanari et ÀnaioH Janari , ainsi nommés du
phare placé sur l'un et sur l'autre. Sur la côte européenne on
voit les villages et les hameaux suivants : Besckiklcueh (sur
l'emplacement de l'ancien Jasonium), Oriakai (Archius), ati-
ruUcheêchme {vieus Miekaelie dans les auteurs byzantins), le
promontoire Àkindiburum , où le courant est le plus fort (lu-pt
{>iufAa); l^^e|p(Chel6e), Rumili Mêiar{prom&nlorium hermœum),
BaltaUman {Partut m%Uierum), Sienia {Sinuê Leoslheniue),
Tarabia{Charmacia)p Bujukdere (Obathvcolpos), Rumili ATd-
u>ak (sur l'emplacement du Sérapium des anciens), Bujukliman^
près des batteries de Tott (Sinus Myrleanus, où nabitaient Phi-
née et les harpies). Les rochers devant les deux châteaux nom*-
mes Fanar, à partir de l'ouverture du Canal, sont les Symple-
(1) Le bibliothécaire Ghr. -Louis Scheidt de Hanovre a essayé de dé-
fendre Tusurpation de Boson, dans une disftertation insérée dans les niilei
collections de Hanovre pour l'an 1758, p. 136 et suiv., sous ce liire t
De la faussa assertion que Boson acquit la dignité rofale par deà
moyens illé^itimet.
(1) n écrivit 4 Charles le Gros : Bosonem, gloriosum regem, pmr
adoptionis gratimm^JItium meum ^ffècit quaproottr, contenti ter^
mino regni vestri, pacem et quietem kabere iiudetê t quia modo et
tUnoepe exeommunicamuM omnet > qui contra pnedfctum fiUwm
nœtrum inêurgiere tentm'erimê»
BOSPHOBE.
(108)
BOSMOEE.
gadcs ; puis viennent , sar la côte asiatique, à partir de Textré- I mnier des Grecs. En échange, les rcHS da Bosphore obtinm
mite da canal, le cap Filburum (promontorium Coracium),
Ànatoli cawak (sur remplacement du temple des douie dieux) ;
le mont des Géants (Jovis lag/it), où se voyait le temple de
Jupiter Urius; la baie de Begkoi («tntM Âmycuê)^ Kandlidsche,
Anatoli histar, Kandilli (d'où Ton a la vue la plus magniûque
sur les deux mers), Beglerbeg 6agA(<«cfc«#fj, c'est-à-dire le jardin
du prîuce des princes, et enfin Inavrot, immédiatement devant
Scuiari{Chrv$apolis). La plus ancienne description du Bos-
phore est celle que nous a donnée Denys de Syracuse. Après
lui viennent les deux Français Gilles et Chevalier, oui ont vi*
site par eux-mêmes les lieux; Tltalien Sestini, 1 Allemand
Lœwenklau, les Arméniens Momars, Carboniano et Ingigian
(Bfscriplion du Bosphore , par le docteur Ingigian^ Paris ,
1815). L'ouvrage le plus moderne, celui du comte Andréossy, a
oaru , en i8l8, sous ce titre : Voyage à f embouchure de la mer
jVoiV^, ou Essai sur le Bosphore. — IL Bosphore cimmé-
RiEX. Sous ce nom l'on désignait le détroit de Zabach, appelé
encore Wosporskoi par les Russes, et qui sépare la Crimée, ou
le gouvernement actuel de la Tauride, de nie de Taman et de
tout le pays oui borde les côtes de la mer d'Azow, anciennes de-
meures desMéoles. Ce détroit était, avec leTanaïs ou le Don, la
limite qui séparait l'Asie de l'Europe. Il avait pris son nom ,
comme encore aujourd'hui la Crimée, des Cimmériens, peuple
griinitif (Gomcr, dansMoîseJ, qui, avant son expulsion par les
cylhes, dominait tout particulièrement sur la péninsule Tau-
rique, et dont on a fait descendre les Tauriens, vraisemblable-
ment habitants des montagnes (de law, montagnes). Ici, comme
pour le détroit de Thrace, le nom de Bosphore désigne un pas-
sage de la civilisation (de ragricuUure| asiatico - nellénique.
Seulement le passage cimmérien que lo, hlle d*Inachus, passa à
la na^e après avoir franchi celui de Thrace, parait, d'après la
tradition et d'après sa situation, être plus ancien. La plus
grande^ largeur du Bosphore cimmérien était, selon Strabon, de
soixante-dix stades à son ouverture méridionale; la partie la
plus étroite était de vingt stades, de deux mille cinq cents pas,
selon Pline* Lorsque, en l'année 1008, le prince russe Gieb fit
mesurer le Bosphore sur la glace, depuis Tmutara.kan (sur Ta-
man) jusque vers Kerstsch, sur la rive européenne, à l'endroit où
se trouvait anciennement la ville de Panticapée, appelée aussi
Bospore, il trouva une largeur de quatre mille saschiries, c'est-
à-dire de vingt-deux werstes russes, et trois cent soixante-quinze
llartes. Dès le temps des Scythes, le détroit gelait et facilitait le
commerce des Scythes avec la côte abassienne (Indice ou Sin-
dice, dans Hérodote). Selon Strabon, la cavalerie de fifithri-
date livra un combat sur ce détroit, à la place même où l'été
précédent s'était engagée une action navale. Aujourd'hui le
climat est plus doux dans ces régions, et , ici comme ailleurs,
la mer, en se retirant, étend la larg^r du détroiL Ce que dit
Strabon des ports magnifiques et des rades de ces côtes, ainsi que
dcL toute la Crimée, ne peut plus s'appliquer généralement au-
jourd'hui, depuis la formation de nouveaux bancs de corail. Au-
tour de ce détroit nous trouvons un royaume des Bosphoriens,
qui mérite l'attention. — Après que le peuple antique des Cim-
mériens, qui, dans les temps les plus anciens, étendait ses
courses depuis la mer Noire jusqu'en lonie. eut été chassé par
les Scythes et se fut dispersé en deux parties dans TAsie-Mi-
neure et en Europe (ici les Cimbres), les vainqueurs Scythes se
virent à leur tour contraints de reculer devant les Grecs de
l'Asie-Mineure, qui, depuis le viii* siècle avant Jésus-Christ ,
étendaient de plus en plus leurs colonies sur la mer Noire. Les
Grecs, parmi lesonels s'éleva une dynastie des Archéanactides,
fondèrent l'Etat du Bosphore, dont le territoire comprit quel-
quefois tous les peuples méotiques jusqu'au Tanaîs, et qiu eut
pour capitale, sur la côte européenne du Bosphore, la ville nou-
rois du Bosphore fondèrent la ville de Phanagoria. A vingt
stades au sud de Panticapée, se voyait Myrmecium, et à qua-
rante stades plus bas Parlhenium , place qui . avec Aehilleum,
situé en face, sur la limite de l'Asie, donnait aujdélroit une lar-
Ff»ar de vingt stades. Ce royaume du Bosphore devint bientôt
un des sièges les plus brillants du commerce et de la civilisa-
tion. Panticapée envoyait à Athènes des esclaves, des pelleteries^
des cuirs et de la cire. La pèche et la culture de la vigne four-
nissaient au commerce intérieur, et de riches champs de Wé
sVtendant depuis Panticapée jusqu'à Théodosia (non loin dé
Caffa), qui formait U frontière méridionale, et où commen-
aienl \t^ demeures des débris des Tauriens. habiUnts primiHfs
du innps des Cimmériens, faisaient enfin de tout le Bosphore le
des matelots et des soldats ^cs, et chassèrent des recoins de b
mer Noire les pirates abassiens (Achéens, Héniaques, Zygiens)
Peu de temps après la mort d'Alexandre, la flotte du Bosphoci
était la plus puissante de la mer Noire. Dès le temps des Cinh
mériens qui , selon Bitter, avaient apporté avec eux ranliqag
culte asiatique de Bouddha, les fossés de géants, de grandes éaii<
nences de terre, les tombeaux de héros morts, étaient corommi
dans ces contrées. Ils s'y sont particulièrement conservés dan
tous les temps, quoique, dans la suite, l'usage s'en soit ré*
pandu dans tous les pays scythico-germaniques. Sat]|rrus'((i
nom était du reste un titre d'honneur que l'on donnait habi-
tuellement aux rois du Bosphore) érigea dans l'Ile de Taroaii m
monument de cette espèce qu'on peut encore voir près de Plu-
nagori. Un autre roi du Bosphore, I^ucon II , qui eut l'hoo-
neur d'être citoyen d'Athènes, éleva trois colonnes : l'une î
Athènes, l'autre à Panticapée, et la troisième sur la limite asia-
tique de ses Etats. Les Bosphoriens s'étaient maintenus contre
les Scythes, liabitants des steppes du voisinage, au moyen cTaoe
redevance, d'une sorte de tribut territorial. Lorsqu'ils refusèrent
de le payer, les nomades poussèrent de nouveau en avant Pa-
risades, le dernier roi duBosphore, céda sa souveraineté aa grand
Mithridate, roi de Pont. Alors le rieux Scythe Scilorus eut le
dessous avec tous ses fils. Le fils de Mithridate fut uo prina
dépendant des Bomains. ainsi que tous ses successeurs, jo^o'aa
temps de Valentinien. Mais le nom romain tint nèanimns les
Barbares en respect jusqu'à cette époque. Enfin , k Bosphore
(dont le sol classique mentait même alors plus de mènag^mcnl)
Eartagea le sort commun de toute la péninsule (F. CmiitEV—
.'histoire des rois du Bosphore, qui embrasse plusieurs siècks
avant et après Jésus-Christ . serait enveloppée d'une entière obs-
curité, si quelques passages de Diodore, ae Strabon , de Polyeii,
le rhéteur grec, et de Constantin Porphyrogénète, ainsi que des
médailles et des inscriptions trouvées sur les côtes de la Qwr
Noire, n'étaient venus en aide aux savants. C'est à ces soorrts
encore, insuffisamment explorées, qu'ont puisé de Boie(Jfi-
moirée de racadémie des inscriptions et belles-lettrée ^ tom. vi\
Vaillant {Achœmenid. imperium), Souciet (Histoire chronoU-
gique du Bosphore), Cary, en particulier (Histoire des rois et
Thrace et du Bosphore), qui a donné la liste la plus complète;
Frœlich (Regum veterum numismata), Ekhcl {Doctrina nwt
rum, tom. ii, pag. 360), Visconli {Iconographie grecmte, p^ri. n ,
Pallas ( Voyages dans laRussieméridionale),liœ\cr (Dissertati/*
sur le monument de la reine Comosarye, et Àcta acad. Petrtf,
l-\iv, et dans son dernier ouvrage sur les Médailles yrecçiw,
i822), Léon de Waxel [Recueil des antiquités trouvées surk
bords de la mer Noire, Berlin , 1803), Clarke {Travels, vd. u
Baoul-Bochelte (Antiquités grecques du Bosphore cimmérin,
1822, avec le Supplément de Stemkovsky), P. V. Kœppen, das
les Annales de Vienne, tom. xx, section 3, et dans r/n/f*
gence , sur les collections russes de médailles, parmi lesqnelis
on compte celle qui a été formée depuis quelques années parir
ffénéral de Suchtelen pour l'académie de Saint-PêterslxKWt
L'histoire des rois du Bosphore, qui renferme beaucoup de tm*
caractéristiques pour l'explication de l'antiquité, commence awî
les colonies des M ilésiens et des autres Grecs que l'on regar*
comme Milésiens, fondées sur les bords du Bosphore au Xtvs;^
de Xerxès, et, selon le calcul de Diodore, au moins avant l'an*''
ava nt Jésus-Christ . Les pi us anciens chefs, qui régnèren t quaraor
deux ans jusqu'à Spartocus, s'appelaient Archéanactides (»•
ciens princes), dénomination générale sous laquelle on a i^
reconnaître une dynastie de cet Archyanax de Mitylène qa>
au temps de Pisistrate, bâtit sur les ruines de Troie la ville if
Sigée, et qui , chassé ensuite par les Athéniens et les Lesbie»
se relira plus loin, sans que l'on sache de quel côté. Le titre ^
roi fut donné de bonne heure à ces chefs, mais quelquefois (1
portent celui d'ethnarques, titre qui fut particulièrement don»i
du temps d'Auguste, a Asandcr, avant qu'on ne lui eût conn
la dignité royale, et , plus anciennement encore, on les app^
archontes, dénomination qui semble indiquer une constitutif
républicaine. Si les rhéteurs grecs les appellent fyraii#, motqa
n'avait pas en grec un sens aussi défavorable que dans les Ur-
gues modernes, c'est qu'ils avaient encore en vue une opp**^
tion particulière; car ces princes, grâce à leurs blés et a w
concessions en grains, étaient souvent plus honorés des X^
nîens que cela ne convenait à quelques orateurs popnltini
Vojci la liste des princes cités dans les passages des anciem «
sur les monnaies, après la ruine des Archéanactides (Dio«Mi
désigne Spartocus comme successeur deces derniers) : — i^Sj»*^
locuf i*^ (d'après des médailles, et non Sprtaous)» 44i^ii
avant Jésus-Christ, fondateur de la seconde. dynastie du W
BOSQTOXON.
(Mi)
B088GHA.
TÎile. Cet ouvrage fol traduit ea latin et publié en 1665 sous ce
titre : HugoMorum hêrêHeorum Tolosœ eot^uratorum profti-'
gatio. Les événements donnèrent à ce livre une importance et
«ne réputation qu'il ne méritait à aucun titre. Théodore de Bèie
rapporte dans son histoire ecclésiastique un arrêt du conseil privé
du 18 juin 1565 , dont vdci les termes : Le roi ordonné que le
livre composé par M. Botquet, habiUiMde TouloHse, contenant
UbeUe diffawkatoire^ êera brûlé, ei défenns f ailes à tous U-
hraires ei imprimeurs de l'imprimer, le vendre , et à tous de
n'en acheter,
BOSQUET (Jban) y né i Mons , en Hainaut , au commence-
ment du XTi' sftècle» se voua à Téducation de la jeunesse qu'il
s'appliqua surtout à former dans la connaissance de la langue
française. C'est dans ce but qu'il publia des £(^mtf nu oulne-
tùuùons de la langue française , pour parfaictement et fiayt>«-
mênl parler et escrire cette langue. Ensemble un traité de Vofice
des points et accents ; plus une table des termes esquelz l's
s'tœprime, Philippe Brasseur, parmi ses Sti^eral/annoitie, n'ou-
blie pas Bosquet ; il rappelle montensium seholarum magister,
— Bosquet , fils du précédent , fut comme lui professeur , et
miblia un poëme intitulé : Réduction de la ville de Bonne^
Secows de Paris et Rouen et autres faits mémorables de
Charles, duc de Cray et d'Àrscket, prince de Chimai, Anvers,
i699 , in-4*'. Dans les derniers temps de sa vie il remplissait les
fonctions de prévdt rural qu'il légua à son fils Frédéric Bos-
QUETy cofînapar des Epitkalames, — Bosquet (Alexandre), fils
le Frcdëricy tint une école, cultiva les mathématiques et la
^sie , et composa plusieurs pièces de théâtre et des ouvrages
Meux , imprimés à Valendennes en 1619 et 21. Il mourut en
1623.
BOSQUET ( . . . . ), administrateur des domaines, né à
Paris dans les premières années du xyu!*" siècle , entra jeune
lans les fermes, passa depuis dans la ré^ie des domaines, et
nourut directeur de la correspondance a Paris, au mois de
évrier 1778. On a de lui : Dictionnaire raisonné des domaines
i droiis domaniaux, Rouen, 1763 , 5 vol. in-4°. Cet utile ou-
xa^e fut contreiait sous la rubrique de Paris, 1775, 2 vol. in-4''.
liais Hébert , contrôleur des domaines , en donna une nouvelle
idilion corrigée, augmentée et beaucoup meilleure. Rennes,
1782, 4vol.in-4».
BOSQUiEN ou BOSQUEN (hist.nat,), S. m. nom d'une espèce
le poisson et de lézard.
BOSQUIEB ( Philippe ), religieux récollel, naquit à Mons
[ans Je Hainaut, en 1561, et vint étudier en théologie à Tuni-
ersité de Paris. Envoyé â Rome par ses supérieurs, il sut s'y
Itirerla protection du cardinal Baronius. Après sou retour en
landre, il mit en ordre ses ouvrages et les fit imprimer à Co--
)gn€ en 1^21, 5 vol. in-fol. Il mourut k Avesnes en 1656, âgé
s soixante-quinze ans. Bosquier Jouissait d'une grande repu-
lioD, comme prédicateur, quoique ses sermons fussent em-
reints de tous les défauts de l'éloquence de la chaire à celte
x)que. La collection de ses ouvrages ne se trouve pas dans les
andcs bibliothèques, mais on en recherche encore quelques*
is â raison de leur singularité.
BOSQUiULON (Edouard-François-Mabie], processeur de
èdecine à la faculté de Paris, de langue et de philosophie grec-
les au collège de France, naquit à Montdidier en mars 1744 ,
une famille noble, puisqu'il portait le titre d'écuyer. Son père,
li était docteur en médecine de la faculté de Reims, lui fit
ire lui-même ses premières études et l'envoya chez les jésuites
Paris pour les achever. Bosquillou s'y distingua par ses pro-
es , et spriout par ses travaux plusieurs fois couronnés sur la
Agite grecque. Il étudia et apprit en même temps plusieurs lan-
ces vivantes. Il se livra ensuite a la médecine, sans négliger
i travaux philologiques. Nommé en 1774 professeur de philo-
[>bie grecque au collège de France, il traduisit avec un soin
s-cousciencieux les Aphorismes et les Pronostics d'Hippo-
lie, avec le texte grec en regard, avec des notes et des correc-
ns, Paris , 17B4, 2 vol. in-8^ Peu de temps avant sa mort il
donna une seconde édition, avec auelaues changements,
ris, 181 4^2 vol. in-S". Il traduisit del anglais: 1^ Physiologie
CuUen , Paris, 1785, in-8**; 2® Eléments de médecine prati-
e, du môme, ibid., 1785, â vol. in-S", avec des notes qui
ment un commentaire continuel du texte; 5"* Traité théorie
$ et prcUique deêulcères,u^r Benjamin Bell, Paris, 1788 et
)5 in-8^ ; ^"^ Cours complet de chirurgie, par Benjamin Bell,
ris 1 796, 4 vol. in-S^; 5^ Traité de la gonorrhée virulente H
la maladie vénérienne, ptr le même, Paris, 1822,3 vol. in-8°,
K. de nombreuses critiques et explications du texte. Bosquillon
lissé un H^mot'rtf très-curieux sur les causes de Thydrophobie,
eur les tnoyena d^ anéantir cette maladie, Paris^ 1802^ in-8%
Il attribue Thydrophobic k Texaltatioo de l'imagination. U
s'était fait mordre plusieurs fois par des chiens enragés, sans
en être inconunodé. Ces chiens étaient-ils réellement enra*
gés ? Bosquillon n'avait guère plus de foi dans les nouvelles dé-
couvertes et dans les perfectionnements tant prônés de nos jours.
Sa bibliothèque était admirable; tons les auteurs de médecine
un peu remarquables, grecs, latins, arabes, français, italiens,
anglais et allemands, s'y trouvaient; l'histoire et la littérature y
étaient richement représentées par des éditions du w siède,
par des livres imprimés par les Aide, et par tout ce que la
Presse a public en Hollande, en Allemagne, en Ançleterre et en
rance. Atteint d'une obstruction au pylore, Bosqm lion se sentit
mourir tranquillement; il s'était £iit préparer une tombe au
Père-Lachaise. Sa bibliothèque et ses liberalilés à l'égard des
malheureux expliquent pourquoi il n'était pas ridie quand il
mourut, le 21 novembre 1814.
BOSRA (F. BOSTRA).
BOSRKDON DE REMSIJAT, né en 1743 à CombraiUe, en
Auvergne, d'une ûimille noble» fut envoyé à Malte dès Tâge
de douze ans, pour y devenir page du ^rand maître Pinto. Il
y resta trois ans en cette qualité, et revint ensuite en France,
où il ne reçut qu'une éducation négligée; il retourna k Malte
k l'âge de vin^-<|uatre ans. Après avoir Rempli les formalités
voulues par les statuts de Tordre, il devint sucoessiveinent
commandeur, grand' croix, employé au trésor, et cumula sou-
vent plusieurs traitements. Lors de la révolution française,
Bosredon ne s'y montra point antipathique : il Ait même signalé
conune jacobin par le parti plus nonîbreux de ses collègues
opposés à la révolution ; il ne garda pas moins ses empfois lu-
cratifs. Bosredon paraû les cbevaliars français, et le conmao-
deur de Bardonenche parmi les Espagnols, pensaient que Malle
avec son ordre devait se fondit dans la granck nation; ils
essayaient, avec timidité d'abord, de propager leurs idées parmi
leurs confrères et parmi les Bfaltais. Quelle gloire pour vous»
disaient-ils k ceux-d, de devenir Français! Et vous, nés en
France pour la plupart, pourriee-vous vous battre contre votre
patrie? disaient-ils aux premiers, à l'instigation du consul
français. Bosredon mena si bien la conjuration, qu'elle devint
puissante en peu de temps (F. Maltb et Hompesch). Le com-
plot était màr, quand Bonaparte demanda l'entrée du port pour
toute la flotte, sous prétexte de ùdre de l'eau. Le grand maître,
trop crédule jusque-là , refusa et donna des ordres pour k
défense. Bosredon, entre autres, écrivit une lettre dans laquelle
il disait que, né Français, il ne se battrait jamais contre h.
France, et répandit avrô ses aflSdés les terreurs les plus exu^é-
rées. Il fut incarcéré, mais trop tard. Bientôt le chargé d'affai-
res d'Espagne sollicita le grana maître de permettre que Bos-
redon fit partie de la députatiou envoyée à Bonaparte ; le grand
maître fut forcé de céder. Bosredon lut tiré du fort Saint-Ange»
et lui, l'âme du complot, porta la parole au nom de la députa-
tion. La ville et les forts ayant été livrés i la république fnm*
çaise, Bonaparte nomma Bosredon président de la commissioo
qui eut quelaues mois le gouvernement de l'Ile au nom de la
France. Apres la reddition de l'Ile aux Anglais, en 1801, Bob*
redon revint en France. On n'avait plus besoin de lui : il fut
tout à fait négligé, et alla mourir vers 1812 dans un <xm fort
obscur de l'Auvergne. On a de lui : i** Dialogttes sur la r^v»--
btHtm, Paris, 1803, in-8» ; S» Journal du siège et blocus de
Malte, Paris, 1801, in-S».
BOSSAGE (archit.). C'est ainsi qu'on nomme une petite fNro«*
éminence que l'ouvrier ménage dans le parement de la pierre
pour indiquer que la taille n'en a pas été toisée. — C'est cnooft
la saillie que l'on réserve au flanc des grosses pierres, principa-
lement de celles qui doivent former le fàt des colonnes, afin
d'éviter , en les enlevant , d'ébrécher l'arête des assises. — On
appelle aussi bossage les saillies qu'on laisse subsister aux pierres
de revêtement, pour y sculpter, aprés la pose, des fleuries,
des armoiries, des bas-reliefs. — Enfin le nom général de
bossage s'applique à ces saillies régulières que l'on pratique sur
la paroi extérieure d'une muraîUe. Ce système de décoration,
presque complètement abandonné aujourd'hui, était autrefois
néqoemroent employé, surtout pour orner les étages inférieurs
des édifices , les tours , les ouvrages de fortifications et toutes
les constructions auxquelles on voulait donner l'apparence
d*nne grande solidilé. Le Luxembourg , le guichet du vieux
Louvre , la barrière de TEtoile nous en ofirent des exemples.
BOSSAGES ((ecAn.), terme de charpentier. Ce sont des osasass
de bois qu'on laisse aux pièces qu'on allégit aux adroits des
mortaises , pour qu'elles soient plus fortes.
BOSSCBA (Hem AN), naquit i Leeuwarden lelB mars4765. B
âait fils du greflBer delà haute oourde Frfise.Illnt8neoessivemeal
.BOSSE.
(iîû)
diredear de Técole latine de FraneLer et de celle de Deventer;
cotuilc principal de celle de Harderwyck en 1780 ; professeur
â Taniversité de cette ville en 1 705 , plus tard à celle de Gronin-
gue» et en 1H07 à VÀlhénée iilustre d*Anisterdani. Il publia
avec Wassenbcrg une traduction hollandaise des Viesûe Plutar-
que y terminéeen 1805. Il Uaduisit de 1788 à 1790 les Leçons de
rhétorique et de 6e//«i-/eHrei du docteur anglais Hugues Blair;
et plus Urd YUisêoire de$ troublée des Pays-Bas de Schiller » et
le Voyage en Egypte de Denon. Il célébra en vers latins la^gloiro
de Laurent Coster,qu*on a prétendu être l'inventeur de rimprime-
rie. En 1786 il mit au jour sa Muta Daventriaea, chanta la paix
d*Aniiens en 1802 , et l'indcpendance rendueà sa patrie en 1814.
Il publia en n9\sàBibliuthe€a classiea, éesiïnée à Texplication
des auteurs grecs et latins. Ce glossaire, d*unc utilité recomman-
dable, fut réimprimé en 1816. Bosscba donna encore Symboia
eritica in Properlium, inséré dans les mémoires de la société lit"*
téraire d*Utrecht , m , Sll-226, et plusieurs discours latins Sur
t étude des anciens écrivains, comme utile à la république ba-
tave, prononcé à Uader^yck en 1795; Sur la lecture des poètes
comme initiation à t étude des belles-lettres, ibid. ; Sur la civi-
lisation des habitants des Pays-Bas, prononcé à Groningueen
1805 ; Sur le commerce , et Sur futilité de l'histoire du moyen
àye^ prononcé à Amsterdam. Il lut en 1811 à la société FeUx
merilis un discours hollandais en réfutation des préjugés contre
le moyen Age, discoursqui fut imprimé dans \e Recensent, 1811,
tom. II , pag. 155-149. Ses deux premières harangues acadé-
miques sont : De causis prœcipuis quœ historiam veterem in-
certam reddiderunt et obscuram , Franekcr, 1775; De mune--
ris scholastici dignitate et primariis quaspostulet virtutibus,
Deventer, 1780. Bosscha est en outre l'auteur de V Histoire de
la révolution de Hollande en 1815 (F. Gcdenkschr. Van het
Koningl. Nederl. Instituut, 1820, pag. xiii-xvn) ; la Galerie
des contemporains, et TEncyciopédie allemande de J.-G. Gru-
ber , XII , 77-78. Bosscha est mort le 12 août 1819. — Il a laissé
deux fils. L'un, Jean, nommé en 1829 professeur à l'école mi-
litaire de Bréda, a publié : l*' le second volume de l'Apulée d'Où-
dendorp : Apulœi opéra omnia eum notis variorum , edidit
Oudendorpius , tomum ii edidit, suasque notas adjecit Jo.
Bosscha, Leyde, 1825; 2^ Grieksche themata (thèmes grecs à
Fusage des écoles) , Bréda, 1824; V Qrieksehe Leesbock (livre
de lecture grecque ou crestomathie), Bruxelles, 1828 ; 4» E,
EœreheriLexieon manuale latinumetymologicoordinedisposi-
ium, ad usum Belgieœjuventutis, Leyde et Amsterdam, 1826;
5° if . À, Plauti eaptivi comœdia, ad melricœ legis normam
recensita et observationibus aucta , Utrecht, 1817 ; c'est une
dissertation inaugurale. — P. Bosscha , élève de D.-J. Van
Lennep, a donné: 1° Hadriani Relandi (F. Reland, tom.
XXX vil), Galatea cum aliorum poetarum locis comparata,
Amsterd. , 1800 ; 2^ Joannis Nicolai secundi Hagani opéra
omiiia eum notis imeditis Pétri Burmanni secundi denuo édita,
Leyde, 1821. Pierre Bosscha était professeur à l'Athénée de De-
vcnter quand il publia cette édition. Les deux frères Bosscha
dont nous venons de parler ont été confondus par M. Van Kam*
pen.
bossghaeet(Thomas-Willebrord. dit), peintre, né à
Berg-op-Zoom en 1615» eut oour maître Gérard Seghers, et ne
linM pas à entreprendre dans les cours élransères et en Italie des
voyages qui furent utiles à son talent et à sa fortune. De retour à
Anvers, il fut nommé directeur de l'académie de cette ville et y
monnaie 25 janvier 1656. Lesouvrigcs de ce peintre ne sont pas
ooonos eo France, et il n*y en a point dans le musée royal ; mais
Descamps, qui eo vit plusieurs pendant son voyage en Flandre
H en Braoant, en parle avec une grande estime. L'église des
Grands-Carmes d* Anvers, où Bosschaert est enterré et où Ton
voit son buste et son cpitaphe, possède un tableau de ce peintre
npKScntant Im srnmU Vierge, l'enfant Jésus et sainte Cathe-
rme. Deseunps n*bésite pas à comparer ce tableau et quelques
ailicsdv mèmeattlearaux ouvrages de Van Dyik. On en trouve
M aatie dans réfftise de Saint-Willebrord, à un quart de lieue
ifABvcfSyqmaâeloiifftempsattnbuéà Rubens. Bruxelles, Tab-
kaye et Toagerloo, Sendermonde , et plusieurs autres lieux
Fayv-Bas fîureot également décorés des belles productions
maoBèM de Bosschaert. — Un autre peintre du même nom,
aAjtvm en 1696, excella à peindre des Qeors et fut le meil-
càèie de Ci^pu. — Un autre Bosschaeet (W'illebrord),
j de Toocerloo, a publié un livre He pfiimis vettrii Fritim
apaifufft/MiKnrfl, 1650, iii*8«.
B08SS (fTOi.) , s. f. se dit en général de toute émînence
nhérique, soct cssenlielle, soit accidentelle au corps où cette
2nne se renafqiie. LeèoMiiiest Topposéde froMii; le premier
enteoMieiilei Tantre saillie , et ils peuvent se trouver
en même temps sur un corps mince ; si ce corps est boisué^^
côté , il sera Bossu de Tautrc. La bosse est accidentelle quan
elle est un effet de Tart et une suite de la conformation de foo-
vrage. — Bosse (acceptions diverses). Il se dit de cerUioQ
grosseurs que quelques animaux ont naturellement sur le<kx
La bosse éTun chameau, — Il se dit particulièrement des pi>
tubérances du crâne considérées comme indices des penchaDb,
des dispositions morales. Avoir la bosse de la musique , h boa
du vol , etc. Ce sens est ordinairement familier , et ne s'empkn
guère que par allusion au système du docteur Gall. — Bosg
se dit encore vulgairement d*une enflure , d*une tumeur (fi
f provient d*un coup, d'une chute , d*une contusion. Pnnerb
emcnt , Ne demander que plaie et bosse , souhaiter qu'il y i,j
des querelles , des procès, qu'il arrive des malheurs, dans 1>-
pérance d'en profiter ou par pure malignité. Bosse se dit aw
d'une élévation dans toute superficie qui devrait être platf c
unie. — Bosse, s. m. En patholc^ie, on appelle bosse {gibkt
gibba, tuber) , une saillie résultant de la aéviation des osa
tronc , soit en arrière par la déformation de la colonne T(rt^
brale, soit à la région antérieure de la pK>itriiie , par cdk dt
sternum ou des côtes. — On appelle aussi vulgairement bom
les petites tumeurs qui surviennent à la suite de contosioiLs
lorsqu'un os se trouve presque imifiédiatement subâaceot am
téguments sur lesquels a porté le coup. Ces sort^ de Unneon
sont formées parle sang infiltré ou épanchédans le tissu ctilulsm
sous-cutané et sont proroptement dissipées par la coapressioo,
les résolutifs, etc. — En anatomie, on appelle bosses immi-
nentia) des éminences arrondies , larges et lisses , «meVooml
à la surface des os plats : telles sont les bosses fronlatu Mhotu
pariétale et la bosse ou protubérance occipitale ^ situées sot Vs
os dont elles portent le nom. — Bosse. On ap(>e1le boue.txi
sculpture et en peinture, les modèles en plàtre,en pierre,eD tme.
ou en métal, que les élèves s'exercent à cojner avant de copier b
nature. Ce nom s'applique plus communément à toutes ces par-
ties du corps humam , moulées en plâtre sur nature oa sr
Tantique , et dont les peintres se servent pour corriger les in-
perfections du modèle vivant. C'est en ce sens qu'on éi
Dessiner d'après la bosse. — En orfèvrerie on dit, paroppositti
à vaisselle plate , vaisselle en bosse ; celle-ci comprend tow 1p
objets du service, qui ont une rondeur prononcée : les bassim>
flacons , etc. Relever en bosse , c'est exécuter au marteau «>
l'aide d'un moule , des dessins en relief sur une pièce d'argsr
terie ; c'est ainsi que sont travaillés la plupart de nos flambna
les ornements et écussons des voilures , etc. On fait uns hm
3uand on heurte une pièce assez fortement pour que rempmt'
u coup y reste marquée ; mais alors on dit qu^elle est 6(WfV
tandis que quand ses mégalités sont le résultat du travail (k>
tiste on dit qu'elle est bosselée. — BossE (ronde). Ce mol sf^
plique, en sculpture, aux ouvrages dont aucune des parties iH
dissimulée : les groupes isolés , les statues , ou même \ts9sfi
qui, dans un bas-relief, placés sur le premier plan , soot*^
tièrement détachés du fond , sont des rondes-bosses. Une ûxm
bosse est un bas-relief dont les sujets sont à peu près à M
engagés dans le corps solide sur lequel il se relève. — Bos^
en term.de bâtiments; c'est, dans le parement d'une plemti
petit bossage que l'ouvrier laisse pour marquer que la taille b^
est pas toisée , et qu'il Ole après en ragréant. — Bosse (send
à). Elle s'attache en dehors, soit avec des clous rivés» soitaveri
vis dont les écrous sont placés en dedans et se ferme à d
raillon ( F. la description de cette serrure à l'article SERBru^
Bosse. Dans les grosses forges, on donne ce nom à une partiel
aplatissoires. — JdOSSE (ferm. de t?frrerie). C'est la formel
l'ouvrier appelé bossier donne à la matière vitrifiée, en l'iB^
géant , polissant , tournant sur le marbre et soufflant à plo^
reprises, f^ bosse a la figure d'un globe d'environ deux w
de tour. Elle tient à la fesse par une espèce de cou. C*est cegN
qui deriendra par les opérations subséquentes un plat de ^
à vitre. — BossE (économie rustique). C'est ainsi qu*on afffl
à la campagne des paquets de chardons que l'on fait pour d
vendus aux fabricants de draps, de lainage et de couvertum-
Bosse {vénerie), se dit de la première poussée d'un cerf qc
mis bas ; ce qui commence des le mois de mars oo d'avril
mot s'emploie également pour le chevreuil ; il sert à design
à l'égard de ces deux animaux, l'éminence d*où sort le vm
ou le fût du bois. Bosse est le terme générique; le mot de l'en
est meuse pour les cerfs, et enflure pour les chevreuiU
Bosse {marine). Cétait une bouteille de verre, à minces p«^
qu'on remplissait de quatre k cinq livres de poudre ; elle p^
au goulot plusieurs mèches fixées dans le boudion qui b ^
mait au moven d'une corde longue de quatre à ctDq pieds:
lan^t, après y avoir mis te ieu^ cette bouteille, qui en c<
BOSSE. ( 1
tant mettait souvent le feu au vaisseau ennemi. Cette petite
machine de guerre était surtout en usage dans la Méditerranée.
— Bosses. Dans la langue maritime, on désigne par ce mot des
bouts de cordes , d*une bngueur médiocre, années à leurs deux
bouts de gros nœuds que Ton appelle cuU-de-porli doublée. On
fait usage de ces bosses pour rejomdre une manœuvre rompue,
ou coupée par le canon dans un combat. — Bosses pour les
haubans(F. Uauba>). — Bosses a aiguillettes ou a raban,
BOSSES de cables, celles qui ont au bout une petite corde qui sert
à saisir le câble, lorsque le vaisseau est à l'ancre. — Bosses a
FOUET : elles sont tressées par le bout et vont toujours en dimi-
nuant vers la pointe. Bosse du bossoir. On appelle ainsi la ma-
nœuvre qui sert à tirer Taucre hors de Teau pour Tamcner au
bossoir lorsqu'elle paraît. — Bosses dechalou pe ou decanot.
Ce sont les cordes dont on se sert pour amarrer les chaloupes et
les canots. Prendre une 6o#«e, vent dire amarrer une bosse à
quelque manœuvre. — Bosses. Dans les salines , c'est ainsi
qu'on appelait les tonneaux pleins de sel en grains , ou de sel
trié , destiné à satisfaire aux engagements de la France avec
les cantons catholiques de Suisse. Les bosses devaient contenir
seize Gerlins , mesure de Berne , qui étaient évalués sur le pied
de quatre chargesdeux tiers, et la charge à raison de 150 livres;
cependant les seize fîerlins ne pesaient environ aue 550 à 600
livres. Quoique le sel trié soit le moins humide de celui qui se
tire de la poêle , sur les lM)rds de laquelle on le laisse assez long-
temps en monceaux , pour que la plus grande partie de la muire
s*en écoule, cependant une des principales conditions du traité
lu roi de France et du fermier avec les Suisses était qu'il eût
^tc déposé pendant six semaines sur les étuailles avant que
i'ctre mis dans les bosses. Les ouvriers , qu'on appelait pou--
Mns et qui emplissaient les bosses, entraient dedans à la qua-
rième mesure, c'est-à-dire au quatrième (^ruau qu'on y versait,
ît foulaient le sel avec les pieds , et ainsi de quatre en quatre
nesures. Elles restaient huit jours sur leurs fonds ; après quoi
m battait encore le sel de dix-nuit coups de pilon ou demoiselle.
>n ajoutait la quantité nécessaire pour qu'elles fussent bien
dci nés, on les fermait et on les marquait d une lettre. Les bosses
endues à Grandson et à Yverdun y devaient encore rester trois
eniaines en dépôt. On les mesurait encore de nouveau, et Ten-
repreneur des voitures , à qui le fermier passait pour déchet
^ pour 100 en dedans, ce qui faisait 100 pour 91, était tenu de
es remplacer de manière qu'il n'en revint pas de plaintes. —
\ossE , chez les pauraiers, se dit ou d'une éminence ronde
raliquëe en saillie , d'un pied ou environ de diamètre , sur
uatrc à cinq de haut du cùté de la grille ; ou d'un angle obtus
le le mur du côté de la grille faitr au même endroit , dans la-
lelle la balle venant à frapper, elle est très-diflicile à juger pour
nx qui ont à la prendre.
BOSSE ( Abraham ), naquit à Tours en 1611. Après avoir
çu dans cette ville une éducation distinguée , il vint à Paris
jdier le dessin et la gravure» et s'appliqua à imiter la ma-
ère de CalloL Le genre de graver au vernis dur, qu'il avait
opté , le mit à portée de faire des planches assez Hnes et d'un
n ton de couleur sans le secours du burin. Cet artiste a gravé
j^and nombre de sujets d'après ses dessins, tels que cos-
nés, fêtes champêtres, cérémonies publiques, et divers objets
rt ou de science; il a aussi exécuté différents ouvrages d'après
compositions de Laurent de la Hire, Vignon et autres mat-
s. Reçu à Tacadémie de peinture, il fut le premier qui exerça
jlace'de professeur de perspective qui venait d'être fondée
'école spéciale de dessin. Ses profondes connaissances en
^ncirïe, fruit de ses études et de ses liaisons avec le célèbre
targues^ lui facilitèrent les moyens de s'acquitter de cet em-
i avec distinction. 11 joignit au talent de dessinateur celui
rrivatn. On a de lui : i*" manière universelle de Desargues,
ir poser t essieu el placer les heures au cadran solaire,
îs, 1G45, 111-8**; 2° Pratique du trait à preuves de Desar-
f pour la coupe des pierres , Paris , 1643, in-8°; 3<> Traité
diverses manières de graver en taille douce ^ Paris, 1645,
I iii'S'^. Cochin fils en donna une nouvelle édition aug-
itee, Paris, 1758, in-8°. Ce livre est fort estimé; 4° Manière
verseiie de Desargues pour la perspective pratique, ensem-
\es places el proportions des touches et teintes en couleur,
isy 1648, in^*"; ^"^ Sentiments sur la distinction des diverses
\ières de peinlure, dessin, gravure, et des originaux avec
s copies, Paris, 1649, in-i2; 6» Moyen de pratiquer la
peciive sur les tableaux et surfaces irrégulières, Paris,
». in-S**; 7** Traité des pratiques géométralesetperspectives,
B , i<i55 , în-8** ; 8** Manière de dessiner les ordres d'archi--
tre , ÎPaiW . i064 , in-fol. , réimprimé depuis ; 9^ Leçons de
r^éirie el de perspective faites à l'académie, Paris, 1665,
IT.
13)
BOSSI.
in-8**; iOPLe peintre converti aux précises et universelles règle
de son art, Paris, 1667, in-8°; li« Figures à l'eau forte de
petits Amours, d'après Farmasti, 1664, in-4*»; 12° Représentation
de diverses figures humaines, prises d'après l'antique, Paris,
1656, in-32; 15*» Recueil de figures pour apprendre à dessiner,
in-4"; 14*> Guidonis Brossœi icônes posthuma, seu retiquiœ his-
toriœ plantarum ab. Ab. Boss, incisa, in-fol., ouvrage tiré
seulement à vingt-quatre exemplaires, et qui a passé pour la
première fois dans le commerce à la vente de l'héritier ; 15'» Il
a gravé, de concert avec Nicolas Robert et Thomas Cbatillon,
le précieux Recueil d'estampes pour servir à f histoire des
plantes, exécuté par ordre de I^ouis XIV, en 3 vol. in-fol., et
qui doit contenir 319 filanches. Robert avait peint les originaux
qui font partie des vélins du musée. On peut encore citer ce re-
cueil comme un modèle qui n'a pas été surpassé. Bosse, avec
son caractère vif et indépendant, ne pouvait s'accorder avec
Lebrun, alors tout-puissant dans les arts, qui avait avec ses
confrères un ton impérieux et des manières peu agréables. Il se
permit la publication de quelques pamphlets contre le directeur
général et ceux qui l'adulaient. Lebrun s'en vengea : il le fit
rayer de la liste des membres de l'académie , et 1 obligea ainsi
à se retirer dans sa ville natale, où il mourut en 1678.
BOSSELAGE (technoL), s. m. travail en bosse. Il ne se dit
guère que du travail en bosse qui se fait sur de la vaisselle.
BOSSELER (technoL), V. a. travailler en bosse, il ne se dit
guère qu'en parlant de la vaisselle, de l'argenterie. — Il se dit
quelquefois dans le sens de bossuer, et alors on l'emploie sur-
tout avec le pronom personnel. Cette écuelle s'est bosselée en
tombant. — Bosselé, ée, participe , se dit adjectivement de
certaines feuilles de plantes qui ont des éminences en saillies ,
creuses en dessous. Les feuilles des choux sont bosselées.
BOSSELURE ibotan., lechnoL), s. f. ciselure naturelle qu'on
aperçoit sur les feuilles de certaines plantes. — En term, d'or-
fèvre, imitation de la bosselure des plantes. Marque, creux,
sorte de bosse que l'on aperçoit sur une pièce d'arsenterie qui
est bombante, lorsqu'elle a frappé contre un corps dur.
BOSSEMAX {marine anglaise) , s. m. second contre-maftre.
C'est un officier marinier qui est chargé du soin des câbles et
des ancres , des jas et des bouées. Il doit faire griffer et fourrer
les câbles aux endroits nécessaires ; caponner et bosser les ancres,
y mettre omis de longueur convenable au fond des mouillages,
y tenir les bouffées flottantes au-dessus de l'eau, et veiller sur les
câbles, pour voir s'ils ne rompent pas et si l'ancre ne chasse pas.
BOSSER (mar,), v. a. retenir avec des bosses. Bosser un câ-
ble, un cordage. Bosser les huniers.
BOSSETiER (technoL), s. m. ouvrier qui souflle la bôulc de
verre, dans les verreries ; celui qui l'ouvre après l'avoir soufflée.
— Fondeur d'ouvrages en bosse, comme grelots, bossettes , etc.
BOSSETTE,s. m. en term.d'éperonnier, s'enteud d'un orne-
ment en or, en argent, en cuivre, etc., embouti, dont on couvre
le fonceau d'un mors ( V. Fonceau, Mors).
BOSSI ( JoSEPH-ChARLES-AUBÈLE , BARON DE), né à
Turin, en novembre 1758, était le fils aîné du comte Bossi de
Sainte-Agathe, et frère du général du même nom. Il étudia
d'abord la jurisprudence, et après son cours quinquennal il fut
reçu docteur en droit. Le droit n'avait pas absorbé tout son
temps; il avait suivi aussi les leçons de littérature grecque et
italienne du célèbre Denina, dont il devint bientôt Tanu. Dès
l'âge de dix-huit ans, il avait publié deux tragédies : Rhea Syl-'
via et i Circassi, qui eurent un grand succès. Sa réputation de
littérateur lui fut surtout acquise par ses Odes, Il est impos-
sible de ne pas y admirer le talent du po^te, son imagination, la
chaleur de sa pensée, son style dithyrambique si riche d'images
et de mots énergiques. Il traita des sujets de circonstance :
Les Réformes de Joseph II, t Indépendance américaine, la Ré-
volution française, etc. Ses productions , dans lesquelles abon-
dent les maximes irréligieuses de la fin du xvjri" siècle, lui va*
lurent quelques désagréments. La cour de Turin l'éloigna de la
roaj^istrature , en lui enjoignant de voyager hors du paj[s. Il se
retira à Gènes, auprèsd'un ami de sa famille qui était ministre de
Sardaiçne. Il travailla avec lui; six mois après, il fut nommé
secrétaire de légation , jpuis chargé d'affaires pendant une ab-
sence prolongée du ministre. Il facilita des achats considérables
de blés dans les ports de la Méditerranée , ce qui sauva le Pié-
mont d'un« grande disette; la cour de Turin, pour le récom-
penser de ce service, le rappela et le nomma secrétaire d'Etat.
C'est alors qu'il composa la plupart de ses poésies lyriques. En
1792, il fut chargé d'une mission confidentielle du cabinet
sarde auprès du roi de Prusse, puis envoyé en Russie, comme
conseiller du roi, pour travailler à une négociation de subsides
ouverte à cette cour, et enfin accrédité auprès de ce gouvcrne-
15
(114)
BOssons.
ment jiuqa*à iê prise de Mantoae. Le roi de Sardaigne ayant | et ton buste, exécoté par Canova, est placé sur un antre momti
(ait uiî traité avec la république française , Bossi reçut aussitôt
de Paul I*' Tordre de quitter Tempire russe. Imnicdiateinent
après, il fut nommé ministre résiaant près la république de
Venise. 11 anit à peine eu le temps d'être présenté en cette
qualité , que la cbute du gouvernement mit lin i sa mission
(16 mai 1797). Le roi de Sardaigne lui donna alors une marque
non équivoque de conQance en Te nommant son député près du
général en clief de Karmée française en Italie, fiossi resta cons-
tamment auprès de Bonaparte, depuis Tépoque des préliminaires
de Léoben jusqu'à celle du traite de Camdo-Formio, et il rem-
plit cette mission délicate avec autant d'habileté que de pru-
dence. Il fut ensuite envoyé comme ministre résiaant près de
la république batavc. Le némont ayant été cédé à la républi-
que française, le général Joubert, son ami, l'engagea i revenir à
Turin (1799), et le nomma membre du gouvernement provisoire
du Piémont , puis commissaire provisoire de l'administration
centrale de l'Eridan, dont Turin était le chefolieu. Bossi, en se
rendant à l'invitation de Joubert, avait passé à Paris, où sa ré-
putation lui donna un facile accès auprès du ministre des
«flaires étrangères Talleyrand et des personnages les plus in-
fluents, et avait connu quelles étaient les vues du gouverne-
ment français relativement à son pays. Il avait approuvé et
consolidé de tous ses moyens la réunion du Piémont à la France;
ei lors des désastres de l'armée française en Italie, il rendit les
plus grands services en contenant les populations qui voulaient
empêcher les détachements qui gagnaient notre territoire. Peu
après, l'armée austro-russe occupa ce pays : lui-même fut obligé
alors d'aller chercher un refuge dans les vallées vaudoiscs, où
il reçut un très-bon accueil, qu'il paya plus tard (1801), en fai-
sant obtenir aux Vaudois le libre exercice de leur culte. Il vint
ensuite à Paris, où il vécut retiré et sans paraître s'occuper des
affaires put>liques. Lorsque Berthier rentra dans le Piémont, il
nomma Bossi ministre plénipotentiaire près la république ligu-
rienne (Gènes). Peu de temps après, Bonaparte le rappela i
Turin, ci le nomma membre d'une commission triumvirale char-
gée du pouvoir exécutif; le premier consul disait dans son décret
que le gouvernement français mettait sa principale conHance en
oossi. Quelque temps après il vint à Paris, où le premier con-
sul lui dit sans détour ses projets sur le Piémont. Célail, disait
Bonaparte, tin pied à terre en Italie, une tête de pont indispen-
emble à ia France, Songez, aj6uta-t-il , que je vous fait seul dé^
positaire de ce secret, Bossi repartit pKiur Turin, et travailla
avec zèle à la réunion déûnitive du Piémont à la France , qui
ne tarda pas à être proclamée. Le premier consul l'en remercia
par une lettre très-flatteuse, et pourtant il ne le nomma que
son ministre on Valachie et en Moldavie. Bossi qui avait disposé
d'un royaume ne se contenta point de cette faveur; il refusa.
Au bout de dix-huit mois, on lui ofTrit la préfecture de l'Ain
qu'il accepta. En IBt 1 , Tcmpereur le créa baron , et lui donna
la préfcclure de la Manche. Louis WIll le maintint dans ses
fonctions, le lit ofUcicrde la Légion d'honneur, et lui donna des
lettres de naturalisation. Sa conduite pendant les cent jours le
fit destituer en 1815. Il voyagea alors pendant quelque temps
dans le nord de l'Europe, et finit par se fixer à Paris , où il est
mort en janvier 1833. Son grand poème Orosuuta, sur la ré-
volution française, fut réimprimé à Londres, 1816, in-8^ Il
porte les noms anagrammatiques d*A/6o Crissa.
BOSSI (Le chevalier Joseph), directeur de l'académie de
peinture de Milan, naquit en 1777, au petit village de Busto-
Arsisio. Pendant ses études, il s'occupa surtout de peinture. En
1705, il alla étudier à Rome son art favori. En 1800, il fut
nommé sous-secrétaire de l'académie de Milan, et remporta un
luix poar on tableau allégorique représentant la Liberté ita-
lienne. Peu de temps après, il vint à Paris, où il obtint du
i)reinier consul une collection précieuse de plâtres antiques.
Le gouvernement lui donna en 1805 la décoration de la
couronne de fer. Il devint vers le même temps profes-
seur de pcinlurt^ et membre de l'académie des beaux-arts
de Milan. Bossi se rendit i Ronle, où il fît prendre des
copies en plâtre de tous les monuments de l'architecture an-
cienne, pour en doter l'académie de Milan. Il mourut dans
cette ville en décembre 1815 , jouissant de l'estime publique et
d'une belle fortune dont il faisait un noble usage. On a de lui :
1* ùcl Cennclo di Leonardo da Vinci, Milan, 1810, in-4«, avec
figures, traduit en allemand par Goethe ; i^ Epistola a Giuseppe
Zanoja, ibid. , IHIO, in-13; 3° Délie opinitmi di Leonardo tM-
Curno alla simetri^t de' eorpi umani, Milan, 181 1. in-fol., avec
gra\urei;4» Dr/ tipo delf arte delta pittura,m^n, 1816,
oavr.ige po^lhume, très-utile aux élèves. Les artistes ont élevé i
sa mciuoirc un monument dans les galeries du palais de Bréra,
ment en son honneur, érigé dans le vestibule de la bibliothèqn
ambroisienne à Milan.
BOSSICLE (bolan,), s. m. arbrisseau de laNouTdle-Hollaiide,
de la famille des légumineuses.
BOSSIÉE (Jbotan), s, f. sorte de plante que quelques-uns
disent être la même que le houicle.
BOSSIER, s. m. G est dans les verreries le nom d'un gentil-
homme occupé à former la bosse (F. Bosse, Veb&eeie en put).
Bosso ( Mathieu ), né à Vérone en 1428, se distingua aq
XV siècle comme orateur, littérateur et philosophe. Après afcè
fait ses études à Milan , il retourna dans sa patrie et entra a
1451 dans la congrégation des chanoines réguliers de Saiol^
Jean de Latran. Dès lors il cultiva avec soin la théologie et ^^
loquence de la chaire, et devint un des prédicateurs les plus re^
nomm^ de son temps. Elevé aux plus hautes fonctions de m
ordre, il devint le confesseur de Laurent de Médias qui l'am
connu dans la direction du canonicat de Fiésole, et gui riotro-
duisit dans l'académie platonicienne qui se réunissait à sa ciQi
deCaroggi. Il se fia intimementavecPofitien et Pic de la Mino-
dole. La considération que Laurent avait pour lui était telle, qui
voulut que son fils Jean, qui fut ensuite le pape Léon X, reçût dr
lui, avec une pompe magnifique, dans l'abbaye de Fiéiole, b
pourpre et tous les ornements du cardiilalat. Après avoir reoipii
cinq fois la charge de visiteur, deux fois celle de procoivor ^
néral à Home, et avoir été employé dans les affaires Va plus im-
portantes de sa congr^ation, il mourulà Padoue, en i5C%^èée
soixante-quinie ans. On a de lui : l*' Epittolœ famiViarcsti leo&v
dœ, Manloue, 1490 et 1498 , in-fol. ; it* De verts aesolnurikm
nimis gaudiis dialoaus , Florence, 1491, in-A^". La rareté de cet
opuscule a engagé Mabillon à le réimprimer dans son Jfiufltui
itaiicum, pa^. 175; 5" Reeuperationes fesulanœ\ Boloeor,
1493, in-fol. ; ibid., même date , in-4°. C'est un recueil dedif^
rents opuscules qui étaient épars et qu'il parvint à recoorrer.
lorsqu'il était chanoine et abbé de Fiésole. On y distingue qd
dialogue De tolerandis adversis, un traité De gerendoma^
tratUf sept harangues ou discours publics, etc.; 4° Deimt»*
tuendo sapientia anima , etc., lib. viii, Bologne, 1495, io-i;
5» Epùtolarum pars tertia. Les lettres de Bosso , réimprinm
plusieurs fois, sont la partie la plus intéressante de ses oovnga
BOSSO ( DoNAT ) , né à Milan le 5 mars 1456, se distiiifo
comme avocat et comme hbtorien. Notaire à vingt ans, ile
exerça les fonctions en se livrant en même temps aux exeny^
du barreau. Au milieu de ses diverses occupations , il trounà
temps pour faire tme étude approfondie de l'histoire. On a de)i
une chronique latine, appelée de son nom Chroniea Bostiéu
mais dont le titre est : Gestorum dictorumque men%orabUin
et temporum ac eonditionum et mutationum kuwMnorum ah^
bis initia usque ad nostra tempora , histaria episeoporun ^
archiepiseoporum mediolanensium desinens in Guidant ix*-
nio Areunbaldo, 1489, Milan , in-fol.
BOSSO (JÉRÔME) , à la fois po^te , historien et jurûcoosët
il naquit à Pavie en 1588, d'une famille noble originaire de i^
lan. Après avoir occupé dans cette dernière viUe la chaire d'<*
quence pendant quatorze ans, il fut appelé en 1639 à renp:
celle de belles-lettres dans l'université de Pavie. Boœo r^
ployait les heures que lui laissait le professorat ou la composite^
de ses ouvrages à l'étude de l'antiquité, de la junsprudfbi
et de la fittérature tant ancienne que moderne. Plante était*
ses auteurs le plus aimé, et l'on rapporte même que son |pi
pour cet auteur s'accrut a mesure qu'il avançait en âge. Voii: I
liste de ses principaux ouvrages : 1° De 0ga romana commf*
tarius, ex quo facile romanes antiquita (4s itudiost co^ntuni
palerunt deipsius togœ forma, authare, tempare, digmtsM
textura, ealoribus, usu et varietate, Pavie, 1614, in^** ; i^ N
eus, sive de sistro. Milan, 1613-32, in-43; 3^ Epieioim: i J
senatorum tortoclavo observationes novantique», etc. , Piti^
16i8,in-4" ; 5'' Encomiasticon, in quo mixlim eylvm, oreii»^
tioneset eptgrammata, etc.. Milan, 1630, in-4<*: 8» J«»^
tius, sive de strena (des étrennes) commentarius , Milan, li-*'
38 , in-8'' ; T" Dissertatio academiea de awiore ph4ioiogim, i
lan, 1727, in-4o.
BOSSOIRS OU BOSSEURS, S. m. pi. (mor^e). Ce aeoi dH
poutres ou pièces de bois mises en saillie à l'avant du Tatsà«tf<
a<i*<dessiis de l'éperon , pour soutenir l'ancre et la tenir prNj
niottifier, ou bien l'y poser quand on l'a tirée hors de Teaa I
saiUie que font les 6<Msocrsdonne lien à l'ancre de tomber à 1>1
sans risoue, quand il faut mouiller, et empêche qu'elle a*o^
le franc Dordage ou les ceintres. Le bossoir doit avoir ^i>*l ï"|
ces d'épais et dix pouces de large par le bout ai»» <*i««r le H
teau d^avant, et haii pouces de large et quatre poRoes ût^
BOSSUEE.
(m)
BOflSVBT*
par l'autre boat. Od fait des ornements de sculpture à la tète du
bossoir ; à côté, il y a une grosse crampe qui lient au bossoir, dans
laquelle on met une poulie qui sert à enlever les plus grosses an-
cres. La corde qui est dans cette poulie va passer dans un rouet qui
est sur le château d'avant, dans un traversin qui traverse le gail-
lard proche un (ironleaUjOtquiscrlàamarrer diverses manœuvres.
BOSSOLANT {gramm,),s» m. nom qu*on donne à Thuissicr de
la chambre des pairs. Il est peu usité.
BOSSOM (mylh,) , le bon principe chez les nègres de la Côte
d'Or, en Guinée. On assure qu'ils le supposent blanc, tandis
qu'au contraire leur mauvais principe est noir. Mais on ne peut
pas dire jusqu'à quel point ces idées religieuses appartiennent
réellement aux iodigèiies.
BOSSON {hùl. nal.) , s. m. sorte de coquille du Sénégal , qui
appartient au genre sabot.
BOSSON [marine) ( V, BoucE ^t Besson).
BOSSU, U£ (^gramm.)f adj. qui a une ou plusieurs bosses au
dos ou à la poitrine, par un vice de conformation. — Use dit
aussi substantivement: Cei( un boauplein de malice. — Bossu
se dit pareillement d'un terrain inégal et montueux. Ce sens est
peu usité.
BOSSU (hisL nal,) , s. m. espèce de poisson du genre des sal-
mones, lekurtus de Linné.
BOSSU ( aslronomiê ). On se sert quelquefois du terme de
bossu pour désigner la partie éclairée de la lune, lorsqu'elle
passe du plein au premier quartier , et du dernier quartier au
plein; car pendant toutce temps la partie qui est dansTobscu-
rite est cornue , et celle qui est éclairée est élevée en bosse con-
vexe ou bossue.
BOSSU (monnaie), nom que l'on donnait en Touraioe aux
sous marqués.
BOSSU (Jacques le), théologien , en latin bossulus, né à
Paris en 1546, onbrassa la règle de Saint-Benoit, se fit recevoir
docteur en Sorbonne et s'acquit une grande réputation dans son
ordre. Il était prieur de l'abbaye de Saint- Denis, quand se forma
ia Li^e. En 1585, il contribua beaucoup, par ses écrits et ses
prédications, à faire révolter Nantes contre raulorilé royale. IXa-
près lui, le meurtre de Henri III était une punition que ce prince
avait méritée par ses crimes, et Henri IV, comme hérétique,
avait perdu tous ses droits à la couronne de France. L'imprudent
prédicateur fut bientôt forcé de quitter son pays. Il se rendit à
Borne, où il recul un accueil flatteur. Le P. le Bossu aurait
voulu revoir sa patrie, mais le pape Pie Vl'atUcha auprès de
lui par toutes sortes d'honneurs, pour n être pas privé de ses lu-
gieuse personne Fr.-Edm, Bourgoin, marlyrieée à Tours,
ioOO, Nantes (F. Bourgoin); 5« Sermon funèbre pour l'anni-
versaire des princes Henri ei Louis de Lorraine, ibid., 1590,
in -8"; 4'' Animadtersiones in XXV proposiliones P. Lud,
Molines , Rome, 1606, in-12. C'est un traite de la grâce, publié
par le P. Serry , sur le manuscrit de Fauteur.
bossu (.....), voyageur, l'un de ceux qui ont le mieux
t'ait coonaitre la Louisiane et les peuples sauvages qui l'habi-
taient, naquit à Bagneux-les-Juifs, dans la première moitié du
X v II i*^ siècle. Nommé capitaine dans les troupes de marine en
1750, il fut envoyé dans ce pays. Il fit plusieurs voyages dans
rinlérieur des terres et fut à portée d'étudier les mœurs et les
habitudes ût& Illinois, .des Akansas, des Allimabous et autres
peuplades sauvages qui habitent les bords du Mississipi et des
rivières qui s'y jettent. Ce premier voyage dura sept ans, et fut
huivi, Tapoée même de son retour en France, de son départ pour
la Louisiane. Les observations de Bossu furent communiquées
au marquis de TËslrade dans une suite de lettres, et ces lettres
lurent depuis recueillies et publiées sous le titre de Nouveaux
voyages aux Indes occidentales, etc., Paris, 1768, deux par-
lies (ormaot un vol. in-12. Cet ouvrage a été traduit en anglais
par J.-B. Forsler , sous le titre de Travets Ihrough Ikal pari of
Sorth-America former ly calied Louisiana . Londres, 1771,2
vol. io-8'>. La Louisiane ayant été cédée à l'Espagne, Bossu y
i î t un troisième voyage pour en retirer les effets qu^ avait laisses
entre des mains étrangères. A son retour, il pubUa la relation de
ce nouveau voyage, sous le titre : Nouveaux voyages dans Z'^-
vxérique sepUnirionaie , conlenanl une eollecUon de lelires
tcrUes par t auteur à son ami, M. Dousn, etc., Amsterdam
Paris), 1777, in-S^ Ces derniers ouvrages sont plus rares,
l^Fsoe qu^iis n'ont pas été réimprimés comme les premiers.
BOî»fT (Le) (K. LEB06SU).
BOSSUÉL'.r.BOSUEL).
bossuer (gramm.) , v. a. faire des bosses. Il ne se dit qu'en
parlant des bosses et des creux qu'on fait par accident à de la
vaisselle , à de l'argenterie, à quelque pièce d'une armure , etc.
— Il s'emploie aussi avec le pronom personnel : Ce plat d'or*
genl s'est bossue en tombant,
BOSSCTET (Jacques-Bénigne). Un homme s'est rencontré
a d'un génie vaste et heureux , d'une candeur qui caractérise
toujours les grandes âmes et les esprits du premier ordre, l'or-
nement de l'épiscopat, et dont le clergé de France se fera hon-
neur dans tous les siècles , un évéque au milieu de la cour ,
l'homme de tous les talents et de toutes les sciences, le docteur
de toutes les églises , la terreur de toutes les sectes, le père du
XVII* siècle, et à qui il n'a manqué j^ue d'être né dans les pre-
miers temps , pour avoir été la lumière des conciles , TAme des
Pères assemblés, dicté des canons, et présidé à Nicce et à
Ëphèse ( 1 ). » « Un homme qui a fait parler longtemps une en-
vieuse critique, et qui l'a fait taire; qui accable par le grand
nombre et par l'éminencede ses talents; orateur, historien, théo-
logien, philosophe ; d'une rare érudition, d'une plus rare cli)-
quence (2 ). » Cet homme est Bossuet. Il naquit à Dijon le 28
septembre 1647 , d'une ancienne famille de robe. II fil ses pre-
mières études au collège des jésuites de cette ville. Destiné de
bonne heure à l'église, il fut nommé en 1640 à un canonîcal de
Metz, où son père occupait une charge de conseiller au parlcj-
ment. On ne peut pas dire que cette vocation prématurée luiak
porté malheur. Il vint à Paris en 1642 , le jour même que le
cardinal de Richelieu mourant y entra dans une chambre de
bois portée par dix-huit garder qui se relayaient de distance en
distance. Il îfut placé au collège de Navarre sous le docteur Cor-
net, qui eut le mérite d'avoir discerné de bonne heure le génie et
la vertu de Bossuet. Il y parcourut le cercle ordinaire des étu-
des , y ajouta une connaissance approfondie de la langue grei>
que, et ses contemporains se rappelaient le plaisir qu'ils trou-
vaient à l'entendre parler de la sublimilè d'Homère et de bi
douceur de Virgile, II soutint sa première thèse avec éclat; à
l'âge de seize ans, on ne parlait que du talent extraordinaire H
de la facilité prodigieuse du jeune Bossuet. L'hôtel de Ram-
bouillet voulut l'entendre : on l'enferme seul et sans livres daBs
une chambre, en lui laissant seulement quelques moments pour
se recueillir. Bossuet parut devant la nombreuse et brillante
assemblée qui était accourue pour l'entendre. Il était onze heu-
res du soir lorsque Bossuet prêcha ce singulier sermon ; ce qui
lit dire à Voilure qu'il n'avait iamais ouï prêcher ni si t(H m si
tard. Bossuet soutint sa thèse de bachelier en 1648, et il la dé^
dia au grand Condé. Ce grand nom commence à paraître dans
l'histoire de Bossuet; la plus vive amitié unira toujours ces deux
illustres personnages jusqu'à ce que l'orateur chrétien agitant
ses cheveux blancs sur le cercueil du vainqueur de Rocroy, lui
adresse les derniers hommages de la France. En 1652, il reçut
l'ordre de la prêtrise et le bonnet de docteur ; et s'éloignant
d'un monde dont il sentait déjà le vide et le danger, il se rendk
à Metz où il avait été nommé archidiacre , et il partagea son
temps entre les devoirs de sa place et l'étude de l'Ëcritorc
sainte, des Pères et de la théologie. Six ans se passèrent dans cette
espèce de noviciat, auquel Bossuet dut peut-être le trésor de
connaissances qu'il développa avec tant d'éclat dans la suite.
Son premier écrit fut une réfutation du catéchisme de Paul
Ferri , ministre protestant à Metz. Bossuet se montre déjà dans
cet ouvrage tel qu'on Ta vu depuis, avec cette noble alliance de
la majesté et de réloç[uence, et du langage sévère de la théolo-
gie. Le bruit qu'avait fait ce livre donna à la reine-mère l'idée
d'ordonner une mission pour convertir les protestants du diocèse
de Metz ; Bossuet la dirigea. Il y établit aussi des conférences
ecclésiastiques à l'instar de celles que faisait depuis longtemps
à Paris le saint et illustre Vincent de Paul, dont Bossuet avait
pris les leçons, et dont il se rappelait toujours les vertus avec un
respect religieux, — Bientôt il se trouva sans y penser lancé
sur un plus grand théâtre. Les affaires du cliapitre de Mdz
l'ayant amené à Paris, il fut invité à prêcher le carême de 1659
chez les Minimes de la place Royale, et celui de 1661 chez les
Carmélites du faubourg Saint-Jacques. A peine eut-on entendu
Bùssuet à Paris, que la voix publique porta son nom à la cour, et
kl première tbis qu'il prêcha devant Louis XIV» le ^rand roi
dont le goût était toujours si pur et si délicat , et qui semblail
pressentir l'éclat que ce nouvel orateur devait réjpandre sur sa
personne , sur son règne et sur tout son siècle , ut écrire à son
père poiir le féliciter d'avoir u» «#//î^.— Pendant longtemps les
Utlérateurs ont affecté de mépriser les sermons de Bossuet; la
Harpe, qui ne les avait pas lus ^ ^^ qu'ils étaient médiocres ;
madame de Sévigné, qui l'avait entendu, disait qu'il se battait à
(1) Massillon.
(2) La Bruyère.
(116)
BOSSUBT.
«oo andiloirey et que chacun de ses sermons était
à mort. Oo peut appliquer à ses sermons ce trait par
IcmH il petot ce héros dont il s*esl montré Tcgal en le célébrant
sToif^nemeot : qnU s'avance par vivêê et par impélueu$ei sail-
lie*. C«t dans ses sermons qu'on trouve de ces louches mâles
et vigoureuses, de ces manières vives, hardiesel populaires qu'on
est convenu d'appeler le ^enre de Bossuel. Quelques esprits cha-
grins de notre siècle, qui croient que le courage consiste à insul-
ter la grandeur et la puissance, ont accusé Bossuet d'avoir porté
dans la chaire chrétienne une certaine parole de courtisan que
son éloquence superbe et indépendante ne peut pas entièrement
faire disparaître, il faut croire ou qu'ils n'ont pas lu Bossuet avec
une grande attention, ou qu'ils ne sont pas assez pénétrés des
droits et des devoirs de l'orateur chrétien. Celui qui disait à
Louis XIV : // n'y a plus pour vous qu'un seul ennemi à redou-
ter, vous-même, sire, vous-même, n'était pas certes le Qatteur
des rois. — En 1665, Bossuet prononça I oraison funèbre du
docteur Cornet , son maître , et il exprima avec une touchante
sensibilité tout ce que la reconnaissance et la douleur deman-
daient à sa piété filiale. M. de Péréfixe, récemment nommé à
l'archevêché de Paris , assistait à cette cérémonie , et entendit le
discours que Bossuel y prononça. 11 le jugea aussi capable de
gouverner les esprits que de les éclairer. C'était alors le temps
des troubles du jansénisme. Les religieuses de Port-Royal refu-
saient de signer le Formulaire prescrit par les évéques de
France et les déclarations du roi : I archevêque de Paris chargea
Bossuet de les ramener à la soumission par la conciliation et la
douceur. H eut plusieurs conférences avec elles, et 11 leur écrivit
à cette occasion une longue lettre où il établit tous les principes
sur cette matière, met toujours la raison à la place de vaines sub-
tilités, et montre enfin tant de rectitude et de bonne foi» que l'on
doit encore plus s'étonner de l'obstination des directeurs que de
celle des religieuses. Bossuet n'a jamais épousé les erreurs des
jansénistes, et il disait à l'abbé Ledieu, qui fut vin^t ans son se-
crétaire intime, que jamais son esprit n'avait admis le plus fai-
ble doute sur l'autorité des décisions de l'Eglise qui avait con-
damné la doctrine de Jansénius; qu'il avait lu elj*elu Jaiisénins,
et qu'il y trouvait les cinq propositions condamnées. Jamais non
plus Bossuet ne s'abaissa jusqu'à partager les inimitiés et les res-
sentiments de leurs adversaires. Il voyait même avec peine ,^dit
rillustre historien de sa vie, que les jésuites oubliaient trop sou-
vent les fonctions dans lesquelles un institut religieux aoil se
renfermer , et que leur inquiète activité dans les affaires publi«
ques pouvait leur devenir funeste à eux-mêmes. — Bossuet eut
toujours des rapports avec les écrivains les plus célèbres de
Port-Royal comme avec les membres les plus distingués de la
société des jésuites. Nicole et Arnaud le demandèrent au roi
pour censeur de leurs écrits contre les calvinistes. La Perpé-
tuité de la foi, les Préjugés légitimes contre les calvinistes, et le
Renversement de la morale de Jésus-Christ portent tous l'ap-
Î^robation de Bossuet, qui n'était pas encore évéque. En 1669, il
ut nommé à Tévéché de Condom , et deux mois après il pro-
nonça l'oraison funèbre de la reine d'Angleterre. C'est là que
Bossuet se montre grand politique , et qu'entrant avec le pro-
phète dans les puissances du Seigneur, il donne aux rois et aux
arbitres du monde de grandes et terribles leçons. C'est beau-
coup, dit un critique célèbre (1), pour les autres orateurs d'ob-
tenir , dans la durée d'un discours, quelques moments d'une
heureuse inspiration ; ce n'est rien pour Bossuet : les élans de sa
verve oratoire semblent naître les uns des autres; tout est mou-
vement , tout est chaleur, tout est vie; et dans les instants où
redouble son ardeur , où cet aigle déploie ses ailes avec le plus
d'audace, les limites de l'éloquence proprement dite deviennent
pour lui trop étroites : il les franchit; il entre dans la sphère de
fa poésie; il monte jusqu'aux régions les plus élevées de cette
sphère; il s'y soutient au niveau des poètes les plus audacieux :
ce n'est plus le rival de Démosthène, c'est celui de Pindare. —
Sept mois s'étaient à peine écoulés depuis que Bossuet était des-
cendu de la chaire ou il venait de prononcer l'oraison funèbre
de la reine d'Angleterre, lorsqu'un malheur aussi terrible qu'im-
prévu le ramena au milieu des tombeaux pour prononcer sur le
cercueil d'Henriette d'Angleterre les paroles les plus touchantes
qui soient peut-être jamais sorties de la bouche des hommes.
Il fit voir dans cette seule mort la mort et le néant des gran-
deurs humaines ; et encore après plus de cent cinquante ans, on
frémit à cette parole restée célèbre : Madame se meurt, Madame
est morte. Celle oraison funèbre est peut-être le chef-d'œuvre de
l'éloquence ; Bossuet y laisse dominer sa douleur, et si sa grande
▼oix ne retentit pas avec toute sa liberté, c'est que le mystère
(1) DtiSMUlt.
du criaoe plane sur les derniers moments d'Henriette , et qw
l'orateur cnrétien ne pouvait pas tout dire. — Peu de temps
après, Bossuet fut nommé précepteur du dauphin ; mais, o\m^
valeur exact des règles, il ne crut pas que les soins d'un diocèff
fussent compatibles avec les fonctions de sa place à la cour. D
donna au bout d'un an sa démission de son évêché, et Louis XIV
le nomma à l'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais. En 1071, p».
rut VExposition de la foi catholique , composée plusieurs anDee^
auparavant pour l'instruction du maréchal de Turcnne et dt
BIM. de Dangeau, et qui les ramenadans le sein de l'Eglise. Cr^
le plus court et aussi le plus substantiel des ouvrages de Bos-
suet. Il y règne un ordre, une simplicité, une clarté et une mo-
dération admirables. Ce livre, revêtu des approbations les pla«
imposantes, devint comme un bouclier contre lequel les protes-
tants épuisèrent en vain leurs traits. L'auteur fut nommé ver<
cette époque à l'Académie française, et on voit dansson discoursdf
réception combien Bossuet, qui parait toujours si supérieur aai
recherches du style, avait étudié le véritable génie de la langw
française et le caractère que l'éloquence doit avoir , en quelque
langue que ce soit. — C est pour l'éducation du dauphin qu'il
composa ce chef-d'œuvre auquel on ne peut rien comparer daos
aucune langue: l^Dt^couri sur l'histoire universelle. Emprun-
tant à la religion ses ailes de feu , et s'élevant à des bautrar»
inaccessibles , il pèse dans ses mains les poussières des emp/rc$,
assiste aux ruines des nations, et au milieu de ces débris de /nV
nés tombant les uns sur les autres avec un fracas efhopble, il
assied l'empire des saints du Très-Haut , empire qm ooil sub-
sister au milieu de la ruine de tous les autres, elauque\ «oWè-
ternilc est promise. Notre siècle, éminemment philosophique, à
on l'en croit sur parole, a reproché au pontife du xtii* swr\e
de n'avoir vu partout qu'un seul élément, la religion; qu'au
seul peuple, le peuple juif. 11 ne lui pardonne pas d'avoir omi*
le développement aes arts, de l'industrie et de la philosophir ; i
a même oecouvert que dans VUistoire universelle, t élément ^^
ligieux et l'élément politique qui y tient, étaient traité* d'\m
manière superficielle , bien que de loin en loin il y eil du
éclairs d'une sagacité supérieure {i ). El M. de Chateaubriam'
n'a pas craint d'avancer que Bossuet était partial pour le raond-
éternel, que son système historique ne pouvait être adopté (jq>
vec une notable rectification, qu'il n était autrement quuip
imposante erreur. Cfest oublier étrangement que Bossuet, u^»
en rapportant les choses delà terre à cette sagesse éternelle doe*
elles dépendent , n'a jamais négligé de nous faire obsener t*
inclinations et les mœurs, ou, pour dire tout en un mot, le (j-
raclère tant des peuples dominants en général que des priiK*
en particulier, et enfin de tous les hommes extraordinaires «k
par l'importance du personnage qu'ils ont eu à faire dam»
monde, ont'conlribué, en bien ou en mal, aux changements 6
Etats ou à la fortune publique. 11 faut surtout avoir fait abn(r
tion complète de bon sens, pour reprocher à Bossuet d'à*-
traité d une manière superficiel le les événements politiques et**
ligieux , à Bossuet , au prêtre inspiré qui assiste pour ainsi t^*
aux conseils de la Providence, et qui a sondé avec le plus de j»^
fondeur les causes de la grandeur et de la décadence des eïn;*^
res. On a reprot^hé à sa Politique sacrée de manquer d'appl»^
tion, d'avoir voulu donner la théocratie des Hébreux pour N
aux gouvernements des Etats modernes, et d'avoir fait ainsi»:!
rois autant de dieux. 11 faut au contraire féliciter Bossuet!
n'avoir point examiné d'une manière abstraite quelle e!>t I
meilleure forme de gouvernement , et de n'avoir |>oint tr*
d'une main téméraire la ligne où finit le devoir d'obéir et rr-e
mence le prétendu droit de s'élever contre la puissance pu^J
que. Son œil prophétique découvrait les tempêtes que 6c\zt
soulever tous ces publicisles de nos jours qui ne cessent de cm
ser les fondements des Etals, au risque de périr sous leurs m
nés. H s'est contenté d'avoir du bon sens , et de placer les prt
pies et les rois sous la main du dispensateur suprême de U
justice. Le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-m^
fut aussi destiné aux éludes du dauphin. Bossuet semble ) ?'i
atteint et posé les bornes de l'entendement humain ; et semtl
ble, dit le cardinal Bausset, à ces voyageurs audacieux ql
parvenus aux limites de la terre , se sont arrêtés à la viie A\
abîme sans bornes , il a vu et dit tout ce qu'il est donne t
hommes, voyageurs aussi sur la terre, de voir et dVntonj
Dans cet ouvrage il est tour à tour grand écrivain , pn*fi
philosophe et hal)ile anatomistc , au point que les mwlocim
plus célèbres de nos jours ont déclaré qu'il n'est aucune ih^<
couvertes nouvelles qui soit en contradiction avec les dîfft «^
parties de l'exposé de Bossuel. — Pendant la durée d« cetiv v
(1) Cest M. Couiin qui a écrit ces éU-angw paroles!
BOSSUET.
(m)
BOSSUET.
cation qui, il faut le dire , ne répondit pas aux efforts du génie
et de la vertu» la Tie de Bossuet à la cour fut digne en tout d*un
évéque. Sa renommée avait fixé autour de lui un certain nom-
bre de disciples choisis qui s'honoraient d'être admis à Técole
d'un td maître. Quelquefois il se promenait avec eux dans les
jardins de Versailles , dans cette allée que toute la cour était
convenue d'appeler l'allée des philosophes. D'autres fois son illus-
tre cortège le suivait à Meaux y à Germigny y sous les ombrages
de Chantilly et de Saint-Germain , et ces philosophes étaient
Fénelon, Fleury, Kenaudot, Mabillon, Santeuil, Pélisson» Lan-
eeron, La Bruyère, Cordemoy I Leurs entretiens roulaient sur
les plus graves intérêts de la religion, el le plus souvent sur l'E-
criture sainte. Us ont donné lieu aux notes et commentaires qu'il
I laissés sur différentes parties de TEcnture. II était encore pré-
cepteur du dauphin , lorsqu'il eut avec le ministre Claude celte
célèbre conférence où il le força de convenir qu'il y avait dans
A religion un point où un chrétien ne sait pas même si l'Evan-
^le est une faole ou une vérité; el le lendemain M^*" de Duras
énonça au calvinisme. L'éducation du prince terminée, Bos-
)uet fut nommé à l'évèché de Meaux. L'Eglise de France
ouchait à une de ses époques les plus importantes. La question
le la régale avait allumé une division funeste entre Innocent XI
't Louis XIV. D'autres sujets de querelles vinrent se mêler à
eJui-là, et les esprits s'échauffèrent de plus en plus. Ce fut dans
es cireonstancesjque l'assemblée du clergé de 1681 proposa la te-
ue d'un concile national, ou d'une assemblée générale du clergé,
.e roi s'arrêta à ce dernier parti. Bossuet ouvrit cette assemblée
ar son magnifique discours sur rt^nt/f de l*Eglise, où il montre
bien son attachement j)our l'Eglise romame , et proclame
indéfectibililé du saint-siége. Ce fut lui qui rédi^ les quatre
rlicles de 1682, dans lesquels il chercha à concilier nos libèr-
es avec les justes prérogatives du saint-siége, et traça les bornes
es deux puissances telles qu'il les avait conçues. Quelque pen-
dant qu'on puisse lui supposer contre les opinions ultraroon-
lines , il les combattit du moins avec plus de mesure que bien
'autres, et il sut respecter ce qui sur cet article est essentiel. Il
royait même rendre service à TEgllseet à la cour de Rome en
^parant ce qu'il regardait comme un alliage étranger, des droits
u*on ne peut refuser au souverain pontife sans tomber dans
erreur. On est convenu de nos jours d'appeler cette époque de
« vie Ja grande erreur de Bossuet; l'histoire dira cependant
uc les viais partisans de l'Eglise gallicane se sont montrés un
?|J plus respectueux envers le saint-siége que ces modernes
éoJogiens, qui, dans la fougue de leuf zèle, voulaient impri-
er le cachet de l'hérésie à des questions librement débattues
ns les écoles, el on peut affirmer sans témérité que plusieurs
!ntrc eux n'ont |>as lu l'ouvrage de Bossuet.— La clôture de l'as-
nblée le rendit a son diocèse, où il n'avait fait encore que pa-
ire ; il se livra alors au soin de son troupeau. Il ne manquait
lais de monter dans la chaire de la cathédrale aux grandes
;s. Il Ot lui-même plusieurs missions dans son diocèse. Les
iférences ecclésiastiques, les visites pastorales, les synodes an-
îls , la surveillance de son séminaire , la direction des roai-
s religieuses , tous les détails de l'administration épiscopale
cupaient , comme s'il n'eût pas eu encore des travaux plus
)orlants. A l'église , il remplissait toutes les cérémonies avec
î religieuse exactitude. Son air grave el recueilli imprimait le
lect. Il aimait à faire des retraites à la Trappe, auprès de
ancien ami l'abbé de Rancé, et on compte jusqu'à hui'
9ges qu'il fit dans cette solitude. En même temps ses écrits
lultipliaicnt. Il fit, pour les religieuses de son diocèse, deux
ies plus beaux ouvrages , les Elévations sur les mystères el
Méditations sur les Evangiles, Dans les Elévations, Bossuet
>idère la religion ,dès son origine, et il la suit dans tous ses
. jusqu'à la prédication du Sauveur. Dans les Médilations,
Weloppe les srandes vérités cpe la philosophie profane avait
on nues ou altérées, et que Jesus-Chrisl est venu apprendre
hommes. H règne dans ces deux ouvrages un désordre appa-
três-favorable au vol audacieux qui semble si bien convenir
énie de Bossuet; quelquefois des ol^ervations aussi justes
fines et profondes sur la nature de l'homme et les sentiments
»lus secrets de son cœur viennent se mêler à la contempla-
des plus hautes vérités de la religion. — Bossuet était ra-
. é de temps en temps à la cour par son service auprès de
amc la dauphine, dont il étail premier aumônier. Il y fut
elé aussi dans des occasions importantes où on avait recours
^ Jumièces de son zèle pour rompre de coupables engage-
t»> et où on invoquait son talent pour rendre hommage à
istres norts. Il prononça successivement les oraisons fu-
-es de la renn^ femme de Louis XIV, de la princesse pala-
, du chancelier le'l«^eretdugrandCondé. Quelle variété
de génie il fallait pour peindre des personnages si divers I
Les vertus douces et modestes de la reine se prêtaient peu aux
grands mouvements de l'éloquence ; Bossuet, en dépit de la sté-
rilité de la matière, a su peindre à grands traits les parties les
plus brillantes de l'administration de Louis XIV, et prodiguer,
comme dans tous ses autres discours, les trésors de son génie
fécond et sublime. Dans l'oraison funèbre de la princesse pa-
latine, il a surmonté, à force d'art, les difficultés d'un sujet
extrêmement épineux, comme il en a déguisé la faiblesse, à
force de génie; les morceaux sur la Fronde el sur la Pologne
sont au rang des plus sublimes inspirations de l'éloquence.
Tantôt il s'enfonce, avec les saintes carmélites, dans les solitudes
où les épouses de Jésus-Christ font revivre la beauté des anciens
jours; tantôt il prend sa massue pour écraser en passant ces
impies qui, pour ne pas vouloir croire»! des mystères incompré-
hensibles, croient l'une après l'autre à d'incompréhensibles er-
reurs, et ces athées qui n'ont pas même de quoi établir ce néant
auquel ils espèrent. L'éloge funèbre de Michel le Tellier est
presque tout historique ; mais quelle plénitude dans ses nar-
rations rapideset pittoresques! Quelles vues sur la judicature,
sur le clergé, sur la Fronde, sur les factions, sur le protestan-
tisme ! Quel philosophe que Bossuet ! Quel politique ! L'orai-
son funèbre du grand Condé fut le chant du cygne ; mais com-
bien il est vif et animé I 11 semble réunir autour du cercueil
du héros qu'il célèbre toutes les grandeurs du sièclede Louis XIV
pour leur dire un éternel adieu ; et puis, venant lui-même
avec ses cheveux blancs offrir les hommages d'une voix connue,
il ferme ce siècle, l'éternel honneur de la France. — Bossuet
rentra dans le champ de la controverse par Y Histoire des va-
riations des Eglises protestantes, où il leur porta le coup le
plus terrible. Ilmontra leurs incertitudes dans la doctrine, leurs
variations dans les professions de foi les plus accréditées, leurs
honteuses condescendances en morale, le vice de leur origine,
et rembarras des systèmes auxquels ils eurent recours pour pal-
lier ce défaut essentiel. Jamais on ne joignit plus de science à
plus de vérité, et une autorité plus imposante a une vérité plus
persuasive. Jamais l'histoire, la controverse et l'éloquence ne
se prêtèrent mieux appui. Il est serré, pressant, évite toute
personnalité et ne juge les protestants que d'après des docu-
ments authentiques et des pièces imprniiées el avouées par
eux-mêmes. Ils furent comme déconcertés |)ar cette attaque.
Basnage, Burnet, Jurieu s'efforcèrent, chacun de leur côté, de
défendre leur cause. C'est ce qui produisit les Avertissements
aux protestants, dans lesquels Bossuet renverse leurs vaines
répliques, examine plusieurs questions importantes. Il discute
par exemple et il foudroie celle de la souveraineté du peuple.
Les partisans de ce dogme trouveront leur réfutation dans le
peu de lignes que Bossuet trace sur celle matière. Divers
ouvrages occupèrent ensuite les loisirs du savant évêque. il
publia son Explication de l'Apocalypse, où, sans entrer dans l'a-
venir, il entend, de la chute de l'empire romain, les principales
prophéties de ce livre mystérieux. On le voit ensuite occupé à
relever les erreurs de Dupin dans sa Bibliothèque des auteurs
ecclésiastiques. Il lui reprochait entre autres de se borner à
regarder le pape comme le premier entre tous les évèques.
sans lui attribuer aucune juridiction sur eux, ni parler de Tins-
tilulion divine de sa primauté. Il adressa, le 9 mai 1694, une
lettre au P. Caffaro, Ihéatin, sous le nom duqnel on avait pu-
blié un écrit en faveur des spectacles. Il s'y déclare pour la sé-
vérité de la règle, et l'établit par les raisons les plus fortes. Il fil
paraître la même année, 1691, ses Réflexions et ses maximes
sur la comédie. Cet ouvrage de Bossuet, qu'on n'a pas assez loué,
est un chef-d'œuvre de raisonnement. On y trouve de savantes
peintures du cœur humain, d'admirables mouvements d'élo-
quence, el, comparée à la fameuse lettre de Rousseau sur les
spectacles, il l'emporte par la rectitude des idées et l'invincible
enchaînement des démonstrations. Bossuet dénonça en même
temps au pape Innocent XII un ouvrage du cardinal Sfon-
drale, intitulé : Nodus prœdestinationis dissolutusy où l'au-
teur avait ajouté des inventions humaines aux définitions sim-
ples et précises dans lesquelles l'EjgUse a voulu toujours se
renfermer. Bientôt après éclata l'affaire du quiétisme, qui mil
en présence Bossuet el Fénelon, son disciple, son ami, son ad-
mirateur. On attache aujourd'hui assez peu d'importance à celte
controverse dont Bossuet a dityu'tV y allait de toute la religion.
Gelle doctrine, renouvelée de Molinos, répandue par M"*'' Guyon,
femme un peu illuminée, et ensuite embellie par l'iniagi-
nation pieuse de Fénelon, consistait à aimer Dieu sans avoir en
vue les récompenses, ni les promesses, ni les menaces. L'arche-
vêque de Cambrai, qai ne croyait ^e justifier madame Guyon,
supposait dans son livre des maximes des saints la possibilité
BOSSUET.
(118)
BOSSUET.
état habituel d*ainour de Dieu, où ni la crainte des chA-
tîmenU ni le désir des récompenses n'ont plus de part; où Ton
n*aiine plus Dieu ni pour le mérite, ni pour la perfection, ni
pour le bonheur qu*on doit trouver en l'aimant. 11 admettait
même un cas hypothétique où une âme pouvait consentir au
sacrifice absolu àe son salut. Bossuet s'éleva avec force contre
cette doctrine qui mettait en péril la simplicité de la foi. Les deux
plus beaux génies de TEglise de France déployèrent dans cette
controverse tous les ressorts de l'éloquence et de la logique ; Us
hommes s*y montrèrent avec quelques défauts humains; Bos-
suet fut trop impétueux, Fénelon pas assez soumis ; mais enfin
l'erreur fut condamnée, la vérité triompha, et Fénelon parut
glus grand que son vainqueur par son édifiante soumission.
Ossuet fut uéputé par la province de Paris pour l'assemblée
du clergé de 1700, et il fut l'âme de ses délibérations comme il
Favait été de celle de 1682. Ce fut lui qui ouvrit l'avis d*y con-
damner à la fois et les jansénistes et les partisans de la morale
relâchée. Cette double censure essuva quelques contradictions ;
mais Bossuet montra que rassemblée ne pouvait se dispenser
de prononcer ce jugement, et la vigueur apostolioue qu il mit
k poursuivre l'erreur partout où il la trouvait lui fait d'autant
plus d'honneur, c)u*il y joignit toujours cette modération pour
KB personnes qu'inspire la charité. — En même temps il se li--
Trait à un travail important pour remédier aux graves incon-
vénientsqui étaient résultés de la Révocationde l'édit de Nantes,
Cet acte de la politique de Loub XJV a été jugé avec une impla-
cable sévérité dans le dernier siècle, quoiqu'il ait été imposé
au grand roi par l'opinion publique de son temps, comme
l'atteste toute l'histoire. II ne parait pas que Bossuet ait été appelé
à délibérer sur cette grande mesure. Il ne demanda jamais pour
la conversion des protestants aue des moyens d'instruction et
d'encoura^ment, et il fut fidèle à ces pnncipes après comme
avant la revocation de l'édit de Nantes. C'est une justice que
lui ont rendue les protestants eux-mêmes. Vinstruetion du roi
aux intendants, dans laquelle il est facile de reconnaître le lan-
gage et les principes de Bossuet, prouve que la cour de France
ne voulait plus suivre la politique naineuse et cruelle deLouvois.
— Bossuet se trouva engagé vers ce même temps dans une
négociation importante avec quelques protestants d'Allemagne.
n s'agissait de la réunion des deux Eglises. Le projet en avait
été conçu par l'évèque de Neustadt. Bossuet, gui n'y entra .que
commeauxiliaire, en devint bientôt le modérateur principal.
U y eut quelques écrits entre lui et Molanus, abbé de Lokkum,
théologien luthérien, gui apporta dans cette affaire uo esprit
de paix et de conciliation. Leurs écrits annoncent cette dispo-
sition. Bossuet montra de plus ce talent de la discussion et cet
art de ramener une auestion à l'expression la plus simple, en
écartant tout ce que la mauvaise foi ou l'esprit de parti pou-
vaient y mêler. On devait concevoir les plus flatteuses espé-
rances d'une négociation entreprise sous de pareils auspices,
quand Leibnitx s y adjoignit. Sa sagesse et sa modératioo, sa
manière de voir sur l'omet des diflerends, la justice qu'il rend
aux catholiques dans ses écrits, tout portait à penser qu'il apla-
nirait les difficultés au lieu de les multiplier. Malheureuse-
ment, des intérêts de politique l'emportèrent sur les seules con-
sidérations qu'il eût fallu écouler dans cette affaire. On doit lire
dans les œuvres de Bossuet sa correspondance avec Ldbnitz;
on peut dire qu'il s'y est surpassé lui-même. Son mémoire en
faveur du concile deTrente, en réponse à celui de Leibnitz, est
peut-être ce qu'il a fait de plus serré, de plus profond et de
plus logique en matière de controverse, de manière que, selon
une heureuse expression, ce soleil extraordinaire avait dans son
couchant peut-être encore plus de feu et de lumière que dans
son midi. ^ Quelaue temps après, Bossuet soutint une discus-
sion Tive et animée contre Richard Simon, novateur hardi et
dangereux, dont les écrits lui parurent tendre à ébranler les
fondements mêmes de la révélation. Il publia deux InstrueUons
pasioraiet contre sa version du Nouveau Testament, C'est
contre ce même critique téméraire gu'il avait d^ composé un
ouvrage iniportant qui n'a été imprimé que depuis sa mort, sous
le titre de Défense de la tradition et des Sainis-Péres. Cet écrit
est un des plus beaux qui soient sortis de la phune de Bossuet;
la préface surtout est aune éloquence admirable. — Cependant
Bossuet avançait dans sa carrière. Attaqué d'une malaaie très-
grave, dont le principe existait depuis longtemps, il passa ses
dernières années dans des souffrances vives. Déjà il avait Mt
ses adieux à son clergé, au dernier synode qull piïsidi en 1703.
« Cet cheveux blancs, avait-il dit, m'avertissent gue je dois
hient^^t aller rendre compte k Dieu de mon ministère, b Sa
maladie devenait de |oar en jour plus grave, et il moumt le
l'i avril 1704, fortifie par les secours et les prières de œtte re-
ligion dont il avait été un si brillant défenseur. L'abbé de SnH
André lui ferma les yeux, en s'écriant : Mon Dieu ! qus à
lumières éteintes t et quel brillant (lambeau de moins à
votre Eglise ! C'était la plus belle oraison funèbre qu'on p«
foire de Bossuet. Le cardinal de Bausset a écrit sa Vie^ à
est un beau monument élevé à la religion et à la littrratnj
et Saint-Simon, dans ses Mémoires, l'a loué sans r^riclion.«
que le monde n'a vu qu'une seule fois, et ce qui fait de BosnÉ
un homme à part dans les fastes des nations, c'est qu'au mil)
de SCS élans les plus impétueux et de son vol divin, loujon
fidèle à la vérité, il n'a jamais sacrifié à l'esprit de systèroe ai
l'empire des préjugés; et le philosophe impartial qui approM
les secrets de sa doctrine, reconnaît bientôt avec admiraliosi
respect que l'illustre évoque donne constamment à la sagesni
à la raison les accents du génie et de la raison. Aussi sa graÉ
figure historique représente et domine tout son siècle; ses jA
illustres contemporains semblent se mouvoir dans la sphm^
sa gloire. Turenne s'honore d'être son disciple; Condé, son m
Larochefoucauld veut mourir entre ses bras; Boileau leconsii
sur ses vers ; Racine lui soumet son chef-d'œuvre ; la Bruràj
dont il a démêlé le mérite naissant, le proclame père de l'E^
Fénelon commence sous ses auspices sa brillante carrière ; dl
grand roi lui-même, quand il veut rompre de coupables m^
ments, s'adresse au pontife dont il estime le profond ssyoîr i
l'éminente piété. L'abbê hàSSifiCL
— L'histoire bibliographique des ouvrages de Bossoel mérite he
soin particulier : les écrits de l'évèque de Meaux sont fort non-
breux; ils font autorité, en matière de dogme eldedodnM^
comme ceux des Pères de l'Eglise; ce qu'il a écrit sur U dbd-
pline et les libertés de l'Eglise gallicane n'a pas uamoînât
pouvoir en politique. Il existe plusieurs recueils des OE«tn
de Bossuet; le plus complet est celui qui fut imprimé à hii
1745-1763, 20 vol. in-4«. L'abbé Pérau est l'éditeur de ott
vaste collection. Les trois derniers volumes contienuenl II
(XEuvres posthumes, et furent publiés en 1753, parCh.-Fr.k
Boi , ex-oratorien. Dom Deforis, bénédictin , entreprit drd»
ner, en 1772 , une nouvelle édition des Couvres de Bomeil
en avait publié 21 vol. in-4», lorsque la révolution vint iiH
rompre ses travaux. Cette édition, qui serait la meilleure si i
était achevée, contient un grand nombre des ouvrages de Fa
leur qui n'avaient pas encore été imprimés. On £ait peu d(«
d'une autre édition des Œuvres choisies de Bossuet^ dow»*
Ntmes en 1785, 8 vol. in-S"*. Les éditions plus naodn-nfsoa'*
général peu de valeur. Voici la liste des ouvrages de Boa»
selon l'ordre chronologique de leur publication : i** Réfut^
du catéchisme de Paul Ferry , ministre de la R. P. R.y ^
1655, in-4*'. Cet ouvrage procura la conversion de plusieanr*
testants, et même de quelques ministres; il était devenu i*
lorsqu'on le réimprima k Paris, en 1729, in-12; 2« Orain"^
nèbre de la reine d'Angleterre (Henriette-Marie de Fr»a
troisième fille de Henri IV), Paris, 1669, in-4»; »> Orait(f^
nèbre de Madame (Henriette d'Angleterre, première feinii^
Philippe de France, duc d'Orléans), Paris, 1670, in-4 .î
parut deux autres éditions la même année; 4'' Di^owif
nonce à l'académie française, le jour de sa réception ^m
1671) , dans les recueils de cette académie; 5^ ExposUioné
doctrine de t Eglise catholique sur les wuiûères dm conUoi*
Paris, 1671, 1673, 1679, 1681, 1686, etc., in-12. Qiielqur»'^
quesjiailoux prétendirent, mais sans raison, que ce n'était o^
copie du Catechismus ocularis, imprimé en Espagne en *<
VEœposition fut traduite en latin par l'abbé Fleory, rew
Bossuet, et imprimée à Anvers en 1680; en italien par N30
Rome, 1678; en flamand, Anvers, 1678; en allenaand , ^
boura, 1680; en anglais , Paris , 1672 et 1675. Elle fut H
par rarueys, Genève, 1681, in-12 ; par Valentin Albert, Ui
1692, in-12; par Dan. Sever. Scultet, Hambourg, i6S4, i
Il en parut aussi trois réfutations anonymes, deux à Qv^
sous le titre de Réponse (par de la Bastide) et de Seeomde rtf
1672 et 1680, in-12; à Anvers, 1682, in-12, soos le td
ir^l^xtoiu. Dès l'an 1686, rEdrpotOion <feto ifOfIrtfM efcWi
était déjà à sa donxième édition. Il en a paro depui»
époque plusieurs autres : la dernière est celle «fue I aU<
queux publia, avec des notes, en 1761, in-12; U y j(«:
Tersion latine de Fleury . Il existe une édition extréoiefDro
de XEœpotUion; c'est celle que Bossuet fit tirer, en 161 1,
ou douze exemplaires seulement, pour les comnrmpiauff
amis. Presque tous ces exemplaires lui revinrent cfan
notes; mab il eo resta trois, entre autres cehû de Tun»»*'
ne lui furent point rendus. C'est ce que Bossuet «mms mf,
lui-naème dans un de ses ÀvettissememU mtM proieaUtnls ,
k ce sujet, publiaieot qu'il y avait use édition
BOSSUET.
des trois exemplaires tomba entre les mains de Wack» arcbe-
Yéqaede Cantorbéry, etil eslrestéen Angleterre ; les deux autres
étaient, il y a quelques années, à Paris, Tun chez M. Debure ,
libraire, l'autre dans le cabinet d'un amateur. La première édi-
tioo du même ouvrage , pour le public , parut à Paris la même
année 1671. Cette double édition de 1671 a donné lieu à plu-
sieurs discussions et méprises entre les bibliographes (V. dans
le Dictionnaire des ouvrages anonymes de ifarbier, une note
savante et curieuse sur cet objet); 6" Règlement du séminaire
des filles de la propagation de la foi, établies à Jtfelx, Pans,
1672, in-18. B(^uet était supérieur de cette maison, et grand
archidiacre de Metz, lorsqu'il composa ces règlements ; 7*» Dis-
cours sur r histoire universelle, 168 1, in-4''; deuxième édition,
Paris, 1682, in-12; cinquième édition, revue par Fauteur, Paris,
1703, in-8^ Elle contient des additions importantes sur Tins-
piration des livres saints. Les éditions de cet ouvrage se sont
multipliées à Finfini ; on rettherche celles que nous venons d'in-
diquer, surtout la première. On fait cas aussi des éditions de
Boulland, dans le XYii*" siècle. Trois éditions remarquables ont
été données depuis par Didot l'atné : 1784, in-4'', tirée à 240
exemplaires; 1786, 2 vol. in-8<>, à 350; 1784, 4 vol. in-18, à 450
exemplaires. Ces trois éditions, sur papier vélin, font partie de
la belle collection des auteurs classiques pour l'éducation du
dauphin. Le Discours sur l'histoire universelle est divisé en trois
parties : la première, entièrement chronologique , renferme en
ibrégé le système dTssérius; la seconde est une suite de
réflexions sur l'état et la vérité de la religion; et la troisième,
ipii est historique, contient le rapide et sublime tableau des ré-
rolutions des empires. L*abbé oe Parlhenay, aumônier de la
Jnchesse de Berry, traduisit en la tin le Discours de Bossuet, et
le fit imprimer à Paris, en 1718, in-12. Le même ouvrage a été
traduit en italien , par le comte Louis Verzano , Modène, 1712 ;
îl par un carme, déguisé sous le nom de Selvaggio Canturani,
Venise, 1712 et 1742, in-8«. On sait qu'il a paru une prétendue
XHitinuation du Dt>cour« de Bossuet , sous le titre de Jf an (fe
'a Barre, avocat, Amsterdam, 1704, in-12, et que cette suite,
souvent réimprimée en Hollande et en France, n'a servi qu'à
aûeux foire sentir le regret que Bossuet n'ait point achevé son
ouvrage. Gin donna aussi, en 1802, 2 vol. in-!2 , un Discours
tur l'histoire universelle, depuis Charlemagne jusqu'à nos
jours (1789), faisant suite à celui de Bossuet. C'est uoe compi-
lation qui n'a pas toujours assez d'exactitude. On a prétendu,
ians ces derniers temps, avoir retrouvé la suite du Discours de
lossuet, composée jwr lui-même. La confiance du public a été
rompée; mais ce qui avait pu la faire naître, c'est qu'on lit dans
I Bibliothèque des auteurs de Bourgogne : a M. Thiers , qui a
té longtemps théologal de Meaux, sous M. Bossuet, m'a mandé,
0 1719, que tous les manuscrits de ce prélat étaient entre les
»ins de M. Bossuet, évoque de Troyes, et que la partie histori-
oe du second Discours sur t histoire universelle était achevée.0
m a enfin publié, en 1805, la continuation du discours de
bssuet, par l'auteur lui-même, depuis 8 10 jusqu'en 1661. Cette
imtinuation a été stéréotypée , et forme 2 vol. in-12 ou in-18;
lais, telle qu'elle est, on ne doit la regarder que comme des
latériaux rassemblés par Bossuet, et non rédigés; 8*' Sermon
réché à l'ouverture de Rassemblée du clergé ^ le 9 novembre
581, Paris, 1682,in-4«; réimprimé, ibid., 1726, in.l2. C'est
f beau discours sur l'unité de l'Eglise ; 9° Lettre de monsieur
ivéque de Condom à M. Dubaurdieu, pour lui faire voir que
If protçsianis sont bien éloignés de penser comme nous de no^
Higion, ainsi qu'ils croyeni cependant le (aire, avec la réponse
1 M. Dubourdieu, et un sermon du même Dubourdieu sur le
mheur de la sainte Fierté, Cologne, 1682, in-12. Bossuet fit
iraltre la même année la Conférence avec M. Claude , sur la
iatière de t Eglise, Paris, 1682, in-12; ibidem, 1687, 1727. Le
nnislre Claucfe publia une Réponse à la conférence, Quévilly,
S85, in-12; 10^ Traité de la communion sous les deux es-
hesy Paris, 1682, in-12, réimpriméà Bruxelles la même année,
Paris en 1686et 1727, et traduiten anglais en 1685, in-12. Bos-
Kt composa ce livre pour répondre aux nouveaux convertis ,
ni se plaignaient du retranchement de la coupe : il fut critiqué
ar Noël Âubert de Versé, et par de la Boque, en 1683;
1° Oraison funèbre de Marie-Thérèse d'Autriche, reine de
Vance. Paris, 1683, in-4»; 12° Oraison funèbre d^ Anne de
ronxagucy princesse palatine , Paris. 1685, in-4*», réimprimée
a 1733, in-4**, avec un écrit singulier de cette princesse, dans
Kfuel elle rapporte la vision qui donna lien à sa conversion,
tô&suet fait alH^'on à cet écrit dans l'oraison funèbre; 13° Lettre
«fflorctu aux nouveaux catholiques du diocèse de Meaux,
m^r les exlu^ter à faire leurs Pâques, et leur donner des aver-
issementi néees9aiKFes contre les fausses lettres pastorales des
{ 119 } BOSSI7BT.
ministres, Paris, 1686, in-4"; 14° Oraison funèbre de M. Le
Tellier, chancelier, Paris, 1686, in-4"; 16« Oraison funèbre de
Louis de Bourbon, prince de Condé, Paris, 1687, in-4°; Ams-
terdam, même année, in-12. Bourdalouc prononça aussi l'o-
raison funèbre du grand Condé. Toutes les éditions originales
des oraisons funèbres de Bossuet, in-4°, sont fort belles et diffi-
ciles à réunir; 16° Catéchisme du diocèse de Meaux, Paris,
1687, in-12; Lyon, deuxième édition, 1691, in-12; Meaux,
1691. Cet ouvrage, si justement estimé, a servi de base au
Catéchisme de l'empire français , qui n'en est pour ainsi dire
que la reproduction; 17° Histoire des variations des églises
protestantes, Paris, 1688, 2 vol. in-4°; deuxième édition, Paris,
1689, 4 vol. in-12, édition la plus exacte. Celte histoire, sou-
vent réimprimée en France et en Hollande, contient un abrégé
de celle des Albigeois et des Vaudois, des frères de Bohème, oe
Luther et de Calvin. On y retrouve des recherches savantes et
une vaste érudition. £n 1698, François Boutard composa une
traduction latine de cet ouvrage, qu'il acheva en 1710. Bossuet
en revit, avant sa mort, la préface et les deux premiers livres.
Clément XI avait a^éé la dédicace de cette traduction, mais
elle n'a pas été publiée. Il parut une version italienne du même
ouvrage, à Padoue, 1733, 4 vol. in-12. Le ministre Jurieu ayant
attaqué V Histoire des variations, Bossuet publia en 1688—
1691 , in-4°, six Avertissements aux protestants , dsins lesquels
il traite les principaux points delà religion avec autant de force
que de clarté. Béunis, ils forment le tome m' de Y Histoire des
variations, in-4°. Ils ont été réimprimés à Liège en 1710, et à
Paris en 17 17, 2 vol. in-12. Les abbés Lequeux et le Boi les ont
joints à l'édition estimée de V Histoire des variations, qu'ils ont
donnée à Paris, 1770, 5 vol. in-12; cette histoire fut attaquée
par Gilbert Burnet en Angleterre, et par Jacques Basnagc en
Hollande. Bossuet publia sa Défense de thistoire des variations,
contre la réponse de M. Basnage, Paris, 1691, in-12. L'évêque
de Meaux a principalement en vue, dans ce livre, de combattre
la prise d'armes des protestants j IS** Recueil des oraisons funè-
bres prononcées par, etc. , Pans, 1689, in-!2. Parmi les nom-
breuses éditions de ce recueil, on préfère celle donnée par l'abbé
Lequeux, contenant V Histoire abrégée de la vie et de la mort
des personnes qu'elles concernent, Paris, 1762, in-12, de
CLXVlll et 445 pages (on y trouve le catalogue des ouvrages
de Bossuet), et celle de Paris, 1805, in-8°, avec un commen-
taire par Bourlet de Vauxcelles; 19° L'Apocalypse traduite
en français, avec le texte latin et une explication, Paris, 1689,
in-8°, réimprimée à Lyon la même année; 20° Explication de
quelques diflicultés sur les prières de la messe, Paris, 1689 et
1731, in-12. Bossuet adresse son livre à un nouveau catholique,
et répond aux difficulté que les calvinistes tiraient de certaines
prières de la messe, contre la transsubstantiation et la présence
réelle; 21° Prières ecclésiastiques pour aider le chrétien à
bien entendre le service de sa paroisse, aux dimanches et aux
fêtes principales, Paris, 1689, in-12; 22° Pièces et mémoires
touchant l'abbaye de Jouarre , avec une ordonnance de visite
très-importante, Paris, 1690, in-4°; 23° Statuts et ordonnances
synodales pour le diocèse de Meaux, Paris, 1691, in-4°; 24° Li^
ber psalmorum, additis canticis, cum notis, Lyon, 1691, in-8°,
avec une savante dissertation. Le P. Leionget Niceron ne don-
nent qu'une partie du titre de ce livre; 25° Lettre sur F adora-
tion de la croix, Paris, 1692, in-4°; liége, 1698; Paris, 1726,
in-12. Cette lettre, datée de Versailles, le 17 mars 1691, est
adressée au frère Armand Climaque, moine de t abbaye de N,,
converti de la religion protestante à la religion catholiq%u;
26° lÀbri Salomonis, Proverbia, Ecclesiastes, Canticum canti-
corum, Sapientia, Ecclesiasticus, cum notis,.. accesserunt efus-
dem supplendiœ in psalmos, Paris, 1693, in-8°. Les notes sont
remarquables par leur clarté et leur précision ; 27° Lettres écri-
tes par J.'B, Bossuet, par Arm.-Jean le Bouthillier de Rancé,
abbé de la Trappe, et par Jf..., pour servir de réfutation aux
écrits que les religionnaires ont répandus touchant la mort de
Pellisson, Toulouse, 1693, in-4°. L'auteur de la troisième lettre
est Simon de la Loubcre, de l'académie française, éditeur de ce
recueil ; 28° Maximes et réflexions sur la comédie, Paris, 1694
et 1696, in-12 ; traduit en iUlien, Lucques, 1705, in-l6 ; 29° Or-
donnance et instruction pastorale sur les états d'oraison, Paris,
1695, in-4*». Bossuet publia cette ordonnance lorsqu'on commen-
çait i parler du quiétisme; 30° Méditations sur la rémission
êtes péchés pour le temps du jubilé et des indulgences, tirées
pHncipalement du concile de Trente, Paris, 1696, in-12, réim-
primées en 1 702, et traduites en italien avec la Lettre sur l'ado-
ration de la croix, Bome, 1750, in^; 31° Epistola quinque
ecclesiœprœsulum, contra cardinalis SfondraH Ubrum cui tir
t/ulus: Nodus prmdeitinationis dissolutus, Paris, 1697, in-4^;
BOSSUET.
( i20)
BOSSUET.
3^ Inslruclion sur le$ étals d'oraison, où sont exposées les
erreurs des faux mystiques de nos jours, avec les actes de leur
condamnatiim,P^TiSf 1697, in-8^. Il en parut, la même année,
une seconde édition, avec des additions et d^s corrections, qui
furent aussi imprimées séparément; ^** Declaratio ill. et rev,
ecclesim principum, £. Ant. de Noaittes, arch. parisiensis,
J,'B, Bossuet.ep. Meldensis, et Pauli de Godet des Maris, ep.
Carnutensis , circa Hbrum cui titulus est : Explication des
maximes dessaints, etc., Paris, 1697, in-4"; M'^Summa doctrines
/^6rtcuili/u/ti<:Ëxplication des maximes des saints, etc.; Déçue
eonsequentibus ac defensionibus et explicationibus , Paris,
1607, in-i"; 55" Divers écrits ou mémoires sur le livre intitulé
Maximes des saints, etc., Paris, 169H, in-8'». On trouve lians ce
recueil les deux numéros précédents, en latin et en français;
36" Réponse à quatre lettres de M. de Cambray, Paris, 1698,
in-8*'; 37° Relation sur le quiétisme, Paris, 1698. in-8«, et la
même année, Lyon, in-12; idem, Paris, 1699, in-8". avec les
remarques sur la réponse de l'arclievéque de Cantbrai, la ré-
ponse aux quatre lettres et les passades éclaircis. Bossuet en fit
lairc une traduction latine par l'abbc Boutard. La môme rela-
tion fut traduite en italien par Régnier Desmarais, Paris, 1698,
in-8"; IH^De nova quœstione tractatus très ; i'^Mysticiin tuto;
2<»5cAo/a tri lu/o;3" Quietismus redivivus, Paris. 1698, in-8";
Quœstiuncula de actibus a charitate imneratis, ibid. , séparé-
ment ; 39** Remarques sur la réponse de Af. de Cambray à la re-
lation sur le quiétisme, Paris, 1698, in-8°; Aœ Réponse aux
préjugés décisifs pour M. de Cambray, Paris, 1699, in-8«;
41^ Les passages éclaircis, ou Réponse au livre intitulé: Les
principales propositions du livre des maximes des saints^
justifiées par des expressions plus fortes des saints auteurs,
avec un avertissement sur les signatures des docteurs, et sur
Us dernières lettres de M. de Cambray, Paris, 16»9, in-8«. Cet
ouvrage fut réimprimé la même année, pour être joint aux
écrits précédents, sous le titre de Réponse de tévéque de Meaux
aux lettres et écrits de l'archevêque de Cambray, etc. ; 42" Man-
demetit pour la publication de la constitution du pape Inno-
cent XII, du 12 mars 1699 , portant condamnation et défense
du livre intitulé : Explication des maximes , etc. ( donné le 16
août t699) ; 43" Relation des actes et délibérations concernant la
constitution en forme de bref de notre saint père le pape Inno-
cent X II, portant condamnation du livre intitulé: Explication
des maximes des saints , avec ta délibération prise à ce sujet
le 23 juillet 1700, dans t assemblée générale du clergé de
France , à Saint-Germain en Laye , Paris, 1700. in-4";
44" Censura et declaratio conventus generalis cleri gallicani
congregati in palatio reqio San-Germano , anno 1700, in ma-
leria fidei et morum, Paris, 1701, in-4"; Bossuet fit impri-
mer celte déclaration, qu'il avait rédigée, avec un mandement qui
en ordonna la publication dans son synode du l"" septembre
1701 ; 15" Ordonnance synodale pour la célébration des fêtes,
1698; iO*" Statuts synodauxet ordonnances du 10 octobre 1698,
in-4"; 47" Oraison funèbre de Nicolas Cornet, grand-maître
du collège de Navarre (^prononcée en 1063), Amsterdam, 1698,
)n-12; 48" Instruction pastorale sur les promesses de l'Eglise
(contre le ministre Jurieu), Paris, 1700, in-12, réimprimée en
1729, vrai modèle d'une discussion éloquente ; 49" Seconde ins-
truction pastorale sur les promesses de Jésus-Christ à son
Eglise, ou Réponse aux objections d'un ministre contre la pre^
mière instruction, Paris, 1701-1726, in-12 ; Bossuet y réfute le
Traité des préjugés faux et légitimes, par lequel Jurieu avait
répondu à la première. Après la soumission et la rétractation de
Tarclievéque de Qmbrai , Bossuet revint par cet ouvrage à la
controverse contre les prolestants; 50" Augustiniana Ecclesim
romanœ doctrina a cardinalis Sfondrati Nodo extricata, Co-
logne. 17(K), in-12; compilation où Ton trouve une lettre de
Bossuet; fn** Ordonnance contre le Nouveau Testament de
Trévoux, Paris, 1702. Celle ordonnance se trouve aussi au com-
mencement de l'instruction suivante : 52« Instruction sur la
version du Nouveau Testament imprimée à Trévoux, Paris,
1702, in-12. Il s'agit ici de la version de Richard Simon, im-
prmiée à Trévoux, 1702, 4 vol. in-8". Richard Simon est accusé
de favoriser, dans son livre, les nouveautés et même le socinia-
nisme; 53" Seconde instruction sur les passages particuliers de
la version du Nouveau Testament imprimée à Trévoux, Paris ,
1703 , in-12. Richard Simon répondit à la critique de Bossuet,
dans le quatrième tome de la Bibliothèque critique , et le Clerc
défendit (iroiius dans sa Bibliothèque critique , tome v ,
page 304 ; 54" Explication de la prophétie d'isaie sur V enfan-
tement de la sainte Vierge, et du psaume 21 .sur la pas^-
»i<nï et le délaissetnent de Notre-Seigneur^ Paris, 1704, in-12.
t. e»i id le dernier ouvrage composé par Bossuet; il l'acheva peu
de temps avant sa mort , et pendant qu'il était tourmenté df*
douleurs de la pierre. — Bossuet laissa un grand nombre d'oo
vrages manuscrits, (]ui furent publiés, pour la plupart , par st\
neveu Jacques-Bénigne Bossuet, évéque de Troyes ; en voici 1|
série : 55" Politique tirée des propres paroles de VEcriluj\
sainte, Paris, 1709 et I72t, in-4" et in-12; Bruxelles, l70Ud
1717, 2 vol. in-12. Le jésuite Ménochius avait composé un uo-
vrage sur le même sujet. Il a été traduit en italien par le carnn
qui s'est caché sous le nom de Selvaggio Canturani, Veiu^,
1713, 2 vol. in-8" ; 56" Relation de tout ce qui s'est fasse dwj
l'éducation de Louis dauphin, fils unique de Louis XIV, adrtv
sée à Innocent XI, cl imprimée en latm et en français, daus'i
préface de la Politique tirée de l'Ecriture eatn(e, ainsi qiir i
bref du pape eu réponse à l'envoi de cette relation ; 57" Mû»
sanctfB ecclesiœ Meldensis, Paris, 1709, in-fol. Bossuet av-;
travaillé à la correction de ce missel, qui fut publié par le canlr
nal de Bissy, évéque de Meaux. La première édition est de P^
ris, 1692 ( K. une note curieuse sur cet ouvrage dans le Diciioi-
naire des livres anonymes , n° 12,36t ; 58" Lettre à la rkt^
rende mère et aux religieuses de Port-Royal, touchant la sigM\
turedu formulaire, Paris, 1709, in-4" et in-12 ; cette lettre fœ
écrite en 1664; 59" Avertissement sur le Nouveau Testamni
du Père Quesnel, 17 10, in-12 ; 60*» Justification des Réflexioiu
sur le Nouveau Testament, Lille, 1710, in-t2, composée «i
1699, contre le problème ecclésiastique ; édition faite sur h
copie qui était entre les mains de M. Ledieu, damne de
Meaux. On prétend, dans les Mémoires de Trévoux (énier
1732), que cel écrit a été altéré ; 61" Introduction k la pài'/ow-
phie, ou De la connaissance de Dieu et de soi-même^ nïi,\n-«?*.
J.-B. Bossuet, évcque de Troyes, donna en 1741, in-lî,uïwèdi-
lion plus correcte de cet ouvrage, qui a été mal à propos aUribu«
à Fénelon ; 62" Elévation à Dieu sur tous les mystères de k
religion chrétienne, Paris, 1711 et 1727,2 vol. in-12. L'cdiiM
de 1727 est précédée d'un mandement de J.-B. Bossuet, c>q»
^e Troyes, éditeur de cet ouvrage qui n'est pas achevé , cl dud
le style est toujours élevé et quelquefois sublime ; 63" Defmv
déclara tionis celcberrimœ quam de potcstate ecclesioitia
sanxitclerus gallicanus, anno 1682, ex specialijussu Ludorin
magni scripta et elaborata, Luxembourg, 1730, 2 lom. in-i
Cettedéfense, composée en 1085 et 1684, fut d'abord rédigt*c|tf
Bossuet dans l'ordre où elle parut en 1730; mais il retoucha «•
suite cet ouvrage, et refondit les trois premiers livres dansi»
dissertation préliminaire qui a pour litre : Gallia orthodvn
sive vindiciœ scholœ parisiensis totiusque cleri yallicam <j^
versus nonnullos. Celle dissertation est principalement diâ-
contre J. T. de Roccaberti, archevêque de Valence, auteur i
vastes compilations en faveur des opinions ultra mon laines. I^*
suet fît aussi d'autres changements à son ouvrage ; ainsi Tf.-
tion de 1730 est imparfaite et d'ailleurs remplie de fautes gr-*
sières; 64" Défense de la célèbre déclaration du clergé du-
mars 1682 . sur la puissance ecclésiastique , traduite du k
deJ,-B. Bossuet, évéque de Meaux, avec le latin à côtê.N:*
nom de ville (Paris), 1755, in-4°, 2 tomes. Celte traduction"
de Gabriel-Charles Buflàrd, chanoine de Baycux ; il n'a trav---
que d'après Tédilion de 1750, et n'a traduit que les trois h"^
qui forment l'appendice dans l'édition de 1745, et les trois pî**
miers livres du reste de l'ouvrage. I^ texte latin est à cOtc J**
version ; la version seule fut imprimée en 1736, in-4*' ; 65' I*
fense de la célèbre déclaration du clergé de 1682 , sur lapv*
sance ecclésiastique , traduite du latin , avec des notes y
l'abbé le Roy), Paris, 1745, 3 vol. in-4" ; nouvelle édition, t^'
2 vol. in-4". C'est la traduction entière de l'ouvrage , dan*
forme que Bossuet lui avait donnée en dernier lieu ; celte tnuîi
tion fut faite sous les yeux de son neveu , évéque de Troi*
L'ouvrage est divisé en onze livres ; les trois premiers de ïeâ
tion de 1750 sont, dans celle de 1745, en forme d' appendice H
trouve au commencement de l'ouvrage;, après la dêclaralioaj
l'assemblée du clergé, un mémoire que Tévéque de Meaui H
senta à Louis XIV contre les trois volumes in-fol. de Ri«'|
berti intitulés : De romani pontificis auctoritate. Ce mên>
est suivi du rapport fait par Gilbert de Choiseul , évèqof
Tournai^ à l'assemblée du clergé, au sujet de la déclaration- 1
r les liens d'une tendre amitié, les deux évêques de Mcau\
e Tournai travaillèrent de concert à ce rapport , qui n*a^
point encore été imprimé, non plus que le mémoire cotilrc B
caberti;66« Méditations sur l'Evangile^ Paris, iTSi, i
in-12, ouvrage publié par les soins de Bossuet, éiequc
Troyes, réimprimé et traduit en iulien ;67" Traités du lib^
bitre etde la concuviscence^ Paris, 1731, in-12. Leprci»t<^tr*
fut composé i>our l'éducation du dauphin. L'évêq^e de Trv*
SI
publia à la tête de cet ouvrage, dont fl fui llWiteur, un nu»
i
Bossm.
(121)
Bossirr«
ment pour en recommander la lecture au clergé et aux fidèles
de son diocèse; 68** Sermon prononcé à la profession de if"** de
la VaUière , duchesse de Vaujour, en présence de la reine,
Paris, 1752, in-12. Ce discours est ordinairement imprimé à la
suite des Oraisons funèbres; 69^ Défense de la doctrine de
saint Augustin, louchant la grAce efficace, Utrecht, 1734, in-12
(douteux); 70» Traité de t amour ae Dieu, nécessaire dans le
sacrement de pénitence , suiisani la doctrine du concile de
Trente, Paris, 1736, in-lS, ouvrage composé en latin (Tracta"
tus de doctrinaconcilii eirca ditectionem in sacramenio pœni-
tentiez requisitam), publié avec une traduction française, qui est,
suivant quelques auteurs, de Bossuet, évoque de Troycs, éditeur,
avec mandement , et suivant ^rbier ( Dictionnaire des anony*
mes), du Père Lenet, génovéfain ; 71® Lettres spirituelles à une
de ses pénitentes (W^'^OiTiiXim), Paris, 1746, in-12; 1^ Abré-
gé de l'histoire de France, Paris, 1747 ou 1749 , in-4'' , et
1747, 4 vol. in-12. Il est question de cet abrégé dans la préface
delà Politique tirée de t Ecriture sainte, où on en promet l'im-
{ pression. Il finit au règne de Charles IX , et fut composé pour
'instruction du dauphin; 73*» Sermons, Paris, 1772, 9 vol.
în-12 , et 1790 , par les soins de dom Coignac, 17 vol. in-12, y
compris les Oraisons funèbres. On trouve dans ce recueil plus
de cent sermons qu'on croyait perdus. Le cardinal Maury publia
en 1772 de belles Réflexions sur les sermons de. Bossuet. On
a les Pensées de J.'B. Bossuet, ou choix de ce qu'il y a de plus
édifiant, de plus éloquent, de plus sublime dans les écrits de cet
orateur sur la religion et la morale , Bouillon, 1778, in-12.
L'abbé Barret donna en 1789, en un volume inrl2, un Recueil
de pensées sur différents sujets de morale et de piété , choisies
dans les sermons de Bossuet. On a imprimé des Sermons choi-
sis de Bossuet, in-12 ; 74«» Opuscules de Bossuet, Paris, 1751 ,
5 vol. in-12; UEspritde Bossuet, ou Choix de pensées tirées de
ses meilleurs ouvrages. Bouillon, 1771 , in-12. — Il reste un
S and nombre d'ouvrages manuscrits de Tillustre évêque de
eaux, dont plusieurs ont été ou devaient être imprimés dans
la collection de ses œuvres , commencée et non achevée par
D. Deforis ; nous en donnerons un aperçu rapide ; 76° Notœ in
libros Genesis et propheiarum , annoncé dans le privilège des
Méditations, en 1731 ; 77o Nolm fn Job, Isaîam et Danielem,
cité par le Père Leiong, comme étant dans la bibliothèque d'A-
cnttque aes principaux
mentfiteurs du Nouveau Testament, annoncée dans le privilège
les Méditations; 80»» Tradition défendue sur la matière de la
communion sous une espèce , contre les réponses de deux au-
teurs protestants, annoncée ibid. ; 81° £a vraie tradition de la
héologie mystique, annoncée ibid.; 82° Sermon sur le bon-
\eur de la sainte Vierge ( douteux ) , cité n° 13 du prospectus
l'une nouvelle édition des OEuvresde Bossuet, publié à Venise
«r Albrizzi, vers le milieu du tviir siècle ; 83° Letlresde spi-
Hualilé{V. le privilège des Méditations); 84° Lettre a un non
onformiste au sujet de la dernière déclaration de Jacques,
oi d'Angleterre, pour la tolérance {douieuxj, cité n° 7 du pros-
pectus d'Albrizzi; 85° Lettres sur plusieurs matières de con-
roverse, annoncées dans le privilège des Méditations; 86° De-
^onstratio adversus Verenfelsium, annoncée ibid. ; ST^Remar-
ues sur la bibliothèque des auteurs ecclésiastiques de M.
hipin, citées par Lenglet-Dufresnoy, comme un grand ouvrage
lent il rapporte un passage long et curieux dans les cartons
Dpprimés de sa Méthode pour étudier l'histoire, tome ii,
a-4°, page 369 ; SS^ Logique, composée pour Téducation du dau-
phin ; on en promet l'impression dans la préface de la Politique
ocrée ; 89° Morale, idem ; 90° Traité concernant les lois et les
ou tûmes particulières du royaume de France, en comparant
e royaume avec les autres. Bossuet parle de cet ouvrage, dans
1 relation latine de l'éducation du dauphin, comme ayant été
omposé pour l'instruction de ce prince ( V. préface de la Politi-
se sacrée) ; 91° Poésies chrétiennes ; elles sont annoncées dans
? privilège pour les Méditations , et furent pour la plupart
omposces pour des religieuses. On n'a imprime qu'une ode de
k>ssuet à la suite de quelques éditions des Oraisons funèbres. —
lossuet, comme la plupart des Pères de l'Eglise, a plusieurs ou-
rages qui lui sont attribués; 92° Lettre à M, Bull, docteur an-
glais, évêque de Saint-David, sur la tradition, avec la réponse
la docteur Bull , plusieurs éditions en français et en anglais
V Nouvelles de la république des lettres , de Bernard , mars
1709 , ^ge 335 ); 93° Le même Bernard prétend que Bossuet
«t l'auleui <le la préface du dixième volume des OEuvres de
^aint Augustin, ^ition donnée par les bénédictins ( Nouvelles
ie la république des lettres, novembre 1700, page 585) ; mais i
IV.
on sait qu'elle est de Mabillon ; 94° L'abbé Desfontaines dit que
Bossuet fit le dispositif du mandement de l'évéque de Bayeux ,
pour censurer le livre de P. Cally, intitulé : Durand commenté^
et il donne une relation curieuse de cette affaire dans ses Ob-
servations sur les écrits m^odemes , tome v, page 38, 1736 ;
95° Enfin, le savant abbé Goujet rapporte, dans sa Bibliothèque
ecclésiastique du ^viii' siècle , tome i , (page 150, et dans ses
suppléments au Morèri, que la Vie d" Armand-Jean le Bouthil-
lier, abbé de la Trappe, par D. Pierre le Nain , a été revue par
Bossuet. Cet illustre prélat avait été fait docteur en même temps
que l'abbé de Rancé. — La meilleure édition des œuvres complè-
tes de Bossuet , préparée par M. Tabbé Hemey d'Auberive, et
continuée par M. rabt)éCaron, a été publiée de 1805 à 1819 , en
43 vol. in-8°, chez Lebel, imprimeur à Versailles. On ajoute à
cetteédition l'histoire de Bossuet, parlecardinal deBausset, Ver-
sailles , 1819 , 4 vol. in-8°. — Une autre édition de ces œuvres
complètes, classée par ordre de matières, a été publiée chez
Beaucé-Rusand, en 60 volumes in-12, de 1825 à 1828; elle est
peu estimée. — Les frères Gauthier de Besançon en ont publié,
de 1828 à 1830, une édition peu correcte en 52 volumes in-8°
ou 65 volumes in-12, à laquelle s'aioute la 5** édition de l'his-
toire de Bossuet par le cardinal de Bausset , éditée par les mê-
mes. — Deux éditions compactes de ces œuvres ont été récem-
ment publiées, l'une à Paris, chez Lefèvre (c'est la plus belle) ;
l'autre à Besançon, chez Chalandre. Elles sont Tune et l'autre
en 12 vol. grand in-8° à deux colonnes.
BOSSUET (JACQUES-BENiGK£),\ieveu du grand Bossuet dont
la biographie précède, fut évêque de Troyes. Il avait été à Rome
\\oxLv se faire licencier en théologie, et était sur le point d'en re-
partir quand son oncle lui donna ordre d'y demeurer avec son
précepteur Phélipeaux. afin de poursuivre la condamnation de
vExflicalion des maximes des saints , que Fénelon venait de
publier. La volumineuse correspondance de l'abbé Bossuet a été
msérée dans les œuvres de son oncle, dont elle forme les tomes
XIII, XIV, XV de l'édition in-4°. De retour en France, il obtint
l'abbaye de Saint-Lucien de Beauvais, et en 1716 révêclié de
Troyes, dont il se démit en 1742. Outre les nombreux ou-
vrages de son oncle, dont il fut éditeur , il publia : 1° un Man-
dement au sujet de l'office de saint Grégoire VU, 1729, in-
4°; 2» Missale sanctœ ecclesim trecensis, 1736, in-4* Ce missel
de Troyes contient des innovations qui excitèrent des réclama-
tions universelles- L'archevêque de Sens le condanma par un
mandement du 20 avril 1737. L'évéque de Troyes y répondit par
d'autres mandements; 5° D'autres ouvrages, dont on peut voir
le détail dans le Dictionnaire des livres des jansénistes. Il nrau-
rut à Paris le 12 juillet 1743.
BOSSUÉTIQUE (gramm.), adi. des deux genres, digne de
Bossuet, qui tient du sublime de Bossuet. Style bossuétique ,
pensée bossuétique.
BOSSCÉTISME {qramm.), s. m. doctrine, principes reli-
gieux , élévation de Bossuet.
BOSSlJÉTlSTE {gramm.), s. m. partisan de la doctrine et
du sublime de Bossuet.
BOSSUME (mœurs et usages), s. m. titre par lequel on désigne
la seconde femme dans une maison, chez certains nègres. —
Deuxième jour des fêtes particulières qu'on célèbre en certains
endroits de la Nigrilie.
BOSSUT (L'abbé Chables), célèbre géoniètre, né à Tara-
res, près de Saint-Etienne (Loire), le 11 août 1730, orphelin
dès l'Age de six ans, apprit d'un oncle paternel les éléments de
la langue latine , et alla continuer ses études à Lyon chez les jé-
suites. Ses succès le rendirent cher à ses maîtres ; après avoir
fini sa philosophie, il entra au séminaire de cette ville. Quelque
temps après il vint à Paris pour mieux suivre son goût prononcé
pour les mathématiques, s'adressa à FontenellË sans aucune re-
commandation, et en reçut un bon accueil et des avis utiles. Ce
savant le présenta mémeàClairaut et à d'Alembert qui furent ses
premiers protecteurs. En 1752, Bossul fut nommé professeur
a l'école du génie à Mézières, et la même année l'académie des
sciences l'admitaunombrede ses correspondants. En 1 760 il par-
tagea le prix proposé par l'académie de Lyon , Sur la meilleure
forme des rames; un an après il partagea avec le fils d'Euler le
prix proposé par l'académie des sciences. Sur tarrimage. En
1762, il remporta seul le prix sur cette question : Si les planètes
se meuvent dans un milieu dont larésistance produise quelque
effet sensible sur leurs mouvements; et celte même année il
f)artagea avec Viallet le prix quadruple de l'académie de Tou-
ouse. Sur la construction des digues. Cette dernière académie
le couronna seul plu? tard, deux années de suite, pour les Re-
cherches des lois du mouvement que suivent les fluides dans les
conduits de toute espèce. En 1768, il devint examinateur des
16
(««)
ëèmêdugémk. Fiié dèslors i Paris , û composa no mnd nom-
bre d* utiles méoioîrcs» ei le DUUtmnain de maikéwuUigueê
de rEncyclopédie, qu'on lui doit presque en entier. A U révolti-
tioo il perdit sa place d'eiaminaleor qa* il remplissait avec une
Mfee probité. Il s^nsevelil dans la retraite jusqu à la recoastitu-
tîoa de rinstitut dont il devint membre ; il fut aussi nommé
CDuminatear de l'école polytechnique. Il mourut en janvier
1844. Il était éminemment religieux ; jamais sa conduite ne dé-
mentit ses principes. Quoiqu'il ne fot point enga^ lians les or-
dies sacrés, il porU jusqu en 1792 Tbabit et le Utre d'abbé. On
ado lui : i® TraUé élémenlaire de mécanique ei de dynami-
mu, 1765, in^"^; 2° Traité éUmeniaire de mécanique statiq%te^
1771 » in-9»; 3» Traité d'hydrodynamique, 1771, 2 vol. in-8%
nluflieors Um réimprimé; 4"^ Cours de mathématiques , Z vol.
nB-8»; 5<> La Mécanique en général , 1782, in-8» ; e° Essai sur
tkisioire générale des mathématiques jusqu'en 1782, 1802 ,
1 fuL in-^""; 7» Histoire des mathématiques , 1802, 2 vol. in-S».
Tout ces ouvrages ont été imprimés à rais.
■INSSTy s. m. {botan,)f arbre oui croit au royaume de Quoja,
fl« Afrique, li a l'écorce sèche et le bois gras et huileux ; ses cen-
dres sont bonnes pour le savon, et son (ruit est une prune jaune,
aigre, qui se mange.
•OSTAII (El) ( Comana de Cappadoce) (géogr.), ville de la
Turquie asiatique (Marache) , sur la rive gauche du Kesil Gre-
nak^au nord du Taurus, dans une plaine couverte de jardins ei
de villages. C'est Tune des plus belles villes de l'Âsie-Mineure.
Bie commerce en blé avec les Turkonoans. 9,000 habitants; à
Yiagt*une lieues nord-est de Marache.
BaSTEAl(F. BOCSKAI).
B06T-K0P OU BUTZ-KOPF (hist, nat,) , S. m. espèce de
dauphin du genre des orques.
BasTfiN i^ogr.)f ville d'Angleterre (Lincoln), sur la Vit-
ham , à une lieue et quart de son embouchure dans le Vash ; un
Giiialpermetauxlràlimenls d'éviter l'entrée et la sortie de la baie,
et le phare qui surmonte la tour de sa principale église, haute de
deux cent quatre-vingt-six pieds, les guide et traverse des bas
Ibnds appelés botton-deeps. Cette ville est le débouché des pro-
duil»du duché de Lincoln et fait un commerce important avec la
Baltique. Il consiste surtout en chanvre, goudron et bois de cons-
truction. La pécbe y est active. 11,240 habitants ; à dix lieues
sud-est de LJnroIn.
BOSTOM (géogr,)y ville des EUts-Uois, capitale de l'Etat de
Massachusetts. Elle est située au fond de la baie de Massachu-
setts. La partie principale s'élève sur une petite presqu*ile de
deux tiers de lieue de long sur sept à huit cents toises de lar^,
qui est couverte de collines. Au sud s'étend un faubourg qui y
communique par un pont de près de quinze mille pieds de long.
Au nord se trouve la petite ville de Cbarlestown , à l'ouest celle
de Cambridge-Port, qui j sont réunies, la première par un
Sont de mille trois cent 8oixante-dix*huit pieds, et l'autre par
eux encore plus lon^ ; celui de West-Boston a trois mille cent
onatre-vingt-douxe pieds et cent quatre-vingts piles, et celui de
Cragie en a deux mille cinq cent aonze. Une digne d'une demi-
lieue de long, avec un pont, traverse la baie au sud-ouest. Le
vieux Boston ou la partie principale n'offre que des rues étroites»
tortueuses, mal bAties; mais les faubourgs sont d'une construc-
tion moderne. On remarque à Boston la colonne de Beaconhill ,
surmontée d*une aigle dorée, et dont les inscriptions rappellent
les événements les plus remarquables de la révolution , la statue
de Washington etla place Franklin, ornée d*un monument élevé
en rhonneur de ce grand homme, l'hôtel de ville, bâti sur une
hauteur d'où Ton jouit d*une belle vue sur le port et les envi-
rons, la maison de justice, le Faneuii hall ou se tiennent les
assemblées publiques^ le palais de l'Etat, le théâtre, la douane,
la bourse qui a sept étages et deux cent deux salles; les vastes
bitiments du marché, et ceux dits Central Wharf , où se tien-
nent dnmiante-quatre magasins et un bel observatoire, Tathè-
née, la salle des concerts et celle des avocats, ainsi que de jolies
promenades. Boston possède rhôpital général richement doté ,
plusieurs autres établissements de bienfaisance, l'académie des
sciences et des arts, une société historique dite des Massachu-
setts, l'école de médecine, une société linnéenne, deux écoles
supérieures, une bibliothèque publique et une à Fathénéequi a
▼iâft-nn mille volumes; des fabriques de tabac, de sucre, de choco-
lat, de chandelles, de papiers deteinture, de toilesà voiles, de cor-
dages, de laine et decoton cardés, decartesà iouer, de rhum, des
brasseries , des distilleries , des raffineries de sucre, des fonde-
nes de (er et de enivre, une de caractères, deux de glaces; de
nombreuses banques et compagnies d'assurances. Son port, l'u n
<H» meilleurs des Etats-Unis, peut contenir dnq cenu bâti-
ments à Tabri de tous les vents et dans toutes les saisons. L'en-
trée en est étroite et défendue par deux forts. En 1891, leloi
nage des navires qui lui appartenaient s'élevait à plus de 1 26,oo|
pièces, et la valeur des importations qui y eurent lieu dépaa;
100,000,000 de francs. Boston communique avec les pays esii
ronnants par six chemins de fer et des canaux. En 1800 ti^
comptait près de 25,000 habitants, et, en 1830,61,000. Les cmj
rons sont fort beaux. Boston fut fondé en 1600 et reçut son doq
des émigrants de Boston en Angleterre. Elle donna le preoifl
signal de la révolution qui enleva les Etats-Unis â l'Angleterre
Washington s'en empara en l776.Elleestisoixanle-<{«inzeIieiiQ
et demie nord-est de New-York, et à cent cinquante-sept nord^
de Washington. Latitude nord, 42^ 20; lon^tude ouest, 7r i\
BOSTOH (/fux), jeu de cartes d'origine américaine, quia pri»(>
veur en France, où il a succédé au whist et au reversi, et qui rt»
plitles soiréesdes personnes peu occupéesdansie jour. Ilsejoael
Quatre avec un jeu de cartes complet. Ses combinaisons n'ont m
e nouveau et qui ne se retrouve dans la plupart des jeux à
même genre; mais il y a dans ses chances et dans ses payemeflls^
comme dans ses formes, assex de variété. Puis les dénomioatiuo]
employées dans ce jeu ont quelque chose de sin|pUier, et « rai'
tachent , à ce qu'on prétend, à 1 histoire de la révolnlîoii de TA»
mérique du nord. Tout le monde connaît les mots de granées
petite indépendance, de grande et petite misère, de chlêm,debof
ton. Celui (jjni (ail les cartes les distribue comme il l'entend, c'esl-
à-dire une a une, deux à deux, trois à trois, ou plus, au nombre de
treize a chacun. Il met le nombre de jetons convenus sa piinVf:
ordinairement c'est cinquante par fiche, ou toute êotre pièce i
laquelle on donne une valeur numérique, pour pajtr les prrtef
ou les gains à la fin du jeu. Celui qm a cartes blandcs, ta \a
annonçant avant déjouer, est payé de chacun des joneanv»
une fiche de la valeur de dix. Le joueur à droite de cdrâ qa
donne demande ou passe ; le second soutient ou passe aussi , os
demande une autre couleur plus forte ; le troisième de noèw.
Quelquefois trois joueurs passent Si le dernier passe aussi, il
perd sa donne, et le joueur de droite reprend les cartes et le
distribue^ après avoir mis au panier comme le premier ioue^t
Celui qm n est pas soutenu n'est obli^ qu'à cinq levées ; ma?
s'il a demandé seul , il a six levées à faire, de méiûe que charfl
des autres qui jouerait seul , n'étant pas soutenu , ou quiaum
demandé seul sans concurrence : c'est ce que l'on nomme fru»
indépendance. La couleur pique est subordonnée à la couH'
trèfle, le trèfle l'est au carreau , et le carreau au coeur. Lacutr
leur demandée et soutenue devient atout, et l'emporte sur loidfl
les autres couleurs. 11 faut remarquer que les deux ioueun ^
se sont soutenus dans leur demande en telle ou telle coolfê.
s'étudient dans leur façon de jouer, pour ne pas se nuire élu*
de (aire le plus de levées possible. Assez ordinairement l'un*
deux partners indique, en lâchant une carte d'une autre o»
leur, celle dans laquelle son second, qui tient la main, doit»
trer pour faire le reste lui-même, s'il le peut. Les deux jourv
sont tenus de faire huit levées ; s'ils ne les font pas, ils sont a*
à la béie, c'est-à-dire ils payent la mise qui est au Jeu et \fi^
vées qu'ils font de moins, et à chacun des joueurs la méroeo-
leur qu'ils auraient gagnée eu faisant les nuit levées. Celle t>
augmente à mesure que les coups se multiplient , et quHqi^
fois, suivant les conventions, en doublant. On appelle hoMtti
l'as et les figures, qui se payent, de même que les levées en }'i
ou en moins, lorsqu'elles ne sont pas égales dans les mains «^
joueurs, trois contre une ou toutes les quatre. La petite mu^
se fait en écartant une carte sans faire de levée. Lè& huit M
forment ce que l'on nomme grande indépendance, en obseni'^
3u'à égalité la plus forte couleur l'emporte. Si deux demaoé^
ans la même couleur, la primauté est acquise au premier ^
mandant : on ne peut la lui enlever que par la demande di^
levée de plus. La grande misère emporte huit levées, u« i
grande indépendance, quand on ne la demande pas dam 0
couleur inférieure; mais neuf levées enlèvent harande «iVi
comn>e sept levées emportent la petite misère. Le picolispif
qui s'opère en ne faisant qu'une levée, est supérieur à sept i^
vées, lorsqu'on ne le demande oas dans une couleur inférMirl
mais il oède à la demande de nuit levées. La misère de qw{
as, c'est-à-dire lorsqu'on a les quatre as en main, c«lè%e e-j
levées, pourvu que ce ne soit pas dans une couleur inféric-i
qu'il est demande. Cette misère se fait en n'écartant pas, et ^*\
la liberté de refuser jusqu'à la dixième carte : on ne peut r'^
renoncer aux trois dernières, et on doit fournir à la coo*i
qu'on joue. Il ne faut foire aucune levée pour gagner. Cèpe»*"
cette misère des quatre as cède à la demande de dix ^^
lorsqu'on ne la demande pas dans une couleur inférii*»"*. n ^1
être nien sur de son jeu pour réussir ; car les troi* autres jou^i
contre lesquels elle est dirigée examinent bien ces cartes pd
(m)
Bcrfât..
s'assnrer si le jooeur qui Va (kmandëe ne s'est pas trompé, et ^
n'a pas une carte qui puisse être prise. Cette tnisère sur table
eède eoeore à ta demaiide de onze levées, pourtu qo*ôn ne la
demande pas dans une couleur inférieure. La grande wiièrt
sur table enlève once levées, lorsqu'on n'est pas demandé dans
une couleur inférieure; elle se joue comme la ptUie mi$èrtviT
table, à Teiception qu'on n'écarte pas une carte. La grande mt*
Ure sur table cède a doute levée», de même lorsqu'on ne de-
mande pas dans une couleur inférieure. Faire boston ou Mem
i deux ou seul, c'est faire toutes les levées. Le boston seul an-
noncé enlève la demande de douie levées, et le boston sur table
enlève le boston seul. Comme aux misères sur table, le joueur
qui l'a demandé a seul son jeu abattu, et est exposé à perdre si
une carte faible a échappé à son attention. Cinq levées faites
par un seul joueur, dont la demande n'a pas été soutenue, équi-
valent à buit levées à deux. Six levées font une petite indépen^
danee. Les levées en sus de la demande se payent à part, de
même que les honneurs^ et plus cher selon la couleur. Le boston
seul , le boston sur table, ^gnent plus que les autres coups et
sont payés plus cher en raison de la couleur. Au reste, tout ce
que nous venons de dire sur le jeu de boston est soumis à des
règles détaillées qui établissent les cas particuliers de ce jeu , la
manière de payer selon les conventions, les jugements à porter
sur cerUins coups, et les moyens de parer à toutes les difficultés
qui peuvent se présenter. Mais ces rè^la cependant diffèrent, en
quelques endroits, dans plusieurs points qui sont toujours con-
venus entre les joueurs avant de commencer le jeu.
BOSTARDJi (hiêt. tnorf.), jardinier, ou, à proprement parler,
celui qui cultive les melons (en turc et en servien, bosian, melon).
C'est sous ce nom que Ton désigne les gardes du sérail , qui
sont en outre les jardiniers et les rameurs du grand seigneur,
lorsqu'il se promène sur le détroit ; c'est à leur chef, le bos-
tandji'baehi, à tenir le gouvernail. Celui-^ a de plus sous sa sur-
veillance les jardins du sérail , les maisons de plaisance du grand
seigneur et les châteaux situés sur le canal.Ces bostandji, oue l'on
a regardés, mais à tort, comme formant un corps militaire,
étaient autrefois au nombre de 5,000; ils ne sont plus mainte-
nant qu'environ 600. Leur solde est semblable à celle que re-
oevalent autrefois les janissaires. Trente d'entre eux, appelés les
khsséfis ou intimes, remplissent les fonctions d'exécuteurs des
oautes-oenvres et accompagnent toujours le sultan.. Les bos-
tandji se parta^nt en neuf classes, que l'on peut facilement re-
oonnaftre, car Tes membres de chacune d'elles ont une ceinture
différente. Outre les six cents bostandji de Constantinople, il y
en a encore queictues autres à Andrinople, sous les ordres d'un
bostandji nommé par le srand seigneur.
BOSTAR, général carUiaginois, envoyé contre Réaulus, fut
battu et fait prisonnier Tan 255 avant J.-C. Marcia, femme de
Régulas, à qui il fut livré, le Ut mourir dans les supplices pour
venjçer la mort de son époux, et envoya ses cendres à Carthage.
— Un antre général carthaginois du même nom, commandant
la citadelle d'Olhîe, en Sardaîgne, fut égorgé avec toute la gar-
nison par les mercenaires révoltés, l'an 240 ou 241 avant J.-C.
—Un autre Bosta» fut envoyé par Annibal à Philippe, l'an 215
avant J.-C., pour confirmer Valliance qu'il venait de faire avec
œ prince.
BOSTRA (F. BOKRA).
BOSTRiCHK {hiêt, fuit.), insecte du genre des coléoptères, de
la tribu des hostrichienset de la famille des xylophages. Les lar^
res de ces insectes vivent sous tes écorces des arbres; elles sont
molles, courtes, arquées; leur corps est composé de douze an-
neaux; la tête est armée de deux mâchoires fortes et tranchantes,
ivec lesquelles elles réduisent le bois en poussière. On netronve
jamais ces insectes sur les fleurs.
BOSTRTCHITE {botan.), S. m. pierre figurée, qui ressemble
à la figure d'une femme. — Genre de plantes de la famille des
imiantacées.
BOSTRTCHOtBE (hi$t, n(tl.),s. m. genre de poissons très^voi-
■n des iMMtrTches. — Cest aussi le nom d'un genre de plantes.
BOSUBL (hiti. nat,\ s. m. nom de la seule tulipe qui ait de
l'odeur.
B08WBLL (Jacques), naquit i Edimbourg en 1740, fils
itné d'Alexandre Boswell, lord au chinleck, l'un des joses des
cours suprêmes de session et justicier d'Ecosse, n étudia dans
les universités d'Edimbourg et de Glasoow, et vint à Londres
en i760y où il se lia avec des personnes de distinction. Malgré
Mn goût pour l'état militaire, il se conforma aux intentions
de sua père qui le destinait an barreau, et revint en Ecc^se
pour y «ûsdier le droit. Après avoir subi ies enamens à l'uni-
versité d'Edinfixiitrg comme avocat.il fit on second voyage, et de
làserendHàUtrecbtiRmrperfectionner sesétudes. Ce fut en 1705
qu'il fit la connaissance du docteur Johnson, ciroonstanee qu'il
regardait ooiiime la plus heureuse de sa vie. il ne séjourna qùê
quelques mois à Utrecbt, et se mit ensuite à parcourir l'Aile»
magne et la Suisse, visitant Voltaire à Ferney, et Rousseau à
Neufchàtel. Il vit aussi l'Italie et Ttle de Corse, où il résilia
quelque temf>sdans la maison du fameux Pascal Paoli. Il vint
ensuite à Paris, d'où il retourna en Ecosse en 1766, et ooi»^
mença à se faire connaître au barreau dans la célèbre aflÛtie de
Douglas : il écrivit à cette occasion un pamphlet intitulé : Kp^
sence de fo cause de Doughu ; on publia, en 1768, sa RéMkm
de la Corse avec tes mémoires du générai Paoli. Ce dernier
ouvra^ est très-estimé et a été traduit en allemand, en bol«
landais, en italien et en françaispar J.-P.-S. Dubois, la Haye,
1760, in-8<*, et sous le titre de Etat de la Corse, par seigneur
de Correvon, Londres (Lausanne), 1760, 2 vol. in-l^. En 1785»
parut son Jùurnal d*un voyage ««(r Hébrides, qu'il fit conjotole*
ment avec le docteur Johnson, et qui n'obtint pas moins de
succès que l'ouvrage précédent. Ce rat cette même année que
Boswell quitta le barreau d'Ecosse, et vint s'établir avocat à
Londres ; mais la mort de son ami Johnson, dont il forma te
projet d'écrire la vie, vint interrompre les travaux de sa priH
fession. Cette Vie de Samuel Johnson, qui fut imprimée en 1791^
en 2 vol. in-4^, fut reçue du public avec un empressement extra^
ordinaire, et c'est le |)lus connu des ouvrages de Boswell. C'est»
au jugement des critiques anglais, un portrait fidèle et Csit de
main de maître. Pour les étrangers, c est un ouvrage a§|rèa*>
ble et curieux, mais trop long et surchargé de détails minutieux
qui ne peuvent intéresser que les admirateurs de Johnaoo.
Boswell mourut à Londres en 1795, âgé decinquante-cinoatta.
C'était un homme d'une figure avantaffense, plein de politesse
et de savoir, naturellement bon, mais d'un tour d'esprit caua*
tique ; il ressemblait quelquefois, dH-il lui-même, au meHiewt
homme du monde, inipiré petr ta plus méchante muse. Il avaH
une singulière prédilection pour la ville de Londres, qu'il re^
gardait comme son Elysée sur la terre ; prédilection que sa liai-
son avec le docteur Johnson n'avait sans doute pas peu contri-
bué à fortifier. Outre les ouvrages que nous avons cités, on a
de lui deux lettres au peuple écossais, également remarquables
et par l'énergie du style et par les vues politiques, et une suite
d'essais d'un ton mélancolique, imprimes vers l'an 178), soM
le titre de t Hypocondriaque.
BoswELLiA THURiFÈRE (botan.), S. m. bel arbre d'Arabie
qui produit le véritable encens.
BoswoRTH aiARKET {géogr,\ petite ville d'Angleterre, cé-
lèbre par la bataille où l'indisne Richard lit perdit la couronne
et la vie (22 août 1485], dans le comté et à quatre lieues A Touest
de Leicester.
BOT (gramm,), ne s'emploie que dans l'acception de pieé4Hft^
qui a le pied fait comme celui d'un bœuf, en latin bos, duquel
il dérive.
BOT (ma^,). C'est un gros bateau flamand» ou une espèeede
petite Oûte. Le bot est ponté. Au lieu de dunette ou de cbambnft
un peu élevée, il y a nie chambre retranchée à l'avant, qui ne
s'élève pas plus haut que le pont. On fait jouer le gouvernail oë
avec une barre ou sans barre, parce que ceini qm gouverne )tê
peut faire tourner aisément de dessus le bord. A l'avant du bol
il y a une poulie qui sert à lever l'ancre, et an milieu dn bâti-
menton pose uncaoestan, lorsqu'il en est besoin, et on l'aflermH
par deux conrbetons, qui de Tun et l'autre côté vont se terminer
contre le bord. Les membres du fond sont vaigrés et couverts de
planches, hormis à l'endroit par où l'on puise reau qui y entre.
BOT {hist. nat.), s. m. nom que les Hollandais des fies Mo-
luques donnent à une espèce de poisson. Ce poisson est petite
il a le corps court, ettrémement aplati ^ ou comprimé pat* les
côtés; la tète, les yeux et la bouche petits. Les nageoires sont
au nombre de sept, savoir : deux ventrales petites^ sous les deux
pectorales qui sont aussi petites , tri^gulaires ; une dorsale
comme fendue en dedx, pltii haute devant que derrière) tme
' derrière l'anus, aussi profonde que longue, et une à la queue
qui est tronqfuée ou carrée. Ses nageoires sont cendré-noires,
sa tète cendre-bleue, son corps rouge-incarnat, moucheté agréa*
blement de petites tacbes rondes blanches. La prunelle de sed
yeux est noire, entourée d'un Iris blanc-argentin. Le 6ol est
commun dans la mer d'Aïuboine^ autour des rochers. Il est de
bon goût et se miinge.
BOTA {dommX mesure de Ikhiides dont on se sert en Espagne
et en Portugal. Elle est ^le a quarante-sept pintes andenhes
de Paris.
BOTAL (LÉ0WAlii>). ou plutôt botAlli^ médecin des roi»
Charles IX et fleuri III, était d'AsU en Piémont. Il avait étè^
rê$u docletff à Pavie el étaU de l'éeole de Fallope. Après ateîr
lOTAMOUE.
(m)
BOTAHI^IUB.
voyagé dans \e» PayftrBu H en Angleterre, à la suite do doc
d*Atf nçon, il vînt se fixer en France où il exerça la médecine
a^ecbeauciiupdesaccèt. Il avait de grandes connaissances, mais
aussi beaucoup d'exagération dans ses opinions. Cest ainsi qu'il
rendit universel et trop fréquent Tusage de la saignée. La dé-
couverte de la circulation du sang n était pas encore faite, et
p(*ut-<^tre que Botal la pressentit, à en juger par quelques-uns
de ses écrits : De via $anguini$ a dêttlro ad tinùirum cordii
venlriruium; seniêntia de via eanguinis l'u corde f judicium
ÀppoUinis eirca opiuionem de via $anauinii. On sait que cette
ouverture qui, dans le fétus, sépare les Jeux oreillettes du cœur,
et permet au sang de passer de Vune dans Taulre, sans traverser
le poumon, porte le nom de trou botalf non que la découverte
en soit duc à cet anatomiste (elle était connue de Galien), mais
peut-être parce qu'il a attiré sur elle l'attention, ou qu'au moins,
en s'occupant de la saignée, il a donné plus de notions qu'on
n'en avait alors sur les organes qui contiennent le sang. Ce qu'il
y a de sur, c'est que, quoique Botal ait beaucoup exagéré l'u-
sage de In saignée dans son ouvrage De curatione per eanguinis
miâiionem liber. De incidendœ vena, cuUa tcarificandœ et ht-
rudinum af^igendarum modo, Lyon, 1577, 1580, in-S*", An-
vers, 1585, m-B**, Lyon, 1055, in-8*», on trouve, dans cet ouvrage
et dans nlusieurs autres, des preuves d'un fort bon esprit et le
germe de plusieurs des vérités que le temps a consacrées, par
exemple dans son livre De rurandii vulneribus eclopelorum,
Lyon, 1560, in-8«; Venbe, 1500, 1597, in-8«; Francfort, 1575,
in-4**; Anvers, 1583, in-4**, avec les ouvrages d'Alphonse Fer-
rius et de J.-F. Rota sur le même sujet, en allemand, Nurem-
berg, 1070, in-8''. Botal combat la fausse opinion que les plaies
d'armes à feu sont vénéneuses ; il y blâme l'usage des tentes et du
tamponnfmont dans les pansements, etc. Ses autres ouvrages
sont: Liber de iuiivenereœ curandœ ralionf, Paris, 1565, in-8";
Commentfirioli duo, aller de medici, aller de œgroli munere,
Lyon, 1505, in-H"*, avec les pièces suivantes : Admonitio fungi
tlranguiaioritt De calarrhtê commenlariui. De lue venerea,
De vulfwribus tclopelorum, ne sont pas non plus sans intérêt.
J. Van llooriie les a tous réunis, avec des notes, sous le titre
d'Oprrn omnia medica el chiruraica, Leyde, 1600, in-8".
BOTAL (Taou) {anal.). Ou donne le nom de Irou botal
au trou ovale, situé entre les deux oreillettes du cœur, de Bo-
tal, conseiller el médecin de Charles 1\, à qui on en attribue
là découverte.
BOTANE [comm,)y s. m. sorte d'étoffe étrangère.
BOTAKicoN (j^ramm.), s. m. catalogue,description de plantes
(F. IIeruikr).
BOTANIQUE (icîetice«nal.).Lasciencequia les végétaux pour
objet est Inlxitanique.Son utilité est incontestable. Dès l'ori^ne
du monde, les hommes demandèrent leur nourriture aux végé-
taux. H est À peu près certain que l'exemple des animaux leur
anprità chercher parmi ces productions de la nature des remèdes
à leurs souffrances. La chaîne rompue des civilisations passées ne
nous ()ermet wnni d'assigner d'époque précise à l'origine de
celte science. Si nous interrogeons les (astes de l'Egypte, nous
Î trouvons les images de trente-six plantes sacrées , mais aucun
ocument ne lève le voile qui les couvre; peut-être faut-il y re-
connaître seulement l'emblème héraldique des trente-six nomes
dont se e4>m(M)sait le gouvernement politique de ce singulier
pajs. — La iirèce ne saurait rester en arrière, au milieu de l'é-
lan \igounMix qu'elle imprime à toutes les connaissances hu-
maines. Aussi voyons-nous la botanique compter successive-
ment i(H» , IMM) et liOO plantes. A la vérité, il en est beaucoup
dont le nom et les usages ne nous seront probablement jamais
révélés. Homère recommande la cullurede la vigne, des céréales,
d«*s (leurs o<lorifêrantes , des arbres fruitiers dont il faut , dit-il ,
enlever les branches surabondantes qui dévorent inutilement
la stnc. V\ ihagore publie que les plantes sont capables de sen-
satioiis. Uninocrileet Empedoclc ramènent la t)otanique dans le
cheniin de lobservation régulière; ils enseignent que la graine
est r«Mif %êgèlal. Anaxagore écrit que les feuilles absort)ent
et exhalent de l'air. Hippocrate découvre dans les différentes
prlics des plantes de nombreuses ressources thérapeutiques.
Eu«tèn)e e\p<'»rimente sur l'homme les propriétés dans un cer-
tain nomltre d'entre elles. Enfin Uippon recherche l'influence
que la culture e\erce sur les formes et les produits des végétaux.
— JuM^u'alors l'élude des plantes a été faite sans ordre, sans
critique, au hasanl ; un homme |>aran, qui riche d'expériences
etdol>srr>ations, fait jHwr les végétaux ce que Aristote, son
maître et son ami, venait de (aire pour les animaux. Théophraste
montre les nip|H)rts intimes de la botanique avec l'économie
rurale el domestique, avec ta médecine et l'industrie. Il a dé-
^elopitè dans Thistoire el dans le Iraité des causes ses principes
de physiologie Tégétale qu'il enseignait â ses deux mille élèves.
Suivant le philosophe d'Eresos , la reproduction a lien par l'o-
nion des sexes. Ce sont les corpuscoles pulvérulents qu*on rc-
maraue dans les fleurs mâles , sous l'aspect d'un léger duvet,
aui fécondent les fleurs femelles. L'odeur de la poussière des
eurs a la plus grande analogie avec celle de la liqueur séminale.
Tantôt l'hymen s'accomplit par le ministère des vents , ou pv
la main des hommes ; tantôt les organes sexuels sont réunis sur
le même pied. La ip*aine est l'œuf végétal ; une partie forme U
tige , l'autre la racine. C'est par les racines que la plante reçoit
de la terre une partie de sa nourriture. Une plante privée de si
racine ne tarde pas a périr. La première évolution extérieure
commence par les feuilles séminales dont la forme est ronde et
simple. A ces feuilles radicales succèdent les caulinaires. Cha-
cune des faces des feuilles est formée de fibres et de yaisseaui.
disposés en un réseau particulier, dont la partie supérieure n'a
point de communication avec l'inférieure. Les feuilles nourris*
sent la plante des vapeurs qui circulent dans Tatmosphère. Les
fleurs s'épanouissent à des époques fixes. Les fruits viennent
après les fleurs, à 1 exception du figuier. Passant à la structure ex-
térieure, Théophraste mdique les propriétés de l'écorce, dont il
ne sépare pas l'aubier. Des tubes capillaires fibreux constituent
le corps du végétal. Ces fibres suivent une direction parallèle
dans le pin et le sapin , tandis que dans le liège elles se croisent
en tous sens. Outre les coros fibreux, il existe des vaisseaux poor
la sève ; c'est entre les fibres et les vaisseaux séveox que se
trouve le parenchyme. La partie la plus ferme du bois est celle
qui touche à la moelle ; elle occupe toute hi plante demùs Tori*
gine des racines jusqu'au sommet de la tige. Le palmitT n'i
pointde moelle nidecouchesconcentriques. La moelle penlpènT,
sans pour cela que le corps ligneux cesse de végéter. Les venls,
les oiseaux , les ondes disséminent les végétaux sur les différen-
tes parties du globe. — On est réellement frappé, an milieu du p6
lit nombred'erreursquerenferme la doctrine de cet observateor,
de la jjuissance de son génie. Aussi ne saurions-nous parta^
l'opinion de M. Richard, qui en parlant des écrits de Théophraste
dit que la botanique n'existait point encore de son temps. Lo
élèves de cet homme célèbre ne firent faire aucun progrès à la
science. L'école d'Alexandrie pesta également stationnaire; trob
hommes cependant méritent d'être cités : ce sont Cratéras, qui
décrivit bien les plantes ;Dioscorides, qui reconnut la nécessitèik
la synonymie, et Galieu, qui expérimenta sur lui-même an M
des malades les propriétés de plusieurs plantes. — Dans b
grande période romaine, Caton, Varron, Columelle ne se fost
remarquer que comme agriculteurs. Pline n'a point observé par
lui-même, mais il a rendu service à la science en indiquant l^
usages que l'on faisait de chaque plante dans l'éoononnie runlt
el domestique, dans les pratiques civiles et religieuses. — Uv
longue période de siècles s'écoule pendant lesquels la botaniqv
est sans intérêt, délaissée et presque entièrement nulle. Cepen-
dant la voix de l'observation se fait de nouveau enterulre ; Of-
dus fils annonce que les fougères se reproduisent à l'aide éi
corpuscules qui se développent sur la face inférieure de leop
femlles et détermine le vrai caractère des légumineuses. Bocl
dit Tragues, crée une méthode basée sur les ressemblances ^
nérales. Il est le fondateur de l'iconologie moderne, aveoBuB-
fels et Fuchs. — Ce fut le grand naturaliste Conrad Gessner q^
conçut l'heureuse idée de ranger les plantes d'après les caractère
fournis par la fleur et le fruit; la mort l'empêcha d'exécuter e
travail. Il était réservé à C4alpin , médecin du pape 0--
ment Mil, de tirer la botanique du chaos où elle était eocoerl
plongée. 11 établit principalement sa méthode sur la situation^!
l'embryon et sur le nombre des cotylédons; ces deux caraelèr^l
qu'il signala le premier , sont devenus depuis les bases des ts^
milles naturelles. — Ces deux t)otanistes lurent suivis desBar^
hin, des Gérard, des Magnol et des Riyin, qui contribuèrefl
par leurs travaux aux progrès de la science ; mais ils fam|
tous éclipsés par Joseph Pitton de Tournefort, dont les éleumi
de botanique parurent en 1694. Quoi(|ue la classification qu
adopta dans son livre soit presque généralement abandonnée. I
aura toujours la gloire d'avoir ramené la science à sa TéritaH
destination , en distin^nl d'une manière plus précise qo H
ne l'avait fait jusqu'à lui les genres, les espèces, bien q*i
celles-ci soient souvent confondues avec les variétés. Sa aiêtboi^
se compose de vingt-deux classes dont les caractères sont tin
de la corolle. Elle a, comme celle de Césalpin , le grand def j
de diviser les plantes en herbes el en arbres, el de détruire atn^
une multitude de rapports naturels. L'ouvrage de Tour««-'>'^
intitulé InsiiiuiioneM rei kerbariœ comprend dix mille c-rj
quarante-six espèces rapportées à six cent quatr^-f injft-dîx-hii
genres. —Quelques années plus Urd (1754J, le célet>re Larni
L
BOTAHIQUB.
(i95)
BOTANIQUE.
publia son S^OiwM iewuel^ basé sor la découverte des sexes et
de la fécondation qu'il désigna sous le nom séduisant de Noeeê
des planta. La vogue qu'obtint ce système fut prodigieuse ; elle
s'est soutenue jusq\i'à nous , et il est hors de doute qu'elle se
soutiendra encore longtemps, à cause de la facilité qu'il présente
pourdélerminer le nom des végétaux. — Linné divise sa méthode
en vingt-quatre classes, dont les vingirtrois premières renferment
les plantes qui ont les sexes apparents» La dernière, qu'il a
nommée eryplogamiê, comprend les végétaux dont les organes
sexuels ne sont point visibles. De l'existence des étamines et des
pistils sur le même individu, ou de leur position sur des indivi-
dus diiïérenls, résultent deux nouvelles divisions , savoir : les
Qeurs hermaphrodiles ou monoclinetf et les fleurs unisexaelUê
ou dictines. Les fleurs hermaphrodites forment les vingt pre-
mières classes, les fleurs unisexuelles les trois suivantes. —
La considération des attributs des étamines lui a servi pour tra-
cer les caractères de chacune des vingt premières classes. Ainsi
fe nombre des étamin^ libres , et sans proportion dans leur
longueur respective, donne lieu à l'établissement des treize pre-
mières classes. — I. Monandriê. Une étamine ou un seul mari,
a. : les balisiers. — ii. Diandrie, Deux étamines, ex. : les jas-
mins , les sauges. — m. Triandrie, Trois étamines, ex. : les
iridées , les graminées. — iv. Télrandrie. Quatre étamines,
îx. : les scabieuses. — v. Pentandrie, Cinq étamines, ex. : la
Murrache, le primevère. — vi. HexandrU. Six étamines, ex. :
es lys, les joncs. — vu. Heplandrie, Sept étamines, ex. : le
narrunnier, la trientale. — viii. Oclandrie. Huit étamines,
îx. : lesépilobes, les bruyères. — ix. Ennéandrie. Neuf ctami-
les , ex. :»lcs lauriers , les butomes. — x. Déeandrie. Dix
tamines, ex. : le saxifrage, la saponaire. — \i. Dodécandrie,
)ouze étamines, ex. : le réséda, lai^remoine. — xii. leosan-^
Irie. Vingt étamines ou plus, insérées sur le calice , ex. : les
raies rosacées. — xiii. Polyandrie, Vingt à cent étamines insé-
ces sous l'ovaire , ex. : les rengncules. Les deux classes suivan-
es sont formées sur la proportion respective des étamines. —
Liv. DidynanUi. Quatre étamines, dont deux plus grandes et
[eux plus petites, ex. : les labiées. — xv. Télradynamie, Six éta-
nines dont quatre plus longues , ex. : les crucifères. La réunion
les étamines , par leurs filets , leurs anthères , ou leur adhé-
ence au pistil, sert de fondement aux cinq classes qui viennent
mmédiatement. — xvi. Monadelphie, Les étammes réunies
»ar leurs filets en un seul corps, ex. : les malvacées. — xvii.
'Xadelphie. Les étamines réunies par leurs filets en deux corps,
X. : les légumineuses. — xviii. Polyadelphie. Les étamines
éunies parleurs filets en plusieurs corps , ex. : les millepertuis.
- XIX. Sungénéiie, Les étamines rapprochées en cylindre par
|ors anthères, ex. : la laitue. — xx. Gynandrie. Etamines insc-
fes sur le pistil, ex. : les aristoloches. Les trois classes suivantes
*n l établies d*a prés la position des fleurs unisexuelles, sur le même
dividu OQ sur des individus distincts. Il arrive quelquefois
l'elles sont mêlées à des fleurs hermaphrodites. — xxi. Mo-
icie, Etamines et pistils dans des fleurs séparées , mais sur le
ème individu. , ex. : le pin, le chêne. — xxii. Diœcie. Eta-
ines et pistils dans des fleurs séparées sur des individus dis-
icts, ex. : le chanvre, le peuplier. — xxin. Pofy^ami>. Fleurs
rraaphrodites parmi les fleurs unisexuelles, ex. : les arroches.
i dernière classe comprend les plantes dont les fleurs ne sont
int distinctes. — xxiv. Cryptogamie, Etamines invisibles ,
ictiOcatioD cachée , ex. : les mousses , les algues. Telles sont
vingt-quatre classes qui composent le système de Linné ;
icune de ces classes est elle-même partagée en plusieurs or-
?s d'après des caractères que nous allons taire connaître. Ainsi
ordres des treize premières classes sont fondés sur le nombre
i pistils, et désignés sous les noms de monogynie , digynie ,
gynie , léiragyniê, penlagynie , hexagynie , hepta^ynie , po-
^agynie^iygyniê. — La disposition des graines a faitdiviser la
lynamie en deux ordres : la gymnospermie, qui renferme les
unes nues et à découvert aîi fond du calice, et ïangiosper-
e, qui comprend les graines entourées par un péricarpe. —
forme de la silique, tantôt plus longue que lar^ , tantôt plus
ge que longue ou aussi large que longue, a séparé la quin-
ine classe en deux ordres : la télradynamie siliqueuse ou à
igues siliques, et la télradynamie siliculeuse ou à petites si-
ues. — Pour la monadelphie , la diadelphie et la polyadel-
ie , les caractères sont tires du nombre des étamines, de sorte
c les premières classes en deviennent les ordres. Dans la syn-
a^sie, les six ordres qui la composent sont fondés sur la poly-
mie (les fleurs réunies dans un calice commun ; voici leurs ca-
utères : v> polygamie égale: toutes les fleurs sont hermaphro-
les, ex. : le pi&<ienlit ; â"" polygamie euverflue : les fleurs du
(que sont hermaphrodites et fertiles, ex. : la camomille;
^polygamie fruitranée : les fleurs du centre sont hermaphre*
dites et fertiles , celles du bord femelles et stériles , ex. : les cen-*
taurées ; 4"* polygamie nécessaire : les fleurs du centre sont
hermaphrodites et stériles, celles de la circonférence femelles
et fertues , ex. : le souci ; 5<» jfolygamie séparée : outre le calice
commun , il y a un petit calice particulier pour chaque fleur,
ex. : réchinopis; G'^folwamie monogamie: toutes les fleurs her-
maphrodites mais isolées les unes des autres et ayant seule*-
ment leurs anthères rapprochées, ex. : la violette. ]«a gynandrie
a été partagée en quatre ordres , dont les caractères sont tirés
du nombre des étamines. Les ordres de la monœcie et de la
dicDcie se rapportent à quelqu'une des classes précédemment
établies. Elles renferment, par conséquent, des plantes monan-
dres , j^nandres , monadelphes. — La polygamie se compose
de trois ordres : 1^ la monœcie : les fleurs sont unisexuelles et
hermaphrodites sur le même individu ; 2** la diœcie : les fleurs
unisexuelles sont sur un individu , et les hermaphrodites sont
sur un autre ; S** la tricecie : les fleurs mâles , femelles, berma*
phrodites , sont sur trois individus diflërents. Enfin la crypto-
garnie, qui forme la vinot-quatrième etdernière classe, se divise
en quatre ordres qu'on doit considérer comme autant de famiU
les naturelles ; ce sont les fougères, les mousses, les algues et les
champignons. — Nous venons d'exposer cet ingénieux système ,
qui a valu à son auteur tant de louanges etde critiques. On ne
saurait se dissimuler qu'il n'ait l'inconvénient de disperser quel-
quefois des genres très-rapprochés dans la nature. C'est ainsi ,
par exemple , que les sauges se trouvent très-éloignées des la-
biées, et que les graminées sont disséminées dans plusieurs clas-
ses diflërentes. Tout en admettant la vérité de ces reproches ,
nous demandons s'il était possible de créer une méthode artifi-
cielle plus simple, d'une application plus aisée , et présentant,
d'ailleurs , l'immense avantage de comprendre facilement tous
les végétaux connus , et tous ceux qu'on pourra rencontrer par
la suite. Le système sexuel est réellement ce qui a été imaginé
de mieux pour arriver à la connaissance des plantes, et s'il ne jouit
pas, comme la méthode naturelle, de l'avantage de les grouper
par leurs affinités entre elles , il est tellement utile dans un
grand nombre de cas, que la plupart des botanistes dis-
posent aujourd'hui, surtout dans les pays étrangers, leurs Spe-
des et leurs Flores particulières d'après les principes qui y
sont étabUs. — L'utilité d'une méthode naturelle se fit sentir dès
l'instant où les botanistes remarquèrent qu'un ^rand nombre
de végétaux se ressemblaient par leur port et leur aspect. Ils ne
tardèrent point à s'apercevoir que les fleurs , les fruits, le mode
particulier de germination , de floraison , fournissaient des ca-
ractères communs, d'après lesquels les plantes se rangeaient,
comme4*elles-mêmes, en plusieurs classes faciles à reconnaître.
Ainsi se trouvèrent formées les familles des graminées , des
^ ombellifères, des papillionacées, etc. C'étaient autant de groupes
auxquels la nature avait imprimé une physionomie assez ois-
tincte pour qu'elle frappât aussitôt l'attention. Si tous les sujets
du règne végétal étaient aussi faciles à reconnaître , nous au-
rions bientôt une méthode naturelle complète , désir constant
des botanistes ; malheureusement la chaîne des êtres est inter-
rompue à chaque instant ; de grandes distances séparent sou-
vent les anneaux , et , dans l'état actuel de nos connaissan-
ces , ridée d'une série linéaire et non interrompue de ces fa-
milles est une véritable chimère. Malgré ces inconvénients ,
la méthode naturelle est encore la seule qui puisse nous faire
connaître convenablement les rapports qui existent entre les
êtres , la place qu'ils occupent dans la hiérarchie de la nature,
et les lois qui les gouvernent. Mais, pour arriver à la forma-
tion des familles qui composent la méthode naturelle , il a fallu
étudier les individus séparément , et observer toutes leurs par-
ties , depuis la racine jusqu'au fruit ; on s'est alors aperçu qu'il
J^ avait aes collections d'êtres qui se montraient toujours sous
es. mêmes formes , et qui naissaient les uns des autres par un
mode de génération constant et uniforme. C'est à ces réunions
d'êtres cju on est convenu de donner le nom collectif d'espèces.
La lumière, l'habitation, la hauteur occasionnent des différences
très-marquées entre les individus d'une même plante; ce sont
ces différences qui constituent les variétés, qu'on distingue
des véritables espèces , en comparant réciproquement leur or-
ganisation. Les caractères qui établissent la démarcation d'une
espèce à l'autre sont appelés caractères spécifiques, — En con-
tinuant cet examen , on rencontre des plantes qui, distinctes
par leurs caractères particuliers, se rapprochent essentiellement
par les parties de la fructification. On réunit toutes ces espèces
en un seul groupe qu'on désigne sous le nom de genre. Les ca-
ractèresdu genre appelés génériques se subdivisent en naturels,
qui se composent de toutes les particularités de la fructification ,
MVAmqOB.
(««•)
MnRAHVQint.
commîmes à tootes les espèces d*iin même genre ; et en e$êen^
Utiê tqm sont le Irait par lequel on genre diflèrc d*un autre
genre. — Les plantes, par l'établissement des espèces et des
genres» se trouvent tirées de la confusion apparente sous laquelle
elles se présentaient à nos regards ; mais le grand nombre de
genres ne les rendrait que d'un médiocre secours pour la mé>
noii^y si Ton n'avait imaginé des coupes plus étendues fon-
dées sur des caractères analogues. Lorsque la réunion des çenres
a lieu à Taide dun seul caractère , on lui donne le nom d ordr^
^ropremaUdii.On Tappetle famille, lorsque les caractères sont
pris de la structure , de la forme et de la disposition de tous les
orgaoes des végétaux. C'est par le rapprochement des familles
ei leur disposiUon à la suite les unes des autres que se forme
k Méthode diU naturelle, dont nous allons tracer l'histoire. —
Magnol est le premier qui ait établi des séries de plantes sur l'en-
semble de leurs analogies, et qui les ait désignées sous le nom
de familles. Linné lui-même , dans ses Fragmenta metkodi
naimralis , jeta les fondements de la classiûcation naturelle.
La travail de ce grand homme fut un germe fécond qui propa-
gea l'idée de la méthode naturelle. Haster, dans son Systema
gm^rale planUrum , fit voir qu'il avait parfaitement compris ce
qui devait en (aire la base. Adanson publia ensuite ses familles
naturelles disposées en une gradation fondée sur tous les rapports
possibles de ressemblance. Son ouvrage est peu consulté , parce
que les caractères des familles n'y sont point nettement établis ,
et à cause de la bizarrerie de sa nomenclature. En 1759 ^ Ber-
nard de Jussien ayant été chargé par Louis X Vde l'arrangement
du jardin botanique deTrianon, commença à y classer les plantes
eo fiimillî»g naturelles; mais la gloire de perfectionner la niéthode
naturelle était réservée à M. Antoine-Laurent de Jussieu qui^
dans son Gênera planiarum, ouvragée marqué du sceau du
génie, a fait sentir à tons les botanistes l'mcontestable su-
périorité de la méthode des ensembles sur celle des carac-
tères isolés. M. de Jussieu divise son système en trois grandes
tribus basées sur l'absence ou le nombre des cotylédons : l** vé-
gétaux acotylédonéê (point de cotylédons); 2<* végétaux mono--
CQlylédonéi (un seul cotylédon); S^* végétaux dieoivlédonét
(F. ce mot) (deux ou plusieurs cotylédons). Ces trois tnbus sont
elles-mêmes subdivisées eu quinze classes. La première classe
ne se prête à aucune division ; elle renferme les végétaux aco-
tjrlédonés , c'est-é-dîre les plantes qui ne présentent ni fleurs
ni firuits. Les végétaux monocotviédonés se partagent en trois
disses , suivant que l'insertion des étamines est l^fpoqynUfue ,
^igyjniq^oaipigYniqvLe, Le nombre prodigieux des végétaux
dicotylédones a dû nécessairement y multiplier les coupes.
Biles ont été établies sur l'absence, la présence do la corolle ,
et sur le nombre de ses pièces ; d'où sont résultés les dycoijflé-'
d^més apétales (sans corolle), formant trois classes secondaires,
dans lesquelles l'insertion o^ étamines est épigyniqoe, périgy-
nique et hypogynique. Les dicotylédones moMpétales (corolle
d'une pièce) comprennent quatre cJasses , suivant que la co-
rolk staminifère est hypogyne, péngyne, épigyne a anthères
soudées, épigyne à anthères libres. Enfin les dicotylédones
polypétalês (corolles â plusieurs pièces), divisés en trois classes,
d'après leur mode dinsertion, qui est épigyne ou périgyne.
— La quinzième et dernière classe renferme toutes les plantes
dont les fleurs sont unisexes et séparées sur des individus diffé-
rents. Elles sont appelées diclines irrégulièree. Chacune de
ces classes porte un nom propre qui n'était d'abord qu'un ad-
jectif ; M. Richard lui a substitue la terminaison substantive,
qui nousparait plus convenable. — Dans l'origine, la méthode de
M. Jussieu n'embrassait que cent familles; les travaux de
MM. Richard , de Humboldt, de Mirbel, de Candolle, de La-
mark en ont considérablement augmenté le nombre, qu'on
évalue maintenant à deux cents environ. M. de Gindolle
adopte la grande division des végétaux en trois groupes gé-
néraux ou embranchements, savoir : les végétaux cellulaires
on inewUfryonés^ les végétaux vaseulaires ou ewibryonés, qu'il
diviseen v^étauxfiMlop^f ou monoeotylédonés, et en vé^taux
êttogênes ou éHeoiylédânés, M. de Candolle prend pour point de
départ les famillea qui ont le plus grand nombre a'orcanes ; en
conséquence, il commence par les exogènes à périantne double
qui comprennent: l**leslAaiStiffi«/lofes. qui ont les pétales distincts
insérés sur le réceptacle ; V les eal^cthores , qui ont les pétales
libres ou plus ou mcîiis soudés » insérés sur le calice ; 3*> les
coroliiftores, ayant les pétales soudés en une corolle non atta-
chée au calice. Les exogènes à périanthe simple forment un seul
groupe : 4** lesmonodUamycl^f. — Les endogènes sont divisés en :
1* endogèms phamirogamês, dont la fructifleation est visible et
ré^ulièie; ST enâogèms cryptogames , dont la fhictification est
cachée» inconnue ou irrégulière. Enfin, les végétaux CêUuknrcê
ou aootylédonés,qvi n'ont quedu tissu eellfilaire, saus^raissea^
se sutMHvisent en : i** foliacées, ayant des expansions foliamq
des sexes connus ; 2® aphylles , n'ayant pas d'expansions folj
cées ni de sexes connus. — MM. Richarcl et Linaley, frappa
la faiblesse des caractères sur lesquels on s'était fonoe pd
multiplier les fiamilles,ont imaginé d'étatilir dans le règne vf^
tal deux sortes de groupes : les tribus et les famiHes. M. IM
iejf admet dnq grandes classes , savoir : I* les ewog^i I
dicotylédones ; 2"* les gymnospermes ou dicotylédons dépooi^
d'enveloppes florales , et ayant les graines nues ; V* les fruM
nés ou monoeotylédons ; 4*> les rhixanthes, qui sont en fhH
dépourvus de feuilles , ont à peine quelque trace de vaisseau
ont des fleurs, et dont les graines sont dépourvues d^embrrt^
5^ les acrogénes ou inembryonés; chacune de ces classes serin]
en sous-dasses, en ordres , en sous-ordres. — En iT78, M.|
Lamark publia, dans sa Flore française, une nouvHte méthcj
pour arriver à la connaissance des espèces. Elle se compose {
deux caractères tellement opposés qu'on est forcé , d*après tin
pection de la plante qu'on examine , d'admettre nm H i
rejeter l'autre. Le caractère conservé se subdivise laâ-niéfi)e<
deux caractères qui s'excluent mutuellement, de sorte qœ^
différence en différence , on est non-seulement conduit aa noi
du genre , mais encore à celui de l'espèce. Cette méthode in^
nieuse , connue sous le nom de méthode analytiaue oa éùh
tomique, a été singuKèrement perfectionnée par M. deCimfoffc
MM. Loîseleur D^longchamps et Marquis ont dienftêi sim-
plifier la méthode naturelle ; admettant la divinaii do rkm
végétal en trois grandes classes, ils subdivisent «& trois inW
d'après la considération des enveloppes florales ou pènwte;
ils nomment monopérianthées celles qui n'ont qu'na pérântk
et dipérianthées celles qui en ont deux. Lorsque te pèrianth
n'est plus circulaire , mais qu'il se compose aune on de plJ
sieurs écailles, les plantes sont dites sguamifloret. La \m
des monoeotylédonés présente les mêmes sous— classes. Ce
grandes coupes étant elles-mêmes insuffisantes, à cause de l
multitude des familles, on s'est servi de la position sapériftirv^
inférieure de l'ovaire. Les noms de superovariécs et aiftftnxé
riées ont été donnés aux plantes qui offiraient ce nouvesaarxl
tère. Enfin , l'absence ou la présence des feuilles a servi à p^
tager la tribu des acotylédones en deux classes : les acolyl<w
foliées et les acotylédones aphylles. — En rendant justice d
travaux de ces hommes célèbres et des botanistes qui ont va\
ché sur leurs traces, on ne peut cependant s'empèdiffi
regretter la confusion qui s'est introduite dans cette \3A
saence. La manie d'attacher son nom à quelque coufif.
quelque caractère nouveaux a jeté le trouble dans les fainil^
leur morcellement n'a plus connu de bornes ; on en est v«n'
couper les genres en ceux , trois et même plus , pour d^ar
davantage a ce démembrement un air de famille. La Uiç
de Linné, si admirable de simplicité, a disparu devant les in!^
minables périodes , prétendues descriptives. Des réform»»
maintenant indispensables, si l'on ne veut tomber dans less
nuties et ressembler à ces médecins qui font consister toute ic
science dans des chiffres , des {;lobules ou des dérangen'?
de texture. La botanique ne consiste pas, comme on l'a cm k'*
temps , à donner simplement un nom aux différentes plaov
mais elle s'occupe d'étudier les phénomènes de leurs fonetio»^
d'établir la qualité des substances qui les composent (F. Pv^
siOLOGiE végétale) ; elle dresse le catalogue des ts^
les désigne par un nom , et les place ensuite par genres H f
familles , selon les rapports qui les lient (F. MÉraoDC »
TANIQUES et Nomenclatubes) ; elle les examine dans ^
ordre de distribution sur les différentes parties du gtol)e, oo«
vant les localités (F. Flore et Géografhtb botank^
La botanique ne nous fait pas seulement connaître les foac^
des diverses parties qui composent les planta (pfcyttoAiH
elle nous apprend quelles sont la forme et la symétrie <i!l
organes {organographie), nous fait pénétrer dans la stmdH
leurs tissus (analomie) , et enfin nous enseigne la langue iftm
que dont elle est obli^ de faire usage (terw^nologie, g^^
aie). D'après ce qui vient d'être dit, u est évident que la sôH
des plantes , considérée dans son ensemble , a un double M
d'un côté, elle nous apprend à distinguer les végétaux parj
noms propres et de bonnes descriptions ; de l'autre, elle rj
enseigne à les grouper, soit à l'aide de moyens arlîflciels M
l'aide des rapixNrts que la nature a établis entre eux. La^
graphie est 1 art de nommer et de décrire les plantes ^ la i^
nomie est cette partie de la science qui traite des princir<>J*1
classification. A ces deux branches s'en ratlacbeaf néors^
ment deux autres, la Hltérature botanique et la sj^f*
mots par lesquels on entend la série des noms, soit Tialgaire^^
BOVAHiWK.
(m)
BMTAïaQinB.
râenlifiqoei^qiie chaque plante a re^ à différenles époques et
chex lesdifierents peuples. La botanique peut être appliquée;
&Ue se subdivise alors en botanique aaricote , forestière, horti-
smiiuraie ( V, ces mots), qui enseigne a cultiver les plantes, à en
p^fectionner les qualités , à les rendre meilleures » salubres,
■tilesy à convertir en aliments agréables la racine amére, la t^
Ml la feuille coriace , i les disposer pour Tornement d«i jardins,
etc. ; en botanique économique ou tnduUrieUe^ qui a pour ol^
de faire connaître l'utilité des plantes, dans les arts ou Técono-
nie domotique; en botanique «i^ica/#, qui apprend àconnaltre
les propriétés que possèdent les plantes pour combattre les
maladies. Ces nombreuses applications de la botanique mon-
trent ses rapports incessants avec Tbomme ; Tagriculture , Té-
Donomie domestique » Tindustrie , les arts sont ses tributaires.
— La botanique agricole est sans contredit la plus importante
le la science médicale, puisqu'elle renierme les végétaux desti-
nes à la nourriture de l'homme et à ses besoins industriels.
$en but est d'acclimater les plantes utiles et de les mettre à
ia portée de tout le monde; elle s'occupe aussi des soins qu'en-
sent les plantes vivantes que l'on rapporte des voyages de long
sours. Les travaux faits à Grignon, ceux de M. Soulange Bo-
lin et de plusieurs agriculteurs du plus grand mérite démon-
trent suffisamment l'utilité de cet art qu'on peut regarder
XHnme le premier de tous. — Nous avons dit que les ^ntes
burnissaien t de puissants auxiliaires à l'art de guérir (6ofait^ife
médicale). Il faut cependant convenir qu'un grand nombre de
r^Uux ont été décorés de vertus imaginaires; quoi qu'il en
oit, la botanique médicale compte encore ai^'oord'hui des plan-
es d'nne importance extrême. Afin d'arriver protaptement et
ivec certitude à la connaissance des propriétés médicales, il faut,
i l'exemple de Gœbel d'Eisenach, de MM. Pidoux et Trous-
eau , soumeUre à un examen rigoureux l'organe ou le système
rorganes qui fournit un médicament, ou qui produit une
^on réelle sur l'économie animale. — On nomme 6olanimitf
taêsiqku rétude des plantes citées dans les auteurs anciens.
Je grandes difficultés hérissent ce genre de recherches , car
»ur les rapporter aux espèces connues , il ne suffit pas de se
ïÔBétrer de ce qu'on a écrit sur elles, mais il faut, de toute
lecessité , se transporter sur les lieux où elles ont été indiquées,
les y chercher, et lorsqu'on croU les avoir trouvées, comparer
a descnption ancienne avec les caractères actuels , et prenon-
»r ensuite avec une conviction loyalement acquise. JDepuis
ioelques années on s'est beaucoup Ovré à des recherches mi-
Toscopiques sur les plantes ; les illusions causées par le gros-
useœent des verres ont sans doute occasionné de singulières
Trcurs , il est néanmoins présumable que ce nouvel appui de
a science conduira à des découvertes intéressantes. La botanique
tfcroêcopique est donc encore à créer ; mais, dans les travaux
iteneurs, il faut éviter de marcher sur les traces de ceux qui
dmettent le principe d'une existence mixte, que les uns font
«ur tour à tour des facultés instinctives de Tammal et des pro-
«éiês du végétal , que les autres regardent au contraire comme
î point mfiniment délicat où l'animalité finit et où commence
i véçeubilité. La botanique a, comme le règne animal , con-
rme la vente du déluge universel : sur les plus hautes monta-
nés , sur les coUmes , dans les excavations de Montmartre , on
découvert des empreintes de feuille de palmier et d'autres
jigetaux , parfaitement bien dessinées. Celte partie de la boU-
•que, qu'on désigne sous le nom de boUnique oryelologique ,
«t^a-dn-e des végétaux fossiles, est encore dans .l'enfonce. Les
ebris de plantes qm la constituent ont été trouvés dans les dif-
^ntes couches des terrains secondaires. Il y en a d'entière-
leat inconnus dans les houilles , les carrières à plâtre, les schis-
es , etc. ; d'autres ont leurs congénères vivants sous les zones
quatonales de l'un et l'autre hémisphère. On les rencontre
«les , rarement en grandes masses. Les données générales
ïornies par Faujas, Stemberg, de Schlotham et Brongniart
mèneront sans doute à des résuUats plus satisfaisanU que ceux
[Qe 1 on possède. — Si l'on étudie avec soin l'organisation des
Janti», on s'aperçoit bientôt que c'est principalement par des
ieviaUons de symétrie, ou mieux par des répétitions et -des re-
ranchements , que les fleurs diffèrent entre elles. Chaque fleur
leurrait donc servira tontes les autres d'objet de comparaison ;
nais comme la plus parfaite ne serait encore eUe-méme qu'une
leviatu» du type général, force est donc d'en créer un qui oOm
0118 les developpemenU dont les fleurs sont susceptibles, mais
aub répétition aucune. En lui comparant une fleur queleon-
lee, on voit anasitût s'H manque quelque chose à ceUc dernière,
m 81 elle patente des multiplications. En étendant cette opé-
^uon, on arrive i des résultats encore plus satisfaisanU iMar
espnt et plus utiles pour la science. CVesl ainsi qu'en ofier-
vant des plantes dont les rapports mutuels paraissent incertains,
si on les rapproclie du type , celles dont les caractères lui res-
sembleront davantage doivent être mises ensemble , tandis que
les autres en seront éloignées; ce sont ces principes fondanien*
taux qui constituent la botanique comparée, qui ne nous montre
passeulemcnl les rapports des organesd'une même planteou ceux
du même organe dans plusieurs végétaux, mais nous met pour
ainsi dire tout à la fois en r^ard les diverses pièces de deux
ou de plusieurs fleurs d'espèces diflërentes. Nous n'aurions
qu'incomplètement fait connaître la botanique, si nous n'e»>
irions pas dans quelques développements nouveaux sur son bot
et son utilité. Puisque toutes les partiesde cette science se ratta-
chent à l'organographie, il est clair qu'il faut saroir disU'nguer
hommes : pour les élever et les bien diriger, il fout les connaître.
Des notions étendues sur les plantes ne sont pas moins néces-
saires au médecin ; qu'on attribue par exemple à une plante
quelque propriété ignorée pendant longtemps, il ne reconnaîtra
la vérité sans faire de dangereuses expériences que s'il a étudié
les végéUux , s'il sait les comparer entre eux et saisir leurs rap-
Eorls. Que d'applications utiles cette science peut reeevoiT !
in homme étranger à la médecine mais versé dans la botanique
peut contribuer a la guérison de ses semblables ou à celle des
animaux. Il sait que les végétaux qui ont la même organisation,
ont , en général , les mêmes propriétés ; la maladie exige par
exemple l'usage dune labiée trop difficile à rencontrer? il en
indique une autre dont les eflets sont également salutah'es.
Citons un fait que la science a conservé dans ses annales : Une
épizootie s'était déclarée parmi les bestiaux de la Laponie; on
la croyait sans remède , et le cultivateur voyait avec désespoir
disparaître les ressources de sa famille. Linné arrive; bientôt
il a découvert la source du mal, une plante vénéneuse en est
Tunique cause; et, en conseillant aax colons rassurésd'éloigner
leur béuil de la cigui vireuse, l'illustre botaniste arrête les ra-
vages d'un fléau redoutable. Vivant sans cesse au milieu des
plantes, le botaniste sait ce qui convient à chacune d'elles , il
connaît les habitations qu'elles préfèrent quand elles sont aban-
données à elles-mêmes j l'exposition qu'elles recherchent,
la température qu'elles aiment, et il peut ensuite éclairer le
cultivateur sur la marche de la nature. En parcourant les con-
trées lointaines , l'analogie le conduit à découvrir les végétaux
utiles qui réussiront le mieux dans sa patrie. Il n'est point de
lieu qui ne renferme pour lui des trésors. L'Océan a ses algues ,
les eaux douces sont peuplées de naïades et de potamogeton,
les antres des rochers se tapissent de fougères, et des lichens s'é-
tendent sur nos murailles en plaques bigarrées. N'oublions pas,
en terminant cet article, que l'un des plus grands écrivains de
l'Allemagne, Goethe cultiva la botanique, et que dans ses Mé-
tamorphoëesdesptanteSfii fit pour les organes oe la plante isolée
oequeJussieu avait fait un an auparavant pour l'ensemble du
règne végétal. Chose remarquable , il n'est peut-être pas m
livre publié depuis dix ans sur Forganomphie ou la botanique
descriptive qui ne porte l'empreinte de la théorie des analogues
de l'auteur allemand restée longtemps ignorée. Un grand
nombre d'ouvrages ont été publiés sur la botanique , nous allons
rapidement énumérer ceux qu'il importe le plus de consulter.
Adanson, FamUle dei plantes^ 2 toI., Paris, 1763. Brown
(liobert}, Prodromue Florœ novm EoUandim, Londini, 1810.
EUmentê de botanique ou Histoire abrégée des plantes, par
A. Brierre de Boismont et Pottier , Paris, 1826. De Candolle,
Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis , 7 vol.,
Parisiis , 1824-30. — Id., Théorie élémentaire de la botanique,
T édition, 1 vol., Paris, 1819. Dnhamel du Monceau , la Pkg-
sique des arbres, 2 vol., Paris, 1768. Dutrochet, Mémoires
pour servir à t histoire amUamique et j^ysiohgique des végé^
tauœ et des aninMUX, 2 yol., Paris, 1837. Goethe, Versuch,
die métamorphose derpflanxen xu erhlaren, Gotha , 1790. De
Jussieu, Gênera planiarum, 1 vol., Parisiis, 1789. Lamark et
de Candolle , Flore française, Z'' édition , 4 vol. , Paris , 1805.
Lindley, Â Naturai System of boêang , 2* édition, 1 vol., Lon*
don, 1836. Linné , Philosophia botaniea, ed.seeunda , 1 vol.,
Berolini, 1780. — Id. , Genma plantamm. — Id., Systema ve*
gelabilium, — Id., Àmosnitates aeademieœ. Loiseleur Deslong-
champs, Flora gaUieay ed, seewnda , 2 vol., Parisiis, 1826.
Mirbel , Eléments de physiologie végétale et de botanique, 2
vol., Paris, 1815. Persoon , Syn^tis planlarum , 2 yol.. Pan-
sas . 1805. Achille Bichard, Nouveaux Eléments de botanique,
6« édition, 1 vol. , Parisy 1838. Louis Bichard , Ànaluse ^
fruU,i yol, Paris, 1808. Ac^goste de SaiBt--Hilaire , ifts(<»^
B0TAMY-BAT.
(128)
BOTABQUB.
iê9 pkmUi Itt phu rewmrqmable$ du Brésil et du Parag%uty,
I ToL, PtrtSy 1S3I. — Id., Leçons de botanique comprenant
principalement /• mH>rpkoiogie végétale, Paris » 1841. Tourne-
fort (PiUon de) , InsHtutiones rei herbariœ, 3 vol. , Parisiis,
i717-19. Turpin, Essai d'une iconographie élémentaire et
^hsopkique des végétaux. Pans , 1820.
A. Brierre de Boismont.
BOTANiQrs (beaux^arts)^ s. m. flgure allégorique représen-
tée par une belle femme qui tient une plume et un livre, comme
s'occupant de la nomenclature des végétaux, et entourée déplan-
tes étrangères.
BOTANIQUES (JaRDINS) (F. JaRDINS).
BOTA5CISBB (gramm.}^ V. n. chercher des plantes, observer
les plantes et leur végétation. L* usage a bien préféré herboriser;
mais herboriser signifie plutôt amasser, recueillir des herbes,
qu'oftiserver les progrès et la nature des végétaux. Botaniser vaut
mieux dans le dernier sens.
BOTAXISEIJB igramm.), s. m. chercheur de plantes ( F.
Herborisetr).
B4ITAJIISTE (yramm.), s. m. celui qui étudie la botanique,
qui esl savant en liotanique.
BOTASOCBAPHE (gramm.), s. m. celui qui fait des traités,
des descriptions sur la t)otanique.
B4rrAJlOGBAPHiE {gramm»)^ s. m. principes de botanique,
d*anatomie et de physiologie végétales. — Ouvrage sur les prin-
cipes des végétaux.
BOTANOQRAPHiQUE(j)framm.) , adj. des deux genres, qui
concerne la botanographie . Histoire botanographique , science
botanographique,
BOTANOLOGIE (gramm.), s. m. traité raisonné sur les plan-
tes, discours sur la botanique.
BOTANOLOGiQUE (gramm.), adj. des deux genres, qui tient,
qui est relatif à la botanologic.
BOTANOMANCiE(Ai«l.</«4«tfp«r«l.), divination par les plan-
tes. On employait à cet usage des branches de verveine, de
bruyère et de figuier. Ce mot provient de p&TavTi, herbe, et de
f&avnîx, divination.
BOTANOMANCIEN , ENNE {gramm, ) , celui ou celle qui se
livre à la divination par les plantes.
BOTANOPHILE (gramm.)^ s. m. celui qui aime la botanique,
qui fait collection de livres de k)otanique.
BOTANY-BAT(a^o(7r.j. La fameuse Botany-Bay, baie de Bo-
tanique, estsiluée dans la nouvelleGalles méridionale (Australie],
à septouhiiitniillcsausudduportJackson.Ëllefutainsi nommée
âcausede la prodigieuse variété de plantes que sir Joseph Banks
trouva dans les environs en 1770, époque où cette baie fut dé-
couverte parle capitaine G)ok. Dèsque l'Angleterre eut perdu
ses colonies d'Amérique , elle fut chercher sur cette côte un lieu
favorable pour y coloniser des déportés. Par les conseils de Banks
onfitchoixdeBotany-Bay : aussitôt onze navires y emmenèrent
7^0 déportés , quelques colons libres, ainsi que des troupes con-
fiées au commandement de Arthur Philipps , les membres du
gouvernement chargés de présider à l'organisation de la colonie,
es provisions considérables , un hôpital , ainsi que plusieurs
plantes alimentaires et des animaux domestiques, f^ traversée
fut de huit mois. Les premiers naturalistes qui abordèrent celte
contrée turent émerveillés à la vue des nombreux végétaux dont
les formes sont opposées à celles des plantes des autres climats,
mais dont le luxe diminue en s'avançant vers l'ouest. Les prai-
ries humides sont ornées par une liliacée nommée blandfordia
nobilis , et çà et là s'élèvent les tiges roides des singuliers xan-
thorœa et les cônes du xamia australis. Au nord de Botany-
Bay s'étendent des forêts épaisses d'une espèce de cèdre que
Brown a nommée calidrit sjnralis, dont le bois, par son poli ,
rivalise avec le plus beau bois des Antilles ; plus loin, quinze
autres espèces de bois rouges, blancs, vernis de toutes couleurs,
offrent à Tébéniste ses plus précieux trésors. Mais la plupart des
plantes ont un caractère unique, celui de posséder un feuillage
sec, rude, grêle, aromatique, à feuilles presque toujours sim-
Sles ; et les forêts de cette région ont quelque chose de triste et
e brumeux qui fatigue la vue. Cependant, malgré ses richesses
naturelles, un grand nombre de plantes européennes ont été
naturalisa avec succès dans cette partie du monde; ce sont
celles que Ton peut appeler cosmopofiles , qui viennent dans les
marais, telles que la samose, la sahcaire, etc. Botany-Bay donna
longtemps son nom à toutes les colonies de la nouvelle Galles
du sud; mais n'ayant pas offert tous les avantages qu'on en at-
tendait, cet établissement fut bientôt abandoh ne, et aujourd'hui
il n'y existe plus qu'un rillage où le baron de Bougainville , fils
^l'^^lèbre navigateur de ce nom, a élevé une colunne à la mé-
moire de Lapeyrouse qui quitu ces lieux pour aller à la mort sur
les récifs de Vanissoro. En 1784 on fit choix de Paramatat • $
les bords de la rivière Uawkesbury s'élevèrent des maisons ell
belles cultures dues aux déportés qui vinrent cultiver ces lieu
Les environs du port Jackson, le plus beau de l'Australie ap^
celui de Doirymple ( Ile de Diémen ), furent également occuf»!
Enfin la 'viWtûeSidney, capitale de la nouvelle Galles dos^
et de toute l'Australie , fut bâtie comme par enchantement «
le bord méridional du port Jackson, à quatre lieues de BoUei
Ba^. Cette ville comprend aujourd'hui près de dix-sept cfij
maisons et environ 16,000 habitants, et nen n'est plus ravis»i
que sa position. On l'a surnommée le Montpellier de COeéaji
à cause de son beau climat et de la fécondité de ses enviroij
Sa distance de Londres est de cinq mille auatre cents liftii
Les déportés sont condamnés au travail de la terre et a celui
la construction des navires; ils sont traités avec séférité,:^
pourtant manquer d'égards envers eux. Les colons sont parlai
en deux grandes classes : celle des émigrants volontaires, et oe|
des déportés rendus «n la liberté ou émancipés. I..es premiers sr^
connus sous la singulière dénomination ^illégitimes: lesaat/i
au contraire sont légitimés , parce que c'est pr raulorité d4
lois qu'ils sont arrives en cet état, sans exammcr commeot H
exercée sur eux cette autorité. Les déportés lil)érés paraM
être la classe la plus industrieuse et la plus active. Ils possède
toutes les distilleries, presque toutes les brasseries et unegnnA
partie des moulins; la presque universalité des Jkftàinscmniet
ciales est dans leurs mains. La colonie prend le nomdecomti
de Cumberland. Le désir de s'assurer dans les arcbipeis de l'est
fit expédier en 1788 un navire ayant neuf <?ont?kU( déportés )
mâles et six femmes pour former une petite colonie àawU\*-
tite Ile de Norfolk, découverte par le capitaine Cooljen^Tî*!
et située au nord-ouest de la Nouvelle-Hollande, àlroisceo:
lieues de Botany-Bay. La première récolte du comte de Cum-
berland eut lieu au mois de septembre 1788. En f790sout^
rent les premières relations avec Batavia et le Bengale; dm
ans après, il s'en établit avec l'Amérique du nord, et, en JT3r.|
avec l'Espagne et la côte nord-ouest de l'Amérique. L'inlwiu
tion de I imprimerie date de 1796. En 1797 on décou>riM
mines de charbon de terre ; en 1804 on occupa la terre de Vw
Diémen et l'on fonda les villes de Hobartlown cl d'YorLlo»^
L'année suivante, on organisa une garde nationale dans le p
et en 1810on fil le premierdénombrement général des habiutf
des troupeaux, des propriétés, et Ton établit des écoles d'ap^
méthode caucaslérienne. En 1813, un passage fut découïrt
travers les montagnes Bleues, et le 7 mai 1816 fut fon»!"
ville deBalhurst. En 1816, Van Diémen envoya le premier Ib>
ment à l'île de France. — Voici un extrait du tableau slalbù?
de la colonie, d'après \Venlworlh,en 1828. Le nombre des cwi
émancipés était alors de 9,756 , relui des émigrés volontaire*
1,658; on comptait 5,S59 enfants delà première classe, rt'"
de la seconde; il y *avait 39,765 acres de terre en culte
410,604 en pâturages; 71,570 têtes de gros bétail, 2«t.j
moutons, 5,968 chevaux , 24,867 porcs, 1,500 rua isonsdf H
et 23 comptoirs de commerce. Le capital engagé dans le nej
s'élevait à 250,000 livres sleriing, ou 6,250,000 francs, i
valeur totale des produits à 1,649,736 livres steriinc, I
41,243,420 francs. Parmi les différents gouverneurs il fautfl
tout nommer le général Macquarie, à qui la science el I^M
tralie doivent tant; le gouverneur actuel est le général Bri>w
Nous remarquerons qu'il a donné à sa fille, qui a reçu oad
le jour à Sidney, le doux nom d*Àuttraliaf nom par leqir
Anglaisontentin remplacé le nomabsurdedeNouvelle-HollaH
et qui semble prouver qu'ils considèrent ce rare conVJi
comme une de leurs nombreuses et importantes posse»»*
Nous n'avons pas i)arié des indigènes : c'est la race noire U|J
abrutie et la plus misérable de l'Océanie; mais le langage df
différentes tribus, quoique pauvre, est aussi doux que so»
L'établissement de celte colonie pénale esl certes un desçb«
mènes historiques les plus intéressants. Il était difficile de^
giner qu'un ramas de criminels put former une société <kw
mœurs, l'industrie et l'ordre la rapprocheraient un Jour de
ciétés les plus remarquables de l'Europe. Bien plas , à îM
comme en Europe , les progrès vont toujours croissant , n
pays pourra peut-être un jour, imitant I exemple des co^^
d'Amérique du nord , se rendre indépendant de la niétn»(»
former un Etat des plus florissants, tel est l'empire desl**^'
à celui non moins puissant de la nécessité ( K. Coloîhb^
NALES, Nouvelle Galles, Sidney, Jackson [port. .
BOTAQUE, BOTACnrS, Bitaxo; (myth.)f HIs d'i^l
petit-fils de Lycurgue l'Arcadien, donna son Do«n aui W
déides, famille sacerdotale de l'Arcadie. |
BOTABGUE ( F. BoUTARGUE).
BOTBBO. ( 139 )
BOTCHIGA (myUi.) , autrement Mem Qdbtheba et Zouhé,
est, dans la mythologie des Moxcas ou MuiicaSy le législatear
et le civilisateur de GMidinamarca (le plateau de Bogota). Les
habitants de cette contrée fertile vivaient comme des barbares,
sans agriculture^ sans lois, sans religion. Tout à coup apparaît
chez eux un vieillard à barbe lonj|;ue et touffue^ et qui semble
d'une tout autre race que les indigènes. Il se disait fils du so-
leil. Une femme d*une beauté rare, mais d'une excessive mé-
chanceté^ raccompagnait; celle-ci avait aussi trois noms : Chia,
loubécaigouaîa, Hovithaca. Botchica , prenant en pitié le sort
des hommes, leur apprit à se faire des vêtements, à se constmire
des cabanes, à labourer, à se réunir en société pour se défendre.
La belle loubécaigouaîa au contraire mettait tout en oeuvre {)our
prolonger Ti^norance et la triste destinée de Tespèce humaine;
elle contrariait son éooux dans tout ce qu'il entreprenait pour le
bonheur du pays. Par ses opérations magiques, elle fît enfler
la rivière de Fouuzha, dont les eaux inondèrent la vallée de
Bogota. Presque tous les habitants périrent victimes de ce
brusque catacljfsme ; un petit nombre cependant parvint à se
sauver sur la cime des monts voisins. Botcnica irrite chassa son
épouse loin du globe. Elle devint la Lune, qui, à partir de ce
temps, se mit à éclairer la nuit notre planète. Ensuite, d'une
main puissante il brisa les rochers qui fermaient la vallée du
côté de Ganxas et de Tequendama ; et quand les eaux du lac
Founzha se furent écoulées par cette ouverture, il réunit de
Qouveau les peuples dans la vallée de Bogota, bâtit des villes,
régla les temps, inventa le calendrier, institua un culte du soleil,
partagea les pouvoirs séculiers et ecclésiastiques entre deux
chefs; puis, après une foule de miracles, se retira sur le mont
f Idacanzas, dans la vallée dlraca, prés de Tounja, où il vécut
Jeux miUe ans (Fespace de cent cycles muizcas) dans les exer-
àccs de la plus haute piété ; et, au bout de ce temps, il disparut
l'une manière mysténeuse. Cest dans cette vallée dlraca que
résidait le pontife des Condinamarcains. Le prince séculier, que
\^n appelait Zaque, avait pour résidence Tounja. Les autres
iiefs ou zippas lui payaient un tribut annuel. Tous avaient
longtemps aspiré à la suprématie : c'est Botchica qui triompha
le leurs prétentions et qui les fit consentir à reconnaître Houn-
rahoua pour leur souverain. Ce premier zippa des zippas de
BogoU régna 350 ans (un huitième de la vie de Botchica dans
la vallée), et pendant ce long laps de temps soumit toutes les
contrées circonvoisines, depuis le» savanes de San-Juan de los
LJanos Jusqu'aux montagnes d'Opon. Il parait que la puissance
le ce chef suprême était héréditaire : celle du pontife éUit élec-
ive. Botchica conféra les titres et les droits d'électeurs aux
paire chefs des tribus les plus illustres: Gameça, Bousbanca,
?esca, Toca. — Les pontifes, successeurs de Botchica, éuient
censés avoir hérité de ses vertus et de sa sainteté. De nombreux
lèlerins se rendaient au^ lieux devenus célèbres par les miracles
lu légblatenr sacré ; et même, au milieu des ffuerres les plus
anglantes, ces pieux visiteurs jouissaient de fa protection de
ans les princes par les terres d^uelles ils passaient pour at-
andre le Tchounsoua ou sanctuaire, résidence du pontife.
BOTEAU ( F. BOTTEAt).
BOTELE.O (Don Nuno-Alvabês db), vice-roi des Indes. Ce
yèbre amiral partit de Lisbonne, en 1624, à la tète d'une flotte
ortuj^aisc, et remporta plusieurs victoires sur les Hollandais
ui disputaient aux Portugais le commerce des Indes. En 1638,
était gouverneur des Indes portugaises, et équipait une flotte
Bur aller au secours de Malaca, assiégée par les Achénois. Il
itruisit la flotte et l'armée ennemies et abandonna tout le bu-
n à ses troupes, ne se réservant qu'un perroquet qui répétait
ins cesse : Nuno est un dieu. Le vainqueur entra en triomphe
Malaca, ei les Malacab lui décernèreoC le titre de Père de la
ilrie. L'année suivante, il reparut en mer avec vingt-sept
lisseaux, mit en fuite l'escadre hollandaise et fit voile aussitôt
srs Socotora, où il rencontra uu gros vaisseau ennemi chargé
t poudre. Botello allait s'en rendre maître à l'abordage, lors-
ii'un mouvement de son vaisseau l'ayant fait tomber, il fut
ïasé par le choc des deux navires. Ce brave amiral avait déjà
îparé les malheurs causés dans l'Inde par la lâcheté, la cor-
iplion et l'avarice des généraux de sa nation. Son corps fut
ansporté à Malaca et inhumé avec pompe. Philippe IV, alors
mttredu Portugal, donna à sa veuve tous les revenus de Mo-
unbique, et à son fils le titre de comte. ^ Un autre Botello
tichaël), poëie espagnol, est connu pour avoir mis en vers
i fabula de Piramo e Tiêbé.
BOTEmo (Iran), abbé de Saint-Midiel de la Chhisa et pré-
îpleur des enfonts d« Charles-Emmanuel I", duc de Savoie
aquit, en 1640, à Bène c» Piémont. Il «ntra d'Abord dans
ordre de» jésuites, et en sortit pour être secrétaire de Char-*
IV.
BOTHAIS.
les Borromée. Après la mort de ce dernier, il fut envoyé è
Paris, en qualité de ministre, par son souverain. De retour en
Italie, il fut chargé par la congrégation de Propaganda d'un
long voyage pour recueillir des notions sur l'état dans lequel
se trouvait la religion chrétienne dans difiërents pays. En 1599,
Charles-Emmanuel l'appela à sa cour pour le charger de l'édu-
cation de ses enfants. Botero les accompagna dans le voyage
qu'ils firent en Espagne. 11 y fut honoré et consulté sur l'ad-
ministration de ce royaume. Il mourut à Turin en 1617. L'ou-
vrage le plus connu de Botero est celui Délia ragione di stalo.
Il conçut le premier l'idée de réfuter Machiavel par un traité
complet. Il le fît d'abord par des raisons théologiques. Le livre
De iapienlia rçgis, Milan, 1585, in-8*», 1587, id. (qu'on peut
regarder comme le modèle de la Politique Urée de T Ecriture
sainte, par Bossuet) servit, avec son opuscule Délie cause deUa
qrandezzadelleeittà, Rome, 1588, in-8®, comme d'introduction
a son ouvrage plus étendu de la Ragione di slato, libri X,
Venise, in-8», 1589, in-4»; 1619, in-S*»; Turin, 1596, in-8% etc.
Il y démontra aue, dans l'art de gouverner, ce qui est honnête n'est
jamais séparé de ce qui est utile, et que ce qui est injuste ne peut
jamais être avantageux ; son style, quelquefois prolixe et négligé,
est cependant clair, naturel et facile. Quoiqu'il y clierclie à
imiter Boccace , il ne donne pas dans l'aflëterie, et il est tout à
faitexemptde ces pointes, de ces conc^Ki qui alors commençaient
à être à la mode. Cet ouvrage a été traduit dans toutes les
langues vivantes, et même en latin. Il en existe deux traduc-
tions françaises: la première* par G. Chappuîs, sous le litre de
Raison et gouvernement d'Etat, Paris, 1599, in-8"; 1599,
in-12 ; la seconde par Pierre de Deymier, sous le titre de Maœp-
mes d'Etat militaires et politiques, Paris, 1606, in-12. Les
Relaxioni universali, imprimées en trois parties. Borne, 1592,
in-4®; en quatre parties, ib., 1595, in-4'', et dont la cinquième
partie est encore inédite, parmi les manuscrits de la niblio-
thèque de Turin, sont aussi estimées. C'est un traité de la puis-
sance et des forces de tous les Etats de l'Europe. Le poème de
la Primavera , en six chants, in ottava rima , et son petit
poème latin, intitulé : Otium honoratum, atteste son goût pour
ta poésie. On cite encore quelquefois ses Dette memorabili de*
personnagi illustri, Brescia, 1610, in-8°. On peut voir au reste,
dans les Scrittori d^Italia de Mazzuchelli, la liste de tous ses
ouvrages. M. Napione fait, dans les Piemontesi illustri, un pa-
rallèle de Botero etdeMachiavel, et y donne, selon l'usage, tout
l'avantagea son compatriote. Jean Botero, suivantdeThou, com-
posa en italien une relation de tout ce qui se passa dans la céré-
monie de l'absolution de Henri IV. Cette relation, traduite en la-
tin par uu anonyme, avec des additions injurieuscsau monarque
et à la France, fut imprimée, avec figures ridicutes de Crispin
de Pas, à Cologne, 1596, in-4°.
BOTEBAIS (F. BOCTRAYS).
BOTH (Jean et André], nés à Utrecht vers 1610, étaient fils
'un peintre sur verre, qui leur enseigna les premiers principes
1 dessin. Ils se formèrent ensuite a l'école d'Abraham Blce-
maërt, et jeunes encore, ils partirent pour l'Italie. Jean,
séduit parla vue des ouvrages de Claude Lorrain, le choisit pour
modèle. André préféra prendre la figure, et s'attacha à la ma-
nière de Bamboche. Mais si leur goût naturel les porta vers des
genres différents, l'amitié qui les animait sut réunir leurs pin-
ceaux et les faire concourir aux mêmes productions. Ainsi André
Both peignait les figures dans les paysages de son frère, et
tous deux mettaient tant d'accord et d'intelligence pour se faire
valoir réciproquement, qu'on ne pouvait soupçonner que leurs
tableaux fussent créés par deux mains différentes. Cette associa-
tion de talents distingués parvint à balancer les succès do Claude
Lorrain. On remarquait dans les onvrages de Jean Both plus
de facilité, etsurtout des figures beaucoup mieux peintes, pleines
d'esprit et de finesse. On y louait aussi la belle exécution, des
effets piquants de lumière et une couleur chaude et brillante :
â la vmté, dans cette partie, on lui a reproché justement un
ton jaunâtre qui s'éloigne de la nature, mais ce défaut n'est pas
habituel. La réputation de Jean Both a été confirmée par le
temps, et son mérite autant que son séjour dans la patne des
arts lui ont valu le surnom de Both d'Italie. La mort put
seule séparer les deux frères ; André se noya à Venise, en 1650.
Jean, inconsolable, abandonna l'Italie et revint à Utrecht, où,
poursuivi par la douleur, il ne tarda pas à rejoindre son frère an
tombeau. On estime les eaux fortes que Jean Both a gravées
lui-même d'âpre ses principaux ouvrages. Il existe aussi quel-
ques tableaux de bambochades qu'André Both a peints séparé-
ment. Le Musée possède un tableau capital de CCS deux maîtres,
représentant une vue d'Italie au «ol«i couchant.
BOTHAis ou BOTiufiUS, l'un des plus anciens géographes
17
d'
du
•onuns.
{m)
BOTOCOmMS.
MaccMB d'Héndée nous apprend qu*il avait oompooé
ta grec on périple complet (c*esl^-dire une description des
odCo) du monde, et que les distances s*y trouvaient indiquées
ftr le nombre des jours et par celui des nuits, et non en stades.
lUrden semble le Cadre contemporain de Scylax de Caryandre.
n parait du moins antérieur à Hérodote, qui évalue presque
toutes les distances en stades. U ne nous reste rien de Botbais.
BaTHEftECS ( F. BOUTRAYS).
BorasiE (o^cy.), grande province, la plus septentrionale du
Nonilaod, en Suéde. Elle est bornée, au nord, parle Muonio et
k Torneo oui la séparent de la Laponie russe; au sud, par les
provinces de Jamtland et dWngermanland j à l'ouest, par les
iDonts Kœlen, sur les confins de la Norwege ; et à Test, par
b mer et le golfe de Bolbnie, Elle s*étend, dans sa plus grande
longueur, du 64*" degré au 68*" degré 20' de latitude nord. Elle
est divisée en deux provinces, à peu près d'égale étendue, dont
ryne se nomme Nordbothnie et Tautre Vestrebothnie. Tout
ce pays est encore presque inculte et couvert de forêts dont
les arbres n'acquièrent tout leur développement que dans les
parties méridionales. Il estsillonné par une multituae de rivières
qui, descendant des montagnes de la Norvège, suivent invaria-
blement la direction du nord-ouest au sud-est, pour se jeter
dans la mer , après avoir formé dans leur cours un grand
nombre de lacs, dont quelques-uns ont une étendue considé-
rable. A rintérieur, on ne rencontre que de loin en loin de
pauvres hameaux ou des cabanes isolées, qui se réunissent en
paruisses sur un rayon do 10 ou 15 lieues. La population, sur-
tout dans la Nordbothnie, ne s'élève pas à plus de vingt^nq
habitants par licue carrée; encora est-elle presque toute épan«
due sur la côte. C'est près de U mer aussi que se trouvent les
deux capitales Piteo et Umeo, résidences des gouverneurs* dont
la plus grande, Umeo, dans la Vestrebothnie, compte environ
1,400 âmes; l'autre, 650. Les routes, extrêmement rares dans
cette vaste contrée, parcourent d'interminables forêts et ren-*
contrent à chaque pas des rivières qu'il faut passer à gué. Tous
les aspects en sont mornes; c'est la misère calme et résignée.
Le sol, rude et ingrat, refuse souvent sa récolte à celui qui Ta
défricbé ; d'arides pâturages fournissent à peine une maigre
nourriture aux cbétifs bestiaux qui y sont dispersés. A voir
cette campagne désolée, on s'elTraye de la condition des hommes
destinés a y vivre. Pourtant aucun ne se plaint : sobres^ la-
borieux, ils sont contents de leur sort. Du laitage» du poisson
salé, un peu de pain d'orge leur suffisent. Ils sont vi^ureux;
leur taille est élevée, leur physionomie respire la santé. Ils tra-
vaillent aux mines, charrient des métaux ou vont tendre leurs
filets dans la mer ; ils font de la potasse avec les feuilles des
arbres ou du gouaron avec la résine de leurs pins, et vivent
contents et fiers de leur indépendance. Il n'y a pas de fermiers ;
chacun est propriétaire de sa cabane et de son champ , et ils
girviennent par leur persévérance à s'entourer d'un certain con-
rtable. Une honnêteté, une probité à toute épreuve, une hu-
meur gaie, un esprit entreprenant, une hospitalité pleine de
cordiahté, sont les traits distinctifs de leur caractère. La force
physique, la fraîcheur et la beauté des formes sont remarqua-
bles dans les deux sexes. Nulle part peut-être on ne voit
moins d'inquiétude de la vie, on n entend moins de murmures
contre la providence aue chez les habitants de ces froides ré-
£'ons. La population de la Bothnie s'accroît même rapidement.
e gouvernement suédois ne néglige rien pour attirer les tra-
vaiUeurs dans ces campâmes incultes. Lorsqu'un domestique,
un soldat, un Lapon, qui que ce soit enfin, veut s'y établir, on
lui dunuc une certaine étendue de terrain à dlefridier, en
l'exemptant d'impùt pendant vingt ou trente ans; il reçoit en
outre, pour ses semaines, trois tonnes de grains les deux pre-
mières années, et deux tonnes la troisième. Ces avantages,
que ucut anéantir une gelée tardive, suffisent cependant pour
appeler dans ce pays d assez nombreux colons. Quelques-uns
prospèrent et y restent , et la misérable hutte qu'm se sont
élevée d'abord se transforme pou à peu en une habitation com*
mode, autour de laquelle Li famille construit plus tard d'autres
cat>anes. V. d£ j^,
BOTUN^ (Mer de) (aéfty .). C'est le nom qu'on donne à ce bras
de la mer Baltique qui« avance vers le nord, au delà de l'archipel
d'Abo, entre la Finlantle ci U Suède. Les principaux ports
sont: on Suède, Gèflc, Hcrnosand, Umeo; en Finlande, Bjouh
borg, Christianstadt et Wasa. ^^
BOTaNiE (Golfe db). Il est situé à rextrémité sep-
leniriunale de la mer de Bothnie, k laquelle il se joint
par le détroit de Qvaricn. Il confine la Nordbothnie, la Laponie,
russe et la Finlande. Lc«i bâlimenU y trouvent de bons jnouil*
luges à Ulcaborg, Torneo, La()araudo, u»Uû et Fiteu. Malgré
les fleuves nombreux qui y ont leur embooclNire, il s'opè
dans la hauteur de ses eaux un retrait seDsit>le, surtout suri
eûtes de la Suède. Ce golfe, qui n'a pas moins de 190 lieon^
longueur sur une largeur moyenne de 40 lieues et une pn
fondeur de 90 à 50 brasses, est cependant dangereux et méo
impraticable si l'on n'a pas un pilote de la eôte, à cause i
resci£s et des bas-fonds ae sable mouvant dont il est héxini
L'été, on y lait une pèche trèsrabondante ; l'hiver, il gèle et )
couvre de rapides traîneaux qui transportent les voyageiin<
les marchandises de l'un à l'autre rivage.
B^THRION (dUr.), s. m. ulcère creux dans la partie traosp
rente de l'œil.
BOTH WEL ( James Hephcen , comte de ) (F. Mau
Stuabt).
BOTHWlDi (Jean), évéque protestant de linkeeniDgenSoèk
Il naquit, en 1575, dans cette ville, et parcourut la fMupartdt
pays de l'Europe, pour étendre lesconnaissancesqu'il avait aoqi
ses dans les écoles savantes de sa patrie. A SCO retow, il fut nooia
aumônier de (xustave-Adolphe, et il accompagna ce oriDce du
toutes ses expéditions. Nommé en 1650 évèque de Linluppiai
il se rendit en Suède ; mais l'année suivante, le roi le rap^
en Allemagne pour lui donner la direction des affaires eodcs»
tiques. U répondit a la confiance de son maître et ornotsa m
consistoire dans le pays de Minden et de Magdeboorig. Rdooni
à son diocèse, en Suède, il y donna de nouvelles pnumétm
savoir et de son zèle. Bothwidi mourut en 1035, laissaof pfostea/i
ouvrages, parmi lesquels nous remarquerons VOrtiiâ^funèén
de Gu$tav0'Àdoiphe, en suédois, Stockholm, 1654,d bdiner-
tation lalinequ'il publia pendant la guerre avec les Rusks, ci qû
a pour \ilre:UlrumMoieovilœ$intehrUiianifSiO€khiiAx^\^*
BOTiCME (eomm.), s. f. vase du Chili où l'on naet da m; fl
équivaut à trente-deux pintes de Paris.
BOTIN (André de), historien suédois, né en 1737, oot
en 1790. Il pubUa de 1754 k 1764 une Histoire éi toiMUrt
tuédoisey depuis l'origine de la monarchie jusqu'au règar 4
Gustave I ^ Cet ouvrage fit époque en Suède, Tauteor a;»
traité son siyet d'une manière neuve et souvent philosophie
Son style est cependant très-recherché, et on peut surtooi b
reprocher son anus de l'antithèse. Une nouvelle édition, pbb^
de 1789 à 1709, mais qui ne s'étend que jusqu'au xin' ^
contient plusieurs augmentations. Botin a Cail de pbi&u
Description historique des domaines territoriaux de S*èé\
la Vie de Birger^ comte du palais, et des Obeervatio*»^
la langue suédoise. Il était cons^Uer du roi , cbevalW \
l'ordre de l'Etoile polaire, et membre de l'académie dessonrl
de celle des belles*lettres, ainsi que de l'académie suédok J
Stockholm.
BOTlRAS OU BOTETAS, roi de Bithyuie après son pèrr^
salcès ou Dydalsus, régna avant Alexandre.
BOTOCOUDOS {géog.\ peuple de Brésil, qui habite k -i
compris entre le 15*» et le 20® delatitude sud, entre le Rio ?tpm
le Rio Dace, à quelque distance en arrière de la cAie, jusque
limites de la province de Minas-Geraes. Us se donnent «•
mêmes le nom de Crecmum, Craanum ou Enégerdm^
Celui qu'ils portent leur a été donné par les Portii^aîs, dr
un ornement singulier qui prèle à leur physionomie un m
tout particulier. Cet ornement est une rondelle de bois àek
rigoudo, semblable à une large bonde de tonneau (6olof»
portugais), qu'ils introduisent dans la lèvre inférieure et In W
mlérieurs des deux oreilles, de manière à ce que l'ime cooi^
menton elquelesautrespendent jusque sur les épaules. Dn ^
ils regardent la dénomination deBotocoudoe comme «ne te«
Ainsi que la plupart des autres Indiens, \têBotO€oudoêvt
cuisses et les jambes tiès-minces, ce qu'ils regardeot cm
une beauté ; les pieds petits, la poitrine et les épaules larfEu
cou fort court, le nez épaté, les yeux divergents, les «
joues très-élevés. Ainsi qu'on en a déjà (ait l'observation . i^
quelques rapprochements avec hi race mongole. La ooulrvr
général d'un brun rougeàtre, passe fréquemmeuft i ut
jaunâtre assez intense. Quelques individus se rapprochn'J
gulièrement de la race blanche, et on a vu qoeicnies tr«
avoir même les yeux bleus : ce qui était remarqM pami
coounc le tyue d'une beauté remarquable. Ils ne coo3«?
jamais de poils sur le corj^, et s'arrachent avec soin les r
les sourcils. Ils rasent aussi leurs cheveux de manière à a*
der qu'une espèce de calotte. Le Botocoudo est presque i*«
errant dans les forêts et se fixe rarement. Avec on graarf*'
ses trois esp^es de ièches, les seuls objets que produise \ »
trie dans le pays, il abat le gibier qui sert ^ sa nourriiar
iQTsou'il vipui i lui manquer, U «• -ourrit des produciia^i
gëtales que fourniiseui lo grands bois. Lorsqu u a eUbiH •
BOTETCÉIB.
(«B)
BQVr.
in endroit pour quelque temps, sa botte, qaoîqpK plus solide
pe ceile qui l*abnle temporairemeal, n'en est pas naoms pauvre.
liffocHre Vesa^ dn hamac; une touche d'etoupes végétales,
[uelques grossiers vases d'argile, une grosse pierre pour casser
es cocos, sont tout ce qui compose son ameublement. Un petit
ieu y bcùle sans cesse. Hommes et femmes sonl toujours nas.
La guerre joue un graad rùlit dans la vie de ces Indiens. Entre
es tribus il y a d^ agressions continuelles, et, depuis une épo|que
"eculée, la haine qu'ils nourrissent ooatre les colons bréâliens
es entretient dans une lutte continuelle et sanglante avec ces
lerniers. Depuis quelques années elle parait toutefois avoir
timinué. Mais une diose fort curieuse est la manière dont se
>assent les combats singuliers. Chacun des adversaires, armé
Tune longue gaule, doit soutenir les coups de son antagoniste
iisqu*au moment où il avoue ne pouvoir plus continuer ; et
e combat dure ainsi jusqu'à œ que les parties soient satisùtites
lans leur vengeance. Les Botocoudos descendent des anciens
Lymons et obéissent à des chefs, Quoioue paraissant avoir
le rhorreur pour l'anthropophagie, il semble cependant qu'ils
e livrent de temps à autre à cette horrible coutume, mais
>lut6t par sentiment de vengeance qae par goût.
BOTOM, rhéteur et philosophe athénien, maître de Xéno-
)bon. Isocrate, au rapport de Plutarque, avait composé un
raité de rhétorique intitulé: Lei Arts 4e Boêon,
BOTON (Pierre), né à Màcon dans le xvi^ siècle, était Tort
enne quand il laissa imprimer le recueil de ses vers intitulé :
7amiUe, ensemble Us rêveries et discours d'un amaul désespéré,
^aris, i573, in-12. Dans sa préface, il annonce que son dessein
fit de renoncer k chanter les amours et de s'occuper de choses
»lus graves et plus sérieuses. Il tint parole, contre l'habitude des
loëles, comme on peut s'en convaincre par les titres des ouvra-
ges qu'il publia depuis : Le triomphe de la liberté royale et la
*rise de Beaune, avec un cantique à Notre Seigneur Jésus-
Christ pour préserver le roi des assassins, Paris, 1595, in-8*»;
Les trois visions de Childérie, quatrième roi de France, pro-
nostics des guerres civiles de ce royaume, ei la prophétie de
Basine, sa femme, sur les victoires ei eonquéUs de Henri de
Bourbon, roi de France et de Navarre, Paris, 1595, in-8«,
rare. Discours de la vertu et de la fortune de la France, Lyon,
1698, in-80. D a laissé, manuscrit, un poêfne sur Ul Ligue, du
style de la Pharsale de Lucain, et des Discours sur le même
wjel, adressés auw Méconnais. On apprend, par une note
Placée en tête de ce dernier ouvrage, que Boton était président
sn rélectton de Màcon, mais on ignore l'époque de sa mort.
BOTOU (De) et non botin (Abraham ben Mosbs), florissait
lu commencement du xvii* siècle. Vers la fin de. sa vie, il prit
e nom de Chaio-Àbraham, Il a écrit : 1<* un eicellent corn-
ncntaire sur la Misekna Tara ou Jad Chasaka de Maimo-
lides ; ^ un volume de consultations.
BOTOU (botan,), s. m. sorte de plante d'Ambdne, voisine du
lenre dolic. Il y en a une autre, originaire de Afadagascar,
[ui se cultive à 1 Ile de France sous le nom de pois carré. On
naoge ses cosses en vert ( V. Pois).
BOTOREUS (F. BOUTRAYS).
BoreucHANt {géogr.\ ville de la Turquie d'Europe (Molda-
ie)» où se tiennent les foires les plus fréc^ntées du pays. Elle
£*t un commerce très-actif avec bi Bukovine et même avec Lcip-
; et Brûnn, en vins, bétail, laine, miel, cire et Ubac. On y
nmpte 4,000 habitanU. Elle est située à 19 lieues nord nord-
laest de Jassy.
BOTRES (mytholX fils d*Eugnotus, fut tué par son père avec
m tison arraché de l'autel, pour avoir mangé la cervelle d'une
icUme avant qu'elle fût placée sur Fautel. Apollon, touché de
a douleur du père, changea, pour le eonsoler, son fils en un oi-
eatt nommé Àropue,
BOTRES (technoL), 8. m. pi. nom que l'on donne dans cer-
tains endroits à des fovoes de tondeurs de draps. On les nomme
tussi désertes.
BaTRiE ( botan. y, s. f. arbrisseau grimpant qui croit sur la
D6te du 2an«iebar.
BOTRUL (Moïse), l'un des cinq commentaleurs du tivre
ittribué an patriarche Abraham. Wolf n'est pas élolgpé d*ad-
Bieitre que c'est le même personnage que le médecin Moïse
feUril , qui a traduit es hébreu un livre attribué à MicM
Nostradanns.
ROTBIOCéVBALK (F. BOTRYOCÉPHAU).
BOTBI TORREBI8 (F. NeHBLESCOL).
BOTmUS(F.BOTRYS).
BeTRTAS (F. BOMRA»).
BOTRTCEBE ( boton. } , B. m. «eore de plMUs <fe la friiMlle
des protétoées.
BOTRYCBIUM (Botan.), fougère dont la plus conunune eH
connue sous le nom de lunaire. On en trouve en Europe , en
Amérique , à la Nouvelle-Hollande, à Ceylan, aux Molaquca.
BOTRYETKS ( chimie), s. m. nom que les alchimistes don-
naient à une matière en forme de grappe, qu'ils reliraient delà
partie supérieure de leurs fourneaux (V. Botrtte).
BOTRYIXAIEBS (hiêl. not.), S. m. pi. ordre d'animaux in^
vertébrés, établis parmi les tuniders.
ROTRYLLE (hist. liai.), mollusque fort peu connu.
BonrRYOCÉPHALES (hisl, nat.\ vers intestinaux â corps aK
longé garni d'un grand nombre d'articulations ; ils sont aplatis,
pourvus à rcxlrémilé d'une tête consistant en un renflement
Rudolphi les a séparés des taenias. — Les plus grands se trouvent
dans les voies aigestives de l'homme, des poissons ; plusieurs
oiseaux, et principalement les aquatiques, en sont également
incommodés. — L'espèce de l'homme est connue sous le nom
de bolryocéphale large, il est blanc ; les habitants delà Suisse
en sont tourmentés. A. B. de B.
ROTRTOCiièTE {myth.),^oTo\jcyaimiy à la chevelure ornée da
grappes de raisin ou formée de grappes de raisin, surnom
de Bacchus. Racine : porpuç, grappe ; x*'^» cheveux.
BOTRYOIDE (minét.), épithète par laquelle les minéralo»
gistes désignent les substances minérales disposées en grappe.
— Sorte de pierre précieuse.
BOTRYOLiTHE ( minéral. ], chaux boralée concrctionnéo
ou boro-silicotée. La plupart des minéralogistes réunissent cette
substance à ia datholithe, dont elle a à la vérité tous les cara^«
tères chimiques, mais dont elle difTèrc cependant un peu par la
proportion de ses éléments. Elle est composée , suivant Kla*-
proth, de 36 de silice, de 15,5 d'acide borique, de 39,5 de chaux,
et de 6,5 d*eau. La botryolitbe est blanchâtre ou grisâtre, nraH
geâtre à l'extérieur, à cassure écailleuse et à texture quelqueftNS.
fibreuse; elle se trouve en petites masses mamelonnées ou bo**
tryoïdes, dans la mine de fer magnétique de OEstre-Kjeulie, pi^
d'Arendal en Norvège. Sa dureté est un peu plus grande qn^
celle du verre, qu'elle raye difficilement. Elle devient blanche et
donne de l'eau par la caldnation ; elle fond au chalumeau avee
boursouflement en un verre transparent.
BOTRYORiNQUE (hîst. nal.), S. m. nouveau genre d'inseo**
tes qui a été établi aux dépens des botryocéphales.
BOTRYS (botan.) , s^ m. sorte de plante aromatique qui croit
dans les Inaes.
BOTRYS ( géogr. omc. ) , ville de Phénicie , appelée Botruê
dans la table de Peutinger , à douze milles au nord de Bybliii.
Selon Strabon, c'était une ^lace forte des brigands du mont JA^
ban. Selon Malala, elle avait un port. C'est vraisemblablement
la même ville que Scylax désigne sous le nom de Teros.
BOTRYTr(F. BOTRYOIDE).
BOTRYTis ( botan. ) , genre de plante qui ne diflRère du bjs-
£us que parce qu'elle dure fort peu, et par Tarrauffement de ses
semences, qui sont disposées en grappe ou en épi au bout des
tiges ou dés rameaux. La bothrytes, ou bothrytis, ou botrysvui^
garis est amère au goût, et son odeur est forte mais non désa-
gréable ; elle est chaude de sa nature , desséchante , résolutive ,
apéritive, détersive et purgafive ; elle empêche la putréfectIoBy
et elle est d'une efficacité singulière dans les oppressions, les
toux , la difficulté de respirer, et toutes les maladies froides de
b poitrine ; elle est bonne pour dissiper les matières visqueuses
contenues dans les bronches ; elle lève les obstructions du fde,
des reins et de la matrice, guérit la jaunisse, prévient les hydrti-
Eisies, hâte les règles et les vidanges et citoe les douleurs du
as-ventre et de l'utérus. Les dames vénitiennes regardaient le
botrys comme un remède infisiillible contre les accès delà passion
hystérique. L'eau, la conserve et lelooohde botrys sont excel-
lents dans toutes les maladies do la poitrine et du bas-ventre.
L'herbe bouillie dans une lessive quefoenque tue la vermine, et
si l'on en lava la tète, elle emportera la gale. On assure que cette
plante semée avec le grain tue les vers qui sont nuisibles au
grain.
ROTSCOP (hist. nat.\ s, n». poisson du genre du toua et du
bolam, dans la iamille des ^res. Il ne diffère presque du bo-
lam que par les caractères suivaats ;«a osfeoire deraale, au Heu
de douze rayons n'en a que àim ; ses yeux ont la pruneMe noire,
entourée d'une iris jaune cerclée de violet; la tache en demi-
lune qui est derrière eux est verte; son menton est rouge, tn^
versé pardes lignes bleues. L'origine des nageoires pectoralesest
man|uée d'uae tache rouge i du res^, sen cvorps est falau coBdine
celui du bolam. Le faotscop se pèche commvnéaient autour des
rochers de la mer d' Amboine.
BOIT ( llROMAs }, 4Aiéuf ogien anglican , né à Berbv en 168$
•OTTAIXA.
(152)
BOTTARI.
BCèdia d*abofd dans ane congrégation presbytérienne à Spul-
dûlg (Lincoln K ^ ^t ensoite à Londres pour s'y livrer à Vé-
tade de la inraectne. Forteoicnt attaché au parti des whigs, il
rk aiec un grand plaisir arriver la mort de la reine Anne. Il
piitalors les ordresdans TEglise d*Angleterre, et fut successive-
ment recteur de différentes paroissesdu comté de Norfolk. 11 mou-
nU en f 754, âgé de soixante-sept ans. H a laissé : 1° Que la paix
«r te bamkeHr d€ et wwnde êont le bui immédiat du ehrislia-
RtJSir, in-8« ; ^ CanMéraliont nouwUe$ sur la nature et le
but eu ckrisiianisw^ , in-S", 1750 ; 5^" Réponse à r ouvrage de
Warburion intitulé : Divine légation de Moïse , en trois par-
ties. Cest son meilleur ouvrage; 4? Un recueil de sermons et de
quelques écrits de controverse.
BOTT ( JfcAX DE), ardiitecte, né en 1670. Issu d*une famille
française protestante, il fut obligé, après la révocation de Tédit de
Nantes, de se retirer en Hollande ; Guillaume d*Orange sut re-
connaître en lui un bomme distingué , et lui fournit roccasion
de déployer ses talents. Le roi de Prusse, Frédéric P', l'attira en-
soite a sa cour et lui donna un ^de militaire assez élevé ; ce
prince le chargea de la construction de Tarsenal, qui devint un
des plus beaux édifices de l'Allemigne. Sous son successeur Fré-
déric-Guillaume, Boit fît les constructions de Wesel, monument
remarquable d'architecture militaire. Il mourut a Dresde en
1745.
SOTTA ADORHO ( ALEXANDRE ) , poôlc connu daus l'acadé-
mie arcadienne sous le nom de Mirindo Grineo, était issu à
Pavîe d'une -famille noble et florissait au commencement du
xnii*' siècle. Ses poésies ne forment pas un ouvrage à part, mais
elles sont cparses dans plusieurs recueils du temps. Muratori,
sans les donner comme perfettapoesia^ vante le goût elle talent
de ce même marquis Alexandre Botta Adorno , dans la préface
de son gros livre en 2 volumes intitulé Délia perfelta poesia
ilaliana, qu'il lui a dédié. Il cite dans le cours de cet ouvrage
deux sonnets du marquis poète, l'un comme modèle de l'art de
louer, et l'autre comme talent de s'exprimer avec grâce et avec
une douce facilité.
BOTTA ADOR3ÎO (AxTOi^TE, MARQUIS DE), fils d'Alexandre
le poôte, né en 1688, devint ministre de la reme de Hongrie, en
Russie. En 1715, la czarine l'accusa dans un manifeste de vou-
loir opérer un soulèvement dans ses Etats en faveur du prince de
Brunswick-Bevern. La reine de Hongrie, pour conserver l'ami-
tié de la souveraine moscovite, le laissa conduire an château de
Spielberg, en protestant de sa non-participation aux menées de
son ministre. Il fut peu après rendu à la liberté, et mourut en
1745 à Neustadl.— Botta ( . . . .)»<^e la même famille, était
à la tète des troupes autrichiennes quand elles attaquèrent, au-
dessus du Tidon , le 10 août 1746 , l'armée combinée des Fran-
çais et des Espagnols. Le 7 septembre de la même année, il de-
vint gouverneur de Gènes , après que cette ville fut tombée
au pouvoir des Autrichiens : mais la révolte des Génois contre
les impériaux, qui furent chassés le 5 décembre suivant, non-
aeuleinent de Gènes, mais encore du territoire, ne le laissa pas
longtemps jouir de son commandement. Il mourut à Pavie le 50
décembre 1774.
BOTTAGE (eomm.)f s. m. C'était un droit que l'abbaye de
Saint- Denis en France levait sur tous les bateaux et marchandi-
ses qui passaient sur la rivière de Seine , à compter du Jour de
Saint-Denis ( 9 octobre) , jusqu'à celui de Saint-André [50 no-
vembre). Ce droit était assez fort pour que les marcbanas pris-
sent leurs mesures de bonne heure pour l'éviter, soit en préve-
nant l'ouverture de ce droit pour le passage de leurs marchan-
dises, Sijit en différant jusqu'à sa clôture, surtout si ces marchan-
dises étaient de gros volume.
BOTTALLA (Jean-Marie), peintre, dit U Rafaellino , né à
Savone l'an 1613 , était tout jeune encore quand il partit pour
Rome. Son peu de fortune, on pourrait même dire sa pauvreté,
lui fil trouver dans le cardinal Jules Sacchetti un protecteur dc-
f ooé. Il entra par ses soins dans l'école de Piètre de Cortone, et
parvint a si bien imiter le style du célèbre peintre d'Urbin, que
l'on commença à appeler le jeune élève 11 Rafaellino, surnom
qu'il garda toute sa vie. On voit au Capitole l'un de ses premiers
tableaux, qui commencèrent sa réputation. C'est une neconei-
nation de Jacob avec EsaU, De Rome, il fut à Naples pour y
exéculer des fresques d'une ^ndc dimension qu'on lui avait
ct>mmandée8 ; il y laissa aussi des tableaux à l'huile. Une intri-
gue d'amour l'obligea de quitter celte ville, et d'aller se réfugier
ài>nes, où l'on conserve encore de lui un Saint-Sébastien et la
(able dr Deuealion et de Pyrrha, 11 se rendit ensuite à Milan
pour des raisuna de santé, et y mourut d'une fiè\Te lente en
1641. Boltalla avait adopif U c<^nre de Raphaf'l et de Pieira rio
Gortone et cherché en même temps la triduière des Carrache.
qu 11 menait aans i execuiion ne ses smea \
sa réputation. Il ne faut pas confondre 4
9ttini (Impériale), peintre de l'école ^
Ses compositions se distinguent en général par la vériCé du d<
sin, par des effets [suaves de clair-obscur adouci, par la dou
veauté et la noblesse de l'invention, et par un grand chamif d
couleur. Il a laissé à Gènes des dessins a la plume qui sont itti
recherchés.
BOTTANI (Joseph) , peintre, naquit à Crémone en iH\
n avait étudié à Rome sous Augustin Masucd, et était xm
s'établir ensuite à Mantoue. Il avait pris le genre du Poossii
pour les paysages, et celui de Carie Maratte pour les Ggima
Un de ses tableaux les plus estimés, représentant une sani
Paule, se voit à Milan dans l'église de SaintrCome et de Sain]
Damien. Mantoue, où il avait passé la plus grande partie de <
vie, ne conserve de lui que deux tableaux. Il y mourut en iiM
La précipitation qu'il mettait dans l'exécution de ses sujets
beaucoup nui à
Bottani avec BotUni
Gènes.
BOTTARI (Jean-Gaetan). naquit à Florence le 15 ja^
vier 1689, et devint l'un des prélats les plus savants de la cooi
de Rome. Il fut l'élève d'Antoine-Mane Biscioiii , profcssetD
d'éloquence, et établit avec lui des relations d'amitié qui ne a
démentirent jamais. Bottari s'adonna ensuite à Tettide (fe
la théologie et de la philosophie. Cette dernière sâem
n'étant intelligible qn'avec le secours des mathématiques, il x
mit à les étuaier avec ardeur. En 1716, il fut reçu dodeor m
théoloffie, et membre du collège de théologie dans fooirer-
site ^ " ^— ^ -^ :.-« ^-n. -...:. !>;..
par
sances,
dans son sein et'lui confia le soin d'une nouvelle édition de sor
vocabulaire. Quoiqu'il se chargeât avec peine d'une si péniU
entreprise, il s'y livra avec son ardeur accoutumée, etsassn
pour ce travail deux des principaux académiciens, le niart)Q
André Alamanni et Rosso Martini, qui s'associèrent à leur \ffs
d'autres collaborateurs. Cette nouvelle édition parut en i^
et années suivantes, et obtint un grand succès. Elle avait »
volumes in-fol. Bottari fut alors placé à la tète de riropriiwnf
grand-ducale par le grand duc de Toscane, et l'on en vil hw-
tôt sortir plusieurs ouvrages publiés sous sa direction et par <
soins. En 1750, il alla s'établir à Rome. En 1732, le pape O
ment XII lui donna un canonicat et la chaire d'histoire eccV-
siastique et de controverse dans le collège de la Sapience n*
nomma prélat palatin. Bottari fut ensuite chargé, avec lesanr
géomètre Manfredi, de visiter le Tibre, depuis Perouse josq»
l'embouchure de la Néra, pour s'assurer si on pouvait le rw"
navigable. Il fallut lever les plans et prendre le nivellent
de toute cette longue partie de cours du fleuve; ils firent'
même opération sur leTcverone, à prendre au-dessous de Ti»*
jusqu'à son embouchure. La relation de la première decesiVJ
visites a été imprimée avec d'autres écrits relatifs aa Tibre, 0
ce titre : Délie ragioni e de' remèdji dette inondation »
Tevere, Rome, 1746. Elle est signée de Manfredi, mais Ma»
chelli affirme Qu'elle est rouvrasre de Bottari. Il fut nomr.
quelque temps après, garde ou custode de la bibliothèque >^
ticane. Ce fut lui qui fit la belle collection des médailles i
fut depuis lors une des parties essentielles et un des prinrip»^
ornements de cette bibliothèque. Après la mort de Clément \\
Bottari entra au conclave avec le cardinal Corsini. Il y lenni
l'édilion du beau Virgile du Vatican, avec une préface et j
notes qui prouvaient chez l'auteur une vaste érudition. Ut^
bertini, devenu pape sous le nom de Benoît XIV, voulut a^
auprès de lui Bottari avec qui il avait eu autrefois des reUti i
d'amitié; il accepta une place dans son palais, mais il se^^i
tenta de ses titres et de ses places, sans vouloir en accepter de iH
veaux. Il mourut à Rome le 3 juin 1775, âgé de quatrcwinçH
ans, sous le pontificat de Clément XIV. Il était membre der*j
demie florentine, de celle de la Crusca, des apatisti, de Tin^
de Bologne, de l'Arcadie, etc. Ses principaux ouvrages h<^
1« Lezioni tre sopra il tremoto, Rome, 1733, in-8«; 17 18, iiH
"2? Del Museo capilolino, tomo primo conienente tma^i»'!
uomini iUustri, Rome, chalcographie de la chambre ij\
tolique, 1741, in-fol. ; le 11* tome est en latin : Musœi f4
tolini tomus secundus , augustorum et augustarum AfH
eontinens , cum observationibus italice primum , nunc i*H
editis, Rome, 1750, in-fol. ; 5« Sculture e pitture sacre e^rj
de cimiterj di Roma, etc., nttcwamen(e date in luee colh é
gazioni, tome i, Rome, 1737, gr. in-fol.; tome 11, ibid ,1^*
tome m, ibid., 1753. in-fol. Antoine Bosio avait pubb'
italien, en 1731, le même ouvrage, sous Ip titre de Rama ni
urvanM'j \o pope en acheta les planches, et, voulant q^'j
senissent à une seconde édition, d'où l'on retrancherait tœl
BOTTE.
(153)
BOTTiBne.
taperfla, il en confia le soin à Botta ri. Celui-ci ent bientôt re-
connu que, le superflu ôté,il resterait peu de chapitres ; il aima
mieux refaire l'ouvrage sur un nouveau plan, ce qu*il exécuta
avec succès, mais avec peine, n*étant point préparé a ce nouveau
travail ; A? Lezioni MOffra il Boecaceio. Ces leçons, récitées dans
Facadémie de la Crusca, ont pour objet de défendre Boccace du
reproche qu'on luifaitd*étreun écrivain irréligieux. Manni en
a imprime deux dans son Histoire du Décaméron. Les qua-
rante-buitaulressont restées inédites; 5° Lezmiidue topra TUo^
Liviochenarra van pro(/ij(;i, imprimées sans nom d*au(eur dans
k premier volume des Memorie di varia erudisione délia 50-
deia Colombaria fiorentinay Florence, 1747, in-4*. L'auteur
s'y propose de défendre Tite-Live d'avoir adopté trop facile-
ment des faits merveilleux et des prodiges ; 6^ Dissertazione
iopra la commedia di Dante, en cui si esamina se fosse sua 0
presa da altri tinvenzione del suo poema. Cette dissertation,
en forme de lettres, est imprimée dans la Deçà di simbole ag-
g'unte alla deçà del propostoGori, Rome, 1753, in-4°; 7» Dia-
gM sopra le ire arti del disegno, Lucc^ues, 1754, in-4°,
sans nom d'auteur, mais généralement attribués à Bottari. Le
même auteur a donné de plus un grand nombre d'éditions avec
des notes et des préfaces savantes : on distingue surtout celle du
bel ouvrage de Vasari sur l'histoire des peintres, des sculpteurs
et des architectes célèbres, dédiée au roi de Sardaigne, Charles-
Emmanuel, et à ses deux fils.
BOTTE (j/ram.), s'entendde plusieurs choses de même nature
liées entre elles pour former une espèce de faisceau ou paquet.
Botte de foin» botte de paille, mettre du foin en bottes, lier des
bottes. Botte d'asperges, de raves, de céleri, d'oignons. Botte de
roi>, réunion de plusieurs échevaux attachés ensemble. On dit
lussi familièrement : une botte de lettres^ de paperasses, etc.
BOTTE ( teckn. et gramm, ), s. f. chaussure de cuir qui
enferme le pied et la jambe , quelquefois même une partie
ie la cuisse (F. Chaussure). — Familièrement : Prendre
la botte, se mettre en état de monter à cheval et de partir.
Cette phrase a vieilli, ainsi que celle-ci : Où va la botte? où
illez-vous? — Figurément et familièrement, Prendre ses bottes
de sept lieues , se disposer à marcher , à voyager rapide-
ment; par allusion au personnage de l'Ogre, dans le conte
du petit Poucet. — Proverbialement et figurément. Graisser
ses bottesy se préparer à partir pour quelque voyage; et dans
un sens plus figuré, se disposer a mourir.— Proverbialement et
Sguremenl, Graisses les bottes d'un vilain, il dira qu'on les
ui brûle; un avare, pour se dispenser de la reconnaissance, se
>lamt même des services qu'on lui rend ; et, dans un sens plus
^ndu, on ne reçoit ordinairement que des reproches 00 des
narques d'ingratitude pour les services qu'on rend à un mal-
jonnêle homme. — Proverbialement et figurément. Mettre du
oin dans ses bottes, amasser beaucoup d'argent dans un emploi,
f bien faire ses afi'aires. — Familièrement, Je ne m'en soucie
ion plus que de mes vieilles bottes, je ne m'en soucie nulle-
nenl. — Proverbialement et figurément, À propos de bottes,
ans motif raisonnable, hors de propos. — En term. de manège,
^rrer la botte, serrer les jambes contre les flancs du cheval pour
exciter à avancer. Ce cheval va à la botte, il se défend du ca-
alicr qui le monte en tâchant de le mordre à la botte. — Fi-
;urément et familièrement, C'est un fwmme à qui il ne fautpas
rop se jouer, il va d'abord à la botte; il est accoutumé à faire
les réponses piquantes aux plaisanteries les plus douces. Cette
ihrase a vieilli. — Botte de carrosse, marchepied fixe et placé
n dehors, à l'aide duquel on montait dans un carrosse. — Botte
e dit, figurément et familièrement, de la terre qui s'attache
fOx pieds, à la chaussure, quand on marche dans un terrain
[ras et humide. -- Botte se dit encore de cette partie d'une
nanche fermée qui est la plus voisine du poignet.
BOTTE {escrime), s. f. coup que l'on porte avec un fleuret ou
lyec une épée à celui contre qui on se bat. Botte secrète, ma-
kière particulière de porter un coup d'épée à son adversaire. —
^içurement et familièrement, Porter, pousser une botte à quel-
^u un, lui faire une demande indiscrète, embarrassante, ou
me objection pressante, une attaque imprévue. Il signifie aussi,
lesscrvir quelqu'un par des discours ou des actions qui lui
misent.
BdtTE (vénerie). C'est ainsi qu'on appelle le collier avec
^uel on mène au bois le limier.
BOTTE (technoL), s. f. espèce de forces donton se servait dans
les manufactures de lainage de la province de Champagne, et
ivcc lesquelles il était ordonné par les règlements de donner la
iwrnière tonte aux droguets.
BOTTE {eomm.), tonneau ou vaisseau de bot» pi<ypro ^motiro
du vin ou d'autres liqueurs. La botte pour les huiles est à peu
près semblable à un muid. Celles {>our les vins sont plus larges
par le milieu que par les extrémités, allant toujours en dimi-
nuant depuis le bondon jusqu'au jable. — Le terme botte èl^ii
et est encore usité particulièrement dans les provinces de France
?ui approchent de Tltalie, où l'on appelle bottais un tonnelier.
I est aussi en usa^ chez les Espagnols, où la botte contient
trente arobes de vingt-cinq livres chacun. En Angleterre, la
botte contient 126 calions, c'est-à-dire 504 pintes de Paris. Les
bottes de Portugal jaugent 67 à 68 veltes ; celles d'Espagne ne
sont pas si grandes. Les bottes d'huile d'Espagne et de Portugal
pèsent environ un millier. Il y a aussi des demi-bottes, La
botte de Venise est la moitié de l'amphora. Celle de Lisbonne
est moindre que celle d'Espagne.
BOTTE (marine), se dit des tuyaux de plomb des lieux d'ai-
sance, qu'on nomme aussi chausses de bouteilles. — En botte,
se dit des futailles mises en fagots, des embarcations démontées,
mises en faisceaux. On conserve des pièces à l'eau en bottes, dans
leurs cercles de fer, et des membres de canots numérotés pour
être montés dans l'occasion.
BOTTEAU (écon. rust.), s. m. petite botte de foin.
BOTTELAGE (écon, rust.). C'est l'action de mettre en l)otte;
il se dit particulièrement du foin (F. Foin).
BOTTELEB {écon. rust.), V. a. C'est mettre en botte. On dit
botleler du foin, et en général on peut le dire de toutes les
plantes, telles que les buis, les raves, les asperges, dont on fait
Iles bottes. Une botte de ces dernières plantes est à peu près la
valeur de deux ou trois poignées ensemble. On dit aussi des
bottes d'échalas, de foin, de paille, de charmille, d'osier, etc.
BOTTELEUR (^con. rust.), l'homme de journée, le ma-
nœuvre qui met le foin en bottes.
BOTTELOIR (agric»), s. m. sorte d'instrument que Ton
emploie pour faire le bottelage du foin, des bisailles, etc. C'est
un crochet de fer à deux branches recourbées, de six pouces de
longueur, avec une poignée ou manche de la même longueur.
BOTTELOIR A ASPERGES iagric.), planche de sapm sur
laquelle sont posés et attacliés deux, croissants renversés; sur
le devant est placée verticalement une autre petite planche for-
mant dossier dans laquelle est creusé un cercle qui sert de me-
sure de circonférence pour donner à la botte d'asperges la gros-
seur qu'elle doit avoir, en les posa'nt une à une sur le bouton
dans le cercle.
BOTTER {gramm.), v. a. ï)ourvoir de bottes ou faire des bottes
à quelqu'un. Il signifie aussi mettre des bottes à quelqu'un. Il
si^ifie également, avec le pronom personnel, mettre ses bottes
soi-même. — Cet homme se botte bien, se botte mal; il porte
ordinairement des bottes bien faites, mal faites. — Botter, avec
le pronom personnel, signifie aussi, figurément et familièrement,
amasser beaucoup de terre autour de ses pieds, en marchant
dans un terrain gras et humide. Dans ce sens on dit aussi qu'un
cheval se botte. — Botté, ée, part. — Proverbialement et
figurément. C'est un singe botté, il a Fair d'un singe botté,
se dit d'un homme petit, mal fait, qui est embarrassé dans son
accoutrement.
BOTTERIE (technol.), s. f. art du bottier ; magasin où l'on
serre les bottes militaires.
BOTTiiBA, BOTTi^is et BOTTlA [géoar, anc.), province
située à l'extrémité méridionale de la Macédoine, au nord-ouest
de la Piérie, à laquelle on la réunit habituellement. Vraisem-
blablement l'Erigon la séparait du Paraxis.
BOTTl^l (géogr. anc.), peuple d'origine thrace, qui habita
d'abord la côte occidentale du golfe de Therma, et s'établit
au nord de Chalccdoine, après avoir été chassé par les Macédo-
niens. Il avait pour villesScolos etSpartolos,au nord d'Olynthe;
mais elles furent détruites de bonne heure.
BOTTilÊlfls (hist. anc), s. f. pi. fêtes que célébraient les
Bottiéens, colonie athénienne, pour perpétuer le souvenir de
leur origine.
BOTTIER {technoL), s. m. cordonnier qui fait des bottes
(F. Cordonnieb).
BOTTILLON (^coîi. rust,), S. m. usité principalement pour
désigner les petites bottes de plantes légumineuses.
BOTTINE (technol.), s. f. diminutif, petite botte d'un cuir
fort mince, botte dont la tige a peu de hauteur (F. Chaussure).
Il se dit encore des pièces de cuir que les boyandiers s'attachent
au-dessus du cou-de-pied quand ils nettoient les boyaux, pour
empêcher l'eau et les ordures de pénétrer dans leurs chaussures.
BOTTINE (chirurg.), se dit de certaines chaussures sembla-
bles à de petites bottes, qui sont munies^de courroies, de res-
«oru Af Hp hoades, et qui serve»* ^ corriger les vices de con-
formation du pied ou de la jambe.
BOTTRIfiARI.
BOTTOXE JACQC£S-IIUGC£â-Vi:<(C£!(T EaDIANUEL-MàRUB)»
comte de Cabtcllainoale, naquil daus un village du Canavais, en
1753. Son père, le comte AM^anius, originaire de la vallée de
Sesia^cUit en i 775 ministre des finances du roi Victor- A médée,
à Turin, où Jacques-Hugues reçut une éducation soignée. A
Tàge de dix-sept ans, il fut reçu docteur en droit civil et cano-
nique. Dans sa jeunesse il publia, en italien, un Eisaisur la po-
litique e$ ia législation des Romains qui attira l'attention du
roi, et Bottone fut nommé en 1775 substitut du procureur gé-
néral près la cl)ambrc des comptes à Turin, puis membre du
sénat ée Cbainbéry. Après la mort de son père, il fut envoyé
comme intendant général en Sardaigne ; fonctions qu^il alla
remplir en Savoie dans Tannée 1796, et dont il s'acquitta à
merveille dans ces circonstances délicates. En 1792, il fut
obligé de fuir devant l'armée républicaine commandée par
Montcsquiou, mais il sut sauver le trésor royal et les arcbi\es
de Tadministration. Le roi le nomma alors contador, c'est-à-
dire directeur général de la guerre, emploi qu'il occupa jus-
qu'au départ de la maison de Savoie, en 1798. Grouchy, gou-
verneur ae Piénoont, le nonuna un des dix membres du gouver-
nement provisoire, qui fut de courte durée. Bottone,* comme
Bossi, se retira en France pendant les dix mois que les Austro-
Russes occupèrent le Piémont. Après la bataille de Marengo, il
fut nommé membre du gouvernement provisoire de Piémont,
par arrêté du général Berthier du 5 messidor an viii (S4 juin
1800). Environ un an après, il fut rendu à la magistrature, en
guahté de président au tribunal d'appel à Turin. En 1803, il
uit décoré ae la croix de commandant de la Légion d'honneur ;
et en 1806, il fut fait conseiller à la cour de cassation, place
qu'il occupa jusqu*en 1828, époque de sa mort. Il vécut céli-
bataire. D une conception facile et d'une mémoire prodigieuse,
Bottone fut homme ue bien avant tout. Entre autres ouvrages
de lui, on cite l'article Piémont et sa législation, dans le Réper-
toire universel de jurisprudence de Merlin, in-4'*, lom. ix.
BOTTY (F. BoLTY).
BOTTONI (Albertino), médecin, né à Padoue au com-
mencement dTu xVr siècle, re<çu docteur à l'université de celte
ville, y professa d'abord la logique, et en 1555 la médecine. Il
mourut en 1596, et a laissé : 1** De vita conservanda, Padoue,
1582, in-12; V De morbis muliebribus, Padoue, 1585, in-4o ;
Bâie, 1586, in-l*»; Venise, 1588, in-4«, avec figures ; 3° Consilia
medica^ Francfort, 1605, in-4«, dans le recueil de Lauterfaach;
i*' De modo discurrendi circa morbos, eosdemquê curandi trae-
talus, Francfort, 1607, in-12, avec les pandeclcs de J.-G.
Schenck. 11 y en a une autre édition sous ce titre : Methodi
médicinales dua, in quibus légitima medendi ratio traditur,
Francfort, 1695, in-8», à laquelle l'éditeur, Laiare Sosenbeck,
a ajouté un pareil traité d'Emile Campolongo, et on livre de
questions de médecine, par Barthélemi Uierovius.
BOTTOSi rDoMiNiQUE), né en 1641, à Léontini, en Sicile,
reçu docteur a Messine en 1658, nommé médecin de rb6piUl
de cette ville en 1692^ pois de celui de Naples, élevé même au
rang de proto-médean du royaume de Naples, admis dans la
société royale de Londres en 1697, mort en 1731, a laissé les
ouvrages suivants : 1« Pyrologia topographica, id est, de igné
diuerlatio juxla loca, cum eorum descriptione^ Naples, 1692,
in-4» ; ^ Febris rheumaticœ malignœ historia medica. Messine,
1712, iD-8° ; 5* Préserve salutari eontro ilcontagio $e w%aiore.
Messine, 1721, in-4*»; 4« Idœa historico-physica de magno
Trinacriœ terrœ motu,
BOTTONI (Mabc-Xavibr), fils de Dominique, né à Messine
( 134 ) BOTZABiS.
dolpbe voidut l'acquérir. U mourut en 1612. On frappa di
médaille en son honneur, mais on n'a imprimé que la plus peti
partie de ses œuvres : l'' Trattato délia descrizione aella $fa
céleste in piano, di Claudio Tolomei, Irad. in parlare italiam
Bologne, 1572, in-4'*; 2'' Bartoli de Saxoferrato tractatun
fluminibusresli tutus, eic,,BQ\ogne, 1576,io-4'>; cf Dellospi
chio de accende il (uoco ad una data lontancmxa, tratlalot
OronzioFineoJrad, Venise, 1581, in-4° ;4«i/ pain **o.otwf
de* telracordi armonici di Àristosseno» Bologne, 1593, in-r
5" // desiderio ovvero de* concerti di varii strumenti muaoà
dialogo, Venise, 1594; Bologne, 1599; Milan, 1601, in-4».G
trois apparentes éditions n'en font qu'une seule, dont oo
changé les frontispices ; 6» Il Melone, discorso armomco, t U Mt
lone secondo, etc.. Ferra re, 1602, in-4*»; 7*» Délie riw^e dié
versi excelkntissimi autori nella lingua volgare , nuopamu
raccolte, Bologne, 1551, in-8*>. On trouve des poésies de fa
dans quelques recueils , et il a laissé vingt-trois ouvrages m»
nuscnts.
BOTTRIGARI (JACQUES), jurisconsulte de Bologne, mort a
1547, a laissé des Leçons sur le Code et le Digeste, et quelque
autres ouvrages de droit. Il y a eu aussi Paul et BarthéJein]
BoTTKiGABi , également de Bologne et jurisconsultes.
BOTYS (hist, nat,)f papillon nocturne de la famille des d^
toïdes. On connaît le botys de la farine, le botys de tagraism,
et le botys queue jaune.
BOTZABis, originaire de la tribu des Souliotes. U Cunilk
des Bot2aris est depuis longtemps célèbre dans la Grèce, les
belliqueuses tribus de Souli étaient commandées, éamks((t^
mières guerres contre Ali Pacha, par Georges BoUarisSttU-
lents militaires, sa bravoure lui auraient toujours assmé le pote
honorable où l'avait placé le vœu de ses compatriotes, mais i
eut l'ambition de perpétuer son autorité, de fonder cb qudqa
qui lui conOa olusienrs emplois. Après être retourné à Borne,
où il en remplit quelques autres, il revint se fixer à Naples
cher le marquis de Vilfeoa. Il savait jusqu'à dix-sept langues.
Bedevenu libre, et ayant formé une riche collection de raretés
du Japon, de la Cbine, du Mexique et du Pértm, et une belle
bibliothèque, il la fit transporter â Messine, sa patrie, où il
finit tranqaillefDent ses jours. Il n'a laissé que des poésies, sous
le titre de Sérénades, et deux discours en prose, remarquables
en ce qn ils sont écriu chacun en douze langues. Deux volumes
d œuvres diTer««, en dix-sept langues, n'ont pu être imprimés
bule de car«ctèns.et sont restés en naanuscnt dans la Emilie
de 1 auteur.
BOTTBIGARI (Hmotle), cavalier de la raflice dorée du pape,
d une aiioeoDe et m^le Camille de Bologne, naquit dans oîtle
vUle en 15l»i. Il fut à la Ibis mathématicien, poète, musicien,
dcsiinateor, et avait u»orirhe bibliothèque et nn «ihinAi rf'in«l
Irunienu de mathématiques si preclinL&, que Fempereor Ro-
perpetuer
sorte une dynastie. Ces prétentionsétaient intempestives; ma
devinrent-elles l'occasion des dissensions dont J influence h-
neste précipita peut-être les événements malheureux aumibt
desquels, au res^, la vieille réputation des Botzaris fut d^
ment continuée par les descendants de cette Camille.— Gcorp
Botxaris avait laissé deux fils, Noliset Christos, qui se dérottÉf*
k la défense de leur patrie. Marc, fils de Christos, né en n«)
époque de combats et de luttes acharnées dans son pays, eu
destiné à devenir le héros de sa race. Souli avait été oétnitta
1805; quelques-uns de ses habitants cherchèrent un refuges!
le territoire ionien ; Marc se trouvait parmi eux. Durant ce tni
exil il consacra tous ses efforts à préparer une juste vengeait
il n'attendait qu'une occasion favorable, lorsqu'en 1606. li
principaux chefs d*Armatoles fuyant la barbare domina»
d'Ali , vinrent se ranger sous ses ordres. Protégé par la Rita»
en guerre avec la Porte, Botzaris allait entrer en campaç*
mais le traité de Tilsitt vint changer la face des choses et ^
miner le retour des Français dans les sept Iles; les Grecs doi«
remettre à d'autres temps Texécution de leurs projeta. — Afc
les événements de 1815, nous retrouvons dans l'es Iks Iona>i
nés Marc toujours animé du même désir , soutenu par le mi*
espoir. U était demeuré jusi^u'alors dans le régiment fraaj
albanais; son expérience avait eu le temps de grandir, ses la»
de se développer. La Porte allait avoir a lutter coDlre un re4i
table adversaire. ^En 1820, il était prêt à profiter des dta*
^ indépendance;
Ali Pacha , se prodamant affranchi du vasselage du graod n
gneur, résistait dans Janina. Marc avait gagné l'EpireK
son onde; 7 ou 800 Souliotes, informés de ses projets. %i^
le joindre pourallerrecouvrer leurs montagnes, où Ali posf**
encore une forteresse importante. Inquiète par deux enneai
la fois, ce dernier jueea prudent d'entrer en négociation iw
Grecs; on échangea des otages. Ali livra son peUt-filsauxSi*
tes ; le jeune fils de Marc et son épouse Chrysée furent xm\
pouvoir du pacha. Botiaris ne songea dès lors qu'à combattitl
soldats du grand seigneur. Notis est préposé à la défenae M
filés souliotes, •son neveu, avec 200 palicares, s'attache à ha^
1er les Turcs, à dérouter leurs plans. Son courage suppléer
faiblesse numérique de sa troupe. Il enlève un convoi , pn^
poste des Cinq<-Puits , et défait un corps de 6,000 Turcs
mandés par dix pachas. Déjà il s'est rendu asses redoutable i
que ses ennemis mettent sa tête à prix et s'armeoi ménif r*
lui des analhèmes de l'Efflise. U échappe à tous ces dai
force les Turcs à traiter d'égal à égal et à conclure un anp
Leur perfidie devient pour Marc Toccasion d'«û nouveau
Snn rrmr»0o, ses rîctoires ranimeo* respoir de toua les'
qui suivent l'exemple du noble chef et se soulèvent oontivi
BOUOUERP.
4-dirG en les eiposanl longtemps à la fumée. On dit dans un sens
analogue, boucaner tUs euin» — Boucaner signiûe aussi ,
oeutralemcnt , aller à la chasse des bœufs sauvages ou autres
bêles pour en avoir les cuirs. — C'est encore fumer de la cassave;
ex|)oser longtemps des peaux à la fumée. — Vexer, faire du va-
carme. 11 est populaire en ce dernier sens.
BOUCANIER (mœurs 9i usages) f s. m. G*est le nom que l'on
donne dans les Indes orientales à certains sauvages qui faisaient
fumer leur viande sur une grille de bois de Brésil placée à une
certaine hauteur du feu , et qu'on appelle boucan ( V. ce mot).
On prétend que la viande ainsi boucanée plaît également aux
yeux et au goût, qu'elle exhale une odeur très-agréable, qu'elle
est de couleur vermeille et se conserve plusieurs mois dans cet
état. CMBxmelin ajoute qu'il y avait des habitants qui envoyaient
dans ces lieux leurs engages lorsqu'ils étaient malades, aûn
qu'en mangeant de la viande boucanée ils pussent recouvrer la
santé. Savary dit que les Espagnols, qui avaient de grands éta-
blissements dans nie de Saint-Domingue , y avaient aussi leurs
boucaniers, qu'ils appelaient maladotes^ ou monloreSy c'est-à-
dire chasseurs ; les Anglais appelaient les leurs cow'killers. Il
Lavait deux sortesde boucaniers : les uns ne chassaient qu'aux
Eufs pour en avoir le cuir, et les autres aux sangliers pour en
avoir la chair. Void, suivant CSxroelin, leur manière de bouca-
ner la viande : a Lorsque les boucaniers sont revenus le soir de
la chasse, chacun écorche le sanglier qu*il a apporté cl en Ole les
Oê ; il coupe la chair par aiguil lettes longues d'une brasse ou plus,
selon qu elles se trouvent. Ils la mettent sur des tables , la sau-
poodrent de sel fort menu , et la laissent ainsi jusqu'au lende-
main, quelquefois moins, selon qu'elle prend pnis ou moins vite
ton sel. Après, ils la mettent au boucan, qui consiste en vingt
on trente gros bâtons gros comme le |)oignet, et lon^s de sept à
boit pieds, rangés sur des travers en\iron à demi-pied l'un de
Taotre. On y met la viande, et on fait force fumée dessous, où
kf boocaniers brûlent pour cela les peaux des sangliers qu'ils
tnent^ avec leurs ossements , afin de faire une fumée plus épaisse.
Ceb «aot mieux que du bMs seul ; car le sel volatil qui est con-
itma dam la pean H dans les eaux de ces animaux vient s'y alla-
dker et donne à cette viande un goût si excellent. qu*on peut la
flnflfDT an s<jrtir de ce boucan sans la (aire cuire, quelque déli-
cat oa'cio suit, m — L'équipage des boucaniers se composait, se-
lon le même anleur, d'une meute de vin^t-cin(( à trente chiens,
aver m bon fusil, dont la monture était différente des fusils
orduuôm. Us tiraient de Cbertx>urg une poudre fabriquée
etpm pmsr eux. Ils étaient ordinairement deux ensemble , et
/appeiamt Ton et l'autre tnaUtoi. Ils avaient des valets qu'ils
affûtaient eu^gés, qu'ils obligeaient à les servir pour trois ans,
H avxqvels , or temps expiré , ils donnaient pour rcconipense
«• tau, deux livres de poudre et six livres de plomb, et qu'ils
ymuient quelquefois pour camarades. En certaines occasions,
boucaniers se joignaient aux troupes r^lées dans les colo-
' et servaient aux expéditions militaires ; car il y en avait
i toutes les nations européennes possédant des éiablisse-
menu en Amérique.
■•rr ÉVIER. Ce root désigne, pr extension, une sorte de gros
dkiii^ fusil dont se servaient les boucaniers.
•iKXixiERS. Ce mot se disait particuliéTemeotautrefob de
ttiUàm pirates de TAmérique ' F. rLlRirSTf ers .
CâR ou ROCCARB chirurgie^, s. m. C'est la sonde ordi-
( 136 ) BOUCHARD.
BOU€ DE JUIDA ( Mit. nal. ) , S. m. sorte d'animal d'Afri
que, qui est de l'espèce de la chèvre.
BOUC DES BOIS {hist, nal.), s. m. espèce d'animal rumimj
du genre des antilopes.
BOUC DES ROCHERS {htti. nal.) , S. m. bouc sauvage qui ;
tient ordinairement parmi les rochers.
BOUC D'ESTAlN [hist, nal,), nom qu'on donnait autrefois j
bouquetin.
BOUCHAGE {technoL ), s. m. C'est, dans les cosses forga
une certaine quantité de terre détrempée et peine, dont on \
sert pour fermer la coulée (F. Coulée).
BOUCHAGE (Du ) (F. DCBOUCHAGE).
BOUCHAIN ( géogr. ), petite ville forte de France ( dépirtf
ment du Nord ) , sur l'Escaut , qui la divise en deux pa^ti^
c'est un chef-lieu de canton , une place de guerre de dcouèm
classe, la résidence d'un officier d artillerie de la direction fi
Valenciennes. Les fortifications de Valenciennes sont très-éta
dues ; elle peut inonder tous ses environs. Elle possède des nlS
neries de sel et des tanneries, et compte 1185 habitants. Funija
au VII i^ .siècle par Pépin , elle est à quatre lieues un quart a
sud-est de Douai.
BOUCHARD (Amalry;, né à Saiat-Jean d'Angely, verslaù
du w^ siècle, président à Saintes, mattre des requêtes et cbas-
celier du roi de Navarre, eut la hardiesse, jeune encore, d'atu*
quer une opinion du célèbre jurisconsulte Tiraqoeaa,/urofi
ouvraj;e intitulé : Feminei sexus apotogia, Paris , 1533, uM^.
Il était lié avec Rabelais , qui lui dédia un petit otpnge qu'il
avait (ait imprimer à Lyon, parGrvphe, en ibô%îù^.um
répltre dédicatoire, Rabelais parle d un livre de BfMKbtd.Dc
areh^eetura or bis, comme près de paraître. Ce livre qic^md-
dant jamais été imprimé , non plus que sa traduction du Lttn
de tatne, de Cassiodore, qui existe en manuscrit à la Bibliothè^
que royale de Paris. On ne peut pas affirmer qu'Amaary Eus-
cnard soit le même qui trahit le roi de Navarre son iDaiUc,a
1560, en livTant ses secrets aux Guise.
BOUCHARD (Alain) , avocat au parlement de Rennes, «lit
premier qui ait donné une histoire complète de la Bretagne, dr
sa patrie. L'histoire de Pierre le Baud , quoique plus aocieDn.
n'a paru qu en 1558, tandis que Bouchard a publié lasienneiiè
l'année 1514. Elle a pour titre : Les grandes chroniques dt ^^
taigne, parlans des très-pieux^ nobles et três^ettiqueux rof^
ducs, princes, barons et autres gens nobles de la Granéf-i^
taigne , dite à présent Angleterre , que de notre Bretaigm t
présent érigée en duché, etc. Ces chroniques ont reparu , i»
mentéeset continuées jusqu'à l'an 1531 , Paris , Gai liot-Dop*
F. BCORBE).
c àRMTE [kùi, nmi.], f . f. genre de coquûlages de l'or-
ère HefrbîiaHes.
CARO ttekmol. \ s. m. espèce de terre odorante et rou-
feifrr qui vient d^^ Indes , et dont on lait diflërents vases , t«ls
f«e d** p<jt», de* tJietères, etc.
MlXAMdx comm, , i . m. nom qoe Ton donnait autrefois à
certaine» iuik%çoaifDees,calendrées et teintes de diverses cou-
ie«rs. Il V a de» ttoocafeaim de Scnyme, ou des toiles apprêtées
et empevT» a*er de la ouUe de fiuine. On les p«nt en indiennes,
<t l'on donne lepitlirle 4e kmrmteimes k tontes les toiles prépa-
rées en 6<wra««M. ~ BoccAa6i5 est encore une sorte d'éloOe
4e O044M1 dont on CaH de» 4kNiblnRi.— £n tcrm. de wimrime, on
doane renom à une ««rte de toile, peinte en bleu ou en ronge,
ponr douliler |r» lendtiete de» galbes.
DOCXACT emmm. , t. n. la fnntrnance d'une peau de booc ,
lORBeande uMn f«Me graodciir poer des marchandises.
m^t-CkVW mmimé . Ce noin a été d'usage pour signifier
yel^ini-f^éé certatops rmbrjodiores de rivières, soit â la mer, soit
dans le» te>Qi.
•^ccxxsr Ums, mmt,^, ». m. animal qoi tient dg booc et du
[; c'est k t2:«4^ia|iK des
1551 , in-fol. On peut dire du se) le de Bouchard , qu'il estatf
gothique que les caractères dont on s'est servi pour l'impnef
Ce qu'il y a de bon et de vrai dans son ouvrage est si pnt
chose , qu'il ne donne qu'une idée très-imparfaite de XW^
qu'il a voulu traiter. Les Grandes ChronUpsee ont été réio^
méesen 1511, in-4*>.
ROUCHARD (Alexis-Damel), prêtre, docteur en tbf»il«
et en droit, et protonotaire apostolique , né à Besançon ^
1680, mort en celle ville en 1738 , a composé un trcsff^
nombre d'ouvrages dont la plupart n'ont pas été iniprî»
1** Juris Casarei seu civilis institutions brèves , etc. , IV»
1715, in-i2; 2" Summu^ conciliorum generaliutn, etc., P^*^
1717, in-lâ. On trouver à la suite du premier ouvrage, lecaUi
guede ceux gue promettait l'auteur, parmi lesquels ou tix<^
une grammaire hébraïque ; mais il est probable que ses nuiM
crits se sont perdus. — Houchard (François), son père, prtrf^
seur de l'université de Besançon et membre de racadéiiiif '
Curieux de la nature , est auteur d'une dis^rtation latiiK^
les eaux minérales découvertes à Besançon en 1677.
BOUCHARD (Le CHEVALIER Arilind DE), né en 9n^^fi
vers 1750, de parents sans fortune, entra dans les gan>>j
corps dont il fit partie jusqu*à leur dissolution en 17^. Sta^
garde du corps, son amabilité lui valut de puissantes intiiod
entre autres celle du comte de Clermont -Tonnerre. C^
cette époque qu'il composa le seul ouvrage qui Tait (ait coosà
tre comme littérateur, la jolie comédie des Arts et i*Amitîf.
un acte et en vers libres, qui fut représentée avec succès au ui
tre italien, et imprimée a Paris , Brunet, 1788, io-8^. Ap
1780, il accompagna son parent Duveyrier dans une missiof
AUemagne. Il entra ensuite dans l'armée active, s'y disliof*
devint ^judant général , et Gt partie de l'état-major du pna
de Neufcnâtel. Un mariage qu il voulut contracter en Aflna
gne malgré l'avis de ses supérieurs arrêta son avancement (l{
toujours. Il fut chargé plus lard du commandement mitiuj
du département de l'Aisne, et s'y compArt« avec tant de ïo^
mUun e«rbumanité,à l'égard dco pnsonniers surtout, qu'A a
BOUGHAADOlf. (
rita Testime de ses ennemis mêmes. Lors de la restauration , il
se fixa à Laon, où il fut nommé conseiller de préfecture. Ses in-
firmités Favaient déjà forcé à se démettre de cet emploi pacifia
cnie, quand il mourut en 1827, entouré de Testime générale.
Bouchard était boudeur» taciturne et misanthrope, et pourtant il
tvait des moments d'une grande gaieté. Il détestait surtout les
>ots , ce qui ne Tempéchait pas aétre bon à Tégard de tout le
monde. Militaire intrépide, il abhorra la ^erre toute sa vie, à
cause de certains massacres qu'elle nécessite. Une qualité bien
précieuse en lui ce fut son amour et son dévouement pour sa
mère qui vécut jusqu'à l'âge de quatre-vingt-dix ans.
BOUCHAADB (technoL), s. f. outil de fer, de bon acier par le
t)as , et fait en plusieurs pointes de diamant, dont se servent les
(culpteors en marbre et les tailleurs de pierre pour percer des
TOUS d'une exacte dimension.
BOCJCHARDON (Eotf ë), né à Chauroonl en Bassigny eu 1698,
nort à Parb en 1762, est un de ces statuaires de l'école fran-
aise qui conservèrent pendant le xviu' siècle les dernières tra-
ies de ce grand goût qui distinguait les artistes du siècle de
^uis Xly. Le père de Boucbardon, architecte et sculpteur mé-
liocre, dirigea les premières études de son fils , et n'épargna
ien pour en faire un artiste du premier ordre , soit en lui met-
ant sous les yeux les copies des chefs-d'œuvre de l'antiquité, soit
n cherchant pour lui les plus parfaits modèles qu'il pût trou-
er. Le fils, trompé sur sa véritable vocation , se bvra d'abord à
I peinture sans négliger l'architecture et la sculpture. Il pei-.
nit et modela tout d'après nature , ce qui est la meilleure roé-
lode pour s'initier profondément aux secrets de l'art, en appre-
anl à en surmonter les difficultés. Personne ne devint aussi
laitre que lui de son crayon. Il pouvait d'un seul trait non
iterrompu suivre une figure de la tète aux pieds, et même de
extrémité du pied au sonunet de la tête , dans une position
ucicongue donnée, sans pécher contre la correction du dessin
t la venté des contours et des proportions. Ses progrès remar-
uables en sculpture déterminèrent ses parents à l'envoyer se
erfectiooner à Paris , où il eut pour maître Coustou jeune. A
ingt-quatre ans il remporta le grand prix de sculpture, ce qui
li valut l'avantage d'être envoyé à Rome aux frais du couver-
ement. Inspiré par la contemplation et l'étude de l'antique , il
ammença dès lors à produire plusieurs œuvres remarquables ,
îlles que le buste du pape Qément XII et celui de M*"* Wleu-
hels, épouse du directeur de l'académie française à Rome. Ces
roductions le firent tellement disting^uer des Italiens eux-mé-
es, qu'entre un grand nombre d'artistes étrangers et du pays
sent préféré pour l'exécution du tombeau de Clément Xl;
ais les ordres du roi le rappelèrent à Paris en 1752, L'année
tivantc il fut agréé à l'académie de peinture et de sculpture,
ce le titrede professeur; mais il ne reçut le titre d'académicien
ren 1744. Il devint en outre en 1756 pensionnaire de celle
s inscriptions et belles-lettres, en qualité de dessinateur, après
retraite de Chaufournier. Bouchardoa depuis son retour en
ance fut chargé d'un grand nombre d'ouvrages qui respirent
is le goût de la nature et de l'antiquité, c'est-à-dire la sim-
cité, la force, la grâce et la vérité. On peut juger de la vogue
nt il jouissait, par les allusions continuelles que Voltaire, Di-
rot et les autres écrivains contemporains font à ses œuvres et
on Ulent. — Cest Bouchardan qui fit celle figure, dit i'au-
tr du Mondain f en décrivant un salon du grand monde.
Ileurs il l'appelle notre P/iidféw. Diderot a dit avec vérité,
'en raison du temps considérable que demandent les ouvrages
sculpture, les statuaires sont proprement les artistes du sou*
^in. Plusbcureux que Puget, que Lods XIV laissa dans Tin-
lence parce que cet arliste élail trop cher pour lui, Bouchar-
d trouva une constante protection chez Louis XV et ses mi-
tres ; jamais ils ne laissèrent reposer son ciseau habile à faire
I fois vite et bien. C'est ainsi que Grosbois, Versailles, nos
dins publics et plusieurs parcs appartenant à de grands sei-
surs, furent peuplés par lui d'inn<»mbrable8 figures mytho-*
îqucs ou allégoriques. Tous ces ouvrages respirent un vif sen»
)etit de la nature et de l'antiquité, et se recommandent par
e certai«ie grâce qui les fait toujours voir avec plaisir : seules
!nt quelquâbis cette grâce dégénérait en afletene, et Ton pou-
t reprocher à leur auteur trop de rondeur dans les formes ;
tait un tribut qu'il payait au mauvais goiXt de l'époque.
[ ouvrages capitaux étaient nombreux, et le marteau revo-
ionnaire ne les a pas tous respectés. On admira longtemps
35 les jardins de.Grosbois un groupe en pierre dont le roi fit
isent au garde des sceaux Chauvelin^ et qui représentait un
^èle dompUint un ours. A Versailles ^ Boucfaardon fut chargé
rex6«iitioti d'une partie ûm figures de la footaine de Nop
De que Loim XV »isait réparer. On peut aémirer encore ao*
nr.
137 ) BOUCBAEINUlf;
jonrd'hui le bel ensemble et l'intelligence de ce morcC^u capital.
Quel agrément il a répandu dans la pose de ce Triton appuyé sur
un poisson d'une énorme grosseur! Quel charme dans ces ÙC^
Amours qui domptent des dragons, et qui occupent les deuxcôtÀ'
delà fontainet Dans l'église &ânt-Su1pice, il exécuta les statues
du Christ, de la Vierge et de huit apôtres. Il s'était soumis à eu
faire un plus grand nombre ; mais la modicité du prix lui fit
rompre le marché avec le curé Languet , moins sensible aux
beautés de l'art qu'aux intérêts de sa fabrique. On voyait aussi
de Rouchardonà Saint-Sulpice,]e tombeau de la duchebscdc Lau-
raguais; puis, dans l'église deSaint-Eustache, celui du garde des
sceaux d'Armenonville et de Marville son fils. Un des autels de
la chapelle de Versailles est décoré d'un bas-relief en bronze de
Bouchardon, représentant Saint Charles communianl despeS^
liférés, et dont les figures sont pleines d'expression. Il avait
exécuté pour le roi ÏMiour adolescent^ faisant avec les armes de
Mars un arc de la massue d'Uercule. Cette figure de l'Amour,
d'abord placée à Versailles . puis transférée à Choisy , essuya
de nombreuses critiques, a II me semble, a dit Diderot dans ses
ObserviUione sur la sculpture ^ qu'il faut bien du temps à un
enfant pour mettre en arc l'énorme solive qui armait la main
d'Hercule : celte idée choque mon imagination ; je n'aime pas
l'Amour si longtemps à ce travail manuel, etc. » En cela Diae-
rotne faisait que répeter Voltaire, qui écrivant en 1759 au comte
de Caylus, protecteur de Bouchardon, alors que le sujet en ques-
tion n'était qu'en projet, avait dit, avec ce tact exquis qui ne le
trompait jamais en fait d'art : « Pensez-vous que l'Amour fai-
sant tomber des copeaux à ses pieds à coups de ciseau soit un
objet bien agréable ? De plus , en voyant une partie de cet arc
qui sort de la massue, devmera-t-on que c'est l'arc de VA mour ?
L'épée aux pieds dira-t-elle que c'est l'épée de Mars? et pour-
quoi de Mars plutôt que d'Hercule?.. Il en est, ce me semble, de
la sculpture et de la peinture comme de la musique ; elles n'ex-
priment point l'esprit. Un madrigal ingénieux ne peut être
rendu par un musicien , et une allégorie fine, et qui n est que
fiour l'esprit , ne peut être exprimée ni par le sculpteur ni par
e peintre. Il faut, je crois, pour rendi e une pensée fine, que
cette pensée soit animée de quelque passion, qu elle soit carao-
térisée d'une manière non équivoque, et surtout que l'expres-
sion de cette pensée soit aussi gracieuse à l'œil que l'idée est
riante pour l'esprit. » On rapporte que quelques années après
l'exécution de cette statue, Bouchardon, qui l'avait perdue de vue,
ne put s'empêcher de dire en la revoyant à Choisy : o Elle n'est
cependant pas si mal I d La fontaine de Grenelle et la statue
équestre de Louis XV passent pour être les chefs-d'œuvre de
cet artiste , mais le marteau sanglant de la révolution a brisé la
statue; la fontaine seule a survécu aux tourmentes politiques,
et noua pouvons à cet ésard ratifier le jugement des contempo-
rains. Ce fut la ville de Paris qui chargea Bouchardon de coos^
truire pour le faubourg Saint-Germain cette fontaine dont Je
besoin se faisait vivement sentir. Lui-même dessina et exécuta
toutes les parties de cette grande composition, où la sculpture est
alliée à l'architecture. L'ensertible e^t majestueux; les figures en
marbre sont fort belles, mais ce monument est situé dans une rue
trop étroite, et la distribution de l'eau, qui doit être la décoration
principale d'une fontaine, n'est pas assez abondante. Ce bel ou-
vrage mit le comble à la gloire de Bouchardon : Voltaire lui a
donné place dans le Temple du Goût , en ajoutant que la belle
fontaine des Innocents de Pierre Lescot et de Jean Goujon le
cède en tout à l'admirable fontaine de la rue de Grenelle. La
-ville récompensa l'artiste d'une pension viagère; la délibération
prise à ce sujet par les échevins, et que le comte de Caylus a
mise à la suil£ deson Ehgede Bouchardon, est vraiment un mor-
ceau à lire. Les derniers temps de la vie de cet artiste furent
consacrés aux études et aux travaux de la Statue équestre de
Louis XV ^ qui devait être érigée dans la nouvelle place que l'on
construisait alors entre le cours et le pont tournant des Tuile-
ries, et qui s'est successivement appelée la place Louis XV, la
place de la Révolution ou de la Concorde. Ce fut le 15 janvier
1757 qu'il exposa au jugement des oonuaisseurs le modèle de
cette statue , et ce ne fût qu'au mois de février 1765 , quelques
mois après ia mort de son auteur, qu'elle fut placée sur son pi^
destal. Bouchardon avait succombé le 97 juillet 176'i à la ma«>
ladie de foie qui Tavait lait languir pendant dix mois. Son re-
gret le plus cruel, en quittant le vie» fut de laisser son ouvrage
inachevé. Par une lettre adressée aux écfaevins de Paris, il en
légua les derniers travaux à son ami , son rival et son admira-
teur, à Pigalle qui, alliant la modestie au talent, disait qu'il
n'était jamais entré dans l'atelier de Bouchardmi sans être dé-
uoatocé petHloni des ^semaines, d^iièrcs. H se chargea d'exécuter
l'oie oes quatre figures qui devaient entourer le piédestal de la
18
ç
(iM)
SOvCHlE,
%tàltLei y et qui représentaient les Vertus. Boocliârdon lai avmt
laisse pour oela toutes les ^ades qu'il ayaH faites sur ce sujet
Aq dire de tous les <x>nteniporains , on ne pouvait rien voir de
plus lîeau , de plus noble et de plus simple k la fois et de plus
savant que Thomme et le cheval dont cette statue était oompo»
sée. Le roi était en habit romain» ceint d'une couronne de lau-
rier, ayant dans sa main droite le bâton de commandement. Il
y avait dans sa figure, et même dans celle du cheval, un calme
qoi «nchantait l'œil et l'esprit du spectateur. Les détails étaient
infinis mais toujours sages. L'artiste avait conservé la vérité du
psrtrait en lui donnant toute Veipression de Tidéal. En on
mot, cettestalue était le plus beau monument éqnestre que la
France ait jamais p<»sédé. Ce n'est pas qu'à son apparition, cette
mnde composition n'ait essuyé toutes les critiques de l'envie.
Les censeurs s'attachèrent d'^inml au cheval; de ce nombre
étaient les écuyers du roi, qm ne pouvaient pardonner à Bou-
dbardon d'avoir dioisi pour modèle un cheval d'Espagne appar-
tenant au baron de Thiers. Mais fartiste avait mieux aimé avoir
à ses ordres le cheval de son ami , que d'être lui-même aux or*-
&ÊtB d'un écuyer du roi, qui aurait choisi datrs les écuries de sa
nM}esté un cheval dont il n'aurait jamais disposé à sa fantaisie.
Gmi du baron était de la plus grande beauté; il était docile, et
avait conçu pour l'artiste une amitié tout à fait stnçolière: on
eètétt qu'il était dans le secret , et qu'il savait devoir partager
les fionneurs de l'inMnortalilé avec le génie de l'artiste. Bouchar-
don était souvent des heures entières couché sous son ventre
pour dessiner et faire ses études , et cependant l'animal restait
inm<Aiile dans l'attitude qu'il lui avait fait prendre. Aussi
quand toutes les mauvaise critiques se furent produites, quand
les sots et les envieux «urent tout dit , on en revint à la décision
des vrais juges , et il n'y eut plus gu'une voix sur la noblesse, la
grioe, la douceur exquises de ce cheval. On objectait aussi qu'il
avaK le ptMl gauche levé au lieu du pied droit. A cela, un autre
seviptenr illustre, Gochin, fit cette réponse ingénieuse : « Mes-
sieurs , si vous étiez arrivés un moment plus tôt , vous l'anriec
trouvé sur son pied gauche et le pied droit levé. » C'est encore
Gochin qui se trouvant A une assemblée d'artistes où chacun glo-
sait sar ce monument, prit la ])arole après tous les autres et dit :
cr fl faut que ce Bouchardon ait été un homme bien extraordi-
naire, pour avoir pu fkire, avec tous ces défauts, une si grande et
ai beHe chose. » — On se trouve heureux de rapporter ces traits
non moins glorieux pour le talent et le goût des artistes que pour
leur caractère personnel. Dans sa jeunesse , Bouchardon avait
eiécuté à Dijon , au-dessus de la porte de la cathédrale» un bas-
relief des plus médiocres , représentant le Martyrt de # oM
BtientM , sujet qui a exercé tant de peintres et de statuaires.
Plusieurs années après, à son retour d'Italie , il passa par cette
ville , et cette fois il ne s'écria point : // n'esi powrîaim pa$
mtdtcdiT il eut, dit-on, quelque peine à reconnaître et surtout à
avouer cette production. — Peu d'artistes ont été aussi labo-
rieux , et Diderot a.pudire de lui ce que Pline disait d'Apelle :
ifutU die$ tine Hnêa. Le nombre de ses ouvrages est vraiment
prodigieux. Il laissa aussi en portefraille un grand nombre de
dessins précieux, car il mettait encore plus d'esprit et d'expres-
sion dans ses dessins quedant le martire. Le caractère de Bon-
chardon était noble et loyal , mais personne ne. prit moins de
soin pour paraître aimable : il était pesant , rêveur , sans nulle
contenance, sans conversation dans le monde, qu'au reste il
fuyait, quoiqu'il y fût recherché; son ciseau ou plutôt son crayon
était sa langue. A donnait chex lui peu d'asoès aux curieux, ot
s'enfermait quand il composait. Son atelier, disait-on, était p4us
impénétrable que le iardin des Hespérides. Le privilé^ d'entrer
dans ce sanctuaire au talent et du travail n'était reaervé qu'à
quelques amis , à qui Bouchardon aianait à communiquer ses
plus intimes pensées d'artiste. Nous avons dit gue de oe nom-
bre était Pigalle ; on peut encore citer le comte de Gaylus, ama-
teur éclairé. Un jour il surprit Bouchardon se promenant avec
une espèce de fureur, un vieux livre k la main : a Ah t moa-
slear , s'écria fartiste , j'ai lu ce livre : les hommes ont quinae
pieds , et toute la nature s^est acorve pour moi. a Ce livre était
Boorère dans une vieille et médiocre traduction. — Bouefaaidon nous citerons la gangiine, les aphtes , le maguêu la staotfi
n'avait négligé avcune des études qui pouvaient le perfectionner lagio68ite,etc. A.. B.sfl
BOUCHE (Aùl. nul.). Ce mot a été sottvemt emplo^ ai«
épithète caraotéristicpM, pour désigner diverses pMtiss»
BMux et quelques-unes de leun espèces. -— BoucHS
Cest l'ouverture des coquilles univalves par laqiaelle \
sortde son test. — Bouchb D'AROBirr (ma//.), ooid
du lurès 9rmfrmtam%$. — Bouche BOimLV emj^v
{mM.). Cest te tfWihM labio de Linné.
B#ocifB SAVtOL ou SAVBAKÊB (mW/.J , nom VUlgaUV^ dd
hmmatUmm. ^ Bmcbe sjMQhàwrB (m^.) , m0
contraient à cet ^rd dans la même pensée , et Voltaire proj
sait l'opinion de muchardon. Cest encore d'après les dessim
ce laborieux raaftre que Huguier avaK donne en 1744 Ifs fii
res de son Traité d'analomte à tutage d9 eeuœ qwi $'9^
quent a% dti$fn, Bouchardon a eu pour panégyriste et fj
biographe le comte de Cayhss ( Paris, 1762, m-i^ ). 11 faut )<i
dre à la tectmne de cet ouvre^e asses médiocre, la critigue qîi
a faite Diderot , avec d'éloquentes excursions sur la vie de T
tiste. Enfin Dandré Bardon a publié des anecdotes sur h m
de Bouchardon (Paris, 1764 ). tle statuaire a hii très-peu &i
ves : cela tenait a son caractère peu sociable ; an n'en coo^
qu'un, Louis-Glande Vassé, mort en I77t, et gui loi avait $1
œdé dans la place de dessinateur de l'académie des inscnpt^
et belles-lettres. Gh. dd Rozoib.
BOUCHAUD (MATTHiEU-ANTonns), né à Paris en i:l
perdit son père, avocat aux conseils , à l'âge de seize ans. Ap
avoir fait ses études , les conseils de deux professeurs de dni
proches parents <le sa mère , le décidèrent à étudier 0^
science , et en 1747 11 lut reçu agrégé de la faculté de droit. I
articles Concile, Décret de GnHien, Décrétales et F(m
Déerêialeêy qu'H donna à rEncyclopédie , lui attirèrent <l
ennemis puissants qui mirent pour longtemps des obstjd
à son avancement. (Connaissant l'italien et l'anglais, pour
distraire des contrariétés qu'il éprouvait et de Ja gratitf àe 1
études sérieuses, il traduisit plusieurs drames &àfottoh
Zéno , 1758 , in-12. Quelgue temps après , il donm b tndir<
tion d'un roman anglais mtitulé : Histoire de JM Mnét*
vUle , 1764 , deux parties in-12. Vers le même Inapi il pob/ii
un ^isai eur fo po^m rhythmiqme, 1763, in-8* ; tt an toli
Esêai hiitorique ewr V impôt du vingtième sur Im «•creMiov^
et de Vimpôt ewr le$ fnarekandiêee ehex les Rommt, M^
in-8^. Cette même année , il fut reçu membre de Tsadéd
des inscriptions , «t nommé professeur de dreit. En 1774, )ti
créa au coll^ de France une Chaire du droit de la naloRi
des gens, et (fésigna Bouchaud pour la remplir. L^an ir lî^
il devint membre de l'Institut. Il mourut Ici*' lévrier tM
On a encore de lui : 1** Eetais hiêtorigues sur ie» Ms^tnià
de l'anfdait, Paris , 1766 , in-ll. C'est peut-être ce que U
jamais écrit de plus vrai et de plus profond sur rorigine éf^ 1
criminelles et sur celle du droit de propriété ; V* Théervi
traités de eommerce entre lee nedione, 1775, in-12 ; c'dtW^
de ses ouvrages oui ait quelque rapport au <koit de$ ^
qu'il était chargé d'enseigner; &* Recherches historiqnm ^1
police des Bbomains, concernant les grands ehomim, ktn^^
lês marchés , 1784, réimprimé en l'an viii, in-8«. 19* C^
terire sur la lot des douze tables, 1787, in-4«^ rcimH
avec des additions considérables , en 1803 , aux fraos du H
nement, 9 vol. in-4<». Profitant des recherches de ses pno^
seurs , Bouchaud fit sur les lois des douse tables le tn%\
plus complet qui eût encore existé. J
BtMOCHE (anal. eomn.). On désigne 80US<9enom, chef fh^
et chez un grand nomore d'animaux, la cavité formée enj
par la mâchoire supérieure et le palais , en bas par le pl<^
maxillaire sur lequel repose la langue; cette cavité est kfl
latéralement parles joues , antérieurement parles lèvres*
térienrement par le voile du palais, et servant d'ouvertorr'^
rieure au conduit alimentaire. On trouve, dans la booc^
rhomme et des animaux qui s'en rapprochent , les bord» «^
laires , les gencives , 4a langue, la membrane palatine, ^
plis membraneux , les orifices excréteurs des glandes sil
et ceux d'un grand nombre de cryptes muquei». Ces difl
organes servent k la préhension des aliments , am goût
I, i l'orliculatioQ iessonsy i l'expulsion , i la f«
respiration,
etc. La bouche peut k volonté s'ouvrir ou se fermer, toit p
rapprochement ou l'écartement des mâchoires. I>ins k»
maux, elle s'avance pour saisir les aliments, tandis qw
l'homme cette fonction est remplie par les mains. Dtaw b'
humaine , la bouche joue un mnd rMe sous le rapport f#
gnomonique ; nous j reviendrons en parlant des \èv^
Soudie peut être le siège de plusieurs maladies» parmi lf!fl«
dans son art. C'est d'après ses dessins que furent exécutées les
pUncbes du Tro^ des fierres grmoées^ publié eo 1760 par
Marielte. Il éprouvait , disailrf I , en deasinanl les pierres gra^
^én , le même plaisir qu'il avdt reaMnli lorsqu'il dessinait â
Bomeles statues et les bas-celicli antiques. Ily avait pnisé lacoo-
KMSsance des vêlements des andeos, el s'il fuyait les spectacles,
é'était, ajoHUlt^l, de crainte de se gâter les yeux , en attendant
le moment d'une tévoluikm h^nreuse par I ado|rtiMi de» vrai»
costumes. C'est ainsi que les hommes ùmn goût exquis se rsb-p
sQUcm^,
(m)
BOUCHE.
iulimmhœm(uiUmu$^ que les marchands appellent aussi la [auâ$e
oreiUe de Midas, On donne les noms de bouche à gauche eibou-
che à droiie à des cuauîUes de divers genres dont Ta direction de
la volute autour de raie spiral varie tantôt à gauche et tantôt à
droite. Ces variétés de coquilles sont très-recherchées des ama-
teurs. ^ Bouche DE LiÈ\'fUB(6oi. erYp<.).Cest le nom vulgaire
du meruUuicanianliuSj.q'ae Linné plaçait parmi les agarics. —
Bouche en flûte {poùs,). C'est une espèce du genre fistu-
laire.
BOUCHE {gramm,), s. f. celte partie du visage de Thomme par
ou sort la VOIX et par où se reçoivent les aliments. — 11 se dit
quelquefois seulement de fa partie extérieure de la bouche.
— • Flux de bouche, abondance inaccoutumée de salive. — Figu-
rément et familièrement, Il a le ftuœ de la bouche, H a un
grand flux de bouche, un flux de bouche continuel : c'est un
grand parleur, un bavara. Ces phrases vieillissent. On dit
Dlns ormnairement» un /hix de paroles.— FamiKèrement, Faire
la bouche en cœur, donner à sa bouche une forme mignarde,
affectée. -^ Bouche se dit particulièrement de la bouche consi-
dérée conune organe éc la voix et do la parole. Figurémeot,
Fermer la b<mehe à quelqu'un, le faire taire d'autorité ou lie
réduire à ne savoir que répondre. On dit aussi : Le respect me
ferme la bouche ; le respect m'interdit de répondre , de parler.
— Etre, demeurer bouche béante; être, rester étonné, très-at-
teotif. — Avait toujours quelque chose à la bouche; le répéter,
l'employer continueilement. — Figurément et iaoùlièremeal.
Faire la petite bouche de quelque chose, sur quelque chose; ne
vouloir pas s'expliquer loal à lût sur quelque chose, et absolu-
HMnt, Faire la petite bouche, &ire le difficile, le dégotiité , le
dédaigneux sur quelque cbose. Ne faire point la petite bouche
de quelque chose, s en expliquer tibseoieot et ouvertement.
-^-ËmptiqueaMDt, Bau^e close, locution par laquelle on avertit
qu'il (inu garder le secret sur Taffûrc dont il^agit 0» dit de
mémo, figuréraent et farniHèrement, Bouche eoueue, -^AUer,
Casser, etc. ek bouche en bou^e, se dit de ee qui devient pub-
lie, de ee qui ooiirl et se transmet d'une personne à une autre
Bar le moyen de la parole. Cette mumelle va de bouche en
houche.Son nom volait de bouche en bouche. On dit à peu près
de même : Cette nouvelle est dans IoiaIm les bouches; son nom
est dane toutes les bouches, ete. — Poétiqurnenl, U ééesee
aux cent bombes , la Reoonunée. --- Proverbialemeal, Cest
sattu Jean boutàe d'or , un saùu Jean boudie d'or; c'est un
homme qui dit toiiyottrs sa pensée avec franchise et sans mé-
nagement.— ProverbialenMDt et DunilièreHieBt, il dii celade
bouche, mais le ccsur n'y touche; il parle contre sa pensée, -r-
Bouche, se dit aussi de la bouehe considérée partkulièreroent
oomme destinée à recevoir et à goûter les aliments. — < Familiè-
rement, Traiier ^^Iqu'un à bouche que veux-tu, lu* foire
très-bonne chère. — Familièreaient» Manger de èa viande de
broc en bouche , aussitôt qu'on l'a tirée de la broche. — * Avoir
h bosàcke amèreM eiche, pâteuse etc. y éptrquver une seuaation
l'amertume, de sécheresse, etc. On dit de même : Cela rend la
touche amère, pâteuse, etc. -r- Faire banne bouche „so dit dé ce
nii laisse un bon goût à la bouche. Cette liqueur fait bonne bon-
*e, — Familièrement, laisser qHclqtn'un sur la bonne boVfChe ,
terminer le re>as qu'on lui donne p^tr quelque chose d'exquis; et
igurément, le laisser a\ec quelque espérance flatteuse, ou av(!c
Hieique pensée agréable. — Figurémeotei familièrement, Resier,
tetneuxer eur Ick bonne boMiclie; cesser de m^er pu de boir^ ,
rrèa qu'on a bu ou inangc quelque chpse qui flatte le goût.
signifie, dans un emploi plus ûguré, s'arrêter après quelque
jhose d'agréable , dans )a crsunte d'un chaugpmept, ^n^ re-
tour fâc&ux. — r Familièrement, Garder quelque chose pour
la 6oiin^ bouche, réservçr pour la fin quelque chose d^ |rès-pon,
l'agréable. Il se dit au propre et ^u figuré. — Ironiquement. Il
\s lui gardait pour faoçnne bq\^he, se dit de celui qui • après
ivoir tait plusieurs mauvais tours à quelqu'un, lui en fait un
iernier plus sanglantque les autres. —Proverbialement, Veau
pien$ i la bouche, çefa fait venir l'eau à la bouche, se dit
fune chose agréable au goût, et dont l'idce excite l'appétik,
luand on en parle on qn'on en entend parler ; cela se dit aussi
Qgurémentde tout cëqui peut exciter |es désir$. — Figurcment,
Prendre sur sa boucla, épargner sur la dépense de sa nourri-
bure : Il prend eur sa bouche les charités qu'il fait. — Figuré-
tnent et familièreipent, Sôier les morceaux Je la bouche, se
priver du nécessaire pour secourir ou obliger quelqu'un. —
égarement et populairement, Etre sur sa bouche, être sujet à
m bouche^ être gourmand. — La dépense de bouche, la dépense
({u'on fait pour sa' nourriture. — Bouche se dit quelquefois des
pet sonnes mêmes , par rapport à la nourriture qi/elles consom-
ment. — Bouche se dit également de' quelques autres^ bêtes
de somme on de voiture. Ce cheval est fort en bouche, «I «'«
point de bouche ii\ n'obéit point au mors, et, li n'a ni boueke
ni éperon, il est fort en bouche et dur à l'éperon. — Figurémevl
et familièrement, N* avoir ni bouche ni éperon , être stupideel
insensible, ne s'émouvoir de rien. Cet homme est fort en
bouche; il prie avec beaucoup de véhémence et de hardiesse.
Cette dernière façon de parler est peu usit^.
BOUCHE {manège). En parlant du cheval, et en term.demor
mfoe, se dit en plusieurs cu*constances pour désigner «a sensi-
bilité ou son action dans l'animal. Par exemple, on nomme,
bouche i pleine main, une bouche que l'on ne sent ni trop pi
trop peu dans la main. — Un cheveu a la bouche <usurée, lors-
qu'il sent le mors sans inquiétude; sensible, lorsqu'elle est sen-
sible aux impressions du mors^fraiche , lorsqu'elle consenfe
toujours le sentiment du mors , et qu'elle est continuellefuenl
humectée par une écume blanche ; — fctusse ou égarée , lors-
qu'elle ne répond pas juste aux impressions du mors ; — cht^
touilleuse, lorsqu'elle est trop sensible ; — sèche^ lorsqu'elle est
privée d'éccune ; — forte , lorsque le mots ne fait presque au-
cune impression sur les barres; on dit alors que le cheval est
) gueulard ou a de la gueule, qu'il est sans bouche, ou qu'il esl
ort en bouche ; — perdue ou ruinée, loi^u'il n'a plus aucune
sensibilité à la touche. — On dit, dans différents cas, assurer,
gourmander, offenser, rassurer, ouvrir la bouche d'un cAf-
val,
BOUCHE (architecte], signifie le plus souvent l'entrée , l'ou-
verture d'un lieu, d'un objet quelconque, comme d'un pu)tji,
d'un tuyau , d'un (our, d'une carrière.
BOUCHE {technoL). On appelle de ce nom l'ouverture praii*
quée horizontalement au bas des tuyaux d'orgue , et destinée à
laisser un passage aux mouvements infinis des colonnes d'air
qui s'agitent dians ces tuyaux. C'est par cette ouverture ^a
beu rémission du son ; c*est par elle que le tuyau parle : gM
lui est veuu le nom de bouche. On divise les jeux d'oigue en
deux classes ; celle des jeux à' bouche , tels que le bourdon, le
prestant, la flûte , le cornet ; et celle des jeux à ancbe, tels que
la trompette» le basson, le hautbois , le cromorne , etc., etc.«^..
Les tuyaux à anche n'ont pas de bouche; l'air mis en vibration
par le frémissement de la languette de métal parcourt le
tuyau , et sortant par son extrémité supérieure, produit le son.
Dans les jeux à bouche, c'est par cette ouverture que les tuvaux
laissent s'échapper l'air, Aussi sa conformation exerce-t-elle la ^
plus grande influence sur la qualité des sous qu'elle produit. Si
la bouche est trop gran^i^ elle n'émet qu'un bruit inapprériaUe
et rauque ; si elle est itop petite, elle ue fait entendre qu'un
maigre aiffleipent. A. A.
BOUCVE, s. t On dit, en term, de boulanger. Tirer à bou^,
pour signifier, lorsqu'on brûle du gros bois, tirer la braise vers
fe| boucue du four, quand il est presque chaud ; et Chauffer
à bo}nche, n)ettre a l'entrée du four qm est presque chaud quel-
ques morceaux de bois menus et secs, pour faire un feu clair
qui puisse chaufier la chapelle. — r De mêqie, en term, de bou-
langer , on appelle bouche du pain , k part;ç unie qui forme le
dessous du pain, par opposition à quçue du, vain, qui est la par-
tie inégale qu'on a soin ae mettre qessus ep formant le paiu et en
le mettant au fouif.
BOUCHE (marine]. On donne quelquefois ce noni aux ouy^r*
tures par lesquelles ae grandes rivières doc|)argent leurs çauj^ à
la mer. On dit les Bouches du Bhùne , les Bouches ^u Nil, etc. ;
quelquefois op l'applique 4 certains passages de la mer resserrés
entre deux terres, comme les Bo}^ches de Bopiface, entrq la
CJorse et 1^ Sardaigne.
BOUCHE DUHOi (hist. ffu)4.}. Qn appelai^ ainsi en Frâqce le
service alimentaire ou spuverain, la cuisine, la cave, la boulan-
gerie, la fruiterie, et encore, selon quelques auteurs, la fourrière
ou |a Mrniturede bois. Sous Charles Y, la bouche se divisait en
papeterie, bouchfî échausonu^ie» bouche cuisine» t^^uche s^ucty
rie et fruiterie. Jje$ principaux employés de la bouche étaient :
le grand panetier, le grand échanson , les maîtres d'hôtel , ks
^nlilshommes de la bouche du roi , lô» écuyers de cuisine ,1^
echansons, sommeliers et pauetiers, etc. Ce personnel s'élevait â
plusieurs ceutaines de personne.
BOUCUfi-KN-cquB {hist. mod.). Gtest le terme dont on se
servait pour signifier le privilège d'être nourri à la cour aux dé-
pens du roi. Ce privilège né s'étendait quelquefois qu'à la four-
niture du pain et du vin. Cette coutume était en usage au
commencement diex les seigneurs de même que cbâc les
rois.
BOUCHE (OCVBIR ET FERHEB LA> 1>'US CARDINAL {hisi.
ecclés,). Cpst iine c^rémome qui $e lait en un consistoire sécrèt,
BOrCBKL.
(140)
gorcBBs.
oà le pape ferme la boudu aux cardinaux qtiil a noo? dlement
BOtnmès, en sorte ga'ik ne parlent pas, qaSque le pape leur
prie. Ils sont prives de tonte toîx active et passive jnsqii'i un
autre consistoire , où le pane leur oorre la louche, et leur fait
«ne petite harai^e pour leur marquer de quelle manière ils
doivent parler et se comporter dans le consistoire.
BorcBE ;La) et les maixs (tfrotl féodal). Ce terme était
synonyme de foi et hommage. Cette expression vient de ce
qu'autrefois le vassal , en prêtant le serment de fidélité à son
seigneur, lui présentait la bouche et lui mettait les mains dans
les siennes; il y av^it longtemps , en 1789, que cette formalité
avait été abrogée pr le non-usage. On employait aussi cette
expression dans plusieurs provinces méridionales de France, où
les mutations de fief ne produisaient aucun profit réel, mab
seulement Thommage. On disait alors que les fiefs étaient pu-
rement d'honneur, et que le vassal ne devait que la bouche et
les mains.
BorcBE (H050&É) , historiographe de Provence et docteur
en théologie, né à Aix en 1598, d'une ancienne famille origi-
naire de Tuscjne , embrassa Tétat ecclésiastique , à la sollicita-
tion de Gaspard Dulaurens , archevêque d'Arles , son parent,
qui lui donna un bénéfice dans cette vine. 11 se fit connaître d'a-
bord par quelques pièces de vers latins, par Toraison funèbre
du savant Peireso , prononcée à Rome devant Urbain VIII , par
celle de Louis XIII , par une dissertation pour soutenir, contre
Launoî, la tradition des Provençaux sur l'arrivée de Madeleine
et de Lazare dans leur pays, et par quelques autres écrits qui
lui avaient fait un nom parmi ses comptnotes. Quand il voulut
faire l'histoire de son pavs , son plus grand ouvrage , il alla sur
les lieux mêmes vérifier les faits , Toyagea en France, en Italie,
en Espagne et ailleurs. L'ourrage fut en étal de paraître en
1660 et les étals du pars se chargèrent des frais oe l'impres-
aion. Il a pour titre : La Chorographie ou description de la Pro-
vence, H l'histoire chronologique du m^me payf, Aix, 1664, 2
vol. in-fol. Celle hbtoire, d'abord écrite en latm, pub traduite
en 'tançais avec des additions et corrections publiées à part , est
peut-être la meilleure que nous ayons de nos anciennes provin-
ces. On a dit que le P. Pagi lui avait fourni des secours pour
la partie chronologique. Mais cet habile critique était trop
jeune à celte '^pogue pour avoir acquis les connaissances qu'exi-
geait^ un travail ae ce genre. On a été mieux fondé quand on
a îïrêlendu que Bouche avait pris beaucoup dans les mémoires
manu«-ritsdu P. Jean-Jacques , prieur des auguslins de Mar-
seille. Il mourut à Aix le 35 mars 1671 . — Bolche (Ballhazar),
son frère, l'un des procureurs des états de Provence, a laissé un
K^ re intitule : La Provence considérée comme pays d'états. Cest
One '•xcellenle discussion sur le droit public de celte pro-
vince.
BorcHE (Chaeles-François), avocat au pariement d'Aîx
et député aux états généraux de 1789. Il se montra partisan
de la monarchie et de la liberté des cultes , et plaida la liberté
des nè^^. Chargé des affaires rebtivesà Aviron , il demanda
la réunion de ce pays à la France et fut accuse d'être le fauteur,
avec quelques autres députés , des crimes qui s'y commirent.
En 1791, Bouche passade l'assemblée des Jacobins, où il était
nrésident,dans celle des Feuillants. H devint plus tard membre
du tribunal de cassation. Sa mort arriva en 179i. Il a laissé :
i** Estii sur r histoire de Provence, suivi d'une Notice des Pro^
vençnux célèbres, Marseille, 1785, S vol. in-4*; la notice a
été an<<n tirée séparément ; 2** Droit jmblic de la Provence sur
la coniributton auœ impositions, réimprimé en 1788, in-8o.
Il a fourni quelques articles pour les tomes ni et IT du Dtie-
l»oiiii^f>e de ta Provence et du rowUé Venaissin , in-4«». Il a
Ui55é en manuscrit une Histoire de Marscitle.
BorcHÉe (gramm.), s. f. morceau d'aliment solide qu'on
met dans la t>oucbeen une seule fois. Par exagération. Ne faire
qu'une bourhée de quelque WMts , le manger avidement et
pn>mptement. — Figurément et familièrement. Il n'en ferait
qu'une bouchée , se oit pour exprimer la facilité avec laquelle
un homme grand et fort raîncrait, dans un combat, un adver-
gi'^ro tteanroup plus faible que lui.
Bort:nEL,en latin BoOELUS (LAUBEirr), né àCrespyen
15^)9. fut avocat pendant cinqunte ans ta parlement de Paris,
«ït se distingua pr la manière dont il remplit les devoirs de sa
S^ rof'''^i<^n. I)ans sa jeunesse il avait fait une étude approfondie
e Vhi'^t 'îre et a publié plusieurs ourrages qui annoncent une
grande érudition. C'est surtout par ses compilations de droit
aa*il s'était fait une réputation. Enfermé à la Bastille parles
jbtri^^u'^ de quelque» uns de ses ennemis» il en sortit parla
pnïtei lion de le JaT , son ami nartkolitr , premier président au
nailement. Boudïél est mort le » avril 1629, âgé de soixante-
dix ans. Ses principaux ouvrages sont : î*^ Decretorum Bccksii
galiicanœ ex eonàlliis , statutis sunodalibus, libri nii. Pan
1609 et 1621 , in-fol. ; 2» Somme béné/laate, 1628, f^mpria
en 1689, Paris, 2 vol. in-fol., sous le titre de BibUoàUque ceu
nique, par les soins de Charles Blondeau , qui en a retoad
le vieux style , et l'a augmentée de plus d'un tiers ; S* B^H^
thèque ou Trésor du droit français. Elle fut réimprimée 2\;
les augmentations de Jean Bescbefer, Paris, 1671,3 vol. in-fui
cette édition est la plus estimée ; 4* La Justice crimùneilt i
France, signalée des exemples les plus mémorables, depuis ^^
tablissement de cette monarchie jusqu'à présent , Pans, 16S
in~4<*. Recueils des statuts et règlements des libraires et imfn
meurs de Paris , Paris , 1620, in-4®. On a encore de lui : Su'.
sur Us coutumes du Valois et du bailliage de Sentis, ini^T-
mées en 1651 , et des journaux historiques, estimables (.
leur exactitude. On les conserve en manuscrits à la Bîblioibqi!!
royale. — Bolchel (Arnold) , mort en 1641 à Utredil, i
pairie, était aussi jurisconsulte. Il a publié : 1° Dcscripta
urbis ultrajcctinœ una eum tabula geog., Louvain, ifrk*
2° Historia ultrajectina, Ulrecht, 1643, in-fol., tirée prindp
lement de Y Histoire des évéques d'Utrecht, par Furnius.
BOCCHELLE {péche), S. f. entrée de la tour du dehondo fi>i
qu'on nomme bordigue (F. ce mot.)
BOCCHE-XBZ (gramm,)» s. m. se dit d'un obîet qofiruoqw
qui, appliquée l'entrée du nez, peut le garantir auoeouoratv
odeur ou exhalaison.
BOCCBEPORX (CLAUDE-FEA?tÇOIS-BESTRAimK,iBm-
dant de l'Ile de Corse, né à Metz le 4 novembre llU,c)ailtts
de Bertrand de Cbailly, conseiller au priement de ceUe vik.
Il étudia la jurisprudence à Paris, et fut reçu en 1761 swai
au parlement de Metz. En 1768 il devint avocat mml i b
même cour , et se distingua dans des causes oélefares, w
s'agissait des plus graves mtérèts sociaux, par une éktmi
noble et franche, qui lui valut des triomphes éclatants ti\h>
neur de faire partie du conseil du roi. Le 9 avril 1775, rtote-
dance de l'fle de Corse lui fut confiée par son soaveram te
ce poste élevé et diflBdle, son mérite et ses talents briUm
d'un nouvel éclat, et lui valnrenl l'estime et l'afledioB dn >-
pulations qu'il gouvernait. Nommé en 1789 intcDdanl dr
généralité de Pau et de Bayonne, Bouchepom administra sar
mentcette province et concourut i prévenu: la disette des aie
qui en 1789 désola une partie du ropume. Au milîeo «s c.
constances difficiles où il se trouvait, il sut prendre dans r
idées nouvelles ce qu'elles avaient de bon ; mais son auact-
ment à la monarchie le perdit. On surprit la correspondasr
ses fils qui avaient émigré; Bouchepom, incarcéré à la priv<
Toulouse, fut condamné à mort en 179i. Outre le titre d\tt^
dani, il était conseiller d'honneur au parlement de Mk
membre de l'académie de cette ville.
BorcHEB(^amm.),v.a.fermeruneouverture. OnTcm? *
aussi avec le pronom personnel régime direct: L'omvtrturt *
toute fait bouchée. ~~ Boucher unchemin, un pcusmgs^esBi^ '^
par quelque ot>$tacIe qu'on n'y puisse passer. — Boucher 1
vues d'une mcUson, murer celles de ses fenêtres goî voéfi* i
trop près sur une propriété voisine, contrairement à la coan '
à la loi. — Boucher la rue d'un objet, empêcher de laperrr i
— Figurément, Se boucher les yeux, ne vouloir point vt»r* j
boucher les oreilles, ne vouloir point entendre. — Figurrr/i
et familièrement. Boucher un Irou, se dit d'une soraroe d*a^l
qui sert à payer quelque dette, ou à dédomma|;fT de qv:'
perte. — BorCHB, éb, particine: avoir peu d*mtellig«*c« '
pouvoir comprendre les dioses les plus simples.
BOrCHEB [technol), V. a. On dit , en term. de *«]
boucher d'or mouiu, pour dire ramender avec de For i»»
les petits défauts qu'on trouve encore à l'or quand on Tah"-!
Cet or moulu se met dans une petite coquille avec un ]*•
gomme arabique, et il n'y a point de meilleur naoyen pour '.i
un ouvrage propre, pourvu que l'endroit gâte ne srf |
considérable.
BOUCHBB (gramm.), s. m. celui qui tue ûes bora^ an d
tons, etc., et qui en vend la chair crue en détail. — Figuref |
C'est un boucher, un vrai boucher, se dit d'un boran»e cr I
sanguinaire. Il se dit aussi d'un chirurgien maladroii^ H dr /j
qui opère sans ménagement pour le patient.
BOCCBEE [technol.). Cette profession est des plus coc-a
en même temps que son application est des plus âmp>e>
consiste à abattre des ammaux ; cette opération» cwp- i
sait, a lieu dan* les abattoirs : un anneaa est fixé en ler^l
tMBuf est attaché par les cornai «a moyen d'une corde: a
corde est passée dans l'anneau et tirée jusqu'à ce Cfne la ttf
•omaE».
(141)
BOOIMBR,
ranimai Tienne s'abûsser jusque sur l'anneau. Alors avec un
merlin en fer on frappe avec force l'os frontal, et deux coups,
donnés par une main exercée, suffisent pour abattre le bœuf
le plus vigoureux, après quoi on le saigne ; les bouchers pra-
tiquent une ouverture, soit au cou, soit à la section d*un des
ffenoux, y introduisent un soufflet et chassent de Tair dans tout
le tissu cellulaire, tandis que d'autres sont occupés à battre le
corps de Tanimal avec des leviers lourds et aplatis. Cette opéra-
tion a pour but de donner à la viande plus d'élasticité et d'ap-
parence. Quant à la dissection, elle appartient toute au plus
ou moins de pratique de Touvrier. La boutique ou étal du
boucher doit être saine et bien aérée.
BOUCHER (hitt,). Il paratt que les peuples anciens, au moins
jusqu'après la guerre deXroie, n'avaient pas des hommes destinés
particulièrement à l'emploi de tuer les animaux et d'en dé-
pecer les viandes. Les patriarches, dans Moïse, et les héros dont
parle Homère sont souvent occupés à couper eux-mêmes les
viandes et à les faire cuire. Cette fonction, qui nous paratt si
désagréable, n'avait alors rien de choquant, l^s Romains ont
eu, presque dès leur origine, des gens chargés, par état, de four-
nir à la ville les bestiaux nécessaires pour sa subsistance. On
y distinguait même deux corps ou collèges de bouchers : le pre-
mier ne s'occupait que de l'achat des porcs, d'où ses membres
S rirent le nom de suarii ; l'autre était pour l'achat et la vente
es bœufs et autres bestiaux , ce qui fit donner à ceux qui le
composaient' le nom de boarii ou peenarii. Ces deux corps
furent dans la suite réunis en un seul collège; mais jusqu'à cette
époque ils élisaient chacun un chef qui jugeait leurs différends,
et dont le tribunal était subordonné à celui du préfet de la ville.
U n'était pas permis aux enfants des bouchers d'abandonner la
profession de leurs pères sans laisser à ceux dont ils se sépa-
raient la partie des biens qu'ils avaient en commun avec eux.
Les bouchers avaient sous eux des gens dont l'emploi était de
tuer les bestiaux, de les habiller, de couper les chairs et de les
exposer en vente. Les hommes employés à ces travaux s'appe-
laient laniones ou Janiif et même camificts: on donnait le
nom éetanieniB aux endroits où l'on tuait, et l'on appelait
maeeUa celui où l'on vendait la viande. Noos avons conservé
dans nos mœurs les mêmes usages. Nos bouchers ont sous eux
Clément des apprentis, compagnons et domestiques qui ré-
pondent aux ianiones des Romains: leurs tueries ou échaudoirs
réjf)ondent aux ianienœ, et les élaux aux macellœ, Chee les Ro-
mains, les premiers bouchers étaient épars dans les divers quar-
tiers de la ville : on les rassembla ensuite dans un seul endroit ,
etia boucherie, sous le règne de Néron, devint un bâtiment
spacieux qui ne le cédait en magnificence ni aux bains, ni aux
arques, m aux aqueducs, ni aux amphithéâtres. L'accroissement
prodigieux de la ville de Rome nécessita dans la suite la cons-
truction de deux autres boucheries. En Grèce, les bouchers
vendaient la viande à la livre, et se servaient de poids et de l>a-
lances. Les Romains en usèrent de même pendant longtemps ;
mais dans la suite ils introduisirent dans l'achat des bestiaux et
la vente de la viande une méthode qui parait extravagante, et
qui devait occasionner à chaque instant des disputes et des
contestations. Cette méthode, qu'ils appelaient micalio, consis-
tait dans une espèce de sort: l'acheteur, content de la marchan-
dise qu'il voulait acheter, fermait une de ses mains ; le vendeur
en faisait autant ; chacun ensuite ouvrait à la fds et subitement
on tous ses doigts ou une partie : si le nombre des doigts levés
était pair, le vendeur mettait à sa marchandise le prix qu'il
voulait ; ce droit au contraire appartenait à l'acheteur lorsque
le nombre était impair. D'autres prétendent que la mication se
faisait autrement: que le vendeur levait quelques-uns de ses
doigts, que l'acheteur devinait le nombre des doigts ainsi levés,
qu'alors il devenait maître de fixer le prix, droit qui appartenait
au contraire au vendeur lorsque l'acheteur n'avait pas ren-
contré juste. Cette méthode dans la suite fut supprimée, ainsi
que les officiers créés pour veiller sur la mication. La police que
les Romains observaient dans leurs boucheries s'étabht dans les
Gaules avec leordomination. Les Francs la conservèrent : il paratt
même que, dans les premiers temps de la monardiie, la viande,
ainsi que les autres objets de commerce, se vendait à la livre ; car
Charlemagne, dans ses capitulaires, parle souvent des poids, et
recommande expressément de les avoir justes. L'usage a varié à
cet égard, et il a été permis d'acheter la viande soit à la livre, soit
à la main. On trouve dans Paris, de temps immémorial, un corps
composé d'un certain nombre de familles chargées du soin
d'acheter les bestiaux, d'en fournir la ville et d'en délMter les
chairs. Elles composaient une espèce de corps ou de société dans
lequel elles n'admettaient aucun étranger. Lee «nfants y suc-
cédaient à tenrs pèreS| ou les collatéraux à leur défaut. Les tilles
étaient exclues de cette succession : d'où il arrivait que, par
une espèce de substitution, les familles qui ne laissaient aucuns
hoirs en ligne masculine n'avaient plus de part dans cette so-
ciété, et que leurs droits étaient dévolus aux autres familles
par droit d'accroissement. Ces familles avaient un chef sous le
titre de mailre des bowihers. Son office était à vie, et il ne pou-
vait être destitué qu'en cas de prévarication. Il avait juridiction
sur tous les autres ; il décidait toutes les contestations qui naû"
saient au sujet de leur profession ou de Tadministration de leurs
biens communs. Ils élisaient aussi un procureur d'office et un
greffier , et les appellations de ce tribunal se relevaient devant
le prévùl de Paris et étaient jugées aux audiences de police de ce
mt^strat. La plupart de ces familles, devenues par la suite
puissantes à proportion de l'accroissoment de leurs richesses,
abandonnèrent leur profession et louèrent leurs étaux à d'autMS
bouchers. Le parlement s'éleva contre cet abus ; et, par un arrêt
du 2avril 1465, il obligea les bouchersd'occuper en personne leurs
étaux, ou de les faire occuper par des serviteurs à gages, à peine
d'amende arbitraire et de privation de leurs étaux. Ils furent dé-
chargés de cette obligation par un arrêt du 4 mars 1557, en
présentant tous les ans au prévôt de Paris ou à son lieutenant
des hommes capables d'exercer cette profession en leur place et
dans leurs étaux. Ces nouveaux bouchers se lassèrent de cette
espèce de dépendance ; ils demandèrent et obtinrent en 1587
d'être érigés en métier juré, conformément aux statuts qu'ils
présentèrent. Malgré l'opposition des anciens bouchers , les
lettres patentes d'érection de cette communauté et ses statuts
furent enregistrés au parlement par arrêt du 22 décembre 1589.
à condition que ces nouveaux maîtres seraient incorporés a
l'ancienne communauté, et que les statuts seraient communs
aux uns et aux autres. Au xviii' siècle, toutes les boucheries
de Paris ne formaient plus qu'un seul corps de métier sous
l'inspection du lieutenant de police. La révolution supprima ce
cor{^ comme toutes les autres corporations. Nous exposons
dans l'article suivant la législation qui régit aujourd'hui les
bouchées.
BOUCHER , BOUCHERIE (jurùp.). Le Commerce de la bou-
cherie intéresse au plus haut degré la santé et la salubrité
publique, et à ce titre il entre dans les attributions de l'autorité
municipale, qui a droit défaire à cet égard les règlements qu'elle
juge nécessaires sur cette branche importante des approvisionna
ments. C'est dans l'article 50 de la loi du 19-23 juillet 1791, et
dans l'article 5, titre xi de la loi du 16-24 août 1790, que l'ad-
ministration puise son droit de surveillance, puisque ces lois
confient aux corps municipaux l'inspection sur la fidélité du
débit des denrées qui se vendent au poids, et sur la salubrité
des comestibles exposés en vente. Il resuite de là que rautorité
municipale a le droit de taxer la viande de boucherie, et l'ar*
ticle 479 du Code pénal punit d'une amende de 11 à 15 francs
les bouchers qui vendent la viande au delà du prix fixé par la
taxe, légalement faite et publiée. Les articles 480 et 482 suivants
donnent même la faculté de prononcer pour le même fait un
emprisonnement de cinq jours. D'un autre côté, les articles 475,
477 et 478 du Code pénal prononcent contre ceux qui exposent
en vente des comestibles corrompus et nuisibles, une amende
de 6 à 10 francs, la saisie, la confiscation et la destruction de
ces comestibles, et en cas de récidive, un emprisonnement de
cinq jours. Telles sont les règles générales oe police qui ont
rapport au commerce de la boucherie ; nous parlerons mainte-
nant de quelques dispositions particulières à la boucherie de Pa-
ris. — Les bouchers de Paris reçurent une organisation nouvelle
par l'arrêté du 8 vendémiaire an xi, qui leur prescrivit de se
faire donner la permission d'exercer par la préfecture de police;
de fournir un cautionnement, de s'approvisionner aux marchés
de Sceaux et de Poissy, et de la Place aux Veaux. D'après les
articles 18 et 19 de cet arrêté, tout étal qui cesserait d'être garni
de viande pendant trois jours consécutifs serait fermé pendant
six mois, te commerce et la vente des viandes furent permis
dans les marchés publics seulement pendant deux jours de la
semaine, sous la surveillance de la police. La caisse de Poissy,
créée en 1777, a été réorganisée par le décret du 6 février 1811.
Elle est chargée de paver comptant, sans déplacement, aux
herbagers et marchands forains le prix des bestiaux achetés
par les bouchers de Paris et du département de la Seine. Le
fonds de la caisse de Poissy est composé : 1** du montant du
cautionnement des bouchers, qui existe actuellement dans la
caisse de la boucherie ; 2<> des sommes qui y sont versées par la
caisse municipale, d'après un crédit ouvert par le préfet de la
Seine. Le crédit ouvert à la caisse est égal au montant présumé
des vent<^ les plus considérables de chaque marché ^ ce crédit est
divisé entre les boucher». La ville de Paris a un pmilége sur le
(m)
eanlionnciiient de» boaelicre et sar k valeur eatimalive des
élaiix rachetés. LracontesUtioos entre le caissier el les bouchers,
herbegeurs, forains, sont soumises an dirocleur, puis au préfet.
Les bouchers ont un privilège sur les meubles el les immeu-
bles de leur débileor pour les fournitures de subsistance faites à
kd et à sa famille pendant les six derniers mois. Mais ils ne
pearent exercer leur créance qu'après Tacquitteraent des frais
de justice, des frais funéraires, des frais de dernière maladie et
salaire des gens de service (Code civil, articles 9101, 9104). L'ac-
tion des bouchers à raison des marchandises qu'ils vendent aux
partîoilieTS, aux marchands, se prescrit par un an (ibid. 237à).
BODCHBA (Nicolas), évèque de Verdun, naquit à Cernai, le
14 novemlnre 152S, d'un simple laboureur. Il étudia à Tuniver-
sîté de Paris et y prit le grade de maître ès-arts. Appelé à Reims
pcr le cardinal de Lorraine pour enseigner la philosophie dans
roniversité, il sut s'acquitter de cette charge avec l'applaudisse-
ment ffénéral et mérita ainsi la place de recteur de l'universilé,
ceDe de fuuérieur du séminaire et celle de chanoine de la ca-
Ik^rale. Il devint le précepteur des enfants du cardinal, et
par sa protection il fut fait evéque de Verdun, en 1585. Jean
oe Bembervillers, élu par le chapitre, d après la forme du con^
cordât germanique, Im disputa le sié^. Il soutint son droit par
«ne savante et âoqoenle apologie, intitulée : Voêémnenêù epù-
eopaiws, N, BotherU, Verdun, 1593, in-4% où il se iustifia
pteîoement du crime d'intrusion, et prouva que féglise de
Verdun n'était point comprise dans le concordat germanique.
Cléoient Vlil jugea le procès en sa faveur. Sa reconnaissance
pour les princes lorrains l'enga^ dans le parti de la Ligue. 11
mourat le 19 avril 1593. Parmi le» ouvrages qu'il a composés,
on connaît une Apologie de la morale d'AritioU, Conlromer,
Talon, Reims, 15612, et V Oraison fiinèbre du cardinal Charles
de Lorraine, Paris, 1577, in-S", qu'il ampliGa, la même année,
sous ce titre : Caroli LoÙtaringH eardinalis ei Firaneisei d%uis
6u4sii liltetm et arma, in-4t>, traduit en français par Jacques
Tigeon, sous cet antre titre : Conjonction des ieUres et armes
det deux frères, princes lorrains, etc., Reims, 1679, în-4*».
BOV€HBA (Jean), né à Paris au mih'eu du \yV siècle, com-
mença sa camère scholastique par enseigner les humanités et
la philosophie à l'université de Reims. Venu à Paris , il professa
la philosophiean collège de Rourgogne et la théologie à celui des
Grassins. Il fat successivement recteur de l'université , prieur,
docteur en Sorbonne, et enfin curé de Saint-Renott. Cet nomme
fougueux, oubliant lesdervoirsduministèredepaix dont il por-
tait le caractère, en fit un ministère de discorde et de trouble.
Ce fat dans sa chambre que se tint, en 1685, la première assem-
blée des ligueurs dont il se déclara l'apôtre le plus ardent. On le
vit prêcher la révolte en pleine chaire, pendant qu'il faisait
sonner le tocsin pour soulever les populations. Des libelles
sécHtieux partis de sa plume allaient au loin propager son zèle
frénétiaue. Le premier ouvrage qu'on lui attribue est une satire
contre le duc d'Epemon , dédiée à œ duc même sous le titre
û'Biitoire tragique et mémorable de Gaverston^ publiée sous
le nom de Th. Walsingham, 15S8, in-6^. L'annéesmvante il pu-
blia De jusia Benrici lll abdicatione e Prancorum regno,
Vwm, 1589, ifi-8^ Les grossiers mensonges, les calomnies atro-
ces, les invectives révoltantes dont cet ouvrage est rempli n'em-
pêchèrent point un imprimeur de Lyon de le réimprimer l'année
suivante, avec une préface des éditeurs qui annonçait Tintcntion
de susciter des assassins à Henri III. On Ta accusé avec assex de
fondement d'avoir été le complice de Jacques Clément. Le jour
mtoc de l'assassinat , avant qu'il ne fût commis, il Tannonça en
chaire et le donna comme une action méritoire. L'avènement
de Henri IV au trôoe redoubla son frinatisme ; il se mit avec
•n nauvea« sèle i préconiser l'action de Jacques Clément, en
déclarant qu'on ne pouvait en conscience suivre le parti du roi
de Navarre. Dans une procession solennelle de la L^ueen l'église
de Notre-Dame, le l^ mai 1595, Roucfaer fit un sermon qui
amt pour texte : ÀttendiU a falsis prophètes. Ses Sermons,
on on a «ncore aujourd'hui, de la simmUe emwersion et tmilité
de la pNtendue absoluUim de Henri de Bourbon, prince de
Biam, ^u*i\ prononça pendant nenf jours dans l'église de Saint-
Merrf , immimés sous son nom , Pms et Dooai. 1594, in-8* ,
ftn^em Iwmspar la main du boorreau après la reddition de Paris.
Lui-même fut obligé de prendre la fuite et de se retirer i Toor-
nay, où R devint archidiaare de la cathédrale. Ajrant voulu reo-
tnr en France, il y fut emprisonné; mais il obânisa gràoe de
la ciémeoce du toi , et n'en frit pas phis raodéw. Ilc«itin«a à
damier orfrière i son lèle Canaticfue : 1^ dans son Apologie pour
JernnCheMeipour les pèresde Jésus, publiée en 1595, in-fl^,
t^UBlenmadeFremçoisde F^ron^/eHecetrMnredavslettxiè-
tne tonedes JMmotfnf 4i<ComM.Oaraaits%tradiiileenMbi,
sous ce titre : Jtsuiia sicarius^ Lyon, 1611^ ii>-^; S^danafO
raison funèbre de Philippe II; 5"^ d^s son Ams contre ta^p^
interjeté par le célèbre Edmond Richer, de la censure dao^
livre sur la puissance ecclésiastique et politique ^ sous le na^
de Paul de Oimont, sieur d' Esclavelles ^ Paris, 1612, iiwS*|
4^ dans un autre Avis, donné la même année, sur le plaidom
de Lamartellière contre les jésuites , et dans plusieurs aulnj
libelles de la même force. On lui attribue la r te de Henri 4\
Valois, avec le martyre de Jacques Clément, Trayes, sa^
date, in-8*', rare; le mystère d'infidélité, commence par J»i
das Iscarioth, premier sacramentaire , renouvelé et ot*
mente d'impudicité par les hérétiques, ses sueeessetàrs , pou^
sous le nom de Pompée de Ribemont, à Chàlons, 1614, \ù^\
On a encore de lui : Défense de Jean Boucher, chanoiiu à
Tournay, contre l'imputation calomnieuse à lui faite d^un k^
belle intitulé : Ad Ludovicum Xlll admonitiopTouru^j, iC^l
ia^AP, Ce fougueux docteur mourut à Tournay, où il s'était reticj
après avoir recouvré la liberté;, en 1644 ou 46, âgé de quat»
vingt-seize ans.
BOCCHER ( Gilles ), jésuite , né en Artois en 1576 , mort J
Tournay en 1665, après avoir été dix ans recteur du collège è
RéUiune et six ans de celui de Liège. Ou a de lui : i'^Btlgim
romanum ecclesiasticum et civile, Liège, 1655, in-fol. Son Bsl-
giumgallicumesi resté manuscrit dans la bibliothèque des je*
suites de Tournay ; 2° Disputatio historiea depriwds Twspe-
rum, seu Leodiensium episeopis, Liège, 1612, in-4'*; 5* iM*-
tatio de chronologia rerum Francorum Heromdorum; i'^Cesh
mentar. in Victorii Aquitani eanonem pasehakm qvo e^
paschales veterum exponuntur , verus passionis CWrisU dUs
eritur, et dœtrina temporum traditur, Anvers, 1603», u^4fll
Il a encore laissé en manuscrit des notes sur Grcgoireè
Tours.
BOUCHEE (Piebre) , gouvemeur des Tnûs-Rivières el F*
des premiers habitants de la Nouvelle-France» fut député i b
cour pour représenter les besoins de la colonie, et, pendant»
séjour en France, publia une Histoire véritable et naturdUie
mœurs et des productions de la Nouvelle-France dite Cemk
Paris, 1665, in-12. L'auteur mourut âgé de furès de oa^
ans.
BOUCHER-BEAUVAL (Jean) a publié un Abrégé Aûlohfi
et chronologique de la ville de la Rochelle^ 1675, in-8<^.
BOUCHER (Jean), cordelier observantin (jui vivait aait
siècle, était natif de Besançon. Il a publié plusieurs relatiotté
voyage dans un style aussi* bizarre que bouffon. Si c'est uo du
acquis aux voyageurs de broder toute chose, de raconter ce qi*
ont vu ou n'ont pas vu, ce qu'Us savent et ne savent pa5,B(w
en a largement usé. a Le Père Roucher, dit LabouJIayeleGor.
décrit hardiment ce qu'il n'a vu que de loin. Ce qu'il dit de:
ville du Caire, des pyramides d'Egypte ^ des puits de Josepkf
d'Alexandrie font assez voir qu'il n y a jamais été. » A reonai
dre faire l'histoire de ces pays , il est évident qu'il l'îgnorait u|
aussi complètement que leur langue elle*mème , dont il i>i
sonne cep^dant fort à l'aise : c'est ainsi qu'il fait deux Xnwi
VAlcoran et de YAlforçan, tandis que ce dernier mot n*
qu'une ^ithète qui sert souvent à remplacer le premier, b*
cher avait fait le voyage à la Terre sainte; il en publia la relaW
sous le titre suivant, que nous donnons comme échanlilka ^
son style : Le Bouquet sacré, composé des roses du calvain,t^
lys de Bethléem, des jacinthes d'Ulivet. Cet ouvrage, qui m
pour la première Ibis à Paris en 1616 , in--^, fut réûnprwl
Caen, à Paris, 1626; à Rouen, 1679, 1698 et 173S, in-i3,tf
Lyon, sans date.
BOUCHER [ Pierrs^oseph ) , médedo et chirargieo, >i|
Lille en 1715 , fut correspondant de l'académie des acteoas^
Paris, associé étranger oe Tacadémie de chirurgie , et aouj
d'une Méthode abrégée pour traiter la dyssenterie régnas^l
LiUeenii^, 1751, in-4^ lia encore donné beaucoup de h
moires dans le Journal de médecine, et quelques bonnes ^
sertations sur les amputations dans le Recueil de facadém^
chirurgie*
boucher (François), né à Paris en 1704, mort dans»
même ville en 1768 , est un de ces artistes dont le oom f«t '
venu synonyme de laoorruption du goût: ce n'est paiR queU
turene l'eût doué de rares oispositions; mais de funestes éia
des soccès CENciles, la profonde corruption de ses moeurs le
rent et lerelinrent toute sa vk dans une fausse voie. Il eut
maître Lemoyne, dont il exagéa les défauts. « L'élève» &
biographe, suivit votoatiersson maitre et la mode, ei conm
sa ^putation d'atelier par des ébauches uni lui valurenl, o
il arrive toiyoun^ la haine des iilustces oe Ténoqoe et leu/>
Irigoes. a A dix-neuf ans il sKsiX remporté le prco^ier prii
jMWcwn.
(tu)
pâiitwre; maïs «cs-ennenils naireiit tout «n enivre jMwrqQ'M ne I Iod, parlacnnile d*eiilendpe des dares Térités. Il nejo«rftpa6
StipoÎDt, CMDine pensioiMiaffeda roi, k voyagea nome, auquel
œ succès loi doanait droit. Un riche amateur, peu soucieux des
((■ereHesdef école, condaisit avec lui Boucher en Italie; mal-
heorcusemeat celui-ci ne sut tirer de ce pèlerinage d'artiste
aucun profit pour rectifier son goût ; il ne comprit rien aux cheCs-
d'<eovre des grands maîtres italiens : Rapna^ , dit-on , lui
semblait fade , Garradie sombre , et Michel-Ange bossu. De
fdour â i^ris en i75f , il fut regu académîden sur son tableau
de Rmmud aux pMi d'Àrmide. Il devint bientôt le peintre à
kinode,«t les defeuts mêmes de sa manière contribuèrent aux
succès nombreux de son facile pinceau ; mais les gens d'un vrai
goût protestaient: on en trouve la preuve dans les écrits de Vol-
taire, de Grimm et de Diderot. L^ deux grands tableaux re-
préscnUnt, Vun Is Lever du soieil, l'autre /e dmcker, qu*il ex-
posa au salon de 1753 , donnèrent lieu à de nombreuses criti-
ques par la lausselé du coloris, rincorrection du éeasut ; on n'y
DBtrouvait plus même ce talent de composition, ces grâces et ces
Igrèments de l'imagination qui faisaient passer sur men des dé-
Guilt. Un homme d'esprit avait appelé Boudier le peintre des
Gks: en eSîeL^ dans Tempirede la féerie son coloris aurait bien
pu paraître beau , et ses chairs , couleur de rose , ne pouvaient
aller qn'aax fées. En 1757, ce fut le portrait de la marquise de
Pompadour «pi'il mit au salon : on le trouva bieii inféneur au
(Béfueportrait peint par Latour. La couleur en était mauvaise, et
e peintre avait cm faire merveille on lesurchai^geant de ces or-
lemeata, deeespoiBiions,de toutes ces fanferludiescpii rendaient
ilors la toileftte des dames si souverainement ridiouie. H ftit plus
leoreux, deux ans iq[>rès» dans son petit tableau delà NaUoité.
Ken q«ae le coloris fût toujours faux , l'entant Jésus couleur de
use , et au'on vit pntf tre un lit en baldaquin dans un stnet pa-
eil, la Viecge était si belle et si touchante, etle saint Jean si
^•cieux y les têtes d'aages si gaies, si animées, si vivantes, qu'on
le posvalt «rvachcr ses rc^rds de cette aimable oomposllion.
kn salon de 1765, Boucher exposa un grand nombre de jnor-
aaux, entre autres Jupiêer tl Calisto, Angé^ime et JMor et
ilnsîeurs autres pastorales. On peut voir dansDûierot les criti-
pKs dont ces iaUeaux étaient susceptibles; mais le jugement
évère qu'il porte de l'arb'ste mérite d'auUnt plus d^ètre cité
ïue la posténté Ta confirmé de tout point : « Je ne sais, dit-^il,
|ue dire de cet homme-là. La d^radation du goût , de ia cou-
enr, de la composition, des caractères, de Texpression du des-
în a suivi ^ à pas la dépravation des raosurs. Que voulez-vous
rue cet artiste jette sur ta toile ? ce qu'il a dans l'imagination.
Et que feul avoir dans l'imagination un homme qoi passe sa
ie avec les prostituées du bas étage?La grâce de ses beraères
Bt la grâce de la Favart dans Rose et Colas; celle de ses d&ses
st empruntée à la Deschamps. Je vous défie de trouver dans
iule une oampaçoe un brin d'herbe de ses paysages. £t puis
oe confusion d'oqiets entassés les uns sur lesautres^d déplacés,
I disparates que cesi moins le tableau d'un bomme sensé que
) rêve d'un Ion. C'est de lui qu'il a été écrit :
Vdot «gri flonDia, vans
Tiogeotar flpecies : «t nec pes, neceapiit. w
-Diderot en conclut que Boucher n'a jamais connu la vérité;
ue les idées de délicatesse, d'honnêteté, d'innocence, de simpli-
Ité lui sont devenues étrangères; qu'il n'a pas un instant vu la
die nature, qu'il ignore complètement ces analogies fines et
ffîées qui appellent surlatoile les objets et qui les bent par des
meetii, d C'est dans le même esprit qu'on a appelé Boucher le
plus sage et plus reuecm que
1er. On a reproché à oelui-d ses indécentes nudités : il poussa
Impudeur jusqu'à exposer au salon l'image de sa propre femme
ms aucun voire. Un tel dévergondage était alors un moyen de
iccès; et grâce à Boucher et à ses pareils, la peinture éuitdeve-
oe un art de prostitution, à rusaèe des jeunes seigneurs lîber-
ns. On Ta comparé encore à Crébillon le fils : c'était bien assuré-
ment les mêmes mœurs, mais ce dernier prenait quelquefois ses
ifies dans la natafe^n<fis qneBoucber ne la consultait jamais;
>à lo«tprefiidre,Cret)illoa a poussé l'indécence beawcoup moins
«n. A la naoït de Carie Vanloo ( 1765 ) , Boucher fut nommé
KOÉMr peintre dm roi ; et l'on remarque qu'à la première expo-
ilien ^ul aaivitsa Jtomiiiation il ne mit aucun ouvrage au «a-
longtemps de ces honneurs artistiques : depuis quelques années
il était accablé de toutes les infirnnlés qui sont le fruit inévitable
d'une vie consumée dans le travsdl et dans les plaisirs, il aviît
été précédé dans la tombe par ses deux gendres : l)eshayes, jpeiiv-
tre d'histoire, et par Baudoin, peinte aussi, mais à la gouacne et
en miniature. Tous deux sont morts dans la fleur de l'âge ; le
second, qui s'était fait un petit genre lascif et malhonnête, avait
succombe comme son beau-père à tous les genres d'excès. Les at-
tributions de premier peintre du roi étaient alors trè»-étendues:
il était l'ordonnateur de tons les ouvrages de peinture et de
sculpture que Élisait faire le roi ; en oelte qualité il était le pro-
tecteur né des artistes , ses confrères. Carie Vanloo, à qui avsdt
succédé Boucher , ne savait faire que de beaux tableaux; aussi
ne se mêlait-il d'aucun détail de sa place : il en avait les honneurs
et le titre; quant aux fonctions , elles étaient exercées par le
sculpteur Cochin , secrétaire perpétuel de l'académie de p^n-
ture. Boucher, infirme et caduc, laissa les choses sur le même
pied jusqu'à sa mort. Il gagnait, dit-on, 50,000 fr. par an avec
son pinceau. Sesouvraeessont innombrables, et nul peintre n'a
plus exercé le burin des graveurs. Ceux cfui reproduisaient le
plus habituellement ses tableaux sont Lebas, Huquier, Sain^
Non , Ravenet, Pariseau, et lui-fnême avait grave avec esprit
une vingtaine de morceaux de sa composition. Quelque sévère
que nous ayons été dans cette notice sur ses naœurs et son genve
de talent , nous aimons à reconnaître qu'il était bomme dlion-
nenretd'un commerce très-aimable; enfin, que dans les pasloaa-
les il €t souvent preuved'un mérite réel. £'iimo«r moinoimmÊr,
V Amour (dieleur, la famine ence^iUe, égalent les plus jolies tx)ni-
positions de Watteau ; sa beUe ViUage&iee rappelle la mam^
de Grenze. Et, en «net, pour être appelé le peintre des {[races,
il fallait bien, malj^ré tous ses défouts, que Boucher possédât le
don qui est si précieux en fait d'art : celui de plaire. Maître bi&k
dangereux pour les jeunes gens , il les séduisait par 4e piquant
et la volupté de ses tableaux ; en voulant l'imiter, ils exagé-
raient ses fautes et devenaient détestaMes et £aiux. Plus ûnn
élève de Tacadémie se perdit alors pour s'être livré à cetle séduc-
tion : mais à pekie Boucher eutril fermé les jeux, au milieu de ses
succès et de sa gloire, il n'eut plus d'admirateurs. Une réaction
salutaire s'opéra dans le domaine de l'art. Commencée par
Doyen, cetteréaction ou plut6t cette révolntion,qui devait élever
si haut l'école française^ fut continuée par Vien et achevée par
David. Depuis lors, le nom de Boudier a été frappé d'une df-
oonsidératum bien approdiant du mépris.
Gh. du ROZOiB.
BOVCHEB (Philippe) , né à Paris le 15 septembre I69t , et
mort dans la même ville le 3 janvier 1768. Il était issu d'une fa-
mille de commerçants trèsHDOtable. Ecrivain oiédiocre, auteur
de plusieurs ouvrages, en partie restés manuscrits, il prit une
grande part à la polémique rdigieuse de son temps. Louvraffe
qui te fit principalement coma^re et qui M donna quelque re-
putation, smrtont à causedes persécutions <pi'ilsoulevaoo|itre son
auteur , c'est son écrit périodique janséniste , les NauveUes w-
cléiia$tique$, ou Mém&ire$ wmr eervir à i'hitMre de ia eoniff-
lulton VnigenitMi. Il fut obligé de s'enfuir en fifbliande, puis
à Maéstricfat où il re^ pendant deux ans. Cette pubKcataon,
commencée en 1727, à l'occasion du concile d'Embrun, se con-
tinua jusqu'au delà de la révolution. Un moment interrompue
en 1792, elle traversa sans encombre la terrible année de 1798,
pour finir en 1803. Pendant cette longue carrière , elle devint
attemativement une arme pour ou contre cette fameuse bulle.
L'abbé Boucher, son fondateur, ne fut jamais ordonné prêtre^
il resta diacre jusqu'à sa mort. En 1731, il publia quatre lettres
en faveur de miracles du diacre Paris, sous le Utre de £elffw
de Vabbé de tlsle , parce qu'il se trouvait alors à l'Isle-Adam.
Il publia encore plusieurs autres lettres et différents petits psna-
^lets centre les gaUiemu. Enfin il mourut de la pierre , après
sept années de cruelles soi^Erances.
BOUCHEE D'AB6iS(Âirroiiffi-GjàSPABD) 9 fils d'un aveoflt
au parlement de Paris , originaire de Lyon , naquit en 1708 ,
exerça lui-même la profession d'avocat, devint conseiller au con-
seil souverain de Dombes'on 1763, puis conseiller au Châteletde
f^ris, et mourut vers 1780. On ade kd entre autres ouvrages :
lo Trailé dei gains nupHauœ et de mtrvie, Lyon , 1738, in-4*;
V^Prineipei s i«r[fo numlédu maHagejnur eauue aimpuiuemm,
Londres, Paris, 1756, in^B»; 8*" HUMfe abrégée de$ jfoumaaar
de jwrieprvdence ( Mercwre de Framee, {uin, 1787); 4» f)nM
de ta crue de$ meubles au-dessus de leurprMe, Paris> i7ê% et
1769, in-12; 6» Règles jtour former un avocat, etc. ; 6» Vade
rural, Paris, 1749-68, « vol. in^lt, «t 1774, 5 vol. in-t«;
r> Plusieurs éditions augmentées du EHeHotmaire de dittH, de
Ferrière, Parb^ 1749-55-71, S vol. in-i*"; 8° PlOtteurs éditions
du Bêcueiideê principaiei queiliom de droii, par Breionnier,
Paris, 1752-56-59» 2 vol. in-12; 9» Un mnd nombre de />t<-
Hrtaiionê dans divers journaux et recueils ; les articles de juris-
prudence de ï Encyclopédie t à partir du troisième volume; les
articles des avocats célèbres ajoutés à b dernière édition de Mo-
réri; des notes sur VlntlUution au droit ecelétiai'iqueMdesaû-
ditions et corrections à Vlnuilulion an droit français^ par Ar-
S DU, Paris,i755-ei-72,2vol. in-12.— Boucher d'Argis (A. -J.),
Is du précédent, né a Paris en 1750, embrassa la profes-
sioD de son père, et devint en 1772 conseiller au Châtelet. Il
montra dans ce tribunal un courage sublime, dans un temps où
le devoir semblait un acte d'béroisme ; malgré la diflicuUé des
drcoHstancGS , il ne perdit rien de son intégrité ni de son zèle à
faire entendre la vérité. Il refusa cependant , à cause du danger
d'une pareille position à cette époque de délire , la place de lieu-
tenant civiU à laquelle le roi Tavait nommé après la démission
de Talon. Il fut ctiargé de faire à l'assemblée constituante le rap-
port des procédures relatives aux troubles des 5 et 6 octobre, et
ne balança point à déclarer que le duc d'Orléans et Mirabeau
étaient fortement impliques dans cette affaire. Ce fut encore lui
qui eut le courage de dénoncer les feuilles incendiaires de Marat.
Cette conduite eut la récompense qu'on pouvait attendre dans
ces temps désastreux : il fut déclaré suspect et condamné à mort.
Il subitccttecondamnationavec le calme d'une conscience pure,
)e 25 juillet 1794. On a de lui : l"* Lettres d'un magistrat de
Paris à un magistrat de province , sur le droit romain et la
manière dont on renseigne en France ^ Paris, 1782, in-12;
2^ Observations sur les lois criminelles de France ^ ibid., 1781,
iii-^*'; 5" De V éducation des souverains ou des princes destinés
à l'être, 1783,in-8°; 4** La bienfaisance détordre judiciaire,
1788, in-8*'. L'auteur établit dans ce discours la nécessité de
donner aux pauvres des défenseurs gratuits, et l'obligation
d*indemniser les détenus, qui, injustement accusés, ont été ab-
sous; 5^ un ReAseil d'ordonnances ^ en 18 vol. in-12. Camus a
eu part à ce recueil, qui est accompagné de notes satanles et
instructives. Boucher d'Argis a coopéré , avec son père et plu-
sieurs autres jurisconsultes, au Traité des droits, etc., an-
nexés en France à chaque dignité» etc. , publié par Guyot et
Merlin.
BOt^cujER (Jonathan), théologien anglican, nécn 1737 dans
te comté de Cumberland, et mort à Epsom , paroisse du comté
de Surrey. Il était membre de la société des antiquaires de Lon-
dres el résidait en qualité de missionnaire dans l'Amérique sep-
tentrionale; la guerre qui éclata dans ce pays le fit rentrer en
Angleterre, où il se livra à la composition de quelques ouvrages.
Il occupa dans les dernières années de sa vie, et lorsque la mort
vint le surprendre, la place de recteur dans la paroisse d'Ëp-
•om. Il publia quelques notices lH0grapbi(]ues dans V Histoire
de Cumberland , par Hulchinson , et treize Discours sur les
causes et les résultats de la révolution d'Amérique, imprimés
en 1797. 11 se proposait de composer un Glossaire des mots
vieiliis et orovinciaux j pour seryxr 6e supplément au diction-
mtire de Johmont Cet ouvrage devait faire deux gros volumes
în-4°; mais fl n'eut le temps que d'en faire une trèis-petite par-
*ie, qui parut comme échantillon en 1808. Elle fait regretter que
Fauteur n'ait pointeu le temps d'achever son travail.
BOUCHER ( Jean-Baptiste-Antoine ), ecclésiastique zélé,
né à Paris en 1717, fit ses études au sénunaire Saint-Louis et
fut ordonné prêtre en 1771. Attaché d'abord à la paroisse Sainte
Enstache, il fut ensuite vicaire des Saints-Innocents, paroisse
8U|>primée plus tard. A\anl refusé le serment à la constitution
civile du clergé, il fut réduit à se cacher, exerça le ministère se-
crètement et rendit de erands services , surtout aux carmélites
du couvent de la rue d Enfer, dont il devint l'aumônier officiel
quand la religion put relever ses autels. De là il fut mis en 1810
a la tète de la paroisse de Saint-François-Xavier-des-Missions-
Etrangères, et trois ans plus lard il devint curé de Saint-Mcrry,
paroisse où il était né. Ici, comme partout , il se distingua pr
aon amour de la retraite , de l'étude et par sa grande chanté.
C'était un hommesimpleetdoux,d'uiiebeilestature,(brt instruit
tt ayant iieaucoup de talent pour la chaire. Il avait quatre-
vingts ans quand il mourut , en octobre 1827, regretté des |>au-
▼res et estiniéde tout le monde. Un concours immense de fidèles
«ssbta à ses obsèques. Il a publié : 1"" Vie de la bienheureuse
êœur Marie de theamatian , dite dans U monde JH "« Acarie,
^nversê , professe et fondatrice des carmélites réformées de
France, Paris, 1800 , in-8« ; c'est , à notre jugement , la meil-
leure histoire de Marie de l'Incarnation. Elle est suivie d'un ap-
pendice des écrits de la tiîenheureuse, de pièces justiGratives, de
noticQi nombreuses et étendues; ap BisiraUê a après les ewer^
BOVCHBHIS.
cieeêipiriêuêli de saint Ignace, Paris, 1807, iD-12« H enin
un exemplaire de ces deux ouvrages au saint père, par Tentn
mise du cardinal Spina ; 3" Vie de sainte Thérèse , Paris , m\
2 vol. in-8®, dédiée au cardinal Fescb, qui avait foomi à Faotc^
des documents inédits tirés des archives de la cour de Ruai
11 coopéra à la publication de plusieurs ouvrages utiles, eoti
autres à celle des Sermons de l'abbé de Marolles , Paris , 1791
2 vol. in-8**. Il a laissé en manuscrit, des Sermons, àesPeM
gyriques et des Prônes. Il préparait une édition des Lettrttê
sainte Thérèse , mises dans un ordre chronologique et augma
tées de lettres de cette sainte inconnues en français : la mort To
leva trop tôt.
BOUCHER DE LA RICHABDERIE (GiLLES), littéflteor.li
à Saint-Germain en Laye, en 1753, se fit recevoir avocat a
parlement de Paris et exerça cette profession jusqu'en I7tt
Pendant sa retraite dans un domaine près de Melun , il concoi
rut à la rédaction des cahiers qui devaient être préseatês pa
cette ville aux états généraux. Depuis il fut nommé membre (h
directoire du département de Seine-et-Marne, et, en 1791, jogt
au tribunal de cassation , qu'il eut l'honneur de présider le ion
de son installation. Il garda courageusement cette place pendaBl
la terreur jusqu'au 18 fructidor an v. Il rentra alors dans la nr
privée et devint l'un des rédacteurs du journal de la tittèatan
rrançaise. On ignore la date de sa mort. Il était membre et k
société française de l'Afrique intérieure, établie à Manedit. Od
a de lui : 1^ Lettre sur les romans , Genève et Paris, iTei, io-
12 ; ^ Analyse de la coutume générale d'Artois, aveeluém^
gâtions des coutumes locales, Paris, 1763, in-8*»;y Euttiwtr
les capitaineries royales . el sur celle des princes , ibW., tl«S,
in-8^. L'auteur réclame la suppression de ces élabliismraVv
comme préjudiciables à l'agriculture; 4*" DetiviftuenetielaTt'
volution française sur le caractère et les mcsurs de h nstim,
ibid., 1799, in-8''; b° De la réorganisation de la réfmhli^
d'Athènes, ibid. , 1799, in-8»; G*" Bibliothèque universdU èi
voyages, ou Notice complète et raisonnée de tous les'vo^
ancieiu et modernes, ibid. , 1808, 6 vol. in-8». Cet oo^rw
coûta dix années de travaux à l'auteur, qui s'aida, comovî
lavoue, des communications de plusieurs savants et du \n\à
de M. Hennin. Il avait promis un supplément qu'il n'a |*
donné.
BOUCHER (René), frère de Boucher de la Richarderie, -
littérateur , était procureur à Paris. Les luttes du paiienin
contre le ministèrcayant suspendu le cours delà justice, lifs*
ploya ses loisirs à préparer une nouvelle édition de Tacite. P*
essayer le goùl du public, il fit paraître une traducti<m ?
Mœurs des Germains ci delà Vie d Agrieola, Paris, 1776,iD-*-
Malgré la vogue qu'il cherchait à donnera son grand oo«rj
par cet échantillon, on trouva sa manière de traduire incon"
sous le double rapport de la fidélité et du style, et il D*y P*,
plus. La révolution ouvrit une carrière à son ambition. Noc^
iuge suppléant en 1792, il remplaça Péthion, conime roab
^aris, jusqu'à l'élection de son successeur. Il présida ensuii/-
section de l'Ouest, fut condamné à mort pour avoir signé Ht'
de marcher sur la convention, et parvint à se soustraire à u*
gemcnt. Ayant été amnistié, il reprit ses fonctions judiciaire i
mourut à Paris en 1811, dans un âge avancé. Quelques bit<'>
phes lui attribuent Y Analyse de la coutume d' Artois ^ quf '^
mus donne à son frère.
BOtXHERAT (Louis), chancelier de France sous Louis îl^
naquit à Paris en 1616, d'une famille de Champagne, illu-<^
par trois siècles de noblesse, par des charges et des alliance'-^
sidérables. Le fameux Kicher lui enseigna le droit canooici
Successivement conseiller au parlement, maflre des requt*'
intendant de Guicnne , de Languedoc, de Picardie, de OfiJ
pagne, conseiller d'Etal, trois fuis commissaire du roi aui t^
ne Languedoc, et dix fois au\ états de Bretagne, il fut aft
parColbertau conseil royal des finances établi en 1667, el.
1685, il succéda au chancelier de France Letellier. Celte 1*J
dignité était la récompense de cinquante années de seni'
Letellier avait signe d'une main mourante la révocation de 1^
de Nantes; Boucherai en poursuivit^ l'exécution. Il nioun-
1G9D. On a cru qu'il avait traduit en vers les P$aumt\
David.
BOUCHÈBE {gramm.)y s. f. celle qui vend de la viande m
ou la femme d'un boucher.
BorcHBBiE (gramm.) , s. f. l'endroit où un boucber i*'
b(Bufs, les moutons, etc., et l'étal où il en vend la chair en àt ^
— Proverbialement, fl n'a j^as plus de crédit qu*un ckii^
la boucherie; il n'a aucun crédit, il ne peut rien dans ct^ <
faire. — BocCHBBiB» signifie, âguréoiimt> lome, mèsssc
BOIJCHES-9V*RHONE.
( *^)
BOCCIlEJ$-»1>C-*RHONE.
carnage. Memr, envoyer dessoidali à la boucherie , les expo-
ser à une nYorl presque certaine.
BOUCHERIE {archX Cest un lieu destiné à tueries bestiaux
età vendre la viande. Chez les anciens le lieu où Ton vendait s'ap-
pelait maceilum; ce n'était pas le même que celui où Ton tuait,
ït notre mot de boucherie ne représente pas exactement le mot
nacellum, il traduit plutôt celui de laniera. Le premier mot
iésignaildu reste généralement le marché aux viandes, aux
poissons et autres comestible^ Plusieurs écrivains l'ont traduit
par le moi- boucherie , et les obse/vations que nous venons de
:onsi^ner prouvent que c'était avec quel(|ue raison. Sur une
fiiéfJaiUe du lemps de Néron on voit grave le frontispice d'un
uonumeut remarquable qui laisse deviner cette grandeur et
:etle magniiicence qui constituent le caractère de l'architec-
urc romaine. Il s'appelait maceilum magnum. On retrouve
lans les plans du Capitole un autre éditice immense et aussi ri-
lie que le premier , désigné aussi par le mot maceilum. Chez
es modernes, et surtout dans les petites villes , le lieu où l'on
ue les bestiaux est encore le même que celui où on vend la
iaiide. Ce sont là réellement les boucheriee. Dans les petites
illes du midi, les bouchers tuent cliez eux, et viennent étaler
t vendre les viandes à la boucherie commune. Les inconvé-
licnts de l'un et l'autre de ces usages n'ont pas besoin d'être si-
:nalé6. Depuis une vingtaine d'années on bâtit partout de vastes
dillces destinés exclusivement à la tuerie. On les a appelés
ba{ loirs {V. ce mot).
BOUCHÉS (Tuyaux, Sons) (mus.), 11 y a dans l'orgue des
lyaiix bouchés et des tuyaux ouverts. Les tuyaux bouches n'ont
ue la moitié de la longueur des tuyaux ouverts, et par une oii-
erlure sonnent à l'unisson de la note que les autres rendent par
eux, Ain^Kin quatre çieds bouché sonne à l'unisson d'un huit
icds ouvert, un huit pieds bouché à l'unisson d'un seize pieds
uverl, etc.. Mais il y a toujours dans les sons des tuyaux bou-
liés moins d'ampleur et d'éclat. — On nomme sons bouchés
colla mano) ceux cjue produit le corniste en bouchant d'une
lanière plus ou moins complète, avec la main, le pavillon de
)n instrument. Ce n'est que par l'action de la main et celle de
embouchure, habilement combinées, que l'instrumentiste peut
laitriser la colonne d'air qui se meut dans le cor, et articuler
es sons oue Temboudiure seule ne rendrait jamais. Tous les
assages chromatiques et beaucoup de passages diatoniques ne
euvent s'exécuter qu'au moyen de cette combinaison difficile.
^ssons bouchés sont toujours plus faibles que les sons ouverts ;
où \a nécessité d'aiïaiblir ces derniers et de renforcer les autres,
►ur produire l'égalité si précieuse et si rare des sons. Entre
en d'autres ^ c'est la diCBcolté la plus ardue de l'art du cor-
Me. A. A.
BOUCHES A FEU ^aW. mil,). C'est le terme général sous lequel
I comprend toutes les armes à feu non portatives, telles que ca-
ms, mortiers , obusiers y pierriers , etc. iV, ces mots), il faut
te les matières employées à la fabrication des bouches à feu réu-
ssent plusieurs qualités : il faut^u'elles soient infusibles aux de-
es de chaleur qu'elles doivent éprouver; indissolubles dans les
ides que produit l'inflammation de la poudre ; inoxigénables à
ir ou l'humidité, car les dimensions de la pièce s'altéreraient,
la justesse du tir en serait diminuée; enfin il faut que ces ma-
res soient communes et à bas prix. Ces différentes qualités
lyant pu être rencontrées dans les métaux purs, il a fallu re-
jrir à l'alliage. Pendant longtemps on s'est servi d'un alliage
onze parties d'étain à cent de cuivre, qui ne donna que des
jiches à feu de peu de durée. Des expériences faites à Turin
1770 et 1771 prouvèrent que des bouches à feu où il entrait
Qze parties d'etain sur cent de cuivre et six de laiton ( alliage
cuivre et de zinc^ résistaient à un tir très-prolongé, sans
•ouver la moindre détérioration. D'après d'autres expériences
les en France en 1817, les alliages ternaires, composés de
ital à canon avec un à un et demi de fer-blanc pour cent ou
lis de zinc , donnent , coulés en sable , de meilleurs produits
e le bronze ordinaire coulé de la même manière. Ennn leg('v
rai Allix pense qu'il serait convenable d'employer en France,
ur l'arlillerie de terre comme pour celle de mer , le fer fondu
préférence au bronze (F. Canon et Artillerie).
BOf7CHES D'EOLE (9^0/.), S. f. nom qu'on donne à des fis-
resou petites ouvertures de montagnes, d'où sortent des vents
trémement froids.
BOUCHES»DU-RHONE ( DÊPARTEHENT DES ) ( géogr,). Ce
parlement, formé d'une partie delà basse Provence, est borné
nord par le département de Vaucluse , à l'est par celui du
r, au sud par la Méditerranée, et à l'ouest par le aépartement
1 Vat,et tire son nom du Rhône qui y a son embouchure dans
Méditernnvée. 11 est divisé en 3 arrondissements, 22 cantons^
IV.
108 communes et 3 arrondissements électoraux nommant cinq
députés. Sa superûcie est de 298 lieues carrées, et sa population
de 326,502 habitants. Il fait partiede la hoitième d!\ision mili-
taire, de la dix-neuvième conservation forestière, et relève de la
cour royale et de l'archevêché d' A ix; il y a deux cvéchcsà Arlesct
à Marseille, et, dans cette dernière ville, une église consistoriale
réformée et une synagogue consistoriale. — Le climat de ce dé-
partement est très-sec et très-chaud; il pleut rarement en été;
le mislral, vent du nord-ouest, et celui du nord occasionnent un
changement subit dans la température. Le sol , entrecoupé de
plaines, de rochers, de collines, de vallées, d'étangs et de ma-
rais, présente presque partout un terrain aride, brûlé par l'ar-
deur du soleil, qui exige de la part du cultivateur les travaux les
plus assidus pour le rendre fertile. Les grains y sont générale-
ment rares; les vins, au contraire, sont très-abondants . et l'on
cite les blancs de Cassis et de la Ciolat. Grâce h la douceur de la
température, des végétaux qui dans les départements du nord
ne viennent qu'à force de soins y croissent spontanément. Le
cyprès, les lauriers, les myrtes y forment des haies touffues.
Le laurier rose orne le bord des eaux courantes; le grenadier,
les cistes, les phylirea, les pistachiers poussent dans les creux
des rochers ou sur les coteaux arides qui produisent aussi en
abondance le romarin, la sauge, le thym, la lavande et d'autres
plantes odoriférantes. L'arbousier, le chêne vert, les cytises et
de jolis arbrisseaux embellissenl la cime des montagnes; l'azé-
rolier et le jujubier donnent des fruits en abondance; les aman-
diers, les Gçuiers, les câpriers et les noisetiers y sont aussi culti-
vés avec soin , et les produits des oliviers sont une des sources
les plus importantes de la ricliesso agricole. Les pâturages ne
sont fréquentés qu'en hiver, et Ton porte à 700,000 le nombre
des bctes à laine qui y paissent dans celto saison , et que les ex-
cessives chaleurs de l'été forcent à transhumer à cette époque
vers les pâturages plus frais de l'Isère, de la Drôme, des Hautes
et Basses-Alpes. On compte le long des côtes ou à Tembouchure
du Rhône seize lies, qui sont la Camargue ( F. ce mot) , Raton-
neau, Pomègue, Château-d'lf, P<iumé,Tiboulen, Maires, Jaros,
Calaseraigne , Riou, Plainer et l'Ile- Verte , celle de Bericle , la
Bigne, de Gloria, du Plal-du-Bourg. La plupart sont peu impor-
tantes et habitées seulement par quelc^ues familles de pécheurs.
— Le sol (terre de montagnes) est cultivé par des bœufs, des mu-
lets et des chevaux. Il ne donne que des récoltes insuffisantes,
et présente 41,027 hectares de forêts et 26,500 hectares de vi-
gnes. On y voit plusieurs grands étangs, entre autres celui de
Berre et celui de Valcarès. Les marais occupent un grand espace
dans la partie sud-ouest. — Le rèçne végétal donne des graines
en petite quantité, blé, orçe, avoine, peu de maïs et de sarra-
sin ; des ponmies de terre, des légumes, des fruits, des oli\es, des
amandes, du tabac, de la garance, des tomates, des aubergines,
des vins, des ligues, des càj>res. — Le règne minéral présente des
mines de houille, des carrières de marbre de plusieurs variétés,
de stalactites calcaires imitant l'albâtre, d'ardoises, de pierres à
plâtre, de grès à paver et à aiguiser, de grès calcaire, de tuf,
de la terre a poterie et de la terre vitriolique; des mines de fer
et d'alun. Aix possède des eaux minérales et thermales.— Le rè-
ffne animal fournit des chevaux en petit nombre, vifs et légers à
la course; des mulets, des d^n^Sy des bœufs; un grand nombre
de bêles à laine (mérinos, métis, indigènes); beaucoup de chè-
vres; des vers à soie, grand objet d'économie rurale; du thon ,
des anchois et autres poissons de mer et d'eau douce de toute
espèce. — Sous le rapport industriel, ce département possède
les manufactures de savon les plus considérables de l'Efurope,
des fabriques d'eaux-de-vic et esprits , d'huile d'olives estimée,
de soude, de garance, de produits chimiques, de vinaigre, de
parfums, d'essences, d'amidon, de bougies, de di^ps, de cuirs,
de gasquets, de corail ; des ûlatures de soie et de coton ; des raf-
fineries de sucre et de soufre, des verreries, des tanneries; une
manufacture royale de tabac j de nombreuses madragues (»u pê-
cheries. — Le commerce embrasse presque toutes Tes produc-
tions de la nature. On exporte du savon , des laines et étoffes de
laine, de la soie, des tissus et bonneterie en soie et en laine, des
huiles, des parfums, des essences , des fruits secs et confits, des
vins, eaux-de-vie, esprits; du vinaigre, des anchois, du thon
mariné , des poissons salés , du soufre , du corail , des produits
chimiques, etc. On importe des toiles fines, communes et à voi-
les; des cordages, des bois de construction , de charpente et de
merrain ; des blés, de la soude, du goudron , du coton, du fer ,
du cuivre, des épiceries, du sucre, etc. , et toutes les denrées du
Levant et des côtes d'Afrique. — Il y a 57 foires dans 26 com-
munes. Les principales rivières sont : le Rhône qui y est naviga-
ble , la Durance, la Touloubre, l'Arc et laNéaune. Plusieurs ca-
naux servent aux travaux de dessèchement, aux irrigations} et
i9
(iU)
pêiHtsnt»; U dmmi^ ^^étf kaMaalf: peu fmt
fcfifOM d^ftMMi H ciiwiitrqg 4e i($«n nfttikmu, — Jktx i T. ,
€il im €heC4mm de wt^méirwimn ; te» d»fe ligg 4e nmânm et
VmmuAkmtmtwà mmi : âétr» , ifPi jnhitils; ndwi «Inei;
ûmréitmmf. S4SM fcaii&Mte; aîiCmecs i|;rsMl rfa ■vka ; tares,
S/^S' kalMlMU; iMmkeêr, S^MS ImbilMU; Jl«nif««« , 7^79
MmIjiiU; raeeUe priticif Irdo 4oaane», cowtree depoîi
MO» Ml^f oMMtnKttMH pouf b ■■fille BttrcJMMfa: PeffroUm,
UnkMbitMmâ;Hmi0m.6,^^iiMtiUuU; nMilimiliiitle, £ibn-
ra» de «nnofi et dccJuHMleUei; Trel^. 3/H4 babîlanU; diims
bowlle,— L'arrofMJmenieotd'ABLeft(r.ia poorchcfe-lie«x
de canloii : C*dlM«^ibMnl , 4,1 $i lubitaoU; Effuières,
9^mri halNUfiU; Orgim, t,itU habilaoU; k^ SaémusMari^s
M BUf^-Ùamê ér ia O^, M3 babiUoU, m (bod de bCaoïar-
ne; pMorMes, wade» ei blés ; Soémi-BM^, 5,46i lubîtants;
TAftjUflOff (T. re non ). — ^Poor Irt anUqotésct la bonmcs
eélébrntdeee d^pertemeot r, Pb^weuce.;
momcuwMmtrMt, {Wkn-Bkvnwrt), im^ le 14 octobre 1760,
à Cliaiimonl, eti Champagms rntra d*aberd dam la congréga-
lion dfl»Pére« de la doctrine chnHienne : plus tard, en 1784, o'é-
la»C ni engag«^ par d(^ vrrax ni force d«; prendre les ordres
Meréi, il se ma na et vint A Pari^ se Tooer à la profession d'insti-
Meor. Eo 1791 y il fat nommi^ professeur au collège de Lisieui,
•I oofis«Tva cette place jus<}u'au décret de la conrentton du
15 septembre I7»«l qui suminmait TuniverRité, lescolléges et les
•«demies. I^ *J1 avril 1798, il fut nommé commissaire du direo-
Inire evécutif prés l'administration municipale do septième
tfPMidisaemrnt de Paris; il lit ensuite partie du bureau centrai
do canton de Paris, et fut succcs4iven>ent chef de plosienrs di-
Ti8ic»n« A la préfecture de police; dans toutes ces fonctions
•dminiHtrativcMi il se montra constamment plein d'impartialité
•t de modération. Admis k la retraite en 1815^ il se retira dans
•no maison d» eampaene à oUé de Chaiflot, ou il est mort le
4 Janvier 1HJ5. (>n a ne loi : 1" Lu Géographie nationale, on
la IVaacf dMtéê m déparUmeniê et disiricU, Paris, 1790,
in-H"; tr Dfêeripihn abrégée de ta France, ou ta France
dMêée iuiffont Us décrrtt de l'ae$emblée nationale . 1790,
in-H**; Z'* Catéehieme de la déclaration de$ droits de l'homme
et dn eitff^rn, 1795, in-8«; 4" fouagê de milady Caraven en
Crimée et à Conatantinople , traduit de Fanglais, sans nom
d'aoteur, Paris, 1791, in-8"; tir Notions élémentaires de géo~
graphie, 1796, in-13; 1801, 1803 et 1809, in-12; 6» Discours
sur tes moyens de perfectionner l'organisation de l'enseigne^
•seul publlcj 1798, in-8"; 1'* Description historique et géogra-
jMifue de findoustan, par G. Rcnnel. traduit de l'anglais,
Par», 1800. S vol. in^« et atlas in-4°. Debray lui attribue
encore Ins Antiquités poétiques, 1798, in-S*".
•orr.NRH IIVDT1LR8 ^art, milit.). Ce sont dans une ville
•ssiéffér le« personnes qui ne peuvent servir à sa défense ; tels
sofit IcH vieillards, 1rs femmes et les enfants, etc. Vn comman-
dant qui «ait que sa place est pourvue de peu de vivres doit pren-
dre le pArli de se défaire de bonne heure des bouches inutiles;
car, lorM|ue le siège est formé, l'assaillant ne doit pas permettre
la âortir de ces personnes, afin quelles aident à consommer les
vl*rei, et que le commandant se trouve forcé de rendre la place
\}\it% |»roui|ilenient.
B4iri:iiF.T (<'ron. dom,), s. m. sorte de breuvage qui se fait
a>er (1<> l'eau, du sucre et de la cannelle, bouillis ensemble;
aorte d'hypocras — H signifie aussi, selon Bobte, corde au bout
de» dri^ges.
•tirt.HKT <Lk) [géogr,), maison de plaisance prèsd'Etampes,
etubellio par Henri de liuénégaud, secrt'laire d'État. Ce château
mérite d'être cité parce qu'il l'ut érigé en marquisat, en faveur
d\\brahani l>uquesne, un iIcm plus grands hommes de mer que
la Fmnce ait eu», et que Icîi rcndrcs de cet illustre marin , qui
eut le malheur de naître, de vivre et de mourir dans la religioa
réftirmée, reposent sur les bords du fossé, où il fut inhume en
1C88. nvrr IxMUf'oup moins de pom[)e que ne le méritaient les
tervin % qu'il nvolt rendus & TEtat.
MMCllicT (Jkàk). est l'un des po^te« les plus féconds do
xvr *mmIi': n»nleni|M>raiu do Grin^ore, deMellin, de Saint-
ttftj'iu et de CUément Marot, ses peintures satiriques ont sou-
^nil toute In verve de Griiigore, et souvent on retrouve dans
ftiu i'|»ltrett la urÂce et le charme des poésies de Marot et de
Haiid-tielais. MathiHireoseinent tout cela est noyé dans des di*
grriiioua iiilenuinablcsct dans un verbiage qui rend impossible
ib(^
b kxtmn wmnt et i» pota». Ob s'a
les délaâs qa'oe a pu trouver éfors da
à ruilkij CB i47«: i dk dans
c L*aBMrU75, le pciiidliè»eiMpr<
■alardlr ci tégitiniel » Mais'alon T
M 35 oaan; c'est ëoBchâcB aaSOjaMcri^
lU toi pbôr répoqve de 9 ■aiasatg. D eiak ikétf^
pr^CBreorâ Mijcrs; fl leperdit
la Mdlede sa «èf«, OTi In il
q«e aérieasa. Il fsnya d^ahoni d-
et T floBkita wmt pbce à b focs banorabèe et ~
leôtathci ayant édmé, i se Rsigm à smie la pnêtami
•00 père, et nalm r iBcoaiipatibtlité des ofxapMîatts m'i i ^
posant avec rètflde des bdlfS-leU ras, il ae lann poser tr<j
asMz de loisir poar conpoaer les Domlwcui. oavfigcs qai %
sortis de sa plawf. Ao reste, les malbesrs de sa patrie fH
fcrcnt aoo pnidunt à rétade ; la peste afilim la ^iilede h^
à plosieors reprises, et forcé de se retirer à a campagaf, d«
dô alEûres et do commerce do monde, il ooBsacra leoi « ■
tants à l'étude, et inspira à ses coateeaponiiB ans «fcsti
pour iûre dire à Ton d*eax :
Jean Bovcbel est lioonBe savaat.
Point n'en voy qw aiUe devant.
•
Le premier de ses ouvrages est : L'Àmomrems Êmm m
espoir : c'est on recueil de plusieurs pièces dont ffodqaeHWfl
sont de sa jeunesse. On y trouve entre autres *.LB(Wflai«(<
des Etats sur le voyage H la guerre de NafUs , lAnsè» i
Qiaries VIII par Jean Boochet lors des tentatives nr)^fa«
poor arriver a la com^. Qo'il nous soit permis de te hisn
enomérer loi-même ses travaux dans Tordre de kor (xsap
sition:
Le premier fot les Eegnartb travertéms.
Van mil cinq cens , qu'avoii vingt et cinq -~
Ou Ceu Térard pour ma tiinple jeuocsK
Changea le dob , ce fut à lui finesse.
L'intitulant au nom de monsieur Bnind.
Secondement feU Yhistoi're à Chutire
Roy des François , et sans me vouloir taire,
Feis par après sa déploration
De saincte E^se , et par affection
Feis quartemenl le Chappelet des princes ,
Fait par rondeauU. aulcuns bons, aoltres minces.
Et par après le cantigue diclay
Ou mains bons mots à Jésus-Christ dicl ay.
Et à ses saincts ; puis feis plusieurs ballades
Et mains rondeaux, non pour les gens malades
Du mal d*aymer, mais pour les gens dérvols
Prenans plaisir à lire divins mots.
Une ceuTre après fut par moy eonaoounée ,
Le Temple dit de bonne renommée.
Le Labyrinthe (tis de fortune après
Ou les labeurs du monde on veoit bien prêt.
L'ouvrage après que je feis le plus proche.
Le Chet-alier fut nommé sans reproche^
Dix ans avant j'avoîs commence
Ung aiilti e livre , ou me suis avancé
Escrire au vray mainte histoire certaine.
Dont le tillre est Annales dt Aquitaine ;
Que mis a fin Fan prochain précédent
Le Chevalier qui lui fut succèdent.
Après je mis voire snus maints paraphes
Des rofs françoys au looç les Epitapkes,
Qu'i monseigneur le dauphin prèsentaj
A. Boonivet ; encore à présent ay
Aultre traicté poor loi qui est en lame ;
Finalement des Triomphes de lame
Fut fairt présent à la reine en passant
Près de Poitiers, laquelle aliois trassant.
On voit par ces vers que Bouchet n'était pas seuleiiieDtJ
mais encore historien. Nous devons ajouter cpie ses ^
d'Aquitaine et sa Vie du chevalier sans reproché ofr
rhislorien un véritable intérêt. Le dernier oavra^ é
Bouchet est intitulé : Triomphes du roy Irtff-cfcrdiMv
mitasanl ei invietissiwM François /«' de ce faom, ea
la différence des nobles. Le privilège est daté de 1647. C
contredit celui de ses ouvrages où Ton retromre le 1
traces de son talent. Le recueil de se^épIlres^inipriiDé à
en 1545» in-lbl., oontâent ao contraire œ qa*it a ftit «
(
eroaitimble. Il est divisé en deux parUes : la première
oolient les épMres morales, au nombre de TÎngl-cinq ; la se-
oode, ses épitres familières, an nombre de cent vingt-sept.
>tte dernière partie est poor rbisloire littéraire dn tyi^ siècle
i'nne vériuble importance. Non-sealement Boacbet s'y occupe
■Hroème à chaque insUnt de la littérature de son époc|ue et
les poêles ses contemporains, mais H y insère souvent des eçfitts
le CCS derniers, et nous lui devons la connaissance de plusieurs
loêtes dont le nom et les oravres noos auraient été, sans lui,
oonpl^ement inconnus. P. Pakis (de l'Institut)
IMHJCBET (GcfLLAiJBB), slcur de Brocourt, d*une famille
rimprimeursde Poitiers, ou il naquit en i526, y fut libraire, puis
age-coosul. Il est auteur des Séréet de Gniihume B^uehei,
[u'il imprima lui-même, l584,in-4°; réimprimées à Lyon, en
695, 3 vol. in-i6; Paris, teOB, 3 vol. in-t2 ; Rouen, i635, et
634, 3 Tol. iB-8»; cette dernière édition est la plus complète.
!e livre, d^ié à messieurs les marchands de la ville de Poitiers,
st un recueil de discours farcis de toutes sortes de plaisanteries
t de quolibets souvent asseï fades, et dont les meilleurs ont
lé pillés par une infinité d'auteurs qui sont venus depuis. Les
bsoénitès grossières y sont asses fréquentes.
BOUGHET (René), sieur d'Ambillon, né à Poitiers dans le
:vi* siècle, exerçait une petite charge de judicature dans une
»rovincc éloignée de Paris. Rob. Etienne a publié de lui (Piiris,
609) 6 vol. m-8*», contenant : La Sidère, pastorale, plus les
Imaurs de Sidère, de Pasithée et autres poésies. — Bolxhet
Facques), d*Ambillon, son frère, avocat au parlement de Bre-
igne, faisait aussi des yers; mais ses ouvrages n*ont ps été
nprimés. — BouCHsr (Pierre), né à la Rochelle dans le XTi*
lèclb, a traduit du latin, de Jean Olivier, évéque d*Angers,
0 vers français : la Pandore , ou Description delajable et fiction
oétique de ^origine des femmes, cause des maux qui sont
urvenus au monde, Poitiers, 1518, in-8®.
BOUCHET f Jean du), mort en 1684, âgé de 85 ans, avait été
hevalier de 1 ordre du roi , conseiller et maître dliôtcl ordi-
aire de sa majesté. II a laissé les ouvrages suivants : 1** Véri-
able origine de la seconde et troisième lignées de la maison
le France, Paris, 1646 et 1661, in-foL; 2« Histoire généalo-
«-IUI. uc AiA icuiiit:^! o- lavie ^eneawgique aes anciens f7i-
omtesdeia Marche, Paris, 1682. in-fol.; 6° Histoire de Louis
e Bourbon, premier due de Montpensier, par Lustureau,
Dbfiée par d u Bonchet, avec des additions fort étendues, 1642,
i-4o, et 1645, in-8«.
BOUCHET DE LA GETlÈBE (FraNÇOIS-JeaN-BaPTISTE),
é â Niort le 23 juin 1737, devint un habile amateur de chevaux»
I fut nommé par le ministre de la guerre inspecteur des haras,
t charj^é plus tard d*aller chercher des étalons en Allemagne,
Q Italie et en Turquie. Les comités de la guerre, de Tagricul-
ire et de salut public lui demandèrent de concert des plans
Dur organiser les haras. Le gouvernement le créa inspecteur
e dépote d'étalons, et ordonna en 4798 l'impression aun de
ss ouvrages, qui parut sous ce titre : Observations sur les
ifférentes qualités du sol de la France, relativement à la
\eilleure propagation des races des chevaux. D mourut à Paris
1 11 mai 1801. lia laissé plusieurs manuscrits.
BG4JCHETEL. OU BOCHETEL. (GUILLAUME), oriffinaûre du
. -r .^^.»»»..^».i.. ^^ r..» «^ r- |er commiS-
débattrc les
Henri II
U7 ) BOVGBON.j
eompilatiom d^ifius les commentateurs sur la emUumede Fa>>
tùu, Poitiers, 17^7; Paris, 1736^ in-fol., 2 vol. ; '^'^ Traité deê
successions contractuelles, Poitiers, 1727, in-4".
BOUCH1S (marine), s. m. la plus grande largeur d>in vais-
seau de dehors en dedans, c'est-a-dirc au mottre-ban ; endroit
où se mettent les côtes d*un vaisseau.
BaUCBlB, BENDEB-BOVCHIB OU ABOUGHIB (tf^e^.), ville
de Perse, le port le plus important de cet Etat dans le golfe Per-
sîque. Elle est située sur une presqu'île et entourée d^une mu-
raille flanquée de tours et percée de deux portes. On y compte
environ huit cents maisons assrà mal bâties, sept mosquées»
deux caravansérais et deux bains. Son port est bon, mais d'ooe
entrée difficile, excepté pour les navires tirant moins de doBxe
pieds d*e«u. Le commerce y est iinportant et a principalemettl
ueu avec Tlnde. Il consiste en denrées et étoffes de ces contrées,
en échange d^quelles on prend divers produits du pays. Da
reste, le séjour de Bouchir est très-désagréaWe, à cause de 1»
chaleur de son climat, de Taridité de son territoire, des veats
violents qui le balayent. La compagnie des Indes orientales j
entretient un agent : elle y a envoyé, en 1838y une expédition
de cinq à six mille ciu^yes (soldats indiens) pour observer les
mouvements du sbàh de Perse versHérat. Boucbir a 15,000 ha-
bitants. Latitude nord, 28» 58'; longitude est, 48« 20*.
BOUCiioiR {écon. dom.), s. m. grande plaque de fer qui sert
à fermer la bouche d'un four. "5 !•
BOOmoN {gramm,, écon. dont., tecknolX s. m. ce qui sertà
boucher une bouteille ou quelque autre vase de même nature. —
Faire sauter le bouchon, faire partir avec bruit le bouchon qui
ferme une bouteille de vin fumeux, tel que le vin de Champa-
§ne mousseux. — Bouchon de paille, bouchon de foin, poignée
e paille tortillée ou de foin tortillé.— Boucftow de Unge, paquet
de linge tortillé. Mettre du linge en bouchon, le chiffonner et le
mettre tout en un tas. — Figur. et fom.. Mon petit bouchon^
terme de caresse; il est vieux. — BorcBOîf se dit aussi d'un ra-
meau de verdure, d'une couronne de lierre ou de quelque autre
signe qu'on attache à une maison pour faire connaître qu'on y
vend du vin. Il se dit quelquefois, par extension, du cabaret
même. — Bouchon est encore le nom d^e sorte de laine d'An-
gleterre.— Bouchon se dit, dans les manufectares de soieries, det
inégalités et grosseurs qui se trouvent dans le fil sortant de des-
sus le cocon et de dedans la bassine. — Les horfo^ers nomment
bouchon de contrepoienee une petite pièce de laiton qui entra
dans la contrepotence d'une montre. — Bouchon se dit encore
d'un paquet de toiles de chenilles où ces insectes s'enveloppent
pour passer l'hiver.
BOITCHON-DUBOUBNIAL (Henri), né à Toul en 174», fut
admis dans les ponts-et-cbaussées, fut ingénieur dans les pro-
rinces et charge de la direction de plusieurs travaux importants.
Envoyé à la cour d'Espagne qui avait demandé des ingénieurs
ft*ançais, il obtint une cliaîre à l'école royale militaire de Port-
Sainte-Marie. Dans ses excursions aux enrirons de Cadix il re-
trouva les restes du canal construit par les Romains pour ame-
ner dans cette ville les eaux du Tempul à travers vingt lieues
de montagnes. La mortde Charles III arrêta l'exécution du plan
qu'il avait présenté pour la restauration de cet aqueduc. De re^-
tour en France au moment où les notables étaient assemblés
pour aviser aux moyens de combler le déficit du trésor royal, il
publia, en cette occasion, une brochure intitulée : Ccnsidérmiiênt
sur les finoMces, 1788, in-8<>. An temps de la terreur, il fut en^
prisonné comme suspect, et composa, pendant sa captivité, une
traduction du roman de Don Q^hotte. Rendu à la liberté, OB
l'avait chargé de rétablir fe pont de Sèvres; OMis le manque dt
_ 1558. On j fonds pour payer Im ouvriers ne lui permit pas d'exécuter cettt
d attribue : 1*" Ordre et [orme de l'entrée de la reine Eléonore entreprise. Dubournial est mort dans la misère, à Paris, vers
' la fin de 1828. On a de hn, outre l'opuscule sur les finances^
dont on a parlé : 1** Conssâira^osu sut Us fimanees,sur la dette
chareea de veiller à son exécution. Il mourut en 1558. On
J attribue : 1** Ordre et forme de l'entrée de la reine Eléonore
'Autriche en la ville de Paris, et de son sacre et couronnement
Saini'Denis, le 5 mars 1530, Paris, 1532, in-4" ; 2*» Fable dé
\iblis et Caunus, imitation d'Oride ; S*' Ballade tirée d'uns
égû de Properce et ci'autres pièces / 4° Une traduction de
Éécube d'Euripide.
BOUCHS-TROU (gram».), s. m. ternie de dénigrement. Il
i dit d'une personne qui ne sert qu'à faire nombre, à laquelle
n n'a recours qu'au besoin pour remplir, tant bien c|ue mal,
n emploi vacant. — Bouchb-trou se dit encore familièrement
e tout ce qui peut rem|ilir un vide dans un appartement, sans
tre d'une grande utilité.
bouchbtcb£ [écon. rust.)^ s. f. Il se dit de tout ce oui sert
boucher l'entrée d'un pré, d'une terre, poBr empêcher les
lestiaux d'y pénétrer; fossé, barrière.
BoucHBiiL (Jo6Bra), savaot jurisconsulte, moural en 4706
bms la Basse-Marcbe, à l'âge de 67 ans. On ade loi : Corpêet
publique, sut la nécessité et sur les moyens de créer un milliard
en papier-memnaie. aussi solide et plus précieux ipse Vor, qui,
employé à payer l'arriéré eutuel, steonéercsU d'autant ftn-
éuHrie, rmgriculture et le eomwurce de la France, Paris, in-8«»
de 62 pages; 2* Don Quéekotm, 4887, 8 vol. in-l2 ; 3- Persil
H Sigism^néê, Paris, 1800, 6 vol. in-l8 ; 4» Le Mari trop eu-
nViMT, nouvelle tirée de Don Quichotte, Paris, «80», in-12.
Ces trois ouvrages- éuient des traductions des œuvres choisie»
de Corantes. En 1822, Boocbon annonça la traduction des
œuTres complètes de Cervantes en 12 vol. in-8». Il n'en a paru
amcÙLi \t Don QuichoUe en 4 vol. et Persilé» en 2 vol. Les
Nouvelkt choisies de Cervantes, traduites par Bouchon, Paris,
1825, in-52, font partie de la Celleriion des ehefs-étesuvre des
cUmiquê$ étrangers. On a publié, après sa mort. Don Qui-
BornciCT.
(148)
môucicAinr.
ekoiir fi Saneho Pan^ à Paru m 1838, )Mir mn octo^nmire
paralytiqiu qui ne voit pias comme autrefois et qui ne $e croit
pas moins stgf, Paris, IH28, iit-li.
BOCCHOXXBft [gramm., etc. , v. a.raHtreen bouchon, chif-
Tonner. — BorcHOXXEK r> cheval, le froUcr avec un bouchon
de paille. — Boichonnek se dil encore pour roeUre un bou-
chon de paille à U queue d'un cheval ou a «Fautres objets pour
indiquer qu ils soiil à vendre. — BorcH(»\\EA signiue aussi,
famJliiTcincnt, cajoler, caresser. Dans ce sens il est vieux, et ue
se disait guère qu en parlant des enfants.
BorcHOXXiEft tecknol. -, s. m. celui qui fait, qui vend des
buocfaons de Hège pour les bouteilles.
sorcBOT Kpécàîe) , s, m. parc construit sur les grèves ou le
long des cMes de la mer pour arrêter le poisson. — BorcHOT
se dit au si d'une espèce delang pratiqué sur les rivages de la
nœr.qne l'on remplit d'eau douce, et qui sert à mettre les mou-
les que Ton veut (aire multiplier.
BOCcnioT vLtoPOLD , nc à .Nancy au commencement du
xvin* siècle, embrassa l'état ecclésiastique, devint aumônier de
la duchesse douairière de Lorraine et fut pourvu d*un canonicat
à Pont-â Mousson. Il s'occupa modestement toute sa vie à amé-
liorer et à simplifier les méthodes d'enseignement, et surtout
l'enseignement élémentaire. 11 mourut à Pont-à- Mousson en
tT66, après une vie consacrée tout entière au travail et à ses de-
voirs religieux. Nous avons de lui : I" Traité de deux imperfec-
tions de la langue française, Paris, 1750, in-li; 2° Rudiment
français à Cusa^e de lajeunetse des deux sexes, pour appren-
dre en peu de temps la langue française pir règles, Paris,
t759,in-l2; ^i'* ABC royal, où l'art d'apprendre à lire sans épe-
Ur ni (es voyelles ni les consonnes. Pans, 1759, et Nancy, 1 76i ,
in-15; i^ Différence entre la grammaire et la grammaire géné-
rale raisonnée, Ponl-à-Mousson, 1760, in-i2; 5" VArt nouvel-
hmeniintyenté pour enseigner à lire, etc.,, Pont-à-Mousson,
I75t» in-li. Le roi Stanislas lui permit deprendre douze enfants
dans les diverses écoles de .Nancy, auxquels il apprit en peu de
temps la lecture, la grammaire et la prononciation ; 6" Progres-
sion de la grammaire à la logique, Paris, 1763, in-4« .
BOCCHRAIE hist. nat.). On donne ce nom, dans nos cam-
pagnes, à l'engoulevent, caprimulgus eu'ropœas ( F. Engou-
LBVETTj.
BouciCArriJEAX LE Meixgre), né à Tours en 1364, avait
pour père Jean le Meingre, surnommé le Brave , que sa valeur
avait élevé au grade de maréchal de France, et à qui son carac-
tère vif, gai, résolu avait mérité, paresbattement, dit Brantùnie,
l'autre surnom de Bouciciut, qui devint héréditaire dans sa
maison. Jean Boucicaut, deuxième du nom, qui fait l'objet de
cet article, résume dans sa personne toute la prouesse d'un che-
▼alier français de cette époque. Son père, qui avait été l'un des
négociateurs du traité de Bréligny. en 1360, et l'ami intime de
Jehan de Sainlré, la perle de la chevalerie, avait donné lieu à
ce dicton :
Quant vient à un assault,
MieuU vaut Sainlré que Boussiquault ;
Mais quand vient à un traité,
Mieulx vaut Boussi(|nauU que Sainlré.
Le fils fut, dès son plus jeune âge, placé par le roi Charles V en
qualité d'enfant d'honneur auprès du dauphin Charles VI •
«lais, d.H l'âge de douxe ans, il obtint la permission de faire sa
première campagne en Normandie contre le roi de Navarre, sous
le duc de Bourbon, c|ui avait choisi Boucicaut pour son frère
d'ai^mes. Après avoir ainsi glorieusement porté le harnois,
qu'il endossa de si bonne grâce qu'il n'en estoit pas plus em^
barrasse que de ses membres, Boucicaut fut contraint de reve-
nir passer encore quelque temps auprès du dauphin; mais bien-
tôt ennuyé de l'oisiveté, il obtint de nouveau la permission d'al-
ler Kuern)yer contre les Anglais. Son courage et ses exploits le
lirait <li linguor non-seulement de ce prince, mais du vaillant
duc de B'iurgogne surnommé le Hardi et du cimnétable Du-
gi:esclin. Comme sa valeur était relevée par sa bonne mine et
qu'il estait d'une humeur charmante en compagnie, il devint
le favori dos dames et damoiselles les plus distinguées de la
c, îir. IK)ué do toutes les vertus d'un vrai chevalier, en honorant
lo :lrv lo^i daines il n'en aima jamais qu'une seule; il lui avait
belles
ntoinetle
par re-
douê des plus heureuses dispositions, il devint le plus
des jeunes nobles de son temps, a Joyeux, joli, chant
» sracieux, dit la chroniaue» il fit des ballades, des rond
i> des virelais et des complaintes. i> Nul chevalier ne le su
sait par son adresse et sa vigueur dans les exercices milita
pour lui c'était un jeu de courir tout armé et à pied, de da
couvert d*uiie armure d'acier, de sauter sur les épaules
cavalier qui lui tendait seulement la main. Quand le jeu
Charles v 1 marcha contre les Flamands révoltés contre
de Mâle, leur comte, en 13B3, Boucicaut l'accompagna
cette expédition. Fait chevalier par le duc de Bourbon la \
de la bataille de Rosebecque, il justifia cet honneur en tuaul
sa main un Flamand d'une taille gigantesque. De là, pt
jeune vainqueur, que l'on comparait à David renversant
liath, cette devise : Sterno gigantes. Après cette campa
tandis que le roi et les principaux seigneurs retournaient a
ris oour se livrer au repos et au plaisir, Tinfatigable Bofirii
fit oeux voyages en Prusse, où il acquit beaucoup de gloire
combattant les infidèles sous la bannière des chevaliers irut^
ques. A son retour en France, il suivit le duc de fiourbuit
Poitou et en Guyenne contre les Anglais. Bientôt ce prit
laissa comme son lieutenant-général dans ce pays. LesAn^l
renfermés dans leurs garnisons, donnaient peu d'occapaimii
sa valeur; Boucicaut envoya défier le sire Sicard de la fianl|
qui était en grande réputation parmi les chevalien d'Xnfii
terre, et le vainquit à la joule, lise mesura avec le toème.swrrs,
près de Calais, contre Pierre de Courtenay et Thonus HilM.
Peu de temps après, envoyé en Espagne comme nêfocialrar
|>our renouveler l'ancienne alliance de la France ï>ec U Os-
tille, il s'acquitta dignement de cette ambassade. V>e\»(mDtv
cette devise : Une flèche dans le but : Mittentis cota$«fiindii
Pendant son séjour en Espagne, il défia encore les Anglais qt
se trouvaient à la courdeCastille; mais ils refusèrent le d^ti.r
le seigneur de Chàteau-Neuf, qui avait entrepris de se bai*
avec vingt de ses compagnons contre Boucicaut et vingt Fn^
çais, n'osa en venir aux mains. Charles VI le fil alors capiU}>;
de cent hommes d'armes ; mais incapable de repos tant au'il'
avait de la gloire à acquérir, le jeune héros, accompagné tle "i
Rognant de Roye, son frère d'armes, fit un voyage en Turtfj
et de là en Hongrie, où ils trouvèrent plus d'une occasion tu •
signaler contre les Ottomans. A leur retour en France, iUî<^
rent part aux fêles brillantes qui furent célébrées à l'occasino *
couronnement d'isabeau de Bavière (1589). A la fin d'un irp
que le roi Charles VI donna aux dames dans la grande sal\r
palais, Boucicaut et ses frères d'armes entrèrent dans U m
armés de toutes pièces, et donnèrent, avec plusieurs au très r
valiers, le divertissement d'un de ces combats simulés qu'on
pelait alors entremets (F. ce mol). Les deux paladins arcom:-
gnèrenl ensuite le roi dans sa visite des provinces méridiiwii*
Au milieu des plaisirs auxquels la cour se livrait à Alontpelii
Boucicaut, Rojc et Saimpy, animés de cet esprit de galant'*
qui caractérisait les chevaliers, résolurent d'aller tenir, en Vu.'
neur des daines françaises, un pas d'armes contre tous \cn.t: !
entre Boulogne et Calais. Le roi fournit aux frais de ^e^t^p^^^*
Les nobles champions battirent plusieurs vaillants chev alior> .
glais, espagnols et flamands, qui, venus potu* y acquéri;
Phonneur, ne firent qu'augmenter la gloire de Boucicaut \
Principale devise que Boucicaut fit peindre sur sa iKinnicrrr^
entour de l'écu de ses armes, lorsqu'il dressa ce pas tl'jrî:^
fut celle-ci : Ce que voudrez, pour donner A connaître .;i
était prêt à combattre à pied ou à cheval, à fer émoulu m
lance momée. Il retourna ensuite en Prusse pour la InnM '■
fois. Chemin faisant, il apprit que le vaillant chevalier «t» -
Douglas avait été tué en trahison par quelques Anglais ; il « ^
lut venger sa mort, mais il ne trouva personne qui <>sAt se n
siirer contre lui pour cette querelle. Comme il était près de r-
nir, il reçutdes lettres de la part du roi qui lui ordonnait <*.o ^ ^
son retour |)our venir recevoir le bâton de maréchal de Frar
La cérémonie eut lieu à Tours, dans la maison de Boacicau'
dans la chambre même où il était né. Les ducs de B^.urc- ,
et de Bourbon, le connétable de Clisson, et Jean de Virn
amiral de France, ainsi qu'un grand nombre de seîgn eu rs^tj
chevaliers, y assistaient. Cette nouvelle dignité, la première a]
celle de connétable, obtenue à vingt-cinq ans par Boucm
stimula encore sa valeur. Envoyé en Guyenne contre If-
^lais, il leur prit plusieurs places. Cependant le roi de 11 un.:
higismond, menacé par le sultan Bajazet V, implora le «^^t-^:
des princes chrétiens en 1396; et sur les pas du duc de \r^^
Jean sans Peur, depuis duc de Bourgogne, et du maréchal f
cicaut, qui à ses frais et sous sa bannière emmena soîxani*'-
gentilshommes, une foule de chevaliers français s*enruU-i
BOUCIGAUT.
[KNir celle croisade, dont le résultat fut si fatal: mais îl est trop
certain que dans cette occasion tant de braves chevaliers furent
surtout victimes de leur présomption; etBoucicaut plus qu^un
lutre semble avoir mérité ce reprodie. Pendant que leur armée
issiégeait Nicopolis en Bulgarie, Bajazet arrivait avec deux
:ent mille hommes. Il était déjà à six lieues du camp français,
|ue le maréchal ignorait encore qu'il fût en marche, et faisait
couper les oreilles aux paysans qui annonçaient son approche;
Biiûn un message de Sigismond en donna la nouvelle certaine,
et la résolution oe lever le siège fut prise aussitôt ; mais comme
les assises poussaient des cris de joie en voyant les Français s'é*
loigner, ceux-ci aveuglés par la colère massafl^èrent les pri-
sonniers qu'ils avaient faits dans les actions précédentes. Sigis-
mondj qui connaissait la tactiauedes Turcs, voulait que son in-
fanterie hongroise combattît d abord les troupes légères par les-
luelles Bajazet faisait précéder le gros de son armée, et il ré-
servait les chevaliers français à soutenir TefTort des janissaires
ie qui dépendait le sort de la bataille. Le sire de Coucy , lami-
'al de Vienne et les autres vieux guerriers apprécièrent la sa-
gesse de ce conseil ; mais Boucicaut, le comte de Nevers, le
x>nnétdble Philippe d'Artois, comte d'Eu» et tous les jeunes
chevaliers, n'écoutant que leur présomption, décidèrent que le
)oste d'honneur était à Tavanl-garde; qu'il leur appartenait de
Iroit, et qu'ils n'avaient pas fait tant de chemin pour venir
:ombattre à la queue des milices hongroises. Malgré les ins-
ances de Sigismond, ils s'obstinèrent a vouloir porter les pre-
niers coups, et dès que les Turcs engagèrent l'attaque le 28
eptembre, ils s'élancèrent sur eux sans permettre aux milices
longroises de prendre aucune part au combat. Le succès fut tel
[ue l'avait annoncé le roi de Hongrie : les chevaliers s'épuisant
ur des ennemis indiques d'eux , s'engagèrent toujours plus
vant entre les deux puissantes ailes de l'armée turque ; celles-ci
e resserrèrent autour d'eux, les enveloppèrent de toutes parts et
es écrasèrent. Sigismond, témoin de ce mouvement, donna à
es Hongrois le signal de la retraite ou plutôt de la fuite. On ne
•eut s'empêcher de lui reprocher de u'avoir pas employé tous
es efforts pour dégager tant de braves guerriers accourus de si
îin pour le défendre, et qui se flrent tous tuer, à l'exception de
rois cents qui furent faits prisonniers. Sur ce nombre, Bajazet
ic réserva que vingt-huit des principaux seigneurs dont il es-
terait une riche rançon ; il fît égorger les autres par représailles
e la cruelle exécution que les chrétiens avaient faite de leurs
risonniers devant Nicopolis. Boucicaut, dépouillé de ses armes,
resque nu, et que rien ne faisait reconnaître pour un des chefs
i l'armée chrétienne, allait être décapité conmie la plupart de
s compagnons d'armes, lorsque le comte de Nevers fit com-
rendre par signes au suhan que Boucicaut lui esloit comme
m propre frère et qu'il le resvectàL Bajazet consentit a l'é-
irgner, et l'envoya prisonnier a Bursc en Bytbinic. Chargé de
aiter avec le sultan de la rançon du duc de Nevers et de ses
inipaçnons, Boucicaut, après avoir, par l'ascendant de sa con-
jération personnelle , obtenu d'un seigneur vénitien qui pos-
dait l'ile de Metelin, 50,000 livres pour prix de sa propre
nçon, passa en Europe où il recueillit 150,000 livres exigées
ir Bajazet pour la délivrance du comte de Nevers et des autres
*ançais prisonniers. Le sultan avait exigé d'eux le serment de
î pas porter les armes contre lui; maison croyait alors que les
rmeiits ne liaient pas. envers les infidèles . et l'on vit l'an 1597
maréchal Boucicaut se rendre à Constantinople, à la prière de
mpcreur grec Manuel , pour défendre cette capitale contre le
Itan. Après avoir repoussé les Turcs, Boucicaut revint en
ance avec le titre de connétable de l'empire grec. L'invasion
Tamerlan retarda d'un demi-siècle la chute de l'empire grec,
Boucicaut ramena avec lui l'empereur Manuel, qui espérait
r sa présence en Occident obtenir des secours contre les in-
lèles. Mais le désastre de Nicopolis avait bien refroidi le zèle.
Manuel ne recueillit de son voyage que de stériles honneurs^
j la part de Charles VI et de sa cour. A son retour en France,
i l'expédition de Hongrie et les guerres civiles avaient privé de
urs chefs une foule de nobles maisons, Boucicaut, pénétré des
tvoirs que lui imposait son vœu de chevalier à l'égarades veuves
des orphelins, fonda avec la permission du roi l'ordre de VEcu
Tt à la dame blanche. Les chevaliers étaient au nombre de
eize ; ils allèrent par tout le royaume pour faire faire raison à
utes les dames qui avaient été offensées en leurs biens et en leur
jnneur , et pour combattre à outrance leurs oppresseurs. Ils
tquèrent un an et un jour à cette glorieuse entreprise. L'histoire
»us montre Boucicaut allant en 1598 réduire à l'obéissance
rcharobaut V, comte de Périgord , qui désolait la province et
)u1aU se saisir de Périgueux. Le maréchal, après l'avoir forcé
ans son cbàteaa deMontagnac, le conduisit prisonnier à Paris.
( 149 ) BOUCI€AUT.
Cette même année, Boucicaut vint mettre le siège devant Avi-
gnon pour contraindre Pierre de Lune , proclamé pape sous le
nom de Benoit XIII, à se démettre de la tiare. Le maréchal
avait sous ses ordres les gens de guerre des provinces du midi ,
et les aventuriers qui se réjouissaient de l'espérance de piller
Avignon, où les cardinaux avaient entassé dans leurs palais
tant de richesses. Les bourgeois d'Avignon se hâtèrent de capi-
tuler et d'ouvrir leurs portes à Boucicaut. Presque tous les
cardinaux se rangèrent de son côté ; mais Benott XIII, avec
deux cardinaux espagnols, était resté maître du palais pontifi-
cal. Le roi d'Aragon , Martin , qui avait épousé une de ses pa-
rentes, lui avait fait passer en secret quelques soldats aragonais;
car ce prince nevoulait pas, disait-il , se brouiller avec la France
pour soutenir les chicanes du vieux pontife. Celui-ci avait des
munitions de guerre et de bouche pour un an; sa provision de
bois étant épuisée, il faisait démolir une partie de son palais
pour en employer le bois de construction au feu de sa cuisine.
Boucicaut, ^ue les chroniques du temps nous peignent si dévo-
tieux, se faisait scrupule, ainsi que ses soldats, d'attaquer, les
armes à la main, un château aux meurtrières duquel ils voyaient
paraître, pour tout défenseur, un vieillard qui, un cierge et une
clochette a la main , lançait contre eux des excommunications.
A la fin Tobslinalion de Benoit XIII devait l'emporter. En effet,
le duc d'Orléans, frère de Charles VI, partisan secret de ce pon-
tife, fit sentir au conseil des princes que la soustraction d'obé-
dience mettait le royaume en état de péché mortel ; et, au mois
de février 1599, l'ordre fut envoyé à Boucicaut de laisser désor-
mais entrer du bois el des vivresdans le palais pontifical, et de se
contenter de maintenir des gardes tout autour pour que le pape
ne put s'échapper et s'enfuir en Aragon. Bientôt les ducs de
Bourgogne et de Berri, récents du royaume depuis l'assassinat
du duc d'Orléans, l'envoverent à Gênes qui, depuis quelques
années, s'était donnée à la France. Le comte de Saint-Pol, de
la maison de Luxembourg, avait d'abord été gouverneur de cette
république ; mais il déplut aux Génois, pour avoir trop plu à
leurs femmes (UénanM , Abrégé chronologique). Ils n'avaient
rien de tel à craindre de Boucicaut dont les mœurs étaient sévè-
res ; ils l'avaient même demandé pour gouverneur. Mais cet il-
lustre^guerrier, qui ne connaissait en politique que l'obéissance
passive, ne comprenait point les privilèges d'une république.
Pendant les dix années qu'il gouverna celte république tur-
bulente, il sut, sans doute, maintenir l'ordre dans Gênes,
mais à force de sévérité : la prison et la corde lui faisaient jus-
tice des factieux, et il contint le peuple en élevant deux cita-
delles, le Chàtelet dans l'intérieur, et la Darse à l'entrée du
port. Aussi était-il haï des Génois, mais obéi. Ce peuple cepen-
dant respectait son caractère et rendait justice à son esprit fJ'in-
flexible équité ; si bien, que le dernier des Génois ne craignait
pas de dire à un homme puissant : <i Fais-moi raison de toi-même,
ou monseigneur te la fera. » Aussi, plus l'autorité du faible et
infortuné Charles VI était méconnue en France, plus celle de
son lieutenant était absolue à Gênes. Grâce aux revenus de
cette riche cité, dont il avait aggrave les contributions, grâce
aussi au grand nombre d'aventuriers français qui venaient ser-
vir sous ses drapeaux, il était en état de se faire craindre de toute
l'Italie, et il y poursuivait ses projets ambitieux, sans attendre
les instructions du conseil des princes, tout occupés d'ailleurs
de leurs querelles intestines. C'est ainsi que, pendant la durée de
son gouvernement, il combattit les musulmans, qu'il défit devant
Tripoli el auxquels il enleva plusieurs places, secourait le grand-
maftre de Rhodes et le roi de Chypre, réprimait les Véni-
tiens qu'il vainquit en deux batailles navales, et faisait prédo-
miner le commerce des Génois dans les mers d'Orient, récon-
ciliait les Florentins avec lesPisans et faisait tomber la tête de
Gabriel Visconti, bâtard du duc de Milan, pour avoir voulu
prendre Gênes au moyen d'intelligences avec le parti ennemi
des Français. Tant d'exploits ne purent conserver Gênes à la
France. Le moment semblait arrivé pour lui de voir couronner
tous ses efforts par la soumission entière de la Lombardie. Atta-
qué par le marquis deMontferrat, le prince de Vérone, Facino
Cane, et celui de Brescia, Jean-Marie Visconti , duc de Milan ,
implora le secours du maréchal, en lui promettant de se recon-
naître vassal du roi de France. Bouncaut, ne laissant qu'une
faible garnison dans Gênes, entre dans le Milanais à la tête d'une
armée de 6,000 fantassins et de 5,000 cavaliers. Il reprend
toutes les places dont les confédérés s'étaient emparés, entre
dans Milan , et reçoit, au nom du roi de France, l'hommage du
jeune duc. Mais les Génois, profilant de l'absence de leur re-
douté gouverneur, se soulevèrent le 0 septembre. Tous les
Francis furent massacrés dans les rues, et ceux qui s'étaient
réfugiés dans la citadelle s'estimèrent heureux de sauver leur
BOrCLEMEJIT.
( «50),
BOrCLlEB,
vie en Ihrrant la place. Boucicaut se bâta de marthef sur Gènes ;
mais, arrèlê dans les uKyitaj^ues par Facino Cane, et craignant
de perdre loale rommunifalion a\ec la France, il fvt conlraint
dr se retirer en Piémont dans les Etats de la roatsoo de Savoie.
De là il faisait des incursions dam le Monlferrat, en attendant
qm les secours qa il arail deonndës an conseil des princes le
minent en état de reprendre Gènes. On ordonna , en efiet , la
levée de qw*i|Des troupes; mais la lenteur a%TC laqoetle on
agit en cette occasion drootait assex qne le dnc de Bour^gogne,
Prar« qni alors était lont-pmnnt , ne Toulail pas
à la léte Jnne armre Boncicaat dont il soupçonnait I al-
la maisuD dtMêans. Gènes fut donc perdue
nanr h France, et Boocicant contraint de repasser en France.
Le ra^aame était pins qne jamais désoèè par Ik querelles des
~ tt le fonvemenient sons le nom d'un
oncicant donenra antant que possible
i CCS aneieiles. Lerwie riorasion dn roi dTAniHe-
\ reconoba peiwant nn montent les partis, il
le danpfain Lonii ci ses ondes, les ducs de
iw bon . A la léte d'un corps d'année,
il ^afpoa nn rnacesdes .inglais avant la bataille d Azincourt
On satf qnri fait le résvhat de cette fnneste bataille, qui fut H-
migré ses avis. D y fol (ait prisonnier. Conduit en Angle-
i ▼ manint dans'les lers en 1431, à l'âge de cinquante-
Un Kon endialne arec cette légende : Virtutem for^
frrmdt, heùe fat la devise qui caractérisa la triste 6n de ce
' f savant poor son siècle, et de la sagesse du-
lenr contemporain nous donne une haute idée
rappelant mm'pkiioêopke dTarmée, C. DU RozoïK.
B^co^Airr {vieux mol], boueiquant, mercenaire qui fait
tontponrde Fargent.
BorcxB {yrttmm.) , s. f. sorte d*anneau de diverses formes,
garni d'une ou de phiu^rs pointes mobiles fixées sur un axe,
et qui sert à tendre à volonté une ceinture, une courroie» une
sangle * etc. n se dit aussi d*une espèce d'anneau que les fem-
mes portent k leurs oreilles comme ornement. — Boucle se dit
fignrement des anneaux que forment les cheveux, naturelle--
raent on par la frisure.
BorcLB [kiât, âne.), s. f. Les anciens avaient des boucles
de plusieurs sortes. Les unes servaient à Farchitecture, d*autres
à la chirurgie. Les musiciens et les comédiens avaient les leurs.
Elles étaient également d*usage aux hommes, aux femmes,
aux Grecs, aux Romains et aux autres nations pour attacher les
tuniques, les chlaniydes, les lucernes, les pénules, etc. Elles
avaient presque toutes la forme d*un arc avec sa corde. U y avait
à chaque cùte de rhabit» à Tendroit où on rattachait, une pièce
de métal , d*or, d'argent ou de cuivre ; la partie de la boucle qui
fonnait comme la corde de l'arc était une aiguille. Cette ai-
guille passait comme un crochet à travers des trous pratiqués à
la pièce de métal , et suspendait la partie de l'habit , tantôt sur
une épaule, tantôt sur l'autre.
BOUCLE GiBECiènE(arch.). C'est le nom qu'on donne à ces
heurtoirs si bien travaillés que Ton voit aux portes cochères. On
leur donne le nom de gibecière , parce que lenr contour imite
celui de la gibecière.
BOUCLE (f n lerm. de ra/inerù de iucre}^ est en ellet une
boucle ou un anneau de fer, emmanché dans un morceau de
bois de deux pieds ou environ de longueur. On s'en sert pour
tirer les formes tombées dans le bac a formes; ce qui n'arrive
que lorsqu'elles se séparent du reste qui y est empilé. On s'y
prend de manière à (aire entrer la télc de la forme dans la
Oonclf , et on l'a retire alors sans risque.
BOUCLE {w%arine). Mettre un wuiiflot tous boude, ou d /a
boude; le Unir sous boude. Ce terme signifie def ou frison.
Mettre un WMtehi $ous boude , c'est le mettre sous clef, le tenir
en prison.
BOUCLE (hiit, nat.). Ce nom et celui de boucla est donné à
un squale et à une raie qui ont le corps parsemé d'aigtiillons
nommés boudes (F. Raie et Squale).
BourxÉ {blason). Il se dit en parlant du collier d'un lévrier
ou de tout autre chien lorsqu'il est orné de boucles.
BOUCLÉ (ferm. de paseementerie et de soierie) , s'entend da
veloors à bouele qui a été Êiit à Tépingle, pour le distinguer da
velours coupé » qne l'on appelle roj , et qui est lait au coutetn.
BOUCLA, adj. (m l#fm. de wuarine) , se dit d'on port : Un
port boudé, c'esl-à-dire ferwié, et dont on n'en veut rien
aisser sortir.
BorcLEMBHT, s. m. (term. d'art véiérinaire) , action de
bonder, infibnlation d'une cavale pour enpécber la géiiéra-
BorcLEB (gramm.)t v. a. mettre une boucle; attaHvJ
serrer avec une boucle. — Faire prendre la forme de bourift
des chevetix , mettre des cheveux en boucles. On dit égalenifi
avec le pronom personnel, se bouder , boucler ses choeux.l
est quelquefois neutre dans le même sens : Ses cheveux lni
dent naiureltement.
BOUtXEB UNE JUMENT {art. du vélirinaire). Cest, 4
qu'elle ne puisse être couverte , lui fermer l'entrée dn vagin , i
moyen de plusieurs aiguilles de cuivre, avec lesquelles on pcn
diamétralement les deux lèvres, et qu'on arrête des detn c4lâ
On emploie pour le même usage des anneaux de coivre.
BOUCLEE {gramm.)y v. a. resserrer les bornes delà Irbfi^
dont jouissent ordinairement les prisonniers , de se pronMB
sur les préaux, etc. Bouder les pritonniers ou ronrher àtn
leil^ les renfermer dans leurs chambres ou dortoirs (F. Borcu
BOUCLES B'O BEI LLES (en (erm. de metteur en mwvre.H
une sorte de bijou de femmes qu'elles portent à leurs orpitlfs.1
y en a de plusieurs espèces, qui prennent pour la plupart la
nom de la figure dont elles sont faites. On dit : Boudes à fu
drille simple ou double. — Boucles a QUAi>KrLLB, sont É
boudes composées de quatre pierres ou de neuf, amngfes J
manière à ce qu'elles forment un carré régulier. Le ^mM)
double est celui où le nombre des pierres est moltipKe «a âsé
ble. — Boucles de xuit, sont des boudes composées âeqatm
pierres, dont les deux plus grosses sont placées an-desso5roae
de l'autre, celle d'en bas allant en diminuant en Uçoodepohe^
et les deux autres latéralement à rendroit on ettei se joiçaeat
— Boucles de bracelet, est une espèce d'attachequi n'i qa'in
ardillon sans chappe , et qui est précédée d'une baniêtt, iVtcNV
de laquelle on tourne le ruban des bracelets , qui s'arrtte cnii
par un trèfle.
BOUCLES (archit.) , petits ornements en forme (TanDai
entrelacés sur une moulure ronde, tels qu'une bagtiflle^n
astragale.
BOUCLES (en term, de serrurerie ou de fonderie). O «ri
des anneaux ronds, de fer ou de bronze, gui sont attache ic
portes cochères , et qu'on tire avec la main pour les fenner. I
y en a de riches de moulure et de sculpture.
BOUCLETTES {term. de chasse). Pentière à 6o«rlrAi,
c'est-à-dire qui a des boucles à sa partie supérieure, al»
lument comme des rideaux de lit. — Bouclettes , <»
ploie, tïï passementerie , pour indiquer l'endroit on la M
soit des basses lisses, soit des hautes lisses, est IraversK àm^
son milieu par une ficelle qui en fait la partie infërieurr. IV
sage de ces bouclettes est tel, que dans le cas d'une haute Ir^
la trame étant passée dans la bouclette » et se trouvant inn
par la jonction des deux parties de ficelle dont on vifoc ^
parler, elle est contrainte de lever lorsque ta hante lisse k
et que , dans le cas d'une lisse simple , les soies de U t^"*
étant passées dans les bouclettes de ces lisses, les soies \f^
aussi quand les bouclettes lèvent.
BOUCLIEB {framm.) , s. m. arme défensive ancienne qv^
gens de guerre portaient au bras purhe , et dont il5 v ^
vaient pour se courir le corps. — Levée de boudiers, dcn*^
tration par laquelle les soldats romains témoignaient Irur ^
sistance aux volontés de leur général. — Figurémenl, Letffi
boucliers, opposition ou attaquecontre une personne, cofilpi
corps , faite avec éclat et sans succès. — Par extension, W
un boudier de son corns à quelqu'un, se mettre aa-dnaet
quelqu'nn , pour le préserver des coups qui lui sont piTiiè*
Bouclier, se dit ngurément, au sens moral, des rh(>$rt
même des personnes qui sont comme une sauvegarde, «
protection , une défense. Son âge , sa faiblesse lui sert éf h
dier. Ce général est le bouclier de fEtat.
BOUCiaEB (^f^. mil.), arme défensive. Il y en avait drï
sieurs sortes chez les Grecs et les Romains , tant pour l'iri
terie que pour la cavalerie. Le bouclier que les Grecs appeii"
Ouçioç ou 9«Noc, les Latins scutum, était assez grand pour :i
vnr un homme depuis les épaules jusqu'aux pieds. Celui qi
nommait iomç en grec et cfypeus en latin était dil!erfti>
scutum, quoique ces deux mots soient souvent conIbodusJ
les auteurs : le «dtluin était carré et plus long, et le rlf?
était rond et plus court. Tous deux étaient de cuivre. I>mj
suite, surtout depuis le sié^e de Véies, le scutuw^ devint \
commun. Le bouclier appelé porma en latin était celai qvf i
taient rinfknterie légère et la cavalerie. H était benocoup l
court et plus léger que le scutum , dont il avait la 6gnrr. <
gu'on nommait pcUa ou œtra était à peu près de la m
forme ; c'étaient de petits boucliers fort légers et coapés en i>
cercle. Les Grecs se servirent plus ordinairement dti rhfT*
il faut excepter les Lacédémoniens^ qui gardèrent Acrajonr
BOOCUBB.
(161)
BOmATCHBDI.
im^iii. LcB» boucliers étaient ordinaireioeiit de cmre. On
gçnvait sur diacuii la lettre iniliale du pays de oclui qui le por-
tait Ils étaient encore ornés de figures symboliques oui ser-
raient à faire reconnaître chaque soldat, t'était , chez les an-
âens , un grand déshonneur de perdre leur boucUer dans un
Dombat. Aussi les mères des Spartiates recommandaîent^lles k
leurs enfanU de revenir arec leur bouclier ou sur leur bovdiery
en leur disant laconiquement : '^ tôy ^ irt rèv , ou avec lui en
mr lui, — On sait que dans les temps primitifs les boucliers
étaient de bois, recouvert chez certains peuples de peaux de'
bëtes. Quant aux boucliers du moyen âge, F. Ecu, etc.
BOUfXiER ibeUê$4eUT€8), Les poètes anciens se sont plu à
elécnre les emblèmes qui ornaient le bouclier deleurs héros. Les
plus fameuses descriptions de ce genre sont : 1® celle du bou-
clier d* Achille par Homère (likuie. Ht. ix, v. 32 et suiv.);
^ celle du bouclier d'Hercule, qui est le sujet d'un poème d'Hé-
■ode parvenu jusqu'à nous ; 5^ celle du bouclier d'Ënée par
l^irgile(En«tfc, Tiii, V.65K5 etsutv.).
BevcLiBR {arch,). Ce fut un usage chez les Grecs et les Ro-
Biains de suspendre dans les temples les boucliers pris aux en-
nemis. Ceux 5ni'on y voyait étaient de deux sortes, les uns réels,
les autres votifs, ou gui n'étaient que la représentation des pre-
iniers. Ces derniers étaient des espèces de disques de métal, que
l'on consacrait soit à la mémoire d'un héros , soit en action de
jrâces d'une victoire. La sculpture s'empara de cette pratique ;
!llc fournit bientôt un genre d'ornements propre à rarchitec-
Iwre, et dont l'emploi s'est perpétué jusqu'à nos jours. C'est par-
iculièrement dans les frises des édifices qu'il trouve sa place ;
î'est aussi là , suivant Winckelmann , qu'on en plaça les oriei-
taux dans les premiers temples. <c Lorsque dans la suite, dit-
1 , on forma les espaces qu'on appelle métopes, on songea à leur
lonner quelques ornements ; ces ornements durent leur origine
lux boudiers dont on décorait la Crise de rentablement , et que
l'on suspendait, selon toute apparence, aux métopes. Au tem-
?\e d'Apollon à Delphes, on avait suspendu ues boucliers
or faits des dépouilles des Perses après la bataille de Marathon,
ïl ceux que Je consul Mnmmius fit attacher à la frise du temple
iorique de Jupiter à Elis étaient dorés. Les armes du poêle
^Icée, qu'il abandonna en fuyant, et que les Athéniens pen-
dirent au temple de Pallas, sur le promontoire Sigée, étaient
|ffX)bab]eroent placés au même endroit de l'entablement. » Dans
le premier passage de Pausanias que nous venons de citer, les
traducteurs latins et les autres ont lu le chapiteau au lieu de l'en-
abfement et de la frise ; cependant ètnariXiôv signifie bien réel-
ement '**"^ «•- *.- ^- i'-.-.«Vi * — : _. j» 1 i —
ntre
sntier
lossi des boucliers attachés aux colonnes du temple de J^npiter
i Rome. <c Ces boucliers réels donnèrent, dans la suite, lieu de
Macer des boucliers en bas-reliefs dans les métopes, et cet or-
lement a été employé aussi par les architectes des temps posté-
îeurs dans l'ordre dorique, comme on peut le vohr à plusieurs
»alais de Rome qu'on a décorés pareillement d'autres armes et
rophées militaîres , semblables à ceux du temple de Jupiter
^pitolin. 0 Le bouclier qu'on emploie dans les irises est ordi-
nairement ovale ; il est chargé de télés ou de gueules de gorgones,
le lions ou d'autres animaux. Celui qu'on appelle naval est dis-
ingué par deux enroulements.
BOUCLIER {hiêt. nat.). Quelques auteurs anciens désignent
bus ce nom le chaperon ou epislome des insectes.
I BOUCLIER (Milpha) {hitl. noi.), insecte du genre des coléop-
ères, famille des davicornes , tribu des silphales. Les insectes
le cette tribu et leurs larves se tiennent dans les charognes et
es matières animales en putréfaction ; aussi répandent-ils une
Kieur très*-fetide. La larve est noire, très-agile; ses anneaux,
lu nombre de douze , offrent de chaque côté des prolongements
inguleux ; elle opère sa métamorphose en terre. — Les espèces
»nnues jusqu'à présent appartiennent à l'Europe et aux Etats-
Elnis ; ce sont le bouclier inoracique , le boudier quaire pohUs ,
)t bouclier $inué, le bouclier obscur . le boueHer réticulé , et le
^eher âtre.
BorcLiEB (bolan,\ se dît du conceptacle qui se développe,
dans certains lichens , sur le bord du thalle.
BOUCLIER (en tertn. d^ artificier) y est une planche mince, de
txMs léger, découpée suivant la forme d'un bouclier, et sur la-
quelle on range diverses pièces d'artifice.
BOUCLIER (blason)^ s'entend du nom et de la forme de Técu.
BOUCLIER D'ÉCAILLÉ DE TORTUE (romm.), S. m. uom que
^ marchands donnent à une coquille du genre des patdles,
^^^ ^ Qoukus approdient de celle de l'écaillé.
BOUCLIERS SACRÉS (F. ANCILES).
BOUCLIERS VOTIFS , cspèccs de disques de mêlai , qu'on
consacrait aux dieux et que l'on suspendait dans leurs temples,
soit en mémoire d'une victoire ou d un liéros , soit en action de
grâces d'une victoire remportée sur les ennemis, dont on offrait
même les boucliers pris sur eux comme on trophée. C'est ainsi
que les Athéniens suspendirent les boucliers pris sur les Mèdes
et lesThébains, avec cette inscription : Les Athéniens onl pris
ces armes sur les Mèdes et les Thébains. Les boucliers votifs
différaient des boucliers ordinaires en ce que les premiers
étaient ordinairement d'or ou d'argent, et les autres a'osier et
de bois revêtu de cuir. On les suspendait aux autels, aux voû-
tes, aux colonnes , aux portes des temples. Les Romains em-
pruntèrent cet usage des Grecs , et de là les ancilia ou boucliers
sacrés de Numa. Lorsque Ludus Marlius eut défait les Cartha-
ginois , on suspendit dans le Capitole un bouclier d'argent pe-
sant cent trente-huit livres, qui se trouva dans le butm. Celui
que les Espagnols avaient offert à Scipion en reconnaissance de
sa modération et de sa générosité, et qu'on voit dans le cabinet
du roi, est d'argent et pèse çuaranle-deux marcs. Sous les em-
pereurs, cette coutume dégénéra en flatterie, puisqu'on consa-
cra des boucliers aux empereurs mêmes, honneur qui avant eux
n'avait été accordé qu'aux dieux. On nommait en général ces
boucliers, clypei, disci, q/cli, aspides^ nom ^nérique qui con-
venait également aux boucliers qu'on portait à la guerre; mais
on les appelait en particulier pinaces (tableaux) , prce qu'on y
représentait les grands hommes et leurs belles actions ; stdopt-
nakia (tableaux attachés à des colonnes), parce qu'on les y sus-
pendait souvent ; prof orna (bustes), parce que celui du héros en
était pour l'ordinaire le principal ornement; sthetaria, dérivé
du grec «rnfto;, pectus, parce que les héros n'y étaient reprcsen-
tés-que jusqu'à la poitrine. Quoiqu'il fût permis aux particuliers
d'énger ces monuments dans les chapelles particulières , ils ne
pouvaient cependant en placer un seul dans les temples sans
l'autorité du sénat.
BOUCOM, s. m. terme emprunté de l'italien , mets ou breu^
vage empoisonné. Donner ie boucan à quelqu'un, l'empoison-
ner. Prendre, avaler le boucon. Il est vieux et bas.
BOUCQUEAU (Jean-Baptiste), né à Wavre, dans le Bra-
bant , commença ses études à l'université de Louvain , au col-
lège du Fmicon, et en 1765, au concours de philosophie, il fut
prodamé prenw^r, ce qui était alors un triomphe pompeuse-
ment célébré. Devenu avocat, il parut au barreau précédé d'une
grande réputation , et se 6xa à Bruxelles, où il se rendit redou-
table par sa connaissance des ressources de la chicane. En 1802
il publia un ouvrage singulier qui a pour titre : Essai sur tap-
plicalion du chapitre Tii du prophète Daniel à la révolution
française, ou Motif nouveau de crédibilité fourni parla révo-
lution française sur la divinité de l'Ecriture sainte. Il mourut
la même année à Dighem,1près deVilvarde. — Son fils, qui se fai-
sait appeler BouGQUEAU de Villeraie, fut préfet de Coblentz,
directeur des droits réunis, et entra dans les ordres après la
mort 'de sa femme et d'un fils unioue. H mourut en 1851 à
Liège , oà îl était doyen de la cathédrale. Après la révélation
belge de 1850, il se fit nommer au congrès, où il vota l'exclnsion
des Nassau. Il vint à Paris avec la députation chargée d'offrir la
couronne au duc de Nemours. Il a laissé au séminaire de Liège
plus d'un million.
BOUCQUETINE , S. f. {F. BOUCAGE).
BOUDANAM , S. m. l'uu des trois dons auxquek les Indiens
attachent de grands mérites. Il n'est fait que par des personnes
aisées.
BOUDARD (Jeah-Baptiste), fils d'un employé de la mon-
naie de Paris. Son goût pour les beaux-arts détermina son père
à l'envoyer à Rome, où il passa dix ans. Ses études terminées, il
se rendit à Venise pîonr apprendre sous Rosalba Carriera la pein-
ture au tabac. Plus tard, il se livra à la sculpture et fut nommé
sculpteur de la cour de Panne. Parmi les statues du jardin du-
cal, plusieurs sont de cet artiste , qui a également exécuté des
travaux importants pour Saint-Dominique de Bologne. L'acadé-
mie des arts de Parme, dont il était membre , lui fit ériger un
monument dans l'église de Sola , où il mourut en 1778, a Tâge
de cinquante-huit ans. — L'épîlaphe est du Père Paciandi. On
connaît son Homologie tirée de divers auteurs, Parme et Paris.
1759, 3vol.in-fol.
BOUDATCHEDi (mythoL ind.), fils de Nerkounia, petit-fils
de Vévaçouda , et père de Vaçou, appartient à la race des rad«
jahs fils du Soleil.
BOCDOHA.
BOCDDHA, BOCODaAlSME (hût. det rel.), Boaddha (1) est
généralement désigné comme le fondateur de la religion qui do-
mine dans Tile de Leyian, dans l'empire des Birmans et dans les
ro)]aumes de Siam et de Cambodge, que Ton trouve répandue en
Chine, dans le Tonkin et au Japon, et qui s'est propagée jusque
dans le pays des Kalmouks et dans la §il)érie : quelques critiques
prétendent même en avoir découveri des traces*cn £g)ple, en
Grèce, dans la Scandinavie et dans l'ilc de Bretagne. Cet être a
singulièrement occupé les mtiques, comme on le voit déjà par
d*innombrablcs conjectures d*après lesquelles on le reconnaît
tantôt pour Noé^ Moïse, Siphoa (roi égyptien }, ou Sesak ou Se-
sostris; tantôt pour le Jésus des Manichéens, le Fo ou Foe des
Chinois, le Tôt i^Taauth) des Egyptiens, l'Herroès des Grecs, le
Hercure des Romains, cnftn pour le Wodan et l'Odin des Scan-
dinaves. Mais d'autre part la multiplicité de ces hypothèses nous
fait pressentir aussi que réiudc de cette question est au nombre
des plus compliquées. Elle est tomt)ée uans une complication
plus grande encore par une circonstance assez singulière ; c'est
qu'on a Gni par douter si jamais Bouddha a existé comme per-
sonnage réel. En efTet , Bhooddha signifie sagesse , science uni-
verselle et sainteté, et nous trouvons dans le système de l'astro-
nomie indienne un Bouddha auquel du moins con>ient la pre-
mière de ces qualités, et qui pourtant n*a jamais été un person-
nage réel. — Ce Bouddha est donné pour celte planète d'après
laquelle le quatrième jour de la semaine (le mercredi) est appelé
dans rinde bouddhatcara. Comme ce même jour est appelé
chea les Scandinaves Jour de Wcdan, et chez les Romains^oiir
de Mercure, ridentiOcalion avec Wodan et Mercure se rappor-
terait à cette planète, et l'identité avec le Tôt des Egyptiens ré-
sulte tout naturellement de ce que les Grecs reconnaissaient Thot
pour Hermès; or, Thot était le génie de la sagesse et de la
science. En conséauencc, on peut assurément révoquer en doute
l'existence réelle de Bouddha. Un pandit touterois apprit à l'au-
teur des Letlere $uU' Jndie Orientali{2), que Bouddha ne doit
nullement être confondu avec ce Bouda que les Indiens regar-
dent comme le dieu ou le génie de la planète de Mercure ; que
Bouda n'a pas le moindre rapport avec Bouddha. « Il est fils du
dieu de la lune Ciandra et de l'épouse de Brahaspati ou Vrihas-
pati, nommée Tara, et que Ciandra s'appropria. Si Ton n'avait
point perdu de vue cette circonstance, on n'aurait certainement
pas fait tant de bruit au sujet de Bouddha et de Mercure.» — En
admettant que les clioses soient ainsi, il reste toujours deux
Bouddha, que l'on a distingués par les noms de^'^une et ancien,
— L'ancien est représenté comme gendre de ce Menou Sa lia va-
tra ou Waiswaswata, lils du Soleil , qui lors d'un grand déluge
fut sauvé par Wischnou dans une arche, et fut la souche de la
fameuse famille des Pourous. Il est au nombre des anciens lé-
gislateurs, et l'on dit qu'il enseigna aux hommes l'astronomie,
Faslrologie , la morale, les pratiques religieuses , la médecine,
les notions du droit et le commerce. — Le nouveau ou le jeune
Bouddha est donné pour la neuvième incarnation ( Avatara ) de
Wischnou, qui se rapporte à celle de Krischna ou vient après
elle (5); de sorte que l'époque de son apparition est donnée comme
la fin de l'âge actuel ; Kali- Voug) , qui est le dernier. — Au
sujet de ces deux Bouddha eux-mêmes, on peut douter qu'ils
aient été des personnages réels, car le mot Bouddha n'est pas un
nom propre, mais un litre qui désigne une dignité, à savoir la
plus haute dignité parmi les saints. Et dans ce sens il est fait
inention d'un grand nombrede B<»ud(lha . Selon quelques auteurs,
vingt-deux Bouddha ont paru à diverses époques pour gouverner
le monde ; on en compte cinq pour la période actuelle, et le cin-
^ème n'a pas encore paru. C'est le quatrième qui doit avoir
été Bouddha le jeune doiU nous avons prié; il ne s'appelait
pas Bouddha, mais était un Bouddha. Son véritible nom était
Sakva (Sachya, Sakhya, Shakya). et on le dit fils du rajah de
Kaila Sadudhana (4 et de Mahamaya (5) . On indique comme lieu
de sa naissance Gaja (Gaya), dans fa province de Kikata (Bahar).
A l'àçe de seize ans, ce Sakya épousa Vasutara, fille du rajah
Chuhidan, dont il eut un fils appelé Raghou. Une ancieime
(1) A Ceyian o:i Tapp^lle Bouddha, dans le royaume de Siam Pout,
PoutU Sat, au Tibeï, Pout, Pott, Pot, Poti, en Cocbiochine But,
en Arabie Boii ; Edriii le nomme Bodda, Clément d'Alexandrie Butta,
Fra Paolino Budha, (^hambers Boudhou, Grnlil Baouth, d'aulres
Budda.
(5) SpaRiiGiL-KBRMAivR, BihUothèque des t'oyages, t. xxxii, p. 155.
(3) PoLisR, Mythologie des Indiens, ii, 166 et suiv.
(4) Sudodhana, Sutah Danah, Suit Danna.
(5) Maja, Mahautab Devi, qu'il De faut pas coufoodre a\ec la Maïa
uu brahmaiiisme.
( 159 } BOrODBA.
inscription (1;, découverte dans une grotte à Islemabid,
3u'après avoir reçu la révélation de certains mystères, il l
onna son royaume, passa le Gange, parcourut le roondfî]
l'extérieur d'un mendiant, et vécut avec une telle ii
queBrahma même, Indra, le roi des serpents Nasa et les i
génies protecteurs des quatre régions du monde
vers lui et lui rendirent toute sorte d'honneurs, —
on nous apprend qu'à l'âge de trente et un ans il se rendit
les solitudes, pour acquérir les Qualités d'un Bouddha,
sa vocation fut révélée au monde, et il agit durant quai
ckiq années comme Bouddha, et noourut un jeudi, le iô
c*est à partir de ce jour que les bouddhistes coœiuencenl
ère, qui remonte à l'an 542 avant l'ère chrétienne.— Ce Boi
dit-on, est le même qu'on appelle à Ceylan Gautcmeh ;G))
Bouddha, et à Siam Sommonokodom, et Ton ne peut
douter de cette identité. Selon ce que nous apprend Ma\
la véritable orthographe de ce nom serait Soromooo Gaula
et Sommono désigne un saint, aussi bien que Bouddha jj
Buclianan, un individu revêtu du caractère de prêtre, od i
mancy. D'après Joinville, le nom habituel est Saman Gaul
Boudhou > ahanse. Samono et Saman, dit-il, sont idenliqi
Kodom est Gautemeh, dénomination que, selon Maboo}.
applique h l'homme issu d une ancienne et noble famille:
près Fra Paolino (J/u«. Borg,, p. 8), ce mot désigne pro
ment un gardeur de vaches, au figuré un roi, inierprèUi
avec laquelle s'accorde la tradition mongole, qoi reut
Sakva ait pris comme pénitent le nom de Goodam, c'tsl-^
gardien des vaches ; selon Buclianan, ce terme sigaiêc Uii
prudent, très-sage. — Quoi qu'il en soit, Godama fA '
comme dieu dans les Etats indiens Iransgangétk^oes, qim
(ultc sut)siste encore; ses prêtres sont appelés Rabauti W
pi>ins (2); les temples de Bouddha sont propreoMiil ap^dl
Bouddtilaneh, Siddeslaneh ou M^itigaway mais habiloèlW
ment seulement Bihare ou Viharagi^ nom donné aoidetomm
des prêtres, qui sont ordinairement contigués aux temple. -
Nous exposerons ici les bases de la doctrine religieuse de bl•»^
dhistes, d'après le résumé qu'en a donné Buchanan, et oui a^s^
été communiqué par le grand prêtre Zara DobanàU>t^3
catholique d'A va (3;. — Jusqu'à présent quatre dieax ooliori
dans le monde et sont arrivés à Xieban. Le quatrième fot GÙL"-
ma ; entre lui et ses prédécesseurs parurent encore six bouo^
?[ui se sont donnés pour dieux et ont eu aussi des se€tateun.)U|
lOilania est le seul vrai dieu, qui a donné les cinq cooioub-
ments et qui a recommandé aux hommes de s'abstenir (ks ..
péchés. Voici les cinq commandements : 1° Depuis le plus p-.
msecte jusqu'à l'homme, tu ne tueras point de créature y'rsu
de quelque nature qu'elle soit ; 3** Tu ne voleras pas ; ô^ Ti^
prendras par la violence ni la femme ni la concubine d'ao'v
4"Tu ne diras rien decontraireà la vérité ; 5° Tu ne boiras ni^-
liqueurs fortes; lu ne mâcheras point d'opium, et ne prendn*
cune chose susceptible d'enivrer. — Lesdix péchés sont di«ty<
trois classes : i" Mort donnée aux êtres vivants, vol, adotb*
2° Mensonge, insociabilité, paroles de dureté et de colèrfj
rôles inutiles et déraisonnables; cP Envie du bien du procihJ
jalousie et désir de la mort ou du malheur du proc^
croyance aux faux dieux (4). On dit de celui mii s*austje«:
ces péchés qu'il obsene Sila. On peut, en outre,Taîre des b»
œuvres : Dana, lorsqu'on distribue des aumônes, surtout ^
les rajahs, et Bavana, qui consiste à prononcer avec unf ]
fonde méditation trois mots. Le mot Aneixza doit rapv^
(1) Asiat. Res. xi. Voyez dans le même ouvrage, t. i, use j
inscripiioD trouvée à Bouddha-Gaya, dans le Bengale.
(S) Selon Bucbîinan, les pn-IresdeGodamasoDt appelés dans Uli
du pays Bahcns^ dans la langue PaU Thaynka, par les iwho»'
Bait/ins, par les EuropéeJis Talapoins, nom dérivé de T^etiapaU '
du M)leil, que portent babituellement ces prêtres. Comme litre p*
lier, OQ leur donnerait encore le nom de Somana ou Sanusna^ ^
du sanscrit Saman, %Tkc^, |»oliiesse; de là vient que quelques»*!
pellent Samanes toute la sccle des lîouddhistes. — On trouve Vu
plus claire de la manière de %ivrc, des devoirs et des oblijçalioi
Rahans dans le livre Kananua, écrit en pâli, traduit par Becs
As, Res,, Ti, et dans la Bibliothèque desvojrofjes, 31, i 72 et mx
autre outrage , intilulé Padimot , contient à peu pi-ès les atéfi»e»d
Voyez de plus dans LousàRES, Description de Siam, h
Taûpoins.
(3) Donné par Buchanan d'après le manuscrit de
bliothcque des voyages, 31, 146-160.
(4) Les principes que Bouddha s'était appropriés étaient 1^ s
la justice et la bonté. Ue ces principes découlèrent dix comosande)
rangés sous trois classes : pensées, paroles, et oeuvres. Us «oot ooi
dans un code, écrit en langue paU et intitulé Diksangéejnmh. Ma.
BOITUDHA.
( ^^3 )
BOUDDHA.
'homme qa'il est exposé à des vicissilades ; le mot Dokcha,
]u'il est exposé à des malheurs ; le mot Analla, qu*il n'est pas
m son pouvoir d'empêcher qu'il ne soit soumis au hasard et au
nalheur. Celui qui quitte le monde sans avoir observé Sila,
Dana et Bavana, est relégué dans Tune des demeures infer-
lales, et son âme est repoussée; celui qui les suit sera entin
ugé digne de contempler un dieu et atteindra Nieban (i). —
>tte analyse ne contient que le système moral proprement dit,
ans touchera la métaphysique; on voit cependant qu'à tout
e système doit se rattacher la doctrine de la métempsycose et
me cosmologie et une théologie, particulières. Ce qu'il doit y
ivoir de plus remarquable dans cette dernière, c'est que les
lieux ne sont représentés que comme des hommes qui par leurs
ertus arrivent à la félicité suprême, et qui par leur sagesse ont
iblenu le droit de dicter des lois. Aussi le missionnaire Judson
crivait-il encore en 1825 (3) : «On peut jusqu'à un certain
•oint reconnaître les bouddhaïstes pour athées. Ils croient en
fiet que tout être porte en soi le çerme du malheur et de la
eslruclion ; que par conséquent il n'y a point de dieu éternel,
/univers, disent-ils, n'est que destruction et reproduction,
lussi celui-là seul est un sage qui s'élève au-dessus des choses
xistantcs jus(]u'au Wighan, c'est-à-dire jusqu'à cet état où il
l'y a pas d'existence. Des récompenses et des châtiments suivent
is actes de vertu et les crimes, conformément à Tordre naturel
es choses. Goudama se rendit, par ses mérites, digne de l'état
c perfection suprême. Ses commandements sont encore en
igueur,et le seront jusqu'à la venue de la divinité prochaine.»
ette divinité sera le cinquième Bouddha. D'après les prédic-
ons du quatrième, sa doctrine doit se maintenir dans toute sa
urelé l'espace de cinq mille ans; longtemps après naftra Mailri
klaidari) Bouddha, et sous celui-ci le monde qui existe aujour-
'hui périra, afin gu'un autre monde puisse s'élever à sa place,
es bouddhistes citent cette prédiction comme une preuve qu'il
'y a point d'Etre suprême qui ail créé l'univers, car, disent-
s, s'il y avait un tel créateur, il ne laisserait point périr le
|onde> mais veillerait à sa conservation éternelle. — Quant à
idée qu'ils se font de l'univers, on en trouve l'exposé le plus
)mplet dans la Coimographia Barmana, de Sangermano, tra-
uile par Bachanan (3). -:- L'univers porte le nom de Loga,
est-à-dire destruction et reconstruction, car on admet que
e toute éternité un monde a suivi l'autre, et qu'il en sera éter-
eliement ainsi, d'après un Dammada, que l'on reconnaît pour
ne Joi immuable de la nature. Ces destructions et ces recons-
uctions successives ressemblent à une roue, où l'on ne peut
ter ni commencement ni fin. — Cet univers renferme trois
dres d'êtres vivants : Chama, producteurs ; Rupa, matériels,
ais non producteurs; et Àrupa, êtres immatériels ou esprits,
^s (rois ordres sont subdivisés en classes, à chacune desquelles
nt assignés un séjour particulier et une condition heureuse
malheureuse. Le premier ordre a onze classes, dont sept se
auvent dans nne condition heureuse et quatre dans une condi-
•n malheureuse; le second ordre a seize bons, le troisième
a quatre. Dans le premier ordre, les hommes possèdent le
emier ^on, heureux; les six autres appartiennent aux JVal(dé-
>ns), oui forment six classes différentes. L'état de malheur
. appelé Àpé, et dans cet état se trouvent : i** tous les ani-
lux ; ^ les Preiita (tous ceux qui, de quelque manière que ce
t, ont offensé les Rahans); 3° les Auurighef qui demeurent
DS les forêts, sur les côtes de la mer, dans tes précipices des
mtagnes, et dans les régions où n'habite pas l'homme; et
[1) F»A PAOi*nro, p. 329 de ses Foyaces aux Indes orientales,
i le passage suivant d'un manuscrit du philosophe pégouan Dberme-
ia Gouron : a Ceux qui auront en honneur la divinité, sa loi et ses
Ires auront un jour tous les biens en partage. Car il en est des actes
plus méritoires et les plus blâmables de tout ce qui vit, comme de
nbre de notre corps, oui ne se sépare jamais de lui, mais le suit par-
t. Parmi toutes les créatures vivantes il en est de bonnes comme de
chantes. De l'homme il se forme ou un Nat (démon) ou un animal,
me de raïu'mal passe dan» un homme ou dans un NaL Bref, tous
IX qui n'ont pas encore acquis le mérite d'être admis dans le Niehan,
otcnt et descendent alternativement. » Selon Sangermano, les idées
la métempsycose dévient singulièremeut ici de celles qu'on en a d'or-
laire. On croit qu'à la mort de tout être vivant l'âme et le corps
ttrent également, mais qu'il s'en forme les éléments d'un autre être,
t, selon les bonnes ou mauvaises actions de la vie antérieure, est un
mal, un homme ou un Nat,
[% KifAPp, Nou^^eUe Histoire des établissements des missions
^n^éUques aux Inde» orientales, section 78, p. 1910.
(8) Comparez avec ceci ce que disent Ma boht et Join ville, et Tauteur
lien anonyme des Lettres sur Us Indes orientales, dans la iv* lettre.
IV.
4® les habitants du Niria ou de l'enfer , huit séjours souter-
rains, subdivisés en 40,000 plus petits. La durée des peines qui
y sont appliquées se règle sur l'étendue des crimes ; mais la
peine réservée à chaque crime et sa durée sont indiquées avec
précision. — Cette cosmologie contient un système d'astronomie,
de physique et de cosmographie qui se rattache étroitement à la
dogmatique qui conclut avec la doctrine de la destruction du
monde. Il y a trois causes de destruction : la luxure, la
colère et l'ignorance. Si la luxure l'emporte, le monde périt
par le feu ; si la colère, par l'eau ; si l'ignorance, par le vent ;
c'est-à-dire, qu'il retombe dans le chaos, mais pour prendre
une forme nouvelle. — Dans la cosmographie citée, cent et une
nations sont nonimées comme habitant la terre; mais, parmi les
peuples qui habitent effectivement aujourd'hui la terre, cette
énumération ne comprend que les Chmois, les Siamois et les
habitants de Tavay, de Pegou, Laos, Cussay et Arakan. Mais
Buchanan a tiré de cette même cosmograithie la conclusion que
Bouddha et sa doctrine sont originaires ae l'Hindoslan septen-
trional. « Les connaissances géographiques de Bouddha, dit-il,
devaient être très-restreintes. Mais a mesure qu'on se rapproche
avec elles de la contrée mentionnée, elles prennent une forme
plus spéciale et plus intelligible. On peut conclure des indica-
tions données par ses disciples sur les montagnes, sur la neige,
sur les mers et les fleuves, qu'il demeurait non loin du Thibet.
On peut admettre qu'il vit les montagnes couvertes de neige
oui s'élèvent dans ce pays, qu'il entendit parler des grands
fleuves qui de là vont se jeter dans les mers de la Sibérie et de
la Chine et dans la mer Caspienne, et qu'il indiqua plus spé-
cialement les bras du fleuve méridional, parce qu il habitait sur
ses rives. S'il était né dans le Thibet, il ne serait pas tombé dans
la grande erreur de faire sortir d'une seule source les fleuves
de Bengale et d'Oude, et de leur faire traverser, comme il le
fait, les montagnes de Sewalik. » — Cette observation nous ra-
mène à quelques recherches sur Bouddha le Jeune lui-même.
— Si on l'admet pour Sakya, qui devint un Bouddha, son exis-
tence comme personnage réel doit être acceptée. Mais il appar-
tint originairement à l'Hindostan ; c'est ce que prouve l'accord
des indications- que donnent les habitants de l'Hindostan et de
Ceylan sur son origine et sur le lieu de sa naissance, et divers
monuments de son culte, que Ton trouve dans l'ilindostan (l);
c'est ce que prouve encore sa doctrine elle-même, qui ne peut
démentir son origine brahmaïque. Cela résulte aussi de la tra-
dition qui fait de lui une des neuf incarnations deWischnou ; et
si ce point est restreint par quelques-uns, nié par d'autres, le
fait en lui-même est évident, puisque ce Sakya entreprit une
réforme du système dominant, réforme qui déplut aux secta-
teurs de ce système. On a remarqué depuis longtemps qu'il
n'avait en vue autre chose que l'anéantissement de la théocratie
brahmaïque, de la distinction des castes, et de tout le culte
symbolique qui servait de base à ces institutions. Ses partisans
ne reconnaissent pour canoniques ni les Védas ni les Pou^
ranas (2). A la place de ce que ces livres contiennent , il mit
son propre système dont le quiétisme forme la base, et c'est
pour cette raison qu'on a fait de lui le chef des Samanéens ou
Schamanes, que l'on déclare les doux, les Iranquilies. De la
conjecture que ces Schamanes bouddhistes ne sont autres que
les Gymnosophistés, tels que les Grecs nous les représentent,
il résulte que cette secte devait exister dans l'Hindostan anté-
rieurement à Alexandre, et il n'en sort aucune contradiction
avec l'assertion que Sakyah mourut l'an 542 avant J.-C. D'après
(1) Jones fait mention de ruines gigantesques, en parlie couvertes
{>ar la mer, et qui restent d'édifices et de sculptures à Mawnlipouram sur
es côtes du Malabar, delà statue de Bouddha dans la plaine de Wirapat-
nam, piès de Pondichcri, décrite par le Gentil, de la plaque de cuivre sur
laquelle est gravée une donation datée de l'an 23 avant J.-C. (Js. Bes,, i,
123). Beaucoup d'autres monuments encore prouvent que Bouddha et
ses successeurs et leur système ont dû régner longtemps dans la pénin-
sule indienne. Voy. MooRE, Tlie Hindoo Panthéon, p. 243 et suiv.;
Mackeuzie, Description de temples et de statues de Bouddha (As»
Bes. ,yi). Sur les statues de Bouddha en particulier, voy. Rittki,
Géog., Il, 693. Il résulte des récils de voyageurs arabes traduits par
Renaudot, que des statues de Bouddha étaient encore adorées dans le
«• siècle après J.-C. ; ce ne fut qu'après le xu* siècle que ses sectateurs
disparurent de llnde cisgangctique. La Croze, Histoire du christiar
nisme des Indes, n, 329. 339.
(2) « Le code le plus remarquable et le plus sacré des habitants de
Ceylan, celui que Ton pourrait avec raison appeler leur Bible, est peut-
être le Abidarmeh Pitekeh Sattaprê Karranee, écrit dans la langue
pâli, et que l'on peut se procurer dans la capitale de Kaudia. — Les
Rahans ne connaissaient pas les Védas et les Pouranas. » Mabouy.
20
(164)
b ÊBcif de» booddbtfUs» te irraU toûnUmat plas de sii
tkèckê Uai» rUiodotlan^ car l'hUloére noui apprend que dam
le premier ftîécli> de I ère chilienne il» furent chaMéi par les
Brabioaiie» avec Taide de la raaie guerrM*re, et que ce fut seule-
OMnt alors qu'ils se répandirent au dehors de la presqu'île
aotérirure. Il n'en re«le que de la iblet débris dan» TilindosUn ;
Tan 4^1, des bouddhistes débarquèrent dans l'Ile de Ceylan^ et
passèrent de là vers Ava et Pegou; Tan 65 ils vinrent en Giine,
l'aji Oti au Ja|)on et en i'Mvfti d). Ils se répandirent par le
Tliibel ftarini les Mon|^ols et les kalinourks jusqu'en Sibérie; du
moins on trouve aussi le» Schainaiies dans re dernier pays. —
kl Ion suppose sans douto l'identité du Fo ou Fo-e (non ro-hi;
de» Ciiinoi», de l'Aniida ou O-rni-to (selon Jones, l'infini/ d^
Japonais, civ., iilentité qui est révoquétf en doute ou nire par
Ïuaieurii auteurs. La rais4)ii que le nom de Bouddha a très-peu
aniilogie «ver ces autres nom» est bien faible contre une autre
caiaon que l'ou iieut invoquer en faveur de cette opinion : cette
taÛKjn est que d autre part avec le vrai nom de ce Bouildha, avec
Sikya s'aexordent le Xekia de» tUiinois, le Xaxa des Japonaia,
le btilului des Tbibétains, IcThiknu des Tonquinoi», etc., ainsi
que le» do<!triiies principales émises h leur Mijet. (>tte identité
nW dont* pas seulement une conjecture ^an» foiniement. Dans
ooca», il lésulle aussi de la tradition selon laquelle Ko à sa mort
véyéla à se» disciple» le» plu» d<'*vouc» que ce qu'il avait en-
aeigiié Jusqu'alors n'était que vériu'^s cachées sou» le voile de
raflèatirie» vi que sa vi^ritable croyance était que tout était
aurti ilu ntNintot retournait dan» le néant, et que ])ar conséquent
la véritable »a|{e»fte consistait à s'anéantir «oi-iuéme autant que
wta était potiHible ; il résulte, disons-nous, de cette tradition,
un Kroiid iMiids pour nos recherches, puis qu'il est devenu habi-
tiifll de conmilérer le bouddhaïsme athéisUque, ainsi que l'on
iVtprinte, (H>mnie lo système du néant. — En tout cas, pour
démêler ici la vérité, il faut distinguer deux périodes dans le
boudillunsine. Dans la première, nous trouverons ce qu'est
réi«llenieni Siikjah, et dans la seconde les déviations de ses suc-
casMîiirHj auxuuelle» semble se rapporter la tradition relative h
l'aveu fait |Kir lkmddha*Fo mourant. — En conséquence de ce
que Sak)*i*Bim(ldhaestap|>elé une Avatora de Wischnou (:2),
on iMMirr.iit le ix)nsidérer nnunie le rejeton d'un institut de
Wi.sdinou, et du moin» son histoire ne dément pas qu'il ait
Pws»^ par tous les quatre degrés tiuo doit parcourir un brahmane.
Du moins. ^pi^Vn avoir été iK«re de famille et donné naissance à
un lUs d se til emiile ^Vanaprasta). Si ce» ermites sont,
ODiunie le \eul Fra Paolino, les Samanéens ou plutôt les Ya-
iliAm*»en>, lopinion qu'il fUt le véritable fondateur des Scha-
DMiH^k h'ONl en di^MiXMnl qu'a\ec une seule circonstance, à sa-
jmir que » .»u\-<'i doiurent par sa réforme ce qu'on les déclare,
le^^Mr, tc!k lr«Mf mV/ei, nmime lui-même Tut le Sdiamane
par e\tvllemv. .Mais sa rt^forrae ne consistait pas en autre chose
^ dan^ le n^tablissement du véritable brahmaïsme par oppo-
«tion 4U biahmaitisme. Si l'on ne >eut i>as le reconnaître déjà
dans Ix iMUte sîmniicilé «le la imuralehouddhaïstique elle-même,
que l'on ?*e rappelle que le point le plus s;iillaiit du bouddhaïs-
weest |a suppression des sacrilh^ sanglants. C'est à cause de
ces »acntictv«(^ui% 1rs Vt'nlas furent rejeté^ et que le bouddhaïsme
»'r*(kisa prniciualement A la lutte aven- le schiwnisnie. Aussi les
statue» de Itouddtui nous montrent-elles, (^nnme signe caraclé-
riftli<|m\ une Qeur dans la main, ce oui, selon la ixmjecture de
Minier, r»p(>eUe les inm>cenU sacrilires d'un temps où nuls
V<hIis n'eniioKHinaient enc»>re de Muglanls. Que si l'on doute
eocx*n^ u il >'4gil ici du brahmatsme, cela sera démontré par
la UMoii .nloiit Houdtllia se rattache ivirtout à Brahma. .Non-
seulement Rrahma jtme un n^le capital dans toutes les Iradi-
lions q«K Mq<m la cimlume d*(>rient, entourent de merveilleux
U naixMiHv du fi>ndateur de la rehfftttn, mais encinr lune de
re» In^btHMit dèrtare pitsititement Rxiddha ptnir une A\«itara
«^I^UMOM. I.oi-H n>ême que l'on n'en tiendrait pas compte parce
mi'w>e4titrr lrad)li«m U\\ de Rouddha une A\.ilara deWLschnou.
il mM»x nMrr.ut uiYepnrmequ il n'cM |v»>i facile d'affaiblir. Dans
1»* M>;roi.Mtt^ twbitAnls do (>> Un. S^ihannultou Mah.T Brachina
K* -,. sil RratuiiA ihi, i>mune Mahon> noux l'apprend, un être
-V I.» oi.lv haute nniK^rUiuY. IV Uns les dieux qui st^jiujrnent
d»nN :,^ » u 1 ri sur la terre, il e*t le plus rapprxidK^ cW Bowldha ;
bH^» plux, .1 lient la plaiY de l>ire supnHite, et c'est lui qui a
prix le iiKvu \c MHis M sur\eîlUn«>f», Uih1i> que Bouddha se titMive
,1 M» ...X*, KUm U trttdtM^Mtt dr roKt r Smt^t, rfc. 16. C |5,
en JMMsaoce de U ««pcéoie félidté. Du reste, TéCal de le
reparaît ici dan» U simplicité naturelle, qui a dû ccrtaior
le caractériser dan» l'origine, ei la doctrine de Im méten
cose est plu» simple au même degré que la morale et pfn
g«^ée de principes artnlraire». U ne peut être id questMi
quiétiMiie que par rapport à la tranquillité de U TÎecontci
live, et il n existe absolument aucun motif de prendre ce((
contemplative pour un état de contemplation perpétoeUf,
que tonte contemplation n'a simplement en vue que la prati
— En conséquence de tout ce qui précàie, on ne doit voir ri
vement dan» la prendère période du bouddhaisme que lem^
seinent dans la simplicité de sa (orme primitive du brahnut
qui déjà était de jour en jour repoussé davantage. Mais il i
maintint pas alors- dans la simplicité de cette forme, eu
cela est évidemment démontré par la naissance de trois >
différentes parmi les bouddhistes, celles des Jlnof (THdi
Dschenasj ou Jainag, des Aram ou Mahimians et des A
dhaïsles, sectes sur lesquelles on trouve les meilleurs rem<i
ment» dans la dissertation de Mackenzie, avec les addition
Colebroke {Asial. Researchei, t. 9;. Le brahmaïsme c«nl
le germe du matérialisme; le quiétisroe oeiui du «Aî/m
ces deux germes se développèrent dans la seconde période
Ton dit maintenant que le système kiouddbisliqae est deii
athée et enseigne que le but le plus élevé de rhoinmr n( de
rendre semblable au néant, comme le fond de taalescbtin
que la vertu et la félicité consistent dans une inadiM ei m
insensibilité complètes, dans la cessation de tout eflbrt rt (
toute pensée ; on ne peut du moins prouver ccUe aasertion p
le bouddhaisme eu général. Celui-ci est, il est vrai, CQnkoUtgiqi
ment matérialiste, mais il ne l'est pas psychologiqnrmenl:
bien qu'il ne reconnaisse pas Dieu pour le créateur da mt*
il reconnaît pourtant des dieux (t) ainsi que d» esprits; i
plu», un dieu comnke législateur moral, et mèine des mq
penses et des châtiments positifs pour les actîoDS bonort
mauvaises d'êtres immortels. L'accusation de nihilisme qisr i
semble venir de ce que l'on a mal compris oe qui a ètcdidi
l'état de félicité. Joinville encore dit : a Les bouddhistes <r«
que rame a existé de toute éternité, et qu'elle doit pendaïf I
temps indéterminé, dont la durée est lixee en proportioe (irl
bonnes ou de ses mauvaises actions, passer d'un corn 4»!
autre, jusqu'à ce qu'enlin elle cesse d'exister. La fin de l'àwJ
pelle Nivani (en sanscrit Nirgwani). £n ceci consiste b k«
passive, que tous les bouddhistes espèrent atteindre un j'T i
criminel qui fut pendu il n'y a pas longtemps dit un wa
avant sa mort qu il était sur le point de devenir iVcram :{
montrait toutefois un défaut d'instruction dan& les pnnnr|
sa religion : car, suivant celle-ci, il ne pouvait devenir Xn
si aupara\aul il n'avait été un Bouddha. » Est— il possiUi
l'un se soit même imaginé que Pâme, être existant dfe loo^ '
nilé, dure jusqu'au moment d'être arrivée au pHis bao::
de perfecliou (car ceci veut évidemment dire ia être un fc
dhu), pour être ensuite anéantie ? Evidemment Joimii'
trompe ici par rapport au Nieban, au sujet duquH Ir r
prêtre des Rahaiis lui-même s'explique dans un tout antrr *
il Si quelqu'un, dit celui-ci, n'est plus soumisaum maux iK *'
sanleur, de l'âge, de la maladie et de la mort, mi dit d
atteint Nieban, Aucune chose, aucun lieu ne petit notts:»^
une idée complète du Nîeb'in ; tout ce que noos po(n«-i
dire, c'est que la délivrance de ces maux et raTéoeacrj
bonlieur sont le Sieban, Il eu est absolument de mènieqv i
qu'on dit d'un houune que les ressources de la noéfleci I
lait sur\ivre à une maladie dangereuse, qu'il a reo'^"
santé : mais si l'on %eut savoir comment et de quelle ii-H
cela s'est fait, la seule réponse que nous puissions faire. f>*|
revenir à la santé n'ebt ni plus ni moins que sortir d'un*' :J
die. C'est ain^ et non autrement que nous partons du >• |
et c'est ain^i queGodama nous Ta enseigné. joSansaucuc *
le A'iVeufwin des Siamois n'est pas autre chose que ce > '
que Judson appelle \iy An n, mais dont il donne nneexf^^
tout aussi fausse que ix^le de Joinville X- U y a donc ■: '
justice à accuser le bouddhaisme d'erreurs dont qttelqw»^
(t) IlotùifBnled^ roirdansle boudJkaîsaBe
Votn contmont frt habitant* «Ir C>%Imi i taiwiil I
diu ; ^ M ha Brahma ; r S^k<^ (dkw Àm
Ivrrr^ . V 9i SAirrcV ccMMBe coomUen ; 5'
Icrtrur* ik^ qunmrçii^* du noode ; 6* les di
féri io«tnr«r: T le» Kooibacnde^ os (animes), et «• le»
jouriKtU Mir la lerre H l««in scrMicvrv CMipw JttmÊ^
(«^ Bccafc^ui bttae iv«c rabcMi les
nomBMUL
(156)
BOUBBWUI8.
enlement en quelques (analiques sont coupables. Ceux-ci, il
si vrai, soit par paresse, soit en y mêlant le mysticisine, ^it
«r un ascétisme fanatique, ont fait aussi dégénérer le boml-
iaïsme en plusieurs branches. Cest ainsi que se forma en
Ibine la secte mystique du Vide et du Néant parmi lesUoschang
u Bonzes, tandis que Ton voit paraître ailleurs des solitaires,
éol les pénitences et les tortures, eiercées air eux-mêmes, ne
3 cèdent pas à celles desSanyasts; et par la démenologie , que
00 avait singulièrement perfectionnée, on jeta, sur la croyance
ttx esprits et à la magie, la base de toutes ces jongleries au
oilieu desquelles il resta à peine d*autre trace du bonddhaïsme
iriginaire que le nom du schamanisme dêeénéré. Le principe
e toutes ces ignominies avait déjà sans aoute été posé dans
Hindostan même, ou, selon toute vraisemblance , il trouva sa
Buse dans une nvaltté avec les sbivaïtes. La jalousie réciproque
es bouddhaiistes et des shivaïtes est incontestable jusqu'au
loment où les premiers succombèrent enfin sous les derniers.
Taprès une tradition que nous fait connaître Wilford {As.
\et.y m), ce fut leshivaîle Sankara Charma (ou Acharya), donné
our une Avatara de Shiva lui-n)éme, qui efiaça cette secte héré-
que, détruisit ses temples, expliqua les Védas, brûla au con-
raire les livres hétérodoxes, et chercha à anéantir les hérétiques
Qx^mémes. C'est ainsi que les bouddhaïstes, déjà divisés en
;ctes, furent repoussés à 1 étranger, et si par cela même le boud-
haïsme ne pouvait dès lors pas se ressembler tout à fait à lui-
léme dans des pays différents, il devint encore plus dissem-
lablc à lui-même par la différence même des peuples chez les-
iiels il pénétra, et Tes contes populaires durcntse multiplier (1).
e qui pourtant, malgré toutes les différences, nous force à rc-
m naître la religion de tous ces peuples pour la même, c'est le
irfait accord dans le système moral et dans tous les dogmes
«senticls; joisnez à cela que les statues de Bouddha, bien que
lez chacun de ces peuples elles aient pris la physionomie na-
onale, se ressemblent pourtant dans leur caractère essentiel,
ms la pose et le costume, de telle sorte que chaque peuple re-
mnalt et révère son dieu dans le dieu des autres. — Indépen-
imment de cette propagation du bonddhaïsme vers le nord,
est et le sud, on a encore suivi les traces de sa propagation vers
ouest et le nord-ouest. Ces traces sont manifestes dans l'Asie
loyenne. Clément d'Alexandrie {Strom, i) connaît les Sama-
éens comme sectateurs de Butta (dont Porphyre [De ah$t. rv]
connaissance chez les Indiens), de même que Cyrille, évêque
'Alexandrie(t. ii, pag. 155), le place dans le paysperso-bactrien;
. selon les indications d^ArchelaOs, évêque de Mésopotamie
\dv. Manich. itiZaccagm coliecl. mon. vetl. eccl. gr. et /ar.j,
matlre de Manès, fondateur du manichéisme, qui s'appelait
ellement Terebinthus, se donnait le nom de Boudda, et dé-
irail qu'il était né d'une vierge, et avait été élevé par un ange
tos les monlagnes. On ne peut méconnaître des rapports plus
iciens do hoaddbaîsme avec le parsisme (3) ; mais c*est par
1 jeu scientiûgue dangereux que des hommes qui osent douter
rorigiiie divine de notre religion, ont prétendu reconnaître
ns le Douddhaîsme l'origine de quelques dogmes ou de quel*
les préceptes du christianisme : il est beaucoup plus probable
le le booddhalsme aura fait quelques emprunts à l'ancienne
, et, depuis la venue du Christ, aux premiers chrétiens qui
i pénétré dans les Indes. — D'autres critiques se sont efforcés
retrouver beaucoup plus loin des traces du bouddhaîsme, et
cun n'a montré, dans ces recherches, autant de zèle et de dé-
atossc que Ritter, dans son Vestibule de f histoire des peuples
Topéens antérieurement à Hérodote. On voit aussitôt à quel
int il a prétendu trouver ces traces par sa synth^e d'un Ko-
tous les maux auxquels rbiunanité est siyeUe, mais nulleroent un
^nlisseoient. Mais ce D*est pas la seule erreur où Joinville soit tombé,
ur n'en signaler qu'une, à cause de son iai|)ortance, H compte aussi
£7. les bouddhistes les castes indiennes. Buchanan au contraire dit
>re>sénient : ^ Autant que je connais les sectateurs de Bouddha dans
npire des Birmans et dans le royaume de Siam, je j)uis assurer au
teur qu'une distinction si cruelle et si odieuse n'est connue parmi
t que par les récits et par l'exemple des Hindous qui demeurent dans
contrées, w Loc* cit., p. 125.
(1) Ces traditions concernent 1® la descente Tolontairc de Bouddha
séjour de» dieux ; 2® sa réception dans le corps d'une vierge, qui n'est
I moins roenreilleose que .I» sa naissance ; 4" sa vie et ses actes en
Kriil, ses miracles et sa doctrine. Klaproth a écrit, dans Vjésia Po-
e/orto, la vie de Bouddha d'anrès les redis mongoles ; il serait intéres-
it d'écrire ainsi la vie et les doctrines de ce personnage d'après les ré-
t d'autres nations chei lesquelles le boudduaisme s'est propagé.
(2) ÏM Chormusda , qui figure parmi les Sakkerefas et dans beau-
up de tradition» bouddhiilique», rappelle sans aucun doute OmtuMo.
ros-Bouddha-flboda-Odin-Woddii. L'identité de BowMka «I
d'Odia-Wodan a été vivement contestée. Klaproth dk i ce
sujet (I) : « Si l'on réfléchit que d'après les témoignages un»»
nimes des Bindous, des Thibétains et des Chinois, la doctrîae
de Bouddha n'a commencé que vers l'an 60 à se répandre 9m
norjl de Tlnde, et plus tard dans l'Asie intérieure et dans leThh-
bet, 1 hypothèse d'Odin-Buddha s'écroule d'elle- même.
D'ailleurs n n'y a pas la moindre analogie entre le culte de loué-
dha et celui d'Odin. »Cc dernier point est le plus essentiel ; car
depuis Jones on a essayé de répondre à l'objectioa tirée de la
cbronoloffie, en admettant un Bouddha l'Ancien. Il esl né-
cessaire de l'admettre aussi, si l'on veut suivre les trac<>s 4e
Bouddha en (irèccy car elles sont de beaucoup antérieures 4
Sakya. Et admettre ce fait, ce n'est nullement agir arbitraire-
ment. Pour l'appuver, il n'est pas même besoin d'insister sur
les contradictions chronologiques qui se présentent en îim\e, si
l'on veut rapporter toutes les traditions à Bouddha le Jeune;
mais il suffit de se rappeler en général qu'il y a eu plusieurs
Bouddha. Or, si ce culte d'un Bouddha, de beaucoup anlé^
rieur à Sakya, se répandit à l'ouest, on peut se demander si ce
bouddhaîsme plus ancien n'était pas tout autre que celui dont
il a été question jusqu'ici. Selon Ritter, le culte de Bovddbe
l'Ancien était un culte du Soleil, où Koros était le nom biéri-
tique de cet astre. Il établit un Koros^Bouddha et Bouédhm^
Uerevle, et montre les traces de ses voyages depuis l'inde jus-
qu'en Grèce et plus avant en Europe. Mais son système, en gé^
nérai, est établi sur des bases trop peu solides pour qu'on puisse
l'accepter pour vrai.
BOUDDHISME ou BOUDDHAISME, S. m. religion de Bouddha.
BOUDDHISTE OU BOUDDHAISTE^ S. m. partisan de la re-
ligion, du système de Bouddha.
BOUDER (aram.)f v. n. Il se dit proprement des enfants, lors-
qu'ils ont quelque petit chagrin, et qu'ils ne le témoignent que par
la moue qu'ils font. Un enfant gui boude toujours^ qui ne fait
que bouder. — Il se dit aussi d'une personne, qui laisse voir,
par son silence et par l'expression do son visage, qu'elle a de
l'humeur, qu'elle gardequekfue ressentiment contre une autre.
Je ne saispas ce qu'il a contremoi, maisil boude depuisquelqwe
temps et ne me parle plus. Il est familier. — Familièrement,
Bouder contre son ventre, se dit d'un enfant qui se mutine, qui
ne veut pas manger. Il se dit figurément d'une personne qui,
par dépit, refuse ce qu'on sait qu'elle désire et qui lui convient.
— BouDEK , s'emploie quelquefois activement : D'où vient
que vous me boudez f On l'emploie également avec le pronom
personnel, comme verbe réciproque. — BonyfiB, neutre, se
dit, au jeu du domino, du joueur qui n*a point de numéro à
placer. On dit alors qu'il boude, et lui-même dit : Je boude. —
Proverbialement, Cest un homme qui ne boude pas, c'est un
brave qui est toujours prêt à répondre à une attaque. — Bou-
DER , en term. de jardinage , se dit d'un arbre on d'un arbuste
qui ne profite pas : Ces jeunes pommiers boudent.
BOUDEBIC (gram.), s. f. action de bouder; état où est une
personne qui boude. Jl y a toujours quelque bouderie entre
eux. C'est une bouderie qui se passera.
BOUDEES ou BOUDOUS , S. m. pi. [term. de mythologie in^
dienne) , XTX)\s\ème tribu des géants, ou génies malfaisants. Ce
sont les gardes et les serviteurs de Shiva.
BOUDEWT5S (Michel) , médecin , né à Anvers , profes-
seur d'anatomie et de chirurgie au collège de cette ville , mort
le 29 octobre 1681, est connu par un ouvrage portant ce titre:
Ventilabr^um mcdico-theologicum, quos omnes casus, 4um «if-
dicos, tum œgros, aliosque concemenles eventilantur, et quod
S. S. PP. conformius, scholasticis probabilius et in conscieniia
tutius est , *fc«rni(ttr , Anvers , 1666 , in-4". On a encore de
lui un discours De sancto Luca evangelisla et medico, Anvers,
in-S''. H concourut au codex pharmaceutique de sa ville.
BOUDEWT5S rFRANÇOis-A>TOiNE), peintre de paysages, né ^
probablement à Bruxelles, mort en 1700. L'agréable coloris **
de ses beaux paysages , la diversité des sujets qu'il réunissait
avec adresse, la manière dont il rend les arbres et le charme
de ses premiers plans , où il plaçait une foule de plantes , les
Grent singulièrement rechercner des amateurs; et pourtant l'ar-
tiste n'en fut pas plus riche. Ses paysages sont presque tous ani-
més par des ngures et des animaux de François Bont : les deux
artistes vivaient dans la plus grande amitié, et Boudewyns à
son tour peignit plus d'une fois les arnère-plans des scènes de
société représentées par son ami. Durant son séjour à Paris,
(I) Vie de Bouddha, ad Jinem. — Compères A.-W. Sc«i.ibu^
Bihli'oth. itaL, t. i, 2« parUe, p. 35â et suiv.
ROUBfiT.
(156)
BOVDIir.
Boodewyns travailla sous Wandermealen , poa|||N]uel il grava
aussi avec un rare talent la plus grande partie oe ses exoellents
ouvrages.
BOUDET (DoM Joseph Mario), bénédictin de la congréga-
tion de Saint-Maur, entreprit avec dom Fonteneau V Histoire
du Poiiou et celle de toute l'Aquitaine : mais il mourut en
1743, laissant beaucoup de choses à faire à son confrère, qui
moanU lui-même sans avoir terminé ce travail commencé en
1741. D. L. M.
BOCDET (ATTOi^ns), né à Lyon, imprimeur-libraire à Paris,
en 1789, fut l'un des collaborateurs du Jouma écono-
. Paris, 1751 , 1772, 08 vol. in-12 , et 15 vol. in-8°. Il a
avR publié un recueil dêê setauxdu moyen âge, avec des éclair-
eiê$emeni$^ 1779, in-l*'. Il fut Tinveuteur du journal intitulé:
k$ Âfrkesde Paris, Avis divers^ qui commencèrent à paraître
le Si février I7i5 , et forment jusqu'au 5 mai 1761 7 vol. petit
io-4*, Hc. — BocDtr Claude) , frère du précédent , chanoine
de Saint- Antoine à Lyon , mort en 1771, a laissô : 1^ Mémoire
o« fom éltbiit le droit des abbés de Saint- Antoine, de présider
mmx états du Ùauphiné, in-4% sans date; ^* la Vraie Saqesse,
tnduite de Tiulien de Ségueri, 1711 , in-lH ; 5» Viede M. de
MofsUlkm de Bernes , évéqae de Genève, 1751, 2 vol. in~12.
MHTDET 'Jea7«-Pierr£) , pharmacien , naquit à Reiras en
1748, ei mourut à Paris en 1839. H Ht ses classes dans son
pays , vint étudier la pharmacie à Paris , et retourna se faire
reeevoir pharmacien à Reims, où il exerça celle profession,
iami en s occupant de sciences. Il vendit plus tard son établis-
sement et vint en acheter un autre à Paris. Lors do la révolution,
il en embrassa cliaudcment les principes. £n 1793, le comité de
salut public l'envoya dans les départements de TEst pour Tex-
traclion du salpèlrc et ta fabrication de la poudre à canon. Il
y établit des ateliers qui produisirent une quantité considérable
de salpêtre raIBné. Nommé pharmacien en chef de l'armée d'E-
gypte, membre du conseil de salubrité, directeur des brasseries et
distilleries do l'armée, Boudet se multiplia avec un zèle admirable
dans cette immortelle campagne, et suppléa avec bonheur au
manque d'instruments et de matériel. Plus tard il ûl les campa-
gnes d'Autriche et de Prusse (1805 et 7). Ayant obtenu sa re-
traite , il devint pharmacien en chef de la Charité , place dont
il fut plus tard obligé de se démettre. Il coopéra à la rédaction
de plusieurs ouvrages spéciaux, et notamment à celle du Code
pharmaceutique à Tusage des hôpitaux civils, etc. Il a laissé
divers mémoires; on cite surtout : l** Mémoire sur le phosphore,
Paris, 1815, in-4°; 2" Notice historique sur l'art de la verre-
rie, né en Egypte, 1824, in-8«. Agé de quatre-vingts ans, il
s'occupait encore de sciences, et assistait régulièrement aux
séances de l'académie de médecine et de la société de pharmacie
dont il était membre.
BOUDET (Jean), né à Bordeaux en 1769 , obtint dès l'âge
de quatorze ans une sous-lieutenance dans la légion de Maille-
bois, au service de la Hollande. Après le licenciement de ce
cor |)s, il entra simple dragon 'dans le régiment de Pcnthièvre;
mais, dégoûté bientôt d'une carrière qui ne lui promettait aucun
avancement , il acheta un congé et se retira dans sa famille. En
1792, il fut nommé capitaine d'une compagnie de chasseurs
francs , employé à l'armée des Pyrénées , et se distingua no-
tamment à la défense du Chàtcau-Pignon, où il battit les Espa-
gnols et leur enleva toute leur artillerie de siège. Cet exploit lui
valut le grade de chef de bataillon. En 1791, Boudet s'embar-
qua sur la flottille destinée à reprendre aux Anglais les colonies
dont ils s'étaient emparés. Il fitdes prodiges de valeur à l'atta-
que de la Guadeloupe , battit les Anglais dans toutes lesrencon-
de général de division, Boudet fut envoyé à l'armée de HolTaude
sous les ordres de Brune. Il commandait à Castrieam l'avant-
mrde qui enfonça la colonne anglaise, et fut charj^é par Brune
de jMirter au directoire la capitulation du duc d'Vork. Boudet
fut un des généraux qui contribuèrent à la rVolulion du 18
brumaire, en accompagnant Bonaparte à Sainl-CIoud. Employé
sous Miirat à l'armée de réserve, d se signala devant Plaisance,
et prit fwirt à la victoire de Marengo. Il était de la division de
Pesaix, qu'il remplaça dans le commandement; et quoique at-
teint lui-même dune balle, il dispersa les Autrichiens qu'il
avait en face, et les poun>ui>it jusqu'en avant de Roveredo.
Désigné |)our faire partie de l'expt'dition de Saint-Domingue, il
arriva de\ant le Port-au-Prince le 3 février 1H<)2. Avant d'em-
ployer la force contre les noirs, il essaya d'entrer en n'''gociation
aver leurs officiers; mais il ne put les dettmrner d'exécuter Tordre
qu'ils avaient rt^i de Toossaint-Louverture d'incendier toutes
les habitations en cas de débarquement. Maître du Porl
Prince , sans ralentir sa marche , dont la célérité seule pot
assurer le succès , il s'occupa de rallier à la cause français
principaux planteurs et les chefs noirs, et il en décida plusi
a prêter serment au premier consul. Le général Leclerc,
tant la nécessité de faire connaître au gouvernement la véril
situation de Saint-Domingue , jeta les yeux sur Boudet |
remplir cette mission de confiance ; mais avant son arriv
Paris, cette colonie était irrévocablement perdue pour la m
pôle. Employé d'abord à l'armée de Hollande, Boudet £
campagne d'Allemagne en 1805, cellede Prusse en I806,e((
de Pologne en 1807. Il faisait partie de l'armée destinée
conquête de l'Espagne en 1808 ; mais il fut rappelé sur la t
velle que les hostilités venaient de recommencer en Allefm<
Boudet se signala surtout à la prise de l'Ile de Lobau , où il
nétra le premier l'épée à la mam. Chargé de défendre levill
d'EssIing avec sa division , il reprit à l'ennemi des canons qo
de ses otnciers s'était laissé enlever, et concourut au gain d
l)ataille par de brillantes charges de cavalerie. Mabd^ d«
goutte , il refusa de suivre les avis des médecins : cependj
rarmistice de Znaim lui permettant de prendre quelque rff
il s'établit h Budweis ; mais c'était trop tard : il moumi
1809. Boudet avait été créé comte de l'empire parNapoIrôn,
chevalier de Danebrog par le roi de Danemark.
BOUDE UR, ElTSE {gram.), adj. qui boude hibitaeHemen
fréquemm ent. Cest un enfant naturellement bowdhr.
BOUDEUSE (La) (^éogr.), Ile de l'océan Austnl, à ï'onni du
grou|»e de l'Amirauté, par 1** 28' de latitude sudel leî» lî k\
longitude; elle est petite, mais peuplée. Elle ac\èàtc<«\fr
par Bougainville en 1768, retrouvée par Denlrecasleaui i
1793 ; mais aucun de ces deux navigateurs ne Ta vbilée.
BOUDICÉE (F. BOADICÉE).
BOUDIER (René) de la Jousselinièr e, né àTreilly.pr
de Coutances*^ en 1631 , mort à Mantes-sur -Seine en I7'23,s
vait à quinze ans le grec , le latin et l'espagnol, et était, à l
mûr, un homme entièrement nul. On a de lui quelques pf
de vers , insérées dans VAlmanach littéraire ou Etrennet^
pollon, annéel788, pag. 83, et année 1789, pag. 135. lUbj
en outre : 1" Histoire de li république romaine, depuûh ',■■
dation de Rome jusqu'à César Auguste ;2** Abrégé de thiM
de France ^-Z"" Traités sur les médailles grecques et romv*\
4° Traduction en vers français , de l'Ecclésiaste de Salera
5° Traduction en vers de plusieurs satires d'Horace etiil
vénal. On lildans le Mercure de décembre 1723 que o '
vrages ont été imprimés en 1711; d'autres prétendent qu^S
dier n'en voulut jamais permettre l'impression.
BOUDIER DE VILLEMERT (PlERRË -JOSEPH), nn'1
René, né en 1716, avocat au parlement de Paris, a la
1" Abrégé historique et généalogique de la maison de Sfl
1739, in-'i« ; 2° Apologie delà frivolité, 1 740, in-1 2 ; 3" Refi
sur quelques vérités importantes, attaquées dans pli\
écrits de ce temps, 1752, in-12 ; 4" VAndrométrie , ou F
philosophique de l'homme, 1755, in-1 2 ; 5"* Examen de\
tion proposée sur l'utilité des arts el des sciences, 175ô,j
6" le Monde joué, 1753, in-12 ; 7» VAmi des femmni
Morale du sexe. 1758, in-12, 1766, in-12, 1788, in-««|
in-8' ; 8« l'Irréligion dévoilée , ou la Philosophie de l'i
homme, 1774, 1779, in-12; 9° le Nouvel Ami des
1779, in-8"; 10° Pensées philosophiques sur la
l'homme et la religion, 1785-86, 4 vol. in- 10. —
(Pierre-François), bénédictin , supérieur de la contre;;!
Saint-Maur, né à Valogne en 1704, a laissé VHistoirf\
nastère de Saint-Vigor de Bayeux et quelques aulrf
Aucun de ses ouvrages n'a été imprimé.
BOUDIN {art culin.) , s. m. espèce de mets qui se
le sang du cochon, sa panne et son boyau. Lorsque le l
bien lavé , on le remplit <le sang de cochon , avec s
hachée par morceaux , et le tout assaisonné de jH>i^
et muscade. On lie le boudin par les deux bouts, el
cuire dans l'eau chaude , observant de le piquer de
temps à mesure qu'il se cuit, de peur qu'il ne s'ouvr**|
répande. Quand il est cuit , on le coupe par morceaux
(ait rAtir sur le gril. Ce boudin s'appelle boudin no\
boudin blanc se fait de volaille rôtie et de panne lii
hachées bien mince , arrosées de lait, saupoudrées de
poivre, et mêlées avec des jaunes d'œufs. On remplit
espèce de farce le boyau du cochon, qu'on fait cuirT
dans l'eau chaude. Quand on veut le manger, on le ri
gril entre deux papiers, et on le sert chaud.
BOUDIN 'gramm,). Proverbialement, figurément et
B01J1I0T. ( *fiT )
Ven aller en eau de boudin, sedit d*ane afiaire> d'une entreprise
[ui ne réussit pas. '
BOUDIN (artt et mélierê) se dit, par extension, de certaines
ihoses qui ont, par leur forme, queJque ressemblance avec
e boudin. A bord des navires , on est obligé , dans les grands
t)ulis , d'entourer les plats et les assiettes de boudins de grosse
oile remplis de sable, pour les assujettir. — Bocdik, en lerm,
V architecture, est le gros cordon de la base d'une colonne. —
Kn term, de selleHe, c'est un petit portemanteau de cuir, en
orme de valise , qu'on attache sur le dos d'un cheval. — En
erm, de serrurerie , c'est une espèce de ressort qui est formé
l'une spirale de fer. — En term, de perruquier, c'est une bou-
:1c de cheveux en spirale qui est ferme et un peu longue. —
?n term, de mineur, c'est une fusée , une sorte de mèche avec
aquelle on met le fîeu à la raine. On se sert, en term. de guerre,
lu mot Saucisson (F. ce mot).
BOUDIN (art mécan,). Pour fabriquer des ressorts à boudin,
n prend du fil de laiton ou de fer , gros en proportion de la
3rce qu'on veut donner au ressort. Sur une broche en fer de
lianiètrc convenable, on pratique un trou pour y faire passer et
rréter un des bouts du ni. On place cette broche entre deux
►oupéesy comme dans le tour de l'air ; avec une manivelle mu-
lie d'un œil et d'une vis de pression, on saisit le bout du fil qui
l'est point arrêté ; d'une main on fait tourner la manivelle,
indisque de l'autre on dirige le fil pour qu'il s'enroule régu-
èrenient, et quaies tours de spire soient contigus. Tous les res-
)rls à boudin se fabriquent de cettç manière.
BOUDIN, s. m. rouleau de tabac.
BOUDIN (manne), espèce de bourrelet qui fait le tour d'un bà-
raent , à la hauteur du second pont.
BOUDIN DE HER {hist, nat.), S. m. espèce de ver à tuyau
ui parait se rapprocher des néréides.
BOUDINADE (art ru/in.), s. f. sorte de petit boudm que l'on
ut avec du sang d'agneau.
^ BOUDINE (technoL), s. m. se dit, dans les verreries en plat,
'une.érainenceou bouton que le gentilhomme bossier forme au
out delà bosse destinée à faire un plat. C'est par cette émincnce
ue cet ouvrier doit reprendre la bosse pour ouvrir le plat.
BOUDiNiER(/fr/in.], s. m. celui qui fait et vend des boudins,
BOUDINIÈRE (lechn,) , s. f. instrument de charcutier. C'est
n petit instrument de cuivre où de fer-blanc, dont les gens
î senenl pour remplir les boyaux dont ils font le boudin.
BOUDINURE(F. EmBOUOINURE).
BOUAINURE DE L'ARGANEAU , EMBOUDINURE (terme
BOUE.
e marine), est un revêtement ou une enveloppe dont on garnit
arganeau de l'ancre, et qui se fait avec de vieux cordages qu'on
let tout autour pour empêcher le câble de se gâter ou de se
>urrir.
BOUDJOU (comm.), s. m. monnaie d'Alger qui vaut i fr.
> c. de France.
BOUDOIR (a rchit,), petite pièce retirée où l'on n'admet que les
times, et dont le nom même, dérivé de bouder, semble indiquer
le làon vcutêtreseul, loin de l'éliquettectdes fâcheux. Bouder,
li s'applique aux petites moues passagères des enfants et aux
imeurs fantasques des femmes , a perdu de son acception dans 1 tudë esl^ 23'' ô
mot boudoir, car on y attacha une idée licencieuse qui,
"aie jadis, a disparu de nos jours. — En lisant notre histoire
ihionable , on voit les boudoirs remplacer les cabinets, qui
ix-mémes avaient succédé aux ruelles, — Il est d'usage de
unir dans un boudoir toutes les recherches du luxe et de
ïlégance : meubles coquets, glaces resplendissantes, tentures
yeuses , tapis rooelleux , peintures gracieuses, fleurs embau-
ees et tout l'arsenal fémimn des colifichets de la mode.
BOUDON (Henri-Marie), grand archidiacre d'Evreux ,
iquit le i4 janvier 1634 et eut pour marraine la princesse
enriette, fille de Henri IV, depuis reine d'Angleterre. La
inteté dans laquelle il vécut toute sa vie lui a ait attribuer
» miracles. Il a laissé entre autres ouvrages : 1° Dieu seul, ou
Saint Esclavage de f admirable mère de Dieu , Paris, 1674;
* la Vie cachée avec Jésus en Dieu, 1676, 1631 ; 3« la Con-
fite de la divine Providence, eic, i&JS; 4'' la Science et la
ralique du chrétien , 1680, 1685; 5° les Grands Secours de
\ divine Providence, 1681 ; 6o Vie de Marie-Elisabeth de la
roix, fondatrice des religieuses de N.-D. du Refuge, Bruxel-
s, 1686 et 1702; 7» Vie de Marie- Angélique de la Provi-
mce, Paris, 1760 ; 8« Vie de saint Taurin, évéque d'Evreux,
iouen, 1694 ; 9^Vie du P. Sevrin, Paris, 1689 ; 10« des Lettres,
aris, 1787, 2 vol. in-l2.
BOUDOT (PAUii), né à Morteau , en Franche-Comté, vers
1571, docteur de Sorbonne, fut prédicateur distingué à Paris,
prédicateur de l'archiduc Albert , évêque de Saint-Omer et
puisd'Arras, où il mourut le 11 novembre 1655. Il a laissé
plusieurs ouvrages : 1*» Summa theologica divi Thomas Aqui-
natis , recensita, Arras, in-fol.; 2*» Pythagorica Marcei An-
tonii de Dominis nova Metempsychosis , Anvers , in-4*» ; 3^
Traité du sacrement de pénitence, Paris, 1601, in-12; 4» Ha-
rangue funèbre de l'empereur Rodolphe II , prononcée à
Bruxelles, Arras, 1612, in-S*»; Formula visilationisper to-
tam suam diœcesim facundœ, Douai, 1627, in-8°.
BOUDOT (Jean), père et fils, imprimeurs ûrançais, se distin-
guèrent par leurs connaissances. Le père fut imprimeur du
roi et de l'acadômic à Paris, où il mourut en 1706. Outre
quelques ouvrages ascétiques et moraux, il a donné un Dic-
tionnaire latin-français, 1T04, in-8*', qui a été longtemps clas-
sique et a eu de nombreuses éditions. Son fils, qui s'appelait
également Jean, fui aussi imprimeur du roi et de l'académie à
Paris : né en 1685, mort en 1754, il possédait des connaissances
bibliographiques très-étendues; aussi ses Catalogues raison-
nes, surtout celui de de Boze, sont très-eslimés.
BOUDOT (L'abbé Pierre-Jean), fils et frère des deux pré-
cédents, censeur royal et l'un des gardes de la Bibliothèque du
roi, né à Paris en 1689, mourut dans la même ville en 1771.
Il fut en relation avec les hommes les plus savants de son
temps, et mérita leur considération comme littérateur, biblio-
graphe et historien singulièrement exact et atlentif. On lui
doit : 1° Catalogue des livres imprimés de la Bibliothèque du
roi, Paris, 1739-1742, vol. III (sans nom d'auteur, en com-
mun avec Tabbé Sallier); 2» Catalogue de la bibliothèque du
grand conseil , Paris, 1739, in-8** (également sans nom d'au-
teur) ; 3o Catalogue des livres du comte de Pontchartrain,
1747, in-8«; 4*> Catalogue des livres de Jlf, Gluc de Saint-
Port, 1749, in-8'>; 5« Bibliothèque du Théâtre-Français,
Dresde (Paris), 1768, vol. III, in-8° (en commun avec L. F. C.
Marin) , et 6** les Mélanges tirés d'une grande bibliothèque ,
Paris, 1779-1788, dont l'idée appartient au marquis de Paul-
my, mais qui furent rédigés par A.-G. Contant d'Orville et
par Boudot. Ils forment 70 vol. in-8°. La connaissance appro-
fondie que Boudot avait de l'histoire de France se révèle dans
son Essai historique sur l'Aquitaine, 1753, in-8^ de 52 pages
seulement, et dans son Examen des objections faites à lA-
brégé chronologique de l'Histoire de France par le président
Hénault , Paris, 1764, in-8**. Mais il est impossible de prouver
que Boudot soit, comme on l'a prétendu, le véritable auteur de
{'Abrégé chronologique; tout ce qu'on peut admettre, c'est
qu'il a aidé le président Hénault dans son travail.
BOUDOUS, s. m. pi. (terme de mythologie), géants ou gardes
de Shiva.
BOUDBOUN (siéoar.) , ville de la Turcpiic asiatique (Ana-
tolie), sur une baie de l'Archipel ; ses maisons éparses sont en-
tremêlées de jardins, de tomlneaux et de champs cultivés. On y
remarque un château bâti sur un rocher énorme baigné par la
mer, un séraïou palais du gouverneur, et beaucoup de ruines
de l'ancienne Halieamasse, qui avait vu naître Hérodote et
Denys l'historien. Il v a un port commode et très-fréquenté. A
35 lieues au sud de Smyrne; latitude nord, 57<'l'2l"; longi-
BOUDS OU BOUDDHS (mj^l^.), dieux, génies, etc., introduits
au Japon par le culte de Bouddha, sont nommés plus commu-
nément fotoques.
BOUE (gramm.), s. f. la fange des rues et des chemins. —
Payer les boues et les lanternes, signifiait autrefois payer la
taxe imposée pour l'enlèvement des boues et pour l'entretien
des lanternes. — Prov. et fig.. Cette maison n'est faite que de
boue et de crachat, elle n'est bâtie que de mauvais matériaux. —
Prov., Ne pas faire plus de cas d'une chose que de la boue de ses
souliers, ne s'en soucier aucunement, la mépriser. — Fig., Ti
rer quelqu'un de la boue, le tirer d'un état bas et abject. —
Traîner quelqu'un dans /rt 6oue , proférer ou écrire contre
lui des injures graves, des imputations diffamantes. — Fig.,
Cest une âme de boue, c'est une âme basse et vile. — Boue
se dit quelquefois d'une encre épaisse qui se forme au fond de
l'écritoire : Ce n'est plus de V encre, c'est de la boue. — Boue
se dit vulgairement du pus qui sort d'un abcès: Un abcès dont
il sort beaucoup de boue. Ce sens vieillit.
BOVE (géol.), débris de matières qui en s'usant et en se dé-
composant à la surface de la terre, et se mêlant avec l'eau, for-
ment un sédiment mou et souvent fétide à la surface des che-
mins des villages et du pavé des villes. Cette boue, entraînée
par les ruisseaux dans les rivières , est un des éléments princi -
panx des allurions et des atterrissements. — Il existe aussi des
BOUESESGHE.
(!58)
BiHjmnr«
boues minérales, quiconsisteat dans des sMûnents de footaines
doftl ich eaux sonl Torteinent imprégnées de gaz hydrugèiie sol-
furé. Ces sédiments sont dirigés dans des endroits coroniodes où
lesmaiades puissent rester plongés pendant un temps déterminé.
A. B. deB.
BOUE DE TERRE ( af^ric, ) , espèce de terre que deux bœufs
peuvent labourer en un jour. £n basse latinité, bovalalerrœ ,
oe6of , bœuf.
BOUE (l^mt. de vélérinaire). On dit que la boue souffle au
poil, lorsque, par quelque blessure qu*un cheval aura au pied ,
la matière de la suppuration parait vers la courerrae.
BOTÉE , VIS BOUÉE OU TELESCOPE {hist. nat,). On donne
ordinairement ce nom au irorhus lelescopium de Linné, que
Bruguièrc et l^marck ont placée tort dans le genre cérithc
(F. Troche).
BOUÉE ( terhnol.), s. f. En term. de boulanger, vapeur des
pains qui viennent d'être mis au four (F. Bcée).
BOUÉE y s. f. ( marine ). Cest une marque ou enseigne, faite
quelquefois avec un baril vide, bien clos, relié de fer; quelque-
fois avec un fagot ou avec un morceau de bois ou de liège, Tun
oaTautre attaché au cordage appelé orin, qui est frappé à sa
tête, en sorte qu'on laisse Qoltcr la bouée ^ pour indiquer l'en-
droit où Tancre est mouillée, et la reloer lorsque le câble s'est
rompu, ou qu'on Ta coupé sur l'écubier. Elle mdique aussi les
pieux et les débris de vaisseau qui sont enfoncés dans la mer, et
autres choses semblables qui peuvent nuire à la navigation.
Toutes ces bouées se distinguent par les matières dont elles sont
faites. Ce mot se prend aussi tort souvent pour celui de balise
ou tonne, et alors la bouée sert pour marquer les passages diffi-
ciles et dangereux. On en met sur les écores des bancs que la
mer couvre, pour servir à les faire éviter. Un vaisseau mouillé
dans un havre doit avoir une bouée à son ancre , et faute de
cela , s'il arrive quelque désordre ou perle , le maître payera la
moitié du dommage. — Bouée de bout de mat. Cest celle qui
est faite du bout d'un mât ou d'une seule pièce de bois. —
Bolée de baril. C'est celle qui est faite avec des douves , et
2ui est foncée et rehée conmie un baril. — Bolée de liège.
^est une troisième espèce de ces sortes démarques, faites de
plusieurs pièces de liège, et que des cordes tiennent lices en-
semble.
BOUÉE , BOUIE, BOYER {vieux mots) , bouvier, gardeur de
bœufs; de bos, Ixeuf.
BOUELLE8, BOUILLES OU BOUVELLES , CD latin BOV1L-
LU.s, né à Saurourt, villagede Picardie, vers 1470, étudia d'a-
bord les mathématiques et particulièrement la fféométrie. Au
retour d'un voyage en Alleina^ne, entrepris dans Te but de s'ins-
truire et pendant lequel il avait fait connaissance avec le fameux
Trithéme, il embrassa l'état ecclésiastique et fut pourvu d'un
canonicat à Saint^^uentin , puis k Noyon où il prokssa la tbéo-
lo^e. Protégé par la bienveilianee et Testimequ'd avait inspirées
à Charles de Haugest, alors évéque, Bouelles mourut, suivant l'o-
pinion la mieux établie, vers 1553. Ses principaux ouvrages sont :
1** Liber de inlellectu, de sensu, de nihilo; ars opposilorum;
de yeneratione, de sapienle; de duodecim numeris; epislolœ
eompfvres super matkemalirum opus quadriparlilum; de nu-
meris perfecti s; de malhemaUciê rosis; de geomelricis corpori-
buf ; de geomelrieis supplemenlis . Paris , Henri Etienne , 1510,
in-fol., recueil très-rare et très-curieux; 2« Commenlarius in
yal/iei sermonis varielate, Paris, Bobert Etienne, 1535, in-4*»;
•V Diaiogi très de animœ immortalitate , de resurrectsone, de
mundiexHdioet Uiius instaurations, Lyon, 1553, in-S''.
Bi}VEmEXT{technol.), s. m. assemblage de meimiserie dont
les <'!iamps sont réunis ou joints carrément, et les moulures en
onglet.
BOUEMETT (ifiOFin.), action de rendre les monnaies ductiles
par le moyen du marteau.
BOUEB (monn,)^ v. a. Cest frapper plusieurs flans ensemble,
placés les uns sur les autres , avec le marteau appelé bouard,
(aHW opération les applique exactement, selon leurs surfaces, les
aplanit, et les fait couler sans peine au compte et à la marque.
Elle se répète trois fois, deux lois après avoir fait recuire, et la
troisième fob sans recuire. On blanchit les flans après qu'ils ont
été boues.
BouEBES4:uE {vieux mol) 9 iBstniment de pèche fait en
osier et en forme die panier.
BOuéTEB, V. a. ( ierm. depéckf), (aireQmcspèoede h»é
avec des œufs de morue et des maquereaux salés , pour dfto
miner par cet appât les sardines à s'élever de Teaii. On dit aiM
dans le même sens, affaner et affamer.
BOUETTE DE BLEBIUB (F. BlÉMUB).
BOUEUB (police), S. m. C'est celui qui enlève les boues é
rues pour les porter tiors de la ville. — Il y avait aussi autrHii
sur les ports un oflicier qu'on appelait boueur, parce qu'il an
pour fonction de veiller à leur propreté et a I enlèvement à
pou
ordures.
BOUEUSE (AwcRE) (marine). Cest la plus petite des ancp!
d'un vaisseau.
BOUEUX, BOUEUSE {gramm.), adj. plein de boue. DetrU
mins tout boueux. — Impression boueuse, celle dont Vencrpï-
carte et tache le papier au delà de l'empreinte du caractère, ft
dit aussi : Ecriture boueuse. — Estampe boueuse, estampe tin
sur une planche mal essuyée, et où il est resté du noir enlrrii
hachures.
BOUEUX (beaux-arts), adj. se dît, dans les arts, des oamç
mal finis, d'une moulure mal réchampie, de la sculptarr lu
réparée, de la maçonnerie mal ragréée, de la menuiserie roi
proûlée, etc.
BOUFÈS, BIFE, BOUFFE, BOUFFEAU j^vieux moU^, SOOÎ-
flet sur la joue, et soufflet, meuble de cheminée.
BOUFFANT, AJiTE (gram.), adj. qui boufle^ qwpsnit goih
flé. Il ne se dit que des étoffes qui ont assez de oomtstaaœ
pour ne pas s'aplatir, et qui se soutiennent d'elles-miaKS. Im
étoffe bouffante^ une garniture bouffante.
BOUFFANTE, au féminin, se disait autrefois, substaD^eniefit
d'un petit panier qui servait aux femmes à soutenir et i br
bouffer leurs jupes. — Il s'est dit aussi d'une sorte de ûlctlfpr«
gaufré que les femmes se nouaient autour du oou, en guist 6
uchu.
BOUFFE (gramm.), s. m. bouffon. H est familier, et m se £
que des acieurs qui jouent dans les opéras italiens. — Alwilv-
ment et familièrement, les Bouffes, le théâtre italien iPsb.
Aller aux Bouffes,
BOUFFE (anat.), s. f. nom donné par du Laorens à la prâ
éminence formée par la rencontre des deux lèvres.
BOUFFÉE, s. f. souffle de vent ou courant de vapefïr,d
arrive brusquement et qui dure peu : Une bouffée de tfeni.-.
se dit quelquefois pour halcnée : Envoyer des boufféet de r^
— Il se dit, flgurément et familièrement, pour accès sul*;
passager, en parlant de la Oèvre,^des passions lUne 6<mjfffi
fièvre. — Fig.et fam., Ne faire une chose , ne s'y adonner $
par bouffées, ne la faire, ne s'y adonner que par intervalle'
par boutades : Il ne s'adonne au travail que par bouffées.
BOUFFÉES (hydraul.). Ce mot est employé ici comme si>
nyme de secousses. Lorsque les jets sont engorgés par lesia
ils ne sortent que par bouffées, c'est-à-dire par secoussei
BOUFFEL, BOUFlEL (vieux mot), branche d'arbre doc^
fait un bouchon pour servir d'enseigne à un cabaret, et Wd
dû au seigneur pK)ur cette enseigne.
BOUFFEUENT (gram.), s. m. souffle, haleine» exi^b»'
Il est vieux.
BOUFFEB(^ain.),v. n. enfler, gonfler ses joues en souS»
Il est familier et ne se dit guère qu'en parlantaunepersoiuv]
ma lifeste ainsi la colère <K>nt elle est animée : Bouffer ëe c»^
— Il se dit plus ordinairement de l'efTet de certaines étoflesf^
soutiennent d'elles-mêmes, et qui, au lieu de s'aplatir , se o*
bent en rond : Une étoffe gui bouffe, un ruban qui bluffe, l
dit , en lerm. de maçonnerie , du pUtre qui gonOe , et «
mur qui pousse an dehors ou qui boucle. — Il se dit ég^e»
du pam , lorsqu'il enfle dans le four par l'eflct de la cfaaktf
BOUFFEB (archil,), V. n. se dit d'un mur dont rintene^r
pas de liaison avec les parements , lesquels s'écartent , y laii
du vide, et poussent au de) ors.
BOUFFEB, v. a. [en term. déboucher^, souiller une I
tuée pour rendre la chair plus belle. Bouffer des fnonioms.
BOUFFETTE (gram.), s. f. petite houppe a u'on attache à «&
objets, pour servir d'ornement. Ils font aesoouffeties û du <
nat#. Il se dit, particulièrement, des nœuds de ruban un
renflés qui font partie de certains ajustements d'homme vt
femme.
BOUFFETTE, S. f. (term. de marine), troisième %c^
grand mât dans les galères.
BOUFFEY (Louis^Domimque-Amable), mêdeciB, Bt
BOUFFLBBS.
(16»)
BOVFVON.
I74S à Villers-Bocagey dans la basse Normandie^ s^étabKt dans
b petite ville d'Argentao. Devenu membre correspondant de
la société royale de médecine, il se fit connaître par des rapports
H des observations qu*il adressa à ce corps savant y ou qu'il in-
séra dans les journaux. Monsieur, frère du roi, lui donna le
titre de son médecin consultant. En 1789, il remporta le prix à
f académie de Nancy, pour un Mémoire sur le$ causée des ma-
ïadiet dominanles dan$ les hivers rigoureux^ qui fat imprimé.
Ses opinions libérales lui ouvrirent-la carrière poliliquey lorsque
la révolution éclata. En 1790, il fit partie des membres du dis-
trict d'Argentan, et en devint le premier sous-préfet. En 1808, il
peprésentay comme député, le departementde l'Orne au corps lé-
Satif. La restauration le nomma membre du conseil municipal
rgentan. Il mourut en 1820. Il a laissé, outre le mémoire
couronné par Tacadémie de Nancy : 1° Essai sur tes fièvres in-
ermiUenies, Paris, 1780, in>8"; 'i^ Recherches sur t influence
le fair dans le dévelhppement , le earaelère et le Iraitemeni
les maladies, ibid., 1799, in-8»; ^'^ édition, ibid., 1813, 3 par-
ies in-S^
BeCFFin (jjrram.), v. a. rendre enflé. Il ne se dit au propre
ra*en parlantdes cliairs. L'hydmpitie lui a bouffi tout le corps, —
lest aussi neutre. Le visage lui bouffit tous les jours. — Bouffi,
iouFFiE, participe. Avoir le visage bouffi, lei joues bouffies. —
^r extension. Etre bouffi de raae , de colère , avoir le visage
Itéré, ffonflé par une violente colère. — Fig., Etre bouffi d'or^
mêii, de vanité , être plein d*orjB;ueil et de vanité, et l'annoncer
ar son air et ses manières. — Fig., Style bouffi, style ampoulé.
BOUFFISSURE (gram.), s. f. enflure des chairs, molle, sans
cni^ur,et plus ou moins étendue, causée [>ar un épanchement
e seroshé, ou de sang, ou d'air. Bouffissure de visage. — Fig.,
ouflissure de style, l'emploi des termes ampoulés, des ex-
fessions exagérées.
BOUFFLERS (Louis DE), né en 1531, d'une des plus nobles
t des plus anciennes familles de Picardie, était guidon de la
Dmpagnie de gendarmes de Jean de Bourbon, duc d'Enghien.
eunc encore, il se rendit célèbre par sa force et son agilité pro-
igieuses. Il portait dans ses bras un cheval qu'il enlevait de
erre : à la chasse il franchissait les ruisseaux les plus larges ; il
levançait à la course un cheval d'Espagne. Ce nouveau Milon
»érit à dix-neuf ans d'un coup d'arquebuse au siège de Pont-
ur- Yonne en 1553. — AdriexoeBoufflers, son frère, gen-
i/hommedela chambre de Henri III, porta les armes fort jeune,
tour récompenser ses services, le roi créa pour lui la charge de
rand bailli de Beauvais. On a de lui : Considérations sur les
tvrages du Créateur , et le Choix de plusieurs histoires et
\itres choses tnémorabtet, tant ancienne$ que modernes, appâ-
tées ensemble , ou Mélanges historiques, Paris, 1608, in-8°.
mourut le 28 octobre 1622 , âgé de quatre-vingt-dix ans.
fiouFFLEBS (Loois- François duc de), maréchal de
rance, naquit le 10 janvier 1641. Connu d'abord sous le nom
iciievatier de Boufflers, il entra cadet au régiment aux gardes
ï 1603, et Ut son apprentissage militaire sous les Condé, les
illars et les Créqui, les Turen ne et les Luxembourg. Il profita
en des leçons de ces illustres généraux, et partagea leur gloire,
i carrière militaire fut des plus brillantes, et les hauts (ails qui
int signalée sont si nombreux et si connus que nous ne les
pporterons pas ici , pour nous tenir dans le cadre que nous
aïs sommes tracé , et pour ne pas répéter ce qui se trouve
Ds tous les livres d'histoire moderne. 11 soutint un grand
■nhre de combats, prit ou défendit plusieurs places fortes, et
montra partout aussi courageux cju'habile. Tout le monde
nnalt la belle défense de Lille, assiégé par le prince Eugène
1708. Ce dernier professait une si grande estime pour la
avoure et le caractère du maréchal , qu'il fit auprès de lui les
os grandes instances pour l'amener a rendre une place dont
prise était inévitable. Boufflers le savait, mais il préférait s'en-
velir sous ses ruines que d'en sortir par une capitulation ; puis
ttait si fort de lui et des siens, qu'il espérait à force décourage
d'habileté arracher aux circonstances une victoire désespérée,
bllut que Louis XIV lui envoyât un ordre exprès signe de sa
ain, pour l'obliger à se rendre. Ce grand homme dans toute
longue carrière parait n'avoir été dominé que par deux, senti-
ents , l'amour de la gloire et celui de la patrie. Il était juste,
U'Ieste, ferme dans les revers , et bon et généreux envers ses
|da(s,qui avaient pour lui un amour et une admiration sans
mies. Il mourut le 22 août 1711, à soixante-huit ans^ comblé
honneurs et de gloire.
BOUFFLKRS (Jo8EPH-Marie DUC DE), fils du maréchal, na-
lit en 1 706. II soutint parsa valeur et ses vertus l'éclat du nom
le lui avali laîtté son père. Nommé gouverneur de la Flandre
par Louis XIV, il fut fait en 1720 colonel d'un régiment d'infen»
terie. A l'âge de vingt ans, il prétait le serment de duc et pair,
et devenait maréchal de campa trente-quatre. II servit en celte
qualité en Bavière et en Bohème, et se trouva devant Prague
en 1742 avec le maréchal de Belle-Isle. Devenu lieutenant
général , il était aux batailles de Fontenoy et de Rocout. En
1747, Louis XV l'envoya à Gênes pour protéger cette république
contre les empereurs et le roi de Sardaigne. De concert avec
le maréchal de Belle-lsle , il fil lever le siège de cette ville.
Mais les fatigues et les inquiétudes qu'il avait eues à essuyer
dans celte entreprise provoqueront une maladie dont il mou-
rut le 2 juillet 1712, également regretté des Génois et des Fran-
çais.
BOUFFLERS (MARIE-FBAr«ÇOISE-CATBEBINBDEB£AUVAU-
Craon, marquise de) , renommée par les grâces de son es-
prit et de sa figure, fit longtemps les délices de la cour du bon
roi Stanislas, à Lunéville. Voltaire, qui l'avait connue, lui a
adressé quelques jolis vers. Pleine d'esprit et de connaissances^
elle était modeste et parlait peu. Madame de Boufilers mourut à
Paris en 1787 ; elle avait épousé le marquis de Boufïlers-Re-
miencourt, mort maréchal de camp et capitaine des gardes du
roi de Pologne, duc de Lorraine. Elle était mère du marquis
de Boufilers, menin du dauphin, et du chevalier de Boufilers ,
membre de Tlnstitut.
BOUFFLERS (StA^NISLAS, CHEVALIER, PUIS MARQUIS DE),
naquit à Lunéville en 1757. Destiné à l'état ecclésiastique, il
refusa de prendre les ordres, par un scrupule rare à cette épo»
nue : il déclara que son penrliant à la dissipation et au plaisir
s accorderait mal avec les devoirs de son état. Il embrassa donc
la carrière des armes; mais né chevalier de Malle, il conserva
un bénéfice de cet ordre, qui, par suite d'un abus trop commun
alors ^ lui donnait le droit singulier' d'assister à l'office en
surplis et en uniforme , présentant ainsi le bizarre spectacle
d'un prieur capitaine de hussards. C'est en cette dernière qua-
lité qu'il fit la campagne de Hanovre. Nommé plus tard goip-
verneur du Sénégal et de Ttle de Gorée , il put , après une
courte mais bienfaisante administration , quitter cette espèce
d'exil et rentrer en France, où il se livra de nouveau à son
goût pour les lettres et surtout pour le plaisir. « Il eut, dit uo
iographe, la passion des femmes et celle des chevaux, et de-
vint le plus errant des chevaliers. » C'est à lui que M. de
Tressan dit un jour, en le rencontrant sur une grande route :
a Chevalier, je suis ravi de vous trouver chez vous. » Nommé
en 1788 memore de l'académie française, où il remplaçait M. de
Montazet, archevècpie de Lvon, il fut l'année .«luivanle appelé
aux états généraux, et se fit estimer par la sagesse et la mo*
dération de sa conduite. Ce fut sur sa motion, en 1791, que
l'on assura par un décret la propriété des inventions et décou^
vertes à leurs auteurs. Apres la malheureuse journée du 10
août, Boufilers quitta la France qu'il ne revit qu'en 1800. Il
mourut en 1816. Sa cendre repose auprès de celle de Delille,
son ami , et sur la colonne qui porte son nom est celte inscrip-
tion, qui est un mot de lui : Mes amis, croyez que je dors. —
Le comte de Ségur a prononcé sur sa tombe un discours dans
lequel il a payé un tribut d'éloges à l'esprit et à la bravoure du
chevalier de Boufilers, à la vivacité de son imagination en-
jouée, à son inimitable talent de raconter, à l'esprit gracieux
et original de ses poésies légères. Sa prose (celle de ses contes
surtout) n'est pas inférieure à ses vers; le charmant conte
(ï Aline, reine de Golconde, que tout le monde a lu, est dans
notre langue ce qui approcne le plus de la Fleur d^ épine
d'Hainilton. Jean-Jacques Rousseau, dans ses Confessions,
parle de Boufilers dans des termes que nous croyons trop sé-
vères sous le rapport littéraire , mais qui nous paraissent mé-
rités sous le rapport de la décence et de la morale. Il y a en
effet dans ses œuvres plus d'un passage et plus d'un épisode
que leur licence rend vraiment condamnables.
BOUFFOIR {technol.), s. m. sorte de gros soufflet dont les
bouchers se servent pour faire bouffer ou eufier les animaux
qu'ils ont tués.
BOUFFON {gram.), s. m. personnage de théâtre dont l'emploi
est de fairerire. On ledit, par extension et presque toujours par
dénigrement , d'an homme qui prend à tâche de faire rire par
ses plaisanteries les personnes dans la société desquelles il se
trouve. Cet acteur est un bouffon assez amusant. Un mamr
vais, un insipide bouffon. — Servir de bouffon, être dans
quelque société un objet de moquerie, de risée. Je vois bien,
dit-^l, que je sers ici de bouffon. Suisje donc votre bouffon?
— Au féminin, Faire la bouffonne, se dit d'une femme qui
cbôrche à fiiike rire une société. On dit aussi : CeM une boisf-
uorG.
(160)
BOUGAIXTILLE.
\ on p«rl«nl truncMUle fille gaie et enjouée. Le substan-
iif foniiiiîn csl peu usité.
BotFFOK.ONNECjyram.), adj. plaisanl, facétieux. Cest un
ptrêonnaye bouffon, — Il se dit substantivement, en parlant
des ouvrages d'esprit, et signifie alors, le style lK)ufibn Je genre
bouiïon, t^sement comique : Cet auteur tombe trop souvent
dans te bouffon.
BOUFFONNER (aram.), T. n. faire ou dire des plaisanteries
qui sentent le bouifon, qui ont quelque chose d*ignoble : Cet
homme ne fait que bougonner.
BOrFFO^fXEUE '^ram.), dont nous donnons Tétymologie
dans l'article Bouffons^ exprime toutes les momeries extrava>
gantes dites oo faites ptHir exciter le rire.
BOCFFOSS ^rain. et kist.), du latin buffo (crapaud), selon
quelques et; muWigistes, parce ^u*on désignait parce mot l'bis-
trioQ qiri,pour faire rire son public, enflait ses joueset recevait des
fovfikts pi os sonore et pluscomiques; selon d'autres, il dériverait
de Bmpkn, sarrificatear grec. Après avoir immolé un bœuf sur
TaotH dr* Jupiter Polteus, en Alliquc, il s'enfuit saisi d'une
iPTievr (13 Clique et ne reparut plus; la hache qu'il avait aban-
daofkée fut sérieusement jugée et condamnée «î sa place. Ce fait
bvrteiqoe amusa l)eaucoup le roi Eristhée et lui iit instituer des
léO*« aon'jene» nommées Buphoneries, De la la création du mot
bomf^ntktrieM, et son application à toutes les plaisanteries ou
àuHmn grotesques et ridicules. — De tous temps et dans tous
ie& !»>» on rencontre des bouffons. Les Grecs les nommaient
fM^'k^le» latins morionesy fatui, sannii, etc. Presque tous
chotû» originairement parmi les nains et les crétins, ils provo-
quaient rhilaritc par leurs seules difibrmités , plus propres
pourtant à exciter la compassion. Peu à peu ils aevinrent mi-
roet, acteurs ou plutôt bateleurs^ et après avoir joué trop long-
temps, malgré les excommunications de TËglise, ces indé-
centes mascarades où ils parodiaient audacieusement les plus
«aints mystères de notre religion, les bouffons formèrent une
troupe de grimaciers en plein vent, qui, suivant les améliora-
tions civilisatrices des époques et des mœurs, finirent par se
distinguer et donner naissance à une troupe de comédiens co-
miques ui plus tard s'appelèrent bouffes, et dont quelques-
uns acquirent en France une certaine renommée. On cite en-
core aujourd'hui les noms des Turlupin, Poisson, Gauthier,
Garguillo, Galimafré, Bobèche, etc. Mais la véritable patrie des
bouffons ou bouffes est l'Italie, qui a joyeusement enfanté Ar-
lequin, Polichinelle , Pantalon, etc. — Les rois aussi voulurent
avoir des bouffons, cl dès le xi*' siècle cet emploi est usité dans
les cours de France, d'Angleterre et d'Italie. Les bouffons ou
fous de rois les plus célèbres sont : sous Louis XII et Fran-
gns 1*"% Triboulel; sous Louis XIV, TAngély, fou à gages, et
oquelaore, fou courtisan qui était un pensionnaire bien plus
onéreux ; sous Louis XV, Mussou. — Les bouffons ne sont pas
exclusivement sur les tréteaux , sur les théâtres , sur les places
publiques et dans les apparlements des rois; notre littérature
compte d'admirables bouffons, tels que : Rabelais, Molière,
Bernard, Scarron, Piron, Vadé, Désaugiers, etc.; et dans nos
sociétés, que de bouffons ne trouve-t-on pas? effrontés para-
sites, automates couverts de modes ridicules, farceurs la plu-
part qui font plus pitié que plaisir, et qu'on tolère plut<>t qu'on
n'invite.
BorFFRON(fit«l. nat.), s. m. Cest un des noms vulgaires de
la sèche, dans certains endroits.
BOUG igéog.), VHypanii des anciens, grande rivière de Rus-
sie, qui prend sa source dans la Voihynic, arrose la Podolie et le
gouvernement de Kherson, et se jette dans le Dnieper. Elle a un
cours de 133 lieues. C'est une belle et large rivière, mais peu
navigable, à cause des rocliers et des bancs de sable dont son lit
est encombré.
Borc ou BOG {myth ), est Têlre suprême dans la religion des
TÎeux Slaves. Ce nom signifie Dieu. Comme la race slavone était
dualiste, elle distingue les deux principes par les noms de Biel-
bog (dieu blanc, ou bon principe^, elTcharnibog (dieu noir, ou
principe du mail Quant à Bielbog, autrement Soutribo^ (ou
dieu an matin), on lui attribuait primitivement la création et
l'entretien du monde. Dans la suite, on trouva sans doute que
les détails de cette minutieuse administration étaient au-dessous
de lui, et ses fonctions furent réduites au gouvernement des
choses célestes. Nous ne savons point si Bog et Bielbog consti-
tuent deux personnes essentiellement différentes, ni s'ils se con-
fondent avec Leranterit Cla sainte lumière). — Le Boug, qui
prend sa source en Podolie, et qui se jette dans le Dnieper après
*35 lieues de cours, était aussi un dieu pour les Slavons. Le
uoiépeTt la Volkara, bien d'autres rivières de ces vastes coatrées
septentrionales ont eu le même honneur. Cette vénération d
fleuves rappelle les hommages rendus à Noutephes (le Nil ^
Parvati-Ganga, aux dieux fleuves de la Grèce, Alpbée, Xti
loiis, Achéron, etc. L'eau chez les Slaves futrclle donc le d«
Brimitif, le dieu des dieux ? Ce problème est encore incerui
•ans tous les cas, il est bien évident que ce n*est pas l'èlre^
prème qui a tiré son nom du fleuve, mais bien le fleuve qui
emprunté le sien au dieu.
BOUG (mœurs et usages), s. m. fête solennelle que les Jj^^
nais célèbrent en l'honneur des morts qui viennent , dbenN
visiter leurs amis et leurs parents. Elle se fait à la fin d'août
dure trois jours. On la nomme encore /a Fête des lampes eii
lanternes, a cause de la grande quantité de lanternes, de \èïB^
et de chandelles qui y ûgurent.
BOUGAiNViLLE (Jean-Pîerre de), fils d'un nolairH
Paris, naquit le 1'"^ novembre 1722. Jeune encore, il se lia d
mitié avec labbé Rothelin et surtout avec Fréret, qui a>ad
su distinguer ses talents naissants, et commença ainsi sa U
tune littéraire. En 1745, ayant remporté le prix proposé w
l'académie des inscriptions et belles-lettres, sur celte qûcstiJ
Quels étaient les droits des métropoles grecques sur leurs cm
nies? 1745, in-12, il fut, l'année d'après, nommé incmbrf li
cettesociété, dans les mémoires de laquelle il a inséré $epldissf«
talions. Devenu secrétaire de l'académie, il en rédigea les t»
moires depuis le dix-huitième volume jusqu'au vingt-ooguiêvwi
Il mourut à Loches le 22 juin 1763, membre deïsadémk
française et de l'académie étrusque de Cortonc. Chiôe lui:
1° Traduction de tAnti- Lucrèce, ou cardinal de^otipacll W,
2 vol. in-8«; ^ Parallèle de l'expédition d'Alexanixt iitxla
Indes, avec la conquête des mêmes contrées, par Thmoi Ho»^
lekand, 1752, in-8°. Il mit une grande préface, qui est seule ;
grand ouvrage, à la tête de la Défense de la Chnmlo^i( j<
Frérel, 1758, in-4°. 11 fit une préface en place de celle qw *\
gouvernement avait fait supprimer dans Touvrage dcCortfr.o
titulé : Rôles gascons, normands , français, consertés dwh
archives de la Tour de Londres, 1740, 2 vol. in-fol. Il alid
une tragédie <le la Mort de Philippe, j
BOUGAixviLLE (Louis-Antoine) , né à Paris en ii^,i
ses études dans l'université de cette ville, cl se distingua sur. ^
par ses progrès dans les langues anciennes et dans les scift'
mathématiques. Destiné à la carrière du barreau, il se fil r^
voir avocat au parlement, sans renoncer toutefois à ses ck-
favorites. Se sentant de plus du goùl pour l'état niilitairr, ii*
Ira dans les mousquetaires noirs, et ni paraître, quatorze f
après son admission danscc corps, son Traité du calcul initf*
pour servir de suite à l'Analyse des infiniment petiU du*.
quisde l'Hôpital (Paris,l752, 2 vol. in-4°). L'a n née suivant!', i'
il passa dans le Ijataillon provincial de Picardie, et fut nomr/
1754, aide de camp de Chevert, commandant de camp de V
Louis; mais, dès l'hiver de la même année, il alla à ht'
comme secrétaire d'ambassade. Après un séjour de court
rée, il y fui reçu membre de la société royale des scienct-
retour auprès de Chevert, il reprit son service précé«lf»
camp de Kichemont, et le continua au camp devant AH'
1756, il devint, avec le grade de capitaine de dragons. a:>
camp du marquis de Monlcalm, chargé de la défense duOv
L'hiver suivant, à la tête d'un détachement d'élite, il pèn-
travers des forêts impraticables, et par les neiges et 1rs r'j
jus(|u'au lac du Saint-Sacrement, et y brûla une flotiiKfi
glaise sous le fort même qui la protégeait. Le 6 juin 176H, pi
suivi avec cinq mille Français par une armée angU:^
vingt-quatre mille hommes, il se maintint contre celle- H
tant d'énergie, qu'elle fut obligée de battre en retraite a^«' I
perte de six mille combattants. Lui-même, donnant fW
l'exemple, fut grièvement blessé dans cette ex pédhion.r*^J
selon toutes les apparences, une plus longue défense cuiî
possible, la colonie (Canada) le chargea d'aller solliciter tk*
cours en France. A son retour, en janvier 1759, avec le :
de colonel et la croix de Saint-Louis, il fut noraïué, p"
marquis de Montcalm, commandant des grenadiers ♦<
volontaires, et chargé de couvrir la retraite de Karraéf 'i
çaise sur Québec. I^ bataille du 10 septembre 1759, ou w
cal m trouva la mort, décida du sort de la colonie et decr-
Bougainville dans ces contrées lointaines. Il trouva di»
guerres d'Europe une nouvelle carrière pour son actiriu
ployé en 1761 à l'armée d'Allemagne comme aide df J
de Choiseul-Stain ville, il se distingua tellement que le i
gratifia de deux pièces de quatre, qu'il plaça dans son dialeJ
Normandie. La paix qui suivit ouvrit à son génie actif wj
veau théâtre. Ayant connu, dans ses allées et venues an Or\
les armateurs de Saint-Malo, dont les corsaires avaieo*
i
BOUGE.
formé Daguay-Trouin et Jean Bart» il lear fit comprendre sans
peine les avantages que Yon pourrait tirer d'une expédition sur
les iles Malouîuës. Bougainville en prit le commandement avec
ragréraentdu roi, qui le nonmia capitaine de vaisseau en accé-
dant à ses désirs. 11 mit à la voile avec une petite flotte en 1763.
Cependant les Espagnols réclamèrent, et ces iles furent rendues
à cette puissance, moyennant le payement des frais que Texpé-
dilion avait coûtés. Alors Bougainville partit de Saint-Malo avec
la frégate la Boudeuse et la flûte l'Etoile^ pour son voyage de
découvertes autour du monde» dont la description l'a rendu
immortel comme navigateur. Arrivé a Montevideo au moment
même de Texpulsion des jésuites, il se rendit de là, par le détroit
de Magellan, dans la mer du Sud ; c*est le premier Français qui
se soit hasardé à suivre cette route. Là, il trouva rarchipel
Dangereux, débarqua ensuite à Taïti, découvrit les Iles des Na-
vigateurs, trouva les Nouvelles-Hébrides, visitées avant lui par
Quiros, et, plus tard , par Cook , et cingla vers Touest. Mais le
manque de vivres et la crainte de trop grands dangers le déter-
minèrent à tourner vers le nord pour reconnattre la partie sep-
tentrionale de la Nouvelle-Guinée, et enfln, après une naviga-
tion très-dangereuse de quatorze jours, il atteignit le cap Orien-
tal (cap de Délivrance). De là, il continua son voyage au nord
clans le détroit auquel on a donné son nom, et arriva au port de
Pralin, à Textrémité de la Nouvelle-Irlande. Faisant voile de là
vers la côte septentrionale de la Nouvelle-Guinée, il découvrit
m grand nombre d*lles. Enfln, il toucha aux Moluques, s*ar-
*éla dans le port de Cajali, dans File de Bourou, et se rendit de
à à Batavia, et de Batavia en France, où il jeta Tancre le 16
nars 1769, à Saint-Malo. A son retour, il s^occupa d*écrireson
Voyage autour du monde, publié à Paris, en 1771, en un vo-
ume in-4*», et 1772, en deux volumes in-8°, avec des planches.
]et ouvrage a été traduit en plusieurs langues. — Dans ce livre,
on caractère est tracé d'après nature ; on reconnaît en lui le
narin calme et intrépide, sachant toujours maintenir son équi-
page en bonnes dispositions. Dans son voyage, il n'avait perdu
[ue sept hommes, et avait su çagner sans peine l'amitié des
auvages. -— Toutefois, cette belle expédition n'éteignit point
on activité. Dans la guerre d'Amérique, il commanda avec
listinction plusieurs vaisseaux de ligne. Nommé chef d'esca-
Ire en 1779, et, bientôt après, maréchal de camp dans l'armée
le terre, il paraissait réunir toutes les qualités nécessaires pour
irrèter les désordres qui avaient éclate au sein de la flotte de
h-est : toutefois, il ne put y réussir dans les dispositions où se
rouvaient alors les esprits, et, le ministère ayant conçu un nou-'
eau plan d'une expédition vers le pôle, il prit sa retraite après
uarante ans de services et se consacra à des études scientifi-
ues. Nomîhé membre de l'Institut national (classe de géogra-
hie]cn 1796, et, plus tard, membre du bureau des longitudes,
prit une part active aux travaux de ces sociétés. — Il fut ad-
is au sénat lors de la création de ce corps, et mourut en 181 1.
>mraerson, qui l'avait accompagné dans ses voyages, a donné
n nom à un genre de plantes.
BOUGAINVILLE (géogr,)y Ile de la Mélanésie, dans l'archipel
ilomon, fut découverte en 1768 par Bougainville, revue en
f88 par Sorthland , explorée en 1792 par d'Enlrecasteaux.
fôt une Ile peuplée ; elle a 96 milles du N.-N.-O. au S.-S.-E.,
ir une longueur de 18 à 20 milles. A sa partie sud-est gisent
usieurs petites lies laissées sans nom. Position, de 5** 32' à 6°
;' de laUlude sud, et de 152« 14' à ISS'' 25' longitude est.
BOUGAINVILLÉE (boian.), S. f. genre de plantes de la famille
s nyciaginéei, appelé ainsi par Commerson en l'honneur du
lèbre voyageur Bougainville.
BOUGAINVILLIEN {hûl. fiat."), S. m. nom spécifique d'un
Isson du genre iriure (V,), ainsi appelé en l'honneur de
Kigainville.
BOUGANNE (botanX s. f. fruit du Sénégal. On ne connaît
s l'arbre qui le produit.
BOUGE (arcAtl.), s. m. petit cabinet, placé ordinairement à
lé d'une cheminée (et, dans ce cas, il y en a deux), cjui sert à
nfermer diflërents objets d'usage. — Ëouge est aussi une p«-
e garde-robe où il n y a place que pour un petit lit. Ce mot
tmploie surtout en parlant des maisons où logent les gens du
s peuple. Il se dit aussi d'un logement étroit et malpropre.
BOUGE (UchnoL), s. m. se dit. en term. de charron el de ear-
isier, de la partie la plus élevée du moyeu d'une roue. — En
rm. d'orfèvre, sorte de ciselet ; en term. de tonnelier, milieu
la futaille dans la partie la plus renflée ; en term. de char~
ntier, pièce de bois qui courbe en quelque endroit ; en term.
marine, 1 arc que forment les baux dans le sens de leur
Dguciir» ce. qui procure de la convexité à la partie supérieure
3 ponts dé tribord à bâbord. — Bouge est aussi le nom
nr.
( 161 ) BOUGEBIE,
d'une étamine fine, blanche et claire, dont on faisait les che-
mises des religieuses qui ne portaient point de toile sur leur
corps.
BOUGE (hiêt. nat.y comm,\ nom d'un petit coquillage qui
sert de monnaie dans certaines parties des Indes.
BOUGEANT (Guillaume-Hyacinthe) naquit à Quimpcr le
4 novembre 1690 et entra chez les jésuites. Après avoir pro-
fessé les humanités et l'éloquence dans plusieurs de leurs col-
lèges, il saisit la première occasion d'aller habiter Paris, et y
publia en 1759 un petit ouvrage in-12, intitulé : Amusement
philosophique sur le langage des bêtes. Cet agréable badinage
fitquelquescandale,eton exila momentanément l'auteur à la Flè-
che. Il donna une espèce de rétractation dans une lettre écrite à
l'abbé Savalelte, du 12 avril 1759. Cette lettre se trouve dans
une nouvelle édition de V Amusement philosophique, augmen-
tée d'une notice sur la vie et les écrits de l'auteur, publiée en
1783 par M. Née. Le P. Bougeant s'est fait surtout connaître
par des ouvrages historiques qui l'ont placé au rang de nos pre-
miers historiens , et par plusieurs écrits polémiques estimés.
Pour soutenir la lutte engagée entre le parlement et le clergé,
il fit trois comédies qui ont de la ^aietc , des scènes plaisantes
et des intentions dramatiques. Voici la liste de ses principaux
ouvrages : 1** Histoire du traité de Westphalie, 1744, 2 vol,
in-4°, ou 4 vol. in-12; 2** Histoire des guerres et des négocia^
lions qui précédèrent ce fameux traité, Paris, 1727, in-4" ; id.,
2 vol. in-12 ; 3» Traité théologique sur la consécration de teU'
charistie y Paris, 1729, 2 vol. in-i2; 4° ses trois comédies
intitulées : la Femme docteur, ou la Théologie en quenouille,
1730, in-12; le Saint déniché, ou la Banqueroute des mar--
chands de miracles, la Haye, 1752, in-12; /es Quakers fran-
çais ou les Nouveaux Trembleurs , Utrecht, 1732, in-12;
5° Voyage merveilleux du prince Fanférédin dans la Romania,
Paris, 1755, in-12; 6° Exposition de la doctrine chrétienne,
i vol. in-4*»et 4 vol. in-12, Paris, 1741 ; 7" Anacréon et Sapho,
dialogue en vers grecs, Caen, 1712, in-8°; 8° Observations
curieuses sur toutes les parties de la physique, tirées des
meilleurs écrivains, Varïs , 1719, in-12: cet ouvrage a reparu
avec un nouveau titre, Paris, Jombert, 1771 ; on y avait ajouté
un quatrième volume ; 9"^ le P. Bougeant a été l'éditeur des
Mémoires de François de Paule, de Clermont, marquis de
Montglas, Amsterdam (Paris), 1727, 4 vol. in-12. On lui a
attribué aussi , mais sans fondement, la préface du Nouveau
Cuisinier français ou les Dons de Comus , Paris, 1759, 3 vol.
in-12, et les Lettres philosophiques sur les physionomies, Lyon,
1748, in-12; 1760, in-8''. Le P. Bougeant mourut à Paris, de
chagrin, dit-on, le 17 janvier 1745, âgé de cinquante-trois
ans.
BOUGENlEB [technol.) , s. m. l'ouvrier qui faisait les flèches
appelées bougeons et bouges.
BOUGEOIR {tis. dom.), s. m. espèce de chandelier sans pied
qu'on porte au mo^en d'un manche ou d'un anneau, et dans
lequel on met ordinairement une bougie. Un bougeoir d'argent.
— Il se dit particulièrement du petit chandelier d'or qu'un valet
de chambre portait au coucher du roi , et que le roi, lorsqu'il
se déshabillait, faisait donner par distinction à quelqu'un des
courtisans. Le roi fit donner le bougeoir à tel seigneur, —
Bougeoir, s. m. étui où Ion serre la bougie que l'on porte de-
vant les prélats lorsqu'ils officient.
BOUGEON {vieux mot), bouge, boulge ; flèche qui a une
tète (en basse latinité boulga) ; il se disait aussi d'une partie de
l'habillement.
bouger (gram,), v. n. se mouvoir de l'endroit où l'on est. Si
vous bougez, vous êtes mort. — Il s'emploie plus ordinairement
avec la négation : Ni bougez pas. Familièrement, Ne bouger
d'un lieu, y être fort assidu. Il ne bouge pas de cette maison.
— Bouger, signifie quelquefois , au figuré, s'agiter d'une ma-
nière hostile , se soulever. S'ils bougent , c'est a moi à qui ils
auront à faire.
BOUGEREL (Joseph) , prêtre de l'Oratoire, né à Aix en
1680 , montra un héroïque dévouement au service des pestiférés
de Marseille en 1719 et 1720. II mourut dans la maison de
Saint-Honoré, à Paris, où il s'était retiré, le 19 mars 1753. On
a de lui : l*' Mémoires pour servir à l'histoire de plusieurs
hommes illustres de Provence, Paris, 1752, in-12 ; 3<* Idée
géographique et historique de la France pour l'instruction de
la jeunesse, Paris, 1747 , 2 vol. in-12 ; 5*^ Vie de Gassendi^
Paris, 1737, in-12; 4° Lettre sur Pierre Puget, sculpteur,
peintre et architecte, 1752, in-12. Il a laissé en manuscrit une
Bibliothèque d' écrivains de f Oratoire, 2 vol. in-4°.
BOUGEBIE {vieux mot), s. f. crime de bestialité, du bas
21
. BOUGIB. ( 16S )
kml^ûria ; d*où bougeronneTf commettre le péché de sodo-
BOVGOVINC.
• BOUGES (Le p. Thomas) , religieux aiigostin , s'occupa
#ktttoire et de théologie, et mourut àParis le 17 décembre 1740,
âgé de soixante-qualorxe ans. Ses princifiaux ouvrages sont :
i^Dûsertalion sur Us ioixanie-dix semaines de Daniel, Tou-
louse, 170â, in-13 ; 2» Histoire du saint suaire deNotre^Sei-
gu/eur JéêUS'Ckriitf gardé dans l'église des Àu^ustins de Car-
oiMontie.ibid., 1714, 1725yin-lâ;3''lameilleurcediliondu Jour-
Mi Je llenH l V, par P. de l'Esloile, Paris, 1711,4 vol. in-8";
4» Histoire ecclésiastique et civile de ville et diocèse de Careas^
tonne, avec les pièces justificatives, et une Notice ancienne et
moderne de ce diocèse, Paris, 1741, in-4^.
BOUGET (Jean) , savant orientaliste , né a Saumur en 1692,
était placé, comme enfant de chœur, chez les oratoriens, lors-
qu'un jour il monta derrière la chaise de poste du comte Albani,
ffrand seigneur romain, ^ui , charmé des réponses de Tenfant,
remmena à Rome et lui ht donner la même éducation qu'à ses
fils. Ses progrès furent rapides, surtout dans les langues orien-
tales, et, dès qu'il eut reçu les ordres , il fut pourvu de la chaire
d*bébreu au collège de la Propagande. En 1737 , il joignait à
œtte chaire celle de littérature grecque au grand collège ro-
main ; il possé<lait déjà plusieurs biMiéfices considérables. Le
pape Benoit XIV lui donna son affection et la place de son
camérier secret. Il mourut à Rome en 1775, à quatre-vin^t- trois
aas, laissant la réputation d'un savant aimable et très-spirituel.
On a de Rouget : 1"* Grammalicœ hebraïcœ rudimenta, Rome»
1717, in-H"; 2<> Lexicon hebraïcum, et chaldaïco4fiblicum, ibid.,
1757, 5vul.in-fol.
BOUGETTE {gram.), s. f. petit sac de cuir que Ton porte en
voyage. Il est vieux.
BOUGUEZ {technoi., vieux mot), s. m. soufflets de forge à
bascule.
BOCGHOUER et BOCGOUER [mœurs et usages), v. a. frotter
le corps de graisse , comme font les llottenlots, pour se garantir
de la chaleur et des insectes. Se boughouer (F. P£RS).
BOtGUT SALLiK^ s. m. {hist, nal.). Cet oiseau a à peu près
la g^u*^^('ur d'une ^rive , mais la forme du corps plus allongée.
Sa longueur, depuis le bout du bec jusqu'au bout de la queue,
est de quatorze pouces environ , et jusc]u'à celui des ongles de
neuf p<»uces. Son t)ec, depuis l'extrémité jusqu'aux coins de la
bouche , a treize lignes de longueur ; sa queue , sept pouces et
demi ; nm pied, un pouce ; le doigt extérieur des deux anté-
rieurs , avec son ongle , a treize lignes ; l'intérieur, huit lignes ;
l'extérieur des doigts postérieurs a onze lignes , et l'intérieur six
lignes. Ses ailes , lorsqu'elles sont pi iées , s'étendent jusqu'au
tiers de la longueur de la quouo ou environ. La queue est com-
Ce de dix plumes , dont les deux du milieu sont un peu plus
^ucs que les latérales, qui vont toutes en diminuant de lon-
gueur par degrés , jusqu'à la plus extérieure de cliaque côté , oui
est la plus courte. Les plumes de la tète , du cou , du dos , des
épaules , du croupion et du dessus de la queue sont roussàlres ,
bordée» de brun. Celles de la gorge, du dessous du cou , du des-
sus des ailes, de la poitrine , du ventre, des jambes, du dessous
de la queue , sont blanches , bordées de brun ; mais celles du
bas du ventre , des jambes et de dessous la queue sont mêlées
d'un peu de roux ; les plumes des ailes et de la queue sont
roussàlres, rayées de larges bandes brunes, transversales obli-
quement; le bec et les pieds sont d'un jaune sale, verdàtre, à
ongles bruns.
Boi GlE ou plutôt BOVDJÉIAH (géogrX ville de la régence
d'Alger, butic en amphithéâtre sur le t)ora occidental du ^olfe
du même nom. Elle est entourée de murailles et dommée
par un château fort ou kasbah. Le port est grand et fermé par
une langue de terre. I^ population est de 5,500 habitants.
Boujçie est à 40 lieues est d'Alger. Latitude nord, 56® AC; longi-
tude rst, i" 4 V.
BOCGIE {lechnol.} , cylindre de cire dont Taxe est une mèche
de coton et dont on se sert pour l'cTlairage. On appelle bougie
filée celle dont la mèche, conn>osée de longs fils de coton , n'est
nmverte que d'une couche mince de cire , et qui sert , soit à
porter à la main , soit pour faire <les veilleuses. La fabrication
de «vile l»<)ugie , plus importante qu^on ne serait porté à le
croire, se fait au moyen d'une filière dans laquelle on fait passer
l'i'-chevfau de coton , préalablement mouillé de cire fondue,
blanr^he ou jaune. La bougie de tabie, qui est une véritable
chandelle île cire, se fait par des procédés analogues à ceux de
la chandelle, c*est-à-<lire par le moulage dans des moules en
verre ou en fer-blanc. On en fait aussi à la euilier , c'est-à-dire
en \(T^nil 'iur des mèehes suspendues de la cire fondue, dont on •- --^ ; 7T"''': '^~
ditntte plusieurs couches successives , après quoi on les polit en | i^>08 et 1514 , in-fol. II fit aussi imprimer
les roulant, molles encore, sur une table de marbre. Somlf u
de bougie bâtarde ou chandelMiougie, on connaît une ct^
delle de suif, revêtue d'une couche plus ou nK>ios épaisse d(«
qui l'empêche de couler et maintient au pied de la mcchf
bain de suif fondu. La cherté de la cire a fait de la boup?
objet de luxe ; cependant, si l'on observe que la bougie «ii
mieux et dure beaucoup plus longtemps que la chaiidfllf ,
sera conduit à reconnaître qu'elle n'est pas beaucoup plih n
teuse. D'ailleurs, on en a considérablement diminue le \i
depuis qu'on a su allier à la cire des graisses préparées, fU
tout le blanc de baleine, qui produit ces belles bougies tra
parentes et blanches comme rall)âtre qu'on peut colorer fl^
fumer de diverses manières. Une des choses qu'il import-i
considérer dans la fabrication de la bougie, c'est la mèche, ^
doit être de coton , médiocrement grosse et tordue, fM
obtenir une l)elle lumière.
BOUGIE {accept, div,). Bougie diaphane, boasie clair»i
transparentedont la base est le blanc de baleine; — wmgiepki
snpktque, vessie à tuyau remplie de gaz inflammable; — ^î*
phosphoriquey petite bougiegarnie de phosphore à undesesUu
et renfermée hermétiquement dans un tube de verre; co brtg
le tube de cire, et en retirant la bougie, elle s'allume au»itu(
BOUGIE FlLÉE(/ecAn.). C'est un des ouvrages ducirierlr f «i
difficile, non parce qu'il faut beaucoup de soins pour lui d(>nfK
sa forme ronde et inégale , c'est un simple effet deli W/m' /«
laquelle elle passe, mais parce que le conlon demainfr m m
continuel, pour que tous les lils qui le composent soicnl de
même force et de même grosseur , ou un plas pos i cMj
d'un plus faible, en sorte que la faiblesse de l'un 5oilewc\en«i
réparée par la force de l'autre. On observe aussi de w ç>sUi
aller les tours trop vite.
^ BOUGIE (c/iirur^.), corps lisse, flexible, qu'on întroduil ('.■
l'urètre pour comtlattre certaines maladies de ce cooduilti
donné le nom de bougie à cet instrument, par la coropn.»!
qu'on en a faiteavec une bougie à brûler. André Lacuna.Dirl' i
es|)agnol, assure que l'usage des bougies avait été invenlf pfJ
charlatan iK)rlugais, appelé Philippe, qui lui avait comiDuniq/i
méthode; il le fit connaître en 1551. — Les bougies sont pVt i
et c'est le plus grand nombre , ou creuses ; celles-ci uif^i
des sondes en ce qu'elles n'ont pas d'ouverture qui melif'i
cavité en rapport avec l'extérieur. Les bougies restées Jj'-
pratique sont : 1" les bougies en cordes à boyau, qui î*
avec des cordes semblables à celles de nos inslrumcnls *
siqtie ; 2** les bougies emplasliques fabriquées avec des l •
letles de toile d'une longueur uniforme, trempées dai'
mélange de cire et d'huile d'olive (bougies jaunes); S^lcsb-t
élastiques, prépsirves en plongeant une trame serrée de ti:
soie dans de l huile de lin cuite et rendue siccative car .
Iharge, mélangée de succin, d'essence de térébcntlnn*
caoutchouc; 4" les bougies en baudruche; 6*» les bo%^(
mées, destinées à porter un caustique jusque dans IV-
du canal; 6" les bougies porte-empreintes, employées di-
derniers temps à reconnaître la forme et la profondeur «^
trécisscmcnts, à l'aide de la petite boule en cire qu'elles f '
à leur extrémité; 7« les bougies médicamenteuses disuthi
employées en Allemagne pour remplacer les injections '-i
blennorrhagie; 8® les Dougies en ivoire élastiques de M ' i
rière, qu'on prépare en les ramollissant par un court ••
dans l'eau (F. Sondes). A. B. de i
BOUGiER (technoL)^ v. a. passer sur la cire fondue
bougie allumée les bords de quelqueétoffe, pour empêcher i
De s effileut. Bougier du taffetas,
BOUGIÈRE (F. BOCGLIÈRE).
BOUGON [gramm.], s. m. celui qui a l'habitade de Us
féminin, bougonne, 11 est familier.
BOUGON (hist, nat.) , hareng dont on a 6ié U IH'
queue.
BOUGON {vieux mot) , s. m. verrou , verge de fer» t»*
trait d'arbalète.
BOUGONNER {gramm.), v. n. gronder entre ses 4
Cette vieille ne fait que bougoniur. Il est trè»-foini&cf
BOUGONNEUR {usages aw.), s. m. maître, garde ou f
la draperie; en basse latinité, boujonator.
BOUGOUER (F. BOUGDOUEB).
BOUGOUiNC (Simon), valet de chandsre de Louis XH-
fort jeune quand il publia tEpinette du jeune prtnrr, • '
rant le royaume de Bonne Renommée, en ryme française ^
ri
*
BOUHIKR.
homme mondain f avec le jugement de Vàme dévole, Paris »
508, in-4^ On lui allribae une traduclion du livre de Lu-
ien intitulé : Det vraiet narraiions, avec t oraison contre laça-
imnie^médisance, tromperie et faux rapport, Lyon, 1540, in-8**.
I a laissé en manuscrit les Vietde Romulus, de Caton d'Utique,
t Scipion, de Pompée et d'Ànnibal, traduites de Plntarque.
BOUGRAINE , BOUGRANE OU BUGRANE (botan,). On dési*
ne ainsi, dans nos provinces et aux environs de Paris , les
nonis spinota et arvensis ( F. OaNOEIDE).
BOVGRAN ou BOUGUERAN (comm.), grossc toile gommée
our soutenir les étoffes.
BOUGRANNÉE (comm.), adj. fém. Il se dit d'une toile ap-
rétée imitant le bougran.
BOUGRE, BOVLGRE, BULGARE (Btt/garef) (F. BULGARES).
BOUGRIE, la Bulgarie (F. ce nom).
BOUGRIN {vieux mot.), bogre; hérétique, albigeois , homme
ï dans le schisme el Thérésie.
BOUGROV, professeur à l'université de Moscou, s'était dis-
Qgué de bonne heure par des connaissances très-étendues en
Athéma tiques et en astronomie. Sa Di$$ertation en russe sur
mouvement elliptique des astres (Moscou, 1823) avait com-
lencé sa réputation, et faisait espérer que ce jeunes avant ren-
dait de grands services à la science; mais il eut le malheur
être atteint de la plus noire hypocondrie. Dans un accès de
tte cruelle maladie, il se brûla la cervelle, en 1822.
BOUGUER (Pierre), professeur d'hydrographie, membre de
cadémie des sciences de Paris , de la soaéle royale de Lou-
es, etc., naquit en BreUgne le 16 février 1608. Son père lui
seigna les premiers éléments des sciences mathématiques,
s progrès furent rapides; en 1727, à Tàg^ de vingt-neuf ans,
remporta le prix proposé par l'académie $ur la mâture des
isseauœ; en 1729, il en remporta un second sur la manière
observer les astres à la mer, et en 1731, un troisième sur
méthode la plus avantageuse pour observer à la mer la
clinaison de l'aiguille aimantée. Sa réputation s'accomplit
r la publication de son Traité de la gradation de la lu-
1ère, dont la première édition parut en 1729. Après un voyage
it à réqfualeur pour l'académie des sciences, avec Godin et la
indamine, fiouguer publia les résultats de ses investigations
ns un ooyrage intitulé : Théorie de la figure de la terre,
iris, 1749j in-4*». Cet ouvrage augmenta encore sa réputation ;
ais la gloire dont il jouissait fut troublée pour le reste de ses
irs par des chagrins d'amour-propre, fruits de sa rivalité
?c la Coodamine, qui, sans être aussi bon observateur que
, était on écrivain plus distingué. Il mourut le 15 août 1758.
s ouvrages de Bouguer sont: l*" De la mâture des vaisseaux,
ris, 1727, in-4«; 2" Méthode d'observer sur mer la hauteur
r astres, Paris, 1729, in-4«> (pièce couronnée); S^* Essai d'op-
ue sur la gradation de la lumièr4, Paris, 1729, in-12 ; 4**
mière d'observer en mer la déclinaison de la boussole (pièœ
troonée), Paris, 1751, in-40; 5° Traité du navire, de sa
istruclion et de ses mouvements, Paris, 1746, in-4^; é* En^
tiens sur la cause de Vinelinaison des orbites el des pla^
M. Paris, 1748, in-4"; 7° la Figure de la terre déterminée
' les observations de la Condamins et de Bouguer, Paris,
ê, in-40 ; 80 Nouveau Traité de navigation et de pilotage,
îs, 1765, in-40, fig., revu et abrégé par l'abbé de la Caille,
i, in-8*'; 9^Manomvre des vaisseaux, Paris, 1757, in-4",
; lO*" Traslé d'optique sur la gradation de la lumière, édi-
\ posthume et augmentée de son Esscd d'optique , publié
l'abbé de la Caille, Paris, 1760, in-40, fig. ; if a eu part aux
wrvalions faites par ordre de tacadémie, Paris, 1767, in-
U fut pendant trois ans l'un des principaux rédacteurs du
\mal des savants. Bouguer occupe un rang distingué parmi
savants, autant par sa science que par ses vertus.
;ouGU£Ri£ f BOUGRERiE (vieuw mots (ormes de Bulgor
I, hérésie, secte des albigeois (F. Bulgares).
lOUGCETTE (hist. nat„ vieux mot), sorte de poisson de mer
Courbette).
(OCGUIÈRE, S. f. filet de pécbe très-délié usité dans le
li de la France. On l'appelle aussi bougière, bourguière ,
uière, boguière.
louGCis Igéoqr.), peuple de l'Ile Célèbes (F. Célèbes).
iouherkau O^lie] , ministre protestent, savant médedn,
aeurait k la Rochelle en 1679. Probablement il sortit de
nce à l'époque de la révocation de Tédit de Nantes et devint
oite secrétaire de oiilord Galloway. 11 lui dédia sa traduc-
I française du Traité d'Origène contre Celu, Amsterdam,
10, in-f*».
iouiiikr (Jean), président à mortier au parlement deDî-
, naquit dans ceUe ville le 16 mars 1675; il était petit-fils de
( 165 ) BOÇUOURS.
Jean Bouhîer, conseiller au même parlement. Après avoir fait
des études brillantes, il s'adonna à l'étude des langues, et à
celle du droit qu'il étudia à Orléans. Conseiller au parlement
de sa province en 1692, il en devint président à moriier en
1704. Son goût pour les lettres et les sciences, nourri par des
études continuelles, lui donna bientôt une grande réputa-
tion , à ce point qu'une compagnie de libraires lui dédia> en
1725, une édition de Montaigne, 3 vol. in-4*», avec celte dédi-
cace : <xA M, le président Bouhier, Savienti sat est. n Deux
ans après, il était reçu membre de l'académie française à runa**
nimité. De fréquentes attaques de goutte le forcirent à rési-
gner sa charge. Il mourut le 17 mars 1746, avec de grands sen-
timents religieux, qu'il avait professés toute sa vie. — Bouhîer
a laissé : 1^ De priscit Qrœcorum ac Latinorum lUteris disser-
tation précédée d'une lettre latine à Montfaucon, imprimée à la
fin de la Paleographia arœca; 2° Lettres pour et contre, sur
la fameuse question. Si les solitaires appelés thérapeutes, dont
a parlé Philon le Juif, étaient chrétiens, 1712, in-12; S^Rt-
marques sur le traité de Cicéron : De naîtra Deorum, iro->
primées avec la traduction de cet ouvrage par d'Olivet, 1721, 3
vol. în-i'i; A"^ Remarques critiques sur le texte dei Caiilinaires,
avec les Oraisons de Démosthènes et de Cicéron, traduites par
d'Olivet, 1727, in-12 ; 5« Traduction des troisième et cinquième
Tusculanes, imprimée et réimprimée avec la traduction des
trois autres par d'Olivet ; 6"* Remarques sur les Tusculanes
de Cicéron, avec une dissertation sur Sardanapale, dernier
roi d'Assyrie , 1757, in-12; 7° Explication de quelques mar-
bres antiques , Aix, 1733, in-4» ; 8*» Poëme de Pétrone sur la
guerre civile, avec deux éptires d'Ovide, le tout traduit en vers
français, avec des remarques et des conjectures sur le Pervigi-
Hum Veneris, Londres, 1737, in-4*» : l'édition de Paris de 1738,
in-12, est augmentée d'une Imitation en vers français des Val-*
lées de la fête de Vénus; 9^ les Amours d'Enée et de Didon,
et autres poésies, 1742, in-12; lO» Mémoires sur la vie et les
ouvrages de Montaigne, en tète des Essais de cet auteur, 1739,
3 vol. in-12, et dans un Recueil d'éloges de quelques auteurs
français, 1741, in-6*^; 11*^ Traité de la dissolution du mariage
pour cause d'impuissance, Luxembourg, 1735, in-8^, réimpri-
mé en 1756, avec les Principes sur la nullité du marioasi
par Boucher d'Argis : cet ouvrage ayant été attaqué par Fro-
roageot en 1739, Bouhîer le fit réimprimer la même année,
in-8°, avec des notes, sous le titre de Remarques d'un anonyme,
mises en marge d'une consultation; 12*^ Recherches et disser-
tations sur Hérodote, 1746, in-4**; 15° Arrêt du parlement
de Dijon, du i9 juillet 1726, relatif à des testaments, 1726,
in-4°, et 1728, in-12. Fromageot attaqua cet ouvrage ; Bouhier
lui répondit par une brochure intitulée : Juaement de M.
avocat auparlement de Paris, 1729, in-12 ; la querelle se con-
tinuant, Bouhier riposta encore par une Lettre de M , avo*
cat au parlement de Paris, servant de réponse à un écrit t'fi-
titulé :lS.6Sà\, etc.; 14° Traité de la succession de* mères,
1726, în-8°; 15« Dissertation sur le regrès en matière béné-
fidale, 1726, in-4°; \^ Dissertation sur la représentation en
succession, 1754, in-8<» ; 17° Question concernant les gradués,
imprimée au tOBse 11 de la deuxième édition des Institutions
canoniques de Gibert, 1756,in-4°; iS** Coutumes générales
du duché de Bourgogne, 1742 , 2 vol. in-fol. ; 19° Traité de la
péremption d'instance^ réimprimé avec additions et des notes
de l'auteur, dans le traité sur la même matière, par M. Melend,
Dijon, 1787, in-8°; 20° différentes pièces^ lettres ou mémoires
que l'on trouve dans les principaux recueils el publications pé-
nodiques de l'époque. Bouhier fut remplacé par Voltaire i
l'académie française. — Jean Bouhier, son grand-père, con-
seiller au parlement de Dijon, mort en 1675, a laissé en manus-
crit : Traité historique concernant le divorce prétendu par le
roi Philippe Auauste, deuxième du nom, avec Isemburge de
Danemarck, sa femme, depuis Vannée ii9^ jusqu'en 1215, etc.
— Un BocHiER (Jeani, seigneur de Versalun, cousin germain
du conseiller, mort k Dijon le 17 avril 1735, a laissé : 1° Deux
Lettres au R. P. />. Jean MabilUm, insérées dans les œuvres
posthumes de ce bénédictin ; 2° Dissertation sur le partage des
meubles et acquêts d'une succession de Bourgogne, imprimée
sans nom d'auteur, p. 851 de la Coutume générale des pays et
duché de Bourgogne , par Bretagne, 1736, in-4°. — Enfin un
autre Jean Bovhibb, mort en 1744, fut premier évégue de
Diton, et composa les Statuts synodaux de son diocèse, impri-
mes en 1744,in-lS.
BOUBOUBS (DomiaQUE). Né à Paris en 1628, il y mourut
en 1702, à Tdge de soixante-quatorze ans. Il entra chez les jé-
suites de bonne heure; il n'avait pas dix-sept ans que déjà il
avait (ait profesiîon. On le destina à l'enseignement. Après avoir
BOriLLE. ^
occupé les chaires d'humanités de Tordre, Bouhours se chargea
de reducalioii des deux jeunes princes deLongueville, et ne les
3uitta que pour entreprendre celle du marcjuîs de Seignelai» fils
a ministre Colberl. L'abbé Bouhours était un homme de for-
mes polies, plein d'urbanité et de bienveillance, excusant tout le
monde, ne condamnant personne. Ses écrits sont nombreux;
pour k plupart ils roulent sur la littérature el la religion : de
167 1 datent les Entretiens d'Àriste el (f Eugène, qui eurent de
la TOguc, à cause de rélégance dustyle^bien qu'il semble par-
fois un peu recherche el tomber dans Tafféterie ; les Allemands
furent blessés du doute qu'émettaient ces Entretient : un Alle-
mand peut-il être bel esprit? Barbier d'Amour publia contre
récrit du père Bouhours les Sentiments de Cféanthe, critiq^ue
semée de reflétions et de plaisanteries. A cet ouvrage littéraire
du père Bouhours succéda la Traduction française d*un livre
sur la vérité de la religion chrétienne du marquis de Pianèse;
puis vinrent les Remarques et les doutes sur la langue fran-
çaise , 3 vol. Les gramgiairicns modernes ont laissé les doutes
trop scrupuleux, pour emprunter les remarques les meilleures,
sans indiquer la source où ils puisaient. Mais, do toutes ses pu-
blications, la plusjustemenl estimée, celle qui reste aujourd'hui
comme le guide le plus sur pour initier les jeunes gens au culte
des lettres , c'est son volume intitulé la Manière de bien penser
dans les ouvrages d'esprit : les principes en sont féconds , les
maximes justes , les appréciations sur les auteurs exactes, et le
style pur, élégant, avec moins d'affectation. Les matériaux que
le père Bouhours avait amassés pour composer l'Art de bien
Senser , il les coordonna dans la suite et les publia sous le litre
e Pensées ingénieuses des anciens et des modernes ; mais ce
livre est an précédent ce que le bloc de marbre est à la statue.
Malgré son caractère affable et son esprit indulgent , l'abbé
Bouhours avait des ennemis : et qui n'en a pas dans ce monde ?
Or SOS adversaires allaient partout répétant qu'il ne ramassait
que les traits d'esprit échappes aux dames et aux auteurs les
plus profanes. Pour faire tomber ces sarcasmes , le père jésuite
recueillit les Pensées des Pères de r Eglise, ouvrage assez mé-
diocre. Il fut plus heureux dans les biographies, qu'il a écrites
assoz généralement avec pureté de diction et d'une manière in-
téressante. On a de lui : V Histoire du grand maître d'Àubusson,
qui parut en 1676; les Vies de saint Ignace de Loyola et de
saint François Xavier; et la Relation de la mort de Henri II,
due de Longueville. Enfin, en 1697 , il donna sur la fin de ses
jours la traduction française du Nouveau Testament , alors
tellerneiil estimée pour sa fidélité et sa correction que le père
Lallemand s'en servit pour ses Réflexions morales. Elle était
à peine achevée que le père Bouhours mourut en 1702.
Bocii (que les AllenMmds écrivent Bugs) ou Boux, le mauvais
Srincipe chez les Toungouses , passe pour le plus punissant des
ieux après Boa. Il commande à tous les êtres animes ou inani-
més qui sont susceptibles de nuire. Heureusement, les chamans
ou prêtres ont beaucoup de pouvoir sur lui , et moyennant des
rrieres, des sacrifices et surtout des présents, un Toungoux est
peu près sûr de fléchir le courroux de cet ahromàn septentrio-
nal.
BOUiLLAisoN {lechnol.) se dit de la fermentation du cidre
ou de quelque autre liqueur en tonneau.
m^uiLLANT, ANTE (gram.)^ adj. qui bout. De Veau bouU-
lante, de l'huile bouillante, il se prend figuréinent pour les
personnes, et signifie prompt, vif, ardent. Un homme bouil-
lant. Il se dit aussi des qualités : Un courage bouillant, un
esprit bouillant. Bouillant de colère, d'impatience, signifie
plein de colère, d'impatience.
BOITILLANT (boîan, ) est une sorte de raisin qui crott en
France dans le département de la Creuse. — Bouillant est en-
core une sorte de petit pâté fait avec du hachis de vo-
laille.
BoriLLARD (martii«)yS. m. Quelques-uns nomment ainsi
sur la raor certain nuage qui donne de la pluie et du vent; mais
ce terino n'est guère en usage.
BOUILLART (Jacques), bénédictin de la congrégation de
Saint-Maur, né à Meulan en 1669, et mort à Paris le 11 décem-
bre I7t!6 On a de lui : 1"* une bonne édition du Martyrologe
d'Usuard , sur le manuscrit autographe de l'abbaye Saint-Ger-
main dos Prés, Paris, 1718, in-4«; 9r Histoire de l'abbaye
royale de Saint-Germain des Prés , Paris, 1721 , in-fol. La
mort l'arrêta dans le travail qu'il faisait pour V Histoire de la
eùngrégation de Saint-Maur.
BoiiLLE(comm.),s. m. C'est la marmie appliquée par le
commis des bureaux des fermes A toute pièce ae drap et autre
étoffe de laine qu'on y déclare. — Bouille, term. de pêche , est
( 164 ) BOUILLE.
une espèce de râble de bois à long manche, dont les péchfar^
servent pour remuer la vase et en faire sortir le poisson.
Bouille est encore le nom d'un vaisseau d'usage dans h ^
Unes. Il sert de mesure au charbousou à la braise qu'on app^l
aussi chanci; ainsi, on dit une bouille de chanci, pour une p
nerée de charbon.
BOUILLE ( Théodose), bachelier de la faculté de SorLonn
de l'ordre des carmes chaussés , mort à Liège en 1745 , a hn
une volumineuse Histoire de la ville el du pays de lÀégt^ 5 ^\
in-fol., Li^e, 1725-32. — Bouille (Pierre), né à DinanM
Meuse vers 1575, entré chez les jésuites en 1592, mort k Vales
ciennes le 22 décembre 1641, avait été professeur, prcdicaH
el recteur des collèges de Liège et de Dinant. Il a laissé : ini
Ode en vers grecs, insérée a la tête du traité de LcssimJ
justitia et jure^ Louvain, 1605, in-fol. ; 2" Histoire deladki
verte et merveilles de Vimage de Notre-Dame de Foy , f! 1
1620, in-12 ; 3° V Histoire de la naissance el progrès deki
votion à l'endroit de Notre-Dame de Bonne-Espéranee p^l
de Valeneiennes, 1650, in-12 ; 4° Histoire de Notre-Dam
Miséricorde , honorée chez les religieuses carmélites de Me
chiennes-dU'Ponty 1641, in-12.
bouille ( François-Claude-Amour, marquis de J
au château de Cluzel, en Auvergne, en 1739. — Dèssa plos trû
dre enfance il perdit ses parents , et fut élevé au tol\é^ 4
Louis-le-Grand à Paris , qui était dirigé à cette époçur par U
jésuites , et où l'avait placé son oncle et tuteur Mcciss (H
Bouille , doyen des comtes de Lyon , évêqued'AQlonrt prpmw
aumônier de Louis XV. — A quatorze ans , ses élndescUnt
achevées, il entra dans le régiment de Rochefort , p<n& Aam \tî
mousquetaires noirs; à seize ans, une compagnie <ks to4^
de la Ferronnais lui fut confiée. Il se fit remarquer par sa W
voure pendant la guerre de sept ans, surtout au combat de Gnr^
berg (le 22 mars 1761) , où , a la tête de ses dragons , il culUl
l'ennemi commandé par le prince héréditaire (depuis dwi
Brunswick), lui prit onze canons et dix-neuf drapeaui,rt<^
cida ainsi la victoire. Chargé d'en porter la nouvellr an :\
Louis XV, il fit preuve d'une modestie bien rare en ne loinH
avec éloges que ses frères d'armes. Le monarque lui con(r I
l'instant le grade de colonel, en lui disant devant sa c.
« Monsieur le marquis, vous êtes le seul dans celte affiairf '
vous ne parliez pas, et cependant vous en avez assure k-
ces. » — En 1768 , M. de Bouille, âgé de vingt-huit an\
nommé gouverneur de la Guadeloupe. Aux talents mtliU'j^
sut joindre les talents administratiis, et en 1777 Loub X^
nomma maréchal de camp et gouverneur général de la Ma'
que et de Sainte-Lucie. — Lors de la guerre d'Améiiqt-
1778, ayant reçu le commandement de toutes les Iles du^
il s'empara successivement de la Dominique, de Sainl-Eii^t»-
de Tabago, de Saint-Christophe, de Niève et de Monsem'
contribua puissamment à conserver nos nombreuses po^y'
dans les Antilles menacées par les Anglais pendant qm
mée navale française était occupée au siège a' Yorck c« '• '
nie. — Durant le gouvernement de M. de Bouille, son ha.
sa justice , son intégrité et la noblesse de son caractère lu'>
cillèrent l'estime et l'affection de tous les colons français •■
glais. Il en reçut une bien flatteuse récompense dans un *
qu'il fit en Angleterre ; le commerce de Londres lui offr
epée et une plaque du Saint-Esprit en acier, et les négocia"
Glasgow lui envoyèrent une paire de pistolets richemcnU
gés. A ce sujet la reine d'Angleterre lui adressa ces [•*'
cr Monsieur le marquis , il faut que vous ayez bien du t
pour vous faire tant estimer de ceux dont vous vous êlioï «^
temps fait craindre. » — Rentré en France à la paix dt^
M. de Bouille fut nommé lieutenant général, commandaD'
rieur de l'Alsace et de la Franche^Comté, et reçut le cdî» '
ordres du roi. Craignant d'augmenter les charges de TE"
refusa d'accepter l'offre que lui fit Louis XVl d^a*^
700,000 francs de dettes que par un patriotique dcsint H
ment il avait contractées dans ses diverses fonctions. — Er |
et 1788, M. de Bouille fut membre des assemblées des n<'î I
et en 1790 général en chef de l'arméede la Meuse et de S I
Moselle. Son inviolable dévouement h la famille row^ I
efforts continuels pour arrêter les pernicieux empiètent- i
clubs patriotes, sa vigoureuse opposition à la fraternisa'*!
troupes avec les gardes nationales, ses refus opiniâlres ^ I
les habitants des villes et des campagnes, lui attirèrent (V |
breuses et menaçantes dénonciations devant l'assenibWf I
tuante dont il désespéra de pouvoir triompher. Ayant tt-I
s'exiler, les instances de Lafayette et du roi le clêlermi'''i
rester et à prêter serment à la constitution. — A celtr "
époque, l'anarchie fit de rapides et effrayants progrès, <<
BOUILLET.
(.165)
BOUILLIR.
vint bientôt dangereux et même impossible de contenir l'armée,
qui , méconnaissant toute discipline et toute autorité » s'empa-
rait de ses caisses et se soldait par ses mains. A Metz , Tun des
régiments sous les ordres du marquis de Bouille, imitant le fatal
exemple qui se propageait , vint en armes exiger de Tardent.
M. de Bouille, abandonné du reste de la garnison, rassemble ses
officiers et se poste à leur tète, Tépée à la main, devant la maison
où était la caisse. Par son énergique contenance il en défend
rentrée pendant deux lieures , au milieu des vociférations et
des menaces des soldats et du peuple, jusqu'à ce que les conseil-
lers municipaux et la garde nationale, effrayés enfin des suites
d'une telle révolte, soient venus à son secours. Cette belle con-
duite lui valut ladanffereuse et difficile mission de punir Pinsur-
rection militaire de Nancj^,où les troupes avaient battu leurs offi-
acrs, emprisonné leur général, pillé les caisses et brûlé les décrets
]e rassemblée nationale. I^ populace, entraînée par Vappât du
pillage, avait fait cause commune avec les soldats, et ce fut pou-
tre plus delO,000 hommes armés et soutenus par dix-huit piè-
:es de canons, que le marquis de Bouille s'avança intrépidement
ivec 4,500 hommes de lijgne et de garde nationale. Contraint de
renoncer à la voie des négociations qu'il avait d*abord essayée ,
il livra le combat le 5t août 1790 , perdit quatre cents hommes
it quarante officiers, et réussit à étouffer une sédition qui pou-
vait enfanter la guerre civile. L'assemblée nationale lui vola d'u-
lanimes remercfments , et le roi lui offrit le bâton de maréchal
le France, qu'il refusa, pensant noblement ne devoir l'accepter
[ue comme prix de victoires remportées sur les ennemis de Sg
«trie. — Justement effrayé du sort de Tinfortuné Louis XVI ^
i. de Bouille s'efforça de le déterminer à se rendre au milieu de*
armée, où de là il négocierait avec l'assemblée nationale la ré-
ision de la constitution qui n'était pas encore terminée. La
aort de Mirabeau, dont le concours était, nécessaire à l'exécution
le ce projet, l'empêcha de s'effectuer; mais dès lors unecorres-
»ondance s'engaçea fort active entre le roi et le marquis de
louillé, qui parvint^^à assurer le passage de Louis XVI en pays
tranger. Toutes les dispositions étant prises, il échelonna sur la
outc de Montmédy un train d'artillerie de campagne, douze ba-
ailloTis et vingt-trois escadrons qu'il réputait dévoués. Le départ
lu roi avait été fixé au 19 juin 1791 ; mais un retard de vingt-
[ualre heures et un temps d'arrêt imprévu firent échouer celte
labile tentative d'évasion. A la nouvelle de l'arrestation de
.oois XVI à Varennes, le marquis de Bmiillé y accourt à la tête
u Royal-Allemand, mais il était trop tard !... Décrété d'accu-
ition pour celle généreuse démarche et pour son concours à la
rite de Monsieur (depuis Louis XVI II), il fut forcé de chercher
n refuge à Coblentz auprès des princes français qui lui confiè-
'nl plusieurs inissions importantes. Par son entremise, l'impé-
itrice de Russie promit un corps de 56,000 hommes qui , sous
commandement du roi de Suède et du marquis de Bouille,
îvaient aller en France pour délivrer Louis XVI et sauver la
onarcbie. L'assassinat de Gustave III, le 29 mars 1792^ sus-
indit cette entreprise, à laquelle Catherine II ne donna pas
cite. Désespérant de pouvoir être utile à la cause royale, M. de
)uillé se retira en Angleterre , où , quoique accable d'infîrmi-
», il rédigea ses Mémoires y dans lesquels se trouvent décrits la
lUte de la monarchie française et les commencements de la ré-
hition avec la simplicité d'un militaire et la véracité d'un bon-
ite homme. Ils forment un vol. in-8° dans la collection des Mé-
oircs relatifs à la révolution française publiée par MM. Ber-
[le et Barrière. M. le marquis de' Bouille vécut à Londres au
iiifîu des pratiques d'une vie austère et religieuse ; il y mourut
*àge de soixante et un ans, le 14 novembre 1800.
BOUiLLEAlT(fiieBur#e( usages). On nomme ainsi un vase ou
melle qui contient de la soupe pour cinq forçats.
BoriLLB— CHARMAT (comm.) est un terme de fabrique
signifie une étoffe de soie des Indes, façon du gros de Tours.
Boi;ii.i.ER (iechnol.^f v. a. signifie troubler 1 eau avec une
iuille. BouiUer une étoffe veut dire la maropier selon les rè-
w prescrites.
BOUILLERIE {technol,), s. f. est le lieu où Ton fait bouillir
\ liquides qui contiennent des principes spiritueux.
BOUILLES-COTOXES , S. m. pi. {tetm, de fabrique), signifie
te sorte de satin des Indes, qu'on nomme aussi atias,
BonLLET (Jeaw), médecin, né à Servian, prèsdeBéziers,
1 1690, fut reçu docteur en médecine en 1711, à la faculté de
ontpellier. Il passa encore quatre ans à se perfectionner dans
ludede son art, sans l'exercer, et vint ensuite s'établir à Béziers.
[ carrière fut des plus longues , et toute remplie par les soins
l'îl prodigua à ses concitoyens, pendant plus de soixante ans.
ne académie de médecine fut fondée par ses soins dans cette
Ile, et il en âevi»t le secrétaire. Il y débuta par deux mémoires,
couronnés par Vacadéraie de Bordeaux : l'un , en 1719, sur la
cause de la multiplicnlion des ferments; l'autre, en 1720 , sur
la cause de la pesanteur, in-12, Béziers et Bordeaux. En 1713,
il avait déjà publié un Mémoire sur la digestion , à l'académie
de Montpellier. En 1712 , la peste qui désola Marseille donna
lieu à un autre mémoire de sa part , intitulé : Avis et remède
contre la peste, Béziers, in-8**. Outre ces premiers écrits, on a de
lui : 1" une Lettre à Ferma , médecin du prince de Monaco,
au sujet de la rhubarbe, Béziers, 1725; 2^ Sur la manière de
traiter la petite vérole , Béziers, 1733, in-4"; 3° Mémoire sur
les maladies qui régnent à Béziers, et que l'on appelle coups de
vent, 1736, in-4**; Description d'un catarrhe épidémique, avec
des observations sur les fièvres vermineuses, V emploi du quin^
quina dans les fièvres rémittentes, etc., etc. ; 4" Eléments de la
médecine pratique , tirés des écrits d'Hippocrate et de quelques
autres médecins anciens et modernes, Béziers, 1744, 2 tom.
in-4°. — Bouillet publia les premiers mémoircsde racadéraie de
Béziers et un Becueil de lettres. Mémoires et autres pièces pour
servir à l'histoire de cette académie, Béziers, 17S6, in-4". Ce
savant médecin ne se contenta pas des connaissances spéciales à
son art; il étudia les mathématiques dont il fut professeur, et
donna des observations sur l'immersion de Saturne, en 1722. Il
publia plusieurs autres ouvrages : l"P/an d'une histoire générale
des maladies, Béziers, 1737 , in-4*»; 2*» Mémoires sur f huile de
pétrole et les eaux minérales de Gabian, Béziers, 1752 , in-4**;
3** Observations relatives à Vanasarque, Béziers, 1765, in-4*',
et en commun avec son fils , Moyen de préserver de la petite
vérole la ville et le diocèse de Béziers, 1770. Bouillet est mort à
l'âge de quatre-vingt-huit ans. L'un de ses enfants, Jean-Henri-
Nicolas, est auteur de plusieurs mémoires, un sur thydropisie
de poitrine, 1758, in-4°; un autre sur les pleuro-pneumonies
épidémiques de Béziers, 1759, in-4°. C'est celui de ses fils qui a
concouru à l'un de ses ouvrages que nous avons cité.-^
BOUILLEUR (Cylindre ou Tube). On désigne ainsi dans les
machines à vapeur la partie de l'appareil destmée à faire vapo-
riser l'eau. Les tubes bouilleurs inventés dans ces derniers temps
sont des tubes multiples, communiquant entre eux , et qu'on a
substitués aux grannes chaudières, afin d*obtenir un contact
plus étendu de la surface de l'eau avec la flamme, et par consé-
quent une vaporation plus rapide, en même temps qu'ils di-
minuent les cnances et les dangers de l'explosion.
BOUILLI, adi. pris substantivement {art culinaire), est une
ÏMèce de bœuf, de veau, de mouton , ou de volaille, cuite sur le
eu dans une marmite, avec du sel , de l'eau et quelquefois avec
des herbes potagères. Le 6out7/i estun des aliments de l'homme
le plus succulent, le plus nourrissant, surtout celui de bœuf. On
pourrait dire que le bouilli est par rapport aux autres mets ce
que le pat'n est aux autres sortes de nourriture. La volaille est
beaucoup plus légère que le 6out//t pour les estomacs délicats.
BOUILLIE (%9.), aliment compose de farine de froment ou de
seigle, cuite dans le lait jusqu'à une certaine consistance, dans
lequel on ajoute quelquefois des jaunes d'œufs, ou qu'on assai-
sonne avec du sucre. On s'est élevé contre cette nourriture qu'on
regarde comme nuisible aux enfants du premier âge; mais le
professeur HaUé pense que le lait sehl est d'une digestion plus
difficile que quana il est mêlé à la farine. Le riz peut être subs-
titué avec avantage à la farine ; celle-ci peut encore être rempla-
cée par des croûtes de pain bien bouillies dans l'eau , avec une
certaine quantité de sucre.
BOUILLIE {gram.) s'emploie figurément et familièrement.
Ainsi, Cette viande s'en va toute en bouillie, c'est-à-dire elle a
perdu sa consistance, pour avoir trop longtemps bouilli. — Le
proverbe familier, Faire de la bouillie pour les chats, signifie
se donner de la peine pour une chose qui n'aboutira à rien. --
Bouillie se dit aussi des chiflbns bouillis et réduits en pâte li-
quide, avec lesquels on fabrique le papier et le carton.
BOUILLIR [gram.) (verbe neutre) [Je bous, tu bous, il bout;
nous bouillons, vous bouilhx, ils bouillent. Je bouillais. Je
bouillis. Je bouillirai. Je bouillirais. Bous. Qu'il bouille. Que je
bouille.Queje bouillisse. Bouillant). Ce mot se dit proprement
des liquides, lorsque le calorique ou la fermentation y produit
un mouvement et qu'il se forme des bulles, de petites ondes à la
surface. — Bouillir du lait à quelqu'un , veut dire lui faire
plaisir, lui dire quelque chose d'agréable. Ici, bouillir est em-
ployé activement. Le sang lui bout dans les veines, signifie que
la personne de qui Ton parle est ardente, fougueuse. Cela fait
bouillir le sang , se dit de ce qui cause une vive impatience. La
tête me bout, la cervelle me bout : je sens une chaleur excessive
à la tête. Bouillir d'impatience, éprouver une violente impa-
tience. — Bouillir se dit aussi des choses qu'on fait cuire dans
l'eau ou dans quelque autre liquide.' Faire bouillir de la vian-
BOlJlIXOll.
(166)
BOVILLOH.
i
de, dtt pomtÊ^êê de terre. Il se dit aussi par extension du vais-
seau où Ton lait cuire quelque chose : La marmite bout. L'ex-
pression lamilière Faire bouillir la marmite, se dit de ce qui
cootnixie particulièrement à faire suttsister une famille, un mé-
nage. A'Vire ni à bouillir ni à rôtir , signitie n*ètre bon à rien.
Celle lûcutioo se dit ê^galement des personnes et des choses.
•ociLXJTOiEE , lethnol. ). Donner la bouillùoére , c*est
jelKT les Oaos à la bouilloire, les y nettoyer, et les faire bouillir
oacs «n liquide préparé exprès, jusqu'à ce qu'ils soient devenus
fchnr^ y^T. Bl^>chim£>t et Bolilloire).
BOCUOjOI&b écoH. dom.\, s. f. vaisseau de cuivre ou d'autre
il, destiné particuticTenient à (aire bouillir de l'eau.
BonixoiEE teduwt. , \ aisseau de cuivre, en forme de poêle
à main, emplo) é par les ouvriers en or, en argent et même
€■ caivre.Oo y (ait bouillir de Teau avec une certaine portion de
sd coauniin et de tartre gravelé, dit de Montpellier dans le com-
p«is on ) jette les flans qu'on a d'abord laissé refroidir
an criUe de cuivre après qu'ils ont été recuits. Lorsque les
ooi jeté leur crasse, on renouvelle la composition du li-
% et on leur lait subir un second bain bouillant pour acbe-
de les Detloyer.
Boriixox, s. BL içramm.j, se dit de ces petites ondes qui se
fonnent à la surûoe d'un liquide , lorsqu'il bout. Faire bouilUr
éê r«m à petit* bouillons, à gros bouillons. Un y faut qu'un
Ml deux, que deux ou trois bouillons , se dit d'une chose qu'il
se faut pas laire bouillir longtemps. Il ne faut que deux ou trois
komiUoms pour faire cette tisane, pour cuire ce poisson. — Fi-
gnréinenl et familièrement, Dans les premiers bouillons de sa
colère, dans les premiers mouvements , dans les premiers trans-
ports de sa colère. — Bouillon se dit aussi de l'eau qu'on a fait
booiJlir quelque temps avec de la viande ou avec des herbes,
pour servir de nourriture ou de remède. — Prendre un bouillon,
avaler autant de bouillon qu'il en tient à peu près dans une
écnelle, dans un bol. — Etre réduit au bouillon, être au bouil-
bm, se dit d'une personne inûrme qui ne peut prendre aucune
Donrriture solide. Bouillon eoujfé, bouillon aflaioli par un mé-
lange d'eau. — Bouillon se dit aussi des ondes que forme un
liquide lorsqu'il est agité, lorsqu'il tombe ou jaillit.^ Il se dit,
par exagération , du sang qui sort abondamment d'une blessure
ou par la bouche.
bouillon (hyg.), décoction de la chair des animaux pour en
retirer la gélatine et les antres sucs qu'elle contient. Ils difièrent
nar la nature des viandes ou autres substances employées, par
leur concentration et par les plantes qu'on y mêle quelquefois. —
Le bœuf, le veau, le poulet, les tortues, les limaçons sont les
animaux avec lesquels on prépare ordinairement les bouillons
des malades. Les bouillons laits avec les viandes blanches servent
dans les maladies inflammatoires. Les bouillons nourrissants
conviennent dans les maladies par faiblesse et dans la convales-
cence. On administre les bouillons nourrissants en Lavements,
lorsque les malades ne peuvent avaler , dans lesaflections orga-
nîoues de l'estomac et dans certains cas d'aliénation mentale. —
D faut, en général, qu'un bouillon soit lait à petit feu. — Les
bouillons dans I^nels entrent des plantes aromatiques, tebque
les bouillons antiscorbutiques, doivent être laits au bain-marie.
BOriLLON BLJkKC (botan,) {verboseum thapsus), plante de la
funille des solanées. Les fleurs sont en rosettes, jointes les unes
aux autres, en toufles jaunes, entourant la plus ^nde partie de
la tige; on les emuloie comme pectorales, tes feuilles sont placées
an rang des émollients; on les emploie en décoction, en cata-
plasmes.— Bouillon d'os (F. Gélatine). A. B. de B.
BoriLLOH (art vétérinaire). On appelle ainsi une excrois-
sance charnue qui vient sor la fourchette du cheval ou â cùté ,
qui est grosse comme une cerise, et fait boiter le pied. Les cfae-
taux de manège, qui ne se mouillent jamais les pieds, sont ftlus
sujets que les autres aux bouillons de chair , qui les font b«ter
tout bas. Pour désinier ces bouillons, on dit : la chair soufre sur
U fourckêtiê. On donne aussi ce nom k une excroissance ronde
et charnue qui croit dans nne plaie. — Bouillon d'eau ^ en
architecture, se dit de tous les objets d'eau qui s'élèvent de peu
debauteuren manière de source vive. Ils servent pour garnir les
catcidcs, goulotles, rigoles, gargouilles, qui font partie de la
décoration des jardins.— Bouillon (techn.), terme de brodeur.
Cest une espèce de cann^iUe d'or etd'argent très-brillante, qui
flc coupe par petits morceaux, qui s'enfile comme des perles, et
«epote dans le milieu des fleurs en broderie, où elle s'attache
avec du fil d*or, d'argent onde soie. Le 6011^011 entre aossi dans
fei crëpÎBcs. Le bouilhm à l'usage de ces derniers ouvriers est
^m fil d'or roulé sur un antre, le phapresséqu'il se peut, retiré
t dessus celui qui lui serrait de patron. On le coupe de diff»-
Btes longiieiirs pour en faire des épif, des roncsy et autres en*
jolivemcnts propres aux boutonniers. — Bouillon (BoUe i|
terme de boutonnier. C'est une boite de fer-blanc doublée d'us
autre boite de même matière, mais moins profonde, criMéej
trous, comme une passoire. On coupe le bouillon dans cette pr^
mière boite, et le remuant à la manière d'un tarais, le dédM
que les ciseaux ont fait en coupant le bouillon tombe et secmi
serve dans la seconde botte.
bouillon, s. m. en term. de chirurgie, se dit d'une e]
croissance ronde et charnue qui s'élève quelquefois au ceoti
d'un ulcère vénérien ; et, en term. d'art vétérinaire , d'unes^
perfluité de chair qui vient à la fourchette des chevaux ou â nf
de cette partie. — Donner le bouillon, chez les teinturiers, c'el
dégraisser les laines avant de les teindre.
bouillon d'onze heubes se dit familièrement de N
préparation malfaisante et qui peut occasionner la nK>rt
BOUILLON SAUVAGE, S. m. {botan.), plante vivacequirrl
dans les pays méridionaux.
BOUILLON, autrefois BUiLLON igéogr.fhist.), Bullomi^
ancienne capitale du duché du même nom, aujourd'hui ta
du royaume de Belgioue, ayant un château fortifié, i S lieu
nord-est de Sedan et a 56 lieues de Paris. La ville et le datm
sont environnés en partie par la rivière de Semoy, qui en forn^
une presau'lle dont l'isthme est une chaîne de rochen escar
pés. Le cnâteau est assis sur l'un de ces rochers; quoiqti'iiid
inaccessible, il ne peut pas être d'une longue déiense» pira
au'il est commandé par plusieurs autres montagne qoi bot-
ent la rivière. A l'égard de la ville, elle n'a qu'es siirôfe four
d'enceinte avec des tours bastionnée^ de distance m œsunce,
les anciennes fortifications ayant été détruites lor«(De U ri^
et le château furent pris par 1 armée de Charles^Jniùt, en Uil^
Cette rille et le château sont très-anciens ; ils existaient daiui
Tiii' siècle. Le père Bouelle , dans son Histoire de Uéçty fr
tend que le château fut bâti en 753, par Turpin, duc des Aii
dennes. GodeCroi àe Bouillon y est né. — Wenceslas, ruil
Bohème et duc de Luxembourg , vint rendre hommage eo pd
sonne, le 11 juin 1559, delà terre et seigneurie de Mir««1
ou'il reconnut tenir des ducs de Bouillon , â lilre de (ad
au château de Bouillon , avec toutes les dépeudaDca i
ladite terre, sans nulle retenue, si ce n'est la hoirie de H
dernière, appartenant à la terre de Saint-Hubert, laqw
terre de Saint-Hubert était un fief de pairie dodit cbàiq
de Bouillon. Il y avait i Bouillon une cour souveraine; \
ignore l'époque de son établissement , mais il y a des ari
qui constatent qu'elle existait avant le xv^ siècle. On a sQpw
que cette cour souveraine avait été établie par le dac de M
Ion, en 1678, lorsque Louis XIV le remit en possession d« "1
cbé. L'histoire de la première guerre entre François I"*^ et Oi
les-Quint prouve le contraire. Tous les historiens oon>iri«
qu'une des causes de cette guerre ftit que GharlesOiinl vc
prendre connaissance d'un jugement rendu par ce Iriboio.
par les pairs du duché de Boulon, contre Emeric, setgnetf
la baronnie d'Hiei^es, Tune des quatre pairies de ce atu-ir
coutume de ce duché, réimprimée en 4628, contient un dun
particulier intitulé: I>etoeourjoiii7eraiii€, qui rappelle sa en
tution telle qu'elle avait toujours existé. — On ne coitnafl i^
Çlus anciens possesseurs de ce duché que les ducs d'Ankd
Vesd'Ardennes, seule et unique héritière de sa maison, tyi
Eustache II, comte de Boulogne, dont elle eut Godefnn. j
S rit le surnom de Bouillon, Baudoin et Eustache III, q* I
epuis comte de Boulogne. De la maison de Boulogne, h\
dans celle de la Tour d'Auvergne, descendaient les dixi
Bouillon, qui portaient au second quartier de leurs aroK^I
à trois tourteaux de gueules, qtii était de Boulogne, il ^
que c'est sur cette descendance, et comme étant aux ôm\
u maison de laliarck, souveraine de Sedan et de Booîlloo. I
ils avaient épousé rhéritière, qu'ils fondaient leurs dn«|
propriété sur le dudié. Les évéques de Lié^ formèrent. |
diflerents temps, des prétentions sur le duché. Quelqiies ad
ont prétendu que le auché leur fut vendu ou eng^e fiar ti
froi de Bouillon avant son départ pour la terre sainte
historiens liégeois, qui ont supposé un acte de veale pour
tenir cette assertion, n'ont jamais pu justifier de soo exsJ
Ce qui rarattrait les avoir induits en erreur, ce serait uv
passé eflectifement par Godefroi de Bouillon, dans le ^
qu'il se préparait i partir pour la terre sainte. Par cet x*^
conaenteinent d'Tves, sa nàère, il met les fondations fait^
son aienl maternel, et par lui, dans le duché de BcmùIIos. j
veur de l'attbaye de SaintrHubert et du prieuré de Sasal-ll
de Bomllon, sous la protection de l'église de Liége^ ctmtrt
ceux de safomilleou autres qui vonoraient 7 porter aiiriÉ
ne serait pas étonnant que l'ér èqoe Albert, honiin entr^
.BOVILIiOH. « ( 1^ )
Baot, à la (avear du titre de prolectioii déféré à son église, eût
répandu dans le public, après le départ de Godefroi de Bouillon»
que ce prince lui avait vendu ou engagé son duché ; que sur
celte assertion tous les écrivains du temps l'eussent cru. Quoi
qu*il en soit, Albert se mit en possession de ce duché on ne sait
pas par quelles voies; il n*^ avait personne pour l'empêcher.
Après le départ de Godefroi et de Baudoin et Euslache, ses
rrères, Yves, leur mère, s'était retirée dans un couvent de son
comté de Boulogne, où elle mourut en odeur de sainteté. Re-
naud P% comte de Bar, ayant prétendu qu'à cause de Mathilde,
son épouse, GlledeBoniface, marquis de Lombardie, parent de
Godefroi de Bouillon, il avait droit de retirer ce duché, proposa
I IVvéque de Liège de le lui recéder, aux offres de lui restituer
tes sommes qu'il justifierait avoir payées. L'évèque de Liège, qui
Etait alors Alexandre, refusa cette restitution. Renaud lui dé-
para la guerre, et prit la ville et le château de Bouillon en iî^A.
idalbero II, successeur d'Alexandre, en porta ses plaintes au
tape Innocent II. Il fit même deux voyages à Rome pour ob-
enir l'excoinmunication du comte de Bar, comme ravisseur des
liens de l'Eglise: Renaud y fut aussi; mais le pape, après avoir
tntendu les deux parties, prononça contre l'évèque de Liège.
Li'évéque de Liège, abandonné par le pape, se pourvut auprès
le l'empereur Conrad III, mais avec aussi peu de succès. Adal-
«ro ne se tint pas pour vaincu: il fit alliance avec le comte de
famur et quelques autres grands seigneurs, et vint , aidé par
ux, mettre le siège devant Bouillon, qu'ils prirent en 1141.
.'histoire ne fait pas mention du temps auquel les èvéques de
iége en furent dépossédés ; on voit seulement qu'en 1455
eau Delos, seigneur de Heinsbergues. était duc de Bouillon.
lest nommé, en celte Qualité, entre les princes qui, la même
onéc, accompagnèrent Philippe le Bon, duc de Bourgogne, au
•ailé d'Arras. Après ce Jean de Heinsbergues, il parait que le
uché de Bouillon passa à Robert de la Marck, premier du
om. En 1486, Robert II, son fils, duc de Bouillon, avant eu
uelques discussions avec Maximilien, archiduc d'Aulnche, se
lit, avec ses places, sous la protection de Charles VIII, lequel,
tr ses lettres du 15 juillet de la même année, lui promit de
ùder et secourir, comme les seigneurs de son propre sang et
gnage, contre lous ceux qui voudraient lui faire la guerre, entre
jtres contre Tarchiduc d'Autriche, et s'engagea de ne faire
Jcun traité sans l'y faire comprendre. Cette protection n'em-
kba pas que l'archiduc ne vînt assiéger Bouillon et s'emparer
I duché qti'il garda iusau'après la paix de Senlis, faite en
i95, entre Charles VIII et Maximilien, devenu roi des Romains,
Philippe, archiduc d'Autriche, son fils. Par ce traité de paix
i convint que Robert de la Marck, duc de Bouillon, rentrerait,
mnie les autres seigneurs qui avaient servi en cette guerre,
I la jouissance de ses terres et seigneurie, pour en jouir comme
în jouissait avant rempcchement survenu, à cause des guerres
puis l'an 1470. Il survint apparemment quelques nouvelles
ncullés entre l'archiduc et le duc de Bouillon, car le traité de
nlis n'eut son entière exécution à leur égard qu'en conséquence
m autre traité particulier, fait entre eux le 27 décembre 1496,
r lequel il fut spécialement convenu, qu'en suivant la paix
Senlis, ledit Rol)ert de la Marck serait réintégré es terres
seigneuries de Florenges et comté de Chiny, et aussi de la
re et seigneurie de Bouillon ; ce qui fut exécuté , et le traité
Senlis depuis confirmé et ratifié après la mort de Char-
VIII, par le roi Ixuis XII, son successeur, par traité fait
^ris le 2 août 1498, Au traité de Cambrai de l'an 1508,
re Louis XII, l'empereur Maximilien I'*^ et Charles, archi-
: d'Autriche, le même duc de Bouillon est compris prmi
alliés et confédérés de la France. En 1518, le même auc de
BOUILLOir.
lillon et Evrard de la Marck, son frère, évéque de Liège,
(nt un traité de confédération et d'alliance défensive avec
irles d'Autriche, roi d'Espagne, le 27 avril. Enfin, il fit un
lié d'alliance avec François 1*'', à Romorantin, le 14 février
K>. C'est ce dernier traité, et, comme nous l'avons déjà dit,
jugement rendu par la cour souveraine de Bouillon, contre
leric, seigneur d'BÛei^es, protégé par Charles-Quint, qui occa-
ancrent la guerre entre cet empereur et FrançoisI''. En 1521,
irles-Qoint envoya le comte de Nassau à la tête d'une armée,
ir s'emparer du duché de Bouillon. Il assiégea et prit la
e et le château; il y fit mettre le feu, apr^ les avoir pillés ;
en 1523, il donna ce duché à l'évèque de Liège, qui était
lé son allié en conséquence du traité de 1518. Le maréchal
la Marck le reprit en 1552, au moyen de 4,000 hommes
sfanterie^ de 1 ,200 chevaux et quelques pièces d'artillerie que
roi Henn II lai avait prêtés. Depuis 1552, le maréchal de
Marck et Robert, son uls et son successeur, possédèrent ce
ché jusqu'en 1559. Mais PhiUppe II, roi d'Espagne, ayant
insisté, lors des conférences tenues pour parvenir au traité de
Cateau-Cambresis, à ce que le château de Bouillon fût remis à
l'évèque de Liège en l'état qu'il était avant le commencement
de la guerre, celte restitution fut proniise par ïlenri II, qui
en écrivit a la duchesse douairière de Bouillon, le 25 mars 1558,
en la « priant, pour l'amour de lui et f>our ne pas empêcher la
paix, de vouloir bien se prêter à la remise de ce duché, lui pro-
mettant qu'il lui en ferait à elle et à ses enfants si bonne et
honnête récompense, qu'ils auront juste cause et occasion de
eux demeurer contents et satisfaits. » Le roi ne s'en tint pas à
cette seule promesse, il en fit expédier on brevet en belle forme,
sous la même date, tant il était persuadé de la légitimité des
droits de la maison de Bouillon sur ce duché. La duchesse de
Bouillon se rendit à ces instances, à condition cependant que
les droits de ses enfants, tant pour raison de la propriété de ce
duché qu'à cause des sommes à eux dues par les communautés
du pays de Liège, seraient réservés pour être jugés par des ar-
bitres. Cela fut ainsi convenu par l'article de ce traité, conclu
en 1559. Charlotte de la Marck, seule héritière de la branche
aînée de sa maison, épousa en 1591 Henri de la Tour d'Au-
vergne, vicomte de Turenne, auquel elle apporta en dot les
souverainetés de Sedan et Raucourt et ses droits sur le duché de
Bouillon. Elle mourut quelques années après, ayant institué
son mari pour héritier. Les évêq^ues et les états de Liège ayant
toujours refusé de convenir d'arbitres avec la maison de Bouillon,
ainsi gu'il avait été ré^lé par le traité de Cateau-Cambresis, il
fut stipulé, par celui de Vervins, en 1598, qu'il en serait
nommé dans six mois. Cette stipulation resta encore sans eflfet,
malgré les sollicitations des ducs de Bouillon. Des négociations
furent entamées par Frédéric-Maurice, duc de Bouillon, fils de
Henri de la Tour d'Auvergne, avec l'évèque et les états de Liège
pour transiger sur les créances qu il avait à exercer contre eux;
ta transaction eut lieu le 5 septembre 1641, sans qu'il îùi ques-
tion dans l'acte de la propriété du duché. Quelque temps après,
ce même Frédéric-Maurice céda à la France, à titre d'échange,
les souverainetés de Sedan et de Raucourt, sous réserves
par le duc de Bouillon des droits qu'il avait au château de
Bouillon et aux portions de ce duché, et à condition que,
dans le cas où les parties de ce duché occupées par l'évèque de
Liège seraient reprises sur lui, elles lui seraient rendues.
Louis XÎV reprit effectivement, en 1676, le château de Bouillon
et les autres parties de ce duché. Sur la représentation de Gode-
froi-Maurice, et en exécution de la clause de l'acte d'échange
consenti par Frédéric-Maurice, le roi, par un arrêt de son con-
seil, en date du 1" mai 1678, permit au duc de Bouillon de se
remettre en possession de ce^ duché pour en jouir en toute pro-
priété. Celte remise fut confirmée par le traité de Nimègue, en
1675. La maison de Bouillon a conservé cette principauté jus-
qu'à la révolution.
BOUiLLOX ( Godefroi, GoirPRiEO, Joffroy, Godefre-
Dus, Goffredus, de ) , duc de la basse Lorraine , le plus illus-
tre et le plus célèbre parmi les chefs de la première croisade.
C'est à ce titre gu'il forme la figure principale de la Jérusalem
délivrée , celle immortelle épopée du Tasse: et ici s'est présenté
ce cas fort rare, que le poète n*a eu besoin que de suivre fidèle-
ment l'histoire pour représenter son héros avec les qualités et les
actes conformes à son plan. — Godefroi , le sixième de son nom
dans la série des ducs de la basse Lorraine , était le troisième
des quatre fils d'Eustache H, comte de Boulogne, et naquit en
1061. Il tirait son surnom du château héréditaire de sa mère ,
Ida de Bouillon , dont les historiens contemporains font un
§rand éloge, et qui fut même déclarée sainte après sa mort. Go-
efroi, comme pufné de sa famille, ne semblait pas destiné à
occuper une place brillante parmi ses contemporains; mais les
qualités rares de son esprit chevaleresque et de son excellent
cœur lui gagnècent de bonne heure l'anection de son oncle ma-
ternel , Gooefroi le Bossu, au point que celui-ci , se voyant sans
enfants mâles, l'adopta pour son fils, et l'institua son héri-
tier. Cependant, après la mort de ce prince (1076) , l'empereur
Henri IV trouva d autant plus commode de restreindre les pré-
tentions de Godefroi aux domaines allodiaux du légataire, qu'il
voyait se présenter enfin l'occasion longtemps désirée d'investir
son propre fils Conrad du duché de basse Lorraine. Le jeune
duc, âgé de quinze ans, dut céder à un pouvoir supérieur au
sien ; sa magnanimité Tentratua même à servir dans les camps
de son oppresseur, en Allemagne comme en Francc,avec un zèle
et une bravoure qui devaient bientôt le rendre diçne des plus
grandes récompenses. Pourtant il prouva qu'il n'était nullement
disposé à supporter lâchement toute injustice qu'on voudrait lui
faire : car , se voyant inquiété dans les possessions qui lui res-
taient par Albert, comte deNaraur, il le provoqua, selon l'usage
BOCILLOX.
de ce siècle, à un conibal judiciaire, et, malgré l'inégalilédes
forces, quoique de plus son cpéc se fût brisée entre ses mains, il
le désarma , sans menacer du reste la vie du vaincu. — A peine
sorti de l'adolescence» le courage éprouvédu jeune héros lui avait
déjà valu le privilège de porter le grand étendard de l'empire
dans la sanglante rataille livrée sur l'Elster, où Tanti-César Ro-
dolpbede Souabedispula lacouronneà Henri. Lui-même, au mi-
lieu de celle terrible mêlée, frappa du fer de sa bannière l'auda-
cieux rebelle, et ce coup fut mortel, car peu de jours après Ro-
dolphe mourut à Mersebourg. et ce fut cette circonslance, plus
encore que l'issue d'une bataille restée incertaine» qui termina
cette gucrreà l'avantage de llenri. Mais, même après un service
aussi important,la reconnaissancederempereur tardaseptannées
encore à rendre justice au vaillant appui de son trône ; et ce ne
fut qu'après que son fils Conrad eut été reconnu pour roi des
Romains par les Allemands et eut été forcé en conséquence de
renoncer au fief d'empire qu'il avait possédé jusqu'alors, qu'il
Elut à Henri ( 1087 ) d inveslir Godefroi de tout son héritage de
.orrainc. — Bien que Ton ne puisse établir comme fait historique
qu'à la prise de Rome, en 1085, Godefroi ait monté le premier sur
la brèche, c'est assurément une chose très-digne de remarque que
le repentir d'avoir porté les armes contre le chef suprême de l'E-
glise, ioint à une^rave maladie, amena à sa maturité un vœu
dont la piété sincère et profonde de Godefroi avait fait depuis
longtemps le désir le plus ardent de son cœur.Il résolut non-seu-
lement (te visiter le tombeau du Sauveur, mais encore de l'arra-
cher par la force des armes des mains des infidèles : désormais
sa vie tout entière devait élre consacrée à ce but unique ; il re~
nonça môme aux plaisirs du mariage pour se consacrer exclusi-
vement à ce grand projet. — Si donc i\ y avait dans le chrétien
un cccur animé d'un zelc sincère et sur lequel put agir profon-
dément l'impulsion donnée à la même époc|ue (1095) par Pierre
l'Ermite et par le pape Urbain H» Godefroi devait plus que tout
autre se sentir \i\cment ému de l'appel aux armes contre les
oppresseurs du nom chrétien. Ce fut avec joie qu'il prit la croix,
qu il renonça généreusement à une guerre victorieuse contre ré-
sèque de Verdun» qu'il engagea ou aliéna tous les biens qui lui
appartenaient en pro[)re, et môme son château héréditaire de
Bouillon, pour subvenir aux frais énormes d'un armement con-
venable pour celte sainte expédition. Non^seulement ses deux
frères, Eustache et Baudouin, cédèrent à ses exhortations et se
joignirent à lui , tandis que l'atné de tous, Guillaume IV, resta
pour consoler ses vieux parents; mais encore, dans l'Allemagne
occidentale et en France , accoururent sous ses drapeaux un
grand nombre des plus nobles chevaliers, entrafnés par un en-
Uiousiasme plus ou moins pur. Il appartenait par son origine à
Tune et à l'autre nation , il parlait les deux langues; et sa préé-
minence devait être d'autant plus assurée sur ces guerriers, lors
même qu'il ne leur eût pas été également supérieur par son haut
^^E» P^i* ^ brillante renommée comme guerrier » et par les
éclatantes vertus de son caraclère. — Ce fut surtout la participa-
tion de Godefroi à l'expédition sainte qui donna à celle-ci la di-
gnité et la consistance nécessaires pour lui valoir quelques
chances de succès. Avant lui déjà des bandes nombreuses mais
indisciplinées, composées d'hommes des basses classes, s'étaient
précipitées sur l'Orient; mais elles avaient péri victimes de
leurs affreux excès» sans que la plus grande partie eût vu un seul
ennemi de la foi chrétienne. Les troupes de Godefroi seules mé-
ritèrent le nom d'armée» par la nombreuse cavalerie qui en for-
mait le novau, par la régularité de leur armement et par la dis-
cipline sévère qu'elles ofcervèrent. Cette armée partit le 15 août
1096 des bords de la Meuse, et après avoir traversé sans obstacle
l'Allemagne» la Hongrie et la Bulgarie, elle vint se reposer sous
les murs de Constantmople , pour y attendre l'arrivée d'autres
corp de croisés qui arrivaient de la Normandie , de la France ,
de fa Provence et des Etats français. — L'empereur grec Alexis
Comnène avait lui-même» par ses instantes prières, soulevé 1 Oc-
cident contre l'Orient , pour obtenir des secours armés contre
Alp-Arslan, sultan seidjoucide de Nicée, qui le menaçait aux
port<^ mêmes de sa capitale ; néanmoins sa méfiance et sa crainte
s'éveillèrent lorsqu'il vit ces combattants volontaires couvrir en
si grand nombre son territoire et choisir sous ses yeux mêmes
leur point de rassemblement. Ce fut avec l'astuce de la faiblesse
c^u'il chercha à détruire en détail sur leur roule les bandes qui
s avançaient , ou à se rendre maître de la personne de leurs
chefs; mais, comme ces moyens n'avaient qu un succès partiel,
il chercha à en faire ses vassaux en leur demandant le serment
de fidélité, et à retenir ainsi dans le fourreau leur menaçante
épée ; il ticha même d'accaparer pour lui seul , en sa qualité de
luerain, tout le profit des conquêtes qu'ils pourraient raire dans
a suite sur le territoire ennemi. — Godefrqi éprouva aussi les
( 168 ) • BOVILLOX.
effets de cette politique raffinée, qui s'attachait tantôt à l'éb
par des flatteries et par un pompeux étalage de paroles son
tantôt à le faire périr avec les siens, soit par la famine , soi
une surprise à main armée» au lieu de s'adresser franchn
à la franchise de son noble caractère. Mais lechef descruiv
au-dessus de toutes ces menées» il se maintint même l'cpcf
main contre les exigences de la cour de Byzance avec tai
force et d'énergie, qu'Alexis à son tour se vit forcé de le m
ter et de recherclicr une réconciliation. L'ambitieux Nom
Bohémond avait proposé de prendre de force Constanlinufi
de livrer cette capitale au pillage ; Godefroi repoussa cf itc
vertureavec une juste indignation^; mais il céda sous d'antres
ports à l'éloquence persuasive de cet homme rusé et prun
changer de projets, ainsi qu'auxmotifsexposés par les aolres (
ces croisés , qui lui démontrèrent que le but sublime vers le
tendaient toutes les facultés de son àme, c'est-à-dire la conqoii
Jérusalem, ne serait jamais atteint, que, bien plus, on ne n
rail même jamais mettre le pied sur le sol d'Asie, tant au 'Al
ne seconderait pas cette entreprise. Le serment de GdcJik
prêté, et Alexis, adoptant le duc pour fib , mit l'empire m
protection de son bras. Les autres chefs prêtèrent un srni
analogue; et Alexis , tranquillisé désormais» combU de rit
présents ces hùles redoutables , cl se hâta de leur faire pauri
détroit sur sa Ûolte. — Le même but, mais pas lODJoorsIf^t
mes opinions et les mêmes dispositions, unissait lespnoonrr
ses qui conmiandaicnt les nombreux corps d'année oow/mn^
nations si ditlérentes. Dans leur conseil domina/( une urpnu^
lion républicaine où chaclin prétendait se fa irenloir en mv
de sa puissance, de ses richesses , de sa valeur ou àtawvî;^
rite intellectuelle. Toutefois, ce fut par la IranquWkdi^'iU
la douceur du caractère, par une piété incontestable» par \e^
liment inébranlable de la justice et des convenances, oar Uj
gagement le plus manifeste de tout intérêt personnel » p
talents militaires les plus éprouvés, par la sagesse la plus w
dans les conseils» que Godefroi acquit en très-peu de le(i[*
ascendant si décisif» qu'il fut reconnu, comme parunassen\uii
tacite , pour le premier parmi tous ces hommes qui éruQ'*:
toujours avec respect ses avis , tout en ne les suivant pai ;i
tamment. Sa sagesse aussi bien que la force deson bras fn*^
à l'armée, à travers mille fatigues et mille dangers, lesaUrJ
tombeau du Sauveur , et c'est par une heureuse cooijurJ
que plus lard on l'a sutnommé TAgamemnon de ram'
croisés. A des forces aussi considérables que celles que Wl
ses arrivés en Asie déployèrent contre le sultan Kiliage-V*^
celui-ci ne pouvait opposer aucune résistance en pleine *•'>
^ne ; il compta sur les fortes murailles de Nicée, sa capital'
épuiser leurs forces par une attaque inutile , et se tint iu:-^
avec une armée nombreuse dans le voisinage, pourse j'j
les assiégeants à la première occasion favoraole. Pourlat
leur et la persévérance des chrétiens déjouèrent ses calcu
vit repoussé , et Nicée, redoutant les horreurs d'un asjh *
l'issue ne pouvait plus être douteuse, se remit au pou^ ■
lexis , qui par son astuce sut ici s'enrichir aux dé|)eR^
alliés. Cependant le courage de Godefroi avait puissamni^
tribué au résultat de celle lutte. Partout au premier rar
couragea également les lâches et les indolents; et un j
Turc d'une taille gigantesque s'étant à plusieurs reprir
tré sur les murailles pour blesser l'ennemi par ses
comme par ses traits, tandis que leurs flèches tombaici '
santés contre son armure» ce fut enfin la main viet>
duc lui-même qui fit mordre la poussière à ce fanfa
sultan se crut plus assuré de la ruine de l'armée c
lorsque, peu de temps après , une bande commandée
moud s'étant imprudemment séparée des autres, il
dans l'étroite vallée de Dorylée, et la réduisit à la deru
mité, jjrâce à la supériorité de sa cavalerie légère. Mais
instruit du danger où se trouvaient ses frères d*armesf
à temps avec des troupes fraîches, et termina le com'
tière défaite de Kilidge-Arslan et par la dispersion
pes. Dès lors toute r Asie-Mineure jusqu'aux r^ontière^4
fut ouverte sans défense aux croisés, et ils Ira versèrent
contrées sans rencontrer presque d'autre résistance
que leur préparaient un ciel brûlant et les arides pjj
1 intérieur. A Antioche, un malheur qui menaça la vij
froi fut sur le point de les plonger dans la consiernar
une partie de chasse , Goaefroi voulant voler au
Franc qui se trouvait en danger, il se vît attaqué lui-i
goureusement étreint par un ours énorme» sans avoir
venir d'un coup d'épee; mais comme la blessure
mortelle sur le coup , il s'engagea une lutte dcses
l'issue devenait de plus en plus douteuse , lorsqu'à!
iiil Iner I'odt
mil les forces
.ii.ifrrai rat r
i>in;lillOUTI)e
i-Jùrusalem.
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de ses ooccs, il sarprii Stenai. Le roi Benri I Vk chargea de pla-
sieur» missions importantes auprès des principales cours de TEo-
rope^ct lui conOa plusieurs comiuandenients. Il se conduisit dans
toutes les circuustances avec une grande liabilelé et un courage
rare. Impliqué dans rafTairc du maréchal de Biron, i! se relira
dans le l'alatinal, en attendant qu'il eût fait sa paix avec le roi.
Eu 1015, étant â la létc de l'armée des princes, il s'empara d'E-
peruai et de Méry-sur-Seine. 11 refusa d'être le généralissime de
tous les calvinistes de France, à qui rassemblée de la Rochelle
avait ordonne de prendre les armes. 11 mourut deux ans après»
le 25 mars 1625. Il avait épousé en secondes noces une fille de
Guillaume, prince d*Orange, dont il eut Frédéric-Maurice et le
grand Turenne. On a de lui des mémoires, depuis 1560 jus-
2u*en 1586, qui ont été publiés par Paul le Franc, Paris, 1666,
1-12. Ce n'en est que la première partie; le reste est ma-
nascrit.
BOUILLON (Fbèdéric-MauricedelaToijr d'Auvergne,
DCCUE), frère aine du grand Turenne, naquit à Sedan le 22 octobre
1605. 11 fit ses premières armes hors de sa patrie, en Hollande,
sous le prince d Orange, son oncle. Cette circonstance eut une
grande inHuence «ur son caractère, en empêchant ^e se déve-
lopper cet esprit de patriotisme qui a toujours distingué les
ffuerriers français. 11 se fit remarauer, en 1629, an siège de Bois-
le-buc^ et, eu 1655, au siège de Maastricht; il prit et défendit
cette ville, dont il devint legouverneur, avec unegrandc bravoure.
Rentré en France, il y obtint le titre de maréchal de camp ; ce
qui ne l'empêcha pas, en 1611*, de s'unir au comte de Soissons,
et do combattre, à la tête des Espagnols, les troupes françaises, à
la journée de la Marfée, où le comte de Soissons trouva la victoire
et la mort. La paix avantageuse qu'il eut l'adresse de conclure
Avoc le roi le remit dans ses bonnes grâces. Nommé lieutenant
général de Tarmée d* Italie, il la commanda d'abord en chef, et
ensuite avec le prince de Savoie. Mais la fidélité qu*il avait ju-
rée au roi et à son pays se démentit encore une fois. On Tera-
prisonna pour avoir favorisé le complot de Cinq-Mars contre le
cardinal Je Uichelieu ; mais sa femme, la courageuse duchesse
de Bouillim, se saisit de Sedan et l'otTrit en échange contre la
liberté de &on mari. De nouveaux mécontentements l'obligèrent
de sortir de Franco, et quand il y rentra, ce fut pour prendre
Dart aux troubles de la Fronde dans le parti des princes. Enfin,
n fit son accommodement en 1651. 11 céda au roi sa principauté
de Sedan, et reçut en échange les duchés-pairies d'Albret et de
Chdteaii-Thierry, les comtés d'Auvergne et d'Evreux et plu-
sieurs autres terres. Sa mort arriva à Pontoise, le 9 août 1652.
BOtlLLON (EmMANUBL-ThÉODOSE DE LA TOUR, CARDI-
NAL DEL fils de Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne,
d«c de Bouillon, naquit le 21 août 1641. Il prit le nom d'abéé^
duc ii'Aibrelf du duché d'Albret qui lui venait de la succession
de son père. En 1669, le pape Clément IX, qui avait intérêt à
laéiiagf r le roi de France, donna le chapeau de cardinal à Vabbé
d'Albrelf pour seconder les bonnes intentions du inonan;ue qui
voulait honorer les services du vicomte de Turenne dans la per-
sonne de son neveu. Il joignit à ce titre, ootre plusieurs ab-
bayes, la Ghar§[e d<* grand aumônier de France. Comblé des
laveurs du roi, il manqua, A l'exemple de son père, de recon-
naissance, et ne cessa de donnera son souverain d^ sujets de
mécontentement. Il était entiché de la noUesse de sa mai-
MU, et lui prêtait des prétentions excessives qui déplurent
àLouiflXlV. Ladis^àce qu'il encouml pour cela et le dépit
qu'il en ressentit lui firent écrire une lettre qui , tombée entre
les mains du roi , le fit exiler de la coor. Envoyé à Rome, en
t69H. pour Taffaire dn quiétisme, il se conduisit moins selon les
ordres du rui que d'après son inclination pour rarchevèquc de
Cambrai. On le rappela, mais il refusa de se rendre ; pourtant,
^uaiid il \it ses revenus saisis, ù s'humilia et en obtint la resti-
tution, mais |Hmr en jouir loin de la cour. Ennuyé de vivre ainsi
exilé, il quitta le royaume, et se retira à Rome, où il mourut en
aMrs17l5.
BeviLl4i!l ^De,), mort en 1662, avait été secrétaire du cabi-
net et des finances de la maison de Gaston, duc d'Orléans. On
a ses OEuvrtêy contenant VUiUoire de Joconde, ie Mari
amwiodf^ t Oiseau de pttêmge, /o MÊori de Dapknis, l'Amour
âéguiëé^ Forlrmiiê, Môêcarada , Àvh de cour, et plusieurs
tntrrs pièces galantes. Parts, 1^65, in-12.
BOCiLLONNAirr, ANTE (^piiwi.), adj. qui bouillonne: C/ne
MM hauHtonnante.
BoriLLONNEMETiT (grnm.), S. m. mouvement, agitation
d*un liquide qui bouillonne : I^e bouillonnemeni de teau, ie
èm^iihnnement d'une iource, k bouiihnnemeni du iong.
BOVILLONNER (yrum,), V. n. se dit de Teaa et de tout autre
liquide, lorsqu'ils jaillissent, tombent on s'agitent en Com
des bouillons.
BOCILLONS HOLLANDAIS (indusl,), II s'est formé ^
onze ans à Paris, sous le titre de Compacte hailandaise, uni
blissementqui a pris une grande extension et uuîa pour otij^
fabrication et le débit du bouillon etdu bouilli. Les premiers^
furent (àits en petit, et, malgré quelques préventions, le pi^
s*est habitué à trouver prêt à toute heure de fort bon bouillou,
est revenu. On a mis à profit dans rétablissement toutes l^
serva lions et tous les procédés de la science pour arriver à df 1|
résultats. La viande employée est de la plus belle qualitr^
comme elle se vend à la livre dans les dépôts, on peutélrrlj
lement convaincu que le bouillon est bien fait avec de lai i^
Douze marmites, tenant chacune vingt-cinq livres, a\ec \r>\
cessoires nécessaires, sont placées dans un bain-iiiarie, coai,|
d'une solution saline qui leur communique une chaleur ^\
santeet continue. Le fourneau est sans cesse allumé, et lespnij
se succèdent avec la régularité et la perfection désirab)<^i
existe à Paris une infinité de dépôts dans Ifôquelsonpeut.îj
instant, pour 25 centimes, prendre un bouillon. On y irouii
môme temps du pain, du vin et du bœuf bouilfi. On peii( si
emporter à domicile les objets qui s'y débitent et se les j f]
rendre moyennant un abonnement. Le prix du boaiiU
de 45 centimes le litre, et celui de la viande cuite dr 6u a
times la livre. Les ouvriers et les petits méshêgfs éprwH
le bienfait de cet établissement, qui procure ooe ecoooa
incalculable de temps et de combustible, et p/os d'noe çm(\
maison n*a pas dédaigné d'y avoir recours.
BOUiLLOTS, s. m. pi. ( (ertM d'agric^iwt ). ^\
un nom qu'on donne aux riches dans quelques pu\MS ^
France.
BOUILLOTTE (F. BOUILLOIRE).
BOUi LLOTTE , mosuTscl tt#.), jeu de cartes qui. aprèsawj
fureur pendant le directoire, est redevenu de mooe depouci
quesannées dans nos salons, où il a succédé à l'écarté dootif i vj
Y avait été de longue durée. La bouillotte rappelle beascytij
hrelan des Grecs ; elle se joue à trois, quatre ou cinq, et à i^
sous le nom de brûhl, avec un jeu de piquet dont oo anj
les sept et les dix. Chaque joueur, qui, à chaq[ue coop,s<'l
d'une somnie à volonté, reçoit trois cartes, et, dès qu'il pH
qu'il sort, il est aussitôt remplacé par un autre. Le coup*{
queur s'appelle brelan, c'est-a-dire trois cartes de roémeni^
et le roi des brelans est le brelan carré. Il se coroplètf H
carte de retourne. — A proprement parler, la bouillotte «
jeu d*argent, dont la célérité entraîne la perte de sonuKl
portantes, même avec de faibles enjeux. Sa yitesse cxo^l
fm lui faire donner le nom de bouillotte, car il semble eif
e bouillonnement excité par la fièvre du gain. Le saTif-
consistc dans plusieurs combinaisons perfides qui tenàt*:
tromper mutuellement pour faire risquer, perdre et g
plus possible. C'est le jeu de la bourse au petit pied, i
cette ressemblance que la bouillotte doit, dans notre sirii
tif et financier, la vogue dont elle jouit ? LoEiaiu
BOUIDES(F. BOUWAIDES).
BOUiN,s. m. (lechm^i.). Les teinturiers donnent ce nte
paquet d'écheveaux de soie.
BOUIN (géoffr.), fie de France, dans l'océan AtUntiqv
la côte du dcprtement de la Vendée, arrondisses»''!
Sables-d'Olonne, canton de Beauvoir. Elle n'est séparéf «-^
tinent que par un canal très-étroit, et sa surface est tut
par quatre autres, dont un seul, celui de Grand—Cham; |
admettre des navires de trente à quarante tonneaux. O
cueille du blé et une grande cluantité de sel, qui fait le rr{
objet de son commerce. Le bétail y est assez nombreux, r {
village et environ 2,6 iO habitants.
BoriN (Le p. Jean-Théodose), astronome, né i Pw
février 1715, entra jeune dans l'ordre des chanoines ré^
Fpnce, et fut envoyé par ses supérieurs à Rouen » où il
Piiigréy avec lequel il se livra à l'étude de raslrooto
1754, l'académie de Kouen l'admit comme associé pour i
servations météorologiques qu'il lui avait communtqvH
prieur de Saint-Malo, il établit dans les tours de TaU-^
obsenatoire où il passait les nuits à observer et à faire I
culs qu'il envoyait à son ami Pingre, devenu acadroui
qui le fit nommer correspondant de l'académie. Le» ^1
niiers volumes du Recueu des savants élramg^^s rrcti
une foule d'observations du P. Bouin sur la marcbr
nèles, sur les comètes de 1757 et de 1759, sur le îw-
Vénus sur le soleil, si fameux dans l'histoire de rajtroo^*
Il fut pendant plus de quarante ans membre de Tac»*
Rouen, et mourut en 1795.
Bomu. ( 171 )
BOUIS, s. f. (terme de chapeHir)^ se dit des neax cha-
lenux: leur donner le bouiêy c'est les nettoyer et les lustrer. —
loutSy en term. de vergeiier et de cordonnier^ ce sont des roor*
eaux de bois très-uni que préparent les vergeliers, et dont les
ordonniers se servent pour lustrer leurs passe-talons et le bord
tes semelles de souliers.
BOCISSB , s. f. (term. de formier , de cordùnnier)^ est un
Dorceau de bots, concave i peu près comme une petite auge,
[ue les formîers préparent et dont les cordonniers se servent
K>ur donner de la profondeur à leurs semelles , et leur faire
»rendre plus aisément le pli de la forme et du pied.
BOUJABOK DE HBB (fcûl. naL)^ S. m. poîsson qui aime les
ndroils où la mer est toujours agitée.
BOUJABOVyS. m. (lerm.de marine)^ petite mesure de fer-
•lanc , c{ui sert , dans la cambuse , k distribuer les divers liqui-
es à l'équipage, et qui contient le seizième d*uiie pinte. Un
oujaron d'eau^de^fie.
BOUJATA, s. f. (kiit. nat.)^ espèce d^anguille, aca8, des tles
loluques. Ce poisson a le corps long de six pouces , très-mince,
ix-buit à vingt ibis moins large , quadrangulaire , comme
omposé de quarante articulations, la tète et les veux petits, la
ouche allongée en tuyau cylindrique , au bout de laqodle est
lacée son ouverture qui est ronde; ses nageoires sont au nom-
re de quatre, savoir : deux pectorales, une dorsale et une k la
neue, toutes petites, carrées, k rayons mous , non épineux. Sa
^te et ses nageoires sont vertes , son corps est jaune , marqué de
iaqae côté de quarante tacbes rondes , une sur chaoue articu-
tion , dont vingt sont rouges et vingt sont vertes alternative-
ment. La bomaya se pèebe assez communément dans la mer
Amboine. Elle siffle assez fort pour qu^on la distingue à une
ès-grande disUnce pendant la nuit. Les habitants dTAmtxnne
mangent.
Boujoir , s. m. ((eeàMol,)^ outil de fabrique , dont on se sert
^Dr plomber les étofies.
BOVJOBINEB (techMol.)^ V. a. est un terme de manufacturede
ines, et signiOe marquer les étoffes et les plomber.
BOUJOKNEUB (leehnol.), s. m. est celui qui dans les fabri-
aes de Beauvais plombe les étoffés.
Borju (Jacques) , né k Château-Neuf en Anjou, en 1516,
it par ses connaissances dans les langues se faire distinguer de
rançois I*' et de Marguerite de Navarre, qui lui donna un ém-
oi és^ns sa maison. Après la mort de cette princesse , il obtint
ie place de président au parlement de Bretagne. Jean Bouju
ourut à Angers en 1578. Jacques Bouju écrivait également
en en grec, en latin et en français. On lui attritnie un grand
>mbre d'ouvrages , dont la plupart n'ont pas été impnmés.
i plus intéressant devait être son Royal Discours des
oses mémorables faites par les rois de France jusqu'à
tnri ni. Il en est fait mention dans la Bibliothêgué his-
Tique de France^ mais sans dire s'il est conservé. On apprend
ns le même ouvrage que le poème latin de Bouju intitulé :
imella (la Taurnelle , clianîbre du parlement qui jugeait
affaires criminelles), a été imprimé à Angers, 1578, in-4%
r les soins d'Ayrault. Le Dictionnaire de Môréry, qui lui
nne deux articles sous les noms de Bonju et Bouju, ne place
mort qu'en 1688. — BotJJU de Beauueu (Tfoéophraste),
I fils, aumônier du roi, a publié quelques ouvrages sur des
itières ecdésîaatiques.
BOUKA, s. f. (boian.). Les Brames appellent de ce nom et de
ui de bouka-kely une plante du Malabar : c'est une plante
ftce , parante , rampante sur les arbres ; sa ranne est cylin-
que , longue de cinq à six pouces , d'une demi-ligue de
tmètre , ligneuse , dure , roide, rousse et ramifiée, â bran-
» alternes , qui se réunissent quelquefois en réseau , ram-
nte horizontaflenient sur l'écorce des arbres, et produisant à
i distances d'un pouce environ un faisceau de quatre à huit
lines cylindrtoues , longues d'un k deux pouces, brunes,
Bu-dessus de chaque faisceau un bourgeon ovoïde , très-court,
esque sphérique , de quatre lignes de longueur sur trois de
geur, diamu, vert-lisse, luisant, à chair ferme, blanche,
queuse, recouverte par une écoroe épaisse verte, qui tors-
ion la casse laisse voir des filets nuancés comme ceux des
les d'araignée. Le sommet de ce bourgeon, qui est creux,
»t que la base d'une feuille elliptique , très-épaisse, longue
m pouce au plus , une fois moins large, entière , lisse, lui-
ile, ferme, marquée d'une profonde crénelureà son extrémité
relevée en dessus d'une côte longitudinale. Van Rhcede n'a ja-
Hs vu les Oeurs de cette plante ; mais il y a apparence qu'elles
Dt semblables ou analogues à celles ou tolassi , qui est du
Nne genre , c'est^à^ire qu'elles consistent en un épi en
leue & léujd ou de serpent, pédicule, sortant du fond de
chaque bourgeon, ou du fond de la gatne de chaque feniUi^
consistant en un grand nombre d'écaillés imbriquées, creuses,
formant autant de fleurs , contenant chacune dans leur cavîlÉ
une petite eraine tenticulaire verte. La bouka ne croit que sar
les arbres dont elle est parasite. Elle vit autant que l'arbre sur
lequel elle a crû , se renouvelant toujours par de nouveaux
bourgeons. Plantée en terre, ses bourgeons n'y réussissent pas»
ils fleurissent très-rarement ; toute la plante a une saveur l^è-
rement salée. Sa décoction, prise en bains ou en lotion, gumi
lescatarrlies et les pesanteurs de toute espèce. Réduite en poudre
et mêlée avec le sel , elle dissipe les hydatides. Séchée et rôde
sur le feu avec les feuilles de la conna , c'est-à-dire de la casse,
avec du gingembre et du sel, elle guérit toutes les éruptions dt
la peau, comme la gale et la petite vérole. La poudre de sœ
fruit, avec le miel et l'huile de cacao, forme un onguent qui, ap-
pliqué sur le bas-ventre, provoque l'urine. Son suc, mis dans les
oreilles, les (ait suppurer et en dissipe la surdité accidentelle.
La bouka est sensiblement une espèce du talassî , et fait avec loi
un ^nre particulier, voisin de la tapanava, dans la trdsièiDe
section de la famille des arons.
BOUKA (géogr.). Ile de la Mêla nésie , dans Tarcbipel de Salo*
mon, au nord de l'Ile Bougainville. Elle fut découverte ea 1767
par Carleret, qui la nomma Winchelsea ; revue par BougainvîUc,
Shortland , d'Entrecasteaux et Duperrey. Il n'est pas encore
certain qu'elle soit séparée de l'Ile Bougainville. Position : 50^ (K
latitude sud, et 152" 14' (pointe nord) de longitude est. Bouka
est son nom indigène.
BOfJluiABA (géogr.) est la ville capitale de la Boukharie,
et située dans la fertile vallée deMiankhal (Soyd), à une lieue
du Zer-Afchan. Elle est traversée par un canal dérivé de cette
rivière , qui en alimente un grand nombre d'autres. Un mur
épais en terre, de quatre toises de haut, flanqué ^ tours et
percé de douze portes , qui s*ouvrent au lever et au coucher du
sdeil , entoure cette ville de toutes parts. Comme dans toutes
les villes orientales , ses rues sont étroites et sales ; un ohamean
chargé obstrue complètement les plus larges. Deux personnes
ordinairement ont de la peine à y passer de front. Excepté
quelques maisons construites en briques, toutes les autres le
sont en terre mêlée de paille hachée , soutenue par des poutrel-
les de peuplier; elles ont deux à trois étages. La façade et les
fenêtres sont sur la cour ; une seule petite porte s'ouvre sur la
rue. Les ha^tationsdes gens riches sont composées de plusieurs
petites maisons entourée d'un raur. On ne voit de vitres qu'à
une seule habitation ; ailleurs les ouvertures extérieures se fer-
ment au moyen de volets et de treilles. L'édifice le plus remar-
quable de Bookhara est \Aerk ou château du prince , bâti sur
le Noumiche-Rend, colline de Irente-dnq k quarante toises de
hauteur , et renfersiant un palais en briques vernies et un grand
nombre de maisonnettes occupées par la maison du ichan. On
y compte trois cent soixante mosquées et éeuK cent quatre^
vîngt-dnq écoles ou médresséh , qui sont desservies les unes et
les autres par trois cents moollahs ou docteurs. Les mosquées,
comme les médresséh , sont de grands édifices en briques, en-
tourant une cour gracieuse. Un tiers de la ville consiste en bour
tiques et en caravansérais. Le commerce y est important et se
fait surtout avec la Russie. Les caravanes parties d'Astrakhan ,
d'Arenbourff , de TroHsk et d'Orsk y apjoortent des caliools,
des étoffes & soie et de coton , du laiton , du cuivre, du fer et
des ustensiles de fonte : les retours se font en productions du
pays, telles que soie et coton, châles de Kacberayr , de Perse,
indigo et porcelaine de Chine. Les caravanes persanes viennent
de wrat et du Mesjid, et sont peu nombreuses. L'aspect de BoidL-
hara, avec ses dômes et ses mosquées, ses minarets, ses jardins,
ses riches campagnes , le mouvement qui anime ses routes a
quelque chose d imposant. On y compte environ huit mille
maisons , dont huit cents sont occupées par des juits. Sa popula-
tion est d'environ 70,000 âmes, dont les trois quarts sont Tad-
iiks ou Bookhars. — L'époque de la fondation de Bookhara est
inconnue. Elle existait déjà en 705 , car alors les Turcs l'enlevè-
rent aux Arabes. De 806 à 998, bous la dynastie des Sanianides,
elle atteignit un haut degré de splendeur, et fut révérée dans
tout rOnent pour ses écoles , ses savants moullahs et les saints
enterrés dans son enceinte. A son nom, qui signifie agluenee en
sciences, elle joignit ceux de El-Chériféh , la Sainte, et jE^
Fakheriehy\ai Glorieuse. Toute sa gloire disparut avec la ooo-
quête de Tchinguiz-Rhàn , qui Tincendia en 1310, et eHe ne
fieurit de nouveau que sous limour.
BOCKHABEST OU BUCflABBST (géogr.), ville de la Turquie
d'Europe , est la capitale de la Valacnie et la résidence du
waidode, d'un archevêque grec et de consuls européens. Elle est
située sur une plaine Biarécageose , sur la DonuMiritia, qu'on
BOrKHAHIB.
(175)
BOITLABAH.
sur un pont, i environ une lieae du nord au sud, et estdivî-
ièten soitapte-sept quartiers. Les rues sont droites, assez larges,
garnies, au lîeu de pavés , d*un plancher de madriers placés en
travers et très-incommodes. Les maisons sont basses et ont pres-
que toutes une cour et un jardin. On y remarque le nouveau pa-
lais du gouverneur et ThOtel des consuls russe et autrichien, le
palais archiépiscopal et Téglise métropolitaine grecque. Il y a
en outre soixante églises et vingt couvents grecs, une église
catholique , une luthérienne , une synagogue , un grand bazar,
un lycre grec et une bibliothèque. L'industrie y a pour objet
la fabrication des colliers en feuilles de roses. G^tle rille est Ten-
trepôt du commerce de la Valachie : il s'y fait des affaires con-
siderablos en draps , verrerie et quincaillerie venant d'Allema-
gne, grains , laine, miel, cire , soif et bétail. Sa populatioti
s'élève à 60 ou 80,000 habitanU.
BOUKOAREST (Pai\ de). Elle fut conclue entre les Russes
et les Turcs le !28 mai 1812. Après l'occupation de la Moldavie
parles Russes , la Porte ottomane, par son manifeste du 7 jan-
vier 1807, leur avait déclaré la guerre à l'instigation de la France,
représentée h Constantinople par le général Sébastiani. Cepen-
dant la paix de Tilsitt suspendit cette guerre , et les Russes
évacuèrpiit les principautés. Mais, forts de Tacquiescement de
Napoléon, ils voulurent y rentrer. Au congrès de Yassy, qui eut
lieu en février 1809, leurs (plénipotentiaires en demandèrent la
cession , ainsi que le renvoi de Robert Adair , le ministre an-
fflais. Le divan refusa, et la guerre se ralluma au mois d'avril.
Les Russes gagnèrent la bataille de Batyne, prirent la rive
droite du Danube, et forcèrent le grand vizir de se rendre avec
«on armée le 8 septembre 1810. Alors la Porte s'empressa d'en-
voyer ses plénipotentiaires au congrès de Roukharest, et malgré
le traité du 1 1 mars 1812 entre la France et T Autriche , et dans
lequel les parties contractantes garantissaient l'intégrité de l'em-
pire ottoman, le divan, appuyé de l'Angleterre et de la Suède,
persista dans ses dispositions paciÛques. Alexandre, impatient
d'en finir, pressé qu'il était par un ennemi plus formidable, se re-
lAcha de ses prétentions excessives, et la paix fut signée. Les
Russes restituèrent les principautés. Cependant une partie de la
Moldavie, et la Bessarabie avec les places de Khotine, Akerman,
Bender, Izmaïl et Kilia, devinrent leur partage, et l'on stipula
que le Prouth jusqu'à son confluent au Danube et sa rive gauche
serviraient de limite de ce cùté-là. Du côté de l'Asie, l'ancienne
limite fut maintenue. La Servie , dont les Russes avaient fa-
vorisé rinsurrection, fut livrée à son sort , car ses habitants re-
fusèrent l'amnistie et les autres conditions stipulées pour eux.
Les Français s'en ressentirent aussi par l'arrivée sur la Bérézina
du corps russe, retiré des principautés.
BOVKBAmîE(géog.), khanât derAsiecentrale,donl les limites
sont assez vaguement fixées. On la regarde cependant comme
située entre S?" et 41'» de latitude nord, et 61*» et 65« de longi-
tude est. Au nord , la Boukharie se termine au mont Kara*
Agatche, au delà duquel s'étend le pays des Khirghis ; à l'ouest
les limites vont jusqu'au bord de l'Amou-Déria, et jusqu'au
caravansérail d'Itcbe-Berdi, sur la route de Boukhara a Khiva ;
au sud , elles dépassent l'Amou-Déria et le pays limitrophe du
khânat de Balkh ; à l'ouest, la Boukharie est limitée par la Tou-
palak et s'étend jusqu'au fort d'Ouratépéh, du côté du Kok-
nand. I^ partie orientale du pays est couverte par des contre-
forts du grand plateau central de l'Asie , et , enire ces monta-
gnes, la plupart très-élevées, s'étendent de fertiles vallées, parmi
lesquelles on remarque celle si célèbre de Sogd où est bâtie Sa-
markand. I^ vaste plaine qui commence à leur pied , couverte
de champs fertiles, arrosée par plusieurs grandes rivières telles
que le Zer-Afchand, la Kachka, TOuap-Kend, et par mille
canaux d'irrigation, entrecoupés de jardins, d'habitations nom-
breuses , de haies , de grands arbres bordant les chemins et les
cultures , se change insensiblement en un désert de sables
arides que le vent bouleverse sans cesse, qu'il élève en collines
et en tourbillons, et dont il menace les terres cultivées, aujour-
d'hui transformées en oasis de l'aspect le plus riant. Chaque
village, entouréde ses vergers, est situé prèsd'un canal, et pc^sede
toujours un puits et un petit réservoir ; il se compose d'une
centaine de maisons . bâties en terre et séparées comme celles
des villes par des ruelles étroites. Excepté en été, où la chaleur
est quelquefois accablante, le climat de la Boukharie est agréable
et très- sain. Les arbres fruitiers commencent à fleurir à la
mi-février et en mars; après quelques pluies, le beau temps ar-
rive pour durer jusqu'en octobre ; alors c'est encore le tour des
pluies , qui durent deux ou trois semaines et sont suivies de
petites gehV>s. Au mois de janvier , le Uiermomèlre descend
quelquefois à 8*» ; ordinairement il reste û\é à ST». Dans cette
vents » qui remplissent l'atmosphère d'une poussière lrè$-6Af
de sables très-incommodes. Les productions agricole de
Boukharie consistent en riz, orge, froment, diaffara (espèn
millet) , panicy nockoud (espèce de gros pois) , fèves , cotoo
mûriers en abondance, pavots, carthames, garance, chami
lin , tabac , sésame , et en une prodigieuse quantité de fruit
tels que pommes , poires , prunes , cerises , abricots, péd»
amandes, figues, grenades, pistaches, diverses espèces de nbi
avec lesquels les Juifs fout au vin et de l'eau-de-vie, qu'ils tu
dent aux Arméniens et aux musulmans. On y trouve au»
kychmych , raisin sans pépin. Toute l'année, des melons em
lents sont apportés sur les marchés. Le chameau» dont il i
deux espèces, le dromadaire, le mulet et l'âne, sont 1rs sn
animaux qu'élève le cultivateur; ce sont les Khirghis qui Ik
nissent tous les moutons à la consommation. Parmi les m^Of
nous citerons la tarentule, les phalanges, les scorpions i
lézards qui se trouvent dans le désert ; des nuées de sntm
rava^iit quelouefois les plantations. La population de U Bi
khane est évaluée à 5,000,000 d'individus. Elle se compoif |
Tadjiks ou Boukhars, race l)elle et forte» industrieuse, o«*
merçante , répandue dans toutes les contrées environnanie
à'Ouzbeks , peuplade turque qui envahit la Boukharif aou
siècle, et qui en est encore en possession; de 7Mric«Mjf/, r^
gardés comme les véritables sujets de la famille du ihan.H ()
quelques races moins nombreuses, telles que les Jui^. k
Arabes, descendants de ceux quiau vir siècle futnt k conquéit
de ces contrées; de Maxangs , qui sont d'origine bindour H
Parlent persan ; de Loulli, mahomctans dont onneconnaUv^
origine , et qui ont une si mauvaise réputation qaîH ne \«t
vent entrer dans les villes; enfin, d'il/igf^an^ émigrés da]^b*i
Les esclaves sont des Persans enlevés par des Turkonuns. —1;
Tadjik parle persan ; c'est lui qui compose presque ctdo«*^
ment la classe du laboureur et du commerçant. Actif /int4-
gent , il a établi des colonies en Chine, en hussie et dam ^
Î|ue toute l'Asie. On le rencontre dans tous les marcht< b
emmes sont généralement belles. Le rapport des BouL^a
aux Ouzbeks est, dans les villes de un à trois. Les Onzbel'd
ment la noblesse du pys ; ils composent l'armée , reropU"^!
tous les emplois. Le knan est Ouzbek, leur langue est le tori l
turc oriental. Les Juifs parlent persan, sont assez à Icurri
quoique payant de gros impôts, et se livrent à l'industrif,''
sistant en la fabrication de toiles de coton , leur teintti!*
leur impression, le tannage des cuirs , le travail de l'acifr - 1
on fait d'excellents couteaux sans charnière, des canons d" a
en fer damassé à mèches , car l'ouvrier ne sait pas encorr t|
de batteries. — Le commerce de la Boukharie a lieu r^^
Russie, la Perse , la Chine. D'ici on y importe du Ihé , àt i
genl en barres , des étoffes de soie , de la rhubarbe , de U *i
celaine. De l'Ilindoustan , de l'Afghanistan et du Kacbr
les Boukhars tirent de l'indigo , des châles, de la mou^'^
des toiles peintes, des voiles , des étoffes, du sucre en pi*<
de la Perse , des châles, de la soie, des tapis, des turquoi.^^
épiceries ; de la Russie , du fer, de la cochenille. L>xp<-rtl
consiste en cochenille , lames d'or et d'argent, corail, û* I
coton, robes , draps , velours , chevaux, ducats, peaux de «J
et de loutre, une grande quantité de marchandises duc <
indiennes et persanes. — Le gouvernement est monarrhk;^
réditaire. Le chef de l'Etal prend le titre d'£myr ai Mtmm
E rince des croyants. Ijes princes du sang portent d^J
^hâns. Les revenus de l'Etat se composent de l'impiit p i
nel , du tiers du produit des domaines donnés par les t'^
ciers , de l'impôt sur les grains , des droits pa^és par le< ra
nés , etc. — La Boukharie est rancienne Sc^diane. Apr^
été successivement conquise par tous les peuples vots^t
Turcs , les Chinois , etc., elle lut envahie en "705 par le< i
et gouvernée par des princes vassaux des khalifes. C'r-
que la religion mahométane s'y établit. Elle resta ainsi ]v
trois siècles à peu près , fut ensuite successivement occo;»
les princes du Turkestaii, lesTun^ Seldjoukides , les Rïj
les rois de Kharisme, et enfin en 1212 par les Mon^ols^ aM
Timour l'enleva en 1303. Ses successeurs la possêdrrr**
3u'en 1505, uù Mahomet Cheibani-Khân y établit ladoi!i<
es Ouzbeks. En 1600 , sa dvnastie fut remplacée par r
Batur-Khân, frère de Tchinghiz-Khân , qui gouverna ja
1786, où les Ouzbeks s'emparèrent de nouveau <1u pomi
Les principales villes sont Boukhara , la capitale; Samci
Rarchi ou Nakhcheb, et Karakoul.
BOUKHARIE (PETITE) (F. THIAN-CHAN-NA?f-Lo«
BOVLABAN (géogr.) , province de l'Ile de Louçon
quHqnefois à R" ; ordinairement il reste n\é à Sr>. Dans cette des Philippines) , produit beaucoup de riz, du su
taison, comme dans celle des chaleurs , il règne de grands J et de bons fruits. Sur les bords du Rio de Quia
.on
BOULAINTILUBHS.
(175)
BOULAimriLLIKRS.
uatre à cinq «ents quintaux dlndîgo ; les jardins y fournissent
i meilleur cacao des Philippines. On avait fait, en 1795 et
796, une grande plantation de café. Le caféier réussit très-
ien dans cette belle contre; mais les habitants, mal disposés
our les cultures nouvelles, ont laissé périr la plantation ; et la
écolte est aujourd'hui médiocre. Les bois des montagnes dou-
tent diverses gommes et résines et de la bonne cire, qui est ui|
bjet important de commerce. Dans les cavernes des mêmes
Qontagnes , les naturels vont chercher les nids d*oiseaux , qui
ont recherchés en Chine comme un des mets les plus délicats,
.es sauvages qui errent dans les bois , sans demeure et sans vfr-
ements, mènent une vie misérable, qui ne dépasse guère qua-
anteans ; ils sont couverts de plaies. Le fer se trouve, dans cette
rovince , presque à fleur de terre ; on ramasse de petits mor-
eaux de cuivre natif, et on lave les sables des torrents pour en
étacher les paillettes d*or. Mais , juscfu'à présent , on n*a pas
ncore découvert de mines de ces métaux.
BOULAF, s. m. (hisioire de Pologne), Cest ainsi qu'on
omme en polonais le bâton de commandement que le grand
t petit général de la- république reçoivent du roi, pour marque
e leur charge. Le boulaf est une masse d'armes fort courte,
tnissant par un bout en grosse pomme d'argent ou de vermeil
u'on ennchit quelquefois de pierreries. Ce bâton de comman-
ement n'est pas celui qui Ggure dans les armées, mais une
rande lance ornée d'une queue de cheval, propre à être vue
e loin dans la marche, dans le combat ou dans un camp. Les
eux généraux campent, l'un à droite, l'autre à gauche de la
gne, avec cette marque du généralat qui se nomme bonlhouf.
BOULAGE (Thomas-Pascal), né à Orléans en 1769, étudia
droit à Paris, et fut, lors de remprisonneroent de Louis XVI,
ne des personnes qui s'offrirent en otage pour obtenir sa li-
ertc. Successivement avocat et avoué au tribunal de première
istance à Auxerre et à Troyes, il devint secrétaire de l'académie
u département de TAobe, et fut ensuite porté sur le tableau
as avocats à la cour impériale de Paris. Désigné, en 1809, pro-
sseur suppléant à la faculté de droit de Grenoble^ place qu'il
'alla pas occuper, il fut, l'année suivante, nomme professeur
e droit français à Paris, où il mourut eu 18:20. On a de lui :
■* Conclutions sur les lois des douze tables^ Troyes, 18Q5,
1-8"; Paris, 1821, in-8°; 2« Epitre en vers; 5° les Otages
e Louis XVI et de sa famille, 1814, t. i, in-8° (le second n'a
as paru); 4» Liste générale des otages de Louis XVI et de
nie sa famille, 1816, in-8'>; 5« Principes de jurisprudence
)iir servir à t intelligence du Code civil, 1819 et 1820, 2 vol.
-8«; eP Introduction à V histoire du droit français et à
^de du droit naturel, in-8"; Paris, 1821 ; 7° deux opuscules
r les Mystères d'isis ; 8° une édition de la Beligion révélée,
: H.-G. Herlinson. Barbier lui attribue un livre intitulé :
Rose de la vallée , ou la Maçonnerie rendue à son but pri-
itif, Paris, 1808,in-18.
BOULAIE (gramm.), s. f. champ planté de bouleaux. Il est
m usité.
BOULAIE (agric.), s. f. lieu, endroit où l'on resserre les
tuleaux coupés.
BOULAK igéogr,), ville de la Basse-Egypte, sur la rive droite
i Nil, à une Ueue et demie au nord-ouest du Caire, dont elle
t regardée comme un faubourg. On y remarque une belle
luane, un vaste bazar construit par Aly-Bey, des bains magni-
[ues et de nombreux okels, ou magasins destinés à recevoir
DDÔt en nature que les provinces y envoient. Le pacha actuel
I fondé une grande école, on l'on enseigne le dessin, les ma-
ématiques, les langues française et italienne; une filature de
ton et une fabrique de soieries et d'indiennes qui occupe plus
huit cents ouvriers. Boulak est le port du Caire ; il reçoit toutes
i cargaisons venant d'Europe et d'Asie, qui sont destinées à
iscendre ou à remonter le Nil. Cette place a 15,000 habitants.
BOUUkiBTViLLiERS (Hbnri DE), comte de Saint-Saire, la
llenesle, etc., né à Saint-Saire, en Normandie, le 21 octobre
(58, était d'une illustre et ancienne maison de Picardie. U fit
s études au collège de Juilly, où il trouva parmi les pères de
)ratoire un mattre très-habile dans Thistoire, qui lui inspira
goût de cette science où le jeune Boulainvilliers 6t de grands
^ogrès. Gomme tous les aines de noble famille, il embrassa la
roiession des armes ; mais ayant perdu son père, qui, par suite
un mauvais mariage, avait laisse les affaires de sa maison fort
nbarrassées, il quitta le service pour se livrer aux soins néces-
lîres an rétablissement de la fortune patrimoniale. On a dit
a'en examinant les titres de ses ancêtres, il fut porté à étudier
histUre de son pays et ne négligea rien pour connaître les mo-
uments historiques des différentes époques de la monarchie. , .
I lisait avec réOexion, la plume à la main, pour mettre par écrit | suivant les données de l'astrologie, du commencement de ra-
ses remarques et ses pensées, dont il composa un recueil rai-
sonné. U ne travaillait que pour son instruction et pour celle de
ses enfants, sans aucune intention de se faire imprimer, s'ap-
pliquant surtout à chercher l'origine des vieilles institutions et
des anciennes familles du royaume, lia cherché à développer le
caractère des princes, leurs vertus, leurs inclinations, les anciens
droits des souverains et leursacoroissemenls, Tétat des peuples, et
surtout celui de la noblesse, dans les différents siècles ; comment
lesanciennes maisons ont perdu leurs honneurs, droits et prérO-
§atives, par leur inattention à conserver les anciens usages ; et,
'une autre part, comment plusieurs familles qui n'avaient pas
la noblesse sont parvenues à Tacqucrir ; de quelle manière
enfin le service militaire se faisait par le devoir féodal ; comment
les troupes soudoyées ont été établies, et les impositions rendues
permaneiiteset augmentées. «C'était, dit Voltaire, le plus savant
gentilhomme du royaume et le plus capable d'écrire l'histoire
de France, s'il n'avait été trop systématique, d En effet, Tamour
des systèmes, ou plutôt les préjugés nobiliaires dont il était
imbu ont détruit presque toute l'utilité qu'on aurait pu re-
tirer de ses recherches historiques. U voit le chef-d'œuvre de
l'esprit humain dans ce gouvernement féodal qui, en France
du moins, ne fut qu'un chef-d'œuvre d'anarchie, a II regrette,
dit Voltaire, les temps où les peuples, esclaves de petits tyrans
ignorants et barbares, n'avaient ni industrie, ni commerce, ni
propriété ; et il croit qu'une centaine de seigneurs, oppresseurs
de la terre et ennemis du roi, composaient le plus parfait gou-
vernement. 2) Les principaux ouvrages du comte île Boulain-
villiers sont : 1° Recherches sur Vancienne noblesse de France;
2° Histoire de France jusqu'à Charles Ff//;,o° Etat de la
France, extrait des Mémoires des généralités du royaume, qu*il
avait fait pour l'instruction de ses enfants. Il y avait joint une
préface, qu'il a placée depuis à la tète de son Histoire de /'an-
cien gouvernement de France, avec quatorze lettres historiques
sur les parlements ou états généraux (jusqu'à la fin du règne de
Louis XI). On avait voulu l'engager a revoir les Journaux des
vies des rois de France, depuis Louis IX jusqu'à Henri IV,
composés par Aubry et corrigés par Péan ; mab Boulainvilliers
n'a revu que ceux de saint Louis et de Philippe le Hardi, aux-
quels il a joint quelaues notes, avec une préface critique à la
tête du Journal de la vie de saint Louis. Cette préface ne fut
point imprimée, à cause de la hardiesse des opinions qu'elle ren-
ferme. Elle se trouve, manuscrite, dans la bibliothèque des avo-
cats à Paris. En développant ses idées en faveur de la féodalité,
qu'il appelle la liberté féodale, l'auteur s'exprime avec la plus
grande liberté sur la royauté, sur le clergé, sur son siècle : du
reste , il est pénétré de tous les préjugés nobiliaires. Mezerai
avait dit quelque part : a Sous la fin de la deuxième race, le
royaume était tenu selon la loi des fiefs, se gouvernant comme
un grand fief. » La plupart des écrits de Boulainvilliers ne sont
que le commentaire forcé , exagéré de cet aperçu de gênée,
pour nous servir de l'expression de M. de Chateaubriand qui,
tout en accordant à cet écrivain le mérite d'avoir bien senti la
nature aristocratique de l'ancienne constitution, le trouve oft-
êurde sur la noblesse. Le président Hénant l'avait traité encore
plus durement en disant: «Nous n'avons garde de rien adopter
de cet auteur, m Montesquieu, bien meilleur juge des idées har-
dies que le sa^ mais timide auteur de V Abrégé chronologique,
a dit de Boulainvilliers: c( Comme il a écrit avec cette simpficité,
cette franchise et cette ingénuité de l'ancienne noblesse dont
il était sorti, tout le monde est capable de juger des belles choses
auil dit et des erreurs dans lesquelles il tombe. Il avait plus
'esprit que de lumières, plus de lumières que de savoir; mais
ce savoir n'était point méprisable, parce que de notre histoire
et de nos 1ms il savait très-bien les grandes choses. » L'abbé de
Mablv attaque vivement Boulainvilliers dans ses Observations
sur t histoire de France, où il oppose son système un peu dé-
mocratique au système tout féodal de Thistonen gentilhomnie.
Quoi qu'il en soit, au milieu des erreurs qui découlent nécessaire-
ment de son système, il y a chez le comte de Boulainvilliers
des idées fort justes, et que, dans ses leçons si impartiales sur
rbistoire moderne, M. Guizot a souvent adoptées. Le dernier
ouvrage de Boulainvilliers a été une Vie de Mahomet, qui ne
va que jusqu'à l'hégire. La mort a interrompu son travail.
Comme il ne savait pas raral)e, il s'est servi de la traduction la-
tine et du commentaire de l'abbé Maracci sur l'Alcoran. Porté
aux idées singulières et bizarres, il se montre plein d'admiration
pour le prophète et pour sa loi. Boulainvilliers s'est aussi beau-
coup occupe des rêveries de l'astrologie judiciaire, dont il avait la
prétention défaire l'application à la politique.il commença une
Uisloire de V apogée du soleil, dans laquelle il rendait compte,
BfMJUUICBI.
(174)
BOIILAV6BB.
grandissement et de la décadence des monarchies. Ces rêveries
ont fait dire au cardinal de Fleury que Boulainvilliers ne eon-
naissait ni le passée ni le présent, ni tavenir. Malgré la liberté
d*espril qui rcgnc dans la plupart de ses productions, et qui Fa
lait mettre an nombre des célèbres athées par les philosophes
et irréligieux du xviir siècle, il est mort, le 25 janvier 1722,
dans de grands sentiments de piété, entre les bras du père de
la Borde de TOratoire, qui rendit un compte édifiant de ses dei^
niers sentiments. Il n*avaitnen fait imprimer lui-même; mais
ses ouvrages, qu'il communiquait volontiers à ses amis, ont été
copiés dans des temps diflerents, et plusieurs avant qull
les eût retouchés. De là vient que les diverses éditions qui en ont
été faites, tant en Angleterre qu*en Hollande et ailleurs, sont
défectueuses. La réputation qu1l s'était acquise a fait mettre
BOUS son nom plusieurs traités ^u*il n'avait ni composés ni revus.
Voltaire, entre autres, a publié sous ce titre : le Diner du comte
éê BoulainmUiers, un dialogue dont les interlocuteurs, Bou-
lainvilliers et Fréret, exposent le catéchisme de la religion na-
larelle et se permettent contre le christianisme les attaques les
eus indécentes. En rendant compte de cet écrit, on trouve dans
Biographie universelle et dans la France littéraire, de
Querard, une liste assez complète des divers ouvrages de cet
auteur; ils ont été recueillis en trois volumes in-fol. Voltaire
dit qu'on a imprimé à la fin un Gros Mémoire pour rendre le
roi de France plus riche que tous les autres monarques en-
Mimbie, Il voulait prot)ablement parler des Mémoires présentés
au duc d'Orléans, régent de France, contenant les moyens de
rendre ce royaume tris-puissant, la Haye, 1727, 2 vol. in-12.
, Ch. du Rozoir.
BOULAlfG, S. m. (hist, nat,)f poisson des tles Moluques. Il a
k corps elliptique, assez court, très-plat ou comprimé par les
cMés, la tête courte, les yeux et la bouche petits, la peau très-
dure. Ses nageoires sont au nombre de sept , toutes à rayons
mous, savoir, deux ventrales au-dessous des deux pectorales qui
sont petites et triangulaires, une dorsale très-longue, plus basse
devant que derrière, une à l'anus très-longue, et une à la queue,
creusée lusqu'à la moitié en croissant. Son corps est jaune, mai^
gué de chaque côté de neuf à dix lignes bleuâtres longitudinales ;
fl est brun clair sous le ventre. Sa queue est un peu rouge dans
le fond du croissant que forme son échancrure. Ce poisson est
commun dans la mer d'Aroboine à Tentour des rochers.
BOULANGER , ÈBE ( gramm. ) , celui on celle dont le métier
est^ de faire et de vendre du pain. — Boclakgek, v. n. si-
gnifie pétrir du pain et le faire cuire.
BorLAKGEB ( Art DU ). En soi la fabrication du pain est la
chose la plus simple du monde : pétrir de la farine avec de l'eau
cC du levain ou ferment, faire cuire cette pAte dans un four
cèaufië convenablement , voilà toute l'opération. Mais si Ton
tient compte de tons les détails accessoires et cependant néces-
saires pour obtenir un pain qui flatte l'œil et le goût, et qui en
néme temps remplisse toutes les conditions de la plus stricte
hygiène, l'art du boulanger acquerra aux yeux de tous une vé-
ntable importance. Nous aurons donc à nous occuper dans cet
article , quoique sommairement, de tout ce qui concerne la fa-
brication du pain , en suivant l'ordre prescrit par le travail lui-
même. — i. Levain ou ferment. C'est une masse de pâte plus
ou moins grosse qu'on a fait aigrir en la laissant séjourner quel-
Sie temps. On reconnaît que le levain est suflisamment préparé
rsque, par l'effet d'une certaine fermentation, il a pris un plus
grand volume; dans cet état son goût est acide et spiritueux. La
propriété du levain est de faire /fvnr, c'est-à-dire de mettre léçè-
rementen fermentation la pâtedestinéeà la composition du pam.
Cette condition est ime des plus essentielles; sans elle le pain
ne serait qu'une masse louroe et indigeste. Dans quelques en-
droits l'en remplace le ferment de pâte par de la levure de bi^.
Ce procédé, qui donne les mêmes résultats que le précédent, est
d'ailleurs d'un emploi plus prompt et plus commoae. Cependant
on se sert plus généralement du ferment de pâte, parce que la le-
vure de bière ne se conserve pas, se transporte diflicilement sans
s'altérer, et «ra'il n*est pas facile à tout le monde de s'en procurer
au besoin. — II. Mélange, Disons d*abord que les farines propres
i faire da pain sont celles de froment, de seigle, de méteil, de
mais et de sarrasin. Les autres ne sont employées qu'accidentel-
lement à cet usage. L'instrument qui sert à préparer la pâte est
une caisse en bois , appelée pétrin, de forme prismatique , plus
étroite en dessous qu'en dessus. On y verse la quantité de farine
suffisante, dont on relève la plus grande partie vers l'Un des côtés
extrêmes. Dans l'autre, on pratiaue un trou dans lequel on place
le levain, que l'on délaye avec de Veau chaude jusqu'à ce qu il ne
fasse plus qu une masse liquide. Alors, pour obtenir un mélange
plus consistant , on aioute successivement de la (arine , on tiers
environ de celle qni est en réserve , c'est-à-dire éans la prny
tion de 1 kilogramme pour 20 à 30 kilogrammes de pain. Ion
la pâte a reçu le degrede mollesse et d homogénéité cornent
on la saupoudre d'une certaine quantité de farine, et on Uoji
avec un sac ou une couverture de laine. — III. Pétrissage
ou douze heures plus tard , le boulanger vient ajouter à ce i
mier mélange les deux tiers de farine restant. La pâte dH
alors très-résistante, et pour lui donner une homogénéilr |
faite, on n'a pas assez quelquefois de la force des bras; i
masse de pâte est considérable, on est obligé de faire If
trisêoae avec les pieds. Pour mettre fin à cette pratique i
pénible que dégoûtante , la société d'encouragement de l
proposa en l'SIO un prix de 1,500 fr. à l'auteur de la meill^
machine à pétrir. Plusieurs personnes s'occupèrent de cfto^
et présentèrent des modèlesqui remplissaient plus ou moins!
les conditions néoKsairesà un pétrissage mécanique. Lebulli
de la société d'encouragement de l'année 1832 renferme uo i
port en laveur du pétrisseur de M. Ferrand ; nous eo ni
rons les détails qui concernent la description de cet iiutrum<
Ce pétrisseur est formé d'une lame ou bande de ler de di
rmces de lai^ur environ, et contournée en spirale, de nuni
ofi^rir la figjure d'un ressort à boudin de six pieds de loo^
et de deux pieds de diamètre, avec douze tours on hélices, pli
horizontalement et tournant sur son axe. Lorsqu'on ^fùhà^
le pétrin la farine et l'eau nécessaires à la composiCiosdr/t/Ml
on y introduit, à une profondeur plus ou moinsfnode, fa ^i
que l'on met en mouvement au moyen d'un iMcaoisaK parti
culier. Dans ce mouvement, les hélices traversent Vip)te,U 4
visent, la distendent et retirent, en même temps qn'e\Ws\m'u
priment un mouvement de translation de gauche idtûle^
qu'on ramène la spire dans un sens contraire. On retire Va^i
réil du pétrin au moyen de l'instrument donc on s^êtaily)
pour l'y faire entrer, et l'on enlève la pâte qui adhère an M
ces avec un racloir. De cette façon , le pétnssa^ dare enH
neuf minutes; le bassinage ( opération qui consiste à ajcntei
l'eau à la pâte lorsqu'elle est déjà faite ) en dure quatre, N
toyage du cylindre et du pétrin, sept; en tout, vingt miitfl
pour obtenir une pâle parfaitement homo^ne, dîofHiantoof
léger, poreux et très-non. Avec le pétrisseur mécaniqw
homme de force moyenne peut confectionner mille à 6wit*i
livres de pâte à la fois, dan^^le tiers du temps employa p^
travail oroinaire, et cette même pâte, à laçiuelle l'ouvrier or (
pas la main, est à la fois plus propre et mieux délayée. Lepi
propre à cet instrument se trouvant muni d'un doiit)le(o(i<i
peut activer la fermentation de la pâte au moyen d'un baiH
rie. La seule chose que l'on puisse reprocher à ce mode &
tris^ge , c*est que, par la nature même des hélices, la {fi
trouve mise en oontact avec du fer. Les opérations du peut
sont au nombre de cinq : la délayure, la fraêe, la eontrt-f
le bassinage , les tours et le battement. Voici comment Vit*
tier explique ces diverses opt^tions.dans son Traité de Tr
boulanger : a Le levain contenu dans la farine en fontaiff
appelle ainsi la farine qui est retenue dans le pétrin par of
son ) est délayé avec une partie de l'eau destinée an petn*^
une fois délayé, on ajoute Veau restante, qu'on mêle oien'i
tement, de manière qu'il n'y ait aucun grumeau , que ^ftl
divisé et bien fondu ; c'est ce qu'on nomme la délayurf \
opération doit s'exécuter promptement en hiver, et un H
lentement en été. On ajoute ensuite à la délayure l'aulrrij
de la farine, qu'on incorpore promptement dans la mas^ i
qu'à ce qu'elle acquière la consistance nécessaire. Dan^cHl
elle n'est pas encore unie et élastique; c'est une massent
d'inégalités, et composée de fils qui semblent ne former i^
nnion entre eux. Cette seconde opération de pétrissaff
frase. On ratisse bien le pétrin, afin de tout rassembler et
former qu'une seule masse, qu'on retourne devant et '
le pétrin , en la changeant rapidement de place et en la
d'un côté à l'autre. Cette union plus parfaite de l'ean, des
et de la farine, porte le nomdecoYiIre-ritiif . Ces deux op^
et surtout la nemière, demandent dans tons les temp»
faites avec célérité, sans quoi la pâte n'a ni corps ni tiaèv*
est manquée, enfin c'est ce qu'on appelle frase brûiée. L>
et la conlre-fra^e ont donc une telle influence sur le pétn
3 n'étant vivement exécutées on peut employer ensuiir i
e temps à la préparation de la pâte ; au lieu que, si e^
languissantes, leurs effets se manifestent sensiblenieot. i
que soient le temps et les soins qu'on emploierait dans y^\
rations subséquentes. Dès que la pâte a acquis de la confi-?
on la travaille en la découpant seulement en dessons, e«n
les mains sous la pâte, la tirant, la rapprochant, la retf^
par gros pâtons, qu'on jette dans le peâin, de droite i p
l détache à droite. Ces dWers déplacements sont les tours à
ûte.FouT continuer le pclrissa^ey il ùiut, lorsoue la pâte a reçu
rois tours et qu'elle a été portée autant de fois aun côté à Faulre
a pétrin, y (aire plusieurs enfoncements, dans lesquels on verse
eau où l'on a fait fondre du sel à raison deol §^rammes (1 once)
ar 7 kilogrammes de farine , quand on en fait entrer dans le
ain. Dès qu'elle est bien incorporée, on donne à la pâte plu-
ieurs tours, et c*est le bassina^e. » — IV. On ajoute au travail
ont il est ici question Topération dite baltemenl. Le boulanger
irend la pâle avec les mains serrées, la soulève vivement et la
lisse retomberavec force à plusieurs reprises différentes. Toutes
es molécules de la pâte unissent par se rapprocher tellement
[u*on dirait un tissu sans mailles, et lorsque Touvrier la laisse
etomber, l'air s'y engouffre et la soulève par grosses soufflures.
- V. Pour ce qui est de la fermentation de la pâte et du temps
u*on doit la laisser dans les corbeilles et dans le pétrin , cela
épend de la force du levain et du degré de la température. Or-
inairement, au bout de deux heures la pàtene^èvf plus; c'e.4
lors qu'on la coupe par morceaux, qu'on la pèse, et qu'on lui
onne la forme voulue. Vingt-cino ou trente minutes après, on
enfourne pour la faire cuire (F. Fournier).
BOULANGER^ S. m. [htsl. des arts et métiers]^ celui qui est
utorisé à faire, a cuire et à vendre du pain au public. Cette pro-
ission, qui parait aujourd'hui si nécessaire, était inconnue aux
Dciens; les preiiiiers siècles étaient trop simples pour apporter
\ni de façons à leurs aliments. Le blé se mangeait en substance,
)m me les au très fruits de la terre; et a près que les hommes eurent
ouvé le secret de le réduire eu farine, ils se contentèrent encore
ingtemps d>n faire de la bouillie. Lorsqu'ils furent parvenus
en pétrir du pain , ils ne préparèrent cet aliment que comme
>us les autres , dans la maison et au moment du repas. C'était
n des soins principaux des mères de famille, et, dans le temps
(i un prince tuait lui-même l'agneau qu1l devait manger, les
^mmes les plus qualifiées ne dédaignaient pas démettre la main
la pâte. Abraham, dit TEcriture, entra promptement dans sa
nte, et dit à Sara : Pétrissez trois mesures de farine, et faites
tire des pains sous la cendre. Les dames romaines faisaient
assi le pain. Cet usage passa dans les Gaules , et des Gaules , si
on en croit Borrichius, jusqu'aux extrémités du Nord. Les
ains des premiers temps n'avaient presque rien de commun
yec les nOires , soit pour la forme , soil pour la matière : c'était
resgue ce qu« nous appelons des galettes ou gâteaux, et ils y
isaient souvent entrer avec la fanne, le beurre, les œufs, la
•aisse, le safran et autres ingrédients. Ils ne les cuisaient pas
ins un four , mais sur l'âtre chaud , sur un gril , sous une es-
^ de tourtière. Mais, pour celle sorte de pain même, il fallait
ic le blé et les autres grains fussent convertis en farine. Toutes
s nations, comme de concert, employèrent les esclaves à qe
avail pénible, et ce fut le châtiment des ûiutes légères qu'ils
oiinetlaient Cette préparation ou trituration du blé se fit d'à-
>rd avec des pilons dans des mortiers , ensuite avec des mou-
is k bras; quant aux fours et à l'usage d'y cuire le pain, il
mmença en Orient Les Hébreux , 1^ Grecs , les Asiatiques
nnurent les bâtiments et eurent des gens préposés pour la
ite du pain. Les Cappadociens, les Lydiens et les Phéniciens y
cellèrent. Ces ouvriers ne passèrent en Europe que l'an 585
t la fondation de Rome: alors ils étaient employés par les Ro-
■ins. Ces peuples avaient des fours à côté de leurs moulins à
as ; ils conservèrent à ceux qui produisaient ces machines leur
cien nom de pinsores ou pistores, pileurs, dérivé de leur
eniière occupation , celle de pt7er le blé dans des tnortiers ,
ils donnèrent celui de pistoria aux lieux où ils travaillaient*
3 un mot, piêior continua de signifier un boulanger, et pisto-
a une boulangerie. Sous Auguste , il y avait dans Rome jus-
l'à trois cent vin^t-neuf boulangeries publiques , distribuées
i différents quartiers ; elles étaient presque toutes tenues par
s Grecs. Ils étaient les seuh qui sussent faire du bon pain. Ces
rangers fonoèrent quelques affranchis qui se livrèrent volon-
irement à une profession si utile, et rien n'est plus sageoue
discipline qui lew fut imposée. On jugea qu'il fallait leur la-
liter le service eu païAk autant au'il serait possible; on prit
îsprécautioMs pour q«e le nombre des boulangers ne diminuât
u, et que leur fortune répowllt peur ainsi dire de leur fidélité
de leur exaditade au travail. On en forma un corps, ou, selon
^pression du temps, un collège, auquel ceux qui le ceoapo-
tient étaieni nécessairement attachés, dont leurs enfants a'é-
ôenl pas libres de se s^rer , et dans lequel entraient néces-
ûremeni ceux q[ui épo^aient leurs filles. On les mi en nos-
issioade tous les lieux eu l'on moulaitauparavant, des meubles.
( 179 ) BOVLâirGBR.
et l'on n'épargna rien de ce qui les aiderait à soutenir leurs tra-
vaux et leur commerce. On continua de reléguer dans les bou-
langeries tous ceux qui furent accusés et convaincus de fautes
légères ; les juges d'Afrique étaient tenus d'y envoyer tous les
cinq ans ceux qui avaient mérité ce châtiment; le juge l'aurait
subi lui-même s'il avait manqué de faire son envoi. On se relâ-
cha dans la suite de cette sévcrilé, cl les transgressions des ju-
ges et de leurs officiers à cet égard furent punies pécuniaire-
ment; les juges furent condamnés à cinquante livres d'or. Il y
avait dans chaque boulangerie un premier patron ou un surin-
tendant des serviteurs , des meubles, des animaux, des esclaves^
des fours et de toute la boulangerie, et tous ces surintendants
s'assemblaient une fois l'an devant les magistrats et s'élisaient
un proie ou prieur , chargé de toutes les affaires du collège.
Quiconque était du collège des boulangers ne pouvait disposer,
soit par vente, donation ou autrement , des biens qui leur ap-
partenaient en commun ; il en était de même des biens qulls
avaient acquis dans le commerce et qui leur étaient échus par
succession de leurs pères : ils ne les pouvaient léguer qu'à leurs
enfants ou neveux, qui étaient nécessairement de leur profession;
un autre qui les acquérait était ag^régé de fait au corps des bou^
langers. S'ils avaient des possessions étrangères à leur état, ils
en pouvaient disposer de leur vivant ; sinon, ces possessions re-
tombaient dans la communauté. Il était défendu aux magistrats,
aux ofBciers et aux sénateurs, d'acheter des boulangers même
les biens dont ils étaient maîtres de disposer. On avait cru cette
loi essentielle au maintien des autres , et c'est ainsi qu'elles de-
vraient être toutes enchaînées dans un Etat bien policé. Il n'est
pas possible qu'une loi subsiste isolée. Par la loi précédente, les
riches citoyens et les hommes puissants furent retranchés da
nombre des acquéreurs. Aussitôt qu'il naissait un enfant à un
boulanj^, il était réputé du corps, mais il n'entrait en fonction
qu'à vingt ans : jusqu'à cetâ^e la communauté entretenait un
ouvrier à sa place. Il était enjoint aux maj^istrats de s'opposer à
la vente des biens inaliénables des sociétés des boulangers,
nonobstant permission du prince et consentement du corps. Il
était défendu au boulanger de solliciter cette grâce , sous peine
de cinquante livres d'or envers le fisc, et ordonné au juge d'exi-
ger cette amende, à peine d'en payer une de deux livres. Pour
que la communauté lût toujours nombreuse, aucun boulanger
ne pouvait entrer même dans l'étal ecclésiastique, et, si le cas
arrivait, il était renvoyé à son premier emploi ; il n'enétait pasdé-
chargé par les dignités, par la milice, les décuries et par quelque
autre fonction ou privilège que ce fût; cependant on ne pnva
pas ces ouvriers de tous les honneurs delà république ; ceux qui
l'avaient bien servie, surtout dans les temps de disette, pouvaient
parvenir à la dignité de sénateur; mais dans ce cas il fallait ou
renoncer à la dignité ou à ses biens. Celui qui acceptait la qualité
de sénateur, cessant d'être boulanger, perdait tous les biens de
la communauté; Us passaient à son successeur. Au reste , ils ne
pouvaient s'élever au delà du degré de sénateur. L'entrée de ces
magistratures auxquelles on joignait le titre de perfectissimus
leur était défendue, ainsi qu'aux esclaves, aux comptables
envers le fisc, à ceux qui étaient en^gés dans les décuries, aux
marchands, à ceux qui avaient bngué leur poste en ar^nt,
aux fermiers, aux procureurs et autres administrateurs des oiens
d'autrui. On ne songea pas seulementà entretenir le nombre des
boulangers, on pourvut encore à ce qu'ils ne se mésalliassent
pas : i& ne purent marier leurs filles ni à des comédiens,
ni à des gladiateurs, sans être fustigés, bannis, diassés de
leur état , et les officiers de police permettre ces alliances , sans
être amendés. Le bannissement de la communauté fut encore
la peine de la dissipation des biens. Les boulangeries étaient dis-
tribuées, comme nous Pavons dit, dans les quatorze quartiers de
Rome, et il était défendu de passer de celle qu'on occupait, dans
une autre ,/6ans permission. Les blés des greniers publics leur
étaient confiés ; ih ne payaient rien de la partie qui devait être
enaployée en pains de largesse, et le prix de l'autre était réglé
par le magistrat. Il ne sortait de ces greniers aucun grain que
pour Us boulangeries et pour la personne du prince, mais nop sa
maison. Les boula«0ers avaient des greniers particuliers où ils
déposaient les grains des ^niers publics; s'ils étaient convain-
cus d'en avoir diverti, ik étaient oondanHiés à cinq cents livres
d'or. Il y eut des temps où les huissiers du pr^t de l'annone
leur livraient de mauvais grains et à fausse mesure, et ne leur
en fournissaient de meilleurs et à bonne mesure qu'à prix d'ar-
gent. Quand ces concussions étaient découvertes, les coupables
étaient livrés aux boulangeries à perpétuité. Afin qae les bou-
langers pussent vaquer sans relâcne a leurs fonctions, ils furent
es esclaves des animaux et de tout ce qui af^rtenait aux 1 déchargés de tutelles, curatelles et antres charges onéreuses ; il
remières boulangeries; on y joignit des terreset d^ béntages, | n'y eut pas de vacance pour eux , et les tribunaux leur étaient
BOULAHOBB.
(i7«)
BOITLANOEB.
ooTerts en toot temps. Il y avait, entre lesafTranchis, des boulan-
gers chargés de faire le pain pour le palais de l'empereur; quel-
ques-uns de ceux-ci aspirèrent à la charge d*intenaants des gre-
niers pubWcSfComileskorreorum, mais leur liaison avec les autres
boulangers les rendit suspects , et il leur fut défendu de bri-
guer les places. C'étaient les mariniers du Tibre et les jurés me-
sureurs qui dbtribuaient les grains publics aux boulansers; et
par cette raison ils ne pouvaient entrer dans le corps de la bou-
langerie. Ceux qui déchargeaient les grains des vaisseaux dans
les greniers publics s'appelaient loccanï, et ceux qui les por-
taient des greniers publics dans les boulangeries, calabolenset.
Il Y avait d'autres porteurs occupés à distribuer sur les places
publiques le pain ae largesse; ils étaient tirés du nombre des
a/franchis, et Ton prenait aussi des précautions pour les avoir
fidèlesou en état de répondre de leurs fautes. Tous ces usages des
Romains ne tardèrent pas à passer dans les Gaules ; mais ils
parvinrent plus tard dans les pavs septentrionaux. Un auteur
célèbre» c'est Borrichius, dit quen Suède et en Norwége, les
femmes pétrissaient encore le pain vers le milieu du wi" siècle.
La France eut dès la naissance de la monarchie des boulangers,
des moulins à bras ou à eau, et des marchands de farine appe-
lés, ainsi que chez les Romains, pislors, puis paneliers, calme"
Uers et boulangers. Les boulangers furent nommés ancienne-
ment lamisiers, parce que les moulins n'ayant point de blu-
teaux, les marchands de farine la tamisaient chez eux et chez les
particuliers. Celui de boulangers vient de bouUnts, gui est plus
ancien, et boulents, de polenta ou pollis, fleur de fanne. — '1)es
Boulangers de Paris. Les fours banaux subsistaient encore
ayant le règne de Philippe Auguste; les boulangers delà ville four-
nissaient seuls la ville: mais Taccroissement de la ville apporta
quelque changement, et bientôt il y eut boulangers de ville
et boulangers des faubourgs. Ce corps reçut ses premiers règle-
ments sous saint Louis; ils sont tres-sages, mais trop étendus
pour trouver place ici. Le nom de gindre , dont l'origine est
assez difficile a trouver , et qui est encore d'usage , est employé
pour désigner le premier garçon du boulanger. Philippe le Bel
lit aussi travailler à la police des boulangers , qui prétendaient
n'avoir d'autres juges que le grand panetier; ces prétentions
durèrent presque jusqu'en 1350, sous Philippe de Valois, que
parut un règlement général de police, ou celle des boulan-
gers ne fut pas oubliée, et par lequel l** l'élection des jurés fut
transférée du grand panetier au prévôt de Paris; 2» le prévôt
d^ marchands fut appelé aux élections ; 3" les boulangers qui fe-
raient du pain qui ne serait pas de poids payeraient soixante
sous d'amende , outre la confiscation du pain; le sou était alors
onze sous de notre monnaie courante. Henri III sentit aussi
l'importance de ce commerce, et remit en vigueur les ordonnan-
ces que la sagesse du chancelier de l'Hôpital avait méditées. Il
n'est fait aucune mention d'apprentissage ni de chef-d'œuvre
dans les anciens statuts des boulangers ; il suffisait, pour être de
cette profession, de demeurer dans la ville et d'acheter le métier
du roi, et au bout de quatre ans de porter au maître boulanger
ou au lieutenant du grand panetier un pot de terre neuf et rem-
pli de noix et de meulle , fruit aujourd'hui inconnu , casser ce
pot contre le mur en présence de cet officier, des autres maîtres
et des gindres, et boire ensemble. On conçoit de quelle consé-
quence devait être la négligence sur un pareil objet ; les boulan-
gers le sentirent eux-mêmes , et songèrent à se donner des sta-
tuts en 1637. Le roi approuva ces statuts, et ils sont la base de
la discipline de cette communauté. Par ces statuts les boulan-
gers sont soumis à la iuridiction du grand panetier ; il leur est
enjoint d'élire des jurés le premier oimancbe après la fête des
Rois, de ne recevoir aucun maître sans trois ans d^ppren tissage,
de ne faire qu'un apprenti à la fois, d'exiger chef-dVcuvre. De-
puis que les jurandes et les maîtrises ont dbparu, les boulan-
ffers ne sont soumis qu'à des règlements de police, et ceux des
faubourgs se trouvent actuellement sur la même ligne que les
boulangers des villes. U y a à peu près de 7 à 800 boulangers
dans Paris; plus, tous ceux qui viennent des environs les aider
à fournir de pain la grande population que la ville renferme.
Les boulangers de la capitale sont obligés d'avoir en dépôt dans
,._ yaeiauierie pain par . .,.v,.v.v....-.,-
vre ouenenUer, augpré de l'acheteur et au prix fixé tous les
quinze jours par le préfet de police, d'après les mercuriales du
marché à la farine. Le prix des pains de fantaisie est arbitraire.
Les boulangers doivent avoir une balance sur leur comptoir et
peser le pain lorsque l'acheteur le désire. Comme de tous les
temps il a fallu se prémunir contre les émeutes que pouvaient
occasioaner les mauTaises années ou l'élévation du prix du pain,
dans une ville très-populeuse, l'usage a presque tou|oiirs exisj
parmi les boulangers de Paris, de fermer leurs boutiques pif i
forts barreaux de fer, derrière lesquels se trouve encore ^
grille, afin dé résister aux rassemblements tumultueoid
pourraient se porter chez eux, en attendant la force anwj
seule capable de les garantir.
BOULANGER , BOCLANGEBIE {jurisprudence). Le oi
merce de la boulangerie rentre, comme celui de la boucberj
par les mêmes raisons et en vertu des mêmes lois, dans \ni
tributions du pouvoir municipal. Ainsi, tout ce que nous ty^
déjà dit au mot Boucher, sur la taxe, sur les comestibles 04
rompus, gâtés ou nuisibles, s'applique au boulanger. Not»<
dirons autant du privilège que le boulanger a sur les bîeo;
son débiteur, à raison des fournitures faites par lui. Nous|m
lerons dans cet article, 1^ de la profession de DOulangeren{):i
vince ; 3° de la même profession à Paris ; 3° des contraveob^
et peines en matière de boulangerie. L'exercice de la profe^
de l)oulanger a donné lieu à un grand nombre de r^len
insérés au Bulletin des lois. Ces règlements, faits pour la
Îiart des grandes villes, contiennent tous des disposilioDs
ormes, mus croyons devoir faire connaître ici uneordono
spéciale à la ville de Nîmes, en date du 15 janvier <8i5,gi
résume et complète les principes des règlements anténears.&l
pourra servir de t)ase aux règlements particuliers que ksinUi
rites locales pourraient faire. Voici cette ordonnance: Art. /^ U
dispositions du décret du 6 janvier 1814. relatif à l'extrâce à
la profession de boulanger dans la ville de Ninies, départfaifB^
du Gard, sont annulées et remplacées par les smunles;-^
2. A l'avenir, dans ladite ville, nul ne pourra exertet U çn^tcfr
sion de l)oulanger sans une permission spéciale du mûre; é
ne sera accordée qu'à ceux qui justifieront d'une monliléisr
nue et de facultés suffisantes. Dans le cas de refus (Tone pe^
mission, le boulanger aura recours de la décision da maire asJ
Krès de l'autorité administrative supérieure, oonforiDéineDliil
>is. Ceux qui exercent actuellement la profession de boutuf)
dans cette ville sont maintenus dans l'exercice de cette prv'id
sion, mais ils devront se munir, à peine de déchéance, d^l
permission du maire, dans un mois pour tout délai, à coa^'l
de la publication de la présente ordonnance. — 3. Cette pemûsij
ne sera accordée que sous les conditions suivantes : cm
boulanger se soumettra à avoir constamment en résene m
son magasin, en farines et en grains, ainsi qu'il va être spnJ
un approvisionnement suffisant pour pourvoir à sa consoiEn
tion journalière pendant un mois au moins. Cet appru«v>i
neinent sera, pour les boulangers de première classe, de U
kil. de farine première qualité, et 80 hect. de froment; 7^
ceux de deuxième classe, de 2,250 kil. de farine premier^
lité, et de 60 hect. de froment; pour-ceux de troisième a
de 1,500 kil. de farine première qualité, et de 40 heâ
froment. — à. Dans le cas où le nombre des boulangea
drait à diminuer par la suite, les approvisionnements de ni
de boulangers restant en exercice seront augmentés prj
tionnellement à raison de leur classe, de manière que la rJ
totale demeure toujours au complet, telle qu'elle se Irou^r '
par l'article ci^essus.— 5. Chaque boulanger s'obligera <i«'j
par écrit, à remplir toutes les conditions qui lui sont m\^*
par la présente ; il afl'ectera, pour garantie de l'accomplisïrj
de cette obligation , l'intégralité oe son approvisionnentefi
pulé comme ci-dessus, et il déclarera souscrire à toutes le>^
séquences qui peuvent résulter pour lui de la non—exécoti-^
6. La permission délivrée par le maire constatera la soum»
souscnte par le boulanger, tant pour cette obligation que («4
quotité de son approvisionnement de réserve; elle énonce» •!
le quartier dans lequel chaque boulanger exerce oa se pni^H
d'exercer sa profession. Si un boulanger en activité «vj
quitter son établissement pour le transporter dans un i
quartier, il sera tenu d'en faire la déclaration au maire d>i
vingt-quatre heures au plus. — 7. Le maire s'assurera pv
même, ou par l'un de ses adjoints , si les boulangers ont f
tamment en magasin et en réserve la quantité de ferîoei
grains pour laquelle chacun d'eux aura fait sa soumissioii:
enverra tons les mois l'état certifié par lui an préfet, et crj
en transmettra une ampliation au ministre de rintéric^
boulangers, pour aucune cause que ce soit, ne pourroot m
la visite de leurs magasins, toutes les fois que Fautorité Ird
présentera pour la faire. — 8. Le maire réunira «oprê i
dix-huit boulangers pris parmi ceux oui exercent leur pi
sion depuis longtemps. Ces dix-huit Doulangers proc<«Vi
en sa présence, a la nomination d'un syndic et de qo«"^
joints. Le syndic et les adjoints seront renouvelés tous le?
au mois de janvier. Ils pourront être réélus: nutis, aH
BOITUL9GBH. (
aercice de trois années, le syndic et les adjoints devront être
léfinitivement remplacés. — 9. Le syndic et les adjoints procé-
leront, en présence du maire et de concert avep lui, à la ré-
lartition des boulangers dans les trois classes énoncées en Tart. 3.
ils régleront pareillement le minimum du nombre des fournées
|ue diaque boulanger sera tenu de faire journellement, suivant
es différentes saisons de Tannée. — 10. Le syndic et les ad-
oints seront chargés de la surveillance de l'approvisionnement
le réserve des boulangers, et de constater la nature et la qua-
ité des farines et des grains dudit approvisionnement, sans çré-
udice des autres mesures de surveillance qui devront être prises
)ar le maire, auquel ils rendront toujours compte. — li. Les
K)ulan^rs admis, et ayant commencé à exploiter, ne pour-
ont quitter leur établissement que six mois après la déclaration
[u'ils en auront faite au maire, lequel ne pourra se refuser à la
cc«voir. — 42. Nul boulanger ne pourra restreindre, sans y
voir été autorisé par le maire, le nombre des fournées aux-
uelles il sera obligé suivant sa classe. — 13. Tout boulanger
ui contreviendra aux art. 3, 3, 1 1 et 12, sera interdit définiti-
ement ou temporairement , selon Texigence des cas, de Texer-
ice de sa profession. Cette interdiction sera prononcée par le
naire, sauf au boulanger à se pourvoir de la dédsion du maire
Ta utorlté supérieure administrative, conformément aux lois.
-14. L^ boulangers qui , en contravention de l'art, li, au-
lient quitté leurs établissements sans avoir fait préalablement
1 déclaration prescrite par ledit article ; ceux qui auraient fait
isparaftre tout ou partie de l'approvisionnement qu'ils seront
^nus d'avoir en réserve, et qui, pour ces deux cas, auraient en-
mru l'interdiction définitive, seront considérés comme ayant
lanqué à leurs obligations; leur approvisionnement de réserve,
] la partie de cet approvisionnement qui aura été trouvée dans
ur magasin, sera saisi, et ils seront poursuivis, à la diligence
Li maire, devant les tribunaux compétents, pour être statué
informéraent aux lois. — 15. Le fonds d'approvisionnement
î reserve deviendra libre, sur une autorisation du maire, pour
ut boulanger qui , en conformité de l'art. 11, aura déclare six
ois d*avance, vouloir c|uitter sa profession. La veuve et les
Jritiers du boulanger décédé pourront pareillement être auto-
sés à disposer de leur approvisionnement de réserve.— 16. Tout
mianger sera tenu de peser le pain, s'il en est requis par l'a-
leïeur. Il dev ra, à cet effet, avoir, dans le lieu le plus apparent
sa boutique, des balances et un assortiment de poids mctri-
tes dûment poinçonnés. — 17. Tout boulanger dont le pain
lura point le poids fixé par les règlements de police locale
ra punides peines portées à l'art. 425 du Code pénal contre
ax qui vendent avec de faux poids ou de fausses mesures.
iS. Nul boulanger ne pourra vendre son pain au-dessus
Ja taxe légalement faite et publiée. — 19. Il est défendu
lablir des regrats de i)ain en quelque lieu public que ce soit.
conséquence, les traiteurs, aubergistes, cabaretiers et tous
tes, soit qu'ils fassent ou non métier de donner à manger, ne
irront tenir d'autre pain chez eux que celui qui est néces-
re à leur propre consommation et à celle de leurs hôtes. —
Les boulangers et débitants forains, quoique étrangers à la
ilangerie de Nîmes, seront admis, concurremment avec les
ilangers de cette ville, à vendre ou faire vendre du pain sur
marchés ou lieux publics, et aux jours qui seront désignés
le maire, en se conformant aux règlements. ~ 21 . Le préfet
département du Gard pourra, sur la proposition du maire,
eles règlements locaux nécessaires sur la nature, la qualité, la
rque et le poids du pain en usage à Nîmes, sur la police des
ilaugers ou débitants forains, et des boulangers de cette ville
ont coutume d'approvisionner les marches, et sur la taxation
différentes espèces de pain. Ces règlements ne seront
cutoires qu'après avoir reçu l'approbation de notre mi-
re de rinténeur. — 22. Les contraventions à la présente
onnance, autres que celles S|>ccifiées en l'art. 13 et aux
lemcnts locaux dont il est fait mention en l'article pré-
ent, seront poursuivies et réprimées par les tribunaux com-
înts, qui pourront prononcer l'impression et l'affiche des
nnentsaux frais des contrevenants. — Nul ne peub exercer
is Paris la profession de boulanger sans une permission spé-
e du préfet de police. Chaque boulanger est tenu d'avoir, à
e de garantie, au grenier d'abondance, vingt sacs de farine
première qualité, et du poids de 159 kilogrammes. Il doit
si avoir dans son magasin un approvisionnement en rapport
c la quantité de pain qu'il cuit chaque jour. — Aucun bou-
ger, a Paris, ne peut quitter son commerce que six mois
es en avoir fait U dé.claration au préfet de police. Les autres
igations imposées aux boulangers de Paris sont les mêmes
î celles établies par l'ordonnance de 1823, rapportée plus
IV.
177 ) BOVLAKGER.
haut, et calquée sur des règlements en vigueur dans la capitale.
Nous citerons seulement un décret du 27 février 181 1, relatif au
privilège que les facteurs de la halle aux farines peuvent exercer
sur les dépôts faits par les boolaneers au grenier d'abondance.
Ce décret est ainsi conçu : Art. l'^ Lorsqu'un boulanger quittera
son commerce, par l'effet d'une faillite ou pour contravention
à notre arrêté du 19 vendémiaire an x, les facteurs de la halle
qui justifieront par le contrôle de rinspectcur ou par toute autre
pièce authentique, qu'il est leur débiteur pour farines livrées sur
le carreau de la halle, auront un privilège sur le produit des
quinze sacs formant son dépôt de garantie, dont la confiscation
aura été ordonnée. En conséquence, dans le cas d'insuffisance
des autres biens et propriétés du boulanger failli ou retiré sans la
permission de notre conseiller d'Etat, préfet de police, ils seront
admis à exercer au premier ordre, et de préférence à tout autre
créancier, leurs droits sur le produit de la vente dudit dépôt,
jusqu'à concurrence du montant de leur créance ; les autres
ayants droit viendront après. Le surplus appartiendra au gou-
vernement, par forme d'amende. — 23. Cesaisposilions sont ap-
plicables aux fonds provenant des quinze sacs de garantie qui
peuvent exister en ce moment dans la caisse de la préfecture
de police. — Une ordonnance du 15 janvier 1817 a institué
à Paris une caisse syndicale des boulangers.
BOULANGER (Jean), lié à Amiens en 1607. a gravé beau-
coup d'estanopes d'après les maîtres les plus célèbres, tels que
Raphaël, le Guide, Léonard de Vinci, le Bourdon, Champagni,
Mignard, Noël Coypel, etc. Ses gravures se distinguent facile-
ment au moyen d'un travail de pointillé qu'il avait adopté pour
les objets nus ; ce qui produit un assez mauvais effet, en ôtanf
toute espèce d'accord entre le style des chairs et celui des dra-
peries, répand une sécheresse désagréable et détruit l'harmonie
entre les différentes parties de ses estampes. Boulanger et Mo-
rin peuvent être regardés, en quelque sorte, comme les inven-
teurs du pointillé, genre bâtard que les Anglais ont adopté de-
puis, et dont l'imitation, qu'en ont faite de nos jours plusieurs
graveurs français, a failli détruire en France la suprématie que
notre école de'gravure avait obtenue.
BOULANGER OU BOULLANGER (NiCOLAS-AntOINE), né à
Paris en 1723, mort dans la même ville en 1759, sortit du col-
lège de Beauvais presque aussi ignorant qu'il y était entré. A
l'âge de dix-sept ans, il étudia les mathématiques et l'architec-
ture, pour lesquelles il eut plus d'aptitude que pour les autres
sciences. Trois ou quatre ans d'études lui suffirent pour être
utile au baron deThiers, qu'il accompagna en qualité d'ingénieur.
Il entra ensuite dans les ponts et chaussées, et exécuta, dans la
Champagne, la Bourgogne et la Lorraine, différents ouvrages
f)ublics, avec intelligence et probité. Ce fut pour ainsi dire sur
es grands chemins confiés à ses soins que se développa en lui
le germe d'un nouveau talent qu'il n'avait pas soupçonné, celui
de penser philosophiquement. En coupant des montagnes, en
conduisant des rivières, en creusant et en retournant des ter-
rains, il vit une multitude de substances diverses que la terre
recèle, qu'il regarda comme une preuve de son extrême ancien-
neté et des révolutions multipliées qu'elle avait essuyées dans
des siècles imaginaires. Boulanger reconnaît une in fintlé innom-
brable de déluges , qui sont autant de crises que la nature em-
ploie pour renouveler le genre humain et pour se renouveler
elle-même. Des bouleversements du globe il passa aux change-
ments arrivés dans les mœurs, les sociétés, les gouvernements
et la religion. Il forma à cet égard différentes conjectures. Pour
s'assurer de leur solidité, il voulut savoir ce qu'on avait dit là-
dessus. Il apprit le latin, le grec, quelque chose aussi des lan-
Sues hébraïque, syriaaue et arabe, et se crut par là bien fourni
'arguments pour établir ses extravagantes hypothèses. L'aspect
d'une mort prochaine lui dessilla les yeux ; il déplora ses égare-
ments, et déclara qu'ils étaient le fruit de la vanité bien ])Ius que
du raisonnement ; que les pompeux éloges donnés à sesproduc^
lions manuscrites dans les sociétés philosophiques l'avaient
plus enivré, plus séduit que tout le reste. Ses manuscrits, sour-
ces de ses repentirs et de ses rétractations, devaient être livrés
aux flammes ; mais les sociétés philosophiques s'en étaient em-
parées. Ces écrits étaient bien impies ; ils démentaient bien hau-
tement nos livres saints; ils tendaient bien directement à l'a-
théisme : c'étaient plus de titres qu'il n'en fallait pour les rendre
{précieux aux yenx des faux sages. Ils furent donc imprima, et
'on vit paraître, 1** Traité du despotisme oriental, in-12, ou-
vrage romanesque et pernicieux , mais moins que le suivant ;
2® l'Antiquité dévoiler, posthume, Amsterdam, 176C, in-4",
et 3 vol. in-12; 3" le Christianisme dévoilé, 2 vol. in-12,
aussi posthume ; diatribe remplie d'imprécations et de rai-
sonnements aussi absurdes que rebutants contre la religion
25
BOULARDi
de Jésos-Christ. On y prêche la lolerance d*iui ton d*intolc-
rtnce que le Canallsmc n a jamais porté aossî loin. Bergier,
dans son Apoiogie delà rehçion chrétienne , Ta victorieuse-
ment réfuie. Cet ouvrage avait été refait sur le manuscrit par
le baron d'Holbach ; A'^uisserlalion sur Elieet Enoch^ io-12;
5°quclques articles mauvais et informes, fournis à la compilation
encyclopédique; de ce nombre sont : Corvée, qui offre des ob-
servations judicieuses et modérées, Guébres, Déluge, Langue
hébraïque^ Economie poliiique, etc. ; GP une Histoire d'A-
leaandre le Grande sans mérite ni intérêt; 7^ \cs Anecdotes de
lumalur^, en manuscrit , que BuflTon a mis à contribution dans
ses Epoques de la nature , ce (issu d'imaginations physiques
et gëugraphiques ; B" un Dictionnaire, manuscrit aussi, qu'on
peut regarder comme une concordance mal combinée des lan-
ffoes anciennes et modernes. On remarque dans les écrits de
Boulanger une imagination sombre et malheureuse. Il en a
paru une Analyse par un solitaire, Paris, 1788, in-S"*, très-
oien faite, et réfutant victorieusement toutes les erreurs qu'on y
Irouve. On a attribué à Boulanger un grand nombre d'ouvra-
ges qui ne sont pas de lui.
UOVUkNBERiK{gramm,), s. f. l'art de faire le pain» on le
commeroe du ftwulanger. 11 se dit aussi du lieu où se fait le pain ,
dans certains établissements publics, dans les communautés ,
dans les maisons k la campagne. Il se dit également de Tétablis-
semenly du fonds d'un boulanger.
B017LARD [Catherine-François ) , architecte , né à Lyon,
«enrit en cfualité d'ingénieur lors du siège de cette ville , en
1795. Après la prise de la ville, il fut condamné à mort et exé-
c»té en 1794. On a de lui : i" Mémoire sur la forme et la na^
hire des jantes pour les roues de voitures , 1781, iu-12. L'aca-
démie de Lyon décerna un accessit à cet ouvrage; 2** Mémoire
smr cette question : Quels sont en général les moyens de garan-
tir les canaux et leurs écluses de tout atterrîsseraent, etc. ? cou-
ronné par l'académie de Lyon, en 1778, et imprimé dans le
Journal de physique; 5<» Mémoire sur cette question : Quelle
serait la voiture de transport la plus forte, la plus légère, ta plus
roulante et la moins sujette à dégrader les chemins? Set opuscule
fut couronné par l'académie de la Rochelle. Boulard avait fait
beaucoup de recherches sur les ajjuedncs des Romains qui ame-
naient dos eaux à Lyon, et il en avait dressé des plans très-détaillés,
qui, après avoir été perdus longtemps, ont été retrouvés. —
•OULARD (Henri-François), né a Paris en 1746, et mort à la
Rochelle en 1795, chevalier de Saint-Louis, ma|or du régiment
de la Vieille-Marine, puis général des armées républicaines, et
oommandant de l'armée des Sables, fît preuve de talents dans
la guerre de la Vendée.
BOULiRD (Antoine-Marie-Henri), littérateur et biblio-
phile, était notaire à Paris, où il naquit le 5 septembre 1754,
appartenait à une de ces familles bourgeoises chez qui les vertus
el la probité étaient héréditaires. Ses ancêtres étaient originaires
de Champagne ; son bisaïeul et son aïeul avaient été premiers
secrétaires d'ambassade , et son père était un des notaires de
Paris les plus estimés, à une époque où celte profession n'avait
point été dégradée par tant de honteux tripotages et de banque-
routes. Le jeune Boulard fît les éludes les plus brillantes à l'uni-
versité, et obtint le orix d'honneur en 1T70. Ce succès détermina
sa vocation pour les lettres; mais, docile aux vœux de sa famille,
il no s'en adonna pas moins sérieusement aux travaux du no-
tariat, et, ayant succédé à son père en 1782, il sut allier aux
devoirs de cette grave profession les loisirs de la belle et bonne
littérature. Versé dans les langues étrangères, il a donné un
grand nombre de traductions d'ouvrages véritablement utiles.
Ses prétaces et ses notes indiquent un savoir aussi judicieux que
modeste et consciencieux. Recherchant la société des littéra-
teurs de l'époque, il fut lié avçc la Harpe, Delille, FonUnes,
Sainte-Croix, Villoison , etc. Quand la révolution éclata ,
n ne partagea point rentraJnement de cerUins espriu ardents,
bien qu'il sentit la nécessité d'apporter des réformes dans l'ad-
ministration publique, ainsi que l'atteste la préface dont il a
feit préaîder sa traduction du Tableau des progrès de la civi-
lisation en Europe, par l'Anglais Gilbert Stuart. a Dans ces
temps d(»8astreux, dit un bi<^raphe, Boulard fut ce qu'il avait
toujours été, le modèle des citoyens j et , quoique religieux et
riche, deux causes de proscription, il ne fut point inquiété. »
Sa maison devint l'asile de la Harpe persécuté, ei qui lut douna
on témoignage touchant de sa reconnaissance en le nommant
son exécuteur testamentaire. Lorsque Bonaparte, devenu pre-
mier consul, chercha à raUier à lut les hommes honorables de
tous h*s partis, Boulard devint maire du onzième arrondisse-
îirîi! ; iiuis. quelque temps après(1805), membre du corps icgis-
(178)
■ouLAan.
latif. Il fut le fondateur de l'école de dessin, alors établie p
quarante jeunes personnes indigentes. Nommé aussi admioi^
leur du lycée impérial (collège Louis-le-Grand), il se plq
exercer les fonctions toutes de bienveillance qui étaient altjc^
à ce titre. Nous pouvons même nous rappeler encore prr^
nellement avec quelle bonté pleine d'enusion cet t\(^\
homme encourageait les succès des jeunes lauréats qui loi t\
pelaient les triomphes de sa jeunesse écolière. Assistant, eu i^
a l'inauguration du collège Saint-Louis dans les ïÀim]
restaurés et agrandis de l'ancien collège d'Harcourt, il b{
échapper ces mots empreints d'un naïf enthousiasoae : « lij
eu au mois d'août dernier cinquante ans que j'ai eu le m
d'honneur au Plessis t » En 1808, après avoir atteint et au 4
les années nécessaires pour être notaire honoraire, il rési;^
charge à son fils pour se livrer exclusivement à son goùi ^
les lettres et pour les livres. On trouvera dans la Biogn^
universelle et dans la France littéraire de M. Quénni> |
titres des nombreuses publications de Boulard. Noos m
contenterons d'indiquer ceux de ses écrits qui foreot en tm
temps des bonnes actions ; tels que sont la Notice sur la n\
les ouvrages de Binety 1817, in-8o, qui avait été son prufMi
de rhétorique ; la Réclamation de tombes el mausolée$, fnr\
curés et administrateurs de la paroisse de Sainl-^rmemi
Prés, 1817, réclamation qui fît rendre à cette égli^IrsUMsb
de Boileau, de Descartes, de Montfaucon et de M^lkm; i
Lettre à M. le président de l'académie des inseripo'oiu i
belles-lettres sur le projet de réduire le nomlm des êadémi
ciens, Paris, 1824, m-8" de huit pages. Ce pn^ qui iù^
peu d'honneur au désintéressement de quelques xitui v^
miciens, avait pour objet de réduire à trente le oei&br« U
quarante membres salariés de cette académie, pour ^m pt^.l
à deux mille francs au lieu de quinze cents francs k trùtMir]
des trente membres restants. En vain le respectable BouUrd '*i
demandait : a Avez-vous fait pour les autres ce qoè vous ^•^
driez qu'on fit pour vous ?d En vain il terminait sa lettre p£|
mots, dignes d être médités : Tâchons de faire naUre diiJk
billon pour qu'il y ait moins de Mirabeau ; tout fut ioiuJ
et la réduction proposée fut opérée en vertu d'une ordoonJ
royale. On doit encore mettre au nombre des publicatioa
font le pliis d'honneur à cet homme de bien, les Biei^aiu
la religion chrétienne, par Ryan, 1817, in-8"; troisième abi
1823. Il s'est occupé scrupuleusement de la propa^ù
livres destinés à faciliter l'enseignement des langues vin^
Nous avons déjà dans un autre article parlé de l'iniv
manie de Boulard pour les livres ; mais, ce que nous d*
garde d'omettre, c'est au'à ce goût, porté peut,-étre un prt '
se joignaient des idées tort saines de conservation pour V^<
rares et des vues de bieufaisancc éclairée. Dcploraol U :
d'une foule de livres anciens, il se plaisait à en acheter pli>
exemplaires, afîn de conserver ce^ trésors littéraires. 11 a^
outre le désir d'aider par des encouragements pécunw!-
partie la plus souffrante du commerce de la UL>rairie. T(
étalagistes de Paris le connaissaient et le res[»ectaiefU ;
visitait tuus au moins une fois par semaine, el il était ^rJ
pour eux une providence. Il lui est arrivé souvent <J;j
sans marchander des charretées de brochures et de UaJ
dont quelques libraires étalagistes venaient de faire ï* \
tion. li'esl ainsi qu'il s'était formé une bibliothèque i'j
nombreuse de Paris après celle du roi ; mais elle était <Uj
plus grand désordre, la pluparl des livres n'étant ni nu
catalogués. Sa maison suffisait à peine pour les loger, wt
eût donné con^é à tous ses U>calaires, et que toutes ses aa{
fussent chargées de rayons, même devant les places. 0 i
bliothèque ou plutôt cet immense amas de livres sf^i
près de 500,000 volumes. Sur ce nombre, 150,000 furent *]
en niasse et à vil prix. Le surplus forme un catalogua <
volumes in-8*», rédigé par MM. Gaudefroy, Bleut et R«
neveu du bibliographe, et précédé d'une notice sur Buul:1
Duviquet. Personne n'était, sous d'autres rapports, plu>H
sanl que Boulard ; combien d'hommes de lettres pxa^i
eu à se louer de sa générosité I II était aussi fort auHkcj
ne sortait jamais sans avoir une des poches de son gtltH""
de menue monnaie pour distribuer aux pauvres qu'il n
trait. Il ne faut pas le confondre avec un autre biblioph-i
moins estimable, Boulard (S...), imprimeur-1ibrairt« i
1750, luuri à Paris en 1809, à qui on doit plusieurs cjt-
et le Manuel de l'imprimeur, Paris, 1791, in-8**. — F
nom de Boulard a été porté par un ouvrier aussi h^t-
bienfaisant, Michel Boulard, mort eu 1829, qui, aprr*
fait sa fortune dans son art (car il était vraiment artiste . >
pour douze pauvres vieillards le bel hospice de Seit^^}
BeVLAT. ( 119
t Saint-Mandé près Paris, et fait des legs considérables à l'Hôtel-
)ieu de celle capitale. Ch. du Rozoir.
BOULAY (Edmond du) , héraut d'armes de Lorraine, dît
^iermontf était né à Reims vers la tin du xV^ siècle. Il a écrit
m grand nombre d'ouvrages en prose et vers, la plupart sur
les sujets historiques. Doro Calmet dit que du Boulay n'était
li bon poêle, ni bon historien. Ses écrits sont pourtant utiles
)our l'histoire de Lorraine; mais il ne faut les lire (ju'avec pré-
caution, attendu qu'il s'est contenté de copier sans discernement
es auteurs qui l'avaient précédé. On peut conjecturer qu'il
nourut vers 1560, dans un âge qui n'était jpas Irès-avancé. Plu-
ieurs de ses ouvrages n'ont pas été imprimes, mais ils se trou-
vaient loos dans la bibliothèque de l'abbaye de Senones. En voici
es titres : t** Dialogue en vers des trois Etats de Lorraine sur
a nativité du prince Chartes, fils aîné du duc François,
itrasbourg, 1543, in -fol. ; 2*» les Généalogies des princes de
^jorraine, Metz, 1647, in-4*»; Paris, 1519, m-8<». La première
dition est la plus estimée, à cause de plusieurs traites qu'elle
enferme et qui ne sont pas dans la seconde; S» la Vie et le
Vrépas des ducs de Lorraine Antoine et François, 1547, in-4»;
i* Voyage du bon duc Antoine vers le roi François P^ en 1543
en vers), Paris, 1649, in-S»; ô» le Combat de la chair et de
'esprit, en ryme française et par personnaiges, Paris, 1549,
>etil in-8*» (72 feuillets); cette moralité est rare et fort recherchée ;
^ le Catholique enterrement du cardinal Claude de Lorraine,
véque de Metz, Paris, 1550, in-8«>. Boulay avait entrepris une
isloire générale de Lorraine qu'il n'a point achevée.
BOULAY (César-Egasjse DU), né à Saint-Ailier, dans le
as Maine, au commencement du xvii* siècle, fut successive-
lent professeur d*humanités et d'éloquence au collège de Na-
arre a Paris, recteur, greffier et historiographe de l'université,
t mourut le 16 octobre 1678. L'ouvrage auquel il doit princi-
palement sa réputation est une histoire de l'université de Paris,
n latin, depuis 800 jusqu'à 1600, 6 vol. in-fol. Les trois pre-
niers, qui parurent en 1665, furent censurés par la faculté de
tiéologie. L'auteur répondit à la censure par un écrit intitulé
Sotœ ad censuram, etc., Paris, 1667, in-4o. La déclaration des
ommissaires du ^oi, lesquels, chargés d'examiner l'ouvrage, n'y
rouvèrent rien qui pût en empêcher la continuation, lui donna
e courage d'achever les trois derniers, qu'il publia en 1675.
l'est un répertoire précieux, par la quantité de pièces originales
[u'il renferme, qu'on ne trouve que là ; il est plein d*érudition,
ms manque tout à fait de jugement et de critique. On lui
oit plusieurs autres écrits sur Funiversité : 1» De patronis qua-
ior nationum universitatis^ 1662, in-S» ; 2'' De decanalu
ationis gallicœ, 1662, in-8«; S» Remarques sur la dignité,
ang, etc., dts. recteur, etc., 1668, in-4*> ; 4° Recueil des privi-
^ges de l'université, 1674, in-4o; 5« Fondation de l'université
e Paris par tempereur Charlemagne, avec des mémoires sur
s bénéfices à sdnomination, 1675, in-4» ; 6« Spéculum eloquen-
fcp, 1658, in-12; 7° Trésor des antiquités romaines, in-fol.,
851, avec flgures. Ces ouvrages ont les mêmes qualités et les
lémes défauts que son histoire. Il a aussi laissé des vers latins
ni ne manquent ni de chaleur ni, de facilité. — Piebre-
jGASSE DU Boulay, parent de César, fut professeur d'huma-
ités au collège de Navarre; on lui doit, entre autres écrits:
remmœ poetarum ex Ovidio, Catullo, Tibullo et Propertio,
J62, in-8o.
BOULAY (Jacques), chanoine de Saint-Pierre-Empont à
rléans, et bachelier en droit, mort vers 1730, a publié : ATa-
ïére de bien cultiver la vigne, défaire la vendange et le vin
tns le vignoble d'Orléans, utile à tous les autres vignobles
u royaume, oit Von découvre les moyens de prévenir et de
(couvrir les friponneries des mattvais vignerons, La première
lilion est d'une date inconnue généralement, la seconde est
2 1712, et la troisième de 1723. L'auteur détaille avec beau-
>up de clarté et de précision toutes les opérations que de-
lande la culture des vignes, et il parait qu'il s>n occupait
îpuîs longtemps. ïl ne faut pas v chercher de théorie , mais la
ratique y est ircs-bien développée. Le style, trivial quelque-
îs, est vif et piquant, surtout quand fauteur parle des fripon-
eries des vignerons. Le volume est terminé par un vocabulaire
« mots en usage pour la culture de la vigne dans le vignoble
Oriéans. On n^a aucun détail sur la vie dt cet ecclésiastique,
parait que, dès la première édition de son ouvrage, des ngo-
stes lui avaient reproché d'avoir écrit sur Fart de raire le vm,
)mme ne convenant pas à son état ; on alla même jusqu'à pré*
ïnâre qu'il n^avait lu l'Ecriture sainte et les Pères de l'EgKsc
ne pour y trouver des éloges du vin. Boulay répondit tictorieusi»-
leni à ces renroches dans un^avis qui est à hi tête de la troisième
drtion considérablement augmentée.
) BOCLAY-PATY.
ftovLAT (N. DU), savant cauoniste, dont on a une Histom
du droit public ecclésiastique français, Londres (Paris), 1741,
1751, in-4o; ibid., 2 vol. in-12. L'auteur y distingue trois puis-
sances, celle du souverain, celle du pape et celle des évèques,
et il regarde leur concours comme formant dans leur ensemble
le droit public ecclésiastique français. L'ouvrage contient plu-
sieurs dissertations sur les principes les plus sujets à contesta-
lion. 11 est suivi des vies d'Alexandre VI et de Léon X, deux
papes qui eurent de grands démêlés avec la France. Ce livre
fit du bruit dans le temps. La faculté de théologie de Paris, après
plusieurs séances, avait arrêté, en 1751, la censure dedix-ne«f
propositions extraites de l'ouvrajje ; mais, comme la censure co
renfermait elle-même d'assez répréhensibles, elle éprouva des
difficultés de la part du parlement, ce cjui en empêcha la puMi-
calion. Du reste, l'auteur s'y est permis des expressions hardies
et des choses inexactes. Cet ouvrage fut d'abord attribué aa
marquis d'Argenson ; mais il n'a rien de ressemblant aux autres
écrits de ce ministre, ni le ton, ni les vues, ni le système, ni le
style. On l'a aussi attribuée de Busigny, à cause des initiales
N. P. B. sous lesquelles il parut.
BOULAY (Chables-Nicolas-Maillet Dtl né à Rouen
en 1729, conseiller de la cour des comptes de Normandie, se-
crétaire perpétuel de l'académie de Rouen, et membre de pin-
sieurs autres sociétés savantes, est mort le 13 septembre 1769.
Haillet de Couronne a fait son éloge, Rouen, 1771, in-8». On y
trouve les détails de tous les ouvrages de Boulay, savoir : 1«» dix-
huit Eloges académiques ; 2" plusieurs morceaux historiques^
dont une Histoire de Guillaume le Conauérant, et un Mémoire
sur la nécessité et les moyens de travailler à l'histoire de iVbr-
mandie ; 5*» plusieurs mémoires de littérature, dont un sur
le genre dramatique moyen el sur l'usage qu'en a fait Térence;
4« quelques Mémoires de grammaire, dont un Traité de tar-
ticle ; 5® quelques Poésies ei des Mémoires académiques. Ces
écrits n'ont point été imprimés. On les trouvait parmi lesMc^
moires de 1 académie de Rouen qui fut dévastée pendant la
révolution. Il a encore laissé, en manuscrit, une Analyse des
dissertations de dom Calmet.
BOULAY-PATY (Piesbe-Sébastien), législateur et juriscon-
sulte, naquit le 10 août 1763, à Abbaietz, prés de Chàteao*
briant, en Bretagne. Reçu avocat à Rennes en 1787, il fut nom-
mé sénéchal de Paimbœuf^ avec dispense d'âge. Il occupait
cette place à l'époque de la révolution, dont il se montra partisan
zélé mais désintéressé. Nommé en 1791 commissaire du roi près
le tribunal civil de Paimbœuf, faute d'âge, il fut sucressivemenl
procureur-syndic du district de cette ville , el puis administra-
leur du département de la Loire-Inférieure, fonctions dansleft^
quelles il montra beaucoup d'équité et de modération. Il fut
incarcéré sous le proconsulal de Carrier; mais en 1795 il de-
vint commissaire au pouvoir exécutif près les tribunaux civil et
criminel de Nantes. Elu en l'an vi (1798) député de ce dépai^
tement au conseil des cinq cents, il s'y occupa spécialement ue k ,
lé^slation maritime et des besoins commerciaux. Il fut deux
fois l'un des secrétaires de cette assemblée. Boulay-Paty prît
aussi une part active aux débats politiques. Il montra l'opposi-
tion la plus vife à la révolution du 18 brumaire. Porté sur la
liste des représentants proscrits, il dut sa radiation à l'amitié de
quelques-uns de ses collègues ; el lors de la réorganisation des
tribunaux , il fut nommé juge au tribunal d'appel de Rennes.
Il fut alors prié pr le ministre de la justice de lui adresser ses
vues sur le projet du Code de commerce; vues qui servirent
beaucoup à la rédaction de ce Code, et qui furent imprimées à Pa-
ris sous ce titre: Observations sur le Code de commerce adrtw^
sées aux tribunaux , 1802 , in-8*>. Voué à Fétude de la législa-
tion commerciale et conseiller à la cour impériale de Rennes, il
fit, SUT l'invitation du ^rand maître de Tuniversîté, un cours gra-
tuit à la faculté de drort de cette ville, en 1810 , publié depuis
avec ce titre : Cours de'droit commercial maritime , d'aprêe
les principes et suivant tordre du Code de commerce ^ bennes
et Paris, 1831 et 25, 4 vol. in-8*». Cet ouvrage est très-eslimé.
Boulay-Paty mourut le 16 juin 1830, à Donges, vîs-â-vis de
Paimbœuf, a la suite de plusieurs attaques de paralysie. La res-
tauration l'avait maintenu dans ses fonctions de conseiller â la
cour royale de Rennes, dont il était devenu îe doyen. On lui doit
eneore : 1* Traité des faillites et des banqueroutes , Paris et
Rennes , 1826, 3 vol. m-d°; .2*» Traité des assurances et des
contrats à la grosse d'Emérigon (par Boulay-Patj), et mis en
rapport avec le nottvean Code de commerce el lajurispruden^
ce, suivi d^un vocabulaire des termes de marine et des noms de
eketque partie du navire. Rennes et Paris, 1826-27, 2 vol.
in-^®. Ces ouvrages, toujours utilement consultés, sont encore
eMs lOQ» les jovrs et ibnt autorité. •
BOnJE. ( 180
BOCLiàsTE dgéol,)^ s. r. En Provence, c*est une terre argîlo-
nblonneuse , que b sécheresse rend (vondreuse, et la pluie
boueuse.
BOITLBOCX [kisl. iMf.)f S- ni. Sorte de pie-grièchc d*Afriqae.
Nom Tulgaire de la huppe.
BorLorc ( Sivox ) » professeur de chimie au jardin du roi »
pharmacien, jbge consul an tribunal de commerce de Paris, fut
reçn de Tacadcmie royale des sciences en I69i , et mourut en
17^. Il a lu plusieurs mémoires et oteenrations qui ont été im-
primés dans la collection de cette académie. Ces travaux lui
acquirent une grande réputation, et firent faire quelques progrès
àl'bbtoirede la matière médicale. — Boulduc (Gilles-Fran-
çois), son fils, né i Paris en 1675, lui succéda dans la chaire de
chimie du jardin du roi, futcchevin, premier apothicaire du
roi et membre de l'académie des sciences. Il mourut à Ver-
sailles le 15 janvier 1742. On a de lui des observations sur la
cascarille, sur le sel de seignette, le sel d*Epsom et celui de
Glaebef, retiré d'une terre du Daupbinc; l'analyse des eaux mi-
nérales de Bourbon-rArchambault, de Forges et de Passy ; un
mémoire sur les purgatifs hydragogues; des expériences sur les
lessives de salpêtre et sur les eaux mères du nitre. Ces différents
écrits sont insérés dans le volume de l'académie depuis 1699
jusqu'en 1755.
BorLDrKE(ftyirau/.). s. f. Il se dit de la fosse pratiquée sous
la roue des moubns à eau.
BOULE ( ^ramm. ) , s. f. corps sphérique , corps rond en tout
sens. Il se dit surtout des objets de cette forme qui sont faits par
la main de l'homme. Par extension et familièrement. Etre rond
comme une boule^ être gras et replet. On dit aussi : Se mettre en
boule ^ se ramasser, se pelotonner. — On a employé au jeu de
boule ( F. plus bas) quelques expressions familières et figurées :
Atter à t appui de la boule ^ seconder celui qui a commencé dans
guelque aflaire que ce soit : appuyer une proposition qui a été
wile, un avis qui a été ouvert. — JVni r pied à boule, être extrê-
mement assidu, s'attacher à quelque travail avec beaucoup d'ap-
plication et de persévérance, etc. — A la boulevue, à boulevue,
locutions adverbiales et familières; précipitamment , avec peu
d'attention.
BorLE [(eehnol.), qu'on appelle aussi enclume ronde. C'est, en
Urm. de chaudronnerie , l'instrument sur lequel on fait la
qnarre des chaudrons, poêlons, marmites et autres ouvrages de
diaudronnerie qui ont des cnfonçures. Cette enclume est de fer
acéré ou'd'acier. Sa hauteur est d environ trois pieds, y compris
un billot de bois qui lui sert de base. Sa grosseur est inégale ,
ayant trois ou quatre pouces de diamètre par eu haut, et finis-
sant en pointe par en bas, pour qu'il puisse entrer dans le
billot. L extrémité supérieure , qui est proprement ce qu'on
appelle la boule , est de figure sphérique ; c'est sur cet endroit
qu on tourne l'ouvrage lorsqu'on en fait la qiiarre , c'est-à-dire
lorsqu'on en arrondit le fond avec le maillet de buis. — Boule,
en term, de fourbisseur, est un morceau de bois rond , percé à
demi, sur la surface , de plusieurs trous pour recevoir le pom-
meau et pour l'enfoncer plus aisément dans la soie de la lame.
— Boules, en term, de araveur en pierres fines , se dit de la
têledes bouterolles, dequelque fiçurequ'elle soit, excepté plate ;
en ce dernier cas, on l'appelle soie. C'est la tête de celte boute-
rolle qui use la pierre, au moyen de la poudre de diamant dont
elle est cnduite.II y en a de toutes grandeurs et de formes diffé-
rentes, selon les parties de l'ouvrage que l'on veut travailler.
Boule ou Sphère, instrument de miroitier-lnnettier. C'est un
morceau de cuivre, de fer ou de métal composé, coupé en demi-
sphèrc,monlé sur du mastic avec un manche de bois, avec lequel
les ouvriers fout les verres concaves qui servent aux lunettes de
longue-vue, aux lorgnettes, aux microscopes, etc. Il y a des bou-
les de différentes grosseurs, suivant le rayon du foyer qu'on veut
donner aux verres. On se sert de ces boules pour le verre conca-
ve, en les appuyant et tournant sur le verre qui est couché à plat
sur l'établi, au lieu qu'on travaille le verre convexe sur le bassin.
A celte différence près, les mêmes matières servent au dégrossi*
à l'adoucissement et au poli de l'un et de l'autre ouvrage. On
monte aussi des boules sur le tour, ainsi qu'on fait des bassins
—Boules de licol {art vétérinaire). Ce sonldes corps de bois
ronds, d'environ ouatre pouces de diamètre, et percés d'un trou
tout au travers. On passe les lohges du licol dans deux boules
une pour chaque longe. Ces boules, qui pendent an bout des lon-
ges, les entraînent toujours en bas, au lieu que, quand les lon-
ges sont arrêtées aux anneaux de la mangeoire, elles plient au
Beu de descendre, ce qui est cause que lorsque le cheval veut se
gratter la tête avec le pied de derrière, il court risque d'euffairer
ton pied dans le pli de la longe et de s'enchevêtrer. — Boule
▲ SERTim» en term, de metteur en œuvre, est une boule de cui-
) BOULE.
vre tournant dans un cercle de même nature, coneave à
térieur, et composé de éeux pièces qui s'assemblent Vu
l'autre, avec des vil qui passent dans des trous qui se répo<
de l'un à l'autre. La partie de dessous se termine en une<
taraudée en forme de vis, qui entre dans l'établi. La bou
percée à son centre d'un trou qui reçoit la poignée sur h
est montée la pierre qu'on veut sertir. Cette boule, par sa
litc, présente l'ouvrage dans toutes les faces qu'on veut ti
1er. — Boule , en term, d^ orfèvre en grosserif , est un
ceau de fer dont une extrémité entre dans un billot d'encl
et l'autre se termine en une boule ou tête ronde et quelq
plate, selon l'ouvrage qu'on veut y planer. — Boule ( i
rerie). Ce sont de petits globes de fer qui servent à orner
soutenir. Ce sont des ornements dans les balcons, où ils se
à joindre les rouleaux et anses de panier. Ce sont des a
dans les balcons, lorsqu'ils sont sous les pilastres, etc. — B
{au jeu de quitus). C'est un morceau de bois parfaitement
et percé d'un trou pour mettre le pouce, etd'une esf>ècede
taise pour trois autres doigts de la main. Elle sert à abaU
quilles.
boule de chamois {egagropila ). C'est une petite
qu'on trouve dans l'estomac des daims et des boucs en
magne. Quelques-uns ont prétendu qu'elle était foratee
doronic que les animaux paissent; mais on sait qu'elfeesf
posée de poils qu'ils avalent, à peu près comme ksbtnù,
cochons et les sangliers, où l'on trouve de pareilles te/fesoD^
les. Cela étant, ces boules n'ont pas d'autres iwtus qwcri
des autres animaux ci-dessus dénommés. C'est iiortqtt'w
a crues bonnes contre le vertige, ou douées des vérins fe ç!"
tes que les animaux avaient mangées. ^
boule de MABS {médecine), globus martialis. On apff
boules de Mars des boules du poids d'une à deux oiKCsbilesM
une pâte composée de deux parties de crème de tartre, d*0Ml
limaille de fer porphy risée et d'eau-de-vie. Ces tioulo oolafH
reçu le nom de boules de Nancy , parce qu'on en tire heaon^
de' celte ville. C'est du tarlrate de potasse et de fer ( F. Ti»
trate). En agitant quelques instants une boule de nwrsiî
l'eau, on a de suite un liquide d'un brun rougeâtre, connu n
gairement sous le nom d'eau de boule , que le peuple empi-t
soit à l'extérieur, soit même à l'intérieur, à la suite des ow
des chutes, des entorses , etc. Cette eau a une action toniqi^l
résolutive. — Les boules de Molsheim en diffèrent, en ce qu •''
contiennent du benjoin et de la térébenthine selon lesnm i
diverses résines selon les autres.
BOULE DE mebcube {technol. )', mélange d'étain 4^" I
mercure, assez solide pour se mouler sans perdre desa c j
tance.
BOULE-DE-NElGE (botan.), nom de jardin de la van .
vibumumopalusy dont la culture a rendu toutes les fleurs
les et disposées en forme de boule ( T. Viorne).
boule d'amobtissement (archit.). On appelle aiïh
architecture , un corps sphérique qui termine quelque à^*
tion. On la voit le plus souvent sur la pointe des clocher*»*
la lanterne des dômes. La plus remarquable est celle de U
pôle de Saint-Pierre de Rome : elle esl de bronze avec uner
ture de fer inlérieure.Son diamètre est de plus de huit piwîs
peut contenir seize personnes. On y monte par une échell'
nagée dans le col creux qui l'unit à la lanterne de U
pôle.
boule (Jeu de), exercice fort connu. On le joue â un, '1
trois contre trois , ou plus même , avec chacun deux h
pour l'ordinaire : les joueurs fixent le nombre des r^
prendre dans la partie à leur choix. C'est toujours ceux qti
prochent le plus près du but, qui comptent auUnl de poinu
y ontde6ott/e5. Ces buts sont placés aux deux bouU d'une r
d'allée très-unie, rebordée d'une petite berge de chaque o
terminée à chacune de ses extrémités par un peUl fosse i
noyon . Quand on joue, si quelque joueur ou autre arrètela t
lea)upse recommence. Il n'est pas permis de Uperdes pieifc
faire rouler sa boule plus loin, ni de la pousser en ai
façon , sous peine de perdre la partie. Une boule qui est <
dans le noyon et a encore assez de fort» pour revenir a
ne compte point. Un joueur qui joue devant son tour r
mence , si f on s'en aperçoit. Celui qui a passé sou tour
coup. Il est libre de changer de rang dans la pan
is Gu'il n'y ait convention contraire. Qui change ôe
un a
autr
jouer avec ^boureil5adrësse du joueur consiste à don»*
son
moins qu
BOULBDOGUB.
(181 )
BOULET.
loule le degré de force nécessaire pour arriver au but. Pour
ela il fkit qu'il fasse attention à sa pesanteur, et qu'il tourne
Dojuurs le fort vers l'endroit du jeu le plus raboteux , ce qui
ane cependant selon la disposition du terrain et la qua-
ité de la boule. — Boule, avoir la boule , c'est, au jeu de ce
lom , avoir droit de jouer le premier. Ce droit s'acquiert en
ïtant une quille vers la boule. Celui dont la ouille est restée le
>las pr^ de la boule joue le premier, et estait avoir la boule.
- Boule, au jeu de mail, est une pièce de buis ou d*autre
lois très-dur, bien tourné, que l'on chasse avec la masse ou
oail. Ces boules doivent être d'un poids proportionné à celui du
aail , c'est-à--dire environ de moitié. Si le mail dont on se
ert pèse dix Onces , il faut que la boule en pèse cinq, et ainsi
es autres. Les meilleures de ces boules viennent des pays chauds.
~ Boules qui ne s'éventent pas, au jeu de mail, sont des boules
ui ne sautent point, et qui ne se détournent pas de leur chemin
aturel.
BOULE (André-Charles) , né à Paris en 1642, fils d'un
béniste, et forcé d'embrasser la profession de son père, apporta
ans son art tous les talents , on peut même dire, le génie qu'il
rait reçus delà nature. Il sut, en faisant un choix de différents
ois de rinde et du Brésil, ou en combinant le cuivre et l'ivoire,
niter toutes les espèces d'animaux, de fruits et de fleurs. Il en
imposa môme des tableaux d'histoire, de batailles, de chasses
; de paysages. On admire encore aujourd'hui ses productions
1 château de Versailles. Louis XIY le nomma graveur ordi-
lire du sceau et lui donna un logement au Louvre. Le brevet
ni lui fut délivré le qualifie d'architecte, peintre, sculpteur en
osaïque , inventeur de chiffres , etc. Boule mourut à Paris en
1Ô2,
BOULE (Jean-Charles) , prédicateur du roi , était né vers
r20 , à Cannes , petite ville ae la basse Provence, Il professa
abord la rhétorique à Villefranche , embrassa la vie religieuse
ins l'ordre des oordeliers , et fut envoyé par ses supérieurs à
îris pour y terminer ses études de théologie. Reçu aocteur en
)rbonne , il prêcha en 1759, en présence de l'académie fran-
ise , le Panégyrique de saint Louis^ resté inédit , mais dont
Année liUéraire, 1760, i, 201, cite d'assez longs extraite, tout
1 faisant le plus grand éloge du reste de ce discours. Il avait
*jà prêché l'Avent à Versailles, lorsqu'il fut désigné pour y
récher le carême, en 1763. Le père Boule était alors gardien
1 couvent de son ordre à Lyon. Plus tard , il se fit relever de
s vœux , vint se fixer à Pans , où il mourut, sans qu'on ait pu
?oir à quelle époque. Il est dté pour ses Panégyriques, dont
cun pourtant n'a été publié. On a de lui : V Histoire abrégée
la vie, des vertus et du culte de saint Bonaventure, Lyon,
47, avec figures.-Cet ouvrage, exécuté avec le plus grand luxe
pographique , est d'ailleurs, d'après les critiques contempo-
ins , très-bien fait et très-bien écrit.
BOULEAU, s. m. (botan.), genre de plan tes dont les espèces por-
it des chatons composés de plusieurs petites feuilles attachées
m axe ou poinçon et garnies de sommets d'étaniines. Cette
Lir est stérile ; l'embryon est écailleux, et devient dans la suite
fruit cylindrique dans lequel il y a des semences ailées sous
écailles qui sont attachées au pomçon.
bouleau (betula), genre de la famille des amentacées ,
que le besoin d'établir des divisions a fait regarder comme
type des bétulacées. Le bouleau est un arbre indigène des
rties septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique;
croît dans les sols les plus maigres et les plus arides, aussi
n que dans les sols gras et humides; mais dans ces der-
rs il atteint plus de quarante pieds. Nos contrées possèdent
bouleau blane, qu'on emploie dans le charronnage et la lon-
lerie; ses jeunes pousses servent à faire les balais appelés
!ais de bouleau. Aux Etats-Unis et au Canada , le bouleau
risier est recherché pour la menuiserie, et le bouleau à pa-
T peut servir à faire du papier avec son écorce. — Dans le
oenlandy la Laponie et le Kamtschatka, on trouve le bouleau
in jet le bouleau noir; leur écorce extérieure remplace le
pief ; l'ccorce intérieure couvre les cabanes et sert à faire
i pirogues; on en fabrique des cordes, des filets, des espèces
sandales, des vases. Lorsque l'écorce contient des sucs oemi-
ineux, on la brûle en guise de torches. Elle jouit aussi des
>priêtés du tanin; on en tire une huile ou goudron auquel
cuirs de Russie doivent leur odeur et leur bonne qualité. La
re du bouleau fournit une liqueur très-airôée des habitants
Nord. A. B. de B.
BOULKDOOUR» S. m. qui est une altération du mot anglais
iUdog ; espèce de chien dogue dont les dents sont en crochet.
'. Chien et Dogue).
BOUL^E ^teehnol.)^ s. f. résidu de suif après la fonte; —
s. m. pi. ratissures des caques de harengs.
boclÉe (Etienne-Lovis) , né à Paris le 12 février 1728,
étudia l'architecture sous les premiers maîtres de son époque,
qu'il surpassa , en frondant le mauvais goût du temps « pour
ressusciter la beauté de l'art antique. La construction de l'hôtel
de Brunoy, aux Champs-Elysée , en fixant la réputation de
l'auteur fit époque dans l'architecture française , comme étant
le premier morceau qui ait ramené le beau style. Boulée a cons-
truit le château de Tassé à Chaville, celui de Chauvré à Mont-
morency, celui du Péreux, une maison à Issy , l'hôtel d'Evreux
et beaucoup de jolies maisons dans laChaussée-d'Antin. Boulée
a consacré à l'étude sa vie entière, et a laissé de nombreux et
magnifiques projets d'architecture. On y trouve toute espèce de
monuments , de plans de villes , de temples , de palais , de
muséums, de cirques, d'arcs de triomphe, déportes de ville, etc.,
un projet pour achever la Madeleine , un autre pour la restau-
ration du château de Versailles et de celui de Saint-Germain.
Son tombeau de Newton a fait l'admiration de tous les hommes
de l'art. Il a laissé de plus des manuscrits précieux , restés entre
les mains de M. Bénard , son neveu, et l'un de ses élèves.
Boulée était architecte du roi , membre de l'académie et de
l'Institut. Il est mort le 6 février 1799.
BOCLEJOU {pèche) f s. m. filet dont on se sert dans le port de
Cette pour prendre le poisson , et surtout des sardines. On
dit aussi bouldejou.
BouLE!ir (Anne de) (F. Boleyn).
BOULENGER (Pierbe), natif de Troyes en Champa^e, fut
un des savants grammairiens du xvi' siècle. Il enseigna en
France les langues grecque et latine, et fut nommé parC^me II
professeur de théologie à l'université de Pise, où il mourut en
1598. On a de lui quelques livres de grammaire , de petits
traités de piété et un discours latin imprimé en 1566, in-8*' ; il
a laissé en manuscrit une histoire de France. — Boulenger
(César), son fils, né en 1558, de l'ordre des jésuites, ensei-
gna à Paris , à Pise, à Toulouse, et eut des succès comme prédi-
cateur. Il mourut à Cahors en 1628 , laissant de nombreux
ouvrages , dont les principaux sont : 1° De spoliis bellicis , tro-
phœis, arcubus triumphalibus, etc., Paris, i 601 , in-8« ; 2*> Eclo-
gœ ad Arnobium , Toulouse, 1612, in-8°; 3« Diatribœ in Ca-
sauboni exerdtationes de rébus sacris, Lyon, 1617, in-fo1.;
4° De insignibus gentilitiis ducum Lotharingorum , 1617 ,
in-4^; 5° De imperatore et imperio romano, magistratibus,
officiis, etc. , Lyon j 1618 , in-fol. ; 6*» Opusculorum systema,
Lyon, 1621, 2 vol. in-fol. ; 1° Hisloriarum sui temporis libri
XIII, a6 anno 1560a(2 annum 1610, Lyon , 1619. On trouve dans
les Antiquités grecques et roma tnfi de Grœvi us la plupart des
traités philologiques de Boulenger.
BOULER , V. n. enfler la gorge , en parlant des pigeons. —
Enfler, en parlant du pain. — Enfler de la racine, en parlant du
grain : Le grain est tout boulé, — Bouler, se dit aussi de cer-
taines plantes sur les racinesdesquellesil se forme des bulbes dans
leur jeunesse. — Bouler, en term. de pêche, sedii encore de l'ac-
tion débattre avec un bouloir les herbiers et les troncs pour forcer
le poisson adonner dans les filets. En ce sens il est actif.
boulerot noir (gabio niger) (hist, nat.)^ poisson de
mer de la grandeur du doigt ; son corps est rona et noir, prin-
cipalement sur le devant ; il n'a qu'une nageoire au-dessous
des ouïes , qui ressemble en quelque sorte à une barbe noire ;
c'est pourquoi Rondelet présume que ce poisson est celui à qui
Athénée a donné le nom de bouc. Leboulerot not'rvit sur les ri-
vages.
BOULES (art milil,)f globes de plomb qui se tiraient avec
la fronde et l'arc.
BOULES {hist. mod.). On appelle , dans les assemblées politi-
ques ou législatives, boules blanches, boules noires, boules
rouges , certaines boules qui servent pour indiquer les suffra-
ges de chaque membre de ces assemblées ou des professeurs
examinateurs dans les facultés des sciences. La boule blanche
marque l'approbation , et la boule noire marque le rejet, dans
les assemblées législatives. Dans les facultés, la ooulebinnche in-
dique que l'élèvea bien répondu ; la rou^e, qu'il a répondu d'une
manière satisfaisante, et la noire, qu'il a répondu tout à fait
mal.
BOULESIE (6ofan.),s. f. sorte de plantes du Mexique, de la
famille des ombellifères.
BOULET (artill.). C'est un globe ou projectile sphérique , en
fonte de fer, dont on charge les canons. Il y en a de différents ca-
libres , de diverses formes , et on en varie l'emploi suivant les
circonstances. Dans l'armée de terre, on emploie des boulets
de 4, 8, 12, 16 et 24. La marine se sert de boulets de 4, 6, 8,
BOVIJEimJUUBI.
(182)
BOUI.ETAftBB.
12, 18, 24 et 56, suivant ta mndeordes bâtiments qu'elle veut
atteindre. Quand eJle cherche à couper les mâts , les cordages
et les manœuvres d*un vaisseau , elle joint deux boulets pr
une barre ou chaîne en fer ; on leur donne le nom de boulets
barrée ou rames. On se sert pour la défense des côtes ou pour
détruire les revêtements des remparts de boulets creux, que
Ton nomme aussi obus ( F. ce mol). Si Ton veut incendier des
édifices ou des vaisseaux ennemis, on fait chaufier les boulets
jusqu'au rouge clair, et ces boulets routes, lancés parle canon,
pénètrent dans les charpentes des maisons ou dans les flancs
des vaisseaux qtfils embrasent rapidement * si on ne s>mpresse
d'en éteindre le feu. C'est en 1675 , au siège de Straisund,
qu'on employa pour la première fois en Europe le tir au boulet
rouge. On employait autrefois des boulets creux et doublés en
plomb, qu'on appelait boulets messagers, pour donner des
ordres ou des nouvelles dans une place assiégée ou dans un
camp.
BOULET (gramm.). On dit figurément et familièrement :
Tirer à boulets rouges sur quelqu^uriy pour signifier, en dire
les choses les plus offensantes , ou le tourmenter par des rail-
leries , par des cpigrammes.
BOULET {droit). On nomme peine du boulet une punition
Srononcée contre tout soldat ou tout officier qui a commis un
es délits suivants : — Désertion à l'étranger. — Désertion à
rintérieur , en emportant des vêtements ou des effets apparte-
nant à des camarades. — Désertions répétées à l'intérieur.
— • Evasion des travaux publics après une condamnation pour
désertion simple. — Cette peine , instituée par l'arrétt du 19
veudémiaire an i^ii, et confirmée par l'ordonnance du 21 (é-
trier 1816 , a pour minimum dix ans de durée. Les condam-
né§ au boulet sont employés dans les grandes places de guerre
à des travaux spéciaux. Ils doivent laisser croître leur barbe et
couper leurs cheveux et leurs moustaches tous les huit jours. Us
tratnentun boulet du poidsde8,quiestatlachéà une chaîne de fer
fixée à une ceinture et qui a deux mètres et demi de longueur. —
On inflige le châtiment du double boulet à quiconque tente de
s'évader. L'article 15 du Code pénal prescrit aussi que les
condamnés aux travaux forcés traîneront à leurs pieds un
boulet
BOULET (botan.). On appelle ainsi le fruit d'un arbre qui ne
croit qu'à la Guyane.
BOULET {art du vétérin.). On appelle ainsi la jointure de la
iambe du cheval au^essus du paturon. C'est toujours au bou-
iet que se font les entorses ; là aussi , dans sa marche , l'animal
se blesse souvent avec le côté do l'un de ses fers. On dit d'un
boulet qui est enflé, boulet gorgé. Etre sur les boulets ou
être boulHé se dit d'un cheval dont le boulet parait avancer
trop en avant, parce que le paturon et les pieds portent en ar-
rière. C'est un signe d'usure et de grande fatigue.
BOULET AN, terme de rivière dont on se sert dans les pavs
d'amont l'eau, pour exprimer la pièce de bois qu'on appelle
courbe. ^
BOULETTE (^raifiifi.) , petite boule de cire , de papier, de
mie de pain, etc. Il se dit particulièrement, en lerm. de pâtis-
serie et de cuisine» de petites boules de pâte ou de chair hachée.
— Boulette se dit, figurément et familièrement, d'une pe-
tite faute , petite sottise , légère erreur, bévue. Vous avez [ait
une boulette. Il ne fait que des boulettes. — Boulette se dit
encore d'une boule de viande cuite et empoisonnée , pourdé-
tniire les chiens errants.
BOULBUR, s. m. {term. de pêche), celui qui boule dans les
trous et les herbiers, ou qui bat l'eau avec une bouille pour
en faire sortir le poisson. Quelques-uns écrivent bouUeur.
BOULEUTERIUM (architect.). Ce mot, qui ne s'est pas modi-
fié en passant dans les langues modernes , ne trouve pour nous
son application qu'en remontant fort loin dans l'histoire. C'é-
tait le nom que donnaient les Grecs â une vaste salle où s'as-
semblaient les jupes particuliers ou municipaux d'une cité,
pour écouter les citoyens et prononcer sur leurs différends. C'é-
tait à proprement parler une salle d*audience , dont une extré-
mité était réservée aux majgistrats et le reste livré à la libre
entrée du peuple. Les dispositions intérieures se trouvaient ainsi
à peu près les mêmes que celles des basiliques, â l'imiution des-
quelles furent élevés les premiers temples chrétiens. Il parait
même que, pour éviter d'encombrer l'espace par des colonnes
on des supports, on parvint à jeter d'un mur à l'autre des
charpentes combioéet de manière à résister au poids de la toi-
ture, quelle que fut d'ailleurs l'étenduede la portée. Pline rapporte
qu'à Cyzk)ueil existait un 6oii^leriii«ide la charpente auquel
on pouvait enlever et replacer alternativemeot toutes les pièces
uoâ effort ei sans dangô*.
BOULEUX (art vétér.\$. m. Il 8editd*un dicvd trapc,
n'est propre qu'à des services de fatigue. — Figurémwt n;
milièrcment, Cest un bon boukux , c'est un homme d'ami
pacité médiocre, mais qui ne laisse pas de faire son (iH
dans l'occasion.
BOULEVARD ( quelques-uns écrivent boulevari). Oi
vient de l'allemand bollwerk, fortification, rempart , et dwij
en français un ouvrage fait avec des poutres pour en montm
solidité.* Les Anglais disent j^u/tr arfc, et les Italiens ft^ftiiri
dans le même sens. Autrefois boulevard s'entendait siinpIrH
d'un ouvrage de fortification extérieure, et si^ifiail ff |
garde, ce qui couvre, ce qui revêt les défenses déjà élever* f^
la sûreté d'une place. C'est la fortification avancée qui ;i
téçe celles qui sont plus près de la ville , enfin c'est tout 1* i
rain qu'occupe un bastion on une courtine- Ces sortes (Hj
tions ou boulevards n'ont guère commencé à être en nsap".!:
temps de François I•^ vers 1520. On les nonmiait d'abtm^N
levards . et on les faisait très-çclits. On peut dire enctsm
ces boulevards étaient primitivement des endroits à ûcrcm
tout autour de l'enceinte d'une ville, ou un peu w
dans la campagne, selon cette maxime essentielle de la M
cation, Qu'il ne doity avoir aucune partie de teneeinu iT^
place tfui ne soit vue de tous côtés et défendue par quel^ur tt»
Mais si le mot de boulevard tire son origine de ramoiifWVnin
des terres pour former des bastions, il n'est plusero/)fc»<'<jii
désigner une grande avenue d'arbres , tantôt âràie , Uinté
circulaire ou triangulaire , placée â l'entour d'BW fille snr k
terrain qui avait été élevé primitivement pow « «Wmw
Aujourd'hui cette avenue sert de promenade, comn» ^^^
dans beaucoup de villes de France ou de rétrançer,eUVpT**
de certains châteaux forts qu'on avait autrefois eminjnfr :
retranchements pour les défendre des attaques des eoixu
Plusieurs villes ont conservé le nom de boulevard à dfs tfml
extérieurs ou au dehors d'une ville , quoique manquant li'^
bres , et qui rappellent plus aisément l'origine d'une ktv
tion avancée. On se sert, au figuré, du mot boulevard pour i
gner une viUe forte , placée sur la frontière d'un royaunx', U
Etat quelconque, pour arrêter l'ennemi dans sa roarrhr l^
Metz et Strasbourg sont les principaux boulevards df FrR
BOULEVABDS BE PABis. Paris a d'antiques iç\i^
somptueux palais, de hautes colonnes, de riches n>uvf\
superbes arcs de triomphe; Paris dans son immense êtm:
mille édifice qui frappent d'étonnement l'étranger qoi ^ :
rive; mais ce qui surprend, ce qui charme le plus le >oifi
qui visite la capitale de la France, ce qu'il n'a va ni à Lv
ni à Saint-Pétersbourg, ni à Rome, ni à Naples, ni à SLj
ni à Berlin, ce sont les Boulevards , ces fîrandes vdo*
circule avec tant d'animation la vie de Paris. — Là m
voyons aujourd'hui cette large voie plantée d'arbres et >
d'élégantes maisons et de beaux magasins, là où s'éteml*
nos jours, sous l'ombrage des tilleuls et dos ormeaux, ^'^
toirs d'asphalte ou de granit, là s'élevaient jadis des mur
euceindre la ville, et devant ces murailles et ces bast> -^
larges fossés avaient été creusés; mais Paris, en grandi*-»
brisé sa ceinture de pierre et a franchi ses douves : ce qiiJ
été limites, se trouve aujourd'hui, en beaucoup d^emlrvi^
clos de maisons, et ce qui avait servi à la défense de la «i '
est livré à son amour du plaisir. — La gaieté parisirn*-
étrangers la trouvent sur les boulevards plus que partie
leurs. Il est vrai de dire qu'elle s'y montre sans conlrai:^
sans gène aucune: là, à I heure où finit le jour, à cd! <
blanche lumière du ^z commence à briller dans ses urr
verre, vous pouvez voir toute une population qui a mal «lu
ruer aux portes des petits théâtres si nombreux dans ce ot'
La Gaieté, les Folies dramatiques, les Funambules, if»J
Saqui, le Gymnase, r Ambigu comique, le théâtre Sain
toine ouvrent leurs salles à tout un monde au&i *
de spectacles que de pain. — El pendant que de lif*
drames qui enseignent aux spectateurs l'amour de l'iif'
dance et de l'égalité sont représentés sur les planches ^
rière les becs de gaz, des parades se jouent en plein ^eni ;.
ou devant ces acteurs sans théâtre, des cercles «l de^ zî
se forment et se composent de ceux qui n'ont pas eu u'
payer leur entrée, ou qui n'ont pu trouver place aux pw
et aux galeries de paradis, tant la foule se hâte de vra
cuper les banquettes qui lui sont réservées chaque soir -
escamoteurs, des chanteurs et des charlatans ont auv*i
les boulevards, qui se rapprochent de Templacennent f^
cieone Bastille élevait ses tours et son dor^on , et où T.-
aujourd'hui la Cohnne de Juittei, monumenC oonsan*
Français tués dans les rues de Paris pendant les jowr**^
i
BOOUY
(IW)
BOULBVKBMB.
à7, S8 d 39 juillêê l8oa. A la base de cette colonne, s«r-
iHmtée <f un génie ailé, ont été déposés, en 1B40, les restes des
MMuroes qui ont péri en combattant dans les rangs du peuple.
— a Paris, dit Dulaure, est environné de deux boulevards
ilaolés d'arbres, qui s'unissent en quelques parties, notam-
ment depuis la barrière d'Italie jusqu à la barnère d'Enfer. On
es divise en boulevards intérieur» et boulevard* extérieure,
>s deux boulevards se subdivisent en vingt-deux autres qui
ml chacun leur dénomination. Ces deux boulevards sont, par
e cours de la Seine, divisés en deux parties, le boulevard du
Hord et \e boulevard du Midi, Le boulevard intérieur du Nord,
lomnié grfind boulevard^ fut en partie plantt' en 166B, sur
'en)placenient' des fossés creusés en 1556. Ce boulevard a
1,400 toises de longueur. » — Cette longue et belle allée, qui
'étend de la colonne de Juillet jusqu'au monument de la ^lade-
sine, prend tour à tour différents noms : Boulevard Bourdon,
^e Saint- Antoine, des Filles du Calvaire, du Temple^ Saint-
fartin, Saint- Denis, Bonne^Nouvelle, Poissonnière, Monl^
lartre, des Italiens, de la Paix et de la Madeleine, En i6l0,
n travailla à un grand mur auprès de la porte Saint-Antoine
li le mur ni la porte n'existent aujourd'hui), et Ton entreprit
e planter ce premier boulevard depuis la porte Saint-Antoine
isqu'au couvent des Filles du Calvaire. Cette partie fut appelée
' Cours et revêtue de murs dans toute sa longueur (600 toises).
-Par arrêt du 7 juin 1670, la continuation du boulevard fut
itorisée depuis la rue du Calvaire jusjqu'à la porte Saint-Mar-
D. £n 1671, la vieille porte Saint-Denis fut démolie pour faire
ace à celle que nous voyons aujourd'hui. — Louis XIII et
)uis XIV firent beaucoup travailler à orner, à planter et à
ibarrasser de bulles et d'obstacles celte belle promenade des
)ulevards. Pour continuer les projets arrêtés, on avait démoli
incieiinc porte du Temple, lorsque le roi, par arrêt de son
inseil du 4 novembre 1684, ordonna qu'elle serait reconstruite
I delà du rempart, et par un autre arrêt du 7 avril 1685 fît
ilevcr les terres, aplanir les buttes, et continuer et planter le
mievard jusqu'à la rue Saint- Honoré. Cette nouvelle enceinte
î la partie du Nord de Paris s'étendait plus avant dans les
ubourgs et comprenait un espace plus vaste que l'enceinte
acée par Barbier en 1651. Le rempart de Louis XIIÏ s'élevait
ins le quartier Saint-Martin, sur l'emplacement des rues
!eslai et Sainte-Apolline ; on retendit jusqu'au point où est
rjoord'hui le boulevard Saint-Martin. Ce rempart aboutissait
a rue Montmartre, entre la fontaine de cette rue et la rue des
ûneurs, que Dulaure prétend avoir été appelée primitivement
e des neufJeuœ.Lc mur du rempart de Lonis XIII s'étendait
suito jusqu'à la rue de Richelieu, près de l'endroit où vient y
»udr la nie Fejdeau ; on le recula de 70 toises, jusqu'à
»(iroil du boulevard des Italiens. De là le boulevard se pro-
(gea jusqu'à l'entrée de la rue Royale, où se voyait alors la
$velle porte Saint-Honoré. — En 1704, les boulevards du
?d étant plantés et terminés jusqu'à la rue Saint-Honoré, le
par arrêt du 18 octobre, ordonna que de pareils boulevards
lient faits et plantés autour de la partie méridionale de
is : mais cet ordre fut exécuté avec lenteur, et les boulevards
ifs ne furent achevés qu'en 1761. — Depuis ce temps, que
nbellissements, que de nivellements et de perfectionnements
ortés à celle partie de Paris 1... partie, je le répète, la plus
ieuse de la capitale. Là, dans une même journée, quelle
e d'études pour Tobservateur ! Chaque division du boulevard
resque son peuple différent. Le quartier Saint-Antoine a
ié de sa rudesse et n'a pas encore donné sa démission. En
H il avait ses émeutes et ses troubles; en 1789, en 1795, il
l sa terrible renommée ; aujourd'hui il croise les bras et re-
le. — Le boulevard du Temple voit venir chaque soir à son
im iure eê à ses concerts la tranquille population du Ma-
, Le mur de ce jardin k été pendant deux ans tout criblé
i mitraille lancée par la machine infernale de Fieschi. Sa
nbre était en fiAce, à l'endroit le plus large du boulevard.— On
plus loin, raspNect change encore, et le quartierSaint-Martfn
mcncc ; quartier industriel et en même temps amoureux
»laisirs : là, les salles de spectacle sont presque toujours
petites ; là le commerce des billets se fait par une foole de
^s garçons qui espèrent en trichant gagner leur entrée dans
jie. — 'Se cherchez point ici cette élégance que vous trou-
c un peu plus loin, à mesure que vous approcherez des
cns, du passage de l'Opéra, du glacier Tortoni, du café
•ans, de la me de la Paix et de l'église de la Madeleine,
î comme le Parthénon; vous verrez se perdre les toilettes
s mœurs vulgaires. C'est tout un autre monde. -* Au coin
k rue TakboaC, Ta^obige tient sa petite bourse. C'est là une
plus grandes fabnques de nouvelles de Paris : il faut bien
en inventer quand il n'y en a pas, pour faire hausser ou baisser
les fonds. — Tout à côte, an boulevard de Coblentx ou de Gaiid
(qnt rappelle par ces deux noms les émigrations de 1790 et
de 1815), beaucoup de femmes vienn<yit s'asseoir à la tombée
de la nuit : n'y menez ni vos sœurs ni vos dlles. — L'année a
des jours où la longue allée des boulevards manque d'étendae
pour le déploiement de la file des voilures qui viennent s'y mon-
trer : ce sont les jours de Longchainps el du carnaval. C'est
alors la fête des chevaux, des cochers, des grooms et des éqai-
pages, et les Champs-Elysées el les boulevards sont les rendez-
vous de la Mode; ou, comme on dit aujourd'hui, de la haute
fashion : les (ion« s'y munirent à cheval ; et, pour que dans la
suite des temps les lecteurs de l'Encyclopédie comprennent ce
que je dis ici, il faut que j'explique ce que, en l'an de grâce
1841, on appelle unlion; c'est un jeune homme qui se met bien,
qui fait parler de lui par ses succès, ses chevaux, ses maîtresses,
sa barbe et l'excellence de ses cigares. Les /ton« aiment beaucoup
les boulevards, et y ont établi leur jockey-club, — Le plus beau
monument, après celui de la Madeleine, que vous voyez en par-
courant la longue et large allée des boulevards, est la porte Saint-
Martin, arc de triomphe élevé à Louis leGrand. — La révolution
de 1789 avait effacé l'inscription Ludovico magno. Napoléon
l'a fait remettre. Lui était assez grand pour comprendre et
aimer la grandeur. — Si vous vous levez de bonne heure,
rien de plus agréable qu'une promenade sur les boulevards :
alors les magasins s'ouvrent, leurs devantures s'arrosent ; les
ouvriers, assis sur les bancs, déjeunent et causent entre eux;
les chevaux, les voitures, les piétons n'ont point encore soulevé
la poussière ; les bornes-fontaines donnent leurs eaux, et le soleil
vous arrive à travers la verdure des arbres. — Plus tard, dans
l'après-midi, de deux à cinq heures, c'est le moment des vi-
sites, le moment des équipages. Alors se montre dans tout son
éclat le luxe des voitures armoriées, des chevaux, des gens, la-
quais, grooms et chasseurs à livrée verte, à baudrier portant le
couteau de chasse, et à panache de plumes de coq ondoyantes
au vent. — Le soir, c'est le soir gu'il faut voir les boulevards.
C'est avec la nuit ^ue leur magie commence. L'étranger qui
arrive à Paris, et qui pour la première fois parcourt cette longue
allée illuminée de milliers de lanternes, se croit au milieu d'une
splendide fête.. .. Pour quel prince? pour quel roi si magnifique
illumination ? demande-t-il à celui qui le conduit, et celui-ci
lui ré[k)nd : Nous ne fêtons plus si splendidement ni les rois
ni les princes; tootce que vous voyez là c'est pour le peuple,
c'est pour nous, et ce que vous croyez une fête dnre ici toute
l'année. — De l'autre côté de la Seine, les boulevarrfs ont une
tout autre physionomie: ce sont bien encore de belles et larges
allées ; les arbres en sont même plus hauts et plus taufTtis que
sur les boulevards du Nord ; mais la même vie, la même ani-
mation ne se trouvent plus sous leur ombrage. — Paris a d'au-
tres boulevards encore ; ce sont ceux que Voh appelle boulevards
extérieurs f et qui sont séparés de la ville par le mur de roctroi,
ordonné par Louis XVI, le 13 janvier 1785. Ce mur, qui n'a
pour objet que les intérêts du fisc, fut achevé en moins de sept
années. Le fisc ne s'endorl jamais ; aussi pousse-t-il activement
les travaux qu'il commence. — Ce mur, oui ne peut servir de
défense contre un ennemi extérieur, est bordé aans toute son
étendue (qui est de plus de six lieues) par deux et quatre ran-
gées d'artires ; soixante barrières, qui ont été faites pour être
monumentales, le coupent de distance en distance ; c'est par
ces portes, où les employés du fisc veillent jour et nuit, que se
fait l'approvisionnement de la capitale. La fraude trouve bien
quelques moyens d'entrer : la fraude est adroite et a bien des
ruses ! — Il y a cinquante ans que peu de maisons s'élevaient
de l'autre c6te de ce mur; mais la grande ville a débordé cette
digue, et maintenant des quartiers populeux ont surgi hors
de l'enceinte tracée. — Ce cercle que forme une ville est comme
celui que fait la pierre en tombant dans l'eau, il va toujours en
s'agrandissant jusqu'à ce qu'il se perde. — Ainsi Paris voit de
siècle en siècle reculer ses clôtures : on dirait un géant mal à
l'aise dans une demeure Irop petite. — Au moment où j'écris
ces lignes, n'est-il pas arrête qu'une immense, qu'une gigan-
tesque muraille , flanquée de bastions , bosselée de tours et
hénssée de canons, doit entourer la ville de Clovis, de Char le-
magne, de François I*% de Louis XIV et de Napoléon ? Si
ce projet, qui va bienlM. être une loi, se réalise, quel boule-
vard que celui qui dominera ces fortifications continues?
ViCOMTB WaLSH.
BOULEVERSEMENT (gtamm.), s. f. renversement qui pro-
duit on grand désordre. Il se dit figurément en parlant d'un
Etat, des afEsires publiques et particulières,
BOULSVEBSBR(fra«iiii. )> ▼• a. ruiner, abattre, renverser
BOULIHB. (
enlièrement. Il signifie quelquefois agiter, troubler avec vio*
lence. Il signifie aussi simplement déranger, mettre sens dessus
dessous. Il se dit figurément, au sens physique et au sens moral,
d*un grand désordre, d'une confusion extrême.
BOCi^EVt'E (A LA ou a) (gramm,), locution adverbiale ( V.
Boule).
boul6ares(f. bulgabes).
boulgarie ( f. bulgarie).
BOCLi , 5. m. espèce de pot dans lequel les Siamois préparent
leur thé.
BOULl€, s. m. On nomme boulic de plage une grande pêche
que les Espagnols font au boulier. Ils y emploient quatre-vingts
hommes, et ils nomment cette pêche cosle real de peschera.
BOtxiCHE, s. m. [term, de marine), grand vase de terre dont
on fait usage sur les vaisseaux.
BOULifecHE, s. f. grand filet (jueTon nomme aussi irahine,
3 ni est fort en usage dans la Méditerranée et sur toutes les côtes
e la Provence.
BOULIER ( arehil ), s. m. pot de terre.
BOVhiER { Urm. dépêche), s. m. espèce de filet qu'on tend
aux emtKiuchures des étangs salés.
BOULIEUX {ttiœurs et usages) , nom donné à quelques habi-
tants d*Annonai, dans le haut Vivarais, parce quHs demeu-
raient près d'un lieu planté de bouleaux. On appelait aussi bou-
lieux ceux qui aimaient beaucoup la bouillie, ce qu'on attribue
aux Normands.
BOCLIUNON , s. m. ( lerm, dépêche), sorte de filet dont les
mailles sont étroites et serrées. Plusieurs écrivent bouligou et
bouligon,
BOULIMIE (tiïeW.), appétit vorace. Les personnes atteintes
de cette aflection sont tourmentées d'une faim insatiable; plus
elles mangent, plus elles \culent manger. Ce symptôme s'ob-
serve dans plusieurs maladies, en particulier dans les affections
vermineuses, et surtout dans celles qui sont produites parla pré-
sence du taenia. Dans certains cas cependant le désir et le be-
soin extrêmes des aliments paraissent dépendre d'une confor-
mation particulière de l'estomac, qui digère avec une extrême
promptitude les substances qui y sont introduitesc
BOULINE, s. f. {marine). C'est une corde amarrée vers le mi-
lieu, de chaque côté, d'une voile et qui sert à la porter de biais
pour prendre le vent de côU;, lorsque le vent arrière et le vent
largue manquent pour faire la roule qu'on se propose. Ces bou-
lines sont des cordes simples, qui tiennent chacune à deux autres
cordes plus courtes, qu'on nomme pattes de bouline , et celles-
ci tiennent encore a de plus courtes qui sont nommées ansettes
ou lobes, lesquelles sont épissées à la relingue de la voile. Les
boulines servent principalement à retirer la voile , et empêcher
quele>cnt, lorsqu'on le prend décote, n'en enfle trop le fond,
ce qui retarde le sillage du vaisseau au lieu de l'avancer. Elles
empêchent aussi que le vent n'échappe par le côté quelles reti-
rent Presque toutes les voiles ont des boulines, à l'exception de
la levadière ou voile de beaupré, qui n'a ni boulines ni dunets ,
les écoutes en faisant l'office. -- Bouline de revers, c'est celle
des deux boulines qui est sous le vent, et qui est larguée. Largue
la bouline de revers , terme de commandement pour lâcher la
bouline qui est sous le vent(r. }\E\ERS).—Haler sur les bouli-
nes, c'est-à-dire tirer et bander sur les boulines, afin que le
vent donne mieux dans la voile pour courir pr^ du vent (V.
Haleb). — Avoir les boulines halées, c'est les avoir roides, afin
de bien tenir le vent. — Vent de bouline, c'est un vent éloigné
du lieu de la roule de cinq aires du vent, et qui par sonbiaise-
ment fait que le vaisseau nenche sur le côté. Aussi la route étant
nord , le nord-est, quart d'est et le nord-ouest quart d'ouest sont
les vents de bouline. — Aller à la bouline, c'est se servir d'un
▼ent qui semble contraire à la route, et le prendre de biais en
mettant les voiles de côté ; c'est ce que l'on fait par le moyen des
boulines. On va aussi vite et plus vite à la bouline qu'en faisant
vent arrière, car en boulinant on porte toutes les voiles, ceqai
ne se fait pas de vent arrière. Quelque fort que soit le vent, on
ne laisse pas d'aller à la bouline, pourvu qu'on porte moins
devojles, et qu'il n'y ait pas un orage violent. — ^ /a bouline ,
terme de commandement pour prendre le vent de côté. —Aller
à la groue bouline , ovi à la bouline groue, c'est se servir d'un
vent compris entre le vent de bouline et le vent largue , et cet air
de vent doit être éloigné de la route par six à sept rumbs de vent
ou pointes de compas. Ainsi , pour aUer à la grosse bouline , il
ne faut pas serrer le vent : par exemple, si la route était nord,
le nord-est, quart d'est serait le vent de bouline, et l'est à nord-
^t serait le vent de grosse bouline. — Franche bouline c'est
ûccr le vent el aller au plus près. — Faire courre la bouline
184 ) BOULLEHIEB.
c'est un châtiment qu*on inflige sur les vaisseaux pour paoîi
malfaiteurs, et pour cet effet l'équipage est rangé en deux tu
de l'avant à l'arrière du vaisseau , chacun une garcette ou
corde à la main j et le coupable étant lié, et n'ayant pour «^
ment qu'un caleçon mince, suit une corde et passe deux oat
fois entre ces deux baies d'hommes , qui donnent un coup j {
que fois qu'il passe.
BOULINER (marine), v. a. baler la bouline, les boulioa
signifie aussi aller à la bouline, navi^er avec un veut deb
et dans ce sens il est neutre.— Figurcment et familièrenmii
tMi boulinant, se dit d'un homme un peu lourd, qui \a d'an
pesant et un peu incertain, penchant du côtéoùil appoie.C
phrase est peu usitée.
BOULINER (oramm. ), v. a. voler dans un camp. — Bon
NEUR, s. m. soldat ou autre personne (jui vole dans un m
Ces deux mots sont populaires et peu usités.
BOULINGRIN O'arc/.)- Ce mot est imité deVanglais : botch
green {botêl, boule, green, gazon), sortes de gazons unis sur
<]uels on joue à la boule. — I^ boulingrins, dont l'emploi dju
jardinage est venu de l'Angleterre, se composent deporliofb
terres légèrement inclinées el entourées de bordures en giaii
la profondeur des grands est ordinairement de deux jms,
d'un pied et demi pour les petits ; la longueur des talus wrie i
six à neuf pieds. — Les boulingrins simples sont niûamiici
formés du gazon le plus fin et le plus velouté posâhk;i(fbmi
lingrins composés sont coupés de petits sentiers s»bks de dirpr
ses couleurs, ou entremêlés de plates-bandes de fleurs H é
compartiments d'arbrisseaux. Ce décor des jardins et des pAtu
fort en vogue autrefois, est passé de mode aujoarà*\k^.
BOULINGUE (mar,), s. f. petite voile placée au baol du ^
Quelques-uns écrivent bouleingue,
BOULINIER (marine). Vaisseau qui est 6oh 6(Hi/iiii>r , ».#
vais 6oti/irti>r, c'est-à-dire qui va bien ou 'mal lorsque les ti^
lines sont halées.
BOULINS, piècesdc bois scellées horizontalement par on )««
dans la muraille, attachées de l'autre avec des cordes à de :»i
vclles pièces de bois mises à plomb, sur lesquelles ondbpuv i
Î)lanches pour échafauder une face de bâtiment. Lorsdelmri
èvement , ces pièces de bois laissent dans le mur des ucu^j
l'on appelle trous de boulins. — Boulins. On oomme aimi.
langue d'économie domesliaue , les petites cases ou niches p
quées sur les parois d'un colombier, et dans lesquelles on m
les nids de pigeons.
BOULIR, pour BOUILLIR (/it«(.) , sorte de supplice jol*>
en usage (F. Supplice).
BOULJANE, BULJANUS, idole adorée chez les >'ar.
(département de la Loire-Inférieure) etprobablenoent da(^
morique tout entière, dont les habitants allaient trois U
an à Nannètes (Nantes), pour rendre hommage au dieu. 0
se maintint dans les Gaules jusqu'à Constantin , qui fil tH
le temple et l'idole. Les modernes ont décomposé le nom C
janus en Baal et Janus.
BOULLANGER (ANDRÉ), natif de Paris, exerça pendi''.
quante-cinq ans le ministère de la prédication dans le^ y4
pales chaires du royaume, et mourut à Paris le :21 if À
bre 1657. Il est surtout connu sous le nom de petit père U
auquel on a attribué une foule de plaisanteries qui aur^irti
convenir dans la conversation', mais qui auraient été dë^^
dans un sermon ; c'est mal à propos qu'on lui a prêté uiv ^
de contes ridicules. D*un naturel naïf, il s'efibrçait de fair^
tir la vérité au peu|)le par les choses les plus sensibles, crc-'
diminuait pas l'intérêt de ses sermons. La reine mère, k r
Coudé venaient avec plaisir l'entendre prêcher, et ne coan
rent pas peu à le mettre en vogue. On n'a de hiW]ue l'Offl
funèbre de Marie de Lorraine, abbesse de Chelles. Di^e^
vrages de lujl et plusieurs de ses Sermons étaient conscr^
manuscrit dans le couvent de la reine Marguerite» au U-ii
Saint-Germain.
. BOULLAYE (DB LA) (F. BOUZ (Le) DE LA BOULLA\i
BOULLEMER (LouiS DE), seigneur de Téville» néâAti
le 5 septembre 1727, mourut dans la même ville lieuii
général, le l^"' juillet 1783. Il a laissé un Traité 9ur In
Alencon, Malassis jeune , 1773 , in~8®; et un manuscnt^
même matière.
BOULLEMIER ( CHARLES), né à Dijon le il novembft ■
s'enrôla au sortir du collège , et fit la campagne de 17 H. 1^
tour dans ses foyers, il obtint la place de mbliothécairt à»
ville natale» et, content d'un revenu modique , il se \Â\r*
ardeur â son goût pour les recherches historiques. Oatit iV^
breuses dissertations sur plusieurs points iroporiaats d<r •'
BOVI^LIBR,
(186)
BOULLONGNE.
toire de Bourgogne et de celle de Dijoo, il a laissé plusieurs au-
tres ouvrages : i^'un Mémoire sur la vie ei les ouvrages d'Etienne
Tabouret et des Accords; 2*» un autre , sur Jean des Degrés ,
krivain désormais du XW siècle; o'' des Notices sur Hugues
Aubriot , le chancelier de Bourgogne , Rollin et Ollivier de la
Marche. Il a écrit des Remarques critiques dans le Magasin
encyclopédique , et travaillé à la nouvelle édition de la Biolio-
\hèque historique de France^ dont il avail fourni le projet. Boul-
leroierest morl à Dijon le il avril 180S.
BOULLENGERDE RIVERY (ClaLDE-FrAIXÇOIS-FÉLIX), né
i Amiens le 12 juillet 1725, exerça pendant quelque temps la
profession d'avocat à Paris, fut nommé lieutenant particulier au
liailliage de sa ville natale, et mourut membre de racadémie, le
24 décembre 1758. On a de lui : Apologie de V Esprit des lois,
I75l,in-12; 2«Fa6/e« et Contes, 1754, in-i2; Lettres d^une
^ctété, ou Remarques sur quelques ouvrages nouveaux, 1751,
n-12 ; à? Momus philosophe , comédie en un acte et en vers ,
750, iii-12; 5^ Recherches historiques et critiques sur quelques
inciens spectacles, et particulièrement sur les mimes et panto-
nimes , 1751 ; 6° Traité de la cause et des phénomènes de lé-
cctricité, 1750. 2 vol. in-8*»; 7<> Daphnis et Amalthée, Amiens,
753.
BouLLENOis (Louis), jurisconsul le, né à Paris en seplem-
ire 1680, fît d*exoel lentes études au collège de Louis-le-Grand,
ntra quelque temps au séminaire de Saint^Magloire , et étudia
nsulte le droit et fut reçu avocat au parlement. Sa carrière d V
ocat dura soixante ans; il s'y distingua par ses talents, la sini-
licité de sa vie, son désintéressement et ses vertus. Bon citoyen,
on époux et bon père, il mourut à Paris en décembre 1762.
>n a de lui : l** Questions sur les démissions de biens, Paris,
727 , in-8° et in-12 ; 2« Dissertations sur les questions qui
aissent de la contrariété des lois et des coutumes , ibid. 1752,
i-4«; ^''Traité de la personnalité et de la réalité des lois, cou-
mes ou statuts, ibid. 1766, 2 vol. in-4°. C'est une nouvelle
lition de l'ouvragée précédent, entièrement refondu , et à la-
aelle l'auteur avait travaillé pendant trente ans. Boullenois
cprimait dès cette époque le vœu gu'une loi uniforme vint
>nner à tous les Français la même existence civile.
BOULLEUR (F. BOULEUR).
BOCLLiAU et non bouillaud ( Ismael ) , né à Loudun le
« septembre 1605 , fut attaché à la cour du roi Casimir, et
)yagea comme agent de ce prince en Italie, en Allemagne, en
>logne et dans l'Orient. Il consacra sa vie à l'étude de l'his-
ire sacrée et profane, de la théologie , des mathématiques et
rticuliérement de l'astronomie, dont il perfectionna les moyens
investigation. Les ouvrages de Boulliau sont : 1<> De natura
cis, 1658, în-8° ; 2*» Philolaus, seu De vero systemate mundi,
Z9, in-4*' ; Thieonis Smyrnœi mathematica , 1644 , in-4°,
se et latin ; à*^Astronomia philolaica, 1645, in-fol. ; 5** Astro-
miœ philolaicœ fundamenta explicata , 1657 , in - 4^ ; 6° De
eis spifulibus demonstrationes , 1657, in-4*>; 7** Adaslro-
mos moniia duo, 1667 ; ^Ptolomœi tractatus dejudieandi
ullate et animi principatu , 1667, in-4*» ; 9" Manilii astro-
m'cofi, 1655, in-4*»; 10° Dialriba de S, Benigno , 1657,
4**, et dans le quatrième volume des Mémoires de Desmolels ;
* Opus novum ad arilhmeticam infini torum, 1682, in-fol. ;
' Pro eeclesiis lusitaneis ad clerum galHcanum libri duo,
lisserlatio de populis fundis argiropolis , Strasbourg , 1656,
•8'' : le traité De populis fundis a été réimprimé à Dijon en
», in-8*> ; 13** l'édition grecque et latine, avec des notes, de
isloire byzantine de Ducas, 1643, in-foK; 14* Catalogus
Uoihecœ liihuanm, 1679, 2 vol. in-8*'; 15<> V Eloge de Jacques
puy, dans les Acta litteraria de Struvius ; 16*^ deux Lettres
ta morl de Gassendi , imprimées dans un recueil intitulé :
4US fnoriuaiis. Le père Nicéron et le Journal des savants
mt qu'il avait sur la pâque des Juifs un ouvrage qui n'a
Dt été imprinné. On trouve dans le soixante-^x-septième vo-
ie des manuscrits de Dupuy des Observations de Boulliau
le temps de la mort du roi Dagobert , ses deux Discours ,
I sur la réformation des quatre ordres mendiants et la ré^
\tion de leurs couvents à un certain nombre ; et l'autre, sur
nécessiié de conserver les biens que possède l'Eglise pour
intenir la religion catholique, sont également demeurés ma-
mts.
kOULLIER (F. BOCLIER ).
(OULLIER (Da vii>-R£Naud), Originaire d'Auversue, naquit
parents protestants, à Utrecht, le 24 mars 1699. Il fut roinis-
dn bord de Téglise d'Amsterdam, puis de celle de Londres,
'éleva partout contre les doctrines nouvelles, tout en se fai-
i aimer pour la douceur de ses mœurs. Il mourut dans cette
Bière Tille» le 25 décembre 1759. Il a laissé : lo Essai phHo--
IV.
sophique sur F âme des bétes , Amsterdam, 1737, 2 vol. iu-12 ;
2° Lettres sur les vrais principes de la religion , où l'on exa^
mine le livre de la Religion essentielle à l'homme, 1741, 2 vol.
in-12; 3° Recueil de sermons, 1748, in-8<>; 4° Court Examen
delà thèse de f abbé de Prades, etexamen de son apologie, 1753,
in-12 ; 5" Lettres critiques sur les Lettres philosophiques de
Voltaire, 1754, in-12; 6" Observa tiones mi scellanefiB inlibmm
Jobi, Amsterdam, 1758, in-S**; 7*» Pièces philosophiques et lit-
téraires, 1150, 2 vol. in-12. Il a traduit de l'anglais un traité de
Berkeley, et publié quelques ouvrages encore moins connus que
ceux-ci. — Son flis, mort à la Haye en 1797, prédicateur fran-
çais dans les deux villes où son père avait exerce le même minis-
tère, a laissé un petit volume sur V Eloquence extérieure et quel-
ques Sermons.
BOULLiETTE, grammairien, né en Bourgogne vers 1720, em-
brassa l'état ecclésiastique, et fut pourvu d'un canonicat au cha-
pitre d'Auxerre. S'étant occupé cies moyens de iixer la pronon-
ciation de la langue française, si différente de province à province,
et même de ville en ville, il envoya son travail à l'académie
française , qui lui adressa des remerctmenls très-flatteurs.
Après cet encouragement, l'abbé Boulliette revit son ouvrage, et
en publia une seconde édition : Traité des sons de la langue
française et des caractères qui les représentent , suivi d un
Traité de la manière d'enseigner à lire et du Syllabaire fran^
çais, — Barbier, dans le Dictionnaire des anonymes, attribue à
Tabbé Boulliette : Eclaircissement pacifique sur l'essence du
sacrifice de Jésus-Christ, Paris, 1779, in-12. On ignore la date
de sa mort.
BOULLIKAI, dieu khamtchadale, mieux Billoukai , Bil-
LOUTCBET ou PiLIATCflOUTCfll (F- Ce mot).
BorLLiOT (Jean-Baptiste-Joseph) , né à Phîlippeville le
3 mars 1750, entra dans l'ordre* des prémontrés à l'abbaye de
Valdieu, se fît ordonner prêtre à Paris, et enseigna la théologie
pendant quelques années. Ayant prêté serment à la constitu-
tion civile du clereé, il fut nommé vicaire épiscopal par l'évê-
que de Paris, qu'il accompai^na lorsque celui-ci se rendit à la
convention pour déclarer qu'il renonçait aux fonctions ecclésias-
tiques, ce qui ne l'empêcha pas d'accepter la cure des Muraux
en 1811, et la place d'aumônier des Orphelins de la Légion
d'honneur en 1822. Il quitta cette dernière place pour la cure
du Mesnil. Il est mort à Saint-Germain, le 30 août 1853. On a
de lui : une Biographie ardennoise, Paris, 1830, 2 vol. in-8°.
Il avait aussi commencé une Histoire de l'académie protestante
de Sedan, mais il n'en a publié que des fragments.
BOULLONGNE (Louis), né en 1609, mort en 1674, descen-
dait xl'une famille considérée de Picardie. Ses talents lui valu-
rent le titre de peintre du roi et de professeur à l'académie. Il
s'est acquis une réputation durable par les trois l)eaux tableaux
que l'on voit dans l'église Notre-Dame de Paris , et où l'on re-
marque la manière grandiose de l'école italienne, ainsi que par
son plafond dans le bâtiment du trésorier de la fabrique. Il a
gravé les trois tableaux dont nous venons de parler , ainsi que
plusieurs autres. — Boullongne (Bon), né a Paris en 1647 ,
mort en 1717, fils du précédent, se forma sous son père, et,
protégé parCk)lbert, voyagea ensuite en Italie. Pendant un sé-
jour de cinq ans à Borne il étudia les meilleurs maîtres , et,
lors de son retour par la Lombardie, il choisit pour ses modèles
de pn^ilection le Guide et le Dominiquin. Revenu à Paris en
1677, l'académie de peinture l'admit dans son sein, et plus tard
il,y devint professeur. Par son caractère souple et complaisant,
il gagna les bonnes grâces de Lebrun, qui le prit pour collabora-
teur dans ses travaux de l'escalier de Versailles. En 1702, il fut
chargé de peindre la chapelle de Saint-Jérôme ; dans ces ta-
bleaux à fresque, où il put se livrer sans contrainte a so^
propre génie, ses talents se déplovèrent en grandes composi-
tions. &s travaux et ceux de la chapelle de Saint- Ambroise
consolidèrent sa réputation. Comme il savait se conformer au
goût de son siècle, il ne pouvait manquer de commandes ; mais
la multiplicité de ses occupations nuisit à son talent, car il s'ha-
bitua à une manière légère , et devint même maniéré. Ses ta-
bleaux de grande dimension ornent le château de Versailles,
Trianon et la Ménagerie. Dans ses premiers ouvrages, son des-
sin est bon , sa composition d'une ordonnance 6)mplète , son
coloris digne d'un maître , aussi bien que ses fîçures dans les
tableaux d'histoire ; sa lumière est sagement distnbuée, les par-
ties sont grandes et les ombres vigoureuses. A ces avanta^ il
joignit encore le talent particulier d'imiter de manière a s'y
tromper le faire d'autres oiaftres. Il a ffravé lui-même avec gé-
nie diverses feuilles. — Boullongne (Geneviève et Madeleine},
scBurs de Bon ; la première, née en 1645 , mourut en 1708; la
seconde , née en 1646, mourut en 1710. Toutes deux se distin-
24
•OCLOABie.
( «86 )
mmshmQm,
maèmti â»n% la pnntan*, et fonml r<*çac* en 1665 k racaitémîe.
OaliT I» tahlraui «rhistoire» où Hles montrèrent beaucoap de
teleni, €\\o% peignirent auf^si des fleurs et des fruits, et p\écatè-
fwil atec leur p^re des d(V;oni(ions pleine» de gortt. — BouL-
lj(rrGpiB(Lonis), le pins jeune frère de Bon, né à Paris en 1654,
St des pmgrès si rapides , (tue dès Page de dix-^uit ans il rem-
porta le grand prix k l'aranèmie de peinture, ce qui lui valut
raTantage de tciyager à Rome aux frais du roi. Non-sculenienl
il y étudia avec zèle les tableaux île Raplia^l , mais il y copia
encore, dans les dimensions des originaux, l'Ecole d'Athènes et
bi Cène. (>« copies furent envoyées à Paris, |)our servir de mo-
dèles de tapisseries. Après une nt)senco de cinq ans, >l après
«voir visité les autres miles d'Italie, il revint A Paris, où ses ta-
bleaux furent applaudis, et où il devint mend)re de l'académie
royale. Il vécut dans la plus grande union avec son frère; ils
n'avaient qu'une même volonté, et, tout en cherchant à se sur-
passer l'un l'autre, il n'y avait entre eux nulle jalousie mes-
quine; leur afl'crtiim allait si loin , qu'ils partageaient tout en
commun , et que , dans les cas douteux , ils s'en remettaient à
lenr conscience pour diVider. ('elte tendre union dura jusqu'au
moment où son frèrvse maria. Louis montra la môme doueeur
envers ses élèves, et sut se faire généralement aimer. Deux ta-
bleaux qu'il exécuta en 1086 et t0î»3, pour l'église Notre-Dame
de Paris, consolidèrent sa réputation au point qu'il fut accablé
de commandes. Au premier rang de ses productions, il faut pla-
err les .4x tableaux à firesaue tirés de la vie de saint Augustin,
3u'il peignit pour la chaiielle du même nom ; ce sont des cbefs-
'œuvre, sous le rapport de la simplicité de l'ordonnance comme
tous celui lie l'exécution technique. — I^ouis BouUongne fut choisi
pour diriger la décoration des châteaux royaux , et lorsqu'en
1731 l'académie l'eut nommé son directeur le roi lui donna
près de lui un logement et une pension, en I7"22 Tordre de
Saint-Michel^ en 1735 «les lettres de noblesse et le titre de pein-
tre du roi. Il mourut en 1755.
Bori.!iiiRR(F. Dksboi:lmibb8).
»ouuMi?iK-8CH-WBR(«/é'og., kisi,). Le paysde Boulogne, on
Bouienoii, comprenait une nor/ie decelui fies anciens Morini, et
•'étendait le long de la mer, depuis la Louche jusqu'aux frontières
lie la Flandre, du midi au noni, pendant l'espace <le douze lieues.
Il en avait environ huit dans sa plus grande largeur. Avant
I7WW, il compfKsaît un gouvernement particulier; anciennement
il faisait partie de la Flandre. Au \* siècle, il échut à la maison
des comtes dePonthieii, et eut des comtes particuliers. Après
■voir successiv ^nent passé dans les mais4ms de Blois, de Flan-
dre, de Dammarti'i, etc. , il entra dans celles d'Ativerpie et de
la Tour, l/iuis XI le réunit à la couronne en 1747, par rechange
qu'il lit avec celle dernière maison, du comté de Laura^ais con-
tre ce comté, qui relevait en plein tlef de «-elui d'Artois. On di-
visait le Boulenois on haut et bas. Cojui-ci , qui comprenait le
oointé de (ruines, en a été longtemps «éparé et a été au pouvoir
des Anglais depuis 1 H7 jusqu'en ir>58. A cette dernière éfm-
qne, il nil repris sur eux; de là vient qu'on le nommait le pays
TfCfmquis. Kn 1 178, I^)uis XI avait rendu le comté de Boulogne
fondateur de l'église Xotr«*-Dame de celle ville. — Bol logxb-
sifR-MRR. capitale de l'ancien comté de ce nom , est aujour-
d'hui h* sii'ge d'une sous- préfecture du département du Pas-de-
Calais ; elle est située sur la Manche, à l'embouchure de la Liane.
C'est le OeMùriacum navair ou Vlcrins porltM, d'où César s'em-
barqua pour les Iles Britanniques. On y voit les ruines d'une
iourdtmt on fait remonter la construction au règne deCalignla.
Brmlogne fut pris en 8HH par les Normands, en 1554 par
Henri VI II, n>i cl Vniçlelerre, et en 1555 par Charles-Quint. Dé-
truite deux fois , en 888 et en 1555, cette ville fut deux fois re-
bAlio. Elle est aujourd'hui divisée en fleux villes , la haute et la
basse. Sa population est de rio,850 habitants. Le port est d'un
accès assez dillinle, et se forme de deux bassins assez vastes :
«♦eux fois par jour, il se remplit et redenenl à sec; Napoléon l'a
agramii et emt>elli. Outre ta sous-préfecture , un tribunal de
commerce et un tribunal de première instance siègent à Boulo-
gne. On y fait un grand commerce et de nombreux armements,
soit pour les voyages «le long cours et le cabotage , soit pour les
n<Vhes de la mi>nie. dn hareng et du maquereau. C'est, après (^.a-
lais, le passage le plus court et le plus Éficile de France en Angle-
terre. — C\MP DK BortoG^B. Ce camp fut ordonné par Napo-
léim en t8<>5. Il s'étendait à peu de distance de la ville, près du
rivaffi» de la mer, aulr)ur d'une colonne en pierre construite sur le
mmlèle de la fameuse colonne Trajane, quicommenca às'élever
al(M-s ei qui a été terminée en IHi5 : â5c),(K)0 hommes y furent
réunis, et y logèrent dans des banques régulièrement d[isp<Mées
par ran j«^ , entre lesquelles s'étendaient des rues appelées dea
noms des guerriers célébrée. Dans ces quartiers on voyait des
places embellies de statues, d'obélisqoes et de pyramides; il
avait aussi des jardins , des allées d'arbres et des fontaiofs;
camp offrait l'aspect d'une grande ville. Dans la Manche i^m
été rassemblés des vaisseaux, des bricks, des cbaloupes, dfj (
nonnières et des bateaux plats pour transporter a un »ii:i
donné cette belle armée sur le territoire britannique. Napiih
y parut trois fois pour hâter les préparatifs de l'expèdiluifl .
toujours avec la plus grande solennité, distribuant les drof
lions aux troupes en présence des dignitaires de l'empirr (
sait (jue l'expédition n'eut pas lieu , et que FAngleterTf f^w
vantée, qui voyait les préparatifs de l'antre c6té du délrnii,
fut quitte pou^ la peur ; mais on ne sait pas encore \e^ r
motifs qui déterminèrent l'empereur k renoncer aa plus clo-
ses projets. Le camp fut levé en 4805, et les troupes passèrrtj
Allemagne.
BOvroG^TE ( Bois rr yilla^ïe oe ). En voyant apjourLi
ce bois si resserré, si pauvre en beauxjarbres, etqoevieoteti'i
gâter la hache vandale du génie militaire, qui croirait qiv^
cette presqu'lh» formée par la Seine à l'ouest de Paris, et ihé
peine aujourd'hui le tiers est boisé, s'étendait, il y amîile jn*i
plus une vaste forêt à qui la beauté de ses chênes ( robur 3*3
fait donner le nom de Rorerilum ( Uou\rayou Rouuct *L
rois de la première race y prenaient le plaisir de la cïoise flyan
ils habitaient leur palais ae Clichy. On trouve la forêt drfl 'j
vray mentionnée pour la première fois dans la vîede Db^ihm
puis dans un diplôme de l'an 717, par lequel le roi(MWï>/l
surnommé Daniel, fait donation de toute cette /brM i /.a^/xij^
de Saint-Denis : Forette notra Roverilo, qiw» «I ta pago Pi-
risiaro, super flnvium Sigona. Cette même dèfwnuwVvjn ^
trouve dans les lettres de Philippe le Bel,deranl2îï5.5wm''
penla terrœ tiia inter Jlo^t#/Hm'(le Roule) etnemiuiei**r-
in loco qui dicilur ad Spinam pèdimloiam. Déji ce titre po
que cette vaste forêt avait , depuis Chilpéric jusqu'à Wiil»p" '
Bel, c'est-à-dire dans l'espace desix siècles, snbi desmufc»-
meiils considérables; voilà le Roule qui en est dît vcèin.ri
sait partie. On voit encore par des actes authcntiqws fi
1 4 i8 on disait la garenne de Rouvret; et en 1469 et l«7t ': \
tH de Rouvret ; mais au temps des Mérovingiens , enbr Sw
Cloiid, alors appelé Nogont, et Paris, il n'y avait qne le ^ 1
lage do Niion (iVimto), et qo'il était suivi de la forêt de Rt'0\1
qui dans la suite fut appelée la forêt de Saint— Cloo4l . *
qu'elle se prolongeait presque jusqu'au pont qui comia'
bourg. Lorsque la cognée eut conunencé à diminuer cf\v»
du ciMéde Sainl-Clood. les premières habitations qu'ont
Iruisit furent appelées Menus-lês^Saint^Cioud ; et b
perdit par suite ses deux anciens noms de Rouvray et d*-^
Cloud , lorsque le village fie Menus *t;ommença a être
Boulogne. A mesure que Ton établit des paroisses dac^
campagne , et que les arbres s'éclaircirent pour faire pU '
cabanes, les différents cantons furent partagés entre les (i»?
roisses les plus voisines, Autouil d'un côté et Villier»-la-f>*
de l'autre. Dans la portion de territoire attribuée A Au^^J
compris Menus-lès-Saînt-Cloud ; le terrain sur lequel foi J
Tiii" siècle l'abbaye de Longchamps, fit aussi partie (W 1
roisse d'Auteuil. On n'a aucun titre sur ce village avant ■
siècle. Le premier acte dans lequel on trouve le nom de Ml
lès-Saint-Cloud remonte à Tan 11:^4, sous Louis le O •
1319, le roi Philippe le Long 4onna à des bourgeois de P 1
avaient été en pèlerinage à iS'olre-Dame de Boolorne-^"
la permission (le construire une église an village de Ifeno
église porta le nom de Notre-Dame de Bouloffne-snr-^
parce qu'elle avait été construite sur le modèle cfe celle ^
logne-sur-Mer. Elle de\int le but d'un pèlerinage très-fn^i
fut érigée en paroisse l'an 1343 ponr les habitants de Mr »
bientôt le nom de Boulogne l'emporta sur le nom de %
D'abord on dit Boulogne la Petite, mais insensibleoke»
épithète fut dvlaissée, et le nom pur et simple de Bonï c
resté au beau et riche village qui s étend encore anjovr^l *
puis la limite méridionale du bois jusqu'au pont de Sain^-'i
Le nom de Boulogne nç fut point communimiè au hit*
aussi promptcment qu'il l'avait été au village de Menus, "i
pelait encore en 1358 le bois de Saint^Cloud : tênxMn ^^
niques de Saint-Denis, qoi disent que le il juillet de ce<t-
des Anglais, s'étant mis en embuscade dans le bob d- 1
Cloud, en sortirent, coururent sur ceux de Paris et en ^
plusieurs. Mais on voit dans le journal de Charles VI, j
iil7, le nom de bois de Boulogne à l'occasion da nw*
bob fournissait poor l'hôtel du roi. Cependant 00 c^*r 1
BOULOGNE.
( iM )
90ClMGMEy
encore à employer indifféreniinent ces trois dénominatioDS :
forêt de Rouvray^ de Saiot-Clood oa de Boulogne. Il existe un
acte de 1 i48 qui coutiiHie Guillaume Cheon dans Tofiioe de
greffier de Rouvray. Il est dit, daos une pièce citée par Sauvai,
au*en 1 469 la forêt ou garenne de Rouvray fut brûlée par Timpru-
dencc du vacher de t^lo^ne, et que de la partie du bois où les
habitants de ce village av^ent leurs usages, le feu se communi-
qua aux bots du roi, et il y en eut plus de cent arpents de brûlés.
Enfin une ordonnance de Louis X.I, du 13 février 1474, est re-
lative aux délits commis eo ses garennes des bois de Vincennes
et do Rouvray près de Saint-Cloud. Daos le siècle suivant , des
actes étnanés des rois François V% Henri H, Cliaries IX ne font
mention que du bois de Btnilogiie. Le nom de Rouvray n*était
cependant pas encore tout à fatiouMié, cardans un acte du iO dé-
cembre 1 577 on trouve le bois de Rouvray dit de Boulogne; mais le
uoMi de Boulogne était devenu si familio*, qu'il fut communiqué
au château que François 1*"^ bâtit au milieu de ce bois, et auquel
il donna le nom de Madrid. Cest pourquoi on trouve quantité
d'ordonnances ou d'édils de Charles IX qui sont datés du châ-
teau de Boulogne près Paris. Toutefois, le nom de Menus était
encore employé au xviir siècle dans les dénombrements de la
population de l'élection de Paris. Ainsi dans le rôle de 1709 on
voyait : Menus et Boulogne, grueriê, capitainerie de choêse,
205 feux. Les mêmes termes se trouventdans le dénombrement
publié en 1745; on disait aussi quelquefois Boulogne-leg-Me^
nus. Les religieuses de Montmartre étaient dames de cette pa-
roisse. L'église deBoulogne demeura longtemps un lieu de pèle-
rinage très-fréquen lé. Le journal de Charles VU , à Tan 1439,
aous apprend oue le frère de Richard, cordelier, y prêchait
ivec un tel succès, qu'au sortir d'un de ses sermons les hommes
brûlaient tables de jeu et tattiers, cartes, billes et billards, itw-
relis et autres objets semblables ; et les femmes Iota les atours
ie leur tête, comme bourreaux, truffaux, pièces de cuir ou de
baleine , qu'elles mettaient en leurs chaperons pour être plus
roides; elles brûUUsrU aussi leurs cornes et leurs queues, et
yrand foison de leurs pommes. Le village de Boulogne possède
plusieurs fabriques très-Qorissantes. Les habiUnts font un grand
commerce de porcs ; la charcuterie de Boulogne est très-est imée.
On sait la repuUUon dontjouissent les nombreux blanchisseurs
? ^"lageLa population, comprise celle de ses dépendances,
est de près de 5,000 âmes; les principales producUons de son
terroir, ootre le bois qui en fait partie, sont le vin et le blé. Son
emtoire renferme plusieurs maisims de campagne de la plus
rrande beauté ; on peut citer celle qu'occupait l'archichancelier
le J empire Cambacérès. —Le château de Madrid ou de Boulo-
;ne, bâti par François I", fut abattu sous le règnede LooisXVL
>ans Je bois de Boulogne est encore le château de la MueUe, ren-
iez-vous de chasse habité quelquefois par Charles IX, converti en
[ne fort belle résidence au commencement du règne de LooisXV.
est là qœ la fameuse ducliesse de Berri, fille du duc d'Orléans,
égcnt, mourut en 1719 des suites de ses excès en tous genres,
(ans le voisinage est le Banelagh, bâti quelques annéesavant la
évolution, et ou Ton continue â donner des bals. Dans les con-
ns dn bols de Boulogne, dans un repli formé par la Seine,
tait l'abbaye de Longdiamps, détruite depuis 1789 comme
Mites les autres abbayes , mais qui n'en donne pas moins en-
)rc aujourd'hui son nom à ce brillant pèlerinage en voiture, à
lie va I et à pied, quedepuis plus dedeux siècles la mode autorise les
lercredi, jeudi et vendredi de la seuaine sainte ( V. ces diiïé-
Mits noms). A l'extrémité du bois de Boulogne, non loin des
>rds de la Seine et sur un emplacementqui tient le milieu entre
sn^cbamps et Madrid, on voit encore Bagatelle, charmante hâ-
ta tion embellie par le comte d'Artois dans sa jeunesse, et dont '
fit présent au duc de Berri, après la rcsUuration; le jeune
enri V et sa sœur Mademoiselle s y trouvaient au moment de
révolution de 1830. — C'est dans le bois deBoulogne qu'eut
ju, le 21 novembre 1783, la seconde expérience de la fameuse
liUtion des montgolfières ou ballons. Cette expérience coûta
vie à Pilastre du Rosier. £n 1785, la cour ayant abandonné le
jour de la Muette, Audinot, chassé de la salle de T Ambigu,
ïtint la permission d'y éublir ses petiu comédiens du bois de
oulogne. Eu 1789, ce bois ne présentait plusque des arbres dé-
épits, presque mourant c|e vieillesse. Pendant la terreur le be-
in de suppléer aux arrêrajjes de combustibles dont Paris inan-
la queJque temps, le rendit encore plus dégarni et plus désert,
oand Napoléon choisit Saiiit-Cloud pour #a résidence d'été, il
>ccupa de rendre au bois de Boulogne son antique beauté ; par
s ordres, d'immensesdêfricheroenis furent entrepris, des semis
des planUtions furent effectués, et en peu d'années le bok de
Mitogne replanté en entier offrait la promenade la plus agréa-
e. Percé dans toutes ses directions por de larges allées, on pou-
vait le parcourir sans crainte de s'y égarer comme autrefois.
Napoléon eu avait fait aussi réparer les murs de clôture, l'avail
peuplé de gibie(, et souvent les Parisiens ont pu y assistera ses
chasses. Mais en 1815, l'armée anglaise qui campa dans ce bois
lui fit subir une horrible dévastation. Pour se construire des ba-
raques, les soldats de Wellington rasèrent cette promenade ùh-
vorite des Parisiens ; le taillis , les chênes séculaires , les arbres
môme des avenues, tout tomba sous la iiaclie militaire. Il n'y
eut d'épargné que les beaux arbres qui entourent la mare d'Au-
leuil. Depuis, l'administration donna tous ses soins k efiaoer les
traces de cette rapide dévastation :des plantations nouvelles eu-
rent lieu; elles profitaient, et le bois de Boulogne recommençait
à présenter une promenade délicieuse ; mais depuis une année la
cognée , la sape et la hache sont venues de nouveau abîmer, dé-
truire, élaguer, pour les fortifications de Paris. Celle triste et l'oo
peutdire inévitable destinée n'enipécliepas ce bois d'être toujours
un tieutrès-fréquenté. La proipenade au bois, comme «lisent les
merveilleux, est de mode en toute saison, maisparticulièremeBt
au printerap. C'est vers la porte Maillot qu'ailiuent les prome-
neurs à pied, à cheval, à âne, en modeste fiacre, comme les plu
brillants équipages. Les restaurateurs établis de cccôté jouissent
d'une vogue soutenue. Le bois de Boulogne n'est pas moins fameux
pour les rendez- vous tendres et mystérieux, pour les suicides, et
surtout pour les duels qui ne se terminent pas toujours par na
déjeuner. — Sa longueur est d'une lieue sur une demi-heuede
large; il contient environ 2,000 arpents; il est enclôt de mu*
railles et fermé de onze grilles, dont deux au nord, la porte
Maillot et la porte de Neuilly; quatre à louest, la porte Sainl-
James, la porte de Afadrtd, la porte de Bagatelle, la porte de
Longchamps; deux au midi, la porte de Btmlogne et celle des
Princes, conduisant au village de Billancourt ; trois enfin à Test^
donnant sur les villages d'Auteuil, de Passy et sur les (auliour^
de Chaillot.— 'Les botanistes ont de tout temps fréquenté le bo|S
de Boulogne; Tournefort en parle beaucoup dans ses ou%rageS9
et, à l'exemple de son oncle, M. de Jussieu, aujourd'hui profes*
seur au jardin du roi , y conduit chaque année ses élèves. — Le
terrain du bois de Boulogne appartient à la formation que Cuvicr
et Bron^niart irppellenl limon d'atlerrissement, formé de ma*
tières déposées par les ^ux douces. Ce limon se compose de sa-
bles de toutes couleurs, de marne, d'argile, de cailloux roulés, et
est très-riche en débris de grands corps organisés, tels que
troncs d'arbres pétrifiés, ossements d'éléphants, de bœufs , d é-
lans et d'autres mammifères. — On peut consulter sur le bois de
Boulogne le savant ouvrage de l'abbe Lebeuf sur les environs de
Paris. L'article qu'y a consacré Dulaure est fort incomplet. Enfin
il existe une Physiologie du bois de Boulogne,éonl le titre n'est
propre qu'à tromper ceux qui espéreraient y trouver une des-
cription : c'est simplement un badinage très-frivole sur les gens
à la mode qui fréquentent ce lieu.
Ch. du Bozoir.
BO(JLOGKE(F. PrIMATICE).
BOULOGNE (£ti£N7ie-Antoii«e), évéque de Troyes, naquit
à Avignon, le StO décembre 1747. Il reçut sa première éducaties
chez les frères des écoles chrétiennes, qui, voyant les heureuses
dispositions qu'il avait reçues de la nature, lui donnèrent 1^
moyens de Caire des études' plus élevées. Après un an passé daôs
une pension, Boulogne entra, à Tâge de dix- sept ans, dans le
séminaire de Saint-Charles à Avignon, qui était sous la direction
des sulpiciens. 11 fit là sa philosophie et sa théologie. Mais son
goOt dominant l'entraînait vers la chaire, et il avouait lui-même
Ïu'il s'était moins occupé de la théologie que de l'art oratoire.
;n 1771, avant même d'être ordonné prêtre, il se fit entendre
f»our la première fois, et tel fu t le succès ce ce premier début, que
'année suivante il prêcha fréquemment à Avignon, à Tarasooe,
à Villeneuve. Un hasard vint encore fortifier ce goiU pour l'art
oratoire. Le jeune Boulogne trouva par hasard le programme de
racadémiede Montauban, qui en 1775 avait propose pour prix
d'éloquence ce sujet : Il n*y a pas de meilleur garant de la
probité que la religion. Il travailla aussitôt pour le concoors,
mais avec si peu d'espérance d'obtenir le prix qu'il n'avait pas
même gardé une copie de son discours, et que, lorsqu'il fut
couroBiié, il fut obfigé de prier le secrétaire de l'académie de
lui renvoyer l'original. Eniga^ par l'abbé Poulie, prédicateur
distingué, de se readre à Pans, oà il pourrait trouver plus la-
cileroent les occasions de fortifier etd'exercer son talent, \\ ))arlit
et arriva dans la capitale au mois d'octobre 1774, et y suivit les
prédicateurs les plus renommés de oette époque. Il resta deux
ans dans la communauté des prêtres de Sainte-Marguerite, et
passa de là dans celle des prêtres de SaintrGermain i'Auierrois.
Malgré ses nombreuses fonctions, il trouva encore le moyen de
se Kvrer i la chaire. £n 1777, il frèeha à Versailles dans Vè^
BorLOGins.
( «W)
BOULOGITE.
fflÛ
Cet
i
rlîse des Récollets, devant Mesdames» tantes do roi Louis XVI.
>tle même année et les deux années suivantes, il prêcha pour
une iMe de campagne, pour la Fêle des bowik$$ gensy qu'un
avocat célèbre de ce temps, Elie de Beanmont, avait fondée dans
sa maison de campagne au*il avait en Normandie. Il acquit
l'amitié de ce dernier, qui lui Tut utile dans une disgrâce qu'il
ne tarda pas à éprouver. Sur de Taux rapports» Christophe de
Beaumonl Tinterait en 1778» et, malgré de puissantes interces-
sions, il ne voulut jamais revenir sur sa décision, et refusa tou-
jours d'expliquer ï^ rootiCs de sa rigueur. Une société de gens
de lettres avait proposé pour un éloge du dauphin, père de
Louis XVI, un ijrix de t,iOO francs, qui fut remis à Vannée
SQÎvanleet doublé. L*abbé Boulogne concourut et pgna le prix.
Ce SQCcé^ le fit coanaitre, et lui valut l'appui de plusieurs
seiçiieQr$,qui redoolilérentdesollidtationsauurèsdeBeaumont,
floi céda, malgré son obstination ooanoe, à révoquer son intér-
êt, 90QS ta cooditioo cependant que labbé irait passer quelque
temps en retraite à Saint-Laxare. Boulogne se soumit â cette
cwMlîtioo, mais la mort du prélat lui renofit bientôt la liberté, et
M. de Joigne, le nouvel ardievéc^, lui permit de se livrer à la
Bn<&ati->n. QvKlque temps après, Tévéque de Chàlons-sur-
Marne, M. deCleriDOot-Tonnerre, choisit Tabbé Boulogne pour
SOQ grand vicaire, et le nomma dans la suite chanoine et archi-
«fiacre. En 178i, l'académie des sciences et celle des belles-let-
tres le rbntsit pour prononcer devant elles dans Téglise de FOra-
loire le paorgyriqiie de saint Lonb. Les beautés neuves que le
prêdjcatear sut répandre sur un sujet usé et rebattu depuis cent
ans tirent une profonde sensation, et Tcnthousiasme fut tel que
les ap^udiswments, que ne comprimait pas la sainteté du lieu,
reteotfrrnt de toutes parts. En 17B5, il prêcha la Cène devant
le roi. Il prononça, en I7B5, devant rassemblée du clergé à
Farts, réloge de saint Augustin, qui fit aussi une vive sensa-
tion, et il fut désigné pour la station du caréine de i 787 à la cour,
et le roi lai donna Tabbaye de Ton nay-Cha renie au diocèse de
Saintes; et le retint en même temps pour le carême de 1792,
mais I^K événements empêchèrent Teflet de cette dispositioil.
En 1789, Boulogne prêcha la Cène devant la reine. Mais déjà
l'orage, prêt à éclater, grondait de toutes parts*; le pillage de la
maison de Saint-Lazare, arrivé le 15 juillet de cette même an-
Déo, Tempécha de prononcer son panégyrique de saint Vincent
de Paule, le 19 juillet, jour de la fête au saint. — Dans la con-
truversasur la constitution civile du clergé, le grand vicaire de
Châlons composa pour son évêque, membre de 1 assemblée cons-
tituante des mandements pour protester contre les innovations.
Après la journée du 10 août 1792 et la chute de la royauté, il
chercha une retraite dans une maison de santé de Gentilly, où
il était au moment des massacres de septembre. Revenu à Paris,
il fut arrêté et trouva moyen de s'échapper au moment où on
le conduisait à la section. Arrêté de nouveau quelques mois
plus tard, et traduit devant un comité révolutionnaire, il obtint
sa lit)ertô grâce à l'improvisation chaleureuse d'un plaidoyer
qui attendrit ses juges. Le 26 juillet 1791. la veille même de la
chute de Rot>espierre, il fut arrêté une fois encore et enfermé
dans la prison aes Carmes, d'où il ne sortit que le 7 novembre
suivant. Les évêques constitutionnels publièrent en 1795 des
mandements et des encycliques qui fournirent à Tabbé Boulogne
roccasioii de publier une nrochure piquante sous le titre de
RéfUriont adres$éet aux soi-disant évéques signataires de la
deuxième eneycliauc, avec une Réponse a Lecox, 1796, in-8o.
1^ verve qu'il déployait dans ses écrits fit songer à lui conGer la
rédaction des Annales religieuses, recueil qu'avaient commencé
en janvier 1796 les abbés Sicard et Jauffrct. A partir du dix-
neuvième cahier, Boulogne en fut seul chargé, et lui donna le
nom à" Annales catholiques. Les Annales furent supprimées et
l'éditeur condamné à la déportation. Cependant Boulogne par-
vint k se soustraire à toutes les poursuites, mais il fut oblige de
E>r le silence, et Ton ne connaît guère de lui pendant cette
ue qu*nne brochure intitulée : Lettre d'un paroissien de
i'Rorh à J.'B. Rayer, se disant évéque métropolitain de
Paris, 1798, in-8«. En 1800, après le 18 brumaire, il reprit
son journal sous le titre d'Annales philosophiques , et malgré
^elqnes traverses il le continua jusqu'à la Gn de 1801 ; on
était quelquefois cependant obligé de changer de titres, et plu-
sieurs livraisons portent celui de Fragments de littérature et
de morale, La police supprima ces publications au moment du
concordai, sous prétexte qu'elles pouvaient alimenter les partis.
En même temps cependant on laissait subsister les Annales que
rédigeaient les constitutionnels. L'abbé Boulogne fournit alors
des articles k la Oaxettede France, à V Europe littéraire et sur-
t au Journal des Débats, Un grand nombre de ces articles
été recueillis par Fabry dans ieSpectateur français au XIX^
siècle, qu'il Gt paraître de 1805 à 1812, en 19 vol. io-H». A|
le concordat, M. Charrier de la Roche, évèaue de Versoil
nomma l'abbé Boulogne chanoine de sa cathécirale, et lui d*\
depuis le titre de grand vicaire. Cependant l'abbc Bouin
continua de résider a Paris, où il put de nouveau se livrer à
goût dominant pour la prédication. En 1803, il reprit son ù
nal interrompu depuis deux ans. sous le titre d'^nno/fj Ùi
raires et morales. Dans une des livraisons il y fut rendu con
du Génie du christianisme de Chateaubriand, et l'abbé I
logne ne se montre pas très-enthousiaste de la nouvelle pro^
tion. Cet ouvrage, interrompu et changeant de titre encore i
fois, cessa de parattre en 1806. Mais il reparut quelques a
après, sous le titre de Mélanges de philosophie^ d*kistoirt^
morale et de littérature. Mais l'abbé Boulogne y travailla (n
il cessa dcGnitivement dès l'année 1807 à prendre part à ^i
daction. Une nouvelle carrière s'ouvrait devant lui : le card;
Fesh avait obtenu pour lui le titre et les fonctions de chapH
de Napoléon. Un décret de 1807 le nomma à l'évéché d'Ac
en Piémont. Mais Boulogne, répugnant à aller dans un p
dont il ne savait pas la langue, motiva son refus dans une M
respectueuse à l'empereur, qui l'agréa et lui conserva ses for
lions d'aumônier. Vers la Gn de celte même année 1807, l'ai
Boulogne prononça un discours dans un chapitre des $<ea^
la Charité queM"**" Laetitia, mère de Napoléon, avaitconioqa
chapitre dont il était secrétaire. Sur ces entrefaites, k Tour c
Pin , évêque de Troyes, vint à mourir, et l'abbé Boofogoe fi
nommé à sa place le 8 mars 1808. Mais, à cause de cena'in
difficultés avec la cour de Rome, le sacre du nouvel èvèque n>a
lieu que le 2 février 1809. Le premier acte du nouveau p«
fut une lettre pastorale pour son entrée dans son diocèse, l-
laquelle on remarquait plusieurs morceaux vigoureuw
touchés, et un entre autres sur rindifTérence de la rriir.-
Le 29 mars, l'évêque de Troyes fut installé dans sa calh«ir ■
et il prononça à cette occasion un discours dont les joumatn-i
temps ont cité plusieurs morceaux remarouables. Nom pa^
rons sous silence quelques mandements à 1 occasion de riri ***
et d'autres événements politiques; quelques passa^ d*- -^
mandements ont été attaqués comme entachés de fait>lr^sr. 'I
les a réunis dans le Dictionnaire des girouettes, et dam i
pamphlet qui parut en 1825, sous ce taire : Aux mânes df M \
Boulogne, oraison funèbre d'un nouveau qenre. Mais lejc
tiques ont oublié de citer des morceaux pleins de vérités (ivi
Sue les éloges faisaient pour ainsi dire passer inaperçus. Oaf\
e prononcer le discours pour l'anniversaire du sacre fi 'H
bataille d'Austeriitz, l'évêque de Troyes prêcha à Nolre-în
devant l'empereur, cinq rois alors à Paris, une foule de \^r. :
allemands et le sénat. Ce discours fut vigoureusement altx-
Une foule de passages semblèrent des allusions ootrapn-
pour l'empereur. Bigot de Préameneu, ministre des cnilip
écrivit une lettre curieuse pour lui demander Texplicatit
ces passages. La réponse du prélat ne fut point relrou>f« *
sait seulement que Napoléon s'en montra satisfait. Un oci-i
discours qu'il prononça devant un concile convoqué â i ^
en 1811, et dans lequel il prit pour sujet l'inOuence de b :
gion sur le bonheur des empires , lui valut de nouvellf^ pH
cutions. Nommé l'un des secrétaires du concile et membrf I
commission qui devait répondre au inessa^ de l'empen^
émit un avis contradictoire aux vues decelui-ci, et fut cbw
revoir le rapport de l'évêque de Tournai sur un projet de m
présente par le ministre. La commission était d'avis qJ
concile était incoppélent pour prononcer sur l'institutb^ I
évêques sans l'intervention du pape. Napoléon, irrité, or> \
pour décret que le concile fût dissous , et ût saisir et cnfir
dans le donjon de Vincennes les évêques de Troyes, de G
de Tournai. On exigea d'eux leur démission, ils la donr
et quelque temps après on leur arracha une promesse pan
de ne point se mêler des affiaires de leurs diocèses. Puts a
Gt sortir de Vincennes pour les conduire dans les dii
lieux de leur exil. L'évêque de Troyes fut conduit à Fi
Cependant l'évêque de Boulogne, du fond de son exil, eut
une grande influence sur le cnapitre oui gouvernait son t
resté vacant. La nomination de M. l'abbé de Cussi au
vacant excita du trouble dans le chapitre, et l'abbé Ani
chanoine et grand vicaire, déclara qu'il ne reconnaissait!
évêque que M. de Boulogne. Cette énergique déclaration
l'empereur, qui Gt présentera la signature de l'évêque dè^
une déclaration portant que son siège était vacant et c
chapitre administrait légitimement; mais il la refusa,
contenta de promettre par une formule beaucoup plos g<
qu'il ne prendrait aucune part à l'administration du d
Arrêté de nouveau , il fut de nouveau conduit â Mucenr
BOULOK. ( 189 )
le là à la Force. Délivré par la rentrée des Bourbons » M. de
Boulogne reprit Pexercice de son aotorité dans son diocèse, et
>récba derant Louis X VIII le jour de la Pentecôte. Il fut chargé
)ar le pape de faire des représentations au roi sur quelques
irticles du projet de constitution arrêté par le sénat dans sa
éance du 6 avril ; ce projet n'avait pas été adopté, mais il était
«produit dans la charte du 4 juin. L*évéque présenta au roi
m bref du pape, le jour même de la proclamation de la charte,
it il rendit compte de sa mission au pape, qui le félicita de son
:èle. Il resta alors à Paris, retenu par une commission de prélats
lont il faisait partie, pour les affaires de TÉglise, et il ne rentra
|ue quelques mois après dans son diocèse, où son entrée fut un
liomphe. Il fut choisi, en 1815, pour prononcer Toraison fu-
lèbre de Louis XVI, qui ne parut pomt répondre à Tattente
ublique. Pendant les cent jours, le prélat resta cachéà Vauei-
ard, cl n'en sortit qu'au retour de Louis XVIII. En 1816, les
haires de la capitale l'entendirent plus d'une fois ; c'est alors
u'il prononça ce fameux discours qui a pour titre : aLa France
eut son Dieu, la France veut son roi. » En 1817, il obtint la
estilution de son séminaire dont on avait fait une caserne. Dans
1 promotion ({ui suivit le concordat de 181 7, le prélat fut nommé
l'archevêché de Vienne: mais il devait rester à Troyes jusqu'à
exécution du concordat, qui n'eut pas lieu. En 1818, il obtint
nùa la rétraction des membres de son chapitre. Mais un man-
ement qu'il pubh'a en février 1819 excita quelque bruit. On
)ulut même poursuivre juridiquement ; mais tout en resta là.
ette même année il prêcha la Cène à la cour, et prononça un
iscours sur la translation des reliques de saint Denis* En
i20, il fut nommé pair de France; mais il parla peu. Un dis-
mrs qu'il y prononça en 1824, sur les délits commis dans
s églises excita quelque réclamation. Le 6 mars, il prêcha dans
ne assemblée de chanté pour les victimes de la révolution.
e 11 mai au matin, son domestique le trouva étendu sans
^nnaissance au pied de son lit, frappé d'une attaque d'apo-
exie, dont il mourut le 13 mai, à l'âge de soixante-dix-sept
is. Son corps fut porté au cimetière du mont Valérien, et son
eur déposé dans la cathédrale de Troyes, selon ses dernières
>lontés. L'édition de ses œuvres a paru en 1826 en 8 vol. in-8«>,
jnt trois de sermons, un de discours divers et de mandements,
trois de mélanges.
BOULOIR [maçon.'^, s. m, instrument avec lequel on remue
chaux qaand on l'éteint, et quand on la mêle avec le sable
1 le ciment.
BOtLOiR, s. m. en Urtn. d'orfèvre, se dit d'un vase de
ivre dans lequel on déroche les pièces. — En term. de pêche,
dit d'une longue perche avec laquelle le bouleur bat l'eau et
irgonne les herbiers, pour faire donner les poissons dans les
its ; ce que Ton nomme aussi bouille, — Bouloir est aussi
instrument à manche et à bout arrondi, donton se sert pour
nuer les peaux.
louLOis (arl milit.), s. m. long morceau d'amadou qui met
eu au saucisson d'une mine.
iouLON (vieux mol), grosse flèche, trait d'arbalète
. BOUJON).
louLON ou GOUGEON (lechtiol.), dans une poulie, est le
it axe placé dans le centre de la poulie, qui unit la chasse à
>oalie, et sur lequel la poulie tourne. On donne ordinaire-
nt ce nom à tout morceau de fer ({ui, dans une machine
lie qu'elle soit, fait la même fonction. — Boulons. Les
>rinieurs nomment ainsi les deux chevilles de fer qui tra-
cent le sommier et le chapiteau d'une presse : ces chevilles,
18 pouces de long sur 5 pouces de diamètre, sont terminées
n bout par une tête ronde aplatie, et de l'autre elles sont
cées en long pour recevoir une large clavette. L'office de ces
Ions, en les serrant ou desserrant, est de faire monter ou des-
dre le sommier. — Boolon (term, de plombier), Cest un
rceau de cuivre ou de fer, long et rond, qui sert de noyau au
jle dans lequel les plombiers coulent les tuyaux de plomb
» soudure. — Boulon est une grosse cheville de fer qui a
I tête ronde ou carrée, et qui est percée par l'antre bout et
^.lée par une clavette, pour retenir un tirant ou autre pièce
ne machine. On en met aussi dessous les robinets, pour
)écher qu'ils ne soient levés par la force de l'eau. — Boulon
rurerie), soit rond, soit carré : c'est un morceau de fer dont
He est ronde ou carrée, et dont l'autre extrémité est taraudée
leut se recevoir dans un écron, ou bien est percée et peut
ïvoir une clavette. Son usage est de lier les pièces de bois
de fer les unes avec les autres, et de les tenir fortement
^mblées. — H y a des boulons d'escalier : ce sont ceux qui
sent à travers les limons de l'escalier, et qui vont se rendre
is le mur pour empêcher l'écartement des marches et leur
BOUNDSGHBGH.
séparation des murs. Ils sont de difiërentes façons : il y en a à
moufles. Ils sont coïïiposés de deux parties, dont Tune est ar-
rêtée dans les murs ou cloisons de la cage de l'escalier, l'autre
dans les limons de l'escalier, et toutes deux vont se réunir en
moufles sous le milieu des marches, où elles sont serrées par
une clavette. Il y en a à doubles clavettes; ce sont ceux qui ont
des clayettes aux deux extrémités. Il y a des boulons de limons
d'escalier; ceux-ci sont à vis et servent à retenir les limons avec
les courbes.
BOULON (technoL), C'est encore un morceau de fer rond,
avec un bouton d'un côté et un trou d'aiguille de l'autre pour
y passer un morceau de fer d'arrêt, qui enfile les marches d'un
métier de tisserand ou de passementier, sur le derrière. — En
term, de cordonnier, c'est un outil dont on se sert pour apla-
tir le bout des chevilles qui pourraient dépasser eu dedans le
talon des bottes.
fiOULONGEOX (technoL)y s. m. dans les papeteries, se dit de
grosses étoffes grises de rebut.
BOULONNAIS (F. BorLOGNE-SUR-MEB).
BOULONNER (technol.) y V. a. arrêter avec un boulon. Il se
dit surtout en parlant des pièces de charpente.
BOULUC-BACHI {hist. mod,), s. m. huissier turc qui écarte
la foule dans les cérémonies publiques.
BOULUE, adj. f. On appelle bouteille 6ou/uér,"une bouteille
de cuir de vache ou de bœuf bouillie dans de la cire neuve.
BOULTER (Hugues), prélat anglican, né à Londres ou aux
environs de cette ville, fut admis comme boursier à l'université
d'Oxford , en même temps qu'Addisson et te docteur Wilson ,
ce qui fit appeler cette nomination Y Election d'or. En 1719, il
fut nommé chapelain du roi Georges P*^, qui le fit plus tard
évêque de Bristol. Gnq ans après, le gouvernement l'envoyait à
l'archevêché d'Armagh, comme le seul homme capable dans ce
poste élevé, par ses talents et sa modération, de pacifier T Irlande.
Il n*accepta que lorsqu'il y fut forcé par un ordre exprès de son
souverain. Il disait souvent qu'il ferait à l'Irlande tout le bien
qu^l pourrait, quand même on ne le lui laisserait pas faire tout
ce qu il voudrait. Jamais en effet on ne fit un plus bel usage de
l'autorité et de la fortune. Il fit circuler dans les provinces une
grande quantité de grains pour prévenir la famine et la peste
qui menaçaient l'Irlande en 1729. Entre les années 1740 et
1741, il nourrit presque à ses frais, pendant deux mois, deux
mille cinq cents pauvres aux environs de Dublin . Il fonda des hos-
pices et des établissements de charité pour les pauvres ecctésias*
tiques. Tous les projets utiles à l'humanité furent toujours sou-
tenus de son crédit et de sa fortune. On n'a de lui, quoiqu'il fût
très-savant, que quelques lettres pastorales, qui ont été impri-
mées à Oxford, 1769, 2 vol. in-S». Il mourut à Londres en 1742,
et fut enterré à l'abbaye de Westminster, où on lui a érigé un
monument en marbre.
BOULTON (Matthieu), célèbre mécanicien anglais, membre
de la société royale de Londres, né à Birmingham en 1728, de
parents fortuné , qui possédaient une manufacture de quin-
caillerie. Après avoir perdu son père en 1745, il se fit connaître
par des moyens nouveaux et ingénieux d'employer lacier; son
établissement se trouvant bientôt trop circonscrit à Birming-
ham , il dépensa 9,000 livres sterling pour faire construire la
fameuse manufacture de quincaillerie de Soho, près de Birming-
ham. En 1767, il fit élever une machine à feu ou à vapeur, qui
est devenue un des chefs-d'œuvre du génie de l'homme, depuis
que Watt y a fait de grandes améliorations. Ces deux associés
appliquèrent cette machine à un moulin propre à la fabrication
des médailles et de la monnaie. Paul P*", empereur de Russie,
donna à Boulton d'éclatants témoignages de son estime. D'autres
belles inventions contribuèrent encore à l'illustration de cet
homme habile, mort en 1809.
BOUMA (DoMiNiQUE-AcRONius DE), professeur d'éloquence
et d'histoire politique dans l'université de Franeker, mourut le
15 mars 1656. Son principal ouvrage est intitulé Historia H-
vitatis, Franeker, 1651, in-12. — Son père, Jean-Acronios de
BouMA , professeur de théologie à Franeker, mort au mois de
septembre 1627, a laissé : 1^ Syntagma theologiœ, Groningue,
1605, in-4^; 2° Elenchus orthodoxus pseudoreligionis romano-
catholicœ, Deventr., 1616, in-4*»; 5** Problema iheolog., de no-
mine elohim,, Gron., 1616; 4® Proboleuma de studio theolo-
gicœ recte privatim inslituendo, etc.
BOUMBARDA {art tiu/tl.), canon, grosse et longue pièce d'ar-
tillerie (F. CouLOUBRiNo et Bombarde).
BOCMI ou BOUMiDévi, la Terre, dans la mythologie hin-
doue.
BOi7NDS€HEGil, S. m. livre de l'Eternité, livre sacré chez les
anciens Persans.
BOUPHOlVlEfl.
(190)
BOirQUET.
BOUNDT [gêogr.), ville ilf riliiidostan (AdjemyrJ, rhef-lieu
d*un |>etil Elal <Joiil le radjah, (ributairo des Anglais depuis
1818, a un revenu de six lacs do roupies sicca (1,500,000 francs).
A 56 lieues au sud-esl d'Adjemyr.
BOCNE (vteux mot), pour BORNE , signifie de plus colline,
éminence.
BorxorHSE ou MorxorsE, s. m. terme de relation. Man-
teau de ca> alêne arabe.
BorxsiOy héroïne japonaise, avait pour père un homme
riche qui habitait les bonis du fleuve Riou-Sa-Gava. Elle épousa
Sîmmios-Daï-Mio-Sin. Mais, ne pouvant avoir d*enfanls, elle
s'adressa aux Kamis. Ceux-ci la rendirent enceinte, et elle
pondit cinq cents œufs. Eimuvantée de l'événement , et crai-
gnant de voir des biHes farouches ou dangereuses sortir de ces
œufs, Bounsio les renferma dans un cofTret, sur lequel elle
inscrivit les mois fo-cia-rou , et qu'elle jeta dans les eaux du
Riou-Sa-Gava. Le coffret, toujours flottant, arriva dans des
parages extrêmement éloignés, où un vieux pécheur le recueillit,
l'ouvrit, et en porta le contenu chez lui. Sa femme pensa que
les œufs ne valaient rien , puisqu'on les avait jetés à la mer, et
lui donna le conseil de les reporter où il les avait pris. Le mari
s'y opposa; et enfin, tous deux d'accord, ils exposèrent, selon
le procédé oriental, les cinq cents œufs à la chaleur du four,
puis se mirent à les casser. Quelle fut leur surprise de voir
sortir de chaque œuf, dont ils brisaient la coquiUe, un enfant
(d'autres disent six) l Mais la pauvreté des deux époux les met-
tait presque dans l'impossibilité d'élever une si nombreuse fa-
mille (cinq cents ou trois mille ; on la réduisit aussi à cinquante
enfants), lies feuilles d'armoise et du riz suffirent d'abord aux
besoins des jeunes créatures. Bientôt ces moyens de subsistance
devinrent trop faibles; les cinq cents jeunes gens se mirent à
voler. Un jour ils firent remonter dans cette vue le fleuve
à leurs parents adoptifs, afin d'aller piller la maison d'un
homme extrêmement riche. Ils arrivent, ils frappent; on leur
demande leur nom. Ils répondent qu'ils n'en ont pas, qu'ik ne
connaissent ni père ni mère, qu'ils sont nés de cinq cents œufs
renfermés dans un coffret qu'on avait abandonné aux flots. —
El ce coffret portait-il une mscription? — Oui I on lisait dessus
fo^cia-rou, — « Eh bien 1 s'écrie la maltresse de la maison ,
vous êtes mes fils. » Elle les reconnaît publiquement à l'ins-
tant même, et elle signale cette reconnaissance inespérée par
an banquet magnifique, dans lequel elle boit en l'honneur de
chacun de ses enfants le breuvage sokana avec une fleur de pé-
cher. Dans la suite, Bounsio et ses cinq cents fils furent admis
au nombre des Kamis. On lui donna alors le nom de Bensaïten.
Elle préside à la richesse, et, selon la conjecture de quelques
mythologues, à la population, élément principal de la richesse
d'une nation industrieuse et maîtresse d'un vaste sol. On cé-
lèbre en son honneur la deuxième des cina grandes fêtes japo-
naises, la Sangouats-Sanits on fête des pêches. Cette solennité,
qui a lieu le 5 du troisième mois de l'année japonaise, est prin-
apalement la fêle des jeunes filles. On leur donne un festin, ou
plutôt ce sont elles (et quand elles sont trop jeunes encore, leurs
parents en leur nom ) qui donnent un festin aux amis de la
maison. Une salle est remplie de jouets d'enfants, et princi|)a-
ment de fort belles poupées qui représentent la cour du Daïri :
devant l'ima^rc de chaque personne absente est une petite table
couverte de riz et de fout-kou-mo-tsi ^gâteaux d'armoise). Cha-
cun se fait un devoir, comme en Europe au jour de l'an , de
rendre visite à ses parents, à ses amis, à ses supérieurs, et Ion
feit des parties de promenade sous des allées de pruniers, de ce-
risiers et d'abricotiers en fleur.
BOCNTY {géogr,)y grouj)e de treize petites fies dans l'océan
Austral, au sud-est de la ^ouve^le-Zélande, sous 197*» de longi-
tude et 47" 30' de latitude ; découvert , mais non visité par
Bh'gh, dans son voyage avec le vaisseau le Bounty { V. Bligh ).
BOCNTN (Gabriel], né à Chàteauroux, dans le xvi* siècle,
se fil recevoir a\ocal à Paris; il revint ensuite dans sa patrie,
où il obtint la place de bailli. Le ducd'Alençon le nomma son
conseiller, maître des requêtes. C'est tout ce* qu'on sait de cet
auteur, qui a laissé : 1" une traduction des Economies d Aris-
tote; 2** tm Soiteine, tragédie, suirie d'une pastorale à quatre
personnaps; 5" une Ode snr h Mééée de Jean de la Pérouse;
4P ie$ Jmeê et Allégretses pour le bienveignement et entrée du
prince, fiis de France et frère unique du roi, en sa ville de
Bourges, 1576; 6« Tragédie sur la défaiU de la Piaffe et la
Picquorée, et banniêsetnent de Mars à t introduction de paix et
minte justice, 1579; 6" Satyre au roy contre les républicains,
arec raleclriomarhif, oujoutte des coqs, et autres poésies fran-
çaises et latines, 15H6.
BOUPHOXIES (F. BCPHO^IES).
Bl^UQUE [mariné). Les marins se servent qpielquefois dj
terme pour signifier entrée ou passe.
BOCQUEB {gramm.\y v. a. et n. baiser par force. 11 w»^
guère au propnre que a'un singe ou d'un enfant, lorsqu'il
force à baiser ce qu'on leur présente. — Figurénient , î\
bouquer quelqu'un , le forcer à faire quelque chose qui ki
f)latt, ou l'empêcher de faire ce qu'il voulait. Ce vrrbf f^i fj
ier et vieux.
BO rQl^ ET (^rom.). Ce mot, qui désigne un assembbjej
bres, de fruits, de fleurs, de bijoux, etc., reçoit à l'inOni d *|
acceptions dont nous signalerons les principales. — Il H
bouquets de fleurs de toutes sortes, car chaque eémiM
chaque fête est une occasion à bouquets ; les noces, les b. \
réunions s'embellissent et s'égayent de fleurs. — Le h 4
de mariée se compose du bouquet blanc et de la rnc-l
blanche de fleurs d'oranger qui ornent, d'après un u*^;!
ancien , le front et le c<Mé des mariées. C'est remhlrrrtr |
chasteté et de la pudeur. Combien hélas I de jeunes filial
religion ne rougissent pas de cacher sous cette aur^le i
nale des fautes commises ou de criminels projets î — L^
quets funèbres décorent les tombeaux : bizarre habiiihj
transformer les sépultures en parterres de lauriers de n
de myrtes , de géraniums, et de métamorphoser toof un H
tière en un jardin embaumé ! Vimmortelle seule, sornw (n.l
nous semble bien choisie; car là au moins il tjîste onr i*fii
consolante pour celui qui vient prier; cette flfor stiuN'/Kj
lui rappelle, chaque fois, que la personne aimét qm T?y
sous le tertre où il s'agenouille n'est pas perdue \<wi ^H
car son âme est impérissable. — On nonimaii jart'vs, rta»
littérature, bouquet à Iris, un madrigal, une dianson-i
rondeau rempli d'une louangeuse atTéterie ou d'ainwt»!^^
gnardises, pour la femme à laquelle il était adnssé. ^
Ronsard , Voiture , Dorât, Péçay , Boufflers , Parnv sf ><
tingués dans ces compositions légères, assez insignitianlfs'l
peu littéraires. — Les plumes et les panaches qui orwK )
des chevaux dans les cérémonies publiques ou dans If? ,»i
funèbres s'appellent bouquet de Phaéton. — D'aprà t.i
miste Biolan , le bouquet anatomique est la réuniua th I
clés et des ligaments qui s'insèrent à l'apophyse Mj*
l'os temporal et formentun bouquet. — Les vélénnairpb'
le nom ae bouquet, et plus souvent celui de noir fUMUini
espèce de gale qui s'attache au museau des agneaux , Ae' I
et des chevreaux, ainsi qu'à leurs lèvres et à Tiatèripar^J
bouches. — Les marins et les charpentiers désignent f '
quet deux pièces de bois servant à joindre les côtés duc i
avec les deux courbes de devant. — Les relieurs H
bouquet le fer qui incruste les ornements du dos désir
Les imprimeurs disent qu'une feuille a été tirée par t
quand l'encre y paraît mégalement. — Les artifi
lent bouquet la gerbe qui couronne et termine un l
fice. — Bouquet s'applique , ainsi que bouqttin^ au
lièvre et du lapin. — Bouquet exprime aussi le parfut
tains vins.
BOUQUET se dit quelquefois du cadeau que l'on fJ
personne à l'occasion de sa fête. — Bouquet de pailU, \
de paille que l'on met à la queue ou au cou des cbn-.'â
indiquer qu'ils sont à vendre. — Provcrbialetnent «t
ment , Cette fille a le bouquet sur l'oreille, elle est s
On dit aussi quelquefois : Cette maison a le bouquti
reilie, elle est à vendre. — Bouquet de bois, pt»lilr I
bois de haute futaie. — Avoir la barbe parbouqmeis, il
cpe par petites touffes, et par ci par la. — On dit qti
figurément et familièrement : Réserver une chôme pomi
quet, réserver pour la fin ce qu'il y a de mieux daii«> i
dans une fête, etc.
BOUQUET (belles-lettres f poésie). On nomme ainsi .1
pièce de vers adressée à une personne le jonr de sa ^
son anniversaire. C'est le plus souvent un madnpl
chanson. Le caractère de cette sorte de poésie est la A
ou la gaieté. La fadeur en est le défaut le plus H
comme de toute espèce de louange (Marmotitel , I
Httér.). — Le bouquet suivant adressé en 168B parU^
lières à M"* Harlay de Chanvalon, abbessede Pc*ri-W
un exemple entre mille de la pauvreté des idées e( •{
leur du ^le dont on se contente souvent dans cette ^
▼rage:
Vous wi qui l'on trouve à la fois
Des plus hautes vejtus le parfait as5einU«|»e,
Illustre Chanvallon doni le ciel a fiait clioîx
Pour dispf*n<fr ici s«i lois.
Recelez ces fleurs pour botnmsge.
BOUQUET. ( 101
Les oeaf savantes Sœon viennent de Us cueillir,
L*liaU*ine des Zéphin a répandu sur elles
Une aimable fraiciieur et des grâces nouvelles ;
Et s*il est rien qui puisse encore les embellir.
Dans le jour fortuné d'une si belle fête,
Cest Tcdatant honneur de parer votre tête.
n'y a dans ces vers que des syllabes et des rimes; point
: pensée ingénieuse ; à la fin nne hyperbole fade et ridiciile
u était dans le goût des petits poêles du teni|M5 de Louis XIV.
• Tous les bouquets ne sont pas, il faut le dire, aussi mao-
Is que celui-là ; le poêle cherche ordinairement à tirer parti
quelque rapprochement entre le nom de la personne et o^lui
i saint, ou du jour que Ton célèbre ; ou bien il trouve dans
bjel même qu*il envoie nne particularité nouvelle , dont Tob-
'vatiou fournit une pensée agréable ; quelquefois on joue sur
mots ; tout est permis dans ce genre léger et facile , pourvu
'on sorte du commun et qu'on ne sorte pas de la décence. B. J.
BOUQUET (Don Martin), prêtre Cl religieux bénédictin, fut
des savante les plus laborieux et les plus respectables- de
le congrégation de Saint-Maur qui a rendu de si éminents
"vices à notre histoire nationale. Né à Amiens le 6 août 1685 ,
fil profession dans l'abbaye de Saint-Faron de Meaux le 16
ùt 1706. Après avoir achevé ses cours de philosophie et de
k)Iogie , il se livra à l'étude des langues avec un tel succ^,
e ses supérieurs lui confièrent le soin de cette riche biblîolhè-
e de Saint-Germain des Prés qu'un incendie a détruite peu
nnécs avant la révolution de 1789^ Associé depuis aux tra-
IX de dom Bernard de Monlfaucon , il concourut à Timpres-
n de plusieurs ouvrages de ce savant maître, et bientôt il en-
prit seul une édition de Thistorien Flavius Josèphe. Il colla-
nna les manuscrits, et s'appliqua à rétablir le style de cet
Leur. Ce travail était déjà tort avancé, lorsqu'il apprit qu'un
ant de Hollande, Sigebert Havercamp, s'occupait du même
leur : Bouquet, par une générosité peu comrotme, lui envoya le
il de toutes ses recherches, et Havercamp se fit honneur
mployer ces précieux matériaux dans son édition qui parut
Amsterdam en 1726 ( 2 vol. in-fol.}. Après la mort du père
Lonç, de l'Oratoire, en 1721 , D. Bouquet fut chargé sur la
^position de D. Denys de Sainte-Marthe, supérieur général
la congréçation de Saint-Maur. de publier la nouvelle col-
lion des historiens des Gaules et de la France , projet conçu
r Col/jcrf et repris successivement après ta mort de ce grand
QÎslre par rarchevèqoe de Reims le Tel lier et par le cluince-
' d'Aguesaeau. Dom Bouquet se livra avec ardeur à ce tra-
I, d( vant lequel avait reculé la modestie du savant Mabillon.
à en 1729 les deux premiers volumes étaient en étal d'être
mes à l'impression, lorsqu'un ordre de ses supérieurs fit pas-
D. Bouquet de l'abbaye Saint-Germain des Prés à celle de
ilrJean det laon. Ce ne fut qu'en 1738 que, rappelé à Paris
le chancelier d'Agtiesseau , et fixé dans le monastère des
ncs-Mantcaux, il publia ces deux premiers volumes l'un
^ l'autre, fious le titre de Rerum Gallicarumet Francicarum
ptores (in-fol.). Les autres suivirent de près jusqu'au bui-
le, qui parut en 1752. Il avait commencé le neuvième, où il
h'ail terminer les monuments de la seconde race de nos rois,
oue la mort le ravit h la science et à la religion après une mala-
de quatre jours, le 6ayril 1 75i, dans le monastère des Blancs-
Meaux où il avait passé si paisiblement les seize dernières an-
idcsasludieusevie.Dom Maurd'Antinefot lepremier colla-
Heur qu'il î^'était adjoint. D. J.-B. Haudiquier(néàËu,mort
l février l^7o), qui l'avait ensuite secofidé pour les derniers
■nés, publia «vee Charles Haudiquier, son frère, les tomes
et x". Ces deux religieux avaient déjà fait imprimer plus de
pflgesdu xi« tome,Iorsqu'ils laissèrent le soin de le continuer
Puirier» à D. Précieux et à Etienne Uousseau, mort le 5 oc-
•e 1763. Ce ne fut qu'en 1767 que Poirier et Précieux pa-
ient le onzième volume. A près eux, lesdouiièmeet treiiieme
unes parurent en 1786 par les soins de D. Clémenfc et
Srîal ; à ce dernier seul est dû le quatorzième volume, dont
hrrnements de la révolution retardèrent la publication jus-
*n iH06. Xous donnerons dans la notice sur ce savant reli-
IX, devenu membre de l'Institut, la suite des détails sur cette
(oifiquc collcclipn qui est aujourd'hui à son vingt et unième
ime et qui se continue. Pour revenir à D. Bouquet, nous
pellerons que Tacadémie des belles-lettres et arts d'Amiens
ût admis parmi ses membres honoraires, et, dit une bio^a-
, a il a rendu à cette académie tous les services littéraires
iil était capable. » Il était en liaison avec plusieurs person—
^ éminents et recherché des savants. L'aménité deson carae»
i et U droiture de son cœur autant que ses talents lui afaient
) BOUQUET.
concilié l'estime générale; et ce (jui n'est pas un petit éloge,
c'est que ses immenses travaux d'érudition ne lui firent jamais
négliger les devoirs de son état, et qu'il fut aussi pieux que sa-
vant. — Nous ne terminerons pas col article sans donner une
notice succincte de ce qui se trouve dans les neuf volumes de la
Coileelion des historiens de France qu'il a publiés. — Le pre-
mier volume contient une dédicace à Louis XV en forme d'ins-
cription, une préface en latin et en français, et tout ce qui a été
fait par les Gaulois , et ce qui s'est passé* dans les Gaules avant
rarnvée des Français , et plusieurs autres choses qui regardent
les Français depuis leur origine jusqu'à Clovis ( on un mot tout
ce que les anciens auteurs grecs ou lalins, prosateurs ou poètes,
ont écrit sur les Gaulois et les Francs) ; le lout est précédé d'une
Table chronolo^queou Annales gauloises et françoises on fran-
çais et en latin ; le volume se termine par un Index geographi-
eus et par un Index rerum ou table des matières (1738). — Le
tome troisième, renferme tout cequi s'est passé dans les Ganleset
ciue les Français ont fait sous les rois de la première race. Il est
également précédé d'une préface dans les-deux langues, d'an
index chronologique, plusde la tabledes auteurs, enfin d'un in-
dex géographique, des noms d'hommes, des matières et des mots
étrangers (vocumexolicarum) (1759^-— Le quatrième volume,
qui concerne aussi la première race, comprend les mémoires qui
ne sont pas compris dans le premier volume ( nous ne parlons
f)lus des préfaces et des index). — Le quatrième contient les
ois, les formules , les diplômes et plusieurs autres monuments
qui concernent les Gaales et la France sous la même race (1741).
— Le cinquième volume embrasse les règnes de Pépin et de
Cbarlemagne, c'est-à-dire depuis Tan 732 jusqu'à l'an 81 4, avec
les lois , les ordonnances , les diplômes de ces deux rois et les
monuments historiques; il est enrichi d'une carte de l'empire
de Cbariema^ne ( 1744 ). — Dans le tome sixième on trouve les
gestes de Louis le Débonnaire, d'abord roi d'Aquitaine et ensuite
empereur depuis l'an 781 jusqu'à l'an 840, avec les lois , les or-
donnances, etc. (1749). — Dans le septième, on lit les gestes des
fils, des pettts-nis de Louis le Débonnaire, depuis l'an 840 à
l'an 877 , avec les Capitulaires de Charles le Chauve et autres
monuments historiques , les diplômes étant rejetés dans le vo-
lume suivant (1749). — Le huitième contient ce qui s'est passé
depuis le commencement du règne de Louis le Bègue, fils de
Charles le Chauve, jusqu'à la fin du règne de Louis V, dernier roi
de la secon<ie race, c'est-à-dtre depuis l'an 877 jusqu'à l'an 957,
avec les diplômes des fils et des petits-fils de Louis le Débon-
naire, qui n'ont pu entrer dans le volume précédent. Dans ce
volume, D. Clément, outre son titre religieux, prend celui d'ho-
noraire de l'académie des sciences, belles-lettres et arts d'A-
miens(1752). — Enfin, le tome neuvième contient ce qui restait»
^publier des monuments de la seconde race des rois de France,
depuis le commencement du règne de Louis le Bègue jusqu'aux
premières années du règne de Hugues Capet, cestr-à-dire de-
guis l'an 987 jusqu'à l'an 991. Il ne porte plus le nom de
'. Bouquet , mais seulement cette indication : Pmr des reli--
gienx benédklins de la congrégation de Sainte Maur (1757).
Ch. du Rozoir.
BOUQUET (Pierre), neveu de dom Martin Bouquet, avo-
cat, mort le 2 avril 1781, a publié : 1^ te Droit public de France
éclaircipar les nwnumetUs de l'antiquité^ lom. r*", 1756, in-4<».
La suite n'a pas paru ; 2^ Notice des titres et des textes justifi-
catifs de la possession de nos rois de nommer aux évéchés et
aux abbayes dé leurs Etats, 1764, in-4*»; 5" Lettres provins-
cialeSf ou Examen impartial de l'origine, de la constitution
et des révolutions de la monarchie française, 1772, 2 vol. in-8o;
A° Mémoire historique sur la topographie de Paris, 1772, in-4®;
5° Tableau historique, généalogique et chronologique des trois
trs souveraines de Frasèce, 1772, io-8°^
cours
BeuQUETiER (gramm.), s. m. vase propre à mettre des fleurs.
— Bouquetière, s. f. celle qui fait des bouquets de fleurs na^
turelies pour les vendre.
BOUQUETIN {hist. not,) (F. Chèvre).
bouquetixe (F. Boccaob).
BOUQUETOUT, S. m. En term. de péche,.espèce de filet dont
on se sert, en quelques endroits, pour prendre du poisson, le
petit bouteux. Il ne diffère de la bichette que par la manière
dont il est monté. On dit aussi boutout,
BOUQUETTE (gramm.), s. m. petite bouche. Il est vieux et
familier.
BOUQURY (MADiJiE), belle-soBur de Guadet. Elle habitait
une campagne près de Saint-Emilion , et y donna asile à son
beau-frère et à plusieurs autres députés, après les proscriptions
des 51 mai, 1'^'' et 2 juin 1795, et les cacha pendant près d'un
mois dans un souterrain , d'où ils ue sortaient me la nuit pour
BOUBJICAII.
(m)
BOVRBON-L^ARCHAMBAGLT.
se rendre aaprès de leur bienfaitrice. Ses précautions n*ayant | un ûlsimple, retors, et Gnûlé; la chaine en est double ou ih
pu empêcher Guadet d*ètre arrêté chez elle, elle fut traînée elle-
même dans les prisons de Bordeaux avec le père et la famille de
son infortuné beau-frère, et livrée au féroce Lacombe. Interro-
sée ensuite par lui sur ses crimes politioues, elle s*écria avec
énergie : a Monstre altéré de san^I si rhumanité, si les liens
du sang sont des crimes, nous méritons tous la mort! » Pendant
la lecture du jugement quv la condamnait à mort, tout en elle
exprimait la fureur et 1 indignation : cependant, au moment
d'aller à Téchafaud, elle parut assez calme; mais, lorsque le
bourreau voulut lui couper les cheveux, son indignation se ré-
veilla. Elle se débarrassa de ses mains avec force, et il fallut
employer la violence pour la retenir. Elle n'en fut pas moins
traînée h l'échafaud , et mourut victime de son humanité et de
son attachement à ses devoirs.
BOUQUIER (V, ABOUKIR).
BOUQCIER (Gabriel), conventionnel, né en 1750 dans le
Périgord , consacra sa jeunesse à la culture des écrits et des
lettres. Son cpitre â Joseph Yernet, où il décrit les principaux
ouvrajges de cet artiste célèbre, malgré les incorrections dont
sa |>oesie fourmille, lui valut les encouragements de plusieurs
critiques. En 89, les idées révolutionnaires agirent puissam-
ment sur son imagination fébrile. Il vota la mort de Louis XVI,
et accompagna son vote de paroles frénétiques. Il resta étran-
fer, du nioms en apparence^ à la chute des girondins; ce qui ne
empêcha pas d'être nomme, quelque temps après, membre du
comité d'instruction publii^ue. Son plan général d'instruction,
3u*il présenta en celte qualité le 2 frimaire an ii, et son rapport
u 15 avril 1794, sont accompagnés de considérations étranges
sur l'enseignement que doivent recevoir les diverses classes de
la société, et sur le cas que l'on doit faire des savants. Le 5 jan-
vier 1794, il fut nommé secrétaire de la convention; il avait
obtenu quelques jours avant la présidence des jacobins. La
même année on joua une pièce maline qu'il avait composée ;
elle était intitulée : ia Réunion du iO août, ou l'Inauguration
de la république française, sans-<;ulottide en cinq actes , et qui
eut un grand succès, s'il faut en croire le Moniteur, .Après la
session , Bouquier n'étant point entré par la voie du sort dans
les conseils, il revint dans son département, et mourut en 1811
à Terrasson , près de Sarlat.
BouQriNse dit quelquefois des Satyres, ()arce que, selon la
(able, ils étaient faits comme des boucs depuis la ceinture jus-
qu'en bas. Ce sens est vieux.
BOCQViN, vieux livre, de l'allemand buch, hêtre, sur les
feuilles duquel les peuples du Nord écrivaient originairement.
Ce mot , pris dans une acception satirique, désigne à la fois et
les livres vieux, enfumés, maculés qui, depuis des siècles, n'ont
pu trouver de débit, et ceux tout modernes, richement reliés,
merveilleusement illustrés ( comme on dit maintenant ) ,
qui n'ont pu séduire nul amateur par l'absence de mérite in-
trinsèque. — De bouquin est né le verbe bouquiner, courir
après les vieux livres; et le substantif bouquinerie, manie des
atations grecques ou latines. — De bouquiner sont dérivés 6ou-
quiniste et bouquineur ( F. Bodoi'IMSTE). — On appelle aussi
bouquin un vieux bouc et le mâle des lièvres et des lapins ; de
ce mot est issu bouquetin , espèce de bouc sauvage qu'on ren-
contre dans les montagnes d'Europe et d'Asie. — On nomme
encore cornet à bouquin une corne de bœuf dont les bergers se
servent, dans certaines provinces, pour rassembler leurs trou-
peaux, et une trompe grossière dont les en&nts étourdissent les
passants pendant le carnaval.
BOUQUINISTE. On confond sous cette appellation et le libraire
qui achète et revend des livres d'occasion, et l'amateur peu for-
tuné ou monomane qui va furetant les vieux imprimés, les pou-
dreux manuscrits et les autographes mensongers. Toutefois, ce
vulgaire bibliophile doit s'appeler btmquineur. — Le commer-
çant en bouc^uins est généralement un étalagiste, dont les bou-
tiques en plein vent se rencontrent sur les quais, sur les ponts,
sur les boulevards, dans les rues et les carrefours. Illettrés près-
3ue tous, sachant à peine lire la plupart, ils s'approvisionnent
e livres neufs ou vieux dans les ventes publiques et particu-
lières, et accaparent les mauvais ouvrages que les libraires leur
cèdent à bas prix pour débarraiser leurs magasins.C'est chez eux
qu'on trouve à compléter les éditions dépareillées, et parfois
aussi quelques livres rares et précieux.
BOUR ou BOBMO, S. m. soiede Perse.
BOURA, s. m. (lerm. de fabriqué), grosse étoffe faite de poil
grossier, de laine ou de bourre.
BOCRACAN ou BABACA5 {techn,). C'est une espèce de ca-
melot d'un grain très-gros, une étoffe non croisée qui se tra-
vaille sur le métkf à deux marches comme la toile. La trame est
il ^ entre de la laine et du chanvre. Les bour§eans ne se M
point, on se contente de les faire bouîMir dans de l'eau da^
deux ou trois reprises, et de les calandrer ensuite avec soin.
en forme des rouleaux qu'on nomme ptVce«. Lebouracan, p
être bon, doit être à grain rond, uni et serré. Dans beaucoQ|
départements, et particulièrement en Auvergne, lesgemij
campagne en fabriquent eux-mêmes pour leur usage.
BOURACANIER (if c/ino/.), ouvrier qui fabrique ïebonni
Grâce au progrès de notre industrie, les gens de la campgne «j
mêmes peu ven t se vêtir d'étoffes croisées, souples et légères ; x^
de nos jourâ, faire du bouracan c'est à peine exercer un n»i{
Autrefois, quand il y avait encore des confréries de bouraeatM
on ne pouvait lever une pièce de cette étoffe de dessus le ii>;j
qu'elle n'eût été d'abord visitée par 1^ iurés de la oommovi
scellée par eux avec une plaque de plomb.
BOURACiiER(ie(;/in.), s. m. ouvner qui travailleanx bas(k^
nés et aux autres étoffesdesoie, dans les manufactures d'Ann
BOVRAGNE OU BOURAQUE (p^cfce), S. f. nassed'osierûiii
forme de souricière. On la nomme aussi casier , cage, cUie. \
tuV, etc.
BOURAMI [hist. nat.)y s. m. espèce de poisson volant à
famille des grimpeurs.
BOURAMPOUTRA (F. BRAHMAPOUTER).
BOURAS [vieux mot) y grosse étoffe faite d'un poU grossier, i
d'une espèce de bourre; c'est aussi un lange d'eafooL Ea imi
latinité, borassium ; en languedocien, bourcuêo,
BOURASAHA (botan,)y S. m. arbuste grimpant dcUUBÀl^
des menisperines.
BOCRASSEAU (F. BORASSEAU).
BOURRE (^ram.j, s. f. fange, boue. Il ne se dit guère qwir
fange de la campagne, et signifie particulièrement le foo*:.-
eaux croupissantes des étangs et des marais. Bowbe rpi«|
puante; un fossé plein de bourbe ; une carpe tfui mrI /«ftor
BOUBBELIER, S. m. {lerm, 'de cha^se)^ se dit de la poiinc
sanglier. Il est peu usité.
BOURBEUSE {hist, nat.)^ s. f. nom spécifique d*UDelurt«
genre des émydes.
BOURBEUX SE {gram.), adj. plein de bourbe. £ai&.j
beuse^ un étang bourbeux; une rivière bourbtuu, cVi
bourbeux , fossé bourbeux,
BOURBIER [gram,), s. m. lieu creux et plein de boorttr. 5
gager, entrer, tomber dans un bourbier, se tirer d'un *«
lier, — Figurément et familièrement , Se mettre elansn^*
bier^ s'engager dans une mauvaise affaire. Il s*esl mis dm
bourbier d'où il aura peine à se tirer,
BOURBILLON (m^cfec), S. m. corps blanchâtre etfilanM)
portion de tissu cellulaire gangrené qu'on trouve aacentn
furoncle, d'unjavart. Quand le bourbillon est sorti, ont^
d'un coup soulagé; Ce cheval a unjavart, mais dés que U
billon sera sorti il pourra marcher,
BOURBOX-LANCT [géoar,), petite ville du déparifit^
Saône- et-Loire, sise à sept lieues de Moulins et à vingt \y^
Màcon. Sa population est de 3,400 habitants. Son sarnooK^'
cy,qui s'écrivit longtemps l'Ansi, lui vient du plus jeuortr
d'un Geufroy de Bourbon , lequel se nommait Anseau ou
selme. Un château fort, bâti sur un rocher escarpé^ domic' '
ville, qui n'est renommée que pour ses eaux miuéralrs''
bains, ouvrage des Romains. Ces eaux salines renferoNi
vers sulfates , du muriate de soude, du gaz acide carbom^i
un peu de fer. Elles ont sept sources dont la température tj
pour chaque fontaine minérale , de 33" à 4G° Réaumor. {
vertu agit contre les rhumatismes chroniques, J^ cataniï'
vétérés, les paralysies et les fièvres iuternuttentes. — Ea '
le Toi Henri lll, leur devant une prompte guérison, ««^
la réédification des bains oui tombaient en ruines. Oo aU'
la fécondité de Catherine oe Médicis à l'usage qu'elle iii^
chacune de ses grossesses, des eaux de Bourbon-Lancr. -
jourd'hui ses visiteurs sont fort rares. — Cette ville a'mi
madame la comtesse de Geulis.
BOURBON-L'ARGHAMBAUT, petite Ville de 3,90â hab4
dans le département de l'Allier, a six lieues ouest de MooJ
à 65 sud de Paris. Elle doit son surnom â l'aîné des 6>
Geufroy de Bourbon, qui s'appelait Archambaut. Assez W
tie au milieu d'un riant vallon, cette ville a été dotée dv
perbe promenade par Gaston d'Orléans, frère de IxKib \11{
célébrité lui est acquise par des sources thermales, siU-j
gazeuses très-efficaces pour guérir les douleurs locales, to
lysies et les scrofules. Leur température est de 40" Rri*'
L^r analj'se présente une mixtion du muriate^ du sulbc
bicarbonate de soude, du carbonate de chaux, de fer a ^
BOtJRBOH. ( 193 )
(le sel à base de potasse , et d'acide carbonique libre. Bourbon-
rArcbambanlt r^it cfau^aue année environ quatre cents mala-
desy da 15 mai au l*"*^ octobre. Un hôpital y est ouvert aux bai-
gneurs pauvres. Cette ville a été le berceau de l'illustre famille
des Bourbons.
BOURBON-VRNDÉE (jf^O(/r.),chef-lieu de préfecture du dé-
partement de la Vendée, autrefois appelée Rocne-sur-Yon, puis,
sous Tempire, Napoléon- Ville, à 14 lieues sud de Nantes, à 89
sod-oupslde Paris, sur la rivière de l'Yon. Sa population com-
prend 3,901 habitants. Elle est le siège d'un tribunal de pre-
mière instance du ressort de la cour royale de Poitiers, d^jne
direction des domaines , d'une conservation des hypothèques
et d'une direction des contributions directes et indirectes. Elle
possède une société d'agriculture, sciences et arts, un collège
communal et une bibliothèque de 6,000 à 7,000 volumes. Les
curiosités cpi on y remarque sont des monuments druidiques,
les antiquités romaines , une superbe église et de belles places.
BOURBON (Archipel) {aéogr,), grouped'lles de l'Océan Paci-
ique,vers le 152'' degréde longitude occidentale et le 18** de lali-
ude jud. Le nom d'archipel Bourbon lui fut donné par Bougain-
ille,quile découvrit en 1768; mais on le désigne plus com-
nunément aujourd'hui sous te nom âHles de Taïli, et on le
rompr«nd généralement dans V archipel d9 la Société. Les prin-
ipaies Iles de l'archipel Bourbon sont : Taïti, le Boudoir, Oa-
^ilia , Heeri, et Papara (F. Taiti).
BOiiBBOX (Ile de) [géogr,], une de nos colonies africaines,
5t située dans la mer des Indes , sous le 21*^ degré de lati-
ide sud et le BS»^ de longitude est. Sa longueur du nord au sud
îtde 14 lieues sur 10 de largeur; sa superficie, de 231,550 hec-
ires. L'ensemble de Tllc présente un cône tronqué dont la base
écrirait un ovale assez irréçulier d'un périmètre de 50 lieues.
^ rivages descendent généralement en plans inclinés formés
e terres d'alluvion et couverU d'une riche végétation. L'Ile de
ourbou fut découverte en 1545 par des Portugais, qui, du
jm de leur chef, l'appelèrent Mascarenhas; un siècle plus
rd, la compagnie des Indes, venant en prendre possession, mo-
ifia ce nom en celui de Mascareigne. Les Portugais se conten-
rent d y toucher ; l'ile était inhabitée ; une prodigieuse abon-
mcc s y faisait remarquer , les forêts descendaient jusqu'à la
icr ; et, si Von en croit les récils des navigateurs qui pour la
.... , ^, igaleurs qui pour .«
reonere fois abordèrent sur ses rivages, vingt-cinq tortues
iront trouvées à l'ombre d'un seul arbre. Avant d'offrir un
mmcncenient réel de colonisation, l'ile de Mascarenhas
mrae les fies voisines , servit de refuge aux pirates qui par-
tiraient 1 Océan Oriental. La compagnie des Indes vint ensuite
wser quelques établissements; mais sa possession était mal
terminée : M. de Flacourt la prit solennellement au nom du
de France en 1649, et la nomma lie de Bourbon. Ce fut de
te épocjue que la colonisation de l'ile commença à prendre
caractère de prospérité : elle devint l'objet d'une attention
s spéciale ; les lazaristes , envoyés les premiers par saint
icent de Paule dans les colonies voisines, y étendirent leur
sioii. Cédée par Louis XIV, en 1661 , à la compagnie des
es , avec les possessions de Madagascar , elle se vil comprise
nombre des comptoirs de cette belle compagnie ; et quand
e-ci eut forcément renoncé a ses projets sur Madagascar, l'ile
Bourbon devint la station obligée des vaisseaux qui allaient
s rinde. Cefut alors (1711) qu'on y éleva ces grands magasins
iremplaceinentestencoreaujourd'huimarquépardes ruines
»ù les premiers colons , au milieu des ballots de la compa-
>, déposaient le fruit de leurs cultures. Toutes ces améliora-
B, jointes à d'autres éléments de prospérité, accrurent ra-
jment la population : le café apporté de l'Yémen réussit au-
usde toute espérance; sa culture partagea avec celle du
c et du riz le travail des colons. En 1764, cessant d'apparte-
1 Ja compagnie des Indes , l'Ile de Bourbon fut rendue au
insi que rlle de France ; et ces deux colonies furent confiées
aministrationd'un gouverneur. M. Poivre, qui vint exercer
î charçc le 14 juillet 1767 et qui s'immortalisa par lesservioes
rendit à nos colonies, fut le premierqui introduisit à Bour-
le giroflier, le muscadier, lecannelier, le gingembre, le bois
BOUBBON.
au pouvoir des Anglais , l'ile de Bourbon fut rendue â la France
te 6 avril 1815, mais séparée cette fois de sa sœur l'ile de
France. Bourbon, la plus méridionale de nos colonies dans la
mer des Indes , est à 3,500 lieues de sa métropole. Sa dbinnce
de l'ile Maurice est de 40 lieues. 140 la séparent de Madagas-
car, 638 de la mer Rouge, et 750 du cap de Bonne-Espérance.
Les venis (jui soufflent sans cesse de l'est au sud Pont naturelle-
ment divisée en deux parties, l'une orientate, dite partie du vent,
1 autre occidentale, à\ie partie sont le ven/. subdivisées chacune
en SIX communes : la première comprenant Sainl-Denis, Sainte-
Marie,Sainte-Suzanne,Saint-Andrc, Saint-Benoit, Sainte-Rose;
la seconde, Saint-Paul , Saint-Leu , Saint-Louis , Saint-Pierre,
Saint-Joseph et Saint-Philippe. Saint-Denis, la capitale, et
Saint-Paul sont les deux seules villes ; les autres lieux nommés
sont des villages d'un aspect demi-africain , pour la plupart si-
tués près de la mer. Au sein de l'ile , au pied tic la cliaine prin-
cipale des monts Salazes, est un village nouvellement bâti, près
d'une source thermale, le seul au centre, et nommé Salarie.
Enfin au sud se présente le pat^i brûlé, le volcan, dont 1rs plus
fortes irruptions n'ont jusqu'ici excité aucune crainte. La popu-
lation de l'ite est de 112,530 individus, dont 1rs deux tiers
ont été appelés à jouir de tous les droits civils et politiques;
mais rarement les créoles sont admis aux fonctions publiques :
les divers fonctionnaires étant délégués par le gouvernement
métropolitain , il existe contre les colons un système permanent
d'usurpation qui leur ferme toute voie à l'administration de
leur pays. Les principaux administrateurs après te gouverneur
sont un ordonnateur, un directeur de l'intérieur et un procu-
__ jardin du roi, est encore l'objet a une venerauon par-
ière. Mahé de la Bourdoniiaie , au même poste, n'acquit
ici ns de célébrité : ieté plus tard dans les cachotsde la Bastille,
tca sur son mouchoir ingénieusement préparé une carte
lie Bourbon pour y appuyer certaines démonstrations de
ipoloaie. Sous la réôubbque, le gouvernement de Bourbon
nodiué , el rtle efie-méme échangea passagèrement son
contre celai d'Ile de la Réunion. Enfin, toabée en 1810
IV.
reur général. Chaque comnjune possède un maire et deux ad-
joints; elle nomme un ou deux membres, dont la réunion forme
le conseil colonial : celui-ci à son tour élit pour cinq ans deux
délégués près de la métropole. — Le catholicisme est la reli-
gion du pays ; les nègres, malgré bien des vices qu'il condamne
sévèrement , y sont généralement attachés. A chacune des
communes est attaché un prêtre souvent assisté d'un vicaire,
mais tous relèvent d'un préfet apostolique. Il existe à Bour-
bon une cour royale , deux tribunaux de première instance ,
deux cours d'assises , six tribunaux de paix. Saint - l>enis
Cossède un collège royal et une école chrétienne. L'ile de Bour-
on, par sa structure en formede cône, présente une échdle
pour ainsi dire graduée de température : au bas, elle varie du
maximum de 26 degrés Réaumur au minimum de 15, et sur
les salazes la présence de la glace est fréquente et presque
continuelle. A Bourbon, la chaleurest plutôt brillante qu étouf-
fante , à cause des brises qui soufflent de la mer. A celte cause
sont peut-être dues l'absence de toute maladie endémique, et
cette salubrité qui caractérise l'ile de Bourbon. Le jour y est
presque égal à la nuit : peu de variation dans leur durée. Ja-
mais d'hiver; seulement chaque année une période où la cha-
leur est plus grande el les pluies plus fréquentes est nommée
hivernage. De là cette verdure continuelle des arbres, une ro-
buste végétation. De là peut-être aussi cette monotonie dans la
vie du créole. La culture des épiées , du café est encore conti-
nuée à Bourbon ; mais la plus importante aujourd'hui est celle
de la canne à sucre. La moyenne de six années (1851-1856) a été
de 18,686,071 kilos. Malheureusement l'ile se trouve soumise
aux ravages des ouragans qui désolent les pays intertropicaux ;
l'absence d'un port les rend encore plus terribles pour les
navires : trois de ces fléaux sont restés célèbres dans les sou-
venirs : ceux de 1786, de 1806 et de 1829. A part ces tristes
événements, l'ile de Bourbon est un pays favorisé : tout s'y
trouve réuni, air salubre, riche végétation, place impor-
tante de commerce, mine féconde pour le naturaliste. Du nom
d'un de nos botanistes vivants , qui lavisliait en 1858 , une de
ses principales montagnes (îit appelée par ses habitants piton
Gaudichaud. — L'infortuné Jacqueroont écrivait de Bourbon le
5 février 1839 : a Tout est au mieux dans le meilleur des mondes
possibles. D Parny naquit à Bourbon. On voit encore le château
du Gol, où s'écoulèrent les premières années de Berlin.
A. ViNScw.
BOURBON (Maison de). Il a existé deux maisons de ce nom
avant que le fief de Bourbon devint la propriété d'un prince de
la maison de France. Nous allons les faire connaftre successive-
ment.
PREMIÈRE MAISON DE BOURBON.
(700-1202.)
Cette maison emprunta son nom d*un ancien château fort du
Bourbonnais , siège d'une seigneurie dont les premiers posses-
seurs portaient le titre de sires. On la fait remonter à Childe-
25
Bouiuiosr.
braod P% ûls poiDcdu maire du palais Pépin d'Héristal et frère
de Charles fifartel.Cbiidebrand eut deux fils, Tbéodebert et Chil-
debrand II. Du premier on veut que soit né Robert le Fort,
bi&aleui de Hugues Capet , ce qui n'est rien moins (jue prouvé.
Childebrand II fut comte de Bourbon ; on cite de lui une charte
datée de 81 4^ par laquelle il donnait aux religieuses dTseure,
Srès Moulins, un fonds de terre qui lui était échu de l'hénlagc
e Nibeloiigv son i>ère. De sa femme Nonne d'Auvergne il eut
deux ûls, Tnéodoric 1'% comte d'Autun, et Aimar V% qui fut
père de Nibelong II ( ou Nivelon) : de ce dernier naquit Ai-
mar II, sire de Bourl)on,qualiûé comte dans une charte de Tan-
née 915 y par laquelle le roi Charles le Simple lui fit don de
terres en Berri, en Auvergne et dans TAutunois. En 917, Ai-
mar II fonda un prieuré de bénédictins sur le territoire de Sou-
figny. Par son testament, qui est de 9^, Aimon V% Talné de ses
trois fils, fut institué son héritier universel. Néanmoins on voit
en 956 une charte de fondation du prieuré de Saint-Vincent de
Cbantelle, souscrite par Gui, comte de Bourl)on. On a supposé
que ce Gui était frère d*Aimar II, et qu'il administrait le pays
pendant la minorité d'Aimon l*^*", son neveu. Devenu majeur,
Aimon se livra aux passions brutales qu'une autorité sans con-
trôle encourageait chez les seigneurs féodaux. Il révoqua la do-
Dation faite par son père au prieuré de Souvign^; il recourut
même à la force des armes pour dépouiller les mornes. Plus tard
vint le repentir , la crainte de l'enter ; et , par son testament de
950, Aimon non-seulement confirma la donation paternelle ,
mab l'accrut encore par la cession de nouvelles terres. Le duc
de France Hugues le Grand, père de Hugues Capet ( F. ces
Doms), fut sou exécuteur testamentaire. Son fils atné Archam-
bault I^'' mourut en 985. Ce fut lui qui ajouta son nom à celui
que portait déjà le manoir seigneurial , pour le distinguer de
quelques autres châteaux appelés aussi Bourbon , entre autres
celui de Bourl)on-Lanci, qui était alors l'apanage d'Anséric, son
frère puiuéy dont le dernier descendant connu , Jean de Bour-
bon, seigneur de Montpéroux,vi% ait en 1551. D'Archambault I^*"
naquit le comte Archambanlt II, qualifié prim-e dans la chroni-
que de Vezelai , où il est fait mention de la guerre qu'il soute-
nait en 999 contre Landri» comte de Nevers. Il mourut après
Tannée 1025^ laissant deux fils : Archambault III, surnomme du
MonleL et Aimon, archevêque de Bourgogne, mort en 1071. Le
comte Archambault III est connu par ses srandes libéralités aux
églises de Souvigny, de Colombicres, de Saint-Ursin de Bourges
et du Montet; elles furent sans doute excessives, et sou fils
Archambault IV , surnommé le Fort , se prépara une vie fort
agitée en voulant , en qualité d'avoué du prieuré de Souvigny,
restreindre les envahissements des moines, et établir à son
profit des coutumes nouvelles et onéreuses dans cette lo-
calité. Les foudres de l'excommunication allaient le frapper ,
lorsque saint Hugues , abbé de Cluny, dont Souvigny
dépendait , s'interposa pour conjurer l'orage ; mais Archam-
bault persista, et ce ne fut quau lit de mort ( 1078J que,
tourmenté de la crainte des peines cteriielles, il consentit à re-
Doncer à ses prétentions sur la juridiction de Souvigny. Son fils
atné Archambault V hérita de la politique de son père. Il em-
prisonna le légat du pape Hugues de Die, archevêque de Lyon»
et se montra fort mal disposé pour les moines ae Souvigny.
Il fallut que le concile de Clermont (1094) et le pape Urbain II,
intervinssent pour qu'il laissât en repos les religieux,et se relâchât
de son activité à ressaisir sur eux les droits que sa maison avait
perdus. Tandis que tant de seigneurs se laissaient entraîner par
le zèle de la croisade, il ne songeait qu'aux intérêts de son fief,
qui comprenait alors tout le Bourbonnais. Il mourut en 1096,
laissant un fils en bas âge, Archambault VI, et une veuve qui se
remaria avec Alard Guiîlc»aud. Aimon II, surnommé Vaireva-
chek cause de la couleur mélangée de ses cheveux, frère du der-
nier seigneur de Bourlion , crut l'occasion favorable pour s'em-
parer de l'héritage de son neveu. Il jouit paisiblement de son
usurpation jusqu en Uli; alors, quand Archambault VI eut
atteint sa majorité, Alard prit les armes pour revendiquer les
droits du fils de sa femme; il craignait de succomber, lorsqu'il
recourut ainugement du roi Louis le Gros et de sa cour. Depuis
3 ne les rois Capétiens avaient acquis le Berri, le Bourbonnais était
cvenu limitrophe des domaines de la couronne. On ne voit pas
que les sires de Bourbon fussent vassaux d'aucun des grands sei-
gneurs du voisinage; ils relevaient donc immédiatement du roi,
mais ils avaient depuis longtemps perdu l'habitude de lui obéir.
Louis VI, qui fil tant pour reconstituer la monarchie, saisit avec
empressementroccasiondeles ramenerâson tribunal, et comme
Aimon II refusait de reconnaître son autorité et de restituer l'hé-
ritage de son neveu, ce monarque entra dans le Bourbonnais â la
Ictc d'une nombreuse armée (H 15) ; il attaqua Gcrmigny, prin-
( 194 ] BOITEBOff.
cipale forteresse d'Aiaion, et le força de venir se jeter â sti \
pour se soumettre sans réserve à son jugement. Arcbamhan^
remis en possession ^e son héritage, ne le conserva pas \
temps ; il mourut en 1116 sans avoir été marié; et uoed
de cette même année, citée dans la GaUia ChriiOana.H
au' il prêta au roi serment de fidélité comme avoué ou defa
e rabt)ayede Saiot-Pourçam. Aimon II, â la mort df »
veu , se remit en possession du Bourkx)nnais comme ba
légitime^ et le transmit à son fils Archambault VII,qa,
son mariage avec Agnès de Savoie, devint t)eaQ-firètf di
Louis VI et neveu du pape Calixte II. Il fonda en 1137 T
franche, près de Montluçon, dans le Bourbonnais. L'on («
encore la charte par laquelle il déclare ce lieu vilU fw
comme le porte ton nom, réservant, pour lui et pour ses «
seurs, le four t)anal, les étaux du marché, la perception dr
tains droits sur les marchandises, et la connaissance des ai
d'adultère, de rapt et de vol . Ce même Archambault accoofi
en 1146 son neveu Louis VII â la seconde croisade; il tk
retour de la terre sainte en 1149, et mourut en 1171. Arti
bault VIII, son fils et son successeur, fut noauné eo liw
Phifippe Auguste ^rdien de toutes les terres que ce niofw
venait de conc^éru- dans le comté et dauphine d'AmTrg»
mourut la même année , laissant la sirerie de Bourbon i a i
unique Mahaut, qui l'apporta pour dot à son second a
Gui il de Dampierre, seigneur de Saint-Just et deSùal-lk
en Champagne.
DEUXIÈME MAISON DE BOUEBQfS.
(De 1202 à 1262.)
Sous Gui de Dampierre, devenu chef de la secouât nm«l
Bourbon, ce fief acquit une nouvelle importance Le rot Pb. i
Auguste mit Dampierre à la tête de l'armée quece rooiurq^l
marcher contre le comte d'Auvergne, et celte guerre, msi
trois ans, valut au sire de ^urbon la garde pour le roi wU
les conquêtes qu'il avait faites dans cette expédition. Gui r'^
tre autres fils, Guillaume de Dampierre, qui succéda am u
de son père en Champagne, et devint comte de Flandre pr
mariage avec Marguerite, comtesse de Flandre et de BÙfj
3" Archambault lî, surnommé le Grand, qui quitta le m
les armes de Dampierre pour prendre ceux de h nui»'
Bourt)on ; il fut, ainsi que son frère, un des seigneurs 1^
considérables de la monarchie. Blanche, comtesse de Qo.
gne, voulantdonner un appui au jeune comte Thibaul,^
mineur, nomma le baron ae Bourbon connétable de «t^J
(1217). Le roi Philippe Auguste transmit a ce seigneur i<j
vernement des places que Gui son père avait conquises en U
gne. Archambault IX continua la guerre dans ce pa^s.'tf^
son maréchal conclut une trêve avec le comte Guilùr
sire de BourtK)n fut tué en 1542 à la bataille de Taili-
laissant un nom cher à ses sujets par sa bienfaisance. C *
que la ville de Gannat dut 1 affranchissement de sa oi^
(1236) , ce qui lui attira une violente querelle avec Tan-^
de Bourges, qui l'excommunia. Ce différend ne se tcru.*
par la soumission d'Archambault IX, qui, tout puis»:
était, finit par prêter à ce prélat le serment de fidélité. A^
bault X, son fils, doubla presque les domaines de sa i»^
son mariage avec Yolande de Châlillon, qui possédait \r^
de Nevers , d'Auxerre et de Tonnerre , la baronnie de T
-lesaeigneuries de Montjay et de Thorigny, les terres àtl
et de Saint- AigTian. Après avoir accompagné saint Ll<e
sa première croisade, il mourut dans l'Ile de Chypre, le '
vier 1259,ne laissant que deux filles, Mahaut et Agnès, q-
sèrent deux frères, Eudes et Jean, fils d'Eudes IV doc ^
gogne. Mahaut, Tainée, qui parait avoir renoncé à snn :
dame de Bourlxm pour celui de comtesse de Nevers, d *
et de Tonnerre, épousa Eudes de Bourgogne dont et:^
que des filles, et mourut en 1269. Quant a Agnès, qui ^^
son mari Jean de Bourgogne la sirerie de Bourbon et
pendances, elle n'eut de lui qu'une fille, Béatrix, q^^
mariage avec Robert de France, sixième fils de saint L i
1372 , porta la sirerie de Bourtxm dans la maison r*
France.
TROISIÈME HAISON DE BOCKBON.
(1373-1 941.)
S I«^ Robtri de France, comte de CUrmoni; Mjomis h
Bourbon.
(1373-1341.)
Elle sera toujours chère à la religion connue à la Fm
BOUBBOlf
DaisoD de Boaii)OD dont
(195)
BOIJBBOV.
le premier auteur fut un grand roi F ville aux domaines royaux. Il donna an comte, en échange et
il un saint, dont les princes furent, à lexception d'un seul, cons- son apanage, le comté de la Mardie et les villes d'Issoudnn, de
aromentfidèlesàlamonVchic, et qui, depuis son avénemeTit au ^'—* ^' i-^ »*-"•: * j^M^-..r j ¥. . . j_ gi-
rolle capétien, a produit des rois tels gue Henri IV cl Louis XIV.
Toutes les branches de cette maison descendent de Robert
le France, comte de Clermont (en Beauvoisis), sixième fils
le saint Louis. Il naquit en 1359, et devint à Tâge de seize ans
lire de Bourbon, par sou mariage, en 1272, avec Béatrix de
^urbon, qui en 1283 succéda à sa mère Agnès dans cette ba-
*onnie. Il retint dans ses armes l'écu de France, avec la distinc-
ion d'un bâton de gueules, pour marque de puîné, sans prendre
lucun quartier des armes des anciens sires de Bourbon, qui
étaient un lion rampant de gueules, armé de sable en champ |
Tor semé de coquilles. Robert n'avait que vingt-deux ans lors-
iu*en 1279 son irère, le roi Philippe III, l'arma chevalier en
m brillant tournois, a Dans un de ces pas d'armes, le jeune
!omte de Clermont, accablé par le poids de ses armes et par les
oups redoublés et violents qu'il avait reçus sur la télé, éprouva
m ébranlement de cerveau qui l'ctourdit, et d'où il tomba dans
me démence perpétuelle. Chacun ressentit une grande douleur
l'un tel dommage : il était d'une belle 6gurc, d'une taille assez
îlevée, d'une âme disposée à la prouesse, et il y serait parvenu
;i Dieu l'avait permis. » (Guil. de Nangis, Gesles de Philippe le
Hardi,) Le comte de Clermont survécut quarante ans à cet
icddent; il eut certainement des intervalles lucides, puisqu'on
e vit sous Philippe le Bel chargé d'une négociation importante.
1 fonda rhôpital de Saint-Jacques à Moulins. II mourut le
' février 1317. Avant la révolution de 1789, on voyait encore
on tombeau et sa statue dans la chapelle de Bourbon aux Ja-
obins de la rue Saint-Jacques, à l'endroit même où s'élèvent
lujourd'hui d'ignobles échoppes de petits marchands. Le poëte
(anteuil avait fait l'épitaphe suivante pour ce monument érigé
u père de tant de princes et de tant de rois :
Hic stirps Borbonidum, hic primus de nomine Princeps
Conditur ; hic tumuli, velut incunabula Regum,
Hue veniant proni re^K e stirpe nepoles :
Borbonii hic régnant, invito fuuere, roanes.
Louis If*^, comte de Clermont et premier duc de Bourbon,
le en i 279, fut appelé Louis-Monsieur du vivant de son père ;
I succéda l'an 1310 à Béatrix, sa mère, dans la sirerie de Bour-
on. Il fit ses premières armes à la bataille de Fumes en Flan-
re (I29"7). L'an 1302, à la funeste journée deCourtray,il sauva
irméc irançaise d'une destruction totale. Deux ans après, il
it part à la victoire de Mons-en-Puelle. En 1308, Philippe le
el lui conféra la charge de grand chambrter de France (F.),
ni demeura dans la maison de Bourbon jusqu'en 1523, époque
e la défection du connétable de Bourbon (F.). En 1312, le
mcile de Clermont, qui prononça la dissolution de l'ordre des
mpliers, ayant décrété une croisade, Louis-Monsieur ^ nommé
^eralissiine de cette expédition, se rendit à Lyon pour.réunir
s croisés ; mais l'enthousiasme de ces saintes entreprises était
issé ; la croisade n'eut pas lieu, et le prince n'en recueillit
ne les vains titres de roi de Thessa Ionique, que le duc de
Durgogne, Eudes, lui céda moyennant une somme de qua-
inte mille écus. Sous le règne des trois 61s de Philippe le Bel,
tmis-Monsieur continua de jouir d'un grand crédit. Rien
ms la vie publique du comte de Clermont ne lui ût plus d'hon-
îur que la fermeté avec laquelle, à la mort de Louis X le
JDtin, il soutint la loi salique et sut affermir la couronne sur
tête de Philippe le Long (12|16), malgré les efforU du duc de
MJrgogne et au comte de la Marche pour élever au trône
»n ne de France, fille du feu roi. Ce qui rendit cette circons-
nce bien remarquable, c'est que le comte de la Marche devait
mze ans ()lus tard être appelé lui-même sur le trône, en vertu
i ce principe fondamental de la monarchie française qu'il avait
mlu méconnaître. Lorsque le nouveau roi, par une sage ordon-
ince sur les monnaies, voulut ôter aux grands vassaux le
roit de frapper des monnaies d'or et d'argent, Louis-Monsieur,
li venait de succéder à son père dans Te comté de Clermont,
lira des premiers dans les vues de Philippe le Long, el lui
îndit nioyennant quinze mille livres le privilège qu'il avait
en fabriouer dansr le Bourbonnais et le Clermontois. Sons
barles IV, dit le Bel, la guerre ayant éclaté Contre l'Angle-
trre, le comte de Clermont prit les places de Montségiir, de
luveterre, de Saint-Macaire et d'Agen, et, de concert avec le
wnte de Valois, qui prit Bordeaux et Bayonne, réduisit la
uyenne, qui par un traité fut rendue au roi Edouard II, à
exception derAgcnois, qu'on réunit à la couronne. Cependant
barles IV, né à Clermont en Beauroisis, désirait imnore cette
Saint-Pierre le Moutier et de Montferrand. Il érigea de pli
le Bourbonnais en duché-pairie, par lettres du 27 décembre
1327, dans lesquelles il s'exprimait ainsi : Nous espérons qiÊ0
la poslérilé du nouveau duc, marchant sur ses traces^ serm
Mans tous temps Foppui et f ornement du trône. Ce nouveMi
duc , en adoptant pour lui et pour sa postérité le nom de
Bourbon au heu de celui de Clermont, retint dans son écu fc»
armes de France qui rappelaient sa royale origine. Lorsque
Charles le Bel descendit a son tour dans la tombe, avant l'iae
comme ses frères et comme eux sans laisser d'héritier (1528), le
duc de Bourbon se prononça a\ec une nouvelle force pour 11
loi salique en faveur de Philippe de Valois (F.). La même aiH
née, dans la guerre de Flandre, il contribua au gain de la vie*
loire de Cassel. Cependant Edouard III chicanait sur la na-
ture de l'hommage qu'il devait au roi de France, prétendant
qu'il n'était que simple el non pas lige (F.). Le duc de Bour-
bon, envoyé à Londres, amena l'Anglais à accomplir son devoir
féodal ; et, le 6 juin 1529, il rendit l'hommage à Philippe de
Valois dans la cathédrale d'Amiens. Pour prix de tous ces ser-
vices, le roi de France rendit en pur don au duc de Bourbon le
comté de Clermont, qu'il érigea en pairie (1331). En Î333, ce
monarque ayant concerté à Avignon avec le pape le projet
d'une croisade, Bourbon se crut enfin à la veille de reconquérir
les Etats dont il portait le titre; mais les menées d'Edouard
contre Philippe ne Valois firent encore avorter ce projet. Là
guerre ayant enfin éclaté entre les deux rois, le duc de Bourbon
suivit Philippe de Valois en Flandre pendant les campagnes
de 1338, 1539 eH340; puis, après la trêve d'Espléchîn, fut un
des plénipotentiaires au congres d'Arras, qui se termina jpar
une trêve de deux ans. Le duc de Bourbon n'en vit pas la dn ;
il mourut vers la fin de janvier 1341, à l'âge de soixante-denx
ans, et fut inhumé comme son père aux Jacobins de la rue Saint-
Jacques. De Marie de Haipaut, qu'il avait épousée en 1310
et gui mourut en 1353, il eu! deux fils, Pierre I*'*dont la pos-
térité s'éteignit en 1527 ; 2® Jacques de Bourbon, comte de la
Marche, tige commune des maisonsqui occupent encore aujoup-
d'hui les trônes de France, d'Ejtpagne et de Naples : car, par
une coïncidence assez remarquable , ce comte de la Marche
est aussi bien le treizième aïeul de Louis-Philippe l^' actuelle^
ment régnant que de feu les rois Louis XVI, Louis XVIII et
Charles X.
S II. Branche aînée des ducs de Bourbon*
(1341-1527.)
PiEBRE P*", deuxième duc de Bourbon, comte de Clermont, né
en 1310, succéda à son père dans la charge de grand chambrier de
France. En 1341 il accompagna Jean, duc de Normandie, fils de
Philippe de Valois dans la guerre contre Jean de Monlfort, com-
pétiteur deCharies de Blois au duché de Bretagne. Les succès ne
pides du ducde Normandie, qui faisaitalors ses premières armes,
furent en partie lo fruit des conseils du duc de Bourbon et de
son frère le comte de la Marche. Les Anglais ayant attaqué le
Périgord, Philippe de Valois envoya le duc de Bourbon au mois
de septembre 1345, avec un pouvoir illimité tel qu'on l'accor-
dait alors aux capitaines souverains ou lieutenants de roi, pour
commander dans les provinces d'où Ire-Loire et armer le Langue-
doc. A l'ouverture de la campa^e suivante, Bourbon aida puis-
samment le duc de Normandie à chasser les Anglais de leurs
conquêtes età reprendre plusieurs places Mais au mois de juillet
1346, comme il était occupé an siège d'Aiguillon, Philippe de
Valois le rappela pour marcher contre Edouard qui, après avoir
ravagé la Normandie el s'être avancé jusqu'aux environs de
Paris, se repliait sur la Picardie. Pierre et son frère Jacques de
la Marche aidant joint les milices du Beauvoisis aux troupes
qu'ils ramenaient du Midi, harcelèrent l'ennemi dans sa marcne,
et donnèrent au roi Philippe le temps de rassembler celle belle
armée qui fut décimée le 26 août par le désastre de Crécy. Leduc
de Bourbon y fut blessé en combattant à côté du roi. Chaque
jour ajoutait à la faveur et au crédit de Pierre I*^ En 1319» le
roi lui demanda sa fille Jeanne de Bourbon pour son petit-fils»
qui régna depuis sous le nom de Charles V. Ce mariage fut heu-
reux , mais il n'en fut pas de même de celui que contracta plus
lard (1549) Blanche, sa sœur, avec Pierre le Cruel (F.) , roi de.
Caslille. La France n'était pas au terme de ses malheurs ; le rè-
fne du roi Jean fut encore plus désastreux que celui de son père,
a première action du nouveau roi fut d'arrêter lui-même et de
faire décapiter sans aucune forme de procès le comte d'Eu qm
BOURBON.
tenence, celui qui nous gardoit et nous défendolt de toutes op-
pressions. C'esloil notre prince, notre confort et notre duc , le
plus prudhommc de la meilleure conscience et de la meilleure
vie qu'on put trouver. »
Jean r% quatrième duc de Bourbon, né en i 581, succéda
à tous les liels de son père , mais non à la dignité de grand
cbambrier de France dont le duc de Bourgogne disposa en
faveur de son frcrc Philippe, comte de Nevers. Depuis long-
temps il était Fennemi acharné de Jean sans Peur, dont en sa
première jeunesse il avait élé le compagnon et le frère d'armes ;
mais le meurtre du duc d'Orléans avait rompu toute liaison
entre eux , et le nouveau duc de Bourbon porta dans le parti
d'Orléans l'ascendant de son nom , les ressources de ses do-
maines et l'appui de son courage. Bien différent de son père , il
eut presque toujours les armes à la main pour la guerre civile,
et eut part» comme tous les chefs du parti d'Orléans , ralliés
autour de Bernard, comte d'Armagnac, à l'ignominieux traité
par lequel ils s'engageaient à mettre le roi d'Angleterre Henri IV
en possession des provinces cédées aux Anglais par le traité de
Bretigny. Cet acte à la fois odieux et impruuejit souleva la
nation contre les Arçiagnacs, qui venaient d'échouer au siège de
Paris après en avoir horriblement dévasté les environs. Jean
sans Peur ayant amené le Voi et le dauphin devant Bourges
Sour attaquer la ligue des princes dans son centre, Bourbon
éfendit celte ville avec tant de valeur et d'habileté , que les
assiégeants se retirèrent; et les chefs des deux partis, s'étant
rendus à Auxerre , y signèrent un traité de paix. Mais vers la
fin de cette même année les discordes se renouvellent; le
dauphin, fatigué de la tyrannie du duc de Bourgogne, se jette
dans les bras des chefs Armagnacs, qui entrent dans Paris dont
Jean sans Peur est forcé de s'éloigner (1413). Cependant des
compagniesde brigands infestaient toutes les routes et intercep-
taient les subsistances de la capitale. Les Parisiens lèvent une
armée, demandent au roi de lui donner pour chef le duc de
Bourbon, qui eut bientôt purgé l'Ile-de-France, l'Orléanais, le
Berri, la Touraine , le Maine et l'Anjou, des compagnies qui
les infestaient. Il les poursuivit jusque dans le Poitou, et ne
termina pnoint cette utile et glorieuse expédition sans avoir re-
pris la ville de Soubise, dont les Anglais s'étaient emparés
a la faveur des troubles du royaume. L année suivante on voit
Jean de Bourbon passer en Picardie pour combattre les Bour-
ffuignons, et ouvrir la campagne par le siège de Compiègne.
Son frère naturel, le bâtard Hector de Bourbon, y fut tue à Tàge
de vingt-trois ans. a Jeune héros, dit un historien, comparable
pour la beauté, l'adresse et la valeur, au héros fabuleux dont il
portait le nom. » Sa mort fut vengée par le massacre de la gar-
nison et le supplice du commandant Beurnouvelle, qui fut at-
taché à un gibet. Ce trait montre avec quelle barbarie se faisait
alors la guerre. Bourbon, qui avait été blessé devant Compiègne,
fut â peine rétabli qu'il entreprit le siège de Bapaume. Apres la
Srise de cette ville , les vainqueurs investirent Arras. Le roi, le
auphin, le connétable et tous les princes étaient a la tète de
Tarmée ; mais le duc de Bourbon et le comte d'Armaffnac, au
mépris^ des droits du connétable , se rendirent maîtres de toutes
les opérations. Arras résistait depuis six semaines, lorsqu'un
accommodement ménagé par la comtesse de Hainaut fit un
instant trêve à la guerre civile (octobre 1414). Bientôt la cour
est de nouveau troublée par une question de préséance qu'élève
le duc de Bourlion , oui refusait de céder le pas au duc d'A-
lençon , bien que ce dernier fût avant lui dans l'ordre de pri-
niogéniture pour les membres du sans royal. Ce ne fut pas sans
peine qu'il céda ; mais enûn on lui ut oublier, à la tète d'une
armée, ses prétentions injustes, et il acheva de délivrer les
provinces méridionales de la présence des brigands ; il contint
aussi les Anglais en Guyenne. Quand il se trouvait à la cour, ce
§ rince brave et galant inventait chaque jour, de concert avec le
ne d'Orléans, de nouvelles fêtes pour complaire à la reine Isa-
beau, insatiable de plaisirs au sein des calamités publiques. Le
i^ janvier 1414, Bourbon publia un cartel par lequel lui et
seize autres, chevaliers ou écuyers, s'engageaient à porter pen-
dant deux ans, en l'honneur de leur belle, à la jambe sénettre,
chacun un fer de prisonnier pendant à une chaîne d'or pour
les chevaliers, d'argent pour les écujers , à moins qu'il ne se
présentât un nombre égal de chevaliers ou d'écuyers pour les
combattre à fnéjutquà outrance, et leur enlever ces fers. Le texte
de ces lettresde défi , ({ui furent répandues par toute l'Europe , a
été souvent imprimé, et l'on trouve parmi les chevaliers les
noms les plus illustres de la monarchie , un Jacques de Chàtil
( 198 ) BOUEBOB.
phin , jaloux de l'autorité que s'arrogeaient Bourbon et l^i^
(l'Orléans, résolut leur perte. La conspiration fut décourerir
moment de son exécution dans la nuit du 1^'' au 2 février i;i
mais les deux princes n'en furent pas moins obligés de si"
sir du gouvernement. Ils se retirèrent dans leurs doniaiun,
la descente de Henri V^ en Normandie les ramena à U iclf >!
armées. Bourbon, fait prisonnier à la journée d'Azincourt i i
avec le duc d'Orléans, fut emmené à Londres, et expia par lii
huit ans de captivité la faute d'avoir engagé celte funeste Lik
de concert avec le duc d' A lençon , maigre les conseils df s atû
chefs de l'armée. Sa rançon, portée à 500,000, écus fut |«ii
jusQu'â trois fois , sans qu'il pût obtenir sa lit)erté du mc~
anglais. Henri V poussa même l'injustice jusqu'à recom
en mourant de ne point rendre à la liberté les ducs de E
£t d'Orléans avant que son Gis fût en paisible possession'
monarchie française. Vaincu par l'ennui de cette longues:
vite , non-seulement Bourbon consentit à payer une qualiA
rançon, inabil offrit de rendreaux Anglais les principales i^
de sésdomaineset dereconnattrc Henri VI pour son legitinw-
verain. Heureusement Charles \"y comte de Clermont, $00
refusa de ralitierce traité infâme qui eût enlevé au roiCbarks'
les seules provinces qui lui demeurassent iidèles ; et le dtkJ
Bourbon resta dans les fers. 11 mourut à Londres au oioè \
janvier 1454 , à l'âge de cinquante-trois ans , et fulinkjDrtf
Carmes de cette ville. Dix-huit ans après, son con» (utnppoii
au prieuré de Souvigny. De son mariage avec mirkf nue i
Jean de France , duc de Berri , morte à Lyon la ntat iom
que son époux, qui lui apporta en dot le dadtê d'Amn^u
et le comté de Af ontpènster , le duc Jean ni Uois ^
B(Md
Charles l'^'^yqui sait ; Louis, mort à Londres en i4d&;elUd
surnommé le Bon , tige de la première branche de 6outW{
Montpensier. £nfin à l'exemple de son père il laissa n
bâtards.
Charles P% cinquième duc de Bourbon et d'Aam:^
né en 1401, hérita de tous les domaines patemeb r( ■
ternels à l'exception du comté de Montpensier, ^ui (ot ^
à son frère Louis. Il gouvernait tous ces domaines dfp
majorité sous le nom de comte de Clermont , quoiqa'û i<
pas la jouissance de ce comté, qui était entre les roains ^ k
glais. il avait aussi recouvré la charge de grand cfaambnr
France , dont le duc de Bourgogne avait frustré son pèw \
1418, les Bourguignons ayant surpris Paris, dans la d»
28 au 29 mai , il fut fait prisonnier avec son fr^ \sm
enfermé à la tour du Louvre ; Jean sans Peur consentit ai^
de quelque temps à leur rendre la liberté, s*ils voulairr^
tacher à son parti. Pour mieux s'assurer du comte de Q(
il Gt rompre ses fiançailles avec Catherine de France,
depuis au roi d'Angleterre Henri V, et le contraignit d'à
la main d'Agnès, sa fille , qui n'était pas encore nr^
comte de Clermont était à la tète des seigneurs qui
pagnèrent Jean sans Peur à la fatale entrevue du pont
tereau, où le meurtrier du duc d'Orléans périt à son toori
assassinat. Se croyant délié de tous ses engagemenb
son beau-père et sa jeune épouse , il la renvoya an novv
Philippe le Bon , son frère, et embrassa avrec ardeur !a
du dauphin, q^ui était celle de la France. Nommé f>ar er |
capitaine général en Languedoc et en Guyenne , il soal
^rand nombre de places dans ces deux provinces, et moaS
inflexible rigueur envers les garnisons et leurs oomoiaf^
A la prise d'Aigues-Mortes, tous les Bourguignons qui fj
défendue furent massacrés par les habitants , qui jetêrH
une fosse les corpsavec quantité desel pour eropé<^er la H
tion : de là un nouveau baptême de ce proverbe déjà vieui \
guignon $aié. Béziers, dont les habitants avaient rés!^
des conditions humiliantes. L'an 1433, le comte deO
remit au dauphin, devenu roi sous le nom de Charles VI IJ
vernement du Languedoc rendu à la cause royale ; il r^
échange le commandement général du Nivernais, da Bi
nab , du Forez , du Beaujolais, du Lyonnais et du Mà>i
mais le roi ne lui donna que mille hommes d'armes et nv
archers pour conserver ces provinces devenues frontil
comptait sans doute sur l'ascendant que le chef de la hm
Bourbon devait avoir sur ces contrées oili se trouvaient H
domaines de sa famille. Le Languedoc avait béni son 4
tration vigilante et les soins qu'il prit pour la culiuiv i\\
que le malheur des temps avait fait abandonner. Il eut ï
oe faire encore plus de tHcn dans son nouveau ^ouirenKin
mariage de Bonne d'Artois, sœur utérine du comte de C^
Ion , amiral de France , un Jean de Châlons , depuis prince d'O- avec le duc de Bourgogne Philippe le Bon, rapprocha )
range, un Barbazan, un Duchàlel, un Gaucourt, un sire de La- familles, et le duc Charles renouvela en 14«S son mariï
Fayette , depuis maréchal de France , etc. Cependant le dau- l Agnès de Bourgogiie, conclu et rompu sept ans anparï
BOmBOff.
(199)
BOUBBOK.
i'eo demeura pas nuHns dévoué à la cause de Charles VII ; il fut
in des défenseurs d'Orléans (1428). A la fameuse journée des
larengi (18 février 1429), il sauva du moins une partie des
roupes françaises. Lors de celle mémorable campagne duranl
iquelle une vierge inspirée conduisait Charles Vil à Reims
lour Ty Caire sacrer , Charles de Bourbon, qui dans celte céré-
Donie avait représenté le duc de Normandie , s'approcha de
*aris el se rendit maître de Corbeil , de Saint-Denis et de Vin-
cnnes. S'il rendit des services signalés au roi , il fut un de ceux
[uileslui vendirent le pluscher. Il fut, avec le fameux connétable
le Richemont, le fléau des favoris qui entretenaient Charles VII
(ans une lâche indolence; et l'on a dit de ces deux princes que
imais sujets ne servirent leur roi avec plus de grandeur et ne
ÎDSultèrentavecplusd'audace.L'an 1454, lecomtedeClermont,
evenu duc de Bourbon par la mort de son père , fit d'inutiles
sntatives pour recouvrer le comté dont jusqu'alors il avait porté
i nom. Le roi d'Angleterre Henri VI, soi-disant roi de France,
I déclara déchu de ce comté pour prétendu crime de lèse-majesté,
t en transporta la propriété au fameux f eau Talbol. Le duc de
Onrbon, prétendant que certaines conventions matrimoniales
'avaient pas été exécutées par son beau-frère le duc de Bour-
ogne, entra â main armée dans les Etats de celui-ci el s'empara
e plusieurs places. Une armée que Philippe le Bon envoya ra-
iger le Bourbonnais força Bourbon à venir défendre ses pro-
res domaines. La querelle s'accommoda bientôt, grâce à Tin-
rvention des comtes de Richemont et de Nevers. Les deux
ïaux— frères eurent une entrevue à Nevers el se réconcilièrent
is le premier jour. Les jours suivants se passèrent en fêtes ,
il y eut , dit Monstrelet , grant foison de momeurs el far^
urs. Au milieu de ces réjouissances, le ducde Bourbon et les
^ax comtes profilèrent de la bonne humeur du duc de Bour-
>gne pour le disposer à rendre la paix à la France. Ils y
ussirenl si bien , au'ils obtinrent de lui qu'il recevrait a
Bvers même les ambassadeurs du roi. Le connétable de Ri-
teinonl et l'archevêque de Reims, chancelier de France, s'y
ndirent : les conférences s'ouvrirent bientôt; le duc de Bour-
in y prenait part comme médiateur. Tout allait à souhait ;
ais, par un sentiment de délicatesse que personne alors nedé-
ipprouva , le duc de Bourgogne déclara ne pouvoir faire la
ux à rinsu des Anj^lais ses alliés. Il demanda l'ouverture d'un
»ngrès auquel seraient appelés les ambassadeurs d'Angleterre
de tontes les puissances chrétiennes. Le congrès fut en con-
qucnce indiqué à Arras , et le grand ouvrage de la paix fut
Dsorainé le 21 septembre 1435. Le duc de Bourbon el le
Dnétable, chefs de l'ambassade française , firent en cette oc-
Kon un rôle à la fois bien humiliant et bien méritoire. Te^
ni la main sur la croix, dit Monstrelet, prièrent mercy audit
c de Bourgogne pour la mort de sondil feu père, lequel leur
rdonna peur l'amour de Dieu. Jusqu'ici le duc de Bourbon
tait couvert de gloire : plus que tout autre il avait contribué
salut de la monarchie : le traité d'Arras était son ouvrage; tout
«mmeot encore, la guerrequi s'était élevée enlre les maisons
LnjoQ et de Bourgogne s'était terminée par ses soins ; mais son
ibilion inquiète ne tarda pas à ramener le trouble dans la
inarchie. L'an 1440, de concert avec le sire de la Trémoille,
nislre disgracié , le duc d'Alençon , les comtes de Vendôme
le Dunois, le bâtard de Bourbon, son frère, el une foule d'au-
s seigneurs» on le vit former une conjuration qui avait pour
t d'exclure du commandement des armées el du conseil du
le connétable de Richemont et le comte du Maine, principal
sistre. Les conjurés, dont le complot est connu sous le nom de
xguerie, voulaient réduire le roi sous une espèce de tutelle, et
Dparer du gouvernement sous les auspices du dauplun,
Miis Louis XI, qui était entré dans leur projet. Le roi déjoua
' son activité le plan des conjurés; il poursuivit le dauphin
ses complioes de province en province , de ville en ville : les
res du duc de Bourbon devinrent le prindpal théâtre de la
ïrre.Ilfitsa paix avec le roi, qui exigea qu'il viendrait avec le
ipbin implorer sa clémence. L'entrevue eut lieu à Cussel, en
vergne. En l'abordant, ils mirent trois fois le genou en terre,
criant : M^rcy, Le roi, après avoir reproché sévèrement au duc
Bourbon ia faute qws maintenant et autrefois il avait faite
iire sa mqieêlé par cinq fois, l'exhorta à se garder doresnavant
n4 plus y reekeoir. Les deux princes furent obligés lo-lende-
in de demander encore pardon en plein conseil. Le duc de
(u^hon n'en fut pas Quitte pour cette satisfaction; il lui en coûta
cliàteanx de Loches , de Vincennes , de Corbeil el d'autres
ces qu'il avait achetées ou conquises pendant la dernière
(rre ; enfin » il eut la douleur de voir livrer à un supplice
KKnînieux, le bàUrd Alexandre de Bourbon, son frère natu-
. Ce iirince vaillant, mais souillé de tons les crimes, avait le
plus contribué à entraîner le dauphin dans le complot ; suivi
d'une bande d'aventuriers déterminés, il avait porté partout le
pillage et la désolation. Arrêté en I44i , il fut condamné à être
noyé, mis dans un sac el jeté à la rivière, avec celle inscription :
Laissez passer la justice du roi. Cet exemple terrible, loin
d'eflFrayerleducde Bourbon, ne lui inspira que du ressentiment,
et on le voit entrer dès l'an 1442 dans une nouvelle ligue for-
mée par le duc d'Orléans. Le roi ayant dissipé cet orage par sa
sagesse, sans tirer l'épée , Charles de Bourbon rentra dans le
devoir pour ne plus s'en écarter. Le roi ne se ressouvint plus que
de ses services , et les récompensa en donnant Jeanne, sa fille,
en mariage au comte de Clermont, fils du duc de Bourbon.
Charles I'% après avoir passé les dernières an nées de sa vie à faire
prospérer ses vastes domaines, mourut à Moulins le 4 décembre
1456. De son mariage avec Agnès de Bourgogne il avait eu six fils
etcinq filles. Aucun de ses fils ne devait laisser de postérité mâle.
1<» Jean II, dit le Bon y qui suit ; 2° Philippe , sire de Beaujeu,
mort sans enfants ; 3° Charles , pourvu de l'archevêché de Lyon
en 1446, à l'âge de neuf ans , légat d'Avignon en 1465 , cardinal
en 1476 , évêque de Clermont en 1477, prélat guerrier et dis-
solu dont le caractère tout entier se peint dans sa devise, Ne
peur, ne espoir, mort en 1488 ; 4** Pierre de Beaujeu , qui de-
vait succéder au duché de Bourbon, à Jean II, son frère atné;
5° Louis, évêque de Liège, prélat également fort dissolu, qui
fut assassiné en 1468 , el qui eut d'une princesse de la maison
de Gneld res trois fils, dont l'alné, Pierrede Bourbon, est la souche
de la famille de Bourbon-Bussel ; 6° enfin Jacques, chevalier de la
Toison d'or, mort sans alliance , à la fleur de son âge , en 1468.
Jean II . dit le Bon, sixième duc de Bourbon , né en 1426,
n'étant encore que comte de Clermont eut avec le connétable de
Richemont la plus grande part à la victoire de Formigny (1450)
qui délivra la Normandie de la présence des ennemis. Ce fut
même au comte de Clermont que rKonnAu* de cette victoire
fut dévolu par décision du conseil de Charles VII. Le titre de
connétable donnait à Richemont le commandement général des
armées ; mais le comte de Clermont avait un commandement
particulier en Normandie el une commission expresse pour
faire dans celle province la guerre aux Anglais ; c'était lui-
même qui avait appelé le connétable à son aide ; il prétendait
en conséquence que le connétable n'était qu'auxiliaire à son
égard, et que c'était lui qui était le général. Le comte de Cler-
mont était gendre du roi, et cette parlicularilé put influer sur le
jugement par lequel il fut décidé que la spécialilé devait l'em-
porter sur la généralité. Jean fut proclamé vainqueur , et on
l'appela dès lors/e Fléau des Anglais. Il se glorifiait d'être re-
lève du fameux Dunois , comme son aïeul l'avait été de Dugues-
clin. Il contribua beaucoup, avec Dunois, à la réduction de la
Guyenne en 1451 et 1452, à la prise de Bordeaux dont Talbot
s'était rendu maître , enfin â la victoire de Caslillon qui coûta la
vie à ce vaillant général anglais elà son fils. Nommé gouverneur
de celle province, dont l'Anglais était entièrement expulsé, le
comte de Clermont chassa en 1455 le rebelle d'Armagnac de
ses Etats, et le força de se réfugier en Espagne. Il était encore
en Guyenne occupé'd'y aflermir la domination française^orsque
la moVl du duc Charles I", son père, l'appela à Moulins pour
prendre possession de son riche héritage (1456). Toujours fidèle
sous un roi juste et modéré tel que Charles VII , mais rebelle
à son lour sous un roi brouillon et despotique tel que Louis XI ,
le duc Jean entra en 1461 dans la ligue du bien public. Il est
trop vrai qu'à l'exemple des autres princes et seigneurs confédé-
rés , Bourbon était plutôt entraîné par un ressentiment person-
nel que guidé par aucune vue d'intérêt national ; Louis XI lui
avait très-injustement ôlé le gouvernement de Guyenne que
Charles VII lui avait donné pour prix de ses services. C'était
par des actes semblables que Louis XI avait révolté tous les
ffrands vassaux de la couronne. Le duc de Bourbon se montra
d'abord le plus animé à venger tant d'affronts : un violent ma-
nifeste, publié le 13 mars 1465 à Moulins , annonça ses hostili-
tés ; il fit arrêter dans ses domaines un écu^rer du roi , l'ancien
chancelierGuillaume Juvénal des lJrsins,ainsi que Pierre Doriole,
général des finances , et il les retint prisonniers. Lquis marche
promplement contre le duc de Bourlx>n , le chasse du Bourbon-
nais, et le poursuit jusqu'en Auvergne. Assiégé dans Riom,avcc
le duc de Nemours, le comte d'Armagnac et le sire d'Albrel, ses
confédérés , Bourbon se rend à Moulins pour aller chercher un
corps de troupes bourguignonnes. Pendant son absence ses alliés
demandent une suspension d'armes, et l'obtiennent à condition
Îu'ils abandonneraient Jean II, s'ils'opiniâlraità la guerre civile,
ui-même, voyant ainsi cette défection , consent à traiter par
l'entremise de la duchesse, son épouse, sœur du roi. Louis XI
lui accorda une trêve, qui fut signée à Moissac le 4 juillet,
BOLRROS.
( 'iOO )
BOURBOUr.
el promit de recevoir le 15 août, à Paris, les princes confédérés,
SUIS d'exauuner Icui'S plaintes. Après la journée indécise de
[ontlbéry à laquelle il n'avait point pris |iart , Bourbon, prô-
tcxlant les ra\ages que Galéas Sforze, allié du roi , commit dans
le Forez, reprend les armes : mais, au lieu de courir à la dé-
fense de SCS vassaux, il laisse la conduite de ses troupes en
Bourbonnais au duc de Nemours , au comte d* Armagnac , au
sire d'Albrct , comme lui de nouveau révoltes , et se rend pres-
que seul à rariiiée de Monsieur, duc de Berri, frère du roi,
qui faisait le siège de Paris. Tandis que le roi essaye de faire
poser les armes aux confédérés par des négociations à dessein
prolongées , le duc de Bourbon marche sur Rouen , s'en empare
(20 septembre), et en moins de vingt jours fait la conquête de
loulc fa Xtirmandic. Frappé de ce revers, le roi ne marchande
plus !>ur les Conditions a\cc tes rebelles : il conclut les traités de
ConÛans et de Sainl-Maur, par lesquels le duc Jean obtint pour
sa pari la rhâlcllenied'Lsson, une partie de l'Auvergne, le com-
mandement de trois cents lances, cent mille écus, outre le rétablis-
sement de deux pensions considérables dont il jouissait avant sa
ré\i)lte. Connue on den)andait à Louis XI comment il avait pu se
résoudre à subir de pareilles lois , il répondit par ce peu de
mois qui peignent le caractère de ses principaux ennemis : « Le
jeune âge de mon frère de Berri , la prudence de beau cousin
de Calanre , lo sais de beau-frère de Bourbon, la malice du
caaited' Armagnac, etc. w Dès ce moment le duc de Bourbon se
montra sincèrement réconcilié au roi , qui lui donna le gouver-
neiitent général des provinces situées sur la rive gauche de la
Loire (Oi léanais, Blaisois, Berri, Quercy, Limousin, Périgord),
el l'admit constamment dans ses conseils. Le duc Jean dès
cette même année aida le roi à reconquérir la Normandie sur le
duc de Berri ; et le gouvernement du I^n^uedoc fut le prix
de ce service. En IIOS il accompagna Louis \I à la fatale entre-
vue de Pérou ne, et «)n tri hua avec ses deux frères à lui fournir
l'argent nécessaire ^ur corrompre les conlldents du duc de
Bi)urg(»gne; enfin il le suivit au sac de Liège. 11 répara en
quelque sorte le mal causé par rignominieux traité de Peronne ,
en engageant Monsieur à accepter la Guyenne à la place de
la Champagne et de la Brie, el ce fut lui qui , médiateur de la
réconciliation entre les deux frères, ramena le jeune duc à la
cour , puis alla Tinstaller dans son nouvel apanage (1469). La
même année, Louis XI conféra au duc de Bourt)on Tordre de
Saint-Michel qu'il n*avait institué que dans la vue de lier par
de nouveaux serments les premiers seigneurs du royaume.
Jean II en acceptant cette distinction demeura ûdèle à ses en-
gagements. Il refusa en 1470, puis en 1474 d'entrer dans une
nouvelle confédération formée par les grands contre le roi.
<( J'aimerais mieux, dit-il, au connétable de Saint-Pol qui tentait
de le séduire, être plus pauvreque Jobquede manquera la foi
de mon serment, a Tandis que le roi combattait le duc de
Bourgogne en Flandre et en Picardie, le duc Jean II repoussait
les BdUigtiignonsde ses domaines, puis envahissait la Bourgo-
ffne. Il \ainquit et fit prisonnier te "Il juin li75, à Gy, près de
Ctukteau-Guyon, le comte de Uoucy, fds du connétable. La
prise de Cliàteau-Chinon et de Bar-sur-Seine fut le fruit de cette
victoire. Bourbon alla ensuite joindre à Beauvais le roi qui se
disposait à repousser le roi d'Angleterre, Edouard IV, débarqué
à Calais a\ec une armcH} formidable. On sait que cette menaçante
inva^ion se termina bientôt par le traité de Pecquicny. Après la
juste punition du connétable de Saint-Pùl, le duc ^an se voyant
frustré dans son espoir d'obtenir cette dignité, blessé d'ailleurs
de ce que ses deux frères putnés , le comte de Beaujeu et le
cardinal de Bourbon, jouissaient presque exclusivement de la
confiance du roi , s*éloigna de la cour et se retira dans le lk>ur-
bonnais. Les soupçons de Louis XI l'y poursuivirent; ce des-
pote s'irritait surtout de la neutralité que garda Bourbon, beau-
frère du roi d'une part , oncle de la duchesse Marie de Bour-
gogne de l'autre , dans les grands événements qui suivirent
la mort de Charles le Téméraire. Les rois trouvent toujours
des instruments tout prêts, quand ils veulent faire le mal.
Da}ac, né vassal du duc de Bourbon, s'en rendit l'accusateur ; il
imputa au duc des actes de souveraineté ^ des actes attentatoires
à 1 autorité royale. On décréta les ministres el les olFiciers du
duc, et on crut par là lai tendre uo piège inévitable; s'il les
avouait, il serait compromis dans la condamnation qui serait
prononcée contre eux; s'il les désavouait, il désaflectionnerait
ses plus ûdèlessenileurs. Le duc déjoua ce calcul par sa droiture
et son bon sens : sûr de son innocence, il obéit au décret, et
livra lui-joème ses officiers h la justice : ils se justifièrent si bien
Sue raccu5ation fut déclarée calomnieuse. Mais Louis XI dé-
onini:ij2ea le calomniateur en le comblant d'honneurs et de
biens ; il \uulut que Doyac présidAt aux grands jours qui furent
convoqués à Montferrant, sa patrie. Le peuple indicé i'ji
publiquement , et Doyac obtint un arrêt de réj^ralimii
mort de Louis XI , quoique le nouveau roi Charlct» 1
étant dans saquatorzièmeannée, fût ré|}ulé majeur, on seé
tait sinon la régence, du moins l'administration du royaujt
duc de Bourbon la réclamait , parce que tous les prince« titi
croyaient avoir le droit d'y aspirer , à l'exclusion île Ma |
Anne de Beaujeu, sœur du roi. Au lieu de la régence, Bt<i
obtint l'épée de connétable (23 octobre 1485). Dans les ùn\
qui éclatèrent entre la dame de Beaujeu et le ducd'Orléam^
uiier prince du sang, le connétable de Bourbon qui ne bt y\
consulté sur rien, pas même sur les affaires de la guerre^
part à la première levée de boucliers, qui fut si jiistemeaj
pelée ta guerre folle (1185). L'année suivante, sorti du |
bonnais à la tète d'une armée florissante , il se rendit à U \
se présenta au conseil , in\ectiva contre Madame » qu'il Aa\
d'être l'auteur des maux et des périls du royaume; pu id,j
tant qu'il prétendait seul, en sa qualité de connétable, dri
des anaires de la guerre, il annonça qu'il allait sur la frut^
s'aboucher avec le roi des Romains, Maximiiien, qui i
naçail d'entrer en France à la tête d'une armée. Déjà Buui
élait à Compiègne, lorsque Anne de Beaujeu, sachant s'htu
lier à propos , gagna ce prince par ses prières. Dèj (ftj i]
vit suppliante, il se sentit désarmé; il pardonna à U p:i
cesse , et chassa d'auprès de lui les conseillers qw /iraM
poussé à ses démarches hostiles. Une attaque ôt goaite raufi
cita d'arriver jusqu'à la frontière, el l'obligea d^ rttaeUie n
truupes aux maréchaux de Querdes el de Giê. De^ lors <j
maladie le condamna à l'inaction. U mourut le V axrA vv>^
â^é d'environ soixante-deux ans. 11 ne laissait pûbv (Ve \^
rité légitime , quoiqu'il eût été marié trois fois. Nous«\oib.>
parlé de Jeanne de France, sa première femme : il épotKj
secondes noces en 1484 Catherine d'Armagnac, morte en IN. i
mettant au monde un enfant mâle qui ne lui survécolq»!
quinze jours. Le connétable, voulant à toute force avoir on ^
tier, convola en troisièmes noces en 1487, avec sa oMbH
Jeanne de Bourbon, tille de Jean 11, comte de Vendôof j
ce furent sans doute la jeunesse et la beauté de cette fj
cesse qui abrégèrent les jours de ce vieillard iutirn.'
laissa cinq enfants naturels, trois fils et deux tilles. Matiliil
le Grand , bâtard de Bourbon , l'afné de ses fils , se dtsûJ
par sa valeur sous le règne de Charles VIII, et mourut eo i -l
Charles 11, cardinal de Bourbon, devint le septième iKi
Bourbon à, la mort de Jean 11, son frère afné; mais .NblJ
épouse du sire de Beaujeu, son frère puîné, agissant en H
fille de Louis XI, s'empara de la sua'cssion entière, he t
nal, accablé d'inlirmités, et menacé d'une mort prochain'.?
d'une vie fort peu épiscopale , céda au comte de Beau;'*
duchés et tous ses domaines , ne se réservant auc la se^i*
de Beaujolais : il mourut six mois après (1488), laissant u*^
naturelle. Nous avons déjà fait connaître le caractère
prince et sa devise si peu digne d'un prêtre. Voliiplueuiti
gnifique , il n'avait aucun goût pour les fonctions sacenl*
et avait passé toute sa vie au milieu des intrigues de rot^r*
fracas des armes. Il fut toujours en action pendant le rrr
Louis XI , qui le menait avec lui dans toutes ses campa^o*
l'employait à ses négociations, lui faisant tour à lourrr
le rôle de général ou de ministre, jamais celui d'év^e
reposait volontiers sur lui du soin de faire les honneur>
France aux souverains et aux ambassadeurs étrangers. L
l'entrevue de Pecquigny avec Edouard IV*, Louis XI, qui-'
dans cette occasion la plus grande gaieté , invita le uu>a{
anglais à venir le trouver à Paris , l'assurant que les dAt%\
sa cour méritaient d'être vues, el lui présenta le canii»^
Bourbon comme un confesseur complaisant, prêt à I ah«^
s'il était entraîné dans quelque péché. Edouard réponù-
le même ton, qu'il le connaissait pour un bon compagwA
Pierre H, sire de Beaujeu, frère des précédents, né ao<
de novembre 1459, était devenu le huitième duc de fk*
[Kir la cession forcée de son frère le cardinal; mais la m'
celui-ci, arrivée six mois après, assura légitimement a Pkt
Beaujeu tous les litres el apanages dévolus au chef dr ^
des Bourbons. Il devint ainsi duc de Bourbonnais etd'Auic«
comte de Clermont en Beauvoisis, de Forez, de la Marcbf
Gien ; prince souverain de Bombes, vicomte de Cbàldlefabl
Carlot el de Mural; seigneur de Beaujolais, de Chàteao-W
de Bourbon-Lancy el d'Aunonay ; pair et grand chamM
France, chevalier de Saint-Michel, gouverneur de Gu%rts
ensuite de Languedoc. Le sire de Beaujeu fut en outre rtx^
conseils du roi u>uis XI, el après lui tuteur de Charles VIIl. ''
administrateur et lieutenant général du royaume sous leurra
«BOVBBOll. (301*)
:e prince. Pierre II, qui est dans Thistoire édipsé comme il le fat
le son vivant par Anne de France, fllle afnée de Louis XI , dont
1 devint l'époux en 1464 , était doué de vertus pacifiques trop
rares alors chez les grands. Moins impérieux, moins violent, plus
ronciliant que son épouse peut-être, s*il n>ùt pas eu autant de
léférence pour elle et qu'il eût pris plus d'autorité, il aurait pré-
venu les guerres civiles qui ensanglantèrent les commencements
lu règne de Charles VIII. Lorsque ce jeune roi, épris de la folle
passion des conquêtes en Italie , était sur le point de passer les
4lpes, le duc Pierre de Bourbon vint tout exprès de Moulins
pour lui faire les représentations les plus pressantes afin de le
Jétourner de' cette entreprise hasardeuse ; mais sa voix ne fut
Sas écoutée. Ce prince mourut Tan 1505, après avoir longtemps
iDgui dans les souffrances d'une cruelle maladie. Les regrets
le ses vassaux, qui lui avaient donné le surnom de Prince de la
Viix et de la concorde , honorèrent sa mémoire. Anne , son
ipoose, lui survécut jusqu'au 14 novembre 1532. Ce prince
prenait sur ses monnaies le litre de duc de Bourbon par la
fràce de Dieu. — Pierre II n'avait eu d'Anne de France qu'une
[Ile, Suzanne de Bourbon , et suivant leur contrat de mariage,
el que l'avait dicté Louis XI, tons leurs domaines devaient re-
tenir à la couronne puisqu'ils n'avaient pas d'enfants mâles,
tfais Louis XII , quoiou'il eût eu comme duc d'Orléans à se
plaindre vivement des deux époux, leur accorda généreusement
n 1499 des lettres qui dérogeaient à cette clause, et rendaient
«Qzanne habile à leur succéder. Louis II, duc de Bourbon, afué
e la branche de Montpensier, s'étant opposé à l'enregistre-
BoimiKMr.
lent de ces lettres, rompit par cette opposition le mariage pro-
tié de Suzanne avec Cnaries, duc d'Alençon. Louis II étant
lort le 14 août 1501, Charles, son frère, renouvela son opposi-
on. Le seul moyen qu'on trouva pour accommoder ce aiflë-
snd, fut de marier Suzanne avec ce prince; mariage qui s'ac-
omplit le 10 mai 1505. Par le contrat , Charles et Suzanne se
rent l'un l'autre une donation mutuelle de leurs droits sur les
uchés de Bourbon et d'Auvergne , el c'est ainsi que Charles ,
epuis connétable de Bourbon, devint le neuvième duc de
Eourbon (F. l'article ci-après).
i III. Première branche des Bourbons Monipensier, devenue
Vainée en 1505.
Cette branche descendait de Louis I"" de Bourbon , comte
B MOHTPENSiER surnommé le Bon , troisième fils de Jean V^
tiatriéme duc de Bourbon , mort à Londres en 1433 ( F. ci-
^us, page 198). Il mourut en 1483, laissant son fils aîné pour
iccesseur au duché de Montpensier.
Gilbert de Bourbon, comte de Montpensier^ mort à
mzzoles en i486. Il eut pour fils :
Louis II de Bourbon, comte de Montpensier , mort de
lulcur à I*âge de dix-huit ans, à Naples, sur le tombeau de
D père. Il eut pour successeur son frère :
Charles H de Bourbon, comte de Montpensier, qui de-
nt le neuvième duc de Bourbon et dont l'article suit.
( Pour les comtes de Bourbon Monipensier F. Montpen-
BR. )
Bourbon (Charles, neuvième duc de), connu dans Thistoire
us le nom ae connétable de Bourbon, second fils de Gilbert de
;>n tpensier, chef de la branche cadette de la maison de Bourbon,
^emblait pasappeléd'abordà unavenirdepuissanceetdesplen-
br ; mais la morl prématurée de son père et de son frère atné,
bien tôt après celle de Pierre ll,ducde Bourbon , sire de Beau-
I, époux d'Anne de France, fille de Louis XI, et dernier
ince de la branche ainée, ouvrirent devant Charles de Bour-
n une plus vaste carrière. Le sire de Beaujeu ne laissait qu'une
le, et comme la loi saliaue était en vigueur dans la maison de
lurbon , les nombreux domaines de la branche atnée, le Bour-
nnais, l'Auvergne, le Forez, la Marche, etc., devaient passer
l'héntier de la branche cadette. Louis XII voulut confondre
I droits des deux lignées en mariant Suzanne de Beaujeu à
taries de Bourbon , qui devint ainsi le plus puissant prince
la maison royale de France. Ses qualités personnelles justi-
iénl une si haute fortune. Il avait fait au siège de Gènes, en
07 , ses premières armes à c6té des Bayard et des la Tré-
Duille; en 1509 , bien qu'à peine â^é de vingt ans, il contribua
r son intrépidité froide et réfléchie au çain de la bataille d'A-
uidel. Tandis qu'à la cour on le voyait réservé , silencieux , en-
imi des plaisirs^ il se montrait à l'armée gai, ouvert, affable
ec le soldat qm l'adorait. Enfin , après la mort de Gaston de
nx iRavenne, les gens de faene le désignaient généralement
général des armées d'Italie; mais Louis XII, ce roi plein de
franchise et de bonhomie , ressentait pour Charles de Bourbon
un éloi{;nement qui ne fut que trop justifié par la suite, a Rien
n'est pire , disait-il de lui, que l'eau qui dort. » Il parait en ef-
fet que, quoiqu'il n'eût encore aucun grief contre la cour, Bour-
bon manifestait les sentiments d'un cœur plein de fiel, d'une âme
vindicative. Il se plaisait à citer la réponse d'un gentilhomme
gascon a qui Charles VII demandait si quelque chose pouvait le
détacher de son service : « Non, sire, pas même l'offre de trois
royaumes comme le vôtre; mais oui bien un affront.» Bourbon pa-
rut d'abord jouir de la plus grandefaveur à lavéoemenlde Fran-
çois I^^ ; il fit par son adresse et sa bonne mine l'ornement des
joules qui suivirent le sacre. Le nouveau roi lui donna 1 epée de
connétable, que personne n'avait portéedepuis Jean dcBourbon,
mort en 1488. A cet égard la duchesse d'Angoulême, mère du
roi, éprise d'une vive passion pour Charles de BourlM)n , eut à
vaincre quelques répugnances de la part de son fils dont le ca-
ractère ouvert sympathisailpeu avec la froideur hautaine et peu
réservée du protège de sa mère. A peine entré en charge, Bour-
bon fit rendre eLgéxéculer une sévère ordonnance sur l'armée.
Une discipline p^que inconnue jusqu'alors s*y introduisit rapi-
dement. Cependant François F^ se disposait à enlever le Mila»
nais à Maximilien Sforce : Bourbon facilita celte conquête par
une heureuse négociation ; sans sortir de son palais, il gagna le
doge Octavien Frégose, el Gènes fut rendue à la France. Ici se
place le passage de 60,000 Français à travers les rochers im-
pénétrables de l'Argentièreet la victoire de Marignan. Le conné-
table, qui dirigea tous les mouvements, toutes les opérations de
l'armée, se montra aussi habile capitaine que valeureux cham-
pion. On doit seulement lui reprocher de s'être aventureusement
expN)sé dans ces deux journées, où combattirent sept princes de
la maison de Bourbon. Le duc de Châtellerault, son frère,
fut tué à ses côtés, el lui-même, envelopp^par l'un des batail-
lons suisses auxquels il venait d'arracher rartillerie française,
eût trouvé la mort, sans le dévouement de quelques che\aliêrs de
la Marche et du Bourbonnais qui parvinrent à le dégager. Le
danger qu'il avait couru valut aux dominicains un monastère
de plus ; car Bourbon avait fait voeu de le fonder à Moulins, s'il
échappait à la mort. La journée de Marignan, suivie vingt jours
après de la prise du château de Milan par le connétable , ren-
dit François P' matlre de tout le Milanais. Bourbon voulait pro-
fiter de cet éclalant succès pour marcher sur Naples; mais le
pape Léon X détourna l'orage, et les conférences de Bologne
firent perdre à la France une partie des avantages d^un si bril-
lant début. Il n'est pas inutile de remarquer que ce même
connétable qui, quelques années plus tard, devait, en vrai païen,
en vrai Vandale, attaquer Rome elle pape, se fit honneur à Bolo-
gne de remplir les fonctions de clerc à la messe que Léon X
célébra en présence du roi. François 1*^'', en retournant en France,
confia à Bourbon la défense du Milanais avec une armée peu
nombreuse. Dans cette mission difficile celui-ci déploya beau-
coup d'activité; il avait à contenir les habitants qui détestaient
les Français; il était mal secondé par les Vénitiens et par des
troupes suisses qu*il avait prises à sa solde , en vendant sa pro-
£re vaisselle. Néanmoins il sut déjouer les projets de l'empereur
laximiiien, qui était entré en Italie à la tête d'une armée for-
midable. Maître du Milanais , Bourbon se disposait à marcher
sur le royaume de Naples , lorsqu'il reçut orcire de rentrer en
France. La cour séjournait alors à Lyon ; François I'** lui fit
d'abord merveilleusement bonne chère , mais peu à peu ce bon
accueil se convertit en froideur. Ce changement était à la fois le
résultat de la jalousie secrète du roi , el Touvrage de l'amour
méprisé : Sprelœque injuria formas. La duchesse d'Angoulême
n'avait pas élevé Bourbon à une dignité qui le constituait chef
des conseils comme chef des armées, pour qu'il vécût constam-
ment éloigné d'elle; d'un autre côté, ce prince avait le caractère
trop haut pour se soumettre aux caprices d'une maltresse, quel-
que élevé que fût son rang. La duchesse outragée travailla de
concert avec Duprat et Bonnivet à le perdre dans l'esprit du roi.
Bourbon avait a retirer du trésor royal, non -seulement ses
appointements et ses pensions comme connétable , gouverneur
du Languedoc et ^rand chambrier de France, mais dies sommes
considérables qu'il avait empruntées pour soulever le Milanais.
On lui refusa un payement si légitime. Bourbon dédaigna de se
plaindre ; mais la dame de Beaujeu, sa belle-mère, eut avec la
duchesse d'An^ulême une explication dans laquelle la fille de
Louis Xls'expnmaen princesse qui avait jadis gouverné le royau-
me. La mère du roi ne demeura pas en reste d'arrogance et de
fierté ; de là une querelle éclatante ((ui partagea la cour. Il fut
promis solennelleiAent que le connétable serait remboursé, et
•mme devant remplacer ce jeune héros dans le commandement 1 l'on manqua à cette promesse. Cependant Suzanne de Bourbon
IT. «6
ï
éponsa da connétable, devint enceinte et lai donna vo fils que
mnçois V consentît i tenir sar les fonts de baptême. Le roi
se rendit i Moulins, où Bourbon étala pour le recevoir une tetle
magnificence , qu*an sentiment jaloox se giissa dans l'Ame de
François l'% qm ne put s'empêcher de dire qu'un roi de France
aurait bien ae ta peine A en faire autant. Dès ce moment la du-
chesse d*Angoulème, Bontiivet et leur faction ne cessèrent de se
déchaîner contre Bcmrbon , dont la maison devint le point de
ralliement des mécontents que ne pouvait manquer d'avoir con-
tre lui un gouvernement mené par des conseillers aussi corrom-
pus , sous T'influence d'une reine mère et d'une maîtresse égale-
ment dépravées. Les favoris de la duchesse d'Angouléme et par-
ticulièrement Bonnivet ( F. ce nom), encouragés par cette
princesse, affectaient de contrarier, de braver le connétable.
François I^'' lui-même ne laissait échapper aucune occasion de
lui témoigner son mauvais vouloir par de piquantes ironies |
mais Bourbon lui répondait si vertement qu'un jour le roi lui
dit : « Ah 1 mon cousin , vous vous dSlchez de tout, et vous êtes
bien mal endurant.... t> Le nom de prince mal endurant en de-
meura an connétable» qui, ayant pour lui Tc^Hme publique, mé-
prisait les sarcasmes des flatteurs decour. Gependantil perdit son
vlsencore an berceau, et la duchesse de Bourbon mourut au mois
d*avnl 15fl, après avoir institué son héritier l'époux qui la
pleurait. Cette même année commença la longue et sanglante
fuite entre François I**^ et Charles-Quint, et lorsque l'armée
française marcha dans les Pays-Bas contre le nouvel empereur,
le rcii, dérogeant à un usage constamment suivi depuis le règne
de PhrNppe Auguste , ne craignit pas d'enlever au connétable
le commandement de l'avant-garde pour le confier au duc d'A-
lençon. Cet affront n'éuit quele prélude d'une suite incessante
de peraécutions. La mort de la ouchesse de Bourbon avait été
suivie de celle de sa mère , Anne de Bcaujeu ( novembre 1521 ].
Bourbon, demeuré veuf à Tàge de trente-trois ans, désirait
épouser en secondes noces Renée de France, fille de Louis XII
et sœur de la reine Claude, femme de François l'^ Celte der-
nière encourageait les prétentions de Bourbon , espérant trou-
>rer en lui un protecteur contre une l)elle-mère imperieuse.^Mais
la duchesse d Angoulême, dont rien ne pouvait décourager la
passion pour le connétable, se fit offrir elle*méme à lui; il re-
tusa , et sur ce refus, si l'on en croit les Mémoires de Tavannes,
(c le roi haussa la main pour donner un soufflet à M. de Bour-
hon. Djyès ce moment le ressentiment de la duchesse ne connut
plus de bornes : on ne parla plus de mariage, mais de procès;
et guidée par les conseils de Duprat(F. ce nom), elle revendiqua
rheritagc de Suzanne de Bourbon. La duchesse d' Angoulêmedes-
cendaiteneffelparsa mèredela brancheatnéedes Bourbons; mais
comme Suzanne de Bourbon ellceii était exclue par la loi salique ;
ce qu'elle voulait c'était de forcer Bourbon à l'épouser pour éviter
d'être ruiné. <x Grande cause , dit Pasquier , si jamais il s'en
présenta de grande en France , soit que vous considériez la gran-
deur du sujet, ou des parties, ou des advocats ; car il estoit ques-
tion de deux duchés, quatre comtés, deux vicomtes, plusieurs
baronnies et chastellenios, et une infinité d'autres seigneuries;
trois illustres parties : une mère de roi , un prince du sang , et
finalement le roi mesme. d Quant aux avocats Poyet, Montholon
'etLizet,tous trois parvinrent dans la suite aux premières dignités
de la magistrature. Le procès commença devant le parlement de
Paris, le 11 août 1533. Poyet réclama la succession pour la du-
chesse d'Angouléme, comme la plus proche héritière. Montho-
lon , s'appuyant sur la loi salique, prétendit que tous ces grands
biens ne pouvaient tomber en quenouille, et soutint les droits du
connétable. Après ces deux plaidoiries, l'avocat du roi demanda
communication des titres^ nisanl <r que tel faisoil souvent lever
le lièvre qui ne le prenoit pas , ains tomboit inespérément es
mains d'un autre qui n'y pensoit ; que cela pouvoit advenir en
la cause qui se présentoit; qu'après que les titres auroicntesté
par luy veus, pcut-eslrc se trouveroit-il que les deux partis dis-
putoient de la chape à Tévesque, et ^e nul n'y avoil aucun droit
que le roy. u La cause fut remise a la Saint-Martin ( 0 novem-
bre 1593). Quand l'affinire fut reprise, l'avocat du roi, qui avait
'examiné les titres, réclama d'abord le comté de la Marcneetles
seigneuries confisquées sur le duc de Nemours et données par
Louis XI à sa fille. Le pariement déclara en effet la donation
nulle, et adjugea cette ancienne confiscation au roi qui en fit
aussitôt <lon à sa mère. Lizet réclama ensuite à différents titres
le duché d'Auvergne, le comté de Clermont en Beauvoisis, le
(ludM* de BonrtKtnnais, le Forez, le Beaujolais et la principauté
do Dombes. Après bien des remises et des délais, le parlement,
fans statuer an fond , mit en séquestre tous les biens qui fai-
saient l'objet du débat (août 1535), sentence qui rendait la cou-
ronne dépositaire de ces immenses domaines qui lui faisaient
)
ombregeéepuis longtanps. Cependant Obarles-QvinC, a
aux eêcoutet , envoya en France un de ses prindpMn J
le seigneur de Beauretn , fils du comte de Ronk , avec (
très pour le duc de Bourbon. Il plaignait le connéUMi
si indignement traité par le roi , et lui offrait son amitir
main oesa sœur I^éonore, veuve du roi de Portnnd.«II xn
pas grand prescheur, dit Pasquier, pour persuader ceisi
r estoit que trop de soi-mesme. s Blessé dans son iirgueiJ
ses intérêts , Bourbon ne songeait qu'à se venger du Uî
penser que sa vengeance allait tomber sur sa patrie. Tand
traitait avec Tempereur, le roi d'Angleterre Henri VIII i
è Bourt)on deux négociateurs pour l'engager à te rfcn
comme roi de France; mais, loin de consentnr à passer <
souveraineté de Henri VIII, Bourbon demandait pour h»
l'érection d'mi rovaume composé de la Provence ci du U
né joints au Bouroonnais et à l'Auvergne, son apânagr. 1
gageait à aider Charles-Quint, dont ildevait épouser la %
s'emparer du Languedoc et de la Bourgogne , de la Ctun
et de la Picardie, tandis que Henri VI II sobjuiguenit i
reste de la France. Pour faciliter ce démembieaent, Bi»
devait tenter d'abord d'enlever le roi lorsqu'il Iravrrvn
gouvernements, ou du moins lorsqu'il aurait frandu ks \
Il devait se joindre, avec mille senti Ishommes et sh m^W
tassins, à douze mille landsknecnts que l'empereur Irait «^
cer par la Franche-Comté, pour fermer à Fra«(w t'^krt
dans ses Etats. Pendant ces négociations Booi*» «Toonu
Moulins, où il semblait défier par son faste laeftvUtIr fn
çois I*** et de sa mère pour le ruiner. Le roi , éon i Lvtv ^
disposait à se mettre à la tête de l'armée d'Itahe. Otiw^
eut un instant la pensée d'associer le connétable à te àwl
d'Angouléme pour la régence du royaume, et qaec'éur a
avoir reçu avis des intrigues de ce pnnoe qu'il avait rcMrl
projet. Sans doute François I"*", si jaloux de la supénori*' i
taire de Bourbon , était bien capable de le retenir ea Frw
moment où lui-même espérait cueillir de nouveaui tonm
Italie; mais les pertes dont Bourbon était Tobjet dq>»^
tem[»s rendaient tout à fait invraisemblable une confu-l
aurait été jusqu'à le mettre à la tête du gouver Démentis
posa sans doute celte circonstance , lors de la dêfodim i
prince, pour le rendre plus odieux. François I"^ au conlnir*
commençait à se défier des menées du connétable, élailrr^
remmener en Italie afin de le surveiller. Bourbon senur
Î|u'il serait là comme un ota^e , répondit à l'ordre du ni i
ectant d'être malade. Le roi, après avoir fait occuper '^
landsknechts du duc de Suffolk les portes de Moulins, «Ha ?<
le connétable dans sa chambre et lui promit satisfactîiHi c
ses griefs. Bourbon ne repondit que par la dissimulait'
offres qu'il croyait peu sincères. Les délais réitérés qu'b
aux ordres du roi, et les révélations qui arrivèrent li '
parts à François V^ , décidèrent ce monarque à comnvi^
maréchal de Chabannesde lui amener Bourbon mort *«
connétable s'était retiré à Chantclle, forteresse située
confins de l'Auvergne et du Bourbonnais : il ne juge;
propos d'y soutenir un siège; et licenciant sa maison, u'
dans les montagnes, déguisé en valet, et paraissant accoff^
le niarquis de Pomperau , un de ses gentilshommes. k\tr\
erré pendant neuf jours en Auvergne, dans le GévaiMbt
les Cévennes , il gagna le Tthône, et parvint enfin api»^
dangers dans la Franche-^nité , alors province iwK
là il fut joint par une soixantaine de gentilshommes-^
à sa personne, et qui craignaient d'être arrêtés à son c^
Au tout de deux mois environ, il se rendit par rAllemar
SB petite troupe auprès du marquis de Mantoue , sno ^
germain, qui le remit en bon équipage. Le roi avait ein<
connétable, en Franche-Comté, un gentilhomme "'
Imbault, qui lui offrit la restitution actuelle de tous If»^^
la maison de Bourbon , le payement de ses eréuncr i
amnistie générale pour tous ses partisans. Pkis t\\t^ ^
brillantes, plus il s'en défiait. Imbault, le voyant inéiirsi
lui demanda de la part du roi l'énée de connétable ei tri
de l'ordre de Saint- Michel, a Quant à l'épée , ler«i
Otée à Valenciennes lorsqu'il confia l'avant-^rde qui m !
tenail ; pour ce qui est de l'ordre , je Tai laissé à t'**
derrière mon chevet. » Brant<>me, qui rapporte reCte •i>^
remarquequ'ildédaigna de le remplacer par l'ordre de bl
d'or que lui offrit Charles-Quint. Il aurait fellu prêter*^
à l'empereur, et Bourbon, qui ne laissaiamaisavilfrehei I> ^
la grandeur de sa maison , se regarda toujours oonuf
de Charies-Quinl, jamais comme son vassal et son suje,
quelle alliance que celle d'un proscrit à qui SI ne ns*"' '
\ bien que son nom, avec le monarque le plus piiJb«aito
BOUEBOll,
rope! Au lieu de riotrodoire dans le centre de la France en
lui apportant cinq à six provinces et un parti puissant, Bour-
bon n avait plus à lui offirir que son êpée, ses talents et son dc~
sespoir. Aussi , ne sentant que trop la situation où il était
réauit, il se ^rda bien de faire souvenir Teiupereur des pro-
messes magniGques qu'il lui avait faites ; il ne songea qu'à
aller dans le Milanais partager le commandement avec les gé-
Déraux de Ch^les-Qaint. Peu d'hommes, au surplus, ont goûté
plus pleinement le triste plaisir de la vengeance. François P**, que
la défection du connétable retenait en France , mit Bonnivet
à la tête de feipédition d'Italie. Bowbon vit fuir devant lui à
Biagrasso ce général de cour ; il vit à Rebcc le chevalier
la permission d'envahir la France à son tour. C'était seule-
ment |»r des conquêtes en France qu'il pouvait soutenir les
prétentions qu'il avait annoncées, prendre rang parmi les
souverains, et mériter la main de la reine Eléonore. Il croyait
ou'à sa première apparition dans le royaume ses vassaux vien-
draient se ranger avec lui sous les drapeaux de l'étranger :
personne ne bougea ; et si plusieurs villes de Provence, entre
autres Toulon , ouvrirent leurs portes , Marseille flt la plus vi-
goureuse résistance, a Trois coups de canon , avait-il dit , suffi-
ront pour amener ces timides bourgeois à nos pieds , les clefs
â la main et la corde au cou. » Le siège commença le 19 août ;
les Marseillab s'encouragèrent mutuellement à la défense :
on fortifia la place avec une promptitude incroyable; les femmes
mêmes, et des premières maisons, travaillèrent à une tranchée
qu'on appela Ùl tranchée des dames. L'artillerie proléffea les
traTaiix , et ce fut seulement le 7 septembre que Bourbon et
Pescaire parvinrent à mettre en batterie de gros canons amenés
lie ToakMi et de Brianoon. L'artillerie l^re ne faisait aucune
impression sur les murs. Un prêtre , qui disait la messe dans la
leste de Pescure, fat tué d'un boulet de canon parti de la place.
Boarbon, qui prenait déjà le titre de comte de Provence, ac-
court au bniii et eu demande la cause : et Ce sont , dit Pescaire ,
les timides bourgeois de Marseille qui vous apportent les clefe.»
Pendant que les Marseillais se défendaient si bien, Fran-
çois I*' rassemblait une armée sous les murs d'Avignon. Quand
il s'avama vers la place, les Impériaux, après quarante jours de
si^, aflaihlîs par la disette et les maladies, se retirèrent en Ita-
lie. Bèurbon perdit dans celte retraite une partie de ses équipa-
ns. Il lui fallut endurer les insolences de Pescaire. On disait de
loi qu'il était venu faire une rodomontade espagnole sur les
êtrres de francs. François I*' se bAta de rentrer en Italie,
poussa droit à Milan où il entra sans coup férir, et vint mettre le
siège devant Pavie. Les Impériaux semblaient hors d'état de ré-
sister à des forces si imposantes ; mais Bourbon, que sa haine
implacable rend fécond en ressources , quitte secrètement son
camp, se rend à Turin , détache le duc de Savoi.» de l'alliance
de la France, et obtient de lui des valeurs considérables en or et
SB pierreries, avec lesquelles il va lever en Allemagne un corps
le treize mille landsknechts, puis il revient en Italie contribuer
n gain de la bataille de Pavie (24 février 1525). Le malheur de
François F' vouhit qu'il fut fait prisonnier par un des gentils-
ommes du duc de Bourbon ( Pomperan, qui eut la gloire de
arantir de la mort le roi qui ne voulait rendre son épée qu'à
annoy, vice-roi de Naples). Bourbon put du moins, le jour
>és>e et le lendemain, jouir de son triomphe en présence de
rançois P% tout en l'accablant de protestations hypocrites de
éfércnce et de respect. De concert avec Pescaire, il le Gt garder
troîtenient dans la citadelle de Pizriçhilone. Charlcs-Quint, au
ea de profiter de sa victoire en réalisant les projets de Bour-
>o, entama avec le royal captif une négociation qui n'eut pas
i suite. Peu confiant dans les intentions du connétable, il ne
ogeait qu'à tirer de ses mains un prisonnier dont la possession
rendait l'arbitre des événements. Par les soins de Lannoy, qui
ait jaloax de Pescaire et de Bourbon, François ï" fut embar-
lé pcarTEspagneà l'insu de ces deux généraux. Leconnétable,
ïvorant son dépit, suivit son captif en Castille, où la réception
agnîfique que lui fit Gharies-Quint ne le dédommagea ni du
anque cle foi de ce prince à son égard , ni des mépris des Es-
«nols. Les grands de Castille ne voyaient en lui qu'un trans-
ge ; ils ne l'appelaient que le Ira i(re, et lorsque Charles deman-
t ao ntarquis de Villena de le loger dans son palais, ce sei-
teor répondit qu'il ne pouvait rien refuser à son roi, mais
ViaMldt que le traitre serait sorti de son palais, il y mettrait
On de sa main comme désormais indigne de recevoir un
«nnrie d'honneur. C'est Guicfaardin qui rapporte ce trait : on
' Toit pmnt de traces de ee sentiment de mépris dans les bis-
(aoi)
84)I7R]|aS.
toriens espagnols Ferrera et Mariaaa. Yoltairci qui s'est fait Yà-
pologiste de Bourbon , a montré sa légèreté orainaire comoMS
historien , en renvoyant cette anecdote aux livres en ana et en
affirmant que le connétable n'alla jamais en Espagne. Bour-
bon, en se rendant à Madrid, avait espéré que sa présence em-
pêcherait Charles Quint de négliger SCS intérêts dans le traité
qu'il devait conclure avec François P^ Son espoir fol déçu : â
Pizzighitone, Tempereur avait fait proposer en &veur du conné»
table le rétablissemeot du royaume de Provence avec la resti-
tution de tous les biens de la maison de Bourtx)n. Par le traité
de Madrid il ne fat question que de cette restitution, et Chartes-
Quint lui enleva la main de sa sœur pour la donner à Fran-
çois U". On assure même gu'il empécna le monarque vaincs
d'offrir à Bourbon Marguerite de Valois comme gage de récon-
ciliation. L'empereur s'efibrça cependant d'apaiser le juste
ressentiment du connétable par la promesse de la souveraineté
du Milanais; mais l'injure que hii faisait Charles-Quint demeura
profondément gravée dans son àme; il lui voua la même haine
qu'à François f-^étla dissimula soigneusement jusqu'à cequ'M
pût la faire éclater avec le même succès. Quoi qu'il en soit, si le
traité de Madrid eût été exécuté. Bourbon, remis en possession
de tous ses biens, aurait été rendu à la France; mais, devenu li-
bre, François P^ viola toutes ses promesses, et le connétable à
jamais ruiné accepta comme une dernière chance de fortune
la promesse du duché de Milan. A son arrivée à Milan, il trouva
cette ville en proie depuis dix mots à la froide barbarie des
troupes impériales, qui, mal payées par Charles-Quint, exer-
çaient toutes les horreurs de la guerre sur un peuple désarmé.
Les principaux habitants vinrent se jeter aux pieds du conné-
table pour qu'il flt cesser le régime afireux qui pesait sur leurs
têtes. Il leur promit de faire sortir les troupes de Milan, moyen-
nant une dernière contribution de guerre de 30,000 ducats,
a £^ je Yous trompe, ajouta-t-il, j'adjure Dieu qu'à la première
action, le premier coup soit pour mm. d Mais, cle peur d'exciter
une sédition parmi ces soldats indisciplinés dont les généraux
espagnols encourageaient la licence, il n'osa ou ne put tenir cette
parole si solennellement donnée, et qui devint pour lui une sen-
tence prophétique. Cependant , avec de telles troupes, il par-
vint à s'emparer du château de Milan , à la yue de troii
armées d'insurgés italiens . et cet exj^oit , en ajoutant à sa
gloire, lui rendit plus de confiance. Dès ce moment il agit
dans le Milanais comme souverain, sans attendre l'inves-
titure impériale; il nomma gouverneur du château de Milan,
la plus forte place d'Italie , Montagnae de Tauzanas, et chan-
celier du Milanais, l'évéque d'Autan; enfin il distribua tous
les emplois vacants à des Français qui l'avaient suivi dans son
exil. Mais en présence d'une armée confédérée de 35,000 hom-
mes pouvait-il se soutenir avec 9,000 soldats épuisés par la dé-
bauoie et la maladie? Bourbon, que Charles-Quint abandonna
à ses propres ressources, eut recours à l'expèJient qui Favait
déjà SI bien servi ; à sa voix treize ou quatorze mille Allemands
affamés de pillage passèrent les Alpes sons la conduite de Geor*
ges Frondsberg. Nouvel embarras : éomment payer ces nou-
velles troupes? comment arracher au séjour de Milan les soldats
espagnols qui depuis dix mois disposaient à leur gré des fem-
mes, des filles et des biens des habitants? Bourbon, à force de
supplications, obtint qu'ils sortiraient moyennant une partie de
leur solde arriérée. I^)ur fournir à celte dépense, il fit vendre
les vases sacrés des églises et appliquer à la question les plus ri-
ches citoyens ; puis, sortant enfin de Milan où il laissait Antoine
de Lève avec quelques troupes, il marcha vers Pavie où l'atten-
dait Frondsberg avec ses Allemands (janvier 1527). C'est alors
que, dans une courte harangue, Bouroon annonça à son armée
qu'il allait la conduire dans une contrée où elle pourrait s'enri-
cnir à jamais, a Nous vous suivrons partout, s'écrièrent les sol-
dats, dussiet-vous nous mener à tous les diables, if Ces trans-
ports, ce dévouement aveugle des SQldats,dit l'historien Gaillard,
étaient pour Bourbon le dSlommagement le plus flatteur de ses
disgrâces; ses longs ennuis cédaient au plaisir si touchant de se
voir adoré par tant de braves hommes, et d'être plus roi dans son
camp que Charles et François ne l'étaient dans leurs cours; il
affectait avec eux ce ton d'é^lité qu'il connaissait si propre à les
séduire... Il leur avait distribué sa vaisselle, ses meubles, ses bi-
joux, ses habits, et ne s'était réservé qu'une casaque de toile
d'argent qu'il portait sur ses armes; son armée était devenue
sa famille, sa patrie, sa fortune. Ses soldats relevaient au-dessus
de tous les capitaines de l'antiquité. On connaît cette chanson
des soldats espagnols qui nous a été conservée en partie :
Galla, Calli, Julio Gesar, HannilNd, Scipion;
Tiva la fanm de Bourbon.
BOURBON.
(504)
BOURBON.
Us avaient mb en vers m harangue, et le faisaient parler
aiMi:
Dezia le mis seoores, yo so pobre caballero
T laobicD, como voà otros, do tengo un deuaro.
Dès qa*il paraissait , Tair retentissait de cette chanson, et lai-
méine répétait quelquefois le couplet du pauvre chevalier. On
sait quelle fut la lin de cette expédition aventureuse dont per-
sonne ne connaissait le but. Après plusieurs mois de marches
et de contre-marches , Tarmée arriva sous les murs de Rome.
« Voicjf dit-il à ses soldats, Tobjet de nos désirs, le terme de nos
travaux, la source de notre fortune. » Le lendemain à la pointe
do jour il ordonna l'assaut , et tomba blessé à mort du premier
coup d'arquebuse. Ainsi^retombait sur lui Timprécation qu'il
avait proférée à Milan. Aussitôt qu*il se sentit blessé ( F. Ben-
▼ENUTO Cellini), il dit à un capitaine gascon nommé Jonas de
le couvrir de son manteau et de cacher sa mort. Un de ses lieu-
tenants, Philibert d*Orange, prit le commandement, et ce ne fut
qu'an milieu de la mêlée qu'il annonça que Bourbon n'était
plus et qu'il fallait le venger. Ses soldats ne le vengèrent que
trop ( F. Clémeivt VII); et Rome, livrée pendant plusieurs
BMMS aux excès (Fune soldatesque efifi^née et fanatiquement lu-
thérienne, dut regretter la barbarie moins féroce des Goths et
des Vandales. L'armée de Bourbon, en quittant Rome, condui-
sit avec pompe ses restes au château de Gaëte, où un magnifique
tombeau lui fut érigé. Sa mort ne désarma point la haine de
François l'*^ et de la duchesse d'Angouléme. Le 26 juillet 1527,
an arrêt du parlement, prononcé par le chancelier Duprat,
damna et aboli l sa mémoire à perpéluilé, et confisqua tous ses
biens. Charles-Quint s'honora . en exigeant , par une clause du
3UU
e la Providence ^i se chargea elle-même de frapper
Bourbon au moment de son triomphe sacrilège sur Rome désar-
mée j mais reconnaissons aussi que si quelque chose pouvait
légitinier la révolte d'un sujet contre son souverain et sa patrie ,
ce serait des procédés semblables à ceux de François l" et de sa
mère envers le connétable de Bourbon. D. R.R.
S IV. Branche de ^.ourbon la Marche et de Bourbon-Ven^
^dôme , devenue tainée en 1527.
Cette branche deseendait de Jacques de Bourbon , premier
du nom, surnommé la Fleur des chevaliers y comte de la
Marche, etc., lequel était le troisième fils de Louis 1"^% premier
duc de Bourbon. Jacques de Bourbon, comte de la Marche ,
mort le 6 avril 1361 , eut pour fils et pour successeur :
Jean P** de Bourbon, comte de la Marche, décédé en 1393.
H eut pour fib :
Jacques II de Bourbon , comte de la Marche , mort sans
postérité en 1438.
( Pour les comtes de Bourbon la Marche , F. Marche
[Comtes de Bourbon la]).
Avec Jacques II s'éteignit le nom de comte de la Marche ;
mais la famille se perpétua sous celui de comtes de Vendôme ,
dans la personne du frère putnc de ce même Jacques II.
Louis I"** DE Bourbon, comte de Vendôme, mort en 1446.
Ce prince, de qui descendent toutes les branchesde la maison de
Ek>urlx)n aujourd'hui existantes , eut pour fils et pour succes-
seur:
Jean de Bourbon, deuxième comte de Vehdôme , mort en
1 177 ; il eut pour fils :
François de Bourbon, troisième comte de Vendôme, mort
en 1495, à l'âge de vingt-sept ans. De lui naquit :
Charles de Bourbon, quatrième comte de Vendôme, pre-
mier prince du sang , en faveur duquel François P** érigea le
comté de Vendôme en duché (1514). En sa personne, la branche
de Bourbon-Vendôme devint en 1527, par la mort du connéta-
Jble de Bourbon, l'atnée de toutes celles de la maison de Bour-
bon. Il mourut le 25 mars 1537 ; il eut six fils et sept filles :
1. Louis de Bourbon, comte de Marie, mort en bas âge.
9. Antoine de Bourbon, roi de Navarre, duc de Ven-
dôme , etc. , mort en 1562 ( V, ANTOINE , roi de Navarre). 1 1
fat le père de Henri IV (F.).
( Ici nous réservons pour un article particulier. Boni
[Dynastie des], qui viendra ci-après).
3. François de Bourbon, comte d'Enghien on d'Acgl
(F. Enghien).
4. Louis de Bourbon, mort en bas âge.
5. Charles , cardinal de Bourbon ( F. son artid^
après).
6. Jean de Bourbon, comte d'Enghien (F. Bnghie>
7. Louis DE Bourbon, prince de Coudé (F. ci-après.
(Four les comtes et ducs de Bourbon-Vendàme , V. V
DOME.)
(Pour la branche de Bourbon-Carency , issue de Jt^
Bourbon, comte de la Marche, F. Carenct.)
{Pour la seconde branche des Bourbons-Montpensin .i
de la branche de Bourbon-Vendôme, F. Montpensieb ti
Roche-sur-Yon.)
( Pour la branche de Bourbon-Préaux, issue de Jaept
Bourbon, comte de la Marchg, F. Préaux.)
§ V. Branche des Bourbon^Condé, Bourbon-ùmH, h
bon-Soissons.
Cette branche a pour tige :
Louis P^de Bourbon , premier prince deCi»dé,ississii
après le combat de Jarnac en 1569. De lui deseeadenlIfiCQfKii
les Conti, les Soissons ( F. ces noms). Il eut d'un freimer m
riage huit enfants :
1. Henri l" de Bourbon , second prince deConàè^i^
en 1588, sans successeur ;
3. Charles de Bourbon, mort au berceau ;
5. François de Bourbon , prince de Conti , mort sai^H
térité légitime (F. Conti [Princes de]);
4. Charles de Bourbon , cardinal ( F. son artick
après);
5. 6, 7, 8. Un fils et trois filles, morts au berceau;
Puis d'un second mariage :
Charles de Bourbon , comte de Soissons , aatm i
branche de Bourbon-Soissons (F. Soissons [Comtes de
deux autres fils morts au berceau.
Henri l" de Bourbon , troisième prince de Coud'
pour fils unique :
Henri II DE Bourbon , quatrième prince de Coodé.r
en 1646 y qui non-seulement perpétua la race desCondt^
personne de Louis II, qui suit, mais renouvela celle de C'^
en la personne de Armand de Bourbon, prince de Ga
Louis II de Bourbon, cinquième prince de Cond'
nommé le grand Condé, mort en 1686, eut pour fils :
Henri-Jules de Bourbon, sixième prince de Coodt >
en 1709, eut pour successeur :
Louis III de Bourbon, septième prince de Gondé, s'
1710. Ce prince eut trois fils :
1. Louis-Henri de Bourbon, huitième prince dri'<
premier ministre sous Louis XV, mort en 1741. II n^
jamais que le titre de duc de Bourbon ;
2. Charles de Bourbon, comte de Charolais ( F. Ci
lais) ;
5. Louis de Bourbon , comte de Clermont ( F. '^|
mont).
De Louis-Henri de Bourbon , huitième pnnce de Ci
naquit :
Louis-Joseph de Bourbon , neuvième prince de C'
mort en 1820, laissant pour successeur son fils unique :
Louis-Hbnri-Joseph de Bourbon , dixième prit»
Coudé , mais qui comme son aïeul ne porta jamais le »
prince de Condé.
En lui s*éteignit en 1830 d*une manière tragique et ^i
rieuse la race des Condé. Son fils Louis- An toine-H^
Bourbon , duc d'Enghien, avait été fusillé en 1801 psr r
de Bonaparte, premier consul (F. Enghien).
( F. pour les différents princes de cette braneke^ Us si
Condé, Conti, Soissons.)
Quant au duché de Bourbon , confisqué an profit de H
ronne le 16 juillet 1527, lors de la condamnation du conm
de Bourbon (F. ci-dessus), Louis XIV, en 1651 , le don*
branche de Condé en échange du duché d'Albret. Depin*
le titre de duc de Bourbon fut donné à chaque aine «^
branche de la maison royale du vivant de son père.
BOVBBOlf.
Cardinaux de Bourbon,
(905)
BOURBON.
Charles, archevêque de Lyon, dont noas avons parlé ci-
dessus, fut le premier cardinal de celle famille. Après la mort de
son fils atnê, Jean II, duc de Bourbon, il devint un instant je
hoitièroe duc de Bourbon. Ce prélat ffuerrier et politique, après
avoir pris part à la ligue du bien publie , s*était réconcilié avec
Louis XI , qui le fit chef de ses conseils et gouverneur de Paris
etdcrile-de-France(F. pag. 200 ci-dessus).
Le second cardinal de Bourbon fut Louis , quatrième fils de
François de Bourbon, troisième comte de Vendôme (F. ce
non). Il naquit le 2 janvier 1493, et fut nommé évèque de Laou
â l'à^ de vmgt ans. En 1515, il suivit François V dans le Mi-
lanais , et |)artagea tous les périls de cette glorieuse campagne.
Uanoée suivante, il fut promu au cardinalat , puis à rarclievê-
ché de Sens et à la légation de Savoie. Il prit la parole au nom
du dergé de France dans rassemblée des notables convoquée en
15i7 par François I"" an retour de sa captivité : a Sire , dit le
cardinal de Bourbon, l'Eglise gallicane vous supplie d'accepter
une partie de ses biens, qu'elle tient de la piété aes rois vos pré-
décesseurs; elle n'a pas jugé à propos de solliciter la permission
im aajnt-siége, pour vous prier d'accepter, à titre de don gratuit,
la somme de treize cent mille livres. En 1552, Henri II, :)ur le
point de marcher au secours des protestants d'Allemagne, confia
an cardinal de Bourbon le gouvernement de Paris et aeTIle-de-
France. Il mourut le 17 mars 1556, laissant la réputation d'un
prince magnifique et d'un bon Français.
BOumBON (Cbables, cardinal db), était le cinquième fils
de Charles de Bourbon, quatrième comte de Vendôme, aïeul de
Henri lY. Le cardinal de Bourbon naquit le 22 décembre 1520.
Il était archevêque de Rouen , légat d'Avignon , évèque de
Beauvais, et en cette qualité pair de France, commandeur de
Tordre du Saint-Esprit, abbe de plus de dix riches abbayes,
entreautres celles de Saint-Denis, de Saint-Germain des Prés, de
SaintrOuen, de Jumiéges, deCorbie, etc. Il ne joue un rôle dans
rbisloire que parce qu'il eut la faiblesse de se prêter aux vues
de la ligue, qui le proclama un instant roi de France sous le
nom de Charles X, au préjudice de Henri IV, son neveu. Il fut
proclamé en cette qualité en 1584, du vivant même de Henri III,
et fat reconnu roi, sous le nom de Charles X, par la Li^ueet par
tontes les villes ei par toutes les provinces qui suivaient ce
fiarti, c'est-à-dire par la majorité de la France ; et pendant plu-
âeurs années les actes du gouvernement et les arrêts des parle-
ments, notamment de celui de Dijon, étaient rendus au nom de
Charles X: A ce titre il joignit celui de protecteur de la religion
en France. Les Guise, n'osant s'emparer encore du trône des
Valois, l'avaient choisi pour remplir la transition entre l'usur-
pation qu'ils méditaient et la mort de Henri III , qui paraissait
dès lors assez prochaine, et qui exténué par la débauche ne pou-
vait avoir d'héritiers ; et en eflet , le caractère faible et vaniteux
du cardinal de Bourbon le rendait éminemment propre à ce
rôle. Charles, cardinal de Bourbon, était le troisième cardinal
du nom de Bourbon.
Après la mort de son frère Antoine de Bourbon, roi de Navarre,
en 1563, il fut déclaré chef du conseil du roi Charles IX, et con-
serva cette dignité sous Henri III. On l'appelait à la cour le
Bonhammêy surnom trop mérité par la simplicité avec laquelle,
méconnaissant ses intérêts et ceux de sa famille, il servit la fac-
tion des Guise et les desseins de Philippe II sur la France, en
orovant servir la foi catholique. Ce fut dans cette intention
qu'à. Fâge de soixante et un ans il se laissa proclamer roi. En
cela, il commettait la double faute de se montrer ingrat envers
Henri III , qui toujours l'avait traité avec bienveillance , et de
compromettre les droits de son neveu le roi de Navarre (depuis
Henri IV ]. Le premier acte de son prétendu règne fut un ma-
nifeste OUI invitait tous ses sujets à maintenir la couronne dans
la branche catholique. Il renonça dès lors aux paisibles habitu-
des de la vie cléricale; de prélat, métamorphosé en cavalier, il
paraissait en public avec l'epée, la cuirasse et le chapeau orné de
plumes. Enfin^ pour que nen ne manquât à la métamorphose,
les Guise ^'avaient déterminé à épouser la duchesse douairière
leur mère. Henri III, trop faible pour résistera la Ligue, traita
a\ec elle , et déclara le cardinal héritier présomptif de la cou-
ronne en 158B. La France, dans ce temps d'anarcnie, reconnais-
sait deux rois, Henri III et le eardinal-roi ; c*est ainsi qu'on
appelait le cardinal de Bourbon. L'année suivante, le roi Valois,
pour se soustraire au joug de la Ligue, fit assassiner le duc de ^^
Guise et le cardinal de Lorraine, et conduire prisonnier au châ- | attaché à un gibet.
teaa de Fontenay-le-Comte le cardinal de Bourbon. Le sang des
Guise ayant été vengé par le meurtre de Henri III , le duc de
Mayenne, devenu chef de la Ligue, fit reconaaitre roi le vieux
prélat, et le parlemenlde Paris, vendu aux factieux, rendit le 5
mars 1590 un arrêt qui le déclarait vrai ei légitime roi de
France. Les rigueurs de la captivité dissipèrent les illusions am-
bitieuses du cardinal de Bourbon ; il écrivit de sa prison à son
neveu Henri IV une lettre par laquelle il le reconnaissait pour
son souverain. Il mourut deux mois après , le 9 mai 1590, à
l'â^ede soixante -sept ans : il était le doyen des cardinaux. Il
existe des monnaies frappées à son effigie. Le 5 septembre 1594,
le parlement de Paris rendit un arrêt par lequel le nom d^un
roy\ qu'ils appelèrent Charles X, supposé par la malice du
temps au préjudice de la loi salique, fondamentale du royaume,
devait être rayé de tous les actes publics où il avait été mis. Le
cardinal de Bourbon , qui comme tous les prélats de sa famille
fut assez peu régulier dans ses mœurs, laissa un fils qui eut part
aux bienfaits de Henri IV. du Rozoir.
BOURBON ( Charles de Bourbon -Condé, cardinal de
Vendôme, puis cardinal de), à la mort du vieux cardinal
son grand-oncle ( F. l'article précédent) , fut le second cardinal
de sa famille qui voulut se faire roi à la place de Henri IV, après
la mort de Henri III. H forma le tiers parti, faction qui fut,
selon Péréfixc, la plus dangereuse affaire que notre Henri eui
jamais à démêler. Il était le quatrième fils de Louis V' de Bour-
bon , premier prince de Condé. Bien qu'il n'eût pris que Tordre
du sous-diaconat , il était archevêque de Rouen , et succéda à
une partie des abbayes de son grand-oncle. Il fut aussi chef des
conseils sous Henri III. Une maladie de langueur, suite de cha-
grins trop mérités , retint dans son lit le cardinal de Bourbon
{)endantplus d'une année » et le conduisit au tombeau le 50 juil-
et 1594. Henri IV, en bon parent, ne laissa pas de l'aller voir, et
le piquant au vif par ses railleries : cr Mon cousin, dit-il au mo-
ribond, prenez bon courage ; il est vrai que vous n'êtes pas en-
core roy , mais le serez possible après moi. » — Le cardinal de
Bourbon avait à peine trente-quatre ans lorsqu'il mourut. Il
était éloquent, actif, et ne manquait pas de résolution dans les
affaires critiques. Versé dans les lettres, il protégeait les savants ;
mais la cupidité et une sordide avarice terpirent l'éclat de ces
qualités ; enfin l'ambition d'être roi fit de ce prélat le compéti-
teur ridicule du monarque dont il pouvait être le serviteur res-
pecté. — En somme , il était moins dangereux par lui-même
^e par les intrigants qui l'entouraient. Dom du Breuil a
écrit la vie de ce prince. du Rozoib.
Bâtards de Bourbon,
Les princes de la famille de Bourbon , entourés de toutes les
séductions de la fortune et de la grandeur, ont eu de nom-
breux bâtards, qui s'honoraient du titre de bâtards de Bour-
bon; plusieurs ont joué un rôle dans l'histoire.
BOURBON (Jean, bâtard de), seigneur de Rochefort, de
Breulles , de Bellenaux , de Champ-Fromental , de Croset , de
Meillan etd'Estauges, naquit de Pierre I^,duc de Bourbon. Il fut
chambellan de Jean de France, comte de Poitiers (depuis roi sous
le nom de Jean P''), et son lieutenant général en Languedoc ;
il était en outre gouverneur du Bourbonnais. Ayant sous lui
Quatre chevaliers et plusieurs écuyers , il servit avec beaucoup
ne valeur dans toutes les guerres de son temps , fut blessé et
fait prisonnier en 1556 à la bataille de Poitiers, qui coûta la vie
à son père. Il mourut sans postérité.
BOURBOX (Hector , bâtard de), fils de Louis II , duc de
Bourbon, et d'une demoiselle de qualité , fut un de$ chevaliers
les plus accomplis de son siècle ; il périt le 11 mai 1414 au siège
de poissons. Les circonstances de sa mort ajoutèrent encore à
la douleur des troupes, et surtout de son frère, Jean P% duc
de Bourbon, dont il était tendrement aimé. Enguerrand de
Bournonville, capitaine bourguignon qui défendait la place,
avait dans une sortie battu les Armagnacs. Hector de Bourbon,
désespéré d'un tel échec, vole au secours des siens, à demi
armé ; déjà il avait repoussé la garnison jusqu'à une redoute
qui couvrait une des portes de la ville, et se disposait à la for-
cer, selon d'autres écrivains il conférait avec Bournonville, lors-
qu'un archer du gouverneur lui lança un trait qui l'atteignit à
la gorge; on le transporta danssa tente, où il expira le lendemain
à l âge de vingt-trois ans. Le duc de Bourbon, outré de la mort
de son frère, donna l'assaut, entra des premiers dans la ville.
La garnison fut massacrée, et Bournonville percé de coups fut
BOVBBOH.
(fte$)
BOCRBON (JE4!f, BATARD DE)» é?èqnc du Puy , abbé de
Guny, clait né du duc de Bourbon, Jean P^ Elu archevêque
de Lyon y il céda ce siège à Charles de Bourbon, son noeu,
ainsi auc la riche abbaye de Saint- Vaast d*Arras. Lieulenant
général du Bourbonnais , de l'Auvergne et du Languedoc , il
tint plusieurs fois les états de cette province, et rendif les plus
importants services au roi Louis XL II mourut le 2 décembre
1485, avec la réputation d'un des plus grands prélats de ce
siècle. Il bâtit des églises , fonda des hôpitaux , enrichit et orna
la bibliothèque de Cluny. 11 était entre dans la ligue du bien
pubHt avec le duc de fiiourbon , Jean II, son neveu.
BOCBBON (Alexa^tdre, BATARD DEu autre fils naturel de
Jean l^% duc de Bourbon , aurait été le plus brillant che-
?alier si les vices les plus odieux n'eussent terni Téclat de sa
taleur. Il avait rendu des services éclatants à Charles VU , pen-
dant la guerre contre les Anglais; mais, toujours suivi dune
trouped'hommesd'armes aussi déterminés que lui, on le voyait
parcourir les provinces autant pour piller les Français que pour
combattre les Anglais ; d*nne main il soutenait la couronne, de
Taiilre il en opprimait les vassaux ; il avait mérité Taffreux
surnom iï^rcheur. La nécessité où s'était trouvé Charles VU,
obliffé de conquérir pied à pied son royaume , l'avait réduit à
employer tous ceux qui se présentaient pour soutenir son trône
cbancelanl. Le bâtard de Bourbon, toujours prêt d'ailleurs à
entrer dans les révoltes des grands, avait été un des principaux
chefs de la praguerie; plus que tout autre, il avait contribué à
entraîner le dauphin (depuis Louis XI) dans celte entreprise
criminelle. Lorsque la rébellion était aux abois, il avait fait les
derniers efforts auprès du duc de Bourgogne pour l'engager à
soutenir les factieux. Charles VII, après avoir déjoué le complot
et humilié le duc de Bourbon, Charles I*"", ne pardonna point à
ce seigneur, qui venait d*ètre désigné avec Dmiois pour com-
mander l'armée destinée à recouvrer Harûeur , se déûail si
peu du ressentiment du roi , ou'il vint le trouver à Bar-sur-
Âube avec une suite peu nomlireuse; mais à peine arrivé, il
est arrêté , ju^ , conaamné, renfermé dans un sac, et préci-
pité dans la rivière, avec cette inscription : Laissex passer la
justice du roi (1440). Les amis du bàUrd le retirèrent de l'eau et
lui rendirent les honneurs avec beaucoup de pompe. Néanmoins
cet exemple de sévérité fit l'impression la plus profonde et la
plus salutaire sur les autres chefs qui infestaient les provinces.
BOURBON (Louis, BATARD DE), eut pour père Charles V%
duc de Bourbon ; il ne fut d*abord que seigneur de Chatillac.
Son frère , Jean II, duc de Bourbon , Téleva aux charges de
sénéchal du Bourbonnais , de gouverneur de Verneuil, et de
lieutenant général dans toutes les provinces de ses domaines.
l^ duc ajouta à tous ces bienfaits le don de la baronnie de
Roussillon en Dauphiné. Le duc de Bourbon entraîna son
frère naturel dans la Hgue du bien public, et le chargea de la
défense de Bourges contre l'armée du roi. Après la réconcilia-
tion qui suivit cette guerre civile, Louis XI donna au bâtard
de Bourbon Jeanne de France, sa fille naturelle, avec une riche
dot. L'année suivante , le bâtard de Bourbon fut envoyé en
Angleterre auprès d'Edouard IV pour renouveler la trêve faite
avec cette puissance, et s'acquitta si heureusement de cette mis-
sion que le roi lui confia la charge d^amiral de France. Il lui
confia en outre le gouvernement de HonOeur, de Grand-
ville et de plusieurs autres places ; enfin il le combla tellement
de dons, que le nouvel amiral, qui deux ans auparavant n'avait
d'autres biens que son mérite et l'amitié du duc de Bourbon ,
son neveu, se trouva tout à coup un des plus grands seigneurs
du royaume. On reconnaît en cela la politique de Louis XI, qui
affectait d'accorder plus dinfluence aux cadets et aux bâtards
de la puissante maison de Bourbon qu'à son chef. En 1468,
Louis, bâtard du duc de Bourbon , placé parle roi à la tête
d'une armée en basse Normandie, et aidé des conseils et de
l'expérience du comte de Dunois, obtint contre le duc de Bre-
tagne les succès les plus décisifs, et qui contribuèrent au traité
trôner le roi d'Angleterre, Edouard IV, chef de la maison
d'Yorck et allié du duc de Bourgogne. En 1472 il contribua à
accabler le comte d'Armagnac en Guyenne. On le voit encore
dans les années 1474 et 1475 servir en Normandie et en Picar-
die contre le duc de Bourgogne, En 1476,il fut un des négo-
aateurs du traité de Pecqnigny avec Edouard IV, qui avait fait
une desrente en France. Après la mort du duc de Bourgogne,
Charles le Téméraire, en 1477, le bâtard de Bourbon fut chargé
par le roi de se saisir de la Picardie bourguignonne , et il fut
nommé gouverneur de celte province. Il mourut le 19 janvier
1488. On a conservé de lui, dit l'historien Desorme;ic
sceau très-curieux qui indique sa dignité d'amiral. Il I
de son mariage un fils, Charles de Bourbon, comte de Rj
Ion, qui servit dans l'armée que le roi Louis XJI eiiwtj
nie de Mételin (Lesbos) en 1501 , et qui moiirul suc)
térilé à la Qeur de son âge.
BOURBON (Matthieu oe), surnommé le grand bàM
Bourbon , seigneur de Belbéon ,, baron de la Rocbe-en-fi
était fils du due de Bourbon Jean II ; il fut conseiller ei i
bellan du roi Charles VIII , gouverneur de Gayeuar
Picardie, maréchal et sénéchal du Bourbonnais, cheuj
Saint-Michel. Il avait commencé à se distinguer dans ie«
nières guerres de Louis XI. Dans la guerre contre Ma&iai
roi des Romains , sous la régence d'Anne de Beaujeu , il
battit avec gloire en Picardie sous les ordres da roaréch^'
querdes. Il fit dos prodiges de valeur au combat du Ou
(1477), dans lequel furent faits prisonniers le dur de Gm-jd
les comtes de Nassau et de Bossu, généraux du roi dt^
mains. Charles VIII, en prenant Taulorité, ne songeait qo
expéditions chevaleresques : il choisit le grand bâtard ;>
Êremier des neuf preux qui devaient raccompagner en ij
Importé par son cheval dans tes escadrons ennemi, le è4
fut rait prisonnier à la bataille de Fomoue. Il rnoonit eo f J
Ch. du Rozo».
BOUBBON (Jacques de) , surnommé le bâiard de li\
était fils naturel de Louis , érêque de cette vXh, qui (ai
par Guillaume de Lamarck en 1483, et ielé dam h Mn
(F.Lamarck, tom. xxxi). Admis en ISOôdansTonlRdelbH
il ne tarda pas à être pourvu d'une riche comnonàm.Tl
trouvait en 1532 au mémorablesiége de Rhodes ( V. Solqixt
et il y si(p»a)a sa valeur. Nommé depuis graad pri»
France , il mourut à Paris le VI septembre 1537 , et H
terré dans TeBclos du Temple. Ou a de lui la GriUm
veilleuse et tris-eruelle OpprinuUion de la nokle eiu 4i
des, l^ris, 1535, petit in-iol., Goth., ibid., 1537, mèiuefun
Cette seconde édition, dont il existe des exemplaire» sur J
(V. le Catal. de M. Van-Praët, v, 51), est corrigée des b^
dont la première avait été déparée par la négligenoe «k '
primeur.
BOURBON ( Louis de) , évéque de Liège (V. Loa*
BOUBBOIV).
BOUBBON-BCSSET (F. BuSSET).
BOURBON-LA VEDAN (F. LaYEDAN).
BOURBON-HALAUSE (F. MaLAUSE).
BOURBON (Louis-Antoine-Jacques de), infant d'Ejfa
fils du roi Philippe V et frère de Charles III, na^iiuil a c^
Placé dès le berceau dans Tétat ecclésiastique , il n»ni
huit ans lorsqu'il fut créé cardinal par le pape Gêmetf ..
en 1755; mais, après la mort de son père, il résigna )>
vêché de Tolède, ainsi que le chapeau, et, renon^nt à 4
pour lequel on n'avait pas consulté sa vocation, il prit <it
aversion tout ce qui ressemblait au petit collet qu'il Kp
que des habits dont le collet descendait jusqu'au milin-
poitrine. Mal^ Tétrangeté de son costume et même «
figure, ce prince était doué des qualités les plus e<M
et n'avait que des goûts simples, liai, affable, humain '
néreux , il se livrait passionnément à la musique, à la î^
nique et à Fhistoire naturelle. Il épousa le 35 juin 1776. v
permission de Charles III , Marie-Thérèse de Vall li
bosas, fille d'un capitaine de cavalerie aragonais et tssr ^
maison royale d'Aloret. Le roi, qui n'avait consenti an rr:'
de son frère que par scrupule de conscience , publia unr ;
ma tique par laquelle il statua que l'épouse de don V*^
porterait que le titre de comtesse de Chinchon , n'aurait À
ran^ à la cour et n'y paraîtrait jamais ; que le prince on
drait que seul et avec l'agrément du roi ; qu'il ne pournîij
poser que de ses biens libres , et que ses enfants n'aci
d'autres titres que celui de leur mère. — Après quelqai^
nées d'exil et de disgrâce , don Louis obtint la permissioci i\
habiter partout où il voudrait, excepté à Madrid et à SainH
phonse quand la cour y serait. Il mourut à ViHa-de-Arb"
résidence habituelle , le 7 août 1785, laissant trois enfan-
furent élevés aux frais de Lorenzana , ardievéque de t^
savoir un fils dont l'article suit ; Marie-Thérèse, qwl
don Manuel Godoy, prince de la Paix, et Louise, maH
duc de San-Fernando. Le riche comté de Chinchon Uitr^
à la couronne, et une modique pension fat accordée à b H
et aux enfants de don Louis. — Louis-Marie de Boci*
comte de Chinchon , né à Cadahaido le 33 mai 1777,
fils du précédent. Il fut créé crand'-croix de Vor^'
Charies III en179S; mais il n'obtint jamais la grandesse i
( ^7 )
Toiidii d'or. Destiné dès l'eaiaiice à l'état ecclésiastique , il fut
Dromu en juiii 1799 à Tarcbevéché de Séville, vacaol par la
«émission deDespuig, depuis cardinal , et il le conserva même
Iflcsqu'en 1800 il fut élevé au siège primatial de Tolède, le plus
lîehe ardievèché de la cbrélientéy dont le cardinal Lorenzana
s'était dérais pour se retirer à Rome. Compris dans la promo-
tion des premiers cardinaux créés par Pie VII, qui voulut re-
oonnallre ainsi les services que la cour d'Espagne avait rendus
à son prédécesseur , don Louis fut déclaré cardinal le 22 octo-
bre 1800, avec le titre de Sainle-Marie délia Seala qu'avait
eu son frère. Comblé de titres et de biens, il jouit d'un sort
digne de sa naissance^ et ne songea pas à troubler l'Etat par
de vaines prétentions pendant Te règne de Charles IV, son
cousin. Apres que ce pnnce, son fils et ses frères eurent re-
MBoé au trône d'Espagne en faveur de Napoléon , le car-
dttial âe Boari)on adressa le 2â mai 1808 à l'empereur des
Aancais «ne lettre la plus sensible, où t7 se dUaii le plus fi"
éik à# ses s^jeU, où u wuUail à ses pieds Thoromage de son
•DMvr , de son respect et de sa fidélité. 11 prêta ensuite ser-
SMOt au roi Josepè. Toutefois, se trouvant placé en 1809 à
k télé de rinsurreciion espagnole, l'archevêque de Tolède
fîlt au président de la régence de Cadix , et montra quelc^ue
lèle pour la défense de la «aose nationale ; mais, d'un caractère
trè»-fiui>le , il se laissa plus d'une fois entraîner à des mesures
, qui me pouvaient convenir ni à son rang ni à sa position. Il
tnctioiBia et promulgua suis difficulté tous les décrets des cor-
! QSfti notamment la famenseconslilution de 1812, qu'il approuva
par sa signature. Il abattit ensuite l'inquisition; et le nonce du
pape, Gravina, avant fait à ce sujet quelques représentations, la
légence, que présidait le cardinal , lança contre lui, le 25 avril
1815, un décret qui le força de quitter l'Espgne. Lorsque la
liberté et la couronne furent rendues à Ferdmand VII , par le
traité de Valençay , en janvier 1814 , le président de la r^ence
Cot envoyé au-devant de son neveu, pour recevoir à l'entrée du
royaume son serment de fidélité à la constitution ; mais on
lait tombien un tel serment fut toujours peu du goût de ce
prince. Aussi se détourna-t-il de son chemin pour ne pas
rencootrer le cardinal. Celui-ci, étant parvenu enfin à Tatteinare
à Vitoice, fat accueilli avec une extrême froideur, quoiqu'il
n*e6t pu se '4léfendre de baiser la main du monarque , ce
dont les esrtès lui avaient surtout recommandé de s'abstenir,
afin que cet indice de soumission ne précédât pas le serment
é la constitution que l'on prétendait exiger du monarque.
Celte condescendance n'empêcha pas qu'aussitôt après l'entrée
•éa roî à Madrid le cardinal ne fût renvoyé dans son diocèse à
Tolède , et privé de l'administration et des revenus de celui
de SéviUe. Il vécut ainsi loin de la cour jusqu'à la révolution
de 4830. S'étant alors montré de nouveau partisan du système
eonttîtationnel, il fut encore élu président de la junte provisoire
du goavemement , publia une lettre postorale toute en faveur
de la révolution qui s'opérait et fut ensuite nommé conseiller
d*BtaL Heureusement pour ce prince, il ne rivait plus lorsoue
Fcfdioand VII rerinl dans la capitale. Il était mort à Madria le
19 mars 1823 , et il n'eut pas le chagrin de voir sa chère cons-
fitution renversée. C'était un prince doux, pieux, agissant
dans les meilleures intentions sur toutes choses , mais de peu
de caractère et de capadté.
BOCmBON-COHTI ( AllÉLI£-GABBIBLL£^&r6PBA!flE«LOU1BB
UE). C'est sous ce nom que, vers la fin du XYiir" M^le,
ope intrigante a publié des mémoires dans lesquels tous les
biographes ont puisé pour donner un précis des événements
dont il lui a plu de se composer une yie aventureuse. Hais des
renseignements recueillis dans les endroits qu'elle a longtennps
batMtés, et la réfutation un peu prolixe de ses mémoires par
Barmel et Beauvert , nous mettent à même de faire connaître
ce personnage. Née à Paris le 30 juin 1756, elle reçut au bap-
léme les noms d'Anne-Louise-Françoise. M^ IKelonne, sa
tuére, ne négligea rien pour lui procurer une brillante éduca-
tion ; mais ce qu'elle faisait dans Tintérét de sa fiHe devint, en
fraude partie, la cause de ses -malheurs. A dix-huit ans, la
jeune Delonne, d'une fij^re très->agréable> pleine d'esprit et
possédant des talents varies, se vit entourée d'une foule d'adora-
teurs» Sa mère, craignant pour elle le danger de la séduction,
i^esnimssa de la conduire a Lons-le-Saunier , sa ville natale,
où die «e flattait d'assurer le bonheur de sa fille chérie par un
i&aria^ avantageux. Elle jeta les yeux sur M. Billet , procureur
tu bailliage , jouissant de la réputation d'un honnête homme
et de la considération que donne toujours le talent uni à la
^tonne ounduitcEo comparant l'époux qu'on lui proposait aux
auiea |Eens«parmi lesquels elle aurait pu faire choix à Paris,
'^ Peloiuie montra pour ce mariage la plus grande cépu*
gnance. Sa mère, ne voyant dans son refus qu'un caprice jmsêr
Çer, l'envoya pensionnaire chez les religieuses de Sainte-Marie
a Chàlons sur-Saône. Quelques mois de retraite et sans doute ^
les sages conseils des bonnes religieuses la rendirent plus docile
aux vues de sa mère ; et, à la sortie du couvent , elle épousa
M. Billet. Mais un mariage formé sous de tels auspices ne pou-
vait pas être heureux. En vain son mari faisait tous les sacri-
fices pour lui plaire , il n'y réussissait pas : demeurant une
partie de l'année dans une jolie maison de campagne et l'autre
a Lons-le-Saunier, jouissant de tous les avantages que procure
la fortune , recherchée dans toutes les sociétés , rien ne man-
3uait à M"""" Billet pour être heureuse; et elle l'aurait été sans
es idées chimériques de grandeur que nourrissait encore la
lecture habituelle des romans. Sa mère mourut en 1778. Ce
fut peu de temps après qu'elle conçut le projet de se donner une
illustre origine. D abord elle conda , sous le secret , à ses voisi-
nes, qu'elle était née princesse, et que M""* Delonne, que l'on
croyait sa mère , n'avait été que sa gouvernante. Ensuite, lons-
qu'elle s'aperçut que ces bruits acquéraient de la consistance,
elle afficha les airs d'une princesse , promit sa protection à ceux
qui s'en rendraient dignes en l'aidant à réclamer ses droits,
et débitant tant d'extravagances que toutes les maisons de
Lons-le-Saonier lui furent armées. Son mari, qui plus que per-
sonne avait à soufi'rir de sa folie , ne mit aucun obstacle au oésir
âu'elle manifesta de se retirer dans un couvent. Elle fut con-
uite en I786auxvisitandines de Gray; mais, de son propre
aveu, ses grands airs n'en imposèrent point aux religieuses,
ni même aux pensionnaires , qui lui riai^it au nez lorsqu'elle
s'avisait de leur parler de son augusle naissance. Ce fut cepen-
dant à Gray qu elle acheva le roman (ju'elle n'avait encore
qu'ébauché.Elle écririt de son couvent, a l'insu de ses amies,
à Lons-le-Saunier (1) : a J'ai fait une découverte précieuse
je suis réellement née du sang des Bourbons , ne m'écrivez
sous d'autre nom que sous celui que ie signe comtesse de
MontrCarzain (2). Apr^ une pareille découverte , il était tout
simple qu'elle s'ennuyât dans un lieu où personne ne croyait
à ses rêveries. Elle menaça la supérieure de se laisser mourirde
faim si on ne lui rendait la liberté. Comme il n'existait aucun
ordre de la retenir , les portes lui furent ouvertes ; elle alla d'a-
bord à l'abbaye Notre-Dame de Meaux, et ensuite à Saisi-
Antoine de Paris , où eUe arriva en avril 1788. Elle écrivit. au
comte de la Marche, devenu prince de Conti, qu'elle est sa
sœur, la comtesse Mont-Carzàin, que l'on a crue morte ; qu'elle
est dans l'intention de se faire rebaptiser , et qu'elle le prie
d'assister à cette cérémonie. Le prince, sans lui demander
aucune explication, répond à sa soi-disant soeur, qu'il n'est à
Paris nue pour ses affaires, et qu'il a Thonneur d'être son servi-
teur. Cette réponse , dont la froideur aurait dû la désespérer ,
achève de lui tourner la tête ; elle y voit un aveu tacite de ssk
haute naissance, et elle se propose bien d'en profiter. Ce-
pendant elle poursuit son prtjjet de se faire rebaptiser. L'Sb-
besse de Saint-Antoine , M™*" de Beauveau, consent à être sa
marraine ; le baptême eut lieu, sans pompe, le 7 octobre 1788.
M*"' Billet a la mortification de n'être pas inritée au dfner qui
suit la cérémonie. Ses ressources pécuniaires étant épuisées, elle
quitta l'abbaye pour se retirer au Prédmix Stmg, ou la pension
était moins chère. Ne voulant, ou n'osant pas recourir à son
oiari pour avoir de l'argent , elle s'adresse aux princes , à toutes
les princesses de la fomille royale ; mais ses lettres restent sans
réponse. Elle se fait conduire a Versailles , où elle rencontre par
hasard le duc d'Orléans ; il la reconnaît tout d'abord à son o&r-
donbku, la nomme sa cousine , et la quitte pour entrer à l'as-
semblée nationale sans s'informer de ce qu'elle deriendrait.
Enfin, a force de sollicitations , elle obtint de Monsieur (depuis
Louis XVIIl) des secours qui lui permirent de prendre un
logement à l'abbaye du Val-de-Gcâce et de s'y faire soigi^r
d'une maladie sérieuse. Le prince de Gonti l'avait , disait-^eUe ,
reconaue pour sa sœur. Elle l'attaque effronténent devant kes
tribunaux pour l'obliaer de lui assigner une pension alimen-
taire. Un jugement du 11 mai 1791 déclare qu'étant mariée
elle ne peut àaider sans l'autorisation de son mari, et la con-
damne aux oépens. EUe se pourvoit alors pour Cure casser son
mariage qu'elle qualifie de prétendu ; mais un jugement du
19 décembre 1791 la déboute de ses prétentions. A la suppres-
sion des couvents, elle est expulsée du couvent du Val-de-Grâce
avec les autres pensionnaires. Quoique sans ressources ,
(1) BaiTuel assure qu'il a eu celte leUre autographe entre les^ mains
(Histoire tragi-comique de la soi-^'sant princesse^ p. 133).
(2) Anagramme de Conti-Mizarin. Madame Billet avait la prétention
d'être fille du prince de Conti et de la duchesse Blazarin.
BOURBON.
'BOimBOW.
M"** Billel reste à Paris, pour partager, dit-elle, les dangers
de la famille royale , défendre le roi lorsque ses jours sont me-
nacés, et prodiguer ensuite des consolations à Torpheline du
Temple. Mais tout ce qu'elle rapporte h cet égard dans ses
Mémoires est tellement invraisemblable, qu'il est superOu d*en
démontrer la fausseté. Dans les premiers mois de 1794, elle
(^tint un passe-port sous te nom de Mont-Carzain, et reprend
la route de Lons-le-Saunier. Arrêtée dans cette ville, on \int
rarréter comme suspecte; mais le représentant Prost, alors en
mission dans le Jura , défend d'attenter à sa liberté jusqu'à ce
Îu'elle ail terminé les affaires qui l'ontamenée à Lons-le-Saunier.
(onteux de toutes ses folies, son mari consent à la séparation
qu ello venait demander. Aussitôt que le divorce est prononcé,
elle lui intente un procès en restitution de sa dot et de ses dia-
mants ; et en attendant elle s'établit, sur la place , dans une
échoppe d'écrivain public. Sur les 20,000 francs qu'elle avait
apportés à son mari, le tribunal lui en adjuge 10,000; et elle
retourne à Paris solliciter une pension provisoire sur les biens
de son prétendu père (le prince de Conti) , le 28 floréal an m
(17 avril 1795); sa pétition est renvoyée aux comités des secours
et des finances réunis (1) , et, par une décision surprise à l'i-
gnorance ou à la bonne foi des commissaires , la soi-disant
comtesse de Mont-Carzain est miso en possession d'une maison
d'émigré, rue Cassette (2|. Après ce succès, elle continue
d'assiéger le ciibinet des ministres, sollicitant pour elle-même
ou pour les autres; enfln ses importunités lui font interdire
rentrée des bureaux. Elle publia alors ses Mémoires (mai 1798),
dans lesquels on lit, entre autres absurdités, que le prince de
Conti avait donné pour institutrice à sa fille chérie J.-J. Rous-
seau , qui composait pour elle de la musique et des livres d'é-
ducation ; et qu'elle avait un hussard de son âge pour valet de
chambre et pour compagnon de ses jeux. Dans le même temps
qu'elle élève un monument à la mémoire de son père dans la
maison qui lui a été donnée par la convention (5) , elle en fait
une sorte d*hùtel garni où elle reçoit, avec des jeunes gens, des
femmes ruinées et des escrocs. Tombée dans la misère et le mé-
pris, el!e sollicite et obtient, sous le nom de Bourbon-Conti ,
un débit de tabac à Orléans. Lors du passage du roi d'Espagne
dans cette ville en 1808, elle a l'imprudence de se présenter
devant ce prince et d'en réclamer des secours comme sa parente.
La restauration, qui aurait dû lui fournir les moyens de se faire
reconnaître , acheva de détromper ceux qui avaient pu se laisser
abuser par ses récits mensongers. De retour à Paris , M""*" Billet
eut encore l'audace de se présenter à Madame , duchesse d*An-
goulême , oui déclara qu'elle ne l'avait jamais vue. Elle portait
un cordon bleu, qu'elle disait lui avoir été donné par Louis XVI,
et elle continua de s'en affubler jusqu'à la fin de sa vie. Elle
mourut en 1825, complètement oubliée. Les Mémoires de
Louise-Stéphanie de Bourbon-Conli forment 2 vol. in-8<>.
Ils ont été traduits en allemand et en suédois. Pour la réfutation,
F. Barruel, Beauvert, LVii, 224.
BorBBON (Nicolas), poète latin moderne, né à Vandeuvre
Srès de Bar-sur-Aube, en 1505, d'un riche maître de forges, ût
e si rapides progrès dans les humanités , et spécialement dans
la poésie latine , qu'à l'âge de quinze ans il composa son poëme
delà Forge en latin, Ferran'a. Dans cet ouvrage curieux, Bour-
bon entre dans de grands détails sur le travail de la forge , et
sur les dépenses qu'il fallait aue soo père renouvelât chaque se-
maine pour ses ouvriers. 11 les met tous en action à la coupe
du bois, à la mine , au nettoyage et au transport du métal ;
enfin au fourneau et à la forge. Il ne laisse à son père, dont
il fait le plus touchant élope , que le soin de surveiller tous
ces ouvriers, et de fournir aux dépenses de la fabrication.
Ce poème fit à Nicolas Bourbon une si grande réputation,
que Marguerite de Valois, sœur de François l" , reine de Na-
varre, le donna pour précepteur à Jeanne d'Albret sa fille,
mère de Henri IV. Bientôt il s'éloigna de la cour , et se retira
à Caudes, petite ville de Touraine , ou il avait un bénéfice. Il y
mourut dans une heureuse indépendance vers 1552. Il s'était
adonné à la poésie latine, qui dans ce siècle était peut-être plus
eo vogue dans le grand monde que la poésie française encore
dans son enfance. D'illustres contemporains , tels qu'Erasme,
«
(1) Cette ÛDgulière pélition ett imprimée daiu le Moniteur j an m,
p. 970.
(2) Cest dans celte maison que F. Corenlin Roy ou a écrit les Mé-
moires de cette aveDiurière sous sa dictée.
(3) On trouve rmscriplion qti'elle avait placée sur ce monument dans
le Dictionnairt des Françaises de M*** Briquet, p. 62. En voici le de-
but : a O, mon père! longtemps ma mort supposée empoisonna tes
jours, etc. »
( 208)
Paul Jove, Sainte-Marthe, faisaient ^nd cas de ses
qui n'a pas empêché le mordant Scaliger de le dénigi
un poète de nulle considération^ et Joachim Dubella}
cette épigramme au sujet du titre de Nuqm ( Parii
in-8°; Lyon , 1558; Bâie, 1540), qu'il avait donnéi
de ses poésies :
Paule, luum iuscribis Nugarum nomine Ubrum ;
In loto libro, nil melius titulo.
Bourbon, dans ses œuvres nouvelles,
Ne montre pas un grand talent ;
Mais en les nommant Daf^atelles,
Il fait preuve de jugement.
Au surplus , on aurait tort déjuger ce po€te d'aprc» m
exagérés ou les épigrammes de ses contemporains. Ceut]
jourd'hui aiment encore assez la poésie latine pour lire^
sies de Bourbon trouveront, comme nous, qu'il ludoi^
grâce et facilité la lan^e de Virgile, et qu'il sauildui
tour ingénieux aux idées les plus communes; tënioio soq
de la Forge, dont nbus avons déjà parlé, et ses distiqofs i
pour l'éflucation des enfants, intitules : Pœdagogitt sittà
rorum moribus libellus, Lyon, 1556, in-^*". fiourbuni^
grand nombre d'épi taphes ; nous citerons celle deladudie
Chateaubriand , qui est remplie de grâce et de poô»r,/xii
de Louise de Savoie, mère de François l*"^, qûiûo reou/f
vers:
Rcgis Mater eram et populi.
On conservait encore un si bon souvenir des poé»esâe\k«
dans le siècle de Louis XIV, que Philippe Duboi&ta (koo^
édition ad usum Deiphini, Paris, 1685, 2 vol. iiH4°. Btf
Êrofessait une telle estime pour la paraphrase des P»ub
uchanan , qu'il disait qu'il aimerait mieux l'avoir ùà
d'être archevêque de Paris. Ch. du Rozoil
BOCRBON (Nicolas), flis d'un médecin , petii-w^i
précédent et poëte latin comme son oncle, naquit tn M
Vandeuvre en Champagne. Il enseigna la rhétorique sr
vemenl dans les collèges des Grassins, de Cahi et d'ibn
Le cardinal du Perron, ayant lu son Imprécation svet ^
de Henri IV, le nomma en 1611 professeur d'éloqueoc',
que au collège royal. Bourbon remplit avec distiocù^
chaire jusqu en 1620 , qu'il entra dans la congré^tjw .
ratoire. En 1657 , le cardinal de Richelieu l'admit dao^ 1
demie française , bien qu'il ne fût connu que par ^n :<
latines, singularité dont il y a quelques exemples daD> *
miers temps de l'institution de Tacadémie. Une autres::
rite , c'est qu'il fut reçu à l'académie «quoique oratorir-
compagnie n'ayant considéré la congrégation de VOï^*^
comme un corps composé d'ecclésiastiques séculiers, b'
doit ajouter que Bourbon n'avait point sollicité cet hm^^
cardinal voulant le récompenser ainsi de quelques in>'^
qu'il avait faites pour la galerie à laquelle ce nnnistrt'^
tant de dépenses et de soins. Bourix)n, qui écrivait ié
en français qu'il écrivait bien en latin , convenait de ^
que iamais il n'avait norté ses prétentions à l'acadéraw,^
zac disait de lui, qu'il ne le croyait guère propre à tn\:J
défrichement de notre langue. Il avait été Tami de lU
s'était depuis brouillé avec lui, et ils avaient écrit i'uri
l'autre. Balzac, jugeant que chez Bourbon la vivacité o
avait fait disparaître la modération convenable à ud pr
un oratorien, lui appliquait ce trait de l'Enéide où il sud
insanœ au mot ignarœ :
Heu ! vatum insanre mentes ! quid vota furcotem ,
Quid delubra juvant ?
Chapelain les réconcilia. Bourbon mourut à soixante^
dans la maison des Petits-Pères de l'Oratoire, me Saint-E
le 7 août 1744. D'un commerce agréable dans U sociétr.
versation était semée d'une foule de traits curieux qvf^
nissaient sa mémoire prodigieuse et ses nombreuses leciiv^
le temps qu'il enseignait les humanités, il fat misff
pour avoir fait une satire latine intitulée : Indignsb
riana^ contre un arrêt du |)arlement qui avait soppr
droit que les régents percevaient sur les écoliers à Voce»
landit. Il fut pensionné par le cardinal de Richelieu , «<
On de ses jours par Potier, évéque de Beauvais. U avait ^
noine d'Orléans, puis de Langres. D*une extrême avsn^
plaignait de son sort dans ses vers, et n'en laissa pas vi^»
mort une somme de 15,000 livres dans son colfre. Il ^
cellent critique en littérature latine, et passait pour le n^
BOUBIIOS.
(300 )
BOUBBON.
poêle latio de son temps. Ses Ters ont été recneillîs |)our
fa première fois de son vivant sous le titre de Poemaliayei réîm-
pnmés après sa mort en 1651 et 1654, avec des augmenta-
tions. 11 avait été chargé par Jean du Perron, frère et successeur
du cardinal , de travailler à quelques éditions de Pères grecs. Il
n*a paru de ce travail que le premier livre de saint Cyrille d'A-
lexandrie contre Julien, en grec et en latin (Paris, in-fol. ).
Quantàses poésies latines, on y trouve de la verve et une grande
noblesse de pensées : son chef-d*OMivre, après Tlmprécation sur la
mort de Henri IV» Dirœ in parricidam, est son oae sur les Gran-
deurs deJéius^Chrisl, qui est à la tète de l'ouvrage du cardinal
de Bérullc sur ce sujet. On y remarque, selon Texpression d'un
biographe ( Tabaraud , Biogr. univ, ) , a une clarté d'idées et
d'expressions qui est assez rare dans les ouvrages destinés à
rradre en vers les vérités de la religion. » Le même écrivain a
établi que ces vers jusqu'alors attribués à Nicolas Bour-
bon:
MtD». hacc Henrico Yulcania tela miiiistrat ,
Tela giganteos debellatura furores.
ne sont pas de lui ; car il n'avait que dix ans lorsque Philibert de
la Goicbe, grand maître de Fartillerie, fit graver ce distique sur
la porte de l'arsenal de Paris, en 1584; mais cette inscrip-
tion est de Millotet , avocat général au parlement de Dijon et
poète latin distingué. On t imprimé un Borboniana ou Frag--
menu de linêrature et d'hisloire , de Nicolas Bourbon. Ce
poète tenait chez lui, à l'Oratoire Saint-Honoré, une espèce d'a-
cadémie , où se réunissaient des gens de lettres et des gens du
monde , entre autres Gassendi et Gui Patin , lequel avait re-
cueilli^ en 34 cahiers in-fol. les traits les plus curieux de ces
entretiens « sous le titre de Borboniana. Nicolas Bgurbon goû-
tait peu la poésie française, et disait quand il lisait des vers en
notre langue, qu'il croyait boire de l'eau , et il n'aimait pas à
en boire. Ch. du Rozoir.
BOUBBON (L'Ordre de), dit Notre-Dame du Chardon^ fut
institué par Louis II, duc de Bourbon, surnommé le Bon, qui
«lonna le collier de l'ordre à plusieurs seigneurs de sa cour, dans
réglise de Moulins en Bourbonnais , le jour de la Purification
de la sainte Vierge, l'an 1370. 11 fallait, pour être reçu dans cet
ordre , faire preuve de noblesse et de chevalerie , être sans re-
proches. Le nombre des chevaliers fut fixé à vingt-six, en comp-
tant le prince , qui en était le chef et le grand maître. Les jours
de cérémonie, les chevaliers portaient une robe de damas incar-
nat à larffes manches , et avaient une ceinture de velours bleu ,
doublée de satin rouge, et dessus cetteceinture, le mot espérance
en broderie d'or ; les boucles cl ardillons de fin or figurés en
losanges , avec l'émail vert comme la tète d'un chardon ; sur
leur robe , un grand manteau de satin bleu céleste , doublé de
satin rouffe : dessus, était le collier en forme circulaire entre
une double chaîne, les intervalles sur un semé de France, une
lettre du mot espérance de chaque cùté du collier dans les vides
de losanges ; une fleur de lis en haut, une autre fleur de lis en
bas, d'où pendait une médaille armée de la Vierge, au milieu
d'une gloire rayonnante, un croissant à ses pieds , et dessous la
médaille une télé de ekardon , le tout d'or, émaillé de diverses
couleurs.
BOURBON (Théâtre DU Petit-). Au coin de la rue qui porte
ce nom. qui n'était autrefois qu'un prolongement de la rue des
Poulies juisqu'à la Seine, et qui n'est aujourd'hui, h proprement
parler , qu'une partie de la place de la colonnade du Louvre ,
<r<ait une maison qui appartenait au fameux connétable Charles
de Bourbon. Lorsque, par suite de sa révolte, il eut été déclaré
traître et criminel de lèse-majesté, on y brisa les armoiries, on
y sema du sel , et on fit barbouiller de jaune les portœ et les
fenêtres par la main du bourreau. Cette maison prit alors le
nom de garde-meuble du roi. Elle n'a été détruite que vers
l'an 1760. yi»-à-vis ou à cùlé, sur le quai, fut bâti le théâtre au-
quel, en raison de ce voisinage, on donna le nom du théâtre du
Petit— Bourbon. Nous n'avons pu découvrir l'époque précise de
sa fondation , mais il existait du temps de Charles IX, et c'est
d'une de ces fenêtres que ce prince , pendant le massacre de la
Saint-Barthélémy , tirait avec une aitiuebuse sur les Parisiens
dugoenots qui passaient l'eau pour se sauver au faubourg Saint-
Germain , car le Pont-Neuf n était pas encore bâti. Sainl-Foix
<lit que ce fut d'une des fentes de l'ancienne maison du conné-
Ubie ; niais il aurait fallu que le roi eût traversé la rue pour se
rendre dans cette maison, qui ne touchait pas au Louvre. Le
Uiéàtre était au contraire contigu à ce palais. Lorsque, à la fin
Oc 119-2 , la convention nationale fit placer la première inscrip-
tion qui rappelait le sanguinaire fanatbme de Charles IX » on
IV.
l'attacha à une fenêtre de la galerie d'Apollon , parce que le
reste n'existait plus. — Ce fut sur le théâtre du Petit-Bourbon
que parut, le 10 mai 1577 , une troupe de comédiens, italiens
nommés gli Gelosiy que Henri III avait fait venir de Venise, et
qui venaient de jouer aux états de Blois. Comme ils ne pre-
naient que quatre sols par personne , ils attirèrent plus de
monde qu'il n'y en avait pour entendre les prédicateurs les plus
renommés de cette époque. Contrariés par divers arrêts du par-
lement malgré la volonté du roi qui les soutenait, ils jouèrent
encore au mois de septembre, mais les troubles qui agitèrent le
royaume les forcèrent bientôt de partir. Ce fut au théâtre du
Petit-Bourbon, pour la noce du duc de Joyeuse, son favori, avec
mademoiselle de Vaudémont, sœur de la reine Louise de Lor-
raine, que Henri III fit exécuter, le 15 octobre 1581, le ballet co-
mique delà reine , composé et dirigé par Balthasar de Beauso-
yeulx, valet de chambre du roi et de la reine mère. Dans la pré-
face de la description du ballet , imprimée en 1582. in-4°, avec
figures, on dit que la'salle contenait ce jour-là 9 à 10,000 specta-
teurs , nombre exagéré sans doute ; car , d'après la gravure qui
représente la salle, on voit qu'elle n'avait que deux galeries au-
dessus l'une de l'autre, et derrière l'estrade où étaient placés le roi,
la reine et les personnes de la cour, un amphithéâtre de quarante
banquettes. D'ailleurs , il n'y avait ni théâtre ni parterre ; l'en-
ceinte était comme un cirque ou un manège. Un orateur s'avan-
çait devant le roi pour le haranguer , et les autres acteurs ve-
naient y jouer leur rôle , et se retiraient ensuite dans le fond.
La représentation de ce ballet, où figuraient presque toutes les
divinités du paganisme, dura depuis dix heures du soir jusqu'à
trois heures après minuit, chose assez extraordinaire, surtout à
une époque ou tout le monde soupait et se couchait de très-
bonne heure. — Le théâtre du Petit-Bourbon était probable-
ment fermé depuis longtemps , lorsque le cardinal Mazarin y fit
représenter, le 14 décembre 1615, devant Louis XIV et la reine
Anne d'Autriche , le premier opéra chanté , la Festa teatraU
délia finta Pazza , de Jules Strozzi. On en joua d'autres les
années suivantes. Mazarin avait fait venir exprès d'Italie des
musiciens, chanteurs, architectes et ouvriers nécessaires. Le ma-
chiniste et décorateur Jacques Torelli métamorphosa la salle en
un vaste théâtre d'une grande élévation et d'une belle profon-
deur. Les décorations et les machinés furent lellement goùlces,
3u'on les grava en taille-douce. Ce spectacle de 1645 finit par
es ballets de J.-B. Balbi , dans lesquels on vit danser des
ours, des singes et des autruches. En janvier 1650 , on y repré-
senta V Andromède de P. Corneille. Torelli fut encore chargé
parla reine de l'agrandissement et de la décoration de la salle.
Après la guerre de la Fronde, Mazarin fit venir une troupe ita-
lienne, qui débuta le 10 août 1655 au théâtre du Petit-Bourbon^
et continua d'y jouer les années suivantes. Ce théâtre avait été ,
comme on voit, le berceau du Théâtre-Français, honneur qu'il
dut céder au théâtre de l'hôtel de Bourgogne ; il eut du moins
la gloire de posséder le coryphée des auteurs comiques anciens
et modernes , et d'être le champ de ses triomphes. Louis XIV
ayant vu jouer à Kouen la troupe de Molière, en 1658, en fut si
content, qu'il la fit venir à Paris, lui donna le nom de troupe de
Monsieur, et l'établit au théâtre du Petit-Bourbon, pour y jouer
alternativement avec les Itaiiens.J. — Là furent représentes l'E"
tourdif le 3 novembre de cette même année ; le Dépit amou-
reux, au mois de décembre ; les Précieuses ridicules, en 1650,
et le Cocu imaginaire, le 22 mai 1660. Le théâtre du Petit-
Bourbon, dont l^condamnation avait été prononcée dès le mois
de juillet de l'année précédente , offrit encore aux Parisiens un
spectacle nouveau. Des comédiens espasnols vinrent avec l'in-
fante Marie-Thérèse, que Louis aJV épousa en 1660. Ils
jouaient, chantaient et dansaient. Ils donnèrent trois représen-
tations au mois de juillet, la première à 5 francs, la seconde à
3 francs; mais, la troisième, ils n'eurent personne, sans doute
parceque la langue espagnole n'était pasassez connue en France,
quoiqu'elle le fût alors infiniment plus qu'aujourd'hui. Molièro
et sa troupe les régalèrent d'un souper magnifique le 21 juillet.
Ils dansèrent à un bal donné le 12 août, à Saint-Cloud , par
Monsieur, frère du roi , à la reine mère. Le 11 octobre suivant,
on commença la démolition du théâtre; elle fut achevée à la fin
du mois , ce oui ferait croire que tout l'édifice était en bois , et
expliquerait la facilité qu'on avait de l'agrandir à volonté en
diverses circonstances. Sur son emplacement fut bâtie, du côté
du quai , la partie de la colonnade du Louvre dont Louis XIV
po^ la première pierre le 17 octobre 1665. Le roi donna aux
Italiens et à la troupe de Molière le théâtre que le cardinal de
Richelieu avait fait bâtir au Palais-Royal. Nous en parlerons aux
articles Comédie française et Palais -Royal. Quant aux co-
médiens espagnols, ils lurent entretenus par la reine Marie-Thé» <
27
BOlTRBOIf.
(ÎIO)
BOURBOir.
tèat, jusqu'au printemps de 1672, qu'ils repassèrent les Pyré-
nées. Dans cet intervalle , ils n'avaient sans doute rien à faire ,
ci oe jdOaient sur aucun théâtre de Paris , puisqu'on cite la
représentation d'une comédie qu'ils donnèrent en 1669, devant
fjouis XIV, à Saint-Germain en Laye.
BOCRBONISME, S. m. (j/raffiffi.)» système, doctrine, prin-
cipes des Bourbons.
BOURBOlllSTE, S. m. {grommX partisan des Bourbons, ce^
kd qui aime le gouvernement des Bourbons. On dit aussi
Bourbonien, On désigne généralement les bourbonistes sous
la déno 'nination de royalistes.
BOURBONiiAis, orovince de France qui répond au départe-
ment de l'Ailier, et oont la capitale était Moulins. Située au cen-
tre du royaume, dans le bassin de la Loire, elle était bornée au
nord par le Nivernais et une partie du Berri, à l'ouest par le
Haute-Marche, au sud par l'Auvergne, à l'est par la Bourgogua
tt le Lyonnais. Elle formait autrefois un des gouvernements mi-
titaires du royaume. Le Bourbonnais avait S7 lieues en longueur,
s«r 15 de largeur, ce qui donne environ 256 lieues carrées.
Elle jouissait du titre de sirerie, de comté et de duché; elle tirait
ion nom de fiourbon-l'Archambault (F.)» l'une de ses villes.
On divisait le Bourbonnais en haut à l'ouest, et bas à l'est. Cette
province est fertile en blé, fruits, chanvres, pâturages au
moyen desquels on y entretient une grande quantité dfe bes-
tiaux; la volaille et le gibier y sont en abondance; on y re-
cueille de très-bon vin, qui se consomme dans le pays, attendu
qu'il ne peut supporter le transport. Il y a une vaste étendue
de bois et quantité d'étangs. Les principales rivières du Bour-
bonnais sont , outre la I^ire , le Cher, TAvron , l'Allier, la
Bébre. L'Allier se grossit lors de la fonte des neiges sur les
montagnes d'Auvergne, et son débordement arrive ordinaire-
ment vers le mois de juillet Le climat serait assez tempéré sans
ces neiges des montagnes des contrées voisines. Les ioréts qui
le couvrent attirent souvent des orages et des grêles qui nuisent
aux moissons. Peu de provinces sont plus riches en eaux miné-
rales; les plus renommées sont celles de Boorbon-l'Archam-
bault, de Vichy, de Bardon, de Néris, de Saint-Pardoux et de
la Traulière : elle est également riche en mines de fer, de plomb,
d'antimoine et de charbon de terre; aussi y avait-il beaucoup de
foi^ges, notamment à Mclian-Bourbonnais, à Bigny, entre les
Tilles de Montiuçon et de Saint- Amand, puis à Charen ton-
Bourbonnais, dans la vallée des Veaux de Neversy dans les
montagnes du Morvan; enfin à Aubac, à quatre lieues de
Ifoulins, et à Decize. Dans cette dernière ville on fabriquait du
fer-blanc. Quant aux mines de charbon de terre, celles de De-
cize, de No^an, de Souvigny, dans un endroit dit Comniente-
rie, deMarsilliac près de Néris, de Saint-Eloy, près de Mon-
laiguen Gombraille, de Forez, etc. — On y exploite des carrières
de niaH>re plus ou moins beau près de Montiuçon, de Bourbon-
TArchambault, aux villages de Dion et de Saint- Aubin; dans les
paroisses de Santerse, de Châtelferon. A trois lieues de Gannat,
on trouve une carrière de pierres marbrées : on tire abon-
damment de cette même carrière du quartz, du caillou, de la
pierre à aiguiser. A Goulandon , prèsoe Moulins, est une ex-
Sloitation très-considérable de grès rouge; dans la forêt de
lessages, près de Souvigny. on tirait du grès très-fin et très-
blanc ; dh» pierres de taille et des pierres de meulière s'exploi-
tent dans d'autres carrières à Melian -Bourbon nais et à Decize.
Auprès de Valière , à un quart de lieue de Moulins, on trouve
une pierre à chaux susceptible de donner une espèce de porce-
laine. \a carrière du Bo%$ Droit, paroisse de St-Pierre-Laval,
renferme des pierres ardoisées très-curieuses. A Vichy on
rencontre des cristaux gris et blancs remplis de brillants. On
trouve aux environs de Saint-Amand une pierre d'ocre ser-
vant à la teinture, etc. Nous n'avons encore fait que citer une
partie des richesses minera logiques de cette province. A Jean-
sac, à cinq quarts de lieue de Gannal, se trouve le marais Vau-
fwmfer, dont la terre extrêmement noire, saturée de soufre et
de salpêtre, est très-propre à former de la tourbe : les animaux
viennent des environs pour boire l'eau de cet étang qui leur est
très-salutaire. En revanche, il y a dans le Bourbonnais des sour-
ces minérales qui donnent la mort aux animaux. Les eaux du
ttarret-Turret , voisin de T.^nver^ne et à quatre lieues de
Gannat sont pétrifiantes. On voit, uaprès ces détails, que cette
province fournit amplement aux observations des naturalis-
tes; il en est de même pour les géologues. — Pour ce qui con-
cernait le gouvernement ecclésiastique du Bourbonnais, il rele-
vait des évêchés d'Autnn, de Bourges et de Clermont: et
comme il dépendait pour la plus grande |)artie des deux der-
niers, il doH, sous ee rapport, être compris dans l'Aquitaine
( V. la SéogrtKphie kiêêorique, eeriésiaêîique et eitiU de Dom.
Vaissette]. La province du Bourbonnais, qui était du d
d'Autun, était située entre l'Allier et la Loire, et ellea^^
anciennement habitée par les Boii ou Boleiis, oomprb j
les Edui ou Autunois. Là était située Moulins sur FAllid
nommée pour sa coutellerie. On comptait dans cette vin^
sieurs églises, un collège de jésuites et quinze maisons Hli
ses. Dans cette circonscription se trouvait également la £u3
abbaye de Sept-Fonds, de l'ordre de Ctteaux. Dans lapar^
Bourbonnais qui dépendait du diocèse d'Autun était Mofli*^
sur le Cher, la seconde ville du Bourt)onnais : on y conipuj
collégiale, trois paroisses, quatre maisons religieuses et œi
pital. La partie qui relevait du diocèse de Clermont avait |
lieux principaux : Gannat, ayant une col légale et trois cnq
nautcs religieuses; Souvigny, où se trouvait un antique rt^
prieuré où la plupart des ducs de Bourbons ont eu leur*
ture; Vichy, où les Célestins avaient un beau monastère
le civil, il y avait dans le Bourbonnais un présidial, nnf
chaussée et un bailliage établis à Moulins; de ces tribo:
dépendaient dix-neuf châtellenies royales : Moulins, Suoti
Bc^i, Gannat, Bclly, Vichy, Verneuil, Belle-Perche, R
le-Comte, Hérisson, Montiuçon, Mural, Chantelle (dont 1^1
teau fort avait été démoli depuis la défection du coonétabti
Bourbon). Charroux, Bourbon-rArchaml)ault, Bioai, Lad
Pierre, IJssel et Chavreroches. La justice se renda/fd^i»!^
ces sièges conformément à la coutume du BourfKntMvm/;^
en 1520. Il V avait aussi une chambre du dacMioei Moolm
Quant aux finances, le Bourbonnais dépendaH presque toot n
tier de la généralité de Moulins; il n'y avait quea <^{u»\lça
tie de Tclection de Saint-Amand qui ressortait àe\a g^oml
de Bourges. Cette province était comprise pour les iinposb^
dans rétendue des dnq grosses fermes de France.— L'adcr
tration militaire se composait d'un gouverneur génénl» ^ 1
lieutenant ^néral ponr le roi et de deux lieutenants du nx q
1789, c'était le comte de Peyre qui occupait le poste de gncnj
neur depuis 1754. Ch. du Rozoïi.
BOURBONNAISE if)olan.\ S. f. espèce de plante dn r
lychnide. — \yuages) Sorte de danse grotesque et de dà'-
burlesque.
BOUBBONNE-LES-BAINS , ville du département <^
Haute-Marne, à 15 lieues de Chaumont-en-Bassîgny etK
Paris. Construite sur le plateau d'une colline et dansiez V
vallons adjacents, sur un territoire de près de cinq lieues 4r 3
conférence, et arrosée par la petite rivière de l'Apance, eik t
un séjour triste, froid et pluvieux, à ses 3,272 habitants ^
4,000 ou 1,200 visiteurs de ses eaux thermales et salim
renommées pour les fractures, les entorses, les ble^sur^
cicatrisées, les paralysies, les scrofules et les rhumaï
chroniques. Ces eaux iaillissent de trois sources : la Fi**
Chaude ou MalroUe, d'une température de 46 degrés et-
le Paisarl ou Bains Civils , de 45 degrés Béaumur, les)*
Militaires, de 40 degrés Réaumur. A l'analyse, elles offH"
mélange, dans des proportions assez fortes , de salb*
chaux et de magnésie, de muriate de chaux et de soude,
et du brome, aussi, mais en petite quantité. — Deux f^"
sont établies pour les pauvres. -- On Irome i Bourfoonir;
Bains un hôtel de ville, une antique église, un hospice n.
un hôpital militaire fondé en 1732 par Louis XIV, a^n£
1785 par Louis XVI, où chaque année 6 à 8,000 mîlitaim-
traités aux frais de l'Etat. — Un grand nombre d'anW.^
trouvées dans cette ville attestent que ses eaux étaient dr/
lèbres chez les Gaulois.
, BOURBONS ( Dynastie des). Cette noble race, non
intéressante par ses malheurs que par les services cuVllf »
dus à rhumanité, était destinât à porter la royauté à soa
gée, pour disparaître un moment dans Tabtme sanglant àr-
volutions ; rappelée ensuite par la force des choses , elle»
partout condamnée à tenter le périlleux et stérile essai de b
narchie constitutionnelle.
La Smat a ses Bourbons , le Tibr« aset Césan»
a dit un poëte ; mais ce n'est pas seulement en Frawf Ç
race de Henri IV éuit destinée à occuper un tr<>ne : ^'** ^
régner en Espagne, dans les Deux-Sicilcs, à Panne, a
elle*'
m0
en Etrnrie.
BOUBDONS DE FbAIICE.
Depuis Henri IV jusqu'à l'infortuné Louis XVI . pérM^
la monarchie absolue, les Bourbons n'ont compté que ao<'
(Henri iV. Louis Xlil, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI-
lesquels ils ont eu deux grands princes et un martyr, j Cf ^
n'éuit pas stérile, a dit un grand écrivain. » — Sur r*Wn»« «
(411)
gbalqDÎaTaitugloatisonpère.tamère, saUnle... a survie
oom da petit Louis XVII , aulre martyr. — Enfin la période
coiuUtQtionnelle donne deux rois , Louis XVUI et Ciiarles X ;
clk se Lermiiw par Louis- An toi ne ( Louis XtX), qui a abdiqué,
et par Ueuri-Dieudonoc, duc de Bardeaux , que les parlisana
fidèles du drait de la lésilimitê ont procUnié som le nom de
Henri V.
HSMtt IV (1404-1610]. 11 se trouva, par sa iiaisfauee et par
lesvirissitndesdesa iicemière Jeunesse, a la léle de la léfarme
H [les idées uouTelles en France ; mais la rélorme élail en mi-
DorUé contre l'ancieii cnlK et les vieilles idées. Les Français ca-
itHitii^ues rejetaient un rn protestant, malgré son litre l)éréUi-
lairea la couronne demeurée vacante par la mort du dernier
■les Valois. Henri IV abjura ; saosdoute il vit la vèrilé dn c6té où
ilMj^il lacouronoeicequiestconslanl, c'est que par sonabju-
nlion il fit le bonbeur de UFrance.et réussit àcalinerles raclions.
Um fois réuni au clcrgéetauxgraades masses populaires, il n'eut
qg'à racheter pièce a pièce son royaume des nminstles grands
qui se le partageaient. Ceux-là pouvaient bien avoir des opi-
nions, ils avaient surtout des intéréls. Cédant i des nécessités, à
lies convenances créées par le temps , le vainqueur d'ivry ne
manta pùnt sur le trAne Iwllé et éperonné, comme on pourrait
se le figurer; il capitula avec ses ennemis, et ses amis n'eurent
souveitfpourloule récompense que l'honneur d'avoir partagé
» mauvaise fortune. De la celle plainte , dont nous avons en-
tends l'équivalent sous U restauration : Lt Béamait eu in-
grat , gaieon , oubliant beaucoup »t tenant peu. De là, tant de
calvinistes réituils à mourir de liaim ; de là le supplice du
maréehal de Biron, supplice que lUcbelicu, /«grand fflat'lr*
dEf^ha/iiuditl), désapprouvait comme inutile. Mais la bravoure
de Henri IV, son esprit, ses saillies acutsi justes que brillantes ,
son éloquence toujours vive, originale, soit qu'il parlât, soit qu'il
écriTtt, ses talents comme administrateur, enfin sa baute et gé'
DéreusepoliliqtM, ont dû, aux yeux de la postérité comme de ses
ronleinporains, effacer, compenser les réclamations plus ou
moins justes d'an parti. Il n'e«t pas jusqu'à ses amours qui
n'aÎMilcoalribaéà rendre son noni populake.il mérita vraiment
le titre auq ne) il aspirait, celui de Jik^rafruprld? r«((aurate«r
de refait 3). Il ■»■! tous ses soins à policer,à Taire fleurir te
Toyaame;6t succéder au brîgiindage l'ordre dans les finances,
paya peu i peu les dettes de la couronne , acbeta pour pins de
?H>,000,000 de donHÏfies sam Tooler In peuples, car il dm)inu3
de 4,000,000 les tailles. On répète eneore aujourd'hui c« mol
lie son e«mr, qu'il voulait que tous les paysans de son royaume
eussent la poule au pot tout le* ditnanehet. I^ jusiire fut réfor-
ipée, les deux religions vécurent en paix (édit de Nantes, 1598);
Philippe II néchit enfin (traité de Vervins) ; les deux mamellet
de ta France, le labourage et te pâturage, furent encouragées,
le commerce et les arts protégés ; Paris agrandi, restauré, em-
belli. Enfin, quand dou Pèdre de Toléfle fut envoyé parPhi-
Uppe 111 en ambassade auprès de Henri, il ne reconnut plus
nette ville qu'il avait vue autrefois si malbeureose et si langui
£anle : « C'est qu'alors le père de la famille n'y était pas, dit
rui , et aujourd'hui qu'il a soin de ses enfants, ilsprospèrent.
—La France était devenue l'arbitre de l'Europe ; Henri IV allait
abaisser la maison d'Autriche et prévenir la crise imminente de
la guerre de Trente ans; il médilait en silence un vaste projet
ikmt le but était de changer tout le système politique de l'Eu-
rope, n prétendait fonder une paix perpétuelle , et substituer
an état légal à l'état de nature qui existait et qui existe encore
EDtre les membres de la grantle famille européenne, dont il au-
rait formé une sorte de république fédéralive : tout était prêt
ponr l'exécution de ce grand projet : le poignard de Bavaillac
put »enl en arrêter l'accomplissement (16)0). — Un trait capi-
;al manquerait à cet aperçu du règne du chef des Bourbons , si
nous ne rappelions qu'en vertu de son avènement k la cdU"
ronne, Henri IV réunit an domaine de France le Béarn, la
favane française et tous les fiefs qu'il possédait ailleurs.^
HMiri IT, né au chMMU de Pau en Kram, le 13 décembre 1SSS, lue
1 Paru le 14 mai 1610, dam la ci miuanle-sfplinne année it son igt,
liait élê mirïé deux foii, 1° avec MAvaDiniTa ni Fkafcc, Blke de
Henri II , princcste auui rélrlirc par ses dpliardpnirnts qup par sim es-
prit i V Henri, l'ayaul répudiée, épouia Uiair. » Hédicts , fiUi' de
PraD^oû de Médicu, gr«qd-duc de TotCane, et de Jeanne d'Autriche.
t> oilurels de n
nit:
ic d'Ortésns, mort i l'ige de quatre u
IX ooliblea de Bouen.
3. GAstDB, jLtN-BirTiBTi dc France, due d'<
i-itKt), qui n'eut point de poslérilê mauiiline, j
fameuse .Iiicl>eue Je MontpensiiT (f .).
Eluautb de France, cjiouse de Philippe
CuRisTirude Fraocr, épouse dt Viclor-Ai
Hekkietti-Mahie de Fraore , épouse de
Grandr-firiria|De.
Henri tV eut e&cort
1° Da G^aaiaLLa n'Eiraiii, ducbease de Bei
CisAX, duc de TaxDOM (K),
ALUiHDRa, grand prieur de France, eônéral
mort priionuier an chllcaii de Vincennes, le 3]
CÀTBiaina-BaiiiiiiTTa , épouse de Charlei
beuF.
ir De Cvraiana^BniBiim de Balue, duc.
Haami , éifque de Heti , abbé de Taui-C
Sainl-Germain des Ptéi, etc., qui c'étanl démù
fui fait due de TerucuU , gtiir de France , cbei
et gouverneur du Languedoc. Il mourut en leSS
CuiBiiLti-ARGÉLiqDa, épouse de Bernard*
3° De CATHiaiii de Beuil, comtesse Ue Mor^ '
AsTOini, comte de AIoreL, aé en 1607, lu
ans, au combat de Cistelnaudari.
4* De CamùiTTa LIesessaris, comletse de R
J(Ai>Ha-Bjii-TisTa, abbetsp de Fonlevrault,
Hi.aii-llEvaiBiTi, abbpsSe deCbelles, moi
tocis XIII (l«10.t643). «La monareli
le Irûoe avec le premier Bourbon ; il ne rei
ser quelques obstacles que balaya Richi
premières années du règne de I.ouis 5
Erogrésde la monarchie. Le royaume, ei
abile ministre (Sully) , se trouva replouf
fureur des factions et dans l'horreur des
la régenre de Marie de Médieis, nom touji
tout crédit, loule considération en dehors
d'abaissement se prolongea jusqu'au mon
Richelieu saisit le pouvoir (1654). Ce mi
heureusement n'est deviné par personne
ment protégé par Concini clLuynes. Sa souplesse fit sa forltine
et ta gloire de ce règne , sous lequel a apparaît comme la mo-
narchie absolue personnifiée venait mettre à mort la vieille mo-
narchie aristocratit|ue(3).fi II abaisse à la fois les grands, les
huguenots et la maison d'Autriche. Toutes les antiques libertés
meurent à la fois pour faire place à l'ordre monarchique : la li-
berté politique dans les états généraux de la nation convoques
en 1614 , et congédiés pour ne reparaître qu'en 1189 , a&n de
tout renverser; la liberté religieuse par la prisede la Rochelle;
enfln , jusqu'à ta liberté littéraire par la création de l'académie
française. — Richelieu mourut détesté et admiré quelquesmoii
avant le faible souverain sous le nom diitjuel il avait dominé la
France et l'Europe. — Mais ne serait-d donc dans l'histoire
aucun éloge pour Louis XIII? Il se trouve placé entre les deux
plus grands rois qui aient régné sur notre pairie; circonstance
peu favorable pour un prince d'un génie médiocre. Cependant
n'aurait-il en que le mérite d'avoir assez aimé la France ponr se
sacrifier lui-même a sa gloire et à son t)onheur, en laissant gou-
verner à sa place un ministre qu'il n'aimait pas, que cela seul
devrait lui attirer le respect de ta postérité. Mais ce monarque
avait toute la bravoure de son père; il était pieux, sobre, chaste
jusqu'au rigorisme; ennemi du faste, plein de probité, ami de
la justice. —Un historien judicieux , le président Hénaull,
porte de lui ce jugement : h Les vues de ce prince étaient drw-
les, ton esprit sage et éclairé ; il n'imaginait point, mais il jn-
geail bien , et son ministre ne le gouvernait qu'en le persua-
dant... Père et fils de deux ^ands rois, la Providence l'avait
fait naître dans le pioment qui lui était propre; plus lAI il eûl été
trop faible, plus tard, trop circonspect. d — Sous ce règne, Se-
dan, foyer de tontes les intrigues du duc de Bouillon, et le Rou»-
sillon furent acquis à la France.
Louis XIII. surnommé le Jiiiie, loi de France et de Mavarre, né à
Fonlainebleaii le 47 septembre 1601, mon le ?4 mai 16*4, avait épousé
Anne d'Aulnrlie, Glle «Inée de Philippe I II, roi d'Espagne, eldeU.ir-
guerile d'Aulricbe. D en eut :
(1) Chàleaufariand.
(3) Cblteaubriand.
d'Orlèint ( F. OiLi*i>i [duct i']) , qui
ndellE. de Bourbon, liqu>-lle réfnc de-
i), à l'eicliDiau de II brandie ainée.
). Encore une minorité qui siispead
e absolue ; rIk la monarchie parle-
lonarchiedesclats, alleignit leTaEle
lasesguenrs.onse ballilenson bon-
terre ritliciile de ta Fronde pas&elerè~
ipularitè de quelques princes brouil-
e trouve plus debout qu'un grand roi
I peuple. Cc[iendant, aussi glnrieun au
[«Jans, le ministère du i-anlinal Ma-
. deux (raiiés de Wesiptialie ( 1648 )
li garantissent à la France ses barriè-
I du Roussillun; et de plus G ra véti-
lle ei Montmédi. Le jeune roi de
c 500,000 écus de dot qui ne furent
disputa piHnt ; il prévit ce que vau-
i la couronne d'Espagne,
re à la mort du premier ministre
iTOns-nous? demandaient les courli
le roi. a Ce mot fut une ri'^volution
croe (3 |, le plus complet triomphi
lilaccura du peuple en un hommi
îchelieu avait brisé les grands el les
it ruine le parlement en le faisant
1 sur la France qu'un peuple et un
s second ; il ne pouvait vivre encore
)uis XIV dit : L'Etat e'ttl moi , il
enQure, ni vanterie, mais la sim-
! jeune Louis était tout à fait propre
—Dans leslrente premières années,
iraUKconseils.concilianl les affaires
onsallant, mais jugeant lui-même,
nouraient ; lui, toujours le même, il
i cérémonies, les félcs de la royauté,
qu'il avait pris pour emblème. » —
Le caractère spécial dij gouvernement de Louis XIV est d'avoir
làtt niarelier la France en tète de la civilisation, et im-
posé à l'Europe l'iollueiice morale de son règne. Il ne faut pas
voir la source de cette inDuence seulement dans l'éclat descon-
tpieies, dans la gloire littéraire ; elle nall de l'heureuse révolu-
lioo qu'il accnmplitdans la guerre, la diplomatie, l'administra-
lioo. Dédaignant la gloire des expéditions lointaines qui ne
pouvaient rapporter que la gloire, son esprit positif ne chercha
dans les guerres que 1 înlcrét politique du pays. Tuules tendirent
à consiilider le territoire, à le pousser jnsqu k ses frontières na-
tarelks : il n'alla pas chercher loin ses combats; mais le fruit
de SCS victoires nous est resté, et notre indépendance vit encore
à l'abri du cercle de remparts que sa politique à la fois conqué-
rante et conservatrice a tracé autour de nous. Sa diplomatie
conduite avec des principes fixes el dans un but constant , visé
1 l'abaissement des puissances réelles, pour donner partout la
prépondérance â la France. Il organisa l'administration de ma-
nière à faire arriver l'action du pouvoir central dans toutes les
liarliesdu royaume,et à faire remonter vers lui toutes les ressour-
ces soit en hommes , soit en arpent. Cet admirable svstème de
centralisation dont on a tant abusé depuis manquaii'ajurs aux
antres gouvernements de l'Europe. En Angleterre, en Allema-
gne, en Italie, en Espagne, partout on reconnaît qu'on a suivi
les idées de Louis XlV pour la justice, ses règlements pour la
manne et le commerce, ses ordonnances pour l'armée, ses ins-
titutions pour la police des chemins el des villes , tout jusqu'à
no» mrpurs et à nos habits fut servilement copié , et les étran-
gers, qui cherchaient à rabaisser notre gloire, devaient tout ce
qu'ils étaient à notre génie. — Constamment heureux pendant
quarante années de son règne, la prospérité le trouva toujours
aussi calme et vigilant que plus tard il devait se montrer lerme
d inébranlable aux coups de l'adversité. A quelle époque de ses
prosp'rilés fut-il plus grand que lorsque, réduit i demander la
paix, il repoussa les conditions humiliantes de l'Europe, en di-
sant ; n Puisqu'on veut que je fasse la guerre, j'aime mieux la
faire à mes ennemis qu'à mes enfants. » Par sa noble résisUnce
Uiuis XlV révéla à la France le secret de sa force; il prouva
qu'elle pouvait se rire des coalitions de l'Europe jalouse.
(»l-2 }
On lui a reproché la rétocation de l'édit de Nantes, d'
chi ses courtisans de con fiscal ions odieuses, d'avoir tioléhi
villes et franchises des provinces et des cités. Saris rhTi
à justitiercesactcs,nousobserverons qu'ils ne choquaient^
lesidées de l'époqne. Les esprits les plu s frondeurs, commels
Simon, ne songeaient guère à rMiamer. La persécuikn
protestants était dans la pensée des plus grands honimn
temps. L'emploi de la violence en matière de foi ne rrpii;
alors à personne. Il n'en a pas été de même de la prétentimi,
eu Louis XIV d'im])oser à la France ses bâtards l^iiini"
Au surplus, à la suite de cette série d'efforts et de Irïintfn
lions sociales, durant lesquels la monarchie capêliennf i
sept siècles à croître et à se développer, le orspotisni
Louis XIV fut un feit progressif , naturel , venu à pnini i
son temps, dans son lieu, et ce fui une chance heureuse |t j
France, d'avoir produit dans ce moment même un roirxi
de remplir avec éclat cette période obligée d'assenissm
Le TOI eti mort , dit l'empereur Haximiïien en apprrnjij
raori de Louis XIV : ce seul mot exprime la [ilace qui! lA
en Europe. — Sousccr^ne, la monarchie avait acquis la M
dre, la Franche-Comté, l'Alsace, et en 1T1I2, le Irsiirc'
trccht assura l'Espasne à Philippe V, pelit-lils de Loon V
Enfin les colonies françaises commencèrent à pmvirr a
haute importance.
Lotiii 7L1T, surnommé U Granit, roi de Franr» il 4c Niorn-, n
te 5 sepTenibrc 1G3S, mort le 1" septembre 17 1 S, ipm n nerili
soi.<iBnlc-doiiir mis, épousi Marle-TliérèiP d'Autricbr. U? lin t
Philippe tV. roi d'Eipigne, el d'E]i»iibelh de Fraore ; il nm ,
LoDii, dauphin, qui suit,
Pnri.[FPi de Ftsiice, duc d'Anjou, morl igé de Iroii ub,
EnEn, du Ris et deux filles, enhnts morls au bercru.
tl eiil de deux maitreues onie enfanli naturels, savoir:
De LaniSB-PiiJkircoiM de U Bawne le Blanc , dudiaM: dr k '
lière,
t. LoDU de Bourbon, mari Igé de Iroii ans,
S. Louis de Bourboo , comte de Vermandois , grand aan
France, légitimé en 16S9, mort devant Courirai, i l'igedenKi-
3. Mmix-Amie de Bourbon , légilimée en 1667 , épouM^c L
Armaud, prince de Conti.
D'Athjniiis de Hochecliouart, ducbeuede Haatei|Mn,
4. Loui) de Bourbon, duc du Haioe (f. Maini [duc tlo]),
5. Loms-Ciuii Je Bourbon , comie de Velio, mort en IGS.
S. Louii-ALKXiiiDai de Bourbon, comte de Toiilotisc (_f. 1*:
I. LODI
ieJcI
;l léf iliiuïu en 1673, épouso
-ince de Coudé,
8. Loiiis£-M.>.Mt dp Bnurbon , nue
orle en 1681 , i t'^e de sept ani,
9. FitHCoisE-MiniE deBouHmn, D
e Madentoiaftit d
mmêe MademoitfUe '.
677, léE'HiniéeenlSSI, épouse de Philippe, duc J'Uitj
geni du royaume,
10 et 11. Deux autres fils , morts au berceau.
IV. Loris DE Frakce , samomioé le grand da^jAi'
unique de Louis XIV, né le I" novembre 1661 , mort tf'
llll,danssacinmiantièmeannée(r. I^DIS, daiipliin\i<
de Marie-Anne-Qirislioe-Vîctoire de Bavière :
Louis, duc de Bourgogne, qui i
Paii.irrt de France, duc d'Anj
Anjou, roi d'Eipagne,
dp France, duc de Berri, d'Alençon el d'Angouléi i
chevalier des ordres du roi et de la 'raison d'or, né le 31 mû!'
mort le 4 mai 17 14, à vingl-hull ans.
Et (rois sulre* eofants, morts au berceau.
V. Louis de France , duc de Bourgogne . itais d»;
(F. BouRGOfiNB [I^uis de France, duc de] ). né le 6 «oui >
mort le ta février 1713, dans sa trentième anuèe, atail r;
Marie- Adélaïde de Savoie, dont il eut :
S. Lovu X.T, qui suit.
VI. Louis XV (1TI5-I774]. La France semblait avilir
vec Louis XIV, le cortège des grands hommes qui >
forme son siècle avait disparu. Dons l'administra lion c
(^4)
BOVUOX.
grandes mesare»» el, comme oo l'a dil avec raison , le spiritoei
abbé Terray et fe facétieux chancelier Maupeou, alliés du due
d'Aiguillon ei de coadame Dobarr^, n'étaient pas assez bonne-
les ^ens puor avuir le droit de Giire le bien. — Au milieu <Ies
sucres de ce miotstère conspoé par tous les partis, Ixtuis XV
descendit ao tombeau, laissant le Irène à Louis XVI, son petit-
fils.— SoQs ce règne, oalre la Lorraioe , la Corse fut réunie à la
roi de France et de Navarre ,
1715, BMii le 10 mat 1774.
191c unique de Stanislas
protestaient contre les
le 34 juin 1768. Louis XV
fAnj— , BMvt à deux ans et demi ,
de Fiaace, née en 1727 , épouse de Philippe
4e Fne, Borte CD 1 7£9,
-Hxsurm de France, née en 1727, morte en 1732,
«. de France ( madame Adélaïde) , née le 23
Feu] iTrieste, en 1800.
-Lovi*a-MAa»-TBBaàsK de France {madame Vio
W 11 &ai 1733, morte le 8 juin 1799.
_ cLirrijic-ELxsAaKTH-JnsTiiiK de France ( madame
\ ^te le 27 juillet 1734, morte dans les premières années du règne
XTl,
<m de France, née le 15 juillet 1737, morte rdigieuse
•,1c 23 décembre 1787. ;:
VII. Locis DE Fbancg , dauphin , né à Versailles en 1729,
mort à Fontainebleau le 20 décembre 1765. Il avait épousé
Marie-Thérèse, inranle d*£spape, morte le22 juillet 1746, çui
ne loi donna qu'une fille, decedée au berceau; ensuite Marie-
Joséphe de Saxe, fille de Frédéric-Auguste III,' morte à 55
ans, le 13 mars 1767, n'ayant survécu que quinze mois à son
époux. Le même tombeau les renferme dans la cathédrale de
Sens. De ce mariage sont isstis :
1. Lovia-Joaara-XATtaa de France, dnc de Bourgog;ne (f^), mort
CQ 1761, dans sa dixiène année,
2. Locia-ADGtnri de France (Louis XVI}, qui suit,
3. Louxs-Staxislas-Xatiir de France, comte de Provence ( Louis
XVni), qui suit,
4. CBAJu.ts-PBiLiFpa de France , comte d'Artois (Charles X ) , qui
mil,
5. MARXK-ADÎLAioK-CLOTii.DK-XATiiRm de France , Madame ,
■ée le 23 septembre 1759* mariée au mois d'août 1775, au prince de
Piémont , depuis roi de Sardaîgne eu 1796 sous le nom de Vicroa-
Emmaiivil IV, morte en 1802.
6. EiasAaaTB-PaiLirrK-BlARiE-H^LiiiE de France (madltime Elisa-
beth ) , née le 8 mai 1764. Celte princesse vertueuse ne trouva pas
gréoe devant les révolutionnaires ; elle périt sur féchafaud le 9 mai
1194.
Louis XVI (1774-1795). Quand bien même la révolution
n*eût pas été inévitable, imminente, après toutes les fautes du
règiie précédent, elle le serait devenue avec im prince tel qtie
Louis XVI. Infortuné martyr! il fut toujours.avecles meilleures
intentions du monde, atissi mal inspire qu*il était mal entouré;
et son indécision , son incurable faiblesse étaient faites pour
compromettre la royauté, alors qu'il n'eût pas été condamne au
malheur d'être roi dans un moment où, selon l'expression d'un
historien, à propos de Charles I"" : cr Les fautes étaient irrépa-
rables, situation qui ne saurait convenir à la faiblesse humaine.»
Ce prince arrivant au pouvoir trouvait les parlements abolis : le
comte de Maurepas, son vieux ministre, qui cherchait la popu-
larité, créa de nouveaux embarras à la monarchie en rétablis-
sant ces cours souveraines. Turgot , homme d^Etat, honnête
homme, mais peu habile, supprima les corvées, améliora
le sort des protestants; ce ministre voulait, en un mot,
toutes les réformes opérées plus tard à l'aide d'une sanglante
révolution ; elles étaient dès lors praticables en dépit de la
cour, de la noblesse et des parlements ; il ne fallait que le
levier de la puissance royale. On l'a dit avec raison, le cardinal
de Richelieu avait plus lait que Turgot n'avait à exécuter; mais
Louis XIII n avait point déserté son rôle. Il n'en fut pas de
même de Lotiis XM, qui malgré ses convictions sacrifia son mi-
nistre aux clameurs des pririlcgiés. Le secours que ce monarque
prêta à la révolution d*Amérique contribua sans doute à illustrer
itotre marine, mais encore plus â développer en France les prin-
cipes contraires â l'esprit monarchique. Brusque et même disgra-
oeox dans ses allures, le bon Louis XVI n'avait pas pour lui les
courtisans dont la cohue se pressait autour d'une reine gracieuse
H légèrei et qui pourtant prenait trop dinfluence sur les affaires
de TEtaL Mécontentée par des ordonnances maladroitcBnt
dates, l'armée n'était point au roi. Un second Law, le biiif
Xecker, appelé à la direction des finances, sut peiMlanl i
années pourvoir aux dépenses en empruntant; mais ce im
devenant insuffisant, l'empiric^ue finit par revenir aux nm
proposés par Turgot, l'économie, l'égalité d'ia]p6t. Sua oui
rendu est un aveu triomphant de son impuissance. Le roi, ij
vainement essayé de ministres patriotes, crut la reine ei Um
il essaya d'un ministère courtisan. Ce fut Calonne oui ry^
Saiemenl en quelques mois le crédit qu'avait créé Necker. AI
arriva ce qui arrive dans une maison mal réglée; ViukM
vint annoncer qu'il n'y a\ait plus ni argent ni crédit; et toi
travail de Calonne en présence des nolal>les se ttorna i i
avouer que les emprimts s'étaient élevés en pen d'anumi
milliard six cent quarante-six millions, et qu'il existait du
revenu un déficit annuel de cent quarante millions. Ltn^
blés, qui appartenaient aux classes privilé^ées, prodigaaiPiii
lieu d'argent, des avis et des accusations. Brienoe, éJeré un
à la place de Calonne, eut recours aux impôts ; le partrn
au lieu d'enregistrer les édits, demande les états de la rfcrcj
de la dépense, a Ce ne sont pas des états de recette qu'il ■
faut, s'écria le conseiller clerc Sabatier, ceiontlisétûUf^
vaux. » Ce quolibet fit fortune, il porta la lumièredaoftk^dn
de chacun : celui qui l'avait prononcé fut envoyé ro frm
mais les états généraux n'en furent pas moins oooHiqws... |
se place la seconde assemblée des notables destiace i irgier I
mode de convocation ; puis, en dépit de la niaiorîlr dr^iMnmi
la double représenlalion du lien ttai^ véri table aMiotioodtk
part de Louis XVI. Alors se forme l'assemiAk comùIumAc
cette assemblée qui ne sut ni d'où elle venait, ii et ^4
voulait, ni où elle allait; qui désirait lek)îeD,qui ncut âe»
sance que pour détruire; qui ne put rien édifier i U plaoa
ne put se soutenir elle-même, mais qui toutefois, sricrd
nobles principes qu'elle proclama, a trouvé grâce onar i
postérité. Quant à Louis XVI, quant à la moo^*dûe, ik M
engloutis dans la tempête; et pour trouver un tableau cu»»^
au milieu de si épouvantables catastrophes, il faut cooifiM
la sainte captivité de ce roi faible mais juste* et a olail
pieuse contenance en présence de l'échalaud. LesBoarbu»*
toujours su bien mourir.
Louu XYI , né à Yfrsailles le 23 août 1754 , daMphiadeFi*
la mort d« son père , le 20 décembre 1768 , épotna le 17 ay T
Tarchiduchesse Marie- AntuiDetle-Josèphe-JeaiiDe, fUledeFrV'C»
empereur 'd'Allemagne , grand-duc de Toscane, et de Marie- T>
d'Autriche , reine de Hongrie et de Bohème , déca|Miée le (»-^
bre 1794. — Louis XYI Tavait précédée sur réchftiaad ]t it'
vier 1793. De leur mariage sont nés :
1. BiARix-TBiiisB-CBAHLOTTs dc FrAM» , née k 19 «^
bre 1778 , mariée le 10 juin 1799 à son cousin to^
toine d'Artois, duc d'Angouléme; appelée à sa imi<aaiKr 10
Royale ; depub son mariage , madame la ducbease d*AiigoaAè»*
dame sous Louis XVIII , madame la dauphioe à l'airrnMrl h^
les X, et redevniue Madame, duchesse d Angoidéne, depuis F.'
tien de son époux en faveur de Henri Dieudonoé , doc de M
(Henri Y). Cette prince&se , aussi respectable par ses vertus q«0
santé par ses malneurs, après avoir été pendant quatre anikt» **
au Temple, où elle vit périr successivement son père, sa wûkrt, <•'
et son n-ère , a passé les trois quarts de sa vie en exil i elle est i^**
ment à Goritz.
2. Louis-JosEPR-FaAKçois-XAVixR y dauphin dé Francv.'
Versailles le 22 octobre 1781, mort à Meudon le 4 juin 1789. î'
de ce fatal événement, Bailly, présiflent du tiers élat^ se préscnoi
lais de Tersailles à la tétc d'une députai ioa, et eaigea c|u*oo arrH
roi. Ce malheureux prince, ne pouvant soup^nnar use si cmelW j
Tenance , cmt que Bailly ignorait la mort du dauphin. M»». I
on lui eut dit que ce magistrat la savait et que néanBoâns il ^^
avec force , le monarque s'écria : « U n'y a donc pas ée poc*
cette chambre du tiers.»
3. Locis-Ca^aus, duc de Normandie (Louis XVII)» ne le T
1787 , prit le litre de Dauphin à la mort de son frère alni (f . ^
qui suit).
Louis XVII (21 janvier 1795-S juin 1795). IVmr hii. k
ée roi qui ne meurt point en France dans la race Gqv*
ne fut que le prétexte et la cause des plus odieux traitera*)
aient jamais torturé une innocente créature humaine. O
heuretix enCant, Kvré à la discrétion brutale du oordosinr
mon, fon gçmverne^ir, subit, pendant près de trois ans, o»
nie cent foisplus cruelle que celle de tant de victimes ojch
nées à Téchafaud. On le laissa vivre on plmM expirer lettir
au milieu des ffénes, des pri\ation8 et des avanies qui, rc*
sant les forces de son corps à peine formé, éteignaient «nj
tés morales. Ce fut le 8 juin 1795 qu*il succomba i des sl*
L
BOURBON.
(215)
BOVBBOK.
ces sans exemple. Il avait dix ans deux mois et qaelqaes jours. U
fot enlerré dans la fosse commune du cimetière Sle-Marguerite;
cl ce fut vainement que le roi, son oncle, fit rechercher ses res-
tes en 1815. On a prétendu que le poison avait abrégé ses jours;
c'est un mystère d iniquité qui ne sera jamais éclaira. Plusieurs
inpostears et quelques maniaques se sont donnés pour Louis
XVII; la police correctionnelle et Bicétre en ont fait justice;
nais ce qu'il y a de plus déplorable, c'est que ces individus, de
nnssance commune et de manières ignobles , ont trouvé des
dlUKS.
Louis XVIII (1785-1824). Ce prince, qui sousJe règne de son
Wre Loms XVI porta le litre de Monsieur, comte de Provence,
M fil remarquer de bonne heure par la sagesse de son jugement
cl k finesse de son esprit, non sans un certain mélange de caus-
tiôlc. Livré i de sérieuses études, il se tint à l'écart de la cour
ftivole et dissipée de la reine Marie-Antoinette, et conrormé-
BWil aux traditions de la vieille monarchie qui avait toujours
angné ce rôle au premier prince du sang, il se posa comme
cto de l'opposition ; mais opposition toute modérée, quoique
populaire, et qui^ surtout à côté de l'opposition hostile du parti
uOrkans, n'avait rien qui ne fût utile au roi comme à la na-
tion. Si MoHêieur se montra xélé promoteur des réformes pro-
Toqoëes par l'opinion , si à l'assemblée des noUbles il parut Ta-
fonble au tiers, c'est qu'il ne pouvait prévoir les fautes et la
uibiesse de la couronne. Il voulait qu'on ftl de justes conces-
mms, il demandait des changements nécessités par le mouve-
neol d€S mœurs et des idées, mais il ne crut jamais que la
souveraineté dût passer aux mains du peuple. Doué d'un carac-
iére aussi ferme que mesuré, jamais il ne prostitua sa dignité
pour acquérir de la popularité; celle au reste qu'il avait méritée
par une conduite si sage lui fut ravie dès les premiers excès que
commit la révolution. Le 21 juin 1793, il partit de Paris, et plus
ieureux que sou frère, il parvint à franchir la frontière. Alors
commença pour lui un exil de 25 années, pendant lesquelles il
eotretiot toujours des relations avec la France et ne négligea
aucune occasion de se montrer royalement. Aussi, Ta-t-on dit
avec raison, les vingt ans qu'il passa à errerde rivage en rivage
ftirenl une lon^e et puissante protestation. Enfin, le 6 avril
iS14 , iMUs-Slanùias-Xavier fut reconnu comme roi de
Franoe par le sénat conservateur. U revint la charte à la main ;
inais en même temps il protestait contre tous les faits révolu-
tionnaires, en ce qui touchait aux droits de la couronne , par
•on utre de Louis XVIII et par la date de la 53« année de son
règne. C'était proclamer de nouveau, à la face de la France, la
«Niveraineté de son infortuné neveu, Louis XVII. L'histoire
^y déplorable de la première restauration, dont le roi lui-
Œtoc proclama les fautes, ce qui en était peut-être une nou-
we; le siècle des cent jours, qui fut l'œuvre, non delà nation,
2» de l'armée; enfin, la seconde restauration et la suite du
ngoede Louis XVIII, trouveront leur place ail leurs. Contentons-
oousde direqn*en présence des Français mécontents et des élran-
f" ^rgwcdlis^ il conserva la dignité dont il avait lait preuve
«MtTexir. On sait avec quelle énergie il défendit les monuments
« Paris contre la fureur des soldats prussiens. Ce qu'on ignore
tommunément, c'est la hauteur généreuse avec laqudle il repous-
Ji les prétentions de l'Autriche qui revendiquait l'Alsace et la
Imaine. Quelques objections que les différents partis aient éle-
*^.*?°^'*® la charte, il serait aifficile de trouver un système de
gnaliation mieux combiné, ni chez aucun peuple des institu-
as plus libérales et plus précises. Dans cette savante combi-
™jon des anciens et des nouveaux éléments de gouvernement,
■os les intérêts étaient également ménagés. Enfin, l'art. 14,
^on aurait tort déjuger par le malheureux essai qu'en fitChar-
n X, déférait au roi toute l'autorité nécessaire da^ns les cir-
2">slances critiques. Un tort dont il serait difficile d'absoudre
■«ttis XVIII, c'est le système d'hésitation ou plutôt de bas-
Aie qui déconsidérait son gouvernement, et devait léguer tant
fembamis à son successeur. En cela il paratt d'autant plus à
■ttmer , qn'oii ne saurait lui refuser cette fermeté de caractère
pi faurail mis à même de suivre avec succès une voie plus nette
Il plus franche. Avouons toutefois que les empiétements et
défxiarches imprudentes du parti royaliste compliquèrent
difficultés de ce règne, marque d'ailleurs par la permanence
oofispirations libérales ou irànapartistes , et par Torganisa-
^ si secrète et si forte des restes du carbonarisme. La guerre
rCspagpe honora sous ce rè^ne les armes françaises; mais,
^nneradit un écrivain spirituel (l)^ l'opposition que réu-
nira celte expédition, les railleries indécentes qui accoro-
"Sik^rent les succès rapides du duc d'Angouléme , ne parent
^1) M. de BaVitc, Dictionnaire de la Conversation.
manquer d'arriver aux oreilles du monarque et de lui prouver
que la propagande révolutionnaire l'emportait sur le vieil es-^
prit national.
Loais XVIII, surnommé le D/51're (Loui.s-Stamslas-Xa\ier), né le
1$ novembre 175$, Utré comte de Provence à sa naisiaDce, puis Mon-
sieur à Tavénement de Louis XVI ; marié le 14 mai 1771 à Marie Jo-
séphine de Savoie, fille de Victor-Amêdée III , roi de Sardaigne, morte
le 15 novembre 1810, et dont il n*eut pQint d*enfaut$. Il mourut à Paris
le 25 octobre 1824.
Chables X (1824-1830). Tandis que Louis XVIII s'en allait
pompeusement se faire inhumer à Saint-Denis^ dénoùment
tant désiré par lui d'un règne si traversé, si laborieux, des ac-
clamations unanimes accueillaient l'avènement de Charles X.
Que dire de ce prince, si bon, si attachant comme homme privé,
mais si médiocre comme roi, même constitutionnel? Après de
si heureux commencements , après les pompes de son sacre»
après un voyage dans lequel il se vit accueillir avec enthousias-
me, non-seulement par les populations, mais par les chefs de
l'opposition boutiquière et commerciale (1), après la conquête
d'Alger et l'établissement de relations diplomatiques si nok>le-
ment françaises avec TAngleterre étonnée , Charles X gâta tout
en se donnant pour ministres les hommes les plus impopulaires,
et qui pis est, les moins habiles : c'était imprudemment agacerie
tigre populaire, qui, toujours plus à la révolution qu'à la monar-
chie, rugissait déjà derrière les évolutions plus ou moins har-
dies de Popposition parlementaire. Armé de l'article 14, le roi
fit les ordonnances ; elles eussent été victorieuses si Charles X les
eût signées avec le pommeau de son épée. Mais personne n'é-
tait prêt pour l'exécution ; pas plus les ministres qui jouaient leur
tête que le roi qui mettait à renjeu sa couronne; car l'homme
qui rr était pas à Quiberon exposa-t-il jamais sa vie? Or ce fut
pendant qu'à St-Cloud, dans tout l'appareil et le calme de l'éti-
quette, Charles X suivait les vicissitudes d'une interminable
partie de whist, que le peuple des trois jours se leva, combattit
les troupes royales, eut l'habileté de les vaincre et la générosité
de céder la victoire à ceux qui n'avaient pas combattu. Dans l'é-
meute une couronne était tombée an miheu des barricades; elle
fut dévolue à la branche cadette des Bourbons, en la personne du
ducd'Oriéans. Roi des Français depuis onze ans, Louis-Philippe
a ainsi recueilli , au milieu ae bien des amertumes , le fruit de
plus d'un siècle d'opposition de la part de ses auteurs. Alors
lurent réalisées les craintes prophétiques de Louis XIV, qui
mourut avec je ne sais quel pressentiment des malheurs de sa
race. On l'a dit avec raison : Charles X à Saint-Cloud , même à
Rambouillet, aurait pu se défendre encore, réunir ses partisans*
effrayer ses ennemis publics , imposera îiKS adversaires secrets.
Il pouvait vaincre ; il ne sut pas combattre ; et de nos jours,
quand on veut vivre en roi, il faut savoir numrir en roi. L'ar-
mée, se voyant sans direction, l'abandonna (2). Alors apparut
cette vertu que les Bourbons trouvent toujours dans le malheur.
Le roi alidicrue , le dauphin abdique , le duc de Bordeaux prend
le litre de Henri V. Charles X pour dernier acte de royauté
a nommé Louis-Philippe lieutenant général du royaunne. Mais
toutes ces protestations du droit tombent devant l'omnipotence
du fait ; et une nouvelle ère d'exil s'ouvrit pour Charles X.
Il revit ce palais d'Holy-Rood qui déjà avait accueilli sa pre-
mière émigration. Plus tard, il s'établit à Prague au milieu de
sa cour exilée : ce fut là qu'il termina paisiblement ses jours.
Cbaalbs X ( Charles-Philippe ) de France , comte d*Artois , né It-
23 septembre 1757 ; marié le 16 novembre 1773, avec Mane-Thé~
rèse de Savoie, fille de Yictor-Ajiiédce III,roi de Saidaigne, et soeur d^
madame la comtesse de Provence , morte le 2 juin 1805. De ce ma-
riage sont nés :
1. Lonis-AKTonca de France , duc d'Angc{)ilême , oé à Yersallles le
6 août 1775, marié le 10 juin 1799 à sa cousine Marie-Thérèse-Char>
loUe de France (/lu^iame Royale)^ fille de Louis XVI,
2. CHARLEs-FaRDin AifD , duc de Berri , né à Versailles le 26 jan-
vier 1778, marié le 17 juin 1816, à Marie-CaroUne-Ferdinande-Louist*
de Naples, princesse des Deux-Siciles ; assassiné le 13 février 1820. De
son mariage sont nés :
1. MARiK-LotnsB-TBéRist d'Artois, Mademoiselle , née à Paris It*
21 septembre 1819,
2. HaMRi-CiikaLBS-FtRDiiiAiiD-MAait-DiKfrDoirHl d* Artois, duc ôr
Bordeaux , né le 29 septembre 1820 , ports le nom de Henri V depuis
Tabdication de son aïeul et de son onde. ^
1
1) Entre autres Casimir Périer aux mines d'Aozîn.
|2) M. Pages (de l'Arriége).
BOUaBOZl. ( 316
Il €11 résulte que la brandie alnêc, résidant aujourd*bui à
Goritz ou dans les environs, se compose de cinq personnes, le
duc et la duchesse d' A ngouléme, Madame, duchesse de Berri,
Mademoiselle et le duc de Bordeaux (Henri V^.
Seconde brakcbe française de la maison de Bourbon.
Branche d'Orléans , issue de Louis XI IL
I. Philippe de France (Monsieur) , duc d'Orléans, second
filsdeLouisXlil, né le 21 septembre 1640, mort le 9 juin 1701.
II. Philippe d'Orléans , petit-tils de France, duc d'Or-
léans , régent de France pendant la minorité de Louis XV, né
le 2 août 1674, mort le 2 décembre 1723.
III. Lotis V, duc d'Orléans, né en 1703, mort en 1752, âgé
de quarante-huit ans. Il fut surnommé ie Dévot
IV. Louis-Philippe , duc d'Orléans, né le 12 mars 1725,
mort en 1785 : prince très-bon , très-populaire, et si aimé des
Parisiens qu'on l'appelait le rot de Paris.
V. Lol'is-Philippe-Joseph d'Orléans, né àSainl-Cloud
le 15 avril 1747, décapité le 6 novembre 1793.
VIL Loi'IS-Philippe, né le 6oclobre 1773, duc de Chartres
du vivant de son père , devint duc d'Orléans à sa mort. Pro-
clamé roi des Français le 7 août 1830, sous le nom de Louis-
Philippe F'.
De son mariage avec Marie-Auêlie, sœur de François, roi
des Deux-Sicilcs, sont nés :
1. FKaDiRAnu-PuiLirrc-Louii-CHAELES-UKKRi-KosoLiii d*Or-
léans , duc dcClinrtres sous la reslaiiration, duc d'Orléans el prince royal
depuis 1830. Il est ué h P.ilermc le 3 septembre 1810; aiarié le 30
mai 1837, à Hélène-Louise-Elisabeth , priucesse de Mecklembourg
Schwérin ,
De ce mariage sont nés :
1» Louis-PuiLirpc-Ar.BiaT d'Orléans , comte de Paris, né à
Paris le 24 août 1838,
2** RoDeRT-pHiLtrra-Louis-EuGiME-FERDiNAND d^Orléans,
duc de Cliartres, ué à Paris le 9 novembre 1840.
S. LouisE-MARiE-TKÉaisE-CnART^TTK-l5ABEi.LRd*Orléans, Mad •
moiseUe^ uêe à Palermc le 3 a\ril 1812 ; mariée à Léopold de Saxe-
Cobourg , roi des Belges,
3. Maiiii-Christini- Caroliiie- Aoé laide ~Françoisb-L£opol->
oins d*Oi-léans, Mademoiselle de f^alois, née à Pa terme le 12 avril
1813, mariée à un prince de Wurtemberg, décédée en 1839;
•4. Lovift^HARLES-PoiLiprR-RApHAKL d^Orléans, duc de Nemours ,
né à Paris le 25 octobre 1814, marié le 27 avril 1840, à Yicloire-Au-
toinetle-Auguste, princesse de S»xe-Golba,
5. MARiK-CLÉuENTixE-CAnoLiifE-LioroLDiifB-CLOTiLDE d'Or-
léans {Mademoiselle de Beaujolais)^ née à Neuilly le 3 juin 1817,
/ 6. FRAMçois-FERoiXAKD-PuiLirrs-Louis-MARiR d'Orléans, prince
de Joinville* né à TVeuilly le 14 août 1818,
7. CHARLe-î-FEROiNAKD-Louis-pHiLiprE-EiiMAHUEi. d'OHéans ,
duc de Penlliièvi-e. né à Paris le l*' janvier 1820, décédé en bas âge ;
8. Ilk.ifRi-EtGÈi«E-PHii.ippK-Louis d'Orléaus , duc d' Au maie , né
à Paris le 16 janvier 1822, légataire universel des biens de la branche
de Coudé ,
9. Ahtoine-Marie-Piulippe-I/>ucs d'Orléans , duc de Montpen-
sier, oé a Neuilly le 31 juillet 1824.
La famille d'Orléans se compose encore de :
EncéifiK-AuKukiDE-Louisi 'd'Orléans , titrée sous la restauration
Mademoiselle (tOrUans, et depuis 1 830 Madame Adélaïde f sœur
du roi des Français, née a Paris le 23 août 1777.
Branche des Bourbons d'Espagne.
I. Pbilippede France, ducd*Anjou,petit-filsdeLouisXIV,
roi d'Espagne et des Indes en 1700, sous ie nom de Philippe V,
abdiqua la couronne en 1724 en faveur de son ûls atné, Louis ['"',
3 ai mourut la même année. Rappelé au trône par les vœux
e ses sujets, Philippe V régna encore dix-huit ans, et mourut
le 0 juillet 1746.
De Marie- Louise-Gabrielle de Savoie , sa première femme, il
avait eu, outre Louis I*% trois autres Gis dont les deux premiers,
Philippe et Philippe-Pierre-Gabriel, moururent en bas âge.
Le•trolsi^me,qui suit, succéda à son père :
IL Ferdina!«d VI, mort sans postérité, le 10 août 1759,
âgé de quarante-six ans, après treize ans de règne.
Philippe V, de son second mariage avec Elisabeth Farnèse ,
avait eu :
III. Charles III , d*abord nâ des Deux-Siciles , puis roi
d'Espagne et des Indes, né le 20 janvier 1716, qui succéda à son
frère consanguin le 10 avril 1759, Mort le 14 décembre 1788.
I>e son mariage a>ec Marie- Amélie de Saxe . il a eu :
IV. Cdarles IV, né le 11 novembre 1748, roi en 1788, a
abdiqué en iHtm, mort le 20 janvier 1819.
) BOVEBOTTB.
V. Ferdinand VII , né le 5 octobre 1784, fut un iq
proclamé roi à la place de son père, en 1808; puis, retenu «
en France jusqu*en 1814 qu*il remonta sur le trùne , il uh
en 1835 , n'ayant pas de descendant mâle; mais il arjui
la loi salique , et à sa mort le trône passa à sa Hlle alntt.|
Isarelle II (Marie-Louise), née le 10 octobre 183o.
céda à son père le 29 septembre 1833 sous la régence de ^
Christine des Deux-Siciles, sa mère. Elle occupe eanA
trône sous la régence d*Espartero, duc de la Victoire, )à
Christine ayant été expulsée. Un parti reconnaît pour daI
time don Carlos, frère de Ferdinand VIL
Si les Bourbons d*Espdg[ne ne furent pas de grand» {
en ce sens qn*ils n'ont été ni conquérants ni Qomita:\
ils s'attachèrent à faire prospérer la Péninsule par uof
administration. Philippe V ne convoqua jamais les ii
à rexeniptc de son aïeul , il gouverna d'une manièn |
solue; mais l'inquisition adoucie, l'agriculture, le J
merce , l'industrie encouragés , déposent assez des iou^
paternelles et prévoyantes de ce monarque , ainsi qod
rois Ferdinand VI et de Charles III ménie, ses sncces6ru
Branche des rois des Deux-Siciles,
I. Charles, infant d'Espagne , né le 20 janvier 17it.
des Deux-Siciles en 1734 , en succédant à son frère ff
nand VI sur le trône d'Espagne en 1759, céda cdeidpyi)
à son troisième Qls,
II. FERDiNAND,IV''du nom,etdepuis appeléFfnA'iuiM//*
né à Naples le 12 janvier 1751 , roi de Naples kôodotmt'S^
mort le 4 janvier 1825. Il est le père de LoinM-lfine-\sm\i
femme de Philippe I*"" et reine des Français. F«^i»qA\Ni|
pour successeur son Gis,
III. François P% né le 19 août 1777, paorl le S nu^c'
1830. Il est le père de Madame, duchesse de Berri, et (k V-i
Christine, reine régente d'Espagne. Il a eu pour fikei/l
successeur son (ils,
III. Ferdinand II (Charles), né en 1810, actuellement nrj
Branche des dues de Parme,
I. Philippe , infant d'Espagne, duc de Parme, àf l
sance et de Guastalla , tils du roi d'Espagne Phili^x
et d'Elisabeth Farnèse, né le 15 mars 1720, mort le l»iJ
1765, devint duc de Parme depuis 1749. Il eut pour sucrw
IL Ferdinand-Marie-Philippe-Loois , infant df
gne, né le 20 janvier 1751, mort en 1802. Il eutpoor*;:
III. Louis PS né le 5 juillet 1773, déclaré roi del-<
le 4 août 1801 en vertu du traité de Lunéville. Avec sonrj
. Marie-Louise, infante d'Espagne, il vint alors à Paris. r
très-bien accueilli par la cour consulaire. Louis ne}-
longtcmps de sa nouvelle couronne ; il mourut à YVr''
29 mai 1803, laissant un fils,
Charles- Louis II, né le 22 décembre 1709, qui •*
céda sous la régence de sa mère; mais il fut bientôt df'
et resta sans souveraineté jusqu'à ce que les êvéneirr-
1815 lui assurassent en dédommagement le duché de L i
et en expectative le duché de Parme après la mort de laa
chesse Marie-Louise, veuve de l'empereur Napoléoo.
Ch. dv Kozoii
BOlTRBONS Uechnol.), C'est ainsi qu'on appelle dam i
lines de Lorraine de grosses pièces de bois de sapin iî-* I
pieds de longueur sur six pouces d'équarissage. U y rr^
sur la longueur de la poêle, espacées de six en six p^j
appuyées sur deux autres pièces de bois de chêne bf»l
plus grosses, posées sur les deux faces de la longtieurdc j
Les deux dernières se nomment machines. Les hourl**
vent à soutenir les poêles par le moyen des happes et ilrj
BOVRBOR [mythol.) , épithète d'Odin, fils de Bor.
BOUBBOS {comm.), s. m. pi. anciennes pièces de r-l
qui avaient cours à Tunis. '
BOURBOTTE {hist, nal.) , s. f. sorte de poisson, qij
nomme aussi barbotte.
BOURBOTTE (PiERRE) , né à Vaull, près d'Avallon
le 5 juin 1763, d'un concierge du château de Brunoy, \c
de Monsieur (depuis Ix)uis XVIII). C'est à ce prince «;.
son éducation et un petit emploi à Saint-Domitui:
le dépouilla la révolution. De retour à Vault en \y
manifestait une profonde horreur des troubles révolufi»*
lorsque, poussé par l'ambition , il devint un démagoçt
Envoyé, en 1792, par son département à la con\cnt'
tionale, il fut un des orateurs qui s'opposèrent 3
poursuites contre les massacres des prisons. Bieott':
Dourbotte demanda la mise en jugement de la rei»-
Antoinette, et il vota, sans appel ni sursis, la r
L
BOURCHBNU. ( ^^7 )
Louis \\l, osant déclarer avec autant de cruauté que de stn-
pidilé qae a ce monartiae n*était plus membre de TEtat, qu'il
uHait I en retrancher et le faire mourir^ dès le lendemain, pour
I exemple, sans chercher de preuves ! » Il invoqua aussi Tinter-
diction du Journal des Débats, de la Feuille vtUaqeoise et du
Moniteur, et rédigés , disait-il , par des écrivains faméliques ,
des folliculaires à gages, et tendant à obscurcir Fhorizon poli-
tique. D Envoyé dans la Vendée, il prit une part active aux
expéditions militaires, paya bravement de sa personne sur les
champs de bataille, et exécuta avec rigueur les décrets atroces
de la convention contre cette malheureuse contrée, n*y laissant,
comme il ledit lui-même, que des cadavres et des ruines.
Accoséd'avoir fait périr plusieurs patriotes parmi les monceaux
de ses victimes , Bourbotte fut aéfendu a la convention par
finAme Carrier ; mais il resta en discrédit pendant quelque
lemiis. Après le 9 thermidor, Bourbotte fut chargé d'une courte
mission k Tannée du Rhin et de la Moselle , et, de retour dans
rassemblée conventionnelle, il y reprit la parole pour défendre
à son tour , mais sans succès , son ami Carrier. Il prit part
à Tinsurrection du 1" prairial , demanda Tarrestation des vic-
times éduppées des prisons après cette journée, et il fut arrêté
Id-mèiBe , sur la proposition de Tallien , et transporté d'abord
an château du Taureau, dans le Finistère. Ramené à Paris,
trois semaines après, il fut condamné à mort, le 4 messidor
an m (13 juin 1795], avec Romme, Duroy, Duquesnoj ,
Soubrany et Goujon. Tons les six se poignardèrent à Taide
d'un couteau qujls se passaient Tun à l'autre. Soubrany,
Duroy et Bourbotte seuls respiraient encore lorsqu'on vint les
chercher pour les conduire à Téchafaud. Bourbotte y périt le
dernier.
BOURBOiJiL(fn^(f0e.), s. m. nom qu'on donne, dans les Indes,
aux ampoules que font les piqûres des maringouins , espèce
de cousins.
BOITRCIKB.
hmeni et de la chambre des comptes de Grenoble sur la prin-
e^uté d'Orange, Grenoble , 1715, in-fol. — Histoire ahrégi$
de la donation du Dauphiné, avec la chronologie des princes
qui ont porté le nom de dauphins, Genève, 1769, in-12.
— Lettres et dissertations sur divers points de V antiquité^
imprimées dans les Mémoires de Trévoux, — Nobiliaire du
Dauphiné , non publié.
BOURCHiER (Jean), lord Berkers, petit-fils et héritier
d'un lord du même nom. Lors du mariage du duc d'York,
second fils d'Edouard IV, il fut créé chevalierdu Bain. Henri VII
lui avait accordé sa faveur pour une insurrection que le noble
lord avait su comprimer dans les comtés de Comouailles et de
Devon ; mais on ne dit pas si ce prince lui accorda aucune dis*
tinction. Henri VIII lui conféra la dignité de ciiancelier à vie.
Bourchier avait servi sous ses ordres au siège de Thérouane,
en qualité de capitaine des pionniers. Sa belle conduite dans
cette afiaire lui valut cette marque de haute distinction. Lorsque
la princesse Marie, sœur du roi , vint en France pour célémr
son mariage avec Louis XII , lord Bemérs fut chargé de Ty
accompagner. Il mourut à Calais en 1533 , âgé de soixante-
trois ans. Chacun sait combien Tinconstant Henri VIII reti-
rait facilement ses faveurs. Cependant Bourcliier n'encourut
jamais la moindre disgrâce pendant les dix-huit années
^u'il le servit. Cet exemple de faveur fut peut-être unique
à la cour de ce prince. Bourchier a laissé quelques, tra-
ducUorfs du français, de Tespagnol et de Titalien en an-
glais, entre autres celle de la Chronique de Froissartqui fat
imprimée en 1525, et de plusieurs romans de chevalerie.
On a aussi de lui un livre concernant les devoirs [Dulies) des
habitants de Calais, et une comédie qui a pour titre : Ite in
vineam, Wood dit que cette pièce se jouait habituellement dans
cette ville au sortir des vêpres.
ROURCHIER (Thomas) , est auteur d'un ouvrage qui a pour
BOIJRROULEZ (oyrtc.), S. m. raisin blanc, c'est le momain j ^^^- Historia ecclesias^ de viartyrio fratrum ordinù
dans certains endroits.
ROURCER UNE VOILE (marine)^ c'est ne la pas faire servir
en entier et la brousser à mi-mât, ou au tiers du mât, par le
moyen des cordes nommées carques ou cordes destinées à cet
effet, afin de prendre moins de vent et de retarder le cours
du vaisseau. On se sert peu de ce mot sur les vaisseaux de la
marine royale, et à la place on dit cargtur.
BOI7RCET imarine) , s. m. Mât de bourcet. Quelques navi-
gafears, et surtout ceux de la Blanche , appellent la voile de
mtsèue bourcet. Mât de bourcet signifie mât de miséne.
BOI7RCET (Pierre-Joseph de), né à Usseaux, dans la
vallée de Pragelas, en 1700, entra dans la carrière militaire à
iix-huit ans , et la poursuivit avec gloire. Il servit en Italie et
m Allemagne, et devint lieutenant général des armées du
YH. Il monrut en 1780, étant commandeur de Tordre de Saint-
[iOdis et commandant en second du Dauphiné. On a de lui :
* les deux premiers volumes des Mémoires historiques de la
merre que les Français ont soutenue en Allemagne depuis 1757
us^uen 1762, etc., 3 vol., Paris, 1792 ; 2» Mémoires militaires
mr- les frontières de la France, du Piémont et de la Savoie,
e^m'ê remboudiure du Var jusqu'au lac de Genève, Berlin,
BOl, in-8«. Il a laissé aussi une belle carte topographique du
tôt Dauphiné, 1758, en neuf grandes feuilles. C^t par ce
emier ouvrage qu'il est principalement connu.
BoumcETTE (F. Mâche).
BOumcHENU (Jean-Pierre Moret de) , marquis de Val-
Minais, né à Grenoble le 23 juin 1651 d'un conseiller au
irlement. A l'issue de ses études , un goût décidé pour les
vyages et les sciences l'entraîna en Italie , en Hollande et en
Mieterre. Au mois de juin 1672, il assista, sur un vaisseau de
flotte anglaise combattant les Hollandais, au combat naval de
il baye , et ce spectacle terrible fit sur lui une telle impression
t*il renonça à son amour des pérégrinations, et revint à Paris
ar embrasser la magistrature. En 1677, Bourchenu fut reçu
nseîller au parlement , puis nommé président de la chambre
B coraptes de Grenoble et conseiller d'Ëtat honoraire en 1696.
coosacrait tous ses loisirs à la littérature, et, à l'âge de
muante ans, étant devenu aveugle, il avait un secrétaire auquel
«fkrtait ses ouvrages. L'académie des inscriptions et belles--
très Tadmit dans son sein en 1728, et il fut enlevé, en 1730,
r une rétention d'urine à l'âge de soixantendix-nenf ans. On
de lui : — Mémoires pour servir à l'histoire du Dauphiné
ms Us dauphins de la maison de la Tour du Ptn, Paris, 1711,
-ïol, , réimprimé à Genève en 1722 sous ce tilre : Histoire
i Dauphiné et des princes qui ont porté le nom de dauphHis,
roi in-lbl. — Mémoire pour établir la juridiction du par--
IT.
5. Francisci in Ânglia, Belgio et Hibernia a 1536 a^l582,
Paris, 1582, in-8«.
BOURClER-MOlîTUREITX (JeaN-LÊONARD , RARON DE) ,
naquit à Vézelise, d'une ancienne famille originaire du Lan*
f^uedoc, en 1646. Il s'adonna à l'étude du droit et entra dans
a magistrature. Après avoir été procureur général du Luxem-
bourg, il devint procureur générale des Etats du duc Léopold
qui Pavait attiré à sa cour. Le code plein de sagesse qu'il
composa pour ce prince fut adopté en partie par les Busses.
Il fut successivement plénipotentiaire et ambassadeur dans
plusieurs cours de l'Europe, et mourut en 1726.
BOURCIER-MONTUREUS (JeaN-LoUIS , COMTE DE) , fils du
précédent, né à Luxembuurg le 11 mai 1687, succéda à son
père dans sa place de procureur général , et sut comme lui mé-
riter la confiance et l'estime de son souverain. Le duc Léopold
le fit ambassadeur à Bome , et le duc François le chargea de
négocier le traité de Vienne. Il fut de ce dernier prince le
conseiller le plus intime et le plus utile. Il mourut en 1749,
après avoir publié la vie de son père (1740, in-12).
ROURC1ER était cousin germain du comte de Bourcier-
Montureux. Il fut premier président de la cour souveraine de
Nancy. Il est connu par un mémoire in-4° Sur la masculinité
du duthé de Lorraine ; cet écrit fut supprimé. On attribua an
même auteur le livre intitulé : De la nature du duché de Lor^
raine , de son origine , principalement de sa succession mas-
culine , etc., 1 vol. in-4*».
ROURCiER (Fratsçois-Antoine, COMTE), lieutenant géné-
ral, né à la Petite-Pierre, dans le département du Bas-Rhin,
en 1760, d'un bri^dier des gardes du corps de Saint-Nicolas.
Il étudia chez les jésuites de Nancy ,*débuta dans l'armée aux
chasseurs de Picardie, devint aide de camp du duc d'Aiguillon,
passa en 1792 à l'état-major du général de Gustine, et se
distingua dans les guerres d'Allemagne. Nommé tour à tour
{général de division en 1794 et chef d'état-major général de
'armée du Rhin, il se trouva compromis dans le procès intenté
contre Gustine , fut arrêté par ordre du comité de salut public,
suspendu de ses fonctions , pub réintégré le 9 thermidor. A
la tète d'une division de cavalerie, Bourcier servit sous les ordres
de Moreau , et se fit remarquer au combat d'Ingolstadt et à la
retraite de Bavière. De 1798 à 1803 il resU inspecteur général
de cavalerie. Devenu conseiller d'Etat, il fit partie du comité
d'administration du département de la guerre ; puis , pendant
la campagne de 1805 , on le cita avec éloges à Elchingen , à
Ulm et à AusterlitE. Dans la campaçne de Prusse ^ la direc-
tion de la remonte générale de la cavalerie fut confiée à Bour-
cier. En Russie, ce général contribua puissamment à sauver
Napoléon au passage fatal de la Bérésina; et après la retraite de
28
BOUBD^IIlIlIlE.
(««)
BOUM^ALOUS.
WwoDU ce fut loi epcore qui répi^aoisa U cavalerie. Rentré en
fiance aprè« i8i4 , I^u» %.V)ll le créa chevalier de SaioU
Lhùs. A)^nt pris sa r^tr^ite ei^ 1816, Bourcierfut alors envoyé
â la cbambre des députés mf le département de la Meurtbe.
n y reUmrna en 1821 . 1823 et t^23, et s'unit toujours aux votes
4b centre. En outre, il avait été nomroé grand omcier de la Lé-
fioa d*bonneur en 180i , comte en 1808, conseiller d'Etat en
aemoe extraordinaire en 1817, et conseiller d'Etat honoraire en
18tl. Le comte Bourcicr mourut en 1828, dans sa terre de
TiUe-au-Val , près de Pont-à-Mousson.
•oumoAiGSE (botan,), s. f. variété du pastel bâtard, de la
teùlle des cruciformes.
•orBOAiLLE (Michel), docteur de Sorbonne, chanoine théo-
logal, aumônier et grand vicaire du diocèse de la Rochelle, mort
dans cette >ille le 26 mars 1691. il est auteur de : Défenêe de
ii foi de r Eglise touckani f eucharistie, 1676 et 1677, in-12.
— Défense de ia docirine de t Eglise touehani le euUe des
mténis, 1677, in-12. — Eœpk'cation du Cantique des cantiques,
t689, in-12. — Théologie morale de t Evangile, 1691, in-12.
— Hf la part que Dieu a dans la conduite des hommes, inséré
dans le second volume du Traité de la grâce généralede Nicole,
— Théologie morale de saint Augustin, 1687, in-12. Ce
dernier ouvrage eut du retentissement, à cause d'une proposi-
tion sur la gfice qui fut dénoncée à l'assemblée du clergé de
France dans cet écrit : Morale relâchée des prétendus disci-
ples de Port-Royal, et deux lettres d'Antoine Arnauld désa-
voaèrent les principes de cette proposition. — Hymnes du bré-
viaire de la Rochelle,
BOIJB» AINE et BOCliGèins (botan,), arbrisseau de huit à dix
neds, dont le charbon sert à fabriquer la poudre à canon.
Linné le désigne sons le nom de rhamnus frangula, et Jussien
le classe dans la famille des n^runx. On le rencontre dans
les lieux humides , où il ne s'élève guère qu'à la hauteur de
deux à tfois mètres. Il doit être écorcé avant d'être soumis
k la carbonisation. Pisndant Texerricede 1835, la direction des
poudres a carbonisé 807,419 kilogrammes de bois de bour-
daine parfaitement sec,* lesquels ont produit 182,605 kilomm-
Bies de charbon ; nar conséguent 100 kilogrammes ont donné
*5 kilogrammes, on emploie aussi pour la fabrication de la
Boadreles brandies écorcées et séchées du marronnier, du til-
Mol, da châtaignier, du peuplier , du coudrier, du saule, de
Fauie et du cornouiller.
BorRDAlNE BLAKCHE (botan,), S. m. nom que l'on donne
quelquefois à la viorne, plante.
BOURDAISIÈRE (jEAIf BaBOU , SEIGBfEDB DE LA) , fils de
Philibert Babou de la Bourdaisière » et de Marie Gaudin , fille
d'un maire de la ville de Tours , fort réputée alors pour son
extrême beauté. Les trois sœurs de la Bourdaisière étaient
aussi fort belles , et on les sollicita pour représenter les trois
Maries qui figurent sur un sépulcre de pierre élevédans l'église
collégiale de Nolre-Dame-de-Bon-Désir , entre Tours et Am-
boise. Le pape Léon X , lors de son entrevue avec François l**^
à Bologne, donna à Marie Gaudin Un diamant de haut prix, qui
fut conservé religieusement dans la maison de Sourdis sous
le nom de diamant de Gaudin. Jean Babou, seigneur de la
Bourdaisière , épousa Françoise Robertel , fille de Florimond
Itoberlet, seigneur d'AIlu je', secrétaire d Etat sous Louis XII
et sous François I*^ Il en eut un fils et trois filles. — Bour-
DAisiÈRE (Jean Babou de la) , seigneur de Sagoune, chevalier
de l'ordre du Saint-Esprit, capitaine de cent gentilshommes
de la maison du roi, gouverneur de la ville de Brest, tua Chicé
en duel aux éUts de Blois, l'an 1588. Ayant embrassé le parti
delà Ligue, il devint lieutenant du duc de Mayenne, et géné-
ral de cavalerie dans l'armée de la Sainte-Union. Il succomba,
en 1589, à la bataille d'Arqués fSeine-Inférieure), sur le champ
de bataille. Sa beauté et sa valeur furent célébrées dans deux
pommes de cette époque portant pour titres : Soupirs lamen-
tables de la France; LamenUMes regrets de la France sur
le trespas de très hault et trex valeureux seigneur, monsei-
gneur le comte de Sagoune. Ii s'éuit marié a Diane de La-
marck, descendante en ligne directe des fameux de Bouillon.
-- BoLRDAisiÈBB (Françoise Babou de la) , première fille de
Jean Babou , seigneur de U Bourdaisière , épousa Antoine
î 1. 'i^n' ^'ê^ïf«'' <ï« CœBvrcs-lès-Soissons et grand maître
de l aruljene. Elle entretint de criminelles relations avec le
marquisd Allèçre, et périt à Isaoire (Puy-de-Dôme), assassinée
oans une sédition. Elle est la mère de la célèbre Gabrielle
d Esln^. - BouRBAisiKRB (Isabelle Babou de la), seconde
• 5fJ<^an Babou, seigneur de la Bourdaisière , s'unit à Fran-
« a Escoubleau , marquis de Sourdis , et, comme sa sœur |
Françoise , elle n'eut pas honte de vivre pnbliqoemeQt n
chancelier de Cbiverny. Elle eut pour fils : le cardinal Hai^
Henri , archevêque de Bordeaux, surnommé TAmiral ap<
prise de la Rochelle et des lies de Sainte-Marguerite, à Uqo^
contribua. Ils durent leur élévation à Gabrielle d'Eslrws, i
de leur mère , qui fit obtenir au noarquis de Sourdis , \tm ;
le gouvernement de la ville de Chartres. — Boi;RDai>|
(Marie Babou de la] , troisième fille de Jean Babou, s«w^
de la Bourdaisière, lut mariée à Claude de Beauvilliers, cj
de Saint-Aignan , gouverneur de l'Anjou ; elle en eut |
filles : Anna , épouse de Pierre Forget , seigneur 6e Frg
secrétaire d'Eut , et Marie de Beauvilliers , abbesse de i
martre. — Cinq généraux du nom de la Bourdaisière tcnj
la république de Venise.
BOCBDALOV, S. m. tresse qu'on attadie avec nne bo8d|
tour de la forn»e d'un chapeau. U se dit aussi d'une sorte d
de chambre de forme oblongue.
BOUBDALOUE (eomm,) , toile à plusieurs dessins rerta
ou damassée qui se fabrique dans le département du ùIm
à Caen principalement et aux envhrons. Elle s'emploif n
vice de fa Uble, et elle est d'une grande durée. L'asoe, dei
huitième de large, par pièce de quarante-hoii toats, se i
de trois à six francs.
BOUBDALOUE (Locis) , ué à Bourges le 30 ao^l 1632, m
à Paris le 13 mai 1704 , âgé de soixante-(^uatcrKâfl$. A I
poque où parut cet illustre orateur , la chaire chréùenoe o
vait point encore dépouillé le mauvais goût ga'eOe anit ooi
tracte durant le moyen âge et les guerres de n liçie. La v]
dicateurs, souvent sans science, presque toujottîsat»s4\p«
s'occupaient plus de jeux de mots, d'antithèses lidKnIfsi
des ventés de la foi. Il fallait réformer à la f<m die Ui
la forme ; il fallait ramener l'apostolat évangélîqoc m -i
temps des Pères de l'Eglise, et c'est à Boardalooe qw 1
devons une grande partie de ce changement. — A Tige «H
ans il entra chez les jésuites. Agrès y avoir temÛDé sei n
avec distinction , ses maîtres lui confièrent successiww-
chaires d'humanités, de rhétorique, de philosophie tiàti
logie morale. Ses heureuses dispositions pour Téloqwff'
gagèrent ensuite ses supérieurs à le consacrer à la cbc
y obtint de si brillants succès qu'on le fit Tenir i Pïrt
lors il ne fut plus question que du jeune orateur, et T
Séviffné, partageant l'enthousiasme univend, écrivait iaj
a qu elle n'avait jamais rien entendu de plHsbeaa,de plu*
de plus étonnant que les sermons du P. Bowrdaloae. b-^
putation étant parvenue jusqu'à la cour , Lobîs XH ^
l'entendre , et il débuU par l'Avent en 1670. Il pria
tant de succès, qu'on le redemanda pour les carêmes ^]
1674, 1675, 1680, 1682, et pour les avents de i^}
1689» 1691 et 1695. C'était une diose inouïe : le mè»j
dieateur était rarenaent appelé trois fois à la coor; Bow
y parut dix fois, et fui lov^ours accueilli avec le mémet^
sèment. On rappelait le roi des prédicateurs et le prm
des rois, Louis XIV disait tout haut : a qu'il aiauiij
entendre ses redites qœ les eheses nouvelles d'un 4
C'est avec une profonde véritéqu'on lui a appliqué ce H
du Psalmiste : Loquebar de testimoniis tuis^ Deus, in H
regum et non confundebar, — Ses succès furent ks «
en province qu'à Paris et à la cour. Après la rérocatioo M
de Nantes , il fut envoyé en Languedoc poar anaooc^
protestants et faire aoûler aux nouveaux convertis ki
delà religion catholique. Dans cette mission délicaJf,
concilier parfaitement les intérêts de son ministère ^
droits sacrés de Thumanité. Il prêcha à Montpellier en IW
un succès prodigieux ; catholiques et protestants , tous :
s'empressèrent de reconnaître dans cet éloquent mh»^
l'apôtre de la vérité et de la vertu. — Sur la fln de H
il abandonna la chaire , et se voua aux assemblées de
aux prisons , se faisant petit avec le peuple, autant qu
été sublime avec les grands. Il avait un talent particôl»!
assister et consoler les malades. On le vit souvent pa»l
chaire au lit d'un moribond. Cest dans ces pieux exerr»
employa toute sa vie. Sa mort fut une calaoïilé p«
car il était admiré de tout son siècle , et respecté rwj
nombreux ennemis des jésuites. <t Sa conduite , dit i
teur estimé, éuit la meilleure réfutation des Letim p
eiales. jd II éUit très-consulté comme directeur et i
casuiste. On a rapporté q«elques-unes de ses décisiofl^
reste, nulle considération ne fut jamais capable d'aï-
franchise et sa sincérité. Il soutint touiours U lî!)ert^
ministère, et n'en avilit jamais la dignité. Ses manierti
i\
BOtTBDti.
(«»)
BOtmUELIll.
simpteK, modestes et prévenantes; mais son âme était pleine
de force et de Tiçaear. — Le P. Bretonneaa, son confrère ,
donna deux éditions de ses ouvrages , commencées en 1707
par Rigaad , direcleor de rimprimerie royale. La première,
ea 16 toi. in-S" , est la meilleure et la plus recherchée des
amateursde la belle typographie. La seconde est en 18 vol. in-iS.
Cesl sur cette dernière qn*ont été faîtes une foule de réimpre^
sions. Voici la distribution de cette édition : Àveni, 1 vol.;
Cêréme, 5vol.; Daminicaleâ, 1 vol.; Exhortations, 2fol.; Myê-
tèrti, 2vol.; Panéayriques, 2 vol.; Reiraite, 1 vol.; Pensées, 5
fol. L*abt)é Sicard a publié des Sermons inédits de Bourda-
Itue, Paris , 1812, in-12 et in-8». Ces sermons font partie de
tfvelques-nnes des éditions des œuvres complètes du P. Bour-
daJoue , publiées depuis. -^ Le grand art de Bourdaloue est de
développer et d*éclaircir chacune de ses idées , chacune de ses
preuves f par des idées et des preuves nouvelles , aussi lumi-
neuses les unes que les autres. A la fois populaire et élevé, il
ne nuit jamais , par la profondeur de ses raisonnements, à la
clarté de son style; mais sa soKdité n'est pas une simple
solidité comme celle de Nicole ; c'est une soliafté éloquente et
animée : c*est Nicole éloquenf. Il s'était nourri de la lecture des
Pères; mais on sent à la manière dont il les emploie, qu'il les
avait lus par devorr et par goût , plus que par besoin, et qu^ab-
5ohimfnt il aurait pu s'en passer. On sent un homme qui ,
plein des ChrysostOme, des Augustin , des Basile, ne ressemble
pourtant à aucun d'eux. On Fa souvent mis en parallèle avec
Ifassâlon. L'un et l'autre sont très-éloquents; mais ils le sont
d*une manière différente. Beaucoup de gens , ceux surtout qui
ont reçu plus d'esprit que de sentiment, aiment mieux l'élo-
quence du P. Bourdaloue j comme la plupart des gens de lettres,
en admirant Racine, lui préfèrfjfit Corneille, cr Bourdaloue
porta la force du raisonnement dans Tart de prêcher , comme
CorDexIle Pavait portée dans l'art dramatique. Il est vrai qu'on
reprocha quelquefois à Bourdaloue , comme à Corneille , d'être
on peu trop avocat, de vouloir trop prouver, et de donner
gnelqnefois dé mauvaises preuves. x> C'est Voltaire quf porte ce
jugement ; mais il fout observer que ce qu'un încréaule appelle
de mauvaises preuves peut éfre des raisonnements très-con-
duants pour les vrais ndèles et pour les esprits que l'impiété
n'a pas pervertis. <r Ce qui me platt , ce que j'admire principa-
iement oins Bourdaloue , dît l'abbé Maury, c'est qu'il se fait
oublier lui-même, c'est une dans un genre trop souvent livré à
h déclamation, il n'exagère jamais les devoirs du christianisme,
ne change point en préceptes les simples conseils , et que sa
morale peut toujours être réduîte en pratique ; c'est la fécondité
inépuisable de ses plans, qui ne se ressemblent jamais,
et 1 heureux talent de disposer ses raisonnements avec cet ordre
dont parle Quintilien , lorsqu'il compare le mérite d'un ora-
teur à l'habileté d'un général qui commande une armée, Ve-
fmi imperatoria vH'tus : c'est cette logique exacte et puissante
qui exclut les sophismes , les contradictions , les parado^^es ;
ccrt Tart avec lequel il fonde nos devoirs sur nos mlérCts. et
ce secret précieux que je ne rois guère que dans seS sermons,
de convertir les détails des mœurs en' preuves de son sujet ;
€*est cette abondance de ^nie qui ne laisse rien à imaginer au
delà de chacun de ses discours , quoiqu'il en' ait composé au
moins deux , souvent trois , quelquefois même quatre sur la
XDéme matière, et qu'on ne sadie, après les avoir lus, auquel de
ces sermons donner la préférence ; c'est la simplicité d'un style
nenreux et touchant , naturel et noble, la connaissance la plus,
OTofonde de la religion , l'image admirable qu'il fait de TEcri-
tore et des Pères ; enfin je ne pense jamais â ce grand homibe,
su» me dire à moi*>mème : Voilà donc jusqu'oà le génie peut
s'élever, quand il est soutenu par le travail. »
BOURDE, en term. de marine, ûbm que l'on donne à la
Toîle dont on se sert sur les galères, et seulement quand le
temps est tempéré. — Pièce de bois qui sert à étayer et à main-
leoir droit un vaisseau échoué.
BOUEDB (gramm,) , S. f. mensonge, défaite. Il vous dit
m'ï/ vient du travaii, e'etlt une bourde ; it sort du cabaret.
Donner des bourdes à Quelqu'un, Cesl un donneur de bourdes:
Conteur de bourdes. £e mot est populaiiie.
BeOADE DE VILLEHUE-r (JACQUES), màrirti Ué à Sairit-
Mafo en 1780, entra de bonne heure au service de la compagnie
des Indes, fut employédanssesdivers établissements et s'acquit la
réputation d'un bon marin. En 1765 il soumit au jdffemefît
<$c Facadémie, et fit imprimer avec son approbation, le Ma-
nmumier^ ou Essai sur la théorie et la pratique des mouve-
memts du navire et des évolutions navales. L'arinée suivante ,
il remporta le prix qu'elle avait proposé siir Varrimage des
vm€sseaux. Inséré dans le RseuHl dee prix ée taeaiéfMe,
tom. IX , son mémoire a été reproduit à la suHe d'une nouvelle
édidon du ManmuWier , Paris , 1814 , i6-a°, et séparément ^^
sous ce titre : Principes fondamentctuw de Parrimage dee
vaisseaux, 1814, in-S''. On connaît encore de lui : Manuel d$i
marins , ou Dielionnaire des termes de marine, Lorient, 1773 ^
in-8"; Paris, 1798, 2 vol. in-S®. Lt Manœuvrier a été traduH
en anglais par Sanhwil, London, 1788. Bourde mourut à Lorienfe
en 1789.
BOURDEiLLE (Héxie DE) , cardinal > archevêque de Tours,
cinquième fils d'Arnaud , baron de Bourdeille en Pêrigord
et sénéchal de cette province, et de Jeanne de Chambeitnae,
naquit au château de Bourdeille vers l'an 1410. Par sa vocatioè
personnelle et d'après les derniers vœux paternels , il embrasas
rétat ecclésiastique, entra fort jeune dans l'ordre de Saint-
François , où il professa la théolo^e et s'exerça à l'art difficile
de la prédication. A la mort de Berenger d'Arpajon, évéque de
Périgueux , Bourdeille fut élu son successeur par le chapitre
en septembre 1437, et , au mois de novembre de la même an-
née , il reçut ses bulles du pape Eugène FV. Son intelligente
et généreuse humanité le fit chérir de son diocèse; mais sa
haute influence morale ne pouvant lutter avantageusement
contre la corruption de son siècle, il se vit contraint de mettre la
ville de Périgueux en interdit. Cet interdit fut levé par un ordre
de Charles VII, en date de Chinon du 7 mai 1446, et portant
Ïu'en vertu des privilèges octroyés par le pape afUx rois de
rance , Périgueux éftfit du domaine de 1» couronne et ne re*^
levait que de la juridicHon royale. Bourdeille, etfvoyé catùrHè
député aux états de Tours , se vit bientôt élever, par son mé^
rite , au siège archiépiscopal de cette ville. C'est entre les mafn^
de Louis XI qu'il prêta serment le 23 décembre 1468. Ce
monarque le nomma , en 1473 , le premier des commissaires
chargés du procès de l'abbé de Siaint-Jean-d'Angêly, à Tocca^
sion de la mort du duc de Guyenne. Quoique jouissant d'uil
Î;rand crédit auprès du roi , Bourdeille intercéda sans succès en
àveurdu cardinal Balue, d'autres prisonniers de distinction
et pour des restitutions de confiscations. Vers 1482 , l'arche^
vêque de Tours reçut un accueil éclatant â Bome ; il en rend
compte dans une lettre écrite en patois* périgourdin, signée
F. H. archevêque de Torsindine , et adre^Àée à son neveu, le
seigneur de Bourdeille. le 15 novembre 1488, il ftit créé cara-
naf-prètre sous le titre de Sainte-Luce , et , de retour dans soA
diocèse , il y mourut , après une vie d'une sainteté exemphite ,
le 15 juillet 1484. Ses principaux écrits sont : Opus pro prag-
maticx sanctionis abrogatimte , Rome , 1486 , m-4*» , et Ton»
louse , 1518. — Defensorium coneordatorum , Paris, 1520,
in-4o , plusieurs fois réimprimé avec les concordats de Léon X
et de François P^ — Un Traité en latin sur la Pucelk d'Or-
léans, qui se trouve manuscrit à la fin de son procès.
BOURDBILLES (CLAUDE DE), comte de Moutrésor (F. Mim-
TEÉSOR).
BOCIRAEILLES (PIERRE DE) (F. BRATrTOStE).
BOIJRDELAOE, S. m. (term, de coutume)^ est la même chose
que bordelage (F. ce dernier).
BOVRDELAI {agrie.) , s. m. gros raisin blanc ou rouge de
treille.
BOeRBELAS (agric), s. m. sorte de gros raisin dont on
fiilt du verjus.
BOUEbELiER (droit féodolt) se disait du seigneur à qui
appartenait le droit de bourdelage , ou Jaordelage. On le di-
sait aussi de l'héritage concédé à ce titre, et du contrat de con-
cession. Héritage Sordelier ; contrat bordeUer.
BOVRDELiif (Claude) , né en 1621 à Villefranche-sur-
Saône , étudia à Paris le grec, le latin, la chimie et la phar-
macie, dont il s'occupa tout entier pendant cinquante^six années.
Son nom fat célèbre par son éclatante supériorité entre tous les
chimistes. En 1668, il f^it reçu à l'académie des sciences, où il
sillo^ra encore par ses nombttux et savants travaux. Il mou*
rut le 15 octobre 169», sans laisser d'ouvrages écrits. Il est le
premier académicien dont Fontenelle ait pronoricé l'éloge. —
BoURDBLiir (Claude), filsatnédu précédent, néàSenlisIe 30 juin
1667, mort le 20 avril 1711. Traducteur, dès l'âge de dix-huit
ans, de Pindare et de Lycophron, il comprenait, sans aucun ande,
l'dSilVre de la BBre sur les sMtions coniques. S'étant adonné
à- la médecine , il devint en f705 premier médecin de la
duchesse de Bourgogne , puis membre de la société royj'e de
Londres et de l'acamnie des sciences. — Bourdelin (Fran-
çois) , frère de Claude , né à Senlis le 16 juillet 1668 , mort le
24 mai 1717. Conseiller au Châtelet , il se distingua dans la ju-
risprudence , mais beaucoup plus dans les langues étrangères
et les sciences. Il fit parue de l'acadéraie des inscriptions.
On a de lui : BescriftUmâeqfUelqwt nmeUms monuments tretu-
lOVEDIV.
(MO)
«4» émns lê$ payé é(r(niairt, partkuiiéremênl de la coionne
é*An$onin Pi#. — Sigplteaiion de ioul$$ le$ médaiUe$ moder-
n^i frftnpéeê depniê deux ou itoU $iicle$. — Syslême inUlUc-^
kiêi de tunivcrê, traduit de Cudworth, — Bourdelin (Louis-
Claude), fiUdc François» né à Paris en 1695, reçu à Tacadémiedes
•dfncfs en i7'i7 , professear de chimie an Jardin des Plantes,
membre de Tacademie de Berlin, de celle des Curieux de la
natarc, médecin de Mesdames, mort le 13 septembre 1777.
— BouRDKLiN (I/abbé), de la même famille, né à Lvon en
t7i5 , y fui instituteur , et mourut le 34 mars 1783. Jusqu^à
doute ans il fut aveugle. On a de lui : Nouveaux Elén^le
de ia langue latine, ou Coiir^ de thèmee françaii'lalim, 4 vol.
in-lS.
BOUROELOT (L*ABBÉ) (F. MlCHON).
1I0URDELOT (Jean), avocat au parlement de Paris, né
à Sens, devint en 1627 maître des requêtes de la reine Marie de
Médicis , et fut moins connu comme jurisconsulte que comme
savant éditeur de plusieurs auteurs grecs et latins. 11 étudia
•fec succès les langues orientales , et la science des manuscrits
n'eut pour lui presçfue pas de mvstères. Les savants peu riches
trouvaient chez lui une bibliothèque, d'utiles conseils, des
consolations et des secours pécuniaires. Il légua sa fortune à
Pierre Michon , et mourut subitement à Paris en 1638. On
loi doit les éditions suivantes : l** Luciani opéra grœea, cum
ialina dociorum virorum interprctalione et notis, Paris ,1615,
îfi-4bl. ; S** BeUodorijEtkiopieorum libri, grœci et laUni , eum
muwMdrereiouibuê, etc., Paris, 1619, in-S"*; 3^* Petronii Sa-
iffricom eum notù , imprimé après sa mort , Amsterdam ,
1665, et Paris, 1677, in- 12. On regrette que son Etymologie
dê$ wkoU françaiê n*ait pas été publiée. L*abbé de Marolles Jait
sn grand éloge de Bourdelot (tom. i , pag. 66, et tom. m,
pag. S43^. « Eioelleot homme, dit-il en parlant de lui, person-
■age savant, autant qu*il était accort et civil en toutes choses, d
•Oi'ROELOT (Edme), frère puîné du précédent, dirigea,
de oooeert avec lui , les études de Pierre Mjchon , leur neveu.
Il devint médecin de Louis XIII , et honora son nom et sa pro-
fnsîoo par Texerdce de toutes les vertus.
•ocftDEE (<;^aiiim.), v. n. se moquer, dire des mensonges,
des sornettes. Ce mot est populaire.
^ BOi'RDECR (^rosnm.), s. m. menteur , celui qui donne des
bourdes. Ce mot est populaire.
BOURDIC-VIOT (MARIE-ANIfE-HENRIETTE PaYAN DE
L^ETANa de), née à Dresde en 1746, morte à la Ramière, près
de Bagnols (Var| le 7 août 1802. Ck>nduite en France dès 1 âge
de quatre ans, elle y épousa à treize ans M. de Ribière, mar-
quis d'Antremont, et tut veuve à seize ans. En secondes noces
elle s*unit à M. lé baron de Bourdic, major de la ville de Nimes,
et enGn en troisièmes noces elle épousa M. Viol, administra-
teur des domaines. Privée des dons de la nature, elle disait
{plaisamment, en parlant d'elle, que l'architecte avait manqué la
àçade. Un goût irrésistible lui fit consacrer toute sa vie, dès
son enfance, à Tétude du latin, de Titalien, de Tallemand, de
l'anglais et de la musique ; elle composait très-facilement de
gracieuses poésies, et elle forma à Pans un cercle littéraire fort
recherché. En 1742 elle fut reçue à l'académie de Nimes. On a
de cette dame : Ode au Hlence, Eloge de Montaigne, Eloge du
Taese, Eloge de Ninon de Lencloi, — La Forêt de Brama
opéra en trois actes, mis en musique par M. Eler, et non re-
présenté.
BOCRDIGNI^ (Charles de), prêtre, natif d'Angers au com-
mencement du xvr siècle, a laissé une espèce de roman écrit
dans le goût des Repues franches attribuées à Villon. Il a pour
titre : Légende de Pierre Faifeu, ou les Gestes et Dits joyeux
de maistre Faifeu, écolier d'Angers, imprimé à Angers, 1532,
in-4<' goth., et réimprimé à Paris, 1723, in-12. — Bourdigné
(Jean de), son frère, chanoine d'Angers, mort en 1555. Il a
composé : VHistoire aggrègative des Annales et chroniques
d^ Angers et du Maine, Ancers, 1529, in-fol.
DOtRDIGIJE, S. f. (F. BORDIGUE).
BOCRDILLON (technol.). Les tonneliers appellent ainsi
le bois de chêne débité, refendu et propre k faire des douves de
tonneau.
BOURDIK {hist. nol.), 8. m. espèce de coquille du senre des
baliotides.— (botan.), sorte de pèche ronde, bien colorée, qui
mûrit et se mange en septembre.
BOCRDiHî (Maurice), antipape, né dans le Limousin. H
en partit en 1095, k la suite de Bernard, archevêque de Tolède,
qui le créa son archiprêtre, puis bientôt l'élut évêque de Coîm-
orc. Bourdin entreprit le pèlerinage de Jérusalem, et gagna
J'amitié de l'empereur AJeiis et des seigneurs de la cour de
stantiuople. Revenu en Portugal, il remplaça, l'an 1110»
saint Géraud dans l'archevêché de Brague. Etant renn à M
Pascal II lui donna la confirmation et le pailinm, et Teat
avec le titre de son légat, auprès de l'empereur Henri V,
conclure la paix avec lui. Ingrat envers son bienfaiteur, 1
din brava ses défenses et couronna l'empereur d'AUemj
Dans le concile de Bénévent, Pascal excommunia soo i
Irrité de l'opposition persistante de Pascal II et de Gtli
son successeur , qui refusaient de sanctionner sou coan
ment, Henri V fit élire pape Maurice Bourdin soos le om
Grégoire VIII , mais la plupart des royaumes chrétien^
France principalement ne voulurent pas le reconnaître. |
que Calixte il succéda à Gélase II , il se réconrilid
Henri V, et Bourdin, réfugié à Satri , y fut assiégé par w
mée de Normands aux ordres du nouveau pape. Bonn^
tarda pas à être livré aux assiégeants, qui l'amenèrent à Bi
monté à rebours sur un chameau, tenant la queue en j
de bride, et après lui avoir placé sur le dos une peau de nv|
sanglante, parodie de la chape écarlate des papes dont il »n
la téméraire ambition de s'affubler. Calixte empêchai fi
peine que les Romains ne le massacrassent, et il rcoioji
monastère de la Cave d'abord, puis à Janula, d'où Honoria
successeur de Calixte, le fit sortir pour l'incarcérer à Yim
près d'Alatri. C'est là que Maurice Bourdin monmt Tan il
ROURDIN (Gilles), né k Paris en 1517, mort Ie23j
vier 1570, fut tour à tour lieutenant général au sié^
eaux et forêts de France, avocat général au parlemeor de ?;
en 1555, et procureur général en 1558. Ce savant /amcomoi
qui vécut sous les règnes successifs de Franco» r*', finir/ i
François II et Charles IX, se distingua par sesmliiùenl&ttl
gieux , son intégrité et par sa connaissance çviKmÀc i
langues hébraïque, arabe, grecque et latine. Dès 1 4|e àe étj
huit ans, il fit un commentaire grec sur la comédie à\Km
phane intitulée : Cereris sacra célébrantes ou les Them^>i
ries, qui est dédiée à François l'^ et se trouTe dans \'m
d'Aristophane de Kuslcr, Amsterdam, 1710, în-fol.Oo a ij
de lui : Mémoires sur les libertés de l'Eglise galideune, ic-j
OEgidii Bordini paraphrasis in constttutiones rejU$, a
îbZ9editas, Paris, 1628, in-8^ Ce commentaire a été tradd
français par Fontanan, Paris, 1606.
BOURDIN (Jacques), seigneur de Vilaines, secrétaire di
sous Henri II, François II et Charles IX, secrétaire des fiuj
en 1549 et chargé du département des affaires d'Italie. Il *i
ploya activement au concile de Trente à soutenir les àm
l'Eglise gallicane et de la couronne de France, et,- aoi ^
ciations de Troyes, en 1554^ pour conclure la paix avec 1 A^u
terre. Il mourut le 6 janvier 1567, ordonnant que soo i
fût enseveli dans la fosse publique , sans aucun appn
qui prouva son constant attachement au protestantiso
connaît de lui: Recueil complet des mémoires, in$tn*
et dépêches de Bourdin depuis iS5Z jusqu'en 1566 p-
affaires d'Allemagne.
ROURDIN (Nicolas]), petit-fils du précédent, fut n^
de l'académie de l'abbe d Aubignac, et ^uvernenr de Vr»
Français. 11 mourut en 1676, après avoir publié des p(<tf
'quelques ouvrages de mathématiques et d'astrologie,*
autres : Remarques de J.-B, Morin sur le com^meiUtr
Centihque de Ptolémée, mis en lumière pour servir 4» j
aux esprits studieux de l'astrologie, Paris, 1654, in-4*.
ROURDIN (Charles), chanoine, archidiacre , grand tï
de NoYon et auteur de VHistoire de JV.-D. de Fieuiaine,^
Quentm, 166:2, in-12.
BOURDIN (Matthieu)» religieux minime, mort en i'^^
publié la Vie de Magdeleine Vigneron du tiers ordre ëi Si
François de Paule, Rouen, 1679, in-8°, et Paris, 168i*. -
BOURDINE, s. f. (term. de cuisine), soupe que Ton pr
avec du beurre et beaucoup d'ail.
BOURDOISE (Adrien) naquit le l<"^ juillet 1584, aa<^
de Chartres, de pauvres parents qui rélevèrent dans U rj
de Dieu et dans la pratique des devoirs de la religioo M
doise, qui ne commença ses études qu*à l'âge de vin^H
ans, devint pourtant un des hommes les plus éclairai c^\
siècle ; mais ce fut principalement pour sa vertu et soo xç^
clésiasti(|ue que Ton se plaisait à le citer. A cette é^m
dissolution ou le clergé lui-même s'était si fort relâcha àfi
discipline et dans ses mœurs, Bourdoise fut placé par U ni'
la Providence comme un flambeau d'édification qui mf
les cœurs tièdes et dont l'éclat contenait le scandale; ^
le plus ardent, celui de toute sa vie, c'était de ramener Ir'
à la régularité et de procurer au peuple une bonne nic-
religieuse; aussi s'aoonna-t-il entièrement aux confr^l
aux catéchismes et aux missions. Contemporain de sitoi !
BOVEDOX.
(aai)
BOURDON.
cent de Paule et de M. Olier, fondateur da séminaire de
Saint-Snlpîce, il fut lié avec eux d'une étroite et sainte amitié.
Bourdoise fonda en 1618 la communauté des prêtres de Saint-
Nicolas du Ghardonnet, qui suk)sista jusqu'à la révolution fran-
çaise. U donna encore un règlement aux filles de Sainte-Gene-
viève, dites Miramiones, du nom de leur fondatrice, madame
deMiramion. Ce vénérable prêtre mourut en odeur de sainteté,
le 19 juillet 1653.
BOCRDON (bombus) {hiêt, nal.)^ insecte byménoptère de la
Cunille des mellifères. Les bourdons se reconnaissent facilement
à leur corps court, velu, couvert de poils de couleurs tran-
dnntes; ils vivent en société, mais leurs troupes sont peu nom-
breuses comparativement à celles des abeilles. Apres Tbiver,
les femelles fécondées qui ont ^appé aux rigueurs du froid se
iDettent à creuser leur nid ; il se compose de deux parties :
d'abord un cbemin incliné oui a quelquefois deux pieds de
profondeur, sans compter un long boyau qui y conduit. Ce nkl
est on espace en forme de dôme» dont la voûte est formée de
terre et de mousse cardée que ces insectes y transportent brin à
brin ; la manière dont ils s'y prennent pour la carder est assez
carieuse : plusieurs bourdons se mettent à la suite ; le premier
détacbe la mousse et la pousse à celui qui est derrière lui ; le
second réparpillc, et, la poussant de ses pattes de devant à celles
de derrière, il Tenvoie ainsi à un autre, et de bourdons en bour-
dons elle arrive dans l'état voulu à sa destination ; quand la
voûte du nid est terminée, ils couvrent le sol d'une couche de
feuilles ; c'est là qu'est déposée une masse de cire brute, qu'on a
comparée à une trufie; la femelle y pond ses œufs qui passent à
l'état de larves : celles-ci filent nue coque dans laquelle la nym-
phe se trouve la tête en bas. Vers le mois de mai ou juin, ces
mdividus éclosent et se mettent à partager les travaux de la
famille. Les espèces connues sont le bourdon des mou$ie$, le
bourdon des forêts, le bourdon veêtale, le bourdon souterrain,
le bourdon des jardins, le bourdon des rochers et le bourdon
des pierres. Cette dernière espèce ne se creuse pas de nids
comme les autres; elle vit sous les pierres; c'est la plus com-
mune de toutes. A. B. de B.
BOtJBDON, FAUX-BOURDON (mus.). On appelle bourdon
tantôt la basse continue oui sonne' toujours la même note, tan-
tôt les tuyaux mêmes ou les cordes donnant sans cesse le même
son grave, comme dans les musettes et les vielles. Le bourdon
est aussi un jeu d'orgpies, dont les tuyaux ont le dessous fait de
bois et le dessus d'étain : quelquefois pourtant ils sont entière-
ment faits de bois. Dans les orgues les plus complètes, il y a le
bourdon de quatre pieds bouché, sonnant une octave au-
dessous du prestant; le bourdon de huit pieds ouvert, sonnant
à l'unisson do quatre-pieds bouché; le fa<>urdon de huit pieds
bouché, sonnant une octave au-dessous ; enfin, de seize pieds
bouché, sonnant deux octaves au-dessous. Ce jeu est d'une gra-
vité imposante, d'une douceur indicible : il porte irrésistible-
ment Tâme au recueillement, et s'élève comme une immense
et mystérieuse aspiration vers Dieu. — Le faux-bourdon est
une espèce de musique à plusieurs parties, où le chant est sou-
tenu par une harmonie toujours syllabique, à notes égales et
presque sans dissonances , qu'exécutent les autres parties. Ce
genre fut fort en usage au xvi'^ siècle, surtout dans les proces-
sions et les chapitres. Nos chantres s'en servent encore aujour-
d'hui pour dire les psaumes; mais entièrement délaissé par les
auteurs^ incompris et mal exécuté par les chantres, ce genre de
composition a perdu son importance et meurt. Les composi-
ti*urs modernes s'en sont pourtant servis quelquefois en le com-
pliquant de contre-point nguré, et sont parvenus à produire de
beaux effets, a Les Italiens, dit le docteur Lichtental, appellent
ftïux-bourdon une progression de plusieurs accords ae sixte,
dans laquelle le dessus forme des quartes de suite avec la partie
intermédiaire, et des sixtes de suite avec la basse, d Les anciens
aTaîent un bourdon qui donnait la quinte et l'octave du chant
Guil était destiné à soutenir. Mais instrument était tellement
oisposé qu'au milieu sonnait aussi la quarte. Ne serait-ce point
là 1 origine du faux-bourdon? Car nous retrouvons ici, comme
dans le faux-bourdon des Italiens, une série de quartes suivant
[p chant intermédiaire, avec cette différence toutefois que ces
intervalles se produisent, chez les anciens, dans une progression
d^accords parfaits proprement dits, et chez les Italiens, dans
nrie progression a'accords de sixte. Mais encore est-il pro-
bable que ces derniers n'ont formé leurs accords de sixte du
fAax-bourdon qu'en prenant la tierce omise de l'accord parfait
lies anciens et en renversant l'intervalle. La question étant pu-
re^ ment technologique et sans utilité d'application, nous ne
lYuus «n occuperons pas plus longtemps. A. A.
BOl7ll>ON(mu<.)l>E SEIZE PIEDS OUDE HUIT PIEDSBOU-
CHE. On appelle ainsi dans les orgues un jeu dont le plus srand
tuyau qui sonne Vut a la double octave au-dessous de la clef de
e sol tff, a huit pieds de longueur, ce qui équivaut à un tuyau
de seize jpieds ouvert, qui est à l'unisson d'un de huit pieds
bouché. Ce jeu a trois octaves en bois, et celle de dessus en
plomb; les tuyaux de bois sont composés de quatre planches
assemblées à rainure et languette, les unes avec les autres et for-
tement collées. — Bourdon de huit pieds ou quatre pieds
BOUCHÉ, est un jeu d'orgues dont le plus grand tuyau, oui est
de quatre pieds bouché, sonne l'oclave au-dessus du bouraon de
seize; les basses sont en bois et les tailles en plomb et bouchées
à rase, et les dessus à cheminées. — Bourdon, basse continue
qui résonne toujours sur le même ton, comme sont communé-
ment celles des airs appelés musettes. Les anciens avaient une
espèce de bourdon qui soutenait le chant en faisant soBner
l'octave et la quinte, fwurdon où se trouvait aussi la quarte par
la situation de la corde du milieu, comme on l'aperçoit aisé-
ment. Les anciens ne nous ont rien laissé par écrit touchant ces
sortes de bourdons.
BOURDON (muf.). On appelle aussi de ce nom la grosse corde
à vide de la vielle des Auvergnats et des Savoyards, ainsi que le
plus long tuyau des musettes el des cornemuses.
bourdon (cloche). On a donné aussi le nom de bourdon
à une grosse cloche, telle que celle de l'église de Notre-Dame,
à Paris. Celle-ci est placée dans la tour du sud, et pèse près de
32 milliers. Fondue en 1682, et refondue trois années après ,
l'année même de la révocation de l'édit de Nantes (1685), elle
fut solennellement baptisée, ou plutôt bénite, et eut pour par-
rain et marraine Louis XIV et Bf"*^ de Main tenon, qui lui don-
nèrent les noms d'Emmanuel-Louise-Thérèse. Le battant, qui
fait retentir des sons graves et lugubres , pèse 976 livres. On
ne la sonne que dans Tes grandes occasions. Dans les journées
de 1850^ cette cloche, agitée par les mains du peuple,
a partage de fait l'ingratitude de quelques hommes qui
étaient les obligés des Bourbons, en sonnant, pour ainsi
dire , l'heure de leur chute et de leur exil. — La Quin-
tinie donne le nom de bourdon à une espèce de poire de
la Gn de juillet, qui pour la grosseur, la qualité de sa chair,
de son goût , de son parfum et de son eau. aussi bien que
poiir l'époque de sa maturité, ressemble à peu près au moscat-
robcrt, et n'en difiTère guère que par la queue qu'elle a plus
longue.
bourdon (asir.). On a donné autrefois le nom de bourdon
aux étoiles nommées vulgairement les trois Rois^ qui sont dans
le baudrier d'Orion. Elles sont toutes trois de la seconde gran-
deur, sur une même ligne et à peu près à égale distance. Celle
du pied gauche d'Orion est de la première grandeur et s'ap-
pelle Rigel; les deux autres, qu^sont sur ses épaules et brillent
d'un très-vif éclat, s'appellent, celle de l'épaule droite, qui est
fort rouge, Beldegensis, et celle de gauche Bellatrix.
bourdon, s. m. baeulus longior (term. de blason), meuble
d'armoiries, qui représente un bâton ae pèlerin.
BOURDON, s. m. (technol,). Les imprimeurs entendent par
ce plut une omission que le compositeur a faite dans son
ouvrage, d'un ou de plusieurs mots de sa copie, et même quel-
quefois de plusieurs lignes. Le compositeur est obligé, en rema-
niant, de (aire entrer les omissions; ce ({ui souvent lui donne
beaucoup de peine, et nuit presque toujours à la propreté de
l'ouvrage. Ce terme fait allusion au grand bâton dont les pèle-
rins se servent pour franchir les fossés.
BOURDON (mœurs et us,), s. m. long bâton fait au tour,
surmonté d'un ornement en forme de pomme et que les pèle-
rins portent ordinairement dans les voyages. Marcher avec un
bourdon, avoir un bourdon à la main,
BOURDON (Sébastien), peintre^ né à Montpellier en 161 G,
mort à Paris en 1671. Son père, peintre sur verre, fut son pre-
mier maître, et, à peine âge de quatorze ans, le jeune Bourdon
peignait à fresque la voûte d'un château aux environs de Bor-
deaux. Puis, étant resté plusieurs années sans ouvrage, il s'en-
rôla; et dès qu'il eut été libéré du service on ne sait comment,
il vint à Rome étudier les grands maîtres de la peinture, et il s*y
inspira de préférence des œuvres de Claude Lorrain, du Cara-
vage et de Bamboccio. De retour en France, n'ayant encore
que vingt-sept ans, il exécute le Martyre de saint Pierre pour
1 église de Noire-Dame. Ce tableau, actuellement au musée du
Louvre, est fort remarquable. Bourdon, étant peu fortuné, fut
contraint de faire de son art un commerce . et sa prodigieuse
facilité l'y aida puissamment. On raconte qu'il paria une fois
qu'il peindrait en un seul jour douze tètes d'après nature et de
grandeur naturelle, et il gagna. Ces douze têtes môme sont
distinguées entre tous ses ouvrages par leur expression et leur
BOURlWff.
(222)
BOUEDOir.
colons. — Pendant les guerres civiles de la Fronde, qui sus-
pendirent les beaux-arts on France, Bourdon partit» en 1652,
Sour la Suède, où Christine, qui s'érigeait alors en protectrice
es arls, le nomma son premier peintre d'histoire. A son retour
à Paris, il fut nommé recteur de l'académie de peinture, dont il
faisait partie depuis sa création, en 1648. Il travaillait au châ-
teau des Tuileries, dans le rez-de-chaussée , du côté du pavillon
de Flore, lorsqu'il fut surpris par la maladie qui l'emporta. —
0oué d'une imagination vive et pénétrante, Bourdon laissa ses
meilleures toiles privées de cette perfection que l'on recherche
à si juste titre. Il nuisait même aux tableaux qu'il retouchait
ou qu'il voulait trop tinir. Sans avoir un style a lui, sans faire
choix d'un ^ùt particulier, il recherchait à la fois le coloris du
Titien, la disposition et les ornements du Poussin, la touche
délicate de Benedctte Castiglione, et la superbe manière de
Qaude Lorrain dans ses paysages. — On a de lui aussi de
belles gravures, et surtout des eaux-fortes excellentes, dans le
genre de Callotel de Rembrandt. — Parmi les neuf tableaux de
Sébastien Bourdon exposés dans le musée du Louvre, les plus
notables sont une Descente de croix et une Halte de Bohémiens.
BOUBDON (AiHÉ), né en 1638, mort le 21 décembre 1706,
médecin distingué de la ville de Cambrai, a publié : Nouvelles
tables anatomtques où sont représentées toutes les parties du
corps humain , Paris, 1678, grand in-folio. — Nouvelle des-
eription anatomique de toutes les parties du corps humain
et de leurs usages, PmSy 1674-1679, 1685, in-12. Ces plan-
ches, qui offrent l'explication des précédentes, ont été réim-
primées à Paris et à Cambrai en 1707.
BOURDON DE siGBAis (Clalde-Guillaume) , né en
1715 dans le bailliage de Lons-le-Saunier en Franche-Comté.
Après avoir suivi avec quelque distinction la carrière militaire, il
quitta le service pour cultiver les lettres ; il fut chevalier de Saint-
Louis et membre de l'académie des inscriptions et belles-lettres.
Il mourut à Paris en 1791, laissant les ouvrages suivants '.His-
toire des rats , pour servir à Vhistoire universelle, Ratopolis,
1758, in-8o, avec figures, réimprimée en 1781 dans le tom. xi
des OEuvres badines du comte de Caylus. — Institutions
militaires de Végèce traduites en français^ Paris, Prault,
1749 , in-12; Amstenlam, 1744 , in-12; Paris, 1759 , in-12,
figures. — Considérations sur t esprit militaire des Gaulois,
pour servir d'éclaircissement préliminaire auœ mêmes re-
cherches sur les Français et d'introduction à t histoire de
France, 1774 , in-12. — Considérations sur l'esprit militaire
des Germains depuis l'an de Rome 6A0 jusqu'en il6 de fére vul-
S aire, Paris, 1781 , in-12. — Considérations sur l'esprit militaire
es Francs et des Français depuis le commencement du règne
de Clovis, en 482, jusqu'à la fin de celui de Henri IV, en 1600,
Paris, 1786, in-12. — Dialogue sur les orateurs, traduit en
Î'ançais, Paris, 1782, in-12, oavrage généralement attribué à
acite.
BOURDON (François-Logis), né d'un cultivateur, â Remy,
village près de Compiègne, plus connu sous le nom de Bour^
don de tOise. Il vint à Pans étudier le droit , se fit recevoir
avocat et parvint au grade de procureur au parlement. La
fougue et la violence de son caractère lui firent embrasser avec
ardeur la cause républicaine , et il s'acquit une triste célébrité
dans la journée à jamais néfaste du 10 août 1792. Devenu dé-
puté de la convention, il siégea parmi les membres les plus
exaltés , soutint avec véhémence les mesures les plus iniques
et les plus rigoureuses , vota la mort de Louis XVT , agit acti-
vement dans les mouvements révolutionnaires du 51 mai 1795
et du 27 juillet 1794 ; puis tout à coup, se rangeant parmi les
réactionnaires, il contribua puissamment à renverser Robes-
pierre, à vider les prisons , à taire cesser les massacres, et à dis-
perser le club sanguinaire des jacobins et à comprimer l'in-
surrection effrayante du 12 germinal et du 10 prairial an ni.
Puis , vers la fin de la convention , lorsc^ue cette assemblée prit
des mesures coércitives pour se garantir des réactionnaires,
Bourdon de l'Oise , songeant à son propre salut , abandonna ce
parti et reprit sa première ligne politique tout le temps seu-
lement qu'il Y eut péril pour lui d'agir différemment. Il en-
tra au corps législatif , s'y occupa sans distinction de projets de
finances , et, avant poursuivi sans succès les auteurs puissants
des désastres cie Saint-Domingue, il se jeta forcément dans
le parti du corps législatif appdé le parti de Clichy, et fut dé-
rrté iCayenne avec la plupart des députés qui le composaient,
la suite de la révolution du 18 fructidor an ▼ (4 septembre
1797). Bourdon de l'Oise mourut k Sinamari, quelques mois
après son arrivée à la Guyane.
BOURDON (Louis-Gabriel), né à Versailles en 1741, mort
^1795, fat secrétaire inlerpctte du département des affidres
étrangères. D publia les Enfants du pauvre diable, m
Echantillons , Paris, 1776. — Voyage d'Amérique , dulj
en vers, avec des notes, Paris, 1786, et quelques poés»^
gères.
BOUBDON (LÉoifARD-J.-JosEPH) naquît en 1758 à 1
gny-au-Perchc (Orne) , fit d'assez bonnes études à Or^
et vint à Paris se faire recevoir avocat aux conseils do !
n'ayant jpas réussi dans cette carrière , il fonda une va
d'éducation sons son nom et y obtint quelque succès. Ed 11
il demanda à l'assemblée constituante la permission d'j ii
voir le centenaire du Mont-Jura, qu'il faisait servir ^
élèves , afin , disait-il , de leur inspirer du respect p.^
vieillesse. Cette jonglerie ne lui attira pas de nouveaai
ves, mais lui valut une grande célébrité et l'affectiic
démagogues. Il fut accusé par l'opinion publique de s'êtrr ;
aux honmies sanguinaires qui commirent les assassim)
10 août et méditèrent les massacres de septembre, i
envoyé à Oriéans par le ministre de la justice Danton ,
une mission relative aux prisonniersde la haute coorruth
Au lieu de les conduire à Sanmur diaprés ses instm
Bourdon traîna ces malheureux à Orléans, où ils fareii!
ffés parla troupe sous les ordres de l'Américain Fournwr ,
Polonais Lajowski (F. ces noms). II ne tarda pas ïHnfs>\
à la convention nationale par le département do hàtri. A
cette assemblée, il se montra un des plus 9âxmè txà
Louis XVI. Le 16 mars 1795, se trouvant à OrUsm,Hsoil^
le soir d'une orgie , il se rendit au club , où il dédama cooi
les nobles et les riches. En sortant, il fut hoètoUnu
des passants s'arrêtèrent, et bien qu'aucun d'eux nettil m
il les fit arrêter comme ses assassins. Il accusa deranlh c4r^
tion les autorités de cette ville , qui n'étaient pasvfnoeoï
tôt à son secours. Seize des prinopaux habitants Âirrai tnJ
devant le tribunal révolutionnaire, et neuf pcnrcnl«1
chafaud. Rien dans cette circonstance ne put désarmer U i
du féroce Bourdon. Il provoqua ou soutint dans la conwtj
on dans les dubs ces mesures atroces dont le rédt vk^i
les cœurs honnêtes autant qu'il les épouvante* Cnigiuiitl
bcspierre, auquel il avait déplu, il conspira sourdemenl d
lui , s^assoda dans ce but aux Barras , aux Fouché, aoxTi^
et prépara la révolution du 9 thermidor ^ à laquelle il coori
avec énergie. C'est lui qui pénétra nmtamment, à UW
quelques ^rdes nationaux , dans la maison commune,^
taient retirés Robespœrre et ses amis. U déclama \m
néanmoins, quelques jours après , contre les corypkh%à
dérantisme, et demanda les honneurs du Panthéon poc:*
du peuple, Marat Mais l'influence des terroristes diœÎDUtf
dément; Legendre traita hautement Bourdon d'assasac
(^ue celui-ci pût obtenir la parole. Arrêté dans la sfcs
Graviliiers, comme coupable dans la révolte du l^ ^
an III , et comme membre du comité central d'insur*
il fut envoyé à Ham , d'où l'amnistie du 4 brumaire left^
tôt sortir. On comprend que l'école d'un tel homme w i
prospérer Ions temps , malgré le titre d'école des EUre
patrie qu'il s était fait donner par décret. Les joumaait
poque rattaquèrent avec toute l'indignation que sel
avaient inspirée; par corruption, de son prénom, on TJ
Bourdon Léopard. En 1797 , Boissy d'Anglas se plaigcj
tribune des cinq cents de rencontrer partout sous ses {m
assassin. Il fut envoyé cette même année à Hambourç,
y établir un comité de propagande ; mais les discoun vû^
Ear lesquels il effraya tous les intérêts de cette ville k"^
ientôt la direction à le rappeler. En 1800 . il obtint U pi
membre du conseil d'administration de 1 hôpital miliuj
Toulon , qu'il conserva plusieurs années, mus les M
temps de l'empire, il dirigeait à Paris une école prinul
mourut danscette ville vers Te commencement de la re$tjffj
11 avait publié : 1<> Mémoire sur l'instruction, oa VEi^
naltonojff, Paris, nS9; 2^ Recueil des actions civiques d«\
blicains français, Paris, 1794 , in-8*» ; 3« Rapport sur /^
circulation des grains, in-8<> de vingt-neuf pages ;4* Or^
tion des greniers nationaux décrétéepar la convention, tu
onze pages; 5^* le Tombeau des imposteurs, ou VInau§ti
du templede la Vérité, sans-culottide dramatioue en t^u^l
Paris, 1794; ouvrage ridicule auquel travaillèrent aid
line et Vaicourt.
BOURIM>N DE VATBT (MaRG-AiHOUCE), né le SI IK»1
1761, entra, après de brillantes études au coTlé^ &EA
de Paris, dans l'administration des finances , puis dans H
la marine, après avoir navigué et assisté, sar le x2Ï»i
Ville de Paris, au combat mémorable du H avril <^J
1795 il devint chef du bureau des colonies, et fat env]
BOURDONNIEE.
( 233 )
BOURG.
1798, en qualité d'agent maritime à Anvers, où il remplit avec
lèle et talent son importante mission. Elle loi valut la faveur
dn directeor Sîeyès , et , par elle , le ministère de la marine et
des colonies. Mais Bonaparte, auquel Sieyès et ses créatures
portaient ombrage, renvoya Bourdon de Vatry à Anvers
nec le titre de commissaire ordonnateur pour les mers du Nord,
fil 1801 , il fut nommé chef d'administration à Lorient, puis
préfet du second arrondissement maritime du Havre , et tour à
tour préfet de Vaucluse en 1803 , de Maine-et-Loire en 1806,
deGénes en 1814 jusqu'à sa réunion à la Sardaigne. Il revint
alors au ministère de la marine et des colonies en qualité de
directeur du personnel et d'intendant des armées navales. Au
retour de l'Ile d'Elbe, Napoléon choisit Bourdon de Vatry, pour
oonoiissaire extraordinaire dans la septième division militaire
et ensuite pour [)réfet de l'Isère. Il prit sa retraite lors de la
jeoonde restauration. Après une vie administrative aussi pleine
et aussi agitée. Bourdon de Vatry, qui rendit des services énit-
nents daus les affaires de l'Etat , mourut à Paris le 22 avril
1838. n avait été créé membre de la Légion d'honneur en 1804,
officier du même ordre en 1812, baron en 1809 et chevalier de
Saint-Louis en 1824.
BoumBOBTiiAis (De la) (F. Mahé).
BoriDONNASSE (nuBurs $t tu.), s. f. bâton de pèlerin. —
Sorte de lance creuse dont on se servait autrefois dans les tour-
nois (F. fiotniBON).
BOUADUNKÉ (bloêon) , se dit d'un bâton arrondi à son ex-
trémité supérie«ire, ou d'une croix pommettée à la manière
d'un bourdon de pèlerin.
BOCRDoaNBMEKT ^ramm.), s. m. bruit que font en-
leodre quelques petits oiseaux et beaucoup d[insectes , quand
ik volent, quelquefois même quand on les saisit. Le bourdon-
uwiUU desoiêtauX'-mumehês, du cohbris. Le bourdonnemeni
eu abeiUu, du hatmelons , etc. Il signiGe, figurément , le
nunuore sourd et confus d'un grand nombre de personnes
rêumes qui parlent , qui discutent entre elles. Après quU eui
Qtknéoi farkr^ on eulendii dam toute Vauemblie u% bout*
dùHnement , un grand bourdonnement. — BouRDONNEiifiMT
le dit aoisî d*ua bruit sourd et continuel que l'on croit enten-
dre, et ^ui est seulement un effet de quelque altération de
VoreUle mterne. CeUe maladie lui a laissé un bourdûnmewuni
dans fefiiUe , un bourdonnement d'oreille.
BOVBMMniEm (grmmm.), t. n. bruire sourdement, il se dit,
m propre , du bourdonnement des insectes , etc. Des mouches
réourdonnent aux oreiUes. Les colibris bourdonnent autour
cet orMsseau. — Il se dh, par extension , du mvrraure
flnrd et confus d'un grand nombre de personnes réunies qui
pvleol, qui discateot entre elles. — Bourdonner est aussi
Mrfae actif , et si^ifie , chanter à demi-voix , entre ses dents.
Ubomrdonne toujours quelquu vieux airs. — Il signifie encore,
(purement, fûre entendre des discours importuns. Que
HsmM ffous bouréosmer sems cesse? Dans ces de«x derniers
«ns, il est familier. — Bodkdoiiné, éb, participe.
wovms^owxwr , s. m. {ehirurg.)^ c'est un petit rouleau de
tiarpie de figure oblongue , mais plus épais que large, destiné
t remplir une plaie ou un ulcère. Les premiers bourdon nets
Êon introduit dans fe fond d'un ulcère profond doivent être
, afin qu'on poisse les retirer, et qu'ils n'y séjournent point
ins qn'on s'en aperçoive. L'usage des bourdonnets et de tous
ES dilatants peut être fort nuisible ou fort avantageux , sefon
I façon dont on s'en sert. Si les bourdonnets ferment un ul-
ftre profond comme un bouchon ferme une bouteille , ils s'op-
osent à l'écoulement des matières purulentes, et produisent ta
ollection du pus qui corrompt les sucs que la circulation con-
ait vers l'endroit où il croupit. L'obstacle que les bourdonnets
«t aux matières purulentes peut en causer le reflux dans la
lasse dn sang , ou elles occasionnent, i>our peu qu'elles soient
tteintes de putréfaction , des colliquations fâcheuses qui dè-
lûsent la partie rouge de la masse des humeurs , et qui ren-
dit celte masse toute séreuse. De là sont produites toutes les
racnations continuelles, qui jettent le corp dans le marasme ,
l dans une grande faiblesse, qui est ennn suivie de la mort,
i on remplit un ulcère de bourdonnets durs , entassés les uns
>r les autres, l'irritation qu'ils causeront aux vaisseaux
npêchera le passage des sucs : ils s'arrêtent , s'accumulent
'' s€ condensent dans les parois de l'ulcère et y forment des
Jlosités qui le rendent incurable^ à moins qu'on n'en détruise
s duretés.
B4iiJiU>OKinER {aecept. div.) , s. m. pèlerin, celui qui por-
it un bourdon. — Bourdonnieb, en term. d^ architecture, se
it du support d'une poutre de moulin ; de rarrondisseroent dn
haut du chardonnet d'une porte ; et de la penture dans un
gond renversé. — On dit au féminin bourdonnière.
BoraDONKORO (péche), s. m. première chambre de l'en-
ceinte du filet, que Ton nomme bordigve.
BOURDOT DE RICHEBOURG (CHARLES- ANTOINE), avOCat
au parlement de Paris en 1689, mort dans cette même ville le 11
décembre i735,âgé d'environ soixante-dix ans Savant juriscon-
sulte, il réunissait aux dons de Tesprit une profonde religion.
Il a laissé : Nouveau Coutumier général de France, avec lu
notes de Chauvelin et autres , et des listes alphabétiques du
lieux réffis par chaque coutume, Paris, 1724, 8 vol. reliés en
quatre, lu-fol. — Nouvelle édition des Conférences des ordon-
nances de Louis XIV par Bormer^, Paris, 1729, 2 vol. in-4*». —
Dictionnaire du droit coutumier, que, par sa mort, il a laissé
inachevé.-— Bourdot de Richebourg (Claude-Etienne), né à
Paris le 16 septembre 1699, fut tour à tour avocat, militaire, ro-
mancier et journaliste. Il a publié, en gardant l'anonyme;
Evander et Fulvie, histoire tragique, Paris, 1726, in 12. —
Invention de la poudre f poème en trois chants, Paris, 1752,
in-8°. — Troisième volume de V Histoire de la marine. — Ud-
cherche de la religion. — Histoire de t Eglise de Vienne (sous
le nom de Charvel], Lyon, 1761, in-4**. — Journal économique,
dont il fut le rédacteur principal, de 1751 à 1755.
BobRE {myth.), l'homme prototype de la mythologie Scan-
dinave, naquit des rochers de glace qui commençaient a se fondre
et que léchait la vache Audoumbla. On peut voir, à cet article,
comment naquit Boure. Il eut pour fils Bore , que vulgaire-
ment on regarde comme le premier homme, et qui donna nais-
sauce aux trois dieux Odin, Vile et Vé.
BOURÈ€HE,s. f. (term. de marine), dans plusieurs ports, se
dit d'une sorte de bourrelet qu'on fait sur des cordages de dis-
tance en distance.
ROUREU^GE, s. m. (jurispr.), ancien terme de coutume,
connu seulement dans le Poitou, où il était employé pour mar-
quer un droit qui s'y percevait par forme de dlme, et qui était
tel, que dans toutes les paroisses où il était d'usage il ne s'exer-
çadt pas d'autre droit de dlme. Ce droit de bourelage avait donné
lieu à une contestation. Outre ce droit, on avait voulu perce-
voir la dtme dans le Poitou ; mais il fut attesté, par un acte de
si^ de Poitiers, du 14 juillet 1685, que ces deux droits ne poo-
laieat point concourir ensemble sur les mêmes objets.
BOURES (F. Paysans, Guerre des).
Bounrr (c^gric.), s. m. race de bœufs répandus dans les
départements de l'Ouest et du Midi. £n Auvergne, la génnse de
deux ans se nomme boureîte.
BOVRETTE (CHARLOTTE Renyer, femme Curé, puis fem-
me), plus connue sous le nom de la Muse Limonadière, née à
Pans en 1714, morte en janvier 1784, tenait un café fréquenté
par tous les pédants et par tous les beaux esprits de l'époque.
Pœsédée de la monomanie de la versification, Charlotte Bou-
rette adressa des vers à tout le monde indistinctement , depuis
le roi de France jusqu'à sa blanchisseuse. Ses envois poétiques
furent diversement récompensés : le roi de France lui adressa
un étui d'or, le duc de Gesvre une écuelle d'arçent, Voltaire une
tasse de porcelaine et Dorât quelques vers. On a recueilli de
cette femme : la Muse Limonadière et autres pièces* de poésie,
1755, 2 vol. in-f 2. — La Coquette punie, comédie en un acte et
envers, 1779, in-8".
BOVRO, lieu composé d'un certain nombre d'habitations,
plus fort qu'un village, moins fort qu'une ville. Un bourg peut
être entouré de murs ou ne pas en avoir, mais il a toujours un
marché. Nous ne cherchons pas l'étymologie du mol bourg ;
comme beaucoup d'autres, celle-ci est vagne et arbitraire.
Pourtant nous devons remarquer d'une part, que Végèceempfoie
le mot burgus dans le sens de tour ou petit château ( Y. rart.
Bourgeois, Bourgeoisie). Bourgade est l'intermédiaiTe entre
bourg et village; la boursade se rapproche plus de celur-ct, et
le bourg ressemble plus a la ville. — En Angleterre, le mot
borough, que nous traduisons par bourg, a un sens tout parti-
culier. Il désigne un heu moins important qu'une ville et plus
important qu^ titlage, comme parmi nous.
lieues
chant
du nom de sa petite province. Sa population s'élève à 8,9W ha-
bitants. Les rues y sont propres et arrosées par plusieurs fontai-
nes; on rencontre de jolies promenades, et les environs de la
ville oflrent des points de vue pittoresques. Quant à l'industrie,
elle y est peu active et peu importante, mais il se fait un com-
merce assez considérable en grains, peaux blanches, bestiaux et
BOtBGAGE.
, mnaessoui
est le sicge
dence d'un reccreur génfral, d'un directeur des coolributioDS
directes, d'un conservateur des hypothèques et d'un inspecteur
des furtts. Parmi ses monuraents on cile : b cathédrale de
Bron, l'IIâtel-Dicu, l'hôlel de ville, les boucheries, la balle
au blé et la Charité. Elle [wssède un collège communal, une
bibliothèque publique de t7,000 volumes, une école de dessin
linéaire, un cabinet de physique et de chimie, un musée dépar-
temental, une société d'émulation et une salle de spectacle. —
Brou est ia patrie de l'amiral Coli^nr, du médecin d'Urfé, du
missionnaire Piquet, d'Honoré d'L'rlé, de Claude Vaugclas, de
l'astronome Lalande et du général Juubert.
BnvRG (Antoine du], oncle d'Anne du Bourg, éuit prési-
dent au parlenieni de Paris, lorsque François I" le nomma
chancelier de France en 1535. Il s'employa en faveur de ia
rérorme religieuse, et fui un des instigateurs de Védit de lolé-
ranct, accordé à Coucy par le roi; mais il n'occupa q^ue trois
années les hautes fonctions dont il espérait 5c servir pour
arrêter toutes poursuites nouvelles contre les protestants. En
1638, François I"' ayant clé visiter la ville de Laon . du Bourg,
qui l'accompagnait, fut renversé d'une mule et écrast-parïa
foule qui se portait en masse sur le passage du roi, Il mourut
peu après.
BOCRG (A!(<iEDii),ncà Itiom, en Auvergne,ent5âl. Après
avoir reçu l'ordre de la prêtrise, il enseigna ledroil avec distinc-
tion à Orléans, et fut reçu conseiller clerc du parlement de Paris
«a I5S7. Il se jeta bientûl avec fanatisme dans les nouvelles opi-
nions religieuses émises par Calvin, et ses discours frénétiques le
firent arrêter et conduire à la Bastille, par ordredu roi Henri II.
L'cTèque de Paris ic déclara bérclique, te dégrada de l'ordre de
la prêtrise et le livra aux juges royaux. Du Bourg appela de
celle sentence à plusieurs archevêques, espérant gagner du
temps et obtenir sa grice. Mais l'assassinat du président Hé-
iiarl, l'un de ses juges, précipita sa condamnation; on le soup-
çonna de ce meurtre pour avoir prononcé contre ce magistrat,
Irés-bustilc contre loi et qo'il ne pouvait récuser, ces paroles
téméraires : « Dieu saura bien te forcer à te récuser, h Trois
jours 'après cette catastrophe, du Bourg fut condamné i mort,
pendu en place de Crève, et son corps Tut brûlé le 30 décembre
1550. Sa mort fit naître la conspiration d'Amboise, tramée par
les protestants, qui mirent du Bourg au nombre de leurs mar-
tyrs. — Quelques écrits de lui sont entièrement oubliés.
BOUBC i£tiem<e dv], avocal, né à Lyon dans le xvi* siècle,
a composé un ouvrage sur VaitloriU du parlemenl dt Paru,
dédié au chevalier Olivier de Leuville. — Boubg (Laurent du),
son fils, fut conseiller du roi. Il publia une EUgie canttnant let
mjsérff tt ealamitéi advenun à la cité de Lyon durant
U$ guerre* eivilet , Paris, 1569.
BOURti (Elëoohe-Mabie DU Maike, COMTE Dv). né en
1665, s'illustra nendaiii le règne de Louis XIV, danssoo com-
mandement de I armée du Rhin, en 1709, et remporta la victoire
de Binnelsheim, sur les troupes impériales. Elevé en 1734 au
gnde de maréchal de France, il mourut en 1739.
■OCKGA€iiABDS, S. m. [hiit. eccléi.), espèce de chanoines
réguliers réformés, ainsi appelés de la maison de Bour^achard,
oà commeDça la réforme. Les bourgachards n'étaient m anciens
ni approuvés par l'Eglise. Cependant ils avaient plusieurs mai-
■ooi, et étaient appelés bourgachards dans celles des chanoines
Imitera où il avait plu aux evéques de les introduire.
BorBGADB,s. m. (^ramni.), petit bourg, village dont les
BÙions disséminées occupent un asseï grandespace. Une bour-
$Êét 4* UnU de muxUoni , de tant de [eux.
■oCBfiAGE, s. m. tjitritpr.), terme de coutume, usité dans
cdie de Normandie , et s'appiiquant aux héritages roturiers
■taéi dans ane ville ou dans un Dour« fermé, où il n'était dû,
i c»ue de ses héritages , aucune redevance censuelle ou féo-
dale, loit envers le roi, soit envers les seigneurs particuliers.—
Le boornge était une des quatre manières de tenir des biens-
y
(nods, (fe laquelle il est parlé dans l'art. 105 de la
IVonoandie. L'héritage ainsi tenu était exempt, aux termes de
FarL 138, des droits de relief, de treizième, et de tous autres
droiti seigneuriaux. Celui qui en devenait possesseur en était
mille pour donner une simple déclaration des rentes et des re-
aennccs qui étaient dues, à moins qu'il n'y eût à cet égard une
Goaveotioa on une possession contraire. -^ Les biens en bour-
ient plus avantageux pour les Qlles que les biens d'une
iltire; car, quoique la coutume déférai des portions dif-
et inégales, entre les mâles et les tilles , dans les suc-
, elle voulait cependant que les frères et les sœurs par-
ut également les héritages qui étaient en bourgage dans
t ) BOCBGBOIS.
toute la Normandie, même au bailliage deCaea,d)nilaa
les fillesclaientadmisesâparlager. — Lesveuveiiviinii
lemeiil une faveur particulière sur les fonds tenus en liumi
car , quoi()u'il n'y eût point de communauté de bieni,d«
Normandie, entre l'homme et la femme, celle-ci ne \ùs^\
après la mort de son mari, d'avoir^cn propriété lamaiiiélai
quels faits en bourga^ durant le mariage. — l.es plaitt<l(>
biers perruquiers étaient regardées comme immeubles mb
gage dans la Normandie, et les veuves avaient la nuiiitib
places en propriété, lorsqu'elles étaient acquises dunoiii
riage. Lin règlement du parlement de Rouen du 16 miiii
déclarait les paroisgcsde Bois-Guillaume etSaint-Etinii',!
que celles de la banlieue de Rouen, n'être poiattabini]
L'exécution de ce règlemeDt fui ordonnée par on artrii
juillet 1715.
Bui'RG-ARGENTAL {géogr.), chef-lieu de canton, du
département de la Loire, dont la population compte i,^
bitanls. Cette petite ville, assez commerciale, rcDfrnntl
portantes pépinières , des eaux pronrcs aux blaDchisMnoj
fabriqUEsde rubans, de crêpes, de lacets etdepjpjm.
BOURGEAT {Loi'tS-ALEXANDtlE-MAKGCEIlTE}, lillnu
né à Grenoble en 1787. La faiblesse de sa sanlé ra}iiilljiii
noiicerau barreau, il vint à Paris en 1813, etuoinsKTJi
belles-lettres et à l'élude de la géologie. Il toopèi i Ij w
tion de divers ouvrages et recueils périodiques, mijtrui
lin de 1813 le prix de la société des scienctirf isim
Grenoble, pour la meilleure Histoire det iiàtffi rt i
Vorowe», prouvée par lei monumenU , et htwItitpuiJ
Gèvrc violente, k Paris, le 14 septembre l8l4,U)ft<lt>iH
sept ans. Il était membre de la société philotatnniiw'J
l'académiedesantiquaires. Ses titres littéraires, MUcrH*'
dei ÀUobrogei et dei Voroneei , sont : Trai'tliimiii't
iilorieo lù gti traldi antichi poeti tcandinavi it Gnh
Hemio. — Uiitoire de ta guerre contre lei ^fttf»i'.<*"
inachevé. — Nombreux àrliclei tiam la flioçrapt»»"
telle , dant le Mercure de Francm tt datu le Jli;'""''
eiopédique.
BOURGELAT (Clalde), fondateur des école» filrfiw"
France, et créateur de l'hippialrique , ou hygièneteuB
domestiques, néà Lyon, et mort dans cette ville l( 5^
1779, âgé de soixante-sept ans. Après avoir été rwi»™
l'université de Toulouse, el avoir suivi avec dislintliM''
reau du parlement de Grenoble, Bourgelat, {Muiocmpi
chevaux, établit, en 1762. à Lyon, la première Kolt "
naire qu'on ait vue en Europe. Ëii 1784 , elle rnot \rvr
cale royale, et sa réputation européenne y appela <1«*
tous les pays. Bourgelat a laissé des ouvrages reniart|iB*
leur science , par leur utilité et par leur style. — -''
fiew^KaïUe ou Traita de cavalerie, Lausanne, 1^^' '
réimprimé a Paris et à Lyon , et traduit en anglais.
men[( d kippialrique. ou Nouveaux PritKipeimr h^
lanre et tur lamidecine det chevaux, Lyon, ITBO, ''J'
3 vol. in-S". — Arlieln de l'ancienne Enq/cb^i"^
l'art vétérinaîTe tt au manège. — Anatomie compef "
val. da bceuf ci du mouton. — ReeheTchet nf In «
l'impouibiiité où lei chevaux tant de vomir. — JUrif''
le mécanitme de la ruminato'o», — EUnutOi dt W"
natre, Lyon, 17B5, 1770, 1771,1776. —MémoireM"'
ladiet contagieuie» du bétail, Paris, 1775 , in-t°. _-^
meni pour let écofaï vélérinairet de France, Paris. •'' ■■
— Nolei pour le Mémoire tur let maladiei épidefi^
betliaux, par Barberel. —Articlet dant C-iftw»»"
noire ife 1790 d 1795.
BOVBGÈNE {V. Bourdaine). .
BOURGEOIS (Al*/.). On a coutume de designers»
de bourgeois, dans le langage ordinaire, celui ip*"
rentes et qui n'exerce aucun art ni industrie. Il et»' ■■
spécialement, sous l'ancien ordre des choses, pour ?
ceun qui avaient leur résidence habituelle et leur doouw
une ville jouissant des droits de commune, qui pwuf'r
ses frawhiiet et immunitét, et qui ne se livraient *>»'
pèce de travail considéré comme vil et abject. Cetl*
nation leur était donnée pour les distinguer de ceuï 'i
pelait vilains; mais ils appartenaient, comme wu
classe des nturiert (F. Comhdne, Roturie«,^i"
On donnait le nom de bourgeoitie aux privilèges m
aui étaient attachés à la qualité de bourgtoit. -- -
roil commun, ceux qui naissaient de V*'^ u
avaient la bourgeoisie; il était cependant de» tilks «
sance et une résidence habituelle ne sufBsaieiit^ ^.
coaEëier les droits, qui n'y étaient acquis qot •*
BOUEGB^IS. ( 335 )
conditions, el moyennant racoomplissement de certaines for-
malités. — Dans les temps reculés, on comptait, outre les
bourgeois domiciliés dans la ville, des bourgeois forains. Mais
l'usage d'admettre à la bourgeoisie les personnes du dehors
ne fut pas de longue durée; et déjà, sous Philippe le Bel, on
imposait à ceux qui voulaient en acquérir les droits Tobliga-
tjon d'habiter dans la ville , d*^ payer les tailles , et de contri-
buer aux frais de Tadministratiou municipale. — La qualité de
bourgeois se perdait par les mêmes causes qui opèrent aujour-
d'hui l'extinction de celle de citoyen. Elle se perdait encore par
U translation sans esprit de retour du domicile réel dans une
avtre ville que celle où on jouissait de la bourgeoisie. — Les
droits el les privilèges attachés à la bourgeoisie variaient suivant
ki diverses voulûmes. Celle de Paris en attribuait plusieurs à la
dasse des bourgeois , notamment celui de ne pouvoir être forcés
Je plaider, tant en demandant qu'en défendant, ailleurs que
devant les tribunaux de la capitale ; celui d*user de saisie et
d'opposition sur les biens meubles de leurs débiteurs forains ,
rentre lesquels ils n'avaient ni cédules, ni obligations: celui
oui était accordé aux père et mère , après le décès de l'un d'eux,
de prendre et d'accepter la garde-bourgeoise, et l'administra-
lion des biens de leurs enfants mineurs , qu'ils conservaient
jusqu'à l'époque où ceux-ci avaient accompli leur quatorzième
aniièe pour les mâles , et la douzième pour les filles. Les bour-
geois de Paris jouissaient aussi de certaines exemptions de droits
fiscaux sur les denrées provenant de leurs terres, qui étaient
destinées à leur consommation , et d'autres privilèges qu'il se-
rait superflu d'énumérer. — Les droits et les privilèges attachés
à la bourgeoisie ont été abrogés par les lois rendues après la
révolution de 1789, qui ne reconnaissent que des citoyens fran-
çais, et qui déterminent les conditions auxquelles on jouit de
celle qualité; ils l'ont été plus spécialement par l'art. 13 du
décret de l'assemblée constituante des 6 et 7 septembre 1790 ,
qui déclare formellement « que les privilèges des bourgeois de
la ville de Paris et de toute autre ville du royaume sont sup-
primés et abolis. » — Mais le mot a survécu à la chose, et on
appelle aujourd'hui bourgeois ceux qui vivent sans rien faire,
qui consomment sans produire , et dont il n'est pas rare de voir
Texislence inutile finir par être à la charade la société, qui
n'a reçu d'eux aucuns services. — Les ouvriers emploient aussi
<*ette dénomination pour qualifier celui pour qui ils travaillent;
et c'est sans doute parce qu'il n'a pas comme eux une tâche
obligée à remplir. Le bourgeois, dans ce sens , est un homme
prèaeux à la société, parce qu'il cultive les arts industriels,
dont les produits servent aux commodités et aux jouissances de
Il vie, qu'il donne l'exemple de l'amour du travail, et qu'il
Eût vivre à l'aide de ses profits et de ses économies ceux qu'il
occupe dans ses ateliers.
BOURGEOIS, EOiSE,s. (flfmmm.), citoyen d'une ville, ioiir-
yroû de Paris. Un riche bourgeois, ifn bon bourgeois. Il
fpousa une riche bourgeoise. Il se disait autrefois collective-
ment de tout le corps de citoyens ou bourgeois d'une ville. Cela
mécontenta le bourgeois. Le bourgeois prit les armes. Il se dit,
wrmi les ouvriers, des personnes pour lesquelles ils travaillent,
ruelle que soit leur qualité. Jl ne faut pas tromper le bourgeois.
Travauler chez le bourgeois. — Bourgeois, eoise, est aussi
a ciénomination dont se servent les garçons et les ouvriers et
«vrières dans les différents métiers pour désigner le maître ou
1 niailresse chez qui ils travaillent. Son bourgeois n'est pas con-
tnt de lui. Sa bourgeoise Va conMiée. — Bourgeois se dit
Bssi par opposition à noble ou à militaire. Un simple bourgeois.
l 'n'est pas gentilhomme, mais c'est un honnête bourgeois. Les
lililaires et Us bourgeois. Il se dit aussi quelquefois, par hau-
niret dénigrement, pour reprocher à un homme, ou qu'il n'est
as noble, on qu'il n'a aucun usage du grand monde. Ce n'est
u'un bourgeois, qu'un petit bourgeois. Cela sent bien son bour-
rais. — BocBGEOis est aussi adjectif, et s'emploie dans plu- *
tun acceptions différentes. Ainsi on dit : Caution bourgeoise,
lution solvable et facile à discuter. Celte locution a vieilli.
arde-bourgeoise (F. Gab de). — Com^dte bourgeoise, repré-
lUalioD d'une ou de plusieurs pièces de théâtre, donnée par
îs personnes qui ne jouent la comédie que pour leur amuse-
*9^ — Ordinaire bourgeois, cuisine bourgeoise, soupe bour-
o*«f, chère, cuisine, soupe bonne et simple. — Maison bour-
o»#e. maison simple et propre, sans luxe ni recherche. On le
t aussi d'nne maison quelconque, par opposition aux hôtels,
j xnaisons garnies. — Vin bourgeois, vin non frelaté, et qu'on
***^« M ûave. Il se dit par opposition à vin de cabaret. —
« oourgêoiê se dit par opposition à l'uniforme militaire et
costumes des différents états. L'habit bourgeois ne sied
BOUmOSOB.
mettent leur robe qu'au palais. Us vont dans la société en
habit bourgeois. — Bourgeois, adj. se dit quelquefois par
une sorte de mépris, comme dans ces phrases : Avoir l'etir
bourgeois, la mine bourgeoise et les manières bourgeoises ,
avoir l'air commun, et les manières différentes de celles du grand
monde. Ce nom est bien bourgeois, il n'annonce pas que celui
qui le porte soit d'une condition bien relevée.
bourgeois {marine). On appelle ainsi le propriétaire d'un
navire, soit qu'il l'ait acheté, soit qu'il l'ait fait construire. Si
plusieurs marchands s'unissent pour faire l'acquisition d'un
navire, on les appelle co-bourgeois. Quelques auteurs pré-
tendent que le mot bourgeois est venu du style de la hanse tea-
tonique, à cause qu'en Allemagne il n'y a que les bourgeois des
villes hanséatiques qui puissent avoir on faire construire des
vaisseaux ; ce qui fait qu'en ce pays-là on appelle bourgeois
tout seigneur et propriétaire de navire, et rAllcuia^ne a em-
f)runté vraisemblablement ce nom des Romains, qui, pendant
es meilleurs temps de la république, ne permettaient pas aux
patrices ou sénateurs de posséder ni tenir en propre aucun na-
vire un peu considérable, mais seulement de petites barques ,
les simples citoyens ayant seuls le droit d'armer de grands
vaisseaux.
bourgeois (numism.), nom d'une monnaie de billon qui
eut cours en France sous Philippe le Bel. Les bourgeois dou-
bles et forts n'étaient autre chose que les doubles parisis, et les
bourgeois simples ou singles {de singularis, singulier), comme
on disait alors, étaient les deniers parisis. Cette monnaie portait
d'un côté Philippus rex, avec une croix, et au revers une fleur
de lis, avec la légende Burgensis novus. Le mot 6u r^en^it, dans
la basse latinité, signifie bourgeois. Ducange, dans son Glos-
saire, cite un édit du 2f janvier 1510, qui porte: Avons ordonné
de faire monnaye, c'est à savoir petits deniers noirs, qui son$
et seront appelles bourgeois.
BOURGEOIS (Jacques), écrivain du siècle de François P', a
laissé : Le premier et le second livre des rencontres chrétiennes
à touspr&pos, en vers français, 1655; — Comédie très-élégante,
en laquelle sont contenues les Amours récréatives d'Erostrate,
fils de Philogène, et de la belle Polymneste, fille de Damon, tra-
duit de l'italien, Paris, 1545, in-8»; 1546, in-12.
BOURGEOIS (Jacques), trinitaire, composa, selon Duver-
dier, l'Amortissement de toutes les perturbations ; — Réveil des
mourants, Douai, 1576, in-16.
bourgeois (Louise), dite Bourtif r, célèbre accoucheuse du
xvii° siècle, assista dans toutes ses couches Marie de Médicis,
femme du roi Henri IV. Elle a publié : Observations sur la
stérilité, perte de fruit, fécondité, accouchements et maladies
des femmes et des enfants nouveau-nés» Paris, 1 609-1 626^
in-12; 1642, liv. i et il ; 1644, liv. m, in-8°; traduit en la-
tin, Oppenheim, 1619, in-4« ; en allemand, Francfort, 1628,
10-4*^ ; en hollandais, Deift, 1658, in-8« ; —Récit véritable de la
naissance de messeigneurs et dames les enfants de France,
Paris, 1625, in-12 ; Apologie contre les rapports des médecins,
Paris, 1627, in-S»; — Secrets, ib., 1635, in-8o.
BOURGEOIS (Angélique-Marguerite du Coudra y),
dite Boursier, parente de la précédente, a composé un Abrégé
de Vart des accouchements, Paris, 1759, in-12; et 1778, in 8<>.
Elle eut aussi quelque célébrité comme sage-femme.
BOURGEOIS (François), jésuite, né en Lorraine, se consacra
aux missions de la Chine, après avoir professé la théologie i
l'université de Pont-à-Mousson (Meurthe). S'étant embarqué à
Lorient (Finistère) le 15 mars 1767, il arriva à Vanipou, i
trois lieues de Canton, le 13 août de la même année. Par son
zèle, sa science et son dévouement apostoliques, il devint supé-
rieur de la résidence des jésuites française Pékin. On ignore
l'époque de sa mort. Il a puissamment contribué à la rédaction
des Lettres édifiantes et aes Mémoires sur l'histoire, les arts
el les mmurs des Chinois. ^
BOURGEOIS (Jean) (F. Borghès).
BOURGEOIS, musicien, né dans le Hainaut, aux environs
deToumay, est mort à Paris en 1750, âgé de soixante-quinze
ans. II possédait une voix remarquable de ténor, qui le fit ap>
peler à l'Opéra, où il eut du succès comme chanteur et comme
compositeur, 11 a écrit deux partitions de ballet, celle des
Amours déguisées et celle des Plaisirs de la paix.
BOURGEOISE..), né â la Rochelle vers l7io, finit sesétudes
à Poitiers, où il fit son droit et fut reçu avocat. Il habita long-
temps cette ville, y épousa la sœur d un avocat distingué, et fit
de nombreuses recherches sur l'histoire du Poitou. Une place
l'appela en Amérique: il visita les colonies espagnoles, et se fixa
^^ à Saint-Domingue, où il séjourna près de trente ans. Ce fut là
\M ^rnsHMien à cet offteier que thabH militeîire, "iés juges ne | qu'il composa un poëme, en vingt-quatre chants, dont Chris*
IT. 29
Cophe ColMnb est le héroA. Il n'éiak pu poëte ; mais TeoBui
fet fon Apollon, oomine il le dit lui-aième. Avant de quitter
la Fraoce, il avait remis ses notes et le jnanascrit de son précis
â deax bénédictins^ qui s'occupaient de l'histoire du Poitou.
Bourgeois avait déjà publié : Relation de la prise de Hambowrg
pmr let Anglais ; — Èhge historique de la Rochelle ; — Disser-
tation sur Voriaine des Poitevins, et sur la position deVÀn^
pêêi9riium ou uwumam de Ptolémêe, lue à la séance publique
deracadcmie royale des belles-lettres de la Rochelle; — une Dis-
êertation sur le Iteu où s'est Hvrée la bataille dite de Poitiers,
«» 1356. De retour en France, il s*établit défînitivement à la
BocbeUe, et devint doyen de Tacadémie de cette ville, dans la-
quelle il avait été admis avant son départ. Il se plaignit, en
§774, qu'on lui eitt rendu très-incomplètes les nombreuses col-
lections qu'il avait confiées. Un an plus lard, il lut en séance
wibliqve un morceau sur les premiers temps de l'histoire du
Pùiiou qui fait regretter que l'ouvrage entier n*ait pas été pu-
blié. Vert le même temps, il fit imprimer un ouvrage complet
aw ane partie presque inconnue de rhistoire d'Aouitaine, sous
ce dtre : Btckerches historiques sur l'empereur Othon IV, où
To» excmiM si ee prince a joui du duché d* Aquitaine et du
comité du Poitou comme propriétaire ou comme simple admi-
misirateur, etc., Amsterdam (Paris), 1775, in*8^. Bourgeois
■Moruti la Rodidle en juillet 1776, peu de temps après avoir
piMié VBlofe historique du chancelier de fHôpitaL C'était
sn boouBe vertueux, bon ami. aimant la vérité par-dessus tout.
On die CDcore de lui : 1<* Le poème déjà mentionné , Colomb
ms t Amérique découverte ; 2» Réflexions sur le champ de la
èataêUt{501) entre Clams et Alarie ; 5» Lettre sur une charte
4e Chcis. Les nombreux manuscrits de Bourgeois paraissent
{wnlos à jamais. Ils eussent été d'un bien grand prix pour
jliisloîre.
BOURGEOIS (CHARLES-GriLLArifE-ALEXANDRB), peintre
physicien, né à Amiens en décembre 1750, apprit quelque temps
a Dumîer le burin chei George Wille, et grava les portraits de
révéque d'Amiens ^La Mothe d'Orléans) et de Gressel ; mais
8011 goàt le porta bientôt à prendre le pinceau, et il fit long*-
temps avec succès le portrait en miniature. Il s attacha non-
seulement à la ressemnlance, mais aussi à l'harmonie et à la
pureté des teintes, qui concourent i l'expression de la physio-
Bomie. U fit des expérienoos pour découvrir de nouvelles cou-
leurs. C'est à lui qu on doit un bleu de cobalt fort utile, qu'il
employa heureusement dans des portraits peints à l'huile. Du
même minéral il tira aussi un vert simple. Le fer a fourni,
entre ses mains, des couleurs préférables pour la fixité à celles
du carthame et du kermès. Enfin, il sut trouver dans la garanec
des lacraes qui ne tournent point au violet, et un carmin du
rouge le plus beau et le plus oxe, découvert en 1816. Il s'occupa
longuement des phénomènes de l'optique relatifs aux couleurs
et à leurs combinaisons. Il publia : 1<» un Mémoire sur les lois
que suivent dans les combinaisons leurs couleurs produites par
la réfraction delahsmière (production qu'il nie, contre Xevrton,
être l'eiïot de la réfraction directe), Paris, 1813, in-iS; 2<> un
autre Mémoire sur les couleurs de Firis causées par la seule
réflexion de la lumière, avec l'exposé des bases de diverses
doctrines (colles de Gauthier et Marat, et surtout cdle de New-
ton) ; 3" enfin parut un ouvrage plus méthodiqueraeiit traité,
•ous le titre de Manuel d'optique expérimentale, à l'usage des
artistes et phueidens, dans lequel l'auteur annonce qu'il a
exposé dans I ordre de leur dépendance naturelle les phéno-
0)ene6de la lumière et des couleurs, Paris, 1821, d'abord en
«n volume, puis en deux volumes in-12, format oblong, avec
Apures colonées par l'auteur lui-même. Il avait presque ter-
nuné tto ouvrage sur l'analyse du spectre solaire, lorsqu'il
■KHir«t i Paris, à la suite d'uoe longue maladie de poitrine, le
7 mai 1833.
BOURGEOIS (DOMiTfiQuis-FRi^oofô), ingénieur mécani*
cîen, naquit près de Pontàdier en 1698, de parents si pauvres
qa'ûs ne purent lui faire apfirendre à lire. Il fut placé en ap-
Emtissage chez un horloger dans son pays, vint ens^rite à
ris où son talent pour la mécanique se oioveloppa entière-
neot. U est l'auteur des aoionales crui firent la réputation de
Vaucanson (V. ce nom), parmi le6«|«els en cite surtout un ca-
nard qui paraissait manger et exécuter toutes les opérnlians de
la digestion. Il n'en fut pas moins enfermé au p<Kit Chàteèel ,
oooœe calomniateur, 4 la requête de celui-là même dont il fit
la fortune. Aussitôt qu'il (ai libre, il perfectionna les lampes é
véverbère; l'académie l'encouragea et lui donna le privilège de
ao« pariectéannement. En 1766, il partagea le prix extraordi-
naire propoaé par l'académie sur la manière d'eciâirer les mes
«Tant grande ville» en ooMbinant la clarté, la facilité du service
(«6)
et l'économie; il le partagea avec un de aesaatodésdoni i
fort à se plaindre, Bailly, marchand (alender. Eu nf
arrêt du conseil lui adjugea Tédairage de Paris peubm
ans, avec ce même BailJy et Saugrain, gui le ibroèrent p«
tracasseries à se retirer de cette afÉûre; ce fut à gntvj
qu'il obtint d'eux par voie judiciaire une modique peos
construisit, en 1773, un Canal dont ki lumière toujoun
ne pouvait être affaiblie ni par les vents ni par les om
s'ai^cevait de sept lieues. lies expériences de son tsài
répétées plusieurs fois sur le mont Valérien; ce qui kz
une ^nde réputation , surtout à l'étrameer. L'impénti
Russie lui fit demander pour le port de Pétersbourg di
3u'il termina en t778. Accablé de chagrins par les trau
e ses envieux et par la perte de sa femme et de sa fillcn
il mourut à Paris en janvier 1781, à Tâge de auatrMrim
ans, presque aussi pauvre qu'il y était venu. Le P. Joh
blié sous le nom de Bourgeois deux Mémoires mer les fan
à réverbère, Paris, 1764, in-4<^; mais on oe les trouu
dans les bibliothèques de ^ris.
BOURGEOIS (IX)C1S LE) (F. HÉAUTILLB , abbé d).
BOURGEOISE (botan.) ,.s. f. sorte de tnllpe d'un mp
tirant sur le blanc et l'orangé. — Espèce de mooniif 'qi
frappée sous Philippe le Bel, roi de France.
. BOURGEOISEMENT (gratnwi. ), adv. d*une mmkf l
geoise, en simple bourgeois. Il vit bourgeoisement. & m
bourgeoisement.
BOURGEOISIE, S. f. (i/ramm. ], qualité dehoorpiv Di
de bourgeoisie. Il s'emploie aussi comme tenue cwwùi, ti
gnifie le corps des bourgeois, les bourgeois en gèmnV la'<
aeoisie fU des représentations. Toute la bourgeùUk pif- 1
les armes. Hanter la bourgeoisie. S'allier à la fcoar^'"
BOURGEON (6olan.^. On confond souvent le bour^ -
bouton et l'œil. — L'œil n'est que le germe du boatoo; «
serve à l'aisselle des feuilles ou au sommet des nu>r2'.\
bouton est ce même germe développé, mais encore lefliir» i
la forme annonce s'il ne renferme que des feaiU& ti •;& i
ou s'il sert de réceptacle à la fécondation. Le bouluiipri
nom de bourgeon lorsque là pousse a pris de racrruï<
tant en grosseur qu'en longueur. Œil à la fin du prini/i {
au commencement de l'été, bouton p^endant rautoinur.
ver, le germe devient bourgeon au printemps suivant. Li
geon qui part du bas de la tige a reçu le nom parti- u*
surgeon; celui qui s'élève des racines , tfrayeon. Te l
geon qui perce de l'écorce et ne sort pas directement «k. j
prend le nom de faux bourgeon; on le laisse quelqu^cj
garnir des vides ; mais hors ce cas, il faut l'enlever, ll^|
bourgeon est allongé et pointu , il donne des feuille
nommé bourgeon foliifèrc; se monlre-t-il plus gnK
rondi, il renferme des fleurs et est appelé /"rttr^ifrrj
dénonce, par un renflement plus prononce que dans lej[*fl
rr un allongement plus grand que chez le second, qu i>
la fois feuilles et fleurs, on le dit mixte, etc. LwjJ
qui veut faire produire à l'arbre du fruit, â répoque d -1
supprime tout bourgeon mixte et foliifèrc. — On app*'- '
geonnement les phénomènes du développement du bourJ
A. B. Dk i
BOURGEONNER, V. n. [gramm,) , jeter des l-«i
pousser des bourgeons au printemps. Tout commenrtt
geonner. Cet arbrisseau bourgeonne, — FigurémeiU ti%
reinenl. Son ties, son visage commence abourgeonnr
vient des boutons, des bubes au nez, au visage. On dit à^i
Le front lui bourgeonne. — Bourgeq>n£, èb, par
ne se dit guère que du visage, du nez , du fronL Atvi
bourgeonné, le visage toulbourgeonné. Les vieux ter
communément le nei bourgeonné.
BOURGEONNIKR {hist. not.), S. m. Ccstruo des
gaires du bouvreuil , en Normandie.
BOURG-EPINE {botan.) , s. m. genre de pUoles da
la France.
BOURGES, chef- lieu du déparieeient du Cher, si
lieues trois quarts de Paris , sur la pente d'ua coteau ,
fluent de T Auron et de l' Yèvre, et peuplée de 49,750
Quoique son antique enceinte pût renfermer nme
oeux fois pJus considérable. On y kbriqBe des di
communs , des couvertures de laine, de la Iw—fÉrrif
diennesct de la coutellerie très-estii»ée. On y vend de»
des laine», des euirs, des denrées et autres «mi
Bouiiges réunit plusieurs édifices remarqudricss : U
Jacques Cœur» lateadant des finaiices 4e Chartes VII
d'hùtel devine et de palais de jusiice;k<iiiartier "'
i
(«f)
cekd de gendtmMrie. La eathédrale est un des plus beaux mo-
ttomeuis gothiques de r£urope ; sa façade tsi remanniable par
la délicatesse , le fini et la riebesse des ornements. Elie n'a nen
sooflert des outrages du temps, ni des tempêtes révolution-
oaires* — Bourges réunit archevêché , cour royale, académie
uoiversiiaire, collège royal, bibliothèque, cabinet de physique,
sodfté d'agrieulture et beaux-art» , établissements de bienfai-
sance et un théâtre. — Cette ville, une des plus sales et des plus
aBciennes de la France, a vu naître Louis XI, Jacques Cœur,
les Pères Deschamps, Saudet et d'Orléans, et le célèbre Bour-
dilrae.
BOtmeKS ( Aïons de ). On dit quelquefois d'un ignorant
usis dans un feoteuil : ce sont ie$ armei de Bourgeê. L origine
(Jeceprorerbese trouve dans un manuscrit latin de la biWio*
ihéque da Vatican , plein de remarques curieuses sur les Com*
raentaires de César. On y lit que pendant le siège de Bourges,
Verdn^torix, chef des Gaulois, commanda à un capitaine
Domroe Asiirins PolKo de faire une sortie sur les troupes de
César. Celui-ci ne pouvant conduire lui-même ses soldats au
combat, parée cpi'il était incommodé de la goutte, envoya un
lieutenant; mais une heure après, comme on vint lui dire que
ce heuteiMBt lâchait pied , il se fit porter dans une chaise aux
portes de la ville , et anima tellement ses soldats par ses dis-
coors et sa présence, qu'ils reprirent oouraffe, retournèrent
contre les Homains, et en tuèrent un grand nombre. Une si
belle action fit dire qu'Asinius , dans sa chaise , avait autant
contriboé à la défaite de l'ennemi que les armes de ses soldats.
Quoiqoe le mot armei ne signifie point armoiries, et qu'il y ait
de la différence entre les mots Anniusei asinui, on n'en a
pas moins dit oMinui in cathedra ^ un dne dans un fauteuil , et
l'on a pris, p» dérision , cet âne pour les armes de Bourges.
Les véniables armoiries de la ville de Bourges sont d'asur , à
Iroîs moulons d'argent , accornés de saUe, eollotés de gueules
etclarinés (ayant des clochettes) d'or, passant sur une terrasse
de sinople, à la bordure engrélée de gueules. Elles ont en aussi
un cher d'axur ebarffé d'abeilles sous l'empire, et de trois fleurs
de lis sous la royauté de la branche atnée des Bourbons.
Bwn«BS (Jbandb), médecin des rois Charles VIII et
Umii Xll, né è Dreux ( Eere-et-Loire }, fut reçu licencié en
1468 et docteur en 1473. n a traduit le traité De minra hu^
vtsna itHimoerate, sous ce litre : Le Hvre d'Hippoerate de
ta Nature humaine, avec une interprétation, Paris, 1548,
/ii.«o. _ BorB«BS (Louis de), né è Bloîs en 1482, mort à Paris
m 1656, reçu docteurde la faculté de Paris, fut successivement
nwlecin des rois Louis XII, François 1" et Henri II. — Bour-
09 (Simon de) , né aussi â Blois, fut admis docteur en 1548.
^euit le médecin ordinahre du roi Charles IX ; il se distingua
[■tant par ses connaissances en médecine que par sa science
Uns les lettres grecques. D mourut en 1566.— Bourges (Jean
le ), docteur en 1620, échevin de Paris en 1646, doyen de
Kjacultë de Paris en 1664, mort en 1661. — Bourgcs
fcan de), son fils, après avoir été reçu docteur en 1661 , devint
Kdecin de rHôlel*-Dien, et mourut en 1684. — Bourges (Clé-
•ence de), néeà Lyon, ymonruten 1562, à l'annonce de la
lort de son fiancé , Jean de Peyrat, tué par les protestants au
ége de Beaurepaire. Elle était célèbre par sa beauté , par son
prit et par son talent poétique ; ses ouvrages ne sont pas par-
»us jusqu'à nous. Duvergier l'appelle ia Perle de$ demoiseiies
mmnaUe$t et Bnbys la désigne comme um perle vraiment
ritntaie,
Boim^BTEUR, S. m. nom donnée Lille, aux ouvriers qui
tvaill«Bt dans les lafneries;
BOUBoaisiB (rfroti féod. ), s, f. droit seigneurial sur les
Rirgeon d'une ville.
9oim«iB, s. f. espèce d'arbrisseau des Indes, de la famille
9 borraginées.
BeuRGiBi ou BUm«iif , s. m. espèce de filet qui ressemble au
lit boalier.
BoiJSQMESTEE. Cc mot vient de deux mots allemands,
^rger, bourgeois, et fNetsIer, maître. Il sert à désigner, en
utdre, eu Hollande, en Allemagne, le principal magistrat de
rtatnes villes. Les fonctions et les droits du bourgmestre ne
Dt point partout les mêmes; à cet égard chaque ville a ses
itats particulieriL ses lois spéciales. En général cependant,
I peut dbe que le bourgmestre est le protecteur, le défenseur-né
s boar^is; il administre les finances, la justice et la police
la âte. Sous ce rapport, on pourrait , jusqu'à certain point ,
wmicrau maire de nos villes françaises. Les écrivains italiens
xicmes désignent souvent le bourgmestre soit par le nom de
nsui , soit par celui de tenator; mais ils ne le distinguent
tnt saiilunnnent par là de tout a«lre magistrat de même
^■re. n n*est ordinairement en place que pour un ou deux ans^
En Suisse, les bourgmestres, comme par exemple celui de Zu-
rich , sont les chefs nu pouvoir exécutif dans tout un canton.
BOVKGMESTRE, s. m. nom du gûélanda, manteau gris
brun.
BOUR«N£UF , petite ville du déparlement de la Loire-Infé-
rieure, à 5 lieues et demie de Paimbœuf, d*une population de
2,800 habitants. Son port, peu important, est situé au fond
d*une baie au sud de Vembouchure de la Lohre. Le commerce
de Bourffncufest assez considérable et consiste principalement
en sel , bestiaux, vins, eaux-de-vie et grains. La pêche est
active et abondante sur les côtes. Quelquefois on y équipe
des bâtiments pour les Antilles et pour la pèche de Terre-
Neuve.
BOfJRGNE, s. f. OU BOUR6KO?r, S. m. (term, de pécht),
nasse placée à Texlrémité des parcs ouverts^
BOURGOGNE , BURGUNDES , ROTACIUE IMES BURGr^-*
DfSrS, ROY ACME DE BOTRGOGNE OU D'ARLES, rRA5CHE>-
comri de dourgogue et duché de bourgogh e. Les
Bourguignons, l'un des premiers peuples germaniques qui fon-
dèrent par les armes et par les traités des établissements du-
rables sur le sol romain , ont donne leur nom à trois- royaumes,
à un comté et à un duché. A travers le moyen âge presque ton!
entier, la Bourgogne forma une puissance qui passa par tous
les degrés de la force et de la faiblesse politiques. Dans Te prin-
cipe, cette royauté fat fondée sur le pillage à main armée et sur
Tantique liberté du peuple; puis, enveloppée par l'aristocratie
féodale et par le pouvoir ecclésiastique, elle fut enfin modèle
et maintenue par Forganisation des états. Sur le Jura, dans la
vallée du Rhône et sur la Haute-Saône, comme dans les Pays--
Bas , ce peuple se montre partout également doué de tous les
moyens de culture que présentait cette époque. Dans tout ce
que les traditions populaires dans les chants des Nifoelungen,
1 histoire dans les chronimies, nous disent des armes et des ac*
lions , des croyances et oes mceurs , des lois et des coutumes
judiciaires, de la civilisation, des arts, de Findustrie et du com-
merce des peuples du moyen âge, le nom bourguignon brille
d'ire magnifique éclat. Aussi , aux destinées de ITEtat de Bour-
gogne, quatre fois fondé, quatre fois détruit, en changeant sou-
vent de limites, durant plus de dix siècles, se mêlent intime-
ment îa domination universelle des Francs et la chute univer-
selle des Carlovingiens ; la cooronne de fer d'Italie, et THelvétie
livrée sans défense à une multitude de maîtres; TAIlemannie,
souvent menacée dans sa sûreté et la propriété des Zaehringen ;
la gloire des Hohenstaufen et la puissance de l'empire germa--
nique; les progrès de la puissance pontificale, et les troubles
causés par le schisme dans l'Eglise d*Occident. C'est en Bourgo-
gne, plutôt que fMrtout ailleurs, que le svstème féodal déploya sa
force d'organisation ; c'est le aussi qu'il déploya d'abord sa force
destructive. Ce système éleva des famiNes puissantes sur des
trônes princiers; mais il rompit l'unité de la nation, anéantis-
sant avec elle les droits de la royaoté. C'est en Bourgogne que
l'antique maison souveraine de Savoie a trouvé son berceau;
mais la liberté choisit sa demeure dans les vallées des Alpes,
ainsi que dans les villes au pied des Ardennes et dans les Pays-
Bas. Ici , dans la magnificence du dernier trône de Bourgo^,
les rois de l'Occident ont vu le modèle de leur cour ; mais la
ruine de ce trône assura le trône des confédérés suisses. C'est
ainsi que la Bourgogne, à Arles, à Genève, à Bruges et à Gand»
renferma dans son sein, d'abord l'école de la politique alle-
mande, ensuite la balance de la puissance de la France ou de
l'Angleterre, enfin le champ de bataille de k maison de Habs-^
bourg et de la jalouse de la maison de Vafois, c'est-à-dire tous
les phénomènes de la vie politique ultérieure de l'Europe. —
Tout ce qui ennoblit ces siècles par l'esprit chevaleresque, par le
romantique et par les efforts du tiers état, le développement de
la vie sociate, l'aurore de la politesse et îe perfectionnement des
beaux-arts , s'est rattaché par des liens non moins étroits au
pays habité par les Provençaux, et au peuple qui a possédé les
premiers peintres qui ont peint à l'huile, et les plus grands
maîtres dans l'art delà tapisserie. Malheureusement les germes
d'une dangereuse indépendance religieuse et de la prétendue
réforme de l'Eglise se manifestèrent aussi de bonne heure dans
la vallée du Rhône. Mais, après la chute de Charles le Téméraire
et la mort de Philippe le Bel , la gloire de la Bouraogoe s'étei-
gnit en même temps oue l'éclat du moyen âge. Ce peuple et
cet Etat ne véctHent plus désormais que dans l'histoire; et la
féographie seule nous a conservé le nom glorieux d'une nation ,
teinte, et la place où fut le trône d'une grandeur royale désor-
mais en ruines.
BOimeoGiiE.
( 2^ )
BOUftOOGHB.
L Les Bourguignons et l'ancien royaume de Bour-
gogne.
Dès les prrnïiers siècles de Tère chrétienne, il est fait men-
tion du peuple des Burgundes ou Burgundiens. Ptolômée parait
avoir connu leurs demeures; selon Pline, ils formaient uncoran-
che des Vandales (!). Tacite ne les nomme [wint (2). Plus lard,
les auteurs romains les signalent parmi les peuples germanigues
qui menaçaient les frontières de Tempire. De sa patrie primi-
tive, c'est-à-dire des pays de forêts et de pâturages situés entre
te Bas-Oder et la Vistule inférieure^ les Bourguignons furent
chassés, dit-on, par des peuples voisms et ennemis (par les Gé-
pides |)eut-étrc), jusqu'aux bords de la Saule; là ils eurent à
soutenir conln» les Allemanni une guerre au sujet de quelques
salines (5) ; puis, après 576, sous leur chef Gonlhacar {Gundira-
WiM, GOnther, (fonthier) , ils parurent au nombre de 80,000
combattants sur le cours du Rhin, et, entraînés dans l'irruption
des Vandales, des Suèves et des Alains (4), ils envahirent vers
Tan 407 la Gaule romaine. Plus lard, ils remontèrent avec leurs
trou[)eaux au delà du Jura, jusque dans les vallées des Alpes
pcnnines, et formèrent enfin un |>euple et un emnire qui se-
tendirent depuis les bords de la Loire jusqu'au pied du Grimsel.
— ^s Bourguignons entrent sur la scène de l'histoire par leur
premier établissement dans la Gaule; vers l'an 413, avec Tagré-
ment de l'empereur Honorius, qui voulait s'assurer leur appui
contre son adversaire Jovinus (à Mayence ), ils obtinrent de
G)nstance, général de l'empire, le pays de Worras et du Haut-
Bhin, à condition de défendre cette frontière contre les Francs.
Mais leur ûdélilé devint suspecte aux Romains, et les Belges se
plaignirent du voisinage onéreux des Bourguignons -5). En
conséquence, Aétius les resserra dans des limites plus étroites,
et conclut enfin avec eux, en 456, un traité en vertu duquel ils
quittèrent le territoire de Worms, et obtinrent la cession des
pays abandonnés par les Allobrogeset les Hcivétiens, au pied des
Alpes, afin d'y servir de rempart à Tltalie. Les Bourguignons
se firent remarquer de bonne heure par leur rapide conversion
au christianisme et par leur facilité à recevoir la civilisation. Si
Ton s'en rapporte à la description de Sidoine Apollinaire, c'é-
taient des nommes de six ou sept pieds, portant des peaux de
bêtes, et chéri^^sant la liberté comme un bien qui leur apparte-
nait plus qu'à tout autre peuple. Ils obéissaient à leurs chefs,
appelés heudins, c'est-à-dire atmens, tant que le heudin était
agréable aux dieux, dont le grand prêtre, lesinitl, déclarait la
volonté d'après la fertilité de l'année ou l'issue des combats (6).
Mais, lorsqu'ils arrivèrent sur les frontières de l'empire, un
vieil évéque vint sans crainte et avec des parole de paix au
(1) Plolcinûc nomme un peuple qui demeurait au sud des Rugiens,
Btû-ifcvTci {Buf^uniii), Buî^undi. Dans Pline , ils sont nommés Bur-
ffêiiotnes , vX cet auteur Ici tient ( it, c. 14 ) pour une branche des
VanduU^. Quelques auteurs byzantins les désignent sous le nom de
(è) Que les flunï de Tacite ( Germ., c. 43 ), dont cet historien parle
comme «Pun peuple germapique voisin des Marcomans et desQiiades,
soient l«*s noiir^tiignons , c'est ce qu'on ne peut décider. Ploléniee con-
naît auHsi ces Burli. Le docteur Kruse {/4rchi\'e.$ pour l'ancienne geo-
firophie , tfUsffure et les antiquités , X" fiiscicult*, Brcsiau , 18il,
p. 80)croit que les JL^/woi'/VdeTacitt', qui, selon lui, babitaienl de I au-
tre c6té iVs (iothom, vers Touest, à côté des Rugiens , ponri-aient éU'e
les Boni guignons. Selon Kms<* (loc. cil. p. 81 et sniv. ), les Bonrgni-
guons nMiai)itairnt point sur la mer Baltique, comme Scharzflebch Pad-
mettait. D'autre part, il prouve par un pas'^ge de Ptolémée que , con-
finant à l*esl avec le« Suein Semnones , l'Oder et la Vislule , sé|Mirés au
sud du |>euple des Rugiens, qui habitaient les cétes de la Baltique^ par
les pays de Nuremberg et de Neu^tettin , ainsi que par les lacs qui s*y
Ut>uvcnl, iU habitaient sur les froutières de la Pomeranie actuelle et de
ii\ Marche, puis la NeUe marécageuse jusqu'à son eud)Ouchure dans la
Wartha et ensuite dan» l'Oder, et plus loin jusqu'aux sources du Tollen-
»M , et qu'iU avaient les Semnones pour yotsins, parce que dans la
Ciinlivc doVignée on |)ent admettre pour les peupK*s des limites naturel*
l.s.
(:ij I^> Bourguignons, ver» Pan 359, conGuaient avec le* Allemanni
aux ('ll\iron^ de Schwiebisch Hall ou dans le pays de Hohcnlohe ; c'est
ce qui semble ré-uller d'un passage d'Aromien Marcellin (1. 18 , c. 2 ,
et I. 28, c. 5 ). A Pénoque où ils se rt'pandirent entre le Rhin et le
Neckrr , on nomme Oibica , Godomar et Gidelar comme roi des Bour-
l^Mj^ions on comme leur*« chefs dans la guerre.
(4) Orose, Ut, vu, c. 38, 4t.
(5) Sidoine (PanÂ^. Ai^iti). Sidoine Apollinaire , évéque de Clermoot
au V* siècle, PrcMper , Idace et Cassiodore, dans leurs chroniques , nous
•iMintiAeut des événements de cette époque.
(6) Ammien Marcellin , l. 28. J. de Muller, Kstoife des Suigse»
(OEtK'»** complètes, parU 19, p. 72 et suiv.).
miliea des bandes de Gontbahar, annonçant TEvangile, rt U I
parla durant sept jours de la doctri ne et des miradesdtt Otri*!!
gnés parse8discour8,GonthaharetsesB<iurguignons renofiWI
a leurs faux dieux, et se firent baptiser le huilièroe jour I
arriva Pan il5. Le respect qu'ils avaient eu pour leurf «la^
ils le reportèrent maintenant sur lesévéques, alors les Un)
les plus vénérables de la nation , qui s'assemblaient tous h
pour consolider rinfluence de l'Ëglisc sur la vie dompstiqq
sur la vie civile, et pour opposer à la force brutale des ara i
crainte des choses saintes comme châtiment. Gagné air.ij
bonne heure par le christianisme à la culture des cham{>^H
la vigne, où des ecclésiasticpes et des moines lui donnèrent I
mêmes l'exemple, et en général aux mœurs et à la 6\\K\
^llo-helvético-romaine, le peuple des Bourguignons, qui!
énergique de sa nature, et que n'avait pas atteint le juu: |
gouvernement despotique, qui avait découragé ei livre en •!
aux barbares les anciens habitants du pays, se constitua pr^
tement en une communauté libre, civile et militant, ou li
convoquait les citoyens et exécutait leur volonté, tandis (f
qualité de chef d'armée il commandait PHériban. BienU't ;
le traité conclu avec Aétius, les Huns firent irruplion ^H
territoire romain. Alors, dit-on, le roi Gontbahar locnh;! *n
champ de bataille avec ses plus braves compagnons d iv,]
hommes, l'an 456, selon Idace, dans la première hitaillranl
les Htms. Le fils de Gûnther ayant également été imfhmjà
bataille contre le roi des Huns EtieT (Attila), Vmb i^K i'M
cienne race royale des Bourguignons se trouva é{m\eA>U\
nous a été conservé, avec le tableau de celle épuqiw. ^i I
poëme des Nil>eluiigen (l). Alors le peuple élut pn«t iiin^tM
d'armée un prince de la famille des Baltes, Patiocnufl
royale des Wisigoths : il s'appelait Gundioch {Gunài^nttM^
denchui). Kenforcés par ses compagnons d'armes, disi^ I
sept bandes, les Bourguignons se répandirent , verslat I
dans l'Helvétie romaine et dans la Gaule, sans que rassen'H
formel de l'empereur romain et de son lieutenant dans W^k I
leur partit nécessaire à cet égard , et ils cultivèrent de » s«l
et repeuplèrent les pays déserts des bords du lac Lénan . it I
du mont Jura et jusqu'aux Cévennes , dans les contrvn • i
trouvent la haute et la basse Bourgogne, Berne, If j--'
Vaud, Fribourg et le Valais, la Savoie, Lyon, le Dauphin-
Provence en deçà de la Durance (2). Dans ce partap. ^
Romain dut céder à chaque Bourguignon deux tiers
terres, un tiers de ses esclaves, et la moitié de ses boi\
jardins et de ses bâtiments d'exploitation. Pendant rif.
ans, le même lot échut à tout esclave auquel un Bourr
donnait la liberté. Les Bourguignons libres, arrivés pi':
reçurent la moitié des terres, sans esclaves. On favorisa r
tous les autres dans le partage le général d'armée, et crî.
premier fondement de sa puissance héréditaire; car lè-
ses guerriers passèrent à titre inaliénable, mais dîvisihh
enfants (5). Par cette institution, le peuple des Bouri:-
conserva son indépendance au milieu de puissants voi^i.
l'Helvétie orientale et dans les cantons septenlrionaui
Rhin, le royaume des Bourguignons avait alors pour linr
le peuple belliqueux et pasteur (encore païen) des Allf
mais, après la défaite de ces derniers, depuis le comntr* -
du vi*" siècle, d'un côté les Francs, de l'autre les Ostn-w 1
l'ouest du Rhône habitaient les alliés de Gundiorh, 1'- 1
ÇOths , qui , de même que les Bourguignons et les (Içt* |
étaient encore ariens à cette époque. Toutefois, le nom ù \
gogne ne fut donné au pavs même que depuis Tan 470 I
la mort de Gundioch (466), la royauté, devenue htT. "j
passa à ses quatre fils : Hilpérich résida à Genc%e, G*- -J
Besançon, Gondebald (Gondebaud) à Lyon, et iW'-l
Vienne. Toutefois, afin que la possession violente de r*-. |
princes ne constituât pas un droit, l'empereur romain '' i
donna au plus puissant de ces tétrarques, â GondeluM I
triciat Qes titres de palririus et demagiUer tnMittyv, .
dignité de gouverneur sur les habitants romains. IV 1 • i
une double prérogative royale : celle qui résultait du i
du général d'armée en temps de guerre et de Tautorii* I
(1) Jean de Muller déjà {loco citatOf part. 25, p. SO» imte 5" I
trouver ici uti vestige de la vengeance de Chriemldde. Piw' 1
Ub. XV. Hist. mise, ad lib. xv.
(5) F. J. de Muller (^. dt., part. 19, p. 77 et suit., «H ■
et Kocb, Tableau des Rét^olutions de tEut^pe , font, i , j* 'I
Ire Gondioche, on nomme encore comme wicce«etir «h* «• ]
Chilpéric ou Hilpéric, oui ne fit rieo de remarquable.
(3) F. Lex Buf-gund*, dans Liudeobrog. Codd, tegg. m.%t
Boturgoignonâ libres, née de Tinféodation des domaines du loi
royal^ et k droit impérial conlié et illimité, sar les sujets romains
vaincus. Mais Goudcbald» dont l'appui (475) avait élevé Glycérius
sur le trône romain , ayant préféré rallîance romaine à celle des
Wi^gotiis,dont Torigincétait la même que la sienne,rorffiieilleux
EuriCv roi desWisigoths, excité par le roi des Vandales, Genséric,
â porter la guerre dans la Gaule romaine, tourna aussi contre le
pavs des Bourguignons ses armes dévastatrices. Après la mort
d*£aric (484) , Gondebald eut à soutenir une guerre contre ses
frères Hilpéricfa et Godemar. Ils succombèrent : Hilpérich et
ses deux uls furent pris et décapités (486) ; sa femme fut préci-
pilée dans le Rhône. Godemar s'enfuit dans sa tour à Vienne, y
mil volontairement le feu , et expira au milieu des flammes et
de la fumée (486). Godegisel se soumit à son frère, et conserva
sa part de Théritage pternel (i). La fille de Hilpérich , la belle
Clotilde, depuis 492 épouse de Clovis, roi des Francs, vengea sa
maison. Enflammé par elle, Taudacieux Clovis, avide de con-
quêtes, marcha en 499 contre Gondebald, et le battit près de
Dijon (500), où son frère Godegisel passa du côté des Francs,
avec lesquels il s'était précédemment déjà ligué en secret. Alors
Gondebald , serré de près dans Avignon , promit au roi des
Francs de lui payer un tribut, et d*être son homme (miies) à
la guerre. Il resta donc roi de Bourgogne ; quant à Godegi-
5el, il ne régna gue sur Besançon , Genève et Vienne. Pourtant
une autre expédition ayant éloigné les Francs, Gondebald prit
les armes, et assiégea en 50i son frère dans Vienne. Il pé-
uélra enfin dans la ville, et Godegisel fut tué dans une église,
(londebaldse maintint contre Clovis, en faisant alliance avec
Alaric, rw des Wisigoths, et resta possesseur de toute la Bourgo-
gne. Le rétablissement de cet Etat intermédiaire fut aussi favo-
risé parTbéodoric le Grand , qui ne voulait pas avoir pour voi-
sins les Francs redoutables par leur puissance. L'habile Théo-
doric alla plus loin ; au lieu de tirer vengeance de quelques
brigandage commis parGondebald dans la haute Italie, il donna
M lilie Ostgotba en mariage à Sigismond, fils du roi des Bour-
guignons. Dans le même temps, Gondebald, qui lui-4nème était
très-accessible à la civilisation, travaillait à opérer une fusion
«*ntre les Boui]guignons et les Romains, et à leur assurer l'éga-
Ulê. Il appelait dans ses conseils des Bomains instruits , lisait la
Bible à l'aide des évéques ; il régla les heures du jour et de la
nuit, (rafaii pour lequel le roi des Ostrogoths lui envoya un ca-
dran solaire et une horloge hydraulique, et encouragea le per-
fectionnement de la langue grossière des Bourguignons. Mais
lorsqu'il voulut détruire légalement l'ancienne différence entre
les Bourguignons libres elles Romains soumis au |>ouvoir ab-
«*lu, peut-être pour exercer sur tous le même jwuvoir, toute la
fiourgvMese mita murmurer. Les ecclésiastiques les plus émi-
oents, les seigneurs et les hommes libres (2) du royaume de
BtHjf^gne s'assemblèrent endièteà Genève (502),où ilscassèrent
les nouvelles lois du roi, et Gondebald se soumità la volonté de
son peuple. Puis un autre code , écrit en latin, et où l'influence
du droit romain est manifeste, fut adopté à la diète d'Ambaria-
cum (Ambérieux), et trente-six sei^eurs le signèrent. Cette loi
âfB Bioorguignons a aussi été appelée du nom du roi Lex Gun
ioèada, Lex Gundeboida, comme les Bourguignons eoY-niê-
Bes furent appelés d'après lui, Gundbodingueê ou Gundoba-
Ut. Ce code, il est vrai , fait mention d'actes écrits , de portes
Spimêcs, de labour avec bœufis, de chariots, et d'autres traces des
«sages de ces barbares ( c'est-à-dire étrangers), ainsi qu'ils sont
kppelés même dans leur propre loi ; mais il contient aussi suffi-
ttmnient de preuves de leur simplicité et de leur grossièreté
trimitives, et des relations violentes qui existaient entre eux et
es Rfimatns (3), La culture des champs, des vignes, des prairies
H des bois faisait l'occupation des hommes libres : les métiers
•iaient exercés par les esclaves. Longtemps avant les Francs, les
(f ) J. de MuUer {lac. Cit., p. 89), d'après le récit de Grégoire de
four*, de Frédégaire, de Marculf et d'Aimoin. La recherche de Clo-
il le par Clovis par rentreniisc d'Aurélien, el le départ de la princesse,
I ïïl raconlé<i au long par J. de Millier, et par V Histoire universelle
.%Uaiii dcMensel, Hist, moderne^ lom. xvj, p. 20), d*aprèà les au-
t .ir» coutemporains que iious avons nonfimés.
s.-} La Lex Burg^nd. désigne comme optimatet nobiles : les con<ietl-
1 1% cJu roi , ses commeoMiux , le maire , le chancelier , les comtes des
iiîirs. et des Minions , qui ensemble formaient la noblesse. Les autres
<nnrur.> libres formaient la classe intcrmédiah^e ; leâ affranchis étaient
%*>tn* esiimés ; les esclaves venaient en dernière ligne. Pourtant la loi
I « l^<>urguignoQs, comme celle des Lombaids, meUait les esclaves du roi
u rau^àtei hommes libres, et ses affranchis au rang des grands.
^ ^) f * Lu Jeu , Hiftoive des peuples et des Etats du moyen âge ,
. f 3,1-
B0URG06NE.
Bourguignons prohibèrent l'ancienne coutume de réparer un
meurtre avec de l'argent; toutefois ils permettaient aux indivi-
dus de se venger par eux-mêmes. Les peines étaient pour la
plupart riffoureuses et infamantes ; le sentiment de la dignité
personnelle , qui chez les anciens était le secret essentiel de la
législation, manquait à ces législateurs. Si un homme par cxem-*
pie séduisait une fille et ne pouvait payer la compensation en
argent, les parents de la victime avaient le droit de le priver de
sa virilité. Les femmes s'achetaient; celle qui s'enfuyait de la
maison conjugale était noyée dans un bourbier. L'esclave qid
coupait les cheveux à une femme libre, était condamné à mort.
Si une ûlle libre se livrait à un esclave, tous deux devaient périr;
mais la fille devait périr de la main de ses parents. Les témoins
étaient obligés de soutenir par un combat judiciaire la véracité
de leurs dépositions. Des devins qui taisaient découvrir les ob-
jets volés recevaient pour cela une récompense fixée par la
loi (i), — Les fonctions judiciaires étaient remplies par des
comtes bourguignons et des comtes romains, qui recevaient un
lief à litre de salaire ; pourtant, sous leur surveillance, les villes
conservèrent leur juridiction, conformément à l'organisation
municipale des Romains. Les juges qui se laissaient corrom-
pre étaient punis de mort. Le roi recevait , comme indem-
nité pour sa surveillance suprême, le prodoit des amendes dé-
terminées par la loi , et la possession des fiefs dépendait de sa
grâce. — C'est ainsi que les premiers parmi le peuple , grâce
surtout à la pacilique influence du clergé, qui occupait le pre-
mier rang dans les assemblées du peuple et dans les tribunaux,
réglèrent l'organisation civile, tandis que le pays, trop long-
temps changé en solitudes, reprenait un aspect plus florissant ,
parce que des évéques et des ermites construisirent dans des
contrées désertes des cabanes qui plus tard donnèrent naissance
à des couvents, à des villages et à des villes ( à Lausanne par
exemple). Gondebald lui-même fil reconstruire Genève deux
fois détruite dans les guerres précédentes, et résida uon loin de
celte ville, dans son domaine de Quadruvium (3). C'est là qu'en
515 il assembla la nation, pour faire reconnaitre comme son
successeur son fils Sigismond , et le faire élever en qualité de
roi sur le bouclier. Bientôt après, le roi Gondebaid mourut (516)
dans la cinquantième année de son règne. Le roi Sigismond
obtint aussi de l'empereur Anaslasc le patriciat avant de lavoir
sollicité. S'étant converti à la foi catholique ( au symbole du
concile de Nicée) , il rassembla les évéques de Bourgogne, au
nombre de vingt-cinq, sous la présidence d'Avilus, archevêque
de Vienne, à Ëpaone, non loin de cette mélropolej l'an 517 ; et,
conformément aux vœux du pape, il fit promulguer dans cette
assendilée, pour les ecclésiastiques et les moines, des règlements
sévères, mais conformes à l'esprit du temps et à la sainteté de
l'Eglise (5). Ce prince prépara lui-même la chute de son royau-
me. Après la mort de sa femme Ostgotba, qui lui avait donné
un fils nommé Sigerich et une fille nommée Svavegotha (celle-
ci épousa dans la suite Tliéodebert, roi d'Auslrasie), il se maria
avec une femme de la Suisse, qui, animée d'une haine profonde
contre son beau-fils, l'accusa auprès de Sigismond de vouloir le
détrôner. Sigismond fit assassiner son fils au milieu de son
sommeil (52a). L'aïeul du jeune prince, Théodoric, roi des Os-
trogoths, résolut de tirer vengeance de ce crime, et envoya une
armée en Bourgogne. Sigismond, pour expier le crime qu'il
avait commis dans nn injuste ressentiment , se réfugia dans le
monastère de Saint-Maurice en Valais, au'il avait reconstruit à
neuf et enrichi de domaines considérables. Son frère Godemar
prit en 525 les rênes de l'Etat, Alors Clotilde, veuve de Clovis,
roi des Francs, exhorta ses trois fils , les rois Clodomir d'Or-
léans. Clolaire dcSoissonset Childeberl de Paris, à dépouiller
de ses Etats le faible Sigismond, dont le père avait fait massa-
crer leur aïeul. En conséquence, ces princes ( 523 ) conclurent
un traité avec Théodoric, roi des Ostrogoths, pour |)artager la
Bourgogne. Une armée d'Ostrogolhs franchit les Alpes, où ils
tenaient Genève et le pays bourguignon des Alpes en paix avec*
Godemar ; les Francs se jetèrent sur le pays du Rh<^ne , où le
brave et prudent Godemar leur opposa une longue résistance.
Enfin Sigismond fut découvert parmi les moines de Saint-Mau-
rice, conduite Orléans, et là (526) décapité avec sa femme et
ses deux fils (4). Mais Godemar combattit huit ans encore pour
(1) Plusieurs exemples eu sont cités par J. de Muller ( [oc» cit.y
p. 19 , 96 et siiiv. ), el par de Dresch ( Histoire politiifue uni%»erselle ,
II , p. 43etsuiv.). ^'
(2) Aujourd'hui Quorrc, avec le château détiuil de Kolband.
(3) K. Labbe, Acta concil.^ tom. iv, p. 1573 et! 581 .
(4) La foi catholique de Sigismond el la pénitence sévère ipi'il s'était
iinposce lui ont fait donner le nom de Saint.
défendre le royaume de ses pèfes. Dans nue balaille Ihrrée aux |
Francs près de Vienne , il vengea son frère sur Godoniir , rei
d'Orléans, qu'il tua ; mais 1rs Francs exaspérés dévastèrent sans
K'Ué la Bourgogne. Enfin, Clolaire deSoissons et Childebert de
iris , réunis maintenant à Thcodebert d'Aostrasie , battirent
en 554 le roi Godemar, et Ton ne sait si ce prince resta sans être
reconnu f^anni la foule des morts sur le champ de ttataille, s'il
fui iait prisonnier, ou s'il termina ses jours sur une terre étran-
gère (i). Lorsque, vingt ans plus tard, le royaume des OstFM;oths
se fut egaleroentéteint. Tliéodeberl de Metz acquit toute rHelré^
tie. Ainsi tout le pays des Bourguignons ot)éit aux roisdes Francs
de la race de Merovée , comme rois de Bourgogne ; en coasé^
quence,on laissa au peuple vaincu ledrott de vivre selon ses usages
OTopres et selon ses lois particulières ; il fut aussi permis aux
Bour^ignons , en temps de guerre, de comluttre à l'ancienne
manière des Germains, c'est--Â-dire, sans séparer les rangs. —
Dans les frcouents partages de l'empire des Francs, la Bourgo-
gne eut quelquefois ses souverains propres tirés de la maison
royale de France , par exemple le roi Gontran le Saint ( mort
en 593 ) , qui eut Cnâlons-sur-Saône pour résidence. Elle eut
aussi ses maires particuliers du palais , par exemple Protadius,
assassiné en 6 15 par les grands de Bourgogne , Varna-
chake, etc. (!2).
•
II. ROYACmB DE B0UBG06?Œ ClâJrilANB KT TRANSJC-
MASE; PCIS tous DECT RÉUNIS SOCS LK PfOM DE ROYAUME
DE BOURfiOSNK OU D'ArLES (3).
Soos les rois des Francs de la race de Pépin , sous les Carlo-
vingiens, le pays des Bourguignons des deux côtés du Jura fut
TOOYemé par un patrice, et le reste de leur territoire par nn
doc, quelquefois aussi par des comtes. Enfin , ces contrées par-
tagèrent le sort commun de Tempire des (^rlovingiens ; le ter-
ritoire fut morcelé et le lien national brisé. Le traité de Verdun,
en 845, donna la Bourgo^ à Temnereur Lothaire I"^ ; après
l'abdication de ce prince , il passa à Charles , son troisième fils ,
SCM8 le nom de royaume de Provence , et , après la mort de
Charles, en 865, à son frère Lotbaire II ; celui-n , toutefois, fut
obligé de céder à l'empereur Louis II une partie de la Boor-
gjogne , celle qui est située de Tautre côté du Jura , et une par-
tie de la Provence. Lotbaire II étant mort en 889 , le traité de
partage coDcln à Mersen en 870 donna Bâie à Louis le Ger-
manique ; Lyon , Besançon et Vienne à Charles le Chauve. Lors
de Textinction de la race de Lothaire P'', en 875, les souverains
de la France occidentale et de la France orientale (de France
et de Germanie) se disputèrent son héritage. L'empereur
(f) y. Danod de Charnagc , Histoire des Sêauanais et (iu premier
rvjraume de Bourgoffte, 1735, II, 4, et le même auteur : Mémoires
jfcur êerpir à t histoire du comte de Bourgogne f Besançon, 1740,
iii-4* ; ScbœfïfliD, Ahatia iliustratOf tom. r ; Mille, Hist, de Bour-
(S) Pour lliirtoire de Boarmne sout les Franes K. FmAircs et Miao-
▼Mviurs. La haine des ^nm% de Bourgogne infliui aussi sur le sort de
BruDebant. Pour rinteiligeuce de rhittmre des auciena rois de Boui^go-
gne , doot llùstoire fait mentioii , nous donnona la table géoéalo^que
qui suit:
I. GuHDicAa (GoQtbabar, Gûertber , Goolbier ) conduit les Bour«
guignons en Gaule en 413, eat batlu par Aétius en 435 , fonde le
royaume de Bourgogne en 436 , meurt dans une baUille contre
les HuDS en 436. Son iils ( Hilpérich ) meurt dans un combat en
450.
H. GtniDioc*, le Wisigoth,roi des Bourguignons en 456, meurt en 466.
Ses quatre fils :
jâ. CvtLpimic B. Gooi- C. Gohde- ' D. Gode-
(Hilpéric) r^gne aisn. règne bald , à Lyon, mar, règne ;à
à Besançon ; patrice ; roi de ^ Vienne, meurt
en BoQi^gogne de- volontaire-
puis 501, meurt ment en 486.
en 516.
pité en 486 ; sa assassiné
fille Oolilde é- 501.
pouseClovis, roi
des Francs, ea
482.
S^fib:
Sic«M0]n>,roi, dé- Godbvaa , régent
capitè en 5S6. depuis 523 , puis
SiGimica , prince roi , et tué en
héréditaire^ as> 534.
sassinéeo 522.
(3) Snr ce rojaume y, les ouvrages déjà cités de Dunod de Cbarnage ,
de Mille et de Jean de Mollcr. Les rois de Bourncne dsjuraDe et
transjurane, réimies en 930 , et successeurs de Eodo^kbe O , s*intitulè-
reai laatAl rob de Boumgne, tantôt rais d'Arles ou deYieoiie , tan-
t^ rois de Provence et d* Allemannie.
Charles le Chauve, roi des Francs ocddentavx ^ obtint b ^
sessitjn , aux dépens de la royauté , grâce à des prifiljyff %
confirma ou accorda aux grands. UnévénemaitdéciBirpiMir
temps suiîants» c'est l'^rédilé de tous les fieii» que, i
l'assemblée de Cluisi , en 877 , Charies le Ckanre reana^
conûrma légalement (1). Car, sous ses suocesscuri, la Fm^
se trouvant décbirée par les factions inlestiiMs des vassaui c^
couronne deventis puissants^ resta livrée sans défimte an ij
ques des Noruiands et des Sarrasins; il y eut à (jesèrr^
Lausanne de vives querelles au sujet dies étections épûm^»;^
dans la France oôidentale, après la mort de Lo«is If {
gue (879) y deux rois, I.ouis ill et Carkiman, régnèmt|
commun; et les Carlovingiens de Germanie aa|Mrèmii i
possession de toute la nionarcbie de Cbarlemarâe : aiep
haut clergé , qui tendait à Tindépendance de TEgiise pour
fendre les faibles et les opprimes, décida surtout du sort
Bourgogne. — £n effet, au mois d'octobre 879, les pr^i
Bourgogne, au nombre de six arcbevèquea et dr dii
évèques, s'assemblèrent à Mautaille (liaulala ) * dans la ^
actuelle {% et, avec l'assentiment des comtes et des
bourguignons, ils offrirent à Boson, comte de Vienne <
ou intimidés au'ils étaient par lui), la dignité de roi défiât
gogne , à conakion qu'il jurerait d'être un équitable pttri^ i
potestatpour tous, grands et petits, acressioleà tœ^iiU
envers lotis, bomble de\aDt Dieo, bieii€aisant ftmïE^'aê,
et en toutes cboses fidèle à sa parole (5). — Boa» [ësétmn\i
[Beuves], comte dans la furet des ArdefUM/, jadftwtj
guerrier, libéral, pieux et de manières préTeiBMci,ct»lv^
rent des rois de France, ami du pape Jean VOl , d sfùio^
tenu de Charles le Chasve, qui avait épousé sa mrm \ùàâ0
le gouvernement de la Provence , dti comté de Vicaoi, •
l'abbaye de Saint^Maurice en Valais, et d'antres Migner^i
et en 876 même la dignité de duc de Lombardie; poartu I
avait perdu ce dernier pays. Cette puissance lui daooiit M
coup de partisans. L'orgueil de sa femme Irmengardr, fib '
l'empereur Louis II, le poussait aussi à s'élever sor le tftot,
à violer le serment de fidélité qu'il avait prèle à Cbirif
Cbajuve. Ce fut cependant avec une apparente
et seulement après avoir Jait faire pencfoni trois
toutes les églises, des prières pour obtenir les roniem
Très-Haut en cette grave drconataiice^ et apHs i^
ne se fut opposé à son élévation , qu'il se décida a aên^
fardeau qui lui était offert, et à devenir roi de Boargogttv
l'amour de Dieu et pour le bien de l'Englise. Pms il recot il'^
l'onction sainte et la couronne des mains de rérèqueitR*
C'est ainsi que la Bourgogne se détacha de la Fraace, 4e D
lie et de la Germaeie , 545 ans après la chute de Gmè»
Elle se forma d'autant plus aisément en un £tal Mttt^
qu'outre ses limites naturelles ( les Alpes , le coars du 1»
la (Saône et le Jura) , et un nom au^el se rattadiaieotr
coup de souvenirs , elle avait conserve ses lois et sa const^
Eropre. En vain les Carlovingiens de la France eccidrti
ouis III et Carloman , envahirent le pays et s'emparêm
Vienne en 883. Leur mort, arrivée en 883 et 8a4 , et la f(«i
tion du pape assurèrent la durée du nouveau royaur
pape Jean v III croyait en effet ne pouvoir fonder son w^
que sur la division ; en conséquence, il menaça de rexem
nication quiconque s'opposerait à son /f^. le roi Bosscu
que , toutefois , Charles le Gros , roi de GenDanie et enH
romain , fut appelé aussi au trône de France en 884 ,1
reçut de lui la Bourgogne à titre de fief, en M5 (4). lia
général la puissance Ses grands ne lui donna guère, aisBii
ses successeurs, que le vain titre de roi ( r. Boso5) --
royaume de Bomrgogne, composé de terres séculière» ^
terres ecclésiastiques , comprenait la FraDche-Comtê ., Hi^
Bourgogne) , les territoires de Châlons et de Mâcson en w
gogne. Vienne et Lyon, la partie sud-est du Languedoc <ij
Viviers iusque vers Agde , une partie de la Savoie et U I
vence (5). Aries devint la résidence royale ^de Boson , (f ^<
(1) CapitttiareCéoiciacuensef dans Ducbesne, Script, rer.j'i
IX, p. 463 et soiv.
(i) Non prè» de Vienne , mais non loin de Sainl*Picrre d'AlbC
Savoie, à Fendroit où est sitné maintenant Bouig-Bieieal.
(S) Cctt ainsi que Jean de MnHer ( Ibc. eit, f9, p. 180) tniJ
passages des Acta MantÊd, «pii se rapportent à*ce fait.
(4) TTaiiend>iy>lcaient de Char)e$ le Gros comme tmpcitur
que la Bourgogne avait été jadis un fief impérial ; par eoopr^
Bourgogne ne devint pas on fief de la France; c^est ce que mbA*
mettre aossi Jean de MuUcr ( part* S5, p. 70, noie iO).
(5) y. Ducbesne, Script, rer. franc *^ tom. xi, p. 480.
BOUBOQOiœ.
( «551 )
BOUBGOGNB.
foyaaoïe de Bourgogne fat appelé aussi dans la saite ro^aome
d'Arles oa Ardais et , à cause de sa situation sur le côte occi-
deotal du Jura » le royaume cîsjuran ( Burgundia eit^rana^
c'est4-dire située en deçà du Jura par rapport à la France) (1).
Sans consistance intérieure , le nouveau royaume ne pouvait
je maintenir au milieu de royaumes plus srands, que parce
goe tous les £tats environnants étaient tombés dans une égale
impuissance par suite de la confusion que cnusait l'aristocratie
fiodale. Plus les petits seigneurs étaient puissants, hardis et
ornieilleux, plus leur suierain était faible. Si chaque vassal se
dâendait dans son cbAteau fort contre les ennemis du dehors ,
r£lat en général se trouvait sans défense. Aussi, lorsqu'en
octobre 886, Tempereur Charles le Gros, dont l'esprit était si
frible, se vit dans la nécessité d'acheter au prix '^de 700 livres
d'argent la retraite des Norraandsj|(]ui assiégeaient Paris , il
leur permit de prendre jusqu'au mois de mars, époque où le
payement devait s'effectuer, leurs quartiers d'hiver en Bourgo-
gne, et Boaon ne put défendre son pays contre ces pillards.
Après leur retraite et la mort de Boson (le il janvier 887, à
Vienoe), la reine Irmengarde fut le faible soutien de son iils
Lmis (Bosonidês) , encore mineur. Elle se vit dans Timpossi-
hilité oe conserver le touL Car, lorsque après la déposition de
Charles le Gros (887) la punsanoedes Francs et de 1 empire fut
de nouveau divisée» et que tonte possession trouva sa garantie
dans la force et non dans les droits du possesseur, ou vil s'élever
au milieu des nouveaux souverains de France, de Germanie et
d'Italie iâ), Bodolphe, Iils du comte Conrad , de la race des
Wells» et neveu de Hugues, roi de France, guerrier expéri-
menté et d'an esprit entreprenant, jusqu'alors gouverneur ou
doc des pays Lorrains helvétiques, qui prit le titre de roi de la
haute Bourgogne, dans le Jura, jusqu'au Rhin et à la Saône. Il
convoqua, en 888 , quelques seigneurs ecclésiastiques et sécu-
liers à Saint-Maurice en Valais, où Thierry , évèque de Sion ,
appnya ses prétentions (5). Rodolphe réunît le comté de Bour-
ûgae ( Franche-Comté ], une partie de la Suisse en deçà de la
Beiiss, le Valais et une partie de la Savoie^ pour en former un
royauine qui» de sa situation sur le côté oriental du Jura , ou
au delà de ces montagnes par rapport à la France , fut appelé
froiuJMfaii (Bwrgunaia Iransjurana ) , ou encore nouveau
f]oyait»e de Bourgogne. Vers ce même temps, sur les fron-
tières du pavs qu'on appela plus tard Franche-Comté, c'est-à-
dire comte libre, que Ton nomme aussi haute Bourgogne, et qui
fut gouverné par de puissants comtes héréditaires , se forma ,
4ans la basse Bourgogne (qui devint pins tard la province
française de Bourgogne), un troisième Etat bourguignon, le
êmeké de Bourgogne : Richard , duc du pays en deçà de la
Saône , frère de Boson, fondateur du royaume d'Arles, s'y
reodii indépendant de tous les Etats voisins. Cette élévation de
prinoes rooms puissants fut favorisée à dessein par les grands
séculiers et ecclésiastiques, qui par là voulaient éloigner d'eux
des sMiverains plus puissants. — Ainsi l'ancienne Bourgogne
et la nation de Gunthahar furent divisées en divers corps politi-
ques qui , divisés plus encore par une méfiance réciproque, n'en
mreat que phis aisément enveloppés dans les plans hostiles des
Etals voisim plus considérables. Rodolphe se consolida dans la
^066esMoo de la Bourgogne transjarane, en signant, dès le
principe, avec le roi des Germains, Amoul, à Ratisbonne, un
Iratlé qui le reconnaissait comme roi (vraisemblablement après
la prestation du serment de fidélité), en s'assurant ensuite
de l'assistance , du puissant Richard, duc de basse Bourgo-
gne (ea deçà de la Saône), auquel il donna en mariage sa soeur
Adéudde et dont il Carvorisa l'indépendance. Comofie d autre part
le roi Loab {Botomdes), qui régnait à Arles, sur la Bourgogne
méridionale, rechercha la protection du roi Arnoul, qui préci-
sément passait en Italie, et se fit confirmer par lui, Rodolphe
Bc alHanoe avec le roi Wido ((rutdo), qui rq^iait alors sur la
Péninsule, et couvrit contre Arnoul les défiles des Alpes près
WvTée. En conséquence, Amoul se jeta en 894 sur le territoire
te Rodolphe, dévasta le pays ouvert et investit le roi d'Arles
l/mis d'un grand nombre de villes et de cantons; mais
Rodolphe resta mailre des montagnes et de tout le pays.
(l> La déaooMDaUon de Bourgogne cisjorane fut appliquée pour la
«■■iMve Coi» lonque dix ans plus tard le royaune de Bourgogne trans-
ie lutibriBé.
Qà") JEudes ou Otto, comte de Paris et d'Orléans en France; Bérenger,
Frioul ca Iiaiie, et Arnoul en Germanie.
(3> Kegmoa , Chrou^^ 888 , et d'Elbène , Hisu Burg. trtmsjur.
orad,fèrede Hodolphe, était venu en Fronce avec rimpératrice Jn-
Ctli, femme de Loub le Pieux.
en en conservant le rempart méridional, le Valais, dont il avait
donné le comté à son ami et chancelier, Tévéque de Sion. Après
la mort d*ArnouI, Louis d*Aries essaya d'acquérir le royaume
d'Italie, et, Bérenger ayant été contraint de s'enfuir devant lui,
il fut, en 901, couronne roi et empereur (d'où il est désigné,
dans la série des empereurs, sous le nom de Louis III) ; mais
Bérenger rassembla ses partisans, le fit prisonnier et lui fit
crever les yeux en 905. Dès lors la paix rrgna dans toute la
Bourgogne ; Rodolphe gouverna vingl-quatre ans son royaume,
selon les mœurs germaniques, par des comtes, des comtes pala-
tins et des avoyers {seuldatcii), En9i2, il eut pour successeur,
son fils Rodolphe II. Celui-ci défendit son pays contre les
Mazyars (Hongrois),, qui firent à plusieurs reprises des excur-
sions en Rourgogne et incendièrent Bâie (917). Ensuite il fit la
guerre à Burchard, duc de Souabe, pour la possession de
rAargan;maisil fut battu par lui aux environs de l'ancien Vito-
durum, près de Kibourg. Bientôt après, ledanger commun dont
les menaçaient le roi de Germanie, Henri, et l'intervention de
Guillaume, évêque de Bàlc, les amenèrent à une alliance défen-
sive, et Rodolphe II épousa la fille de Burchard. Puis, en 921,1e
roi Rodolphe, sur l'invitation de quelques grands italiens, fit
uneexpédition de Genèveà Ivrée,contre l'empereur Bérenger l",
pour conquérir la couronne d'Italie. Avec l'aide de Boniface,
marquis de Spolète, il battit, en 923, près de Fioranzuola,
l'armée de Bérenger, et fut couronné roi d'Italie par l'archevê-
que de Milan. Mais l'année suivante, les Mazyars, troupes
auxiliaires de Bérenger qui avait été traîtreusement assassiné ,
partirent de la Lombardic, et de la Rhétie et de la Souabe ils
firent iine nouvelle irriiption en Bourgogne et dévastèrent le
pays bien au delà du Jura. Sur ces entrefaites, l'audacieux,
habile et ambitieux duc de Provence, Hugues, fils d'un comte
d'Aries, profitant de la mort de hauts (Bosonides), roi d'Arles,
arrivée en 925, avait chassé de cette capitale son nupille, Cons-
tantin, fils et successeur de ce prince, et s'était renau maître de la
Bourgogne cisjurane (1). Alors Hugues porta aussi ses vues sur
la couronne d'Italie. 11 y arriva principalement par la beauté et
l'esprit intrigant d'une sœur influente, Imengarde, marquise
d'Ivrée. Celte femme, en effet, avait su, par des artifices de
courtisane, tellement enchaîner le roi Roaolphe II, que les
grands d'Italie abandonnèrent un prince si léger, et appelèrent
au trône, en 925. le comte Hugues, frère de la marquise. Bur-
chard, duc de Souabe, accourut, il est vrai, au secours de son
gendre, mais il fut assassiné près de Mi4an; alors le roi Rodol-
phe abandonna l'Italie au comte Hu^es et revint en toute hâte
en Bour^gne (926). Là, il se concilia l'amitié de Henri, roi de
Germanie, qui lui donna en fief, en 929, une partie de l'Helvé-
tie allemannique (l'Aargan, à ce que l'on croit), et reçut de lui en
présent la sainte lance avec laquelle, disait-on, J^us-Christ
avait été percé sur la croix. Cette alliance détermina le roi
Hugues, que les Italiens haïssaient à cause de sa tyrannie, an
r>int de rappeler Rodolphe , dont Te caractère était plus doux ,
conclure, en 950^ avec son rival, un traité par lequel il cédait
à Rodolphe la souveraineté sur Arles ou le royaume cisjuran,
afin de pouvoir affermir son propre pouvoir en Italie. Le comte
bourguignon Hugues régna seize ans sur la Péninsule ; en 946, il
eut pour successeur son fils et coUègne, Lothaire, auquel il avait
fait épouser en 937 Adélaïde , la fille que laissait Roaolphe II.
Par là s'établirent des rapports multiples entre la Pro-
vence et la haute Italie; mais les Italiens, plus civilisés, ne pu-
rent s'entendre avec les Bourguignons encore grossiers, dont le
langage rude et guttural et la voracité leur déplaisaient (2).
— Rodolphe gouverna en paix et avec douceur les Bourço-
gnes cisjurane et transjurane, réunies de nouveau en un seul Etat
depuis950, avec une partie de l'Allemanni*», depuis les bords du
Rhin, non loin de SdjafPhonse, jusqu'à Bàle ; de là dans le Jura
jusque vers la Saône, dans la vallée du Bbône, presque jusqu'à
la mer, dans les plus hautes Alpes, dans les défilés les plus
importants jusqu'au lac de Wakfstetten et bien avant dans le
"nïurgan. Ni avant cette époaue, ni après lui, sous aucun roi, le
nom bourguignon ne fut plus en honneur (3). Mais sous les
successeurs de Rodolphe II, moins capables ^«e lui, le royaume
de Bourgogne ne put acquérir nulle solidité, parce que les di-
verses seigneuries dont il se composait, différaient entre elles de
(1) Constantin obtint Vienne dam la suilc, ei fit (selon Dachesn^, en
931 , ea qualité de prince de Vienne , hommage à Rodolphe, roi de la
Bourgogne transjurane.
(2) J. de MuHer (part. 25, P. 85, notes 90-91). — Luitprand,
liv. IX, III, IV , est pour oes bits Vauteur contemporain.
(3) J. de Muller (part. 19, p. 90S).
BOCB<iOa.\B. (
Ui^ucs, de DMrurs et de lois. La liinile des langues tudesquc et
rooaiie courait et se lire encore aujourd'hui des luontagucs des
Alpes à travers le Valais, le comté de Gruyères, TUcchtland et
Nugerol, de lelle sorte que souvent, dans les mêmes localités ou
sur les deux rixes d'un ruisseau, le^ mœurs , les .lois, la langue
et les caractères physiques des individus dilTéraienl visiblement.
La séparation des montagnes et des vallées formait tout autant
de lignes de démarcation dans les relations sociales, f^s succes-
seurs de Ro<lolphe ne surent point introduire une meilleure
constitution du tout, parce qu*un défaut naturel d'énergie et de
r'inétralion, et la dépendance continuelle où ils se trouvaient
l'égard des comtes et des seigneurs, leur permettaient tout au
S] us de sauver le nom et les apparences de leur dignité. Forcés,
ans les moments de danger, d*acheter Tauntié du clergé et de
la noblesse par l'inféodation de leurs domaines héréditaires, les
rois de Bourgogne j)erdirent de plus en plus en éclat et en reve-
nus, comme en puissance et en autorité. — Après la mort de
Rodolphe II (057j, les Bourguignons élurent pour roi, à la diète
de Lausanne, son premier-né, Ginrad, encore mineur. Le duc
Rodolphe, son frère, acquit dans la suite des biens considérables.
Alors Otton le Grand, roi de Germanie, s'imposa comme tu-
teur de Conrad, non-seuloment en vertu d'anciennes prétentions
de suzeraineté, mais encore par prévoyance, afin que la France
ne fit pas valoir les mêmes prétentions. Otton prit possession de
cette dignité au moyen d'une armée; puis il réduisit û l'obéis-
sance le grand comte du Jura , Hugues, comte de Màcon (lils
de Richard . premier duc de Bourgogne et nev-eu du roi Boson),
ni élever Conrad sous sa surveillance, et épousa en 951 la
sœur de ce prince, la belle Adélaïde, veuve de Lothaire, roi
d'Italie, mort en 950, et que Bérenger II, maître du pouvoir
dans la Péninsule, tenait assiégée dans Canossa. A peine
Conrad eut-il pris lui-même les rênes de l'Etat, qu*cn 954 les
Hongrois du côté de la Rhétie et les Arabes des côtes méridio-
nales de la France iirent irruption sur son territoire. Les pre-
miers tuèrent Rodolphe, évéque de Bàle ; les derniers pénétrè-
rent en pillant dans les montagnes du Jura, en suivant le lac
Léman el les Alpes pennincs. La population s'enfuit dans les
châteaux forts et dans les tours construites sur les points les plus
élevés; mais Conrad sut donner le change à l'un et à l'autre de
ces peuples de pillards, de telle sorte qu'ils se combattirent
Ton l'autre; puis il les attira dans une embuscade habilement
S réparée et les extermina. Puis, après une jeunesse pleine de
angers et après avoir heureusement détourné ces l)andes sau-
vages, Conrad régna en silence et en paix, avec piété, mais trop
adonné aux femmes, en tout l'espace de 56 ans, jusqu'en 995.
Alors, c'est-à-dire à la Gndu V siècle après J.-C, le peuple atten-
dait avec anxiété la lin du monde. Ces craintes firent beaucoup
cagner à l'Kglise. 1^ mère de Conrad, Berthe, cette princesse a
la fois si ménagère el si chevaleresque (i), fonda avec une grande
piété le monastère libre et riche de Peterlingen, de l'ordre de
9aint-Benolt. Cependant ces contrées , désolées par des brigan-
dages et des guerres privées continuelles, n'arrivaient à une
certaine prospérité que dans les localités protégées par des châ-
teaux forts, ou excitées à l'agriculture par les exhortations et
Texeinple des sièges épiscopaux ou des monastères. Il en fut
ainsi des domaines situés au pied de la tour de Welschneu bourg,
et qui formeront plus tard le canton de Neufchâtel; il en fut
ainsi de la banlieue des évèchés de Bàle et de Lausanne. Iverdun
était alors le chef-lieu d'un canton populeux. Mais les contrées
où de nos jours Berne s'élève, étaient désertes; cependant le
commerce avec l'Italie trouvait sa route à travers les Alpes
bourguignonnes, et les métiers commençaient à animer les villes.
Les ecclésiastiques aussi, comme défenseurs consacrés de la
partie désarmée de la nation contre l'arrogance du pouvoir tem-
porel, développaient le bien-être et plus encore 1 influence de
l'Eglise; mais dans les riches fondations de la Bourgogne jamais
un écrivain ne s'est distingué parmi ses contemporains, a II
sortit, pour le oeuple bourguignon, de la foule de ses couvents,
si peu de lumière, que c'était une prévention contre la science
d'un homme d'être Bourguignon, d Bérenger de Tours avait
peine à croire « que l'espnl souillât de temps à autre en Bour-
gogne (2). a D'autre part, dans la suite, la civilisation plus mûre
de la chevalerie se répandit en venant d'Arles; surtout lorsque
la cour, qui résidait aans cette ville (sous les fameux comtes de
la maison de Barcelonne, depuis 1100 ( V. Provence et Pro-
vençaux), se familiarisa avec la culture espagnole, a là, des
(1) (>n a li'f lit) un sceau, où elle est repré^entcT filant sur le trône ; de
'i le proverbe : Cm ntttpluê Ut temps oà Berthe filait*.
{%) J. de MuUer (ioc. cit., 19, 306).
»!2 ) B0URG061IE.
chevaliers au coeur généreux se trouvaicfit en face df^ h
royale de France, plongée dans le désordre et dans la bih
et ils justi Gèrent leur défection de cette cour par anelhi
activité d'esprit et de vie (1). j> — A G>nrad sacoeda, en n^'
l'élection de la diète bourguignonne, tenue i Lausanne, ^i
Kodoiplie III. Ce prince, par sa mollesse, sa faiblesse ei^ic
rogance, aflaiblit le respect pourles droits do trùne. Il rab
un seigneur bour^ignon ses terres héréditaires pour reu^
domaine de la couronne; mais les grands, craignant d'èti*
tés de même, se détachèrent de lui, et Conrad aurait pft>l
pouvoir suprême si la sase et pieuse Adélaïde, ûlle de firri
veuve d'Otton le Grand, et qui était généralement m;«
n'avait, par son éloquence persuasive, réconcilié les virt
bourguignons avec le roi, que de son côté l'empereur ()tl -
détermina, par une lettre sévère, à des concesssons. Bi-ii
III rendit par crainte aux évéques et aux couTents tr>j
Sue sa chambre avait aliénés en leur faveur, et il vécut \v*\
ans le besoin, parce que les domaines de sa niaisim d
aliénés ou mal administrés. Cette même crainte devan
grands el la haine en môme temps qu'il avait poui ctl
déterminèrent, afin de s'assurer une proleclion , à ncouu
pour son héritier le iils de sa sœur ainée (Gisèle, fenirn^
Henri, duc de Ba\ière), l'empereur Henri II. Cet acte iki
à Eudes II, comte de Champagne, fils de Berthe, si sci^t
sœur, qui réclamait pour lui la succession au irùoe uo
moins un partage. D'autres grands du pays, fu du re
étaient hostiles aux Allemands, et qui redoataieol Jj pa\
samedc l'empereur, virent dans la manière èmlBocMphetli
posait de son héritage une violation du droit d'ëctûon^xù i\
partenail à la nation. Le peuple lui-même en (al VrVW^i
exaspéré, qu'il tua l 'évéque de Lausanne, qui avait convj i
se conformer, dans cette aflaire, à la volonté du roL .U. -i
dolphc accourut avec sa seconde femme Hermengtrtlr à xn
bourg, et céda à l'empereur, en 1016, tout le pays àf^4
ffogne. Mais la nation ne se soumit à l'empereur (|a'>i<^ |
Werner, évéque de Strasbourg, à la tête de l'année k^ri
eut battu sur le lac dcGenèveles troupes bou^guignonof^,^l
mandées par le comte de Poitiers. Henri installa oonio^^
verneur dans Arles Bérold de Saxe (2), et adminbtra 'u J
rai le pays avec un pouvoir tout royal. Mais il mouroi \
héritier en 102 i, el Conrad H de Franconie^ sumooutyi
tard leSalien, lui succéda sur le trùne de Germanif. X^*^
plus proches parents de Rodolphe III (les fils de sa ^n* '
vèrenl leurs prétentions sur la Bourgogne. D*autre (ur ^
rad U prétendit que Rodolphe avait remis la Bourgogne j
pire, et non à Henri U comme ûls de sa sœur atuce : W u
son droit de suzeraineté sur le retour de la Lorrainf *
le Germanique, sur Tinvestiture donnée par Charles V
Boson, roi d'Arles, et sur la tutelle exercée par OUon l*
durant la minorité de Conrad. Sans doute le droit d'
exercé jusqu'alors par la nation, semblait contraire à U<'
prétentions : mais à cette époque où, en Bourgogne et ec'
le premier fondement de toute puissance consistait en »
lions violentes et dans la décadence du systènie féoddl ''I
aristocratie féodale el en polyarchie ; où lesrelalioiis pu* I
prenaient tantôt une forme, tantôt une autre, selon les.'i
tances; où la force seule décidait de la possession, et I
avait de légitime que l'Eglise ; à cette époque aucune é^^
ne pouvait être décidée par le droit politique et inlfnuJ
Des phénomènes analogues se sont plus d'une fois \n
dans des temps plus rapprochés de nous. Mais en tout cj?J
pire d'Allemagne avait pour lui la (>ossession de la \>v
souveraine, et la couronne bien acquise d'Italie rendaii ^
(1) Waclier (Histoire de la littérature nationale mii^
I, p. 46.
(2) On l'appelle aussi BertboU ou Beroald. Deraldus fie ^^
proreXf \oi\k le titre qu'un diplôme de ce temps donne à ce €ca. i
on fait descendre les comtes de Savoie; mais on a élevé des do*A'J
Vori^ine saxonne des comtes de Savoie, el Ton a voulu lirr ^'t
au li«i de Saxonia ( f^. J. de MuUer, Î5, p. 110, Dolc 370 •
de Berlhold, le comte Humbertl*', qui en 1033 oUiot d« •
reur Conrad la seigneurie de Cbablais , est la souche de U ■»< ^
donna plus tard les comtes de Savoie. D'après les rccherclK^ pf ^
ques du comte de Aangome, qu^ sont suivies par Ko^ , d ftr^
tefois que la deicendauce de la maison de Savoie-, des cooate <*
beck, detcendanU du Saxon Witikind , et par roiuèq«c»( ^'
saxonne de celte maison , est prouvée. Les comtes Bcrtboid f* ^
Humbert I*' aux blanches mains, étaient des seigneurs ptiffa*»'-" |
des lacs d'Annecy , de Bourges el de Genève et dmni le b*
ste rarUcle Savoie).
(f'. du reste
BOUttfiOGNE.
(554)
BOVEfiOCNE.
oufl celle di^ité re^ héréditaire , quoiqa'en 1156 Frédé^
ne I*"^ la lirnitât à la Suisse (1). Puis cet empereur plein
d'énergie rétablit la souveraineté de Ternaire au delà du Jura
cl dans la Bourgogne mëridioualey éleva I archevêque de Lyon
i la dignité d'exarque ou vicaire de lempire, avec tous les
droits régaliens, et se fit couronner en 1178 à Arles, d*où le
céniedeTa poésie méridionale et les moeurs des Provençaux se
firent sentir en Allemagne^ dans le même temps où Pierre
Walda, marchand français, établi à Lyon, fondait la secte des
▼audois; mais après la chute des Uohenstaufen, les relations de la
Bourgogne avec l'empire germanique devinrent de plus en plus
chancelantes, et les hens qui unissaient entre elles les diverses
parties de ce royaume, de plus en plus faibles. Le grand Ro-
dolphe de Habsbourg songea, il est vrai , à rétablir Tancien
royaome de Bourgogne en faveur de son fils Hartmann, mab
le temps n était pas favorable à ce projet. Lors(]ue enfin après la
mort de Charles IV (le dernier empereur qui, en 1564, se fil
couronner à Arles, et (|ui y nomma des gouverneurs et d*autres
oflfiders impériaux) l'insouciance de Wenceslas abandonna à
loî-méme le saint-empire romain de la nation allemande, la
Bourgogne se démembra en une multitude de petits Etats indé-
pendants, qui furent presque tous (2) successivement absorbés
par la France (3) ; un petit nombre seulement d'entre eux, tels
que la Savoie, Montbéliard, conservèrent encore leurs anciens
ucns avec Tempire germanique, jusqu'au moment où la révolu-
tion française anéantit les dernières traces de Théritage de
Bourgogne et d'Arles sur les frontières du Haut-Rhin et en
ItaUe (^.
in. Lb comté libre de Bourgogne (Haute-Bourgogne, ou
Franchb-Comté), et le duché de Bourgogne, ou Basse^
Bourgogne.
^ La province de France c|ui , jusau^au moment de la rév
lion française, s'est appelée Francne-G>mté, confinait à V(
révolu-
tion française, s'est appelée Frânche-G>mté, confinait à Touest
«a duché de Bourgogne et à une partie de la Champagne ,
au nord à la Lorraine , à l'est au comté de Montbéliard et à la
Suisse, au sud aux provinces de Bresse et de Gex. Elle avait
«ne superficie de 77 lieues françaises carrées, ou de 77 milles
géographiques carrées , avec une population de 841,000 habi-
tants environ. Sa situation sur le Uoubs, sur la Haute-Saône
et dans le Jura fit que cette province qui , avant la révolution
française , avait formé un gouvernement particulier, fut divisée
«D 1780 en trois départements, ceux du Doubs, du Jura et
de la Haute-Saùn'e ( F. ces articles). — La Haute-Bourgogne
tonnait dans Torigine une partie de la Gaule séquanaise (5) ; elle
(l) Les ducs de Zehringen, dam la Suisse boui^uignoane, bAtirent
Fnbourg en 1178, et Berne en 1191. Sch(Epflin , Histor. Zanngo^
Baffensis, i, p. 144, 151 ; et Fréd. de Kauoier, Histoire des Hohtns"
tau/en^ it, 58.
^) La Snîsse bonrgniguonne devint , après Textinction des ducs de
&niringen en 1218, an pays immédiat de l'empire germaniaae, et entra
dans la confédération. L'empire germanique renonça à tes droite sur la
ville de Bàle et sur les autres cantons par la paix de Westphalie.
(8) Philippe le B<*i , roi de France, acquit la possession de Lyon avec
•es dépendances, par un traité avec rarcfaevéque de Lyon, a Pierre de
Savoie , en 1312 (Ménétrier, Hist. de ia ville de Lyon , p. 430). La
France acquit le Dauphiné, où les dauphins de Vienne, autrefois simples
eomtes, s>taieot rendus souverains du pays, par la donation du dernier
dauphin, Uumbert II, en 1349 ; pourtant Charles, petit-fils de Phi-
lippe de Valois, premier dauphin de France, jura, pour le Dauphiné,
foi et hommage a Temperev Charles IV (Valbonnais, Hist, du Dau-
phitu), — La Provence fut ajontée à la couronne de France , par le
testament de Charles , le dernier eomte de Provence , de la seconde
Baisoti d'Anjou, qui mourut en 1481 (Bouche , Hist. de Prottnce ;
Pipon, Hist, génér. de Prouenct ; et Boisson de la Salle, Essai sur
V Histoire des comtes souverains de Provence). — Avignon partagea
le sort de la Provence, et fut, avec l'assentiment de l'empereur Char-
tes rv, en 1348 , vendu au pape Clément VI , auquel l'empereur céda
les droits de suzeraineté impériale sur ce pays. Du grand comte Otton
Guillaume de Bisanz , descendit une maison puissante dans la Haute-
Bourgogne, comme on le verra dans U suite' de l'article. Arles devint
enfin une ville lihre et impériale, et fut cédée à la France par l'empe-
reur Charles IV.
(4) Par exemple le hailliage de Tordre teutonique d'Alsace et de
Bourgogne. Cest de même que s'évanouit le vain titre donné à l'électeur
de Trêves, qui s^intitulait archi-chancelier du saint-empire romain en
Gaule et dans le royaume d'Arles.
(5) Dumas, Hist. des Stquanais et de la province séquanaise des
Bourguif^nnns, etc., Dijon, 1735, in-4*. Cest dans ce pays, prêt de
YcMOtînm ( Besançon ) , que César eut son entrevue avec Arioviste.
appartint ensuite au royaume des Bourguignons, plui
au royaume de Bourgogne fondé par Bosoo en 879, et à|
888 en m^eure partie au royaume de Bourgogne lran$ju
fondé parRodolpnel'''^; mais a près la réunion des deux fii-ui
gnes en 950, elle fut incorporée tout entière dans ce rmui
sous Rodolphe II, Conrad et Rodolphe III (I). Après Uïk,i
contrée passa avec le royaume de Bourgo^e , dont Hi'
mait un tief , à Tempire germanique ; mais elle consm;
comtes héréditaires et libres, c*est-a-dire des seigneurs rt;
verneurs héréditaires , qui n'étaient soumis à aucun dm;
sous l'empereur Frédéric P'' , elle devint un conaté palais
même temps que ses limites furent étendues. A U ci
époque s'éleva la puissance de Tarchevéque de Bisanz (Ih
çon) , qui gouverna la Haute-Boureogne sous le rapport Uij
rel , et qui eut séan^ et voix dans les diètes de Vn*^
comme prince immédiat ; la ville de Besançon obtint auvi
privilèges de ville libre et impériale. Mais, après des vanu
fréquentes de limites par suite de partages et cie ces&iofKi
ticulièrement dans le pays à Test du Jura en aUaot ler
Alpes , ce comté libre , sans cesser pour cela d*étit un iîr
Tempire , passa par mariage au roi de France (1315) après î
tinction de Tancienne maison des comtes bércdiuires; f
de nouveau, par héritage féminin (1330) et par naràgr,
duché de Bourgogne. Réuni désormais a celui-d , ans pni
toutefois son caractère propre d*Etat de rem|nre|ennailigu
elle passa , par le mariage de Marie , héritière de Btmmnk
avec Tarcbiduc Maximinen, dans la maison de Bib&arg
puis , par la séparation que fit Charles-Qgiat en I5it i
monarchies espagnole et autrichienne, elle èdbol iWçn
mière, qui la céda à la France parla paix deKaMpc.i
1678, avec la ville libre et impériale de Besançon, qoeVvr
avait cédée à l'Espagne en 1651, en échange de FnakeBiM •
Les grands cooites héréditaires de la Daute-Boirgopeta
rent potur la première fois dans Tbistoire vers le coauMocw
du XI' siècle. lyOtte-Guillaume , grand conote dios k ki
à Besançon, en Varesque et dans le comté libre, dfvni
une maison longtemp puissante dans la Haute-Boaret^i
de laquelle sortirent les seigneurs de Châlons , nliis uri ï)
tiers aOrange (F. ce mot) , et ancêtres de rhentièie{«l
quelle tous les domaines de Ghâlons-Orange nassèreit i
maison de Nassau, à celle qui donna Guillaume aOraof,'^
dateur de la liberté hollandaise. Cet Otte-GuilUam. i
d*Adalbert , marquis dlvrée , de la maison des Bêr«
cousin d'Ardouin , et , en qualité de petit-fils de Witti,iuj
Rodolphe P% parent des rois de Bourgogne, obtint de »i^
père Henri, duc de Bourgogne, un comtévacant dansleJsn*
il hérita Màcon et Auxonne de la maison de sa mère Gr^
6(ttte-fille de Lefald , comte de Mâcon, comte d'etrr
aute-Bourgogne , et fille d'Eudes de VennaDdois-^'
qui avait épousé en premières noces Adalbert d*IvTér
secondes noces Henri, duc de Bourgogne [tj. Il était tT<'*
sant en Bour^o^ne pour pouvoir supporter la domiiu
Henri II , roi de Germanie et em|;>ereur , que Rodulp^
roi de Bourgogne , déclara son héritier et successeur, li-
1016, Henri il le força par les armes à l'obéissance. En t
comte Otte-Guillaunîe eut pour successeur son ffls Bi
Renaud ou Reinold P*" , comme comte héréditaire en n
comte dans le Jura et an pied de ces montagnes (dansp^
toute la province séquanaise des anciens Romains) , et fi^
pays de Varasque ( Comilatus GuarasehenHê <m Vertr
aont dépendait THelvétie romane, jusqu'au pied des Atp
Lorsque après la mort de Rodolphe III , en 1032 , Vwr^
Conrad II monta sur le trône de Bourgeffue» le cMnir R«
et Gérard, comte de Vienne, refusèrent de lui obéir. Da»^
lutte, et avec l'appui de l'empereur Henri III, le comte dtl
béliard se rendit indë£endant de la suzeraineté de RefiM*''
le pays de Varasqne. D'autre part, les comtes Reinold dO:
resserrèrentd*autantplusétroitement les liens qui tes vms^
(1) Alors le comté de Haute-Bourgogne était goovi ^
de Richard, duc de Bourgogne, Boson^ qui mourut en 9S5, p
son frère Hugues, mort en 952. On prêteml que celui^ eut ^ -
lier son betu-frèrr Giselbr!rt , nuqiicl succéda en 956 L/etatd.f^
Mâcon, rraisemblahlement gendre de Giselbert, et dooi b i^*
Gerbergc , mère d'Otte-Guilfaume , fut la tige die la maison A*
héréditaires.
(S) DAn% cette généalogie si riche en hénla|eft, il règne Uw;^* '
grande obscurité, que Dunod n*a pas tout à fait dissipée dau ^s
«Al comte de Bourgogne, p. 130 et suiv.
(3) Les Annal. BeHin. 'ad mn. 889 indiquent 4i
comté ; comparez Dunod (/oc cit., p. S94}*
BorameiiB.
(«5)
BOfJBfiaavK.
et eo 1044GiiiRaamf, filsde Reinold, épousa la ffl le de Gérard,
bàiUèrede Vimïie. Mais enGn , le comle Reînold fut pourtanl
foroédo reconnattre la suKPraine(é de Tcmpereur d'Allemagne,
rten l«47, à Solenre, H fit hommage à Henri III. Sa mort
snifaen 1057. A partir de ce moment, la race de Reinold régna
sans trouble sur beaucoup de vnssaux considérables des deux
eMêsda Jura. Les grands comtes fondèrent des couvents , cons-
truisirent des châteaux foris , et établirent des exploitations ru-
rales, autour desquels s'élevèrent des villages et des villes. Le
gouvernement spirituel appartenait à rarchevéane de Besanyon,
afcc de grands privilèges en sa qualité d'archidiacre de Bourgo-
gne et de prince de l'empire germanique (i). Le fils et succes-
seur de Reinold I*% Guillaume I" le Grand , surnommé aussi
/< fTinlf , héritier de Gérard de Vienne, mourut en 1087. Il
iaissail deux fils : Tatué , Reinold II , mourut en 1099 , et Gnil-
laome II, son fils et successeur, ayant été assassiné en i 157 (2) ,
ainsi que son petit-fils Guillaume ÏÏI en 1126, le comté échut à
Rfinoid m , petit-fils de Guillaume I*^ , par Etienne , second
fils de ee prince. Ce comte puissant, qui dominait sur Besancon,
Lyon, Genève et Mâcon, refusa en 1127, après l'extinction de la
maison Salique, de fiiire hommage a l'empereur Lothaire II
(«uparatant doc de Saxe de la maison deSapplinbourg).Ce refus
le fit mettre au ban de Tempirc par la diète de Spire (1 127) , et
cette sentence fut exécutée par Conrad, duc deZiehringen, frère
de la mère du dernier comte Guillaume. Après une opiniâtre
résistance , Reinold III fut vaincu, fait prisonnier , et amené
devant ta diète assemblée k Strasbourg. Les princes eurent cganJ
au courage tout viril qu'il avait déployé ; il conserva donc le
comté Ktnre, c'est-à-dire la Haute-Bourg<^e indépendante de
tout ^ne ; mais toutes les terres situées au delà du Jura furent
confiées par rempîre au gouvernement du duc de Zsehrin-
gen(5). Reinold III mourut en 1118. Il eut pour héritière la
M\e Béatrix, que le célèbre HohensUufen, Frédéric I**^ Barbe-
son oncle
son frère,
princesse se ccmtenta de quelques seigneu-
ries sur la Saône. L'empereur Frédéric séjourna pendant quel-
que temps dans le comte, et bâtit à Dùle (Dola) un palais ma-
gnifique ; puis il remit le gouvernement de la Haute-Bourgo-
gne au delà du Jura, ainsi que la réfjencedu royaume d'Anes
avec Tafouene des trois évéchés de Sn»n, Genève et Lausanne ,
apdocBprthokl de Z«hringen .Plus tard, le fils de Frédéric et de
Bfairtx, Olton 1"^, fut comte palatin de la Haute-Bourgogne, et
aj>ré$ sa mort, arrivée en 1200, Otton H, dit de Méranie, de la
uaison des comtes d*Andechs , obtint le comté libre avec la
main de Béatrix, filledc Otton I*^ Il eut pour successeur son fils
OiUm lU, après la mort duquel, en 1248, la Haute-Bourgogne
pisa, par la sceur de Otton, la comtesse palatine Alix (Alidis ou
Elisabeth), à Hugues, comte de Châlons , mari de cette prin-
cesse (4). En 1266, Hugues eut pour successeur le fils qu'il avait
eu d'Alix, Otton IV, eomte palathi de Haule-Bourgugne. La
mère de celui-ci, Alix,épousa en secondes noces Philippe,côn)te
de Savoie, oui prit aussi le titre de comte palatin de Bourgogne,
Oiais qui plus tard fut désintéressé par une somme d*argent.
Otton IV mourut en 1503. Son successeur fut son fils encore
mineur, Robert FEnfant, mort sans héritier en 1315. Les Otton
avaient fait leur résidence à Dôle, parce que Besancon formait
des prétentions à Timmédiateté. Cest ainsi que Dôle,' qui n'était
dam le principe qu*un castrum^ devint peu à peu une ville
florissante. Après la mort de Robert, la Franche-Comté échut à
» sœar Jeanne I*", comtesse palatine de Bourgogne, mariée
an 1506 à Philippe, comte de Poitiers, deuxième fils de Phi-
lippe le Bel, roi de France. Philippe, comte de Poitiers, succéda
»i 1516 à son frère Louis X , sur le tr6ne de France ; c'est Phi-
lippe V, ou le Long, Sa femme Jeanne gouverna en son nom le
'Ofntëde Bourgogne. Il mourut en 1321, et Jeanne en 1330.
Leur fille, qui leur succéda dans le comté, Jeanne de France i
nrmii épousé en 1518 Otton IV , duc de Bourgogne. Par là le
Inché de Bourgogne et le comté, séparés depuis le traité de Ver-
ra n en 843, furent de nouveau réunis en 1550.
(1) UtMt. de VEi*Use de Besançon y dans Oiinod {Hit t. des Sèaua-
ats).
C- Selon un conte répandu par les moines, il fui enlevé par le diable ;
»ajsil fui afr»asftiiié par ses vassaux (Duiiod, loc. cit., JG3).
(a) SchcppOin, Hist. Z^irin:;, Bad. (i, 106. UO) : «ie ftauner. Mis-
^'* des Hohenstaufen (i, 337, el ii, 57 et wjiv.).
<4' Minri Op. ttipl. (t, 538), et les taMcs génialoeinues dans Dunod
p- rJ4 et suit.).
Duché de BocRGOGBnE (i).
Ce beau pays, appelé autrefois Basse-Bourgogne , puis Bour-
gogne, avait pour limites, à Test la Franche-G)mté, au sud la
Bresse et le Beaujolais, à Touest le Bourbonnais et le Nivemait,
au nord la Champagne. Il comprenait les anciens ftefs de TAo-
tunais, de l'Auxerrois, de l'Auxois, du Chàlonnais , du Charo-
lais, du Dijonnais, du Maçonnais, le Pays de m«jnlagnes, avec h
Bresse, le Bugev, le Valromey et Gex (T. Tarticle d-après).
Lorsque Boson fonda le royaume de Bourgogne en 870 , Tan-
cien duché de Bourgogne fut di'pendant de cet Etat. Ensuilty
lorsque le royaume Iransjuran 8'ele\a en 888, la Basse-Bourp>-
gne arriva à rindépendance , grâce à sa position intermédiaire
entre les deux royaumesde Bourgogneet la France, où Charietle
Simple occupait un trône sans puissance, et à la faveur des re*
lations compliquées de cette époque sous son duc Richard le
Justicier. I^ duc Richard, précédemment comte d^Autun,
frère de Boson , fondateur du royaume de Bourgogne, ne re-
connut pas, après la mort de ce pnnce en 887, la suzeraineté de
son fils et successeur Louis (Bosonides) , et se ligua, pour co»-
serverson indépendance, avec Rodolphe I**", roi de Bourgogne
transjurane, qui, en 888 , lui donna en mariage sa sceur Adé-
laïde. En 922, il eut pour successeur, comme duc deBourgogne,
son fils Raoul, que les grands vassaux de France, mécontents
du gouvernement de Charles le Simple, élurent roi en 995 et
firent couronner à Boissons, d'après Ta vis de Hugues le Blanc ou
le Grand , son beau-frère. Il mourut en 956, sans hérittert,
ainsi que son frère, Boson, comte de Bourgogne , et Hu^es le
Noir, marquis de Bourgo^me ; ce dernier fut forcé de céder la
moitié de cette province à Hugues le Grand , fils de Robert I*',
roi de France. I^ sopur et héritière de Hugues le Noir, Irmen-
garde, femme de Giselbert, comte de Bourgogne, maria la fille
de Ludegarde , petite- fille de Richard, à Otton , frère de Hu-
gues Capet , tige des rois de France, et par là toute la Baise-
Bourgogne fut de nouveau réunie. A cet Otton ou Oson, qui,
en 956 , avait hérité de son père Hugues le Gratid { duc de
France, de Bourgogne et d'Aquitaine) celte partie du duché de
Bourgogne , se rattachent les plus anciens oucs de Bourgogne.
Otton, après sa mort, eut pour successeur son frère Henri. To»s
deux étaient vassaux de leur frère Hugues Capet, roi de France.
Sous eux, le pays en deçà de la Saône était occupé par divers
vassaux , dont les comtes de Mftcon , d'Auxonne, de Châlons,
de Nevers, d'Auxerre étaient les plus considérables. Henri étant
mort sans héritiers en 1001, le duché de Bourgogne échut au roi
Robert II ( fils de Hugues Capet) , en partie comme fief de la
couronne, en partie comme héritage; mais, avant que les Bour-
guignons se soumissent à lui , il fut obligé d en disputer
pendant cinq ans la possession à Otte-Guillaunje , beau-fils de
Henri et comte de la Hante-Bourgogne. Otte-Guillaumc fut re-
foulé au delà de la Saône et renfermé dans la Haute-Bourpogue.
Mais le roi Robert donna le duché à son second fils Henn , qui ,
étant monté sur le trône en 1051 , le céda à son plus jeune Irène
Robert. Ce Robert I". petit-fils de Hugufs Capet, est la vérita-
ble soudte de la ligne royale des ducs de Boui^fogne, qui régna
près de 530 ans sous la dépendance des rois de France. Après la
mort de Robert I", dont le fils Henri était avant lui descend*
dans la tombe, on vit se succéder ses petits-fils, Hugues et
Olton I*', dont le plus jeune frère , Henn, devint comte de POf^
tugal, où il fonda la maison de Bourgogne (1095-1585). Alors
vécut le célèbre Bernard de Clairvaux (F. Bernard [SaintJ j,
Bourguignon de naissance, dans la suite abt)é de Tordre de
Citeaux ou des bernardins, réformé par lui à Ctteaux, le centre
de 5,600 couvents de cette règle , et où se sont ensevelis les ducs
de Bourgogne de l'ancienne maison. Après Otton I**" vinrent, par
succession directe, comme ducs de Bourgogne, Hugues If,
Otton II , Hugues III , Otton III , Hugues IV et Robert II;
après celui-ci , Tun après Tautre ses fils Hugues V et Otton IV,
dont la femme, Jeanne, fille de Philippe V, roi de France,
réunit, en sa qualité d*héritîère, la Franche-Comté au duché de
Bourgogne. Philippe, fils d'Otton IV, mourut avant son père en
1546, et son fils, Philippe de Rouvre (ainsi nommé du château
où il naquit et termina ses jours), le dernier duc de l'ancienne
maison de Bourgogne, Agé de quinze ans, mourut en 1561.
Le duché de Bourgogne, dont Thistoire, durant toute celte
période, ap[)articntà 1 histoire générale d<? france, fit retour à
la couronne, en partie comme fief, en partie à titre de plus
proche parenté, Jeanne, mère du roi Jean le Bon , étant fillede
(1) André du Chesne, Hist. gênèalos;. des ducs de Bour^o^ne de
la maison de France, Paris, 1628, in-4°.
(936
B0DRG06NB.
Robert Il.doc deBoorgogoe, et sceor d« Faïenl da duc Phi-
lippe de RooTre. liais le roi Jean le Bon iD\estît de ce duché,
au détrifiient de la France, en 1565» son plos jeune fils «Phi-
lippe le flardi , qu'il déclara en roéoie temps preotîer pair de
France. — Avec Phûippe le Hardi , tige de la seconde maison
de Bourgogne, ou de la seconde branche royale de France,
commence la puissance de celEtatetla gloire de la cour la plus
brillante du moyen âge. Après la mort de Philippe de Rouvre ,
il est vrai, et en Vertu du droit de succession par les femmes , b
Franche-Comté, avec l'Artois, avait passé à Marguerite de Flan-
dre, petite-fille dePhilippe le Long et de Jeanne Fs et fiancée
de Philippe de Rouvre. Mais par le manage (1369) de Philippe
le Hardi avec cette fille et héritière de Louis III , le dernier
comte de Flandre, ce prince réunit à la Bourgogne, après la
mort de son beau-père, en 1582, non-sculcmenl la Franche-
Comté et l'Artois , mais encore la Flandre , Rethel , Matines et
Anvers. Il mourut en 1404, laissant des dettes considérables.
Le duc Jean sans Peur, son fils et successeur, qui fit assassiner
à Paris, en 1401, Louis, duc d'Orléans, futà son tour assassiné
en 1419 , sur le pont de Montereau et sous les yeux du dauphin
( F. Armagnac et Charles VI , roi de France ). Philippe le
Bon (comte de Charolais), fils et successeur de ce prince, agran-
dit l'Etat bourguignon par l'achat du comté de Namur en
1428 ; bientôt, en 1450, il prit possession des duchés de Brabant
et de Limt>ourg, après la mort du dernier duc, Philippe, son
neveu; puis, par un traité et par la force, il arracha, en 1453,
à Jacqueline, fille de Guillaume VI, dernier duc de Hainaut et
de Hollande, delà maison de Bavière, le Hainaut, la Hollande ,
leSeelandetlaFrise; enfin, en 1445, il acheta Luxembourg et le
comté de Chiny; de plus, il acquit par le traité d*Arras,enl455,
aux dépens de la France, d'autres possessions encore. Il avait
fondé à Bruges, en 1440, le 10 janvier, l'ordre de la Toison d'or
(F. ce mot), et mourut en 1467. Il eut pour successeur son fils
Charles le Téméraire, qui en dernier lieu réunit encore par
achat à la Bourgogne, en 1475, Gueidre et Zutphen. Il perdit la
vie en 1477 , dans la guerre avec la Puisse, après la bataille de
Nancy , et en lui s'éteignit la descendance mâle de la nouvelle
maison de Bourgogne (1). L'histoire de ces ducs de Bourgogne,
qui se distinguèrent par les qualités les plus brillantes, non-
iêttlement dans la guerre par leurs vertus chevaleresques , mais
encore par la sagesse de leur administration, sera racontée
dans les articles spéciaux gue nous leur consacrons. Des articles
spéciaux r^umeront aussi l'histoire des diverses provinces des
Pays-Bas. — C'est ainsi que le nouveau duché de Bourgogne
s'éleva, par des mariages, par desachats et par des héritages, au
rang d'un Etat puissant, qui pesa lourdement sur la France,
lorsque les partis de Bourgogne et d'Orléans allumèrent la
guerre civile dans ce pays (F. Charles VI et Charles Vil,
rois de France). La puissance de la Bourgogne décida du sort de
la France dans les guerres avec l'Angleterre, jusqu'au traité
d'Arras en 1 135 , par suite duquel Philippe le Bon se détacha
des Anglais. En même temps les forces intérieures de la Bour-
gogne s'étaient développées au point que toutes les sources du
bîen-élre national , l'agriculture, l'industrie, le commerce et les
beaux^rts, prospérèrent dans cette contrée plus qu'en aucun
autre Etat de l'Europe. Ainsi les manufactures de draps de la
Flandre et du Brabant, les tapisseries d'Arras, etc. , étaient les
ETmières et les plus renommées de cette partie du monde. Les
briques de toiles étaient également florissantes en Hollande et
en Flandre , ainsi que les métiers de toute sorte dans les Pays-
Bas , surtout dans les xiif et xi v*" siècles. Bruges était le centre
du commerce des Pays-Bas et de presque toute l'Europe , l'en-
et des tissus , faisaient un commerce très-étendn , prirent aussi
dans le xv*" siècle (et surtout la Hollande et la Glande }, une
part considérable au commerce de la mer Baltique. Les habi-
tants de ce pays étaient reconnus pour les navigateurs les plus
audacieux. En mémetemps l'art allemand d'ploya sa plus ad-
mirable magnificence dans ces régions, sous le rapport de la
peinture et de la sculpture, parce aue la cour l'encourageait et le
protégeait. Alors en effet, c'est-à-dire à la fin du \iv siècle et
au commencement duxv«, vécurent des peintres célèbres , les
(1 ) Anvlmc, Hitt. t^néalog. et chronol. de ta maison royale de
France { lom i, p. 239 et iiiiv. ). Ponli Heuteri, Jler, Burgund,,
H*, vi (/Af;j. rom,, 1639, ni-8«). De Ftbert, Hitt. des ducs Je Bour-
ffoff^ ( Cologne, 1689 ). De Barante ( Hisî. des ducs de Bout^o-
frères Hubert et Jean Van Eyck, Bogier Van Brûgse, I
Hemmiing, etc., à Bruges. Les Ëyck vécurent plus tarai G^
où ils exécutèrent un grand travail dont les avait cliargt's Ir
Philippe le Bon (1). Dans cette cour brillante , les artist«> i)
valent mille occasions de former leur goût; de là U\rnu
traordinaire qui caractérise leurs œuvres. En parliculir;
Van Ëyck introduisit la peinture à l'huile ; il fonda \m'^
ment ce genre en perfectionnant pour l'art le mélan^ df Ih
avec les couleurs. Il fut tout aussi neuf et tout aussi suf^rj
dans la peinture sur verre. En général J. Van E)d [r^
tionna tellement l'art, qu'on peut le considérer comme \t |
de l'art moderne f2). A la culture des arts etaucommcr(rj
une grande population et des richesses toujours croissanl^
habitants des Pays-Bas , et particulièrement les Gaulots
gnaient, même avant l'époaue où ils devinrent BoijrKuii.b
un esprit entreprenant, turoulenl parfois, et l'amour oi^ir
Mais, tout aussi anciennensent, ils jouissaient de granJo
chises, conditions nécessaires d'existence et de bien-iHre p:
où l'homme est forcé de tout conquérir sur la nature pdrl
vail et la persévérance. Dès le milieu du xiir siècle, te>
de Flandre, du Brabant , de Hollande, jouissaient d'au ^v.
nement municipal. Mais, à l'exception de quelaues pnii
des Pays-Bas, la langue, les mœurs et la manière Je livrer!. |
toutes françaises; pourtant l'antipathie qui séparait <K
France les peuples de Bourgogne commença à aonofr m{
sance à un idiome particulier. Les Etats de BoDrgti|^r/>n>i
leur plus magniBque développement dans les cioqiunleinnè
environ que dura le règne de Philippe le Bon, qm re^pcfU t^
limites des lois et la constitution des Etats. Lés financer, \m
ministration de la justice et tout le gouvernemcnV fUWm r*l
faitement organisés. Les sciences furent égalemenl buo '-
Philippe laissa une riche et magnifique bibliothèque, l^rc \
ce ^rand duc de l'Occident , comme l'appelaient les Orift :|
était la plus magnifique de l'Europe, et les formes au'oQ^>'|
vait habituèrent la noblesse à des mises élégantes. Nullff»:'
ne célébrait d'aussi brillantes fêtes de chevalerie qu'à Br'?*
Gand , etc. (3). Par là la cour de Bourgogne devint plus u \
modèle pour la maison de Habsbourg en Espagne et en A
gne. C'est depuis cette époque que la noblesse entoure inn
tement la personne des princes et des rois, servant d'inlfr»^
entre le trône et la nation. L'armée de Bourgogne sedt4i*v
aussi par sa discipline et par la perfection de ses exernr^
même que la noblesse et les villes se signalèrent par If**
prit belliqueux, surtout sous Charles le Téméraire. ^
maison de Bourgogne, pour ne pas écraser ses sujets *•-
poids des impôts , tenait sur pied , en temps de paix . ti''
armée permanente, mais une sorte de milice. Charles i^i'
rairc fut le premier qui institua des compagnies d'onl><
ou une armée permanente, en 1472 (4). Cet esprit «^
festa lorsqu'on 1454, à Ryssel, au milieu de fêtes maci
et de splendides banquets , le duc Philippe , son fils <
et la noblesse jurèrent le vœu du faisan, pour cha»
Turcs d'Europe (5) : mais l'indolence de reropereu:
déric III en empêcha l'accomplissement. — Les relali*''"
rieures de la Bourgogne, la politique astucieuse de Lt-
les proiets ambitieux de Charles le Téméraire , calculi^-
main de sa fille et héritière, et ses sentiments de k&.
dans la guerre de la Bourgogne contre la Suisse, imA
la ruine de ce riche et puissant Etat. Jusqu'alors une ' |
naturelle avait régné entre la Bourgogne et la Suissr,
que toutes deux avaient besoin de se mettre en ganl'*
les artifices de Louis XI, roi de France. De plus U
bonté et la générosité de Philippe gagnèrent si bien i i 1
gogne la noblesse et le peuple de Suisse, que des Suisy^
battirent vaillamment dans l'armée de Charles , princf -
(1) L'Adoration de l'Agocau, qui se trouve aujourd'hui au r.
Paris, tableau qui présente plus de trois cents 5giirei dans sr> • |
parties.
(2) K. J.Schopenh^uer, Jean Van Eyck et ses successeurs.
(3) Lts mœurs cl les usages du xv« siècle, et de la cour dt f I
gne en particulier, sont exposés de la manière la plus fidèle ri
complète dans les naïves descrip! ions d'un témoin oculaire, qu- ^
avoir vécu k la cour même de Boulogne. Nous voulons parler J*^
cument imprimé pour la prcuiière fois , d*après le manuscrit , r • I
ce sont les Mémoires de Doniecq, imprimés sur les nLinu^'-n** i
et publiés pour la première fois par F..., baron d? ReîfTeninr^
(4) J. de Muller, Œuvres, part. Ô4, p. <0 et $ui\ . — fcn • |
gnerre, Charles élevait son armée à 60 ou 80,000 honinir<
(5) Pont. Heut., p. 33t et suiv. Mémoires sur l'an cie»rn€' • I
n'tff par de la Curne de Saînte-Paloye (t. i, p. 187-19%).
BOUEGOGHS.
(337)
B0IJR606NE.
ditaire de Boursogne (comte de Gharolais), oui s'était mis à la
télé de la ligaedu bien public contre Louis XI (F. Louis XI,
roi de France) (1). Lorsque le roi mit un à cette ligue en
1465, il fut contraint de céder à la Bourgogne, avec faculté de
rachat toutefois, non-seulement toutes les terres entre la mer,
la Somme et TEscaut, que le roi Charles VII avait obtenues du
duc Philippe le Bon, par le traité d*Arras en 1455, mais encore
le comté de Boulogne et de Guines, à Texception de Calais ; de
plus, la Flandre fut libérée des appels au parlement de Paris.
Plus ce traité était dur pour la France, plus la Bourgogne
chercha à se fortifier par des alliances, et de gagner par des
fêtes brillantes la noblesse suisse. Aussi, en 1467, Zurich ,
Berne, Fribourg et Soleure conclurent avec Philippe et Charles
de Bourgogne un traité d'amitié mutuelle, qui pourtant devint
sans effet par un traité semblable conclu en 1470 avec Louis XI.
Mais la paix intérieure des Pays-Bas bourguignons fut aussi
troublée par les intrigues secrètes de Louis Xl, qui fit plus
d'une fois éclater à Gand, à Malines et à Liège des troubles,
que toutefois les mesures énergiques de Philippe et de Charles
elouflfirent, principalement en 1468 (F. Liège), après rac-
commodement fait à Péronne avec Louis XI. Mais bientôt après,
la France et la Bourgogne, impliquées dans la guerre de succes-
sion des maisons de Lancastre et d'York en Angleterre, repri-
rent J*aoe envers l'autre une position hostile, et le caractère
personnel des deux princes (2) et la perfidie de la politique de
ce siècle poussèrent l'animosité réciproque des deux partis au
dernier point, pour le malheur des provinces. Charles fut
joué par Louis, et son entêtement l'entraîna dans des entre-
prises militaires sans but. Il se fit encore plus d'ennemis par
son orgueil ; aussi échoua-t-il dans le projet qu'il avait formé
d'ériger en un seul Etat, sous le titre de royaume, les pays bour-
Suignons, et de se faire nommer vicaire impérial dans les pays
'empire, situés sur la rive gauche du Rhin. Déjà l'empereur
Frédéric III, avec lequel Charles eut une entrevue à Trêves
(en octobre 1473), où il déplova une magniûcence extraordi-
naire (3), était disposé à se rendre à ses vœux, à condition que
Charles ferait auparavant célébrer le mariage de Marie, sa fille
et héritière, avec Maximilien d'Autriche; mais Charles de-
manda que l'empereur commençât pdr le déclarer roi et vicaire
impérial. Ce fut ce qui arrêta la décision de Tirrésolu Frédé-
ric III. Enfin une lettre de Louis XI, par laquelle celui-ci
engageait l'empereur, du reste soupçonneux et blessé du luxe
insolent de Charles, à ne pas se rendre à ses vœux, détermina
Frédéric à quitter subitement Trêves et à ajourner l'affaire.
Louis XI excita avec un égal succès la jalousie des Suisses,
Sue semblaient menacer les plans d'agrandissement du duc de
ourgogne, non moins harui qu'orgueilleux. Charles en effet
avait reçu en gage, depuis 1469, de Sigismond, archiduc d'Au-
triche, Tes seigneuries que ce prince possédait dans le Sundgau,
m Alsace et dans le Brisgau. Son bailli, Pierre de Hagcn-
lacfai, opprimait ces pays, jusqu'alors administrés avec une ho-
lorable bonté par une tyrannie digne de Gessier, foulant im-
prudemment aux pieds tout droit ancien, toute forme, et même
outc morale. Dans ces circonstances, Charles vint dans le pays;
igri et irrité par le refus de l'empereur Frédéric, il ne tint
«icun compte des plaintes élevées contre son bailli. Alors Si-
[ismond d'Autriche, pour rentrer en possession de ses sei-
ocories, fit,^ par l'intermédiaire de Louis XI, alliance avec les
on fédérés suisses, et déposa à Bàle les sommes nécessaires pour
i dégager. Mais Charles demanda que ces sommes fussent ver-
hes a Besançon, et se prépara à la guerre. Les bourgeois de
trïsach se soulevèrent contre l'insolent bailli, le jetèrent en
rison, et, avec les habitants de Sundgau, ils firent hommage
l'archiduc Sigismond. Hagenbach fut jugé, condamné à mort
L>ar ses crimes, et décapité (9 mai 1474). Charies chercha vai-
euient à regagner l'amitié des confédérés; car, par haine
mtre l'empereur Frédéric III, il s'était déclaré le protecteur
e Robert, archevêque et électeur de Cologne, et par là il s'é-
it enga^ dans une guerre avec l'empire d'Allemagne. S'é-
nt mêle des affaires d'Angleterre, il provoqua, dans le même
mps, à la guerre contre la Bourgogne, Louis XI, qui tra-
lîlla contre lui auprès des confédérés. £n conséquence, Char-
s se vît obligé, en 1475, de faire la paix avec Frédéric III et
ec Louis XI, afin de pouvoir se venger des Suisses et de
urs alliés, auxquels venait de se joindre René , duc de Loi^
( 1 ) J. de Muller, Hisi. des Suisses {Œuvres, part. 23, p. 406).
(3) J. deMaller fait de main de maître le portrait des deux princes
yc , «:/£., p. 3 cl SUIT.).
3) J. de MuUer, OEut^resy part. 24, p. 24).
raine. Ceux-ci avaient formellement déclaré la guerre dès le
mois d'octobre 1474, et bientôt après ils l'avaient commencée
avec succès; mais, en 1475, Charles pénétra en Lorraine et prit
Nancy, dont il voulait faire la capitale de son nouveau royaume.
Dès lors, il se résolut à une guerre d'extermination contre la
Suisse (1); mais aux journées de Granson (3 mars 1476) et de
Morat(22 juin), la valeur des paysans suisses triompha de la
noblesse bourguignonne. Puis Louis XI s'unit au\ confédérés;
le duc René de Lorraine reconquit son duché, et Me 6 janvier
1477, Charles, défait sous les murs de Nancy, perdit la vie en
fu^fant. Louis XI réunit le duché de Bourgogne à la couronne»
puis il s'empara sous divers prétextes du comté de Bourgogne,
de la plus grande partie de l'Artois, avec Boulogne, le Charo-
lais et les places de Picardie cédées par le traité d'Arras. Marie
de Bourgogne, héritière de ces domaines, garda tout le reste,
et, après que son père eut flatté sept princes de l'espoir d'ob-
tenir sa main, elle é[)ousa, le 18 septembre 1477, l'archiduc
Maximilien. De ce mariage naquirent, en 1478, Philippe le Beau,
qui fut dans la suite duc de Bourgogne, et Marguerite en 1480.
Après la mort de Marie f 1482), les états de Brabant reconnu-
rent l'archiduc Maximilien comme tuteur de ses enfants;
mais ceux de Flandre refusèrent d'en faire autant. Maximilien
se vit donc force de conclure avec Louis XI (Arras, 1482, 93
décembre) un traité d'après lequel Marguerite, qui n'avait pas
encore trois ans, fut destinée pour épouse au dauphin Charles,
et élevée à la cour de France. Louis reçut comme dot les
comtés d'Artois et de Bourgogne avec les seigneuries de Màcon,
d'Auxerre, de Salins et de Bar-sur-Seine. Cependant l'opposi-
tion à la tutelle de Maximilien dura en Flandre jusqu'en 1488.
Dans le même temps, une nouvelle guerre éclata entre Maxi-
milien et Charles VIII, roi de France. Celui-ci avait forcé Anne,
duchesse de Bretagne, que Maximilien venait d'épouser par
procuration, à l'épouser lui-même, et par suite il avait renvoyé
a son père sa fiancée, l'arcl.iducl.sse Marguerite; toutefois,
dès 149.'>, on conclut à Senlis un traité en vertu duquel Char-
les VIII rendit à Maximilien la Haute-Bourgogne, l'Artois, le
Charolais et Noyer. — Depuis celte époque, l'Ëlat bourguignon
est habituellement désigné sous le nom de Pays-Bas. L'archiduc
Philippe gouverna ces provinces par lui-même à partir de l'an
1494 (F. Philippe le Beau); sa femme, l'infante Jeanne,
devint héritière de toute la monarchie espagnole. Elle devint
folle, et perdit son époux en 1506. Les états des Pays-Bas
donnèrent la régence a l'empereur Maximilien, durant la mi-
norité de ses petits-fils Charles et Ferdinand. L'em|)ereur
nomma la fille qu'il avait eue de Marie, Marguerite, qui avait
été mariée à Philibert, duc de Savoie, gouvernante générale
des Pays-Bas, qu'elle administra sagement, avec l'agrément de
l'archiduc Charles (Charles-Quint, en 4519), son neveu, depuis
1515 jusqu'à sa mort arrivée en 1530. Dans l'intervalle, il est
vrai, Charles-Quint, vainqueur de François I'^ son rival, lui
avait imposé par le traité de Madrid, en 1526, la restitution du
duché de Bourgogne ; mais il n'y insista pas dans les traités
subséquents. A partir de ce moment, le véritable duché de
Bourgogne est resté province française. Dans les Pays-Bas
mêmes, que Charles-Quint réunit tous à sa maison, la prospé-
rité dont les villes avaient joui sous les princes bourguignons
s'éteignit, et il se succéda des vicissitudes dont nous parlerons
ailleurs (F. Pays-Bas).
BOURGOGNE (de 1477 à 1790), se composait au dernier
siècle : i° du duché de Bouraogne proprement dit; 2** des
comtés qui en dépendaient : le Charolais, le Maçonnais ,
VAuxerrois et Bar-sur-Seine ; 3" du pays de Gex, du Bugey
et de la Bresse, Sa capitale était Dijon. Cette province, à l'est
du centre de la France , mesurait en longueur 45 lieues , et 27
en largeur; son aréa était estimé à 676 lieues carrées. Sa sur-
face, heureusement accidentée, renfermait dans ses plaines
d'abondants et fertiles pâturages, et sur ses coteaux nombreux,
des bois et des vignobles , les plus riches de la France. Les talus,
en général peu élevés , qui la sillonnent , appartiennent au sys-
tème desCevennes. Le principal court du nord au sud, et sert de
ligne de partage aux eaux de la Seine, de la Loire et du Bhône.
L'un d'eux, appelé la Cote par excellence, d'abord, et aujour-
d'hui la Côtelé Or, offre , sur une longueur d'à peu près 10
lieues, vingt-deux paroisses ou villes, toutes fameuses par les
vins qu'on y récolte. Là se trouvent entre autres, Chambertin,
Romande, Coulanges , Beaune, Volney, Pomar, Meursaut et
(1) L'histoire de celte guerre de Bourgogne est racontée par J. de
MuUer ( OEuf^res, part. 24, p. 61 el suiv. ), et par Jaeger ( HisU de
Charles le Téméraire, Nuremberg, 1795).
Vougêot, dont le clos si renommé appartenait à Tabbé ^ncral
de Ctteaax. Après les Tins, les bois et les bestiaux étaient les
productions les ptos Importantes. La pro\ince passait pour la
|»Iqs boisée de France, et l'on portail à 60.060 arpents la por-
Ikm de son aréa occupée par les bois. Sur «es 60,060 arpents,
Tabba^edc Qteaux en possédait à elle seule 4, 450. Le commerce
Irès-étefidn de la Bourgogne éuil favorisé par le rapprochement
des branches sBpérieorrs de la Seine , de la Loire et du Khône ,
et la facilité de leur navigation. L*administration suprême de la
province était partagée entre les états, dits étals de Bourgo-
gne et on goavemeur général. Cette dernière charge. Tune des
ptoscoosidefablcs du ro> a urne, valait une rétribution annuelle
de I50,î*00 lirres â son 'titulaire , dont un lieutenant général
était nommé exprès pour remplir les fonctions. Les états, corn-
- lés des trob ordres, s'assenitilaient tous les trois ans à Dijon,
ts la présidence du gouverneur général : leur chiffre, sujet à
ier a^ec celui de l ordre de la noblesse , était d'à peu près
Matreceol cinquante^euf membres, dont cent dix-neuf pour
Tordre du clergé, présidé par levèque d'Autun; deux cent
soixante poor Tordre de la noblesse , présidé par Télu actuel de
cset ordre, et seulemqit dnqaante-cinq pour le tiers-état^ que
présidait le maire de Dijon. Dans l'intervalle de deux sessions ,
ma comité dit cAaiii6rc df$ éius dtt élaU était chargé de la
■lise à exécution des mesures et r^lemenls adoptés pendant la
MMon. Ce comité se composait du maire de Dijon et d*un
nembre de chacun des ordres. Le Maçonnais et le ChatolaU
«f aient en outre, pour Tassession de leurs taxes et impôts, leurs
états particuliers. Les principales administrations de la province
étaient les suivantes. — Administration civile. Une intendance
et deux grandes sénéchaussées. — Administration ecclésiastique.
Cinq ér&bés : Autan , Cbâlons , Màcon , Auxerre et Dijon. —
Administration militaire. Outre le gouvemcnr général, un
lieDlenant général et deux commissaires des guerres. Les pla-
ces Tiftes étaient Dijon, Aoxonne, Chàlons, Bourg en Bresse
et Pierre-Chitet. — Administration judiciaire : 1" un parlement,
eeliiide l>îjon; c*élait le cinquième du royaume par la date de
n créatûjn, remontant à Louis XI, en 1477, confirmée en
IttO. I^ parW^nent de Dijon formait, au XTiii* siècle, cinq
dumbrvH : ow grand chambre , une chambre des tournelles,
muf chambre de» requêtes^ une chambre des enquêtes et une
cfaamt;re wi t-wor des aides ; ** un grand bailliage ; 5« une pré-
^(Àé icénérate de la maréchaussée. Dans la plus grande partie de
b Boorg'igne, la justice s*administrait suivant une coutume
parliraliére. — Administration des finances. Une chambre ou
Ofwr de» comptes , la deuxième du royaume, une généralité ou
borna de« trésoriers des finances, une table des marbres, des
Ciox et Curêts , et un hôtel des monnaies dont la maraue était la
lettre P. Dijon était le sté^e de la plupart de ces aaministra-
lions. An milieu dudornier siècle, la population de la Bour-
gogne s'élevait à 1,275,375 habitants, repartis dans 2,452 com-
munes. Sur soixante- trois villes que renfermait la province,
f ingt-quatre seulement députaient an tiers état. La quotité de
V\m\y{A perçu par le trésor s'élevait à la même époque à
««000,000 de livres tournois. Les lettres étaient cultivées en Bour-
gogne , et avant la révolution de H9 racadcmie de Dijon était
tine des plus célèbres de France. La protince possédait alors à
i>ijon une université de V^m , et Irente-six collèges dans diffé-
rent» endroits. Parmi les %i-u\t^ d^^nt s'honore la France, on
d«^t cit«'r BffSfruet et B«(Ton , que la Btiurgogne a vu naître.
f>afi* la division actaHlr de la France, la province dont nous
9^nmt% de parUr rîyfjoA ans départements de la Côte-
4<H, 'le S-'inf-et-L^JÎre , ije T.Ain, et à une partie de celui de
I \tmt¥t.
mn'nMiÊHiUWs ^Ckbclz m. , portion dn saint-empire d* A lle-
iM»irfM ^o«qu'« la fin du dernier ûixit. Il fut fondé en 1512 par
MMttuttii^t doi venait â'm faire l'acouisition par son mariage
#»** M«r*^, fille H unique liéritiére oe Charles le Téméraire,
40^uv^ A%$* d^ BfiUfît'/îrne, Chartet^juint organisa le cercle,
***»-f%* k* Af*M%, j^'î'itjfrtrt lili*Tlésdes villes et des étals,
0^ *% é,^,Uf*»d$ U "Yv^Vm i l'empire. Il embrassait alors le
U'iémêti , ^ îjm'^09*9^ le Luxembourg, la Gtieidre, la
f}w*i<i* , 4 **ém , .* %mfpiçin^ f celle^ seulement nominale-
m^*i •• Hi^ 4 \ A H/*4Umie , la Séelande, Naroor, la Frise,
i »tm\ ^ i^.«v..<«H, Of/minirue, Maestricht; mais la France
/•#* ***• 9»«f*>*^.*- •T.^irt de différentes portions de ce cercle;
^T ►* •c^tve t^ % ^^ V rmdirent indépendants et agrandirent
i^* • -;* î^*!/- virte, qu'il en résulta même pour le
*•- ^ '-. >^','^ /'^ m^ solution de continuité, et qu'il se
ê^* •*-. *• *é»^4 frt"N*f «ep0réef. EHes échurent, à la mort do
U ^'Â '*, f^p«irr»e, ;. la l>ranche allemande de la maison
-•, ^ r^4'>rrr»l «a propriété jusqu'à la révolution. Le
( 238 ) BOim«OGlfE.
cercle de Bourgogne se composait alors du Brabanl , do
bourg, du Luxembourg et de la Flandre, du fhim\
Namur et de la Gueldre; il forme aujourd'hui, vsft
portion du territoire hollandais, le royaume de Belgiqof.
BOURGOGNE (Canal de), daos les départeiitut^
l'Yonne et de la Côte-d'Or. Il fait communiquer Ij S.|
l'Yonne, et par suite le Rliôneà la Seine et la Manche 2 m
diterranée. Le bief de {partage est à Percilly. Ihi (.j
l'Yonne , il a 54 lieues trois quarts de long, avec uu*" ^
511 mètres, rachetée par cent quinze écluses; du rov j
Saône, sa longueur est de IS lieues un quart, et u \
de 208 mètres , rachetée par quatre-vingts écluses. U;
totale, 55 lieues.
* <••
»m\* /
BOURGOGNE ( VpîS DE). De toules les contrées de Is f
la Bourgogne est celle qui fournit le plus de vins à li rr
malion da royaume ; elle pourvoit a la fois les dasv*
et les classes moyennes , sert le luxe et le t)esoin , et d
superflu et le nécessaire. On évalue la vendange mojp
trois départements de l'Yonne , de la Côte-d'Qr et dp Sa
Loire, à environ 1,256,820 hectolitres valant à pffl
44,876,700 francs. C'est, sans contredît, le plus brao pîi
du sol bourguignon ; ni la Champagne ni le Bordrfâi» H
rent de leurs vins une somme aussi considérable : aitsl
culture des vignes est-elle l'occupation d'une gnmîf partj
la population agricole. Dans le département de /Ttiflnf,
479 communes , il y en a 422 qui possèdent éa t^, if\
plus de la moitié appartient aux propriétaires rcnoi. Tani
qu'un hectare de terre ne rapporte que 21 ft. et rw Waît*
prés que 20 , un hectare de vigne en rapporte <R, W n v li
les bois qui soient d'un meilleur rapport; mais V p*j
peut attendre que le bois ou'il a planté ou seiwlui vi
l'intérêt du pnx d'achat. Encore ne trouve-t-il i«» •?•
meilleure vigne soit préférable : il aime mieux nne kH
espèce; le Gamai, qui donne de mauvais vin, ni»T-|
fournit beaucoup. La quantité l'emporte chez luisar U^jï'
c'est que le mauvais vm , en raison de son bas ^,»^!
débit très-facile. Cette avidité date de loin ; déjà, i Ij'J
XI 11*^ siècle, Philippe le Hardi ordonna de couper If (^*^
vaù et détoyau plan de Gamai , sur la côte oà cn*^
meilleur vin de Bourgogne, et où notre saini-fèrtlif
monsieur le roi et plusieurs autres grands se^nenn ;=
coutume, par préférence, de faire leurs provisiom. L» '
dange varie au reste beaucoup d'une année à Vautre: W *
Morelet, auteur d'une Statistique œnologique de (tri
sèment de Beaune (1825), que nous avons omis deriM f
lant des vins de ce nom , indique le produit des \etrii3
trente-sept ans consécutifs, savoir de 1787 à 1828 :«<
que, sur ces trente-sept vendanges annuelles, qwïfr*
ment ont été extraordinairement at>ondantes , cl que '••
pu être considérées comme bonnes, tandis que les tinr*
c'est-à-dire la plupart, ont été médiocres ou chéti^*"'
remarqué qu'il se fait plus de bonnes vendanges 1*'*
raisin mûrit en septembre oue lorsqu'il n'est niùrqii'"
bre. La Bourgogne a dispute, comme on sait, la prw'j
sous le rapport des vins , à la Cham|3agne; on a fcrit j
lûmes sur celte dispute. Les Bourguignons et les OwH
ont mis en avant , dans celte cause , oes portes cl de< ^^
En 1665, la faculté de médecine décida, avec lagn^'
Sorbonne : Vinum belnense esse suavissimum <l #*-'«
mum. Les Bourguignons triomphèrent surtout lor^T'
médecins déclarèrent que c'était au vieux vin df Nû-
fallait attribuer le rétablissement des forces de how
guand il eut subi l'opération de la Ostule. Tous les rpc
épuisés par la débauche voulurent se donner alon '^
par le même vin qui avait réconforté leur maître. Cqr^'
restait aux Champenois l'avantage de leurs vins m»'
malheureusement pour eux , et gr^ce aux progrès de^ *^^
la Bourgogne est parvenue à faire aussi des vins nwi»^
est vrai qu'ils n'égalent pas tout à fatt ceux de Champs^
reste, les prétentions oes Bourguignons ont tot»iooî*'"|
élevées : il y, a un siècle, qu'un vigneron de J<»i^'
prouver l'excellence dn vin de ce territoire, ass^rï*-
vériBé qu'il y avait à loigny plus de garçons que **
ce qu'il attribuait aux bons effets du vin du pairs.— 1 *
réputation des vins passe comme celle des hommes. 1»^'
France avaient autrefois un vignoble à Sens dont on ^-^r
produits comme on vante aujourd'hui cetix dn dos-^
— Il faut maintenant examiner plus en détail les rin* |
verses contrées de la Bourgogne. On sait que les^io>*i'i
rinfini , suivant les coteaux , et que souvent une liroil** c*^*
B0UEG06NS.
(939 )
BOURGO^BTK.
presque iinperceptible sépare un vignoble précieux d'un vigno-
ble IrèMmHliocre. Voici aabord , selon VÀlmanach du départe-
ment de r Tonne de 1835, la distinction que les gourmets, dans
learlanga^ technique, font entre les vins des trois départe-
ments qoi représentent Tancienne province de Bourgogne.
!• Les vins du département de l'Yonne , connus sous le nom
de Basse-Bourgogne, sont moins pourvus de spiritueux, de sève
et surtout de bouauet que ceux du département de la Côte-
d'or, appelés vins de la Haute-Bourgogne ; ils sont plus vifs et
conservent assez longtemps une faible portion de Tàpreté qui
oractérise les vins de Bordeaux. De tous les vins du déparlement
de TYonne, celui de Tonnerre approche le plus des vins de la
Haule-Bout^ogne, à cause du spiritueux qu'd possède à un très-
biat degré. ^ Les vin< de la Haute-Bourgogne réunissent toutes
lo qualités qui constituent les vins parfaits. Dans ces vins le
corps ne nuit pas à la délicatesse; leur moelleux ne les rend
BÎ pâteux ni lades; leur légèreté ne provient pas de leur man-
que de force et de chaleur, et leur spiritueux ne les rend |)as
trop (bmeux. 5® Les vins du département de Saône-et-Loire
sont connus et se vendent sous le nom de vin de Mâcon ; ils ont
moins de parfum que ceux de la Haute- Bourgogne; ils ont une
moelle très-épaisse et moins délicate. Sans être pâteux, ils ont ce
qu*on appelle de la mâche. Cette dernière qualité est estimée ,
et d'autres qualités précieuses se développent encore dans ces
vins, 9 mesure qu'ils vieillissent. Les premiers crus de ce
département ont beaucoup d'analogie avec les vins de la
seconde classe du département de la Côte-d'Or. — Veut-on
connaftre plus spécialement les vins de ces trois départe-
ments, il faut savoir que, dans le département de r\onne,
les meilleurs vins rou{;es sont ceux de Danemoinc, de Ton>
oerrc , d'Âuxerre , qui a les vignobles de la Chaînette et de
Migraine, produisant des vins très-généreux: puis, dans une
leconde classe, les vins de plusieurs vignes de la grande côte
d'Auxerre, ceux d'Epineuil, d'Isancy et de Coulange-la-
Vineuse. Les vins d'A vallon et de Joigny n'arrivent qu'en troi-
sièroe ligne, quoiqu'ils aient une grande vogue, ceux de
Joigny surtout, qui , à ce qu'on prétend en Bourgogne, préser-
vent tes buveurs de la goutte et de la pierre, et ne donnent des
ivresses ni longues ni dangereuses. Nous ne conseillons pour-
tant pas d'user à l'excès de ce prétendu préservatif contre la
pierre et ta goutte, car le mal qui en viendrait serait certain ,
Uindis que le bien qu'on espère n'est pas bien avéré encore.
Pasteurs communes de l'arrondissement de Joigny produisent,
dans les bonnes années, du vin qui, en vieillissant, acquiert
iTexcellentes qualités. F^rmi les vins blancs de l'Yonne, ceux
ÂeCbablis sont au rane des meilleurs de cette espèce, et ne le
aident qu'à ceux de Meursault. Tonnerre, Champs et Saint-
1^ donnent aussi de très-bons vins blancs. Dans le départe-
Bcttt de la Côte-d'Or, qui justiOe bien son nom par l'excellence
les ^DS que produisent ses coteaux , on distingue la côte de
ÛtSyOÙ l'on récolte le Romanée^nty, le Romanée Saint-
^vanl, le vin du fameux Clos-Vougeot, le Chambertin et
Dtres vins estimés. Vient ensuite la côte Beaunoise, dont nous
vons parlé dans un article spécial ( F. Vms de Beauioe ). En-
n ie départenenl de Saône-«t-Loire produit mr fcn co-
max des environs de Gbftions les vins oélicieox de Girry,
lenrare, Clianiîrcy,Saint-Martin-8oa»-Montaiffne, et les bons
tos d'ordinaire Mâieonnais , qui ont un si grand débit à Paris et
ans le reste de la France. — Les caaaux de la Bomt^ègmt fa-
litent l'exportation des vins de ces trois départements. Ils ne
r consenrent pas bien en futailles dans les voyages sur mer :
iest ce qui foit qu'on n'expédie guère au delà de l'Océan que
es vins bourguignons de nonne qualité, et qui valent la peine
'être mis en bouteilles. Le reste se consomme dan.s le royaume
: dans les pays adjacents. Souvent les habitants des terres à
j^obles venaent le bon vin et en boivent de mauvais. En
CNirgogne on n'agit pas avec cette abnégation de soi-même , et
âhnafuuh de r Tonne , dtè plus haut, &it l'éloge des vigne-
tns de Tonnerre, qui gardent une partie de leurs meilleurs
Sr« pomr eus ei ùwrê amis.
BeiTBGecHS (AinoiFCE, dît iê ffrmid Bàêaré)^ fils naturel
> PhilîppeleBon, d«c de Bourgogne, et de Jeanne de GfoUes»
iqwt eo t i^t, et donna jesne encore des preuves d'kérolsoM
B loi méritèrent le somom de Grand, il passa eo Afrique
ec son frère Baudoin, et força les Maures à lever le iiége de
Hxia. De retour en France, il servit dans l'arniée du duc de
Mirgogne pendant les guerres contre les Liégeois et contre les
iisâesy et se signala en plusieurs rencontres. Il commandait
iTant-sarde, en 1476, au combat de Granson. L'année sui-
iOte, U fut (ait prisonnier à la bataille de Nancy, où périt
^les» dernier duc de Bourgogne. Louis XI fit les plus vives
instances auprès de Bené, duc de Lorraine, pour se faire céder
le prisonnier. En vain Antoine de Bourgogne le pria-t-il de
ne pas le livrer au plus implacable ennemi de sa maison, et *
lui offrit-il une rançon consiaérable. Le duc de Lorraine le con-
duisit lui-même au monarque français, qui t'acheta de Jean de
Bidalt, pour la somme de dix mille écus ; mais, à Tétonnement
de toute l'Europe, il le combla de biens et d'honneurs, espérant
se l'attacher ; et en effet le bâtard de Bourgogne le servit avec
zèle, ainsi que Charles VllI, qui le lit chevalier de Saint-Michel
et lui donna des lettres de légitimation. Antoine mourut en
1504, âgé de quatre-vingt-trois ans.
BOURGOGNE (COMTESSE DE) (F. MaRIE).
BOURGOGNE (Louis, Dtx DE), né à Versailles le 6 août
1682, éUit petit-fils de Louis XIV. Il épousa en 1697 la prin-
cesse Adélaïde de Savoie, devint dauphin de France à la mort
de son père Louis, grand dauphin , et mourut pendant cette
même année 1712. Bossuet avait été le précepteur du fils de
Louis XIV, et son génie fut impuissant pour en faire un prince
remarquable. Le jeune Louis, petit-fils du monarque, eut Féne-
lon pour maître, et ce célèbre prélat ne parvint pas non plus à
former un élève distingué, malgré tous les soins, la patience et
le talent qu'il ne cessa de déployer dans cette éducation. Voici
le portrait de ce prince tracé par le duc de Saint-Simon : a Louis
de Bourgogne naquit terrible, et sa première jeunesse fit trem-
bler ; dur et colère jusqu'aux derniers emportements et jusque
contre les choses inanimées; impétueux avec fureur, incapanle
de souffrir la moindre résistance, même des heures et des élé-
ments, sans entrer dans des fougues à faire craindre que tout ne
rompit dans son corps ; opiniâtre à l'excès, passionné pour tonte
espèce de volupté et des femmes* et, ce oui est rare à la fois,
avec un autre penchant tout aussi fort. Il iraimait pas moins le
vin, la bonne chère, la chasse avec fureur, la musique avec une
sorte de ravissement, et le jeu encore, où il ne pouvait suppor-
ter d'être vaincu, et où le danger avec lui était extrême ; enfin
livré à toutes les passions et transporté de tous les plaisirs;
souvent farouche, naturellement porté à la cruauté, barbare en
railleries et i produire les ridicules avec une justesse qui as-
sommait. De la hauteur des deux, il ne regardait les hommes
que comme des atomes avec qui il n'avait aucune ressemblance,
quels qn'ils fussent. A peine messieurs ses frères lui narais-
saient-HS intermédiaires entre kri et le genre humain. L esprit,
la pénétration brillaient en lui de toutes parts ; presque dans
ses furies, ses réponses étonnaient. Ses raisonnements tendaient
toujours an juste et au profond, même dans^ses emportements, jd
Cest ce naturel indomptable que Fénelon sut maîtriser, et, k
Fàge de dix-hott ans, on vanta dans Louis de Bourgogne la
douceur, la religiofi, la modestie, l'af^btlité et la modération.
Mais cette conversion miracnleuse ne put empêcher bien des
défauts de revenir dès que le précepteur se fut retiré. Saint-Si-
mon nous signale dans Loms de Bourgogne, qui était bossu
et contrefeit, l'absence de la dignité personnelle et du respect
des moindres convenances. IV se plaisait à louer comme un en-
font, à foire mourir des mouches dans de ilinile, à rempHr de
poudre et faire sauter des grenouilles et des crapauds. Il em-
brassait sa femme publiquement, folâtrait avec ses femmes, et
eniployait le reste du temps qu'il ne dissipait pas en niaiseries
eRnnânes à étudier les sciences et à faire le pédant. On doit tou-
tefois reconnaître en lui une piété exemplaire et une charité iné-
puisable. — En 1701 Louis de Bourgogne fut généralissime de
ramiée d'Allemagne, et en t702 de cclre de Flandre. II se com-
porta vaillamment dans un combat de cavalerie près db Ifî-
mègue, et en 1705 il força ht ville de Brisach à capituler. A fo
mort du dauphin, Louis XIV confia à Louis de Bourgogne une
part dans le gouvernement, et ses travaux fréquents avec h»
mimstres du grand roi ont révélé , au travers d'une grande
inexpérienee et d'une insurmontable timidité^ des nrojets poli-
tiques sages et utiles et des mesiures popufoires. On ne petit
dire ce que ce prince eftt fait une fois arrivé au trône, et il serait
fort inutile de rechercher le fort et fo foible de ses vues admi-
nistratives et les avantages plus on moins précieux que la France
y eùi rencontrés. Louis de Bourgogne expira â l'âge de trente
ans, au milieu des regrets de tout le pays. Le Père Martinaut,
confesseur de Louis de Bottcgagne,.a publié, dans l'année même
de sa mort, un volume in-i** sous ee titre : Vertu* de mon-
seigneur le duc de Bourgogne, — Fleury a aussi donné ie
Portrait de monseigneur le dauphin, Paris, 1714, 1 vol. in-12.
L'abbé Pioyart a écrit la Ft# du dauphin, pire de Louis JV,
a vol. iB-12, Paris, 1793, H Lyon, 1783.
BOURGOGNE ( Louis, DUC ue) , né du dauphiu ,, fils de
BOURCOllf . ( 240 )
Louis XV, moarut dès Tâffe de onze ans. Il était frère aîné de
Louis XVI, de Louis XVIIl et de Charles X, et donnait les
plus heureuses espérances. LefrancdePompignan a publié son
Eloge historique, Paris, I76l, in-8*».
BOURGOGNE (Ti]É.\TRE DE l'hotel DE). A Paris, dans la
rue Française et dans celle Mauconseil (quartier des Ualles),
s'élevait, sur remplacement occupé aujourd'hui par la halle aux
cuirs, rbùtel des ducs de Bourgogne. C'est là que ces princes
ambitieux et cruels |)réparèrcnt le drame long et sanglant de
leurs luttes sanguinaires contre les rois de France ; c'est de là
3u'â leurs ordres s'échappèrent les discordes épouvantables
ont ils ne craignirent pas de désoler leur patrie; cVsl là enOn
gu*ils vendirent la France à l'Angleterre. Lors de l'extinction
des ducs de Bourgogne, François P% en 1543, fil raser leur
bôtel. A celte époque, ce roi fi t'aussi démolir l'hôtel de Flandre,
occupé par deux troupes de comédiens : les Confrères de la
Passion et les Enfants de Saîis-souci, qui s'étaient associés pour
représenter, avec privilège royal, des mystères fort recherchés
du peuple. Ces comédiens ou plutôt ces bateleurs achetèrent
alors, Dour 225 livres de rente perpétuelle, la plus grande par-
tie du terrain de l'hôtel de Bourgogne, consistant en 17 toises
de long sur 16 de large, et ils y élevèrent une salle de spectacle,
après avoir obtenu un nouveau privilège par arrêt du 17 no-
rembre 1518, portant enfin l'interdiction expresse de profaner
sur des tréteaux des mystères sacrés et des sujets empruntés
à la Bible, à l'Evançileet au Martyrologe. Telle fut l'origine du
Théâtre-Français. Jusqu'en 1588, cette troupe représenta des
pièces comiques ou tragiques, composées par Jodelle, Baïf, Gre-
vin, Robert Garnier. Elles eurent moins de succès que les
mj^slères. ce qui la détermina à louer la salle à une autre troupe
aui fit assez bien ses affiiires jusqu'en 1600, où s'ouvrirent deux
léâlres rivaux: celui du faubourg Saint-Germain, pendant la
durée de la foire, et le second Théâtre-Français du Marais. Douze
ans après, les acteurs de l'hôtel de Bourgogne, luttant pénible-
ment contre leurs concurrents, sollicitèrent l'abolition du droit
qu'ils payaient aux Confrères de la Passion, ainsi que l'annula-
Uon de cette confrérie. En 1629 seulement il fut fait droit à leur
requête, et ils restèrent uniques propriétaires de l'hôtel de
Bourgogne. Ces artistes eurent l'avantage de jouer les premiers
chefs-d'œuvre de Corneille et de Racine, les comédies d'Au-
treau, Delisle, Marivaux, Boissy, Saint-Foix, Florian, Mercier,
les opéras-comiques d'Auseaume, Favart, Sédaine, Monvel, Mar-
sollier, mis en musique par Duni, Pbilidor, Monsigny, Grétry,
Dézaides, Dalayrac, etc. Parmi cette troupe, les comédiens qui
se distinguèrent par leur talent se nomment : Robert Guérin ou
Gros-Guillaume, Hugues Guérin ou Gautier-Garguille, Henri
Legrand ou Turlupin, Deslauriers ou Bruscambille, Pierre Le-
niesier, dit Bellerose; AJison, chargé des rôles comiques de
femmes, car on ne les admettait pas encore sur la scène; Jodelet;
la Beaupré, la première femme apparue au théâtre en 1634;
Floridor, Mondory, Baron père, la Béjart, mère de la femme de
Molière; la Desaillets, Hauteroche, Poisson , Brécourt et sa
femme, la Thuilerie et la Champmélé. Le théâtre de l'hôtel de
Bourgogne rencontra un redoutable adversaire dans le théâtre
dirige par Molière au Petit-Bourbon d'abord, puis au Palais-
Royal , où les acteurs de l'illustre poète alternèrent avec les
comédiens italiens. La lutte fut vive et acharnée jusqu'à la mort
de Molière en 1673. Ce fut Lulli qui le remplaça et exploita le
privilège de l'Opéra au théâtre de la rue Guénégaud. C'est là
2[u'en 1680 s'opéra la réunion complète des Comédiens français^
poque à laquelle la troupe iulienne vint occuper la salle de
l'hôtel de Bourgogne,jus9u'en 1697, où Louis XIV ordonna leur
fermeture pour avoir ridiculisé M"*' de Maintenon dans une
pièce intitulée : la Fausse Prude. Ce théâtre rouvrit le 1" juin
1716 avec les comédiens italiens réunis par le duc d'Orléans,
3[ent, qui après la mort de ce prince en 1725 devinrent Co-
diens italiens ordinaires du roi, et enfin, eu 1783, se trans-
portèrent dans la salle dite Favart, sur le boulevard qui a con-
servé le nom ûllalien. Ces artistes, improprement appelés ita-
liens. Déjouaient que des pièces françaises. Le théâtre de l'hô-
td de Boursoffne fut détruit, et sur son emplacement on érigea
en 1784 la halle aux cuirs.
BOCRGOG^te, 8. m. [accept. div,), nom qu'on donne, en
plusieurs endroits , au sainfoin. — Nom donne aussi au vin que
l'on récolte en Bourgogne.
BOUHGOix (Edmond), |)rieur des jacobins de Paris pendant
les troubles de la Ligue, fut dans ses sermons le panégyriste de
son confrère Jacoues Clément , assassin de Henri III , compara
ce régicide k Juaith , et le proclama hautement martvr de la
BouRGonre.
foi. Animé du plus ardent fanatisme, il Gt retentir la q
de ses déclamations contre Henri IV, prit les armes, cnni
avec le peuple, fut fait prisonnier à l'assaut d'un des faut
de Paris en 1589 , conduit à Tours et condamné par le p
ment en 1590 à être tiré à quatre chevaux.
BOCRGOIN (MaRIE-ThÉRÈSK-^EtIENNETTB), aclfM
Théâtre-Français, naquit à Paris en 1785. La beauté ij
visage et une mémoire extraordinaire la firent destii><
bonne heure au théâtre, et elle était à peine adolescentr
qu'elle fut présentée à la célèbre tragédienne DiuneaniL
lui ayant fait réciter divers monologues, fut cbarmérj
dispositions, la prit sur-le-champ en aflection, et déclara o
voulait en faire son élève. — M"* Bourgoin n'av'ait gc^H
quatorze ans lorsqu'elle débuta en 1799 au Théâtre-Fri
par les rôles d'Amélie, de Fénelon , et d'Agnès, de rE<^-l
femmes. Ce double essai fut pour elle un double suan
s'accrut dans son second et son troisième début, an
que dès le lendemain du dernier elle fut reçue â l'on
sociétaire de la comédie française. L'engouement du .
devint plus grand encore. — Cependant cet enthousiasim
maintint pas toujours au même degré. Tout en rendant ^i
au jeu gracieux de la jeune et belle Zaïre , de la tendre l/t
nie, on s'aperçut plus tard que le jeu n'était pas dans la trj;
sans quelque froideur, comme la diction sans on peu de m^\
lonie. Ses succès furent plus constants dans la comtdk ; les i\
de Roxelane et de l'Uorlense du Florentin firent wémepen
aux connaisseurs qu elle avait méconnu sa vocafibo, et aaVn
consacrant à l'emploi des soubrettes elle aurattpudoter U «^
française d'une seconde Dan^eville. — Ap|>elée civ ^vissÀf ,ai
directeur des théâtres impériaux , M"*^ Bourgoin ^ Ri f" -l
un voyage très-utile à sa fortune. Après plusieurs mo» -J
présentations à Saint-Pétersbourg, elle revint en Pnocc:--!
de nombreux et riches témoignages de la satisfaction fi I
munificence de l'empereur Alexandre et de sa coar.— IV"^ \
à Paris, elle se livra avec plus d'ardeur aux études qui p»**.
la perfectionner dans son art. Talma, qui savait apprp^
zèle, lui prodigua ses conseils, ses leçons, et le public nr'
pas à s'en apercevoir , car ses progr& furent sensible», >
dans les rôles d'Electre, de Clytemnestre et d'Androa .
sous le rapport de la chaleur et de la sensibilité. La nMr'v'
grand acteur fut doublement fatale pour M"*" Bourgâo
perdait en lui un maître habile et un protecteur dévoué. E
après l'introduction au Théâtre-Français d'un nouvcas
pour lequel, ainsi que plusieurs de ses camarades, elle maor
une aversion prononcée, et de plus, dit-on , quelques m**
de coulisses l'obligèrent à demander sa retraite. Mab*-
conçut un perpétuel chagrin ,qui s'aggrava et produis ■
être la douloureuse maladie gui la conduisit au t"-*
<c Ma retraite m'a tuée, » disait-elle le jour de sa mor»
— M*** Bourgoin avait un esprit naturel aussi vif qu*
Quoique son éducation eût été négligée, elle savait ^À
grande réunion montrer le meilleur ton , se servir des *^
sions les mieux choisies.
BOURGOING (géogr,), petite ville du département àe "j
dans l'arrondissement de la Tour-du-Pin, sise sur la m**
Bourbre, contient 3,763 habitants, et renferme des iw
tures d'indiennes, de calicots et de toiles , une GUlure ik
et deux papeteries. Son commerce , qui est assez consM^
consiste en chanvre, laines et farines.
BOUBGOiNG (Nobl), trésorier du chapitre de »|
abbé de Bouras, successivement président de la chanù'
comptes de Nevers et conseiller au parlement de Pari*, ^
1551 le principal rédacteur de la Coutume de Niremo**
fit impnmer en 1555 avec une préface de sa façon. Oc«
quille, son petit-neveu, dit quil était d'excellent jo^
savoir et promptitude. Guillaume Rapine , son oonteni{i{
l'appelle un homme d'une érudition consommée. j
BOURGOING
est, dit M. de Sainte-Marie,
Gonzague, duc de Nevers , et probablement de divers m-
relatifs aux financiers et à la chambre de justice , pub'H
162S à 1629 , dont on peut voir la liste dans la BiblM
historique de la France.
BOUBGOING (François), surnommé d'Agnon . nom
terre de son père, fut chanoine de Nevers, sa patne.
embrassé la réforme, il passa à Genève où on lai d-
bourgeoisie en 1556. Il ne se fixa pourtant pas dans celh
et alla servir l'église de Troyes, où probablement il ot
n a traduit, dit Sonebier, toutes les œuvres de FI. * * '
(Jean) , avocat général du bailliage de >*
ainte-Marie, auteur d'une histoire de l'*
BOCEGOING.
»D fit d*abord deux éditions h Lvop ; mais le f^ère de Laval les
corrigea sur Toriginal grec , et elles furent imprimées à Paris en
1570. Dom Genebrard, qui en 4578 doima une nouvelle traduc-
tion de Josèpbe, commence sa préface par des invectives contre
Bour^'ng , à c^ui Ton doit encore : 1° Histoire ecclésiastique,
extraite en partie des centuries de Magdebourg, Genève, 1560-
55, a vol. in-folio. Cette histoire va jusqu*à Thcodose le Grand,
i» Paraphrase ou briève explication sur le Catéchisme, Lyon,
I5&i, in-18.
B0UM6OIK6 (François), né à Paris le iSmars 1585. Son
père* conseiller à la cour des aides, et auteur d*un traité en
latin sur l'Origine et tusaae des mots français, espagnols et
iMens, lui fit donner une éducation distinguée à la Sorbonne,
où Bourgoing prit, fort jeune encore, le grade de bachelier.
Prêt à entrer en licence , sa louable et précoce inclination pour
it vertu et pour Tétat ecclésiastique lui fit accepter la cure du
riJla^ de Clichy près Paris, et il fut le plus zélé des six prêtres
lui aidèrent le cardinal de Bérulle à fonder la congrégation de
rOraloire. Dès lors il se voua avec ardeur à l'enseignement de
ta théologie, à Texercicedu ministère pastoral, aux travaux des
missions, à Torganisation des collèges et des séminaires dans
toute la France, et se fit une grande réputation de prédicateur.
En 1641, grâce à la protection du cardmal de Richelieu, Bour- •
roing succéda au P. de Gondren, dont il était le vicaire général,
jomme général de TOraloire, il employa activement son auto-
ilé et son dévoûment à Tamélioration et à la gloire de cette con-
grégation , qui , sous sa direction toujours éclairée par la piété
a plus sincère et par ledévoùment le plus méritoire à TEgtlse,
Nt>Dagea les saines et sublimes doctrines de la religion par de
élebres prédicateurs sortis de son sein. Cependant Bourgoing
oscita bientôt de vives inimitiés et vit restreindre peu a peu
on autorité pour avoir introduit dans ses nouveaux règlements
tes observances peu analogues à la nature du corps qu'il corn-
nandait , et être par excès de zèle descendu dans des détails
Top minutieux et nuisant à la liberté individuelle de ses frères.
Redoutant de nouveaux empiétements sur leurs privilèges et se
Défiant de l'appui que leur général trouverait à la cour, en sa
[^oalité de gouverneur du duc d'Orléans, ils statuèrent dans
leur asseoibîée de 1661 que Bourgoing abandonnerait cet em-
ploi et rériserait ses statuts , excellents sur beaucoup de points
pèis peu convenables à la congrégation de l'Oratoire, où, selon
!t , <r on obéit sans dépendre et l'on gou-
'CTpression de Bossuet
«rne sans commander, d Prévenu à temps par cette sévérité
n^iète de ses frères, Bourgoing concentra ses talents, sa
■dé et ses lumières dans la composition d'ouvrages destinés à
Instruction du clergé et des fidèles , œuvres bien conçues et
îen exécutées et respirant la morale la plus édifiante. Ëpuisé
e fati^e par ses nombreux travaux , Bourgoing mourut le
8 octobre 1662. Bossuet prononça son oraison funèbre; c'est
I première qu'ait prononcée l'illustre orateur chrétien. Voici
s titres des écrits de Bourgoing : Lignum crucis, Mons, 1629;
ans, 1630, in-12. — Veritates et sublimes excellentia Verbi
uamaii, Anvers, 1650, 2 vol. in-8*». — Homélies chrétiennes
tr les évangiles des dimanches et des fêtes principales, Pa-
I, 1642 , îii^. — Ratio studiorum , Paris, 1645 , in-16. —
irectoire des missions , Paris , 1646. — Homélies des saints
^r le Martyrologe romain, 1651, 3 vol. in-S". — Œuvres du
rdinal de Bérulle , en collaboration avec le P. Gibieuf, Pa-
K 1644, in-folio. — Déclaration présentée à la reine régente
tr le R, P, général de l'Oratoire, au nom de la congrégation,
(r quelques points touchant le sacrement de pénitence. —
KTBGOING (François), né à Bourges, prit rang parmi les frères
i rOraloire , d'où son inconduite le nt exclure. On a de lui :
revis psalmodies ratio, etc., Paris, 1654, in-S®. — Le David
ïïnfois^ Paris, 1641, in-8«. — Traité sur l'état laïque et po-
ligue de l'Eglise, 1645, in-8<>. C'est à tort qu'on lui a attribué
composition du chant musical des Pères de l'Oratoire , qui
Krait tant de monde à leurs offices. H eut pour auteur un
>l(re de musique du nn Louis XIII , d'abord chanoine de
Wine, pois membre de la congrégation de l'Oratoire.
BocRGOiHG (Jean-François, baron de) , né à Nevers le
^novembre 1748, entra à l'école militaire de Paris avec deux de
t frères en 1760, cl en sortit à l'âge de dix-sept ans, pour aller
itraslxKir^ où il étudiaje droit public sous le professeur Keigler
fedant trois années, puis il entra au régiment d'Auvergne. A
'^' ans , il fut envoyé à la diète de Ratisbonne en qualité de
taire de légation, puis chargé d'une mission preis la cour
anich, et enfin chargé d'aflaircs de France à Ratisbonne.
%nt accompli ces diverses fonctfons temporaires , il rentra
^ son régiment, qu'il quitta de nouveau en 1777, pour être
^cfaé en qualité de premier secrétaire à l'ambassade française
rv.
( 341 ) BOrRGUEIL.
en Espaffne. A près v avoir séjourné nendant huit ans, tant à ce
titre qu'a celui de chargé d'affaires de la cour de France près
celle de Madrid , Bourgoing fut nommé en 1787 ministre plé-
nipotentiaire à Hambourff, et en 1791 il retourna h Madrid ,
où il demeura ministre plrnipolenliaire jusqu'au mois de mars
1795. De retour en France au milieu de celle sinistre époque si
justement appelée la terreur , Bourgoing occupa dans sa ville
natale la première place municipale, qu'il ne quitta qu'après'
le 18 brumaire. Le consul Bonaparte le nomma en 1801 mi-
nistre plénipotentiaire en Dancmarck et aussi en Suède. En
1808 , il passa en la même qualité auprès du roi de Saxe. Le
30 juillet 1811, il mourut aux eaux de Carl&had, près de
Dr^e, regretté généralement des étrangers et de ses conci-
toyens à cause de son talent élevé. Il fut l'un des collahorateurs
de la Biographie universelle de Michaud. On a de lui : Nou-
veau voyage en Espagne, ou Tableau de Vétat actuel de cette
monarchie, 1789 , 4 vol. in-8° ; — 1797, 5 vol. in-8*» ; — 1805,
5 vol. in-8*>, et Atlas, sous le titre de Tableau de l'Espagne
moderne; 1807, 3 vol. et Atlas avec des 'augmentations. — Mé-
moires historiques et philosophiques sur Pie VI et sur son
pontificat, jus^u' à sa retraite en Toscane, 1798, 2 vol. in-8°;
1800, 2 vol. in-8". — Histoire des flibustiers, traduite de
l'allemand , de M. d'Archenholtz , avec un avant-propos et
quelques notes du traducteur, Paris, 1804, in-8®. — Histoire
ae t empereur Charlemagne, traduction libre de rallemand, du
professeur Hegewisch, a\ec un avant-propos, quelques notes et
un supplément du traducteur, 1805, ïw-S^. --Correspondance
d'un jeune militaire, ou Mémoires du marquis de Lusigny et
d'Hortense de Saint-Juit, 1778, 2^cl. in-12. — Bourgoing a
aussi édité: Voyages du duc du Chàteleten Portugal, 1808,
2 vol. in-8*». — Corretpondance de Voltaire avec Btrnis.
' BOUBGOING DE VIIXEFORE (F. VlLLEFORE).
BOURGS-POURRIS [hist, mod.), traduction littciate de l'ex-
pression anglais e roUen borough, par laquelle on dé.<<ignait au-
trefois les bourgs presque déserts , qui avaient néanmoins le
droit d'élire des représentants au parlement. Comme le sol et
les maisons de ces lieux appartenaient pour la plupart à la
haute aristocratie , c'était elle et non la bourgeoisie qui élisait
les membres du parlement. A Old-Sarum, il n'y a que 7 habi-
tants, tous locataires du comte de Caledon ; cependant ces 7 ha-
bitants élisaient ou faisaient semblant de nommer deux repré-
sentants suivant la volonté de leur seigneur; tandis que des
villes opulentes n'étaient même pas représentées au parlement.
Douze familles puissantes disposaient ainsi d'une centaine de
places dans la chambre des communes. Ce qui rendait ce sys-
tème encore plus odieux, c'est que plusieurs nobles vendaient
aux candidats le droit de siéger au parlement, et se faisaient
par ce trafic un bénéfice considérable. On a peine à concevoir
comment des abus aussi criants ont pu se maintenir jusqu'à
nos jours dans un pays qui jouit de tant de liberté. Plusieurs
propositions de modifier le vieux système avaient toujours été
repoussées par les torys dans les deux chambres, surtout dans
celle des lonls, lorsque enfin le cabinet dirigé par lord Grey ,
qui n'avait accepté le ministère qu'à la condition qu'il réforme*
rait les abus, fit ad opter le bill de réforme ])ar le parlement de
1832 , malgré l'opposition acharnée du parti aristocratique qui
prétendait assez singulièrement que la suppression des anciens
privilèges de l'aristocratie causerait une révolution. L'ancien
système n'a pas été entièrement supprimé ; mais il a été modifié
de manière que la plus grande partie de l'ancienne influence de
l'aristocratie sur les élections parlementaires a cessé. Les
bourgs les [moins peuplés ont été privés du droit d élection;
d'autres ne nomment plus qu'un seul représentant ou ont été
joints à d'autres pour les élections. Le gouvernement avait aussi
ses bourgs-pourris , et il parait qu'il en a ménagé quelques-uns
afin de pouvoir envoyer au parlement les meninres du cabinet
qui ne siègent pas encore dans la chambre des communes.
BOURGUEIL (g^ogr.), petite ville de France (Indre-et-Loire),
dans une vallée fertile , sur le Doit , avec un château ; chef-lieu
de canton. Il s'y tient un marché renommé pour la quantité et
la qualité de son beurre, et il s'y fabrique beaucoup d'huile
de noix, de chènevis , de fruits tapés et cuits. Son territoire est
renommé pour ses vins rouges, surtout ceux de Saint-Nicolas ,
de Bourgueil. On y cultive en grand la réglisse, le chanvre, la
coriandre, le fenouil, le mugassin, l'anis, le millet, le maïs, les
choux et les ognons pour graines ; 1660 habitants, et 5556 ( la
com. ). A 5 lieues ocra nord-ouest de Chinon.
BOURGUEIL (N ], auteur de vaudevilles, né à Paris en
1763, est mort dans cette ville le 8 juin 1802. On aimait la
gaieté de son humeur et la franchise de son caractère, exempt
31
BO|7BfiUI7I«XMr. ( 349 )
d'eovie et de préteotion* Le public a distÎDjipié de la foule' des
faadevilles, ceux qu'U a faits seul ou en société. Les principam
sont : 1" le Mur mitoyen^ avec M. Barré ; ^ M. GuillHume $1
k Peintre français à Londres^ avec MM. Barré, Radit et Dea-
fontaines, etc. Le Recueil des diners du Vaudeville renfcroie
ouelques-uiies de ses chausons, où, cointuc dans ses pièces de
toéàtrey il se montre naturel , plein de verve et anm du bon
goût.
BCH7MGCE-HALSTRE (F. BOUBGHESTRE).
BOfJEfilJKlUE {vieux motjf s. f. sodomie, infamie ( F. Bov-
6RB).
■OCBGUBT (Louis), né à Nîmes le 23 avril 1678, d'an né-
gociant forcé à s*e%pairier par la révocation de l'édit de Nantes
a Zurich où il établit une manufacture d'étoffes. — Louis Bour-
goet dès sa plus tendre enfance se sentit entraîné vers les scien-
ces ei les belles^llres par une vocation irrésistiMe ; il s'appli-
«a principalement à l'étude du latin, du ^rec, de Thébreu, et
i oeMe si curieuse de rarcbéologtc et de Thisloire naturelle. Ses
goûts scientifiques lui firent entreprendre de fréquents voyages
en Italie, et enlrctetifr des relations assidues avec tous les sa^
▼ants de l'Europe. Les académies de Berlin et de Certone Tins-
crivirent au nombre de leurs membres, et le conseil de Neufchâ-
tel créa pour lui une chaire de mathématiques et de philoso-
l^hie. Il mourut dans cette ville le 31 décembre 174*3. — On a
de ce savant : Disêertation iur les pierres figuréeSf I7f 5. —
Lêêiresfki/osophiquêS sur la formation des sels et des cristaux,
êi sur la génération organique des plantes ei des animaux, à
Foeemsion d€ la pierre beiemnile ei de la pierre len titulaire ,
avec un Mémoire sur la théorie de la terre, Amsterdam, 1729,
et 176ïl, io-li.— Traité des pétrifications, Paris, 1712, in-l<»,
et 1778, in-H°, avec 60 planches contenant 411 fig. — Louis
Bourguet a travaillé considérablenient dans le Journal helté^
tique , le Tempe helvetica , les Mémoires de Tacadémie des
sciences de Paris, la Bibliothèque italique de 1728 à 1754.
BOCRGVEVILLE (CitARLis DE) , sieur de Bras, né à Gaen
le 6 mars 1504 , fit ses études à l'université de cette ville. A
Fexemple de ses ancêtres, il entra dans la carrière de la magis-*
tralure , mais il s'en éloigna ensuite pour suivre la cour de
François P^ Il parcourut une grande partie de la France avee
ce monarque, et ne revint en Normandie qu'en 1541. Le chan*
celier Payet lui fil donner la charge de lieutenant particulier du
bailli de Cacn sans paver de finance , et en 1568 il succéda à
Olivier de Bruneville clans celle de lieutenant général, dont il se
défit sur ses vieux jours, en faveur de Jean Feauquelin, son gen-
dre. Charles IX lui conféra alors le droit d'assistance aux assem-
blées du bailliage et tous les autres avantages de la charge ,
comme s'il eût continué à la remplir. — Bourguevillc se livra
tout entier à rétude jusqu'à sa mort arrivée en 1593. Ses prin-
cipaux ouvrages sont : — Version française de Darès de Pkry-
gte, Caen, 1573; il l'avait faite dans sa jeunesse. — Trois dis-
cours, de V Eglise, de la Religion cl de la Justice, — Traité con-
tre les athées, avec quelques autres écrits, intitulé : VAthéoma'
ckie et Discours sur l'immortalité de F âme «l la résurrection
du corps , Paris, 1664, in- 4°. — Recherches et antiquités de la
Neustrie, et plus spécialement de /a ville et université de Caen
BOinWITBUOHS.
et lieux circonvoitins les plus remarquables, Caen ,1588, in-8^
et in-4<*; réimprimé à Rouen en 1705, in-4°, mais sous la date
et le litre dp l'ancienne édition. <t Cet ouvrage, tout défectueux
Su'il est» dit Huet, est un trésor qui nous conserve une infinité
c choses curieuses de notre palne, qui sans ce travail seraient
demeurées dans l'oubli, d II ne faut que le lire pour y reconnaî-
tre le caractère de fauteur, un esprit naturel et franc, un ami
de son pays et un citoyen excellent. Les défauts que Huet indi-
que sont un style languissant, une absence absolue de critique,
une trop grande facilité à accueillir des contes populaires et des
traditions incerlaines. — Bourguevillc a laissé un recueil de
poésies manuscrites dans lequel on trouve quelques pièces
couronnées au palinod de Caen, qui commençait alors à s'éta-
blir.
BOIJRCCli:RE(F. BORGIIÈRE).
BOURGUIGNON (occept. div.) s. m. sorte de raisin qu'on
nomme ailleurs boucarès , damas , etc. — On donne aussi ce
nom aux morceaux de glace séparés que l'on reiiconlre en
mer.
BOURGl IG.NON (FBA^rÇOIS-MAEIE) (F. BoiaiGNOX).
BOURGUIGNON (F. Anvu.le [D j et Gravelot).
BOURGUIGNON DUMOLARD ( CLAtDB-SKBASTIEN) , né à
> if, près de Grenoble, en mars \im, fit ses éludes dans cette
Tille, et à l'époque de la révolution, dont il adopU les principes,
remplit quelques fonctions ad iniuislralives et judiciaires, \yant
pris part à l'opposition diplomatique du SI mai « 703, \\
en arrestation pr le oarti qui triompha. Il obtiaL b)^
liberté, et vint se cacher à Paris sous un autre nocu. I
dès lors avec les chefs du parti qui préparait la cbote de
pierre; et, dans la journée du 9 thermidor, ce fiU lui qu
poser les scellés sur les papiers des deux Robespierre.
aussitôt après secrétaire du comité de sûreté générale, i|
suite chel de division au ministère de riutérieur, puis s(i
général de la justice, et successivement commissaire di
toire près les tribunaux civils de Paris et de la cour iW r^
En 1799, il devint ministre de la police, et fut reniplaci
sept jours après par Fouché. Il fut nommé alors rrpi
l'enregistrement et des domaines. Après le IS brufnairr|
Ira dans la magistrature comme juge , et peu après il
conseiller à la cour royale de Pans. Mis à la retraite, (t
seconde restauration , avec le titre de conseiller honoi
ouvrit un cabinet de consultations qu'il a continaé de tri
qu'à sa mort (32 avril 1829). On a de lui quelques ousta\
jués sur la jurisprudence : l*" Mémoires (trois) $ur In \
de perfectionner en France T institution du jury, Paris. |
trois parties in-8". Le premier obtint le prix dooné zu m
par l'Institut la même année; 2*" De la magistrature en f\
considérée dans ce qu'elle fut et dans ce qu'elle doit étrt,
1807, in-8"; 5» Manuel d'instruction crimit^eiU, ftn>.
in-4°; ibid., 1811, seconde édition, 2 vol. in-^; A^'DietioAi
raisonné des lois pénales en France, Paris, îHtI, S foi, i\
5" Conférence des cinq codes entre eux et avec les hi$ Hfti
glemenls sur l'organisation de l'administnAUm d$\a}ui
ibid., i818, in-S** et in-i2; 6" Jurisprudence dsi codni
nels et des lois sur la répression des crimes et d«lili. cU .^
1825, 3 vol. in-ë"; T Un mot sur le mémoire et sut t i
conaul talions imprimées que tient de publier le sitr
vrard, Paris, 1825, in-4"; les Huit Codes annotés atti't\
principales qui les complètenL, Paris, 1829, in-8^.
BOURGUIGNON (HëNRI-FbÉDÉRIG), ÛJs do ptCCtdni
Grenoble en 1785, à peine âgé de dix-huit ans, fil j"J
théâtre du Vaudeville une comédie , mêlée de couptrt».
tulce : Jean^Baptisie Rousseau, ou le Retour de lapitirS^
On applaudit à sa muse naissante, et surtout aux setM
honnêtes dont celte composition était empreinte (en »<«'l
E. de Clonard). Mais bientôt les études sérieuses doinm
occupation. Il fut un des élèves assidus de Vofadémité*
lation, qui le couronna plusieurs fois. Il ne cédait pooi.
encore aux instances de sa famille, qui voulait le faire ^^
barreau. Il donna en 1805, au théâtre du Vaudeville, t
velle comédie, la Mélempsychose, qui fut accueillie fn H
Il faisait encore dans ce temps-là des couplets pour >\
du Vaudeville, et les chantait avec beaucoup de çout. l ^
inespérée lui fut donnée à vingt-deux ans. Substitut \f
bunal de premier** instance de la Seine, il comprit tou.
vite de ses nouvelles fonctions, et rompit pour loujoup''
disciples d'Anacréon. Grâce à un travail assidu, un t^-*
épreuve, le nouveau magistrat se distingua par ses c««
ces, par son talent et par sa modération éclairée. Pw
cent jours, il fut pourvu d'une place de procureur gt»
cour royale de Paris ; mais cet événement ne fut pa* r.
le gouvernement du roi. Rendu à ses fonctions de sut^
les remplit avec le même dévouement. Quelques an*)^
il fut fait substitut du procureur général, puis coDSt^''
cour royale. 11 mourut dune phtbisie pulmonaire, à X^
octobre 1825. Il avait publié, outre les deuxDÎèces cj-^"
Résumé et conclusions dans l'affaire de M* F. Dià-
MM, Boileau, Duplat , etc., Paris, 1808, tn-8<>>
BOURGUIGNONS (LoiS DES) OU LOI GOMBETTE. 'S
que les lois des différents peuples germains oui se pM
I empire romain d'Occident étaient autant de cjbJf»»'
même code général; que ces lois se commcntaienl.J
quaient, se complélaienl Tune Tautre. Et, qmuquf ^
quieu, entre autres, ait parfaitement établi les diffcn?*'!
laies qu'elles pi-ésentent, celle assertion n'en a pw ff
reproduite tout nouvellement encore par un écrivain H
est fâcheux c|u'il ne puisse en être en histoire conm» j
sciences positives, où une \crilé étant une fois établi J
plus permis ni de l'içnorer ni de la nier. Non , le* lui^* ]
renls peunles germains ne furent point autant de cfcaf ■ 1
même code; mais toutes ces lois, au contraire, din- ;
unes des autres, et pour ne parler ici que de la loi dr- f
gnons, il est certain quelle diffère essenliellemeol *l« •
liquc, par exemple. Les lois des Francs, qui s'étaient <
vainqueurs dans les Gaules, furent toutes gerroaim»;-
Bourguignons, qui s*élablireut dans les Gaules eo all^s •]
(UM)
M«M, pepdiTCPt bemiooap ée ce canolère; les lois des Francs 1 Gtiflié rappelle Momré. Cesl à ce célèbre vsyagevr qoe nMs
§wreni offnsmts fwv les Bemakis , car la vie d'ov Romain devons presque %cms nos renseigneanxits sur cette province. La
n*y fat e?alMe q«e la nmtâé de celle d*iifi Franc Les lois des
Beorgw^nons furent très-douces, et oûrent sur la même ligne
k Bcmrguigfion et 4e Uomain. La loi saliqoe n'admettait point
de pmnrfs négatives; ceUd qui portait une aceusatbn devait la
prouver, et y ne mffisaii pas à l'iiocitséëe la nier. Il en était
faliement cbec les Iknirguigoeos : les preuves négatives y
étaient admises^ et Taccusé se justifiait en jurant avec un certain
Mnbrede personnes qn*il n'avaR pas fait ce dont on Taccusait.
U loi saline n'admettait point la preuve par combat : cette
pRive était admise parmi les Bourguignons. La loi salique
a'admeltait point de peines corporelles : les peines corporelles
ettient admises par U loi ^ombelle. On pourrait multiplier à
Inifini les citations. Ces différences étaient une conséquence
lorcée desciroanstanoes dans lesquelles se trouvaient les deux
peuples, lors de la rédaction de leurs coutumes. On pense {|éné>-
laleînent que les usages des Bourguignons furent rerueillis par
Gondeband et Sictsnaond • qui Airent presque les derniers de
lenn rais. Tootefois le code bourguignon est le code barbare le
plus anciennement rédijgé. La loi des Bourguignons se compose
de quatre-vingt-neuf titres, dont quelques-uns comprennent
lœe seule loi y mais dont la plupart se composent de trois, de
fuatiVyde six lois; plusieurs en ont huit; trois vont jusqu'à
onie. Les qq^ttre-vingtrneuf titres renferment deux cent quatre-
TÎogt-buit lois.
BO<niGm«HO:(S (hUL mod.). Nous renverrons k Tartide
BotmGOGKE de ce volume |>our les particularités relatives à IV
ri^e et aux mœurs des anciens Boar^uignous. Nous ne voulons
ici qu'examiner l'oriffine du dicton si conou :
ongine
Bourguignoo salé,
L'éoée «1 c6té,
La barbe au menton,
Saute, Boui^uigooD.
Les querelles oontiuuelles que la Bourgogne a eues à soutenir
contre Us ennemis de la France, tant a 1 extérieur qu'à Tinlé-
rienr, oiotiTent suffisamment les expressions de Vépée au télé
et de h€fhe au mmUm , qui conviennent parfaitement à des
gens de guerre. Quant à celle de Eour^gnon êoié, il paraît
moins lacile d'en déterminer l'origine. Le Ducbat pense que
ce sobriquet est dà à la êaiad€ ou Saur§uignote, espèce de cas-
foe particulier à la milice bourguignonne. Voici une autre in-
terpréta tian, qui s'appuie sur un iait bislorique arrivé en 1433,
et qu'on croit avoir acquis force de preuves. Jean de Gbâlons,
^Dce d'Oranffe, s'étant emparé d'Aigues-Mortes, au nom de
Rnlippe, dncdfe Bourgogne, pendant les troubles de Charles VII,
f mit en garnison quelques compagnies bourguignonnes. Les
EMAirgeois, qui supportaient ce joug avec impatience, firent un
car main-basse sur la garnison , tuèrent les Bourguignons, et
ciérent leurs cadavres dans une cuve avec une grande quantité
le sel , afin de les conserver plus longtemps, comme un trophée
h leur fidélité à leur roi légitime , ou simplement , comme dit
malgré tout notre respect pour i nisioire, et qui
appellerait un fait pénible pour la mémoire de nos aïeux, nous
ipfMiserons une autre interprétation beaucoup plus raisonnable,
t par conséquent beaucoup plus probable, que l'on trouve dans
t glossaire alphabétique placé à la suite des NoiU baurgui-
Wnu (Dijon, 1720), et qui attribue Texpression de Bourguignon
jjéà ce que ce peuple fut le premier de tous les peupT^e la
Mnnaiiie qui embrassa le christianisme ; d'où ses voisins, qui
ttent restes païens, leur donnèrent, par décision, cette quali-
ration de sale, à cause du sel qu'on mettait dans ce temps-là
Mis la bouche de ceux au'on baptisait. C'est encore, comme on
^voit, un nouvel exemple d'une qualification dont l'origine n'a
en que d'honorable, et qui a été dénaturée par une fausse et
oquease interprétation.
BouKGViGBfonrE (fiMMirs el us.), s. f . sorte de calotte à oreil-
I, ouverte par devant; ancien cascpie (brt léger; son nom vient
'ce que les Bourguignons s'en sont servis les premiers.
^OCTRI {mar,)f s. m. bateau de charge dans le Bengale, qui
d*ane forme singulière et peu propre à la navigation.
^OOKI {Iii9t, naf .), espèce de poisson imige.
feocTmt (myfft.), radjah de la race des enfants de la lune, fils
Somadatla, et pèrede Sivaren et de Salouven.
BOUKi igéog.), pays d'Afrique, qui comprend presque toute
terrasse située à l'entrée sud-ouest du Soudan, entre le Tan-
iM> et le DkkMa^ les deux sources principales du Niger.
capitale, loiûî, est assise sur le Tardcisso, non loin de son entrée
dans le Dhioiiba; elle a sous sa dépendance TeMkfgany Bow^
goreym, Fàiaya, SeUguia et Doeaéillu, — Le sol du Bouri <nt
montagneux et produit de l'or en abondance, ce qui fait de la
ville principale le centre d'un commerce important. Il y a tons
les jours un marché considérable, où les haoitants de Bamako,
les Mandingues de Sasamtinge et de Yamina, les Saracoleta,
apportent des marchandises d'Europe et du sel, et reçoivent en
échange l'or qu'ils répandent dans rratériear et dans les établis*
sements européens de la o6te. Le Bouri est habité par les Pfiia^
lonkès, tribu idolâtre, commettante et guerrière. L'agricuKure
leur est inconnue ; ils n'ont d'autre industrie que l'exploitation
de l'or. Des esclaves mettent la terre dans des calebasses d'osier
et la délaient avec de l'eau jusqu'à ce que l'or reste seul au fond.
Chaque propriétaire d'esdaves est obligé de drnner au chef de la
tribu la moitié de l'or qu'il recueille. Ce chef, comme tous ceux
de l'Afrique, jouit d'un pouvoir absbiu. Il occupe lui-même
beaucoup d'esdaves aux travaux des mines. Le souverain a<^uel
se nomme Boocar][. INïspote ombrageux et définnt, il s'entoure
de précautions qui semmeraîent imitées des tyrans de Bom«.
Son palais est composé de plusieurs cases dont chacune est hé^
ris^ d'une triple garde ; il ne couche jamais deux R^s de suite
dans la même, et l'on n'arrive à lui qu'a travers une haie formi-
dable de soldats. La richesse des maisons du 3ouri avait feit
naître chez CailHé le projet d'établir un comptoir français à
Bamako, où il avait été nommé agent. La position de cette ville,
sur le Dhioiiba, est en effet des plus favorables, non-seulement
pour le commerce de l'or, mais aussi pour faâre écouler dans
toute l'étendue de l'Afrique les articles de notre industrie dont
les Arabes sont si avides. — Si nous y avions un comptoir, ce
serait pour nos fabriques un immense débouta. Ifalbi^reusfr-
ment une mort prématurée a- feit avorter ce projet , que nui
autre peut-être n'osera reprendre.
B«IIRIA«E {vieux nud), s. m. ferme, métairie.
BOUBiASOTTS [èoi,), S. f. espèce de figue qui est d'un vio-
let très-obscur.^
BointiATS \§éog,), peuple mongol de la Sibérie, qui habile
les montagnes au nord du lac Bafkal, dans le gouvernement
d'Ikoustsk. Les louriats ressemblent un peu aux Kalmouks,
dont ils prétendent descendre, mais dont ils diffèrent par la reli^
gîon et les morars. Ils sont doux et hospitaliers, ont les traits
efféminés et sant presque tmbédies. Leurs tribus, aou-
vernées par un cbef nommé Taîchi , mènent la vie nomade et
n'ont pour toute ridiesse que du bétail ; leur religion est un
chamanisme cruel et superstitieux. On porte à W,000 le nombre
des individus mâles de ce peuple, fixc^lê les chefs et les pr^
très, tous les autres paient au gouverneur russe un impôt ée
deux roubles par tète.
BOI7BICHE (F. BoUBUfCRE).
BotJBHSHON ipéehe), S. m. filet à mailles serrées et propre à
prendre des petits poissons.
BOLBiGNON ( Antoikette), née à Lille le I» janvier fwe,
était d'une difformité et d'une laideur tellement repoussante,
qu'à sa naissance une assemblée de famille discuta si elle ne tie*-
vait être étouflîte. Antoinette s'exila du monde, vécut dans la
solitude OÙ elle se livra avec passion à la lecture, séduisante pottr
elle, des livres mystiques. Lorsque ses parents eurent trouvé à
la marier, elle s'enfbit de chet eux sous les habits d'un ermUe,
et se retira au couvent de Saint-Symphorien, A Cambrai. Stm
imagination s'exaltant chaque jour davantage, elle eut des vfr^
sîons célestes, se crut inspirée et appelée à rétablir l'esprit de
l'Evangile dans sa pureté primitive. Aussitôt Antoinette forma
des prosélytes parmi ses compagnes du couvent, et voulut partir
avec elles pour aller prêcher ses doctrines*, mais son projet M
découvert et on la fit sortir de la vîlle. Ayant hérité de sonpère,
elle parvint Ise faire nommer supérieure de l'hospice de Notre-
Dame des sept Plaies, à Lille ; mais, ses visions ayant recom-
mencé, les magistrats de cette ville la poursuivirent comme
sorcière, et elle se réfugia à Gand, en Belgique, pendant l'année
«063. Elle parcourut la Flandre, le Brabant et la Hollande en
propageant partout ses opinions religieuses ou plutôt ses rêveries
enthousiastes. A Amsterdam, sa maison fct le rendet-vous de la
plupart des réformés , des anabaptistes, des rabbins, des pré^
tendus prophètes et des sorciers mêmes quertmfermaftcette viflc,
et, dans leurs oonft^rences sur la réforme du christianisme h la*-
quelle Antoinette se prétendait appelée, ils mêlèrent les ques-
tions politiques, et les autorités hollandaises firent fermer ces
réunions et ordonnèrent l'arrestation du chef féminin de cm
iHmtinés. Antoinette Bouri^non, avertie à temps, partit pour h
BDUBKHANS.
(144)
HoUtetn et vint habiter l'Ile de NoordstrandL C'est là qu'elle
écrivit ses différents ouvrages, qui ne forment pas moins de
vingt et un volâmes in-8**, et qui sont remplis de fanatiques dé-
clamations contre le cartésianisme qu'elle combat comme une
5hiloso|)hie d*atbée, et en faveur de la nouvelle Eglise qu*elle
evail établir par ordre de Dieu, en but d'une perfection toute
divine et d'un culte intérieur et mystique, fatales utopies d'une
insensée qu1l eût mieux valu interdire et renfermer comme
une folle que de la poursuivre presque sérieusement comme
chef d*une secte dangereuse. — Partout avec elle Antoinette
Bourignon emportait une petite imprimerie (>onr la propagation
de ses œuvres. Chassée de nouveau de sa retraite, elle alla dans
rOost-Frise , où un baron de Lutxbourg lui confia la direction
d'un hôpital. Son esprit turbulent la fit encore renvoyer de cet
asile, et elle mourut le 30 octobre 1680, à Franeker, âgée de 64
ans. La secte des bourignonistesneûldcs progrès qu'en Ecosse,
où elle fut victorieusement et facilement combattue par le doc-
teur Cockburn. Voici quelques titres des œuvres d'Antoinette
Bourignon : Trailé de l'aveugUmeni dei hommes et de la /u-
mière née en Unébret, — Nouveau ciel et régne de V Antéchrist,
— Trailé de la solide vertu, — Renouvellement de tesprit
évangéliquê. — L'innocence reconnue et la vérité découverte,
▲nsterdam, 1686.
BoiTRiGXOX (François-Marib), né à Saintes (Charente -
Inférieure}, vers 1735, de parents obscurs, qui toutefois lui
donnèrent une bonne éducation. Fort jeune encore il se livra
avec passion à l'étude des monuments antiques ; il y fit de ra-
pides progrès, se distingua par d'heureuses découvertes ; mais
convaincu qu'il ne pourrait ainsi parvenir non à la fortune
mais pas môme à une modeste aisance , il vint à Paris étudier
la chirurgie. Mais il se prit tout h coup d'une nouvelle passion
Eour la poésie, et, au lieu de s'adonner à un genre sévère et
onorable , il entra en collaboration avec MM. Piis et Barré
pour ({uclques vaudevilles; puis, de retour dans son pays,
il revint à sa première inclination pour l'antiquité, publia
diverses dissertations sur les monuments de son départçment,
et fonda \g Journal de Sainlonge, qui, après avoir été une réu-
nion agréable d'articles curieux et scientifiques sur la littéra-
ture, devint, à l'époque de la révolution de 89, l'écho des plus
rirulentes déclamations déinagogicrues. Non content de servir
par ses écrits furibonds la cause qu il avait embrassée, Bouri-
gnon prêcha de village en village les principes révolution-
naires , et il mourut victime de cette coupable et téméraire en-
treprise, après avoir été assommé sous les coups de paysans de
TAngoumois. On a de lui : Amusements littéraires , in-S» ,
1779. — Observations sur quelques antiquités romaines dé-
Urrées au Palais- Royal , 1789, in-8*». — Recherches topogra^
phiques sur les antiquités gauloises et romaines de la Saintonge
H del'Angoumois, 1789, in-8°. — L'Oiseau perdu et retrouvé,
vaudeville. — Le Revenant, comédie en un acte et en prose.
BOCRIGXOXISTE, S. m. (hist,ecelés,), nom de secte. On ap-
pelait ainsi dans les Pays-Bas protestants ceux qui suivaient la
doctrine d'Antoinette Bourignon , célèbre quiétiste (F. Quié-
TiSME et Bourignon [Antoinette]).
BOURINES (marine) , boulines : sorte de voile en biais ,
dont on se sert sur les vaisseaux.
BOUBiQUET (technol.) , s. m. tourniquet dont on se sert
pour monter les fardeaux sur les mines ( F. Boorriquet).
BOURJOT (Ange-François-Charlbs, baron), né à Paris
en 1780, fut, dès l'âge de dix-neuf ans, emplové au ministère
desaffairesétranffères,etydevinten 1807 sous-chef de ladivision
Solitique du Midi. En 1814, le prince Talleyrand, qui l'avait
istinguo, le nomma chef de la division politique du Nord , et
en 1835 ces deux divisions du Nord et du Midi furent réunies
fous ses ordres. Enfin , le ministre duc de Polignac l'envoya
en qualité de plénipotentiaire à Francfort, et sa santé affaiblie
par ses nombreux travaux l'obligea de résigner ces fonctions
peu de temps après les événements de juillet 1830. Bourjot
mounit le 14 août 1853, à peine âgé de cinquante-deux ans. En
1815 il avait été créé maître des requêtes , et en 1822 conseil-
ler d'Etat. Il était membre de la Légion d'honneur et de la
grand' croix d'Isalielle-la-CathoIioue. C'est Bourjot qui a spé-
cialement dirigé, avec tact et talent, toutes les négociations
entre la France, la Grande-Bretagne et la Russie , relatives à
rindépeiidance de la Grèce.
BorBBHANS (myfào/.), dieux des Ralmouks et des Bourct-
les. Le nombre en est très-grand. Les principaux sont : Ten-
ffin Bourkhan, le créateur suprême, Chakiamouni, Abida ou
Abiduba , Grulek-Khan. Ourdara et Ollangatouçona. Les bour-
khans se di\i«ent en deux classes, les bons et les méchants.
Les uns sont représentés avec une figure aimable et riante ;
on donne aux autres , c*e8t-à-dire aux médiaiiU, des
monstrueuses, une bouche horrible, des yeos bidem oo
naçants. On les voit assis sur des nattes , avant d'une maso bi
sceptre , et de l'autre une cloche. Les idoles sont onMoatcc^
ment de cuivre creux fondu et fortement doré au feu. Elles ont
de quatre à seize pieds de haut. Les piédestaux sur lesqwW
elles sont posées contiennent chacun un petit cylindre (ut
avec les cendres des saints dans le corps desquels a pusè k
bourkhan que l'on adore , ou du moins une petite inscription
tibétaine ou tangute ; mais jamais on ne doit porter ses masai
soit sur ce cylindre, soit sur cette inscription. Un plan d»
cuivre luté avec soin ferme le piédestal. S'il arrive par bavard
que ce plan ait été levé, les Kalmouks ne regardent plus^
réceptacle des cendres saintes comme saint et pur , et ils refo-
sent de Tacheter. C'est un excellent moyen d'empécber les 6-
dèles de vérifier ce qu'on leur vend. Il y a aussi des imêm
peintes ou dessinées , soit sur du papier de Chine v soit sur 4t
pet i Is morceaux d étoffes . QuelquesHines son t d' u ne grande finev
de dessin. Toutes ces effigies sacrées reposent tantôt dans*
petites boites de cuivre , tantôt dans des pyramides coostroilef i
cet effet.
BOUBKUABD(F. ViCHMANN).
BOtJBKE (Edmond, comte de) , conseiller intime du roi d<
Danemarck et son envoyé près la cour de France , nacfuit i
Sainte-Croix (l'une des Antilles) en novembre 1761. fl ctadia
au collège des jésuites à Bourses, et après leur suppression, a%
collège des bénédictins anglais à Douai , et acheva son éduca-
tion a Bruxelles, vovagea en Europe avec son père qu'il perdit
à Londres. Revenu a Copenhague , il gagna raffection de Bpt-
notorff qui Tenvoya comme chargé d'affaires en Pologne. Il \
devint I ami bîncèfe de Poniatowski. Depuis 1792 jusqu'à ITJ7,
il fut envoyé à .\aples comme le plus capable dr apprécier le«
événements. Ambassadeur à Madrid de 1801 à 1811 , il saint
la vie à plusieurs Français en leur donnant asile. 11 vint à Pans.
et consacra trois ans i l'étude. En 1814 , il signa le traiu* dt-
la Suède avec la Grande-Bretagne , ceux avec la Russie , avf
le Hanovre , et se fit une grande réputation d'habileté dans rr^
diverses négociations. Il fut nomme ministre du roi di^ Danf^
marck à Londres ; le climat lui étant contraire, il obtint or
con^ en 1819. Il se rendit à Naples, d'où il fut envoyé fomrnr
ministre à Paris , poste qu'il avait toujours ambitionné. Il n*«9
jouit pas longtemps; il mourut aux eaux de Vichy le ti aoa!
1821. La veuve de ce diplomate a publié à Paris , en 18^, on
ouvrage dont il avait laissé le manuscrit sous ce titre : Notin
sur les ruines les plus remarquables des environs de N^rt.
in-8**, avecfig.
BOUBLABDEB (vieux mot), boulevarder , v. a. palissadrr,
garnir de remparts.
BOUBLÉ (Jacques), né dans le xvi« siècle à Loagmeft'J .
diocèse de Beauvais, docteur de Sorbonne et curé de la panù^^'
de Sain t-Gennain-le- Vieil , de Paris, a composé un grao '
nombre d'ouvraees, dont on trouvera une liste assez étende
dans la Bibliothèque historique de Franco, qui en a fait nul
propos deux écrivains différents , l'un nommé Jacques , c
l'autre Jean; il attribue au premier des Regrets sur ia m'/r*
hâtive de Charles IX, roi de France , Paris , 1 57 4 , in-8** , cl .
l'autre, un Diicours sur la prise de Mende par les hérétiqnn
(en 1563) , Paris , 1580, in-8*. Il est aisé de voir que celte ff •
reur provient de ce que le prénom de Bourlé n'a pas touj^ar
été écrit en entier à la tète de ses ouvrages. C'était un calhuln
que zélé , et les continuateurs de Moreri lui reprochent de n*.-
voir pas toujours mis assez de modération dans sa conduit^/'
dans ses écrits. Lacroix du Maine lui attribue une traducti«'i>
des six comédies de Térence tournées vers par vers ; nui*
comme il dit qu'elle n'était point encore imprimée au monv^:
où il écrivait, c*est-à-dire en 1581 , on ne sait si celte Iradu*
tion serait celte qui parut à Paris en 1585, in-lG, et dont Vio-
teur est resté inconnu. Jacques Bourlé vivait encore en i3^•
BOrBLET (F. Bocrrelet).
BOl'RLCrr DE VAUXCBLLES (F. VaVXCKLLES).
BOUBLETTR , BOI7BLOT (afi hm/i'I.) , S. f. etpèce é
massue.
BOUBLECB ((framm,) , s. m. enjôleur, trompeur, srdo*
teur. Il est inusité.
BOUBLiE ( Antoine DEGnscARD, abbêdbla), o* 1er
décembre 1658, d'une des plus nobles et des pinsanrienor
famillesdu Pcrigord. D'après le vœudeses parents, il emlmi'^î
l'état ecclésiastique, mais une ambition insensée le pousM ibr.-
de coupables entreprises. On vit Bourlie. eu 1703, lors il* 1
révolte des protesUnts des Cévenncs, fournir des armes ri u*
BOVRlfONITE.
(245)
BOURKOr.
rargentanxcalfioistesde la Roaer^e, les exalter par ses dis-
ooars pour les entraîner à sa saile a la défense de leurs frères
opprimés. Mais lorsque la prudence et le courage de Villai^
eurent pacifié les Cévennes, Bonrliefut oontraintde sesauveren
Hollanae, puis en Angleterre, où il eut la témérité de publier les
MémoHtidu marauisde Guiscard, dans iesquelisont contenues
Us entreprises quiia faites dans le royaume de France pour
k recouvrement de la liberté de sa patrie , et la reine Anne ne
rougit pas en le récompensant par une pension de cinq cents
Itnes sterling. Bourlie trahit bientôt son auguste bienfaitrice
comme il arait trahi sa patrie; mais sa correspondance ayant
été saisie» on Tarrèta en i7H. Conduit devant le secréuire
d'£tat Saint-Jean, depuis vicomte de Bolin^brocke, en présence
de quelques membres du conseil privé, il ma positivement toute
correspondance criminelle avec la France , et lorsque le grand
trésorier Harley lui eut montré ses propres lettres qu'on avait
interceptées, Bourlie furieux saisit sur la table un canif et lui en
porta deux coups. Ayant voulu en frapper aussi le duc de Bue-
idngham, présent à son interrogatoire , ce seigneur se mit en
défense et le blessa de deux coups d'épée. On se saisit de sa per-
sonne, et on le renferma dans les prisons de Newgate, où il
mourut pendant Tiustruction de son procès , le 28 mars 1711,
soit des suites de ses propres blessures , soit en se donnant la
mort
BOTELOTTE (péchê), S. f. sorte de ver blanc dont on se sert
pour amorcer le poisson.
BOURLOTTE {comm,), nom d'une soie inférieure qui vient
de Perse.
BOUEME(p^tfAtf), s. m. espèce de ver blanc dont les pêcheurs
se servent comme d'appât.
BOVBHEAU ( agric. ),s. m. nom qu'on donne dans quelques
cantons à une conduite recouverte, destinée à dessécher des
marais et des terres trop humides.
BOl^BJTEE {droit féod,). La coutume de Bourgogne accordait
aux seigneurs qui avaient juridiction sur les hommes de leurs
terres, la garde, et le droit de borner les routes et chemins
autres que ceux qui conduisaient d'une ville à une autre , dont
la garde et bornage appartenait au roi. Elle les obliffeait aussi
aux réparations et à l'entretien des chemins dont ils avaient
la fiTÔe, et leur ordonnait d'y employer les deniers qui prove-
oaieoC des amendes prononcées à leur profit. En cas d'insuffi-
sance, ils pouvaient contraindre les possesseurs des terres voisi-
nes à contribuer à ces réparations, si les seigneurs ou autres n'y
àaient tenus et obligés par quelque titre.
BonuTEEiE, BOENAGE (droit coutum.), droit dérégler les
bornes.
BouEiro?r (Jacques-Louis, comte de), naquit à Metz le 21
janvier 1751. Après avoir serri dans rarlillerie, il fut fait lieute-
nant des nnaréchaux de France. Il émigra à Tépoque de la révo-
lation, fit la campagne de 1792, puis se rendit en Angleterre où
fl étudia l'histoire naturelle et la minéralogie. Un des fondateurs
«e la société géologique de Londres, il fut nomme membre de
la société royale des sciences. Il rentra en France en 1814. Les
«eut jours lobligèrent à retourner une seconde fois en Angle-
terre, et ce ne fut qu'après la bataille de Waterloo qu'il put se
fixer définitivement dans sa patrie , où Louis XVïlI le fit di-
recteur de son cabinet de minéralogie. Le comte de Bournon
mourut à Versailles le 24 août 1825. Il a écrit divers ouvrages,
parmi Jcscfuels on peut citer : l*» Essai sur la lithologie des
environs de Saint^Etienne en Forez, et sur l'origine de ses
tkarbtms de terre ,Varis, 1785, in-12, réimprimé dans le troi-
B"ème volume du Journal des mines; 2° Traité complet de la
tkaux earbonatée, Londres, 1808,5 vol. in-4*», dont un de
planches qu'il dédia à l'empereur de Russie. Il préparait une
fcconde édition de cet ouvrage lorsqu'il mourut; 5** Catalogue
ie la collection minéralogique particulière du roi, Paris,
1817, în-f 2 ; 4" Observations sur quelques-uns des minéraux ,
*^ dr rOe de Ccylan^soit de la côte de Coromandel, rapportés
^r M. Leschenault de Latour, Paris, I823,in-1°; 5« Quel-
le observations et réflexions sur le calorique de teau et le
hiide de la lumière, 1824 , in-8«. Ouvrage qui n'étant pas au
Bveau de la science, n'a pas été mis dans le commerce; 6» Des-
fiption du poniomètre perfectionné par M, Àdelmann , gar--
*en-atde mtnéraiogiste de la collection minéralogique parti-
^li^e du roi, 1824, in-8«. On a encore de lui grand nom-
f<f* de Mémoires et d* Observations insérés dans le Journal des
inew de 1796 à 1815.
KOumxoNiTE (ffi^^ra^), s. f. sorte de minéral composé
alumine et de silice ; le fer ne s'y trouve qu*accidentellement.
est reconnaissable à sa couleur blanchâtre et à son tissu fi"
rcux. 11 estplusdurque le quartz.
BOITENONS (Rombaut) , né à Malines, embrassa la carrière
militaire dans l'armée autrichienne , fut officier du génie et
Erofesseur royal de mathématiques au collège Théresien de
iruxelles. I^ 14 octobre 1776 il fut élu membre de l'académie
de cette ville, et mourut après une maladie aussi longue que
cruelle, le 22 mars 1788. Voici la liste de ses ouvrages tant
inédits qu'imprimés. — Phases de f éclipse annulaire du soleil
du 1'*^ avril 1784, calculées sur le zénith de Bruxelles, ma-
nuscrit. — Mémoire contenant la formation d'une formule gé-
nérale pour r intégration ou la sommation d'une suite de puis^
sanees quelconques , dont les racines forment une progression
arithmétique à différences finies quelconques, imprimé dans
le premier volume de la Collection de l'académie de Bruxelles,
pag. 323. — Eléments de mathématiques à l'usage des collèges
des Pays-Bas, première partie contenant les principes du calcul
en nombres entiers, Bruxelles, 1783, in-S**. — Mémoire sur le
calcul des probabilités ^ lu à Tacadémie de Bruxelles dans la
séance du 6 décembre 1783.— If^moir^ contenant unproblème
qui prouve tubus de commencer t élude des mathématiques par
l'algèbre , avec la résolution d'un nouveau problème déduit de
ce premier, lu à l'académie de Bruxelles dans la séance du 6
février 1785. — Mémoire pour prouver que la méthode des
limites n*esl ni plus évidente ni plus rigoureuse que celle du
calcul des infinis , traité selon Leibnitx , lu à l'académie de
Bruxelles dans la séance du 8 avril 1785.
BOUEXOU (^^ogr.), grande contrée du Soudan, située au
centre de l'Afrique, entre le 10* et le 15* degrés de latitude
nord, et entre le 8* et le 12* degrés de longitude est. Elle est
bornée au nord par le Kanem et le Tayhama, sur les confins
du grand désert ; à l'est par le lac Tshah et la rivière Shary ,
qui la sépare du Baghermi ; au sud par le Mandara et le
Kurry-Kurry, et à l'ouest par le Soudan proprement dit. Elle
est arrosée dans toute son étendue par le Gambarou, qui prend
sa source 4ans la grande chaîne ('s monts Nora , et coule du
sud-onest au nord-est. Près de son embouchure ce fleuve prend
le nom de Yeou, et va se jeter dans le Tshah, après avoir reçu
dans son cours plusieurs autres rivières assez considérables. —
Le royaume de Bournou est un des plus puissants et des plus
étendus de l'Afrique centrale. Son sol est inégal ; les monta-
gnes sont habitées par les pasteurs; les plaines, très-fertiles,
sont abanlUonnées à la nature, qui les couvre de plantes sau-
vages. On y compte un grand nombre de villes, dont la popula-
tion varie de 10,000 à 50,000 habitants. La capitale, Bi^iïie on
Bournou y n'en a plus aujourd'hui que 10,000; c'est la rési-
dence du sultan. Celte ville est toute mo^lerne; elle fut com-
mencée en 1809 par l'ordre du sheik El-Kanemy, qui, après
avoir soustrait son pays à la domination des Fellelahs ou Fella-
tahs, que la conquête y avait établis, replaça le sultan sur le
trône, et releva de ses ruines l'antique et célèbre Birnie. Ce
qu'on raconte de la ville détruite est très-peu d'accord avec nos
croyances sur la pauvreté et la barbarie des sauvages de l'Afri-
que. «On m'a souvent parlé du Caire, de ce grand Caire, disait
l'Arabe Ab-Dellah , mais ce n'est qu'une bagatelle en compa-
raison du Bournou. Un jour ne suffit pas pour la parcourir
d'un bout à l'autre ; l'enfant qui s'y égare est «î jamais perdu
pour ses parents.» Les Tripolitains assurent que Bournou avait
dix mille maisons. I-es témoignages des voyageurs qui ont
récemment visité ces ruines confirment ce récit. Léon l'Afri-
cain écrit : «Le roi parait extrêmement riche. J'ai vu tous les
harnais de ses chevaux , comme les eslafes , éperons , brides et
mors, entièrement en or. Sa vaisselle , les laisses et les chaînes
de ses chiens sont faites de la même matière.» Aujourd'hui il
n'y a plus d'or dans le Bournou. Denham et Clapperton esti-
ment à 5 ou 6 milles carrés l'emplacement qu'occupent les
ruines de cette ville, qui n'avait pas moins de 200,000 habi-
tants. Ils retrouvèrent encore debout plusieurs parties du mur
d'enceinte, haut de 16 à 18 pieds sur une épaisseur de 3 ou 4 ,
et construit, ainsi que la plupart des maisons et édifices, en
briques rouges fort douces. Le nombre des villes ruinées ainsi
pendant la guerre des Felletahs , et que les célèbres voyageurs
rencontrèrent dans leurs excursions, s'élève à plus de trente.
Ihins quelques-unes ils purent reconnaître les restes de mos-
quées et de palais où la brique avait été employée avec beaucoup
plus d'art et d'adresse que nous pourrions le supposer. La plu-
part ont été relevées, ou sur l'emplacement même ou dans le
voisinage. Les habitations consistent ordinairement en plu-
sieurs cases entourées de quatre murailles. Les esclaves sont
logés en dehors. Chaque femme a une cabane particulière avec
sa cour. La case du maître est plus grande et plus riche que
les autres, et consiste quelquefois en deux espèces de lourefles
réunies par une terrasse. Tous les murs extérieurs des villes
modernes sont en argile et rappellent assez bien le fisé em-
ployé dans nos campagnes. Rarement une case est divibce en
compartiments autrentent que par des nattes de paiUe. Elles
sont couvertes d*une épaisse toiture de paille de millet ou d'une
herbe qui croit sur les liords des rivières. Les villes sont bien
bâties et disposées avec iiilelligencc suivant leur genre d*ini*
portancc et le caractère particulier de leurs habitants. La plu-
part sont entourées de murailles liantes de 55 à 40 pieds snr
une épaisseur moyenne de !20 pieds. Elles ont quatre portes
ferntées par des châssis en fortes plandies solidement reliées
par des crampuns de fer. MM. DenLam et Clappertcui ne disent
pas y avoir jamais vu d'artillerie , bien que M. Seetaen rapporte
^ue des Français, conduits en esclavage dans le Bournou, y ont
etabliy d'après les ordres du sultan, une fonderie de canons de
bronze. Cnaque ville a une ou plusieurs mosquées, mais les
Elus remarquables d'entre ces édiBces ont été détruits. Les pa-
lis du sultan , du sheik , des kaids sont bâtis en terre^ et ne se
distinguent des autres liabitatious que par l'espace qu'ils occu-
pent et par la garde nombreuse qui en protège les abords. Le
fouvemement du Bournou est la monarchie absolue. La dignité
u sultan y est élective, bien qu'elle ne sorte pas de la Camille
qui en est depuis longtemps en possession. Mohammed , qui
occupait le trône à lepoque du voyage de MM. Denhaim et
Clapperton, n'avait du reste que l'apparence du pouvoir; il était
tout entier concentré entre les mains d'El-Kanemy , le libéra—
teur de son pays» et qui avait, avec le titre de sheik, le comman-
dement snpréme de toutes les forces militaires. Chaque ville est
soumise à l'autorité d'un kaid on gouverneur» qui reçoit les
ordres du sultan ou du sheik. Ce kaid est lui-même un petit
souverain : on ne reste en sa présence qu'assis sur la terre et le
dos tourné de son c6té. On ne lui parle que prâsterné» le front
dans la poussière. Il est entouré d'un luxe de cérémonial qui
rend presque impossibles les communications avec ses subor-
donnes. L administration militaire , objet de toute la sollicitude
d'El-Benamy, est organisée avec une rare intelligence. Le
peuple est naturellement guerrier, et son goût des conquêtes
s'est encore développé sous l'influence d'un chef toujours vic-
torieux. Quand une armée se met en marche, le sheik se place
à la tète. Il est précédé de cinq drapeaux, sur lesquels sont
écrites en lettres d'or des phrases du Coran. Il est entouré de
son état-major et de ses esclaves favoris, au nombre d'une cen-
taine d'individus.. Un nègre porte son bouclier, sa cotte de
mailles, son casque d'acier et ses armes étincelantes. Un autre
esclave porte son tambour, servant à donner le signal. Pnis
viennent les eunuques et le harem. Les femmes à coeval sont
couvertes d'un long voile blanc impénétrable. Après le sheik
Tient le sultan, au milieu d'un innombrable cortège, et précédé
de trompettes et de bannières. Quant à l'armée, elle marche à
sa guise. Cliacun a reçu l'ordre de se trouver tel jour à un en-
droit désigné, et il s'y rend comme il l'entend; mais nul ne
manque au rendez-vous. L'action finie, le sheik licencie ses
troupes, et tous ces soldats reprennent le chemin de leurs fovers.
Il n*^ a qu'un seul moyen d'user de la victoire ; une vilie est
aussitôt brOlée que conquise , et il y a autant d'esdaves que de
prisonniers, autant d'exécutions que de cheGs tombés entre les
mains de l'ennemi. Quand il a déposé son arc et ses flèches, le
Bournourien fuit le travail et la iatigue. U n'est point agricul-
teur ; et , lorsqu'il a jugé nécessaire de défricher quelque coin
de terre, il s'en remet de ce soin sur ses femmes. Il trouve beau-
coup moins pénible de soumettre sa sobriété à des privations
de tout genre que de féconder en le remuant son sol vierge et
fertile. Le millet, l'oignon , quelques espèces de haricots et la
tomate sont presque les seules plantes qujl récolte à l'aide d'une
culture négliffée. La nature lui livre spontanément et en abon-
dance le sorgho, le coton, l'indigo et le séné^ objets principaux
de son commerce. Il n'a pas de fruits, et n'en a jamais planté.
Il néglige même de recueillir le miel que d innombrables
abeilles déposent partout, et se nourrit de préférence des nuées
de sauterelles qui s'abattent à sa porte. Il ne boit que de l'eau ,
et ne prolonge jamais sa journée après le coucher ou soleil. Son
lit est une natte ou une peau. Le Bournou réunit toutes les es-
pèces d'animaux qu'on trouve aux extrémités opposées de l'A-
trique, et qui font la principale richesse de celte pnnince. La
panthère, le léopard^ l'hyène, le cheval, le renard, l'éléphant,
le buffle et des millions de singes se disputent les forêts. Le
lion rèffne seul au désert ; la sirafe promené sa tête parmi les
cimes des arbres : l'antilope , la gaielle, le lièvre, le kourigan
Peuplent les Uindes; le pélican, la spatule, la grue, la pinUde,
outarde , l'autruche fuient à claque instant devant les pas du
chasseur ; le crocodile et l'hippopotame montrent leurs têtes
effrayantes aur les eaux des lacs et des rivières, dont d'innom-
( 346 ) aocsarrB.
brables reptiles sillonnent les bords; le cèeval, le bo«i««nl»
l'âne, le chameau, le chien obéissent à la voix de rboimpe ; «1
d'immenses troupeaux de chèvres, de nuMilons et de
paissent sur ies flancs des collines. Les dépouilles de Ums
animaux abondent aux marchés du Bournou , et y sont , a|
les esclaves, la principale brandie du commerce. Le marcheur
Kouka (tMnpte ordiuaii^raeut 15,000 à iO,ûOO chahinii» , cft
celui qui se tient à Angornou le D*ercredi de chaque seoiaiBr
en réunit parfois jusqu'à 100,000. Là les caravanes apporteal
de Tripoli ou du Sénégal les précuits de l'industrie europceniic;
et les échangent contre les productions naturelles de la ouotrée.
Le Bournouvien est grand et robuste, mais son gros oes , sa
large bouche et ses lèvres épaisses lui donnent une ronCrateratlr
peu éloignée avec les races nègres du sud. Les femmes s«fll
d'une extrême laideur, et les entailles qu'elles se pratiquent,
ainsi que les hommes, sur le %isage. Ici bras, les cuisnes, les
seins, partout enfin, ne contribuent pas peu à les rendre
sautes. Elles vivent dans l'oppression, ne peuvent se p'
qu'à genoux devant leurs maris , et ne parlent à un
3u'après s'être couvert le visage. C'est du reste la seule partir
u corps pour laquelle elles aflectent quelque pudeur. La
femmes esclaves, auxquelles sont dévolus les tra^ux les vkm
rudes, s'enfoncent des clous d'argent dans le nez et au mStim
de la lèvre inférieure, ce qui les force à faire le sacrifice ^
deux de leurs dents incisives. £n outre, les fatigues dont elles
sont ai câblées depuis leur basàgc, et auxquelles sucoooiberaîeal
souvent nos hommes les plus robustes, Otent à leors Cannes
toute délicatesse , toute grâce. Au physique comme an monl
elles sont chins le plus déplorable état de dégradation . Le
du Bournou est dangereux et malsain pour les Européens;
dant une grande partie de l'année, le tliermomètre n'y de
jamais, n^e la nuit, au-dessous de 50 degrés. Aux mois de
juillet, août et septembre, des pluies presque continocllea fioal
déborder 1^ lacs et les rivières. Les eaux en se retirant fomeni
d'immenses marécages qui engendrent des myriades de m— i
tics auxquels la peau d^ blancs offre moins de résistance qar
celle des nègres, et dont 1^ morsures, réunies aux eihaiiiai
des marais, ne tardent pas à produire un eflet funeste. Les
morts récentes de M. Toole et du docteur Oudney prouvtat
assez que les Européens n'affrontent pas impunément Tinsals-
brité ae ce climat. D'un autre c6té, parmi toutes les Irfta
inhospitalières du Soudan, les seuls Bournouviens ont josqnlo
fait un accueil bienveillant aux voyageurs qui s'y sont atenl»-
rés. Leur désir d'apprendre quelque chose de nous, d'avoir la
produits de nos fabriques, l'a emporté en eux sur l'intoléma
farouche de l'islamisme. Ils vounraient connaître nos arts , ë
lier avec nous des relations commerciales. La manière daail ik
ont traité MM. Denham et Glapperton prouve que si les hom-
mes du Nord doivent craindre oe succomber sous rindémcMr
de leur ciel, du moins ils n'ont pas à redouter, comme dansk
reste du Soudan, la hache d'une autorité ombrageuse oa le pâ*
gnard du fanatisme. V. de ^lovviox.
BOUBOU (géogr.) (ce mot signifie dêeau), une des (tes
ques, à l'ouest de Ceram et d'Audivré , et par 3° 34' de k
sud, et 124*^9' de longitude est. Elle est de foraie presque
culaire et a environ 259 lieues' carrées. Sa surlace est ocki
gneuse et bien arrosée ; au centre , se trouve un lac de 10 1
de circuit , qui ne renferme que des anguilles, et le famenx ^
de Bourou , qui a 6,528 pieds de hauteur. Le climat est tn»-
sain et le sol fertile. On y recueille le bois de fer, le ted.
rébénier vert, du rii, des cocos, des bananes, des citrons , Js
ananas, du sa^ou et la meilleure huile de Cayapooti de h
Malabie. Le bétail, les buflies, le gibier, les tortues, l '^
d'oiseaux , les loris , les perroquets , le babirousea et les
y sont en abondance. On évalue la population à 60,000 t
dus malais habitant la cùte et aimant beaucaup la danse, tf
Harufours réfugiés dans l'intérieur. On y voit qneicraes Chmii
Cette fie renferme une ville du même nom sur mne raie. ïm pe-
tite fie Amblou est comme la satellite de Boureo.
BOUBOTTE (Bon Fbançois-Nicolas ) , Baqoii à Puis m
1710. Voulant concilier son amour pour l'étude «tec sa focstios
âui l'appelait à l'état religieux , il entra dans la eongrégalMMi dr
aint-Maur. VHiêêoire giméfk du Lm^amtdoe, cemte Irè»-
importante, restait inachevée; le ônquîenae viÀomim^ pBhir
par dom Yaissette, n'allait que jusqu'en 164S; le P. BooraMr
travailla à son achèvement dans la oiaiaon Sainl4jcraMi»-drf^
Prés; déjà tous les matériaux en étaient coordonnés lorf^s'i
mourut le 12 juin 1784 dans sa ville aalale. Les mimhfTBff*
recherches qu'il avait faites pour ce travail lui servirent à oe«>
poser un grand nombre d autres ouvrages qu'il publia, i
savoir : 1» mémoire sur la «teor^ssm gàoftafiiqwi et AM»*
(14T)
BOUUEAV.
n^du Languedoc, 1759, in-^*"; ^ Recueil des Mi eiauiree
vtf^ea rtlatioes au droU public et pariiculier du Languedoc ,
Paris, 1766, in-4« ; 3° Anéls et dérisions qui élablisêeM la
poêHSsioH de souveraineté et propriété de S. M. sur le fleuve
du Rhône, d'un bord à l'autre . ibid., 1765, in-4» ; 4" PrMs
ÊMolif tique du procès intenté à la province du Languedoc par
les éiau de Provence, concernant le Rhône et ses dépendances,
Paris, 177 l.iiM».
BOVROUGUERD (géog.), Yille de Perse (Irak-Adjemy) , dans
one vallée. Son lemtoire^st peuplé par les laïks, tnbu agri-
cole. tlJe a un beau château et 12,000 habitants. A 20 lieaes
8«d sud -est de Haïuadan.
BWROVJI (géog.), Eut de T Afrique occidentale, tribuUire
de TArchaoly ; il est situé à Touest de celui d'Iuta , dont il est
séparé par le Volta. Sa capitale est Ghia.
BOCROCVEN (myth,), ou POU AOUT EN , OU POCROU ,
premier radjah de la race des enfants de la lune.
BO ORQUE (pèche) y s. m. espèce de çrand panier, en forme
d'entonnoir, terminé par une nasse d*osier , que Ton place au
bout des pêcheries pour arrêter le poisson.
BOURRACHE {borago o(flcinalis). On la sème une fois an
priotenips ou en automne; elle se ressème ensuite d'elle-même.
Il ne s'agit plus que de réclaircir. Les Qeurs se mangent en
saJade , et les feuilles sont médicinales , employées pour tisane
rafiraichissanle.
BOURRA-COCRRA (botan.), s. m., nom que porte le bois de
lettres à la Guiane hollandaise.
BOURRABEy S. f. (^otfiiw.), terme de chasse, atteinte
donnée uar le chien au lièvre qu'il court. Le chien a donné
Hen des bourradu au lièvre. — Il se dit figurément et familiè-
rement , des coups que Ton donne à que^|u*un avec la crosse
d*an fusil. On lui a donné des bourrades. — Il se dit aussi,
dans une acception plus figurée, des attaques ou des réparties
aigres et dores qui se font dans une dispute , dans une contes-
tation. Il donna de bonnes bourrades à celui contre lequel il
disputait. Cette acception vieillit.
BOURRAGE (promifi.) , s. m. ensemble des matières avec
lesquelles on remplit quelque chose avec effort. — Action,
manière de bourrer son arme à feu.
BOURRAQUIN (nuBur^ et us.), s. m. grand flacon de cuir
aTCde^foel les religieux mendiants faisaient la quête; en basse
latinité, burrhantum; en provençal, bouragi.
BOURRARD, BOURRETTE {vieux mot), canard, oiseau
aquatique.
BOURRAS, BOURAZ (comm. ) , grosse étoffe de bnre, drap
crossier; en basse latinité, borassium;eQ ancien provençal,
koureiâ,
BOURRASQUE, s. f. (gramm.), tourbillon de vent impé-
tueux et de peu de durée. // s'éleva tout d'un coup une
éourrasipte. Ce n'est qu*une bourrasque. Il se dit figuréraent
^un redoublement subit de quelque mal , ou d'une vexation
imprévue et de peu de durée. Je mtf croyais quitte de ma fièvre,
il eu subvenu une bourrasque. — Il se dit aussi des accès de
«olére d'une personne brusques et passagers, des accès de
SDinvaise humeur d'une personne. Il est sujet à des bourrer-
^ues. Eiiê a beaucoup à souffrir des bourrasques de son
mari.
BOURBASQUEUX, EUSE {gramm.) adj. qui est sujet a«x }
itourrafiqaes. Saison bourrasqueuse. FamilièremMit, qui a le
caractère irritable, ombrageux.
BOUBBASSO {vieux mot), s. m. lange de laine dont on
enveloppe les entants au maillot; en basse latinité, bo-
TQssiun^.
BOUBBE {comm., gramm.). Dans le commerce, d'après
IL Payen» on donne ce nom à diverses substances ou déchets,
oui ont été eu peuvent être froissés ou bourrés. Ainsi la même
lénoinination s applijque à plusieurs filaments emmêlés qu*on
ifistioffoe par les dénominations plus spéciales de bourre de
toie, bourre de soie ftlée^ employées au tissage de plusieurs
étû£Èe» dites de bourre de soie; bourre de crins et crins frisés,
fenl oo se sert pour bourrer ou foncer les fauteuils et autres
jbeubles ; bourre de poils, provenant des peaux débourrées ou
ipf Iéi*«y et qui s'empiûient par les selliers-bourreliers pour b^or-
fr ou rembourrer les sellettes cl colliers des clievaux. — On dt>
igné »05si sous le nom de bourres les recolles brutes du co-
Dn. — On dit quelquefois bourre de chanvre, de lin, mais
las ordinairement étoupes, pour désigner les résidus de filasse
:>urie ou mêlée. ^ On vend sous le nom de bourres des petits
itiiuoos de papier mince tout prêts à bourrer la charge des fusils
e c^nasse. — On nomme bourre de Marseille ou bourre de
îohérée une étoffe moirée, dont la chaîne est de bonne soie et
la trame de filoselle, et qu'on tirait autrefois de Magnésie et
d'autres villes de T Asie- Mineure, où on la fait encore fort bien.
On la fabrique aujourd'hui à Marseille, Montpellier, Lyon,
Nîmes et Avignon, en toutes sortes de largeur, une demi-onne,
sept douzièmes et trois huitièmes. — Bourre est encore le nom
de la graine d'anémone. — Enfin, dans le langage figuré,
bourre exprime loute chose inulilc , remplissage dans un
livre.
BOURRE DE MARSEILLE {gramm.), s. f. étoffc à chaîne do
soie et à trame de bourre de soie.
BOURRE (RocGE DEj, en term. de teinture. II se fait avee
le poil de chèvre le plus court. On fait bouillir le poil plusieurs
fois dans la garance : ainsi préparé, il se fomi dans la cuve à
teindre par le moyen de quelque alcali, comme la cendre gra-
velée, Turine, etc., et donne le rouge ou nacarat de bourre, un
des sept bons rouges.
BOURRE, BOURETTE, BOUROTTE, BOURRARD {vieUX
mots), cane, canard.
BOURREAU (histoire du droit), s. m. G*est le nom qu'on
donne à rexéculeur de la justice criminelle. Cet emploi chez les
anciens peuples s'exerçait sans honte. L'on voit même que,
dans les premières monarchies de l'Asie, cet office était confié
aux cuisiniers, dont le chef avait le litre de çrand sacrificateur,
et présidait aux sacrifices des victimes et a l'ordonnance des
banquets sacrés. Cette charge était entre les mains des plut
ffrands seigneurs. Putiphar, dont il est parlé dans l'histoire de
Joseph, était le chef des soldats chargés d'exécuter les ordres de
la justice contre les criminels, et il jouissait, à la cour du roi
d'Egypte, d'une grahde considération. Cadnios, dans les temps
héroiiques de la Grèce, était un des cuisiniers du roi deSidon.Ce
ne fut que dans les temps* postérieurs que les Grecs chargèrent
leurs esclaves du soin de préparer leurs mets. La bassesse de
leur condition les éloigna de l'autel, et dès qu'ils ne furent plus
admis aux sacrifices, ils cessèrent d'être les exécuteurs sanglants
de la loi. Il parait que, chez les Romains, les soldats étaient
souvent employés à ce terrible ministère. Chez les anciens Ger-
noains il était exercé par les prêtres, par la raison que ces
peuples regardaient le sang des coupabjes et des ennemis comme
roffrande la plus agréable aux dieux prolecteurs de leur pays.
Dans les nations modernes, le métier de bourreau est tombé
dans l'avilissement et le mépris, quoiqu'il soit nécessaire pour
le maintien du bon ordre. Ce préjugé est général ches tous les
peuples de l'Europe. Il n'en est pas moins injuste aux yeux de
la raison, qui ne voit d'infamie que dans le coupable seul, et
non dans le ministre des ordres ne la justice. L'exécuteur d'un
jugement doit-il être plus déshonoré que le juge qui le prononce?
Quoi qu'il en soit, la personne du bourreau est sous la protec-
tion des lob ; la justice doit empêcher qu'on tie lui fasse aucun
affront, qu'on ne l'insulte, et qu'on ne le trouble ni dans sa
vie privée, ni dans l'exercice de ses fonctions. Il convient même
d'arloucir, autant que la décence le permet, l'amertume du sort
de ce dernier membre de l'Etat. En V rance autrefois, c'est-à-dire
avant la révolution de 1789, le bourreau prenait, pour son
office, des lettres de provisions en la grahde chancellerie. Il
jouissait de plusieurs exemptions et franchises, ou plutôt il étak
exempt de tous les droits et impositions que pajraient les autres
citoyens. La dépouille des criminels qu'il jnstictait lui apparte-
nait, et il était en outre payé par la justice de chaque exécution.
Il ne serait pas sans intérêt d examiner les causes qui ont changé
la position du bourreau dans la société. Chez les peuples an^
ciens , son emploi , qui était un des premiers de l'Etat, étaîf
environné de respect et de considération. Dans le siècle dernier,
lorsqu'une Camille de bourreau était éteinte, on ne trouva pas,
à pnx d'or, quelqu'un qui voulut la remplacer. Cette différence
tiefjt peut-être à de hantes questions sociales que nous n'exa-^
rainerons pas ici, mais dont nous pourrons donner nn aperçR
lorsque noos traiterons l'article Exécuteur des hautejS^
OEUVRES, asquel nous renvoyons pour le complément ée
celui-ci.
BOURREAU {gramm.)^ s. m. exécuteur de« hautes-«euvres,
des arrêts renchi» ea niatière criminelle. Ce terme n'est pas
employé dans la loî pénale actoelle. Mourir par la main dm
bourreau. Mettre quelqu'un entre les moHis du bourreau, te
^livrer au bourreau, tt fut marifué par la main du bourreau.
Valet du bourreau, de bourreau. — Figurément, Le remords
est un cruel bourreau, les remords tourmentent cruellement
ceux qui se sentent coupables. — Bourreau se dit figurément
d'un homme cruel, inhumain. C'est un vrai bourreau. — Figu-
rément et familièrement, Cest un bourreau d* argent, un vrai
bourreau d'argent, c'est un homme excessivement prodigue,
uo grand diasipatenr.— Figurément, Etre le bourreent de soi^
mtmi, ne ménager ni sa sanié ni soi forces. — Bovbbead esI
aussi utt ternie tie reproche, une cipression d'humeur et d'impa-
tience : Eh bien, bourreau, l'expliquetat-lu 7
BOi'RHEAL' DES AKBRKS {botan.j. On donne vulgairement
ce nom au celasirc grimpant [Y. Cëlastbx), qui wrre telle-
ment le tronc et les brandK-s des arbres auxquels il s'alUclic
qu'il les THi^t périr.
BOL'RRÉKfgrumm.). s- f- espèce de ragoldemenurs branches.
Bniier un* bourrée. Chauffer U four avec de* bourréti. ~
Proverbialement et ligurémenl, Fagot eherelu bourrée, tes geili
de même sorte sont volontiers eti commerce les uns avec li-s
BOL'RRKB(Ab(. not.), s. r. cs|)éce de poisson.
BUL'RR£E(orch«(l.), danse originaire a'Auvergne. Elle con-
siste dans une cadence rapide du corps, accompagnée dcgiguet
frêquenles. Parfois le danseur laisse tomber ses bras perpen-
diculairement le long du buste, parfob il les arrondit sur ses
hanclies ou ù la hauteur de sa lële e» faisant un cliquetis au
moyen du pouce et du doigt indicateur. Mais ces divers niouve-
ments ne sont que le canevas sur lequel il brode toutes sortes de
minauderies et de feintes galantes. Il faut avouer cependant
qu'il est plus souvent burlesque que gracieua. L'air propre à
celle danse est prestjue toujours dans lé mode mineur, et c'est
peut-être à cela qu'il faut rapporter l'exprcssian mélancolique
qui le caractérise, expression que ne peut pas même atténuer
la rapidité de la mesure. I^-t bourrée fait battre le cmur d'un
Auvergnat comme le rans det vachtt celui d'un Suisse. Aussi
le pauvre nomade la dansc-t-il partout, ni^me eu Espagne en
dépit Mu boléro. A Paris les Auvergnats se réuuissent plus par-
ticulièrement dans les guinguettes d'une barrière où ta bourrée
et la monlajfnardf jouissent cxctusivnnent des honneurs de la
fêle. L'instrument favori |>our ces sortes de danses est la mu-
sette ou le hautbois. Cependant dans la Basse- Auvergne (le
Puy-de-DOnie) on préfère te lifre avec accompagnement de tam-
bourin. Qui le croirait? celle bourrée si abrupte, même
si sauvage, eut la plus grande faveurà la cour de France.
Marguerite de Valois, qui avait séjourné eu Auvergne, fut la
première qui lui lit perdre sa roture. Les danses-b.isses, alors
en usage, et qui consistaient à marcher conmie un le fait aujour-
d'hui daus nos salons, devaient paraître bien monotones à celle
I'eune et turbulente princesse; elle les supprima en protégeant
a bourre»; sa robe longue lagtnait pour sauter, elle iaraccour-
cil; loulet ses dames en Drenl autant. Cette nouveauté réussit
à celles qui avaient la jambe bien faite; les aulres grondèrent
tout bas. Le fait est que la reine Marguerite avait les plus
Iwllcs jambes du monde, cl qu'elle voulut les montrer. Voyez
pourtant de quelle importance est l'histoire : grâce à elle nous
savons que ce fut k Bayonne, en 1563, que les grandes dames
dansèrent pour la première fois dés gigue* et des bourrée*,
lors de l'entrevue de Catherine de Médicis avec sa Tille aînée.
Depuis, un ne dansa pas autrement )iar toute la France. Ccpen-
danl, romme toute chose a sa lin, ta bourrée mourut sous
Louis \III, n)jr<'3 avoir régné depuis Charles l\. Nous croyons
qu'il ne faudra pas moins qu'un renouvel lenieni social pour la
tuer en Auti-rKiic.
UiVBBEK (Kumb-Brrkard^, né A Dijon le 15 février 1653,
et mort dans celte même ville le 90 mai 1T9J. fut un des reli-
gieux In plus inlelliui-nts et les plus actifs de l'ordre de l'Ora-
toire. PrAdicaleuT infatigable, lélé confesseur, on le voyait au
nier dans sa chaire de ihêologic où
langrcs, suil k Châlons-sur-Saâne.
lieux, qui donna tout son temps aux
ouva le moyen d'écrire quarante vo-
ns que les princi|iaux. On trouve la
ves dans \aBibliotkéqu§ de Bourgo-
iia*Uquet du diocète d* Langre*.
S vol. in-l-J; f Explication det
\ In dimaHrhe* d* l'année el de tout
iioehe dr ChAlan*. 101)7, 6 vol.
UoSermtnu; V Homélie*, 1T03, 4
êe* du priiteipaux taint* , ITUd,
11703; IT Nouveaux panéggrique*
Klé*ia*tique*,ilOl,ia-\'i: T'Abrège
BTélrede rOraloirr, 1(108. in-lS;
110, in-li. L'auteur cumpou ce der-
que II) P. de Climy n'avait jamais
iétiMes, comme quelques personnes
ml.
a.liHirmenler, [[èncr. Il ncs'cmploie
rr h'i peines inlérirure* que les re-
lit souffrir. La rouieietu* bourrrlle
8 ) BOriBELIEB.
U* wtéchanU. Son plus grand usage est au pirtiripe. — BOTB-
mLÈ, Es. participe, bna cotttcienee bourrelée, être Aotimi*
de remord*.
n.),s. f. le métier, le commerce <k
Bot'RRBLET OU Boi:RLET(9rainm.}, s. m. espèce de coasM
rempli de bourre ou de crin, fait en rond et vide par le mili^
Bourrelet de ruir, bourrelri à batiin. — Il se dit rgalemnii
d'une csuèce de gaines étroites et longues, faites de toile et rem-
plies lie tH)urre ou de crin, qu'on adapte aux bords intérinin
des portes et des fenêtres (|ui joignent mal, pour empêcbn It
froiil et l'humidilc de pénétrer dans les appartements. Le vtmt
te fait *enUr par le ba* de cette porte, il faut g appliquer «a
bourrelet. Oépui* qu'on a mil de* bourre/et* aux feniirtt,
celle pièce ett muiiufroide. — Buurbelet D'KNFAirr. espin
de bandeau rembourre dont on ceint la tète des enfants pnv
empêcher qu'ils ne se blessent quand ils tombent. — Bocbb»-
L£r, se dit aussi d'un rond d'élolTe qui est au haut du ctupi>
roii (fuc les docteurs, les licenciés et certains magistrats portni
sur 1 épaule. — Il se dit, par analogie, de l'enflure qui sunieM
autour des reins à une personne attaquée d'hydropisie. 1/ ni
hjfdropigue, il a le bourrelet. Le bourrelet ett déjà formé. —
ifse du encore d'un rcnaeincnl circulaire qui se forme quelque-
fois à la lige ou aux rameaux d'un arbre, d'une plante. Btmr-
rtlet naturel, bourrelet accidentel. Il te dévclupp* um bourre-
let à l'endroit de la greffe.
BOL-RHtLET {hiit. itat.}, rciiaement_qu'on remarque sur le
bord ou sur la surface externe de plusieurs coquill«.
BOi'RRELET (6alun.), excroissance de forme arrondie qa'oo
remarque sur les végétaux ligneux dicotylédones. On en fknet
trois espèces : le bourrelet naturel se forme à l'endroit même
où sortirent un peu plus lard le bourgeon, les feuilles, la Oenr;
c'est leur véritable matrice; le bourrelet arlifieiel est le réndlal
de la culture par marcolles ou par boutures; il peut être dfi inor
(greffe mal assortie au sujet; il peut êlre produit par l'action d'aor
lorte ligature ou bien par renlèvement d'un anneau d'écom:
le bourrelet accidentel est occasionné entièrement par les ubUa-
ctes que les Quides nourriciers éprouvent en redescendant, im
par les contusions faites à l'extérieur.
BOURRELET {de bourre), espèce de coussinets cirtulaiRt
dont on entoure ta tète des jeunes enfants pour amortir In
coups qu'ils peuvent recevoir sur cette partie. Cet apparat
commence à perdre de son crédit, depuis qu'on en a reconiw
les inconvénients, dont le principal est d'entretenir à la tMi
une chaleur trop considérable, et capable de produire ou ifat-
t retenir diverses maladies, soit du cuir chevelu, soît du ceneM
et de ses membranes. L'n autre danger non moins ré«l est qor
l'usage des bourrelets entraîne celui des lisières et l'habitude de
faire apprendre à marcher aux enfants avant l'époque fixë« ptf
la nalure : aussi n'y a-t-il pas d'enfants plus maladroits dfn
tombent plus soutenl que reux auxquels on a prétendu ap-
prendre a marcher. Les enfants que l'on laisse se dévetoppri
loin de présenter leschanres fâcheuses qu'elles pourraient aieir
plus tara. Les bourrelets devraient donc être complètement sup-
primés si l'on en croyait les conseils de la raison et de l'expè-
rience; mais comme les préjugés ne se déracinent qu'virc
lenteur, c'est déjà un progrès d'avoir substitué de légères cou-
ronnes en baleine ou en osier tressé aux lourds bourrelets qa'M
(oit encore chez les amis delà routine (P. Bocbrk).
BUi'RRELETS [totl. une.), rouleau de linge ou d'élolfc. pont
soutenir les jupes ; c'étaîl aussi une espèce de cardon qui pas-
sait sous le menton et fixait parce moyen le chapeau sur la Me;
cet ornement était commun aux deux sexes.
BOURRELIER O'icuLAâ), nc à Besançon ven lOSO. Qin»-
que prêtre, il servait comme soldat dans l'armée espagnole. Il»
trouva au si^e de Barcelone , rendu fameux par le eoaragr <k
nos soldats el la défection deMarsin, qui alla rejoindre le priaer
dcCondé, alorsdu parti de l'Espagne. Les Français, apr^niv
tenu quinxe mois, fuTcnl ainsi Forcés de se rendre le \i octubr*
1053. Bourrelier, à son retour en Franche-Comté, publia aa
poème sur les événements dont il avait élé le témoin ocdriaiiv.
Cet ouvrage, dédié k Juste de Kye. bailli de Dûte. marqnîs «.V
Varambon, el qui parut à Besançon, en I65T, in-e*, êlail inti-
tulé : Barcelone aeiiégi* par (err« et par mer , gémtumtM
protopopée. On trouve à la fin du volume une note qui noev
Irera a nos lecteurs que Bourrelier ne conaaisiait pasla langw
daniiaquelle iiccrivail; la voici : u L'aulheur, coaune trnH<ift
BOITBBIERHB. ( S49 )
oculaire de
en
des
amis corie'ux. o Un grand nombre de biographes lui attribuent
encore une Relation en prose , divisée en quatre parties , la-
quelle, quoiqu'ils en disent, n'était point imprimée en 1657 et
ne l'a pas été depuis. 11 se sont fondés probablement sur la note
que nous avons citée plus haut, pour considérer comme ayant
n, un ouvrage qui est demeuré à l'état de projet dans la léte
m auteur. — Bourrelier de Malpla (Nicolas). Celui-
d, qu'il ne faut pas confondre avec le précédent, naquit à Dùle
le 24 décembre 1606, étudia sous le célèbre Dupuy, professeur
au collège de LouTain et plus connu sous le nom iVErycius Pu-
tmnus. Le pape Urbain VIII lui accorda sa protection par
reconnaissance pour la dédicace qu'il lui Gt de son ouvrage
iotitulé: Thiara pontifictUis, En 1632, il prononça roraùon
funèbre de Cleriadus de Vergy, gouverneur de Franche-
CowUé en 1674; on loi conféra le" titre de conseiller au parle-
ment de cette province. Sa mort arriva à DôIe en 1681.
BOUBRELIEB (technol.). Le bourrelier est celui qui f<ibrique
bats, panneaux, brides, colliers, harnais pour charrettes et tous
i^ ornements qui en dépendent. Il emploie cuirs , peaux pas-
sées en poil, la toile, la bourre de bceul, de veau, de mouton,
le crin, la laine en écheveaux et paille de seigle. Le bourrelier
prépare la bourre avec un outil appelé bàl-a-bourre ; ce sont
nuit cordes de deux mètres de longueur, fixées au plancher, et à
l'autre extrémité elles tiennent a un manche avec lequel il
frappe la bourre; cette opération est malsaine; elle soulève une
[K>iissière acre que l'ouvrier avale en respirant. Le bourrelier
»upe presque toujours ses lanières avec une espèce de serpette.
dn a depuis peu inventé un instrument qui coupe d'une manière
p\us régulière. Pour ce qui est de la couture et ses accessoires,
ils sont les mêmes que pour le sellier.
BOUAULLE,s. t. (jg^amm.), femme du bourreau. 11 est vieux.
BOUKKEB^ V. a. (gramm,), enfoncer la bourre dans une arme
à feu qu'on vient de charger. Bourrer un fusii, un pistolet, un
^^TMU' La baguette sert à bourrer, — Il signifie quelquefois
familièrement et figurément faire manger de quelque chose
avec excès. Elle bourre son enfant de pâtisseries. Il signifie de
mèroe,av«: le pronom personnel, manger de quelque chose avec
excès. Il s'est bourré de haricots, de pommes de terre^ etc. —
BorRiBR, en termes de chasse, se dit d'un chien qui, en ponr-
^vaotun lièvre, lui donne un coup de dent et lui arrache
do fjoîJ. Le chien a bien bourré le lièvre. — Figurément et fa-
milier, bourrer quelqu'un, lui donner des coups, le pousser
ivec la crosse d'un fosil. Les gendarmes l'ont bourré. Et , par
Atension, le maltraiter de coups ou de paroles. // voulait faire
'insoient, mais on l'a bien bourré. Avec le pronom personnel,
(s se sont bien bourrés. On disait aussi : bourrer quelqu'un
'Ons la dispute, le presser vivement dans une discussion, de
ute qu'il ne sache que répondre. Cette phrase a vieilli. —
OcRREB s'emploie neutralement, en term. de manège, se dit
un cheval qui s'élance brusquement en avant, sans que le ca-
dier s'y attende et puisse Fempécher. — Bourré, ee, parti-
pe.
BOCRRETy s. m. (gramm.), sorte de raisin muscat rouge,
li croit dans le Languedoc. — C'est le synonyme de veau en
rtains endroits, et ne bœuf en Auvergne.
BoriuUBTTE, s. f. (gramm.), soie grossière qui forme Ten-
toppe du cocon.
BOCRaLAGB (vicux mot) , métairie, petite maison.
boubaighe , s. f. espèce de |janier long dont on se sert
ur envoyer du gibier, de la volaille, du poisson, etc.
BOUBRIEHNE ( Loois-Antoine Fauvelet de), né à Sens
9 JQÎQel §769, la même année que Napoléon Bonaparte;
ira avec lai , en 1778, à l'école militaire deBrienne. Ils se
%nt intimement pendant les six années qu'ils y passèrent
iemble; et, quand Napoléon partit pour l'école de Paris,
irrienne l'accompagna jusqu'à Nogent, où ils se firent des
PQX toachants et se promirent de se réunir un jour, pour ne
5 se séparer, dans la même arme, l'artillerie. Quelque
ipsaprèSy Boorrienne se rendit à Metz pour y suivre un cours
tique de cette arme; mais, n'ayant pu produire des lettres de
liesse assez anciennes, il renonça à ses projets, et entra
s la diplomatie. Il alla à Vienne , en Autnche, où le mar-
1 de Noailles l'employa dans ses bureaux , ensuite à Leipzig
r y étudier le droit et les langues étrangères, puis à Varso-
retoama à Vienne, et de là partit pour Paris vers 1792. Il
iroaTa son ami; d'après ses mémoires , Bonaparte était in-
>é de la faiblesse de Louis XVI et de l'audace de ses ennemis.
» deux peu pourvus d'argent, mais riches d'ambition, ils |
bovbbiqijbt.
Boarrienneobtint
mais la
rentrer en
France, et fut inscrit dans son département sur la liste des émi-
Î^rés. S'étant rendu en Saxe, il y fut arrêté comme partisan de
a révolution. II ne recouvra sa liberté qu'après trois mois d'une
dure captivité. Il retourna alors à Leipzig, où il se maria en
1794. L année suivante il revint à Paris avec sa femme , y re-
trouva Bonaprte dans le même état de gène , lui-même n^avait
Çnère prospéré, et, pour comblede malheur, il fut arrêté comme
entière et courut le plus grand danger. Depuis le 15 vendé-
miaire (octobre l'^dS) Bonaparte était devenu assez puissant
pour le sauver. M"*' Bourrienne alla se jeter à ses pieds , -et en
reçut un accueil assez indiflërent. Boumenne ne dvit son salut
âu'à la commisération d'un juge de paix. Voyant les succès de
ionaparte, devenu général en chef de l'armée d'Italie , malgré
la froideur qui existait entre eux depuis quelque temps , il sur-
monta sa fierté et se décida à lui écnre. La réponse ne se fit pas
attendre , et fut celle d'un ancien ami. En 1797, il se rendit en
Italie, suivit Bonaparte à Campo-Formio, à Badstadt, à Paris •
en Egypte, et revint avec lui pour assister au 18 brumaire. Il
l'accompagna à Marengo, reçut à son retour le titre de conseil-
ler d'Etat, et devint secrétaire de Bonaparte. (Compromis dans
la faillite des frères Goulon , il fut repoussé par lui avec beau-
coup de dureté. Cependant il l'envoya peu de temps après à
Hambourg, avec le titre de chargé d'affaires de France. Bour-
rienne, par ses exactions, excita des plaintes générales. Bona-
parte envoya sur les lieux un homme de confiance , Augier de
la Sauzaye, pour examiner les faits. Bourrienne, d'après le
rapport de ce dernier, conforme à l'avis du sénat de Hambourg,
aurait dû restituer deux millions de francs. Napoléon le con-
damna à verser un million , non pas entre les mains de ceux
qui en avaient été dépouillés, mais dans le trésor impérial.
Bourrienne avait presque tout dépensé; pour comble de disgrâce,
il ne put obtenir une audience de Napoléon. Sans emploi,
hostile à ce dernier en 1814, il accourut un des premiers vers
Talleyrand , qui le fit nommer, le 1*'' avril de la même année,
administrateur général des postes. On lui fit remise du million
non encore verse. Louis XVIII lui retira brusquement l'admi-
nistration des postes , et ce ne fut qu'au mois de mars 1815 , au
moment où Napoléon allait rentrer à Paris, qu'il obtint la pré-
fecture de police, où il ne se signala que par son indécision et sa
mollesse. Il s'enfuit avec Louis XVIII, qui le nomma sop mi-
nistre à Hambourg. De retour à Paris , il fut fait par le roi con-
seiller, puis ministre d'Etat , et le département de l'Yonne le
nomma député. Béélu en 1821, il parut prendre plus de part aux
délibérations , fut même rapporteur de la commission du bud-
get , au moment même où le tribunal de commerce le condam-
nait pour quelques centaines de francs dus à ses fournisseurs.
L'état de ses affaires devint tellement mauvais, qu'il dut s'en-
fuir pour se soustraire aux poursuites de ses créanciers ; il se
réfuffia encore une fois en Belgique, où il écrivit ses Mémoires,
qui turent imprimés à Paris , 1829 , 10 vol. in-8® , plusieurs fois
réimprimés. Ces Mémoires offrent des détails curieux et utiles ;
le b^in de se justifier lui a fait pourtant dénaturer bien des
faits. La révolution de 1830 mit le comble à ses chagrins; il
perdit la raison , et fut conduit à Caen dans une maison célèbre
pour la cure des aliénés. Il y est mort le 7 février 1834. On lui
a attribué sans motifs l'ouvrage intitulé : Histoire de Napo^
léon Bonaparte , par un homme qui ne l'a pas quitté depuis
quinze ans.
BOURRIERS, s. m. pi. (gramm.), pailles mêlées dans le blé
battu. Chez les corroyeurs , échancrures de cuir.
BOURRieL, s. m. [aramm.], term. d'agriculture, sorte do
galette faite de farine de sarrasin , qui sert de nourriture aux
pauvres cultivateurs de certains cantons.
BOURRIQUE, s. f. (gramm.), ânesse. Un pat/san monté sur
une bourrique. Une bourrique chargée. Il se dit , par dénigre-
ment , de toute sorte de mauvais chevaux dont on se sert à di-
vers usages, comme pour porter des légumes au marché, du
plâtre , etc. Ce sens a vieilli. Il se dit , figurément et populaire-
ment, d'une personne très-ignorante. Il fait le savant, et ce
n'est qu'une bourrique.
BOURRIQUE, s. f. ( technol. ) , sorte de machine composée
d'ais 2 sur laquelle les couvreurs mettent l'ardoise quands ils
travaillent sur les toits.
BOURRiQUET, S. m. (gramm.), petit ânon ou âne d*ane
petite espèce. — Bourriquet , en term. de maçonnerie, civière
qui sert a enlever, au moyen d'une grue, des moellons ou du
mortier dans des baquets.
BOURRIQUET, S. m. iaccep.div.), term. de mine, Xowm(\\:ci
32
(|i^UMn4«rles£Mrdettax dedcsaowlerre.— BoinimiQ«»T
m M auisi , tu lerm, et ftrbiaatUr, etc., d*ttn b«nc qoi sen à
ï?^ }^^^^ ^ S""*^**» leaaaieset cÎMdUes emploTrâ
diM les a4eliers de cuiirt jaune.
MCftEia, f . ■. (framm.) , se di4 do bniil que (ail la per-
dtett en |»rcnani son vol.
BOUBRiT ( Mabc-Thêodorb) naquit à Genève en 1739, et
BMimt dans cette vUle en i8i9. Il eUU chantre de la calhê-
«le. Son gwlt pour rhistoîre naturelle lui fit entreprendre
plttsieiirs vwa»w dans les Alpes et surtout au Mont-Blaac,
«•l a a laissé des descriptions recomoiandabies par leur
«acUtude. Il a aussi exécuté plusiears dessins pour les rela-
QMs publiées par Saussure, qui faisait içrand cas de ses coo-
OMsances el de son lèle pour la science. Entre autres écrits, U a
publie : 1« Va^ge atUB glacière de Savoie^ 1772, in-8»;
** M^êcripiion dêé giaeièrcs^ glaciers el amas de giaees de
MDote» Genève, 1775, i»^»; y Description des aspeeU du
MÊ9ni^Bianc du eêU du val dtAost, des glaciers qui en
49scendenl et de ia découverte de la Mortine, 1776, itt-8*>;
4* DeseHption des Àipes pénines et rhétiennes. Genève, 1 781 ,
in-8*»; nouvelle éiJition alimentée d'une nouvelle Description
des gUmères el glaciers de la Savoie . particulièrement de la
mliée dé Cham^un^ et du Mont-Blanc, 1787, 3 vol in-»»;
5l*^ Description des terres magellaniques et des pays adjacents.
traduke de l'anglais de Falkner ; 6<> Observations faites sur les
Pyrénées, pour servir de suite à des Observations sur les Àlpes^
n«0, in-8°; 7« Itinéraire de Genève, des gtaciers de Cha--
mùuny, du Valais et du canton de Vaud , «08, in-12 ; une
pfcmière édition, nioios complète, avait paru en 1791 ; 7» Det^
eHptiom des coït et passages des Alpes , 1803, n vol. io-8°.
Bet'RROCHE. F. BOCRILICUE.
BOUanoici&E, boveracub, instrument en forme de panier
pour pécher.
MtEEor, s. m. (««rhuo/.), Urm, de fabrique, Uine en
bourre , en paquets.
BOUBAU, VB, adj. (yromm.), qui est dune humeur brusque
clchagrine. Un homme bourru. Cette femme e$t bien bourrue.
UB du de raènie : m esprit bourru, ^roir f humeur bourrue,
^11 se prend quelquefois substantivement, Cest un bourru
bSânfatmnt. — Moine ôourru. prétendu fantùme que l'igno-
rance fa isaH craindre dans les campagnes; il signifie aussi,
tamihercnient, un lionime de mauvaise humeur. Cet homme
la««l un moimr 6ottrrH , un vrai mtntu bourru. — Vin bourru,
aofte de \in blanc nouveau qui n^ point fermenté, el qui se
conserve doux dans le tonneau pendant quelque teuips.
BOUERc, t'E, adi. {technol.). Dans les manufactures de soie,
u se dit de tout ûl de soie inégal , ou chargé de bourre, —
En tsrm, de botanique , se dit oc certaines plantes qui ont de
la bourre , et qui ne portent aucun fruit.
EOCEEU (Vin) , vin doucereux et brouillé , qui a encore
toute sa lie , parce qu*on l'empcTlie de fermenter. Pour cela
on prend nue décoction de froment bien chargée, on en met
dmix pintes dans un muid de vin, dans le temps qu'il fermente.
EOUREV (EDMiv-CLatDK), Ut'* à Paris en 1757, se destina,
dès sa plus tendre jeunesse, à la pratique de la médecine.
Reçu docteur en 1766, il fut en 1771 élu bibliothécaire de la
fiMmlté,et remplit celle place jusqu'en 1775. Cest à Inique,
Tannée 1780 , on cmifia le cours de chirurgie en langue fran-
çùsit. Il l'ouvrit , le 6 février, par un «liscours sur ce sujet :
À quels points doit s'arrêter le cJiirurgien dans les différentes
êciences dont l'étude lui est nécessaire? Paris, 1780, in-4°.
Il fit en 1783 le cours de pharmacie, el devint doyen de la
(acuité Tan 1787. Ses confrères l'honorcrcnl en lui continuant
cette charge de deux ans en doux ans jusqu'en 17i>3, époque à
laquelle l'ancienne faculté fui supprimée ainsi que lous les éta-
blissemenls d inslruction. C'est le docteur Bourru qui rédigea ,
le 15 avril 1792, une adresse en forme de mémoire à l'assem-
blée législative pour réclamer, au iioiu de la faculté de méde-
cine, contre l'assujettissement des médecins à la patente, intro-
duit, le 16 a^ril, avec les docteurs <Ie Guillotin et de Lezurier,
à la' barre de celte assemblée , présidée par Broussonnet ,
Bourru y lui son mémoire , qui fut rcuNoyé au comité des finan-
ces, et le fil précéder de ces |»,irol-s : Uyislateurs, sous le règne
de la libtrié , les sciences duivenl jouir au moins d autant de
protection et d'encourageinenl que tous le règne du despotisme.
La médecine n'etl ni art , ni métier, ni négoce , ni profession ;
eonséqucmment elle n Va/ poin« comprise dans la hi du la mars
1701, etc. Lorsque racatlcmio de médecine fut rt'tahlie en 1804,
Bourru fut rappelé dans son sein, cl en fut élu vice-président
en 1815. Il fut nommé membre honoraire de l'académie royale
en 18il et il mourut à Paris le lU septembre 1833 à l'âge de
(tM)
qualffc-viogi-sîx sna. Bourru fut ausn recMBaumdable
talents que par son kNimam'lé el son désinléressenent. Oiilre ta
ré<tactioa assidue dans le Jmsmal économique depuis I7&1
jusqu*en 1772, il a publié : Truéuetiom de l'anaktisdeêObêer-
votions ei Betkerekes whédienkspér une société de médecin» da
Londres, 1765-1765 , 9 vol. in-li. — Be t Utilité des inmom
sur mer pour la cure de différentes maladies par GOenrieê,
1770, in-ia; ei en collaboration avec le docteur Guélfcrrt :
Recherches survies remèdes capables de dissoudre ks piarre ei
la gravelle, par Blokric, 1775, iu-S". — Sum ehroniris aqum
mênerales vulgo de Mer langes ? Paris, 1765, in-1*. — L'Art de
traiter toi-inétne tes maladies vénériennes, ^tisyino, i»-H*. —
Des moyens les plus propres à éteindre les maladies véméri^n^
nés, Amsterdam .Paris;. 1771, in-8». — Eloges du médecin I»
Camus, en léte du ton>e il de la Médecine pratique de rrl a»-
leur ; kloge funèbre de Guillotin par un de se» tonditeipUs H
de ses avus, Paris, 18M, in-i".
BOUES DC MARSEILLE (coMin.), nooi qu*0B donB« à OM
sorte d'étofle moirée, dont la chaîne esi toute de soie, et b
trame entièremenl de bourre de soie. Elle a pris son nom de h
ville de Marseille, où l'on en a d'abord fabriqué. On en fok pre>
sentement à Montpellier, à Nimes, à Avignon, à Lyon et mémt
à Paris. — Les bours de Marseille sont de trois largeurs, de demi
aune juste, de demi-aune moins un seiiième ou sepi setaiènes,
et d'un quart el demi ou trois huitièmes. Ces sortes eféSMflw
font partie du négoce des marchands merciers. La fabrique des
bours vient du Levant; et celle de Marseille , de Nîmes et de<
autres villes de France^ n'en est qu'une imitation. Bppuisqae
cette manu£acture a été établie dans le royaume , les bown
étrangers ont été défendus. Les bours du Levant seul plus es-
timés pour l'usage. Il en vient aussi par Livoume. Les hatn
de Magnésie sont des étoffes de colon grossières , que Ton b-
bri(]ue dans la ville dont ils portenl le nom ; les bours kmA
rayes de différentes couleurs. Le prix en est depuis use pnattR
jusqu'à une piastre et demie. La pièce est d'environ quatre Mwmts
de long, sur environ cinq huitièmes de large. Marseille en tii*
annueflement dix mille pièces.
BeCBSAH (F. Bbovssad).
BO<;B.HiiifT(PiEBB£-LoLi^»néen janvier 1781 àSaittC-Mak,
s*éleva,du poste de novice timonier, au premier rang daoa l'ad-
ministra lion de la marine , puis aux conseils d'Etat el d'ami-
rauté. Doué d'une imagination vive , il fut dégoûté d'abord pv
la discipline inllexible de la marine ; maïs il eut la force de v
changer lui-même pliUùt que de changer d'état. De SMopIr
novice dans plusieurs voyages , il de\ int en 1800 aide-timonirr,
faisant fondions d'aide-commissaire. Dès lors il s'applit^n aas
détails de l'adminislration , et consacra ses loisirs a fairr v»
éducation , interrompue à l'âge de treize aus ; il it
croisières, visita (quelques contrées de r£uffope,pui8 les Aa*
tilles , Corlifiant l'étude par l'observation. Admis ans Vi
nistration de la marine, il était dans le port de Brest, lorsqul
fut privé dé son emploi en 1807 , comme conscrit marîlîaM- D
fit en vain le voyage de Paris pour réclamer ; unesecoode liv*
il fut plus heureux , et entra dans le ministère de b nuirtAe. a
il se lit remarquer par ses travaux el par sa connaissanor^
l'administration. Le 2 juillet 1808, il fut nommé cotniiwitr
en titre de l'escadre de la Méditerranée, avancement qo'il du
autant à son mérite qu'à la protection de l'amiral Gaaibeauv
dont il avait été commis aux revues , puis secrétaire. De ÎHU
1815, il devint sous-chef et ensuite chef du personnel à r*l-
ministralion centrale. En 1817, il fut nommé direcleor dr
fonds des marins invalides ; son zèle et son intelligence êgai>^
reiil sa sévère probité dans les services qu'il rendii dans crt
emploi. Conseiller d'Etat en 18^2, membre de ramiraoïe fi
1831, il se laissa aller aux conseils de oueloues aniis>i|«i letr
reni se présenter comme candidat à la deputation de Satfi-
Malo ; son corps était brisé par ses longs travaux , et aoa esfri
surexcité ne put supporter la oréférence que ses compotriaa&
accordèrent a son concurrent. Malgré un fonds réel de ieli(c»A.
qu'il avait conservé toute sa vie, un misérable écbec lui fil pcrdr?
la télc. Il se tua à Saint-Germain en Lave, le 4 juillet 1KS3
Par son testament, il a laissé 100,000 irancs à rbA^ttali»
SainL-Malo , pour l'établissement de douze lits^ et une rflr '*f
500 francs à la caisse des invalides pour être distribuét umane'-
leme ni en secours a dix veuves de matelots. Un de sesMnb a p:
blié sa correspondance privée, en un volume in-8^>FMi&, liC*t
BOI;b9AL ou bubsal (droit féodal] , eoutusnsdm Jfet*
I^ fief bursal n'avait lieu qu'en cas de succession ai de pavu^
de biens nobles entre frères. La coutume du Maine ei qw%ii
autres laissaient aux pufnés le droit de prendre leur portien :. -
rédilaire, ou du seigneur suzerain, et de lui eo porter lu &■« ^
(m)
de dkmt mnk iwmfne de foi leur frère «loé; émas «e cas, il
porUk seul la foi et bonuiuge, Uni p«ur ku que pour ses oui*
né»; mais, lorsqu'il arrivait mutation de son dief, et ^e)le
donnait oaverinre et un profii de rachat , les puînés faisaient
bourse avec leur atoé ou son représentant, fiour contribuer aux
frais de rachat, ainsi qu*à ceux de prestation de foi et bocn-
nage, d'aveu et de dénombreoèenty de ban et arrière-ban , «t
généralement de tous autres, au prorata de la part qu'ils avaient
dans la totalité du fief. On doit remarquer que, dans le fief bur-
sal, l'alDë devait avoir la maison et les deux tiers du fief.
BOVisjtULT (Uckmd.), En Urm. de plombier, c'est une pièce
de ploBib qu'on place au haut des toits couverts d'ardoise. C'est
Il principale pièce de renfaîtenient. Au-dessous du bouçsaylt
est la bavette, et au-dessous de la bavette est lemembron. —
BouRSADLTBOND, oulil de plombier. Cest uo instrument de
ixNs plat d'un côté et arrondi de l'autre, dont les plombiers se
servent pour battre eC arrondir les tables de pfomb, dont ils
veulent faire des tuvaux sur les tondios. Le mandiedu boursault
est aUacbc le long du cOté qui est plat ; il n'y a que le c6té arrondi
qui serve à batlrc le pfomb.
BOCBSAtJLT (Emie), né eo Bourgogne, à Mussi-lTvéque,
eo 1638, mort en 1701 a Tâge de soixante-trois ans, fut l'un de
ces écrivains (mi brillèrent au second rang sous Louis Xl\\ et
dont les grandes renommées de ce siècle n'ont pas éclipse la
doire plus modeste. Ecrivain dramatique spirituel et mordant,
Soursault a publié plusieurs comédies , dont trois, Esope à la
cour, Eiope à la ville et le Mercure galanl, ont été fort applau-
dies de son temps ; la dernière s'est même conservée jusqu'à nos
jours au répertoire de la scène française, où elle obtient encore
un succès de verve et de gaieté. Beaucoup de vers plaisants de
Boursault sont devenus des proverbes, que l'on répète souvent
dans le monde sans connaître la source de son érudition. — Un
des mérites de Boursault, c'est d'avoir fait seul son éducation.
Son père, ancien militaire, attaché à la maison de Condé, et
qui, sans études, avait assez bien fait son chemin, ne voulut pas
apparemment que son Gis en sût plus que lui. A Tége dcqua-
torxeans, le jeune Boursault ne savait encore parler que le pa-
tois de sa province; mais bientôt il se mit à étudier avec ardeur,
apprit à écrire avec correction, avec élégance, et, grâces à son
esprit' naturel , devint ce qu'on appelait alors un homme de
bonne compagnie. Il fut même admis et recherché à la cour.
Chané par ses protecteurs de composer un livre pour l'éduca*
tion du dauphin, il lit en 167 1 l'ouvrage intitulé : De la véritable
élude de$ souverains, et Louis XIV en fut si content, qu'il
nomma Boursault sous-précepteur de son fils. Boursault relusa
cet emploi honorable parce qu'il ne savait pas le latin , et se mit
à écrire une gazette rimée, jqui d'atnnd amusa beaucoup le roi et
sa cour, mais qui, sur la réclamation du confesseur de la reirie,
fut bientôt supprimée. Sans l'intercession du grand Gondé,
Boursault aurait même été à la Bastille. Quelques années après,
il obtint cependant le privilège de reprendre sa gazette, qu'il
continua sous le titre de la Muse ei^ouée; mais il fut de nou-
veau sacrifié au roi Guillaume d'Orange, avec qui l'on voulait
fure la ptaix , et qu'il avait eu l'imprudence d'attaquer avec
quelque vivacité. Boursault fut plus heureux au théâtre, auquel
d se voua dès fors. Il y a conservé, comme auteur comique, un
rang honorable; mais ses tragédies, ses romans et ses lettres
sont tooibés dans un complet et légitime oubli. A l'époque de sa
mort , il remplissait à Ifontluçon l'emploi de receveur des
tailles.
BOCMSAUT (drotl féodal), Urm. de coutume. Celle de Perche
donnait ce nom aux putnés qui avaient partagé avec leur frère
aine des biens nobles, et pour lesquels il était tenu de porter la
foi et hommage.
BOURSE, s. f. (gramm,), petit sac de peau, d'étoffe ou d'un
tissa quelconque, dans lequel on met ordinairement l'argent
Îu'on veut porter sur soi. Bourse de cuir, de peau, de velours,
'ne bourse qui s'ouvre et se ferme avec des cordons. Bourse de
fie t. Bourse à ressort, Bourse bien garnie. Avoir toujours la
masn à la bourse. Tirer de l'argent de sa bourse. — Familiè-
rement , Sa bourse est bien plaie, se dit en parlant d'une per-
sonne qui n'a guère d'argent. — Demander la bourse ou la vie,
demander à mielqu'un sa bourse, son argent, avec menace de le
tuer s*il la retuse. On a dit dans le même sens. Faire rendre la
Bourse, — Coupeur de bourses, filou qui dérobe avec adresse.
On dit aussi quelquefois dans un sens analogue : Couper la
bourse. — Figurément et familièrement. Se laissor couper la
bourse . être dupe ou trop facile dans une affaire d'argent. Je me
êuis laissé couper la bourse, j'ai donné tout l'argent qu'on exi-
geait de moi. — Bourse, dans plusieurs phrases, se dit, par
extension , de l'argent dont on peut disposer actueUeaent ou I pis se rassemblaient les négociants de la capitale, ensuite au
babkaelleraent. Avoir recours à ia kôursede quel^'uu; ipmi^
set sa bourse. Ami jusqu'à la bourse. — Figurément, Sm bourse
est ouverte à ses amis, il prête volontiers de l'argent à ses amii'
lorsqu'ils en ont besoin, toutes les bourses sont fermées , on ne
trouve pas d'argent à emprunter. — Figurémem et (amilière«-
ment, Avoir la bourse, tenir la bourse, tenir les cordons de Im
bourse, B\oir le maniement de l'argent. — Fisurémcnt, JV'«—
vot'r qu'une bourse, ne faire qu'urne 6ourse, fiire bourse com^
mune, se dit de deux ou de plusieurs persotmes qui font four
dépense en commun. — Familièrement, Faire bon marché de
sa bourse, se vanter d'avoir payé une chose moins qu'elle n'a
coûté réellement. — Famiiiercuient , Faire une araire seM
bourse délier, sans donner d'argent. — Figurément et (amilîè-
renient, Cest une bonne bourse, c'est un homme riche et pécu*
BÎfux. Cette locution est peu usitée. — Familièrement, Donnst
la bourse à ^rder au larron, confier la garde de l'argent, le
soin de la dépense à celui dont on aurait dU le plus se méfier*
On dit aussi proverbialement dans le même sens : Au plus Inr*
ron la bourse. — Figuréuient et familièrement. Loger le diable
dans sa bourse, n'avoir point d'argent — Figurénient et famî*
lièrement. Ne pas laisser voir le fw%d de sa bourse, cac! er l'étttl
de ses aflaires. — Bocrse a jetons, bourse destinée à contenir
des jetons. Bourse de jetons, bourse pleine de jetons, qui co»»
tient des jetons. On se sert ordinairement d'une bourse sen»^
blable pour faire la quête dans les églises. La bourre de la qui*
tetsse, — Bourse se dit aussi figurément d'une pension fondée
par le gouvernement, par une commune on par un f>articulier
dans un collège, dans une école publique, dans un séminaire^
pour l'entretien d'un écolier, d'un élève, durant le cours des
études qu'il doit y faire. — Obteiiir une bourse dans un coilégs,
à l'école polytechnique. Avoir bourse entière, avoir demi»-'
bourse. Bourse communale, bourse ecclésiastique. — BouRM
se dit en outre d'un sac de cuir que l'on met quelquefois du
chaque côte au-devant de la selle d'un cheval , et que l'oâ
nomme communément sacoche. — Il se dit aussi d'un petit 9ùlt
de taffetas noir, dans lequel les hommes enfermaient aulrefeûi
leurs cheveux par derrière. — Bourse é cheveux. Porter ses
cheveux en bourse. Perruque à bourse. — BocRSE , en term.
éU chasse, longue poche faite de réseau, qu'on met à l'entrée
d'un terrier, pour prendre les lapins qu'on chasse au furet*
Prendre les lapins dans les bourses, — Bourse , en term, d'é^
glise, double carton, couvert d'étoffe, dans leqtiel on met le&coi^
poraux qui servent à la messe.
BOUBSE (hist. motf.), manière de compter, ou espèce de
monnaie de compte fort usitée dans le Levant, singulièrement
à Gonstantinople. La bourse est une somme de 120 livres ster-
ling ou de 500 écus. Ce terme vient de ce que le trésor du grand
seigneur est gardé dans le sérail dans des bourses de cuir, qui
contiennent chacune cette somme. Celte manière de compter
des Turcs leur vient des Grecs, qui l'avaient prise des Romains^
dont les empereurs la firent paser à Constanti nople, comme il
parait par la lettre de Constantin à Cécilien, évèque de Carthagt»
citée parEusèbe et Nicéphore,oii on litcequi suit : «Ayant résâu
de donner quelques secours en argent aux ministres de la reK-
gfon catholique en Afri<|ue, dans les provinces de Numidie et
de Mauritanie, j'ai écrit à Yesus, notre trésorier général en
Afrique, et lui ai donné ordre de vous délivrer 3,000 folles» »
c'est-à-dire bourses. Car, comme le remarque Fleury, ce
que nous appefons bourse, les Latins l'appellent follis. — La
bourse d'or, chez les Turcs, est de 15,000 sequins ou de 3,000
écus. Ce sont celles que les sultans généreux distribuent à leurs
favoris et aux sultanes.
BOURSE (la) (comm.) est, dans les villes de commerce, un
lieu où se réunissent, à certaines heures, les négociants, les ban*
quiers, les courtiers et les a^ls de change, pour traiter les
affaires. C'est quelquefois la reunion même des joueurs sur les
effets publics ; c'est encore le temps pendant lequel dure leur
assemblée. Les Romains, dit Tite Live, l'appelaient colfegium
oiffcaforum; elle aurait, d'après lui, commencé à Rome soes
fo consulat d'Appius Claudius et de Publius Senrilius, 493 ans
avant l'ère moderne; toujours est-il que c'est à Brunes qu'on
s'est servi pour la première fois de cette dênominatfon. Elle vien-
drait du nom de la maison de Vander-Burse, près de laquelle
se tenait une groupe de marchands qui échangeaient les achats
et les. ventes. Dès lors tous ces lieux de réunion se nommèrent
Bourses, en Flandre, en Hollande, en Angleterre, en Prusse
et en Autriche. Sous Henri II, en t5i9, s'cleva une bourse &
Toulouse, une autre plus tard à Rouen sous Charles IX. Lons-
temps à Paris et à Lyon , on nommait ces endroits places db
change. C'est dans la grande Cour du palais de justice qu'autre*
BOUBSE,
(96S)
BOUB8B.
palais MaiarÎD ; mais plus tard un arrêt du conseil du 24
fleptembrc 1794 créa la première bourse légale que Paris ait
obtenue et la renvoya à rhôtel de Nerers, rue Vivienne. Sous
la minorité de Louis XV, elle se tint en plein vent dans la rue
Qoincampoixy où Ton joua d*après le système de Law. A la ré-
^lution Ja bourse se réfugia aux Petils-Pèrcs, puis dans la ga-
lerie du Palais-floyal , jusqu'à ce que l'empereur, en 1808, fit
jeter les fondements de I édiâce actuel, que la restauration inau-
gura le 4 novembre 1820. On porte à 10,000,000 les frais de ce
Eètiment, payé de concert par le trésor, par la ville et par le
commerce de Paris. Au centre de notre grande cité, sur une
place quadrangulaire. s'élève ce temple de Plutus d'une forme
périptere et d'après I ordre corinthien, avec quatorze colonnes
à diacune de ses deux faces et vingt colonnes à chacun de ses
deux flancs, d'une largeur de 50 mètres, d'une hauteur de 72
mètres. En avant et en arrière, son élévation se termine par un
simjple entablement, et présente un péristyle parfait auquel on
amve par un perron de seize marches. Cet immense éditioî
jenferme un grand vestibule, la salle de la bourse, celle du tri-
bunal de commerce et tous les appartements destinés au greffe.
En dehors les colonnades servent de péridrome. — Maintenant
3ue nous avons donné la définition historique de la bourse et la
escription de ce palais de l'agiotage, il est permis de se deman-
der n le ieu de la Dourse est utile, quel est son mécanisme et sa
moralité? L'impôt ne suffit pas toujours à couvrir les dépenses
du trésor; de là nécessité de l'emprunt par le gouvernement;
mais les citoyens ne lui confieraient pas leurs capitaux, s'ils ne
pouvaient les recouvrer quand ils en auront besoin. La bourse
s'offre comme un véritable marché où le capitalbte peut chaque
jour vendre son titre de rente laissé sur le grand-livre. D un
autre côté, il arrivait jadis qu'un négociant ignorait la source
productive d'une denrife dont les débouchés étaient en sa puis-
sance, tandis que près de lui se tenait un commerçant possesseur
de cette même denrée, mais ignorant complètement les moyens
d'en tirer parti : la bourse les rapprocha pour échanger rapide-
ment ensemble leurs denrées respectives. Ainsi donc le com-
merçant est à la bourse exclusivement acheteur ou vendeur.
Plus tard la trop grande extension des opérations, la prompti-
tude des échanges amenèrent la multitude toujours croissante des
spéculateurs inconnus aux uns et aux autres à faire choix de
mandataires responsables, d'hommes d'affaires acceptés de tous
Jour faciliter sur l'heure même les transactions : on créa donc
es agents de change, qui seuls savent ce que le spéculateur veut
acheter ou vendre; on leur adjoignit bientôt des courtiers qui,
moyennant un certain droit de courtage, procurent les facilités
de In vente ou de l'achat. Pour prévenir ou châtier toute prévari-
cation, on exigea d'eux un cautionnement avec défense a'échan-
ger la moindre valeur pour leur propre compte. Toutefois beau-
coup d'opérations sont terminées par des cour lien marrons,
qui n'ont point de caractère lé^l et qui ne doivent leur crédit
sur la place qu'à leur moralité personnelle. A quoi sert donc la
bourse ? à abréger les lenteurs des opérations àe commerce, à
mettre chaque jour en présence les spéculateurs , le vendeur qui
veut échanger son titre contre de l'argent, avec l'acheteur qui
désire, à raide de son numéraire, devenir possesseur de ce
même titre ; mais les variations perpétuelles dans le prix des
inscriptions de rentes qui ont lieu au jour au lendemain ou
d'une heure à l'autre invitent incessamment à céder ou à acquc-
rir^ dès lors la denrée ou l'inscription reste sur le marché. —
Sous ce rapport , la bourse donne un développement fort utile
aux relations commerciales, et son absence entraverait les pro-
grès de la civilisation matérielle: l'institution de la bourse est
donc bonne, dès qu'elle agit sur les denrées, sur les capitaux,
sur les inscriptions de rente, sur les lettres de change et sur les
effets comraerçables ; nous n'en dirons plus autant lorsqu'elle
portera sur des offres purement fictives, et lorsqu'elle ne ré-
clame que les différences. Examinons auparavant comment
fonctiouneni les boursiers de France. Marchés au comptant,
marches à terme, marchés libres, marchés fermes, marchés à
prime, marchés reports, voilà les divers modes qu'ils emploient
pour opérer. La bourse de Paris est ouverte tous les jours vers
une heure et demie, les jours fériés exceptés, à tous les Français
et étrangers; mais le parquet n'est accessible qu'aux agents de
change. EUese ferme a trois heures et demie pour les négociations
d'efffls publics, et à quatre heures et demie pour les autres négo-
ciations. — A une heure et demie, une cloche annonce l'arrivéedes
a^nU de change : aussitôt les affaires commencent, et un crieur
fiut connaître le prix de chaque venie faite au comptant. Ce sont
ces différents pnx qui forment les cours que nublient chaque
" --ries journaux. A trois heures et demie, la cloche sonne de nou-
\ et les agents de change se retirent pour continuer de faire
dans leurs cabinets des marchésà terme jusqu'à quatre hcom rt
demie. — Or, la rente est toujours demandée à un certain prix
et offerte à un taux supérieur; ainsi ces expressions qu'on en-
tend sans cesse répéter à la bourse : a les trois pour ctiU s^nl
à 78 /V. 80 c. demandés, 78 fr, 85 c. offerU ; les cinq é
105 fr, 40 c. demandés, 105 fr. 50 e. offerts, » signifient que
ceux qui ont des rentes dnq pour cent a vendre ne veulent les
céder qu'au cours de 105 fr. 50 c, tandis que ceux qui veulent
en acheter ne consententà les prendre qu'au cours de 105 fr. 40t.
Souvent toutefois, avant l'ouverture de la bourse, il se fait quel-
ques affaires au cours moyen : en emplovant cette marche pour
acheter des rentes, si lorsqu'il sonne une heure et demie le cours
des cinq pour cent est à 105 fr. 20 c. j et qu'il vienne à fermer à
105 fr. 80 c. quand trois heures et demiearrivent, alors vous vom
trouvez réellement acuuéreur de rentes à 105 fr. 60 c. Voilà ce
acquéreur
Îp'on appelle le cours moyen. — Les marchés au comptant sont
ort simples : vous chargez un agent de change de vous acheter
une certainequantitéde rentes, et vous lui versez la somme né-
cessaire contre les inscriptions ou certificats qu'il vous remet,
en y ajoutant le droit de courtage, qui est de douze cetitimo
et demi pour cent francs. Les ventes au comptant se font par
le même intermédiaire, et les frais sont aussi de douze centimes
et demi pour cent. — Dans les marchés à terme, le payeoieot
des effets négociés ne doit être effectué qu'à une époque dr-
terminée pour la fin du mpis courant ou prochain. C'est sur eux
que repose tout l'édifice des spéculations ; aussi ces marcbcs
surpassent de cinquante fois les marchés au comptant. Par eux
on peut opérer à découvert^ c'est-à-dire vendre des rentrs qu'on
ne possède pas , et ne s'occuper uniquement que des àiffé^
rences qui existent entre le cours du jour de la vente et celui rfa
jour où l'on rachète : le 5 décembre par exemple les cinq pow
cent sont à 105 fr. 60 c. ; or, présumant qu'ils vont baisser, viw
vendez 5,000 francs de rente à ce taux pour la fin du mois. Cornror
vous
avez vingt-cinq jours devant vous avant de livrer, *ow
pouvez le 15 du mois, si la vente s'est opérée, acheter à un CDar*
inférieur les rentes que vous avez cédées à 105 fr. 50 c. ; ma»,
dans le cas où le cours se maintiendrait en hausse jusqu'au 31 ,
vous n'auriez jamais à payer que la différence qui se Iruuvotail
entre le prix où vous auriez vendu 5,000 francs de rente et «lui
auquel vous seriez obligé de racheter la inême quantité dr
rentes pour faire face à vos engagements. Ici les droits de cour-
tage dus aux agents de change dans les marchés à terme ne sont
que de six centimes pour cent. De son côté la chambre syndicale
perçoit dnq francs dedroit de timbre sur chaque opéraUon pour
tout capiUl de 100,000 francs, mais pour les opérations ù term-
seulement. Le produit de ce droit donne 1,300,000 francs pai
an ou 4,000 francs par jour de bourse. Maintenant, à l'aide df
cette donnée nous saurons bientôt à quel capital s'élèvent Ir»
affaires à terme de la bourse pendant un an ; car, si 5 fr. re-
représentent 100,000 fr., 4,000 représentent 80,ooo.ai'
5 : 100,000 :: 4,000 : 80,000,000. Le toUl, il faut le doubler j
cause des affaires de client à client, et des marchés au rompuut
qui ne pavent pas de droit, si l'on veut savoir le montant pré-
sumable ae tous les capitaux qui s'agitent à la bourse de nris
puisqu'il s'y fait par jour pour 15,893,650 fr. d'affaire* au
comptant. — Toutes les négociations pour fin courant sont li-
quioces du 1" au 4 du mois suivant ; et, pour faciliter la marchr
de la liquidation, on est convenu de n'opérer que sur les mol-
tiples de certaines sommes rondes déterminées. — Dans toatr«
les transactions les engagements se font doubles entre les agents
de change et les clients et sous seing privé avec cette teneur *»-
dinaire : a Acheté de M. B., agent de change d'ordre et pom
compte deM. D.deux mille cinq cents francs de rente cinq poor
cent consolidés, jouissance du '22 avril 1811. livrables fin cuo-
rant ou plus tôt à volonté contre fe payement de la somme d£
cinquante mille francs. Fait double, M. B., agent de change. *Or,
par cette clause ou plus tôt à volonté, l'acheteur peut se faire li-
vrer de suite les effets qui lui ont été promis pour fin courant,
au moyen de l'escompte, c'est-à-dire, en paj-ant davancr S
somme stipulée, tandis que le vendeur a cinq jours pour e&rc-
tuer l'abandon réclamé. — Toutes ces opérations diverses q»-
nous venons de détailler se formulent dans deux mois géné-
riques, WMrchés fermes, par opposition aux marchés libres ou •
prime, qui ne sont obligatoires que pour le vendeur seulemen\
et qui se font également ou pour fin de mois courant ou ptmr
fin de mois prochain. Mais pour ratifier ou rompre son marrhr,
au terme convenu, l'acheteur paye comptant des arrhes qu'on
appelle pnmef. Elles varient selon les différentes chance* que la
bourse peut offrir, ordinairement de 60 c. ou d'un franc, que*-
quefois d'un franc 50 c. sur cent. De laces formules: cinq pomt
cent à priw%e fin courant 105 dont 1, signifient qu'en prenar i
BOUftSE.
(265)
BOURSE.
5,000 fr. de renie à ce taux, puisque le capital que vous devez
remettre est ceosé être de 105,000 fr., vous payez d'avance
1 franc de prime ou 1,000 fr. de difiërence si la renie ferme
tombe aundessous de 104 fr., et par là vous annulez le marché
(fi abandonnant la prime que vous avez remise; tandis qu'au
contraire si la hausse a lieu, et que le cours s'élève à 106 fr.,
fOQS vendez aussitôt la même quantité de rentes au capital de
106,000 fr., et, complétant la somme de 105,000 fr. que vous
dcTcx et sur lamielle le vendeur a déjà reçu 1,000 fr., vous ob-
tenez une diflerence à votre avantage de 1,000 fr., lesquels
forment votre bénéfice. Il faut remarquer en thèse générale gue
k cours de la renie à prime s'élève toujours plus que celui de
b renie ferme, en raison des avantages que les marchés
libres présentent à l'acheteur. Or les marchés libres se font
de même au moyen d'engagements réciproques entre les
a^ts de change et leurs clients. £n voici le modèle : a Le 51
décembre ou plus tût à volonté, en me prévenant vingt-oualre
heures à l'avance, je livrerai à M. B., agent de change, d ordre
et pour compte de M. D., cinq mille francs de rente cinq pour
œnt consolidés contre le payement de cent quatre mille sept
eents francs. Le porteur est tenu de m'avertir, au plus tard le
SI du présent noois, s'il compte lever lesdites rentes ; passé cette
époque, le présent engagement sera nul et sans effet. » Elc.^ —
Au résumé toutes les afiaires qui se font à la bourse, et que l'on
comprend sons le nom de spéculations, se rattachent toutes à un
pnndj)e général, c'est de vendre en hausse des rentes achetées
NI baisse. Or, comme le cours des effets publics éprouve chaque
juur de nouvelles variations, les opérations mensuelles se multi-
fh'ent à TinGni, et même il n'est pas rare aue des affaires soient
commencées et terminées avec bénéfice aans l'intervalle d'une
eule bourse^ du 35 avril par exemple. Ainsi toute l'adresse du
pcculateur a la hausse qui vient acheter des rentes à terme con-
bte à savoir saisir le moment favorable pour les revendre. Si
ians l'espoir que la hausse continuera, il ne vend pas avec 80 c.
le tiénéfice, que le cours fléchisse au contraire, il a man(]ué son
Itération. Voilà pourquoi dans les marchéi fermes les bénéfices
ont liosités, tandis que les pertes ne le sont pas, parce qu'on
)e hâte de vendre quand le cours hausse, et qu'on diffère tou-
jours quand le cours fléchit. Dans \es marchés iibre$ au contraire
la perte est bornée, mais les bénéfices ne le sont pas. Quelque
forte que soit la baisse, alors vous ne perdez que la prime que
rous 9Tei payée, tandis que vous pouvez profiter de toute la
hausse qui survient. Nous ne parlerons pas ici des spéculations
ks couhssiers qui se font sans le ministère des agents de change ;
tis détails nous entraîneraient trop loin: qui ne sait que
ragiotage a multiplié ses combinaisons à l'infini? Il nous reste
i parler des reports. — On attend par reporl du comptant à la
m du mois la différence gui existe entre le prix de la rente
m comptant et celui de la rente fin courant ; on entend
ttr report d'un mois à l'autre, celle qui existe entre le prix
le la rente fin courant et celui de la rente fin prochain. I^ va-
Bor toujours croissante que la rente acquiert en approchant de
époque du semestre produit ces différences. Or, les reports
firent aux capitalistes les moyens de faire valoir leurs fonds
rune enaniere souvent fort avantageuse. Ainsi, par exemple,
!» ducats de Madrid sont à 76 en courant. A ce cours vous en
cfaetez 500 que vous revendez sur-le-champ à 76 fr. 45 c. fin
parant. On doit donc vous tenir compte à la fin du mois d'une
ifférer»ce de 45 c, ce qui représente un intérêt de 7 fb. 10 c.
our cent Tan. Par reporl sur primcy^n comprend l'achat fin
ooranl d'une certaine quantité de renie ferme, que l'on revend
e suite à prime fin prochain. Vous achetez 5,000 fr. de rente
105 fr. 50 c. fin courant au capiul de 105,500 fr., et vendez
prime à 106 fr. 20 c. dont 1, au capital de 106,200. Si la
nme est levée, vous gagnez la différence de 70 c. Si elle vous
K abandonnée, vous vous trouvez avoir acheté vos 5,000 fr.de
ttite au cours de 104 fr. 50 c. En définitive, les reports servent
is$i à prolonger une opération, soit à la hausse, soit à la baisse,
t un le comprend facilement. Vous avez acheté des rentes
PQr la fin du mois à 104 fr., et elles se sont maintenues en
lasse à i03 fr. ; si vous croyez toujours à la hausse prochaine
s effets publics, vous vendrez à 103 fr., et après avoir pajé la
Verence, vous rachetez sur-le-champ, pour la fin procnain, à
^5 fr. 40 c, si le taux du report d un mois à l'autre est de
'c. Au surplus la même opération se fait en sens inverse, dans
^ spéculations à la baisse; on le soupçonne aisément. Ainsi
De un moyen de faire fructifier une fausse opération consiste
« (aire ce qu'on nomme à la bourse une commune. Vous
^ acheté 5,000 fr. de rente cinq pour cent à 105 ; la rente
tit à baisser à 103; de nouveau vous rachetez 5,000 fr. de
àte au terme moyen de 104 fr. Or, si le cours s'élève au-dessus
de 104 fr., vous entrez en bénéfice incontinent. — Telles sont
les diverses opérations de la bourse; elles sont légitimes et mo-
rales, tant qu'elles embrassent des objets vrais, comme les den-
rées, les dépôts d'argent, les inscriptions de rente sur les fonds
publics, les cfietscommcrçables et les lettres de change ; elles ces-
sentdej'être, du moment qu'elles jouent sur des valeurs fictives,
lorsqu'il n'y a pas de placements sincères de fon^s en rente sur
l'Etat, lorsque l'achat n'est pas réel ni de vente manifeste, puis-
que le capital est imaginaire. Dès lors on vend ce qu'on ne pos-
sède pas, on achète ce qui n'existe pas. Parces spéculations on peut
soudain obtenir de nombreux profits; maison y perd quelcpicfois
la fortune, l'honneur et la vie. Or le jeu» quel qu'il soit, ne
sera jamais une source pure de richesses : la prompte opulence
de ces hommes que le hasard favorise à la bourse donne un
exemple pernicieux au prolétaire laborieux, et devient uneinjure
permanente contre le producteur ininligable mais peu rétribué.
Cette ruine totale qui porte quelquefois les joueurs au suicide ou
à la fuite ofiense la morale et la religion : d'ailleurs les moyens
de faire monter ou des<:endre la rente sont presque toujours ini-
ques; on colporte sciemment de fausses nouvelles, on tient
cachées des nouvelles importantes et on abuse du télégraphe.
D'ailleurs il n'est pas bon que dans uncsociétéon puisse jouirsans
travailler. — De toutes les bourses de commerce de l'Europe,
celle de Vienne en Autriche présente plus de sûreté et moins
de fraude : tout se fait au comptant sur des valeurs existantes ;
on joue bien peu sur la différence , encore se cache-t-on, et la
parole sedonne seulement d'acheteur à vendeur : il est vrai que,
pour ces opérations fallacieuses en général, les juifs viennois
sont canards boiteux, c'est-à-dire qu'ils rétractent sans eflTorls
leurs engagements : au premier bruit de guerre , l'année der-
nière, vingt -deux spéculateurs de différence, contractant
d'homme à homme et que la baisse frappait, ont nié les mar-
chés qu'ils avaient passés seulement de vive voix. — Aucune
bourse n'est plus immorale, plus dangereuse et plus bruyante
que celle de Londres. Au sein du bel édifice appelé Rayais
Exehange , bâti aux dépens de Gresbam en 1666 sur les dessins
d'Inigo Jones, au milieu du beau pavillon au-dessus duquel
s'élève une tour décorée par les trois ordres ionique, corinthien
et composite, \e8jobbers ou agioteurs, les specutators ou spé-
culateurs, les brokers ou agents de change jouent un jeu
effréné. Les uns voient en quelques minutes s'écrouler toute
leur fortune, les autres en un clin d'œil deviennent million-
naires sans aucune peine: ce sont des cris, des jurons, des
murmures sourds pendant toute la durée de la bourse; aussi,
les Anglais appellent ceux qui jouent à la hausse taureau (ô«//;.
à la baisse ours (bear). C'est une cohue où tous se poussent , se
pressent, se boxent, se jettent des bombes de papier, et tout à
coup ce sabbat infernal est couvert par une chanson populaire
entonnée à haute voix par l'assemblée entière. Puis le jeu re-
commence, et avec lui nouvelles ruses, nouveaux mensonges,
nouvelles escroqueries : voilà pourauoi chez eux le nom de
jobbers-agioteurs est synonyme de tripons. D'un côté les otir*
n'épargnent rien pour amener la baisse ; mais si les taureaux
s'aperçoivent qu'ils ont vendu dans le courant du mois plus de
rentes à terme que les haussiers n'en ont acheté, alors ils ran-
çonnent et ruinent sans pitié les baissiers vaincus. Malheur alors
au spéculateur qui ne veut ou ne peut solder la différence ; on
le proclame lame duck, canard boiteux, et on le chasse à tout
jamais du palais de la fortune, de l'agiotage, et trop souvent à
Londres de l'escroquerie. — J'ai déjà dit qu'une des premières
bourses établies fut celle d'Amsterdam ; il faut ajouter que
celle de Saint-Pélersboui^ a été créée récemment. Presque
toutes les capitales, Madrid, Lisbonne, Berlin , Hambourg, ont
aujourd'hui leur bourse. La France a ouvert des bourses à
Rouen , à Lyon , à Marseille et à Bordeaux. — Somme toute , si
d'une part les bourses de l'Europe ont un côté avantageux , de
l'autre aussi trop souvent on en fait des repaires de fraude, de
banqueroute et de friponnerie.
BOUR.SË D'AMSTERDAM (la) {archilecl.) , bâtie de 1608 à
1613, sous la direction de Dankers, est un vaste Intiment cons-
truit sur cinq arches voûtées , sous lesquelles l'Amstel se réu-
nit au Damrak. Il a deux cent cincpiante pieds de lon^ sur cent
quarante de large; la cour est environnée d'un portique dont
les voûtes sont soutenues par quarante-six piliers , et où des por-
tions séparées sont assignées aux différentes nations pour les
affaires en marchandises du même genre. Ces piliers sont mar-
qués d'un numéro faisant connaître la distinction spéciale de
chaque partie. Après cette bourse , celle d'Anvers était naguère
la plus considérable et la plus curieuse dans les Pays-Bas. —
Bourse de Londres (la), est un bâtiment cairé, assez vaste et
d'une architecture distinguée, comprenant une cour spacieuse
(SM)
ornc^ de la statue de Cliarics il» roi d'Aoglelerre. Des corridors
s*ûuvrpnt tout autour de la cour et servent d'abri contre le mau-
vais temps. Elle est ouverte toute la journée ; mais Taflluence
u*y est grande que depuis trois heures jusqu'à cinq heures de
l'après-midi. On y voit à ces heures une foule de négociants »
de tianquiers, d'agents de change, de courtiers, de subrécar-
gucs, de capitaines de vaisseaux marchands venant de tous les
pays pour s intéresser aux aflaires de hi nation la plus commer-
çante du monde. Ce bAtinient, admirablement situé au sein du
quartier le plus fréquenté de Londres, fut d*abord élevé en bri-
ques en 1550 , aux dépens du chevalier sic Thomas Gresbam, et
ouvert par la reine Elisabeth en persofme, avec des cérémonies
somptueuses, qui lui donna le nom de Bourse royale. L'incendie
qui dévora cet édiûce en 1666 donna lieu à sa reconstruction.
On le l>atit avec une nouvelle magniûcence, et il coûta, dit-on,
50,000 livres sterling. Il y a une bourse particulière pour les
(bnds publics, une autre pour le commea^edes blés, et une autre
pour la vente du chabon de terre. — BouftSB de Paris (la) fut
Uiau{;urée le 4 novemt>re iS26. Jusque-là la vente des effets
Sublics avait eu lieu tour à tour dans une dépendance du palais
lazarin, rue Vivienne, à Téglise des Petits-Pères, à la galerie
Virginie au Palais-Royal. Ce monument, l'un des plus beaux de
la capitale, est dû à Nâ(>oléou. La piemière pierre en fut posée
le 91 mars 1808; mais les embarras |N)litiques de l'époque en
arrêtèrent les travaux, qui ne furent repris que sous la restau-
ration. Il s'élève au milieu d'une vaste et belle place, dégagé des
maisons, qui sont régulièrement construites et présentent les
plus l)ellcs façades. Le fameux architecte Brogniart l'avait corn-
meocé. Après sa mort arrivée en 1815, M. de la Barre continua
son œuvre , et a été accusé depuis d'avoir dénaturé l'œuvre de
son prédécesseur. Soixante-quatre colonnes d'ordre corinthien,
distribuées autour, forment un promenoir couvert. Sur la fa-
çade principale, le portique qui l'entoure prend une double
profondeur, et présente un péristyle de quatorze colonnes de
même ordre. Brogniart dans son projet, avait adopté l'ionique,
qui était sans doute préférable s'il avait pu s'adapter à l'éléva-
tion qu'il était nécessaire de donner au palais pour y loger con-
Tenablement les archives du tribunal de commerce et autresdé-
pendances. La grande salle de la Boursea cent vingt- deux pieds de
long sur soixante dix-sept de large, compris les galeries en arca-
des qui régnent au pourtour. Elle est éclairée par le haut, et,
comme dans beaucoup de liasiliques antiques, il règne au
pourtour de cette salle, au premier étage, une galerie ouverte
d'où le public peut entendre la criée des effets publics qui se
fait au rez-de-chaussée. Des peintures imitant la sculpture, exé-
cutées par MM. Me) nier et Abel dePujoI, décorent magnifique-
ment enceinte. On a reproché à ce bel édifice de ne pas annon-
cer extérieurement l'objet auquel il est consacré, et d'avoir, au
lieu de sculptures, des (fécors faits pour une salle de spectacle. —
Bol t!»E 0£ SAi.%T-PÉTfeBSBOLBG (la) , chef-d'œuvre de l'ar-
ciiitccte français Thomon, est un des plus lieaux monuments de
la capitale du Nord. Elle fut commencée en 1804 , achevée en
1811, et inaugurée en 1816. Sa situation sur un quai magnifi-
aoe que baigne un fleu%e majestueux, rehausse encore la beauté
de ma architecture. Il a quarante-quatre colonnes d'ordre do-
rique disiritiuces le long du portique qui règne tout autour.
Sa façade est ornée d'un groupe dont Neptune est la principale
figure. La longueur du b&timent est de trente-neuf toises, et sa
brgeor est de trenlc^ept. Le jour y pénètre d'en haut, et y
érliire les emblèmes du coumierce et autres décors. On y voit
le ïfi%te de l'empereur Alexandre , son fondateur. Deux côtés
do fnMili^piee , mais à distance » sont deux énormes colonnes
roflralM haute* de cent vingt pieds, et surmontées de trois
allanlr» qui soutiennent des globes aplatis et creusés où l'on
ftui aJluutrr de» feus pour guider la course des tràtiments. Des
hàiitutuii qui ne tirent pas plus de dix-sept pieds d'eau peu-
vent »rn\eT jusqu'au port de la Bourse.
mâHUhE hiêi. mil.), espère de sac cutané qoi,cliez les mam-
ff«if*^r», entetuf jpe uoe partie des organes extérieurs de la gé-
wniUMCV. MABfriPUtx;. Parmi les oiseaux, on trouve des
nor^nqui, comme larigogneàsac, ontuneespècedesacpendu
4 ttui t»0u. Ces mciubranes se trouvent encore cnex d'autres ani-
UMSt F.SaC, IjOITBE, VESiiiE^etc.).
B4M AACaOX IV. Bot'MOFl).
sot'B^en mViiVlLVHEH, On désigne par ce nom de petits
«»rs utetult^nrut roateiunt une humeur ooctuettse. Leurs usa-
ara êtmi d'isoler certaine pa/ties, de fKÎliter leurs mouvement»,
de Uuff'iêftr le glÎMewent des unes sur les attires. On les re-
l/oof r Mittft U prao dans les rvgÎMiis des légomenU qui ream-
f rem de* poînU iMsciix , dans le voisinage des articulatiafM ,
te Uju§ iU% letMloM H de» moaclca. — Les bourses mu-
queuses, très^Neo étudiées par M. Oliviers d'Aogers, prvM*
être le siège d'un grand nombre de maladies. Les princinfe
sont la crépitation des gaines tendineuses, les gangtiou,^
hygroma ou hydropisics qu'on observe surtout au genou rl«
coude, et enlin les epancliements sanguins. A. B. di|
BOURSES, désignation de la calcule des antltèm été h
membrane qui renferme quelques espèces de champitna^
Les agriculteurs l'appliquent aussi aux boutons à tkun, k k
t)rancne à Imis et à la lambourde (F. ce mot).
BOURSICACT, s. m. {j^tamm,)^ diminutif, petite bourse.
BOURSIER. On appelle ainsi , en lerm. de colÙ§et un cii-
diant dont la pension est payée par le gouvernement oa («
auel<|ue fondateur. Les boursiers sont nonmiés par le miaiiai
de l'instruction publiijue, qui alloue |)our leur entretieu, «t
la totalité, soit la moitié, soit même le quart de la somme nip
pour la pension des autres élèves. Le nombre des lioQrM m
limité, et elles ne se donnent en général qu'à des entantidoi
la famille peu aisée a rendu quelque service à l'Ëtat. LonqvK
étudiant n a droit qu'à une demi-bourse, ses parents sualiÉi.
gés de payer le surplus de la pension, et (Quelquefois, pendjâk
cours de ses études, le gouvernement lui alloue la totalité iki
bourse en récompense oSs sa t>onne conduite. Les boursimtdi
placés sous la sur\eillance spéciale de la municipalitédnqiurtia
ou de la ville où se trou%c le collège ; et ils sont souoiis kift
\isites réitérées dont le but e^t de prouver qu'ils profiteolÀ
la faveur que le gouvernai lent veut bien leur accorder.
BOURSIER (Prévôt) (drotl féodal). C'éUit le Bom qufb
coutume de Valènciennes donnait au cbe( de la jsridiction èti-
blie sur le (ait de la draperie, pour traiter de tous les Irailnd
poursuites qui en dépendaient, soit entre les mardtattdseiJâtn-
cants drapiers, soit entre les teinturiers, (balonSy UxideviU-
meurs et autres.
BOURSIER (Fief) (F. Boursal).
BOURSIER (ANGÉLIQtE-MARIE)(r. BOURGEOIS [Luime
BOURSIER (Laurent-François), docteur deSorbooDti
ardent janséniste, né à Ecouen près de Paris en 1679, fit»
premières études sous la direction de son père ; puis il la o*-
tinua d'abord au collège des Quatre-Nations et ensuite i (r*ii
du Plessis. Après s'être destingué dans sa licence, ûAnm
membre de la société de Sorbonnc. Son premier ouvrage, iott-
tulé V Action de Dieu $ur Ui créaiures , fut impriuté eo Ro-
lande sans nom d'auteur; mais peu après il parut kha
avec privilège, 1713 , 2 vol. in-4° et 6 vol. in-12. Le but ^
l'auteur s'y propose est la démonstration du système deid»
mistessur lapréniotion physique et sur toutes k^ niatièrtsdei
grâce et de la prédestination. A cette époque le sujet a'ctf
pas neuf» mais la forme en parut piquante. Il plut parla »
blesse de son style et la force de Targumen talion. Cepetuiaell
père Dulertre , jésuite , l'attaqua vivement , et même »«•
certaine dureté, et Mallebranchc lui-même erut devoir f ta*
une réponse. En 1717, Pierre le Grand, curieux de çom**
les mœurs de notre cour, nos l)eaux-arts, notre dviliaVi
nos monuments publics, nos institutions de toute esprct
un voyage à Paris. La réputation du cardinal Richelieu Ij
fortement saisi ; il alla voir son mausolée à la Sortionne.C
pour les docteurs une belle occasion dont ils avaient
proûter ()our montrer au czar combien grands étaient Ifsii*
rets politioues et religieux qui militaient en faveur de Uitft
nion de l^lise russo-grecque à l'Eglise catholique. Br"^
avait été choisi par ses collègues dans cette circonslana
nelle; il lut au prince étranger un mémoire très-remar^^
et qu'il avait composé dans la nuit mèiuc qui avait préw|
visite de Pierre le Grand. Ce dernier en témoigna une gi
satisfaction. Revenu dans ses Etats , il le fil remettre à sa
ques avec ordre d'y répondre; mais lesgrands intérêts
céder à des intérêts mesquins et sans portée. Théophaar
cfaevêque de Novo^rod , président perpétuel de l'Eglise '
craignant que la primauté du pape ne diminuai consideri
son influence et ne fût une atteinte dangereuse à ses
tives , fit une réponse dilatoire ; de son côté l'abbé
alors ministre des aflaires étrangères, poussé par soo
d'intrigues, imagina de retenir longtemps cette répoii$f«*^
n'en communiquer que des copies mformes, tandis ^u'il^
envoyé à Rome les originaux pour s'en Caire un mente n
les appelants, qui étaient à la tète de la négociatioo. O
silence fut regardé comme une raison d'impuisnnce ptf
évêques russes, qui s'imaginèrent que les difficftités '^
avaient soulevées avaient été jugées insdubles. La nr"
écb^Mia dooe. Lorsque Clément %1 publia sa fameuse
tion . la Sorbonne tout entière se souleva contre rel ade.
sier fol comme l'ime de ce mouvement ;oe fui lui qui
BOUBTALJJS.
(«W)
BaiTSCAL«
liaesore d*ap^ et publia soas te nom de fiaire évéques le mè*
BMÎre JBsUficatif de cette démardic. On sait qut\ fut son reten-
CHKflMot. Boursier avait dé^ fait de I oppositioo au formulaire
«fAleiandreVil. Cette guerre lui coûta une abbaye et un grand
nnibredebéiiéâccs. En 17âO, il fut exclu par leUre de cachet
des assemblées de la faculté de théologie, pour avoir écrit contre
la tnnsaclion qui fut faite à cette époque. Ses écrits con Ire le
ooMÎle d'Embnm le mirent sous le coup d'une nouvelle lettre
(k cachet oui le priva de son appartement à la Sorbonne. Il
mt conçu le profèt de réduire h un petit nombre d*artîctes les
qKstioos sur la grâce qui divisaient l'Eglise de France ; il
«■(MMdooc sur ce sujet (1725) une ErpoitUondt doctrine
otraile mol pour mot de TEcnture sainte et des saints Pères.
En 1735, il fut exilé à Ghret , ce c^ui ne TeBipêcha pas d*habiler
Pin, mais dans des transes continuelles, toujours en butte à
la police y et toujours occupé à échapper à ses recherches. Ce
Rare de vie ne contribua pas peu à accélérer sa mort, qui arriva
le 17 février 1749. n fut assisté dans ses derniers moments par
fecoré deSnnt-Nioolas du Chardonnet, lequel fut comiamné à
rail pour ravoir administré et loi avoir accordé les honneurs
de la sépiiltiire eoclésiastîque. Remarquonii que Bovrsier publia
de son vivant on grand nombre d*écrils anonymes sur les af-
faires de lacoosCitulioD Unifêwkuê. On doit à sa plume la belle
-^-^^t de ions ies eaimts qui se trouve dans le missel de Paris.
i C^udrette a réuni en 1765, 3 vol. in-13, sous le titre
^Ànalpe de tmeiUm de Dieu, divers opuscules de cet auteur
«r la même matière. Cet ouvrage renferme des pièces fort iiilé-
rosanlessarlaréunioade TEglise grecque à TEglise catholique,
fleoCre autres ckoses on Mémoire sur la divinité des Chinois,
(k til paraître en 1767, dans VÀvis amx princes, un autre mé-
oaire concernant les refos que fit Clément XI d'accorder des
Mies aux évéqocs Dominés por le roi. — Hoursieb (Philippe) ,
lé à Paris en 1693, et mort le & janvier 1768, était un diacre
ton moins dévoué k b cause do jansénisme. Il fut un des pre-
tfers aaleors des Nouvelles ecelédiuUques, où tous ceux qui
innent à Torthodoxie sont calomniés de la manière la
^ indigne, il a aussi rédige les discours qui précèdent chaque
muée de cette peblication.
■•CI8ILLSR, V. n. (^ranra». ), contribuer chaora d'une
Mftile sooune pour qoelque dépense commune. Il n'y avait
«at aiseti[a!r9ent , il falhtl boursiller. Il est familier.
•oinsoîf , s. m. {grtnnm.), petite poche au dedans de la
«ÎB^tired'Bne culotte. Mettre de l'argenê dans son bourson. Il
t îieox. On dit aujourd'hui gousset,
MiTBS^iJFLAfifi, s. m. (gromm.), enflure. Il ne se dit qu'au
pré eo parftaat do style. Un style plein de boursouflage.
BtCBSOVFLBMKirr. Lorsqu'on parcourt les cratères des
|hao^ on aperçoit çà et là tant6t de petits mamelons, tantôt
ytita cratères, quelquefois de simples boursouflures. Ces
Rvents aecidenis oot été produits par le goniementde certai-
ïpartieade laves qui se sont dilatées par suite de l'expansion
wz- Ijo cratère dn Vésuve nous a présenté toutes ces variété»,
^ pe«l aiéme voir se former dans le fond. Ces boursoufle-
^is coosti tuent quelquefois de véritables montagnes ; c'est ce
ioB a Goostaté daa» l'Ile de Java , où l'on voit une montagne
ifay tique qui est un soulèvement en cloche. On y pénètre
iine petite ouverture qui conduit dans une grande cavité
Ire tfoi occupe le centre de la montagne. Diana les environs
Se grand boorsouflement, il y a plusieurs autres petits dô-
surbaissés, semblables. Peut-être faut-il considérer égale-
i comine une boursouflure le grand volcan du Jorollo en
friqtie ; car lorsqu'un cheval marche dessus il fait entendre
miit ooord. A. B. m B.
i»f;«soCrvLijmE,s. f. ((/ramm.), enflure. Use dit au propre
a Gguré. Avoir ée laboursoufiure dans U visage. Son style
tf poa mjcémpt de boursouflure,
(•ckvajjUS ( Paul Poisson de) , fils d'un paysan breton.
ka jeone à Paris, il y fut successivement valet du fermier
irai Théveain^ et facteur chez le marchand de bois Bonnet»
Tgé de rapprovisionneroent de la capitale. Le mauvais état
es afiEaires le contraignit â retourner dans son village aux
NMisde Hennés, et il y devint huissier. En allant porter un
MOtt, le hasard lui fît raire la rencontre de M. de Pontchar-
D, 9ik»rs premier président du parlement de Rennes , qui ,
curionté, voulut en prendre connaissance. L'ayant trouvé
Adressé et inleittgemment rédigé, il en complimenta Paul
oam en arjootant : C'est dommage que lu sois réduit à un si
u» emploi, viens me voir, je ferai quelque chose de toi.
hce 4 sa protection , Tboissier obtint le ]>08te de piqueur a la
Btrudion du Pont-Royal, substitué en 4685 au pont do bois
Bé au-devant du janno des Tuileries, et en 1087, lorsque
M.dePontchartrain fut chargé de Tintendance des finances, Pan!
Poisson, qui dès lors se fit nommer de Bonrvalais, entra dans sa
maison, fut intéressé dans ses afTahrcs du ^ut/^me, puis dans les
divers traités passés pour soutenir lagnerre, et. Tannée suivante,
de Bourvalais était financier en litre et possesseur d'une fortune
considérable qui pendant plus de seize ans s'accrut avec des di-
gnités nouvelles. En 1706, ce riche parvenu, qui sut mériter
par le talent toutes ces faveurs , possédait dix charges , outre
celledesecrétaireduconseil,donllcpr(Kluits'élevaità500,000fr.;
celle de secrétaire du roi, et deux offices de contrôleur général
des finances du comté de Bourgcwne. Il possédait une partie de
la Brie, où il fit construire le beau château de Champs-sur-
Marne, à 4 lieues de Paris, et à la place Vendôme il habitait
l'hôtel où est installé aujourd'hui le roinislèrc de la justice et des
coites. Sa magnificence extrême et ses biens immenses suscitè-
rent contre de Bourvalais des envieux , des épigrammes , des
pamphlets et en 1715 une accusation sérieuse de concussion et
son incarcération à la Conciergerie par ordre du régent. Ses
biens, dont il n*avait feit qu'une déclaration incomplète, fu-
rent confisqués, et lui-même se vit jeter dans la tour de Mont-
ffomnseri. .Toutefois on se rappela les services réels que de
Bourvalais avait rendus avec empressement à TElat dans des
temps de détresse, et il fut rendu à la liberté moyennant une
taxe de 4,400,000 livres. En 1718, tous ses biens lui furent
restitués; mais il jouit peu de ce retour de prospérité, et mourut
sans enfants en 1719. — Le seul pamphlet contre de Bourva-
lais et les traitants qui ait échappé à loubli a pour titre : Plu-
ton maltdtier , Cologne, 4708, m-12, et Rotterdam, 1710.
fiOURZEls (Amable de), né à Volvic, près de Riom, le 6
avril 1606, fut d'abord page chez le marquis de Chandcmir,
puis alla à Rome, où il fit son cours de théologie. La traduc-
tion qu'il fit en vers grecs du poëme d'Urbain VlII, Departu
Viroinis, lui mérita de ce pontife un prieuré en Bretagne. Le
cannnal Maurice de Savoie t'emmena à Turin , où il resta deux
ans. Arrivé à Paris, le duc de Liancourt le présenta à Louis XIII,
ri lui donna l'abbaje de Saint-Martin de Cores. Le cardinal
Richelieu le choisit pour un des premiers membres de l'aca-
démie française. Bouneia entra peu de temps après dans les
ordres sacrés, et s'appliqua à la controverse ; il convertit quel-
ques ministres contre lesquels il avait disputé, ainsi qu'Edouard,
prince palatin, et le comte de Schomberg, depuis maréchal
de France. Sous prétexte d'opérer cette dernière conver-
sion, il avait été envoyé en Portugal en 1666; mais on présume
qu'il avait aussi d'autres missions secrètes du gouvernement.
Lors des disputes sur la grâce, Bourzeis avait publié quelques
ouvrages; lors de la constitution d'Innocent X en 1653, il
cessa d'écrire sur ces disputes et signa le formulaire en 1601.
Colbert, qui avait pour lui une grande estime, l'avait mb h la tète,
non-senlement oe l'académie des inscriptions , mais encore
d'une antre assemblée, tonte composée de théologiens, et qui se
teoail dans la bibliothèque du roi. Bourzeis mourut le 2 août
1673. 11 avait travaillé avec Sallo au Journal des savants , de-
puis le 5 janvier 1661 jusqu'au 30 mars de la même année. On
a en outre de lui : 1" Sermons sur divers sujets, 1672, 2 vol. în-
8*". Ces sermons sont au nombre de vingt et un : le dernier est
l'oraison funèbre de Louis XIII. L'auteur a misa la tète une
longue et savante préfece sur l'estime qu'on faisait autrefois de
la fonction de prédicateur. 2» Epithalamium in nuptiis Thad^
dœi Barberini et Annœ Columnœ , Rome , 1629, in-8<*. 3*^
Beaucoup d'ouvrages de controverse, dont on peut voir la liste
dans le tome xxiv des Mémoires de Nicéron et encore dans
V Histoire de l'académie française, 1745, 2 vol. in-12.
BOUS, s. m. pi. (gramm,), gâteaux queles Athéniens offraient
anciennement a Jupiter Céleste.
BorsANT, historien arménien (F. Pousant),
BOUSABDS (vén,), s. m. Ce sont des fientes de cerf qui sont
molles comme la bouse de vache dont elles ont pris ce nom. On
les nomme autrement /tim^^f.
BOUSCAL (GuYON-GuÉRiN de), auteur dramatique du xvii«
siècle, né en Languedoc, était conseiller du roi et avocat au con-
seil; la date de sa naissance et celle de sa mort sont inconnues.
On a de lui : V Amant libéral, tragi-comédie, 1642, in-4°.— La
Mort de Brutus et de Poreie ou la Vengeance de la mort de
César, tragédie, 1637, iii-4®. — Le Gouvernement de Sanrho
Pança^ comédie, 1642, in-4<'. — Oroondate ou les Amants die-
crels, tragi-comédie, 1645, in-4'». — Le Prince rétabli, 1647, in-
4**. — Don Quixotte de la Manche, première partie, comédie
en cinq actes, représentée en 1658, imprimée en 1640, in-4**. —
Don Quixotte de la Manche , deuxième partie , 'comédie en
cinq actes, représentée en 1658-1639, imprimée en 1640, in-4o.
^— Cléomènty tragédie en quatre actes, 1648, in-4^. — La Mort
BOUSMARB.
(t66)
BOCSM.
d'Agis, Irafféilie, 1642, in-4°. — Le Fils désavoué ou le Juge-
9sent de Théodorie, roi d'Italie, tragi-comédie, 1(>42,in-4^
réimpriiDce la Dièiiie année in-t3.— Paraphrase du psaume
XV Ùf avec le lalin à la marge, 1645, in-4'*.
Bot'scARi.E, s. f. OU Bot'SCARLO, S. m. (hisi. Hol,), nom
âu*oii donne en Provence à une fauvelle que UufTon a rappro-
tice de la fauvcUc griselte.
BOUSCTLEB, V. a. {gramm.]^ mettre sens dessus dessous. On
a bousculé tous mes iivres, 11 signilie aus&i pousser en tous sens.
Nous fûmes horriblement bousculés dans la foule, il est fa-
milier dans les deux sens. — BotsciLÊ. ÉB. participe.
BOUSE, s. r. {écon. rust,), Ucntc de bœuf ou de vache. La
bouse de vache est un bon engrais pour les terres.
BorsE, en term, de blason, se dit d'une espèce de chante-
plure avec laquelle on puise Teau en Angleterre. C'est une pièce
dont quelques seigneurs ont chargé Técu de leurs armoiries.
BOl^siER(copnf.)(hûl. tiat.], insecte colcoptère, section des
pentamcres. famille ûes lamellicornes, tribu des scarabéides. Ce
genre est très-nombreux, surtout parmi les exotiques; les bou-
siers sont tous bruns ou noirs, ils sont surtout remarquables par
les éminences extraordinaires dont ils sont armés, et par leur
taille qui varie de deux lignes à trois pouces et plus. Les larves
Tivent dans les bouses de vache. — Les espèces conimes sont le
bousier anténor, le bousier isidis, originaires d'Egypte el de
Nubie; le bousier bucéphale^ qui habite les Indes ocadentales;
le bousier porte-lance , qui vient dans l'Amérique méridionale ;
le bousier à trois pointes, qu'on trouve au Sénégal ainsi que le
bousier porte-fourclie. Les espèces de nos contrées sont le bousi$r
espagnol et le bousier lunaire, A . B. DE B.
BousiLLAGE, S. m. [maçon.), méls^gede chaume et de terre
détrempée, dont on se sert pour faire des murs de clôture dans
les lieux où la terre est rare. Une maison 4fui nesl faite que
de bouiillage. Mur de bousiUaae, — Figurement et familière-
ment. C'est du bousillage, ce n est que du bousillage, se dit de
tout ouvrage mal fait ou qui doit durer peu.
BOUSILLER, v. a. [maçon.), maçonner en bousillage, c'est-à-
dire avec du chaume et de la terredélrempée. Dans ce pays on
n'a ni terre niplàtre, on ne fait que bousiller. Il se dit activement
et ûguréjnent, en parlant d'un ouvrage mal fait, d'un ouvrage
fait avec précipitation et sans soin. C'est un ouvrage qu'on a
bousillé, qu'on n'a fait que bousiller. Il bousille tout ce qu'il
fait, — Bousillé, ée, participe.
BOUSILLEUB, EUSE,adj. (gramm.), celui, celle qui travaille
en bousillage. 11 se dit figurement et familièrement des mauvais
ouvriers en toute sorte d'ouvrages. Ce n'est qu'un bousilUur.
Cette couturière n'est qu'une bousilleuse,
BOUSIN ou BOUZIN [oryctologie) . En pariant des carrières
de pierre , c'est comme la matière première et limoneuse des
pierres. La différence entre le bousin et la pierre parfaite est
que la pierre est plus compacte , sèche et endurae ; au lieu
que le bousin est une substance molle, et encore informe, qui
couvre le dessus des pierres, au sortir de la carrière et leur
tient lieu de ce que l'aubier est au bois.
^ BOUSINGOT , s. m. {gramm,) , chapeau que portent les ma-
rins. — Par extension, se dit de celui qui, s'affublant de ce
chapeau, prétend faire connaître qu'il est républicain, et fait
parade de son costume bizarre. On appelle aussi bousingots cette
sorte de républicains. Il est ironique.
BousM ARD (DE , né en 1 747 dans le déprtement de la Meuse,
entra de bonne heure dans le cor os du génie, et il y était capitaine
lorsque la révolution éclata. En 1789, il fut nommé député
de la noblesse du bailliage de fiar-le-Duc aux états généraux,
et il siégea parmi les réformateurs modérés. Après la session, il
reprit la carrière militaire, et en 1792 il passa au service de la
Prusse lors de l'évacuation de Verdun. Naturalisé Prussien, il
prit place parmi les premiers in^nieurs militaires de la Prusse,
el fut bientôt nommé major général. De Bousmard fut tué le
91 mai 1807 d'un éclat de bomb^ au siège de Uantzig où il
commandait le génie , la veille de la reddition de la place, à
l'âge de soixante ans. Il a publié : Mémoire sur les moyens de
multiplier les plantations des bois sans trop nuire à la pro--
duction des subsistances , 1788, in-8», qui a remporté le prix
de la société royale de Metz. — Essai général de fortification
et d^attaque et défense des places, dans lequel ces deux
sciences sont expliquées et mises, fune par l'autre, à la portée
de tout le monde ; dédié au roi de Prusse , 4 vol. in-4<>, et 1
vol. in-fol., de planches, Berlin, 1797-1798-1799. Le quatrième
volume parut à Paris en 1805 sous le titre de : Traité des ten^
tatives a faire pour perfectionner les fortifications,
BOUSHABD OQ BOUSSEHABT (NICOLAS DE), évèque de
VerdOD, né à Xivry-le-Pranc, en 1519, d'une Camille ditinguée
dans la cour de Lorraine , avait été deux ans doyea de Tiffm
collégiale de Saint^Michel , et chargé de plusieors misaoBi
qui mirent au jour son mérite , lorsque Charles III» doc ér
Lorraine , le désigna en 1571 pour un des réformateurs de h
coutume de Saint-Michel. Elevé ensuite à la dignité de gml
prévôt de Mootfaucon et à celle d'archidiacre d'Argoone, i
dut à la bienveillance du prince lorrain , bien plus qu'à m
mérite personnel , de remplacer, en 1575, Nicolas Psaume da»
la cliaire épiscopale de Verdun. Cette nomination pnnoqii
l'opposition et les réclamations les plus vives de la pml 4t
chapitre , qui en appela à l'empire ; soutenu par la cour et
France, Charles obtint de Rome les bulles de Bonstnard,q«
fut sacre le 15 juillet 1576, et unit par se réconcilier arec k
chapitre de Verdun ainsi qu'avec l'empereur. Ce fut sons le
qu'on imprima le premier missel à l'usage du diocèse. Ce fn-
lat était d'un espnt pacitîque , pieux et éclairé. Ruyr {Àwsê-
quités des Vosges) cite Nieolai Bousmard, episcùpi Frrrf»-
nensis, Miscellanea, Doin Calmet parle d'un manuscrit »»
niarquable sur les principales maisons et couvents de Larrw
qu'il désigne tantôt sous le nom de Bousmard , el tantM mm
celui de manuscrit de Laneeht, qui en était potsessenr. Lr
même dom Calmet possédait un jeton d'argent à l'effigie ^
Bousmard , qui mourut à Verdun le 10 avril 1584.
BOCSMABD (Nicolas) , neveu du précédent , fut artè^
diacre d'Argonne et grand vicaire du diocèse de Verduo;
Charles III échoua dans son projet de le faire succéder à «s
oncle ( F. de la Moselle).
BousuARD (Henri) , jurisconsulte estimé de son temps , »
à Montainville, près de Verdun, en 1676, a composé : Corn^
mentaires sur les coutumes du bailliage de Saint-Mickei, ré-
digés par ordre du sérénissime prince Charles, par la frècw
de Dieu duc de Calabre, de Lorraine et de Bar, en tasmit
1571 , et homologués par son altesse en 1598. On Cûsait hezw-
coup de cas de cet ouvrage , mab il n'a pas été impriiaé.
BoiJiiQCET (François) éuit éubli médecin à liiraoép
(Gers| lorsque la révolution de 1789 éclata. Il s*en déclara Vm
des plus ardents partisans. Nommé en 1790 maire de Mirasià^
puis administrateur du département de l'Hérault , il fnt en»
voyé comme député à l'assemblée législative , où il ne jim
qu'un rôle très-secondaire« En 1792 il entra i la cooTeiilw
nationale comme représentant du département du Gers, et t
vota la mort de Louis XVI sans appel au peuple pi soroi i
Texéculion. Dans ses missions aux armées des Pyrénées et dj»
le département de la Loire , il se fit remarquer par l'exaltât»!
de ses principes révolutionnaires. Après la session oonventioi-
nelle, le tirage au sort ne l'ayant pas appelé dans les oocisab
législatifs , Bousquet se retira dans sa terre de Capahi , a»*
cienne propriété de la famille de Bion , qu'il avait acoviit.
Sous l'empire, il fut inspecteur des eaux minérales des rae^
nées, et, poursuivi en vertu de la loi de 1816 contre les région
on l'arrêta le S5 juillet 1817. Jeté dans les prisons d^Aae*
(Gers) , on instruisit son procès , mais son grana âge lui fit «1^
tenir la faveur de retourner dans son château , où il expira m
mois d'août 18:29.
BOUSQUiER OU BousQUEB, V. n. iffiB. de marine^
tiner.
BorssA (géogr.), ville et province d'Afrique, dans le S
dan , sur la rive droite du Niger . sous le lO' degré de latiti
nord , et le V de longitude est. Cette ville a acquis en Enrjgr
une triste célébrité depuis la catastrophe qui fit périr Mur '
Park devant ses murs. Clapperton l'avait crue située dans
lie formée par le fleuve ; mais les frères Lander ont reo»
qu'elle est bâtie en terre ferme , au confluent du Menai et iM
Niger, qui porte dans cette partie de son cours le non 4b
Kouara. Le côté qui n'est pas baigné par les eaux est defcaéa
par une longue muraille hérissée de tours, garnie de fossés^ ci »
développant en un demi-cercle qui a prâ d'un mille de !«•»
gueur. A l'intérieur sont dispersés au hasard de noobmk
groupes de huttes formant comme autant de petits villafc»
qui ne couvrent toutefoiscjue la moindre partie de Vespacseï
Sa population est estimée à environ 40,000 âmes. Le '
ne fait pas , comme l'a cru Malte-Brun, partie de la coi
tion du Borgou. C'est un Etat indépendant et puissant Le
peut mettre sur pied une armée plus nombreuse Q^^n
de ses voisins ; et il n'est pas tributaire des fellatabs , oieo
sa ville ait été prise une fois par cette redoutable tnbii« Lai
gue qu'on y parle difllère essentiellement de celle des Bqi|
viens, par lesquels même elle n'est pas comprise. Le mA
environs produit en abondance du nz» du blé, des yansi
coton , plusieurs espèces de froment ; l'arbre à heùntj
très-Gonunon. Le poisson que fournissent le fleuve et va ''
salé qui M iroavenoi
riiure des babitantï.
iroupeauide baafs e
ampagne aux envin
milles an nord de la
isriatesdu roi. Les h
lisille , de bonne mil
hicn-èlre en cultinn
Soudan, ils sont guer
lance, un goordin ne
-Icfensive un bouclie
nrhsisle presque unii
ii'lichisles ; il y a pa
lialiiUiDts il y aquair
j\rc une douceur q
Hr«qne Ions logent
qu'à se rendre près
^ nourrissent eui-nU
|irodaît de leur Iravai
IfCaucoup de temps É
r<':ite la llagellaiion, l<
'|uc inouïes dans cep;
lux nations civilisées.
BOCSSAG ou BOusSAc-TiLLB (^gr.), petite fille de France
Creuse), sur un,rocher Irès-escarpc, prèsdu confluent du Veran
'1 (le b petite Creuse; cbef-lieu d'arrondissement et de canloD.
tille est environnée de murailles et dominée par un château. Il
'')■ &it quelque commerce en cuir et en bétail. 870 habitants. A
' lieues et demie nord-est de Guérel,
Boi'SSABELLB (LotJis DE), mort vers 1796, fut capitaine de
' u>3lerie au rt&iraent de Saint-Aignan , brigadier de caf alerie
t-l membre de I académie de Béziers (Hcraull). Pendant plus de
u-enle ans il fut l'un des collaborateurs les plus actifs du Mer-
■are de France, et il a laissé les ouvrages suivants : Ci»Km«n~
mire «r la cavalerie, Paris, 1758, in-t2, divisé en deuï par-
l'S. — Obtervaliotu mililairee, 1761, in-8°. — Répexione
■ilHairei, 1761, in-l3. — Euai tur lei fimnte» , AmUerdam
l'oins), 1765, ia-ta. — Le Bgn UilHaire, 1770, in-8». — Aux
f'idau, 1780-1789, in-S".
BOCSSABD, S. m. {piehe], hareng qui vient de frayer, et qui
iVsi pas remis de la maladie du frai.
BOCSSABD (Geoffroy], né au Uans en 1459, mort en 1523.
''':i (Kirentg, peu favorisés du cûté de la fortune, lut laissèrent
-Il nom qui comptait pamu les plus anciennes familles de la
lilesse française. Au sortir du collège de Navarre, où il avait
.1 ses éludes, le jeune clerc vécut des leçons qu'il donnait. Ses
ii'iits le sortirent bientôt de cette position précaire. Il fut
iiiiuê professeur de théologie, et se ut en celle qualité beau-
Kip de réputation. En 1487, il était recteur de l'université, et
:i inéme temps chancelier de l'Eglise de Parts. Plus tard, le
-iiilinal de Luxembourg lui conféra le litre de scolastique de
' • albédrate, et lui confia en grande (larlie l'administration de
■ Il diocèse. Uans un voyage qu'il avait fait en Italie, en 1B04,
I prêcha devant Jules II dans l'élise de Bologne, et le fit avec
•"■ grande dislinclion. Ce qui prouve l 'au ton lé que l'on accor-
«it a son talent, c'est qu'il lut acpulc en 1511 pour représenter
iNÎTersîté au concile de Pise, qui venait d élrc transféré à
l'^n. II nous reste de lui : 1° l'Hiiluire eeclcnatUque , par
ullin, qu'il avait revue et corrigée d'après des manuscrits au-
. iiliqucs, et qu'il publia en 1497 ; 3° le Commenlaire du
.rrerloros sur saint Paul, ouvrage qu'il Gl paraître en 1499,
' que l'on attribue à Bèdc; SP De contintntia Moeerdofum,
■ li, 1605. Il y examine celte question : Le pape peut-il re-
T les prêtres de l'obligation nu célibatî El il se prononce
!ir l'affirmative dans certains cas; 4° De tofrificio miitie,
ri,, (515-1520; Lyon, 1525, in-4''; 5" Oralio kabUa Bo-
"le eoram Julio Ù, 1507; 6° /nlfrpretalïo in teplem Ptal-
■I jHEniUnlialei. Cet ouvrage fut traduit au parlement, à la
\'iHe lie l'archevêque de Sens el de l'évèque de Paris, qui
lit dans sa préface des intentions malveillantes à leur égard.
l'ssard fut acquitté, et, ce qui est mieux encore, se justilia
'"[ilctement; 7° Un manu^nt en français intitulé : Régime el
■"■■errument pour tes dame* el femmee de ^aque étal qui
''ent vivre dam le inonde telon Dieu.
i-oussABD (Andbë- Joseph), né àBing, dans le Hainault
" icliïen,en 1758, servit dés l'enfance comrne simple soldat
1 i*arfnée de la reine Marie-Thérèse, Parvenu sous-officier
-. un r^imentde cavalerie, il le quitta en 1789 ponrenlrer
v les milicei des patriotes belles, dans lesquelles il fut
>iné caiûuine, et, lorsque l'Autriche eut triomphé de laré-
lUon de la Belgique, Boossard passa dans un régiment de
BOCSSEAV (Jacques), sculpteur, né à Poitiers en 1681,
mort en 1740. Elève du célèbre Cousfou, il ne larda pas à se
distinguer dans un art qu'il avait embrassé par vocalion. Son
ardeur était infatigable. Il prit rang à l'académie de peinture,
et PhilippcV l'appela anpres de lui en qualité de son premier
sculpteur. Sa probité le lit autant admirer que son ta]ei><. —
Les œuvres les plus estimées de Bousseau sont les slalubs de
Saint Louii. de Saial Maurice et à'Ulyue, et le Tombeau de
M. d'Ârgeneon.
BOUSSEBADE, s. f. (ftolon.J, arbrisseau dont les baies res-
semblent à des graines de raisin.
BOIISSEBOLLE (F. BUSSEBOLE).
BoussET (Jean-Baptiste de), musicien, né à Dijon,
maître de la chapelle du Louvre et de celle des académies fran-
çaise el des sciences. Son talent, facile et brillant, se développa
dans la composition d'airs sérieux, à une, deux et trois voir,
avec accompagnement d'une basse continue. Une expression
jusIedesparoTess'y joignait aune grande variété et à un chant
agréable et noble. Ses tfol^I* à grandi cAimirt sont surtout ré-
putés. Il mourut à Paris en 1725, âgé de soixante-trois ans.
BUUSSET (René IIrolard du), musicien, né à Paris en
1703, mort dans celle même ville en 1760. Il se distingua tour
à tour dans les églises de Saint-André des Arts et de l'Oratoire
comme compositeur et comme organiste,
BOtlSSiox (PiERKE), né en Suisse en 1753 de Français réfu-
giés , exerçait la médecine à Lausanne lors de la réiol'ulion de
1789. Il accourut en France, entraîné par son enlhousiasmc
pour les doctrines nouvelles, el ii parvint à se faire élire député
suppléant aux étals généraux par te tiers état de la sénéchaussée
d'Âgcn. Entré peu après à l'assemblée nationale, il s'y em-
ploya en 1790 a la répression des troubles des départements,
et présenta un projet d'impôt territorial en nature. En 1701, on
le nomma secrétaire de l'assemblée. Il s'opposa vigoureusement
aux poursuites proposées contre le Moniteur par le ministre
Monlmorin à cause de ses déclamations contre les mesures
contre-révolutionnaires, el il suscita la loi qui privait de leur
traitement les ecclésiastiques assermentés qui se réIracicraienL
En septembre 1792, Boussion fut envoyé à la convention parle
départementdeLot-et-Garonne,et Ie7janvierl793ily lut, an
nom delà commission des douze, un rapport sur l'arrestation du
citoyen André , notaire à Lyon , prononcée par un décret du 5
décembre 1792 qui fut rapporte. Boussion vota la mort de
Louis XVI sans appel au peuple ni sursis à l'exécution , et c'esl
lui qui, en 1794, fille rapport sur les papiers trouvés dans l'ar-
moire de fer el sur les pièces qui avaient servi au procès du roi.
Demeuré dans les rangs des montagnards modérés, Boussion
demanda , après le 9 thermidor, la mise en jugement du géné-
ral Rossignol , et . l'année suivante , il proposa l'interdiction des
ecclésiastiques déportés. Après quelques missions qui lui furent
confiées dans les départements de Lot-et-Garonne, delà Dor-
dogne et de la Gironde, Boussion entra au conseil des anciens
d'où il sortit en mai 1798 (Qoréal an vu), pour reprendre
l'exereice de la médecine. Les événements de 18(5 le for-
cèrent à s'exiler en Belgique, el il mourut à Liège en mai
1828.
BOL'ssoLE, s. f. {gramm), sorte de cadran , au centre du-
quel est fixée une aiguille qui lourne librement sur son pivol,
et dont la pointe aimantée se lourne toujours vers le nord. La
(S58)
mmvwiouL.
^^0(m9êrl$, tinv^fUiondi la bousMoU. ^ Boussole s'emploie
AO figuré pour guide , conducteur. Vos conseils me iervironi
iâ bùuiêote, — £>(j)iSOLE est aussi le nom que les aslrouornes
doniieul i une constellation de l'Iiôniispbère austral.
BOtSSOLE (pAy<.). Le niol 6oi«MO/f semble venir de l'italien
iouolo . qui signifie une boite. On a donné ce nom par eicel-
lence à la boite qui contient l'aiguille aimantée; il fut d'abord
uniquement réscn é à la tioussole de marine ou compas de mer ;
mais depuis on Ta étendu à divers mstruments en inéuic temps
que les usages de Taiguille magnétique se sont multipliés. On a
ainsi la boussole ordinaire, qui donne grossièrement la direction
de Taiguilie, et qui guide les marins dans leurs voyases; la
boussole d'arpenteur, qui permet de mesurer des an^Tes; la
boussole de déclinaison , instrument de physique Irès-delicatau
OMyon duquel on mesure les variations qui surviennent dans
la direclian de l'aiguille; enûn, la boussole d'inclinaison , avec
laquelle on reconnaît de combien elle s'écarte de la position
horizontale quand elle est librement suspendue. — Faisons con-
naître successivement ces instruments» et commençons par les
ileux derniers, qui sont les plus parfaits sans contredit , mais
eu même tem|>s les plus simples, et ceux ou on a le ^lus écarté
toutes les circonstances étrangères. — Boussole de déclinaison.
On donne en particulier ce nom à une boussole destinée aux
observations scientifiques sur la déclinaison de l'aiguille ai-
mantée, c'est-à-dire sUr la quantité dont elle s'écarte de la
ligue méridienne ; car si l'on avait cru d'abord que l'aiguille ai-
mantée se dirigeait toujours vers le nord, on ne tarda pas à
S*apercevoir que celte direction n'était pas rigoureuse , que l'ai-
guille déclinait plus ou moins à l'est ou à l'ouest^ et qu'il fallait
absolument observer attentivement ces déclinaisons. L'instru-
menl^loit donc être construit avec un soin particulier; il peut
être portatif ou destiné à rester toujours à la même place. — Si
la boussole est portative, l'aiguilleaunantée doit être aussi longue
3u*il est possible, parfaitement équilibré et horizontale, suspeu-
ue sur un pivot d'acier à l'aide d une chape d'agalbe; l'instru-
ment doit être lui-même parfaitement horizontal : aussi est-il
soutenu sur trois pieds armés de visa caler. Il convicntde s'assu-
rer, à l'aidç du niveau à bulle d'air, de sa parfaite horizontalité ;
le plus souvent deux niveaux de cette espèce , dispost's à angle
droit, font corps avec l'instrument et indiquent immédiatement
S*il est bien horizontal. Le cercle sur lequel marche l'aiguille est
mobile à l'aide d'une vis micromctrique qui permet de le faire
avancer ou jeculcr de quantités iimniment petites. Ce cercle
doit être exactement divisé en degrés et parties de degrés, et
Ton mesure sur un second cercle l angle qu'on a fait parcourir
au premier. Celui-ci est encore armé u une lunette m<>biledans
le plan vertical , à l'aide de laquelle on peut le mettre dans la
direction de l'objet que Ton veut voir. En mettant l'axe de la
lunette dans le plan du méri<lien , l'aiguille indique naturelle-
ment la déclinaison magnétique. On conçoit qu'il faut éviter
avec un grand soin l'emploi du fer et de l'acier dans la cons*
truction de cet instrument, si ce n'est pour le pivot de Taiguille;
il est même bon qu'il soit eo cuivre pur ( ou cuivre rouge ) , et
non en laiton (ou cuivre jaune), parce q^ue ce dernier, qui con-
tient presque toujours quelques particules de fer , pourrait
exercer une influence sur la direction de l'aiguille. Comme le
cuivre rouge est mou et se polit mal , il convient d'employer un
alliage de dix-huit parties de cuivre et d'une partie détain. —
Si la boussole de oéclinaison doit être stationnaire^ on doit
donner le plus ^rand soin à l'établissement solide et invariable
du cercle gradue sur un plan parfaitement horizontal , de ma-
nière que son diamètre principal soit exactement dans la ligne
méridienne. Mais c'est surtout la suspension de l'aiguille que
l'on rend plus prfaileparle procédé que Coulomb a imaginé,
et qui consiste a suspendre l'aiguille par un fil de soie sans tor-
sion , tel qu'il sort du cocon : en garantissant le tout de Ta^ita-
tîon de l'air, on est bien sUr d'avoir dans toute leur précision
les mouvements dus à la puissance magnétique. ^ C'est k l'aide
de ces iostruinents qu'on a pu faire les observations remarqua»
blés dont nous parlerons au mol DéCLI!Vaiso.n. — Boussole
d^ inclinaison, Lorst^u'une aiguille de boussole non aimantée
est parûiitement eo équilibre et horizontale sur son pi\ot, elle
perd cette position aussitôt après raiuiaulation ; on remarque
que dans nos climats, et Ton peut dire dans l'hémisphère sep-
tentrional , la pointe tournée vers le nord tend vers la terre, et
Tautre par conséquent s'élève. Ainsi il y a dans le magnétisme
une force particulière qui agit comme un poids sur l'extrémilé
boréale de l'aiguille, et Pindine vers la terre. Celte propriété
importante , découverte en t57G par Bobert Norinann, ingé-
nieur en instruments de mathématiques à Londres, a reçu le
nom àHnclinaison; la boussole d'inclinaison est destinéeà la
mesurer. Il est clair qu>lle doit être constroite avec les inêiacs
soins, les mêmes précautions que Is boussole de décUiiaison : U
principale différence consiste en ce que raiguille aimaoïce »
meut oans uu cercle vertical sur le limbe duquel on lit 1rs «Ufm
et parties de degrés qu'elle parcourt. Pour cela il (aut qu'aiatt
d'être aimantée l'aiguille soit traversée en son centre d« graiMr
par un axe très-délié reposant sur de petits coussinets en agatW
On comprend qu'alors elle oscille ou tourne au moindre rW
dans un plan vertical » quelle que soit la direction de ce plaa. t
n'en est pas de même après raimantation. 1" Même sans aar»
choc, la force magnétique agissant sur la pointe nord, b (u*
bnisser comme je l'ai dit tout à l'heure. ^ Cette force d'à »
effet plein et entier que lorsque les oscillations de l'aignillr»
ftmt aans le plan du méri<lieitinagnélique, c'est-à-dire lonipr
l'aiguille et le cercle sur lequel elle parcourt les d^grrs m:
juste dans la direction de l'aiguille de mn^linaison ; dans ee m,
l'inclinaison se mesure naturellement par l'angle que lait Ta-
Î quille avec la ligne horizontale. On conçoit d'après cela ft
'instrument tout entier non-seulemeot doit être porté sur Imb
pieds accompagnés de vis à caler, à laide desquelles oo le arif
tra de niveau, mais encore il doit pouvoir touroer sur v
cercle gradué, au moyen d'une vis nucrométrique , afin qo'w
puis^ toujours mettre l'aiguille et le cercle vertical dans le sfac
du méridien magnétique, o"* Dans toute autre position » b i^^
magnétique , agissant de côté sur l'aiguille, si ie puis emploie
ce terme peu sdeiitifique, ne donne pas les menées indarati^
que quand elle agit directement: on prouve, en mêcuaiqBe.
au'elle peut être considérée comme se décomposant alors e
eux forces, l'une horizontale, l'autre verticale; celW-ci rt*
évidemment la même, quelle que soit la position de l*^tiv''0'
mais l'autre diminue comme le cosinus de l'angle (pi*«k Uîi
avec le méridien magnétique; elle est donc égale au sera damk
plan qui lui est perpendiculaire , et par conséquent dans ntkr
position l'aiguille devient verticale. 4« Il résulte de U q«e 1»
guille d'inclinaison peut nous faire trouver par tâtofineineAl ^
plan de déclinaison ou de l'aiguille aimantée : c'est en eflfi ^
plan où elle s'écarte le plus de la verticale; on, ce wak est s
môme chose, c'est le plan perpendiculaire à celui oâ ellr ^
verticale. S'» Nous rapporterons au mot inclinaison les prima-
Silos observations faites avec riostrument dont je parle iâ -
outsofe marine. La boussole, appeléeaussiroifi|MM4e rmUtu
eompas de mer, est une aiguille de déclinaison ordinakr, wt
parlaite sans doute que celle dont je viens de parler» inab ^
suffit aux marins |M)ur les diriger sur la mer, lors mènse qar à
vue des étoiles leur manque. On voit par là quelle a éièént
premier moment l'importance de cet instrument, et quels po
grésil a dû faire foire à la navigation. — Aussi toutes les »-
lions de l'Europe s'en sont disputé l'invenlion ; Bufli»n a
la faire remonter aux Grecs anciens ; il cite Uoroère {au~
tom. IX, p. 586, édit. iii-fi de 1778) camme disanl
Grecs s'étaient servis de l'aimant pour diriger leur iiav
lors du siège de Troie. Mais c'est un mot que Buflbn aiva
doute entendu prononcer et qu'il ne s'est pas donné U ptim à
vériOer; il n'aurait rien trouvé dans Hontère qui (a&se à la-
mant la moindre allusion. — La boussole ( F. ci-après £nad
eriiique de l'inveniùtn d0 la boussole) est certainentcia m
intention des modernes , au moins dans l'Europe et 1* A5ie «
dentale.— Les Italiens disent qu'elle fut imaginée par Jean
d'Amalfi , et que c'est en mémoire de cette découverte que*
ville porte une boussole dans ses armes. D'autres vcuml
Marc Paul , Vénitien , l'ait rapportée vers i260 de son vo^ar^
la Cbioe où elle éuit connue depuis longtemps; les Ai
prétendent de leur côté l'avoir inventée ou perfectiotioi^.
est sans doute (le celte invention comme de celle des horl
où chacun, ayant m\s un peu du sien, luéconBatt fokMUim *4
droits des autres. — Faisons connaître les titres de b Pra«ffJ
la ffloire de cette invention, ou de cette importalioA itm
d'abord l'accord de toutes les nations à repréiealer 1» »M
c'est à-dire le point principal par une fleur de lis ; umis laiiri
la plus ancienne description d'une boussole epcote ^vm Xm
tance se trouve dans un ouvrage français; Guvot de Pirnii,»
vivait sous Philippe-Auguste, dit dans sa Bible, e» piartiaA I
l'étoile polaire :
Bien k voical
Li Barinicn, oui s'y avoimit.
Pareille estoillu ^onl H virimcnt
Et leur êtns et leur voie tiennent.
Un art font qui mentir ne pcat.
Pur la werto de la mtotère :
Vite pierre laide, noirtère.
Où K fm valrolirr* se joint,
Onl ; si esgardetit de droit poiat»
Puis, c*uiie liguilie y ont touchiez
£t en un fe»lu Tonl couchie.
En Tère la uit* tteul sans plus
Et li festu 1.1 tient dessus,
Pub se tourne la pointe toute
Contre re&toilte si sans doute.
Que jà nus hom n'en doutera,
Ne ji nor rit*n ne faussera.
Quand la mer est obscure et brune,
Qn*on ne voit estoiUe ne lune,
Dont (ont à Taiguille allumer,
Pois n'ont'iU garde d*esgarer.
Contre Testoille va la pointe.
le témoignage précieux nous montre d*abord où en était la
KHiseolei la lin du xii'ou au commencement du xiu^ siècle;
1 nous (ait surtout savoir quel moyen ingénieux on avait trouvé
MHir soustraire Taiguille aimantée aux mouvements oscillatoi-
res du vaisseau ; on la faisait flotter sur l'eau , qui conserve en
*flet ou tend au moins à conserver son niveau : ce point est
mportaot, car c>sl surtout par la suspension de la boite et du
uppon de Taiguille que le compas de mer diffère des boussoles
le déclinaison ordinaire. Il faut en eflet que Taiguille reste
lorizontale , et par conséquent que son support soit vertical,
nalgré les mouvements du vaisseau à droite et à gauche, en
ivanl et en arrière. — On obtient ce résultat aujourd'hui
tus em|)loyer de liquide, au moyen d'un double châssis
lyant, selon la suspension du cordeau , deux mouvements
tutour de deux axes perpendiculaires entre eux. Le plus léger
x)up d'œil jeté sur un instrument fera mieux que toute dks-
xiption connaître le mécanisme dont il 8*agit : essayons cepen-
knt de le faire comprendre par quelques mots. — Soit un
Drrcle de cuivre, traversé par un diamètre, qui le sépare en
ivint et en arrière ; supposons qu'un poids soit suspendu au
milieu de son diamètre, et que le cercle vienne à osciller d'a-
nnlfo arrière et d'arrière en avant : il est clair que ces oscilla-
tions ne peuvent influer sur la verticalité du poids, puisque
tout le mouvement reporté sur le diamètre se résout dans le
mouvement d'une Ngne qui tourne sur elle-même. Au con-
Lratre, le mouvement de droite à gauche en balançant le
lîamétre donnerait au poids qui y est suspendu un mouve-
ment oscillatoire qui empêcherait toute observation précise;
festdonc ce mouvement de droite à gauche qu'il s'agit d'empê-
èer. — Ponr cela enveloppons le premier cercle d'un second,
lont le diamètre sera perpendiculaire à celui que nous avons
Dosidéré; et supposons que notre premier cercle soit suspendu
omme tout à l'heure l'était notre poids vertical ; il est visible
[ue les mouvements d'avant en arrière du cercle extérieur n'in-
loent pas sur le cercle intérieur , puisque , considérés dans le
iaméire qui le supporte, ils se réduisent à l'oscillation d'une
gne qui tourne sur elle-même ; or. ces mouvements d'avant en
rrière du grand cercle sont pour l'autre des mouvements de
roite à gauche ; donc ceux-ci, que nous voulions éviter, n'exis-
rmnl plus; quant aux mouvements de droite h gauche du cercle
ciériear» ils se réduisent sur l'autre en mouvements d'avant
1 arrière, et ceux-ci sont sans influence sur le poids suspendu ;
bst , qu'on suppose à la place de ce poids le pivot d'une ai-
tilie aimantée , on concevra que l'honEontalité de celle-ci
est pas altérée par le mouvement du vaisseau. — Une autre
trtictilarité par où le compas de roui« diflere des autres bous-
les , c'est <|ue l'aiguille n'y est pas isolée ; elle est chargée
«n carton léger ou d'un morceau de tôle circulaire collée entre
wx fiapiers ; elle se meut toutefois comme a l'ordinaire et
pporte le cercle légerqui la couvre ; or, sur ce cercle on a tracé
le rose des vtnls, c'est-à-dire qu'on a partagé la circonférence
I trente-deux parties égales par des rayons nommés rum^^ou
tes de vtnl ; chaque division a son nom , nord^ est , sud^
iesi : puis nord-est, nord-ouest, sud-est et sud-otiest; puis nord-
^d-estm nord-nord-ouest, etc. Et comme l'aiguille emporte
Qte la rose avec elle , on conçoit qu'il suffit de comparer avec
lie rose l'axe longitudinal du vaisseau pour savoir quel rumb
*• veiil ron suit : or, cet axe est marque dans l'intérieur de la
'te do compas par un trait vertical qu'on appelle oop; le
yon qui y aboutit lui est exactement parallèle. Ainsi nen de
ns facile que l'observation dont nous parlons. — Nous n'a-
ns rieo à dire de la manœuvre du timonier, qui doit voir la
se, et maintenir le gouvernail dans la situation que le capi-
ine a ordonnéei ni de la division ordinaire de l'armoire dans
laquelle 6tt place le compas de route^ et qu'on appelle
taefe, -- Nous ne -pouvons aussi qu'uidiqoer par un mot la
précaution qu'on est obli^ de prendre quand on voyage sor
mer; le méridien magnétique changeant avec les lieux, il ûiat
nécessairement que le marin connaisse la déclinaison propre â
chacun : on la détermine par des observations astronomiques*
On observe surtout le soleil à son lever ou à son coucher sm
moyen d un instrument adapté au compas de mer, et qufov
nomme compas azimutat (EHcL kchnol., mot boussole). —
Bomsole d'arpenteur. La boussole d'arpenteur ou d'arpentage
sert pour lever les plans ;ellenedifferepasi l'intérieur des boiu-
soles de déclinaison : une aiguille aimantée est suspendue hofi»
zontalement sur un pivot placé au centre d'un cercle divisé en
560 ou 400 degrés et parties de degrés; elle s'en distinffue,
1|> par la manière dont on la soutient, ^ par l'alidade qui esl
ajoutée. — Quant au support, c'est comme pour les autres ins»
truments de mesure, un pied à trois branches, sur lequel la
boussole est ûxée à l'aide d'an genou et d'une douille. La bous*
sole doit pouvoir tourner en conservant toujours sa position bo*
rizontale , ce que l'on reconnaît si les pointes de l'aigiiille
viennent raser également les bords du cercle de cuivre s«r
lequel sont marqués les degrés. — h'alfdade est un canal oa
tuyau servant de visière ; le rayon visuei y est déterminé ou par
des tils qui se croisent, ou par des pointes métalliques. Celle
alidade esl attachée sur le côté de la boussole de manière à
tourner de haut en bas dans un plan parallèle à la ligne oord-
sud. — Maintenant rien de plus simple que l'emploi de cet ins-
trument. Je veux savoir sous quel an^jedeux objets, deux ar*
bres par exemple , se présentent à moi. Je tourne la boite ju^
(|u à ce que le premier poisse être vu par Talidaile ou la lunette;
j examine quel angle l'aiguille fait avec la ligne nord-sud ; soit
cet angle égal à 15 degrés ; il est clair que le rayon de l'alidade
étant dans le plan parallèle à cette ligne nord-sud , le mé-
ridien magnétique fait avec ce plan un angle égal aussi à
15 degrés. — Je tourne la boussole jusqu'à ce que l'alilade
se dirige vers le second objet; supposons que l'aiguille s'écarte
alors du même côté de 40depés de la Viffne nord-sud , il est
évident que cette ligne a |)ns deux positions qui diflèrent de
25 degrés ; mais les olansdans lesquels se tourne t'alidade res-
tent toujours parallèles à chacune de ces lignes; ils font donc
entre eux précbément le même angle ; et ainsi les deux objets
en question se présentent à moi sons un an^le de 35 degrés. —
On ne peut ^ère lire sor les boussoles que jusqu'aux quarts de
degré ; aussi la boussole est-elle regardée comme un instro»
ment très-imparfait , qu'on évite d'employer quand les circoiis-
tances exigent des opérations exactes; mais l'usage en estai
simple et si rapide , qu'on l'emploie très-fréquemment partout
où I on n'a pas besoin d'une ^nde exactitude, par eiempic
quand on veut lever les sinuosités d'un ruisseau ou d'un sen-
tier dans les bois. — Boussole appelée déeUnatoire. La boussole
sert quelquefois pour s'orienter seulement. Dans ce cas on parie
souvent une petite boussole avec soi dans sa poche ; on em
adapte aussi aux instruments d'arpentage , au graphomtoe ,
à la planchette (F. ces mots). Pour orienter la planchette, ob
emploie souvent une boussole placée dans une boite longue, et
qui ne porte que quelques degrés à droite et à gauclie de la
ligne nord-sud. C est ce qu'on nomme un déclmatoire, O»
voit par l'usage auquel on destine cet instrument que ces de-
grés sont bien suffisants. B. Jullien.
BOUSSOLE (kist.). Platon et Aristote ont en certaineraem
connaissance l'un et l'autre de la propriété qu'avait l'aimant
d'attirer le fer. C'est par allusion à cette propriété que Platon,
suivant quelques auteurs, avait nommé l'aimant , pierre hercu-
léenne, parce qu'elle s'assujettit le fer qui dompte tout. Mais
cette explication, bien qu'ingénieuse, n'est rien moins que eer-
taine. Nous sommes toujours portés à prêter aux anciens nos
propres idées. Ainsi que M. Klaproth l'a observé, Xiêcç ^axXtic,
pierre d'Hercule, comme on a traduit ces mots jusqu'ici, ponr^
rait bien signifier pierre d'Héraclée, ville située au pied du mont
Sephie, en Lydie. M. Klaproth ajoute : a II parait que cette
ville reçut plus tard le nom de Magnésie, et qu'alors l'aimant Ait
aussi appelé (xapijmH >*toç, pierre de Magnésie, et vulgairement
fULynii, magnes^ et [layirrrnç^ mogneles. a Aristote, disent les
mêmes auteurs, dans son livre De Inpidibus^ aurait fait preuve
de connaissances plus étendues sur les propriétés de l'aimant, et
des lignes qu'il aurait écrites il serait permis de conclure qu'il
avait reconnu deux extrémités à l'aimant, une septentrionale et
l'autre méridionale. On cite ces roots de lui : kocutuntur noutes^
qui feraient préstmier que déjà de son temps les navigateurs
avaient su tirer parti de sa direction constante vers le nord ponr
se diriger dans les voyages de long eours. Mais ces auteurs raison-
BOUSSOUK.
( 300)
BOUSTKT.
oiDliiinfaDl rhypothèw que le ptssage dié par Albert le Grand
oomme appartenant aa livre d'Aristote nipl ffrw xîAmv doive réel-
Ifloient être, attribué à cet homme universel; rautbentidté de
œUe écriture est plus que douteuse» et le livre lui-même
n'existe plus. On peut consulter U-dessus le savant article
Composé, de M. KcBmptz, àansV Eneychpédie allemande d'Er-
dîet Gmber et Trombelli, De aeu$ nauUem inventore in eoM-
«tm. ^onofi.y tom. 11, pi. iiiy p. 335 et suivantes. L'usage de
la boussole se serait ensmte peidu au milieu des jurandes com-
motions polUiques qui ont â>ranlé le monde civilisé d'alors, et
il n'en fut plus fait mention avant le commencement du xii*
siéde. C'est à tort qu'on attribua alors l'invention de cet ins-
trument à on Napolitain nommé Flavio de Gioja. U est certain
amourd'bui que la boussole était connue en France avant lui, et
qa il a *\ù s'approprier cette découverte en la transportant d'un
pays dans un autre. Du reste, la boussole à cette époque n'était
ou une aiguille aimantée placée k la surface de 1 eau, à l'aide
a'une paille ou d'un petit morceau de liège; souvent même elle
ne consistait qu'en un morceau de pierre d'aimant de forme
oblongue, placée sur un liqge. On a aussi faussement prétendu et
répète souvent que les Chinois connaissaient les propriétés de
l'aimant et la boussole depuisplus de mille ans avant J.-C. Après
les savantes recherches de M . Klaproth ( Lettre à M, de Hwmboldt,
mr V intention de la bouêiole, Paris» 1834), il faut croire que
ce peuple a eu quelques notions sur les propriétés de l'aimant à
une époque très-reculée, mais que ce n'est que plus tard, au
commencement du iv siècle de l'ère chrétienne, qu'il a su ai-
manter le fer, et que le premier livre chinois qui parie de la
boussole ne date que des années llll à ill7. .4insi, la bous-
sole aurait été usitée en Chine quatre-vingts ans avant la com-
position de Guyot de Provins; de sorte que la connaissance des
usages de la boussole ne remonterait pas en Europe au delà de la
fin du xif siècle. Elle aurait été transmise aux Européens par les
Aralies du temps des croisades; ceux-ci l'avaient reçue des navi-
gateurs dans l'Océan Indien , qui l'avaient eux-mêmes em-
pruntée aux Chinois. Ainsi , Vasco de Gama , lorsqu'il pénétra
pour la première fois (t497, 1498) dans les Indes orien-
tales, j trouva des pilotes qui se servaient fort habilement
de l'aiffuille aimantée. Ce serait aussi aux Chinois, toujours d'a-
près M. Klaproth, et non i Christophe Colomb, qu'il faudrait
attribuer la découverte de la déclinaison de l'aiguille aimantée.
Mais si l'on ne peut pas contester à M. Klaproth toutes les con-
clusions déduites de ses laborieuses recherches, ne pourrait-on
pas revendiquer pour la France , sinon l'invention, du moins
le perfectionnement de la boussole? Il nous semble digne de re-
marque» que dans toutes les anciennes boussoles le nord soit
indiqué par une Qeur de lis. N'est-il pas permis, jusqu'à un cer-
tain point, d'en conclure que toutes les nations modernes chez
lesquelles on trouve des boussoles, les avaient copiées de celles
•orties des mains d'un ouvrier français, qui avait placé là les
armes de son pays ? Le nom de cet instrument éclaire du reste
S eu sur son origine. Des auteurs recommandables le font venir
u mot latin bumuê, qui veut dire buis et botte, parce que les
premières boites paraissent avoir été faites en buis. De buxus on
aurait fait b%ixolus, buxola, bussola et enfin boussole. M. Kla-
proth le cruit au contraire dérivé *de monassula, le dard , mot
qu'on prononce vulgairement moussaloj et qui est Pun de ceux
qui, en arabe, désignent la boussole. Avec ce dernier mot, le
terme le plus répandu en Europe est celui de kompass, usité
chez les Allemands, les Portugais, les Russes, les Danois, etc.
En Chine, le nom général de la boussole est tehi-nan, indica-
teur du sud.
BOl}S!M>LE, s. f. {aeeept. div,)^ en term, de jardinier, figuré-
ment , se dit du cùté du vent. On appelle boussole de cadran^
une botte avec une aiguille au centre du cadran pour montrer
rbeure et les parties du monde. — Boussole a lever les pla5S
une petite botte carrée , au milieu de laquelle est une aiguille ai-
mantée, tournant sur un pivot dans un cercle de métal dirisé en
trois cent soixante degrés. L'un des c6tés de la boite porte une
visière à t)ascu!e, et l'instrument est mobile sur un genou adapté
à un pied à trois branches.— Boussole est, selon la foble, une
divinité qu'invoquent les Chinois, et à laquelle ils offrent en sa-
crifice des parfums, du riz et des viandes.
•OUHSOLE {astr.)f constellation méridionale, établie par
M. de Lacaille dans son Planisphère austral : il l'appelle en
latin Pixis natfltca;elle est située sur la proue de I ancienne
constellation du vaisseau. La principale étoile de cette constel-
lation est de cinquième grandeur; son ascension droite, en
1150, était de 128<> 23' 39', et sa déclinaison de 3^ 18' 10" aus-
trale ; en sorte qu'elle s'élè\'e de 9^ à Paris.
BOCSSOCK {hist. nat,), s. m. poisson d'un nouveau genre, de
la famille des remores; il a le corps court, très-eomprinaé ri
aplati par les côtés, la tête, les yeux et la bouche grands. Sa
nageoires sont au nombre de sept, savoir: deux ventrales petites,
munies au-dessous de deux pectorales qui sont assez grandes,
arrondies; une dorsale fort longue, plus basse devant qur
derrière ; une à l'anus fort longue , et une à la queue comop
tronquée et peu arrondie. De ses nageoires, deux sont épineu-
ses', savoir celle de l'anus et la dorsale qui a sept rayons epi
neux. Son corps est bleu, à menton jaune, traversé de six rain
obliques rouges. Ses nageoires sont vertes , excepte la dorsak
dont la membrane qui a sept ravons épineux est jaune. So
yeux ont la prunelle noire, entourée d'une iris verdàtre. bonftnr
de huit taches rayonnantes dont quatre rouges, partagées n
croix par quatre jaunes. — Ce poisson est commun dans la mrr
d'Amboine, autour des rochers de Hila. Il est bon à manger, b^
lierres des Iles Moluques le salent et le fument pour leurs pro-
risions. Ils le nomment leutetoua, du nom d'un autre poissaa
Le moron ou moron boussouk d'Amboine est une antre espm
de boussouk. Il diffère du boussouk en ce que son corps est pi»
court; la nageoire de sa queue est plus nettement tronqua
celle de l'anus moins longue et plus profonde. Celle do do^et
comme fendue en deux et a neuf rayons épineux. Sa couleur k
la même, à l'exception de son menton qui est iaune^ avec duosi
rayons obliques rouges. Ses yeux ont la prunelle noire avec nm
iris rouge. Les habitants d'Amboine le pèchent dans le même en-
droit et en font le même usage.
Bocssu (Gilles-Joseph de), d'une andenne tàmUlc^
Hainault, a fait de profondes recherches sur l'histoire de sa p»-
trie ; on lui doit les ouvrages suivants : 1** Hedwige, reine et
Pologne, tragédie, Mons, 1715, in-H<>; 2» Hùtoire delavitkéf
Mons, ancienne et moderne, contenant tout ce quis'ye$imm
de plus curieux depuis son origine jusqu'à présent^ iliios
1735, in-4«; 5» Histoire de la ville tTÂth..,., depuis l'on 4in
jusqu'en 1749, Mons, 1750, in-12. L'auteur est mort en 1777».
BOUSSCET (François), habile médecin et poëtc latin mr-
diocre, né à Seurre en Bourgogne en 1250. mort à Toamo<lr
26 juin 1572. U a laissé : 1*" De arte medendi libri xil. ex vtir-
rum et reeentiorum medicorum sententia, Lyon, 1557, inK*;
cet ouvrage est en vers; 2^ De natura aquatilium earmen^ n
universam Ouill. Rindelettii, quamde piscibus marinis, »m-
psitfhîStoriam,cumvivis eorumimaginibus, Lyon. i55S, îo**.
C'est Tabrcgé de l'histoire des poissons de Rondelet. L'ou^nçi
est divisé en deux parties. Boussuet et Bossuet, dit labbé Papt^
Ion. ne sont qu'une seule et même famille.
BOCSTROPHÉDON, S. m. (çramm.). Il se dit de la niamct*
d'écrire alternativement de droite à gauche et de gauche à druilr.
sans discontinuer la ligne, à Timitation des sillons d'un jBhafr.;i
Les plus anciennes inscriptions grecques sont en boustrophcWliV
BOUSURE, s. f. (à la monnate), composition dont on se )■<
pour le blanchissement des espèces. C'est ce qu'on appelait dai«
l'ancienne monnaie bouture.
BOUSYRT, poète arabe, originaire d'Afrique et de U Inh*
de Sanhadjah, naquit dans la Ilaute-Egyçtc , au bour|c iv
Behehim , ou plutôt Behefchiro, dans la province de BnhnrMA ,
en l'année 608 de l'hégire (1211 de J.-C). Ses noms et sunn^*
sont Cherof-Ëddyn-Abou-Abd'Allah-Mohammed , fils de Sa>^
fils de Hammad. Ses père et mère étaient, Pun deDélos* l'aatr-
d'Abousyr, ou Bousyr-Kouridès, deux villages chefe-lietix >
territoire dans la même province de Bahnésah , et par ct<*-
raison il se donnait à lui-même le surnom de Délassyry , oar-
posé des deux mots Délos et Bousvr ; mais on la connafl 9oa« >
nom de Bousjry. U fut élevé à Délos. On dit que sa famille ha-
bitait origipai rement Calaat-Hammad , ou Calaat-Beny— 11»»-
mad , ville assez célèbre de l'Afrique septentrionale , cl qnVftr
appartenait à une branche de la tribu ae Sanhadjah « nomiD**
lfeiiou-l/a6noi«m. Bousyry est auteur de plusieurs poèror» r*
l'honneur de Mahomet ; mais il doit sa réputation a celai çv
l'on connaît sous le nom de Bardah et qui commence aïo*-
a Le souvenir des voisins qui habitaient à Dzoù-Lelein rst-^l ■■
motif des larmes mêlées de sang que versent tes yeo^*»
Le mot Bordah signifie une ctofle rayée et un manleoio (:*
de celte étoffe, et se prend spécialement pour le mant»v«
que portait Mahomet, et dont il revêtit Raab. fils de 2.-»-
béir , lorsque ce poète, dont il avait mis la tête à prix , hri r«*
récité le poème célèbre qui commence par ces mots :
dekie rhérifeh. On peut voir, dans le Tableau générai de d
Ère ottoman, de M. Mouradjah d'Ohsson , uuelle vénérât ••
(Turcs ont pour cette relique. Le poëme de Kaab , dont o*»
qui loDcb
sur lui an
ajuulcnt c
IcITel d'Di
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BorrAK.
(HM)
BOrTâJf.
contraire. On écrit aussi debout en an sf ol mot. — Au bout du | 9oa$ le 89* degré de longitude orientale et le 99* degré de U(i.
eompu » location adverl)ialr et faniilîM* qui signifie tout consi-
déré, après tout. Au boni du compte, que luipeuiii arriver?
Au bout du compte, il n'a ^lOê de gmnds loris. — A bout, locu-
tion ad?erbiale qui a difTérenles acceptions. Etre au bout , se
trouver dépourvu de loule espèiv de ressources, ne savoir plus
que devenir. Mettre quelqu'un à bout, le réduire à ne plus sa-
voir que faire ni que dire. Pou$*er quelqu'un à bout. Mettre,
pousser sa piitienre dfroMf.lentetireencolèreà force d'abuser de
sa patience. S<i|>a/tciic^ est à bout, sa patience est épuisée. Pous-
$9r quelqu'un à bout, en |iarlanl d'une discussion, le réduire à
ne savoir que répondre. — A bout de, locution prépositive qui
a également différentes acceptions. Ktre à bout de voie, ne sa-
voir plus quel moyen employer, être à la On de ses ressources.
Venir à bout d'un dessein, d^une entreprise^ réussir dans un
dessein, dans une entreprise. Venir à bout de foire une chose,
à bout d'une ckote, parvenir â faire une chose, (>arvenir â la fin
d*une chose, en trouver la lin. 1/ est venu à bout de t épouser.
La chose est difficile, mais nous en viendrons à bout. U est
uenu à bout de son argent , il n>n a plus. On dit aussi: Fentr
à bout de quelqu'un, le réduire à la raison , le réduire à faire
oe qu'on veut. — Boit a Bot-r , locution ad%erl)iale qui se dit
decertahi'^s choses qu'on joint,qui sont jointes par leursextrémi-
tés. Coudre deux bandes de toifebout à bout. — Figurément
et familièrement. Mettre bout à bout, se dit eu parlant de Ténu-
inéralion et de l'assemblage de certaines ch'»ses, qui ne sont
presque rien h les prendre séparément , mais qui forment un
tout ronsîflérnble si on les rrunit. Si on mettait bout à bout le
chemin qu'il fait chaque jour dans son jordin, on trouverait à
la finde tonnée qu'ftnurait fftitplusde!iOO lieues. ^DEhovTE^
Borr, locution ad\erhiale, d'une extrémité à Tautrc. Parcourir
la France de bout en bout. Courir la ville de bout en bout. Celle
locution a vieilli.— IVin BorT a L'ArriiE, locution adverbiale
cl quelquefois prépositive, d'une extrémité h l'autre, et depuis
le commencement jusqu'à la Un. Courir la ville d'un bout à
l'autre. Aller d'un bout à Vautre du pnrc. il faut de la pa-
tience pour lire ce livre d'un bout à l'autre. — El haïe au
boutf locution adverbiale et familière : et quelque chose de plus.
Il a tO,000 francs de rente et haït au bout. Cette manière de
parlera vieilli.
BOUT D'ABGEïrr , D'OR ; BOrT DE L*A Jf. ( V. BoCT).
BOlJTApK(jfrflmwi.), saillie vive, instantanée, irréfléchie,
née d'ane imagination bouillante, d'un esprit mordant ou d'un
cœur ukéré. Ecrite ou parlée, la boutade produit toujours an
effet d'autant plus certain qu'il est inattendu. Nous nous con-
tenterons d'en citer deux exemples. Un folliculaire disant au
poète Gilbert : Cessez de critiquer, reçut celle réponse :
Eh! ceMcz donc d'écrire I
Tanl qit*uiie légion de {iédanti noTtlctin
Imprimera lenniii pour le vendre aia lecteurs,
£4 par in-oclavo pubUra Talbéisnie,
Fanatiques crianl contre le faiiaii!»me;
Je veux, (Je vos pareils rnoenû smi» retour.
Fouetter U*uu vers sanglant ces grands hoaunet d'un jour.
Un membre de la chambre des députés sortant du palais Bour-
bon , ayant sous son bras le volumineux dossier du budget, con-
tre leouel il «vait fait une rade et infructueuse opposition,
réponait au factionnaire qui lui criait : On ne passe pas. — C'est
le budget , cela passe toujours. — Les sa^-ants qui ont en réserve
des éljmolo^ies toutes prèles pour chaqiie mot de la langue
française, n en indi<|uenl aucune à boutade. Ne serait-ce pas
le coup de boutoir littéraire?
BOITTADB. s. f. (orchestr.). On donnait ee nom autrefois à
de peiils iMillets qu'on exécutait ou qu'on paraissait exécuter
impromptu. Ils étaient composés pour l'ordinaire de quatre en-
trées , d'un récit et d'une entrée générale. C'était le grand
ballet en raccoarci.
BOUTADEUX, ECSE , adj. ( çramm. ) , capricieux, qui a
l'esprit vif, inquiet , chagrin , fantasque. Il est familier.
BOVTAGE (droit fé^dat), droit sur le vin vendu en gros : en
bas btin , botagium.
BOUTAli {giogr.), profince de la Chine, sitnée è rextrémité
orientale de la grande chaîne de l'Himalaya. Elle est bornée au
sud par l' Assam et le Bencale, k l'ouest par le Natal, et sur ses
autres frontières par le Tibet. Le fleuve Brakmapoutra, décri-
▼anl une courbe resserrée, coule au pied de ses deux pentes op-
posées, et reçoit les ruisseaux qui descendent de ses flancs nord,
est et s«d. S* longueur, de Test h l'ouest , est d'environ 160
lieues, sa largeur de 60 à-OO; son point central est à peu près
tude nord. I>e sol nvontagneux et escarpé n'offre quelques pliims
que dans te voisinage du Bengale. Tout ce qui concerne le Boi-
tan fut longtemps un mystère pour les Européens; la diffiroiié
d'atiorder les montagnes, jointe à la surveillance jalouse dei la-
bilan Is pour en éloigner tout voyageur étranger k leur race, n ».
vail permis k personne d'y pénétrer. Mais, en f7H3, le Booiat
ayant eu une contestation avec un district du Bengale tributi-
de l'Angleterre, les Anglais intervinrent et saisirent celte
sion d'envoyer une ambassade près du grand lama an
Celte amljassade rapporta quelques notes auxauelles ^ .
tèrent depuis les observations de Fraser et de Héher. \».if
que nous savons aujourd'hui sur le Boulan. Tassisudon , ny
laie du royaume, n'est qu'un assez vaste palais, entouré de qori-
ques maisons occopiTS par les gens qui en font le sertice. Il nt
bâti sur le flanc méridional de la montagne, dans une vaBér
qu'arrose le Tchin Tsiou, affluent du RranmapcHilra. Ce pité
est la résidence d'été du d'hannah-radjah et du det^radjab, k
premier chef spirituel, le second chef temporel du pays. Il h
uàti en pieire, et a deux étages, an rapport de Turner, qai?
résida trois mois; Malte-Brun (j*lgnore d'après quel rwii k
en donne sept. Il a la ftMrme d'un carré long, entouré d'on mv
de plus de trente pieds de hauteur, et défendu par une ntadrtir
avec laquelle il communique par une galerie couverte. Un aolrr
château, qui se nomme Pounakha, sert de rési<lenre d^hiitran
deux radjahs, l'étage supérieur étant toujours ha htlé pir ^
d'harmah-radjah, le plus éle>é en dignité. La ville d'Osanrfi-
pour est leur principale forteresse; une autre place forte, nom-
mée Buxadéouar, défend, vers le midi, l'entrée des monlMciA
Placée au somniet d'un pic qu'on a tronqué et nivelé, et au |ifld
duquel serpente le sentier étroit qu'il faut suivre pour pfadrff
dans l'intérieur, elle rend presque impossible toute tentali««pi
la force. Bisny, ville frontière, à l'entrée du Bengale, et fli»b
partie du royaume qui est tributaire des Anglais, contient tne
centaine de cabanes, et est détendue par un fossé et une pas-
sade. — Les montagnards du Boulan ne s'écarten4 pasarniib^
ment des caractères physiques particuliers ji la race monjiolf.U
ont , dit Turner, les cheveux noirs et coupés fort courts; te
yeux petits, noirs et très-allongés sur les angles; les ponmiHW
larges et le bas de la figure très-étroit. Ils ont à prine <JeJ
barbe, et elle ne se montre qoe fort lard. Ils sont en gènm
courts, trapus et carrés des épaules. Leur teint est lrès4fîtèff
ment coloré. Leurs vêlements consistent en un large pantih
et un large caftan serrés autour de la taille, des liolles rt «
bonnet garni de peau de brebis. Leurs maisons n'offrent aon»
des commodités de la vie; une pierre placée au milieu Ifwifl
de foyer. Leurs armes sont l'arc, la flèche, le .«bre et le h*
cher, avec une espèce d'arquebuse ou fusil à mèche. Leurs H
lées et leurs plaines sont très-fertiles et assef bien culti^én I
y récollent le froment, les pois, le riz, l'orge, les tamepi.1
citrouille, le concomtire , le coton, le laliec, la noix de gall«
une grande quantité de fruits; ils trouvent dans leurs m»
tagnes des mines de fer, de la poudre d'or et de l'argenl hrt
leurs animaux domestiques, on remarque le boeuf nomia^y*
dont la queue, flottante et luslrée, se vend en Chine fooj
objet de luxe pour chasser les moustiques, et la chèvre si canaj
sous la désignation de chèvre du Tibet. Le daim musqué, tm
le cheval sauvage, le lion, l'éléphant et le singe sont P^'^^^J
seuls animaux de leurs forêts. — En aucun pays les fcimâm
sont dans une condition plus misérable que d»ns le Bom
Elles y vivent h l'état de bétail privé. Les institutions lo|H
suivant les provinces, la polygamie ou la polyandrie; et il n>
pas rare de voir une seule femme appartenir à sept oo ><
nommes de la même famille. L'inconduite des femmes n*y^
punie d'aucun autre châtiment que la |j«stonnade. Le g(«*^
nement du Boulan est théocratique, c'est-è-dire qoe leyoaj
nement suprême est entre les mains des prêtres, qui w*
aussi la première classe de la société. Le d'liiinnah-rad)ak t€
chef reli^eux ; c'est un personnage sacré, regardé ew'^'J
incarnation divine de Brahnia; le deb-ra(^h , soos le bcn ^
ïoÏT du premier, administre les affaires temporelles, l/or ij
gion est un mélange des cultes de Brahm» et de Bouddha» V
altérés tous deux. Ils reconnaissent pour grand P<*^^
grand lama de H'I^ssa, dans le Tibet. Pour eux, ^*^*^
"Etre suprême est une roche de cristal, de rubis, de sapfc*^
d'émeraudes où les. bons sont admis après leur mort; In
chants sont précipités dans on feu étemel placé au centre
terre. Ils n'ont pas, à proprement parler, d'édiâces relif
les cérémonies se célèbrent dans un appartement résene
cet usage dans les palais. Leur divinité y est leprésen*^ f^
figure colossale et dorée qu'ils nomment IMifmêoàm, et '~'
poutàmmm.
{»)
BOjrr^BB-PETUN.
de laquelle ils rangent les peliles ima^ de leurs lamas morts.
Cette salle sert en ménie temps de réfectoire aux prêtres. Les
pratiques de dévotioM consistent princi paiement en prières que
ion récite assis eu présente de l'autel. La formule sacrée se
compose des mots Om mam padmè koum, que Ton grave par-
loatf et que l'on répèle sans cesse pour implorer la protection
do ciel. Les niembres de la classe d^ prêtres se nomment gké"
kmgt. Le célibat leur étant imposé, le lama recrute chaque
aooée, parmi les principales famdles du pavs, de jeunes surnu-
méraires. Ceux-ci sont immédiatoment enfermés dans un cou-
veol, d*0tt ils ne sortent plus c|u*aprè$ leur initiation, et il pa-
rait que le temps de leur noviciat est fort long. Ils y sont as-
treints i la loi qui ordonne aux ghélongs de passer chaque nuit
aois, les deux jambes croisées de telle façon que chaque pied
repose sur le gras de la cuisse opposée; le corps parfaitement
droit» les- bras courbés et les mains appuyées sur la cuisse, la
puiite en dehors, le regard continuellement dirigé sur les na-
rioei, pour veiller à ce que l'haleine ne puisse s'échapper entiè-
rement du corps. Un surveillant Sait la ronde, le fouet a la main,
|ioor châtier ceux qui se relâchent dans leur posture. Ces prê-
tres, très-nombreux , occupent seuls des villages qui leur sont
réservés, et que doivent approvisionner tous Tes paysans lo^
dans le voisinage. Quelques ghélongs vivent aussi en cénobites
•dam des ermitages isoles. On assure qu'il y a dans le Boutan
Elusiours couvents pour les femmes qui veulent se consacrer à
I vie reluieuse. — La seconde classe des Boutaniens se iKHiime
la classe des M'nika^. Ceux-ci sont les serviteurs directs du gou-
reroemeut; ils pourvoient aux approvisionnements, et prennent
es ariDfs quand les circonstances le demandent. Ils sont pro-
liiélaires, et sont chargés de l'administra lion des cantons infé-
ieurs. Us sont actifs, courageux et tidèles à leurs devoirs. Les
aboureurs, qui composent la dernière classe, ont très-peu de
iroils, mab aussi très-peu de devoirs \ is-à-visdu gouvernement.
^ les laisse» et ils vivent assez tranquiiles. — La chasse, la la-
•rkatioa de grossiers tissus de laine et la préparation du thé sont
peu prés 1^ seules industries des Boutaniens.
V. DE NOUVION.
BOCTAKBS, S. f. (comoi.), toiles de coton qui se fabriquent
lans nie de Chypre.
MCTANT, adj. m. (Urm. d'archileclure), qui a le même sens
sue buuml, et qui ne s'emploie qu'avec le mot arc. Un arc-
AOCTASSE, s« f. (Itrm, de charpentier), barrage de chêne, qui,
lam les galères, recouvre les bacalas.
Boinr-AVANT, s. m. inspecteur qui, dans les salines, doit
ciller à ce que le vaxel se remplisse.
BOtT-A-POET t F. BoUTE-A-PORT).
BOCTTARD (FRANÇOIS), né à Troyes en 1664. Après avoir
Isilé longtemps sur l'état qu'il devait embrasser, il fut, en
ft^i, précepteur de M. de Villepreux, et il s'essaya dans la
oéue. Une ode à la louange de M"^ de Mainlenon n'ayant pas
bleou le succès qu*il en espérait, Boutard s'adonna à la poésie
4ine où il se croyait appelé à ressusciter Horace. 11 s'intitula
k lors : Venutini pecUnis hœres. Une ode latine dont il ac-
Nupagna l'envoi de superbes pigeons élevés par les soins de
f* de Mauléou et que cette amie du célèbre Bossuet avait l'ha-
Itude de lui adresser chac^ue année à sa fête, lui valut la pro-
ctiou de ce prélat. Appelé a Germigny , maison de campagne
bl'évéque de Meaux, Boutard entra dans les ordres sans aban-
Iwmer toutefois sa prédilection pour la poésie. 11 chanta Ger-
ligny, Trianon, Marly, tous les châteaux, monuments et Sta-
tes élevés par Louis XIV , qui le gratiGa d'une pension de
lille livres. Boutard prit lui-même le titre de Poite des Uour-
|R«, Vmtêê Bcrbaniaum^ célébra tous les événements glorieux
^ son siècle , obtint l'abbaye de Bois-Groland , dans le diocèse
iLuçoo (Vendée) et une place à l'académie des belles-lettres
^Chàleau-Renard (Loiret). Eu 1701, lors du renouvellement
tricadéinie des inscriptions et belles-lettres, il y fut admis.
Nilard mourut le 9 mars 1729. Outre une quantité incalcula-
t de poésies françaises et latines , on a de lui : Ludovico magno
pi^blandi^ in-4°. — Ode laiine et française au cardinal de
}KiUoa, 1696, in-4^— Df/pVt'no mendonium^ in-4<'. — Ad
iTf osa Hispaniarum reginam , in-^"*. — Traduction en latin
la Reiaiionsur le quiétisme par Bossuet, 1698. — Traduction
latin de VHisioire des varialions^ 1710. Clément XI accepta
édicace de ce dernier ouvrage qui ne fut pas publié. — Dis-
uiîon sur le caractère de l'Uiiloire Auguste.
OUTAB^UE (de l'italien botarga) (art cuHn)^ mets recber-
des anciens Grecs et aujourd'lnii des pays méridionaux . 11 se
rique a^ec les œuCs de deux poissons de mer : \emugel cépha-
«t la perça lueeioperca. Une fois que ces œufs ont été lavés»
salés et pressurés, on les fait sécher au soleil, et on les encaqne.
Ce mets se mange froid, à l'huile et au vinaigre ou au jus de e^
tron. La meilleure boutargue se conff»ctioniie à Marligues en
France, à Santa-Giusta dans la Sardaigne et à Macarsça, dans
la Dalmatie vénitienne. Elle coûte 3, 6 et même 10 fr. la li*
vre.
BOUTABic (François de), jurisconsulte français, né à Fi-
geac le 10 août 1672, et mort à Toulouse le 3 octobre 1735. SoB
père le destina d'abord à 1 élude dos langues savantes rt l'envoya
étudier à Bourges; mais soild faut d'aptitude pour ce genre
d'application , soit paresse d'écolier ou mauvais enseignement
de la part de ses professeurs, le jeune Franç^ûsne faisant aucun
progrès, son père crut devoir le rappeler auprès de lui. Ce der-
nier, jurisconsulte de distinction et président au bureau de l'é-
lection , se chargea de l'initier lui-même à la science du droit.
Celle éducation de famille réussit parfaitement au jeune Bou-
taric, et dès làge de vingt-deux ans il était un des avocats les
plus distingués du parlement de Toulouse. £n 1704, il fat
nommé professeur de droit français, et capitoul en 1707; chef
de consistoire en 1710. Cest dans cette position honorable que
la mort vint le frapper. On trouve dans ses carions une grande
Quantité de manuscrits dont on a imprimé les suivants : 1^ lu
instilutes de JusUnien conférées avec le droit français ^ Tou-
louse, 1738, in-4^ : cet ouvrage fut réimprimé dans la même
ville en 1710; 2" Explication des ordoniuinces sur les matières
civiles, crimineUes et de cominercCy de 1667 , 1670 eM 67 3, 2
vol. in-i**, 1753; 3° Explication de l'ordonnance de 1731 sur
les donations, Toulouse, 1737 , in-S**; Avignon, 1744, petit
in-4»; 4° Explication d'une partie de l'ordonnance de Blois,
du concordat et des institutions du droit canonique ^ Tou-
louse, 1745, in-4°; 5® Traité des droits seigneuriaux et des
matières féodales, Toulouse, 1741, in-4°; 6" Traité sur les li-
bertés de f Eglise gallicane, 1747, petit in-4", sans nom de ville
ni d'imprimeur; 7" Explication du concordat, Toulouse, 1747,
in-4*>.
BorTAULD (Michel), jésuite , né à Paris le 2 novembre
1607 , s'y distingua dans le ministère de la chaire , qu'il exerça
pendant'quinze ans, et mourut h Pontoise le 16 mai 1688. On
lui doit : 1" les Conseils de la sagesse, ou Recueil des maximes de
Salomon les plus nécessaires à l'homme, 1677, Paris, in-lâ. Cet
ouvrage eut beaucoup de succès, et on l'attribue au surintendant
Fouquet; 2" Suite des conseils de /a «aaei^e, Parb, 1683,
in-12.Cet ouvrage eut moins de succès que fautre; on crut qu'il
était du P. Gorse, mais on vit bien ensuite que les deux par-
ties venaient de la même main. On les a souvent réimprimées
et traduites en espagnol et en italieià. La dernière édition fran-
çaise est de Paris, 1749 , 2 vol. in-12 ; 3'' le Théologien dans les
conversations avec les sages et les grands du monde, Paris,
1683, in-4" ; Lyon, 1696, in-12 Cet ouvrage, qui est suivi d'une
histoire de l'impératrice Adelaïs, est un recueil de diverses ré-
ponses faites par le P. Cotton aux objections de quelques incré-
dules de la cour de Henri IV ; 4** Méthode pour converser avec
DieUt Paris, 1684, in-16. Dansquelquesexemplaires on trouve
quelques additions qui ne sont pas du P. Boutauld.
BOUTE, s. f. (gramm.), se dit d'une grande futaille que Ton
remplit d'eau douce pour faire un long voyage sur mer ; — de la
nHNtié de tonneau pour la boisson d'un jour de l'équipage; —
d'une boite où Ton renferme les caries ; — d*nn grand vase de
cuir de bœuf dont on se sert dans certains pays pour trans-
porter le vin dans les montagnes.
BOUTÉ, ÈE , adj. ( gramm.) , se dit d'un vin qui pousse au
gras.
BOUTÉ, EE , adj. {term. de manège). Il se dît d'un cheval
qui a Iesjamt)e8 droites depuis le genou jusqu'à la couronne.
BOUTE-A-POET, S. m. officier chargé, sur les ports, de veiller
à l'arrivage des bateaux , et de les faire ranger les uns à côté des
autres.
BOUTEAU , s. m. (T. Bomr-DE-QcifevB).
BOUT-D'AILE, S. m. {gramm.), extrémité des ailes, plume
du bout de l'aile, dans les oiseaux.
BOUTE-DEHOBSou BOUTE-UOBS, S. m. (term. de marine).
Il se dit de pièces de bois longues et rondes qu'on ajoute par le
moyen <ranneaux de fer à clique bout de vergue du grand mât
et au mât de misaine, et qui servent a porter des bonnettes
quand le vent est faible, ou quand on veut accélérer la marche
du navire.
BOUT-DE-BIAXCBE, S. m. manche postiche que l'on met par-
dessus celle de l'habit, de la robe, et allant du poignet au coude,
pour garantir le vêtement. — Sorte de bracelet.
BOUT-DE-PETUN , S. m. {hisl. nat. ), espèce d'ani, oîsean
BOUTSILLB.
(264)
BOtrrBlLUL
noir qu*oo trooYe aux tles Antilles. On le nomme aussi 6oiil-
BOCT-DK-QUiàvfi Uêrm. dépêche), espèce de 61et an grand
haveoeau dont les percnes qui le croisent sont terminées par des
cornes de chèvre.
BOUTÉE , s. f. ouvrage qui soutient la poussée d'une voûte
ou d'une terrasse.— (ffrm. de eariier). Faire la boutée^ ranger
et compléter les jeux de cartes.
BOUT&E.\-TRAi5î, S. m. [term, de haras), cheval dont on se
sert pour mettre les juments en chaleur. Il se dit aussi d'un petit
oiseau qui sert à faire chanter les autres. Il se dit aussi familiè-
rement d'un homme qui excite les autres à la ioie , qui met tout
le monde en train. C est le boule-en-lrain de la compagnie.
BOUTE-FEU , de bouter, mettre, et (\efoco, feu. Dans le sens
direct, en artillerie, ce mot marque la hampe ou bâton de bois
garni par le haut d'un serpentin, dans lequel on passe la mèche
qui sert à mettre le feu aux pièces de canon et aux mortiers.
Celte expression a été appliquée aussi au soldat chargé de cette
manœuvre, qui ignem lormenlo subjicil,
BOUTE-FEU. Dans le langage ordinaire, le boute-feu est ce
malheureux qui volontairement met le feu à une maison, à une
grange ou à une forêt. Les Russes incendiant Moscou et le
Kremlin étaient littéralement parlant des boute-feu; mais
c'était pour défendre leur patrie. Erostrate brûlant le temple
d'Ephèse pour aller à la postérité, y arrive comme un boule-
feu ridicule. Dans le style flguré , un boute-feu c'est le citoyen
qui allume, excite les passions des masses et les pousse h tous
les excès; c'est l'homme indiscret, étourdi» bavard ou méchant
qui répète , avec prêmcditatîoti , à la personne tierce un sarcas-
me, ou une médisance, ou une calomnie décochée contre elle
ailleurs. Le boute-feu politique trouble l'ordre général; le boute-
feu de salon trouble la famille , dissout l'amitié et nuit à Tinti-
mité d'un intérieur. Les atrabilaires, lesenvfbux, les misan-
thropes et les pessimistes sont ordinairement des boute-feu :
ennuyés d cux-ménies , ils sont toujours mécontents des
autres.
BOUTE-HACHE, fouine; instrument de fer à deux ou trois
fourchons.
BOUTE-HORS, S. m. espècedcjcu qui n'est plus en usage.
On dit ijgurèment et familièrement, Ils jouent au boute-hors,
en parlant de deux hommes qui tâchent de se débusquer l'un
l'autre de quelque emploi , de quelque place.
BOUTEILLAGE, S. m. {hisl, mod.). C'est le droit sur la
vente des vins étrangers que le bouteillier du roi d'Angleterre
S rend, en vertu de sa charge , sur chaque vaisseau. Ce droit est
e deux scbellings par tonneau.
BOUTEILLAN, S. m. (fiotan,), espèce de raisin qui croit dans
quelques vignes de la Provence.
BOUTEILLE, s. f. {gramm.)^ vase à goulot, déformes diver-
ses et d'une capacité plus ou moins grande, destiné à contenir
du vin ou d'autres liquides. Bouteiliede verre, de terre, de grès,
de cuir bouiili, — Vider une bouteille signifie quelquefois
boire le vin quelle contient : Ils vidèrent une bouteille au co-
barei — Figurémcnt et familièrement, 0«l la bouteille à
l'encre, se dit jd'une alTairc très-obscure. — Bouteille se
dit aussi de la liqueur qui est contenue dans une bouteille. Une
bouteille d'eau-de-vie^ de bière, de rhum, de vin. Employé ab-
solument , il se dit toujours d'une bouteille de vin. Boire une
bouteille , boire bouteille, — Populairement , Payer bouteille,
payer le prix d'une bouteille de vin qu'on boit au cabaret avec
quelqu'un. —Familièrement , Aimer la bouteille, ^im&cXt vin,
être adonne au vin. --Bouteille se dit aussi d'une bulle, d'un
petit globe rempli d'air qui se forme soit quand il pleut , soit
sur un liquide en ébullition ou de quelque autre manière. Ce
root, dans ce sens, a vieilli. On dit ordinairement ^6tt//e.
BOUTEILLE, s.f. (accepl, div.). En ter m. d* art vétérinaire,
infiltration qui vient au-dessous de la ganache des moutons af-
fectés de pourriture. — On appelle , en term, de natation ,
bouteilles de calebasse, ûeun fruits vides de calebassier que met-
tent sous leurs aisselles ceux qui apprennent à nager. — On ap-
pelle encore , en term, de marine , bouteille^ une saillie de char-
pente sur le c6té de l'arrière du navire et des deux côtés de la
chambre du capitaine, qui est ordinairement destinée à servir
de btrines. — Les verriers nomment bouteille à barbe , un verre
si fin qu'on peut le couper au ciseau, et que ses fragments peu-
vent servir a laser les poils de la barbe, comme le ferait un ra-
soir.— Bouteille est aussi le nom que les jardiniers donnent
à une variété de courge.
BOUTEILLE (comm.) , mesure des liouides dont on se sert â
Amsterdam. Elle n'est point différente au mingle.
BOUTEILLE DE LETDB {phys.). U boolalle de Lsyde tm
son nom du lieu où elle fut invenlée. Cunêus, originaire di
Leyde suivant les uns , et suivant d'autres Musdiemhrocvà ,
alors professeur dans l'université de celte ville, teomt p«
hasara d'une main un vase de verre à demi plein d'eau , qaî
communiquait par un fil de fer avec un conducteur électiisé , a
voulant avec l'aulre main détacher du conducteur le fil de ftt,
éprouva une commotion subite qui le frappa de lerreor et 4
surprise. — Telle est l'ori^ne de celte fameuse bouteille, «knt
ceux qui ont fait les premières expériences ont sans doute exa-
géré les effets. Muschembroeck écrivit â Réaumur que la coo-
ronne de France serait un bien faible dédommagement da
sacrifice qu'il ferait en s'exposant à recevoir une nouvelle com*
motion. Allaman, ancien élève de Saint-Gravesande » uem
qu'il perdit pour quelques instants l'usage de la respiration ;H
Winkler, professeur à Leipzig, éprouva , s'il faut l'en croire, 1q
plus violentes convulsions (Libes, Hist, de la fkys, , in,
chap. 7). ^ La bouteiliede Leyde est aujourd'hui une bot-
teille ordinaire en verre blanc et mince; elle est couverte i
l'extérieur d'une feuille d'étain qui s'arrête un peu avant h
naissance du goulot ; c'est la garniture extérieure. Des feoiUs
d'or sont placées dans la bouteille et forment sa garniture ift-
térieure : la bouteille est bouchée d'ailleurs avec un boucha
de lié^ , et dans ce bouchon est enfoncée une tige de arivre re-
courbée en crochet et terminée extérieurement par une book
que l'on appelle le boulon ; cette ti^ touche aux feuilles métal-
liques intérieures; elle sert à établir la communication éfectrî-
Sue entre l'intérieur de la Ixiuteille et l'espace extérieur. ^
elle tige peut aussi être droite , mais alors on ne peut rBcct^
cher au conducteur d'une machine; le bouchon, le gmht
et la partie de la panse qui s'étend depuis le goulot jusqif à ta
garniture extérieure sont souvent enduits de résine on de me
d'Espagne, parce que ces substances ont sur le verre Ta^-anUM
de s imprégner beaucoup moins de l'humidité de l'air. — Oa
distingue du reste dans la bouteille de Leyde considérée â l'ei-
térieur trois parties dont les noms seuls sont une définilion, b
panse , le col ou goulot , et le bouton, — Si l'on prend une bôo>
teille de Leyde par la panse, et que l'on approche le bouton ot
le crochet qui le précède du conducteur d une machine élertn-
que en mouvement, il s'accumulera dans l'intérieur une grtmk
auantité de fluide vitré ou positif, et à l'extérieur autant é
uide résineux ou négatif ( V, ces mots ) , et cette électricité »
dissimulera de manière à n'être pour ainsi dire sensible ni à b
main qui tient la panse, ni à l'clectroscope qu'on pourrait n
approcner. — Mais si l'on fait communi(]uer la garniture exl^
rieure avec le bouton ou le crochet, on voit briller tout&ooop vMt
étincelle extrêmement intense accompagnée d'un bruit plus *m
moins fort , semblable à un coup de fouet. Ce passage rapide é
rélectricitê produit encore une violente secousse que rnonuar
ressent quand son corps est le passage que prend Télectriotr-
— C'est cette secousse, que l'on nomme lacommolioti ou le dm
électrique, qui a inspiré à Muschembroeck, à Allmoiao il
Winkler les expressions exagérées que nous avons rapportm
ci-dessus. — On fait sur cette commotion les observations svk
vantes : l^^la force de l'électricité peut s'apprécier dans le oorpi
par la distance où elle se fait sentir. N'est--elle sensible qoe éèm
les poignets , elle peut être reçue sans danger ; si elle sr ias
sentir jusqu'aux coudes, elle est très-douloureuse, et ii Catf
éviter d'y revenir; mais elle est surtout dangereuse quand dk
répond jusque dans la poitrine ; 2® cette force peut s apprécvr
encore par l'inflammation de certaines sulistances : si^ I on fo-
veloppe d'une touffe de coton saupoudrée de résine bien sérftc
et réduite en poudre impalpable Tune des boules de rexcito-
leur, et qu'ayant placé l'autre sur la panse d'une bouteille élK^
trique chargée , on approche celle-là du bouton , la décbvfr
suffira presque toujours pour l'enflammer ; S» le chemin tpm
prend l'électricité est remarquable : elle choisit toujours ccta
3ui est formé par les substances les plus conductrices , c'eat s
ire les métaux d'abord ; à égalité de conductivité, elle prrnl
le chemin le plus court ; il est donc possible de diriger 1 écoK
celle, car un conducteur ensuivre empêchera toujours la m^
de le recevoir; 4<* il suit de là que si plusieurs personnes »e I»-
nant par la main , la première saisit par la panse une booac
charge, et la derniertt approche du bouton la phalange
doigt, l'électricité passant plus facilement par le corps bna
que par le sol, passera pr tous les bras, et fera resaentir k
commotion à tous les inmvidus qui forment ce qu'on npfvAi
alors la chaîne électrique; &* cette expérience faite sor ^
grandes dimensions par Vollet en France , et par WatBoi
Angleterre, avait fait croire qu'on pourrait par oe nM>|«tt
terminer la vitesse du fluide électrique ; rexpéneoce a *^
BOmrJULLB.
(366)
BODTBILLBft.
quH était iosuffisant : Noilet fit ressentir 1« eommolîoo électri-
que eo présence do roi à cent quatre-vingts de ses gardes , et
tous parurent éprouver le choc à la fois(£i6#r m, p. 163).
Une antre fois il fit passer le fluide par un fil métallique de deux
cents toises de lon^eur ; Watson , aidé de quelques membres
de ta société des sciences, fit aussi des expériences analo^es ; le
efaoc parut toujours se transmettre en un instant indivisible. Ce
n'est que depuis quelques années que M. Wheatstone, en An-
Ê terre , reprenant m mêmes expériences avec des appareils
ucoup plus ingénieux, a montré que le fluide électrique dé-
fait parcourir 96,000 Ueues de 4,000 mètres en une seconde :
oous parlerons de cesexpériences intéressantes au mot Electri-
cité; 0^ Gavalloa observé ( Tr. d'éleclr., p. 185) que si plu-
Beurs personnes tiennent toutes à la fois une plaque de métal
foi aMsmunique avec la panse de la bouteille , et la verge
naélallique avec laquelle on décharge la bouteille, elles ressen-
teot toutes à la fois le choc électrique, ce qui prouve que Télec-
tricité prend à la fois toutes ces routes, quanil elles sont égale-
CDent avantageuses; 7° si dans la chaîne il se trouve quelques
aolalioos de continuité, ^t que cependant elles ne soient pas assez
grandei pour arrêter Télectricité ou lui faire prendre une autre
roote, il est évident qu*il doit se produire à chacune d'elles une
étlDceilc électrique, et que par conséquent on peut multiplier Té-
tincellede décharge comme on multiplie lesétincelles du conduc-
teur (F. Carrkaux magiques. Dessins électriques, etc.) ;
8® la bouteille de Leyde donne encore le moyen de produire
une étincelle électrique dans Teau , en faisant passer la dé-
charge électrique par les li^ de Texcilateur de Henly , dont on
a placé les deux boules mediales dans l'eau , en ayant soin de
laisser entre elles une petite distance; Teau, étant bien moins
oonduclrioe gue le métal, peut être regardée comme une solu-
tion de oontmuité , et donne par conséquent naissance à une
étinceUe. — L'explication des phénomènes de la bouteille de
Leyde ne présente aujourd'hui aucune difficulté. Les deux flui-
des qui composent l'électricité ( F. ce mot) s'attirant l'un l'au-
tre par une action réciproque , le fluide positif que vous accu-
mulez dans l'intérieur de la bouteille en appliquant le bouton
sur un conducteur, détermine sur la garniture extérieure
raccunuilatioii du fluidenégatif qui vient du sol et passe par
^les onins qui tiennent la panse de la bouteille. Les deux fluides
se pressent sur la paroi de verre qui leur fait seule obstacle; c'est
donc à dire qu'ils adhèrent au verre et ne tiennent aucunement
-aux fieuilles métalliques qui y sont appliquées. — La preuve de
ertle assertion est facile à cionner au moyen de l'instrument
**~^* ûmal^ie de la boulHUê de Leyde; il se compose de trois
, savoir : 1° d'un l)ocal en verre de la forme d'un cône
ré; 3^ d'un volume de fer-blanc en cène tronqué aussi ,
^ manière à entrer dans le vase de verre ; il est surmonté
une tige recourbée terminée par un bouton : il est clair qu'il
«présente la ^rniture intérieure ; 3° d'un troisième vase en fer^
ne, destine à envelopper le vase de verre et à fermer sa par-
ure extérieure. — Lorsque les trois vases sont l'un dans
_ Btre, c'est une bouteille de Leyde ordinaire ; elle se charge et
•dâ:harge comme les autres, liais si on retire, avec les pré-
teitious convenables, les garnitures métalliques pour les appli-
mer à un second vase de verre tout à fait semblable au premier,
p reconnaît qu'il n'y a dans ce nouvel assemblage aucun
teptùme d'électricité; et au contraire, en rajiislani avec les
^iênies précautions que tout à l'heure les deux garnitures sur le
^•^ier vase de verre, on retrouve, comme on devait s'y atten-
i'ëJectricité qu'on y avait laissée. — Il est d'après cela facile
se rendre compte de ce qui a lieu dans la bouteille de Cavallo.
p physicien imagina de découper la garniture extérieure en
■■^ oa quatre bandes isolées; il est évioeiit que chacune d'elles
en communication avec le bouton doit donner une étiii-
: car chacune ne peut faire partir de l'intérieur que le
i positif oui attire son fluide négatif: ainsi, la combinaison
fluides se tait isolément pour chaque bande. — Il est visible
""-e que si les bandes étaient assez rapprochées pour que
tricité se communiquât de l'une à l'autre , comme elle ne
pourrait faire que par des étincelles , il en résulterait sur la
"'e une illumination momentanée, soit que l'on chargeât ou
Ton déchargeât la bouteille; c'est en effet ce qui arrive
^d lagarniture extérieure est formée d'aventunne ou de
ï carra de papier d'argent collés, sans communication en-
eox sur la panse de la bouteille. — On comprend enfln que
uic bouteille de Leyde est isolée ( F. ce mot), bien qu'elle
en oommanication avec la machine électrique, elle ne se
rjiera pas ; car il faut , pour que le fluide vitré s'accumule à
■■«eriear, que le résineux s'amasse sur l'extérieur : or, d'où
■^raît (^ui-ci ? — L'intensité des effets électriques est évi-
IV.
demroent liée dans ce système avec la grandeur de la bouteille
et la minceur des parois de verre. Plus la paroi est mince , plus
l'attraction d'un fluide sur l'autre est forte ; plus par conséquent
il peut s'en amasser sur la même unité de surface. — Que si
cette surface elle-même devient plus grande, il est bien dair
que chaque unité pouvant contenir la même quantité de fluide,
cette quantité croîtra , toutes choses égales railleurs, conmie
les surfaces intérieure et extérieure de la bouteille. — De là les
perfectionnements introduits dans la construction des bou-
teilles de licyde; de là l'invention des jarres et des batteries
électriques ( F. ces mots ), qui ne sont que des bouteilles de plus
grande dimension ou en plus grand nombre. B. J.
BOUTEILLER, V. n. (gramm,) , goder; former des am-
poules. 11 est peu usité.
BOUTEILLER OU BOUTILLER (Le GRAND BOUTEILLER
OU BOUTILLILR DE FRANCE), en latin bulicuiariutf comme on
levoit dans une souscription du testament de Philippe Auffuste»
était un des cinq grands officiers de la couronne, remplacé depuis
par le ^rand échanson, qui hérita de ses fonctions mais, non de ses
{>rivileges. Il avait droij de séance entre les princes et disputait
e pas au connétable. Il prétendait avoir le droit de présider la
chambre des comptes : c'était, au temps de Charlemagne, une
des charges les plus importantes de son palais ; avant la révolu-
tion ce n'était plus qu'un titre orné de vaines prérogatives;
aujourd'hui il n'existe plus.
BOUTEILLER OU BOUTILLER (Jean) , conseiller au parle»
ment de Paris dans le xv* siècle , né à Mortagne près de Va»
lenciennes , a laissé un ouvrage très-eslimé pendant longtemps
des jurisconsultes , intitulé : Si Somme rurale , imprimé pour
la première fois à Bruges par Colard Mansion (i479),in-lolio,
et ensuite à Abbeville en 1486 , par Pierre liérard. Ces deux
éditions sont très-rares et fort recherchées des curieux. Il en
existeencored'autresduW siècle, mais dont on ne fait aucun cas.
En 1505, Jean des Degrez , docteur en droit, donna une nou-
velle édition de cet ouvrage avec un commentaire ; Denys Godefroy
le commenta à son tour ; et enûn Louis Charondas le Charon en
fmblia en 1603 une dernière édition plus complète que toutes
es précédentes, sous le titre de la Somme rurale ou le Grand
Coutumier général de pratique, civil et canon. Cet ouvrage n'est
pas un recueil des coutumes de France , comme ce titre pour-
rait le faire croire , mais un traité, à peu près complet, de droit
et de pratiaue à l'usage du parlement de Paris. Cujas en parle
avec éloge. Le testament de Boutiller, que l'on trouve à la page
875 de son ouvrage, édition de 1611 , est du 16 septembre 1502.
Il mourut peu de temps après.
BOUTEILLER (Jean-Hyaginthe de), né le 27 juin 1746,
à Saulx, dans le Barrois. Destiné au barreau par sa famille, il
suivit les cours de la faculté de droit de Pont-à-Mousson
(Meurthe) , et dès l'âge de dix-huit ans il se 6t recevoir avocat
au parlement de Metz. En 1771 , lors de la suppression de
cette cour , il s'établit à Nancy, et ses talents le flrent appeler
en 1779 dans le parlement de cette ville. Il eut l'honneur
d'être choisi par ses collègues pour défendre les compagnies
souveraines menacées au mépris des traités qui garantissaient
leur institution. Le 11 juin 1788, le parlement de Nancy
ayant énergiquement protesté contre les édits du mois de mai de
la même année qui établissaient une cour plénière, Bouteiller a
publié récrit intitulé : Examen du système de législation établi
par les édite du mois de mai 1788, ou Développement des at^
teintes que préparent à la constitution de la monarchie , aux
droits et privilèges des provinces en général et à ceux de la
Lorraine en particulier, les édits, ordonnances et déclarations
transcrits d'autorité sur les registres de toutes les cours du
royaume, Nancy, 1788, in-8<'. Lors de la réinstallation du par-
lement, il prit une délibération portant que : ce Sortant Je la
règle commune pour donner au mérite d'une grande distinction
des marques particulières de considération , et' aux services de
grande importance des témoignages publics de gratitude, il
reconnait que M.' de Bouteiller avait porté sur cette grande
cause la double lumière de la science et de la raison , avec
l'ordre , la méthode , la sagesse et la profondeur qui caractéri-
sent à la fois l'écrivain bamie et le grand magistrat. » Reçu en
1776 k l'académie de Nancy, de Bouteiller prononça un discours
remarquable a Sur les avantages que tes personnes attachées au
barreau peuvent retirer de la culture des belles-lettres, d Elu
membre de l'assemblée provinciale de Lorraine en 1788, il
n'exerça aucune fonction dans les premières années de nos dls'
cordes civiles. Poursuivi et arrêté en 1793, il échappa comme
par miracle aux proscriptions. Devenu membre de la chambre
des députés en septembre 1815, il ne fut pas réélu après l'or-
donnance du 15 septembre 1816. L'année 1811^ de Bouteiller
54
momma^
%miX éAà appelé à raoïplîr «ne des places de présideol k U cour
de Nancy ; lorsque celle de premier prcsideot y devint vacante,
il en exerça les fonctions jusqu^â sa mort arrivée le 37 mars
1830.
BOUTSILLBS (comin.)» vases de verre on de terre cuite k
SMilot étroit destiné à renfermer des liquides. Ce mot a pour
ymologie ce vieux verbe 6o«ftter, usité encore dans le patois
labguedocieny qui désigne par boutles les outres de cuir dans
Icaquelles on conserve le vin. L'origine des bouteilles est fort an-
cienne; on en a trouvé dans les ruines d'Uerculanum et
de Fonipéi. La composition des bouteilles varie suivant les lieux
où sont situées les fabriques, qui emploient comme fondanUt
soit les soudes brutes artiOcielks ou de varech, soit les cendres,
soit aussi les résidus de lessive de savonniers. Comme dans tous
hs verres, la siliœ forme l'élément principal ; mais il n*est pas
■écesêaii-e de Tavoir pure : les sables jaunes sont même préfé-
rables , en ce qu'ils sont plus fusibles. Les diverses matières
r' entrent dans la composition contiennent de Toxyde de fer et
parties combustibles dont la présence produit la couleur
nIus ou moins verte , plus ou moins brune des bouteilles. —
rour les confectionner , les verriers introduisent le bout d'un
Ittbe de fer, semblable à un canon de fusil, dans la cavité con-
tenant du verre en fusion ; en retirant le tube , ils ôtent gros
comme le poin^g de matière qu'ils jettent dans un moule cylin-
drique d'un diamètre égal à celui que doit avoir la bouteille;
puis ils souQIentdans le tube, en tournant, le verre qui prend
une fora»e de moule. La bouteille une fois ébauchée, est retirée
djB la cavité et renversée pour recevoir un creux dans son inté-
rieur , ce qui se praticfue au moyen d*un instrument assez sem-
blalile à un gond ordinaire. Ensuite les verriers roulent au ûlet
de verre, au col du goulot pour l'empêcher de glisser de la main,
el, ayant touché circulairement le goulot au-dessus du cordon
avec un instrument froid , la bouteille se détache pour y refroi-
dir lentement à rat>ri d'une température froide qui la rendrait
cassante. — Quatre-vingts à cent fours, en France, fabriquent
près de cent millions de bouteilles dont la valeur dépasse
16,000,000 de francs. Vingt mdiionsenviron de ces bouteillessont
destinés aux vins mousseux , et, une grande partie de ces vins
étant exportée, il en résulte une exportation de plusieurs mil*
lions de bouteilles. Les principaux centres de productions sont
les départements du Nord, de l'Aisne, de la Meuse, de la
Loire, du Rhône, de la Gironde et de la Seine. — La fabrication
des bouteilles est aussi très-considérable en Angleterre, et l'Al-
lemagne n'en produit guère que pour sa consommation inté-
rieure.
BOUTEILLES D*EAU iphyê,) On appelle ainsi les petites
gouttes rondes d*un fluide quelconque , qui sont remplies d*air
et qui se forment, soit sur la surface du fluide par raddition
d'un fluide semblable, comme quand il pleut, ou dans sa subs--
lance, par une vive commotion intérieure de ses parties. î.^
bouteilles ou bulles d'eau sont dilatables on compressibles ;
c'est-à-dire qu'elles occupent plus on moins d'espace, selon que
Tair qu'elles renferment est plus ou moins échauflé , ou plus
ou moins pressé. Elles sont rondes, parce que l'air renfermé agit
également au dedans d'elles , en tout sens. La tunique qui les
couvre est formée des plus petites particules du fluiae; et
comme ces particules sont très-minces et ne font que très-peu
de résistance, la bouteille crève bientôt , aussitôt que l'air se
dilate. Le mécanisme de ces petites bouteilles est le nsémeque
le mécanisme decellesque les entants forment avec du savon, en
aaufllantau bout d'un chalumeau. Lorsqu'on a mis une liqueur
tous le récipientde la machine pneumatique, et qu'on commence
à pomper I air , il s'élève à la surface de la liqueur des bouteilles
ou bulles semblables à celles qui sont produites par la pluie.
Ces bouteilles sont formées par l'air qui est renfermé dans là
liqueur, et qui, se trouvant moins comprimé lorsqu'on a com-
mencé à pomper l'air du récipient , se dégage d'entre les parti-
cules du fluide et monte à la surlace. Il en arrive autant à un
fluide qui bout avec violence, parce que l'air qui y est contenu
se trouvant rarcflé par la chaleur, cherche k s'étendre et à se
mettre au large, et s'échappe avec iiromptitude vers la surface
du fluide, ou il forme des bouteilles.
BOUTE-LOF OU BOUTE-DE-LOF («frm. de marine), pièce
de bois ronde on à pans , qu'on met au-devant des vaisseaux de
cbar^ et sans é|>eron , et qui sert à tenir les armures du mât
de misaine.
BOUTELON?îéE , 8. f. (botan.) , genre de plantes de la fa-
mille des graminées.
^ BOUTER, v.a. {gramm.), mettre : en ce sens, vieux root qui
n*est guère employé que par les paysans et le bas peuple. —
( me)
BOUTEBWECA.
Bouter un cuir » enlever avec le boutoir la okair qui^ rcaêe a
la peau de l'animal , après l'avoir tannée. -— Qiez les éfioffim^
Bouler det épinglee , tes placer par rangs égaux sur du |»pier.
— BouTEB, en ierm, de corroyeur , c'est passer les pointes da
cordes crochées dans le trou de la peau piquée et tendue tmr le
panieur. — Eu termes de marine , Bouler au larpe^ €tA
pousser une embarcation au large. — Bouté, ée, participe.
BOUTEE, V. n. {écon, dmn.), W se dit d'un vin qui pousM m
gras. Leê vim de ce cru eoni êujeli à bouter. Cette cmm fnJ
bouter.
BOUTER4MB (vieum mol), tranche de pain sur laqscile «t
étend du beurre.
BOUTEKIL, vieux mot qui a été employé autrefois pour 6m-
gnor le nombril,
BorTERis (romm.), tonneau contenant un demi-nmid, vav
a mettre flu vin : en provençal, boulerlo.
BOUTEROLLE {lechnoL). Ce mot, que ouelqnes-uns fai
venir de l'expression de bouts à réolles, par laquelle les Eip-
giiuls désignent les bouts des fourreaux et des garde-épes,
arrondis, et qui doit sans doute nm origine directe an moC *"~^
ou au verbe bouler, est employé dans la plupart des arts '
niques. Les graveurs en pierres fines appellent ainsi, par
pie, une espèce de poinçon acéré, en cuivre, dont ils endoiseui
la télé de poudre d éraeri ou de diamant, et qui, monté sor une
lige nommée touret, use par le frottement la pierre qn'*on la
présente. Les metteurs en œuvre nomment 6ou^rofllf un huït-
ceau de fer arrondi par un bout, qu'on applique sur les çiécei
3u'on veut restreindre dans le dé à emboutir. Les orfèvres
onnenl le même nom à un outil de fer terminé par une télr
convexe, et qui a la forme que l'on veut donner à rouvr^sor
lequel on frappe cet outil; les serroriers, à une sorte derouel
posé sur le palastre ( la boite ) de la serrure , à Tendroil on
porte l'extréniilé de la clef qui le reçoit , et sur lequel crile-a
tourne.
BOUTEBOLLE, S. f. en l#rm. de blaion, meuble d*annoiria
qui représente la garniture qui est au bout du fourreau d'une
epée pour empêcher qu'elle ne perce. Ce terme vient de bimtse
réolles, emprunté des Espagnols, qpi nomment ainsi les boufa
des fourreaux arrondis de leurs épees.
BOUTEROTB, 8. m. (yfumm.), burin decloutier.
BOUTEBOUE. Cest ainsi qu'on appelle les bornes qui tm^
cfaent que les essieux des voilures ne brisent les fanÉe-Cu»
partout où l'on en met sur leurs passages.
BOUTEBOUE (MiCHBL), médecin, né à Charir» daw k
xvr siècle. On a de lui quelques vers dans le Reeueii é^ fm-
êies qui parurent sur la mort de Henri IV en 1610 et ea %mi,
et un poipme en vers de huit syllabes, intitulé le Feiit CM^uipr
d'Iisy, Paris, 1609, In-lS. Cest une description des |ant)i»«i
du château que la reine Mar^erite de Valois possédait éansa
village , et où elle se plaisait au point d'y passer une mmk
partie de l'année. Le |>o^te suppose que la reine aiffiaS vrtk
solitude, parce qu'elle pouvait s y livrer avec plus de Uberte i
son goût pour les lettres, et c'est de là qu'il a donné à seo «a-
vrage le titre & Olympe, Dans la Bibliothèque historique é
France, on nomme mal à propos cet auteur Alexandre, «o liai
de Michel. Il vivait encore en 1629, puisau'il publia cette anonr
un ouvrage de médecine en latin , intitulé : Pyrelolofim eHvim
in duos libros, quorum primus univereatia feénmem «tyw
prognoslira conlinet, Àiter unicus cujusque feirie éimgmmt^
et therapeiam complertitur, Paris , 16Î9 , ifi-8*.
BorTEROCE (Clalde), Savant antiquaire, né à ^nia, ta
reçu conseiller à la cour des monnaies en !65i. Il vivait gocoi;
en 1674, et était mort en 1680. On a de lui : Rechercfkes cu-
rieuses des monnaies de France , avec des observations , éet
preuves et des figures des monnaies, tome l" (et unique}, tœc»
in-fol. Cet ouvrage est profond et plein de recherches saTante*
sur l'histoire des monnaies de la première race; ce qa*il dit sur
les médailles romaines et cauloises est bien moins bon : les cra-
vures qu'il en donne sont belles, mais ne sont pas exactes. L>t*
leur devait publier trois autres volumes qui auraient oooicfx
les monnaies de la seconde et de la troisième race. Ce tn^wi
resté manuscrit, en cinq volumes, a passé entre les nnains ^
Fr. Leblanc, qui en a sans doute fait usage dans son Traité ki^
torique des monnaies de France.
BOUTEBWECK (Frêdêric), philosophe, |)octe et cHl^sr
allemand. Il naquit en 1766 à OLer^ près de Goslar, daitt k
Harz. Dès sa plus tendre jeunesse il s appliqua i la lecttm àr
Gellert,de KIopstock et d'Uorace; malheureusement, il luêUli
cette nourriture de choix des productions sans goût, romans «u
BMTWmUAM^
(»»)
linfide tovte espèce. Celle soif ardente dablectore lai eût porté
malhevr, et petilrètre ûiBua-t-etle réellement pour beaucoopsur
son avenir. Le moindre inamvénieiit de cette éducation était
d'affaiblir la ? irilité de son esprit ; mais de 1780 à 1784, il entra
M gymnase earelonien de Brnnswiek » renommé alors pour la
bonne direction de ses éludes. Il y M:quit des connaissances
aussi solides que britlanles. Etant allé ensuite à Gcetlingue pour
7 étudier le droit , il comptait déjà deux années de travail et de
sucrés y lorsqu'il tourna court dans sa carrière pour se laisser
lUer à cette espèce de dérive que Ton appelle la vie des poêles.
Il dttt ce changement aux liaisons intimes qu*il contracta avec
quelques jeunes littérateurs. Il débuta par des poésies lyriques
i)w uirent très-bien accueillies. En 1794, il publia un roman
intitulé ie CawUe Do9iamar, et cet ouvrage, qui fut son triom-
plie « car il n^rita au plus haut degré la faveur publique , cet
iwvra^, disons-nous, devait lui apprendre qa'W n*était ni ro-
mancier ni poète. Un critique, peut-être trop sévère, condamna
ie pabKc et Vauteur, en accusant l'œuvre de manquer d*inven-
tioo et de vérité. Bouterweck trouva que le censeur avait raison,
et il qmlla, consme Paiitre, cette nouvelle carrière pour s'adon-
ner à rhistoire de la littérature et de la philosophie. Cette fois*
ci nul le songea à lot disputer sa place. En 1797, le célèbre
Feder, professeur de philosophie à Gcettingen , étant venu à
iBourir, il fut appelé à lui succéder dans sa chaire. En philoso-
pliiepts plus qu'en littérature, Bouterweck n'eut point un mé-
rite d'invention; il n'imagina aueaa système nouveau, mais
personne comme hii ne s'entendait à expliquer, à éclaircir ce
r* était abstrait oq obscur; nul autre n'eût déblavé aussi bien
at)ords d'une théorie métaphysique pour vous faire entrer à
l'aise dans ki pensée de son auteur. A force de méthode, il
abaissait toute difficulté de manière à les rendre franchissables
aux intelligences les plus médiocres. Son principal mérite est
d'avoir popularisé en ^elque sorte les q^uestions les plus ardues
de la morale de l'esthétique et de la politi<{ue. L'esprit de Bou-
lerwecky malgré cette immense persnicacite, n'arrivait à se pro-
duire dans toute sa vérité qu'après des transformations presque
toujours brusques er incohérentes : il avait été le partisan de
Kanl, il devint celai de Jacobi. On pnl remarquer cette nou-
velle tendance de ses opinions philosophiques dans son Essai
d'uMAp(^die^ique, publié en 1799. Dans cet ouvrage il cherche
une sslmion définitive aax objections fournies par les scepti-
goes, les métaphysiciens et les philosophes critiques. Comme
complément de ce dernier ouvrage, il publia en 1815 son Jfo-
wuldês sciences pMosophiques, qui eut une seconde édition
m 1830. En 1806, parut son Esihitiqne (ou Théorie du beau).
C» livre fut reçu par les admirateurs de Kant comme un javelot
de gume lancé dans le«r camp, et plusieurs devinrent les
•uiemis irréconciliables de cet homme qui osait ne pas croire
1 riofaillibilité de leur maître. De 1801 à 1819, Bouterweck
pnblta douie volumes in^°, qui composent son Histoire de la
ftésie €l de féioquence chez les peuples modernes. Bien que
•il ouvrage pèche sur plusieurs points imf)ortants, il indique
dkcs son auteur une puissance d investigation et de jugement
aîritablenient prodigieuse. Au résumé, cette histoire est du petit
iambre de celles qui servent de monument à la gloire de leurs
Meurs. Il faut croire que la défiance de soinaoèroe avait fini par
iPévaloir dans Tâme de Bouterweck, car en 18t8 il fit paraître
m choix d'excellents traités sur diverses noatières, à la tête du-
|Bel se trouve iMie préfaae qui est presque une diatribe contre
ÊJHoétnt^ tant il y juge sévèrement ses diverses tendances. La
Mfhgian de laraisem, publiée à Gœttingen en 1824, est son der-
itr ouvrage. Bouterweck mourut dans la même ville en 1828.
B^UTEttACQUE , perche qui soutient un filet tendu.
BOUTE-SBLLE, S. m. {ierm. de ^u^rrc), signal qui se donne
(ne la trompette» pour avertir les cavaliers de seller leurs clie-
Wax etdc se tenir prêts à monter à cheval.
j BoirrE-TOUT-cuiRE, s. m. (graaim.), dissipateur, goinfre
pà mange tout. Il est familier, bas et presque inusité. On écrit
|R pluriel , des bautes-tou$<uire,
• JMHJTEU^, S. f. {teeknol.), ouvrière qui range, qui boute
■ pique les épingles sur le papier.
• BOUTKUX , s. m. (lerm. de pêehe\ grande truble dont la
ponture est tranchée carrément. On s eu sert sur les côtes de
vDéaa pour prendre une espèce d'écrevisse qu'on appelle
^Ucot,
Sen-
sous
réputation
Nr ses duels nombreux, plutôt <^e deconsacrer sa bravoure à la
f^Cnise de sa patrie. Cette fataleuassionle fit monter sur l'écha-
w), où il pént, avec autant de fermeté que de repentir sincère
et de religion édifiante le 21 juin 1627. L'Instoire de ses duels
est nombreuse , et nous nous abstiendrons de la relater ici e»
ne rapportant que l'affaire malheureuse qui lui valut la peine
capitale. En 1627 , de Bouteville, après avoir tué en duel le
marquis de Desportes et le comte de Thorigny, fut forcé de sa
réfugier à Bruxelles à l'issue d'un autre connut. Le marquis de
Beuvron, parent du comte de Thorigny, poursuivit de Boute-
ville jusque dans cette ville pour l'y provoquer et obtenir ven-
geance. L'archiduchesse gouvernante des Pays-Bas tenta de ré-
concilier ces deux gentilshommes ; mais de Beuvron , en
embrassant de Bouteville devant cette princesse , dit tout bas :
a Je ne serai content que lorsque nous aurons Tépée à la main. »
Trompée par cette feinte reconciliation , l'archiduchesse de-
manda elle-même au roi Lom's XIII l'abolition du comte de
Bouteville ; elle lui fut refusée. Le comte s'écria alors avec for-
fanterie : c< Puisque le roi me refuse l'abolition , je viendrai me
battre k Paris sur la place Royale. » Efiectivement , le lundi 1^
mai suivant , étaient en présence , lepée et le poignard aux
mains, de neuf à dix heures du soir sur la place Royale, le
comte de Bouteville , assisté de François de Rosmadec, comte
des Chappelles, son cousin, et d'un nommé la Berthe, ainsi que
le marquis de Beuvron, ayant pour seconds le marquis de
Bussy d'Amboise, son ami, et Buquet, son écuyer. Après s'être
attaqués et défendus vigoureusement tous deux pendant quel-
que temps sans s'atteindre, Beuvron et Bouteville jetèrent
leurs épées et se colletèrent le poignard à la main sans d'autre
résultat. Alors il se demandèrent mutuellement la vie et couru-
rent séparer leurs seconds; mais des ChappeUes venait de tuer
de Bussy. Aussitôt le marquis de Beuvron et son écuyer Buquel
s'enfuirent en Angleterre; Bouteville et des Chappelles prirent
la route de la Lorraine. Louis XIII, averti de ce duel , c[ui était
une audacieuse infraction à ses nouveaux et terribles édits , or-
donna de poursuivre les fugitifs. Le comte de Bouteville et le
comte des Chappelles furent arrêtés à Vitry en Champagne^ et
conduits à la Bastille. La comtesse de Bouteville et toute la haute
noblesse, dont le coupable était proche parent, intercédèrent
inutilement pour lui auprès du roi. Enfin , lors de la condam-
nation à mort des deux comtes , la prif icesse de Condé , les du«-
chesses de Montmorency , d'Angoulème et de Ventadour ac-
compagnèrent la comtesse de Bouteville et tentèrent un dernier
effort. Louis XIII leur répondit : « Leur perte m'est aussi sen-
sible qu'à vous, mais ma conscience me défend de leur
gardon ner. » L'arrêt fut exécuté. — Le comte François de
Bouteville était père du célèbre maréchal de Luxembourg.
BOUTEVILLE-DUMETZ ( Louis Guillain), né à Perouue
en 1745, y exerçait la profession d'avocat au moment de la ré-
volution de 1789. Son zèle démagogique le fit envoyer aux états
généraux de 1789, ou il se fit connaître parmi les novateurs les
plus avancés et parmi les plus verbeux rhéteurs. Il siégea dans
la commission des douze membres pour l'aliénation des biens
du clergé; vota pour suspendre Louis XVI après son arrestation
à Varenues; déclama contre la vénalité et l'hérédité des oflfices;
fut rapporteur du décret du 10 octobre 1790, ordonnant la vente
des domaines nationaux aux municipalités; défendit la liberté
de la presse; demanda, dans la séance du 19 mars 1791,1e
rappel à l'ordre de Robespierre qui voulait que la loi ne fit pas
de dbtinction entre un ecclésiastique et tout autre citoyen , et
en 1791 il présenta le rapport sur les baux emphytéotiques, les
baux par anticipation , ceux au delà de neuf années, etc. Après
la session il remplit dans son pays les fonctions de juge, puis
celles de président du tribunal civil. Arrêté sous la terreur,
Bouteville fut sauvé par les amis qu'il comptait parmi les mon-
tagnards. En 1795, nommé commissaire général pour l'organi-
sation de la Belgique, il accomplit cette mission difficile et im-
portante avec talent et intégrité. Après quoi , il devint substitut
du commissaire du gouvernement près le tribunal de cassation»
député du conseil des anciens en 1798, tribun lors du directoire,
puis juge au tribunal d'appel d'Amiens , et en 1811 président
de chambre. L'arrondissement de Péronne l'envoya en 1816 à
la chambre des représentants, où il siégea dans les rangs de l'op-
position , et échoua dans son élection a la chambre des députes
Bouteville-Dumetz mourut à Paris le 7 avril 1821. Il a publié le
Compte rendu de ses opérations en Belgique,
BOUTHILIER (F. RaNCÈ).
BOUTHILIER (CLAUDE lk) , Breton d'origine et fils de
Claude le Bouthilier, seigneur de Pont-sur-Seine ( Aube) , qui
avait quitté la carrière des armes pour embrasser celle du bar-
reau. Le jeune Claude le Bouthilier, appelé à Paris par le con-
trôleur général Barbin , ami de sa famille, fut d'abord conseiller
au parlement de Paris, puis surintendant des bâtiments de la
I reine Marie de Médids, charge qu'il dut au crédit du cardinal
BémriLLlEB. ( 968 )
de Richeliea , dont il était le favori dévoué. Lors da siège de la
Rochelle, le Bouthilier fat nommé secrétaire d'Etat, et en
1618 le département des affaires étrangères lai fut con6é.
Chargé de plusieurs négociations délicates et importantes en
Italie par le cardinal Richelieu , il s*en acquitta avec esprit et
talent. En 1650 , ce fut lui qui signa le traité d'alliance et de
subside avec le duc de Saxe-Weimar, que sa haine héréditaire
contre la maison d'Autriche avait jeté dans le parti de la Suède.
En 1632 , le Routhilier obtint la surintendance des finances
conjointement avec Claude de Bullion , à la mort duquel il con-
serva seul cette administration (1640). Le premier il fit imposer
les tailles par les intendants des finances. — Sur le testament
du roi Louis XIII , son nom était au nombre de ceux des con-
seillers de la ré^nce; mais, sans protection par la mort du car-
dinal, le Bouthilier encourut la disgrâce d'Anne d'Autriche, et
il quitta les affaires publiques pour se retirer à Pont-sur-
Seine, où il mourut le 15 mars 1655 à soixante et onze ans.
^ BOUTHILIER (LÉON LE), fils du précédent, comte de Cha-
vigny et de Buiançais, ministre et secrétaire d'Etat, fut d'abord,
comme son père, conseiller au parlement de Paris, et favori du
cardinal de Richelieu, qui le fit admettre au nombre des con-
seillers d'Etat. Comme son |)ère encore, le jeune Léon fut en-
Tojé en Italie avec une mission difficile quil remplit avec zèle
et intelligence en 1651 ; ce qui lui valut, l'année suivante, la
charge ofe secrétaire d'Etat et l'entrée an conseil, quoiqu'il
n*eùt encore que vingt-quatre ans. L'administration du dépar-
tement des affaires étrangères loi fut bientôt confiée, et il s'y
distingua. En 1655, il fut adjoint a son père, alors surinten-
dant des finances , pour aller obtenir la signature du traité
d'alliance avec les Provinces-Unies, et le 28 avril de la même
année il alla signer un autre traité d'alliance avec la Suède. En
1659, il fut employé, dans le Piémont, au rapprochement de
Christine de France, duchesse de Savoie, et de ses beaux-frères,
le prince Thomas et le cardinal de Savoie, et il sut assurer au
caninet français la dépendance absolue de la cour de Turin. Par
le testament de Louis XIII, en avril 1645, Léon le Bouthilier
fut avec son père appelé au conseil de ré^nce avec le prince de
Gondé, le cardinal Mazarin et le chancelier Séj^uier. Lors de la
disgrâce de son père, Léon demanda et obtmt sa retraite, et
vécut éloigné des affaires et de la cour jusqu'à sa mort, sur-
venue à Paris le 11 octobre 1652. II était âgé de quarante-
quatre ans. Le P. Yves Bodin , de l'ordre des augustins, a fait
son oraison funèbre, imprimée à Saumur en 1053, in-4®. —
Bouthilier (Victor), oncle du précédent, fut successivement
évoque de Bouloçne-sur-mer, puis archevêque de Tours et pre-
mier aumônier de Gaston de France, duc d'Orléans. Il mourut
en 1670, à l'âge de soixante-quatorze ans. Son oraison funèbre
fut écrite par le P. Martel , ]ésuite , et publiée à Blois, 1670,
în-1".
BOUTHILLIER-€HAV1GNT (ChARLES-LÉOX, MARQUIS DE),
né à Paris en 1745, entra fort jeune encore dans le régiment
des chcvau-légers de la garde ;du roi. En 1762, il était lieute-
nant d'infanterie au régiment du roi, et il se distingua pendant
la guerre de sept ans. Tour à tour colonel en second du ré-
giment deBêarn, colonel commandant du régiment Royal et de
celui de Picardie, adjoint au conseil de la guerre en novembre
1787, dépoté aux états généraux en 1789, et commissaire de
la nol>lesse aux conférences de conciliation avec le clergé et le
tiers état, de Bouthittier fit constamment preuve de talent et
de probité. Après s'être efforcé de faire déclarer constitution-
nelle la division des ordres avec le veto respectif, il émit des
vues utiles sur Tor^nisation de l'armée et de la garde nationale
et sur l'augmentation delà pave. Il attaqua les opérations finan-
cières de rassemblée nationale, et surtout l'expropriation des
biens ecclésiastiques. Il s'éleva contre le serment exigé des offi-
ciers; fit, au nom du comité militaire dont il était membre, un
rapport remarquable sur la discipline, et eut quelque éclat à la
tribune dans les hautes questions de politique. En 1791, le mar-
quis de Bouthitlier fut nommé maréchal de camp. Lors de l'ar-
restation de Louis XVI, il monta à la tribune pour prêter ser-
ment de fidélité avec la clause expresse de la sanction royale,
et signa toutes les protestations courageuses de la minorité
contre les innovations révolutionnaires. Emigré en 1791 avec
les princes frères du roi , il fut major général du corps d'armée
du prince de Condé, et prit part, en celle qualité, a toutes les
campagnes jusqu'en avril 1801, époque du licenciement. De
retour en France après le 18 brumaire, le marquis deBouthil>
lier vécut au sein de sa famille sans fortune personnelle, en
consacrant ses loisirs à la littérature et à l'art militaire. A la
reslauralion, il fut nommé lieutenant général et commandeur
de l'ortlre de Saint-Louis. Ses infirmités Tobligèrent peu après à
BOUTlillBS.
prendre sa retraite, eiil mourut le 18 décembre 1818, en !ior-
roandie, chez une de ses filles. D avait écrit sur Tadministn.
tion militaire des mémoires qui n'ont pas vu le jour. — Bor-
thillier-Chavigny (Marie-Constantm-Louis-Léoo, nMrquH
de), fils du précédent, né en 1774 ; entré au service, k Vi» è
3uinze ans, dans le régiment d'infanterie du roi ; blessé è i'&m
e Nancy, en 1790 ; capitaine à seize ans ; émigré avec son pin
en 1791, fit toutes les campagnes de l'armée de Confié, daw
l'état-major, puis comme major en second des hussards deBo»y.
et y reçut plusieurs graves blessures. Compagnon des tranoifl
des délassements du duc d'Enghien, Léon oe Bouthillier reort
le ^de de colonel un peu avant le licenciement de l'armée do
pnnces; après quoi il rentra en France en 1801, se maria h
vécut dans la retraite jusqu'en 1809. Successiveroent nomnr
auditeur au conseil d'Etat, sous-préfet d'Alba en Piémont n
de Minden en Westphalie , préfet du Var à la restauntifo,
Léon de Bouthillier sut déployer de vrais talents dans ces di-
verses fonctions, et lors de la dernière il s'opposa avec beav-
coup de vigueur et de fermeté à l'invasion de Napoléon débar-
qué àFréjus,ce qui lui valut son incarcération dans le fort d«li
Malgue à Toulon , où il demeura juscpi'au 32 juillet, après b
rentrée de Louis XVIII. Revenu à Paris, Léon de Bonthitlifrfoi
Sromu aux fonctions de préfet de la Meurthe, puis du Ba»-
ihin en 1815, et rendit des services éminents à sa patrie eii
ses administrés par son activité et son intelligence. Cependant
la réaction de septembre 1819 amena sa destitution. Dépote dr
Versailles en 1820 et 1831, il devint en 1833 premier admi-
nistrateur des postes sous la direction habile et paternelle di
vénérable duc de Doudeauville, et il coopéra à tontes les re-
formes heureuses, exécutées ou prcjetées sous cette direcli«, tf
qui depuis ont été suivies ou copiées avec plus ou moins dtti-
lent et de bons résultats. Conseiller d'Etat en service extraonlv
naire en 1833, la direction générale des eaux et forêts Itn fat
confiée en 1834, et il prit une part notable à la rédaction di
Code forestier et à la loi sur la pèche fluviale. Il cessa de km
partie de la chambre élective en 1837, et mourut le 5 ortotff^
1839.
BOUTHILLIER OU BOUTILLIER rDENIS) , avOCat AU pirif-
ment de Paris, vivait dans le xvii* siècle. L'époque de » nai*-
sance et celle de sa mort demeurent inconnues. Il se fantaii
d'être issu de Jean Bouthillier ou Boutillier, auteur de la Sm-
me rurale. Denis se distingua par son habileté à défendre h
intérêts de la plupart des grandes maisons de France, telles qtr
les Rohan et les Montmorency, et par son généreux enipre^s^
ment à soutenir gratuitement la cause des malheorcax. b
procès qui le mit surtout en relief fut celui intenté par la Teim
de Montmorency-Hallot contre les meurtriers de son mari, U<
chement assassiné à Vernon (Eure) par le marqnis d'All^**
Péhu, sieur de la Bfothe. Ce dernier, ayant été seul arrêté, pl^
vint à se mettre sous la sauvejjarde de la Fietie de S«*»^
Romain, qui assurait l'impunité au criminel choisi par le du*
pitre pour porter la châsse du saint le jour de l'ascension, t.^
affaire, évoquée au grand conseil, y fut plaidée solennelletneo'
en 1608. Bouthillier défendait la veuve de Montmorency-HiV
lot, et il obtint le bannissement et les réparations riviles pa'
arrêt prononcé le 16 mars 1608. — On a de lui : Wpoiuf «r
le prétendu privilège de la Fierté de Saint^Romain . Pan^
1608 , in-8®. — Réponse des vrais eathoiiques françait à ta
vertisiement des catholiques anglais pour teœelusion rf« f*
de Navarre de la couronne de France , 1588 , in-8*. — J[^'
Livre contre les prétendus droits du royaume i* Yvetot, hirv>
1651. — Plaidoyer de Denis Bouthillter pour les rtUf^
de Marmoustier contre le visiteur et le syndic de la eon^rr^t
tion des bénédictins, Paris, 1606, in-8».
BOUTICLAR OU BOUTiCLARB, S. m. (eomM. ), bateaoïu'*'
lequel les marchands voiturent et nourrissent leur poisson ff
attendant qu'ils le vendent.
ROUTIÈRES (GuiGUES GuiFFRBY db]. On pourrait faire »
biographie en quelques mots, et ce peu de mots suffirait à «f
plus bel éloge. Ne serait-ce pas assez en effet que de dire qn "
fut l'élève bien-aimé, le lieutenant et l'émule du Chevalier «bj
peur et sans reproche? Comme lui également il naquit dans n
vallée du Grésivaudan , et sa famille ne le cédait à aucune ^(^
l'ancienneté de sa noblesse. Ce fut d'abord en qualité d'honj»^
d'armes qu'il entra dans la compagnie de Bayard , et pw!»"'
la guerre connue sous le nom dfe ligue de Cambrai, U g""*
capitaine, qui certes se connaissait en courage, ne se tromfjj
point sur l'avenir de son jeune soldat. Il est vrai que le (ait <wb
il fut témoin était véritablement significatif. Il arriva pfn«*
le si^ de Padoue. Boutières, qui en est le héros , avait a pn^
seize ans... Ses camarades le virent un jour rentrer au (m
BomriixiBR.
(«»)
BOITFIQUE.
avec on oflfider «Ibanais qa*il tenait de ^re prisonnier et nn
guidon pris à l'ennemi. L'officier albanais atait une stature si
ookMnIe que Temperenr Maximilien , comparant le vainqueur
m îtinco, ne pouvait en croire ses yeux. Gelui-ci, voulant ca-
cher k boote de sa défoite, se couvrit par un mensonge. 11 af-
fima n'avoir oédé qu'à la supériorité du nombre. — a Vous
eotender, dit Bayara, se tournant vers Boutières ; lequel de
vous deox a menti ? — Que j'aie menti , si je ne suis pas vain-
aaeor une seconde fois ! s'écria , rouge d'indignation, le jeune
âèvedeBayard; qu'on lui rende son cheval et ses armes, ou
qu'il combatte avec moi corps à corps Id L'officier albanais
D'osa relever ce défi héroïque. — <r Jeune homme , dit Bayard
attendri jusqu'aux larmes , vous avez un commencement aussi
banque je vis jamais à jeune homme; continuez, et vous serez
VD jour un grand personnage.» De pareilles actions ne demeu-
imt point isolées dans la vie d'un homme; aussi Boutières fit
1b guerres d'Italie avec le plus grand éclat, et sa conduite au
«iége de Mézières fut celle d nn héros. A cette dernière affaire,
il rat nommé lieutenant de Bayard. Plus tard le roi , pour re-
connaître ses services, le fit, à la hfiortdu Chevalier sans peur,
capitaine en chef de quatre-vingts hommes d'armes, tous gen-
tiishommes. En 1534, Charies-QuintetleconnéUblc de Bour-
lon nienaçaient Marseille; Boutières s'y renferma, et, j;râce à
won habileté, l'ennemi fut contraint d'abandonner le siège de
eeUe ville. 11 remplaça jpar la suite l'amiral d'Annebaut dans
le commandement du Piémont, et, de 1537 à 1543, il en sauva
deux kis la capitale. Cependant peu s'en fallut dans la seconde
iffiiire qu'elle ne tombât au pouvoir des Impériaux , à la suite
l'une surprise, et pour avoir pendant un ffrand souper remis
» lendemain la lecture d'une lettre qui lui donnait avis du
lessdn des ennemis. Cette première faute était grave, mais elle
le ooâta rien. Peu après il perdit la ville de Carignan , et la
àote en fut attribuée à l'indiscipline de ses soldats. François V
ai retira dès lors sa confiance , et envoya le duc d'Ënghien
•endre son commandement. Le jeune pnnce, envoyé au pied
les Alpes, envoya demander une escorte à Boutières. Celte
ipèce de fanfaronnade le piqua au vif et lui fit commettre un
cte de félonie. Sous le prétexte de donner au duc une escorte
ligne de lui, il lève le siège d'Yvrée , et mène l'armée entière à
» raicootre. Ensuite, comme Ajax dans sa lertte, il va bouder
10 fond de son château, au milieu de ses terres du Dauphiné.
cependant il s'informe de l'armée, et apprend qu'elle va livrer
«taille. Alors , déposant toute rancune , au fond jaloux peut-
Ire de réparer sa probité compromise , il quitte sa solitude de
iMivet, et vole avec sa compagnie d'hommes d'armes se placer
ws les ordres du duc d'Enghien, lui naguère qui commandait
» ebef cette même armée. A la bataille de Cérisolles, en 1544,
commandait Tavant-garde , enfonça les lansquenets de l'em-
weur, et décida par son courage du succès oe cette journée,
noçois I*% dès ce jour, rendit toute sa confiance à Boutières.
fit partie de l'expédition dirigée contre l'Ile de Wight par
mriral d'Annebaut. Ce fut sa dernière campagne. On ignore
date de sa mort. Sa fille, Joachime de Guifirey, le seul enfant
ni laissa, épousa Balthazar de Monteynard, et lui porta tous
I biens en dot. L'élève de Bayard fut sans peur comme lui ,
Bs non pas sans reproche; mais il expia ses fautes en vrai
Idal, par une victoire.
BOim«KT (Roland le Vayeb de), mattre des requêtes et
(endani de Soissons, mort en 1685, écrivit et publia en 1683
t DfêstriaiUm $ur tautarili légUime des roi» en matière de
rc'e, réimprimée en 1700, et attribuée faussement à Talon,
dernière édition est de 1753, in-15. En 1756, on publia une
le contenant nn supplément de pièces importantes, au nom-
rén vf ngt-deux, 1 vol. in-12. On a encore de lui ; De l'au-
*îté eu roi sur tâqe nécessaire à la profession religieuse ,
M et 1069, in-12, livre qui fit t)eauooup de bruit , et rat atta-
^ pur le P. Bernard Guyard, dominicain, qui publia la même
ife la Nùuvelie apparition de Luther et de Calvin , in-12.
Traité de la peine du péculat, 1665, in-4», composé à Toc-
lûfi du procès de Fouquet. L'auteur était alors avocat au
lenient. — Traité de la preuve par comparaison d'écri"
^ (yn le trouve dans plusieurs éditions du Traité de la
ivepar témoins, de Dante.
ftcmixiBm (F. Bocteiixer).
iirrnjLiEB (MAXianLiBN-JEAN), né à Paris en 1745. Son
était emplo^ au contrôle de l'académie royale de musique,
offnme lui, Jean entra dans l'administration de ce théâtre,
o ambition le poussa bientôt à devenir auteur dramatique.
lit fécond, il demeura médiocre, mais il remporta des succès
Dgne sur les scènes secondaires. Ses travaux littéraires ne
ni lui aisnrer une aisance heureuse, et il mourut dans la
misère le 5 décembre 1811. Il a publié : Recueil de poésies ou
Ckoim du sentiment, Paris, 1789, in-18. ~ ilrtoii, les Fêtes
d'Erato, Dapkniset FloriietOpèras; Acanthe et Cydippe, ballet
en un acte, Paris, 1764, in-8^. — Julien et Babel ou le Magister
supposé, comédie en un acte et en prose, 1766, in-8o. — Le Sa--
vetier et le Financier , opéra-comique en trois actes, 1766, in-
8°. — Le Pàlé d'anauilies, comédie- vaudeville en deux actes,
1767, in-8°. — Les trois Bossus, comédie en deux actes, 1768.
— Les Trois Gascons^ comédie en trois actes et en prose, 1769,
in-8<».— Alibeekel Ruffia ou les DeuxSolilaires, 1769, in-8».—
Llle de la Rciison, comédie épisodiqne en un acte, Paris,
1770, in-8". — Le Laboureur devenu gentilhomme , comédie
en un acte et en prose, mêlée d'ariettes, musique de Bonnet,
Paris, 1771, in-8".— ^ Toilette; le SeUier d'Àmboise; le
Goût du siècle; Céphiseet Lindor ou le Tonnerre; Zirphis et
Mélide ou le Premier Marin ; Alexis et Louison; le Trésor ou
V Avare corrigé. Ces sept pièces sont inédites.— Elise ou VAmi
comme il y en a peu, drame en trois actes et en prose, 1771,
in-8®. — ItysetSophilète; Euthyme et Lgris, ballet héroïque en
un acte, musique de D^ormery, 1777. — Alain et Rosette ou
la Bergère ingénue, intermède en un acte, musique de Pon-
teau. — Myrlil et Lycoris, pastorale en un acte, musique de
Desormery, en collaboration avec Bocquet de Liancourt. —
Aminte, pastorale en un acte; Céliane; Amaryllis; Danaé:k
Navigateur; le Jugement de Paris; Abbas et Sohry. Ces sept
pièces sont inédites. ^ Cydippe, pastorale héroïque en un acte et
en vers, musique de Froment, 1785, in-8^. — Rosine, opéra-co-
migueen un acte.— Le Souper d' Henri IV, 1789, est la pièce
intitulée le Laboureur devenu gentilhomme, retouchée par le
comédien Després. — Valmore, — Adèle et Didier, opém-comi-
que, musique de Deshayes, 1790. — Hélène et Paulin, comédie-
vaudeville, 1790. — Laurence et Bonval, comédie en un acte
et en vers. — Alix de Beaucaire, drame lyrique en trois actes.
— Pauline et Henri, musique de Bigel, 1794, in-8^. — Le Ros-
signol, opéra-comique. — Epitre en vers au général Cyrus,
Valence, in-8*».
JIOUTINAUX, s. m. espèce de raisin.
BOUTiQUAGE (gramm.), s. m. vente, commerce en boutique.
Il est familier et ironique.
BOUTIQUE, local situé sur la rue et au rez-de-chaussée, où
les marchands réunissent et exposent leurs marchandises. —
Selon le savant Henri Estienne, ce mot tire son étymologie du
grec : xnodm^, que Cicéron a traduit en latin par apotheca, et
on aurait successivement dit en français : pothèque, bothèque,
bouihéque et boutique. En italien, bottega; en espagnol, bo-
tiea, ce qui pourrait bien aussi donner pour racine le mot :
boite, par lequel on désigna longtemps la balle des colporteurs,
cette première boutique nomade. Autrefois une boutique se nom-
mait/en^lrtfououvro!fr,commerattestent les statuts des commu-
nautés marchandes. — On appelle aussi froulïçutf .* i^ la baraque
ou échoppe ambulante aue quelques marchands dressent sur
les promenades, sur les places publiques, dans les foires ; 2^ l'é-
tal portatif, suspendu au cou ou au dos de petits débitants ; S** le
lieu où les artisans travaillent ; 4** les instruments d'un ouvrier;
5*^ un bateau à compartiments, à jours percés au-dessous du ni-
veau de l'eau, dans lesquels îe poisson se conserve vivant et s'ali-
mente en attendant la vente ; 6° le fonds même d'un négoce. On
dit : Tel marchand a cédé sa boutique à telle personne, pour ex-
primer qu'il a vendu à un autre l'exploitation de son commerce.
— L'étude d'un notaire s'est longtemps nommée boutique, —
Dans le commerce, ces diverses locutions sont usitées : Lever,
ouvrir boutique; Garder, tenir boutique; Garçon ou fille de
boulique; Garde-boutique, en parlant d'une étoffe avariée, ou
défectueuse, ou passée démode, et qui ne trouve plus son déni,
et, par métaphore, certains ouvrages littéraires invendables qui,
après avoir séjourné en magasin, vont disparaître chez l'épicier.
— V arrière-boutique est une pièce derrière la boutique où l'on
serre encore des marchandises ; c'est quelquefois même le loge-
ment du commerçant. — Dans certains pays, la police fait fer-
mer les boutiques les dimanches et fêtes consacrées, et aux jours
de réjouissances publiques; chaque soir, à minuit au plus tard,
elles doivent être closes.— Dans le style populaire, le mot 6ou-
tique s'applique à un établissement mal géré ou à une maison
mal ordonnée, dans lesquels les commis ou les domestiques sont
mécontents de leurs appointements ou de leurs gajres, de leur
travail ou de leur nourriture : QueUe bouHque I — Courtaud de
boutique désigne ironiquement un patron on un commis, épais
d'esjpnt, que rien ne peut faire sortir de sa spécialité mercantile.
— Dans le style proverbial, on dit : Adieu la bouHquel d'une
entreprise ou d'un établissement qui périclite ou tombe ; Cela
sort de la boutique de Satan, d'une calomnie qu*on répand; El
WOVJNML
( ^^)
tirroN.
fait de «on eorpê urne bouti^ d'apoikkmk^ ou de mtn'ektmd
de vin , d'un malade ioiaginaire passant son exislence à se mè-
dlcamenter,eld*un i vrognc adonné à d^haiika^^lseicès; Hfaiid$
«a léle une boutique de grée el de latin, d'an Vadius ou d'un
TrissoUny orgueilleus^ent prodigues de pédantesques citalioos.
Maintenant, à Paris, boutique est un terme suranné : onappeUe
maaoiin ou 6arar, selon leur im^rtance , ces milliers de salons
et de boudoirs artistement décores, richement meublés dans le
style renaissance, Louis XIV ou Louis W, qui embellissent nos
rues d'un luxe inaccoutumé et prodigieux, et dont les frais sont
prudemment compris dans le prix élevé de la vente. Les acbe-
teurs soldent te faste des niarcbands.
BOUTIQUIER , marchand qui exploite un commerce en
boutiaue. Ce mot» même dans le langage usuel, se prendrait au*
jourd'nui presque en mauvaise part. Les ravandeuses et les save-
tiers le tolèrent seuls, parce qu'il force à r»ommer boutique le
tonneau et la baraque qui leur servent d*asile et qu'on appelait
échoppe, nom trivial dont ils rougissaient beaucoup. La langue
française s'appauvrit par la vanité des négociants français. —
Toutefois, tout en critiquant ce puéril orgueil de mots, il faut
avouer que nos boutiquiers ont tellement dépassé leurs préilé-
cesseurs, (anl par leur intelligence et leur éducation que par
les prqgrès réels dont ils ont doté l'art et le commerce, qu ils
ptuveul se décorer, ajuste titre, du nom de commerçants.
BOUTis, s. m. (tenu, de d^usêe), Tendruit où un sanglier
a fouillé avec son boutoir, et les traces de cette fouille.
BOUTISSE, s. f . (archit,). C'est une pierre dont la plus grande
longueur est dans le corps du mur. £lle est différente du carreau
en ce qu'elle présente moins de parement et qu'elle a plus de
queue.
BOUTOjmi/i.], suprême déesse de l'Egypte, était antérieure
aux trois Rhemelis, Kuef, Fta, Fté; Knef même n'était en
quelque sorte que sa première émanation. C'est fiouto aue les
Grecs de l'école syncretistique désignent par les noms oe nuit
Sriniitive ou ténèbres inconnues , de sable et eau ou vase indé^
nie , d'humanité génératrice universelle. Il est aisé d'en con-
clure que la théologie égyptienne voyait dans Boulo l'être
préexistant au monde , l'être qui ne s'est pas encore manifesté ,
parce qu'il ne s'est pas scindé. Cet être à l'état d'irrévélalion est
bien la nuit , puis il est le chaos d'où sortira le Cosmoe ; le sa-
ble et l'eau qui composeront un édiâce, la matière qui possède
en elle tous les ingrédients du monde, enlin la nature. Par suite
il se pose comme lemme, comme réceptacle tout passif, comme
vaste utérus. — Le principe mâle, l'activilé, le fécondateur a
donc été oublié? Non, mais il n'apparatt qu'en seconde ligne
( V, Knkf), et il sort de Bouto , c'est-à-dire dans ce système que
la matière contient en elle l'esprit organisateur ; que le principe
mAle est un redoublement du principe femelle. Il est permis de
croire que cette idée, quoique dominante, ne fut pas ta seule
admise en Egypte, et que, la comme aux Indes, le principe mâle
eut ses adorateurs. Du reste, on ne sait quel fut le nom de cet
être suprême pris comme dieu et non comme déesse , quoique
probablenient ce nom soit Piromé , trissyllabe singulièrement
analogue à Brahm , ainsi qu'à Hermès. Bouto , dans la légende
osirique, élève et cache Harveri enfant dans les lagunes de
Bourla, qui jadis portaient sou nom (Buteuuê laict), et dont
l'eau stagnante, vaseuse est bien le symbole de la nuit, de Tin-
organique chaos au sein duquel s'élaborent les êtres futurs. La
musaraigne, qui passait alors pour aveugle, lui était consacrée,
ainsi que l'ichneumon. Une planche la représente coififée de la
partie inférieure de Chent, emblème d'empire sur les régions
nasses. Des identifications naturelles dans le système de l'éma-
nation , qui était celui de l'Egypte , la confondaient avec Neilb,
avec Athor, avec Isis et même avec Bubastis ( F. ces noms). Les
Grecs la prirent pour Latone, et donnèrent les noms de Leto ,
Letus ou Letopolis à deux villes qui lui étaient consacrées, et qui
sans doute s'appelaient en égyptien Bouto. Ce sont aujour-
d'hui Esneh et Errahoné ; la premièce est célèbre par ses ma-
gnifiques ruines. Ils laissent le nom de Bouto à une troisième
ville, remarquable surtout par sa situation près des lagunes de
Bourlos, par les pèlerinages dont elle était le but, par son tem-
ple et par la sépulture des musaraignes.
BOCTOi. EnUrm, de biaeon, on appelle ainsi le bout du
{;roin du sanglier lorsqu'il est d'émail diffèrent delà hure, ou
orsqu*il se trouve tourné vers le haut de Técu; car ordinaire-
ment la hure du sanglier ^nt posée en face, le boutoîest tourné
•au flanc droiL
BOCTOIR i^hisL nai.) , nom donné par les chasseurs au mu-
seau du sanglier, et qu'on a étendu aux prolongements nasaux
des cochons, des coatis, des taupes, des bali-saurs, des tapirs.
Ces sortes de nex sont propres à fouiller la tore. La masse diar*
nue dont cet organe ^ oomfose est seoteoue par VB os pviii^
lier appelé oê du boutoir.
BOUTON, s. m. (grammJ). U se dit de petits cor|Barmrife
ou allongés que poussent les arbres et les armastes^ et d'uàH»
sent les branches, les feuilles et les fleurs. Il se dit auMi d «
fleur qui n'est pas encore épanouie. Un bouton de roar. Un
dit par analogie de petites tumeurs arrondies qui se fonneiUtt
la peau , soit au visage, soit aux diverses parties ëacfirps.J/fjb
visage tout plein de boutom, — En termes d'art vétérinaÎK^
boutons de farein, certains liubes qui viennent aux dmn
lorsqu'ils ont ïeîaTcin,— Le bouUm du sein, leboutduteio.k
mamelon. «— Bouton se dit encore de petites pièces de dt%aa
matières, ordinairement rondes et plates, queiquefais bombm
ou en boule, qui servent à attacher ensemble diverses partis
d'un vêtement, et que Ton passe i cet effet dans des fentes a^
lées boutùnnières , ou dans des ganses. — Bouton de soie, à
âl, tle drap, etc. , bouton formé d'un petit morceau de boè«
d'os recouvert de soie, de fli, etc. Moules de boutou, prtife
morceaux de bois ou d'us , avec lesquels on fait cette sorte éi
boutons. — Proverbialement et flgurérnent , Serrer le boutssi
quelqu'un , le presser vivement sur quelque chose et qufkiodÉ
avec menaces. — Figurément et familièrement , Su raie, a
soutane ne tient qu'a un bouton^ se dit d'un homme qui poti
la soutane et qui est prêt à la quitter pour embrasser naeaato
profession. — Bouton se dit, par extensioa , de plusiennaatm
choses qui ont la ûgure d'un bouton. Le bouton d'un feetu^
Le bouton d'une serrure, d'un verrou^ la partie saillante H v-
rondie à l'aide de laquelle on pousse et on tire le pèM à'm
serrure ou un verrou. On dit dans un sens analogue, k IntM
d'un tiroir , etc. — Le bouton d'une porte , pîèœ de fera à
cuivre qui est ordinairement de forme ronde on ovale, et ^
sert à tirer une porte à soi (»u à l'ouvrir. Tournex le 6ott(M. -
En termes d'artillerie , 6outon de euiaue , l'espèce de twoicqa
termine la culasse d'un canon. — En termes d*éqttit«tioft>
bouton de la bride y le petit anneau de cuir qui coule le loogds
rênes et qui sert à les resserrer. — En chinirgie , boulonie [a,
instrument de fer en forme de bouton, qui sertàcautérifierapff
qu'on l'a fait rougir au feu. Appliquer un bouton de fc».— ta
les essais, 6otflon de fin , ou simplement 6oiilon, la petite pf*
tion d'or ou d'argent qui reste après l'opération de y ewpdlt
— En botanique, bouton d^or, variété de la renoncule doprci
dont les fleurs sont doubles et d'un lieau Jaune doré. •— Beetu
d'argent , variété à fleurs doubles de la niatricaire des )«-
dins.
BOUTON D'ALEP (médee,)^ maladie de peau, cmdém
par réruption d'un ou de plusieurs tubercules qui fiaisseiit pf
s'ulcérer , et guérissent au bout d'un an environ en laissant ui
cicatrice indélébile. Les Syriens appellent cette maladie fciW
senne (l'ulcère d'un an), et les Turcs Ualebchobûu (rtW»
d' Alep). — Elle attaque les individus de tout sexe , de ioate c»
ditfon qui habitent Alep. Les Européens la contractent apHi»
temps plus ou moins variable. Une éruption semblable i^
à Baedad , sur les bords du Tigre et de l'Euphrate, i Ucmt
Diarbekir, Merdi, Orfa. C'est une opinion dans le pays que c<^
lésion est due à l'usage des eaux du Coiq, qui passe par Alep. !<
siège de cette affection est à la face et aux membres. Il p>r"
bien constaté que les indigènes en sont surtout aflectés an visa^
tandis que les étrangers , p«r un heureux privil^e, sont atta-
qués aux extrémités. Les indigènes admettent deux »rttf •
boutons, l'un qu'ils appellent màleti qui est unique i ^\J^
(emelle qui est multiple.. Les remèdes employés sont •*'*r*
^nioi cwnmune eum mercwio, l'emplâtre de Nuremberg «s
fer rouge. A. B. BiB.
BOUTON. Enterm, d' artificier, extrémité de ^•^•J* J
culot , arrondie en forme de lonc sphériqoe , du mâft •
laquelle s'élève la broche qui forme l'àme de la fusée. *
BOUTO9l^FRANÇ0is),jésuite, né en 1578 àChambliy,yp;
Dèle en Franche-Comté. Son xèle le 61 choisir par sc8S0pén«^
pour aller prêcher la foi ches les peuples du Levant. ^T**!?
qui le ramenaitdanssa patrie fit nautrage sur les oôtesde laur
bre, et ce ne fut pas sans de grands périls que k jeune io>^
naire parvint à se sauver à la nage. Mais oe '>ou^^'*^^"2
l'attendaient sur le rivage : les habitants du pays, ^^y^^^^kL
un corsaire africain, n'auraient point épargné sa vie, « J^
vidence qui veillait sur lui ne l'eût arraché d'entre J**" "2
Le P. Bouton avait reçu chef les jésuites une éducation , JJ»l"r
ils savent la donner, spéciale autant que variée. jlF^
fessa pendant plusieurs années la philosophie et la fpétoiy
rj passedanslcsbou-
m habil , ion gitet. Il
n sens aiialuguc. Cti
— BotTOS-Sfc, ÈE,
n homme ttiu-
}n,Bmk laGnla nioi
'<- (lïcpllt déplorable au
' P. Boulon avait comj
rliiirnl encore ^ue mai
iilinlhèqocdesicsuitcsi
iiicnldimtesliaiiimes
.'lii |)1iis parlinilièrpnif
■ xpiriturlk; 2" une Ir
■■ ï f/c laiale Dorothée ; Z
rrifTinalione liraelila
vuiistionii ferrant, fx
■ mrum; V un DicUo
i:|uH il avait dépensé <l
' hi miiii jusqu'à six
l'iiiéchappcilinccniH
I' publique de la ville
>i]i'|irjs un Dieliotinair
n lorsque la mort vint
iiiif que quelques écri'
Arwt à'we Relation de ,
■ In Martinique depui
■rrcrt 1858.
I.UITOS (Ile) (F.Buton),
1 iiiTOX\É, en term. de blaion , se dit du milieu des roses
lis autres fleurs, qui csl d'un autre émail que la Qeur. Il se
r ;iu»i d'un rosier qui a des boulons et des lleursdc lisrpa-
'lii's, comme celui de Florence, d'où sorlciil deux bou-
Mii-TD.tKEB LA BONNETTE. Quelques marins se s^r^eiit
< c lerme pour la bonnette niaillije. lis disent aussi débou-
i^oLToSNGH, T. n.Cjromm.). Il ne se dit que des arbres el
. .'irbusiesquicommeucciilàimusser des boulons. LetTotier»
■I inenteni à boulonner. — ^VT(ysy¥.tL esl aussi verbe aclir,
^'11 i lie, a Hacher, arrêter un vêlement ou quelque |Kir lie d'
'iK'Ni, au movcn des boutons que r ' ' '
riieresoudansfeiiganseç. Boutonner
.>|iloie avec le pronom personnel dans
' Kl ne tari foi encore le buutimnc
Uii|>e.— Figurémenlcl ramilièrenicnt, C«(
; 1 1 bnmtmni, boutonni jusqu'à ta gor^c ; c esi un noiuiue
I ;i ;.'raiid soin, lorsqu'il parle ou qu'on l'interroge, de De pas
" T fH'iiélrer ses desseins . sa pensée-
i:(*tT0X.\ERlE Ueelinol.). Celle industrie, imporlée en
ime par Loub Xvl , n'y csl jamais devenue Irès-llorissante.
iriiicelil venir à grands frais de l'Angleterre les outils et les
< I .<'rs nécessaires a celle sorte de fabrication ; car h cette cpo-
> iiiius étions les iribulaires de nos voisins d'ouirc-mcr, qui
'"tii à peu près les seuls producteurs en cegcnredeconsoin-
<i'»i. Le premier claUissemenl de bouLonnerie fut établi
r~ II' faubourg Saint- Honoré , et vécut jusqu'au temps de la
'i>lii>n au moyen d'une subvention de 100,000 fr. fournis
1 l-.rat. Lorsque la guerre eut interrompu nos relations avec
'-.k'terrc, le commerce de la buutonnerie prit un grand
I ; iiiaiscesttccf's ne devait avoir qu'une courte duri'e. Ce-
fiiil un grand nombre de fabiiques se forniaienl tous les
>; ileuK mille ouvriers y trouvaienl, dans Paris seulement,
occupation continuelle el d'asseï gros salaires. Plusieurs
n MUls se crêèrenl ainsi et en peu de temps une fortune
.iiiie. Mais cet élat de choses devait avoir, comme nous
'ris dit , un retour fâcheux. Du inomcnl que la boulonnerie
raiice eut i soutenir une concurrence, les forces lui man-
l'iiL, *Helle ne devint plus qu'une irtduslric secondaire, uri'
>' lie rachilîquede notre commerce. C'est à peine si elle oc
>Io iiosjours deux cenis ouvriers à Paris, son principal lieu
.'l>rication. Cependant depuis peu d'années l'eiporlalion
'iiiluos de France a quadruplé. Maigre celle circonstance
' lise, il ne s'y fabrique pas en tout pour plus de
').ooufr.àl,800,000 fr.de boulons de cuivre. A Birmin-
n , une seule fabrique expédie par an pour plus de cinq
■ rii (le francs de boutons de cuivre, nacre, os, corne et
;;. Ct tic ville occupe plus de quatre mille ouvriers à
'- ik- iravall. L'article le plus important dans ce commerce
lui (les boutons en cuivre, el c'est en ce poinl surtout que
-M'itinocs incajiablesdc lutter avecles Anglais. L'intériorité
t- fil briques de cuivre lamine est ta cause première de cette
. 'Il fàclieusc. Le nombre de ces fabriques n'esl pas en ran-
i'.'?c les besoins réels, et comme, pour cette raison, les
' 1 >.'^ qui en sortent ont un débit forcé , les fabricants n'ont
I cufur d'apporter des perfectionnemenis aux anciens nxo-
.'' (iroduciion. Peu jaloux de l'avenir de l'industrie qu'ils
ïtal
au roélier
90 «
55 fl
SO » lapw«.
iB
7 .. idem!
i l'aû-iiille. . . .
90 i
3 » la garnilu
l»jet^el*piU«-
75
73 *
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50 a
7 » h n>aE>e
n-o,,). . : : : : .
1 60 idem.
fltxib., e>i lastiog.
SO
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iT.b!'»""'^" "■
1 40 idem.
blondi. . . .
1 ao id™.
1! » idem.
à UYHIS
SO • 1 -> iJ«..
On empaquette les boutons par grosse , et le c
presque toujours au eoniplant. Put
cipal lieudefabricalifm.conmie nous l'avons déjà fait observ
il pour la France le prin-
II s'
cisel
les boulons de lasting, mal imités des Anglais, ce qui n'empè-
chc pas tpi'ils soient l'objet d'une grande exportation pour
Mexico surtout et Porl-au-Prince. Pans fabrique aussi en très-
grand nombre les boulons communs de corne à un et à cinq
Irons, les boulons d'os el diverses autres espèces qu'on expédie
pour Rio-Janeiro et Balli. On exporte encore, si»t en Espagne,
soil en Belgique, beaucoup de boutons de soie, mais Irès-pen
de boulons en mêlai. Ces deux pays tirent leurs boulons en
métal de l'Angleterre, qui seule aussi fabrique les boulons en
lasling et en soie à queue flexible , les boulons polb à quatre
trous, blancs , noirs et blonds , les boulons en papier verni , et
les boulons en fer à trous. — Lj/on fabrique beaucoup de boa-
Ions communs , en cuivre el eu nacre , dont elle approvisionne
tout le midi de la France, la Bretagne, l'Espagne et une grande
partie du Pérou. Le village iV Audeville , près Méru, occupe
tiiutesB population à la fabrication des boutons de nacre. Mais,
pour ceux-là la concurrence avec les Anglais n'est guère pos-
sible, attendu que le droil d'entrée en Irance pour celle ma-
tière première en augmente le prix de la moitié, tandis que
nos voisins ne l'imposent qu'à 5 pour cent du prix d'achat. Wem
fabrique des boulons d'os et de corne. Il s'y lait des commandes
considérables , el cependant vous n'y trouveriez point une fa-
brique montée; les ouvriers confectionnent chex eux et indivi-
du^lement. A ChanliUf/ (Oise) et dans ses envinms, on fail
les boutons de soie â l'aiguille ; les boutons de Hl , dits buutoas
jetés el boulons i grille ( six  huit barres ), et les boulons en
corne à bas prix , à un el à cirtq troua.
■OCTONNIER s. m. [ ^raMiR. ] , celai qui (ait et qui vend
des iwotons. C'eit H» bon boutonniir.
■oirroK.iiÈRE (jramtn.), s. S. petite fente faite à un vêle-
ment pour y passer un bouton el qui esl bordée de soie , de lil ,
de laine, etc. — Bo^lonitière fermée, boutonnière qui ii'esl
que Dgurée sur le vêtement •■t qui ne sert qu'à l'ornsf . — Figu-
réroentet iamilièrement. Faire vnebaatonniiTe à quelqu'un ,
loi &^ une blessure un peo large avec une arme perçante ob
tranchante.
(1^ La larnilure se compoie de 18 grandi boutons et 6 petits.
BOOTBATENElf.
(272)
Boim-muiis.
BOCTOinfièBE (OpÉRAnoN DB LA ). Quelques auteurs oiit
donné ce nom k la ponction de la vessie » soit au-dessus , soit
au-dessous du pubis : mais on ne doit appeler ainsi aucune in-
dsîon pratiquée au périnée ou sur le raphé du pénis , pour
donner issue à Turine retenue dans la vessie, pour introduire
un cathéter dans cet organe, retirer un calcul engagé dans
Turètre , ou enfm ouvrir un abcès urineux.
BOUTONS UE BETOCTB, terme de fubanerie. Ce sont com-
munément des moitiés de vieux rocbets coupés en deux , à tra-
vers lesquels on passe les tirants des retours, pour que ces
retours soient plus aisément tirés par Touvrier, que s'il fallait
qu'il les tirât par le tirant. On fait un nœud au bout de ce tirant
qui empêche le boulon de retour de s'échapper.
BOUTOUA (géogr.), province d'Afrique, dépendante du Mo-
nomotapa. Elle est située au sud du fleuve Zambèxe, à l'entrée
du grand désert méridional, sous le IS*" de^ré de latitude sud
et le 25' de longitude est. Depuis les premières expéditions des
Portugais dans ces contrées, aucun voyageur ne les a visitées ; les
Portugais eux-mêmes ne purent s'y etaolir, bien qu'ils eussent
remonté jusque-là le Zambèze. Leur armée, commandée par
Bareto, ne put résister aux attacnies réitérées des naturels, et
ceux qui ne se hâtèrent pas de rebrousser chemin furent mas-
sacrés. Le Bouloua renferme cependant tout ce qui peut séduire
les explorateurs : de l'or et des mines mystérieuses. De Barros,
dans sa dixième décade (de Jim), parle longuement du pays de
Boutoua. Il signale d'abord les mines d'or, abandonnées, dit-il,
par suite des guerres continuelles que les indigènes se font entre
eux. Les Portugais éprouvèrent de très-grandes difficultés pour
séparer cet or du sable auquel il est mêlé, et les Cafres leur
refusant toute nourriture, ils furent contraints de renoncer à
leur tour à cette exploilalion. Au milieu de ces mines, ajoute de
Barros, il y a une grande forteresse, très-bien bâtie, en énormes
blocs de pierre, qui ont vingt-cinq palmes de longueur et une
hauteur proportionnelle. Sur la porte se trouve une inscription
que ne purent lire les marchands maures les plus instruits; les
caractères mêmes leur en étaient inconnus. D autres forteresses
entourent celle-ci , construites aussi de grosses pierres , sans
mortier, avec une tour qui a plus de douze brasses de hauteur.
L'ensemble de ces édiûces se nomme symbaoe; car c'est ainsi
qu'on appelle toutes les demeures royales du Monomolapa. Un
homme est préposé à leur garde; il est appelé symbaeayo, ce
qui répond a gardien de symJbaoe, Il est chargé de surveiller
Î plusieurs femmes du souverain qui résident toujours dans ce
ieu. Les indigènes, n'ayant pas «récriture, n'ont gardé aucun
souvenir ni sur la date ni sur les auteurs de ces constructions;
ils les croient élevées par le diable, persuadés que les hommes
ne peuvent en faire de pareilles. — Quelle était cette langue
écrite? d'où viennent ces monuments? quelle civilisation éteinte
les a dressés là? Cet or, ces ruines, le nom de Sofala qu'on leur
donne fort improprement, ont rappelé ce mystérieux pays d'O-
phit* où Salomon envoyait les Qultes qui revenaient cliargées
des bois et des métaux précieux destinés au erand temple; et
l'on a voulu y voir le palais ^e la reine de Saba , oui vint des
contrées lointaines déposer son admiration aux pieds du grand
roi (F. Opuir et Sofala); mais toutes ces suppositions s'é-
croulent au moindre examen , et rcternolle énigme demeure
debout. Dans tout le pays on ne rencontre aucune autre trace
de maçonnerie, et les peuples qui l'habitent se construisent des
cabanes de bois et de paille. Les habitants du Boutoua sont de la
race des Cafres; ils sont pasteurs, et se nourrissent du lait de
leurs troupeaux ; les plames élevées du plateau de la haute
Afrique leur fournissent d'immenses pâturages. V. de N.
BOUTOlJlf<« (géogr,)f tie de la Malaisie, dans la mer des Mo-
luques, au sud-est de Célèbes, par B*" de latitude sud et 120°
30' de longitude est. Elle a 27 lieues de long sur 6 et demie de
large. Sa surface est élevée et bien boisée. On y recueille en
abondance du riz, du maïs, des ignames et toutes sortes de
fruits. Les arbres à épiées en ont été extirpés par les Hollandais.
La volaille, les chèvres et les buffles y sont communs, et la mer
très-poissonneuse. Le perroquet et le kakatoua abondent dans
les forêts. La population se compose de Malais. Ils obéissent à
un radjah, allié aes Hollandais, et résidant dans le fort de Bou-
toung, ville bâtie sur le sommet d'une monUgne escarpée et en-
toura d'épaisses murailles.
BOCTBAVEKEN (mythol.)^ radjah hindou de la race des fils de
la Lune, de la branche de Jadaver, éuit fils de Soumakrouanta,
et fut père de Dourvalcha.
BOUTEATS, BOCTHEAIS, BOUTTEBAIS , BOTEBAIS „--^ , i^ W u li^ «
(Raoul), plus connu sous son nom latin de Rodolphus Bothe- assuré des moyens de la faire tomber : M"" Deshouiiw^ ^
reiuê oa Botoreuê. Il naquit en 1552 à Gbàteau-Dac , dans ] s*éUit laissé prévenir contre Racine, s'unit dans ceUe w
l'Orléanais, fut avocat dans sa ville natale, puis au grand et»,
seil à Paris, et mourut en 1630. On a de lui : />« rebui ia Gollu
et toto pêne orbe geêtù, ab anno 1594 ad annum i^iO^ammniA^
Horum libri XVh Paris, 1610, 2 vol. in-S*»; et, la même annte.
vingt-{|uatre pa^es à la troisième partie. Cet ouvrage a encore ê^
publié sous ce titre : HittoriofH)litographia,nveopuskittoriet-
poHlicum duorum prœclarUêimorum hujus atatU KUtoria^
rum, R, Botorei necnon Pet. Matihœi, in quo rei lotopn
orbe, etc., Francfort, 1610, in-4^ — Henrici magnivitaiOMi
Henrici magni vitœ breviarium ex Gallieo Pet. Matlkm,h
ris^ 1611, in-8». — Ludovici XIll quadrimestre Uinermwik,
trois poèmes latins en l'honneur des villes de P^ris, Orléaus
Château-Duc. — Urbii genthque Carnutum àtitoria/poiios
panégyriques, etc.
BOÇTRIOT, s. m. (technoL\ burin dont on se sert pour Uat
la petite cavité du poinçon d'épinglier.
BOITTROLLE , S. f. extrémité arrondie de la déteate d'os
arme à feu.
BOUT-SA1G19EU3C , S. m. COU d'un veau , d'un mooloo. te
qu'on le vend à la boucherie. Boutsaigneux seul s'entend «it
celui de bouton.
BOUTSAJL.L1K, S. m. {hist. fiai.), espèce de coucou do Beft>
gale , que l'on nomme autrement eouliean,
BOUTS-RIMES {belles'iettrei). Les bouts-rimés sont des oot
qui riment ensemble dans l'ordre où riment ordinaimnni
nos vers ; on les prend pour derniers mots de vers qui ne iui:
pas faits , et on s'amuse à compléter à la fois les fers tt it
sens. — On a fait autrefois un très-grand nombre de boou-n-
més, qui ont été remplis plus ou moins heureusement; T^
§ rément de ce jeu d'esprit consiste surtout à-donnerpovrmo
es mots qui paraissent n'avoir aucune espèce de sen n<ie
rapport ; c'est à un poète à trouver un remplissage qn Is
amène bien et les éclaircisse. — En voici un exemple lire ilt
M°** Deshoulières ; c'est un sonnet adressé au duc de Sùo^
Aignan sur des rimes qui couraient en 1684 ; les roots ct^u
omnibui, fâche, relâche , tribus ^ lâche, phœbus^pibv
mâche , item , tu autem^ ire , amo, lire, calamo : û e^t m-
tainement impossible de trouver ni sens ni rapport datis criï
suite de mots bigarrés de latin et de français. Void ce q»
M™* Deshoulières en a tiré.
Favori des neuf sœurs, tu sais plaire omnibus ;
Doux à qui Test soumis, fatal à qui ieJHche,
Tu sers Ix)uU le Grand, sans espoir, sans relâche.
Et de quatre tu sais donner la niort tribus.
Tu pourrais inspirer la valeur au plus lâche.
Grand duc, on voit revivre en loi Gaston- P/ur&uJ.
Tu sais Tart d'employer nol)Iement ton quihus r
A tes propres dépens plus d'un bel esprit mâche.
Le soi*t pour toi constant t'aime et te rit ; item
Te destine un trésor, c*est là le tu autem
Qu'un courtisan câcha durant une grande ire.
Tu peux encore aimer et faire dire amof
Que ton histoire un jour fera plaisir à lire.
Si jamais on VécriX Jtt/eli calamo.
I^modede ce jeu d'esprit est heureusement passée aojounf"»'
et le mot de bouts-rtmés ne s'emploie guère qu'en nwu^*
part , pour exprimer qu'il n'y a dans des vers que des *
sans harmonie , sans talent , sans vraisemblance. — Les ' .
rimes ont pris faveur en France vers le milieu du xvii' ^*
l'extravagance d'un poêle ridicule nommé Dulot donw *
à cette invention. Un jour, comme il se plaignait en prêscnof
plusieurs personnes qu'on lui avait dérobé quelques papitf^
particulièrement trois cents sonnets qu'il regrettait pl*^
tout le resie, quelquuns'élonnant qu'il en eût fait onagnj
nombre, il répliqua que c'étaient des sonnets en blane, ce»
dire des bouts-rimés de tous ces sonnets qu'il avait dess'*^
remplir. Cela sembla plaisant; et depuis on a ^*^P*L
espèce de jeu dans les compagnies ce que Dulot fe»*J'[f^
sèment , chacun se piquant a l'envi de remplir facilem^"^
heureusement les rimes bizarres qu'on lui donnait. Il J'
même en 1649 un recueil imprime de cette sorte de s*
— La Phèdre de Racine, représentée en 1677, donna nv»^
à trois sonnets en bouts-rimés, célèbres dans les u$t« r^
littérature. Longtemps avant que cette pièce parût, «> s
;ii>iiJen)enl
''•:iu préler
iiir lonle»
:>rcmiÉres
1.1 CUdre
'.(-ne rusfi
ii.rpsallaj
Lilc revint
•'n altribui
'l'ip maligi
'■rsonne;
m rut hier
il Tuireas
ii'il pût sa
;ii.ilrain :
•■'ûnn ; il
'inine lai
--i.-9qn'i
I .'S bouts-
II |>oënie
l'ueuoD
BOITVEMT.
(ri)
•aCEVMT.
rou^ 00 blanches, composéef d'une corolle régolûàre, de qua-
tre etamines et un style, et d'une ca|)6ule à deui loges couron-
nées par les quatre dcnt« du calice. Les graines sont fort peti-
tes et bordée d'une membrane. — SàUsbury , auteur de ce
Î;enre, en a pris pour type Vhouilomiaeoeeinea d'Andrews, que
'on voit dams les jardins boUniqnes ; depuis on y a joint plu-
sieurs espèces de ronéêletia et Vœgynêiia de Gavanilles, qui
après avoir erré autour de plusieurs genres semblent naturelle-
ment placées avec les bouvardies.
BOCVART (Michel- Philippe)^ médecin célèbre an
XVIII' siècle, né à Chartres le 11 janvier 1717. Son jpère, qui
était médecin lui-même, dotma une solide éducation a sou ûls»
et l'envoya à Paris dès l'âge de quatorze ans , pour suivre les
écoles de médecine. Il ût de rapides et brillants progrès, fut
reçu docteur à Reims en 1730, et revint à Chartres s'e\ercer
dans la pratique de la médecine sous.les auspices de son père ,
et dans un petit hôpital dont la direction lui fut contice. £n
tTSO, il s'établit à l4iris» y fut reçu à la faculté de médecine li-
eencié en 1738 et docteur dans' la même année. Il se lit un
Bom célèbre par la pratique de son art cl par ses écrits sur la
théorie, f/académie des sciences se l'agrégea en 1713, et il ob-
tint la chaire de médecine au collège royal , où il professa avec
succès pendant onze années consécutives. A l'occasion de cette
noininalion, il prononça un discours estimé.: De dignilale me-
dicinœ^ divisé en deux parties, medieifMtn homine dignisii»
mam, dignistimam bono cive. Mais Bouvarl, consacrant tout
son temps et sa science avec zèle et désintéressement au service
et au soulagement des pauvres comme des riches, se démit de
son professoral. Bourru bienfaisant , antagoniste acerbe des opi-
nions et des erreurs de ses confrères, Bouvart conserva une ré-
putation immense et méritée de talent et de générosité. On rafi-
porte, entre autres faits qui lui font honneur, l'anecdote sui-
vante. Appelé pour donner ses soins à un négociant ounsidé*
rable de Paris , Bouvart, ayant inutilement cherché pendant
plusieurs jours la cause de sa maladie , s'aperçut enfin qu'elle
provenait d'une affection morale occasionnée par l'embarras de
ses affaires, a Celle fois, dit-il à son malade, je suis sUr d'avoir
trouvé le remède, o et il lui laissa sous anveloppe un billet de
30,000 francs. A la mort du docteur Séiiac , Bouvart refusa la
place de premier médecin du roi» préférant à ce poste brillant sa
vie active et laborieuse. En 1768 il fut anobli par lo roi, et dé-
coré en 1769 du cordon de Saint*Miçhel. La santé chancelante
de Bouvarl, par suite de ses Iravaui, le força de les suspendre
en 1785, et il mourut le 10 janvier 1787, en refusant les secours
de la médecine, on répondant à ses amis qui les lui offraient :
<c Je n'ai aimé la vie qu'autant que j'ai pu |a rendre utile; je
n*ai plus rien à désirer que le courage de souffrir. Le passé
tt existe plus pour nM)i; le présent n'est qu'un point; l'avenir
seul di>it m'occuper. n — Absorbé par la pratique de son art ,
Bouvart, n'a laissé que peu d'écriu. On a de lui : Mémoireliur
l'emploi du seneka ou polygaia de Virginie dam les hydro-
jùties en général, et parliculièremenl cellee de poitrine, aimi
que dam les fausses inflammatiom de cêl important organe ,
adressé à l'académie des sciences. — Examen du livre de Tron-
cktn de Genève sur la colique des peintres, anonyme, in-8*»,
1758-1707. — LeUre d'un médecin de province à un médecin
de Paris, Ghàlons, 1758. — Mémoire à consulter, — Comul-
talions contre les naissances prétendues tardives, 1764. —
Bouvarl. malgré sa science, fut oonslamment opposé à la prati-
que do l'inoculation.
BOtVKAU, S. m. (F.BoUVïLLO.if].
BOITVELKT, BSITVELET, BOUVAIIT, BOt VEAU, BOUVlL-
I-OM, jeune bœuf d'un ,igc moyen enlre celui du veau et du
bœuf ; bovillus, en provençal btoule , et l'oiseau appelé 6ou-
ftreuil,
BOjpvEMBNT, S. m. (technol), outil qui sort aux menuisiers
pour faire les moulures sur leurs ouvrages. Il ne diffère de l'e*-
pèce générale des bouvets au'en ce que son profil est une li-
maise. Du reste la manière ne se servir de cet oulil est la même.
BOiV£NOT(PiERBE), ué à Arbois( Jura) en 1746. II éuit
tvoral au barreau de la ville de Besançon lorsque éclata la révo-
lution de 1789, dont il s'empresM d'adai»ler publiquement les
principes. Nomme membre de la prauiierc administration dé-
narleinmlale, d fut en 1701 (lé(MiW à rassemblée légialalive.
Il n'alH)rda pas la tribune , nuis protesta par ses votes contre
les excès tics régicides, nèclu ujeiubre du directoire du départe-
ment du l)oubs. Bûuvetiot en élait piéudent lorsque am^ la
journce du 31 mai 1793 celle assemblée envoya à la con^Uon
une adresse demandant « que les décrets contre les députés
modères fussent rapportés, car ils avaient acquis des droiU k
la reoûonaissaiice de tous les bons dtojrcQt ^r lew eevaat
el par leurs bons services, et les adouatstraleurs 4i ptS
ne pouvaient, en laissant subsister ces déorets, se rtnà^
complices de l'avilissement de la convention ; a êàttu^ W-
norable et courageuse, qui veiait soutenir les eflorts dêi mmét
l'ordre et protéger leurs jours ; aussi la conventiao s'eaipreitt-
t-elle de la rejeter. Bouvenot se vit I»ieoi0t destitué, aniié cl
oinduit , avec trois de bcs collègues , devant le tribonal révttls-
tionnaire qui, par une démence inouïe et inexplicable à cttte
époque sanj^uiiiaire , prononça leur acquittement. Dès 1ns
Bauvenot vécut dans la retraite jusque après le 18 hraoïm.
Puis , après avoir été président du tribunal de preniière m».
tance d Arbois et de celui de Lons-le-SaaInier en 1830, il prita
retraite, el mourut le 15 novembre 18S5â Vadans, prèsd'Artiiik
—Bol VE!«OT (Louis-Pierre;, son frère, né à Arbois en 1756,»*
vit quelque temps dans la cavalerie, abandonna la carrière ds
armes pour laquelle il ne sentait nulle vocation , perfectiom
ses études à Besançon, suivit un cours de théologie, rp^lla
ordres, et fut nuin'roé vicaire de Saint-Jean-Baptiste, Tone da
paroisses de cette ville. Il acauit uœ réputation de prédialcv
distingué, et, partisan des réformes promises par la révolatin,
il prêta le serment exigé des ecclésiastiques , devint gn|nd fi-
caire du nouvel évéque métropolitain de l'Est ; puis, préroyut
le peu de vitalité du clergé constitutionnel, Bonvenotsedeoi
de ses fonctions , parvint a demeurer oublié , et ne reparut
qu'après le 9 thermidor comme membre de la municipalité di
Besançon. Son nom s'était rencontré sur une liste de eoojara
lors de la tentative avortée de quelques émigrés de Ëfrer ît-
sançon et le déparlement du Doubs au prince de Gondè; Bon-
venot fut arrête. Echappé bientôt de pnson , il vint se cacfcffi
Paris où, d'après les conseils et les leçons du célèbre CmwA,
il étudia la médecine quoiqu'il fût âgé de qiuraDteaai.Sa
progrès dans cette science îurenl très-rapides, et, aprrsrà
été reçu docteur en 1800, il exerça sa nouvelle professiooiS»
( Yonne ), el mourut dans cette ville le i*"' juillet 1830. — On i
de lui : Recherches sur le vamissemêni^ $ur $ês eaum nWlt-
pliées , directes ou lywiphatiques , avec un «tperçn des umn
qu'on peut lui opposer dam différents cas, Paris, 1800, in-*'
— Quelques articles dans le Dictionnaire des sciencsi wt-
dicales,
BOUVENS ( L'ABBÉ db) , né à Bourg en Bresse vers n».
d'une des plus anciennes familles de celte province , embrasa
de bonne heure l'état ecclésiastique . et devint grand vicairt 4
l'archevêque de Tours , M. de Gonzié. Ayant refusé le serw*
exigé parla constitution civile du clergé, il suivit ce prélal d»
l'émigration, et, après l'avoir vu mourir aux environs de Vn»
fort en 1795, il se rendit en Angleterre, où il trouva l'éféqa
d'.\rras, frère de M. de Conzié, aumOoier du comte (TArtB
( Charles X ). Celui-ci l'employa utilement dans la chancdl»
Ce fut l'abbè de Bouvens qui prononça en 1804 l'oraison f«»
bre du duc d'Enghien dans la chapelle de Saiut-Patnc«,i
Londres , en présence des princes de la maison de fiourbûoi^
des Français réfugiés daus cette ville. Dans le même lieu el «■
vaut le même auditoire, il prononça en 1807 l'oraison fuodi»
de l'abbé Edgeworlh de Firmout, confesseur de Louis XVl,*
enfin en 1810 celle de la princesse Marie- Joséphine-LooiK*
Savoie, femme de Louis XVIII. A VOraison funèbre du àt
d'Enghien, Paris, 1814, est jointe une Notice histofiq^w^
prince. Imprimées séparément, ces oraisons funèbres ont fl(
réunies par l'auteur en un seul volume , intitulé : Ortiff*
funèbres, Paris, in-8«. L'abbé de Bouvens n'était pas éloqort*
mais ses paroles portaient l'empreinte de la piété et de h wj*
gnation. En 1814, il fut nommé aumùnier du roi ; ses infinwr
le forcèrent bientùt à demander sa retraite; on lui coBserva?»
traitement el le titre d'aumônier honoraire. Il qmitU P»n**
l'époque de la révolution de 1830, et mourut quelque W?
après.
•OI7VBBET (F. Gr08-BbC).
BOUVEBET, labourage, culture des terres, espace de W
qui est labouré par des bceufs ; de bos,
BOWEBIE, s. f. ( écon. rust, ) , étable de bœuft. B k*
particulièrement des éubles qui sont aux environs des marafl
publics.
BOWEBON (F. Bouvreuil).
BttiJTBT ( tedu%ol.) , outil de menuisier dwH «s m ^9f,
former de» rainures et des languettes. Le boovtl «•f^?^
d'un fût de «taux à trois centimètres de long , fkm «u — ^ «
(tn)
^ éâng fièm^ dcBlioé à er««ser des nrimires àe pittfiiefirs la?'- f raorl le «0 join t
' 9m9ftàdeséistaiie« pN» oa hmnis grtfidn an bord de la KentremisiedeM
^ pÉJMbe. Qiaciin Mot se eonraincre de roiUîté des Imiitet», en
^ emniinnt le tee^ffland nombre des joirrts des ootrages de
IMTVET (JoACvn), jésuite^ né an Mans vers «658« fnt rnn
des six fliisfiiimaires malhématiciens qae Louis XIV envoya
i ses Irais en Cbme en I6S5, dans le dessein d*aeqaêrir des lu-
m^rts nonteHes sur tes seîenees et snr les arts, et de rapporter
dfs procédés otites au mamifaetures françaises. C'était la réali-
sation da projet du ministre Colbert , suspendu par sa mort et
exécuté par le ministre Louvois. Les eîn«( compagnons de toyage
dû P. Boiret étaient les FP. Fonfenav , Tachard , Gerbillon,
LMomte et Visdetoii. Pimrvos de tous les instruments de ma-
Ibématiqaes nécessaires que (eur rennt Tacadémie des sciences ,
ib s^anbarqnèrenl k BresC le 9 mars 1085 , arrivèrent dans le
iDjanme de Sian» fcrs la fin dé septembre ^ et, après y avoir sé-
journé pendant melnes mois , ite s'y rembarqiaerent en juWlet
I689, et, à la suite «rone péril leuve traversée , ils parvinrent à
Hing-f^, Dort der In côte orien«3ile de la Cbine , le 33jui!*
lel I6in. iW fwmm appelé» ec bonorableroent reçus à Pékin
par rcnperturKang-Hi, qui leur permît de se répandre dans
les province^ de son empire, en retenant toutefois auprès de sa
peiJMine les PP. Bouvet et Gerbillon pour apprendre d'eux les
RMfliêiiialk^es. Ns se virent comblés (le ses faveurs , et ils ob-
tinrent la permiasion de ennsttrnire dans Fenceinte même du
palais impérial une église et une résidence qui furent achevées
m s 10». Kan^lft fot tellement satisfit des services des six jé^
suites français , qu'il, cbargee le P. Bouvet d'aller en France
pour ramener dkiiis ses Etats tous les nouveaux missionnaires
r'i ^aodmîenc le^xiivre. Ce père arriva à Paris en 1697, porteur
cpiarante^neul volumes chinois envoyés par reropercur chi-
nois ao monarque fran^. Ils ftirenf déposés à la biblloth^ue
royale, qui ne possédait encore à celle époque que quatre ou-
vra^ écrits en chinois. En retour, le P. Bouvet fut chargé par
Loms XTT de remettre à Kang-Bi un recueil magnifiquement
TeKé de superbes estampes. Ce missionnaire était de retour à
Pékin e» ito^, accompagné dit^ dSx antres jésuites, parmi les-
qmtséMrat les PP. de Prémare, Régis et le célèbre Parrenin.
Après chiqaBnte années consacrées à I œuvre de Dieu, H; P. Bou-
vet, t&djpwn investi de la haute feveur de l'empereur de la
Cime et détenu interprète du prince son fils, mourut à Pékin
â rigedesaixante-quutomrze ans, l'an 1*732. « Il était, porte la
i^l^equi annsnce sa mort, d'un caractère doux, sociable,
«ffidetrc, toujours prêt à obliger, d'une attention continuelle
É n'être incemmode à» pereonne, dur à lui-même jusqu'à se
|nver dp nécessaire , en sorte que ses supérieurs furent sou-
WBt oMigés d'user dé leur autorité pour lui faire accepter les
choses dont il avait le plus de besoin. » Son nom chinois était
Prtsiii. — 11 a laissé les œuvres suivantes : Quatre rela-
Ifons d9 divers voyager qu'il fit dans le cours de ses missions.
— Eiat préM%€ de la Chine, en figures gravées par P. Gif-
fcrt , stir les dessins apportés au roi par le P. Joachim Bouvet ,
Riris , «e97\ in-^Ho. — Une le$ére dans le deuxième recueil
ks L&itreê édi/tanm. — Bes morceaux dans les Mémoires de
Wrévomœ , dans la D^scn^f^bn de fa Chine du P. Duhalde et
kns les OSwvveede LetbnUz . qu'il traduisit en latin et donna
B I<I90, îfi-*>. — Le FônraiihiftoTiHfne de Kang-Hi , empe-
[mr de la Chine , publié à Paris en 1697 , in-12. — Diiterla^
g^ manuscrites sur la langue chinoise , et Dictionnaire
toiuscrit chinois , que possède la bibliothèque du département
ImUVET DK LOVTEH ( LB comte ATHANASE-HVACnrrHE),
h d'an nneîen intendant de l'tle Bouiton , naquit à Paris en
ïa9. il était officier dans rinfanterie, lorsqu'il émigra au
iDnraencement de Ih- révolution. Après avoir fait toutes les
mpa^n» de l'armée de Condé , il passa en Angleterre , où il
fit remarquer par son dévouement à la famille royale; ce qui
i fit donner par le comte d'Artois (Charles X) un brevet
idjadant général. Vers la fin de 1805, il revint en France
PC Kcbegru et t^eorges Cadoudal, afin de concourir avec eux
rétablissement des Bourbons. Le complot ayant été décou-
rt * ^^^ futamftté ^t» premiers ; il soutint plusieurs inter-
jafcïire» »fec fermeté, mais, craignant de se couper ou de
n» À 9fin parti , il voulut se^ donner la- mort. A l'aide de sa
B^te il s'était pendus et n'avait pltts que quelques instants
^Tre, lorsqu'un geôlier vint par hasard à sa cellule et le
jBfa. On pronta habilement' de son émotion pour lui arracher
waveaw qui compromirent surtout le général Moreau; il dé-
ara hautement qu'il' n'était venu en France que pour travail-
'«•au rétablissement de la maison de' Bourbon. Condamnée
Éerrnuk
no4, il oNint une eoamnif#tfc>n die pehfie par
I scevTyqoi fulf>résentéeàf Napoléon parM**^ Mu-
rat. A près huit ans de captivité dans le château de Beuillon, il
parvint à s'évader et retourna en Angleterre. A son retour en
Franfcee» f^S , ît fut nommé maréchal de camp», chevaBerde
9aint-Louiis , de la Légion d'honneur, nu^ cofnmandam de TÎh
Bborbon. lï était dans celle colonie, lersqu'tiiv officier vfni Pni
apporter la nouvelle des événements de France. Bomet fe fit
arrêter et maintint la colonie k)iis rauforité r<»jale. Malgré tant
de fidélité, il fut rappelé en 1818; une commission fn% même
nommée pour examwier sa conduife , n>ais elle lur rendft touie
la justice qti'il méritait. Louis XVIII le fit cornue, et loi donna
le commandenïent du département du Loiret , «pielque temps
après. Il mourut à Fontainebleair, le M janvier 1825, des suites
d^un doel «ju'il avait provoqué, par jalousie pour une créolfe
qn'H- avait épousée à l'Ile Bourbon. La sépulture ecclésiastique
lui fut refésee; il (\it enterré dans le cimetière des juifs de cette
viWe. Il avait jpnbHé en 1819 un Mémoire sur son administra-
Hon de file Bourbon , où l'on trouve des détails corieur.
BOUTETTE, S. f. ( botan,), espèce de raishr.
BorriEir, ière (promm.), celui, celle qui conduit les boeufs
et qui les garde. — Figurëment et familièrement, Cest un çtroe
bouvier, un vrai bouvier^ se dit d'un homme grossier.
BOCVIER, s. m. iagric,\ livre qui traite de la manière de
soigner Icsbœufe. On nommeainsi,^n ierm. d' histoire naiufeiiet
le gobe-mouches, parce qu'il a ritabilude de voler autour des
bœufs qui sont dans les prairies. On lUnine awsi ce nom a»x
lavandières et aux bergeronnettes, dans certains endroits de la
France, parée que ces oiseaux vont particulièrement cheichêt
leur nourriture auprès des bœufs et des vaches qui passent SUV
les bords des rivières et des fleuves.
BOUVIER (hist, nai.)y oiseau auquel on a donné le noiiii
de boarissa ou de boaroéa, parce qu'il suit les troupeaux dé
bœufs. Cet oiseau a le corps aibngé, de ménrte que le bec, q«f
est de couleur brune roussâtre; le dos et la tète sont de couleur
cendrée ou jaunâtre, avec quelques teintes de couleur plombée;
la gorge et le ventre^t Wanchétres; la poitrine est parsemée
de taches noires; les ailes sont brunes à Kexception de la poin^
des petites plumes qui recouvrent les grandes, et des barbes
extérieures des grandes plumes, qui sont blanchMres. La queué
'est composée de douze plumes ; les dtux du> milieu sont de coth
leur cendrée, ks trois qui suivent de chaque côté sont noirâtres
et ont les borda extérieurs cendrés; ravant-demière a* die plu«
une tache à la pointe ; cette tache est beaucoup pfos grande que
la dernière ; elfe descend du côté' extérieur jusqu'aux deu^P tiers
de la longueur de la plume, et e\\^ s'étend' a» delà du tuyau sur
les barbes intérieures dans le dessus de hi<]HMie. Les pattes
sont noirâtres ; le doigt extérieur tient au doigt du milieu à sa
naissance, et les ongles des doigts de derrière sont fort grande
comme chez les alouettes et un peu oeurhés.
BOVVIER (astronX Bootes, constellation boréale. On tap-
pelle aussi Bootis, Éubuius , Bubuleus, Tardi-Bubukus ,
Pastor, Custos, Erimantidos, UrstÈ, Ârcturus, ArcturuM
Minor, Septentrio, Philomeiui (fils de Cérès), Icarus, Lycaon,
Orion, Arcas^ Lanceator, Venator Ursœ, Arctophylax. De
tous ces noms la brillante étoile ne garde aujourffhui que
celui û'Areturus. Cependant les Arabes l'appellent Aramech,
Homère dit que cette étoile est d'un présage funeste. Pline U
qualifie de^idui horridum. Les anciens dans leur imagination
riante appellent aussi cette constellation Attas^ en la personni-
fiant sous la forme d'un demi-dieu qui porte l'axe du monde, à
cause de sa proximité du pôle. Poussant la (bble jusqu'au bout,
ils lui firent épouser Hcspéris. qui mit au monde sept filles,
charmante allusion aux sept étoiles dè*s Pléiades qui se lèvent
quand cette constellation se couche. Aussi les nommc-t-oi}
AtlanlidesoU filles d'Atlas. Germanicus César dit que le bou-
ivres, comme pour mêler au souvenir d'un si grand bienfait na
terrible enseignement sur l'abusr qu'on en peut faire. Sa fille,
accompagnée d'un chien fidèle, courait à sa recherche, loi^ua
cet animal découvrit le corps de son maître. Elle fut prise â
cptte vue d'un si grand désespoir qu'elle se donna la rtort. Les
dieux, en mémoire de cet événement, la placèrentdëns lecielavec
par ta reconnaissance des hommes. Dupuls trouve qu'il était
naturel de placer un moissonneur pour marquer l'entrée du soleil
BOCVBBUUL.
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BODZOM,
dans le signe de la Vierge, qui est une moissonneuse. Plutarqne
donne le nom de Janus à une dés étoiles de cette constellation.
Dupais observe qu*en effet cette constellation, du temps de
Nuroa, marquait le minuit du solstice d'hiver et le commence-
ment de Tannée des Romains. Ce génie A quatre figures portait
les clefs du temps, avait douze autels à ses pieds, pour repré-
senter les douze mois, et le nombre 565 dans les mains. Il est
naturel de conclure qu'on avait voulu désigner par là que cette
constellation fixait rentrée de Tannée en ouvrant la marche des
sphères et du temps.
BOUVIER (F. Lyonnais et Lebouvier).
BOUVIER (Gilles le), dit Berry, né à Bourges en 1586, fut
premier héraut d'armes de Charles VII, roi de France. Il est
auteur d'une Chronique et hUloire de Chartes VU depuis
1402 jusqu'en 1455^ continuée par un anonyme jusqu'en 1461.
Cette chronique, dont une partie se trouve dans l'Histoire de
Charles VI, i653,in-fol., etTautredansTUisloiredeCharles VII,
1661, in-fol.. fut d'abord imprimée sans nom d'auteur, puis
sous le nom d'Alain Charlier, parmi les œuvres duquel on la
trouve dans l'édition donnée par Duchesne, 1617, in-4". Dans
V Abrégé royal de l'alliance chronologique mr le P. Labbe, 1651,
in-4'', on trouve une Description de la France par Bouvier,
?m a laissé d'autres ouvrages manuscrits , dont parle le
. Lelong.
bouvier (Anbré-Marie-Joseph], ncàDùlo en 1746, fit
ses études à Besançon, y fut reçu docteur en médecine, cl vint
s'établir à Versailles, où la protection de Buffou le fit attacher
au service des épidémies. Dans ses loisirs il s'occupait do litté-
rature, d'histoire et de musique. Il jouait très-bien de plusieu rs
instruments. Il imagina le preimer l'art de noter la déclamation.
En 1790, il se retira dans un quartier peu populeux de Paris,
échappa à la persécution, fut ensuite nommé médecin de Ma-
dame mère, et reçut le croix de la Légion d'honneur. Au retour
des Bourbons, il devint médecin consultant de la maison de
Saint-Denis et médecin honoraire du garde-meuble. Vers la fin
de sa.vie, il faisait des ex(>ériences d'agriculture dans «on jardin
à Vaugirard, et ne quittait celte retraite qup pour assister au x
séances des sociétés médicales, agricoles et littéraires dont il
faisait partie. Le feu ayant pris à ses vêtements, il mourut des
suites de ses blessures en octobre 1827. Il légua à la ville de
D6le sa bibliothèque, ses manuscrits et ses tableaux. Outre
beaucoup de mémoires et de rapports sur des sujets de méde-*
dne ou d'hygiène publique, on a de lui : 1" Expériences et
observations sur l'usage et la culture de la spergule, Paris,
i79S, in-12 ; 2« De Véducalion des dindons, ib., 1798, in-1 2 ;
5^ Quelques Notions sur les races des bœafs sans cornes, 179 9,
în-12 ; 4" Observations sur les participes et sur la cacog ra-
phie de M. Boinvilliers, ib., 1805, in-12; 5" Mémoire sur
cette question: a Est-il vrai que le médecin doive rester étran-
ger à toutes les sciences et arts qui n'ont pas pour but d'éclairer
la pratique?» c'est TafBrmative que Tauteur soutient aven raison ;
6® Extrait d'un mémoire sur l'hydropisie aiguë des ventricules
du cerveau, Paris, 1807, in-8"; 7'* enfin sa thèse inaugurale,
An musica per se medicas habeal vires? Besancon, 177 G,
în-8o.
BorviÈRE, s, f. (hiit. nat,), sorte de poisson. C'est la plus
petite espèce du genre des cypriens. Ce nom lui vient de ce qu'il
se tient toujours au fond de l'eau, dans la boue.
bouvillox,s. m. {gramm.), diminutif de bœuf, jeune bœuf.
Il est peu usité.
bouvinks (F. Bovines).
BOUVET (Job), avocat, protestant, né à Chàlons- sur-Saône
en 15.58, étudia le droit sous le célèbre Cujas, exerça sa profession
4 Paris, et alla se fixer à Dijon, où il se fit une graîidc réputation
en plaidant devant le parlement. II mourut à Chàlons eu juillet
1656, dans sa 79* année, y étant aussi considéré qu'il avait été
modéré dans ses opinions. Il nous a laissé : 1** un Recueil d'ar-
rets notables du parlement de Bourgogne, Cologne (Genève),
1625 et 1628, 2 vol. in-4°; le deuxième volume est rare; 2*» un
Commentaire sur la coutume de Bourgogne^ Genève, 165i, in-
4«, aussi peu exact que son Recueil d'arrêts. Les ouvrages de
Bouvet dénotent dans leur auteur plus de lèle que de discer-
nement et d'exactitude. Le style en est obscur; cependant
Bouhier et Papillon ont parlé assez avantageusement de ce juris-
consulte.
BOUVREUIL (pyrrhula) [hîst. nat.\ genre de passereaux gra-
nivores, de la famille des conirostres fringillés, et intermédiaires
aux becs-croisés et aux gros-becs. Parmi les bouvreuils, les uns
habitent Iw contrées les plus froides des deux continents, les au-
tres se plaisent en Asie et en Afrique, jusque sous la zone tor-
ride. Ces oiseaux se trouvent dans les bois et les jardins; ils
nichent dans les baissons et sur les branches touilàes. Leiif
nourriture se compose de fruits mous et de graines. Le6o«trv«tf
commun est le seul qui existe en France; il est cendré en desau,
rouge en dessous avec la calotte noire ; la femelle a do gris tdqv
sâlre au lieu de rouge. On le trouve dans les taillis et daii&tct
bosquets. Il fait beaucoup de dégits, détruisant et maDgeani In
bourgeons des pruniers, des poiriers et des pommiers, ù (^
melle pond cinq ou six œufs d'un blanc bleuâtre, marquai
leur gros bout d'un cercle de taches brunes et violeUes. L'idcik
bation dure quatorze ou quinze jours. La chasse au bouTrant
se (ait tantôt à l'archet ou sauterelle, tantôt au IrébuchH, n
mettant pour appât de petites baies. On peut apparier te bîm-
vreuil avec la femelle du serin. — Les autres espèces sont k
bouvreuil dur-bec^ qui se trouve plus particulièrement en Sib-
rie, aux environs des fleuves ; en hiver, il se répand dans In par-
ties orientales de l'Europe et se montre quelquefois en Hongrà
le bouvreuil cramoisi, autre espèce du nord de TËarope; V
bouvreuil à longue queue, de la Sibérie ; on le prend aussi quH-
quefois en Hongrie ; le bouvreuil eendrillard et le bouvrmf
perroquet, assez communs au Brésil ; le bouvreuil ftaven, dr
l'Amérique méridionale; le bouvreuil gilhagine, obserré lia»
les contrées septentrionales de l'Afrique. A. B. de B.
BOUWAIDES (F. BUWAIDES).
Boux (Guillaume le) naquit en 1621 d'uupaumbaiHe
de l'Anjou. Les premiers pas de sa carrière furent aussi modfïi^
que sa condition.il commença parexercerdansuncolléjgf l«$li«>
tions de balayeur, puis entra dans l'ordre des capucins H (lioi
tard dans celui des prêtres de l'Oratoire. 11 devint ensuite mirH
professeur de rhétoriqueau collège de Riom. Lui, naguère l(fll^
vre domestique i^nocant d'un collège , fut jugé digne àwi-
§ner l'art si aiffîcile de bien parler , et l'on peut voir qu'ii«i«-
ait la pratique aussi bien que l'enseignement, car il priltvi
parmi les prédicateurs les plus distin^és de Paris. Du teinp«)^
guerres désastreuses de la Fronde , il eut le courage de prriMlr
pour texte de presque tous ses sermons l'obéissance due •iar«r
Tant de zèle et de courage méritaient une récompense. En itï»*
il fut promu à l'évéché d'Ax , et en 1667 à celui de Pçfigt)(u\
Voici le jeu de mots que l'on prête à ses amis, lorsqu'ils îiolli^
tèrent pour lui cette dernière dignité : Boux est né gueui, «/i
vécu gueux, il veut Périgueux (périr gueux). Le Boux occap
pendant trente ans ce dernier siège, employant tous ses rereo»
a fonder des maisons de charité. Il avait établi dans son diony
des conférences dont on a fait un recueil en 5 vol. in-ll Se
Sermons ont été imprimés à Kouen en 1766, 2 vol. in-12. Odî
encore de lui des dissertations ecclésiastiques sur le pouvoir iH
é\éques, pour la diminution ou l'augmentation des létes, Pira
1691, in-8". Il écrivit cet ouvrage en collaboration avec M ♦
Bassompière, évêque de la Rochelle. Guillaume le Bout m**
rut le 6 août 1693.
BOUXWILLER {géogt,) , arrondissement de Savenic,dé(»i»'
ment du Bas-Rhin ; population : 3,756 habitants. Cette prt<>
ville est remarquable par son collège, ses usines et son indusirr
II y a des blanchisseries de toiles, s^oirs de garance, Ujileff
cordcries, brasseries; des fabriques de bonneterie, chapcHfJ*-
quincaillerie et boutons de métal. On y exploite des mines u*'
lun et de vitriol, dont les produits consistent en alun épuré et'''
dinairc, vitriol de fer et de cuivre, prussiate de potasse, Wea»-'
Prusse, sel ammoniac blanc et gris, noir d'os, rouge d'Anp"
terre, acide pyrotechnique.
BOUYO.x, sorte de flèche (F. Boujon).
BOUYOUCK-IMRAOUR, 8. m. (lêrm, de relation), p*
maître des écuries de l'empereur turc à Constantinople.
BOUYOC
(Roum
deux villages, semés de maisons de campagne et places a |W*
distance de Constantinople, sont le séjour d*élé de tout le an
diplomatique.
BOUYS ^Jean-Baptiste), prêtre, natif d'Arles, est aw^
d'un ouvrage sur les antiquités de cette ville, rare et ain«*
mais qu'il ne faut lire qu'avec une extrême précaution, âr^
des erreurs graves dont il est rempli. Cet ouvrage, écrit wJ*JJi
style grossier et twrbare, est intitulé : la Royale Couron^»^
les, ou HUtoire de l'ancien royaume d'Arles^ enrit^atl*»r^
toire des empereurs romains, des rois golhs et des r^
France qm ont résidé dans leur enclos, Avignon, 1641,
BOUZA ou BOUZAS , S. m. (eomm,)y sorte de ooma^'^
vrante usiUJe en Egypte. Elle est faite avec delà famieflocr
détrempée dans de ï'eau et plusieurs autres ingrédients.
Bouzox , flèche, trait d'arbalète.
BaVES.
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BOYICHTE.
BorzoïnÉ (Jean), jésuite, né à Bordeanx vers 1646, mort h
Poitiers le 50 octobre 1726, passa plusieurs années dans rensei-
gnement et la prédication ; mais, ayant perdu la vue, il se li?ra
toutenlier à son goût pour la poésie latine, dont il composa deux
¥olarocs. Il fit en outre quelques hymnes pour le bréviaire des
augostins, quelques ouvrages ascétiques et une Hiitoire de l'or-
dre dit religieuses filles de iVo/rf-Dome, Poitiers, 1697, 2 vol. in-
4°; quelques exemplaires portent la date de 1700. Ces religieu-
ses, qui sont peu connues, se vouaient, comme les ursulines, à
l'édacation des jeunes filles.
BOVA, s. f. ibotan.) {V. Vanille).
BOYADILLÀ (DoN FRANÇOIS DE), commandeur de Tordre de
Calatrava.En 1 500, il fut envoyé à Saint- Dominée parFerdi-
iMod et Isabelle, pour examiner la conduite de Chnstophc Colomb
irec pouvoir de le déposer s'il y avait lieu , et dans ce cas de se
diarger lui-même du ffouvernement. A peine arrivé, il somme
flon Diego , frère de Christophe Colomb, de lui remettre la cita-
delle dont il a la garde. Sur le refus de celui-ci, Bovadilla s'en saisit
par la force, et se fit reconnaître pour gouverneur. Peu de temps
après, nilustre Colomb élail mis aux fers et renvoyé en Espagne
pour y être jugé d'après les plus infâmes délations. Le gouverne-
ment de Bovadilla fut à la fois relâché et tyrannique, favorisant
tes colons pour se créer un parti, opprimant les Indiens par la
plus atroce servitude. Cependant la colonie marchait à sa ruine.
Ferdinand et Isabelle se hâtèrent de rendre la liberté à Fillustrc
lojageur et d'envoyer Nicolas Ovando pour remplacer Bovadilla.
Ce dernier allait retourner en Espace pour y rendre ses comp-
te; déjà la flotte appareillait, les vaisseaux étaient charges d'or;
sur ces entrefaites arrive Christophe Colomb, car il avait déjà
peçris ses courses aventureuses, et le mauvais temps Pavait poussé
à ^Mint-Domingue; il conseille à Ovando de ne pas laisser partir
la flotte, parce qu'elle serait en danger de périr. Le nouveau
gouverneur ne tint aucun compte de cet avis; presque tous les
uis9eanx furent engloutis, entre autres celui qui portait Bova-
(filla. — Au xvii« siècle vivait en Espagne [un peintre de ce
nom qui s'acquit une certaine célébrité.
BOTE, cave. Cétait aussi une mesure de terre, contenant ce
qu'on bœuf pouvait labourer en un jour.
10VBLLES(F. BOUELLES).
lOYEaiCK, horloger et mécanicien anglais, vivait dans le
xvn* siècle. Il fit une voiture d'ivoire à quatre roues, avec
toutes ses appartenances, dans laquelle un homme était assis.
Elle était si petite et si légère qu'une mouche la traînait. La
iwfore et la mouche ne pesaient ou'un grain. Le même ou-
nier construisit une table à quadrille avec son tiroir, une
fcWe â noanger, un buffet, un miroir, douze chaises à dossier,
V plats, une douzaine de couteaux, autant de fourchettes et
01 cuillers, deux salières, avec un cavalier, une dame et un
■quais; et tous ces objets étaient si petits qu'ils entraient dans
m ooyaa de cerise. Baker, savant respectable, affirme avoir vu
te ces ouvrages de Boverick; il en est fait mention dans son
WK indtulé : Je Microscope à la portée de tout le monde,
fBOTERius (Zacharte), capucin, né à Saluées en 1568, se
Ungaa dans le professorat de la philosophie et de la théologie,
Ise fît une répuUlion méritoire de piété et de charité éclai-
hs. Il consacra sa vie entière à la conversion des hérétiques et
fétadedes belles-lettres. Devenu définiteur général, il mourut
lۏnes le 51 mai 1638. On a de lui : Histoire des capucins, en
IBd, Lyon, 1652-1639, 2 vol. in-fol. Défendu et permis en-
Ée, nK)yennant des corrections importantes, par deux décrets
bla congrégation de V Index, en date du 18 juin 1651 et du
lob de novembre 1652, cet ouvrage a été traduit en français
» le P. Caluze, Paris, 1675, in-fol. ; en iUlien par le P. San-
k&edf^tî, Venise, 1648, 4 vol. in-fol.; en espagnol par le P. Ga-
fcl de Moncada, Madrid, 1644, 3 vol. in-fol. Cette Histoire
k oonlioaée {)ar le P. Marcellin de Pise, depuis 1612, époque
• elle s'arrêtait chez Boverins, jusqu'en 1634, Lyon, 1676, in-
•• — I^ vera habitus forma a S. Francisco habita. D'autres
Eb moins saillants de ^charie Boverius traitent des questions
tives à Tordre des capucins, ou des sujets de controverse entre
fi catholiques et les hérétiques.
^BOVKS (géoor,), village de France CSomme), sur la Noyé,
fcc an bel établissement de blanchisserie et teinturerie de toî-
k. i,56S habitants (la commune). A 2 lieues sud-est d'A-
WttÈS
{géogr.)y ville d'Italie (Etats sardes) , à 2 lieues sud-
de Goni. On trouve dans les environs des mines de fer, des
t^ -*«« de marbre et quelques antiquités romaines. 6,700 ha-
iteats.
BovES (Joseph-Thomas), fameux partisan américain, éuil
«stUlan et de la lie du peuple. A Tàgede trente ans, n'étant
que sergent de marine , il se rendit en Amérique , y devînt
garde-côte ; mais ses prévarications avec les contrebandiers le
nrent bientôt condamner à la prison. Après sa peine, il devint
porteballe. Aussitôt qu*éclala la révolution coloniale (1810),
Boves reprit l'uniforme; et le hasard, plutôt que ses convictions,
le plaça dans le parti royaliste ou anti-indépendant. Le général
Cagigal, sous lequel il se trouvait, lui permit de former où il
voudrait un corps de troupes. Boves ouvrit les prisons sur son
passage, accueillit à bras ouverts les brigands, les repris de
justice, les noirs, les hommes de couleur, lous ceux en un mot
qui voulaient voler et tuer sous ses ordres. Il ravageait tous les
pays où il passait , et sa division lui appelée division ou bande
infernale. Attaqué car Marino, qui s'était fait proclamer dicta-
teur des Provinces-Orienlales, il le ballit complètement. Vers la
fin de 1813 et en janvier 1814, il attaqua Camacagua, et y fil
grand nombre de prisonniers, marcha sur Viiioria,sur Rosette,
sur Mumara, sur Chaguaramas, battit l'ennemi près de cette
dernière ville, établit son quartier général à Calabozo, et envoya
des partis dans les plaines autour de Caracas, pour prendre po-
sition près de cette capitale, dans laquelle Bolivar se faisait con-
férer de nouveau la dignité de dictateur. Les horribles cruautés
de Boves et de ses dignes lieutenants déterminèrent le fameux
manifeste du 8 février, qui annonçait solennellement des re-
présailles , et qui fut en eflet suivi de l'éçorgement de douze
cents prisonniers. La guerre dès lors fut faite avec une frénésie
et un excès d'inhumanité heureusement bien rare. Parti de
Calabozo, Boves surprend l'avant-garde patriote à Flores, et la
Î)asse au fil de l'épée; il marche contre le général Campo-Elias,
'atteint, le l)at et tue les prisonniers. Il fut blessé dans cette
afl'aire, et, quelques jours après (12 février lRi4), il fut défait
à son tour à Vittoria par Rivas, qui ne sut pas profiter de cette
victoire. Boves répara cet échec, et prit sa revanche sur Bolivar
lui-même, qu'il vainquit à San-Matéo le 19. Durant les deux
mois suivants, les deux partis eurent des avantages alternatifs.
Le 14 juin , Boves attaqua de nouveau Bolivar au village de la
Puerla, à 50 lieues de Caracas, et remporta une victoire écla-
tante; durant plusieurs heures de combat, il tua 1,500 hommes
à 1 ennemi, lui prit sept canons et soixante prisonniers, parmi
lesquels se trouvait le colonel Diego Talon. Ils furent exécutés
le lendemain. Boves s'avança sur Valencia, entra en triomphe à
Puerto-Cabello, revint ensuite à Valencia, dont la garnisou ca-
pitula. Le lendemain, contrairement à un serment solennel,
Boves fit fusiller tous les officiers républicains et une bonne
partie des soldats. Le 8 août, il battit encore les indépendants,
leur tua ou blessa 1,500 hommes, et prit quatre pièces de ca-
non. Le 5 décembre, il les vainquit encore à Urica, mais il jr fut
atteint mortellement d'un coup de lance vers la fin de l'action,
et l'Amérique espagnole fut délivrée de ce monstre. Ses troupes
lui firent des funérailles bien dignes de leur chef : femmes, en-
fants, vieillards, tout fut passé au fil de l'épée.
BOVIAHUM ( géogr, anc.) (dans Strabon Bot*vcv. dans Ptolé-
mée Bwtavov), ancienne capitale des Pentres, peuplade des Sam-
nites (liv. ix, 51) : elle est souvent mentionnée parTite Live
comme une place d'une grande importance. Les Romains l'as-
si^rent en vain l'an 441 de la fondation de Rome, mais ils la
E rirent en 443 et y firent un riche butin. En 456, après une
ataille li\Tée près de cette place, et en 465, après la grande
double victoire remportée par Papirius Cursor le Jeune et par
Sp. Carvilius, Bovianum fut attaquée de nouveau par les Ro-*
mains. Plus tard une colonie militaire fut établie dans cette ville.
C'est aujourd'hui Boiano.
BOYICHTE, BOVICHTUS {hist. mil.), nouveau genre de per-
coîdes à ventrales jugulaires, établi par Cuvier dans son His-
toire naturelle des poissons, décrit cl figuré par lui comme
étant très-voisin des vives. Ne connaissant pas ce nouveau genre,
nous allons extraire la description qu'en a faite ce savant natu-
raliste. C'est un genre particulier voisin des vives, ayant comme
elles de5 dents en velours aux mâchoires, aux palatins et au-
devant du vomer, mais qui se dislingue non-seulement des
vives, mais encore de tous les autres percoïdes jugulaires, les
percophies exceptées, par les sept rayons de sa membrane
branchiostége; sa tête, d'ailleurs plus grosse et plus courte, sa
première dorsale, composée de rayons plus grêles et plus longs,
fui donnent une physionomie toute différente des autres vives.
Il ressemble davantage aux cattes. La seule espèce que l'on
connaisse de ce genre est le bovichte diacanthe, bovichtus dia-
eanthus (Cuvier). U a la tête grosse et renflée, légèrement bom-
bée sur l'occiput et placée en dessous. Le museau est obtus et de
forme parabolique; les ventrales' sont grandes, écartées Tune de
Vautre, situées bien au-devant des pectorales. La peau parait
avoir été lisse et sans écailles. La ligne latérale seule porte une
(*I8)
Bmw
série de petits ^ains durs, placés à la suite les uns des aulies»
Biais DUR imbriaués comme les écailles. Ces grains sont percés
d*uD tube dans le sens de la longueur du poi&soo. Sa couievr
paraU avoir été noirâtre. Ce poisson abonde parmi les rochers» et
la chair a été trouvée délicate.
BOViDi AL (géogr.)f port sur la mer Noire, sur la cète Abas-
sique, au delà du golfe Coldus, sur l'ancienne côte des Cercètes
de Strabpn. Ptolémée place au même endroit le Sinm Tarctlt»,
BoviÈRES, BOVIRES, BOUVIÈRES, terres laissées en ja-
chère pou r servir de pâturages aux bœufs peiMlaut le teoFips des
labours.
BOViLLJS ou BOVlLLA (géogr» anc,), ancienne place du La-
Cium, au pied du mont Albain, à 10,000 pas de Rome, ne ^att
pas avoir été fort importante, quoique Sylla y eût envoyé une
colonie militaire.
BOYiNEy adj. f. (gramm,). U ne s'emploie que dans les locu-
tions : le$ béUê bovines, la race bovine, les bœufs, les vaches, les
taureaux.
BOVINES ou BOCVINES , village célèbre par la bataille qui
y fut livrée le 27 juillet 1214. Ce village est situé à 2 lieues et
demie sud-est de Lille, et à 3 lieues sud-ouest de Tournai , sur
la rivière de la Marque, dont le cours a subi divers changements
depuis le commencement du xiii' siècle. lUézerai place Bovines
sur la Meuse , et fait jouer à ce fleuve un rôle dans la bataille.
Cependant la Mci«se se trouve à plus de 20 lieues de là. — Une
ligue puissante s'était formée contre Philippe Auguste et contre
la France , entre le roi d'Angleterre Jean sans Terre et Tem-
pereur d'Allemagne Othon 1 V. ils étaient appuyés par le roi de
Bohème , par le marquis de Misnie , par les ducs de Saxe , de
Lorraiue, de Brabant, de Louvain, de Limbourg, et par une
grande partie des princes de l'empire germanique. Les étran-
gers n'étaient pas sans alliés parmi les vassaux mêmes de la
couronne de France : Ferrand de Portugal, comte de Flandre,
et Renaud de Dampmartin » comte de Boulogne , se faisaient
surtout remarq[uer par leur haine contre W roi. De tous ses
grands feudataires , Philippe Auguste ne pouvait considérer
comme dévoués à sa cause que le duc de Bourgogne et le comte
de Champagne. De plus, le royaume, divisé |>arle systèoie féo-
dal , déchiré par la guerre absurde des albigeois , occupé en
I^rtie DàT les Anglais, se trouvait dans la situation la pius cri-
tique. Beaucoup de vassaux n'attendaient qu'une oocasioa poar
trahir leur serment. En présence du danger qui menaçait la
France, lorsque déjà les confédérés avaient arrêté entre eux le
partage de la monarchie, Philippe Auguste ne s'épouvanta
S oint; il passa l'hiver de 1213 en préparatifs, et, dans l'espace
e six mois , il mit ses Etats sur un pied respectable de dé-
fense. A la Un de juin 1214, les dernières divisions allemandes
de l'armée d'Othon avaient franchi le Rhin. Le roi de France
mit ses troupes en mouvement dans la Picardie , le Ponthieu et
l'Artois; il put compter surtout sur le dévouement des milices
fournies par les communes du nord de la France. La force to-
tale de son armée était de 59,000 hommes à la imontre ou revue
qu'il fit faire les 22, 27 et 24 juiilet. D'autre port, Louis, fils de
Philippe Auguste, contenait les Anglais dans le Poitou, à la
tête de 30,000 hommes, et les nilices des provinces méridio-
nales, au nombre de 35,000 soldais, étaient distribuées dans les
garnisons de la Guyenne. 15,000 hommes gardaient les places
de la Loire ; 20,000 autres soldats occupaient Pans , la Nor-
mandie et la Picardie. Ainsi Philippe Auguste avait sur pied
plus de 200,000 combattants. Matthieu IL, sire de Montmoi-
rency; Eudes III, duc de Bourgogne; Robert II, comte de
Dreux, petit- ûJs de lunih le Gros ; Phi^ppe, évéque de Betu-
vaifi frère de Robert de Dreux ; Robert de Chàtillon, évéque de
Laon; Pierre de Courtenay, comte d'Auxerre, petit-fils de
Louis le Gros; Guillaume de Ponthieu; Gautier III ,. de la
maison de Chàtillon, frère de l'évéque de Laon; Enguer-
raud IIL, sire de Couci ; Arnould, comte de Guines; Tbamas
de Saint-Valéri, sire de DommarL; Henri, sire de Grandpré ;
. Philippe Auguste
voilà quels étaient les personnages les plus marquants de l'ar-
mée française. Du reste, on a conserve la liste oe tous les che-
valiers à bannière oui assislécent à la bataille de Bovines. —
Le 25 juillet 1^4^ Philippe Auguste partit de Lille, passa la
Mar^ue,.qui âteiLaior»eiidée à la suite de pluies abondaateft,
et laissa une forte division au pont de Bovines. U poussa jusqu^à
Tournai, dont les habitants venaient de chasser L'ennemi , tan-
dis aue Matthieu de filûotmoreiicy et le comte de Saint-Pol se
renuaiejil matires des passages de TEscank — Philippe savait
que l'emperBU£ occupait déià ValeiicieBiies»,niais il ignorait sur
quel poHit il dirigeraii ses forces. 11 afprildMis ItMitditt
au 27 juillet qu'Othoa était arrivé à Imla^, ao eodWtt è
la Scarpe et de l'Escaut. La trahisen 6ieililai& la mtrcbedtt
prince, qui s'arrêta pourtant un instant peur atlenëte que ta
difiérentes divisions de son araiée eussent opéré leur jotutb
avec lui. Ensuite, il devait marcher sur Tournai pour eotene
dans cette place les Français et leur roi. — AiMsittt qac H-
lippe eut recttetlli ces renseignements » U assembla le CDtyt
On y décida au'on irait droit à Mortagae attaquer l'etupmK
On discutait les moyens d'exécution lorsau'on introéaiéi ■
émissaire envoyé par le duc de Brabant. ue prince , eatnti*
légèrement dans la querelle du comte de Flaiidre , se biUa i
re^et contre Philippe Auguste, son beau-père. Il fitdirta
roi de ne pas s engs^r dans les chemins de Mortagne, jm
que le terrain n'était pas propre à la cavalerie , b princip
force de Tarméc française , et aue les alliés avaient fortÀfe U
position de manière à faire échouer l'attaque la niieui oDab-
née. On décida alors de gagner la plaine de LiUe par kpoot*
Bovines, afin d'engager l'ennemi à sortir de sa p<MitiMf(é
l'amener sur un terrain favorable à la cavalerie. Le canp U
levé dans la nuit , et l'un se mit en route à cinq bewMda»
tin ; le roi marchait avec ses dercs et ses cbapelaiof nr Ib
Ûancs de l'infanterie communale* Othon fut averti des op*
lions de Philippe assez à temps peur prendre de Bourelb m
sures. Il réurat les principaux alliés, et leur annonça qv li
Français, e&rayés de l'apnroche de l'année impériale, Tcnrât
de battre en retraite rapidement sur TArtob, et qu'il (Mit
mettre à leur poursuite sans perdre un seul instant. Cet»bii
accueilli avec transport; une joie imprudente érialaildivff
transport, sans que la voix de la raison pût s'y faire fiirir
Benaud, comte de Boulogne, ne partajpeait pas laeooiaMfrf
somptueuse des confédérés; il voulait qu'on se presaitwe
d'engager une action, a Vos paroles sont inspirées ptf i
crainte ! j» s'écria Hugues de Bevcs , ennemi de ReMod , qot»-
que servant sous les mêmes enseignes. — (c La craiiite! rr^ft*
Sua le comte de Boulogne en courroux.; nous verrons leqM
e nous deux aura le plus de peur, s — A ces mots àwti^
conseil , fait monter à cheval ses hommes d*arnfs, tiumé'
tendre aucun ordre se met en marche eu prenant la diredii
de Tournai. L*armée se nût aussi en marche , et l'oi|DnUni
Othon amena quatre chariots chargés de cordes , qn dfnifl
servir à lier là chevaliers français que l'on allaiâ prtidit.-
Des rapports erronés abusèrent l'ennemi sur la vériiahltsit»
tion des choses; Philippe était mieux servi par ses «dio»!
ordonna à Guérin, évéque de Sentis, et au vicomte de Mrhioè
s'avancer dans le chemin de Mortagne avec un corps àt o»
lerie. Lui-même s'arrêta à denx cents pas du pont df B(Ki*
pour voir filer les troupes. Dès que Guerin vit l'arffiée<fO(M
s'avancer difficilement dans uià pavs de tourbières, coupé ptf >
ptils ruisseanx , il laissa le soin de l'observation au vioontef
Melun, et vint rendre eonopte au roi de ce qu'il avait ^xi
trouva Philippe assis sons un frêne, la tète nue, et mte*
u assoupi. La chaleur commençait à se faire .sentir svrc ^
i roi ne fut pas troublé de ce qu'on lui annonçaii, et ne clr
ca point de résolution ; il laissa les milices passtr le poil
(ovines. Un chevalier, envoyé par le viooralede Bieh»
dire que Tarmée iraoênale^ renonçant à s'engager dans^ |
de Bovines, venait de (aire un mouvement pour ser diriger
Tournai. Ce nouvel avis engagea Philippe a presser 1^ P^
du pont, bien persuadé qu'il n'y aurait pas d'engageax^^
jour-là, dimanche ^ juillet, parce que, dans tes nwruj^
temps^ il était de rède de ne point combattre un jour saotdP
Mais il avait mai cakulé. D apprit que la cavalerie *^]^^j^
flamande en étaient venues aux mains avec l'ariiéie J|J
(rançatie , et que le vicomte de Melun s'était vn oliii^^ **
replier sur le gros de l'armée. A cette nouvelle Philippe «^IJ
va droit à sa noblasse en criant d'une voix éclatante : ^^
armes l barons,, aux armes! » Le conseil délibère que f^^
sctttera à l'ennemi une ligne de betaille pour le oontcfurji^
que dans cette position on serait à même d'efTccInar la i*^
pendant la nuit. On fit repasser la Marque aux ^^
toriflamme. Guéria fit avec talent toutes leS'dispontM" 'jj
ténelies. Le roi , par ses discours , enflamnM le ooavq^o «m^
soldats. Philippe fil placer à terre, au milieu du (^F^
l'entourait, un vaste bassin d'argent, y fit verser du vio «tj
per des tranches de- pain, là en prit une, etdifr: eAini»»^
peutrétce le dernier nepas aucit ferai ;.ie n'invite à le fifi*|r
C
i:
peutrétce
aveo moî que ceux
mon sort , qui est de
se précipitàrent sur la bassin d'argentet Jff vidèMi^^
tanL £n ce moment des. tourbittons de;pe»sière
Depas que jt lerai ;.^e n mme a wr^
qui sent bien décidesàpariager éy>"*^
le vaincre ou de périr ! » Tous les cw**^
(«•)
OBedupette consacrée i saint Pierrty non loin de là; il y it une
ooBrte prière, et, en sortonl, il sauta i cheval, et s^élança dans
li pime BO«r aller se placer ao centre de la ligne, ausn gai^
di «aedironiqiie, que s'il eût été aûl noem. — L^ropereur
Olkêù ne montrait pas la même oanOance. Déjà une escar-
aaoche, où les Français avatenl d(\ployé Bne grande valeur,
anat arrAlé sa marcke. Lorsqu'il arriva dans ta plaine , il fot
efrayé de Tattitude nnpesanle de ces Fnmçais qv il cfoyait en
pleine retraite. i%ilippe lui envoya demander de remettre le
oaoïbat an lendemain, regardant coronne «n sacrilège de oovn-
biftlre le dimanche ; mais il eut «n refus. Renand de Bevio-
Ne, dans œ moment, s'approcha de Hogves de fioves, qui
brait accwé de pusillanimité quelques heures anparaiant.
ciians ymlA maintenant, dit-il, sur le chan^de bataille, que,
aàm toi, je voulais ériter ; nous allons voir lequel de nefos deux
h^ttera le plus tôt Je pense que tu pourrais bien Tahan-
MMT en fayaot; pour mœ, je jure d'y resto* mort ou victo-
lieax.a Puis il alla presser la formation des lignes. Les alliés
étaient entrés en campagne avec i 50,000 henmes , mais
MO,êOO hommes seulement étaient sur le champ de bataille.
La sopérierité numérique était du côté d*Olbon. Pourtant son
année, composée d'un ramas de soldats de toute nation, n'arait
aocaii ensemble. Les principaux chefs alliés avaient juré de ne
peint ùke quartier à Philippe, de s'attacher à sa personne, et
m ne fabandonaer que lorsqu'ils l'auraient vu mort Mais ils
ne coBmiirent*i}uc des foutes. C'est ainsi quSls disposèrent lems
fifBtt de manière >qoe leurs soldais, dans la saison la ptns
wmde de r«nnèe,en plein midi, eurent le soleil dans les yeux
pendant toute l'action. Othon se plaça sur le troisième ratig de
son armée. Il était revêtu des habits impériaux, et avait Hh
aiMitre deuDt loi un ohar attelé de ouatre chevaux blancs ,
oooverts de magnifiques draperies, et dans ce char était planté,
^^ on pal haut de vingt pieds , l'étendard de l'amiée germa-
le; le far de la lance se terminait par on ai^le déplayaivt
ailes et terrassant un dragon, emblème antiapé d'une vie-
e que le prince allemand regardait si bien comme aararée,
Ij»^ aiait même négli^ de former un corps de réaerve. £k—
JMummné par l'Eglise, il affectait l'impiété ; il s'abstint de faire
jKre des prières pendant que l'on rangeait l'armée, comme
^a se pntiqoait dans oe temps au moment du oonibtft. La
■fcif w I des prindpaux alliés avaient également encouru la
mre du saânt-'Siége. Phifippe Auguste sut habilement pro-
BT de celle -circonstance peur exalter le courage de ses trou-
^ 7- L*«véque de Senlis remplit anrec un grand talent J'offioe
fnéral en chef. L'ardre de bataille de l'armée française re-
entait un croissant. Le duc de Bourgogne prit le cômraan-
\t de Paile droite, opposée à Fernmd, comte de Flandre.
de Dreux, quoique sa réputation de bravoure fM bien
e, reçut le connnandement de l'aile gauche. Phili|ipe
iste se mit au -centre. La position des Français était périV-
ir, ayant devant enx la Marque et d«s «narais, ils n^a-
it pamr retraite, en cas de revers, que le pont de ttevines ,
éiroit et -construit «n bois, et peu solide. A dix «heures d«
b , Tempereur débeudia dans la plaine. Vers widi , wie
riusMur se manifesta au «entre des Allemands. Philippe
It 4|«e «es peuples avaient coutume de pousser de grands
ira anoment du combat; et, pour couvrir ces clamcnnis,<^
^ ' *nt effrayer les milices , il ordonna a«x trompettes de
tontes à la fois. Lui-même, dominant l'armée du hanC
^rand destrier, étendit la main en signe, et donna la bé-
Mn aux guerriers prosternés ; les chapelains entonnèrent
kmti^es sacrés, «t te combat commença. — Les Français
; les premiers. Le duc de Bourgo^jne lança sur les
noMes de Flandre les Hbaudi , bien distmcts des
à cause de leur armure ineampAète; ansà les gen-
flamands , indignés qu*on les ftl attaquer par des vi-
dédaicnèreni de finre le coup de lance avec eux , se %or-
à tuer Tes chevaux, sans vouloir toucher aux hommes. Les
démontés se jetèrent i pied dans les rangs ennemis, et
le désordre en coupant avec leurs dagues les jarrets
s. Cependant ce désoiHlre fut bientôt répam , et les
principaux des Flamands se précipitèrent aur les iMbles
t; mais ils forent repousses, battus, faits prison-
plupart. Cet avantage, remporté an début de
m aux Français une valenr aumatureHe. Le comie
pralltant de* cette disposition , s'avança ai«c ses
larmes contre l'aile gauche enneiiiie, déjà entamée;
qu'on aoupçonnait sa fidélité : <r AMons, mt-il , mon-
~1nn que je suis un traître 1 » •€!, se prédpitimt sur'
lMManMS,<{ui appuyaient les flamands , il An
renversa. Ferrand , voyant cette déroute, se jette avec fureur
avec tonte la gauche sm- les Français. Déjà le duc de Bourgogne
reculait devant lui , lorscnie Matthieu de Montmorency arriva
avec des troupes fraîches. Les Flamands furent repousses malgré
leurs efforts. La jonction d'Othon et de Ferrand fut dès lors
impossible. Ferrand lui-même fut fait prisonnier. Ensuite le
duc de Brabant abandonna le combat, et détermina le premier
le mouvement de retraite de l'armée ennemie. L'évèque Guérin,
dont le coup d'oeil rapide embrassait tonte la scène, fit suivie
les Flamands par un corps de milices pour les empêcher de se
rallier. En même temps il envoya Matthieu de jAontmorency
et le gros de l'aile de droite au secours de Philippe, qui étatt
aux prises avec tout le centre des alliés. Matthieu arriva au
moment où le roi courait le danger le plus imminent ; Tinfan-
lerie allemande le serrait de pr&. Renversé de cheval , il tùi
péri sans le courage des chevaliers commis à la garde de sa per»
sonne. Galon de Montigny, chevalier obscur mais brave, que le
roi avait choisi pour porter la bannière royale, agitait d'un bras
cette bannière pour avertir l'armée du danger que courait le
pdnce, et de l'autre écartait à coups d'épée ceux qui osaient
approcher. Montmorency arriva et culbuta l'infanterie afie-
raande; Philippe put remonter à cheval, et donna de nouveau
Texemple à ses chevaliers, qui parvinrent bientôt au centre de
la troisième ligne ennemie, où se tenait Othon. Dès le premier
choc, Tempereur est culbuté; son cheval est tué sous lui, et lui-
même renversé. Due uuerelle s'éleva entre les chevaliers fran-
çais pour savoir cpii d^entre eux aurait la gloire de faine l'em-
pereur prisonnier. Elle devint lesahit d^Glhon, en lui donnait
le temps de fuir. Blessé à la tête et au bras, il abandonna pré-
cipitamment le champ de bataille. La débite de ses troupes lut
bientêl achevée ,f mais non sansjieine; car elles voulurent en-
cMire di^imter la Tictoire. Au miheu de la mêlée, on distinguait
l'évêque de Beauvais , ^pii abattait nvec sa massue de frêne \m
dtevaliens, laissant à ses éouyers le soin de les saisir et de les
faite prisonniers. Bevant lui , Mugues de Boves, <ui avait foiti
Renaud de Boulogne des reprocbes si amers, prit lâdiement la
fûle. Jlenaud, après destenorts héroiqu», fut fait prisonnier
par Gttérin. ^ès ce moment , le diamp de bataille ne présenta
plus qu'un afifeenx désordre. La victoire était assurée aux
Français, qiiiia souâlèrent ipar un affreux carnage. — Telle fut
la fameuse faatmlle de Bonnes, dont les résultats furent si im-
partants pour iadvnastie capétienne, et dont peu d'historiens
modernes ont rendu m compte Mêle. Plus de 2,00e prison-
nkrs , parmi lesqueb beaucoup étaient de la naissance la plus
illustre, un grand nombre d'enseims, et l'étendard impérial
lui-anême restèrent au pouvoir des Français. La victoire de B<v-
yines futcélébrée par des fêtes brinanles,etde noblesrécompenses
fanent distvibnées à cens tpii avaient eu le plus de part au suc-
cès de la journée. Quelgues historiens assurent qu'au commen-
oement de l'action Philqipe Auguste 6ta la couronne qui sur-
aaontait son cas(ine,«t que, la plaçant sur un autel , il dit aux
grands vassaux qui l'entouraient : « Vous allez combattre pour
la défense de cette couronne : si l'un de vous se croit plus digne
de la porter que moi, qu'il vienne la prendre, je suis prêt a Je
servir, a Ce trait, malgré «sop effet dramatique, n'ofire aucune
vraisemblance. Il a été pourtant répété par des écrivaîns mo-
dernes, quoiqu'il n'en «oit pas question dans 1^ dironiqnes du
lemps^ si ce n'est dans celle (peu digne de foi) du moipe de
Senones, Bicherins. — Dans cet artiae, nous avons suivi snr^
tout M. Maïas ( Via des grandi oapitmines franpaié} , M. de
Chateaubriand ( Etméei msr VkiiMre de France ) , et M. de
Sismondi {flieUére âee Françede), Ace. SAVAenBR.
BOVIKES (hi$i, naiX On réunit sous ce nom , comme devauil
former me pnetile Csmille , tous les ruminaaits à cornes crenses,
dépourvues de larmiers. Les genres ^'on y comprend sont les
bœufs, les «ovibos, les moutons «l les chèvres. Dans sa dessifi-
cationdes animaux , M. de Blainville n'a point admis cettedas*
sificalion; il considère, an contraire, tous les genres dont nous
tenons de parler comme des sections d'un grand genre bos,
lequel comprend aussi les antilopes.
BOVINO (Fifrinum) (j)f^Oj)fr.),tpelite ville du royaume de Naples
fCapitanate), sur le penchant d'une montagne, baignée jpar le
Gervaro. Place de guerre, évéobé; 4,000 habitants; a 6 lieues et '
demie sudrsud-^mest de Foggia.
AOVISTA {hM. nol.) t^nre de plantes que Persoon a né*-
p«é des tfoaperdons, à cause du péridium qui est double, «t
dont on connaît quatre ou cinq espèces. La plus taommune cdt
le àom$im plwmbea , lyoaperdon ardoisé de BulKard , qui croit
sur la terre, dans les pelouses sèches ou sur les vieux traacs
d^arbres, qui est globuleux , lisse à sa surface , et dont ladiair
d'aboid ron^eâlre ae change en une poussière vâoiacée>
BOWEB.
(MO)
BOWTKE.
BOWDICH (Thomas-Edouard), voyageur anglais, né à
firistui en 1790. Envoyé au collège de Gorsham dès fàge de huit
ans, il y (it de rapides progrès. Son père le retira de ce collège
à l'âge de quatorze ans, pour lui enseigner son commerce; mais
le jeune fiowdich s'enfuit de la maison paternelle à Londres ,
où il se maria à l'âge dedix-neufans. Nommé secrétaire au ser-
vice de la compagnie des Indes orientales, il obtint peu après
la permission d cxpl(»rer l'intérieur du royaume des Aschantis,
dans lequel il remplit une mission fort utile au gouvernement
anglais. Malgré les dangers de ce voyage , il s'en acquitta avec
succès, et revmt en Angleterre , rapportant des détails fort inté-
ressants sur un pays jusqu'alors inconnu. Par sa franchise, il
s'attira des ennemis puissants qui Téloiffucrent d'un poste qu'il
ambitionnait, il vint à Paris, v étudia les mathématiques, t'as-
trouomic et la langue arabe; il rechercha les conseils et les lu-
mières des savants françaisqui l'accueillirent avec bienveillance.
En 18t22 , il s'embarqua avec sa femme et un de ses enfants pour
Lisbonne , où il recueillit tout ce que les manuscrits portugais
offraient de détails sur l'intérieur de l'Afrique. 11 partit de cette
capitale pour l'Afrique, et arriva jusqu'à l'établissement des An-
glais sur la Gambie. Ses fatigues et ses imprudences lui causèrent
cette fièvre pernicieuse de la Nigritie, si ordinaire aux Euro-
péens. C'est en janvier 1824 qu'il mourut entre les bras de son
épouse, qui, instruite elle-même, n'avait cessé de partager ses
travaux et ses recherches. Voici la liste de ses écrits , tous en
anglais, selon l'ordre chronologique de publication : Relation
d'une mistion depuis Cape-Coast chez les Aschantis, Londres,
1819, in-r; T le Comité d' Afrique , Londres, 1819: c'est le
livre qui lui fit le plus d'ennemis ; 3° Traduction anglaise du
Voyage de Mollien aux sources du Sénégal et de la Gambie,
ibid., 18i0,in-4°; i'' Réponse au Quaterly Review, Paris, 1820,
in-8", lithographie; 5*" une traduction d'un Traité de taxider-
mie, avec des notes; 6° Es^pédition des Français et des Anglais
à Timbo , Paris, 1821 , in-S» ; 7" Essai sur la géographie de la
partie septentrionale et occidentale dli l'Afrique, Paris, 1831,
in-8^, avec une cart^ en deux feuilles ; 8° Essai sur les supers-
titions communes aux Egyptiens, aux Abyssins et aux As-
chantis, Paris, 1821 , in-4" ; 9« Trois Fascicules sur V histoire
naturelle des quadrupèdes et des oiseaux, Paris, 1831, in'-8%
arec planches lithographiées; iO" Explication d'une erreur de
MungO'Park dans son second voyage; ii*^ Mémoire sur le
cakul des éclipses de lune et sur les formules primitives em-
ployées pour la détermination des longitudes en mer; 12° Rela-
tion des découvertes faites dans l'intérieur d'Angola et de Mo-
zambique, d'après des manuscrits originaux, Londres, 18^4 ,
in-8^; 13** Excursions dans les îles de Madère et de Porto^
Sanlo pendant f automne tf^ 1823, Paris, 1826, in-8*' ; 14° Ele-
ments of conrhoiogy, including the fossil gênera and the
anifnals. Paris, 1820-22, 2 [wrt. in-8«.
BOWDLER (Thomas), littérateur anglais, né en 1754 à Ash-
ley près de Balh, fit ses études dans l'université écossaise de
Saint-André. Son savoir, ses manières distinguées et sa probité
lui donnèrent accès* dans les meilleures sociétés de Londres.
Par condescendance pour ses parents, il ^embrassa la profession
de médecin qu'il abandonna aprèsavoir perdu son père. Il voya-
gea longtemps dans toute l'Europe; il se trouvait en France au
commencement de la révolution ; il se bâta de retourner à Lon-
dres. 11 mourut à Swandsea, en 182B, après avoir consacra à
l'étude les dernières années de sa vie. On lui doit : le Shak^
tpeare des familles , iSiO y 10 vol. in-8**. Il purgea cet auteur
dramatique des allusions inconvenantes et quelquefois impies à
regard des livres saints, ainsi que des expressions trop fréquen-
tes qui blessent la décence et la pudeur. Cet ouvrage eut quatre
éditions en dix ans. Il purgea de la même mamèrela Décadence
et la Chute de l empire romain de Gibbon.
BOWDLER (xMiSTRiss H.) , sœur du précédent, eut le même
goût que lui pour la lillcrature. On lui doit des Poésies et Es-
#ow, Bath,1786, 2vol.in-12; des Sermons sur les doctrines
et les devoirs du christianisme, in-8**, réimprimés pour la
quatorzième fois en 1807. Elle mourut à Bath, en 1830, à
rage de soixante-seize ans.
BOWDLEB ^ John ) , avocat et littérateur, né à Londres en
1783, et élevé a Winchester, s'était distingué également par ses
talcntset ses vertus. Il mourut phthbiqueen 1815, après avoir été
malade cinq ans. On a de lui : 1** Select pièces in verse and
prose, London, 2 vol. in-8**, 1817; 2«» Theological traeiSy
tondon, 1818, in-l2.
BOWEB ( Arcuidald), né eu 1686, à Dundee en Ecosse,
mort en 1766, entré à l'âge de seize ans au collège des Ecossais
de Douai, puis partit pour Rome, où il se fit admettre (1706)
dans la société des jésuites qui lui conférèrent la qualité de pro-
fesseur de théologie et d*hunianités dans piosieors villes de n*
talie. En 1722, il prononça ses derniers vceuxà FKutocf .4
devint conseiller de l'inquisition à Macerata. Ce fut peu d'ao.
nées après que, par suite de circonstances diverseoienl npli.
quées et peu favorables à son caractère, il fut obligé de s'cnfiif
secrètement de l'Italie (1726). Il parvint en Angleterre et y»-
brassa la religion réformée^ en même temps qu'il se mil à cobc
poser des ouvrages pour vivre. 11 entrepnt d'abord uneespm
de revue mensuelle sous le titre de Historia litteraria, dutit ^
premier numéro parut en 1730, et dont il continua la série pt.
qu'en 1734. C'est alors au'il entra en collaboration pour b
grande Histoire univernlle, dont il rédigea toute la partie qk
regarde Vhistbire romaine; c'est un travail de simple oompitt-
tion. A cette époque , il fut chargé de faire l'éducation de dtc
jeunes ^ens de famille noble , et rentra , dit-on , dam Tonfat
des jésuites (1744), avec lesquels il rompit presque aussilûl.iiil
par ressentiment contrôla religion catholique, soit qu'il ywàu
donner à ses honteuses défections la couleur d'un acte coma»
deux et réfléchi, il fit paraître en 1748 le premier voluim^
V Histoire des papes, qu'il présenta au roi d'Angleterre. Cet («•
yrage, dout il composa par la suite sept volumes, n'est qo'u
immense pamphlet , manquant d'unité dans le plan et dan* r
style. Ses attaques contre les papes y sont si violentes qœ)^
écrivains catholiques de son temps ne crurent pouvoir tan
mieux, poup le combattre, que de publier sa correspopàui
avec les jésuites. Cette correspondance , œuvre de la plib m^
mauvaise foi, démenti donné sans réserve à ses protestai])»
publiques de protestantisme, souleva contre Bower l'aminé
version et le mépris publics. Un seul homme resta son aouf
son protecteur, ce fut lord Litticton; chose d'autant pi» 3£r-
prenante que le noble lord était plein de probité et Mthu-
tesse! Les deux derniers volumes de V Histoire deipapn.^
parurent peu de temps avant la mort deBower, portent trr».
chet d'une précipitation que Ton doit prendre pour ledtaAr>
gement inspiré à l'auteur par le méprb du public enren yt
ouvrages et leur auteur. La période de 1600 a 1758, siptnir
d'événements importants, n'y occupe que vingt-six page^ 0
jésuite renégat avait épousé en 1749 une riche veoTe, nirr
de l'évèque Nicholson. Il mourut à l'âge de quaUt-iifir
ans.
BOWlHA (géogr»)» Dans son voyage de Sire à Adder^
Bruce arriva sur le fleuve Buwiha , dont les eaux soûl m^t
plus claires et plus rapides que celles de TAngneali. Lcpr-.
Angeri se jette dans le Bowiba, qui est Tun des plus grandi i>r
ves d'Abyssinie. Ln ()etit village du m^uie nom , peu éloigne^
lac Trana, est également mentionné par Bruce.
Bow iSLANDs( r. La Harpe).
BOWL, S. m. (gramm.) (F. Bol).
BOWLES (G tiLLACME), Irlandais, mort en £6pap(<^
1780, a publié un ouvrage sur l'histoire naturelle du ro\aaa(
sous ce titre : Introduccion a la historia natwal y M ^
grafia fisiea de Espana, Madrid, 1775, in-4*'; îdeni,i«Ttf*
edicion corregida, Madrid, 1782, in-4**, traduite en frat^
sous ce titre : Introduction à f histoire naturelle et àUgtff*
phie physique de l* Espagne , traduite par le vicomte de >'ti^
gny, Paris, 1776, in-8**. L'auteur y traite des végétaux, m
pins sous les rapports de l'agriculture et du jardinage (\wM
celui de la botanique. Milizia en adonné à Parme, l78i.i^
in-4'^ et in-S*", une traduction italienne plus étendue et U#
coup plus intéressante que l'ouvrage original , parce qu'Hic^
enrichie de commentaires du chevalier Azara, alors iinbtf'
deur d'Espagne â Rome. Bowles a donné à la société ruui''
Londres un Mémoire sur les mines de l'Espagne et dtl ^
magne], et il a aussi publié en .espagnol une Histoire da^
terelles d'Espagne, Madrid, 1781. Ruizet Pavou, autetiniX'J
Flore du Pérou ^ ont donné à un genre de plantes le n*irn
bowlesia,
BOWTER(GuiLLAiMB), le plus savant imprimeur aff?*
de son temps, naquit à Londres en 1699. Il a donne dft<^
tions d'un grand nombre d'ouvrages, auxquels il ajoutait**
préfaces et des notes qui sont fort estimées. 11 a coinpo$é rjiv
primé lui-même des traductions, des pamphlets et qQW
autres productions littéraires. Nommé en 1729 impriii»<^
résolutions de la chambre des communes , il consens <i*
place pendant près de cinquante années. Il fut choisi, fn »
pour imprimer les journaux de la chambre des pairs, et rotr*
lement imprimeur de la société royale et membre de ct{)f
antiquaires. Ses principales éditions sont : i*" les OBurm
Selden, 5 vol. in-fol. , 1726. Wilkins avait commencé crt:^
treprise; Bowyer Tachera et l'enrichi l de V Epi tome é* s!^
diciê; 2» le Traité de Kustcr, De veto %$mHfb<mm mM*'
BOT.
mm, 1750eti773,in-i2;^3oia Traduction des Commentaires
de César, du colonel Bladen, que Bowyer a accompagnée d'ex-
ccllenles notes signées lypograpfaées ; 4° Novum Teslametilum
gracum, 1763, 2 vol. in-12 ; 5« une Traduction de la Vie de
Ccmpereur Julien, par la Bléterie, 1746. 11 a aussi donné une
Douvelie édition du lexicon de Schrevelius , avec l'addition de
beaucoup de mots grecs que ses lectures lui avaient fournis. Il
mourut le 18 novembre 1777. On cite parmi ses productions
V Origine de Vimprimerie, 1774, ouvrage estimé, laissé par lui
imparfait, et complété i)ar Jean Nichols. Il en parut, en 1776,
une seconde édition considérablement augmentée. Le même Ni-
cLols a publié, en anglais, des Anecdotes biographiques et litlé-
raïret sur William Bowyer, imprimeur, elsur plusieurs savants
de ses amis, Londres, 1782, in-4«, avec le portrait de Bowyer.
BOXER, v. n. {^ramm. ), mot emprunté de l'anglais, se
battre à coups depomg. On dit aussi, dans le même sens, avec
t pronom personnel, se boxer,
BOXHORNIUS (Marc-Zuébius), célèbre critique hollandais,
jié à Berg-H)[)-Zoom le 23 septembre 1612, fils d'un ecclésiasli-
aue hollandais qui avait abandonné la religion catholique pour
devenir ministre protestant, fit ses études à Leyde , avec des
pruçrès si rapides , çiu'à dix-sept ans il fit des poèmes latins es-
times, et avaitdonné des éditionssavantes lorsqu'il fut fait profes-
seur d'éloquence à Leyde en 1632, n'ayant pas encore atteint sa
nogtiéroeannée.Oxenstiern, ambassadeur delà reine Christine,
wuïut l'attirer en Suède où on lui offrait des emplois considéra-
bles, mais il préféra servir sa patrie, succéda à Daniel Hein-
âus dans la chaire d'histoire et de politique, et la remplit avec
distinction. Sa carrière littéraire fut brillante mais courte ; il
mourut de maladie, à Tàge de quarante et un ans, à Leyde, le
3 octobre 1653. On a de lui beaucoup d'ouvrages, dont voici les
principaux: l^'flûtorta universalisa Leipzig, 1676, in-4°. Le
forum illustrium monumenla et elogia, 1658, in-fol. ; ouvrage
curieux par les gravures qui l'accompagnent; 4^ Chronologia
«Brro, BauUen, 1677, in-fol., fort courte, assez méthodique ,
mais peu lue; 6« Poemala^ 1629, in- 12, réimprimé avec ses
^îUres, Amsterdam, 1662. m-l2 ; &> Theatrum seu comitatus
Hollandim wotw» descriptio , cum urbium iconismis, Amster-
dam, «632, in-4o, livre estimé ; 7« Scriplores latini minores
msloriœ Âugustœ, cum notis, Leyde, 1632, 4 vol. petit in-12;
pPoetm Mlirici minores, cum commentis, 1632, in-S*», recueil
Ira estimé, où il a inséré comme ancienne une satire De lite ,
pi est du chancelier de l'Hôpital; O^" des Noies. sur Plante,
Wint , Justin et Taeiie ; 10° De repubiica leodenti , Ams-
fcttYIam , 1632, in-24 , assez bon ; il fait partie de la collection
petites républiques; 11° Métamorphoses Ànglorum , sive
Uionesvariœ regum rerumque Àngliœ, 1635, in-12, cu-
hu ; 12° Quœsliones romanœ, 1637, in-4° ; dissertations rem-
Jies d'érudidon sur les antiquités romaines, et réimprimées
commun, publié par G. JEIornius après la mort de fioxher-
.On y trouve un abrégé du Diclionnaireceltique ou gallique
Dariès ; 14° Commentariolus de slatu fœderali Belgii , la
çe . i660 et 1659, in-24, bon abréçé ; la première édition, la
e, 1649, est recherchée parce qu*elle contient des choses qui
^téretranchéeseusuiteparordredesétats généraux; 15oCfcro-
1 Zelandiœ (en flamand), Middelbourg, 1643, in-4<>; idem,
, 2 vol. iQ-4° ; c'est une continuation de celle de Reyhers-
fo jusqu'au gouvernement de Charles-Quint; 16'' Histoire
W Paye-Bas (eu hollandais), Leyde, 1644, in-4o ; 17° De typo-
^hicm artis inventione, Leyde, 1640, in-4°. Il fait honneur
t cette découverte à la ville de Harlem. (Pour les autres ouvra-
de Boxhornius, voyez Nicéron.)
T , BOi ou BOIE ( eomm, ) , étoffe de laine grossière , en
de drao, ressemblant à la flanelle pressée, faite de laine
une à deux brins, [)arfois même mélangée avec le déchet de
c rardée.Toute l'opération se borne à la laver après le tissage,
soumettre passagèrement à Faction du foulon, ce qui n'arnve
^ndaat pas toujours; à retendre à la rame et à la presser.
» roanafactares françaises, anglaises et allemandes u)urnis-
^* cet article uni et frisé, blanc et dans d'autres nuances. Le
sert pour habillement de deuil. La qualité de Vétoffe dé-
l de la finesse des matériaux qu'on y a employés et de la
tiire. Le meilleur boy sort des fabriques anglaises de Salis-
~^, Rochdale, Exeter et Colchester, où on le fait ordinaire-
t par pièces de cent yards de long à un yard et demi d^
IT.
( 981 } 9aYAUllIEA«
large. Plusieurs fabriques de la Saxe foumisseut cet article
d'une bonne qualité et en abondance, et le vendent sous le nom
de boy anglais à oualre quarts, cinq quarts et six quarts de
large. Ceux de la Bohème sont d'un prix fort inférieur, et on
y emploie des laines de rebut. Dans la Prusse , et particulière-
ment dans le Brandebourg, on fabrique une sorte de boy à Tu-
sage de la troupe; les pièces sont de cent à cent vingt aunes de
Berlin de long et quatre quarts de large. Une autre sorte, dési-
gnée sous le nom ùcpressboy, se fait par pièces de soixante-dix
aunes de lon^ et trois quarts à huit quarts de large. Le boy
français d'Amiens est d'une fort bonne qualité; on en expédie
la plus grande partie en Espagne, aux Etats barbarcsqucs et en
Amérique. Les piccos ont vmgt aunes en longueur et une demi,
cinq huitièmes, trois quarts, en largeur. Les fabriques néerlan-
daises, à Leyden, Delft et Gerda, font aussi de fort bon boy, ordi-
nairement à quatre quarts et neuf huitièmes de large, et IrenOD;
cinq aunes de Brabant en longueur.
BOY (Siuon), chirurgien, né à GhampUtte, petite ville de la
Franche-Comté, mort en celte ville en 1789 , est auteur d'un
ouvrage intitulé : Abrégé sur les maladies des femmes groises e$
de celles qui iont accouchées, Paris, 1788, in-12. — ÇoY
(Adrien-Simon), son fils, chirurgien en chef de l'armée du
Rhin, mort en 1795, à Alzecy près de Ma^ence, a publié pli>-
sieurs brochures sur son art. La plus estimée est ceUe qui a pour
titre : Du traitement des plaies d'armes à feu. C'est du même
qu'est l'hymne composé en 1795 : Veillons au salut de l'em^
pire.
BOYARD, s. m. (gramm,), nom gu'on donne aux anciens ieu-
dataires de Russie, de Transylvanie (F. Boiar).
BOYARDO ( V. BOJABDO) .
BOYAU (gramm.). Ce mot, qui est resté vulgaire, a été rem-
placé dans le langage scientifique par celui (I'Iktestin (intes-
tinum) , auquel nous renverrons pour les détails anatomiques.
Ménage le dérive de batellum , diminutif de buolo ou vuoto qui
signifie vide; Borel le fait venir de vote (via), et il prétend qu'on
a d'abord dit voyeau , puis par corruption boyau ; enfin Du-
cange en trouve l'étymologie dans botulus, qui signifie tout à 1^
fois boudin et boyau, et il prouve qu'on a d'abord dit boël et
bouîl.
BOYAU {art vétérinaire). On dit d'un cheval qu'il a beau-
coup de boffau ; lorsqu'il a beaucoup de flanc , beaucoup de
corps , les cotes longues , ni plates ni serrées. Cheval étroit de
boyau , dieval qui a les cotes resserrées ou courtes , et le flanc
retroussé, ce qui lui rend le corps efflanqué comme celui d'un
lévrier. On rebute surtout les chevaux de carrosse oui n'ont |}oinl
de corps, qui sont étroits de boyau, et qui semblent avoir b
peau des flancs collée sur les eûtes. Un chasseur ne méprise pas
un cheval étroit de boyau ; il le préférera même à un autre qui
aura plus de flanc , pourvu qu'il soit de grande haleine , de
beaucoup de ressource , léger et grand mangeur. On donne le
vert pour faire reprendre le boyau aux chevaux qui l'ont perdu.
Le^motdeflancestplusenusagectplusélëgantqueceluidcboyau.
BOYAU (Cordes a) (F. Boyaudier [art du]).
BOYAU DE SIÈGE OFFENSIF. Ce mot a été employé depuis
moins de deux siècles, par imitation du nom des bocaux d'ani-
maux, pour donner une idée d'une tranchée étroite, longue,
tortueuse, dirigée vers une place assiégée^ car, jusqu'au siège
de Maëslricht en 1G73, les attaques des sièges offensifs ne cl»-
minaient qu'à l'aide de venelles presque impraticables par leur
défaut de largeur. — Les tranchées se sont élargies ; elles se sont
allongées en demi-parallèles , et les boyaux sont devenus des
brancnes en zigzaff. — Les boyaux sont des retranchements â
parapets , qui établissent une communication entre la pre-
mière et la troisième parallèle; ils servent à lier les attaques du
front de la place ; ils se dirigent sur la place capitale d'un lias-
tion par la ligne la plus droite possible, mais de manière à évi-
ter par des crochets de retour les lignes du feu de l'ennemi et
à rester libres, conformément aux règles générales du défile-
ment des ouvrages, c'est-à-dire à être à labri des commande-
ments d'enfilade. — Si les boyaux sont dominés ou voisins de
l'enceinte attaquée, on les bUnde pour les garantir de Teflet des
pierriers et des projectiles à tir courbe. -- Les boyaux doivent
n'être obstrués par rien pendant la nuit pour le service des
travailleurs et pour la facilité du transport des matériaux : en
conséquence, les gardes, à la réserve des détachements qui pro-
tègent les travailleurs, s'établissent jusqu'au jour sur le revers
de la tranchée.
BOYAUDIER (Art du). C'est le travail qui consiste à débar-
rasser la membrane musculaire des autres membranes pour fa-
briquer ce que l'on nomme dans le commerce des boyaux
soufflés et des cordes à boyaux ; pour les premiers, on se sert des
56
wmrAvmtÉsm i
boyaux grètes ds bcraf et de la Taebe; pour la Mricalion des
aeœndes on emploie reox de mooUm. Chacune de ces opéfa-
âoos en comprend un grand nombre d'antres. Voici pour celle
des boyatup tovfpéê : f* le dégraissage, V le retournage, dP la
[wrmentaiion putride, 4*> le ratissage, 5« le lavage, \f Xin-
mê/Luion, 7° la dessieeuHm, ^ la désinsvfpatitm, 9° Vannage,
10» lesûmfrage. 11» \e pliage. Nous allons traiter soccessitement
dwean de ces divers tra?aai, en suivant Tordre de leur succès-
aion. Disons d*abord que le bovao<fier place dans des tonneaux
posés debout et défoncés par le bani les boyaux qu'il rapporte
des abattoirs» et sur lesquels il opère le plus tôt possible; car l'ex-
férlence a démontré que le dégraissage en est plus diflSeile â
mesure qu'on les y laisse séjourner plus longtemps. — 1*» Dé--
graissage. Lorsque l'ouvrier vent commencer son travail, il re-
tire des tonneaux les intestins à dégraisser, les jette dans un
baquet avec une certaine quantité d'eau ; puis, saisissant l'on
d'entre eux par on bout il passe celte extrémité sur une agrafe
ftxéedans un morceau de bois â six pieds de haut environ, cl
forme une espèce de nœud pour l'y retenir ; avec le pouce et Tin-
dnc de la main droite il saisit une portion do boyao pendant, à
•ne distance d'à peu près trois pieds de l'agrafe ; avec la main
gawche, il fait glisser vivement et légèrement la lame d'un eou-
tean semblable à celui dont se servent les cliarcii tiers. De cette
ftiçon il enlève le tissu graisseux qui recouvre l'intestin, en re-
nouvelant cette opération pour tontes les autres parties qu'il
wme stiecessîrement à l'agrafe S'il trouve une déchirure, si
par accident il fait une entaille sur la membrane, il coupe le
morceau entamé et le jette dans le baquet des bovaux déjà dé-
graissés. — ^ Reioumage ou invagination. Les boyaux ainsi
préparés sont mis dans un cuvier à moitié plein d'eau. L'ou-
vrier prend alors un des intestins parle bout, y introdnit, à une
profondeur de dix-sept à dix-huit lig^nes, le pouce, l'index et le
médius de la main droite ; avec la main gaocne, on presse par im
mouvement de haut en bas , la [nirtie qui touche à l'extrémité
des trois doigts introduits, de manière qu'il vienne se plisser tout
entier autour d'eux et les recouvrir. Ceci fait, il pince le dernier
anneau au moyen du pouce et de l'index, ou le ramène un peu
à rintérieur, plonge la main dans l'eau en écartant les trois
doigts, la relève vivement, cl l'eau qui s'y est introduite de
cette façon suffit avec on léger secours pour entraîner la série
âts plis dans l'espace interne compris, comme nous Tavons déjà
décrit, entre le pouce, Pindex et le médius. Cette opération, qui
S rail longue et difficile à la lecture, se fait très-rapidement
ns la pratique. — 3*» Fermentation putride. A mesure que
chaque bovau est retourné, on place l'un de ses bouts sur la
marg^elle de cuivre, et lorsqu'il y en a un nombre suffisant, on
les réunit en paquets au moyen d'un nœud coulant, et on les
reporte dans les tonneaux défoncés dont nous avons parlé plus
haut, en laissant la corde qui les retient passer en debor» du
tonneau, ce qui donne le moyen de les retirer plus commodé-
ment aii besoin. L'humidité dont ils sont imprégnés ne tarde
pas à faire au-dessus d'eux une espèce de mare qui se couvre
elle-même, lorsque la fermentation a lieu, d'une quantité de
bulles d'air qui viennent crever à sa surface. Si, dans la saison
des grandes chaleurs, cette fermentation devenait trop violente,
elle amènerait la destruction des boyaux, et causerait un dom-
mage au fabricant; pour l'arrêter à temps, on jette dans le ton-
neau un verre de vinaigre. Il faut ordinairement, en hiver,
sept ou huit jours de fermentation, et en été deux ou trois au
plus. 40 Ratissage. Après une putréfaction convenable, on retire
les paquets d'intestins contenus dans les tonneaux , on les dé-
noue, et on les jette dans un cuvier aux deux tiers rempK d'eau;
Touvrière (car ce sont, des femmes que l'on emploie ordinaire-
ment à ce genre de travail) prend le bout d'un boyau avec la
main droite, le passe dans la main gauche, sous le pouce, en te
pressant avec l'ongle de ce doigt ; puis, tirant à elle ce même bout
avec la main droite, l'ongle ratisse la membrane muqueuse. On
fait successivement cette opération sur les deux faces à toutes les
demi-brassées environ, et l'on recommence après un nouveau
trempage du boyau dans Teau de la cuve. On voit par là qu'il ne
s'agit en quelque sorte que d'achever l'œuvre commencée au
couteau. — 5*» Lavage, On rejette les boyaux dans des cuves
pleines d'eau que l'on change deux fols par jour, en ayant soin
de les remuer auparavant, atin de les faire dégorger. Ceci se ré-
pèle pendant deux ou trois jours. — 6" îneufltalim. L'ouvrier
appllqne contre sa bouche Fintestin lavé, te gonfle avec son
souffie, et le noue rapiilemenl au moyen d'une ficelle. Cette
opération est tr^^s-fatigante, et l'homme le plus robuste n'y peut
tenir plus de trois jours. Outre la fetigue des poumons, il ne
tarde pas à ressentir une douleur vive à la gorge, qui provient
do refoulement de l'air infect poussé par lui avec force dans
} BOTJHTMEB.
te boyau. ^7» JT^mcedlton. Après cedenooicfleé^ROfe, In
boyaux sonlportésdanaiin séchoir en ptein air, formé delon^
r^'cbes de bois douées horisontalement sur des piquets de cm
six pieds de haut, lixés en terre à d'assex grandes dbuàm!
Les boyaux sont étendus sur ces perches de manière â ae ^
se toucher, ils arrivent à une parfaite dessiccation au boutdt
deux ou cinq jours, suivant les condittoos atiaoaphériqaf», k
nombre de leurs ligatures, et le dépouiUement plus ôu nota
complet de la membrane muqueuse et de la graKseqoi lesn^
couvrait. 8*" Désinfu/lation. De là les boyaux sont portes duM
une espère de cellier humide. Des femmes, diargect de cvtk
besogne, les percent avec la pointe de leurs ciseaux pour d^
gcr l'air qu'ils renfei ment, et les coupnt sur toute leur loogm,
le plus près possibte de chaque ligature, en les pressant t
outre entre leurs doigts d'un bout a l'antre pour chasser ti«
atome atmosphérique. 9° Aunage, Les boyaux étant dessouffin,
les ouvrières les replient sur eux-mêmes , de manière àfv-
mer un paquet ou écbeveau de quinze auaes qui présente à 1'»-
droit de la ligature une l>oude par laquelle on les eii^ (bu
une broche de bois. Ces paquets sont ensuite abandonnés du
te cellter pour qu'ils s'imprègnent d'une huinidîté conventbic
10*' Soufrage, Celte opération n'est appliquée aux beya» è
bœuf que depuis 1814. Elle possède trob avantages essmtirii:
l» celui de les blanchir; 2« celui de les purger de leurodoi
fétide; 3° celui enfin de les préserver de la piqûre dcsniln,
qi»nd ils sont envoyés au commerce en bottes ou caroUes. Ild
évident que le soufroir doit posséder une étendue relatmi
l'importance de la fabrique. Si nous le supposons d'une kautcv
de six pieds et d'une largeur de cinq, nous pourrons v pbcermi
paquets et même davantage. On les enfile par leur bouckàttK
ou plusieurs perches attacnées à la partte supérieure. ORtetf-
perge dans cet état avec un batei trempé d'eau> n l'on mw^
qii'elles ne sont pas très-humides. Une fois ces concfitions (rai*
minaires remplies, on pose sur le sol une terrine qui coouni
une livre environ de fleur de soufre, et dans laquelle on jiKk do
charbons allumés. Il ne reste plus alors qu'à fermer la porlf e
à la calfeutrer, soit avec de la boue, soit en collant des huàa
de papier contre tes jointures. Au bout de quelques heans, «
ouvre la porte, et l'on donne à l'adde sulfureux te temps de*
dégager. — 11" Pliage, Les boyaux sont inomédialeflieDl nf-
portés dans te celHer. L'ouvrier prend um 6êb paqueli, dwB
le bout qui présente les ligatures tes plus rapprochées, en &:
plusieurs doubles de six à nuit pouœs de kmg, et eoMite entr
taille le reste de manière à figurer un fuseau e(Rlé par ks dn
bouts, en ayant soin pour arrêter le boyau de faire psiset «
extrémité sous le dernier pli. Ces diverses opésratioos termina
on porte les carottes dans le magasin, où on les dntrft)ued«
des ^ses aérées qui en contiennent dnq cents. Si Ton doit t
faire des envois, on les embalte dans des sacs en les saupoodntf
de poivre, dé camphre, etc., et en composant des Iota leaiU^
bies à ceux du magasin. Le travail des boydas cil aasi
que rebutant. Les ouvriers sont toujours placés dans «neati
phère chargée de nnaames putrides qui se répandent su lois.
rendent très-incommode le séjour coRime te voisinage |)c'
sortes de fabriques. Il ne paraît cependant pas que ce mito
putréfaction exerce sur la santé ime influence délétère. '
boyaudiers ne sont pas plus souvent malades q«e tes autm
vriers, quoiqu'ils absorDent une quantité d'atomes iniecis 1
que teur corps en est pour ainsi dire imprégné. Ils ont beat,
effet, se dépouiller de leurs habits et de leur liiige, ils ex' '
une odeur fade et nauséabonde qui les fait reconnaître I
ment des personnes qui ont fréquenté leurs ateliers^ En 1
M. le préfet de police, frappé des inconvententsc}«e pcésfflU
liibrication des boyaux soufllcs, fit proposer par la société <r
coitragemeni, pour sujet de prix, de trouver un mmeê '
mique ou mécanique pour fabriquer les intealins souméi
leur faire subir la fermentation putride. M. Labarraque a
et obtint le prix proposé. Void le procédé qu'ît imagma^^^
décrit lui-même. « On prend les boyaux de boeuf apim lodr'
premières opérations, c est-4-dire qii'ils sont dégraUsis H
tournés; dans un tonneau qui conttent les intestins grélo
dnquante bœufs, on verse deux seaux d'eau, oontettanteM
une livre et demie d'eau de javelle marquant 19 ou ih^
au pèse-liqueur. Si les boyaux ne trempent pas amett <^
«outer encore un seau d'eau de puits ou de rt^rière; on
bien, et on laisse macérer pendant toute la nuit. Aoboait^
temps la membrane muqueuse se détacbe avec facilité, tt^
après plusieurs jours de fermentation putride. Au meoiest
(tmtact de l'eau de javdle la fétidité disparaît txÂéew^
Dans les différentes opérations que nous menons de dérrirt.
ne s'agissait que du travail des intestâns gi^es du b«of et ^
BOTAVMEB.
(itt)
BOTAraOSE.
fadie pour la fabricatioii des boyaux 6oafRës. Nous altons noos
occuper maintenant de la fabrication des étirées dites à boyau^
Il éfB éçreiHF«!s diverses que Ton feît subtr auit boyaux de mou-
ton destinées à cet mage. La préparation de ces sortes de boyaux
exige plos de soins et plus oe détails que la précédente. Dans
oeNe-€i le dépouiNemenl doit être rigoureux, c'est-à-dire que
rien de la mei^férane pérHonéaie et de la muqnetue ne doit res-
ter siir la membrane mu$cu{em$e ; dans Taotre an contraire, on
néglige d*enlevcr les deux tiers au moins de la membrane
externe, sans que cela nuise le moins du monde. On a même
remarqué que les boymix de bœuf entièrement débarrassés de
cette membrane ne pauraîent pkis tenir îe vent, ce qui les fait
rrtwter dans le cammerce. lorsqu'un boucher a éventré un
■KMiten^ il retire les intestins encore chauds de Tanimal, leur
fcil dégorger tontes les matières fécales, forme un paquet de
cfuqoe ventre et le livre au boyaudier. Cependant il ne prend
pas loujours le soin de les vider, et nous devons faire remarquer
que cette circonstance est défavorable à leur préparation. Ils
gardent alors, sans doute par Teffet d'une certaine fermenUtion,
«ne couleur dont on ne peut les débarrasser, ce qui les rend
propres à faire seulement des cordes à raquettes. Le boyaudier
coromeiiee par mettre les paquets dont il vient de faire Tacquîsi-
tioadtnsun baquet. Ensuite il les dénoue; les passe à la main et
In jefledans un autre baquet qui contient de l'eau; cela s*ap-
r\\em$$ir le$ boyaux, A mesure qu'il les place dans le baquet,
ramèfie sur le bord les petits bouts des intestins qu'il noue
ensemble poer en former un paquet. On les laisse macérer pen-
dant un on deux jours dans de Teau que Ton renouvelle sou-
vent ; quand ce bain paratt suffisant, on retire le paquet et on le
pose sur un banc incliné dont la partie inférieure porte sur le
baquet, on gratte les boyaux successivement ou plusieurs en-
semble avec le dos de la lame d'un couteau semblable à celui
<lont n«tts avons parlé plus haut. La membrane soumise à ce
refouleinefit cède tout d'abord de trots ou quatre pouces, si la
ipaoératiofi s'^t bien foile. L'ouvrier la prend avec la mam, la
tire, et die suit dans toute sa longueur; c'est ce qu'on appelle
fkr. La membrane ainsi extraite prend le nom ae filandre et
•eTt,en façon de fil, à coudre les boyaux. Nous fprons remar-
quer en passant qu'il ne faut chercher h enlever celte tunique
qu'en commençant par le petit bout ; autrement elle ne suit pas
âWK s« casser à plus de huit ou dix pouces de longueur. On rap-
procfte les bouts en les nouant. Cette filandre, aussitôt qu'elle
yi irradiée, s'étend sur une planche pour y sécher. Les boyaux
"«• dépooillés sont réunis dans un baquet plein d'eau pour y
mer rusqu'au lendemain qu'on les ratisse de nouveau en
plaçant sur un banc incliné, comme nous l'avons vu précé-
ment. Ce banc a quatre pieds de long et dix ou douze pouces
••^ de large. La partie qui confine au baquet est taillée en
^ dedcmi-hine, afin ouc les boyaux, au moment où on les
Wr^i^tombent point sur les côtés. L'oufrier en ramène ordi-
•iffetnent sur le banc trois ou quatre bouts qui trempent dans
^ leste de leur longueur; de la main gauche il maintient sur le
fteraiet la partie supérieure de l'intestin ; de la droite il la ra-
W^ avec tin couteau dont la lame est arrondie par le dos ; puis
fjpmèfie i lui une nouvelle portion du l)oyau qui, de cette ma-
#ire, finît par s'entasser sur le haut du banc à mesure qu'il
£ nettoyé. Cette opération se nomme le curage des boyaux,
plus gros bouts sont coupés de la longueur de huit pteds et
^Mtts aux charcutiers. Les boj'aux, rure^ par le moyen que nous
^Bofis de décrire, sont placés jusqu'au lendemain dans de l'eau
^^FoQ remplace par une solution de potasse dont voici les pro-
%Vt]oiis. Dans une tinette ou terrine ue grès, on verse un seau
u de fontaine de la capacité de onze ou quinze litres; on
* au liquide quatre onces de potasse et quatre onces de
se, deux sous-sels, comme chacun sait, de qualité diffé-
ile. Quand la solution est opérée, Touvrier y plonge la main
■^ apprécier si elle est ou non assez forte. S il lui trouve une
convenable, il la jette sur les boyaux, par quatre fois
ntes et à des intervalles de quelques heures , afin que
e nouvelle dose ait le temps de produire son effet. Après
retire les boyaux de leur bain potasse, on les passe au dé;
la même opération que le ratissage h Tongle dont nous
déjà parlé ; seulement, au Keu de rongle, on se sert d'un
'Wt en cuivre. Celle épreuve se répète plus ou moins, selon
veut avoir des cordes plus parfaites et présentant une
' plus homogène. Ainsi pour les cordes à instruments
passe le dé bien plus souvent que pour les autres cordes. Il
itste plus maintenant qu'à trier les boyaux d'après leur
«seur, et selon la destination qu'on veut leur donner, suî-
t que le fahricailise propose d'en faire des cordes à raquettes^
bordes à foueu, des cordes dites d'arçon, pour l'usage des
chapeliers ; des cordes wmr tes horiog^rs^ ou eafia des cordm
à inslmmenis. Avant de passer aux procédés de préparation el
de 6ibrication pour cba^aiDe d'elles, imms parlerons de la ma-
nière de saler les boyaux qne Ton doit expMédîer au dehors; rie«
d'ailleurs n'est simple comme cette opéraiioe. Vous preocx une
douzaine et même plus de itoyaux raiissés mais non lavés, et
préalablement ooup^ de la longueur convenue, vaus les roules
en spirales concentriques et de manière à former une espèce de
rosace, couverte dessus et dessous d'une couche de sel luarîii.
Sur cette première rosace on en pose uae quantité d'autres en
alternant avec des coudies de sel. Cette saumure se décante 9M
bout de quelques jours, et l'on eoabaUe les boyaux avec un peu
de nouveau sel. On peut aussi sécher les boyaux ratisses pour ea
faire des cordes dans une saison convenable. — Cordes à rfs^
guettes. On destine à leur Caibricatlon les boyaux de la qualité la
plus infime. S'ils sont divisés par plusieurs bouts, il faut que
ces derniers soient coupés de façon à présenter un biais supérieur
et un biais inférieur pour que le couteau ne rende point la corde
inégale. Nous avons déjà dit qu'au lieu de fil en se servait pour
coudre de filandre membraneuse ; cette opération se faitaussi pen-
dant que les boyaux sont mouillés. Lorsque les diflférentes {jèefls
ainsi rapportée^ ne forment plus qu'une même longueur, 00
attache les boyaux par trois on quatre avec un laoei. Ce laoetie
Î>lace ensuite sur le crochet de l'éraerillon du rouet, tandis que
*ex trémité opposée de l'intestin passe deux fois autour de la cM^
ville. L'ouvrier donne alonquelaues tours de manivelle. Il enfile
ensuite le lacet à la cheville supérieure pour la tirer et lui rc»^
dre par là une partie de la longueur que lui avait enlevée lelar-
dage. En même temps il passe la main en pre^nt sur toute la
longueur de la corde à partir du rooet, dans le double but de
chasser rhumidilé et d'ùter à la corde les inégalités qu'elle pMV^
rait avoir. Une ou deux benres après, il reto^ et passe la corde
de crin. S'il ne s'agit de fabriquer qu'une quaHté inférieur» de
cordes à raquettes, on prend un seul boyvi auquel on aioule
seulement deux ou trots filandres que Ton ourdit comme on
vient de voir pour celles de première qualité ; on naet en oo9*
leur avec du sang de boeuf et avant de tondre. — Cordes à fouêU^
Dans le lot destiné aux cordes à fouets, on prend difiérento boyis
que Ton coud les uns aux autres coaiiiie préeédemment. Il eal
rare que celles-ci se fassent à plusieurs brins ou boyaux ; a«Bsi
n'y a-t-il point d'ourdissage à proprement parler, celui-là m
confond avec le tordage. On est dans la coutume de teindre les
boyaux à fabriquer des cordes à fouets. Les boyaux preoneoÉ
d'ailleurs très-bien la teinture. On leur donne la couleur «oire
avec de l'encre ordinaire, la couleur rose avec de l'encre itrace;
comme ils ont été soufrés deux fois, l'acide sulfureux qirib
contiennent fait virer le rouge au rose. Pour ce qui est de
qui sont teints en vert, eonune on en trouve onlinairement dans
le commerce, ils l'ont été au mo^fen de optie même coulear,
telle qu'elle se vend d^ns les fabricpies et les magasins. Lon*
que la corde à fouets est bien tordue, bien étriebée, on la laine
sécher ; puis, après l'avoir coupée par les bouts, on la dispoat
par grosses pour la livrer aux fabricants da faoets. — Corém
pour les chapeliers, dites d^arçon. Ces oardes, qui ont ordinaiie*
ment quinze àvingt-dnc[piedsdelong, sont ourAîpt avec qvatar»,
six, huit, dix, douse brins, selon qu'on les veut ^us ou moÎM
grosses. Ces cordes ne devant avoir ni noMid m couture, mi
prend les boyaux les plus longs et les plus gros. L'ouvrier la
double, attache les bouts rénnn à un lacet qu'il place à la pre-
mière cheville. Qu'un des bouts ne soit pas asseï long pour par-
venir à la seconde cheville, il faudra prendre un autre bout, lu
passer dans le premier et doubler de manière à rejoindre la
cheville désig^née. Il ne reste plus qu'à mettre au rouet. Les
cordes à demi sèches sont soumises deux fois à la vapeur do
soufre, et après diacuoe de ces opératsous on les tend et on les
étrieke ou frotte avec une corde de criu saturée d'eau de po-
tasse. Nous aHîons omettre de signaler une pièce accessoire et
cependant très-importante dans la fabricatioe des cordes d'ar*
çon ; c'est le rafraîchi, caisse loogae» de dix-huit à vingt pouots
de large avec quelques pouces de liant, et q«e l'on phM sous la
corde pendant VourdisMge pour empêdier qu'elle ne tratne à
terre et ne s'y salisse. On le pose «rdisairement sur mn plan îd-
cliné qui rend focile l'écoulement des eaux. Les cordes d*arçoii,
une fois tordues et soufrées couvenablement, sont tefidoes pour
sécher, puis coupées et pliées comme nous l'avons dit plus ha«t.
— Cordes pour les horlogers. Ces cordes sont de grosaewt
différentes, et se composent parfois de plusieurs brina. Cepen-
dant les cordes d'horlogers propremetit dites sont très-foea,
ce qui nécessite l'emploi d'intestins très^troits, souvent mémt
divisa en deux parts au moyen d'un instriiroent de forme toute
particulière. C'est une espèce de petite lance dont la pointe se
BOTACX. ( 984 )
»
fiche dans une boule de plomb on de bois. On introduit cette
boule ainsi disposée dans riotérieur du boyau, que l'on tire à
soi en le pinçant par tes deux faces latérales. De cette façon
rintestin se tropve partagé par les deux tranchants de la lance.
Au res|e, la fabrication de c^ espèces de cordes, à la perfection
et aux soins près, est la même que celle des eordei à imlrumenls,
dont nous allons nous occuper. — Cwrdei à insirumenlê, La
fabrication de ces espèces de cordes exige dans le choix des in-
testins et dans le travail de Touvrier des soins minutieux et tout
à fait particuliers. Longtemps nous sommes demeurés les tri-
butaires de l'Italie pour cet objet de consommation, et mainte-
nant même que nous fabriquons aussi bien qu'elle les cordes à
instruments, nous ne faisons qu'une imitation grossière de ses
dbanterelles. Naples est encore la reine dans ce dernier ^enre
de fabrication. Nous l'avons dit, les cordes à instruments exigent
plus de soin que les autres ; aussi le premier ratissage doil-il
être beaucoup plus complet. Nous allons donner la manière de
composer les deux espèces d'eaux alcalines auxquelles on les
soumet après ce premier ratissage. Dans une fontaine de grès
contenant six voies d'eau, mettez trois livres de potasse, remuez
bien et laissez déposer. Dans un autre vase de la même espèce,
de la même capacité, également plein d'eau, vous jetez cinq *
livres de cendres gravel^ et vous laissez déposer ; si vous aviez
hâte de vous en servir, vous y ajouteriez un peu d'eau d'alun,
cl par ce moyen elle se trouverait clarifiée promptement.
Vous n'auriez plus alors qu'à prendre d'autres vases en grès ou
en terre vernissée ; dans chacun d'eux vous disposeriez une por-
tion des boyaux ratisses de manière qu'ils en eussent jusqu'à
la moitié de leur hauteur environ. Vous rempliriez le vase avec
de l'eau de potasse étendue dans une partie égale d'eau natu-
relle. Vous renouvelez ce bain deux fois par iour, mais à chaque
fois vous diminuez la portion d'eau naturelle en ajoutant une
dose progressivement plus forte de la solution de cendres gra-
velées. On reconnaît que la liqueur agit, lorsque les boyaux
gonflent et blanchissent suffisamment. S ils prenaient un gonfle-
ment extraordinaire, et oue l'on vit des bulles d'eau monter et
crever à la surface de la liqueur, comme dans la fermentation
putride, il faudrait en conclure que l'on est exposé à un danj;er
semblable, et filer promptement les intestins. La macération
dure habituellement de trois à cinq jours dans les conditions
atmosphériques ordinaires ; quelquefois, mais rarement, elle se
prolonge davantage. Nous avions oublié de dire que chaque fois
qu'on renouvelle la solution, on passe les boyaux au dé de cuivre,
comme nous l'avons expliqué ailleurs. Pour filer les boyaux, on
se sert d'un méiiir disposé pour cet usage. C'est une espèce de
châssis ou carré long en bois, ayant deux pieds de large sur cinq
pieds de haut. Sur l'un des côtés qui forment la grande parallèle
sont placées à demeure un grand nombre de chevilles ; sur le
côté opposé sont des trous en nombre double de celui des che-
villes, on prend dans la terrine, dont on a décanté la lessive, un
boyau dont on place le bout dans l'un des trous, en l'y fixant
au moyen d'une petite cheville; on ramène le boyau sur la
f rosse cheville en la tournant deux fois autour ; de là on le con-
oit vers le cùtéd'où l'on était parti, pour le fixer de nouveau
dans un autre trou, puis l'on coupe l'excédant s'il y en a. Lors-
que le métier est tout à fait garni, on prend une ou deux petites
oievillcs que l'on met aux crochets du rouet. On donnequdques
tours à chacun des boyaux pour les filer, et l'on porte le métier
au soufroir. Nous prions le lecteur de se rappeler ce que nous
«vous dit à l'égara de celui-ci pour le soufrage des boyaux de
bœuf ou de vache, car l'opération est la même dans toutes ses
conditions. Au sortir du soufroir, on élriche soigneusement les
boyaux filés avec une corde de crin, et on les y dépose de nou-
veau après les avoir retordus. 11 ne reste plus ensuite qu'à les
faire sécher, puis à les graisser avec de l'huile d'olive, et enfin à
les disposer en paquets ronds pour être livrés au commerce.
Nous terminerons cet article en indiquant la méthode à suivre
pour faire soit la quatrième du violon ou toute autre corde à
Doyau entourée de fil métallique. Nous dirons d'abord que l'on
ne recouvre ainsi que les cordes qui n'ont été ni huilées ni sou-
frées. L'ouvrier prend un bout de boyau de trois pieds de long,
gu'il adapte d'une prt au crochet du rouet, de l'autre à Ta
9uche d'un émerillon tournant, lequel tend la corde au moyen
d'un poids retenu par une ficelle qui passe sur une poulie pour
venir se lier à rémerillon. Après cela il passe son fil métallique
autour de la corde ; tandis qu'un autre ouvrier tourne le rouet
le plus également possible, le premier dirige le fil de la main
droite, en pressant un peu avec la main gauche pour qu'il s'en-
roule par spires régulières et pressées.
BOTAUX-DE-CHAT, S. m. pi. {%ooL)^ genre de coquille de
la famille des tuyaux.
BOTD.
BOTAUX-Or-DIABLE, S. m. pi, (ftolOfl.) , DOm <n*oo i
donné à la salsepareille.
BOTCEAU (Jacques), seigneur de la Baraudière, intciMbu
des jardins de Louis XIII et de Louis XIV, a écrit sur tout» b
parties du jardinage et sur l'art de former des jardins potagmn
d'agrément : f * Traité du jardinage, selon le$ saisons de la ■«.
lure et de l'art , en 3 livres , Paris, 1638 , in-folio ; a*» TraiU h
jardinage, qui enseigne les ouvrages qu'il faut faire pour atm
un jardin dans sa perfection, avec la manière de fairt k
pépinières, greffer, enter les arbres, etc., et une instruction p<m
faire de longues allées de promenades et bois taillis, Paris, àt
Sercy, 1689, in-ia ; ibid. , 1707^ in-12.
BOTD (Robert), lord écossais, fils de sir Thomas BojH
Kilmarnock,qui fut tué en 1439 par vengeance du meurlrpasd
avait commis sur lord Darnley. Robert Boyd , vers la fin (h
règne de Jacques II, fut très-aimé du peuple et du roi,tampr
la distinction de ses talents que par l'aménitédeson caraetèrR.1
fut admis dans le parlement, et en 1459 il fut ac^nt m
pléniiK)teutiaires qui allèrent conclure une trêve avec TAo-
gleterre. A la mort de Jacques II , survenue en 1470, B«b*
Boyd devintgrand justicier du royaume d'Ecosse et l'un des ion^
de la régence pendant la minorité de Jacques 111. PuissamiDai
aidé de son frère Alexandre Boyd de Duncan , Robert couq»
l'amitié du jeune monarque et accumula dans sa famille prcqv
toutes les charges et places du gouvernement. Bientôt m^
exalté par une insatiable ambition, il enlève le roi dans uoepirtii
de chasse et l'emmène de Linlithgovr à Edimbourg , où il «e {d
Ëroclamer par lui seul régent jusqu'à la majorité de Jacques 111
,n 1467 y lord Boyd se fit créer grand chambellan et donna f^r
épouse à son fils sir Thomas, depuis comted'Arran.la sœarmtf
du roi d'Ecosse. Mais enfin Jacques III,d^ùté de la lieioe»-
cieuse que le régent lui faifait mener pour le dominer plQSllI^
ment, prêta l'oreille à de justes remontrances, et en 1 469. peoéat
que le comte d'Arran était allé en Danemarck sollidter poert*
prince la main de la fille du roi de ce pays , le monarque dl*
cosse assembla un parlement extraordinaire à Edimbourg (xfor ]
examiner la conduite de lord Robert Boyd, de son fils et df s.i
frère. Lord Boyd se rendit dans cette ville accompaj^nè d'à»
troupe armée; mais ayant rencontré des forces supeneor» asi
siennes , il crut prudent de licencier ses soldats et de se rêfagv
en Angleterre , où il mourut, dans le château d'Alnwick,i
1470, — Son frère Alexandre fut reconnu coupable de haai'
trahison, condamne à mort et exécute. Quant au comte d'Arm,
à son retour en Ecosse, où il amenait la princesse dartow.
il connut seulement alors le danger qui le menaçait , et rcloon:
en Danemarck sur le vaisseau qui l'avait reconduit dans sa \A\rt
De là il passa à la cour du duc de Bourgogne et à celle do n<)>1i
France , dont les sollicitations auprès de Jacques 111 ne punt
obtenir sa grâce. Son divorce fut solennellement proooncf,'
il mourut en 1474 à Anvers. — Enfin cette familles'éteigmti
1746 dans la personne de Guillaume, comte de Kilroanuki,
descendant des Boyd , décapité pour crime de rébellion contr fe
maison régnante alors en Angleterre.
BOYD ^arc-Alexandre) , poète écossais, né d'une no^
famille à (jalloway en 1562, et mort à Pin-Kbill , en Eco^s^ii
1601, âgé de trente-neuf ans. Son oncle, archevêque deGlfr
cow,eniplova inutilement tous ses soins à lui faire donnerai
brillante éducation. Marc Boyd, entra tné par de vicieux («^
chants, passa sa jeunesse en Ecosse et à Paris dans toutes ùdi
de honteuses débauches; puis enGn, abjurant tout d^uncoupifl
criminelles erreurs, il se livra nuit et jour à l'étude , suivit i««
distinction à Bourges les leçons du jurisconsulte Cuias f
après un voyage scientifique , prit du service dans l'ann
française. Après quatorze années d'une vie consacrée aoi in
et à la littérature, il revint expirer dans sa patrie. Il a conifi
un grand nombre de traductions, de poèmes latins et écossais
de manuscrits français sur la politique et l'histoire. Plusieurs
ces ouvrages sont imprimés dans les Deliciœ poetarum Srot
rum, Amsterdam , 1657 , 3 vol. in-12. Le principal a p
titre : Epistolœ heroidum.
BOTD (Hugues), né en 1746 à Bally-Castle, dans le a
d'Antrim, en Irlande , d'un gentilhomme nommé MacauUv.
prit le nom de Boyd de son grand-père maternel. Aprrs 4
vastes et solides études , Hugues embrassa Tctat militaire: m-^
son père mourut sans laisser de testament, et comme il èuii
cadet de sa famille, se voyant sans ressources pécunîaimcjf
blés de le soutenir au service, il le quitta pour le barrefto.
après avoir vécu pauvrement il fit un mariage avantageux ft
jeta dès lors dans la politique. Il embrassa chaudement la rst
populaire , la soutint dans les journaux dans une suite d'trtkit
qu il signait tantôt Whig, tantôt Freeholder (le Franc Teoar
BOTBR.
( 3^}
BOYER.
der). Mais la répatation de Boyd est doe principalement aux I le beau temps et même rayenir, peut bien avoir aussi inventé la
fameuses LeUre$ de Junius, publiées dans le Public Adverti-
ier, 1769, 1770 et 1771 , et qu'on lui a généralement attribuées,
sans preuves suflSsanies toutefois, et après en avoir fait honneur
aussi à plusieurs écrivains de premier ordre, la plupart même su-
périeurs à Bo]fd, tels que : Sam-Dyer, W. G. Hamilton, Edmond
Barke, legénéral Lée, recclésiastique Rosenhagen, lord Asbbur-
tOD (John Dunning). Hugues Boyd, se trouvant dans un état de
forUine fort embarrassé, suivit, en qualité de second secrétaire,
Macartney dans son gouvernement de Madras en 1781. Il ac^
oompagna l'expédition contre Trinquemale, et fut député au roi
de Candy pour obtenir un traité d'ailliance défensive et offensive
•lec TAr^Ieterre. Au retour de cette mission, dans laquelle il
échoua, poyd fut fait prisonnier par les Français, conduit à File
de Bourbon , puis bientôt après relâché sur parole. 11 revint
ilors à Madras , y remplit les fonctions de capitaine de port, et
j rédigea le journal intitulé : The Madras Courier, Eu 1794
H retourna en Europe, et mourut à l'âge de quarante-huit ans.
Outre ses écrits politiques, on a de lui des Mélanges , des Eœ-
traits des Discours ae lord Chaiam , 1779 , et la Relation
de son cMbatsade à Candy. Campbell a écrit la vie d'Hugues
Boyd.
BOTD (Henri) , né en Irlande vers le milieu du XYiii® siè-
dCf vicaire de Ratfriland, chapelain du comte de Charleville,
est mort le 17 septembre 1852. Il est auteur de : l'Enfer,
ivec un spécimen de Roland furieux, 1785, 2 vol. in-8°. —
hiimes, principalement dramatiques et lyriques, 1796, in-8°. —
La Divine Comédie, comprenant l'Enfer, le Purgatoire et le
Paradis, 1802 , 3 vol. in-8'». — La Pénitence d'Hugo, vision d'a-
près l'italien de VincenzoMonti. — Le Chasseur, conie à la ma-
Dièrc de Spencer, 1805. — Les Triomphes de Pétrarque, 1807.
iNnrmsLL (Jean) , né en 1730 , est célèbre dans TAngleterre
pff les magniflques collections d'estampes qu'il publia aux dé-
[lens de sa fortune entière. U fut honoré des titres et des fonc-
ûoos d'échevin et de lord maire, honneurs les plus insignes que
puisse ambitionner un bourgeois de Londres. Il a édité successi-
rcment : une Edition de Shakspeare , aux estampes de laquelle
txataillèrent tous les peintres et tous les graveurs célébrés de
cette époque. — Gaierie de Houqhton, achetée à grands frais
Er Catherine II, impératrice de Russie. — Liber verOatis, ou
r-simik des dessins et peintures du fameux Qaude Lorrain.
— Collection ofprints , engraved afterthe most capital paiti-
^t i» England, 1769 et suiv., 6 vol. in-folio. — LaTa-
^, 1794-1796, 2 vol. avec gravures in-folio, contenant
6 p/andies gravées à l'aqua-tinta et imprimées au bistre.
BOYÉ (Jean) , littérateur, né à Ck)penhague en 1756, fit de
ffifs études dans l'université de cette ville, et y reçut le docto-
ten 1770. Il fut sous-recteur, puis recteur dans àivers collé-
En 1826, il se retira à Copenhague, où il mourut en 1830.
blgré ses pénibles fonctions , il trouva assez de loisir pour se
ireravec succès à des travaux philologiques, politiques et litté-
ires. Parmi ses ouvrag^ on ate surtout : l*" Réfutation de la
yiosophie critique de Kant, précédée d'une exposition com-
me du système de cette philosophie, Ck)penhague, 1812, in-8^;
fAmi de l'Etal, Mo., 1793-1814, 3 vol. in-8*». Dans ce
Imier ouvrage il traite du bonheur de l'homme , de Torigine
f l'Etat et du droit, du commerce et des richesses nationa-
i Os deux livres eurent un grand succès dans tous les pays
bdinaves et en Allemagne , et furent traduits en diverses
jjÇues ; 3** Traité de Vart d'écrire l'histoire, Copenhague,
IS, în-S**. Tous les écrits de Boyé sont en danois.
^TER, BOIBR et BoniER (mariné). C'est une espèce de ba-
in ou de chaloupe flamande. Le boyer est maté en fourche, et
leux semelles au moyen desquelles il va bien à la bouline et
tive peu. Le boyer est un petit bâtiment de charge qui a un
iprè et de l'encastillage à l'avant et à l'arrière. Il a du rap-
dans beaucoup de parties avec le semaque ; il est plat de
tngues, et le mât en est fort haut et porte perroquet. Cette
e de mâture n*est pas si propre à naviguer sur mer que sur
{dvières et sur les eaux internes.
lOTER DE NICE (GUILLAUME), ainsi. appelé du nom de sa
fe natale^ vivait au temps de Robert, roi de Sicile et comte de
»vence, auquel il dédia un Traité d'histoire naturelle. Au
e de l'histoire de sa vie, c'était un homme très-versé dans les
boces physiques et mathématiques, ce qui ne l'empêcha pas
mener la vie de troubadour et de courir les castels en chan-
t( des vers de sa composition. Nostradamus, qui en parle avec
plus grand éloge, dit que ses chansonnettes étaient si gracieu-
» que plusieurs troi^dours les prirent pour modèles et s'es-
mnt à les imiter. Mais Nostraaamus, qui inventait la pluie»
réputation poétique d§ Boyer de Nice. H ne nous reste de lui que
la chanson qu'if composa pour Marie de France, épouse de
Charles, duc de Calabre, et cette pièce est peu digne du
talent que lui prête le fameux astrologue. L'astre qui le forma
poêle n'existe pas plus que certaines planètes de l'invention de
Noslradamus. La réputation de Boyer comme savant ne nous
parait pas moins apocryphe que celle de pocte.
BOYËR (Paul), écuyer, sieur du Pctit-Puy, né dans le
Condomois vers lé 15, lit partie de Texpi'dition commandée par
M. de Bretign V, et dont le but était d'assurer à la France la pos-
session de la Guyane. M. de Brcligny ayant été assassiné par
les sauvages en 1644, sa mort entraîna la période la colonie, et
Boyer revint à Paris où il sollicita inutilement un emploi. Dans
le dessein de se concilier la faveur de la cour, il publia plu-^
sieurs ouvrages, entre autres un intitulé : Remarques des signa^
lés bienfaits rendus à l'Etal par Anne d'Autriche, Paris, 1649,
in-4^. La même année il lit paraître, in-fol., la Bibliothèque
universelle, contenant tous les mots français rangés par leurs
terminaisons. Chevreau fut l'éditeur de cetouvrage, dont il loue
l'auteur avec exagération ; mais, suivant des critiques plus désin-
téressés , c'était un homme plus laborieux que savant, et il a
corrompu beaucoup de noms ^u'il n*a pas entendus. Le seul
des ouvrages de Boyer qu on puisse lire avec intérêt est la Rela--
tion de ce qui s'est passé au voyage de M. de Bretigny à t Amé-
rique occidentale,, avec un dictionnaire de la langue, Paris,
1654, in-8®, écrite avec une apparence de sincérité et de bonne
foi toujours assurée de plaire.
BOYER (Claude) naquit à Alby en 1617 et mourut à Paris
en 1698. Entré dans la carrière ecclésiastique, le jeune abbé ne
songea d'abosd qu'à devenir un grand prédicateur. Alors comme
à présent, Paris était le rendez-vous de toutes les ambitions,
comme il fut toujours l'écueil des médiocrités et des génies in-
complets. Bo]fer vint y chercher la gloire qu'il rêvait, et, au rap-
port de Furetière, il ne réussit même pas à trouver un lieu où
prêcher; selon d'autres au contraire , U prêcha souvent et fort
mal. Quoi qu'il en soit, l'académie lui ouvrit ses portes en 1666,
à titre d'auteur dramatique, car il cessa de faire des sermons
pour composer des pièces de théâtre; à cette époque on avait
joué de lui douze comédies ou tragi-comédies. 11 en compo^
depuis un grand nombre d'autres ; mais aucune d'elles ne valait
la réputation qu'il s'était acquise, réputation très-cou tcstéç,
même alors, et que l'on comprend a peine aujourd'hui ; cepen-
dant Chapelain osa dire que Boyer était a un poète de théâtre
qui ne cèae qu'au seul Corneille dans cette profession, d Cet avis,
partagé par Boursault dans la Satire des satires, n'est point
celui de bespréaux, qui dit :
Boyer est à Pinebéae égal pour le lecteur.
Agamemmon eut un grand succès et lui yalut beaucoup d'élo-
f», mais il est plus que probable que cette pièce n'est pas de lui .
Ile parut en 1680 sous le nom aAssezon; mais, deux années
plus tard celui-ci ayant quitté Paris, Boyer se hâta de revendi-
quer Agamemnon, Cette démarche pourra nous paraître d'au-
tant plus fausse, que l'on ne retrouve point dans cette tragédie
la tache en quelque sorte ori^nelle de Boyer , c*est-à-dire la
dureté de ses vers, le défaut d'inspiration, le choix presque af*
fecté d'expressions basses et triviales. Nous croyons inutile de
citer ici le nom de ses ouvrages, dont le nombre dépasse encore
la médiocrité. L'épigramme de Furetière, que nous citons pitn
bas, n'est qu'une allusion à un fait historique. Boyer trouvait
toujours dans les événements de la semaine de quoi se justifier
du peu de succès de ses pièces ; une fois il répondit â l'un de ses
amis qui lui demandait des nouvelles de sa dernière pièce, qu'elle
avait eu le malheur de n'être jouée qu'un vendredi et un di-
manche, ce qui donna lieu à l'épigramme suivante':
Quand les pièces représentées
De Boyer sont peu h'équentées.
Chagrin quUl est d'y voir peu d'assistants.
Voici comme il tourne la diose :
Vendredi la pluie en est cause,
Et dimanche c'est le beau temps.
ROTER (Abel), né à Castres en 1664, quitta la France lors
de la révocation de l'édit de Nantes, séjourna à Genève, puis à
Franeker et en Angleterre en 1689. Sa vie fut consacrée tout
entière à l'étude. Il mourutà Chelsey en 1739. On a de lui : Dic-
tionnaire anglais-français et français-anglais, 2 vol. in-4'',
BOTBft.
Londres, 1T74. Il a obtenu plus de vingt éditions.— CSrraminotrc
française et anglaise, in-t3. — TradwHion anglaise de Télé-
maguc et des Aventures d' Àristonoûs, 1725, in-l'i. — Le Corn-
fagnon anglais-français f ou Recueil de sentences, pensées^ bons
mots en anglais et en français, 1707, in-»°. — LEtat politigue,
ouvrage périodique, 1710 à 1729.— Hwfoire de Guillaume te
Conquérant, en anglais, 1702, tn-8°.— Jn»a/<?j de la reine
Anne, 1 1 vol. in-8^, eu anglais. — Histoire du régne de la reine
Anne, 1722, in^oL, eo anglais.
BOYER (Jean-Baptiste), marquis d*Aguilles, conseiller au
parlement de Provence, né à Aix vers 1640, mort en 1713, ama-
teur distingué cl bon artiste lui-m(>me. Son inclination naturelle
pour la peinture se changea en passion lorsque ayant fait le
voyage d'Italie, la vue des merveilles artistiques de ce pays eut
achevé de former son goût et multiplié ses connaissances. 11 y
acheta quantité de tableaux, de sculptures et de.dessins qu il
rapporta à Aix, où il résidait. Ami éclairé de tous les artistes en
général cl du célèbre Puget en particulier, il fut TArislarque
consciencieux de leurs œuvres, et il en produisit lui-même, avec
le pinceau et le burin, que des artistes renommés u'auratenl pas
hésité à avouer. V'oulanl éditer sa précieuse collection, il Ot ve-
nir d'Anvers û Aix le graveur Jacques Goëlmans. Ce Recueil,
achevé en 1709 et publié en 1715, forme deux grands volumes
in-folio, composés do cent dix-huit planches dont plusieurs oc-
cupent la fuùitic entière. Le premier volume contient les écoles
italienne et flamande en cinquante-huit planches, et le second
récole française en soixante planches. Boyer en avait lui-même
§ravé quelques-unes. Les frontispices de ces deux volumes sont
e sa composition.
BOYER (Pierre), oralorien, né à Ariane en 1677, fut on des
opposants à la bulle Unigenitus, fut emprisonné a« Mont-Saint-
Micliel , puis à Vinccnnes, où il mourut le 18 janvier 1755.
On a de lui : 1" Vie d'un parfait ecclésiastique, 1721, 1731,
in-12. C'est la vie du diacre Paris; 2** Parallèle de la doctrine
des païens avec celle des jésuites et de la constitution, 1726,
in- 12 et in-8«. Le rédacteur des Nouvelles ecclésiastiques dit que
cet ouvrase peut servir de second tome aux Lettres provineia^
les; mais le parlement condanma ce Kvre à être brùIé; 5" Juste
idée qu'on doit se former des jésuites. Boyer a fait beaucoup
d'autres ouvrages contre les jésuites et la bulle; on en trouve la
liste dans le supplément an Nécrologue des plus célèbres défen^
seurs et confesseurs de la vérité. — Un antre Pierre Boiter,
ministre des réformés, a fait un abrégé de T Histoire des vau-
dois, la Haye, 1091, in-12.
boyer be SAINTE-MARTHE (HENRf- ANSELME), domini-
cain, auteur de V Histoire de téglise cathédrale de Saint-Paul-
TroiS'Chàteaux , Avignon , 1710 , in-4*». — Histoire de
la cathédrale de Vaison, Avignon, 1731, in-4**. Cette histoire
n a été publiée qu'en 1741. On trouve dans le recueil de pièces
qui y est joint la traduction en vers français de la Choroffraphie
du diocèse de Vaison, composée d*at)ord en vers laUas par
Joseph-Marie Suares, évoque de Vaison. La poésie du P. Boyar
est plus que médiocre.
BOYER (Pascal), naquit en 1745 à Tarascon. L'abbé Gao-
zargues, maître de chapelle à la cathédrale de Nimes, a/ant été
nommé maître de la chapelle <ki roi, Boyer lui succéda dans la
maîtrise en 1759. jl vint à Paris en 1767, et débuta par une
lettre à Diderot sur la réforme des clefs et des mesures en
musique. Les dernières années de sa vie sont peu connues.
BOVEB (Jean-François), évê<^ue de Mirepoix, nMjuU à
Paris le 12 mars 1075 , d*une (amiUe nombreuse , origmaire
d'Auvergne, et 4iui avait un goût particulier pour le cloître,
puisque les quatre frères et quatre de ses sœurs embrassèrent
rétat monastique. Il choisit la congrégation des tbéatins, s'y
voua d'abord à l'enseignement, puis au ministère de la chaire, ou
il acquit une certaine réputation. Ayant prêché deux carêmes
devant Louis XV, le cardinal de Fleury le ûl nommer en 1730
à révêché de Mirepoix , et quelques années après le rappela à la
cour pour être urecepteur du dauphin» père de Louis xVI. Il
fut reçu a l'acaoémie française en 1756, deux ans après à Taca-
demie des sciences, et en 1741 à celle des inscriptions et
belles-lettres , où il reniplaça le cardinal de Polignac. Son élève
conserva toujours pour lui le plus tendre attachement. L'éduca-
tion étant achevée au bout de neuf ans» le roi le fit en 1745
prenu'er aumônier de la dauphine, et, à la mort du cardinal de
rleur^, lui donna la feuille des bénéfices. Il avait remis son
évèchedès qu'il fut attaché à Téducatiou du dauphin; le roi lui
donna alors Tabbaye de Saiot-Mansuilt , et ne put fe détermi-
ner à accepter celle de Corbie. Vivant à la cour, mais sans faste,
il trouvait dans sa médiocrité de quoi faire des aumônes abon^
dantes. Dans an emploi délicat il conserva jusqu'à la fin la
confiance de son maître , et mourut le 30 a«Ét 1715. Ce fuii*.
tout loi qui empêcha Piron d'être ée l'académie; mm lim^
parle tramai de ce prélat , et Collé l'appelle U CkowtUi h
honnêtes ^ens ecclésiastiques. Il a laissé quelques sermons «•
n'ont pas été imprimés ( K. son éloge par Lebeau et par Gn«4.
Jean de Fauchy, dans les Mémoires des académies des iosni^
lions et des sciences ).
BorcR (Nicolas) (F. Bohier).
iiOYBii>FOifFRÈOB (Jean-Baftiste ) , né à Bofdeaat «
i766 d'un riche négociant, se fit d'abord niis8toiiOMrf,p«
quitta l'état ecclésiastique pour le eofnmerce, se maria et A
vivre en Hollande. La révolution française , dont il tmbnm
tous les principes avec enthousiasme, le ramena i Bortktn.
où ses dedaniations démagogiques et sa faconde oratoire If hm
envoyer, par le commerce de cette ville , à rassemblée l(>^
tive , puis à la ^convention nationale par le déparlemctit de i
Gironde. Le 25 décembre 1792 il accusa Marat de voul<ifrt
constituer dictateur; au mois de janvier suivant, il vota li oui
de Louis XVI , et le 5 février II s opposa à l'envoi de Marat i ï
prison de l'Abbaye, en motivant son opposition sur Ip rmf»
^u'on devait avoir pour un terhomme; dans la suTte,il dfnuiè
inutilement contre lui le décret d'accusation ; le 8 iiun 17lfi,j
défendit la liberté de la presse, et sollicita l'admission Hajin
dans le tribunal révolutionnaire ; le 14 du même mois, 9 4h
nonça le comité insurrectionnel qui avait résolu d'assasmifr b
membres influents de la,Gironde dans la séance du 10 mars a
soir, mais sans obtenir sa punition , et, lorsçiue la piticiii^
de vingt et un députés grondins eut été exigée par leiwfiBl»^
des sections de Paris, il protesta en réclamant l'honmir^
l'inscription de son nom sur cette liste fatale. Ele préiiMé
la convention le 2 mai 1793, Boyer-Fenfrède.sediitinpifa
une énei^ie «|iii lui valut son admission dans la coaunîM^
douce , formeele il mai pour examiner les arrôlésde la «■-
cépalité de Paris. Lors des événements du 51 mai, son arrati-
tkm iinmédia*e fut demandée par le député Bourdon de lOir,
mais Marat lui-même l'excepta de la proscri^boa f!<>^f '
n'anrait pas sigaé dans le oomtlé 'des dotiie TarfesUtioD d'B^'
feertet de Ihunas. Kats Bover-Fonfrède avant demandé îia
tour le rapport sur les membres arrêtés , Bilbud de Vareiroe fl
Aouir le nneRt décréter d'accusation. Lorsqu'il voulut ptéaa
lui-même sa défense, Albtlte, BiUaiid et éeatabaHeeoairiitf
sa voix en lai aiant : a Tu pariera au iribumai ré^M»-
naire, » Condaanné à mort le S fnin 1193 , Boyer-Fonfrrdefi
exécuté le 30 octobre de la même année, à l'âge de «ingl^
ans, avec vingt autres députés girondins, et eu cbaiifj^
Plutôt la mort que t esclavage^ refrain d'one èbanioa cw
del'époqse. Le2 juin 1795, la convention décréu lacélèbrtfa
aanueUe d'une pou^ funèbre en mémoire de Boycr-Foi^
et de ses co-suppbciés. — 11 était beau-frère de Dooo», iM
de la Gironde, et leur petite taille les av«it lait surnomnerff
Roquets de la Gironde.
BOVJER DE RGBEVAI. (Le baaon Joseph], général fniiiç>t
néà Vaucouleurs (Meuse) le 20 avril 1768 , entra an «eoiff «
1787, comme simple soldat, dans le régiment d'artilitf
d'Auxonne,etc|uUta ce corps es 1791 pour |MSMr sous-iv<^
nant dans celui d'Auveiigne ( n*" d'infanterie). 11 fit les caof
gnes de 1792 à 1796 dans les armées du Rhin etde Sambre^
Meuse, celAes d'Italie en 1797, s'illustra au Ta^liauKflM
Marengo, où il exécuta le passage du Tésin et celui du w**^
à la tête d'un batailloa de grenadiers et sous le feu des batitftf
autrichiennes, el aiissi à Paxzolo, où il eut la cuisse tn^'0^
d'ujie balle. En 1805, Boyer de Rebeval était major des c^
seurs à pied de la garde impériale; en 1807, colonel d'un î^
ment de fusiliers a la tête duquel il s^einpara de Na»»g?^
en 1811 , général de brigade, il fît la campagne de Russif •■
blessé à la Moskowa ; en 1813 il combat en Saxe , est W<^*
nouveau devant Dresde, devient général de division, cl en JJ"
il se distingue encore à l'attaque de Méry-sur-Seinc(.Uw
contre le corps d'armée de Blûcher et à Taffaire deCraoo [^J^
Sous la première restauration , Bojer de Rebeval fait sa sou^
sion, reçoit la croix de Saint-Louis et est mis en disponiww.
mais au retour de Bonaparte en 1815 il se range sous «^ ^
peaux et se distingue 4 Waterloo. Enfin, après la dissoloW
de l'armée française , il se retire et meurt dans sa ^^^
Rebeval en 1822. —Boyer (Jean-Baptiste), général àtj^
gade, né à Belfort (Haut-Rhin) en 1775 , se comporta «««•:
ment à Arcole, puis à Hohenlinden et à .4osterliU. ?^t^
récemment général de brigade , il fut tué à Leipxig le ^^ «^
bre 1815. —Boiter, ancien colonel, se fit remaniai F
son audace et son courage à la prise de la Bastille « J^
Il mourut à Livry, pr& Paris, en 1835. — BorCT . J*^
BOTLE.
(287 )
BOYL£.
médéda de la pl«s riche espérance, fut eiêcnté à Tarin en
1797 pour avoir conspiré contre le roi de Sardaigne , dans le
nèaie temps et pour les ménies causes que Tanivelli.
BOYEir [Le BAio^ Alexis), ne à Uzerche en Limousin
ieSO mars 1757, savait seulement lire et écrire c^uand il suivit
il pratique d*un chirurgien de campagne. Il vint a Paris peu de
Umps après, y étudia la chirur^e, et aussitôt ({ull le put, il
donna des leçons sur cette partie de Kart de guérir, ce qui lui
procura le double avantage de Tapprofondir lui-même, et de se
procurer les nooyens d'enistencc que ses i)arents ne pouvaient
uiidonBer. Bientôt iJ remporta plusieurs prix à Técole pratique,
etgagoa laiïection de D^ult, qa*il suppléa dans renseigne-
ment de Tanatoinie. En 1787, il obtint au concours la place d.e
oUrorgien gagnant maitrise, à la Charité, emploi supprimé
Îis tard et converti en celui de chirurgien en second. En 1 795^
eelra conune uroCessenr à Técole de santé , formée de rélite
du médecins et aes chirurgiens de la capitale. Attaché à Tensci-
pement de Tanatomie, il publia Tannée suivante le premier
tolonie et successivement les trois derniers d'un traité complet
Recette science. Cet ouvrage, d*une exactitude et d*unc clarté
rues, restera toujours au premier rang des éléments d*anatomie
dttcriptiv ou d'anthropographie. La réputation de Boyer s'éten-
dait déjà au loin. Cédant a un de ses élèves , Richerand , Tensei-
gaeiDeuidc ranatomie, il se consacra tout entier à la pratique
H à reoseignemeiit de la chirurgie, à Thôpitalde la Chanté.
XiMimé premier cliirnrgien de Napoléon, Boyer le suivit en
|l»logfie,fitla campagne de 1807, reçut la croix de la Légion
flÉOftKur et peu après le litre de baron. Louis XVIII le pla^a
as nombre de ses trois chirur^'ens consultants , et Tacadémie
les sciences Fadmit dans son sem en 1821. Après la révolution
de 1830, BoTer fut inscrit au nombre des médecins et rhirur-
pens CDnsaltafits du roi des Français. Depuis la mort de sa
mmmt (1833), qu'il aimait tendrement, il ne traîna plus
Bfe^une vie languissante , et mourut à Paris à l'âge de soixante-
PK-ocuf ans , te 25 novembre 1853. Outre son Traité d'anato-
^fèt 4 vol. ÎB-B», plusieurs fois réimprimé, Boyer a publié en
rDl.,del814ll817,un Traité des maladies chirurgicales
iês opératians qui leur cmiviennent. Il a de çlus enrichi le
ôètne volome des Mémoires de la société médicale d cmuU-*
d*iNi travail étendu sur la meilleure forme des aiguilles
irtprti à la réunion des plaies et à la ligature des vaisuaux ,
4 ÎDséfé quelijues O^f «rcalton^ dans Tancien Journal de mé^
(rt>^9 dont ]| avait entrepris la continuation avec Corvisart
tleroux.
^OTEZ {lUH, mwd.) , prêtres idolâtres des sauvages de la
ChaqBe prêtre a son idole particulière, et le sauvage
au prêtre de Tidole à laquelle il a dévotion. L'idole est
[oêe pM* des chaets , et la fumée du tabac est son offrande
)tre.
TL.S (Robert) , né à Limore en Irlande y le 25 janvier
\,de Richard Boy te, pair d'Irlande. Il termina à Tuniversilé
>yde ses études coouneocées chez son père. Entraîné par
Bssîon irrésistible pour la physique et la chimie, il voyagea
'raiioe, en Suisse et en Italie pour y étudier ces deux scien»
,H a^y forliGer par des relatiofis avec les savants les plus re-
imés. De rcftoor dans sa patrie , il se fixa à Oxford , y fit
n an magnifique observatoire et fabriquer sous ses yeux
les instruments nécessaires pour vérifier les doctrines sys-
[lignes des divers physiciens. Des expériences nombreuses
les propriétés de Tair lui permirent de perfectionner et de
' r poar ainsi dire la machine pneumatique inventée par
de Gaericke, bourgmestre de Magdebourg. Celle de
était coinposée de quatre pièces : d'une pompe arec son
, d*un toyau communiquant depuis la pompe jusqu'à la
y d'un robinet passant dans le tuyau , et aun vase de
derant être placé sur la platine. Avant de s'en servir,
il sur la platine un cuir n^ouillé , dans lequel était prati-
troo aussi çrand que l'ouverture de la pompe, et on
il Je vase de cristal ou récipient sur le cuir. Le piston étant
mt de cette pompe contre la platine , on le baissait, et alors
cofitena dans le récipient descendait dans le corps de la
j»e ; auâsitôt l'air extérieur agissait sur te récipient par son
Is et le comprimait eonlre la platine.— Celte machine, ainsi
' les découfieries que Boyle obtint avec elle , furent perfec-
«Mes et rectifiées depuis par les physiciens , dont les savan-
«miatives fiii>ent progresser la science; mais on doit d'éter-
élaipes k son invention et a ses heureux travaux , qui ou-
»il et (allèrent une voie nouvelle. Persuadé que la
Koniealion des idées sert puissamment à les étendre, Boyle
do rot d'Angleterre des lettres patentes pour autoriser
I svanis à tenir des assemblées scientifiques sous le nom de
un
société royale. La proieclion cl Tcstime de Charles II lui furent
continuées par Jacques II et Guillaume. Boyle, tout en étu-
diant assidûment la naUire de l'air, les lois du mouvement
des corps et tous les principes des sciences naturelles, recher-
cha aussi avec ardeur la vérité en matière de religion. 11 exa-
mina les dogmes, remonta aux sources, étudia les langues
orientales, se pénétra de la théologie, cl |>ublia divers ouvrages
sur l'existence et la toute-puissance de Dieu. Il fit traduire en
plusieurs langues la Bible et les Evangiles, et établit à ses frais
des missions destinées à prêcher l'Evangile aux Indiens. —
imprimées
1772, en 6 vol. in-4°. En voici les principales : Nouvelles
Expériences physico-mécaniques sur le ressort de Vair.^Conn
sidéralions sur r utilité de la physique expérimentale, — His-
toire générale de l'air, — Expériences et observations sur le
froid, les couleurs, les cristaux, la respiration, la salure de
la mer, les exhalaisons, la flamme, le vif-argent, — Le Chimisle
sceptique — Essai sur tÈcrilure sainte, — Le Chrétien na-
turaliste, — Considérations pour concilier la raison et la reli"
gion. — Discours sur la profonde vénération que Vesprii
humain doit à Dieu, — Recueils d'écrits sur V Excellence de la
théologie comparée avec la philosophie naturelle. L'édition de
Genève contient la traduction latine de ces ouvrages écrits tous
dans la langue anglaise.
BOYLE (Roger), comte d'Orrery, frère de Robert Boyle, cin-
quième fils de Richard, comte de Cork et baron de Broghill, né
a Lismore «în 1621 , lit de brillanles études au collège de Dublin,
et embrassa la carrière militaire, servant d'abonl sous Cromwell
contre Charles I*"*, et . après la mort de l'usurpateur, soutenant
bravement la cause de Charles II. Le protecteur avait nommé
Boyle officier général et l'avait attache à son conseil privé; le
roi le fit lord juge d'Irlande, et lui offrit les sceaux, qu il refusa
à cause de sa mauvaise santé. Après s'être distingué par ses ta-
lents militaires, la sagesse de ses vues politiques, sa modération
administrative et par ses connaissances littéraires, Roger Boyle,
qui en 1641 avait épousé la fille du duc de Suffolk, mourut le
16 octobre 1679, âgé de cinquante-neuf ans, après une vie aussi
honorable que celle de son frère , quoiqu'elle soit moins em-
preinte de vertu solide et de religion sincère. On a de lui plu-
sieurs ouvrages, en prose et en vers, bien écrits, en anglais. Les
Erincipaux sont: la Parthénisse, roinan en 5 vol. in-4'' et in-fol.,
ondres, 1665 et 1677, divisé en six parties, dont ta dernière
est dédiée à Henriette d'Angleterre. — Quatre tragédies : /'Uû-
toire de Henri F, Mustapha, le Prince noir et Triphon, 1669,
1670 et 1739. — Un Songe, poème manuscrit. — Recueil de
lettres d'Etat, Londres, 1743, in-fol. — Traité sur l'art de la
Îuerre, Londres, 1677. — La vie de Roger Boyle a été écrite par
'homas Morice, et se trouve en tête du Recueil des lettres d'E-
tat,
BOYLE (Charles), comte d'Orrery et petit-neveu de Robert
Boyle, est connu des savants par son invention d*un instrument
aslronomique appelé de son nom orrery, propre à Tétude du
système solaire. Accusé d'avoir pris part à des complots contre
ITlal, il fut incarcéré en 1723 dans la Tour de Londres; mais
son innocence ne tarda pas à être prouvée. Il mourut en 1731
d'une maladie de langueur qu'il avait contractée dans sa prison.
BOYLE (Jean), comte de Cork et d'Orrery, fils unique du
précédent, naautt en 1707, et reçut sa première instruction de
Fenton, l'un aes coopérateurs dé Pope dans la traduction de
y Odyssée, W entra ensuite au collège de Westminster, et
passa de là à T université d^Oxford ; il prit sa place dans
la chambre des pairs en 1752, et se rangea dans le parti de
l'opposition contre le minbtre Walpole ; il se rendit la même
année en Iriande, où il se lia avec Swift, qui lui fit faire la
conruiissance de Pope. En Angleterre, il faisait sa résidence à
Marstan , dans le Sommersetshire. En 1739, il publia nue
traduction des œuvres dramatiques de son aïeul Roger, comte
d'Orrery, et en 1742 ses Lettres politiques. Son premier ou-
vrage fut une traduction de deux odes aHoraoe, avec diverses
remarques sur ce peête, et ses traductions qu*il donna en 1741.
Il lit paraître en 1751, en deux volumes in-4**, une traduction
anglaise des Lettres de Pline, avec des observations sur chaque
lettre, et un Essai sur la vie de Pline, dont on a donné depuis
plusieurs éditions in-S*"; mais cette traduction a depuis été efh-
cée par celle de Melmoth. La même année parurent, en forme Ôe
lettres, ses Remarques sur la vie et les écrits de Swift, 1 vol.
in-8% dont cinq éditions furent publiées dans une année; elfes
ont été traduitesen français par F. Lacombe, sous ce titre: Lettres
historiques mr la vie et tes ouvrages de Svoxft, Paris, 1753,
BOT5E. ( 388 )
in-13. f.ord Boyiefiten 1754 un voyage en Italie, et demeura près
d'un an à Florence, où H s'occupa de rassembler des maténaux
pour une Histoire de la Toscane qu'il se proposait d'écrire en
forme de lettres, mais dont il n'a laissé que des fragments ,
qui ont été publiés après sa mort, en 1774 , sous le titre de Lef-
tres écrites d'Italie à GuH Duncombe en 1754 el 1755. Ses
autres productions se composent principalement de plusieurs
morceaux insérés dans les ouvrages périodiques anglais , in-
titulés le Monde et de Connaisseur, et de quelques poésies
pleines de sensibilité. Il mourut à Marstan, généralement estimé,
en 1762, âgé de cinquante-six ans, après avoir été marié deux
fois.
BOTLEAux (Etienne), ou boileaue, ou botlesve, issu
d'une famille notable d'Angers, était, disent nos vieilles chro-
niques, « un bourgeois de Paris bien nommé de prudhomie, qne
le roY saint Louis mit en 1258 à la teste de la cour et auditoire
du Cnaslelet de Paris, et alloit souvent le roy audit Ghastelet se
seoir près ledit Boyleaue, pour l'encourager et donner exemple
aux autres juges du royaume. » A cette époque, le parlement de
Paris n'était pas sédentaire, et ses fonctions n'étaient pas rigou-
reusement déterminées; le prévôt de Paris exerçait seul dans
la ville l'adniinistration de la justice. Cette place s'achetait alors
à prix d'argent et à force d'intrigues; pour se dédommager de
leurs avances et de leurs frais, les titulaires vendaient la justice.
De là naissaient des désordres de toute espèce (F. V Histoire de
Paris f par Dulaure). En 1258, saint Louis, revenant de la terre
sainte, voulut mettre tm terme à des abus si criants; il nomma
Etienne Boyieaux pré^ ôt de Paris , parce qu'il connaissait sa
probité. C'est le premier prévôt nommé par le roi. «r II fil, dit
Joinville, merveilles de soy maintenir à cedit office, tellement
que désormais n'y avoit larron , meurtrier, ni aubre malfaictcur
qui osoit demeurer à Paris, que tantost qu'il en avoit connais-
sance qu'il ne fust pendu ou puni à rigueur de justice, selon la
qualité du malfaict, et n'y avoit faveur de parenté, ni d'amvs,
ni d'or, ni d'argent qui l'en pust garantir, et grandement nst
bonne justice. )) Il ne faisait nulle acception des personnes; il fit
pendre son filleul, qui ne pouvait perdre l'habitude du vol, et
un de ses confrères, qui avait nié un dépôt. — Il signala son
administration par d'utiles réformes. Il mit de Tordre dans la
perception des impôts et droits royaux ; il distribua les mar-
chands et artisans en confréries ou corporations; et, pour la
première fois, il leur donna des statuts et règlements pour as-
surer la discipline cl la bonne foi. Ces ordonnances sont connues
sous le nom des Livres des métiers , ou le Livre des établisse-
ments des métiers de Paris. L'original., conservé à la chambre
des comptes, a péri dans rincendie de 1757. Une copie, qui re-
monte au temps même de Boyieaux, est conservée a la biblio-
thèque du roi. Lors de rex()édition de saint Louis en Egypte,
Boyieaux accompagna ce prince, et fut fait prisonnier au siège
de Damiette. Les musulmans, qui savaient combien il était
considéré dans l'armée chrétienne, exigèrent pour sa rançon la
somme , considérable alors , de 200 livres d'or. Boyieaux
(Etienne) mourut en 1269. Nous renvoyons, pour plus de détails
sur ce personnage si remarquable pour le temps où il a vécu, à
Y Histoire de Paris par Dulaure, et à V Histoire des Français par
Sismondi.
BOYM (Michel), jésuite polonais, fut envoyé comme mis-
sionnaire aux Indes et à la Chine en 1015, revint à Lisbonne en
1652, et repartit pour laGiine dans le cours de l'année 1656; il
y est mort en 1659. Il a publié: i** Flora sinensia. Vienne,
1656, in-fol., avec 25 fig. ; a° Traduction des quatre livres chi-
nois de IVang-Choho, traitant des signes des maladies par
les couleurs ae la langue; el de t exposition des médicaments
simples, Francfort, 1682, in-4''. Ces ouvrages et d'autres ex-
traits des auteurs chinois, traduits par Boyni, furent édités sous
ces titres : 1° Spécimen medicinœ Sinicœ ; 2" Herbarium par-
vum,sinicis vocabulis indici insertis constans ; 5° Clavis me-
dica ad Chinarum doctrinam de pulsibus, Francfort, 1680,
in-40.
BOTM (Benoit), autre jésuite polonais, né à Lemberg en
1629, mort à Wilnaen 1670 , a composé en polonais et en latin
quelques livres ascétiques, el a traduit du français une Théolo^
gie chrétienne non imprimée.
BOYNR (Journée de la), 10 iuillct 1600. Le roi d'Angle-
terre Jacques II , dépouille de la couronne par sou gendre
Guillaume de Nassau, mais secondé par les catholiques d'Ir-
lande et par les secours de Louis XIV, voyait Guillaume s'avan-
cer contre lui pour le forcer dans ses derniers moyens de dé-
fende. Laissant h Dublin la milice el 6,000 hommes récemment
BOYSE.
arrivés de France, Jacques va se mellre à la tète de son armée ,
à peu près égale en force à celle de Guillaume (celle-d comptait
36,000 hommes) , campe sur les bords de la Boyne , rificR t.
landaise qui a son embouchure dans la mer d'Irlande , et \ea\
livrer bataille à son gendre. Ses officiers généraux le prcsow
en vain d'attendre le succès de la flotte de Louis XIY, qaj ^
vait attaquer celle de l'Angleterre, et des frégates françauc&drt
tinécs à détruire les vaisseaux de transport de son rival. Cisi.
laume s'avauce sur le bord de la rivière, vis-à-vis de ranm^i^
Jacques ; des pièces de canon pointées contre ce prince, tuM
auprès de lui un homme et deux chevaux , et un boalft 4
canon relevé de terre produit une forte contusion a soDèjash
droite : l'ennemi le croit mort, et des cris de joie s'éléventih»
le camp du roi Jacques. Guillaume parcourt ses lignes à cbm
pour rassurer son armée, déclare qu'il attaquera dès le kté-
main (10 juillel),et ordonne que ses soldats mettent des brauta
de verdure à leurs chapeaux pour se reconnaître pendant lie-
lion. De très-grand matin, lejgénéral Douglas el le fils diioi.
réchal de Schoraberg passent la Boyne presque sans opposiui
Les Irlandais et Jacques se retirent avec précipitation,;'.
Schomberg, à la tète de la cavalerie, fait un ^rano carnage tt
leur arrière-garde. Le corps de bataille de Guillaume, coni[ii«
de gardes hollandaises, de protestants français et de auelqie
bataillons anglais, traverse la rivière. L'infanterie irlaoàti
du centre de 1 armée de Jacques||)rend la fuite ; mais Uamilu^
suivi d'un gros corps d'infanterie et de cavalerie , attaqiK k
corps de bataille de Guillaume. Sa cavalerie jette la coniuM
dans les régiments qui n'avaient pas eu le temps de se funut
Le maréchal de Schomberg se met à la tête des protestaabfn:-
çais, leur crie en montrant l'ennemi : Voilà vos pertéfukt*i
charge avec feu, combat avec le plus grand courage, t&l bloat
mortellement, et tombe sur le champ de bataille. La nwtilra
grand capitaine (F. Schomberg) consterne les soldaUétGui-
laume : le désordre se met dans leurs rangs ; l'infaiiknt èc
Jaccfues se rallie et revient au combat; mab Guillaume a ;««
la rivière, et parait avec la cavalerie de son aile gauche. Sa ^t-
sence glace d'eflroi les soldats ennemis; ils se retirent jusqL.i
village de Durnore, leur courage se ranime ; ils repoassrut •
cavalerie de Guillaume; mais cfelle-d se rallie, rcnoDiti
charge, chasse Tennemi devant elle. Le général HamilluoS
blessé el fait prisonnier ; les Irlandais abandonnent lecfaaO'ï><'
bataille; les Français el les Suisses, commandés par le dot #
Lauzun , soutiennent encore le combat avec une gloriew ■■
trépidité; mais à la fin ils sont forcés de céder, et la victoirr ^
Guillaume est complète. Jacques, pendant toute l'action, 'U
demeuré tranquille spectateur sur la hauteur de Duiioiorr.
BOYS (Thomas), vice-amiral anglais, né en 1763, avait | :
père Boys (Guillaume), auteur des Documents pour t^hii:'»*
de Sandwich, 2 vol. in-4°, ouvrage fort estimé des anliqui.-^
Thomas commença ses voyages sur mer en 1777, reçut la».*
mission de lieutenant de la Bonnette en 1786, après avoir {-^
sur différents navires. Il était lieutenant sur le BritannU^
de l'eneagement avec la flotte française devant Gènes (li W
1785). Il commanda ensuite la Vaillance el te Lacédéw^*\
et captura en 1800 plusieurs bâtiments français, el noinrncwj
la République triomphante, Kentréen Angleterre, il re^U^ïl^
que temps sans emploi. En 1808, il prit le commandemonl iIbS^
tume, servit successivement sur les côtes de France, d*K«(*ïf''^
de Portugal el dans la mer du Nord. En 1819, il fut mx
contre-amiral , et vice-amiral en 1830. II mourat d'apopkw
Bamsgale le 3 novembre 1832.
BOYSE, BOYS OU BOIS (j£Ai«), théologien anglais* v^
1560 à Neltlestead dans le comté de Suffolk, lisait la Bib»*^
hébreu dès Tùge de cinq ans. Son père, recteur de la pami-^
Wett-Slowe, l'envoya à l'université de Cambridge, el, ap^
fortes cl brillantes études, Boyse succéda en 1596 dans u-
de Bosworlh à un ecclésiastique dont il avait épousé la Cl'
fut l'un des traducteurs de la Bible que Jacques I" lit *^
mer; il aida sir Henri dans la publication de saint Chr%so>w
dont il lut tous les ouvrages sur les manuscrits, el en l'-i*
oblinl une prébende dans l'église d'Ely. Il mourut en IU15 4
de quatre-vingt-quatre ans. On connaît de lui : Défentf .
Vulgate, publiée après sa mort sous ce titre : Veteris inu^^
lis cum Beza aliisque reeentioribus collalio in 1 V Etanf •»
Actis apostolorum, Londres, 1655, in-8®. ^
BOYSE (Jean), docteur en théologie, doyen tie Cantfr.-
né à Eithon dans le comté de Kent, mort en 1628, a puWw : ^J
position sur les Psaumesytn anglais, Londres, 1628, in-f»M
BOYSE (Samuel), né à Dublin en 1708, étudia à Vww
de Glascow, fut dès ses plus jeunes années sans conduite. ?■'
son père en folles dépenses, épousa à vingt ans une fillf f
comme lui de bonnes mœurs et de saints principes, vécut *
la misère, contre laquelle il chercha vainemenl un refuge-
BOT881BBES. (
la lillératare. En 1740, Boyse était réduit à la dernière indi-
gence, lie possédant ni linge ni habits, el vivant misérablement
de la fente de quelques médiocres poésies. Peu à peu il revint
de son trop long et trop coupable égarement, chercha son salut
dans la religion, trouva enfin quelques secours assez importants
par pl'jsieurs ouvrages qui lui furent commandés, et mourut à
Londres au mois de mai 1740. On a de lui deux volumes de
Poésieâ, suivies du Tableau de Cébéi et d'une Lettre sut la
Hberié. — Revue hist- trique des événenutUs de t' Europe depuis
te eommeneemenl de la guerre avec l'E>pagne en il^9 jusqu'à
finsurreciion de t Ecosse en 1745. — Histoire impartiale de la
éemiért rébellion, 1747. — De la Divinité, poème, 1732, in-8**.
— Traduction en anglais du Traité de Fénelon sur l'existence
UDieu,
BOTSBAU (PiERRB DE) , marquis de Chàteaufort , général
spagnol,néàSainl-Gérara, prèsdeiVamur,en 1059, entra, fort
jeune et par vocation » dans un régiment de dragons au service
ie TEspagne, se distingua aux jourmes de Fleurus et de Stcin-
kerk en 1690 et 1692, fut grièvement blessé au siège de Ner-
«p-inde en 1693, et sauva la place de Charleroy , assiégée par les
Français, par son audace à sortir de cette ville et a traverser
l'armée ennemie [lour aller chercher des secours au quartier
^éral de Télecleur de Bavière. En récompense de cet acte de
bravoure, une compagnie de cavalerie lui fut confiée. En 1701,
kirs de la guerre de la succession , Boyseau se rangea sous les
Irapeàux de Philippe V et se signala pendant la guerre de 1705
i Eckeren, où il obtint, sur le champ de bataille , le grade de
tieuteiiant-colonel. Les cam()agnes de 1704 et 1705 furent aussi
^rieuses nour lui. 11 rendit les services les plus éiniiients à la
tMlaîlledeilamillies en 1706, à Oudenardeen 1708, et à Mal-
pUquet en 1708. Passé à Tarniée d*Espagne en 1710, il conti-
ona ses succès militaires aux comk)atsd Almenara, de Lenyalva,
leSarragosse, et surtout au siège de Barcelone où il contribua,
plus que les autres chefs , à la capitulation de cette place signée
k 13 septembre 1714. xNommé maréchal de camp. Boy .«eau
pn( une part brillante dans Texpédition de Majorque (1715) ,
lans la campagne de Sicile (1717) et dans l'expédition en
brique. Devenu gouverneur de Jaca, avec le titre de marquis
deCbâIeauforten 1728, l'Espagne lui dut encore la prise d*Oran
en Afrique (1732), le gain de la bataille de Bitonto dans le
royaoïnede Naples (1754), et, après une vie aussi honorablc-
meai remplie , Boyseau mourut capitaine général de la Vieille-
[Ii5ti//e, à Zamora (royaume de Léon), le 26 juillet 1741, âgé de
pialre-vingts ans.
BOTSE9I (Pierre-Adolphe), théologien luthérien, né le
^ novembre 1690 à Aschorsleben, étudia le droit et la théo-
Une à Willemberg el à Halle , occupa plusieurs places ecclc-
È tiques à Ualberstadt, et y mourut le 12 janvier 1743, après
r écrit plusieurs ouvrages d'histoire , de philologie et de
WnJogie, dont les principaux sont : I** Dispulatio de Â^iar-
\io ad acL, cap. xix, 31 ; 2^* Programmata duo de Herode
tripturm interprète; 3" Diss, deleyionefulminatriee; 4° Dis-
^titanes de codice grœco, et Consilio quo usas est M. Lu^
Wrus in interpretotione Germanica N. T, ; 5" PKmdrifa-
i/. jSsopiar. libri iv, notis illustra ti ; 6"" Historia Mich.
\tc€ti; 7" Deviris eruditis quisero ad lilteras admissima-
iw in sludiis fecerum progretsus, Wittemlierg , 171 1, in-4%
»., elc. — BovsBN (Krèdèric-Eberhardj, filsdu précédent,
à HalbersUdt le 17 avril 1720 , mort le 4 juin 1800, suivit
Se distinction la même carrière que son père. On a de lui :
une bonne Version dm Koran, accompagnée de notes,
Aie, 1773, grand in-8"; cette traduction allemande, faite im-
édialement sur le texte arabe , est bien écrite , et donne une
le iuste du système religieux des musulmans ; mais, n'étant
to divisée en versets, elle est peu commode pour ceux qui étu-
eut Tarabe; S» Monumenla inedila rerum germanicarum,
^ttcipug mttgdeburgiearum et halberstadfen»ium , tom. i,
•ipzig el Quediinbourg, 1761, in-4» ; 3*> Lettres théologiques,
I allemand, 2 volumes, Quediinbourg, 17U5-66, in-8**;
ÈÊagcuin historique universel, six parties, Halle , 1767-70,
•«**; 5*» HiUoire universelle. Histoire ancienne, 10 volumes,
aile, 1767-72, in-8" : c'est un lion extrait de la grande bis-
tre universelle publiée en Angleterre; &^ Lettres à Gleim,
Sincibrl, 1772, in-8<» ; V*sa propre Vie, première et seconde
rties, Quediinbourg, 1795. Cet ouvrage est incomplet. Boy-
K a pablié, sous le nom de Jean Samuel Ruhn , 1** De voce
^yi, Quediinbourg, 1771, in-4**; 2» Ad CeUi Cammen'
tiuneuia , Balle , 1775 , in-4», etc., etc.
MrsSAT (F. BOISSAT).
■OTSSiÈmBS (Jean de), écuyer , né à Montferrand en An-
rgne aa mois de février 1555 , renonça à Félode des lois pour
IT.
) BOTVIH.
suivre son goùl pour la poésie. Il s en repentit par la suite, mais
trop lard. On a de lui un grand nombre d'élégips qu'il publia
sous le litre de Premières, Secondes et Troisièmes OEuvret,
Les Premières Œuvres parurent à Paris , 1578 , in-12 , les Se-
condes en 1678, iii^l», et les Troisièmes en 1579 , à Lyon, in-4*>;
presque toutes les pièces contenues dans ces trois volumes roulent
sur des sujets erotiques. Elles furent l'objet des louanges de
tous les poétesses contemporains; mais elles n'en sont pas moins
oubliées aujourd'hui. Bo)ssières cul la lènièritc d'entreprendre
une traduction en vers de la Jérusnlem délivrée; il en fit impri-
mer les trois premiers chants sous le litre de la Croisade, Paris,
1583, in-12. Il n'avait rien moins que le génie nécessaire pour se
tirer d'une |)areille entreprise; aussi s'en tint-il à cet essaie
Duvervier lui attribue encore des Œuvres spirituelles, partie
en vers, partie en prose, Lyon, sans date, in-l6. On ne sait pas
au juste 1 époque de sa mort.
BOYVE(JoNAS), ministre et pasteur de l'église des Fontai-
nes, dans la principauté de Xeuchàlel, mort en 1739 à l'âffcde
quatre-vingt-cinq ans , s'est beaucoup appliqué à éclaircir 1 his-
toire de sa patrie, et a laissé sur cette matière plusieurs ouvrages
que l'on conserve manuscrits dans quelques bibliothèques de la
Suisse. Les principaux sont : 1» Annales historiques du comté
de Neuchàtel et Valungin, depuis les Roinains jusqu'à l'an
1772 ; il y a des détails lorl intéressants. 2° Dictionnaire hisUh-
torique, étymologique et critique, renfermant Texplication des
termes surannés qui se trouvent dans les anciennes chroniques,
les monnaies, poids el mesures de la Suisse, etc., in-4°. 3" Dic^
tionnaire dis antiquités suisses. 4"" Dictionnaire monétaire,
augmenté |)ar son petit -fils, Boyve (Jérôme-Emmanuel),
chancelier de Neucliàlel , qui en a donné un extrait dans ses
Recherches sur tindigénat helvétique, Neuchàtel , 1778, in-8*'.
— Boyve (Jean-François, petit-fils de Jonas, a été avocat et
maire de Bevaix , et s'est occupé d<'s mêmes recherches que sou
aïeul. Il a publié : 1^ Définitions et Explicn lions des termes du
droit , consacrés à la pratique du pays de Vaud, Berne, 1750,
in-12. Lausanne, 1766, in-12. Ce n'est que l'abrégé d'un travail
bien important qu'il a laissé manuscrit. 2*' Remarques sur Us
lois et statuts du paysdeTaud, Neuchàtel, 1756, 2 vol. in-4<*,
ouvrage estimé, fruit de trente ans de travail , à la tète duquel
on trouve une Histoire du droit civil et féodal du pays de
Vaudf morceau curieux el digne d'être imprimé à part.
Z° Examen d'un candidat pour la charge d'un justicier,... de
Neuchàtel et Valangin, Neuchàtel, 1727, \n-S?. L'auteur y
avail lait une sectmde partie qui est restée inédile, ainsi que son
Institution au droit coutumier statutaire et public de JVeti-
chàiel, 2 vol. in-fol. Les Institutions de Justinien conférées
avec les lois et statuts du pa>s de Vaud, 3 vol. in-fol., et son
Système complet du droit féodeJ et régulier ^ in-fol. Ce dernier
ouvrage est devenu inutile par le changement de l'esprit géné-
ral de la législation.
BOYVIN (Kené) , graveur, naquit à Angers vers 1530. On
ignore le nom de l'artiste qui lui apprit les premiers éléments
du dessin et de la gravure; mais, comme il eut l'oceasion de
voir le Primalice à Fontainebleau , on suppose qu'il reçut des
leçons de ce grand maître. Il voyagea en Italie pour se perfec-
tionner dans son art par l'étude des chefs d'œuvre; et suivant
Baverel {Notices sur les graveurs) il mourut a Rome en 1596.
Boy vin a gravé d'après ses propres dessins ou d'après ceux de
Rosso un assez grand nombre d'estampes. La plupart soçt
marquées d'un monogramme composé des deux initiales B. R.;
maison en trouve quelques-unes signées seulement de son pré-
nom Renatus. Parmi ses principaux ouvrages , on cite : 1° un
Portrait de Jfarce<, avec la date de 1556; 2<* Agar et Umail,
jolie eau-for tQ en Irav.; 3^ des Randits qui pillent la charrette
d^une paysanne; 4° le Triomphe de la vertu et la défaite des
vices; 5« François i*** marchant seul au temple de l'immor^
talité. On doit encore à Boyvin une suite de vingt-six planches,
d'après les dessins du Primatice, publiées sous ce titre : His-
toria Jasonis, Thessaliœ principis, de Colchira velleris aurei
expeditéone, cumfig. a Léonard. Tyrio pictis et a R. Boyvino
eere excusis ; cumque earum expositione versibus priscorum a
Jo, Gohorrio , Parisiensi : édita a Joan. de Mauregartf. Pa-
ris, 1563, in-fol. obi. (F. GoHORiY et Tyrio).
BOTTIN (Jean), avocat général , conseiller et enfin prési-
dent du parlement de D6le, était né dans cette ville en 1580.
Les Français, sous le commandement du prince de Condé,
étant entrés en mai 1636 dans la Franche-Comté, alors sous la
domination de la maison d'Autriche, vinrent mettre le siège
devanl Dôle; Jean Borvin eut la plus grande part à la défense
de la ville. On sait qu elle tint contre tous les efforts des Fran-
çais , et qu'après un siège de trois mois ceux-ci furent obligés
S7
{»>)
de te retirer avec une perte de 5,000 soldaU et de 600 officiers.
A la prière de ses amis, Boyvin écrivil l'histoire de ce siège nié-
iBorable, sous ce litre : ie Siège de la viUe de Dote , capitale de
im Franche- Comté de Bourgogne . el son heureuse délivrance ,
Doie, 1657 , iii-4^; deuxièine édition plus M\e,, mais moins
flomplète, Anvers, 105H, in-i*». Quoique mal écrit, cet ouvrage
est intéressant. Jean Boyvin était savant dans les langues et
dans les mathématiques. Il a laissé plusieurs ouvrages de
géométrie qui n*ont pas été imprimés, des Note$ sur la coutume
3e Franche-Comté , fort estimées des jurisconsultes de cette
province, la Description des arcs de triomphe, des emblèmes et
averses réjouissances que firent les Dolois à l'arrivée de la
minfe hostie de Faverney à Date , in-fol. manascrit. Voltaire ,
dans ses oiélanges, rapporte le distique suivant fait par Boyvin
à Tuccasion du Aiiracle de l*bostie arrive à Faverney en 1608 :
Imiûe, ijuid dubitas liomioeinquL* Deiimque ialeri ?
Se probat esse homioem sanguine, ignc Deiim.
Boyvin est encore auteur d'un Traité des monnaies et des de^
vons et offices du qénéral des monnaies , composé pour Tins-
tnicUon de Claude-Etienne Boyvin, son (ils, qui était général
des monnaies du comté de Bourgogne. Jean Boyvin mourut à
D6le, généralement regretté, le 13 septembre' 1650. — Son
fils , Claude-Etienne BovviN, est regarde comme l'auteur d*un
écrit intitulé le Bon Bourguignon , en réponse à un livre in-
jurieux à l'auguste maison d'Autriche et à la Franche-Comté,
qui avait pour titre : Bellum seauanicum secundum , de J. Mo-
reletde Uijon, el était relatif à la conquête de la Franche-
Comté par Louis XIV.
BfiZA (commerce), espèce de bière ou liqueur forte en usa^
chez les Turcs; elle se fait avec de l'orge et fia millet qu'on cuit
ensemble et c^u'on laisse ensuite fermenter : on dit que cette
bolssoa n'est nen moins qu'agréable, et qu'elle ne laisse pas d'e-
nivrer lorsqu'on en boit d'une façon immodérée.
BOZE (CiAtDE Gros de), né à Lyon le 28 janvier 1680, mort
a Paris le lO septembre 1753. Il fut successivement trésorier de
France au bureau de la généralité de Lyon , secrétaire perpé-
tuel de l'académie des inscriptions à la place de l'abbé Taile-
manl(1706), académicien à la place de Fénelon (1715), com-
missaire de l'inventaire et du récolement de la bibliothèque du
roi (1718), garde des médailles et des antiques (1719], et c'est
lui qui harangua Louis XV lorsque ce roi vint assister à la
séance de l'académie française du 21 juillet 1719. En 1745,
Boie fut par intérim inspecteur de la librairie. — Il rédigea
les quinze premiers volumes des Mémoires de V académie des
inscriptions et belles-lettres y 17i7-1740, et y inséra sa Disser-
tation sur les rois du Bosphore et son Histoire de l'empereur
Télricus, éclaireie par les médailles. Il a encore publié : Expli-
ealion d'une inscription antique trouvée à Lyon, où sont décri-
tes les particularités des sacrifices que les anciens appelaient
Taurobole, 1705, iu-8". — Médailles sur les principaux évé-
nements du régne de Louis le Grand, 1725, in folio. — Traité
tùstoriqae du jubilé des Juifs, 1702, in-12. — Démétrius Soter
ou le Rétablissement de la famille royale sur le trône de Syrie,
1715, in- 12. — Dissertation sur le Janus des aticiens et sur la
déesse Santé, 1705, in*i2, en deux brochures. — Le Livre
jaune, contenant quelques conversations sur les logomachies ou
disputes de mots, 1718, in-S*". De Bozc a travaille au Journal
des savants, au Sacre de Louis XI F avec Bignon et D<mrhet,
in-ful. a\cc estampes, a lUistoire métallique de Louis XV, et
il a laissé imparfaits : Traité des monnaies des prélats et des
barons; Uisioire des roit de Cappadoce, et une rie d'Adrien
far les médailles,
0OZK (Joseph)» peintre, né vers 1746, obtint du ministère
de Bricnnc le titre de peintre breveté de la guerre. Louis XVI,
duitt il avait été admis à faire le portrait, lui exprima sa satis-
faction sur la Odélité avec laauclle il avait rendu ses traits. Cette
circonstance dut contribuer oeauoo^p au dévouement de Boxe
pour la famille royale. Un peu avant le 10 août, il porta au roi
la proposition des girondios qui Jui diraient leur appui. Appelé
eu témoignage contre Marie-Antoinclte, il refusa de charger
rrUo malheureuse princesse, ce qui lit décréter son arrestation.
Emec fut jeté dans les cachots de la Conciergerie. Grâce aux dé-
luarches multipliées de sa femme, il ne porta pas sa tête sur
1 ûcliafaud. Le 9 thermidor lui rendit la liJbM»rté» après onze mois
de captivité. 11 se rendit en Angleterre, où les émigrés et les
uriucTS lui oiïrirent quelaues ressources. £n 1814 il revint en
France, oiïrit à Louis XVIil son portrait de Louis XVI, sous-
trait pendant la terreur aux recherches des révolutionnaires; il
(it aussi le portrait de ce roi, qui lui donna une pension. Malgré
son grand âge, il ceotînua de s'occaper de peinture, loijom
sur des sujets que lui inspirait son attacliement à b moiurdè.
Il faisait un portrait en pied de Louis XVI, lorsqu'il nworuiqc.
to^éfiairc en 1826. Boze avait des connaissances proiumWn
mécanique; membre de la société des inventions et dfcoat^ri^
il en reçut des éloges pour deux procédés simples et ingrninn.
propres*, l'un au dételage des chevaux qui prennent Ir m^k
aux dents* et l'autre à l'enrayage des voitures pour les dewfnia
trop rapides.
BOZio (TuoiiAS), prêtre de l'Oratoire et de la eongrépt»
de Saint-Pbilippe de Néri, natif d'Ëugnbio, mort à ftom^n
1610, est auteur des ouvrages suivants : t^Df imperiotirinut^
Derobore bellico, Rome, 1693, in-4*', rare; Cologne l5w|
1601, in-8":ces deux ouvrages, qui sont ordinairement mum
ont pour objet de réfuter Machiavel ; 2^ De signis Ecritm
Dei libn XXiV, Kome, 1591, 2 vol. in-fol.; Cologne, law
in-S»; Rome, 1596, in-4«; Cologne, 1598, in-8"; Tif'Derm
genlium et regnorum , De aniiquo et novo ItaHa ttaiii, Rurv.
1594 , Cologne, 1595, in-8*' ; cet ouvrage est encore conlit M>-
chiavel ; 4** Annales antiquitatum : ces annales devaient a^r
dix volumes oui étaient prêts à parattre , mais la mortqoiief
prit l'auteur dans un âge peu avancé ne lui permit d'en teti»
ner que deux; 5*» De jure divino, Rome, 1600, in-4°.--^
frère, François Bozio, de la même congrégation, est tjAn
d'un ouvrage intitulé : De temporali Ecclesia monarekta^ijà*^
gne, 1602, in-4°. Cet ouvrage, où les doctrines ullranxtntan^
sont portées au dernier terme, fut réfuté par GtnllMnr
Barclay.
BOZRA igéogr.), d'un mot hébreu qui signiGe plaafartt
inaccessible, le Bd<rrp«, Bostra,des Grecs et des Roniaim,fl(»r
ville située, d'après Ëusèbe, à 24 milles romains é'EdreiX<
d'après Abulfcda et J.-L. Burkhardt, la capitale de la \f»tp
de Hauran ou Auranitis, Elle est assez souvent nieniioc»-
dans l'Ancien Testament comme étant la capitale des Edonu^n,
il n'y a que Jérémie , chap. 48, v. 26, qui la nomoie uw \é
moabite. Ceci a donné lieu à admettre deux villes du nom «
Bostra, l'une dans l'Idumée, l'autre dans le pays de Moab. Mi^
comme on voit des villes changer assez souvent de maltm[ff>
mi ces petits peuples, il ne faut pas conclure du passage d^ Jé-
rémie que la Bostra dont il parle soit différente de l'ioir*
D'après cela, on peut penser avec Gesenius que Bostra nVî;
pas située primitivement dans l'ancien pays des Edomitcs. n.
au nord du pays des Ammonites, <1an5 la province d'Annuir
plus tard les Edomites, s'élant étendus plus au loin, ûrrtiî.
Bostra leur capitale. 11 ne faut pas confondre cette ville i^'
Beesterah (Jos., 21, 27) que la Vulgate traduit par Bosn, h -
Septante par Boorpa, et que d'après cela Keland veut mmUi'*
avec Bostra. Il ne faut pas davantage la confondre avec Bf^f
ville libre et lévitique de la tribu de Ruben, comme lato
entre autres Calmel. — Sous les empereurs romains, la ^ilM
Bostra jouit du privilège de frapper des médailles : on fn flâ-
nait qui sont de l'époque d'Antontn jusqu'à celle de l>f^
Elles désignent Bostra comme une colonie romaine, laqiH'
d'après Damascius, ne date que d'Alexandre Sévère; cevrty^
Trajan y avait déjà envoyé une légion et avait ferme h '*
L'empereur Philippe, qui était né à Bostra, ût bàlir Pktiff^
polis dans le domame de la ville, et l'érigea en métropole' iJ
face des médailles présente ordinairement l'effigie et le ikh. *
l'empereur. Le revers est orné de l'image d'Astarleon de Je*
ter Ammon, avec le nom de la ville. Longtemps dcsarr^**'
ques siégèrent à Bostra : ils étaient placés sous l'autorii^ ^
patriarches de Jérusalem ou d'Antioche , et ils avaient sou» >4
direction les ctirétiens de Syrie et d'Arabie partagés en twï
diocèses. Plusieurs de ce* hauts dignitaires sont menti"'*"
dans les conciles de Nicée, d'Ëphèse et de Cbalcédoiiif : «^
c'est surtout pour les nestoriens que Bëstm fut un ^^^j^f
portant. Nous retrouvons cette ville dans rhisteiw descioia»
Auiuurd'hm* c'est le dernier lieu habité à rextrémilé
de la province de Hauran, et c'est, en v comprenant ké
situées dans son enceinte, la plus grandfe ville de la pro)iA^<
circonférence étant de trois quarts de lieue. L£S pniH*ip<
édifices sont situés \ers l'est de la ville, et sa plusfrant^»
gueur est dans la direction de l'est vers l'ouest. Lastructurr
maisons est généralement uniforme, ce qui ne se rnnarqoc
[tour les autres villes anciennes du Hauran, Un petit f^
Îue la carte d'Aoville nomme Nahr-el-Ghaul et pl^œ (]|[â
^oi/fa. ne s'^ trouve pas, mais bien un autre nonun^
(rAaze/et situe dans la direction de d'Amman. Lavillecst
par à peu près douze à quinze familles ; il n'y a auowe tî""*
vigne et à peine quelques arbres rares dan& le» ^V^l.
fiurkbardt diécrit en détail les ruines de la ville. Banni ^s ^
fioes on dktingoe une mosquée qui remonte aux premiers
temps de l'idamîsme, et qu*oii croit bàlie par Omar^l-biiattah.
Elle est ornée d'une rangée de colonnes, prises vraiseniblabkv
ment dans des temples cbréliens, et sur les murs se trouvent un
grand nombre d'inscriptions en caractères cnfîques. Sur les
ciMésd'ane rue qui parcourt la ville dans toute sa longueur, se re-
mrque la mine principale, qui se compose des restes d*un tem-
ple dont cependant le mor postérieur est seul conservé; sur le
ileunt on voit quatre grandes colonnes corinthiennes qui ne
sont surpassées en beauté que par celles du temple du Soleil à
himyre. A peu de distance se tn^ve un arc de triomphe pres-
que entièrement conservé, et qui se compose d'un grand arc cen-
tral cl de deux arcs plus bas situés sur tes côtés. Dans toutes les
ruines et sur un grand nombre d'édiâces, on remarque de
nombreuses inscriptions latines , ^ecques et autres ; parmi ces
dernières, il y a surlout de belles inscriptions cufiques. Au sud
ie la ville se trouve un château Tort, qui parait avoir été bâti par
ts Sarrasins; quoique ce soit dans tout le Hauran la plus forte
arrière contre les bri^andases des Bédouins, on îa cependant
négligée, et c'est a peine si la garnison» lors du voyage de Bur-
Ibanlt, se composait de six Maugrabins. A la porte occidentale
Je la ville, on trouve quelçiues sources, et à quelque distance
rers ie nord coule un petit ruisseau mommé Bschêhir. Dans
es foaés de la ville, et un peu vers le nord du Dschehir, on
t^ait la célèbre mosquée El-Mebrak.
BOZIA (Bernaido), né à Montfélice le 25 décembre 1734.
root le monde en Italie connatt son livre intitulé : // eeUbre
ïUHonantê Co. Baeuceo. Cet ouvrage parut pour la première
^à Lucques en 1762, et pour la sixième fois à Venise en 1809,
in-t*. Cest à proprement parler une satire contre les ora-
teurs de son tempii. II a imité et réuni tous leurs défauts sous
la forme d'un élo^, avec tant d'art et avec une verve si excen-
trigue. qu'on a créé une dénomination particulière pour carac-
ténser ce genre de style , ûtik baeuecario. Il n'y avait qu'un
tymiroe d un talent distingué et de connaissances très-éten-
lofs qui pût produire une oravre aussi originale. Boffza
hhinissait ces deux avantages. Issu d'une famille patricienne, il
nerça avec succès les plus hautes fonctions dans sa patrie, et
qoelqaes années après la mort de sa femme il reçut les ordres
^f^rn. Après avoir possédé pendant sa jeunesse une gaieté iné-
poisableet une fortune assez considérable, il mourut le 29 avril
1817401» le poids de la misère et d'une sombre mélancolie. Il
EarsM en manuscrit plusieurs satires semblables à celle citée plus
nut. On peut les trouver dans le da Rio' s Giomate delf lia-
Eoia Ulieratura, Padoue, 1818, tom. xlt, pag. 514.
BozzoLO IgéogrX petite principauté en Italie, située entre
bntoue, Parme et le royaume lombardo-vénitien , entre l'O-
^ et le Pô, se compose de la petite ville de Bozzolo et <}e quel-
[ks villages, et forme un tout avec SabioneUa. Les deux prin-
ipautésfont parties de (fiki5la(^a,dontelles ont partagé les des-
Dees, et c'est avec celle-ci qu'elles furent données, par le con-
ri» de Vienne, à Marie-I^uise, duchesse de Parme. La capitale,
OizolOy est une ville bien bâtie, munie d'un château, et située
rie Tramone, à peu de distance de FOglio. Elle a 4,500 ba-
ttants, qai s'occupent de filature de soie et de tissage.
BEA (9éoûr.), petite ville des Etats sardes (Piémont), pn sdc
Stura. Elle bit un grand commerce en bétail, vins et grains.
t vin y est dlune aualité supérieure. 7,000 habitants, à 4
!«es UD quart ouest a Alba.
imA (Hjknri IMS), né â Dockom dans la Frise en I55i^ , re«ii
kdear â Bâie, pratiqua souvent la médecine avec quelques suc-
bdans les villes de Dockom,deZutphen ; il ne doit d'être inscrit
insce livre qu'à l'obligation que nous nous sommes imposée
i inscnre tous ceux qui ont écrit sur les maladies épioémi*-
ns de l'Europe. On a en eflet de Bra : D^ navo quodam morbi
ptrê, FtitiU et WesiphaHê pemUari, observalio, mm eum
ikamus HêHtnii ad tam reipontionê, dans le livre xix des
UervaHom médicales de Pierre Poresl, Leyde, 1593, in-S^*;
fianCort, 1619, io-fol.; eC il a laissé manuscrit ; i)e$cripiio (ê^
is popuiaris qum anniê 1 581 ei 1582 im Frisia aliquQl miUiq
Mtttim mêsnmpiiê. Outre cela, Bra a écrit un asses graiwd
imbre de petits recueils sur les niédicaroents eonveiiables dans
lelques maladies, véritables eompilations peu dignes d'atteo^
m : l"* Medicam€iU9rum HmpHeiumêi facile parabilium, ad
itulum amunteraiio ei f iiomodo iie ulendum $(U, brevie im^
^Mio, Fnoeker, 1589, 1591, ia-|6; ^ idem, A4 kUrun e$
fir^ipem, Leyde, 1590, 1597, 1599, ia^iG; 5» id%m.Adwre^9
Hffiêiam, Amheim, 1605, 1605, ii|pl6; 4<> i4ein, FeêUlentim
tMfto ekàoêreaeuium, Franeker, 1605, in-iO; Leovarde, 1616,
I-A6 : €«Um est de Sud)Qiier, Bra n'a fait^nie kiOOfcrm
(29t)
BSABAHT.
eutandis %)enemis per wèedicamenla iiwpUeia et facile farébim
lia, libriduo, Franeker. 1605, in-S»; Lenvarde, 1616, i»-16.
BRAAJH (Pierre Van), né à Vianen, petite ville de te Hok
lande, en 1740, mourut à Dordrecht en 1817. Il s'occupa avee
succès de littérature ancienne et moderne. Il 6t une bonne
partie de sa vie le commerce des livres, à l'exemple de ptusieun
savants de sa nation. En 1809, il publia ses poéeiet lalineê am
M. Hœvflt a louées dans son Pâmas, iatino-belgicus. Les
poésies hollandaises de Braara sont disséminées dans divers r^*
cueils littéraires.
BRAAM-VAN-HOtCKGEEST ( ANDRÉ- EVERABD VaW)»
voyageur, né vers I739dartsla province d'Utrecht, servit dans Ui
marine de l'Etat, et puis se rendit en Chine en qualité de sqIh-
récargue de la compagnie des Indes. 11 habita Canton et
Macao, et, revenu dans sa patrie après une absence dejbuîl
ans, il se tixa dans la province deGueldres. En 1785, il trans-
porta son domicile avec sa famille aux Etats-Unis de rAmérH*
que , dans la Caroline méridionale. Il eut le malheur de perdvt
coup sur coup quatre de ses entants et une partie de sa fortune
Il repartit alors pour la Hollande. De là , il alla diriger à Can-
ton le comptoir de la compagnie des Indes. Il fit partie en se^
cond d'une ambassade anglaise à Pekiug , et revint à Canton en
mai 1795. A la nouvelle des événements d'Europe, il s'embav-
qua la même année pour les Etats-Unis d'Amérique. — Déber*
que à Philadelphie, il remit ses journaux et ses papiers à
Moreau de Saint-Méry, qui les a publiés en français avec cet
intitulé : Voyage de i'ambassade de la compagnie orientale ée$
Indes hoUawlaises vers f empereur de la Chine , en 1794 et 91»,
où se trouve la description de plusieurs parties de est emfira
inconnues auss Européens, Philadelphie, 1797-98, 2 vol. io-4*»
avec planch. et une carte. La première partie de cet ouvrage ftil
réimprimée sans succès à Pans, an v (1798). Braam mourut en
Amérique peu de temps après.
BRABAifÇON, ONME (jjfrdvimO, qui est relatif au BrabanL
Peuple brabançon . manière , eoutuvse brabmnçonne. — Il est
aussi substantif. Ma Brabançonne, tes BrabançonsX F. Bra-
BAifTiR, qui est plus usité).
BBABANGONNB. Les Belges ont donné ce nom â une cban<-
son patriotique c|ui fut faite au mois de septembre 1830, à l'oe*-
casion de la révolution qui renversa du trène la maisM
d'Orange. L'auteur des paroles était un jeune comédien français,
connu sous le nom de Jenneval , qui était au théâtre de BruxeW
les lorsque le mouvement insurrectionnel s'organisa , et qui fui
tué d'un boulet à Berchem , en poursuivant les Hollandais.
Chaque couplet de la Brabançonne se termine par un jen de
mots que nous appellerions piesque un calembour.
BBABAVCONS. On donnait ce nom , dans le moyen âge, à des
routiers appelés ayssi eotereaux^ bontiers , cniUalotfrs » éo^e^
chevrs , etc., etc., qui parcouraient la Fraaee , tuant, pillant»
et vendant leurs services au plus offrant. Le nom de Bniban^jons
leur était donné sans doute parce que les idus redoutables étsieni
du Brabant, ou que le plus grand nombre en pnrovenait. Ced
le sentiment du P. Daniel, historien de la milice française»
et tout se réunit pour le confirmer. 11. Hfone a publié en
l'année 1835 un texte latin et original du roman du Benardt
lequel appartient évidemment ^u ix' siècle, et où le mot Brab^
est déjà pris dans cette acception défavorable , et l'abbé de
Cluni écrivait à Louis VII qu'il était difficile de déciderai c^élJÂi
le Brabant qui dévorait ses habitants, ou les habitants qui dé-
voraient le pays. « Il en est sorti, diU-il , des hommes pkn
cruels que des oétes sauvages, qui se sont rués sur nos temss,
n'épargnant ni âge« np sexe , ni conditions, ni églises , ni villes»
ni châteaux, d Wautier de Coinsi, poète du xiii' siècle, dît
dans les louanges de N.-D. (ms. de Bruxelles ) , 636 , liv. il,
cbap. 3, sec|io0 s, v. 310) :
TVop «st eotem et seterisiM
De Brelwiiçom, de Cotmaïuu
\. 314 :
Cil Coterel, cil Brebanyw»
Ce tunt deables.
Ib., cbap. 18» V. i,89l : il s'agU de 1« mort :
Où il 9'a point de réan^
Se n'i aura jj BiraibaiiçOD
Qui pris ne soit à cel tournaî.
pR4|un'. L'^DcîeD dncbé de Brabant , porUon du royaume
BBABAHT. ( i99 )
de Belgique , était autrefois la province la plus considérable des
Pays-Bas catholiques; ses anciens noms latins sont : Pagus
Bracbnlentis , Bracbanêi^, BrachenlUia. — 1'' Gèogbaphie
KT STATiSTiQrE. D après les plus anciens témoignages que
rhîstoire a pu recueillir, le Brabant ne contenait au vu*" siècle
de Père chrétienne que le comté d'Einham , tiorné au nord et à
Fooesl par 1 Escaut, à Test par la Dendre, et au midi par la
Haine. Le KrabaUt nt plus lard partie du royaume de Lutha-
linge ou de Lorraine» et lorsque celui-ci fut démembré en 870
Charles le Chauve obtint le Brabant tout entier, qui à cette épo-
aue était divisé en quatre comtés : ceux de Louvain , de
truxelles, d*Einham et du Roueare-pa}s ou Brabant wallon.
Comme dans presque toutes les provinces des divers Etals de
l'Europe au mo^ en âge, les limites du Brabant varièrent tM*au-
ooap,et il serait impossible de précis-r tous les changements
ou>lles ont subis. Au milieu du xviii*' siècle enlin, le Brabant
était borné au nord par la Meuse, qui le séparait du comté de
Hollande et ensuite du duché de Gueidres; ce dernier duché le
bornaitd'at)onl à Test , et ensuite levéché de Liège; il avait le
comté de Nainur au midi , et le Halnaut cl la Flandre à l'ouest.
Son étendue du midi au nord était d'environ 32 lieues commu-
nes de France, et sa plus grande largeur, de l'est à Touest, de
29 lieues dans sa partie septentrionale, etsenlenieiit de 16 à 17
dans sa partie méridionale. Le Brabant était arrosé par plu-
sieurs rivières, telles que la Meuse, l'Escaut qui le séparait de
la Flandre vers son embouchure dans l'Océan , la Thille ou
Bille , le Demer, la xNclhe, l'Aa . etc. On y voyait des lacs, des
marais et des tbrêls ; au nombre de celles-ci était la grande forêt
charbonnière (Carbonaria tylva)^ dont il est question dans
l'histoire des Francs au V siècle. Le territoire était fertile, ex-
cepté dans la partie septentrionale , qui appartenait aux Provin-
ces-Unies On y comptait 26 villes murées et fortifiées, et 700 vil-
lages. La seigneurie de Matines et le marcfuisat d'Anvers, qui
faisaient autrefois deux provinces séparées du nombre ncs
dix-sept des Pays-Bas , y étaient compris dans les derniers
temps. Dans les assemblées générales de ces dix-sept provinces,
celle du Brabant avait le premier rang et parlait la première. Le
Brabant était divisé en totalité en quatre quartiers : ceux de
BruTieltes, Louvain, Anvers et Bois-le- Duc. Les trois premiers,
qui occupaient la partie méridionale du pays, appartenaient à
la maison d'Autriche , et le dernier qui s'étendait dans la partie
septentrionale appartenant aux Provinces-Unies: ainsi l'on par-
tageait cette province en Brabant autrichien et Brabant hol-
landais, 6e nos jours Brabant méridional oi Brabant seplen-
Irional. Le Brabant autrichien se pflrtageaîl en pays flamand et
en Brabant wallon : on parlait flamand dans le premier; la
langue wallonne, français corrompu, était en usagedans l'autre.
Bruxelles {V. ce nom) en '''tait la capitale. Le Brabant hollan-
dais comprenait^ outre le quartier de Bois-le-l)uc, la partie
orientale de celui d'Anvers. Les élats généraux des Provinces-
Unies, auxquelles ce pays servait de boulevard, s'en emparèrent
pendant les jçuerres qu'ils eurent avec l'Espagne , el cette cou-
ronne le leur céda entièrement par la paix de Westphalie en
♦648. On divisait le Brabant hollandais en quatre parties , qui
étaient la mai rie de Bois-le-Duc, la baronnie de Breda, le mar-
quisat de Berç-op-Zt»oin el la lerre de Cuyck : lorsque la Belgi-
que fut réunie à la France, le déparlenient de la Dyle fut
formé i\c la plus grande piirtie de l'ancien Brabant, en y com-
prenant quelques villages des provinces limitrophes. En 1815,
la plupart des anciennes provinces belges ayant été réunies sous
le nom de royaume des Pays-Bis, le département delà Dyle
reçut la dénomination de province du Brabant méridional.
Cette province forme depuis 1830 rime des provinces du
royaume de Belgique ( V. ce mot) ; il a pour ch'^f-lieu Bruxelles.
L'ancien marquisat d'Anvers forme aujourd'hui la province
d'Anvers du même royaume. Le Brabant seplenlrional est resté
au royaume de Hollande, el a Bois-le-Duc pour chef-lieu. La
souveraineté de celte province a été entre les deux puissances
l'objet de vi\es discussions. — 2" Histoire. Ainsi que nous
l'avons dit , le Brabant , après avoir passé de la domination des
Romains sous celle des Francs, (il partie du royaume de Lor-
raine , el fut ensuite ccunpris dans le duché de Lolhie ou de
basse lorraine. Ce duché échut vers la tin du xr siècle à Go-
defroy de Boulogne, dit de Bouillon, qui fut roi de Jérusalem ;
de ce prince il pa«isa d'abord dans la maison des comtes de Lim-
bourg el ensuite dans celle des comtes de Louvain, el en la
persi)nne de Godefroy le Barbu , qui prit le litre de duc de
Lolhie ou de Lorraine ou de comte de Brabant, au commen-
cement du XII** siècle. Il eut pour successeur, en H 10, Godefroy
le Grand , s >ti fils : la vie de celui-ci et celle de Godefroy Ilï ,
son fils el son successeur (1143-1190), fut remplie par des
bbabaut.
guerres féodales sans importance. Henri I***, dit le Guerroytor.
uls de Godefroy 1 II, avait été associé au gouvernement ^
1172. En 1185, il partit pour la terre sainte avec dfs troupe
d'élite pour accomplir un vœu de croisade que son frèrp 9ui
fait. Il eut pendant presque tout le reste de sa vie les arni<»sii b
main contre difiërents seigneurs ses voisins. Ce fulluiqailr
premier prit le titre de duc de Brabant; ce fut aussi loi quilr
premier porta le lion dans son écu. Henri II son fils (1^55 -isu
se fit respecter de ses voisins |)ar sa valeur, et mérita l'aniom
de ses sujets par la douceur de son gouvernement. En Mû
après la mort du duc de Thuringe, landgrave de Uesse , il jtlt
prendre possession de la Thuringe et des alleux de ce pays.aw
sa seconde femme Sophie , et le fils qu'elle lui avait donné. Si%
fils Henri III le Débonnaire (en 1248-1*261) fut juste, nKnkr'
et sans ambition ;il cultivait la poésie française, el le prêsjilrt
Fauchel lui attribue quelques chansons. De l'i61 à 1555, leBr^
haut eut successivement pour souverains Jean I*' le Vicloriw'i
Jean II el Jean III. Jeanne, la tille de ce dernier, qui lui sw-
céda, fil, deux ans avant sa mort (1406), donation ne toutf^sr
terres â Marguerite sa nièce, comtesse de Flandre et duclMser
douairière de Bourgogne, pour elle et celui de ses ûlsquVftf
voudrait choisir. Marguerite nomma gouverneur pendant sa^i^,
et institua héritier des Etals qui lui étaient cédés , Anloiiic, h
second fils qu'elle avait eu de Philippe le Hardi, duc de Bour-
gogne, el ce prince fut reconnu duc de Bratiant, de Limboan
et de Luxembourg , marquis d'Anvers et comte de KètM.
après la mort de sa mère; mais il ne prit le litre de ducqu'ipr'^
le décès de la duchesse Jeanne. En 1110, il amena des Uw-
pes k Paris au secours de Jean , duc de Bourgogne, sonlircp,
contre la faction d'Orléans. Il fut tué à la bataille d'Azimarl
en combattant avec les Français. Jean IV , son fils, épowi
1418 Jacqueline, comtesse de' Hollande et de Hainaut, anA-
sine; mais bienWl celle-ci fit casser son mariage par l'aniiiy
Benoit XIII , et épousa Humphrey, duc de Glocester. Philipf»
le Bon , duc de Bourgogne et cousin du duc de Brabant , if^
Clara hautement contre ce mariage, et envoya lecomtedeS^ir*
Pol avec des trou|>es en Hainaul. Toute la noblesse d'ArU'is+
Flandre el de Picardie prit en même temps les armes pour ^
duc de Brabant. Cependant le duc de Glocester vint avec at*
mille Anglais joindre la comtesse Marguerite, sa bclle-nièrr.q
rassemblait de son côté toutes les forces du Uainaut ; mais^f
avoir remporté quelque avantage sur ses ennemis, il relouma''
Angleterre, laissant en dépôt Jacqueline, sa femme, à Mk
Les habitants se livrèrent au duc de Bourgogne. Conduit.
Gand, elle s'échappa déguisée en homme, cl s'enfuit en Ro-
lande. Le pape déclara nul son second mariage. Leduc df Brr
haut passa en Hollande en 1 i25; il v fui inauguré comte, »(**
même année il obtint du pajKî Martin V une bulle î-'T
l'érection de Tuniversilé de Louvain. Antoine eut jmursurtfr
seur son second fils, el, à la mort de celui-ci , Philippe leR*
duc de Bourgogne, fut reconnu duc de Brabant jKir les tM;»u*«
pajs, contre les prétentions de Marguerite, comtesse douair^î*
de Hollande. C/esl ainsi que le Brabant fut uni au vastr ^^
maine de la maison île Bourgogne; de celle-ci il t)assa d;ii5-
maison d'Aulrirhe ( V, les articles Boirgogne el GiMU»
Flandre). Le Brabant avait ses étals particuliers, di\i>^f*
trois ordres, dont l'organisation définitive ne rcmonlrr"*
manière certaine que jusqu'au commencement du xi\^>h '
Les prélats , les nobles el les députés des rhefs-riltes ^'"^*
tuaient ces trois ordres. Les élats de Brabant s'intilulnient'rc
révérends el três-ivybfes seigneurs. Les prélats el les rt^"
prenaient par eux-mêmes leur résolution ; mais les dépnlè*'-'
villes devaient agir d nprès les ordres de ceux (in'ils irpnv"-
taient. Pour qu'une délibération fût valable , il fallait lecon^**"
lement unanime des trois ordres. Pour tout ce qui cc^rerr.
les impôts, les prélats et les nobles ajoutaient à leur tv>i^y
ces mots : à condition que le tiers état suive et autrement}''
]/*s états se réunissaient ordinatrcment deux fois par an '
Bruiielles demeurait une députation perniancnle de In^^ '•
dres, renouvelée tous les Irois ans. Parmi les privilép'*"
villes , on remarque celui de n'accorder le service militaire 'l
pour une guerre dont la cause leur avait été préalahl^T^-
exposée. Le duc Antoine avait demandé ce service aux éîai*'^
semblés, sans leur faire connaître l'ennemi contre \e<\ttf^
voulait agir; les principales villes repoussèrent sa demaniîf ï
crut mieux réussir en s'adressant au peuple, qu'il harani;"' -^
haut de l'hôtel de ville. A Bruxelles , la foule s'écriait q"**"'
>'0ulait le suivre, lorsqu'un échevin dit : a Vous qui cri**?. ^^^
chetl mais les villes n'accordenl pas le service pour une s»^
ikml le motif ne leur est pas connu. » A ces mots le peupi*" ^
retire, et le prince n'eut pas de soldats. Du reste il est k ri^io*'
BftA€CI.
(993 j
BRAGCIOLINI .
or que les dacs de Brabaot furent très<^isposés à étendre
x-njôrnes les libertés de leurs sujets. Entre autres bienfails^
ilnv. Henri II abolit dans ses terres le droit de main-
»ric \ V, ce mol ). Ait.. Savagneb.
URABANTE (eofRffi.), toîle d'êtoupc que Ton fabrique dans
s ♦»nvirons de Bruges.
nuABANTiN, INR, adj. qui est du Brabant. Il est aussi
ihsiniiiir. Les BrabaMitu^ une Brat/antine. On disait aussi
mbançon ( V. ce mot ).
nKABEi ( ôoton. ), arbrisseau du Cap, de la famille des pro-
'^ . qui produit une châtaigne sauvage.
in IBEUTES ( archénl, ), mot grec formé de pp^^eû;, qui si-
: liic nrbilre , était chez les Grecs le nom des officiers qui pré-
1 iicnl aux jeux solennels et surtout aux jeux sacrés. Cette
n;:e ou magistrature était tellement en honneur que les rois
*I**tIaignaicnt pas de l'exercer eux-mêmes. Philippe, roi de
' « «luiricaprèssen être faitattribuer la qualité, ayant commis
H fonctions à un officier un jour qu'il ne pouvait siéger luî-
ui'\ Démosthcne en fil contre lui l'objet d'une accusation ,
. 'î<bnt cette circonstance comme un attentat à la liberté des
■ s ; ce qui prouverait l'ancienneté de cette lutte dans laquelle
' /cnositaires du pouvoir sont conlinueliement entraînés a em-
t*'r sur les libertés publiques, et le peuple incessamment oc-
I * à défendre et à faire respecter ses droits. Le nombre des
tMMiles n'était point (ï%6; il s*est trouvé telle circonstance où
:e magistrature était dévolue à une seule personne; mais
* ôtail ordinairement le partage de sept ou de neuf membres
'i>is parmi les familles les plus considérables et nommés
fnthèiet-époples, juges des athlètes. Les prix quMIs distri-
;^\<'nt étaient appelés brnbeia , et les couronnes IhémiplecUi ,
>i^ n>arquer que c'était Thémis elle-mêuïe qui les avait
^ ô's de ses mains.
ni BICHES (.^e'oi/r.), peuple du Ssahhra, qui habite au nord-
'^1 We Ten-Boktou.
•î KABYLE (boian.)y sorte de petite prune sauvage.
;:iiAC {kUt. nat.), sorte d'oiseau du genre des calaos. —
!'< (o de poisson.
i u vr.ARA (Auaus(a) {Braga){géofjr. anc.', ville de la Tarra-
' .'i-o.chez les Callaïques Bracarcs, au sud-ouest, à quelques
i s 'ic la mer.
''K\<:ares {géogr. anc), peuple d'Espagne, faisait partie
^ i t Uniques et habitait le pays au sud <\cs Callaïques Lncoiises
v.iïo nord du Portugal, entre Minho-el-Douro et Tra-Ios-
'KACCATA et BRACCATI {géogr. anc.) , surnoms qui avaient
'•fines h la Gaule narbonnaise et à sos habitants, et qui leur
it tient de l'espèce de vêlement ou traie {V. ce mot; qui éJait
u%t;zc chez eux.
*:!;a<:cesco dagli or2I novi (Jean) , natif de Brescia,
i'i:r des chanoines réguliers de Saint-Sogond, vivait au mi-
: <iu \vr siècle et s'abandonna à la philosophie hermétique.
I niinenta Geber, et sa glose n'est guère plus intelligible que
u^ ro du chimiste arabe. On a de Brarcesco : i" la E$poii-
>c île Geber, fîlosnfo, nellaqualesi dirhiarnno mohi nobifis-
srcreti délit na^iira, Venise, 15^4, 1551, !5C'2, in-8<» ;
mntù anliquUaiis inediiis, Florence, 1784 à 178tr, 2 vqL
in-folio avec planches.
BRAC€10 I
né à Pelouse
depuis longtt
noblesse et laiitrc du parti populaire. Celui-ci étant devenu
le plus fort , les nob'es prirent la fuite, et ave<! eux les Forte-
bracci qui les avaient comman<lés. Braccio de Montone, qui ap-
partenait à cette illustre famille, passa successivement au ser-
vice de plusieurs sou\erains auxquels il rendit d'immenses
'U
>'' f
r !ii
Si*
< f
voismage, défit le 7 juillet, à Saint-Gilcs , l'armée de
Charles Malatesli, et le lU juillet entra par capitulation dans
sa patrie dont il fut déclaré le seigneur. Dès ce jour il s'ap-
pliqua à réformer les mœurs des habitants , orna la ville ?i'cdi-
fices somptueux , et par des canaiix qu'il crcu^sa dans la cam-
pagne en augmenta la fertilité. Peu de temps après , il tenta la
conquête de Rome, et s'en empara an mois de juin I H 7. Mais atf
mois d'aoUl suivant la reine Jeanne fit marciier contre lui
Sforza de Colignolc, qui le força d'évaqncr cette ville. Plus lard
le pape Martin V voulant réduire lesEialsde l'Eglisoqui s'é-
taient r(vo*lés contre lui , confia le succès de cette campagne au
même Sforza , honmie de mérite et* l'ennemi particulier de
Braccio; mais ce dernier le défit près Viterbe en 1419, après
deux années de guerre. Au mois de février I'j20, un traité de
paix fut conclu parla nié<lia{ion des Florentins entre MarlinV
cl le seigneur de Capoue qui reçut pour prix de sa victoire
sept villes sous la suzeraineté de i'Eglise. Jeanne ï(, voulanl
opposer un rival à Louis d'Anjou, adopta Alphonse d'Arragon.
Braccio passa au service de ces deux souverains, et fut créé en
1421 prince de Capoue , comte de Foggia , et grand connétable
du royaume de S'a pies. Lorsque la reine Jeanne se brouilla
avec son fils adoptif, Sforza prit parti pour la reine, et Braccio
pour le roi. Ce dernier alla mettre le siège devant Aquila.
Sforza , qui venait de remporter quelques avantages sur les
Arragonais , fut envoyé par sa maîtresse au secours de la ville
assiégée , mais il se noya en route ; et son rival , en apprenant
sa mort, versa i\çs larmes. Cependant Aquila tenait toujours ;
Martin \ soutenait les habitants des Abruzzes, et de concert
avec la reine Jeanne envoyait le condottiere Jacques Caldora
pour faire lever le siège de la ville. L'armée de ce général était
quatre fois supéfieure en nombre à celle des assiégeants. Cepen-
dant Braccio la tenait en échec, lorsqu'un jour Nicolas Picciiiino,
l'un des officiers qui avaient le plus sa confiance, opéra un faux
mouvement qui permit aux assicgésde taire une sortie. L*armée
de Braccio fut défaite, et son général blessé dans la déroute, le
2 juin 1 i"24. Désespéré, le prince de Capoue refUs^a toute nourri-
ture, ne permit point qu'on bandât sa plaie, et se laissa mourir.
BRACCIOLI.NI (F. Por.GIO].
liR.icciOLiNi (François dell' Api), poète italien , né à .
Pistoja d'une famille noble le 26 novend)re 15G6. Il passa sa
jeunesse à Florence dans rétu<le des belles-lettres, et ce fut à
l'âge de quarante ans qu'il embrassa l'étal ecclésiastique pour
po>séder un canonical dans sa patrie. Bracciolini avait suivi en
France, en qualité de secrétaire, le cardinal Mafféo Barbe-
rini pendant sa nonciature, et, lorsque ce prélat devint pape en
1023 sous le nom d'Urbain VIII , il plaça Bracciolifii auprès de
son frère le cardinal Antoine Barlerini avec le tiliede secré-
taire. Il demeura à Borne pendant tout le pontificat d'Ur-
bain VIII, fréquentant les académies, publiant des poésies
lyriques et héroïques qui eurent un grand relenlissemenl, et
vivant dans le commerce [des savants et des artistes. A la mort
du pontife, Braccitdini retourna dans sa patrie, et y mourut peu
de temps après, le 31 août l(i^i5, après avoir été reçu membre
de l'académie florentine. Ses ouvrages jouirent d'une llatteuse
et honorable ren«mmiée, et les Italiens placent même un de
ses poënies, intitulé la Croce riacquislnla . immédiatement
après la Jérusalem délivrée du Tasse. C^ fut à l'occasion
d'un poème en vingt-trois chants que Bracciolini avaii coniposi-
sur l'clection d'Url)aiu VIII, que ce pape lui conféra le surnom
deir Api, et le droit d'ajouter trois abeilles à ses armes. —
Les œuvres principales de ce poëie italien sont : la Croce
riaequistala ^ poëma eroïco canti xv , Paris, Ruelle, 1605.
in-8". augmenté et divisé en trente-cinq chants; Venise, Ciolli
el Giceniiy 1611, in-4» ; et, avec les allégories de l'auteur,
ibidem , 1014 , in-12. — Lo Sehertio degli Ùei, poemu etoico-
gioroso , canti xiiii colla FilUde Civellina, e col Batino deW
isiefso aulure, Florence , les Junte , 1618, in-4" ; Venise, 1018,
na ineiderunt in geîMniê el cameis cuvi pluribus mon%t^ I in-12; Florence, 1625, in-4";Rome, 162G,in-12.— jD'JE/cj;*onf
/no délia vita nel quale sidichiare quai fosse la medicina
quale limi primi padri vivevano nove eento anni, Home,
2, iri-8**; ces deux ouvrages ont été traduits en latin et se
• '^nl dans le recueil deGratarole , intitulé : Vei-a Alchemiœ
'•rira, Bâle , 1361, in-folio ; 1572, in-8% 2 volumes; et
'I le tome premier de la Bibliothèque chimique de Manget.
U"- a aussi publiés à part sous ce titre : De alchemta dia-
' <inn , Lyon , 1518 , in-4° , édition plus estimée que celle de
"oirg, 1673. in -8", avec cette épigraphe :
Nf didiite^ pro nie pretiiim per-olven* digniim,
Nanique ad ihesatiros oslia parulo lihi.
h. mngorqon , dialoguSy dans la collection de Gratarole.
'I .\ traduit du grec, Sermoni divniissimi del beato Efrem,
l5Uell545, in-8<».
\c:ri iL'abbé Domi^îique-Acgistix) , membre de la
é royale des antiquaires de Louflres, naquit à Florence le
'i»t»rel717, et y mourut vers l'an 1790 après une vie con-
* tout entière à Télude desantiquités. On a de lui deux ou-
"*' e<,timés et remplis d'érudition : Disserta zione sopra un rli-
rf}tivn spellnnte alla f ami, lia Ardnburia , trovato lanno
rcl/evicinanze d'Otbilello, Lueques, 1781, in-i", avec une
M.e. — Commentaria de antiguis sculptoribxts qui sua
BBJCBLIal.
(»4)
di papa Urbano VIII, poemn eroieo in x\ïu e&ntt, Romr,
10-28, 10-4". — La UoccÙa eipugnal^i, ou le Siège de la Ro-
cheiief poPmo héroïque cii vingt chants, Koino, »tôo, in-lî. —
La Bulghetia convfrUta^ poema eroiro in W canti, Rome,
1657, in- 12. — Troii tragédie s y l'Evan<i,rOj l' Arpalice , la
Panteiilea, Rome-, 1612. I6l5 el 1616, in-8". — L Amoroso
idegno, favola paslorale , Venise, 1397, in-12; corrigée par
Tauleur, Milan, ni^nie année. — Ere e !^andro,ffivola marié-
lima , eongli inlermedj apparenli, Rome , 1650, in-12. — Il
Monserralo, dramma, Rome, 162», in-12.
BRace (ôoton.J, varicté crépeautrc cultivée par les Celtes et
les Gaulois leurs successeurs ; (*Iltf fournissent beaucoup de fa-
rine. Les Romains, l'ayant ialruduit en Italie, ne tardèrent pas
à la préférer à l'épea.jtre qu'on nommait tandala. Le brace
existe encore dans les Abruzzes iBrulie), où il a consené sa dé-
signation gauloise ; il est d'un usage habituel.
BRACELET, en latin armilla, et en grec beilion {chlidion)
6rac^i(mM(0r , sorte d'ornement fort ancien, que les Grecs et
les Romains portaient au bras, comme l'indique Tétymologie
de son nom , et dont l'usage s'est conservé jusqu'à nous. Les
hommes l'avaient adopté aussi bien que les femmes , et Ton voit
dans la vie de Maximin , successeur d'Alexandre Sévère, écrite
par rhistorien latin Capitolinus, que cet empereur, dont la
taille était , dit-on, de nuit pieds un pouce , avait les doigts
si gros qu'il se servait du bracelet de sa femme en guise d'an-
oeau. Les ûlles n'en portaient jamais, du moins avant d'avoir
été fiancées. Il y en avait d'or, d'argent, d'ivoire, pour les per-
sonnes d*un rang distingué , de cuivre et de fer pour la populace
et les esclaves ; car c'était tout à la fois un signe d'hoiuieur et
une marque d'esclavage. On en donnait aux gens de guerre en
récompense de leur valeur. Une inscription ancienne, rapportée
par Gruter , représente la fi^re de deux bracelets, avec ces
mots : L. Ânloniuê L, F,Fab%usQuadraluidonalu$lorquibu$
armilliê ab Tiberio Cœsare bis. Le bracelet a eu différentes
formes. Les femmes grecques et les femmes romaines en por-
taient qui avaient la figure d'un serpent , ou la forme d'un cor-
don ou d'une tresse ronde* terminée par deux tètes de serpent.
Tantôt ces bracelets entouraient la partie supérieure du bras, et
tantôt ils étaient placés sur le poignet : ces aerniers étaient ap»
pelés par les Grecs periearpia. On en voit un à trois tours sur
une statue de Lucile, femme de l'empereur Lucios Yerus. Les
Sabins , au rapport de Tile Live , en avaient de fort pesants ,
Qu'ils portaient au bras gauche. On trouve le bracelet appelé
aeux (oïtdexlrocherium dans Gipitolinus : daiTs la grande ms-
cription d'Isis , il est nommé lucialium, — En France, ce n'est
oue sous le régne de Charles Vil que les femmes adoptèrent
I usage des bracelets , avec celui des pendants d'oreilles et des
colliers. Cet ornement, qui se porte aujourd'hui à l'extrémité
inférieure du bras , a reçu des formes aussi variées que la ma-
nière dont on le compose. Tantôt l'or, les diamants, les perles
ou d'autres pierres précieuses y brillent ; tantôt ce sont des
camées non moins précieux ; souvent ils sont ornés d'un por-
trait ou de peintures gracieuses; quelquefois ils se composent
d'une simple tresse de cheveux. Enfin il y en a dé faux , c'est-
à-dire qui sont faits avec des matières communes que l'art des
modernes est parvenu à plier à l'imitation la plus parfaite des
métaux les plus chers , pour alimenter cet amour au luxe qui
est descendu des classes les plus élevées jusqu'à celles où la
modération et la simplicité doivent être regardées, plus que
partout ailleurs , comme la meilleure sauvegarde des mœurs.
BRACELET {teeknol.)^ instrument de cuir ou d'étoffe à l'usage
des doreurs, araienteurs, essuyeurs, etc., dont ils se couvrent le
bras gauche , de peur de se blesser en polissant el brunissant
leur ouvrage. *- Lingot d'or ou d'argent alUmgé et roulé.
BBACELLi ( Jacques ) naqmt vers la fin du xiv^ siède à
Samne, petite ville de Toscane. C'était un homme probe, ai-
mant l'étude et la solitude. Le trait le plus saillant de son carac-
tère, c'était un grand di^intéresMment. Sa ville natale était à
cette époque sous la domination des Génois. Haïsses vertus lui
concilièrent si bien l'estime de ces derniers qu'ils le nommèrent
chancelier de leur république. En 1455, menacés par Philippe
Visconti, duc de Milan, contre lequel ils s'étaient revoHés, ils se
résolurent à demander des secours au pape Eugène IV; per^
sonne ne 1e«r parut viériler «ussi bîmi que ^raceiM leur «en-
ffance pour une pareille mission. A sa mort, qm arriva en 1460,
on trouva plosieors ouvrages manuscrits dont iHtaîl l'auteur.
Augustin lustiiiiam pulma aes ouvres complèles. Gènes et
Pms, 1596, hi-4% lesquelles furaot réimBrimëes à Bagueoan,
1650, in-4«, et par la suite plusleun (ois a Rone. Voici le titae
des OQvragtf pitDcipaax qn^oD y troufe : 1* ^ clBftff GfiNif»-
sibuê Ubiiluê; I" DetcrfpHo Lifurim ; 3p Epiêhlmnm i^-
4° Drploma , mirœ antiquiiaUs tabeilm in aaro Géimnti r»!
perla; 5** Deprmeifuis Genuemis urbis f^miUig. La prtnci|iA
de ses (puvres, cHle dont la ()ublication précéda Uiateiifiuitm
bien que nous remettions à en parler coomiic de b dernè»,
parce qu'elle mérite une place à part en raison de son ha^
tance , c'est son histoire de la guerre des Génob cuotte jU-
fthonse V, roi d'Espagne, histoire tout à fait eontemparaÎM)
'auteur (H ri- 1444), et qui parut après sa mort sous ktiticè
De betlo hùpano libH V, Milan, 1477, iQ.8\ Cet ouvra^, ii^
remarquable par la disposition des matières, ne l'était pumoii
par les qualités du style. Quelques écrivains l'ont compur i
celui des Commentaires; mais l'éloge nous parait bienitugot,
bien que Bracclli se fût proposé pour modèle littéraire rhi&loria
conquérant. En cela, comme en bien d'autres choses, C^r l'i
pas son pareil.
BRACH (Pierbe de], sieur de la Motte-Montussao , aiuc^
né à Bordeaux en 1549, se distingua dans le barreau, el surlot
dans les belles-lettres qu'il cultiva avec succès pendant tooua
vie. On ignore la date précise de sa mort, qu'on suppose tniit
vers la fin de 1600. Ou a de lui : Recueil de sonneU, d'odnt
d'élégieê adresêéi à la demoitelle qu'il épousa ; dh^mnit à a
palrte, ei de deux poèmes sur le combal de David el de Gitltsk
el sur l'amour des veuvet, divisés en trob livres, Bordon,
1576, in-i". — Aminle, fable bocagère prise de l'italien et Î0-
quato Tauo, en dnq actes, en verSf aver un prologue rcotb
première traduction de VAminte), et Olyjmpe, imiUt it fi-
riosle : ces deux pièces ont été imprimées ensemble sou a
titre : Imilalions du P, de Brach, Bordeaux, 15H4 cl 158'i>r
— Quatre chanls (les deuxième, quatrième, douzièinediti-
zième) en vers français de la Hierusalem de Torquatslm,
dédiés à toujours victorieux et débonnaire Henrilf,rmù
France. Paris, 1696, in-8*».
BRACHBANT {géogr.). On nomme ainsi un petit distridè
Hainaut où se trouvent les villes de Condé et de Leuse.
BRACHE {eomm,), ro4sure d'aunage allemande qui éqtmirt
à 20 pouces 5 lignes de France.
brachÉlytres (microptera) {hisl.nal.)^ insecte* de l
section des pentamères, de l'ordre des coléoptères. Leuna
ractèressont : ély très couvrant à peine le tiers de rabdoiDea;^
seul palpe à chaque mâchoire , deux vésicules près ik l'u^
Les individus qui composent cette famille vivent pre$<^M
dans les matières en putréfaction, soit animales, soit ^egrUla
Ces insectes sont voraces, fort agiles, el s'envolent avec beiord
de facilité; ses larves sont presque semblables aux insectes p
faits, et ont la même manière de vivre. J
BRACHER, BRACH1BR, BRASSER OU BRA8SETBR, (Titf^
toutes ses forces (Boiste) (F. Bbasser).
BBACUBT, espèce de chien de chasse, que l'on nomme iM
braguel.
BRACHIAL (en latin bracMalis, fait de braekium.enm
brachion, qui signifie bras [F. ce mot]) exprime la mulitf 4
ce qui appartient au bras ou de ce qui en dépend. r\\iàÉ
parties du corps humain ont reçu ce nom en auatomie;!
sont Vaponévrose brachiale , Varlère brachiale , les wuà
brachiaux, le plexus brachial et les t^'ii^a brachialis, l°l'<
ponévrose brachiale fornie une sorte de gaine fibreuse, k
transparente, celluleuse days quelques eiHlcoîts, qui pn*^
des tendons des muscles grand dorsal , grand pectoral et M
toïde, et descend le long du bras, qu'elle enveloppe exaclntfl
3" L'aride brachiale est placée à la partie iulerne et anbrfid
du bras, ou eUe occupe I espace compris entre le bras du ct$
de l'aisselle et la partie uM>yenne du pli du bras. 5® Les mh
brachiaux sont au nombre de cinq, savoir :deux aotênrt
{biceps ei brachial antérieurs) qui fléchissent Vavanl-btfi,}
interne {coraco4^rachial) qui rapproche le bras de la foUrh
un externe (deltoïde) qui élève et porte le bras au dehors; «ii
postérieur (triceps brachial) qui étend V avant-bras sur le ta
4'* Le plexus brachial est fonné par la réttniou el l'ea^
■nnt 4es,bnf)cbesaaténeiifesdcs4oalre derniers BeffCsœni^
et du |)remier dorsal , large en haut el en bus, niais rêlrta^
son milieu; il s'étend depuis la partie latérale el iDféneitrr^
oott jusque sous le creux de l'aiûelie, ou il se paria^ es f
sieurs brauchcsqui "mai se distribuer au bras. 5*> Les oc^^
dùaUêtoai au oonbre de deux, et acoonpagneot Y»*^
mémt Bom; elles ragolvent ua aises grand nombre détona
et se lemioeat à la veîoe axiUaire. — BRAGWAiJB B8t» CB U
le Bom du carpe^ vulgairement le pojfaet.
BRACHU» iProMa^ mom donné* en batanine, M <
Bwamt trèi"umfOTlset of f aaée «i ceaiK ifomumm tosMiB <<"»
BRACHOTOCHBONE.
(896)
BBACBTCOLOH.
d'un homme). TeU sont, par exemple, ceux do cafier o« caféier
(F.oemol).
»AàaiiMV&(kist, nat.)f insectes coléoptères de la section des
peoUuuèreSy famille des carnassiers, ayant pour caractères : der-
nier article des palpesextérieursdesmâchoiresetdes labiaux pUs
gros, languette njcmbraneuse, mais des paraglosses formant
one pelilo pointe. L'extrémité du ventre de ces insectes contient
BD appareil au moyen duquel ils lancent^ quand ils se croient
ea danger, une liqueur vulatile, sortant avec explosion et fu-
mée, et qu'ils peuvent renouveler un certain nombre de fois.
Cette liqueur est corrosive. Ces insectes se trouvent surtout dans
les pays chauds; le Sénégal en fournit beaucoup d'espèces; on
m rcficontre aussi quelques petites espèces aux environs de Pa~
n.Cest ordinairement au printemps qu'on les voit réunissons
toi pierres en assez grand nombre. Les espèces principales sont
tbrachine tirailleur, un des plus grapds d'Europe; le brachine
wifilani, ei le brachine pistolel, des environs de Paris.
•■icmo, nom «{u'on donne, dans quelques endrQits,an petit
l'on ours.
IIACBIO-CÉPHALIQCE , nom donné par Ghaossier à
'artère tn^ominée qui naît de la courbure de l'aorte , et four*
Btrartère^rac^a/e etTartère céphalique.
BJUCfll(M:UBiTAL , nom donné au ligament naturel in-
scse de larticulation huméro-cubitaJe, qui s'attache à Vos du
ru {humérus) et au cubitus.
JBACHio-BAl^iAL , terme inusité aujourd'hui , et que Ton
rait donné au ligament latéral citerne de Tar^Uculation du
•de , qui s'attache à J'huroéms et au ligament annulaire du
dîuft.
BiACflio*aABiAL.i6-iiiiSGULi;s , nom latin donné par
rainnering an muscle long supinateur.
BftAcmoBOLE {term. de bolaniaue)^ genre de plantes qui
mpreud les sisymbres de la première division de Linné, dont
slique est courte.
iBJiCiiiOLE , autre genre de plantes de la famille des corym-
lères, qui contient deux espèces de la Nouvelle-Zélande.
BR jiCHlON, genre d'animaux infusoircs, qu'on ne voit qu'à
ide du microscope , et qui vivent dans les eaux douces et
l€e&.
BK^ACHiORDERMiE^î y adj. {term. d^anatomié) y nom que
'ust«?ars auteurs donnent à une portion du muscle peaucier.
BBJicaiONCOSE {term, de chirurgie) , sorte de tumeur qui
[orme sur le bras.
iE.lcii ION IDES (ftt W.nar), polypes formant le chaînon le plus
Eérîeurde la classe des crustacés, et servant de transition aux
ichiopodes. — Les brachions» qui sont le type de cette famille,
Ifuuvent dans les eaux douces et pures , parmi les conferves
les lenticules ; ils y nagent avec rapidité.
•KACfliOPOllES (àMl.na(.), mollusques institués par M. l>u-
Iril , à coquilles bivalves, munis de deux bras charnus, garnis
■ombreux tîlamenlsquils peuvent éteudre ou retirer, et dont
bouche est entre les bases des bras. Les brachiopodes se fixent
r un pédoncule ou par l'adhérence même de l'une de leurs
tes. Ce sont en fféueral des coquilles assez rares à l'état vi-
it , sans doute a cause de la diflicultê qu'il y a à les pécher
li les grandes profondeurs où ils habitent. On en connaît
«coup à l'état fossile.
IHACBiOTOMiE {Ufrm, de ehirurgie}y amputation du bras,
irt d'amputer un bras.
OLàCillOTajiiQUE, adj. des deux genres . qui concerne la
$kwiomiê. Une deécriplion brachioiomique,
RACJBIOTOMJSTE (<erm. de chirurgie} y celui qui faitl'am-
^ùon du bras , qui s'occupe particulièrement de l'art d'am-
er les braa.
ftACHiSTOCHROHE ( de f^p^x^rroç, superlatif de ^a^
court) , et non pas bmehyilochronef ainsi qu'on tnmve ce
écrit par tous les auteurs, même par ceux qui étaient
me Montttda versés dans la langue grecque. St l'on inia-
t deux poiolsqui ne soient situés ni sur la même verticale,
ifis. te oiéfDe plan Uariiontal, il s'agit de trouver la ligne sur
rile il faudrait foire glisser un corps pesant pour qu'il par-
du poftnt supérieur au point inférieur dans le temps le plus
U ceâie ligue s appeUe la breLchiitochrone^ ou la \iftï% de la
vite descente. Au premier aperçu, on pourrait croire que la
t cbarchêeest la lif^ droite qui joint un point à l'autre ; Ga-
avail pensé que c'était un arc de cercle; à 1 époque de la
uuoe ou calcul intégral, Jean Bernoullitrouvaquefa courbe
€uée e^loïde (F.), déjà célèbre en géométrie par une foule
ruprîéiéft singulières, était en ontre celle de la plus vite des-
e. SpiUmi l^usige de ce temps-là, Jean BernouUi tiat sa dé*«
monstration secrète , et proposa le problème comme un défi
dans les Àcla eruditorum de Leipzig, pour 1696. Newton ,
Leibnilz , l'Hôpital , Jacques BernouUi , en donnèrent chacun
une solution, et le problème acquit ainsi une grande célébrité.
Les travaux successifs des analystes iivant abaissé toujours pro-
gressivement l'ordre des difficultés , ie problème de ta brachis-
tocbrone n'est plus aujourd'hui que l'application la plus simple
de la Méthode des variations dorméc par Lagrange, et à ce titi«
il prend place dans tous les traités qui ofit pour objet les élé>
ments du calcul intégral ou de la mécanique. Te n'est qu'uu
pur exercice de calcul; car dans la pratique il faudrait tenir
compte du frottement par la courbe et de la résistance de lair;
alors la cycloïde cesserait d'élre la courbe de la plus vite des-
cente.
BKACUITES {hùl. eeclés.) , secte d'hérétiques qui parurent
dans le iii^ siècle. Ils suivaient les erreurs de Manès et des
gnosliques.
BBACHMANES (géogr. anc,), peuple de l'Inde sur le Gange.
Leur capitaine était hrachœe.
BRACHJME {géogr, anc,), ville de l'Inde dans le pays de«
Brachmanes dont elle était la capitale.
BBACHMANN ^Louise-Caboline) , poëte allemand , naquit
eni777 à Bochliz. Enfant précoce, elle manifesta de bonne
heure beaucoup de talent pour la poésie. A Weissenfels, où son
ehrCy homme d'esprit et de moyens, occupait un emploi, 1/)uÎ8e
rachmann fit la connaissance du poêle Novalis (F.), qui
exerça une grande influence sur son developpenwnt littéraire.
Novalis la plaça sous le patronage de Schiller, qui admit les
premières proàoctions de sa jeune protégée dans son Almanach
des Muses (1799). Après la mort de ses parents , elle vécut h
léna, puis à Weissenfels, du produit de ses travaux littéraires.
En 1800 y elle fit paraître la première collection de ses poésies
lyriques ; plus tard elle publia des romanset des nouvelles. Sa bal-
lade de Christophe G>lomb est pleine de verve dramatique. Pres-
3ue toutes les créations de Louise Brachmann sont empreintes
'une suave mélancolie; partout on sent la main délicate de la
femme :elle réussit à peindre l'amour malheureux. Désabusécde
bien des illusions, elle mit fin à sa vie en 1822 ; elle se précipita
danslaSaale près deHalle. Une bioçraphieplus détaillée se trouve
en tête de sesoravres choisies publiées par âchûtz, Leipzig, 1824.
BBACUODBS {géogr, anc,\, promontoire d'Afrique, s'avance
dans la Méditerranée au-dessus de la petite Syrte.
bbachtTTielman Van), pasteur de la communion menno-
nite, né à Dordrecht (Hollande) en 1625, mort en 1664. Il se
distingua par ses connaissances profondes et variées dans ]cb
langues anciennes et modernes, en théologie, en philosophie et
en astronomie. Ses principaux ouvrages ont pour titres : Schole
der zedelijke deugà, Dordrecht, 1637, in-12, petit livre écrit
pour la jeunesse mennoiiite, et qui eut vingt-cinq éditions. —
Hei blœdig loneel ou Théâtre sangfant des mennonites et des
chrétiens sans défense, Dordrecht, 1660, in-fol. C'est un mar-
tyrologe de sa secte.
BBACHYC.iTALEPTiQUE (dc bvachus, combiné avec kata-
leptichoSf en latin deficiensci en français manquant) est un
terme de la poésie grecque et de la poésie latine, désignant pro-
prement un vers trop court ou auquel il manque quelque par-
lie, tel par exemple que ce vers latin de trois pieds an lieu
de quatre :
MiiSJE Jovis gnats ,
cité par Lacroix dans son Art de la poésie latine. Les Latins
appelaient encore ce vers mutilus,
BBACHYG^BE {hist. nat.), insecte coléoptère de la section des
létramères, famille des rhynchop!:ores. Cette nouvelle famille a
été formée avec des charançons de Linné. Ces insectes ont une
forme très-raccourcie; le corps et le corselet sont fortement ru-
gueux , les pattes et les antennes courtes et trapues, les ailes
manquent, les ély 1res soudées emb.assent PatHlomen. Les bra-
chycères habitent plus particulièren)ent les contrées méridio-
nales; une espèce rapportée de Nubie par M. Caillaud se porte
en guise d'amulette. Il en existe une espèce dans le midi de h.
France, connue sous le nom de brachycère onde, dont le corps
est toujours couvert de terre ou de poussière. A. B. de B.
BRACHTCHBONIUS (de ^^xôç et de xpî>voç, temps), mot grec
latinisé, par lequel on désigne en pathologie les maladies chro-
niques dont la terminaison est plus ou moins prompte.
BBACHTCOLON , terme employé par les anciens peur dési-
gner une fronde qui servait à tirer de près, et oui était particu-
uàreoaienteii usage cbex les peuples des fies Baléares.
BRACHT6RAPH1E. ( 396 )
«MMiHVéLITRK (^ol<in.), genre de plantes de la famille des
HmiMiiitV»» que Ton a établi aux dépens des mu Ihenburgies.
MHAtHYORAPHe , s. m. écrivain en notes abrégées ou en
ttbréiiations. 11 est aussi adjectif. — Ouvrage brachygraphe ,
étrtvain brachygraphe (F. TACHYGRAPHE).
KRACHTGRAPHie {gramm.) , art d'écrire par abréviations.
Ce mol est composé de deux mots grecs qui signiûent brève
écriture; en français, nous nommons cet art la êténographie ou
îachygraphie. — La bractiygrapbie consiste toujours à représen-
ter les sons de la voix humaine par les traits les plus courts, lf*s
plus faciles à former, les plus commodes à lier entre eux, et au-
tant que possible les plus distincts. Ce sont là les qualités géné-
rales d'un lH)n système de bracbygraphie ; la dernière est im-
portante, car on a remarqué que c'est surtout quand il s*agit
U€ se relire que les brachygraphesou sténographes sont embar-
rassés ; et cela se conçoit si Ion remarque que les traits les plus
frctles à marquer sur le papier sont en petit nombre, c*est tou-
jours la ligne droite et la ligne courbe; on est obligé alors de
varier les directions ou les annplitncles ; mais, lorsqu'on veut
^vre la parole , il est bien difficile d'observer exactement les
rapports qu'on a soi-même établis, et d'après lesquels on
essayera de retrouver tout ce qu'on a écrit. En général aussi, la
brachygraphic représente plutôt les sons réels que les groupes
artificiels par lesquels nous les marquons dans l'écriture; ainsi
Ao, au, eau, eaux, haute, s'écrivent tous par o ; ou, un, au,
tti, etc., sont aussi (\es sons simplesqui s'écrivent par un simple
signe, ainsi que ph,ch, gn, que la grammaire philosophique
pous donne comme des articulations uniques représentées mal
à propos par deux caractères. — Il y a des systèmes où l'on ne
marque pas les voyelles ; on comprend que cette abréviation
jette une grande incertitude sur le texte écrit ; c est alors au sté-
nographe à retrouver par ses souvenirs ou par la grande habi-
tude ce qu'il a précisément voulu écrire. — Un autre moyen
d'abréviation est celui-ci : il y a une srande analogie de pronon-
ciation entre les lettres p. l.k.f, $, cK et b, d, g, v, z,j: les pre-
mières sont nommées lettrei fortes, les autres ttttrei faibles; on
remarque que les premières sont partout plus employées que
1^ secondes , (jue d'ailleurs le seus des mots où elles entrent
n'est pas facile a confondre. On peut donc en général représen-
ter chacune de ces letlres fortes et la faible correspondante par
ie même signe plus ou moins allongé ; si le signe n'est pas exac-
tenaent fait, l'inconvénient sera petit ; la lecture ne s'en fera pas
moins facilement. — Enfin il y a des abréviations propres à
chaque écrivain, et dont il est facile de donner une idée géné-
rale : on distingue dans les mots le radical et la terminaison;
déjà ces terminaisons peuvent élre roprésenlôes par un signe
particulier; si je conviens a\ec moi-même que la terminaison
adjective able ou ible sera représentée par le trait horizontal —
et la terminaison adverbiale par le trait \erlical | , le niotai-
mabUment deviendra em— | . Mais bien plus, il y a des termi-
naisons qui peuvent absolument n'être pas écrites: par exemple,
si nou< est devant un verbe, il est sur que la terminaison verbale
seraeellede la première personne du pluriel; ainsi nous port
ne laisse aucun doute sur la personne; quant au temps du
verbe, il est toujours ou presque toujours déterminé par ce qui
précède; ainsi Ton saura très-bien et sans difficulté s'il faut lire
portons, portions, porterons, porterions, portâmes ou portas-
êions, ce sont les seules formes entre lesquelles nous ayons à
choisir. — Tout cela est fort aisé à comprendre ; mais, qu'on ne s'y
trompe pas , la difficulté de la bracbygraphie est tout entière
dans la pratique; c'est là seulement qu on la peut juger; c'est
aussi ce qui fait qu'il y a peu d'excellents sténographes. — Au
reste l'art en lui-même est fort ancien: les scribes, dit Dumar-
sais, écrivaient plus vite que l'orateur ne parlait, et c'est ce qui
a fait dire à David (ps. 44, v. 2 ) : Ungua mea cilamus scrwœ
veloriler seribentis^ a ma langue est connue la plume d'un écri-
vain qui écrit vile. » - - Chex les Romains, les signes en carac-
tères abréviatifs étaient appelés notof, et ceux qui en faisaient
profession notarii. Tison , affranchi de Cicéron dont il écrivit
l'histoire, éUit très-habile à écrire en abrégé. 11 paraft d'ail-
leurs que les Romains avaient poussé assez loin ce talent, puis-
qu'une épi^ramme de Martial témoigne que leurs tachygra-
phes écrivaient plus \ite que l'on ne parle :
Currant verba lîcet, manus est velodor iltis ;
Vix dura lingua, tuum dextra percgit opui.
BRAMN.
a Quelque vite que les paroles soient prononcées, la main de ces
scribes sera encore plus prompte : à peine votre langue finit-elle
de parler que leur main a déjà tout écrit. » — C'est par de sem- plus faciles à bieiî déterminer, en renvoyant
Mables exi)édients, que certains scribes ont suivi en écrivani
plus habiles prédicateurs et ont recueilli leurs discours; c'nti
ce moyen que parut la première édition des Sermons de Mi«
lon9 aujourd'hui, c'est de celle manière que sont recotiilis
discours prononcés à la tribune on ailleurs. J. B.
BRAGHYGRAPHIQUE, adj. des deux genres, qui concrm
brachygraphie. Ecriture brachy graphique.
BRACHYLOGIE, discours abrégé, manière de s'exprimer
sentences ou maximes. — Bracuylogique, adj. de» d(
genres, qui tient, qui est relatif à la brachylogie.
BRACHYLLAS OU BR.iCHILLIDBS, béoUrque OU chff ^
ligue béotienne, 196 avant J.-C, fut assassiné dans Vnm
de cette charge.
BRACHYN (hit t. tial.)» g^ure d'insectes coléoptères [n
mères, de la famille des créophages.
BRACllYPNÉE(<eriii. de médecine)^ respiration courte. <]«
remarque dans les individus affectés de certaines fièvres inib
matoires.
BRACHYPOTES, nom qu'Hippocrate a donné aux niali
qui boivent peu.
BRACHYPOTiE {lerm. demédeeinejy maladie dans {«{n
on boit peu et souvent. Il est peu usité.
BRACHYRis {botanX plante de la famille des synanilv^
Î|ui croit sur les bords du Missouri ; elle exhale uneodeoroi
orte; on l'emploie dans le pays comme diurétique : c'est leul
dago Sarathrœ de Piersh.
BRAC'HYS€IE?(S, en latin 6racAymi (âebraehus etècM
ombre), habitants de la zone lorride, des pays compris «ilr
deux tropiques, ainsi nommés de ccque rombrcdttsolà)*^
très-courte.
BRACHYSCO.ME (de brachus et de com/i, chevelure, ikK.
genre de la famille des corymbifères et de la syngénêsif •»*
gamie nécessaire, qui renferme une plante de la Nwmi
Hollande.
BRACHYSÈME (de brachus et de n'oiata, étendanl\ n
de la famille des légumineuses et de la diadelphie décandrr,(
renferme un arbrisseau de la Nouvelle-Hollande , B, Ui*f'M
(Brown), de quatre à cinq pieds de hauteur, â rameau\^
sarmenteux, dont les feuilles sont larges, alternes, ovabrtj
tières, et qui donne, en avril et en mai, des fleurs lalfralnf
k)eau rouge, groupées nu nombre de deux jusqu'à trois.
BRAt:HYSTÈR£s(ht«r vtal.), famille d'insectes de ronhj
coléoptères.
BRACHYURES {hist, nat,), crustacés à queue plus coup-
le tronc, sans appendices à son extrémité, et se reployaot»
sous pour se loger dans une fossette, branchies formée i
seule pyramide à deux rangées de fc^iillets vésiculeui
grande famille se divise en deux sections La première, '^
sous le nom (ïhomochéles, comprend les tribus, les quadi
les arqués, les nageurs, les cristimanes, lescryptopodes al
topodes. La deuxième section, les hétérochèks, ren!<
orbiculaircs, les triangulaires et les hypophtbalmes
mots).
BRACRWl^XiACÉES (6o(an.), nom d'une famille de
de l'ordre des polypclalcs.
URACMANE , BRAME, BRAMIN OU BRAMIHE.
(V. Brahmane).
BRACON [bracon)^ insecte, genre d'hyménoptères,
mille des pupivores, tribu des jehneunK)nides, ayant nl
ractères : un hiatus entre les mandibules et le chaper'C
choires prolongées au-dessous des mandibules ; palpai
de trois articles; seconde cellule cubitale aussi grandrl
première, presque carrée ; tarière saillante. Ce que pp<i'
offrent de plus remarquable est sans contredit l'espace '
sol i te que l'on voit entre le chaperon et les mandibules
est son utilité? on ne le sait pas encore. Cependant je
que ce vide est destiné à recevoir la trompe auand l'inv
s'en servir : elle s'élèv*» alors au-dessus des niarMiil
s'écartent pour lui laisser passage. Les mandibules
presque coniques et bidentées. On ne sait rien de p
mœurs de ces insectes. On présuibe, par analogie,
larves, qu'on ne connaît pas, vivent, comme les autre«j
monides, aux dépens des larves d'autres insectes. Ou e%\
un assez grand nombre et même quelques exotiques ; ^
détermination est loin d'être fixée, parce qu'on connaît i
plus de femelles que de mâles. Nous nous cooti
citer une espèce, qui est la plus jolie de notre pays
àliOi
BBA0FOBD.
( WJ
JimADLEY.
le M. Goérinpoor les détails de la bouche et quelques bonnes
figures d'espèces peu connues.
commis dans ses comptes une inûdélité qui lui avait procuré une
somme de cinq cent vinçt livressterling, il conçut d'atTreux re-
mords, et assistant un soir à un sermon dn docteur Lulimcr, Irai-
lantde«r^«(i<iiitoii«, le jeune coupable sedéleniiina à vendre tout
sou petit avoir pour restituer ce qu'il avait mal acquis. C'est alore
que, fuyant le monde et ses écueils, il embrassa I élut ccclêsiasU-
que. Ce même docteur Latimer, auteur de sa cunveisiony se
chargea de lui enseigner la théologie , et entré, grâce à lui , en
1548, à l'université de Cambridge, Bradford remporta la même
année le degré de maître es arts, et, Tan 1550, il prit les or-
dres. Nommé chapelain de l'évèque de Londres et chanoine de
Saint-Paul , Bradford prit rang parmi les prédicateurs les plus
recoinmandables de cette époque. En 1552 , Edouard VI le choi-
sit pour son chapelain; mais a la mort de ce prince, survenue
pendant Tannée suivante» Bradford, conlinuanl de prêcher la re-
ligion réformée sous le rè^ne de la icine catholique Marie, se
vit 1 objet de poursuites actives. On lui imputa d'avoir organisé
une violente émeute populaire , suscitée par un sermon contre
le catholicisme prononce par un docteur Bourne, depuis évéque
de Bath, et il fut conduit et incarcéré à la Tour de Londres. Une
commission extraordinaire le jugea et le condamna à mort,
sentence qui ne reçut son exécution que cinq mois plus tard. Ce
délai fut employé activement pour délernuner Bradford à ne
plus enseigner la religion protestante et à s'atlacher au parti ca-
tholique, moyennant guoi sa grâce pleine et entière lui serait
accordée, il refusa opiniâtrement, et jusqu'au jour de son exécu-
tion, le 1 '' juillet 1555 à Smithfield, il prolila de l'étrange li-
berté qu'on lui accorda de prêcher dans sa prison devant un
grand concours d'auditeurs accourus de tous les quartiers de la
ville. On a de lui : deux Sermons, l'un sur le repentir, l'autre
sur la cène de Notre-Seigneur, 1574, in-df^.^ Lettres et Discours
écrits et prononcés pendant sa détention, réunis dans la collec-
tion de l'évèque Coverdale. — MédijiaUofu et Prières. — Traité
du repentir y in-8", 1552. — Dinseriationt sur la théologie et
sur la controverse.el , en manuscrit, un traité intitulé : // n$
faut pas craindre la mort , et une Prière que devront réciter,
quand ils seront attachés au |K)teau« ceux que Dieu jugera di-
gnes de souffrir pour la vérité. Ces deux manuscrits de Jean
Bradford sont déposés à la bibliothèque d'Oxford.
BRADFORT (jêogr.), ville d'Angleterre (IF/ «) sur TAyon et
sur un canal qui la met en conmmnication avec Bath et favo-
rise son commerce. On y remarque plusieurs édilices. Elle a une
manufacture de draps fins. 10,250 habitants; à 9 lieues trois
quarts nord-ouest de Salisbury.
BHAUVOUT (géogr.), ville d' A ngleterre ( Yorek) , sur une bran-
che du canal de Laudsà Liverpool. L'église pntissiale est un bel
édifice. Elle possède des fabriques considérables de draps. Il y a
dans les environs des fonderies , des forges, des mines de houille
et des carrières d'ardoises, dont il se fait une expl(>itali<'fi con-
sidérable. 15,000 habitants; à 11 lieues ouest-sud-ouest d'Vorck.
BRAOLËT (BiCHARD), médecin et l)otaniste distingué, né
en Angleterre vers la lin du xvir' siècle, et mort en 1732. Mem-
bre de la société royale de Londres, associé à l'académie des
sciences de Paris, il professa avec éclat la botanique au collège
de Cambridge, et publia de nombreux ouvrages sur la pliy-
siologie végétale, la médecine, la matière médicale et la
botanique, sur l'agriculture et l'économie rurale, ainsi que
des considérations curieuses sur les diflerents degrés de vie
qui ont été départis à chacun des êtres qui composent \e»
trois règnes de la nature. Les principaux écrits de Richard
Bradiey sont : Plantœ succulentœ décades F, 1716, 1727;iden!,
avec un nouveau frontispice, 1731, in-4«; anglais-latin, idem,
1739, avec cinquante ligures. — Nouvrlies Hechrrches sur fart
de planter et sur fe jardinage ^ précédées de quelques diVouver-
les sur le mouvement de la sève et sur ta génération des plantes,
Londres, 1717, in-8°, en anglais; Paris, 1739, in-8«, avec des
détails sur la culture de chaque espèce d'arbres d'ornement. —
— Une traduction anglaise de l'ouvrage de G.-E. Agricola , sur
la Culture des arbres ^ avec des notes et relations d'expériences
nouvelles sur la greffe et la taille des arbres , 1726, in-4». — A
Philosopkical Account of the works of nature, Londres, 1721 ,
in-4^, avec vingt-sept planches; idem, traduit en hollandais.
Amsterdam, 1714,in-8**, avec trente et une planches.— 27i^P/a-
gue of Marseille considered, Londres, 1721 , in-8°. — Traité
d'agriculture et de jardinage , Londres, 1724,3 vol. in-S*»;
idem , traduit en français par Puisieux , sous ce titre : Calen^
drier des jardiniers , avec une description des serres, 1743,
\DPOli.D (Jean) , théologien protestant, né au commen-
*t <la r^gffie de Henri VIII à Manchester, entra en qua- » ., / j «i» --o .
• ronimîs , après avoir reçu uneexcellente éducation , chei ton, Varron, Columelle, Vtrgtle, l^ndres, 1726. -^Consetls
fin UarrîDgy payeur général des armées anglaises. Ayant l aux fermiers sur l'amélioration des troupeaux, — Traité du
BIUCON DENIGRANT (bracon denigralor), insecte loiw de
rois à quatre lignes, d'un noir brillant, avec TabdomenVun
»oau rouge de sang ; la tarière est noire, courte et un peu re-
.urbée inférieurement. On le trouve aux environs de Paris;
liais ii n'y est pas très-commun.
BIUCON (hydraul.). On appelle bracon d'un venteau, d'une
[ orie d'écluse, la console, la potence ou l'appui que soutient
.ac porte.
BRACONNAGE (jurispr,), cliassc furtive sur le terrain d'âu-
ui, qui se pratique avec les fusils, les lacs, les lacets, les tirasses,
. N lonnelles, les traîneaux, les bricoles, les rets, les collets, les
iiers, lesOlets, les bourses, les panneaux et tous les autres
lopres à prendre le gibier. Pour éviter les désastres de cette
..-;ins industrie coupable, on épine les pièces que l'on veut pré-
i \er en fichant, de distance en dislance, des branches d'épmes
uionipéchent le ûlel de passer, moyen trompeur souvent, car
L Uki de destruction est alors tendu sur les lK)rds de ces pièces,
<>n„ lesquelles les voleurs de gibier viennent faire un rabat. —
. urcfois le braconnage était puni de l'amende, du fouet, de la
t risiure. du bannissement et même des galères, ettoutCN per-
ncs achetant du gibier provenu par le braconnage étaient
'bibles des mêmes peines; aujourd'hui le braconnage, qui
•)-p le désespoir des propriétaires et offre des dangers réels à
IM'^ gardes pour sa répression, n'est puni que comme simple
'il de chasse.
t.RACONNAGE, droit qu'avait un seigneur sur les filles de
^ s.issaux lorsqu'elles se mariaient.
ïUîACONNiEB. On nomme ainsi quiconque se livre au bra-
iitî.ige. Ce mol, qui a perdu sa signification originaire, dési-
iii jadis ceux qui dressaient pour la chasse les chiens nommés
•irs ou braques ou chiens d' arrêta si excellents pour découvrir
Miitre le gibier, et les anciennes ordonnances classent les bra-
•fiiers avec les fauconniers, les loulriers, les louvelicrs et les
1 ri vscurs. Mais depuis longtemps on appelle braconnier ce-
lai chasse sans droit sur le terrain d'autrui, pour vendre
■aW le gibier dont il s'empare.
;i iCTÉATES {num.). On désigne par ce nom des monnaies
: j liées grossièrement avec de légères feuilles de métal, et
/' /<■ relief d'un côté est formé par le creux de l'autre. L'Al-
igne est le pays qui fournit le plus de monnaies brartéates.
rn>il que la rareté des métaux précieux et l'ignorance de
I i\\ï monnayage ont produit ces monuments de barbarie
ont de l'analogie avec les monnaies dégénérées du Bas-
IMfc, Il existe a Berlin une collection très-nombreuse de
:t aies, qui avait été apportée en France en 1814. — Les
;'atcs doivent leur origine à Timitation des monnaies by-
ines, très-minces k ï'epoque où le premier usage de ce
0 <!#*nnonnaies fut adopté en Allemagne, ace qu'on croit,
<)i lion I*^ On en dérive le nom de ^?âx" '» verbe qui exprime
- uii que produit une feuille de papier et plus encore une
\o mince métallique, lorsqu'elle est agitée. — Leur vérila-
totn était denaricus, moneta, obolus paningus. Voir l'ou-
< allemand de Mader, Essai sur les bractéales, Prague,
L.
1 K.TéKM, ENNE, adj. (term, de botanique , qui est formé
r.u'iêes. Strtibiles bractéens.
t icxéfii», pi. se dit de certaines girouettes que l'on place
Mit mot iFun bâtiment.
i vcTÉes {botan.), folioles florales, quelquefois semblables
«Mi il les, mais le pi us sou vent distinctes par leur forme, leur
lure ou leur couleur. Elles s'insèrent généralement à la
If's fleurs.
UTTÉIFÈRE, adj. desdeux genres {term. de botanique),
<Tto tineou plusieurs bractées. Plante bractéifère.
iirrÉiFOBME , adj. des deux genres {term. de botanique),
fiie de l>ractée. Feuille braetéi forme.
Ac:'rKOi-B , s. f. rognure de feuille d'or. — En term. de
t/ue , petite bractée qui vient sur les pédicelles des fleurs.
K.TExé, ÉE, adj. synonyme de bractéifère {V . ce mot).
LD.%if US (Bradano){^éoqr. anc.), rivière de l'Italie raéri'
r* . séparait la Lucarne de l'Apulie, et se jetait dans le
««• Tarenle.
^ i>i.Bff A , S. f. {botan.) , espèce de plante de la famille des
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•• - V .» » I x jnifur a i éiude
^ v^«.%».*x vii.raiiiAÎl uiie irré-
-«x \ a- %jbèes succès daus
^ • -* • « ..* cvlèbre Keill dans
- V i< Nt\iM à Oiluril» et six
■ >. « .1 0*2* àhéorte de l'ab9TT^k-
s A^>>l\<Tteqlii neul pas d'à*
• <ui «n»c uièrilail, car les calculs
.. ..aieiil opposés, luaisquiest
«t c ttH« \iTile importa 11 le de Tas-
..idciirs astronomes dblingucs,
- «- %^ M utile louletois repose sur des
"^ -«-x v^Ht liAactilude n'est pas établie
•«^ tut'.Ante, et nail pu triompher des
sur ces sortes de découvertes, ainsi
vt.t^i.' uansses Ëléi»ients de pbysiquc : Eju$
«• •« 'H àtli^galurnin consirendo coinpul'i-
.. .1 %^/.^$b^i; sed tomfuialiu labalas cum in
. * <' j«é4(iam<rii(o habei, el fuis ëati» acciéraitiê
,..«M iifivtndam quis affirmnùilf Voici coni-
Nvsa Uîot, si t)ou juge en une pareille oialière,
. aunte sur Inberraiion dt la lawtiére, oA>tenue
^ V k »^ilo) ; Il y fut conduit, coiuoie cela est arrivé
X lO Miciices, sans l'avoir pré\u, eten cberchant
. X .>«.Hi tUttërent» qu il ne trouva pas. i>epMS que l'ap-
.u p««dule aux borlogies, et des lunettes aux ialru-
v.\^.H, a%ait permis aux astronomes d'apercevoir el de
^K^ trés-petiles variations dans les positions des corps
^x .., tU avaient peusé que le diamètre de korbe terrestre
^sl . uite base asseï étendue pour mesurer la distauce des
^, VA» pour cela, ii lai lait observer avec la plus grande exacti-
^^^ lu position d'une luèine étoile, loi-sque la terre se trouve*
i^i^ulouxextréniiiés opposées de ce même diamètre, c'esl-à-
^v de MX mois en six mois. C'est ainsi que , dans la levée des
uUihi^t on mesure la distance d'un objet dont on ne peut appro-
g^*r. Uverses tentatives, faites dans cette ioleniion eu France et
Ml Angleterre, indiquaient bien daus les positions des étoiles
^Uiftorvoi*s quelques variations très-légères, quelquefois favora-
bles et le plus souvent op|M)sée9 à Teiiet que te dépiacement de
Totiservaleur aurait dû produire; mais, pour démêler la loi de
oes variations panni les erreurs auxqueUea les oftiservations sont
inévitablement sujettes, ii fallait okiserer avec uu instrument
d'une ^uA graude diuiensioa que ceux dont ofi s'était servi
jusqu alors. Uaiis ce dessein, Graliaiu, fameux horloger anglais,
coustiuisit un grauU secteur avec lequel Bradley Ut des observa-
tions d'une exactitude toute nouvelle. Non-seuleroeDl il recon-
nut dans les étoile^ 1^ petites variatioosqu'on y avait précède»»-
ment aperçues, mais» ce qui était indispensable pour en décou-
frir la loi, il eu mesura l'eteudue et la période; ii vit qu'elles
accompli2kSaieBt le cercle de leurs valeurs dans liulervaile d'uue
année solaire, c'estf^-dire ^'après l'intervalle d'une année
cbaqui* étoile se Inaivait rauienee à U position qu'elle occupait
na an auparavant. Ëutin, el c'est oe qui complèle sa décoti^
fcrte, il parvint à trouver la cause de ce déplacemeièt apinarcut
dans le mouveinent de la terre , qui, nou» faisant choquar eu
sens couti aire les molécules lumineuses éukanées des astres, nous
donne une sensation composée de ce mouvement et du uouve^
ment propre de la lunuère, qui^bien que très-rapide, n'est
cependam pas instantané. D'après celte idée, Bradley ntnuna
ce pliénomène laiberraiion de ta lumiért, U montra (fu'en caU
colani y d'après «etle suppositii^n ^ la position apparente d'un« ,
X % *!
mmAWÊLn.
e a toute* les époques de Tannée, ea p«ttt
.1 ^ ■ >^> o-nnues de la terre et de la luiiiière, oo ^t\^
^. .^ . «»> ^s déplacements piogresbifs, el un la rplrvuic cvv
«itf^brA* a U place qui lui est assi^^néepar le calcul. G^ijn^
Ai. ^«c raccrois^eHient con!>idrr«iblrd'exai'li(U(leque m'.tu
.%te»rr te introduisit dans les observations aslronoitiiquf<«,im;^*
^ r Muclion in)|>orl.iii(e qu'elle apporUit dans lesécarUdrt ^
7t:r«jtions cunip^irics, elle ne leb accordait pas avec uiirri^itT
i.>j4Uplèle. On ) enl revoyait encore (quelques différences qui. ijj
que fort petites en elles-niênies. étaienl néa 11 moins lrupçr.>
et trop générales |K)ur qu'on dut les attribuer enlièmi.fr,; .•
imperfections de l'instrument qui servait pour obs»*nrr T^
autre que Bradley eut probablement négligé «Irsdiffcmwn.
légères, ou n'y eul donné (juc peu d'alleiiliun ; inaisplIfsnV ^
nèrent pas n son génie énnnenmient observateur, et il s'ipp ^
a en triompher. Après dix-hnitanntVsde travaux non iiiirrr»
Sus i!ans I éluile délicate des |)osilioiis apparentes (lrs(i>M
radiey parvint à déterminer un nouveau système drr ,»
nienls sidéraux qu'il révéla au monde en 1717 dans une l^ï
adressée à Ion! Mascleslieht, qui est intpriniéedans ses Tttm
iiom yhiloêoyhiqaes, ainsi que le Mémoire suTtttbax^^ .|
la iumiêie, Li connaissance du système de Paberralion Iidai
permis de conclure le mouvement réel de la terreautiHini.*
leil ; la connaissance de celui-ci lui donna la preuve qutVai
la terre est soumis à un mouvement ptTiodique d'osc.lUM^
s'accomplit dans une péritxlc de dix-huit ans. Bradlrj 1^
ce phénomène le nom de nutalion. Mais ici il n*fot«k
gloire, assez lielle au reste, d'avoir signalé ce haUiMii
Ignoré, et re fui d'Alend)ert, dans un mémoire publié Uai
(les observalions de l'astronome anglais, qui expliqua (r|h»
mène et lit voir qu'il est un des détails de celui de la p»w».
des équinoxes, lequel se produit non pas d'une maninm
forme, mais avec de légères variations nues à rinégalil^ e'
traction du soleil et particulièrement de la lune, snrk
terrestre aux diverses époques du mouvem^l, et quif-r
précisément ce que Bradley avait appelé la mjtati<»n. bf
trie, dans celle rencontre, montrait un si parfait «mr*
l'observation, quesi Taslronome, par la priorité do sa drci*
n'avait pas eu le mérite de guider le calculateur, l'imnv
pn avoir lieu tout aussi bien. — Oulre ces deux imwpw
couvertes de Bradley, qui expliquent les plus grands pbrr»
de la nature avec une certitude refusée à l'homme
d'autres spéculations en apparence plus accessibles, Br»'
livra aussi à d'importants travaux sur les inêgaKtés do f"
satellite de Jupiter, et appela raUentton sur Tutifitf
queutes éclipses de cet astre [)our la détermination de< h
terrestres, el qui contribua ainsi à créer pour les hon
nmjvelle horloge placée dans le ciel et visible à \)eii \^^
ment de presque toutes les régions de la terre. En *'
mort du célèbre Halley, Bradley fut appelé à le reipfî
qualité d'astronome royal à l'observatoire de Greennir!-
là qu'il passa le reste de sa vie à poursuivre ses otisen-n
tronomiaues, à rectitier la disposition, la eonî»ttwtii«
erreurs nés divers inslniments, et à rédiger en plosin:
mes in-folio ses précieuses observalimis , source riche r^
ffieusc où sont venus puiser tous les astronome».— \
Bradley fut nommé successeur de Halley , le roi «l'At
hii ofl'rit la cure de Greenvrich , qoil refusa en «h^
craignait que « ses travaux astronomique» ne nnicissm*
du ministre des autels. » Rare exemple de flésînié
de consciencieuse probilé dont le monarque le réc<
dotant d'ime pension annuelle de deux cent rinquinvj
sterling'. On rap^nirteque, lors d'une visite de la reine if"
terre à robservabàre de tireenwich, elle ténioigna^a
de la modicité de la |)ension accordée à Bradley. d lot "
son iat«ntitm formelle d'en augmenter la yale«r. L'îb
de la scienee la 9U[>piia de n'en rien faire, « re<li
dit-ë, que si ki place d'astronome royal valait qQgiqw
ne la donnât plus <i un a^lnmome.)) Ce grand hoanaie
15 juillet 1763 à l'âge de soixante-dix ans. Il aTail tif
associé de l'académie des sciences de Paris en 1748, —
la soriélé royalv de Londres en 1752, de V
deSaint-IVtersbourg en 1751 elde l'in§lilut
Les volumineuses olisenrations de Jacques liraillef « a^
été déposées à l'université d'Oxford par sa fa
bliéesavec des observations de l'astronome Btiss^
à Greenwich. Elles ont pour litre : Astronf^nticai
mode al Uie obierffaloriutn al Gmmoich, Omiuvd» 1
t2 vol- in-(ol. On a ptUUié aussi des œuvres pocthww^
ques Brailley, ainsi oéiigAées : Miâc$iiam9^mm WtkM
r$$pandêM$, Oxford, ltiô3, ioh^i''.
rlivl
BftAMHAW ( Henbi ), bénéflictin anglais du monastère de
Sainte-WerbvFgr , dans le Chesliire, rers les confins da pnycde
Galles, vi-cul dans le xvr siècU*. el mourut smis Henri VIII en
1515. fl composa en latin ou en français divers ouvrages de ^rose
el de |ioêsie On doit dislinguer : la Vie de tainle Werburgê,
rie rge. — Df l'antiquité et magmfieence de la ville de CkeHer.
— LW Chronique Bf^z curieuse. — Bradsimw fJean\ né en
I5isc d'une ancienne famille originaire du Derbysliire, présidait
la haute coor de justice qui jugea et condamna k njort le roi
Charles I". Nommé liietitèt président du parlement, Cromwell
Jui fil donner une gante pour lasùrelédes? personne, un loge-
ment au palais de Wesiminsler, cinq xnille livres sleHing et
d'im|)<»rUrats domaines. Mais, j>eu jaloux de ces honneurs el de
rrs lécunipenses. J. Bradshaw quitta le parlement, el mourut
ubscor, en i659, un an après la mort du protecleiir. A ce sujet,
les hisU)rii»ns ont accrtMlilé plusieurs versions. D'après les uns,
lors rif la restauration d* Angleterre , les corps de Cromwell de
Bradfebawel d'Ireton furent déterrés, pendus et bndésâ Tv-
biirn; d'après d'autres, J. Drailshaw aurait fait courir le bruit
lie a mort, et serait allé tranquillement finir ses jours soit aux
Barbares, soit à la Jamaïque. — Bkadshaw, dit l'Ancien,
lliéokigifB anglais, a publié entre autres ouvrages a.scéliques et
f IjTokffiqiies : Traité de In jusdfieafion. I^ndret, 1615, In-H»,
cyiiittH les honneurs d'une lradurtif»n latine: DiêsertUo de
fmtli/icaUumê doririm, Levde, 1618, in*l*i. ^ Bradshaw
liBilliumc), dit le Jeune, evèque de Bristol, publia plusieurs
Stfnaoïif. el mourut en 1732.
BRADWARDIN (TnoMAS , arrlipvrquo de Canlorbéry, cban-
:«^if^dela calhédralede l/mdres, confesseur du roi Eilouard III,
?3st II»* en 1290 à Hartfield, dans le diocèse de Chichester, d'une
• «icienne famille originaire du comté de lïereford. Il mourut à
L^bcth en 1319, quarante joufsaprès sa con8*'»cration. Il se
iéiingua dans la célèbre université d*Oxfonl,oii il professa la
t firologie. On le surnomma le D(tct*»ur profond à cause do son im-
narnse érudition. On a de lui : De ravsn Dei ron'ra Pehgium
râdevirtëtê cnu$nrum libri 111 ad huos Mertonenses, Londres,
i *18, dé<lié aux membres du collège de Merton. Il y sendtle
sduoerla doctrine de Calvin sur la grâce et la prédestinai ion.
— Gtmetria specuhtiva, Paris, i^ZO.-^Arithmrtira gperula-
*fr«.Pwi5, 1502.— £>cpropor(îont6M#. Paris, 1193, et Venise,
^W5.— J^ quadratura nrcti/t , Paris, 1 195, et Venise, 1530.
MlAT (Robert), historien et médecin anglais, né en 1643
^»ns k comté de Norfolk , avait fait ses études à l'université de
^miiridge- Noomié gardien des archives de la Tour de Londres
*r< 1670, il fut appelé peu après à professer la médecine  le-
Wp de (.ambridge, cl à représenter cette université dans deux
«riements successifs, en -681 et 1685. Le roi Jacques II en fit
m niedecin onlinaire, et dès ce jour il appartint corps et âme à
icoar , peu soucieux de son indépendance individuelle, et ne
liant qu'à plaiit» et à flalter. Sa mort arriva en 1700. Parmi les
irragës sortis de sa plume, on remarqua plus parliculière-
Wêl : I" Introduction tn Ihe old English /ifa/ory (Introduction
rhiftloire ancienne de TAnglelerre), Londres, 1681,în-fol C^l
nrapr fut réédité sous le litre nouveau de Complet Hfêtnry of
^aiand (Histoire complète de TAnglelerre), Londres. 1685,
Hn\, , el fut continué par l'auteur insqu*à la tin dn règne de
idiard II ; elle parut avec ce supplément en ITOO, et formait
w» 2 Td. in-fol. Celte histoire complète ne l'est pas du tout,
â peine mérite-t-elle le titre d'abrégé. 2» Traité sut les bourg$
Tiats, I voL in-fol. C'est une cpuvre de fôcheuse réaction.
■ne Lettre au docteur Sydenkam sur la wéderine, 1679.—
UDY (Nicolas), Ibéologien , était né vers 1659 â Bandon en
hnde. Il se montra on des plus lélés partisans de la révolu-
m qui plaça le prince d*Orange sur le trône. Sa *ille natale lui
U tfois fois son saint. Il a composé une traduction de V Enéide
» vers anglais; mais cet ouvrage, qui ml d'abord quelque «oc-
î, ne tarda pas à tomber dans Toublî le pins profond. Il fit
■M e« eoUaboration avec «n certain Taie la traduction des
Mimes qne Ton chante encore dans les églises d'Angleterre el
Irlaiide. On a de lui trois volmnesde Sermons fort médiocres,
rques Brady moanil en 17^.
■«^^•YPKFbiE (méder,), en latin hradipepHm, du grcrfrm-
If , ei de peptô , je digère ; digestion lente, faible, imparfoile,
■ ooiMÉitue une maladie, ou plutôt qui est le sjnqpilAaie de peu*
Bars désêrdres on affisetionf plos oe moins gratet.
B&ADTPES (hist, nat.) , mammif&res dont le classement a
rt embarrassé les naturalistes. Ils ont pour caraelèm d'a-
» les doigts antérieurs, an nombre de deux senlement , rêvais
termioés par deux fortes griffes en forme de crochets. Les mo»
»e$, a« nombre de quatre sapérieurement et de trois inférieur
■tenty aant qflindriqnes ; les cantees sont lign^ el plus Ion-*
) l»A&AJICft«
gu«*s qu'elles. Ces animaux ne sont point organisés pmir maniier»
mais ils grimponlavec agilité. Tous les marins de ïUranieeai
pu voir, contrairenirnt à tout ce qui avait été dit par les auteurs,
un bradype (ai-dos-brùlé) partir du pool et arri\er en vingt mi'
nntes, par les cordages, au haut d'un màt de cent vingt pieds. Le
bradipe unau se tient dans les forèls du Bié^il et de la Guyane,
Le kouri ou petit unau se Iniuve également à la Guvane.
BBADYSPERMATlQt E, adj. des deux genres (trrm. df mé^
derine), qui a rapport au brad)Sponi»alisme. l£mijssion bn^
dysperma tique.
itRADVSPERMATiSME, s. m. {term, de médecine), émission
difficile, lenle dn sjierme.
BBAGA ( Bracnro} {géogr.)^ ville de Portugal, chef-lieu de U
provinced'Entre-l)ocn)-et-AIinho,ar('lievèclié. Elle est bâtie sur
une hauteur, au milieu d'une graiule plaine, entre le Cavado et
le Deste, entourée de murailles flanqué<»s de lours, et défendue
par un cliâleau fort. Ses rups sont larges et bien percées, et ses
m«)is(ms de construction ancienne. On y remarque la cathédrale
vaste et bien décorée où re|X)sent les cendres du mmle Henri,
le palais arrhiépisfopal , un séminaire, divers restes de monu«
ments romains, tels que ceux d'un temple, d'un amphithéâtre,
d'un aqueduc. Elle a sept places ornées de fontaines, six églises,
un collège, des fabriques d'armes, de toiles el de chapeaux»
ainsi que des blancbisseries de cire. 15,()00 habitants. Cette ville
esl très-ancienne et a été, dit-on, fondée par Hinsilem. Elle fol
la capitale des Suèves. Ail lieues nonJ-nord-ouest de Porto.
BBAGADlNl (Marc), né à Candie d'une famille vénitienne,
abusa longtemps la crédulité et l'ignorance publique en lui fol-^
sant croire qu'il changeait le mercure en or. A uneé|)oqoe oè
l'alchimie était encore considérée rom me une puissance surna-
turelle, un aventurier pouvait facilement prétendre à quelque
merveilleuse attribution. Bragadini, qui s'était d'abord fait ca-
pucin, jeta le frocaussitùt qu'il eut imaginé sa misérable industrie.
Jacques C»ntnrini, noble vénitien qui lui avait donné asile dans
son palais, le premier se laissa prendre à ses tours de prestidigi-
tation , el de si l)onne foi qu'il proclama partout la merveilleuse
puissance de son hôte. 1^ succès fut même si complet qu'il inti-
mida Mamugna ; car c'est sous ce nom que Bragadini créa sa
célébrité. Craignant les dangers d'un trop grand théâtre, il se
retira dans la ville dePadoue. La vie dissolue qu'il mena dans
cette ville fit naître des soupçons qui découvrirent bientôt la réa-
lité. Bragadini, reconnu pour un fri|>on, s'enfuit à Munich oè
Guillaume II, due de Bavière, le fil arrêter et juger au mois
d'aoât 1590. Il eut la tète tranchée en place publique. Denv
chiens noirs dont il était toujours accompiagné, el qui passaient
aux yeui de la foule pour ses démons familiers» furent, par suite
du même jugement, tués à coups d'arquebuse.
BBA6ADINO (Marc-Antoine) ( K. Baoijoni [ Astorre ]).
BBAGALeu DE MONTPELLIER aphilanthes monspeliensù)
(hist. nat.)y plante agréable, sans feuilles et à lige, de la famille
des ionrf. haule d'un pied et terminée, dans l'été, par une tMe
de fleurs bleues entouH'es de bractées. Elis se multiplie de graines
ou par éclats, demande une terre très-légère ou de bruyère,
et doit être rentrée en hiver.
BBAGAN4;a igéoqr.), ville de Portugal { Trusts- Èfonles) qui
a donné son'nom à la famille régnante de Portugal. Elle a une
citmlelle, et est la résidence d'un é\èaue. 4,000 habitants. A It
lieues et demie nord-ouest de Miranda.
BBAGAKCE (Maison de) (F. Portugal).
BBAGAMCB (l>OK CiON&TANTiN DE), prince du ssng royal du
Portugal, montra de bonne heure tant de prudence et de valeur
qu'il fut revêtu, jeune encore, de la charge importante de vice»
roi des Indes, sous le règne de Sébastien. Il partit de Lisbonne
en 1B57, arriva àGoa avec 3,000 hommes de débarquement,
rassembla une flotte de 100 vaisseau^i, s'empara l'année suivante
de la ville de Deecon , appartenant au roi de Cambaye, la mil
hors d'insulte, s'allia au roi de Surate, prit possession de la ville
de Boltyar, et entreprit en 4560 une expédition contre le roi de
Safanapetara, dans l'Ile de Ceylan, qui s'était déclaré contre les
Portugais. Don Constantin aborda à Ceyl^ avec une Qotte con-
sidérable, marcha droit à la capitale, la prit d'emblée, la sacca-
gea, H ré4uisH le roi indien i être tributaire du roi de Portugal ;
ensuite, ^>oursuivanl ses succès, il s'empara de l'Ile de Manar, et
y fit construire une titadflle- Ce iwince u$a de son autorité avee
autant de modêratipa que de discernement, ne se prévalut ja-
mais de sa haute naissance, fit régner la justice, et couronna
toutes ses entrefirises par ses stu^cès. Sa vice-royauté, dont l'ad*-
minisiration fut citée avec éloge, linit en 1561. Don Constantin
retourna en Portugal, el y mourut sans postérité.
BBAOAKCK (Ferdiuabd U, TROis<KiiE Dic DE), fils de Fer-
dinand I*"' (deu^^ième duc de Brag^oce), portait les litres de duc
BRAGAHCE.
( 300)
BEABÉ.
de Braeance et de Gaimarens, de marquis de Villaviciosa et de
comte de Barcelos et d*Ourem. Bien jeune encore, il fit la guerre
en Afriquo puis se distingua par sa valeur à la bataille de Toro
en 1476, hirs jue Ferdinand II, roi d'Aragon, et Alphonse \% roi
dePorlug. t, !>e disputèrent le trône de Câsiille. Devenu le con-
seiller intime de Jean 11 , roi de Portugal , le duc de Bragance
rirrita par ses conseils austères et son inébranlable droiture;
bientôt même il se vit si odieusement persécuté par ce monar-
aue, ainsi qu<* sa famille, qu'il conspira contre lui avec le roi de
ôastille. Vu de ses serviteurs le perdit en portant sa criminelle
correspondance à Jean 11, qui te fit jeter en prison. Reconnu
coupable de haute trahison , le duc de Bragance fut condamné
à mort, et, après qu'il eut pieusement rempli sesde%oirs reli-
S eux, il eut la tète tranchée. On cnnfisaua ses biens immenses,
e son mariage avec la princesse Isabelle, sœur de la reine de
Portugal, le duc Ferdinand de Bragance laissa, en mourant,
trois fils : Philippe, Jacques et Denis, qui se réfugièrent en Cas-
tille. C est la postérité de Jacques qui, à l'époque de l'expulsion
des Espagnols (16iO), monta sur le trOne de Portugal, et qui
roccupe encore de nos jours.
BBAGAXCEiDoNJt'AN,$ixiÈMEDUCDE).Superstitieux,arro-
gant, sans mérite, haï des grands et du peuple, ce prince, qui,
par sa naissance et surtout par son union avec Catherine, petite-
fille du roi Emmanuel, avait des droits incontestables à la cou-
ronne de Portugal , les fit valoir en 1578 au momenb où le
cardinal-roi voulut se choisir un successeur, et les soutint mal à
Sropos alors contre le roi Antoine, prince aimé du peuple et
étcslé de ta noblesse; puis don Juan sacrifia honteusement ses
prétentions au roi d'Espagne Philippe II, qui, du chef de sa
mère Isabelle, fille aînée d'Emmanuel, prétendait aussi au trône
de Portugal, et il se déclara hautement le premier sujet de ce
monarque dès qu'il eut envahi sa patrie. La seule récompense
3u'il obtint de son ignominieuse conduite fut l'ordre de la Toison
W et le maintien de sa dignité de connétable. Don Juan de
Bragance mourut en 1581, haï de ses compatriotes et méprisé
des Espagnols.
BBACi.^NCE (Catherine, duchesse de), petite-fille du roi
Emmanuel par l'infant Edouard, épouse du précédent, fut
plus noble que son mari, et, lorsqu'à son veuvage le roi Phi-
lippe II lui proposa sa main, elle refusa fièrement l'usurpateur
espagnol, espérant faire prévaloir un jour les droits de son fils
le duc de Barcelos.
BHAiiANCK (Don Jean de), duc de la Foens, né à Lisbonne
en 1716 de don Michel, frère de Jean V, roi de Portugal, et de
l'héritière de la grande maison d'Arranches, que ce prmce avait
épousée. Cadet de sa famille, don Jean fut destiné dès son en-
fonce à l'état ecclésiastique. Il en prit l'habit de bonne heure,
reçut une solide éducation , alla étudier le droit canon et rece-
voir ses degrés à l'université de Coïmbre; mais, parvenu à Tâge
de prendre tes ordres, il manifesta une répugnance invincible,
que le roi, irrité, ne voulut pas cependant forcer par la rigueur.
Dès lors don Jean s'adoima avec passion à l'élude des langues
étrangères, des belles-lettres, et surtout de la poésie nationale, et
publia d'Iieureux essais littéraires : son caractère gai, léger et
inconséquent, lui fit lancer quelques épigrammes qui déplurent
i la cour, et , h ravénemenl au trône de son cousin germain
Joseph I-*^, le froid accueil que don Jean en reçut le détermina
à voyager en Angleterre d'alM)rd, où il fréouenta les savants et
fut ailiiiis dans la société royale, puis en Allemagne, où il fit la
ffuerre de sept ans dans l'armée autrichienne en qualité de vo-
lontaire, et se distingua à la bataille de Maxen. S'élant fwé à
Vicnno, il fut honoré de l'estime de Marie-Thérèse et de l'amitié
de Joseph II, qui entretint avec lui une correspondance jusqu'à
sa mort. Lors de l'héritage du frère atné de don Jean de Bra-
Sance, le duché de la Foens lui revenait de droit; mais le roi
osepli r% persistant dans son inimitié contre lui, refusa de le
mettre en |K)ssession de cet apanage de sa maison. Don Jean se
résolut à ne pas rentrer dans sa patrie pendant la fin du règne
de ce prince, gui dura encore dix-huit ans. Il visita la France,
ritalie, la Suisse, la Gièce, la Turquie, l' Asie-Mineure, l'E-
gypte, la Pologne, la Russie, la Laponie, la Suède et le Dane-
marck, et reçut partout an accueil distingué, principalement
de Catherine II , de Gustave III et de Frédéric II. Lorsque
Marie T** monta sur le trône de Portugal, son apanage fut res-
titué à don Jean de Bragance, qui se hâta de revenir à Lisbonne,
où, demeuré fidèle à ses g[oùts studieux, il fonda, onze mois
aprt's son retour, l'académie royale des sciences de Lisbonne,
dont il Ot tous les frais pendant cinq années, et dont il devint le
président. C'est presque à regret que ce prince se vit forcé d'ac-
cepter les emplois éminents de généralissime de Tarmée portu-
gaise, de grand maître de la maison royale, etc., auxquels l'ap-
pelait sa nabsance. Après avoir épousé Henriette de Meneif&,(t
la maison de Marialva, descendante légitime par sa mèrvtltb
maison royale, et qui lui donna deux Tilles, don Jean dr fin-
ganœ se retira des afl*aires en 1801, conservant scuif nient b
présidence de l'académie, et vécut dans la retraite et rétode jui.
qu'à sa mort, arrivée le 10 novembre 1806.
BBAGANTIK, S f. (botan.), petit arbrisseau qui croit 4 la (>
chinchine et dans les Grandes- Indes.
BBAGELOXGNE (Christophe-Bernard de), membre û
l'académie des sciences , doyen et comte du chapitre nctbic àt
Brioude, prieur de Lusignan , né à Paris en 1688 d'une faouiv
distinguée dans la robe et dans l'épée. Son père était cons^lr
au parlement de Paris. Christophe fit ses études à Paris au coi-
lége des jésuites, s'y distingua par ses connaissances rapide h
profondes dans les iK'lIcs-lettres, la philosophie et les mathrnu.
tiques, conquit l'estime particulière et les leçons du célî^>
P. Mallebranche; et à peine âgé de vingt-trois ans, en I7n. .•
obtint une place d'élève à l'académie des sciences. L'annw ^^
il en fut nommé associé libre, et, après avoir embrassé rrir
ecclésiastique, il reçut une prél>ende au chapitre nobif r«
Brioude J Haute-Loire), dont il devint par la suite doyen. I)i
fixa sa résidence» et y mourut d'un coup de sang Ip 30 fèrrr
1744 , âgé de cinquante-six ans. — On a de lui : MéwMTtnf
la quadraluTe des courbes, présenté a l'académie des scifim
en 1711. — Examen des lignes du qualrUme ordre, trois pir-
ties, 1730, 1751, non terminé. Bragelongne avait aussi eotrffn
VHisloiredes empereurs romains, qu'il laissa inachevée aonp
de Décius.
BBAGELONGNE (Emery), évêque de Luçon (Vendêe^wr.
en 1645, est auteur des Ordonnances synodales, FoHkui,
1629, in-4°.
BBAGELONGNE (Marquis de), aide-maJor des gard^fru^
çaises et major général des trou[)es de l'escadre française s^wW
ordres du capitaine Thurot, envoyée le 15 octobre I759df Dcn-
kerque pour opérer une descente en Irlande. On lui aitribof ii
rédaction du Journal de navigalion de celte eicadre, Bnivli^
et Paris, 1778, in-12.
BBAGOT, celui qui faisait les exécutions de justice sur k&o*
1ères. Ce mot est vieux.
BBAGOZo; s. m. (martn^), embarcation de l'Adria tique. Cd
un diminutif du mot trabacolo, qui signifie bateau de pèche d«
ponté. Ces deux mots sont tirés de l'italien, et sont employés •«
divers ports méridionaux de la France.
BB AGUE OU BBACQUE , DBAGUE (marine). Tons ces t
sont synonymes. Le brague est une corde qu'on fait passer
travers des affûts du canon, et qu'on amarre par les boulai '
boucles de fer qui sont de chaque côté des sabords. Les h
servent à retenir les affûts de canon, et empêchent qu'en r
ils n'aillent frapper jusqu'à l'autre bord du vaisseau.
BBAGCEB, mener une vie joyeuse, faire le fanfaron {B<m
BBAGUES, s. f. plusieurs hauts-de-chausses ou culollw'
amples que portaient autrefois les Scythes, les Gaulois, olr.-!
disait anciennement de ce qui pouvait exciter à une vie joy^
BB.iGUET, s. m. (T. le mol suivant).
BBAGUETTE, S. f. {lerm. de marine), cordage que l'on pti
sous le pied du mât lorsqu'on veut le guinder, et qui sert i
retenir en cas que la guinderesse vienne à se rompre. — Au»
fois on donnait ce nom à une ouverture que le taiUeur Un
sur le devant de la culotte.
BBAHA.M (Jean), le seul chanteur anglais qu'on puisse o
né à Londres en 1774 de parents juifs, y mourut do cM
en 1834. Orphelin dès l'enfance, il fut élevé par les soins
chanteur italien Léoni. A l'âge de dix ans, Brabam déboU j
théâtre du roi ; sa voix était d'une étendue étonnante, mais»
perdit à l'époque de la puberté; et ce ne fut que quelques ann
Triesle et Hambourg. A Gênes, il étudia la composition
Isola. A son retour à Londres en 1801, il débuta au IbéWI
Covent-Ganlcn. Depuis il a toujours passé pour an des p
chanteurs de sou époque. Nul n'exécutait comme lui la n
de Handel, surtout l'air de Deeper and deeper êiill, dans
il arrachait des larmes à tous les auditeurs. Braham fut un
positeur agréable pour les Anglais. Sa Mort de Neii&n est
populaire.
BBAHÉ (TyCHO) (F. TyCHO-BRAHÉ). j
BBAHÉ (Pierre, comte de), sénateur et grand sénerMil
Suède, issu d'une famille ancienne alliée à la maison de ^i^
Il eut part au gouvernement, en qualité de tuteur, pendantj
minorité de Christine et celle de Charles XI. La réâwaie «
B&ABMA.
(301)
BBAHMA.
irihunaux, la création d*on ^rand nombre d*établissementâ
M'iaiifs àrindttsirieet la fondation de plusieurs villes furent les
I suitats rie son activité patriolique. Aux talents de Thonime
t Elat il joignait le goût des sciences et une instruction très-
tendue. Pendant le séjour qu'il fit en Finlande en qualité de
^nivomeDr général, il créa dans ce pays des écoles, d»^ collèges,
t jola les fondements de Tuniversité d'Abo» qui fui urpnisée
ivliiiilivenient en 1640. Il rassembla de riches collections de
iivrrs et de manuscrits dans plusieurs de ses terres, et fonda un
w PC daus celle de Visingoe. Christine voulut élever le comte de
Oralii^ et le chancelier Oxensliern au rang de duc; mais Tun et
. -uilres'y refusèrent, alléguant plusieurs inconvénients contre
► s intérêts de l'Etat. Pierre Brahé mourut en 1680, dans un âge
t»'s-a\ancé.
BRAHÉ (Comtesse Ebba de), de la même famille, née en
^unle l'année 1596. Sa beauté et son caractère aimable tirent
nf.o impression profonde sur le cœur de Gustave -Adolphe,
, :i venait d'hériter du trône. On conserve plusieurs lettres de
t' prince, dans lesquelles il exprime sa passion à la comtesse,
\ 'T cette franchise qui formait un des traits de son caractère.
t' prit enûu la résolution d'épouser celle qu'il aimait; mais la
iiie sa mères*opposa si fortement à ce mariage qu'il y re-
' iiçj et se rendit en Brandebourg pour donner sa main à
V^'j'^-Eléonore, fille de l'électeur Jean-Sigismond. La comtesse
ifiô épousa Jacques de la Gardie, sénateur et connétable de
^'l'.le. Elle mourut en 1654.
BKABUi (F. Ibrahim).
fiR.IHM , BREHM {V. BRAHMA et PaRABRAHMA).
BRAHMA {Birmah) est représenté comme l'une des person-
* > ci habituellement comme la première personne de la tri-
i(<- (trimourti) dans la religion indienne. Les deux autres
r sonnes sont Wischnou et Shiva. D'ordinaire, Brahma est
^ijim comme le créateur du monde, Wischnou comme
M conservateur, et Shiva comme son destructeur. Mais cette
' n'est pas constamment admise, et Ton a fait d'iimombra-
*■•. recherches pour découvrir pourquoi ces trois divinités sont
:'f<sentées comme une unité. Elles forment une irinilé,
-'>n , parce que par leur nature et par toute leur action elles
liluent un tout indivisible , duquel tout procède, en vertu
•i" 'l tout se conserve, en vertu duquel tout se change en son
p>; elles sont le symbole de la force créatrice, conservatrice
V 'tf s(ructive ; et, en ce sens, Brahma est le symbole de la
'•', Wischnou ceUii de l'eau, et Shiva celui du feu; Brahma
ri cygne pour monture, parce que la terre nage sur l'eau,
>' iinouesl monté sur la feuille d'une fleur marine, et Shiva
' h foudre dans ses mains. Leurs caractères, leurs qualités
jrs influences réunies reprôsenlonl donc nianireslemcnt
unité infinie.On lit dans \ Oupnek'hat (i, ZOi) luAtma (IJ
' rj'une trame et des fils des trois propriétés, à savoir de la
:c productive, de la amservation et de la destruction, un
" fin elle passa sur elle-même, dont elle s'est couverte et sous
I oJJe s'est cachée; toutes les productions de l'univers sont
j 'S fie ces trois propriétés, et c est d'elles qu'Atma a formé
Mlle. » On peut consid^^rr ce qn'Herder dit de cette tri-
otrinne un commentaire sur cette explication, cr Une force
jrlrîce, conservatrice et destructive, dit-il, était la base
f >
fji I
ystème, qui se prête autant à la contemplation matérielle
uk examen plus profond. Aux pri.icipes du feu et des ténè-
Jfîiis par les Perses, aux systèmes d'autres nations sur les
actives et passives de la nature, on pouvait certainement
(ifT beaucoup de choses boimes et vraies : mais je doute
jn de ces systèmes puisse être comparé à cette triade en
)^^lité,en simplicité et en grâce. Chaque fleur nous ensei-
o système ; et ce qu'elles nous apprennent est confirmé par
lirs du ciel, le système solaire, les voies lactées, comme
• du tout: création, conservation et destruction sont les
î'4>ints de leur grande et de leur petite époque. I^ force
I' trîce, Brahma, fut bientôt rejetée dans l'ombre par les
iw, et privée de la partie la plus éclatante de leur adora-
' .*r qoe savons-nous après tout de la création ?), tandis que
' 'ï»ou et Shiva, le conservateur identifié avec toutes choses,
'I destnicleur, se partagent le trône et la souveraineté de
»Ts. Ce qu'il y avait aussi de beau dans ce poëme de l'u-
• N c'est que la continuation des êtres était le point central
''Union de tontes les trois forces, qui vont au-devant l'une
'(res, qui semblent se relever mutuellement, et par là
> <lonner un plus grand développement à la chafne de la
' La fécondité détruit les fleurs, et celles-ci pourtant ten-
' > toutes leurs forces à leur plus grand degré de bonté; ce
I âme des Ames, le souffle.
3ui les détruit conserve la création (!). » Ceci assurément est
igné de l'esprit du brahmane le plus méditatif; seulement il
reste à se demander si ce fut là la doctrine originaire» ou hien
une transformation postérieure d'une philosophie qui suivait le
mythe et le dogme. Il est d'autant plus nécessaire d'examiner
cette question, que depuis quelque temps, et certes à bon droit,
on met une plus grande importance à dévoiler le monde primi-
tif des Indiens. Que si dans celte recherche (»n procède avec des
opinions arrêtées d'avance ou sous rinfluence de quelques vues
accessoires; que si en conséquence l'on s'écn rîc des règles
qu'une saine critique a prescrites en d'autres recherches
analogues, il sera diflicile, à notre sens du moins, de décou\rir
la vérité, pour laquelle pourtant il lout tout faire. Dans le cas
dont il est question, l)eaucoup ont agi connue ferait celui qui
voudrait expliquer les mythes grecs par Platon ; il nous don-
nera de belles choses, mais non le fait originaire. Essayons
donc de découvrir le fait primitif, que probiiblenient il faudra
chercher, non dans la philosophie, mais dans les traditions
populaires. — L'origine de Brahma , comme celle de la tri-
mourti en général, est très-diversenjcnl indiquée. Dans les dix-
huit cosmogonies difl"érentes que l'on rencontre dans l'Inde, on
donne le titre de génie primordial ou d'être premier , tantôt
à Brahma, tantôt à W^ischnou, tantôt à Shiva; quelquefois
même on place au-dessus d'eux un autre être, app«Mé Brahm,
Brehm, Parabrahma, l'être existant par lui-même , l'éternelle
unité, de laquelle on fait venir ensuite les personnes de la tri-
mourti, comme les trois premiers dieux créés. Ici les données
sont encon» une fois très-diverses sur la nature de leur création.
Tantôt on dit que le tout-puissant les produisit par l'intermé-
diaire de Bhavani(V; ce nom), qui les mit au monde î\ la fois,
ou donna d'abord naissance à Wischnou, ou bien à Shiva, et
Ton ajoute que chaque fois les deux autres personnes <ie la tri-
mourti procédèrent du premier-né. Le même cas se représente
lorsqu'on l'appelle épouse de Shiva, el Shiva l'esprit primordial.
Tantôt ces trois divinités sont le produit in>médial de lélrc pre-
mier, un el éternel, avec ces nouvelles déviations toutefois, que
tantôt Wischnou, tantôt Shiva, tantôt Brahma est la prennère
émanation et la plus parfaite. Maintenant, parmi les sys-
tèmes qui donnent à Brahma celte qualilé, il en est deux qui
méritent surtout notre attention. — Voici ce qu'on lit daijs les
Lois de Menou : Jadis tout était ténèbres; le tout était conur.e
plongé dans le sommeil. L'être un chassa l'obscurilé. Lui , tlont
l'esprit peut à peine se faire une idée et dont l'être n'est point
pour les sens extérieurs ; lui, qui n'a aucune partie vi:.i}>le cl
qui est de toute éternité; lui, qui est lui-même l'cime de tous
les êtres et dont aucun être ne peut comprendre l'essence, se
manifesta avec éclat dans sa propre personne. \ onlanl f;nre
procéder divers êtres de sa propre substance divine, il créa
d'abord l'eau par une pensée, et y posa les gernies de la lu-
mière, qui se concentra en un œuf, brillant comme l'or, flam-
boyant comme les rayons du soleil. Dans cet oeuf (2) il vécut lui-
même en tant que Brahma, premier auteur de l'univers. Durant
un an, la divinité resta inaclive dans l'œuf, puis elle le |)ari;fgea
par les sens de son esprit. Des morceaux qui résultèrent de ce
brisement se formèrent le ciel en haut, la terre en bas, l'élher
au milieu, les huit régions (entre lesquelles on divise le ciel) et
l'éternelle maison des eaux. Ensuite il tira de lui-même l'es-
prit, et de l'esprit la conscience intime qu'il y a un guide et un
régulateur; d'abord la grande âme (l'âme du monde), ensuite
toutes les formes de la vie avec les trois facultés et les cinq sens,
instruments de la connaissance. Après avoir pénétré de l'éma-
nation de son être les plus petites parties des six essences im-
mensément actives (celles de la conscience el des cinq .sens), il
forma toutes les autres choses, les matières fondamentales dont
l'action est puissante, les causes inaccessibles de loul être. Tout
procède de ces sept puissances (la grande âme, la conscience in-
time el les cinq sens).— Voici maintenant ce que nous apprend
Polier (3) ; « Au commencement, le tout reposait couvert d'eau
dans le sein de l'Elernel. Birmah, reposant sur une fleur de
lotus et nageant sur le liquide abîme, ne voyait, des yeux de ses
quatre tètes, qu'une immense plaine d'eaa, et comme il vit le
monde environné de ténèbres, il fut frappé d'étonnement : il se
considéra lui-même et s'écria : Qui ma produit ? D'où viens-je?
Que suis-je? Il passa cent années divines sur sa fleur dans cette
stupéfaction, plein d'inquiétude parce que cette longue médita-
tion elle-même ne lui donnait pas le mot de l'énigme. Pendant
(1) Œuures philosophiques et historiques, l. i, p. 42.
(2) Uœuf du monde, Brahmandaf selon Aziqcetil Dupkrrow, ovbis
mundi.
(3) Mythologie des Indous, t, i, 163.
BEAHMA.
(»»)
au il élait plonge dans cette anxièir, une voix, qui retentit dans
1 iniiitensitê, lui dit à l'oreille: Birmah, adresse les prières à
Bhagaval (1 I Aussitôt Birmah prit sur sa fleur de loliis l'atti-
tude de la réflexion , el se livra «ux plus profondes études sur
Les foi'ces et les propriétés du tout-puiss^inl. Dans eet étal, il
vit Bltagavat sous la furnie Iiuniaine avec mille têtes; il se mit à
le louer, et sa prière fui exaurcV. I/étre invisible se manifesta,
dissipa les ténéhros el cjuvrit à Birmah le speclatle des formes
de son être, el Birmali y remarqua toute Tinlinie variélé du
monde, conmie plongé dans un [trofond sonnneil. Plongr-tui
dans la contemplation, lui ordonna le tout-puissant, et, lorsque
par îa méditation el la pénitence tu seras arrivé à la connais-
sance de ma science univcrs«'lle , je te donnerid la force de
créer; tu développeras le monîle et la vie qui rp|w>se dans mon
sein. Après cent d'années di\ines de méiiilation, l'Eternel l'ar-
ma de force, ri il créa. Après qu*il eut prcHluil les quinze ré-
gions qui devaient ser\ ir de séjour aux élros intelligents et ain-
niés, il créa ces êtres cu\-memeg, et tout d'aln)rd Lomtt/t, ce
a*lèbre tmiuni^ qui ne \oulul consncrer son existence qu'aux
exercices de la contemplation, et se relira dans un lieu solitaire,
où il vil encore et vivra jusqu'à la dissoluli<in du système
actuel des choses. Lori*(jue Birmah vit que la terre ne s'irait pas
peuplée par lui. il créa neuf Rischis. I.os mêmes raisons lui
firent encore une fois manqiierson but. En conséquence il en-
gendra avec Sitrbouiiiy son éjKMjse, cent (ils, dont l'atné, i)ateh,
eut cent lilles. Mais connue ceux-ci ne se composaient que de
Deiolas (divinités qui habitent les Sourg$, les régions célestes),
cl de Z>aÏM/< ou (lean/^ (liahilants des Pa^'/A, régions du monde
inférieur), et que par conséquent celle génération ne remplit
pas non plus le but, qui élait de peupler Mirttok ou la terre, il
créa un tils de sa bouche et l'appela /lr0/i?imn(Brahman, Bra-
mine). Il lui transmit les quatre Védas, qu'il lit connaître par
ses quatre bouches, avec Tordre de les enseigner aux Deiotas et
aux hommes. Brehman, pour remplir sa mission sublime, se
consacra tout entier à la vie contemplative el solitaire. Mais
plus tard il se plaignit à son père de ce que la terreur que lui
Hispiraienl les animaux sauvages dont les forêts élaient rem-
6 lies rem|>échait d'exécuter complètement ses ordres, et alors
irmah fit sortir de son bras droit un second fils, qu'il appela
KœUrtê (2), le munit de force et d'amies, et lui donna une
fen»me appelée Schalerany, qu'il tira de son bras gauche.
K<ris, ne songeant jour et nuit qu'à la sûreté de son frère,
remarqua bientôt que le temps lui manqait pour se procurer sa
nourriture, el se plaignit également. Alors Birmah tira de sa
cuisse droite un troisième lils appelé i?<itjr(3), qui devait exer-
cer ragriculturcj l'industrie et le commerce, el de sa cuisse
gauche il fil sortir pour lui une femme, Basany. Bais se plaignit
e ne pouvoir sufiireà tout, el Bralima tira de son -pied «roil
Souder ( 4), de son pieil gauche Souderany^ pour être les servi-
teurs des autres. Ce fut par ces quatre lils, qui peuplent la terre,
qu'il termina sa création. » — D'après ces histoires cosmogo-
niques, Brahma apparaît t** comme créateur du monde; 2«
comme auteur de l'espèce humaine ; 3» conmie souche des qua-
tre castes indiennes, el 4« comme législateur divin el fondateur
de la religion. Il fiiut donc l'étudier sous ces quatre poinls de
vue divers; mais ))artoul il faut séparer ce qui n'a été ajouté
que plus tard de ce qui peut être considéré comme primitif con-
formément aux rapports naturels. Evidemment on doit voir des
additions postérieures dans tout ce qui supp<)se une philosophie,
une religion el une ascétique déjà perfeclionnées, qui ne pou-
vaient exister encore au temps de brahmaïsme, comme aussi toute
connaissance prétendue de choses que l'homme ne peut con-
naître. Les idées primitives consistent en ce que l'homme pou-
vait savoir par exp< rienoe, en ce qui pcHjvait se transmettre par
les traditions fMpulaires; et encore ces idées doivent s'accorder
avec les résultaU de la géol<igie et avec la marche naturelle de
rhisloir« de l'humaiitté, sans qu'il soit pourtant nécessaire pour
cela d'admettre ane trop grande sagesse pour l'enfance de
l'homme dans les temw priRiitifs. — Ceci p<wé, on retranchera
de« cosiuogonies où Brahma figure comme créateur du monde
tout ee qui se rapporte à un n>oiiothétsine, qui ne peut «re que
le résultat d'tin^apécuUtion très-sublile, et à une anthixipologie
qui ne peut être ^ne le fruit d'une longue otiservation. De la
cosoaogonic expoaec dans les Lois de Menoa, il ne reste en
(1) C'est un snrAom tarrtél de la diriniié. suprême, latilAt de ITîsrhnoti ,
taniôl d»*Kmcha, Tune des inoaroalions de Wischnoti, tantôt deShiva.
(2) Kscfietn'mt ou encore Hads/opuùM, fÀl& de roi ; k oasie dc»cuer-
rier». V. (.RKusBji , .Symkd^, t. ^ 571.
(3) / 'asUja, la caste des artuttiis.
'^,\) Schoudê'a, caste servile.
conséquence que Veau comme fluide primordial et Xm{^
monde, el ce nernier encore parce que l'idée qu'il exprirntt^
tout à fait enfantine. 1^ sim|dc aspect de l'univers, qui sepfiw
sente comme un ovale, lui donna naissance; la retuirque »
loiiie vie organique se déveiop|»e d un œuf la main tint, n i^
lard elle fut assez artislement perfectionnée. Tout ce qui srm.
tache à ce point n'est pourtant qu'une sinqde intention de fim.
gination ; l'homme |)eut tout aussi peu savoir à rot rganl()««
sujet de l'actede la créatitui en général. Mais il en est tout nuti^
ment de lidée que la lerre s'est formée de l'eau. (>llf -ci poui«
venir à l'homme par l'expérience; el deux citoses doivent noa
frapper ici: la première est que les cosmogonie» iiidieunn,»
quelque degré qu'elles diffèrent entre elles sur tous [mw»
points, s'accordent pourtant toutes sur celui-là seul; taMTt#
est que les résultats géologiques lonfiriuent le n»yllie initia
Par suite de ces résultats , le sommet de la plus haute umm^
gne fut la première terre habitable, qui devait fomier unoût,
puis les sommets d'autres montagnes se découvrirent ègalnufi
sous forme d'Iles; ensuite il se forma un plateau, et fiifia,»
mesure que les eaux diminuèrent, on vil sedécou^rir Ifsna-
tagnes, les vallées, el les plaines. Si cette progression i)f pw
être niée, nous devons reconnaître le lierceau du genre hunaa
et comme lu pairie de Bratmia el de sa religion la niontRgnf é)
dieux du nnlhe indien, Merou^ apï>riéc aussi Uimalm,Bi'
ma/a, rimaiis des Grecs; en effet, suivant le mythe, pjloftifc
point central «lu monde; sept mers renvinmnent ri «jlÉi
I entourent; elle est la demeure des dieux, d'où qnalff frwr
descendent pour aller arroser les quatre parties du num^If :f'ft;
la plus haute montagne du monde. Que Brahma n'ait \meâk
anlérieuremenl à l'espèce humaine, c'est assuréinefil«fi«
ne nous demandera pas de prouver. Mais nous decwrét»
comment on est arrivé à attribuer à Brahma l'oiiginedf l>f«
humaine. A notre a\is, l'on doit nécessairement, |Kiiirn in»*»
à celle question, s'appuyer sur la plus ancienne géogra|»l»ir<Vil
nous venons de reconnaître des traces ausujel «le T'Himala;»
nous devons nous reporter par la pensée aux circonstawM»
se trouvait la race primitive et à sa manière de voir — Il *«
faut de peu que ces hommes aient embrassé d'un cmf <l«
tout l'Iiorizon de la terre encore bornée à d'élroileslimilf*.'
qu'ils ne se la soient représentée lelle qu'elle tombait sous If»
sens. Deux des objets qui les entouraient immédialeineiil J^
valent surtout attirer leur attention ; la terre immobileelsolià
et le monde des eaux éleinellemenl en mouvement, l'ow*
l'autre constamment changés el changeants. Ce n'est certiir
ment pas par là qu'ils s'élevèrent à I idée d'une phif^éop***
la nature; toutefois ce qu'ils saisirent par une otttenit»
exacte des sens excila leur imagination, qui consacra à s» ùf
dans des traditions merveilleuses les merveilleux phénoa»
dont les regards étaient frappés. On sait que limagnialiyofw
cède surtout par l'anthropomorpiiisme , et que celui-ci (*•
une partie essentielle de ce qde l'on appelle poésie, La p«»*
trouve donc placée en tète de toute histoire de la ifiatuit,*
l(»ute histoire de l'homme, de toute phihwophie; et ici iMH»i>
vous pas autre chose à attendre que la vérité sous le ^oiHf"
poésie. La vérité est le récit de la création , éelU qu*on la wp
On voyait la terre s'élever graduellement du sein des eaux H*
ployer une puissance infinie de production. Celte ''^"jT
Brahma, qui n'est autre chose que ta matière, I élémeai kw
mental, Breki chez les Egyptiens, selon Fra Paolino. i«î^
h>rs elle s'était trouvée dans les ténèbres; j«squ'ah»r« elle*e»
reposée dans l'œuf du monde: comment en aurait-il |«*
autrement? Jusqu'ici le mythe ne dit autre chose que fw^
avait tine matière première, el c'est die qui s'est lr>n>f(irj
en sortant dn jifin des eaux, en cetont que nous voyons, wj
nous le voyons. On peut demamler ce que l'on pouvait «•
de cette formation du sein des eaux ? I-a réponse est «""r T
la voyait. Sur les poinls où l'eau avait séjourné jusqu'ajort^
se retira swecessivement, mais aupravaiit déjt ^"^ "^
création s'était manifestée; une phinte aquat que, la in«]T
l«i«a«i IImm* t\u IniiM mai mi Wviv «lu oûleil SOTI dU fOif f
le«9e Oeor du Mtts , qui au lever du «uieil «wl ^"J^iï
"''UX |wur se nwntrerà leursurfece, tandis ^*w ^^^''^^f
leil elle se dérobe de nouveau sowis k« flot* ; ptiis •■ •*!?;-
eaux
su
forma d
abord, et Inentôt en ces lieux se développa «JJ^^
|jesi>eclateur attentif voyait ici on imradeiKfrt^
ai. Il n'avait pas été lui même témoin de la lomaj
ganique
devant loi. , »irfi »
du sol sur lequH l'homme vivait ; sa propre f«""l*r?'^
îs la nuit profonde do mystère; i^t|^
à ses yeux ne pouvait être plusrertwJ^JJ
que la plante du lotus, dont pour loi la fonnatioo «w^J^f^
cachée po«r lui dans la nuit
la création. Bien à
elle le secret de toute formation. Cette image ocCTip**J^
maginaUou de mille manières. TauiW Brahaarr-^*'''
(MB)
(leur de lolus, (anlAt Wi^cboott est représenlé avec iw di«|iie
de1olus(donc la créalioii dans une coonexiou immédiate
aec le crêalpur), lanlul S4ni épouse, en tant que déesse de la
util re,esl appelée ^ouvel aine du lotus; d'autres divinilés sonl
asoses sur celle Qeur, ou la portent dans leur main et l'exainî-
. oeBl dans raltituile d'une profonde niêditalion (Ij. — Puis s'é-
kia toujours plus de terre, U»uji»urs plus de sol, phénomène
jopurtaul pour la race qui se uiuUiptiait de plus eu plus. Que
ToQ rxauiiiie aussi ces mythes sous ce point de vue; combien
L'aUention en ressort! Comme Wiscbnou s'attache tout entier à
arracher de l'espace au dieu de la mer ! Aussi loin que porte sa
flèche, la l4Tre s élève» et il uiaudit la côte où la nier maintient
eficore sa d«uiiinatîon (2). — Ce serait donc là l^ralmia le créa-
Itardu uiowle; mais il est de plus ranleur de i espèce humaine
Entre ce^le matière primitive et son élaboration et la création
èrhaimne, il y a un grand abfnie pour la raison, mais il est
fm peine franchi |iar rimaginatiuri qui rattache tout ce qui
^élreau sens de la production^ et qui, de l'analogie entre
rbâunieet la nature, passe si aisément a la personnilieation.
Brabuiaesl donc Ini-môme un être huutain^ et il produisit des
Ittuuncs, soit en les faisant jaillir miraculeusement de lui-
Berne, sdtt en les engendrant réellement. £n résumé, le pre-
■tier homme est son fi/ê; et par là le mythe ne dit pas autre
chose, siée nVsl qu'il est né de la terre, issu de la terre, un au-
liehilme, un Adam, Avec lui la voie a été frayée à toute gé-
wUo^w subséquente; le m^the, qui jusqu'ici a montré autant
iephfktfophie naturelle qu*d pouvait le liiire, prend maintenant
!• caractère histitrique, et, bien qu'ici la tradition populaire
èancplle, le tésultat rest<'constanmient le même. Tout procwJe
kson iih ou pettt-lils Mienou; vient ensuite une série dej»a-
ijircAe#, seigneurs de l'être créé, et puis les producteurs de
tàfice humaine (3), et, si ce que l'on a dit des premiers doit
npnsenler l'état primitif d'innocence, on trouve évidemment
Pttcc que l'on nous appreml des derniers l'histoire de la for-
Wioo de la société. On voit nattre \a dUtinction des cltuises;
|k direction ne manque point; et qui peut méconnaître que
kl deux traditions indiennes indiquent assez clairement la
In^mati^)» du gouvernement patriarcal en une théocratie
k hiérarchie? Les bases sont jetées par les insUtuts sarerdo-
toiportérieurSy qui portent en Orient le nom de leur dieu,
^Mmteaant il se comprend sans peine pourquoi Brahtna est
f^k premier législateur, l'invenievr de$ arts, et pourquoi
•«pouvait lui dmuier d'autre épouse que Sarnssuadi, déesse
flKÎeiices. Les Védas seuls, dans lesquels il révèle aux hom-
*" les lois divines, pourraient inspirer îles doutes, car à cette
e peut-il déjà être question de littérature? C'est ce q«c
difficilement un autre homme que celui qui croyait très-
(eaient à In naissance des castes sortant de la tète, du
du ventre et des pieds de Brahma , sans voir dans ce my-
krallrgorie qu'il renferme, et qu'il est à peine besoin d'indi-
tf.S'il est question des Védas à profios de Brahma, on ne
U (Kis plus a|»{iliquer ce qu'il en est dit aux Védas tels qu'ils
petit aujourd'hui, qu'on ne peut appliquer le reste aui cas-
ileiicsque nous les connaissons. Mais à quoi faut-il donc ap-
p^r tout cela ? — 11 s'agit ici de l'orisrine de la rHiaion et de
F
^tf et BOUS allons examiner ce (|ue le mythe indien nous ré-
fa ce sajeL — La nature a crée l'homme pour la religion,
ifl c»t forcé de croire à un être immatériel, et ne peut mer sa
^<lance de «;et être. Bien avant qu'il puisse le reconnaître
l*|o iuteUigence, le sentiment le lui révèle. L'espérance et
tiule, raduiî ration et Tamour, la terreur et la reconnais-
agissent sur lai avec une force égale pour diriger son es-
ters des puiâêances sup<'Tieures, inconnues, qui exercent sur
rie ittOuence tantôt bienfaisante et agréable, tantôt mau-
et a/nigeffiite, et desquelles dé|)endent toutes les destinées
^vie. Gmnaltre ces puissances, découvrir ses rapports avec
^ $e les rendre favorables pour les décider à lui donner le
oretà éloigner de lui le malheur; leur téflfioigner sa recon-
Mce liH'scfu'ellesétaient bienfaisantes, regagner leurs bonnes
' lorsqu'elles semblaient perdues; voilà ce qui devait, sur-
tUns une existence entourée de mille dangers, dans un étal
"Mwl dênûmcnt, être un besoin singulièrement vif et pres-
Um comment satisfaire ce besom ? — Les générations
La meill^ifre reprèieiiUition d'nprès Moor.e , the Hindoo Pan-
- V. CaKozaRy plau«lie«, fi|:. xxrv. Wisctioon repose dam la mer,
f*«Tj^l du niofi(l«;il est entouré dp lotus, et de W)ntliài|nedelotUft
^thcoa dmink iu» cAtire de iolus, selon la de^criplioa du Bagavadam.
|Sl»«S«BAT, t. I, 140.
}Coaip. avi^c i«: récit que plus Uaat nous avons emprunté à PovrXR,
l<}ut |*(AQ LroQve daus le premier chapitre des Lois de Met^gku
plus récentes s'adressèrent aux plus anciennes, qui sont id de-
signées comme mouni, comme les instituteurs de l'espèce hu-
maine, lespèr#« giiuvernant$ (patriarches, qui étaient vénéra-
bles par leur vieillesse, sages par leur expérience. Ils savaient
tant de choses des jours passés ; ils avaient tant appris de ceux
qui avaient vécu aux âges les plus voisins de la création;
s'ils ne savaient rien, qui pouvait savoir quelque chose?
Us instruisirent du mieux qu'ils purent, et leur autorité
dut s'en accroître encore; mais elle atteigiit son plus haut
degré, lorsqu'on cx)mmença à les coiisidéicr comme inler-
mé<liaires entre Dieu cl î'homnie. La cotîséquence néces-
saire de ce qui s'était passé jusqu'alors fut qu'en cas de dan-
ger ou de malheur on s'adressa à eux , qu'on leur demanda
conseil et assistance. Inévitablement leur jwsition à 1 égard du
reste de la génération subit des modilic^tioiis plus gramies ei>-
core qu'auparavant; la pensée de travailler au l)oiiheur des
hommes avec l'autorité de la divinité s'était fait jour en eux;
et par conséquent ils agirent pari ordre divin, contre lequel
l'homme redouta de rien faire , car il tremblait devant la
puistance qui éclatait contre lui dans le tonnerre, qui l'anéan-
tissait par des tremblements de terre et des inondations.
D'heureux résultats se tirent sentir, et plus les intermédiaires
entre Dieu et l'homme aimaient leurs frères, plus ils devaient
tenir à ne pas laisser inachevée une œuvre commencée avec tant
de fcxmheur. Ce qui ne pouvait être atteint dans le cours de leur
propre vie, on pouvait l'espérer des générations suivantes,
pourvu que l'œuvre fût continuée. Mais il fallait qu'elle liait
continuée; et comme le père achève avec le plus de plaisir
ce qu'il a commencé par son lils, en qui il continue de vivre,
le père communique à son fds ses pensées, ses plans, soa
expérience , toute la science qu'il avait acquise, tous les moyens
3u il s'était appropriés. Les iils de ces patriarches furent
onc élevés pour devenir ce qu'avaient été leurs pères, et
c'est ainsi que les honneurs de cette intervention se trans-
mirent dans la famille de ces patriarches, distinguées par-
dessus toutes les autres, et par là turent jetées les bases de Vtn9-
titut sacerdotal^ et celles de l'organisation de la société, où
Vordre sacerdotal obtint le premier rang. — Mais il ne faut
point se faire une idée du prêtre des temps primitifs d'après nos
institutions actuelles. On demamiait toute autre chose à ces
anciens prêtres; leurs services et leurs actes étaient tout difle-
renls. Ce qu'on attendait d'eux, c'était du secours dans les souf**
frances physiques, le salut dans le danger et le malheur, des
avis dans les cas douteux ; des conseils sur un avenir incertain,
etc. Le prêtre de son côté usait de son autorité, pour consolider
de plus en plus l'état moral, non en instruisant la foule, mais
en lui annonçant la volonté divine, en introduisant les saerifr-
ces, en réglant les cérémonies, en imposant des peines, des
expiations et des puriâcations. Tout cela lui rendait nécessaires
toutes sortes de scieiu^es, lui imposait à lui-même l'observance
de certaines pratiques, stimulait de mille manières son esprits
et il fut naturel qu'il devançât ses semblables en culture, et qu'il
fût amené à des découvertes et à des inventions qui étaient res-
tées étrangères aux autres. Le prêtre de%int promoteur de la
culture, inventeur des sciences et des arts , que seulement il ne
faut pas se tigurer plus étendus qu'ils ne l'étaient. Mais oœ
sciences devinrent la propriété héréditaire du sacerdoce, se
transmettaient par la parole, et voyaient de temps en temps
augmenter leurs fruits. — Maintenant, ce que le mythe nous
raconte de Menou, le Mouni , le Riscbi de Brahman, etc., est-
ce autre chose que celte histoire des brahmanes, c'esl-à-dh^
des descendants de Brahma? Ce sont précisément ces brahmanes
qui, en tant que prêtres-patriarches héréditaires, sont Brahma
lui-même, qui révèle les Védas (les cérémonies et les lois du culte
divin), qui, chaque fois qu'il peut mourir, subsiste pourtant
toujours et est toujours le même. Ce que l'on dit de Lomus. le
célèbre Mouni, le premier-né de Brahma, qui vit encore, n'est
qu'une variante de ce premier mythe : la chose est exacte <ians
1 un et l'autre cas» Ce qu'il y a de remarquable dans ce mythe,
c'est que les producteurs de l'espèce humaine sont opposés à tous
les êtres, et ceci se rapporte du moins à l'opposition de deux
classes, l'une gouvernant, l'autre gouvernée, et celle-ci est
toujours, tantôt plus, tantôt moins éloignée de l'origine divine.
Nous trouvons donc des enfants de Dieu et des enfants des
hommes, ^t^anl les hommes, il n'y avait que des Deioias ou des
Dainis, divinités ou géants, qui les uns et les autres sont dési-
gnés comme les bons et les mauvais génies, habitant le ciel et
le monde inférieur, et qui sont opposés à l'espèce humaine. Les
Deiotas sont les prêtres; les hommes sont le peuple; mais que
sont les géants? Pour le découvrir-, il faut porter ses regards sur
les énûgrationsy qui durent ^voir lie» dès que la muJljplication
BEAMMA. ( 304 )
de réspèce ne permit plus un plus long séjour sur un territoire
désormais insuffisant , Elles renferment le second chapitre de
rbistuire de Thunianité, et nous allons voir ce que le mythe
dit à leur égard. — Ginforméroent à la nalure des choses, il dut
y avoir deux sortes d emigrants; ceux qui suivirent la direction
des chaînes de montagnes , et ceux qui descendirent dans les
Tallées et dans les plames, où ils suivirent In direction des fleu-
ves. Par suite de leur diverse manière de vivre, il se forma en-
tre elles une différence caractéristiç^ue, dont les suiles furent
importantes : la châtie fut Toccupalion principale de l'habitant
des forêts qui couvraient les montagnes; IV^^ du bélnii ci la
plantation furent l'occupation principale «le ceux qui peuplè-
rent les plaines» et qui tantôt errèrent comme nomadeê, et tan-
tôt devinrent habitants iltible$. Ces difTcrentes manières de
TÎvre donnèrent naissance chez les uns à un droit de conquête^
chez les autres à un droit de propriété, d*où il résulta que tou-
tes deux durent prendre vis-à-vis Tune de l'autre une position
hostile. Les plus anciens habitants des montagnes couvertes de
bois vivaient à la manière des Cyclopes, tels que nous les
dépeint Homère (0(/. ix, \21) : a Là il n'y a ni lois ni assem-
blée publique: mais ils habitent tous sur les sommets de hautes
montagnes , aans le creux des rochers, et chacun agit à son
gré. » Une seule chose les réunissait, c était Tatlaque à laquelle
la nécessité 1rs contraignait contre les habitants des vallées; ces
attaques devaient être faites en commun, et le plus fort, le plus
brave, le plus audacieux était le chef. Les peuples des monta-
gnes devinrent brigands et guerriers; les habitants des plaines
se viieiil dans la nécessité de se défendre contre eux par des murs
et des fossés, qui furent les premiers fondements des villes qui s*é-
levèrent dans la suite. Ces peuples des montagnes, hardis chas-
seurs, braves guerriers, insolents pillards, sont les géants iiu
monde priniitiT, et il est facile de voir pourquoi on les représen-
tait comme des géants, pourquoi en même temps on les regar-
dait comme de mauvais génies. Par le conflit de ces deux sortes
d*émigrants dut changer toute la forme que les choses avaient
eue jusque-là. Le mythe représente ce conflit comme une lutte
entre les dieux et les géants. C'est avec raison, car les dieux
sont les prêtres, les géants sont les chasseurs devenus guerriers.
Du côté des prêtres étaient les planteurs et les bergers, soumis
aux prêtres comme fondateurs de colonies. Cette lutte fut donc
une lutte pour la théocfntie et le despotisme, — Tandis que les
prêtres se répandent de tousctUésen colonies, les guerriers con-
quérants se répandent aussi et rencontrent les prêtres partout,
avec le même but , mais avec des intérêts très-divers. Les con-
qnérants voulurent attirer à eux les fruits que les prêtres avaient
récoltés pour prix de leurs bienfaisants efforts; ils voulurent jouir
du boidieurque les prêtres s'étaient eux-mêmes préparé. C'est ce
que dans le langage mythique signifient ces mots : Les géants
voufurenl être dieur, et forcer les peuples à les reconnaître
pour tels. Les dieux furent souvent chasses par eux, et se virent
forcés de prendre la fuite; sur d'autres points, il en fut de même
pour les géants. Après que les deux partis se furent coml>attus
assez longtemps, ils en vinrent à voir qu'il leur serait l)eaucoup
plus avantageux de se réunir. C'est cette réunion des chefs de
rinslitul sacerdotjil et des races guerrières qui a donné nais-
sance à cette divisitm des classes que d'un mot portugais on ap-
pelle caîles (le nom indien est giadi). La caste des prêtres et
celle des guerriers restèrent partuut les premières et les plus
puissantes. Là où la caste sacerdotale est prépondérante, le gou-
vernement est entre les mains ^*u grand-prêtre; là où la caste
des guerriers est prépondérante , le roi est choisi dans son
sein; toutefois il est ctinsacré par le grand prêtre, et les prêtres
forment son conseil d'Etat, son divan. C'est ainsi que se formè-
rent les Etats de l'Orient, prot)ablement sans un contrat social ;
car partout où s'est formé un semblable établissement de castes,
le peuple ne pouvait être autre chose que la partie soumise. —
On le voit, le mythe se continue ici jusqu'à la formation de peu-
ples et d'Etats , et fait venir en dernier lieu de Brahma Vorga^
nisation politique de t Inde, où à son tour chacun produit
son égal. Auparavant il y avait des races très-diverses; aussi
l'espèce humaine, c'est-à-dire le peuple, ne voulait pas faire de
progrès : maintenant, après la reunion des races , la terre est
peuplée. Certes, le mythe est très-conséquent. — Mais cette
dernière partie du mythe ne pouvait naître en aucun cas que
postérieurement à l'époque où l'organisation politique de l'Inde
s'était formée. Cela pouvait-il bien se faire dans la période brah-
maïque? Nous ne le croyons pas, précisément parce que l'his-
toire de Wischnou se rattache trop précisément à celle de Brah-
ma, et ne montre encore dans son commencement aucune trace
d'organisation politique. Il est nécessaire d'indiquer au moins
ce point, parce que i histoire de
la4>ériode brabmalqueea sera
mieux encore éclaircie. — L'histoire de Wischnou est contM»
dans ses neuf avatars (inearnattons) , c'est-à-dire métaoaiw
phoses en diverses formes et apparences humaines, dans les-
quelles on ne peut méconnaître une formation progméifci
la terre et de 1 espèce humaine. Le mythe de Wischooa o».
mence avec les quatre grandes catastrophes de la terre, quiprt^
bablemenl ont fourni la première occasion de la doctrine ib.
dienne des quatre âges du inonde (Joff). La géologie inetlun
de tout doute qu'il arriva réellement des catastropliesdecttt*
sorte, dans lesquelles l'eau triompha de la terre ferme et pr«.
duisit ensuite comme une nouvelle création. La quatrième (v
tastrophe apparaît ici comme la dernière, et elle doit etn^
dernière, s'il y a quelque fondement à la conjeciure de M^
selon lequel le fait de l'origine de la rotation de la terre e$lo.
ché sous ce que le Maha-Bharata dit à ce sujet. Quoi qu'il e
soit, il est certain que si jamais il y a eu un temps où kifiivé
Ceau pouvait consolider son empire sur les espnts, c'est aMn^
ment le temps de ces épouvantables révolutions , où les Oob,
débordant avec une effroyable furie, absorbaient la temltm
et où les plus hautes montagnes pouvaient seules saum fe
hommes d'une mort inévitable, niscbnou était prédsciM
pour le inonde des eaux le même symbole que Brahma parb
masse solide. Qu'y aurait-il d'étonnant si maintenant WistbM
éliminait Brahma, comme l'eau la terre, et si le culte de Witd.
nou s'élevait victorieux ? Dès la première incarnation , il olà
Ju'au temps où Brahma se livra au repos . le géant e(}|ai
fajauriva vola les Védns, et s'enfuit avec eux sur la mer; qv
Wischnou tua le çéant et rétablit la sainte lumière et ledrai
Qui doutera qu'ici Wischnou , le dieu des eaux , est le f/inhé
d'un institut sacerdotal, comme précédemment BrahtmîVat
évidemment l'institut Wischnou n'apparaft que comnrat
conlinualioo d«^ raneien institut Brahma, car il rapportées
Vedas voies par un gcani. Comme ici non plus il neùulp»
songer à des Védas écrits , cela ne peut signifier qu'une dNÎr,
à savoir qu'il rétablit le régime sacerdotal «H)ntre les géinl«4t'
venus trop puissants. Mais pour cela la lutte avec les grinUir
cesse nullement; bien plus, elle dure à travers toutes les inc*-
nations, et elle ne s'emflamme réellement de toute sa force qi'
la quatrième, où les géanis , « frustrés par les dieux du ^
vage de fimmortaliléf se répandirent par toute la terre, (op*
reiil les hommes à ne plus adorer aucun d^ dieux , K cooia-
rent les plus épouvantables cruautés, pour être eux-io^
adorés comme dieux.» Les géants n'arrivèrent que trop bwi
l'exécution de leur projet. I>es documents historiques ntrm-
quent pas à ce sujet, car il nous reste encore une multilodei
généalogies des plus anciens rajahs ou rois, qui descendeol^
enfants du Soleil et des enfants de la Lune. Mais pour cela im*
il n'y avait pa«i encore alors d'organisation politique où finit^
tion des castes fût déjà établie. La huitième incarnation né-
ment pourrait s'y rapporter, car on raeonte à son $"jH^
Wischnou dompta les rois qui s'intitulaient /tls duSold>^
donna leur royaume aux brahmanes, — Avant cette ioff»
tion , il s'était accompli encore quelque chose de Irès-impa**
dont nous devons faire mention. Cet événement nous est doos
par la sixième incarnation. Wischnou apparaît sous U forv
de Rama, héros sous la figure humaine, pour conihatlrf fc
toana, roi des géants, qui était partisan de S^iva. 11 nf*
d'abord en commun avec lui , puis se détacha de lui, et «>
adorer lui même. — Alors entre tout à coup en scène la If*-
siéme personne de cette trinité, le dieu du feu , et lesshi*»*
et les wischnouites sont en lutte entre eux. La lutte (ot«*
dangereuse, car ce dieu du feu (plus lard seulement aiwi «"
du soleil) arriva réellement avec le feu, et avec ce qu'on oep
?# forgées. ^'^
avoir qu'après l'usage du feu, avec des armées _
armes lui donnèrent dans celte lutte une supériorité d<NJ»»«
le feu lui-même et l'art de forger lui assurèrent une inflw»^
prépondérante sur la culture. Que l'on songe seulemenl o*
bien de choses en dépendent dans ragriculture , dans to*'
métiers et dans les arts. Celui-là même qui tremblait deni*
formidable dieu tlu feu apprit pourtant bientôt aussi à l^*^
coiinadre pour bienfaisant Or, il faqt altrikHier à sooinllu'*
tout ce qui eut enlin une consistance durable. Celui qui p***
vaincre par le feu et par répi''e pouvait réussir aussi dans 1^
blissement des castes , dont il est difficile de faire remonter j'
rigine à un temps antérieur à la période du *^''?***'|VÇ
qu'il en soit, il est certain que dans le principe le y^'^j^^
et le shivaisme se firent la guerre.Cette lutte s'anaba ^^'^
manières. Les wischnouites rigides prirent ^'**^*'"*'y?
dieu suprême; les shivaites riffides firent de méniepoar^
et c'est par là qu'on peut expliquer comment on a pu tttrw»
si souvent les mêmes choses à Wiscbnon d à Shiît* à^
BRAHMA. (
J'hui même encore les deux partis prennent souvent l'un à
'ê^ard de Faulre une attitude hostile. Du reste on paratt être
irrivé à un accommodement amiable , auquel ensuite vint en-
t)re en aide la philosophie , qui trouva , par l'observation de la
lature, çiue les deux divinités n'en faisaient réellement qu'une,
?l l'on vit se former la doctrine qui sert de base à toutes les phi-
osophies naturelles de l'Orient, celle des deux principes nalu-
•els de la chaleur et de VhumidUé. — Il ne restait plus que
Brahma,et Ton peut demander ce que désormais on fil de lui.
— Assurément il se trouvait alors, comme dieu et comme ins-
titut sacerdotal , singulièrement relégué sur l'arrièrc-plan ; et
le mythe ne dissimule point qn'il fut supplanlc par le wisch-
noaisme et le shivaîsme. La difTérence que l'on remarque dans
les traditions populaires vient uniquement de ce qu'ici encore
les wischnouites et les shivaîtes parlent exclusivement de leur
dieu suprême ; le fait reste le même dans son essence et donne
le même résultat. Selon les uns, Shiva abattit une tète à Brah-
roa, parce que dans son orgueil il voulut s'élever au-dessus
deux; scion les autres, Wischnou l'abaissa, le força h faire
pénitence; il montra un repentir qui lui valut son panlon, mais
il pcnlil ses temples et le droit d'y être adoré. Le seul signe de
Sim culte antique qui lui reste, c'est quo !es brahmanes lui
adressent tous les matins leurs prières, et accomplissent en son
honneur la cérémonie du sandivane , qui consiste en ce qu'au
kset du soleil ils puisent de l'eau dans le creux de leur main ,
la répandent à diverses reprises devant et derrière eux , et, ce
faisant, invoquent Brahma. Celte cérémonie est si simple, que
Ton pourrait croire qu'elle est propre au culte primitif de Brah-
ma, et que dans ce culte il n'y avait ni temple ni service de tem-
ple , cl c'est une raison pour laquelle il aurait pu seulement
ombcr en oubli. Si cependant les indications que l'on tire de
a paffodedeniedeScheringam (I) sont exactes; s'il est vrai que
lans les anciens temps Brahma avait des temples et un service
b temples, il faut aamettre que le culte de Brahma s'est main-
mu jusque dans la période du shivaïsme, avant laquelle on ne
eat admettre l'existence d'aucun temple. Si ce cas s'est pré-
eiité, les instituts Brahma périrent par une révolution à la fois
«lilique et religieuse (en langage mythique, Brahma perdit sa
c'<^,. hypothèse contre laquelle il ne s'élève qu'un seul doute,
•l le Toici : Comment a-l-il pu se faire que les instituts sacerdo-
aux de Wischnou et de Shiva, si ce sont eux qui ont supplanté
trabcM et le brahmaîsme, aient cependant éternisé le nom de
trahfna,en s'appelant eux-mêmes Brahmanes? Si alors seule-
ment ils avaient dû accepter ce nom, cela ne serait vraisembla-
Itmenl pas arrivé ; mais ils ne firent que le conserver, car dès
' principe ils avaient été brahmanes. C'est de l'inslitut Brah-
a qu'étaient issus les instituts Wischnou et Shiva, et celui qui
Ignore pas la manière dont les prêtres fondaient des colonies
los les lemps primitifs sait comment les choses se passèrent.
» progrès ae la langue, le changement de lieux, une nouvelle
anière de vivre, de nouvelles habitudes et de nouvelles mœurs,
f événements imporUnts dont on fut témoin , de plus grands
îsors d'expérience et un plus grand développement de l'esprit
luiain loi-roéme rendaient impossible aux instituts sacerdo-
ax dans les colonies de rester absolument fidèles à leur for-
e et à leurs idées premières; lors même que ces déviations
énaient les uns aux autres ces instituts, il leur restait pourtant
ijours encore un moyen d'alliance dans la conformité de leur
nnisation. Que les wischnouites n'aient fait que continuera
ur sur les fondements du brahmaîsme, cela est clair; et, lors-
Us furent devenus le parti dominant , le respect commandé
f raiicienneté se rattacha toujours encore au nom de Brahma.
Diainlenant l'institut primitif brahmaîque voulait faire valoir
Jtre les sectes plus puissantes les droits d'une ancienne habi-
te (Tarrogance de Brahma) , ces sectes conservaient leur in-
tendance; les instituts brahmaîques succombèrent sous leurs
''vrsaîres plus forts, et Brahma ne put continuer à vivre que
18 les Brahmanes , qui durent abandonner à Wischnou les
pi ces conquis des enfanU du Soleil ci de la Lune, c'est-à-dire
ilroduire le régime théocratique. — Il faut remarquer ce que
1er a appris à ce sujet du brahmane Ramtchund (2). à savoir
i I a chute de Birmah eut lieu parce qu'il avait voulu oppri-
r ^t s'idenlifier une partie de sa création. Après que les trois
ov^s eurent fixé l'espace par leur résidence commune (5), ils
îcrçurefil de la fraude, et Birmah fut contraint de restituer
Vfi\ avait volé. Il ne s'en n^rda pas moins, en sa qualité
, ft^éltleur des Védas, comme de beaucoup supérieur à Wisch-
î^ îy*"**» ^^'^^ orientale, I. u, 557, 1171 el luiv.
J) T. ,,171-190.
V umme <m le verra plus tard sur Menou.
IV.
505 ) BRAHMA.
nou et à Shiva ; mais ses prétentions et son orgueil déplurent
aux êtres suprêmes, et il fut précipité an fond de i'abfme. Après
qu'il eut subi une longue pénitence , l'Eternel lui dit que ror-
gueil était le seul crime qu'il ne pardonnait jamais , el que ce
crime, il ne l'avait pas encore expié ; que pourtant il lui restait
encore un moyen d'obtenir son pardon , en renaissant quatre
fois sur la terre. De là quatre incarnations de Brahma, une dans
chaque âge du monde. L'Invisible lui dit encore que Wischnou
était son représentant visible : a Ceux qui l'adorent sont mes
adorateurs , il faut donc que tu l'adores aussi ; dans les quatre
incarnations auxquelles je te condamne, tu devras écrire l'his-
toire des incarnations de Wischnou, et par là ton crime te sera
pardonné.» En conséquence Brahma apparut dans le premier
é^e du monde sous la forme de Rabe Éagbossun , el se rendit
célèbre non-seulement comme auteur du Markondai Pouram
(racontant la guerre de Bhavani avec les Géants) , mais encore
par la prudence el l'expérience qu'il acquit pendant une vie
d'une durée prodigieuse, qui le mit en état de donner l'expli-
cation de tous les événements. Au second âge du monde, Brah-
ma naquit dans la race malheureuse des odieux parias ou
tchandalasy parut sous la fonne de Valmik (V^almiki), mena
d'abord une vie désordonnée, mais fut converti, el devint en-
suite, par une illumination divine, l'oracle de sa contrée. Il sa-
vait expliquer les passades obscurs des Védas, et décider du sens
des passages douteux. Se rappelant sa mission littéraire, il écri-
vit les six premières incarnations de Wischnou, donl il avait été
témoin oculaire, el par inspiration la septième, le grand poème
épique des exploits de Hama (Ramajana). Dans le troisième
âge du monde , il naquit d'une manière miraculeuse sous la
forme de Baya ( Vyasa) , et accomplit sa mission en romposani
le Mahabaraty Bhagavat et d'autres ouvrages qui lui valurent
la réputation d'un prophète et d'un mouni. Dans le quatrième
âge du monde, il parut sous la forme de Kaldas, et, comme
dans le principe il était fort ignorant, il excita un gr^in'i «'bonne-
ment en indiquant avec précision la place de la ville (VA^jhudia
(Aud, une des sept villes célèbres par le culte que l'on y rendait
aux dieux), que le rajah Bikkermajit ( Wikramaditya) voulait
faire reconstruire , el ce fut d*après ses indications qu'elle fut
rebâtie au lieu où elle se trouve aujourd'hui. Kaldas acquit une
grande autorité auprès du rajah , el il l'accrut encore en se
montrant capable tie réunir el de rétablir dans leur intégrité
les ouvrages de Walkmik , depuis longtemps dispersés et défi-
gurés. Il lut regardé par les Hindous comme le premier des qua-
torze brahmanes qui, sous le règne de Bickermajit , se distin-
guèrent dans toutes les sciences abstraites. — - Une tradition po-
pulaire peut-elle indiquer plus clairement comment Brahma
succomba comme divinité (comme institut sacerdotal ) ri conti-
nua de vivre dans les brahmanes? Ce qui n'est certes pas sans
importance, c'est qu'il soit fait ici mention des parias, comme
ailleurs des enfants du Soleil et de la Lune ; car l'une et l'autre
de ces indications nous attestent des révolutions politiques et
des changements religieux qui doivent avoir eu lieu, si ce qui est
incontestablement arrivé devait arriver nécessairement ; et cela
montre qu'il s'en faut de beaucoup que toutes choses ici soient
ramenées à leur relation historique. Mais ce qui est d'une com-
plète évidence, ce sont les causes et les moyens par lesquels
Brahma se conserva. Il se conserva par les anciennes traditions
populaires relatives au monde primitif, auxquelles il fallait né-
cessairement rattacher tous les faits subséquents; par consé-
Îiucnt, non pas tant par les Védas que (ce qui du reste est con-
orme à la nature des choses) par les Pouranas el les poëmos
firofanes , qui contiennent le système mythique, de même q«o
es Védas contiennent le système philosophique, lequel certai-
nement ne pouvait venir qu'après l'autre. Le» meilleurs Poura-
nas el leurs auteurs prétendus, brahmanes des anciens temps,
sont appelés ici les conservateurs et les collecteurs de ce qui
constituait la croyance du peuple. On indique également avec
assez de clarté la manière dont ils conservèrent les anciennes
traditions. Kaldas, Kaldos , Kalidas , le poêle de Saconlala, fil
pour elle , dont les poésies s'étaient transmises oralement , ce
que Lycurge fit pour les rhapsodes d'Homère, et Ton voit que
pour arriver au lond il faut recourir aux mêmes moyens de re-
cherches que Wolf a employés pour les poèmes d'Homère. Il
s'agit de l'organisation des écoles des brahmanes, de l'antiquité
de l'art d'écrire, du commencement de la littérature el d une
plus haute critique pour ce qui est plus ancien ou plus récent;
recherches qu'on ne peut nullement encore resarder comme
closes à l'égard de l'Inde. — Si donc Brahma fut supplanté ,
comment se fit-il qu'on l'éleva néanmoins au rang de première
personne de la trinitéî De tout ce qui a été dit jusqu'ici, il ré-
sulte que l'idée d'une trinité ne peut avoir existe dès le prindpe
39
fikva , il n
BUBIM. {3,
4mh rtnita, mM8 «iVIIf ■'' dû nailn- que plu» lard. LetcAtfH
•A rtlt 9P tornw 1» iw»( iSMirèMMit « ik-tetiuiner aï«c ccrtt-
Mlp, «nais kmItmh^ le leii^ en elle « F" iwlarplltoictil ci
nnMnablwKBt nalire lotrt' «wlc, *l t* temps b<hI rn4csni-
•mM «itw qac relui iw ■»»•» oonunew* â *e dé*rt.ipprr ic ge-
■te 4e la pkitoMfihie, qui loHJoufs «ett f-KTcé, a win urigiite. a
éM «xplif»lions « à de» Mrteïpréiali«ii» <I an fy««uc wj Otiqur
«lislanl anlerieureineiit. Ceo une fuis fait, il bllul élaLlirMili-
^HMMldeidaginK.ol diitiwu»d»nui muinini la lentativr
Ban-wnlenMnt de-dMMr delà «Kwrviléau croyancetpopu'
IWKS , ntMS «oMi de les «MMocUFe 1 m acrard ia«e et iolelli-
Ml. Si l'oM avaiiMMjé défi le mftirrùstat pour WischoMi el
'yvraitfiliisqa'on pat i faire poor aniia aa bul,
«.HMefMMsUMï^tott: Jnfcia — la Irrrc, (obstance bnda-
^«ntalrdeJ'Mrc-crFaletn-dBKiaade: Witdutem — l'eau, prin-
'«■fcde b nnarriUtre-ranamaleBr du UM>fMie; SknM — le feu,
•riMcipe de b U wthrmalioo, ea psrtie c)>n«er»alciir, en partie
iWiuiliM I ■mliui H deslnirlewj l'idér de ers mis
Mica, dMOBC-uoac, derail Maeoer à l'idée que ces trois élres s'i-
dentiBaiwil ■écOBaiaemet et fécilemeni ; de là par rrauéqurnl
le dogme que ces bw Mes u'eu fermeal qu'un , do^ne qui
«lail WBguliêranfi araaUgeux pour b cru^wice popubire
fandëesar b nvlke, e< duquel sortait en même lemps luuif la
^HkuophienlùnUederinde 1). 5ek« celle philosi^ie oa-
<upelle, «s dtilM liintaircs sosl k sytnbole des irois proprié-
tés de t'Hn prtmier el m : et sur re paim les Védas difeirrleiii
' ""laeuup, mais eucare en sens direre (2^ jusqu'à
Fldeb iféaiblion dans le système d'ulenlilè
.. l^s Vnbi sont si )«u d'accor'l enlre eux dans
lear philnaaiihie, ^ue l'on peut ; reronnallFf plusieirs systèmes i
^aîtfeMMl apposés ks uns a'uii antMs. %«us verront ■dans '
rartkfeBBaniA'iK coutuienl cela a pu se faire. — Ce qui. '
Wlii b pfaibsupfeie, donna surtout lieu aux Ira usrorma lions àe '
riuiun im4be el â seu aiigmeiiblioa par des inventions non- j
«aiba , <e furent bs «ris du <\raein . qui., dans ks anciennes '
gialliii qui serraieal de leiuples mat. UinduiiE. furcenl l'admica- I
liM du specblAor. On n'a pas plus de certitude sur leur âge '
que sur eelM de la litknture iudienue. Ce que rnuclaiU ou ue \
peut uier, c'mi que toute b sculpture des leotpbs iudicns n'a !
pu ualbe avant la période de Shiva; car toute sculpture sur !
■ierw suppose da iMlrunieMs en métal, et par cunséquenl des j
AngeTOMet l'usase du feu. Otte raison doit nous rendre cir- I
eaaspecis à tirer Se U symboli(|ue de cette sculpture des temples I
des preuves pour Ira iiMes orwinaires ; selon toute vmiscin— '
Uanrr, b ptultuophie el la «cuTplure se donnèrent ici b main.
n Mrs donc Mît d'après cela de porter un jugemenl convena-
ble sur ks images deBrahma données par les lieaui-arts. On le
repréKnkd'huiitucte assis sut une (leur de lotus ou ajant pour
' ygne ifaa»M, avec quatre lètes et quatre hras.
[ lient un nMaire, de l'aulre uite coupe de cuivre.
ime des feuilles de lalinier, el dans la q^ualrième
rrràrirvsuT ces fnnillM.Jrfv quai re têtes sigoilieut,
I iTfplé (es quatre Vétias ; sa position de personne
même sens. Aimi k tnéjne svntbole serait peut-
lé deuK fois, t'ra faulinoet Anquctil du Perron
ttn , ninrnrniéntent i l'idée primitive de Biahnia,
p IM« indiquent lea quatre régions du inonde,
alion orale IouiIm, mais ta révélation écrite , plus
ik. l'n Iteumui hasard nèanAtoinsa pourvu a ce
ne puiwe croire que les Védas onl rrclkmenl élc
Mrimk de Urnhma, car celle coupe de cuivre est le
iirit* liTahiuanra qui par pénitence ne vivciil que
Tient i^Hiur Inni luigaue, et a par rnnsi^uent Irait
u« oii'il est dinicile de supp<iiser dans un temps
lUe lebrahniaisine pur. (Jor -- - ■
la suppii
r mte Itvujount coiniue preuve of^posec. t. c» k
lé rudmettlMm. sur It-^el un invuque , comme le
le kt brahmanes, les mmis de Shita , qui, outre
■lm<vurabln, porte aussi relui itr Awrfra. Si donc
ppartknt évidnnmeut à la |>criu)k de Sliiva, il
SMÎre que les Védaa aisnt pris naiaMuce avoiu lui
, 111 Uni dm pi'lltnpmivn qui nnl été Joniièeiiu début
llrtr. Triil imiiver qiieli|iir rliow de |ilui complet, peut
nrk'hiil , nr^lnnr, 91, i. 101) rt «ilv., et l« oUcrra-
mi. y n jninlei, p. 4041 «I tiiiv. On u'iura «ncore li
f cf qu'il y n t driv, nuit on verra oliirroKiil qu'il le
nnppiirl IranrfmiH rliLuraqutdiniil'aulmdiigiiitliquet.
ti*nl tiiibiil il qiiirODqiic rouqure itluntiv «aient U
MahalaiuM avre In aolet. V. «ii particulier ce que dii
Mwl'AMit. I, aiiiMMii.
00 ) ■RABMAUiME.
I fMor lui être attribués , à lui, le rtprùtnniu itt (ratuMi
I dont il porte aussi les insignes. Bien plus , ce Bralmu , mn.
sentant des brahmanes, ne dut pas truIrniFTii arofr (Wa h
Védas, mais encore avoir quatre iiHes, parce que 4à«ragii«
avait quatre ViHja s. En cela jianrtani on l'ippowqnt Vod-
Iririne, JlftarvuM, éUit déjn également rccannu, mm
qu'il rat d'une ori);ine de beaucoup posIérîeQrt (IJ. — Du n
dans d autres représentations de xlrahma, on traoTt tn»
d'autres accessoirra symboliques dont il raulrerlainemmltfa llj
compte, mais il faut avant tout s'altarher à ceux doniiinnt l|j
1 represeiitaiion elle-même. |N
SKAHXACIABIE , selon b mythologie îndicnnp, tnhiitn ['
des jeunes brahntesou brahmanes, qui avait licnàVigr iVvf vi
ans, dans les inj&Ières lie Uralima , dii-u rréaleurilM niiHU 11
■KABSIDIKAS, autrement PRADJaPatis, génin m ('
par Brahma, participent sous ses ordresàla créaliondi Vu-
I donoance des inondes. Ce sont en quelque sorte Ih ourrimt
' Brahma; aussi les nunime-t-un souvent les dii brahmismip
' grands brahmanes. Ilslienncnt le premierraiig après Inq»
< tone nienous, clonl pour subordonnés les pitres ou pilriinh
' qui habitent dans la lune, et qui, pères el gcnératrun paciQ^
, comme les brntimadikas, exécutent le délail des onénii*
; voulues par ceux-ci. On classe vaguement le hrihitmlb
parmi les moonjs , avec les ricbis. Seinn les uns , ils st (oAi
dent avec les génies brahmaîques ; suivanl les aulm , h it
distinguent. Le fait est que quelques iionit sont commit'i
l'une et à l'aulrc liste. En effet , voirî les noms des jimwm
Angiras.Cilri, Eralou, Bhrigou , Dakcha , Maritclii,N)ii4.
Paulaha , Paoubslia et Vacictilba. Les sept richis soni:L-
ciapa , Citri. Vacichtha , Vicouamitra , Gotama , Djamiilnr.
Bhandvadja. Quelques Iraditions font naître les bratinùA»
du premier menuu ; d'autres veulent que neutll'cntnnn»iL
clé produits des difTcrentes parties do corps de Brahma, fà s'
le dixième ou le premier des di».
BRAHMAisnE. C'est la religion des adorateurs delnln
peui-ètre faut-il la distinguer du brahmanitme, syslèmeihn*
phique des tvalimanrs , dont les Védas sont la source (ni>
pale. Plusieurs critiques estimables ont commencé à rr(Nw»
ter la doctrine de l'ancienne sagesse indienne roniinc n
révélation primitive, et cruienl l'avoir (niu\ée dans ce ! "~
tbéosuphique. Hais , avec tout ce qui a été publié sot
tème depuis l'ouvrage de Fr. Sclilegel sur la laiwut nï
sagesse des Indiens jusqu'au travail plus étendu deNiUnlt
1er sur la cruyunce, les sciences et les arts des anciens fiiiAa
on peut Irèt-bieti connaître la questitjn principale sanipirtT
l'opmiun suivant laquelle des inéesjilus récentes onl rtr ^
nées pour les idées primitives, comme cela a été Tait par Ft*
rie Majer, dans son împorlanl ouvrage intitulé : Braiiaia «*
RfligiOK de» Indiem eontidërét comme brakntaXrmt (y^
1818), car tout ce qu'on dit ici du brahmatime ponrtaii i^^-
tenir au brnkmanùme. Et que l'on ne croie ponlt que cm»
insignifiant; car dans l'état où se trouve actnellenient b ^
lion , cet examen se rattache par le lien le iilus intimt*^
qucsiions fort im|«rtantes, au sujet drsqucilrs se H>nt i^
élevées entre les lliéulogicns et les philos<iphcs lanl de diii?
siousauiquellrsmaiiilciiant prennent aus.*!) part les oivtt ''
goes et les antiquaires. Plus ceux-ci sont impartiaux, p'e'
peuvent contribuera une solution définilivc. — Si l'onp^^
prouver que le système Ihéosophique des Védas, k si"'"
a idciililé, la doi'lrine du roui-c/n,un nanlhéisnw tiês^^^'
kmeni idéaliste, était la doctrine primilivo de Brahma,^'
serait forcé de rei.'oniialtre qu'elle n'a pu venir aux humnir'^'
par une révélation T II n'est pas précisénii^iit nécessaimf'^
melireque les premiers auteurs du genrr Uumain èlaieinW
un état voisin de celui de la brûle |>aur trouver imj»**
qu'étant al)anrtonnés à eu\-ni#mes ils soirnt «TTÎvn > <
sjstéine qui est si complètement tdiaUtte dans sa rarinr. (^
dii partout philosopher longicmps avant d'arriTer i ce p""''
spéculation qui suppose une niébinee décidée contre les y»
contre toutes les connaissances acquises par leur moyen. S<k
ici l'on éUit parti de le , cela n'aurait pu se faire que pu <
révélation, non sans doute par une ivvélation aui f *
qu'un élan du irnt intimt, mais par une révebtiun <t
laquelle il faudrait voir un enseignentritt 'transmis au n*
d'une parole formelle. Mais il s'en faut de beaucxHip qur
prouve que ce système est le plus ancien lie tous. Le p^rt
Sue auquel on le présenterait comme Ici serait forcé de itT
re qu'il est im|)Ossible uue ce système soil le plus ano'^
lorsqu'il voit à cOté l'un de l'autre deux systèmes dont l'ai
CI) COUIKOOK, Alla
BUBfltAïaau.
que i autre est subtil, cet bonime, oblig
consCanimçnt à la morehc naturelle du déireloppeaient 4e l'es-
prit humain , accordera de toute nécessité la plus haute aoli-
quité au premier de ces systèmes et non au second. Et si la
conclusion que le psyehoh^ue est obligé de faire à ftiofi vient à
être confirmée à posleriori pr le résultat des investigations
historiques, pourra-t-on inainlenir la première assertion, qui
de plus a ceci contre elle, qu'elle ne peut ei4diq«ier comment
les idées plus récentes sont nées des idées plus aneiennes, sans
appayer une assertion sans base par une autre assertion plus
hypothéti<|ue encore, tandis que si Ton suit la marche natu^
relie du développement de l'homme, cette explication ne souf-
fre aueune difticulté? En conséquence de ce qui précède, la
révélation primitive des Indiens nous parait R)rt compromise.
Pbortafit il ne fout pas ici discuter sur des mots. On s'explique
ao sujet de eette révélation de telle sorte qm le rationaliste
tnèroe n'a rien â opposer, et la diseussion ceneerae non la révé-
lation, mats ce que Ton doit admettre ici pour elle. Ce n'&k
donc pas le brahmanisme, mais (pour les nM)tifs indiqués) le
bmlima^me qui doit probablement être considéré comme le
e!as ancien. Qu'on donf»e c»o non à ce dernier le nom de rêvé-
lion, cela importe peu; mais ce qui n'est pas indifférent , du
(Boins peur les recherches relatives â la propagation des reli-
gions dans Tancien monde , pour lescjueUrs il faut recourir à
i'htsiovredes mythes , c'est «le déterminer les idées k» plus an-
ciennes, et d'après elles la série et ta succession des idées plus
récentes. Diaprés les résultats des dernières recherches, on ne
peut établir cet ordre de succession que de la manière suivante :
brahmaisme; — wischnouisme; — sbivaïsme; — pfailosopbie
naturelle ; — brahmanisme comme système particulier de pbi-*
losoplite; — <k)gmatique ; — bouddhaïsoie. — Maintenant on
peut poser celle question : Que savons-nous en brahmatsme?
Sans doute, comme le comporte la natore d» circonstances,
nous en savons fort peu de chose , et encore ne peut-on arriver
à ce peu de chose que par une pénible analyse. Et afin que dans
ce travail le critique historien ne tombe point dans le même
tknger d'assertions arbitraires où se laisse entraîner le dogma-
ticnie, il s'attachera dans toute sa recherche à des règles réelles,
indispensables pour qu'elle soit bien faite; ces r^les, les voici :
i** Ne jamais oublier le développement naturel de la nature
psychologique de l'homme, selon lequel, chez les individus
comme chez les nations» les idées sensibles précèdent les idées
ibstraites , l'observation des choses sensibles celle des choses
non sensibles d'un ordre supérieur à celui des sens, selon lequel
[nr suite la spéculation nietaphysi(}ue n'est pas, dans ce cas,
réellement philosophique mais poétique; selon lequel , par con-
séquent, le mythe précède la philosophie. 2° Suivre constara-
nent l'analogie. On a jadis tant établi sur le eoiuf n^iM geniium ,
loarquoi le négligerait-on ici ou il est si important? S"" Em-
iloyer le mythe tel qu'il entre dans l'histoire, comme source
ûstorique, qui ne donne, il est vrai, que la vniisembiance ,
nais qui mérite croyance dès qu'elle n'est pas en contradiction
▼ec la psychologie, l'analogie et la vériUble histoire. 4» Dislin-
[uer ce qui, par conjecture ou par évidence, est une transforma-
ion plus récente du fondement primitif. 5<> Se servir, comme
laoyens de con6rmation ou de réfutation, du culte» des sym-
boles et des usages sacrés. Ce n'est pas ici le lien d'insister da-
«nlage sur ces règles. Indiquons aonc les résultats probables
[ve Ton obtient en les suivant pour le sujet qui nous occupe. —
Lu brahmaïsme appartient la doctrine de Vantf tht wMndê ,
^^^hwutnéiB , mais daiM sa forme la plus simple. La puissance
téatrice, c'est-à-dire la foculté productrice, devait être comprise
ions ce symbole. Au lien de l'idée abstraite de eette facuHé , eo
« représenta le eréaUwr hii-mème, k produetmttr univetitl,
^pèrt primiiif. Or, qui pouvait-il être? Nul autre que Brahmou
le dieu de la terre; car s'il est chose naturelle à rhomne qui
te raisonne encore que d'après les sens de considérer la terre
somme le point central du tout , et à ce tout nous ne jponvoiv
racunement substituer Vidée qtie noos y ratlachons^ Pour ces
^mes le tout n'était nullement îneomineunrable» et la
erre y quelque petite qu'elle fât, et quekpie peu <|u*en la cou-
Mit, était pourtant à leurs yeux la plus grande partie ds tout,
vninne la plus importante, car en délhiitive fux-néme^ se
rooraient avec elle dans un rapport iofunédiat. En conséquence
i (erre fut la base do tout. En etait-il autrement chez les ûrecs?
^près le chaos vint tout d'abord la Irrrf , et en même ten^M Brm
I» ptiissance productrice, l'instinct de b Carmalioii); ce fut la
!tte seulement qui produisit le eiel dt ^M^t , qui couvre la
""^^ L'îdéede Brabina en tant que terre , qui était la base de
tout ce qui devait nattre, dut se perdre dans l'idée de Dieu»
que l'on se représentait sous la forme humaine, comme c'est 1^
cas pour Gaia , Demeter , Isis, Uerlba y etc. La différence ne
consiste qu'en ce qu'ici il y avait un dieu , et ailleurs une déesse
de la terre. On pourrait donc se demander si dans le princi^
l'on ne s'est pas représenté Brabjua comme androgyiie. A cet
sujet 1^ phyre bous a conservé une indication suivant laqjuelle
il avait vu dans une grande caverne une statue dont le c6lé droit
représentait un honune et le cùlé gauche une fenunc; sur le càté
droit on voyait le soleil, sur te côte gauche la lune; sur les deux
bras les étoiles , les parties dtt monde , etc. (t). Tout cela est
conforme » la symbolique de la religion nalureUede l'ancieniift
Asie ; mais élaitrce la représentation primitive , en supposant
même qu'on doive la rapporter à Brahma , c'est ce qu'il îvA
laisser dans le doute, moins parce que celle indication nous est
domiée par Porphyre , qui vécut si tard , et que sou penchant
pour les mythes rend suspect à p^s d'un critique, que parce
que cet te statue ntf|>#ul être antérieure à la période dusbivaismiQ,
et que par conséquent elle ne proiàve rien pour la représentation
la plus ancienne. Tout ce que l'on peut dure c'est qu'au fond il
n'est pas impossible ^'on se soit aiosi représenié Brahma ^
comme l'on pourrait dire aussi qu'on le représeotak avec oualr*
têtes, en qualilé de dieu de la terre tournant ses regards vecs-
les quatre régions du monde et leur commandant. -« G& sérail
à tort que l'on tarerait ce plus ancien brahmaïsme de maié-'
rmlitme, comme si dans Brahma l'on ne s'était pas représenté
autre chose qu'un ii^mbolê de rétémeni de la terre. La plus
ancienne représentation de la matière est YhylozoïsfMf et c'est
lin caractère naturel de l'anthropomorphisme , de ne pass'tm»»
^iner seulement la force générale qui y règne comme un être
insaisissable^ nvais de la représffUer comme une peirsonne
existant par elle-même, bien entendu avec des facultés de
beaucoup supérieures à celles de l'homme, et précisément par
là comme une divinité. Sans doute le matérialisme sert de base
à cette représentation ; usais, bien loin de reaformer un simple
matérialisme dans l'acception ordinaire de ce mot, elle se rap-
proche beaucoup plus du fanIhéisvM, qu'assurément , dans ua
certain sens on peut admettre pour la plus ancienne représen-
tation théoliigique; nais non cerlaioement dans le sens où Ton
est habitué à prendre le mot panthéisme, car l'homme , par le
simple sentiment de l'individualité et de sa dépendance des for-
cés de la nature, s'opposait tout au moins lai-même , sinon à
tous les autres produits de la nature , du moins à la vie de la na^
ture en général; il se distinguait donc lui-même de la divinité »
et ne se regardait nullement comme une partie de celle-ei. —
Que si l'on veut voir dans cette représentation un panêhéismti
matériaUtiê , nous n'avons rien à aire contre. Il s'ensuit satvh
rellement que c'était en même temps no mâmothéUvM : outre
Braluna, il n'y avait pas d'autre dieu. Ce dieu unique de la
terre . base de tous les autres êtres existants ou à venir, devint »
par les mêmes voies qui en avaient fait une personne» ua êtr«
en dehors du monde , c'est-à-dire que l'en contÎMa à se le figu»
rer d'après ses facultés et son infiUwrM^e, mais non d'après son
être et d'après sa persoime. en comtexité avec le monde. Il falliU
donc désormais lui assigner une présence dans l'espace» une
présence locale. On la lui assigna sur le Jf^rou , non certes sans
fondement , conune on peut s en convaincre en Usant les citJK
Propre
tant lui-même dans ses dieux , ridée qu'il se fait de la nalnre
dtvtiM doit se modifier dans la môme proportion que l'idée qu'il
se fait de sa prsfMrt noiurf . L'homme se représente originaire*
ment à ses propres yeux comme une uméi vivante, et dans ce
sens on peut aussi l'appeler «neMnage de b divinité» selon les
idées ponthéistiqnes matérialistes. Il Uu follut plus Urd seule-
n:ent une occasion pour se considérer «iMnme une dualité com-
posée d'une âme et d'un oui ps. CetU occasion Uii fut donnée
par l'expérience de ta mort. Un homme vivant quelques ins*
tests auparavant était étendu là sans chaleur, sans moure-
ment » hors d'état de donner le moindre signe d^activiié. Voici
la série de pensées qni dut se Vftmin dans ^^^'^ ^ 5f^
tenr " ^ * -
sanai
tivité: .-...,. ' ,
plus Imr-mémTO^nêëMfoi «Ualuii U doit ;sf avoir quelque
âbose de plus, qui Va maintenant abandonne. Et queue est
cetU chose qui l'a abandonné ? — L*atr, le souffe , la rêtpirik-
ti49L vM/kn^ / — Ici Von arrivait au ipùrilualismi; les mots
( I) Stoiu. EcU phyt*, !• 1, p« 4, 56»
BRAHMAltlME.
(308 ;
BBAMMAISMB.
soofTICy respiration , air, désignent dans toutes les langues IVf-
fiii , Vàme. Comme la mort et la \\e se plaçaient en opposition ,
la mati^f^ vijiihie et sensible au toucher et Tair agissant et invi-
sible, Ic^prit, il fallut admettre on dualhme dans la na-
ture imtiutinc , celui de la matière et de l'esprit. Ce que le corps
devenait un le voyait; la poussière retournait en poussière ; mais
que devenait l'âme qui s était enfuie? 1^ terreur qu'inspirait à
rbommo s.i propre destruction , rafTerlion qu'il éprouvait pour
ceux qu'il voyait p4*rir, excitèrent en même temps le désir de
ieur durétt^ et c'est sur ce désir, élevé jusqu'au désir de se re-
voir, mais non sur une psychologie métaphysique, que chez tous
les pou[)les .ip|)elés sauvages nous voyons fondée la croyance à
limmorlaUlé d$ rame, qui existait partout bien avant qu'un
philosophe ail cherché h la prouver. 1^ croyance à l'immortalité
se trouve dans Homère; plus tard seul* ment Platon chercha à
la proinor. On ne s'inquiéta donc pas de la nature de l'âme, car
on scnd)lait la connaître; mais on voulut savoir ce qu'elle deve»
naît après s'être séi)arée du corps. Ce fut p<»ur expliquer ceci
ou'on arriva h l'iuée de la melemp$ycoie. Il est certain que
Ion doit attribuer cette doctrine au brahmaîsme; mais il n est
Sas moins certain que des trois sortes de métempsycose on ne
oit lui attribuer que la plus simple, la métempsycose à la
ronde, qui pouvait dilTicilement s'imaginer ailleurs comme
dans l'Inde, cl certes prè'isément alors, où la vie naturelle était
la plus simple. — Mais une fois que l'homme se fut considéré
lui-même comme un être double comi)osé d'un corps et d'une
âme y il introduisit aussi le dualisme uans la nature. Pourtant
on peut douter que la doctrine d'une àme du monde se soit for-
mée dès lors, parce qu'elle se rattache intimement à l'idée de la
divinité élaborée par la philosophie. Assurément le çerme en
existe dès lors , car nous verrons ailleurs qu'en déûnitive ici , à
propos de la divinité suprême, spirituelle, il ne s'agit que
aune divinisation de l'air, telle qu'on la retrouve plus tard
dans la philosophie ionienne : mais qui donc, s'il connaît l'his-
toire de l'esprit humain , ne sait pas combien de fois un germe
a repost'; des siècles dans l'âme des humains, avant de se déve-
loppor cl de produire des fruits. A Quelque proximité que l'on
paraisse donc dès lors se trouver des idées plus récentes, on
n'arriva certainement pas encore à un Brahma $upréme ( Para-
brahma), maison s'en tint à Brahma. Comme cependant les
modifications qu'avaient subies les idées anthropologiques ne
pouvaient pas non plus rester ici sans action , on lui associa des
tsprits subordonnés. Le nombre des bons et des mauvais génies
que l'on a signalés dans l'Inde est prodigieux , comme l'on sait,
peut-être seulement parce qu'on a additionné tout ce que Ton
a trouvé h cet égard quelque part que^ce soit. Assurément l'ima-
gination peut sans beaucoup de |>eine créer des millions de gé-
nies , dès qu'une fois l'on a besoin de génies; mais de tous ceux
que l'on a attribués avec vraisemblance au brahmaîsme, il n'en
est point qui semblent mieux lui convenir que les huit génies
iu monde , ou les génies des huii régions ( loks] , qui ont pour
chef suprême Indra ou Dewandren. Mais parmi ceux-ci même
on a attribué plus tard, à quelques-uns du moins, des mis-
sions qu'il est difficile de leur reconnaître dans le brahmaîsme;
par exemple, Yaina n'y remplissait certainement pas les fonc-
tions de juge des morts que lui donne le shivaïsme , ou du moins
il ne les remplissait pas de la même manière que celui-ci les lui
assigne; car tout cet empire des morts du shivaïsme suppose
one modification de la doctrine de la métempsycose qui ,
d'après SCS rap))orts avec le dogme de la chute par le péché cl
des mau\ais génies, appartient à une époque ou l'on était ca-
Sable d'organiser les Etals du ciel et de I enfer sur le modèle
'un Ktat terrestre. Tout ce que Qeeren a exposé avec tant de
sagacité sur l'organisation des empires d'Ormuzd et d'Ahriman
doit s'nppliauerêgalement ici, d'autant plus qu'il n'est nullement
invraisemblable que les deux orsanisations ont eu une seule et
même sonne. Si en général le dualisme morai n'est pas resté
pour toujours étranger au brahmaîsme , il paraît du moins ne
s'y être introduit que fort tard : en effet , Tidée de mauvais gé-
nies vint prolMblement pour la première fois à l'occasion de
ces gf'nnis qui apparurent en même temps avec le caractère de
mauvais jçénies. Ici encore il faut se rappeler ce que Heeren a
dit des !)i\cs du parsisme. Sans doute on a pu bien auparavant
Imafçincr des gérUes nuisibiês , et s'il est possible d'en indiquer
rexistence, nous les reconnaîtrons sans hésiter : toutefois, quant
«ox génies moraiement mauvais , qnant k tout l'empire de Moi-
êafour (Maha-Schasour , le méchant par excellence), quant
en:in â la défection des mauvais génies qui se trouve en rapport
imm(''<Iint avec cet empire, nous ne pouvons les admettre avant
rép<»que du >%i$chnouisme(le complément de ce système n'eut
lieu que dans la période du shivaïsme), parce qu'on donne
pour cause à la chute des mao%ais génies leur arroganet qui ^
rendit rebelles, dans l'espoir de devenir dieux eux-mèo>fs. S)
l'on étudie ce que dans les articles Brahma et BiiUMA^b
nous disons de la théocratie orientale , on comprendra (anl«.
ment cette connexité. — Une fois arri\é au point où rimiiici
des brahmanes représente Brahma, il faut entrer dans la t(^
historique. Quelque difficile qu'il paraisse au premier ntojk
d'œil de faire des découvertes sur ce terrain , des essais ne p^
vent pas nuire. Mais la seule voie historique au'il y ail ici trj-
\erse les généalogies que l'on a des descendants' de Brabn^
Ces généalogies sont mythiques. Mais comme le mythe àiH'u
rique a toujours des faits historiques pour base, il ne s'agit q»
de démêler ces faits, et l'on peut fort bien y arriver, autant qv
cela est possible, pourvu que l'on ait saisi le véritable point <V
vue. Si Brahma est ici le symbole de l'institut des brahmane,
l'histoire de sa descendance renferme Vhistoire de la formait»
de cet institut lui-même, et celle-ci ne peut assurément fin
indifférente si l'on veut réellement découvrir ce que rentenv
le vrai brahmaîsme. Quelques indications succinctes sur crtb
matière ne seront donc pas superflues. — La généalogie aïo*
menée avec Menou, qui, selon l'un des Pouranas, reçot(k
Brahma l'ordre de s'établir dans le royaume de Brahmawrih
Wriii, TEden des Hindous, où résidaient les dieux , au cw-
fluent du Gange et du Jumna , contrée encore sainte aajcv-
d'hui. Là naquirent six autres Menous , qui avec le preoiiff
forment les sept maharischis , les grands sages ou sainU; p»
les dix pères par excellence , créateurs du monde sous Brahai,
seigneurs des êtres créés. Des uns et des autres descendent
nouvelles races, toutes d'une haute dignilé^et d'une pui§arf
supérieure. Nous ne mentionnerons que celles qui nous «»•
lent la marche de la culture. Àtri se rendit célèbre pardejfcw
Angiras, de qui descendent les Havismats , antittet 6t li
caste des guerriers , par des enchantements. Poulastya olli
soudie des Ajyapas , ancêtres de la caste des Foiiyoïiv
n'existait donc pas encore de castes formelles. Narada , les»?
législateur, célèbre dans les arts , est l'inventeur de la riw, ■'
luth indien. On voit comment se forment dans l'instiioil^
éléments dontil a besoin. Les plus remarquables toutefois «
ceux que nous allons nommer. Vaiwaswata est appelé fit à
soleil, et nous rappelle ainsi Vastronomie^ ce que font mw
encore Marilschi ei Dakscha. Maritschi est la souclie des .^y «j*
chwattas, ancêtres des Devas, et père de Kasyapa. DaW-
avait eu cinquante filles (les semaines de l'année), donl^w^
sept épousèrent Ciandra (la lune, les jours dumois),el|reif
Kasyapa (les mois de l'année?). Parmi les Olles mariées a ^
syapa se distinguent particulièrement Adidi et Dirfi (lejwir^
la nuit). C'est de Kasyapa et A' Adidi que descendent i-
Adytias , c'est-à-dire les douze soleils , qui président au\(K^^
mois. Ceci est évidemment un système astronomique; au"^
Kasyapa est-il appelé Yinventêur de V astronomie . Il est d«»
de remarque pourtant que, dans toutes les traditions nopuUirf'
qui ont trait à l'astronomie, on trouve des traces du iw.
nouisme et du shivaïsme. Vaiwasvcata est ce même restaunlv
des Védas volés par un géant qui , lors du premier déluge,»
sauvéparWischnou;unefillede/)ûilwc^adevinlépousede5ft"i
On pourrait presque en conclure que toute l'astronomie app-r
tient au shivaïsme; cependant il est invraisemblable quon n#
pu avoir dès longtemps auparavant une idée de celte schu-'
Mais certainement ses commencemenls furent aussi simple T'
possible , et il n'existe absolument aucun motif qui nous Iï»
admettre dans le brahmaîsme une connaissance jd>aïv<P^
l'astronomie. Les génies qu'on rattacha aux astres nous loni-
contraire voir avec la dernière évidence que sous ce rapport aa-
l'on n'agit pas autrement qu'ailleurs. S'il n'en était pas ai»^;
comment rastronomie aurait-elle pu devenir une rcJ«i»*
D'autre pari il n'est nullement impossible, il est méincir^
vraisemblable qu'il se Ht |)Our faslronomie, dès les lenif»^
plus anciens , beaucoup de choses que l'on exploiU et que i
perfectionna plus Urd. Si l'on continua à noter «ela ©ao^
la plus simple le nombre des jours (comme cela se fit w^
dans un temple de Jupiter à Rome), on arriva à n»*^^"*^
Unémenl le rapport des jours avec le cours de la lun«/*^
leil , et à diviser le temps en années suivant le cours du »io'
en mois suivant le cours de la lune, en semaines suivant w^r
nètes , en un root à satisfaire an besoin que sentaient les \r^
de dresser un calendrier ; mais les temps subswiuenls . qwj'^
ces calculs , avaient de plus devant eux la tradition de pia»^
catastrophes de la nature, fit de tous ces éléments I >n«*°*^i
tème des âges du monde [tfog) , qui sans aucun doute rejrT
descalculsastronomiquesbeaucoupplussimplesseuleineotq
ne l'admet d'ordinaire, mais en même I«inp5 aussi sur on^
BBAHMANES.
(309)
BBAHMANES.
historique. Les traditions qai se perpétuèrent dans les instituts i temporel et s'il leur est ordonne d'honorer les rois et de les ser-
sacerdotaux maintinrent le lien entre les idées modernes et les
idées anciennes, de telte sorte que ni le wischnouisme ni le
shivaîsme ne purent se détacher complètement du brahmaïsmc.
Celui-ci resta ta base de Tun et Tautre système, et les traditions
transmises par lui relativement au monde primilirrournirent la
matière de plus d'un dogme plus récent. Nous compterons parmi
ceux-ci les dogmes suivants surtout : 1° que dans le commence-
ment il n'y avait qu'un monde d'esprits invisibles où tout était
bon ; 2» que certains esprits se révoltèrent et donnèrent nais-
sance au mal ; 5" la métempsycose comme moyen de purifica-
tion ; et 4® la doctrine d'une montagne dos dieux , qui est en
même temps le paradis. Qui pourrait dans cette identité mécon-
naUre Mérou, d'où sortirent toutes choses et te brabmaïsme
lui-même? — Le brahmaïsme , tel qu'il se présente à nous
par suite de ce qui précède, est extraordinairement simple,
qu'on le considère sous le rapport de la religion ou sous le rap-
port de la science. Sa morale était assurément tout aussi simple ;
car, dans un état de bienveillance naturelle et de simplicité de
mœurs, il n'était pas besoin d'une morale parfaite, établie sur
(les bases profondes. Si par conséquent il est dit que les sanjassi
sont les seuls dtscendants des brahmanes, il ne faut pas se figu-
rer (\es pénitents qui se torturent eux-mêmes, ear ceux-ci ap-
partiennent à une époque où l'idée de la misère de la condition
terrestre venait de s'établir ; il ne faut tenir compte que du bon
côte des sanjassi , et ce fut assurément celui-là seul qui se pré-
senta d'abora , il faut n'avoir en vue que la vie sans besoin ae la
nature, et de quelle nature I (V. Majer, Brahma , p. 17.) La si-
lencieuse retraite, la tranquille contemplation de ces prêtres,
que ne venait troubler aucune passion , cette grande simplicité
en tout nous autorisent à admettre que l'on n'exerce plus en
rhonnenr de Brahma aucun autre culte que celui qui se con-
serve dans la cérémonie du sandivane ( W.Sonnerat, i, 21-2). La
manière dont plus tard les auteurs philosophes des Védas ont
pu se rattacher au brahmaïsme se comprend maintenant tout
aussi facilement que la manière dont le bouddhaïsme ne devait
Hre véritablement qu'une restauration du brabmaïsme. On
tendait à revenir au monothéisme et au temps où il n'y avait ni
rastes ni culte des images.
BBAHMAN, le fils aîné de Brahma, fut créé de la bouche de
sou père, tandis que ses trois frères et ses trois sœurs sortirent
«Je membres moins nobles, Kchatriia et Kchatriiani des bras,
Vaicia et Vaiciani des cuisses, Soudra et Soudrani des pieds du
«lieu. Brahma donna en partage à son fils les quatre Védas ou
livres sacrés, comme les quatre paroles de ses quatre bouches.
Primitivement il n'avait point de femme. 11 s'en plaignit à
Brahma, qui vainement tenta de lui faire entendre que, né
l>oar l'étude et la prière, il avait besoin do fuir ces liens maté-
riels. Brahman insista, et son père irrité lui donna pour femme
une fille de la race maudite des géants. De cet hymen naquirent
les brahmanes, cette caste sacrée, interprètedes Védas et minis-
tre de tous les sacrifices offerts par les Hindous à leurs dieux.
Ainsi la caste parexcellence natt du fils aîné de Brahma. Les trois
autres castes naissent des trois puînés. Kchatriia donna nais-
sance à la caste des kchatriias ou guerriers ; Vaicia, à celle des
gricalteurs, des artisans et des commerçants; enfin Soudra, à
elle des esclaves. Cette généalogie des brahmanes a ceci de re-
nia rqaable qu'elle nous présente dans ces prêtres dominateurs
îo riode deux faces différentes, l'une par laquelle ils sont les
tîls de l'intelligence, l'autre par laquelle ils avouent que leur
r.îce descend d'un esprit de ténèbres et de malice.
BBAHMANDA, c'est-à-dire l'œuf de Brahma déjà sorti des
I profondeurs de l'irrévélationet commençant à prendre les formes
*le créateur, création. Sous Brahm se dessinent Hiraniagharba,
l^radjapati, Brahmanda, lequel bientôt devient Brahma. Brah-
Mianda est comme un Brahma prototype, transition de la mo-
nade irrévélée, Brahm ou Démiurge Érahmâ.
BBAHMANES, BBAMINES, BBA€HMANES, chez lesGrecset
• îiez les Romains. Ils forment parmi les Hindous la première des
' asles et la plus éroinente, l'ordre sacerdotal et savant, hérédi-
taire dans certaines familles dont la descendance de Brahma a
« lé indiquée dans l'un des articles précédents (F. Bbahma). Si
U*ur caste, et non celle des guerriers de laquelle sont issus les
' ajabs (radscbas, rois), tient le premier rang dans la société, cela
! »ii venir assurément d'un temps extrêmement ancien ; le brah-
> liane Padmanaba a aussi appris au vénérable Roger, que si
* idderavana-Vedam (Adorra dans Wilkins, Adorbo dans
'1 autres auteurs, par conséquent l'Alharvan authentique) exis-
înil encore, les brahmanes , par leur puissance temporelle et leur
aute autorité, seraient plus que les rois eux-mêmes. Si mainle-
n;\nt les circonstances ont voulu qu'ils aient perdu le pouvoir
vir, ils ont pourtant conserve toute l'autorilé et tous les privi-
lèges qu'il leur a été possible de garder; le roi doit aussi les
honorer, et ne peuCcondanmer à mort aucun d'entre eux; il
ne peut même les provoquer à la colère ; il ne peut confisquer
ses biens, même dans la dernière nécessité, ni demander un im-
pôt à celui qui comprend les \ édas, lors même qu'il se verrait en
danger de mourir de faim. Si au contraire un brahmane se
trouve dans l'embarras, il peut, sans autre forme, se servir du
bien de son soudra, et exiger de tout soudra en ginéral tel ser-
vice que ce soit. Les lois de Menou contiennent à ce sujet les
dispositions les plus ditaillëes, dont il suffira de citer celle-ci
(chap. IX, 317 et suiv., pag. 568) : « Un bramine, qu'il soit
savant ou ignorant, est une divinité puissante. — Lors même
qu'il se livre à des occupations basses, on doit pourtant l'adorer
sans discontinuer, car il est quelque chose d'infiniment divin.
Un guerrier qui en toute occasion lève violemment son bras
contre la caste des prêtres, doit être puni par le prêtre lui-même,
parce que le guerrier descend originairement du bramine. C'est
de l'eau qu'a jailli le feu ; c'est du prêtre qu'est sorti le guerrier ;
c'est de la pierre qu'est sorti le fer; leur puissance, qui pénètre
tout, est sans action sur les points d'où chacun d'eux a tiré son
origine. La caste des guerriers ne peut jamais être heureuse sans
celle des prêtres, et la caste des prêtres ne peut jamais s'élever
sans les guerriers: ces deux classes sont élevées aans ce monde
et dans le monde à venir par leur union cordiale. » On voit par
ce passage, qui confirme sous plusieurs rapports l'opinion émise
dans l'article Brahma , qui a donné les Jois. C'est de cette ma-
nière que Brahma est encore adoré, car Brahma est l'institut
sacerdotal des brahmanes. Il convient, selon nous, de partir de
la formation et de l'organisation de cet institut sacerdotal pour
exposer ici les choses telles qu'elles étaient. — Nous avons déjà
remarqué que le prêtre du monde primitif était toute autre
chose que ce qu'il est parmi nous. Le prêtre du nionrle primitif
naissait dans sa classe et pour sa classe, et appartenait par sa
naissance à un ordre qui avait son organisation propre, par le-
auel était réglée la distinction des classes et l'accomplissement
es diverses fonctions. Cet ordre était un institut d'enseigne-
ment immédiatement pour les prêtres, qui devaient être élevés
et instruits pour leurs fonctions. Les matières de l'enseigne-
ment étaient de la nature la plus diverse, parce qu'on faisait
les questions les plus diverses au prêtre, conmie à un médiateur
entre Dieu et l'homme. La religion se rattachait d'abord à la
plantation et à la culture des champs^ et les prêtres du monde
primitif devaient avoir des connaissances sous ce double rapport;
c'est ce que prouvent les nombreuses divinités qui dans le
monde primitif paraissent sur tous les points, enseignant aux
hommes l'art de pfanler et celui de cultiver la terre, et jetant
par là les fondements de la civilisation : ces divinités sont les
colonies sacerdotales. L'attention évcHtée sur ces objets se diri-
gea par l'observation de la température, du lever et du coucher
des astres, du cours de ta lune et du soleil, du retour périodique
des saisons, par le calcul des mois et de l'année, et avec l'étude
de Vastronomie commença l'établissement du calendrier, af-
faire de la plus haute importance, et de la chronologie. Par l'ob-
servation de l'influence que les astres exercent sur la terre,
selon que le soleil ou la lune se trouvent dans telle ou telle
figure du zodiaque, l'in&uence des prêtres eux-mêmes devint
f>lus importante, car l'emploi de cette observation pour l'art de
a prophétie était naturel. Mais on vint en d'autres cas encore
recourir à cet art auprès des prêtres, dès que dans des positions
douteuses on se sentait tourmenté par l'incertitude de l'issue,
ce qui donna naissance aux oracles, aux divinations, à Vinter-
pretation des songes, etc. Comme l'on venait encore chercher du
secours auprès du prêtre dans les souffrances physiques, la mé-
decine dut être aussi l'un des objets de ses éludes, et bien que
dans le principe on ne pût sans doute opérer que des cur*5 mer-
veilleutes, celles-ci conduisirent pourtant avec le temps à l'ob-
servation des forces salutaires de la nature, aux premières notions
de chimie et de j^ysique, et à des prescriptions diététiques,
dont on fit une affaire religieuse, il se comprend de soi-même
que tout ce qui tenait aux cérémonies du serviee religieux de-
vait être étuoié. A ce service se rattachait, outre l'accomplisse-
ment des sacrifices mêmes, le chant, qui, dans tout le monde
ancien, est constamment lié, non-seulement à la musique,
mais encore à la danse mimique, H fallait apprendre et répeler
par cœur les chants tacrés, et par là les écoles sacerdotales
furent les plus anciennes écoles Aq poésie, qui, tant que l'on
n'eut pas d écriture, était d'autant plus nécessaireque tout ce qui
est soumis au rhythme se grave plus profondément dans la mé-
moire. Mais on soumit au rhythme les lois elles-mêmes, et
(»•)
comme les prêtres étaienl eux-mêmes goufemanls» ov âo moins
conseilleurs-nés des gonvernaols, tout ce qui tenait à la eoH'
naissance du droit, à la iégisiaiiony à la cansUlutian du pftpt,
devait également être l'un des objets de leurs recherches et de
leur enseignement. Du moment enfin que le culte exigea des
temples, des ornemenss et des ustensiies et des symboies, Var»
ehiieeture, la mée^inique et les beuux-arts entrèrent auesi d^ns
les études des prêtres. Selon toutes les apparences, ce sont les
beaux-arts qui ont conduit à l'invention de l'écriture, et dès qee
les prêtres eurent inYcnlé celle-ci , la littérature comment .
Or, enr quoi consiste cette littérature? Elle embrasse tous les
objets que nous avons en uniérés jusqu'ici ; on consigna d*abord
par écrit ce que précédemment on avait confié à la seule mé-
moire. Deux choses s'y joignirent : la conservation de l'ancienne
histoire dans des poëmes, et, dès que le génie de la philosophie
se fut éveillé, la spécuhtion philosophique. On voit ciMument les
classes sacerdotales ile\inretit l'ordre savant; on voit comment
au sein même de cet ordre il dut se former des subdivisions,
car assurément cJiacun de ses memtH*es ne pouvait pas tout em-
brasser, mais on le dirigeait vers la spécialHé oà Ton croyait
pouvoir lirer le parti le plus avantageux de ses talents, ou bien
encore il suivait sa propre inclination. Ce dernier cas se présen-
tait probablement chez tous ceux qui se sentaient appelés à être
écrivains. — La littérature indienne a*ssi contient des écrits sur
toQtes ces matières. Les Véàas et les Pourana» sont les plus
importants. Ces derniers sont des poèmes d'une ^ande étemlcie,
contenant l'ancienne histoire à par tir de la création, fonëés sur
la tradition orale, composés à diverses époques par divers au-
teurs, réunis, remanies et réunis en un (outqtii naturellement
doit contenir un nombre assez considérable de tous plm petits.
Il n'est pas non plus douteux, depuis les recherdies de Cole-
brookc à ce sujet (I), que les Védas ont été composés aussi en
divers temps, en divers lieux et par divers auteurs. Chacun de
ces Védas se compose de deux parties, de maniras on chants
sacrés , d'hymnes et d'invocations , qui dans chaque Véda sont
compris sous le nom commun de sanhita et de brakmanaSy
r* renferment des prescriptions morales et ^s recherches sur
suîets de théologie. La partie démonstrative de la théologie
s'appelle vedanta, et se divise en diverses sections distinctes,
appelées oupamshadem. Les extraits des brabmanas que nous
possédons dans ïOupnek'hat (2) révèlent manifestement, par
leur forme et leur contenu, l'époque et la formation des maté-
riaux de ces collections. Nulle part on n'y a eu en vue d'établir
absolument un système quelconque, et si l'on voulait considérer
le tout comme un ensemble soumis à une unité, on rencontrerait
à chaque pas des contradictions, et l'on ne se ferait pas une opi-
nion avantageuse de l'auteur. Ce recueil contient au contraire
le» traités d un grand nombre d'auteurs qui, indépendants les
uns des autres, vivaient en divers temps et en divers lieux, et
dont chacun dirigeait ses recherches à son gré. Cela se fit lors-
qu'il fut possible que l'esprit philosophique s'éveillit parmi les
brahmanes, et lorsqu'il put y avoir des philosophes parmi eux.
Leurs spéculations furent reçues avec plaisir, et l'on fut avide
de recevoir de leur bouche la* sagesse. La renommée d'un de ces
écrivains s'était-elle répandue, d'autres venaient vers lui, et il
leur communiquait ses doctrines, ou bien encere Ton faisait des
recherches en commun. Ensuite l'on consigna par écrit, sous
forme de monologue ou de dialogue, les principes de la -doctrine
ou les recherches faites, et comme cela se fit à diverses époques,en
divers lieux, par les partisans de diverses sectes religieuses, il
dut y avoir, ici comme ailleurs, une grande diversité (Topi nions.
Mais, quelque diverses que fussent les opinions et les idées,
tout les traités ftreni réunis en collection, et ils témoignent de
l'esprit de libre recherche philosophique qui dut régner parmi
les hommes. Cet esprit se répandit dans toutes les directions
pour découvrir la vérité. Il arriva aussi à une doctrine d'unité
universelle, telle que nulle part on ne l'a éublie avec plus de
subtilité et d'art : mais il s'en faut de beaucoup qu'elle soit ici
exposée seule ou d'une manière uniforme. — Du reste, quelles
que strient les idées et les opinions que poîsit contenir ki par-
Ue philosophique des Védas, il est certain qu'elles s'écartèrent
toutes de la crovance populaire. Dans le principe l'on en tint
peut-être peu de compte, car la littérature ne pouvait s'étendre
au delà du cercle de 1 institut sacerdoUl ; mais lorsque l'atten-
tion fui éveillée sur ce sujet, on sentit aussi la nécessité d'obser-
ver une certaine réserve dans la communication, et de cette ma-
nière les Véda» derinrent un secret Mcerdotal. Il fut permis au
(l> On thê yedat or sacred wriungs of the Wndus , dans le
t. VIII det Àtiau Fêêearches,f, a77-4rr.
(2) OiipiMk'bat n'tai qae le iltalefta par tigne poar Upanishad.
brabmane seul de les <Î9»; I» caste ëe» %muvmi vttpm^^
écouler la lecture et l'explication, et, coonne Mier férrit i
Banks, <r Je n'ai jamais remarqué qu'ils perniissmC mx dton
classes inferieures du peuple irentendre rexatiotiott de m
livres sacrés, d Le brahmane qui lit quelques lignes des \Hk
à un homuM" qui n'a pa» le droit de le» entendit est avec \itm
sa postérité relégué de la première claase dans la demies;
Î|uant au soiidra qui ose lire les Védas, le magbtrat duît U
aire verser de l'huile IxMiltante dm» la bouche, et, s'il m i
écouté la lecture, l'huile bouillanle doit loi être versée dam r»>
reille, et de plus on doit lui boucher le» oreilles avec de h cîr
et de l'étain fondus ensemble. De cette cireonstance qa'ifi »
core les kaettris sont le» seuls privilégiés, on peut eondwe m
cerlilBde qve toutes ce» mesure» furent prises lorsque k goi^
nement temporel tomba en Ire le» main» des rajabs descfadab
de la caste des guerriers^ et par conséquent dans respartè
temps qui sépate la réunion des Védas de relie des Mis de Mh
non ; car dams celle»-ri les rapfiorts des deux castes sent dn
réglé» tel» qu'il» sont restés depuis. Si maintenaiil le prêtre aig
perdu en puissance temporelle, tt ne penlil pourtant rien de »
autorité et de son inflsenee, car il couserva à son institut b
honnewr» île la dsvinité ; le» brahmane» restèrent rimiohÉk
Brahmo. — V«ki eu quoi consistaient le» privilèges qn^ils é-
tinrent alors: lire et cxpliqaer les Véda»y accumptirlesw»-
fkes, instruire daas les cérémonies reli^peuses, et en cas de p»
vreté demander l'aunnène. Ces privilèges seoibleut awsqiia,
mai» ib ne le sont pas. Si un haniine est autorisé à demeadrrAi
auménes (^e petsomm nepnU lui refuser, sa subst^taMiè
moins est en tout cas assurée, et mm mendiurU qui prie jifrî
un certain pNsint comme un dieu ne peut tomber dbn» le myn.
Cequi constitue toutefois le privilège prinôpal, c^est qne le bà
mane seul a le droit de lire jet d'expliquer les Véda», êinôn
rang d'une inspiration divine; car ce druit lui donne dapom
même sur le» rois, et a dû tout éviiAeinment mettre bi légsbÉi
entre les main»de ces prêtres. On voitfié|à par ce que neosann
dit plus haut combien ils surent s'en servir dan» lear inlént;
luais ils surent encore tirer de grands avantage» de la sinple il'
tdligence des Véda», et nous ne voulons en donner ici «*«
seule preuve, a Si un prêtre, est-il dit dan» les lois de Mon
(», 3dt), pouvait garder dans sa mémoire tout le RiscMfdift
premier du recueil), il serait innocent, lors même qu'il luit
tué les habitants des troi» mondes, k>rs Même qu'il avait smf
des aliments préparés par les mains k» plu» impures. S'il r^
trois fois les mantras et les brahmana»de» Véda» avec les oèfi-
nishadk», il est complètement purifié de toute espèce de vm
lure. » L'étude des Védas devait donc être l'étude princi|Mkà
brahmane, et dans l'organisation que l'on introduisit alors p«
les castes cette étude réchiroa aussi la vie tout entière. — b
vie des brahmanes est partagée en quatre périodes, dsm b*
quelles chaque brahmane prend un nouvel état Le fib ^fu
brahmane vit jusqu'à sa septième année dans la maisoa pdf-
nelle ; il appartient, il est vrai, à la caste de» brahmanes, dw^
ne jouit encore d'aucun de ses droit». Ce» droits ne lai f^
conférés que par la eomséeruUon, qu'il reçoit dans sa sepiii»'
année, et qui est pour lui une sorte dermotVsunrt. Cette «»*
sécration se fait en ce qu'au milieu de sacrifices et de beaecij
de cérémonies on lui attache la corde ou la teiniurtétskm
mane<(1); puis on lui coupe le» cheveux à rexccptioad^
toufle qu'on laisse sur le vertex, appelé kudmmi on *«"[•*
et on loi peint sur le front le signe ae b divinité. Alors le bnl-
manc entre dans l'ordre des ^ruAmosiarf, c'est-â-dire d»«»|
liers ou des novices, et il y reste jusqu'à sa douiièaie amifc ^
pusse ce temps, non dans la maison natemetle, niab cta ■
brahmane étranger et ancien, auquel il doit obéir cow*"*^
maitre. Fendant tout ce tempe il doit porter une toison d*sotiliF|
d'un chevreuil ou d*un bouc, vivre d'aumône», ceucberfff»
dure ou sur la paille, s'exercer à la pureté, à Tabetinence, n^
vice, apprendre le» usages sacré», mais avant tout ^J^ j
avec le plus grand zèle. Si dans ces années d*apprenti«a8^
mérité la satisfiictioa de son nuittre, il devient dans 9 9^
zièroe année gruki, grahista, c'est-à-dire fiancé, ^PJfV
entre dan» la classe des père$ de famiUt, «à il a PMirflbW^
de se laver tous les roatras, de faire chaque jour à la dniy
l'offrande de fleurs et de réciter certaine» prièfe», de se pj*^
le signe divin sur le Iront, sur la poitrine et sur les bras; devr
(t) Appelée habituellement zennaar, dans PkoViuo yafpep^^
dans Roger dsanJhem. Elle se compose Je cent huit fib enlit-a**'
cl s'atUche de !'épaule gauche sous le bras droit, où «''*»*•**"* \
trois noeuds. low de Menoti , t. ri, S7 et sair. Afjreen ABen , »•
5ie.
BRAHMAMESL
i^n
BRàMMATiESu
1er de Teocens devant les images de la divitiilé, d*ofThr du rie
et (Ten distribuer à thre d'aumône unenariie aux corbeaux; de
s'atstenir» aoos peine d'être exclu de la castp« de toute liqueur |
«piritueuse, d*aii, de raves, d'œgnons, d'œuf^ de poisson et de
viande; de répéter le soir les prfères, les ablutions et les offrande^ ;
ft de s'occoper diaquejour des Tédas. Avec tout cela il peut se
fivrer au commerce, au jardinage et à Tagnculture. €eux gui
sont destinés aux hautes K)nctions du sacerdoce, 1** sont choisis
dans les familles les plus considérées; 2° ne peuvent jamais se
marier; S° ne doivent avoir aucune infirmité physique ; 4*^ sont '
«stroits durant douxe années dans le temple, dont fl leur est
défendu de jamais fnm<ihhp Tenceinle ; 5** s'en^gent par ser-
ment à ne jamais révéler les mystères de la religion ; G*" doivent
nbserver un sîYence de cinq ans; 1° sont pour tout le reste
cirtièremenl soumis à la règle des brahmassaci. Après que le
felemps d'études est terminé, ils deviennent réellement pr^lfM
00 éocUurs, Ces docteurs sont appelés gourou lorsqu'ils expo-
sent les sciences, et a^fiari^a lorsqu'ils instruisent sur les man-
tras. CcQx-là seuls qui apprennent et enseignent les mystères
de la religion sont obligés au secret, et sur ces matières aussi on
ne trouve jamais d'enseignement ailleurs que dans l'intérieur
des temples. Les autres sciences, la grammaire, l'astronomie, I
Va mythologie, la philosophie, la doctrine religieuse ,iK>pu- .
biire, etc., sont enseignées hors des temples, dans des jardins,
dans des boc2(ges et dans les enceintes réservées aux brahmanes, '
et dans ces écoles des brahmanes, appelées kalari, se léunissent
iouvent plusieurs centaines de disciples. — Outre ces deux :
états, on mdique encore fétat de vanap6a$(aetceluider/itlc«Aou
Q^tavyasi, — Vmnaprasta est un ermite* et Fra Paolino re-
^mnatt en eux les samanéeng (d'où ies-chamanes ont pris leur
nom), car leur règle s'appelle yamam (contemplation tran-
quille); ceux quj se soumettent à cette rè^le sont appelés
yamoMéens, (Ton l'on a fait samanéens. Celui qui entre dans
eet état, ce qui peut se taire de Tâge de quarante ans à celui de
ttnqnante, quitte ta ville, n'emporte que son gobelet de cuivre
et son bâton, ne pnorte d'autre vêtement que celui qui est né-
Rasairc pour couvrir les parties honteuses, et cherche une habi-
tation dans une forêt ou dans un autre lieu isolé. Il peut emme-
ner avec lui sa femme; mais il doit habiter séparé d'elle; et elle
ne peut plus être pour lui une épouse. Beaucoup de ces solitaires
virefft sur les montagnes et dans les forêts, dans le voisinage les
uns des autres. Leur nourriture consiste en racines, en fruits,
m légumes qui croissent naturellement, et en eau; ils couchent
nr ia dure , et même dans les temps de pluie et en hiver ils
l'ont d'autre abri que le toit sous lequel ils habitent. Ils ne se
nignentjKiint, comme les autres brahmanes, mais errent dans
m état de malpropreté ; toutefois Ils se peignent te front, la poi-
rnieet lesbrasdu signe de leur dieu, gui est figuré d'une façon (l )
Kmr les shivaïtes, etd'une autre pourles wiscnnouites. Leur règle
nir impose pour obligation de dire toujours la vérité et de l'avoir
najours fiousies veux, de ne iamais tuer le plus petit animal, 1
a^rne par hasard ou par Inadvertance , de ne rien détourner^ '
lôme dans la plus grande nécessité; d'observer la plus grande
jvitinence, de ne pas contracter de second mariage après la
lort de leur femme, de conserver la pureté intérieure, de viser '
ta paix intérieure, de s'occuper constamment de la contempla-
9 n de la divinité et de pratiques de pénitence, et de réciter
!Ctaines prières. Des personnes des trois autres castes peuvent
^affeinent entrer dans cet ordre ; toutefois ils doivent vivre se- ■
ares des brahmanes qui se sont consacrés à ces pratiques sé-
ères. Ceux-ci, lors(|ue leur vie malheureuse leur permet d'ar-
iver jnsque-^là, persévèrent vingt- deux ans dans cette condition,
ni n ^t pour beaucoup d'entre eux qu'une préparation à une
erfection plus haute. Si le vanapraHa est arrivée sa soixante-
lieuse ou lamniiion aetre aamire, n use pas
e cette faculté, devient bhikihou, c'est-à-dire solliciteur d'au-
WVnes, ou stxmyasi^ c'est-à-dire un homme qui a tout aban-
ooné. C'estavec des solennités toutes particulières que l'on con-
tcre an brahmane à cet état, et qu'on lui coupe la touffe de
Neveux, ce qui signifie véritablement aue désormais il a tout
^nôoimé, car fiar fà il quitte l'état et les fonctions de prêtre.
a milieu des prières, on le revêt d'une étofle jaunâtre, qu'il
>if tonjouTS laver lui-même, puis le gourou lui.remet dans une
»n le kafncuialam, c'est-a-dire le gobelet de cuivre consacré,
dans Fautre un bâton apj)clé dandam, cl qui doit avoir jiept
l 2 QuelquesHim loulefois. appliquent ce signe à Wischuou, pom* m-
^^^T que lors de la u'éation il nageait sur 1 eau ; d'autres l'appliquent
» VrÎDîté.
nœuds naturels (t). Les shivaïtes pour Ja plupart se couvrent
encore les épaules, comme aolrefais Shiva en qualité de guer-
rier, d'une peau de tigre, qui lour^ert à la fois de manteau et
de lit. A partir de ce moment, ils mendient de porte en porter
la plupart sans dire un seul mot Partout où Tun d'eux se pné-
sente, les personnes présentes se piostcrnent devant lui. Q»éï^
ques-uns vivent dans quelque leuTple comme muets et immo-
biles, et ceux-ci reçoivent des brahmanes du riz, des fruits et d<£
légumes. Jamais ils ne se coupent les ongles^ qui, diez.certaifi^
deviennent assez longs pour taire le tour de la luain ; quelques*-
unsse rasent la barbe et les cheveux; ils ne s'oignent d'aucune
huile, ne portent sur le front aucun signe sacré. Seulement
chaque jour ils se lavent le corps trois fuis, puis répandent sur
leur front et sur leur poitrine de la poudre de bouse de vacbe.
Leurs méditations ne doivent se rapporter à rien de terrestre;,
mais se diriger exclusivement vers le dieu unique auquel ils ap-
partiennent; c'est du moins, ajoute Fra Paolino, ce que disejtt
les brahmanes. Leur règle les oblige à triompher constamment
de leurs six ennemis, la sensualité, la colère, la cupidité, l'or-
gueil, la vengeance et tous les désirs. A leur mort, persoime ne
pleure sur eux, car ils prennent directement le chemin du cidl
sans subir aucune métempsycose. On les en terre assis, les pieds
et les mains courbés, et autour de leur corps la fosse est remplie
de sel. On brise la tête du mort avec une noix de coco, et un
partage entre les assistants les morceaux du crâne à titre de
relique. Un sanpssi qui quitte sa condition ou pécha contre
les règles qui lui sont imposées, perd toute sa dignité, est cou-
vert d infamie et chassé du pays. On cite l'exemple d'un de ces
hommes surpris en 1782 avec une dévote (2). Dans les lois de
(1) Symbole des «qit Maha Irousht, suais coateroplateurt, les sqit
planèles.
(3) Il y a iur toui ceci presque autant de conlradiclioDs.que de des-
cripiions de voyages dans Tbide ; nous nous sommes borné à suivre le
^slema Brahmanicum de Fr, PauUinus ^ «S. Bartolomœo, parce
que cet auteur a puisé à des sources authentiques. Mais Fra PaoUno ne
s'accorde pas non plus toujours avec lui-même, et ce qu'il représente ici
comme des états (insu'tuta Bi'ahntanicaj omnibus sec lis et JamilUs
communia) ^ il le nomme dans son Voya^ aux Indes orientales
(Berlin, 1798, p. 295) des sectes philosophiques j cl il dit : n Ces
philosophes ne sont pas à vrai dire des prêtres, et n'appartiennent pas non
plus à la race des hndimanes, qui sans doute se font également recevoir
dans ces quatre instituts, mais n*ont absolument rien de commun avec
les gymnosophistes, les samanes, les yoguis, qui ne mangent jamais avec
eux, et ne visitent point leurs temples et leurs pagodes. Ces derniers for-
ment également entre eux quatre classes distinctes. En effet, ib se com-
posent de solitaires, de membres qui vivent eu communauté , possèdent
des hieus-fbnds, de mendiant» ou de gymnoaopliisites pioprement dits, et
de sanyasis^ qui abandonnent tout , même leurs propres femmes , «t
ciioideut tout nus. Tous ceii philosophes, qu'il ne fdut .pas, comme nous
laxoii» dit, confondre avec les hrabniaue^ s'imposent des péaitancestqui
semblent presque inaoyahles. J'ai vu moi-même uu de oeà hommes qui
portait une lourde chaîne pendue à son prépuce ; un autre avait enfonoé
sa tète jusqu*au cou dans une cage de fer; un autre avait tenu son hcas
près du feu jusqu!à ce qu*îl fût entièrement rôti. Les élèves de ces philo-
sophes se sont répandus jusque dans la Tatarie, où l'on en rencontre
une grande multitude. Indépendamment des sectes que nous venons d^
munérer, il y en a encore une multitude d'autres dans l'Inde; tels sont
|MEr exemple les pandaras ou phtHophores des anciens, connus de nos
jours sous le nom de liiigami«tes , puis les kabirs, les tatlers, les para-
manghas, etc. C'est très-inexactement que t'oci api)ellece6 gensy<iib'/y,
car ce mot n'est pas même d'origine indienne, mais il da*ive soit de
l'indien, soit dupeisan.D Mais il fiiut regarder comme les plus exact es les
ÎAdicatioua que nous avoon admises dans le texte, parce qu'elles s'ac-
cordent avec ce qu'on lit dans les Lois de Menou (ou. ti). Ce qui a oc-
casiounéJci de la confusion, c'est sans aucun doute ceUe oireonstance ,
que des personnes de la seconde et de la troisième caste ont élahU des
instituts semblables et choisi un genre de vie analogue. Selon le Systema
Bfahm., les solitaires ou moines des forêts des autres castes sont ap-
pelés praesuiguers, ne vivent pas avec les yamanéeos, et se choisissent
un chef suprême dans leur propre caste. Il y a même des imitateui-s de
la quatrième condition dans la caste des soudras; leur véritable nom
est tader, mais habituellement on les appelle fakirs eiyoguis^ et c'est
de leur part probablement qu'il faut s'attendre à la plupart des exagéra-
tions. Les brahmanes toutefois y ont les premiers donné Ueu ; c'est ce
qui résulte des Lois de Menou, Ces lois (v[,â2 et suiv.) portent pour
le Yanapnastii la prescription suivante : qu'il se traîne ^à et là sur la
terre, ou qu'U se tienne tout un jour sur les doigts du pied, ou qu'il se
tienne tantôt a>sis, tantôt debout, dans un u(ou%'eroeiit pei'pétuel;que
dans la chaude saison il se place de manière que cinq feux agissent sur
lui , quatre brûlant autour lui , et |Kmr cinquième le soleil. £n temps
de pluie, il doit se tenir à l'endroit où les nuages tépandront sur lui les
ondées les plus abondantes, et il dMi s'j tenir à découvert et même sans
BBAHMAXES. ( Si
Menou il est dit expressément : « L'écolier, Tbomme marié,
l'ermite et le sanyassi, bien qu'ils [soient dans ouatre condi-
tionSy descendent de pères de famille mariés, et chacune de ces
conditions, lorsqu'un brahmane tes remplit Tune après Tautre
et remplit les prescriptions qui leur sont imposées, le mènent à
la demeure suprême: mais parmi tous ceux-ci on peut dire que
le père de famille qui observe le «rouit et l'» smrUi est le pré-
férable, parce qu'il entretient les trob autres ordres. » Mais à
cet ordre n'appartiennent pas les prêtres proprement dits, puis-
qu'ils sont astreints au célibat, auquel aussi, du moins d'après
un mythe qui n'est pas sans importance, le l3rahmane en géné-
ral doil avoir été destiné (Polier, Mylh. d, Ind,,i, 16D). Mais
à la tin le sacerdoce seul sauva l'honneur du célibat, et peut-
être même ne fut-ce pas tout le sacerdoce, car celui-ci à son tour
compte dans son sein diverses sections. Le grand prêtre, qui a
la surveillance du culte suprême, et sans l'ordre duquel aucun
sacrifice ne peut avoir lieu, est appelé sarvaveda ; tous les brah-
manes qui ont accompli un sacritice portent le titre d'eburan-
diri; ceux qui ont assisté aux grands sacrifices yaga sont dits
yagiamana ou yashda. Gourou est le tilre de celui qui enseigne
la morale et d'autres sciences philosophiques; ceux qui en-
seignent comment il faut prier dans les temples et (fans les
occasions solennelles portent le nom de shotria; ceux qui
donnent l'introduction aux mantras sont nommés aciarya;
ceux qui s'occupent de l'aslronomic, grahashatlri ; les astro-
logues, qui forment une classe à part, giodishyashastri. Ceux
qui appartiennent au sacerdoce proprement dit conservent en-
core beaucoup de privilèges des anciens temps. Bien que le roi
seul soit considéré comme seigneur et propriétaire de tous les
biens-fonds du pays, il faut cependant considérer, à côté des rois,
les temples comme des propriétés, car partout enaire dans l'Inde
r^ne la croyance que les terres qui appartiennent aux temples
appartiennent aux dieux (I). Toutes les affaires religieuses sont
décidées par les seuls brahmanes, sous la présidencedu sarvaveda,
dans Vyoqa [assemblée), et leur décision est considérée comme in-
faillible. La juridiction de celle yoaa est très-étendue, car tous les
cas qui ont le rapport même le plus éloigné avec la religion sont
portés devant ce tribunal (2). Sans doute le roi j[uge toutes les
aifaires criminelles, mais quelques brahmanes assistent toujours
aux enquêtes. Ils sont de plus les conseillers des rois, bien qu'ils
ne soient pas nécessairement leurs ministres; toutefois ces
hautes fonctions leur sont très-souvent confiées, ainsi que d'au-
tres emplois publics cl places honorifiques. Il y a même encore
des contrées où ils gouvernenl. Les rois d'Ediapalli sur la côte
de Malabar, de Parous et d'Araceri sont brahmanes (5). 1^
médecine aussi est encore en grande partie une affaire reli-
gieuse (4). — On voit par là que l'ancien institut sacerdotal s'est
maintenu jusqu'au temps actuel avec très-peu de modifica-
tions (5). 11 est donc difficile de comprendre comment Sonnerat
a pu croire que les brahmanes ne descendent pas des anciens
braekmanetf si à celte assertion il n'avait pas joint ses motifs.
c( Si, dit-il (i, 163), l'on parcourt les anciens livres sacrés des
Indiens, on trouve que les brahmanes ne se sont répandus dans
ce pays que depuis l'époque où Wischnou a répandu sa doc-
trine dans f Inde sous le nom de Rama. Par suite, nous ne de-
vons considérer les lamas , les bonzes de Foe , les bonzes de
Siam , (lu Tonkin et de la Cochinchine , les ialapoins de Pegou
et d'Ava, les prêtres de Ceylan^ d'Egypte et de Grèce que
comme des successeurs ou des disciples des anciens brachmanes,
et je crois que les sanjasi seuls sont les véritables descendants
des anciens brachmanes. » Cela peut être très-exact, sans qu'on
puisse en déduire la première assertion, car il n'y a qu'une dif-
lérenceentre les brachmanes anciens et les brahmanes modernes.
Il est naturel que celle différence se soit état>lie lorsque le
wischnouisme et le shivaisme se répandirent, et il est extrême-
ment vraisemblable qu'elle commença avec la période de Rama
(l'incarnation de Wischnou comme Rama) ; car il y eut désor-
mais des wischnoubhakles et des shivabhaklest c'est-à-dire des
adorateurs de Wischnou et des adorateurs de Shiva; mais,
malgré cela, les prêtres des deux partb religieux ne restèrcnt-
maiileau. Lorsque le froid est veau, il doit porter des véteiuenls mouil-
léi, et c*e)>t ainsi qu'il doit successivement augmenter la sévérité de ses
exercices de dévolioii. u Comparet aussi l'article tanyassi , dans le
Cilossaire de Jones.
(I) Paullimcs, Foyagti, p. 309.
(S) pAULLivus, f^oyages, p. 311.
(3) Paulumcs, f^oyages, p> 298.
(4) ^reen Jkheri, t. u, 168.
(5) Corop. Paullimcs, SytU Brahm., p. SSS.
2 ) BRAHMANES.
ils point 6ra^man/«? Dans l'un et l'autre parti, les ijistituU sien
dotaux ne restèrent-ils pas absolument les mêmes ? El ces ih»
veautés ne supposent-elles pas nécessairement un lien a\ec le»
choses anciennes? On trouvera les explications nécessaires U
sujet dans notre article Brahmaisme, duquel il résulte ao»
que les sanjassi pouvaient fort bien être les anciens et vériUbie
brahmanes et avoir un monothéisme» mais que pourtant au»
ces sanjassi et ce monothéisme ne ressemblaient pas à ceuiqu
vinrent plus tard. Dans les instituts de Wischnou et deShiuk
développa cette spéculation, telle que les Védasla conliennoi,
et telle que nous la connaissons en général par l'Oupnck'lut^fl
voslérieurement à la réunion des Vcdas seulement I institut dh
brahmanes put être soumis à l'organisation en quatre clas«^
que nous avons indiquée, et aux règles spéciales pour cbrui
ae ces classes. La date de l'origine des brahmanes motfrnwi
qui pourtant sont les plus anciens que nous connaissions, »
peut donc se placer que dans ce temps assez rapproché, dn;
suit que les brachmanes dont parlent les Grecs et lesRoouu&
et les brahmanes tels que nous les connaissons, sontahsoluoa'
les mêmes. — Le temps où furent ccrils les divers Irailèm
composent les Védas ont dtï être un temps de large et m
mouvement de l'esprit humain, et on peut avec raison le rfsv-
der comme l'âge d or des sciences dans l'Inde. Les choses <£»■
Çèrent lorsque ces traités furent réunis en collection cl fum
élevés au rang de règle de foi et de doctrine, el lorsque Iw
étude réclama la vie tout entière des brahmanes. Cepeodaili
n*y eut pas alors comme une trêve soudaine pour l'esprii U-
main, cl probablement il faut distinguer plusieurs pént^
jusqu'au temps de la décadence des sciences. Dans loib b
sciences indépendantes, des oupanishades ont pu sansol]^
marcher en avant, et certes, on y fit aussi des progrès; maiiiS»
les sciences mêmes qui tombèrent dans la dépendance dftW
das, nommément dans la théologie et la morale, des limite sr
furent pas tout d'un coup imposées. L'occasion de recheià^
ultérieures se trouva tout pr& pour des esprits pensanM
partie par l'opposition entre la religion des prêtres el ceikc.
peuple, en partie par les secles religieuses qui se \xm\v.
pour ainsi direcùtea cùle, en partie par la diversité desopiw*
consignées dans les Védas. l)e là naquirent divers s\^
philosophiaues el diverses secles religieuses, qu'on laissj «
sans obstacle jusqu'à ce que Bouddha le Jeune fol asseï L*
pour toucher aussi à la poliliaue et bouleverser toute l'io^'
lion des castes. On sait que les bouddhistes se multiplièrent <1j
une progression énorme ; aue l'on crut devoir les anéantir,
que la lutle se termina par leur expulsion de l'Inde. Pcot-<^
aes expériences de celte nature firent-elles imposer des Hue
à la liberté des doctrines et prendre des mesures contre Ift a-
novations ; quoi qu'il en soit, il est certain que le long a^'
valle qui s'étend depuis Bouddha ( selon Jones, de l'an i"t^
selon d'autres, depuis l'an 683 seulement avant J.-C.)H»'
l'expulsion des bouddhistes (dans le l*' siècle de l'ère *^
tienne) montre une décadence de plus en plus grande dit* J
liberté de penser. A partir de ce temps, l'on trouve IcscoroDr.
taires et les explications des Védas ; c'est une sorte de ^
scolastique. 11 se montre un attachement presque crainitf*
choses anciennes, qui finit par conduire à une stupidité suj^
slilieuse, qui place tout le remède hors delà réalité. U ne^»
plus (jue de lire les Védas, sans même les eomvrendrt; Iw^-j
premiers Védas se lisent eten commençant par le commcwtwJ
et en commençanl par la fin; on fait dans ce but des copirtS*"
ciales ; on met de rimportaace à la manière de lire, et \'f •'
tribue une puissance mystique à la simple prononciate* J
certains mots ; à la plus grande partie peut-être dcsbrahi»^
il ne reste plus que leur service cérémonial el l'obsenaoff ^
innombrables disi)ositions qui règlent presque tous leurs p^
IQUS leurs gestes. Il n'y a donc rien d'étonnant que à»^]
troisième et quatrième ordres des brahmanes le lanaliwn' •
arrivé à un degré presque inconcevable, — Les indiat''^
données à ce sujet par les Grecs commencent avec l'irrtifM
d'Alexandre dans l'Inde, et ce que Slrabon (I) el Arrienoil
de l'ouvrage perdu de Megaslhène prouve que dès lors t.»
choses étaient arrivées à ce point. Les Grecs envisagé"*'*
brahmanes du point de vue des philosophes ou des sopht*"^'
quelquefois ils les appellent gymnoiophistes , les safcsj^
(tic, Tusc, 15, 27). Mais déjà Mégasthènc éUbUl uoed^J
lion plus précise. D'alwrd il nomme évidemment de«i f^
religieux différents; les sophistes habitanU des ^^^'^^
avec le culte de Dionysus sont des skhaïUê; ks ^M^^^
tanU de la plaine avec le culte d'Hercule (Rama) v»"^
(l)Liv. xT,p.71Setsuiv.
BEAHMAPOIITEA.
(515)
BBAILLIBS.
wischmmUi, Outre ces déui sectps, il «gnale encore comme
deux espèce différenleSt les brahmane$ el lesgermanes (chei
d'autres sarmanes^ les saiiiaiiéeiisj. Ce qu'il dit de l'éducation
des brahmanes s'accorde a%cc letat des brahmatsiri et des
grahoiia^ avec celte seule différence qu'ici l'on n'admet pas de
di^ncliou entre le père de famille et le savant. Dans la classe
des germanes, à son tour il distingue leshy^obiens, dans lesquels
il est tout aussi difficile de niécoimallre les solitaires des forêts
que dans les ialriques (médecins] les ianyiisi, qui seulement
ne sont pas asseï rigoureusement distingués des prétendus fa--
kirs. Toute l'ascétique des fanatiques est déjà décrite ici, et ce
Sue l'on cite de Néarque nous fait voir les brahmanes dans leur
ignité politique. Les gynmosophistes n'appartiennent donc
quau troisième ordre des brahmanes; ceux qui ont des disci-
Êtes autour d'eux sont des solitaires des forêts tels que ce
«uschmanta dont il est (]uestion dans la Sakontala. Les Grecs se
sont trompés en choisissant le nom de gymnosophisles pour
dénomination générale. Les indications laissées par les anciens
et qui méritent d'être conférées se trouvent d'ailleurs dans Plo-
lémée, Arrien, Diodore, Plularque, Apulée, Pline, Porphyre,
Qément d'Alexandrie, Ammieii Marcellin, enfin dans Palladius
[qui vivait au V siècle), De genlibus Indiœ el brachmanibus
(Lond., 1668). — Souvent les modernes n'ont pas établi des
distinctions plus précises que celles des anciens, et sans aucun
(Joute on admet comme généralités beaucoup de choses qui n'ap-
partiennent qu'à un parti religieux ; de là tant de contradictions
apparentes dans les narrateurs auxquels il est assurément diffi-
cile de raconter les mêmes choses de l'inde septentrionale et de
1 Jnde méridionale, des eûtes de G>romandei et de celles du
Malat)ar. L'on n'a pas encore non plus rigoureuseineut distin-
gué les sectes religieuses et les partis et écoles philosophiques.
Autant que les documents dignes de fol le permettent jusqu'à
présent, on peut admettre les distinctions suivantes : Partis
R£LIGIKDX : 1*" WÎMchnuva, wischnoultes, ayant les sectes,
a) de Matih'iVa, qui honore dans Wischnou le véritable être
suprême; 6j de Ram'ina, qui admet dans Wischnou une nature
hermaphrodite et la réunion de deux principes, le principe
mâle actif et le principe femelle passif ; 2<' Seivia, les shivaïles ;
3*^ Smarta, c'est-à-dire les chercheurs. C'est ainsi que s'appelle
un parti peu considérable, fondé par Sankra Alsjaria (i),
qui reconnaissent Wischnou et Sbiva comme identiques ;
i° Tseheklea, les tckaktisle$, adorateurs de la déesse Schakti,
c'est-à-dire la nature, comme la productrice de la terre, de
Te^u et du feu, Brahma, Wischnou etShiva. Ils rejettent les
V^édas. — Partis philosophiques: i° Sarvagnia, qui ne
sont partisans d'aucune secte: ils reconnaissent, il est vrai, Dieu
pour être suprême, mais ils nient que Dieu soit le créateur et le
(t>nservateur de la terre. Ce sont probablement les niêiiies que
ceux que Roger nomme Sahrwaeka, et dont il dit qu'ils niaient
rimmortalite et faisaient le bien par vanité; 3^ Paxchanda, les
t>aschandisles, parti athée. Celui-ci nie également rimmortalite,
H Roger dit que ces hommes tiennent peu à la moralité; ils
inl pour principe île jouir. — On cite comme maxime leur étant
:>ropre qu'ils admettent le mariage entre les plus proches pa-
'enls tout aussi bien que le mariage entre étrangers. — Selon
o jésuite Cœur-Doux , les brahmanes savants sont en général
lî visés entre deux systèmes sur le monde et leur auteur (2);
>'=* le système des douHam, qui admettent un Dieu unique,
ternel, infini, mais à coté de lui un monde; et 4<* le système
les adotiiiam, selon* lequel il n'y a rien hors D'eu, selon lequel
tissi tout ce que perçoivent les sens n'est qu'illusion. On men-
Kmnedu reste neut^ écoles philosophiques différentes, el l'on
île les ouvrages sur lesquels chacune -d'elles se fonde (3).
BRAHMAHi OU BBAUMi , la femme de Brahma , n'est
utre que Saraçonati.
BKAHaiAPOUTRA {géogr.)f grand fleuve de l'Asie roéridio-
â le, qui prend sa source dans le pays des Borhamti, au pied
es Langton, montagnes neigeuses qui dominent l'extrémité
rîpnlale de l'Assam, traverse le pays de Mismi, la grande
allée de l'Assam dans toute sa longueur de l'est à I ouest,
ntre dans le Bengale , se dirige alors vers le sud, prend le
om de MÊegna , et se jette dans le golfe du Bengale, au-dessous
c l^kîponr, par une large emtiouchure, après avoir mêlé ses
aux avec celles dn Gange, au moyen de canaux qui font com-
(1 ) S«loii Roger f porte ouverte pour le pagauisme caché), Fra Paolino
'iiçne eomam foodaleur le gouroo Cianara,
(1) Oupnek'hat, 1. 1, p. 418 et »uiv.
(2) jéy€én Jkheri, t. ii , 406. Comp. Jones dans le t. i des Atiat*
-«.^ et Langlès, CauUofgue des Mscr. de la BihL imp., p. 7f et
IV.
muniquer les deux fleuves. Son cours est d'environ 70 Keues. Eo
général lesaflluentsde ce fleuve sont peu considérables. L'Omt-
cliou, venu du Thibet , et la Goumly ou Sonrmah, qui arrose
le Tipperah, sont les plus imp^irtants En 1827 , les so< rces da
Brahmapoutra ont été explorées par MM. Wilcox el Burison;
on acquit alors la certitude qu'il n'avait aucun rapport asec. le
Srand fleuve du Thibet, ainsi que M. Klaproth l'avait déjà
émontrédans un savant mémoire. Avant lui, d'Anville a%ait
déjà indiqué la non-corrélation de ces deux courants. Malgré
cette grande autorité, tous nos copistes cartographes s'étaient
empressés de reproduire l'erreur dans laquelle étaient tombés
Rennel et Turiier.
BBAHMËS (F. Brahmanes).
BBAUOUÉS (F. BELOCTCHISTAN).
BRAI, S. m. [iechnoL), suc résineux et noirâtre qu'on tire du
pin et du sapin ; résine refondue dont on extrait la térél)enthine.
Brai sec ;brai gras, celui qu'on a rendu liquide en y mêlant du
goudron, du suif ou d'autres matières grasses et gluantes. JEn-
duire de brai.
BRAI se dit aussi d'une sorte de piège que les chasseurs
emploient pour prendre les oisillons par les pattes.
BRAIE, s. f. linge dont on enveloppe le derrière des enfants.
Atiacker une braie à un enfant. Il a vieilli : on dit, lange ou
couche. — Braies, au pluriel , s'est dit anciennement pour
culotte, caleçon. Figurémenl el populairement, Il en est sorti ,
il Yen est tiré les braies nettes, se dit d'un homme qui s'est
tiré heureusement d'une mauvaise affaire.
BRAIE (technol.) , instrument de cirier sur lequel on écarte
la cire. •— Bbaib, pièce de bois placée sur le palier d'un mou-
lin pour soulager les meules. — Les imprimeurs appellent
Braie une feuille de papier ou parchemin découpée aux en-
droits où doivent passer les pa^es lorsqu'on fait une épreuve;
elle a toute la forme d'une frisquette (F. ce mot). Il y a des
braies de tous les formats. — On appelle encore Braie, en
term. de pêche, des gords formés au t>ord de la mer a\ec des
pieux ou des clayonnages.
braie (marine). On appelle ainsi des morceaux de toile
poissée ou des pièces de cuir goudronné, qu'on applique autour
d'un trou pratiqué dans le tillac pour faire passer le mât ; ce
qui empêche l'eau , pendant la pluie ou les coups de vagues, de
tombera fond décale. Onapplique aussi des braies à l'ouverture
qui sert de passage au gouvernail , afin que, pendant les gros
temps , ceux surtout de vent-arrière , les vagues , qui sautent
souvent par-dessus la dunette, ne remplissent point la sainte*
k)arl>e,d*où il est difficile de la faire écoulera causedu manque
des dorlots et des maugères (F. ces mots) dans cette partie do
bâtiment.
BRAIL (vieuœ mot), chasse aux oiseaux , espèce de pipée,
sorte de piège composé de deux baguettes, pour prendre des
oiseaux ; de la basse latinité, 6ra/ttim, bois.
BRAILLARD, AEDE, adi. (gmmm ) . qui parle ordinairement
l)eaucoup , fort haut el mal à pmpos. Cest ftn^mme du monde
le plus braillard. Une femme braillarde. Il s'emploie le plut
souvent comme substantif. C'est un grand bratllfird , un€
grande braillarde. Ce mol est familier.
BRAILLE , en term. de pêche, se dit d'une espèce de |)elle
dont on se sert sur les ports pour remuer les harengs à mesure
qu'on les sale.
BRAILLEMENT , cri désagréable et importun que poussent
certains animaux. — Manière de parler des braillards (Boisie).
BBAILLERyV. n. [gramm.), parler très-haut, beaucoup et
mal à propos. Cet homme a t habitude de brailler. Il signi-
6e aussi, crier d'une manière importune ou ridicule Cet enfant
ne ftil que brailler. Ce n*esl pas là chanter , c'est brailler. Ce
mot est familier.
BRAILLER {lechnol )f remuer les harengs avec la braille
afin qu'ils prennent mieux la salure.
BBAILLEB, en term. de musique, se dit neutralement, pour
excéder le volume de sa voix ; et en vénerie , se dit du cri do
chien qui n'a pas de voix.
BRAILLEUR, EUSE, adj. (gramm.), qui braille, qui ne fait
que brailler. Un homme extraordinairemenl brail/eur. Il
s'emploie plus ordinairement comme sut)stantif. Cest une brail'
leuse. Ce mot est familier.
BBAiLLEUB,s. m. pris adjectivement. En term. de manéfe^
cheval qui hennit très- souvent. Ce défaut est extrêmement in-
commoae, surtout à la guerre.
BBAiLLiERfPiKRRE), apothicaire à Lyon dans le XTI^ siècle,
publia une déclaration des abus et tromperies des apothicaires
et des médecins, Bouen, 1557, in-8^. Cétait une réponse à uo
ouvrage de Sébastien Gallin ( F. Collin). Duverdier attribue
40
(W4)
Msri i Bi^Rier det «rtic«latMm tor r«pologie de Jetn SvTPMh »
nédeâii à Saim-Galaiier en Forai , 1658.
MIAILOW ( BftAiLA ) (sféogr.) , forteretie tiinfae trèt-Hm-
porUnle de la Valachie , «ir la nte seplenirioiiale dn Diaiiabe,
dam le district militaire de oeUe principaulé, qui et! orgamaé
à pea près comme la frantiére «ilitaire da gouverneoient au-
trichien. C'est an pacba à trois qoeues qm la oommande ; elle
renferme SO,O0t àmea. La forteresse proprement dite ctt
aiuîée au eonINient du Danube et du Serech qui se difîse en six
iMraoches, renlerinant un territoire neutre entre la Russie et la
l^nt[oie ; Tune de ces branches forme le port de la vtlte. On y
embarque beaucoup de bléde la Valachie pourOinstantinopICyet
la pèche de Testurgeon de la mer Noire j est considérable. Les
Russes s'en sont rendus matties par capitulation le 49 juin
«838.
■RAIMBITT , s. m. en de l'éne.
BttAlHBy graisse , jemie vache , espèce de poisson de ririère,
qœ je crois être la iirtae ; c'était encore le nom d'une ancienne
monnaie.
MtAïKB (Jbak, ooiCTB DB), troorère français du xv* siècle,
rival en poésie d'Ànde^y et du sire de Goucy, était llls de
Robert II , comte de DreuK et seigneur de Braine-sur-la- Vosle.
On ae connaît de J0hans Cmem 4e Brminê qu'une chanson
OMMnençant par ces moU :
cfanorv doteu «t correac
M'esluet chanlflr, qaaod mAdiaie m'en prit.
Oa la trouve parmi les poésies de Thibent , comte de Cham-
pagne.
BBAlBS, v. n. (fTMini.). il se dit d'un ine qui crie. On ne
remploie guère qu'à l'iainitif et aux troisièmes personnes du
pment de l'indicatif, dn futur et du conditioanel. Son dn# 4e
WÊÊl à braire, Uératra. Um brmironi, — Fignrément et familiè-
venent, €ei komme me ekmniê pas ^Uèrai4.S^inM% est fausse
et criarde.
BBàlSB, s. f. bois réduit ea charbons ardents. Du boii qui
fmi de bomne brmiee. Un gigoi à la braise , que Ton fait cnire
dans «n vaisseau entouré et braise. — Proverbialement et ign-
sémenty Im réméré ekaud comme braise , se venger prompte-
meut de quelque tort qu'on a reçu , on faire une repartie rive
ot proaspte à un propos piquant. // m'a joué un mautMiê iour ,
Wkoiêje le iai ai rendu c^a«id comme braise, — Proverbialement
ci figorémenty fi a foseé là^essut comme chat sur braise,
se dit de quelqu'un qui, dans un discours on dans un écrit passe
légèrement sur un article qu'il ne veut pas approfondir. —
Proverbialement et Ggurémeut, Tomber de la poêle dans la
brmiee, tomber d'un ttoheux état dans ou pire. — Braisb se
dit aussi des cbart)ons que les boulangers tirent de leur four et
qu'ils éieignent ensuite pour les vendre. Àekeéer de la braise
dksx un bouianger.
jBBAIBB. Em term. de verrier, faire la braise , c'est mettre
la braise dans le four, l'y arranger, et la (aire embraser. C'est le
Isssar f ui ssisàar^i^ defaére la braise,
BBAISER, V. a. {lerm, deeuisine), Gûre cuire de la riande dans
une braistère. Il s'en^loie surtout au participe. — Bbaisé , ÉE ,
participe, tiigoi braisé.
BBAiSETTE, petite , menue braise.
BBAisiËR, s. m. huche où le boulanger met la braise quand
elle est éUmtlee.
BBAlHiKBB, S. f. (lerm. de cuieinê) » vaisseau dams lequel on
fait cuire à la braise difiërenis mois.
BBAIBINB y mélange d'argile et de bouse de vache , dont on
ae sert pour enduire «s meiMes, dans les fonderies.
BBAiSXE ouBRAiSNE-SUR-VESLE {qéogr.)^ petite ville de
Vranoe (Aisne), sur la Vcsle, dans une beile plaine ; ckef-lieu de
canton. Elle a un dépôt royal détalons. 1,552 habitants (la cooi-
BMMie). A 5 lieues trois quarts cst-sud-est de Soissons.
BBAITHW AIT (GiiiLLAUME), processeur à Gambridgeaueom-
mencement du wii^ siècle, fut un des quarante-sept théolo-
giens de la C>rande-Bretag|ne qui se réunirent à Londres pour
traduife la iible on angiak. Cet ouvrage, entrepris sous Jac-
ques V% fui publié sous le Lkre de Versiom royale. Les difié-
rentes parties des livres saints ayant été distribuées entre yim*
sieurs cuNuniisioiis» BraiiUwait et six autres dooleurs Iraduisi-
rent les livres deotéro-<anoiiiques , que les protestants ap^
pelleut apocryphes. Ce travail, commencé en lGOi,lut achevé en
idli. Une commission de douze membres le revit , et l'évèque
Wibou €t le dûcleur Susith présidèrent à l'impression , qui fut
terminée cette même année I8li ; V, Bible, Iraduct.).
BBAl THWAl TC est auteur d'une histoire de la révolution de
rcnpîre de Maroc, qui eut Heu en 17^ et 4718 , mm r«.
pereur Muthey-IsmaH. Braithwaite avait aceowips|aî ic«
Kussel, consul général de sa majesté britannique, dam l'Euié
Maroc, et a élé témoin oculaire des événements qu'il rw«M(,Si
relation , qui contient aussi des détails curieux sur Tètal plif«.
rie , politique et moral dn pays dont il trace l*ysl6iTe , pif«
Londres en i1%9 , in-B». Elle eut un très-grand snerèi, «(fg
traduite la même année en hollandais, la Haye, l7SS,iM*;
puis en allemand , t730 , in-lB ; et enfin en français eo iTli'
in*lB, chez P. Mortier, à Amsterdam.
B«AK se dit dn hareng qm est à moitié salé. Uareng 6raA.
BBAKKL(Jean de), marin hollandais né en 1618, eirina
service de la marine à Vàfe deringt^denz ans,conMnin4in
i665 pour la première fois une fr^te de la flotte de rMt
amiral Roy ter, et se distingua par une grande intrèpidiléflp
une rare présence d'esprit dans les divers combats Hvm m
Anglais. En i666, il commanda un vaisseau de l'escadre dfri>
mirai de Gent , dirigée contre la marine anglaise embem i
Chatam. Brakel, à tra^-ers le feu formidable des vaissesaietè
deux batteries, força la barrière de chaînes de fer et de Divin
avec laquelle les ennemis a>'aient fermé l'entrée de U Taiw,
et s'empara d'une frégate. Les états de Hollande lui en fijui
présent ainsi que de 3(i,000 florins b partager avec son équiiaf,
et de plus le décorèrent d'une chaîne d'or. Brakel tmdm
avec de nouveaux succès la carrière qu'il avait embn»re,«li
se couvrit de gloire dans la bataille navale contre la fk>U«»-
glaise et française en 1679, oà il parrint après on ronbitfh
niàtre et par un courage audacieux à brûler le vaissetaèri-
miral Montaigu. Brakel continua à se distinguer parfais
"l,àla'
exploits, et il fut lue les armes à la main, eu 1690,
de Bevesier , dans un combat très-rif contre les Fran^M
les ordres de l'amiral Tourvilte. Le corm du marin bolM»
fut rapporté dans sa patrie et inhumé à Rotterdam dam frfN
de Saint-Laurent. — Un amiral hollandais portant le nM4
Brakel fut tué en 1661 devant la baie de Cadix , oà il ntr
tait un convoi qui fut attaqué par des vaisseaux anglab.
BRAREKBruG (Reinier), peintre, né à Harlem en |ts
eut pour maître Mommers, paysagiste. SHon quelques twfiv
phes, Bernard Schemlel lui donna aussi des leçons. San ar
tère et sa manière de vKre lui Hrent souvent choisir dn«>r
licencieux, et ses tableaux ne s'en vendirent pas moins bie« Ir
événements de sa rie sont peu connus ; mais, dit judicieiiffw*
Descamps, « il y a Keu de croire, à voir ses ouvrages, qoevi*'
perdons très-peu. » Brakenburg vécut dans la prmtiKt i
Frise, oà il se livra sans réserve a son goéi pour les plalsi^'
cultiva la poésie. On ne sait en queue année il mount c
couleur vigoureuse et naturelle, une toncfie pleine d'espni,*
détails bien Unis et toujours étudiés d'après nature ; oott) ^
que ses compositions fussent ingénieuses, il j rqwoduisiit**'
vent les mêmes personnages, et son dessin n'était pas \tef^
d'un bon goût. Il réussit quelquefois à imiter Ostade. Db>^
leurs b rais et à Rouen ont possédé quelques-uns de iw >
bleaux cités par Descamps. Depuis la guerre de Prusse, If"*
sée Napoléon en possède on peint en 1689. Il représente w*
(aminet , et confirme l'opinion avantageuse que le Imf^
des peintres flamands adonnée du talent de Brakenbori:.
MtAKNAS, ou plus exactement Beràhnak{§éogr,), \r^^
Ssahhra, l'une des plus puissantes de Stenli«pouh,denlpl«^
ramilications sont encore désignées sous le titre de MaraNw»'^
qui rappelle celui de ces farouches Morabethouii, si faineoi be
les chroniques, et les Romains andalous sous la dénsmim'*
adoucie d'Almovarides. Ils habitent au nord-est deMir*^
lage sur le Sénégal, à peu près entre 17 et 18* de latitude i*
et 15 et i7<* de longitude est.
URALMir ( Nicolas i>b) , prêtre , natif de Chars da» '
Vexin français, quoiqu'il sequatifie de Parisien b la lèledf ^
qnes-uns de ses ouvrages , entra dans l'Oratoire en 1**^
envoyé en 1625 à Saint- Louis de Rome, oti il résida pw*^
quinze ans, rerint se fixer à Paris dans la maison de tJ **
Saint-Honoré , et y mourut en mai 1673 , étant alars le <♦■?']
des prêtres de la congrégation. Durant son srjour *!!«•' '
publia en italien les Efévationt du cmrdinmi ée BrmS' «
sainte Magdeteine, 1640, in-12, et un Choix des viudat^'
de Ribadéneira. Ses autres ouvrages depuis son reit*'
Franco sont : 1" Pallium archiépiscopale, Paris, tCf^ ^
rempli de recherches sur col orneuicnl et sur les cctt»^^
aui en sont l'objet , d'après uu ancien manuscrit du W:»|^
iralion est le premier cpii ait traité ce sufet en F>^*>^\.,'. j
de saint Nicolas, archevêque de Mire, ibid., 1016, io->" •'*
BRAMBJm.
(315)
B.
reekfiifs faits sont sojets à contestation. V^Hiêkrirtehrétieime,
bid., 1666, in-4». Ce sont les fies de Jésos^^rist, de la sainte
rier^ et des saints du brériaire romain, ouvrage qai manque
lecn(i<)iie. 4« La Curiosité de fune ei de t autre Romê^ avec
tg., ibid., 1665 et 60, 3 vd. in-S**. La première partie, qai a
our objet Borne chrétienne, oflre des recherehes ewrienses sur
origine , Télat et la destination des ^lises de cette capitale.
* Cerêwwmktle eammicorum, $êu InstituHtmei^ ibid., 1657,
1—8°. L'aatenr y expose les rites et les cérémonies qui se pra-
qnaient dans les églises collégiales de Rome, savoir celles où
^ faisaK l'office canomcal. 6» Hittmn de im sainte ehapeUe
r Eéorêtte, Cesl un extrait de ce qu'il y a de plus remarquable
ce sujet dans les ouvrages de Turselin et de Silvio SeriagH. Et
nfin, quelques autres écrits moins importants.
BBAMAMTE. On n'est pas (l^té sur Tannée de la naissance de
e célèbre artiste. Les uns le font naître en 1444, les autres en
450, à Monte-Astruaido, i 4 milles d'Urbin. Son véritable nom
tait Ikmaio^ et celui de sa fbmille f^zzari. H fat ensuite sur*
lommé Asiravaldtnus, deson endroK natal.Sa famille était peu
brtnoée et lui fit apprendre à dessiner et à peindre comrn^
Doyea d'existence ; mais de bonne heure son génie et son goût
jour rarcbiteclure se développèrent, et lui firent quitter ses oc-
upetîons pour aller visiter les monuments de l'art qui devait faire
a gloire. A Milan, tout en apprenant sotis des maîtres célèbres la
géométrie et la perspective, ilétodia la construction de sa fii-
MQse cathédrale. Il professait pour Kart antique une espèce
i'idoifttne, et les monuments de Borne et de Naples, qu'il visita
Dccesstvenient après ceux de Milan , finirent d'exalter et de
erfectîonner son goût. Il débuta à Borne per la construction du
lottre des Pères de la Paix ; bient^ plusieurs chefs-d'cravre
élevèrent sousTinspiration de son génie. Les principaux, ceux
[ue les artbles vont visiter avec une sorte de vénération , sont
f petit temple périptère de Saint-Pierre en Montario, et la
jbartreiise de Pavie. On lui doit en outre plusieurs palais, plu->
leurs fontaines , les immenses galeries qu il éleva |)oor unir les
ieux pavillons du belvédère au Vatican , le joli petit temple de
a G)nsolation près de Lodi, le monastère de Saint-Ambroise
le Milan, ouvrages qui portent tous le cachet de son génie. On
i (ait aussi grand bruit de cet escalier en limaçon, à pente douce,
lu^il a construit dans un des angles du belvédère, et au moyen
loquet on peut monter à cheval jusqu'au premier étage, esca-
ier qu'il a décoré ingénieusement des trois ordres d'architec-
ure , sans que le changement de l'un à l'autre ait rien de chi-
pant pour la vue. Mais si le nom de Bramante et sa réputa-
ion se perpétuent avec tant d'éclat, c'est qu'il les attacha à la
Icrre fonaamentale de la basilique de Saint-Pierre de Rome.
/^ pape Jules II, qui voulait élever un temple digne de la ville
temelle , le plus beau de toute la chrétienté , avait demandé
lour cette grande œuvre le concours des plus grands artistes;
p plan que présenta le Bramante fut préféré, et grâce à son acti-
ité les travaux de Saint-Pierre, commencés en 1513 « furent
lousst's avec tant de promptitude , qu'avant la mort de lu-
es II et du Bramante, c'est-à-dire en moins de deux ans , le
nnpie en certains endroits était élevé jusqu'à la corniche , et
[ue déjà les grands cintres qui devaient recevoir la coupole
taient faits, u est aujourd'hui bien reconnu que les change-
œnts que les successeurs de Bramante firent subir à ses plans
[epuis Raphaël jusqu'à Michel- Ange qui acheva l'édifice , loin
raméliorer son œuvre, en ternirent les beautés. Aucun artiste
l'a mieux apprécié que le Bramante la belle simplicité antique
t donné à ses productions plus de grâce, de noblesse et d'har-
Donîe. Son style fut d'abord sec, mais il finit par être châtié et
grandiose ; on lui a reproché le peu de solidité de ses bâtisses et
me recherche bizarre dans le choix de ses bases, de ses chapî-
eaux, de ses moulures, etc. — Le Bramante fut aussi un pein-
re distingué. Ses tableaux tant à fresque qu'à rhuîle sont
enonunés dans le Milanex.On voit encore à Milan, dans l'église
le Saiot-Sébastien, le patron du lieu peint par lui , sans cette
écheresse qu'on reproche aux peintres du xt*^ siècle. Il a écrit
kiusieurs traités sur les diverses parties de l'art qu'il connaîs-
ait si bien, et a foit despo^V^.Ses traités sont restés en manus-
Tit dans une bibliothèque de Milan . et ses poésies ont^été îm-
)rimécs en cette viUe en 1756. Raphaël fut son parent et son
Jève, et c'est par un noble sentiment d'admiration et de recoo-
laissance que ce dernier le plaça dans son célèbre tableau de
'école d'Athènes. Le Bramante mourut à Rome en 1514. Ses
obsèques furent magnifiques et honorées du concours de tout
e que la ville pomémît d'îllastre parnil fa noblesse et le» arffe-
es. Son corps fut déposé dans l'égKse de Saint-Pierre qu'il
ivaît fondée deux ans auparavant.
BftjkmAHTOM (BAunriELKMY SoARDi, dM IL )^ peÎBtee et
architecte milanais, vécut vers le mtlîett d« xv* siècle, Nic»^
las V lui confia l'ornementation de plusieurs salles de Rone» «I
lut commanda d'exécuter plusieurs tableaux. BietitOI Bra*
manlino voyagea dans la Lombardie, étudia toutes les antiqui*
tés qui s'y trouvaient, et en donna la description. Parmi touM
les églises qu'il construisit dans le Milanais, celle de Sakit-St-
tyre est justement citée comme la plus remarquable. La tribooa
de cette égKse est un chef-d'œuvre. BraoHmtmo fut, dit-on, le
restaurateur de l'art dans le Milanais, et on lui attribue la gWMi«
d'avoir conseillé souvent Lazari dit U Bramante, l'un des plu»
grands architectes modernes.
BRjiMBATi (Isotta) , femme poète , issue d'une noble fb-
mille du Bergamesque, et mariée a Jérôme Grumello, florissail
vers le milieu du xv* siècle. Elle fut perfiaitement instruite
dans les langues latine, italienne, française et espagnole. Elle
possédait si bien cette dernière, qu'elle était en état de se mesQ^
rer avec les meilleurs poëtes de cette nation. La langue latine
ne lui était pas moins familière ; elle en fit usage en plusienr»
occasions devant le sénat de Milan, où elle eut à traiter plusieuft
affaires relatives à ses propres intérêts. Elle avait pris pour de^
rise le jardin des Hesperides avec les pommes d'or, et le dragon
mort devant la porte, avec cette inscription espagnole : lo mejar
los guardere (je le garderai mieux). Elle mourut subitement le
24 février 1586 , et fut célébrée de son vivant et après sa mort
par tous les beaux esprits du temps. Ses ouvrages n'ont pas élè
réunis; on les trouve dans les recueîb suivants:!** plusieura
lettres dans le Seeratario de Sansavina ; $P plusieurs pièces de
vers dans U Tempio di Girolama d'Aragùna, Padoue, 156i,
iA-4^ ; dans Eleqie , sonetti^ ad efntaffi composte noUeeséquie ,
del sign. E store Baglione, Crémone, sans date, in-4<*, mais in»-
primé en 1579. On en trouve un plus grand nombre dans le
recueil qui lui fbt consacré après sa mort, sens ce titre : Rima
funeraU di ditersi ittustri ingegni, composte in volgare e la-
tina favella in morte delta mollo illustra signora Isottm
Brembatta Grœmella, Ber^roe, 1587, in-4«; on en trouve
enfin dans la première partie des Componimenti poetici ^Ih
piu iHustri rimatriei d'Ogni secola , raceolU dalla signom
Luisa BergalH{V, Louise Bsbgalli).
BRABIBILLA (JEAif-ALEXANDiB), chirurgien italien , né i
Pavie en 1730, passa une grande partie de sa vie en A llemagne,
où il eut le talent de parvenir aux honneurs et aux di^ités h
force d'intrigues. L'empereur Joseph le nomma premier chi-
rurgien et directeur de l'académie Joséphine. H jouit de ses dî*
gnités jusqu'en 1795, époque oà elles lui forent retirées. H ren-
tra en Italie, et mourut à Padoue en 1800, dans une obscurité
profonde. Ses ouvrages, qui portent le cachet de la médiocrité,
malgré les éloges que de bas flatteurs lui prodiguèrent du tempe
qu'ildistribuait les faveurs , sont en partie en allemand et en
partie en italien. Ils ne méritent poînl d'être cités.
BBANE OU BBABIlinS, S. m. (F. BBAHMANB).
BBAME DK MBB (hist. nat.\ espèce de poisson qui a le tour
des yeux doré.
BBAMBR se dit par onomatopée du cri de plusieurs ani-
maux, plus particulièrement de celui du cerf, et a pour origine
le verbe grec brémeiny frémir, rugir , dont les Italiens ont M
leur vermf bramare, par lequel ils expriment aussi Faction de
braire ( F. ce mot). Bramer a été employé autrefois dans Fae*
ception du cri humain , et le root hram signifiait grand cri ea
langue gothique ; aujourd'hui il ne sert plus qu'à désigner le
cri ou cerf.
BBÀMEB (LÊoif ABU), peiutfe, né à Delfl en 1886. L'époqve
de sa mort est inconnue. Il se fit une grande réputation eu Ita-
lie par deux tableaux habilement composés, et dont les figHret
réunissent à une bonne couleur une expression saisissante: la
Résurreeêian de Lazare et Saint Pierre reniant Notre-Sa^
gneur. De retour à Delfl, il y ronfinua le renom ({u'il s'était
acquis en Italie. On estime ses petits tableaux sur cuivre, repré-
sentant des nuits, des incendies, des cavernes et des souterraifis
éclairés au flambeau. Sa couleur est naturelle et vigoureuse, et
sa manière rappelle Bassan et le Orrége. — Il ne faut pas con-
fondre ce Bramer avec un autre assex bon peintre hollandiâs,
nommé Bramer on Pramer , qui peignait des Conversations, et
qui vivait vers l8Hè«
BRAJIBB (BsnJAHin ), afdiitede et mathématicien hesseîs
du XYfl*^ siècle, propagea puissamment en Allemagne les con-^
naissavoes (^ométriSque». Voici les titres de ses prindpeux ou-
vrages, écrits soit en latin, soit en allemand : i^ÀpoU&nim
Cattns, Oder geometriseher Wegujeiser (\r Gmàt géométrique);
2** Geometrisehes triemguiar instrument rDescription d'un ins-
trument fort commode pour la perspective et pour lever les
' plans), Cassel, 1650, in-4*». C'est dans cet écrit que Benjamin
muaiB. ( 516 )
Bramer aUribae, sans tootefois le prouver assez positivement ,
l'invention des logarithmes i Juste Byrge , son k)eaa-frère.
S^ Sxpfietiio et usas iinealU proportionalis, — Le détail de
tes auin*s ouvraj^ se trouve dans les Pandeeim Brandenbar-
f(cm deHendreich.
•RAMllALL (Jban), archevêque d'Arma^h, primat dirlande,
naquit en 1593 à Pontefract , dans le comte d'York. Elève dis-
tinffué de Tuniversité de Cambridge , il entra dans les ordres ,
obtint divers bénéfices, se maria» et devint en peu d'années un
prédicateur célèbre par son éloauence incisive, sa puissante con-
travers^ et son courage inébranlable. A celle épiique de pertur-
bation, il travailla avec zèle, constance et énergie , k rétablir la
discipliiiede TKglise et à amener une réforme salutaire. Nommé
en lest évèque de bmdonderry, l'ardeur qu'il mit à reconqué-
rir à l'Eglise d'Irlande le» revenus qu'on lui avait spoliés lui
suscila de nombreux ennemis, et une persécution acnariiée le
contraignit à s'exiler. Réfugié en Angleterre , Bramball s'em-
Coya activement |M)ur la cause royale , et , après la bataille de
aston-Moor , il fut forcé de s'enfuir à Hambourg, puis à
Bruxelles , où il continua d'exercer son ministère sacré. Après
q*iatrc ans d'absence, il rentra en Irlande, d'où ne tardèrent pas
à le chasser une s<*coiide fois les catholiqu<>s et les parlementai-
res liguée contre lui. Ce nouvel exil cessa avec la restauration ;
les talents et les généreux eflforts de Bramhall furent enfin di-
gnement récompensés. En 1661, il fut nommé archevêque d'Ar-
inagh, primat et métropolitain de toute l'Irlande, et contribua
puissamment à rétablir l'ordre et la paix dans cette province dé-
solée. Cette même année, il fut élu orateur de la chambre des
lords du parlement d'Irlande , et après avoir amélioré le sort
du clergé confié k ses soins paternels, il mourut en 1663. Parmi
ses ouvrages, fort estimés en Angleterre, on distingue : Pro
r$gê et populo angiieano apohgia, Anvers, 1651, in-13.
BBAMl {Mit. nol.), nom malabre d'une plante de la famille
des personnées.Cette plante a une tige d'un pied et demi à deux
pieds de longueur , cylindrique , de deux lignes de diamètre ,
rampante sur la terre , vert clair , jetant au-dessous de chaque
nœud deux k trois racines rameuses, cylindriques, lonsues de
deux pouces, blanchâtres, d'une ligne et demie de diamètre, et
en dessus quelques branches alternes hautes de six pouces, cy-
lindriques, d'une ligne et demie de diamètre, rougàtres, char-
nues , subdivisées en deux à trois branches alternes , écartées
sous un angle de 45 degrés Ces feuilles ne se voient oue sur les
branches qui s'élèvent, et non sur la tige rampante. Elles sont
opposées deux k deux en croix, k des distances égales à leur lon-
gueur, elliptiques, obtuses, longues de six k huit lignes, une fois
moin» larges, entières, épaisses, relevées en dessous d'une côte
longitudinale, vert -clair , portées sans pédicule sur les tlves, et
éeartées sous un angle de 45 degrés. De l'aisselle de quelques-
unes des feuilles supérieures sort alternativement une fleur
bleue portée sur un pédicule presque deux fois plus long: chaque
fleur est hermaphrodite , longue de sept k huit lignes, ouverte
en étoile de même diamètre et posée au-dessous de l'ovaire ;
elle persiste en un calice vert, persistant, ovoïde, à cinq feuilles
elliptiques, concaves, pointues, une fois plus longues que larges,
serrées, embrassant étroitement une corolle monopetale bleu
clair, une fois plus longue, à tube médiocre partagé en cinq di-
visiim!! presque égales, ouvertes en étoile, striées longitudinale-
meiit, portant au sommet du tul)e quatre étamines in^les
dont deux plus hautes , mais près d'une fois plus courte que les
divisions, k filets blancs et anthères noirâtres, courbées en demi-
lune : du centre du calice s'élève un disque orbiculaire trèsaf-
bissé, faisant corps avec l'ovaire au'h supporte, et couronné par
an style vert blanchâtre, termine par un stigmate hémisphéri-
que velouté; l'ovaire en mûrissant devient une capsule ovoïde
CNntue ou conique, longue de deux k trois lignes, une fois moins
rf^, verte, k une loge, s'ouvrant en deux valves, et contenant
environ deux cents graines sphériques, d'un qiurt de ligne de
diamètre , d'abord vertes , ensuite d'un blanc iaunitre, enfin
noires, attachées autour d'un placenta central libre, attaché sur
le fond de la capsule. Le brami croit au Malabar dans les ter-
rains marécageux , couverts d'un à deux pouces d'eau sur les-
Îoels la' tige rampe , en élevant seulement au-dessus de l'eau
s branches qui portant des fleurs. Toute la plante a une saveur
aqueuse amère : les bestiaux tels que les vaches» chèvres, bre-
bis qui en mangent souvent, rendent beaucoup de lait. Sa dé-
coction avec le lait de vache et le beurre frais forme une es-
pèce d'onguent dont on se frotte les tempes pour faire passer le
BBAKC.
délire. Oti la fait prendre en poudre avec le poivre, l'acarus et
le myrobolan dans l'eau de riz, pour rendre la voix claire.
BRAMMOif , premier fils du premier coupla humain , selon
foelques mythologues, n'est que Brahmao.
BBAMPOU (kùt. fiai.), nom brame d'un arbre do lUliliir
Cet arbre s'élève k la hauteur de soixante-dix pîeds ; wii tnac^
qui a dix ou quinze pieds de haut, sur deux à trois piedsileHiine*
Ire, est couronné par un cime héniii^pliérique, composée de bru.
ches cylindriques, grosses et longues, écartées presque horiiot.
lalement, en liois blanc recouvert d* une éoirce tirune et rode. S«
feuilles sont alternes, rassemblées au nombre detroiiou quaut,
disposées circulaireinent, fort rapprochées vers le bout des bn»
chcs, et portées horizon la teiiient sur un pédicule cylindriflir
une fois plus court qu'elles '.elles sont elliptiques, ol>tuMf, loi.
f;ues de qi.'atre à cinq pouces, une fois moins larges, etiiiérv\
paisses, lisses, vert noir, luisantes dessus, plus claire dÂo«,
relevées d'une côte longitudinale, ramifiées de cinq à û% ptim
de nervures alternes dont les deux inférieures forment cumi
trois nervures principales avec celle du milieu ; apf éi l»
chute, on voit sur les branches les cicatrices des endruils oàHfa
étaient attachées. Chaque branche est terminée parctoqoan
épis rayonnants portant chacun trente fleurs environ, rappn-
chées trois à quatre par paquets, distribuées sur les trois quiit
de leur lon^eur, et portées chacune sur un pédoncule nflindiv
que une fois plus court qu'elles. Il parait que les feoillQni
toutes mAles sur un pied, et femelles sur d'autres piedi. Chaqtt
fleur femelle est posée au-dessus de l'ovaire ; elles oomiitHi
en un calice rouge pâle, d'une seule pièce découpée proMt^
ment en cinq parties égales, velues intérieureuient, triang^
res, une fois plus longues que lar^, ouvertes borisontaleaai
en une étoile de neuf lignes de dianôètre, caduques; du tnHn
de ce calice s'élève un ovaire entièrement semblable à eémà
tithymale, c'est-à-dire sphéroïde à trois sillons, d'une lipté
diamètre, porté sur un disque cylindrique partagé â loa i»
met en trois stigmates cylindriques très-menus. L'ovaire a
mûrissant devient une baie ovoïde, courte, presque spbcriqv,
jaune purpurin, à trois loges osseuses , contenant chacune ut
graine ovoïde assez courte. Le brampou croit sur les montape
u Malabar, surtout à Berkenkour. Toutes ses parties ont ut
odeur aromatique douce et une saveur sauvage. Son luafrat
ignoré.
BftAlf,s. m. {gramm,\ matière fécale. Il est bas.— ^rta*
son, partie du son la plus grossière. — Bran de $eie, poodrf (|a
tomfa« du bois lorsqu'on le scie. Ces locutions ont vieilli.'
Brafi est également un terme bas qui sert à marquer du mépn
pour quelqu'un, pour quelque chose. Bran dtini, Bran if w
prom9S$e$, Il est vieux.
BRA!r(PR6DÈRiG-ALEXAlfDRB), né en 1767 k RybniU dtt*
le grand-duché de Mecklembourg-Schwerin, mena pendant »
jeunesse une vie ambulante, parcourut l'Allemagne, pmqi
tout le midi de l'E^irope et les Pays-Bas. Son séjour aaium
diverses contrées lui inspira du goût pour la politique. En I8A).
il publia sous le voile de l'anonyme un ouvrage intitule Ifc'/»-
get^ k Hamlx>urg où il s'était fixé. Il en donna un autreen ift^l
sous ce ixivei Mélangée du Nord. Il donna des arlicl« forlR^
marquables dans la Minerve de cette ville, et se chargea ma»
de la direction de ce journal dès 1809; il gagna l'estin»^
tous les gens de bien par le talent et le courage qu'il dépl»!)
k la tète de cette publication. I..es autorités françaises à Ha»
bourg le traitèrent avec k)eaiicoup d'égards , jusqu'au nwoini
où parut la traduction de don Pedro Cevallos, inlitulé:fir''
de$ moyens employés par Napoléon fOur usurper la ctmnm
d'Espfigne. Informées gue Bran était l'auteur de cette tradr
tion, lesautorités françaises le persécutèrent. Abandonnautal;'
la direction de la Jfinerot à un de ses amis, il s'enfuit â Leipof-
puis k Prague, où il fonda un journal ( le Temps) , qui eut i'
grand succès en Allemagne. En 1813, après la batalllede \A^
zig , il revint k Hambourg , reprit la direction de la Mingrv
sous son nom, à la place de celui d'Archenholz son prédécessnr
Î[ui avait toujours figuré. En 1816, il s'établit comme libnim
éna , et y publia un journal intitulé : Archives ^'^^'^^Ç^
ques^ qui fut accueilli avec faveur. On a encore de lui un Êicm'
de pièces relatives à t amélioration des Juifs en France, Ha*
bourg, 1806 et 7 , 8 cahiers, in-8». Tous les écrits de Bras lo^
en allemand. Il mourut k iéna en septembre 1851. Bran <tv
une rare intelligence, des connaissances étendues et vaiiê»li
avait pris pour devise comme journaliste : Modération stf^
denee. L'université d'Iéna lui avait conféré en 1817 legrade*
docteur en philosophie.
BRANC, sorte de vêtement de fenmde.
B&AlfC, BRAIfCK, BRAIf D, BRANDB, BBAIfC, BBAJTS, »
bre recourt>é, épée, sabre, glaive, coutelas d'ader qui se tea***^
deux mains : de frangère^ franctum\ la lettre f changêe«a^
BBAHGGACi, illustre funiUe napcAitaÎDe, quiadoiiaèil>
•RAHCASD.
(517)
BEAKCIAS.
France les seigneon de Brancas , et à TEglise pluneors cardi-
oauY dans le ooarsdu xiv« siècle» eut aussi dans le xvii*" le
mdinal Françoîs-llarie Brancacci, qui avait été successif ement
èféque de Viterbe, de Porto et de Capaccio, et qui nMHirut le
9 janvier 1675. Il laissa un recueil de disserlations latines» où
Ton trouve parmi des sujets très-graves, tels que DeprivVegiis
MifriM g*tud0ttt eardinalet t» ynifriU eaptUus; De paelioni^
mê earëinaihÊm ^um voraniur eoneiarit empiiula ; De êoero
«Mitcw, tm ewtremo vitm pericuio eerianêébuë eœhibendOf etc.;
tfoe question c|ui parait un peu moins sérieuse, mais oui n'est
pas moins traitée sérieusement; elle a pour objet le cnocolat.
L'auteur eiamine si le chocolat à Teau rompt le jeune ordonné
Mir TEglise : An choeola(ei aqua diiulus, proui hodiemouiu
orà€i»tr , eecleêiaiUcum frangat jejumum; et sa décision est
E'il ne le rompt pas. Heoquet Ta réfuté dans son Traité de$
tpenâêê d% carême. Cette dissertation , d'abord publiée à part
m 1666» in-40, fut réimprimée dans le recueil ci-dessus, à
ftooMy i67î, in-4®. -- Il V eut aussi un Leiio Brancaccio» che-
raHer de Saint-Jean de Jérusalem » membre du conseil qu*on
appelait eMUéraU pour sa majesté catholique, mestre de camp
et conseiller de guerre dans les Etals de Flandre, qui publia un
traité sur Tart militaire, intitulé : Délia nuora diêcipttna e vera
ari€ mUiiare iibri xiii , Venise, 1582, in-fol. ; et un autre
sons le litre de I Carichi miKiaH, 0 fucina di Marte, Venise, les
jootes» 1641, in-40.
•mAifCADOBi-PERiNi (JEAif-B ARTISTE), né à Sienne en
1674 d'une famille noble, lit de brillantes études, s*adonna avec
succès aui sciences et aux belles-lettres, vint à Rome en 1695,
fut reçu membre de Tacadémie arradienne , sous le nom arca-
dien &À%rindo Bmr*iieo, s'y distingua par la lecture d'écrits
en ÇTQse et en vers, et, s*étant lié avec les personnages les plus
distingués de son siècle, il obtint du cardinal OttobonI le titre
de chanoine de Saint-Laurent in Damaso, Il desservait depuis
sii ans ce canonicat avec zèle et piété lorsqu'il mourut subite-
ment à trente-sept ans, le 19 novembre 1711. On lui doit:
Càronolngin de' gran maeetri detlo tpedale del eanlo sepolero
éeUa *agra religions mifitare di S. Giovanni QerosoUmitano,
ogpi detti di Malia , etc., Rome, 1709, grand in-fol., orné de
soraante^ix portraits des grands maîtres de l'ordre, gravés par
Jérôme de Rossi, d'après les dessins originaux envoyés de Malle ;
Foéekê, dans le recueil de l'académie arcadienne. L'abbé Cosme
Pinetti a écrit l'éloge de Brancadori-Perini dans le premier vo-
lume des Noliiie degli arcadi morH,
BRAXCALBOME DANDOLO (COMTE DE CaSALECCHIO), Bo-
kMiais de naissance, sénateur de Rome au iLiii* siècle, et le
[premier qui ait été investi, en 1253, de rautorilé de podeiià,
poorréfinroer les brigandages auxquels les nobles romains ne
roiwiasaîent pas de se livrer. Il les attaqua dans leurs maisons
et <»àleaux, détruisit cent quarante de leurs forteresses , et ût
fteodre à la porte de leurs propres palais quantité de seigneurs,
5&le à côte avec les bandits qu'ils entretenaient à leur solde.
Son activité et son énergie infatigables rétablirent assez promp-
to«ienl la sécurité du peuple, mais son extrême sévérité irriU
Dontre lui les Romains . et il fut contraint de résigner ses pou-
roirs. Mais, deux années après sa retraite du pouvoir, Branca-
leoue se vit rappelé par des suifrases universels, et il lui fut
aoofié uneautonté beaucoup plus étendue. En 1)58 il mourut
regretté du peuple et détesté de la noblesse.
•AAHGALBOIIB (Jean-François), né à Naples, fut profes-
Mr de médecine à Rome vers Tannée 1535. On a de lui un
iialone intitulé : Jk baineorum utilitate, cum ad eanitatem
Uêemmam , Imii ad morbitê tmrandos, es Uiftpoerale , Qaleno ,
muriêmêê medicis, Rome, 1554, in-8»; Paris, 1536, in-9»;
Ifuremberg, 1536, in-6».
BBAMCAmB, s. m. espèce de civière à bras et à pieds sur la-
nelle on transporte un malade couché , ou des meubles , des
«îets fragiles, etc. // fut porté à thôpital sur un brancard. Il
faui trmmporter cette glace, ces porcelaines sur un brancard.
-- Brancard se dit aussi de deux pièces de bois qui se prolon-
mten avant d*une charrette, et entre lesquelles est placé le
oeval qui la traîne. Le cheval de brancard. Mettre le cheval
w èra^cffd, — Il se dit également de deux pièces de bois ou
k 1er qui, dans une voiture à timon et à quatre roues, réunis-
ent le train de derrière et celui de devant. L« brancard de cette
^line esi trop court.
BMAMCAmn, assemblage de plusieurs pièces de charpente,
or lequel on place des pierres, des instruments, des pendules,
les meobles ou des fiirdeaux pesants pour les transporter mus
es codomiiiager.
BKAifCABDiBE, celui qui porte ou qui conduit un bran-
card.
BBABrCAS(ViLLARS-LACRAGUAIS-FORGALQIJIER-CÉRESTE).
La famille nombreuse qui illustra ce nom est originaire du
royaume de Naples, et déjà célèbre lors de l'inv asioii des Nor-
mands. -- BuFiLE DE Brancas, que Clément VII avait nom-
mé maréchal, vint le premier s'établir en France sous le règne
de Charles VII, à la suite des princes de la seconde maison
d'Anjou, exiire de Naples. Il fut doté en Provence delà baronnie
d'Oyse, du marquisat de Villars et du comté de Laoraguais. —
Son pelil-fits , ayant épousé une fille du comte de Forcatquier
et de Toulouse, ajouta à ses titres le premier de ces deux noms.
Dans la seconde brandie de cette nombreuse famille, on rite :
Brancas (André de), plus connu sous le nom &amiralde Vil*
lars, embrassa sous Henri IV le parti de la Ligue, et chercha à
s'emparer de la Normandie. Il résista longtemps dans Rouen
aux armées du roi, mais enfin fut conquis à sa cause par le
grand ministre Sully, et dès lors sa vie fut un modèle de loyauté
inébranlable. Il périt au siège de Doullens (Somme), massacré
de sang-froid par les Espagnols. Les lettres patentes parlent
ainsi de Tamiral de Villars : a Ayant signalé sa valeur et son
courage en tant d*occasions importantes, il acheva une belle vie
par une glorieuse mort, (ju'il reçut en servant le feu roi Henri le
Grand, notre très-honore seigneur et aïeul, au siège de Doulens
contre l'armée du roi d*£spagne, commandée par le comte de
Fuenles.» — Brancas (Georges de), son frère puîné, obtint en
1626 le brevet d'érection du marc|uisat de Villars en duché-
pairie, à cause de ses services , ainsi relatés dans les lettres pa-
tentes expédiées en juillet 1653 : a Notre cousin, le marquis de
Villars, était dans les armées de iiotredil seigneur et aïeul en
Franche-Comté , dont il fut appelé pour être gouverneur du
Havre de Grâce , où il a dignement , fidèlement et généreuse-
ment servi cet Etat , et particulièrement en l'année 1635 , où
notre seigneur et père a]^ant été obligé de réprimer la rébellion
de ceux de la religion prétendue réformée, notredil cousin au-
rait équipé k ses dépens vingt-cinq vaisseaux de guerre, dont
il (le roi Louis XIII) aurait reçu grand secours en ses affaires. »
Le duché-pairie de Villars-Brancas , qui n'a rien de commun
avec le duché érigé en faveur du maréchal de Villars après la
victoire de Denain. appartenait à la branche cadette des Bran-
cas-Lauraguais, et le dernier duc de Brancas est mort en dé-
cembre 1793, laissant plusieurs héritiers de son nom. — Quant
à la brandie ainée de cette fomillc , honorée de la grandesse
d'Espagne , elle s*est éteinte dans la personne du duc de Cé-
reste, mort en 1803. Celte branche avait été distinguée nar
Brancas (Louis de), marquis deCéresie, qui servit honorable-
ment sur mer et sur terre sous Louis XIV et sous Louis XV, et
fut employé dans plusieurs ambassades, où il fit preuve de ta-
lents supérieurs. 11 fut créé maréchal de France en 1740 , et il
mourut en 1750, â^é de soixante-dix-neuf ans. — Brancas
(Louis-Léon-Félicile, comte de Lauraguais, duc de) , né à Paris
le S janvier 1735, fils du duc de Villars-Brancas, pair de France
et lieutenant ffénéral. Comme son père, le jeune comte de Lau-
raguais suivitla carrière des armes, fil comme colonel la cam-
pagne de 1757, s'^ fit remarquer par plusieurs actions écla-
tantes, puis se relira du service pour se livrer à son goùl pas-
sionné (les sciences et des belles-lettres. Grand amateur et pro-
tecteur éclairé de l'art dramatique, il obtint , moyennant une
somme considérable, la suppression des banquettes occupées
sur la scène même de la Comédie-Française par les petits-maî-
tres de ce siècle, suppression aue Voltaire n'avait jamab pu ob-
tenir malgré ses pressantes sollicitations. Comme remerclment
de ce service rendu k l'art, le poète dédia au seigneur sa comé-
die de f Ecossaise. Le comte de Laoraguais s'occupa aussi de
chimie et d'anatomie, découvrit, en compacniedu savant La-
vobier. la décomposition du diamant^ contribua aussi puissam-
ment a la propagation de l'inoculation , publia des écrits sur
ces divers oDjets scientifiques et des œuvres littéraires, fut admis
adjoint de la section de mécanique à l'académie des sciences en
1756 , et en devint associé vétéran Tan 1771 . Il avait été forcé
de vendre sa magnifique et célèbre bibliothèque en 1770, par
suite des dépenses énormes faites par lui pour les sdences , et
qui avaient gravement compromis sa fortune. La révolution
acheva de le ruiner. En ayant accueilli et adopté les principes
avec modération, il en poursuivit les excès odieux par des paro-
f blets dont les démagogues le punirent en le jetant en prison.
I fut oublié jusqu'au 9 tberroîoor, et il avait eu le malheur de
mrdre sa femme, arrêtée ainsi que lui, et envoyée à l'échafaud.
En 1814 Louis XVIII l'éleva à la pairie avec le titre de duc de
Brancas. Pendant la première session , il vota en laveur de la
liberté de la presse ; puis» ses inftnnilés l'ayant foccé de renoncer
1
BBâHCHAGB.
(3lg)
aux iraYaax légistalifs, il mourut d'un accès de ffoutte le 9 oc-
tobre 1831. Le comte (le Laurasuais mourut en cnrélien , après
aToir réclamé et reçu avec la plus grande piété les secours «pi-
ntuets de ta religion. — Parmi ses nombreux écrits, on cite :
Mémoires sur t inoculation y 1763, in-12. — Du droit des
Français, 1771, in-4*. — Mémoire pour moi^ par moi Lo%sis
de Braneas, etc., I^ndres, 1773, in-8°. — Observations sur k
fmémoire de M. Quetlard, concernant la porcelaine, 1766,
iii-12. — Mémoire sur la compagnie des Indes , précédé du*n
discourt sur le commerce en général, 1769, in-4*'. — Clfftem^
nestre, tragédie en cinq actes et en vers , 1764, in-S®. Jocaste,
tragédie en cinq actes cl en vers, 1781, in-8", non représentées
toutes deux. — Lettres de L, B. Lauraguais à M***^ Paris,
1802, în-8».— Lettres à l'abbé Geoffroy, 1802, in-8«. — ll#-
eueil de pièces historiques sur la convocation des états géné^
rctfx et sur l'élection de leurs députés, 1788, in-8«. — Disser-
tettion sur les assemblées nationales sous les trois races de
France, 1788, in-8». — Dissertation sur l'ostracisme , Paris,
an Ti , in-H*". — Lettres aux citoyens le Breton et Cuvier, à
r occasion de téioge du citoyen Darcet, 1802, in-8». — Lettres
à l'abbé Geoffroy, rédacteur du feuilleton du Journal des Dé-
6«|j, 180i, in-8«. — Lettres des consonnes BRàla voyelle E,
1819, in-8*». — Expériences sur les mélanges gui donnent l'é-
ther, et Mémoire sur la dissolution du soufre dans tespriê-de^
ffin, dans les Mémoires de Tacadéraie des sciences. On rencontre
d'autres lettres , discours ou écrits divers du comte de Laura-
^nis dans les Mémoires secrets et dans Ta Correspondance de
(wrtmm,
BRA?rcAS.yiLLBirErTC (A!fDiiÉ-FiiA?içots DE), né dans
le comtat Venaissin à la fin du xvii* siècle, fut abbé d'Aulnay,
er mourut le 11 avril 1768. lia laissé plusieurs ouvrages de
Dhysiqiie et d'astronomie. Les principaux sont : 1** Lettres sur
lacosmoarapkie, ou le Système de Copernic réfuté, Paris, 1745,
iiM**. a Lauteur entreprend, dit Lalande, d'y établir que le
mouvement des planètes se fait dans des espèces d'épicycloïdes :
il n'y a que des rêveries. » Pour ressusciter cet ouvrage mort-
né, f'abbe de Rrancas le fit reparaître en 1747, en changeant
le frontispice sons le titre de Système de cosmographie et de
physique générale. 2» Institutions astronomiques ou Leçons
élémentaires d'astronomie, 1746, in-4». 3« Explication du
flux et du reflux de la mer, 1749 . in-4°. L'auteur veut établir
que ce phénomène, inexplicable dans tout autre système que le
sien , en prouve l'exactitude et l'universaKlé. 4« Ephémérides
cosmographiques pour 1750, Paris, 1750, in-12. Il en donna
aussi pour les deux années suivantes, relativement à son sys-
tème de cosmographie; mais on n'en tint aucun compte, dit
Lalande. S*» Histoire ou Police du royaume de Gala , traduite
de l'italien en anglais et de l'anglais en français, Londres, Pa-
ru, 1751, deux parties in-S*". traduction supposée. ^Mémoire
sur les os fossUes, 1756. L'abbé de Brancas n'a mis son nom à
aucun de ses ouvrages.
"H^^CATO (Francesco), jésuite sicilien et missionnaire cé-
lèbre en Chine, arriva dans cet empire en 1637, prît le nom
de Pan Koue Kouang, et commença à prêcher l'Évangile dans
les villes de Soutcheou, de Soung-Kiana cl de Chang-Haî-
Hian, dans la province de Kiangnan. A raîde du nommé Jac-
ques, fils unique du Kbulao ou ministre Paul , et favorisé par
les magistrats, il y construisit plus de quatre-vîngt-<iix égl^
et quarante-cinq oratoires dans divers bourgs et villages dans
le voisinage des villes, où le nombre des chrétiens augmenta
considérablement. Pendant trente-deux ans, Brancato propagea
en Chine le christianisme avec un aèle admirable» jusqu'à ce
que de Pékîng il fut envoyé en 1665 à Canton, où il mourut six
ans après. Son corps fut transporté à Nankin, et enterré défini-
tivement â Chang-Hal-HIan. Entre autres ouvrages chinois» il
a puhKé un TraOé sur f eucharistie , une Explication des dix
commandements de Dieu, une Réfutation des divinations, et
un Catéchisme très-cclèbre , qui porte îe nom de Thien ekin
hoci kho ou Entretien des anges. Ce catéchisme parut pour b
première fois en 1661. L'archidiacre Hyacinthe Bitehourin, chef
de la mission russe à Pélun^, l'a fait réimprimer en 1820 , eu
changeant ce qui est contraire à la confession gréco-russe. C'est
ainsi qu'il y a remplacé le mot messe par celui de liturgie.
BB.%xcE, sorte d'épéc courte duatoo se servait aBdenneine»!
en France-
BHAXCE, s. m. {term. d'écontmie rustique), espèce de blé
blauc asaex coomuir en Dauphiné. On le confond avec Itsmnée^
Itum des LaUtts et le Hguet et Varinque de nos ancélres.
BAABICHAGK, S. m. Cesl TefisemMedes branches d'un artjrc.
Ce brmmrkage eei fro. tougk, ii faut téUmer.
BRAlfCBB, S. f. (gramm.), boU que poone le tfo»c4^
arbre, d'un arbrisseau , et qui s'allonge cooMne une mt\t ^
bras. — Mère branche, grosse brancbe d*^ fortml \*hàrm
autres tiranches ; branche à bois, celle qm ne donne ni %tm
ni fruits; branche à fruits, celle dont les boutons delvem ^
duire des fleurs, et ensuite des fruits. Branche gourwuntét,t^
qui absorbe la nourriture des autres branebes. Bremeke c|^
fonne, brancbe courte et Bienue, oot ne ptut dernier ai hw «
fruit. — Proverbialement et fig«rement , Sauêer et brêwekm
branche, passer brusquement d'un sujet à un autre, en net»
rêtant à aucun et en les traitant tons svperficielleiiienl. -> |^
gurément et familièrenient , Se prendre, s'attacher mue kfm
chet, s'arrêter aux circonstance» inutiles d'nn si^t, et orglp
te fond. Cette phrase est peu nsitée. — Fîgnrément et (Mè»
rement , S'aecrocher à toutet kt bremehes, se serrir de tovb
moyens, bons on mauvais, ppnr se tirer d'embarras, ëe <wp
— Proverbialement et famiHèrement, il vaut mena st kw,
s'attacher etu aros de l'arbre qu'aux branches, il vaat wm
s'attacher à celui qui a l'autorité sopérienre qu'à eehii qoih
qu'une autorité subalterne. — Proverbèaleinenl, Etrt mm
toisesm sur la branche, être dans nn ét»t încerla'ui H m
saveir ce qne Ton deviendra. — Bbanchb désigne, parext»
sion , diverses choses qui ont avec les branches dei arkm n
certain rapport de flonne oo de position. Les brandies H km
d'un cerf. Chandelier à plusieurs branches, chandefierdath
tige te partage en plusieurs rameaux, qui portent cbacnaat
bougie, une chandelle, etc. — Les branches d'im mars, Irsèn
pièces de fer qui tiennent au mors du cheval et où la bciètf
attachée. — Lunettes à branches, lunettes qu'on fixe dnmki
Jfeux au moyen de deux petites branches de métal, d'nfc
bndue, etc., qui s'appliquent le Ions des tempes. — Ifiifia-
chet d'un compeu, d'un binocle, d un forceps, etc., la en
pièces qui forment un compas, un binocle, un forcepi,ek.,«
qu'on peut écarter ou rapprocher h volonté. — En (rrm. i¥
natomie, ks braâÊchts d une artère, d'une veine, dws h^
les petites artères» les petites veines, les petits nerfs qui tinuid^
qui aboutissent aux grosses artèiés, aux grosses veines, ■
grands nerfs. Les branches qui sortent du trône éeksm
cave. On dit aussi : Les branches de la moelle alUmfà, h
branches du pubis, etc. — Les branches d'un fleuve, im
rivière, les rivières moins considérables qui s'y jettent. -£i
branches d'une mine d'or, d'argent, etc., les petits fiUasf
partent du filon principal. — En term, de (ortifkatim, Im-
che de tranchée, boyau d'une tranchée. — Brawcbe sedit,*»
term. de généalogie, des familles différentes qui sortent (T»
même tige. La branche ainée. — Biunche se dit epcorr, ip-
rément, des différentes parties ou divisions de certaines du»
Une bonne branche de commerce.
bbanche, s. f. en term. de rivière, partie qui foraf»
coupon d'un train de bois. — Branche, en term. éTépis^
se dit du corps de l'épingle, lorsque l'une de ses extréfnil»*^
en pointe et l'autre est prêle â recevoir la tête; 7- ^i ^ f^
d'armurier, branche est une partie de la poignée de Vkèt -
Branche, en term. de serrurier, se dit de la tke dejuc*
rurc. — En term. de vannier, se dit de chacune des Iï^^bJ*
lions dont un cordon de natte est formé. — Dans lesalHirti»
fabrique de velours» on nomme branche la portion de U f^
contenue sur chacun des roquetins. — Branche, en term. t
verrerk, se dit d'une planche pointue par un bout, qoi^tiJR
ouvriers éins diverses circonstances. — Lesconisinrm***
branche le }et principal anqnel tienneni les dragées, f"
naoyen d'wi fet pnrtiailitr,en les bbnqBsnl. — Dtos — fFg
d'imprimerie, on appelle braneket deux pièces de Jergâp^
sur la platine pour donner le fbnlsge ao noyen dn nwnR^
incline du barreau ; et les architectes, certamcs uttvuts ^
lanles des voûtes gothiques» etc., etc. — En gjéonièine.*
nomme branche infinie la branche de courbe qui s*étend a f»-
fini ; branches paraboliques . celles oui peuvent avoir pj
asymptote une parabole d'un degré plus ou moins éle«;"f
perboliques, celles qui ont pour asymptote une ligne ^^^^^
On nomme aussi , en term. de couklitr, braarhes I» »*
parties que forment des ciseaux et des pincettes. — ^j2i
niers appellent branche chiffonne la l>canche grêle et laj
qui nuit à l'arbre. — On appelle encore, en term. de ff*^
seur, branche de trompette chacun des deux principaux cw^
qui la composent; balance romaine, la verge de ^^^
marqués les poids, en krm. de balancier, — On noro|W**
branches les oeux mentants de devant dee crechets det»»'*'
sionnatres qui posent sur leurs dos. — Dnm les niaw»WlB^
se dit des portions dans lesquelles une chnlne <l**to^22
sec. — On appelle encore branches de cyprès une
ION. (
Qui •e peroetat wli mfcij ae borem des fermes de Btatye.— On
Moak le nom de trëmcké ëe m^pUanl, cbez les aocieos, à
sa rameas sacré «pii éuât enrirûoné de bandelettes de âaine
BBAHCHK DE GOUBinE {^éom.). Poor enlen(1re ce q^ue c*cflt
aa'unc branctie de courbe, iinagfnez une courbe géométrique,
dont on a Téquation en « et en y, x représentant les abscisses,
et y les ordonnées. îl est évident 1° qu'en prenant x positive,
y aura on certain nombre de valeurs correspondanles à la même
vaieor de x; T» qu'en prenant x négative, y aura de même un
crrtaîn nombre de valeurs correspoiulanles à la même x. Or, ta
XMirbe a autant de branches que y a de valeurs répondantes aux
r tant positives que négatives. On verra à Farlicle Coçrbe
MMiT^uoi les ordonnées positives se prennent du même côté que
^abscisse, ef les négatives du côté opposé. Il est bon d'observer
pie les géomètres n'ont pas encore bien fixé la signification du
not ftrancJ^. Soit, par exemple, une courbe qui ait pour équa-
XX
ioD y=="~-h«-4-~«;on regarde d'ordinaire cette courbe
Qx
6
xinune n'ayant qu'une seule branche, parce que y n'a qu'une
leule valeur. Cependant cette branche est quelquefois comptée
pour deux , parce qu'elle s'étend à l'infini du cùté des x posi-
tives et du cùté des x n^atives. On appelle branche infinie une
branche de courbe qui s'étend à l'infini. L'hypertM)le et la
parabole ont des brancket infinies. Mais le cercle et l'ellipse n'en
ont point ; ce sont deux courbes qui rentrent en elles-mêmes.
Les branches infinies d'une coun)e sont ou paraboliques ou
kjfperbotiques. Les branches paraboliques sont celles qui peu-
feni avoir pour asymptote une parabole d'un degré plus ou
moins élevé. Par exemple, la courbe dont l'équation serait
r = — I — aurait une branche infinie parabolique, qui aurait
aae branche infinie parabolique, qui aurait pour asymptote une
parabole ordinaire, dont l'équation serait y = t-> qui est celle
x^
de la parabole ordinaire. De même si l'équation était y = -^
+ --, oo trouverait que la branche infinie aurait pour asymp-
tôle une parabole du troisième degré y = -î* Les branches Ay-
ftràoiipse$ sont celles cpti ont pour asymptote une ligne droite ;
bNcs peoiwnt aussi avoir pour asymptote une b3fperbole d'un
legré plus ou moins élevé. Par exemple, la courbe y = — l —
'^ . (^7 a X
loot nons venons de parler, se réduit à y = — , lorsque x = 0;
w
iHe a poar asymptote l'ordoraiée infinie qui passe par l'origine,
t die peut avoir aussi pour asynuptote Vbyperbole ordiaaire.
)e même la courbe y = 1* 15 * potir asymptote l'ordonnée
Cl 5v
itfinie qui passe par le point où x = 0; et eRe a aussi pour
»y«npMe nae hyperbole cubique. Il est visible cnie toutes les
nnches infinies sont ou hyperboHques ou paraboliques. Car
nt dans l'équation d'une courbe y exprimée en x par une série
MSt tous les termes soient réels; il est évident que quand x
era infinie ou infiniment petite, tonte cette équation se réduit
W = *™> tous les autres termes étant alors regardés comme
mah. Or la branche sera parabolique, si m est positif et plus
jr«iid que l, et bjperbolique, si m est négatif, 00 0, ou i (F.
AliE). Au reste, il ne faut pas croire que celte équation w = a?"
[ai détermine si une branche est hyperbolique ou parabolique
•ît sufiisante pour connaître le nombre et la position des bran-
x^
^i*es. Par exemple, soit y = — h v^o «; en faisant x infinie,
^ a
* a y = ~> et Ton voit que la branche est parabolique. De
plus on est tente de croire que cette courbe aura, comme la
Snl)ole, deux branches infinies, l'une du côté des x positives,
-Utre du cô*é des x négatives. Mats on serait dans 1 erreur si
x^
«o le crayait ; car x étant négative, l'ordonnée y = — h v'a a?
* x^
*CTa imaginaire. On peut bien négliger \/a x vis-à-vis de —,
•••«que v/« « et — sont tous deux réels; mais, lorsque \/a x
^ 9^
«îerîent imaginaire, alors ce terme y/a x rend imaginaire — ,
a
^ On ne saurait conserver l'un sans l'autre.
tHANCflEiXMK, pctile sangsue qui vit sur la torpille. Elle
' ^è trouvée sar les côtes de la Kocbelle, à Naples, etc.
)
•RA3iCiUBBy S. m, homme associé dans uae entreprise, qui a
une portion dans une afiaire.
BRAHCBER, V. a. (yramui.), pendre, attachera une branche
d'arbre. Il est vieux, familier, et ne se disait guère qu'en parlant
d'un volemr ou d'un déserteur qu'on pendait à un arbre. —
Branciter , en term, 4e chasse, se dit des oiseaux qui se per*
chent sur des branches d'arbres. Dans ce sens il est neutre. Le
fesisan, la perdrix rouge, le coq de éruyéredranffcenl.— Bran*
CHÉ, ÉE, participe. Il se dit proprement d'un oiseau perché sur
des t)rancnes. On l'emploie figuréinent et familièrement dans
quelques occasions. C/n nmusse branché sur une vergue,
BRANCHER, v. a. Dans les verreries, brancher la basse, c'est
mouvoir en rond sa branche dans l'ouverture de la basse. —
Brahcher, en lerm. de fauconnerie, nourrir et élever des oi-
seaux de proie, niais ou pris au nid.
BRANCHES {botan.). Les bourgeons à bois prennent le nom
de branches quand ils sont très- forts, et celui de rameaux
quand ils sont petits et çréles. Les branches ont, en général, sur
la tige la même disposition que les feuilles sur les branches
et les rameaux. Leur organisation est semblable à celle de la
tige. Les branches sont le plus ordinairement cylindriques; elles
montent droites dans les arbres pyramidaux, elles se divisent
en étages réguliers dans le pin laricio, elles sont habituelle-
ment pendautes dans le saule, etc. On connaît leurs espèces de
branches, les grosses branches, ou mères branches, ou branches
du premier ordre, les moyennes appelées branches du second
ordre, et les petites, branches du troisième ordre. On supprime
rarement les premières, et l'on a surtout soin de respecter celles
dont la situation est verticale. Cest sur les branches moyennes
que l'on place les greffes, comme ce sont les petites branches
que Ton choisit pour boutures. — Dans la culture, on divise les
branches en dinérentes classes. La branche à bois est celle qui
ne donne ni fleurs ni fruits. La branche à bouquet est courte,
de peu de durée et propre aux arbres à noyau. La branche à
fruit est généralement faible, à boutons ronds et gros. La
branche avortée s'endurcit et devient noirâtre. La branche^
bourse, toujours courte et grosse, produit abondamment et
longtemps du fruit sans donner de nouveau bois. — La branche-
brindille ou brindelle est une petite branche très-mince, ayant
des feuilles ramassées toutes ensemble, au milieu desquelles il
existe toujours un ou plusieurs boutons à fruit. La branche
chiffonne ou folle n'est d'aucune valeur à l'arbre. La branche
crochet est la branche à fruit du pêcher. La branche de réserve
est celle qui se trouve placée entre deux branches à fruit, et qui
l'année suivante remplacera la branche à fruit. — La branche
descendante et ascendante, membre, est celle qui sort des
branches mères en dessus ou en dessous. — La branche faux-bois
est celle qui perce à travers l'écorce. La branche jfourmande est
grosse, longue et droite, et dévore toute la nourriture des bran-
ches voisines. La branche lambourde ressemble à la branche à
bomioet.— La branche tirante sert de base à toutes les branches
qui constituent un espalier. — La branche veule est lonffue et
stérile. A. B. DE B.
BRANCHE-rRSiKE {botan.) d'Italie ou de la France méri-
dionale, espèce d'acanthe sans épines, ocanl^tu mollis, vivace, à
feuilles très-grandes , lisses et agréablement découpées , qui ont
été imitées, en architecture, dans lornement du chapiteau de
l'ordre corinthien , ayant une seule tige de deux à trois pieds de
haut. Elle fleurit Tété; ses fleurs sont unilabiées^ assez g[ran-
des, aplaties, lavées de rose, n'ayant qu'une feuille inférieure
trilobée. Toute espèce de terre lui convient, quoiqu'elle préiere
cependant une terre franche et profonde; elle se multiplie de
grain et de racines, et demande à être couverte l'hiver. — On
donne aussi le nom de branche-ursine fausse à une espèce de
berce, et celui de brancVe-ursine sauvage au chardon des
prés , ou à ceux dont on mange les jeunes pousses au prin-
temps.
BRANCHIAL, ALE, adj. qui se fait par les branchies : respi-
ration branchiale.
BRANCHlAXE (hisL nat.)y espèce de poisson du genre des
lamproies.
BRANCHIDCS ( hist. ) , prêtres d'Apollon Didyméen , qui
rendait des oracles en Carie ( V. Braxchls).
BRANCUIDES {géogr.), peuple de T Asie-Mineure, dans la
Carie, au sud deMilet, dont ils dépendaient. Cest dans cette
contrée que se trouvait le fameux temple d'Apollon Didyracen ,
desservi par des prêtres nonimés branchides. Xerxès le pilla et
le détruisit. Après ce sacrilège, les brandades se réfugièrent
dans la Sogdiane, où ils fondèrent une ville qui porta leur
nom.
(MO)
MIASCHIDBS i^éofr.)^ ville de la So([dîane, près de TOnis,
fondée par des branchides venus de I Asie-Mineure.
BBAMCHIBLLK (èoioji.)» genre de plantes de la (amille des
niousses.
bbjihchibb {fauconnerie) se dit d*un oiseau qui, n*ayanl
pas encore assez de force, se repose de branche en branche au
sortir du nid.
BBAXCHlES(aiial(Hii. eoiiip.)* Onappelleainsi lesomnespul-
OKMiaires des poissons, des crustacés, de certains reptiles à Tetat
de larvos, de la plupart des mollusques, de presque tous les verset
de quelques larves aquatiques d*insectcs. Les branchies servent à
la respiration de Toxygéne dissous ou inèlé dans Teau. Dans les
poissons, ces organes sont situés aux cùtés du cou, dans ces
fentes vulgairement appelées ouïes. — Dans les choiidropté-
rygiens , la grande ouverture se trouve remplacée par de petites
ouvertures plus ou moins nombreuses. Dans les crustacés, les
branchies sont des pyramides situées sur la base des pieds : dans
les crabes, ce sont des lames; dans les écrevisses, ce sont des es-
pèces de lul)es. La forme des branchies, tantôt en panache, en
feuille, en Glaments, tantôt en cônes, en ailes, etc., favorise le
contact des surfaces branchiales avec l'eau qui doit agir sur le
sang à travers les \ aisseaux. En général , la branchie consiste en
une nombreuse série de lames placées à la suite les unes des
autres. — Quelque analogie qu'il y ait entre les poumons et les
branchies, il exbtc cependant entre eux une aifTérence , c'est
que les premiers sont formés de vésicules i parois vasculaires,
plus ou moins grandes, qui quelquefois constituent un véritable
sac , propre à recevoir et à contenir Tair libre , tandis que les
seconds sont formés de vaisseaux qui, rampant ousedbtribuant
sur dbs surfaces ordinairement planes» sont nécessairement im-
propres à recevoir et à contenir l'air libre. S1I est donc démon-
tré que les poumons et les branchies ont une structure analo-
5ue,diiïérant seulement par Tarrangement ou la disposition
es parties constituantes, i\ doit paraître contradictoire que la
plupart des poisscms et certains re|3tiles meurent aussitôt qu'on
les relire de Peau , que d'autres vivent quelque temps hors de
Teau, et que les ampnibiens et quelques crustacés puissent vivre
également sur terre et dans l'eau ; mais ces contradictions ne
sont qu]apparentes: ainsi les poissons meurent hors de l'eau par
la pression exercée sur les branchies; ceux qui vivent quelque
temps hors de l'eau ont un appareil qui leur permet de résister
k cette action. Les espèces qui passent beaucoup de temps à
terre sont celles dont la ntcnibrane forme des espèces de cellules
dans lesquelles l'eau est retenue plus abondanunent. Quant aux
amphihieiis» la coincfdcnce de branchies et de sacs pulmonaires
n'implique pas contradiction , puisque les sacs sont à peine vas-
culaires et que les branchies sont absolument nécessaires pour
artérialiser convenablement le sang. A. B. de d.
BRANcmoPODES [hist. nal ., crustacésà quatre antennes,
dont les organes de lagénératiuii sont placés k la base du ventre :
leur corps est obloug, mou, (^« lalineux ; leur abdomen a la forme
d'une queue toujours terminée par des appendices. Tous ces
animaux sont généralement aquatiques. Ceux qui sont suceurs
habitent plus spécialement les mers. Quelques espèces vivent
cependant sur les poissi>ns d'eau douce ou sur les têtards des
batraciens. C'est sur les rivages maritimes ou près de Temtiou-
chure des fleuves qu'il faut chercher les limnles. Les autres
branchiopodos broyeurs ftmt leur séjour dans les mares, les fos-
sés, les bassins; souvent même ils y fourmillent et y paraissent
et disiuraisseut subitement. Lés pontes ont lieu toute l'année,
mais les intervalles qui s'écoulent entre elles sont plus ou moins
courts selon que la température est plus ou moins élevée. Les
métamorphoses qu'ils éprouvent dans leur jeune âge sont très-
remarquables; aussi Jurine les désigne-t-d sous la forme de
larves par le nom de têtards. Nous reviendrons sur celte
grande division en parlant des lophyropes, des o$lrapode$ et
des phyllopodes, ^ A. B. de B.
BK.iNCUlosTÉGE [hisl, liai). On appelle ainsi l'appareil os-
seux qui concourt avec lopercuie (F. ce mot) aux mouvements
respii aluircs des poissons. On donne encore ce nom à un ordre
de p()iss(ms cartilagineux , à squelette sans côtes ni arêtes, et k
branchies libres.
BBANCHipeSifcûr nal.), crustacésde l'ordre des branchiopo-
des, section des pbvllopes. Les brancbipesse rencontrent en tres-
grande Quantité dans les petites mares d'eau douce trouble et
souvent nans celles qui se forment k la suite des grandes pluies ,
mais plus pari iculièrement au printemps et en automne. Ils pé-
rissent aux premiers froids; ainsi que les apus, ils nagent sur le
dos et par ondulations; mais, lorsqu'ils veulent avancer, iisfrap-
Les
seulac-
Knt l'eau avec leur queue et vont par sauts et par bonds,
nelles font plusieurs pontes distinctes k la suite d'un seul
ooaplemeot; ces pontef durent ensemble pMem heam s
jusau'i un jour entier. Chaque ponte ea de cent à qoilreovi
(PUIS. Us sont lancés ^r jets de dix k douie et i yoe gn^
distance. — Deux espèces sont connues : le krmiickipt ii«m
qui a été rencontré dans plusieurs lieux de la France, sui»
virons de Paris et dans la forêt de Fontainebloiu; le6fa«Ayr
paiudeux,
BBABCHU , UB , adj. {gratmm,\ qui a beaucoup de braiba
Um arbre fort branche,
BmAHCHVS (i^tiyxfii) passait pour flis du Milésieo Sim
ou Macarée ; mais dans la réalite il devait la naissance au mIs
qui s'était introduit dans la bouche , et de là dans les Oan>è
sa mère endormie. Un jour que Branchus errait dans Icsboi,
Apollon lui ap|iarut, l'embrassa, lui révéla sa naisnntt.it
donna la couronne et le sceptre des devins, et en Bième tô^
lui apprit l'art de prévoir I avenir ^Lactanoe, sur Sintt, TU-
be$, III, 478; xiii, 198; canon, narration, \xxu).Suiiv
une tradition diiïérente, Branchus était de Delphes :ikb
l'assertion qui en fait un Thessalien. Il fut aime d'ApolUi
cause de sa beauté. Ce au'il y a de certain, c'est qu'on dn
dans Didyme (quartier de Milet ) un temple magiiiGqte a
riionneur de Uranchus et d'Apollon Pbilesius. Ledinpo-
phète y rendait des oracles célèbres et dont U vogue atte
longtemps un nombre inlini de pèlerins. Cet oracle, ipp
l'oracle des branchides, ne le cédait en renommée cl a ri-
chesse qu'à Del plies. Lors des guerres roédiques, les bnodidet
livrèrent les trésors du temple à Xerxès, qui plus tard, poirb
soustraire à la vengeance des Grecs , les emmena dans m lut
et leur fit une concession de terrain en Sogdiane. L'orionirf-
phique de Branchus indique sans doute que l'oradesk
temple milésiens étaient une colonie religieuse de IMfhr
(F. M. Raoul- Rochelle, Colonies grecques, il, l51|.^CiHtn
Bbanchus semblerait avoir été le père d'Ergine l'ArgosMit
si l'on prenait à la lettre le passage d*Or(Miée (Àrfmnm
F. 150). — Mais, comme d'autre part Ergine est appelé 61i it
Neptune, il est probable que le poëte a voulu dire qo'&9>
venait du pays des branchides.
BBANCHUS, lerm. de médecine tiré du latin , aflîectioi o
tarrhale de la membrane muqueuse de l'isthme da goàer.è
pharynx et de la trachée.
BRANCO (Rio-) {géogr.)^ rivière du Brésil (Pava), Ion»»*
rUararicura et de nJaricapara , descendus de la Sierra ht
raima ; il se jette dans le Rio-.\egro, dont il est le plus §(■'
affluent. Son cours est de 150 lieues.
BBANCOVAN (CONSTANTIN) (F. BaSSABABA).
BBAND (ierm. d'anUquUét ), épée tranchante et pcsankf
se maniait à deux mains.
BBAND ( Bernard) , professeur d'instilutes de droit roMs
à Bàle en 1541$ , quitta cet emploi en 1559 , et entra ao m»
de France. De retour dans sa patrie, il fut nommé tneatm*
conseil, et occupa les premières places de la magislraliit ^
Hambourg , dans le canton de Bàle. C'était un botnine u»
versé dans les belles-lettres et dans les affaires politique I
mourut de la peste le (5 juillet 1594. On a de lui, en allrtti*
une Histoire universelle , depuis la créalion jusqu'à Iss i^
Bâie, 1553, in-8<' de 644 pages, avec figures. La troistèmcpAi
de cet ouvrage est une chronique de la Suisse, où Too tn^
plusieurs anecdotes curieuses.
I7i0, et y prit rang parmi lesineilleurs paysagîstesdecrlkjf
que. Ses ouvrages furent rechercliés a\ec empresiemeoi;"
étrangers même exercèrent son pinceau. Ses premiers UWe*
ayant généralement été trouvés trop sombres , Braod lot <|
peu de temps corriger ce défaut, et une fonte plus beuretw*
mieux entendue des couleurs caractérisa bientôt sa inw^
Peu de paysagistes allemands l'égalent pour ^^Pf^*^*^
calme des eaux et les vapeurs que le soleil dissipe, si»^ ^
sa composition , les teintes et les accidents y sont babik»*
variés, et les figures sont intelligemment exécutées. ^^
BBAND ( j£AN ) , ecclésiastique anglais du xviir sîèck, *
Newcastle-sur-Tyne, mort à Londres en 1806, âgé de s"*»*^
trois ans, est auteur des ouvrages suivanU : t** un joH W^
i'amnur iUiate, publié en 1775 ; ^ Observaiionssurli»*^
omis par cei auteur, in-o", i # < i j o- hmm/vfi? c» <«iw#j-^'
ville de Neweaslle-sur'Tyne , et du eomié doni eUe fÊU P^
1789, 2 vol. in-4% avec des vues d'édifices, gravés psrfw
BBANDBBOCR6.
(521 )
BRANDEBOITRG.
ouvrage de luxe). Brand avait été nommé en 1784 secrélaire
de lasociclcdes antiquaires de Londres, et Ton trouve plusieurs
JHefm^res de lui dans i Àreheoiogia brHannica,on recueil des
mémoires de cette société.
BRAMDADE , S. f. (^Ifrtii. de cuiêine), manière d'apprêter la
morue, qui consiste a Témincer et à la faire cuire avec delà
erème, des blancs d'oMifs, de Tail hache, de l'huile, etc.
Morue tn brandade.
BRANDAM (SaINT)(F. BbENDAN).
BRANDANOf Antoine) ou brandah, moine portugais de
Tordre de Ctteaux, ne en 1584, enseigna P Ecriture sainte à
Coïnihre, et devint abbé du monastère d'Alcotiaça. Chargé de
continuer le grand ouvrage intitulé Monarquia Lmilawi , que
la mort de Bernard de Brito, moine cistercien , avait inter-
rompu en 1617 , il travailla pendant dix années à en rassem-
bler tous les matériaux épars dans les archives du royaume et
dans celles des églises et monastères, et publia , l'année 1652, la
troisième et la Quatrième partie de cette histoire à Lisbonne en
2 vol. in-folio. Lelte suite comprend les temps ccoolés de 1157
k 1379, depuis le règne de Henri , comte de Portugal , jusqu'à
Alphonse 111 inclusivement. Elle fut imprimée dans le monas-
irrc Divœ Virginie exulit, alors sous la direction d'Antoine
Brandano. Il succéda à Emmanuel Menés dans la charge d'ar-
(hichroDoeraphe du roi de Portugal, et mourut à Alcobaçale
•i7 novembre 1657. — Bbandano (François), son neveu', et
comme lui religieux de Tordre de CUeaux dans le monastère
tVAlcobaça, fut le second continuateur de la Monarquia Luti-
iana , dont il publia la cinquième et la sixième partie à Lis-
bonne, 1650 et 1692, en 2 vol. in-folio qui vont jusqu'à l'an-
née 1525. Il mourut à Lisbonne en 1685, a l'âge de quatre-vingt-
deux ans. — Brandano ( Alexandre) est connu pour avoir fait
imprimer à Venise une histoire, en langue italienne, de la
révolution qui plaça en 1640 la maison de Bragance sur le
trône de Portugal. Elle a pour titre : Hielnria délie guerre di
Porlognllo» succeduia per l'ocatsione defta separazione di quel
régna dalla eorona cattvlica , 1689, 2 vol. in-4^'.
brande,s. f. sorte de bruyère, de petit arbuste qui croit
dans les campagnes incultes. Un pays de brandes. Chauffer le
four avec de$ brandes. Il se dit aussi des pays incultes où crois-
sent çà et là ces sortes d'arbustes. Entrer dans une brande.
BRjiNDE se dit, en lerm, de vénerie, d'une clairière au lieu
voisin des forêts, où le cerf a l'habitude d'aller pâturer.
BRANDEBOURG, S. m. (coftim.), espèce d'ornement de bro-
'k'rie oudegalonqui entoure les boutonnières de certains ha-
bits. Un habit à brandebourgs, — Bbandebourg se dit aussi
i «ne sorte de casaaueà longues manches, qui était à la mode
Im temps de Louis XiV. En ce sens il est féminin. Porter une
>r andebourg.
BRANDEBOURG (MAISON ET Margbaviat de). Le Brandc-
M)urg est le pays originaire de la monarchie prussienne, aulre-
<iis habité par les Suèdes , les Tubantes et quelques tribus
rUsipiens. Dans la partie anciennement nommée Marche-
Moyenne (Mittelmark ) vivaient les Semnons, et dans la Vieille-
Jarche les Longobards. Ciriq ans après J.-G , ces derniers fu-
ent \aincus par Marob, roi des Marcomans, qui régnait alors
ur la Bohème, et en Tan 10 ils se mirent sous la protection du
ihrrusqae Hermann (Arminiusj. Quelques années après, lors
p l'émigration des peuples, ils abandonnèrent leur patrie
vec les Semnons et allèrent en Italie fonder le royaume de
,uriBbardie. Dans le pays qu'ils avaient quitté vinrent s'établir
-s t Jevelles , les Oukres , les Vendes ou Véneries, et les Vilces,
ui BJàtJrent quelques villes, entre autres Brannibor ou Brenna-
<ir^ aujourd bui Brandebourg, sur le Havel. Après de longues
uerreiK avec les Francs et les Saxons, ces peuples furent en
h9 vaincus par Charlemagne. Cependant les Vendes, malgré
F^urs nombreuses défaites , ne furent complètement soumis que
>or Henri I*^; celui-ci, pour protéserles fronlièresde la Saxe,
lablit parmi eux des comtes, qui furent les premiers margra-
es (cornet ou prœfectus limilis , eomes marchio , niarkgraf)
te TAIIemagne septentrionale. Malgré les efforts de Charte-
nagoc, le christianisme ne pénétra qu'après lui dans cette
^>riirée. Othon le Grand fut le premier qui fonda pour les nou-
f^aux chrétiens de ses Etats les évéchés oe Brandebourg (939) et
lo Uavelberg (946), lesquels sous Othon II, son ûls, furent ra-
'Jgé« par les Vendes. Les guerres avec ces peuples se continué-
mt jusqu'en 1135, où rempereur Lotliaire donna en Oefà
iberi rOurs le margraviat septentrional, qui s'appelait aussi
oW^^del (SalzwedelJ, du nom de la résidence; ce prince
ïnv dès lors le litre (le margrave de Brandebourg. Après avoir
t>Àii pluaieQrs villes , repeuplé le pays , affermi la religion ,
IT.
secouru Tindustrie, il mourut à Ballenstœdet en 1170 (F. An-
halt et Maison Ascanienne) ; il eut pour succesïicur son
Gis Othon , le premier qui fut revêtu de la charge hérédilairc
d'archichambeltan , charge qui donna dans la suite le privilrge
d'être électeur de IVmpire. Après lui vinrent Jean ï"" et
Othon Ilï le Bcm, qui régnèrent ensemble avec gloire, et re-
culèrent les bornes de leur petit Etat. En 1250 ils obtinrent
du duc de Poméranie Barnim 1""^ l'Oukermark jusqu'aux pos-
sessions de révêché de Camin, et acquirent ensuite le pays de
Lebus et celui de Stornberg, mais sous la condition toutefois
que pour la juridiction ecclésiastique ils relèveraient cmiime
par le passé de Tévéché de Camin. Jean mourut en 1266, son
frère Othon deux ans après,et, bien que leurs fils formassent (Jeux
ligne», le margraviat ne fut pas divisé. Pendant leur tôgne
ils ajoutèrent même à leurs anciennes possessions quelques
parcelles de la Poméranie. Othon IV cl Hermann D<h»ng,
morts tous deux en 1508, avaient en 1304 acheté du lan«Vrave
Diezmann une prtie de la Thuringe et ce qui forma plus tard
la Lusace inférieure. I^ur successeur fut Waldemar (mort en
1319) , l'un des plus illustres margraves du Brandelmui g. Ce
prince non-seulement contint les Vendes et les Cassonbiens
(F. ces deux mots), mais encore il sortit victorieux dune
guerre qu'il soutint contre les princes du Nord et plusieurs
souverains allemands. Il baissa ses Etats à Henri, qui mourut
en 1320 et fut le dernier margrave de Brandeboiirpr de la
maison d'Anhall. Pendant trois ans le margraviat, qui était par-
venu à une asser grande extension de territoire , fut déchiré
par des guerres sanglantes, et lorsque enfin (1525) rempereur
Louis de Bavière le donna à Louis , son fils atné , il n'était plus
dans son intégralité première ; car l'électeur de Saxo , le prince
de Mecklemhîourg et le roi Jean de Bohème en prirent rliacun
une partie. Mais ce ne fut pas tout encore : il faut mentionner
en outre la persécution dont Louis fut l'objet de la part du
pape, qui confirma en 1546 le choix du contrc-cn«i>ereur
Charles IV. Celui-ci s'unit avec plusieurs princes alleiitands
contre le margrave, et fit passer pour feu Waldemar un
meunier, ou, selon d'autres, un moine nommé Jacques
Behbock. Très-peu de provinces et quelques nobles sfii-
lement restèrent fidèles à Louis; en 1550, il parvint à faire
sa paix avec l'empereur Charles. On rédigea une roiivrntion
dans laquelle il était stipulé que si ces frères Louis rt Othon
n'avaient point de descendance masculine , ils auraient pour
successeur le prince Jean de Moravie, et après lui le duc Fré-
déric de Bavière. Ce traité ne reçut pas son exécution ; car
Charles, qui s était emparé du margraviat, le donna en i57S
à son fils Venceslas, qui fut le prenuer margrave de la niaison
de Lutzelbourg. Venceslas, devenu roi de Bohème et empereur
à la mort de son père (1578). donna le Brandebourg à «on frère
Sigismond , et la Nouvelle-Marche (Neumark) avec la LIi^ai•c à
son plus jeune frère Jean de Cœrlitx. Ces princes en eiigaj^è-
renl une partie, vendirent les meilleures villes , et grevèrent le
pays de dettes. Jobsl , qui vint après eux , fit la même chose, et
engaf^ea niéme (1595) ce qui restait à son beau-frère Guillaume
de Misnie, dit le Borgne. Jobst mourut en i4ll, et eut |>our
successeur Sigismond , qui devint empereur. Le 18 avri» 1417,
Sigismond en investit Frédéric , comte de Uohenzollern ,
burgrave de Nurendierg , auquel il devait des sommes consi-
dérables , et qui en 1410 le céda à son second fils Frédéric, que
sa valeur avait fait surnommer aux dents de fer ; car l'atné
Jean, dit l'Alchimiste, avait renoncé à la succession. Telle est
l'origine de la maison actuellement régnante dans le Brande-
bourg et dans toute la Bussie. Frédéric II, après avoir agrandi
le margraviat , mourut en 1471, à Brandetiourg. Son fils devait
gouverner aprèsl ui; mais, sa faiblesse corporelle I en rendant
totalement incapable, le margraviat et le titre électoral passèrent
entre les mains de son frère Albert , que l'on surnommait à la
fois l'Achille et l'Ulysse allemand. Sous lui, le niargra\iat
s*a^randit encore apr& la mort de son frère Jean, dit le Grande
qui gouverna jusqu'en 1499. Après lui vint Joachim I'% son
fils, prince instruit et ami des lettres, qui en 1506 inaugura
l'université de Francforl-sur-l'Oder, et en 1616 fonda à Berlin
un tribunal supérieur. Il rendit l)on ne et sévère justice, et anéan-
tit le reste de brigands qui depuis lonetemps infestaient ses
Etats. A répoque de la réforme, il y délendit la traduction de
la Bible de Luther, mais sans pouvoir toutefois em|iêclier les
progrès du protestantisme. A la mort du comte de Buppin,
il réunit son comté au margraviat. Sous lui, Albert, princa
de Brandebourg et d'Anspach , et proche parent de Joachim,
devint grand maître de l'ordre teutonique en Prusse ; on sait
3ue ce pays , sécularisé en 1525, devint un fief de la couronna
e Pologne possédé par la maison de Brandebourg et bientôt
41
(3W)
BRAiniBS.
réuni à Télrctonil (F. PmussB). Joachim I'' inoarul en 16S5;
foalrc ans plus lard , ton Ûls et son toccesseur Joachim 11
•mbrassa la religion évangélioue, qui ne tarda pas A devenir
doniinante'dans ce pays. La reforme, que son frère Jean avait
•nssi inirodoîte dans les marches qui lui étaient échues en
partage, amena bientôt la suppression des évèchés de Rran<
oebourg , de Havelberg, de Lebus , ainsi que de la plupart des
couvents, et à peu près â la même époaue Sigismond , tils de
Joachim 11, seculaiisa les évéchésde Magdebourg et de Hal-
berstadt dont il était administrateur. Joachim et son frère étant
morts en 1571, le ûls du premier, Jean-4jeorge8 , réunit toutes
leurs possessions , et après sa mort , en 1598 , eut pour succes-
seur son fils aine , Jean*Frédéric. Celui-ci, mécontent du testa*
ment de son père qui donnait à son frère Christian la Nouvelle-
Marche, fit en 1605, à Géra, avec son cousin Georges-Frédéric
d'Anspach, une convention que Ttin considéra alors comme la
loi fondamentale de la maison de Brandebourg. 1/année suivante,
le droit de primogéniture y était établi ; le mar^^raviat, avec
aas conquêtes jusqu'à la Franconie , devint indivisible , de telle
aorte au moins qu'on ne pourrait détacher aucune partie do son
territoire sans le consentement de toute la famille. I..es princes
au-dessous de dix-huit ans devaient être élevés aux frais de
rélcdeur ; passé cet âge , ils recevaient 6,000 thalers lorsqu'ils
n'avaient ni apanages ni revenus. Tout prince qui avait des
biens devait nourrir luh^nême ses enfants. Christian, mécontent
de ces stipulations , appela à son secours I empereur et les
ffînces d'Allemagne. Sur ces entrefaites mourut Georges-Frédé-
ric ; le traité Uii confirmé , mais cependant avec une modifica-
tioB : Christian obtint Baireuth pour lui et ses descendants, et
uvec le margrave Joachim-Ërnesl il fonda le margraviat de
Franconie. A Georges-Frédéric succéda (1608) son fils Jean-
Sigisroond, qui comme son père gouverna la Prusse sous le nom
du duc imbécile Albert^Frédéric. A sa mort , en 1618 , il prit
iéellement possession de ce duché, qu'il reçut en fief de la Polo-
gne. Ainsi le Brandebourg et la Prusse furent réunis. En 1600,
«près la mort de Jean-Guillaume, dernier duc de Juliers, il avait
aussi réuni à ses Etats Juliers, Clèves, Berg, Havenstein, Dussd-
dorf, Radensberg, etc. Toutefois par le traité de Xanten il céda
Juliers et Berg au comte palatin de Neubourg, Wolfgang-Wil-
bekn. A cause de ses nouvelles acqubitions, l'électeur, jusque-
là luthérien , embrassa la religion dite reformée dans Trâlise de
fteriin (le jour de Noël 1613) ; il mourut en «619. Son fils
ci successeur Jean-Guillaume ne voulait prendre aucune part
à la guerre de trente ans ; mais ses Etats n'en furent pas
«soins dépeuplés, épuisés d'impôts, ravagés par le fer et la
flamme. Après avoir mis sa confiance dans le comte Adam de
Swaraemberg qui n'y répondit pas, il s'unit en 1651 à Gustave-
Adolphe, et en 1635 il fut compris dans la paix de Prague.
Mais ce fut en vain qu'il avait espéré pouvoir procurer à ses
sujets quelques soulagements; les Espagnols et les Hollandais
se disputèrent la Westphalie pendant que ia Prusse était rava-
gée par une guerre entre la Pologne et la Suède. Aussi, après
la mort du duc de Poméranie en 1657, Georges-Guillaume ne
Cl faire valoir ses droits à la succession de ce pays, parce que
Suédois s'en éiaieoi emparés. Il mourut en 1640, laissant
ses Etats dans la plus déplorable confusion à son fils Frédéric-
Guillaume. Dans des circonstances aussi difficiles ce prince
■lontra la plus grande babileté ; à la paix de Westphalie, s'il fut
obligé de céder aux Suédois quelques portions de territoire ,
il reçut en échange la Poméranie-Inférieure et l'expectative des
éfêcliés de Magckibourg et de HalbersUdt , qui revinrent à la
Prusse , le premier eu 1680, le second en 1699. il eut aussi les
fNriodpatttésdeMundcnet deCamin.fin 1657, il avait obtenude
k Pokigne la souveraineté pleine et entière de la Prusse. La
victoire de Fehrbellin lui donna la Poméranie el la man^
dont l'empereur avait dépouillé Jean-Geoiiges de Jaegemdorf, et
la campagne suivante la partie de la Prusse qu'il avait élé obligé
de céder aux Suédois. C«>efidant, abandonné de ses alliés,
attaqué iMr la France , il uut bienlM rendre ses conquêtes. En
1686 , if avait abtemi de l'Autriche le cercle de Schiebus en
éebangedesesDTéieutionsaurlaSilésie. Il mourut deux ans
après. — Pendant son règiie, tl avait accueilli dans ses Etats
plus de vin^ mille français é q«i la révacation de ledit de
Nantes disait abandoMier lear patrie. Ce Ait de sa part un
acte de haute polilique ; car ai aujourd'hui même l'Allemagne a
Quelque industrie, elle le doit à ces victimes de llntoléiunee de
Louis XIV. Mais il fit plus encore : il aecourut les Ibmilles ap-
pauvries par la guerre , releva les viU«B , (avoritt le commerce
al l'agriculture, fin lUSS, il €t creuser un oaoal de la Spréeà
l'Oder, introduisit les pottesdans set Etals H fbnda Tunivennté
réforméede Dniibsuii et la bibliotlièque de BevUa. Il eut
pour successeur son fils , Frédéric-Guillaone II! , ^ «
1701 prit la couronne à Kopiiigsberg et est appelé dtpais«
temps Frédéric l*% roi de Prusse. Ici cesse l'histoirf da nmph
vial de Brandebourg, qui se prend et se confond désnmntiiMt
celle de la monarchie |)russieiine (F. ce mot et PacS8B,q«K
doivent pas être confondus). — C'est aussi à l'article de Picai
qu'on donnera la statistique et la description géomphlqiRà
margraviat et des marches qui en dépendent. Le fltindili^
renferme la capitale de la monarchie ( F. BKauii) et a 4a «ak
provinciaux , comme les autres grandes divisions hiitonqn
de la Prusse.
BRAND£R (GusTATK), négociant suédois, s'établit i U.
dres, el, sans négliger les intérêts de son comnierce, cullii
rhistoire naturelle avec beaucoup de succès. Adniif è la wak
royale, il enrichit son musée d'une belle suitedefusiilcifté
pétrifications du Hamshire. Il mourut à Londres en 1787. lld
auteur de quelques opuscules insérés dans les Ttûtmrum
pkUoêifphiquês , entre autres d'une curieuse disserUliua a
anglais sur les 6^^ntlss.
BRANDER (Geobges-Fbêdébic) est né à Ratisboawa
1713. Uoe irrtsistible vocation l'entraîna dès ses plut jnv
années vers les sciences mécaniques, et il s'y distingua <le la»
heure à Augsbourg, où il vint se fixer après aîoir lui*
fructueuses études à Nurembourg et à Alldorf. Lei cm*
Uaaseu , Wengen, Lambert et le banquier Joseph de fliUi
furent ses guides el ses prolecleurs. En 1757, il exécuta (h ih
lescopes qui étaient encore inconnus en Allemagne; il itiah
le microscope de verre el plusieurs instruments de matliw-
tiques, dont il a laissé une exacte description. L'acwtaë
sciences de Munich l'appela dans son sein, et en 1779 il mfk
le grand prix de l'académie de (>)penhague. Des offre» bnfi»
tes lui furent faites pour venir tour à tour à Saint FétenlMi
à Vienne, à Copenhague et à Paris; mais Branderae***
point quitter Augsbourg, où il mourut le 1" anvA iî«
Voici la liste de ses ouvrages : FoiymeiroêCopHtm iM)^
cum, 1764, in-8° de 16 pages avec 1 planche. — J^mw^
Chumbre obêcure H Microtcùpe solaire . 1709, m-«".bpm
— DoMe MieroêCi^, 1769, in 8^ figures. — Aoawffr fi»
6rt obêcure, 1769-1775, in-8*» de 40 pae;es avec 5 p)aod« -
Nouvelle Baiavee hydnniaiiqve, 1771, in-8*» de 6S pagf» i«
S planches. - Bar omêlre portatif pour mesurer les knUr^
1772, in-8** de 24 pages avec 1 planche. — Oonimêtrt flBP*J
trique, 1772, in-8" de 71 pages el 2 planches. — Petite Mvm
pneumatique, !774, in-8» de 40 pages et 2 planrtw. - »
tant à miroir , planchette perfectionnée et théoMiU , rri
in-»*» de 76 pages el 5 planches. — Syetème pwr trmrà
échelles. 1772, in-8*» et figures. — Arilhmetiea htnem, n
in-8* de 40 pages el 2 tableaux. — Phniêphère •**»'Ofi»«jtf
équa tonal, 1775,in-8»de 64 pages et 1 planche.- ^J
^ie à miroir de Hadley periecuonne , ITH, w-^^
pages avec 1 planche. — Déelinatoire et ^^HnaHinwef^
que, 1779, in-8° de 72 pages avec 2 planches. — Méf^f»
deisiner la perspective, 1772, in-8o avec G^res. — Btm^
et usage de técheUe toanrithmique , 1772, in-«». - iMtnm
géométrique universel en forme de ««*»Ç«*^^l»r^^
in-S*» de 64 pages avec 2 planches. — Ilearrf|iltoa • «^
instrument destiné à mesurer les dUtanees taarcfiiy^
une seule station, pour ht ingénieurs tî #w «^^ÎLLI
in-8» de 56 pages avec 2 planches. — Coneye^^J
Bmnder avec Lambert sur des quettianê et pMf» "'
BRANDEBIE (coiwiii.). Cest wnsi ow 1 On noninie, iA»*
dam , les manufactures où l'on fabrique de reaa-<l^«'
^'bÎIamdes [vénerie) se dit des bruyères au les cef* '^
viander (F. Cebf et Viawdkb). ». ,r — ,#
BBANOES (Jeaw-Crbistiaw), né à Sieltin »* «"^i
1756 d'une famille pauvre. Après avwr suivi q^*^"^
écoles publiques, Il fut commis d'un petit «••^J'ffrJL
fut rudement battu, et. au moment d*«re •"'*«» "r^J^
Sleltin. Tour à tour meudiani , apprenti «»«"f^»f^
porcs , valet d'un empirique , et icujoursdwis la mi*fM
pendant dit-hmt mois en Poméranie, en Crusse rt ea fjg
pois revint quelque temps auprès de sa w^v*gf"?^i
nouveau, et, par un hasard beur^x «*"*»[** *u5
valet, puis te secrétaire d'un getitflbomme IMslenew^-^
Cesl alors qu'il étudia et se laissa entratufr V^^JT^
aTCucle poorte lh«*tre. En "K, Biindw ««»8Ç»
trouM drcomêdiens, dëboia * Hnnboow *w tel ^
de fognard rt «hns «• *•« * CTmt » \^^'V^
awmi succès. 9m» m aèeowager, U poorsarril m ^i^^
nr les théâtres de Stettin , de Beiiio , de Ma^ebourg et de
Ireslaa» acquit enfin que^ue talent, se maria avec une aiv
riccdû»iiuguée,du nom de Charlotte Kocb, et composa quelques
iéces de comédie qui (urent bien accueillies du public et lui
ixtcurèrent la protection de la duchesse Amélie de Weiniar«
/incendie du château de cette princesse, en 1771, força la
roupe d acteurs dont Brandes et sa femme faisaient partie à
arcourir Manheiia, Leipiig et Hambourg , mais sans rencon-
"er un sort heureux. Il mourut à Berlin le 10 novembre 1 799,
près celte vie de démoralisation et d'infortunes. Il a put)iié
eu\ recueils de ses pièces» le premier sous le titre de :
omUdm de Jean-Ckrislian Brandes, Leipzig, 1774-1776, 2
>l. in-8» ; le second : Hecueil du ouvragée diamaliques de
mm-Chriêlian Brandet, Leipiig, 1790-1791, 8 vol. in-8^ Il a
ussi écrit ses mémoires, ainsi appelés. ifon histoire, par J.-C^
tramées, 3 vol. iu-8°, Berlin, 1T99, 1800 ; avec gravures, Ber-
0,1803.
B&AHDàs (Ernest), homme de lettres et homme d'Ëlat, né
Hanovre en 1758, étudia de 1775 à 1778 à Funiversité de
kettingue, dont il devint par la suite le bienfaiteur, lorsque,
larvefiii au poste de secrétaire du Cabenix , le gouvernement
laoovrien lui conûa la direction de cette célèbre école , dans
iqueJle il succéda à son père. Brandès resta conseiller intime
0 cabinet jusqu'en 1803 , que les troupes françaises occupé^
eot lancien électorat de Hanovre, et il fut Tun des députés
ui allèrent conclure la capitulation avec le chef de l'armée
ançaise , et ne se dessaisit de ses fonctions qu'au moment où
!S états du pays furent aliolis et remplacés par une eommissi<m
9 gouvernemeni. Brandès mourut dans la retraite, à Hanovre,
t 13 mal 1810. Ses principaux ouvrages sont : Remarques
sr fes Uïêàlres de Londres ^ de Paris el de Vienne, 1786. —
Remarques *ur les femmes, 1787. — Considérations politiques
HT la révolulion française, 1790. — Sur finfluence déjà
wercée par la révolution française en Allemagne , 1793. —
nr l'êsprit du temps en Allemagne vers la fin du \\\W siècle ,
BÛ8. — Sur la coutume des pères et des mères de se ftire
Uoiftrpar leurs enfants, 1809. — De l'influente que l'esprit du
mps a ewercée sur les classes élevées de la nation allemande,
810. — Analyse des ouvi'ages de tiurke sur la révolution
rançaise, 1791. — Analyse des mémoires de l'abbé Barruel
ET le jacobiniswM ; sur les associations seerètes, et beaucoup
aolres écrits contenus dans la Gazette littéraire de Gmttin^
u et dans le Journal politique de Schlmiur.
A&4XDEUM (kist, eecUsJ), nom usité dans les auteurs de la
lase latinité pour signifier un linceul de soie ou de lin dont
1 envel^pait les corps des saints et leurs reliques. On donnait
niême nom aux linges que l'on faisait toucher aux retiques
m saints. Au temps de saint Grégoire le Grand, c'esirà dire en
10, et sous ses prédécesseurs, on ne touchait point aux corps
s saints, et, au lieu de leurs os, on se contentait d'envoyer
us une boite un morceau de ce drap ou de ce corporal. Le
fe saint Grégoire, qui parle de cette coutume, dit que la tra-
tMMi la fait remonter à saint Léon , c'est-à-dire vers Taiinée
O.
BEAJiDfiviN , s. m. terme emprunté de l'allemand, eau-de-
î de via.
BRANOEVIIVIBE , 1ÈRE, celui, celle qui vend et qui crie du
■ndevîn, de Teau-de-vie dans un camp, dans une garnison.
«4 vieux.
•RAXDHiRTZ , espèce de cerf d'Allemagne, bien différent
I autres cerls d'Europe.
BRASflM (GiACiNTO) , peintre , né à Poli dans le royaume de
iples, mort à Rome en 1691, prince de l'académie ne Saint-
£ et (iieralier de Tordre du Christ. — Fils d'un peintre dé-
lateur assez distingué. Brandi servit longtemps de modèle au
ilpteur r Algarde , qui voulut inutilement consacrer à la sta-
ûre 80D talent naissant. Son instinct l'entraînant vers la pein-
ne, il étudia sous le Sermenta , peintre de Bologne, puis vint
perfectionner dans l'école de Lanfranc. La grâce de son pin-
Nu la vitesse de son exécution et une brillante iuiaginailoa
signalèrent promptrment et lui amenèrent de nombreux
(nax. Malheureusement pour sa gloire , qu'il sacrifia tou-
Ks à Targent et à ses plaisirs. Brandi conserva on dessin in-
rrecl, un coloris sans vigueur el une composition vulgaire.
• seuls ouvrages qu'on cite de lui avec quelque distinction ,
mû le grand nombre qu'il produisit, sont deux ou trois ta-
c^x exposés à Gaete, un Sttint Rock à Ripetta , et le tat>leaR
L loallre^atttel de l'église des Stigmates à Rome.
B4A90I (DOMINIQOB), natif de Naples, se fit un nom bono*
^ par sou talent à pemdre les animaux. U mourut en 1736 ,
^ aeuieineDi de cinquante-trois ans.
( ^m ) BRAMBe««iw.
BRAJtDiLLEMEiîT, s. m, mouvement qu'on se dotmeen m
brandillant. Il est familier.
BRANDI LLER, v. a. {gramm.), mouvoir, agiter de çà, de là*
Brandiller les jambes, brandiller les bras, — Bbaivdiller,
avec le pronom personnel , se mouvoir, s'agiter en l'air par le
moyen d'une corde, d'une escarpolette ou de quelque autre
machine. Se br^indùler sur une corde. Ce verbe est familier.
BxANDiLLÉ, ÉE, participe.
BBAHIDILIXIIRE, S. f. Il se dit de branches entrelacées ou de
quelque autre chose semblable, sur quoi l'on ^leut s'asseoir pour
se brandiller. Se mettre sur une brandilioire. Il est familier el
peu usité.
BRAKOlR, v. a. {gramm.). secouer, agiter dans sa main dne
lance, un épieu, une épée, etc., comme si on se préparait à lirapr
per. // brandisèait une pique. — Brandir, fit termes de
charpenterie, arrêter, affermir deux pièces de bois l'une contie
l'autre sans qu'elles soient entaillées; ce qui se fait au moyen
d'une cheville qui les traverse. — Brandi, ib, participe.-*
Proverbialement, Enlever un gros fardeau, un gros ballot toM$
brandi , l'enlever en l'état où on le trouve. Ces phrases vidi*
lissent.
brandis (JEAiff*FBÊDÉRTc), professeur de jurisprudence i
runiversitédeGœttingue,néà Hiidesheinilell septembre 1760,
mort à Gœttingue en 1790. Il voyagea à Wetziar, à Ratisbonae
et à Vienne de 1783 à 1787, pour se fortifier dans l'étude d«
droit civil et de la procédure, et, de retour à Goettingue, il y oc-
cupa la chaire de droit féodal impérial. Les princi|)aiix ouvrages
qu'il a publiés sont : Diss. inaug. de vera ordinis succedendi
ex majoratu notions ex pactis fomiliarum illustrium repe*
tenda, 1784. — Histoire de la canslitulion intérieure de le
chawUtre impériale, surtout par rapport à torganisatitm dê$
sénats (en allemand), Wetziar, 1785.— -^ur le droit public féo^
del impérial et ses sources ^ 1788.
BRANDMtiJUEE (Jacques), habile jurisconsulte et petit-fils
de Jean Brandmuller, partisan d'Œcolampade et de sa don*
trine, dont il nous est resté beaucoup de sermons et d'oraisons
funèbres, naquit à Bàle en 1617. Il obtint la chaire des Insti*
tûtes daos sa patrie en 1652, et celle des Pandectes en 1666. Si
réputation attira beaucoup d'étrangers à BAIe. Il joignit â niie
grande connaissance du droit une érudition non moins profonde
ans les antiquités romaines et les belles-lettres. Il faisait des
vers médiocres avec la plus grande facilité. 11 mourut en 1677.
On a de lui, entre autres ouvrages. Manuduelio ad jus canonieum
et civile , et beaucoup de disserta lions sur des matières de droit.
BRANDMULLER (GRÉGOIRE), peintre, né à Bâte le 25 aoM
1661 d'un orfèvre, membre du conseil de la ville. Entraîné vers
la peinture par une vocation irrésistible , il vint à Paris h l'àgs
de dix-sept ans pour enlrex dans l'école du célèbre Lebrun ,
peintre du roi , qui ne tarda pas à lui confier des travaux aa
château de Versailles. 11 remporta les premiers prix de l'acadé-
mie de peinture de Paris, et revint se fixer et se marier dans sa
patrie en 1686. Son ardeur pour le travail le fit mourir le 7 juin
1691, à peine âgé de trente ans. On cite, parmi ses principaux
ouvrages, une Descente de croix, dans l'église des Capucins de
Dornach ; nne belle copie de la Batnille d'Arbelles, d'après Le-
brun ; une Course romaine ; un Baptême de Jésus^ChrisL
BRANDO , BRAND on BRANDS (Jean], né à Hortcnesse prts
de Huist en Flandre, fut religieux de I abbaye des Dunes, de
l'ordre de Cfteaux, et prît à Paris le grade de docteur en théolo-
gie. Il mourut à Bruges en juillet 1428, laissant une Chronique
manuscrite, depuis le commencement du monde jusqu'à l'an-
née 1415. Elle contient des laits qui jettent un grand jour sor
l'histoire de la Belgique au xiV et au xiii* siècle. Elle n'a point
été publiée encore , mais il en existe plusieurs copies. Gilles de
Eoye et Adrien de Tudt, de l'abbaye des Dunes, en firent un
abrégé continué par le premier jusqu'en 1465, et par le second
jusqu'en 1478.
BRANDOLÈSB (Pierre), bibliittrapbe , naquit en 1754 à la
Canda prèsde Hendinara, dans la Polesine, de parents bonnèleB
mais peu aisés. Il reçut d'un de ses oncles les premières leçons
de grammaire, et apprit d'un religieux du Mont-Olivet, leo^
abSè Griffé, les éléments des mathématiques et de la peinture.
Il se rendit à Venise pour se procurer des moyens d'existence,
et entra comme commis chez le libraire Albrizzi , qui lui fil
faire son CeUalogue des ouvrages relatifs aux arts du dessin.
Grâce à sa nouvelle position, Brandolèse acquit en peu de temps
de grandes connaissances dans la bibliographie , dans l'histoire
littéraire et la théoriedes beaux-arts. En 1778 il établit à Padoue
un magasin de librairie , se concilia l'estime générale par ses
talents et sa probité. Ses affaires étaient brillantes déjà lorsque
le chevalier Luiara, inspecteur des beaux-arts du Padouan,
BBAiniOMS.
l'adjoignit Brandolèse, qui acquit de nooTelles connaissances
dan<: I exercice de ses nouvelles fonctions, et publia divers opus-
cnle<% pleins de goût et d'érudition. Il en préparait d*aulres
lorsque la nK>rt le frappa en janvier 1809, à \enise, on il s*étaît
rentlii pour dresser le catalogue de la bibliothèque Quirini. On
cite de lui : i^le Cosepià nolabili Padova^ etc., Padova, 1791,
în-8" ; T Piiiure, tcutlure , archiUUure 9d nltre rose nolabili
di Piidova^ monumtnU deêcritti^ ibid., 1795, in-8<>; 5» Dei
feniodê' Lendinaresi perla pillura, ibid., 1795, in-8^; 4*> Dub-
i êuU* etisienxa del piUore Giovanni Vivarino da Murano
nuovamente ronfirmad, in-8^; 5o Tfilimonianze intornô alla
patavinita di Adr. Manlegna^ Padoue, 1805, in-8" ; 0» la Ti-
pngrafia perugina del teeolo XF, illuiirala dal Vermiglioli a
preMt in esame^ Padoue, 1807, in-8'».
LH \NDOLiNi (AuRELio), surnominé tV Lippo, était aveugle
et vivait dans le iV siècle à Florence, où il était issu d*one fa-
mille patricienne. Il se Ht connaître de bonne heure par son ta-
lent à traiter en vers latins les sujets les plus diffîcdes, et fut
8rofr»sseur de littérature à Florence. Il vint ensuite s*établir à
ionie , où son talent d'improvisateur lui valut la protection et
rainitiê de Sixte IV. En 1482 Brandolini vint occuper à Budc,
k l'unixersité de cette ville, la chaire d'éloquence que lui confia
le mi Mathias Corvin. 11 y professa avec un grand succ^, ainsi
Sun Gran en Strigonie, et, après la mort de ce monarque, dont
prononça Téloge funèbre en 1490, Brandolini retourna à Flo-
rence, y embrassa la vie religieuse de Tordre de Saint-Augustin,
et se consacra tout entier à la prédication , art si difficile , dans
lequel il se fit une brillante réputation. Il mourut à Parme en
1497, et fut inhumé dans Téglise de son onlre. Ses principaux
ouvrages sont : Paradt>xarum chrislianorum libriduo, Rome,
1551 , in-4°; Bade, 1515; Cologne, 1575, in-8«. — De ratione
scribenrff lihri très, Bàle, 1549-1565, in 8» ; Cologne, 1575, et
Rome. 175.>, in-8o. — De vilœ humanœ conditione et loleranda
eorporti œijtimdine dialogue ad Math. Cnrvinum, Vienne,
1541 : BUe, 1515, in-8». — Oratio de virlutibui D. JV. Jesu
Ckrit*, nobit in ejui patiione oHensii^ Romœ ad Alexandrum
VI P, n^ix. inparaicive habita, in-4«, Rome, 1596.—- Carmen
de m^rle B. Phiinœ, dans les œuvres de Platina. — Delaudi-
bus Laurentii Medieiê carmen, dans le tome il, page 459, des
Carmina illatlr, poetar, iialor. — Brandolini (Raphaël),
frère cadet d'Aurelio, et, comme lui, surnommé il Lippo, éga-
lement aveugle et improvisateur habile. Il vécut longtemps à
Kaples du produit de ses talents, puis à Rome, où il cionna des
leçons fort suivies de littérature et d'éloquence. On distingue
parmi ses élèves J. Mar. del Monte, qui depuis occupa le trône
pontifical sous le nom de Jules III. Le mérite de Raphaël lui
attira la protection de Léon X, et il mourut dans une heureuse
aisance vers 1515, après avoir connu toutes les rigueurs de la
pauvreté. On a de lui : Panégyrique de saint Thomas, 1 198. —
Oriiton funèbre de GuilL Pererio , premier auditeur des
causes apostoliques f 1500. — Oraison funèbre du cardinal
Dominique de ta Rovère, 1501. — Dialogue latin, intitulé Léo
on Eloge de Léon X et des princes de la maison de Médicis ,
Parme, 1755.
BRANDON, s. m. espèce de flambeau fait avec de la paille
tortilice. Allumer des brandons. Il se dit aussi des corps enflam-
més qui s'élèvent d*un incendie. Il s'emploie dans certaines
Shrases figurées du style élevé : Les brandons de la discorde. —
1HANIH)N se dit encore de la paille tortillée au bout d*un bâton
qu'on plante aux extrémités d'un champ, d'un terrain, pour
manquer que les fruits ont été saisis judiciairement. De là Tex-
pressum de saisie-hrandon, en termes de procédure.
BRANDON D'AMOUR, nom que les marchands donnent à la
coquille nommée arrosoir.
BRANDONNER, v. a. (gramm.), mettre des brandons à Tex-
trémit'* il'un héritage où Ton a fait une saisie de fruits. Bran-
donner un champ, une terre. — Brandonnêe , ÊE , participe.
BRANDONS ( DIMANCHE ET DANSE DES). Le premier di-
manefie du carême était autrefois appelé le dimanche des bran^
dons, parce qu*on allumait sur les places publiques des feux
autour desquels le peuple dansait (V, Danse sacrée). — Les
ordonnances de diftérents rois de France interdisaient cette
(été, qui entraînait souvent de sin^ilicrs désordres, ainsi que les
baladoires, les nocturnes et plusieurs autres danses auxquelles
on se livrait lors de certaines solennités dans les églises. Mais,
en beaucoup dVndroits, les évéques et les magistrats firent de
vains efl'orts pour arrêter un usage trop fortement enraciné
pour qu*il fût possible de Tatiolir tout d'un coup. Jusqu'au mi-
lieu du wii* siècle, on s'opiniâtra à le conserver dans quelques
loealifés. Ainsi, à celte époque même, le jour de la félc de saint
Martini, npôlrc du Limousm, le peuple dansait encore dans le
( 5)4 ) BBAHDT.
chœur de l'éfflîse dont ce saint est lepatron. A la Ad de cbq»
psaume, au lieu de chanter Gloria Patrie tout le peuple da».
tait en langage du pays : San Marceau prégais per aou, i
nous épingaren per bous, c'est-à-dire : Saint Martial, ftiti
pour nous , et nous danserons pour vous. Avant Mm tm
coutume avait été abolie.
BRANDT ou brand (SÉBASTIEN) , dit Titio, poHedid».
tique allemand , né à StraslK>urg en 1458. Il étudia le dniii
Bàle, le professa dans cette ville avec tieaucoup de wetH, h
remplit plus tard à Strasl)ourg la charge de syndic et decm-
seiller impérial II mourut en 1520. Maximdicn I*' rippcb
plus d'une fois«^ sa cour, faveur dont Brandt fut moins mlN
vable à sa science qu*a son renom de poète. Il afaiiérritM
ouvrage satirique intitulé : le Bateau des fols {dm Sûrrm
chiff) ou le Vaisseau de la Narra^onie (pa)]S des fons),qaid^
vint en peu d'années le livre favon de la nation. Avant Utînà
xy siècle, dé|à plusieurs éilitions et des traductions dam in
dialectes provmciaux avaient répandu le Narren$eki/ à»
toute rAllemagne. Il se maintint dans cette haute faveur pn-
dant tout le wr siècle. Des traductions le firent connilirp)
FAngleterre, à la Hollande, à la France. Un ami dupoHe.k
fameux préilicateur Geyier de Keysersberg, en avait mèmkà
le texte de beaucoup de ses sermons. Ce n est pas qu'une ww
éminemment poétique caractérisât ce livre ; Brandt ne mm
pas le fouet d*Horace ou celui fie Juvénal : il n'a ni inventin,
ni allégorie, ni images brillantes, mais il abonde en reflesi*
morales , en sentences rendues avec énergie ; et voilà pwdr-
ment ce qui fit l'immense succès du livre dans un tempuir
public allemand était raisonneur avant tout, avide deta-
sions, de doctrines, et nullement de poésie, car la poè»*»
morte avec les Minnesaenger. Le Bateau des fous fut l«w«
temps opportun, et charria, au grand contentement et à hrir
des fous, postés en spectateurs sur le rivage, une grande carp^
son de sottises, d'abus et de vices numérotés, étiquetés mi b
rubrique de cent treize chapitres. Le modeste anteorsenv
modestement parmi la grande famille des sots, toutenrenur-
quant que sottise reconnue est principe de sagf^. A défait*
sentiment esthétique, on ne peut refuser au vieux Brandt p
esprit philosophique et libéral qui plane sur renfleinb|p«Jfb
vie humaine et tient registre de toutes ses misères. L'éditiBih
S lus ancienne du Narrenschiff est celle de Strasbourg, itt
I. Van der Hagen Ta fait imprimer de nouveau dansson Jlr
des fous du monde, etc. , 1497 , in-fol., fig. Une autre t^l*^
tion parut aussi à Lyon en 1798, in-fol.
BRANDT (Georges), conseiller au département des némn
Suède , né dans la province de Westmanic en l W4. Il fit *j
voyages en divers pays pour étendre les connaisMWts ^'
avait acquises à Upsal dans la chimie et la minéralogie. A ff
retour , ayant été attaché au «lépartement des mines et ma*
directeur du laboratoire de chimie établi à Stockholm, ilfiif»
sieurs expériences importantes dont il donna les résultai* m
les Mémoires de t académie des sciences de Stockholm, <\9*
comptait parmi ses membres. Il mourut en 1768, regrets*
savants de son pays et de ceux de l'étranger; les uns et V^»*
très le reganlaient comme un des chimistes les plus instn**"
les plus laborieux de son temps.
BRANDT(GÊRARn^ célèbre théologien arminien, n^*^
terdam en 1626, était fils d'un habile mécanicien de JWJ*
bourg, auquel Descartes donna des conseils, et qui fut àtrtm
du théâtre d'Amsterdam. Son fils hérita de son i^[^
poésie, et composa en 1615 sa tragédie du Faux Torf^
mais ce n'était pour lui qu'un délassement; il s'appliqwj™
ardeur à des études plus sérieuses , apprit à fond le grec HJ*
breu , et devint pasteur des remontrants À Nieukoon etnj
à Amsterdam. Il épousa une fille du professeur Baërle(B«2
et mourut le 11 octobre 1685. Ses principaux ouvrai**
1<> Historiés der rrformatre, i:\c., etc. Amsterdam. t67HJ
2 vol. in-4», traduite en anglais par Chamberiayne; aw'j
et traduite en français sous ce titre: Histoire abrégété*^
formation des Pays-Bas, la Haye, 1726-1750, 5 %ol »^
L'original passe pour être écrit avec tant d'élégance qui' '
rait pour oonner envie d'apprendre la langue fl>"»*''*irf,
les réformés y trouvèrent peu d'impartialité et un »»«^
charité, et Brandt fut obligé de répondrt^ à leurs mi»^
2« Histoire de la ville d^ Enchhugsen, 5» La Vie du ^"'Jj
amiral, Michel Ruyter, Amsterdam, i687 , în-4»; tratm^
français par Aubin, 1690, 1698, in-fol. A^ Histoirr i^r
ces de Bameveld , Uoogerbeets et GroUus , en 161» « '"
BRANEGKI.
(325)
BRABTLE-BAS.
RoClerdaniy 1708 , iii-4<>. Tnos ces ouvrages sont en flamand.
5° Oratio hinebris Cornelii U'ftii tatrnpœ mudani, Ams-
terdam, 1648. Il Y a joint les poésies de sa femme; on les a
réimprimées en 1678 et plus complètes en 1725. — Bbandt
[Gaspard ), son 61s atné, né en 1653 , fut également f^asleur
irminien à Amstenlam , où il n>ourul en 1696. Il a aussi com-
posé des poésies latines et flamandes , des sermons estimés, des
mvrages de piété en flamand et une vie de Grotius; mais le
)lus connu de ses ouvrages est le suivant : HUtoria vitœ Jacobi
Irmifiiï, Amsterdam , 1724, in-»'» {V. Ariuinius); id. avec
me préface et des notes de Mosheim . Brunswick, 1725 , in-8°.
— Biiahdt (Gérard), frère du précédent et non son fils,
omrne on le lit dans Moréri, né en 1657 , fut ministre armi-
lien â Rotterdam, et y mourut en I683,àgc seulement de vingt-
ix ans. Il a laissé soixanle-cinq sermons fort csliniés dans le
.eiups, et une Histoire den principaux événements des années
I67i ei 1675. Cet ouvrage fui publié en flamand, sous le voile
de Tanonyme, en 1678. — Brandt ( Jean ) , autre frère du pré-
cédent, ne en 1660, succéda à ses deux frères dans le gouverne-
ment de TEglise arminienne d'Amsterdam, où il mourut le
13 janfier, 1708. Outre quelques poésies, une Vie de saint
Paui, et d'autres ouvrages ascét'quesen flamand . il a publié le
recueil intitulé: Ciarorum virorum epistoiœ ce»tum ineditœ,
rfe varia erudilionis génère , eT musro Johannis Brandi G. F.
[Geraldi filii), Amsterdam, 1702 , in-8". Cette collection est in-
léressante pjiur l'histoire littéraire du xvii« siè<le. Il a aussi
Jonné une édition des harangues choisies d'Isaac Pontanus.
BRANiiT, chimiMe allemand, vécut dans le xvi* siècle.
[lomroe il était passionné pour le grand œuvre, il se mit en
iéte de chercher la pierre philosophale dans Turine , sur la-
Hiellc il exécuta une infinité de procédés chimiques. La plus
^nde partie de sa vie se passa à travailler sur celte liqueur,
Bwis il ne trouva rien de ce qu'il cherOiait. Il lui arriva cepen-
iant, après une forte distillation d'urine , de trouver darfs son
récipient une matière luisante qu*(in a ensuiteappelce phosphore.
Il fit voir cette matière à Kutikel, chimiste de Tclecteur de
Saxe, et à plusieurs autres personnes ; mais il en cacha la prépa-
ration. Après sa mort, Kunkel n*eut pas beaucoup de peine à de-
rinerquei était le sujet du phosphore. Brandi avait travaillé toute
M vie sur l'urine ; elle était $9m doute celte matière. Il y cher-
rta le phosphore, et l'y trouvaaprès lieaucoup de peines et quatre
inoëesd*un travail assidu. Moms jaloux que Brandi, il en com-
iianiqua le secret à Hoinberg, qui a publié cette composition.
BBAlfDTS (Jbafi) naauit a Anvers le 30 septembre 1559, fit
I» éludes à l'université de Louvain, et s'appliqua ensuite à la ju-
îspnidence, maïs fut oblieé de quitter son pays , à cause des
roubles ({ui y régnaient. 11 passa en France et (ut reçu docteur
p droit à Bourges par le célèbre Gujas; il parcoarutensuile l'Ha-
ie, cl visita les académies de ce pays. De retour à Anvers, il fut
lommcsecrétairedecetteville le 22 janvier 1591 ; il remplit cette
barge avec honneur pendant trente ans, et fut ensuite sénateur
da ville, emploi qu'il occupa pendant dix-sept ans. Il mourut
t 28 août 1639. Brandis était un savant modeste et plein d'ur-
anilé. Rubens épousa sa fille Isabelle , célèbre par sa beauté,
t qui servit si souvent de modèle à cet artiste. Brandis a laissé
■^ une Vie de Philippe Hubens , frère du peintre , imprimée en
&t5 à Anvers ; 2® des Notes sur les Commentaires de César,
«quelles se trouvent dans la belle éditi .n de Cambridge, 1716,
(i-4<» ; 3» Elogia Ciceronvina Homanorum demi miiiliœque il-
uêtrium, Anvers, 1612, in-i*» ; il s'y serl des propres paroles
leQcéron, et d'autres ouvrages dont on trouve la liste dans les
Démoires de Paquot.
BBAifUT CLb comte db) ( V. Matbilde [Caroline] el
^OENSÉE [Jean-Frédéric]). '
BmANEGKi (François-Xavier), général polonais, usurpa,
raprès CHielqnes auteurs, le nom de celle illustre famille, quoi-
[n'il fdl Tartare; ce qu'il y a de certain , c'est qu'il sut se conci-
ler l'amitié de Catherine II el de Ponial .wski. Il était depuis
Dngtemps à Saint-Pétersbourg lorscju'en 1768 il se mil a la
Hc du petit nombre de Polonais qui se joignirent aux troupes
pMe$ pour marcher contre leurs compatriotes de la confëdéra-
ioo de Bar ( F. Pulawski). Il forma même la confédération
le Targowitz, dont il fut le chef avec Félix Poloski el Rzcwiiski,
>onr l'opposer h cellede Bar. En l793,Branecki, à la tôle dune
Réputation de la confédération qu'il dirigeait, parut devant
-«therinc. et déclara hautement que ses compatriotes étnient
htpoiés à s'allier aux Russes.,, que Dieu el Catherine étaient
fsseulsappuissur lesquels les Poionnis faisaient reposer leurs
fpérances. Branecki ne rentra pas en Pologne comme ses col-
^ties de la députalion ; ce qui fait supposer qu'il en prépara
^întrPétersbourg l'invasion et le partage qui en fut la suite
1
en 1794. Quand toute la république prit les armes pour son in-
dépendance sous les ordres de Kosciusko , il fut déclaré traître â
la patrie. Possesseur d'une immense fortune, il se retira avec sa
femme dans ses terres de l'Ukraine , où il vécut paisiblement
jusqu'à sa mort (1819 J. a Ce Branecki, dit Rulhière, a commis
d'excessives cruautés dans l'ivresse ; il s'est fait amener des pri-
sonniers confédérés (de Bar) et les a de sa main taillada J,
coups de sabre. Chargé quelquefois par les Russes du rôle de
négociateur, il |)renait celui de guerrier, cl s'acquittait aussi
mal de l'un que de l'autre. »
BRANES se dit, en term de vénerie, des telles de la louve.
BRANGAS, Bpâyia;, lils du flcuvc Sirymon , eut deux frères,
Olynlhe et Rhésus. Le premier ayanl été dévoré par un lion ,
Rrang:as lui fil élever un cénotaphe dans le lieu où il avait péri,
et bâtit en son honneur la ville d'Olynlhe dans la péninsule de
Si thon ie.
BRANICKI, grand général du royaume de Pologne, fut
d'abord au service de la France dans le corps de mousquetaires.
Vers 1715, de retour dans sa patrie, il contribua h forcer Au-
guste II à congédier les troupes saxonnes , devint un des plus
puissants magnats , et, sous le règne d'Auguste III, il obtint le
gériéralat du royaume. Ardent et ambitieux , Braiiicki aspirait
en secret à conquérir le trône; il signa l'acte de confédération
deGrodno, qui accusait le roi de violer les droits el privilèges
de la noblesse polonaise, se plaça à la tète du parti français con-
traire à Auguste III, et, à la mort de ce monarque, il osa s'a-
vancer, entouré d'un nombreux cortège militaire, vers Varso-
vie. L'alliance subite de la Pologne avec la Russie renversa les
projets de J)ranicki , qui se retira dans ses terres après avoir été
dépouilléde ses emplois. Soutenu en secret par les diverses cours
de l'Europe , ce général se maintint en étal d'hostilité ; mais les
Russes le contraigr irent h se réfugier dans le comté de Zipos,
province d'origine hongroise. Il n'en sortit que lorsque son beau-
frère Poniatowski arriva au trône de la Pologne. Il rentra dans
sa patrie à la tête de trois cents hommes de troupes, el fit sa sou-
mission. Il continua toutefois . jusqu'à sa mort en 1771 , à l'âge
de quatre-vingts ans , à soutenir de son r.rgent le parti républi-
cain et la confédération contre la Russie.
BRANKER (THOMAS ), mathématicien anglais, né dans le
Devonshire en 1636, fut reçu maître es arts à Oxford , et se
consacra au ministère évangelique. La protection de lord Bre-
teton lui procura ensuite une chaire tres-avanlageuse à l'école
de Maeclesfield, où il mourut en 1676. Il était en relation avec
Colfins el d'aptres mathématiciens de son temps. On ne connaît
de lui que : 1° Doctrines sphœrieœ adumbratio, Oxford, 1663,
in-fol. Il faut que cet ouvrage soit peu important, car Lalande
n'en fait point mention dans sa Bibliographia astrorum. 7^ An
introduction to algebra, Londres, 1668, in-4<>. C'est une tra-
duction anglaise de l'algèbre de Rhanius; le docteur Jean Pell
l'aida dans ce travail.
BRANLANT, ANTB, adj. {gramm,), qui branle, qui penche
tantôt d'un côté, tantôt de l'autre: Avoir la tête branlante.
Proverbialement et figurément, Cest un château branlant, se
dit de quelqu'un ou (le quelque chose mal assuré, et qui parait
près de tomber : Ce vieillard est un château branlant,
BRANLE, s. m. oscillation, mouvement qui porte un corps
tantôt d'un côté, tantôt de l'autre : Le branle d'une cloche.
Mettre les cloches en branle. Le branle du carrosse tni fait
mal. Cette dernière phrase n'est plus usitée. On dit : Le mou-
vement de la voiture. Sonner en branle, donner aux cloches
tout le mouvement qu'elles peuvent recevoir. — Branle si-
gnifie quelquefois, au figure, première impulsion donnée à
quelque chose : Suivre U branle général. — Figurément et
familièrement, Etre en branle, se mettre en branle, commencer
à être en mouvement pour faire quelque chose, à être en action.
— Figurément et familièrement. Donner le branle aux autres,
Mettre les autres en branle , les mettre en mouvement, les
mettre en train, en disposition d'agir. Donner le branle à une
affaire, aux affaires, les mettre en mouvement, leur donner
une impulsion plus ou moins forte. On dit quelquefois absolu-
ment, dans l'un et l'autre sens. Donner le branle. — Figuré-
ment et familièrement. Mener le branle, donner le premier
Texemple de quelque chose, être le chef d'une association d'in-
térêt ou de plaisir. On dit quelquefois de même, Ouvrir le
branle. Commencer le branle.
BRANLE, en term. de fauconnerie, se dit du vol de l'oiseau
lorsque, s'élevant seulement au premier degré sur la tète du
fauconnier, il tourne en battant des ailes et remuant la queue.
BRANLE-BAS, en term. de marine, signal d'une crise épou-
vantable, mot terrible, silence, terreur, appareil de carnag<'
plus funeste que le carnage même.
(3»)
muAULE{orch€si.).CtU luiedanse qvîte formées rond Mr ua
air ordifiaireaieol court et en roodeau^c'cst-i-dire avec le même
refrain à la On de cliaque reprise. Le branle avait grasde vogue
autrefois : il fut en honneur jusqu'au milieu du xviir siècle.
Alors lui succéda le menuet moins ffû, inoios entraînant, plus
ffuindé, plus ridicule. On distinguait trois principales aortes de
branles : le àrtnle siwtpU ouvrait les bals; le mouvement en
était froid y presque cérémonieux. Le branU gtU était comme
l'introduction d*un second acte de la fête, alors que Thaleine des
femmes embrasait les fronts, que les regards plus vi(sé%eillaient
les désirs. Le branU de torlie en6n tenait la place du galop
Gnal . sans et: e ni si enivrant ni si écbevelé que cette danse de
nos jours. Puis il y a%ait encore une variété inûniede branles:
presque chaque province avait le sien. On dansait les branles de
Boulogne, ae Barrois, de Bretagne, du Poitou, du Hainaut,
d'Avignon, du Béarn, des Pyrénées, d'Ecosse. Dans celui des
lavandières, tous les dinscurs battaient des mains; dans celui
des sabots ou des i!bevaux, on marquait la mesure en frappant
du pied. On dansait le branle de la torche en agitant un flam*
beau allumé. Il y en avait encore une foule d'autres dont les
noms étaient dus au caprice des danseurs, ou se rattachaient à
des circonstances locales et peu connues. Tous ces branles se
sont enfin fondus dans le branle à wuner, où chacun conduit la
daiise â son tour. Ce dernier présente les plus nombreuses ana-
logies avec le rondeau du midi . où chacun mène aussi à son
tour la danse qui se forme du reste sur un air vif, sautillant,
iX)roposé de deui motifs qui se succèdent uniformément, et
qu*éoorche toujours un pipeau rustique ou un violon laux.
A. A.
BEAHLE-GAi , danse vi%e et gaie; air de cette danse.
BBASLB-LOBIG, sorte de farandole usitée dans le midi de la
France.
BRANLK-QUBCJE Met. nol.), oiseau qui branle continoelle-
roent la queue, comme les lavandières.
BRA3ILB DE SAIKT-ELME {Hùi. modA, fête qol se célé-
brait autrefois à Marseille la veille de Saint-Lazare. On cbd-
sîssait les plus beaux gar^^nset les filles les mieux (aites; oo
les habillait le plus magnifiquement qu'on pouvait. Cette fote
représentait les dieux de la Uble, les différentes nations, etc.,
et était promenée dans les rues au son d«^ violons et des tam-
bours. Cette mascarade s'appelait branle de Sainl-Elme.
BRAllLB ou HAMAC {kiêi. mod,) est une espèce de lit sus-
pendu entre deux arbres, deux poteaux ou deux crochets, dont
on se sert dans les Indes orientales. Les Indiens suspendent
leurs branles à des arbres pour se mettre à couvert des bétes
ii&roces et des insectes, qui ne manqueraient itas de leur nuire
s'ils couchaient par terre. Les habitants des lies Carabbes sont
très-superstitieux au sujet de leurs branles, et ne les font jamais
sans beaucoup de cérémonies. Ils placent i chaque bout un
sac de cendre , croyant que , sans cette précaution , ils ne
subsisteraient pas longtemps. Ils croiraient bire tomber leurs
branles s'ils mangeaient dessus des figues ou quelque poisson
qui eût des dents.
BRAHLEMEirT, S. m. mouvement de ce qui branle. Branle"
wnenl de téu. Le branUmenl d'une ckarreUe.
BBANLEB, v. a. [gramm.], agiter, mouvoir, remuer, foire
aller deçà et delà. Branler la Ute. Il est aussi neutre, et si-
gnifie, être agité, osciller, pencher de côté et d'autre, foute de
solidité. Lee dente lui branlent. — Proverbialement, Tout cê
qui branle ne êombe pa$. Branler au manche, dane le wumchê,
n'être pas ferme dans le parti qu'on a embrassé, dans la réso-
lution qu'où a prise. Il signifie plus ordinairement, être menacé
de penire sa fortune ou sa place, la faveur dont on jouit. Ce
miniêtre branle au manche.^ Branles signifie quelquefois se
remuer, se iiKmvoir. Ainsi on dit : N# branUx pas de là, de-
meurez là, tenez-vous m vous êtes , ne bougez pas de là. £t
fiffurément. Les enfante n'osent branler la télé devant leur
pire, ils sont dans une crainte, dans une contrainte continuelle
devant leur père. Cette acception vieillit -- BRAHiie, ÉE, par-
ticipe.
BBANLES, HAMACS {maHne). C'est ainsi qu'on appelle les
lits dont se servent les gens de l'équipase d'un vaisseau. Ils sont
composés d'un nuM-cetn de grosse toile, long de six pieds et
large de trois, renforcé par les bords d'un cordage appelé ra^
ling%ie, en façon d'ourlet, que l'on suspend par les quatre coins
entre les pools d'un vaisseau, où l'on fait coucher un matelot
ou un soldat. Branle malelaué , espère de matelas foit en
branle. On dit : Tendre ou Détendre les branles. — Branle-bas
ou forbranle , c'est un commandement que l'on foit lorsqu'on
veut foire détendre tous les branles d'entre les ponU, afin de se
préparer au combat ou pour toute autre raisoo.
BBABLBTrK(ienB. ^^db«), l'une des parties qui lofiKMh
longue gaule ou baguette de la ligne à pécher \e poinot. U
l>remière partie se nomme pied, la seconde branlette, U lni>
sième acton. Les deux première» sont faites de bois de couddv
bien droit , et la troisième est uo rejeton d'orme i«<c mi
écorce.
BBAA'LOIBE, S. f. planche ou solive posée en trams et •
équilibre sur un point d'appui un peu élevé, et aux detu ûik
de laquelle deux personnes se balancent en foisaot tour à towb
contre-poids.
BBAXLOIBB, s. f. .techftol,)^ levier muni d'une daloe k
fer, qui sert à faire mouvoir les soufllets de forges. Oa dil.q
(erm. de vénerie. Le héron est à la branloire, pour dire, oii
une grande hauteur, et tourne en se balançant.
BBAN9IOV1CES, BBA3IXOVIE3IS OU AULERQCES (Âukn
Brannovicesi {géogr. anc.), peuples des Gaules, selon C^r,fi
habitaient la Lyonnaise première, vers l'ouest, le longde b L«i
Il dit (chap. 7 de sa Guerre de* Gaules]; que les Gaulois, êjm
tenu une assemblée, ordonnèrent aux Iuluens et à leurs cli^li,
Qu'il nomme Ségusiens, Ambivarites, Aulerques-Braoooiio^
Brannoviens, de fournir 35,000 hommes. Xient ensuite «
longue énuméralion des contingents que d'autres peuples ait
vent fournir. A ccsuiet, Davies, qui a donné une ueUe éditiu
de César, remarque oans imc note qu'il n'est foit ailteaisa»
cune mention des Aulerques-Brannovices. U ajoute qaclM
les manuscrits distinguent ces mots par des virgules, Aokni^
Brannovicibus et Brannoviis; le grec les distingue de nte;
en sorte qu'il paraîtrait aue ce sont trois peuples diflerrtk
BBAXT (Jeak), l'un oescliefodela Inbu clesMohaiikte
l'Amérique du Nord, né vers i750, se fit remarquer aoÎA»-
core par son courage que par son goût pour les arts des nàm
civilisées. Les Aurais, qui avaient été témoins de sa bra^n
dans les forêts vierges d'Albany , dans la colonie da Kn-
Yorck, ne le virent pas sans étonnement figurer calme el au
embarras dans les salons de Londres. 11 traduisit rËvangik,4
c'est ^ce à lui que ses compatriotes ont toujours bien iaeà
depuis les missionnaires européens. Dans la guerre dellod»-
pendance américaine, il se déclara et se battit pour lesAnglÀ
Après la conclusion de la paix, il se retira dans le haut Casait
où il mourut vers 1805, laissant un fils, une fille et «nevnve,
à laquelle le gouvernement anglais a servi jusqu'à sa loort m
pension de 3,000 francs. — Son fils parvint au grade de dp*
taine dans l'armée anjglaise. Etant venu à Londres en IBâ^b
capitaine Bbakt obtint une rétractation publique dBiiia|
Champbell,qui avait représenté calomnieusement le vieux taâ
comme le héros d*une scène de meurtre. Le capitaine BnMtf
mort du choléra en 1832.
BBANTA, S. m. (hisL naL], sorte d'oie que l'on trouve eoi»-
gleterre et en Ecosse.
BBANTOME OU BBANTOLME (j^^^r.), en latin Branéomé
Brantosumum,e&i un petit t)ourgde Périgord^ sur la yt^^^
vière de Drôme, qui y reçoit la Colle, autre petit afnuent,èuiik
siège d'une antique abbaye de Tordre de Saint>Beiioft,M«
par Charlemagrie en 779 en l'honneur de saint Pierre e(t
saint Paul. Elfoest surtout célèbre pour avoir eu pour teipe*
Pierre de Bourdeilles, plus connu sous le nom de BiAirro0<
dont l'article suit.
BBANTOME (PlBRRE DE BORDEILLES OU BOURDEILLl»-
ABRÉ DE), né à Bourdeilles en Périgord vers 1527 , décédé k^
juillet 1614, descendait d'une des plus anciennes maisdafB
Guyenne. Les seigneurs de ce nom avaient toujours porte ^^
tre de barons du Périgord. Plusieurs romans Traaçab et t^
gnols composés dans le xii^ siècle font mention d*uB Ajnf^
et d'un Angelin de Bourdeilles, comme tenant un des fK^***
rangs à la cour de Cliarlemagne. Ils ajoutent que ce priactc*
fondant l'abbaye de Brantôme, la mît sous la protection detf^
famille. Mais, sans admettre les détails consignés dans ces Ef**
leux écrits, ils prouvent du moins que dans le temps où liva»*
leurs auteurs , la maison de Bourdeilles faisait une figure cse^
dérable dans le royaume. En effet, dans le G^lia O^rUbet^
t. il , colonne 1462, on voit Hélie de Bourdeilles , sfiffif*^
partie de ladite terre, rendre hommace à l'évéquedePeng^^
le 9 mars 1044 d'un fief relevant & ce prélat dansip**^
Dans les années 1099 et ltl5, un autre Bélie de Bonjét»
fit différentes donations à l'abbaye de Ligneux en ^^^^8^
Sans multiplier ces particularités qu'on peut retrouver àm
tous les nobiliaires et qui prouvent la constante illustrais*
cette maison , nous nous hâtons d'arriver Miprés de œloi ^
fait le sujet de cet article, à François II de Bowdeilldf^
servit avec dbtinction dans les guerres d'Italie.^ Il ^^
Aimée de Vivonne. Par son testament du S8 jaovkc IM'
BEAirraME.
{•87 )
BBAMTOME.
av8Îr qoatreils et deux filles. L'«tné, AifDsé bb Boub-
pBiLLBg, rendit à TEUt les pUis importants services pendant
l€S gnerres de religion, et fut chargé de diverses missions déli-
ciles par Charles IX, Henri III et Catherine de Médicis. Le
férigord et la ville de Périgi^eux le regardaient comme leur
ange tutélaire; la cour se reposait entièrement sur lui pour
le gouvernement et la défense de tout le pays. Il fut fait cheva-
lier des ordres du roi , conseiller d'Etat, sénéchal et gonverneur
de Pért|ord. Le don sin^lier de l'abbaye de Branidme et de
révécbede Périgueux lui fut accordé par Henri III pour lui et
ses sucoessenn , en rorisidération de ses services et de ceux de
BB maison y avec le droit d*y nommer un titulaire à sa volonté et
de jouir de toat le revenu. Les rois le traitaient dans leurs let-
Bits de bon tomtin ei affeetionné aine être de BowrdeiUe$. En
iBiiinot André de Bouitleilles fut de son vivant un persoimage
laaooûap plus considéré que son frère Tabbé de Branl6me;
iBsis qui se souvient aujourd'hui de son existence? Ses Leitres,
mmm TraUé avr tnri de $e préparer à la guêtre , dédié i Char-
ités IX, n'ont été publiés qu*à la suite des œuvres de son frère, et
orne on Ta dit avec vérité, a On les lit avec un certain plai-
«mais c'est sans y attacher l'importance d'un nom pro^. »
oesesottvtent pas davantage des deux antres frères de Bran-
Môme , Jean , que ses contemporains nommaient ie eetjHiaine
UfmréeiUeê, et un autre Jeetn , seigneur &Àrdekt^, — Quant à
Vierre de Bourdeilles, abbé de Brantôme, sa biographie est
ErJ'aulant plus fÎNâle à faire que lui-niéme a pris la peine de la
Kraeer dans son testament, dans divers passages de ses écrits,
moân dans l'épitaphe qu'il ordonna de mettre sur son tombeau.
Ces difiërenis passages le font mieux connaître que tout ce
qa'on pourrait dire de lui ; car, en rappelant les divers événe-
Beats de sa vie, il trace au vif dans son style familièrement
ptUoresque et énergique son caractère gascon. « Passant, est-il
dtl dans l'épigraphe , si par cas ta curiosité s'étend de savoir
floi gist soBS cesie tombe, c'est le corps de Pierre de Bour-
dnUes, en son vivant chevalier, seigneur et baron de Riche-
■tond , etc., etc., consei^neur de Brantôme : extrait du côté du
Bèrede la trè»-ffioble antique race de Bourdeilles, renommée de
rcHipereur Charlemagne, comme les histoires anciennes et vieux
HMMDS franfois, italiens, espagnols, titres vieux et antiques de
la maison le témoignent de père en fils jusques aujourd'hui; et
9 aventurier en plusieurs guerres et voyages estran-
^evset haaardeux. Il fit son premier apprentissage d'armes sons
ee grand capitaine monsieur Françoiscle Guise, et pour tel ap-
prentissage il ne désire d'autre gloire et los; donc cela seul
■iBit. Il apprit très-bien sous lui de bonnes leçons, qu'il |)ratt-
qsa avec oeauooop de réputation pour le service des rois ses
■BBUres. lient sous eux charge de deux compagnies de gens de
pied. Il fut en son vivant chevalier de l'ordre du roi de France,
et de f>lus che«;alier de Tordre de Portugal , qu'il alla quérir et
cecevoir là lui-cnéme du roi don Sébastien , qui Ten honora au
BHour de la conquête de Bélis (Pignon de Vêlez) en Barbarie,
OM ce grand roi d'Espagne don Philippe avait envoyé une armée
4e cent galères et douze mille hommes de pied. Il fat après
EMUilhomme de la chambre des deux rois Charles IX et
enri Ul et chamMlan de M. d'Alençon ; et en outre fut pen-
MMtnaire de deux mille livres par an dudit roi Chartes, dont en
in lrc»-bieti payé tant qu'il vécut; car il l'aimait fort et l'e^t
iiort avancé s'il eBt plus vécu que ledit Henri. Bien qju'il les edt
loua deux Irèf-bîen servis, l'humeur du premier s'adonna plus
âitti Caire des grfteei et du bien plus que l'autre. Aussi la fer-
Bme ainsi le voalaU. Plusieurs de ses compagnons, non égaux
à lui le surnaasènot en bienfaits , états et grades , mais non ja-
mais eo vttfeor et mérite. Le contentement et le ptaiihr ne lui
m aont pas moindres. Adieu passant, retire-toi, ie ne t'en puis
dire plos, sinon que tu laisses jouir de repos celai qui en son
vivant n'en eut ni d'aise , ni de plaisir , ni de contentement.
Dieu seit loué pour tout, do tout et de sa sainte gfiftce. » Si l'on
en excBfMe œsdamiers mots auxquels on ae s'attend guère , il
BU diBMe de trouver une épitaphe pins mondaine et plus em-
prriRèe des Dosions loHes et vaniteuses de la cour. Dans ta Vie
de M,ém mat, il donne de nonveaux détails sur sa berçante
çtawesOoTCBae.c Dès lors que je oommençois de sortir de an-
jéiion 4le fève et dt mère et de l'éoole, ditril, je me viis à
«ayager mmœ Boyapti qoe j'ay feiCs, aufx guerres et aox cours
wu la France, lonfBe ta paixyestoitMnrcherclieravenlBre,
^ poor BBerte, fnt pour voir le monoe; en Italie, en Eoasse,
^ AnfletenB, en Espagne et en Porlagal dont je remMtai
^^^idm de GbvMa, «le... Estant tonraé^o -voyage da Plgpon
de Vêlez en Barbarie, pms en Italie, mesme k Make, pour le
siège, à la Goulette d'Afrique, en Grèce et autres lieux esirao»
gers, que j'ay cent fois mieux aimé que ma patrie , etc. a Au
milieu de ces guerres et de ces aventures , Brantôme se montra
en vailtant soldat, n^isnon en officier fait pour prendre son rang
parmi les grands capitaines contemporains. Son nom ne ae
trouveméléàaucun événoroeiil historique. Seulement, delliou
parle de Brantôrue parmi lesgentilshoninies Irançais qui passè-
rent à Malte lorsque les Turcs vinrent rassiéger en 1567. Bran«-
tùme raconte qu'il a\ail même dessein de s'y (.tire recevoir che-
valier, mais que Stroszi, êon bon ami , l'en euipéclia. cr Je m'y
taissai aller amsy, aioute-l il, aux persuasions de mon ami ^ et
m'en retournai en France , où pipe d'espérance je n'ay reçu
d'autre fortune , sinon que je suis esté , Dieu mercy , assez tou-
jours aimé, connu et bien venu des roys mes maistres, des
Kands seigneurs et princes, de mes reynes, de mes princesses,
ef d'un cbascun et chascune, qui ro*ont en telle estime, que
sans me vanter le nom de Branlosme y a esté très-bien eo
grande renommée; mais toutes telles faveurs, telles grandeurs,
telles vanités et telles vantcries, telles gentillesses, tel bon
temps s'en sont allés dans le vent, et ne m'est rien resté crae
d'avoir esté tout ceta ^ et un soubvenir encore qui quelquefois
me ptaist, quelquefois me déplaist, m'advançant sur la man-
dite chesnue vieillesse , le pire de tous les maux du monde , en
sus la pauvreté, qui ne se peut réparer comme dans un bel Age
florissant, à qui nen n'est impossible , me repentant cent miue
fois des braves et extraordinaires dépenses que j'ay faites autre-
fois, a On voit par là que Brantôme était loin d'être sur la fin
de sa vie un courtisan désabusé; qu'il ne regrettait pas moins
les ptaisirsde sa jeunesse que la faveur des rois; enfin qu'il ne
se repentait que d'une chose, c'était de s'être ruiné à la redier-
che de ces mêmes plaisirs. C'est ce qu'atteste l'abbé le Labou-
reur dans ses ÀddUione â eurieuses atia; Êtémoéree de Caeiei^
$Mu, a U avoil beaucoup d'esprit, dit-il, et de bonnes lettres; Il
€8toit fort gentil dana sa jeunesse; mais j'ai appris de ceux qui
Font connu qae le chagrin de ses vieux jours luy fust plut pesant
que ses armes et plus déplaisant que tous les travasx de la
guerre et les fatigues tant de mer qoe de terre en tous ses
voyages. Il regrettoit le temps passé, la perte de ses amis et ne
voyoït rien qui approchât de ta cour des Valois oà il avoit été
nourry. a Brantôme avait toujours été un zélé partisan des
Guise; il n'aimait pas la maison de Bourbon , et ne voyait que
les princes lorrains ca|iables de oontiiraer l'éctat et ta magnifi-
cence de ta cour des Valois : c'était l'opinion de tous les courti-
sans, dont il partageait les plaisirs et les vues, et dont il a tracé
les portraita avec une naïve et cynique fidélité. Un des pins
grands regreU de Brantôme eu sa triste vieillesse était encore de
n'avoir pu assister à la bataille de Lépante cr tant grande, tant
sanglante, tant signalée, dit-il , et telle que depuis cette
grande bataille actiaque donnée entre Marc Antoine et César
Auguste, jamais il n'en fut donné une telle; encore oelle-cy fust
mieux cent fois débattue que la leur, i ^ — a Hélas 1 ajoute-t-il
dans son Diêcomre sur don Juan d'Autriche, hélas! je n'y estois
pas ; mais sans M. de Slrozzy, j'y allois, tant pour un mesoon-
tentement que j'avois à la cour d'un grand que pour taire ee
beau voyage et voir cette belle armée, et résolument j'y eusse
esté comme fust ce brave M. de Grillon , car j'ay toujours aymé
à voyager. M. de Strozzy m'amusa toujours sur un grand em-
barquement de mer qu il vouloit faire, et mesme il me le fist
commander par le roy Charles d'en estre; ainsy il m'amusa un an
sans rien faire , au lieu que j'eusse fait le voyage et fusse retoanié
assez à temps pour m'y trouver, comme fit M. de Grillon en ce
bel embarquement de Brouage, qui ne prit point et ne nous
servit ^ue de ruyne en nos bourses, de tant que de nous autres
qui avions des vaisseaux, a Ce grand dont il était mécontent
était sans donte le duc d'Alençon , frère des rois Charles IX et
Henri III , dont il était alorâ chambeltan. Charles IX étant
mort peu de temps après, Brantôme se trouva moins tiien venu
auprès deH^nri III. Il avait i^écu dans l'intimité de Charles IX,
qui se plaisait i ta sodélé des gens lettrés; ce fut alors qu'il
connut et admira le poète fovori de ce monarque, ce gremd mem-
aasnr Jàmsard, comme Bcantôme rappelle dans ses écrits. Ce
lot donc dana les premières années du règne de Henri ill qu'il
ae retifBdans ses terres. En parlant de oette rKraite , tantôt il
diii|a'Blle catvotanlaire, et qu'après la mort de son frère aîné
M voulut ae taire ta protecteur de ses neveux et de sa beHe-aoBur
m'ilBÎBiait tendrement; d'antres fois il se ptainC de i'injoitiee
du aort et des grands, langage habituel oes oanrtiaans déçus
dana lenra espéninees amiritieuses. Quoi ^'il «n aoit , retiré
ainsi de la cour et des affaires, Brantôme employa toute l'acti-
vité de son esprit à éaim ce qu'il avait vu prôdant la première
BRAS.
(MB)
BSAS.
partie de sa vie, et laissait aller sa plume au gré de son homeor ;
il remplit de ses souvenirs les nombreux volumes qu'il nous a
laiss(*s. Initié conmie témoin sinon comme acteur à toutes les
intrigues uolitiques et galantes de cette cour des Valois si bril-
lante, si dévote et si corrompue, il s*est fait le peintre et Tbis-
torien de tous les grands personnages de son temps; ses por-
traits sont d'autant plus ressemblants, qu'il possède au plus
haut degré celle sorle d'impartialité , ou plutôt cette indifle-
rence pour le bien et pour le mal qui distingue un courtisan
oonsoiiimé. « En effet, dit un biographe (I ), il ne sait rien blâmer
dans les grands; mais il voit et raconte leurs vies et leurs cri-
mes d'autant plus franchement, qu il n'est pas bien sûr s'ils ont
mal fait ; aassi indifférent sur l'honneur des femmes que sur la
morale des hommes; racontant le scandale sans le sentir, et le
faisant presque trouver tout simple, tant il y attache peu d'im-
portance; parlant du bon roi Louis XI qui a fait empoisonner
son frère, el des honnêtes dames dont les aventures ne peuvent
être bien écrites que par sa plume, d C'est en effet de Bran-
tôme qu'on peut répéter ce qu'on a dit de Suétone qu'il a écrit
avec autant de liberté que ses contemporains avaient vécu
(F. notre art. Biogbaphie). On lui a donné le nom de Plu-
largue (rançaU ; on aurait pu dire avec plus de justice le
Suélone ; cependant il y a entre l'historien grec et le biographe
courtisan ce point de ressemblance , ou si l'on veut ce contraste
que Plutarque parle des vertus des grands hommes avec le
même abandon familier, que Brantôme en nous entretenant de
leurs vies. Au surplus lui-même pressentait sa renommée : on
Eeut en juger par son teslament, où il charge expressément ses
éritiers de faire imprimer ses livres, composés oe son esprit et
invention.,,. Il veut que l'impression a en soit belle et grande
lettre pour mieux paroiëtre, et avec privilège du roy qui l'oc-
iroyera facilement ; aussi prendre garde que l'imprimeur ne
suppose pas un autre nom aue le sien, autrement il serait frus-
tre de la gloire qui lui est duc. » Ces divers écrits sont la Vie
des hommes illustres et grands capitaines françois ; la Vie des
grands capitaines étrangers ; la Vie des dames illustres ; la
Vie des dameê gaimies; les Anecdotes louchant les duels; les
Rodomontades et Jurements des Espagnols, ci divers fragments,
entre autres le conmiencemeiit de la vie du père de l'auteur, ou
la Vanterie gasconne e»t poussée au point le plus bouffon.
Parmi les anciennes éditions des OEuvres de Brantôme, la
meilleure et la plus complète est celle de la Haye, 1740, en
15 vol. in-t3. Ses OEuvres ont été réimprimées depnis.
Ch. du Kozoir.
BRAQUE , S. des deux genres , espèce de chien de chasse. Ce
braque arrête bien. — Proverbialrmciit , Etourdi comme un
braque. — Figuréincnlet faniilicrement, Cest un braque, un
vrai braque . se dit d'un jeune homme trcs-élourdi.
BRAQUKMART , épéc courle et large, sabre.
BRAQUEMENT, s. m. action de braquer. Le braquemenl
d'un canon , il est peu usité.
BRAQUER, v. a. {gramm.}, tourner, placer dans une direc-
tion dôterminéi* une pièce de canon, une lunette. — Figuré-
rément et familièrement , Braquer ses regards sur quelqu'un ,
sur quelque cko^e , tenir ses regards arrêtés sur quelqu'un,
sur quelque chose. — Braqué, ée , participe. Un canon
braqué.
BRAQUES, S. f. pinces d'écrevisses. (F. Brachet).
BRAQUET (F. Brachet).
BRAQUETS, petits clous dont les paysans ferraient leurs
souliers.
BRARCHIDES OU LARITACES BRARCHIDES (jjf^O^r. anc),
peuple méridional de la Sogdiane, entre la Choriane et la
Nauva, au nord.
BRAS, s. m. (yramm.), membre du corps humain qui tient à
lepaule. On ledit proprement, en term.d'anatomie, de la par-
tie du bras qui s'étend de l'épaule jusqu'au coude. Celle qui va
du coude au poignet se nomme avant-bras. — Donner le bras
à une femme, l'accompagner et lui présenter le bras replié à la
jointure du coude en le soutenant à une certaine hauteur de ma-
nière qu'elle pose le sien dessus et s'y appuie en marchant. //
donnait le bras à sa cousine. — Donner, offrir, tendre le bras
à quelqu'un j lui prêter le bras de façon qu'il s'en aide et s'ap-
puie dessus, soit pour se relever s'il est tombé, soit pour mar-
cher plus facilement. On dit dans un sens analogue. Prendre
le bras de quelqu'un. On dit aussi dans le sens réciproque , Se
donner le bras^ en parlant de deux personnes dont l'une a son
bras passé dans celui de l'autre. — Familièrement, Avoir le
bras retroussé jusqu'au couds, avoir les manches retroussées de
(I) M. de Banmte, Biographie universelle»
manière que le bras soit nu jusqu'au coude. — Figorénaun
familièrement. Avoir un bras de fer, avoir le bras itMsi
très-vigoureux. Il signilie eiicuic, ligurément, exercer avec d»^
reté un pouvoir dont on vsi revêtu. — Figurément et (anuli^
rement. Avoir les bras rompus, avoir les bras latigufs par ïn-
ces du travail. — A> vivre que de êcs brag, ne vivre qutè
travail de ses bras. — Figurémenl et familièremetil, Baitrk
brcLs croisés, demeurer sans rien faire. — Figurénieol et (ui.
lièrement. Faire les beaux bras, se donner des airs, aTôréo
manières affectées par lesquelles on croit f^e rendre aaréablr. -
Figurément et familièrement , Co»per bras etjumiei à f«i
qu'un^ lui retrancher beaucoup de ses prétentions, et de ce ^'ï
regarde comme ses droits. Il signitie plus ordinairement , «^
à quelqu'un le moyen d'agir, ifarri^er à ses lins, deréuuir;i
signiije encore, frapper d'étonnement, de stupeur. Cfid M'
velie me coupa bras el jambes. On dit dans une acccptimiuià>
^ue à ce dernier sens. Léseras m'en lumbent. — Figorcmeatt
tamilièrement. Traiter quelqu'un d^ monsieur gros eommk
br€ts, lui donner ces titn'S fréuuoniiiient et avec emphase. -
Figurément, Tendre les bra» a quelqu'un, l'aider, luiuffirirH
secours, son appui ; s'il a des torts, être prêt à les loi pardooos
Je lui ai tendu les bras dam sa disgrâce. — Figuréuieot, T»
dre les bras à quelqu'un, dans un autre sens, implorer sw»-
cours. — Figurément, Se jeter dans les bras, entre kikruà
quelqu'un, se mettre sous sa protection, recourir à lui {Mwa
avoir des secours. — Figurément, Recevoir quelqu'un à h$
ouverts, le recevoir avec grande joie. — Proverbialeroesl d k-
^urément, Avoir quelqu'un sur les bras, en être ckarpa
importuné. — Figurément, Avoir l'ennemi, Avoir unam
entière sur les bras, avoir à se défendie nmlre rennemi,aaftR
une ùrniéc entière. ^Irotr beaucoup d'affaires sur les km,n
être accablé, surchargé. — Tirer qaelqu'un d'entre kshmé
la mort, des bras de la mort, le guérir d'une maladie q» ta-
blait mortelle. — Figurément et poétiqiienoeut. Etre émis
bras du sommeil, dans les bras de Morphée, donuir. hm
des bras du sommeil dans ceux de la mort, être tué, recefoiri
mort quand on est endormi. — Figurément, Arrêter, tttemk
bras à quelqu'un, l'empêdier de punir, de se venger. — Figi^
renient , Votr entre les bras d'un autre la personne qu't^m
et qu'on recherch^iit , la voir mariée à un autre. — Praverta*"
ment et Ggurément, Si on lui en d^mne long comme Udsi^ ^
en prend long comme le bra^ ; il abuse de la liberté, ilélea^'
permission qu'on lui accorde. — Bras signifie, parextMM
la personne même qui travaille, qui agit, on qui peut tn»
1er, agir. Avoir plusieurs bras à son service. — Figaro^*
Etre le bras droit de qui/qu'un, être son principal ateoti
toutes choses. — Bras, dans certaines phrases figuréMfiiAf*
le pouvoir, la puissance. Le bras de Dieu, — FigarruMt^
dans le langage de l'Ecriture, S'appuyer sur un bras et (^
mettre sa contiance dans les lioinmes au licade la nieUreàa
Dieu. — Le bras séculier, la puissance temporelle paro^
tion à la puissance ecclésiastique. Implorer le bras sécuhtr -
Figurément et familièrement. Avoir les bras longs, i^àtu
crédit, un |M)uvoir qui s'étend fort loin. — Figurément H ^
milièrement, F'fire les gratuit bras, affecter un crédit, uof»
voir, une importance quon n'a pas. — Bras se ditaossi,^
plusieurs phrases figurées, en parlant de la force et do onm
ffuerrier, des exploits militaires. Tout cède à l'effort it m
bras. — Bras se dit en outre de certains chandeliers q«
attache au mur, à la boiserie d'une chambre ou d'one «1^
parce que jadis on leur donnait ordinairement la figvred'
bras. Des bras de cheminée. — Il se dit également de pl^sff*
autres choses qui ont avec les bras de l'homme un certaia rf
port de forme ou de destination. Les bras de la balei^,ifi^
geoires. — Siège à brcts, siège aux deux cùtés duquel il) **
quoi s'appuyer les bras. Fauteuil à bras. — Les brus itf^*
vière, d un brancard, les deux t)àtons parallèles qui se p*
geiit à chaque extrémité d'une civière , d'un brancard. H #
servent à le soulever et à le porter. — En term. de msriu,b
bras d'un aviron, la partie par laquelle on le tient, on\ew0
pour ramer. Les bras d'une vergue, les manœuvres oa o«*
ges amarrés à rextrémité d'une vergue pour la goaveriMrf *
mouvoir selon le vent. — Bras de balance^ chaque oMÎtiràt
verge transversale qui est posée en équilibre sur le p^wl'^
Eui, et aux deux extrémités de laquelle pendent les bM»**
alan<«. En mécanique, Bras de levier , la partie da ^
comprise entre le point d'appui et celui auquel est W^^
Kttissance ou la résistance. — Bras de ri9iirs,stékàtà0
ranche d'une rivière qui se séfuire en deux, en trois» ^ '
Bras de mer, partie de mer qui passe entre desx tcfTtt<^
rapprochées l'une de l'autre, Js' Italie sêi séparés dikS^
BRAS.
par un bfOM de mer. — A force de bras , ou sîinplemeDl a
BRAS, locutions adverbiales qui se disent en parlant de travaux,
de transports pour lesquels on n'emploie que la seule force des
bras. Tirer à force de bras, — A tour de bras, locution ad-
verbiale, de toute sa force. Frapper à lour de bras. — A bras
raccourci f locution adverbiale , hors de garde , hors de mesure
et de toute sa force. — A bras-le-corps^ locution adverbiale : il
ne s'emploie guère que dans cette phrase, saisir, prendre, tenir,
porter quelqu'un à bras-le-corps, le saisir, le prendre, le tenir,
le porter au moyen du bras ou des deux bras passés autour du
corps. — Bra^ dessus, bras dessous, locution adverbiale cl fa-
milière, en se donnant le bras avec amitié. — Figurément, Ils
sont bras dessus, bras dessous , il règne entre eux la plus
grande intimité. — Setnbrasser bras dessus, bras dessous ,
s'embrasser Tun l'autre avec empressement et familiarité.
bras ( technoL ). Les charpentiers appellent bras de chèvre
deux longues pièces de bois qui portent le treuil où le câble se
recule quand on monte un fardeau. — Les menuisiers , bras
de scie, deux pièces de bois parallèles qui tiennent la feuille de
la scie. — Les imprimeurs en taille-douce. Bras de jumelles ,
quatre morceaux de tiois attachés aux jumelles de la presse et
soutenus sur les quatre colonnes. — Les ciriers, Bras dettam-
beaux, les cordons de mèche dont ils forment leurs flambeaux
f*n les enduisant de cire. — Les tourneurs , Bras de tour, les
icux pièces de bois gui traversent les poupées soutenant la
barre qui sert d'appui aux outils de l'ouvrier. — On appelle en-
[X)re Bras mécanique un ustensile au moyen duquel on peut
écrire et même tailler sa plume.
BSUkS{brachium) (anat.), portion du membre supérieur qui s'é-
tend del'épauleaucoudc; le reste des membres jusqu'au poignet a
reçu le nom d avant-bras. Un seul os, long et cylindrique, appelé
A MmertM, constitue la charpente osseuse du bras; sur lui vien-
nent s'appliquer des nerfs, des artères, des muscles et la peau.
I^ tête ou extrémité supérieure de cet os est arrondie et sarli-
cale avec la cavité glénoïde de l'omoplate, dans laquelle elle
peut rouler dans tous les sens. Les muscles qui font mouvoir
l'humérus s'insèrent en bas au tiers supérieur de l'os , tandis
lu'en haut ils se fixent à l'omoplate et au thorax. Les trois prin-
:ipaux sont : le grand pectoral, qui porte le bras en dedans en
ijiùtne temps qu'il l'abaisse ; le grand dorsal , qui le porte en
irrièrecl en bas; elle deltoïde, qui le relève. — L'extrémité
nrèrteure de rhumérus est élargie, et a la forme d'une poulie sur
aquelle l'avant-bras se meut comme sur une charnière. — Les
rtaladies du bras peuvent être rangées en Quatre groupes : l^ les
Mllammations; 3° les paralysies; 5° les lésions traumatiques ;
' les tumeurs. — Les inflammations ou phlogoses , telles que
«Tysipèie, la phlébite (inflammation des veines), le phlegmon
uperticiel ou profond, circonscrit ou diCTus, n'offrent rien (]ui
le rentre dans Thistoire générale de chacune de ces maladies.
M)us en dirons autant des paralysies. — Les lésions traumati-
Qcs comprennent les fractures, les luxations et les plaies. Les
jmcurs du bras sont de diflërentes espèces ; les plus importan-
ts sont les anévrismes. Dupuytren s*elevait avec raison contre
I négligence qu'on met dans l'opération de la saignée au pli du
ras, n^ligencequi donne si souvent lieu à la blessure de l'ar-
Tc ou a Tanévrisme. Les hôpitaux, dit ce grand chirurgien,
>nt remplis d'élèves qui négligent de faire la saignée, et ils sont
Dites par un nombre beaucoup {)lus considérable de icunes
ns oui se font recevoir sans l'avoir jamais pratiquée. Que de
is, dans les salles des hôpitaux et en ville, ne voit-on pas faire
nq ou six piqûres à la peau avant d'ouvrir la veine! C'est à
Me inhabileté qu'il faut attribuer les phlegmons qui survicn-
int fréquemment dans ce cas ; c'est à elle qu'il faut également
iribuer ce grand nombre de phlébites devenues si commun&tdc-
)is celle époque, et qui étaient si rares autrefois. Le mauvais
ât, la malpropreté des instruments, sont souvent aussi la cause
' ces terminaisons fàcheuses.G'est surtout enfin à l'oubli des pre-
iers principes qu'il faut rapporter les anévrismes artérioso-
ineax, feux primitifs, diffus, circonscrits, sur lesquels nous
ons si souvent appelé l'attention. Je puis affirmer que depuis
linxe ans il ne s'est pas écoulé une seule année sans que j'aie
'i consulté au moins deux fois pour des ras de ce genre; si la
t>nie cbose arrive dans la pratique des autres chirur^ens, on
u( juger de la fréquence de ces lésions. Des précautions bien
nples sniBraient cependant pour les prévenir ; il faudrait éta-
■* eu principe : i® que cette opération ne doit pas élre prati-
(^ avant aavoir senti les battements de l'artère ; ^ que la
ne qui eat placée au-devant de ce vaisseau ne doit jamais être
ert« ; 9* enfin , qu'il faut toujours choisir les autres veines.
fomê oraUs de dmique chiruraieale de Dupuutren, recueil-
^ ei pmbUéeêpar MM. Brierre <MBobmoutet Marx, tom. ii,
IV.
( 399 ) ^EASATOLA.
pag. 140, 2^ édition. ) — Le bras peut être le siège d'opérations
fort graves, parmi lesq^uelles il faut mettre en première ligne
l'amputation. Cette opération peut être faite circulairemcnt, à
lambeaux , dans l'articulation suivant la méthode ovalaire.
Enfin l'humérus peut être réséqué (F. Résections).
A. BRIERRE de BOISMONT.
BEASAVOLA (Antoine), néà Ferrarele lôjanvier 1500, se
distingua dans les sciences , et surtout dans la médecine qu'il
pratiqua avec succès. Il fut le médecin et l'ami d'Hercule II ,
prince d'Est, quatrième duc de Ferrare, qu'il accompagna dans
ses voyages, et qui le combla de bienfaits. Ce prince ne fut pas
le seul qui sut rendre justice au mérite de Brasavola. Paul ifl ,
Léon X, Clément VII et Jules III lui accordèrent le titre d'ar-
chidiacre. L'empereur Charles-Quint , le roi d'Angleterre
Henri VIII, et le roi de France François V% le choisirent pour
médecin consultant : il reçut du dernier le cordon de Saint-
Michel et le surnom de Musa, à l'occasion d'une thèse de quo^
libetscibili, quil soutint publiquement pendant (rois jours à
Paris, soit que ce prince, ami des sciences, voulût faire allusion
à l'étendue des connaissances du médecin de Ferrare, soit qu'il
le comparât à Antoine Musa , médecin célèbre du temps d'An-
gusle , et qu'Horace et Pline n'ont pas dédaigné de célébrer.
Brasavola tenait de la magnificence au prince d'Est une maison
de campagne située non loin de Ferrare ; c'est là qu'il se livrait
à la culture des plantes étrangères et de celles qui croissaient
dans sa terre natale, en même temps qu'il étudiait les auteurs
anciens qui ont traité de leurs propriétés. Il réininxiuisit dans
la pratique médicale plusieurs substances tombées dans l'ou-
bli , notamment l'ellébore noir. Du Châtel attribue ce fait à
Antoine Musa , médecin d'Auguste ; l'une et l'autre version
peuvent être vraies, et l'ellébore ne serait pas la seule substance
oubliée et reprise tour à tour en médecine à des époques plus
ou moins éloignées. Le mérite personnel et les relations éten-
dues de Brasavola lui ont valu les éloges de presque tous les
écrivains qui en ont parlé, notamment de Baruftaldi, auteur
du siècle suivant, qui a écrit sa vie dans le plus erand détail.
Quelques critiques , parmi lesquels on remarque Mundclla et
Scaliger, osèrent toutefois ne pas être de l'avis commun : Scali-
^er nommait Brasavola ineptœ plebis medicorum cymbalum :
il aurait pu lui reprocher avec plus de justice le peu de ména-
gements dont il usa dans ses écrits envers les médecins de son
temps. Quoi qu'il en soit, ses nombreux ouvrages attestent qu'il
fut un des écrivains les plus laborieux de son siècle. Il mourut
le 6 juillet 1555, laissant : i^Eœamen simp/icium medicamen^
torum, quorum usus est inpublicis oficinis, Rome, 1556, in-
fol. ; Lyon, 1536 et 1557, in-S^; Bàle, 1558, in-4» ; ibid., 1545.
in-4*»; Venise, 1558 et 1559, in-8*»; ibid., 1645, in-8»; Lyon,
1544 et 1545, in-8° ; ibid., 1556, in-16. Cet ouvrage a été attri-
bue à Antoine Musa, du temps d'Auguste, par Linné, dans sa
Bibliothèque boiBuîquQ.^ De syrupis liber, Lyon, 1540, in-8^
Cet ouvrage et beaucoup d'autres sont écrits en forme de dialo-
gue. 3** Expositiones, commentaria et annotationes . in octo H-
bros aphorismorum Hippocratis et Qaleni, Bâle, 1541 et 1543,
in-fol. A l'occasion de cet ouvrage, Merchlin et Muget ont at-
tribué à Brasavola un autre livre intitulé : In primum Hippocra^
lis librum exposilio (Ferrare, 1594, in-4o y j^ajs Bayle, d'a-
près Barufialdi, pense qu'il est de son fils. 4** Examen omnium
electuariorum , pulverum et confeetionum catharlicorum ,
Venise, 1543, in.8«; ibid., 1548, in-8° ; Lyon, 1556, in-16.
5^* Examen omnium cataporiorum seu pilularum, Bâle, 1543,
in-8<>; Lyon, 1546, in-16; ibid., 1556, in-16; 6° Quod nemini
mors placeat, Lyon, 1545, in-8"; 7® In libros Hippocratis et
Galeni de ralione viclus in morbis acutis commentaria, Ve-
nise, 1546, in-fol. ; 8" Examen omnium irochiscorum unguen-
torum, ceratorum, emplastrorum, calaplasmalum, coUyrium
et pulverum, quorum Ferraris est usus, Venise, 1551, in-8** ;
Lyon, 1555, in-16 ; O^ Judex refertissimus in omnes Galeni
libros, Venise, 1561, in-fol.; ibid., 1557, in-fol.; Venise,
16i5, in-fol.; 10° De medicamentis tam simplicibus quam
compositis calharticis quœ unique humori sunt propria, Lyon,
1555, in-16, Zurich, 1555, in-8'>; ii'* Ratio componendorum
medicamentorum extemorum. Pars 1 continens lintuum, pul-
verum mêdicinalium,aquarum. decoetionum^ oleorumque con-
ÏcHonem, cum traclatu de borbo galHco, Venise, 1555, in-fol. ;
yon , 1655, in-16 ; ibid. , 1677, in-16 ; 13o Tractatus de usu
rartieis chinœ et de lignosaneto. On trouve ce traité à la p. 544
et à la (Ni^. 615 du tom. i*^ de la collection De morbo gallico
de Luisini (Venise , 1566, in-fol.; Leyde, 1751, in-fol.).—
Brasavola est le premier qui ait employé le squine et le gayac
en Italie. On doit en outre à cet auteur la publication des œu-
. vres posUiumes de Celio Calcagnini (Bâle, 1544, in-fol.).
43
BBAséiUE, S. f. {botan,), genre de plantes de la famille des
âlisrooîdes.
BRASBRy V. a. ( term. d'arts) , joindre ensemble deux mor-
œaux de fer, d'acier ou de cuivre au moyen d^une soudure. I^ro-
Mêr un fUiil.^BRASÈ^ èe^ participe.
BRASiDAS^ ffénéral lacédémonien, vécut en 4S4 avant J.-C.
U attaqua les Athéniens sur terre et sur mer , remporta sur
•Qx plusieurs avantaoes, leur prit plusieurs villes» et en força
d'autres à se ranger du c6té de Sparte ; toujours en campagne,
presque toujours neoreux , k l'approche du commandant athé-
men, de l'orateur Cléon, aussi vain à la guerre que violent à la
tribune^ Brasidas s'enferma dans la viHed'Amphipolis; Cléon
s'imagine qu'on le redoute, ei commence le siège avec peu de
prudence. Une occasion favorable se présente ; Brasidas cen-
ouit une vigoureuse sortie contre les assiéfleants ; les Athéniens
sont repoussés, défaits et obligés d'abandonner la place; mais
Bnsidas, comme phn tard Epanmiondas et Gaston de Foîx,
tombe au sein de la victoire, et meurt conune enseveli dans son
thomphe. On exaltait on jour son courage devant sa mère :
a Mon fils a de la bravoure, n réponditrelle , « maû Sparte
compte beaucoup de dtovens qui en ont davantage, o Pour con-
sacrer l'héroïsme et de la mère et du fils, les Lacédéosoniens
leur rendirent des honneurs publics, et élevèrent un mausolée
à Brasidas sur la place publique.
BSASiD£i:s(hûf . ane.). Cétaîent des fêtes instituéesen l'hon-
neur de Brasidas par les habitants d'Amphipolis, qui élevèrent
à ce chef fameux des Lacédémoniens on tableau magnifique
dans le milieu même de leur ville. Nous ignorons comment on
célébrait ces sortes de fêtes.
MiASfBéBiÉ ( ^M
BSMATOLA (JÉRÔME), fils do précédent, naquit i Ferrare
le S5 mai 1536. Il suivit les traces de son père, et, quoique d*un
mérite inférieur, il ne laissa jpas de se distm^er dans l'étude de
la philosophie et de la médeane. Il possédait en outre parfaite-
ment le grec. H succéda à René Brasavola, son frère , dans la
place de médecin d'Alphonse 11, cinquième duc de Ferrare. Il
nourut en I594|, laissant les ouvraaes suivants : 1* De affkiis
HkeUfu , Ferrare , t590 , in-8<> ; 3« In primum aphorismorum
Biffocratiê iibrum eœpûsHio, Ferrare, t594 et 1595, in -4®. Cet
owrage est attribué à son père par Merchlin et Manget (Biblio-
graph. méd.,tom.n,pag. 511).
BRASCHi (Jean-Baptiste} , savant antiquaire, né à Césène
en 1664 d'une ancienne famille patricienne de cette ville, fiit
évèque de Sarsina et archevêque titulaire de Nisibe. Il se dé-
lassait des travaux de son mmislère par l'élude des antiquités
de sa patrie, et mourut en 1727, après avoir publié : 1** Relatio
ttmius Ecclesiœ SarsinatU, Rome, 1704,in-4'>; ^ De iribui
tiaiuU inromano Capitolio erulis anno 1720 , eephrasis icono-
§raphiea , Rome, 1724, in-4**. On lui doit encore les ouvrages
suivants publiés après sa mort : 3** De familia cœsennia anli-
fnissimœ imcTipUones^ Rome, 1731, in-4*'; 4*» De veto Rubi-
€on$ttber, teu Hubico Cœsenai, Rome, 1733, in-4<* ; &* Mémo-
fi9 Cœsenatet $acrw eîprofanœ^ Rome, 1738, in-4**.
BRASCHI (Jean- Ange) (F. Pie VI).
BBASGHi-eNBSTi ( Romuald), né à Gésène en 1755 d'une
inur de Pie VI, laouelle avait épcmsé le marquis Onesli, à qui
le pontife permit a'ajouter à son nom celui de Braschi. Ro-
muald fut aéé cardinal-diacre par son oncle en 1786, et devint
archiprètre de la basilique de Saint-Pierre , grand prieur à
Rome de l'ordre de Malte, secrétaire des brefs de S. S., préfet
de la Propagande, et protecteur d'une foule d'institutions pieu-
aes, de communautés religieuses et d'élablissements publics. En
1810, il fut le chef du parti (|ui fit élire Pie VU. Pendant la
captivité de ce pontife, le cardinal Braschi fut persécuté comme
les autres cardmaux. £n 1815 , lors de l'invasion de Murât, il
auivit le pape à Gènes, et revint à Rome avec lui après les cent
jours. Il nM>urut peu de temps après.
BRAScai-ONBsn (Le duc Ix>uf9) , frère du précédent . né
avssi à Césène, avait dû à la faveur de son onde l'acquisition
4e grandes richesses , qui lui permirent de bâtir un palais à
Rome , sur la place Navon. Il fut l'un des signataires pour le
fêfe du traité de Tolentino, le 19 février 1797. Lors de la révo-
lution romaine, après la mort de Duphot, ses biens, ses terres,
tes musées furent déclarés propriétés françaises par une confis-
eation fort injuste. Le duc de Braschi accepta la place de maire
lie Rome, et vint à Paris en cette qualité complimenter l'empe-
reur. Pie Vil, à son retour, lui rendit son emploi de comman-
dant des garde-meubles. — Braschi était un homme doux, de
peu de moyens et d'un caractère fail)le. Il mourut à Rome en
lévrier 1816.
) BBB8BAGE.
BBASfBB, S. m. feu de charbons ardents. Bf^eter trim
arttnd brasier, — BBASiBa se dit aussi d'une espèoe de ttim
bassin de métal où l'on met de la braise pour echadlcr^
chambre. — Figurément , Cesl «n brasier f «# son cm |
dit d*une personne qui a une fièvre ardente. — Fkirnoni
Sa téie est un brasier, il s'échaufle jusqu'à l'exaltatioo.
BBASIEB {Mst. anc). l^es maisons des habitants de k^
et de l'Italie n'avaient point d'autres cheminées que celle (kL
cuisine. Si on voulait répandre de la chaleur dans lesipM
ments ou se chauffer pendant l'hiver, on avait recours âl«b
siers remplis de charbons allumés, et comme ils ênmi
même forme que ceux sur lesquels on allumait le feosaorda
les temples, et qu'ils posaient de même sur trois pieds dkHv
en triangle , on donnait indistinctement le nom de trépjcdiai
uns et aux autres. On en fabriquait de tous les métaux; mût
employait le bronze par préférence, et les plus griodsirtùisi
faisaient éclater leur talent. Les auteurs anciens en ool do
un grand nombre, et les fouilles d'Herculanuro ont RdsBitk
jour à plusieurs.
BBASIES ou PBASIES {géo§r, anc), ville de la LaooM^t
pa^jTsdes Eleulhérolacons, sur la mer au nord de la côterâtè
était remarauable par un temple où Ton célébnit im to
annuelle en l'honneur d'Achille.
BBASILLEMEJIT, S. m. (ierm. de nuirtN«), effet de b «
3ui brasille, qui reflète les rayons du soleil ou de k hae. B«
it également de l'éclat électrique des flots.
BBASILLEB, V. a. (orawim.), faire griller quelque te a
peu de temps sur de la braise. Il n'est ^uère usité queiosotir
phrase : Faire brasilier des pêches, ou il est pris neutnkm'
BBASILLEB (marine). Pendant les belles nuits de ïik»
tout, c'est un spectacle vraiment fantastique que det«^
feux phosphorescents qui se jouent sur le dos des vagues osa
d^ guêpes de flamme. Alors le vaisseau qui voffue à plw
voiles fait jaillir autour de ses flancs une auréole Ioididw
Les marins, de leur naturel peu poétiques, disent, poura(irw
ce phénomène, que la mer hrasitle.
BBASQUE, s. m. (ierm. de mélaliurgie), mélange d'ai|iit'
de charbon pilé, dont on enduit la surface des creaKlite
lesquels on reduit les nûnes.
BBASQUEB, V. a. (isrm, de méiallur§ie\
la surface des creusets. — Bbasqué, ée, participe.
BBASSAC {géogr,), petite ville de France (Tarn), dans an fil
agréable, sur l'Agout, chef-lieu de canton. Elle est le o^
d une fabrication do cotonnines et de basins qui fenne ^
dustrie des villages environnants. 1,875 habitants. A4 fie^
trois quarts est de Castres. ,
BBASSAC igéogr.), village de France (Puy-de-Dôme), ssrri
lier, autour duquel se trouvent situées dans un rayon oaitf M
les principales mines de houillede l'Auvergne, dans leiqoHlsi
trouve des schistes avec des empreintes très-curieuses de dKd
plantes. On y construit beaucoup de bateaux, sur lesqatlî i
expédiée la Houille pour Orléans et Paris. 2,017 habiUob.il
lieues de Saint-Germain Lembron.
BBASSAC (Jean de Galard^ comte d^, fut aabsjug
de France à Rome, sous le ministère du cardinal de Rien
On connaît deux Recueils manuscrits de lettres et dêpèèai
M. de Brassac, depuis le 20 octobre 1630 jusqu'au 2 jniUei M
2 vol. in-fol.
BBASSAC (LAUBBNT-BABTHixjaii BB), docteurctt tkM
aumônier du roi, est auteur d'une Oraùon fwMreéÊn^
fois, duc de Lesdiguiiru. Grenoble, 4677, m-ii.
BBASSAC (Le chetalieb mO> nNirédial des
mées du roi, ancien écuyer du prince de DiiBbes,sei
Sar son amour pour les beaux-arts. Il est auteur delà
e r Empire de famour, ballet héroïque, paroles de
1755 ; de lÀandre et Héro, paroles de Lefirancde PNopit*'^
1750 : et de t'acfe de Linus, aans des IVagments, ITSQ. i
BRASSADE, S. f. sorte de Glel dont on se sert, dans qpOT
endroits, pour pécher. Les mailles ont quatre 1^>^ ^^
ture, et on l'emploie à la manche ou près de l(Mnrer1in ^
bcMilier.
BBAS8A«B, a. m. opération, art du braaMur, acto j
nière de brasser la bière. C'est de celte opération ^ F'jH
être dérivés les mots de brasseur, brauarie, brasser, M
itn, etc., etc., parce qu'elle se faisait à force de bns. ^
BBASSA«B, s. m. la aomne que presMl «otrefcislc^
des monnaiea, sur chaque aaïc d'or, d'aifm au di ^
(»«}
•RASttUJAi
oimi m tt^èoest |MMir les Craîg de fabricatioa et les déefaeU*
B1A8SAU» BK VEBRIVR. On le fabrique «¥ee deix ?îeox
chapean défoncés <|ue Ton passe l'on dans l'autre à la fej^
des teyaai de poêle. Vowrner qui doit transporter la matière
des ircbcs à recuke, dans le pot, s*en refèt le bras drok jm*
qa'aa coude poar le préserver de Taetion violente du feu.
MusSâKDS {cnemidei)^ espèce d*anne défensive, destinée,
diusi que l'annonce son nom, à protéger les bras. Elle n*étaît
en usage que chez quelques peuples de la Grèce; il ne parait
pas que les Romains l'aient adoptée. — Brassards, ou mieux
gantelets, dont les joueurs de balle couvraient leur main, afin
de renvoyer la balle, appelée fo/Aft. Ce ^ntelet tenait lieu des
raquettes, qui étaient inconnues aux anciens.
BRASSABT. Ce mot^ dont Tétyraologie est assez évidente, dé-
ygne ordinairement une partie essentielle de harnais de guerre
du moyen âge, usitée depuis le milieu du xiV siècle, et enve-
loppant la presque totalité du bras et de Tavant-bras, depuis le
dessous de l'épaulier jusqu'au gantelet. Le brassart se compose
de deux pièces solides, en forme de tuyau, de fer ou d'acier poli ;
le milieu, répondant au coude, est marqué par la cubitière,
pièce d'une forme assez compliquée, dont le double objet est de
servir de défense et de réunir les parties supérieure et intérieure;
û\e est souvent armée d'une pointe aiguë. Dans les armures
i*an certain prix, le pli du bras est garni de petites lames ou
goussets, articulées comme l'enveloppe solide des crustacés et
destinées à proléger plus complètement cette partie. On donne
encore le nom de brastart à tout ornement ou signe de recon-
naissance fîxé sur le bras et {>orlé par les militaires. Les officiers
d'état-major de la garde nationale de Paris en portent un tri-
rdore au bras gauche ; les troupes des armées alliées avaient pris
un mouchoir blanc, ainsi attaché, le jour de leur entrée à
Pians, le 31 mars 1814.
BEASSivoLB ((ofcii.), S. f. genre de plantes de la Camille
les orchidées.
BRASSE (ariihfn,), ancienne mesure de lon^eur qui valait
> pieds ou l"'6â4. — La tirasse s'appelait avssi peu gémnéiri-
]U€ ; die se divisait en S pas ordinairt9 de i pieds 6 pouces on
Je 0«812.
BitASSE. Ce root, employé comme substantif dans la marine,
ndiqoe comme mesure de longueur l'étendue comprise entre
es deux extrémités des bras qu'un individu tiendrait ouverts.
>lte mesure est d'environ cinq pieds dans l'usage ordinaire
[a*on en fait à bord des navires, (/est à la brasse qu'on déter-
mine la longueur des mancMivres, du filain , des câbles, des lî-
ries de loch. Ainsi un câble de six cents pieds de long a pour
I marine cent vingt brasses. La brasse est enfin runité usuelle
** ta plupart des longueurs que les marins veulent déterminer
ans les usages pratitpies du bord. Les marins des autres na-
ons meurent aussi à la brasse les longueurs qu'ils veulent in-
iquer ad moyen d*unc unité uu'il est toujours facile de déter-
jjner. Mais, chez la plupart des marins étrangers, la brasse
est qu'une mesure de convention quil est plus difficile de
xer que cfiex nous. La brasse danoise a près de six pieds, tandis
ue la brasse hollandjuse en a cinq à peine.
BRASsés, s. f. autant que les bras peuvent entourer, coo-
xûret porter. Brassée de foin.
BRASSÉE, certaine oMsure de terra, autant qu'un bomnae
?ut en labourer dans un jour; en bas latiii« ^rom^ra.
BRASSÉE DE SOIE (manufoe,), La brassée de soie est crnn-
)sce ff autant de brins de soie qu'il y a de rochets i la cantre.
? terme de brassée ne s'emploie cfu'à l'égard de l'ourdissage
!s chaînes ; ear autrement on dit pariée. La portée oitlinaire se
nn poae de quatre^ngls ils.
BKASséiEB, BBASSEB, BB.4GHBB (mar/tw).On appelle ainsi
irf? la manœuvre des bras {f. ce mot), et au moyen de ces
rdages gouverner les vergues.
BR4SSER, V. a. remuer dans des sacs l'argent, l'or ou le
Uon réctttîU en grenailles, afin de les bien mêler avant de les
ettreâ lafonte.
RRASSKR. Ce verbe s'emploie proprement pour exprimer la
anceoTre des ouvriers (pii fabriquent la bière; ce fut là d'à-
rd SQO unique acception, mais eUe init par s'étendra â
lutres Qsages. Ainsi les marins disent brasser tes vergues,
or sinpifier l'action de mettre les vergues horizontalement de
^ant a Tarrière en faisant jouer les manœuvres; breuser les
\Us smsr U «idl. c'eslpâ^dire manœuvrer les voiles de telle
"te 'que le vent passe dessus au lieu de donner dedans; cette
tîMeovre s'appeAe aussi brasser à contre, mais ce deaûer
terme est plutôt usité â l'égard de la misène. Brosse au vent^
c'est une expression de commandement, lorsque le capitaioa
d'un navire, par exemple, ordonne de manœuvrer les verjguea
du côté d'où vient le vent. Quand il dit : brasse au plus pris du
vent, cela iodique qu'il faut manœuvrer de manière que le vent
soit au plus près ; brasse sous le vent, que l'on doit manœuvre^
les vergues du côté opposé au vent ; brasse à t autre bord, c'eal
le terme du commandement pour faire brasser les vergues i
l'autre bord ; brasse à porter , brasse à servir, c'est faire braa»
ser les vergues de manière que le vent donne dans les voiles s
brasse à contre s'emploie dans le sens que nous lui avons donné
plus haut : brasse la misène à contre. — Brasser se dit, à la
monnaie^ de Taction de remuer le métal lorsqu'il est réduit à
l'état de fluide. Nous ferons remarquer en passant que Tor e$
brasse autrement que Tardent et le billon. — Brasser, an
term. dépêche, signifie agiter et troubler l'eau avec une bon^
loire pour Caire sortir le poisson et le conduire dans les fl*«
lets. — Brasser , en term. de tannerie, c'est remuer les cuirs,
les agiter dans une cuve remplie de tan et d'eau chaude afin da
les rougir.
BRASSEE signifie aussi, figurément et familièrement, prati»
quer, tramer, négocier secrètement. Il ue se dit qu'en mauvaisfi
part. Brasser une trahison, brasser quelque chose amtr0
l'Etat.
BRASSEUR {technol.)f c'est le nom aue Ton donne â celui
qui fabrique la bière, et brasserie le lieu de cette labric^»
tion. Sans entrer dans tous les détails de l'art du brasseur, oa
qui serait très-lonjg, nous allons donner le résumé suivant daa
principales opérations qui conduisent à la (aire. Le houblon^
l'orge, la coriandre, le blé, l'avoine, la fécule de pommes de
terre, tels sont les ingrédients employés pour fabriquer toutes les
sortes de bières Hvrees à laconsommatiou. Les principaux agrès
du brasseur sont le germoir, la touraille, le moulin, les cuves
ei les chaudières. -^ Manière de brasser la plus ordinaire. Os
a de l'orge de bonne qualité; on la met tremper le temps i»é^
cessaîret ce qjue Ton luge lorsque les grains pressés dans lea
doigts cèdent a une légère pression : alou on la relire de la cuve^
pour la mettre au germoir (chambre au rez-de^haussée, p^
vée eo dalles* ou cave voOtée); on éparpille Tor^e par coucjies da
huit i neuf pouces d'épaisseur, on la laisse là jusqu'à ce que lu
germe paraisse hors du grain. Alors on retourne l'orse avec usa
pelle, ce qui s'api^le rompe; ou fait ceUe opération deux toig,^
en laissant un intervalle de douse à quinze heures. De là , Yofm
ge va à la iourailU, fourneau construit d'une manière spéciala
pour faire lendre au ^ain l'humidité qu'il a contractée; de là
on le crible et on le laisse reposer quelques jours: puis enfin oa
le met au mou/ta, dont le modèle varie suivant les moyens da
brasseur. L'orge réduite en farine, est portée dans la cuioê a^
pelée <Mve'Wiatièrs , cuve à deux fonds , un plein et l'autre aur
dessus percé, appelé faux fond, sur lequel est disposée la la^
rine. Les chaudières renferment de l'eau chaude, qu'on vene
dans la cuve au moyen de pompes ou de bacs ; cette eau s'élè-
ve, et par sa force traverse le faux fond qui est percé , entralaa
la farine d'orge à la surfiace, et des garçons armés de fourquela
remuent continuellement cette espèce de pâte, jusqu'à ce que
le mélange soit jugé fait; en la soutire, néanmoins on coataûie
à feire passer de 1 eau sur cette pâle, afin qu'elle se charge da
tous les sucs qu'eilecontient. Le houblon se met dans le brassia»
dans la proportion de soixante livres pour treize à quatorie pièoQi(
au reste, on charge en houblon suivant le degré de forceque l'e»
veut donner à la bière. La couleur de la bière dépend du plus ou
ou moins de cuisson. La bière blanche se cuit en trois ou quatfie
heures; la rouge ou brune demande jusqu'à trente heures.
Après la cuisson, la bière va pour se refroidir dans une cuve
où elleXermente et se couvre de mousse; c'est alors qu'on la bat
avec une longue perche ; après cela, on la coule dans des ton-
neaux ; là la bière fermente, et par la bonde sort ce qu'on aj^
pelle la levure, dont se servent les boulangers. On ne bondonoe
1^ pièces qu'après avoir la certitude que ki ferraentation a œiaé
toUlement. — L'invention de la bière est attribuée aux EgyfH-
tiens; cette boisson était connue sous le nom de boisson gé*
lusienne, du nom de Péluse, ville près l'en^bouchure du Nil, al
oÀ se faisait la meilleure. L'usage de la bière était très-rëfianda
dans les Gaules ; l'empereur Julien, dans une épigramroe, paria
deeette boisson des Gauloisr En France elle est très-ancieuBe»
et pendant très-longtemps on l'appelait eervoise. Les modes de
fabrication pour la bière varient suivant les pavs, mais œ B'eUI
pas seulement au mode de fabrication qu'if faut attribuer la
supériorité de la bière de tel pays sur tel autre. En Angleterre,
en Belgique, en Hollande, on boit d'excellente bière ; on a voaUi
à Paris rivaliser : des ouvriers anglais, belges, hollandais, ont
BBUSICAXro.
(353)
BBAVLIOV.
tntaillé saivaDt les procédés de lears brasseurs : ancao n'a pa
réussir. A quoi ratlriDoerî les matières étaient les roén>cs moins
reao; aussi c*est à cette dernière canse qu'est attribué le non-
sucrèsde toutes les tentatives faites jusqu'à ce jour. Les brasseurs
sont eiposés à Tasphyiie par les vapeurs de Torge ^rmée en tas»
l'acide carbonique qui se dé^ge en grande quantité pendant la
fermentation de la btère, ainsi qu*au moment où on la verse dans
les tonneaux. Pendant ces opérations , ils doivent éviter de se
tenir au-dessus des cuves, et surtout les lieui où ils fabriquent
doivent être bien aérés, percés de portes et de fenêtres assez
vastes pour établir un courant d*air continuel.
BRASSEUR (F. LEBRASSEUX).
BRASSECB (Philippe), né à Mons vers 1597, fit ses huma-
Bitcs dans cette ville sous les PP. jésuites Jean-Sébastien et
Alard Baschie, et alla ensuite étudier la philosophie et la théo-
logie à Douai, où il fut ordonné prêtre. Il se livra aussitôt dans
sa ville natale à la prédication et à la confession. La poésie la-
tine, appliquée spécialement aux antiquités religieuses du Hai-
naut, occupa tous ses loisirs. Pour ne rien hasarder dans la par-
tie historique de ses ouvrages, il visitait à pied les monastères,
les églises et les autres lieux célèbres de cette province. C'est
ainsi qu*il parcourut plus de '200 lieues en petits voyages qui lui
coûtèrent beaucoup ae dépenses et de fatigues. Il ne recueillit
de ses travaux et de ses publications que tout juste de quoi
payer ses imprimeurs. La plupart de ses écrits sont des brochu-
res de peu d'importance, en vers, sur des légendes, des monu-
ments religieux ou des miracles. On cite entre autres : 1** Sidéra
UUttrium Hannoniœ seriptorum, Mons, 1637, in-12. Les vers
en sont souvent médiocres; on v trouve les éloges de quatre-
vingt-seize i)ersonnages,dont quelques-uns n'appartiennent point
à la province du Hainaut, et dont un assez grand nombre sont
loin d'être des oêiret ni des iliuslret, V Aquita S, Guisleno
ad Unidungum prœvia, $eu ejusdem vita , magnaiia et mira--
euia, Mons, 1644, in-12; 3<> Cervusianeti HumberU epiicopi
et primi abbalit Marieolensù, XX elogiii adomaiut, Mons,
1658, in-12 ; 4*^ Par ianeiorum mariyrum, iwe eât SS. Marcel-
linut et Petrus Hasnoniemis Eccleriœ palronif deuxième édi-
tion, Mons, 1643, in-12. C'est là qu'il fait Télogede ses régents
Jean Sébastien el Alard Baschie ; 5** Diva virgo Camberonemiê,
ejusdemque cœnobiiêancli quidam, reliquiœ piurimœ, abbalee
omne$ variique magnâtes in eo sepulti, Mons, 1639, iii-12;
6» Par eanetnrum prœtulum, id est 5. Foilieanus, epi$eopu$ et
martyr ^ et S. Siardut, abbas, Mons, 1641, in-12; 7<* Dionysiani
mofMsterii saerarium, seu ejutdem ioerœ antiquitales, ver-
$ibuê illuilratœ^ Mons, 1641, in-12; 8» Hieloriale spéculum
eccletiœ et monoiterii S. Joannie Valeneenensis , Mons, 1642,
in*l2 ; 9^ Origines omnium Hannoniœ emnobiorum octo Hbris
breviler digestœ^ Mons, 1650, in-12. Cet ouvrage posthume est
en prose, instructif et fort curieux. Brasseur se proposait de
l'augmenter, mais il mourut au commencement de l'an
1650.
BRASSiAGE,s. m. (terme de marine), mesuragc à la brasse. Il
signifie aussi la quantité de brasses d'eau que 1 on trouve dans
un endroit quelconque de la mer. Le brastiage est trèt-varia-
ble dans certains parages.
BRASSICA, nom latin du chou. C'est aussi, avec l'addition
d'un autre mot, qui varie suivant le besoin, celui du navet {B,
napus ou râpa) , de la navette (B, napus silveslris) el de la ro-
quette {B. emca). La soldanelle est appelée aussi en latin bras-
sica marina.
BRASSICAIRES (hisL nat.), s. m. plusieurs familles de lépi-
doptères, dont les chenilles se nourrissent de choux.
BRASSICA9IUS (JEAN-ALElA!fDRE ROHLBARGER, plus con-
nu sous le nom latinisé de), philologue, orateur et podte latin,
né en 1500 à Witlemberg, ou il reçut la couronne pNoétique dès
l'âge de dix-huit ans. Il prit ensuite ses grades dans la faculté
de droit, et s'adonna à l'enseignement dans les académies de Tu-
bingue el de Vienne. C'est dans celle dernière ville qu'il mourut
le 27 novembre 1539. Outre des notes de Brassicanus dans l'édi-
tion de Pétrone, Francfort, 1529, in-4°, on cilc de lui les édi-
tions des Eclogœ de Némésien, Strasbourg, 1519, in-A**; Enchi-
ridion de Haymond, évéaue d'Halberstadt^ Halle, 1530, in-
12; Œuvres de Salvien;lAUubration€s de saint Eueher, évé-
aue de Lyon, Bàle, 1531, in-fol.; Dialogues de Salonius de
Vienne y Haguenau, 1531, in-4»; Géoponiques, Bàle, 1539,
in-8*». — Traduction latine avec le texte en regard d'un Hymne à
Apollon, Strasbourg, 1523, in-8*»; Opuscules de Lucien,
Vienne, 1527, in-4"; De sin^eritate ehristianœ fidei, 1530,
in-8». On a encore de Brassicanus : In Carolum, electum regem
Roman orum, idillyon, elegia, dialogi, epigrammata , xenia,
1510, in-l*l. — Tiiv, omnis, carmen , Sirasiwurg, 1519, in-4**;
Proverbiorum êmymicta , eum appendice ipmboUmm Pf^
gorm ex JawsbUeho, Paris, 1532, in-8<*; inséré depuis dam dK.
férentes éditions des Adages d'Ereuwu. — In GraUas seu CU-
rites eommentarioius, Paris, 1533. — Epistola de biiiietkté
eum primis rtgia Budenn , imprimée dans Sahisn , BUe,
1330, in-fol.; puis Nuremberg, 162S, et insérée par Joidn
Mader dans : De bibtiothecis atque arehivis virorum Qk»-
trium, Helmstadt, 1702, i, 115. — Commentarii in Àué
Politani Nutrieia, Nuremberg, 1538, iD-4«.
BRASSicÉES , plantes de la famille des cmdftres ( f. 9
mot).
BRASSICOURT (ffinn^^e). Ou douue ce nom au chenl ^
porte naturellement ses jambes en arc , tandis que le (hné
arqué est celui qui ploie les genoux pendant le repos, cfqn
indique ordinairement la fatigue ou une certaine osare.
BRASSIE, i^enre de la famille des orchidées. C'est ancpUilr
parasite, originaire de la Jamaïque, portant de longofs mh
radicales et un épi de fleurs jaunes maculées de pourpre.
BRASSIÈRES ( brachiala ) , petite camisole 00 cbeflii»
d'enfant , (aile ordinairement de fulaine , destinée i mm
seulement les bras et le haut du corps , et surtout à maintm
celui-ci. Les brassières s'attachent par derrière avec des ép»
gles , et font partie du maillot , proscrit par J.-J. Roosmi
et que bcaucoupde parents , principalement en Angleterre, m:
totalement abandonné depuis quelques années , comme nais*
ble au développement et à la santé des enfants. — L'idcedeb
gène où ce vêtement les retenait était du reste asseï génénlt-
ment répandue pour qu'il soit passé dans Tusa^ de <)irr,n
Gguré, qu'une personne est en brassières, pour dire qi'Ant
dans un état de gène et de contrainte, qu'elle n'est pas ftnfc
faire ses volontés.
BRASSIBT {leehn.), s. m. vaisseau, cuve où les brasseurs (mli
bière. Il signiûe aussi la ouantité de bière qu'on tire de k
masse des grains sur laquelle on opère. Il signifie égalenni,
en term. de savonnier, la quantité de savon que l'on coil ib
fois.
BRASSOIR [techn.), en latin rudieula. On appelle ainsi v
espèce de canne ou d'instrument de fer ou de terre coite nr
lequel on brasse le métal lorsqu'il est en bain.
BRASSONI (François-Josepb), jésuite , né â Rome, fol k
des plus fameux missionnaires du Canada , où il sooiril m
captivité et de longs tourments. Sa principale mission est «ï
des Hurons, à laquelle il travailla avec zèle tan t qu'elle sob»A
Après la destruction presque entière de cette nation , il retova
en Italie, où il s'adonna à la chaire , et produisit par ses pr4
calions d'autant plus d'effet, qu'il portait encore dans ses m
mutilées d'honorables marques de son apostolat. On a de le
Brève relatione d'alcune missioni de padri délia comfif*
di Giesu nella Francia nuova, 1653, 10-4**. Brassoni je
peu de lui-même dans cette histoire , qui est bien écrite; 10
elle ne contient guère que ce qui est relatif k la roissioaa*
Hurons.
BRASSOUR, s. m. (terme de saline), petit canal.
BRASURE {techn.). On emploie fréquemment, dans les irb'
métiers, un métal ouun alliage métallique pour réunir les ptf»
séparées d'un métal moins fusible ou de deux métaux ,t\(^
opération prend le nom de soudure ou de brasure. CelW
consiste principalement à réunir plusieurs pièces de fer à T»*
de cuivre, dont on favorise encore la fusion au moyen àn\f^
(F. l'article Soudure).
BRATHITE, S. m. (V. SABINITE).
BRATis, S. m. [botan.), arbrisseau d'Amérique, dnp«*
des initle-pertuis monadelphes.
BRATSKi OU BRATI (hist.) , iiation de Tartares en Sibrfv
qui est venue s'établir sur les bords de la rivière d'Aoapri
BRATTIA, Braxxed (géogr. anc.) , Ile de la mer Adriii^
auprès de la côte orientale au nord de l'Ile de Pharus et w*
de Salone. ^
BRATUSPANTIUM (^^oflfr.anc.), ville des Bellovakes , p^r
de la Gaule situé enlre la Seine et la Somme (*i*^^;
trouve le nom de cette ville dans César, de Bette e«»"
(II, 43). On ne le rencontre plus ensuite, el Cellarius (lit. ".
la regarde comme la même que Cœsaromagus, mentiomi^î'
Ptolomée. .^
BRATTS, 8. m. (6oran.), nom d'une espèce de p9^
qui croUdans les Grandes-Indes. ^^ .
BRAULET , nom que l'on donne aux Antilles au frw
l'acacia ongle de chat. . .
BRAtLioN (Saint) ou saint bravle, «"ws^*;^
frère Jean sur le siège de Sarragosse, vivait dans le vu» ^
Digne émule de saint Isidore , évéque de Séville, son c«»'^
SBAim.
(885)
BBArEOmE.
poraio et son amûBniiilion Ait nndesplos savants hommesde
son siècle , an des prélats les plus distingués de TEglise d'Es-
pagne. Sonièle, sa science, ses travaux contribuèrent beaucoup
a y réformer la discipline , à y rétablir Tétude des lettres divi-
nes et le goût des lettres humaines , qu'il cultivait lui-même
avec succèi. Il travailla à relever TEspagne tombée en déca-
dence, à reconstruire les monuments des anciens , assista aux
quatrième , cinquième et sixième conciles de Tolède , siégea
sous les rois visigoths Sisenand , Gbintila » Tuica ou Tul^ et
Chindasoind , et il mourut en 646 dans la vingtième année de
»on épiscopat. Son corps fut découvert en 1270, et on le con-
icrva à Rome dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure. On a
le ce saint évèque : U Triomphe des mariyr$ de Sarragoise.
" La Vie et le Martyre de sainte Léocadiê. — Eloae de
laint JHdore , évéque de Sévilie, avec te calaioçue de ses
Buvres, — Deux Lettres à saint Isidore, — Vte de saint
Emiiien ou MiVan de la CogoUa , patron des Espagnes et
naine de Saint- Henoil» — Hymne en vers ïambes en l'honneur
ie saint Emiiien, traduite du latin en espagnol par un
èvéque de Sandoval dans VHispaniœ Bibliotheca , Madrid ,
1633, in-4*>. Il termina le célèbre livre commencé par saint
Isidore sous ce titre : Traité des élymologies ou origines.
Saint lldefonse a écrit l'éloge de saint Braulion dans son sup-
plément au traité de saint Isidore : De elaris prmsertim Uispa-
niœ scriptoribus.
BBAULS (eomm,). On appelait de ce nom des toiles rayées
de bleu et ne blanc. On en vendait beaucoup sur les côtes
d'Afrique pour faire des turbans , et leur usage en cela était
si spécial qu'elles étaient également désignées dans le com-
merce sous ce dernier nom. Ces toiles se fabriquaient dans les
Indes.
BBAULT (Louis) , poëte lyrique et dramali(]ue , né dans la
Brie en 1782. Après d excellentes études à Paris, il entra dans
l'administration des postes , et en 1819 il devint sous-préfet à
Porcalquier, puis à la Châtre. Il donna sa démission en 1825,
ors de la circulaire du ministre de l'intérieur Corbière, qui
ojoignail aux préfets de diriger les élections dans le sens du
ouvernement. De retour à Paris, il fut l'un des rédacteurs du
lumal le Constitutionnel , et publia quelques travaux litté-
aires. Brauli mourut le 4 mai 1829. On a de lui : Recueil d^é-
'aies, de cantates ^ de romances, Paris, 1812. — Ode sur le
esastre de la frégate la Méduse , Paris, 1818, in-8°. —
'oésies politiques et morales, Paris, 1826, in-12. — Ibrahim-
acha à la contre- opposition ^ satire, Paris, 1827, in-8o. —
^hristine de Suède , tragédie en cinq actes , représentée au
rhéàtre-Français le 25 juin 1829, six semaines après la mort
ie l'auteur.
BBAULT (Charles), archevêque d'AIbi, né à Poitiers en
tout 1752 , eut à peine terminé ses études qu'il fut chargé de
trufesser la philosophie au séminaire de la Rochelle. Les talents
[u'il déploya dans cet emploi lui attirèrent l'affection de l'évé-
[ue de Poitiers , (|ui ne tarda pas à le rappeler dans son diocèse,
? nomma chanoine de Sainte-Kadegonde, puis curé d'une des
rincipales paroisses de Poitiers. Quoique Jeune, Brault s'ac-
uitta de son ministère avec un zèle et un dévouement qui fu-
!?nt récompensés par les titres d'archidiacre, de théologal et de
rand vicaire. Peu de temps après, il fut fait professeur de
léologie à l'université de Poitiers. La révolution le força à
exiler. Il ne rentra en France qu'en 1802 , à lepoque du con-
>rrlat. Pourvu presque aussitôt de l'évéché de Bayeux , il réus-
t à apaiser les divisions qui troublaient ce diocérse, répara ou
ta blit en pen de temps les établissements d'instruction et de
larité que la révolution avait détruits. 11 ouvrit un séminaire,
fonda une maison de missionnaires qui annonçaient les véri-
s tft)nsolantes de l'Evangile aux paroisses privées encore de
isCenrs. Au concile de 1811, il se déclara pour les quatre pro-
>5i lions ou articles regardés comme le fondement des libertés
p TEglis*? gallicane; ce qui ne lui fit rien perdre de l'estime
[>nt il jouissait auprès du saint-siège. En 1823, il fut transféré
j siège archiépiscopal d'AIbi. Dans ce poste éminent, il sut,
>mme à Bayeux , concilier tous les espnts par sa tolérance et
I chanté. L'empereur l'avait fait chevalier de la Légion
honneur et créé baron ; Charles X le nomma pair de France
1 1827. Ce digne prélat est mort à Albi en février 1835. Ses
Mandements et ses Lettres pastorales sont empreints d'une
irtion qui formait le fond de son éloquence.
BB AV79 (Geobges), archidiacre de Dortmund, mort doyen de
<*ollégia1e de Cologne an commencement du xvii* siècle, après
otr pobKé un discours latin contre les prêtres concubinaires,
le \ie de Jésus-Christ et une autre de la sainte Vierge, un
(>s Ihrre latin contre une ordonnance des magistrats de
Dortmond , pour obliser tous les habitants à souscrire la con-
fession d'Augsbourg, Cologne, 1605, in-8°. Son principal ouvrage
est an Theatrum urbium prœeipuarum mundi, publié de
concert avec François Hogenberg, de 1595 à 1616 , 6 volumes
in-folio, fig. La première édition est de 1572, en 2 vol. in-folio.
Il Irecueiliit les homélies de Corn. Jansenius sur tous les di-
manches de l'année.
BBâim (Jean), professeur de théologie et de langues orien-
tales à Groningue, né à Kaiserslautcrn dans le Palalinaten 1628,
fit ses études à Leyde, fut prédicateur de Tcglise réformée
française à Nimègue, et mourut à <ironinguc en 1709, laissant
plusieurs ouvrages de théologie estimés des protestants; les
principaux sont : 1** Seleeta sacra , lib. v , Amsterdam , 1700,
in-4» ; 2« Comment, in Epist. ad Hebrœos, ibid., 1705; 3» Ves-
titus hebrœorum saeerdolum , Lcyde , 1680, 2 vol. in*8% avec
des gravures ; id., Amsterdam, 1701 , 2 vol. in-4"; livre plein de
recherches savantes. Il y fait voir que le byssus n*est pas le co-
ton , mais un lin d'Egypte très-fin. On a prétendu , mais à tort,
que cet ouvrage était du ihéoloj^ien Lcmpercur cl non de lui.
Ce n'est qu'une partie d'un traité plus considérable qu'il avait
dessein de publier sous ce titre : De sacerdotio Hebrœorum. Il
ne traite pas seulement des habits sacerdotaux , mais encore
des antiquités hébraïques. 5^ Véritable religion hollandaise ,
1675, in-12. Ce dernier ouvrage l'a fait accuser de sabellianisroe
et de coccéianisme ; il a été combattu par son collègue Jean
Marck.
BBAUN (Jean-Frédéric DE), érudil distingué, né à léna
le 9 janvier 1722, y fil de bonnes études, et entra en 1746 au
service d'Autriche , d'où il passa au service de Hollande , qu'il
quitta peu après pour vivre en simple particulier h Langensalza,
où il tomba dans une telle misère , qu'il vécut d'aumônes jus-
quà sa mort qui arriva en 1799. Un ouvrage qui, bien qu in-
complet , prouve l'étendue et l'exactitude de ses connaissances ,
est une Histoire des maisons électorales et souveraines de Saxe,
originaires de Thuringe et de Misnie, 3 vol. in-4% Langensalza,
1778-81. Son frère (Charles-Adolphe de), jurisconsulte distin-
gué et conseiller d'empire à Vienne , a laisse quelques écrits
estimés sur la jurisprudence.
BBAUN (Henri ), né le 17 mars 1732 à Trossberg, s'est dis-
tingué par de longs et utiles travaux pour la réformation des
écoles de Bavière. Il entra en 1750 dans l'ordre des bénédic-
tins,'et fut nommé en 1757 professeur d'allemand, de poésie et
d'éloauence à Munich , et membre de l'académie des sciences.
H puDiia alors un grand nombre d'écrits et de recueils relatifs
soit à l'instruction , soit à l'éducation en général. Charge en
1777 de la direction générale des lycées, des gymnases et des
écoles , tant de la Bavière que du Haut-Palatinat , il entreprit
d'y introduire des changements utiles; mais, quoique moine
lui-même , dégoûté de voir l'éducation entièrement livrée aux
moines, il se contenta de continuer à écrire, et entreprit d'après
la Vnigate une traduction de la Bible qui fut arrêtée par sa
mort, le 8 novembre 1792. C'était, sinon un penseur profond ,
du moins un homme d'un bon esprit, plein d'activité et de dé-
sintéressement, et qui a contribué à l'amélioration des métho-
des d'enseignement en Allemagne. Ses principaux ouvrages
sont : 1*» le Patriote bavarois , ouvrage périodique, 2 volumes,
Munich , 1769 , in-8*'; 2® Plan pour la nouvelle organisation
des écoles en Bavière, ibid., 1770, in-8°; 3" Eléments
d'arithmétique à l'usage des écoles, \b\â., 1770, in-8«; A"* Elé-
ments de latin , ibid., 1778, in-8" ; .5" Histoire de la réforma^
tiondes écoles bavaroises , Francfort-sur-le-Mein , 1783, in-8°;
ePl'Artépistolaire pour les Allemands, 1787, in-8°; T" l'Année
ecclésiastique catholique, Augsbourg. 1785, 2 volumes in-8° ;
8° Synonymes latins, Augsbourg, 1790, in-8° , etc., etc. Tous
ces ouvrages sont en allemand. Il a donné aussi des éditions
d'auteurs classiques pour les collèges, conmic Eulrope, César,
Salluste, etc.
BBAUNÉE, s. f. {botan.), arbre des Moluques qui forme un
genre voisin des nténispermes.
BBAUNIUS (F. BrOWN Ct BrOWNE).
BBAVN-SPATH , S. m. {minà\ ) , spath perlé , variété de la
mine de fer, emprunté de l'allemand.
BBAUné, femme complice du meurtre de Pittacus, roi des
Edoniens en Thrace.
BBAUBONIE OU BBAUBONIEN , Brauronia, Bpaupftvia,
Diane adorée à Brauron, un des dèmes de TAllique, par une
fêle quinquennale, instituée en mémoire de la délivrance
d'Oreste et d'Iphigénie ( F. Oreste). On sait quel danger cou-
rut le jeune Agamemnonide tratné devant les autels de la san-
glante Opis ou Diane Taurique. Un glaive nu, qui légèrement
BEATACUL (
appliqué sor une lètebamaiiie eaUaiait légèremeot la peau , d
lirait des veines aoelques gouUelelles de sang, laisaii alluaioii i
cet événement. Venait ensuite un égoLoie •« sacrifice de la
chèvre. De jeunes liUes vêtues de jaune et décorées du noin myt-
tique et bizarre d^ourses ( Af xtc;) se tenaient auprès de l'autel ,
autour duquel des hommes faisaient reteulir en chœur un chani
de r Iliade. Les ourses devaient avoir au moins cinq ou au plus
dix ans. Vulgairement on expliquait leur nom et Tusage qw les
réunissait au pied des autels par une histoire popuUire. Un
ours , dit-on , avait été apprivoisé par les habitants oe Brauron ,
et on le laissait librement errer de maison en maison sans lé
museler. Un jour il mit en pièces une jeune fille. Les Brauro-
niens firent à cette victime de leur imprudence de magnifiques
funérailles, où peut-élre figura la peau de l'ours éoorché vif.
Peut-être aussi quelques lambeaux de peaux d*ours faisaient-ils
originairement partie du costume des compagnes de la jeun'^
fille ; de là le nom d'ourses qui leur fut donné. Mais il nous
semble plus probable que Tours est ici un symbole de la fîère
et sanglante Opis. Chasseresse infatigable , elle tue les ours; ja-
louse de sa chasse , elle ne veut pas qu*on les tue ; elle les protège
contre les Qèchesdes liommes. Les bêtes fauves qui peuplent les
forêts lui appartiennent. C'est son bien , c'est elle-même. Ainsi
Calisto, sa suivante, fut métamorphosée en ourse. Les jeunes
ourses sont donc des Dianes ursiformes qui prennent pour
quelques instants le nom symbolique de la déesse qu>lles
adorent.
BRAUWER (Adrien), né en 1608, à Harlem selon quelques
biographes, et à Oudenarde selon d'aulres. La nature l'avait
fjiîtpemtre. François Hais, peintre habile, ayant remarqué le
goût et la facilité de ses dcssms , le prit en apprentissage, et ses
progrès devinrent tels que ce maître sordide exploita pour son
compte le talent de son élève. Exc^é de travail , mal traité et
à peine nourri , Branwer s'enfuit à Amsterdam , où il se fit en
peu de temps une grande réputation. Malheureusement sa vie
crapuleuse nuisit à sa réputaUon et à son talent. U ne travail-
lait que lorsqu'il était sans ressources. Cette alternative de tra-
vail et de dissipation fixa le plan de sa conduite pour toute sa
vie. 11 peignait ordinairement au cabaret , et les sujets de ses ta-
bleaux étaient des paysans , des ivrognes, des joueurs, des fu-
meurs qu'il avait continuellement sous les yeux et qu'il rendait
tels qu'il les voyait. — On raconte sur Brauwer une anecdote
curieuse. Etant à Anvers pemlant une guerre , il fut accusé
d*esDionnage et jeté en prison. Fort insouciant de sa nature, il
sinqniéta peu de cet événement, et, ayant demandé et obtenu
ce qui lui était nécessaire pour peindre, il représenta d'après
un groupe de soldats espagnols qui , devant sa fenêtre, étaient
occupés dans un corps de garde à une partie de jeu , leurs difie-
rentes attitudes, leurs passions, leurs querelles , et il les peignit
avec une vérité et un feu si surprenant que le duc d'Aremberg,
gouverneur de la ville, en fut étonné. Ayant présenté oe tableau
au célèbre Rubens, celui-ci s'écria : a II est de Brauwer, lui seul
peut peindre de tels sajets avec autant de force et de beauté , d
et il en offrit 600 flonns , s'einpioyant en outre avec ses puis-
sants amis à recouvrer la liberté du peintre. Lorsqu'il y fui
parvenu, Rubens logea Brauwer chez lui, et s'efforça de le rap-
peler par ses conseiS et ses libéralités à une vie meilleure; mais
œ fut inutilement. Brauwer le quitta pour se replonger dans la
débauchent mourir en 1640 à l'hl^ital d'Anvers, âgé seule-
ment de trente-deux ansi On l'enterra avec les pauvres; mais
Rubens, à cette nouvelle, réclama le corps de Tartiste, et le fit
inhumer honorablement dans relise des Carmes. — Les ta-
bleaux d'Adrien Brauwer sont trè^rares et tr^^bers, quoique
petits. Leur vive expression , la grande intelligence des cou-
leurs, une vérité et une finesse surprenantes, une touche
large et ferme font rechercher les œuvres de cet heureux
rival de Téniers. — On a beaucoup gravé d'après lui.
BRAVA dgéogr»)^ ville de l'Afrique orientale, sur la côte de Zan-
fraebar,avec un portparlequel il se fait un grand cooMnerce avec
Plnde et l'Arabie. An TV* siècle, elle formait une espèce de ré-
Subliqne, fondée par des réfuffiés arabes. A 25 lieues sud-ouest
eMaxdaschou. Latitude nord i<>12'; long. est41«50'.
BBATACHK. Celui qui n'est brave qu'en paroles et devant des
hommes qui ont une réputation de poltronnerie bien et dûment
constatée est un brmw»ek§; celui qui se bat par habitude, qui
dans le geste le plus innocent, dans le coup d'<nl le moins in-
discret, est toiÂours prêt à trouver ane insulte est aussi un éni-
vaeke. L'uo n est pas oef>eodant l'autre. En réservant cette
désignatioo pour le premier , il semblerait plus convenable
d'appeler le second firrailleur: le besoin qu'a celui-ci de tirer
l'épee, rinseucianoe avec laquelle il tue son adversaire, déno-
tent sans ooDtiadit une orgamaation différente du fouc 6nMw,
)
du (^mfmrm, en un «m>I du hrmmekêpoÊ^fnmuàëiitMé
n'est que ridicule; l'autre est vil et méprisable.
BBATABB. S. f . action, paraley manière par laqudlt «o ^
quelqu'un. Il lui m [aii mm bfmvëét.
BBATAiNB ( M#i. ). C'est le nom d*une iMe qui ta eélAiÉ
autrefois en Provence dans la ville d'Aix, la vâlIedeSù
Jean. A l'extrémité d'un grand mil ixé au beau miliei 4i
champs voisins de la ville, un oiseau sculpté en Ms se teviti
attirant les regaith de la foule. Bientôt la feule s'oovnit h t
refermait. A diaque Ibis apparaissait un jeune honMKpsM
un carquois sur ses épaules; il tendait son arc, rélevait à h
hauteur de son oeil ; la corde frissonnait, et la Hè^ volait^
l'espœ. Alors la foule qui avait gardé le silence coevnk è
huées ou d'applaudissements le nouveau venu , seloa que m
trait avait passé près ou loin de la tète de l'oiseau, car cette lÉ
portait une grande destinée, une bien grosse ambitioa;(iAi
qui l'abattrait devait être nommé roi.... roi de la fete s'ealni
fi se cboisisBafI parmi les plus méritants de ses antagonislnn
lieutenant et un porte-enseigne; la foule les ceoduinii «
triomphe i l'bMel oe ville , oè de nombreuses recrues veaMi
se présenter pour leur composer une garde d'honneur. De tti
se rendaient sur la principale place , où le parlement , le ma
Ïarlement lui-même venait pour allumer le feu de h &
ean. Cekri qui al^ttait la télé de Foiseau pendant tranaaiei
de suite était exempt des droits d'entrée et de '
soldats. On dit ffm l'institution de cette lèle datait da rtlm
de Charles d'Anjou de son voyage à la terre sainte en tSM.
BBATE, adj. des deux genres (yromm.), vaillaiit,^i
beaucoup de valeur, beaucoup de courage. Brave toUêllm
capitaine. Il eH brave c(jmmÊ $(m épée. Il n'eU btemfim
paroles, ce n'est qu'un fanfaron. — Brave se dit familiêRHl
pour honnête, bon, obligeant CeH «n bmve komm.t^tk
•ne brave femme. Il signifie encore familièrement , vHs, fâ
avec soin. // t'est fail brave pour aUer à là neee. yiuititiA-
ment et populairement , Brave comme «ne noec , eonav u
jour de Pàquee. — Bravb est souvent substantif, et signk
homme courageux, vaillant Ctet un brave» une eniké
braves, c*esi un faux brave, — Il s^emploie également wam
substantif dans ira sens odieux, lia toujours des brevnén
suite, c'est-è-dire des spadassins, des gens détenaioèî
tout faire. Ce sens a vieilli. — Familièrement et par plaw-
terie, Cest un brave à trois poOs^ c'est un homme d'osé I»
voure éprouvée.
BBAVEMEirr, adv. d'une manière brave, vtfRainiMitl
monta bravement à V assaut. — Il signifie quelquefois lnlA>
lement , adroitement. Il s'est bravement tiré de est emberm
Ce sens est familier.
BBAVEB, V. a. ( gramm. ) , témoigner ouvertement qn'oai
craint pas quelqu'un et qu'on le méprise, qu'on le défie, t^
pour me braver que vous parlez ainsi? — Braver tes tfisfff.
la vMrt, la honte, F infamie, etc., affronter les dangen. ^
mort, etc., s'y exposer sans crainte. — Braté, ée, p^
ticipe.
BRATEBIE, BBAVETE, s'est dît pour avoir de beaux bbîlk
de beaux atours; de braviwsn,
BBAYicai , s. m. {^rthéolX On appelait ainsi , chei lo »
dens Romains , le prix du vainqueur dans les euioB
publics.
BBAVO (Un). En Turquie, c'est un cavalier qui «'«■*
d'opium et se précipite tête baissée dans le combat; es inci^
que, un autochthone qui se réAigie dans rimécieur jda IciiM
sort de là pour piller les cotons européens. Ea Italie, c'était. M
les siècles 'tArou^rc unA«ifiruM^ H*liAmfla» iwiwnri vniM îititt 0
bourse
sortir au théàUtTou'de l'église, danf la rue, aûcainif sa ^
la nuit ou le jour, à heure fixe, et le pUis suuvent parjwj^
la malheureuse wtime que votre venoeanœ lui avait déa^
L'épithète de brave, transfor»éeen9idtetaotireiappliqttêii«
sens de sac et de cerde « prouve èqael point de fenviasBnjJJJ
étaient venues toutes Xts idéesgéaeîrensesdaas œtte nobki m^
lorsqu'elle eut perdu sa nationalité sous le juog npagssi ff*
heureusement le bravo italien est une espèce perdue : lfi>^
dits et les voleurs de grands chemins assassinent et piU^^M*
leur compte. Le bravo de Cooper (F.) a dû être de tsailBf
une espèce à part; ladounée primitive du ciraclèredteeB^
assassin manque de vraisemblance et purtanl d'inléi* .•
reste, ce rooaan peint avec talaat l'aspect «RtMeur H kRt'
Venise.
BBAVO, BBATA. Ges fiTclaBislinas déni no ss suty^t*
ièdes derniers, uneespèoe d'hoBune auyMJ vous J^ ■
se dans la main gauche , et qui pennt de la suia ^
stviet, son poignard au son espuigole, pour expéditf'
(»)
pJÊOàk inetaBUncniCTit â toui fût, à toute pefwnM qvi proéaH
es Boiu une seoMtioii de plaisir, sont eiupnintées aox Italiens.
L'adtocltf 6ra9o, dans leur langue, s'applique à tout individu
hahile dans ua art on une promsioB quelconque. Cest au tbéé-
Ire surtout que , cfaes nous comnw chez eux , se produit souvent
et d'une manière bruyante cette formule d'approbation. Tantôt
elle s'adresse à racteur, tantôt an compositeur» tantôt à tous les
deuxy jaroabau poète. Ici surgit la question de savoir si on n'ap-
pbudiijamaisatt poëte parce que le poète foit toujours mal, ou n le
poêle (ait toujours mal parœqu'on ne lui applaudit jamais. Le der-
nier cas est sdoa nous te seul vrai, et c'est un irréparable roalfoenr
«i*îl ue puisse en être autrement. £n effet, par la nature même
de rœunse et des moyens d'exécution» le poème {le libreUo)n* est
que le plan charbonnéy l'obscur prétexte même des idées subli-
mes et des beautés musicales dont fourmillent à toute ^se les
cbeCs-d'œuvre de nos maîtres. Dans le poème destiné a être
chanté, le style est impossible souvent, mais touyours inutile.
Le son de la voix passée à l'état d'instrument altère ou absoribe
en entier la prononciation des mots que le public n>ntend pas
ei , par conséquent, ne peut juger. Quant a la partie scénique
de I ouvrage , le poëte est trop souvent à la merci du composi-
teur, pour Qu'on puisse exiger de lui les qualités qu'on ne trouve
même [kis dans une œuvre poétique ou purement dramatique ,
où l'écrivain ne prend conseil que de ses inspirations et de son
entente de l'art. Aussi le public et le poêle se sont compris par-
faitement. Le public qui écoute une œuvre lyrioo-dran>atique
s'occupe peu de FatUeur dês paroles, et le poëte qui fait ua /i-
6r«ilo s'inquiète aussi très-peu du public tant redouté d'ailleurs,
et vraiment les choses se passent bien ainsi. On n'écoule un opéra
ou un oratorio que pour le chant et l'instrumentation , et l'audi-
teur nejperd pas un iota de ce plaisir. S'il fallait au contraire
. suivre rmtrigue ou le sens, comprendre et scruter l'idée du poêle
et se rendre analytiquement compte de la traduction musicale
de cette idée par le compositeur, l'audition d'une œuvre lyrique
deviendrait pour plusieurs un nénible et interminable travail.
CcJa est bon au plus pour les ieuilletonistes qui sont payés, et
oon pour cet excellent pulilic qui paye. Quant à la gloire que
/>erd le poëte, il s'en console par les profits. Les Italiens, quand
ils applaudissent un compositeur , disent : bravo wmettro t et
s'ils applaudissent aux acteurs : bravo Rubini ou Tambu-
rimi et brava Maiibranou GriH ï selon les noms des virtuoses.
^Quelquefois aussi les Italiens se servent spiritueliement de cette
xclamation pour flétrir le plagiat musical. Si dans un opéra ils
^ncontrent une phrase volée à quelque j^rand maître, ilsap-
u\audissent au compositeur pille, et crient : bravo Pieeini,
Xravo Sacehim! Si l'on faisait partout comme en Italie, nous
devrions nous écrier bien souvent, même en écoutant de la musi-
que italienneet allemande : bravo Beethoven Ibravisnmol Ainsi
que nous l'avons vu plus haut, l'exclamation doit s'accorder en
âtnre et en nombre avec les personnes auxqtiell^ elle s'adresse.
Les Français, violant toujours cette règle si simple, ont fait du
mol bravo une espèce d'adverbe dont^ils prononcent la première
>) llabe brève et la seconde longue , tandis que la première est au
:on traire loague et la dernière brève et comme muette. Cette
iraosformation du mot explique comment on en use aussi
lans bien des cas où la musique n'est pour rien. Nous n'avons
[las à nous en occuper dans cette acception. A. A.
BAAVO ( Eàrjbélem y) , jésuite espagnol, né à Martin-Mu-
I10S , dans le diocèse d' Avila , fut à la fois poêle, rhéteur et gram-
cnairien. Il publia vers la fin du x vi' siècle et au commencement
Jo xvii* oes ouvrages utiles, dont les principaux sont: De
TonMonbendis ^tsIoTû, Burgos , 1601, in-8». CdmuMfilaHa
'in^m laUnrn, Grenade, 1606. Le même ouvrage, sous le ti^
sui vanl : Jk oeioparlium oraliomù eonsiruUiome , 1640. Dio-
iomarium plurùnarum vocam qum m CieêroMs oeripiis é&^
nderaeumT, Pincia, 1637, in-4''. Ce même dictionnaire avait
Jêjà été imprimé à Sarragosse en 1597, et à Madrid, en 161 1,
n-S», sous le titre de Theitmrui verborum ac phrasium , etc.,
t sous le titre de Yoeabalarias , à Valence, 1606, în-4«. On a
tussî do même auteur d'autres ouvrages, tels que De ceria rhê*
torica; De prosodia progymnannata, ei varia poemata. — Un
iotre Bkato ( Nicolas ), moine espagnol , a laissé une Vie de
^nint Benoit^ poème, avec une notice sur tous les ordres reli-
rtetrx , et d'autres ouvrages théologîgues peu importants.
BmATO (Jeau), natif de Piedrahita dans la Castille, profcs-
'^r de tnédtcine à Sdamanque vers la fin du xvi* siècle, est
titrur des ouvrages suivants : f • De h/drophobiœ natura, eau-
<* aiq%e€medela, Salamanque, 1571, in-8*»; 1576, 1588, 10-4*»;
"• Iniiàroêprognonicomm HippocratiicomfMfUaria, ibidem,
fi78^ 4Mft, in-«» ; 5» De saponmH ddom» differenlMê, eau-
^ «i ■firtrffluiftiii, ibidam, 168S, in^; Venise, i6M, i»^;
é'' l» Gokni librmm, de differenlOê fthrium , ixmmentariue,
Salamanque, 1585, 1596, in-4'> ; 5° De eurandirationeper me-
déeamenU pw§anii$ exhibiOanem iibri iree^ ibidem, 1588,
in-8°; 6° De êimplieium medieamenkfrum detectu iibri duo,
ibidem, 1593, in-8°. Cet ouvrage avait dé^è paru sous le litre de
Pharwîaeopœei, ibidem, 1585, in-8».
BRAVO CHANUZO (Jean) , reçu docteur à Coïmbre en Por-
tugal, professeur d'anatomie d'abord , puis de médedne prati-
que à celte université , natif de Serpa , mort en 161 5 , est auteur
des deux ouvrages de chirurgie : De medendis eorporis malisper
manuaiem operaiionum, Ctrifmbre, 1605, in-l3 ; De capitisvui^
neribuê , 1610, in-fol.
BRAVO BE SOBRASiONTERAMlRES(GASPABD}, né h Agul-
lar del Campo , dans le diocèse de Burgos, reçu docleur à Va!-
ladolid , professeur de médecine et de chirurgie à cette même
université, médecin des rois Philippe IV et Charles 11 , premier
médecin de l'inquisition , florissant dans le xvii*' siècle, est ai»-
teur de quelques ouvrages peu remarquables pour leur temps et
encore moins pour le nôtre : l*^ ReiolUtionum medicarum eirea
univeream ioliue pkUosophiœ doelrinam, tomus primas , VaK
ladolid, 1649, in-fol.; Lyon, 1654, 1663, in-fol.; 2<> CoMulia-
tioneemediem ei tiroeimwm praciicum, Cologne, 1671, in-4";
3° Operum medieinalium tomui (eriiuij Lyon, 1674, in-fol.
BRAVO (Jean) , né à Ciudad Real, fut précepteur des enfenis
de l'impératrice et reine Elisabeth , mort en 1538. Il traduisît
en prose castillane le poème latin d'Alvare Gomez sur la (Toi-
son d'or : El Vellocina dorado, y la hisloria del orden del
tuson, et y joignit un livre intitulé : El Summario de lasreies
caiolicoê D. Fernando y Dona lêobetf eon la itmuida de Qre-
neuia y oiroê puebloe , auevaleros amenie eonquisiaron, To-
lède, 1546, in-4''. Cet abrégé de la vie du roi Ferdinand et d'I-
sabelle, et de la conquête ue Grenade, est extrait du livre de
LuoMarineiy Sicilien f qui a pour titre : Obra de lae cosat me-
morabieede Espana, Alcala, 1533, infol.
BRAVO (Jean), gentilhomme né à Ségovie dans la Nouvelle-
Castille, vers la fin du xV siècle, commandait les troupes que
cette ville avait four nies à la sain te ligne, dans l'insurrection des
communautés, en 1519, contre Charle»-Quint. Il fut, après
l'évècroe de Zamora, don Antonio de Acuna, le chef le plus in-
tfépide de la sainte ligue , et fit des prodiges de valeur à la ba-
taille de Villalar. Enfin, abandonné des siens, il lomt)a au
pouvoir des royalistes, avec les autres principaux chefs, Padilla
et les Maldonado. Conduit à t'échafaud avec ses compagnons de
malheur, ce fut lui qui montra le plus de fermeté. Le crieur
public qui les précédait lisait à haute voix la sentence qui les
condamnait à mort, comme trattres, instigateurs de troubles
et uÀuipaleurs de la couronne royale. Jean Bravo Tinterrompit
avec audace : « Tu en as menti, dit-il, toi et ceux qui te font
parler ainsi; nous mourons pour avoir voulu le bien pul>lic, et
pour avoir défendu la liberté du royaume. » L'alcade de cour,
nommé Comeso , lui ordonna de se taire ; Bravo voulut lui ré-
pondre, et l'alcade, qui avait été son ju||[e, le frappa de sa verge
ou liaguette çiue ces ministres de la justice portent en Espagne
dans rexerdoe de leurs fonctions. C'est alors que Padilla profera
ces paroles remarquables : et Seigneur Bravo, hier c'était le jour
de combattre comme des gentilshommes , et aujourd'hui il faut
mourir comme des chrétiens. » Bravo conserva la même éner-
S'ejusqu^au moment de l'exécution. Il fut décapité le premier
i tous ; il ne voulut point placer lui-même sa tête sur le
inllot , il dit au bourreau de retendre par force, s'il le pouvait,
et que pour loi, il ne recevrait pas ta mort volontatremeiit. Pa-
dilla fut exécuté ensuite; au moment de courber la tête,
il aperçut te cadavre de Bravo étendu auprès du billot. « Ah!
vous êtes donc là, tirave chevalier, dit-il , d et à l'instant i) se
soumit à son sort.
BRAVOURB,s. R. courage guerrier , vaillance. Il a beaucihip
de bravoure. Il se dit quelquefois au pluriel : Cei homme ra-^
eonieses bravoures à foui le monde. Ce sens est peu usité.
BBAVOCRB (Air de) (mus.). C'est un air dans lequel se
trouvent des passa^ d'une certaine étendue, composés de notes
rapides, que la voix exécute sur une seule syllabe. Le mot air
de bravoure est la traduction littérale du mot italien aria^di
bravura , qui vient lui-même du mot bravo. Ces airs sont
presque toujours destinés é faire briller Thabiletédes chanteurs,
surtout depuis que les auteurs écrivent pour des voix dont toutes
les ressources leur sont d'avance oannues. Quelquefois aussi
ces airs rendent plus expressivement la situation dramati-
que. Ces cas sont rares, et un des plus sévères devoirs du com-
positeur, c'est de ne jamais sacrifier la vraisemblance au plaisir
d'écrire des passages brillants et difficiles , ou aux vaniteuses
eiigeBces d'un chanteur aimé. Cet abus, qui a régné longtemps
1
BEAT.
(356)
et se renouvelle quelquefois aujourd'hui, tue le goût et blesse
proTondénoent Fart. Un air de bravoure aussi bien place que bien
écrit, et qui rend d'une manière touchante et vraie les gracieuses
et douces pensées dont sel)erce Thcroîne qui le chante, c'est le
morceau d Isabelle dans le second acte de Robert, de M. Meyer-
beer. Il commence par ces mots : Idoie de ma vie , etc
A. A.
BRAWE (JoiCHiM-Gt'iLLAUME DE), poête allennand, né â
Weissenfels le 4 février 1758, fit ses éludes à Leipzig, et s'a-
donna avec ardeur à la culture des lettres. Bien qu il ne sût pas
le grec, et qu'il ne pût lire les auteurs grecs que dans des tra-
ductions, Homère et Euripide étaient ses poêles favoris. Ses
heureuses dispositions lui valurent l'amilie de Lessing et de
Weisse , oui l'encouragèrent à entrer dans la carrière drama-
tique. Le libraire Nicolai, de Berlin, ayant préparé en 1756
un prix pour la meilleure tragédie, Brawe compoisa son Esprit
foré, drame tragique, qui obtint Vaccessil, et annonça un ta-
lent peu commun pour le pathétique et la force du style; c'est
un ouvrage dirige contre les incrédules. Brawe s'essaya , peu
après, dans un genre plus élevé ; son Brulus, écrit en vers ïam-
biqu^, eut un grand succès. Le sujet de cette tragédie est, non
la mort de César, mais celle de Brutus, dans la guerre contre
Octave. Bravre commençait de très-bonne heure à acquérir une
réputation brillante, lorsqu'il mourut de la petite vérole» à
Dresde, le 7 avril 1758, à peine âgé de vingt ans. Ses deux tragé-
dies ont été réunies et publiées par Lessing, Berlin, 1768,
Ml-8°.
BRAWEE IV. BbaUWER).
BRAY. Le oray est une matière résineuse que l'on retire des
pins et des sapins ; il y en a trois espèces : le bray sec ou arean'
êon , plus vulgairement connu sous le nom de colophane; le
bray liquide ou goudron, et le bray grœ, qui est un mélange à
parties égales de colophane, de goudron et de poix noire ( F. Co-
lophane, GOUDBON).
BBAY, appeau pour attirer et appeler les oiseaux; cri,
pleurs.
BBAT,BBAHIR, BRAIB, BRAICH, BRAYE, BRIE, BROUE,
BBOUET , BRAY , BRAYE , fange, boue, terre grasse dont on
fait les murs de bauge , le corroi dont on enduit Tes bassins des
fontaines et les chaussées des étangs ; en bas latin, braium,
braiolum; en italien, 6ra^o.
BRAY (DE) , nom de quatre peintres hollandais dont les ou-
vrages sont peu connus en Fran^ : 1** Salomon de Bray na-
quit à Harlem en 1579, et obtint quelque réputation. 11 mou-
rut à l'âge de quatre-vingt-cinq ans, laissant deux fils, dont l'un,
â^ Jacques de Bray , surpassa son père et son frère, et fut
regardé comme l'un des plus habiles peintres de Harlem. Des-
camps cite de lui : David jouant de la harpe devant tarche,
et accompagné d'un grand nombre de IMlet, etc., tableau re-
marquable par la beauté du pinceau et l\çorrection du dessin.
Il signale dans les dessins de cet artiste uiic louche fière et des
contours savants. Jacques de Bray mourut en avril 1661,
quelques semaines avant son père; 3"* Jacques de Bray a aussi
laisse plusieurs ouvrages, dont quelques-uns sont estimes;
4^ son fils Jean de Bray eut des succès comme peintre de
fleurs, et mourut dans la vie religieuse qu'il avait embras-
BRAY (Luc DE), dc l'ordre des cordeliers, desservant de la
paroisse de la Trinité, à Chàteaufort, près Versailles, est sur-
tout célèbre par les soins spirituels qu'il accorda pendant plus
de huit ans à Jeanne-Marguerite de Montmorency, plus connue
sous le nom de la Solitaire des Hochêrs ( F. son article ). LcP.
Luc de Bray fut l'un des hommes les plus expérimentés pour
conduire les âmes dans la voie du salut qu'ait produit le siècle
de Louis XIV. Il parvint à une haute vertu, de telle sorte qu'on
le Qualifiait, de son temps, &homme tris^intérieur et très-sape.
Il lui fallait toutes ces qualités pour que Jeanne-Marguerite,
cette jeune vierge qui donna au inonde chrétien le spectacle
du plus beau triomphe de la grâce, le choisit pour son direc-
teur. Elle avait en eflet une grande confiance en lui, et elle re-
mettait tout le soin de son âme entre ses mains, comme le
témoignent ces belles paroles qu'elle lui écrivit, en 1693, du
fond du désert où elle s'était retirée: «Je vous le déclare,
ministre de Jésus-Christ, je vous obéis et vous obéirai toute ma
vie , pendant que vous serex au monde. Comnoandei et ordon-
donnei suivant l'attrait <]ue je vous fais connaître et que le Sei-
gneur m'a donné... Oui, cher père, je meurs à tous mes senti-
ments pour ne plus vivre qu'aux vôtres; réglex-les selon TE-
▼angile, et , afin que vous me régliez toutes dioses et que je ne
possède rien qui ne soit eu votre pouvoir... je me démets en ce
moment entre vos aiaios de tout ce qui est en ma puissance.
jusqu*â ma propre âme pour vous la laisser régler ci coodii
dans l'esprit de Dieu pendant qu'elle sera dans ce coquiMi,
tel... afin (]ue vous en lassiex tout ce que vous voudra Mr|
Î^loirede Dieu iV. les Lettres d'une solitaire inconnus, inàm
ettre). d Le P. dc Bray répondit merveilleusement i mi
entière et si touchante confiance desa ûlle spirituelle; ries ■"«
admirable comme la tendresse toute paternelle et la pndoa
consommée avec truelles il la fit avancer dans les ymk
Seigneur, en la préservant des illusions auxaoelles soot i»
vent expc^ées les personnes qui aspirent à une haute perlÎKtitt
11 entretint avec Marguerite une correspondance qui (wii
l'année 1699, époque ou ce saint homme rendit son ineillMi
L. F. GoÈii^.
BRAY (Thomas), né en 1656 à Marton dans le Slvwpln.
comniença ses études à Oxford, où son peu de fortoof wli
permit de faire qu'un court séjour. Après avoir étèoutt
plusieurs petites paroisses, il devint recteur de Sheldoa. ]\m
posa pour cette paroisse ses leçons sur le eatéekitm, m
reçurent l'approbation de tout le clergé d'Angleterre, et b
firent la plus grande réputation. L'évèque de Londm ij
Georges Calvert) le nomma commissaire pour l'église de»
ryland , à rétablissement de laquelle on travaillait Brsj tta
souffert dans sa jeunesse du manque de livres; il songeai |a>
curer une bibliothèque aux ministres qui devaient partir («
le Ma ryland. Son activité rencontra oien des obsladapar
l'exécution de ce projet : Charité bien ordonnée commeocepr
soi-même, lui répondaient les ministres de l'Angletem^te
le plus grand nombre manquait des moyens de ic pnam
des livres. Bray leva cet obstacle en recueillant des mm-
lions, des cotisations pour fonder des bibliothèques dam teis
doyennés (deanry) dc l'Angleterre et du pays de Galles. Fri^
du danger que couraient la réputation et les mœurs des imabbn
envoyés dans les diverses possessions, quand le mauvais leof
les forçait à séjourner dans les ports, il étabHt aussi dans q»
3ues-uns des plus fréquentés de petites bibliothèque^ Op
antles affaires de Téglise de Ma ryland n'avançaient point; h;
imagina en 1^7, pour suppléer au traitement des minîtfm
de fonder une société pour la propagation de rEvangiled*
les colonies et les pays étrangers. Cette société acquit qoei^
importance, et en 1701 Bray obtint du roi GmllaïUDett
charte qui l'érigeait en corporation. En 1699, ilayaitiiat^
voyage du Maryland pour bâter les actes prélimiciirescvr
par le parlement, et de retour en Angleterre il fit voter Vv
d'établissemenldepuislongtempsattendu. Il n'avait evcoren?
aucun traitement comme commissaire; forcé de sêjoorwn
Londres , de faire bien des excursions, el refusant lesbéwfa
qu'on lui offrait, pour ne pas négliger l'œuvre k laquelle il**
voué, Bray n'avait plus dc ressources, avant vendu ce qu il pB**
dait et même contracté des dettes. Il fut forcé d'iccepiff*
présent de 300 livres sterling dc lord Weymoulh, et nw
dans le Maryland. Il revint se fiier en Angleterre vers ïi^e
1701, et accepta un bénéfice de 150 livres sterling paran.^
ami, M. d'Allone delà Haye, lui confia en mourant 900 tittv
sterling, pour la conversion des nègres employés dans l«f*
nies (1725). Quatre ans après, ému de l'état misérable do [fr
sonniers, il ouvrit des souscriptions en leur faveur et loi
instruire par des missionnaires. Ce fut là la source de to0 te
adoucissements apportés aux détenus en Angleterre et dans <
pa<;sessions. Se sentant affaiblir , il remit les travaux dont:
était chargé entre les mains de quelques associés, et aprèi^^
usé sa vie à améliorer le sort de ses semblables sournintS'
mourut en 1750, à l'àgede soixante-treize ans. Outre ses l^
sur le catéchisme, on a de lui des lettres circulaires au d^P
de Maryland, un ouvrage intitulé BibliothecaparockiaHt^
Discours sur la charité apoitolique, sa nature et son tff'*'
lenee. Ces deux derniers ouvrages ont été publiés en iM
BBAT (Guillaume), savant anglais, née Shère eu 173^^
mort en 183*2, avait été procureur à Guilford d'abord et pi^
Londres. Par son zèleel son activité dans la direction d***J"J
litigieuses qu'il dirigeait, il acquit une fortune consi<kni|^
Les loisirs de toute sa vie furent consacrés à l'étude ^ ^ ^
raiure , qu'il cultiva avec succès. Il fut nommé membre «■
Société des antiquaires en 1771 , et enrichit de plusiettisa||^
ceaux l'archéologie publiée par cette réunion savante, et ow«
jour d'abord un Viiyage dans les comtés de Derby si s T^
el puis rUUloire du comté de Surrey, 4 vol. in-«°, 1»*^
Enfin il publia en 1817 une édition de la partie la pl«ii>F
tante du manuscrit de \b Sylva d^Evelyn.
BBAT (Feançois-Gabbibl), né à Rooeo vers U fia ^ *^
d'oDeanckooe famille de Normandie qui fait renoalff'*
BEAT.
(W7)
BEATEB.
iostmîoD jusqu'à GEiilaame le Bâtard. Etant cadet de famille,
^ fat destiné à l'ordre de MaHe et, après ses études faites à
j^oueo , à Nantes et à Paris, reçu che?alier. Il assista ao bom-
mdemeat d* Alger et revint à lialte, puis en France, où il em-
wiasa la carrière diplomatique. Il était attaché à l'ambassade
française près la diète de Ratisbonne, lors de la révolution de
I '7^. Ne partageant en rien les principes révolutionnaires, Bray
Siita les fonctions pour voyager en Allemagne, en Suisse , en
Glande ft en Angleterre. Sâ biens avaient été confisqués; il
Ws recouvra en 1797, époque où il reparut à Ratisbonne en
^lilé déchargé d'affaires de Tordre de Malte près la diète;
Jiiiis, prévoyant l'extinction prochaine de cet ordre, Bray entra
aiQ service de l'électeur de Bavière, et on le vit successivement
oonseiller de légation près la diète, conseiller intime et conseiller
cJ*Elat. Aprèsavoir été envoyéà Saint-Pétersbourg poursollid-
E«r rappai du gouvernement russe en faveur de Tordre de
3Malte,firaY, en iSOO, devint chargé d'affaires, à l^ondres, de
I ^électeur de Bavière, puis il obtint en 1801 la légation bavaroise
LJe Berlin. C'est alors que, s'étanl fait relever de ses vœux de che-
vallier de Malte, il se maria. Après l'invasion de l'armée de Na-
0N>léoaen Prusse, Brajjf ne retourna plus à Berlin, et l'électeur
:deBinèn, devenu roi, l'envoya en ambassade à Saint-Péters-
:30urget le créa eomte. En 1813 il négocia l'adhésion de la Ba-
rièrc à l'alliance des trois grands Etats contre Napoléon , et en
I8SS il fut nommé ambassadeur à Paris, où il représenta sa cour
ivec munificence. Vers 1837, Bray fut ambassadeur à Vienne;
vois il demanda sa retilbe, vint se reposer dans ses terres de
tarière, et v mourut en septembre 1859. Au milieu de sesoccu-
Miioos diplomatiques, Bray avait constamment cultivé les let-
res et les sciences. Voici les litres de ses ouvrages : Voyage aux
miiMê de Salibaurg #( d# RHehenhaU el dans une partie
las Tyrol ei de la haute Bavière, Beriin, 1807; Paris, 1807 ,
II-A2, et PariSy 1835, in-fol., avec vingt^qua ire planches. —
lasai critique $ur l'kUMre de la Livwiie, suivi d'un tableau
le l'état actuel de cette province, Doprat, 1817, 3 vol. in-13. —
Wémp^e eut la lÀvotUe, dans le tome iv des Mémoires de
acailéinîe des sciences de Munich. — Lettres $ur les kabitanie
!r iati^oniêei de VEsthonie^ dans les Nouvelles Annales des
oyages (mars 1833).— JBffoi d'un exposé géognostieo^botani^
jm^éela fiwre du monde primitif, par Gaspard, comte de Stcrn-
H^rgf traduit parle comte de Bray, Leipiig, Prague et Ratis-
Ofifie, 1830-1834, S cahiers in-fol. avec planches.— J^moi sur
I èotanique de la Livonie^ dans le deuxième volume des Mé-
loires de la société oourlandaisc pour les sciences et les
rts.
BEAT (Pats de) {géoar. phys. ). La région de France an-
ennement connue sous le nom de Pays ou Vallée de Bray
nue une division naturelle physique de l'ancienne province de
brmaodie. Elle est située au nord-ouest de Paris, entre le pays
e Caux, le Vexin et la Picardie, moitié dans le département
tk Sdne-lnférieure , moitié dans celui de l'Oise; et comme
Normandie n'en possédait qu'une partie et le Beauvoisis l'au-
e , on distinguait ces deux parties par les noms de Bray nor-
and ei Bray picard. — L'étendue du pays de Bray n'est pas
en cooadérable ; il a environ dix-huit lieues de longueur sur
lalre à cinq dans sa plus grande largeur vers Forges; ses li-
Iles sont natnrellemeut tracées par les côtes crayeuses qui s'é-
■dent des deux côtés de la vallée depuis Frocourt (Oise) jus-
i*à Bures, au-dessous de Neufchâtel. La vallée de Dieppe, res-
rrëe eolre les prolongements de ces côtes de craie , ne pré-
Meqa'on sol alluvial jusqu'à la mer. Le sol du Brav , formé
r une saite de mamelons nombreux, entre lesquels circu-
it de courtes vallées, toutes arrosées par de petites rivières, des
ittCEUE et de nombreuses sources, se distingue de celui des
ysenTÎronnants par l'absence presque complète de la formation
lyeuse» et résulte, suivant M. Passy, d'un soulèvement on re-
Fement des terrains inférieurs, qui viennent affleurer au jour,
adb que la craie qui les recouvrait a été dénudée; il appartient
caque exclusivement au troisième étage du terrain oolithiqoe;
di^poaîtioo presque horizontale du grand nombre de couches
oiaroes et d'ar^les qui séparent les lits de sables et de cal-
ires donnent naissance à des sources qui se réunissent aux
atre principales rivières du pays. — Ces rivières sont l'An-
"e, l'Epie, le Thérain et la Bélhone, et ont toutes leurs
ifces daîns les sables marécageux qui régnent vers For^ et
'fi efontaioe » ce qui indique que cette partie est la plus élevée
psaya. L' Aodelle naît à Serqueux et coule vers le sud , à tra-
^ W longue côte de craie qui s'étend d'un côté de la Vallée de
«y , depuis Sainte-Geneviève (Oise ) jusqu'à Dieppe , et va se
icr dans la Seine au-dessus de la côte des Deux-Amants.
£pte a deux sources , l'une près de Serqueux , l'autre près de
IT.
Gaillefontaine;el]e se grossit dans son cours de beaucoup de
petits ruisseaux, passée Goumay, et, coupant aussi la côte de
craie, elle entre dans la vallée qui la conduit à la Seine, près Li-
netz, au-dessous de la Roche-Guyon. Le Thérain prend sa
source près de Gaillefontaine , court au sud-est, passe à Beau-
vais et va se réunir a l'Oise, à Creil ; enfln la Béthune prend
aussi sa source près de celles du Thérain et de l'Epte , coule di-
rectement au nord-ouest vers la mer, où elle va former le port
de Dieppe. — La côte qui borne la vallée au nord-est ne laisse
échapper aucune rivière, mais en laisse au contraire arriver,
par àes dépressions , plusieurs petites. Autant les plateaux qui
dominent a droite et à gauche de Bray sont plats et unis, autant
le sol de l'intérieur de la vallée, formé de collines, de mame-
lons et de vallées sinueuses , est inégal ; il est divisé en deux
zones , l'une au sud-ouest, ou dominent les ar^les el le sable
ferrugineux , qui occupent aussi les deux extrémités de la val-
lée ; les parties où dominent les sables sont occupées par des fo-
rêts, des bois et des landes marécageuses, qui commencent k
être cultivées, et les plantations ou on y a faites y réussissent
très-bien. L'autre zone du nord-est, qui occupe la partie
moyenne de la vallée , est composée de calcaires et de marnes
alternant ensemble. Une contrée ainsi formée d'une nombreuse
suite de mamelons, entre lesquels drculenl de courtes vallées,
toutes arrosées par de petites rivières, des ruisseaux ou des
sources, ne peut qu'être très-riche ; les pentes des coteaux el
le fond des vallées forment en effet des pâturages , dont la ri-
chesse généralement connue rappelle les plus fertiles contrées
de l'Angleterre; et la culture des céréales, qni n'est que fort
accessoire dans ce pays, occupe quelques-uns des sommets des
nombreuses collines qui le dessinent. — Le pays de Bray con-
tient des tourbes en général p^friteuses , et n est probable que
c'est à la présence de ces pyrites que les eaux minérales de
Forges doivent leurs vertus. On exploite les cquches superfi-
cielles, qui contiennent une grande quantité d'arbres avec leur
écorce encore bien conservée, comme combustible; et les infé-
rieures , qui sont décomposées et très-riches en sulfate de fer ,
sont exploitées pour en extraire cette substance minérale. Au
Thil et à Goumay, il existe, au milieu des sables et grès
ferrujgineux , de la craie , des argiles connues dans le pays sous
les divers noms de glaises bigarrées, d'argiles à creusets ou é
fougères ; ellessontanalo^es à l'argile plastique, el contiennent
comme oelle-ci des lignites. Dans leur état de pureté, telles
au'on les recherche pour le commerce, ces argiles oigarrées sont
'un gris argentin, el sont très-estimées pour la fabrication des
creusets. Th. V.
BEATE ^ BEAYELy BRAYET, calecon, CUlotte.
BRATE, partie de rivière resserrée entre deux digues pour fa-
ciliter la pêche du poisson. En bas latin, braya,
BRAYE (art mil.) , espèce de bastion et de porte ; d'où vient
fausse braye.
BRAYE , sorte de filet et sorte d'armure propre à garantir le
bas du ventre. En bas latin , braya.
BRAYER [chir,^. On donne ce nom aux bandages destinés k
maintenir les hernies réduites. Ce mot vient, suivant Ducange, de
braccœ ou brachm, parce que les bandages herniaires se pla-
çaient ordinairement sous les braifes. On a divisé les brayers en
deux classes, ceux qui sont élastiques et ceux qui ne le sont
pas. Ces derniers, qu'on a nommés bandages mous, sont com-
posés de cuir, de futaine, de basin , de toile ou de toute autre
substance; en France, ils ne servent plus que pour les très-
jeunes enfants affectés d'hernies congénitales, parce qu'on est
obligé de les changer tous les jours, afin de tenir les petits ma-
lades dans un état de propreté convenable. — Tout bandage
lierniaire se compose de ces quatre éléments capitaux : lo la
ceinture, 3» la pelote^ 9° le moven d'union de la ceinture el de
la pelote, 4® la garniture dans laquelle se trouvent les courroies
et les sous-cuisses. — Les ceintures, plus communément appe-
lées ressorts, consistent dans une pièce d'acier, longue, étroite,
adaptée à la forme des corps; re ressort doit être élastique,
s'ouvrir et se fermer facilement. Il se termine en avant par une
plaque de tôle triangulaire à angles arrondis, qu'on appelle
^rtM^on, et qui sert à supporter la pelote. On connaît plusieurs
espèces de ressorts, le ressort français ordinaire, le ressort
renixigrade de Lafont, le ressort brisé de Blegnv, les ressorti
anglais, ceux de Valerius, de Burat, les ressorts otisés û*Absil,
de n^ickam. Suivant M. Malgaigne, le meilleur de ces ressorts
est celui de l'Anglais Salmon. — Les pelotes sont de différentes
espèces; il v a les peltlef molles, comme les tampons de linge,
les sachets de poudres médicamenteuses; les pelotes molks nom
élastiques f telles sont la plupart de celles employées de nos
jours; ellrâ sont constituées par une enveloppe de toile rem-
45
(SW)
btarr^ d» crin, <k laine, le tout reeouTeri d'une peau eha- ^
moisée; les peioêei éloâiiqmêt, montées sur deux plaques entre
leMiaelles des ressorts courbes sont disposés ; enfin les peUies
dura, faites en bois de buis, de bétre. Kécemment .M. Belmas
a proposé des pelotes médicamenteuses. — L'union des |)eloles
tmx ressorts est de deux espèces, l'une fixe, l'autre mobile. —
Les garnitures serrent à protéger les parties contre la pression ,
et les ressorts contre la sueur; les meilleures sont les mobiles,
que les malades peurent changer à volonté. — Les bandages
doubles serrent à contenir les ocux hernies qui peuvent exister
ékn le même malade ; on emploie dans ce but un bandage à
deux pelotes, qui tantôt sont portées sur un ressort conunun, et
tantôt ont chacune un ressort particulier; cette dernière modili-
cation est préférable. — Une précaution indispensable est de
faire prendre la mesure do bandage sur la personne à laquelle il
est desiiné. A. Brikrbë de Boismont.
BftAY£U, s. m. {aeeepl. div,), espèce de ceinture de cuir dont
le sachet sert à poser le battant d'une boutonnière quand on la
uwte.
BKAYBRy #n lertn, de balancier, est un petit morceau de fer
qui passe dans les trous de la châsse du trébucbet des balances,
et qui sert à la tenir en état.
BBAYER se dit , e» ierm, de maçon , des cordages qui ser-
vent à élever le bourriquet sur lequel on met le mortier et le
moellon pour IVlever au sommet des bâtiments. — En lerm, de
9MUe fameonneriê, broyer se dit du cul de l'oiseau.
BBATER se dit aussi d'une espèce de bandage de cuir, muni
d'uue boucle et de son ardillon, qui sert k soutenir le battant
d'une dodM lorsqu'on l'ajuste â son anneau.
BBAYER UN YAISSBAU OU BBAYER LES COrTUBES D*UN
TAISSEAU (marine), c'est appliquer du brai bouilli dans les
jointures de son bordagc pour empêcher les voies d'eau.
BBAYEB (fiiuconnerie). On désigne ainsi le cul d'un oiseau
de proie. Pour reconnaître si on faucon était bon, on regardait
s'il avait le brmyer net, très-avancé vers la queue, bien eroaiilé
de lâches rousses et noires, autant de signes qui témoignaient de
sa supériorité.
BBAYEB DE BEAVBEGARD (JeaN-BaPTISTE-LoLIS), neveU
de Jean Joseph Brayer, né à Soissons en 1770. Après ses éludes
&ûtcs chez les pères de rOratoirf , il entra dans l'administration
provinciale, et devint secrétaire rédacteur de la commission in-
termédiaire. A la suppression des assemblées provinciales , il
passa dans les bureaux du district de Soissons, et, lors de la ré-
rôsition de 1705, il servit pendant Quelques années. De retour
Paris, où il vivait dans la société des savants et des gens de
lettres, il fut nommé professeur au prytanée de Saint-Cyr, et,
après deux ans d'exercice, il se livra à l'élude de l'économie
politique , et fit un voyage en Hollande, d'où il rapporta des
documents curieux sur le commerce et l'industrie de ce |iays.
En 1806, Brayer était secrétaire de la préfecture du Gard , puis
de celle du Rhône en 1813. Ses infirmités le forcèrent k donner
sa démission en 1852, et il mourut à Paris le i^*^ janvier 1854.
Sa SMisiique du déparlement de tÂiene lui avait valu en
1837 le prix fondé par Montyon. Outre les Notice» des monu-
wuntê, étabiiiiemenlê et »He$ (es plus remarquables du dé-
partement de l'Aisne, dessinées et lithographiées, Paris, 1835,
in-fol. oblong, on a de Brayer de Beauregard : Panorama de
Paris et de ses environs, ou Parts vu dans son ensemble et
dans ses détails, Paris, 1805, 3 vol. in-13. — Ci>up d'œil sur la
Hollande ou Tableau de ce royaume en 1806, Paris, 1807,
t vol. ifi-8'>. — L'Honneur français ou Tableau des person-'
nages qui, depuis 1780 jusqu'à ce jour, ont contribué à quel--
quê titre que ce soit à konorer le nom français, 1808, 3 vol.
tn-^, ^ iêêaiion du voyage de madatsu la duchesse de Berry
et de son pèlerinage à Noire- Dame de Liesse, avec des notices
historiques, Paris, 1831, in-8<>. * Statistique de l'Aisne, pré-
cédée d'une carte de ce département, Laon, 1834-1836, 3 vol.
iii«4«*. — Vingt Jours de route ou Considérations mr l'ami-
lioraiion qu'a reçu le service des voitures publiques depuis le
rommencemetU du siècle, Paris, 1850, in>8». — Histoire de la
viilê de Soissons, dont le prospectus seul a paru en 1855. —
Bbatbr de Beauregabb, ùh du précédent, directeur des
oootritMJtions du départemeot de l'Eure , niorl à Chartres eu
1855, après avoir MSié sa vie k recueillir des colleotions pré-
cieuses de Biioéralogie y de fossiles, de plantes et de mé*
dailles.
BBAYBB Je%9(-Joseph), né à SoissoRs en 1741. Ses études
étant terminées, il fut pourvu de la double charge de conseiller
et d'avocat du roi au bailliage de cette ville, puis de celle de
procureur général au conseil supérieur de Chàloiis. Lors de ia
suppresÂon de ce conseil, il devint lieutenant général de police
à Soissons. En 1784 , Brayer contribua pmaàmamA k \ ^
les misères de ses compatriotes causées par le débttdtmm k
l'Aisne, et en 1788 k approvisionner Paris. Nemmé co^é-
saire du roi près le tribunal du district de Sobsens ea ith,^
fut destitué après la chute du trône, pnis cmprisoené ^^m
la terreur, et conduit à Paris pour y être juge par le \tèm
révolutionnaire. Il ne dut la vie qu'au 9 thtrmidar. ïktm
juge de paix k Soissons, il fut arrêté de nouveau en llM ■«
avoir <t formé le plan tyrannique et liberticide de r^èCï
trône et le sceptre du despotisme, a 11 fut absous, et le ptm
consul le nomma ju(^ au tribunal d'appel d*Amiais,pmâ
1803 président du tribunal de Soissons. li mourut le 9 juw
1818. Au mois de mars 1815, Brayer avait reçu deilntmè
noblesse en récompense de ses services. Il a publié m Ib-
moire sur les subsistances, 1816. — Bbaybi (Jeta), Umk
précédent, mourut en 1836 k Soissons. Quoiaue biaiMr,!
cultivait les lettres avec succès, et coopéra k la rMMtioiè
Mémoire sur les subsisiances, publié par son km, — Isatb
(Nicolas), médecin de cette même famille, né en 1604 i On.
teao-Thierry . Reçu docteur en 16S8, il acquit en pea de Uap
une grande réputation et une immense fortune. Il ctaii Ir
charitable , et , indépendamment de noBibreuses aunta, )
remettait chaque mois au curé de sa paroisse 1,000 (rtoapi
les distribuer aux indi^nts. On rapporte que, knooil cm
appelé par un pauvre, il lui laissait a dMque vinte \k»U
qu il avait reçu d'un riche. En 1671, il fnt nommé médediè
roi ; mais il refusa cet honneur brigué par des oanIrimMi-
quels il reconnaissait des droits plus valables que lessmtf
mourut k Paris eu 1676, et fut inhumé dans l'église êtes»
Eusiache.
BABYBBE (broyera) (baé.)^ plante de lu fiHuille dff roans
originaire de rAbyssinie.Cette plante est apportée par In Anïp
au Caire et de li à Alexandrie sous le nom de Aoia, éomaiilé
celui de kabotM, que lui donnent les AkvyssinSy chet In^*
si^nide et la plante et le t«nia, qu'elle a, dit-on, la proprM*
fau'e périr. Son nom botanique lui vieni d'Aleaaaihv hm
docteur médecin, qui découvrit par hamrd ses prefiriétêsar*'
cales en 1823 à Constanlinople. Le kabots des Abysnesnt ^
voisin du genre aigremoine.
BBAYETTE, S. f. fente de devant d'oie calolte à I'immb
mode. Boulonner sa brayetle,
BBAYETTE (arthit,) (F. TOBE GOBBOltfU).
BBAYOIBE, BBAYON, instrument qui sert â brisrfle<^
vre, tout instrument propre â broyer ou i battre.
BBAYON, s. m. (term. de vénerie), piège pour prendre fc
bêles puantes.
BBAZiEB (Claudk-Jobefh), né en 1739 i laGranMlM
btilliage de Sainte-Claude, fit ses éludes à Lyon comme wtéa
vétérinaire , devint prdé-haras à Baunae-les-Dames et os^
Kndant de l'académie royale de médecine. Il fol l'an^nf»-
Mrateurs du Dicttonmaire d'mgrieuliurt àe l'abbé Eom.<
mourut à Besançon le 34 avril 1808. On connaît de lai:f^
qui indique les moyens les moins coûteux H les whu eèni
relever f espèce des chevauœ en Franche-* Comte, BwiiÇ^i
1780, iB-8«. — Traité sur tépitootie, Besançon, 17W. ^
— Avis au peuple des campagnes sur les maladies emiêf^
<fui alUiquent les hommes et les animiemœ, Besanço»> tll
\ïk^**. ^Observations eur Fépixootie qui régne dans k i^
ment du Doubs, avec les moyens d'en préum^ir ie bétail, k^
çon, 1796, in-8«.
BBAZZA igéogr,), Ue de Dairoatie (Spalatro), damh^
Adriatique, klle a environ 16 lieues et desnie de kM*'^'
large. Sa surfiM:e est montagneuse et très- (ertile dans tsF^
cultivables. Ses vins sont les meilleurs de Dulmalie. Vm^
est excellente, mais le blé y manque. On y élève do iM
des vers à soie, des chevreaux et des agneaux. Les in>B«^
Broaxa sont fort estimés. Il y a près de SaintrHartio me^
carrière de pierres dont il se lait un grand commerce, H à V*
un chantier de construction. Le chef-lien est Saint^fiR|^
Braxxa , avec un port peu profond , mais bien^abriti. >*
15,000 habitants.
BB^AMTou BBUANT, S. m. oiseau de la grosseurda W^
franc, qui a le plumage presque entièrement jaune, et ^'
ramage est assez agréable.
BBBABB (Etienne), poète latin moderne, né an Ibi*'
1680. Etienne, k l'exemple de ses parents, vécut du tP|f*
ses mains iusqu*è l'igc de soixante-quatre ans, CMffaat^
eux le métier de simple ouvrier en étamtnea. A cêtt»^
avancée de sa vie, une paralysie dont il fut atteint ^^^^
ses anciennes études, car Breard dès son jeune égtstAi'^
à l'état ecclésiastique; maituureusement en lui
BBéAVlé.*
(M)
fooinfr on Utr« déneal de 60 livres de rente ; mais ses pa-
renls étaient trop pauvres, et le jeune Etienne, renonçant à ses
HTreSy prit sa place dès ce jour dans leur chétif ateKer. Dans les
intervalles qoe lui laissait la maladie qui vint le frapper dans sa
wiJIesse, Bîréard traduisit en vers launs plusieurs ouvrages, et
entre autres le poème de la Religion, par Louis Racine. (>t ou-
vrage n'a point éie publié en entier; il en parut seulement quel-
ques fragments dans les Eêmiâ hUioriques ei littéraires iur U
Maine, parP. Renonard, le Mans, I8tf , 2 vol. in-iH. Ces pièces
sont retnarquables par le choix des roots et la construction facile
ei barmomeose des vers. C'est de la bonne latinité marguée au
coin (hi goût antiqufi. Le chancelier d'Agvesseau , ii qui on dé-
uonça ses talents et sa misère, lui Gt obtenir une médaille d*or
«t une pension. Avec cela, Bréard allait être heureux autant que
peut Tétre un vieiHard infirme ; mais il mourut presque aussitôt.
Je 24 avril 1749.
■lÉAto (Jbai^Jacqvbs), né à Marennes (Charente-Infé-
rieure) vers 17^, devint en tT90 vice-président du départe-
ment de la Charente-fnférieore, et en 4794 député à rassem-
blée législative, il provoqua un décret d'accusation contre les
-«mbaacfaeurs pou r les princes émigrés ; présenta, en février 4 79S,
un rapport sur les troubles d'Avignon; fit décréter la division
Wa Comtaten deux districts ; porta la parole, le 8 juillet, contre
ïe jonmai de Mallet-Dupan ; lit décréter, le 50 août, la confisea-
tioii des biens de ceux gui fomentaient des troubks ; demanda
ie décret d'accusation contre l'évèque Castellane et contre le
maire de Mende, et se montra un des plus ardents proscripteurs.
Elu en septembre 179i dépoté à la convention nationale,
Bréard f»t nommé commissaire pour retirer du greffe du tribu-
nal du 10 aoât les pièces relatives à Louis XVf ; il vota la mort
lie ce monarque sansappel ni sursis, et avec invitation d'adresser
le procès-verbal de la condamnation à tons les départements. A
roccasjon de l'assassinat de Michel Lepelletier, Bréard |)roposa
lies visites domiciliaires. Le 24 janvier, il devint secrétaire ; le
S février, président, puis membre du premier comité de défense
i^énérale, étalili le 25 mars, et enfin du premier comité de
sa lot public, formé le 4 avril, à l'occ^ion de la déclaration de
guerre faîte à l'Angleteire et à l'Espaj^e. Le 46 mai, Bréard
lU^nooça les commissaires à Saint-Domingue, et les fit décréter
•I ^ accusation le 46 juillet sutvaot. Le 25, il attaqua le ministre
^«uehotte, et défendit Marat qu'il croyait pur mais éaaré. Le
i f juillet, il défenditchaudement les membres du comité de saint
^Libtic accusés par Camille Desmoulîns de liaisons secrètes avec
e^ aristocrates. Le 22 juillet, il fit assimiler aux émigrés tout
i (oyen qui se serait rendu dans une ville rebelle. Le 7 août, il
tu (Jécréter l'arrestation de tous les étrangers suspects. Bréard
présidait la convention au 4 août, et le 25 il organisait l'escadre
1 Brest. Le 45 avril 4 794, il appuya la motion de Saint-Just pour
expulsion des nobles de Pans, et insista pour qu'il ne leur fût
éJargtssemeiit des commissaires de Saint-Domingue, qu'il avait
»récédcfnment fait incarcérer. Le S août, Bréard demanda
ompie de la conduite de Fouquier-Tinville dans l'affaire de
^therine Théos. Le 4 janvier , élu de nouveau membre du
omité de salot public malgré les attaques du député Cantbon
loot il sol triompher, Bréard appuya la proposition d'nne fête
nnuelle en l'honneur des girondins morts sur l'édiafaud. Entré
ians Tan ir (4795) au conseil des anciens, il appuja vivement
i maintien delà confiscation des biens que les émigrés avaient
espérer de leurs ascendants. Après le 48 brumaire (9 novem-
re 4 799), il fitpartiedu nouveau corps législatif jusqu'en 1803.
irvsard mourut dans la retraite avant que la loi de 4846 contre
*« ré^ddes ait pu l'atteindre.
BRRARD (DB Nbctillb), coiMetller clerc au parlement de
^ijon, né dans celte ville en 4748, et mort à Paris en I8l8,apu-
tié: fl* Néeeiiiêé de $9 êoumeUre à la convention entre
^ VU et le gouvernement f^anpaii, 4802, in-8« ; V* Queetion
e droiiiréê^mportttnte, 1844; 3» Traduction dei Pandêctet
e JuHinden^ misée dane un nouvel ordre par Pothier,
848^1835, tA vol. in-8*; è^ Dieiionnairehtinetf\ranfai$de
s iangrms dee lois, tiré du clnquanHème livre des Pandeetes
> Jneidniem, Paris, 4807, S vol. in*a«.
méAoré (PiBRBB), d'une ancienne fennlle de Normandie,
istingvée dès le temps de Guillamne le Conquérant, était ca*
Haine de dno compagnies légères. Brûlant du désir de signaler
I valeur, il obtint de Henri IV la permission de conduire en
^^Unôe, «u service du prince Maurice, une compagnie de ca*
/erie <|a'il leva à ses dfépens. Après la campagne de 4599,
'^^ até, étant venu en France, apprit que ion lieutenaat hélait
laissé surprendre, et avait été fiait prisonnier par la garnison de
Bots-le-4kic. Loin de songer à payer sa rançon ou i procurer son
échange, il lui repondit par une lettre écrite en termes tr^vio*
lents, qu'il ne s'intéressait point pour des lAches qui se laissaient
prendre, et Cfu^il (allait toujours tenir tète aux ennemis, fiassent^
ils en nombre double. Grosbendoncq, gpnverneur de la plaoe^
ayant intercepté la lettre, se réf)andit en invectives contre la na-
tion française et contre Bréavté, qui, en étant instruit, se hâta
de venir en Hollande, et de loi envoyer un défi à un combat
de vingt contre vingt. Grosbendonog accepta le défi, mais ne
voulut pas s'y trouver en fjersonne, disant qu'il ne pouvait qui^
ter que place dont il devait répondre : H y envoya Likerfoikeny
son lieutenant. On convint du jour, dii lieu et des armes, et de
se battre vingt-deux contre vingt^eux, à l'épée et au pistolet
seulement. Au jour fixé, Bréauté se trouva au lieu désigné, at-
tendit près d'une heure les ennemis, marcha k leur rencontre
jusqu'à une portée de canon de la place, où il les trouva. Le
combat commença aussitôt ; de deux coups de pistolet, Bréauté
tua Likerbikem,*el blessa deux ou trois autres Espagnols. Le
domestique d'un des blessés courut à toute bride à la ville, afin
de procurer à son maître le secours d«mt il avait besoin. Le gou-
verneur fit tirer deux coups de canon ; la troupe de Bréauté»
saisie d'une terreur panique, prit la fuite, al)andonnant lâche-
ment son chef, qui seul, avec son page et son gentilhomme, se
défendit encore longtemps ; mais son cheval aérant été tué sons
lui, il fut accablé, fait prisonnier, mené à Bois-le-Duc, où le
ffouverneur, contre la parole donnée, le lit massacrer entre les
deux ponts. Telle fut l'issue de ce fameux combat, dont Thistoire
moderne ne fournil pas d'autre exemple depuis \h journée des
Trente, Ce combat eut lieu le 5 février 1600; les Français
eurent trois lues et deux blessés, et les Espagnols sept tant tués
Î[ue blessés. Bréauté n'avait pas encore vingt ans. — Bréauté
Adrien), son frère, passa en Hollande pour venger sa mort,
appela plusieurs fois inutilement Grosbendoncq en duel , et
ne revint en France que sur les ordres précis et réitérés de
Henri FV.
BREBBES, S. m. pi. (hist. mod. et géQgr.\ peuples particu-
liers, qui habitent les montagnes atlantiques «ie l Afrique : ils
sont roabométans, et par une dévotion très-bizarre ils se ba-
lafrent les joues de marques et de cicatrices, ce qui les dislingue
des autres habitants des mêmes contrées.
BREBESTA {géogr, onc.), ville de l'Epire septentrionale cbec
les Paravées. sur l'Aoïis, au sud-est et près de Gerruniui».
BRÉBEUF (Jean de), jésmte, né en 4508 dans la Normandie,
fut l'un des premiers missionnaires français envoyés au Ca<^
nada : c'est en 463S qu'il s'emtiarqua avec Champiain poor
Québec, qui n'était alors qu'une simple habitation. Il ne fit
qu'y poser le pied ; sa mission était plus périlleuse : il paavi
bientôt jusque sur les terres des Hurons, et s établit dms un de
leurs villages, où il obtint bien vite la confiance de la peuplade.
Les trois années qu'il passa au milieu desfiurons, il les employa
à étudier leur langue; déjà il se faisait comprendre et pouvait
enfin les évangéllser, lorsqu'il fiit rappelé par son supérieur.
Plus tard le P. de Brébeuf ne revint présde sa tribu que pcnr
la voir attac^uée â l'improviste et détruite en partie par les
Iroquois, irréconciliables ennemis des Hurons. Lui-mtoe fut
pris et emmené : ces barliares le traitèrent en prisonnier de
guerre, c'est-à-dire qu'ils le firent expirer dans les tortures les
Ïihis cruelles. Le P. Brébeuf nous kiissa, comme échantillon des
angues du Canada, un Catéchisme hwron, que Champiain fit
imprimer à ia suite de ses Voyages du Canada,
BRÉBEVF (Guillaume de), neveu du précédent, naquit en
4 648 à Thorigny dans la basse Normandie, d'une famille qui
prétendkiit que jadis un de ses ancêtres avait passé en AngJe^
terre à la suite de Guillaume le Bâtard et y avait formé la Ike
de l'illustre maison des Arundel de la Grande-Bretagne. On ira
contesté ni la noblesse ancienne, ni la brillante éducation, ni
l'engouement prononcé pour Lucain , qui distinguaient iàmW
laume de Brébeuf ; seulement Boileau attaqua le poète et le tra^
dndeur. « N'allés pas, dit-il, sur les pas de Brébeuf
Même eu une Phars^ entaMer sur les rivet.
De nortfl et de BM)imnU cent montagnes pkintivei.
Sans doute Brét)euf se laisse parfois aller à rexagératimi, mais
dans son enflure même, remarque Voltaire, Ug a toujours
quelaues vers heureuœ ; Boileau lui-même ajouta plus d'uh cor-
recmà ses censures : l'impartialité lui arracha sur Brébeuf ces
mots remarquables : malgré son fatras obscur, parfois Bré-
beuf étincelle. Vingt années entières II fut en proie à une fièvre
leole, et pourtant il composait incessaroent ; d*uii aotre côté, ses
écrits étaient loin de lui donner de Taisance : il travaillait, et la
maladie et la misère restaient toujours ses compagnons insépa-
rablesiluiycommeà lantd'autres ecriTains. Le cardinal Maxarin
atait bien promis une pension TÎa^re; mais, quand il tint sa
parole, il lui donna un bénéfice qui ne rapportait rien et qu'il
fut par conséquent obligé de rauser ; cruelle ironie envers
1$ trtuiuelfur de la Phanale, âe$ Eloges poétigues, de$ Let-
irei ei dê$ Poéiies diveneê. Peut-être le malicieux Italien vou-
lait-il le punir d'avoir donné une Parodie du êepiUwM livre
de l'Enéide. Au moins, les Enireliens soHkûree ou MédikUions
fieuêei en verê françoiê, le Traité de la défense de l'Eglise
romcttfiitf auraient dû trouver grâce auprès de ce ministre. Il n'en
fut rien : Brél)euf se consola de sa pauvreté par la résignation
chrétienne; il se réfugia dans les bras de la religion, et eut le
bonheur de convertir plusieurs calvinistes de la Normandie,
avant sa mort qui arriva à Venoix près de Caen, en décembre
166i. Il n'avait pas atteint sa quarante-quatrième année.
BREBIETTE (PiERRB), peintre duroi et graveurdistingué, né
i Mantes dans le xvii* siècle. Il est plus connu par ses gra-
vures que par ses peintures. On a de lui des eaux-fortes repré-
sentant des frises, des Bacchanales, des sujeis de dévotion et
quelques suUes d'enfanis, qui imitent la manière de la Belle.
Brebiette a aussi beaucoup gravé d'après Paul Veronèse, André
del Sarte, Raphaël (dont il reproduisit une 5at nie FamtV/edans
un voyage qu il fit à Rome^, le jeune Paline, Claude Vignon, etc.
Plusieurs graveurs. Corneille Bloêmaert entre autres, ont tra-
vaillé d'après ses dessins.
BREBIS (^ifl. fiai.), feinelledu bélier. Dans l'ancienne Afrique,
les brebis étaient sacrées, et leur tonte était l'objet d'une fête reli-
gieuse. Les Arcadienset les Phéniciens possédaienldegrands trou-
peaux de brebis à longue laine. C'est d'Afrique que r£spagiie a
tiré ses brebis à longue laine soyeuse^ elle en doit la conservation
â l'institution de la Mesta, dont l'origine remonte à l'an 653 de
l'ère chrétienne. Les brebis a longue laine de l'Angleterre sont
également originaires de l'intérieur de l'Afrique; on en fait re-
monter l'introduction à l'année 713. La brebis porte cent cin-
guante jours, c'est-a-dire environ dnq mois; eUe avorte très-
facilement. A. B. deB.
BREBIS, s. f. {aramm,), quadrupède portant laine et qui est
la femelle du liéiier : Brebis blanche. Brebis noire, Lail de
brebis. — Proverbialement, Fuir, Eviter une personne comwu
une brebis galeuse, fuir, éviter une personne dont le commerce
est dangereux ou désagréable. On dit de même figurément,
Cest une brebis galeuse guHI faut séparer du troupeau. —
Proverbialement et figurément. Faire iiii repas de brebis,
manger .sans boire. — Proverbialement et figurément, Brebis
fui bêle perd sa gaulée, quand on cause beaucoup à table, on
perd le temps de manger ; et plus figurément, en parlant Imiu-
coup on pera le temps d'agir. — Proverbialement et figurément.
À brebis tondue Dieu mesure le veni^ Dieu proportionne a
notre faiblesse les maux qu'il nous envoie. — Proverbialement
et figurément. C'est bien la brebis du bon Dieu, se dit d'un
être si inoffensif, si patient qu'on peut l'attaquer sans qu'il
cherche à se défendre, ou qu'il songe à se plaindre. — Prover-
bialement et figurément. Faites-vous brebis, le loup vous man-
gera, ou plus ordinairement, qui se fait brebis, le loup le mange,
ceux qui ont trop de bonté, de douceur, encouragent les mé-
chants à leur nuire. — Proverbialement et figurément. Brebis
comptées, le loup les mange, les précautions ne garantissent pas
toujours d'être trompé. Cette phrase signifie aussi : l'exci^ de
précautions est dangiereux. — BiEBis , dans le langage chré-
tien , se dit figurément d'un fidèle , en tant qu'il est sons la
conduite de son pasteur. Le. bon pasteur va chercher la brebis
égarée pour la ramener au troupeau.
BRÈCHE, s. f. (art mil. et oramni.), ouverture faite par force ou
autrement à ce qui sert de clôture, comme un mur,'une haie. Il
y a une brèche à ce mur. —Il se dit particulièrement de l'ouver-
ture que les assiégeants font aux murailles, aux remparts de la
place assiégée, us brèche est praticable^ on peut y aller à l'as-
saut. Mourir sur la brèche. — Battre en brèche, tirer avec de
Tartillerie contre une muraille, contre un rempart , et d'assez
près pour y faire brèche. — Bràchb se dit , par extension , en
parlant de quelques autres choses. Faire une brèche , des 6ré-
ches à un couteau, faire une ou plusieurs cassures au tranchant.
Faire brèche à un pâté, l'entamer et en manger une partie.
On a abattu cent arpents de bois dans cette forêt , c'est une
grande brèche, c'est un grand vide qu'on y a fait. — Brèchb si-
gnifie figurément le tort , le dommage que l'on fait k quelque
rhose, la diminution d'un bien qui devrait être conservé entier.
(540)
intact. Il a fait une brèche à son hmmeur. Cela fsA kàir
à sa fortune.
BREGHE(areà.), pierre oomposée'defragmentsd'aotmiMntt
liés entre eux par un gluten , qui est ^uelqiielbis de mène satait,
et quelquefois d'une espèce particulière (F. Maibii). Voiô b
différentes espèces de ce marore. Brèche anliaife. Elle est mèfe
par taches rondes d'inégale grandeur, de oiaBc,de blea,^
rouge, de gris et de noir. — Brèche blanche. Elle est mélceè
violet , de brun et de gris, avec de grandes taches bbacbo.
Brèche coraline. C'est une brèche qui a quelques tschocsi.
leur de corail, et qu'on nomme aussi brèche séramsiim,*
Brèche dorée , mélee de taches jaunes et blanches. — Brttk
grosse ou grosse brèche. C'est celle qui est semée de lacb
rou^, noires, grises, jaunes, lileues et blanches, ri quoi
ainsi appelée parce qu>lle a les couleurs de toata les uim
brèches. — Brèche isabelle. On désigne sous ce nom ccUe^
a de grandes plaques de couleur isabelle, avec des tscbobi»
ches et violettes pâles. ~ Brèche d'Italie. Il y en a dmi sorla
l'antique et la moderne. La brèche antigue est noire, binéf
et grise; la brèche moderne est quelquefois mêlée de liolet:*
la nomme aussi brèche violette, — Brèche noirs oa ^'
brèche. C'est celle qui est mêlée de gris brun et de taches aoira,
avec quelques petits points blancs. — Brèche des Pgrénéet. A
a le fond brun, et est mêlée de diverses couleurs. — BrèAi »
varèche. Elle a le fond violet et brun . avec de grandes Uda
blanches et isabelles. Il y a de la petite brèche savaridu, tffh
lée ainsi parce que les taches en sont plus petites. — Brik
sauveterre. C'est le nom de celle qui est parsemée de \sàp
t aunes, grises et noires. — Brèche sette basi onde septkn
)rèche qui a le fond brun, mêlé de petites taches rondes et Un
sale. — Brèche de Vérone. C'est celle ooi est mêlée de nv
pâle , de rouge cramoisi et de bleu. — Brèche violette, tnt^
d'un brun sale, avec de longues bandes violelles. ElletMi
d'IUlie.
BRÈCHE (Jean), né à Tours dans le xvr siècle, excr^i
profession d'avocat au présidial de cette ville. Jean Boodier, A
Poitiers, lui a donné de grands éloges. Il a laissé qoel^asa^
vrages qui pourraient servir i prouver qu'il avait des cou»
sances assez variées, et qu'il était instruit dans les bngoad
ciennes. 1** Le Manuel rojgal, ou opuscules de la docUiKJ
condition du prince, partie en prose, partie en rime, smi
commentaire de Plutarque de la Doctrine du prince; »
semble les quatre-vingts préceptes d'Isocrate , du réginH
gouvernement du prince. Tours, 1541, in-4»; ^ ^1*7^
livre de ï Honnête exercice du prince , en vers, Pim J"
in-4^. Il en annonçait un second et on troisième linv
n'ont point paru; 3** le livre de Laclance Firmian, Dett^
de Dieu ou De la formation de t homme , traduit en fi
Tours, 1544, in-16;4» Epi*lom« ou Abrégé des trou ^
livres de Galsen, de la composition des roédicaroeuts, Ti
1545 ; 5« les Aphorismes aHippocrate, traduits dn gm
français, avec les commentaires de Galien sur le premier b
Paris, 1553, in-16; Lyon, 1557, in-18 ; e» le Promptuein
lois municûntles du royaume de France , coneordéesens
tûmes de Touraine, extrait de ses commentaires sur Ifl
coutumes. Tours, 1555, in-S°. — a Jean Brèche flonsàl
1550, dit Lacroix du Maine; mais, comme il n'a point eotlr
â la publication de ce dernier ouvrage, on en peot
qu'il ne vivait plus en 1553.9
BBÈ€BE-DENT, adj. des deux genres, qui a perdoutf
plusieurs dents de devant. Cet homme cet brèche-dent"
fille est brèche-dent. Il s'emploie quelquelois substantif
Cest une brèche-dent, une petite brèche-deni. I
BBECHET, s. m. (gramm.), l'os de la ^tri ne, celai "j
aboutissent les côtes par devant ; plus particulièrement, i^
mité inférieure de cet os. Avoir mal au breehet. Il est fsem
et ne s'emploie pas dans le langage médical.
BBECLiNG (Frédéric), prêtre luthérien, né en I6t9a
dewith dans le pays de Flensboui^g. Esprit tarbiileflt . û
et fanatique, il souleva contre lui beaucoup d*iniiniti''|^^
haines. Pour s'^ soustraire ^ il se retira en Hollande, 5*''
presque en fugitifla petite vdie de Zwooll, dont il avait cir
mé le pasteur. Peu de temps auparavant , il avait esrrcr
mêmes fonctions à Uandevrith, et n'avait pas été beancHf '
heureux auprès des habitants. Il mourut k la Hayeeat^
laissant un asseï grand nombre d'ouvrages sur dô qv*''*
théologiques. . j
BBECHTEM (NICOLAS VaW) OU VEBBBBCMTKJf «JJjM
à Harlem vers le milieu du xiir siècle. Poète to«*'î[|P?3
Maeriant, il est dté dans son Miroir historiol {^f^jfj
riael ofrym Kronyk). Bfaerlant mentionne un ptÂnr or >^
BftéOA.
(S4i)
BBSDENBAGU.
(rediteii, traduit oo imité du français^ et appartenant au fiède
e Charlemagne. poëme, selon lui, rempli ae fables, mais écrit
vec agrément. 11 paraît hors de contestation que Van-Brechten
raduisit le roman d*Huon de Villeneuve sur les Quatre fils
ivroon (AelMHil van MwUalboÊn of de viêt Hetmtkmidtren
r. Atmon , LTi , 6111). Bilderdyk a inséré des fragments de
<e version dans les Nouveaux Mélanges littéraires {Nieuwe
mi, en Dichik Werêch) , sur la copie que lui avait communi-
née Hofiînann de Fallersleben. Il est probable que le même
îwnèrtf hollandais ou flamand , traduisit aussi le roman de
imuÊiioaMnlaghifMf dont M. Hoffmann découvrit à Harlem,
bel les frères Eosshedé, un fragment de cent dix-huit vers,
lu'il inséra en 1831 dans le Meuager des art» 9i des lettres
Kamten UtUrheult) , deuxième partie, et que Bilderdyk don-
îa ensuite dans ses Mélan^ , avec une préface et des notes,
ioffmann compara cedébnsavec la traduction allemande com-
pte dont il existe deux copies de la fin du xv' siècle à la bi-
iliothèque de Heidelbcrg , et «'assura ainsi qu'il appartenait
réritablement au roman de Maugis. On attribue encore a Van-
Biediien la traduction du roman de Guillaume au court nex ,
c'est-è-dire de Guillaume d'Orange, fiction dont Nicolas Leclerc
parle dans sa Chronique rimée du Brabant, et qui, datant du
[i^ siècle, fut renouvelée dans le suivant par un poète qui an-
lonceqne
Moiill a kmgteiiis qu'elle eit mise en oubli,
t qu'il va la ressusciter d'après les manuscrits de Saint-Denis.
Se poète est Guillaume de Bajpaume. Quant à l'écrivain bollau-
lais, on peut consulter les Veillées historiques de Van-Wyu,
, 361-964.
mE€HTiJS (LiBviNUS) , dc Tordre des frères mineurs, na-
[nità Anvera, et mourut gardien du couvent de Matines le 19
Bptembre 1558. Il se distingua par son talent pour la poésie. Il
omposa à Louvain une trasédie en vers latins, intitulée Eu-
ipe ou De l'inconstance de la vie humaine. Elle fut représentée
Wk 1548 par des écoliers avec un grand snccès de collège , et
ivrée ensuite à l'impression, Louvain, 1549 et 1550, in-12;
dokigne, 1555,1556, 1568, in-13. On a du même auteur:
** ^hafiorum earminum, Louvain ,1555, in-8<>; 3° VBis-
mrs ée saint Marc et de saint MarceUin^ la Vie de saint
létmàert, et celle de plusieure autres saints, sous ce titre : Jfe-
9orakilisHisioria eompleetens agones illustrium aliquolmar-
jfTMUi, Louvain, 1551, in-8<*.
BRSCKMOCK OU BRECON (géogr,) , comté de la principauté
p Galles en Angleterre, entre ceux de Radner, au nord de
^nM>r^n, et de Monmouth au sud , de Monmouth et d'Here-
ird i I est, de Cardigan et de Caerraartben à l'ouest. 11 a 95
eues carrées et 43,600 habitants. Son chef-lieu est Brecknock
■ Bbecon, situé au confluent de l'Uske et de la Hondey, que
an y passe sur quatre ponts. On y fabrique des toiles et des
is de coton. Cette ville est à 54 lieues ouest de Londres , et a
,900 babiUnto.
BRECOURT (Guillaume Margoureau de) suivit de bonne
eure \n carrière dramatique, et, après avoir joué pendant quel-
nes années la comédie en province » s'engagea dans la troupe
e Molière, lorsque celui-ci vint s'établir i Paris en 1658. Mais
Iréooort, s'étant pris de querelle avec un cocher sur la route de
'ontainebleau , eut le malheur de le tuer dans la lutte» et il se
Hugia en Hollande , où il fut admis dans une société de comé-
iens français, appartenant au prince d'Orange. Enfin il revint
a France après avoir obtenu sa grâce , et il rentra dans la
ronpe de Molière. Auteur et acteur du Théâtre-Français, Bré-
Mirt repr^entait mieux qu'il ne composait les ouvrages dra-
latiques. Il excellait dans les rôles de roi et de héros dans la
ragédie, et dans les rôles dits à manteau dans la comédie. $on
iu était tellement i^nimé qu'il se rompit une veine en jouant
anssacooiédiede Timon^ qu'il voulait faire réussir au moins par
action , et il mourut de cet accident en 1685. On a de lui :
*fa Fêintê Mort de Jodelet, en vers, 1660; 3» la Noce de vil-
pge, en vers, 1666; 3^ le Jaloux invisible , en vers, 1666;
^ f Infante SaUcoque , 1667 ; 5» V Ombre de Molière, 1674 ;
^ia Bégaie des cousins de la cousine, en vers, t674; 7» TV-
ton. 16S4.
BR^DA (Paix et congrès de']. Divers congrès se tin-
Mt dans cette ville du Brabant septentrional , 1 un en 1575
Dire rE^pagne et les Provinces-Unies • l'autre en 1746 et 1747
ntre la Franee • TAn^leterre et la Hollande. Le plus célèbre
Bt celui de 1M7 , qui conclut la paix dite de Bréaa. — Dans
année 1664, les hostilités éclatèrent entre TAnglcterre et la
^^Uaode par suite de rivalités nationales et à Tinstigation des
Anglais , qui prétendaient avoir i se venger de déprédations
commises contre eux avant l'année 1662, époque du renouvel-
lement de la ligue et de l'alliance avec les Hollandais ! Les deux
peuples, tout en désapprouvant l'injustice et la frivolité de ce
casus bellif soutinrent vigoureusement la guerre. Après des
avantages et des revers presque égaux des deux parts et sans un
seul succès décisif , dés négociations furent offertes en 1667 par
Charles II. Voici les motifs qui les avaient déterminées : le
manque de subsides suffisants votés par les deux chambres; —
la rupture de l'Angleterre avec la France et leDanemarck ; —
la peste de 1665, qui, en moins d'une année, emporta 100,000
habitants de Londres ; — Tincendie de cette ville en 1666 , par
-lequel six cents rues et treize mille maisons environ fureni
réduites en cendres; — l'argent et le temps qu'il fallut employer
pour reconstruire Londres ; — l'apfmrition de la flotte nu cé-
lèbre amiral hollandais Ruyter jusque dans les eaux de la Ta-
mise, d'où elle ne fut expulsée que difficilement, et après avoir
brûlé aux Anglais six vaisseaux ; — la naissante mésintelligence
de la chambre des communes avec Qiaries II , soupçonne par
elle de favoriser la religion catholique. Un congrès ayant été
fixé à Bréda , des plénipotentiaires se rendirent dans cette ville.
Les royaumes de France et du Danemarck , qui , engagés tous
les deux dans une ligue défensive avec les Etats de Hollande ,
avaient pris part à la guerre , se firent représenter au congrès
comme médiateurs. Deux propositions furent discutées : — oa
les deux nations restitueraient leurs conquêtes mutuelles pen-
dant les hostilités, — ou chacune d'elles les conserverait. — Une
seule difficulté vint retarder les négociations. Elle s'éleva au
sujet de l'ile de Poleron, dans les Indes orientales, où se faisait
un commerce considérable en épices , et qui avait été alternati-
vement au pouvoir de l'Angleterre et de la Hollande. Mais la
position de Charles II devenant de plus en plus critique à Tin-^
térieur, ses ambassadeurs recurent Tordre d'abandonner toute
prétention sur cette ile, et de hâter la conclusion de la paix. Elle
se ratifia le 31 juillet 1667. Les possessions présentes de chaque
peuple furent maintenues, excepté l'ile de Poleron, qui échut
définitivement aux Etals de Hollande. Ils obtinrent en outre
le droit d'importer sur leurs navires, en Angleterre, toutes les
marchandises descendant le Bhin, ce qui leur assurait une part
immense du commerce de l'Allemagne. La Nouvelle-Belgique
de l'Amérique septentrionale (New-Yorck et NewrJersey) ne
fut qu'un faible oédommagement pour les An^^lais. La France
échange des fies d'Antigua et de Montserrat. Si la guerre que
Charles II avait suscitée fut injuste, la Hollande s^n vengea
victorieusement par le traité de paix de Bréda.
BRÉDA (jBAïf Van), peintre, né à Anvers en 1683. Après
avoir suivi les leçons de son père Alexandre Van-Breda ,
paysagiste estimé , Jean s'attacha â la manière de Breughel, de
Velours et de Wouverroans, et composa dans leur genre des
tableaux très-recherchés. Sa réputation et sa fortune s'accrurent
lieaucoupen Angleterre, gu'il habita pendant plusieurs années,
y travaillant pour les seigneurs et pour le roi lui-même. De
retour h Anvers , il fut nommé directeur de l'académie de
peinture. Dès lors ses tableaux eurent un immense succès, et
leur prix, déjà élevé, devint excessif lorsqn'en 1746, lors de
son entrée à Anvers , Louis XV en eut acheté plusieurs. Jean
Van-Bréda mourut en 1750. cr Ses paysages, ornés d'une mul-
titude de figures, représentant des traits d'histoire sacrée et
profane , sont , d'après le témoignage de Decamps , dans le
meilleur goût de Breughel , et ses batailles, ses foires, etc.,
rappellent la belle manière de Wouvermans. Comme dans
celui-ci on j admire une couleur brillante et légère, une tonche
fine , des aels , des lointains a^éables , un bon goût de dessin ,
autant de feu dans la composition et peut-être plus de génie ;
mais il lui manquait cette pâte et ce large si précieux dans ce
maître, a
BREDAL (Niels-Rrog) , bon popte et compositeur danois ,
après avoir été d'abord vice-bourgmestre à Drontheim en Nor-
vège, vint se fixer à Copenhague , où il est mort en 1778 , âgé
de quarante-six ans. On connaît de lui les Métamorphoses
d'Ovide, traduites en vers danois; les poèmes intitulés le Berger
incertain, t Ermite, l'Heureux enrileur et l'Amoureux à la
mode^ Copenhague, 1758.
BRioEMÉTÈRE (bot,) , ^enre de la famille des légumineu-
ses, oui renferme un arbrisseau des environs de Caracas»
dans l'Amérique méridionale.
BREOEMBAGH (F. BrBYDENBACH).
(Mi)
MiEDEKBACii (JfiAN DE), natif (Ic Dosseldorf et viftnt ao
XVI' siècle, est auteur d*un poème intitulé : MUiUa chriêiiana
ëua docelur mti eonira vitli et earnem fmgnfindmm, Dassel-
dorf , 1680. On a encore, sous le nom de Bredenbach un lirre
De Àrmeniorum rilièui et erroribut, Baie , 1577, in-9^.
BREDENBACH (Mathias) , pHnctpal du collège de Emme-
rick dans le pays de Clèves , naquit vers l'an 1486 , à Kersp
dans ie ducbé de fierg. Cétait un homme savant dans les lettres,
l'histoire et la théologie. Il mourut à Emmerick le 5 juin 1569,
àfp de soiiante-din ans. On a de lui divers ouvrages de tbéolo-
me et de controverse; les principaux sont : 1® De di$tidii$
Ecclesiœ componendii senlentia, Cologne, 1567, 1558, in-S**;
y* Hyperaspiteê pro libro de éiindHê Eccieeim, Goloene,
1560, in-8o , ouvrage savant, exact et solide : c'est une dmnse
contre H. Pileus; 5** Ajpoiogia pro acerbilatibuê tu Lutherum,
in libro de àitêidiii Éceiesiœ , Cologne, 1557, in-8''; A'^Epis-
Mœ duœ de negolio religionie, Cologne, 1567, in-S**;
%• Iniroductio mneula in gracas intérêts , Cologne , 1554 ;
9^ Commentaria in G9 psalmos: Tauleur rapporte les différences
du texte hébreu ; T* Commentaria in EvangeHum Matthai, Ces
deux commentaires ont été imprimés ensemble à Cologne en
1560, deux tomes en 1 vol. in-iolio. Ce dernier est en même
temps littéral et moral. Les ouvrages de Bredenbach sont ins-
tructifs et édifiants. Sa manière d'écrire est à la fois noble et
polie.
BREDElTBOlJBG (Jean), de Rotterdam, est connu par un petit
traité de lOO pages in-4*', qu'il publia dans cette ville en
1675; il Tavait composé en hollandais, et le fit ensuite traduire
en latin, sous ce titre : Enervaiio iretetatue theotogéco-poNUci
wna cum demonetralione geomeiriea ordine diepoêita , na-
TCRAM Tfon ESSE Devm : cujus effaêi conirario prœdietm
coniractuê unice innUHur. Ce petit traité, qui est «ne réfotatioo
de Spinosa , est fort rare et digne d'être recherché. On prétend
oue Bredenbourg , toujours occupé de sa démonstration , avait
nni parla Iroever vicieuse, et mi'il en composa une traduction,
non en latin , comme la première , mais en flamand. On ajoute
qu'ayant communiqué cette dernière â un ami, l'indiscret ami
NI fit imprimer à Tmsu de l'auteur, qu'il en résulta une con-
troverse asseï aigre, dont se mêlèrent Coper, le inifOsobio et
qvelques autres théologiens. Les brochures qu'«le fit naître,
tant de la part de Bredenbourg que de la part de ses adver-
saires , étant écrites en flamand , sont tomt)ées dans un tel
oiit>li , qu*â peine en est-il parlé dans les ouvrages de ce temps-
M. Ce qui est de certain , c est que Bredenbourg vécut toujours
comme un sincère adorateur de J.-C. et de sa révélation.
BBBBCBODV (Refi AUD l>¥^ , bourgrave d'Utrecht dans le
xy* siècle. Il épousa lolande, fille du comte Lalain. Les Hoeksen
trouvèrent en lui et dans tonte sa familledes défenseurs zélés pour
leur parti. Brederode fut fait chevalier de Jérusalem Iobb du
voyage qu'il entreprit à la terre sainte. Ason retour, un nouvel
honneur l'attendait, et si la jalousie le lui disputa , œ fut eo
qselque sorte pour lui donner plus d'éclat. Philippe de Bour-
bon ayant voulu lui conférer I ordre de la Toison d'or, plu-
sieurs personnes de la cour insinuèrent que la famille de Bre*
derode était de basse extraction, et que ce serait déroger en sa
(aveur. Le prince ordonna une enquête, fit examiner sa généa-
logie a la Haye, et le trouvant digne en tout point, passa lui^
mémeau cou de Brederode la chaîne d*or avec la toison. Plus tard,
lorsque Philippe eut déclaré la guerre aux habitants de la ville
de Gand, celui-ci s'empressa conjointement avec son frère de lui
fournir mille hommes d'armes. Mais le temps n'était pas éloigné
où Brederode serait traité en ennemi. Le siège d'Utrecht devint
vacant par la mort de son évêque ; Philippe y prétendait pour
David ae Bourgogne , son fils naturel ; cependant le chapitre
élut Gysbregt, frère de Brederode. Le prince, irrité de cette
préférence , s'adressa au pape Calixle lU pour faire annuler
cette élection en faveur de bavid. Le pape accooda secrète-
ment le bref d'investiture que lui demandait Philippe. Le
nouvel élu, armé de cette pièce, se présente pour faiie recon-
naître ses droits; le chapitre et le peuple s'y refusent de con-
cert; alors, d'une part, Renaud s'avance pour soutenir Itt droits
de son frère, à la tête d'un grand nombre de gentilshommes ;
d'une autre part^ le duc de Bourgogne fait marcher ses troupes
pour prendre possession de Tévêcne. Les chances de succès n^
laient pas égales entre les deux concurrents , et Gysbregt re-
tira ses prétentions moyennant quelouesdêdommageroents qui
furent stipulés. Cependant la haine oe David survécut à cet ar-
rangement , et peu après il accusa les deux frères d'abuser de
rautorité à Utrecbt. Renaud, jaloux de se laver promptement,
même aux yeux de cet évêaue , d'une pareille accusation , alla
le trouver dans son château «e Wyk. Le ils de Phdippe, oubliant
^v
son caractère et €«M de IVNmse avec qui il mmi
bandonna contre lui à lovtc sa colère , lui arradMi tes
de la Toison d'or, et le fit jeler dam une tout. Ses
naturels et son frère Gysbregt furent arrêtés presque
jetés eux aussi dans une prison. Pour Mer à sa cMënitt f;
rence de l'odieux, David publia que les frères Brederode
voulu attenter è ses jours, et qu'ils eonspiraieBl contre le ém
Charles de Bour^ne c|u'ils voulaient iiire diaanr ée la Bi^
lande. Ayant fait appliquer à la toHure un gcBlîètioiim mm
des prisonniers et l'un des fils naturels de BenaBd, r«cèBér li
souffrance porta cesdevx malheureux i aa déclarer pur éat
coupables de conspiration. Cette pièce accusatrice foi eowyvei
Charles de Bourgogne, qm n'ona ou œ voulut point prBBiwta
une condanmation. David, ttompé dans sa lumie et irrité ér «■
-lenteurs , voulu! contraindre RenaiMl i le servir hri-
ses aveux : il le fit mettre à son tour i la torture, et
l'en relira on craignit de n'avoir plus qu'un cadavre. Le
Charles, informé de ces ennuies et voulant soustraire ftciia
l'impitoyable vengeance de David, le fit transférer de Wyfc s
Rupelmonde. L'année suivante , 147S, il nomma ploaif aA»
valiers de la Toison d*or pour former un tribunal auquel il
féra l'accusation qui pesait sur les deux ârèret et leurs paé^m
complices. A l'exception des agents de David, tous l«i joges oa
avaient une conscience à eux firent défaut. Aucun oe «MM
consentir à juger un homme que tout le monde Mvail êuc
innocent. Les prévenus furent mis en liberté sans aMredéd—
roagemeiit. Peu de temps après sa sortie de prison , Gyahreil
mourut. Quant à Renaud, il vécut encore phieieurs anueti. (6
soupçonne qu'il fut empoisonné, sa mort étant survenue i Iê
suite d'un grand repas dont tous les conrives sortiretit
BREDERODE (FRANÇOIS DE) naquit cn 1466 d'une
illustres familles de la Hollande. Il est connu dans ce pêjs
te nom de Jonher-Fretnê. C'était un bomme entreprenam m
d'un courage h toute épreuve, qui s*acquit beaucoup de eéiftrik
en se mettant à la tête du parti des Hoeksen. Bn 146$^ tl
sur les oMes de Flandre quaranfe-buit vaisseaux dont tl
posa une petite flotte ; secondé par 1,000 hommes , Ho.^.,^
ou Flamands , il se mit à faire une croisière fort redoutable tm
les côtes de la Hollande, chassant ou capturant les iwvîio dr
commerce. Encouragé psnr ses succès , il résolut de s^empenr A
la ville de Rotterdam, et nnt beaueouf» de hardiesse daae Vi '
cotion de ce projet. Ne pouvant à cause des rlaon rcoioolef
sa flotte jusqu'à cette viNe, il la fit mouiHer a DeMsbeven, et ^
dant la nuit se précipita sur sa proie avec 960 hommee ^utVte
emparèrent sans qu'aucun d'eux eût perdu la rie. Son —
soin fut de réparer les fortifications de sa nouvelle com
d'en augmenter les moyens de défense ; pub dignités et
tout revmt à ses partisans. Sa flotte courait la uMr d
s'emparer des villes maritimes ou i les détruire. Sur
faites , Maximilien , comte de Hollande et roi des R
convoqua les états à Leyde, et ordonna le sié^ de Rail
toutes les principales villes de Hollande foumisMïnt on
gent pour cette expédition. Le stathouder , comte dT
et un autre général furent chargés de rexécntioo.
Rotterdam fut étroitement serré par on cordoud'assiégeairt»^ d
une flotte stationnait dans la Meuse. Mais Brederode ovait |n
toutes ses mesures ; il était là toujours inquiètent ses emtaMi
dans leurs travaux , faisant des sorties et s'enipuiant nnêit A
quelques villages tombés en leur pouvoir. Il eût tenu peut-Oi
longtemps encore en ménagent ses moyens , mais one esor*
sion qu'il fit en mer lui devint fetale ; sa flotte fot battae il
dispersée. Les assiégeants, qui commen^ient à mao<|iHr ^
vivres, s'emparèrent de quelques bateaux chargés de gratna. tm
assié|i[és perdnrent courage, et demandèrent i Brederode m*il B
la paix; de son côté Tempereur Maximitien proclamai ant
amnistie pour tous les boorgeois qui rentreraient ôtmÊ k
devoir. Tous ces événements devraient amener înfailliblefDent li
ruine de Brederode; il le comprit, et quitta Rotterdam
partisans. Le stathouder Egmont y Jlt son entrée,
ordres un fils naturel de Brederode et tous les F
il put s'emparer percKrent la tête sur Téchafoud
Brederode et les siens ne tardèrent pas à se relever et
de nouvelles entreprises. Leur chef arma dans le port ât
une flotte de trente-huit vaisseaux, détiarqua dans les Hea €^
verflakéeet de Vom, attaqua la pente viHe de Gorrée, et,
il ne pouvait s'en emparer, il marcha poor réparer eet
contre Schouwen. Le stathouder, afin de mettre on tara
tentatives des Hoeksen, rassembla i Dordrecht me OeCie
dérable^ et les ayant atteints dans le détroit de
il y battit la petite force navale de Brederode, f^tn'éeoota
son désespoir, et se jeta suivi des siens sor le nvtfe, aè ff
IcBler
(345)
ioiiiiiiitt.A UfiUi^épmé pATses bkswrei, il ioinbaav mîliett^lc
«s eoMinky qui s'en eiBparèreiit II fui reofermé dans la tour
le PuUoky et y mourut eo 1490 , à Vàge de viugt-quatre ans.
- BaBDEiOMi (Henri, comte de), il était ué dans les Pays-
las d'uae braAcbe de la famille des Brederode de Hollande.
iet aocélress*élaieni toivours montrés lei défeiisencs et les adep-
es dt parti de Tindépendance. En 1566 , Henri, comte de Biî»-
brode, fit cause commune avec Guillaume de Nassau et les
Mules d'Kgmont et de Boom contre le parti espagnol. Il fut
■B des premiers signalaires du traité connu sous le nom de
r§m§r$mii; Vêuaét suivante, il présenta une requête i la
bdiesie de Parme. Cette requête, qu'il appuya de la présence
ie trois cents gentilsboDunes armés qu'il commandait , fut le
■pal de rinsurrection qui aboutit à la formation de la répu-
bfique des Provinces-Unies. Banni dans la suite par le duc
i^Jùbtj û mourut en exil le 15 février 1568. — BftKDBBOiiB
[Kerre^^iNrneiUe), vivait au xvi' siècle. Il était né à la Haye, et
ian|»lit Ibrt longtemps les fonctions d'ankbassadenr des états
géaeraux dans m cours d'Allemagne. Il a laissé plusieurs ou-
na|H estimés : 1^ 7kfMnirii« diciiomum «I senieniiarum ae
t9fki»um juris civilisa Lyon , 1685 ; 2" Novum Spêciwun de
mhrum ùgmêficaiionê §1 d€ senteniiû me regulU jurU ,
irtu , 1588 ; 3» Traelaiu» de appeUaiionibus, Francfort-sur-
lein , 1592 ; 4" Beptricrium senleniiarum ei reguiarum ,
IfMfiM dêfimUimum^ diclionumquê owmium ex universojuris
npore eoUectarum , Lyon , 1607, in-fol. , et Francfort, 1664,
•-4^; HP Anmiyëii IViibrorum iMtUulionum Hnptriaiium,
Irasiiourg, 1654, k^S''. — Bbedkrode (Rheiobar de). Il
tait issu de la même famille aue le préœdent. On a de lui un
ourmtU de l'amboiHde en MoMcovie, rédigé dans les années
M6 et 1616^ la Haye, 1619, in-4''.
BlÈDBS (èol.), utm collectif donné dans l'Inde et par les créo-
• dfs Ikft de l'Asie méridionale, de l'Australie et même des An-
Iles à toutes les plantes herbacées dont on mange les feuilles en
Mse d'épîaards ou les pousses nouvelles, assaisonnées d'épices.
t mol brède vient du portu^is bredos, qui lui-même tire son
riginedu grec biilonei du lalm blilutn, (|ui signiûentune plante
deemptovée dans la cuisine. Le mot brede a été appliqué à un
land necnore déplantes différentes ; voici les principales : bréde
m§e/t oa épinarddê la Chine, transportée depuis quelques an-
Sesànie de France.— l^r^d^eÂoti eara€64r,lesjeunesCeuillesdu
■et comestible que l'on accommode parfois en friture.— Drède
mi de Chine , très-bonne espèce de chou , portée de la Chine
OL colenies françaisessi tuées i Test du cap deBonne-£spérance;
Ile espèce est souvent détruite par la larve d'une petite phalène.
M^êëe ereeê^n^ notre cresson des fontaines. — Brède de France,
^ pègres appellent ainsi les épinards servis sur nos tables. —
réde §iraumon , Jeunes pousses de la citrouille ordinaire. —
ëde glaeiaie, U» feuilles épaisses de la licoïdc glaciale que l'on
iDge. — Brède morelle^ brède, par excellence que l'on sert in-
Hiactement sur la table du riche créole et dans l'écuelle du nè-
e. Ce sont les feuilles et les jeunes pousses du «o/anum nigrum.
B la mange cuite avec du sel, du sacadouc, du singembre ,
Née au carris. Avec du poisson frit, elle forme Te souper de
esque toute la population des iles et du continent méridional
l'Asie. On mange encore la brède seule ou le plus souvent
lie à da ris cuit à l'eau. — Brède pimenl. Les pousses sont re-
ercbées comme aliment, parce qu'elles n'ont rien de l'âcreté
i fruit dn piment ordinaire. — Brède puante. Son odeur, ana-
yae à celte de l'urine du chat, se perd par l'ébuUition et elle
mit Isès-comeslible. A. B. de B.
BtKBl-BRKDA ( ^amm.), expression adverbiale et très-fa-
Bière , i|ui s emploie en parlant d'une chose dite ou faite avec
kp de précipitation. Il noue a raeonlé cela bredibreda. Il
■MUtffiee kredi-^eda êan$ $awnr ce qu'il va faire.
Bft£»l1fBi]f , s. m. (ierme de marine) , palan moyen dont on
^«rt poor enlever de médiocres iardeaux.
BREDIR , v. n. ( terme de bourrelier ). Ils s'en servent pour
pn'nier la manière dont ils joignent ensemble les différents
>ndont ils consent les soupentes et autres grosses pièces. Pour
( «ffct , ils prennent une grosse alêne, appelée alêne à bre-
^. a\ec laquelle ils font dans le cuir des Irous où ils passent,
lieu de ni, des lanières de cuir, et serrent celte espèce de
^UTc par le moyen du marteau appelé Serre-attache.
t^ÉDliiSCR£. s. f. {terme de médecine), impossibilité d'é-
^r les mâchoires , produite par l'adhérence de la membrane
gencives à celle qui revêt les joues intérieurement.
M (trietrae). On appelle ainsi le jeton avec le-
' le joReur inoii^De que les points obtenus par lui l'ont été
« tftterfuptiDn: amsi, par exemple, je gagne quatre points.
je naarque ces quatre peints avec un jeton accompa^ de celui
de la bredouille; j'en gagne encore deux qui, ajoutes aux pré*
cédents, me donnent six, je marque le nombre avec «n jelen
toujours accompagné de celui de la bredouille. Mou adversaire
KHie, il gagne deux points, ators je perds la bredouille, et c'est
lui qui la gagne. Il la conservera jusau'à ce que je la hii enlève,
ce qui arrive lorsc^ue je lui gagne quelques points avant qu'il en
ait pris douae ; des lors nous ne l'aurons ni l'un ni l'autre, car
il y aura interruption par suite de nos prises de points alterna*
tives. Si l'on gagne douze points siins interruption , ou conmie
on dit au jeu douze points bredouille , on marque deux trous ;
s'ils ne sont pas bredouille, on en ntarqne un seul. S'il y a des
trous bredouille, il y a aussi des parties bredouille, La partie da
trictrac étant de doute points, on la gagne bredouille si l'on (ait
ces douze trous sans interruption. Il y a des joueurs qui la font
payer double. Pour que le trou et la partie soient bredouille ,
d n'est pas nécessaire que votre partenaire ne lasse ni trous ni
points, il vous suffit de gagner uc suite vos douze points ou vos
douze trous , peu importe qu'il ail fait ou non des trous on des
points auparavant.
nR£DOUiLL£MENT(mM.), prononciation vicieuse quidépend
d'une trop grande précipitation en parlant; elle diffère du bé»
gayementen ceque celui-ci est caractérisé pardes hésitations con-
tinuelles et la répétition fréquente des mêmes syllabes. Nous nom
serions borné à cette simple définition , si les dcbals scandaleux
auxquels a donné lieu l'ouération destinée à guérir le bégaye»
naent ne nous obligeaient a'entrer dans quelques délailsà ce sujet.
Ecoutex les auteurs et jugez L'un place la cause du l>égayement,
bien i tort du reste , dans la brièveté et les vices de conforma-
tion de la langue et dans la gêne de ses mouvements. Pour lui
donner plus de longueur et de mobilité, il coupe les génio-glosses,
en sorte que la conséquence est en tout parfaitement digne des
prémisses. Parfois il coupe seulement le fUet de la langue, et
il obtient une grande amélioration. L'autre pense que le bégaye-
ment est une affection purement spasmodicjue , provenant d'un
vice de l'innervation puissamment influence par l'état moral des
individus. Ce spasme n'existe pas seulement dans la langue,
mais aussi dans le larynx, dans les muscles de la face , et sou-
vent jusque dans les muscles des yeux. Partant de là, et p^r dé-
duction des résultats que l'on a souvent obtenus en coupant des
muscles spasmodiquement contractés , cet opérateur est d'avis
que la section de la langue , non pas seulement d'une paire des
muscles qui s'y rendent, et encore moins du filet tout seul, mais
hi section de la langue tout entière , à sa racine , peut modifier
assez puissamment l'innervation viciée de cet organe pour faire
cesser l'état spa>modique auquel il est en proie. Un troisième,
effrayé de cette grave opération, remplace le bistouri par les ai-
guilles: il passe des fils dans la partie postérieure de la hingue,
et puis il les serre de manièreà étrangler une portion de l'épais-
seur de cet organe , et à produire aussi une section sans avoir
à craindre Thémorragie. Voici, au reste, comme s'exprime sur
ces différents procèdes l'auteur des Principes de physiologie,
M. Isidore Bourdon ; a Envisagées sous le rapport des ridicules
théories mises en avant pour établir les opérations de glossoto-
mie , ce sont des actes absurdes ; envisagées sous celui de la
Sublicité que certaines personnes leur ont donnée, sous celui
es annonces bruyantes et mensongères qu'on en a faites, cesont
des opérations malhonnêtes; loin de glorifier l'art, elles le dés-
honorent. Ajoutons que ce déplorable charlatanisme qui a en-
vahi toutes les professions , tous les rangs, qui fait que tous les
gens de bien se réfugient dans la famille , n'est que la consé-
quence de l'oubli de tous les principes moraux et religieux et de
la soif insatiable des jouissances matérielles qui s'est emfmréede
la génération actuelle, d A. Brierrb de Boismont.
BREDOW (Gabriel-Godevroi), savantet homme d'Etat, né
à Berlin en 1773 de parents très-pauvres, eut le bonheor
d'être distingué au gymnase du Joachimslhal par le docte
Mierotto, qui sut apprécier ses dispositions, et obtint pour lui
une place gratuite. l)e ce gymnase Bredow passa à l'université
de Halle, entra au séminaire phifologique, et fit marcher paral-
lèlement l'étude de la théologie et la connaissance de l'antiquité.
En 1794 , il fut admis à l'école normale (schullehrerseminar)
dirigéejpar Gedike, et, deux ans après, il se rendit à l'invitation
de J. EL. Voss, qui l'appelait à Entin, et avec lequel il partagea
la chaire de rhétorique. C'est à cette époque qu'eurent lieu ses
grands travaux sur les mesures du ciel et de la terre essayées
par les anciens. Il mit aussi un zèle extrême à commenter les
poètes de l'antiquité. Quelque temps après , il remplaça Voss
dans le rectorat; puis, en 1804, il se rendit en qualité de pro-
fesseur d'histoire à Helmstaedt; là, il se distingua par la hau-
teur de ses vues et la hardiesse de ses jugements. 'Toutefois le
danger des qoestioiis qo'il remuait l'y fit renoncer, et il reprit
ses études sur Fantiouité. Un plan immense 8*était offert k lui;
c'était de dérouler le tableau de tous les systèmes géomphi-
ques connus depuis Homère jusçiu'au moyen âge. Un tel
travail exi£[eai(, comme préliminaire, la révision des textes de
tous les petits géographes grecs. Ce motif amena Bredow à Paris
en 1807; il y resta huit mois, et il fit dans les bibliothèques de
riches acquisitions de matériaux. Revenu en Allemagne, il se
rendit suspect aux gouvernements de la confédération du Rhin,
par les sentiments qu*il laissait percer contre la suprématie
française et pour Tindépendance germanique. Les dénoncia*
tîons et les petites vexations le poursuivaient déjà lorsque , fort
i propos pour lui, l'université nouvellement transportée de
Brcsiau à Francfort-sur-rOder, lui offrit une chaire. Il Taocepta
de grand cœur, et fut en outre nommé conseiller de régence par
le roi de Prusse. Cest au soin de ce doux et honorable cumul
qu'il eut la satisfaction de voir les armées des souverains allies
abattre enfin la gigantesque puissance de Napoléon. Il ne sur-
vécut giière à ce grand événement, et une maladie dangereuse,
réputée incurable dès qu'elle se déclara, Tenleva en septembre
1814. Bredow était un homme remarquable a tous égards :
science, méthode, chaleur, amour véritable et consciencieux de
la patrie , tels furent les caractères de son enseignement, et ces
caractères il les porta dans ses livres, qui tous se lisent avec fruit.
En voici la liste : 1*" Manuel de thuMre ancienne, 1790 ( la
cinquième édition de cet ouvrage a paru eul835, Altoiia);
9!^ Hecherchee sur quelques pointe isolés dhi$toire,ée géogra-
phie et de chronologie anciennes; Z^ Chronique du diœ^neu^
tième siècle. Des difticultés toujours renaissantes l'engagèrent à
laisser de côté cet ouvrage. Il chargea Venturini de le continuer,
et conçut alors le projet de V Histoire des sffslèmes de géogro'
phie; A"* Epistolœ parisienses, 1814, in-8«; 5» Essai sur Char-
Umagne, Ce morceau indique chez l'auteur autant de sagacité
que d'érudition.
BRiÊE (La) ou l'arras. Cest ainsi qu'on appelle , dans les
forges, la garniture de for qui entoure le mancne du marteau ,
pour l'empêcher de s'user par te frottement. La brée est placée
dans l'endroit où les camines de l'arbre prennent le manche et
le font lever. On conçoit que cet endroit doit fatiguer d'autant
f»lus que le marteau est plus lourd , le nombre des cammes plus
réqiient, et le mouvement de l'arbre plus rapide.
BREENBERG (Bartholomè), peintre et graveur, né à Utrecht
vers l'an 16M, mort en 1660. Il était peu connu lorsqu'il entre-
prit un voyage en Italie, et les études qu'il en rapporta lui ser-
virent k composer des paysages qui furent très-estimés. Il réus-
sissait merveilleusement aussi dans les animaux et dans les fi-
gures, auxquelles il donnait un cachet tout particulier d'élégance
çt de délicatesse. Parmi ses tableaux, il en est qu'on ne dirait
jamais être sortis de la même main qui en a produit de si ex-
cellents. Les uns sont d'une manière noire et désagréat>le par
l'emploi de mauvaises couleurs; les autres sont d'une manière
brillante et gracieuse. Ses dessins et ses eaux-fortes sont aussi
rares que recherchés. On a beaucoup^gravé d'après lui. Son
élève principal est Gofi'redi, dont la touche est aussi légère et
aussi spirituelle que la sienne, mais dont le coloris est bien infé-
rieur au sien.
BREERRWOOD(r. BrBREWOOD).
BREF, BRÈVE {gramm.), adj. aiurt, prompt, de peu de du-
rée ou d'étendue. Le temps que vous me donne» est bien bref.
Une réponse brève. Dans Pépin le Bref, il sianifie de petite
taille. Il se dit particulièrement, en grammaire, des syllabes, des
voyelles qu'on prononce rapidement. Syiifibe brève , Voyelle
brève. A est long dans grâce et bref dans race. On l'emploie
substantivement dans le même sens, au féminin. L'ïambe est
composé d'une brève et d'une longue. — Figurémenl et fami-
lièrement. Observer les longues et les brèves, être fort cérémo-
nieux, être extrêmement circonspet et exact en tout ce qu'on
fait. — Figurémenl et familièrement, lien fait les longues et les
brèves , se dit d'un homme habile et intelligent en quelque
affaire. — Avoir le parler bref, la parole brève, s'exprimer en
peu de mots, ou parler d'une manière précipitée. On dit aussi
dans le dernier sens , Parler, Héponére d^un ton bref. — Brep
s'emploie aussi comme adverbe et signifie, enfin, pour le dire en
peu ae mots : Je vous ai déjà dit aue ceU ne peut être, bref je ne
le veux peu. — Familièrement, Parler bref, avoir une pronon-
ciation prompte , précipitée. — En bref, locution adverbiale,
en peu ae mots. Nous ne le mentionnerons qu'en bref. Je vous
k dirai en bref.
bref apostolique (droit ean.), lettre adressée par le sou-
verain pontife i un particulier, i une communauté ou même à
un prince, mais n'ayant point rapport aui^aflaires générales de
( 544 ) brmuBT.
l'Eglise. Telles sont les leUres expédiées de la pénileumé
Rome pour l'absolution d'un cas réservé, pour une étfmt,
pour un privil^ quelconque ou pour une indulgence. — im
que le bref est expédié en bonne rorme. Il a la mène kntf^
tous les autres rescrits apostoliques. Il déroge méoie qado»
fois i une bulle antérieure; mais il faut que la choie soiiéë-
8 née d'une manière particulière. Au reste, il serait Irèsniitit
e déterminer clairement et complètement les cas dans loné
on expédie plutôt des brefs que dea bulles. — Voici Ici fn»
paies différences entre les bulles et les brefe : les prennèroM
toujours ouvertes quand on les donne ; les seconds sont pw.
que toujours cachetés. Les brefs ne renferment ni priteta
préambule, et, au lieu d'être signés de la main du pspe, ilia
g>rtent que la signature d'un secrétaire désigné pour cet d^
n les écrivit longtemps sur du papier ordinaire: maii de m
Jours ils sont presque tous sur paiciiemin, et sur le oMéopp»
i celui dont on se sert pour les bulles. On les scelle de et
rouge, â la différence des bulles qui portentdeladrefcrte,c(a
y applique l'anneau du pêcheur. — Dans randen droit («*•
mierde France, on appelait brefs des lettres obleaacsdeh
chancellerie pour intenter une action contre goelqu*ia.-Ol
nomme aussi bref, ordo ou directoire, le livre qai csitiai
l'ordre et les rubriques qui doivent diriger dans la rédlatioiè
l'olBce divin (F. Rbscrit, Bclle, Pènitbncbbib).
BBEFAB (géogr.). t'/est le nom d'une des Iles Sorungaei,!»
descètes de Gornouaille,en Angleterre.
BRÉGBNZ {Brigantia) (géogr.), petite ville do Tyn4 et cW>
lieu de cercle, sur le lac dé ConsUnce. Elle fut, i noeèiM
une des places fortes les plus importantes de celte partieèfil-
lemagne. Sa population est aujourd'hui de S,000 babitarii
BBEGETio géogr.), ville septentrionale de la deiixlèBeF»>
nonie, sur le Danube, un peu au-dessus de l'endroit oô le Im
tourne de l'est au sud, entre les embouchures du Colaielà
Granua.
BREGIB, S. m. (I. dépêché), espèce de filet i malUesélrÉa
BBE6MA (anatomie), s. m. Cest ce qu*ou appeUe «« k
sincipul(V.ce mot).
BRE6NA (géogr.), petite contrée d'iUlie, l'une des qp*
3ue les Suisses y possèdent, entre les sources do Rhinetlii*
e Bellinzone. Il y a dans ce pays une rivière de méoie Ma,
qui le traverse et se jette dans leTesin.
BBéGUET (Abraham-Louis), l'un des plos célèbres W»
gers de notre siècle , naquit k .Neufch4tel en Solsie ea lî<^
d'une famille de Français réfugiés. Mis ao collège de la*
heure, il y perdit complètement son temps. Sa niwe, dewi»
veuve, se remaria lorsqu'il n'avait encore que dix ans. Br^
fut aussitôt rappelé du collège par son beau-père, gaiétiMw-
loger et qui le dirigea dans son apprentissage en horlogcntu
jeune Bréiruct ne se sentait pas plus de vocation pour oetle p»
fession sédentaire que pour la grammaire et le latin; DWip"
à peu les combinaisons mécaniques l'intéressèrent, et n Rf»
gnance cessa. Venu à Paris avec son t)eau-père, sa mèfeH^
sœur, il acheva son apprentissage cliei un horloger de Yen»
dont il devint en peu de temps l'ouvrier le plus habile. La ^
de sa mère et de son beau-pere le laissa avec sa sœorstMM^
tune et sans appui. Mais, à force de travail et de constance^ i)^
non-seulement subvenir k leurs besoins i tous deui, bb»»'
core pa)^er un professeur de matliématiques : il. tentait d9*
nécessite de connaître les sciences exactes. Il derint Vëhtm^
tionné de l'abbé Marie. Les premiers ouvrages qui le fo^ j^
marquer furent ses montres perpétueliês , qui se reMOji
d'elles-mêmes, par le mouvement imprimé par la '''••'^?2-
lui qui les porte , invention du reste qu'il ne fit que P*'*'**
ner, et qui remonte vers le milieu du xyil* siède. Il fit**
montres- là pour divers personnages élevés, tels qiie b
suffit de les porter un quart d'heure en marche pourqai
aillent trois jours. Le duc d'Orléans, étant k Londres, ût w**
montre de Bréguet à Arnold, oui passait pour le premier"^
loger de l'Europe. Celui-ci, après avoir admiré le roton**'
ce chef-d'œuvre et l'exécution de toutes les pièces, se M»/
venir à Paris, pour faire connaissance avec un •"^^ÎS^Ïb!-
bile et lui confier son fils, qui passa deux ans i l'êcoletK^
guet. Pendant la révolution, quoique totalement étfsap
politique^ Bréguet devint suspect, et dut i des anuspag^
de pouvoir sortir de France. Il se retira dans la ^''•••^J^
gne, où il s'occupa exclusivement de recherches aéoayj
avec son fils qu'il avait emmené dans son eill. Btiaw tB*
BaɫT.
BEEISLAK.
(84B)
avait d'étrcntes Kaîsons avec les reines d'Angleterre et de Suède,
le chancelier Letellier» Hardonin de Péréfiie, etc. Ces lettressont
tontes sans date. Parmi ses poésies, on doit surtout distinguer
le sonnet sur Rome, dont voici les premiers vers :
patrie, il y trouva ses anciens établissements détruits; mais aidé
par des amis généreux, et plus riche de savoir, il put les relever
en peu de temps et même les agrandir. Les perfectionnements
et quelquefois les inventions quV>n lui doit s'étendent à toutes
les parties de Tart de l'horlogerie. Ce fut lui qui imagina le pre-
mier le paraehuie, pour garantir de fractures le pivot du balan-
fier, en cas de choc violent ou de chute ; invention si utile, sur-
tout pour les montres de poche ; les eadralures de ripétition,
(l'une disposition plus sûre et qui occupent moins de place dans
le mécanisme de la montre ; les T€êiOTU-4imbT€$ qui ont rem-
placé les timbres anciens, exigeant, pour être entendus, des ou-
vertures pratiquées exprès sur la botte : cette dernière invention
a donné naissance aux mmUrei-eoeheU^ aux moiUret-tabalièreê
et aux mùMvêê boitêi à muiique. Nous nous arrêtons là relati-
vement à rhorlogerie. Biais c'est surtout aux sciences exactes, à
l'astronomie, à la physique et à la navigation que Bréguet a
reudu des services inappréciables, en multipliant les moyens de
calculer les minima les plus délicats de la durée avec la dernière
exactitude. Tels sont ses ehronomètrei, dont les divers échappe-
ments prouvent la fécondité du génie de l'inventeur et la variété
de ses plans; en voici quelques-uns : l'éckappimênê libre ^
Véehaj^^emêni à forée comlante et à remoMoir indépendant ,
l'échappewketU noiuret, celui dit à lourbUlon, et celui à hélice,
qui n'a pas besoin d'huile. L'exposition de 1819 fut enrichie par
Bréguet de plusieurs cbefsHd'œuvre, les uns d'une haute impor-
tance pour la science, les autres remarquables par le double
mérite de la difficulté vaincue et de la beauté de l'exécution.
A la première classe appartiennent V horloge <ulronomique
double, la wunUre double^ dont les deux nH)uvements et les deux
pendules, entièrement séparés, agissent tellement l'un sur l'au-
tre, qu'ils se règlent mutuellement, et qu'ils se donnent réci-
proquement une précision qu'ils n'auraient pas seuls; tel en-
core le eompieur atlronomt^at, renfermé dans le tube d'une
lunette d'observation, qui rend sensibles à la vue les dixièmes
de seconde, et permet même d'apprécier les centièmes de secon-
de. Dans la deuxième catégorie se rangent une inQnité de beaux
chronomètres de poche^ simples ou à répélitiony à qwtnlièmes,
etc., plusieurs pendules de voyage à répétiiion^ à réveil, mou-
vement de lune et quantième complet , constcuits sur les prin-
cipes et avec les soins d'un bon garde-temps; un compteur mi-
litaire^ avec sonnerie pour régler les pas de la troupe, et dont le
mouvement s'accélère ou se ralentit à volonté ; une montre de
*ou, contenue dans une double boite, le tout d'une ligne et demie
l'épaisseur et de onie lignes de diamètre , avec une aiguille
laillante, mobile au doigt dans un sens, mais s'arrètant dans
'autre sur l'heure marquée par la montre que renferme la
louble boite, ce qui permet de connaître l'heure et les quarts
lu tact et en secret ; enfin la fameuse pendule sympathique, sur
aguelle il suffit déplacer, comme sur un porte-montre, avant
Tiidi ou avant minuit, une montre à réjpétition qui avance ou
{ui retarde, pour qu'à ces deux époaues les aiffuilles de la répé-
LÎtion soient remises subitement et a vue sur l'heure et les mi-
nutes de la pendule, et qu'en peu de jours le mouvement inté-
rieur de la montre soit lui-même trà-exactement réglé. C'est
encore à Bréguet qu'on doit la légèreté et la solidité du méca-
nisme des tétégrapnes établis par Chappe, ainsi qu'un thermo-
mètre métallique d'une sensibilité extrême. Bréguet avait réuni
un grand nombre d'observations et de faits intéressants sur la
transmission du mouvement par les corps qui restent eux-
tnémesen repos, et il avait le projet de les publier. H mettait
(également en ordre un grand ouvrage sur l'horlogerie, où toutes
^es dêoouvertes devaient être consignées; mais il fut frappé de
mort subite le 17 septembre 1835. Il avait été successivement
liorloger de la oMrine, membre du bureau des longitudes, et
?n 1816 membre de l'Institut, en remplacement de Carnot, et
hevalier de la Légion d'honneur. On lui doit un Essai sur la
^orce animale et sur le principe du mouvement volontaire,
Paris, 1811, in-4o.
BK£GY (ChABLOTTE SoMNAISE DE ChAZAN, COMTfeSSE
>ë), née à Paris en 1619, fut dame d'honneur de la reine Anne
l'Autriche. Son oncle, le savant Somnaise, prit un soin parti-
ulier de son éducation. A quatorze ans elle épousa M. de
lécelles , comte de Brégy. Sa beauté et ses talents la rendirent
f lébre ; die entretint un commerce épistolaire avec les person-
ages les plus distingués. Louis XIV l'engageait quelquefois à
lire des vers , auxquels il faisait répondre par Quinault. Elle
inserra dans sa vieillesse toutes les grâces ae son esprit. Ben-
rade loi a adressé des vers. Elle mourut â Paris le 3 avril
193. Ses ouvrages ont été recueillis et imprimés sous ce titre :
ëUreêêiPùéiiesde laeomêessedeB,. .;9aTV\mpnmé,ALeyde, ,,._-j. ^ ^ ^ .. ^ . . ..
966 , ÛMS. Les lettfft de M»« de Brégy apprennent qu^elle l de Pouzxoles , Naples, 17»3 , m 8» ; TopograpMa fisiea deUa
IT. ^
Vous que l'on vit jadis de splendeur éclatants.
Thermes, cirques, palais, que partout on renomme,
Si vous montrez encore la puissance de Rooie,
Vous montrez bien aussi la puissance du temps.
Segrais a donné le portrait de M""' de Brégy sous le nom de
Flonlence, dans Tavant-propos de ses Nouvelles françaises.
Celui qu'elle a fait elle-même de sa personne et de son caractère ,
à la tête de ses œuvres, semble trace avec franchise : a Pour mon
esprit, dit-elle, je crois l'avoir délicat et pénétrant, et même
assez docile ; et la raison , quelque part que je la trouve , a plus
de pouvoir sur moi ^ue nulle autre sorte d'autorité. J'ai l'esprit
assez propre à bien juger les choses, quoique je n'aie aucun ac-
quis, et je me suis si mal servie du bien d'autrui, que mon
simjile naturel me réussit mieux que les règles de l'art , de sorte
qu'il faut que j'en demeure â ce qui s'est trouvé en moi. Pour
mon humeur, j'aime trop la louange. » — Quelques savants
attribuent au comte de Brégy les Mémoires de M*** , pour ser*
vir à l'histoire du wiV siècle, Amsterdam, 1760, 3 vol. in-8®
(V. V Année littéraire, 1759, tome xiii, lettre 14, et le Journal
de Trévoux, février 1760). Ces Jfifmoire« commencent à l'avé-
nement de Louis XIV en 1643 , et finissent en 1690. ^ Bbégy
(de Flécelles, dite la samr de sainte Eustochie), religieuse
de Port-Royal, estauteur d'une Vis de la mère Marie-des- Anges
(Luireau ), abbesse de Maubuisson et ensuite de Port-Royal ,
Amsterdam, 1775, 3 parties in-l2 ; la première partie avait été
imprimée à Paris en 1757 , in-13. Cet ouvrage a été rédigé sur
les Mémoires de la sœur de sainte Candide Lccerf , religieuse de
Maubuisson , et revu par P. Nicole. On a encore de la sœur de
Brégy une Relation de sa captivité, avec un acte du P. Male-
branchc , dans le recueil qui a pour titre : Divers actes, let^
très et relations des religieuses de Pori-Royal, etc. 1723 et
1724,in-4^
BaÉHAiGNE , adj. U se dit des femelles des animaux qui
sont stériles. Ainsi on appelle carpe bréhaigne , une carpe qui
n'a ni œufs ni laite. — Bréhaigne se dit quelquefois subs-
tantivement d'une femme stérile. Cest une bréhaigne. Dans ce
sens il est populaire.
BRéHAN(F. PLBLO).
BRÉHAN ( jBAN-REIfÊ-FRANÇOIS'AMALRIC DE) , d'une dcS
plus illustres familles de Bretagne, frère cadet du comte de
Plelo, immortalisé au siège de Dantzig , entra fort jeune dans la
carrière des armes , fit la guerre de sept ans, assista aux batailles
d'Hastembeck et de Crevelt , prit sa retraite avec le ^rade de
colonel, et vécut à Paris au milieu de la société la plus distinguée
et occupant ses loisirs avec la poésie, la musique et la peinture.
Quoique fortement opposé aux principes révolutionnaires,
Bréhan refusa d'émigrer, par la raison a qu'il lui était à peu
près égpBil de mourir en France d'un coup de civisme ou de mi-
sère en pays étranger. » Devenu suspect, il fut désarmé pendant
la terreur, et obligé , comme noble , de sortir de Paris. Il se
cacha dans le petit village de Ruelle, et s'y livra à ses goûts ar-
tistiques. Lors de la chute de Robespierre, Bréhan rentra à
Paris ; il y vivait encore en 1807 , et on ignore la date précise
de sa mort aussi bien que celle de sa naissance. On a de lui : le
Mot et la Chose ewfliqués par les dérivés du latin, Paris, 1807,
4 tomes en 2 vol. in-8o.
BRÉHAT igéogr.), petite île de France , dans la Manche, sur
la côte du département des Cùtes-du-Nord. Elle est défendue
par un fort, et renferme un village et 1,550 habitants, pêcheurs
pour la plupart,
BEÉHis, s. m. {hist. nat.), animal de TUe de Madagascar,
de la grandeur de la chèvre, qui n'a qu'une corne sur Te front
et qui est fort sauvage,
BREISLAK (SciPiON), célèbre géoloffue et naturaliste, né i
Rome, était filsd*un Suédois naturalise, et filleul du cardinal
Sdpion Borgbesi , qui fut son protecteur. Dès son enfance
montra un goût particulier pour les sciences naturelles. Ses
études finies, il fut nommé professeur de physique et de mathé-
matiques au lycée de Rasuse, puis au colley de Nazareno.
L*étude de la minéralogie étant devenue sa pnndpale occupa-
tion, il passa à Naples, où il fut chargé de construire sur la Sul-
fatera un des plus grands appareils qu'on ait jamais vus. Il y
composa plusieurs ouvrages en italien : Essai sur la Solfatora
Cmmpania, Flonace, 1798, iuH^; Vmfgi mêUa Camptmia. Eo
1799, BmsUk fui appelé à Home par le oouvcau gpii%eraefneiU»
d oommê on des cousuls de la république romaine. U fut
obligé de se réfugier en France en 1799, lort de Tiuvasioa de la
•econde coalition. Il y devint l'ami des savants les plus distin-
gués, cl fut admis à la lecture de plusieurs mémoires intéres-
tants qui ont été publiés dans les volumes de l'académie. En
I80i, le gouvernement de Milan le nomma inspecteur des
poudres et salpélres. U publia alors : Del iolnilro e deif arie
éeiianilrajo. Milan, 1805, in-8^En 1811 il lit paraître son
inlroduzione alla geologia , Milan, 2 vol. in-8** . et en 1818
tes InsUtuMioni ^«olog^Ae , ibid.,Svol. in-8%avec atlas,oo-
frage classique qui fut traduit en allemand et en français. Il
fut publié à Paris en 18W, sons le titre de Traité sur la Urae^
ture extérieure du globe, on Institutions géolttgiqueê. Quoique
avancé en âge, Breislak lit une Description géologique du Mi-
ktnaiSf qui lut publiée en 1822 par le gouvernement autrichien.
Membre de la société royale de Londres* de celles d'Edimbourg,
de Berlin , de Munich , de Turin . il fut admis en 1805 à l'Ins-
titut royal italien. Il mourut à Milan en février 1826. Il avait
publié quelques autres If ^fMO^M trè«-précieuxsur la géologie, et
krmé un cabinet fort riche de minéralogie, vendu après sa mort
i la famille Boroméi.
BRBITEBîllACH (f^. BREYDENBACH ).
bheithaijpt(M.-Chrétien), neveu d'un professeur de
théologie qui a laissé quelques écrits sur cette matière, naquit à
Brmsleben , dans la principauté d'Halbersladt, le 1" mai 1669,
et Ut ses études à Halle, où il soutint avec succès plusieurs thèses
de théologie et de logique. Nommé professeur die philosophie à
Helmstaedt en 1718, et d'éloquence en 1740, il occupa ces di-
verses chaires avec distinction. Oo a de lui des dissertations :
!• De principiis humanaram actionum , Halle, 1714, in-4*»;
J" De slHo SulpiUi Severi, ibid., 1713, in-4»; 5« Disquisitio
kistorica, crilica , curiota , de variis modis occulte scribendi,
êam apad veieres quamrecentioresusitatiSf Helmstaedt, 1727,
in-4« ; Idem sous ce titre : Àrs decifratoria , sive Scientia oc-
cultas scripturas solvendi et legendi , et De variis occulte scri^
bendimodis, Helmstaedt, 1757, in-8». C'est un des meilleurs
ouvrages que nous ayons sur la sténographie ; 4° Commeniaria
de recta linguœ anglicanœ pronuntiatione , ibid., 1740, in-S"*.
Breithaupt mourut le 12 octobre 1749. — Breithaupt ( Jean-
Frédéric), oncle du précédent, éuit conseiller du duc de Saxe-
Gotha , et mourut le 5 juin 1715, après avoir publié plusieurs
ouvrages, dont le plus remarquable est intitulé : Josepkus (ro-
rionides, sive Josepkus Hebraïcus , Go\ha , 1707, in-A*». C'est
«ne traduction de Joseph Ben-Gorion , historien hébreu qu'il
avait toujours prétendu être le même que le célèbre Flavius
Ju6èphe. Sa vie , écrite par l'abbé Breithaupt, a été publiée par
à>. Lepariii en 1725.
•RKiTKOPF ( jEAN-GoTTLOB-EMiiANtEL ), né à Leipzig le
^ novembre 1719. Son père, qui éUit imprimeur et libraire ,
le destinait à lui sucoéder. Jean , après une vive répugnance
pour la profession paternelle, à laquelle il préférait l'étude des
langues, de Thistoire et de la philosophie , dans lesquelles il se
distingua de bonne heure, tinit par se vouer à l'imprimerie dès
qu'il eut connu et admiré les tentatives d'Albert Durer pour
perlectionner cet art. Dès lors il s'appliqua sans relâche à l'amé-
Horer, et il lui lit fiaire d'immenses progrès. Il sut combiner les
matières de fonte asseï heureusement pour rendre ses types
deux fois plus durables que ceux ordinaires ; il imprima avec des
caractères mobiles, la musique, les ligures mathématiques, les
eartes géographiques, les portraits et les livres chinois. Le car-
dinal Borgia encouragea ces glorieux travaux. Il avait aussi une
Ikbriquede cartes à jouer et oc papiers de tapisserie. Son impri-
merie , l'une des phis complètes de l'Europe , renfermait les
poinçons et les matrices de quatre cents alphabets différente ; sa
fonderie , composée de douze fourneaux, occupait seule trente-
œuf ouvriers ; aussi envoyait-il des caractères en Pologne , en
Russie , en Suède et jusqu'en Amérique. Breitkopf mourut le
S8 janvier 1794 à Leipzig, il a publié : 1«* Essai sur l'histoire
de tinvention ds C imprimerie ^ Leipzig, iii-4»; î» Essai sur
torigine des eartes à jouer, tintrûduciion du papier de linge
et les commefkcemenU de la gravure sur bois en Europe, 3 par-
lies in-i". 1784-1801, en allemand : la deujùème partie, publiée
•près sa mort , a aussi paru séparément sous le titre de Maté-
riaux pour servir à l'histoire de la firavure sur bois , publiés
par J.-C.-F. Koch ; 3^ Sur Vimppssstondes eartes géographi-
ques et raractéreê mobiles , Leipzig, 1777, in-4% en allemand ;
4r Exempium tffpographies sinicœ figuris characterum et
tffpis mobiHbus compositum, Leipzi([, 1789, grand ia-A"; 5« Sur
Ift bibUograpMe et (a btàliophiUe, Leipzig, 1793,:graudifi-4», eo
(M)
allemand. Sa vie a été écnle , Bio§rm§kiê de BfeiQ^,m
II. Uausius, Leipzig, 1794, io-8^.
MlBll IMGBR ( Jkax-Jaoook) , né à Zurich en 1S7&, ««<
en 1646, Dèf au'il eut visité les écoles de Herbom, de Ik
parg,de Francver, de Leyde,de HeidethergeideBàle,!)»^
vint en 1597 dans sa pairie éposser BégiiieThoiMBo,rM
modèle de vertu dont Wolpb a écrit la vie , el il ren^t dis-
ses charges de professeur et de pasteor. En ittU il élMcWè
clergé du canton de Zurich. Fort de rinBoeoce poiiiMMr ^
lui avaient acquise aes talents et sa loyaulé, BrtitMgcr rHira
les écoles de son pays et la disdplioe oedésiastiqM, et mmi
l'alliance des deux cantons de Zurich et de Berne. Looqot.ar
les instances des états de Hollande , les cantons prsIcslHttd^
putèrent des memt>res de leur cierge pour assister aa hnra
synode de Dordrecht , Breitinger fut nommé chef de la dèfet»-
tton , s*y rendit en 1618, et y soutint avec le plas grand Klik
doctrine des zvrin^liens. Ce fut encor»4ui qu'on envon i G»
lave-Adolphe, roi de Suède , lorsque » se tronvant i la Mté
son armée victorieuse dans le voisinage de la Suisse, il ndar
cha Talliance des cantons réformés. Breitinger réoait d»
cette mission délicate, où il refusa cette alliance qui ainilikn
des cantons les mentbres catholiques de la confédéiatioi. te
ouvrages imprimés contiennent des DissettaUùmSy des .Siratn
une Traduction allemande du Nouveau Testament H m
tUlaHon des travaux du synode de Dordreekt. En memei
on conserve de lui , à la bibliothèque de Zurich , de mmkm
Mémoires sur divers sujets ecclésiastiques et politiqws.riff
sa pvtipre vie. F.-C. Lavater a écrit : Eleîge kisteii^ à
J.^, Breitinger , premier pasteur de tEqKse ii JM
Zurich , 1771, in-8° , en allemand. ^ BnBtrtTiGBn (iof-^
ques), chanoine et professeur de grec el d'hébreu à 2ancb , i
dans cette vilfe en 1701 et mort le ift décembre 1771 Si ti
fut consacrée tout entière à son saint nainistèrt et i fflaf
des anciens. La collection d'historiens suisses, les voiam^
historiques , politiques et critiques sur Thisloire de m pMv
auxquels il eut une grande |)art, décèlent en ménetrâf»r
philosophe profond et un critique judicieux. Ce fatà feUetf
que que se forma , entre Bodmer et Breitinger, cetlejiaiw
célèbre par son but utile de la réforme du goût en AlleM|F
et pr les différents écrits de critique que publièrent cfs *c
savants sur les langues et la poésie. En 1730 Breitinger pi'^
son édition de la Bible des Septante ( Zurich , 4 val. ÎM*
d'après l'édition de Gros , en la corrigeant sur le muwn
d'Alexandrie et sur celui du Vatican , avec des variaat«»«t**
notes. Appelé en 1731 à la chaire de littérature au g) m* ^
Zurich , Breitinger y développa les idées saines et lainii«f
qu'il avait déjà proposées dans une dissertation laliaf :Ar^
quod ninUum est in studio grennsnatieo. Toutefois , ce «^
que lorsqu'on l'admit chanoine , peu de temps après, qi'il^
tmt , non sans peine , la réforme si désirable des écsifs Mu
pays. Ses principaux érriissont : 1*> Àrtis eogitandipriettp»
1736, in-8» ; ^ Critique de l'art de la poésie, «740, %vd,m*
en allemand ; 3» De anHquiesimo TuTioensisbibiielhseafet
Psalmorum libro , epistola ad eardineilem ©ytrMM».''*
in.4»; 4«> plusieurs Ecrits relatifs à des antiqssités éelsSt^
1^ Orationes soUmnes, publiées après sa mort, 1776. — L^*
de J.-J. Breitinger a paru dans le riouveem JoumaihsM^
mars, 1777.
BRELAN. L'origine de ce mol est très-incertaine; l«iiw;
font dériver de BcHin ou de Breland, lie d*AnplelerTr
donne ce nom à un jeu qui se jouait à quatre oo cifïq j<w«^
on ne donne que trois cartes à chacun. C'est sous le tff^
Louis XIV que le brelan devint une espèce de fureur. Of-
simple en apparence, est en réalité ruineux, lesjoofurs"
la vérité la faculté de fixer leur enjeu , mais on ne ^^^
être excité par les copartenairesqui, confiants dans leurs tit^
surenchérissent à Tenvi. Ce jeu liit prohibé et en *wtte i
poursuites sérieuses de l'autorité. Tombé en désuétude, l*'*'^^
a été remplacé par la bouillotte. Ce sont à peu de choses pw '
mêmes K*gles; le mot môme y est conservé; car l*^**^
rois, trois dames, trois valets, trois sent, sont ce q^^^^.^JJf
des brelans. Le brelan d'as est le plus fort; les autres wîw«*
f progression habituelle des autres caries. On apoelaît par ""f
es maisons où le jeu était une spéculation, un brelan.
BRELANDEa, V. n. jouer continuellement à quelqTifJ<*^j
cartes que ce soit. Ne faire que brelander, U est Cuuiutf • *
prend toujours en mauvaise part.
BRELANDiER, lÈRE, 8. terme injvieia ; ccl«^«^
fréquente les maisons de jeu; et dans un moins défi**^
celui, <xUe qui joue oontiniKlIement aoi carlns.
BII*M«. ( »7 )
BRBLntJD. XrEL9, c'esl-à-dire Nicolas), moftden soédob,
D^ dans k Vf rmeland tn 4094 df parents pauvres, fit ses éludes
à runhfrsîtc dTpsal , s'attacha d'abord h la jurisprudence , fut
Skfue temps notaire à Carlstadt , et successtrement soldat en
sse, déserteur et Toyageuren Italie, h la suite d'un gentil-
bororae allemand dont il nt la connaissance ^ Wittemberg. Son
protecteur étant mort è Padoue, il se vit obNgé, pour gagner son
pain, d'appliquer h divers métiers son rare talent pour la mé-
canique, et le hasard ledétermina pour la lutherie. Après divers
voyages en Suisse , en liOrraine , en France et en Hollande , il
revint en Suède, étudia la théologie è Lunden, h Upaal et Wit-
temberg, retourna en Italie, et, après avoir essuyé un naufrage
et s'être tu dépouillé par des voleurs, il arriva enfin dans sa pa-
trie avec le bonnet de docteur, fut fait pasteur de Wolstadt près
de Caristadf , et y mourut leSJuillet 4753, avec la réputation
d'un très-habile mécanicien et (acteur d'instruments, ce qui lui
nlut une pension du gouvernement et une place à l'académie
des sciences de Stockholm , dans les mémoires de laquelle il a
laissé une savante dissertation sur le perfectionnement des ins-
ttvments à clavier.
BRILLE. Dans le commerce de bois carré , on nomme ainsi
ime certaine quantité de pièces de bois liées ensemble en forme
de radeau. Il l^ut quatre brelles pour former un train complet
(F. TitilN).
BRELOQUE, nom aue Ton donnait h plusieurs ornements de
bijouterie qu'une moae bizarre et trop longtemps conservée
faisait pendre à une longue chaîne fixée a la montre. —Dans Tar-
oiée, ce mot désigne une batterie de tambour, employée le plus
drdinaircment pour faire rompre les rangs. Dans le stvle fami-
lier, on dit Battre la breloque, quand un homme en parlant perd
le fil de ses idées.
BRELiXHE (comm,)y nom de certains droguets fil et laine
aoî se fabriauaient autrefois en grande quantité à Rouen, à
Daroétal et a Caen. On appelle également ainsi les tiretaines
dont le Poitou faisait autrefois un si grand commerce.
B&UiAS, bàloQ ou arme qoekooque pour attaquer et se
défendre. Il se dit aussi d'une sorte de boisson , espèce de
bière«
BmèHE («èraitf a) {h, iiel.), poisson du genre des cyprinoïdes,
Toinn des orrhiaes et des lalnons. Il a le corps couvert oe grandes
éoBÎlles, le boodie petite et les roftcboiree sans aucune dent,
poniâ d'épûies elde barbillons; la dorsale est courte, placée en
BTÎèce dès veotraks; l'anale au contraire est assez longue. Ce
poMSto nk dans les fleufes et les rivières de presque toute l'Ëu-
repe, aÎBsi que énu les grands lacs; il est l'objet d'une pèche
inportaate. On le UtNive fréquemiBent sous la glace. Il est si
iMDinm dans œrlaîoes contrées, qu'en 1749 on en pit d'un
Ml oeup» dans on graod lac en Sttéde, cinquante mille indivi-
r\ petaiest eBseroble plus de mille kilo^mmes. Lorsque
printemps ha brèmes cherchent les rivières ou les fonds
is d herbages pour frayer, dMqne famille est souvent suivie
Irais on quatre mêles. Les brèmes (irayent k trois époques de
^"«BiKe. Dorant cet acte, les mâles ont sur les écailles du dos et
des cèles de petits boulons que Pline kii«méme avait remarqués.
— Les brtoKS sont poorsuivies par l'homme , par les poissons
Mvaces, par les oiseaux nageurs; les bases et d'autres oiseaux
m font amai leur proie.-*- Les bitees croisseut assex vite; leur
dttir est agréable au ^t par sa bonté, et à l'œil par sa blan-
itemr. Lorsqo^oo les tire de Tean pendant 1« froid, ou peut les
teosporter vivantes iori loin, pourvu qu'on prenne la précau-
ion oe les envelopper dans un linge humide ou dans la neige.
On rcucootresaaveaiàla tète des troupes de brèmes un poisson
IBelespècbeursoatDonnnécbefdeoescyprins. A.B. dbB.
BaAHB {ÙVOÊÈ DE), province dm Ebnovre qui fût actuelle»
■ent partie de la sénéchaussée de Stade. Elle porte le nom
rarcheiéché, en raison du si^ célèbre établi dans la ville de
"■^ — 9 aonchef-lîeu, siège qui, ainsi que rehii de Verden • fut
■nuis
oelraû
i^larîsé k la paix de WcstphaKe et échut à la Suède. En 1719,
les DuMÎB conquirent ces oeux pays, qu'ils vendirent à l*èleo-
ter <le Uruttswick pour 600,000 rixdales. Celui d les rétroeéda
k la Soède pour 1 ,000,000 rixdales ; par suite de quoi Brunswick
«ç«t llnvestiture impériale en 17M. Le pays d'Hadelu était
Rijginairenent propriété des ducs de Saxe-Lauenbouif . Après
w extiiietion , il édiut en 1781 aux éleeteurs de m uiéaM
Mâwn ; mais juscraTen 1818 il a toujours été oansidécè eomue
kie province particulière. Ces trois pays forment actuellenmit
I pruvkn'e de Brème, qui se trouve bornée au nord par la mer
^ Nord, au nord-est par FEIbe, k Test par la sénéchaussée de
•tinHboarg, au sud par Hoya et le baHKwedeThedinghai
it par le territoire de la Tîlla de BrésM, et à r<
par le Weser, oui la sépare d*01denbouiig. Sa superficie cal,
selon Hassel , de 1S6 milles carrés. Dans son enceinte soûl
situés le territoire de la ville de Brème, le bailliage hambour-
geois Ritxebâttel et la petite province oldenbourgeuise Wûhrden.
Cette province est bordée par des marécages gras et fertiles ; le sol
de l'intérieur est sablonneux, plat et parsemé de rares bouquets
de bois, et abonde en bruyères et en immenses tourbières. Sa
partie marécageuse est protégée contre les inondations par des
digues habilement construites. L'Elbe reçoit dans son oouia
r£sle, la Luhe, la Schwinge, TOste, le Weser, l'Alter, la
Wumme et le Geeste. Le principal canal est celui dit de la
Navigation (Schiffabrtskanal), qui joint la Lanime à TOste, al
traverse la province oftHiquement. Les lacs, ou plutôt les étangs
principaux, sont le Flagel et le Balech-Sec. 11 n'y a pas d*caux
minérales et fort peu d'eaux de source. La température est
douce, mais variable et sujette à de fréquentes tempêtes, par-
ticulièrement le long des côtes. Le pays abonde en général en
céréales et en fèves, nonobstant l'aridité de Sansal. On y cultive
particulièrement le lin, les fruits, et surtout le raifort ou mou*
tardelle. On y élève un grand nombre de clievaux et de béteS
à cornes, ainsi que des montons, des cochons et surtout des
oies. On y trouve beaucoup de lièvres, de bécasses, de poissooa
de mer et d'eau douce. On y chasse le veau marin. Les richesses
minérales se bornent è l'argile et à la smectile. Le commerce
ne s'étend guère au delà des produits matériels du pays. La
population est évaluée k environ 195,000 habitants, reparti»
dans quatre petites villes , vingt-trois bourgs, cent vinfft-dnq
villagcu-paroisses et neuf cent vingt-quatre hameaux. Le dia-
lecte en usage dans les campagnes et même dans la petiM»
bourgeoisie est le plat allemand. — UisUrirê du duché «I dk
fmrchevéché de Brème, L'histoire andenoe du duché actuel cal
extrêmement obscure jusqu'au temps de Charlemagne. Duraui
le 1'*^ siècle après la naissance du Christ, cette contrée eiA
vraisemblablement le même sort que toutes les autres contrée»
de l'Allemagne, c'est-à-dire qu'elle devint tour à tour la pro^
priété de, différents peuples nomades, parmi lesquels il bat
remarquer les grands et les petits Cbauques^ Cependant leur
nom disparaît de Tbistoire dès le ix^ siècle. A leur place se
montrent les Saxons, avec lesquels ils avaient certainement de»
relations si tntioies que les mceurs et les coutumes des premiers
ont dû nécessairement se fondre dans celles des derniers. Une
semblable fusion s'opéra é^kment ches les races frisonnes, qui
possédaient alors les plus fertiles parties du territoire de Brème.
On ne sait pas encore au Juste si c'est seulement sous le réfoe
de Charlemagne que les Francs pénétrèrent dans le pays : car
les ruines de Pipinsbourg, dans le bailliage de Bederkèse, peu-
vent d'autant moins prouver en faveur de cette assertion que ce
diâteau a été construit par Charlemagne en mémoire de sou
père, avec le nom qu'il fjorte encore aujourd'hui. Le pays était
divisé en districts ; parmi lesquels celui de Wigmodie, compi
naot vraisemblablement le territoire de la Wumnte, était
considérable qu'il donna son nom a toute b province, qui cm
serva la dénomination de Wigmodie jusqu'au xir siède. L'ajjH
parition de Charlemagne jette un peu plus de jour sur l'histoiie
de ce pays; car au milieu des guerres sanglantes qu'il soutint
contre les Saxons, à peine était-d établi dans une contrée qu'il
s'occupait aussiUU du but de ses expéditions j^uerrières, de l'eta*
blisseinentet delà profiaption du christianisme, et qu'il y ins-
tallait des prêtres chrétiens. Dès l'an 780, il envoya pour œi
objet Willenad dans les provinces conquises; mais ce ne fut
guère qu'en 7S8 que celui-ci devint réellement évêque de
Brèûe et d'une partie de la Wigmodie, et fut enfin sacré à
Worms comme suffraaant de l'archevêque de Cologne. Jusqu'en
803, la tranquillité de l'évèché fut troublée par les révoltes cou-
tinnellttdes Saxons; mais la paix de Salxa lui donna une base
plus solide en étendant sa juridiction, sur presque toutes les
terres qui aujourd'hui font encore partie du duché. Les soins
principaux de l'évèché étaient la propagation et raffermisse-
ment du christianisme, ainsi que la conservation des établi»-»
sements consacrés au service divin. Il avait également la sur-
veillance des comtes qui administraient les affaires séculières
du pays au nom de l'empereur, et devait tenir la main à l'exé*
cntMn des lois et à l'adnûnistration de h justice; cependant il
n'avait réellement aucun pouvoir temporel direct. Willehad
fonda l'église catbédrale de Brème, et la consacra à saint Pierre.
Il mourut en 790. Willericb lui succéda . et fit construire en
pierre h cathédrale que Willehad avait fait bâtir en bois. Ce
ue fui cependant qu'après la paix de Salza qu'il put jouir pai-
sibleoieut de la possession de son évéché. La mort l'enleva en
859 à une administration pleine d'activité, que Leuderich con-
tinue jusqu'en 847. Avec ce dernier finit l'histoire des premiers
bbAhs.
(548)
étèques de Brème, doot la puissance s'était tellement accrue par
lear alliance avec Téglise de Hambourg, aue Brème fut érigé en
archevêché» — Le premier archevêque ae Brème fut Anschar
ou Anseard (F. ce nom), qui avait été antérieurement arche-
vêque de Hambourg, et qui eut de longues contestations i
soutenir avec Tarchevéque de Cologne, avant que ce dernier se
décidât à reconnaître Tindépendance de Brème. — A Ansgar
(mort en 865) succéda Remoert, qui mena une vie toute con-
templative, et s'adjoignit Adalgar pour Tadroinistration des
afiEaires. Il fut fort inquiété par les Saxons et les Normands,
et mourut en 888. Adalgar, successeur de Rembert, dut em-
ployer toutes ses forces pour triompher des prétentions de Tévé-
Sie de Cologne. — A Adalgar, mort en 905, succéda le sévère
offer, mort en 915, sous lequel les Huns ravagèrent Brème. A
œ dernier succéda Reginward^ mort en 916; à celui-ci Un no,
mort en 956, dont la nomination fut confirmée par Icmpereur
Conrad l*"", quoique le peuple et le clergé eussent élu un certain
Leidrad. Unno s appliqua sans relâche à gagner au christia-
nisme les populations du Nord , et mourut â Birka en Suède.
Tous ces évèques et archevêques ne furent constamment occu-
pés que des affaires ecclésiastiques; ce n'est que sous le succes-
seur dTnno qu'ils commencèrent à se mêler des affaires tem-
porelles. — L archevêque Adalgar, mort en 988, est le premier
3ui , par son influence et une sa^ conduite, affranchit Brème
e toute domination temporelle ctrangère, et lui assura le rang
et la puissance d*archevècné. Sa parenté avec la maison de Saxe
et sa fidélité éprouvée envers les trois Olhons lui facilitèrent les
moyens d'accroître la puissance archiépiscopale. Ce fut surtout
Othon 1*"^ qui se montra grand et ^néreux envers l'archevêché;
il le dola de tous les biens domaniaux royaux, enleva plusieurs
juridictions à l'administration séculière pour en investir la puis-
sance sacerdotale, lui accorda tous les droits de foire, de douane,
de monnaie et de tous les revenus de la ville de Brème; enfin,
et ceci est sans contredit le plus beau présent qu'il lui fit, il
accorda à l'Eglise le droit de cnoisir elle-même ses archevêques.
Indépendamment de tous ces droits et privilèges, Adalgar ob-
tint encore les évêchés de Schleswig, Ripen et Aarhuas. Son
successeur Liebizo V^ (lÀbetUiuê), mort en i0l5, ne fut pas
animé du même esprit qui avait porté son prédécesseur i réunir
Srudemment l'administration oes affaires temporelles à celles
es affaires ecclésiastiques. La conversion des peuples du Nord
lui tenait {)lus à cœur que les affaires intérieures. Cependant sa
conduite pieuse et modérée fut pa^rée de la part de ces peuples,
et surtout des Normands, par le pillage et la dévastation, que
ses lettres d'excommunication furent impuissantes à arrêter.
Son successeur Unwann , mort en i0?9, lut plus heureux. Sa
dignité lui fut conférée par l'empereur Henri IL Mais il fut
obligé d'acheter par des présents l'agrément du clergé et du
peuple. L'extinction de l'idolâtrie restera toujours son plus
bel ouvrage. C'est sous lui que la ville de Brème fut considéra-
blement fortifiée, en conséquence des contestations si fréquentes
entre les ducs de Saxe et les archevêques. Les archevêques
Liebizo II, mort en 1032, et Hermann, mort en 10S5, furent
S eu remarquables ; en revanche , Bezelin , appelé aussi Ale-
rand , mort en 1043, mérite une mention particulière par la
sévère opiniâtreté avec laquelle il s'opposa constamment au
mariage des prêtres. Un incendie, allumé par un certain Edo,
dévora tout son épiscopat, l'église cathédrale de Brème, ainsi
que les bâtiments du cloître; et il ne vécut pas assez longtemps
pour voir l'achèvement des travaux de leur réédification. 11 dé-
fendit avec énergie les droits de Brème contre l'archevêque de
Cologne , et consolida non-seulement la puissance spirituelle,
mais encore le pouvoir temporel de l'archevêché, prinapalement
au moven d'une charte impériale qui l'autorisait à tenir des
marchés et des cours de justice impénale dans les endroits où se
trouvaient des couvents. Le successeur de Bezelin fut le célèbre
Adalbert I'% mort à (joslar en 1072, qui s'efforça d'accroître
le pouvoir temporel de l'archevêché aux dépens de son influence
spirituelle, et qui, par son ambition, fut la principale cause de
la scission de l'Ej^lise du Nord opérée dans la suite. Il eut recours
à des moyens illicites pour l'exécution de ses prcjets, et ne put
cependant réaliser son idée favorite., l'acquisition du comté de
Stade, ainsi qu'il l'avait fait avec succès â l*^rd du comté de
Lesmon. La négligence qu'il apporta aux affaires de l'Efflise
augmenta l'importance des chanoines, qui se réservèrent l'élec-
tion des archevêques. Liémar , mort en 1 101 , fut aussitôt
promu au sié^ archiépiscopal par l'empereur Henri IV; mais
la fidélité qu'il garda à celui-a pendant la guerre contre les
Saxons fut récompensée par l'excommunication pontificale.
Néanmoins il resta toujours fidèle i l'empereur, et fut plus
tard fait prisonnier de Lothaire de Saxe. Comme il ne pouvait
toucher les revenus de soo arcbevècbé, Henri lui ému b
deux at)bayes d'Elten el de Werden , sur les bords di Rln,
dans la dernière desquelles il mourut. C'est de no tema
qu'eut lieu la scission de l'Eglise du Nord , par suite de Uin&
la juridiction et le territoire de l'archevêché de Brêtne inm
considérablement diminués. Des trois archevêques mnnk;
Uumbert, mort en 1104; Frédéric I*% mort en 1I3S, et Adil*
bert II , ce dernier seul mérite d'être mentionné, pirte oil
travailla sans relâche à réunir l'Eglise du Nord et rarchevéàe
de Hambourg à Brème. S'il ne fut pas heureux dantiesefforli,
il n'en acquit pas moins une grande célébrité par la conmni
au christianisme qu'il opéra a une grande partie des Vandib
Au zèle qu'il déploya pour la propagation de la doctrioe df«-
tienne, il faut ajouter les soins qu'il donna k la dfilisalioa à
pays, pour laquelle il eut recours à l'activité et à l'indittlneda
Belges. L'acquisition du comté de Stade, sur lequel l'E^liie
avait droit de suzeraineté, ne lui réussit pas plus qu'à son pn*
décesseur de même nom. A l'infatigable Aaaibert 11 soccdi
Hartwiff P^ mort en 1168, né comte de Stade et originaimnai
prévôt de Brème. De nouvelles voies étaient donc ourcrtesan
prétentions de Brème à la possession du comté de Stade; né
elles n'aboutirent à aucun résultat , parce que d'un o6lé la
tuteurs du duc Henri le Lion , et plus tard ce prince , éterèRil
des droits qui ne laissaient pas que d'être fondés. L'iDlmitiê^
Hartwiget Henri le Lion eut pour conséquence le pilIi^A
la ville de Brème. Le premier fut même obligé de s'étoigùrè
son évècbé pendant une année entière ; et, lorsqu'il y miat,
il lui en cotlta une somme considérable pour rétablir la hmv
intelligence entre le duc et les bourgeois. Son testament, dw
lequel il léguait à Brème le comté de Stade, n'eut de valcatqv
pour la forme, parce que cette ville n'était pas assez forte pni
en contester au duc la possession. Hartwig avait puissa^wnl
contribué à la culture des contrées du Weser dans le toiàMp
de Brème. Le successeur de cet archevêque, Baldain,iiiorta
i 178, fut instollé par Frédéric I" de Hohenstaufen. CW pro-
bablement pour ce motif que le pape Alexandre se dètennui
à le déposeri; ce qui arriva précisément le jour de la iwrt à
Balduin. Alors l'evêque Siegfried, mort en 1184, inoatasir k
siège épiscopal de Brème par l'entremise de Henri le ImO
prélat se montra ingrat envers celui qui l'avait clefé. Il pwin
si bien de l'inimitié qui existait entre le Hoheastaufieii Fràkii
et le guelfe Henri le Lion qu'il amena la chute de ce àam,
et accrut la puissance ecclésiastique et séculière de Bréae i
ce point, qu'après le départ de Henri le comté de Stade»
fut donné en présent, bien que cependant il lui follat pm-
blement en faire la conquête. Philippe, archevêque de ù^
lui fut très-utile en cette drconslance sous le rapport fiaaiioB,
et Siegfried , tant pour le satisfaire que pour plaire va «►
noines et se les rendre favorables, céda à la ville de lW«e.
avec l'agrément du chapitre, le pays dit Hillerland poar •
somme assez considérable (H 81). — Le règne turtwlwt*
Hartwig II prouve que l'archevêché de Brème ne jomtia
longtemps de la tranquille possession de Stade. D'abocd e»
sivement occupé de fonder des éUblissemenU religieux da»K
voisinage de Brème, il eut bientôt de viws altercaliooi aiec»
comte Adolphe de Schaumbourg au sujet des DitmafsesjJ
avaient été cédés â l'archevêché, et qu'il avait vainement je*
de soumettre. Pour se procurer des troupes» il renonça i»
guerre qui eciaia entre Hartwig __ i -
Schaumbourg, le comté de Stade fut tout à fait P^fv?
grande
iwé
partie i cause de l'entêtement des Bréroois, <I"|'||T
excommuniés par l'archevêque (1106). Celui-ci se recooc»
enfin avec eux. et abandonna au comte de Schauinooorj»
tiers du comté de Stade. Le court insUnt de repos qui w*»
accordé à l'archevêque, il l'employa à des actes fort pjeoi*
yeux de ses contemporains , c^est-à-dire qu'il orgaoïsan m
croisade en terre sainte. Mais à peine était-U de retotfJF
l'ancienne querelle au sujet du comté de Stade se rctwo«*
Kroe que Hartwig l'avait reçu une seconde fois en dot f
mpereur Philippe. Le résultat de la lutte fut â l'«^»»^
rarchevèque, en ce qu'il conserva la possession de pl^Ç
qu'à sa mort. L'archiépiscopat étant devenu vacant, le eaip
de Hambourg et de Brème ne purent s'accorder pour i^
lion. L'un plantait Waldemar, évèque de Sch»e$wief; » «^
Burchard , prévM de Brènw. U mort de ce deniitfD«l«^V
eontesUtiou. Cependant Waldenar ne reiU arcbev«q«
BRÈME,
Brème que jusqu'en fil i, que le pape lui suscita un oonipé-
titeor dans la personne de Gérard I'% comte de la Lippe (et
évéque d*Osnai)ruck. Walderoar mourut en 1216 au couvent
de L.eckum, puis de Hanovre, où il sYlait retiré. Son com-
pétiteur» Gérard l'^, mourut en 1219. Peu de temps avant sa
mort y il avait conclu un traité avec le comte palatin Henri ,
fils de Henri le Lion et possesseur du comté de Stade , par
lequel ce prince cédait déunilivement à Farchevéché de Brème
ses droits au comté de Stade, la prévôté de Wildeshausen , les
péages, les monnaies, ainsi que le bailliage de Brème et le
nouveau territoire, mais gardait sa vie durant le comté de
Stade en fief. Par cet arrangement les troubles qui avaient
éclaté au sujet de Stade furent apaisés. Cependant ils se re-
nouvelèrent sous Gérard II, mais ils n'eurent pas de suite. Le
gouvernement de Gérard est remarquable sous plusieurs rap-
ports : d'abord par Theurcuse croisade qu'il entreprit contre les
habitants de Steding, ensuite par les diflicultés qui s'élevèrent
entre lui et la ville de Brème, devenue riche et puissante
par l'extension de son commerce. L'archevêque ferma le We-
ser par des pieux, et fit bâtir un château fort appelé Wit-
lemourg, pour protéger cette barrière. Les Brémois considé-
rèrent ces dispositions comme une violation de leurs droits,
détruisirent les barrières, et obtinrent ensuite de l'archevêque,
par arrangement amiable , la destruction du Wittemburg ;
mais ils forent obligés de consentir à ce que l'archevêque fît
bâtir à 6 lieues au-dessus de Brème un autre château fort
appelé Langwedel. Il s'éleva plus tard de nouvelles contesta-
tions, par suite desquelles les Brémois augmentèrent leur
puissance aux dépens de l'archevêque, qui en fut dédommagé
par les libéralités des comtes de Statel et des seigneurs de
Bronnstede. Sous Gérard II, la puissance du chapitre, dont
tous les membres étaient nobles, s'accrut considérablement; les
couvents s'enrichirent également beaucoup par les bienfaits et
les libéralités des laïques. Sur les derniers temps de sa vie, Gé-
rard s'adjoignit son neveu , le comte Simon , évéque de Pader-
born , qui cependant fut évincé à la mort de son oncle par
l'élection du comte de Hildebold de Bruschal , archidiacre de
Austring. Celui-ci fut confirmé dans sa dignité par le pape, et
conserva le siège épiscopal, quoique le comte Gérard delà Lippe,
dulre neveu de Gérard II, eût été mis en avant par quelques
partisans de sa famille. Pendant que Hildebold et Gérard
:>taient aux prises, févèque Simon, précédemment choisi, ex-
îtait à la révolte les belliqueux habitants de Steding, à l'insti-
gation du chapitre de Hambourg, pour s'en servir a conquérir
I? siége^ épiscopal ;'mais son entreprise échoua. Les habitants
le Steding furent soumis et obligés de prêter serment de fidélité
tu siège épiscopal (1260). La fondation du château Worthfleth,
ur le Weser, par Hildekx>ld donna naissance à une vive con-
estation avec la ville de Brème; elle fut aplanie par les soins du
^onite Jean X d'Oldimburg, moyennant qu'il ne serait jamais
)àtî de château fort entre Blexum et Brème sans l'agrément
\es habitants de cette ville et de ceux de Rustring[. Le traité
Loncln en cette occasion montre clairement les intentions douces
et bienveillantes d'Hildebold , qni, ainsi au'il s'en glorifiait,
avait |>rottvé son dévouement à la ville sans heurter directement
les prétentions et les droits de l'Eglise. — Son successeur fut
liiselbert , parent de Gérard, si dévoué au parti des bourgeois
qu'on rappelait souvent l'archevêque bourgeois. Cependant
il soumit les habitants de Rehding, sur les bords de l'Elbe, par
une ruse indigne de son caractère, mais gui peint les mœurs de
son siècle. Les ayant invités à un tournoi qu H donnait à Stade,
il les fit massacrer ou jeter dans les fers. — A l'évêque Henri V,
fiit Goltron , mort en 1296, fort peu important à cause de la
:«>urte durée de son règne, succéda un cousin de Giselbert,
ippelé Florentins, seigneur de Bronkhorst, à qui un autre
}arli oppùS9i quelque temps le prévôt Bernard de la Walne,
^quel finit par renoncer volontairement à la dignité cpisco-
ale, on , selon d'autres, ne put faire valoir ses droits parce
fue la mort l'en empêcna. Florentins mourut en 1506. En
507, le pape Clément V nomma archevêque de Brème le sa-
doi Jean, archevêque de Lund, qui, du côté maternel, des-
?ndait de la maison royale de Danemarck. Cet homme sévère,
jî fut revêtu pendant vingt ans de la dignité archiépiscopale,
I c pendant tout ce temps à lutter contre son propre clergé,
litre eelni de Hambourg et contre la ville de Brème. Il cber-
A à terminer ces différends avec l'aide du pape, mais sans
ican résultat. Il voulut alors soutenir ses droits par la force,
fat obli^ de l'enfuir chez les Dilmarses, qui le traitèrent
<>c mépns. Il fut plus malheureux avec les Frisons. Pendant
ti abamwXf le chapitre de la cathédrale institua gouverneur le
te Jean de Lnoebourg, qu'il cita à comparaître à Rome, où
( 549 ) BRÊBIE.
il s'était retiré. Le duc Jean mourut; mais la position de l'ar-
chevêque n'en devint pas meilleure; il fut au contraire obligé
de s'éloigner une seconde fois de son siège, et mourut enfin en
France en l'an 1527, après avoir nommé pour administrateur
l'évêque Nicolas de Verden. Du vœu de tous les membres du
chapitre, il eut pour successeur le savant Burchard Grelle,
homme généralement estimé, d'origine bourgeoise, et qui avait
été précédemment prévôt de Brème. Aussitôt après son élec-
tion, il se rendit à Avignon auprès du pape, et en obtint la
ratification de sa nomination. Son règne est principalement
remarquable par le fameux synode tenu à Stade en 1328, et
auquel se rendirent un grand nombre d'évcques des pays cir-
convoisins. On y appela l'attention sur les mœurs peu exem-
plaires du cierge, et l'on insista surtout sur la réforme des abus
de l'Eglise. Burchard Grelle appliqua tous ses soins au réta-
blissement de l'ordre et de la tranquillité: après guoi il s'occupa
d'améliorer le système financier de rarcnevèché. Il racheta les
châteaux qui avaient été engagés, el en confia la garde à de
fidèles serviteurs. Ces mesures excitèrent- la mauvaise humeur
des mécontents. Cependant non-seulement il en triompha,
mais encore il réduisit les habitants de Kehding, qui s'étaient
ligués avec eux , et fit bâtir un château fait pour les contenir
dans le devoir. Ce château fut détruit par eux peu de temps
après sa mort. Il obtint les mêmes succès contre les Frisons.
'Toutes ces actions avaient mérité à l'archevêque l'estime de ses
contemporains; aussi sa mort, arrivée en 1344, fut-elle re-
fiardée comme une grande perle pour le pays. Le siège vacant
fut ensuite occupé par Othon 1'*", l'un des comtes d'Olden-
bourg, mort en 1549, déjà fort avancé en âge. De son vivant,
il s'adjoignit son cousin, le comte Maurice d'Oldenbourg, et
amena par là de grandes contestations. Après la mort d'Othon,
on choisit pour son successeur, et au mépris des droits de Mau-
rice, le comte Godefroy d'Arensberg, évéque d'Osnabruck, élec-
tion qui fut sanctionnée par le pape. Le comte Maurice, vive-
ment offensé, se refusa à la remise des châteaux et bailliages
de l'archevêché dont il avait pris possession , et causa par cela
d'interminables dissensions. La ville de Brème, qui le soutenait
en secret, en souffrit beaucoup, et fut en outre vers ce temps-là
ravagée par la peste. L'archevêque Godefroy mounit en lo63.
Quatre ans avant sa mort, il avait désigné pour son successeur
un prince de Brunswick, nommé Albert, choix qui fut sanc-
tionné par le pape en 1361. Le comte Maurice continua ses
hostilités contre son nouveau compétiteur, et ne se montra
satisfait qu'apr<b qu'on lui eut fait cession, sa vie durant, du
bailliage de Hagen. L'archevêque Albert mourut en 1395,
laissant l'archevêché chargé de dettes. Olhon II, neveu d'Al-
bert, antérieurement évéque de Verden, fut alors élu. Il se
distingua par sa bonne administration des affaires tant ecclé-
siastiques que séculières, car son activité, sa probité, ainsi que
sa sévérité envers le clergé. 11 employa tous les moyens en son
pouvoir pour racheter les châteaux et biens engagés. Il recou-
vra le château d'Otlemberg; quant à celui de Langwcdel, qu'on
avait donné à son* frère Henri de Brunswick, il n'en reprit
possession que contre le payement d'une certaine somme d ar-
gent. Le château de Neunans, situé dans la partie orientale, fut
détruit après sa mort, et quant à celui de Beverkese, qui appar-
tenait moitié à l'archevêché et moitié à la ville de Brème, on fit
à l'archevêque, pour l'abandon de sa part de propriété, des pro-
positions qui lui causèrent un chagnn si vif, qu'il accéléra sa
mort, arrivée selon les uns en 1406, cl selon les autres en 1407.
L'éloquent Jean II lui succéda à l'unanimité des voix (mort en
1421), et, quoique la proposition faite à son prédécesseur l'eût
été à son instigation, il obtint de la ville de Brème et sous cer-
taines conditions la moitié de la possession du château de Be-
derkese pour tout le temps de sa vie ; mais il ne put obtenir des
Brémois l'autorisation de bâtir un nouveau château au bourg
de Leke sur le Weser : il en entreprit néanmoins la construc-
tion ; mais les Brémois, non moins opiniâtres, l'arrêtèrent de
vive force. Les économies de Jean II réintégrèrent à l'archevê-
ché tous les châteaux précédemment engagés; conduite qui
facilita à son successeur Nicolas , comte de Delmenharst , le
gouvernement des affaires pendant les premières années de son
administration. Le comté de Delmenhorst, réuni alors à l'ar-
mentionnée. La guerre qui éclata entre l'archevêque et le duc
de Brunswick et de Lunebourg, ainsi que l'intervention de oc
dernier dans les contestations survenues entre Brème el quel-
ques chefs frisons, eut pour résultat la dévastation de Brème et
, la caplivilé de l'archevêque, qui ne dut sa liberté qu'à Tinter-
ȣhe. ( ;i
ville. 11 en résulta que Nicolas
I, qui n£cfssilcrent de nouvelles
ut a l'archevéchp. Pour salisraire
I l'ardicvôrhé d'abord au comlc
ue celui-ci n'eut pas renipli les
ibbé Balduin de Lunctwurg, qui
mes, mais finit par drclirer qu'il
que les délies ctinlractêes avec
les dettes de l'archerèque furent
urg, peut-être en reconnaissance
I de lemjis après, Nicolas mourut
IT. Le spirituel et habile Balduin
^ , jialaprte Nicolas; mais il mourui
en t443, et eut pour successeur Gérard III, comte de la Uaye,
qui gouverna pacifiquement et à la satisraction générale jus-
Ïu'en 1 463, époque de sa mort. Henri II , comte de Schwari-
urg, seulement âgé de vingt-trois ans, fut alors cln à t'una-
niroité, et, en dépit de sa jeunesse, réalisa bientôt les grandes
espérances qu'on avait conçues de lui. Peu d'années après son
élévation, il i.cvint cumulative ment êvéque de Alnnster.el il faut
attribuer à si p"nélration autant qu'à sa bravoure la force et la
dignité avec lesquellesil gouverna ces deux sièges. Il eut successi-
vement à lutter contre les Frisons, contre le comte d'Oldenbourg
et contre te duc Charles le Téméraire de Bourgogne, en qualité de
généralissime de l'empereur Henri III; mais ces guerres l'obli-
geant às'absenter sans cesse, l'Eglise de Brème tomba en décaden-
ce, el la ville accrut considérablement sa puissance aux dépeiu
de rarehevèché. Il réunit le comlc de Delmcnhorst à l'éiéchc de
Hunsler, où il RI aussi transporter la majeure partie des joyaux
derarcbcvécliédcBréme, et mourut en HOQ. Le chapitre lui
donna pour successeur )e prévOt Jean Rode le Jeune, homme
d'humeur pacifique et puissamment riche. On l'appelait aussi
Jean III. Il enrichit considérablement l'archevéchc; mais il ne
Eut, i cause de sa basse extraction, gagner la bienveillance de
I noblesse et des villes de la province de Brème, qui eussent
préféré voir sur le siège èpisiopal le duc Jean de Saxe-Lauen-
burg ou le comte Olhon d'Oldenbourg. Jean Bode mourut en
ISII. Il avait laissé un ouvrage manuscrit : Regitlrvm bonorum
tijurium Errleiia Braïutuu; de plus : Mittale Eeeleiim Brt-
nentii, imprimé Â Strasbourg en 1511. Le duc Chrislc«he de
Brunsviick , depuis longtemps son coadjuleur, lui succéda sur
le siège épiscopal, qu'il conserva jusqu'en tSSS. Son règne tur-
bulent plongea l'archevêché dans la confusion. Les roALs vo-
luptueux et la dissipation l'avaient porté à con trader Tes dettes
les plus eilravaganles, au point que son propre frère putnè, le
duc Henri de Brunswick, ne balança pas d'encourager le cha-
pitre à le déposer et il lui Oler la liberté. C'est sous le règne de
Christophe que la reforme fut introduite à Brème, quoiqu'il
employât pour en arrêter les prr^rès les moyens les plus cruels,
n mourut dans l'indigence à Tangermnnde dans la soixante et
onzième année de son ige. Il eut pour successeur le [rius Jeune
de ses frères, le duc Georges de Brunswick el de Luneboure,
qui embrassa le luthéranisme, acquit de la ville de Brème le
cUteau d'Olteinberg, et mourut en 1566. Son successeur fut
Henri III, de la maison de Saxc-Laucnburs, plus tard aussi
évéqne de Paterborn et d'Osnabruck. Parmi tes ordonnances
nombreuses qu'il rendit, celle qui institua le droit de chevalerie
brémoise mérite une mention particulière (en 157T, imprimée
seulement en IS-iS). Une chute de cheval causa en I68S la mort
de l'archevêque Henri III. Il eut pour successeur Jean-Adolphe,
trobièine Gis du duc Adolphe duquel descendent les ducs de
Schleswig et Holstein-Gottor p. Celui-ci se maria en iG96à la
frinccsse A ugusta de Danemarck , renonça â l'archevêché sur
invitation du chapitre, qui avait blâmé ce mariage, et se con-
tenu de l'évéché de Lubeck, où il mourut en 1608. Son frire
Jean-Frédéric lui succéda aussi bien comme évêque de Lubeck
que comme archevêque de Brème. Son règne, qui dura jus-
Ït'en 1631, époque a laquelle il mourut à Allenkloster, près
uste-Hude, fut peut-être le plus turbulent de tons ceux que
nous venons de mentionner, sans doute à cause des événements
de la guerre de trente ans. Le général de l'empereur, "1111^, et
Christian IV, roi de Danemarck , envahirent le territoire St
Brème. Ce dernier déposa Jean-Frédéric , el nomma son fils
Frédéric coadjuteur. Plus lard, Jean-Frédéric, qui, en dé(Mt
des troubles du temps, rendit un grsod nombre de sages or-
donnances, réussit avec le secours des Suédois 1 reprendre les
provinces de Brème et de Verden, qui migrent alors à la
Suède. Le prïace danois Frédéric, homme distingué sous beau-
coup de rapports, n'en demeura pas moins archevêque de
BreoM. Pendant la guerre avec la Suède (16U), il penNt
Brênte, Verden, ainsi que ton* les dilteaux et dépendances,
0 ) mutME.
et enfin l'arcberêché passa entièrement I la SaMe i la pn ^
Weslphalie, comme dédommagement pour les frais dfU p-^
et comme province tout A fait sécularisée. Frédéric mmu lin
sur le trône de Danemarck sons le nom de Frédéric III. Cs
lui qui termina la série des archevêques de Bréme.Qaintg
sol, dés lors devenu duché, il resta a la Suède juîgn m n*
qu'il passa pour peu de temps [jusqu'en ITIS^ m Danmiiri
puis à ta Grande Bretagne, qui le céda ensuite ilipriniTH
UTriqiie - Eléonorc de Suéde pour une somme crmsidmH
Sous le gouvernement anglo-hanovrien, on fil prodinU
xviir siècle de grands efforts pour civiliser le pays, quiit
cependant beaucoup h souffrir de la guerre de sepi mi L
paix de Lnnéville (1803) amoindrit un peu le lernlnmlil
ville de Brème; plus tard le duché entier passa ani Fni^
(1803 à iSOtn, puis pour Quelque temps i la Prnsw. d 6t «
suite partie du royaume de Wcstphalie; enfin, aprb la pr>
de 1813, il revint è la maison d'Angleterre el de Hanom.
Lille de$ dvéqvt$ elarduviqua d» Brimt.
Evtqua.
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Jeu II "<" »■ S! B
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Henri II Izl iv<
JeanBod«c»fcwini '*» «
Chrislopfae, de la maison de Bninswicit ! «1 iH
George», jeune ûrère du précédent S i«
Henn 111 ""
Jean-Adoli^e, fils du chef des ducs de SchlenV
et HoUlein-GoUorp, mort évéqae de Labca ^
en 1608 IS #
Jean-Frédéric, jeune frère du précédent; .... JWJ ^
Frédéric, de la maison rojale de Danemanx. . . i*»*
■rChe (Villb UMI). Cette iropoflinte àtàumf^
tta nord de l'Allemagne est située dans one r'''*JrZ^
snrIcWeser, qu'on paseeiof Mit beawpoot l* ?**^t
posée de deux parties, l'anfienne et U «owelw, wt^r*,
Weser ; les mun et les ftMsés ont été trmsftmB^ Fj^
Sréroent. Brème possède nn gjnmK, nue éc* PTTi
et Kteoces rt du commerc*, un !*•««•*• ,<W «^
BaÉMfi.
(351)
BRIÉMOND.
itc^y une iosUtttUon de sourds et muets, une bibliothèque, des
,))ri<]ues considérables de laine, toiles, toiles à voiles, tabac,
)to0nades, etc., des raffineries de sucre, des brasseries, etc., etc.
Ole renferme 57,700 habitants , qui professent la religion ré-
grinèeel la luthérienne. Les monuments les plus remarquables
ODt : la cathédrale, haute de cent cinq pieds, large de cent vingt-
joatre pieds et longue de deux cent quatre-vingt-dix-sept :
ne contient un caveau en plomb dans lequel les corps se con-
n^ent parfaitement; la tameuse église d*Ansgar, Thùtel de
ijle, Tentrepôl, la bourse, le muséum et les grandes machines
ydraoliques du Weser. La ville n*est éloignée aue de 15 lieues
t la mer du Nord ; néanmoins les bâtiments cle haut bord ne
ravent remonter jusque-là, et sont obligés de débarquera
Isfleth ou à Brake ; mille à douze cents vaisseaux entrent et sor-
!Dl annuellement du port, et occasionnent par Texportation et
importation un revirement de 20 millions de rixdales (environ
( millions de francs]. Le gouvernement est entre les mains
an sénat composé de quatre bourgmestres , deux syndics et
Dgt-quatre sénateurs appartenant tous à la religion réformée,
tendu que toute charge et emploi public est interdit aux
Uhénens. Les revenus publics se montent â 400 mille florins;
dette est évaluée à 4 millions et demi de florins. Brème a une
«X collective avec Francfort-sur-le-Mein et Hambourg à la con-
lëration germanique. Son contingent militaire pour la confé-
ration est de 485 hommes. Le territoire dépendant de la ville
ine superficie de 3 lieues et demie carrées, contient 9,640 hâ-
tants, et se divise en onze juridictions. —Brème doit son ori-
ie à des pécheurs et à des navigateurs qui, selon les historiens
les chroniques du temps , s'y étaient déjà établis avant que
larlema^ne arrivât dans le pays en vainqueur pour y fonder
I évéche« La ville s'agrandit lors de l'édification de la cathé-
aie. Elle était, dans les temps antérieurs, gouvernée par un
utenant ou préfet qui portait le nom de pixieslat. Lors de la
inion de Tevèché de Brème à Tarchevèché de Hambourg ,
viron vers le milieu du ix" siècle, il s'éleva entre les deux
Lbédrales une dissension violente qui dura jusqu'au milieu du
ir siècle, et qui se termina à l'avantage de la ville de Brème,
ce que l'archevêché eut non-seulement deux cathédrales,
lis encore deux chapitres. Dès ce moment, la dignité de po-
stât ayant été abolie, la puissance de l'archevêché sur la ville
iGcrut considérablement, et Brème, qui avait dès l'an 934 un
igistrat et jouissait de prérogatives nombreuses, g[agna de
15 en plus en importance et en richesses. Elle devint peu à
a l'entrepôt général de tous les pays arrosés par le Weser,
tra en 1260 dans l'association de la Hanse, dont elle devint
ntùt le membre le plus influent. Les contestations nombreuses
i avaient sans cesse lieu entre les magistrats et les bourgeois
la ville de Brème la firent exclure par deux fois de l'associa-
b hanséatique; de plus, elle fut plus tard mise en interdit,
otes ces difficultés furent aplanies en 1433, par un traité
[>elé Table de la Concorde ( Tarel der Eindrechl). Cent ans plus
d (1533) un nouveau traité fut conclu pour mettre fin a de
a^elles discordes; mais, en 1522, la milice ayant embrassé la
igion protestante et prêté secours à la ligue de Smalkalde, il
résulta de nouveaux malheurs pour elle. Peu de temps après,
protestants et les luthériens se battaient dans la ville, et les
*nîers furent dépossédés de toutes leurs églises dans l'en-
nte de Brème jusqu^en 1638. Quoique Brème ne fût point
)ore reconnue ville libre, elle fut cependant convoquée à la
le inipcriale, et la paix de Westphalie assura à Brème tous
droits, privilèges et libertés, tant pour les affaires ecclésias-
ses que séculières. En 1731, la maison de Brunswick-Lune-
ii'g» Qui possédait le duché de Brème, lui confirma les privi-
esqu elle tenait de l'empire. En 1741, elle céda à la maison
Brunswick le bailliage de Blumenthal , Nouenkirchen et
Sires portions de son territoire. En 1910, elle fut incorporée
Vapoléon au département des Bouches-du- Weser, et fit
tie de Tempirefran^is jusqu'en 1814. En 1815, le congrès
tienne la aéclara ville libre et membre de la confédération
nanique.
aÉMB (LOCIS-JOSEPH-ARBORIO-GaTTINARA , MABQUIS
, né le 28 aoill 1754 à Paris, où son père était amt)assa-
r du roi de Sardai^ne près la cour de France. Destiné à l'étal
taire, il fut sous-heu tenant en 1770, puis écuyer de madame
ilde de France, princesse de Piémont et depuis reine de
laigne. Ayant embrassé la carrière diplomatique, il fut en
t envoyé extraordinaire du roi Victor-Amédée IIÏ à Na-
, pois son ambassadeur à Vienne. Il assista au couronne-
il de l'empereur Léopold U, prit une part active aux con-
nces de Pilnitz en 1791 , et à la diète de Francfort pour
ction de François IL De retour en Piémont, il devint
chambellan et ambassadeur près la cour d'Espagne. Lors de
l'invasion des armées françaises dans le Piémont, Brème fut
envoyé comme otage en France et y séjourna quatorze moîs-
En 1801 il vint s'établir à Milan, et en 1805 Napoléon le
nomma conseiller d'Etat et commissaire général des subsistan-
ces près l'armée d'Italie. Bientôt après il fut nommé ministre
de I mtérieur du royaume d'Italie; et c'est à son administration
que la Lombardie dut l'extinction de la mendicité, la propaga-*
tion de la vaccine et les premières écoles d'enseignement mu-
tuel. En 1808, Brème fut décoré du grand cordon de la Cou-
ronne de fer et nommé président du sénat. En 1814, lors de la
chute de Napoléon et du retour du roi de Sardaigne, Brème
rentra dans les bonnes grâces de ce dernier, devint trésorier de
Tordre de l'Annonciade, grand-croix de Saint-Maurice, et mou-
rut en 1828. Le marquis de Brème, ami des sciences et des
arts, avait proposé en 1820 un prix de 3,000 fr. pour la meilleure
dissertation sur les tragédies d'Alfieri. Il a édité le roman de
Daphnis et Chloé, traduit de Titalicn par AnnibalCaro Parme,
et il est auteur de Consultation sur la statistique du départe'
ment de rAgogue du préfet Lizoli , Novare, 1802. — De TtH-
fluence des sciences et des beaux-arts sur la tranquillité pubU-'
que, Parme, 1802, in-8«.—LeWr<? à me«/?/», Milan, l807,in-8*».
— Sur la manière la moins préjudiciable et la moins coûteuse
de fournir aux besoins de l'Etat , Paris . 1818. — Des systèmes
act'iP/3 cf éducation du peujtle , pnr Hobiano, Milan, 1819. —
BrrH Osservaziom d'un Piemontese intorno alcune inezat'
texze di quatiro racconti venuti alla luce sopra l'altentata
rivoluxione del Piemonte net 1821, Parme. — Maximes et Ré"
flexions politiques, morales et religieuses, extraites des Mé-
moires de Stanislas Leckzinski , Parme, 1822. — Observation»
sur quelques articles peu exact» de thistoire de t administra-
tion du royaume d' lùUie pendant la domination des Fronçai»,
attribuées à Caraccini , Turin, 1825.
BRÈME ( Louis- Arborio-Gattinaba de) , second fils du
précédent, né à Turin en 1781, se livra à l'élude des lang^ues et
de la théologie , et devint aumônier du prince Eugène , vice-roi
d'Italie, et gouverneur des pages de la cour de Milan. En 1807,
il Tut décore de l'ordre de la Couronne de fer, et entra au conseil
d'Etat. Après les événements de 1814, Tabbé de Brème se con-
sacra à la littérature, fut un des plus zélés défenseurs du genre
dit romantique, publia en sa faveur un journal intitulé : Il Con*
eiliatore, supprimé bientôt à cause de sa tendance libérale , et
mourut à Turin en 1820. Outre un grand nombre de poésies,
on a de rabt)é de Brème : Discorso intorno ait ingiustixia
d*aleunigiudiziileUerariiitaliani,Mi\any 1816, in-4«.— Cenntf
storici degli studii e délia vita di Tomaso Vaipergo diCaluso,
Milan, 1817, in-8*'. — Letterain versisciolti,}A\\diX\y 1817. —
Grand Commentaire sur un petit article par un vivant remar»
quable sans le savoir, ou Réflexions et Notes générales et par»
ticulières à propos d'un article qui le concerne dan» la Biogra^
phie des vivants, Genève , 1817 , in-S**. — Instruxione al popolo
sulla vaccina e suoivantaggiy Novare, 1818, in-12. — Novell»
letterari». Milan, 1820.
BRÉMOND (Gabrielle) naquit à Marseille dans lé xvn*
siècle. A cette époque tous les Etats chrétiens étaient traversés
par de nombreux pèlerins qui se rendaient en terre sainte pour
y visiter le tombeau de THomme-Dieu. Ces pieuses troupes se
recrutaient dans tous les âges, dans tons les sexes et dans toutes
les conditions de la société. Parmi les jeunes femmes qui osè-
rent entreprendre le saint pèlerinage, Gabrielle Brémond
mérite d'être citée plus particulièrement , à côté d'Anne Chéron
Sui fit le voyage de Jérusalem à Tâffe de quatre-vingts ans.
rabrielle ne vit pas seulement le tombeau de Jésus-Christ ; elle
visita la haute et basse Egypte, la Palestine, le mont Sinaï, le
mont Liban et en partie toutes les provinces de la Syrie. La
relation de son voyage fut traduite du français en italien, et pu-
bliéeà Rome, 1673, in-l*»; ibidem, 1679,*iii-8». Celui d'Anne
Chéron parut en français, à Paris, 1771, in-12. — Brémond
(Gabriel de), général de Tordre de Saint-Dominique, né à
Cassis en Provence en 1692, et mort le lî juin 1755, fut compris
au nombre des missionnaires qui furent envoyés à la Martini-
que pour y prêcher la foi catholique. Mais le climat de ce pays
eût infailliblement dévoré sa santé si Ton ne se fût hâté de le
rappeler parmi ses frères, qu'il continua d'édifier par ses lu-
mières et par son zèle. Il était maître des novices lorsque le
général le fit venir à Bome en 1725, pour lui confier la publi-
cation du BuUaire de Tordre de Saint- Dominique. Plus tard,
lui-même fut élevé au grade éminent de général , à la place <!hl
P. Bipolli qui venait de mourir. Une fois revêtu de ce nouveau
caractère, auquel s'attachait la puissance de réformer, Gabriel de
Brémond acheva tout le bien que son zèle n'avait pu obtenir; il
BEÉJIOST.
(W2)
•'attacha partîcolièremeDt i fortiBer les étodcf etâ leur dooner
aoc mdlleiure direction. — Beémoxd (François de) » né i Paris
d'an père avocat le 14 septembre 1713, mort dans cette ville le
SI mars mt, fut un des bororoes les plus versés de son
temps dans la physique , la botanique et Vhistoire naturelle. Les
coniiaissaiices toutes spèriales qu'il avait acquises dans certaines
partie» de Tune et Je l'autre de ces sciences le iirent sou-
vent choisir pour arbitre et appeler au sein des commissions.
D'après Fonlcncllc, ce qui fait le plus d'honneur à son talent
c'est sa Trad^ciion des Transaelions phiiosophiqu€$ de la êo-
délé royale de Londtei, Paris, 1758, 4 vol. iu-4^ Cet ouvrage
est remarquable et surtout précieux à cause des réflexions, oes
renseignements dont il est enrichi , et parce qu'il indique, au
sujet Je chaque matière nouvelle , les diflërentes sources où il
faudra puiser pour connaître ce qu'on en a déjà dit et pensé.
Tout y est mis a contribution , depub les auteurs anciens et mo-
dernes, les Mémtnra de F académie des sciences , les journaux
de toute sorte, et même les plus modestes brochures. Il est
fâcheux que cet ouvrage, gui ne renferme que les années à par-
tir de 1751 jusqu'en 1736 inclusivement, n ait pas été continué.
Il a publié: 2" les Tables générales des TransacHons philosophie
ques par ordre des matières, avec le titre des ouvrages et le nom
Od auteurs par ordre chronologique. Ces tables sont annotées et
commentées, mais plus succinctement que la traduction dont
nous venons de parler. Ces tables vont depuis 1605 jusqu'en
1755, 1 vol. in-4". En 1730, Bréroond fut élu membre de Paca-
demie des sciences, en qualité d'adjoint pjour la botanique. La
société royale l'avait déjà reçu dans son sein peu d'années après
sa fondation, et lui avait décerné le litre de secrétaire. 3» Recueil
de lous les écrits publiés en Angleterre sur les remèdes de ma-
demoiselle Steohens, Paris, 17^2, 2 vol. in-12. Ce fameux
remède contre la oicrre mit en émoi, dès son apparition, toute
l'Europe scientifique. La société royale et racailémie des
Kienccs de Paris ordonnèrent qu'il serait fait à cet égard des
expériences, et que l'on correspondrait avec la commission des
savants anglais. Morand, célèbre chirurgien lithotomiste, et Bré-
roond furent choisis par l'académie des sciences pour rendre
comntc au gouvernement français des résultats fournis par les
expériences. Le rapport des commissaires fut complètement
favorable au remède. 4" Une Traduction des Expériences phy-
siques de Haies sur diverses manières de dessaler l'eau de la
mer et de la rendre potable, 1756, in-12, avec une Table des
expériences de l'analyse de l'air , par Haies, rangées méthodi-
quement et par ordre des substances, 5° Traduction des Nou-
velles Tables toœodromiques de Murdoch, 1742, in-12. Bré-
roond avait traduit la Statique des végétaux et V Analyse de
Vaiff par Ualcs; mais la traduction de ces deux ouvrages que
fit paraître BufTon lui paraissant de beaucoup supérieure à la
sienne, il renonça à la publier. Les Mémoires de l'acadé-
mie des sciences de 1739 renferment des Expériences sur la
respiration qui sont dues h ce savant. Après sa mort, on trouva
dans ses cartons une Traduction des expériences physico-mé-
caniques sur différents sujets, par HawksDce,ct une Histoire de
Télectrieité. Dcsraarcts publia ces deux ouvrages avec des notes
et un discours, en 1754, 2 vol. in-12.
BR^MONT (Etikni^e), docteur de Sorbonne , né à Chàteau-
dun le 21 mars 1714, mort le 25 janvier 1793, embrassa de
bonne heure l'état ecclésiastique et fut successivement curé de
Cliartres, chanoine de la cathédrale et grand pénitencier de la
même ville. C'était un homme de savoir , çrand amateur de
l'étude et recherchant de préférence les questions les plus abs-
traites de la philosophie et de la métaphysique. Il seoiblait être
du nombre de ces esprits heureux qui ne .soulèvent aucune ja-
lousie, qui même provoquent la faveur plutôt que l'inimitié.
Son ranonicat de Chartres étant trouvé trop modeste eu égard
à ses talents, on lui en offrit un de Téglise de Paris. Peu après,
la Sorbonne crut se faire honneur en le comptant au nombre de
ses docteurs , et déjà l'académie des Arcadiens • à Rome, lavait
admis dans son sein sous le nom à^Omhrano, Cependant sa no-
mination au canonicat de Paris ût naître des calomnies qui
f\irent comme les premières rameurs d'un orage. Les membres
du parlement, excités secrètement contre lut> firent épier sa con-
duite; partÎMns des prétendus miracles du diacre Paris, ils
cherchaient depuis longtemps i trouver Etienne Brémont cou*
pable d'opposition envers eux sur ce triste et ridicule chapitre
qui ût jeter tant de prêtres en prison. Mab il était trop sage ,
trop smeux pour se compromettre dans cette affaire : le par-
lement toutefois n'en démordit point, et lors de Taflairedes
ursulines, en 1761 , il fut décrété de prise de corps. Dans cette
circonstance périlleuse, an prince italien lui offrit asile dans ses ■ AT«t mc«;ic, « wui|iu9c -. i- uuc uimuh^m» »•» >— -
Btats. Le roi loi-fiiènM Id doooa un pasae-iKMTt ; mais Brémont | Juan d'Autriche dans la Catalogne » HM«rtfi4rlwAff^
était on de ces hommes chex qui Tamoar de k patrie ot^
cooditioo d'existence ; il se cacha au lieu de fuir, et oe man
que lors du rappd desprétres,enl773.0aadeliiilooQiT||;
suivanU : 1* Dissertation eur la notoriété pubtiqtu ^T
ckemrt scandaleux , etc. , 1756; 2« Becueil de pièces i«i^
santés eur la loi du silence; 3* Lettres adressées i teutnté
C Année littéraire, à toccasiom d^un nouveau plan ^^
Mhie clauique, Paris, 17S5, ia-12; A"* BeprêseiUaimi
Jf . Necker à r occasion de son ouvrage : De fimporlsMetk
opinions religieuses, Genève et Paris, 1788; ^ Àpoloptéi
mémoires présentés au roi par les princes, rHeUivement i «
réunion des ordres, iii-8«, Paris, i 789 ; 5<»£«aaieii^^(uJv)
f rejets de consiitution ; V De la raison de fkoemi, e >«
in-12, Paris, 1785-1787. Cet ouvraae fut l'œuvre d'oo d«.
siècle , et valut à son auteur un bref de Pie VI, le 20 septc^
1788. Pour faire gage de la réputation dont jouissait BrÔM
parmi ses contemporains, nous rappellerons que riUac»
chancelier Bacon avait jadis désiré un ouvrage de ce geortiv
une impatience qui eût porté à croire qu'il en attendait kd^
nier mot de la philosophie.
BREMOXTiER (Xicolas-Thomas]| inspecteur gêomi k
ponts et chaussées, chevalier de rempire, mort à Paris en h
1809, à l'àçe de soixante et onze ans. Très-versé dans les Kxtn
de la physique et de l'histoire naturelle, il a exécuté des tn*
vaux admirés des physiciens et des agriculteurs : ce mi j
fixation des sables, la plantation desdunes du golfe deG^n^
Des montagnes mobiles de sable avaient couvert, depuis tk-
sieurs siècles, une vaste étendue de territoire et eavimin
habitations, les villages et les plus grands édifices sorlscBk)
de l'Océan , entre l'embouchure de l'Adour et celle de U (^
ronde; leur nombre et leur étendue s'au^mentaieot cbiq»
année et enlevaient à la culture des terrains prédeoi; b
marche progressive menaçait d'envahir, de prodie eo ^mk.
tousiescoamps cultivés, et d'arriver unjourjus(ia'aaxaiontf
Bordeaux. Les ingénieux procédés de BremonticrarrèlènAift
phénomène dévastateur, et, grâce à lui, dans cette cootmik''
stérile, s'élèvent aujourd'hui de superties forêts de pins mim
mes , d'autres arbres et même de la vigne. BrenuMitier a do»
l'historique de ses travaux dans quelques mémoires adrc9^<
la société d'agriculture de Paris, dont il était iDembre. tto
commissaires de cette compagnie en ont rendu un cmt
avantageux; il se trouve sous ce titre : Rapport swUtiHt
rente mémoires de Bremontier , inspecteur général on f^
et chaussées, chargé de la dixième division, et sur Us (mw
faits pour fixer et cultiver les dunes du golfe de Gemft
entre l'Adour et la Gironde, dans le Bulletin de km*
d*agricullure du département delà Seine, année 1806,100 a
Bremontier, assez bon minéralogiste aussi , a coopéré au It
port sur l'existence des mines de fer dans le départemniit*
Seine - Inférieure , inséré dans le Magasin eneydoftéi^
troisième année, tom. vi.
BaEMSER fJEAN-GoDEFROT), médecin etnataraiisifii^
mand, né à Wcirthem-sur-le-Mein en 1767, fit sesétudesar
dicalcs a léna, et y prit le grade de docteur en 1796. Il p«t«-
rut l'Italie , la Suisse et TAllemagne , et se fixa i Viefine. ^
dant l'invasion française, il prit un service médical dais i^
armées autrichiennes en 1797. Il fit des expériences DomtiRi^
sur le galvanisme comme moyen curatif , se déclara looi i*"
bord un des plus chauds partisans de la vaccine , et se li"
ensuite presque exclusivement à l'étude des vers intestistox*
devint ainsi un des plus savants helminthologistes de rEarf
En 1815, il fit le voyage de Paris afin de visiter le maséan^n^
toire naturelle et de connaître les savants de cette cafiialt^
retour à Vienne , il publia divers écrits , et succomba es i^
une hydropisie qui avait duré deux ans. On a de luii ««^
roand : l" Essat sur îa vaccine. Vienne, 1801 #»»-**''*
Vaccine considérée dans ses rapports avec les intérêts éity^
Vienne, 1806, in.8°; S*" Quelques Mots sur la searktist**
rougeole, ibid., 1806, iii-8« ; 4« ExpUeatim des pronvio F
pulaires sur la médecine, ibid., 1806, iD-8"; S» i»»*î|
manière dont U faut se conduire dans les saisons i*^^f^
pour se préserver des maladies, ibid., 1807, in-S»; 6* '''•
soologique et physiologique sur Us vers HUestis»^
thomme. Vienne, 1819, in-8», traduit en françab partir^
1er, avec des notes de Blainville, Paris, 1824, iii-8* ;?**••
helmintkum syslema Rudol/ti sniêMoologicum tfM^
Vienne, 1824, in-fol. Ueœpereur d'Antrîdie cootril»i>^
édition. ^.
BREMUNDANO ( FlÀKCISCO-FABftO ) , aOteOT «ipÇ'^
xvii< siècle, a composé : l*" une Histoiredes hauts kil^rz
BREDENftACH.
( 355)
BRENKENHOFF.
senor don Juan (TÀusiria en elprincipada de Calaluna, Sa-
ragosse, 1673, in-fol. ; 2*» Flora hiêlorica de la guerra de Un-
gria, Madrid, 1684, et suivantes, 5 volumes in-S** (rare).
BRENAGE, BRENAIGE, redevance en son , que des vassaux
payaient d'abord à certains seigneurs pour la nourriture de
leurs chiens ; en bas latin brenagium. Cette redevance a été en-
suite évaluée en avoine et autres grains, on en argent.
BBE5DAN (Saint), ditTAncien, disciple de saint Finian,
naquit en Irlande vers la Bn du v*" siècle. Il vécut quelque temps
sous la conduite de saint Gildas dans le pays de Galles, et passa
t'nsuite plusieurs années dans la célèbre abbaye de Llan-Carvan,
fonda le monastère d'Ailech en Angleterre, et bâtit une église
<laris les lies Shetland. De retour en Irlande, son nom y devint
célèbre par la fondation de divers monastères et de plusieurs
<*co!es qui contribuèrent beaucoup à la civilisation de la Grande-
Bretagne. Il professa lui-même à Hos-Carbre. Il composa une
rèçle monastique qui a été longtemps célèbre parmi les Irlan»-
dais, et mourut le 16 mai 578, dans le couvent qu'il avait fait
bâtir pour sa sœur Bri^a, dans la G)unacic. Il y avait dans les
ilesOrcades plusieurs églises et plusieurs monastères sous l'in-
vocation de saint Brendan. On conserve dans la bibliothèaue
G)tlonicnne, à Londres, une vie manuscrite de ce saint (F. An-
tiquiiés d'UtseHus et Histoire naturelle el civile de Kerry par
Smith), Parmi les événements de la vie de saint Brendan, célé-
brés oar les légendes, on doit remarquer son voyage à une fie
lie rOcéan, en compagnie de plusieurs saints personnages. Un
printemps nerpéluel régnait, disait-on, dans cette fie habitée par
des an^cs. Kos pieux navigateurs passèrent sept ans en mer sans
pouvoir trouver la terre çfu'ils cherchaient , et revinrent dans
leur patrie après avoir visité les Orcades el les autres iles situées
au nord de la Grande-Bretagne. La relation de ce voyage ren-
dit Tile de Saint-Brendan très-fameuse dans le moyen âge; on
la plaça sur toutes les cartes au sud de l'Ile Antilia , à Touest
des fies du Cap-Vert. D'anciennes cartes nomment les Canaries
Iles Fortunées ou de Saint-Brendan. Les voyages de ce saint se
trouvent dans un recueil manuscrit , à la bibliothèque de Nu-
remberg, avec ceux de Marc-Paul, de Mandeville, d'Ulric de
Frioul et de Jean Schildberger.
BREMDEL, médecins allemands, vivant à des époques diffé-
rentes, et qui ont honoré différentes universités. — Brendel
Zadiarie), né en 1592 àléna, reçu docteur en l'université de
elle ville en 1617, professeur de cette faculté, mort en 1658, et
tuteur des ouvrages suivants : 1** Tractatusde inductorum pur-
tantium viribus, doii, etc., léna, in-40; 2<» Chimiain artit for-
tMmredaeta, léna, 1630, in-12; 1641, in-S*»; Leyde, 1617,
rj-i2 ; 3" />« medieina^ arte nobilissima, léna, 1636, in->l«. —
ÎBENDEL (Jean-Philippe), vivant dans le xvii'' siècle, et connu
ealement par un recueil de consultations des plus célèbres mé-
ivcins de son pays, publié en latin à Francfort, 1615, in-4°. —
{RB?n>BL (Adam), professeur d'anatomie et de botanique dans
université de Wittemberg, auteur de quelques bonnes disser-
itions imprimées à Wittemberg, m-4°; De Homero medico ,
700; DeenU)ryoneinovuloanUconceplionemexistenle, 1705;
}e euraiione morborum per earmina, ilOQ; Liber de lapidi-
ina mierocosmica, 1711 ; De balneis valetudinis causa adhi-
tlis, 1712; Commentatio de febre qucrquera ex antiquilale
ruia : De usu et ab%uu venœ tectionis in curandis febribus,
715.
BBENOEL (Jban-Godefboi) , né à Wittemberg en 1712, y
t toutes ses études, fut nommé orofesseur A Gœttinguc en
738 , devint en 1756 médecin deuuillaume VllI , landgrave
e Hessc-Cassel, et mourut le 17 janvier 1758. C'était uo
omme doué d'un rare talent pour l'observation, plein de con-
aissances et habile à les appliquer avec succès. La forme ma-
lématique qu'il a cru devoir donner à ses écrits de médecine
^t un défaut facile à écarter. Ses principaux ouvrages sont :
OpUMCula malhematiei et mediei argumenti, publiés après
I mort par le professeur Wrisberg, Gœttingue, 1769, 3 vol.
1-4"; ît« Medicina legalis Leuforis , ejusdemque prœiectio-
«•* accuiemicœ in Teichmeyeri instruclione medicinœ legalis,
uMiés par Meyer, Hanovre, 1789, in-4«; 3" Prœlectiones aca-
emieœ de eognoseendis et curandis morbis, publiées par Lin-
f^'nanii, Leipzig, 1792, 3 vol. in 8®; et un grand nombre de
'^sertations mâicales: De tympanitide ; De rachitide; De
olitre eapitis; De hœmoptysi, etc.
BBei>EiniACH (TiLMANX) , fils de Malhias , fut élevé par
'i avec beaucoup de soin. S'étant rendu à Rome, il s'y attacha
yariin Eiseogrenius, homme savant, qui était alors ambas-
*h^ X d'Albert V, duc de Bohème. Ayant été désigné pour un
noraicat d'Anvers , et ayant pu remplir une autre dignité
'(^^iastique â Bono , il préféra de fixer sa résidence â Q>lo-
IV.
ffne. L'académie de cette ville le comptait au nombre de ses pisu
fameux docteurs. Il mourut chanoine de Cologne le 14 mai
1587. Il était né à Eminerick vers 1544. On a de lui : 1° Hielo^
ria belli livonici quod gessit anno 1558 magnus Moscomm
ducttf Cologne, 1564, in-S". On Ta inséré dans la collection es-
timée qui a pour titre : Rerum moscovitarum auctores, Franc-
fort, 1600, in-fol. Les matériaux de l'histoire de la guerre de
Livonie furent fournis à Bredenbach par Philippe Olmcn.
â» Insinuationum divina pietatis libri v, Cologne, 1579, in-8o.
C'est une édition des révélations de sainte Gertrude , toujours
imprimées sous ce titre. 3° Saerarum eollectionum libri viii ,
Cologne, 1584, 1589 et 1599, in-8«. C'est un recueil ascétique
dans le genre de ceux de Jean Mosch , Cassien et Césaire.
4? Modus extirpandorum hœreseon, &^ Orationes de purgato^
rio, et plusieurs autres livres de controverse et de piété dont on
trouve la liste dans les mémoires de Paquot. Ce fut Tilmann
Bredenbach qui publia V Hysperaspites de sou père , et qui en
prit la défense, contre Schmidelem, dans un écrit intitulé Ànti-
hysperaspites, Cologne, 1568, in-4*'.
BRENDICE {géogr. anc.), ville de Thrace,au sud, sur le fleuve
Lysus, entre MésembrieetMelolitum.
3RENET (Henri -Catherine), né le 23 novembre 1764 à
Moissey (Jura). Après avoir suivi {icndanl deux années les
cours de la faculté de Besançon , il vint achever ses études mé-
dicales à Paris, et y prit ses grades avec distinction. S'étant éta-
bli à Dijon en 1790, il présenta, pour son agrégation au collège
des médecins de cette ville, une thèse très-remarquable sur
celte question : Exisfe-t-il plusieurs inélhodes de traitement
contre les exanthèmes fébriles? Opposé dès le principe à la
marche de la révolution, le docteur Brenet fut enfermé pendant
la terreur au château de Dijon, d'où il eut le bonheur de s'en-
fuir; mais il crut devoir quitter la retraite que des amis lui
avaient offerte, pour venir combattre une épidémie meurtrière
qui éclata dans les hôpitaux de Dijon. Ce noble dévouement lui
valut sa liberté. Son invariable attachement à la cause monar-
chique le ût élire député par le département de la Côle-d'Or à
la chambre de 1815, où il se Gt remarquer par la fermeté de ses
principes. Dans la discussion sur le projet de vendre les biens
des communes, il réfuta les raisons mises en avant par le minis-
tère dans un Discours qui produisit une grande sensation , et
3u'il ût imprimer à ses frais pour que le produit de sa vente ai-
àt au soulagement des pauvres. Réélu en 1820, Brenet siégea
constamment au côté droit, et partagea les travaux de toutes les
commissions importantes. Une attaque d'apoplexie l'enleva le
3 mai 1824. Décoré de la Légion d'honneur, il était membre de
l'académie royale de médecine, et de celle de Dijon où son
Eloge fut prononcé par le docteur Salçues. Il est imprimé dnns
le recueil des mémoires de celle société (1825).
BRENETS (Les) ( géogr. ], village de Suisse, canton de Xeuf-
chàtel , et à cinq lieues ouest-nord -ouest de cette ville , sur le
Doubs, siège de juridiction, avec 1,600 habitants. A une lieue
au-dessous du village , on aperçoit le saut du Doubs, dans un
site affreux. Cette rivière tombe de 80 pieds de haut, et ses eaux
font jouer douze moulins et une forge où l'on fabrique toute
sorte d'enclumes. Dans l'endroit même on remarque la caverne
de Tesière, qui renferme des tables et des bancs où l'on entend
un écho extraordinaire.
BRENEUX, EUSE, adj. sali de matière fécale. Une chemise
breneuse. Il est bas.
BRKNIUS (Daniel), socinien et arminien, disciple d'£pis-
copius, né à Harlem en 1594, et mort en 1664, a laissé des
Commentaires sur l'Ecriture, en latin , et quelques autres ou-
vrages presque tous infectés de c\i erreurs. Ln plupart ont été
réunis et publiés sous ce titre : Dan. BtenU opéra theologica,
Amsterdam, 1664, in-fol. On y trouve un traité fort bien fait :
Dialogue de viritate religioMs christianœ , ainsi guc Arnica
IHsputatio adversus Judœos, Les ouvrages de Brcnius compo-
sent un volume de la Bibliothèque des frères polonais.
BRENKENHOFF (FRANÇOIS-BaLTHAZAR SCHOENBERG DE),
agriculteur et économiste distingué, né à Beidebourg, près de
Halle, le 15 avril 1723, entra comme page au service de L^opold,
prince d'Anhalt-Dessau, et ne tarda pas à se faire remarquer de
ce prince, qui, naturellement dur et grossier, forma Brenken-
hoff à sa manière, mais favorisa ses neureuses dispositions et
s'en fit accompagner dans sa campa^pe de Silésie. I^ jeune
page, dont la famille était dans la misère, s'occupa avec zèle
o^n commerce de chevaux, d'animaux domestiques et des plus
petits détails de l'économie rurale. Il s'éleva ainsi peu à peu h
de grandes vues d'économie politique et d'administration. Peu*
dant la guerre de sept ans, il sauva le pays d'Anhalt de la plu-
45
BAEMKJIAXBU
(354)
BEENKt'S*
part des inaox auxquels il élait exposé, en ne cessant pas d'en
asrvciUer Tagricullure, les canaux, elc. Frédéric 11 , qui avait
em occasion de reconnaître son habileté, l'appela à sa cour en
1763 pour remployer à relever de leurs désastres la Poméranie
prussienne et la Nouvel le-Marebe, aue la guerre avait dévastées,
el loi donna le litre de conseiller de la guerre, des finances et
des domaines. Brenkenboff mérita par son zèle et par ses ser-
vices .la faveur du monarque ; il sut attirer dans des pays ruinés
de mimbreuses colonies, rendit labourables plus de millearpents
de terrain auparavant en friche, y introduisit de meilleures races
de chevaux ei de moutons, y transplanta des buffl^» fît appro-
fisionner les greniers â blé , et releva à force de soins la popu-
lation et Tagnculture. Après le partage de la Pologne, Frédéric
kû confia l'administration des provinces qu'il venait d'acquérir,
ei BrenkenhofiT y porta la même activité. Entreprenant et désin-
téressé, il fit et perdit plusieurs fois une fortune considérable.
Son instruction était nulle; il n'entendait que Talleinand, mais
â suppléait, par d^ idées originales , un esprit d'observation
soutenu et un certain tact pratiçiue, à ce défaut de connaissan-
ces préliminaires. Il fut cnargé de la direction du canal de
Bromberg, et, sans savoir combien de degrés avait un angle, il
réussit dans la plupart de ses entreprises économiques et agri-
coles. 11 mourut le 21 mai 1780. Meissner a écrit sa Vie, Leip-
xi^, 1783, in-8°. — Brenkenhoff (Léopold), major au ser-
vice de Prusse, né à Dessau en 1750, a traduit en allemand plu-
sieurs ouvrages français relatifs à l'art militaire, et s*est fait
connaître surtout par son ouvrage intitulé : Paradoxes concer-
nant en grande partie les théories militaires, Leipzig, 1798,
în-8*>. Léopold Brenkenhoff est mort le 5 octobre 1799.
BRENKMANN (Henri), jurisconsulte hollandais, né à Rot-
terdam d'une famille allemande, mort en avril 1756, exerçait
avec le plus Kcand succès la profession d'avocat à la Uave^ lors-
qu'il résolut de commencer une œuvre immenseà laquelle il son-
geait depuis bien longtemps, œuvre de patience et d'érudition,
car son projet ne tendait à rien moins qu'à faire disparaître
b confusion qui règne dans les Pandectes de Justinien, en réta-
blissant dans leur ordre primitif les extraits dont on a composé
cette précieuse collection. Déjà en 1709 il avait comparé entre
elles les éditions les plus estimées, composé un Recueil de va-
rianles; mais ce travail il le considérait comme inutile tantqu'il
ne pourrait point le collationner avec le fameux manuscrit
original des Pandeetes florentines. Il partit donc pour la Tos-
cane, et, grâce à la recommandation ne Ilenri Newton, chargé
d'affaires de la reine Anne auprès du grand-duc , la bibliothè-
que de Médicis lui fut ouverte. Brenkmann s'y livra tout entier
i son travail de comparaison, et quand cela fut fait, il parcourut
rilalie et la France pendant quatre ans pour chercher et recueil-
lir autant de lumières nouvelles qu'il lui en fallait pour achever
l'immense travail qu'il avait entrepris. Mais le persévérant juris-
eorisulte ne s'était point aperçu que tant d'application et d'étude
avait miné ses forces. A son retour en Hollande, il se retira au
bour^ de Henviiet, dans la Sud-Hollande, pour qu'aucune dis-
traction ne vint le troubler dans l'exécution de son vaste plan.
De nouvelles fatigues, jointes à tant d'autres, finirent par ruiner
ta santé. Il mourut peu de temps après, à l'âge de 56 ans. Brenk-
mann légua ses manuscrits â BynlLershock pour leur donner la
dernière main et les publier; mais ce savant étant mort peu de
temps après, ils tombèrent entre les mains de (korges-Cnrétien
Gebauer , professeur a Gœttingue. Ce dernier les avait achetés
lors de la vente de la bibliothèque de Bynkershock, qui eut lieu
en 1745. Ces manuscrits servirent â l'édition des PandecUs pu-
bliée par Spargenberg, k Gœttingue, 1776, in-4». On a de Brenk-
oiann différents ouvrages, qui sont : 1* Dissertatio de kgmm
inseriplionièus, Leyde, 1705. ^ Pandeetes juris eivUis aueto-
HbnesHis et libtnrestftuti, Speciminis loeo kieprodit Alfenms
Vnrus, Amsterdam, 1709, \n^. Cet ouvrage, oui n'est qu'un
échantillon de ce qu'il devait faire en exécutant rimmeme tra-
vail dont nous avons parié plus hant, contient toutes les lois
Alfenus Vams mises aans l'ordre primitif qu'avait dû leur assi-
ffier ce grand iorisconsulte. Il faut l'avouer, ce plan eat moins
utile que celai du savant Pothier, mab il est plus vaste et d'une
exécution bien autrement diflidie. S^ Soeietas UUeraria, sen
Urnes êoeieteuis a se imstUuendeSf in-13, sans date (1713). A**
Epistoladee&nêuUbusauoruminPas^deetis fU mentio, 1715.
Gel écrit se trouve dans VAppetiéix fasiwum camuiariumf de
Hadr. Reland. 5** Uiekma Pandedarum, seu Fatum eœew^
CmrU PlorenHni; aecedit geminn disserteUio de Àmalfi,
trecht, 17S5, iii-4^~ Breokmanna laissé encore un grand
■ombre d'autres écrits dont on peut voir la liste dans G.-C.
Gebauer, Nmrraiio de Henr, BrenkfÊmnno^ GoDttingue» 1764,
10-40.
BR£J«N£ISEN (EnNON-RODOLPH£), iuriscOOSQltf,BiqUj
£sscn en 1670 et mourut à Aurich le i'i septembre t7H G
avait fait ses études au collège de Halle. Il devint coofdlkr »
time et chancelier du prince d'Ost-Frise. Breonciseo s bàr
3 uelques dissertations sur des matières de jurisprudence; ««
e tous ses travaux le plus important est une Huloirtietik
Frise et tableau de sa constitution, Aurich, 1720, 1 toI.»
fol., sans nom d'auteur.
BRENNER (Elie) naquit en Suède vers 1647. Gefm qo^
hommes de son temps les plus versés dans la sdencednutt-
quités et de la numismatique. U s'était appliqué de hoaoelvw
avec succès au dessin et i la peinture. Charles U, dav ■
voyage qu'il entreprit au sein de ses Etats, le prit i sasoitf fa
dessiner les anciens monuments. 11 publia en 1680 un oimir
intitulé : Nomenclatura trilinguisgenuinaspeeimitiêcolau
simplieium exhibens , quibus artifices miniatun ptttm
uluntur, ce qui lui valut d'être nommé quelques anam m-
suite peintre en miniature de la cour. Brenner était pannai
faire une collection aussi nombreuse que rare de roedûlbn
de monnaies de son pays; il les fit graver par Sertoniift,povM
ouvrage intitulé : Thésaurus numnwrum sueco-goAimu,
qui parut à Stockholm, 1691, in-4<'. Plus tard, ayant augmnk
sa précieuse collection, il fit plusieurs suppléments i celoiniE
mais ils ne furent imprimés qu'après sa mort, Stockholm, itîl
in-4'>. Charles XI portait i Brenner une estinie qui allait jaifi)
l'affection, et, pour le lui témoigner, il lui envoya des kuret
noblesse. Ce savant mourut le 16 janvier 1717.
BRENNER (Henri), né en Suède l'an 1669, mmê m
1752. A l'époque où Charles IX entra en négociali«mck
roi de Perse au sujet de certains points commerdais,!»
Zt l'ordre de partir avec l'ambassadeur chargé de r^ctot
re. Pendant cet intervalle la ffuerre éclata entre U Siedtfl
la Russie; à son retour, l'attaché d'ambassade fut vém^
hostilités des deux princes rivaux. Pierre I*' le ilimtff.
Moskow, et le garda prisonnier jusqu'à la pôx delTSi. Ei^
compense de ses services, Brenner, qui venait de reotw •
Suèae, obtint la place de bibliothécaire du nL H noantte
l'exercice de cette dernière fonction. U publia ea lai«»
doise une relation de l'expédition de Pierre I*' contre ■h»'
et un abrégé laUn de YHUtoire d'Arménie^ avec des Bob» ^'
dernier ouvrage, qu'il fit paraître pendant sa caoUfité, èMs
mince extrait d'un travail beaucoup plus étendu de Mtf>
Cborène. Ce livre fourmille de fautes de toute espèce,et(«
autres des plus grossiers anachronisuies. Gela tient snséMfn
besoin qu'il eut de s'en rapporter à la traduction quel* v
le frère Jean-Barthélemy de Saint-Hyacinthe, nûssionDtfti»
lien de l'ordre de Saint-Dominique, homme fort peu»**
Brenner dressa aussi la carte de la mer Caspienne et di w
Daria, qu'il suppose être Tlaxartc des andens. Crtleo^t»
jointe à un ouvrage intitulé : MemorabiUa partis on^
Aeiœ.
RRENNBS, peuple barbare de la Rhétie, eatre les A}^^
le fleuve Œnus , k l'ouest des Launi, au nord des Venoff (i^
Brixentes. Ils étaient remarquables par le«r agililéà h««»
RRENNEVILLE (géogr.), village près d'AngeR, eoN**
die, remarquable par la bataille qu'y perdirent les ^^^
1119, et par le bon mot de Louis le Gros. Ce prince «««^
gagé dans la mêlée, et répandait partout à ses <^«J*Jf!*l
k mort. Cependant un soldat anglais saute k h bode*JJ
cheval en s'écriant : Le roi est pris, — Ignorant on» ts^
ne prend jamais le roi, pas même an jeu d'éAea, "P
Louis-le-Gros en abattant le soldat d*un coup de sa œ**
ERENNCS , dont le véritable nom nous «*^^***?^'t*î!
(car brenn, en langue celtique, n'est qu'un titre g^
commun à tous les diefs celtes}, était à la tète des ^^3
nais de l'IUlie, entre le Rubicon et le Métaure, quand. «^
le récit de Tite Live , Aruns, citoyen de Ousinin, wr*'
pouvoir obtenir la punition de son pupille qui aiait ^
femme, en appela aux armes des dangereux voisimqw i^
dition de Bellovèse avait donnés i fEtrurie et « '
Aruns, pour entraîner plus facilement les Gaulois, Icw ^
du vin dont ils sont avides ; Brennus n'hésite pg^iPT
secours des Clusiens , les Romains envoient eamofe tf
deurs ou comme espions trois frères Fabius au^nml pj
a De quel droit faites-vous la guerre aux Cluaieiis? Iw "^
dèrent-ils. — Notre droit , répond Brennus « notre drotf^j
pointe de notre épée, et tout appartient aux braves. ^^1
qui a rendu les Romains maître des Fldenates, ^*°^,
Albains, des Eques, des Voisques.» Les Qusiens irnlo r"
les armes. Les Fabius se jettent dans U place. Le mae
IMUUT.
( 355)
BEKMTlCav
criesosdain à b violation do droit de gens, marche sur Rome
arec 70,000 gaerriers impatients de comt)attrey rencontre sur
les bords de i Allia (F.) 40,000 Romains qui les attendaient. La
bataille s'engage le 16 juillet 390. Les Romains sont si complè-
tement battus que les restes de Tannée ne retournèrent pas
même i Rome, et que depuis ce temps ils placèrent Fanniver-
sairede la bataiile d' Allia parmi les jours néCiastes. Cependant
la terreur se répand à Rome ; les femmes, les enfants, les prêtres
avec leurs dieux abandonnent la ville et se retirent à Gare et à
Véies. La jeunesse se jette dans le Capitole. Quatre-vingts vieil-
tards patnciens, qui umt le sacrifice de leur vie pour attirer sur
les ennemb la cobre des dieux, attendaient, revêtus des mar-
ques de leur dignité, tranquillement assis sur leurs chaises curu-
les, l'arrivée des Gaulois. Les Gaulois, saisis de respect et d'éton-
Dément, ne peuvent croire que la ville soit abandonnée et n*y
entrent que le troisième jour. Excités par le coup de bâton d'ivoire
que Marêus Papiriui donna sur la tête d'un de leurs compa-^
gnons qui passait sa main sur sa longue k)arbe, les Gaulois
massacrent ces vieillards, brûlent la ville, et mettent le siège
devant le Capitole. La famine se déclare iMentdt dans les deux
camns. L'armée gauloise se partage en deux corps, dont Tun
se cnarge d*aller chercher des vivres, mais se laisse tailler en
pièces par les Ardéates que commande Camille, tandis que l'au-
tre tantôt attend au pied du mont Capitolin l'effet tardif de la
Gunine, tantôt essaye de hâter l'instantdu triomphe par un as-
nut. Peu s'en faut que Brennus ne réussisse : un sentier in-
xmnu le conduit presque dans la citadelle; mais le cri des oies sa-
xées éveille Manhus, et les Gaulois sont précipités des murs qu'ils
lont occupés à escalader. Toutefois , les défenseurs de la forte-
resse patncien ne, assiégés depuis sept mois, livrés à toutes les
lorrcurs de la famine, traitentavee Rrennus, qui consent à lever
e siège en recevant 1,000 livres d'or. Le tribun Sulpiciusap-
lorte la somme au jour marqué; mais, dit Tite Live, Brennus
e servit de faux poids, et sur les plaintes du tribun , il jette sa
Mirde épée dans la balance en disant ce mot célèbre devenu
foverbe : Vœ vicUêl (malheur aux vaincus!) Faut-il croire, sur
I parole de Tite Live, que le dictateur Camille arriva sur ces
otrefailes, fit retomber sur Brennus ce mot si dur, annula le
raité par sa toute-puissance dictatoriale , combattit les Gaulois,
i remporta sur eux une victoire si décisive qu'il n'en resta pas
m seul Gaulois pour annoncer à ses compatriotes la nouvelle
rno ^ grand d&astre. C'est pour cela sans doute que ceux-ci
eAisèrentd'y croire. Polybe, Denys dHalicarnasse et tous les
aodemes juoicieux ont partagé cette incrédulité. Elle sera
latifiée par des preuves nouvelles à l'article Senonesou Gau-
Ois , dans lequel cette expédition sera présentée et appréciée
ans son ensemble (F. aussi Camille). — La Grèce eut aussi
»ti BBB5NIJS comme l'Italie : les Gaulois que Bellovèse avait
{Miduits dans la Pannonie y séjournèrent longtemps; mais
ers Tan 979 ils franchirent les monts qui ferment au sud la
allée du I>anabe inférieur, attaquèrent la Dardonie, et quoique
ittBs par Sostbène , qui périt au sein de la victoire et après
pelqiies mois de règne, rava^rentet pillèrent la Macédoine, se
ipaiîdirent dans la Thessalie, passèrent le Sperchius à l'aide
'une ruse de guerre, perdirent les batailles d'Héraclée et du
lont OEtau n*en traversèrent pas moins les gorges des Tbermo-
fks, grâce à une diversion puissante qu'ils firent sur l'Italie,
; enfin marchèrent sur la ville de Delphes dont le temple et ses
chesses excitaient leur avarice. L'armée de Brennus en quittant
Pannonie comptait, dit-on, 150,000 hommes de pied et 60,000
ivalîers. Un ouragan épouvantable les surprit, à ce que racon-
ot les historiens anciens, à peu de distance de la ville de Dél-
ies, et le lendemain, quand les Grecs, profitant de leur désor-
«, fondirent sur eux, un 9auv0 qmipwii général se fit entendre.
^mnlls, blessé â mort, s'empoisonna. Les Etoliens, les Thessa-
ais anéantirent les restes des Gaulois fugitifs. Un corps de
^OOO hommes échappa seul au désastre, et alla fonder en
âe^-Mineore une colonie qui s'appela Oalaiie (F.).
BmBHT(SiR Kathanabl), né en 1575 â Litlle-Woolfbrd ,
lUs le comté de Warvick , raort à Londres en 165S , élève de
ttirersîtéd'Oxfofd , embrassa d'abord la carrière du barreau.
fitani marié à la nièee du docteur Abbot, archevêque de
stCorbéry , celui-d l'envoya en 1618 à Venise , pour y prendre
e co|iîe de VHiHoir§dmeameiie de TrenUfée Paul Sarni, ou'il
«l^nt,àaon retour à Londres, en latin et en anglais. Il punUa
te dernière en 1619, avec quelques autres écrits de Sarpi.
^ fat réimprimée en 1640 et en 1676. Brent revit et publia
9keM an ouvrage deF. Masson , intitulé : Défemede fEgiise
^in^lêterrg mr m nmiéeratùm ei t ordination de$ Mauêi.
«on relnar d'Italie, le crédit de Tarchevéque lui valut d'être
Mnmé gardien du collège de Merton i Oxford, vicaire général
et conunissaire du diocèse de Cantorbéry. En 1629, Charles !•'
le créa chevalier à Woodstock; mais bientôt le roi le priva de sa
place de gardien do collège de Merton, pour avoir suivi le
parti des puritains et signé le covenant. Il recouvra cette place
lorsque l'université d'Oxford fut au pouvoir du parlement , et
enfin il fut obligé de la résigner lors de l'arrêt de 1651 contre le
cumul des tiénefioes.
BREfiTTA {géogr,)y rivière de l'Italie septentrionale, qui
prend sa source dans le Tyrol, arrose la partie orientale dm
royaume lonibardo-vènitien , et se jette dans l'Adriatique, au
port de Brandalo. Son cours est de 40 lieues, dont 32 flottables
et 19 navigables.
BREKTE {hisi. nat.)y insecte du genre des coléoptères, de la
section des télramères. La figure des brenles est très-singulière :
leur corps est en général très-allongé, cylindrique ; la tète, très-
rètrécie, a la forme d'une alêne ; le corselet est aussi long que
la tête et que le corps, Ces insectes, à l'exception d'un seul qui
se trouve en Italie, sont propres aux pays chaux exotiques; ils
vivent sous les écorces des arbres. — Les trois espèces coimues
sont le brerUe Ualieui , le brenle anchorago et le trente Ten^
minckii de Java.
BR£NTE, s. f. en italien brenta [comm.), mesure des liqui-
des dont on se sert à Rome. La brente est de quatre-vingt-seize
bocales ou de treize rubbes et demi (V. Bocale et Rubbe).
BRENTEL (FRÉDÉRIC), peintre et graveur, né à Strasbourg
en 1580 d'après Descamps, et en 1586 suivant Mechel, mourut
en Allemagne dans un âge fort avancé. Brentel , qui peignait
presque tout à la gouache, s'est acquis une grande réputation
par la perfection de son dessin , la pureté , la finesse et le bril-
lant de son coloris. Quelques biographes l'ont fait étudier sous
Guillaume Bawr, par un renversement de faits assez erossier ,
car il fut au contraire son maître. En 1658 il fut chargé de
peindre sur vélin une Prédication de saint Jean dam un 6oif,
avec une ville en perspective ; ce tableau a été longtemps con-
servé dans la galerie impériale de Vienne. Le plus remarquable
de ses travaux est un livre d'heures manuscnt intitulé : Oj|l-
cium B, Mariœ virpims , PU V. Pont, Max, jussu editum,
in*^®. Les sujets qui le composent sont aussi variés que finis,
et reproduisent en petit les plus beaux tableaux d'Albert Du-
rer, de Luc Joardaëns, de Rubens, de Van-Uyck, de Brenghel ,
de Wouvermens, de Téniers, etc. La seconde partie de cet ou-
vrage a pour titre : Orationes telectœ et officia quœdam partie
cularia ad usum Guillelmi marchionis Badensis variis, au-
thore Friderico Brentel , ornata picturis, anno mdgxlyii ,
in-8'>. Guillaume • marquis de Bade , chevalier de la Toison
d'or et iuge principal de la chambre impériale de Spire, en
avait ordonné l'exécuLion à Frédéric Brentel , comme on vient
de le voir dans le titre latin que nous venons de citer. Le por-
trait du peintre, qui se trouve à la fin du manuscrit, est aussi
probablement de sa main. Parmi plusieurs gravures que nous
avons de ce grand maître, il faut citer particulièrement les dix
grandes tables contenant les portraicts des cérémonies, hon-"
neurs et pompe funèbre fails au corps de Charles Jll , duc de
Lorraine, in-folio. — Le livre d'heures se trouve maintenant è
la bibliothèque royale.
BRENTFORT (géogr,), ville assez peuplée d'Angleterre, dans
le comté de Middîesex , sur la rivière de Brente, à l'endroit où
elle se jette dans la Tamise.
BRENTHE (géogr. anc\ ville de TArcadie, dans VEuctrésie,
sur le Brentheate, cinq stades au-dessus de l'embouchure de ce
fleuve dans l'Alphée. Elle fut ruinée de bonne heure.
ERESTRÉATE(géogr. a.), fleuve de l'Arcadie, prend sa source
auprès de Thyraeum , coule au sud , et se jette dans l'Alphée.
BRENTIUS ou BRENTA (ANDRÉ), littérateur du W siècle,
sur lequel les biographes les plus exacts ne donnent que des
renseignements incomplets, était né vers 1450 à Padoue. Après
avoir fait des études brillantes ( F. VHistoria gymnasii Patatimi
de Papadopoli). Il se perfectionna dans la connaissance du gret*
sous la direction de Demetrius Cbalcondyle , et vint à Rome, où
il donna des leçons de rhétorique. Ses Ulents lui méritèrent la
bienveillance du cardinal Olivier Carafifa, oui le choisit pour se-
crétaire , et il trouva dans le pane Sixte iV un généreux pro-
tecteur. On connaît de lui : 1" Cêêi JuHi Cœsaris oraiio Ve-
êontione Belgicm aà milUeê habita, in-A» sans date. Audifl'redi
donne la description de cet opuscule rarissime dans le Calalo^
guê romain f édition 429 ; mais il se trompe sur le nombre des
feuillets, qui est de dix au lieu de huit. Le premier contient un
decastichon que Brentius adresse à César lui-même , et dans
lequel il s'excuse d'avoir essayé de reproduire un de ses dis-
cours. Dans une épitreau pape Sixte IV , oui vient ensuite, il
remercie le pontife de lui avoir donné l'accès de la bibliothèque
MiéQCi€!rr.
(330 )
BBEBEWOOD.
du Vatican , cl le prie d^accaeiUir avec indulgence ce premier
fruit de son (ravail. Une seconde épltre il(fQtttW(f# contient le
sommaire du discours. Le volume est terminé par quatre pièces
de vers à la louange de Tauleur. Ce discours» que Brentius avait
composé pariim ex grœcis lUitris » pariim ex ialinis , an-
nonce un talent remarquable ; la bibliothèque de Besançon en
possède un exemplaire. 2** Une traduction latine des Opû$euies
lOpera parva) d Uippocrale, Rome, 1 vol. in-4» de 19 feuilles.
JSIle a été réimprimée avec l'ouvrage de Rhazès, Haviseu Con-
tincns (F. Raxi , tome xxxvii), Venise, 1497, in-folio, avec le
petit traité de Symphorien Champier : De elarii medieis
icriploribus, Lyon, 1508, in-S". "SP Oratio ad Sixlum IV de
Somniis, in-i"sans date. Cette pièce, ignorée du P. AudifTredi,
se trouvait dans la bibliothèque du cardinal de Brienne(lj
(F. l'Index du P. I^irc, i, 197. 4" In Peniecosten Oratio.)
(1485), in-4*».
ftRENTZEN (Jean) ou brentz, en latin J9rfn/tW , célè-
bre coopératcur de Luther, né à Weil en Souabe le 24 juin
1499 , lit ses études à Ueidelberg, et y suivit les leçons de
Quelques théologiens fameux, entre autres de Jean Knelier et
e Jean OEcolampade. I^ lecture des écrits de Luther lui fit
embrasser les opinions de ce réformateur. Appelé comme pré-
dicateur à Halle en Souabe, il y organisa TEglise d'après les
principes du luthéranisme. En 1530 il assista à la diète aAugs-
oourg , et prit part aux conférences qui eurent lieu entre les
théologiens des deux partis. Il se maria peu après. En 1534,
Ulrich p duc de Wurtemberg, appela Brentzen à Tubingue
pour diriger l'université de cette vdle, de concert avec Caméra-
rius, Fuchs et d'autres savants. De retour à Halle en 1540, il
assista, dans les années suivantes, aux colloques deHaguenau,
de Worms et de Ratisbonne ; refusa de signer Vinlérim qu'il
nommait interilum , et , lors de l'entrée des troupes impénales
à Halle en 1547, il fut obligé de fuir jusqu'à Bàle« où on le reçut
honorablement. Revenu dans sa patrie en 1548, Charles-Quint
fit demander à ses concitoyens de lui livrer Brentzen , qui se
réfugia dans les liois , traînant après lui une femme malade et
six enfants. Il disait dans la suite que (|uiconque n'avait pas
passé par des épreuves pareilles ne pouvait comprendre l'éner-
gie et la vérité des Psaumes de David. Enfin le duc Ulrich le
reçut dans ses Etats, et sous le faux nom de Huidrich OEngster,
le fil bailli de Hornberg. En 1555, le duc Christophe , succes-
seur d'Ulrich, prit ouvertement Brentzen sous sa protection, et
le nomma prévôt de Stuttgard. Jusqu'à sa mort , arrivée le 11
septembre 1570, Brentzen s'employa à propager le luthé-
ranisme. Il fut le chef des ubiqafUes ou ubiquilaires , ainsi
nommés parce qu'ils soutenaient que le corps de Jésus-Christ
est partout depuis son ascension ; il assista au concile de Trente,
et rédigea la Ùonfessio icurtembergiea. Ses OEuvres Ikéoiogi-
ques forment 8 volumes in folio, imprimés à Tubingue de 1576
a 1590, et à Amsterdam en 1666.
BRENZIUS (Samuel-Frédéric) , juif allemand, embrassa
la religion chrétienne en IGOI , et, voulant faire connaître les
motifs de sa conversion , publia un ouvrage dans lequel il re-
{»roche aux partisans de la doctrine qu'il venait d'abandonner
es crimes les plus odieux. Un autre juif , nommé Salomon Zébi,
se chargea de venger son parti , et publia la Thériaque ju^
dafque , ouvrage ou il tombe dans les mêmes excès que son ad-
versaire en accusant les chrétiens de pratiques abominables. Ces
deux ouvrages , écrits en allemand , furent traduits en latin par
Jean Wulfer, qui ajouta à sa traduction diiïérentes pièces cu-
rieuses, et la fit imprimer à Nuremberg en 1681 , in-4^ Il en
parut une seconde édition dans la même ville en 1715, in-12.
L'une et l'autre sont également très-rares. L'édition originale
de Zébi est encore plus rare, ayant été supprimée.
BBEOU , sachet que les femmes et les enfants portaient jadis
au cou.
BBEOU (vieux mo() (brea), bref, court; brevii.
BBÉQUiGinr ( Louis-Georges Oudart Feudrix de ) ,
membre de l'académie des inscriptions et belles-lettres et de
l'académie française, naquit le 33 février I7l4à Montivilliers
dans le pays de Caux , d'une famille noble et ancienne , et non
pas à Granville, en 1716, seulement comme l'avance la Biogra-
Ehie universelle. Si des études philologiques trèi-avancées , si
\ connaissance approfondie des antiquités {grecque et romaine,
si enfin des services immenses rendus à l'histoire de notre pays
(1) A là tète de M traduction du traite d*Hippocrate sur les insoro-
nies, Brentius a placé une préraoe adressée au pape Sixte lY, iVt qua
multa dtaerit ae somniis. U y a lieu de croire que la préface et le
discours ne sont qu'un seul et même écrit.
le rendirent indispensable à Tacadéniie des ioscriptioudbti.
les-lettrcs, l'académie française n'eut pas moimiteloMt^t
l'avoir admis dans son sein, grâce au véritable talent de an»,
position et surtout à la pureté d'un style toujours auan élciM
3ue correct. De bonnes éludes dassiqucs terminrcs ao «à»
e Louis-le-Grand , dix années passées ensuite en pftmiKi«
consacrées aux langues grecque, arabe et hétiralque, le mtng
à même de débuter d'une manière brillante dans lacarrièrfè
l'érudition. Chassé de sa terre de Bréquigny par la mottdrii
femme avec oui il vivait depuis dix ans oc l'union lapins \t%
reuse, il venait cette propriété et vint se fixer à Paris. Soo |in
mier ouvrage parut en 1748, sous ce titre : Histoire 4«f rm-
lutions de Géne$ , et eut un assez ^nd succî'S pour k fonvi
en donner en 1750 une seconde édition Iteaucoop plus a»-
f>lète. Toutes deux sont anonymes. Il publia deax an lyn*
es deux premiers volumes des Vies des orauurs grtaXtAi
l'époque de cette dernière publication ( 1753 ) qu'il comiMip]
se livrer à l'étude de notre histoire (1754). Il fut adjoint i M é
Villevaut son ami pour la continuation du Recueil des on!»
nanccs de nos rois dont Laurière et Secousse avaient déjâpiiAr
les neuf premiers volumes. Depuis 1754 jusqu'en 1790, a«
nouveaux volumes furent publies, et bien que le nom de M. è
Villevaut ait toujours été placé en tète du travail, persoooeiV
gnore que M. deBréquigny en a été le seul rédacteur; elMk
monde s'accorde à reconnaître l'imniense mérite des pRÛr
qui précèdent ces documents, et qui renferment l'hiitoiRaD-
plète de notre droit public. •— Cependant M. de Brvipfr
s'occupait en même temps d'un travail non nnoins considtriMt:
nous voulons parler de sa Table chronologique det iifim.
chartes et actes concernant V Histoire de Francf, et dont Stiv
mes in-folio furent publiés de 1763 a 1780. Il voulait fairtè
celte table un supplément à la Bibliothèque histori((Deéi(
Leiong. Enfin , nous lui devons encore la oontiniutioo dr ?
recueil de chartes et diplômes, dont 3 nouveaux volomes ta
présentés au roi en 1791. Deux de ces volumes, renfennaatle
lettres jdes papes, sont dus à M. Laportc du Theil ; le Iroèi»
volume est entièrement dû à M. de Bréquigny, et renferw d*
chartes et diplômes. — Si à ces immenses innta •«
ajoutons l" la première partie d'une édition de Strabon pwwe
un volume in-4", avec la traduction française en t7W, rt^i
nous devons le dire, est le plus faible des ouvrages qu'il bo«<
laissés ; 3^ un catalogue des manuscrits du collège de On»^
in-8** , 1764 ; 3» un grand nombre de dissertations inséreed»
les mémoires de l'académie des inscriptions et bcHô-^fUr»
dans le Journal des savants, et dans le Recueil des noticts/tn^
traits des manuscrib ; 4» un long travail, resté manmcnU
les Mémoires concernant les sciences, les lettres et ksirt»'
Chinois, dont la publication, commencée parBatteox,l«i*>
été confiée par M.Bertin, ministre d'Etat ; nous aurons dit pi^
que tous les titres de M. de Bréquigny à la reconnaissaiwe
erudits ; encore ne pourrons-nous omettre cette mission <W
s'acquitta avec tant de succès, et qui le retint troisina»-
Londres , occupé à recueillir , au milieu d'un amas de charte^
de documents entassés pèle-méle dans un vaste grenief.lo»'^
titres relatifs à la France, et dont la remise venait d'être stip*'
— M. de Bréquigny fut reçu à l'académie des inscnpwfj
belles-lettres en 1759, et à l'académie française en I" '
mourut le 5 juillet 1794. Paulin Paris (de rinsiiW
BREQin3i(fec^ii.]. Cest dans un vilebrequin la ÇJ^?'
appelle plus communément la mèche. Il y a desDwq»»'
toute grandeur et de toute grosseur. On s'en sert pour ^^^
des trous dans le bois.
BRER£TON (THOMAS), né en Irlande le 4 mai '^^JrJT
aux Indes orientales en qualité de volontaire du 15* nç^
en 1801 il y était lieutenant. H prit part à la conquête*»^
blissements danois et suédois dans les Indes occidental»^
qu'à toutes les opérations auxquelles lut employé »"/**•?
jusqu'en 1804, où il derint major dans l'Ile de Samte-l*'*'
1809 *' ~^* ~~-ft X tf^^^^AAlti^m^ ..«^««Mk I* lia«>linMIIir . MB *
il prit part à l'expédition contre la Martinique. JJ»»
conquête de la Guadeloupe en 1810, et fut major debnn^
Surinam, à la Dominique et an Sénégal. De 1818 à l8»,r^
ton séjourna dans l'Afrique méridionale, el à son w**^ •j;
rope il fut nommé inspecteur du district de BristoUW *
une émeute pour la répression de laquelle il avatt ««J**^
que hésitation le fit traduire devant une cour "»»'^**^fgr
ton voulut se soustraire à une condamnatk» en selM»»»*'
la d^rvdlc
BREREWOOD ( EDOUARD ), savant roalbémalicieo/Jf*
quaire anglais, né à Chester en 1666, et élevé pnnj5^_,
runiversité d'Oxford, devint en 1696 premier V^ff^^^
tronomie du collège de Gresbam à Londres» oô il iom^
BSis.
(557)
MIESIL.
novembre 1613, généralement regretté. C'était on homme mo- 1 la collection de gnyrurts\niiiu\ce:Souvemr$dumuié€dêimO''
deste, studieux , et f ivant très-retiré. Il avait beaucoup écrit ,
mais n'ayait voulu faire imprimer aucun de ses ouvrages. Ceux
qui forent publiés après sa mort sont:!"" Deponderibus el pretiiê
wierum nummoruviy eorumque cum recentioribus eoUalime ,
1614, iD-4% réimprimé dans le huitième volume des Criiicisa"
cri, et en léte du premier volume de la Bible polyglotte; ^ Re-
cherehêi sur la diver>Ué des languêi el des religions dans les
^rineipales parties du mande (en anglais), Londres, 1614, in-4<>.
Publié, ainsi que le précédent, par Robert Brerewood, neveu de
auteur, qui y a ajouté une longue préface. Cet ouvrage savant,
carieui, estimé, souvent réimprimé, a été traduit en français
par Jean de la Montagne, Paris, 1640 et 1662, in-S*" ; il a été îra-
doit en latin sous le titre de Scrultiitum reHgionum eêUnguarum,
1660, in-16; 1679, in-12. Le traducteur latin a retranché deux
chapitres et les deux savantes préfaces de l'édition ; 3» Ele-
menla logieœ in graiiam siudiosœ juvenluêis in aeademia
(Xwm, Londres, 1614, in-8« ; et Oxford, 1628, in-8« ; 4" Tracia-
tus quidtim logiei de prœdieabilibus el prœdicamenlis, 1628 ,
in-8»; 5» Traité du Sabbat (en anglais), Oxford, 1650, in-4»;
6° un autre Traité du Sabbat (en anglais), Oxford, 1632, in-4»;
V Traetatus duo quorum primusest de meleoris, secundus de
oen/o, 1631 ; 8« CommenlaHa injEthieam Àristotelis, Oxforô,
1640, in -4*»; 9" le Gouvernement patriarchal de r ancienne
EgHseCen anglais), Oxford, 1641, in-4<>
MUÈH (j£AN-PiBRR£), né à Issoirevcrs 1760, fit ses éludes à
Limoges , et s'adonna |)articulièrement à la physique. Venu de
tMune heure à Paris , il y publia en t'OO des Recherches sur
t^exisiencedu ftigoriaue et sur son réservoir commun, volume
iii-8^ où il entreprit de prouver, contre l'évidence et l'opinion
générale , que le froid est un fluide particulier , et qu'il ne ré-
mlte pas seulement de l'absence du calorique. Cet ouvrage, qui
*at peu de succès, fut ce}>endant traduit en allemand. L'auteur,
énonçant dès lors aux sciences exactes, ne s'occupa plus que de
ittéralure, et il publia plusieurs romans sous le voile de Tano-
yroe ou de difiërenis pseudonymes, savoir: 1» Isabelle et Jean
Armagnac, ou les Dangers de l'intimité fraternelle, roman
isiorique par J.-P. B., Paris, 1804, 4 volumes in-12; ^la
rrémouille, chevalier sans peur et sans reproche, par M"*' ***
aeB., ibid., 1816, 5 vol. in-12; Z<> l'Héroïne du x\' siècle,
ibid., 1808, 4 vol. in-12; 4» /m Indousoula Fille aux deuœ pè-
res, ibid., 1808, 6 vol. in-12; 5<» Reconnaissance et RepeiUir,
bid , 1809, 2 vol. in-12. On a encore de Brès : 6o Platon devant
7rilias, poëme, ibid., 1811, in-18 ; 7« la Bataille d' Austerlitx,
pagnée le 2 décembre 1806 par Napoléon, pour servir de suite
k«x fastes militaires des français, in-fol. de deux feuilles, avec
we très-grande planche. Brès a aussi donné un Mémoire sur
p magnétistme, imprimé dans des recueils scientifiques. Il est
mwl à Paris en 1817, laissant plusieurs compositions inédites,
■Ire d^uires PersépoHs ou l'Origine des sociétés, poëmcen 24
kënts.
S (Jban-Pibrbe), neveu du précédent, naquit à Limo-
w en 1785. Fils d'un né^iant qui le destina d'akx>rd à la mé-
eciiie, et lui fit faire des études analogues, dans lesquelles ilob-
dC qaelqaes succès , il vint les achever à Paris, et y publia quel-
nés articles dans les journaux de médecine; puis en 1815 un
»^'nige d'anatomie comparée , sous ce titre : Observations sur
I forme arrondie, considérée dans les corps organisés et prin-
paUmenî dans le corps de thomme. Ce volume in-8« fut
aduîl en anglais en 1816 , avec des notes du traducteur. —
lés parait avoir renoncé par excès de sensibilité à l'étude de la
cdecîne , pour ne plus s'occuper que de beaux-arts et de litté-
4ure. Il a publié : 1<> Lettres sur l'harmonie du langage, Pa-
I, 1821, 2 vol. in-18, avec figures; 2° tAbeiUe des jardins,
I prose et en vers, ibid., 1822, in-18, avec fig. ; 3« Bibliothè^
iêdu promeneur, ibid., 1823, in-lS, fig.; A'^MyHorama,
illectiofi de plusieurs milliers de paysages dessinés par M.
nés, ibid., 1825; 5» Mythologie des dames, ibid., 1825, in-18,
;. ; e^ Simples Histoires trouvées dans un pot au lait, 1825,
ad., iii-i2, avec 8 fig. ; 7» Musée des paysagistes, collection
t seiie naille cinq cent quarante-six paysages, d'après les plus
rands maîtres, ibid., 1826 ; 8» les Jeudis dans le château de
k» laii<#, ibid,, 1826, in-18, avec fig. ; 9» Campaniumpittores-
•«» collectîoo de plusieurs milliers de paysages dans divers gen-
», avec un Traité élémeniaire du paysage, ibid., in-18, fig. ;
O* le§ Compliments, Passe^temps de soirées, ibid., 1826,
B-«°, fig. ; ii^ les Paysages, dédiés à M-* Dufresne, ibid.,
w6, fiff. ; 12« Tableau historique de la guerre, 1826, 2 vol.
n-*« , fig. ; ly Hisioire des quatre fils Aymon , Paris , 1827,
Ma, ûg. — J.-P. Brès neveu est encore auteur d'un recueil
' hymnes pour le gymnase normal, et du texte qui accompagne
numenls français, et il a laisse quelques ouvrages inédits. Ce
laborieux compilateur, attaché à l'administration départemen-
tale de la Seine, mourut à Paris en 1852 des suites du choléra.
Le colonel Amoros prononça un discours sur sa tomtie.
BRÈS (Guy de) , que les protestants honorent comme un de
leurs martyrs, exerça le ministère de pasteur à Lille et à Valen-
ciennes. Il mourut dans celte dernière ville en 1567. On le re->
garde comme le principal auteur de la Confession de foi des
Eglises réformées des Pays-Bas, ouvrage qui parut en langue
wallonne de 1561 à 1562, depuis réimprimé plusieurs fois, et en
dernier lieu à Leyde, 1769, m -4^. Le même écrivain publia en
1765 la Racine, source et fondement des anabaptistes ou rebap*
lisez de nostre temps, avec très-ample réfutation des argU"
ments principaux par lesquels ifs ont accoutumé de troubler
t Eglise, etc., le tout réduit en trois livres, in-8**, avec cette dé-
dicace : (c A l'Eglise de Notre-Seigncur Jésus-Christ , qui est
esparse es Païs-Ëas de Flandres, Brabant, Hainaultet Artois. »
Brès déclare au'il s'est servi pour composer son livre contre les
anabaptistes îles écrits publiés contre eux « par ce grand servi-
teur de Dieu, feu, de bonne et heureuse mémoire, maistre Jehan
Gnlvin, Jehan AlascoJ» Henri Bullinger et Martin Micron, d —
A la fin dece volume de mille pages environ, et que l'auteur, par
modestie sans doute, appelle un petit labeur, se trouvent trois
traités : l® De l'autorité du magistrat ; 2** Ehs jurement ou ser-
ment solennel; y* De rame ou esprit de l homme,
BBESCI A (géoar.), ville ancienne du gouvernement de Milan,
chef-lieu d'une détection, et qui avant la domination en Italie
avait fait partie de I Etat de Venise. Elle est située sur les riviè-
res Mel la elGarza, entre les lacs de Garda et Iseo, au pied des
montagnes. C'éfait autrefois une forteresse, mais aujourd'hui il
ne reste plus du côté du nord que le château nomme II Fakone
di Lombardia, qui, placé sur un rocher, domine toute la ville.
On admire à Brescia sa belle cathédrale ornée d'un nombre
infini de statues , la bibliothèque du cardinal Quirini ,
le palais de justice , édifice gothique. On y trouve aussi
beaucoup d'antiquités romaines, découvertes surtout depuis
1825, et que l'on conserve au Musée ( F. Antichi monumenti
nuovamenti scoperti in Brescia , B., 1829, in-fol. avec 35 plan-
ches]. Mais Brescia est intéressante surtout par ses fabriques,
consistant en draps, toiles, soieries, et par ses fonderies de fer.
A Brescia se trouvait autrefois une des principales manufactures
d'armes, dont les produitss'expédiaient dans les pays du Levant.
De là vient son surnom &Armata. Elle est peuplée de 5,500
habitants.
BRBSGOU (o^Oj/r.), petite Ile de France dépendant du dépar-
tement de l'Hérault, dans la Méditerranée, avec un fort qui dé-
fend le mouillage de l'embouchure de l'Hérault, et qui dépend
de la direction de l'arlillerie de Montpellier. Elle est à une
lieue et demie sud-sud-est d'Agde.
BRÉSIL (Empire du). —Position. Longitude ouest, entre le
57» 45' et le 75» 4'. Latitude, entre le 4» 55' nord et 55° 54' sud.
— lÂmites, Au nord la république de Colombie, les trois
Guyanes, anglaise, hollandaise, française et l'Océan Atlanti-
que; à l'est le même Océan ; au sud le même Océan , la Banda
orientale, le dictatorial du Paraguay et la confédération du Rio-
de la Plala ; à l'ouest la même confédération et les républiques
de Bolivia, du Pérou et de la Colombie. — Oolfes et baies. Les
côtes du Brésil ofi^nt plusieurs baies considérables, telles que
celles de Tous-les-Saints ou de Bahia , de Rio de Janeiro , de
Sainte-Catherine et d'Espirilu-Santo. — Cam, Ils sont en asscx
grand nombre : les principaux sont ceux d'Orange et du Nord ,
dans la province du Para, de San-Roque, dans celle de Rio-
Grande du Nord, et le cap Frio, dans celle de Rio-Janeiro. —
Fleuves, Un grand nombre de fleuves arrosent le vaste terri-
toire de cet empire. Nous ne décrirons, après M. Balbi, que les
vingt suivants, qui ont leur embouchure dans l'Atlantique :
1» rOyapoe, peu considérable en étendue, mais large et
profond , séparant les deux Guyanes française et brési-
lienne ; 2" r Amazone. Il vient de la république de Colombie ,
traverse la vaste province du Para, arrose plusieurs villes, et
reçoit dans son cours le Javary , le Jutay , le Jurna, le Tafe , le
Purus qui viennent du Pérou , la Madeira qui descend de Boli-
via et du Pérou, le Topayos qui naît dans la province deMatto-
Grosso; le Xingn qui, sorti des Campas-Paresis, divise plusieurs
peuplades indépendantes , l'Ica , le Yapura et le Rio-Negro
venus de la Colombie , enfin le Rio-Trombetas et TAnanrapara
qui descendent du versant méridional de la Serra de Tumucn-
maque; 5» le Tocantin ou Para, Il est formé par le Tocantin
proprement dit et le Rio-Grande ou Araguya, qui est la bran-
che principale. Cet Araguya arrive des montagnes de Goyaz ,
BaÉSIU ( 568)
forme dans celte province la grande tie de San^a-Ànna , sépare
les provinces de Matto-Grosso et du Para, et entre dans l'O-
céan par une large embouchure; uncanal naturel, leTajipuru,
ouvre une communication entre le Tocantin et l'Amaxone. Le
Srincipal affluent de T Araguya ^ est le Rio das Mortes qui vient
e MaltO'Oroêso, l^e Tocantin proprement dit est formé de la
réunion, dans Gayas, de deux courants appelés Maranhas et
Rio da$ Àlmoê ; 4<* le Maranhào, qu'il ne faut pas confondre
avec le courant du même nom que nous venons de citer. Celui-
ci , fleuve majestueux» descendu de la Serra dltapicnru , coupe
du sud au nord la province a laquelle il donne son nom , reçoit
le Grajahu et le Pindare , et entre dans la baie de San-Marcos ,
vis^à-vis l'ile de Maranhào; 5** l'Itapieuru. Il vient de la Serra
de ce nom, traverse du sud au nord la province de Maranhào et
se jette dans la baie de San-José ; 6" le Paranahiba , un des
cinq grands fleures du Brésil. Sa source est dans la Serra des
Guacuruagas ; il sépare les provinces de Maranhào et de Pianhy,
reçoit le nio de Balças, le Gorongueia et le Ganinde, grossi par
le Pianhy qui donne son nom à la province; 7"* le Séara;
^Vlauaribe: 9» U Rio-Grande du Nord; 10'' le Parahiba du
Nord, Le cours de ces quatre fleuves est très-borné; leur em*-
bouchure est encombrée de sables , et les navires y échouent
souvent; il y a de vastes salines sur leurs rives. Le premier et les
deux derniers donnent leurs noms à trois provinces.— 11*^ le Rh
San^FraneiseOf un des cinq grands^fleuves du Brésil ; il natt à la
Serra de Canastra dans Minas-Geraës , traverse cette province
^t celle de Pernambuco et deSergipe, arrose plusieurs villes
dans son long cours, et compte parmi ses affluents le Rio das
Velhas, le Rio-Verde, le Paracatu et un autre Rio-Grande; i^le
Rio-UapicurUy ou Jacobina, qui traverse le nord delà province
deBahia; IS*" le Paraguaçu , formé par deux branches du
même nom qui descendent de la Serra de Manguadetra. Il tra-
verse la province de Bahia et se jette dans sa niagnilique baie;
4 40 le Rio das Conlas, qui a sa source à la Serra das Aimas,
et traverse aussi la provmce de Bahia ; 15" /e Rio^Pardo, sorti
de la Serra d'Ëphinaço, dans Minas-Geraës; il arrose cette
province , celle de Bahia , et communioue avec le Belmonte par
deux canaux; i6"/(* Rio-Grande de Belmonte , formé par la
réunion de deux branches qui descendent de la niéme Serra
que le Rio-Pardo. Ce sont TAraçuaby et la Jiquitinbonha ; la
seconde renommée pour ses diamants. Après leur jonction à
Minas-Novas , le fleuve , traversant la provmce de Bahia, entre
dans l'Océan à Belmonte. Le RiodeSalsa, canal naturel,
toujours navigable, le met en communication avec le Rio-Pardo;
17° fo RiO'Doce ou Piranga , même source. Il parcourt les
provinces de Minas-Geraës eld'Espiritu-Santo. Cours rapide et
peu navigable; iS"* le Parahiba du Sud, le plus grand fleuve de
la province de Rio-Janeiro, qu'il traverse apr^ avoir pris nais-
sance dans celle de San-Paulo; il entre dans l'Océan au-dessous
MBÉBU.,
deCampos; i9^le Rio-Grande du Sud ou de San-Pedro, simple
canal qui unit la lagune de los Patos et le lac Marim à l'Océan.
Sa branche principale est le Jacuy , sorti de la Serra dos Tapes;
^0° le Parana, branche principale du Rio de la Plata. Il sort
de la Serra de Mantequeira dans Minas-Geraës, traverse la
Eirtie méridionale de cette province, sépare San-Paulo de
oyas et de Matto-Grosso , et le Brésil du Paraguay, et entre
dans la confédération du Rio de la Plata, après avoir reçu le
Rio das Mortes, le Parana-Iba , le Rio-Pardo , navigable pour
dération de la Plata du dictatoriat du Paraguay. Les principaux
affluents de celui-ci, du côté du Brésil, sont le San-Laurenço
( grossi par le Cuyaba , qui baigne la ville de ce nom ), le Ta-
guary et le Mondego. — Lacs. Le Brésil en compte ques-
queS'Uns ; mais ils s'éloignent de ces caractères de grandeur
qu'oflrenlceuxde l'Amérique septentrionale. Les plus remar-
Îuables sont les lacs de Manguera , de Manguaba, de CaboTrio.
e lac des Xarayes n'est^ à proprenoent parler, qu'un vaste ma-
rais qui diminue insensiblement avec les chaleurs, et dont les
bords, dans la saison des pluies, s'étendent sur les deux rives de
la Plata, à quelques centaines de milles, sur les territoires
brésilien et bolivien. —/i!0#. Les côtes de cet empire en ofifi^t
un grand nombre. Aux embouchures de l'Amazone et du Para,
on trouve la grande lie Moraso ou Joanes qui forme seule un
district ou coinarca ; l'Ile Maranhào , Itaparica , à l'entrée de la
baie de Bahia , llha-Grande dans la province de Rio-Janeiro,
Sainte-Catherine dans la province de ce nom , et l'Ilot stérile
de Fernando de Noranha, l'un de déportation pour les crimi-
nels, à deux cenb milles au nord-est du cap San-Roque.
Montagnes. Cellesdu Brésil appartiennentaux trois systèmes des
Andes ou Péruviens , de la Parime ou de la Guyane etBréÉb
proprement dit. La Cordillère orientale du premier de cet n^
tèmes projette une branche considérable vers l'est, qoi, ftij,
norosdeSierra^41tissiinas,SierradeCochambaetâerradeSi%
Cruz, traverse la république de Bolivia,et diminuant tM^om^
hauteur , va se perdre dans la province de Matto-Groiso. -^u
second système est moins une cordilière oontinue «t'ungr»
confus de montagnes interrompu par des plaines, rasanm
des marais, p: enant le nom de Sierra de Pacaraina tar les iinj^
de la Guyane brésilienne, et celui deSerra deTumucumaqne^M
la orovincede Para , où il se perd dans des plaines entre les<ai
d'Orange et du Nord. La Serra- Velha et la Serra de Pari^
en dépendent, courent Almeirein et Oulhmo sur la rive
de l'Amaione. — Le troisième système a été fort exagère fin.
gardé à tort comme une dépeniunce des Andes. Il r^oeîral
de l'Azaguay et du Parana après son confluent avec leTife;
ses trois grandes chaînes courent du sud au nord. Laprindyè
par sa hauteur, sa continuité, mais non par sa loiigQeir.li
chaîne centrale ou Serra do Eminhaço s'élend du aliène «
vingt4)uitième parallèle ou du San-Francisoo à l'UbagaiT, In-
verse les provinces de Bahia, Mina»-Geraës, San-Pinlô,ni
celles de Kio-Janeiro et de San-Pedro, s'appelle daas kwi
la Serra das Aimas, et dans le sud la Serra deManlfqorîn,
renferme de célèbres mines d'or et de diamants, [et xntmtà
pour ses points culminants Vllacoiumi de 950 tdses, et bScm
do Frio de 953. La seconde chaîne, que M. Baibi noaunetn»
taie, et que les Brésiliens appellent Serra-Domar, nvtn»
rallèlement à l'autre, du seizième au troisième degré; de Mi
arêtes vont au nord jusqu'au cap San-Roqtae. Liée kakk
£spinhaço par les ramifications secondaires de la Sem ^h-
meraldas et de la Serra^mora , elle suit avec quelques wào-
ruptions les vastes provinces de Rio-Grande, Paraibo, Pcra»
buco, Alagoa, Sergipe, Bahia, Espiritu-Santo , RiodeJiam,
San-Paulo et San-Pedro. La troisième chaîne, plus lonne,»
plus basse et moins continue que les autres, nonmwe àsm
ocddentale , à cause de sa position , ou Serra dos Verleototè
Tocantin et du Parnahiba, deceux de San-Prandsco, do hm
et du Paraguay , décrit un demi-cercle entre Scan et Mita>
Grosso, à travers Pianhy, Pernambuco, Minas-Geraés,G«n
et Matto-Grosso, et prend successivement les noms de Sot»
Al^gre, Serra de Ibiopaba, de Pianhy, de Tangatinga^deT^
batinga, de Araras, dos Pireneos,deSanta-Marla, dosBora»
Campos-Paresis et Serra-Urucumanacu. Elle est liée i la ddiv
do Espinhaço par un chaînon qui part de Villa-Aica, (< *
nomme Serras-Negro , da Canastra , Marcella et dos CrâtiA
Un autre chaînon d'une hauteur considérable , appelé Ser»
Borberema, se détache encore de la chaîne occidentale, pw^
Ibiapaba, et court au cap San4toaue, à travers Parabua U
troisième se détache vers Touest à Tangetinga , et se dirige «1
le nord, en lançant diverses branches à l'est. — PtaSeoMMlm
plateaux bien distincts se partagent le Brésil , d'après le saiari
fféographe que nous avons déjà cité. Ce sont le plateau MS^
le plateau central de l'Amérique du Sud et le plateaa «kl
Guyane. — Le premier comprend la partie haute des bassw*
San-Frandsco et du Parana dans Minas-Geraês et àèmî^
Paulo, et les terres les plus élevées de Rio de Janeiro, Efi|«*
Santo, Bahia^ Peniambuco et Pianhy. U avteor moyrasf >
160 à 260 toises. — Le second , outre le Paraguay enljfî**^
partie de Bolivia et de la fédération du Rio de la Pfata, effiM
la vaste province de Matto-Grosso, et partie de celles de GofX^
de San-Paulo. Hauteur moyenne (souvent exagérée>, d« **'
âOO. — ^La troisième comprend la Guyane, dont une portioa t
partient au Brésil. Hauteur moyenne, de 900 i 400. — f^
et plaines. Le Brésil possède une des plus belles vanée$<lr>'
merioue méridionale, c'est celle de San-Francisoo; ei hp
granoe plaine du globe après celle du Miasissîpi , c^est b]^
de l'Amaione ; elle embrasse toute la partie centrale de r Af-
rique du Sud , plus de la moitié du Brésil et anepartiej|''
Colombie, du Pérou et du Bolivia. Placée dauns un cmiiatcvj
et humide, elle offre dans ses forêts immenses «ne ^*f*[*J
végétation inconnue dans les autres continents. Sa np^
selon M. de Huroboldt, est de 360,000 lieœs carrées. A(»«*
Ë aine de TAmaxone vient celle du Rio delà ^^^f^'^V^.
niies les montsdu Brésil , les Andes, le détroit <te**P"|f
l'AUanticrae. Ce sont ces immenses pmmpas eouvertsdr ^
vaux et ae borafii soumis et sauvages , et qui dépeodest^:
confédération du Rio de la PUta , de la Banda orientale. '^
Patagonie, deBoUvia, du Paraguay et delà psrtM*"^f^
du Brésil ; ils dififièren t de la plaine de l'Aaamwne par le o^
d'arbres et par les innombrables graminées qui croiiv^ *
leur vaste étendue, coaiine dam k§ asTaneset é$m^f
BEÉlill^
(5ôd)
BUEHÈi^
ries de la plaine daMississîpi. La superficie de la plaine du Rio
de la Plata est , selon M. oe Humboldl, de 125,000 lieues car-
rées. — Déurt, Le Brésil a plusieurs vastes déserts ; le plus
étendu est celui de Pernanibuco. qui se prolonge dans une
grande partie du plateau du nord-ouest, entre Pernanibuco ,
le San-rrancisco , Crato , Seara et Natal ou Rio-Grande du
Nord. Au milieu de ses monticules de sable mouvant se dérou-
lent plusieurs oasis d*une belle végétation , habités par les Ser-
fttfuijOf, hommes de races mêlées, entièrement vêtus de cuir
el fort habiles à manier le cheval. — Climal, Le Brésil étant
sitaé près de Têquateur, les provinces septentrionales sont su-
e tes a des chaleurs excessives, que tempèrent les pluies, d*a-
odantes rosces et l'humidité naturelle du sol. Le climat de la
partie méridionale est plus doux; le froid cependant s*y fait
(pielquefois sentir, et le thermomètre de Réaumur descend alors
jusqu'à trois de^és au-dessous de zéro. On peut dire qu'en
général sa température est saine; mais le vent d'ouest, passant
itt-dessus de vastes forêts et de terrains marécageux, devient
souvent pernicieux dans l'intérieur. Souvent aussi l'excessive
dialeor du soleil embrase l'atmosphère à un degré funeste pour
tout être exposé à son action. On n'y connaît point la fièvre
S' une, si désastreuse aux Antilles et sur les eûtes du Mexique,
lelques goitres et des fièvres intermittentes, plus opiniâtres
que diangereuses, affligent l'intérieur et les provinces septen-
trionales. Il y règne aussi dans certaines localités des catarrhes,
des dyssenteries cruelles, des ophtlialmies et des maladies cuta-
nées. — Minéraux, La plus grande richesse du Brésil consiste
dans Tor el les pierres précieuses profusément répandues dans
diverses parties de son sol, et qui ont été longtemps un obstacle
i la prospérité de ce beau pays, parce qu'au lieu oe s'adonner à
raffnculture, qui off're des ressources immenses et positives, les
habitants de toutes classes n'ont songé qu'à s'enricnir prompte-
meot, en se livrant à l'exploitation incertaine des mines. La
Dro%'ince la plus riche en diamants est celle de Minas-Geraës.
un en découvrit beaucoup dans le district de la Serra-do-Frioau
commencement du siècle dernier; ils apparaissaient à U croûte
les montagnes; plus tard on les chercha dans les torrents, on
te j trouva enveloppés de terre ferrugineuse et mêlés à des
ailioux roulés. Il y en a aussi à Guyana et à San-Paulo. Le
Krésil abonde en plusieurs autres pierres précieuses : ses topazes
K>ntphis grosses que celles de Saxe et de Sibérie; leur couleur
est dnn jaune clair et jaune roussâtre; il y en a aussi d'un bleu
rerdàtre ; souvent elles deviennent électriques par le cbaufle-
inent. hts tourmalines du Brésil prennent le nom d'émeraudes
loand elles sont vertes, et de saphirs lorsqu'elles sont bleues;
leur teinte est sombre et leur valeur peu considérable. On y
trouve dans le pays des cymophanes et aivers cristaux de roche.
Les provinces de Minas-Geraês, de Goyas et de Matto-Grosso
recèlenl beaucoup d*or; on rencontre sur plusieurs points des
nunes d'argent , de platine, d'élain, de plomb , mais elles sont
rarement exploitées; on travaille» au contraire, avec activité le fer
mvenantde celles de San-Paulo et de Minas-Geraës. Avantren-
:rée des Français à Lisbonne, on voyait dans le cabinet d'Ajuda un
norceau de mine de cuivre vierge, trouvé dans une vallée du
Brésil, ayant 3 pieds 2 pouces de long, 3 pieds l pouce 6 lignes
3e large et 10 pouces d'épaisseur; il pesait 2,616 livres. Les
k»rovinces de Rio-Grande du Nord, de Ceara et de Para renfer-
aient de vastes salines » dont les produits donnent Ueu à un
ffand commerce avec les autres parties de l'empire. — Végétaux,
Les contrées basses du Brésil voisines de Téquateur, tout son
iltoral , les terres basses de ses nombreuses lies présentent une
régétation à part. La nature y est admirablement variée dans
ts productions : ici s'élèvent les|>almiers, ces princes du règne
régetal , qui fournissent au Brésilien sa boisson , sa nourri-
iore, les vases ^ui la reçoivent, le toit qui l'abrite , et dont les
Stoèœs sonl si nombreuses qu'elles ont inspiré au voyageur
iDemand liartius le texte et les planches d'un magnifique ou-
rrage. Là croissent les forêts iïarafiearia, le bananier, l'ana-
us, le manioc (qui ren;place le pain] , le riz , le maïs » les igna-
mes, les patates douces, le café , le thé , le ^gembre, le cacao,
le sucre, la vanille , l'indigo , le coton, le piment, le safran , le
^p, le (aux quinquina p npécacuanha et une multitude de
[Mantes méridionales ; plusieurs variétés démêlons, le citronnier,
es pamplemousses, 1 oranger, le goyavier, le manglier, le
3joD, le maogabier (dont on fait une espèce de vin), Tibipitangi
Untle froilagréable ressemble aux cerises; beaucoup a'autres
ruitSy des arbres résineux, des plantes aromatiques, des milliers
^ fleurs Tariées, venant sans culture et parmi lesqudks M. Au-
blanches, aussi grandes que nos lis. — Les voyages de cet intré*
pide naturaliste cl ceux de MM. Pohl et Martius, ont ré-
pandu un jour immense sur la végétation du territoire brési-
lien. Ils ont parcouru ces vastes forêts vierges, dont la belle
gravure de M. de Clarac a donné une idée aux Français; gigan-
tesques boulevards d'une nature sauvage et vigoureuse ; impé*
nétrable chaos d'arbres confusément jetés, enlacés de fortes
lianes, d'arbustes et de plantes parasites, tout cela croissant sur
un sol que parcourent des milliers d'animaux féruces,et que
j[amais pied humain ne foula. Pour traverser ces cloisons
épaisses de plusieurs lieues, il faut aLuillre avec patience les
obstacles qui obstruent sans cesse le passage du voyageur; c'est
ce que les Brésiliens appellent faire unepicada. Celle marche
dans un monde tout nouveau , et qui semble sortir <ie la main
du Créaleur, n'est pas, on le pense, exemple de dangers, de
craintes et de fatigues. L'auteur de cet article ne park pas ici
par ouï-dire; il a vu ce qu'il décril , et il en conservera la mé-
moire.— Malgré les progrès de la civilisation dans le Brésil , les
forêts vierges occupent encore une grande partie de son terri-
toire. Celle qui commence près de Rio-Janeiro a plus de cin-
auante lieues de largeur; celle de Rio-Grande du Nurd, que
1 auteur a parcourue, en a plus du double. .Cependant, sur plu*
sieurs points de l'empire, après avoir dégagé la circonférence de
ces vastes forêts par de larges abatis, on y a mis le feu, et ces
terres, engraissées par les cendres, sont aujourd'hui couvertes de
beaux champs de maïs ou de bons pâturages. — Ces arbres, de
taille colossale, fournissent du bois de construction qui dure de
longues années; ils pourraient être plus grandement utilisés
pour la marine. 11 en est qui, creusés en pirogues, portent dans
un seul quarante personnes; d'autres donnent d'excellentes
teintures. A la tète de ceux-ci il faut placer le bois du Br^ ,
mieux appelé bois de Pernanibuco; car il croit dans cette pro-
vince et dans celles qui l'avoisinent au nord. Sa hauteur est celle
d'un chêne ordinaire; il est chargé de branches; son apparence
n'a rien d'attrayant; ses fleurs, d'un très-beau rouge, ressem-
blent pour la forme à celles du muguet ; la feuille est celle du
bois, l'écorce a une grande épaisseur. L'arbre s'élève générale*
ment dans les rochers arides; on reconnaît qu'il est bon pour
la teinture à sa pesanteur. On en tire une espèce de carmin et
de laque liquide pour les miniatures. — Animaux. Le Brésil
en nourrit de nombreuses familles. On y rencontre des tri hua
variées de singes ; le rosalia , aimé du créole ; le tamarin a la
crête dorée, le délicat ouistiti, le saki, barbu comme un sainl-
simonien, le gracieux sagouin, le singe dormeur, à la tête
ronde, l'alouate criard, le sapajou maraudeur, l'atèle aux longs
bras, le lagotricheà la ^ueue prenante, et cet aï paresseux qui
s'endort en montant a un arbre. Les cliauves-souris y sont
fortes et nombreuses. On distingue le vampire et la musaraigne;
elles tourmentent les chevaux et les mulets; les moustiques et
les chiques (bichos) en veulent aux hommes : les premiers trou-
blent leur sommeil; les seconds, assez semblables aux puces,
s'introduisent dans Tépiderme des pieds, et y causent une vive
douleur: des chenilles , de grosses fourmis; les 6araie« , qui
ressemblent à nos hannetons, sont de véritables harpies qui
souillent sans pitié les provisions des ménages. Dans les terres
basses on trouve difiërentes espèces de crotales ou serpents à
sonnettes, et dans les forêts quelques serpents de dimensions
prodigieuses : le sucuri, le boa, l'diboca, le trigonocépbale et
beaucoup d'autres. Les mêmes forêts nourrissent le coati au nei
mobile, le kinkajou à la queue prenante, l'agouaroguazoa ,
différentes espèces de tigres , le tapir, le jaguar, le tatou , la ca*
pivura , l'agouti, le tamandua, le moco , le pécari, le paca et le
cabiai. Même variété dans les oiseaux. L'agile nandu , autruche
du Brésil, rase les immenses ceroes sablonneux de Pernambucoi
et échappe dans sa course aérienne au cavalier le plus rapide.
Les bois sont peuplés d'oiseaux d'une rare beauté, de perroqueli^
de loris, de toucans, de cacatoès, d'anhingas, de colibris et d'oi*
seaux-mouches , vrais bijoux sortis des mains du grand lapi-
daire. Des essaims d'oiseaux de proie s'abattent en pillards s«r
tous les points de sa surface ; de grands échassiers guettent les
poissons sur ses rivages , et de nombreux oiseaux , semblables i
nos alcyons , rasent les flots à l'approche de la tempête. l«es ri-
vières peu rapides et quelques lacs sont infestés de crocodiles et
de caïmans. Les poissons du Brésil présentent les nombreuses
nuances de nos espèces européennes et mille autres qu'on cher-
cherait en vain cnei nous. Ses admirables papillons, sesbriW
lants insectes sont devenus vulgaires dans nos collections par
leur abondance. Chaque nuit, dans l'intérieur de ce pays, des
myriades dlnsectes phosphorescents illuminent le sol, les
plantes, les arbres et jusqu'à l'atmosphère. Ce sont de ces sjpeo*
tacles diont on peut jouir, mais qu'on ne décrit pas.— Super/icM.
BftisIL.
( 560 }
BRÉSIL.
On évalue la superficie du Brésil à 485,000 lieues carrées de
3,000 toises. Il a environ 940 lieues du nord au sud et une
étendue à peu près égale de Fouesl à Test. — PapulaU'on.
M. Baibi Tcvaluait en 1818 à 5,617,900 âmes, et M. Schafer, en
1825, à 5,506,418. Un rapport récent du gouvernement impé-
rial la porte à 6,722,000, tant blancs que noirs et mulâtres li-
bres, indiens et esclaves. — Ethnographie. Nous trouvons ici
parmi les peuples indigènes la famille Guarani, qui comprend
cinq nations principales , subdivisées en un grand nombre de
îribus. Ces quatre nations stmt : 1** les Guarasins proprement
dits, dont une partie occupe les sept missions dans la province
de San -Pedro; 2*» les Drésiiiens, répandus jadis sous divers
noms dans tout le pays , et réduits aujourd'hui à un petit nom-
bre de tribus; 3** les Omnguas, actuellement peu nombreux,
vivant le lonç de l'Amazone et du Yapura. Ils ont joué un grand
rôledansThistoire de ces déserts; c'était le peuple navigateur,
les Phéniciens de l'Amérique mmdionale; 4** les Bolocudos,
Engareemoung , Aymorês» AmbourèSf qui élargissent leur
nez, leurs lèvres et leurs oreilles avec de grands cylindres de
bois, nation anthropophage, vivant entre le Rio-Pardo et le Rio-
Doce, dans les provinces d'Espiritu-Santo et de Bahia. Ils en-
voyèrent une ambassade au roi de Portugal , Jean VI , durant
son sfjour au Brésil ; celui-ci lit présent des ambassadeurs à une
dame française, qui chargea un de ses compatriotes de les mon-
trer en Angleterre et en Allemagne pour de l'argent; mais le
mandataire infidèle garda la recette. Des philanthropes anglais
les arrachèrent â leur cornac et les renvoyèrent dans leur imtrie.
On ne dit pas s'ils se sont montrés reconnaissants; 3** les Mun-
drurus, peuple belliqueux, féroce, nombreux et puissant; ils
habitent fa province du Para, entre le Xinçu et le Tapayo, et
s'allient depuis quelques années avec les Brésiliens. — Après la
famille Guarani, vient la famille PajfaoMa-Guacura, qui com-
prend aussi cinq nations principales. Nous ne citerons que les
trois suivantes, qui avoisinent ou habitent le Brésil : 1** les Gu»
gycurus, vivant sur les deux rives du haut Paraguay, de la
chasse, de la pèche et de leurs nombreux troupeaux de bœufs,
formant une confédération aristocratiçiue, et divisés en nobles ,
soldats et esclaves ; on les appelle aussi Cavallairos, parce qu'ils
excellente dresser les chevaux ; leur taille est très-haute, les
hommes au-dessus de six pieds n'y sont pas rares. Ce peuple,
depuis 1791, est en paix avec les Brésiliens-Européens ou
descendants d'Européens ; 2'' les Guanas, nation nombreuse,
indépendante, agricole, dont une partie habile la partie méri-
dionale de Mnlto-Grosso ; 5" les Bororos^ nation nombreuse et
indépendante, dans la môme province. — Vient ensuite la
grande famille Caribo-Tamanaque , dont les principales peu-
plades vivent dans la Colombie et les Guyanes anglaise, hollan-
daise et française. Celles qui suivent habitent seules le terri-
toire brésilien : 1° les Manilivitanos , nation anthropophage
et belliqueuse, établie sur les bords du Rio-Negro. Dans le
dernier siècle , ils faisaient la chasse aux hommes pour fournir
des esclaves aux Brésiliens de race européenne, dont ils sont
restés alliés; 2*» \cs Mnrépizanos , voisins des précédents, par-
tageant leurs goûts et leurs sympathies ; 3° les ManaoSf nation
de la province du Para , guerrière et encore nombreuse, quoique
fort réduite ; une grande partie a embrassé le catholicisme. —
Parmi les races étrangères nous trouvons d'abord les Portugais
on descendants de Portugais, qui forment la majeure partie de
la nation brésilienne; les peuples d'orieine africamc, des Fran-
çais, des Anglais, des Allemands, des Suisses et des descendants
de Hollandais, dans les provinces qu'ils conquirent autrefois.—
Reiigionê. Elles sont nombreuses parmi les Indien^ du Brésil.
Le culte de plusieurs de ces nations anthropophages est moins
fanguinairc que celui du Mexique et du Pérou à l'époque de la
conquête, malgré la supériorité de ceux-ci en civilisation. Les
Manaos du Para sont surtout remarquables par le rôle impor-
tant qu'ils jouent dans le mythe du Dorado des Omaguas , et
parce que leurs croyances religieuses offrent , au milieu des
plaines de l'Amérique, dans leur Maaurv» ou auteur du bien,
et dans leur Saranha, ou auteur du mal, ledualisnie des anciens
Scandinaves et d'autres peuples de notre hémisphère. Nous
avons décrit dans l'article de la Banda orientale ( V. ce root) une
O^te cruelle des Guanas, peuple aue nous retrouvons au Brésil
avec \ts mêmes usajges. — Parmi les Européens ou descendants
d'Européens, TEglise catholique est dominante au Brésil. Rio-
laneiro possède aussi un temple anglican. Le judaïsme est pro-
fessé sur quelques points de la côte par des individus isolés et
dans des oratoires domestiques. — Gouvernement. Les plus
féroces Indiens du Brésil forment des espèces de républiauesoù
toat se décide â Tunaniroité des voix. Les Guaycures et d autres
peuples sont soumis k une oligarchie républicaine. Les chefs ne
jouissent en générai que d'une autorité très-bornée et qoi don
peu. — La race européenne a établi sur le vaste terriloiif tis
silien une monarchie constitutionnelle et héréditaire de nuif q
njâle par ordre de primogénilure. 11 y a^ trois pouvoirs: If le-
gislalif, le modérateur et l'exécutif. Le premier est confia ^0
sénat et ù une chambre des députes , concourant à la coofottH
des lois ; mais la chambre des députés a rinitiati\c des im[^(),
du recrutement , de l'accusation des minblres cl du choi\ t\t'i
dynastie en cas d'extinction. Aucun acte des deux chanlbrr^Bl
force de loi sans la sanction de l'empereur. Les chambms^
convoquées chaque année ; chaque session dure auatre mois 1/
pouvoir modérateur consiste dans le droit qu'a rcmpcreurV
convoquer les chambres dans rinlervallc des sessions, <k&iv.
tionner les lois et de faire grâce. Le pouvoir exécutif esl 6fr
les mains de l'empereur, qui commande en chef les arnices, tu
la paix et la guerre, nomme à tous les emplois et veille à ïnt-
cution des lois. Ses ministres sont responsables. La conslitat»
garantit à tout citoyen la liberté individuelle, la liberté râf
gieuse, l'inviolabilité des propriétés, le libre exercicede l'iodi).
trie et la liberté de la presse. — Les revenus de l'empire s'dna
à 26 millions de francs environ, et la dette publique à too ai
lions. L'armée est de 18,000 hommes ( troupes réglées ,d>
60,000 hommes (gardes nationales). La marine se cotnpowi^
2 vaisseaux , 8 frégates et 87 bâtiments légers.— Jiid«iffK.U
comme dans les contrées voisines, on trouve des indigènes ab>
vaut sur un territoire assez étendu des bananes, dununnr.ti
maïs, du coton , et employant ce duvet à tisser des batoioin)
faire des toiles communes. Ixs Guanas et autres peoiife^-
cellenl dans la poterie peinte. Plusieurs de leurs petilsorrito
décèlent une patience inouîeet fontrétonnementaesEoro^
— Parmi la race européenne du Brésil, l'industrie, soos U 4^
mination portu'^aise, était restée encore plus arriérée qoe <b<
la ci-devant Amérique espagnole; mais depuis quelques anor"
elle a fait des progrès sensibles dans toutes les grandes nlif^
surtout à Bio-Janciro, à Bahia et à Pernambnco. Besartcaff
d'habiles ouvriers, des artistes même sont arrivés de Frawr •
d'Angleterre. On a élevé des moulins à vapeur , des dislillffî^
des fabriques de poudre. Les objets de luxe et dcinoiie>c"
confectionnés avec un art exquis. Rio-Janeiro se distin^of ,£.'
la manière dont on y travaille les métaux précieux. L'acnca-
ture seule chemine lentement; elle ignore généraleroentl't&v
de la charrue, de la herse, des charrettes même et de liplt^/
de nos instruments aratoires. Les plus lourds fardeaux if y*
tent à dos d'homme. Les terres ne sont point fumées: on ny:-
feu aux nouvelles, on remue avec des pieux les andenn^^.
ensemence, et telle est la fertilité du sol qu'avec si peu de >*
il donne au moins deux récoltes par an. Les voitures sont oa-
munes à Rio- Janeiro. L'escarpement des rues de Bahia est cs.<
qu'on ne s'y sert que des chaises à porteurs. Il n*y apoinleotj*
de messageries; on compte très-peu de courriers, et lèsent'
de la poste se fait partout fort mal. La liberté de ta pm*
ayant donné naissance à un nombre prodigieux de jounur.
l'imprimerie se trouve maintenant répandue dans ce vaste «•
pire et jusaue sur les confins des peuplades indigènes les K
reculées. L éducation est l'objet de la sollicitude du gomvrtt'
ment; l'enseignement mutuel s'est propagé dans les moiix^
villages; plusieurs villes possèdent des établissements de ^<»^
instruction. — Commerce. Les principales exportations dil*
sil consbtent en coton, sucre, café, cacao , rhum, iodi^i''
diamants et autres pierres précieuses, cuir, peaux de tut'
drogues médicinales» bois de teinture , de constmctioDi «f^
nisterie. On y importe des articles en tous genres des ma^
tures d'Europe , toiles , percales , batistes , indiennes, calKi"
draps légers, vêtements tout faits, bottes et souliers, nUr
soieries, horlogerie, bijouterie fausse, chapeaux d*lioiii»e'
de femmes, broderies, meubles, vins, fers, quincaillerie , bff*
huile, cire, poix, goudron, etc., etc. — EkU social dt*^
ricains. L'Europe a fait sentir en Amérique sa prépcodtn'
morale et politique : langues , religion , lois , gouTeroeiucf'^
usages, mœurs, sciences, arts, animaux, Tégétanx, die ii^j
importé; c'est une nouvelle Europe , mais avec mÛle iis>*'
Les plaines immenses du Brésil , couvertes de verdure, pr*'
tent des peuples entièrement pasteurs. Les Sertaoejtf ^^
«lis, des provinces de San-Pedro, Sau-Paulo» Pemant»»*
Rio-Crandic du Nord, voués k la garde des plus grands l^^f
de bœufs du globe, ont acquis par ce genre de vie lo«l' ■*'
rocité, mais aussi toute 1 hospitalité des oomides ite ftf
Leurs établisseroenb sont les postes avancés de la cnv*
européenne, au milieu des retraites clair-scniécs de» ^
barbares qui finissent par adopter la vie de leurs jémsn <* ^
disparaître. — Nulle part l'anthropophagie n'a été plis i*^"
doequ'aaBrésîl. Elle était généralement parmi les TupînambaSy
les Bayabaris, les Cakelb, les Piligoares et les Tapuyas; elle
existe encore chez les fiolecudos, les Purves, les Bougres , les
Mundrunus et quelques autres tribus. Chez les sauvages, la
femmeesl presque toujours resardée comme une esclave et char-
gée des travaux les plus rudes. Les Guaycurus brésiliens sont
nu petit nombre des nations qui les traitent avec égard. —
Division. Le Brésil a d*abord été divisé, vers 1532, en quatorze
capitaineries, puis en dix gouvernements; ensuite, vers 1817,
m vingt provinces. Depuis la fondation de Tempire, elle offre
les provinces suivantes, dont quelcfues-unes sont divisées en
coMMreas (il ne sera point question ici de la Guyane portugaise,
parce qu'elle a été fondée dans rempire] :Para,Maranhâo,
Piauhy, Cerra , Bio^rande du Nord , Parahjba , Pernambuco ,
Algoas, Sergipe, Bahia, Espiritu-Santo , Bio de Janeiro, San-
Pïulo, Santa-Gatherina, San-Pedro ou Bio-Grande du Sud,
Mioas-Gcraes, Goyas et Matlo-Grosso. — Viiles principales,
Rio de Janeiro, Saint-Sébastien ou simplement Rio, chef-lieu
de la province de ce nom et capitale de Tempire. Elle occupe
remplacement que les Tamayos appelaient Ouenabara à l'é-
poque de la conquête. C'est une grande ville située sur le bord
oocideotal de la nelie baie du même nom , à une lieue et de-
mie de son entrée, avec un des ports les plus spacieux et les
plus commodes qui existent, défendue, ainsi que la baie, par
plusieurs forts, tels que Sauta-Crux, adossé â la montagne de
Pico, Villegagnon et l'Ile das Cobras ( des serpents) , construits
m deux flots dans l'intérieur de la baie. Les Français, conduits
nr Duguav-Trouin, la prirent en 1711. La cour du Portugal ,
ortée par rapproche des Français de quitter Lisbonne , s'y re-
iraeo 1808 et y résida jusqu'en 1820. Sa population s'cleve à
60,000 âmes. Cette ville est aujourd'hui le siège du gouverne-
Dent et d'un évéché et la résidence de l'empereur. La ville
kille s'étend principalement le long de la baie, où le sol est
as et plat j mais à l'extrémité septentrionale s'élèvent plusieurs
)llin«sqm s'avancent si près du rivage qu'il n'y a place que
DOT une seule rue , tandis qu'au sud et sua-est domine le mont
orcovado. Cette partie, qui est séparée de la ville nouvelle,
Itieà l'ouest depuis 1808 parla vaste place ou pour mieux dire
! Campo-Smila-iliina, se composede mes étroites, se coupant
angles droits, pavés en granit, bordées de petits trottoirs et
>rmées de maisons, la plupart à deux étages et couvertes en
liles. La ville nouvelle, beaucoup mieux construite, commun-
ique avec le quartier du sud-ouest ou Bairo de Malaporeos
ir le pont de San-Diago. Au nord-ouest est le grand faubourg
s C<tluii»6i, que l'on traverse |)our se rendre au palais impérial
i Saint-Christophe ; plus au sud, différentes rangées de maisons
rt jolies perdues dans les rochers, les touffes d'arbres, ou bai-
:k€s par les flots, occupent les deux baies du Calère et de
fiafogo. Les édifices les plus remarquables sont le palais im-
nial, autrefois résidence du vice-roi, bâtiment oe granit,
«nposé de trois parties, liées par des galeries couvertes: il
Toe le rivage , et son architecture est mesquine et peu com-
mIc; le palais épiscopal, qui lui est supérieur et qui s'élève sur
e colline au nord; la monnaie, les arsenaux de terre et de
T, le ministère de la guerre ( trem ou casa do exercito ) , la
nane» le théâtre de San-Joao, où Ton représente l'opéra ila-
n, la tragédie, la comédie portugaise et le ballet français. Tous
1 bâtiments, fort vantés par les Brésiliens, sont loin de pâ-
tre magnifiques aux voyageurs qui arrivent des grandes
les d*£urope; enfin le superbe aqueduc da Carioca achevé
I740y imitation de celui de Lisbonne et un des plus beaux,
m contredit , de toute TAmérique : il a une demi-lieue de
g. Parmi les églises qui se font plus remarquer par leurs ri-
sses et leur ornements iulcricurs que par leur architecture^
18 citerons la cathédrale, l'église de la Candellaria, celles de
ita-Paula» Nossa-Senhora da Gloria, bâties dans une situa-
1 des plus pittoresques. Au sommet du Carcovado, dont la
c est baignée par les flots , les chapelles de Saint-Pierre et de
ita-Gnix , et le couvent des Bénédictins debout sur une
line qui domine la baie. Les plus belles places de Rio sont
le du Palais impérial sur la naie, avec une fontaine; celle
Rocio, qui est la plus grande ; le Pelorinho, autrefois Capim ;
le de Saîn-Domingo, et le Campo-Santa-Anna , qui, une fois
cré, sera un des plus beaux parallélogrammes du slobe.
tstroction publique a lait de grands progrès à Rio depuis
^. Cette ville compte aujourd'hui une eœle de médecine, de
mrgie et de pharmacie annexée à l'hôpital militaire^ une
^ des heaux-arts , une école de navigation , le séminaire
San-Joachin, le lycée de Saint-Jean, une école militaire^ une
»l« de coomierce, une université, une bibliothèque publique, 1
cabinet de minéralogie et un jardin botanique où on a natu- L
( 361 ) BRESIL.
ralisé le thé, le cannellier, le giroflier, le muscadier, le laurier
camphré et d'autres plantes exotiques. Il y a soixante ans , il
n'existait pas un seul pied de cafier dans te province ; aujour-
d'hui c'est sa richesse. — En 1820, il n'y avait qu'une seule im-
primerie , un seul journal ; aujourd'hui les imprimeries sont
nombreuses, et il parait douze journaux. Bio^Janeiro est redeva-
ble de ces changementsau ré^me constitutionnel et à raflluence
des étrangers ; c'est au premier aspect une belle ville d'Europe;
mais la vue des nègres et des mulâtres, à moitié nus, détruit
l'illusion ; Tami de 1 humanité s'afflige en les voyant exposés
en vente comme des bètes de somme. Outre les places
que nous avons citées, cette ville a de belles promenades,
entre autres le Passeio^Publico, où l'on donne des le^os
de botanique. Sous le rapport du commerce et de la population,
elle est la première, sans contredit, de l'Amérique méridionale
et l'entrepôt du commerce extérieur et intérieur du lirésil. Un
grand nombre de négociants anglais, françaiset allemands sont
venus s'y établir. Le quartier aOuvidor est devenu une ville
française peuplée de modistes, de lingères, de marchands de
nouveautés, oe tailleurs, de bottiers, de coiffeurs de cette na-
tion ; on se croirait à Paris. Parmi les Brésiliens , les artisans
de chaque métier occupent des rues distinctes; les orfèvres s'y
ln»uvent surtout en grand nombre. Les environs de Bio-Jandro
sont admirables : à[ADa-Vista, à Bota-Fogo, à Saint-Christophe,
à Saiita-Cruz , l'empereur possède des haintations délicieuses.
La colonie suisse du Nouveau-Fribourg dépérit chaoue jour ;
il n'en restera bientôt plus de vestiges. — Éahia ou San-Sal-
vador , chef-lieu de la province de Bahia, bâtie en partie sur la
magnifique baie deTous-les-Sainls, et en partie sur une colline
escarpée qui s'élève à 600 pieds au-dessus de la mer. La ville
basse s'appelle Praoa, l'autre Cidade^AUa; cette dernièrecom-
prend les deux faubourgs de Bom-Frin et de la Victoria. Les
rues de la ville basse sont irrégulières, étroites, tortueuses et
fort sales; la cité haute renferme de grandes et belles rues ; la
plupart des maisons sont en pierre; il y en a qui ont trois et
même cinq étages, garnis de balcons avec des jalousies. Quoi-
que Bahia soit tort inférieure à Rio-Janeiro par le nombre et la
beauté de ses édifices, on y remarque cependant la cathédrale,
anciennecgiise des Jésuites; les couvents des Franciscains, des
Carmes, des Bénédictins; l'église de la Conceiçao*, dont les
pierres sont venues numérotées de Portugal ; la chapelle de
Bom^Frin, célèbre par ses fêtes; celles da Graca, la plus an-
cienne du Brésil , où l'on voit la tombe de la célèbre Catherine
Alvarès (Indienne à qui appartenait ce territoire, et qui em-
brassa le catholicisme); le palais du gouverneur; rbùlel de ville;
le tribunal; l'archevêché; Fhôpital militaire ; l'école de chirur-
Î;ie, ancien collège des Jésuites; la bourse, édifice sans dignité;
'arsenal maritime , le plus ancien du Brésil, et la douane,* qui
est bien au-dessous de celle de Rio-Janeiro. Bahia est la ville la
plus peuplée del' Amérique méridionaleaprèscelledeRio- Janeiro;
elle renferme 120,000 âmes.Elle compte parmi les institutionslit-
téraires l'école de chirurgie, le gymnase Jeséminaire et la biblio-
thèque. On y voit un assez joli théâtre, et il s'y publie quatre
journaux. Sa promenade est une des plus belles du globe, située
sur le point culminant, tout près du fort 5an-Pedro; on y jouit
d'une vue agréable, dominant la mer , la baie, les lacs et les
campagnes. Un obélisque y rappelle le iour où Jean VI toucha
le sol brésilien. Jusqu'en 1763, elle a été la capitale du
est encore sa métropole ecclésiastique. Le commerce y a
pays; elle
fixé un
IT<
grand nombre de négociants portugais, français, anglais et
allemands. C'est la première place forte de l'empire; ses envi-
rons, appelés le Reconcavo, offrent une population concentrée,
se livrant à l'agriculture et vivant dans de gros bourgs et de jolis
villages. On a trouvé des dcLi !s Ccssiles de Mastodontes près de
la villa de Contas. Santa-Cruz , autre petite ville de celte pro-
vince, est le premier établissement des Portugais au Brésil.
Lcopoldina doit sa fondation à une nouvelle colonie de Français
et d Allemands. — Pernambuco , chef-lieu de la province de ce
nom (improprement appelée Femamboue), C'est une ville triple,
composée du Récife, bâti sur une péninsule où se fait le plus
grand commerce, et qui comprena les chantiers de construc-
tion, la douane et la marine; 3» de Santo-Ànlonio , tie formée
par le bras du Capibaride et iointe au Bécife par un pont presque
tout en pierre, renfermant le ^nd marche, le théâtre, le pa-
lais du gouverneur, la trésorene et les deux principales églises;
3** enfin de Boa-Vista, sur le continent, jmnte i Santo-Antonio
par un pont de bois , le plus grand du Brésil , jeté sur un bras
du Capibaride. L'on remarque l'évèché, plusieurs églises et
convenu, et de jolies maisons deplaisance. Pernambuco possède
un petit gymnase et quelques écoles. On y publie trois journaux.
Le port, formé par une petite chaîne de rocbera , qui court pa-
46
BftésiL.
(MS)
nUéleineQt et à une distance de Récife, esl bien Tortiûé. Ce^
le plus fréq.eulê du Brésil aprè Kio ei Bahia. La populaliuu
«ni de 45,0U0 allies. Tout près, sur une cuèline qui domine la
mer, s élè%e Olinday ville lort déchue, n'ayant plus çiue 7,000
habitants, mais remarquable encore par son évèché, sa tielle
cathédrale et ses divers établissements d'instruction , tels que
l'école de droit, le séminaire et le jardin kiotanique. Cest TA-
Ihènes du Brésil septentrional. Les géographes la confondent
àtoiiavei* Pernambuco. Dans cette province se trouve encore
Pambtt, célèbre par sa belle cascade de l*aulo Alfoiiso et par ses
■lines de cuivre. — MmranMo ou ^an-Laïc , chef-lieu de la
province de ce nom , est située dans une ile, à remiMMicliure de
San-Francisco et de Baganga. Cest la quatrième ville de Tem-
pîre , et sa population s'élève k ^,000 àiiics. Fondée par une
colonie française , elle a des rues régulières, de tielles maisons,
une place magnihque et des bâtiments remarquables , tels que
Tancien collège des Jésuites, le palais du gouverneur, Tevécné,
plusieurs églises , la prison et l'hOtel de ville ; elle possède en
•otre un gymnase et plusieurs écoles. On y publie deux jour-
Baux. — rara ou Beiêm , chef-lieu de la province de ce nom.
Son dimat, malsain , s'est araéhoré. C'est une belle ville, ayant
une population de 30,000 âmes , un évécbé, un séminaire, un
Smnase, plusieurs écoles, un jardin botanique. Les éditices les
m remarquables sont la cathédrale, l'arsenal, l'ancien collège
I Jésuites, les palais de l'évéque et du gouverneur. — 5aii-
FitnUo , ville épiscopale , chef-lieu de la province de ce nom ,
ayant une populaiion de 18,000 âmes. Ses habitants sont re-
Bommés par leurs lumières et leur urbanité. Ils possèdent une
université, un séminaire, une bibliotlièque et un petit théâtre.
On y publie trois journaux. Les rues sont droites, propres, les
Biaisons blanches, élevées de deux étages et accompagnées de
jardins; il y a plusieurs places, trois jolis ponts en pierre et
plusieurs beaux éditices , tels que le palais du gouverneur et de
révéque , la cathédrale et la fonderie d'or. Situce presque sous
le tropique du Capr.corne, elle doit son climat doux et salubre
i sa position élevée. C'est de Saint-Paul qu'est parti le cri d'in-
ëépendance qui a réveillé le Brésil. Parmi les villes de cette
Covince, celle da PrinceMa est importante par la pèche de hi
leine; Yier^ par la cascade du Tiété, et Sorocaha, par ses
belles forges. — Cidade do Duro^Preto , autrefois Villarica ,
chef-lieu de Minas-'Geraès , sur le penchant d'une montagne,
avec des rues ir régulières et mal pavées , mais arrosées par de
gies fontaines. Elle a quatre ponts en pierre, deux belles
lises et le théâtre le plus ancien du Brésil. On y remarque le
palais du gouverneur, l'hétcl de ville et le trésor , où se trouve
aussi la monnaie. Le produit de ses mines d or a fort diminué,
d sa population est descendue de 50,000 âmes à 9,000. Les
Bombreuses villes qui l'environnent sont renommées par leurs
riches lavages d'or , leurs diamants, leurs salines, leurs eaux
Biinérales. Mariana, petite ville épiscopale, a 5,000 habitants ;
&ii»-Joao dei Rey, 6,000; Sibara, 9,000; ViéU do Frineipe,
6,000. IMnsIe district de il^iMU-^roiMU viventlesanthropoptia-
^Botocuéos. L'entrée du fameux district des diamants était,
j«squ*à ces derniers temps, interdite aux étrangers; il était régi
Br des règlements particuliers, tracés par le célèbre PomtMil. —
milo^rouo , petite ville de 6,000 âmes, chef-lieu de la pro-
fincede ce nom, célèbre (Mr l'or qu'on recueille dans ses alen-
tours. Cette immense province est mal connue , presque entiè-
rement occupée par les indigènes indépendants, les Puyaguas,
la GnaycuriAi et les Bororoi, Sur son territoire se trouve
Cuyaba^ ville épiscopale, la plus centrale de T Amérique du
Sad, ajraiit une population de 10,000 âmes. La province est re-
Bommée par ses diaiBants, son or et son sel. — Ooyax , petite
ville de la province de ce nom , ayant 8,000 habitants, et un
éfèque in parlibus. Là aussi on recueille des diamants et de
Ter. C'est près d'Aquaquente que fut trouvé le morceau de
quarante-trois livres conservé dans le musée de Lisbonne jus-
qu'à l'arrivée des Français. — Au midi du Brésil nous trouvons
l'Ile de Sainte-Catherine , dans la province de ce nom , grande
nation pour la pèche de la baleine, et la province de San-Pedro,
oude Rio-Graadedu Sud. iVlo/é^e, capitale et excellent port,
• 13,000 habiunts; elle commerce, ainsi que Rio-Grande, an-
cien chef-lieu , en cuir et viandes sèches. — Histoire, Le Bré-
sil a été découvert en 1500 , par Pedro-Alvarès Cabrai, naviga-
le«r portugais. Le gouvernement de Lisbonne ne s'occupa que
fort tard à y former des établissements, et les premiers colons
qtt*il y envoya furent des malfaiteurs. Convaincu enfin des avan-
tages que lui oOirait cette contrée, il fit partir en 1531, comme
gouverneur, Martin-Atfonso de Sonia, qui, en 1549, fonda.
Bon sans degrandes difficultés, la ville de Bahia. Au commen-
cement du svi:« siècle, la prospérité croissante du Brésil excita
l'envie de la France , de TEspagne et surtout et la BoHuè
Cette dernière puissance parvint â enlever le nord de hoolo«
au Portugal, malgré les efforts d'Albuquerque etde pliM
autres chels brésiliens, parmi lesquels on compte dei ladi^
des nègres, des mulâtres et lusqu'i des femmes. U t^!!!^
de la population lut admirable. Enfin une révolution ivb
expulsé le roi d'Espagne , Philippe IV , du trèneda PortB^
pour y porter les ducs de Bragance , les Hollambis , qnlq
voulaient qu'aux Espagnols, cessèrent d^inquiétcr in Porim
Un traité eut lieu, par lequel la Hollande cédait aa hrûa
les provinces du Brésil cruelle ne possédait pas encorf ; nmn
traité ne lut pas exécute. Le gouvernement hoUandab i\m
poussé les colons à bout, ceux-ci coururent aux annet H*p«.
vinrent en 1651, sans secours étrangers, à chasser pour tomir
ces maîtres incommodes. Les Portugais éteodirciH dfm^
leur domination sur tout le Brésil. 11 formait en 1808 bfï
vaste et la plus importante colonie de cette cbéthreaiétropè
A la suite des événements qui forcèrent le roi de Ntapl
Jean V 1, à quitter ses Etats d Europe pour y aller résider, trft
contrée fut déclarée royaume. Ce prince et sa cour srjoumm
à Uio-Janeiro jusqu'en i8!20,que lescort^ rappHèrfnlïn
le chef du pou>oir exécutif . Il partit, laissant la répnttiét
Pedro, son fils aîné; mais bientôt les juntes prminrâh rr»
lurent de secouer le joug de la métropole. Celle de itiohJnfP
proclama don Pedro empereur; le mouvement fut ekrtn^
et le Brésil, colonie portugaise, s'éleva â la di^ité d'Ewio^
pendant. Kégi par un ^uvemement constitntionnH, i f.
reconnu par toutes les puissances de l'Europe et de l'Aamfw
Depuis nos journées de juillet , une nouvelle révolQtiBlff^
cipité don Pedro du trône, pour y élever son jeune fils, otiv
d'une régence. Il n'est pas probable que le mouvement tirr^
là ; respnt républicain couve dans le Brésil , cerné de tnê cht
par la démocratie. El g. de Momuu
BEÉsiL, s. m. sorte de bois rouge qui est propre èblêiitr
et qui parait avoir donné son nom au pays du Brésil, d'Aï' a
en tire l>eattcoup. — Brétii de Fermimbouc, de S^hlt-ln
du Japon, On dit aussi, Boi$ de BtéêiL — Proverbialrnrï,
Sec comme du bréêil, See comme bréHl, extrêmement tn
BBÉsiLLEE, v. a. rompre par petits morceaux, fofkfa'i
(oui bréëiilé. — Brèsillè» èe, participe.
BBÉsiLLBT, S. m. l'espèce de bois du Brésil la moins ffri»*
BftBSLAU , en langue slave Wraiiitawa , en latin Br^i
/dvta, chel-lieu de la Silésie, Iroisiènte capitale da mpm^
Prusse , et enfin capitale de l'évèché , de la régence, da cmn
de la principauté du même nom. Latitude nord, 51*7 r;-i
gitude est de l'Ile de Fer. 54o 42' 4 '. Elle est située m b n
rives de l'Oder et de TOdhlau et au cfmfluent de m dm^
vlères. La ville se compose de la ville inférieure [vîfillf w«*^
ville de Burgerwerden et des faubourgs d'Oder, de Srii*^
nitz, de I Odhiau, de Nicobl, et deSand. De magnifionf^^
menades , et des jardins de plaisance, remplacent les kk^
lions rasées depuis 1807. Les eaux sont distrilNiéesdan»|]
par des tuyaux de trois mille cinq cent soixante- trois t*^'
long, et par difTérentes pompes. La populaiion s'éfeviitm^^
sans y comprendre la garnison, à 84,904 hal)îtanl5,donl *>>"
évangf listes, 32,353 catholiques, et 4,856 Israélites. U^*
nel de la garnison se montait à 5,116 hommes. Brr«bi'*i
siège des autorités civiles 6U[>érieures de la provinre,**'
de Tautorité militaire et do prince éxéqne. La calb^nl^*
bord construite en bois, fut ensuite rebAtiesur la On di vn
de sur le nuxlèle de celle de Lyon. On y Temarqw «•>"
d'argent magnifique, oui fut donné par résèque Andr*^
vers la fin du Tff siècle. Les Israélites possèdent trfiii^'*^
synagogues. Il existe à Breslau une société bihliqa^ h i
loges de francs-ma^ns; douze écoles élémentaires calW<«
et vingt-six évangéliques, dont dix gratuites; deux «'■'•''
pour (les professeurs primaires; trois gymnases évan|éHq*y^
toutes ces institutioiis sont pourvues de bihKothéqowft*^
lections d'objets d'art ; une université a été formée de dHn^
Pancienne université Léopoldine fondée en I70i pir ^ff
Elle est composée de cinq facultés, une de tbéoloçie fw»^^
une seconde de théologie catholique, unedejunspr^drtf-^
une salle de numismatique, un cabmet dephysîmje.H*.
cabinet zoologique très-riche. L'université possède f^M*
jardin botanique sur la place de la Cathédrale, "O^,'*: ,
plantes et de semences. La bibliothèque centrale dîsi«*'-|
soixante salles de l'ancien couvent des Augustins, ^^r^j
Sand, renflerroe 130,000 volumes et i,000nianwent3; ^^
BRESSAHD.
(M)
BftBSSB»
place se Irovre la galerie de tableaux de Vu nitersilé> qui contieiit
lin ffrand nombre d>xce] lents tableaux des écoles ancienne et
[noJeme, ainsi que le musée des antiquités nationales. — Le
»nimeroe n*esl plus aussi florissant qu'en 1794, époque A la-
lueJle les opérations s*élevaienl à la somme de 40,000,000 de
ixdales. Il est maintenant réduit aux relations de la ville avec
es petites villes de provim*e, et aux exportations à Tétranger,
les blés, toiles, draps, laines et produits des mines. La société
ie conamerce, composée de trois cent dix-neuf membres, pos-
léde |)lusieurs étabibsements publics, entre autres la bourse,
bilie dans le goût italien , et un beau jardin de compagnie. Il
se tient k Breslau deux foires considérables par an, au prin-«
temps et h l'automne ; elles durent chacune quinze jours; il s*y
tient en outre cinq foires pour les chevaux et les bestiaux. On y
publie deux jouniaux et vingt feuilles périodiques*
BSKSLAU (ËvÉCHÉ CATHOLIQUE DE). Cet évéché, qui ne re-
lève d*aucun archevêché, est formé d*après sa circonscription
actuelle : 1<> de la presque totalité de la Silésie prussienne ; ^ des
paroisses et cures de la marche de Brandebourg et du duché de
Poinéranie; Z'^-de la partie autrichienne des principautés de
Neisse et de Tesche. Cette dernière division renferme quatre-
îingl-seiie paroisses et cures. L'évêché comprend en totalité
sept cent dix-sept cures, et différents bénéfices qui se trouvent
dans les quatre-vingt-un archipresbytères de la légation apostoli-
qœde Berlin, qui comprend le Brandebourg et la Poméranie. Il
renferme un million (rhabitanis catholiques. L'évéqne fait sa
résidence à Breslau, porte le titre de prince et s'intitule : Oràce
wemiérf (furstlieke Onade). L'évéque régnant, élu le 16 octo-
bre 1825, est monseigneur Emmanuel de Schimensky. Le cha-
Îître qui a droit d'élection, sauf la sanction royale, est composé
'après la balle Detaiuteanimarum,en date du 16 juillet 1831,
le deux prélats, le prévôt et le doyen , dix chanoines résidant A
Breslau, et six chanoines honoraires. L'évêché de Breslau, on
^QS proprement Tévéché de Silésie, fut fondé en 066 par le
rrand-duc polonais Micislaw 1**^ nouvellement converti. Le siège
Mtd*abord à Smogra , depuis lO'.O à Rutzen , et enfin en 105S
I fut transféré à Breslau. Le premier des cinquante-sept évêques
lui en furent les titulaires fut Godefredus le Romain. JaroAlaw,
aUdu premier duc de Silésie, Bolcsias Altus, fit don de Févéché
de la principauté de Neisse (1198-lîOl); cette donation et d'au-
tres libéralités rendirent lesévêquesde Breslau puissants comme
[iriooes séculiers, et leur attirèrent des contestations nombreuses
r?ec les autres seigneurs séculiers du pays. L'évêché de Breslau
àlait proverbialement appelé l'évêché d'or [goldené) h cause de
ws revenus considérables» et plusieurs princes qui , comme sei-
pieurs séculiers de Neisse et ducs de Grotthao, tenaient le pre-
nier nng |>armi les princes silésiens, nommément les grands-
tacs d'Autriche, devinrent pour cette raison évêques de Breslau.
[>puis la sécularisation de cet évéché, qui eut lieu en 1810, par
ft confiscation de tous les biens ecclésiastiques, le prince évêque
reçoit, à titre de dédommagement» un revenu en argent comp-
int des différentes cassettes royales : pour la part de la Prusse,
13,000 rixdales; pour celle de r Autriche, 50.000 florins.
BAB8LAW (Hb!<(ri,duc db), né l'an 1171 de Henri dit le
lirbu, auauel il succéda en 1357 dans le duché deBreslaw, qui
ilait échu a son grand-père dans un ancien démembrement de
a monarchie polonaise. Lors de la terrible irruption des Tatars
mil l^i, après des efforts do plus vaillant courage, le duc
Brori de Breslaw, abandonné des siens, se défendit seul long-
asips contre un corps de Tatars, qui, Tayant épuisé par de
aombretises blessures, ^emparèrent de lui et lui tranchèrent la
ite. Cette fatale bataille eut la chance glorieuse d'effrayer les
barbares, malné leur victoire, et de sauver les contrées qu'ils
latcageaient. Le corps du duc Henri fut pieusement recueilli
m la princesse Anne, fille de Priemislas II, dit Ottocare, roi
le Bohème, qu'il avait épousée et dont il avait eu quatre fils et
ne fille. Il fut inhumé à Breslavir dans l'église des Récollets.
mmsssABTD (PiBaRB-JosEFH), né le tt décembre 1755 à
ise, bailliage de Vesoul (Haute-Saône). Après ses études à l'o-
livcrsîlé de Besançon, il se fit recevoir avocat, se montra partisan
le la révolution tout en s'opposant à ses violences, ftit nommé
iembre de la haute cour d'Orléans, puis appelé au tribunal ré-
Dhutioniiaire. Sous le consulat, il fut maire de sa commune el
Kambffe du eonseil général de son département. Dans ces di-
iTTses fonctions il sut se distinguer et favoriser surtout le déve-
bi^niiement de Faf^culture. En iBMBressand, devenu démité,
^^posa le SI mai 1831 d'augmenter le traitement des euro qui
v«^que de 750 francs, mais sans succès, itéélu député en
1832 et en 1834, il assista, comme président du conseil général
de son département» au sacre de Charles X, et fut créé à cetia
occasion ofiicier de la Légion d'honneur. Vc retour à Paris pour
la session de 1836, il y mourut le 35 juin. Son éloge se trouve
dans le tom. ii du Btcueil agronomique publié par la société
d'agriculture de la Haute^ùne, dont Bressand faisait partie
depuis sa création en 1801 .
BBBSSANi (Jean) , poète italien d'une ftimille noble et an*
denne de Bergame , y naquit en 1490. On fait tort à la fécon-
dité de sa verve en ne lui attribuant que trente mille vers.
Parmi plusieurs de ses ouvrages inédits, conservés dans sa fa*
mille, il y en a un , intitulé : De te ipso et de iui$ $eripii$;}l
s'y vante ou s'accuse d'avoir composé plus de soixante-dix
mille vers, les uns en latin , les autres en italien , et d'autres
dans le dialecte vulgaire de Bergame , sa patrie, dans lequel»
il semble , dit Tiraboschi , qu'il fut le premier à écrire en vers.
Malgré les dispositions naturelles les plus heureuses, ses poé^
sies ont des défauts communs à celles de tous les poëtes trop
féconds, l'inégalité du style et le défaut de correction. Son ca-
ractère valait mieux que ses vers; il ftit lié avec les littérateurl
les plus célèbres de son temps, et leur amitié pour lui est attes-
tée par le grand nombre de vers qui furent faits â sa mort»
arrivée le 33 mars 1560. Ils sont imprimé^ sous le titre de
Tumuli, en tète de ses poésies latines , italiennes el bergamas-
ques, publiées quatorze ans après, à Brescia, 1574. On y pu-
blia la même année les Exemples mémorables de Valère Jfa-
xime, mis en distiques par Bressani. Les recueils de ce temps-îâ
contiennent beaucoup de ses poésies : un plus grand nombre est
resté manuscrit entre les mains de ses descendants.
BRESSAin (François-Joseph), jésuite, né à Bome en
I6l3, enseigna quelmie temps au collège romain . puis se dé-
voua aux missions étrangères et demanda d'être envoyé au
Canada. Après neuf ans de pénibles travaux chez les Hurons,
où il tomba entre les mains de leurs ennemis, les îrtKpiois, qui,
après l'avoir tourmenté pendant sept jours entiers d'une ma-
nière liorrible, finirent par le vendre aux Hollandais de la
Nouvelle-Amsterdam (auiourd'hni Nevr-Yorck), ceux-d l'ha-
billèrent , pansèrent ses plaies , el le ramenèrent à la Bochdie,
il arriva vers la fin de 1644. Il leur fit rendre le prix de sa ran-
çon, et l'année suivante , voyant ses plaies assez bien guéries,
il retourna auprès de ses chers Hurons , qui le reçurent avea
la plus grande vénération , la vue de ses Hcalrices , de ses
mains mutilées , et le courage avec lequel il venait affronter
de nouveaux tourments donnant à son ministère une autorité
irrésistible. Mais sa santé n'ayant pu résister longtemps à de si
pénibles travaux, ses supérieurs le rappelèrent en Europe. Son
zèle ne s'y ralentit pas ; Il continua d'exercer avec succès le
ministère ne la chaire dans les principales villes d'Italie , jos-
qu** sa mort arrivée à Florence le 9 septembre 1673. Il a pu-
blié : ^elazione de gli missionari d^lla eompagnia di Oiem
nella nuova Franefa , macerata • 1653 , în-4«. Il parle peu de
lui dans celte histoire, qui est bien écrite , mais qui ne traite
guère que de la mission des Hurons.
BRESSANi (Grégoire), philosophe et philologue italien du
xviïi* siècle, se montra sous ces oeux rapports en opposition
avec le cours des opinions de son temps. La langue italienne
s'altérait dès lors par l'imitation de la nôtre ; il montra le plus
grand zèle pour en conserver la pureté. La philosophie se per^
^tionnaitparson commerce avec les sriences exactes; il «op-
posa moins heureusement , mais plus olwtînément encore h cette
révolution utile dont Galilée était l'auteur, et voulut redonnera
la manière de philosopher d'Aristote et de Platon la vogue qu'elle
avait perdue. Né à Trévise en 1705, il fit ses premières études
sous les lîèresde la congrégation Somasqne, étudia les lois *
Parme , s'y fit recevoir docteur , puis y professa les mathémati-
ques. Ensuite il se livra exclusivement a la métaphysique et *
la littérature. Grâce à la protection dn célèbre Alg^roltî, Bres-
san! , présenté en 1749 h la cour de Beriin , y P"ît d'une pen-
sion assez importante jusqn'è sa mort arrive? è Padoue le 13
janvier 1771 . On a de lui : il Modo del phihsaphare introdoîtm
dal Gnlihi ragguag Ifaîo al tnggio di Platone edi ris(otile,V^'
doue, 1765, in-8».-^ Diseorsisàpra leobbexionifatledal Galileo
ailadoiirinadiÀrisMile. Padoue, 1760, \n4V».--Diieomr9
tmr la langue toêCfine. — Essai dephihsophiemoraksmr réduea-
lion des enfemls. Ces deux ouvrages sont aussi écrits en italien.
BBBMIB. Cette province lire son nom d'une grande forêt qui
s'étendait au rx* siècle depuis le Bhône jusqu'à Qiâlons , el
qu'on nommait Briœius saltus. Avant Texistence de cette forêt,
oepaysétaitbabité,SDU8lesenu)ereurs romains, parlesSégusiens
ou Sibusiens , originaires du Forez, que les Eduens avaient sob-
{ugués. L'étendue de la Bresse était de 16 lieues ou emriron en
B1CS8E.
(«64)
Umis sens , el ses limites étaient : aa nord , le duché de Bour-
gogne et la Franche-Comté ; aa sad , le Rhône , qui la séparait
du Dauphiné ; à Test, le Bugei ; à Fouest, le Lyonnais et la
Saône , qui la séparait du Lyonnais. On divisait la Bresse en
haute ou pays de Reterroont , et en basse , située à l'ouest de
la haute. Au v* siècle, elle fut conquise par les Bou^ui^ns,
et passa » avec le rovaume de oeui-d • sous la domination des
fils de Govis. Elle nt partie du second royaume de Bourgogne
lorsque celui-ci se forma vers la fin du ix' siècle. Lorsque les
souTerains de ce dernier Etat furent parvenus à Tempire, plu-
sieurs seigneurs de Bresse, profitant de leur éloignement, se
partagèrent cette province sous le règne de l'empereur d'Alle-
magne Henri IIL Les princiraux furent les sires de Beaugé,
les sires de Goligni , ceux de Thoire , les seigneurs de Villars.
Les sires de Beaugé ou de Bagé furent les véritables seigneurs de
Bresse, et y exercèrent les droits de souveraineté. Leur Etat
tirait son nom de la capitale, et renfermait, outre cette ville ,
celle de Bourg , de Châtillon , de Saint-Trivier, de Pout-de-
Teste , de Cuiseri, de Mirchel et de tout le pays qu'on appela
depuis la basse Bresse et Domines, depuis Cuiseri et depuis
Beaugé jusqu'à Lyon. Les premiers sires de Bresse sont incon-
nus jusqu'à Rodolphe ou Raoul , dont on ignore l'origine, sur la
TÎe duquel on n'a point de détails, et qui vivait dans la moitié du
XI* siècle. — Renaud , qui paraît lui avoir succédé , et qui vivait
vers 1100, n'est pas plus connu. — Joscerand ou Gauscerand, son
fils aîné qui lui succéda, et qui eut avec l'évèque de Mâcon des
différends au sujet de certains droitsqu'il prétendait exercer dans
son évéché. Le pape Grégoire VII mit , par son intervention, un
terme à ces discussions, et, comme c'était l'usage, l'évèque eut
raison. — Le fils de Josserand , Ulric ou Odalric, recommença
les démêlés de son père avec les chanoines et l'évèque de
Mâcon (vers 1107). Des actes qui nous restent de lui prouvent
que la Bresse reconnaissait alors le roi de France pour souve-
rain. En 1 IM, Ulric se croisa pour la terre sainte , et avant son
départ fit des largesses aux moines. A son retour, il alla se faire
ermite dans la Bresse , près de Bourg, où il finit ses jours dans
les exercices de la pénitence et la pratique de la règle de Saint-
Benoît. — Renaud II , son fils , qui lui succéda, eut comme lui
'engageait à rendre à l'évèque l'hommage que celui-ci exigeait
de lui pour certaines tenures, et à donner tous les ans un plein
bouclier de cire à l'Eglise de Bfàcon. Renaud II mourut en 1 153.
— Renaud III ne jouit pas paisiblement de l'héritage de son
père. Giraud, comte de Mâcon, et son frère Etienne, se liguè-
rent contre lui avec Humbert, sire de Beaujcu et l'archevêque
de Lyon, ramassèrent plusieurs bandes de Brabançons, el dé-
vastèrent la Bresse. Ulric , fils de Renaud , fut fait prisonnier
par eux ; alors le sire de Beaugé eut recours au roi de France,
Loub le Jeune, par une lettre qui nous a été conservée. Le roi
écrivit au sire de Beaujeu pour lui enjoindre d^ mettre Ulric en
liberté ; iiteis une seconde lettre de Renaud a Louis nous ap-
prend que cet ordre fut sans effet. Dans celle-ci, pour déterminer
le roi a venir sur les lieux , il lui offre la suzeraineté de ses
châteaux, qui ne relèvent, dit-il, que de lui. On ne sait pas ce-
pendant en quel temps ni de quelle manière finit cette querelle.
Une charte nous apprend seulement qu'en 1161 Renaud et
Guerté, son parent, firent au château de Chantelles un
traité d'alliance avec Archambaud VII, sire de Bourbon et son
fils, envers et contre tous , excepté le roi de France , le duc de
Bourgogne et le comte de Savoie. Renaud III mourut en 1180.
Ulric U n*est connu que par ses libéralités envers les églises.
On place sa mort à 1 an 1S*20. — Renaud IV fut un des bien-
biteurs de la chartreuse de Montmerle. En 1359, il alla com-
battre en Palestine , d'où il était de retour en 1347, après une
guerre avec l'abbaye de Tournus, à laquelle il accorda de lui-
même des indemnités. Il fit un second voyagea la terre sainte
(1349), où il mourut. ^ Gui^ fils aîné de Renaud IX, n'était pas
encore majeur lorsqu'il lui succéda. Philippe de Savoie, son
parent , archevêque de Lyon, lui donna un curateur, qui auto-
risa , en 1351, la charte d'aCnranchissement qu'il accorda aux
habitants de Beaugé , de Bourg et de Pont-de-Vesle. En 1355 ,
se voyant infirme, il fit son testament par lequel il institua
son héritier l'enfant qui naîtrait de sa femme encore enceinte.
Elle accoucha d'une fille, nommée Sybille, qui recueillit la
succession de son père , mort en 1368. Sybille porta ces biens
dans la maison de Savoie par son mariage avec Amédée, prince
de Piémont, qui devint comte de Savoie en 1385. C'est ainsi que
la basse Bresse fut réunie à la Savoie. Des acquisitions succes-
sives furent faites par les comtes de Savoie , qui en 1403 furent
maîtres de toute la Bresse. — Le Bugei, le Valronci h k
Gex furent compris avec la Bresse dans le traité ^kàm
fait de cette province en tfiOi, entre le roi de France et leàit
de Savoie, pour le marquisat de Saluées. Depob ce leons, à
firent partie, avec.la Bresse, du gouvernement général uiSm
de Bourgogne. Le Bugei, long de 10 lieues sur 7 de lamev,
avait pour capitale Belley ; le Rhône le séparait, an snd^daD»
Ï^hiné, et, à I est, de la Savoie. Les Ségusiens et \n Allobrofo
tirent ses premiers habitants connus. — Le Valitmei, cmpm
de dix-hmt paroisses , était regardé comme unt pirtk é
Bugei. — Le Gex, composé de vingt-cinq paroisses, ap
avoir été longtemps possédé par les cadets des comtes de Gm-
vois , fut saisi en 1553 par le comte de Savoie , qui ruait i m
domaine , et le garda jusqu'au traité de 1601 . A . Savachi
BRESSIN {wuirine). C'est un palan on cordage dont m i
sert pour hisser et pour amener une vergue ou une toile. Oi
lui donne aussi le nom de guinderei$$ (r. Palak). — to-
siifs, espèces de crocs en fer ( F. CmoGS db palan).
BBESSON, bcBuf de couleur de froment ou de poil ron.
BBESSON (JEAK-BaptISTB-MaRIB-FB AKÇOIS), né è Dm
(Vosges) en 1760. Il fit ses études à Paris au collège Muni,
se fit recevoir avocat, et revint exercer dans son pays. Adniuh
trateur du district dé 1 700, il fut envoyé en 1703 à la tooitàm
nationale. Lors du procès de Louis XVl, Bresson s'illiistniv
un discours remarquable et courageux par lequel il demM
que ce roi infortuné fût détenu jusqu'à l'époque où la imsai-
lité publique permettrait de le bannir. Les roootapani k
poursuivirent de leur haine. Proscrit, mis hors la loi,Rf«i
dans un hameau des Vosges, il rentra à la convention apmk
9 thermidor, et fut membre du conseil des cinq cents ma
1798. Après le 18 brumaire, Bresson entra dans les borav
du ministère des affaires étrangères, où il parvint proonit-
ment par ses talents à la place de chef de la divisioo « i
comptabilité. C'est chez lui que se réfugia d'abord le ooartté
Lavalette, dont il ne parta^it en rien les opinions napo^
niennes. Ayant pris sa retraite. Bresson mourut près de 1W«
le 11 février 1833. Il a publié : Béfleœiam $ur U$ bêm(m
consMutian, Paris, 1795, in-8°.
BBESSIJIBE {géDgr.)^ petite ville de France (dépirtenM»(è>
Deux-Sèvres), sur une colline au pied de laquelle cnk^
Dolo; chef-lieu d'arrondissement et de canton, tribunal dr|^
mière instance, conservation des hypothèoues, société d'iirv
culture. On y remarque la grosse tour de I église, bAtieeop
nit, qui a 38 toises d'élévation. Cette Tille fabrique des tn-
taines, des flanelles en trois quarts, des serges rayées et dnpta
des toiles et des mouchoirs façon ChoUet. Il s'y fait on gm/
commerce en blé et en bétail. Au moyen âge, BressoinHir
une place forte, que Dugnesclin enleva aux Anglais. — La p*
pulation est de 1,894 habitants.
BREST ipéogr.) , chef-lieu d'arrond. dans ledépartemeit^
Finistère, a l'extrémité occidentale de la Bretagne et à i»-
bouchpre de la rivière du Penfel qui trayene cette ville, ^
tante de 157 lieues de Paris et peuplée d'environ SO,000 Mi-
tants. — Brest est un des ports de guerre les plus Umm à
l'Europe. Dès la conquête romaine, il est désigné sons k m
de BreviaUs voTius ; mais aucun fait, aucun mononent )f-
toriques n'indiquent gu'il ait eu alors quelque iroports**
militaire ou commerciale. Il ne prit rang dans l'histôirf ^
lorsque les ducs de Bretagne y eurent construit nn àà^^
où ils vinrent résider. En 1573, pendant la guerre dsj"
Charles V contre le duc de BreUgne Jean lY. Dugtio^
assiégea inutilement Brest, défendu par les Anglais, qurcf*
avait appelés à son secours. Pour prix de leur assbuaff t »
conservèrent la ville jusqu'en 1596, où ils la cédèreni p*
130,000 francs d'or. — Lors de la guerre de 15H ttfn^
France et T Angleterre, c'est à Brest que fut équipée, \f ^
soins de la duchesse Anne de Bretagne» U flotte <wot k^
seau principal , la Cordelière, était fort de 100 canoa$ « *
13,000 hommes. L'amiral breton Primauquet le niooiaH.^
il battit complètement , avec 30 vaisseaux fran^ , h i'*
anglaise, composée de plus de 40 voiles. — Aux ^^^l
Ligue , Brest tint continuellement pour le parti reviv
Henri III éUnt mort, les ligueurs bretons se réanifVot*f
Espagnols ; mab Henri IV les défit sans avoir rcoonrs i >>
liance que les Anglais lui offraient au prix de la ccsm* ^
Brest. — En 1597, une flotte espagnole de 130 voiles m^
nouveau dirigée contre cette ville, qu'une tempête as^*
cette attaque formidable. — Enfin, en 1694, la M^^
hollandaise tenu contre Brest un coup de main h^^* T
triompha le courage de ses habitants. — Au cardinal de^
chelieu appartient l'honneur d'avoir mis i profit te «■F'
BBBTAGHB.
(565J
BRBTA€RE.
ositioa du port de Brest, gui semble destiné à dominer toute
I Dtfigation de TOcéan. Il fortifia aussi la ville, y établit de
astes maffasins, et commença ses quab magnifiques/Loob XIV
ompléta rceuvredu grand ministre; on bâtit l'arsenal , et les
:»rtiocations de Vanban furent exécutées. — La rade de Brest
eut contenir 500 vaisseaux de ligne. Elle a 15 lieues carrées
le superficie; des hauteurs couronnées de forts et de batteries
1 protègent à la fob contre les vents et contre Tennemi ; la
aise du Goulet, par laquelle elle communique avec l'Océan,
irge seulement de 1,650 mètres, est imprenable. — Un bras
e cette rade forme le port, long canal qui, pendant une lieue,
étend entre deux collines de granit surmontées, d'un côté,
ir une citadelle flanquée de cinq tours, et de Tautre, par de
ombreuses batteries, par la ville et par les arsenaux de marine
: d'artillerie. — La ville, située sur le penchant d'un coteau,
! divise en haute et basse, et est presque entièrement sacrifiée à
a port. Les rues en sont escarpées et tortueuses, et les habi-
tions peu agréables, à l'exception de quelques-unes du quar-
er neuf, dit de Recouvrance. — Brest renferme un immense
lenal, deux vastes corderies parallèles, de beaux magasins de
«rine, de spacieuses casernes construites sur une longue es-
bnade, une place d'armes remarquable, un baenc, presque au
imnet d'une colline, pouvant recevoir près de quatre mille
iidaronés, de nombreux chantiers de construction et de su-
ifbes quais. Cette cité possède encore une école royale de ma-
ne et une de navigation, un observatoire, un jarmn de bota-
ique, un cabinet (f histoire naturelle et une bibliothèque riche
t ^,000 volumes. — Parmi ses édifices, on cite l'église Saint-
Ottis, l'hôtel de ville et la salle de spectacle. — Son prindpal
Nnmerce consiste dans les approvisionnements mantimes et
i pèche de la sardine. — Brest est la patrie de Louis Choquet,
oete du XTi« siècle, de Lamotte-Piquet, de Kersaint et de d'Or-
ilUcrS. LOREMBEBT.
IBET (Lb) (F. Lkbrft).
ntBT (AirroiNB), littérateur, né à Dijon en 1717. Il a com-
aié des romans, des fables et un grand nombre de pièces pour
Opéra-Comique, les Italiens et la Comédie-Française. C'éUit
D homme d'esprit qui en a semé beaucoup dans s^ ouvrages;
lais il manquait de verve et d'invention , aussi n'a-t-il jamais
btenu que des succès médiocres. Il n'est resté de lui au réper-
oire^e la Double Extravagance, comédie en trois actes et en
ars, jouée, pour la première fois le 37 juillet 1750. Elle eut
OQie représentations, et fut depuis reprise avec quelque suc-
is. Ce qui fiiit le plus d'honneur à Bret, c'est son Commentaire
tr les cowMieê de Molière, ouvrage plein de goût, d'une cri-
que sûre et vraiment utile à ceux qui se destinent k l'art dra-
stique. Bret succéda à l'abbé Aubert dans la rédaction de la
kxette de France. Il y dépensa beaucoup d'esprit et de zèle jus-
l'à l'époque de sa mort, en 1792.
•BBTA61IE(La), s. f. nomd'unedanse française, fort nobleet
m beau caractère. Elle se danse en pas de deux.— M*"' ladu-
lesse de Luxembourg, qui était la meilleure danseuse de la cour,
oit sur elle tous les regards lorsqu'elle exécutait cette danse.
BBBTAfiNE. La Bretagne forme au nord-ouest de la France
M grande presqu'île comprise entre le 46"* 50' et le 48<» 50' de
titude borâile, et le S^ 10^ et T" 10' de longitude occidentale, de
i heoes de large sur 65 environ de longueur. Elle était connue
Nrefob sous le nom â'Àrmorike, nom emprunté à sa situation
r sur , «Mirfr ou mor mer, rike pays, pays maritime, en
■gue krmrique). Les peuples qui l'habitaient appartenaient
la race kymnque, dont l'établissement dans ces contrées peut
placer entre l'année 631 et 587 avant J.-C. Quand César
nya en Gaule, il trouva les Armoricains réunis en une con-
(lération aristocratique, dont les principaux peuples étaient
I Nantîètei (département de la Loire-Inférieure), les Venètes
éptrtement du Morbihan), les Curioiolite$ (l'est du départe-
ent des Côtes-du-Nord)^ les Oii$me$ (ouest du département
sCôtes-du-fford et celui du Finistère), les Redons (déparle-
ent de rille-et-Vilaine). Les Venètes devaient à Kur supério-
lé maritime le premier rang qu'ils occupaient dans la confé-
intioQ. —Soumise par César en l'an 57, i'Armorike se souleva
Mmée suivante. Cette guerre qui offrit de grandes difficultés au
ter dictateur, à cause de la situation du pays défendu par ses
■ira», fut terminée par une bataille navale, dans laquelle la
Mtedes Tenèles péntavec l'élite des guerriers armoricains;
f le vainqueur impitoyable assura la soumission de cette pro-
>oce eo faisant vendre à l'enchère le reste de la population
BBète. — L' Arroorike, lors de la délimitation de la Gaule faite
MM Pempire, fut comprise dans la troisième Lyonnaise. — Les
"Bd'unecommuneorigine unissaient les Kymris de la grande
^ de Bretagne et ceux de I'Armorike; aussi est-ce sur cette
terre hospitalière que les Bretons vinrent chercher un refbge
contre les agressions de leurs voisins les Pictcset les Scots, et
ensuite contre les invasions des hommes du Nord. Deux immi-
grations de ce genre avaient déjà eu lieu sous Dioclétien et sous
Yalentinien P', lorsqu'en Tan 583 de l'ère chrétienne lésinons
de la Grande-Bretagne, révoltées contre Gratien, leur souverain
légitime, oroclamèrent empereur un obscur soldat nommé
Maxime. Celui-ci, éUnt passé en Gaule, défit Gratien près de
Paris, le fit égorger dans sa fuite : la mort de ce prince infor-
tuné laissa Maxime tranquille possesseur du trône impérial.
Une troupe nombreuse de Bretons s'était associée à sa fortune et
l'avait suivi en Gaule. Ils vinrent alors occuper la partie de
I'Armorike à laquelle ils donnèrent le nom de la contrée qu'ils
abandonnèrent, celui de Bretagne, Sous le commandement de
Conan MMadee, ils se cantonnèrent dans le pays, comme dans
un territoire conquis, et se partagèrent probablement une partie
des terres , comme le firent quelques années plus tard les Visi-
ffoths, les Bourguignons et les Francs. Cet établissement des
Bretons iMrmi les Armoricains, qui produisit un notable chan-
{ cément dans Tétat politique des derniers, amena aussi dans leur
angue une modification qu'on ne peut passer sous silence. La
langue kymrique, celle des colons conquérants, se mêla à la
langue j^allique des Armoricains, et c'est de ce mélange qu'est
né Te dialecte breton. Après la défaite et la mort de Maxime,
Conan conserva néanmoins son commandement, en qualité de
sujet ou plutôt d'allié de l'empire. Depuis 34 ans environ , il
gouvernait la Bretagne sous le titre équivoque de lieutenant de
l'empereur, lorsque arriva la grande invasion des barbares.
Conan qui n'avait rien à craindre, rien à espérer de l'empire,
profita de cette situation pour proclamer son indépendance, et
vers 409 il prit le titre ae roi des Bretons. Quelques efforts
furent tentés, mais inutilement, par les généraux romains en
Gaule pour le faire rentrer dans le devoir. — Salomon f , son
petit-nis et son successeur (431), traita avec eux, et cefut peut-
être cette alliance avec l'empire qui souleva contre lui ses sujets;
ils l'assassinèrent. — Gralion, son oncle, lui succéda (454); il
soutint avec arantage la guerre contre Litorius, général romain,
qui était venu attaquer la Bretagne pour venger la mort de Sa-
lomon, le repoussa et alla ravager la Touraine. — Àudren, fils
de Salomon (445), défendit le comté de Cornouailles contre les
attaques des Alains, excités à cette agression par Aétius, mattra
général de la milice qui, à défaut de celles des Romains, em-
ployait les armes des barbares contre les ennemb de l'empire.
C'est ainsi qu'après avoir conclu la paix avec Audren, il obtint
de lui un corps de troupes auxiliaires qui prirent part à la vic-
toire remportée par Aetius sur Attila, dans les cnamps cata-
launiques. Sous le règne d^Audren, les Bretons reçurent un ac-
croissement de forces, par l'arrivée de nouveaux émigrants qui,
partis de la Grande-Bretagne, venaient chercher dans I'Armo-
rike un refuge contre l'oppression des AngIb-Saxons, conqué>
rants de leur pays. — Erech ou Riotham, cinquième roi des*
Bretons (464), pr^ aussi l'appui de ses armes à l'emoire. A la
sollicitation de l'empereur Anlhémius, il marcha conure Euric,
roi des Visigoths; mais son expédition fut malheureuse : vaincu
(469) près du bourg de Déols en Berry, il fut obligé, pour échap-
per au vainqueur, de se jeter sur le territoire des Bourguignons,
comme lui alliés des Romains. — Un ennemi bien autrement
redoutable pour l'indépendance des Bretons allait fondre sur la
Gaule. Clovis s'était établi depuis quatre ans sur le territoire
gaulois, lorsque BudiCy frère de Riotham, monta sur le trône
(490). Ayant envahi la Bretagne, le roi des Francs contrai^it
Budic à se reconnaître son tributaire, lui ôta son titre de nu, et
plus tard peut-être le priva de la vie. Depuis lore les chefs bre^-
tons ne prirent plus que le titre de comtes. — A partir de ce mo-
ment et jusqu'à la fin de la période mérovingienne, l'histoire de
la Bretagne offre peu d'intérêt. C'est le tableau d'une lutte
constante entre les rois francs et les comteSrbretons; ceux-ci
font de constants efforts pour s'assurer upi^ndépendance que
les successeurs de Qovis cnerchent toujou^ à leur enlever. —
Uoil i*% fils de Budic (515-541), reconnut la suprématie de
Childebert; c'est lui qui fonda (541) à Aleth un evéché dont
saint Malo fut le premier titulaire et contra le nom duquel la
ville échangea son ancien nom. — Conobre^ meurtrier de ses
frères et qui régna de 547 à 560, attira contre lui les armes de
Clotaire P', pour avoir aidé Chramne dans sa rébellion contre son
gère. Il périt dans la bataille que le roi des Francs lui livra près
e Saint-Malo. — Les rois Gontran et Childebert II dirigèrent
aussi une expédition contre la Bretagne ; mais elle eut peu de
résultat. Depuis lors les Bretons insultèrent fréquemment les
pays limitrophes du leur. Mais Dagobert les ayant menacés de
Mire entrer une armée en Bretagne pour les «mâtier^ Judicaêl,
(566)
qui éuil alors leur chef (636), s'empresta d*aocoarir à Qicb j, et
Sar des prêtenU» par des actes de soumission, il cainu la colère
a roi oes Francs. Cest ce même Judicaél qui plus tard re-
nonça au moade, eolra dans un monasière ei fut bunoré comme
un saioU C'est vers cette époque de confusion et d'anarchie en
Bretagne, qu'elle se morcela en plusieurs comtés indépendants
les uns les autres, dont les principaui étaient ceui de Rennes»
Vannes, Nantes et Girnouadies ; toutefois on s'habituait déjà à
regarder Rennes comme la capitale de la province, et le comte
de cette fille s'arrogeait une espèce de suzeraineté sur les autres.
— Sous les derniers Mérovingiens, la Bretagne en était arrivée
à une indépendance absolue dei rois francs ; mais sous les pre-
miers Carlovingiens, elle fut obligée de nouveau de reconnaître
leur autorité plus ferme et plus puissante. Pépin (753j 6t une
expédition en Bretagne, et 6xa a cinquante livres d'argent le
tribut que cette prorince aurait à payer. La main de fer de
Charlemagne réprima énergiquement quelques vaines tenta-
tives de reiiellioii (786 et 799). Sous Louis le Débonnaire die
essaya encore de se soulever |8i8 et 8M), mais sans plus de suc-
cès. Le portrait que trace, oes Bretons de cette époque, un au-
teur contemporain, donne une triste idée de leur état de cirilisa-
tion. « C'est , dit-il, une nation superbe, menteuse, rebelle,
méchante... Tous mènent une vie incestueuse et criminelle...
Ils ont leur domicile dans les buissons, leur gîte dans les buis,
et se réjouissent de rivre de rapines, comme les bétes sauvages, n
[ErmoU. Higel. de reb, gui, Ludov.). Enfin, pour mettre un
terme à l'état d'anarchie qui déchirait alors la Bretagne h Tinté-
rieur, et en même temps pour contenir ce peuple turbulent,
l'empereur donna aux BretoHS (824) un chef chargé de les gou-
verner en son nom. Il lit choix d'un homme obscur, Noménoé,
3 ui exerça avec la plus grande fidélité le pouvoir qui lui était
élégué tant que vécut le prince qui l'en avait investi. Mais à
la mort de l^uis, et à la faveur de la guerre cirile qu'elle amena
entre ses fils, Noménoé proclama sc»n indépendance, et battit
près du Mans, en 846, Charles le Chauve qui voulait le faire
rentrer dans le devoir. Désirant alors donner à sa puissance un
caractère de légitimité, il fit déposer tous les évèques sacrés par
l'archevêque de Tours, sous prétexte qu'ils étaient dévoua aux
intérêts du roi de France, éngea l'évêché de Dol en métropole,
et se fit sacrer roi par le nouveau métropolitain. Cette mesure
hardie fut lorigine d'une longue contestation entre les deux
métropolitains de Tours et de Dol, contestation qui ne fut ter-
minée que trois siècles après. Au règne de Noménoé corres-
pondent les premières invasions des Normands, qui, depuis ce
moment, ne cessent de ravager le pays. — Après Erigpoi
(861-857), qui, vainqueur de Charles le Chauve, fut moins heu-
reux contre les Normands, régna Saiowwn ill, son meurtrier
(867^74). Il s'allia à Charles le Chauve (868) pour l'aider à
chasser Hastinirs et ses guerriers d'Angers dont ils avaient
fait leur place d armes. Cest au commencement de ce siège que,
Miivant les annales de saint Bertin, Salomon aurait feit volon-
tdrement à Charles le Chauve hommage de la Bretagne. Ce fait,
s'il était authentique , expliquerait la cession que Charles le
Simple fit à Rollon de ses droits de suxeraineté sur cette pro-
vince. Du reste, déjà i cette époque, Salomon avait fait acte de
soumission au roi de France, mais non d'une nuinière aussi
formelle et aussi absolue, en envovant à Piste, en 864, le
tribut de 60 livres d'arffent ^\i par Pépin. Salomon mourut as-
sassiné, peut-être par w parti patriote qui n'avait vu qu'avec
iodigtiation cette reconnaissance d'une autorité étrangère (873).
^ Les cheCs de la conspiration, Pascurethen et Wurfand, l'un
comte de Vannes et l'autre de Rennes, deux des plus illustres
parmi les anciens héros de la Bretagne, se partagèrent et bien-
UA se disputèrent la souveraineté de leur pays. Pascwethen ap-
pela é son aide les Normands; mais malgré leur secours il (ut
vaincu par Wurfand, dont les exploits ont quelque chose du
oiractère fabuleux de ceux du paladin Roland, et que nous re-
ettons de ne pouvoir mentionner dans cette esquisse rapkle
oy. i4niia/. M«l., an. 869-874). — Ces deux chefs sucoombèreot
«nt6t l'un sous le poignard d'un assassin, l'autre sous les at-
teintes d'une malaaie mortelle. Alain, frère de Pascwetheo
(877-^7) et JudkaH II, fiU de Wurfand leur succédèrent dans
leur pouvoir, mais non dans leurs sentiments hostiles. S'alliant
oontre l'ennem coiiun, ils combattirent les Normands avec
avantage, ci, quand b mort de Judicaél eut laisoé Alain seul
Miiveraiu en Bretagne, il parvint A délivrer nomentanénieni le
pavs des ennenris qui le oévaslaient. Cet important serrioe lui
Mérita le surnom de Ofwmd. — Sous ses suocesseursla Bretagne»
en proie i 4es déchirements intérieurs, est constamment en
8«em, soit af«c les comles d'AnÎMh soit avec lesdtKS de Nor-
maodia^ quipctendhiimii tefuteniaetéëela proviaoe» pré-
tention fondée sur la transmission oue fit de sei droili Qu^
le Simple à Rollon, lorsqu'en 914 il lui céda la Nonaaaèr..
Quoique ces débats semblassent devoir éloigner loti np^
amiral entre les souverains des deux provinces, ce fol tt^ciAm
à ÂkUn F, qui r^|n>a de 1008 à 1040 que Robert le M^sifi
confia la tutelle de son fils Guillaume le Bâtard, en partant p«
la terre sainte; sa confiance ne fut pas trompée. Alaia, hmé
chercher à profiter de Tàge de son pupille en vue de m inimi
partiiuliers, ne songea qu'à remplir loyalement le mandai ^
lui était confié, et ce lut grâce à Téoergique proteclioi 4
comte de Brctasne que le jeune duc pat entrer en jioiwiiaè
son héritage à m mort de son père en 1086. — (iBiiboatf i
montra peu reconnaissant de cet important service f«i«
ConoM 11^ qui avait succédé à son père Alain en 1040. 1) h^
risa la révolte des barons bretons soulevés contre leur sei^irv
suierain, et le fit, dit-on, empoisonner, pour prévenir i unau
que Conan allait tenter sur la Normandie, au moment m Gé-
laume partait pour conquérir l'Angleterre (1066). — Loè-
mélës des comtes de Bretagne avec les ducs de Nonaudi
devenus rois d'Angleterre, continuèrent jusqu'ao règwè
Canan IV (1156). Pour s'assurer la possession de b Bnlift
qui lui était disputée par Eudon, son beau-père, comte de ^»
nés et de Cornouailles, Conan n eut pas honte de recourir i h
protection du roi d'Angleterre, Henri II. Celui-d^ ce (ài^
des secours intéressés qu'il lui fournit (Ii67|, obtMtpivM
troisième fils, GeofTroi Plantagenet, la main oe CoMUas^ilr
et héritière de Conan. Non content d'avoir par soo oanp
assuré à sa maison la possession de cette province iraportufe,
obiet de si longues contestations, et impatient de voir on Fto-
tagenet gouverner la Bretagne, l'avide roi d'Angleterre ntoqa
la cession du comté de Bretagne à son faible allié, qu h i
réserva que la rillede Guingamp. Henri, après avoir dimfrb
ligue des barons indignés de la lâcheté de leur sooveraii, Il
alors couronner son fils Geoffroi (1100). Conan vécQt (tw
deux ans après avoir livré son pays i une dominatioo étnaf»
~^eo/froi 11(1171-1186), loin d'être reconnaisnot envoi «
père qui lui avait procuré un si riche apanage^ prit euÊ»-
ment parti contre loi dans les guerres que ce pnoce,nMift
reux par ses enfants, eut k soutenir soit contre Philippe Ai-
guste, soit contre ses fils. Le fait le plus remarquable d«(»
vernement intérieur de Geofiroi, c'est le règlement qo'ii ita
1185, connu sous le nom d'asMM dii couMtf âeofrd, pv ^
quel, au lieu de partager comme auparavant les wipna
entre tous les enfants mâles, il était prescrit d*eo inveitvM»
ment le fils aîné. ~ A sa mort, arrivée en 1 186, CsuMaa^i
veuve, fut reconnue comme comtesse ou duchesse de BfMç
car depuis GeofTroi 1*^ (093-1008) les comtes souvenim de k>
tagne s'étaient arrogé le litre de duc, qui ne leur (bt recatf
que deux siècles plus tard jpar les rois de France. Qoelqseï*
après la mort de son man, la princesse mit au moodeaik
qui fut nommé Arthur. Placée entre les violences da aoi«
roi d'Angleterre, Richard Cœur de lion, et la proledioB tit
ressée de Philippe Auguste , Constance crut donner j>|M
consistance à son autorité en s'associant son fils ( i ^^-j^
irrité de cette mesure prise sans son aveu, fait arrêter ûiaiii*
Les seigneurs bretons confient ators au roi de Pra^^^J^T^
duc, qui se réconcilia avec son onde (1196) et s'uoil nteiv
contre Philippe. Richard mourut peu après, institaaal ^
son successeur san frère Jean taiis Terre, au méprii éti^
d'Arthur, fils de Geoffroi, frère aîné de Jean. Lnés^aàm
de Richard ne furent pas approuvées par plusieurs des pr^
françaises qui obéissaient aux rois d'Angleterre, et, ditfi
temps que Jean se faisait couronner à Loadres* Art'v|*
reconnu souverain par le Maine, TAnjou, le Poitou eth^
raine. Philippe Auguste,, uniquement guidé par sa fH^
intéressée, avait d'abord reçu l'hommage d'Arthur ;Riait»^
sa récoodliatioo avec Jean, il obligea le jeune priaoeik^
porter au roi d'Angleterre, comme a son suMrain. -- 1^
suivante (ISOI), Constancemourut, et 4rltor fut akrsrtf"'
seul duc de Bretagne. Cependant Philippe s'étant bnsv^
nouveau avec le roi d'Ane leterre, il enmea Arthor m^
querelle. Celui-d était allé assiéger dans llirebein« m W
son aieule Eléonore de Guienne, qui s'était renferméeda»'^
place ; Jean accourt pour délivrer sa aaère, surprend ^^'^
soo neveu, qu'il lait prisonnier ; et, n ayant pu ahteuiryj^
priaœ «ne renonciation aux droits qu'il tenait àeuffl^^
il ré«orgea au pieJ de la tour de Bouen (S avril l^Jf
crisM servit à merveille la politique du roi 4e ftauc»fi>g
avoir CaitcoodauBoer Jean par ses pairs, pour crintde"**
confisqua toutes les terres qu'il possédait eo Fruiee. —j^
tHgM senblait défotee de droit A Eléonoce, soMV du
BBETAGNE. ( S67 )
>ax Arthur; mais Eléonore était du sang des Plantagenet et
bilippe (i206}y au mépris de ses droits, choisit M)oar régner sur
1 Bretagne, Àtix^ fille aînée de Constance et de Guy deXbouars,
m troisième mari. Guy fut nommé régent de la Bretagne pen-
int la minorité de sa lille, mais sous Tautorité imm^iale du
>i de France. Quelques années plus tard, Philippe maria la
une phncesse à un de ses parents, Pierre de Dreux, arrière-
^tît-lils de Louis le Gros (13 1 3), qui prit le titre de duc de
rctagne. — Pierre de Dreux, surnommé Mauelere (12t3-
237). Le nouTcau duc fit hommage au roi, qui, pour assurer
une manière certaine ses droits de suzeramc^ directe sur
Bretagne, voulut qu en prêtant serment à leur duc les sei-
leurs t)relons y ajoutassent cette restriction : $auf la fidélité
le au roi de France notre sire. D'un caractère impérieux,
erre songea tout d'abord à augmenter et affermir son autorité
ins ses Ëlals, en restreignant les privilèges du clergé et de la
)ble$se. Avertis de ses ))rétentions^ les barons se liguent pour
résister, ils sont défaits (1232); et aux excommunications
ts cvéques Pierre repond par la saisie de leur temporel. Il
livit ensuite le roi Louis Vlll dans l'expédition qu'il dirigea
filtre les albigeois; et, quand la mort eut enlevé ce prince a la
?urde son âge, Pierre, emporté par sa turbulence naturelle,
rît une part active aux sanglants démêlés qui marquèrent le
^mmencement de la régence de Blanche de Castille, pendant
minorité de son fils Louis IX (F. ces noms), lorsque les
rands vassaux lui contestèrent la tutelle du jeune roi. Deux
is il obtint son pardon de Louis, sans t)our cela renoncer à ses
rojets derél)ellion. Non content d'intriguer contre son souve-
lin avec les autres grands vassaux français, il lui suscite un
3u\el ennemi, en faisant au roi d'Angleterre, Henri III, hom-
( âge pour la bretagne, sur laquelle il n'avait plus aucun droit
[3puis la mort de sa femme Alix, et qu'il ne gouvernait plus
cj en qualité de tuteur desesenfants. Louis envahitla Bretagne,
jt déposer, dans une assemblée des évéques et des barons,
ierre qui, n'ayant rien à espérer du pusillanime roi d'Angle-
Tre, et abandonné de ses barons, vmt implorer la bonté du
L>i. Trois ans après (1357), il remit le duché de Bretagne à Jean,
m fils aine. —Jean /*% le Rouœ (1237-1386). Le lonç règne
e ce prince n'est guère remarquable que par ses démêlés avec
y noblesse et le clergé de Bretagne, démêlés qui firent lancer
ontre lui les foudres de l'excommunication dont il fut obligé
aller à Rome chercher l'absolution. 11 accompagna saint Louis
ans sa seconde croisade. — Jean II, son fils et son successeur
286-1305), quitte et reprend tour à tour le parti de l'Angle-
Tre et de la France ; il finit cependant par s'attacher à Phi-
ppe le Bel, qui, en considération du mariage de Jean, petit-fils
u duc de Bretagne, avec Isabeau, fille de Charles de Valois,
>n frère, créa Jean duc et pair de France (i297), pour suppléer
l'extiDction de la pairie de Champagne; car les rois de France
avaient jamais reconnu le titre de duc que les souverains de
retagne prenaient depuis GeoiTroi l" (1008). Voulant terminer
i> différends qui depuis le règne de Pierre Mauelere existaient
I tre le souverain et le clergé de Bretagne, Jean alla trouver le
il>e Clément V à Lyon, où il fut tué par la chute d'un mur, à
procession du couronnement de ce pontifiie (1S05). Sous Ar-
ur II (1305-1513) finirent les démêlés qui depuis si long-
iiips divisaient les ducs et le clergé. Les conditions relatives
I (ierçage et au past nuptiaf firent fixées. Le tierçage était le
oit que les prêtres s'arrogeaient de prendre le tiers des biens
oubles que tout père de famille laissait à sa mort. On appelait
is( nuptial une somme arbitraire exigée par les prêtres pour
repas des noces. En 1309, le pape arrêta que le tierçage serait
«luit à un neuvième des biens meubles, que le past nuptial
^ pourrait être que de 3 ou 3 sous, et que tout homme avant
oins de 50 sous de fortune serait exempt du past : ce droit
nsi réduit fût appelé neume. Les nobles en furent exempts. —
'an m, qui régna de 1313 à i34t, se montra tout dévoué au
H de France. Il prît les armes pour Philippe de Valois dans
guerre qu'il soutint contre Edouard III, roi d'Angleterre. II
aria sa nièce, Jeanne do Penthièvre, fille de Guy de Pen-
lièvre, son frère puîné, avec le neveu du roi de France, Charles
^ Blots, qu*il désigna pour son successeur. Cette disposition
it la source d'une longue et sanglante ffuerre civile. — A la
r>uvelte de la mort du doc (1341), Jean de Montfoit, troisième
ère de Jean III, réclama la Brelaçne comme son héritage,
près s'être assuré des principales villes du duché, il se fait re-
miialtre comme duc par les états de la province assemblés à
>niies; passant alors en Angleterre, il se hâte de fiiire hom-
lagede son duché ii Edouard III, afin de se ménager lesecotirs
e cet allié pubsanl. Cependant Charles de Bloîs en avait ap-
BBBTAGNE.
Le comte de Montforl, cité à comparaître, se rendit k Paris,
avec une suite imposante de 400 genlilsliommes. Les deux com-
pétiteurs justifièrent leurs prétentions par des mémoires dont
plusieurs nous ont été conservés. Jean réclamait l'exécution de
la loi salique suivie en Bretagne quand il y avait des héritiers
mâles; Charles ntait plusieurs exemples antérieurs qui prou»
vaieni que les femmes avaient été investies du gouvernement du
duché, et prétendait que le droit de représentation devait leur
être appliqué. En vertu de ce principe, Jeanne, fille de Guy,
frère afné de Jean de Montfort, devait succéder aux droits de son
père. Le comte de Montfort, prévoyant que la décisioii des pairs
lui serait défavorable, revint secrètement en Bretagne pour se
préparer à soutenir ses prétentions par la force des armes. L'ar-
rêt de Conflans (7 septembre 1341) adjugea en effet le duché de
Bretagne à Charles de Blois, comme mari de Jeanne de Pen*
tbièvre, héritière de Jean 111. De part et d'autre on court aux
armes. Une inconséquence politique assez singulière, suivant la
remarque de Voltaire, signala ce débat : le roi d'Angleterre, qui
fondait ses prétentions à la couronne de France sur le droit de
représentation par les femmes, soutint la cause de Jean de
Montfort, qui invoquait la loi salique à l'exclusion des femmes;
et Philippe de Valois, monté sur le trône de France par l'appli-
cation de cette loi, appuyait t'.barles de Blois, dont les titres
au duché du Bretagne reposaient sur le droit de représentation
par les femmes. La noblesse de Bretagne se partage» entre les
deux prétendants. Charles de Blois, soutenu par l'armée fran-
çaise que commandait le duc de Normandie, fils afné du roi,
entre en Bretagne et vient assiéger le comte de Montfort dans la
ville de Nantes, où il s'était renfermé. Réduit à capiluler,
celui-ci fut conduit prisonnier à Paris. La guerre semblait donc
terminée dès son début. Mais Jeanne de Flandre, épouse du
comte, montra dans cette situation critique une énergie peu
ordinaire à son sexe. Prenant dans ses bras son fils âgé de trois
ans, elle le montre au peuple et aux soldats, ranime le zèle de
ses partisans, lève une armée, négocie avec le roi d'Angleterre,
déploie enfin l'activité et les talents d'un général consommé.
Deux fois assiégée dans Hennel)on par Charles de Blois, son
intrépidité et sa bravoure forcèrent son ennemi à en lever le
siège. Les rois d'Angleterre et de France entrèrent tous deux
en Bretagne pour porter secours à leur allié; enfin, par l'inter-
vention au pape, une trêve fut conclue à Malestroit (19 jan-
vier 1343). Avant qu'elle fùt expirée, la guerre se ralluma avec
plus de force pr suite de deux événements imprévus. Olivier
de Clisson, seigneur breton du parti de Charles de Blois, était
venu à Paris à un tournoi. Il fut arrêté et décapité sans aucune
forme de procès (t344), pour avoir trahi son seigneur en entre-
tenant des relations avec le roi d'Angleterre. Treize autres
gentilshommes partagèrent son sort. A la nouvelle de la mort
e son mari, la veuve d'Olivier, Jeanne de Belleville, arme ses
vassaux, s'empare de plusieurs forteresses, taille en pièces des
détachements de l'armée de Charles de Blois, et va rejoindre
Jeanne de Montfort, avec son fils, depuis le connétable Olivier
de Clisson, lui confiant le soin de leur vengeance. Dans le
même temps, Jean de Montfort, aidé de quelques-uns de ses
partisans, parvient à s'échapper de la tour du Louvre, où il avait
été renfermé, et passe en Angleterre, où il renouvelle à Edouard
l'hommage de son duché. La guerre se continue donc, et ayee
une impitoyable cruauté. Charles de Blois s'emparedeQuimper,
et y faitégor^r 14,000 habitants; Jean, par représailles, passe
au fil de l'épee ceux de Dinan. Peu après, désolé de l'abandon
où le laissait Edouard, il meurt de chagrin dans cette ville
d'Hennebon que son épouse avait défendue avec tant d'héroïsme.
L'avantage semblait donc toujours être à Charles de Blois; mais
la funeste bataille de Crécy, en mettant le roi de France dans
l'impossibilité de lui prêter aucun secours, porta un coup fu-
neste à ses espérances de succès. Un lieutenant d'Edouard,
Thomas Agworth, le battit et le fit prisonnier à la k>ataille delà
Rocbe-Derrien (ISjuin 1347^. Il fut conduit à Londres, où il
resta neuf ans captif. Il n'obtint sa lik)erté, au bout de ce temps,
qw. moyennant une rançon d'un million. — Les hostilités con*
tinuèrent néanmoins durant sa captivité avec des avantages à
peu près égaux. Les deux partis se trouvèrent alors avoir à
leur tête deux femmes, Jeanne de Montfort et Jeanne de Pen-
thièvre. Un fait d'armes remarquable signale cette époque,
c'est le fameux combat de trente Bretons contre trente Anglais,
Kvré le S7 mars 1351, entre Ploërmel et Josselin, au ehéne 4ê
Mi-Vde, dont on voyait encore les débris il y a Quelques an*
nées. Les Bretons, commandés par Beaumanoir, y obtinrent l'a-
vantage, maissans quecette lutte eût d'autre résôltaC que de foire
éclater la bravoure stérile de ces intrépides guerriers. — Charles
elé de la justice de ses droits à la décision des pairs de France. ] de Bleîs ayant eofin recouvré sa liberté (1366), on \m proposa
BBETAGinS.
(568)
BEKTACn.
ainsi qii*i son jenne oompéliteor, le fils de Jean de Montfort,
da même nom que son père, de terminer lenr différend par on
arrangeroenl amiable, et de partager la Bretagne entre eux.
Gbarlesy quoiqu'il ne put rien espérer de la France, épuisée par
la désastreuse bataille de Poitiers, ne voulut cependant entendre
à aucun accommodement. Toutefois une trêve fut conclue. Le
traité de Londres, consenti par le roi Jean (1350) et dans lequel
il abandonnait au roi d'Angleterre la suieraineté de la Bre-
tagne, aurait mis fin à la ffuerre, eu anéantissant toutes les
espérances de Charles de Blois, s'il eût été ratifié par les éUls
généraux de la France. Mais il fut rejeté, et ce fut le traité de
Brétigny (IS60) qui parut devoir mettre un terme à cette san-
glante querelle : il y était stipulé que les droits des deux com-
pétiteurs seraient r^lés, en loute justice, par les rois de France
et d'Angleterre. Des commissaires furent donc nommés pour y
procéder ; l'obstination des deux prétendants empêcha de rien
conclure. Il fallut donc de nouveau faire un appel aux armes.
Les armées ennemies se trouvaient en présence, dans les landes
d'Evran, entre Dinan et Bécherel (1363|, lorsque, cédant aux
instances des prélats et des barons, Charles et Jean consentirent
à un traité de partage. Mais la comtesse de Blois écrivit à son
mari une lettre de plaintes et de reproches, qui se terminait
par ces mots : Vous n« devez pas remeUre mon patrimoine en
arbrt'lage , ayant le$ armes au foing, Charles se rétracte
alors; la guerre recommence; la bataille d' Aurai (29 septem-
bre 1364) décida définitivement la querelle. Jean Chandos et
Olivier de Clisson dirigaient l'armée de Montfort; Charles de
Blois avait dans la sienne Bertrand Duguesclin. La valeur et les
talents de cet illustre capitaine furent inutiles; l'armée de
Charles fut mise en déroute, Duguesclin lui-même fait prison-
nier, et le comte de Blois tué par un officier anglais. Sa mort
assura ï Jean de Montfort la possession de la Bretagne. Vaine-
ment la comtesse de Blois implora-t-elle l'appui du nouveau roi
de France. Le traité de Guérande (11 avnl 1365) consacra les
droits de Jean, qui fut reconnu comme duc légitime de Bretagne,
et qui fit en cette qualité hommage au roi Charles V. — Jean 1 V
[1365-1399), dont la cause avait été constamment soutenue par
l'Angleterre «penchait en secret pour cette puissance. Il était
donc bien difficile que, dans les débats qui existaient toujours
entre les rois de France et d'Angleterre^ il ne se laissât pas entraî-
ner par son attachement pour ce dernier. En effet il se ligua
avec le roi Edouard. Charles V l'en punit en confisquant son
duché. Une armée française entra en Bretagne pour exécuter
l'arrêt de la cour des pairs, ses succès furent.assez rapides ; mais
l'établissement de I impôt de la gabelle indisposa fortement
les barons. S'ils ne partageaient pas Taffection de leur duc pour
l'Angleterre, ils tenaient par-dessus tout aux privilèges de la
Srovmce; ils se soulevèrent, rappelèrent le duc qui, à l'approche
es Français, était aile se réfugier auprès d'Edouard, et Char-
les V mourut avant d'avoir pu tirer vengeance de l'infidélité de
son puissant vassal. L'ingratitude et la haine du duc à l'égard
du connétable Olivier de Clisson livrèrent ensuite la Bretagne à
des déchirements intérieurs. Jean ne pouvait pardonner à ce
serviteur, qui lui avait rendu de si grands services, d'avoir ma-
rié sa fille a Jean de Blois, fils de Charles, son ancien rival.
L'assassinat du connétable (F. Olivier de Clisson) et l'asile
Sue le meurtrier trouva auprès du duc allaient attirer sur la
Bretagne les armes du roi de France. Charles VI s'était avancé
jusquau Mans à la tête de son armée (1392), lorsque la folie
dont fut atteint ce malheureux prince vint détourner l'orage
prêt à fondre sur le duc Jean. Celui-ci, vers la fin de sa vie, se
réconcilia franchement avec le connétable. Il mourut laissant
pour son successeur un fils en bas âge. C'est lui qui institua
l'ordre de VHermine^ pour récompenser ceux de ses sujets qui
lui étaient toujours restés fidèles. —Jean V (I39ii-1442) succéda
à son père sous la tutelle du duc de Bourgogne. Devenu ma-
jeur et fnattre du pouvoir, il accéda à la ligue des grands vas-
saux conjurés contre les droits du dauphin. Le dauphin, de-
puis Charles VII, s'en vengea en ranimant les prétentions du
comte de Penlhièvre, héritier de Charles de Blois. Fait prison-
nier par trahison en U19, Jean resta dnaans au pouvoir de
son ennemi. Pendant toute la durée de son règne, à cette époque
où la France était livrée à toutes les horreurs de la guerre et de
l'anarchie, ce prince montra la plus grandcTinconstance dans
sa politique, passant alternativement du prti des Anglais à
celui de son souverain légitime, et il assista, sans y prendre
aucune part, aux efforts tentés par Charles VII pour re-
conquérir son royaume. — François I*' succéda à son père
Jean (1443-1430). Ce prince, surnommé sans doute par anti-
thèse le Bien-Aimé , n'est jpière célèbre que par la haine
dont il poursuivit son frère Gilles. Il finit même par le faire
étouffer entre deux matelas, malgré les ordres et la nm
même du roi de France, qui ne put rien obtenir de a (r£e^
nature. Epouvanté de son crime quand une fois sa hiioe k
assouvie, et frappé des paroles d'un moine, qui leatsào».
paraître au tribunal de Dieu, il mourut quarante jounipnsi
victime. — Pierre 11^ son frère, lui succéda (1450-1U7}. L
Bretagne fut heureuse sous son règne. Il abolit lei Inj^
les plus onéreux au peuple , encouragea ragricoltore, ci p
sa générosité s'attacha le clergé et la noblesse. Il moant »
gretté de ses sujets. — Il eut pour successeur loo onde k-
thur lit, comte de Richemont et connétable de FnootCi
vieux guerrier, qui avait si vaillamment servi la csme iIcsm
de France, ne fit que passer sur le trône ducal. Dtnt a mi.
velle situation , il montra cette énergie qui avait touioQnfiMk
base de son caractère; il refusa d'assister en qualité de para
jugement du duc d'Alençon, Le duché de Bretagne, répoMM
a l'invitation qui lui fut faite, n'ayant jamais (ait ptrtieà
royaume de France. Il ne régna que 14 mois, et U omrni
passa à son neveu. — François II (1459-1488). Ce priiKe,(rB
caractère faible et irrésolu, malheureusement pour lui dp*
ses sujets, se trouva dans des circonstances pohtiqueiqii li-
raient exigé plus de suite et de fermeté dans le caractère. Di
trouva engagé dès le commencement de son règoe diu crit
lutte que les grands vassaux soutinrent avec Louis XI et oib
féodalité devait être blessée à mort. Le roi, qui voulait itiw
les seigneurs dont la puissance était une cause d'apprébeoM
constantes pour la royauté, exigea du duc de Bretagne qol n-
uonçàt à battre monnaie, a lever des impôts, et que loér^
du duché ne relevassent que de sa couronne. Pris au dfjpnmi,
le duc demanda des délais pour répondre, prétextant ftivà
besoin de consulter les états du duché. Pendant œ leBp,i
s*empressa de conclure (1465) avec les autres grandi vann h
fameuse ligue du bien pubHe. Il arriva, opéra sa jondios m
l'armée des confédérés trop tard pour assistera labiUilleà
Monthléry; mais il prit partaubhcus de Paris, etfitfiBséei
Kix avec le roi. Mais, inquiet des nouvelles dispoâtioMè
»uis XI à son égard , il se hâta de conclure nue ooiicUe»-
lianceavec l'Angleterre, leDanemardc, la Savoie^ etavecleiàB
de Berry, d'Alençon et de Bourgoene. Le roi avait doooé m h
de Berry, son frère, le duché de Normandie qu'il ne lanh p
à lui reprendre. Le prince dépouillé vint se réfugier ea ^
gne. François l'accueillit avec empressement, et envoya deo»
der réparation à Louis au nom ne son frère. Mais le ni i«
fait approuver sa conduite par les états généraux teiiosàT«
11468); une armée va porter sa réponse a la somroatioodKiB
^rançois effrayé demanda humblement la paix, qu'il n'oltt
qu'à des conditions humiliantes. Ce traité ne pouvait être a-
cère ; aussi le duc ne cessa-t-il de négocier avec le roi <f Aifir-
terrc et les princes français, et surtout avec le duc de IMp'
gne. Le roi ne pouvait ig^norer les mauvaises intentions des
vassal, et il en avait recueilli une nouvelle preuve lorsque» ip^
offert au duc l'ordre de Saint-Michel qu'il venait decréer(t #»!
avait essuyé un refus detcelui-d, qui répugnait i selieriiiv
par de nouveaux serments. Les hostilités continuèrent donc, ^
des intervalles de repos marqués par des trêves, jusqu'à oelkt
Senlisen 1475. Cette paix menteuse se maintint jinqu'i h"
du r^ne de Louis XI, quoique ce dernier eût de ff^^
de défiance contre le duc de Bretagne; car en 1477 'û9^
cepta une correspondance du duc avec Edouard IV,dansbp(*
il pressait le roi d'Angleterre de venir se mettre ^ I* ^^
mécontents de France, lui promettant de lui faire recoornf ■
provinces possédées jadis par ses ancêtres. Cette ureufe êvidaa
de la mauvaise foi clu duc de Bretagne n'empêcha pv)'^
renouveler la trêve de Sentis ; mais en même temps il i^*
les droits de la maison de Blois et de Penthièvre sur le doditf
Bretagne. François, de son côté, livré i l'influence de bw»
son favori, et de la dame de Villequier, sa maltresse, <k^
tous deux à l'Angleterre, contracta de nouvelles alliinceM*
le roi des Romains, Maximilien, et le roi d'Angleterre. I) ^
même sa fille en mariage au prince Galles. La mort da i«|
ensuite celle de son jeune fils assassiné par soo <^. v;
rompit ce projet d'union mena<^nt ^oor la tranquillité *<
France. — La faveur dont Landais jouissait auprès da daciv
excité la jalousie des seigneurs bretons; ils luiauraicafF
donné son orgueil et sa tyrannie, mais ils ne pouvaient voir**
dépit le fils d'un Uilleur jouir de Unt d'influence svTe^
leur souverain. Une tentative faite par eux poor sereaot^
très du favori, dans le palais même du doc, était reiig^
résulut. C'est dans ce moment que le dacd'Orlêam vint v^
le duc de Bretagne, son cousin ^main. U était inile dsp'
voir que s'était arrosé à son préiadioe Anne de DeaigM. tm^
BBSTA61IB.
(560)
BABTA61IB.
igfif poar recouvrer sa posilîon de premier prince da sang» lui
lenuuidanten retour de le protéger contre les baruns de Breta-
M; Un traité fut en effet signé entre les deux ducs pour rendre,
disiient-ilSy la liberté au roi. Anne de Beau jeu et son niari,
ayant appris, conclurent de leur côté une alliance avec les no-
iles bretons, qui s'engagèrent à reconnaître Charles VIII pour
eor souverain à la mort du duc François, sous la condition
[o'aacone atteinte ne serait portée aux libertés et privilèges de
I province, après sa réunion à la couroime de France. Ccpen-
knt Landais, croyant pouvoir se venger de ses ennemis, fait
Mrdier contre eux l'armée ducale ; mais quand elles furent en
résence, les deux troupes se mêlèrent, et se présentèrent aux
ortes de Nantes, demandant la tète du favori. Un soulèvement
iate Cernent dans la ville, et le duc est forcé de livrer Lan-
ns qui est pendu (1485]. Une des premières conséquences de
mort fut la réconciliation de la régente de France et du duc
«ncois, qui s*empresse ensuite de faire reconnaître par Tas-
mbiée des états les droits de succession de sa fille Anne au
icbé de Bretagne, à Texclusion des maisons d'Orange, d'Aï-
pt et de Rohan, descendant des Montfort par les femmes. La
[x ne dura pas longtemps entre la régente de France et le duc
Bretagne. Une maladie mve ayant mis les jours du duc en
iger, Anne de Beaujeu fait avancer des troupes pour pouvoir
»urer du duché, en vertu des droits de la maison de Blois.
le démonstration, menaçante pour les intérêts de ses filles,
ssa profondément le duc,* qui, revenu à la santé, conclut une
avelie alliance avec Maximilien , le roi de Navarre , les ducs
Méans, de Bourbon, de Lorraine, les comtes d'Angoulême,
Neyers, Dunois et un grand nombre d'autres seigneurs
toçais. La régente ne se laisse pas intimider par cette ligue
maçante; elle force le duc d'Orléans à aller chercher un asile
Bretagne, ainsi que grand nombre d'autres seigneurs fran-
is (1487), et fiiit marcher une armée sous le commandement
la Trémottille oui s'empare de plusieurs places. François,
andonné de ses alliés oui ne |)urent ou ne voulurent pas lese-
urir, & l'exception de Maximilien, cherche en vain à se pro-
lier des movens de résistance en offrant à divers princes la
lin de sa fille Anne, alors âgée de onze ans. Cependant la
éfliouilles[avance jusqu'à Nantes, où le duc était renferme;
nois parvint heureusement à lui en faire lever le siège. Les
)les bretons, mécontents de l'influence des étrangers sur leur
verain» avaient favorisé cette invasion ; mais , irrités du mé-
I qu'Anne montra pour les traités faits avec eux, ils reprirent
idement les places conquises par les Français. Une nouvelle
lée entre en Bretagne ; la discorde se met parmi les chefs des
ipes bretonnes; c'est dans ces fâcheuses dispositions qu'on en
itaax mains à Saint- Aubin du Cormier (28 juillet 1488). Les
Ions Taincus perdirent 4,000 hommes ; le duc d'Oriéans fut
prisonnier, et, pour obtenir la paix, François fut obligé de
crire aux dures conditions qui lui furent imposées. Il s'en-
iait à renvoyer tous les étrangers qui avaient fait la guerre
oî, à ne jamais donner asile à ses ennemis, et enfin à ne
t marier ses filles sans le consentement de son souverain. Il
écut peu à ce traité; le chagrin qu'il éprouva de tant de dé-
es suivis de tant d'humiliations le conduisit au tombeau
semaines après. — Anne, sa fille aînée, â^ée de onze ans,
bail rhéritiere du duché de Bretagne. A |)eme la mort du
fot-elle connue, qu'une ambassade vint au nom de
les VIII réclamer fa garde-noble des deux princesses
bnt leur minorité. Cette prétention fut repoussée: des
»es françaises rentrèrent alors en Bretagne. Mais un se-
I envoyé fort à propos par Henri VII, roi d'Angleterre,
erdinand le Catholique, roi d'Aragon, contint l'armée
laise, et une trêve de sept mois fut conclue. Cepen-
autour de la jeune princesse s'agitaient les partisans des
[S prétendants à sa main, au premier rang de^uels étaient
imilien , le sire d'Albret et le vicomte de Bohan. I^es coû-
ts de la duchesse profitèrent du répit que leur donnait la
' pour presser la conclusion de son manage avec Maximi-
qui Fepousa secrètement par procureur (1490). Outré de
râr là ruiner toutes ses espérances, le sire d'Albret livre
rrançais la ville de Nantes, et en peu de temps une grande
e de la Bretagne est conquise par Charles VIII, qui se plai-
t de rinfkvction faite par ce mariage au traité conclu avec
ic François : assiégée dans Rennes, la duchesse est obligée
•pituler. Déià sans doute l'idée d'assurer à la France la
^oo de la Bretagne, par l'union du roi et de la duchesse,
été soggérée k Charles par le duc d'Orléans et par Dunois.
■T.
ayant été regardée
lusoîre. Par leur contrat de mariage, les deux époux se cédè-
rent réciproquement leurs droits et prétentions sur le duché de
Bretagne, sous la réserve toutefois que si la duchesse survivait
au roi et n'avait pas d'enfants de lui , ladiiê damé ne convoiera
à d'autres noees, for$ avec le roi /«Itir, H faire $e peut, ou
autre pl%u présomptif futur $ucce$seur de la couronne. Cette
clause réunissait de (ait la Bretagne à la couronne de France.
Devenue reine de France, Anne ne sépara jamais ses intérêts de
ceux des Bretons, et, ffràce a elle, les privilèges du duché fu-
rent confirmés et étendus, et plusieurs villes obtinrent de nou-
velles libertés. A la mort de Cnarles VIII (1498), sa veuve se re-
tira en Bretagne, et s'empressa d'y faire acte de souveraineté en
blittant monnaie , rendant des édils et convoquant à Rennes les
états de la province. Cependant Louis XII, qui venait de succé-
der à Charles VIII, songea tout d'abord à ce que l'acquisition
de la Bretagne, fruitfd'une guerre longue et sanelante, ne fût pas
perdue pour la France. Que l'amour et la politique aient été
d'acooru dans celte résolution, peu importe. Se fondant sur une
des clauses du contrat de mariage d'Anne avec son prédécesseur,
il s'empressa de lui offrir sa main. Louis XII» n'étant oue duc
d'Orléans , avait en 1473 épousé Jeanne de 'France , nlle ca-
dette de Louis XI. Cette union semblait devoir être un obstacle
à celle qu'il projetait. Le roi poursuivit alors son divorce auprès
du pape Alexandre VI. Nous n'entrerons pas ici dans les détails
de ce scandaleux procès, qui ne se rattache qu'indirectement à
l'histoire du duché de Bretagne ( F. Louis XII , Jeanne , BoR-
gia). — Le 14 décembre le divorce fut prononcé, et le 17 jan-
vier 1499 le mariage de Louis et d'Anne fut célébré à Nantes.
Les clauses du contrat des deux époux furent bien plus désa-
vantageuses à la couronne de France que les stipulations faites
par Cnarles VIII. Non-seulement tous les privilèges des Bre-
tons furent confirmés, mais il fut convenu que la Bretagne ap-
partiendrait au second enfanL de quelque sexe qu'il lut, qui
naîtrait de ce mariage, ou, à défaut d'enfants, au plus proche hé-
ritier de la reine. A ce premier acte de faiblesse, Louis en ajouta
un autre, lorsqu'en agréant, en 1501 , au projet de mariage de sa
fille Claude avec Charles, fils de Philippe le Beau et petit-fils de
Maximilien, empereur depuis sous le nom de Charles-Quint, il
compritia Bretagne parmi les autres provinces qui composeraient
la dot de la princesse. Ce traité, qui pouvait devenir si fatal à la
France, fut renouvelé par celui de Blois (1604); mais le roi, ou-
vrant sans doute les yeux sur les conséquences funestes que pou-
vaient avoir pour la France de semblables dispositions, les rompit
en ayant l'air de céder aux vœux des états généraux, convoqués
à Tours le 14 mai 1506. C'est aussi dans cette assemblée que
fut arrêté le mariage de Claude, héritière du duché de Bretagne,
avec le comte d'Angoulême, depuis François V^ , héritier pré^
somptif de la couronne si le roi n'avait pas d'enfants mâles. Ce
manage ne put être célébré qu'en 1514, après la mort de la reine
Anne, qui s était toujours montrée favorable à la maison d'Au-
triche, et dès lors Louis XII abandonna à son gendre l'adminis-
tration absolue du duché de Bretagne, sur la demande qui en fut
faite par les états de la province. — Lorsque le duc d'Angou-
lême eut succédée Louis XII (1515), sous le nom de François
P% la jeune reine fit à son époux une cession complète du duché
de Bretagne ainsi que de ses autres propriétés. En 1524, à l'é-
poque de sa mort , elle transporta cette donation au dauphin,
son fils atné, donation qu'acceptèrent les états de Bretagne en
1552. Le dauphin étant mort en 1536, son frère putné lui fut
substitué dans tous ses droits, et quand il fut monte sur le trône
sous le nom de Henri II, le duci.é de Bretagne fut irrévocable-
ment réuni à la couronne de France (1547). — A la mort
d'Henri III (1589), Philippe IV, roi d'Espagne, veuf d'Isabelle,
fille atnée de Henri II, agissant au nom de sa fille; le duc de
Lorraine, mari de Claude, seconde fille d'Henri II, et le duc de
Mercœur, qui avait épousé Marie de Luxembouig, descendant
par les femmes des comtes de Penthièvre, élevèrent tous trois
des réclamations au sujet du duché de Bretagne, se fondant sur
ce qu'aucun lien de parenté ne rattachait à Anne de Bretagne
Henri de Bourbon, néritier et successeur d'Henri III. Alors la
Bretagne fut Clément désolée par la guerre que, sur d'autres
points de la France, la Ligue et l'Espagne faisaient à Henri IV.
Leduc de Mercœur prolongea même la lutte trois ans après
l'abjuration d'Henri : il se soumit enfin, et dès lors aucune pré-
tention n'a plus troublé le roi de France dans la possession de
la Bretagne, devenue province du royaume. — Soumise h la
même forme de ffouvernement que les autres provinces, la Bre-
tagne, jusqu'à l'époque de la révolution, continua cependant de
47
BSBTAeXB.
(WO)
tenir de ses privilèges parliculiers^ dont le mainUen était iuré
jadis par chaaue duc à son avènement au trùne. Seulement I w-
pemblée des états, oui se tenait autrefois tous les ans, n'eut plus
lieu que tous les deux ans depuis 1630. Les états se compo-
Mient : pour le clergé» des neuf évèquesde la province, celui de
Hol» de Nantes, de Quimper, de Rennes, de Saint-Brieuc, de
Siûnt-Malo, de Saint«Pol de Léon, de Trêguier, de Vannes;
des députés des neuf chapitres des cathédrales ; de quarante-
deux abb^; pour la noblesse, des neuf barons de Bretagne, qui
étaient ceux de Vitré, Léon, Châleaubriant , la Roche-Bernard,
Ancenis, Pont-Château et Pont-l'Abbé, Derval, Malestroit,
Quintin, les trois derniers en remplacement de ceux d*Avau-
gour. Fougères, Lan^nux, et de tous les gentilshommes auxquels
certaines conditions donnaient le droit de siéger aux états;
pour le tiers état, des députés de quarante communes. Les états
connaissaient de tout ce oui avait rapport à l'administration de
Il province , décrétaient la somme et la répartition des impôts
qa elle avait à pa)[er, en relaient l'emploi et votaient un don
gratuit au roi, qui tirait de la Bretagne ua revenu annuel de
13 ou 13 millions. Les impôts étaient de deux espèces, la ferme
diê devoin et ie fouage: le premier comprenait les droits sur les
boissons; sous le nom àtfowufe (F. ce mot) on entendait une
espèce de taille fort modique. Mais du reste cette province était
exempte des tailles, aides et gabelles. — La justice y était rendue
dans le principe, sans appel, par un tribunal appelé les grands
JQurê, Sous Charles VIII, en 1493, il fut convenu avec les états
qu'il pourrait y avoir appel au parlement de Paris. Eu mars
1553, Henri II érigea les grande jours en parlement, et un édil
de Charies IX, de 1560, le rendit sédentaire à Rennes. Ce par-
lement était composé, outre les quatre présidents, de trente-
deux conseillers, dont seize devaient être nécessairement Bre-
tons; d'où venait une distinction des charges françaises et des
€harges bretonnes, — La Bretagne a formé, depuis la révolution,
cinq déparlements : celui de la Loire-Inférieure, d'I Ile-et-Vilaine,
du Finistère, des Côtcs-du-Nord, du Morbihan. Nous renvoyons
à ces mots pour toutes les indications géographiqses qui ont
rapport à la Bretagne. L. de 5t.-Hubert.
BEBTA6NE (Gbande-) (Qéogr,)^ en anglais Great^Bri4aim
(ffriiaiHM'a), grande Ile de l'Europe, dans l'océan Atlantique,
?oi forme le noyau de l'empire britannique. Elle comprend
Ecosse, l'Angleterre et la principauté de Galles, et est située
entre les 49^ et 59' degrés de latitude nord, et les 0 degré 35
«linutes et le huitième degré 0, 34 minâtes de lon^tude ouest,
cotre la mer du Nord à 1 est, la Manche au sud. Ta mer d'Ir-
lande et l'océan Atlantique septentrional à l'ouest et au nord.
Sa superficie est de 12,679 lieues carrées, et sa population, d'a-
près le recensement de 1831, de 16»355,607 âmes (F. Britan-
mODB) [ EmpirbI).
BRETAGNE (NouvELLE-j , vaste Contrée qni embrasse pres-
que toute la partie septentnonale de l'Amérique du Nord, et
qui s'étend entre les 47* et 144** de latitude nord, et entre les
78 et 132** de longitude ouest. Au nord, elle est baignée, sur une
Wngue étendue de côtes, par l'océan Glacial arctique; à l'est,
elle est bornée par la mer d'Hudson et le Labraaor; au sud-
ovest et au sud , pr le Canada ; et à l'ouest, par l'Amérique
russe, avec laquelle ses limites sont presque toutes formées par
k Qeuve Mackensie. Sa longueur , de l'ouest-nord-ouest à l'est-
Bord-est, est de plus de 900 lieues; sa largeur, du nord au sud,
de 550 lieues, et sa superficie de 985,000 lieues carrées. La surface
de la Nouvelle-Bretagne est couverte à l'ouest par le prolonge-
nent boréal des Bocky-Moontains ; le reste, qui offre le même
«apeot que la Finlande, est entrecoiipé de chaînes de montagnes
M élevées, nues, toumieniées,de vastes plaines arides et a'un
dédale de lacs, de marais, d'Iles, de pres<ra*tles, de rivières traçant
Jetsinuosités les plus étranges, rempliesoe cascades, de rochers,de
sauts, aux rives tantôt encaissées, tantôt plates, ayant une direc-
tion si peu déterminée, qu'elles semblent ne savoir de quel côté
«nvoyer leurs eaux. Beaucoup d'entre elles sont considérables,
letlesque l'Ouogigah ou rivière de la Paix, la Saskat-Cbaouan,
le MadLensie, la Churdnll, la Red- River, le Thleoui-Cbod-
Deaeth , découvert et reconnu par le capitaine Back en 1834, k
Severn, l'Albany, la Mooie. Parmi ces lacs, on distingue ceux
d'Ouvnipi, de l'Esclave, du Grand-Ours, espèces de petites oiers
kiténeures, d'Atapeskow, du petit Ouynipi, des Rennesi de
de Wollaston, Northlined, d'Yatiikied. des Rois et desPluies. La
eupart de ces lacs et de ces rivières sont tellement rapprochés
I uns des autres qu'ils ne sont sépares c|ue par de petits
isthmes, appelés forioass dans le pays. Le clin^t est en géné-
ral fîroîd ; il le devient ne plus en plus à mesure que l'on avance
vers le nord, c'est-i-dire vers les rivages de l'océan Arctique et
et la mer d'Hudson : ici, et à une asseï grande distance dans
l'intérieur, il est d'une Apreté extrême. C'est i pane s'il ji^
ou deux mois d'été, ou plutôt de chaleurs eicfisivei, pmia
lesquelles les moustiques ne laissent pas un momeol de rrp«;
les Indiens eux-mêmes peuvent à peine endurer les Uwiam
que causent ces insupportables insectes. L'atmosphère (ii,è
plus, fréquemment chargée de brouillards. Le sol pasieMip.
néral pour peu fertile. Les parties méridionales oareiU p«.
tant des terres labourables et de grandes et vertes pnino;«
évalue à un tiers de la surface la quantité de terres susceptibb
d'être mises en rapport. Du reste, les indigènes ne profita
nullement de cet avantage, pour remédier aux aflreuseidM
qui les moissonnent lorsque le gibier ou les fruits de ^iri^
arbres viennent à leur manquer. Dans les plaines qui tkm-
nent le lac Ouynipi, croU le riz du Canada (fûaii»aa^«a/ui
Les arbres les plus communs au sud sont l'érable i suât t(i
peuplier. Jusqu'au 60* parallèle de latitude on n'aper^ p
(les arbres et des arbustes rabougris , et il n'y croit que k
pommiers, des poiriers, des groseilliers, des framboiiim,è
traisiers, du céleri sauvage, des pommes de terre , des du» e
des navets. Le froment ne dépasse pas le 53' parallèlf;Mtt
du 60^, presque toute végétation cesse. Les Bockj-Maato
offrent quelques masses de forêts de pins, de boule«ii>drtri»
blcs, de saules, de mélèzes, de cèdres, de genévriers eliifi»!
arbres de ces zones. On y trouve des ours blancs, gris.bnui'
noirs ; des loups , des renards blancs , jaunes et soin; è
castors , des loutres , des lynx , des daims , des hkM, es
bœufe musqués, des cerfe, des caribous, dont la UM.lrc
fine, sert aux indigènes pour faire des pantalons et àatkm-
ses; des carcajous, des porcs-épics, des lièvres, des hfiH>de
chiens grands et forts, qui servent de bêtes desomoKflittQii
Il Y a des chevaux d'une bonne racedana 1^ parties mtk^
nales, des rennes, et, en fait d'oiseaux, des aigles i q«cttU*
che, des faucons, des éperviers, des hiboux, des coqsde tvifi
blancs, des courlis sifnants, des oies, d^ cidus et aulrao-
nards. Les lacs et les rivières abondent en poissons. MusiK^
?[ue les animaux quadrupèdes viennent k s'écarter do Ia]
réquentés par les indigènes, et que le poisson finit par nni^i
les pauvres habitants de ces régions ingrates tombeol |)ar»
laines, victimes de l'absence des ressources alimeataire li
population de la Nouvelle-Bretagne se compose de di^tivst-
bus d'Indiens, telles que lesTcnippeouays ou Cbipobv.V
forment la masse; les Knisteneaux, les AÎssiniboins, ktb^
maux, qui parcourent surtout les contrées septentrioaaW^J
peuples poussent l'amour des liqueurs fortes jusqu'à Ufrà4
aussi leur caractère se ressent-il de l'usage imniodéréqfi^^
font. Ils vivent sous des tentes, et s'adonnent particoliéfM
la pêche et à la chasse des animaux à fourrure, dont ii»«^
Sent les peaux , dans les différents comptoirs de la oanH
e la baie d'Hudson , contre de l'eau-de-vie, des fauls*
rents ustensiles de fer et de cuivre, des bagues, des braoHI
corail et d'autres ot^eis d'ornement. Ils reconnaisseat p^
tous un grand esprit; mais, de plus, chaque individu» tfl
nilou ou esprit particulier; c'est un arfa^, une beitie •* <
animal quel^nque. — La Nouvel le-Rretagneest r^prdcefi^
une dépendance des possessions anglaises dans I Aa^^y]
Nord : cependant l'Angleterre n'y a aucun établitftv'*-'
gouvernement a concé<K le privilège du commerce des pH
ries à une compagnie dite de la baie d'Hudson, qai ) > ^
quelques petits forts servant de points de ralliement aai ^
breux employés qu'elle disperse dans cette inuaesse rffviM
principal est le wri Tchippeouayan. On a doiuié ëntù H
aux différentes parties delà Nouvel le-Bretaff ne: cehiidf t^
Us à celle oui s'étend sur les bords du grand g«4fe de Jiw
Nouvelle-Galles septentrionale et méridionale aux rinfo^
s'étendent sur les nves sud et sud-ouest de la mer d'B*^
â la partie occidentale située au delà des Rocky Mç"^
nom de Nouvelle-Calédonie. — I^ seule colonie q>i '■'^
été (ondée dans la Nouvelle- Bretagne est celle à ^
Donan. j
BRETAGNE (GâAND ARCHIPEL DE LA NOCySLU''
archipel, un des mieux peuplés de l'Océanie, est sil»<* '•*
la Papouasie ou Nouvelle-Guinée, divisiou de la Ilcba6«-J
il est séparé par le détroit de Dampier; ses limitH K«f ^
ques sont , d^ine part, les 4» 8' et e» 3' de latitiide sud, « "^
tre les 145' 65 et 160' 3 de lonffitudeest. Sa m^m^^^T^ j
viron 1,660 lieues carrées, et Te nooàbre de scsUfciH^fcj]
être de plus de 100,000. Il a été découvert par Us m^
Daaapier et Carteret, en 1700 et 1768. Ses pnoàf^f^]
celles de la Nouvelle-Bretagne et de la Nouvelle-Zêlaodc^l
rées l'une de l'autre par le canal ^iot^^eorges, ^^*z
l'Ile de llan. Vieufient ensuile les Uea da duc dTtfti «■
(MJ
BBBTBVIL.
km$é),êW9c on port; du NwiVil-Hmwvrêf dool les habitâoU
Mut, «près ceux de la Noo^eHe-Zélande, les plut milisés de cet
•rchtpel; de Maihif^ iâfr^atriâ , Caen , Dainpier» des Pèchcars
^ishen), de (lérara, de Sis^ Saint-Jean» Orageuse, Mathias,
8an*Migaely la Vendala, los Reyes et los Negros, aiec la princi-
pale lie de ce nom ; le petit gnmpe des Iles françaises » les Iles
de rAmirauté, de Portland , desErmiteSy de l'Echiquier. Leur
svrfiKe est en général couverte de montagnes, <|ui paraissent
être primitives , tandis que les collines de leur circonférence et
les écoeils de leurs rivages sont, surtout pour la Nouvelle-Zélande,
atfiérement formés de carbonate de cbaux madréporiqoe, qui
ks entoure d'une espèce de mur semblable à un nouveau rî-
nge moulé sur un rivage ancien. Ces lies possèdent plusieurs
volcans en ignition ; elles sont bien boisées et bien arrosées. La
Dotation y est asset riche : elle comprend le cocotier, le mus-
ooîer sauvage, Tarbre h pain, les figuiers, l'aséquier, le sagou-
lier y les grandes fougères, les drymirrhisées. — Les habitants
de ces ties appartiennent à la race Papouas ; mais leur taille est
plos haute et leurs traits sont plus beaux que ceux de l'f le Pa-
pôvaaîe. Ils ont des temples; ils adressent leurs offrandes tantôt
I des idoles à figure humaine, et tantôt à d'autres revêtues de la
ta forme de certahis animaux. Ils sacrifient, dit-on, â leurs
Keax des victimes humâmes; mais M. J. de Blosseville, qui
es a vus en 18S6, prétend que cette coutume n'existe pas chez
«SX y et qu'ils sont au contraire ^néreux, humains et hospita-
Mrs. Aucune de ces tIes n'est bien connue. La Nouveilê^Brê-
Sfn«, nommée Birara par les naturels, selon Bougainville ,
ptnit-étre Birara n*est-il ou'un district de l'Ile) est la plus
prande de tout l'archipel, ses habitants excellent, comme le
«il« des Papouas, dans la construction et la manceuvre des pi-
rtigsea, qui ont ordinairement de dix à dix-sept mètres de long.
— Cette terre n'a pas été visitée depuis lors. Bougainville mouilla
le 14 mars dans une baie asses profonde, fonnée par i|uelques
iots: il la nomma Part-Breiagm. Quoique navi^teur du
eommeroe, Dampier était naturaliste et observateur judicieux ;
aMîs H ne savait pas maintenir hi discipline à son nord : son
équipage commît , malgré ses ordres , dans ces parages un acte
de vrais flibustiers.
nsTAGKB (Ikw Claddb), bénédictin de Sainl-Maur, né à
fiemar en Auxois vers 16^, mort â Rouen le 15 juillet 1694.
to ouvrages sont :i^ Viede M, Bachelier di Oentêê, Rennes,
1680, in-9*; ^ Mééiiatùmi tur les prineipauœ devain de la
tiê rehgiêuêe , marquée dans 1$$ paroieê de la profenian de$
relipeux, Paris, 1689, réimpriméêi plusieurs fois; 9* Coiultls-
9hH é€ê Fillêê de Saini^oiêpk, dileedeia Providence, étabUei
am faubemrg SaêM-Otrmain, Paris, 1891, in-S^.Dom Claude
IreCagne a composé un certain nomt>re d'autres ouvrages, dont
b Hste et les titres se trouvent dans ïHisMre liitéraire de h
tmgrégaUon de Saini^Maur, par D. Tasdn. •— Un autre
GukUBB BsETAGKB naquit à Diion le 96 novembre 15S3, et
toovrot le 16 aodt 1604. Il était conseiller an parlement de
Boorgwne. La Bibliothèque deêauieun de Btmrgoffne, par
l'abbé Papillon, rend compte de auelques ouvrages écrits par ce
Msconsulte, en même temps qu elle cite trois autres écrivains
ou même nom, totalement oubliés ainsi que leurs ouvrages.
bbIEtaillbr (gramm,), v. n. être dans l'habitude de fré-
■sesler les salles d'armes et de tirer l'épée. Il se prend tou-
fanrs en mauvaise part
■miTAiLLBum, s. m. œlaî qui brétaille. On le dit surtout
Tmn homme qui met l'épée à la main pour la moindre bagatelle.
nurrccHB , brbtbiche , brbtbschb , bbbtbsque ,
nrrkBB , bbbtoisgbb ; forteresse, citadelle, château, place
brte^ parapet, créneaux, tour de bois mobile, pour attaquer et
Kfciidie les places; boulevard, rempart, palissade pour garder
Ils villea;en bas latîn, breêiaehia,
BBBTécMB fDB LA)', gentilhonme breton , entré em service
laM les premières années du règne de Louis XIV. Quelques
■inées après, se trouvant réformé avec le grade de lieutenant, il
passa an fort Dauphin, à Madagascar, pour v trouver da l'avan-
ouueut. En 1671 il fut noomié major général, puis capitahie des
kMpes en épousant la illede Dianaone, souveraine da canton
d'AmbovIe. Ceat à cette épogue qae les maladies forcèrent les
Mau^îaè quitter cette oolome et a se réfugier daaa l'Uade Mas-
careigfie, qui arit alors le nom de Boarbon. Mais bientôt cette
Boavelle ooMNe,dont la Bretèche était le oomnandant en chef,
iit attaqoée et massacrée par les aaturels du pays. LaDreCéche
fM da nombre dei vidiaiea. Ce malheureux événement arnva
Itjoor et Pftqoea 1671. Depuk ce temps» cet élablisseaient n'a
pn se relever, quoiqœ les habitants reronnaissent loajsura les
riinttis comme propriétaires de la pelîla imgae de Une sur
fnqoHlafiU avaieac canatruit m foit.
BBBTBL (Nicolas), sieur de Grémonville , président aa
parlement de Rouen , fut ambassadeur de France a Venise, da
1643 à 1647. La relation de son ambassade se conservait manus»
crite en un volume in-folio, dans la bibliothèque de Saint»
Germain des Prés, de même que ses négociations k Rome; et
l'extrait de ses né^oeiatioiis à Vienne en 1671 se conserve à la
bibliothèque impériale. On a encore de lui une Helatiim de la
bataille de la Marfée, prie Sedan, 1641, insérée dans les Jf^
moires de Monlréear, Leyde, 1666.
BRETBLER UNE PiERBE (siofonfi.), c'est en dresser le
fNirement avec le marteau i bretter, la saye^le riflard ou la
ripe.
BRETELLES (leeMn.). On appelle ainsi deux sangles plus oa
moins élastiques qui se croisent sur le dos pour soutenir et
tendre le pantalon. Leur usage date du milieu à peu près de la
lévolution française, époque a laquelle on commença en France
à porter le nouveau vêtement dont elles sont le complément né-
cessaire. Franklin est le premier qui ait osé se présenter à la
cour, vêtu d'un pantalon I La première condition ou qualité la
plus essentielle aes bretelles c'est l'élasticité; aussi les inventeurs
et les perfectionneurs ont-ils fait tous leurs eflbris pour at-
teindre ce but. De là tant d'espèces de bretelles. Dans ce aenre
de commerce la France peut lutter avantageusement avec l'An-
gleterre ; elle fait à l'étran^ des envois de bretelles considé-
rables, et qui le seraient bien plus encore, si cet objet de con-
sommation ne payait pas dans tous les Elats un droit d'entrée
quelquefob exorbitant. Ainsi en Allemagne il est de :i6 fr. par
livre , ce qui fait que depuis quelques années l'importation dans
ce pays en est diminuée de beaucoup. Le commerce de la 6ra-
teUme comprend encore les jarretières, 4es ceintures, surtout
les ceintures pour les petits garçons. On donne aussi le nom de
bretelùê aux courroies ou sangles dont se servent les portefaix ,
les commissionnaires, les porteurs d'eau et les manœuvres qui
traînent des petites voitures dans les rues de Paris.— Bbetelles
se dit encore, chez les passementiers, des deux bouts de sangles
attachées d'une part a la poUrinière, de l'autre au haut du
châssis du métier, et sur leiN^uelIes l'ouvrier s'appuie par l'ex-
trémité des épaules.
BRETÈQUE, corridor, marchepied , lieu le plus élevé d'une
fortification.
BBETBSSBS OU BRET^GHES se dit, dans la science du
blason, d'une rangée de créneaux sur une face, bande ou pal,
ou bien s'entend des côtés d'un blason de plate figure (p^naa-
rum muraiium ordo geminm). On dit, écu bretessé simnlement,
quand les créneaux d'une face, d'un pal ou d'une banae se rap-
portent et sont vis-à-vis l'un de l'autre.
BRETECIL ( LOUIS-AUGCSTB LE TONNELIER, BARON DE),
né à Preuilli (Indre-et-Loire) , en 1730, d'une famille de petite
noblesse et pauvre. Grâce à la protection de Tabbé de BreteuH ,
ancien chevalier du duc d'Orléans, et depuis agent général du
clergé, Louia-Auguste, son neveu, reçut une bonne éducation,
au sortir de laquelle il (iit nommé guidon dans les gendarmes en
1768, puis cornette dans les cbevau-légers de Bourgogne. Peu
après, Louis XV l'envoya près de rélecteur de Cologne comme
ministre plénipotentiaire. N'ayant pas eu de succès dans cette
première mission , il fut rappelé et envoyé à Saint-Pétersbouig
avec le même titre. Louis xV entretenait dans les cours étran-
S -es des agents secreU • et une correnondance mystérieose
it dirigée par le comte de Broglie , admis dans cette agence
occulte. Initié à ses secrets par le roi lui-même, le baron de Bra-
teail , en Russie , devait rendre compte à M. de Broglie des
moindres instructions qu'il recevait de M. Choiseul , alors mi-
nistre des affaires étrangères. Le travail était plus facile cni'ba-
norable, et le baron de BreteuU s'en acquituit avec plus ât aëe
que d'habileté. Lors de la révolution qui , après l'assassinat du
Uar Pierre lU, amena Catherine II au trùne de son époux, le
baron de Brdeuil n'en ayant pas découvert assez tôt la trama,
ou calculé assex adroitement les conséquences , fut envoyé à
Stockholm , où une antre révolution d'on intérêt plus grave se
sada de Hollande, pais à celle de Naples, et ensuite à celle de
Vienne, où il remplaça le prince Louis, cardinal de Rohan, qui
d'aboid lui avait été préféré dans ce poste imporUot. De retour
en France en 1783, le baron de Breteuil fut nommé mimatve
d'Etat. Le département qui hii fut confié coïncidait parCHtement
avec sea «ntérédenU diplomatiques ; cair il comprenaU la double
aorintcndanct de la capitale et de la maison du roi, et les aUri*
ba&m$ànlelêre$deeackelHém cabiêisé noir. On lui doit cMt
wmàriQvr.
eitice de dire qu'il apporta une altcnlion nrUcoIière à alléger
angoisses de la captivité des prisonniers a*£tat. Cest le baron
de Breteuil qui lança une lettre de cachet contre Mirabeau après
la publication de son Mém^ù'i au rot amtre tagiaioge, qui
avait mis toute la haute finance en émoi. La missive du baron
de Breteuil contenait ces mots : « L'intention du roi est de
» prendre sur son compte la pension de M. de Mirabeau, et qu'il
9 soit bien traité : j'en préviens le commandant du château de
9 Ham. » Et par post-scriptum : « Choisisseï l'homme le plus
9 sage de vos inspecteurs pour arrêter M. de Mirabeau et le
9 conduire à Ham. d Miraoeau sut y échapper. C'est encore le
baron de Breteuil qui , par suite du bref adressé à Louis XVI
Sar le pape Pie VI , écnvit aux évèques de résider dans leur
iocëscy et de fréquenter moins Paris et la cour. Cette lettre mi-
nistérielle contenait ces paroles pleines de convenance : a Vous
9 avez donné trop de preuves de votre zèle au roi pour que
o S. M. ne soit pas persuadée que vous entrerez dans ses vues
9 avec un empressement égal à leur justice. L'intention de
» S. M. est donc que toutes les fois que vous serez dans le cas
9 de vous absenter de votre diocèse, vous m'en préveniez, ainsi
9 que du temps à peu près que vous croirez que vos affaires
9 pourront vous en tenir éloigné. Je me ferai un devoir, comme
9 un plaisir, de mettre sur-le-champ votre demande sous les
9 veux de S. M.» et de vous faire part de ce qu'il lui plaira
9 ae décider,' etc. Versailles, 8 octobre 1784. 9 Celte mesure
excita les murmures du cleraé, qui ne reconnaissait nullement
au ministre du roi le droit de lui donner des ordres, et donna
lieu à trop d'ignobles pamphlets. C'était au surplus l'époque des
libelles cnfiamatoires ; il s'en publiait chaoue jour contre les
ministres, contre la reine, contre le comte d'Arlois et contre le
gouvernement, et. dans leur zèle à les saisir, il y eut une lutte
longue et haineuse entre le baron de Breteuil et le ministre
Caloiine, qui y succomba et fut obligé de remettre son porte-
feuille. Breteuil était puissamment protégé par Marie-Antoi-
nette, quoiqu'elle eût pu avec quelque raison lui reprocher d'a-
voir , dans laffairê du collier, excité un scandale dangereux
par l'arrestation à Versailles du prince Louis de Rohan, grand
aumônier de France, et couvert qu'il était de ses habits pontifi-
caux. Ce triomphe remporté sur Galonné ne profita pas au baron
de Breteuil ; car le nouveau premier ministre , Loménie de
Brienne , aussi favori de la reine , força Breteuil d'abandonner
les affaires en 1788. Il y reparut le t2 juillet 1789, à la tète de
ce ministère improrisé par la peur, que son éphémère existence
a fait appeler miniiUre de cent heure$. Dès le retour de Necker,
Breteuil se retira, en conservant toute la confiance de Louis XVI,
qui lui remit, avant son départ pour l'étranger, des pleins pou-
voirs portant a l'autorisation de traiter avec les cours étrangères
9 et die proposer, au nom do roi, tous les moyens propres à réta-
D blir l'antoritâ royale en France, a Mais il fut supplanté dans
cette mission par son rival Calonne. Décrété d'accusation par la
convention nationale, le baron de Breteuil rentra en France en
vertu do sénatus-consulte de floréal au vi. Dans un étal voisin
de l'indigence, l'ex-ministre de Louis XVI dut à l'impératrice
Joséphine une pension de 12,000 francs sur la cassette de Napo-
léon, et bientôt une succession vint l'enrichir de cinquante mille
livresde rente. Le baron de Breteuil devint l'un des plusassidus
courtisans derarchichancelierCambacérès, et mourut en 1807.
BRETIGNT (TRAITÉ db). Le roi de France Jean, prisonnier
do roi d'Angleterre Edouard III, avait signé à Londres, en avril
1559, un traité pour partager la France; mais le dauphin (de-
pois Charles V) le fit rejeter par les états généraux. En consé-
Îaence, la France et l'Anffleterre durent recommencer la guerre,
outefob, Edouard, malgré les éclatants avantages qu'il avait
remportés, ne se flattait plus de conquérir la France ; il désirait
siocerement la paix, mais une paix qui loi rendit tout rhéritage
des Plantagenets, toutes ces belles provinces que Henri II avait
possédées en France, et que Philippe Auguste avait ravies à son
fils ; il voulait qu'elles Im fussent rendues, non plus comme des
fiefs, mais comme une souveraineté indépendante. Mais il ne
pouvait arriver à ce résultat que par une nouvelle campagne,
et il ne cachait point ses protêts d'invasion en France. — Le
dauphin , faible de santé, faible de caractke, redoutant l'aspect
du danger et la responsabilité d'une décision à prendre, ne fit
aucun préparatif pour repousser l'attaque de l'ennemi , tandis
que, dans plusieurs provinces, la soufrrance et d'intolérables
vexations avaient mis les armes aux mains du peuple. Heureu-
sement, les rilles pourvurent elles-mêmes à leur défense, avec
l'aide des seigneurs du voisinage. Edouard , débarqué à Calais le
S8 octobre, arriva le 30 novembre devant Reims ; il passa près
de sept semaines devant cette ville, annonçant hautement nn-
tention de s'en emparer et de s'y faire sacrer, et cependant
( 879 ) BBéiMMT.
Charles ne songea pas même à l'y faire inqaiéler Pir dntiMi
légères; toute son attention se bornait i maintemr son mS
sur Paris , où il surveillait le roi de Navarre, qui lui d^
la guerre. — Edouard UI, ne voulant point entrepraiditB
sié^ au milieu de la mauvaise saison, quitta le loiiiaMtt
Reims, fit trembler la Champagne, ravagea une partie éi h
Bourgogne, et vint camper le 19 fièvrier 1S60 i WIloiHi.
Seine, où le doc de Bourgogne conclut avee loi un tnilépH^
culier. C'était un grand événement que la défcclioo du ^nm
pair du royaume détachant ses intérêts de ceuxdeUeoin«
Edouard marcha alors sur Paris, et rint enfin se loger an |«n
la-Reine , qui n'est éloigné de la capitale que de àtn p^
lieues. Lei gentilshommes du royaume, qui voyaient letnf»
sessions dévastées et par les Anglais et par le roi de Nm,
et auxquels on ne permettait pas même de comlnttre ^li
défendre, sollicitèrent le dauphin de faire la paix, elcèM
consentit â envoyer des députes à des conférences qui «tM
avec les Anglais, le 3 et le 10 avril, entre Arpajon et Moatlo;
mais il refusa constamment toutes les conditions qoi hû te«
ofiertes. Il refusa également la bataille i laqodle dei hkm
d'armes vinrent le provo<|uer. Edward III , voytot cnH 1
pouvait vaincre son apathie, prit son chemin à travers la iMi,
pour se rendre sur la Loire, annonçant qu'an pnBteofsii^
viendrait assiéger Paris. Cependant les gcntilshoininci nom
tèrent au ré^nt et que les rentes des seigneurs et àaipmn
perdoient généralement partout, et que le royaume àtfim
etoit en si pauvre état, si grevé, que en trop grand pérâiciî
s'il attendoit encore un été. 9 (Froissart.) De son cùté^lraip
Innocent VI avait envoyé deux légats auprès d'Edoiri ut,
pour faire entre les deux rois l'office de aiediateun.(Mit
résolut enfin â faire repartir de Paris, le 97 avril, sa MfMii-
teurs. Ce fut à Brétigny, assez près de cette ville, ^ktoé-
rences commencèrent, le 1*^ mai. La France y était rorôaii
par Jean de Dormans, chancelier de Normandie, éla né^è
beauvais, Charles de Montmorency, le comte de TaBCwftf
le maréchal Boucicault; l'Angleterre, pr le duc de LaKmt,
les comtes de Northampton, de Warwick et de Staflord ; le fifi
par l'abbé de Cluni, le ffénéral des dominicains, et Hagia à
Genève', seigneur d'Antnon. — Les Anglab, après véé-
mandé la couronne même de France, insistèrent daaxNti«
la restitution de toutes les provinces qui avaient aotrefoisip^
tenu aux Plantagenets, et entre autres de la Normandie, à
l'Anjou , du Maine et de la Touraine. Tout à coup EdooardlB
fit mre d'abandonner cette prétention et d'accepter b^
des Français, assurant que dans un orage il venait de tiiftw
à Notre-Dame de Chartres de rendre la paix au monde. Ea*
séquence le traité de Brétigny fut signé le 8 mai.— Para tf^
Edouard III renonçait à ses prétentions sur la oovoiaeè
France, tandis qu'en retour le duché d'Aquitaine, goeiap
décesseurs avaient tenu en fief de la France, était ér^ pn ^
en souveraineté indépendante , à laquelle étaient aaaoa >
Poitou, la Saintonge, l'Aunis, l'Agénois et le Péripfd.kl»
mousin, le Querci , le Bigorre, la vallée de Gaule. I Adso>^
et le Rouergue. Les comtes de Foix, d'Armagnac, de lu-
Jourdain et de Périgord; les vicomtes de Gnrfnainfi<i(Lh
moges, et les autres seigneurs qui possédaient des fiefi da»l>
tendue des pays cédés, devaient transporter leur hoo»i9^<
roi de France au roi d'Andeterre. Un petit territoire atrt«*
Calais, composé des comtes de Ponthieu et de Goino»ct "*
comté de Montreuil , était en même temps cédé en t(ia«»
veraineté au roi d'Angleterre, le roi de France devant «•*■
expressément à tout droit sur toutes ces provinces, a towtfg
et à toute souveraineté, et le roi d'Angleterre **^*"||^£'îJ5
comme voisin et non comme feudataire. — A ces «wdil»»'
paix devait être payée, rétablieentre lesdeux royauroeiOJ
a la rançon du roi Jean , elle devait être payée en trg^*!
en terres; elle fut fixée à 5,000,000 d'écos d'or, doiit a»*
seraient payés sous quatre mois, avant que le roi de F*»*^
sortir de Calais, et 400,000 écus chaque année, pendsat w^
années suivantes. Pour ces payements successifs , J«m *J
laisser au choix d'Edouard certain nombre d'otages f'^^
les plus nobles seigneurs et les plus riches ^'^^^^^B^iTl
royaume. Quant aux droits de Jean de Montfort et deti*"
de Blois sur la Bretagne, il fut convenu qae les t^^^J"*!
râleraient d'après la justice, mais seulement daM la sm*^
conférence qu'ils promettaient d'avoir à Calais, •■JJL
quatre moi», époque fixée pour le premier payement * "^
çon du roi. — Le traité fut mré à Paris, le tOmai,parfc^
et le 16 mai, à Louviers en Normandie, pnr le P""** ^
Une trêve d'une année avait été conclue pour donnerir «j
d'exécuter les différentes cessions qui Caîaaient paM de ar
BEBTDH.
défloitif e » ei rarinée anglaise , aocouipagnée par des goîdea
Innçaify devait se diriger droit sur Calais, pour s y rembarquer,
toutes lés villes et tous les marchés étant ouverts sur son pas*
sage. Le 18 mai, Edouard et ses enfants débarquèrent en An-
mterre. Le 8 juillet , le roi Jean fut conduit par le prince de
Galles et le duc de Laincastre k Calais, où il attendit que Targent
de France, avancèrent le premier payement de la rançon du roi,
et en effet le S octobre eut lieu le mariage d*lsabelle de France
avec Jcan-Galéas Yisoonti. Il (allait encore trouver des otages,
et les grands seigneurs montraient peu d*empressement a se
mettre dans cette situation critique: on parvint cependant à les
nssembler, et Edouard, averti que le régent était prêt, revint à
Calais le 9 octobre, et y passa ouinze jours en fêtes avec le roi
de France, qu'il appelait son frère. En même.temi^^ les deux
rois firent quelques additions ou corrections au traité de Bré-
tigny , qu*ils ratifièrent le 24 octobre, et auquel ils ajoutèrent le 36
an traité d'alliance perpétuelle. Jean, par un autre acte, renonça
solennellement à toute espèce de droit de supériorité ou de sou-
veraineté sur les provinces ou'il cédait à TAngleterre. Edouard
renonça de même à toute prétention à la couronnede France et à
tout droit sur les provinces que Philippe Auguste avait conquises
»or ies Plantagenets. Il fallait pour ceta rompre des engagements
précédents, contractés sous serment par Vun et Fautre mo-
larque. Jean avait juré à son couronnement de ne point aliéner
es provinces de la couronne. Edouard , en acceptant la protec-
ion des Flamands, avait juré de ne pas les abandonner; mais
Innocent VI délia les deux rois de leurs serments. La liberté fut
rendue à Jean le 35 octobre. — Le traité de Brétigny est im-
[H-imc en deux langues dans Ryme, tom. vi, p. 175 et suiv. On
peut consulter, pour les faits qui Font précédé ^ déterminé et
iccompagné, Froissart, le continuateur de NangiSy Matteo Vil-
laiii, et les Chroniques de Saint-Denis. A. Sayagner.
BmrnQNT (Charles Poncet de), gentilhomme normand,
RDirvemeur de la Guiane en 1643, s'employa activement à co-
kmber ce vaste pays, on il avait débarqué avec trois cents hoiii-
vics, femmes et entants. Tous ses efforts tendirent k se rendre
îodepeodant et à se créer roi de la colonie. Il eut longtemps à
! fotler contre la vigoureuse opposition des colons contre ses vues
aoibitienses et contre sa rigidité féroce. Contraint à céder d'a-
bord, il ne négligea aucun moyen de préparer lentement son
isorpation, fit avec ses futurs sujets un traité par lequel il s'obli-
gea a respecter leurs droits, et à leur accorder dans les bénéfices
«ne part réglée d'après leurs grades et leurs services; puis, après
avoir affermi son pouvoir et élevé une forteresse A Surinam et à
SéperoQx , Brétigny publia le S3 août 1644 un code vraiment
draconien dont chaque article porte Tamende, Tesclavage
ou la mort, et^ au milieu d'un camp entouré de poteaux ,
de roues et de gikwts, il se proclama souverain de la Guiane. et
fit solistitiier ses propres armes k celles du un de France. I^ns
les premiers mois de 1645, dans une poursuite contre des sau^
vages, Brétigny fut massacré par eux.
BRBTiH (Philibert), né à Auxonne en 1540. reçu docteur
en médecine à l'université de Dôleen Franche-Comté, et agrégé
m collège des médecins de Dijon en 1574. Il mourut à Dijon
le 39 juin 1605. On a de lui : PoéHtê amamreuie$ réduiie$ en
hrme tTun diêeùun de la natwre d^amour, Lyon, in-8°. —
^é^éme eur Vorigine et la êtmrce de la perfeelion de l homme,
m se reconnait la pauvreié de $a nature. — Traduetùm dê$
nôtres de Lucien^ Paris , 1583, in-folio. — Traduction des
ipAorismes d'Hivpoerate , et il a donné une édition du Guidon
fe chirurgie de Guy de ChauHae, ^
srbtik (Claude), mort le 15 juin 1807, âgé de qnatre-
lingt-an ans, fut aumônier de Monsieur, frère de Louis XVI. Il
^sLautcarde: Contes envers et autres poésies, Vajh, 1797, in-8®.
BKETOG (Jean), sieur de Saint-Sauveur, poêle français, né
î Saint-Laurent en Dyne, dans le xyi*" siècle, est auteur d'une
tragédie à huit personnages, traitant de Famour d'un servi-
tnir envers sa wsai tresse, et de ce qui en advint, Lyon, 1561,
tn-8**. Doverdier laisse entendre que cette pièce avait été com-
posée sur un événement connu, a Mais elle ressent, ajoule-t-il,
plolôl une moralité que non pas une tragédie, les préceptes d'i-
r^W n*y étant pas ofc^rvés. b — Beauchamps nomme cet au-
teur Jean Breton, Dans le catalogue de la vaillière, on trouve
citée une édition de sa tragédie, Lyon, 1571, in-16. Cette édi-
tion est moins rare que la première.
BUETON, monnaie ées ducs de Bretagne; témoins de ceux
V^ se battaient en dud.
( 573 ) BBBTOHKBAV.
BRETON (Le) (F. Lbbrbton).
BRETOsr ^Raimond), né à Beaune le 3 septembre 1609, en-
tra en 1634 dans la maison du noviciat général de l'ordre des
frères prêcheurs à Paris, [Nirtit en 1635 avec quelques-uns de
ses confrères pour les missions de l'Amérique, où il resta près
de vingt ans, sur lesquels il en passa douxe à Saint-Domingue.
Il visita la Guadeloupe et les Antilles, et revint en France en
1654. Il fut sous-prieur du couvent de Blainvillc, alla ensuite à
Auxerre et enfin à Caen, « passant sa vie, disent les pères Qoè-
tlf et £chard, à écouter les confessions. » Il mourut le 8 janvier
1679. On a de loi : 1"» Petit Catéchisme, ou Sommaire des trois
parties de la doctrine chrétienne, traduit du français en la lan-
gue desCaraIt>es insulaires, Auxerre, 1664, in-8<*; ^ ihction-
noire français-caraïbe et earatbe-français, miié de quantité de
remarques historiques pour t éclaircissement de la langue,
Auxerre, 1665-67, 9 vol. in-8<». Breton, d'après l'ordre de Tho-
mas Ture, général de son ordre, avait écrit : Relatio gestorum
a primsordinisprœdieatorum mistionariis in insulis Ameri^
ennis ditionis Gallicœ , pressertim apud Indos indigenas quos
Caraïbes vulgo dieunt, ab anno 1635 ad anmiffi 1843. Ce tra-
vail est resté manuscrit, mais il a été utile aux PP. Mathias
Dupuis et J.-B. Dutertre pour la composition de leurs ouvrages
(F. Dupuis et Dutertre).
RRETOK (Lug-François), né à Besancon en 1731 de parents
pauvres, apprit d'abord l'état de menuisier; mais son goût le
portant vers la sculpture, il alla à Rome, et y vécut, tout en étu-
diant, du travail manuel d'architecture. En 1758 il remporta le
premier prix à l'école de Saint-Luc pour un l)as-relief représen-
tant ïEnlêvpment du Palladium, et il fut aussitôt admis pen-
sionnaire à l'école française. Dans les années suivantes, Breton
exécuta un bas-relief en marbre représentant la Mort du général
Wolf, et la statue colossale de Saint André placée au-devant de
l'église Saint-Claude des Bourguignons. De retour en France,
on lui confia de nombreux travaux, presque tous détruits pen-
dant la révolution, entre autres le magnifique tomlieau des la
Baume qu'on voyait à Nimes (Gard). 11 fut membre^ associé de
l'Institut, et mourut
rut en 1800. Il reste de cet artiste : Deux Anges
adorateurs, en marbre, à l'église Saint-Jean à Besançon. —
Une Descente de croix, en pierre de Tonnerre, à l'église Saint-
Pierre. — Deux Statues en pierre à F hôtel de ville. — Un buste
de Cicéron. — Un saint Jérôme. Une notice assez curieuse sur
Breton est insérée dans les Mémoires de la société d'agricul»
ture de Besançon.
BRETONNATAiJ (René), né è Vernantes eu Anjou, exerçait
la médecine à Loches dans le xvi' siècle. Par une idée assez
bizarre, il mît en vers les résultats de ses méditationsel de ses ob-
servations, et il se proposait de les publier soos le titre de l'Efeu-
lape français; mais craienant que son recueil ne fût trop volu-
mineux, il fit un choix ofans les i>ièces qui le composaient, et le
fit imprimer à Paris en 1583, in-4^ Ce volume contient un
TVaitide la génération de Fhomme, un autre du Siège de Tàme,
de sa nature, et de ses opérations, et enfin la Cosmétique et U-
lustration de la face et des mains. Dans la Cosmétique, l'auteur
donne aux dames des consdis pour leur toilette, et Vabbé Gou-
jet le lui reproche avec une aigreur tout à fait divertissante. Ce
critique convient cependant que Bretonnayau était un habile
médecin ; mais, comme poète, il ne le trouve point au-dessus du
médiocre. Un autre bibho^phe dit que les ouvrages de Breton-
nayau peuvent encore servir utilement.
BRETOÏINE (De la) (F. RÉTIF).
bretonneau (Gui), né à Pontoise, était chanoine de Saint-
Laurent de Plancy, au commencement du xvip siècle. II a
publié : 1** Histoire généalogique de la maison des Briçonnet,
représentant les plus héroïques actions des personnages d'ieeUe,
Paris, 1620, in-4<>. V Histoire de t origine et fondation du vi-
cariat de Pontoise, Paris, 1636, in-4**. HippolYte Ferret, curé
de Saint-Nicolas du Chardonnel , prétendit réliiter ce dernier
ouvrage dans s^Véritable Histoire de t antiquité et pr^minenee
du vicariat de Pontoise ou du Vexin français, servant de ré-
ponse à rÈisloire supposée de son oriqine et fondation, Pari««
1637, in-4''; mais, après beaucoup d'écrits de part et d'autre, un
arrêt du parlement maintint en 1694 l'archevêque de Rouen
dans sesaroits sur ce vicariat. Z'* Examen désintéressé duli^
vre de la Fréquente Communion, Rouen , 1694, in-8^. — Un
autre Bretontœaij (Jean) fit imprimer â Poitiers, en 1576,
une Complainte des sept arts libéraux sur les misères et les
calamités de ce temps.
BRETONNBAU (FRANÇOIS), jésuite, né en Touraine le 51 dé-
cembre 1660, mort à Paris le 29 mai 1741, consacra plus de
trente^uatre ans au ministère de la chaire. Sesquarantc^iuatre
•ucTom.
(874)
mSTOHB.
Sermons f ses Panégyriaues au nombre de treize , et ses DU-
eoun tur Um myHèrtif furenl imprimés à Paris en 1745, 7 vol.
in-lS. On en fit an grand ékwe dans les Mimoife$ de Trévoum
(mars 1743). Ib sont plus sondes que t>rillants; on y trouve peu
de défauts, mais aussi peu de grandes lieautés ; le style en est
simple, clair, correct , mais sans élévation. Le P. Berruver fat
l'éditeur du P. Bretonneau, et le P. Bretonneau l'avait été des
SfrmoiM du P. CheminoU, Paris, 1690, 3 vol. in*i9; 1693, 3
vol. ; et 1739, 5 vol. ; des Sermom du P. Oirouil^ Paris, 1704,
5 vol. in-12; et des Sertnonê du P. Bourdaloue, dont il fit la
révision, Paris, 1707-1716, I4 vol. in-6°; et 1718 , 18 vol. in-13.
Le P. Larue lui appliquait à ce sujet ce qui avait été dit de saint
Martin : Trium morluorum $u$ettaior magnificuê. Le P. Bre-
tonneau publia encore les Panégyri^uee et quelques sermons
inédits du P. Larue, Paris, 1740, S vol. in-13. Il rédigea et fit
imprimer les Pen$ée$ du P. Baurdaloue eur divere eujels de
religion et de morale, Paris, 1736, 3 vol. in-19. il donna une
nouvelle édition des OEuvrei êpirituellee du P. LevaMs^ jé^
tuile f avec une préface historique sur sa vie et sur ses ouvrages,
Paris, 1739, 3 vol. in-49. Il avait lait imprimer en 1705,in-13,
un abrégé de la Vie de Jacquee H. Cet ouvrage, qui n'est guère
qu'un panégyrique, est tiré de l'anglais^ de François Sanders,
confesseur du monarque. Des Réflexiom ehr^tienneê pour ie$
jeuneê gens oui enirenl dam le monde , 1708, in-12 , complè-
tent la liste des travaux pieux et littéraires du P. Bretonneau.
BRBTOKNBRIE (De la), né i Paris vers 1790, mattre de
bonne heure d'une belle fortune, se livra tout entier à l'agrono-
nie, et s'occupa à d'utiles expériences pour l'amélioration des
différentes espèces de culture et pour celle surtout des arbres à
fruit. Il est mort vers 1795. Ses ouvrages sont très-estimés. Outre
ses nombreuses additions à la Nouvelle Maiion rustique, Paris,
1790, il a laissé : Correspondance rurale, Paru, 1783, S vol.
in-it, — VBeole du jardin fruitier, Paris, 1791, 2 vol. in-15,
el 1808. — Délassements de mes travauw de la campagne, Lon-
dres et Paris, 1785, t vol. in-19.
BRETONNIER (Barthélemy-Josepb), né à Montretler près
de Lyon en 1656, s'adonna avec passion a l'étude du droit ro-
main , et se fit une excellente clientèle comme avocat. Il mou-
rut le 21 avril 1722, âgé de soixante et onze ans. Il a publié
quelques ouvrages remarquables : i° Nouvelle édition des OEu-
vres de Henry s , 1708, 2 vol. in-fol. , avec des observations ;
^ Recueil par ordre alphabétique des principales questions de
droit qui se jugent diversement dans les différents tribunaux
du royaume ; 3« Questions de droit, Paris, 1782, in-4<>.
BRETONS. Comme les noms des peuples ont une grande im-
portance, et qu'ils i^ont en quelque sorte le fondement de l'his-
toire , il convient d'être très-réservé toutes les fois qu'on n'en
oeut nas donner une explication entièrement satisfaisante.
Nous aevons donc nous montrer sévères sur les ctymologies qui
ont été donaées pour le mot Breton, Breix, dit-on, signifie Bre-
tagne grande et petite, et cela dans la langue des Armoricains;
Breixad, Breixtad (pi. Breiziz), Breton, habitant delà Breta-
gne, grande ou petite. Or, il n'est pas douteux que Breiz, Brei-
Miad ne viennent de briz^ brithp qui en langue bretonne et en
gallois signifie peint de diverses couleurs, bariolé , tacheté; ce
Sui convient parfaitement aux anciens Bretons qui, au rapport
e Cèuu' et des autres historiens, avaient l'habitude de se tatouer
et de peindre leurs corps de diverses couleurs — C'est à mer-
veille pour quiconque vise au spécieux plutôt qu'au vrai, pour
quiconque ne sait pas s'armer ou doute philosophique de ma-
nière à être à Tabn des entraînements. Mais nous avons le droit
d'être plus difficiles, et nous le serons. D'abord les bas Bretons
ou Bretons de France sont beaucoup moins propres que ceux
d*Ang1eterre, les Gallois ou Kymris, â nous instruire de ce qui
concerne les antiquités de cette nation fameuse; or, en kymri-
que , la petite Bretagne ou Armorique s'appelle Liydaw , la
grande Prydain , que M. Augustin Thierry a adopté pour dési-
sner la Grande-Bretagne, tant il y a attaché d'importance. On
trouve de plus Brython^ les Bretons, Bruthoneg langue bre-
tonne, toutes choses qui ne s'accordent guère avec ce qui pré-
cède.— Il faut remarquer encore que, quand il s'agit de la dé-
nomination d'un peuple , il ne suffit pas d'indiquer le nom que
lui donnent ses voisins et sous lequel les historiens le dési-
gnent; il importe encore , il est essentiel de savoir conunent ce
Kuple s'appelle lui-même. Il n'est donc pas inutile de rappeler
que les tiabitants de Galles et de Cornouailles se donnent à
eux-mêmes le nom de Cambres ou Kymris , bien que les Bry-
tkon OR Prydet^ existent dans leur vocabulaire. — Réservant
powr les articles CBLTSset RTMtisce que nous avons à dire sar
les prenrien (soaioieBeeinettts et llristoire primitive de ces peu-
pies, nous prenons les Bretons au moment de leur étabKans
dans la grande tled'Albion ;carc*estli le premier mm dehiif
tagne, nom qu'elle porta longtemps encore, alors mfoieqttia
lies adjacentes, elle comprise, n'étaient pour ainsi dire plus»
nues que sous le nom d lies Britanniqnesi ainsi que noosTi^
prend Pline. On ne saurait rien dire de posHif ni mémef^
proximatif sur l'époque de cette invasion ou occapiiioe , ii
rabsence de tout témoignage à cet égard; on n'est p» vm
instruit sur la manière dont elle se fit. M. Augostin TiMn
suppose que les Bretons ou Kymris arrivant en grend nonèn
par la mer du Nord , détiarquèrent les uns sur la côtes n^
ouest de la Gaule et les autres sur la partie meridioniWtfi^
bion. Cette hypothèse, selon nous, ne peut être admise ;BQtia
nous contestions l'identité des Belges et des Bretons ;noos ni
mettons au contraire avec César et Tacite, et ao besoin m
sommes en état de l'établir; mais il n'est ffuère pr^miblf fa
les choses se soient ainsi passées.En effet. Tes Kymris ocnrpM
outre la Belgique plusieurs autres points importantadcsMiiK
ainsi que nous l'avons dit dans d'autres articles ( V. Basqcv,
Belges , Bec ) , pays que bien certainement ilsontbalNléini
de songer à passer dans une tie fertile si l'on veut. iii»sben>
coup moins attrayante, beaucoup moins productive qoetH»
'ton de l'Helvétie et de la Gaule méridionale. Il esldootfii
naturel de penser que les Bretons étaient une cokme è
Armoricains , d'après une ancienne tradition rapports »
Bède, ou plutôt des Belges, qui n'étaient séparés delaGm»
Bretagne que par un détroit facile k franchir , et cha iti^
d'ailleurs on trouvait encore des Bretons placés parllrrertf
les Morini et les Cambiani, et qui occu|wient par ma^
une partie de F Artois. — Une autre question non moimiaça-
tante que la précédente, c'est de savoir jusque qoejuietto
Bretons furent obligés de recourir à la force pour rfinpar
des terres où ils s'établirent. Sans doute on ne peut pusopf
ser qu'une contrée aussi étendue fût déserte ; mais les Immm
qui s'y trouvaient en plus ou moins grand nombre ne poorM
are que des Celtes ou Gaëls , puisque kmatemps aprè « i"
a point rencontré d'autres dans la Galedonie et rflifaem
M. Augostin Thierry en convient, et pourtant ti prélead q^b
Bretons ou Kymris traitèrent en ennemis, massacrèrent «»
foulèrent violemment vers le nord tous ceux qa'ib renaît»
rent dans le pays dont ib voulaient faire la conguète. Uaew
blable opinion est difficile à admettre, surtout si on rétkcMf
dans les Iles Britanniques on ne voyait après tout que lo^
mêmes peuples, qui, de temps immémorial en deçà da(M
vivaient en bonne intelligence, en frères, sous une religi» *
tre, ,
cepté celles qui avaient trait au culte. N*est-îl pas profaabir»
core que les Bretons ne s'emparèrent pas imniédiatcncat'
d'un seul coup de toutes les provinces qu ils possédaient, lot^
César les alla visiter Y On est donc fondé à croire queuiR»
Kymris, s'établirent soccessivenient et k plusieurs repno» ■
uns en Irlande et en Ecosse, les autres dans la Bretgnr *
qu'il s'élevât entre eux d'autres oollisionsqoe cesfréqâeatt^
entendus, que ces discordes momentanées qui édakirttf
deux villes voisines , entre deux peuples alliés, quekpNHS^
tre les citoyens d'une même cité. — On ne sait litn de ("^
toire des Bretons jusqu'à l'époque de César. Cet bonne s»
bile et doué d'une si merveilleuse intelligence, i qu ^^
politique révélait bien des choses ignorées dessavaaU«>
époque , comprit parfaitement oue la soumissioB des i^
3n'il avait eu tant de peine k réduire, dépendait pair li^
es dispositions des Bretons ou des Belges de la Brêtagaeif
Die , aiiriDuaut a je ne sais queue araeur maruav ««r ^r
quelle humeur aventureuse, une entreprise commandée [*»
térêt de la conquête, par le besoin de conserver les avairtipf
tenus. Aussi Toyons-nous qu'avant de débarquer, ^^f^
un homme qui parle leur langue, un Belge, Conwmajrir
bâte (Artésien) , char^ de les disposer en nteurdeiw^
aux armes desquels nen ne peut résister , et qui ^'^J'* ,
humanité les peuples soumis. On sait de quelle n»»"***
langage fut accueilli par des hommes jalouxireff»*»*^
dépendance; mais ce qui prouve que les Bretons n élatf'r
rî barbares, c'est qu'ils eurent asser d'empire wr «»^
pour épargner celui qu'ils reprdaient comme ^^Jjj^
vovant bien qu'ils en pourraient tirer patti auprès *.^
la fortune trahissait leur courage. — Au reste Ojwjj*''^,
bien César, soit dans les premières conféreoeesquil*» «^
(W)
BEKT^HS.
chefs bretons, soH par les cooseils qu*îl ieur donna plus tard
lorsauHl était chargé de fers. En efiîet , on ne voit pas que ces
insulaires aient opposé d*abord au général romain une opinià*
tre résistance; et si à sa seconde descente ils ûrent des eflbrts
jn peu plus sérieux . ils se soumirent bientôt aux conditions
issez douces ou du moins assez supportables qu'on leur imposa,
[(l'on les pria en quelc|ue sorte d accepter. Un mouvement su-
)it de leur part, combiné avec une insurrection des Belges tou-
ours impatients du joug de Tétranger, pouvait remettre en ques-
ion les brillants succès du général romain; on les ménageait doue
labilementy afin qu'ils demeurassent dans une inaction sifiivo-
able aux iutérèts de Rome ; et cette politique fut suivie par Au-
ULStc ; Tibère la recommanda à ses heutenants comme un prin-
tpe dont on ne pouvait s'écarter. — Après cette conquête pu-
*iM\eni nominale (D, Juiius BrUamniam pote$l viderioi-
fndisse potUris, nonjlradùiisu.Tac, Àgr. iS), les Bretons
)iitinuèrent à entretenir leurs longues ebevelureBy à se teindre
; corps de pastel, â soigner leurs moustaches» afin de paraître
lus terribles aux ennemis. Ils s'exerçaient toujours à dompter
l à manier leurs excellents chevaux , à conduire leurs clùirs,
es essfdœ inventés en Belgique, dont ils surent tirer on si bon
)arii contre les Romains déconcertés et tout troublés de ina<-
lœuvres si extraordinaires et qui semblaient tenir du prodige.
)a lient qu'ils habitaient, comme les Belges, de grandes maisons
ondes, couvertes de ctiaume, où vivaient en commun jusqu'à
touze ou quinze ménages, chose qui se voit encore dans quel-
lue coin de la France, et cela sans aucun doute sous l'anlorité
lu chef de toute cette famille patriarcalement gouvernée.
>tte existeiice simple et naive, qui se rapproche des âges pri-
BitiCs , parut monstrueuse à la délicatesse romaine , de telle
>orle que les historiens. César à leur tête, ont rapporté que
ians la Bretagne , hommes et femmes vivaient péle-méle sous
le même toît^ et que les enfants qui naissaient au milieu d'un tel
iésordre étaient réclamés par celui qui le premier avait joui des
Eaveurs de la mère, et qu'il les regardait comme siens par cette
seule raison. Les Bretons savaient extraire les métaux , l'or,
l*argent, le fer. C'est chez eux aue de tout temps on allait des
contrées les plus éloignées chercJier le plomb blanc , p/uin^um
album, comme dit Câar: c'est l'étaiu, nommé en breton staen,
$tean;tn irlandais «totn, en kymrique yslaen, mot composé du
prêfix y$ , qui nous a donné tant de mots commençant eu e«,
converti presque toujours par la suite en é, et de êaen qui se re-
irouve dans les idiomes germaniques, xinn, linn ou Un^ étaiu.
— A TarUcle Belges, nous avons signalé comme particulière
à ce peuple Thabitude de se fixer dans le voisinage des forêts,
qui leur offraient des p&turages et des at>ris pour leurs trou-
peaux, des retraites assuiées pour eux-mêmes, des sanctuaires
inviolables pour la religion. On retrouve le même usa^e en Bre-
tagne. Cest dans les nombreuses et épaisses furets Se cette Ile
que le druidisme, justement effrayé des progrès du polythéisme
romain, alla chercher un dernier et impénétrable asile. C'est là
que du temps même de César les prêtres de la Gaule allaient
i'inslruire ; c*est là c|a'ils étaient initiés aux grands et profonds
mystères de la doctrine sacrée dont ils n'avaient appris chez eux
)ue les premiers éléments; c*est aussi de là, sans aucun doute,
Qu'étaient sortis ces druides et ces bardes qui vinrent en foule
soutenir et encourager les Belges, lorsque ceux-ci eurent la sin-
^lière audace de vouloir substituer l'empire gaulois à Tempire
rxjioain dont les destinées semblaient s'être anéanties dans les
Samines qni avaient consumé le Capitole. Sous Claude, on son-
^ sçrieuseoieot à soumettre eu réalité la Bretagne; jusque-là
:e n'«tait qu'une conc^uête nominale, une province qui ne figu-
"ait que pour mémoire sur la carte de rempire. L'empereur
ui-nnême passa dans l'Ile, à la léte des légions,et obtint de grands
iUccôs,auxouels contribua puissamment Vespasien, qui conquit
pour ainsi aire dans cette expédition sa candidature à l'empire
imoTuIroHM faliê Veêf^oiianus), A l'occasion de ces victoires sur
les baribares, le fils de l'empereur prit le surnom de JElrt^ann^
rvi. — Rédoile, en partie du moins , en province romaine, la
Bretagne continua d'être affitée tantôt par l'anieur des géné-
raux qui brûlaient de signaler leur administration par de nou-
t elles coni}uêtes, tantôt par leur indolence et leur mollesse qni
leur faisait abandonner à des subordonnés le soin des afibires
tes plus impartantes, et qui contribuait singulièrement à relâ-
cher les liens de la discipline militaire, si nécessaire partout ,
mais plus indispensable dans un pays non encore façonné au
joug , au mâieu de peuples altentife à toutes ]es occasions de
reconquérir leur liberté* L'ambition occasionna des révoltes
lussi bien que la faiblesse. Cependant, au milieu deces mouve-
Tieots pea rassurants, Rome maintint tous ses avantages, et les
tugn^euta même sous Vespasieu par la victoire de Miiitts Ce-
realis sur le peuple nombreux des Brigantes, victoire qni facilita
au successeur de Ccrealis, Julius Frontinus, rimporlante con-
quête desSilures, renommés par leur bravoure et leur puissance.
— £nfin. qui le croirait, ce fut sous le ri^gne d'un tyran cruel
et farouche que la domination romaine s'anerniit à jantais dans
la Bretagne. L'empire fut redevable de cet heureux résultat
aux émiuentes qualités d'un homme vraiment digne de Tim-
mortalité. Julius Agricola commença à compliUer la province
par Tadjonction d'une lie à laquelle on altadiait de Timpor-
tance et que convoitaient depuis longtemps les Romains; et le
temps que les autres gouverneurs entployaiciU à satisfaire leur
vamté par le déploiement des forces dont ils disposaient, le
beau'pârc de Taate le consacra à celle expédition : et s'il étonna
les barbares par l'audace de l'entreprise et la promptitude de
l'exécution , il leur donna une bien plus haute idée de lui-même
par le peu de cas qu'il semblait taire de ce premier succès. Que
se promettait donc pour l'avenir, se demanclaient les Bretons in-
terdits, un homme capable de coinpler pour rien une telle vie-
toire ? — Alors les Bretons comprirent que c'en était fait de leur
indépendance ; car tandis que leur pays se remplissait de caropi
rctrancbéset de forteresses impossibles à surprendre, tant la dis-
cipline était sévère , une flotte nombreuse et bien équipée ex-
plorait les côtes ; de telle sortequ'en très-peu de tempslesdomi-
iialeurs devaient pénétrer sur les pointsies plusécartés, et que la
liberté courait risque de ne pas trouver le plus petit cdii où elle
pût s'abriter. Les préparatifs, les courses, les expéditions du ca-
{ûtaine ne nuisaient en rien à la vigilance, à l'habileté , à la
ermetéde l'administrateur, qui s'étudiait à écarter toute occa-
sion, toute pensée de révolte, en rendant avec équité la justice,
eu répartissanl les tributs d*une manière égale, et les allégeant
par la même ; en épargnant aux vaincus toute vexation inutile,
en opposant surtout une invincible fermeté aux gains illicites et
aux mauceuvres frauduleuses des intendants du fisc. Par une
influence à laquelle rien ne résistait, par des conseils que tous
recevaient comme des ordres, il se fil dans les villes tant d'em-
bellissements, on ouvrit tant de marchés, on construisit tant de
bainB et de thiéâtres, que les Bretons pouvaient paraître de vrais
Romains, et même se complaire dans cette idée, tant la civilisa-
tion romaine sous un sage gouvernement présentait de charmes,
au moins à quelc|ues-uns d'entre eux. — Les Romains même
alors ne possédaient que la partie méridionale de la Bretagne
( l'Angleterre ) ; la Calédonie an nord, habitée par les Pietés et
les ScotS;, l'Hit>ernie à l'ouest^ étaient indépendantes ; Pietés ,
Scots, tiQberniens ou Irlandais, tous étaient des tribus de la
même race, race différente des Bretons, comme les Celtes ou
Gaulds difléraient des Belges ; distinction sur laquelle nous r^
viendrons plus tard (F. Celtes), mais qu'il fallait faire tout de
suite Dour couper court aux rêveries de la plupartdes historiens,
qui u avant aucune connaissance des languesde ces peuples,en ont
voulu bire des Scy tlies , et le docteur Lingard lui-même n'a pas
su se garantir d'une semblable aberration. Agricola avait formé
le dessein de soumettre ces peuplades voisines, tant pour Ôter
aux vaincus tout exemple d indépendance que pour mettre \e$
Bretons, dès lors confondus avec les Romains, à l'abri des incur-
sions de ces bark)ares. La jalousie de Domitien ne permit pas
d'exécuter ee projet: Agricola fut rappelé, et jusqu'à la fin da
IV' siècle les Bretons, incorpc^ à l'empire, en suivirent les
destinées, et leur histoire se confond avec celle des empereurs.
— Alors il fut manifeste à tous combien les vues d' Agricola
avaient été sages et prévovantes ; car alors le séjour de la Bre-
tagne n'était plus supportable, à cause des incursions continuel-
les et des déprédations épouvantak>les des barbares de la Calé-
donie. Rien ne pouvait plus résister aux Pietés, particulièrement
après la retraite des légions obligées de se replier pour défendre
l'empire attaqué au cœur même de l'Italie. Le moyen pour les
Bretons amollis par le contact de la civilisation, divisés en mille
petites factions, d'opposer une résistance invincible à des hom»
mes toujours en annes, qae la grande muraille d'Adrien n'avait
pu arrêter, que l'activité de Sévère n'avait pu dompter, à des
nommes enfles de leurs succès récents, et excités par l'appât de
riches dépouilles à braver tous les périls? Vraiment, quand par
la pensée on se reporte à ces temps calamiteux, on est plus tenté
de plaindre les Bretons que de les accuser de lâcheté. Point de
trésor en réserve, plus d organisation sociale, puisque la domi-
nation de Rome avait brisé leurs antiques institutions ; peu de
guerriers dans l'Ile , car la jeunesse nretonne se trouvait en
fande partie dans les camps de l'empire, au milieu des légions,
des aistances infinies de la patrie. U n'était pu jusqu'au
christianisme qui ne fût alors |K>ur eux un sujet de mîesinteUi-
gence et de discorde. Cette religion divine leur avait été prêcbée
sous ConuBode, mais tous ne TavaîeBt paseinbrassée; et ceux
BRSTOHS.
(576)
BSBTOm.
qui y étaient restés étrangers (ils étaient nombreux) raccnsaient,
peut-être avec les païens de Onipire , de toutes les ealamités
qui venaient les accabler. — Après plusieurs tenUtives pour se
constituer tantôt en monarchie, tantôt en république, ils ne pu-
rent s'entendre que sur un point, celui de se délivrer le plus tôt
possible des périls qui les menaçaient; et le moyen qui leur
parut le plus prompt et te plus efficace pour atteindre ce but
fut de combattre la barbarie par la barbarie, et d'opposer aux
Pietés les Saxons qui avaient fondé quelques établissements
dans le voisinage, et qui commençaient à se montrer sur les
côtes. I^s Saxons entrèrent volontiers dans leurs vues, et les ai-
dèrent à repousser les Pietés | mais, après la victoire, ils firent
sonner si haut les services qu'ils avaient rendus, ils élevèrent de
si grandes prétentions qu*il fut impossible d*y satisfaire. Alors,
s*£riant qu'on les trahissait, et accusant de perfidie leurs hôtes
qui n'étaient coupables que d'imprudence, ils passent brusque-
ment à l'ennemi, et tournent leurs armes contre leurs allies de
la veille. Dans des conjonctures aussi critiques, l'indignation fit
retrouver aux Bretons leur antique valeur ; et ces hommes, qui
naguère n'osaient marcher seuls contre les Pietés se croient
maintenant assez forts pour faire respecter leur indépendance
des Saxons et des Pietés réunis ; et cei)endant depuis quelques
années ils s'aflaiblissaient de jour en jour par le départ d'un
grand nombre de leurs compatriotes qui passaient sur le conti-
nent et venaient rejoindre leurs frères de l'Armorique. Moins
nombreux par suite de ces désertions, ils se réunirent et se con-
centrèrent dans les provinces de Galles et deCornouailles, d'où
bientôt ils sortirent les armes à la main pour se mesurer avec
leurs ennemis , frémissant de rage au souvenir des outrages
qu'ils avaient eu à supporter. Leur cause était si juste et si sainte,
et ils chargèrent avec tant de furie , qu'aucune force humaine
ne put tenir contre des guerriers si intrépides. Ils remportèrent
ainsi deux brillantes victoires, et, sans poursuivre plus loin leurs
avantages, ils se retirèrent dans leurs nouvelles demeures, lais-
sant les Anglo-Saxons maîtres et tranquilles possesseurs de la
plus grande partie de Fancienne province de Êretagne.— Nous
renvoyons pour la suite des temps aux ouvrages spéciaux. Nous
ajouterons seulement que les llretons, plus connus désormais
sous le nom de Kjmris , sont restés fidèles à la mémoire de
leurs ancêtres, qu'ils en ont toujours respecté et consente les
vieux usages, et qu'ils ont gardé leur langue pure de tout con-
tact étranger. — A leur tour les émigrés bretons, unisaux Armo-
ricains , urenl d'héroïques efibrts pour leur liberté. Depuis
cette époque, l'Armorique prit le nom de petite ou basse Breta-
gne ; le peuple s'est appelé Breton ou bas Breton. — Son his-
toire se confond et se perd dans l'histoire de France, et de plus
elle a été l'objet d'ouvrages spéciaux : nous nous dispenserons
donc d'en parler , craignant d'empiéter sur le terrain des
D. Lobineau, des Koujoux, des Daru, des Gourson. Nous ajou-
terons seulement que le bas Breton, comme l'habitant du pays
de Galles, a conservé toute son originalité, et qu'il a en vénéra-
tion singulière tout ce que lui ont transmis ses pères. — Nous
ne pouvons nous dispenser ici de faire quelques remarques de
linguistique. Le bas nreton et le gallois ne sont que deux dia-
lectes de la même langue, et cette identité ne résulte pas de l'é-
migration des Bretons dans l'Armorique ; c'est un fait préexis-
tant. ILes Vannetais, par exemple, sont de tous temps célèbres;
ils ont un dialecte qui leur est propre, sur lequel ramvée des Bre-
tons n'a en rien influé. Il y a ainsi , même en Armorique , au
moins trois dialectes divers, sans parler du gallois, et il est essen-
tiel d'étudier et de comparer entre eux tous ces dialectes pour
deux raisons : d'abord tel dialecte vous donnera des racines qui
ne se trouvent plus dans les autres ; ensuite les formes variées
qu'on y remarjjue peuvent donner lieu à des observations de
la plus haute importance ; elles peuvent servir spécialement à
rendre raison de nombreuses désinences qui caractérisent la
langue française et plusieurs patois. Il faut entrer à ce sujet
dans quelques détails, parce que nous n'aurons plus l'occasion
d'y revenir.— Parlons d'aborddes mots. En Bretagne, on trouve
fron, fren, narine, lequel a un rapport évident avec ^îv ; mais on
n'y trouve pas une autre modification de la même racine que le
gallois présente, trwyn^ nez ; or, ce inoyn a pour nous un im-
mense mtérêt, car il est l'origine du mot plaisant et burlesque
Irogne^ qui est d'un si grand effet dans les chansons bachiques.
En Picardie, on appelle la boue raque; le même mot est usité
chez les Wallons (Bel^que). Ni le gallois ni le breton propre-
ment dit n'indiquent nen de semblable; mais le vannetais «Iraft.
boue, crotte, ne laisse aucun lieu de douter que ce mot n'ait été
ronnu des anciens Belges. En basse Normandie, on nomme
crauiUei un grossier et solide verrou ; erouiller^ c'est fermer
un verrou; le vannetais seul donne l^nm/eil, prononcezcnmi/M,
pluriel de Jknm/, krouili, verrou ; ftnmlnii, ih-oudlMa, iam
au verrou. Il y a aussi une foule de mots bretons que la »
teurs des dictionnaires n'ont pas osé indiquer comme lA
les prenant pour des mots français qui s'étaient fttnivcm
glissés dans leur langue : c'est au contraire le françab qtd bi
empruntés aux bas Bretons; et la preuve c'est que ces iuè«
mots, avec de nombreux dérivés qui n'ont pu trouver pUcedia
notre langue, se trouvent dans les vocabulaires gallob. Qti-
quefois le breton prend sa revanche, et entre dans de grandi ds
veloppements là où le gallois est presque muet. Ainsi il un
présente btk, beg ( mot proclamé gaulois par les amacos , k-
Ma^ begad, begek, c'est-à-dire bec, béqueier. beequie, béd»
tandis que le gallois ne peut fournir que pig, bec, rootqsi
aussi sa valeur, car en basse Normandie on ditpte^ poorir.
et dans les Vosges on prononce frtJk. En d'autres ctrconsUfim,
le breton a oerdu le sens primitif des mots et n'a consem^
l'acception figurée; gaii, par exemple neveutdirequepraK^itt,
mais quand on voit dans le même vocabulaire mor-c'àÔK, \nk
r»-l-on avec Legonidec prostituée de mer? oe serait ridicale. ïw
sons mieux, interrogeonslesGallois:ib nous répondront qwf4«
signifie cMenne; alors il sera facile de comprendre ridécooeb
Bretons ont attachée au même mot par extension, etd'appliii»
d'une manière satisfaisante mar-c hast , que nous Iraouim
rir chien ou chienne de mer , ce qui est entièrement cooiurB
l'usage universel ; car dans toutes les langues les noot te
animaux terrestres s'appliquent aux poissons. — Passut m
modifications que subit une racine en passant par on daiedr
différent, je commencerai par un mot assez curieux, ça an-
firme ce que nous venons de dire sur la richesse ou lipnmté
des dialectes , car il ne se trouve plus qu'en gallois. Onnifft
meique, meiguesignlùepetit-lail en rieux français (fR^ «m-
sin,mt>u^ue en rouchi, meigreen languedi) ; «idiiM eo^
présente la même idée, mais maidd n^t pas prédMmeniwi'
que; les dialectes nous conduiront de l'un à l'autre pl^l^Mr^
gle invariable qu'on peut ainsi formuler. Tout ddtnf^)mf
change en x lorsque le mot est prononcé et orthographié pva
Armoricain ; et tout s breton se convertît tn e'hoakàaàc
les Vannetais ; ainsi, de maidd les Bretons feraient maii, ir
Vannetais maic'k, mot qui se, prononce absolumeot cwa
l'ancien français.Tous les noms dérivés des verbes, poarbps-
sonnes, sont terminés en breton parer, en vannetab pirfv.
en gallois par wr qui se prononce 9ur; c'est donc leiiniifûi
qui a doté la langue française de ces belles désinences en rarf
sont si nombreuses , et c'est le gallois qui a commaniqiie a
moyen âge et Incertains patois les désinences en otir. l/sPr»"
vençaox par leur mot troubadour restaient fidèlesaox tradit»
latines, en faisant du latin barbare trovare ttrouvator ; nusît
n'en rendaient pas moins hommage à Pidiome indig^ pv *
finale our^ inconnue aux Italiens aussi bien qu'aux Ëspa^
tandis que les Normands et les Picards y étaient plus In^
encore par leurs trouvères ; car naturellement, et régolièrais'-
de trova ou trouva^ trouver, inventer, le bas breton fen tm-
ver, inventeur; orthographe véritable, à laquelle seulof^
on ne se conformait pas au moyen âge. On pourrait furr^
même observation sur le mot empereur, toujours écrit an w«
âge emperfff pour emperer, ce qui revient auméniesiroaB
sonner l'r final ; car, bien que ce mot fût étranger, il dot cob»
tant d'autres se plier aux exigences d'un idiome natiooilf^
obtenir le droit ae bourgeoisie. — Pour les noms de choiçsi
n'est pas moins important de suivre les dialectes. L'armons*
les termine presque tous en ad , d'où tant de finales en ^
langue, promenade, galopade, estafiiade; le pluriel se UAtt
dou, lequel s'est adouci en do pour les patois du Midi :aB^>
breton begad, becquée, se retrouve, sans autre cbangemeot^
celui dont nous avons parlé, dans le langued. becaéo, ïxs^
Mais cette terminaison ée, qui donc l'a introduite dam o^
langue? ce n'est assurément pas le Breton; c'est dop'
alors parlé dans les Gaules qu'elle nous vient En cfti< ^
dialecte termine par aid les mêmes mots qui ^^^^^V!
dans l'armoricain, d'où les mots français dmrretée,lifét,f^
— En breton , le pluriel des noms est presque tooioon» •
c'est en eu chez les Vannetais, en ais chez les GalwisJ^
netais a sans aucun doute lieaucoun influé sur k pi(^
quelques autres patois du Nord. Voilà pourquoi les w*f
unissent en eu, eux, dominent. Les Languedodeos doii^'
dialecte breton leurs nombreux noms en on; par ew»P
noiou, vioUf des œufs, en breton; en lancued. won («"^
légèrement sur les deux premières voyelles), 9uL A «*Jt
la langue française a retenu pour un grand ««n™** J*L
terminaison au du gallois : exemple, gallob bad, plw»*;^
en français ^leoii. Il y a donc nécessité, on ne srtfw ^
BRriTEVlLLB.
(577)
BRBVGBL.
redire, nécessilé absolue d*étiidîer, non pts le bts breton isolé-
nienl . mais de joindre à celle élude celle du fannelaîs el par-
licalieremenl du plus riche de tous ces dialectes^ du pllois, qui
ttMnprend environ cin<^uanle mille mots; d'où il suil que tous
ceux qui se sonl occupes du breton , sans tenir coropie du gal-
lois, sont restés au-dessous de leur lâche el ont dû commettre
bien des erreurs. Le Gallois Owen a aussi mamiué à son devoir
t*n mettanl tout à fail de côté Tarmoricain , qui a aussi son iro-
porlance el sa valeur, el qui, dans plusieurs cas, iranche de
Kraves diflkullfs (F. Celtes, Kymbis, etc.)- Leudièrb.
BRETSCWfBiDBR ( Henri-Godefeoi de), né à Géra le
^ mai 1730, reçut sa première éducation à Ebersdorf, passa au
gjmnase de Géra , où son père était bourgmeslre , lui reçu
<t>meile dans un régiment de cavalerie saxon , prit pari à la
bataille de Kolin, entra dans un corps franc prussien, y devinl
lapitaine; el, fail prisonnier par les Français, il resla dans un
fort jusqu'à la conclusion de la paix d*Huberlsbourg. De retour
<*o Allemagne, il fui nommé gouverneur d'Usingen dans 1^
Etals de Nassau, et, privé bientùl de cet emploi supprimé par
mesure d*économie^ Brelschneider voyagea en Angleterre, puis
^Q FraDce,ou le mmistrede Vergennes remploya dans diverses
^/fiiiressecrèles, et reparut dans sa pairie en 1772. Entré au
service aulricliien en qualité 'de vicc-^uverneur du banal de
remeswar, il passa sa vie dans les plaisirs el dans les occupa-
tions littéraires, forroanl des collections de gravures el de
ïbleaux^ el écrivant dans les journaux allemands jusqu'à l'in-
Drporalion du banal au royaume de Hongrie en 1778, époque
D il se vil réduit à une pension de 100 écus. Il obtint bientôt
I place de bibliolbécaire à Tunivcrsité de Bude. Ses querelles
rec le corps eoclésiaslique et des notes vigoureuses contre le
rapic viennois insérées dans les Voyagea du savant Nicolaï
attribuées à Bretscimeider le forca^nl à passer à Lemberg
rec le double litre de conservateur de la bibliothèque de
■relli et de conseiller du gouvernement. En 1800, ayant pris
^ reiraito, il revint à Vienne, el mourut à Krzinits, près de
ilzeit, le l'*^ novembre 1810, d'un coup de sang. Brelschneider
rail attaqué vifloureusemenl la tendance vollairienne de son
«^dedans une mule d*arlicles piquants insérés dans le Journal
Meniiifl de Berlin, Ô9ns les Annonça de Francfort et dans la
Bibtiolhique univenelU aliemande de Nicolaï, où il signait
f. /. On lui doit aussi : Âlmanaeh des saints, 1788, jgravures el
uttstque. — La Vie et les Mœurs de WaUer, véndiauement
u du moins vraisemblablement décrits par lui-même, Cologne,
793. — Miêcellanies de documents el de remarques, Erlangen,
816. — Voyage à Londres et à Paris, par Brelschneider, avec
"extraits de ses lettres, Berlin, 1817. - Entretiens philoso-
s et littéraires, Gobourg, 1818.
•BETTAimus, père de Geltine dont Hercule eut un fils ap-
elé Geltui.
BBETTB (de èfltfo), sorto d*épée longue el étroite qu'on
briquait jadis en Bretagne el que portaient nos aïeux. De
'ette sont venus les verbes brétailler, bretler; et le brelteur,
nou appelle aujourd'hui ferrailleur, spadassin ou duelliste,
D. D.
bbbttbboubbettblbb. C'est, en général, faire usage
Bo instroment brctté. Les tailleurs de pierre en ébauchent
iparefnentsau moyen de marteau bretté. — Bretter si^ni-
%en term, de sculpteur, lors du modelage de la terre, travailler
terre de manière qu'elle paraisse comme égratignée, ce que les
vrien font avec un ébauchoir bretelé.
BBKTTBViLLB (BTiERifE DoBOis, plus connu SOUS le nom
t, naquit d'une famille noble, à Brellevillc sur Bordel, à 5
Ks de Caen, en 1690, entra chez les jésuites en 1667. les
itta en 1678, et moaml en 1688, à peine âgé de trenle-nuit
I. Il marana aa courte carrière par d asset longs travaux. Les
nés eoemiastMiues qui se destinaient à l'éloguence de la
m derinrent l'objet de tous ses soins. Il publia en 1685, à
fia, des Euaiêdê sêrwums pour tous les jours du carême^ en
al. în4MI, qui contiennent six plans dinérents pour chaque
r, avec des passages extraits aes livres saints. Il lui donna
«île nn qoatrième volume pour les dimanches de l'année,
e on aeiu plan ou seul dessein pour chaque dimanche, et
tiqn» eennons oomplets à la fin. Ce recueil, extrait avec soin
P. Boofdaloae et des meilleurs prédicateurs du temps, fut
nprwiéà Paris en 1688, 1691 et 1705, 4 vol. in-8». L'abbé
Jarry tmiIo île continuer, et publia, de 1693 à 1698, dnq
tvean vrolnmes d'Essais de serwions et de panégyriques qui
neni pas le mène suecès. On a encore de l'abw de Bretto-
t rEimqmamee de la cteirf et du barreau, selon lês prinei'
d« la rhéêariquê sacrée 0$ profane f Paris, 1689, in-t3. Cet
ouvrage posthume, divisé en cinq livres, qui traitent de l'inven-
tion, de la disposition , de l'élocution, des passions et de l'ac-
tion de l'oratoire , est une espèce de rhétorique complète; mais
l'auteur instruit bien moins par les règles que par les exemples.
Les principes ne sont pas toujours justes et exacts. Le livre esl
d'ailleurs bien écrit.
BRKTTlE {myth.) , nymphe qui donna à une petite portion
de la Mysie le nom d'Abrettène.
BBETTUBE (lecAn.). Ce mol a deux acceptions : il'se prend, soit
pour les dents mêmes pratiquées à l'instrument dont on se sert
Pour bretter, soit pour les traits faits à l'ouvrage au moyen de
instrument. Dans le premier sens, c'est un terme de taillande-
rie; dans le second, il appartient à la maçonnerie cl à la sculp-
ture.
BRBTTUS (my/Ao/.), fils d'Hercule et de Balétie, donna son
nom à la ville de Bretlus en Elrurie.
BRETTUS (géogr,), ville de l'Etrurie qui n'existe plus aiqour-
d'hui.
BRETZNBR (Christophe-Frédéric), né à Leipzig en 1748,
et mort dans cette ville en 1807. Marchand et membre d'une
compagnie commerciale*, il consacra ses courts loisirs à la poé-
sie, et écrivit avec succès pour le théâtre. Oulre de nombreuses
poésies légères el ses principaux ouvrages dramatiques, qui
sonl : l'Amant soupçonneus, 1785; — la Pointe de vin, 1793;
— le Feu follet ; — Belmonl el Constance ou la Belle enlevée
du sérail, opéra dont Mozart composa la musique, on a de
Bretzner un roman intitulé : Vie d'un libertin, Leipzig, 1787,
1788 et 1790, composé sur des dessins de Hogarlh el de Cho-
doviecki.
BREU, BBE1L, BRKUIL, BBEUL, BBEUX, BBOIL, BBOIL-
LOT, BBU, BBUEL, BBCIL, BBUILLBT, BBUILLOT [visuSt
motsjy buisson, lieu planté d'arbres, bois taillis dans lequel les
animaux ont habitude de se retirer; pré appartenant à un sei-
gneur, et que les habitants doivent faucher par corvée (F. Broil-
lot).
BREU (vieux mot)f soupe, potage.
BREU [vieux mot), mémoire, brevet ; brève.
BREUCB (Jacques de), dit le Vieux, né à Mons, ou à Saint-
Omer, suivant quelques biographes, vivait en 1540. Après avoir
voyagé en Italie, il devinl architecte et tailleur d'images de
Marie, reine douairière de Hongrie et gouvernante des Pays-
Bas. Il bâtit le palais de Binch cl le château de Marimonl, à
une lieue de cette ville, constructions fameuses au xvi*^ siècle,
el qui furent détruites en 1551 par ordre de Henri II, roi de
France, pour se venffcr de l'incendie de son château de Folem-
brai, ordonné par Marie. En 15S9, Breuck éleva le château de
Boussu , à S lieues de Mons, habitation remarquable par son
architecture el ses sculptures, par le salon d'Apollon, espèce
de musée où étaient reunis cl offerts â l'étude les statues et
tableaux des meilleurs maîtres, el par une statue d'Hercule eu
argent massif et haute de six pi^s, préseul fail par les Parisiens
à Charles-Quinl en 1510. Breuck enrichit l'église de Sainte-
Waudru, à Mons, de deux autels en marbre, I un dédié à saint
Barthélemi, l'autre à la Madeleine, enrichis de statues el bas-
reliefs; de sept statues el de onze bas-reliefs pour le jubé. Il fut
le maître de Jean de Bologne. — Breuck (Jacques), dit lé
Jeune, architecte, né à Mons, y rivait en 1613. Il bâtit plu-
sieurs édifices considérables à Sainl-Omer, el construisit près de
Mons en 1634 le superbe monastère de Saint-Guilain.Van Dyck,
qui estimait beaucoup le talent de Jacques Breuck , a peint son
portrait.
BBEUGBL (Pierre), surnommé le Vieux, naquit d'un pav-
san à Breugel , village près de Bréda, en 1610, et, selon quel-
ques biographes, en 1530. Une vocation dominante l'entraînant
vers la peinture, il devinl le disciple de Pierre Kœck van Aeist,
dont il épousa la fille, puis de JérOme KcBck. Après avoir vovagé
pour son art en France et en Italie, il revint â Anvers, où il fut
admis dans l'académie de peinture, puis alla se fixer à Bruxelles,
el y mourut en 1570, el selon d'autres en 1590. Il a traité di-
verses sortes de sujets; mais il excella dans les marches d'armée,
les fêtes et les noces champêtres, parmi lesquelles il se mêlait
souvent pour les rendre avec une plus pHaite vérité, fl ornait
ses tableaux de paysages gracieux qu'il avait dessinés dans les
montagnes du Fnoul, el il savait donner beaucoup d'expression
aux figures. II gravait aussi â l'eau-forte. Ses principaux tableaux
ont été reproduits sur cuivre par de bons artistes. — Breugel
BmSf7«iJI€. ( 378 )
des fleurs, des fruits, pois des vues de mer et des paysages^ 4wi
ks petites figures sont remarquables. Il traTaillait pour d'auirc:^
maîtres, et il eut Thonueur de coopérer avec Kuoens aux ta-
bleaux ô\4dam et Eve dam le faradii, des Q%Milre Elémeniê
et de Vertumne et Pamone, Ses ouvrages oiïrent de Tesprit et
de la légèreté dans la touche, une grande correction dans les
Sures et un fini merveilleux. Ses dessins sont estimés» et
isîeurs de ses productions ont été gravées. — Breugel
(Pierre), son frère, élève de Goninghsloo, peintre de portraits.
Son imagination, sombre et bizarre, Fentralnait à pemdre des
incendies, des scènes de démons, de sorciers et de voleurs; ce
CRii lui attira le sobrignet de Hollen Breogel, c'est-à-dire
Srengel d*Enfer. On cite de lui une Tentation de saint An-
Êoine et un Orphée c^rmanl les dieux infernaux par tes
mecents de sa lyre, qui se trouve aujourd'hui dans la galerie de
Flarence. — Quelques-uns des descendants de ces artistes se
sont aussi signalés dans Tart de peindre : ce sont Ambroise
Bueogsl; Abraham Brecgel, qui se fixa en Italie, et y
Bonrut en 1790; Jean-Baptiste Breugel, son frère, mort é^^a-
femeni à Rome; et Gaspard Bhedgbl, fils d* Abraham, qui se
distingua le plus comme peintre de fleurs et de fruits.
BKBUGliRE (F. BrCGIÈRE).
BREUIL , en latin lu^trum, mot dérivé de broiium , qui se
trooTe dans les Capitulaires de Charlcmagnc dans le même sens
où breuil a été employé depuis en termes d*caux et forêts, et
oui signitic un bois taillis ou buisson fermé de haies et de murs,
dans lesquels les héies ontaccotuumé de se retirer. Ce mot, dont
M. Hase fait remonter Tétymologie, avec beaucoup d'apparence
de raison, au grec 7rtpi€oXtov, que les Grecs modernes pronon-
cent brivolion, et qui devant le Levant a signifié, au moyen âge,
on verger, un jardin cultivé devant la maison , a formé par la
foîte ptusicurs noms de lieux : l'un des quartiers de la place de
Venise a été appelé Broglio, d'un petit bois qu'il y avait autre-
fois en cetenuroit, et ce nom est devenu bientôt aussi celui de
plusieurs familles, par exemple celles des Broglie, des Dubreuil ,
etc. — En termes de marine^ on appelle breuilles tontes les
petites cordes , telles que martinets , garcettes , petites cargues ,
etc., qui servent h carguer ou trousser les voiles, opération pour
laquelle a été fait le verbe breniller ou brouiller. — On donne
encore le nom de breuilles aux entrailles ou intestins des pois-
sons {viscera intestina)^ et l'on dit, par exemple, qu'avant deca-
quer le hareng il faut lui arracher les breuilles.
BREUiL (Duj. (F. Dubreuil).
BRKUILS ou CARGUES (marine) (F. Gargubs, Breuils,
Martinets et Garcettes). L'acception .de ces mots s'étend à
fontes les petites cordes qui servent a breuiller, ferler et serrer
les voiles. — Brbuiller ou Brouiller les voiles^ les carguer
on irouuer ( F. Carguer).
RRBUlfBERG {mmUagne brûlée) (i^^ogr.), montagne de Hon-
g;Tie,au sud-ouest d'CKdenburg, riche en lignites et fournissant
■ one grande exploitation.
BREUNER (j^^o^r.), montagne du Tyrol, de 6, 100 pieds de hau-
teur, dans la partie des Alpes où passe la route d'Innspruck en
Italie. On admire dans cette chaîne les beautés et les horreurs
des Alpes helvétiques, ses vastes glaciers, ses cataractes, ses ava-
lanches et ses autres merveilles.
RREUN1NG (Jean-Jacoijes), né en 1553 à Bucbenbach, dans
le duclié de Wurtemberg, étudia dans leurs pays mêmes la
langue et les usages des peuples. En 1579 il s'embarqua à Ve-
nise pour Constantinople, n'où il passa à Alexandrie, traversa
l'Egypte, partie par terre, partie sur le Nil; mais il ue put
avancer au delà des monts Sinaï et Horeb, empêché parles
Arabes. Sans se décourager, Breuning rétro^ada jusqu'à Jaffa
et parvint à Jérusaleoà. Quoique protestant, il avoue qu'on ne
peut pénétrer dans le saint sépulcre sans éprouver un frémisse-
moni religieux. Il revint en Europe par Tripoli de Syrie, après
avoir traversé le Liban, et arriva a Marseille au mois de décem-
bre 1579, puis alla eu Savoie et en Italie, où il demeura jus-
qu'en septembre 1580. De retour dans sa patrie après une
absence de six ans et demi, BreuniuK fut en 1595 nommé gou-
verneur de Jean-Frédéric, duc de Wurlcmt)erg, qu'il accom-
pagna à l'université de Tubingen. Imprimée sous les auspices
de ce prince, la relation des voyages de Breuning lui est dédiée.
Elle porte ce titre : Voyage en Orient par fioble et discrète
personne Jean-Jacques Breuning, seigneur de Buochenkack ,
Strasl>ourg, 1612, un vol. in-folio, en allemand.
•ftRUSiNG (Ghrétien-Herri), professeor de droit à Leip-
lig, né dans cette ville le i4 décembre 1719 et mort en 1780, a
fcrit on grand nombre de dissertations intéressaiiles sur ées
•miTBR.
r&tioos lie droit naturel et de politique. LttpriacifiksM
patria peteslate jusque efeeMus est prineifUt jnrù «.
turœ, tract, i W il. Leipaig, 17(1 et ^^^,'m^^,^i|m^
scriptione jure gentium incogniia, Leipzig, 17S3,m^,^
Priwtœ linea juris eceUsiasiics univertmlis , Francfort itï
ifi-8". — PrinuB UneeBJurisnatmrm, Fraodbrt, 1?«7,bk*.
De matrimomio cum secunda OMijuge eonlrocla, prisn t^as^
pudiata, Francfort, 1776, io-^P.
RREirvAGE [gramm.], s. m. boisson , Kqueari boirf im
vageaaréable. — Il se dit partionlièrenient, enitrmetitu-
rine^ d'un mélange de vin et d'eau, qu'on donne ^aéfé.$
en mer aux gens de l'équipage, indépeiidammefil 4e la nbt
Faire du breuvage. — 11 se dit aussi particutièmnem^nfei
mes d*ari vétérinaire, de tout médicament liquide qu'aoïb^
nistre aux chevaux, aux bœufs, aux vackes, eto.
BREVAL (Jean Dvranb de), écrivain anghisdoiTfirt
de, (ils d'un chanoine de Westminster, fut élevé à \'mk t
Westminster , et ensuite au collège de la Trinité, à ùm\n^
mais, sur quelgues difficultés qu il eut avec le docteur Bm^
son principal, il quitta l'université et son pays, etpritdi^*
vice en qnalilé d'enseigne dans l'armée anglaise, qui ftiiii*
en Flandre. Ses connaissances variées, son talent pour iif*
ture et les agréments de son commerce le recemmainki»
bientôt i la bienveillance du duc de Marlt)orouç, qui YMi.
grade de capitaine, et l'employa dans diverses negocblkm^F
les princes d'Allemagne. Il publia en 1796lareb(ioa4*r
voyages sous ce titre : Remaf^ues smr différentes fêritti i
r Europe, etc., "2 vol. in-folio, figures; en anglais, rfw r^.
idem. Cet ouvrage est estimé; on ^ trouve plusieimw»
ments grecs et romains, trouvés en hicile et dans liFnBrr
ridionale, cfui n*avaient pas encore été décrits. On i <)f 1«. <
outre, des poésies et quelques pièces de théâtre, ratmi**
une pièce intitulée les Confédérés, composée i l'otoiMS
mauvais succès de la pièce de Trois Heures après U mmr
qui, bien que représentée sous le nom de Gay, étiK ïfnp't
commun de Gay, de Pope et d'Arbuthnot. Après bw»*'
mérité, Breval devait nécessairement figurer pamii les V« ^
la Buneiade ; et son nom s'y tnmve en effet. Il wnn' ^
1739.^
RRÈVE(fimi«.\ Une note prise isolément ne peut étrew^
ni longue. Elle n'est longue que relativement à une aoU? m
gui la suit ou la précè<le. La note brève est celle qai p«y >!
rois plus vite. Tue noire est brève après une blaïKfcf [*<^
En platn-chant la brè%e vaut la moitié de la longue, rt tJrri
cette dernière a quetlquefois une queue, tandis qar U"^
n'en a jamais. C'est juste le contraire de ce qm* sepi»«*'
sique. On appelait ancieimement èn^ve une figareoe wirpi
appelle aujourd'hui ram^ et qu'on emploie encore (lus bJ
gués et le nnal des morceaux religieux. A. AiDi
RRÈVE [hist, nat.). Ce genre d'oiseam insectiwfw, • '
tribu des dentirostres est asseï peu coirou. Les eipccgf|
composent sont toutes de« parties chaudes de l'andea «n*
BRETEM ENT {vieuœ mot), étal de dépense, ménwim «^
bordereau. ...
BREVENTA!fO(ETiEi<nfK), écrivain peu comWtW*^
dans le xvi' siècle , apublié l'histoire de cette viHe, sm
curieux et très-rare : Historia delV anficMIa, *•♦''* '1
eose notabili délia Htta di Pavia, Pavie, 1570, in^ ^^ M
même auteur : Trattato delt origine dei venti éel ««^
proprieia loro, Venise, 1571, in-4«; Traêtato detffj^f
dêUe miêerie dagli nomini, Pavie, 4576, in^T. La «**■
ambroisienne de Milan possède en manotcrit ph»*^ *2
inédits de BrevenUno, entre autres : 1" TraêUl^i^^.
raccolto da vari autori antichi e marffriM; «• '«Jj"*
venti : 3" Divisions del eorpo umano ; 4« Traitât fj^
nel qualê si diehiara cke sieno e di fuantê smrtt, f^f^
signiftcati, etc. A la fin d'un auUede ces mannient$i|2
en iulien, de U main du fils de l'autenr, c»"^*l||n
prennent la date de sa mort : « Ce fut ici le <*«'■**' *î2
la main de mon père ; il l'acheva le 14 juillet l*^^\*JTJ
le 18 du même mois. » Il est bon d'avertir que M»**"
trompé (Biblioth. manuscrit., tom. i, pag. ***dj!L|
pelant Bemvantano l'auteur de ces ouvrag» aMi*"*
n'est autre que notre BrevenJtano, j-«U
BREVES (François Sav ART m), "^ ««*••• îTL-I
dcTowraine, fut on des plus habiles négocirteui»*»«2r.|
Henri IV et de Louis XUI. Savary-^Loneottnej***^ ^
m(»de de Bretagne, ayant été nommé en •~!^^
Benri m, ambassadeur à U Porte, il partit aveetaip» j^
dans cette mission. Il n'avait alors q«e vRigtdmt m-
(3»)
BRRTVra.
t)Sfne étant iiMrt, il en donrm avis à sa eour en (lemendiint des
ettres de créance pour lui succéder; on lut rêpomlîl qu'on se
loarroirBit d'un amliassadeur, et qu'il continuai de travailler
« qmrtrtéde résident. Blessé dans ses prétentions, il écrivit que
ml dam sa maison n'était descendu aux fonctions d'un pareil
rmploi , qu'il reviendrait en France et garderait par devers lui
es traités secrets conclus avec la Porte. On luiiîl une seconde ré-
H)nse, mais celle-ci hii apportait le titre d'ambassadeur. Il ré-
ida vingt-deux ans en Orient, où il mena à bonne fin des afTai*
■es très-délicates. A son retour, il débarqua à Marseille le *9
sovembre t60«. En 1607, il fut nommé conseiller d'Etat, gen-
tilhomme de la chambre , et l'année suivante il partit pour
Rome en qualité d'ambassadeur. Il en fut rappelé à la mort de
Henri IV par la retne mère, qui le fit gouverneur de Jean-Bap-
tiste Gaston , frère unique du roi , premier gentilhomme de sa
chambre, et lieutenant de sa compagnie de deux cents hommes
d'armes et surintendant de sa maison. De Brèves fut écarté un
instant lorsque le connétable de Luynes se fut emparé du [pou-
voir; mais la reine mère reprit le dessus, et il fut rappelé. Sa
terre île Birèves fut érigée en comté par des lettres patentes du
mois de mai 1695, et le 13 novembre de la même aimée il
reçut le cordon de l'onlre du Saint-Esprit. En 1626, il fit partie
de' l'assemblée des notables; en 1657, il entra au conseil des dé-
pêches, et mourut en 1628.
BREVET, du }aX\nbrevi8, dérive du ppa^ûç, dont on a fait aussi
les mots bref et abréviation , se prend en effet dans le même sens
raefrref pour signifier des ffttre» eourles ou peu importantes,
ronl on n'a recontm minute que par abréviation ou par simple
lote. De là les brevets délivres par te prince pour établir en fa-
veur de chaque fonctionnaire le titre en vertu duquel il exerce.
>s brevets, expédiés par la chancellerie, contiennent la siropKs
mnonce de la nomination, encadrée dans une fonnule générale,
*l si pour les titulaires ils sont l'objet des plus ardents désirs, ils
mi, quant i l'administration générale, si peu il'impertance
[a on n*en garde pas mémo copie. Eo droit, ta signification du
Dot brevet a de même étêétendne aux actes les moins impor-
ants, quoinue parfois les plus usuels, dont on a dispense les
tolaires de dresser minute. Un acte en brevet est donc celui cpii,
Tca par un officier public , n'existe cependant en original
ïu'entrcles mains de Fa partie qui en est porteur ; c'est par ex-
•eptîon que cette niesure a été autorisée , car il est de çirincipe
f»^ jamais un ofHcîer pubHc ne doit se dessaisir du titre cons-
fttant Tobligation qui a été créée devant lut, litre qu'il doit pré-
isêtnent conserver dans ses archives, et dont il n'est dû aux
arties intéressées que des expéditions revêtues de la forme
xéctiloire. Aussi l'autorisation de délivrer des actes en brevet
9(-Hle réduite à un petit nombre d'obligations, et spécialement
(Ux procurations, aux certificats de vie, aux actes de notoriété,
(vittances de fermage, de loyer, de salaire, arrérages, de pen-
K.ns on rentes, et autres actes simples qui n'ont rapport à au-
t»n titre ou obligation synallagmatique. — Le mot Brevft
Vmployait encore autrefois dans diverses acceptions qui n'ont
#ns aujourd'hui d'application. Ainsi l'on appelait ducs à bre^
fel ceux qui , n'ayant pas de duchés , n'avaient de la dignité de
lues que le brevet. Sous ce rapport tous nos ducs actuels ne
«raient que des ducs à brevet; mais l'autorité des brevets de
mbiesse a tellement baissé dans l'opinion, (|ue le titre de duc
fê guère plus d'éclat aujourdltui que celui àedueà brevet.
.*oii nommait aussi brevet de jûyemœ avènement ou de êermeiei
le ftééhté les lettres du prince accordant à un ecclésiastique
Km iTowvu la première prébende qui riendrait à vaquer dans
m rhapître, en sorte que le titulaire muni de ce brevet n'avait
its liesoin d'une nomination nouvelle. Il était de plein droit
a»i fie la première place vacante au moment même où elle ve-
ttit k vaquer. Les breveté d'assurance ou de retenue étaient à
)«ti près du même genre : c'étaient des actes par lesquels le roi
weordait à une personne la survivance d'une fonrtien, à la
^^ de payer use somme déterminée au titulaire auquel elle
^ni soccéuer. Dans le langage figuré , le mot Brevet, pris
"vNnfne synonyme de titre ^ a une signification remarquable :
m dit, par exemple , de quelqu'un qui ose tout im|MHiéaienty
fttll a mi brevet d'impunité.
ftSETirrs ^iMYEimoif . — % l^, IimumiJCTioN bisto-
tfQrB. — On nomme brevet ^invention l'acte ou patente
élîv^ré par l'autorité, et en vertu duquel l'inventeur d'un pr^
W^ industriel a le droit d^xnloiter son invention exclusive^
|e^t 9 tout autre. Ainsi le brevet converti les produits de
iritelligence en une propriété non noîm respectable que les
rv^oils de la terre. I^s le préambule de l'édit de ITT^,
uvgot proclamait cette propriété iapr0tniére, ia plus smrée
t #« pfuê mprtseripHkle 0e Iduiiv. Mm Tespril humai» at
s'est point élevé tout d'un coup à cette notion du droit î Que dfe
siècles se sont écoulés avant que l'inventeur pût jouir seul de sa
conquête ! Chose singulière, fidée de la propriété est aussi an-
cienne que le monde; elle a passé de génération en génération;
comme le dépôt du bonheur de tous, elle a embrasse hommes et
choses, faisant par là de l'homme un bétail : d'où vient qu'elle
s'est révélée si lentement sous d'autres rapports , d'oè vient
qu'elle s'est arrêtée si timide devant le domaine de l'intelligence,
lorsqu'elle envahissait hardiment le domaine des choses physi-
ques? Sans regarder à l'Orient, herceau du monde, en Italie,
dans la Grèce, l'industrie a de bonne heure étalé toutes ses mer-
veilles ; ses ruines , ses monuments que les âges ont respecta,
disent quelles furent sa constance et sa force I Mais les hommes
dont le génie a commandé à la nature , ces hommes qui ont
conquis la science, et par des procédés nouveaux ont su,
comme Archimède, armer un être faible et chétif d'une puis-
sance propre à remuer un monde , quels droits , quels pnviîé-
ges leur étaient assurés? On n'en trouve trace nulle part , et b
vue du législateur, si vigilante , si étendue, ne se tourna point
de ce côte I Elait-ce donc par indifTérence , non pas sans aoule
pour l'invention , mais peut-être pour l'inventeur, et le culte de
l'industrie, parce qu'on le laissait aux: esclaves, avait-il paru in-
digne de figurer dans la loi ? Ou bien dans un saint respect pour
les produits du génie, les chefs des peuples avaient-ils pense que
ces produits comme les dieux de rOlyinpe devaient appartenir à
tons, et qu'il ne fallait au génie comme aux dieux dont il émane
que des nonneurs et de l'encens! Quoiqu'il en soit, les législa-
tions modernes n'ont pu s*éclairer en cette matière, comme
elles Pont fait si utilement dans beaucoup d'autres, des lumièies
de la législation ancienne; mais rexpérience ayant démontré ce
3ue les anciens avaient négliaé de reconnaître que, dans l'intérêt
e l'industrie , destinée d'ailleurs à jouer un si grand rôle dans
les sociétés nouvelles , il fallait que ses eflbrts fussent libres et
surtout protégés , la sollicitude de la loi s*éveilla : elle s'éveilla
alors incertaine, timide, et fut longtemps à se débattre contre
les difficultés d'une tâche toute nouvelle. Si nous avions à faire
ici l'histoire des corporations ou maîtrises , on verrait combien
le travail fut lent et pénible, on verrait aussi comment ce qui
devait être pour Tindustrie un instrument de progrès et de li-
berté devint un îoug insupportable, comment en protégeant tes
droits exclusifs des corporations ou maîtrises les anciens règle-
ments avaient non-seulement pour effet de (paralyser l'indus-
trie, mais encore de menacer quiconque aurait entrepris d'fn-
nover sans l'approbation des maîtrises. — Reliutés d'un côté
par rindilTérence du pouvoir , de Tautre par les réclamations
tracassières des corporations, après avoir épuisé dans celte lutte
leurs forces et leurs moyens , souvent les inventeurs succom-
baient, et la misère était le prix du génie : ou, si plus heureux ils
triomphaient et obtenaient un privilège, ils le devaient moins
au mérite de leur invention qu'à la puissance de la faveur. —
Quand l'inventeur avait ainsi conquis le droit d'exploiter son
invention , il en jom'ssait comme il aurait joui d'une propriété
ordinaire , c'est-à-dirè que les privilèges étaient accordés pour
une durée illimitée. — Ces principes restèrent en vigueur jus-
qu'à la déclaration de 1762, qui en améliorant cette partie de b
législation limita la durée des privilèges à quinze années. — On
peut avec raison considérer cette déclaration comme le point
de départ de la législation actuelle : jusqu'en t79t elle a été la
loi de la matière : il est donc indispensable d'en rapporter ici
le texte : cr Louis.... etc. — Les privilèges, en fait de com-
merce , qui ont pour objet de recompenser l'industrie dtes
inventeurs ou d'exciter celle qui languissait dans une concur-
rence sans émulation , n'ont pas toujours le succès qu'on en
peut attendre, soit parce que les privilèges , accordés pour des
temps illimités , semblent plutôt être un patrimoine héréditaire
qu'une récompense personnelle à l'inventeur, soit parce que le
privilège peul être souvent cédé à des personnes qui n'ont pas
ia capacité requise, soit enfin parce que les enfants, successeurs
et a3^ants cause du privilège, appelés par la loi à la jouissance du
privilège, négligent d'acquérir les talents nécessaires. Le défaut
d'exercice de ces privilèges peut avoir aussi d'autant plus d'if>-
oonvénients qu'ils gênent la liberté , sans fournir au public les
ressources qu'il en doit attendre; enfin le défaut de publidté
des titres du privHége donne souvent lieu au privilégié de
rétendre, et de gêner abusivement l'industrie et le travail de
nos sfijels : — A ces causes , etc. — Art. f. Tous les privilè-
ges en fait de commerce , qui ont été ou furent accordés à des
particuliers, soit en leur nom seul, soit en leur nom et compa-
ffiiie, pour des temps fixes et limités, seront exécutés selon leur
forme et teneur jusqu'au terme fixé par les titres des concessions
dicm. — Art. 2. Tous les pririléges qui ont été ou seraient
BRK¥BTS.
(390)
pir la suite accordés iudéfinîment et sans terme» seront et de-
meareront fixés et réduits au terme de quinze années de jouis-
sance à compter du titre de concession , sauf au privilégié à
obtenir la proro^tion desdits privilèges s*il y a lieu. N'enten-
dons cependant nen innover à Vmvû des concessions par nous
flûtes en toute propriété, soit en minc-alleu » soit en fief» soit a
la charge de redevances annuelles. — Art. 5. Les privilèges
illimités dans leurs titres de concession et fixés par le précédent
article au terme de quinze années, qui se trouveront expirés
dans la quatorzième ou la quinzième année de leur exercice, au
jour de la publication de la présente déclaration , seront proro-
gés jusqu'au terme de trois années à compter du jour de ladite
publication , sauf au privilégié à obtenir de nouveau une pro-
ro^lion ultérieure s*il y a lieu. — Art. A. En cas de ôéc& du
pnvilégié pendant la durée de son privilège, ses héritiers directs
ou collatéraux» légataires universels» particuliers ou autres
avants cause ne pourront succéder auxdils privilèges sans avoir
obtenu de nous une confirmation après avoir justifié de leur
capacité» et ce, nonotislant toutes clauses telles qu'elles puis-
sent être, qui pourraient se rencontrer , soit dans le titre de
eoncession , soit dans les titres et actes postérieurs auxquels
nous avons expressément dérogé par la présente déclaration.
•3— Art. 5. Tous les privilèges dont les concessionnaires ont
inutilement tenté le succès ou dont ils auront négligé Tusage et
Texercice pendant le cours d'une année » ainsi que les arrêts
et lettres patentes, brevets ou autres titres constitutifs desdits
privilèges , seront et demeureront nuls et révoouès, à moins
que l'exercice desdits privilè^ n'eût été suspenau pour quel-
que cause ou empêchement légitime dont les privilégiés seront
tenus de justifier. — Art. 6. Et afin que lesdils privilèges
soient connus de ceux qui peuvent y avoir intérêt» voulons que.
desquels
avoir leur exécution. — bonne à Versailles le ^ décembre
1762. Louis. — Par le roi» le duc de Choiseul. d — L'une des
causes du mal était signalée ; une partie des abus allait dispa-
raître; on ne laissait plus à quelques individus le droit de dis-
poser capricieusement et souvent avec ignorance des découvertes
qui doivent tourner au bonheur de tous » l'intérêt public était
garanti ; mais le droit » mais le succès même des inventeurs» on
n'avait encore rien fait pour les protéger contre l'arbitraire du
pouvoir et la tyrannie des corporations. — C'est à Tunrot qu'il
appartenait, après avoir sondé le mal dans toute sa profondeur»
de l'attaquer hardiment, et il l'attaque dans le principe même
des corporations. Turgot ne reproduisait alors que les idées
dont le célèbre Jean de Witt avait été déjà l'organe éloquent.
— Par redit de 1776 les jurandes sont supprimées. — Voici ce
qu'on lit dans le préambule : a Locis» etc. — Nous devons à
tons nos sujets de leur assurer la jouissance pleine et entière de
leurs droits : nous devons surtout cette protection à cette classe
d'hommes qui , n'ayant de propriété que leur travail et leur in-
dustrie» ont d'autant plus le besoin et le droit d'employer dans
toute leur étendue les seules ressources qu'ils aient pour subsis-
ter. — Nous avons vu avec peine les attemtes multipliées qu'ont
données à ce droit naturel et commun des institutions» anciennes
à la vérité, mais oue ni le temps, ni l'opinion , ni les actes
même émanés de 1 autorité qui semble les avoir consacrées ,
n'ont pu légitimer. j> — Ici sont énumérés les abus nés de ces
institutions; pour le fisc, cet abus était une source des plus
lucratives» et à ce sujet on disait : <( La finance a cherche de
f)lus en plus à étendre les ressources qu'elle trouvait dans
'existence de ces corps. Indépendamment des taxes des établis-
sements de communautés et de maîtrises nouvelles» on a créé
dans les communautés des offices sous différentes dénomina-
nations ; et on les a obligées rlc racheter ces offices au moyen
d'emprunts qu'elles ont été autorisées à contracter, et dont elles
ont pîayé les mtérêts avec le produit des gages ou des droits qui
leur ont été aliénés. — C'est sans doute l'appât de ces moyens
de finance qui a prolongé l'illusion sur le préjudice immense
que l'existence des communautés [cause à l'industrie, et sur
l'atteinte qu'elle porte au droit naturel. — Cette illusion a été
portée chez quelques personnes jusqu'au point d'avancer que le
droit de travailler était un droit royal » que le prince pouvait
vendre et que les sujets devaient acheter. — Nous nous hâtons
de rejeter une pareille maxime. Dieu , en donnant à l'homme
des besoins, en lui rendant nécessaire la ressource du travail » a
fait du droit de travailler la propriété de tout homme» et cette
propriété eH la première, la plus iaeréeel la plue impreeeripU-
île de ioulee. — Nous r^rdons comme un des premiers de-
voirs de notre justice» et comme un des actes les plus dignes de
notre bienfoîsaiice » d'affranchir nos sujets de toutes ki M\iteàb
portées à ce droit inaliénable de rhomanité. Noos vooloit.o
conséquence, abro^r ces institutions arbîtrairei fat ne m.
mettent pas a l'indigent de vivre de son travail , qn repcwM
un sexe a qui sa faiblesse a donné plus de besoins et tDobi é
ressources» et semblent en le condimnantà une nbère ian.
table » seconder la séduction et la délianche , qui éluigaoi
l'émulation et l'industrie» et rendent inutiles les taieatsdrou
que les circonstances excluent de l'entrée d'une coamttantf
qui privent l'Etat et les arts de toutes les lumières qie l»
étrangers y apporteraient, qui retardent le progmé^
arts par les ditncultés multipliées que rencontreol ks b.
venteurs auxquels les différentes communautés dispuim /
droit d'exécuter des découvertes qu'elles n'ont pas faites...^-
L'édit de 1776 donnait satisfaction à des besoins preap »
versellement reconnus; mais cela ue suffisait pu, ivw
fallu qu'en même temps il n'allât point au deli des boror»^
prescnvait l'équité , et surtout l'intérêt bien entendu ila pn»
cipes nouveaux qui allaient surgir. Or il était de réqoHr, ^
aussi d'une bonne politique » de ne pas biffer d'un leal lnill^
titres et les privilèges des membres de corporalioitt, sin »
demniser ceux d'entre eux qui avaient acheté i prixd'arj^i
droit d'exercer leur industrie. C'est ce que l'édit ne (
pas ; de là des plaintes , des réclamations , que le itésKm
d'habitudes invétérées devait encore rendre plus énerfiqio,
et quelques mois suffirent aux ennemis de I émancipation m
faire rapporter l'édit. Alors » au lieu d'une réforme ndinr, 1
fallut se contenter d'améliorations partielles» telles qvirn-
bais des droits et la faculté d'exercer plusieurs indmtnrv-
Mais enfin tout le monde avait compris que l'induslntitta:
point enchaînée pour toujours au régime ancien ; on fûéa»
l'expectative; chacun pouvait échanger ses craintes w «s e>
pérances ; c'était k>eaucoup pour le triomphe des idées «mt-
les. — Le gouvernement lui-même» bien que l'édit ttinff^
semblait par son langage protester contre la violenoequii m
subie : il disait dans les lettres patentes données i Marh ■
5 mai 1779 et enregistrées au pariementle 19 du même m
d Nous avons remarqué que si les règlements sont utilop«
servir de frein à la cupidité mal entendue et pour iwrvi
a Ilseradésormaislibreà tous les (abricantsetmanaiactonen,*
de suivre dans la fabrication de leurs étoffes telles diiiiefl>4
ou combinaisons qu'ils jugeront à propos » ou de $emf»^
l'exécution des règlements. » — La révolution fraoçaufin^
et avec les institutions du passé elle emporte et fait dispanti
les maîtrises et les jurandes. <r II n'y a plus ni jurandes ni v
porationsde professions» arts et métiers, porte la conslilot»**
1791 . » _Lc principe avait enfin conquis sa place dans b <*
titulion ; il fallait maintenant en réçler l'application el W
duire dans la législation pratique. Une pétition des artiste*
venteurs fut adressée en ce sens à l'assemblée con8tito««J»J
sur le rapport de M. de Boufflers, l'un de ses membres, (M
le 30 décembre 1790 la loi qui fut sanctionnée par le r^'
7 janvier 1791. L'exposé des principes qui la pfé««de êt^
la fidèle reproduction du préambule de Turgot dans sût» J
1776. — Loi du 7 janvier 1791 , relative aus éémt*''^
ulilee el aux moyens d'en assurer la propriéU à «f*f f"'
rant reconnus en ilre les auteurs. — a L assemblée ntt«*'i
considérant que toute idée nouvelle dont la inanifestslios»
développement peut devenir utile à la société , appjrt*J
celui qui l'a conçue, et que ce serait attaquer les dr«M
l'homme dans leur essence que de ne pas regarder une *<^^
verte industrielle comme la propriété de son auteur; a»»»'
rant en même temps combien le défaut d'une décl«»t»«r
tive et authentique de cette vérité peut avoir conUibaejg^l
présent à décourager l'industrie française» en otu*^
l'émigration de plusieurs artistes distin^és» eleo w»a^
k l'étranger un grand mimbre d'inventions "0'*'^*|!5vTi|^
empire aurait da tirer les premiers avantages ; c««»'*'7" 1
que tous les principes de justice » d'ordre public el^iij^
national » lui commandent impérieusensenl de fi^'JjJ'Ti
l'opinion des citoyens français sur ce genre de pfopn».J
une loi qui la consacre et qui la proi^» ^^^^^^^fV^
— Art. 1*'. Toute découverte ou nouvelle invention $ «■
les genres d'industrie » est la propriété de son ««^îi^J:
séquence» la loi lui en sarantit la pleine cl ^^^J^^!!^
survant le mode et pour le temps qui seront ^V^fr^i
— Art. 2. Tout moyen d'ajouter à quelque fcbncalim» JT
paisse être un nouveau genre de perfecuon un ^
BBsvns.
(Ml)
BBKTETS.
coiiiine une înfeoCîoD. ~ Art. 3. Qaîoonqoe apportera le pre-
mier en France une dêcoufcrte étrangère jouira des mêmes
mntageiqiie s*il en était Finfentenr.— Art. 4. Geluiqui voudra
cDosener oa s'assurer une propriété industrielle du genre de
odieséooooées aux précédents articles sera tenu :l*^de s'adres-
ser au secrétariat du directoire de son département , et d'y dé-
clarer par écrit si i'otnet qu'il présente est d'invention, de per-
^Bction OQ seulement d'importation ; 2® de déposer, sous cachet^
ine description eiacte des principes, moyens et procédés qui
onstitueot la découverte , amsi que les plans , coupes , dessms
t modèles qui pourraient y être relatifs , pour ledit paquet être
u^ert au moment où l'inventeur recevra son titre de propriété.
- Art. 5. Quant aux objets d'une utilité générale, mais d'une
xécution trop simple et d'une imitation trop focile pour établir
Qcuues|)écuration commerciale, et dans tous lescas, lorsque l'in-
rrateuraimeramîeuxtraiterdirectementavec le gouvernement^ il
Bisera libre des'adresser soitaux assemblées administratives, soit
2 corps léffislatif, s'il y a lieu , pour confier sa découverte , en
bnontrer les avantages et solliciter une récompense. — Art. 6.
orai^u'uo inventeur aura préféré aux avantages personnels
ssures par la loi l'bonneur de faire jouir sur-le-cbamp la na-
oo desimitsde sa découverte ou invention, et lorsqu'il prouvera
ir la notoriété publiqqe et par des attestations légales, que cette
êoouverte ou invention est d'une vériuble utilité , il pourra lui
re accordé une récompense sur les fonds destinés aux encou-
igements de l'industrie. — Art. 7. Afin d'assurer à tout invcn-
nr la propriété et jouissance temporaire de son invention, il
d sera livre un titre ou patente , selon la forme indiquée dans
t règlement qui sera dressé pour l'exécution du présent décret.
- Art. 8. Les patentes seront données pour cinq, dix ou quinze
nnées au choix de l'inventeur ; mais ce dernier terme ne ^rra
imais être çrolonffésans un décret particulier du corps législatif.
- Art. 9. L exercice des patentes accordées pour une découverte
Dportéed'uopaysétranger nepourras'étenareaudelà du terme
ixé dans ce pays â l'exerdoe au premier inventeur. — Art. 10.
a patentes expédiées en parchemin et scellées du sceau na-
MMial seront enregistrées dans les secrétariats des directoires
e tous les départements du royaume, et il suffira, pour les
btenir de s'adresser à ces directoires, qui se chargeront de les
focurer i l'inventeur. — Art. 11. Il sera libre à tout citoyen
[ aUer consulter au secrétariat de son département le catalogue
es inventions nouvelles; il sera libre de même à tout citoyen
MQicilié de consulter, au dépôt général éubli â cet effet , les
(eofications des différentes patentes actuellement en exercice:
ipeodant les descriptions ne seront point communiquées
uis le cas où l'inventeur , ayant jugé que des raisons politi-
|es ou oooDmerciales exicent le secret de sa découverte, se se-
it présenté au corps législatif pour lui exposer ses motifs , et en
inii obtenu un décret particulier sur cet objet. ~ Dans le cas
i il sera déclaré qu'une description demeurera secrète, il sera
■nmé des commissaires pour veiller â l'exactitude de la des-
iption • d'après la vue dcîi moyens et procédés, sans que l'au-
■r cesse pour cela d'être responsable par la suite de cette
•clilude. — Art. 12. Le propriétaire d'une patente jouira priva-
etneat de l'exercice et des fruits des découvertes , invention
perfection pour lesquelles ladite patente aura été obtenue ;
conséquence, il pourra, en donnant bonne et suffisante cau-
m , requérir la saisie des objets contrefaits, et traduire les con-
^wteors devant les tribunaux. Lorsque les contrefacteurs se-
nt convaiDcus , ils seront condamnés , en sus de la confisca-
ii,â patyerà l'inventeur des dommages-intérêts proportionnés
l'importance de la contrebçon , et en outre â verser dans la
*>« des pauvres du district une amende fixée au quart du
ntant desdits dommages-intérêts , sans toutefois que ladite
ieode poisse excéder la somme de 3,000 livres , et au double
cas de récidive. — Art. 13. Dans le cas où la dénonciation
ir cootreiiçon , d'après laq|oelle la saisie aurait eu lieu, se
Bverait dénoéede preuves, l'inventeur sera condamné envers
partie adverse à des dommages-intérêts proportionnés au
Bble ei au pr^udioe qu'elle aura pu en éprouver ; et, en
tre, à verser dans la caisse des pauvres du district une
eode fixée au goart du montant dûdits dommages et inté-
K» sans toutefois que ladite amende puisse excéder la somme
S/>00 livres, et au «mble en cas de récidive. —Art. 14. Tout
ITiélaire de patente aura droit de former des établissements
4 loote l'étendue du royaume , et même d'autoriser d'antres
ticialiers à faire l'application et l'usage de ses moyens et pro-
^ ; et dans tons (n cas il pourra disposer de sa patente
^vae d'une propriété mobilière. — Art. 15. A l'expiration de
^oe patente, la découverte ou invention devant appartenir à
"ociélé, la description en sera rendue publique, et l'usage en
deriendra permis dans tout le royaume, afin que tout citoyen
puisse librement l'exercer et en jouir, à moins qu'un décret du
corps législatif n'ait prorogé l'exercice de la patente, ou n'en
ait ordonné le secret dans les cas prévus par l'art. 11. —
Art. 16. La description de la découverte énoncée dans une pa-
tente sera de même rendue publique ; et l'usase des moyens et
procédés relatifs à cette découverte sera aussi déclaré libre dans
toiA le royaume, lorsçiue le propriétaire de la patente en sera
déchu ; ce qui n'aura lieu que dans les cas ci-après détermina:
l'^Tout inventeur convaincu d'avoir, en donnant sa description
recelé ses véritables moyens d'exécution , sera déchu de sa pa-
tente. 2** Tout inventeur convaincu de s être servi dans ses fabri-
cations de moyens secrets qui n'auraient point été détaillés dans
sa description , ou dont il n'aurait point donné sa déclaration
pour les faire ajouter à ceux énonces dans sa description, sera
déchu de sa patente. 3» Tout inventeur, ou se disant tel, qui
sera convaincu d'avoir obtenu une patente pour des découvertes
déjà consignéei et décrites dans des ouvrages imprimés et pu-
bliés, sera déchu de sa patente. 4*'Toul inventeur qui , dans
l'espacededeux ans, à compter de la date de sa patente, n'aura
point mis sa découverte en activité , et qui n'aura point justifie*
les raisons de son inaction, sera déchu de sa patente. 5** Tout
inventeur qui, après avoir obtenu une patente en France, sera
convaincu d'en avoir pris une pour le même objet en pays
étranger, sera déchu ae sa patente. &* Enfin, tout acquéreur
sage en deviendra libre dans tout le royaume. — Art. 17. N'en-
tend rassemblée nationale porter aucune atteinte aux privilèges
exclusifs ci-devant accordés pour inventions et découvertes i
lorsque toutes les formes légales auront été observées pour ces
privilèges , lesquels auront leur plein et entier effet ; seront au
surplus les possesseurs de ces anciens privilèges assujettis aux
dispositions du présent décret. — Les autres privilèges, fondés
sur de simples arrêts de conseil ou sur des lettres patentes non
enregistrées , seront convertis sans frais en patente , mais seu-
lement pour le temps ^i leur reste à courir, en justifiant que
lesdits privilèges ont été obtenus pour découvertes et inventions
du genre de celles énoncées aux précédents articles. — Pour-
ront les propriétaires desdils anciens privilèges enregistrés, et
de ceux convertis en patente , en dbposer à leur gré , confor-
mément â l'art. 14. — Art. 18. Le comité d'agriculture et de
commerce, réuni au comité des impositions, présentera à l'as-
seml>lée nationale un projet de règlement qui fixera les taxes
des patentes d'inventeurs suivant la durée de leur exereice,
et qui embrassera tous les détails relatifs à l'exécution
des divers articles contenus au présent décret. » — Une
seconde loi était nécessaire pour régler les détails d'exécu-
tion de la première ; elle fut adoptée et sanctionnée le 35 mai
1791. --Loi des 14-25 mat 1791, porlavU rêgUmeni $ur la
propriété des auteurs d'inveniians et découvertes en tout genre
d'industrie. — Titre premier. — Art. l*'. En conformité
des trois premiers articles de la loi du 7 janrier 1791, relative
aux découvertes et inventions en tout genre d'industrie, il sera
délivré, sur une simple requête au roi , et sans examen préala-
ble, des patentes nationales sous la dénomination de breveta
d'invention (dont le nradèle est annexé au présent règlement,
sous le n" 3) à toutes personnes qui voudront exécuter ou faire
exécuter dans le royaume des omets d'industrie jusqu'alors in-
connus. — Art. 3. Il sera établi à Paris, conformément â
Fart. 1 1 de la loi, sous la surveillance et Tautorité du ministre d<f
llntèrieur charge de délivrer lesdits brevets, un dépôt général
sous le nom de directoire des brevets d'invention, où ces bre-
vets seront expédiés ensuite des formalités préalables, et selon
le mode ci-après déterminé. — Art. S. Le directoire des brevets
d'invention expédiera lesdits brevets d'invention sur les de-
mandes qui lui parviendront des secrétariats des départemenis.
Ces demandes contiendront le nom du demandeur, sat propo-
sition et sa requête au roi ; il y sera joint un paquet renfermant
la description exacte de tous les movens au'on se propose d'em-
ployer, et à ce paquet seront ajoutes les aessins, modèles et au-
tres pièces juoees nécessaires pour l'explication de l'énonce d<*
la demande, le tout avec la signature et sous le cachet du de-
mandeur. Au dos de l'enveloppe de ce paquet sera inscrit un
procès-verbal (dans la formejointe au présent règlement, sous
le n*" 1) signé par le secrétaire du département et par le deman-
deur, auquel û sera délivré un double dudit procès-verbal con-
tenant la date du dépôt, l'acquit de la taxe ou la soumission de
la payer suivant le prix et dans le délai qui seront fix^ au pré-
sent règlement. — Art. 4. Les directoires des départements
BkETETS.
(*»)
BBB?ns.
(préfectures), non plus aue le directoire des brevets d^nvcntion,
ne recevront aucune demande qui contienne plus d'un objet
principal avec les objets de détail qui pourront y être relatifs.
— Art. 5. Les directoires des départements seront tenus d'a-
dresser au directoire des brevets d'invention les paquets des de-
mandeurs, revêtus des formes ci-dessns prescrites, dans la se-
maine même où la demande aura été présentée. — Art. 6. A Tar-
rivéc de la dépèche du secrétariat du département au directoire
des brevets d'mvenlion, le procès-verbal inscrit au dos du pa-
quet sera enregistré, le paquet sera ouvert, et le brevet sera sur-
le-champ dressé d'après le moflèle annexé au présent règlement
sons le n** 2. Ce brevet renfermera une copie exacte de la des-
cription , ainsi que des dessins et modèles annexés au procès-
veroNal ; ensuite ae quoi, ledit brevet sera scellé et envoyé au dé-
partement sous le cachet du directoire des brevets d'invention.
Il sera en même temps dressé à tous les tribunaux et déprte-
ments du royaume une proclamation du roi relative au brevet
d'invention, et dans la forme ci-jointe, n** 5, et ces proclama-
tions seront enregistrées par ordre de date, et affichées dans les-
dîts tribunaux et déprtements. — Art. 7. Les descriptions des
objetsdont lecorps législatif, dans les cas prévus par l'art. 11 delà
loi du 7janvier, aura ordonné lesecret, seront ou ver les et inscrites
parnumérosan directoire des inventions dans un registre parti-
culier, en présence de commissaires nommés à cet effet, confor-
mément audit article de la loi; ensuite ces descriptions seront
cachetées de nouveau, et procès-verbal en sera dressé par lesdits
commissaires. Le décret qui aura ordonné de les tenir secrètes
sera transmis au dos du paquet, il en sera fait mention dans la
proclamation du roi, et le paquet demeurera cacheté jus<]u*à la
fin de Texercice, à moins qu'un décret du corps législatif n'en
ordonne Touverture. — Art. 8. Les prolongations des brevets
qui, dans des cas très-rares, et pour des raisons majeures, pour-
ront être accordées par lecorps législatif, seulement pendant la
durée de la législature, seront enregistrées, dans un registre
particulier, au directoire des inventions, qui sera tenu de don-
ner connaissance de cet enregistrement aux différents départe*-
ments et tribunaux du royaume — Art. 9. Les arrêts du con-
seil, lettres patentes, mémoires descriptifs, tons documents et
pièces relatives h des privilèges d'invention ci-devant accordés
pour des objets d'industrie, dans quelque dépôt public qu'ils se
trouvent, seront réunis incessamment au directoire des orevets
d'invention. — Art. 10. Les frais de l'établissement ne seront
point à la charge du trésor public; ils seront pris uniquement
sur le produit de la taxe des brevets d'invention, et le surplus
employé à l'avantajge de l'industrie nationale. — Titre IL —
Art. 1". Celui qui voudra obtenir un brevet d^invention sera
tenu, conformément à l'art. 4 de la loi du 7 janvier, de s'adresser
au secrétariat du directoire de son département poury remet-
tre sa requête au roi, avec la description de ses moyens, ainsi
gne les dessins et modèles relatifis à l'objet de sa demande, con-
rormément à Kart. 3 du titre 1". Il y joindra un état fait double
et signé par lui de toutes les pièces contenues dans le paquet.
Un de ces doubles devra être renvové au secrétariat du départe-
ment par le directeur des brevets o'invention , qui se chargera
de toutes les pièces par son récépissé au Inis dudit état. —
Art. 2. Le demandeur aura droit, avant de signer le procès-ver-
bal, de se faire donner communication du catalogue de tous les
objets pour lesquels il aura été expédié des brevets, afin déjuger
s'il doit ou non persister dans sa demande. — Art. 3. Le deman-
deur sera tenu, conformément à Tart. 5 du titre l*', d'acquit-
ter au secrétariat du département la taxe du brevet^ suivant le
tarif annexé au présent règlement sous le n« 4 ; mais il lui sera
libre de ne payer que la moitié de cette taxe en présentant sa re-
quête, et de déposer sa soumission d'acquitter le reste de la
somme dans le délai de six mois. — Art. 4. Si la commission du
breveté n'est point remplie au terme prescrit, le brevet qui lui
aura été accordé sera de nul effet ; l'exercice de son droit devien-
dra libre, et il en sera donné avis à tous les départements par le
directoire des brevets d'invention. — Art. 5. Toute personne
pourvue d'un brevet d'invention sera tenue d'acquitter, en sus
de la taxe dudit brevet, la taxe des patentes annuelles imposées
à toutes les professions d'arts et métiers par la loi du 17 mars
1791 . — Art. 6. Tout propriétaire de brevet qui voudra apporter
des changements à l'objet énoncé, sera tenu d'en faire sa dé-
claration, et de remettre la description de ses nouveaux moyens
au secrétariat du département, dans la forme prescrite pur
l'art, l»*" du présent titre, et il sera observé k cet égan) les mêmes
formalités entre les directoires des départements et celui des
brevets d'invention. — Art. 7. Si le breveté ne veut jouir priva-
tivement de Texercice de ces nouveaux moyens que penoant la
durée de son brevet, il lui sera expédié, par le directoire dés
brevets d*f nveiHion, un certillcat ^mis lecpie? sa nouvHte è«^
ration sera mentionnée, ainsi que h remise &n MqoHenntFQ^
la description de ses nouveaux moyens. Il lui sera Kbrri^
de prendre successivement de nouveaux brerets peor Hi
changements, à mesure qn*il en voudra faire, ou 4e In fa^
réunir dans un seul brevet, qnand il les prr^nHen run^rtm'
ment. Ces nouveaux brevets seront expédiés de hr même «.
nière et dans la même forme que les brevets d'invention, ft|
auront les mêmes effets. — Art. 8. Si quelque penonnpatratw
un moven de perfection pour une invention néjk brtn\if,i%
obtiendra sur sa demande un brevet pour Fexerrice printifdi.
dit moyen de perfection, sans qu'il lui soit permis, soos iw
prétexte, d'exécuter ou de faire exécuter l'invention priwjpé.
et réciproquement, sans que Tinventeur puisse Um eifr«r
par lui-même le nouveau moyen de perfection. Ne sfroii!p«
mis au rang des perfections indestnellM les changemorts è
formes ou de proportions, non plus que tes ornements, (ffqiii
3ue genre que ce puisse être. — Art. 9. Tout fOficn»i«iMî
e brevet obtenu pour un objet que les tritranaux auront j^
contraire aux lois du royaume, à la sûreté publique ou an n>>
glenients de police, sera déchu de son droit, sans pooroirp
tendre d'indemnité, sauf au ministère public k prendre, somr
l'importance des cas, telles conclusions qu'il a|)partifndn.-
Art. 10. Lorsque le propriétaire d'un brevet sera trouMé àm
l'exercice de son droit privatif, il se pourvoira, dans 1rs ^w
prescrites pour les autres procédures civiles, devant )rj«^^
paix, pour faire condamner le contrefacteur aux peio«|m»
cées par la loi. — Art. 1 1 . Le juge de pnrx enfendrt infttm
et leurs témoins, ordonnera les vérifications qui povmtrtR
nécessaires, et le jugement qu'il prononcera sera eiéciif ç»»-
visoirement, nonobMant appel. —Art. i% Dans lectsfliw
saisie juridique n'aurait pu faire découvrir aucun oli^et fabnqt
ou débité en fraude, le <ienoncialeur supportera les fMooe»»
cées dans l'art. 13 de la loi du 7 janvier f 791, è moins qnlla
légitime sa dénonciation par des preuves légales, aoqoficirl
sera exempt desdites peines, sans pouvoir néamnoim prrlnA*
aucun dommage-intérêt. — Art. 13. Il sera procédé de nte
en cas de contestation entre deux iMrevets pour le même o()(t
si la ressemblance est déclarée absolue, le brevet de date i»
rieure sera seul valide; s'il y a dîssemblaiice en guHqne prfc
le brevet de date postérieure pourra être converti, »Bspi«r*
taxe, en brevet de perfection pour les moyens qui w sfnrt
point énoncés dans le brevet de date antérieure. ~;Art. tt L'
propriétaire d'un brevet poomr contracter telle seeiété q«1h
plaira pour l'exereice de son droit, en se conformant am M
du commerce; mais il lui sera interdit d'établir son entrent
par action, à peine de déchéance de Texerdce de son brfwt-
Art. 16. Lorsque le propriétaire d'un brevet aura cédé ««*•
en tout ou en partie [ce qu'H ne pourra faireque par m*[^^
tarie), les deux parties contractantes seront tenues, àjm*
nullité, de faire enregistrer ce transport (sfrivint le inooèlf ^
au secrétariat de leurs départements respectifs, lesqurtsearf^
meront aussitôt le directoiredes brevets d'invention (le naiR^
l'intérieur) afin que cehn-ci en instruise les autres départ»'*
— 7\rt. 16. En exécution de l'art. 17 de la loi du7jM»ipfJ«
les possesseurs de privilèges exclusifii mamlenus par ledit ifv
seront tenus, dïins le délai de six mois après la pvbNnUfl*
présent règlennent, de faire enre^^istrer au difeeloirctteh'*
d'invention, les litres de lewr» privilèges, et d'y dépoer l«*^
criptions des objets privilégia, coiiforméinent a l'art^ l'*
présent litre, le tout k peine de déchéance. — Trrti W*
Art. l•^ L'assemblée nationale renvoie a« ministre de ^
rieur les mesures à prendre pour l'exécution éa iègl<w|^
la loi des brevets d'invention, et le chane de préswi»erii»tt^
ment à l'assemblée les dispositions cru'il jv^m it^mw'wg
assurer cette partie du service public. L assemblée h*^
décrète les chanfemenls qui suivent an texte de la M ^*jf
vier 1791. A l'art. 10 a été sobslitoée cette nouvelle rf^
<r L'invenUur êita ttnu, pmtrobiifUr Indiêei paiwiltf^.!^
pédUion. La ftatênêt «nvojf^ à et dirêeioénffmfm Mf«f^
e$ U 9tra dÊmmi awiê par i9 mimùfrf da fimiéfimfr «
reetotre d9s auirtê départew^entê. L'assemblé» •
la suppression des mots snivants : Art. tS. ^
b€fi%ne et 9mf/l$ani9 $autUn, ft^/méHr im êoiHe ^-g
amirefaHê. Art. 13(. D^amrêê Inywdltf te aséWr^yJJ
— Ces deux lois forment la législation qn est aifctj>**l
vigueur. Mais l'expérience ayant fcil reconnainit r^*|^
quelques nodiications, plusienrs décrets on arrMéf w«yj
térieureoient sont venus compléter cette léirislatian : so»^
les fnre connaUre. — Les brevttt d^in
JBiDeiiU de ûiiafioe ftireal jugés dangereux ; le ûéactl du 30
jepleinbre 1703 lee supprima. — D£cft£T eu 20 êeplembre
nos. S^ifiprêuioti des brtvêU d'invenUom aecordés pour des
éiMiêiêSÊteiUs de finance, — a L'asseiublée uaiionale , coiisidé-
not que les brevets d'iu? eutioo qui ëoot aulori^ par le décrei
dn 31 déoeuàbre 1700 et 7 janvier 1701 ne peuveni élre aocoi^
déi qu'aux auteurs de tonte découverte ou uouvelie iuven-
lioo dans tous les genres dlnduslrie seuleiueiil relatifs aux arts
et métiers; que les brevets d'ioveution qui pourraient être
délivrés pour des établissenoenls de finance deviendraieat
davgereux, et qu'il est importaol de prendre des mesures |>our
acréler l'effet de œiix qui ont été déjà délivrés, ou qm pourraient
Tétre par La suite , décrète que le pouvoir exécutii' ne pourra
plus accorder de brevets d'invention aux établissements relatiis
MX finaaees > et supprime l'effet de ceux qui auraient été ac-
eonlés. » — £n délivrant le brevet, le gouvernement sen^blait
le porter caution du a»érile de l'inventeur , et le breveté pou-
fait en abuser ; un arrêté du 5 vendémiaire an ix. empécba
Tabus ; — AbbÉté du 5 vendémiaire an ix. , relaUfcM mode
êe ééUfitasnoe deê brevets d invention. — a Art. l'^ A compter
de ce jour, le certificat de demande d'un iirevet d'invention sera
délivré par le ministre de Tiulérieur ; et les brevetsseront ensuite
délivrés^ tous les trois ukus, parle premier consul, et proniulgués
iaas le Butkêi» des lois. ~ Art. 2. Pour prévenir l'abus que les
brevetés peuvent fairede leurs litres, il sera inséré par annotation
M bas de chaque expédition la déclaration suivante : a Le gou-
vernement, en accordant un brevet d 'in ven lion sans examen préa-
aJ»le , n'entend garantir en aucune manière ni la priorité , ni le
Hérite, ni le succès d'une invention. » Le ministre de l'intérieur
sil chargé de l'exécution du présent arrélé. d — L'exploitation
[Mir actions des brevets dlnvenlion était prohibée par la loi de
lT9i; cette prohibition fut abrogée par un décret du 25 novembre
1S06. ~ DÉcaex impériod du 25 novembre 1806 , qui abroge
wme disposition de ta loi du 23 «ai 1701, sur la propriété des
wmUursde découvertes, — a Art. i", La disposition de l'art. 14
An titre 2 de hi loi du 14-25 mai 1701, portant règlement sur
û propriétédes auteurs dedécouvertes en tout genre d'industrie,
est abro^ en ce qui concerne la défense d'exploiter les brevets
d^invention par actions. Ceux qui voudraient exploiter leurs
titres de cette manière seront tenus de se pourvoir de l'autori-
Alion dugeuveroement. — Art 2. Le ministre de l'intérieur est
chargé de l'exécutioa du présent décret, d — Enfin le 25 janvier
tô07 on décret vint fixer l'époque à laquelle commencerait à
fDttrir la jouissance des brevets. — Dêcbet impérial du 25
îmrter 1807. — «Art. i". Les années de jouissance d'un bre-
iet d'invention^ de perfectionnement ou d'importation , com-
mmicefki à courir de la date du certificat de demande délivré
parnolre minbtrede l'intérieur : ce certificat établit en laveur
m demandeur une jouissance provisoire , qui devient définitive
■er rexfkédition du décret qui doit suivre ce certificat. — Art. 2.
La pmiité d'invention » dans le cas de contestation entre deux
krevelés pcMir le même objet est acquise à celui qui le preaiier
I Cut , au secrétariat de k préfecture du département de son
InnÛGÎle, le dépàt de pièces exi^ par l'art. 4 de la loi du
I janvier 1701. — Art. 3. Le ministre de l'intérieur est chargé
le l'exécuticMidu présent décret. » -- C'est aux monuments que
Kws venons de citer que se borne en cette matière le travail du
énlalevr. Mais, afin que ce travail soit mieux compris, nous
lions l'examiner en détail» en ayant soin de rapporter les dc-
mioQs de la jurisprudence rendues sur les points les plus im-
iBcCanls. — 1(11. Dits m verses espèces de brevets d'in-
VNTiaBi. — Caractères propres a CHACt;» b'eux. —
liR distingne trois sortes de brevets : les brevets d'tnvmiton
VDprementdits , les brevets de perfeetùmnement , les brevets
rMfK»r€«iMi. — I. Les brevets d'iwenUon proprement dits
pot accordés pour toute découverte ou nouvelle invention dans
MIS les genres d'industrie. On peut réduire à trois les condi-
ms ^ne doit réunir l'objet susceptible d'être tneveté. Il faut:
°qu*sl nuit une industrie , 2^" que cette industrie soit nouvelle,
"M'ellesoit licile (L.7 janv. 1791, art. l*'')- FremUrecondiUon,
■^ POttr qne l'invention on la découverte soient susceptibles de
Bcvels, « il faut, dit Renouard, qu'elles soient de nature à don-
er des prodnits que la main de l'homme on les travaux qu'il di-
i^e paisaent fobnquer, et quà puissent entrer dans ie commerce
aur être ncbevés et vendus. » C'est ainsi qu'une composition
Béraire on muftcale , nu tableau, ne sont point des objets bre-
BtaMes. — On va voir dans l'espèce snivanle une apj^icatiun
e œs inincipes. — Un sieur Augjer s'étant rendu œssionnaire
*nn bffcret d'invention que s'était ùài délivrer l'auteur de la
■Miode ëile ^a/fbm'enfM pour renseignement de la lecture,
édaàacHi tow an aicur Chcynai le émi d'wrptiitfr lebcevet
) BttEVJBTSi.
dans une circonscription. Celui-ci, prétendant que la méthode
cédée ne rcinpiis&ait pas le but promis, demanda la nullité de la
cession à lui consentie, et le remboursement du prix qu'il avait
payé. — Jugement qui accueille ces prétentious, cl sur l'appel la
cour royale de Grenoble a rendu un arrèl ainsi conçu : — a At-
tenduqu'Augieravcndu àCbcyuelledruild'enseigncr la lecluie
parla métboue laffaiHennsy et que ce droit consliluc un véritable
privilège que l'acquéreur doit pouvoir exercer , comme formant
une propriété exclusive; attendu qu'Augicr , garant de la chose
vendue, l'est nécessairemcul de la réalilé du prJN itégccédé ; d'où
il suit que si celle réalité n'existe pas, la vente ou cession aura été
laite sans cause véritable, et pour un objel qui ne pouvait être
la matière de ce contrat; — attendu, à cet égard, que l'enseigne-
ment de la lecture est évidemment du doiiàaine de l'inlelligence,
et que ce qui appartient a l'enlendenient humain , sans le
concours d'objets matériels , ne peut élre une propriété privilé*
giée, puisquon ne saurait priver celui qui sait d'user de sa
science et de la communiquer , et qu'aucune voie légale ne
peut être ouverte contre celui qui a enrichi son intelligence de
la science d'un autre; — attendu que, quels que soient les avaa>
ta^es aue la méthode laljorienne puisse avoir sur les autres
méthodes pour rendre renseignement de la leclme plus prompt
et plus facile , les moyens de celle méthode, étant purentenl in-
tellectuels, ne pouvaient être l'objet d'un privilège et d'une
vente, et qu'ainsi la session faite par Augier à Cheynel, n'ayant
point de cause réelle et véritable, se trouve nulle, suivant les
dispositions des art. 1128, 1151 du Code civil... met l'appella-
tion au néant. » 2° Seconde condition. — Il faut que l'mdus-
trie soit nouvelle, c'est-àndire qu'il y ait invention. Il n v a pas de
nouveauté dans une industrie qui, avant la délivrance du brevet,
était connue du public, ou par l'exercice pratique de sa fabri-
cation ou par sa description technique dans des ouvrages
publiés , et cela quand même la publicité donnée à la décou-
verte serait provenue d'mi autre que de l'inventeur (F. Ke-
nouard , pag. 169]. Il suffit en eflel qu'un procédé à l'aide
duquel un prodml industriel est fabrique ait été connu
dans le commerce au moment où un brevet d'invention a
été obtenu pour ce procédé, pour que le brevclé ne soit
pas fondé à prétendre au droit exclusif de fabriquer le produit.
La cour de cassation l'a ainsi décidé dans son arrêt du 24 dé-
cembre 1853 (Dalloz, 54, 1, 57). Cependant on ne doit pas con-
sidérer comme divulguée et tombée dans le domaine public
l'invention que son auteur cède à des tiers avant de l'avoir fait
breveter , et le brevet obtenu par les tiers cessionnaires sera
valable. Car le fait de celle cession ne constitue pas la publicité
légale. Il en serait autrement si l'inventeur, après avoir vendu
son invention non brevetée , prenait ensuite pour lui-même un
brevet : par cette cession il a livré sa découverte à la publicité ^
au moins en ce qui concerne le cessionnaire, et elle est néces-
sairement tombée dans k; domaine public. Son brevet ne porte
plus sur un objet nouveau pour tous, cl par conséquent il ne lui
confère pas le droit exclusif (Cassation, 10 février 1810. —
Etienne Blanc, Traité de la contrefaçon^ p. 62). —De même
l'invention ne serait point réputée tombée dans le domaine
public , parce qu'avant la demande du brevet les secrets en
auraient été surpris et divulgués pr la fraude et la mauvaise
foi : et il n'est pas douteux que si I un de ces forbans industriels
avait obtenu un brevet, I auteur aurait le droit de se faire
subroger à sa place; car la loi doit protéger l'inventeur, car c'est
a lui seul ou au légitime propriétaire de l'invention que doit
appartenir le bénéfice. Mais, quelle que soit la faveur due à l'in-
venteur , si le brevet frauduleusement obtenu élait expiré, et
qu'ainsi l'invention fût tombée dans le domaine public, il n'au-
rait plus contre l'usurpateur de ses droits qu'une action en
dommages-intérêts , et ne pourrait pas se faire subroger à un
droit exclusif qui n'existerait plus (Etienne Blanc, p. 44). —
L'invention, avons-nous dit, doit êlre nouvelle, pour qu'elle
puisse faire la matière d'un brevet d'invention : mais si avant
de se faire breveter l'inventeur en a fait usage, si elle est connue,
répandue dans le public, que deviennent ses droits, et mainte-
nant qu'il réclame un privilège , se trouve-t-il dans les condi-
tions requises pour son exercice? — Ici il y a à distinguer :
l'oÛet de l'invention brevetée est-il un procédé, ou bien est-il
«n produit? Là est toute la question : si c'est un procédé, et si
l'inventeur l'a tenu secret, assurément il a pu sans encourir la
déchéance en faire usage avant d'être breveté : mais si l'objet
de l'invention est un produit, et que , soumis à l'analyse , la
combinaison, le secret de ses éléments aient pu être saisis par
l'acheteur, il est évident que par là l'inventeur en faisant usage
de la découverte en livre le secret, et que, le livrant ainsi sans
iésent^ il estprésuoaé renoncer au béuéûce d'une exploitation
n
eitlosîve : par conséquent il s'est imprudemment exposé à la
déchéance. Noos croyons que c'est dans ce dem^r cas seule-
ment que la déchéance sera encourue : en effet, hors ce cas,
auellc raiiion pourrait rendre k^brefet inefficace? Comme le
ît Merlin (F. Brevet d'invention, n**vi), il n'est écrit nulle
part que relui qui a inventé un procédé se prive , par l'emploi
qu'il est fait de son autorité privée et secrètement, pendant un
temps quelconque, du droit oe s en faire garantir la jouissance
exclusive par l'obtention de la patente que la loi déclare néces-
saire à cet effet. — On objecterait vainement que dans l'arti-
cle f la loi ne parle que de ï invention nouvelle , et que l'in-
vention n'est plus nouvelle quand elle est déjà depuis longtemps
possédée par l'auteur an moment où l'on reclame le brevet. —
Ce n'est point par relation au temps où s'obtient le brevet d'in-
vention que la loi se sert des mots invention nouvelle; c'est
uniquement par relation au temps où l'invention a lieu : et elle
ne s^exprime ainsi que pour dire que toute invention nouvelle
est la propriété de son auteur» ou, en d'autres termes, qu'il suffit
qu'elle ait été nouvelle dans son principe pour que son auteur
en soit devenu à l'instant même propriétaire. S'il en était au-
trement, la loi déterminerait un délai passé lequel une
invention ne serait plus considérée comme nouvelle ti ne pour-
rait plus faire l'objet d'un brevet; et non-seulement la loi n'a
pas nxc de délai , mais elle annonce elle-même de la manière
la moins équivoque que son intention n'est point de le faire.
— Et la preuve elle se trouve tout entière dans l'art. 16 : cet
article déclare déchu de son brevet d'invention tout inventeur
ou toi'diêant tel, qui l'aura obtenu pour Jtfs découver tes déjà
contiçn^i et décritei dans det ouvrages imprimés et publiés.
Pourquoi celte déchéance? uniquement parce qu'il y a eu pu-
blicité, parce que le domaine public s'est emparé des procé-
dés mis en œuvre, parce qu'enlin le secret n'a pas été gaitlé. La
loi pouvait-elle mieux faire entendre que l'usage que l'inven-
teur a fait de sa découverte pendant un temps plus ou moins
considérable n'est pas un obstacle à ce qu'il obtienne dans la
suite un brevet d'invention. — Il a été jugé à Paris le S4 dé-
cembre iStfO, qu'un procédé nouveau appliquée un produit
connu, de même qu'un produit nouveau ootenu par un pro-
cédé connu , constituait une iiivenlioti Lrcvctable , pourvu que
l'objet du brevet , procédé ou produit , fût essentiellement dis-
tinct de ceux connus jusqu'alors. — Celte décision est parfaite-
ment conforme aux principes. — Il y a plus, c'est que le pro-
ctMlé, fût -il connu et ancien , si Y usage spécial auquel il est
ndnptè est nouveau , comme c'est là une invention dans le sens
de 1 itrl. V de la loi du 7 janvier 1791, il y aura encore lieu à
brevet : alors c'est l'application du procédé qiii est brevetée et
non le proc<^dé que cnacun peut, malgré le brevet, employer
à tout autre usage ( V. Etienne Blanc, p. 47 ). Cela va devenir
plus sensible par l'exemple suivant : <i Un brevet d'invention
avait été accordé au sieur Laurens, ferblantier, pour la fabrica-
tion d'une cafetière, dite cafetière à siffiet. Ce procédé, appliqué
par Laurens à l'infusion du café , fut appliqué plus tard par Le-
marre à des cafetières dont il était l'inventeur. Laurens les Gt
saisir, et plusieurs experts qui les examinèrent furent d'avis
Qu'elles présentaient une contrefaçon des cafetières de Laurens.
einnrrc prétendit que Laurens n'avait appliqué à l'infusion du
café qu'un procédé déjà connu , et il l'assigna devant le tribunal
de la Seine, alin de faire prononcer contre lui la déchéance de
son brevet d'invention. Jugement du tribunal de la Seine qui
déboute Lemarrc de son exception , attendu que l'application
faite par Laurens à la préparation du café, d un procédé déjà
connu, constitue dans le sens de tart. i'^^dela loi du 1 janvier
1701 une invention nouvelle. — Appel de ce jugement par
Lcmarre. — il mai 1832, arrêt de la cour royale oe Paris qui
confirme. — Les parties étant revenues devant le juge de paix
Aur la plainte en contrefaçon, ce magistrat déclara qu'il y avait
contrefaçon , et condamna Lemarre à tous dépens et dommages-
intérêts. Sur l'appel , le tribunal de la Seine rend , le 4 janvier
I8S3, un jugement infirmatif , qui décharge Lemarre des con-
damnations contre lui prononcées, et ordonne la mainlevée de
ta saisie, attethdu que la loi du 1 janvier 1701 n'accorde le pri-
vilège et les avantages du brevet qu'aux découvertes ou noM-
velles inventions; que si, dans certains cas , un objet nouveau
pe%u donner droit à un brevet d'invention, ce n'est que lorsque
celte application constitue une invention véritable, — Pourvoi
en cassation de la part du sieur Laurens. — Arrêt, a La cour :
Sur le premier moyen , attendu qu'il résulte des lois des 30
décembre 1790 , 1 1 mai de la même année , comme du décret
du 5 vendémiaire an ix , que le privilège concédé par le brevet
d'invention n*est exclusif qu'autant que la découverte ou le
perfectionnement pour lequel il est ooocédé coostitoe une io-
(5S4)
veotion Douvelle; — attendu qu'il appirtient a«
daire, sur les contestations nées à raiioo de Texerace <!• {^
lége exclusif, de décider si le brevet concédé pont mm
invention ou perfectionnement nouveau; — atieâdi a^ ^
jugement attaqué prononce q«e ni la découvette ea «T, «
VapplicaHon faite par le demandeur aux cafetièm de m »
vention ne constituaient on procédé ooovetu; •- attàdii^i
décide également en bit que les cafetières fabriquées pir L»
rens n'ont aucune similitime avec celles mises en drailaliM m
le docteur Lemarre; —attendu que ce iomnent ne coatm
en aucun sens la chose jugée parrarrétde laooorrwiliè
Paris du 1 1 mai 1829, qui ne jugea autre chose, si ce B'ôtp
l'application d'un procédé dqa connu peut coostitaer «nei*.
yel le découverte, s'il est adapté à un nouvel usag^ tandiiqwk
jiigement actuel qu'on attaque se borne à prononcer qae le f»
cédé commun aux deux cafetières, n'étant pas nouvcaQ^nifi
constituer une découverte nouvelle , exclusive, qui lomii
l'emploi de ce même procédé sur des instnuneots diiMnèfafth
de ceux sur lesquels le breveté a obtenu la pemûsnoo de Tiè^
ter; — rejette, etc.... » —On a vu coaunent la docriplîdii
l'invention dans un ouvrage imprimé et publié antcriearaM
au brevet rendait le brevet sans eflet» oomment dam ce»
rinvention manquait d'un de ses carat^ères esseotieb, la s»
veauté : mais à ce sujet une question s*élère, celle de nmt
l'absence de nouveauté résulte de la description Cûtedwa
ouvrage imprimé, soit en langue française, soit en langieétr»
gère sans distinction. — La question a été portée devant b m
suprême dans les circonstances suivantes : En iM9,hmsê
avait obtenu un brevet d'invention pour la oonstmclM im
bateau à vapeur, d'après un procédé particulier dont i tta
l'inventeur. En 1834 . Magendie son œssionnahe fit «é v
bateau appartenant a la compa^ie Frossard et Ibfgfliia.
par le motif que ces bateaux étaient une contrefecoo de oa
pour lesquels le brevet avait été délivré à Rayniooo. La p»
nus avouèrent l'identité du procédé saisi avec ceux de RiyiMit
mais ils soutinrent que le orevet de ce dernier était frafft*
déchéance , parce que le procédé breveté était oooai dîfu
longtemp, et notamment consigné et décrit dans divenot»
ges anglais. Magendie répondait aue ces ouvrages oaïas
point été écrits en français ou publies en France. — Iwgm
qui déclare la déchéance. Appel et arrêt infirmatif àehm
royale de Paris ; pourvoi en cassation contre cette àéôàmy
arrêt de la cour suprême en ces termes : « La cour, coandint
que le S 5 de l'art. 16 de la loi du 7 janvier 1791 prooooceli^
cliéancedu brevet d'invention contre l'inventeur ou se àm
tel, qui sera convaincu d'avoir obtenu une patente po« ^
découvertes déjà consignées et décrites dans des ouvrir*'
primés et publiés; — que cet article général n'admet iw
distinction, et n'indique pas moins les ouvrages publiâcap'
étranger que ceux puoliés en France. — Coittiderant«|aelr »
gement de première instance du 1 février 1835 a èuM. •>
point (le fait , que le procédé donné pour nouveau par Ray»*
avait été déjà publié et décrit dans des ouvrages pabw ^
Amérique et en Angleterre; — que la cour dle-ffévr'
admis, en se décidant exclusivement par la solution dttj**
de droit, et en jugeant que ce sont seulement les ouvncttp
bliés en France qui peuvent motiver sa déchéance daenif
et non pas les ouvrages étrangers qui, n*ayant pas de p#^
tion en France, ne peuvent être légalement réputés coas»*
notamment dans l'art. 0 de la même loi : de «s mw ' *'■
que l'arrêt de la cour royale, en créant une limitâtes »
exbtante dans la loi, et contraire à son texte comine > m0<^
a violé l'art. 16 de la loi du 7 janvier 1791; — casK. » ^
doctrine doit être regardée aujourd'hui comme cooitM*^
nous ne savons aucune décision qui ait été rendue ioim''g|^'
aux principes qu'elle a consacres. — V TroiêUme «•"JJ*
— Enfin, pour qu'il y ait lieu à brevet, il dut que for*
soit licite. Le gouvernement délivrant fe brevet pour aia*^
en aveugle, sans examen, il peut arriver que rufliqedri^
vention pour laquelle le brevet a été obtenu aoit profibe i^
loi;dans ce cas, et aux termes de l'art. 9, titreidehl^
1791 , le concessionnaire est déchu de son droit satfP^
prétendre d'indemnité, et s'exeoœ, suivant la m^"*^'^
vention, à l'application des lois pénalea . — IL JM^
PBunMrTioiiNBMUirr. — Tout moyen d'iyoukr à ^F^
fabrication que ce puisse être un genre de perfecliaa ib'J^
aardéGomineuiieinventaon,ditla loi de 1791 ^'^fV?*!^
de perfectioMMment peut être acoordé pur uoeiaviai>*>^
BAEVBT.
(386)
BBBVET.
brevetée : les deux brevets alors ne peu?enl se naîre ; Tindividu
breveté pour le perfcclîonnement ne pourra exécuter ou ex-
ploiter l'invention principale avant Texpiration du brevet qui la
prttlrgr, pi réciproquement l'inventeur breveté ne pourra ap-
[»liqucr le perfectionnement à son invention pendant la durée
iu brevet de perfectionnement. — Le titre accordé à Tauteur
le la perfection o*enlèvc donc \mni au premier auteur <le la
lêctuiverlc Icxercicc de son litre d'inventeur : et de là ces
un5cquencrs signalées par M. Molard , Dacripiion dê$ machi-
\rs spéeifiéet dans Itê hnvels dont la durée eil expirée : a Si
p premier inventeur veut présenter sa découverte perfectionnée,
l doit s'adresser au second ; et réciproquement le second invcn-
mr ne peut tenir que du premier le sujet auquel il veut nppli-
[uer son nouveau genre ae perfection : ils se voient obligés ,
^oi qu'ils fassent, de travailler l'un pour l'autre; et dans toutes
Ws suppositions , la société y trouve son profit ; car ou bien ils
se critiquent et abrs le public est plus éclairé, ou bien ils s'ac-
cordent et alors le public est mieux servi. » La loi en attachant
la même faveur au genre de perfection qu*à l'invention elle-
même, il était nécessaire d'indiquer en quoi consistait le genre
de perfection ; aussi la loi ajoute, art. 8, titre 3, que les ehan-
gementt déformée ou de proporlions , non plus que les orne-
ments f ne pourront être mis au rang des perfections indus-
irielles. Et voici comment M. de Boufflcrs, rapporteur des
leux projets de loi h l'assemblée constituante, explique dans
me note l'art. S delà première loi. a L'obscurité que plusieurs
tersonnes ont cru trouver dans cet article parait venir de ce
fu'on a pu confondre un degré de perfection avec un genre de
«rfection. Le degré de perfection d'un ouvrage peut tenir au
hoix de la matière , à la forme , à la grâce , à la proportion , à
accord , au fini de toutes les parties» enfin à tout ce qui dépend
lu goût de l'artiste, du soin du maitre et de l'adresse de l'ou-
rier. C'est alors l'espèce de perfection dont l'ouvrage est suscep-
ible; c'est un degré de perfection de plus, mais ce n'est point
n nouveau genre de perfection. Ce qu'on entend par un nou~
Ku genre de perfection tient à une nouvelle pensée , que les
litres agents de l'industrie, que l'inventeur même de la chose
'«ivaient point conçue , et qui procure ou une facilitation de
"avait , ou une extension d'utibté. Or, ce moyen inconnu de
erfection , souvent d'une grande minutie en apparence , mais
une grande utilité réelle, devient nécessairement la propriété
p son inventeur. Il est clair, dit M. deBoufllers en terminant,
l'on a mis ici cent fois plus d'esprit A confondre ces deux cho-
s , qu'il ne fallait de bon sens pour les distinguer. » —
J. Brevets D'IMPORTATION. — Le brevet d'importation est
rordc à celui qui apporte le premier en France une découverte
rangère. Le brevet fait jouir l'imporlaleur de tous les nvanla-
5 attribues à un inventeur (art. 3, loi du 7 janvier iVJl ). 1^
i a voulu en autorisant les brevets d'importation encour.iger
I s|>êculations qui tendaient à nationaliser les industries
raiigêrcs, et notamment les produits de l'industrie anglaise.
£t elle l'a fait en introduisant une exception au principe qui
reconnaît pour brevetables que les industries nouvelles. —
s brevets d'importation ont soulevé deux questions qui ne
nC pas sans importance; nous allons les rappeler succincte-
^nt : on a demandé si le titulaire du bre\et d'importation
kit le droit d'empêcher soit l'introduction, soit la vente en
ance des produits étrangers provenant de l'industrie dont
rnportation a été brevetée. Il est facile de voir que si d'un
té une certaine faveur est due au breveté parce qu'il est utile
encourager de pareilles entreprises, d'un autre c6té il y a
6 inconvénients bien graves à dépouiller le public du droit
hrhctcr les produits étrangers, lorsque ceux-ci sont introduits
> France après avoir subi le tarif des douanes. Aubsi le plus
»nd nombre des auteurs, Vincens, Renouard, Etienne Blanc,
it décide, et nous nous rangeons à eux , que le droit du titu-
ire d'un brevet d'iniportalion se liorne à jouir exclusivement
la fabrication en France, et qu'il ne peut en aucune façon
Imposer à l'introduction et à la vente en France des produits
'angers. — L'autre question consistait à savoir : si le porteur
»n brevet d'importation pouvait être déclaré déchu, parce que
(û seule rendre l'article précité inapplicable , est celle-ci : la
'>êance est une peine et une peine infligée justement a celui
se dit inventeur, tandis qu'il n'a fait cfue copier une indus-
d^Jà décrite et publiée : or cette peine , serait-il juste de
pl iquer à celui qui n'a pas trompé la société et ne s'est point
»^ poor inventeur? Le bon sens dit non : et ici la loi se
^^e d'accord avee le bons sens. L'art. 16, en effet , ne parle
que de l'inventeur et se disant tel, et non de l'importateur. Etsi
l'art. S de la même loi assimile Vimportateur à Vintenteur,
c'est seulement quant aux avantages dont il doit jouir. Ces
motilis que nous ne faisons qu indiquer ont été développés avec
force dans une consultation rédigée par MM. Dclacroix-Frain-
ville. Bonnet père, Billecoq, Tripier, Dupin aine et Scribe, et
nous croyons, avec ces autorités si graves, que la peine de dé-
chéance ne doit point être appliquée à l'importateur. — jÇ 5. Per-
sonnes QUI peuvent être hrkvetées— Les principes de
justice et de droit des gens qui sont enfin sortis triomphants de
ha révolution française, |X)ur débarrasser nos Codes de ces dis|)0-
sitoiis antisociales qu'on nommait droit d'aubaine et droit de
détraction , ne permettaient pas que l'étranger fût placé ici
tlans des conditions moins favorables que le régnicole. Aussi
l'étranger peut en France obtenir des brevets , et il peut les ob-
tenir, que le même droit soit ou non accordé aux Français par
la nation à laquelle il appartient. — La capacité est donc de
droit commun, et, à vrai dire, nous ne saurions si^n:: 1er aucune
exception à la règle. L'individu frappé de mort civile peut olJ-
tenir un brevet, car l'espèce d'échange qui s'opère entre l'in-
venteur qui livre son secret, et la société qui lui accorde un
privilège, est un contrat du droit des gens : seulement le mort
civilement ne pourra , aux termes de 1 art. 25 du Code civil agir
en justice pour le maintien de son droit que par le ministère
d'un curateur: et, quant au brevet par lui obtenu avant sa
mort civile, la jouissance en appartiendrait â ses héritiers. *
Nous ne reviendrons pas sur quelques points qui sembleraient
prendre ici naturellement leur place, si nous n'avions pas dû les
signaler plus haut. — Le lecteur sait, par exemple, que l'inven-
teur auquel on aurait par des moyens coupables , tels que vol
ou corruption d*ouvriers> dérobé la connaissance de sa décou-
verte pour obtenir un brevet , consene toujours son droit , et
peut demander aux tribunaux sa subrogation dans les privilèges
du brevet; ajoutons seulement que la même subrogation devrait
être accordée , soit au légitime acquéreur du brevet , en cas de
refus par le breveté d'exécuter le contrat , soit à l'associé du
breveté, qui, en expliquant pourquoi le nom du breveté figure
dans le brevet, prouverait que les conditions de l'association
n'ont point été remplies , et que cependant c'est à lui associé
qu'est due l'invention (Renouard, p. 415). — $4. Formalités
ET conditions A REMPLIR POUR OBTENIR DES BREVETS , ET
AUTORITÉS QUI LES DÉLIVRENT. — Lc pétitionnaire doit
1° versera la caisse du receveur général une somme de 50 fr..
quinze ans ; 2° déposer à la même caisse une obligation ou son-
mission de payer, dans le terme de six mois , la somme qui
formera la seconde moitié et le complément de la taxe. Si celte
soumission n'était pas remplie, le pétitionnaire s'exposerait à
voir prononcer par le ministre la nullité de son brevet. (Cir-
culaire du 20 décembre 18*22). — Le receveur délivre au dé-
f)Osant une quittance de la somme versée et un récépissé de
'obligation restée entre ses mains. {Circulaire du 20 déeem"
bre !822). — Le pétitionnaire doit déposer au secrétariat géné-
ral de la préfecture de son département , indépendamment des
quittances et récépissés que lui a remis le receveur général , les
objets suivants dans un paquet cacheté : 1** sa demande sur
papier timbre au ministre de l'intérieur à l'efTet d'obtenir un
nrevet de cinq, dix ou quinze ans à son choix, pour l'tnveii-
Itofi, lepfTjTff l^onnemenl ou Vimportation de son industrie;
2** sur papier timbré le mémoire descriptif des principaux
moyens et procédés qui constituent la découverte : celle des-
cription doit être claire et exacte ; V* des dessins doubles et
exacts , faits sur échelle par plan, coupe et élévation , signés
par lui , ou bien un modèle de l'invention ; 4<* un état , fait dou-
ble , également signé par lui , des pièces renfermées dans le
paquet. (Circulaire du Z octobre 1806. — Instruction des
30 octobre 1813 et i''' Juillet 1817.) —Toutefois il a été jugé
par le tribunal de la Seine que le défaut de jonction du mémoire
descriptif des procédés à la demande du brevet d'invention
n'emporte déchéance du droit de brevet , qu'autant que dans
l'intervalle de la demande à la production du mémoire ces pro-
cédés auraient été connus. — Au dos du paquet à lui remis , le
secrétaire général de la préfecture dresse un proc^verbal de
dépôt , dont copie sur papier timbré est remise au pétitionnaire.
Un droit de 12 fr. est alloué au secrétaire général de la préfec-
ture pour ce procès-terbal , à la charge par cet agent de poar^
voir aux frais de timbre et d'enregistrement. ( Circulaire des
3 octobre 1806 #1 20 décembre 1822). — Des deux doubles de
quittance et récépissé remis par le receveur général, l'un est
49
BBSVBT. (
destiné au ininUtère de i'intériear , et doit être enregistré
moyeDiiaiit le droit ûxe de i fr., non compris le décime addi-
Uoiuiel. L'autre double , gui n'a pas besoin d*élre enregistré,
reste déposé au secrétariat de la j^réfecture. ( Circulaire du
SO décembre 1832). — Toutes les pièces sont^ dans la huitaine ,
transmises par le préfet au ministre de l'intérieur. — A Tarn-
▼ée de la dépêche , le procès-verbal ci-de&sus est enrc^stré , le
paquet est ouvert» et un certilicat de demande expédie sur-le-
champ à I auteur, qui entre en jouissance de ses droits à partir
de la délivrance de ce certiûcat. — Tous les trois mois une or-
donnance du roi ratifie les certificats délivrés pendant le tn~
mestre précédent , et proclame définitivement les brevets. Elle
est insérée au Bulletin det lois. ( Imiruclion d^oclobre 1815 et
juillet 1817; arréi du 27 $eplembre 1800 ; décret du 25 jan-
vier 1807.) — Si un requérant ou un propriétaire de brevet
▼euleut faire des additions ou modifications à l'objet énoncé
dans leur demande ou brevet, il faut, pour que les droits du
brevet s'étendent à ces changements, qu ils déposent , dans les
formes susindiquées , la description de leurs nouveaux moyens
au secrétariat général de la préfecture, afin qu'il soit délivre par
le ministre de l'intérieur un eerlificai d'addilione , de change
w^nli ou de perfectionnementâ. Le droit à payer, dans ce cas,
à la caisse des brevets , est de 24 fr. (Inslruclion de 1815 et
1817. ) — Aux termes d'un arrêté du 5 vendémiaire an ix,
art. 2 , les brevets reguis dans les formest légales doivent être
délivrés par Tadmimstration sans examen préalable. Mais
chaque expàiition de brevet porte qu'en l'accordant sans exa~
men le gouvernement n'entend garantir en aucune manière ,
ni la priorité, ni le mérite, ni le succès de l'invention. — L'ad-
ministration ne peut , sous aucun prétexte , refuser de délivrer
tous les brevets qui lui sont demandés, et une décision ministé-
rielle qui refuserait un brevet devrait être annulée par le
conseil d'Etat. — Le comité consultatif des arts et manufac-
tures, établi auprès du ministère de l'intérieur, doit se
borner au rôle indiqué par son nom même , c est-à-dire par
exemple d'avertir que l'invention pour laquelle un brevet
est demandé n'est pas nouvelle; oue la description de cette
invention est incomplète ou obscure , et qu'il y a lieu de
demander au pétitionnaire de plus amples renseignements
(F. Renouard, p. 24»; Regnault, p. 154). —,^5. Du-
mÈE D£$ BREVETS. PROROGATION. — La loi a fixé la durée
des brevets à cinq, dix ou quinze ans , et cette durée est
déterminée par le choix du breveté, sans qu'elle puisse excéder
quinze années. Toutefois, comme les années de jouissance ne
commencent à courir que de la date du certificat délivré par le
ministre, l'inventeur pourrait suivant nous, même après avoir
requis un brevet de cinq ou dix ans, et tant que le certificat de
sa demande ne lui a pas été délivré, requérir que le brevet lui
soit accordé pour une durée plus longue : mais, une fois le certi-
ficat expédie, l'inventeur n est plus le maître de modifier sa
demande : les conditions oue cette demande relate deviennent
la base de son traité avec la société. Le certificat qui lui en a
été donné forme son titre; l'autoriser à changer ce titre serait
évidemment blesser tous les principes consacrés en matière de
contrats. — La jouissance établie par la délivrance du certificat
ne devient définitive, aux termes du décret de 1807, que par
l'expédition de l ordonnance royale qui doit suivre ce certificat ;
mais il est incontestable ((ue l'inventeur, muni seulement du cer-
tificat, peut céder sou privilège et poursuivre les contrefacteurs.
Ce que nous venons de dire sur la faculté qu'a l'inventeur de
modifier sa demande avant la délivrance du certificat ne touche
point un autre droit, dont le gouvernement peut user pour pro-
longer la durée des brevets; nous voulons parler de la proroga-
tion. — Le terme de quinae années est le plus lon§[, et ne peut
être prorogé que par une déposition législative : mais il n'en est
pas de incine de la durée de cinq ou dix ans pour laquelle le
breveté peut deoMuder et obtenir une prolongatioD qui, dans
tous les cas* ne lui est accordée qu'à la charge de payer le surplus
des droits exigés et de remplir tes formalités voulues par la loi^
et sans que la prolongation jointe à la durée primitivement
fixée puisse dépasser le terme de quinze années. Pour ces pro-
longations le gouvernement est mvesti d'un pouvoir discré-
tionnaire, et le conseil d'Etat a décidé, dans une ordonnance
rendue le 30 décembre 1822, que la décision par laquelle le
minière de l'intérieur refuse d'accorder une prolongation de
brevet, est un acte de simple administration, non susceptible
d'être attaqué devant le conseil d'Etat par la voie contentieuse.
Les tribunaux sont pareillement incompétents pour connaître
du refus de prolongation, et cependant il a été jugé qu'ils étaient
compétents pour régler l'effet de ces protongationa émis les cas
particuliers qui leur sont déférés. Si, par exemple, un brevet
)
de perfectJODiiemeQt a été obtenu par la même iadostrietmi
la prolongation accordée à l'inventeur, les tribunaux pooma
décider la question de savoir si le brevet de perfectiooonixg
ne peut être exploité qu'après l'expiration du tenue primitive
mrut fixé dans le brevet, ou seulement après la proloiiniM.
Cette décision, qui tient à Vefel et non à la légalité àtU^
longation, n'est pas un empiétement sur les pouvoirideriaw-
rité (F. Etienne Blanc, p. 65). — Le terme de quinte tAim,
avims-nous dit, ne peut être prorogé que par une dispoûiM
législative : et cependant il a été jugé que le goufcnmM
pouvait valablement et sans l'intervention de l'aulonté \tp^
tive accorder une semblable prorogation. Cette décision œD*
parait pas devoir (aire jurisprudence; et en effet la prolon^
d'un brevet au delà de quinze ans n'est pas un acteuadmiiùita-
tiou : il n'y a que la loi qui puisse reculer la limite qu'elle idi-
même tracée a la plus longue jouissance exclusive qui dm
être accordée pour prix d'une invention. Il n'y a aocon v^h
ment à tirer (w l'art. 14 de la charte; la charte ncdonoeauBi
le droit de faire des ordonnances que pour l'exécution dakc
et d'ailleurs des lois générales , comme la constilotloo è
l'an VIII et la charte, ne sont pas aisément présummdênp
aux lois spéciales, telles que celles sur les brevets(r. heamn,
p. 332). — S 6. DÉCHÉANCE DES BEKVETS. — Lescasèè-
chéance des brevets sont énoncés dans l'article 16debb4
7 janvier 1701. Nous y renvoyons le lecteur. L'un demasci
celui où le procédé breveté a été consigné et décrit àat a
ouvrage imprimé et publié antérieurement ; mais la dêcknu
sera-t-elle pareillement encourue si le procédé, sansèirtau
consigné ei décrit dans un ouvrage, était cependant asaad
comme tombé dans le domaine public. En présence duink
si formel, l'affirmative est impossible; car en même Wxf^
par un juste respect pour le mérite de l'inventeur, le kpiÀt
était conduit à protéger les droits de rantériorité, il awtu
témoignages ,
taché à des signes certains, irrécusables, alors il a bitce^
raison lui commandait de (aire, et le béneficede l'aDténonUM
attribué exclusivement aux découvertes eonsignéa tiiic^
dans un ouvrage publié. Mais n'allons pas conclure delà (>
celui qui aura été breveté pour un procédé déjà connutir
tombé dans le domaine public, quoique non consigné (ho^a
livre, pourra jouir dans toute son étendue du droit sltack i
brevet 1 nullement; car si on ne peut lui opposer celle ank^
rite comme déchéance entraînant la nullité de son hn^tué
pourra du moins lui être opposée comme exception pv
ceux qu'il osera poursuivre en vertu de son titre vss^
L'ouvrage dont parle la loi doit être imprimé et fMt, «•
il faut conclure que si la découverte était consignée el <it^
dans un ouvrage imprimé, mais non publié, cela nesnffiniii*
pour faire encourir la déchéance, a ta publication seolf. ■
Etienne Blanc, p. 73, coiistituela publicité: jusque-là IWt^
bien qu'imprimé, est toujours inconnu, et ne peut étie a*
déré que comme un manuscrit çui n'est pas sorti des noiisi
l'auteur. On sera toujours admis à critiquer le lait de po»»
tion
dont • ^A«9M.ii«.<. auftMi pvui VIlUKailVk •<■ uv»«<^«->^>~ ,
mandé si le breveté aevail être frappé de dérbéance Itft^
avait laissé partager par d'autres pendant plusieurs aiw^"
jouissance de son brevet, et si sa tolérance en pareil ct»^^
valait à une renonciation ; la cour de cassation, dans u» <*
du 28 nivôse an xi, a décidé la négative. « Vu l'artide ifiM
loi du 7 janvier 1791, portant aue le propriétaire de b pjn
obtenue pour une découverte n en sera déchu que dan» v"^
déterminés par ledit article. Attendu que la loi du?^*
1791 énonce des cas dans lesquels celui qui a obtenu «o^
lége peut en être déclaré déchu ; que cette loi ne place f"**,'
nombre des cas de déchéance celui auquel l'inventevrpn^
gie aurait souffert pendant plusieurs années que d'aulne l^
sonnes se servissent de son procédé ; que Tespèt dorn J
loi parle, la plus rapprochée ae l'hypotnèse naturelle, ei»
portée au numéro 4 de l'article d>dessus cité, qui oblig«''J*
leur, à peine d'être déchu, de mettre sa découverte en *pJ
dans les deux ans à partir de la date de sa patente; a» r
dans la cause présente il n'a pas été prétendu ^•'J^*^
laissé passer deux ans sans user des procédés de son "J**?
qu'il parait au contraire qu'il n'a cessé de fabriquer **rj
en exécution de sa patente, d'où il suit que k tribaaaiair
BREVET.
(887)
BRETIA-TASA.
le Paris a excédé ses pouvoirs en créant un cas de déchéance
[ui n*e8t pas dans la loi, et fait une fausse application de Tun de
eux qu'elle autorisait ; que par suite il y a violation de la chose
âgée par Tarrèt du 7 avril 1 789 : Casse, o Quoi au'il en soit, si
( défaut d*usage pendant deux ans, prévu par le $ 4 de l'article
6 de la loi du 7 janvier, est une cause de déchéance, il ne faut
tts oublier que la déchéance n*est pas encourue de plein droit,
[ue la loi permet au breveté de justifier son inaction, aue c'est
lai de faire connaître ses moti» et de combattre la déchéance
ont il est menacé. Cette justification doit être faite devant l'au-
nilé judiciaire et appréaée par elle, a Du reste, dit Renouard,
est prudent aux brevetés de faire authenliquement constater,
rant l'expiration des deux années, l'existence des motifs pro-
res à justifier leur inactivité. Ils peuvent même s'adresser à
rdministration, non pour l'établir juge de la validité de ces mo-
^, mais pour lui demander acte de leurs déclarations, ou même
•ar obtenir d'elle la faveur d'une enquête. — Mats à partir de
telle époque court le délai fatal des deux années ? Est-ce de la
te du certificat de demande délivré par le ministre, ou bien
î\a date de l'ordonnance royale, qui déclare l'inventeur défi-
îtiveiuent breveté. La loi de 1791 dit : à compter de la date de
f paUnêe, Mais le-décret du 35 janvier 1807 est postérieur à
Ue loi, et ce décret déclare que le certificat équivaut de tous
rnts au brevet, et oue les années de jouissance commencent à
rtir de sa date ; c est donc aussi à partir de sa date que le
«veté est soumis aux obligations iniposées par la loi. Telle est
ïpinion desauteurs (F. Renouard, p. 319; Etienne Blanc, p. 78).
- Les causes qui entraînent la déchéance des brevets doivent
re portées devant les tribunaux , et les tribunaux peuvent
I être saisb de deux manières : soit par une action pnncipale
tentée contre le breveté afin de le faire déclarer décnu de son
roit, soit par la voie d'exception opposée au breveté par celui
1*11 poursuit en contrefaçon. Ces deux actions, suivant (qu'elles
ot mtentéeSy produisent des conséquences bien difTerentes
qu'il est utile aindicfuer. Si la déchéance a été prononcée sur
le poursuite par voie d'action principale contre le breveté,
le profite à tous, et l'industrie brevetée tombe dans le domaine
iblic. Au contraire, lorsque la déchéance est opposée par voie
exception, elle ne profite qu'à celui qui l'a fait adopter par le
ige devant lequel il est poursuivi en contrefaçon. Le breveté
'en conserve pas moins le droit de poursuivre d'autres contre-
cfenrs, sauf à ceux-ci à invoquer les mêmes exceptions, mais
ns pouvoir les invoquer comme chose Jugée. (Etienne Blanc,
BO). Relativement à la compétence, il y a encore des différences
(portantes. On avait pensé d'abord aue tout ce qui touche aux
evels avait été réservé par la loi à I appréciation Aes juges de
tx, comme juges du premier ressort. Pour ce qui concerne
ction en contrefaçon, on avait raison ; car cette action n'est
^ftne action possessoire, et qui à ce titre doit rentrer dans les
lites de la compétence du juge de paix; mais quand il s'agit
ta déchéance poursuivie par voie (Taction principale, comme
ffs la propriété, c'est-à-dire le pétitoire, est mise en question,
tait une grave erreur de vouloir en saisir le juge de paix. Ce-
idant la doctrine s'est montrée longtemps indécise sur ce
lot : roab aujourd'hui elle est fixée d'une manière invariable,
r la compétence des tribunaux ordinaires en matière de dé-
bnce poursuivie par voie d'action principale , une autre opi-
lo s'est encore formée : on a prétendu que le droit de pro-
Bcer la déchéance d'un brevet appartenait exclusivement à
itorité administrative, et on se fondait sur ce que l'autorité
int seule le droit de conférer le brevet, elle devait tout natn-
liment avoir seule le droit de le révoquer. Voici comment
nrion de Pansey, dans son traité sur la compétence des juges
paix, cbap. 63« réfute cette doctrine : cr L'action principale
oéchéance, n'étant pas placée dans les attributions des juges
paix, doit être portée devant les tribunaux ordinaires et non
conseil d'Etat. Je parie du conseil d*Etat, parce qu'une de-
nde en déchéance tend à l'annulation et au rapport d'un
e adoDinistratif. Mais cet acte est d'une nature toute parti-
ière ; rendu sans examen, ce n'est ni une décision, ni un
«ment ; ne pouvant pas être refusé, ce n*est pas un acte libre';
* conséquent on peut le juger et l'anéantir sans contrevenir
I volonté du ffouvernement, sans attenter à l'autorité du pou-
r exécutif. Aussi l'usage est-il en faveur des tribunaux, du
ins c'est ce que j'ai vu pratiquer. x> Aujourd'hui il ne s'élève
s de conflits sur ce point, et la compétence des tribunaux
inaires est reconnue.— La déchéance des brevets, considérée
( le point de vue de b juridiction, donnerait encore lieu i
M>mDreoaes et intéressantes questions ; niais les bornes où
t sommes resserrés nous en interdisent l'examen; en coosé*
nce et pour terminer cette esquisse, nous n'avons pins qu'à
dire quelques mots des droits résultant de la propriété des bre-
vets. — ^ T' Droits des propriétaires de brevets. —
I^a propriété des brevets est en général soumise aux règles delà
propriété ordinaire, elle est susceptible d'être cédée à Ulrc gra-
tuit ou à titre onéreux ; en sorte que le brevet, comme toute autre
chose, peut devenir la matière des contrats. L'article 12 de la
loi du 7 janvier attribue au breveté le droit exclusif de jouir et
de tirer parti de sa découverte ; nul que lui par conséquent ne
peut fabriquer les produits de l'industrie brevetée, quand même
il serait allégué que ce n'est point pour en faire un objet de
commerce; nul ne peut les vendre lorsqu'ils proviennent d'un
autre que lui, fussent-ils même fabriqués par un tiers qui ne
serait pas le vendeur. Mais tout propriétaire de brevet a droit,
suivant la même loi, de former des établissements dans toute
l'étendue du royaume, et même d'autoriser d'autres particu-
liers à faire l'application et l'usage de ses moyens et procédés,
et il peut dans tous les cas disposer de son brevet comme d'une
firopriété mobilière. — Aux termes de l'article 14, tit. ii de la
oi au 25 mai , le breveté peut encore contracter telle société
qu'il lui plaît pour l'exercice de son droit ; mais d'après le même
article il lui est interdit d'établir son entreprise par action , à
peine de déchéance de l'exercice de son brevet. Le motif de cette
disposition est facile à saisir. Le législateur a craint l'agiotage,
et aans le temps où il disposait ses craintes étaient assurément
fort légitimes : l'aeiotage , il est vrai , n'avait point encore pris
cette marche ascendante, par laquelle, trois ans plus tard , il de-
vait tout envahir; mais déià, à la faveur des embarras financiers,
résultat nécessaire des embarras politiques, la tourbe des trafic
quants s'agitait. On spéculait, on faisait à peu près marché de
tout ; il fanait donc, et dans l'intérêt de l'industrie, prendre garde
que les brevets ne devinssent trop facilement la proie des spécu-
lateurs. Cependant le décret du 25 novembre 1806 est venu lever
cette interaiction, en déclarant queceux qui voudraient exploiter
leurs brevets par actions seraient seulement tenus de se pour-
voir de l'autorisation du gouvernement j il y aurait ici à exa-
miner si ce décret, qui contient une véritable usurpation sur le
pouvoir législatif, est obligatoire. Quelques auteurs, et notam-
ment Renouard, n'hésitent pas à ledéclarer obligatoire, et ce der-
nier auteur ajoute même que, s'il s'agissait d'une société en nom
collectif, l'autorisation ne serait pas nécessaire. — Nous venons
de dire que le breveté pouvait céder son droit en tout ou en par-
tie. Cettecession est assujettie par la loi du 25 mai, t. 2, art. 15,
à certaines formalités particulières : 1<* La cession doit être
faite par acte notarié. — 2» Elle doit être enregistrée à peine de
nullité aux secrétariats de préfecture des départements du cé-
dant et du cessionnaire. — V* Sur l'avis qui en est donné par les
préfets , le ministre de l'intérieur fait publier la cession par la
voix du Bulletin des lois. — Quand le cédant et le cessionnaire
habitent le même département, il suffit que l'enregistrement
soit requis par l'une des deux parties. — Dans tous les autres
cas, à aéfaut du double enregistrement, la cession est nulle, et
par conséquent le cessionnaire ne peut poursuivre les contrerai
leurs ni attaquer un second acte oe cession postérieur au sien,
mab revêtu de toutes les formalités légales. A cette occasion on
demande si , quand un acte de cession a été revêtu de la forme
notariée et soumis au double enregistremeiit , mais n'a pas en-
core été publié par la voie du Bulletin , le cessionnaire est re-
cevable à poursuivre les contrefacteurs. Regnault , p. 186 ,
se décide pour la négative, par le motif que les tiers n ont mi
connaître la cessbn. Mab nous préférons l'opinion de Re-
nouard , p. 305, qui se prononce pour l'affirmative, par le mt^
tif qu'on ne peut pas imputer au cédant ni au cessionnaire
I inaccomplissement d'une formalité dont l'exécution dépend
du ministre de Tintérieur ( F. GoirrBEFAçoN et Propriété
industrielle). L. R. RONIEAH .
BREVET, né à la Rochelle, passa ieune à Saint-Domingue,
où il fut secrétaire de la chambre d agriculture au Port-au-
Prince. Il a publié un Essai sur la culture du café, avec l'Hid-
(ûire naturelle de celte plante, 1768, in-8<», ouvrage précieux,
et qui est le résultat de trente-cinq ans d'oteervations. Rrevet a
aussi publié un Mémoire sur la culture du gingembre.
BBBVBTAiBE. C'est l'impélnQtd*»! brevet (F. Ree^vt).
BRByvTEB, ▼. a. donner on brefet à quelqu'un, se fiure
breveter par le geavernement. -^ Bbbvbté, tx, ptrtidpe, qoi
a un brevet.
bbbtecx, s. m. (ierm. de pé^, erochet de 1er dent on se
sert pour tirer les eralies et les honards d'entre les fentes on
crevasses des rodiers*
BBETIA-TASA (voissiaux toutlt/i (antU.), nom qifon donne,
en latin, à plusieurs rameaux des artères et veines spiéniques q«
BBETIAIBE.
( 388 )
BREVIHT.
sedistrîbuenlau grand cul-de-sac de rcslomac, cl qui s'anasto-
mosent avoc les vaisseaux de cet organe.
BBÉVlAlBR [hisl. ecclés.)y livre d'église qui contient, pour
chaque jour de la semaine et pour chaque félc, l'office aivin
que les ecclésiastiques doivent dire chez eux quand ils ne peu-
vent y assister. Le docteur Mége tire l'origine du nom de bré-
viaire de la coutume qu avaient les anciens moines de porter,
dans leurs voyages, de petits livres qui contenaient les psaumes,
les leçons et cequ on lisait en chaire : le tout extrait des grands
livres d'église; et le P. Mabillon assure qu'il a vu, dans les
archives iV* (Jleaux, deux pareils livrets qui n'avaient pas plus
de trois d(»igls de large, cents en très-petits caractères, avec des
abréviations, où très-peu de syllabes exprimaient une période
entière. Dans la prinutivc Eglise, tous les chrétiens se faisaient
un devoir de réciter l'olTicc ; plus tard . cette coutume fut res-
treinte aux seuls clercs et bénéticiers, et fniit par devenir pour
ces derniers une obligation rigoureuse. Au xV' siècle, c'était un
cas résené au jugement des évoques que d'avoir été trois jours
sans dire le bréviaire. Le concile de Lalran, tenu sous les papes
Jules II et Léon X, décréta la constitution expresse qui oblige
les ecclésiastiques jouissant de bénétices à réciter le bréviaire,
sous peine, en cas d'omission, d être privés temponiirement des
fruits de leurs bénéfices, et même d être dépouillés de ces bé-
néfices, si, après avoir été avertis, ils ne s'amendent pas. C'était
pour se conformer à ce passage du Psalmisle : Seplies in die
taudem dixi libi, que les premiers chrétiens, à différentes
heures du jour et de la nuit, se réunissaient dans les temples
pour chanter les louanges du Seigneur. Il y avait en consé-
quence sept offices : les matines, qui se disaient avant le jour;
les laudes, qu'on célébrait au lever du soleil; prime, tierce,
sexle, none, fixées à certaines heures de la journée; les vêpres
et les complies, qu'on disait le soir après le coucher du soleil.
Plus tard , on réunit dans un seul livre les prières qu'on réci-
tait dans ces offices pour les personnes qui ne pouvaient pas y
assister. On y inséra aussi les Vies des sainls, telles qu elles
étaient alors. Telle fut l'origine du bréviaire. D'abord chaque
société eut son bréviaire particulier, comme elle avait dans ses
églises des prières particulières. Les différents ordres religieux
avaient chacun le leur. Dans cette confusion , et pour remédier
aux irr^ulari tés qu'un trop grand arbitraire avait introduites,
le pape Pie V, le premier, fit dresser un bréviaire pour l'usage
universel de l'Eglise, intitulé : Breviarium romanum ex decrelo
sacra -sancii eonciiii Iridenlini resiilulum, et auquel Clé-
ment Vin et Urbain VIII apportèrent à leur tour des réformes.
Avant celte époque, le cardinal Quignon, du titre de Sainte-
Croix, avait entrepris, sur les conseils des papes Clément Vil
et Paul III, une reforme des bréviaires existants, afin d'arriver
a l'uniformité. Celui qu'il publia, et qui porte son nom, avait
pour but, comme il le dit dans sa préface, de faire lire prin-
cipalement l'Ecriture sainte penaant toute l'année et les
Psaumes en entier chaque semaine. Il en avait retranché le
petit office de la Vierge, les traits ou versets, les répons et plu-
sieurs autres choses semblables que le chant a introduites dans
l'Eglise. Ce bréviaire fut autonsé par les papes Paul III et
Paul IV, et eut en France surtout un grand nombre d'exem-
plaires. Ce qui n'empêcha pas la faculté de théologie de Paris de
le critiquer et d'en taire la censure en 1555 dans un ouvrage
intitulé : Noiœ censurariœ in sacrum Quignonis breviarium.
Cependant ce bréviaire fut réimprimé plusieurs fois avec l'ap-
probation des docteurs de Sorbonne et privilège du roi. On en
compte au moins quatre éditions faites à Lyon. Ces mêmes
docteurs furent jusqu'à s'en servir contre le jésuite Maldonat,
pour établir la conception immaculée de la sainte Vierge. Il
parait l'ertain, d'après cela, que ce bréviaire fut en usage parmi
le clergé de France, même après la publication du bréviaire
romain; mais celui-ci finit par l'emporter, et le bréviaire Qui-
gnon fut entièrement supprimé. — Dans le Bréviaire romain,
on récite le dimanrlie à malin<*« dix-huit psaumes en trois noc-
turnes , douze au premier et trois à chacun des deux autres.
Les autres jours de la semaine, qu'on appelle fériés, et aux
fêtes siïuplcs, on en récite douze en un seul nocturne. Pour les
fêtes, excepl»*' celles qui sont simples, on en récite neuf, mais
aux fêtes de Pâques et de la Pentecôte on n'en récite que trois.
Après les psaumes de chaque nocturne, on lit trois leçons
3ui sont précédées de quelques versets, d'un Pater noster et
'une prière pour demander la bénédiction, et terminées par
des répons, hors la dernière, après laquelle on dit le Te Deum,
les jours de fête et les dimanches qui ne tombent pas dans
l'avent ni dans le carême. A laudes, on dit toujours sept
psaumes et un cantique sous cinq antiennes, ou trois antiennes
seulement dans le temps pascal; dans ce temps-là , on ne dit
qu'une antienne pour chaque nocturne, quelque noaibre.
psaumes qu'il renferme. A prime, les jours de fêle et lesani^i
on ne récite que trois psaumes; les dimanches cl l^sfetn^
en récite quatre, hormis le temps pascal, où Ton n'en m.
que trois. A prime, on récite, le dimanche, le syInt)oic(W^a|.
Athanase après les psaumes. A tierce, sexle et none, on [«^
toujours trois psaumes, qui sont des parties du gramj pun
118, Beati immaculati. \ vêpres, on récite cinq psaun»»,^
quatre à complies. De plus, on récite un Pater, un Àtt.t
Credo au commencement de matines et de prime ri à la fin/-
complies; au commencement des autres heures, on réciirn
lement un Pater et un Ave, hormis au conimenccii)n.i -
complies, que l'on dit une courte leçon, un Pater^l^Cu
teor, les versets Converte nos, etc., et ueus in adjutorivm n
h la fin des laudes, des petites heures et des \éprf),cOb
toujours l'oraison propre de l'office que l'on fait; ott cn^^i •
Quelques autres aux jours moins solennels , comme Jon^
1 office n'est pas double, etc. A la Gn des laudes, on diiijr-
les psaumes une leçon brève, une hvmne, un verset, ut^».
tienne et le cantique Benedictus. On fait la même d'v
vêpres après les psaumes, excepté qu'au lieu du cantique il^v-
dictus on dit le cantique Magnificat. Après les psaorn^ ■
complies, on dit une leçon brève, une hymne, quelque t^:-
sels, une antienne, le cantique Nunc dimittis et une onM
qu'on fait précéder de quelques prières les jours inuins %is
nels, puis l'antienne de la sainte Vierge avec son oraim i
commencement des matines, après le Pater.VÀcetWtÇpr
et l'invocation ordinaire, on dit le psaume Vemle, mlkm
alternalivemenl par versets avec des antiennes. Eniiooii<ii.
toujours à la fin dos psaumes le verset Gloria Pu<n,rïf .n-
ceplé les trois derniers jours de la semaine sainte, oal>£'
est un peu différent. On ne dit qu'en ce tenips-li tr H'
et VAve au commencement des heures; et de plus krrr."-.
matines et h prime, puis les psaumes sans antiennes et sr
verset Gloria Patri, etc. On lit les leçons à matines ai >'
naire, sans demander la bénédiction. A la fin dcsbeur^.
dit un verset , une fois le Pater, le psaume 50 Misernt -
une oraison conforme aux mystères que l'Eglise cêlèUr. ^
samedi saint, à vêpres, on ne dit qu'un psaume, qui d:) ■
communion de la messe ^ puis l'oraison, gui en f^l h ^*-
communion. Ceux qui disent en particulier l'office coma»
cent les vêpres par un Pater et un Ave à l'ordinaire. I/;e
de l'Epiphanie, on ne dit point au commencement des nuir.-
le psaume Venite, exultemus, ni l'hymne : le psaume est ry^
au commencement du troisième nocturne. Le jour delà T*
saint, outre les vêpres de la fête, on dit les vêpres des »^j
et le lendemain, outre les matines et les laudes du jour, (c'j
les matines et les laudes des morts. Telle est la disj^ -^
générale du Bréviaire romahi. Les autres prindpaoi t^
viaires, ayant à peu près la même disposition, sont ceai^
bénédictins de Cfteaux ou des bernardins, des chartrw*
prémonlrés, des dominicains, des carmes, des francisrai^^
des jésuites, de Cluny, de l'Eglise de Lyon, de celle de Misi
le bréviaire Mozarabe ou des ecclésiastiques en Espagne.' -i
des Grecs, les deux de l'Eglise arménienne, celui des Mr^
nites, des Cophtes, des Abyssins, etc. Il serait troploni^H
énumérer tous.
BRÉVIATEUR (hisl. anc). C'éUit le nom d'un oflki''^
empereurs d'Orient, chargé d'écrire et de transcrire l« «"i^
naiices du prince. On appelle encore à Rome bréviainn i
abréviateurs ceux qui écrivent et délivrent les brefs <top
(F. Bref). ,
BREVINT (Daniel), théologien protestant né à J^*:^
I61G, mort en 1695, passade l'université de Saumurdan*'*
d'Oxford pour y achever ses études. En 1638, il f"l*'*1
associé du collège de Jésus dans cette dernière ville, doo i "^
expulsé par les commissaires du parlement pour avoir r^^
d'adhérer au eovenanl. Il prit alors le parti ae retouraff-^
sa ville natale; mais, celte dernière étant tombée au POi>' J
l'armée parlementaire, Brevint s'enfuit en France. 1/ î '^ j
pasteur d'une congrégation protestante en Normandie. P^J
temps après , le vicomte de Turenne le choisit pour son 'V
pelain. A la restauration, Charles II, qui se souvint l> *.^
en exil, lui acconla une prébende dans l'église de Durban '
1662, il prit le grade de docteur en théologie, et fat o
doyen de Lincoln en 1681. Brevint a laissé un fnad »'
d'ouvrages presque tous dirigés contre les catholiqu«. ^ *^ j
citerons que les suivants : 1** Missale romanum on /« '*'' ' ^
deur et le mystère de la messe romaine mis à détone* '
expliqués en faveur des chrétiens réformés et non rt'i'-^
Oxford, 1672; 2« le Sacrement et le Sacrifice chrétien, Ov *
BRETDBL.
( 389)
BREVE.
1675, et à Londres, 1739, troisième édition; 3"* Eucharùlim
rhriêiianœ prœientia rcalis,el poniifieia ficla; luculenlis-
$imi$ non teêlimoniis modo, sed eliam fundanienlis , quibus
fête iota 55. ptUrum ikeoiogia mtiiur, hœc explosa, illa suf-
futla ei asierUi. Tous ces ouvrages sont écrits avec une passion
haineuse contre le catholicisme.
BBÉvio (Jean), Tun des bons écrivains de l'Italie nu wi*"
siècle, ne à Venise d'une famille plébéienne, embrassa letat
ecclésiastique. On cioit qu'il était chanoine du chapitre de
Cenada en 1545. Il avait habité Home pendant plusieurs années,
et en avait fréquenté les sociétés les plus brillantes. A beaucoup
J érudition, il joignait un esprit un et délicat et un goût Irès-
rif pour les arts. Il écri\ail également bien en verset en prose;
nais, ami d'une vie molle et tranquille, il ne composa jamais
in ouvrage de longue haleine. Le recueil de ses écrits fut pu-
blié |)ar lui-même avec ce litre : lUme con alcune prose. Home,
5iô, in-1®. Ce petit volume est très-rare. Ses ouvrages en prose
9nt les plus importants. Parmi ces derniers» on remarque une
raduction de la Harangue d'Isocratc à Nicoclès, Venise, 1543,
n-«**; un traité Délia vila Iranquilla, six nouvelles très-esli-
tnccs, dans le genre de Boccacc; on trouve les six nouvelles dans
les Cenlo Novelle de Sansovino; trois d'entre elles ont été repro-
|ui(esdans le Novelliero Ualiano, Venise, 1754. On ignore le
ieu et l'époque de sa mort.
RAÉviPÈDES [hi$t. nal.),s. m. pi. famille d'oiseaux dont
5 pieds sont courts et peu propres à la marche.
BRéviPENNES(/iû(. nal.], famille d'oiseaux comprenant les
itruches, les casoars et le (Ironie, qui a les plus grands rap-
pris avec les gallinacés. Les brévipennes sont ainsi nommes
irce qu'ils n ont que des rudiments d*ailes.
BRÉVIROSTRES (brevirottraii) [hisi. nai,), nom d une fa-
aille d'oiseaux de l'ordre des échassiers, et dont le bec est gros
t court : tels sont Tagaroi, le flamant, etc.
RREVIS ou PARVA {mylhol.)y qui dure peu ou qui donne
fv (la Fortune des pauvres), surnom sous lequel la Fortune
vait à Rome un temple qui lui fut élevé par Servius Tullius.
BRBVlT^ (gramm.)^ s. f. action de prononcer légèrement ou
liblement une voyelle. Qualité de certaines voyelles qui ne se
troDoncent pas ou presque pas.
BREWER (Henri), né dans les premières années du XYii*"
fécfe dans le duché de Juliers, étudia les belles -lettres au
illàge des Trois-G>uronnes à Cologne , et y prit le degré de
cenciéen théologie. Il fut successivement vicaire et chapelain
e la collégiale de Bonn , recteur de l'église des religieuses de
àzareth, et enûn curé de Saint-Jacques à Aix-la-Chapelle, où
mourut en 1680. Il a continué jusqu'en 1672 V Hisloria uni-
frsalis rerum memorabilium ubique pêne ierrarum gesia-
im, qu'Adolphe Brachelius avait commencée (depuis I6l!2jus-
l'en 1651), et que Christian-Adolphe Thundenus avait pour-
tiiie jusqu'en 1660. Les deux continuations sont éloi§;neesdu
érite du premier auteur. Cette Histoire a été imprimée à Co-
|nc en 1672, 6 vol. in-8". On a encore de Brewer : Thomœ a
empis biographia, Cologne, 1681, in-8'' de 79 pages.
BREWERIE {boian.), s. f. genre de plantes de la famille des
OYol vu lacées.
BRKWSTER (David), né vers Tan 1785, fut un des physiciens
Îl us remarquables de la Grande-Bretagne. Créé secrétaire
i société royale d'Edimbourg, il l'enrichit de plusieurs
raiites dissertations s:: r divers sujels de phvsique, qui de-
»rcnt pour elle de précieux documents. Il a traduit en
gJais les Eléments de géométrie ei de Irigonomélrie de Le-
odre; il édita V Encyclopédie d'Edimbourg en vingt volumes
-4*", qui est fort estimée; il fut aussi le principal éditeur de
crit périodique intitulé : Ihe Edinburg philosophical jour-
L Son invention du kaléidoscope l'a rendu célèbre. Parmi
lies les encyclopédies anglaises , on remarque celle du docteur
eiAster sous le rapport des sciences physiques et mathémati-
es et de la haute littérature. I^s savants de tous les pa^ s, que
n habile éditeur avait su aller chercher, ont concouru a sa ré~
ptioii.
BRKTDBL (Charles) , peintre, naquit à Anvers en 1677, et
HJrut à Gand le 4 novembre 1744. On le surnomma le Cheya-
r, parce qu'il était issu des Breydel de Bruges qui passaient
tir être d*une ancienne famille noble, quoiqu'ils exerçassent
profession de boucher. Breydel eut pour maitre Pierre Rys-
lêck y paysagiste distingué dont il suivit les leçons |)endant
is ans. Cts premières études faites , le Chevalier partit pour
llemagne dans l'intention de se rendre à Romej mais, s'etant
s eo rapport avec un marchand de tableaux qui lui fit copier
Lsieurs vues du Rhin d'après Jean Griffier, il abandonna
son voyage d'Italie. Doué d'une étonnante facilité, d'ailleurs
peu fait pour les éludes sérieuses, appelé par ses goûts à des
habitudes de luxe et de dissipation, Breydel se hâta de mettre à
profit toutes ses qualités naturelles pour se faire une réputation
qui lui rapportât de l'argent. De retour à Anvers, il se mit à y
peindre à la manière de Jean Griffier, et le succès qu'il ob-
tint fut si grand qu'il avait peine à suffire aux commandes des
amateurs. Il se maria peu de temps après, mais les devoirs d'é-
poux et de pète étaient au-^lessus de ses forces morales ; il aban-
donna sa femme avec cinq enfants. ((Il travaillait dans d'autres
villes, dit Descamps, sans jamais parler de sa famille, et peut-
clre même sans y penser, se donnanldes airs de^rand seigneur,
et dépensant tout cequ'il gagnait avec une excessive prodigalilé.ii
En 1727, il (jt un voyage à Gand, puis revint à Bruxelles,
d]où il repartit pour Gand en 1757, obéissant toujours à
l'impatience de son caractère, à ses goûts de débauche, ad-
mirablement secondé par les sommes énormes qu'il gagnait
au moyen de ses travaux faciles. Breydel n'avait pas non plus
ce qu'on pourrait appeler la conscience artistique. Voyant que
la manière de Breughel-de- Velours était à la mode, il se prit
l'imiter, et le fit avec bonheur. Ce|)endant une époque vint où
il voulut peindre d'après son propre sentiment; mais il n'arriva
qu'à pronuire un genre bâtard , une espèce de compromis entre
la façon de Grillieret celle de Breughel. Sur la fin de sa vie,
lorsqu'il voulut imiter les estampes de Van dcr Meulen, il le fit
avec la servilité de plagiaire. Descamps dit de Breydel, dont il
admirait fort le talent: ((S'il eût plus souvent consulté la nature,
ses tableaux seraient sans prix. » Il mourut auprès d'une con-
cubine qui était depuis fort longtemps sa maîtresse, sans qu'il
eût jamais semble se souvenir de sa femme et de ses en-
fants.
BREYOEL (François), frère du précédent,, naquit à Anvers
le 8 septembre 1679. 11 se fit d'abord remarquer par son talent
à peindre le portrait, et sa réputation en ce genre lui mérita le
titre de peintre delà cour de Hesse-Cassel. Il se mit ensuite à
exécuter des sujets de genre, tels que des conversations , des
assemblées, des fêtes, etc. , et n'obtint pas un succès moindre
que pour ses portraits. Protégé, admiré, jouissant de l'estime
publique, il se retira ou plutôt s'enfuit à Londres poussé sans
doute par le besoin de mobilité qui tourmenta son frère toute sa
vie. Après y avoir obtenu denoinoreux succès, il quitta l'Angle-
terre pour revenir dans sa patrie, et mourut dans sa ville natale
le 24 novembre 1750, à l'âge de soixante et onze ans.
BREYDENBACU ( Bernabd DE ) , doyen de l'église de
Mayence dans le xV siècle, fit un voyage à Jérusalem et au mont
Sinaï, dont il fît imprimer la relation en latin: Opuseulum
sanctarum peregrinaiionum in montemSyon, ad vemrandum
Chrisli sepulerum in Jérusalem, atque in montem Synaï
ad divam virginem et marlyrem Katherinam, Mayence, 1486,
in-fol.Cet ouvrage fut réimprimé à Spire en 1490 et 1502. Cette
dernière édition a pour titre : Peregrinatio hierosolymitana ad
sepulchrum Domini et Katkariniana ad montem Synaï , per
varias partes Orientis, cum iconibus, Jehan de Uersin, religieux
augustin, publia une traduction française de ce Voyage, sous ce
titre : Voyage et Pèlerinage d'outre-mer au saint sépulcre de
HierusaUm et de madame sainte Catherine au mont Synaï ,
Lyon, 1489, in-fol. Il a été aussi traduit en flamand , Mayence ,
1488, in-fol. Toutes ces éditions sont ornéesde figures grossière-
rementgravées sur bois; celles de l'édition de 1686 sont les mieux
gravéeseï les plus complètes; il yen asix de vues topographiques,
cinq de costumes et une d'animaux, outre la grande carie de la
terresaiiite ( F. Nicole le Uuen). On croit que le voyage de Brey-
denbach est le plus ancien livre où l'on ait imprimé l'alphabet
arabe; on y trouve cinq autres alphabets orientaux, plus ou
moins défigurés, qui n ont pas moins été copiés pendant près
de deux siècles par tous les compilateurs de ce genre, et jusque
dans la collection de Collelet en 1660. Brcy denbach donne
aussi un vocabulaire d'environ deux cent trente roots turcs les
plus usuels.
BREYÉ (François-Xavier), né à Pierrefort en 1694, mort
le 51 octobre 1756 à Nancy, où il était venu se fixer en 1716.
Philosopfîe, théologien, jurisconsulte et bibliophile, il plaida
avec distinction devant la cour souveraine de Lorraine et de Bar,
et occupa l'emploi de garde des livres de S. A. B. On a de lui :
Dissertation sur le titre Xdes donations de la coutume gêné--
raie de Lorraine, Nancy, 1725. — Traité du retrait féodal ^
Nancy, 1735-1736, 2 vol. in-A^.— Amusements du sieur Breyé^
Nancy , 1753, in-4", dans lesquels se trouvent une Traduction
de la guerre des Rustauds de Laurent Pilladuis et V Histoire
de la Sibylle de MarseU, tirée de Richerius, moine de Sénones.
—Ode sur le retour de S. A, fl. François lY en 1729 , Nancy ,
BRBTir.
(590 )
in-4". — Id^k sur Vabêence de S, A, R, et de Monseiçneur,
Nancy, 1736, în-4". — Caniate iur le mariage de S. A. R. en
1756, Nancy, in-4". — Index de t ordonnance de Lorraine, —
Commeniaire sur les lois de Beaumont , inachevé.
BEKTER (Remi) , docteur de Sorbonne, chanoine et promo-
tear deTroyes, où il élait né en 1669, et où il moarul en dé-
cembre 1749 , après avoir partagé tonte sa vie en Ire la prière et
l'étude. On a de lui les ouvrages suivants : 1° Catéchisme des
riches, à Toccasion de l'hiver de 1709, Troycs, 1711 , in-8*».
t® Traduction des lettres de saint Loup, évéque de Troyes , et
de saint Sydoine, évéque de Clermont, Troyes, 1706, in-12.
3® Mémoire où ton prouve que la ville de Troyes en Champa-
pke est la capitale de la province. Ce mémoire, plein de recher-
ches , termina définitivement le différend à Tavantage de la
yille deTroyes, contre celle de Reims. 4*> Vita S. Aderaldi,
ibidem, 1724, in-12. Cette Vie, composée par un auteur con-
temporain (anonyme), est précédée d'une préface où rédileur
discute quelques points inléressaiils de l'histoire ecclésiastique
de Troyes dans le X' siècle. 5" Vies de saint Prudence, évéque
dn Troyes, et de sainte Maure, vierge, avec des éclaircisse-
ments curieux, Troyes, 1725, in-12. Les journalistes de Trévoux
ayant critiqué cet ouvrage, Fauteur leur répondit, en 1731, par
deux écrits sur le culte qu'on rend h cet évéque dans l'Eglise de
Troyes. 6° Nouvelles Dissertations sur les paroles de la consé-
cration, Troyes, 1733, in-S», fjour prouver, contre le P. Lebrun,
que les Grecs et les Latinsavaient dans tous les temps renfermé
la forme de la consécration dans ces paroles : Hoc est, etc.
Breyer avait travaillé au nouveau Bréviaire de Troues, sons de
Chavergny. Il ût plusieurs écrits contre le missel de Bossuet ,
mais ils n'ont pas vu le jour. Il a encore laissé en manus-
crit une Histoire chronologique et dogmatique des eon-
cHes de la province de Sens et des annales de la ville de
Troyes, Cet homme savant et laborieux avait recueilli d'anciens
faits, observé de vieilles traditions, tenu un journal exact des
événements passés sous ses yeux pendant une longue carrière ;
de tous ces matériaux , il avait composé des mémoires qui ont
servi de base aux Ephémérides troyennes de Grosley, et à tout
ce que ce dernier a publié sur l'histoire de son pays. Grosley lui
en a témoigné sa reconnaissance, en donnant au public son
Bhge historique et critique, Troyes, 1753, in-12. On y trouve
l'analyse et le catalogue de ses ouvrages.
BSEim ( Jacques), né à DanUig le 14 janvier 1637, mort
dans la méine ville le 25 janvier 1697. D'abord négociant et
riche d'une immense fortune, il se consacra bientôt a son goût
pour la botanique, qu'il alla étudier à Leyde. Il se lia intime-
ment avec les principaux amateurs, fut admis à l'examen des
plus rares collections, fit venir des diverses contrées de l'Europe
«l cultiva lui-même des plantes inconnues jusqu'alors ou fort
précieuses. Il publia plusieurs ouvrages de botanique qu'il fit
imprimer à ses frais, avec luxe et dans sa propre maison. Le
boUniste Plumier a consacré , sons le nom de breynia , un
genre que Linné a réuni à celui de câprier. Breyn mourut acca-
lé d'infirmités, en 1697. On a de lui iVingt-cinq Dissertations
mr des plantes exotiques très-curieuses, insérées dans les
Ephémérides des curieux de la ntiture, — Planfarum exotieor
mm aliarumque minus eognitarum, eenturia prima, Dantzig,
1678, in-(bl. Il continua ce recueil en éditant deux catalogues
des plantes composant les centuries suivantes : Prodromus pri-
mus, 1660, avec cinq planches.—FrcKiromii» secundus, 1689,
in-4«, réimprimé en un seul volume, 1759, avec trente planches.
— Brktk ( Jean-Philippe ), fils du précédent, né à Dantzig
en 1680, et mort en 1764. Il étudia la médecine à Leyde et s'y
fit recevoir docteur, puis, comme son père, s'adonna à la bota-
Diqueel aux antres parties de l'histoire naturelle. Membre de la
«aélé royale de Londres et de l'académie des curieux de la
nature, dans laquelle il prit le surnom de Callimaque, il leur
adressa plusieurs mémoires intéressants et des observations cu-
rieuses insérées dans les Transactions philosophiques , vingt-
septième volume. Il a encore écrit et publié : De radice gin^
seng, sen nisi, et chrysanthème bidente xeylanieo, ae mella
dieto, Levde, 1700,in-4«»; Dantzig, 1700-1731. — Defungis
o$cinalibus , Leyde, 1702, in-*». —Historia naturaiis wcci
radicum tinetorii, quod poitmieum vulgo audit, prcsmissis
québuedam coccumifi génère et in speeie . eoccum ex ilice quod
grana kerynet, et nttermm Amerieanarum qnodeoehiniilauis'
^nis dicUuT, speetantibus, Dantzig, 1751, in-4», figures. —
Sehediasma de eehinis, Dantziff, 1752.— Diaffriat^o de poly^
^miamiis, novm testacewwm msee; adjieitur eommentarius
deèélemnitis pruftieif, Dantzig, 1752, in.40. Jean-PbUippe
composa eneore une dimrtation tn latin sur le prétendu agneau
végétal de Tartarie ( mgmm sefthieui) appelé Tulgairemeat 60-
rametx, qu'on sait aujourd'hui être une espèce de feogère (^
podium borametx) dont la souche, étant d une forme irr^oliifi
et couverte d'une substance brune , semblable i 4e b hiv j
quelque ressemblance avec un agneau ; c'est ce qai avstt àm
lieu à cette fable. Il est aussi Tauteur de la savante préW fr
l'édition de la Flore prussienne donnée par Heiwing.
BRETNIA, s. f. (bot,), genre de plantes dont le nom 1 »
dérivé de celui de Jacques Breyn de Danlzig. La Qeur df t*
genre de plantes est rose, composée de plusieurs pétak» dispc«
en rond. Il s'élève du fond du calice un pistil qui dericnKtia
la suite un fruit ou une silique molle et charnue , dans laqvft
sont renfermées plusieurs semences qui ont la figure (Ta
rein.
BREZ (Jacques), néà Middelbourg en 177l , résida qpfkjit
temps à Utrecht , mourut en 1708 à Middelbourg , oà il h^
ministre de la religion protestante. On a de lui en françà:
1** Flore des inseelophiles, précédée d'un discours sur FtiSis
de tinsectologie , Utrecht, 1791, in-8"; V Voyages intérimm
pour r instruction et l'amusement de la jeunesse , dans le |«
du recueil deM. Campe, Utrecht, 1792,in-^.Gevolan)eooo(n'
la relation des lies Petew. Brez se proposait, en 1795, deEun
réimprimer ce volume et d'en publier deux nonveani; tm
ignorons s'il a exécuté son projet ; 3° Histoire des VauioU W
bitant les vallées occidentales au Piémont, Lausanne et UM
1796, 2 vol. in-8®. L'auteur, élevé dans la religion Tandair.i
écrit son ouvra^ avec chaleur , méthode et clarté. Pam ta
pièces qu'il a jointes à son histoire, on remarque desfra^li
d'un poème en langue vaudoise datés de l'an llOO, etbtnè^
tion du catéchisme des Vaudois , composé par leurs Mu p»-
teurs) au commencement du xii* siècle.
BR^zÉ (Pierre de) , grand sénéchal d'Anjou, de hUmi
de Normandie, accompagna Charles VII en 1440, lorsqiilih
secourir la ville de Saint-Maixent , assista au siège do Mau n
1447, et à ceux de Gonches, de Pont-de-l' Arche, de Tenxii,
de Pontaudemer, de Mantes, de Vernon et de Rooen,éo8il
devint gouverneur. 11 coopéra en 1450 ao gain de bbitaiiic*
Formigny, et fut chargé de l'expédition tentée par Chartes^
contre l'Angleterre. Parti de Honfleur en 1457 avec ose te
forte de 4,000 soldats, de Brézé débargua à Sandwich taUip
cette place par terre et par mer, la pnl, la livra aipil1^<
revint à Honfleur, après avoir été vigoureusement poBfi«n,fl
ramenant à sa suite trois gros vaisseaux anglais et sa flotte(k>
gée de butin et de prisonniers. A l'avènement de Lo« Q.
de Brézé demeura pendant plusieurs années en disgrior; i ^
même enfermé , par ordre de ce monarque , dans le chàtai •
Loches, et n'en sortit qu'après avoir consenti aumariafedeM
61s, Jacques de Bréxé, avec une sonir uaturelledaroi,Guri*
fille de Charles VII et d'Agnès Sord, que son loaH wp
depuis en adultère et tua lui-même. Ce fut Pierre de to
que Louis XJ envoya au secours de Marguerite d'Aojoi; iR
battu et forcé de fuir , il était auprès de cette prinoMe lonqi'»
saillie dans un boiapar quelques partisans ennemis, die kv*
avec autant de confiance que de succès : « Tenet, aane, «^
le fils de votre roi. o En 1465 , lors de la guerre du bienfébf
Louis XI, ayant consulté Pierre de Brézé, se méfiadeioefloi'
qui fut d'aller au-devant du comte de Charolais au lita de Ht
tendre, et de lui livrer bataille. Chargé du coromaiideiMil^
l'avant-garde, le sénéchal se disUogua a la balailledellootkf^
et y fut tué le 14 juillet 1465.
BREZI OU BRÉSIL ( art cuHn. ) , s. m. viande lêgèiw*
salée et fumée que l'on consomme, pendant l'hiver, àm^
maisons isolées , dans le département dw Jvra.
BREZiLLAG (Jean-François), bénédictin àelstst^
tion de Saint-Maur, né à Fanjux, diocèse de Mirepoii.l'^
avril 1710, fit profession le 26 novembre 1727. 0*
neveu de don Jaoques Martin (F. Martin), et fol «W
de la continuation de son Histoire des Crauies; k f^
volume avait paru en 1753, in-4«. Brezillac P'^'^'X'^
cond en 1764, et dans un avertissement il donna le *»•
la vie et des ouvrages de son oncle. Ce second volume oet*^
jusqu'à l'an 526 de Rome («16 avant J.-C.). On y IroivetB^'
ouvrage. . —
avecD. Antoine-Joseph Pemotti, traduit de rallemaod le Of[
demaOUmaUmses de Wolf, 1747, 3 vol. in-6*. Oavnseip*'
moyen des additions des traducteurs, a été kwgteflpi c f
nous avions de mieux en ce genre. ^
BBBZOLB (orl euHn,), s. m. rasoùiqueron ftiffft>^'^
arec des filets de viande ou de Tohnie.
BEIAHÇOniAIS.
(391)
BSi 00 BAT , 8. m. genre de planles cryptogames de la fa-
mille des mooflfies.
IRUCAS ( mifik.), 61s du roi d'Arcadie Eginète et frère de
Mymnestor.
iiiAL (M ICHKL- Jean-Joseph dom) fut le dernier membre
de cette congré^tîon célèbre dans les annales de rérudition ,
qui rendit de si grands services à Tétude des traditions natio-
nales ; c*e9t assex nommer les bénédictins. Hâtons-nous de dire
que dom Brial termine dignement cette lonsue série de savants
disttngafs parmi lesquels se trouvent les MabiHon, les Montfau-
con , les Martenne et tant d'autres. Il naquit à Per|)ignan le S6
mai 1743; fort jeu ne encore, il entra dans la congrégation de Saint-
Ifaur ; il y professait la philosophie dans le couvent de la Dau-
rade à Toulouse, lorsq[ue, par suite d*un choix que justiOait dès
\9n a ne passion très-vive et une rare intelligence pour les études
litstoriques , il fut désigné pour aller participer aux travaux
itéra ires de la congrégation dans le lieu qui avait vu nattreet
mniner les plus célèbres. Il arriva à Paris le 10 octobre 1771,
i entra immédiatement aux Blancs-Manteaux, où il ftitnommé
Tone des douze places de littérateurs en titre que la congréga-
ion avait établies dans son sein, et qu'elle réservait aux mem-
res les plus capables de concourir aux entreprises littéraires de
ordre. Dom Brial commença par aider dom Clément dansle
avait de la publication de TArt de vérifier les dates, etcontnbna
ir on examen attentif à y introduire des rectifications impor-
ntes ; mais le principi devoir qu'on lui imposa et celui auquel
se livra avec le plus d'ardeur, fut de coopérer à la collection des
isVoriensde France. A l'époque où dom Brial devint l'un de ses
'édacteurs, cet immense recueil ne com|)taitencoreque onze vo-
iumes, et finissait a%ec le règne de Henri l" en 1660. En 1822, il
publiait le dix-huitième volume, rempli par les monuments du
règne de Philippe Auguste. Ainsi c est à lui et à lui presque
toujours seul que nous devons les neuf volumes qui remplissent
cet intervalle. — Un des premiers actes de la révolution de 1789
fat de dis|)erser les corporations religieuses. Les services que la
congrégation de Saint-Maur avait rendus aux lettres et aux
icieuces ne purent la sauver de la destinée commune. Les bé-
lédictins furent exilés de leurs savantes retraites; mais, ïÀen oue
rendu à la condition de citoyen par les décrets de l'assemblée
runslituantc, dom Brial resta bénédictin par ses habitudes et sa
vie studieuse, et il eut le bonheur si rare à cette époque d'être ou-
)Jié dans Tobscure solitude où il s^était retiré pour selivrer à se$
ra>aux et àses études. — Lorsdu rétablissement de l'Institut, la
'lasse d'histoire fut cliargce de continuer les publications com-«
nencéesparla congrégation de Saint-Maur, et, bien qu'il ne
tt pas partie de ses membres, dom Brial fut char^ par elle de
ontinuer la mission que le gouvernement lui avait confiée. Ce
efut que le 17 mai 1804 qu'il fut appelé à faire partie de Tilius-
T compagnie en remplacement de Villoison . que la mort ve-
ait d*enlever aux sciences. — Les travaux de dom Brial ne se
ornèrent pas à la publication des Historiens de la France, et
on trouve dans F il ù^otre littéraire, dans le Recueil des nO'
ces et extraits det manuscrits de labibliothique du roi, enfin
SOS les Jf^orrea de tacadémie, des travaux de diverse nature
h Ton retrouve toujours, avec une grande profondeur de recher-
»es et une sa^aaté remarquable, un style d'une pureté et
une clarté irréprochable.— £n 182i, dom Brial dont la santé
ait depuis (juelquc temps altérée, cessa de4)rendre part aux
av aux académiques. Par une dérogation spéciale à son rè^Ie»
pnt, et pour lui marquer toute l'estime et toute la vénération
l'Hleavait pour lui, l'académie arrêta qu'il serait toujours tenu
iQ r présent. — Dom Brial est mort âgé de quatre-vingt-six
is le 24 mai 1828. Il avait en 1826 fondé des écoles gratuites
I laveur des pauvres garçons et filles des deux communes qui
aient donné le jour a son père et à sa mère. A. Pabis.
BBIASCOK (géofr.), ville du département des Hautes-Alpes,
ef-liea d'arrondissement, sur la rive droite de la Darance. Il
a des fabric^ues de clouterie, de faux et faucilles, de aérans ou
ignés en aaer pour le chanvre , de crayons, de bounelerîe,
indiennes, de cotonnade, une filature de coton , tanneries, et
s ateliers où l'on taille It; cristal de roche. Le commerce con-
te en productions du nays, tricots de laine, bonnets de laiue
or les marins de la Corse, talc ou craie de Briançon, pour
piers peiota, extrait de genièvre, eau de lavande , térében-
ine, graines de mélèze, fleurs de violettes, gentiane, plantes
•''tortales et médicinales ; et il s'y tient trois foires cansidé-
tiles, lest**^ mai, 11 juin et 13 octobre.
MiANçomAIS (Le|, BtigatUinenêm mger {géêfr,, kiêê.),
^i borne «a Bord par la Savoie, au sod par la vallée de Baro»*
^otxie, à l'est par le PiémoBt, et à l'ovest par rBatoiBoiB el
le Grésivaudan. Du temps de César, il était habité par les Bri-
giani, compris par Ptoloniée dans la confédération des Seg%^
sini, par Pline dans celle des Caluriges (1), et mentionnés
dans 1 inscription du trophée des Alpes (2) , an nombre des
g iuples qu'Auguste avait domptés. Le Briançonnais faisait, sous
onorius, partie de la province des Al[>es maritimes. Depuis, il
eut les mêmes destinées que sa capitale.
BBIANT (Dom Denys), bénédictin de la congrégeUon de
Saint-Maur, mort en 1716, a composé quelques ouvrages qui
sont manuscrits : i^ Mémoires sur t abbaye de Saint-fineent
du Mans; ^ Cenomania. C'est une histoire générale de la pro-
vince du Maine et de ses comtes; elle est assez estimée, et l'on
en trouve des copies dans plusieurs bibliothèques. Il est parlé
de ces deux ouvrages dans ï Histoire littéraire de la congrégek^
lion de Saint-Maur,
BBIANVILLE (Obonck-Clai'DE FiNÉ D£), né à Brisuçon
(Hautes- Alpes) dans le xvi' siècle, embrassa de bonne heure
l'étal ecclésiastique, obtint le titre d'aumônier du roi el l'abbaye
de Saint-Benoit de Quincydans le Poitou. Il mourut en 1675,
après avoir composé les ouvrages suivants : Abrégé méiluH
dique de l'histoire de France, avec les portraits des rois, Paris,
1664, in-12; 1667-1674, même format. — Projet de rhistoin
de France en tableaux, pour monseigneur le dauphin, Vmê^
1665, in-fol. — Histoire sacrée en tableaux, avec leur eœpH^
caiion, Paris, 1670-1671-1675, S vol. in-t2, el 1693, Paris.—
Traduction française des lettres latines de Jacques Bon^
gars, Paris, 1668, 2 vol. in-12, et 1695. — Jeu de cartes eu
blason,
BBIARD (Jean), natif de Bailleul en Hainaul, docteur en
théologie et vice-chancelier de l'université de Louvain, ami
d'Erasme, mourut le 15 janvier 1520. Le Moréri de 1759 dit
qu'il est auteur de plusieurs ouvrages : i** Quatsliones quod^
Ùbeticœ; 2'' De eontractu sortis seu loteries; 9* De causa tn-
dulgentiarum, etc.
BRIARE (géofr.)^ bourg de France, dans le département dn
Loiret, sur la nve droite de la Loire, à la prise d'eau du canal
du même nom ; c'est un chef-lieu de canton. Son comnaeroa
consiste en vins. Ses habitants, au nombre de 2,450, sont tm
partie meuniers.
lUUABS (Canal me) , en France , dans les départemeals ém
Loiret el de Seine-et-Marne. Ici il longe le Loing et en prend
souvent le nom. Du côté de Montargis, il a 57,982 mètres et
vingt-neuf écluses. Le versant de la Loire en a 14,497 et douce
écluses. Sa longue ir t( taie est de 14 lieues. Ce canal> comneiieé
par ordre de Sully, fait communiquer la Loire à la Seine, où il
débouche près de Morel, au-dessus de Fontainebleau.
BRIABEB, géant célèbre. Gis de la Terre et de Titan em
Cœlus (le Gel). Les poêles nous le représentent avec cent bras,
opposant à ses ennemis aulaat d'épées et de boucliers, dnqoaate
têtes et autant de bouches enflammées, emblèmes de la terreur
qu'il leur inspirait. Cependant il fut vaincu deux fois : la pre*
mière par Neptune, qui le précipita dans la mer d'an coup de
son trident , el la seconde fois, lors de la révoHe des Titans, mor
quels il s'était uni , par Jupiter Uii-méme , qui l'emprisomia
sous l'Etna, el qui plus lard lui pardonna en feveur du servioa
qu'il en reçut lorsque Jnnon, Mineive et Neptune osèrent
conspirer contre le maltredesdieux. Assis auprès de lui, Briarée,
à leur approche, leur lança des regards si terribles, qu'ils pro-
duisirent sur eux un effet plus grand que celui de la raudre, H
que, saisis d'effroi, ils se bâtèrent d'abandonner leur entrepnst.
Jupiter , en reconnaissance , prit auprès de lui Briarée, avae
Cellus et Gygès, deux autres géants, pour lui servir de gardes.
Les Carystiens lui rendaient des honneurs sous le nom de
Briarée, qu'il conservait dans le cieK et les habitants de Chalets,
sous celm d'Egéon , qu'il avait pris sur la terre. — Un antre
Briarée, cyclope, ayant été pris pour arbitre dans un différent
entre le Soleil et Neptune, au suiet du territoire de Corinthe,
adjugea l'isthme au second , et le promontoire qui coaunande
le pa|s au preaiier. ^ La fable parle encore d'un Hercule
Briarée plus ancies <|ue l'Hercule de Tyr.
BaiAXis(F. BavAxia).
BRIBS igramm,]^ s. f. gros moreeau de pain. Une bribeée
jNmi. Il est populaire. ^miBES, au pluriel, se dit, par eslei»-
8MMI, des restes d'im repas. On a domné aux pauvres les 6rfè«a
du dîner. — Il se dit aussi, figurément et faBuKèrement , ëes
citations o« phrases prises çà cl là, sans discernement. C*eeê um
Uvre composé de$ bribes de vingt auires,
(1) Walcàenaer, Géographie historique des Gaule», 1. 1, p. 540.
(1) fUne, msu ntH^ U in, p. 20-141.
BRICB.
( ^2 )
BRICK.
BRIBER (gramm.), v. a. manger avidement, boiifTcr. 11 est
bas et populaire.
BRIBERESSE (gramm,) , S. f. mendiante, gueuse, femme
qui cherche à recevoir les resles d'un repas. 11 est vieux.
BRlBRl (hiii. nat.), s. m. nom qu'on donne en Normandie
au bruant des bois.
BRIC-A-URAC {camm), S. m. Ce mot ne sVmploic que dans
cette locution vulgaire, Marchand de bric-à-brac , marchand
qui achète et qui revend toute sorte de vieille ferraille, de vieux
cuivres, de vieux tableaux, cl divers autres objets de hasard.
BBIC-A-BRAC (If cAno/.;, S. m. nom d'un instrument qui sert «i
diviser la paille qu'on emploie à fabriquer les chapeaux. C'est un
cylindre d'ivoire, de fer ou d'acier, de cinq à six millimètres de
diamètre, de quinze n soixante millimètres de long, surmonté
d'un cône de cinq millimètres de hauteur.
BRicci (François) (F. Urizio).
BRICCIO (Jean), ne à Rome en 158! , est mort dans cette
même ville en 1016. lâsu d'un père qui exerçait la profession
de matelassier, Jean se fil à lui seul toute son éducation. Le
temps qu*il dérobait an travail, il le donnait à la lecture. Ce
ffoùt pour l'étude s'était manifeste dès sa plus tendre enfance.
Son application fut telle qu'il put cultiver successivement toutes
les branches principales de la science humaine : la théoloffie, le
droit civil et canonique^ la grammaire, la rhétorique, la géomé-
trie, la physique, l'aslronumie, la musique, la philosophie et
même la neinture. Hriccio est un des plus féconds écrivains de
l'Italie. On cite de lui plus de quatre-vingts ouvrages, un
nombre de manuscrits au moins égal. A sa mort il laissa deux
enfants : l'un, Basile Briccio, se fil une grande réputation par
ses talonts en architecture, en peinture, en musique et dans les
sciences mathématiques; l'autre, Plautillc, sa iille, s'éleva à la
hauteur des peintres les plus distingués de l'école romaine.
BRICCIO (Paul) était né d'une famille noble de Brà en
Piémont. Il fut successivement récollet, théologien en titre de la
duchesse de Savoie, évéque d'AIbo en 1612. Avant d'occuper ce
dernier poste, il avait été chargé d'une mission diplomatique
auprès de la cour d'Espagne. Briccio mourut en 1665. Il avait
pumié deux ouvrages a'un grand intérêt pour l'histoire ecclé-
siastique de l'Italie : 1° Seraphica subalpinœ D. Thotnœ pro-
vineiœ manumenla regio Subaipinorum principi sacra, Turin,
1647, in-fol.; 2° De* progressi delta chicsa occidentale per sedici
secoli. Carmagnole, 1648, 1650; Turin, 1652, in-fol.
BRICE (Saint), né à Tours d'une famille distinguée, fut
l'élève de saint Martin, évèque de cette ville, qui s'attacha h lui
comme un père tendre et éclairé, et ne cessa de dénia nder au
del la conversion de son élève, lorsque entré <Ians le monde il se
lut laissé entraîner par les plaisirs licencieux de la jeunesse.
Bricc ne tarda i>as à abjurer ses erreurs et a faire pénitence avec
une pieuse conviction ; aussi, vers l'an 400 de J.-C, saint Martin
ledésigna-t il, en mourant, pour son successeur à l'évêchéde
Tours. Remarquable dans ces nouvelles et hautes fonctions par
son zèle évangélique et sa grande charité , saint Brice ren-
contra pourtant un ennemi acharné dans un certain Lazare,
depuis évèque d'Aix-la-Chapelle, qui, dans plusieurs conciles,
lui reprocha ses fautes |)assées et expiées, et , de plus , l'accusa
d'adopter les pernicieux principes des manichéens. Lazare fut
condamné corn. ne calonmiateur. Cette juste punition ne lit que
susciter de nouveaux ennemis à saint Brice, et ils parvinrent,
sous prétexte d'impudicité , à le faire bannir de son diocèse.
Le samt se retira à Rome, où il pria pour ses persécuteurs. Son
innocence ayant étéde nouveau reconnue, on le rappela dans son
évèché qu'il gouverna saintement, et où il mourut, honoré et
regretté de tous, le 15 novembre 444.
BRICE (Germain), en latin Brixius, né à Auxerre, mort en
1558 dans le diocèse de Chartres, se rendit de l)onne heure à
Padoue, pour y étutlier le grec sous le célèbre Marc Musurus. A
son retour en France, il embrassa l'état ecclésiastique et devint
aumônier du roi , puis chanoine de la cathédrale de Paris. On
raconte qu'il fut assailli par des voleurs en revenant de Blois, et
3ueson chagrin d'a\oir été volé fut si vif qu'il en mourut. On a
e lui : 1° Germant Brixii carmina, 1519, m-4«»; 2° Chrysosiami
liber contra gentileê , Babylw aniiocheni episcopi et martyriê
vitam continens, 1528, in-4"; ô"* Sexdecim HomiUœ Chrysoê-
kmu, 1553, in-4"; 4" Chrfftoetomi in Epistolam ad Romanos
hamiliœ oclo priores, 1546; 5° Dialogus dé epiicopatu^ et saeer'
dotio, site de dignilate et onereepiseopiUbri iex, 1526, ïB'9*;
^ quelques écrits de peu d'importance, dont on trouve la notice
dans la Bibliothèque des auteurs de Bourgogne, par Pa-
pilloo.
BRICE (Etienne-Gabbiel), neveu du précédent, était né à
Paris en juin 1697. Il entra d'abord dans la congrfgatjun «^
chartreux ; mais le règlement de ces relisietix viotèniam ir**
péniblement le caractère vif et bouillant d'Etienne Ikice, il
retira chez les l)énédictins de Salnt-Maur,où il se \ïm\m
entier à l'étude du grec et de l'antiquité ei-clésiastiqœ. Il fc
une traduction en français des Œuvres de saint BiuiU; na
cet ouvrage est resté manuscrit. Il fut un des principaoïculb.
boratcurs de la nouvelle Gallia christiana, à laquelle il trarj,
depuis 1751 jusqu'à 1755, époque de sa mort.
BRICE (Germain) , né h Paris ^ers l'an 1655, nous a Inir
un livre assez important pour mériter à son nom l'IionDfiirfc
ligurer ici; c est la description de la ville de Pariset delu«!<*
qu'elle contient do plus remarquable. Cet ouvra^, qu n
encore aujourd'hui d'un grand secours à ceux qui t'ocoifa
de l'histoire de Paris, dut avoir un grand succès lorsau'il pmi
si Ion en juge par le nombre d'éditions qui furent puMiénd»
l'espace de quelques années. La meilleure de ces ediliomotii
neuvième, à laquelle Bricc travaillait lorsque la mort le Mirpdi,
et qui ne parut que longtemps après , par les soins de \iià
Perau. Elle est de 1752 et forme 4 vol. in- 12. Brice dk^Ti;
en 1727, et l'histoire litlcraire n'a conservé sur sa vie am
détail qui mérite d'être rapporté. A. Pain
BRICHE {art. m»7.), machine à jeter des pierres.
RRICHE {vieux mot)f ordure, fumier, excréments, h»*'
chose vile, sorte de jeu, tronc, grosse bûche.
BRICHE ;AnRIEX-LorisELISARETll-MABIB,VICOinK.
né le 12 août 1772, d'une famille noble, aux environs df toi-
vais (Oise). Entré comme cadet dans les chasseurs d'Akwfli
1789, il (3assa sous-iiculcnont au régiment RoYal-Ca\akw,rt il
était capitaine an moment de la révolution. En 1799, èdî^
cadron dans le ir de hussards, Briche se distingua à la louft
de la Trebia, à Marcngo, et il fit les campagnes d'AHenugue^
1806 et 1807 en qualité de colonel du 10* de hassanls,MC
prise de Sarragoî
Salamanque, ce qui lui valut le grade de général debriplf
En 1813, Briche retourna en Allemagne et eut unepndeur
aux victoires de Lulzcn , de Bautzen , et fut nomme gènenl
division. Après avoir fait encore avec distinction la imm-
campagne de 1814, Briche déposa les armes après TaWiot)
de Napoléon ; puis, a jant fait sa soumission aux Bourbons q^.
décorèrent de la croix de Saint-Louis, il reçut Iccomiwn^
ment des départements du Midi. Il quitta le senicc priulu
cent jours, cl au retour de Louis XVIII fut créé viromlf, pî-
mandeur de Saint-Louis, et reçut le commandement dcdn*^'
divisions militaires. Il commandait à Marseille lorsquil rr.«-
le 21 mai 1825.
BBICIEN (histoire). L'ordre militaire des bricicns fLi«-
titué en 1566 par sainte Brigitte, reine de Suède, sousic,»*
ficat d'Urbain V, qui l'ajiprouva et lui donna la règle de ^•' *
Augustin. Cet ordre avait pour armes une croix n'r.7ur,/-
blable à celte de Malte, et posée sur une langue de fm, >}"'
de foi et de charité. On y faisait vœu de combattre contr-
hérétiques, pour la sépulture des ujorls et Tassislancc dr^m *
des orphelins et des hôpitaux. Toutes ces institutions s^-fli»
recommandabtes par la pureté d'intention des personncsqt ■
ont instituées , par la piaé et les hautes vertus de plu5^«^
leurs membres, que par leur conformité avec l'esprit pa"»
de I Eglise.
BRICK ou BRIG [mar.). On dit un trois-mâts pourdcsip»^ ■»
bâtiment qui a trois mâts sans y comprendre le beaupré; u.» ■
ne dit pas un deux-mâts, on se sert du mol brick ou fmtJ-
ciennement brigantine. Les deux mâts du brick sont \^ -^
culaires ou h peu près; il porte des hunes à l'extréniiic * "
bas mâts. C'est là ce qui distingue les bricks des autres bàt*^
à deux mâts, tels que les goélettes, les bricks-goéletiof' '
dogres. Les goélettes , bien qu'ayant deux mâts fonw»
bncks, n'ont à l'extrémité de leurs bas mâts que des wt**
non des hunes. Les bricks ont aussi des barres «""''^^^
lettes, mais à la tète de leurs mâts de hune , c'e$t-a^ ^
mâts qui surmontent les bas mâts. Le système dciw^r
d'ailleurs tout différent à bord de chacun de ces oarirrt i^
bricks-goëlettes sont des bâtiments qui participent a ut*
gréement des goélettes par le mât de Vavant ; le bas mil*»' '^
rièrc est surmonté d'une barre, le bas mât de ^â^"»^
hune. Celte insUllalion, pour ainsi dire bâtarde, a wi »*;
aussi le nom d'hermaphrodites aux bricks-foékUtf , «^
dénomination plus biiarre que grammaticale «**.*YJa,
dans la marine miliuire. Les dogres sont des espèees* v»
BBICONHET.
( 303 )
MIÇONNET.
[blettes dont le mât de Tanière est beaucoup plus petit qu*à
ord des bâtiments de ce dernier genre; le gréement des bricks,
ur mâture et leur voilure enfin sont les mêmes que le gréement,
mâture et la voilure du ^rand mât et du mât de misaine des
ois-màls : aussi voit-on fréquemment de grands bricks devenir
^ I rois-mâts, sans n*avoir guère autre chose à faire qu*à rece-
Mr on mât d*arlimon en plus. Le ffréement du brick ne con-
ent guère qu'aux bàtimenls marcnands qui ne dépassent |)as
>0 tonneaux. Avec un plus fort tonnage, les bâtiments gréés
I bricks ont l'inconvénient d'offrir dans la manœuvre des ré-
stances trop peu divisées pour la force trop souvent exiguë des
[uipages du commerce.
BRICOLE {lechnoi). Ce mot vient de l'espagnol brinear, et a
usicnrs acceptions : c'est un morceau long et épais dont les por-
nrs se servent pour soutenir leur fardeau; c'est une large bordure
i cuir qu'on passe autour du poitrail du cheval pour l'aider à
rer ; c'est aussi la réflexion d'un corps solide au moment de la
incontre de deux cor^ durs. A la paume, il y a bricole lorsque
1 balle s'écarte de la ligne droite pour aller toucher le mur ; au
iHard , lorsque la bille ne touche une autre bille que par suite
e répercussion de la bande. Dans un sens figuré , brtcole dé-
igné une excuse futile, un mensonge léger. Vous «m donnez
ne bricole, pour dire vous me trompez, vous me faites un
)nte. En librairie, une bricole est la manière détournée à l'aide
e laquelle on accapare un livre ou une brochure mis à l'index,
emot bricole aujourd'hui n'est plus usité que dans la conver-
sion familière : ailleurs il est banni comme trivial.
BBICOLE (techn.)^ ierm, de bourrelier (F. COUSSINFT). —
âicoLE, term, de paumier. Jouer de bricole, .c'est faire
•apper la balle contre un des murs de longueur du jeu de
aume.
BRICOLE {ckoise et pêche). On appelle ainsi des filets faits
vec des petites cordes. Ils ont la forme d'une bourse et sont
'ou usage commun aux chasseurs et aux pécheurs.
BBicoLB, BBIGOLE, ancienne arme, fronde qui était faite
e cuir et servait â jeter des balles de plomb et des pierres;
Ticolet.
BBICOLBB, V. n. En term, de chaue, on dit quTii chien
^ricok^ lorsqu'il ne suit pas la voie de l'animal ou'il poursuit ,
;t en term. de manège, qu'Un cheval bricole, lorsqu'il passe
droitement entre les buissons, les arbres, etc.
BBi«:oLiEB, s. m. cheval attelé â côté du cheval du bran-
ird d'une chaise de poste.
BRiçoNMBT fGriLLAUME) OU BBISSOXNET, cardinal , né
Tours d'une famille qui s'était élevée dans les emplois de
nanccs depuis le règne de Charles V, embrassa la même car-
^rc, et était général des finances de Languedoc à la mort de
ouis XI, qui en mourant le recommanda vivement à son fils
baries \llf. Dès que le jeune roi se fut affranchi de la tutelle
Anne de Beaujeu, sa sœur, il se ressouvint de la recomman-
ilîon paternelle, et pour le malheur de la France le général
irtagea toute la confiance avec Etienne de Vcsc, comme lui
9mme de petit état, dit Comines, et qui de nulle chose n'avoit
i fTpMente. Quoique Briçonnet fût marié et père d'un grand
nnbrc d'enfants, Angelo Cutto, médecin de Louis XI et as-
ologue, lui prédit qu il serait un jour un grand personnage
ms l'Eglise, et bien prè$ d'être pape; de quoi sa femme,
oute r historien, ne fkt trop contente; car c'estoit à dire quelle
en irott la première, ce que les femmes n'aiment volontiers,
n effet, Briçonnet, étant devenu veuf, le roi lui accorda l'é-
iché de Saint-Malo, et le nomma surintendant des finances,
vrsqoe les ambassadeurs de Ludovic le More, régent du duché
* Milan pour son neveu Jean-Galcns Sforze, vinrent solliciter
luiries VllI d*attaquer le royaume de Naples, ils conseillèrent
I nouvel évéque de se faire ordonner prêtre, l'assurant que le
éflit du roi, lorsqu'il serait une fois arrivé â Rome, le ferait
enlôl cardinal ; ils flattèrent en même temps Etienne de Vesc
î l'espérance d'obtenir un duché dans le royaume de Naples.
o'eo fallut pas davantage pour ^gner ces cupides favoris :
os deux portèrent le jeune roi à signer secrètement un traité
vc les envoyés de Ludovic. Mais, quand il fallut soumettre
i conseil le plan d'expédition qui résultait de ce traité, une
rie opposîtitm s'éleva de la part de M. et M">" de Beaujeu.
Le cœur faillit audit général, dit encore Gomines, voyant que
•t homme sage et raisonnable blasmoit l'allée de par delà par
psieors raisons, et par estre là sur les champs au mois d'aoust,
Bs argent et sans toutes autres choses nécessaires. j> Etienne de
Mc persista seul ; <r Et fist le roi mauvais visage audit général
lii ou mialre jours, puis il se remit en train. » Ce que domines
K pas (nt, cTest qu'Alexandre VI avait changé les dispositions
Vf.
de Bri^nnet en lui promettant le chapeau de cardinal s'il par-
venait à dissuader son matlre de l'expédition de Naples. L'am-
bitieux ministre fit alors quelques efforts dans cette vue; mais
tout fut inutile; et le roi, en attendant son départ, l'envoya en
ambassade vers les puissances de l'Ilalie avec Ebcrard Smart
d'Aubigny, le président Jean de Cannai et Perron de* Bascbi,
gentilhomme italien qui devait initier ses collègues dans la
politique de ce pays. Ces envoyés se rendirent successivement à
Venise, à Florence, à Sienne et à Rome. Dans les trois pre^
miers Etats , ils ne recueillirent que des réponses vagues : â
Rome, le pape Alexandre VI protesta contre les projets de
Charles VIII sur Naples. Chartes VIII avait déjà pssé les Alpes
lorscjue Briçonnet vint le rejoindre. Gagné par les Florentins,
il décida sou maître à manquer à la promesse qu'il avait faite
aux Pisans de les maintenir libres du joug de Florence. Cette
violation de la foi publique occasionna dans l'armée une fer-
mentation si violente qu'un simple archer menaça Briçonnet de
le tuer; le ministre effravc se cacha, et ne reparut qi;e lorsque
la sédition fut apaisée. Ce (ut d'après les conseils de ce mi-
nistre vénal que Charles VllI, maître de Rome, conseniit k
signer avec Alexandre VI l'odieux traité du il avril 1405,
dont le prix fut pour Briçonnet le chapeau de cardinal . Dès
lors on ne l'appela plus à la cour que le cardinal de Saint-Malo.
On sait qu'après la conquête de Naples les Français fatiguèrent
les Napolitains par leurs excès et par des exactions de toute
espèce. On peut croire que , dans cette occasion , le contrôleur
général des finances fut pour beaucoup dans le mal qui se
commit. Quoi qu'il en soit, Charles VllI se vit, peu de mois
après sa conquête, obligé de quitter le royaume en fugitif;
I)uis, lorsqu'il vit une ligue formidable menacer de lui couper
a retraite, Briçonnet, accompagné de Comines, s'humilia vai-
nement auprès des généraux confédérés pour obtenir un libre
retour en France. Tout étail perdu sans la victoire de Fornoue,
qui fut plus décisive c[ue toute l'habileté des négociateurs. Après
cette bnllante journée, on voit Briçonnet enobrasser chaude-
ment les intérêts du duc d'Orléans, depuis Louis XII, qui au-
rait voulu que Charles VIII employât ses forces pour lui assurer
le duché de Milan , auquel il avait des prétentions du chef de
Valentine Visconti, sa mère. Le duc d'Orléans avait gagné le
cardinal en lui promettant de donner à l'un de ses fils un
établissement de 10,000 écus de rente après la conguête; mais,
quelque ascendant que Briçonnet eût sur l'esprit du roi , il
reconnut alors que son crédit avait des ft)ornes, et Charles VIII
accueillit fort mal ses insinuations, mais sans lui retirer sa
faveur; et, quand ce faible mais si bon prince fut enlevé par
une mort prématurée, l'histoire nous représente Briçonnet le
pleurant plus amèrement qu'aucun de ses serviteurs. Le duc
d'Orléans, devenu roi, le chargea d'aller consoler la reine Anne
de Bretagne, devant laquelle il n'osait se présenter, étant tombé
depuis un an dans la disgrâce de cette princesse. Briçonnet
était si accablé qu'il aurait eu lui-même besoin d'un consola-
teur. Ne pouvant se dispenser d'obéir, il prit avec lui Jean de
la Marre, evêque de Coiiaom. En entrant dans l'appartement de
la reine, ils la trouvèrent couchée sur le carreau. A la vue d'un
homme que son mari avait si tendrement aimé, Anne se releva,
tendit les bras, pencha sa tète sur le cardinal, et l'arrosa de ses lar-
mes. Briçonnet voulut parler, un sanglot lui étouffa la voix ; il se
fit riolence une seconde fois ; mais il ne put articuler trois paroles
de suite, son cœur oppressé se soulagea malgré lui par des cris
et par un torrent de larmes. La Marre l'obligea de se retirer,
et , faisant parler la reli^on , il persuada à la reine de se rési-
gner à la volonté du ciel (1498). Le cardinal Briçonnet était
devenu l'année précédente archevêque de Reims â la mort de
Robert Briçonnet, son frère, qui avait été garde des sceaux et
chancelier de France sous le règne précédent. Ce fut en qualité
d'archevêque de Reims que Guillaume donna l'onction sainte à
I/)uis XII. Il inspirait peu de confiance au nouveau roi , qui le
remplaça bientôt par le cardinal d'Amboise. Briçonnet se retira
à Rome*. Lonique Louis XII voulut en 1611 mettre un frein à
Tambition de Jules II, il chargea Briçonnet de convoquer h Pise
un concile composé de cardinaux ennemis de ce pontife, <c pour
corriger les mœurs du chef et des membres de I Eglise catholi-
que. » Briçonnet se prêta avec xèle à cette démarche, dont le
succès semblait lui promettre un retour de faveur. Il sortit
brusquement de Rome avec quatre cardiuaux, se rendit à Flo-
rence, et de là à Pise, où il fit, le 1^ septembre, l'ouverture du
concile: mais les prélats français qui s'y rendirent, se voyant
journellement insultés par le peuple, se virent forcés de quitter
nse, le 15 novembre, pour transporter leur concile à Milan.
Bien que ce concile n'eût pas pour lui l'opinion des divers
clergés de l'Europe, Briçonnet et ses adhérents déployèrent
50
BRIDAISB.
[7m)
iMMieoap de vigueur; iU suspendirent de Tadminislralion de
rfiglise Jules u , qui, opposant le concile de Lalran (5 mai
IMS) à celui de Milan » paralysa les mesures de ses adversaires.
Quant à Briçonnet, il lui aie à Rome, excommunié et dé-
pouillé de la pourpre. Louis XII le récompensa de son zèle en
lui donnant en 1513 la ricbe abbaye de Saint-Oermain des Prés
et le gouvernement du Languedoc. Après la mort de Jules II,
Briçoonet fut relevé par Léon \ des censures fulminées contre
lui, et recouvra le chapeau de cardinal. Il se relira alors dans
s«n arcbev^bé de Narbonne, qu'il avait échangé contre celui
de Reims. Il mourut en 1514, dans un âge très-avancé. De son
mêriage avec Raoulette de Beaune, son épouse, fille du bisaïeul
du malheureux surintendant Beaune de Seroblançay (F. ce
nom), il avait eu, outre plusieurs autres enfants, deux fils,
Guillaume, évéque de Meaux, et Denys, évéque de Lodève
iF. pour tous les deux Tarlicle (]ui suit), qui, ayant comme
eur père embrassé le saint ministère, lui servirent la messe,
Vmm comme diacre, l'autre comme sous -diacre. Le car-
diaal de flaint^Alako avait pris deux devises. Tune française:
L'knmiiUé m'a eaalté; Tautre latine : Dilal iermla /ides. On
a vu comment il avait peu justifié la première. Comme évéque,
il prit de son diocèse plus de soins qu'on ne pourrait penser
en songeant combien il fut mêlé aux affaires de la politique. Il
r^idaii le plus souvent qu'il pouvait à Saint-Malo , et publia le
recueil des ordonnances synodiales, qu'il avait faites dans ce
diocèse. U est également auteur d'un petit Manuel de prières,
qu'il dédia au roi Charles VIII. Pendant son ministère, il pro-
tégea les lettres; aussi, les auteurs contemporains le représen-
lettt comme un grand homme. Le Feron l'appelle ororu/iim re-
§iê, regni columna, La postérité a bien rabattu de ces éloges.
Ca. DU RozoïB.
BBiçoNfiîET (Guillaume), fils du précédent, fut d'abord
coMiu dans le monde sous le nom de comte de Montbrun;
■MIS, quand son père entra dans l'Eglise^ il embrassa la même
carrière, et devint évêaue de Lodève, puis de Meaux en 1506.
Louis XII l'employa dans plusieurs négociations importantes.
U l'envoya en 1507 en ambassade extraordinaire à Rome, avec
U mission de justifier la conduite politique du roi de France
tBvers le pape Jules II. Guillaume Briçonnet servit utilement
800 prince. On a de lui le discours qu'il prononça en latin
devant le pontife et le sacré collège pour justifier Louis XII
•t retracer les grands services que de tous temps les rois de
France avaient rendus au saint-sié^e. Briçonnet assista en qua-
lité d'évèque de Lodève au concile de Pise, puis à celui de
Latran. Sous François 1''% il fut chargé de diverses négociations
auprès de Léon X. De retour en France en 1518, il tint dans
•on diocèse plusieurs synodes, où furent promulgués de sages
lèglements pour la réforme de la disci{>Une ecclésiastique. Anû
des lettres, il attira auprès de lui plusieurs savants, dont plu-
«eurs, entre autres Guillaume Forel et le Fèvre d'Elaples, le
ooropromirent par la hardiesse de leurs opinions. Celait le
moment où Luther commençait à répandre ses doctrines. Les
«inemis de GuillauBie Briçonnet, entre autres les cordeliers,
dont il avait voulu réprimer les désordres, l'accusèrent comme
fauteur d'hérésie. Ajourné deux fois devant le parlement de
Paris, Guillaume Briçonnet sortit victorieux de cette double
soixante-cinq
aiçoNNET (1)ENV8), frère du précédent, évoque de Toulon
en 1511, puis de Saint-Malo en 1511, à la mort de son père,
réunit en 1515 à ce dernier évéché celui de Lodève ; mais en
1621 il permuta ce dernier âége contre l'abbaye d'Ëpernay.
Comme son frère, il assista aux conciles de Pise et de Latran ;
comme lui, il fut ambassadeur de François I"*^ auprès de
Léon X. Ce fut à sa sollicitation que ce pontife canonisa saint
François de Paule en 1517. Coron^e son frère enfin, il protégea
les savants, doiU plusieurs lui dédièrent leurs ouvrages; il ne
lui survécut pas longtemps, étant mort le 18 décembre 1535,
emportant dans la tomtiela renommée de père des pauvres. Il
en servait tous les jours treiae à table, étant lui-même à jeun, et
remplissant d'ailleurs Uhis les aoius d'un saint évoque.
Ch. du iiOZOIE.
MKOTEAtx , S. m. pi. (torm. de fabrique), deux pièces de
bois à iNiscule, longues et étroites, qui sont placées sur le milieu
du métier des lisnerauds, des rubaniers, etc.
BUDAINE ( Jacques ) , missionnaire jésuite, naquit au vil-
lage de Chusclàm prèsd'Uiès le âl mars 1701, et mourut à Ro-
quemaure près d'Avignon en 1767, à l'âge de soixante-six ans.
Ses parents, qui le destinaient au sacerdoce, le placèrent chez les
jésuites d'Avignon, et, lorsqu'il eut terminé avec niccè Mb.
manités, il fut envoyé au séminaire de Saint-Charles de la Crû.
Il y montra des dispositions si heureuses pour la pré<Jbligt
qu'avant même au'il eût reçu la prêtrise on le chargea de bn
les catéchismes oans plusieurs églises. C'étaient autant (fefill^
tiens intéressants, de conférences instructives et d*eiborUik«
chaleureuses que relevaient encore les narrations les plus (fâ-
chantes de l'histoire sainU;. Le simple clerc s'y (aisatt êcooie
même des prêtres, et lezèle qu'il déploya dans cette humbli'ibfK^
lion lui mérita bientôt le diaconat. Le vicaire aénéral d^lià,
avact même que lejeuneBridaiiieeùt reçu tous les ordm, lui!
commencer la mission dans différentes paroisses du dioù
Sans avoir de discours préparé, le missionnaire parla avfc m
de force , d'onction et aéloquencc , qu'il opéra des cûnvmi«
éclatantes dans les villages qu'il évanfiélisaiL Un début si {liv-
rable donna l'idée à l'évêque d'Uzès de le produire sur \uï\/k
grand théâtre. Bridaine^ malgré des refus respectueux didetpi
sa modestie, dut rempUr la station du carême à Aigu^ llur^
ville du diocèse de Nîmes , qui manquait alors de prédiolm
Le lévite obéissant y arriva à pied, un bâton à la main, pirtat
avec lui un peu de linge, son bréviaire et trois sermons écnd
A la vue de ce jeune homme si pauvre, les babitauls d'Âigi»
Mortes témoignèrent leur mécontentement et refusèrtot (kf^
coûter. Vainement, le mercredi des Cendres^ Bridaineillmil
des auditeurs dans la principale église , au pied de fautd; ptr
sonne ne venait au sermon. Alors saisi d'un zèle dontooi'ntf
pas eu d'exemple encore^ il sort revêtu de son surplis, «»d»-
chette à la main qu'il fait retentir de carrefour en ciTxëm.k
ce spectacle chacun s'arrête, la foule grossit à la suite rfi»-
sionnaire /•et curieuse de voir où doit aboutir cette scèrsifi'
lière, et peut-être aussi touchée d'une certaine compam^
leprédicateur délaissé, elle le suit et rentre avec lui (btnf^
glise. Bridaine alors monte en chaire , entonne nn cjntiq[»«
la mort, et, pour toute réponse aux édals de rire qui racrwi-
lent, il se met à paraphraser le terrible sujet de son aà^
avec une telle énergie, <|u'il fait bientôt aucôéder i une hir»
dérision le silence et l'épouvante. Dès ce jour ses ewrot».»
vertis en mission , furent constamment suivis par ooe (#
avide de l'entendre ; la parole du nouvel apêtre porta m N*
les pécheurs s'amendaient, et des converBions vtnbraMesft^
tèrent le talent irrésistible de l'homme de Dieu; et patM'-
n'était encore que simple diacre ; mais le moment arrivui *•
devait recevoir la dernière ordination. Il s'y prépara aw ^
veur à Alais, et il reçut le sacerdoce le 36 mai I7as. Il«**
doubla de zèle et de dévotion. Dès cette époque, il rewWi
se consacrer entièrement à un apostolat utile , surtout an|tt-
ple. Pour atteindre ce noble but, il se mil sous la dire**-
éclairée du vénéral)le abl)é Maliblre, supérieur des mi»*
royales. Sous sa tutelle bienveillante, Bridaine, après a^>
tenu le brevet de missionnaire royal , prêcha d'abord dafc ■'
Cévennes alors livrées à l'hérésie, et y nt des coiiquèttt naV
Sauf les provinces et les villes de l'extrême nord, il n'est pî^
district, pas une bourgade, pas un villa^, pas onf 9^ **
Midi que le missionnaire de Dieu n'ait visitée, et qu'il o»"
j quelque sorte régénérée sous le feu de sa parole éloqrf-
L'esprit de la foi qui ranimait se répandait sur toute nf*^
sonne, et donnait à tous ses discours une force vidonftt»'
paraissait si convaincu de ce qu'il disait, sa vie s'adaptait " *'^
tablement à sa morale, en un mot U faisait si rMtwi^ '
urm»ns que sa persuasion entraînait celle de ses auditfvn l
timbre de sa voix était si étendu qu'il pouvait distinct'»'
être entendu de 10,000 personnes; cette sonorité d'organf Je-
tait encore à la puissance de ses discours , à rentralnefixi-
s mouvements oratoires. L'art avec lequel il graduait!»*' ■
ses
exercices de la mission, l'éclat et la pompe des céteanjarv
ton et le sujet de ses iBstructions, la pureté de sa vie,*« ''
sintérossement et son activité qui retra^ieut la coodwt* ^
premiers apùLrcs de l'Eglise, tout étonnait et subjuguait'*^'
Parfois aussi il employait des moyens extraordinaires P*
frapper les imaginations. Dans une mission, â la findeiB
ses aiscours, Bridaine fait placer ses auditeurs sur deoi n-vj
puis se mettant à leur tète , a Maintenant, mes frères» W^
il , je vais vous conduire chacun chez vous. » Entonoaoï-
un cantique, il sort de l'Eglise, menant ainsi la foule f^**'^
sionndlement. Cependant chacun, le voyant dépassa'*;
meure , se demande a Où allons-nous T j> Le P. fr* '
marche toujours. Après avoir parcouru les rues et les pî**"*
l'endroit, on arrive subitement à un cimetière. Bnàntr
Mi^àlWF.
oufrir les porles, ei» mootanl sur un tertre toroulaire» € Je
TOUS Tafais bien dit, chrétiens, s*écria-t~il > que j'allais vous
cof idaire ctiaçun cbei vous ; vous éles en ce moment dans votre
domicile inévitable, etc. » Une semblable allocutios, prononcée
en pareil lieu d'une voix vibrante et sonoi% , dut faire une pro-
fonde inprestion. Aussi , durant deux cent cinquante-six mis-
sions préchées surtout dans le midi de la France, Bridaine vit-il
les populations accourir sur ses pas; les conversions éclatantes,
les restitutions inespérées, les réparations pabliques, les réconci-
liations sincères signalaient son passage aans les provinces. Les
plus illustres prélats tieroandaient le concours d'un apôtre si ri-
che ea œuvres et tu paroles, et toujours il se rendait à leur in-
vitation , sans consulter ses forces. Plus d*une fois la nuiladie , à
la suite de ces fatigues, le forçait d*interrompre son apostolat,
mais avec la santé il reprenait aussi le cours de ses prédications.
I>eax fois il fut appelé à Paris. Ce fut dans une de ces occasions
qu*il improvisa à âaint-Sulpice, devant l'auditoire le plus bril-
Jant de u capitale , cet exorde sublime qui seul peut nous don-
ner une juste idée de l'élociuence évangélique du P. Bridaine.
« A la vue d'un auditoire si nouveau pour moi, dit l'orateur, il
semble, mes frères, que je ne devrais ouvrir la Itoucheque pour
TousdemaBder sràceen faveur d'un pauvre missionnaire, dé*
pourvu de tous les talents que vous exigez quand on vient vous
|Mrler de voire salut. J'éprouve ce|>endant aujourd'hui un sen*
tiinent bien différent ; et si je suis humilie , gardei-vous de
croire que je m'abaisse aux misérables inquiétudes de la vanité.
A Dieu ne plaise (]|u'un ministre du ciel pense jamais avoir be-
soin d'excuse auprès de vous 1 car, qui que vous soyez, vous n'é-
les comme moi que des pécheurs. C'est devant votre Dieu et le
flûen, que je me sens pressé dans ce moment de frapper ma poi-
trine. Jusqu'à présent j'ai publié les justices du Très-Haut dans
les temples couverts de chaume; j'ai prêché les rigueurs de la
pénitence i des infortunés qui manquaient de pain. J'ai annoncé
aux bons habitants des campagnes les vérités les plus effrayan-
tes de ma religion. Qo'ai-je fait, malheureux ! J'ai contrislé les
pauvres, les meilleurs amis de mon Dieu ; j'ai porté l'épouvante
et la douleur dans ces âmes simples et Gdèles que j'aurais dû
plaindre et oonaoler. C'est ici où mes regards ne tombent que sur
desmads, sur des riches , sur des oppresseurs de l'humanité
soonuile , sur des pécheurs audacieux et endurcis 1 ah I c'est
id seolemeat qu'il ullait faire retentir la parole sainle dans
loole la (oice ds son tonnerre , et placer avec moi dans cette
chaire , d'un côté la nori ^ui Dous'menace , et de l'autre mon
grand Dieu qui vient vous juger. Je tiens ai^ourd'hui votre sen-
tence à la nnîn : tremblea donc devant moi, hommes superbes
' " ' isneaxquim'écoBtezl La nécessité du salut, la certi-
tade de la mort , l'incertitude de celte heure si effroyable pour
TOUS, l'impénitence finale, le jugement dernier, le petit nombre
des élus, l'enfer, et par-dessus tout l'éternité; voilà les sujets
' ^ viens voua entretenir et one j'avais dû sans doute ré-
poar vous seuls. Bt qu'ai-je besoin de vos suffrages qui
ne damneraient peut-être sans vous sauver ? Dieu va vous
ésBOUvoir tandis que sdh indigne ministre vous pariera, car j'ai
aoqott une expérience deses miséricordes. Alors, pénétrés d'hor-
icmr pour voa iniquités passées, vous viendrez vous jeter entre
ïïm es bras en versant des larmes de componction et de repentir ,
et , à force de remords, vous me trouverez assez éloquent. » Le
i^sMede ce sermon, qui avati été préparé à l'avance, offrait une
QQMnposition pleine de goât Tel fui Bridaine ; tons les évëques
de France avaient la plus haute estime et pour ses vertus et pour
ses talents; la véritable éloquence vient du cœur, a-t-on dit, et
en effet c'est dans son âme ardente et pieuse que le P. Bri-
daine puisait ces inspirations sublimes qui faisaient dire à
MasMllon qu'il n'avait jamais entendu de prédication ni si cha-
lenrenoe , ni si rapide , ni si persuasive. Le cardinal de Fleuri
voulut voir cet orateur eélèbre; il le destinait à fonder une so-
délé de misaionnaires pour paroaorir toute la France et y per-
pétuer la foi, mais la mort ou cardinal-ministre fit avorter ce
projet Dans un voyage que h P. Bridaine fit à Rome en
1750 , le pape Bendt XIV reçut avec beaucoup de prévenance
et de conaidifralion l'apôtre de la France ; il l'investit du pouvoir
de prêcher des missions dans Umle l'étendue de la chrétienté,
c'est-à-dire sur toute la sudaee du globe. La vie entière et
Mdaine méritait cette flatteuae diatinction ; olarilé dans les ac-
tes oomoM dans les ntroles, abnégation constante de soi-^néme,
pureté de corps et d âme, absence d'arobiUon, cahne angéliqne
dans toute sa conduite, telles furent îes vertus de ce mission-
nnire fameux. Les persécutions secrètes, les attaques des novn*
^n vinrent s'émooaaer contre la fermeté de son ànae , oont-
tre la foi de son e^t et contre la iMMité de son cœur. Il mon-
( Wi) BUMJT.
près d'Avignon, où il allait donner une mission, bien que de-
puis longtemps une maladie cruelle le tourmentât beaucoup. Lt
'22 décembre 1767^ elle l'emporta à l'àgc de soixante-six ans, et
sa mort fut réellement une calamité publique. C'était l'homme
de ce siècle le |>lus populaire. « Nul n'a possédé, dit l'atibé
Maury, aussi cmincmnient que lui le rare talent de s'emparer
d]uue multitude assemblée. On remarquait dans tout ce qu'il
disait une éloqueuce naturelle qui jaillissait des sources du gér
nie, des élans dont la vigueur agreste découvrait plus de talent
et plus d'idées que l'indigence superbe de l'imitation, des tours
naturellement oratoires, des métaphores hardies, des pensées
neuves, une élocution simple mais noble dans sa popularité, un
art parfait d'exciter et de soutenir l'attention du peuple, qui ne
se lassait jamais de l'entendre. » — «Ce n'est pas un orateur
chrétien, ajoute M. de Saint-Marc dcGirardin, tel que ceux que
nous connaissons dans la chaire, ce n'est pas un prédicateur
lettré qui de temps en temps paraît soit à Versailles, soit à Pa-
ris, et prononçant un discours longtemps appris à l'avance :
c'est un homme qui s'inspire à la vue d'un immense auditoire;
car ce qu'il voit, ce sont, non pas des hommes qui vont applau-*
dir plus ou moins à sa parole, mais des âmes souffrantes dont
il est responsable , qu'il doit conduire, que sa parole peut per-
dre ou sauver, mener au bonheur ou au malheur éternel. d —
Aussi , ce que nous aimons dans Bridaine avant tout . c'est le
missionnaire de village, de bourg et de campagne; c'est
l'homme de tous les jours , de toutes les heures , de tous les dé-
vouements et de toutes les souffrances les plus triviales et les
plus subalternes. Tel est le mérite particulier de Bridaine : il
aima le peuple ; le peuple, mais individu par individu ; il aima
les hommes malheureux qui le composent. Les chaumières risi-
tées trop souvent par la misère et rarement par l'aumône, voilà
ce qu'affectionne le P. Bridaine ; partout il porte l'aumùne de
la prière; partout il console quelque afflige; partout il ffuéril
quelque pécheur ; (|uelquefois même il effraye le coupable en>
durci. — Une tradition récente nous a conservé le souvenir <li
l'effroi prodigieux qu'il répandit dans l'assemblée lorsque, mê-
lant ses comparaisons frappantes à ses conceptions sublimes, il
s'écria : «r Sur quoi vous fondes-vons donc , mes frères , ponr
croire votre dernier jour si éloigné? Est-ce sur voire jeunesse t
— Oui, répondez-vous , je n'ai encore que vingt ans, que trente
ans. — Ah I vous vous trompez du tout au tout. Non, ce n'est pas
vous qui avez vingt ou trente ans; c'est la mort qui a vingt ans,
trente ans d'avance sur vous , trente ans de grâce que Dieu a
voulu vous accorder en vous laissant rivre, qne vous lui devea, al
qui vous ont rapproché d'autant , do terme où la mort doit vous
achever. Prenez-y donc garde, l'éternité marque déjà sur votre
front l'instant fatal où elle va commencer pour vous f Eh ! saven-
vous ce que c'est que l'éteniité? C'est une pendule dont le balan-
cier dit et redit sans cesse ces deux motsseulement dans lesilenee
des tombeaux: louj<mn, jmmiisl jamais , toujours! et pen-
dant ces effroyables révolutions un réprouvé s'écrie : QueUe
heure est-il ? et la voix d'un autre misérable hri répond : t'S^
temiié t » — Assurément cette chaleur de l'âme était au-dca-
sus des froides prétentions du k)el esprit. Après avoir entendNi
Bridaine , on devait dire avec Marmonlel , que ce missionnaire
énergique a déchiré plus de coBurs, a dit couler plus de larnias
que le savant Bourdaioue , que l'élégant Fléchier , et même qne
le sublime Bossuel. Il est bien à regretter qu'on n'aK pu ra*
cueillir toutes ses improvisations si frappantes, il ne nous reste
de cet orateur que les Canliauês spiriiutlê du F, Bridaim
qui furent d'abord réimprimes à tusage des missions royaêm
de France. lisent été bientôt répandus dans toute la France i
rinquante éditions se succédèrent rapidement. C'est on livre
indispensable aux missions.— L'abbé Carron a donné la Vie ée
Bryaaine,pu\s quelques extraits de ses Serwume, dans on livrp
intitulé le Manuel des prêtres.
BRIDAX (Cbables-Antoike), oé à Hovière en Bourgogne
en juillet 1730. Entraîné fort jeune par sa vocation pour la
sculpture , il vint se fixer à Pans, y obtint plusieurs médailles
d'honneur et le grand prix de sculpture dès l'âffe de vingt-trois
ans. Après les trois années de séjour à Rome, Bridan retourna
à Paris ou son groupe du Martffre de saini Barthélémy le fit
recevoir, en 1764, au nombre des agrégés de l'aciidémie de
Seinture; on l'élut académicien en 1771, et pendant trenle-
eux ans il se distingua par son cours de sculpture et par eus
ouvrages , parmi lesquels on remarque un groupe en marbre
dont fe sujet est V Assomption de la Visrge, pour la cathédrale
de Chartres (i776), et les bas-reliefs qui décorent le chœur de
cette ^lise; les statues de Vauban et de Bavard, qui ornent la
galerie des Tuileries; le VuUain placé dans le jardin du
nt rniMfl il «lui vécu» ks nrmet à U main, à Roqucmaniey i!iaxemlx>urg» et plusieurs ouvrages exécutés dans la cathédrale
1
BMDB.
(896)
de Sens. T^ dernière composition en marbre de Bridan est le
buêU de Cochin , caré de Saint-Jacques du Haut-Pas , fonda-
teur de rhospice qui porte son nom ; il l*exécuta peu de temps
avant sa mort parordrcdu gouvernement. Un travail tropassiau
a causé les infirmités trop longues qui ont fait 8uccoml)er cet
artiste recommandablc, à Paris, le 28 avril i805.
BRIDAN (Pierbe-Charles), Statuaire, naquit à Paris le
10 décembre 1766, et remporta en 1791 le grand prix de
sculpture. Son premier ouvrage fut exposé en Tan vu ; c*était
Pârii préienlant la pomme à Vénus, L'année suivante , il
exposa une siatue de ilmmorialité (aux Invalides), et plusieurs
bustes et statues (Marlborough, le général Wallongne, Titien),
qui fondèrent dès lors sa réputation. Sous l'empire, il fut
chargé de travaux im|K)r(ants; nous citerons entre autres le
Canonnierde l'arc du Carroutel, douze bas-rclicfsde la colonne
Vendôme, du Ouetelin pour le pont de la Concorde, le Coloise
de Véléphanl pour la fontaine de la Bastille. On lui doit encore
une statue di* Epaminondat mourant (au château de Saint-
Cloud); plusieurs bas-reliefs, entre autres, dans l'escalier du
Louvre, Neptune et Cérès, et le Tombeau de la reine de
Sicile , Marguerite de Bourgogne. En 1819 , il obtint le grand
prix de sculpture proposé par Louis XVIII. Cet habile artiste a
formé de nombreux élèves. Il est mort en 1836.
BRIDARD (F. LaGARDE).
BRIDACTLT (Jean-Pi erre) , maître de pension à Paris, où
il mourut le 34 octobre 1761 , s'adonna avec quelque succès à la
littérature. Il a composé deux ouvrages utiles et justement
estimés : Phraseê et Sentences tirées des comédies de Térence^
Paris, 1745, inl3 — Mmurs et Coutumes des Romains, Paris,
1755 et 1755, 2 vol. in-12.
BRIDE {accept, div.)p s. L la partie du harnais d'un cheval
qui sert à le conduire et oui est composée de la têtière, des rênes
et du mors. Mettre la bride au cheval, — Il se prend quel-
quefois pour les rênes seules. Ce cheval a rompu sa bride, il a
rompu ses rênes. Mener un cheval par la bride , le mener en
tenant les rênes sans le monter. — Figurément et familière-
ment, Tenir quelqu'un en bride, le contenir, surveiller sa
conduite. Lut l#titfr Al bride haute. Lui tenir la bride courte,
le traiter avec quelque sévérité. Lâcher la bride à quelqu'un,
lui donner plus de liberté qu'à l'ordinaire ; et. Lut mettre la
bride sur le cou , l'abandonner à sa propre volonté , lui laisser
toute volonté d'agir. — Figurément , Lâcher la bride à ses pas^
iions, s'y abandonner entièrement. — Aller à toute bride,
à bride abattue , mener son cheval au grand galop. — Figu-
rément et familièrement , Courir à bride abattue après les
plaisirs, à sa ruine, à sa perte, se livrer au plaisir sans aucune
retenue, se porter ardemment et inconsidérément à quelque dé-
marche , sans en prévoir les suites dangereuses , funestes. —
Figurément et familièrement , Aller bride en main dans une
affaire, y procéder avec beaucoup de retenue et de circonspec-
tion. — Figurément et familièrement. Brides à veaux, se dit
de sottes raisons, de sots raisonnements , qui ne peuvent per-
soader que des gens simples. Il se dit aussi de fausses nouvelles,
de contes absurdes qu'on débite pour se divertir aux dépens des
gens crédules. Tout ce que vous dites là sont brides à veaux.
Cette locution vieillit. — A cheval donné on ne regarde pas à
la bride, quand on reçoit un présent il ne faut pas le déprécier.
— Figurément et familièrement, Il a plus besoin de bride que
é'éperon, se dit d*un homme ardent, impatient , qui a plus be-
soin d'être retenu que d'être excité. — Bride désigne, par
extension , plusieurs autres choses qui ont quelques analogies
avec la brioe d'un cheval. Il se dit du lien qui sert à retenir
certaines coiffures, et qui passe et qu'on noue sous le menton.
Les brides d'un chapeau de femme, — Il se dit aussi , en
term. de tailleur et de couturière, de points à chaînette qu'on
dit à l'extrémité d'une ouverture en long, pour empêcher
qu'elle ne sedéchireou ne s'élargisse. Faire une bride à une bou-
tonnière. Il se dit également des petits tissus de fil qui servent
è joindre les fleurs les unes avec les autres dans l'espèce de
dentelle ou'on nomme point de France, de Venise, de Malines.
— Il se ait encore d'un lien de fer avec lequel on entoure une
pièce de bois , pour empêcher qu'elle n'éclate. — Il se dit, en
chirurgie , de filaments membraneux qu'on rencontre dans le
foyer des abcès , dans le trajet d'armes a feu, etc.
BBIDE {lechnol.\, s. f. sorte d'outil à l'usage des charrons ,
rr assujettir plusieurs pièces ensemble. C'est aussi une bande
fer, pliée en trois, dont ils se servent pour fixer une che-
ville dans deux trous qui se correspondent. — Ils appellent
bride à brancard celle qui maintient le brancard quand l'ou-
vrier le monte et l'assemble. — Bride se dit, «n term. de
gasier, d'un fil de soie que l'on passe d'un dessin à hmt.i
que les découpeurs enlèvent avec les forces ; et dm bo«t è
soie échappée de dessous le bec de Taiguille du nétifr d« h^
bricaut de bas , droite et lâche , en laissant an vide o« «
trou. — Bride, en term. d'armurier, se dit de ce qui rêumik
noix et la gâchette d'une platine de fusil. — Les foodmè
cloches nomment brides de grands anneaux de fer qui imcg
à suspendre la cloche au mouton.
BRIDÉ (hist. nat,)f s. m. nom d'une sorte depoûioo^
lient du genre des cbétodons ou des balistes.
BRIDEL (SASitEi.-ELisÉ£), botaniste et poète $uiiir.iir«
1761 au villase de Crassier, canton de Vaud, était leërrui
des enfants du pasteur de ce village , (jui fut lai-ménif •«
premier maître. Il fut envoyé ensuite à 1 académie de Linant
pour y terminer ses études. Dès l'âge de dix-neof ans, il ts
charae de faire l'éducation dos deux princes Auguste et Frst^
rie de Saxe-Gotha. Il fut ensuite nommé secrétaire et Ubt».
thécaire de l'alné de ses élèves. Sa santé étant cbaiiGela:.if;i
étudia la botanique , comme amusement , d'après les coaità
de Grimni , il fit de rapides progrès, et perfectionna les Do(i«
qu'on avait sur les mousses. Après la bataille d'Iéaa, il M
anobli et revêtu du caractère de conseiller delnrationpir )ed«
de Gotha, qui l'envoya traiter avec Napoléon. Plus tara il n^
le titre de chambellan , et eut des missions i Berlin, i hn,
puis à Rome , d'où il s'agissait de ramener son andenrlèivlr
prince Frédéric, qui, ayant embrassé la rdi^on catholiqrf
tenait éloigné de sa famille. Il obtint plusieurs aodieacnà
pape. Après la mort préinaturécdes deux princes ses ëm,ili*
retira dans une maison de campagne près de Gotha, ner a
femme, fille d'un baron allemand ; il y vécut loin de&îMtcn,
partageant son temps entre l'éducation de ses eofÎMii.ki
Etantes et la poésie. Il y mourut le 7 janvier 18i8. Il eUiiur»
re d'un grand nombre de sociétés savantes de rEorofr.tf
notamment de la société linnéenne de Paris. Son herbier coai»'
nait douze cents espèces de mousses. Ses ouvrages sont ccrib a
latin ou en allemand , et quelques-uns en français. Void ta
plus remarquables : 1*" Dissertation sur la végétatif km*
fia/«, journal de Genève, 1701 ; ^ Muscologia recenti9nm,tit,
Gotha et Paris, 1797-1803, S vol. in-4« ; 5» Muscologia mm
supplementum, Gotha, 1806-1817, 5 vol. iD-4<' ; A" MHkit
nova museorum, ete., Gotha, 1819, in-4<' ; S*" Brgohgk»
versa, Leipzig , 1827, 2 vol. in-8» ; e» Sbemche d'mefenh
pays de Saxe-Gotha , en latin , insérée dans la Statistiqfu èk
Thuringe ; 7» Exposition de la nouveile théorie ,éshf^
siologie du docteur Qall, Leipzig, in-8* ; 8» Flora e^Hik
viana du baron de Schlotbeim (traduit de rallemand en btiit
en français), Gotha , 1804. Bridel s^était aussi livré k te liltoh
turc, ainsi que l'attestent les ouvrages suivante : 9" l^tonrwt»
poétiques, Lausanne, 1788, réimprimés à Paris , 1791, m« k
titre de Colthon et Clessamor ; 10° le Temple à h mè.
poème en prose, Lausanne, 1789, in-8*»; 11" Lmsirsish^
nie et d'Èulerpe, Paris, 1808, in-8». Il traduisit de l'altcoM^
les trois ouvrages suivante : 13" Descriptions des piermf-
vées du cabinet du baron de Hosch, Nuremberg, 1795, '»^
avec douze planches ; 15" Esthétique de la toilette, lé^
in-8" ; 14" Augusteumon Description des monuments e^in*
du cabinet de Dresde, Leipzig, 1806-1812, S vol. in-M. Di
laissé en manuscrit Histoire littéraire de tAUemagef,»'
vol., et un Recueil de poésies nouvelies. Il a aussi insmp^
sieurs pièces de vers, des articles de littérature et des dîMffi^
lions scientifiques dans diverses publications périodiques (^«
temps.
BRIDEL (Jeàn-Louis) , frère de SamoH-Eliséo BridrC «
en 1759, commen^ comme lui par être précepteur en ^
et en Hollande , visita une grande partie ae l'Europe , firt p
leur de l'élise française à BAte de 1805 à 1808 , [{roliesBi'^
cadémie de Lausanne les lances orientales, et inler^rtia
Bible; lut appelé au grand conseil ducantonde Vaud,oàils*'
rndant dix années, et mourut le 5 février 1831. On dte*»
part un grand nombre de sermons, traités de théslop^
d'essais politiques et littéraires : les hifortumes éujeftBiJ^
valier de Lalande , Paris (Lausanne), 1781, in-8». - l^
duction à la lecture des odes de Pindare , l^usanœ, iT"
in-12. — Mémoire sur t abolition des redevances H^
1798, in-8". - Réflexions sur la révohuêon de la Suùse. »*■
in.^. _ le Pour et le Contre ou Avis à ceux f«« "rj^
de passer dans les Etats-Unis d'Amérique,suivi d'une émi^
tion du Kentucky . etc., Paris et Bàle , l«03 , in-^. J^
sur la manière de traduire le Dante , suivie d'une jreéa^
en vers français du einquièw^ chant de t Enfer Ç-
1806, iD-8".- Traité del'annéejuive,aniiqueHm0éef^^''
MIMIE.
( 597 .)
BRIDGEWATBR.
810, ln-8». — Le livré de Job, traduit d'après le texte original,
wec undiecaun préliminaire, Paris, 1818, in-8». —Bridel
Pbilippc-Sirach), son frère afné, pasteur à Montreux, a publié
es sennoos , des poésies et : Statistique du canton de Vaud.
" Voyage pittoresque de Bàle à Bienne, Bàle, 1803, in-fol. —
^trennês MvéHennes. — Conservateur suisse.
IMDELLIB 00 BRIDELIE (6o/(in.), S. f. genre de pUintes
oisines des bourgènes.
■RIDBR, V. a. i^aecept. div,)^ mettre la bride à un cheval, à
D mulet, etc. Brtder un cheval. Et absolument, Brider. Bri-
es, ii faut partir. — Figurément et familièrement, Brider le
n à ^uelqu*un avec une houssine, avec un fouet , frapper
nelqn nn au travers du visage avec une honssine , avec un
«et, etc. — Figurément et familièrement. Brider quelqu'un
iftifi coii<iral,par tin arif, mettredans un contrat, dans un acte,
ïrtai nés conditionsqui l'obligent à se tenirdanscertaines bornes,
roverbialement et flgurément, Brider la bécasse, engager
Iroitennent quelqu'un de telle sorte qu'il ne puisse plus s en
édire, l'attraper, le tromper. Proverbialement et figuré-
lent, Brider son cheveu, son âne par la queue, s'y prendre
maladroitement et à contre-sens dans une affaire.— Brider
idii, par extension, de certains vêtements attachés de manière
serrer , à ceindre étroitement. Le béguin que vous avez mis
cet enfant le bride trop. — Bridé , ée , participe. Cheval
tlé et bridé. — Oison bridé, celui à qui l'on a passé une
laine dans les ouvertures qui sont à la partie supérieure du
îc, pjour Tempécher d'entrer dans les lieux fermes de haies. —
igurément et par dérision , Oison bridé, se dit d'une pér-
oné niaise et sotte, à qui l'on fait croire ou faire tout ce que
)n veut.
BRIDRR (technol.), v. a. dans les courses de bagues, toucher
1 potence avec sa lance, ou passer par-dessus la potence, ou en
apper le lanon. — Dans les carrières on dit , Brider une
'erre , pour dire , l'attocber avec le bout d'un câble de la
"ande roue où lient le crochet qui doit servir à la monter en
lut. — On dit , par extension , en term. d'art militaire,
rider une ville par une citadelle, pour dire qu'on veut la
«intenir dans le devoir et Tempécher de se révolter. — Brider
ancre, en term. de marine, c est l'empêcher de creuser et de
enfoncer trop dans le sable , en mettant des planches à ses
attes. On dit, en term, d'ancienne fauconnerie, Brider les
rres d'un oiseau, pour dire, en lier une de chaque jnain pour
mpécher d'emporter sa proie.
RRiHES (techfuil.). Dans l'art de fondredes cloches, on appelle
Dsi de grands anneaux de fer de forme parallélogrammatique
il servent à suspendre la cloche ou mouton, par le moyen des
rreauxde fer qui traversent les anses de la cloche, et les
rreaux de Ixns et de fer posés en travers sur le mouton , sur
tquels les brides passent.
RRIDBT (Jacques-Pierre), cultivateur, né en 1746 à Lon-
tiers, près de Verneuil (Eure) , a rendu un service immense à
griculture et à la salubrité publique en découvrant le moyen
convertir, dans l'espace de quelques Jours, une grande masse
matières fécales en une poudre inooore éminemment végé-
ive. Breveté par le roi Louis XVI pour celte découverte,
idel en fit l'application dans le courant de l'année 1789 à la
rie de Monfaucon. Les succès qu'il obtint dans son entreprise
allèrent bientôt l'envie. Il parait qu'avant les travaux de
idd on connaissait les moyens d'extraire une poudre des
ilièrcs fécales; mais les procédés étaient lents, peu satisfaisants
15 le rapport de la salubrité, et le produit conservait une
enr inCecte. A l'aide de ce fait , à la faveur des désordres du
nça , des rivaux parvinrent d'abord à faire rapporter le
^ety que l'inventeur ressaisit pourtant ; puis à le Inisirer du
fiéfice de ce brevet, en employant à Montfaucon même , d'où
reconduisirent, des procédés analogues aux siens. Bridet
lit dépensé beaucoup de lemps et d'argent à défendre ses
Mts cl inventeur, l^ chagrin qu'il éprouva en se voyant ravir
frait de ses travaux lui causa une maladie de langueur à la-
elle il succomba en 1807, à Paris. Bridet avait le génie de
;ncfilture. Plusieurs de ses travaux ont été récompensés par
; Rimailles de la société centrale. Le commerce de poudre
relative qui se fait dans les seuls départements de la basse
noandie est évalué de 4 à 5,000,000 par an.
iiRlDGE (BswiCKj, néà Linton en 1766, étudia dans l'uni*
rite de Carobridee, remplit plusieurs années les fonctions de
Tesseur de mathématiques au collège de la compagnie des
les orientales à Hertford, et, sur la présentation de la société
Peterhouse, obtint en 1816 le vicariat de Cherry-Hinton .
it Xk qu'il mourut le 15 mai 1835. On a de cet habile profes-
fesseur : 1** Leçons de mathématiques prononcées au collège de
la compagnie, etc., 1810-1811, 2 vol. in-8<* ; 5r> Introduction à
l étude des principes mathématiques de la philosojoàie natu-
relle, 1813, 2 vol. in-8°. La méthode et la clarté qui distinguent
ces ouvrages en font des productions éminemment classi-
ques.
RRIDGES (NoÉ), littérateur anglais du xvii' siècle, avait fait
ses éludes au collège de Balliol , a Oxford. Sans fortune, sans
protecteurs, il fut obligé, pour vivre, de donner des leçons d'a-
rithmétique. Il a laissé deux ouvrages devenus rares et très-
recherches des amateurs : the Àrl of short and secret u>riting,
Londres, 1650, in-l3. C'est un des plus anciens traités que l'on
connaisse sur la tachygraphie et la sténographie, deux sciences
très-rudimentaires à cette époque. Lux mercatoria, Arithmetik
natural and décimal, Londres, 1661.
RRIDGES (Jean), antiquaire anglais, était gouverneur des
hospices de Bricdwell cl Bethlem, à Londres, et emf loyail en
partie sa fortune, qui était considérable, à recueillir des anti-
3uités. Il avait rassemblé les matériaux d'une histoire du comté
e Northampton , qui devait être accompagnée de beaucoup de
planches ; mais il mournten iT2à, avant d avoir publié son tra-
vail. On en imprima dans la suite deux livraisons ; pois Tentre-
prise fut suspendue, probablement faute de succès. Mais en
1726 on recommença la publication en entier. La première par-
tie du tome ii parût en 1769; cependant ce volume, qui ter-
mina l'ouvrage, ne fut achevé qu'en 1791. Cette histoire est
ornée de cartes et de gravures. Bridges avait laissé une biblio-
thèque si bien choisie, que le Ciitalogue en est encore recherché
par les bibliophiles anglais.
RRlDGETOWN {géogr.), ville capitale de la Barbade, une des
Autilles. Elle s'élève sur la côte sud-ouest, au fond de la baie
Carlisle, qui peut admettre 500 vaisseaux ; elle est défendue par
une citadelle et plusieurs forts. C'est Tune des plus belles cités
des Antilles. On y compte environ 1,200 maisons, hautes, cons-
truites en briques, ornées de balcons et disposées en rues larges
et régulières. Elle a un collège, el c'est le principal entrepôt de
commerce de Ttle.
BRIDGEWATER (géogr.), ville d'Angleterre (Somerset) sur
la Parrel, que l'on y passe sur un pont en pierre et un de fer,
à trois lieues de son emliouchure dans la baie de Bridgcualer.
La marée y monte de 30 pieds. Son port est l'entrepôt du
comté. Celle ville a 6,000 habitants et est à 10 lieues sud-ouest
de Bristol.
BRIDGEWATER (C.iNAL DE), auprès de Manchester, en An-
gleterre. Ce fut en 1758 que le duc de Bridgewater, pour dimi-
nuer les frais de transport des houilles provenant de ses mines
auprès de Worsiey, jusqu'à Manchester, arrêta, avec un habile
ingénieur, peu connu jusqu'alors, nommé James Brindiey, le
projet d'un canal peur leçfuel il fallait vaincre de grands obsta-
cles que le terrain opposait à cette entreprise. Ils furent surmon-
tés avec un art étonnant. Ce canal, long de 9 milles, traverse la
rivière d'Irwell sur des arches à Barton-Bridge, et se continue
jusqu'à Casllefield, près de Manchester. Dans les terres basses de
Stratford , il est soutenu par une belle levée de terre, avec un
déversoir qui fait passer le trop-plein des eaux dans un ruisseau
qui coule en dessous, en sorte que le niveau du canal reste tou-
lours le même. Dans l'acte parlementaire qui accordait le privi-
lège du canal au duc de Bridgewater, le prix de la houille et le
fret furent r^lés à un taux très-modéré. A Worslev, le canal
s'enfonce sous des voûtes souterraines; le charbon de terre est
charroyé dans des ornières en fer jusqu'à une plate-forme au-
dessus du canal, en sorte qu'elle peut être facilement versée dans
les bateaux. Le canal du duc de Bridgewater a eu une grande
influence, ayant fait la réputation de Pinçénieur, donné Te goût
des entreprises de canaux el facilité Farnvage du combustible
aux fabnques de Manchester; ce qui est devenu d'une grande
importance, surtout depuis Tinvention des machines à vapeur;
enlîn , depuis que le canal existe, Worsiey et ses environs ont
vu doubler leur population. Le même lord obtint en 1761 un
privilège pour un autre canal de 29 milles de long, qui facilite
les communications entre les villes de Manchester et de Liver-
pool, par la rivière de Mersey ; à cause de la grande perte de
terrain, il fallut éUblir un système d'écluses avec de grands ré-
servoirs d'eau. Depuis l'achèvement de ce canal, le transport par
eau des marchandises de Liverpool à Manchester ne coûte que
la moitié de ce qu'il coûtait auparavant, mais il a perdu une
partie de son utilité par l'établissement de la route en fer et des
voitures à vapeur entre les deux rillc». Pour cette dernière en-
treprise , les actionnaires furent obligés d'acheter le consente-
ment du duc de Bridgewater, à cause de son privilège. Ce double
(m)
canal donoe un revenu de quelques millions de Irancs à la fa-
mille (le Bridgewaler.
BEIDGEWATER (Jkan), en UUn Aquapontanui, ecclêsias-
lique anglais né dans le^ Yorckshire d'une famille originaire
du cDinle de Somerset, au commencement du xvi* siècle.
Après avoir étudié à l'université d'Oxford , il fut successive-
ment recteur du collège de Wooton-Courlenay« au diocèse
de Wells , de celui de Lincoln à Oxford , chanome de Wells ,
archidiacre de Kochester , et il occupa d'autres fonctions encore
dans la nouvelle Eglise anglicane. Resté catboliaueparses prin-
cipes et par sa conviction, il abandonna to«is ses Dénéfices et vint
s^elablir en France, au collège anglais de Douai, avec plusieurs
disciples conquis par lui au catholicisme. Il se rendit ensuite à
Rome, puis eu Allemagne, et, à partir de Tannée 1594, on
ignore ce qu'il est devenu. On a de lui : ConcerlcUio EcckHm
calhoUcœ tu Anglia contra calvino-papisUu el puritanos, êub
Eliêabeiha regina, Trêves, 1594, in-i". — ExpoiiUondeê iix
arlides qu'on propose ordinairement aux minionnaires qui
ionl arrêtés en Angleterre. — Concerlalio virulentes disputa-
tionis theoloyicœ in qua Georglus Sohn ^ professor academiœ
heidelbergensis ^ conatus est docere ponlificem romanum esse
anti-christum. Trêves, 1589, in-4°.
BMDGBWATER (FraNÇOIS-EGBATON, DUC DE) (F. EgBR-
ton).
BRIBIEB, S. m. ouvrier qui fait des brides , sous-division de
Fart du sellier.
BRiDLTNGTON (géogr,), ville d'Angleterre (Yorck) sur une
baie de la mer du Nord, qui offre un bon mouillage avec un port
protégé par deux môles et deux batteries. Il s*y fait un grand
commerce et on y prend des bains de mer. 4,500 habitants. A
5 lieues et demie sud-sud-ouest de Scarborougli.
BRIDOIR, s. m. morceau de linge étroit que les femmes met-
tent à leur bonnet quand elles se coiffent. On rappelle aussi
mentonnière, parce qu*on le passe par-dessous le menton.
BRIDOLE, s. f. {term, de mar,) , appareil pour faire plier et
ranger les bordages sur les couples.
BRIDON (manège), s. m. espèce de bride légère dont le mors
brisé n*a point de branches, et qu'on emploie quelquefois indé-
pendamment de la bride.
BRIDON, s. m. {mœurs et ut.)^ se dit d'un morceau de linge
cousu et attaché au voile de certaines religieuses.
BRIDOUL (Le p. Toussa nn*), écrivain ascétique, naquit à
Lille en Iô95, embrassa la règle de Saint-Ignace à vingt-trois
ans^ et s'y distingua par ses vertus, sa chanté et le bon emploi
qu'd fit de son temps. Il mourut à Lille en 1672. On a de lui :
i*" Vie de François Gajétan , traduite de l'italien d'Alphonse
Gajétan, Lille, 1641 ; 2" Gloria mirabiiium Deiparm, singulos
anni dies recurrentium, Lille, 1640, in-8» ^ 5® & Paradis ou-
vert par la dévotion envers la sainte Vierge yUWe, 1671, in-13;
i>° Itinéraire de !a vie future, traduit de l'italien du P. jésuite
Vincent Caraffa ; 5P l'Enfer fermé par la considération des pei-
nes des damnés, eic, Lille, 1671, 10-12 ; G'' Seholaeueharistica
stabUita, super veneratione a brûlis anirhantibus ewkibita
sanctissimo sacramento , ibid., 1672, in-S*'. C'est un recueil de
récits fabuleux puisés dans les légendes et dans les Pia Hilaria
du P. Angelin Gazée ; ils sont disposés d'après l'ordre alphabé-
tic]ue des noms des animaux, commençant par les abeilles et fi-
nissant par les vipères. Ce singulier ouvrage a été traduit en
anglais, Londres, 1688, in-12, avec une préface dans laquelle
on démontre facilement le ridicule des prétendus miracles rap-
portés par le P. Bridoul ; le traducteur part de là pour jeter du
doute sur tous ceux <|u'admet la croyance catholique. Cette ma-
nière de raisonner décèle peu de bonne foi.
BRIDPORT (géogr.) , ville d'Angleterre (Dorset) sur la rire
S anche et à trois quarts de Heue de reroboucfaure de la Britt
ans la Mandie , avec un port qui peut recevoir des navires cle
300 tonneaux. Elle a des tabriqiies de cordages, de tories à voi-
les, de filets et fils retors pour les pécheurs. Les petits navires
que l'on y construit sont renommés pour leur légèreté. 5,750
balHtants. A 6 lieues et demie ouest de Dorcbester.
BRIDITRB , s. f. en tetm, de marine, action de brider l'ancre.
BRIE (techn,\ s. f. barre de bois dont le boulanger se sert
pour battre la pâte du pain. — Barre avec laquelle le vermicel-
lier bat sa pâte. — Outil de bois qui sert au pâtissier pour le
même objet.
BRIB-COMTE-ROBBRT (çéogr.), petite ville de France du
département de Seine-et-Blarne , dans un pays fertile, près de
r Yères, chef-lieu de canton. Elle était défendue autré&is par
un château dont la dernière tour a été démoKe tu I8SÛ.L1 ^
de l'église est remarquable par sa bauteRr. Il y a «ae Utnm
de plumes à écrire, deux briqiieteries et tuileries, et il si bii
un fort marché en grains. Cette ville a au\ioucd'buii,S6oii4
tants.
BRIE (La). Cette portion du territoire français, q«9ec«M«
de parties des départements de TAifae, de la Marne, de S»
et-Oise et de Seine-et-Marne, était habitée, au temiMdeGft.
par les Meldi, Comprise, par suite dudénombremeBtd'b.
rius, dans la quatrième Lyonnaise; puis, après U oonqaéte^
les Francs en firent sur les Romains, incorporée damlen^
de Neustrie, la Brie fut dès le ix*" siècle gouveraée pv 4
comtes, relevant de la grande vassalité de la ChampigBt fa
968, Herbert de Vermandois, comte deTroyes, réuoilct54«
comtés sous son autorité, et, l'an 1361, la Chanipagaeetbb
rentrèrent dans les domaines de la couronne. — La Bric ré-
visa successivement en haute Brie, capitale : Meaax. — Ite
Brie, capitale : Provins. — Brie pouilleuse, capitale : Chte
Thierry. — Puis en deux provinces : Brie française, capilà
Brie-Q>mte-Robert. — Brie champenoise, capitale iMnai-
Nous allons indiquer les principales villes delà Brieaetaeiit-
Dans le département de l'Aisne: Chàteau-Thieff^,'-^i
département de la Marne : Sézanne, MontmiraU. - Dwk
département de Seine-Oise : CorbeiL — Dans le défartea
de Seine-et-Marne : Jtf^eawx, Couhmmiers, Fraviai, I»
Comte-Robert, — La Brie est formée presque toat cabèRÉ
riches plaines dont l'aspect uniforme est heureuseoMBtacciikik
par de riantes vallées, quelques belles forêts, de layi^w
céréales, d'excellents pâturages et de reroarquabki cten
qne seconde la généreuse fertilité du sol.
BRIE (Jeha5 de), plus connu sous le noméàhHPrf,
vint à Paris vers 1579, et, après avoir servi comne dmnalm
chez un chanoine de la sainte Chapelle qui était coamliri
Sarlement, il reçut l'ordre du roi Charles Vd'écrirf m ^^
ucation des moutons, art dans leapel il s'était reads crMi
lorsqu'il était berger dans la Brie. Son petit ouvrage, coopi
pendant le xiv" siècle et imprimé seulemeiH en 1639, l'cK p
connu que par deux exemplaires uniques, dont m se tmwi
la bibliothèque de l'Arsenal. Il a pour titre : le froy l^<
Gouvernement des bergers et berfères^ iraitsmt ée Atei^im
et pratique de fart de bergerie et de garder msaMks H Mii
laine, par le rustique J^an de BHe, le km Atryfr.hA
1542, in-12, gothique avec figures.
BRIE (. . . . DE), fils d'uR charpentier de Paris, iNifi 1
1715 ou 1716, est plus connu par quatre épignaiosè
J.-B. Rousseau contre lui que par les Èéraeliées, traféiki
le lourdaud, comédie en unacte, qu'il fit jouer an TbééDr^f(»
cais, mais qui ne sont pas impumées. On a de loi (f A**
Guise, surnommé le Balafré (Henri de Lorraine), <W 0
états de Blois en 158â,la Haye» 1605; et Paris, 168< iHi
réimprimé en 1695, 1696 et 1714, roman bii» écrit, et'*
assez bon goût, au jugement de Lenglet-DuIresBoy.
BRIE (Edmb-Wilouin, SIEUR db), M TuD dcs acM*
la troupe de Molière à Lyo», puis à Paris, et moorat i li k
de 1675. — Catherine I^eclerc, sa ienMne, fit partie ëes aM
troupes; l'on croit même que Molière, qsiettavaitêléawww
avant son mariage, revint à eUe âpres ses q^erelltt 1^
femme. M*^^ de Brie mourat le 10 novembre 1766, EM^H
dans le grand tragique et dana le noble comique; die fvM\
surtout dans le r6le d'Agnès de VBeole des femmes, Qiéf
années avant sa retraite, on touhii l'engager k céder ce r«i
M'"' Ducroisy, nouvellement adoiise au Hmtre; """oJTÇ
terre demanda si hautement M"*' de Brie» qu'oR raHickov
chez elle, et on l'obligea déjouer daas son habit de fiUe; ^
avait alors soixante^cinq ans.
BRiés, adj. f. se dit, «R term, de boulanger etdefêH»^
de la pâte battue avee la brie.
BRIEF, lETE, adj. fgramm.), court, de peu de dorée, (W#
On ne le dit plus gjuere qu'au féminin et dans les ^^
Brièvedescription^riève narration, courtedcscriplioa.fl'J
narration. Il était assez usité autrefois en term. ée pêkkM
ajourné à trois brîefs jours. — Briève sentence , seotenc 1»
due promptement.
BRIEF (marine), mot anciennement en usage dins 1^'
Bretagne, pour signifier Vécrit ou congé que fes "*{5[* î
trons ou capitaines de vaisseau étaient obligés ^P*^"**^
comrob des fermes du roi dans les ports de celle f^
(F. Bref et Brieut).
BRIE6 (géogr.), ville de Prusse CBreslauJ^sor l'Mr><"''
(5W)
laubourgy un beau ehàteau, un collège luthérien, des fabriques
ie drap» d*indieiioeSy de toiles» de crêpes, de dentelles, de cha-
peaux, de bas. Le commerce y est fort important. Sa population
tu de 10,600 âmes.
BRIELLE igéogr,) ville de Hollande, dans la partie septeu-
tnoDale de nie de Voorn,qui y forme un bon port ; elle est bien
fortifiée et bien bâtie. On peut la regarder conune le berceau de
U liberté hollandaise, car ce fut la première place dont les con-
liêdérés s'emparèrent en 1572. Cest le lieu natal du célèbre
aniral Tromp. Cette ville a 3,200 habitants. A 5 lieues ouest de
Rotterdam.
BRIEN, monarque de Tandenne Irlande, naquit en 926. Ce
chef de la dynastie des Brien , reçut le surnom de Bohroihmh,
c'est-à-dire Vainqueur qui impose des tributs. Pendant le cours
de cinquante-six années, il fut successivement élu roideTbo-
iDond ou de la Momonie septentrionale, puis des deux Momo-
oies, puis delà moitié méridionale de Tlrlande, et enfin de Tir-
Emde entière. U employa constamment sa puissance à expulser
es Danois de sa Patrie. Après avoir remporté auarante-neuf
ictoires sur ces belliqueux pirates, Brien incendia, en 999, à
'ublio la (Mirtie de la ville dite danoise qu1ls occ4ipaient, et les
lassa entièrement de Tlrlande méridionale. U réunit sous son
itorité les provinces de trois chefs irlandais, ennemis de son
itrioUsme, et fut. Tan 1002, reconnu seul roi de l'Irlande. U la
icifia en deux années, et elle jouit d'une tranquillité fruc-
ease et prolongée, pendant laquelle Brien régénéra sa patrie
fil dofe d'églises, aécoles, d'universités, et d'une sévère et
^voyante jurisprudence; il l'enrichit aussi de routes, de ponts,
l murailles et d'hospices. Mais, en 1014, une nouvelle et for-
idable descente des Danois, criminellement aidés par le roi
* Midie, tributaire de Brien , appela ce dernier au combat,
lalgré ses quatre-vingt-huit ans, il se distingua dans une ba-
ûlle célèbre livrée dans les plaines de Gontarf, et où la vic-
lire longtemps et bravement disputée, demeura au roi d'Ir-
inde. lis Danois laissèrent 14,000 morts sur le champ de
«taille. Ce mémoraUe et décisif triomphe de Brien ne put
rrôter la main d'un lâche assassin, qui le tua d'un coup de
ache dans sa tente au moment où il adressait à Dieu des ac-
ioiis de grâces. Morrogb , son fils atné, et Turlogh, son jeune
etit-fils, avaient péri tous deux dans le combat. — La postérité
le Brieo oantinua de régner, pendant cinq cent vingt-sept ans,
loldtsur l'Irlande entière, tantôt sur la Momonie seule, mais
instamment sur le Thomond.— foiEN (Turlogh Mac-TeigeO')
elil-ûls de Brien-Boroibmh, roi de Tlrlande apré» l'usurpa-
00 de aon oncle Donough, qui, conjointement avec son frère
ége, était roi de la Momonie En 1023, Malachlin O'Neill,
Kcesseur suprême de Brien-Boroihmh, étant mort, ces deux
ères se disputèrent tous deux le gouvernement de l'Irlande,
«igré les louables efforts des évèques pour maintenir la paix,
ans une sédition, Donough fît assassiner Teige et il ré^na seul,
jodant vingt années, sur l'Irlande méridionale appelée Leath-
Dgba ou moitié de Mogha, ainsi qu'on nommait Leath-Cuinn
(rlaode septentrionale. Turlogh Mac-Teige O'Brien, voulant
Mgcr le meurtre de son père, guerroya pendant dix ans contre
ODougb, qui, détrôné jpar lui, se retira dans un couveiH de
ame pour expier son crime. Son neveu Turlogh reçut unani-
cmeutle titre de roi de toute l'Irlande, et mourut en 1086, âgé
( ^«Nxaote-dix-aept ans» après en avoir tranquillement régné
Kt-denx. — Brien (Morierthach ou Morthogh Mac-Tur-
in O*), sarnonmié le Grand, succéda à son père Turlogh Mao-
a^<V 4^ns Je royaume de la Momonie, à la mort de son frère
ae qui expira quelques jours après son élection. Ambitieux
lia aïonarchie suprême, il déclara la guerre aux princes par-
niiers de l'Irlande, fit prisonnier en 1088 le roideLagénie, tua
ttx rois de Midie dans deux batailles en 1094,et en 1106, s'em-
iradu Shaniion» du lac Bée etdelaConacie.lfais,au milieu de
Ile affligeante guerre civile, le clergé d'Irlande intervint et
Bva la patrie des horreurs d'un tel fléau. Morthogh se contenta
ivoii^asserYi quatre provinces sur cinq , se fit courouuer roi â
iaiDor et rëffna paisiblement jusqu'en 1114, où il fut atteint
r uoe maladie oe langueur. Eu 1101 il avait fait don de la
è de Casbcl et de son territoire à Dieu , à saint Patrice et au
ge archiépiscopal de cette ville. Il entretenait une correspon-
nce confidentielle avec Henri V% roi d'Angleterre, et le pape
Açal II envoya pour la première fois un légat auprès du roi
9iberaie. Eu 1111, Mortlosb assenabla, sous la présidence de
iégat apostolique un concile composé de cinquantenbuit évé-
es, ceci! dix-sept prêtres, cent soixante diacres et grand non»-
e d*ecclésiastiques inférieurs, il produisit des synodes parti-
1^/9 où Curent réglées la discipone^ la quantité des évèques
fe« Jiuûftes de chaque évèehé. Depuis 11 14 que Morthogh fut
atteint de la maladie qui le tua, il eut h employer péniblement
ses dernières années à châtier les rébellions successives de son
frère Dermod. Il lui pardonna et abdiqua en 1 116, en sa faveur,
pour se retirer dans un couvent à Lismore, où il vécut dans une
pénitence exemplaire jusqu'en 1119. — Dermod mourut l'an-
née suivante, laissant le trône à €onnor-Na-Catharacht O', son
fils aine.— Brien (Connor-Na-€atharacht O), fils de Dermod,
lui succéda en 1120 dans le royaume de la Momonie, et, profi-
tant de diverses factions qu'il sut réduire, il parvint bienlèt à
être monarque de l'Irlande entière. Après nvoir, comme ses
aïeux, recherché ardemment la gloire des combats, Gonnor
Brien se consacra au bonheur de ses sujets. Il éleva en Momonie
des cités, des églises, des châteaux, des hospices, et fonda l'aè-
bayede Saint-Pierre à Batisbonne. Il était magnanime et géné^
reux. Saint Bernard , dans la Vie de saint Malachie, cite avec
de grands éloges l'acte de clémence par lequel Gonnor Brieo,
dans une lutte avec une famille rivale de la sienne, sauva hi
vie du chef de cette maison ennemie et le rétablit dans son
royaume patrimonial. De magnifiques présents furent envoyés
par lui au roi des Bomr.iiis a au nom des grands et puissants
seigneurs d'Irlande cru'sés pour la terre sainte, d Son amour
des constructions , auxquelles il ne dédaignait pas de prendre
part lui-même, souillant souvent d'éclaboussures sa robe royale»
lui fit donner le surnom deSlaparsalacht,rËclaboussé, et celoi,
qui lui est demeuré, de Na-Calharacht, le Bâtisseur. Il mourut
en 1142, emportant dans la tombe la gloire de la dynastie des
O'Brien. ~ Brien (Turlogh-Mac-Dermod O'), son successeur
au trône de la Momonie par le droit que lui conférait son âge,
eut à lutter contre de territdes rébellions qui, après la sanglante
bataille de Moïn-More en 1161, l'obligèrent à s'enfuir de son
royaume. Il abdiqua lacouronnedc la Momonie, ne conservant
que ses Etats patrimoniaux de Thomond , dont il ne tarda pas
même â être expulsé pr un de ses firères puînés. Le roi d'IJI-
tonie les lui ayant fait restituer, Turlogh Brien se mit sous la
protection du premier CGonnor, roi d'Irlande, aoquel il ppêla
serment de fidèle suzeraineté en 1156. Après avoir confié pen-
dant neuf ans son gouvernement à son fils atné pour accom-
plir de pieux pèlerinages, il rentra en 1166 dans le Thomond,
et y mourut en 1167, laissant cinq^ fils qui se disputèrent, les
armes a la main, l'héritage paternel. — Brien (Donal-More O'),
le second des cinq fils de Turlogh Brien, parvint seulement en
1168 à triompher de ses frères. Ce fut sous son règne que les
aventuriers anglais, sous le commandement de Richard Stron-
ghow entreprirent en 1170 la conquête de l'Irlafide. Ils y
suscitèrent d'affreuses guerres intestines, qu'ils eniretiiireiit en
armant les familles contre les familles pour profiter de leurs
horribles dissensions et rendre enfin tributaires ces diverses
provinces, que tantôt ils protégeaient et tantôt venaient atta-
quer. Tour à tour l'aliié de ces Anglais auxquels il ouvrit le
royaume de la Mon¥)nie, puis leur antagoniste le plus acharné,
Donal-More O'Brien mourut en 4194, après avoir reconquisses
Etats. Le clergé, dont il fut le bienfaiteur, honora sa mémoire
en l'inhumant avec pompe dans l'église cathédrale de Killaloë,
dont Gonsadin, son frère, était évèque. — Donal-Moi*e O'Brien
laissa neuf fils, qui tombèrent successivement victimes des An-
glais ou de leurs querelles années. Le suivant mérite seule-
ment d'être cité. — Brien (Donogh-Gairforéach-Mac-Donald-
MoreO'), le troisième des neuf fils de Donal-More, s'empara
seul du pouvoir en 121 1 et, ayant rendu foi et honHiiage au roi
Jean â vVaterford , il en reçut l'investiture du royaume de
ThonMind, à l'exclusion définitive de ceux de ses frères exis-'
tant encore. Mais cette investiture lui ayant coûté par la suile
la partie du Thomond située sur la rive gauche du Slianiion,
Dooogh-Gairbreach Brien, mécontent de se voir renfermé en-
tre ce fleuve, la baie de Gallvtray et les montagnes du Moën*
move, se souleva en 1236 pour reconquérir ses Etats perdus,
et fut vaincu par le lord jusAicier Maurice Fitz-Gérald. Le rai
Jean voulut bien lui conserver ce^u'il hii avait accordé d'abovd
du royaume de Thomond, m il mourut en 1^2. -^ Brien
(Donogh-MaC"Connor O' , surnommé le Gras. A partir du pré-
cédent Brien jusqu'à celui-ci, •dix-neuf Brien obscurs se snoeé-
dèrent en lignes directes et collatérales sur le trône du Tho-
mond. Ce Donogh le Ciras, étant enfant lorsqu'il fut appelé k
succéder à son père, fut dépouillé de son titre , de ses Etats ,
de son nom même par son oncle Morthogh, qui en fit hommage
en 1545 au roi d'Angleterre Henri VIIl, troquant sans honte
ces glorieux avantages contre le titre de comte de Thomond et
celui héréditaire de baron d'Inchiquin. Il obtint pour son neveu
la réversibilité du titre de Thomond sa vie durant, avec le titre
héréditaire de baron d'ihraikain. Dès lors disparut en Irlande
le nom antique et célèbre de Brien.
BEIBXHE.
(400)
BMKiniB.
BRIEH (William O*) descendait d*anc ancienne famille
d'Irlande qui s'était ruinée par son dévouement à la cause de
Jacques II. Il fut d'abord maître d'armes, à Texemple de son
SèrCi puis comédien et auteur comique. Ayant épousé la lille
u premier comte d'il chester, il obtint la place de receveur gé-
néral du comté de Dorset, puis un emploi lucratif dans l'Amé-
rique septentnonale ; mais il revint en Angleterre au commen-
cement de la rébellion des colonies, et mourut dans le comté de
Dorset, a Strisford-Uousc en 1815. On a de lui Crou purposes,
!773,in-8**; le Duel, comédie médiocre.
BBIENNE ou BRIENNE-LE-CHATEAU (çéogr,)^ petite ville
de France du département de l'Aube , sur la grand'route de
Paris à Chaumont. Elle est divisée en deux parties, Brienne-
la- Ville et Brienne-le-Chàleau , éloignées Tune de l'autre de
mille pas. C'est un chef-lieu de canton. On y remarque un
beau cnâteau sur une éminence artiûcielle, ou fut établie, à
l'époque de la révolution , une école militaire dont Napoléon
fut élevé. C'est un entrepôt de bois de charpente, source d'un
commerce considérable. On y compte 1,946 habitants.
BBIENNE [hiêi.]. L'origine de cette ville se perd dans la nuit
des temps. On croit que c'est de ses habitants que César a parlé
dans ses Commeniaires sous les noms de Brannovii et de
Branoviees, Le plus ancien titre qui en fasse mention d'une
manière non équivoque est VHittohe deêainl Loup,évéque de
Troyes, où l'on voit qu'au milieu du y*' siècle les habitants de
Brienne furent emmenés captifs par les Alemans, qui cepen-
dant, à la prière de saint Loup, leur rendirent la liberté.
VHieêoire de saint Bonhaire, qui vivait au Tir siècle, fait
mention d'un village de Crespy, situé dans le finage du château
de Brienne et au milieu de la forêt de Der. Ce château était,
dès cette époque, le chef-lieu d'un comté dont il est parlé dans
une charte de I^uis le Débonnaire, de 833. £n 858, il faillit se
livrer sous les murs de Brienne une bataille importante entre
Louis , empereur de Germanie, et Charles le Chauve. Celui-ci,
ayant rassemblé une armée commandée par les principaux
seigneurs de Bourgogne , marcha contre Louis , qu'il joignit à
Bnenne. Mais les troupes du roi de France s'étant dénandées,
il fut forcé de prendre la fuite. Tous les historiens contempo-
rains font mention de cet événement, l'un des plus importants
de l'époque. — L'historien Flodoard rapporte qu'en 957 deux
brigands , Gotbert et Augilbert, son frère, fortiÛèrent le châ-
teau de Brienne , mais que Louis d'Outre-Mer , en ayant eu
connaissance, s'empressa d'arriver au secours de Brienne,
forma le siège du château , parvint à le prendre par famine , et
le détruisit de fond en comble. A cette époque , les titres de
comtes et barons étant devenus héréditaires, le comté de Brienne
fut donné à des seigneurs qui le tinrent en lief des comtes de
Champagne. Brienne devint alors un des comtés-pairies de cette
province; ce fut même un des trois comtés achetés par le pape
Urbain IV pour doter le chapitre de Saint-Urbain de Troyes. Ce
comté fut érigé en duché-pairie en 1587 , sous le règne de
Henri III; mais les lettres patentes n'ayant point été enr^is-
trées au parlement, il demeura simple comte. — Le château fort
de Brienne fut assiégé , pris par famine et démoli en 1457, sous
le règne de Charies Vil, pendant les guerres des Anglais.
Après leur expulsion du territoire français, il fut rebâti et as-
siégé de nouveau pendant les guerres civiles, vers 1574 ou
1575. Cette antique forteresse a depuis longtemps disparu ; elle
a été remplacée [uir un superbe château moderne, construit par
Louis-Marie-Athanase de Loménie, dernier comte de Brienne,
devenu immensément riche par le mariage qu'il contracta , en
1757, avec la fîllcd'un fermier général. — Des 1635, Louise de
Béon-Luxembour^ fonda à Brienne un couvent de minimes ,
destiné à l'éducation des enfants de cette ville. Vers 1750, les
reliffieux de ce monastère ccmvertirent leur école en un collège,
où Ils enseignaient le latin à la jeunesse du pays. En 1774, ce
collège jouissait déjà d'une certaine renommée et comptait un
asaex ^and nombre d'élèves, entretenus aux frais des seigneurs
de Bnenne. Le l**" février 1776, une déclaration du roi fit de ce
collège une succursale militaire de Paris , destinée à recevoir
cent élèves du roi et cent pensionnaires. On sait que Napoléon
fit dans cette école ses premières études. Il y entra le 93 avril
1779, â l'âge de neuf ans huit mois et cin(^ jours, et eu sortit le
17 octobre 1784 , après y avoir passé cinq ans cinq mois et
▼in^t-cinq jours. L'école de Brienne fut supprimée en 1790; les
hitiments en furent vendus et démolis; mais le château n'a
rien perdu de sa magnificence. La population de cette ville est
aujourd'hui de 1,950 habitants.
BBIENNE (Maison de). La famille de Brienne est une des
plus célèbres et des plus anciennes de France. Elle a produit
trois connétables, d'autres grands officiers de la couronne, des
rois de Jérusalem et de Sicile , des empereurs de Ccosliiitia,.
61c , des ducs d'Athènes , etc. — Le plus andea cooiie it
rienne dont il soit fait mention est Engilbert 1*% qui ^tàn
990. — Il eut pour fils En^lbert II, dont il est question di«b
chroni(]ue d'Albéric. Celui-ci vivait encore en l055.-.Sciift,
Gauthier P% eutd'Eustachic, comtesse de Bar-sar-SciDe.im
enfants, savoir : Erard V% Milon,qui fut lasoudiedetqnto
de Bar- sur-Seine, et Gui, qui mourut sans postérité.— G»
thier H, fils d'Erard I^ , laissa quatre enfants, dootran
Erard II, fut le père de Gauthier III , roi de Sicile et doc dr b
Fouille, et de Jean de Brienne, empereur de ConstaotnMdfK
roi de Jérusalem. — Gauthier III mourut en 1S05. - ^
thier IV, dit le Grand, son fils posthume, fut tué par les Sar-
rasins en 1251 ; il avait eu de Marie de Chypre, son cpw,
Jean, comte de Brienne, mort sans posténtéeo 1370. ~b
Hugues, duc d'Athènes. — Celui-ci eut pour fils GiQtbierV
qui périt en 1312 à la bataille du Ccphise. Il laissa drai( eniulv
savoir : Gauthier VI, tyran de Florence, et ensuite cood^
ble de France , qui fut tué en 1356 à la bataille de Poitim.é
ne laissa pas de posténté ( V. son article ci-après). — Et laba
de Brienne, duchesse d'Athènes, qui épousa en ISM Gaotte,
sire d'Enghien , dont elle eut six fils. — Le dnquièine, Im
eut, entre autres enfants, Marguerite qui, par iod nirèf
avec Jean de Luxembourg, porta dans cette maison le cootrr
Brienne, la seigneurie d'Enghien et les droits au docbétTAlk^
nés. — Pierre r% fils de Jean de Luxembourg et de MargvÉ
de Brienne , fut le père de Louis de Luxerouourg, anie é-
Sainl-Pol, connétable de France sous le règne de LomII
— Louis de Luxembourg eut trois fils , dont l'atoé, Jen^
Luxembourg, fut tué en 1476 à la bataille de Moral Ulnni
un fils qui mourut sans postérité, et une fille qui époialn*
nard de Béon , gouverneur de Saintonge. — Louise de fen.
fille de ce dernier, épousa en 1628, Auguste de Lomêoie,^
devint ainsi la tige de la famille Brienne-Loménie ( f. U-
ménie).
BBIEN!VE (j£AN DE; , troisième fils d'Erard lU, cooif *
Brienne et d'Agnès de Montbelliard , vivait vers la seconde»
tié du XII' siècle. Philippe Auguste le choisit pour l'époo /
Marie, fille d'Isabelle et de Conrad de Montferrat,bêntièrtii
royaume de Jérusalem , lorsque les chrétiens de U Pito
vinrent solliciter l'alliance de cette princesse avec li fnr
Arrivé dans la terre sainte en 1209 , Jean de Brienne r^-
Marie et fut sacré roi de Jérusalem dans la ville de Tn
remporta quelques avantages contre les Sarrasins; mib Tr-
suflisance numérique de ses troupes l'obligea à dfmindff 3
nouvelle croisade , à laquelle prirent part André, roi HeB*
g rie, et plusieurs autres princes d'Occident, assistés de Jw*
rienne. Après avoir assiégé pendant seiie mob et s'drc «*
parés de Damictte, des conlestations s'élevèrent entre les pn«*
paux chefs croisés sur la direction de la guerre, el, par sœif ^
division entre le légat Pelage et Jean de Brienne, cedemw'
relira à Plolémaïs, déplorant les maux qui devaient son»»'
qui arrivèrent effectivement aux chrétiens alors rangr??*'*
ordres du légat. Quand après d'afTreux désastres ils eormt^
contraints d«! battre en retraite devant les Sarrasins et de >*
abandonner une grande partie de leurs conquêtes, h^
Brienne, mettant de côté tout sentiment personnel ^5"Jf
noblement au salut commun , se rendit en 1222 i l'isson»*
de Ferentino pour faire prêcher une nouvelle cmisJide ; f»
s'empressant d'exécuter les conseils du pape, il pirnnlirt^
resser l'empereur d'Allemagne Frédéric II à la cao» *"
tienne en lui offrant la main de sa fille Y<ilante et le roni^
de Jérusalem. Ix>uables el vains efforts! L'empereur, bt^
partir pour la terre sainte , après s'être unie Volante ei»**
décoré du titre de roi de Jérusalem , déclara la goef^" JJ]
verain pontife, dont les armées furent commandées wr '^
de Brienne contre son propre cendre. Après des suce» <***
revers réciproques , Jean de Bnenne fut investi pour li ***
titre et des préro^tives d'empereur de ConstaDlIno^*!*-
pape , et à la demande des princes de l'empire des ï-*^"^. "JT
bant en ruines à la mort de Pierre Courtenay et par U ow*^
de Beaudoin II, auquel Jean de Brienne dut accorder ss^ec^
fille et le droit de succession. Arrivé à Constantinople en <?
Jean de Brienne, quoique très-vieux , ne démentit mi l»«^
rances qu'on avait placées dans son habileté et sabnw'»'^^
combattit et repoussa , avec des prodiges de valeur, ^^^
les Bulgares coalisés, et il s'apprêtait k iwipoHer de [WJJ^
victoires lorsque la mort le surprit le 25 mars IW. ^,^^\
de Jean de Brienne écrite par Jean-François Lafitaa» j«f--
été imprimée à Paris en 1727. in.12. — BMEiiîfl(6w«f^
frère «f né de Jean de Brienne, avait épousé Albériç» W *
BlUB-SEEttAST. ( 401 )
leux Tancrède, roi de Sicile. Prisonnière, ainsi que sa mère
ibylle, de Fempercur Henri Vl, elles s*écbappèrent et se réfu*
rrenl en France. Gauthier, avant entrepris la conquête du
lyaume de Naples auquel sa lemnie avait des droits, était
1 moment de réussir lorsqu'il mourut de ses blessures.
BEIENNE (Gauthier de), duc titulaire d* Athènes, tyran de
lorence. Gis d'un Gauthier de Brienne tué en 1512, à la ba-
ille de Géphisc, auquel la grande compagnie des Catalans
rait repris le duché d'Athènes que son ûls ne put jamais res;-
lisir. Après avoir passé sa jeunesse avec les Français réfugiés
* Grèce à la cour de Robert, roi de Naples, de Brienne fut en-
)yé en 1596 , [lar le duc de Calabre, fils de ce Robert, pour
rendre possession de Florence. Par la suite et à diverses repri-
s y il tenta sans succès de reconquérir son héritage d'Athènes ;
vint même en France en 1542 solliciter des secours du roi
bilippe de Valois , et il revenait à Naples. mécontent d'avoir
ïboue dans ses projets , lorsqu'en passant à Florence il profita
'un mécontentement général pour séduire et rallier les partis et
i faire proclamer duc. Dès lors de Brienne se livra à tous les
&rès. 11 amassa des sommes énormes par les plus intolérables
xactions, fit couler le sang des seigneurs les plus vénérés, con-
lut une paix honteuse avec Pisc, détacha de la juridicifon de
'loreoee les villes conquises par cette république, pour s'en as-
urer la souveraineté immédiate , et afficha honteusement le
caudale de ses mœurs dissolues. Trois conspirations éclatèrent
ontre ce tyran à l'insu l'une de l'autre , le 18 juillet 1343. Le
«uple assiégea le palais de Brienne, où il se défendit durant huit
Durs ; mais, forcé de capituler, on lui fit grâce de la vie à la con-
tition de renoncer à la seigneurie de Florence, à s'exiler de son
erritoire , et à livrer à la justice les ministres de ses lâches et
dieuaes cruautés. Le tyran partit le 26 juillet , jour de Sainte-
inné, qui fut chaque année, à partir oe cette époque mémo-
able, solennisé à Florence. De retour en France , Gauthier de
Irienne obtint en 1566 du roi Jean la charge de connétable,
t le 19 septembre 1357 il fut tué à la bataille de Poitiers , où le
N de France fut fait prisonnier. Son corps fut inhumé en
abbaye de Beaulieu , au coQité de Brienne.
BEiEiTNB (Bataille de). Dans la campagne de France de
ftl4 y Napoléon avait repris Saint-Dizier le 27 janvier. Le 29
lu même mois , conduisant les maréchaux Nev et Victor, il
Itaqua à Brienne, petite ville du département de l'Aube, les
c»rps russes de Sacken et d'Alsufiew, du corps d'armée de
iberie, avec lesquels se trouvait le ^néral en chef Blûcher. Le
tiâlean , la ville et leurs abords devinrent le théâtre d'une foule
e combats particuliers, livrés avec un acharnement extrême;
.000 tués ou blessés de chaque c6té restèrent sur le terrain.
es Françab durent à leur courage et à la fermeté de l'empereur,
^ sortir d'une position difficile sous plus d'un rapport. Blûcher
replia et prit position pour attendre les renforts de la grande
anée,
BRIEITHE-LOMIÊIIIE. (F. LOMÊNIE).
BEIEE {lichnoL), Brier la pâle, en lerm, de vermieellier,
sst la battre fortement avec une barre qu'on nomme brie,
^te barre s'attache sur le pétrin par son plus gros bout. Elle
un côté Irànchant, et c*est par celui-là qu'on 6ri> la pâte. Le
tmicellier est à moitié assis sur l'autre extrémité de la brù,
!st-à-dire qu'il a la cuisse droite passée sur cette extrémité
ril tient aussi empoignée de la main droite, tandis qu'il frappe
estement du pied gauche contre terre, pour imprimer le mou-
ment à la brte et s'élever avec elle. Sa tète et sa main gauche
ivent la cadence de œ mouvement en temps réguliers. La
te ainsi battue vient sur le devant du pétrin; on la repousse
m soos le tranchant de la brie pour la battre de nouveau^ et
Dsi de suite, jusqu'à ce au'enfin elle soit suffisamment brtée,
B donne ordinairement aouxe tours de brie à la pâte des ver-
icelles, macaronis, laxagnes, etc., à quatre reprises, parce qu'à
acuoe d'elles on replie trois fois les Wds de la pâte; c'est-à-
re qQ*on replie chaque fois un des trois côtés, le devant, puis
I c6té, puis Vautre, et à chaque (ois on donne un tour de brie
t toute la pâte.
BEib-sbbeàMT (CLÉiiE?fT-ALEXANDRE, marquis de), né
^ mai 1748, à Dampierre (Maine-et-Loirej, d'une ancienne
^ison de Laval. Page du roi en 1762, sous-lieutenant dans le
kÎQltot de Bourgogne-Cavalerie en 1763, et maréchal de camp
1784, il s'occupa plutôt des projets de sa brillante imagina-
p «{0(6 da service militaire. Brie^rrant, sei{;neur de Mâche»
tft ei de Pornic, proposa de créer un port militaire à Pornic ,
^y établir un canal de communication par leaud les navires
■raumdi se rendraient à Nantes, en évitant la longue et dan-
'^«tte navi^tion de remboucharede la Loire; mais les étals
IT.
BEIEUX.
de Bretagne ne le firent pas exécuter, et son auteur ne cessa pas
de s'en occuper activement en s'adressant au roi, aux états gé- ^
néraux et à tous les gouvernements qui se succédèrent en
France. Il y dépensa toute sa fortune sans parvenir à réussir, et
il mourut aans la misère à Paris, le 25 décembre 1814. On a do
lui : Observaliom concernant le commerce français en gé^
néraly projet d'une ville commerçante de premier ordre, Paris,
1789, in-4". — Mémoire contenant de nouveaux développe^
menti sur le projet important relatif au port de Pomie et à un
canal de navigation de Nantes à la mer, par Pornic y Paris,
1789, in-4«. — Ecrit adressé à l'académie de Chàlons^sur-
Marnèy sur une question proposée par voie de concours, con-
cernant le patriotisme, 1788, in-13. — Mémoire du peuple au
peuple, 1789, in-8*'. — Pétition ampliative en faveur des blancs
et des noirSf et projet d'un traité important pour les colonies
et pour l'Etat, 1792, in-4°. — Etudes, premier cahier, conle^
nant un appel au public lui-même du jugement du public sur
J^-J, Rousseau, Paris, 1803, in-8**. — Divers projets publiés
dans la Bouche de fer, journal de ce temps.
EEiET (Philippe), né à Abbevilleen 1601 , se fit recevoir
dans la compagnie de Jésus en 1616, enseigna les humanités
dans différents collèges, fut bibliothécaire du collège de Paris,
où il mourut le 9 décembre 1668. On a de lui : Parât kla
geographiœ veteris et novœ, Paris, 1648-1619, 3 vol. in-4^,
avec 126 cartes en taille-douce; le troisième volume a pour
èitre : Parallela geographica Italiœ veteris et nova , 1649. —
Annales mundif sive Chronicon ab orbe condito ad annum
Christi, Paris, 1663, in-12^ 7 vol.; même, in-fol.; Mayence,
1682; Venise, 1693, 7 vol. in-12. — Theatrum geographievm
Europm veteris, 1653, in-fol. — Xenia Delphino oblata, no-
mine collegii Rothomagensis, Rouen, 1659, in-4". — Eloqium
patris Jac, SirmondiS, J„ Paris, 1651, in-4^ avec le catalogue
par ordre de date de tous les ouvrages de J. Sirmond. — Con--
tinuatio TerselHnianœ epitomes historiarum, Paris, 1659. —
Le cinquième volume de Philippi Labbe et Philippi Briettii
Concordia chronologica, in-fol., Paris, 1670", 5 vol. — Acute
dicta omnium veierum poitarum latinorum; prœfixum de
omnibus iisdem poëtis éynlaj/ma , Paris, 1664-1684, in-12.
BEIEIJC (Saint), en latin Briocus, né vers l'an 409 d'une
famille illustre de la Grande-Bretagne, dans la province appelée
Carticiana, Son père se nommait Cerpus, et sa mère Eldrude
(ell drud, mots bretons qui signifient illustre). A l'arrivée dans
la Grande-Bretagne de saint Germain d'Auxerre, saint Bricuç
devint son disciple, et il le suivit en France, où le sacerdoce lui
fut conféré. Quelques années après, étant revenu dans sa pa-
trie, il coifvertit sa famille à la vraie foi, et fonda la célèbre eglibc
de Grande-Lann. Plus tard il passa dans l'Armorique, èie\a,
dans le pays de Léon, un monastère dont, pendant plusieurs
années, il fut le directeur; puis, s'étant retiré chez le coii;U*
Riwal ou Riwallon, son parent, alors souverain d'un ranlcn de
l'Armorique, près de l'embouchure de la rivière de Govat ou
Gouet , saint Brieuc y fit construire , dans un lieu appelé la
Vallée double, un monastère fameux qp!i\ dirigea lui-même, et
qui fut l'origine de la ville de Saint-Bneuc , érigée en évéché en
844. Saint Brieuc en est réputé le premier évéque, d'après une
inscription trouvée dans sa châsse 1 an 1210 de J.--G., quoiqu'il
n'ait probablement exercé aucune fonction épiscopale; mais il
y avait alors des évèques régionnaires qui, sans avoir d'Eglise
particulière, travaillaient partout où les bienfaits de leur saiut
ministère étaient de Quelque utilité. Saint Brieuc mourut pieu-
sement, âgé de plus Je quatre-vingt-dix ans, vers l'année 502,
et ses reliques ont été transportées à l'église de Sainte-Serge
d'Angers, vers l'an 860, pendant les incursions des Normands.
— L. G. de la Devison , cnanoine de Saint-Brieuc, a écrit la Vie
et les mirades de saint Brieuc , avec des remarques et des ob-
servations, 1627, in-d*".
BEIEUC (Saint-) (jy^r.](F. Saiiit-Brieuc).
BEIECF DE SAUVETÉ {droit anciêf^. On trouvait ces mois
dans le procès-verbal de la auchesse de Bretagne. On y lit, dans
rénumération des droits prétendus par le baron de Hays, qu'il
comptait parmi eux celui de brieufde sauveti, c*^t-à-dirc ce-
lui oe donner des lettres d'assurance à ceux qui demandaient
sûreté.
BEIBUX (wuir,)f anciennement usité en Bretagne, (mur si-
gnifier les coii^f que les maîtres , patrons ou capitaines de
vaisseau étaient obliaés de prendre de l'amiral , de l'amirauté
ou des commis des fermes du roi. On entendait par droits de
brieuœ la taxe que payaient les barques ou les vaisseaux , selon
leur diflérent port a Nantes et dans sa pré?6té, et celle perçue
pour les sels de Brouage, la Rochelle, Guérande^ que l'on trans-
portait à Nantes, dans le comté nantais et à Cn>isic.
&t
BBI«.
(4M)
BBI«ADB«
BRiàvBMEirr, adv. (gramm,), en peu de mots. Expliquêt-
moi cela brièvemeni eineliement.
BBiÈVETÉ.s.f. (gramm.), courtedurée. La brièveté de lavie.
BBIÈVKTÉ (rkél.). La brièvelé est, selon les rhéteurs, cette
qualité du style par laquelle l'orateur ou Técrivain ne dit C[ue
ce qu*il faut dire, et rien de plus. En ce sens elle est opposée à
Vampli/icaiion ou au développement , qui consiste à peser sur
toutes les circonstances d'une action, d'un juçcnienl,etc. -^
f/excès de la brièveté produit la brachyiogie, vice d'élocution,
dît Beauzée, opposé à la perspicuîlé, et où les sous-entendus ne
•ont pas aisés à suppléer. — Une élocution concise rejette tout
oe qui est superflu, évite les circonlocutions inutiles, et ne fait
usage que des termes les plus propres et les plus énergiques ; si
Ton en retranche, on tombe dans la brachylogie; la brièveté
laconique allait souvent jusque-là. — Un de nos meilleurs ccri-
Tiins, Labruyère, n'est pas exempt de ce défaut; Fabsence de
tonte transition en est déjà une preuve frappante; mais quel-
qnefdi même, dans le dessein de donner à sa pensée une forme
plus piquante par sa brièveté même, il oublie ou omet des mem-
bres très-nécessaires. — Je donnerai ici l'exemple suivant : « Le
peuple appelle éloquence la facilité que quelques-uns ont de
parler seuls et longtemps, jointe à l'emportement du geste, à
réclatde la voix, et à la force des poumons. Les pédants ne
Tadmeltent aussi que dans le discours oratoire, et ne la distin-
guent pas de l'entassement des 6gures , de l'usage des grands
mots et de la longueur des périodes. » (Labruyère, Des ouvr,
êttespr,) — Avant ces phrases, l'auteur a placé le parallèle de
G)rneille et de Racine; après elles, il parle de la logique; or il
€Bt évident que ce qu'il ait sur l'éloquence ici n'est pas com-
plet. Labruyère veut dire que le peuple et les pédants se font
une fausse idée de l'éloquence; mais il ne le dit pas; et comme
eela ne résulte pas non plus immédiatement de ta phrase elle-
même, il s'ensuit oue, pour comprendre le passage cité, il faut
être habitué au sijie de Labruvère et à sa façon particulière de
dire les choses ; or c'est là un défaut de clarté dont rien ne sau-
rait excuser la répétition fréquente. B. Jullien.
BBiEY (^^i^r.), petite ville de Lorraine, aujourd'hui chef-lieu
d'arrondissement du département de la Moselle, à 21 kilomètres
de Metz. Cette ville est fort ancienne; quelques auteurs en font
remonter l'origine jusqu'à l'épooue romaine. AuYiii^ siècle,
die dépendait du duché de Mosellane ; plus tard elle passa aux
oomles, puis aux évèqnes de Metz , qui unirent par la céder aux
comtes de Bar. Assiégée par les Messins en 1363 et en 1370,
elle fut saccaçée en li2l par le duc de Berg , et prise en 1475
par Charles le Téméraire. — Briey possède un tribunal de
première instance et une société d'agriculture. Sa population
•st de 1 ,750 habitants.
BBIEZ , membre de la convention , où il fut député par le
département du Nord , vota la mbrt de Louis XVI, remplit di-
terses missions aux armées du Nord, assista à la capitulation de
Valenciennes aux Autrichiens; ce qui le fit éliminer par Robes-
pierre du comité de salut public, où il était entré le 25 sep-
tembre 1793, et où il avait blâmé ce révolutionnaire redouté. Il
fit partie depuis du comité des secours publics, et y fit adopter
plusieurs mesures favorables aux parents des défenseurs de la
patrie, aux victimes des invasions, aux réfugiés l)elffes, alle-
mands et italiens, et aux indigents. Le 4 juin 1794, Briez était
secrétaire de la convention, qui l'envoya de nouveau commis-
saire aux armées du Nord. Il mourut en juillet 1795.
BBIFACDEB, V. a. term. de WMnufacture de laine, donner
le premier peignage aux latoes. —Brifaitdé,éb, participe.
BBIFACT, s. m. term, de chasse, chien.
BBIFE, s. f. (éeim. mst.), nom donné, par les personnages qui
élèvent des vers à soîe,attgrand appétit de ces insectes, quelques
jours avant de foire leurs cocons. — C'est sans doute abusivement
que plusieurs dictionnaires lui font signifier mn gros morceau de
pain. En ce sens c'est bribe,
BBiFEB,v. a. {gramm.)y manger avidement. Brifer un dîner;
il est populaire. Dans un autre sens, drt/in* sedit familièrement
nour mettre une robe, un linge, ou tout autre objet en mauvais
état, en les froissant ou en les gaspillant. Elle a brifé son fiehn,
imrobe, EUebrife tomi, —* Brifé, ée, participe.
BRIFEUB, EUSE, adj. (gramm,), celui, celle qui brife, qui
mange avidement; il est populaire. — Familièrement on dit, Cest
fine brifense, en parlant d une personne qin n'a pas soin de ses
alEiires, de ses vêtements, qui les gaspille.
BBIFIDAMGE, s.*f. (Man.), softe de poire.
BRIFIER (têchn.). Dans la langue des plombiers, e*est une
iMinde de plomb ifvi entre dans les enfatteuoeats des bâtim ents
couverts d anloise (F. EHFAnniiEffT).
BRIO {marin,) (F. Brick).
BRIGA (Melchior della] , savant mathéroaticten,jè«),
né à Césène en 1686 d'une famille noble, enseigna uffL
phie à Prato et à Florence, et la théologie à Sienne, w^n^
rut le 25 juillet 1749. Ses principaux ouvrages sont : l* ftn^
isiaca slalum capitotinœ, Bome, 1716, inséré damW^
erudit, de Leipzig, 1723; ^ Sphœrœ geographiea panitti
Florence, 1721; 5" Pkitosophiœ veteris et iior« roneorAi
ibid., 1725 ; 4** Scientia ecliptium ex imperio et ammurm^
narum itlustrata , Home et Lucques , 1744-45-47, i yi
in-4° d'environ 800 pages. La partie géométrique etoptiqw^
cet ouvrage est du F. simoneUi; les tables sont du P. <feh
Bri^a , qui a calculé toutes les observations d'éclipsés biis ^
la Chine par le P. Kegler.
BRIGADE (arl «•t7t(.).Cemota longtemps signitiéumUnop^
une agrégation d'hommes de guerre auel qu'en fùtlcnooilirtt
la force. Ce terme générique et non spécial a été, depuis Hfmil>.
un de ceux que l'art militaire a employés le plus divenoum,
puisqu'il exprimait à la fois, soit un corps d'armée tout ntn,
soit la réunion de quelques soldats. Sous Henri IV la gfnk-
merie se décomposait en brigades, et sous Louis Xill oo »
tendait par cette dénomination la manière de ranj^ranatta
bataille pour en répartir le commandement parmi les<Mp»
cipaux. Ainsi les troupes en un jour de combat se tronw
divisées en deux brigaoes: avant-garde et t)ataille;quelqB(k
en trois brigades : avant-garde» lMitailleetarrière-gan)f,Ih»
chaque brigade il y avait de l'artillerie, de la cavalerie et de fs-
fanterie. On divisait souvent le corps de bataille en dru fao-
gades, les plaint même à quatre cents pas l'une étïtttn;
alors Tune était appelée brigade de l'aile droite» rautie,linpdr
de l'aile gauche, et elles étaient commandées par desniRchiii
de camp. Néanmoiiis, on peut dire que dans la miiittfrah
çaise le mot brigade est resté indéterminé pendant kufias^
depuis Louis XfV il a continué à s'eniployer quelquefois cao»
synonyme de fraction quelconque, d'unecompagmequekoa^
il en était ainsi dans les gardes du corps; souvent if a prà v
acception bien plus étendue. Le root brigade de cavileneiip'
fiait indifleremment, soit la plus faible Traction de cette m
c'est-à-dire l'escouade, ou un accouplement d'escooada,^
commandait un brigadier, sorte de caporal; ou bieo IcDotlr
Sade signifiait la plus forte agrégation d'hommes i cbni) »
e bataillons (car le mot division d'armée n'était p«s m*
créé). La grande brigade était celle que commandait le U^
dier, sorte de général. Le mot brigade, pour donner un ai»'-
des significations variées au'on attribuait à ce tenue, sigB>fr
dans le régiment de cavalerie de Maurice de Saxe une at-
pagnie ; le mot brigade de maréchaussée exprimait un f^*
deux cavaliers ; la brigade des grenadiers a chcva! H»j
escadron ou le tiers d'une compagnie ; la brigade des trew*^
de France était un bataillon de douze compagnies; la bnp^
d'artillerie indiquait un ensemble de vingt bouches à w*
leur matériel et leurs servants ; enfin m brigade» do p'
celles de la maison du roi, ainsi que les brigades de na^
offraient un sens non moins disparate. — Dans lesosa^ -
dernes, une brigade se compose ordinairement de la m '
d'une division ; elle est une agr^tion tactique dans onf
d'armée ou dans une armée agissante. Gustave- Adolp- '
être considéré comme l'inventeur des brigades comme H!^ •
trouvent à peu près organisées de nos jours .C'est lui qui, en |*^
accoupla ses régiments d'infanterie; telles étaient les Connu *
brigades jaune et bleue, ainsi nommées à cause de la ccahi
hanits^uc portaient les soldats qui les composaient. (>p«*
cette bngaae ou cette um'on de deux corps en un n'anit '*'
rien de semblable à celle qu'on mettrait actuellement eu w
par régjîmcnls et bataillons. Pour donner une idée l^J^
de Torganisation des brigades dont le roi de Suède est I «♦•'
teur, ilest bon de dire qu'elle se composait de moasq«l*»^
de piquiers placés sur dnq lignes, et répartis en ooiep^'
masses ou groupes de mesure inégale, mais syroétrHp»^
disposées j leur ensemble formait à peu près une cnn «p^
coupée d'intervalles : les piquiers occupaient la f**^^ J*JT*
les mousquetaires étaient aux ailes. Celte manière <f*^'
les troupes, que Gustave avait prise à Lulwn, a été w^>t«* |
quelques écrivains comme l>eaucoup trop coinpliqi»éeet,r»|^^
oe conséquence, très-peu mobile, il paratt qu'après h d*"
de Leipzig, en 1651, les cinq lignes forcnl réduites i ^^^
Fimitation deGu8taTe-Adolphe,Turenne essaya d*m*tjiff -
ramée française des briçaaes de 5 à 4,000 homncs. ÎW ^
innoration ne put y réussir ; ce ne furent que des lâloi«»eB*^
parce que les inmyes n'étaient encore assujetties à ••^^1
précise de formation, et qu'elles étaient wn ^**'VîfJjL.*.
nentSy ou plutôt d'agrégattons régîmentaîrcs, doat « w^
BEIttAM.
(405)
BRIGAOIBB.
tait de|m» quatre bataillons jusqo*à an ckmî-bataillon. Quelque
nparfaitcs que fussent jusqu^aux temps modernes les brigades
'ançaises, elles furent les instruments avec lesquels nos gcné-
lux fournirent des preuves d'une tactique et d*un courage vrai-
lent remarquables. Cependant la création des divisions dé-
ouilla les brigades de leur imporlance : ce furent les divii»ions
ni derinrent des ffrands membres d'armée, et il en lut ainsi
isqu*à la création des corps d'armée.— On voit sous Louis XIV et
MIS Louis XV la bripde prendre pour dénomination lo nom
OTecté au premier régiment qui la composait, c'est-à-dire le nom
u régiment chef de brigade; elle se formait tantôt de trois, de
iiatre, tanlèt de cinq, de six ou de huit bataillons. Les brigades
ela milice prussienneétaient sous Frédéric 11 de cinq l)ataillons,
^ se trouvaient commandées par un général de brigade, f^
lilice anglaise a composé ses brigades de deux, de trois ou de
uatre bataillons sous les ordres d'un major général. Le règlc-
lent de 1755 (17 février), indiquant le mode de rassemblement
e l'armée, déterminait la formation en brigades. Soit par rou-
ne ou par tout autre motif, les choses ont été continuées ainsi
QMu'en 1792 (5 avril), époque où la brigade a été confire à un
:bel qui, en 1795, fut designé sous le nom de chef de brigade
MJ général de brigade. La brigade proprement dite n'a pas posi-
ivencient de tactique écrite ; il n'existe pas encore d'école de bri-
rade; il n'est établi de régies pour l'alignement des brigades que
Uns les évolutions de ligne de 1791, c'est-à-dire dans un docu-
neotTague dont il faut consulter l'esprit, non la lettre, puisque
actiaoemetit parlant il n'était pas reconnu de brigade en 1791.
L'ordonnance de composition de 1788 essayait d'instituer en
empsde paix les t>rigades sous forme permanente; elle divisait
'armée en cinquante-deux brigades : chaque brigade en temps
le guerre devait se composer de 5,500 hommes. Cette manière
l'organiser les troupes a réussi parfaitement chez plusieurs
Niissances de l'Europe. Les brigades permanentes, ainsi que les
li visions permanentes, ont été formellement adoptées par Tem-
tereur de Russie. Aujourd'hui les généraux du czar entre-
ieonent permanentes les brigades d'armée comme on était à la
eîlle de le faire en France, lors des changements qui avaient
ié tentés oo projetés en 1788 , et l'on compose les brigades
rinCanterie de trois régiments de bataille, ainsi que d'un régi-
lient de chasseurs à pied. L'instruction de 1851 (20 septembre)
nanifestait le projet du rétablissement des brigades en temps
(e |>aix. Les ordonnances de service en campagne et celle de
852 ^5 mai) réglaient les formes du commandement du service
le brigades dans les camps : cette ordonnance exigeait qu'elles
ussent composées de deux régiments au moins ; celui qui por-
ait le numéro le plus élevé devait y tenir la droite. Lors de
Vxpédilion qui eut pour but la citadelle d'Anvers, les brigades
e trouvaient contposées de deux réjriments. Fraysse.
BRIGADE DE St'RETÉ (po/tce). Afin de donner une définition
►lus exacte de cette expression , et surtout pour faire beaucoup
lieux sentir l'importance et r»tililé d'une institution dont
origine ne remonte pas tri<s-loin , il convient d'en donner ici
ne esquisse historique. Mais, comme il n'est guère possible de
<ifiiier dos détails sans se rattacher à quelques faits oiograpbi-
^es qui concernent celui à qui la brigade de sûreté doit sa
iaissance» nous aurons occasion de parler de Vidocq. Ce forçat
^ ena depuis ci lèbre, soit par le secours dont il aurait été à la
olice , soit par de prétendus mémoires contenant de singulières
rvélations, s'était évadé du bagne de Toulon ou de Brest ; mais
D s'était mis sur ses traces, et on n'arait pas tardé, malgré son
•bileté, à le découvrir. H était par conséquent, en 1812, enfermé
Bicètre et allait être reconduit au bagne. Qu'il redoutât quel-
«H* vengeance ou qu'il appréhendât les rigueurs de la double
^tite , le fait est qu'il essaya à tout prix de ne pas rentrer aux
»lères. Une idée lumineuse pouvait seule le samer et lui épar-
na ce qu'il redoutait ayant toute chose. Il offrit à la police de
I servir lovalement, et ne demanda en échange que sa liberté.
Jne pareille proposition devait exciter de la défiance; pourtant
a connaissait > idocq comme un homme dangereux , réunif-
int an suprême degré l'habileté et l'expérience de la triste car^
ière dans laquelle il s'était jeté. Somme toute, il valait mieux le
ompter comme ami que comme ennemi; du moins on ne
vqûait pas beaucoup en essayant, et dès lors on accueillit fa-
orableiDent ses offres. Après un noviciat de deux mois à la
?orce, Vidocq fut jugé digne et surtout capable d'occuper le
Kiste qu'il ambitionnait. Une évasion adroitement concertée le
nttsporta kiientôl sur un théâtre entièreoient digne de son
^ie, et dans les senrices qu'il rendit il eut occasion d'inspirer
■ plus grande confiance a l'administration qui l'employait.
^Q il parut mériter d'être choisi comme chef du service, et
"^ lors la brigade de sûreté cororaença à s'orgpjiiser. Ce ne fut
dans le principe qu'une faible escouade de quatre acolytes, que
Vidocq recruta parmi ses anciens camarades ; mais autour de ce
mince noyau vinrent se grouper par la suite de nouveaux élé-
ments d'une nature parfaitement homogène. En 1817, la troupe
comptait déjà douze membres; elle avait déjà rendu des services
importants; mais depuis ce moment elle eut l'œil partout, et ce
qu'il y avait de plus ténébreux dans l'organisation du vol et du
brigandage fut soudain dévoilé. L'habile et industrieuse pha-
lange devint alors la terreur de tout ce qu'il y avait de mal-
faiteurs dans la capitale; aussi ne la désignaient-ils que sous le
nom de la rouuêy ex pression emblématique dont le vul^airedes
honnêtes gens a toujours ignoré la véritable signification. On
sait la terreur qu'inspire aux crédules habitants des campagnes
l'apparition de la lune rousse; cet effroi, qui parait provenir de
la crainte d'un danger surnaturel, ressemblait un peu aux appré-
hensions des races qui parlent l'argot: dès lors il est assez natu-
rel de penser que l'ét) mologie oue nous fournissons se trouve
exacte sous plusieurs rapports. Dans le cours des années 1823
et 1824, la brigade de sûreté prit un nouvel accroissement ; le
nombre des agents dont elle se composait fut alors porté à vingt-
huit, et jusqu en 1820, époque à laquelle Vidocq fut remplacé
par son anaen secrétaire Coco-Lacour, ce nombre fut peu aoff-
menté. Il serait monté depuis jusqu'à quarante. Le chef de n
brigade a cinq mille francs d'appointements fixes; deux chefii
d'escouade ont chacun dix-huit cents francs; les autres agents
sont subdivisés en deux classes : ceux de la première ont quinie
cents francs, les .«utres douze cenl^ francs de traitement. In-
dépendamment de ces émoluments annuels, il leur est alloué
des primes et des gratifications extraordinaires, qt i varient
suivant l'importance de ces opérations. Ainsi |>our un forçÉl
évadé que Ion parvient à ressaisir, TEtat donne cent francs;
r)ur des arrestations ordinaires , le tarif varie et monte de neuf
dix-huit francs. Les primes sont versées dans une caisse parti-
culière, désignée sous le nom de masse commune. Les fonds
sont mensuellement répartis entre le chef et les agents au pr»>
rata de leurs divers grades. Néanmoins, lorsqu'il s'agit d'un trait
particulier ou de quelque opération qui sort du commun des
choses, celui qui s'est signalé reçoit alors et seul la récompense;
quelquefois aussi un fragment ou une section de la brigade à
laquelle il appartient perçoit une partie des avantages. Ces sortes
de fonctionnaires sont chargés ordinairement de surveiller les
réunions publiques , l'entrée et la sortie des spectacles , les
guinguettes des barrières , ainsi oue les alentowrs des halles el
des marchés. Ils font également ae fréquentes rondes de nuit,
soit en groupe, soit séparément, suivant les circonstances. Afia
d'assurer le succès des ruses sans nombre qui leur sont indi-
quées par leur chef, parla tradition de leur chef ou parlevr
imagination inventive, il est souvent nécessaire que les agents
puissent prendre divers dé^isemenls ; ils en trouvent alors toos
les moyens dans un vestiaire dont le chef a la surintendance,
et qui se trouve convenablement disposé à côté de ses buream.
Comme il importe que les agents sravent fidèlement dans Icnr
ménMire toutes ces physionomies de cours d'assises on de police
correclionnellç, avec lesquelles ils peuvent être plus tard tenus
de renouveler connaissance, ils sont tenus, toutes les fois qu'ils
ne sont pas en expédition, de se trouver tous les jours, à une
heure inoiquée, à la préfecturede police, pour y passer en revue
les individus arrêtés dans la jdiirnée. D'après le système adopté
par son prédécesseur , le chef de brigade depuis en fonctiea
continua à recruter la majeure partie de ses auxiliaires parmi
les condamnés plus ou moins habiles qui, pour les avoir fré-
queniés, avaient toute l'expérience des bagnes et des prisons.
Lui-même, c'est-à-dire Coco-Lacour , se trouvait également un
ancien détenu de la Force et de Bicêtre. Néanmoins, depuis ce
dernier chef, l'administration supérieure de la police a tait des
modifications notables dans cette partie de son ressort, et elle ne
choisit plus parmi les forçats libères les protecteurs de la sûrHé
publique. Fiayssk.
BRI6ADIBR, S. m. {gtammXOn appelait autrefois Bri^m-
dier de* armées du rai vn officier supérieur dont le grndr
tenait le milieu entre ceux de colonel et de maréchal de camp.
Il se dit maintenant du militaire qui a, dans la cavalerie, le
grade correspondant à celui de caporal dans l'inianterie. Brr-
giguiiir de dragtms. — Brigadier de gendarmerie, celui qui
commande une brigade de gendarmerie. — Brigadier est
aussi, en term. de marine, le premier des oMtelots d'une cm-
bareatiOR
BRIG AMBB DBS ARMEES DU R^i (fUêi, miUi,). On appelait
ainsi l'offîcierqui comoiandait une brigaded'infonterie ou de ca-
valerie. Il maraiait après le maréchal de camp et avant lecolonel.
Les brigadiers R'étaient officiers généraux que dans leur corps.
f4#4
mr 9n eaUm mwbii et Uuipu ém carpe
Mffit, — ik afmmtnàmmi a«x c^kmth ci obruiiient ans
ottcîm ft)£aér4»i de ranMc; & «'avaietti poim «Taédes de
camp pner tnmsmciUc levs ordres, waam on le«r adjoégaail
•a Nuior qm le» funil exénrter daw rétewlae de le«r com-
iwdeifiit— AfMt répeqMoÉ ks bngMfiersfarent brerelésy
lei brigades eiaieat eomttodccs par des colooels et des inestra
de camp qui n'afaient i|«*Hie coonnsfMMi temporaire poor
nereer ks looctioasde brigadier. Mais ce mode de Domination
arait de graves ipconfénienu; car ks colonels et mestres de camp
prenant rang entre ewi, non par randennelé de leornomina-
tiiini ce grade, mati par celle de leur régiment, il s'ensuirait
cjoe «ootent k plnft jenoe colonel oo mesire de camp comman-
oait aot plus anciens. Ces inconirénients, et aolres motifs , dé-
lermtnfrent Lovi* XIV â crdonner qoe ks brigades eoMent
di9 commandants fixes pendant la guerre. On choisit donc des
rolonrts et rk^ mesires de camp d'une expérience démontrée,
qui conservaient k commamlement de leurs régiments et aux-
qoels on flonna en outre, par commission, k litre de brigadiers.
Satisfait des s^ nices qu'ils avaient rendus pendant les guerres
précédentes, k roi donna des brefetsà ceux de la carakrie
en 1665 f.es brigadiers d'inCintene ne furent ftyretelés que le 30
mtMr% iem; ceux des dracEons le furent seulement k 50 juillet
ttitfft. - Une ordonnance du 10 mars 1675 régtaque le brigadier
qni anrait reçu des lettres de service aurait le commandement
uêt tous ks colonels et mesires de camp d'infanterie et de cava-
lerie, et que si deux brigadiers d'infanterie et de cavakrie se
Cfonvaîent ensembk, avec lettres de service , le brigadier d'in-
fanterie, si c'était ^lans une place krmée, commanckrait à celui
r.
k brevet que ces officiers recevaient ne leur donnait
avrane autorité prticulière ; ce n'était que par les lettres de
serrire qui leur étaient expédiées «l^n'ils pouvaknt exercer un
cMMnandement sur les troupes. — Tous les mestres de camp
I w— nandants , tous les mestres de camp en second , tous les
oflooels , tous les Ikutenants-colonels et tous les majors pou-
vaient prétendre au titre de brigadier des armées du roi. Ce
grade a existé jusqu'en 1788. Il derint inutile dès que les maré-
cbaux de camp furent attachés d'une manière permanente aux
brigades, comme les lieutenants généraux l'étaient aux divisions.
Cest le dernier maréchal de Rroglie , créateur de la division
dans l'armée française, qui, par ses conseils, amena ce change-
ment dans les attributions des différents grades. Quelques écri-
vains ont dit que le grade de brigadier était un grade équivo-
Îue , à cause des doubles fonctions qu'ils exercèrent pendant
mgtemps | ces écrivains ont eu raison, car les mestres oe camp,
colonels, lieutenants-colonels et raajjors étant brigadiers, sans
cesser d'appartenir k leur régiment , il arrivait souvent que l'of-
lider qui avait exercé ces fonctions en campagne , se retrouvait
A la paix sous les ordres de celui qu'il avait commandé pendant
In guerre. On fit donc sagement de supprimer ce ffrade. — Quant
aux chefs de brigade des gardes du corps, de rartitlerie, du
génie el des carabiniers , ils avaient des fonctions toutes parti-
culières, et leur autorité ne s'étendait pas au delà des corps
auxquels ils appartenaient. Il y avait encore les brigadiers bas
officiers , qui remplissaient dans la cavalerie des fonctions ana-
logues à celles des caporaux dans l'infanterie. Ce grade existe
encore de nos jours; il est en usage dans la cavalerie et dans
l'artillerie.
BRitiADiER(^ûl. nal.), poisson des Iles Moluques. Il a le
corps elliptique, médiocrement allongé, assez comprimé ou
aplati par les cùtés, la tête et les jeux petits, la bouche médio-
cre, les doiits grandes. Ses nageoires sont au nombre de sept :
deux ventrales, deux pectorales, une dorsale, une derrière ra-
nus et une à la queue. Il a le corps vert, marqué par comparti-
ments de taches carrées^ noires, à centre blanc, le ventre et la
poitrine rouges, les eûtes de la tète jaunes avec six rayons
rouges autour des yeux , les nageoires jaunes à rayons noirs , et
deux lignes rouges longitudinales à celle de Fanus. La prunelle
do ses yeux est blanche, entourée d'une rouge, cerclée de bleu.
1^ brigadier est commun dans la mer d'Amboine autour des
nK*liers.
BRIGiXD, BRIOANDAGB et BRIQANDINE {accept. dtv.).
neaucouiide termes ont une origine historique provenant le plus '
Nouvent d'un usage, d'un faitoucrun événement accompli dans les
NiiVIenqiiinou^ ont précédés. Des écrivains ont pensé, et cela avec
quelque raison, qucle mot frr/gand est vcnude celui de 6rtoandi-
Be.sorlcdarmure légère, faitedelamesdc fer jointes ensemble,et
DiMMk principe, onauTiitdêiignfiov
de krifmÊés ks soldais am se servaient de cette artnin;
p«is,eeBHBecevxq«e bv^k de Paris avait à sa solde en 13»,
peadast b captivile âm roi Jean, commirent un grand nombiT
de méfaito, ob jBTMt dés lors désigné, d'après eux, tous ceoi n
se fivraieBt à des actes coepabks. Ainsi, en latin, le mot tam,
qm ûfàUaêi dans rorigÎBe soldat, bomme de guerre, fat i^
pliqBe aBx volesn, par soite do pilbge et des dévutatm
aoxqoelks se Kvraienl qœlqoelbis les troupes. Roquefort, dw
son DieHommmirt ii§mMo§imm* de la langue françêiit, r»
porte d^ene aatre maaicre I origine du mot brigëni : il If (^
rail Tenir de FilalieB brifmiUe , sous lequel ont été dès^
d'abord cevx qiri organisajent des t>rigues»des partis, et loii»>
taient ks wèàilàoM pendant les gnerres civiles, pois les troops
qoi exerçaient k pilla^ k main armée, enfin la scclcnb,b
voleurs ic grand chemin et les assassins, et il rejette bieD l«
l'opinion qui ferail Tenir cette odieuse qaaiificatioo da h-
gantes , peuples de b Rbélk, dans le Tyrol et an bas des Alpo.
qui, célèbres par kor amoor pour la liberté, ont doooé U
nom au lac de Constance (laciM Èriqaniiwi), Il est mi ^
Ménage, sans cbercber à nous détourner d'une sembbUesi^
Esition,^rk d'un autre peupk portant le même ooiik^
bitait fuiberroe, et qui» sous l'empire romain, ao npporté
Tacite, passa en Angkterre et ravagea entièrement oHlf »•
trée. D'autres étymcSogistes veulent que le mot dr^iidneiv
du vieux terme gaulois hrig ou hrug, qui est resté am m
légère variante dans la langue alkmande (6rNcft), etqQJsfiifr
pont. Un écrivain, appelé Borel, le ferait venir de6nj|ir,ii)rtr
d'armure assex semblabk à celle que nous avons désigiRni
le nom de brigandine. Le P. Daniel pense que ce mot pmA
sa source dans celui de briganline, sorte de galère dool ser-
vaient autrefois les habitants de Tunis et d'Alger pour «erra
leur piraterie dans le bassin de la Méditerranée. Pasqoiernk
lui ferait prendre son étymologie dans le mot briaâée,qéi
gnifie troupe, agglomération de soldats. Quoi qu'il en va,*
entend ^néralement de nos jours par la désienationde^nfçrf
celui qui commet les vols à force ouverte sur les graodsdMiw
ou dans tout autre lieu, et par celui de brigandage la proCosi»
de ceux qui exercent les vols. FiATSSt.
BBIGASTD, s.m.(graifim.). Il se dit, par extension, de iroflf
mal disciplinées qui, sans autorisation, et par la soif do bef.
entrent dans un pays pour le dévaster. On nomme aussi, r
extension, brigand un marchand frauduleux, un procureorm-
pon, un faiseur d'affaires sans probité, un juge qui rtiNivi
opinion , un commis exacteur, etc.
BBIGANDAGE, S. m. {gramm.)^ se dit, dans le sens aWi
de toute espèce de pillages, de désordres, d'exactions, rtc
BBIGANDEAC, 8. m. {gramm.), diminutif de brigawl.n*
dit ordinairement d'un praticien fripon, d'un agent date
qui vole ses clients. Il est familier.
BBIGANDEB, V. u. {gramm.)^ se livrer au b"8>J$î^
conduire en brigand. CeU un homme qui n'a faUqvehnfote
loute sa vie. tu juu.
BBIGANDINB, BBUGNE (arl.miViï.), armurc legèreraitedea^
mes de fer jointes, et qui servait de cuirasse. OriginaireiMJri,»
nommait brigands les soldats qui porUient cette arinorp; «*
comme ceux que la villede Paris soudoya en 1356, V^nâànWt
tirité du roi Jean , commirent une infinité de vols, on.«^
ainsi depuis les voleursetles coquins. Cest ainsiqu'en "1"»*^
qui signifiait soldat, désigna pr la suite un voleur. pr«^
les soldats en faisaient le métier. Les bHgandines Çtawi JJ
sorte de brassière qui servait à garantir les bras, et elw <«f
la plupart couvertes de velours, a Frederich de Luw».
envoya douze très-belles et crosses arbalcstres d'acier rt (WJ
brigandines, doni quatre estoient couvertes. » {Bomanwtf^
Jehan de Sainlré,) ^,
BBIGANT (Jacques le), glossaire disUngue, ayoa;,*"7,
îment de Bretagne, né à Pontrieux le î} Juillet 17*ï»
curieux et instructifs. U fut aussi un minéralogisle Ubj^^
et il découvrit en Bretagne plusieurs carnèresde n«îWf.q«
négligea d'exploiter. Marié deux fois, k Bn^l, apw '
eu vingt-deux enfants, se rit seul sur ses vieux jours, l/»^
Latour-d'Auvergne-Corret, son coropatnotOKît *roi,j^
faire cesser la solitude du vieillard , alla r«?P»*^r^ L
jeune fils à l'armée de Sambre-el-Meuse. -- L« <>SÎ^
primés de le Brigant ont pour Utres : une D%sêerlêli^ i*^
BEIlkBHTI.
(405)
BEIG6S.
iiur aeadéwues $avanieêde l'Europe iur un peuple celte nommé
^rigunlêsùu Brigants, 1763, in-8**. — Petit Glossaire ou MIa-
IM#/ instructif pour faciliter l'intelligence de quelques termes
f# ia coutume die la Bretagne , contenant leur définition et leur
tymologitt Brest , 1774, in-12. — Eléments de la langue des
^elios gomérites ou Bretons; introduction à cette langue et par
île à celles de tous les peuples connus, Strasbourg, f779, în-S*".
- Observations fondamentales sur les langues anciennes et
unièmes, Paris, 1787, in-4o. — Détachements de la langue
rtfiMlivf » celle des Parisiens avant l'invcuion des Germatns,
I venue de César et le ravage des Gaules, Paris, 1787, in-8o.
- Mémoke eur la langue des Français, la même que la langue
et Gallois, leurs ancêtres, Paris, 1787. — Observations sur
n ouvrage de M. Jamgrane , jurisconsulte anglais , ayant
our titre: De f origine des sociétés et du lanqage, Paris, 1788.
- Réfiewions sur les éludes, Paris, 1788. — Notions générales
M encyclopédiques y Avranches, 1701, in-8*'. — Nouvel Avis
9meemant la langue primitive retrouvée, 1770, în-S**. — Deux
rochures poHtUfus, imprimées en 1789, Tune relative à une
(lire adressée de Londres au roi par Galonné, Tautre concer-
tant les opérations des états généraux. — En outre, le Brigant
laissé des manuscrils et extraits curieux , et une volumineuse
tNTespondance, possession de M. le comte de Kergariou, de
Laonioo ; puis aussi les manuscrits suivants, qui ont été con-
terrés par son fils atné : le Premier Contrat des humains ou
T Origine de la société déguisée dans la fable de Galathée et de
Pygmalion, — Testament de Noé, — A B C des nations. —
Au^ Souverains et auœ Savants de l'Europe. — Radicaux des
mm vouslles : a, e, i, o, u. — Racines primitives de la langue
friginelU, le celte gomérite ou celte des Bretons. — Le Barde
irmoricain, — Complainte sur l'état présent des sciences dans
if continent des Gaules. — Des Atlantes et des Enfants d'Abra-
imm. — Dissertation sur la ville d' Avranches,
BBIGAHTBS (oéogr. et hist. anc.), peuplade considérable de
'Angleterre ou Bretagne septentrionale, et que Céréalis^ sous
respasien, soumit aux Romains. Les Brigantes sur le Birgns,
tans la partie sud-est de THibernie (Irlande), étaient peut-être
ssus des premiers, ou s'appelaient plutôt Birganles.
BBlGA?rri (Annibal), célèbre médecin et philosophe du
iry siècle, était de Chicti dans le royaume de Naples. Toppi,
ni en fait mention dans sa Bibliothèque, lui altrioue les ou-
rages suivants : Auvisi et avertimente intemo al governo di
reservarsi di pestilenxa, Naples, 1577, in-4*». — Auvisi et
vertimenti interno alla preservatione e curatione de mor»
m e délie variole, Naples, 1577, in-4°. — Mauget et Scgiiicr
disent auteur de ceux-ci : Due libri dclV istoria de i semplici
'tymati e altre cose, che vengono porlale dall' Jndie orienlali
riinenti ait uso délia medicina, di Garzia dall' Orto, me-
ro Porluguese, con alcune brevi annolazioni de Carlo Elusio :
ime allri libri varimente di quelle che si portano dall' Jndie
rêdentali de Nicolo Monaraes, medico di Sivi^lia, Venise,
»3, in-4o; 1605, in-8". Briganti a mis ce recueil en italien.
y a encore une édition de Venise, 1616, in-8°, avec une lettre
JProsper Borgarucci sur les drogues du cabinet de Calceolari
iTérone.
BBiGANTi (Philippe), né en 1725 à Gallipoli. Son père,
and jurisconsulte, le destina au barreau et le fit recevoir
ocat; mais Philippe se fit soldat, puis, cédant aux instances
tcrnelies, revint en 1744 au barreau. En 1764, il fut nommé
ndic de Gallipoli, et admis eo 1779 à Tacadémie des sciences
bi*iles-lettres de Naples. Il mourut en 1804. On a de lui:
9ame analitico del sistema légale, Naples, 1777, in-4°. —
mme economico del sistema civile, Naples, 1780, in-4°. —
kéorie politique des quatre âges du peuple romain indiqués
ir Florus, inédite. — Mémoire sur l éloquence du barreau.
■ Mémoire pour la défense des opinions de Beccaria. — Le
naître Sla^ione, 1795. — Frammenti lirici de fasti greci e
^mani, Ldfco, 1797.
BRusAjrriN, 8. m. (term. de marine) , petit bâtiment à un
i deux mâts, gréé comme un brick, et qui n'-a qu*un pont.
BBtQANTiir; s. m. lit de campagne portatif.
BBiGANTUf E, 8. f. {marine), petit bâtiment en usage dans la
^iterranée. Il se dit aussi d'une sorte de voile particulière au
igantiii.
B^iG AUT, 8. m. (comm.)^ nom que Ton donne, en certains
r»- à du gros bois neuf à brûler.
^^IGBMTI (Abbroise), capucin de Mantoue, publia en 170i
**^vragc savant et rempli de recherches, intitulé : Glosso-
opJUa ofnomatographiea, id est, declaratio nominum et vo-
cabulorum exolicorum , quœ habent , aut anticipitem , aut
obscuram , aut valde diffinlem , aut ex hellenismo significa-
tionem et explicationem , Mantoue, 170'2, in-fol.; 1 ouvrage
devait avoir trois volumes, mais on n*a imprimé que le pre-
mier.
BRIGENTI (André), poëte italien, né en 1680 à Agua près
de Padoue, fut élevé dans le séminaire de cette ville, puis
chargé de l'éducation de quel(fues jeunes gens. En 1713, il se
rendit à Bome, et y devint précepteur des fils du prince Bor-
ghèse. Il passa la plus grande partie de sa vie dans celte ville,
partageant ses loisirs entre la culture des lettres et ses devoirs
envers ses élèves. Les monuments et les chefs-d'œuvre réunis à
Bome lui inspirèrent souvent des vers sublimes. Il mourut à
Venise en 1750, durant un voyage qu'il avait entrepris. Outre
des pièces de vers impriniéesdans les recueils, on a de lui
plusieurs discours, parmi lesquels on cite : Oralio habita Arbœ,
dum ponti ficus Bizza arbensem episcopatum iniret, Padoue,
1759. Son principal ouvrage est le poème intitulé : Viila Bur-
ghesia, vulgo Pinciana, poetice âescripta, Iiome, 1716, in-8°,
avec 20 planches, divisé en Quatre livres et suivi de notes pleines
de goût et d'érudition. Les descriptions qu'il donne des monu-
ments de la Villit'Borghèse sont d'une exactitude que la poésie
semble ne pas comporter.
BRIGGS (Henri), né vers 1556 à Warley- Wood , paroisse
d'Halifax, dans l'Yorckshire, étudia dans l'université d'Oxford,
y enseigna les mathématiques, et fut nommé premier professeur
de géométrie au collège de Gresham , nouvellenient fondé à
Londres (1596). Briggs s'occupa avec quelque succès de la
recherche des longitudes en mer; et, pour les trouver, cons-
truisit une table a'après la variation de l'aiguille aimantée, au
moyen d'un instrument ingénieux décrit par le docteur Gil-
bert, dans son Traité sur taimant, et par Blondeville, dans
ses Théoriques of the seven planets, Londres, 1602, in-4<^. En
1615, Briggs, ayant eu connaissance de l'admirable invention
des logarithmes, due à Jean Néper, baron de Merchiston» alla
en Ecosse lui présenter l'hommage de son admiration; et, de
retour au collège de Gresham, il développa la théorie des loga-
rithmes dans ses cours, et ne tarda pas a les simplifier et à les
perfectionner. En 1617, il publia la première table de loga-
rithmes usuels, les seuls qu'on emploie aujourd'hui. Appelé en
1619 à la chaire de géométrie d'Oxford, Briçgs se livra avec
une inconcevable ardeur à ses travaux de prédilection. Ainsi,
en moins de sept années, il calcula trente mille logarithmes
avec quatorze décimales, travail immense, si l'on considère la
longueur du temps qu'exige le calcul d'un seul logarithme et
les répétitions et vénfications auxquelles il faut sans cesse re-
venir pour s'assurer de n'avoir pas fait d'erreurs. Epuisé par
cette application studieuse, Henri Briggs mourut à Oxford,
dans le collège de Merton, le 26 janvier 1030, âgé de soixante-
dix ans. On a de lui : Tables pour perfectionner la navigation,
en anglais, insérées dans la deuxième édition des Erreurs de
la navigation de Wright, découvertes et corrigées, Londres,
1610. — Logarithmorum chilias prima, Londres, 1617, in-8o.
— Euclidis elementorum libri VI priores, Londres, 1620, sans
nom d'auteur. — Mathemalica ab antiquis minus cognita ,
inséré dans les Vies des professeurs du coUége Gresham, pu-
bliées parWard. — Arithmetica logarithma, Londres, 1624,
in-fol. — Mémoire sur le passage à la mer du Sud par le
nord-ouest et la baie d'Hudson (t622), inséré dans le tome m
des Voyages de Purchas. — Trigonometria britanni^'a, Gouda,
1633, in-fol. Henri Briggs a aussi laissé, en manuscrit, des
Commentaires sur la géométrie de P. Ramus, des Remarques
sur le traité de Longomontanus sur la quadrature du cercle,
la Description et l'usage du régulateur de Bedweli, et d'autres
ouvrages de mathématiques. Sa Vie a été écrite par le docteur
T. Smith , Thomas Gataker et Isaac Barrow.
BRIGGS (Guillaume), membre de la société royale et du
collège des médecins de Londres, correspondant de l'académie
des sciences de Paris, nommé le 4 mars 1699 médecin du roi
Guillaume III et de Thèpital de Saint-Thomas de Soulhwarek ,
naquit à Norwich en 1641, et mourut le 4 septembre 1704, à
soixante-trois ans. Il avait étudié à Cambridge, où il fut reçu
docteur en 1677, et ensuite à Montpellier sous le fameux aiia-
tomiste Vieussens. Il se rendit célèbre par la connaissance de
l'œil et de ses maladies. Il est le premier qui ait bien développé
ce qui concerne le nerf optique, la rétine et les conduits lym-
phatiques. Sa nouvelle théone de la vision fut d'abord insérée
en anglais l'an 1662 dans les Transactions philosophiaues,
traduite ensuite en latin par lui-même, sotis le titre de Nova
Theoria visionis, à la sollicitation de Newton , oui faisait un
cas singulier de ce traité, et imprimé à la suite de VOphthalmo-
BRiftim.
(406)
araphia, aalr« ouvrage du docteur, à Cambridge, 1676, tii-13.
Ces deux trailés réunis, qui sont estimés des gens de l'art,
furent réimprimés en 1085, iii-4*^; à Leyde, eu IG86, in-lS, etc.
Guillaume Briggs avait préparé deux autres traités : De %uu
parlium oculi et de ejusdem affeclibuê; mais ils n*ont pas été
publiés. On trouve dans les TransacUons plusieurs écrits du
même auteur : Cas iinguUen par ranporl a U vêêion; Expii»
cation du cas singuUer d'un jeune homme qui lo%u la $oirs
devient aveugle ( ri aussi les Mémoiree de l'académie de* iciên-
cêi, tom. VII).
BRIGRAM (Nicolas) , né à Goversham , dans la province
d'Oxford, d'une famille originaire de celle d'Yorck, se con-
sacra h Télude des lois et de I histoire, après avoir publié quel-
ques heureux essais de poésie. Il mourut en 1559, à West-
minster. Il a laissé en ouvrages terminés : De venaiionibus
rerum memorabilium, — Mémoiree, en forme de journal, di-
visa en douze livres. — Poésies méÛes,
BBiGHTONouBRlGUTHKLMSTONE Q/^ooff.), ville d'An-
gleterre (Susscx), sur une hauteur qui s'abaisse en pente douce
jusqu'au lK)rd d'une baie de la Manche. Elle est trcis-ancienne.
Elle n'est habitée que par des pécheurs, lorsque les bains de
mer lui donnent une prospérité qui n*a fait que s'accroître.
Georges IV, étant prince de Galles, en faisait sa résidence favo-
rite. Il y éleva un joli palais, où l'architecture mauresque se
marie à celle des Indous et des Chinois. Chaque semaine il en
part plusieurs paquebots pour Dieppe. 25,000 habitants. A 9
neueset demie est de Chichester. Latitude nord, 50** 49' 32";
longitude ouosi, 2*» 32' 10".
BRIGI DE (Sainte), vierge, abbesse et patronne d'Irlande ,
florissait au commencement du vr siècle. Les cinq auteurs qui
ont écrit sa vie, u'ayant parlé que de ses miracles, ou sait peu
de chose de ses actions. Elle naquit à Socbird , dans le dioc^
d'Armagh, reçut le voile des mains de saiut Mel, neveu de
saint Patrice^ se construisit, sous un gros chêne, une cellule
qui fui depuis appelée Kille-dara ou Cellule du chêne, réonit
en un corps de communauté plusieurs personnes de son sexe,
qui demandèrent à vivre sous sa direction , et donna naissance
a plusieurs monastères qui la reconnurent pour mère et fonda-
trice. On trouve son nom dans le martyrologe attribué à saint
Jérôme, dans celui de Bède et dans ceux qui ont été composés
depuis le ¥11*" siècle. Plusieurs églises d'Angleterre, d'Ecosse,
de France et d'Aliemagne sont dédiées sous son invocation. On
a cessé de faire mémoire de cette sainte à Paris en 1607. Son
corps fut trouvé, l'an 1185, avec ceux de saint Patrice et de
sailli Colomb, dans une triple voûte de la ville de Down-Patrick,
et il fut porté dans Téglise cathédrale de cette ville. Le tombeau
qui le renfermait fut détruit lors de l'établissement de la reli-
ii\on anglicane, sous le règne de Deiiri VIII. Les jésuites de
Lisbonne prétendaient posséder dans leur église le chef de
saillie Itrigitlc ( F. les Bollandistes et Camden). ]
BftittlTTE (Sainte) et son ordre. Sainle Brigitte ou Btrgitle
élait ûlle de Àrger, prince du sang royal de Suède, et naquit
vers l'ao 1302. Suu père et sa mère, q«i descendaient des an-
ciens rois goths , vivaient dans ta pratique exacte du chris-
tianisme, e4 avaieol une dévoCi«a particulière à la passion du
Sauveur. C était en mémoire de ce mystère que le prince Birger
keùHail, se confessait et commuiuait tous les vendredis. —
Brigitte, ayaai perdu sa mère a» berceaiK fut élevée par une de
ses tantes, et attiioiiça de bonne heure un grand attrait pour
les exercices de la piété. A l'âge de dix ass , elle fut singulière^
nmuA touchée d'u» aecaion qu'dle cfitendit sur la passitto. La
nuit suivante, elèe eut un sof^ où ii lui sembla voir Jésus-
Christ atlacbé à la croix , et qui lui disait que ceui qui l'avaient
mis en cet état étaient les mauvais chrétieus qui ne répondaient
pas à l'amour qu'il avait pour eux. L'impression de ce songe
me s'eD'aça jamais chez Brigitte, et loute sa vie sa pensée domi-
iittote fut cette des souffrances d^l'Hommc-Dieu. — A l'âge de
seize ans, elle ép»i»a Ulplion, prince de Nérieie, en Suède,
lequel avait dix-huit ans. Les deux époux, également pieux,
avaient fait de leur maison une espèce de monastère, où ils st
livraient aux pratiques de la pénitence. Ils eurent huil enfants,
dont deux se croisèrent et moururent dans la Palestine. Une de
leurs Glles, Catlierine, se 6t religieuse et est honorée cotniiie
sainte le 22 mars. — Le prince et la princesse de Néricie, malm
le gMnd nombre de leurs enlants, n'en répandaient pas moins
d'MwndantesaumùneSi Ils se regardaient comme les prolecteurs
de Unis les milfaeufeiix. lis fondèrent un hôpital pour les ma-
lades , qu*ila allaient soavent servir de leurs propres mains.
Ulphott , ne voulant plus s'occuper que de sa sanctification , se
(iMHi dn Ia pbœ qu'il oocnpaît dans m conseil du roi» ci romn^a
au séjour de la ctur. Il fit avec sa femme un pèlerimge i C«.
postelle, en Galice. En revenant dans sa pairie, il fn»»
Arras, où il tomba malade. On lit, daus ktCbrm^vu^
pères bénédictins, que a le priricc de Néricie, nuble hann k
roi de Suède, arriva dans cette ville avec la princeaae soof^
et ses huit enfants, n Sa maladie était de^N^ue diatmiar:!
reçut le viatique el l'extrème-onclion des nains ^ Tnif»
diocésain... Quand il fut rétabli, il partit pour la Suèdr,ait
mourut peu de temps après en odeur de sainteté, daos km-
nastère d'Alvastre, de l'ordre de Cileaux. On met sa om a
l'an I34i. — Brigitte, devenue veuve, renonça au raaedepm.
cesse, pour se consacrer entièrement k la péfûtener. Elk fv-
tagea les biens d'Llphon entre ses enfiants, selon lesréfh^k
{>lus exacte justice, et ne pensa plus à ce quelle avait é^ém
e monde. Elle ne porta pJus oe Hnge, à Texceptiou da ^
avec lequel elle se couvrait la tète. Elle se revêtit du ^
grossier, qu'elle attachait avec des cordes pleines de aarwkU
austérités qu'elle pratiquait sont incroyables; die les nàaék
encore les vendredis, ne vivant ces jours-là que d'un pea dr pn
et d'eau. Ayant fait bâtir le nnonastère de WasterieyHdNn
de Lincoping en Snède , elle y mit soixante religieises. &
mit, dans un bèliment sépaVé du même monastère, tnivp»^
très, en l'honneur des douze apôtres et de saint ¥Mà,qm
diacres, pour représenter les quatre docteurs de rE^^citai
frères convers. Elle leur donna à tots la rè^ deSaiat-Ai^
à laquelle elle ajouta auelques constitutions partialitm. -
Tous les monastères de l'ordre de Sainte-Brigitte élaîetlH^
aux évéques diocésains, et il fallait une permiflsiaBnpsrÉ
pape pour en ériger de nouveaux. On s*y pre|MKaitinMfé>
ment d'bonorer la passion du Sauveur et la sainte VBft.Ui
hommes y étaient scNimis à la prieure des rthptmn.^^
temporel , comme dans Tordre de Fontcvranlt ; laaii b i4
gieuses étaient sous la conduite des religieux, quant laifB-
tuel. La raison de ce réjglemenl était fondée sur ce q«e J^
ayant été spécialemeut institué pour les femmes, les tunsâi!
étaient admis que pour leur procurer les secours spiritatk-
L'habitation des unes et des autres était séparée par aotckia
inviolable ; mais l'église leur était commuue. Le cknrdoir
ligieux était au-<lessous de celui des religieuses , de nur
au'ils ne pouvaient pas se voir. Les monastères du Nord fus
étniits lors de la révolution causée par le cbangeoieol de 4
gion. Il y en a eu deux à Gênes, dans Tun desquels un mr»
vait que des femmes de qualité. La plupart des im/M^
brigiltins ou de l'ordre du Sauveur n'ooservaicol plus, du» i
derniers temps, ce que prescrivait la règle par rapport au omiB
des personnes religieuses et à la soumission des boiDtun*'
femmes. On trouve encore cependant en Allema^oe elàte-
zig quelques monastères doubles. — Henri V, roi d'Aoçifirt».
avait fondé en 1613 un monastère de l'ordre de Saîol^Bn^
sur les bords delà Tamise, à 10 milles de Londres, qu'op «If
lait la Maison de Sion. Il avait rais la plus grande magoifii^
dans cette fondation. Ce monastère, au moment de fldr4i>'
tion, sous Henri VIII, n'avail pas moins de 18,000 Kirft#fr
ling de revenus. Les religieuses , rétablies sous le rqfw «
Marie, furent expulsées de nouveau sous Elisabedi. ei^i^
rèrent à Malines, et enfin à Lisbonne. — Brigitte, »pwi*
rissé deux ans dans le monastère de Wasterie, fil nnvi^^
Rome, dans le dessein d'aller prier sur le torobeandrçjf**
et de vénérer les reliques de tant de sainis que Ton Iroo^f *
celte capitale du monde chrétien. Elles'j fitadroirprp*rf'*
de ses vertus j elle y vivait dans la retraite et d^iis la p»»'»'
des veilles et des antres rigueurs de la pénitence; eU< ^^
les églises, et allait servir les malades flans les hêpiliuv »
fonda à Rome nne maison pour les étudiants et les pelenm J
dots, laquelle fut rebâtir sous le nontiScal de Léon \ . (^
située dans le Cetmf0 di Fiore, près du palais Famèse-L
de la passion du Sauveur, qui ctail toujours présente i'"
de sainte Brigitte, hii inspira le dessein de faire onp^lf^
la terre sainte. Elle y arrosa de ses larmes les lieux qw •
été sanctitiés par U présencn de Jéflu»-€hrist el ^vi*^..^*
sang. Dans son w)^» elle visitn les p4ns céMbics < ' "
Sicile et d'Italie. — Étant revenue à Rome» elle y fiit
de diverses maladies, et, se sentant près de sa 6n«clki
avis fort touchants à son fils Birger et à sa filfe CalbcnB^*^
étaient avec elle; après quoi, elle se fit étendre sur ua ' j
pour recevoir les derniers sacrements. Elle mourut k 3îjiJ*J
1573, à rage de sofixante et ome ans. On ^entefta^» r'ï^
de Saint-Laurent, qui appartenait aui pauvres €lan»0 19
née suivante» Birger et tatherine firent tramperlerlr
leur mère dans le monastère dn Wialeèi» en Sniét.
caMHiiaéa •& 1391 par BMÎIacelX» elas iêà^r^b
Bmi«!flMLC.
(40T)
BRIGirOH.
ta roi Eric XII , cette canonisation fut renouvelée {wr le pape
Martin V. — L*ordre de Sainte-Brigitte s'était répandu en
^Doe,en Allenoagne, en Angleterre, en Italie et dans les
Pajs-Bas, qu*il était encore inconnu en Espagne. Il y (ut intro-
NU par une sainte fille nonHnée Marine Escobar, née à Valla-
lolid en 1554. Sans être riche par elte-tnême, elle avait Tart de
irocurer aux pauvres de quoi soulager leurs misères, en s'adres*
aot avec zèle aux personnes aisées, qu*elle savait intéresser en
aveur des malheureux. Cest par les mêmes moyens qu'elle
ëossit à établir en Espagne Tordre de Sainte-Bngitte , dont
Ue retoucha la règle et l'appropria au temps où elle vivait,
leite réforme porta le nom oc brigittines de la Récollection.
jt premier monastère fut fondé par Elisabeth de France,
toune de Philippe IV, roi d'Espagne, à Valiadolid.
BBlGNAis i^éogr.), petite ville du département du Rhône,
10 kilomètres de Lyon, où se livra, en 1562, la bataille de
t nom. — La population de cette ville est aujourd'hui de
,600 hftbiUnts.
•BiGNAis (Bataille de), dites des Tard-Venus. Une
aode fort nomtNrenst^ d'aventuriers, connue sous le nom
e grande eompoi/mie (F. ce mot.) , s'éUit formée dans la
bufnogne. Après avoir ravagé celte province , elle résolut d'aï-
ir arracher au pape de Tarant et cies indulgences ; elle se mit
I inarche , sous la conduite d'un chevalier gascon, nommé
qguin de Battefol, et se dirigea sur Avignon , par filâcon et le
orez. Jacques de Bourbon , comte de la Marche , qui se trou*
lit dans le Midi , résolut d'arrêter ces brigands. Il venait de
msigner au gouverneur anglais , Jean Chandos, les provinces
1 Languedoc cédées par le traité de Brétigny , et il avait ob-
nu de cet officier l'assurance que la grande compagnie n'é-
it point protégée par le roi d'Angleterre. Il avait rassemblé un
»nd nombre de chevaliers d'Auvergne , de Limousin, de Pro-
Mice, de Savoie et de Dauphiné, qui lui avaient promis de
nder a délivrer sa sœur, la comtesse de Forez , des brigands
Bi ravageaient son pavs. — ce Le 2 avril 1362, Jacques de
ourfoon, comte de la Marche , fut averti que la grande com-
ignie s'était Ic^ée sur un monticule à 2 lieues de Lyon , à une
fine de Brignais , château qu'elle avait pris d'assaut , et qu'elle
rail pillé la veille. Il char^ Farchiprètre Resnault de Cer-
(kl\es,le même qui avait récemment commandé une compa-
nie, d'aller le reconnaître. Celui-ci revint lui annoncer que,
M>iqu'i1 n'eût vu que six ou huit mille combattants, il ne dou-
u pas qu'ils ne fussent quinze ou seize mille , et que les autres
? fussent cachés dans une vallée tout auprès. Il lui rccom-
anda de Chercher, avant de les attaquer, à leur faire aban-
mner leur monticule, dont la position était très -forte.
En nom de Dieu, nous les irons combattre, » répondit le
mie de la Marche , et il donna à Farchiprètre lui-même For-
•e de œmmencer FatUque à la tête de Favanf-garde. L'archi-
êtrc s^avança avec beaucoup de bravoure ; mais, comme il
trait annoncé , tandis que le corps qu'il attaquait , logé sur un
Ofiticule. tout composé de cailloux roules, Faccablait de
twes, il fut pris en flanc par un autre corps de même force
ri débouchait de la vallée : il fut blessé et fait prisonnier , et
I soldats qu'il menait au combat furent mis en ftiite. Jacques
Bourbon , comte de la Marche , qui le suivait de près avec
corps de bataille , ne fut pas moins malmené : il lut blessé
ngereusement , ainsi que son fils ; le jeune comte de Forez ,
n neveu, armé chevalier pour cette bataille, fut tué ;le tuteur de
Itri-ci , Regnaultde Forez, fut pris , aussi bien que le corn te d'U-
c» Robert de Beauieu, Louis de Châlonsct plus de centcheva-
rs ; le comte de la Marcheel son fils ftioururent de deux blessu-
jyiLyonyOÙ ils s'étaient fait transporter. Après leur victoire
irignais , les brigands des compagnies demeurèrent maîtres
pays ; n'ayant plus personne à redouter, ilsseprtagèrenl,
or étendre plus loin leurs ravages. Une moitié ae la compa-
■e, sous les ordres de Seguin de Batlefol , demeura sur la
Mtede la Sa6ne, pillant et mettant h contribution le Màcon-
» , le Lyonnais , le Forez et le Beaujolais ; l'autre descendit
RbùM, surprit le Pont-Sttnt-Bsprit et s'y fortifia, et de là
ami tour à tour sur les deux rives du Rb/kie jesqu'asx portes
ivignon et de Villeneuve (I). »
BmiejioLE SALE (AifTOiifE-Ji'LEs), né de feoiille patri-
nne et seigneuriale à Gènes le 25 juin 1605. Fils d'un dMe,
remplit divers emplois honorables du gouvernement , fut
hltassadeur auprès du roi d'Espagne Philippe IV; mais, à la
>rt de sa femnoe , il se fit prêtre et entra dans la compagnie
Jésus le li mars 1652. U y vécut d'une manière exemplaire,
[ 1 ) SiimoDdi, Hutoire det Français, t. x, p. 593 et siiiv.
consacrant tout son temps à des travaux littéraires et à la pré-
dication. Le^ nom de Sale qu'il ajouta au sien est celui de
sa mère, et c'est sur ce nom que l'on joue dans le distique la-
tin placé sous son portrait dans le recueil intitulé : GhriedegT
Ineognili (litres de gloire des membres de l'académie des inerh-
gniti de Venise) :
Sal erit insuUum, salibus nisi condiat illiid
Hic Ligur, ex ipso qui Sale nomen habei.
Brîgnole Sale mourut à Gênes le 2î mars 1065. Ses princi-
paux ouvrages sont : /e JnslabilUà del ingegno , divise in olto
giomate (en prose et en vers), Bologiic, 1635, in-4**; 1637,
m-12; Venise , 1641-1652 , in-12. — Tacilo abburalialo, dis-
corsi polilici € morali, Venise, 1636, in-12. — Maria Madda-
iena pecsalrice converliia (en vers), Gènes, 1636, in-8®, tra-
duit en français par le P. Pierre de Saint-André, carme dé-
chaussé, Aix| 1674 , in-8". — // Camovafe di GoUlvannio
Salliebregno (en vers), Venise, 1639-1641-1663, in-12. —
Il Geloso, commedia di QoUlvannio Salliebregno, Venise, 1639,
in-12 ; 1663, in-12 (en pnse). — Dell' isloria spagnuola libri
IV, Gènes, 1640 et 1646, n-A"*. ~ Il Saliriro invocenle» epi^
grammi Irasporlali d,il yreco air ilaliano e commenlali dal
marchese Antonio Qiulio Hrignole Sa/f, Gênes, 16i8 , in-4°et
in-12. — Panegirici sacri recitaU nella chiesadi San Cira in
Genova, etc.. Gênes, 1C52, in-8«; 1056, in-12. — U Dus
Anelli, opéra scenica (en i)rose), Lucqucs, 1664, in-12. — Li
ComiciSchiavi, commedia, sous le faux nom de Gio. Gabrielle
Anton, LusinOf Coni, 1C36, in-12. — Il Frazzotetlo , opéra
scenica iroyi-comica, Venise, 1675; Bolopne. 1683, in-12, sans
nom d'auteur. La vie de Brignole Sale a été écrite par le jésuite
J. Marie Visconti sous le litre de : Memorie délie virlu del
P. Antonio Giulio Brignole Sale, Milan, 1666, in-12, traduits
en latin par le P. François FHermile, Anvers, 1671, in-8**.
Arignole sale (Jean-François), doge de Gènes, né
dans cette ville en 1605, fut nommé en 1728 Fun des directeurs
des monuments publics, et fit l)âtir le grand aqueduc. £n 1730,
il fut envoyé en députation en Corse , pour y apaiser les trou-
bles. Il fut envoyé à Paris en 1737, et signa l'année suivante a
Fojitainebleau un traité d'amnistie en faveur des Corses. U fut
successivement inquisiteur d'Etat , sénateur, commandant des
troupes génoises contre l'Autriche, et enfin il fut élu doge le
4 mars 1746 ; peu de temps après, les impériaux, ayant eu des
succès contre les Français et les Espagnols, se présentèrent de-
vant Gênes, et Brignole fut obligé de signer une capitulation.
Mais, au bout de trois mois, les Génois, fatigués de la domination
autrichienne, furent si bien conduits par le doge qu'ils réussi-
rent à chasser la garnison impériale. Ayant terminé ses fonc-
tions de doge, Brignole fut nommé sénateur à vie, et en 1740
surintendant des places fortes. Il mourut en février 1760, re-
gretté pour sa munificence à l'égard des établissements publics,
et notamment envers la maison dite le Refuge des filles de
Brignole, hospit^ que ses ancêtres avaient fondé à Gènes.
BRIGIIOLIB, s. f. {boian.)^ genre de plantes de la famille des
om be 1 1 i fèr es >
BRiGNOLlBE,s.m. (6olan.),nomqu'ondonneàdeux arbres,
dont Fun produit des fruits rouges et l'autre des fruits violets,
qui ont la forme des olives. Ils croissent à Saint-Domingue.
BRIGHOLLES {géogr.), du département du Var. sur la petite
rivière de Casami, entre des montagnes b(n8ées , dans un vallon
agréable et fertile. Fabriques de bougies , tanneries considéra-
bles et renommées ; commerce d'huile d'olives, vins, liaueurs,
eaux-de-vie. Son territoire produit une grande quantité d'olives
et une excellente qualité de prnnes connues sous le nom de
prunes de Briguolles. Air salubre. Sources abondantes.
BRIGNOLLBS (c<HBm. ) , «xccllenle sorte de prunes sèches
que la petite ville de Brignollcs ( Var) expédie dans toutes les
contrées de FEurope. I/î fruit lui-même est connu sous le nom
de perdrignon blanc. On extrait ordinairen>ent le novau avant
de les dessécher. Cependant il y a aussi desbrignolles à noyaux.
L'bomidité leur est coniraire; elle les noircit, leur enlève leur
couleur agréable , leur fraîcheur et leur éclat. La meilleure
sorte de brignolles porte le nom de pistoUs. On les expédie
dans des boites rondes de sapin doublées de papier. A Mar-
seille, cet article se traite par centaines de livres.
BRIGNON (Jean), iésaitê. mort en 1 726, dans un âge avancé,
â donné quelques livfes de piété : i» Pensées €onsolantes .
ni.l3.^3»TraductMn du Combat spirituel, Paris, 1688, in-«4 .
— Le P. Brignon a retouché le style de -./lUroductfon à la
BRI6IJET. ( 408 )
vie dévole par sainl Françoit de Saies^ Paris, 1709, in-l'i, et
celui Je : ViedeJésus-Chrisi par le P. de Montereul^ Paris,
1094, h vol. iii-i2, et 1741. — 3°Tra<Juclion de la Guide spi-
rituelle du P. Dupont, Paris, 1689, 2 vol. in-8*». —4° Médi-
talions sur ieê mytléret de ta foi, Paris, 1702, 2 vol. \n-4!^, et
7 vol. in-1 2.— 5<> Traduction des (JpuicuUs du cardinal Bellar-
fnin, Paris, 1701, 5 vol. in-12, et celle du Traité des sept paro-
les de Jésus-Christ sur la croix par le même cardinal, Paris,
1700, 2 vol. in-12.
BRIGOT (K. BrIGAUT).
BHiGVE ^gramm. et fi^«l.}. Pour obtenir une déGnitionelpour
découvrir Telymologie la plus exacte de ce mot, on est oblige d'à
Toir recours a Ducangc. Le savant dossateur le fait dériver de
briga,qo'on a commencé à dire dansïa basse latinité du ix' siècle,
pour noise, conte* lilion, querelle, qui sont souvent en effet les
compagnes de la brigue ; d'où était venu aussi le vieux terme de
bricon qui signifiait autrefois querelleur. Quelques érudits font
venir le mot brigue du verbe latin precari, parce que la brigue
emploie souvent la prière pour [parvenir à ses fins. Cest là uour-
tant une sorte de brigue bonnéteet permise :car, malgré ropi-
nion contraire qui semble avoir prévalu, de même qu'il y a une
ambition louable et une ambition criminelle , il peut y avoir
une brigue honteuse et une briffue susceptible d'être avouée.
Néanmoins dans ces derniers cas le mot brigue aurait, à quelque
chose près, la même valeur que l'expression \di\\ne ambilus ,
ambition , désir plus ou moms ambitieux d'obtenir quelque
charge et quelque dignité. Il est bien vrai encore que dans ce
dernier cas, comme dans beaucoup d'autres, le mauvais principe
le plus souvent l'emporte sur le bon , et il faut même avouer
que nos dictionnaires modernes sont excusables de déÛnir la
brigue « un assemblage de mesures secrètes et détournées que
Ton emploie pour obtenir quelque chose en engageant dans ses
intérêts plusieurs personnes. Montesauieu, dans son Esprit des
lois, fait une distinction dans le mot brigue. Selon lui la brigue
est dangereuse dans un sénat ; elle est dangereuse dans un
corps mobile; elle est dangereuse dans un corps noble: elle ne
Test pas dans le peuple, dont la nature est d'agir par passion.
Dans les Etals où il n'a point de part au gouvernement, il s'é-
chaufTera pour un acteur comme il aurait fait pour les affaires.
Le malheur pour une république, c'est lorsqu'il n'y a plus de
brigues, et cela arrive lorsqu'on a corrompu le peuple à prix
d'argent; il devient de sang-froid, il s'affectionne à l'argent,
mais il ne s'affectionne plus aux affaires ; sans souci du gouverne-
ment et de ce qu'on y propose, il attend tranquillement son sa-
laire. » — La brigue, si nous considérons le terme au point de
vue social, n'est pas néed'hier; l'antiquité l'a connue aussi bien
que les temps modernes. Plusieurs écrivains du siècle d'Au-
guste nous ont laissé la peinture des intrigues et des démar-
ches auxquelles se livraient chez les Romains ceux qui aspi-
raient aux honneurs de l'élection. Ils allaient vêtus de blanc par
toute la ville, sollicitant des suffrages sur les places et dans les
assemblées publiques. C'est en cela que consistait l'ambitus, mot
composé de l'ancienne préposition am, qui sisniûait autour, et
du yerbe ire, aller; d'où l'on n fait le terme français ambition.
La brigue se faisait ouvertement à Rome, à peu près comme
elle se pratiquait naguère encore en Ansleterre, et on y sacri-
flait des sommes d'argent fort considérables. On a vu la brigue,
à Rome, compter pour une seule tribu jusqu'à 10,000 livr^
de notre monnaie ; or il y en avait trente-cinq ; par où l'on
peut juger des sommes immenses que coûtaient les charges
publiques , bien qu'elles ne fussent pas encore devenues vénales
a cette époque. Frayssb.
BRiGUBR, v. a. {gramm,), tâcher d'obtenir quelque chose
par brigue, par cabale, par le moyen de plusieurs personnes
qu'on met dans ses intérêts. Briauer le minislèrê. — Il signifie
aussi simplement, solliciter, rechercher avec ardeur, avec em-
pressement. Briguer les bonnes gràcês de q;uelqu'un, — Bri-
gué, Ê£, participe.
BRIQUET (Sébastien), chanoine à Sion, mortyers Tannée
1780, a beaucoup travaille sur l'ancienne hbtoire eccl^iasliqae
de son pays. Il a publié en ce genre : 1® C*meHium Èpaonense,
oêsertione clara et veridica loco êuo ae proprio fiwum in
Epaunensi parochia Vallensium vulaoEpenaêsex,S\on, 1741,
in-S"* ; ouvrage rare et peu connu. L auteur y démontre que le
concile d'Epaone de l'an 517^ s'est tenu à Epauna, qu'il suppose
être Epenassex, dans la paroisse de Sainl-Hiburice en Valais, et
nonà Albon, ou k Pamiers, ou k Xenne, comme d'autres l'a-
valent supposé tropjgrataitemeot.Un éboulcoienl de montagne,
qui en I7ii détruisit les restes de l'église d'Epauna, avait
rendu la question problématique. On la trouve mieux cdairde
BRILLAT-BAVARISr.
encore dans le livre de M. Rivaz sur la légion Ibébée^
^ Vallesia chrisliana. seu diœcesis sedunensis hiilorU wn
valientiumepiscoporum série obserrata , addito ta /U^eorv»
dem»yllabo, Sion, 1741, in-8® , où l'on trouve Thistoire «r'6
siastique du Valais sous quatre-viiigt-deux év^ues, (iepubt«
387 jusqu'à 1743, mais avec peu d'exactitude et de criUqKii
même suieta été traité beaucoup mieux dans le tome m ét^
Gallia ckristiana nova.
BRIGCEUR, s. m. (j^ramm.), celui qui brigue, fi y «m
beaucoup de brigueurs pour celte charge,
BRIL (Matthieu), peintre, né à Anvers en lô50,(tawi)
Rome en 1581. Après avoir appris la peinture i l'école du»
tain Daniel Woltermans, peintre médiocre, il partit poar îta.
Gr^oire XIII l'admit à travailler dans les galeries et Ictab
du Vatican, où il peignit à fresque des paysages qui léiiMi^
rent de son talent et lui valurent une pension.
BRIL (Paul). Il s'échappa de la maison paternelle i pek
âgé de quatorze ans, pour aller retrouver son frère a(otN«>
thieu. D abord son élève, il ne larda pas à devenir Mi mte
Sixte V , le cardinal Mattei , les jésuites et les théatiDsJope-
sounag^ 1(» plus distingués de l'Italie, firent appd èsoo ub
pour lui faire peindre en fresque des tableaux et do (an^
qui sont très-estimés. A la mort de son frère, il bénu'^ri
pension. Dans sa vieillesse, Paul Bril s'appliqua à iNiodiv*
cuivre des sujets remarquables par le fini au travail. D wm
à Rome en 1626, et fut enterré dans l'église de VÀnims,
brillamment, adv. {gramm.), d'une manière brilbelr ù
morceau de musique a été brillamment exécuté,
BRILLANT, ANTE, adi. (gramm,), qui brille, quiibncon^
d'éclat. {/n^/ttmtVre6rman<f.0ndit dans un sens va^^
Une couleur brillanle, etc. Il se dit, par extension, (ktrqi
frappe vivement et agréablement les regards parle Ibv.j
pompe , la magnificence. Une parure brillanle. Il sedil t^
lemciit de ce qui frappe l'oreille d'une manière vive. édiU*
et en même temps agréable. Une voix brillanle, — BiiLur
Ûgurémcnt se ditde ce qui est remarquable dans son genre, a:
qui ce frappe et saisit vivement Tespnt, rima^nation Tru^i
brillant. Une brillante improvisation, — Une santé Ma,
une belle santé. On dit dans un sens analogue, BriUemtit ai-
de jeunesse. — Brillant est aussi substantif, et alon ii '
gnifie éclat , lustre. Le brillant d'une pierre prédeust. - F-
gurément. Il y a du brillant dans ce poème, daiu cttkfr
d'éloquence, on y trouve des beautés brillantes et d'oo^
éclat. — Figurément, Cet homme a vlus de brWant^tt
solide, il a beaucoup d'imagination et a'esprit, mais pend' >
gement. — Brillant, substantif , se dit aussi d*oo duts»
taillé à facettes par-dessus et par-dessous. — Faux brillai
diamants faux , pierreries fausses. — Figurément, Feus ^
lants, pensées ingénieuses , qui ont Quelque éclat» ou**
sont dépourvues de justesse, de solidité. Cet ouvrage ttt f*
de faux brillants,
BRILLANT [beUes-le lires). Il se dit de l'esprit, de l'iiupf
lion , dxi coloris , de la pensée. On dit d'un esprit fécond es>ir
lies , en traits ingénieux, dont la justesse et la nouveauté ^i
éblouit, qu'il esibrillani. Le brillant de l'imagination n*B*
dans une foule d'images vives et imprévues qui se ms^
avec l'éclat et la rapidité des éclairs. L'abondance et ba**
font le brillant du coloris. Des idées qui jouent ensemble^
justesse et grâce, dont les rapports sont vivemeot sv» '
vivement exprimes font le brillant de la pensée. Uil}^^
brillant par la vivacité des images, des tours et des €xpnft>*
Le style d'Ovide, celui de l'Arioste est brillant. Dans Hovfti
descnption de la ceinture de Vénus est une pdntore Mêm
Brillant ne se dit guère que des sujets mcieux ou tt^
Dans les sujets sérieux et sublioies, le style est riche, cdi^
BRILLANTE {kist, Hot,) , S. f. Dom vulgaîre d'oœ^'
de coquille du genre buUme.
BRILLANTER, V. a. (term, de lapideUre)^ Uijterdet»
mants à facettes par-dessus, eomme par-dessous.— Figiw^
Brittanter son style, le charger a'orneinents redNrcy><
semer de faux bnlianls.
BRILLANTINE , adj. f. (6olaR.), se dit d*one fletrq*^
un éclat extrêmement vif.
BRILLAT-SAVARIN (Anthblmb) oaquit le l*' av^ ' *
à Belley, petite ville du département de l'Ain. 0 soM i etf^
pie de sa famille, qui avait embrassé la c«rrièftdela«'j^
trature.et il exerça avec quelque distinctioa la profoi»"'
vocat. En 1789, le tiers état du bailliage de BwT le "^
député aux états généraux, où il prit place parnu b '
BRILLOK.
(400)
BRIN.
S plus modérés. Dépoarva de tout principe politique arrêté,
riltal-SaTarin y combattit l'institution du jury et s opposa vi-
Hireusement au projet de Tabolition de la peine de mort. Les
lenibres de rassemblée constituante ne pouvant être réélus, on
anféraà Tex-député la prcsidencedu tribunal civil du départe-
nentderAin ; puis il fut appelé au tribunal de cassation, qui ve-
ail d'être institué par la constitution de 1791. Brillât-Savarin
cssaces fonctions lors de la révolution du 10 août 1792. Devenu
oiire de Belley vers la fin de 1795, sa lutte persévérante contre
s excès des républicains lui suscita d'ardentes persécutions.
lénoDcé, comme fédéraliste, au tribunal révolutionnaire, il
'enfuit en Suisse, et, ne s'y croyant bientôt plus en sûreté, il
lia se fixer à New-Yorck, où il vécut près de' trois années du
ffoduit modique de leçons de langue française et d'une place de
Dosiden à l'orchestre du tbôàtre de cette ville. Aussitôt qu'il
Bgea le moment propice pour rentrer en France, Brillât-Savarin
fevint avec joie. Ce fut au mois de septembre 1796 qu il revit
I patrie. Ayant obtenu d'être rayé de la liste des émigrés, il
it employé» par le directoire, successivenient comme secrétaire
t rétat-major général des armées de la république en Alle-
magne, et, en 1797, comme commissaire du gouvernement
rès le tribunal du département de Seine-et-Oise , à Versailles.
e sénat le plaça ensuite à la cour de cassation , dont il fut
osciller pendant vin^t-cinq ans , environné du respect de ses
fiéricurs , de Tamitie de ses égaux et de l'affection de tous
ux qui le connurent. Ayant reçu de M. Desèze , président de
cour de cassation, l'invitation pr^ue impéralive d'assister
Saint-Denis à la cérémonie expiatoire au 31 janvier, à
quelle il n'avait pas encore paru » il crut devoir obéir, malgré
1 rhume assez violent , et , après cette journée qui causa
alement la mort de deux autres membres de la même cour,
[. Robert de Saint-Vincent, conseiller, et M. Marcbangy,
t)cat général , il expira, frappé par une péripneumonie , le
février 1896. — Nous terminerons cette notice par quelques
ots du docteur Richerand, oui fut à la fois Kami dévoué et le
ographe impartial de Britlat-Savarin. a Homme d*esprit,
«vive aimable, naturellement sobre, possédant un fonds inal-
rable de gaieté, il faisait le charme des sociétés assez heureuses
Mrle ponéder; s'abandonnant volontiers aux séductions du
KMideet ne s'y dérobant que pour goûter avec délices les jouis-
loces plus douces de l'intimité. Des loisirs que lui laissaient
s fonctions judiciaires naquit la Physiologie du goût, à la-
lelle il ne crut point devoir attacher son nom, imparfaitement
elle soas ievoile transparent de l'anonyme ; toutefois il suffi-
It aux convenances que ce nom n'y fût pas inscrit. Fruit
lureux d'un travail facile, la Phyêiotogie du goût obtint, dès
n apparition» un succès mérité. Le naturel exquis qui dis-
igue cette composition originale lui assura un accueil très-
itteur. » — Brillât-Savarin publia : Vues et projets d'écono-
{#, 1803. — Théorie judiciaire, 1818. — Essai hùtorique et
iUque sur le duel, d'après notre législation et nos mœurs,
19. — Sur t Archéologie du département de F Ain, 1830.
us son seul titre éminent à la renommée d'écrivain spirituel
l la Physiologie du goût (1835) , dont cet aphorisme, devetiu
lèbre : o Les animaux se repaissent; I homme mange;
mnaie d'esprit seul sait manger, » est le thème drolatique
veloppé par l'auteur dans un oivertissant badinage, avec une
rve fine et railleuse et un style expressif et charmant.
BRILLER, T. n. (gramm.\ reluire, jeter une lumière écla-
ite , avoir de l'éclat. Le soleil brille. Les étoiles brillent, —
rarement , Faire briller la vérité auœ yeux de quelqu'un,
lui montrer , la lui faire connaître. — l^gurément, La joie ,
eonientemint brillent dans ses regards; ses regaitls expri-
»t toat le contentement qu'il éprouve. La santé, la jeunesse
iUini êurson visage, on voit, â son visage, qu'il est jeune, qu'il
en bonne santé. — Briller se dit dans le sens physique ,
figaréroent,de ce qui attire et fixe amablement les regards,
r l'éclat des couleurs , par la beauté des formes , par la pompe
la magnificence, etc. Cette jeune personne brille parmi ses
mpagncê. — Il se di| aussi figurément , dans le sens moral,
ce qui attire et fixe l'attention , de ce qui frappe l'imagina-
n , et se lait remarquer , admirer par des qualités rares ,
ûnentes. Sa gloire brille dans tout Funivers, — Brilu»,
and il se dit des personnes , signifie quelquefois, exceller.
i acteur brille dans les rôles passionnés, — Briller, en
^. de chasse, se dit d'un chien qui guette et qui bat beau-
Dp de pays. Cet épagneul brille dans une plaine.
tmiLLOM (Pierre-Jacques)» né k Pans le 15 janvier
71 , avocat au parlement de cette ville, et ensuite substitut
I Procureur général an mnd conseil , membre du conseil sou-
rain de la principauté de Dombes, et échevin à Paris en
IT.
1710, cultiva la littérature dans sa jeunesse. Témoin du succès
des Caractères de la Bruyère , il osa entreprendre un ouvrage
dans le même genre, sous le titre de Théophraste moderne; et,
bien que cet ouvrage fût très-inférieur k son modèle, il s'en fit
Êlusieurs éditions , dont la dernière est de Paris , 1700, in-13«*
rillon fil paraître ensuite une Apologie de la Bruyère, Paris.
1701, in-13, où il s'occupe beaucoup moins de jostiner ce grand
écrivain que de répondre aux critiques qu'on avait faites de
son propre ouvrage. Il renonça ensuite de bonne heure à la lit-
térature pour s'occuper d'études plus conformes aux devoirs de
son état , et publia le Dictionnaire des arrêts, ou Jurispru-^
denee universelle des parlements de France et autres tribu-
naux, Paris, 1711, 3 vol. in-fol., et en donna une nouvelle
édition, encore estimée, comme table alphabétique des arrêts,
Paris , 1737 , 6 vol. in-fol. On lui doit encore un Dictionnaire
civil et canonique de droit et de pratit^e, Paris , 1717 , in-4*>.
Il mourut le 39 juillet 1736, dans la soixante-sixième année de
son âge.
BlliLLOTER,v.n. (yratnm.), briller, luire un peu, en parlant
d'une fleur, d'une lumière, etc., qui jette peu d éclat. Figuré-
ment et familièrement, Brilloter, se dit pour signifier, briller
faiblement dans une petite sphère. — Se brilloter, v. person., se
donner un peu d'éclat.
brimbale ou bringuebale (fontain,). C'est un vieux
mot qui servait à désigner la barre ou la verge de fer qui fait
jouer, au moyen de la manivelle , le piston dans te corps d'une
pompe.
brimbaler, V. a. (gramm,) , agiter, secouer par un branle
réitéré. II se dit principalement en parlant des cloches, quand
on les sonne longtemps et jusqu'à l'importunité. On n'a fait que
brimbaler les cloches. Il est familier.
BftiMBBLLE (F. AIRELLE).
BAiMBELLiEii, S. m. (botan.), synonyme d'AiRELLE (F.).
Quelques-uns disent brinfallier et brimbelle,
BRIMBORION, S. m. {gramm,), colifichet, babiole, chose de
peu de valeur. Que voulex-vous faire de tant dé brimborions?
Il est familier.
BRIMBOTER (gramm.), parler entre ses dents.
BRIMO (mythol,), de ^ipi^pAi, j'épouvante; nom de Diane ou
de Proserpine, parce qu'on croyait que les terreurs nocturnes
étaient inspirées par ces deux divinités.
BRIN, s.m. ((7ramm.),cequelegrain ou la graine pousse d'abord
hors de terre. Brin d'herbe, — Il se dit également des pousses
grêles et allongées des arbres, des arbustes, des plantes, tn biin
de marjolaine, etc. — Il se dit, par extension , de toute petite
{)artie de certaines choses longues et minces, telles que la paille, .
es cheveux , le poil , le fil , etc. Un brin de plume , une
plume d'autruche. Celte locution a vieilli. — Familièrement,
lin brin, se dit quelquefois, surtout avec la négation, pour
exprimer une très-petite Quantité de certaines choses , telles
que la paille, le fom , le fourrage, le bois , etc. Ces pauvres
gens n'ont pas un brin de paille pour se coucher, — Prover-
Bialement , Il n'y en a brin, se dit lorsou'il n'y a rien de la
chose dont il s'agit. — En agriculture , Arbre de brin , arbre
qui n'a qu'une lige el qui provient de semence. — En charpcn-
terie. Bois de brin, bois qui n'a pas été fendu par la scie.—
Cesl un beau brin de bois, se dit d'une poutre longue etdroile.
— Figurément et familièrement , C'est un brin d'homme, se
dit d'un jjeune homme grand et bien fait. On dit de même :
&est un beau brin de fille, etc.
BRiNy s. m. {lechnol,), chacune des petites pièces qui soutien-
nent le papier d'un éventail. — Maîtres brins, se dit de deux
montants où sont scellées les extrémités du papier , et entre les-
quelles se trouvent les petites pièces.
BRIN {vieux mot), courant de l'eau d'une rivière, et le rivage ;
en ancien provençal : Bro-abro, Rive, rivage, bord.
BRIN-A-BRIN, adv. {gramm,), successivement, Tune après
l'autre. Oter les mauvaises herbes d'un jardin brin-à-brin,
BRIN-BLANC, S. m. {hist, nat.), espèce de colibri dont la
queue a deux longues plumes blanches.
BRIN-BLEU, s. m. {kist. nol.), joli oiseau du Mexique dont on
a fait un colibri, mais que Bufibn ne croit pas appartenir à cette
famille.
BRIN D'AMOUR, S. m. (6olaH.), arbre piquant dont les fruits
confits passent pour exciter à l'amour.
BRIN D'ENFANT, s. m. (gramm.), usité dans les phrases seule-
ment : Beau brin d'enfant, beau brin de fUle, pour désigner
un enfont qui vient bien, une jeune fille qui promet d'être jolie.
5S
BEIHBOHIA.
(410)
BKWGVCCIO.
BBiifiMfi, S. f. (gnmm.)y stnlé qu'on porte à quelqu'un , du
mand ik brtti^iiê.
BBiHBBfrroc ((MPI. wUiU,)f boû propre a faire des lances
pour jouter, de Tallemand iprinekilok , suivant Borel. Ne vien-
drait-il pas pluk6t de èri», braacbe, et d'eêiocp souche ; branche
qui vient d'un tronc.
MUNBiLLB (jard,). On appelle ainsi certains petits rameaux
qui poussent à la tige des arfaîres.
BBIN Di«K {géogr.)f ville de l'Ile' de Java , ehef*lieu de la
province du ménie nom, sur un affluent du Kadiri, à 25 lieues
md oiicfll de Sourabaya ; 5,000 babiUnU.
BBiNBisi ouBBillBtBS (Kniiidi»»iiiiii)(9^09r.),ville du royaia-
de Naples, sur le golfe Adriatique, à 40^53' de latitude, et à
i6P40'à Test dttméri£endeParis. Elle fut trè^-cclèbreverslafin
et la république romaine, et conserva quelque importance même
après la chute de Tcuipire, jusqu'à ce que la puissance et l'es-
prit de domination des Vénitiens entratnàt sa décadence. L'en-
trée de son port, autrefois spacieux et très-sur, fut obstruée pour
forcer le commerce à se concentrer dans les ports que la répu-
blique de Venise possédait alors sur les côtes et les lies de 1 A-
driatique et dans l'Archipel. Cette violence ne réussit que Irup
bien : des alterrisseo^nls successifs comblèrent une grande par-
tie du port de Brindisi, et en firent un marais dont tes miasmes
causèrent souvent des maladies cpidémiques. Le mal était de-
venu si grave, qu'il fallut y porter au moms quelque remède et
procurer aux eaux stagnantes une voie d'écoulement. On fit
cette ouverture assez large pour permettre le passage de quelques
petits bâtiments ; mais ces améliorations ne suffisaient pas pour
ramener le commerce. Il serait cependant important pour le
royaume de Naples d'avoir au moins un bon port sur cette par-
lie de ses côtes. Celui d'Otrante ne vaut rien, et celui de Ban n'a
SIS été mieux traité par les Vénitiens que celui de Brindisi.
ujourd'hui que les moyens de curage sont plus puissants et
Bioins dangereux qu'ils ne le furent autrefois, et aue l'emploi des
machines à vapeur reuaplace le grand nombre o'hommes em-
Ïloyés dans ces travaux, il devient possible de remettre les choses
ans leur ancien étal, et de faire en sorte que le moderne Brun-
dusium reprenne l'éclat et l'opulence de l'ancien. Cette entre-
|Nise, t)eaucoup plus facile que le dessèchement des marais Pon-
lins, commencé parles Français lorsqu'ils étaient les maftres
lie l'Italie, ferait noaneur au gouvernement napolitain, lui as-
surerait l'estime des étrangers et la reconnaissance de ses peu-
ples.
BRiNDLBY (Jacques), né en 1716 à Tunsted, paroisse de
Wormhill dans le comté de Derby. Ses parents étant très-pau-
vres, il ne reçut aucune espèce d'éducation, et il mourut le 27
•eptembre 1772, sachant à peine lire et écrire. Dans un appren-
tissage chez un charpentier, constructeur de moulins, Brindley
•Qt se faire remarquer en portant ce genre de machines à un
degré de perfection jusqu'alors inconnu. Peu à peu il put dé-
velopper son génie pour la mécanique, et y joignit un talent des
eus distingués comme ingénieur. Le premier en Angleterre,
rindiey, triomphant des obstacles physiques, des préiuffés et
des intérêts particuliers, exécuta un canal ; ce £ut celui de Wors-
ley à Manchester, passant à Barlon, au-dessus de la rivière, au
■loyen d'un aquedue de trente-neuf pieds plus haut que la sur-
fice des eaux et continué ensuite jusqu'à Liverpool. Brindley,
chargé, à l'issue de cette magnifique entreprise, de creuser un
canalde navigation dans le comté de Straflord pour réunir les
deux roera parla Treni et la Mersey, le commença en 1766 et
Facheva en 1777. C'est à lui encore que sa patrie est redevable
du canal de communication entre le port de Bristol et les ports
de Liverpool et de Hull ; du canal de communication de Droit-
wich à la rivière de Sa vern, et de presque tous les autres canaux
importants ouverts à celte époque au commerce intérieur de
fAngleterre. Il est aussi l'auteur de plusieurs machines ingé-
nieuses, de divers procédés utiles, et de la méthode de bàlir sans
mortier les digues contre la mer. — On rapporte qu'ayant été,
on soir, entraîné malgré lui dans un des théâtres de Londres,
reflet du spectacle troubla tellement ses idées qu'il lui fut diffi-
cile de reprendre ses travaux, et il se promit de n'y plus re-
tourner. — L'habitude du succès avait fait croire à BrindJev
3ue rien ne lui était impossible, et un de ses projets favorisétait
'unir l'Angleterre à l'Irlande par une route flottante et un ca-
'Bal qu'il se flattait d'exécuter de manière à ce que cet ouvrage
surnaturel put résister aux plus violentes attaques de la mer.
BBiNDoiVB, s.f. (6oton.), fruit du man^ustao des Célèbes,
dont on emploie la pulpe k faire des gelées, et l'écorce à la
teinture.
BBINDOMIA, BBINlMfllIIBB, BBIfIDAONiBB, BBINOBBA
(*olaii.), végétalde la iimilledes guUifôres. Ses caractères sont •
fleurs polygaoMs dioiques,àcaliceàquatre8épales,aalani(k[it.
taies alternant avec ceux-ci ; des piedsdiffërents porteol ki J^
et les étamiues; le fruit est une baie à six graines iiuiei«$d'«
arille.— Les trois espèces connues sont : le B. Mrs, belutit
pyramidal dont on tire, surtout quand il est jeuoc, untocrr»
neux iaune, analogue à la gonune-gutte ; le (ruil cuit et mk
en gelée ou en sirop est fort recherché et eropiové cuutn b
fièvres aiguës; le B, eoehimehinenêU^dimiki fruii&suiUaa^
et comestiblescomme ceux du précédent ; et eoûu le B. ct/cia
dont le bois, préparé avec de la pâte de rii^ acquiert, dil-cn^u
dureté égale a celle de la corne. A^ B. de B
BRINBX (astr.), nom que les Arabes donnent i b bHieftv
de la Lyre.
BBiNGABASl {boian.)y nom brame d'une plante iwwa
du Malabar, qui s'élève sous la forme d'un naisson spbm.
que de deux pieds environ de diamètre en tous lem, ai«
une louff'e de racines blanches, fibrevses, de trois poom de W
gueur sur une liçne de diamètre, d'où sortent qiiatre mo^
ranches cylindnques de deux à trois ligaes de éas^ m
geàtres, semées de quelques poils rudes, ramifiées deqiriqv
branches alternes ouvertes sous un angle de45 4egrn.-|/
feuilles sont opposées deux à deux en croix, à des «Ma*
deux à trois pouces, une fois et demie à deux fob moiiii»'
ges, épaisses, entières, ou légèrement ondées et rtreaMto»
lees sur leurs bords, vert brun , semées de poils ooarti, en
qui leur donnent de la rudesse, relevées en dessous <fHra*
longitudinale ramifiée en quatre ou cinq paires de nmim in-
ternes, et attachées sans pédicule aux tiges, autoorAsfHto
elles semblent se réunir pour former une gaine, ei iiam
sous un angle de 45 degrés d'ouverture. — Les (km mm
solitairement et alternativement de l'aisselle des fraiibifh
rieures, portées sous un angle de 45 degrés sur un pédokcv
lindrique une fois plus long que ces feuilles. Elles sont rav»
blées au nombre de cinquante à soixante dans aa calia m
mun, sous la forme d'une tète sphériquedont le œalrecQttn
environ cinquante fleurons hermaphrodites, et lenToadovi
quinze demi-fleurons femelles qui s'épanouissent pou fen«
une fleur en tète jaune de près d'un pouce de diûnétrf T«
cas fleurons et demi-fleurons sont portés chacun sar on «a*
— L'enveloppe ou calice commun ^ui contient les dcim4s
rons et les fleurons consiste en cinq a dix feuilles inéf^yn '^
niventes, rapprochées sur un rang, vertes, triaogulàimi i"
fois plus longues que larges, persistantes. Les flevroos sooi»
nopétales, à cinq divisions régulières, et contiennent tnq'^
mines courtes réunies par leurs anthères, un style oh*"
que terminé par deux stigmates demi-cylindriques, rtr^^
en dessous en crochets et veloutés en dessus. Les dea»fcv*
ressemblent par leurs l)ords à une languette jaune àtvm *
deux à trois dents, à tube très-court, sans étamines, nm)*
style couronné dedenx stigmates. — L'ovaire oui est ia-<J^*
de chaque fleur est ovoïde, blanc, un peu aplati sarlrn^
convexe vers le dos , plus renflé à son sommet qui «1 - j^
courbe et fort petit , sans aucun calice particulier, «w*^
d'une écaille qui s'élève comme lui du fond du réceptu***
mun, qui est hémisphérique, aplati ou déprimé. Cesonii*^
mûrissant deviennent chaou n une çraine ovoïde, longue de rr
lignes, une fois moins large, aplatie d'un c6té, oooveie m ^
levée d'un angle aigu de l'autre, plus grosse à son extwBrt^
est renflée, vert brun d'abord, ensuite cendrée, lelefie**'
que côté d'une nervure droite purpurine. — ledrwfsw»''
au Malabar dans les terres humides voisines du bord dert»?
et des rivières. Il (teurit en été, e'e8t-4-dire pendaat ta •'
des phiies. — Cette plante a onesaveur Iégérea«ntkre«t**'
— Son suc, cuit avec un peu de rouille de fer et d*«ri»Jj**
che croupie ou macérée, se donne ititérieursmeut p**''^
{)isie. On en ftpotte la tète pour faire croître les c^wwp^
èuilles, cuites avec de l'huile nouvelle de pahniar, s*iff*^
sur la tête pour apaiser la migraine.
BBINGERN (Jean), écrivain allemand, publia en 161'
langue, à Francfort, deux opuscules intitulés : Menife»^'*
^ss^m de foi des frères de Ut Rose- Croix, qui «ont i^
introuvables, mais qu'on rencontre en partie dans
lion de Naudé à la France sur la vérité de riMoiTféef
de la Rose-Croix, Paris, !625, in-8*.
BRiNGHi (myl^. ind.). Apjsaraou Gopî ast «P*"^,^
présidant aux jeux et aux plaisirs. Wiscûnou-Irtcbw^^]"J
des danses avec les ravissantes laitières, occupe k <<*i' 1
chœur avec Bringhi. jj
BBINSVGCI» ( Vanuggio) uaquit à SMttiiêvenUfi*j*^
de. et mourut vers la fiuduxvi'.ApràsavuirK^'^'
sieciey
BRfirnLLIEftS.
(411)
BRUfTILLIS
laissanoes profondes en mathématiques, il reporta tontes ses
tudes fers les arts qui concernent ta guerre, et fut le premier
ta lien qui écrivit sur ces sortes de matières. Son ouvrage, qui eut
me grande importancedeson temps, n*est plus maintenant dans
i snence qu'un rudiment stérile que Ton peut consulter tout
n plus par curiosité ; en voici le titre : Pirote<;nia,n€l!e quale si
raita non solo délia divertita dette minere, ma anco dtquanio
î riterea alla pratica di e$$e, e che s*appariiene air arie délia
%HoneogeHo de' melalli, Venise, 1540, in-4®. Ce livre a eu un
rand nombre d'éditions dans divers pays.
BRINGUE, s. f.(^ramm.), cheval petit et mal fait, qui u*est point
tofië, sans apparence. Il est familier. Populairement, on dit :
Irande bringue ^ pour désigner une grande femme, mal bâtie
t décharnée. En bringues , expression adverbiale , en pièces ,
D désordre.
BRIUttUEBALE (F. BrIMBALK).
BRUCIATBS {géogr, ane,) , petite nation de la Gaule cisal-
lîne, dans la Ligune, à l'ouest du fleuve Maira et des Apiiani,
t peu de distance de la mer.
BRIKON (Pierre), conseiller au parlement de Normandie,
\é dans le xvi* siècle, mort vers l'an 1620, est auteur desou-
Tages suivants : V* VÈphisienney tragi-comédie en cinq actes et
«vers, avec chœurs, 1614, in-12. Cest l'histoire de la matrone
TEphèse ; ^ Baptiste ou la Calomnie, tragédie, avec chœurs,
tn anq actes et en vers, traduite du latin de Georges Buchanan,
1615, m-12; y^Jephté ou le Vœu, tragédie en vers et avec
èœurs, traduite du latin de Buchanan, 1614, in-13. Le traduc-
eur a divisé celte pièce en sept actes. Lacroix du Maine attribue
I Jean Brinon , son père, un poème intitulé les Amours de Sy~
Vre, imprimé à Pans.
BRINQUELLE, S. m. (6olan.}, sorte de pécher.
MBiNS (comm,). On nomme ainsi plusieurs sortes de fortes
Mies écrues que l'on (ait dans le département d'Ille-et-Vilaine,
t surtout aux environs de Dinan, et que l'on expédie en A men-
ue par Saint-lfalo et Bouen. Il y a 1" les grands brins de Di-
an, dont on fait principalement des draps de lit, et dont l'aune
lu pays se vend 5 et 4 francs. La pièce de 3|4 de large contient
tn loB^ueur 90 à 95 aunes de Bretagne; 2^ les petits bnns, d'une
fualite égale aux précédents, mais moins larges. On ne les ex-
»^ie pas au dehors; ^ les brins, sans autre dénomination,
lits d'un fil plus fort et moins bon que les précédents. La pièce
oolient en longueur 65 à 66 aunes de Bretasne ; dans le com-
nerce , on n'évalue qu'à 60. Le prix varie selon la largeur. La
^us grande partie passe aux colonies.
RRnmLUBRS ( Marie-Marguerite d'Aurrat, mar-
quise de), célèbre empoisonneuse, fille du lieutenant civil
*Anbray, épousa très-ieune encore le marquis Gobelin de Brin-
niiers^ fils d'un président à la chambre des comptes et mestre
« camp de cavalerie. Elle demeurait avec son mari dans la
Raison du lieutenant civil, son père. Le marquis, d'abord éper-
Vment épris de sa femme, n'eut bientôt avec elle que des
ipportsde convenance. Bevenude l'armée, il introduisit dans
I maison un capitaine de son régiment , nommé Godin de
alnte>Croix , d'une très-l)elle figure. Madame de Brinvilliers,
«ne , aimable et sensible, fit craindre à son époux les consé-
uences d'un rapprochentent si intime. Le mari, homme de
laisir et qui était disposé à laisser à la marquise la liberté dont
iToulaît jouir tui-mème, ne tint aucun compte des alarmes
bcères ou hypocrites de celle-ci , et s'obstina à faire demeurer
e jeune homme avec sa femme. Ce qui devait arriver arriva:
Is s'aimèrent. Le lieutenant civil d'Aubray , indiffné de voir ce
eandaledans sa maison, obtint une lettre de cachet pour faire
nfemier à la Bastille le capitaine qu'il ne fallait envoyer qu'à
on régiment. Sainte-Croix fut malheureusement mis dans la
hambre de l'Italien Exili, qui faisait métier de composer et de
endre des poisons; il apprit de lui son art fbneste. Sorti de la
lastille un an après, il revit secrètement la marquise, et l'initia
laes fatales recettes et à ses désirs de vengeance. Bientôt elle a
Rtpassé son maître dans le chemin du crime; les poisons qu'il
trépare c'est elle qui les essaye; la mort semble planer autour
Telle. De 1768 â 1770^ le père , deux frères et une sœur de la
narquise furent empoisonnés. La vie du marquis de Brinrilliers
>f respectée, parce qu*il avait eu de l'indulgence pour un amour
'e son îmfirudenoe avait feit nattre. A son occasion on a fbit ce
^te, s! plaisamment rapporté par madame de Sévigné : «Elle ai-
^itSainte-Croix et voulaitrépouseretelleempoisonnaitsoovenl
on mari à cette intention; Sainte4^roix, (|ui ne voulait point d'une
^me aussi méchante que hii, donnait du contre-poison à ce
^^i^^nt mari; de sorte <pi'ayant été ballotté cinq ou six Ibis de
cette sorte, tantôt empoisonné, tantôt désempoîsonné , il est
demeuré en vie, et s'offre présentement de venir solliciter poor
sa chère femme. » On a prétendu , mais sans preuve, qu'elle
essayait ses poisons dans les hôpitaux en portant, sous le masque
de la bienfaisance , des biscuits empoisonnés aux pauvres ma-
lades qui mouraient en bénissant sa main meurtrière. Madanie
de Sévigné raconte encore qu'elle empoisonnait « de certaines
tourtes de pigeonneaux, dont plusieurs mouraient qu'elle
n'avait pas dessein de tuer , entre autres le chevalier du guel
qui, ayant été d'un de ces jolis repas, résista pendant trois ans à la
force du poison , ce qui fit dire à la Brinvilliere : Il a la vie
bien dure.» \ji poison était en quelque sorte son élément : oa a
dit qu'elle s'empoisonna elle-même pour juger de I efiet de ses
funestes breuvages, Dans ses orpes elle ne parlait que de poison.
Parmi le petit non)brc de témoins qui furent entendus dans son
procès, la fille d'un apothicaire déposa qu'un jour que la mar-
quise était dans un état complet d'ivresse, elle lui avait dit en
lui montrant une cassette : « Il y a là dedans bien des succes-
sions. » Elle disait quelquefois : a Quand un homme déplatt, il
faut lui donner un coup de pistolet dans un bouillon, a Jusque
dans sa bienveillance, si l'on peut mêler ce mot au récit de
pareilles horreurs , elle faisait usage du pmson. Elle vit un jour
dans un couvent une jeune novice profondément affligée ; die
apprit que les parents de cette jeune personne exigeaient qu'elle
fît des VŒUX , pour mie toute leur fortune fût assurée a leur
filsafné; madame de Brinvilliers la consola et lui promit de ftiîre
des démarches en sa faveur auprès de sa famille. Quelques moh
après, la novice rentra dans le monde; son père, sa mère et son
frère venaient de mourir subitement, sansqu'elle eût le moindre
soupçon des moyens qu'avait employés sa territile protectrice.
Mais la marquise vivait dans un temps où les criminels cpn
comme elle avaient reçu une éducation distinguée n'atHumol
pas de leur esprit pour ériger le vice et le crime en système, el
en faire école. Au milieu de tous ses forfaits, elle avait de la dé-
votion :
Plus loÎD la Brinvilliers, déVote avec tendresse,
Empoisonne son père en courant à confesse.
Et, ce qui est aussi déplorable à penser que difficile en apparenee
â expliquer , s'il pouvait y avoir qneloue appareil dam cette dé-
votion , il n'y avait du moins aucune nypccrisie. Cette enopoî-
sonneuse parricide, qui avait, dit^on, repété jusqu'à dix fois sv
son père ses abominables essais, était rédlement susceptible de
sentiments religieux ; elle se confessait , et sa confession g^ié-
raie qu'elle avait mise pr écrit devint dans son procès une pièce
de conviction contre elle. Elle y reprenait toute sa vie depùi
l'âge le plus tendre, disait qu'à l'âge desept ans elle avait pérda
son innocence et brûlé une maison ; qu'elle avait continué sv
le même ton , etc. A cette occasion madame de Sévigné s'écrie
encore : <i Médée n'en avait pas fait autant A-t*on jamaii
vu craindre d'oublier dans sa confession d'avoir tué son pèret
Les peccadilles qu'elle craint d'oublier sont admirables, a Tant
de crimes ne devaient pas être impunis. Sainte-Croix raouriA
subitement au mois de juillet 1673. On a prétendu, et ce Ml a
été démenti, que, travaillant un jour à la composition d'un poisoa
violent, il laissa tomber un masque de verre dont il se servait
pour se garantir des vapeurs meurtrières de ses drogves, et <i«'il
lut sur-le-champ asphyxié. Quoi qu'il en soit, comme c'étaitoa
aventurier inconnu et ne tenant à personne , on mît le scellé siir
ses effets. La marquise eut l'imprudence de réclamer avec inafah
lance une cassette qui en faisait partie. Cet empressement paroi
suspect ; on se rappela les liaisons trop intimes qu'elle avait eues
avec le défunt : la cassette fut ouverte el on y trouva un billel
daté du 25 mai 1675, contenant la prière de remettre cette c»-
sette, <r sans rien ouvrir ni innover, à madame de Brinvilliers, me
Neuve Sainf^Paul , vu que tout ce qu'elle contient la regarde el
appartient à elle seule; » et ce trésor de crimes renfermait des
poisons de toute espèce, des lettres «l'amour de la marquise à
Sainte-Croix, et une promesse de 30,000 livres qu'elle lui avait
faite le 20 juin 1670 , huit jours après l'empoisonnement d«
Hentenant ciril . En apprenant cette découverte, madamede Brin-
villiers, pour atténuer les soupçon» d'intimité avec Stinte^kon,
donna pouvoiràun procureur ae poursuivre devant la justicel'an-
nulation de l'obligation de 30,0001ivres; en attendant, elle s'enfuit
en Angleterre, puis dans le pays de Liège. Jusque^à le» Pa-
piers trouvés dans la cassette ne prouvaient que sa haisoo adul-
tère avec le chevalier , et rien n'établissait sa complicité dans la
composition des poisons ni dans leur emploi; roav «ne àém^
che imprudente de Jean Amelin, dit Lacbauasée» qui avait été
BUmnLLIBBS.
{4i«)
BftIOCBB.
laquais du Kealenaotcifîl d'Aobray , vint fournir de ooaTelles
lainières k la josUce. Ce misérable, qui avait trempé dans l*em-
poisonnementdo père et des frères de la marquise, osa de son
côté faire opposition aux scellés, comme étant créancier envers
Sainte^Iroix d'une sommededOOpistolesetde cent écus blancs
(500 litres) pour prix de ses gages pendant sept ans qu*il avait
été son domestique. Lacbaussée, après avoir servi Sainte-Croix,
avait été successivement laquais du lieutenant civil d'Aubrayet
de son fils af né, qui lui avait succédé dans sa cGarge. Ces circons-
tances, rapprochées de la mort si prompte de ses deux derniers
maîtres, donnèrent lieu à des soupçons : la veuvedu lieutenant
dvil, devenue madamedeVillarceaux, le fitarrèter. Lachaussée,
mis à la question , avoua que Sainte-Croix lui avait remis le
poison qu'il avait fait prendre aux frères de madame de Brin-
villiers, et il fut roué vif le 34 mars 1673. L'apothicaire Glazer,
qui avait fourni des drogues à Sainte-Croix, rendit par ses dé-
clarations la complicité de la marquise trop évidente , et elle fut
condamnée par contumace à avoir la tête tranchée. Habitant
comme penfionnaire et sous un nom emprunté un couvent
dans la yille de Liège, elle y vivait dans la retraite et la dévo-
tion, lorsque le fameux agent de police Desgrab parvint à décou-
vrir son asile. Déguisé en abbé, il s'introduisit auprès d'elle,
et s'insinua dans sa confiance en affectant la piété la plus vive.
Bientôt il parla en séducteur et fut écouté favorablement : on
convint d'un rendez-vous dans la campagne; c'était là aue Fa-
droit espion l'attendait. Elle fut cernée par une escouaae d'ar-
chers, et, tandis qu'on la conduisait dans la prison de Liège, Des-
grais muni d'un ordre du conseil de ville se rendit au couvent et
s'empara de tous les papiers de la marquise. C'est alors qu'on
trouva cette confession générale dont nous avons déjà parlé, et
contre la saisie de laquelle elle ne cessa de réclamer dans le
cours de son procès, prétendant d'ailleurs qu'elle avait la fièvre
chaude quand elle l'avait écrite; que c'était une frénésie, une
extravagance qui ne pouvait être lue sérieusement. On a peine
à concevoir l'existence d'un pareil écrit, surtout de la part d'une
femme déjà frappée par contumace d'une sentence capitale ;
mais elle montra plusieurs fois dans le cours de l'instruction la
même préoccupation et la môme imprévoyance. C'est ainsi que,
lorsqu'elle eut été conduite à Paris, elle écrivit au trésorier gé-
néral du clergé, Penautier, son ami, son amant peut-être , l'in-
formant qu'elle avait tout dissimulé et l'invitant à tout tenter
pour la sauver. Sa lettre interceptée eut pour unique effet de
faire arrêter Penautier, à l'adresse duquel on avait trouvé d'ail-
leurs un paquet dans la cassette de Sainte-Croix ; aussi ne se
lîra-t-il de ce procès qu'en sacrifiant la moitié de son bien.
On peut voir encore dans les lettres de madame de Sévigné
quelle opinion l'on avait de ses relations avec la marquise, et
avec quelle légèreté on s'exprimait dans le monde sur des crimes
aussi noirs : a II a été neuf jours dans le cachot de Ravaillac ,
ditr-elle; il y mourait, on l'a 6té; son affaire est désagréable. Il
a degrands protecteurs; M. de Paris (l'archevêque de Harlaij et
M. G)lbert le soutiennent hautement; mais si la] Brinvilliers
t'embarrasse davantage, rien ne pourra le secourir... On a con-
fronté Penautier à la Brinvilliers; cette entrevue fut fort triste;
ils s'étaient vus autrefois plus agréablement. £lle a tant promis
3uesi elle mourait elle en ferait mourir bien d'autres, qu'on ne
oute point quelle n'en dise assez pour entrafner celui-ci, ou
du moins pour lui faire donner la question. Cet homme a un
nombre inuni d'amis d'importance qu'il a obligés dans les
deux derniers emplois qu'il avait. Ils n'oublient rien pour le
servir; on ne doute point que l'argent ne se jette partout; mais
s'il est convaincu, rien ne peut le sauver... Il a plu à la Brinvil-
liers de ne rien avouer; Penautier sortira plus blanc que neige;
le public n'est point content... Penautier est heureux; il n'y
eut jamais un homme si bien protégé ; vous le verrez sortir, mais
sans être justifié dans l'espnt de tout le monde. Il y a eu des
choses extraordinaires dans ce procès; maison ne peut les écrire.
Le cardinal de Bonzy (un des plus zélés protecteurs de Penau-
tier) disait touiours en riant , que tous ceux qui avaient des pen-
sions sur ses bénéfices ne vivraient pas longtemps et que son
étoile les tuerait. l\jsk bien deux ou trois mois que l'abbé Fou-
quet ayant rencontré celte émiiience dans le fond de son car-
rosse avec Penautier, dit tout haut : Je viens de rencontrer te
cardinal de Bonxy avec ton étoile; cela n'est-il pas bien plai-
sant ? Tout le monde croit comme vous qu'il n'y aura pas de
presse à la table de Penautier, etc. d Cependant la Brinvilliers
soutenait son procès résolument comme elle avait vécu; elle
demanda un jour à jouer au piquet, parée qu'elle s'ennuyait;
une autre fois elle tenta de se faire périr de la manière la plus
cruelle, en s'introduisant par devant un bâton dans le corps:
on vint à propos à son secours, et la vigilance de ses surveillants
redoubla. Lorsque après l'aoditioo de son arrêt oo TutradM
dans la chambre de la question , elle y vit trois kiox (foi
a C'est assurément, dit-elle, pour me noyer ; car de la taille (h
je suis, on ne prétend pas que je boive tout cela, o La lecture^
son arrêt l'étonna si peu, que, préoccupée delà vue du biil to».
bereau, elle pria le greffier de recommencer. Ce fut le I6jn)hi
1676 qu'après avoir fait amende honorable à Notre-Dune, A
fut décapitée en place de Grève. Chemin fiisaot, ellerecooM
plusieurs femmes de dbtinction qui se montraieot avides de b
contempler; elle leur dit avec beaucoup de fermeté : a Voâia
bien beau spectacle à voir, mesdames. » Voyant l'eiempt D».
mis marcher à cheval devant le tombereau , elle dit à son (»
fesseur de faire mettre le bourreau devant elle, aafnéewtfn
voir ce coquin de Desgraisqui m'a prise, j» Son confeunr i
reprit de ce sentiment : a Ha I mon Dieu, je vous denut*
pardon , reprit-elle ; qu'on me laisse donc cette étnnge w
Madame de Sévigné, témoin oculaire, qui rapporte ctikwt-
dote, décrit ainsi la fin de cette scène tragique : et Elle bqiï
seule et nu-pieds sur l'échelle et sur l'écnafaad , et foi a
quart d'heure miraudée^ rasée, dressée et redressée pirfr
bourreau ; ce fut un grand murmure et une grande cnuole \i
lendemain on cherchait ses os, parce que le peuple distit^'t^
était sainte. .. Enfin , c'en est fait, la Brinvilliers est en l'unu
pauvre petit corps a été jeté , après l'exécution , dans oo pà
feu et ses cendres au vent. » On aimerait que là se fûtbomlr
récit ; mais madame de Sévigné, qui avait été une descohnn
si avides de voir une ancienne connaissance sur TécèaM,
semble regretter qu'elle n'ait pas été plus cruelIeroeolMinf.
<f Jamais, dit-elle, tant de crimes n'ont été traités si écamtn;
elle n'a pas eu la question. On lui faisait entrevoir onepvt,
et si bien entrevoir qu'elle ne croyait pas mourir et dit mm-
tant sur l'ccbafaud : «r Cest donc tout de bon, o Qu'aonitiU
dit madame de Sévigné, si elle eût vécu de nos jours, eiqirik
eût vu traiter avec tant d'égards et de déférence par les ipA
de la justice une empoisonneuse non moins corrompue qw i
Brinvilliers ? Une autre réflexion ne fait pas plus aboonm
madame de Sévigné : c'est quand après avoir parlé des màn
de la Brinvilliers jetées au vent, elle ajoute : De sorte que m
la respirerons , et que parla communication des petits es)««t
nous prendra quelque numeur empoisonnante dont nous kt»
tout étonnés. » On voit par là dans quel esprit les îtamnà
grand monde considéraient l'empoisonnement, ce mojn*
expéditif de se débarrasser d'un témoin , d'un amant indiscrH.
ou même d'un mari ; aussi le procès de la marquise de Brâ*-
liers, qui avait eu des relations intimes et secrètes avec pltate
personnes du premier rang, ne fut que le prélude d'ooesi*
d'empoisonnements qui, de 1676 à 1680 , ietèrent ralin8e4»
toutes les grandes familles, et donnèrent lieu, en 1079 jl>o-
blissement d'une chambre ardente qui tint ses séances à lirv-
nal et procéda contre plusieurs grandes dames et grand»»
gneurs de la cour. — Un trait non moins caractéristique. 9 ff^
les soins assidus que le marquis de Brinvilliers reodilis
femme dans sa prison jusau'au dernier jour. Edme Pirot, Por-
teur de Sorbonne, que le premier président Lainoigooi t»
donna pour l'assister, attesta que (>endant les Tingt-q«t^
dernières heures de sa vie elle fut si pénétrée de repentir, «
éclairée des lumières de la grâce, qu'i7 eût voulu être à»s^
Edme Pirot écrivit même les Yii^gt-quatre dermiretkv^
delà marquise de Brinvilliers^ ou la Relation dt m*^
Cet écrit, qui se trouvait dans la bibliothèque des jèssi^*
Paris, n'a jamais été imprimé et s'est peut-être perdu dafc *
nombreuses vicissitudes qu'a éprouvées cette préciciisecolk<i»
de livres et de manuscnts. M' Nivelle, avocat au pirirnrt
avait publié pendant le procès un Mémoire pour madetit *
Brinvilliers 9 sa cliente. Le récit de son procès figure da« ^
les recueils de causes célèbres publiés depuis Gayot de Pi^'
Il y a peu d'années, tout Pans a couru à un drame iodii^-'
Marquise de Brinvilliers ^ qui a eu plus de cent reprcxi^
lions. Le peintre Lebrun la dessina au moment où, coiffif <^^
fatale cornette, on la conduisait au supplice ; son dessin. <^
lequel est reproduite toute l'angoisse du moment, offre oo*'
irulier mélanire de douleur . de eràce et de dureté. Il a ^ i^
n'avait pas été jetée dans le bûcher. La régularité n^urap'
des os semblait attester qu'elle avait été douée d'une v»*
remarquable. Ch. dc Roiofi
BRiO€HE(arl culin.). Lesétymologbles, qui veulent irpfl«
à tous les mots une origine logique, ont (ait descendre ^f^
les uns d'un mot hébreu, les autres d'un mot latin. Sans m*^
cher quels sont ceuxqui ont raison, ce qui nousamèoerstt f^'
BEIOKI.
(415)
BRIOT.
Lre à décontrir qae tons ont été dans l'erreiir, nous devons nous
Mitenter de dire ce que c*est qu'une brioche. Au figuré, et dans
ï style familier, ce root est synonyme de bévue. Dans la réalité,
daigne une sorte de pâtisserie faite de fleur de farine, d'œufs
i de beurre. Ce gâteau, dont la forme et le volume sont arbi-
'aires, est léger, appétissant et de plus facile digestion que ne
( sont les antres pâtisseries.
BRIOCHE ( Jean) fit vers la fin du xvir siècle les délices des
adauds de Paris. C'est en p\eïn air qn*il exerçait sa profession
'arracheur de dents. Il avait imagine, pour attirer la foule, de
resser sur les champs de foire un théâtre de marionnettes,
[al heureusement il se laissa enivrer par les succès qu'il obtint ;
se crut qn homme de génie , et voulut porter la gloire de son
otii dans les pays étrangers. A Soleure, la figure de Polichi-
cllc épuvanta la gravité des Suisses et Brioché, dénoncé comme
lagicien, fut mis en prison. Ce ne fut pas sans peine qu'un of-
kder français parvint à expliquer aux ma^strats de cette ville
e mécanisme oes marionnettes et à obtenir la liberté de Brio-
iié, qui, guéri de ses rêves de gloire, se hâta de repasser en
France, cette terre classique, à cette époque comme de nos jours,
lu franc rire et de la folie.
BRIOINE ( F. COULEUVRÉE).
BRION OU RINGEAU, S. m. (mor.). C'est la pièce du haut de
'élrave, ou son allonge, lorsque l'élrave est de deux pièces.
BRION, s. m. {bolan.), mousse qui croit sur l'écorce des ar-
bres, et particulièrement sur celle oes chênes.
BEION, chef des Caninéfates, nation voisine des Bataves, fut
proclamé roi par ses^ concitoyens l'an 69 de J.-C., à cause de sa
laine contre les Romains, et enleva à ceux-ci un camp de réserve
tabli dans l'Ile des Bataves.
BRioN (L'amiral de) (F. Chabot).
BRION (L'abbé de), laborieux écrivain du commencement du
iviii' siéde, s'est fait connaître par plusieurs ouvrages mysti-
[ues, dont les principaux sont : l"" la Retraite de M. de Brion,
717 et 1724, in-12; ^ Paraphrase iur 1$ psaume Beali tm-
taeulati, 1718, in-12 : 5® Paraphrases sur divers psaumes
yistérieus, 1718, 2 vol. in-12 ; 4« Paraphrases sur les trente
remiers psaumes, 1722, 2 vol. in-12; 5° Vie de la tris-subli-
jf coiUemp/alive, sœur Marie de Sainte-Thérèse, carmélite de
Bordeaux, avec ses LeUres, Paris, 1720, S vol. in- 12 ; 6<> Suite
^ la paraphrase sur les psaumes, 1725, 2 vol. in-12. On attri-
oe encore à l'abbé de Brion la Vie de madame Guyon, si célè-
bre par les démêlés auxquels ses opinions donnèrent lieu entre
Vnelon et Bossuet. Cette Vie fut imprimée à Cologne en 1720,
1 vol. in-12.
BRION (Louis), né à Curaçao le 6 juillet 1782 d'un négociant
a Brabant amené par son commerce dans l'archipel des Antil-
» où il fut conseiller d'Etat jusqu'à sa mort. Louis fit ses études
n Hollande, et travailla chez un notaire, d'où il s'échappa pour
'«nrôlcr dans les chasseurs à pied de Hollande. S'étant distin-
«é lors de la descente des Anglo-Russes sur les côtes de Hol-
inde en 1799, il fut fait officier. Rappelé à Curaçao par ses pa-
pnts, il voyagea quelque temps, étudia la navigation aux Etats-
fnis, et, apr& la mort de son père, il acheta un vaisseau, par-
tmmt divers pays, et revint en 1804 à Curaçao s'établir n^o-
ianl. L'année suivante il eut la jgloire de faire échouer l'enlre-
rise des Anglais contre sa patne, et en 1811, ayant offert ses
pnic«s à la république de Caracas, Brion fut nommé capitaine
é frégate, et il seconda de ses efforts et de sa fortune la cause
es patriotes à la tête desquels s'illustra Bolivar, il contribua
uissamment à son élévation, et se distingua par son talent et sa
travoure dans les divers combats livrés à Tescadre espagnole
nx ordres de Morillo, et assura par de nombreuses et impor-
intes prises Tentrelien des ressources des indépendants. Brion
ot part à la conquête de la Guyane par Piar en 1817, força le
»s*ige de l'Orénoque sous le feu terrible de la flotte espagnole,
(ri détruisit trente bâtiments, en prit huit, et s'empara de toute
i navigation du fleuve. Plus tard il prit l'Ile de Sainte-Marthe
le concert avec le général Moutilla , et Carthagène allait aussi
ombcr entre leurs mains lorsque l'armistice de novembre
j82o suspendit les hostilités. Ici se termine la carrière politique
te Brion, auquel on reproche d'avoir participé à l'exécution du
lenéral Piar, ce rival de gloire du général Bolivar. Brion, qui
ivait été créé en 1816 amiral de la flotte vénézulienne, et plus
«rd commandant en chef des forces navales de la Colombie,
»oarui pauvre à Curaçao le 20 septembre 1821 dans sa qua-
^o tième année.
^RiONi (géoqr,). C'est le nom de trois lies de la mer Adriati-
^^» qui appartenaient aux Vénitiens, sur Iac6te orientale de
wne.
BBlOBTNAis (géogr.,hist,), petit pays de Tancienne province
de Bourgogne, ainsi appelé de Brienne, ville aujourdhui dé-
truite; il fait maintenant partie du département de Sa6ne-et-
Loire. Il eut autrefois des seigneurs particuliers, et après Tex-
tinclion de leur famille il fut incorporé à la Bourgogne.
BBiONNE (^f^ogr.), petite ville de France (Eure), sur la Bille,
chef-lieu de canton. Dès le commencement du xi' siècle elle
était décorée du titre de comté. Il s'y tint vers 1040 une célè-
bre conférence entre les plus habiles gens de la province et le
fameux Béraneer , en présence du duc Guillaume. Béraneer y
fut réfuté , réduit au silence et contraint de s'enfuir de Nor*
inandie.
BRIONNE {eomm.), gu'on nomme quelquefois ^r^aun^. C'est
une espèce de toile de lin, blanche, assez claire, qui se fabrique
en Normandie, et particulièrement à BeaumonI, à Bernay et à
Brionne dont elle retient le nom. I^ plus grand usage de cette
toile est pour les rideaux de lit ou de fenêtres, quoiqu'on s'en
serve parfois pour faire des chemises et d'autres pièces de lin-
gerie.
BRIONS ou BRÉoxs (hist. anc.), Jornandès, dans l'énumé*
ration des différents peuples oui composaient l'armée d'Aétius
contre Attila, fait mention oes Brions ou Bréons, auxiliaires
des Romains. Cassiodore, qui nous a aussi transmis leur nom ,
ne nous apprend rien de leurs mœurs ni du pays qu'ils habi-
taient : ce qui suppose qu'ils ne formèrent jamais un corps de
nation assez consiaérable pour figurer dans l'histoire. Le silence
unanime des autres écrivains sur les Brions a donné lieu de
conjecturer que c'était moins un peuple qu'une troupe d'aven-
tuners oui se rangeaient sous les drapeaux de ceux qui étaient
assez rioies pour les acheter. Cluvier, sans s'appuyer d'aucune
autorité, décide que les Brions étaient les peuples connus sous
le nom de Brenni, qui habitaient une partie de la Noriaue. Ce
pays fut subjugué sous le règne d'Auguste par Drusus Néron ,
frère de l'empereur Tibère. Quoique les Brions fussent souvent
à la solde des Romains , ils ne s'en regardèrent jamais comme
les sujets; et, défendus par leur pauvreté, ils n'excitèrent jamais
l'ambition de ces avares conquérants.
BBioso, cos BRIO {musiq.). Ces termes, comme beaucoup
d'autres de la langue musicale empruntés aux Italiens et uni-
versellement adoptc:S, servent à déterminer le caractère que
l'exécutant doit imprimer à un morceau. Brioso veut dire
bruyant, éclatant; con brio , avec bruit, avec éclat. Joint au
mot allegro, l'un ou l'autre de ces deux mots indique que l'allure
du morceau à exécuter doit être vive et brillante. Arexv.
BRIOT ( Nicolas), tailleur général et graveur des monnaies
de France sous Ix)uis XIII , est l'illustre inventeur du balan-
cier. L'emploi de cet instrument destiné à remplacer le marteau
qui produisait de dangereuses inégalités d'empreinte rencontra
tant d'obstacles que Briot alla en Angleterre le faire essayer.
Son succès fut immense, et la France se décida à l'adopter. Briot
perfectionna encore la fabrication de la monnaie par quatre
autres instruments ingénieux : un ciseau, un laminoir, un
coupoir et un marquoir sur tranche. Il a laissé un ouvrage in-
titulé : Raisons, moyens et proposilions pour faire toutes les
monnaies du royaume à l'avenir uniformes, et faire cesser
toutes falsifications et les mettre en ferme générale , in-8*». —
Briot (Pierre), écrivain du xvir siècle, a publié plusieurs tra-
ductions estimées: Histoire naturelle rf'irtonde, de l'anglais
de Gérard Boale, Paris, 1666, in-12. — Histoire des singu^
larités naturelles de l'Angleterre , de l'Ecosse et du paps de
Galles, de l'anglais de Chiidrey ; Paris , 1667 , in-12. — His-
toire de la religion des Banians, de l'anglais de Henri I^rd ;
Paris ,1667, in-12. — Histoire de Ntat présent de tempère
figures de Sébastien Leclerc. — Histoire des trois derniers
empereurs turcs, depuis i62Z jusqu'en 1677, traduite du même
Ricault; Paris, 1685, 4 vol. in-12. Ces deux derniers ouvrages ont
été réimprimés sous le titre d'Histoire de l'empire ottoman , la
Haye, 1709, 6 vol. in-12. — Briot (Simon), bénédictin , mort
en 1701 , a écrit V Histoire de f abbaye de Molesme, diocèse de
I^ngres (Haute-Marne), qui se conservait manuscrite dans cette
abbaye. —Briot (Pierre- Joseph), né en 1771 à Orchamps-
Vennes en Franche-Comté, reçu avocat en 1789, puis nommé
professeur de rhétorique en 1790. A la tête de ses élèves, il fit la
{>remière campagne ne la république ; mais sa mauvaise santé
'ayant forcé de rentrer dans ses foyers, il écrivit activement
contre les forfaits de Marat et de Robespierre. Député extraor-
dinaire de Besançon , il prononça en 1793 à la convention un
BBIOUDE.
discours qui lui Talut une accusation de fédéralisme. Il s'etifuit
dans nus armées alors à la fronlière, fut aide de camp du géné-
ral Réede, sous lequel il fit une campagne ; puis, nommé négo-
ciateur de rinlroduclion de Thorlogene en France, il amena à
Besançon deux mille ouvriers gèncTois, et devint leur directeur.
Il continua à se montrer l'ardent ennemi des réactions de cette
époque sanglante, et fut alternativement jeté en prison et em-
ployé honorablement par divers partis qui se partagèrent un
pouvoir éphémère. Après avoir de nouveau pris du service et
avoir fait partie de la rameuse retraite du général Moreau, BrioC
entra, Tan ri, dans le conseil des cinq cents, dont il fut nommé
secrétaire. Il s'y opposa énergiquenienl au coup de main politi-
que du 18 brumaire. Au moment où Lucien Bonaparte renou-
vela le serment à la constitution de Tan m , ce rut Briot qui
s'écria : a Moniteur, écrivex! d Bonaparte, devenu consul, le
fit exclure de la représentation nationale et condamner à la dé-
portation. Parvenu à s'y soustraire, Briot fut tour à tour secré-
taire général de la préfecture du Doubs, commissaire du gou-
vernement à l'Ile d Elbe , intendant des Abruzzes sous le roi
Joseph, et conseiller d'Etat du roi Murât qu'il abandonna dès
qu'il eut tralii la France. Occupé exclusivement pendant plu-
sieurs années d'agriculture et d'opérations industrielles , Briot
fonda en 1816, à Paris, la compagnie d'assurance contre l'incen-
die dite U Phénix, fut en 1830 administrateur de la caisse
hypothécaire, et mourut à Auteuil près de Paris le 16 mai 1827.
Il a publié : Défense du droit de propriété dans Us rapports
a^9ec les fortifications des vUles de guerre et les travaux fm-
bUcs, contre les entreprises inconslilutiannelles du ministère
de la guerre^ in-8% Paris, 1817. — Première lettre à M. B, sur
la Caisse hypothécaire, in-S^", 1818. — Deuxième lettre à
If. B, sur la Caisse hypothécaire, in-8», 1818. — Briot
(Pierre- François), docteur en chirurgie, professeur de patholo-
ffie et de clinique chirurgicale à récole secondaire de médecine
de Besançon, né en 1773 à Orchamps-Vennes. Après avoir été
officier de santé dans les armées de Suisse et d'Italie, puis mem-
bre actif et éminemment utile de la société de médecine de
Besançon , il fut attaché en 1806 à l'école pratique de l'hôphal
Saint-Jacaues à Paris , comme professeur, et il sut s'y faire dis-
tinguer. Il mourut le 29 décembre 1827. Il a publié : Essai sur
les tumeurs formées par le sang artériel , iSOi, in-S". — Tra-
duclion de r allemand de l'Art d'accoucher, de 0, Stein, 1804,
2 vol. in-8®. — Histoire de tart et du progrès de la chirurgie
militaire en France pendant les guerres de la révolution, 1817,
in-8'». — Eloge de la Peyronie, et de tinftuence de la Peyronie
sur le lustre et les progrès de la chirurgie française, 1820,
Besançon , in- 8*». — Eloqe de Ouy de Ckauliae , le restaura-
leur de la chirurgie en France au xv* siècle, — Eléments de
fÊMtière médicale, 1803»
BRiOTET( Jacques], né en Bourgogne en 1746, était pre-
mier chirurgien à l'HOtel-Dieu , et directeur de rh6[)ital Saint-
Louis à Pans, loi^u'il fut appelé en 1777, par le prince-évéque
Massalska, à l'université de Wilna. Il y contribua puissamment
à l'oreanisalion de la faculté de médecme, devenue depuis l'une
des plus célèbres de l'Europe. Il ne cessa dans la suite de don-
ner des preuves de ses talents , de son zèle et de son attache-
ment à la cause de sa patrie adoptive. Atteint en 1812 d'aliéna-
tion mentale, il mourut dans cet état le 25 mai 1819.
BRiOTTK , s. f. {botan.), sorte d'anémone à peluche, de la
famille des renonculacées.
BBI0UDE (géogr,), petite ville de France du département de
la Haute-Loire, près de la rive gauche de l'Allier. C'est un chef^
lieu d'arrondissement et de canlon ; le siège d'un tribunal de
première instance et d'un tribunal de commerce; il y a une
conservation des hypothèques et une directioB des œnlribu-
lions directes. Elle est mal percée et mal tefttie. On y rernarque
l'église gothique de Saint-Julien , fondée daas le ix« siècle, qui
avait des chanoines nobles prenant le titre de comtes. Cette ville
a un collège communal , une bibliothèque de 800 volumes, une
société d'agriculture , des fabriques de toile et de draps com-
muns. Son commerce corniste en grains, vins et chanvre. Sa
population est de 5,194 habitants.
BBiorBE [hist.). L'origine de Brioude est fort ancienne; le
corps de saint Julien , décapité sous Fempire de Maxime, y fut
transporté en 303, et Sidoine Apollinaire, qui écrivait au ▼• siè-
cle, en fait mention dans Une pièce de vers où il trace l'itiné-
raire qu'un de ses amis devait parcourir (1). Il paraît que cette
ville était autrefois plus considérable qu'elle ne Test aujourd'hui.
( 414 ) BBIQCEMAIJT.
C'est ce que démontrent évidemment ses fondations et lctr«i«
nombreuses qu'on y découvre encore. — Brioude fut hm
des calamités (]ui si longtemns affligèrent la Gaule lorsque^
Francs la dominèrent. Elle fut assiégée en 632 par l'anan A
Théodoric. — Les habitants se réfugièrent dans l'égliie im
leurs effets les plus précieux , et en fermèrent les purtn; m
un soldat détacha un des vitraux , entra, et ouvrit ce nnctaif,
où la troupe se livra aux désordres affreux qui avûnu ag^
partout son passage. Brioude souffrit une nouvelle iafaaoa k
la part des Bourguignons ; la ville fut assiégée et prise, lo U^
tants mis à mort ou faits prisonniers. Les Sarrasins b prin
et la pillèrent en 732 , et furent imités plus tard par lfs!W>
manos. En 1179, pendant l'octave de Pâques, Héradewiik
radius, vicomte de Polignac, escorté d'une bande de Sfignra
aventureux , tomba sur Brioiule et sur Saint4krniaiii , jn
pilla , brûla celte ville et le bourg, et fit massacrer oae pik
de ses habitants. Deux ans après , le vicomte de PoligoM^tyM
été excommunié, ût amende honorable devant l'églttè
Brioude ; il institua , pour préserver l'église Saint-Julien d b
pèlerins qui venaient de toutes parts honorer les reliaim (kt
saint, vingt-cinq chevaliers qu'il chargea de la dffenK è
l'église. En 1561, un seigneur de Castelnau, quipreaaitlrùp
de rot des compagnies, assiésea Brioude à la tète deS^Ol
hommes , s'empara de cette ville , la fortifia , en fil a ^
d'armes, et ne consentit à s'en dessaisir et à porter eo f«ln
contrées l'effroi qui s'était attaché à son nom,cni'ao pmit
100,000 Oorins. Dans la suite, les habitants de Brioode fmt
longtemps en opposition avec les chanoines, qui s'obstinànli
leur refuser une charte de commune : une guerre et des pno
continuels s'établirent entre eux; aussi, lorsaue les prinoB
de la réformation de Luther eurent pénétré dans ce pan,»
habitants les adoptèrent-ils avec empressement; ilss'assnBÛr-
renten armes, et menacèrent le chapitre, qui fut obUgé ()prr^
fugier dans la forteresse. Les réfornoés de la rille s'empiràai
de Brioude le 19 octobre 1683; mais la place fat ïàaHUrt'
prise par les catholiques. Peu à peu cependant les àmm
nrentdes ligueurs de tous les citoyens. — Avant la rérodûi,
Brioude était le chef-lieu d'une élection , et possédait «neftf
vùté, une juridiction de juges consuls et un bailtiace. Si pf-
lation est mamtenant de 6,099 habitants ; elle possède de tn-
bunaux de première instance et de cororoerce, etin «A*
communal. Elle est située sur la rive gauche de TAIticr. Sv^
rive droite du fleuve, à une demi-lieue de distance, «tn^
Brioude-la-YieiUe , dont la population est de l,lB«b-
bilan ts.
(0
Hinc te sufcipiet Benigut Brivas
Sancti qu« fovet otta Juliim.
BRIOUDE (Monnaie de). Brioude posséda pendant rqwi^
mérovingienne un atelier monétaire asseï important. L'ooflii
parmi les pièces qui y furent frappées , de nombreoi ("•
dont les types sont tres-remar^ables. Cet atelier et cHi» *
Clermont sont les seuls qui aient produit des pièces oè r«
trouve fij^ré un buste de profil avec la main droite élw« w
voit aussi sur quelques-unes de ces pièces , ce qui est fort n*
dans la numismatique mérorin^enne, des personnage d«W
L'espace nous manque pour décrire toutes ces inoonii«' ■*
nous contenterons de dire qu'on en a déià reconnu jusqa» ^
variétés, qui toutes portent le nom de la ville eo deux Iif>^
dans 1^ champ y ^£. Elles ont été fabriquées par tes v^
taires Fau«ltnu#, Lusiocenus, Ranelenus, Enod... Mfodn»,
et par un sixième dont le nom est indéchiffrable. Dpp*J
E?riode mérovingienne, on ne connaît aucune monnaifa
rioude,
BRiQUAiLLONS^ S, m. pi. {art, indusi.]^ «ieux nwt^
de briques dont on remplit tout l'espace renfermé par le b«'
recuit , dans les foudenes.
BRIQUE, s. f. {tedmol,), terre arsileose et rowAtretP^
moulée ordinairement en forme de carreau pTus oa a^
épais , puis séchée an soleil ou cuite au feu, et dont oa k*
pour bâtir. — Par analogie» Brique d'étmin, es SÊsm*^
niasse d'étaiu , de savon , qui a la figure d'une brifie.
BRIQURMACT, ^tilhonmie français prolestant, « dit^
ffua , comme guerrier et néfjociateur, sons les ordres àt f^
de Condë dans les guerres ariles qui désolèrent la f^^_^
le r^e de Charles IX. Lié avec les Coligny, il Mj|^
SIvsieurs fois avec succès dans des drconslances w*?^
ans des entreprises téméraires. Ce fut Briqueaiaiit^|^
adjoignit au vidame de Chartres l'an *5^ poo^'^î'^'? £
terre engager ou vendre â la reine Efisabetn les ptags^j]^
et de Dieppe en échange des secours dont leseahiiiilffjTj
besoin. Ils réussirent à l'obtention de 140,000 écos et «**
uposcr à firiqupiiiaut d'avouer ses crimes, el surlout de faire
iinallre ce qu'il savait de la conspiration de Coligny. A son
ut, le condamne, qui ne se crojait pas coupable, rejeta la
opusilïoD du monarque, et il marcha au supplice, en compa-
lic de Cavagncs, autre Kenltlhominc protestant , qui, les
'ui levés au ciel, récitait des psaumes. Toutefuis, voyant Bri-
leinaut prêt de fléchir el de tout confesser, Cavagnes lui dit:
Rappelle en ton cœur ce courage qoe tu as si longtemps fait
laler dans nos guerres, e el les deui gentilshommes furent
^iis au gibet, au-dessus duquel on avait placé l'efliRie de
ligiiy. I.eur supplice eut lieu sur la place de Grève i Paris.
ivarre, qu'ils avaient contraint i en être le témoin.
BKIQUET ipliffi.), instrument jmur se procurer du feu. Le
u, dont 00 a dit avec tant de raison :
La terra uiGiiuiului, rclxlle k la culliire,
N'enfaiilcnil ni grain, oivcrJure, ni fruit.
Cru par lui que tout vit, que tout nt reproduit.
Il Dourril et lautient, v
(Ddlud, /u Merv. delà ffaiure, cb. m.]
i feu est le seul des quatre éléments des anciens que la nature
ait pas mis iaunédiatemeul à notre disposition. C'est une
rite généralement attestée par les traditions les plus anciennes
Ws pln> unanimes, qu'il y a eu un temps où une grande ^rtie
1 genre faïunain ne savait ce que c'était que le feu, ou en igno-
i[ les propriétés et les usages; les Egyptiens, les Phéniciens,
■" Perses, les Grecs et plusieurs antres nations avonaieiit qu'o-
^'inairemeiit leurs ancêtres n'avaient pas l'usage du feu; Pom-
iriius Mêla, Pline, Plutarque et plusieurs autres auteurs de
nlîquilé parlent de nations qui étaient, au moment même oii
irritaient, réduites au même point d'ignorance; lesbabitanls
s l\ia Marianes, découvertes en 1531, n'avaient aucune idée
1 feu; jamais ils ne furent plus surpris que quand ils en
c'Dt, lors de la descente que Magellan fil dans une de leurs
-- ; ils le regardèrent d'abord comme une espèce d'animal qui
nichait au bois dont il se nourrissait; les premiers qui s'en
liniehèrenl de trop près s'étanl brulés, en donnèrent de la
unie aux autres, et u'usèrenl plus le regarder que de loin ,
|ieur, disaient-ils, d'en éirç mordus, et que ce terrible
iiiial ne les blessât par sa violente respiration ; car c'est l'idée
rils se formèrent de la Gamme elde la chaleur ÇOicUonnaîTe
1 originel, mot Feu, t. i, p. 56S). — Cependant aujourd'hui,
dans notre état de civilisation, le feu est uDe.nécessitè telle
'; sa suppression absolue serait la ruine et la mort de la
'iété ; son absence même momentanée est quelquefois un
fus malheur; c'est le plus souvent une gène insupportable.
Il fallait doac, et tous les peuples ont dès les premières
^urs (le la dvilisaliun senti ce besoin , avoir un moyen rie se
'■•'urerdu feu à vulonté, de le reproduire lorsqu'il se serait
■lit Tante de soin ou faute d'aliment; de ne pasëlrcenHn,
■ir un objet si indispensable, à la merci de ses voisins ou
me du hasard : on a alors imaginé les briquets. — Les
1 nlitions générales de réussite dans un instrunient de ce genre
lit d'abord la production d'une chaleur assez considérable
iir délenninec a l'air libre le phénomène de la combustion,
•'nsuite la communicaliuu de celle chaleur à d'autres subs-
ri' es qui la puissent entretenir. — On satisfait à cette dernière
ii'lilioo au moj'en du soufre; on sait en cITet que celte subs-
'■ce est à la fois volatile et facilement combustible, c'est-à-
''•' en d'autres termes que la combustion s'y produit toujours
;•' tIaDime ; or le feu se communique bien plus vile et plus
' kinent par la Oamme que par l'ccbauITement et l'ignition
-• iMrties solides. El c'est pour cela que le soufre a été em-
■^ç parloul ponr faire passer le feu de la substance qui le
',<iii ir^bord, et qui le consome lentement, comme l'amadou,
très-bon pour cela; en faisant tomber quelques étincelles
dans une boite de fer-blanc remplie de chiiïons ainsi préparés.
"" obtient un petit foyer sur lequel il suDit ensuite de porter
peu de soufre pour que la Oamme s'y montre. — L'amadou
présente les mêmes propriétés ; une étincelle qui tombe dessus
y détermine une combustion lente et qui se comtnunique de
proche en proche; il a de plus l'avantage de pouvoir être tenu
sous le doigt et sur la uierrc q^ue frappe le hiiquet. — Ces
moyens fort simples et rtirt anciennement connus de se pro-
curer du feu sont lents; ils dépendent d'ailleurs de l'adresse de
celui qui les emploie; bien des gens s'écorclient les doigts au
lieu d obtenir le feu doni ils ont besoin. — Il importait donc
que les sciences nous ofTris' uni d'autres moyens plus commodes
ou plus rapides: c'est ce qi;i s'est fait. — Briquet pneumalinwe.
Lorsqu'un gai quelconque el l'air en particulier est très-vive-
nient compriiié, celte coi.i pression détermine un développe-
ment de chaleur assez con-idérable pour cndainmcr les subs-
tances combustibles qui voltigent dans son sein. On a mis à
profit cette propriété : dans un petit tube de cuivre herméti-
quement fermé [lar un bout, on lait entrer un piston maintenu
par une tige métallique, et au-dessous duquel est attaché
solidement un morceau d'amailou ; on pousse brusiiuement la
tige de métal , de manière à comprimer l'air au fond du tube ;
cette compression suffit pour allumer l'amadou; on retire
promptement, et on allume son allumette. — BriqueU phrti-
phoriqitet. Il ^ en a de plusieurs sortes. — Pour les uns, on
fait liquéfier a une chaleur très-douce un peu de phosphore
dans un petit Qacon de cristal long et étroit ; on ploiiRe alors
dans le phosphore une petite tige de fer rougic au Teu ; le
phosphore s'enflamme aussitôt, on aeite pendant quelques ins-
tants, et, lorsque le phosphore est Lien oxyde, ce qui se re-
connaît quand sa coutear est devenue bien rouge, un relire la
lige, et l'on bouche le flacon; on laisse refroidir, el il ne reste
pfus qu'à adapter te Oacondansan élui de fer-blanc, qui puisse
recevoir aussi des allumettes bien soufrées. Pour s'en servir, on
plonge ces allumettes dans le Oacon, on les appuie sur le phos-
phore en leur imprimant un léger inouvenieiil de lorstun ; on
en détache ainsi une parcelle, qui s'enfiamme à l'air et en-
Oamme le soufre. — Pour les autres , on introduit dans un
flacon de crislal ou de plomb un cylindre de phosphore. Les
briquets de ce genre durent plus longtemps que les précédents,
qui ont l'inconvénient de s'humecter par la combustion lente
et la production continuelle d'acide phosphatiquc. Cet incon-
vénient est bien moins sensible dans ceux dont nous nous
occupons; mais, en revanche, ils sont d'un usage moins com-
mode. Lorsqu'on veut s'en servir, il faut frotter la surface du
phosphore assez fortemeni pour que l'allumette en détache une
particule qui s'attache au soufre; on frotte ensuite l'extrémité
phosphurée de l'allumette sur du liégc, du feutre, et ce frotte-
ment en détermine promptement l'mflanmiation du phos-
phore, puis celle du soufre, puis celle du buis. — Il y a une
troisième nicthode, qui consiste à eoniposer un mastic l'n/Iain-
tRa6/«.- pour cela on allume du phosphore dans un vase à petit
orifice; un y projette de la magnésie calcinée, et on agile, à
l'aide d'une tige de fer, jusqu'à ce qu'on obtienne un mélange
pulvérulent; alors on bouche, et cette poudre, quelle que soil
sa nature, est" susceptible de s'enflammer instantanément au
contact de l'air, et surtout de l'air humide. — Ajoutez ici que
le phosphore combiné à l'hydrogène forme un gaz qui s'en-
flamme siwnlanément à l'ai'r, et qui, par conséquent, formerait
sous ce rapport le briquet le plus avantageux, puisqu'il suSf-
rait d'ouvrir un robinet pour obtenir une llamme exlrémemenl
brillante; mais l'odeur en est irés-désa^éable. L'emploi d'un
tel briquel présenterait donc de graves inconvénienU et d'im-
menses dangers d'incendie ; mais, de plus, celle combinaison
n'est pas très-Stable; l'hydrogène phosphore, quelque précau-
tion qu'on prenne, perd au bout de peu de temps sa qualité de
s'enflammer spontanément, el alors il ne servirait plus de rien
comme briquet, indépendamment même du haut prix auquel
' BBIQUET.
il reviendrait. — BriqueU oxygénée. Ces briquets , les plus
commodes peut-être et les meilleurs que Ton ait, sont usités
depuis une vingtaine d*années ; ils sont fondés sur le pouvoir
oxydant du chlorate de potasse. Rappelons-nous la composition
de cette substance; il y a dans la potasse une partie de potas-
sium et une partie d*oxygène; dans Tacide chlonqoe, 5 parties
d*oxvgène et une partie de chlore; raffinité du chlore étant
d'ailleurs trènpeiile, on voit qu'une force chinuque même assez
faible doit dissocier les éléments de l'adde cblori^ue, et d^ager
une grande quantité d'oxygène; c'est ce que fait immédiate-
ment l'acide sulfurique concentré; il s'empare de la potasse du
chlorate de potasse, dégage Toxygène de Vadde chlorique. en
produisant une température assez élevée , pour que , s'il se
trouve dans le voisinage une sul)stanre combustible très-divisée,
elle s'embrase à l'instant même, et brûle avec une grande viva-
cité. C'est là toute la théorie des briquets connus sous le nom
de fumades. On fait une pâte de 30 parties de chlorate de po-
tasse, 10 de soufre lessive, 10 de sucre^ 5 de somme et d un
peu d'eau; on en imprègne l'extrémité d'allumettes ordi-
naires; et, quand elles sont bien sèches, il suffît pour avoir du
feu de les mettre en contact avec un peu d'acide sulfurique
concentré, contenu dans un petit paquet d'amiante; l'inflam-
mation se produit aussitôt, après quoi Ton referme le briquet;
et il peut servir tant que l'on a des allumettes préparées, et
3ue Tacide sulfurique n'est pas épuisé ou n'a pas perdu l'état
e concentration nécessaire pour produire le phénomène. —
M. Merckel a introduit dans ces briquets quelques perfection-
nements; il a sutetitué à l'allumette en bois une mèche en co-
ton imprégnée de cire; de cette manière il a pu diminuer beau-
coup la longueur des allumettes, et par conséquent le volume
du briquet. Il a aussi imaginé une botte plus commode, et qui
s'ouvre en poussant un ressort ; enûn un bouchon en caout-
chouc (somme élastique), c^ui se place de lui-même sur l'ori-
fice de Ta bouteille qui contient l'acide sulfurique, et se ferme
en même temps qu'on ferme la boite. •» Il a aussi varié de
bien des manières la forme de l'allumette pour s'approprier
aux divers usages. — AliumeiUs chimiques allemafCdet. On
a, dans ces derniers temps, imaginé un autre moyen d'avoir
instantanément du feu, moyen fondé, comme le précédent, sur
le pouvoir oxydant du chlorate de potasse. Seulement la subs-
tance combustible est le phosphore. On sait , et j'ai déjà dit
combien ce corps brûle facilement à l'air, pour peu qu'il soit
échauffé, à plus forte raison dans l'oxygène qui se dégage de
l'acide chlorique ; on forme donc un mélange de phosphore et
de chlorate de potasse ; on imprègne de cette pâte bien sèche
l'extrémité des allumettes, et il suffît de les frotter vivement
sur un corps rugueux pour les enflammer aussitôt. Ces allu-
mettes sont commodes et à bon marché; mais les éclats de ma-
tière ardente qu'elles lancent de tous côtés peuvent avoir des
inconvénients. — Briquet électrique ou lampe philosophique.
Ce briquet est fondé sur ce que l'élincetle électrique à l'air
libre enflamme immédiatement l'hydrogène. Supposons donc
qu'un orifice très-fin laisse échapper un courant d hydrogène,
et qu'une étincelle électrique traverse ce courant ; a l'instant
même l'hydrogène s'enflammera à la sortie de l'orifice, et don-
nera une flamme continue. — Rien de plus facile maintenant
que de produire à volonté ce jet d'hydrogène : on enferme ce
gaz dans un bocal bien ferme, où il est pressé par l'eau d'un
vase placé au-dessus ; l'hydrogène ne peut sortir que par un
seul conduit terminé par le petit orifice dont il est question ,
et lorsaue l'on ouvre un robinet. — Quant à la production de
l'étincelle, on sait qu'un gâteau de résine frappé avec une peau
de chat, et conserve dans un endroit bien sec, peut, sans qu'on
soit obligé de le frapper de nouveau , donner des étincelles
pendant cinq ou six mois; il suffît donc de disposer dans une
boite placée sous le réservoir d'hydrogène un gâteau de résine
( 416 ) BElQCBT.
gène comme dans le briquet électrique; mais, aa lieu debi
passer une étincelle dans ce courant de gaz, on pUceainksi^
un petit treillis de fil de platine sur lequel est lepbtwq
mousse. L'effet se produit, comme il a été dit, dés qu'on om
le robinet ; on le lait cesser en le fermant. ~ Tellêi sont In
principales combinaisons trouvées jusqu'à présent pour tp|r>
curer du feu à volonté. Il y en a de si commodes, et qu'oit
procure à si bon marché, qu'il ne parait pas probable qu'a >
puisse apporter de grands perfectionnements. B. hiitn.
imprimé au robinet qu'on ouvre fasse Jouer l'instrument ; les
deux effets sont alors simultanés, et la llamme parait imm^ia-
tement, si l'électricité passe dans le courant d'bydroj^ène. Mais
rien n'est plus aisé que de conduire l'étincelle électrique (V. ce
mot) , et rien n'est aussi plus sûr que l'emploi de ce briquet.
-^ Briquet à mousse de platine. Il y a des substances qui en se
rencontrant s'échauffent et s'enflamment spontanément; cet
effet remarquable dont on ne connaît pas encore bien la cause
a lieu lorsque l'hydrogène est dardé sur du platine en mousse;
il s'échauffe aussitôt, amène le platine à l'incandescence, et
s'enflamme bientôt lui-même. C'est sur cette propriété que sont
fondés les briquets à platine ; oo dispose un courant d hydro-
BBIQUET OU SABBB-BBIQUET (ari flIt/A.), IDOlqwii
d'abord été pris en guise de sabre que par dérision. Usiolifak
de cavalerie, pour tourner en ridicule une lame trèKYwrtf w
comparaison a la leur , avaient trivialement comparé le sik
d'infanterie à un briquet à faire du feu. L'inattentioodesco»*
mis de la guerre a introduit dans la langue ce mot. II eipras
l'arme de taille des hommes de troupe de l'infanterie fraoç»;
cette arme avait remplacé l'ancienne épée et a été retuDbn
elle-même par le sabre-poignard. Les caprices de b mode lai
décidé de ces changements bien plus que le calcul du rauouh
ment. — On a donné vers 1760 aux grenadiers le nbre ao tn
de l'épée ; les autres hommes de troupes qui portent celle me
arme ne l'ont prise que depuis l'ordonnance de 1786 l''aci>
bre). Elle a reçu en l'an ii une forme nouvelle qui l'alounte
L'usagedu saBre-briquet avait plus d'antagonistes que (k (tvth
sans; Bonaparte l'avait tour à tour donné et ôté à ses ToUip}.
et a même rendu en l'an xii un décret qui le relind m
compagnies de grenadiers, et y sut)stituait un pichoJao.Od^
cret inédit est inconnu, parce qu'il est resté sans executin.
BBIQUET ( tecknoL ) , en term, de serrurerie ^ petit tm^^
de fer qui ne peut être plié que d'un sens , et qui est pn^R.
assembler les comptoirs, les salles à manger, etc.
BBIQUET (vén.)y petit chien, bon pour la chasse desUiimn
et des renards.
BBIQUET D'ABtiENT (nuffiifiii.). Ccst le nom d'no fmi
blanc frappé pendant le XV siècle par les ducs de Bourgofva
Flandre, en Franche-Comté et dans toutes leurs posieasio»!/
briquet, comme toutes les autres monnaies de cette pm»'.
porte les armes et les emblèmes de la maison de Boargogi»/-
de plus, une figure qui a la forme d'un B majuscule remv.^
dont les deux panses ne seraient pas jointes à la haste.Ilo'ot^
diffîcile de déterminer le rapport qui existe entre celle Ifr
et un briquet. Cette figure serait-elle un Bd^nètetw
porte à le croire, car on trouve aussi cette lettre oins lectar
de quelques deniers frappés àChàlons-sur-Sa6iieMdiii«
x", XI' et XII' siècles. Ce B, qui ne peut être qoc w "i*^
mot^ur(jfundta, se retrouve encore sur un petit toornoufll^
des, duc de Bourgogne, frappé vers le milieu du xiii* $»k«i
faut observer du reste que, soit que le briquet fifPK* ^Jr
sus de l'écusson, soit qiril remplace la croix qu'on foitowi»
rement au commencement des légendes, le briquet est toof*
posé commes'il représentait une couronne.— Les rob 6'ïa^^
successeurs de» ducs de Bourgogne , conservèrent longto»?
cet emblème, que l'on retrouve sur leurs monnaies de f^
dre presque jusqu'au règne de Louis XV. Le briquet n'iiwp
d'autre valeur qu'un blanc ordinaire, c'est-à-dire qu'il «p
sentait douze deniers.
BBIQUET (Louis-Hilairb-Albxandbb) . né à Chw»*
près de Poitiers le 50 octobre 1762 , et mort à Niort le «* i**
1833 , entra d'abord dans l'état ecclésiastique. Au <»^?J^
ment de la révolution, il en adopU les principes, et pubm»^
ce sens une brochure intitulée : Oroâon funèbre deUrtfi
française, Poitiers, 1792, in-8«. — Par suite des «>*«*** Jj
nions, Briquet abdiqua les fonctions ecclésiastiques, H i^
à Poitiers dans diverses fonctions publiques. —A l'orgMiyw
de l'école centrale des Deux-Sèvres, on lui confia U cw-
belles-lettres qu'il remplit avec distinction. Bientôt il 1»*
la fille d'un noUire de Niort, qui elle-même se mita sonïï*|
leçons. Outre VAlmanach des Muses de técoU eeninfj^
Deux-Sévres que Briquet publia de l'an vi à l'an Tni(l7^'-'*j
Niort, 3 vol. in-12 , on a de lui : 1° X^UgitiimiUi^^^
quatre
martiale de Rocheforl, 1795, in.4»; 4« Eloge ^^***JL
Quintinie, discours qui a remporté le prix décerné p»r « «^
d'agriculture des Deux-Sèvres le 17 floréal an Xï"^
5* Eloge de Boileau, 1805, in-8*; e» Eloae de J.-F. ^JT
ouvrage couronné par l'académie d' Agen, dédié à soa **^j
le comte de Lacépède, Niort, 1812, in-4*»; 7» HWwrj'
ville de Niort , depuis son origine jusqu'au règne * '^^
BEIQUBTBUE.
(417)
BRIQDBTIBE.
^hiiippe f% ii Récit des événements tes plus remarmêobiesgui
p sont passés dans les Deux-Sèvres , ou même aiÛeurs, sous
influence ou la direction de plusieurs habitants de ce dépar-
ffnent, avec une biographie des notabilités de cette portion de
I France, Niorl, 1832-1853, 2 vol. in-8°. Briquet a encore
iîssè beaucoup d'ouvra^ inédits , entre autres des éloges de
feflTd et de Palissy. Il était membre de plusieurs sociétés sa-
intes.
BBiQVET (Mabgderite-Ursule-Fortunée Bernier ,
emme), née à Niort le 16 juin 1782, eut pour père un notaire,
^ffier de la juridiction consulaire et de Tbôtel de ville. Elle
"eçut une éducation distinguée, et on la maria très-jeune à Bri-
quet , professeur de belles-lettres à Técole centrale de Niort
y. l'article précédent). Petite, mais jolie, elle suivit le cours de
011 époux, et ce n'était pas chose si aésagrcable de trouver au
lilieu d'eux la jeune et sémillante femme de leur professeur.
ans le second volume de VÂltnanaeh des Muses des Deux-Sê-
re#, qui parut en 1798, on lut les premiers essais littéraires de
[■"« Briquet, et le volume suivant contint d'autres productions
n vers et en prose de la nouvelle Muse. Une Ode sur les vertus
miies la fit recevoir membre de la société des belles-lettres de
^ris, et bientôt elle y lut ce poëme, qui fut très-applaudi, dans
ne séance publique tenue au Louvre. Cette ode, suivie de la
raduction en italien par M. Forges Davanxati , a été impri-
née à Paris, 1801, in-8». A vingt ans. M""' Briquet composa
me Ode sur la mort de Dolomieu, qu'elle adressa à l'Institut
Paris, 1803, in-8**, avec une notice sur ce naturaliste). Elle fit
paraître encore une Ode à Lebrun contre les flatteurs , et , dès
ors, considérée comme femme écrivain, elle eut le plaisir de
oir son portrait placé à la tète du nouvel Àlmanach des Muses
tour 1805. Ce volume, ainsi que celui de 1802, contenait qùel-
[aes morceaux de poésie composés par M"*' Briquet. On n'en
rouve aucun dans les dix années suivantes ; mais elle en inséra
['autres dans la Décade , dans la Bibliothèque française de Pou-
wns, et ailleurs. En 1804, elle fit imprimer une Ode qui avait
oocooru pour le prix de l'Institut. La même année parut l'ou-
rage le pfns important de M""' Briquet, sous ce titre : Diction-
mire historique , littéraire et bibliographique des Françaises
î des étrangères naturalisées en France , connues par leurs
crits ou par la protection qu^eUes ont accordée aux gens de
titres, depuis l'établissement de la monarchie jusqu'à nos
9urs, in-8°. Ce livre fut dédié à Napoléon Bonaparte , premier
onsul (1 ). — On ne connatt plus de M"' Briquet que quelques
lèces fugitives postérieures à cette publication (2). Elle mourut
Niort le 14 mai 1825. — Un article bibliographique sur cette
tmme auteur a été publié par son fils dans V Histoire de Niort
EMinée par Briquet père presque au moment de sa mort.
fliRiQUBTAGE, s. m. (archil,), maçonnerie de brique. Cons'
'uire en briquetage. Il se dit aussi d'un enduit sur lequel on
ace des joints et des refends, pour donner à une construction
ipparence de la brique.
BRIQUETAGE BB MABSAh[archit.). En fouillant la terre de
[arsal en Lorraine et de ses environs à une certaine profondeur,
»n découvre une grande quantité de 6r^uf(age, c'est-à-dire un
nAs de terre cuite rou^eàtre , semblable à celle des briques
tiles. Ces pierres artifiaelles, modelées seulement à la main ,
rêseutent les figures les plus bizarres et les formes les plus in-
»iiérentes. Sur quelques-unes on voit l'empreinte des doigts
tu les ont pétries.
BBIQUETEB (archit.). C'est l'action de contrefaire la b.rique
ir le plâtre avec del'ocre rouge, et d'en simuler les jointures. On
riquette aussi en faisant un enduit de plâtre mêlé avec de l'ocre
mee. Pendant que cet enduit est encore frais, on y trace pro-
»ndéaient les joints, que l'on remplit avec du plâtre au sas. Il
rrive qoelqnetbis que l'ouvrier passe une couleur rougeâtre
ir la brique même, et qu'il fait les joints avec du plâtre.
BRiQUETEBiB, S. f. ( tedinol. ) , art, profession du brique-
er.
BEIQUETEUR, s. m. (ftff^iio/.), principal Ouvrier briquetier,
elui qui dirige Touvrage.
^^1) Le premier consul avait autorisé cet hommage. Dans cette épitre,
«u d'aiOeon est écrite avec talent et dignité, M"^ Briquet remarque
■'aQcun siècle n'a commencé avec un aussi grand nombre de femmes
e lettres. Or, ce nombre s'est encore beaucoup accru depuis 1804. Elle
^t ir.eiiibre de TAthéoée des arts. Son Dictionnaire est encore ce que
^ avon^de mieux sur Xa femmes françaites auteurs.
(î) Quelques biographes kii attribuent le Jlfen'te des hommes, Paris,
°Û0, in-8*, qui parait éHre de fifénégaut de Gentilly (voyez Barbier,
ficfionnaire des jinonjrmes, t. ii, p. 406, »• 11804). Au reste, ce
ocoe est calqué sur le Mérite des femmes de Legouvé.
IV.
BBIQUR^IEB, BBIQUETEBIE (arU industriels). Extraire
les sables et les terres, les préparer, les mélan^r, les moulor,
les durcir au feu pour en former des pierres artificielles propres
aux travaux de construction, tel est Tart du briquelier, art vul-
gaire, mais d'une utilité pratique et facile. La brique, comme
chacun sait, s'emploie pour bâtir des maisons, élever des clô-
tures, faire des revêtements, construire des aqueducs, des con-
duits de gaz , etc. La fabrication en est aussi simple que son
utilité incontestable. — Du choix des terres et des procédés de
fabrication. Nous devons avertir le lecteur que nous ne traiterons
dans cet article aue ce qui concerne la fabnque commune, nous
réservant de parier, aux articles Céramique et Verrerie des
briques dites réfractaires , et de certaines autres qui doivent
rester imperméables aux liquides les plus subtils, lorsque par
exemple on les emploie dans la construction des citernes k
huile, ou bien encore dans celle des récipients de suk)stances sa-
lines, alcalines, etc. Les briques ré fractair es soni ainsi nommées
parce qu'elles résistent à l'action continue du feu même le plus
violent, sans se gercer, ni se gauchir, ni se tourmenter ; s'il en
arrive autrement, elles sont de mauvaise qualité. Aussi de-
mandent-elles le choix le plus rigoureux aes matériaux, un
mode tout spécial de préparation et de cuisson. Nous ferons re-
marquer aussi que les procédés mécaniques imaginés pour la
fabrication des briques ne sauraient être substitués avantaseu*
sèment à l'ancienne manœuvre ; car ils occasionnent des frais
d'établissement énormes qui sont loin d'être compensés. Nous
croyons donc qu'il est dans l'intérêt de l'économie industrielle
de persévérer dans l'ancien mode de fabrication, du moins en
ce qui concerne le rebattage, le dressage, le remuage de la
brique ; quanta l'extraction dans les bancs de glaise, au coupage,
au marchage de la terre, à ses mélanges divers avec le sable pour
l'amaigrir, etc., l'emploi des mécaniques pourrait être non-
seulement très-économique, mais encore trâ-favorableà la qua-
lité des produits ; et cep|endant cette partie essentielle de la ori-
queterie n'a que très-faiblement éveillé l'attention des mécani-
ciens et des constructeurs. — Dans la fabrication de la brique
commune, le choix de la terre a peu d'importance. Il suffît de
trouver une ar^le asseï tenace pour être moulée facilement,assez
maigre toutefois pour sécher vite sans se gercer. Si la terre est
trop grasse, on pare à ce défaut en y mêlant une quantité suf-
fisante de sable, ou même en la mélangeant avec d'antres terres
plus maigres. Il faut également éviter que la terre ne soit trop
maigre, c'est-à-dire trop chargée de silice ; car dans ce cas le
moulage en serait très-aifficile, les briques courraient risque de
se casser en sortant du moule. Il est bieii vrai qu'elles se des-
sèchent plus vite sans se sercer ni se tourmenter ; mais après la
cuisson elles sont moins .dures et moins sonores. La présence de
grosses pyrites dans la terre est excessivement nuisible, car ces
H frites en se fondant laissent de grandes cavilés dans la brique,
ais si ces mêmes corps étaient petits, et qu'ils ne fussent point
soumis à une très-haute température, il est évident qu'au lieu
de nuire à la qualité de la bnque ils l'augmenteraient en ajou-
tant à sa consistance et à sa sonorité. Le mélange de calcaire ou
de marne avec la terre, une certaine quantité d'oxyde de fer
sont d'un très-bon effet dans les briques qui ne sont point des-
tinées aux constructions pyrotechniques ; dans ces conditions
elles cuisent plus vite, et donnent ainsi une économie de com-
bustible. La saison n'est pas chose indifférente dans l'extrac-
tion de la terre ai^pleuse employée par les briquetiers; cette opé-
ration se fait ordinairement à la on de l'automne et au com-
mencement de l'hiver. L'expérience a prouvé que l'argile qui
avait souffert la gelée, acquérait en se dégelant au printemps
plus de malléabilité et de consistance. Avant d'entrer dans les
détails de fabrication pour la brique commune, nous dirons
comlneu de sortes on en compte, et quels noms on leur donne
en maçonnerie suivant leur forme et leur usage. Nous avons,
1° la brique dite entière de Paris, de huit pouces de long sur
quatre de large et deux d*épaisseur ; 2** la brique de Chanlignoie
ou demi-brique, d'un pouce d'épaisseur, avec les mêmes dimen-
sions que la brique entière; elle sert, entre des bordements de
pierres, aux âtres et aux contre-cœurs des cheminées; 3o \et
briques de Corbeil, de Melun, de Sarcelle et de Bourgogne;
ces dernières sont employées à Paris de préférence à toutes
les autres espèces. On appelle briques de champ, celles qui
sont placées sur leurs côtes pour servir de pave; briques en
éffi, celles qui sont plac^ sur l'angle diagonalement, en ma-
nière de point de Hongrie; briques en liaison, celles qui sont
posées à plat, liées moitié par moitié les unes sur les autres, et
maçonnées avec plâtre et mortier. — Une fois que l'argile est
extraite, on la dépose alternativement dans deux fosses de dimen-
sion différente, toutes les deux revêtues d'une bonne maçon-
AUQrams.
(418)
nerie et adossées l'une à l'autre. Elles sonl entre eltes ëant les
proportions snitantes : si la plos grande, par exemple, a douce
pieas carrés de vide sur cinq piecb de profondeur, la seconde
00 la plus petite aura but! pieds sur cinq, et quatre de profo»-
deyr ; cette petite fosse s'appelle le tnarcheitr. On jette dans la
première fosse la terre extraite, de manière qu^elIe dépasse le
re?étenient des bords de six pouces environ ; on Tarrose d'eau
jfuqn'à parfaite in^bation. Il faut trois jours pour q«e cette
dernière opération arrive à son terme: elle absorbe ordinaire-
nent dix a dooxe tonneaux, chacun de 640 à 650 litres. La
terre ainsi humectée prend alors le nom de pourrie. Un ouvrier,
dît marehettr, foule avec les pieds la terre qui recouvre la grande
fbase; il la hache et la retourne avec une bêche ferrée , la divise
rar trandies appelées €oque$ de terre apprêtée : ces oooues ou
tranches sont fort minces ; leur profondeur est de neuf à dix
pouces. L'ouvrier les jette dans la petite fosse à mesure qu'il les
enlève, et jusqu'à ce qu'il ait atteint la bautevr convenoe poor
le nombre des briques qu'il veut exécuter. Alors l'ouvrier mar-
€keur piétine et pàrit de nouveau la terre contenue dans le petit
récipient ; il la retourne i plusieurs reprises, et, après l'avoir
letirée, il la jette sur le plancher même de l'atelier ou il la pétrit
me -troisième fois. Puis il l'étend de manière à former une
CDUche de six à sept pouces d'épaisseur, qu'il saupoodre de
sable pour qu'elle ne prenne point aux pieds dans le foulage
nivant que nous alkms expliquer. Mais avant nous rappellerons
ce que nous avons (fit précédemment, savoir que la quantité de
sriMe doit être plus grande en raison même de ramaigrissement
qnel'on veut donnera la terre, si elle est trop grasse. Voici main-
tenantcommentsepratkfueleqoatrièine pétrissage: L'ouvrier ne
&it agir que le pied droit de manière à enlever une légère couche
de terre qu'il pousse devant lui en laissant une espèce de sillon.
Au moyen de ce singulier labour, pratiqué sur toute sa super-
ficie, l'argile se trouve corroyée, et prend alors le non de voie de
ierre, en formant une grosse masse à l'extrémité opposée du
point de départ. Cefle-ci est coupée par le marcheur en vaiot%ê
on grosses mottes an moyen aune espèce de faucille. Ces
wasonê sont portés à l'autre bout de l'atelier pour y sutnr de
nouveau l'opération que nous venons de décrire. La masse de
ierre qui en résulte est dite alors à deux voies. Elle est coupée
par petits vatom, qui sont portés sur une table léffèrement sau-
poudrée de sable fin pour empêcher qu'ils n'y adhèrent. Là ils
sont pétris et corroya de nouveau, plus ou moins, selon que
f on veut donner à (a brique une qualité plus recherchée. L'ou-
rrier chargé de ces divers détails succède au marcheur et s'ap-
pelle le v&ngeur. — Il ne reste plus maintenant que ce qui
concerne le moulage et la cuisson des briqnes. Cette partie de
Fart du briquetier trouvera sa place à l'article Géramiqde, où
die sera traitée plus largement oue nous ne saurions le foire
id sans encourir l'inconvénient d un double emploi. — Qu'il
BOUS soit permis de terminer cet article purement technologique
par une considération rétrospective sur la briqueterie chez les
anciens. L'usage de la brique remonte à la plus haute antiquité.
Les premiers édifices, les premiers monuments de l'Asie furent
construits, élevés avec des brianes crues ou cuites, dans la com-
position desquell«» il entrait au bitume, de la paille ou des ro-
seaux hachés. L'Ecriture nous apprend que Nemrod fit cons-
truire avec des briques la ville de Babylone; l'enceinte que lui
fit donner Sémiramis, ouvrage si vanté et que les Grecs répu-
tèrentpour une des merveilles du monde, ne se composait pas
d'autres matériaux. Ces témoignages fournis par l'histoire nous
sont confirmés par le récit des voyageurs qui ont exploré les
raines encore existantes de ces fameuses constructions. Dans
l'Egypte, ce berceau des arts, l'usage de la brique fut en grande
foveur ; elle condamnait à ce genre de travail une partie dfe ceux
que leur condition, le malheur on les droits de la guerre fai-
saient esclaves. Parmi les peuples anciens, les Grecs tirent un
emploi tout particnlier de la brique dans leurs constructions.
Les Romains, eux aussi, se servirent de celte pierre factice, soit
pour édifier des habitations particulières, soit même pour élever
des monuments publics ; cependant ce n'est guère qu'au temps
des empereurs qu'on en fit cette dernière application, car c'est
à cette époque seulement que l'usage des briques cuites s'intro-
duisit réellement. Jusque-là on avait employé la brique crue,
et comme par sa nature celle-ci ne pouvait ofirir une grande
résistance aux intempéries de toute espèce^ leur usage s'était
restreint aux constructions privées. Les magistrats d'Utîque dé-
fendaient d'employer les èrifuft crues avant Qu'elles eussent
cinq années de fabrication, afin, disaient-ils, qu on put s'assu-
rer qu'elles étaient bien sèches et de bonnequalité. Le Panthéon
est un des premiers numuments considérables à la construction
desquels ils firent «sage de la brique cuite. On dirait qu'ils s'en
servirent ph» purtievlièrement à b*tir des ttwrmcs, or 3 ea
peu de raines de ce genre d'édifices qvi n'en fonr nitae In prant
Le» Romains mêlaient la terre desttnéeè foire des briqvra cma
avec du tuf piié, eoono au^ourcThni en IuMe 9oas te tM9m 4
sperone. Sa couleur, priniilivenient jaunâtre, lonme 9m raatp
par la cnisson . Quelle fut la forme des briques eniployw» par Iq
anciens ? Cette question, si sewent agitée, est encore snfctle i
controverse. Toutefois il parait à peu près certain qu'il* ne «
servaient pas comme nous de briques longncs. Les bnqves crve
étaient de trois dimensions diflerentes; les nnes» qulls ap-
pelaient didorum^ avaient un pied de long sur nn ietm-qsÊÉ
de lar^. Il semblerait que les Romains se servirent prfif
exclusivement de cette espèce. Les denx autre» n'étateia «m
plovées que chex les Grecs. Ils appelaient les unes penimé^rm
et les autres ietradarom. Celles-ci avaient cinq pnêsnes a
tout sens {quod est quofuo versu quinque pn^mcmni), et ^n
prouverait assez qu'elles étaient cubiques, comme le prétradml
barliaro et Rnscani; cdles-là, c'est-à-dire les Mnoiloran, a
avaient quatre, et ne s'employaient qne pour les bàtimett pm-
ticnliers, tandis que les pentadoron servaient anx edttees pt*
blics. L'on foisait aussi des demi-briques de cbacane 4f «n
espèces. Les anciens donnaient à leurs murs une liri(|ne et dran
d'epaissemr, et posaient allernativenBent d'un côté on ranf *
briques entières, et de l'antre un rang de derm-bri^pw, à
telle sorte qne les briques de chaque rang formaient mmtÔMÈk
reliure, l'une en parement et l'antre dans l'épaissenr ém nw
A l'extérieur, il semblait qne le mnr était consirait aver eu
briques entières. Pour ce qui est des briques cuites, ée% fc^
cherches foiles dans les niemiments antiques de Rome es «al
fourni de trois dimensions. I^es pin» petites ont acpt poners <t
denû en carré snr un ponce et demi d'cpaisMnr; fies mnjrnnci
ont seixe ponces et demi en carré, snr dix-huit à lingi igns
d'épaisseur ; les plus grandes sont ée vingt-denx ponces en cara
snr vingtMlenx lignes d'épaisseur,. Les phn petites siiMiint i
revêtir les murs en blocage. Afin de les relier plot ferti msM
avec le massil, on les coupait transversalement ea deux trina-
gles : le grand côté se mettait en parement, et In pointe à I ia-
térîenr. Ensuite, pour donner une cennexité pin» infi— enfti
les parements du mur et l'intcricnr en libcage, on pmad é
quatre pieds en quatre pieds nn ou deux rangs ëegfanétnfen*
qiies carrées de seiie à vingt-denx ponces. C'est nnm aver m
grandes briques que l'on construisait les cintres des acnta
de construction ou de décharge. Yitrwe nous apprend qi'i
Pitana en Asie, et dans les environs deMarseille, il se foiuii 4b
briques craes si légères lors de leur dessiccation |^rfoite,qn>fc
nageaient snr l'eau. Parmi les briques recueillies dw I»
constructions antiques, plusieun portent des sigles on kttie
initiales. Le comte de Cayins en a trouvé une snr laqvrite «c
voit le nom de Trajan. er Quoique cette brique, dit-il, ne fst
sente d'abord qu'un objet de curiosité, elle ne laisse pns de •»
mettre à portée de comparer la conduite des ancsens aver crtr
des modernes, par rapport à la solidité desconstrnctionSvipnpv
l'ordinaire ne dépens que de la bonne ou mauvaise eaoAam
des matériaux. » — « L attention qu'on donnait à In fabriqnri'
principalement à la cuisson de la briquê proove U saçeve <fa
anciens. Le sentiment attaché aux idées de la postérité ««c
établi dans Rome dès le temps de sa fondation, par rexemp*
le secours et les instructions que les Etrusques net donofSJB
Romains; mais ces pratiques raisonnables régnaient da» k
monde longtemps avant Texistenœ de ce nouveau peuple (^
le prouve par nne brique égyptienne, très-bien oonsenvc, «:
laquelle on a moulé une fort bette tète d'Isis. Vm par^
exemple, à dire la vérité, ne serait pas h snirre ; car rfC*
magmtkence est purement en pure perte. Mais les instiipi—^
dont les Romains prenaient soin de ks charger noos ■uu&'^
que l'utilité publique était regardée, par les plus grand» wr-
sonnages de I empnre, avec une censidératien qui les enfrac
de sonffer à la matière pour ne s'occuper que de l'ot^, c'^s-
à-dire de l'utilité publique, j» — Dans l'Italie moderne, la briie'
entre pour beaucoup dans la construction moderne ; qiMhf ■
villes y sont presque entièrement bâties avec cette pierre vï-
fîcielle. Dans le moyen âge, la plupart des maisons tUèt^
construites soit en bois, soit en briques. Palladio (ait reinarçK
Î|ue les édifices composés de cette matière avaient nnc fè»
ongue durée que les autres. Quels que soient ses avantaç&. k
brique a perdu beaucoup de son ancienne forew. A Paris* on s'
l'emploie guère maintenant que pour les cfoi^nn» «< ^
cheminées. Cependant quelques architecies ont fait ihyai? tg
dernières années des efibrts louables poor la réhabiliter, H r
a vu des maisons s'élever entièrement bâties avec des hti
On ne saurait le nier, celles-ci ont sur la pierre Fava
[KtintesUble de leiir plos grande d«rée. Plug ^orouaes ^pM oeilê
erniàrei elles chargent moins la ooMsIrudioii, résiMenlwievi
ractioD variable de Tatuiosphère, ne se caldoent poinl par le
m d un grand inoendiey atUrent la cbanx, et fiainent |>ar s*i-
eolifier iellemeot avec les sutures, qu elles forroeot apr^ un
irtain temps «ne nasse conpaote et presque homogène.
BRIQUETTES (^eon. if^m,). On appelle ainsi de petiles tmqnes
brûler que Ion Tornne avec différents conihastit4e8 réimts on on
wl «xpsan moyen d'une pâle terreuse fort tiaoide. ijesmatières
ui entrent dans cette composition sont le plus erdinaiiT ment
es fragments de bois, de dmrben de terre on de lonrbe, et le
rocêde eue l'on emploie, selon que Ton veut agir 9ur ceux de
une on de Tantre espèce, peut être, à pen de cbosesprès, con-
déré comme identiqne. Cependant nous ne voulons nous oc-
[iper ici que de la fabrication des brigueUfs é€ ohûrbmi de
Tr#, les seules en effet dont la consommation esl de qociqne
nportance. — L'ouvrier prend derargileahimineuseon terre
icLiêe qu*ii délaye dans une quantité d'eau suffisante peur faire
me espèce de bobilNe terreuse. Lorsque celles;! est devenue ivhsr
ioraogène,il laversesur »n tasde charbon déterre menu, tourne
«tte masse dans tous les sens an moyen d'nne pelle, jusqu'à ce
pi'il en rénlte un mortier assez consistant dont on fait des bou-
ettes A la oMin, ou bien que l'on moule dans une espèce de go-
lelet oMÎqne sans fond, de six à hnit centimètres de hanteur,
ryant à son plus grand diamètre seize à dix-huit centinr>ètres
C ^atorte on seise à son plus petit. Ce moule est posé k plat
ur une planche, son grand diamètre lui servant de base; on
t remnlit de mixtion avec le seoenrs d'une palette en fer, puis
■ l'enlève entre les deux mains; on pousse la briquette des
lettxpeoon à la partie sopérieure du monle, et elle sort très-fa-
ilMMnt. Cette briquette est déposée sur une autre planche, où
'on en élève trois ou quatre rangées les mies sur les antres; on
es laisse sécher à l'air libre, puis on les met en magasin. Il est
eoonnn qn'un ourrier habile peut faire 4,000 briq%e%U$ en un
our ; un enfant de douze ans est de force à en fabriquer ^,000.
)tm la pratique jonmalière, ponr brûler ces briquettes , il faut
es placer sur nnc grille à t^rbon df Ufrre^ avec une certaine
[aantité de bois; on peut également en frire usage dans les
mrneam lorsqu'on n a pas besoin d'une chaleur tr&-vîve.
BmiQrETILLE (FRANÇOIS DE) (F. COLOMBIÈRES).
BEIQUCIQUET, ornement de tête, espèce de chapecon,
BEI8 (DnoiT DE). Le droit de bris et de naufrage était un des
riviléges féodaux les pUis lucralifis. Ducange, dans son Gio^
lire^ cite une charte d'un prince de Galles, concédée à nn con-
mt du pays, et portant ces mots : « Nous accordons aux mai-
es du couvent de le droit de jouir (fmmdert H uâi\ sur
^■ite l'étendue de leurs cètes, d« naufrage, soit qu'il arrive par
abneraion, bris de navire ou toute autre oanse; » et ce<lfoit, il
Mit accorde, dit-il, d'en jouir de ia meilleure manière, deceNe
> m il en iouit lui-même.— Le vicomte de Léon disait, en par-
ti a d'un écueil : f l'ai là une pierre plus précieuse que ceUes
MJ ornent la couronne des rois (1). a (l'est surtout sur les oMea
i la Bretagne que ce droit s'exerçait avec le plus de barbarie,
ertains habitants des eûtes attachaient, dit-on, pendant la nuit
es fanaux à la c^nene des vaches ou aux carnes des taunaux
BUT attirer les vaisseaux sur les écueils. La royauté s'en empan
aaad elle se fut substituée au pouvoir féodal. Louis XI l'énonce
imu les droite qui faisaient partie de l'apanage de son frère.
U» tard, ce droit fit partie des prérogatives de l'amiral da
raace jusqu'au règne de Louis XlV, qol l'abolit en «681 daw
m les pays de son obéissance.
BUS [ierm. de bkuan) se dit d'une de ces happes de fer à
■eœ pattée, dont l'usage est de soutenir les pertes sur leurs
ivots et de les 6nre tourner sur leurs ffonds; et comme la plu-
■t des fenêtres et des portes sent brisées en deux par le moyen
e ém% de ces happes, dont les bouts entrent en pivot run dans
ntre, on les nomme bris. — - LesTieux blasonneurs appellent
ri$ é^kmi» lespm>ts sur lesquels se meuvent les portes et fenè-
» brisées, quand ils sont représentés sur l'écu.
•mis DE FB1SOM ijuritpr.). Aux iir siècle, le bris de prison
tat regardé comme une preuve du délit dont le détenu étaitac-
■sè. Le prisonnier qui s'évadait âVaided'eflVacfîon ou de violence
m pendu, alors même qu'A etit été reconnu innocent du crime
wr lequel il avait été incarcéré. Celte lémslalion barbare céda
eranl les progrès de flmmanité et des lumières; cependant,
»»nl la réviolution, la peine du bris de prison était encore laissée
(419)
BEltB-OeiT.
(t) Voyi
IL BlidMlfll» t. n, p. a.
à l'ari»itra^ du juge. Aiyourd'bui » il est puni de six mois à ua
an d emprisonnement.
BBISi BE SCEIXE ( F. S€ELLÉ).
BBiSA {myth.), nvmphe, une des nourrices de Baechus, qui
prit en mémoire d'elle le nom de Briêéus.
BRISA OCharles) servait comme bombardier dans l'armée
de Henri IV, à la bataille d'Armies. Ce fut hri qui, pour la pre-
mière fois, fit usngc de l'artillerie légère. Le 24 septembre
1589, Biron vint attaquer les lignes de Mayenne avec on corps
de cavalerie, qai s'ouvrit et laissa voir deux grosses coulevrines
attelées, qui manœuvraient avec aulaiK de légèreté que les ca-
valiers, elqui firent un feu terrible sur les ligueurs. 1/invenlion
de Brisa fut ensuite comme oubliée pendant longtemps. Le
grand Frédéric fut le premier qui s'en servit depnb.
BRISABLE (aramm), adj. desdeux genres,'qui peut être brisé,
qui est facile à Briser.
BBISACH (NEL'F-Uj^oyr.), ville forte de France (département
d u Haut-Rhin), chcl-lieu de canton, arrondissement ae Colmar,
place de guerre de première classe. Sa population esl de 1,890
habitants. Cette ville e&t située vis-à-\isdu vieux Brisach, à un
quart de lieue de la rive gauche du Rhin, sur le canal de Vau-
ban et sur celui de Monsieur, qui passe dans les glacis de la
forteresse et y forme une espèce de port.
BRISACIER (Jean de), néà Bloisen 1603, fut reçu jésuileen
1619, professa les humanités et la philosophie dans plusieurs col-
lèges, se distingua dans l'éloquence de la chaire, fut employé
aux missions dans le diocèse de Castres, et, son zèle contre Port-
Royal lui ayant donné du crédit dans sa société, il y fut suc-
cessivement recteur de plusieurs maisons, provincial en Portugal
et recteur du collège de Clermont à Paris. Envoyé à Rome pour
solliciter la condamnation du livre de la Fréquente Communitm,
il ne put réussir, et, de retour en France, il accusa les reli-
gieuses de Port- Royal de ne pas croire au saint sacrement , de
ne jamais communier, de n'avoir ni eau bénite ni images dans
leur église, de ne pas prier Dieu, ni la sainte Vierge, ni les saint%
les taxa d'impureté , les appelant ataeramentairee et viefym
Èttn. Nommé ensuite recteur du collège de Kouen et de celui de
maison professe de Paris, Brisacier 9e retira à Blois, épunê
de travaux, et il y mourut le 10 septembre 1668. Son principal
écrit a pour titre : le J<m$énieme tonfemdu, Paris, 1651 , in-B^.
— Brisacier (Jacqpies-Charles), de la même famille, supéricw
du séminaire des missions étrangères pendant soixante^ix ans,
mort en €7S6 à l'âge de quatre-vingt-<|ualone ans, jouissant
d'un grand crédit a fa cour, et après avoir refasé plusieurs éipè-
chéa. CollatK>rateur des écrits et mémoires des missions étran-
gères dans l'affiiire des cérémonies chinoises, Jacques Brisacier
a composé : Orêieon funèbre 4e Im ehÊCheme €ÀigmHlen^ Paris,
1675, in-l**. — Oraimm funèbre de mademaîeetle de BmUUm^
Rouen, 16BS, in-4«. «— ItaiiSACiER (Nicolas de), docteur en Sor-
bonne , neveu du précédent, publia en 1757 une lettre adressée
à l'abbé général ue Préroontré, pour venger la mémdre de son
oncle des injures lancées contre lui dans les Àmnaiee de tordn
de Prémontré, On a de lui encore : Oratjan funèbre de Louiêê-
Charlotte de ChàUlhm, abbetee de ^'iK-Ioup, Paris, 1711 ,
in-4«,
BRISANTS {marin X On donne ce nom aux pointes de rocbcfs
placées quel(|nefois à fleur d'eau ou s'élevant an-dessus des eaux de
la mer, et présentant ainsi un obstadeaux eaux, contre lequel ellci
viennent se briser. Leur position est indiquée sur les cartes par
de petites croix ainsi disposées /«*, suivant leur étendue et leur
situation. — Ce fut sur les brisants des côtes de la Nouvelle*
Hollande que Cook fut précipité dans son second voyage. Ces
brisants sont formés par des masses de polypiers dont Tes ani-
maux présentent une fort belle nuance verte. A. B. de B.
BRISCAMBILLE ( F. BrL SQUEHBILLB).
BRISCAN, s. m. sorte de jeu de cartes.
BRISE, s. f. (term, de charp.), se dit d'une poutre qui es^t
posée en bascule sur la tête d'un gros pieu, etc.
BRISE (kydruuHque). C'est une poutre en bascule, posée
la tète d'un gros pieu et servant àappuyer par la baul les aiguil-
les d'un pertoûs»
BRISE-COU (l«nn. de wmmége), jeune h—nm bardi qui
monte les poulains et les jeunes chevaux pour les dresser.
BBISB-COI7 {arckiteeture), expression vulgaire pour désigner
un défaut d«s un escalier , comme par exemple tme mairhe
plus basse ou plus haute que les autres , un gkon plus ou moins
large, un palier ou un quartier tournant trop étiult, une trop
BEISI&ES.
(420)
BBISBR.
longue mite de marches à collet dans on escalier a quatre
noyaux.
BBisÉE (ioUnes). Cest une opération qui consiste à détacher
sur le seuil du banc. Elle se (ait par un ouvrier, en présence
do contrôleur des cuites, de celui qui est de semaine pour ou-
vrir les bancs, et d'autres employés. Elle se fait des deux côtés
en même temps; car la poêle est chargée de deux chèvres éga-
les (F. Chèvre, Banc, Cuitb et Saline).
BRISÉE (rime). On appelait ainsi autrefois des vers composés
de telle sorte qu*en les brisant à la césure les hémistiches ri-
maient encore ensemble et formaient un nouveau sens. — On
cite souvent dans ce genre Texemple suivant d'Octavien de
Saint-Gelais :
De cœur parfait, chassez toute douleur.
Soyez loigneux, n*usez de nulle feinte.
Sans vilain fait entretenez douceur.
Vaillant et preux, abandonnez la crainte.
En les brisant comme nous avons dit tout à l'heure, on
trouve:
De cœur parfait ,
Soyez soigneux;
Sans vilain fait ,
Taillant et preux.
Chassez toute douleur,
N*usez de nulle feinte ;
Entretenez douceur, «
Abandonnez la crainte.
Tout cela n*a pas un grand sens ; on conçoit en effet que ces
pénibles bagatelles ne peuvent guère réussir qu'aux dépens de
Uk pensée. — On attribue à Etienne Tabourot, poète du xvi'
nècle, une pièce en rimei bri$ée$ plus curieuse et mieux faite
que celle de Saint-Gelais. Cette pièce, composée en 1594 pen-
dant le procès intenté aux jésuites par Tuniversité de Paris, pa-
raissait faire l'éloge de cette société qtiand on lisait les vers
alexandrins tout de suite, et l'attaquait au contraire auand on
les lisait par hémistiches comme des vers de six syllabes . — A
répoçiue aes premiers désastres de la guerre de Russie, on a fait
courir des vers composés de la même manière pour et contre
Napoléon qu'on n'osait pas encore attaquer de front. — Le ro-
man de Zaaig donne un exemple très-intéressant de l'emploi des
rimes brisées. Zadig est dans un jardin ; il écrit sur le papier
oe madrigal impromptu, à l'I^onneur du roi et d'une dame :
Par les plus grands fbrfiûts j*ai vu trembler la terre ;
Sur le trône affermi le roi sait tout dompter.
Dans la publique paix l'amour seul fait la guerre ,
Cest le seul ennemi qui soit à redouter .
Puis il déchire en deux et jette à terre le papier qui a reçu ces
vers, comme ne méritant pas qu'on s'en souvienne : un des en-
vieux de Zadig cherche alors à retrouver un morceau de la
feuille. Il ramasse en effet la partie qui contient les premiers
hémistiches, lesquels semblent exprimer contre le roi les injures
les pltis horribles :
Par les plus grands forfaits
Sur le trône affermi,
Dans la publique paix
C'est le seul ennemi.
Toutes ces puérilités n*ont d'intérêt que comme histoire de
Tari poétique en France. B. Jullien.
BBISE-GLACE (ponU'êi-chausêéei) . Ce$i, devant une palée
de pont en bois, du côté d'amont, un ranff de pieux en manière
d'avant'bac, lesqueb sont de grandeur inhale.
BRISÉES (vénerie) se dit des marques faites aux arbres sur
les voies d'une béte. — Les brisées sont fausses quand les mar-
ques éloignent de la voie ; on en pratique quelquefois pour
tromper son compagnon.
BBisées (gramm ). Figurément et familièrement, Suivre
Us briièeê de quelqu'un , suivre son exemple , l'imiier. (Wn
aUer sur les brisées de quelqu'un , courir sur son mmlié, «»,
trer en concurrence , en rivalité avec lui. — Figurément c(1i«.
lièrement, Reprendre ses brisées , revenir sw sa brUit$, (^
prendre une affaire , un dessein qu'on avait abandomiê oi».
terrompu. — Brisées, en term. d'eaux et for^d, se dit 4q
branches qu'on coupe dans un taillis , ou à de grands irbrâ,
pour marquer les bornes d^ coups.
BB1SE-1MA6E, nom qu'ou donne aux iconoclastes, scde*
chrétiens do vin'' siècle. On dit au pluriel des brise-im^.
BRisÉis {kisl, poéUq.) , captive d*Acbille . avait été eolrm
à la prise de Lyrnesse , ville alliée de Troie. Elle sut par sa j»
nesse et par sa beauté inspirer à son vainqueur une vioha
passion , et fut la cause de grands désastres. Agaroemnoo hu
enlever injustement à Achille, et celui-ci, irrité par l'affront^
lui était fait et par la douleur d'une cruelle séparatioo, oUa
de sa mère Thétis que les Troyens eussent le dessus, el qae la
Grecs fussent repoussés jusque dans leurs vaisseaux, afia de i
venger et de leur faire sentir le besoin qu'ils avaient de loi. b
belle captive n'était pas restée, dit-on, insensible an soinè
l'illustre fils de Thétis; car, dit Homère, lorsqae b solda
d*Agamemnon l'eurent enlevée, elle les suivait à regrel dén
une profonde tristesse. Achille resta caché dans sa leole pra
d'un an^ pendant lequel les Grecs éprouvèrent de gnwksfB-
tes. Il résista aux offres d'Agamemnon, et, lorsque ce pcioeek
envoya sa captive accompagnée de riches présents, il m nuli
point la reprendre.
BRISEMENT, S. m. (gramm.) , choc violent des flob^K «
brisent contre un rocher , une digue , une côle , etc. Fpit'
ment, Brisement de cœur, signifie, en lerm, dedèi»^,m
douleur profonde par le regret d'avoir offensé Dieu. U i^
aussi en général une douleur vive et profonde.
BRISE-MOTTE, S. m. (écon.rusi,) , cylindre avec M «
brise les mottes des terres labourées. On dit au plana, io
brise-molles,
BRISE-PIERRE, S. m. (lerm. de chirurgie), sorte de fù^
dont on se sert pour briser la pierre dans la vessie. Au pM
on écrit des brise-pierres ( F. Lithotriteui).
BBISER, V. a. (gramm.), rompre, casser, mettre en pié«iU»
dit figurément au sens moral : Leur doclrine anar^i^lnl'
briser tous les liens sociaux, Figtirément, Briser ieifertftntU^
nés, Briser le joua, s'affranchir, se délivrer d'une doroiailrt
tyrannique. Figurément et familièrement. Brisons W, Irû*
là-dessus f se dit lorsau'on veut empêcher quelqu'un de cooto*
un discours qui déplatt. — Briser signifie, par cxigéntet
fatiguer, incommoder, harasser par une agitation tropn*
Les cahots de la voiture l'ont brisé. Ce cheval a un iw" ^
qui m'a tout brisé. — Briser s'emploie aussi avec lepr»«
personnel , et signifie, être mis en pièces, se casser. I^aarm*
hrisa contre les rochers. Il se dit par analogie des vague f«»
venant à choquer un corps solide avec plus ou moins de w
lence . crèvent et se résolvent en écume. La mer, Ut ^
se brisent contre les écueils. Il se dit aussi figuréfuen» m»»
moral. A cette pensée mon cœur se brise. — ProverbiaN«
Tant va la cruche à Peau qu'à la fin elle se brise : en reton»
souvent dans la même faute, on finit par s'en trouver ml :*^
en s'exposant trop souvent à un péril , on court risque jTj*"
meurer, d'y succomber. Cela se dit par forme de «w**^
de prédiction. — En term. de physique, Les ragom tt«*^
se brisent en passant d'un milieu dans un autre. <^'«*J*L.
que leur direction rectiligne change ou parait changer srt»-
nement , comme si elle se brisait au point d'inflexion. - ■"■
ser, avec le pronom personnel, se dit encore de cert«iw ^^
ses de fer et de bois, composés de diverses pièces f<p
ensemble ^ •^- ^ *^^^ «^ ''-'^ *
raccourcir
s
de , ,
tant des lames , des vagues. Le navire alla briser eeêtn
écueil. — Briser, neutre, est aussi un terme de blasooq»
gnifie, ajouter une pièce d'armoirie à l'écu des «™*^Vj
maison, afin de distinguer les branches cadettes de bn»^
aînée. BrUer d'un lambel. BHser d'un lion. — Baj*»
participe. Par exagération , être brisé , sentir une t\ws»
situde dans tous les membres. Etre brisé de fatigns. -
tail brisé , volet brisé, etc. , vanUil , volet , etc. .qui» ^
qui peut se plier sur lui-même. En architecture, ff^^'c^
ou comble en mansarde, celui dont la partie wpéneur* j^,
égout , et dont la partie inférieure est presque ^*"*['*
Iffin. de blason, Chevron brisé , chevron dont la tête en sn-
rée. Il porte d'or à trois chevrons brisés de gueules.
ler et ae dois , composes ae aivci» y^ r—
le , de manière à pouvoir aisément se pKer, s'>'*<'yjL
Jr. Un bois de lit, une table qui se brisem.- v^
remploie également comme verbe neutre , et sedil,e«*^
ie marine, dans le même sens que se briser , surtout « F
xMiaccs ou les voies de fail. Celui qui demandait ainsi siïrelé
i:vaii la promettre de sa part. Celui contre qui elle était deman-
L'e élail tenu de l'accorder, et sor son refus le juge pouvait l'y
jnlraindrc même par l'etnprisonnement de sa personne. Lors-
ue la sùrelé était promise et accordée, celui qui la brisait était
iiidamné à une amende bonorable et pécuniaire, et souvent
>lu& mise en usage, et ceux qui étaient dans le cas de craindre
quelques violences se mettaient, comme sous la législation ac-
vuctle , sous la protection de la justice.
BBissBLS MARCHÉ {locut. atw.), empêcher que lesden-
Oes ne viennent au marché, ou ne s'y vendent lilircment.
BRISB-RAISOK, s. m.fifntnitn.]. Il se dit d'une personne qni
>ar]e ordinairement k tort et à travers. C*l individu eit un
• rite-TaUon.
BRISES (Miir.),ventsquisouDlent le longdes côtes; on en con-
tait deux espèces, la première qu'on nomme brUe itt ttrrt, qui
uuHte lorsque le soleil a disparu, et ta seconde appelée brUe
le mtr ou oh large, qni souffle lorsque le soleil est cievé sur
'dorizon. La brise de terre est produite par la condensation des
apeurs aspirées par la cbsteur du soleil et qui retombent
irsque cet astre abandonne l'horizon. Lorsque les vapeurs sont
iHindantes, les brises sont plus fortes. ^ On désigne aussi sous
- nmn de brises, en Amérique , certains venis du nord et du
ird-esi qui tempèrent un peu la chaleur de ces contrées.
A. B. DE B.
BBISES (myihol.), roi de Pédase, ville des Lélégons, se pendit
e désespoir quand il se vit dans l'impossibilité de se défendre
Il Ire Achille. — Bbisès, père d'Hippodamie, connue sous le
'III de Briséis, était grand prêtre de Jupiter à Lyrnesse et
i'r«deCbrysës,pèredeChry5éis. Quelques mythologisles ont
luTt confondu ce personnage avec le précédent.
DRiSE-SCBLLÉ, S. m. {dToil},ce\m qui rompt le scellé apposé
r l'aulorité légale. Il est peu usité.
BRISE-TOUT, S. Hi. (gramm.). Il se dit d'un étourdi ou d'un
.iladroit qui brise tout ce qui lui tombe sous la main. Il est
iiRiSEL'RfS. ni. (gramm.), celui qui brise, qui rompt quelque
«RISBIJR DE SEL, s. m. (Icchnol.), celui qui brise le sel dans les
ii-auK, cl lemeteo tas,paur frayer unchemia aux mesureurs
■•\i\ porteurs ; celui qui brisait autrefois le sel dans les gre-
irs à sel, pour le mettre dans les minuts.
BSiSEUs (mythol.) , surnom de Bacchus, qui lui venait ou
• ('lui dtiBriiù,t» nourrice; ou du mot frrit, relatif à l'usage
I miel et du vin , dont on lui attribuait la première invention ;
lie Brita, promontoire de l'Ile de Lesbos, où il avait un
nniSEtrx (Charles-Etienne), architecte, né à Baume-les-
inics ea 1680 , s'est particulièrement occupé de la théorie de
1 .irt , et a publié Iras ouvrages estimés : i° VArchiUcUre
■derne. 1728, 2 vol. in-4°; V édhion , augmentée par Jou-
n, 2 vol. in-A", 1764; *>r,4r(iie hAUr Ui maiiom de cjm-
<|nr. 1743, 3 vol. in-4o;3° Traité du A«aw M»n(iWdans les
'•. appliqué particulièrement k l'architecture, I7&3, suivi
l'i Traité dt* proportiom harmoniqtui, 3 tom. en 1 vol.
t'i. avec figures.
FtBiSE-VKNT, B. m. (lerm. d'agrieuUuTe), clôture, abri,
iii.itioa destinée à garantir des arbres et des plantes de l'ac-
l'Iuvenl. Du briie-veni.
miSCAlT (géogr., kiit.), de BrUoeh-GM , territoire de
• rti, ou de Britgur-Qa*, canton des Brisgares, contrée
rcsque et fertile du grand-duché de Bade. Le Brissau avait
■ iigicmpfl Ks comtes particuliers, qui étaient d'abord lesducs
'-K-hringen, puis les comtes d'ITrach et de Kircfaberg, et en-
• iiiL. de Habsbourg. Il fut réuni par ces derniers aux pos-
besliaux y est très-soignée ; les mines fournissent du plomb, du
fer et même de l'argent ; l'industrie est assez active , et dans la
forêt Pfoirc on fait ces pendules en bois répandues dans toute
l'Europe. C'est on petit pays bien rcmarquaulc.
BRISIGAVI [géogr. anc). La Nolilia Imperfj mentionne les
Brifigavi anciens et nouveaux : c'étaient vraisemblablement les
habitants du Brisgau, de race allemanique.
BRISIS (orchifecl.). C'est l'angle qui forme un comble brisé,
c'esl-à-dire la partie où le faux comblevient se joindre avec le
vrai ; tels sont ceux k la mansarde. Aussi ce nom n'est-il u^té
que pour celle sorte de couverture.
BRtSISE (F. Ottisis).
BBi.SOiB,s. m. ((frAn.),instrun:ientqui|scrtà briser certaines
choses, et prin ci paiement le chanvre et la paille.
BBiSQUE , sorte de jeu de cartes. Il se dit également, à ce
jeu, d'une carte qui est atout.
BRISURE, s. f. (g rumm.}, partie brisée, cassée. Ilyadabri-
lureidaruceparqutt.danieelleboittTie. Il scditaussicn parlant
des ouvrages de menuiserie ou descrrurerie dont les parties se re-
plient lesunes sur les autres au moven de charnières. La 6ri>iire
d'un volet. En Irrm. de fiirlifieatton , Briêure de la tuvrtint,
ne de défense dans le renfoncement d'un
iRiStiRE. en ttTm. de blason, toute pièce
d'armoirie que les cadets ajoutent à l'écu des armes pleines de
la maison dont ils sortent.
BRissAC (Albert de Grillet de), mort le il février 1T13
à quatre-vingt-six ans , fut cornette . lieutenant , puis capitaine
au régiment d'Harcourl-Elbeuf, se distingua en 1G50 i, la ba-
taille de Rhétel en 1663, au combat du fautwurg Saint-Antoine,
puis à Valencicnncs et aux Dunes. Comme colonel, il s'illustra
aux siéKes de Dunkerque , de Mcnin et d'Vpres. Lors de la re-
forme Je son régiment en 1666 , il obtint une compagnie de
cuirassiers, et en 1667 il passa à la compagnie des gardes du
corps (depuis BeauvaiO en qualité de lieutenant , servit la même
année aux sièges de 'Tournai et de Douai , où il eut la cuisse
cassée en nllanl reconnaître un chemin où le roi voulait passer.
Devenu mestre de camp de cavalerie, Brîssac assista en 1668 à
tous les sièges faits par le roi en personne dans la Franche-
Comté. En 1673, il concourut k la conquête de la Hollande cl k
la prise de Maëslricbt en 1673. Celle même année on lui confia
le gouvernement du fort Peccais, en Languedoc, et la charge de
major des gardes du corps , et il accompagna le roi en Alsace ,
en Fraiiche-Comlè en 1671, et dans les Pays-Bas en 1693. Suc-
cessivenienl brigadier des armées en 1677 , maréchal de camp
en 1688, gouverneur de Guise en 1691, et lieutenant général en
1693, son grand âge l'obligea de se démettre de ses fondions
de major des gardes du corps l'an 1708. Louis XIV lui envoya
son portrait, et lui donna la lieulenancc générale du gou^crne-
ment de Sainlonge cl d'Angoumois. Alliert de Grillel de Bris-
sac n'était aucunement parent ni allié des Cossé-Brissac. —
Brîssac ( Agnès -Catherine de Grillet de), ablwsse d'Origny,
morte en 1733. Vily, licencié en théologie, prononça son Orai-
lon funèbre, Saint-Quentin, 1734, in-4".
BRISSAC (LoUIS-HeRCULE-TiNOLÈON DE COSSË, DUC DE),
pair et grand panelier de France, gouverneur de Paris, capi-
taine-colonel des Cent-Suisses de la garde du roi et chevalier
de ses ordres, né le M février 1734. Il était commandant géné-
ral de la garde constitutionnelle de Louis XVI en 1791 , et son
dévouement à ce monarque le Ht décréter d'accusation l'année
suivante, Brissac fui incarcéré à Orléans . pois conduit à ^'er-
sailles et massacré avec les prisonniers dans les premiers jours
de septembre, après une lutte courageuse et impuissante contre
sestwurreaux. L'abbé Delille a consacré aux vertus et au trépas
du duc de Brissac de beaux vers dans le m' chant de son
poème de la PiUé.
(4Î2)
BRissAC (Pour les autres articles de ce iknd, F. €ofi6É).
B&ISSEAV ( Pierke) . médecin , né i Paris en 163i , mort à
Douai eo 1717, a laissé plusieurs ouvrages, entre aalres un
Ttaiié de la cataracU H eu glsucoma, Paris, 1709, in-12;
traduit en allemand , Berlia , 1743, iii-8<*. Cet écrit, dans lequel
il établit que le siège de la cataracte est dans Je cristallin , et
que la faculté refusa d'approuver, est de deux ans antérieur à ce-
lui d'Antoine Maltre^eau, auquel on rapporte celte découverte.
B&1SS£T ( Roland) , sieur du Sauvage , né à Tours , Ht son
cours 4ie droit à Paris , et y fut reçu avocat au parleraenl.
L'étude qu'il avait faite dans sa jeunesse des anciens tragiques
grecs et latins lui inspira le désir de les imiter, ou plutàC de
« traduire. 11 ne communiquait ses essab qu'à un petit nom-
bre d'amis, et ce ne fut qu*à leurs sollicitations qu'il se déter-
mina à les faire imprimer sous ce titre : Premier livre des
OEuvrês poétiqueê de R. B. G. T., Tours, 1589 et l590,in-4«.
Ce volume contient cinq tragédies : Hercule furieux , Thyetle,
Àgamemnon et Oclavie , traduites librement de Sénéîque , sans
distinction de scènes, et BapUêie ou /• Calomnie , traduite du
latin de Bucbanan. L'année suivante il fit imprimer dans la
même ville une pastorale intitulée : la Dt^rom^neou le Repen-
tir d*i4mour, traduite de l'italien de Louis Groto, en cinq actes
et en prose, Tours, 1591 , et Paris, 1595, in-12; et quelque
temps après , Ateée , pêcherie ou comédie marine, traduite de
l'italien d* Antonio Ongaro,' Paris, 1595, in-12. Beauchamps lui
attribue encore : tes Etranges et , Merveilleuses Traverses
il' il motif, tragédie qui parut en 1605 ou 1685, suivant Rigoley
de Juvigny ; mais on peut présumer que celte dernière date est
une faute d'impression. Lacroix du Maine parie d'une tragédie
d'Andromaque de Brisset, qu'il avait vue manuscrite. Celte
pièce n'a point paru. Brisset vivait encore en 1595.
BRissto, en latin Brixius (César], historien du xvr siè-
cle, était de Césène dans les Etats de l'Eglise. Ayant employé
ses loisirs i rassembler des matériaux pour l'histoire de sa pa-
trie , il les publia sous ce titre : Relaxione delV antica e noble
citta di Cesena, Ferrare, 1598, in-4». Ce volume, rare et re-
cherché, a été traduit en latin par François-Marie Farrini. Cette
version j été recueillie par Pierre Burmann, continuateur de
Grsvios, dans le tome ix du Thésaurus antiquitatum Italim,
BRissoiDE, s. m. (hist. nat,)f sorte d'oursin fossile.
BRissoN (Barnabe), avocat générai et président à mortier
au parlement de Paris sous le règne de Henri III;, était égale-
ment distingué par rétendue de son savoir et par l'élégance et
la facilité de son éloculion. Sainte-Marthe comparait son élo-
quence à a un petit ruisseau qui traîne mollement son cours sur
I émail d'une prairie. » Après avoir rempli plusieurs missions
diplomatiques d'une haute importance pour le compte de
Henri lit, Brisson rédigea, sur Tordre de ccprince, le code qui
porte son nom , et présida la chambre rdyab , commission
établie pour punir les dilapidateurs des deniers publics. Lorsque,
f)ar suite des j^remiers troubles de la Ligue, Henri III transféra
e parlement a Tours, il v eut dissentiment entre les magistrats
de cette compagnie sur la conduite qii'ils avaient à tenir. Une
parlie se rendit dans cette ville; maisla plupart préférèrent res-
ter à Paris, et Brisson fut du nombre de ces derniers. Cette cir-
constance le fit taxer d'ingratitude envers le roi, et suspecter
d'intelligences secrètes avec les ligueurs. Mais les écrivains con-
temporains l'absolvent généralement de ces reproches, et le
journal de TEloile dit qu'il avait les fleurs de lis gravées bien
a^vant dans le cœur. Sa mort tragique répond mieux encore à
ces accusations. Devenu suspect aux Seize par une protestatioB
courageuse en faveur de l'autorité légitime, il fut traduit le 15
novembre 1591 devant le tribunal sanguinaire , et condamné à
mort sans avoir pu même présenter sa défense. « Prenez donc
ma vie, s'écria Brisson , puisque vous vous déclarez ouvertement
des assassins ; mais accordez une grâce à un vieiUard qui fut
toujours fidèle à sa religion. Promettez-moi de ne point brûler
un grand ouvrage de jurisprudence qui m'occupe depuis plu-
sieurs années; j'y attache plus de prix qu'à la vie. — < Mal-
heureux I lui répondit l'un de ses prétendus juges, tu t'occupes
encore de l'estime des hommes, quand tu ne dois plus songer
qu'à rendre compte à Dieu I » A ces mots, Brisson s'agenouTllê
et se confesse; mais, avant o^noe qu'il ait accompli cet acte de
pénitence, il est saisi et étranglé. ^ Indépendamment du Code
de Henri III, ce magistrat a laissé un assez grand nombre
d'ouvrages de jurisprudTence et d'histoire. Boulléb.
BRISSON (PiERRS). frère du précédent, né conmie lui à
Fontenav-le-Comte, y fut sénéchal et mourut en 1590« On a de
lui : l"* Histoire et vrai diseourt des guerres eiviies èe pa^
de Poitou, Aulnis, XaincKmge et AngauwMie, éepuie 1574
te
\\\\
i'aièil
(Ami
jusqu'en iSTé, Paris, 157S, io-S». Le style eo en
pour k temps, les évéaements exposés avec ioieir
trigues des cbds des traubles bien dévelvfipées. T
et nourriture du prince , départie en kmU livres^ 1ht»,
in-foL C'«st une Iraductioa de l'ouvrage de Jérdâetka
régis insiitutione ei disciplinm,
BBissoN ( Marcol L ) , né en 1740 d'un boucWr 4t
Aignao (Loir-el^ber). D*abûni dcsIôiéÀfcUtecdr'-
entra daas le barreau de Paris ; piûs, lors de J'etildcs
en 1771, il fut bailli du cosié de Celles, subdélc^ de I
dance de Bourges et délégué de TadministratiaR )aR|Qci i
épocjue où il embrassa a^-ec passion la cause révolatm-,
fut élu procureur ayndicdu départemest de Loir<€t<Q»
député à rassemblée législative , eu on le noRNua rm '
comité de législation civile et criminelle et de celui dci
Réélu k U conventioR , Brisson vota la OKHi de Lom
appel m sursis, et après ia session il devint juge aui
de Paris, commissaipe du directoircâ BIms, et jurbm
criminel de ûelAe ville, où il mourut en 1805 al '
n'avoir pas vu se réaliser les ea|iéraHoes qu'il avait
la révoéution.
BBissaN (MATHtRm-JcRSEFfl), né à Fonleu
3 avril 1723, nort à Broissi près de V^ersailksle
enseigna la physi(^ue et l'histoire naturelle aux eibifc
France, fut nomme censeur royal , menuhre de Xsr^-^
sciences et ensuite de l'Institut. Attacbé daus si
Itéaumur, il suivait les travaux et œ savant, ï
opérations, et finit par diriger son cabinet. Lorsque \Ék
mourut, Brisson fut appelé à lui succéder dans lick _
pliysique du collège de Navarre. A cette BiémeéiR^ltiMi-
vernement lediaroeade faire éle%-er des paralonReim«fl»
sieurs édifices publics, avec le droit de contrôler ceux qé waà
été posés en plusieurs lieux par des personnes daHM^oi
suspecter l'expérieBce de ces sortes de choses. Bnnoi, pal
temps avant sa mort , fut frap(>é d'une attaque d'apoçloxlf
lui enleva entièrement la mémoire ; ses coRUiituum, « •
venirs, tout disparut, jusqu'à l'usage de ia langue ftini:
dès ce jour il ne prononlpa plus que quelques iRott ée \èm
poitevin qu'il avait parle dans son enunoe. Ses ounsge*^
1° Système du régne animal et ordre des oursins iemr,>
duit de Thokleio, Paris, 1764, 3 vol. in-«*. ^ TêUmt
xoohgie , sous ce titre : k Règne anitnal,6m8étne0âàm
Paris, 1756, iu-4«. 3» Ornithologie un Méthode tmkmtiè
division des oiseaux en ordres, sections, genres, esfèm^l»
variétés ; on y a joint la description exacte de chR|ae «p*
avec les citations des auteurs qui en ont irailé siiam
quiU leur ont donnés,eic,, Paris, 1760, 6 vol. inU». Xstaip
parût V Histoire des oiseaux de Buflbn, cet ooirage^»
plus complet. L'auteur y a suivi, en ce qui regink te *
criptions, la manière de Linné , quoiqu'il n'ait pâsa<M|Ua
entier sa classification. 4** Histoire de téiectrieité, IrMi**
Priestley , Paris. 1771, 3 vol. in-12, avec des notes; lij f*
parti contre la théorie de Franklin, en faveur de celle dfr*
Nollet , et cherche à y rabaisser Priestley. 5» Dictionmnf^
sonné de p%w^«# , Paris. 1781, âfol. in-4», avec itJi»^
4 vol. in-4«. e» Observations sur les nouoelles iecmam
aérostatiques et sur la probabilité de pouvoir ^ *
ballons, 1784, in-8» et in-4». 7» Peesmteur spédfff^
corps, 1787 , in-4«. d^ Principes élimenioirss ^ l^
naturelle et chimique des substances minérales, ^]^'**Z
9" Elémenu ou Principes physico^hisniqmes , P^vî*"
(1800), 4 vol. ifl-4», ouvrage qui fut a^loplé pour ««'^T
traies. I.a première édition avait déjà paru en 1789, 3 w-*^
10» /ujlmclioii sur les nouveaux poids et mesures, m^
aux mesures et poids anciens, an Tiii(l800); 1«<««P^
dente, U avait fait puraltre soo Instmetion sur Iss soi^
poids et mesurée, ^, . ,-_^
BRissM ( Pibrrb-Ratiioiid ) , né à UtÉtm f itf»^
Garonne) le SR janvier 1745, entra dans la ««nnc,»»»^
magasin du SènégsA en 1779. Après «R voyage <R rnj^
1785. il retoRTuak àaon posAe, lorsqRtle '«■•^•'i^^^
vait fut jeté sur la côte d'Afrique, un P«»^, ••^"ST-iB
Blanc, et tous les passagers ftwent dépouillés ^ **^
par les Maures LabdMeba. Brisson fat ckargédt ^rv^
i Souara; ce maidiaBd sachanjea da la pétitloR MCVV
Nentùt Brisson fut rendu à la libcrié avec ^J^^
tDons d'infortRoe qui avaient survécu. Il ••"rT'Tir^
lor, arriva vers k fin de déccmbcR 1786 à ^^»^*J^
bientôt
gDoni
dur, «-riva vers la fin de décemRCR 17ur a «-•«•» T"^
soiiRRtR, apnb aveir revu 1r FrROce, il measm^^'^
(4«)
kprèsdi»èoit aoitdeséloar^ilrefintdaiwsaiNilrieyOÙil foi
■ccesnteoMBl commÎBtaire des dasses à Seviilwreià SainC-
Ino de Lat , et sous-c^miiNSsalre de narine à fiayonne en 1 79&
Bqi>n I79S. Admis à la retraite , Brisson movrot à Moissac
Rs iHSû. Ûki a d* kn : Histoire du nwkfrage et <k la coptivUé
)ê M.éê BriM9» , wec Imdeteriptitm deê dé$erti <t Afrique
^t le Sénégûljuêou'à Maroc, Génère et Paris, 4780, in-S^.
Bftissw (Bakharê), né à Lyon le 13 octobre 1777, étudia
I collège de haUj, entra à l'école des ponts et chaussées , pois
recale polytecfan«j«e , et dès Tâge «le vingt ans pablia , de
■unao avec Damis de Torcy, un Mémoire $ur l'art de pro-
lif kscmnauœ de navigation, où il émit une méthode iienve ,
wt et facile. Brisson fnC aussitôt employé au canal dv Rhône
i Wtfw (depuis canal de Monsèenr) et à celui de Saint-Quen-
I ; il s'y disCmgvft dans le percemenl et la construction des
1 galeries semterrawif s qtn font partie du biez de partage
I second canaL A trente ans il fut nonHné ingénieur en chef
onpbyé pendant sept années, dans le département de l'Es-
il, anx mers travaux de communication et à ceux contre
(inendatiens. En ISfion cofiia à Brisson le service du dé-
nnnent de la Marne; plus, tard on le chargea de l'étude du
Bal de Paris à Tonrs et a Nantes, et il devint tour h tour pro-
lewr de eonsiruetion à l'école des ponts et chaussées, inspec-
ir de cette école, secrétaire du conseil général d'administra-
B des ponts et chaussées et inspecteur divisionnaîre. La
{raihilion oregressiye que les roules publiques subissent en
Mce par rimpossihitité de faire face aux dépenses de leur
tretien, tt leur ruine inévitable qui doit être la conséquence
IB ou moins éloignée de cet état de choses , ayant excité la
Ivoyancede l'administration et dirigé ses vues vers la cons-
«tion des etmnn , Brisson fût appelé à faire partie d'une
nwissioB spédalement instituée pour cet objet important
ntérét pntrfie. Cette circonstance lui donna lieu de composer
grand trayril sur la canalisation de la France, où il découvre
Us les directions des gprands canaux possibles sur toute la
<ace du royaume , ainsi (fue leurs points de partage , leurs
branchements et leurs misons entre eux. Une compagnie
liculièrt demanda à Brisson un projet de canal de Paris à
isbowrg, (m'it traça avec d'incroyables avantages en n'éta-
nant qne deux seuls points de partage des eaux pour fran-
rtes quatre ehotnes de hauteurs existantes entre les trois
lëes de la Bfeuse, de la Moselle et de la Sarre. Brisson mou-
à Nevers le 25 septembre 1828. On a de lui : Essai sur fart
frqjeier les eananœ de navigation , dans le tome tii du
trnal de Vérole poiyêerhnique. — Notice sur les travaux
hstés dems le département de t Escaut, dans le Recueil h-
ftaphique de l'Ecole des ponts et chaussées. — Projet d'un
^ de Bruges à t Escaut, — Projet d^un port marifimeà
tt*«n. — Traité des ombresy faisant suite à la Géométriedes-
»*ive de Monge. — Observations sur divers travaux de cons-
TÉim, dans le recueil cité ci-dessus. — Plusieurs Mémoires
*^fy9e présentés à Tacadémie des sciences sur rintégration
êqaations linéaires aux différences partielles , à coefficients
étants.
■iissoifllTS, un des ils de Priam.
BiSMyr (PiEBRE), né à Fontenay-le-€omte en 1470, reçut
:3nnet de docteur dans la faculté de médecine de Paris en
■. Il ftf d'abord une étude sérieuse de la doctrine des Ara-
; mais il abandonna bientôt ses premiers maîtres, pour ne
acher qii*aux médecins grecs, dont il devint le plus zélé
•*-•» • ce ne fut point par inconstance qu'il changea de
qa'il ne quittait qu'avec peine : conduite sîngiilière qui l'exposa
jsan
n de penser. Gomme il avait remarqué que la plupart des
•âges qui portent le nom des médecins arabes ne sont que
traductions informes des livres grecs, il ne tarda pas à
Tcevoir encore (^ue la doctrine de l'andenne école y était
souvent maltraitée, (fuelquefois même déshonorée par les
s de cette vanité arabesque dont les tradacteurs avaient par-
t leurs ouvniffes. Ces reproches ne regardent cependant
I Im généralité des médecins arat>es ; il en est parmi eux
»e sont distingués de la foule et qui ont fait honneur à leur
îssion ; mais ils n'en doivent pas moins céder le pas aux
s , leurs maîtres et les nôtres. — Brissot passa un temps
idéralile en Portugal. L'amour de la botanique l'avait con-
dans ce royaume; il était même dans le dessein d'aller
ariser josqne dans le nouveau monde ; mais il s'arrêta â
1, oà il mourut en 1529. Il ne voulut jamais se marier, de
d'être distrait de ses études par les embarras du ménage ,
mnne H n'était point aride du gain , quand il avait la va-
!ie deux testons dans sa poche , il refusait souvent d'aller
«s malades chei ^ on le demandait. Ce n'était point par
Rir qu'il en agissait ainsi ; c'était par attachement à Tétude,
à mille reprocfaes.'Mais l'amour delà science l'em'porta toch-
joun chei Hu sur celui des richesses; dès qu'il avait amassé de
quoi vivre, il se renfermait dans son cabinet tout aussi long^
temps que de nouveaux besoins ne l'obtigeaient pas d'en sortir.
Nous avons de lui un ouvrage qui Ot beaucoup de bruit ; il est
intitulé : Liber de incisions venm in pleuritide morbo , shjo
Apologia qua docetmr per qua loea sanguis mitti debeat in
viseerum inflammationibus» prmsertim in pleuriOde, Parisiw ,.
1525, in-4«; ibidem, 1538, 1622 , 1630, in^«. Les deux der-
nières éditions forent tellenent augmentées par René Moreau ,
qo'ilen a presque passé pour auteur. Basilem, 1529, in-8»;
Venetiis, 1539, avec d'autres pièces sur la même matière. — fî
y a une édition antérieure à toutes celles uu'on vient dTindi-
qner; elle a sûrement paru du vivant de Brissot, puisqu'il ne
composa cet ouvrage c^ue pour répondre à une longue et désobli-
geante lettre qu'il aurait reçue d'un de ses confrères pendant son
séjour à Ebora. 11 avait introchiit dans cette ville , ainsi qu'à
Paris, la méthode de saigner du côté affecté dans la pleurésie ;
mois, comme cette pratique ne plut pas à tout le monae, elle lui
attira des censures sévères; on poussa même le ressentiment
jusqu'à lui intenter une îorte de persécution parce qu'il s'éloi-
gnait de la doctrine des i'.rabes. Sa méthode a cependant pié-
valu dans l'esprit de plusieurs médecins^ qui l'ont appuyée sur
la raison et t'expériencr. R^né Moreau l'a soutenue dans les
éditions de Touvrage de Brissot qui ont été publiées par ses
soins; et, malgré ta cla.neur dont les écoles ont retenti contre
lui, il a prouvé qu*il étrit quelquefois pennisde penser autre-
ment que les Arat)cs. !>• nos jours, Daniel Tril 1er n'a non né-
gligé pour étayer le sentiment de Brissot sur la saignée directe ,
ainsi qu'on peut le voir dans son excellent traité Éie pleuritide^
qui parut à Francfort en 1750, in-8<>.
BRISSOT DE WARYiLLB (JeanPiebre), né dans le village
d'Ouarville près Chartres^ le 14 janvier 1754, d'un traiteur qui
lui fit donner une éducation distinguée. Aussitôt qu'il eut ter-
miné ses études en compagnie de plusieurs jeunes gens qui
depuis figurèrent dans la révolution , Louvet, bouteroue, Ser*
cent , ]'abt)é Chasies , Pétion , il métamorphosa Ouarville en
\Varville en Tanoblissant de la prticule ete , puis il vint se
fixer à Paris. Il travailla d'abord dans une étude de procureur,
on, par un hasard singuher, il se rencontra avec Robespierre,
son futur antagoniste. Exalté par l'ambition, le jeune Brissot ne
tarda pas à abandonner l'étude delà chicane, malgré les sollici-
tations de son père, et il publia sous les auspices de Voltaire, et
avec quelque succès, une Théorie des lois crimineUes. Com-
prenant un des premiers de quelle force puissante devait être la
presse dans les tentatives du républicanisme , il lança divers
écrits politiques qui lui valurent plusieurs incarcérations h la
Bastille. Madame de Genlis fot la protectrice de Brissot, et par
ses intercessions auprès du duc d'Orléans , eHe obtint sa mise en
liberté. — Après avoir épousé une des femmes de la duchesse
d*Orléans, qui devint lectrice de mademoiselle Adélaïde, Brissot
passa à Londres pour étudier le gouvernement constitutionnel.
Il y établit un club en faveur &s arts, des sciences et de l'hu-
manilé, et y fonda le journal du Lycée de Londres, Il fut aussi
attaché à la rédaction du CtmmVr d^ t Europe y feuille fran-.
çaise qui s'imprimait dans cette ville. Mais, ne trouvant en
Angleterre que des moyens d'existence précaires et insuffisants,
Brissot se vit forcé d'aller aux Etals-linis dans Tannée 178B.
Là, il s'enthensiasme des institutions américaines, et il s'em-
ploie à émanciper les populations que la Société des amis des
noirs voulait rendre à la liberté. Parmi cette société, qui exerça
une si grande inOnence sur le sort des colonies, et dont Brissot
fut un des membres les plus actifs, on remarque Claviére ,
Miratreau. Lafayette, Bergasse, la Roche foucaul t , Larépède,
Volney, Tracy, I^voisier, Pastorel , Pétion, Sieyes et l'abbé
Grégœre. Les premiers grondements d€t l'orage révolutionnant;
ayant traversé les mers, Brissot, désireux de se créer un nom
illustre, s'empressa de retourner à Paris. En coibboration de
Girey-Dupré, de Roland et de sa femme, et de Minibeau lui-
même, il publia pendant deux années U Patriote français ,
journal aux doctrmes novatrices qui le fit admettre dans la re-
présentation communale le 14 juillet 1799. Ensuite il devint
président du comité des rechercnes de la ville; puis, en 1701,
après onze ballottages snccessife, il f\it appeléà TassemlMée lépps-
lative comme député de Paris. Ce commencement d'élévation
devait attirer à Brissot des envieux, des ennemis, des calom-
niateurs; il n'en manqua pas, et V Argus fpêtnpMeï périodique ,
s'efforça de le perdre dans l'opinion publique par les plus hon-
teuses imputations. Il fut accusé d'avoir été l'espion des aristo-
crates en Angleterre, et, de retour à Paris, de s'être souillé d'un
BRISSOTIHS.
(4«4)
BBISTOL.
vol. Cette accusation^ qui oe put jamais être prouvée, s*aecrédita
au point que le mot brissoUr pa&sa en usage pendant quelgue
temps» pour dire voler. — Les républicains étant devenus ior-
midablesy Brissot, tout^puissant, se plaça à la tête du parti dit
briitoiin ou girondin, qui contre-balança la puissance de celui
de la Monlagne. Voyant dans la guerre la ruine la plus prompte
do gouvernement monarchique et Téloignement d*une partie
des forces des républicains qui lui étaient opposés, Brissot pro-
voqua la nomination du ministère girondm, composé de ses
amis Clavière , Roland , Servan et Dumouriez , qui s'empres-
sèrent de déclarer la guerre à T Autriche le 20 avril 1793. Brissot
fut aussi y en compagnie du chevalier Laclos, le rédacteur de la
fameuse pétition dite du Champ de Mars, où la déchéance de
Loub XVI était demanda , et qui souleva une insurrection
menaçante, comprimée à grand peine par Bailly et la garde
nationale. — Mab le pouvoir de Brissot inquiéta sérieusement la
Montagne et plusieurs même d'entre les brissolins, et il ren-
contra un redoutable adversaire dans Robespierre, alors accusa-
teur public près le tribunal de la Seine. Ce nouvel ennemi s'a-
charna après Brissot jusqu'à sa mort. Il fut le premier à le dé-
noncer au club des jacobins, comme traître à la patrie, qu'il
entraînait dans une ^erre onéreuse et inutile. — Pour conjurer
la tempête qui grossissait sur sa tête, Brissot chercha à se rap-
procher du parti du roi, et tout à coup ses écrits et ses discours
modifièrent les principes que jusqu'alors ils avaient développés.
Cette lactique ayant trompé son espoir, il s'amenda ; mab l'opi-
nion du peuple cessa de lui être favorable, et dès lors il ne put
remplir un des principaux rôles du drame lugubre qui com-
mençait à se jouer dans le sang. Paris ne le choisit plus pour
son député, mais le déparlement d'Eure-et-Loir l'envoya à la
convention nationale, où il ne fut distingué ^ue par les conti-
nuelles attaques de Robespierre, qui en ruinant cet homme
espérait renverser une faction. — Lorsque Brissot vota la mort
de Louis Wl à la condition que son jugement serait ratifié par
la nation , les montagnards s emportèrent contre lui en décla-
mations furibondes, et le capucin Chabot, confident des secrètes
pensées de Robespierre, accusa Brissot de vouloir, avec ses par-
tisans, fonder un gouvernement fédéralif à la tête duquel ils
étaient prêts à se placer. Le 31 mai 1793, Brissot et les giron-
dins furent expulses de la convention, et le 2 juin on les miten
accusation pour sauver Vunilé et tindivisibiliié de la répu-
blique. — C'était une condamnation de mort; Brissot tenta de
s'y soustraire par la fuite. Il fut arrêté à Moulins au moment où il
allait partir pour la Suisse. On le conduisit à Paris dans la prison
de l'Abbave. Condamné à mort par le tribunal révolutionnaire,
il fut guillotiné , avec vingt de ses collègues, à l'âge de trente-
neuf ans, le 31 octobre 1793. — On doit lui rendre cette justice,
Î[u'il ne profita jamais des occasions fréquentes qu'il eut de faire
ortune; il laissa sa femme et ses enfants dans la misère. Quant
àsa renommée, elles'éleva fort au-dessus de son mérite. Comme
orateur, il était peu éloquent, et sa parole n'était ni persuasive ni
entraînante; comme écrivain, son style est diffus et incorrect et
sa logique relâchée. — Les écrits de Brissot de Warville sont
nombreux ; voici les titres des principaux qu'il a produits, ou à
la publication desquels il a participé : moyem d'adoucir la
rigueur des lois pénales en France, sans nuire à la sûreté pu-
blique, couronné en 1780 par l'académie de Chàlons-sur-Marne.
— Un indépendant de l'ordre des avocats sur la décadence du
barreau en France ^ 1781. — Théorie des lois criminelles,
ilSï.— De la Vérité, ou Méditations sur les moyens de par-
venir à la vérité de toutes les connaissances humaines , 1782.
— Le Philadelphien à Genève, 1783. ~ Bibliothèque philoso-
phique du législaleur , du politique , du jurisconsulte , 1782-
1786. — Tableau de la situation des Anglais dans tes Indes
orientales et tableau de tlnde en général, 1781-1785. — Jour-
nal du Lycée de Londres, 1784. — Un défenseur du peuple à
l'empereur Joseph II, 1785. — Emamen critique des voyages
de t Amérique septentrionale , par le marquis de Chatellux,
1786. — Voyage en Europe , en Asie et en Afrique , traduit de
l'anglabdeMakintosh, 1706-1781. — Lettres philosophiques et
politiques sur l'histoire d'Angleterre, 1786-1790. — De la
France et des Etats-Unis, ou De l'importance de la révolution
de tAnuh'ique pour le bonheur de la France, 1787. ~ Le Mo-
niteur, Bliribué à Brissot, Clavière etCondorcet, 1787. — Point
de banqueroute, on Lettre à un créancier de t Etat, 1787. — .
Des administrations provinciales , 1788. — Nouveau Voyage
dans les Etats-Unis de l'Amérique septentrionale, 1791. — la
Chronique du mois, journal, etc., etc. Lorembbrt.
h4 BRissoTiNS. Les républicains français désignés sous ce nom
avaient élu Brissot leur chef, comme le premier quieùtatlaqué
par ses écrits le régime qu'ils cherchaient à abolir , et comme le
partisan le plosdévooé de leurs doctrines réibmatnoei.bk
ciété des amis des noirs fournit de ptûisants pntélTto 1 1
Parti naissant , et la publication du journal le PatHoufreim
augmenta rapidement. Ses membres rêvaient, dans leun %
ambitieuses, une restauration dont ils espéraient profila, «i
laquelle ils travaillaient ardemment en s'eflbrçaBtd'iiMaMr i
rovauté pour s'élever sur ses débris. N'est-ce pas là ïhA^
vulgaire de toutes les factions politiques? N'est-ce pu cfUe m
de la Montagne, qui tendait au mêmebutque la&ir(NUt,iM
avec des moyens différents? A des convictions oofucienàev
et arrêtées , à des principes moins subversifs et d'ooe euati-
{dus facile que ceux de la Montagne , les brissotins joigaix
es talents et la popularité; aussi, pour déconsidérer et fM
redouUble , Robespierre, Chabot, SainUJust, Camille Du»
lins et tant d'autres le frappèrent à coups redoublés dans la pr
sonne de Brissot , son chef. Les calomnies incessaoto Im»
contre cet homme, qui toute sa vie resta intègre, sednerttn,
sur les brissotins et furent perfidement répandues pir ks u.
tagnards , si intéressés à déchaîner les passions dapeoplecjttï
les ennemis de leurs dogmes san^inaires. Maigre les oàne
imputations et les honteuses menées de la Montagne, les brkr
tins gardèrent longtemps leur popularité , et sans Robo^
et les jacobins, ils l'eussent peut-être conservée asset wm
pour renverser les septembriseurs et épargner i la FnfiK^
pouvanlables attentats. Tour à tour accusés d'avoir rédigr, f«
entraver la marehe triomphante de la république, li bon
pétition du Champ de Mars, d'avoir provoqué deooacerlm
Bailly et Lafayette la loi martiale , quoique TarresUtindrc
général fût l'ouvrage des brissotins, de s'être vendwi keom,
quoiqu'ilseussent activement et ostensiblement traii&tNR&-
versementdu trône, d'avoir voulu sauver IxKiis XYl^mlin
leur vote pour sa mort, mais pour n'avoir pas pris ooe lè
personnelle à la journée du 10 août, on leur repnKbuinar
leur lutte contre la commune depub le 10 août josqQtii
septembre, leurs protestations contre les massacres, leor Re-
lance au tribunal extraordinaire, au système inquisiteor, a
maximum et à l'emprunt forcé. Ainsi les brinotiDSieiiR
chaque jour contraints de défendre leur vie menacée; ce ^*
firent jusqu'au dernier moment, sans cesser de «wt^rk»
principes politiques. Le décret d'accusation des brisstt.
demandé très-souvent et avec acharnement, fut enfin jNÔeiir)
la convention par Saint-Just. 11 contenait la reprodiKtiN*
tous les griefs amoncelés contre eux. Des pèLitions impéri*
rédigées par les jacobins forcèrent la convention à fadofrtfr.U
brissotins furent arrêtés et conduits à la Conciergerie. Fov^
Tainville dressa un acte d'accusation disne d'un tel boorrMt
leur jugement suivit immédiatement celui de la noble d^
lunée Marie-Antoinette. Le 38 octobre 1793 , Brissot, Gaiw.
Lasource, Vergniaud, Gensonné, Lehardy, Mainrielle, w*
Boyer-Fonfrède, Duchastel , Duperret , Carra , Valaié,Li«
Buprat, Sillery , Fauchet, Lesteyt-Beauvab, Boileau, A»**
et Vigée furent amenés devant le tribunal extraordÎMire ff.<
cette occasion , prit le titre de tribunal révolutionniife u
débats dorèrent trois jours. Les brissotins se défendirtnt j«
justifièrent dans un langage noble, éloquent et éoeniqQ^ ■"
de quel succès pouvaient être couronnés leurs eflortt."*
furent tous condamnés à mort , et dès le lendeiDiiDjJj_
octobre, conduits à l'échafaud dressé sur la place de ta Rf*''
tion. Ils moururent tous avec dignité et courage.
BRissoTiSME, S. m. doctrine ou principes de Bn««t«'
ses partisans.
BRissus (hist. nat.), espèce d'oursin de figure (W,*»
des sillons crénelés et ponctués au sommet.
BRISTOL [géogr,), ville d'Angleterre, sur rAvoo,*^"*
de son embouchure dans le canal de Bristol. La P**^*!**!
la rive droite dépend du comté de Glocester, et laulrt^^I
de Somerset. Elle est mal percée et mal bâtie, à IfiJ*
des faubourgs. On y remarque le pont sur l'Avon.sous wp
bâtiments passent a pleines voiles, la place de la ^^"î ^rï!
square) , ornée de la statue de Guillaume III, et <***[**^
la maison de ville, la maison du conseil, la bourse, ^^^'^^
théâtre, la cathédrale et l'élise Sainte-Marie R«<Wifcl»T
plus belles du royaume. Elle possède un grand '•^^ÎJJJ!/-
blissements de bienfaisance, un collège et une |*»****J|
des fabriques d'épingles, de savon, de produits chJBWflJj^
faïence, des raffineries de sucre et des usines à ^'■^^J*??,
râbles. Cette ville est l'un des premiers ports coimn«^ ^
Grande-Bretagne; elle entretient des rdations ^ï**'''^^
l'Irlande, les Antilles et l'Inde. L'Avoii "^tAlw^^pr^
plus grands navires. On y construit des bâtiment*. ■»^
88,000 habitants, et est une ville fort ancienne; eUea'
'uriluiaphrey, sur lequel il dvitl obtenu un avantage marqué,
''lissa voir pour la première fois ses sympathies pour le catho-
><:bme. En 1569, persécuté pour son atiacliement i l'ancienne
-i-1igiun,il vinlseréru^icr à Ix)uvain, où il prit le Innnet de
Wleur. Il exerça plusieurs emplois dans le collège anglais de
clip ville. Dévore par une maladie de consomption, il retenait
Ijiis sa patrie demander à l'air nntal la santé que n'aiaicnl pu
i>ji rendre les eaux de Spa , Inrsqu'il mourut à trois milles de
l.'indres. On a Je lui les ouvrages suivants i 1° Molift du doc-
•'HT BTitlow { Anti'Heretical Molivt ) . Anvers, I77i, in-8",
r.iduits (te l'aoglais eu latin par le docteur Worlhinglon ,
\rras et Douay , leoS, in-l"; 2° Sépliqut à Guillaume Fulk
l'n anglais), punr la défense du docteur Alan dont il était en
juclquc sorte le bras droit, et pour celle du Traité du purga-
oi're, dont cet illustre ami était l'auteur, Louvain, 1580, jn-4'';
'•" CingaanU QMittiont prapiiiéei par Ut calholiquri aux hé-
l'iiguei {enangÏBisj , Londres, 159-2, in-4°; 4° Veritate» aurta
>'. Jt. Ecc/eiia, etc., lGi6; 5° Apologie du docteur Alan et de
'nu leur lui-mfmt.
BSISUHE ( mécan. ). On apoelle ainsi les espèces d'articuh-
i'ins qoi servent i relier ensemnielcs différentes parties d'un
<iul, de manière qu'un j)uisse les séparer, les réunir, les fixer
i^insuoedirectionrectiligne, les disposer en angle, en plier les
>i.inclies ou les pièces les unes sur les autres, les raccourcir , les
''iidre, etc. C'est dans l'un de ces sens qu'on dit, Uncompas
i'3i, Unfutilbriié, Une régit britie, etc.
BKi5CKE(&Iii«on), pièce OU figure que l'on ajoutait aux bla-
IIS, pour distinguer les cadets et les bâtards d'avec les aînés
\ei flh légitimes; tels sont le lambel, ta cotice, le béton, etc.
- ces mots).
ISRITA.VXICDS(TlBÉRIDSCLAtJDIVSGËRMANIClIS), ni lan
Home 794 et de J.-C. 43, de l'empereur Claude et de Mcssa-
<^, reçut le surnom de Britannicus, que le sénat avait décerné
' 'tn père après la conquête de ta Bretagne. Celait l'iiéritier du
*"' des Césars. Mais l'impudique Mcssaline ayant été tuée
I l'ordre de Claude et à l'instigation de l'affranchi N3r('is.se,
II confident, et pour ainsi dire son tuteur, dans les jardins
l.iieullus qu'elle avnîl achetés du sang de leur priipriétairc,
;rippine, lîtledeGermanicus, épousa l'empereur, elsonambi-
>ri ne négligea rien pour s'assurer le pouvoir. Elle maria d'a-
rt) son fils Domitius Néron, issu d'un premier lit, à Oclavic,
iir de Britannicus, et bientôt, s'autorisanl de rcxcniulc
V'ignsle qui, bien qu'il eot an pelil-rils, avait admis Til)ère
>ii'> s» ramille, elle obtint par son artificieuse adresse l'adop-
'Il de ce Rième Néron par l'imbécile Claude. Elle osa plus
"ire : de concert avec son fils, elle fait empoisonner Tempe-
ur, et Néron est prt)clamé César. Mais Britannicus, considéré
inmeseol successeur légitime, réunit de nombreux partisans.
>nienna k grand'peine par tes persécutions les plus actives, ils
siialevèrent à divers intervalles, et leurs révoltes inquiétèrent
rir-asemcnl Néron et sa mère. Ne voyant tous deux leur salut
1" dans le crime, ils n'hésitèrent pas un moment. Agrippine y
lit tellement habituée I et Néron, si digne d'elle, préluda [)ar
nn-urlrede son frère à un nouveau parricide. ^Une tentative
'nipoisonnement ayant d'abord échoué, l'empereur luirmème
'Jt préparer une seconde par la célèbre empoisonneuse Lo-
-'■', et ce Tut sous ses yeux, dans son propre palais, que les
■.lis eurent lieu. Aussitôt leur réussite, le vertueux Britan-
" »s, qai n'avait ni encourante ni soutenu les efforts de ses par-
>jns, (>t auquel il avait été facile de prouver son innocence,
1) coniriéi on splendide festin, l'an 806 de Rome et 56 deJ.-C,
<-ron loi ofTrit celte réconciliation publique au milieu de toute
' runesse patricieniie de Roioe. Une coupe empoisonnée Tut
ri-sentée an jeiuM prince, et i pdae l'eut-il approchée de ses
mes sur plusieurs auteurs latins, tels que Perse (Venise, iWl,
in-fol. ; Paris, 1507, in-4''), Térence. Piaule, Horace, Lucain,
Ovide, Slace et Juvénal. Cette dernière édition a été réimprimée
àParisenl6i3,in-4°.
BRITANNIQUE {géogr.anc), nom que lesanciens géographes
donnent i la mer qui s étend entre l'Angleterre et la France, et
que les modernes nomment la Mancke. Ce nom lui vient de la
Grande-Brelagne, dont les terres resserrent d'un cùté l'Océan
Britannique.
URITANMQUE [Ehpire^ (géogr.). En moins de deux siècles,
moyen de sacrifices, de peines cl de travaux inouïs, l'Angle-
terre, <jui n'occupe qu'une partie de la Grande-Bretagne, l'une
des moindres Iles du globe, est parvenue à élever un empire qui
s'étend sur le monde entier. On ne sait vraiment qu'admirer le
plus, ou du peu de temps qu'il a fallu pour l'établir, ou de l'ad-
mirable cspnt de suite qui a présidé à sa création, et dont la
politique romaine offre seule fexemple. Nous allons examiner
successivement les divers éléments de cette puissance formi-
dable , devenue en quelque sorte l'arbitre de la terre. —
Etendu». L'empire britannique se compose des divers terri-
toires et contrées suivantes :
EN EUROPE.
PopulUloil.
L'Angleterre 13,088,6*0
La principauté de Galles 8^16,189
L'Ecosse 2,292,73»
L'Ile de Man, les Iles uarmandes et les Sorlingues. . . lOU.lTS
I^iSlielland.lesOrcadesetlesHébrides Ui^.'MO
L'Irlande 7,810,401
HclKoland 4S.0OO
GibralUr 15,0<W
Malle ti5,l^
33,447,415
EN AMÉRIQUE.
La Ruuïelle-Bcetagne 600,000
Le Canada 88.1.156
Le N ou veau-Bruns» Ick 119,457
I.* Nouvelle-lîcosse et le cap Breton 14'i,5i8
L'Ile du Prince Edouard 32,39S
Terre-Neuve CO,OM
1.739,833
Anlittet.
Antigoa !î5,lU
I.fl Barbade 109.91»
La [>omlnique 18,830
Grenade 2»,123
La Jamaïque 3tl,6»»
Munuemt '.05»
Nevis H.*M
Saint-Christophe 25.273
Siinte-Lacie 18,148
Sailli-Vincent 27,12»
Tibago H-90t
Tortola ■ '^■^^
Anguilla 3.080
La Trinité ■15.98*
Les Lucayes i»,bH
«75,385
BRITANNIQUE. ( 42« )
Population.
Les Bcnnude» • 8,720
La Guyane 96,502
HoDdurasl 5,958
Les ties Malouines 2,400
111,660
EN AFRIQUE.
Le cap de Bonne*£spérance 151,954
55,525
5,745
95,508
10,050
5,000
250
6,600
Sierra-LeoDe *.
La Gambie
ne-de-FraDce
Cape Coust-CasUe, Akra, etc., etc.
Saiote-Héléne
L'Ascension
LesSerchelles
DANS LA BfÉLANÉSIE.
284,580
Les Noavellfs-Galles da Sud
La Tasmanie
Swan River
Colonie de la côte méridionale de 1* Australie.
85,000
57,000
7,600
2
129,600
Produiis ierritoriaux et manufaeturiers. — Noos allons
donner d*après Moreaa de Jonnès» mais avec la modification de
£1qs de 5 billions et demi en sus qae nous lai avons fait sobir^
I Talenr da produit brut du Royaame-Uni en 1856.
PRODUITS DU SOL.
Fnncf.
Produit de la culture (céréales et autres cultures). 1 ,846, 650,000
Produit du domaine agricole, bols, plantations
communes, pâturages 5,411,650,000
Maisons 592,855,650
Wnes 650,885.100
Produit général du sol 6,502,016,750
ioOSSB.
Produit de la culture 2,415,700,000
Produit du domaine agricole 580,620,000
Maisons 38,468,000
Mines 54,619,900
Produit général du sol 5,069,407,900
niLAjn».
Produit de la culture 1,214,450,000
Produit du domaine agricole 1,755,450,000
Maisons 75,117,950
Bines 1,784,000
Produit général du sol 5,024,801,950
INDUSTRIE AGRICOLE.
IVavail des c'aevaux 2,700,000,000
Bétail. Viande de boucherie 1^468,542,000
— Cuirs et peaux 117,151,000
— Suifs et autres produits 174,568,000
— Beurre et fromage 545,575,000
— L«dt 675,000,000
Tlowpeaux, laine 166,250,000
Total 6,746,866,000
BftiTAinriQuiE.
INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE.
Bière
Esprits alcooliques
Tissus de coton et coton filé.
Lainages
Toiles
Soéeries
Peaux et cuirs
Quincaillerie et poterie de fer.
4)0,OOAéi
3ÛO,O0U.i|
900.000^
540.0(»Ja
4&0.0u(k.«
Verrerie, poterie, porcelaine.
Bijouterie, orfèvrerie
Papier, papier peint, impressions
Autres manufoctures et fabriques
Produit de Tinduslrie manufacturière.
PÊCHES.
175,nûtj*
4,790.430,*
600,000 barils de harengs h 15 francs.
870,000 barils de morue à 12 francs.
Huile et fanons de baleine
Autres pèches
Total.
10,W'.w
I5M-*
W.W,0
Valeur totale du produit brut du Royaume-Uni. . 23^(WAD
Articles omis, par approximation. ....',... i^W^
Total cÉwi^AL. . . 23,91S,MÎ.«
Il est essentiel de remarquer qu'il y a dans ce i«W«*
valeur prodigieuse qu'atteignent les produits du béUil
troupeaux, car les causes et les effets se confondent pow*
dire. A plus forte raison, le prix des matières première pir*ï
devoir être diminué du montant de chaque production a*
Irielle ; car, par exemple, la valeur de l'orge figw^ ^^
{)armi les céréales et ensuite dans la fabrication delâb^:^
èr est énaméré premièrement an nombre de» P'IP*"'?*
mines, et reparaît en second lieu transformé en polene«wr
en coutellerie. Mais, outre qu'il serait fortdiflBaledeKpri
valeur des fabrications de celles de leurs roatièits P^y^
les métamorphoses qu'éprouvent ces objets tes f*"**'
différents de ce qu'ils étaient primitivement, qu'oa jw* ■•
les considérer comme tout autres cl entièrement ■••^JJJ'J'
Une aulre qui accroît l'expression niunériqoe de b w**
produit bmt des lies Britanniques, c'est le prix J*^**[J
réaies comparativement aux antres contrées de 1 »*^°PL«
156,000,000 d'hectolitres de grains divers que donne bf^
du Royaume-Uni, et qui y sont estimés, à leur minuDa»**
2,543,000,000 fr., ne valent, d'après les prixcouranteearn»
que 1,367,036,000 fr.; mais il est évident qu'on «IJ***^
réduire Icproduit bnit anglais. Les capitaox, le prix «"^
et les bénéfices sont proportionnés à la valeur do f***^
différentes causes accroissent souvent la valeur de ^^^
des Iles Britanniqoes ; et cependant elle devtait s «"«P^i
plusieurs sortes de ptoduils dont nous n'avons P" j*"??J'l
tels que la volaille, les osofs, le gWer, le poisson de mwj^
abeilles. Ces objets et ceux qui nous ont échappe 1»^
donner, eoinme on le voit, le chiffre cnie nons avons P***"T
résultat total.— Recherchons quels bénéficct doBnenl*»^
ment tous ces produits à ceux oui, à force d'expeii«CÉ,s«P'
et de travail, parvinrent à les obtenir.
PRODUIT NET DU ROYAUME-UNI EN 1«*
S«l. • Becterec
Angletm^. . . . 16,000,000 à 63 Cr. » c.
Ecosse 7,575,000 à 22 60
Irlande 7,900,000 k 51 75
51 85
l/)i5,0ÛÔ,^'
170,000^»*^
51,475,000 51 55 506,41» **
Angleterre à 10 pour cent, ^iSifl*
Ecosse à 10 pour cent, iis.!*
Irlande à 10 pour cent. — --^
« à cela on ajoute le produit de Tindustrie agricoley à 10 pour
eni, 575,000,000 de tr. ; celui de 11 nduslri& manufacturière, à
0 pour cent également, 472,000,000; celui de la pèche,
,000,000; celui des canaux, droits et chemins de fer,
dO,000»000; celui du commerce intérieur, â 5 sur
5,000,000,000 de valeur, 750,000,000; celui de la navigation,
oar 20,000 marins et 2,512,000 tonneaux, 41,600,000; celui
a commerce extérieur, à 10, sur 2,000,000,000 de transaction,
00,000,000, les dividendes des compagnies d'assurances et
aires, 62,500,000; l'intérêt des fonds publics de 1854,
H,550,000 fr. ; le placement dans Tlnde, 57,500,000; le re-
«u des fonds places à Tétranger, 120,000,000 ; le bénéGce des
inquiers, 225,000,000; les articles omis, 466,702.000; on
ira pour le total du produit net de la Grande-Bretagne une
leur de 6,000,700,000 fr. — Les bénéflces ou revenus, donnés
\r les productions de toute espèce, s'élèvent en produits bruts,
opriété Gnancière et industrielle, 18,000,000; en produits
!ls, propriété foncière et industrielle, 6,000,000,000. Ces
renus sont énormes; mais ils sont atténués considérablement
r les charges de Fimpôt, qui surpassent tout ce qu'a jamais
yé aucun autre peuple. Ces impôts sont, pour la dlme ecclé-
islique, 100,000,000 de francs environ ; pour les taxes des
roisses et celles des pauvres, 208,450,000 fr. ; pour TEtat
854),
CONTRIBUTIONS FINANCIÈRES ET INDIRECTES.
1,520,947,000 fr. Totai.. . . 1,629,597,000 fr.
sst'-à-dire que les impôts enlèvent 24 pour cent du revenu
Idu pays. — Richesse numéraire, L'Angleterre est, après la
ance, celui de tous les ËUts de l'Europe qui possède la plus
427 ) BRITANNIQUE.
pays de Galles nourrissent 5,000,000 de bœufs : l'une des ri-
chesses de l'Irlande est la viande salée de cet animal. Les feroocs
sont généralement tenues avec pins d'ordre et de propreté qu'en
France, et les fermiers se mettent beaucoup plus vite que les
nôtres au courant des nouveaux procédés d'agriculture. De tant
d'immenses possessions, le cap de Bonne-Espérance est lèsent
qui puisse fournir du vin. — Au milieu du siècle dernier,
l'Angleterre ne fournissait pas autant de tissus de coton qu'en
donne aujourd'hui l'une de ses fabriques : car c'est là la branche
d'industrie la plus importante de la Grande-Bretagne. En 1890»
les nianufactures existantes en ont tissu pour 925,000,000 de
francs ; elles font vivre 850,000 ouvriers et commis, et plus de
400,000 marchands, etc., etc. 1,875,000,000 de francs sont
engagés dans cette seule branche d'industrie, qui, déduction
faite de l'achat des matières premières et de la main-d'oravre,
donneunbénéflcedeplusdel95,000,OOOdefr. Les machines em-
ployées dans ces manufactures remplacent 80,000,000 d'hom-
mes. La matière première se tire des Etals-Unis, du Brésil, de
rinde et de la Chine. Depuis une dizaine d'années, l'Angleterre
cherche à entrer en concurrence avec la France pour les soieries.
Malgré cela, l'importation des soieries françaises a été, en 1830,
de plus de 15,000,000 de francs. 11 est vrai que les fabriques
anglaises fournissent plus de soieries que celles de tout autie
pays; mais elles sont moins estimées. Cette industrie fait vivre
700,000 ouvriers. En 1852, la Grande-Bretagne a tiré de
l'étranger plus de 28,000,000 de livres de laine, dont près de
1,500,000 fr. de sa colonie rc la Nouvelle-Galles du Sud; le
reste, de l'Allemagne et de l'iispagne. La fabrication et la vente
des laines occupe pr^ de 500,000 individus. La fabrication des
toiles appartient spécialement à l'Irlande, qui donne des pi^
duits très-beaux en ce genre ; elle occupe plus de 500,000 per-
sonnes. On tire des pays de la Baltique, et surtout de la Russie,
une quantité consioérable de lin et de chanvre. Les mégisseries
de la Grande-Bretagne apprêtent beaucoup de peaux: en
1850, les importations y ont amené 2,891,203 peaux d'agneanx
et de chevreaux. La fabrication de la quincaillerie occupait
370,000 ouvriers. — COMMERCE. La marine marchande an-
glaise, y compris celle des colonies, se composait en 1830 de
24,242 bâtiments, Jaugeant 2,581,954 tonneaux, montés par
156,800 hommes. En 1832, la valeur oflScielle des exporUtions
éiaitde l,100,000,000defr.En 1829, il est entré dans les ports du
Royaume-Uni 13,659 navires nationaux, montés par 122,183
hommes d'équipage, et 5,2ï 8 navires sous pavillon étranger, avec
59,342 hommes. 11 en est sorti, dans la môme année, 11,636
navires nationaux, avec 119,262 hommes d'équipage, et 3,094
bâtiments sous pavillon étranger, avec 58,527 hommes. Bq
1829, 4,796 navires anglais (le tiers de la tolalité) ont passé le
Sund pour aller chercher, sur les bords de la Balliquc, des bois
de construction , du goudron , de la poix , do lin , ^u jjan^
vre, etc. L'importation des vins, en 1832, a été de 6,879,588
gallons, dont 198,289 seulement provenant de ceux de France.
—RouUs. Canaux. Les grands travaux intérieurs, qui ont donne
Unt d'activité au commerce et à l'industrie anglaise, ont été
commencés sous le ministère Chatam, durant la guerre de s^
ans. Les routes de la Grande-Bretagne ont à peu près 9,000
lieues de développement. Quant à la canalisation, clic a fait,
en moins d'un siècle, des progrès extraordinaires. On compte
dans les Iles Britanniques 125 canaux, dont 97 en Angleterre,
5 en Ecosse cl 21 en Iriande ; leur extension totale^est de
2,588 millet un quart dans la proportion suivante : 2,o72, en
Angleterre, 149 trois quarts en Ecosse, et 66 en Irlande. Lo
sommeà dépensées dans ces diverses constructions se sont élevées
â 750,000,000 de francs. On compte aujourd'hui 59 liffnes de
chemins de fer en Angleterre, en Ecosse et en Irlande, tant
B-«-, .. v..^...^ p«9 uc *M/v,uw,«AA/ cciieucio*». AiiKH ui dchcvés qu'cH construction ou projetés; leur parcours WM
*eue donnée par la production, considérée dans sa valeur présente une longueur de 7il lieues, et la dépense ^' ^^JJ^J*
oloc, n'a pas cessé de s'accroître par des progrès continuels à 918,000,000 de francs. Le plus connu est celui de l^verpoei
mis nn demi-âècle. C'est là l'on des faits les plus intérêt- à Manchester, qui transporte 50,000 voyageurspar an ; cewn
ts de l'histoire contemporaine. Mais, comparativement à la de Londres à Greenvrich en transporte 1,805,000, ei ceim oe
-■ * " ' Londres à Cambridge, 1,178,216. —langue. L anglais, d».
lecte formé de saxon, de latin, de français et de quelques n^
danois et même celtiques, est la langue générale des liw m-
Unniques. Dans les parties septentrionale et occidentaledcl Ir-
lande seulement, on parie encore fertinrac^ on nleiidais, e^
dans quelques districts écartés de FEcosse, le ^«jf*^ ^™
ressemble beaucoup. — Religion, En Irlande, sur M<»,000de
population, on compte plus de 7,000,(W de cartiohq^
Angleterre, on évalue leur nombre à plus de 600,000. Tout»
reste de la population professe la religion protestante, quiseA-
vise en deux grandes branches : l'anglicane ou ^P\»«^£^»P«^
fessée en Angtelerre, et fa presbytérienne, dominanle en iscosse.
iquees depuis 1790, (|ui montent a 240,500,000, et celle qui
ralt être en circulation avant fa restauration, et portée à
6,000,000, on aura une somme tofale de 4,000,000,000. Too-
b», différentes causes ne permettent de l'estimer qu'à
000,000 de fr.; or, d'après ce qu'on a vu plus haut, ce chiffre re-
weole le qnart du produit, et a par conséquent besoin d'une
Tofaiion monétaire qui quintuple sa valeur. Pour arriver plus
lienient â ce résulut, et diminuer les graves inconvénients
I résultent de cette disproportion, le R^aume-Uni emploie
r une vaste échelle les banques et leur papier-monnaie. En
M, la valeur des billeU de banaue était de 730,770,000 fr.,
•t-à-dire qu'ils ajoutaient plus d'un tiers à fa valeur du nu-
Jraire drcufant ;loints aux autres papiers d'échange, ils éle-
ent fe monnaie de toute espèce en usage dans les Iles Bri-
ipiqnes à plus de 3,000,000,000. —En résumé, fa production
ncole et industrielle des Iles Britanniques, mesurée d'une
Aiére absolue, a quadruplé depuis 1785, dans l'espace de
quante-trois ans: elle a double pendant cette période, en
ird à la population, qui est maintenant ôlus de deux fois ce
die était il y a un demi-siècle. — Depuis 1801, elle a triplé,
trente-six ans, la valeur absolue qu'elle avait à cette époque;
i a doublé refativeroent à la population, car dans les qua-
ce années écoulées de 1783 à 1801 elle s'éfait augmentée
l^nent comme le nombre des habitants. En 1806, stimulée
' fa guerre et par le monopole du commerce maritime, fa
dnctjon britannique s'élevait à deux fois la valeur qu'elle '
It atteinte en 1801, et presque à trois fois celle de 1783 ; en
3» elle avait gagné un tiers en sus; en 1824, elle s'éfaîl
ore accrue; en 1836, la production, plus lente dans ses
grés, n'excéda pas de 550,000,000 celle de 1824. Ainsi fa
nfation, elle a diminué de un cinquième depuis 1813,
cnie de son apogée ascendante. Tel est le résumé du savant
enible travail de M. Moreau de Jonnès. — Industrie, D'après
alrul de Marshall, sur les 16,537,393 individus composant
opnfationdu Royaume-Uni, en 1831, on comptait 1,500,000
™>«f», 4,800,000 laboureurs, 600,000 ouvriers mineurs,
^OOOmeoniers, boulangers et bouchers, 650,000 architectes,
;ons, nnanœuvres et entrepreneurs, 2,400,000 individus em-
rés dans les fabriques, 1,080,000 Uilleurs, cordonniers et
pehers, 2,100,000 marchands, 830,000 matelots et soldato,
,000 nembres du dergé, hommes de loi, médecins, 110,000
wres, infinnes, et i,il6,398 rentiers. — L'Angleterre et fa
proviennent de l'accise oa taxe sur les denrées, des droits de
douane et de timbre, d'autres sur les objets de luie et les lo-
teries, de l'impôt territorial, de la poste, des retenues sur les pen-
àons, etcrLe budget de 1832 offrait, comme résultat, les chiffres
suivanU : revenus, 51,688,822 liv. sterl. ou 1,292,170,550 fr.;
dépenses, 50,585,118 liv. sterl. ou 1,259,627,950 fr. Celui de
t855 offrait une réduction assez considérable, et la dépense n'y
fignrait que pour 1,125,055,475 fr. La dette nationale anglaise
BEITANNIQUE. ( 428
et en un grand nombre de sectes, comme celles des anabaptistes,
des quakers, des méthodistes, etc. Ces derniers forment ce que
les episcopaux d'Angleterre et les presbytériens d'Ecosse
nomment les disseptcrs ou non-conformistes. Les ministres de
la rcliffion se payent parla dlme; les presbytériens sont salariés
par l'Etal ; les autres cultes ne le sont pas, mais tous sont libres.
— Gouvernement. L'empire britannique forme une monar-
chie consUtutionnelle, qui repose sur la grande charte instituée
par Henri 1"^ en 1100 pour restreindre l'autorité royale ; charte
qui, plus lard, fut imposée à Jean sans Terre par les barons,
oonGrmée i)ar Henri III. et sanctionnée par Edouard l" sur la
déclaration des droits de 1688. La puissance souveraine est
exercée par le roi, par une chambre des pairs et par une chambre
des communes, qui prennent ensemble le nom de parlement de
la Grande-Bretagne et de llrlande. La couronne est hérédi-
taire et transmissible aux femmes. Le roi est majeur à dix-huit
ans. il est inviolable, et ses ministres seuls sont responsables. A
lui appartient le droit de déclarer la guerre, de faire la paix, de
conclure des traités et des alliances^ de faire grâce, de créer des
nobles, de nommer aux emplois civils, militaires et ecclésias-
tiques. Tout le pouvoir exécutif est entre ses mains, et aucune
loi ne peut être promulguée sans son consentement. — Les pairs
sont créés par le roi ; mais leur prérogative est héréditaire.
L'Ecosse est représentée par seize pairs, l'Irlande par vingt-
huit. Il y a en outre vingt-huit lords spirituels d'Angleterre et
cinq d'Irlande. Les repr£entants sont nommés par les comtés et
les villes. Le mode d'élection, qui monte à plus de cinq siècles,
demandait depuis longtemps une réforme complète, qui a eu
lieu en 1835. D'après la nouvelle loi électorale, le nombre des
députés en Angleterre est de 471, dont 144 élus par les comtés
et 527 par 185 villes et bourgs; dans la principauté de Galles,
de 29, dont 15 élus par les 12 comtés, et 14 par 14 districts de
bourgs ; en Eco^e, de 55, savoir 50 élus par les 30 comtés, et
25 par 76 villes et bourgs; enfin, en Irlande, de 105, dont 64
élus parles 30 comt^, et 41 par 34 cités et villes : en tout, 658
députés, nommés par environ 1,000,000 d'électeurs. Le parle-
ment est convoque, prorogé et dissous, suivant la volonté du
roi. Sa durée est de sept ans. C'est lui qui vote les impôts. La
liste civile du roi, tant pour la Grande-Bretagne que pour l'Ir-
lande et les colonies, est d'à peu près 60,000,000 de francs. Le
souverain porte le titre de roi du Koyaume-Uni de la Grande-
Bretagne, d'Irlande et de Hanovre, défenseur de la foi. Son
fils atné est duc-né de Gornouailles, comte de Chester, duc de
Rothsay, baron de Renfren et comte de Carrick ; une charte du
roi le nomme prince de Galles. Les ministres responsables sont
au nombre de quatre : le lord de la trésorerie ou de l'Echiquier,
duquel dépendent, outre la trésorerie, la douane, l'accise, le
timbre et la poste ; le secrétaire d'Etat au département de l'in-
térieur , duquel dépendent aussi les colonies, excepté les Indes
orientales; le secrétaire d'Etat au département des affaires
étrangères, et le secrétaire d'Etat de la guerre et des.Indes orien-
tales. 11 y a en outre un conseil de commeiçce et des colonies et
un conseil des Indes. L'Angleterre, la principauté de Galles,
l'Ecosse et l'Irlande sont divisées en comtés, à la tète desquels
se trouve un gouverneur dont les fonctions sont gratuites. En
Irlande, le roi est représenté par un vice-roi ; dans les colonies,
par des gouverneurs. Il y quatre ordres de chevalerie : celui du
Bain, destiné spécialement à récompenser le service militaire, et
<^lui de la Jarretière pour l'Angleterre, celui de Chardon ou
de Saint-André pour l'Ecosse, et celui de Saint-Patrice pour
rirlande. — Lois. L'Angleterre est régie par deux lois : la loi
coutume, et la loi écrite ou la loi statute ; la première se com-
pose de diverses coutumes et des précédents, c'est-à-dire des
arrêts déjà rendus par diverses cours, qui sont religieusement
observés. La loi écrite se compose de tous les édits des rois et
iies parlements. Il n'est pas d'avocat, de jurisconsulte qui ose
se vanter de la connaître. Il en existe un abrégé en vingt vo-
lumes in-folio. Les actes publics comprennent au moins cent
vo'umes in-folio. L'une des principales administrations de
l'Angleterre est l'Echiquier : c'est celle qui contient le plus de
sinécures; c'est là que se trouvent les coutumes les plus étranges,
les plus sottes, les moins en harmonie avec les idées de progrès.
- Revenus, dépenses, dettes. Les revenus duRoyaume-Uni
) ^ BftiTAVinQini.
commence, à proprement parler, en 1688; alors elle èliît 4
16,000,000 de francs; en 1702, elle S'élevait Z
400.000,000,- en 1714, à 1,500,000,000; eo 17î7
1,300,000,000; en 1759, à 1,150,000,000; en nW
1,950,000,000; en 17&5, à 1,850,000,000; en uej ,
3.650,000,000; en 1776, à 3,375,000,000; ^ m
6,350,000,000; en 1815, à 28,025,000,000; en ttto .
l'avait réduite à 19,275,000,000 de francs. -FoBCisoEnni
ET DE MER. La marine, qui constitue la princi|ialf (brr .
l'empire britannique, se composait en 1833 de 674 bétÏM-
de guerre, dont 14 de 120 canons, 5 de 110, Z^m n.
84, 10 de 80, 9 de 78, 6 de 76, 62 de 74, 7 de 52, isdf'^.k
de 46, 20 de 42 ; les autres avaient de 36 à 2 canons, n i-^
ce nombre se trouvaient 20 bâtiments à vapear. cëilc u»
était servie par 18,000 matelots et par 9,000 soldats. L^'itt.
de terre, cette même année, offraient un total de 31,7D3 a
mes dans la Grande-Bretagne, de 23,135 hommes en (rW
de 17,791 dans l'Inde, et de 53,585 dans les autres tn)^
Total, 96,294 hommes, non compris les troupes coloniaK r
s'élèvent à 4,500 hommes en Afrique, à Geyian et iM/
à 180,000 dans l'Inde. Il est vrai aue l'entretien de cf$dmiffl«
forces n'est pas à la charge de la mère patrie. En lempsdf fofT'
les forces peuvent être augmentées au moyen d'élrangm v
cenaires et de samibles ou troup^ levées par engagenieobi-
lontaires, aux frais de quelques riches particnlien,e(dn«h^
taires. Les troupes se recrutent arbitrairement. I]ndtoieii,qtJï
que soient son âge et son rang, ne peut ètreobligédrpmAr
les armes que pour la défense du territoire. Il eible, amtn.
un corps de volontaires à cheval, appelé |/»ofiianr|,«i bit ir
service de notre gendarmerie, et 12Ô régiments de nk». lu
Angleterre, les ffrades militaires se vendent encore, nctf^
dans la marine, ou le droit d'ancienneté décide dermiicrmi
En temps de guerre, le gouvernement a recoon i b pn».
c'est-à-dire à l'enlèvement forcé de tous les hommes jr
propres au service de mer.— Instruction PtiBLiocB. Bot»
CÉLÈBRES. L'instruction publique est généralement rtpM^
elle est l'objet d'un grand nombre de fondations, exffptfl(«^
fob en Irlande, où elle est dans un état asseï mnqait U
ffrands corps enseignants sont les universités de ùaM
aOxford et de Londres, en Ansleterre; celles de Siinl-Ai^
Glasgow, Aberdeen, Edinburgn, en Ecosse; celle de Ma
en Irlande. Tous les arts y sont cultivés avec succèi, et pirt^
lièrement les arts mécaniques, qui ont porté si haut X'aà^
anglaise. Au nombre des hommes célèbres que l'Anfldo^'
vu naître, on doit citer : Bacon, Chaucer, Gower, Ben J«t*^
Shakspeare, Harrington, Cambden, Iniso Jones, IfiltoOr^
rendon, Barrow, Hobbes, Butler, Hamilton, Ottway.Sp»
Waller, Temple, Dryden, H«)oke, Locke, Shaftesbun,J*'
Bow, Wren, Addison, Prior, Gay, Pope, Thompwn, l*^*
broke, Fielding, Hervey. Bicharason, Hogarth, Coirpffi"^
rick, Samuel Johnson, Warton, Sydenham, Robertsoo, "*
Byron, H. Davy . L'Ecosse s'honore d'avoir produit les hêwr
lâlbrymple, Ferguson, Hume, Sroollet, "Obertson; l«f'^
vains politiques Amorans, Beattie, Oswald, Reid, S»**'
Playfair ; les poètes Armstrong, Blair, Bums,Horof,i««»*
Graham, O'Gilvy, Bamsay et Waltf r Scott ; les miiw»^
ciens et physieiens Ferguson, Gregory. Keil. ^•"f^
Napier, Bobinson, J. Watt, Simson et Stewart. Q»*^ Vl
lande, elle est fière d'avoir donné le jour à un grand njjr
d'hommes célèbres, comme savants, littérateurs, P*^.***^
riens, etc. ; dans ce nombre nous citerons Boyie, ^^^^
ham, Farquhar, Congrève, SiecI, Berkiey, les deoi f»*
Swift, Thomas Shendan, Campbell, Dancan, RoicnB»
Burke, Goldsmith, Sterne, Sheridan, Graltan, Cavrao, ^
lesley, Ganning, Castlereagh, Wellington et 0'Con"rti ^
Ck)NSiDÉRATiONS. Nous emprunterons au savant «"^^
M. G. Dupin sur l'Angleterre les considérations wiwjri;
donnent une idée parfaite de l'infl^uence de la wf«^^
iagne, — <i L'ambitieuse et prudente Angleterre tifl*»
ahiords de tous les continents des postes avancés w»f^*
connaît aucun repos. Arrétons-nons à ce sp^c***^^*/^**!!
dans l'histoire des nations. En Europe, Venipire t^^
touche à la fois, vers le nord, au Daoemarck, à l*AII«**PJ^
la Hollande, à fa France ; vers le sud, à lEspaçne, * ^r,,
à riUlie, à la Turquie occidentale. Il possède il«j /^.
driatigue et de la Méditerranée; il cooimande ^^^
mer Noire comme à l'issue de la Baltique. Un ««f'J'îjr *
fine, arbitre de l'Archipel, a cessé d'être adwse à h «**
Bftrrirs.
(429)
oadain les forts du Péloponèse ont reiroavé leurs libérateurs
lans la postérité des Héraclides ; et, de Connthe à Ténédos, la
ner qui conduit au Bosphore est devenue pour les enfants des
krgonautes le chemin ae la victoire, et d'une autre toison d*or,
indépendance nationale! En Europe, l'empire britannique
olère cette conooéte. En Amérique, il borne la Russie du côté
lu pôle, et les États-Unis du côté des régions tempérées. Sous
a zonetorride, il domine au milieu des Antilles, cerne le golfe
lu Mexique, et se trouve en présence des nouveaux Etats qu'il a
e premier instruits à l'indépendance de la mère patrie, pour les
«nger sous la dépendance de son industrie mercantile. En
Déme temps, afin d'épouvanter sur les deux mondes tout mortel
[oi tenterait de lui ravir le flambeau de son génie et le secret de
es tempêtes, il tient en sa garde, entre l'Afnqoe et l'Amérique,
or le chemin de l'Europe à l'Asie le rocher où ses mains ont
tnchafné le moderne Prométhée. — En Afrique, du sein de
'tie consacrée jadis, sous.le symbole de la croix, à la sûreté de
oas les pavillons chrétiens, l'empire britannique inspire aux
nrbaresques le respect de sa seule puissance. — Du pied desCo-
oniies d'Hercule, il porte l'effroi jusqu'aux provinces du Maure.
UkT les bords de l'Atlantique, il a bâti les forts de la Côte-d'Or et
Je la Montagne-du-Lion (Sierra-Leone), C'est de là qu'il fond
wr la proie livrée par les races noires aux races européennes, et
r'est là qu'il atUche à la glèbe les affranchis qu'il ravUà la traite.
kir le même continent, par delà les tropiques et dans la partie
BEITO.
>lantatîon, il colonise un nouveau peuple britannique; et,
oignant l'activité de l'Anglais à la patience du Batave, en cet
instant, autour de ^ofifif-Fn>^afice, il recule les bornes d'un
&Ublt8sementqui ^ndira dans le sud de l'Afrique, à l'égal des
Etats qu'il a fondes dans le nord de l'Amérique. De ce nouveau
foyer d'action et de conquête, il étend ses regards sur la route
le l'Inde; il découvre, il envahit les stations qui conviennent
I sa marche commerciale, et se rend ainsi le dominateur exclu-
»f des échelles africaines, du Levant et d'un autre hémisphère.
— Enfin, aussi redouté sur le golfe Persiqne et dans la mer
Erythrée que sur l'Océan Pacifique de l'Inde, l'empire briUn-
nique, possesseur des plus belles contrées de l'Orient, voit
régner ses facteurs sur 80,000,000 de sujets. Les enquêtes de
Msmarchandscommencenten Asie^où s'arrêtèrent lesconquêtes
f Alexandre, où ne put arriver le dieu Terme des Romains,
aujourd'hui, des rives de l'Indus aux frontières de la Chine,
wx sommités du Thibet, tout reconnaît la loi d'une compagnie
mercantile confinée dans une rue étroite de la cité de Lonares.
—Ainsi, d'un centre unique, par la rigueur de ses institutions
Jt par l'état armé de ses arts civils et militaires, une fie qui,
lans l'Archipel océanique, serait à peine comptée au troisième
^^re, fait sentir l'effet de son industrie et le poids de sa puis-
ante à tontes les extrémités des quatre parties du monde, en
néme temps «qu'elle peuple et qu'elle civilise une cinquième
Mrtie, qui smvra ses lois, parlera sa langue, et recevra ses
nœors et son négoce, avec ses arts et ses lumières. — Cette
mmense dispersion de colonies et de provinces, qui ferait la
aiblesse et la ruine de toute autre naUon, fait le salut et la
w)rce du peuple britannique, xt^ Et en effet, c'est là qu'il
Jrouve les matières premières nécessaires à ses fabriques et les
lebouchésqui en font la prospérité.
UiTAUNiQUES (Ilbs) {géoçT.), groupe d'Iles de l'Océan
atlantique, Csisant partie de l'Europe occidentale, et se compo-
ant de la Grande-BreUgne, de l'Irlande , des Hébrides^ des
JttaaeSf des Shetland et de quelques autres Iles disséminées
wr la côte des principales (F. ces divers articles).
BEITINKIENS, s, m. {hi$t. ecciés.) pi. nom qu'on donne à
me sorte d'ermites d'itolie.
BEITIOG A (fféogrX petite Ile de l'Amérique méridionale, sur
geôles du Brésil. Elle appartenait aux Portugais,*qui y avaient
Mti un fort qui défendait le port de Saint-Vincent, qui est vis-
l*flS.
■BiTius (François), capucin de Rennes, dont le nom
*»ncais était probablement Brice ou le Bris. Après avoir con-
acre sa jeunesse aux pénibles travaux des missions dans le
«d^Uon de V Abrégé de$ annaUt ecclésiastittuei de Baronius,
»ae leur cootiniiation (par Sponde) jusqu'à l'an 1646, Rome,
|«W, &5 et 71, 5to1. in^**. Il a aussi beaucoup travaillé à la
•won arabe de la BiWe, qui fut publiée par Nawri, en 3 vol.
''Hol., Boine, 1671, avec le texte oe la Vulgate en regard. Ces
deux ouvrages sont fort rares, la plupart des exemplaires ayant
été envoyés an Levant.
BRITO (mythol.)y c'esl-à-ilire (en crétois) la Dotiez, ou BRI-
TOMARTIS, la douce Vierge (BpiT«, BpiTc|xaoT!ç) , divinité Cre-
toise, qui originairement ne fut autre qu'Artemis ou Diane. On
lui donna le surnom vulgaire de Dictynne, soit parce qu'elle
était censée conduire la chasse sur le mont Dictys, soit à cause
des filets (^ixtocv) dont la chasse fait un si fréquent usage. Dans
la suite, les mythologues grecs distinguèrent Britomartis Die-
tynna d'Arlémis, et l'on en fit une nymphe qui reproduisait
en elle les mœurs et le caractère de la déesse. Fille de Jupiter
et de Carniê, elle avait juré, dit-on, de n'avoir de passion que
pour la chasse. Le roi de Crète, Minos, l'ayant un jour rencon-
trée, voulut s>n faire aimer. Britomartis se mit à l^uir ; plutôt que
de se laisser atteindre, elle se précipita dans la mer, et toml)a
dans les filets d'un pêcheur. Diane alors la mit au rang des
divinités. D'antres disent qu'elle tomba un jour dans ses propres
filets, et qu'elle n'obtint sa délivrance de Diane, sa protectrice,
qu'à condition de lui élever un temple. C'est ce quelle fit, en
dédiant en Crète à la sœur d'Apollon le temple dit de Diane
Dictynne. Ceux qui tiennent pour la prenûèrc légende la cou-
ronnent en disant qu'à partir de l'époque de sa disparition, Bri-
tomartis porta le nom d'Aphée (l'invisible; a negat., ^otvGfAAi
Siraitre); ceux qui adoptent la aeuxièmc lui donnent celui de
ictynne. Aphée avait à Egine un beau temple, et même Pin-
dare fit un hymne pour les fêtes de cette déesse. Dictynne était
adorée en Crète, mais principalement à Cydon. On prétendait
que son culte venait ae Samos. Arlémis Dictynne, qui peut
sembler différente de Britomartis, et qui au fond n'en diffère
pas, avait un temple à Anticyre et un autre en Laeonie.
BRITO (Philippe de), né à Lisbonne en 1570, eut pour
père un Français. Il passa fort jeune aux Indes, et fut succes-
sivement charbonnier, marchand de sel et fermier général des
salines de Sundina, lorsque cette Ile était au pouvoir d'Aracan,
dont l'habilçté, la hardiesse et la prudence de Brito avait attiré
les regards en diverses occasions. Ce monarque l'autorisa en
1601 a rebâtir et à repeupler le port de Sirian. En peu de temps
Brito réussit au delà de toute espérance, fut nomme gouverneur
de ce port, et y construisit une bonne citadelle. Quelque temps
après^ il se rendit auprès du roi aracanais, qu'un Turc cherchait
à indisposer contre la nation portugaise. Il détruisit les injustes
accusations de ce Turc, et repartit pour Sirian. Le roi se laissa
aller de nouveau aux insinuations du Turc, et envoya à Brito
l'ordre de démolir sa citadelle. Celui-ci reçut cet ordre avec une
apparente soumission , mais se prépara activement à une dé-
fense énergique, et fit hommage du port de Sirian au vice-roi
des Indes. Attaqué par trois fois, il repoussa avec un courage sur-
prenant la flotte ennemie, et lui causa les plus grandes pertes;
une fois surtout, il fit un grand nombre de prisonniers, parmi
lesquels se trouvait le fils du roi d'Aracan. Ce dernier, réclamé
par son père, fut rendu à la liberté, à la condition qu'il serait
conclu une alliance sincère et durable avec les Portugais, aux-
quels on restituerait l'Ile de Sundina. Le roi promit tout , et
rôçut avec bienveillance le fils du gouverneur Brito, arrivé de
Sirian avec son fils; mais, au moment où le jeune Brito allait
repartir, il fut massacré avec ses camarades par ordre du roi ,
qui , à la tête d'une armée formidable et d'une puissante flotte,
vint attaquer la citadelle de Sirian. Brito résista à une canon-
nade de trente jours; l'ennemi, forcé de se retirer, fit de grandes
pertes dans sa retraite. L'incendie consuma sa citadelle peu de
temps après; mais, plus fort que l'adversité, il la rebâtit plus
grande et plus commode. Mais peu à peu la fortune le cor-
rompit; on vit le héros invincible et magnanime se déshonorer
par sa cruauté, par son insolence et son avarice. Le roi d'Ova
vint l'attaquer à son tour, entra dans sa citadelle à l'aide de
la trahison d'un offider du gouverneur, et fit empaler le mal-
heureux Brito.
BRITO (Le CHEVALIER db) , emmené en France comme
otage , y resta en surveillance sous le gouvernement im-
pénal. En 1814, il fut chargé d'affaires à Paris du roi de Por-
tu^l , et passa en 1816 en la même qualité au royaume des
Pays-Bas. Il est mort à Paris en 1826. On lui doit divers articles
de la Biographie univenelie, relatifs à l'histoire de sou pays,
qu'il connaissait parfaitement.
BRITO ou BRITTO (BERNARD DE), historien portngais, né à
Alméida le 20 août 1669, mort dans cette même ville le 27 fé-
vrier 1617, éuit entré de bonne heure dans l'ordre de Ctteaux.
Philologue distingué, connaissant à fond l'italien et le français,
versé profondément dans les langues hébraïque et grecque, il se
fit encore remarquer par son éloquence dans les prédications
évangéliques. Le premier, il fonda l'histoire de son pays. Cet ou-
^
ERITTON.
(430)
BmiTBS,
vrage curieux, plein de reoseignemenls utiles, eut un çcuïïd suc-
c^ors de sa publication. On doit lui reprocher un défaut, c*est
sa grande prolixité et la recherche prétentieuse, quelque peu
puérile même, au moyen de laquelle rauleur fait marcher pres-
2ue parallèlement Thistoire du Portugal et celle de Thumanité.
*est à peine, à Ten croire, si la seconde a quelque priorité sur
la première. Philippe 111, pour le récompenser, le nomma his-
toriographe du Portugal. Ses ouvrages sont : 1^ Monarauia
Luêilana, Celte première partie de l'histoire générale du Por-
tugal va jusqu'à la naissance de Jésus-Christ; elle fut imprimée
dans le monastère d'Alcobaça, en 1597, in-fol., et renferme
une géographie ancienne de la Lusil?nie (Geogmfia anliga
de Lusilania); le second volume sur le même sujet ne parut
que onze ans blus tard, Usbonne, 1609; il comprend depuis la
naissance de Jésus-Christ jusqu'au comte D. Henri. Cette his-
toire, continuée par d'autres écrivains, forme 7 vol. in-fol.
^ Une Clironique de Tordre de Clteaux (Chronica de CisUrs)^
Lisbonne, 1602, in-fol. 5" Ehgios dos reys de Portugal, Lis-
bonne, 1605, in-4o. Ce livre contient des portraits de rois gravés
sur cuivre. Brito a laissé en outre un très-grand nombre de ma-
nuscrits.
BRiTO FRETRE (FRANÇOIS de), général portugais. Il fit
imprimer à IJsbonne, en 1675, in-fol.. Nova iMsilania, to-
toria da guerra Brasiliea (Nouvelle-Lusitanie, histoire de la
guerre du Brésil). Ce livre estimé est fort rare.
BRITO (Diego), natif d*Alméida, chanoine de la cathédrale
de Coimbre, professeur de droit canonique dans Tuniversîté de
cette ville, fut élevé au rang de sénateur, et mourut presque
octogénaire en 1655, à Cor, près du monastère d*Alcobaça. On a
de lui : 1° De loeaio et cmdurto, Lisbonne, in-fol.; ^ Consi-
ïium in causa majoratuê regiœ coronœ regni Lusitamw, pro
Didaro a Siiva, comité ialinarum, advenue ejus nepolem Ao-
dericum Gomesium a SUva, Pattranœ dueem, Lisbonne, 161 S,
in-4«.
BRITO (Bernard Gomès de) (F. Fernando [Alvaro]).
BRiTOLAGiE {géogr, ane,). C'était, à ce (]u*il parait, un
peuple appartenant aux Bastarnes, dans la Dacie orientale. Pto-
lémée (m, 10) le rattache à la Mésie inférieure, et place ses
demeures au-ae&sus des Peucini.
BRITOMAR, chef insubrien oui commandait le corps des Ci-
salpins, dans la guerre que les traulois d'Italie déclarèrent aox
Romains, Tan 235 avant J.-C. 11 prit part à la bataille de Fésule,
où les Romains furent vaincus, et disparut à la journée de
Télamon , par laquelle iEmilius yengea cette défaite. Son nom
paraît sigmfier le grand Breton, En efiet mor en langue galÛ-
que, mawr en cambrien, voulait dire grand.
BRITOMARIS, jeune prince des Gaulois Sénonais, désespéré
de la mort de son père, tué dans une action contre les Romains,
massacra leurs ambassadeurs (l'an 385 avant J.-C.), et dispersa
leurs membres dans la campagne.
BRiTON (mythol.), fils de la Terre, donna son nom aux Bre-
tons, nation germanique (F. Britannus et Brutds).
britones ou brittones (géogr, anc,), nom des habitants
de la Bretagne (F. Bretons). — Nation germanique, dont on
ne peut fixer la position.
BRiTovius {mythoi,\ Mars. Cest, dit-on, un surnom local;
•mais nous ne connaissons aucun lieu de ce nom.
BRiTTl (géogr. anc.)jjpetile ville d'Italie, dans le pays des
Sabins, à Test, près du Tibre, et au sud de Cures.
BRiTTox (Thomas), charbonnier antiouaire, naquit en
1650 près de Higham - Ferrers , dans le Northamptonshire.
Vers la fin du xvii^ siècle, ce fut une mode presque univer-
selle en Europe, chex les hommes de loisir aussi bien que chei
les savants, de faire des collections d*obiets curieux. Les ma-
nuscrits anciens, les vieux livres, les éditions les plus rares
étaient mis à des prix excessifs. En Angleterre, cet engoue-
ment alla peut-être plus loin que partout ailleurs. Tous les gens
de distinction couraient chez les bouquinistes aux étalages en
Siein vent; on s'intriguait, on se battait, on se ruinait à propos
'un parchemin vennoulu. Les gentlemen, après la promenade
du matin, se réunissaient chez un libraire, et là chacun exaltait
ou maugréait sa journée de la veille, selon qu'il avait été heu-
reux ou malheureux à cette espèce de chasie aux livres, Quaad
tous les amateurs étaient à peu près réunis, un charbonnier
jetait à la porte du libraire son sac de charbon , non sans re-
garder encore si quelque pratique ne l'appelait point pour lui
en acheter une mesure, puis il entrait, et toute ta noble assis-
tance des amateurs de lui tendre la main, de s'informer de sa
santé, a Eh bienl Thomas, quoi de nouveau! » ce qui àb^
fiait : a Avez - vous décou\ert quelque bonne édiUoa^
vieille, quelque vénérable manuscrit Quatre ou ciuq îm ^
lenaire? » Eft Thomas Britton le chamonnier. qui amnit k
rues de Londres en détaillant du charbon, était le plos^kà
le plus intelligent de tous ces fureteurs. Toute sa idcBot
bornait à la lecture, et cependant sa collection était iin^
curieuse, la mieux composée. Lorsque, peu d'aDoêei uaoïia
mort, il vendit quelques-unes de ses curiosités, Tbonui H(m
savant antiquaire, qui en vil le catalogue iiupriroé,dilqoeaS
nomenclature témoignait de la profonde érudition de Brifti
dans la connaissance des livres rares et des vieux namuaà
Le charbonnier érudit finit par devenir un homme à U oxà
non pas au'il changeât ses habitudes et ne vendit pliu de cb.
bon : il était trop modeste pour changer de métier; auMi
reçut dans son grenier la société la plus aristocraliqur, li ^
élégante de Londres, curieuse qu'elle était de voir la cullnta
scientifique de l'homme du peuple sans éducation. Seivkiiiv
les plus assidus furent les comtes d'Oxford ^ de PembruLecili
duc de Devonshire. Le charbonnier, plus mgénieux qoe Ua
ces hommes de loisir dans l'art de passer le temps, iioa^s
que l'on ne connaissait point L Londres, de donner des cmoiI
avec des morceaux de musique rares et précieux qu'il aviii»
cueillis lui-même. Le premier qu'il donna eut Ueo eo 1678. Oi
y vit les plus grands maîtres, Pepuscb, Ilsndel luiHDéiDf,(»
cuter leurs diefs-d'œuvre sur le clavier, et Dubonrg y Cm»»
tendre son premier solo sur le violon . Britton y tenait \a-nm
sa partie sur la basse- viole. Inutile de dire que letooinmà
charbonnier devinrent le rendez-vous de ce que LooàsnH
fermait de plus beau, de plus riche, de plus élégant a ^ms
et en femmes. Un habitué de ses concerts, voulant usmk
la compagnie à ses dépens, s'avisa un jour d'y amener ui«-
triloque; tout à coup, au moment où les dernières iwini»'
naient de tomber, une voix se fait entendre qui parait Tcwà
ciel ; elle annonce à Britton que son heure dernière a km,
c^u'il ne lui reste que le temps de se mettre à eenoox, etdeft*
ater un Pater, Malheureuse parade! le crédule charbooBKri
prosterne, une fièvre violente s'empare de lui, etquelqoajM
après il meurt, en septembre 1714.
BRiTA ISARJB (géogr, anc,), ville orientale des VdiocMA
dans la Gaule Lyonnaise, sur l'Inn.
BRIVAL (Jean), était procureur général §yw»c Ai*ç*^
ment de la Corrèze, lorsqu'il fut, en 1791, élu dépoté deff<^
partement i l'assemblée législative. Il s'y montra l'an ^p
lélés défenseurs du peuple , demanda en 1792 la a»Tff*««
canons des statues cle bronze des anciens rois de France, eïr
nonç^ ensuite les chevaliers du poignard, qui se rendairtit»
la reine pour y conspirer contre le peuple. Elu i la ^^^'^'Jjjf
il vota la mort de Louis XVI, sans appel et sans sursis. Aprok
51 mai, il se rendit à la commune de Paris po«r la Wioj^
sa conduite dans cette révolution. Au mois d'août, il fol ««J
d'une mission dans le département de l'Allier. H ^^JJJr
moteurs de la journée du 9 thermidor; ^^i^^jL
an in, le rappel en FrancedeM. Talleyrand Périgord,H,«»
le même mois, devint membre du conseil des •'*^'^' "V
Sarut rarement. Après le 18 bmroaire, il derinljogedelK*
'appel de Limoges, et en exerçait les fonctions en 'J!^' *
du second retour des Bourbons. Atteint alors ptf l> wj*
nistie du 16 janvier 1816, il fui forcé des'ex|>atrier ettfff
chercher un asile sur la terre étrangère. Il se retira i Cotft**
où il est mort.
BRIYAS (Vibille-Brioude) (aéogr, anc.)fT\ïkàHhj^
dans la première Aquitaine, surrElaver, à quelques roi»*
source (F. Briovdb).
BRfYATES PORTUS OU OÉSOBRIVATE (BtBST^) (f^^
anc. ), ville occidentale des OsismiL peuple g>*^^ p'
Lyonnaise troisième, à l'ouest de Morgannum, P'^^J*^
montoire Gobaeum. — Britates portus, port de la •jJ^JJJ
troisième, chez les Ramnètes, un peu au nord de l'cnu»*»''
d u Liger (Loire). ^^
BRIVES-LA-CAILLARDE ((^r^r.),départeiDeiitdclâC«r^
sur la rive gauche de la G)rrèze, â 6 lieues sud-outttdtt
Cette ville possède des manufactures de draps, de mM0^
de mouchoirs de soie, etc II y a une filature de coftoot "^J^
nulacture importante de bougies-derget; une ^^^^^j^^*!!^
de noix, des distilleries d'eaux-de-vie ei «ae bi»a»<|^
cire à la vapeur. Le commerce est asses ^^^^^^^'^^f^*^^^^^^^
en vins, huiles, eaux-de-vie, châtaignes, bob de cg"*|^
et bestiaux. Brives est renommée pour Mt t'^i^.*'*^^^ «
fées, pàtétde perdreaux rouges tus tnAs» mm^r^
BBIEABB. ( 481 )
Dootarde tiolette. Il s*y tient nue fmre de trois joars poar les
lestiaux le 13 juin.
BEiTES (Martial de] (F. BIartial).
BRivoDCRCM (fiRiAR£) ((jf^o^r. anc.)# ville des Sénonais,
lans la quatrième Lyouoaise, sur le Liger (Loire}.
BElXEN {géogr.)f petite ville du Tyrol, au conQuent du
tienli et de l'Ëysacky au milieu de hautes montagoes. Il y a un
ftehë. On y remarque le palais épiscopal et la cathédrale. Son
m est renommé. £lle a 3,800 habitants.
BanCBAM {géogr,), ville d* Angleterre (Devon), sur la baie de
Forbay, avec un port. Sa principale industrie consiste dans la
éclie,dont on transporte les produits à Londres, Bath, Bristol.
la population est de 4,500 hommes.
BRKBE (Jean-Gcillaume], né le 27 juillet 1785 à Spa,
it tour à tour procureur et notaire dans celte ville. Partisan
xilté de la révolution , on le nomma le 18 août 1789 bourg-
lestre de la commune de Spa, puis membre et secrétaire per-
étuel de rassemblée représentative de Franchimont, et en
790 député suppléant du tiers état du pays de Liège. A la ré-
Qtégration du prince-évêque dans ses Etats, Tan 1791, Brixhe,
iroscrit par la commission impériale comme Tun des quatorze
beCs de la révolution liégeoise, se réfugia en France, et y devint
lembre du comité général d<-s Belges et des Liégeois réunis.
ors de Finvasion de la Belgique et du pays de Liège ^r Tar-
ife française, en novembre 1792, il rentra dans la municipalité
eSpa, et fut nommé député à Tadministration générale, où il
i montra ardent partisan de la révolution et de la réunion
are et simple de Liège à la France. Dans la retraite de Du-
lotiriez , Brixhe retourna en France. On Ty vit employé à la
^rification générale des assignats, puis au comité des Gnances,
t vérificateur dans les départements du Nord et des Ardennes.
'uand les assignats furent supprimés, Brixhe devint avocat
rès les tribunaux des départements de l*Ourthe, de Sambre-et-
[euseetde la Meuse-Inférieure. En 1798, rassemblée électo-
ile le nomma administrateur du département , et en 1799 il
it député au conseil des cinq cents. Antagoniste acharné de
onaparte, on le força de revenir dans sa patrie, où il exerça les
ro(essions d*avocat, puis d*a voué jusqu'à sa mort arrivée en fè-
rier 1807. Brixhe a publié : 1** le Journal des séances du con-
^s du marquisat de Franchimont, tenu au village de Polleur,
mmencé le 26 août 1789, Liège, 1789, in-4«; 2« la Tribune
ibtique du département de l'Ourlhe, Liège, an v (1797),
BaixiA {Breseia) {géogr, anc.\ capitale des Brixentes , vers
centre du pays , sur le fleuve Mêla. — Porte de Crémone ,
râ partait une route de Crémone à Brixia.
BaiXENTES (portion du pays de Brixens) {géogr, anc),
uple de la Gaule Cisalpine, au nord-est, entre les lacs Benacus
Pest, et Savinius à Touest. — Peuple de la Rhétie, vers les
■rces de TAthésis,. avait pour bornes, au nord les Alpes Rhé-
[Qes, et au sud les Isarques et les Medoaci.
BBIBARD (Gabriel), avocat au parlement, et premier com-
s à la chancellerie du Tordre de Saint-Esprit. Il prit dans
HÎeurs ouvrages, et quelques biographes lui donnent mal à
!>pos le titre d abbé, quoiqu'il n*ait jamais été tonsuré. Il por-
l l'habit violet, mais par mesure d'économie.Cétait un homme
Dx, simple, modeste, aimant le droit chemin et fuyant Tin-
^pe. Il mourut à Paris dans un grand dénûment le 25 jan-
T 1793. Ses ouvrages sont : 1** Eloge de Charles F, roi de
vnctf, 1768. Ce discours avait concouru l'année précédente
onr le prix de l'académie française : la Harpe fut couronné ;
Histoire généalogique de la maison de Beaumont en Dau^
tnéf e^vêc tes pièces justificatives. Cet ouvra^ lui acquit une
iiide réputation et un beau rang parmi les historiens moder-
C 3^ Fraamentde Xénophon» nouveltemeni trouvé dans les
ffiet de Palmyre par un Anglais, traduit du grec en fran-
$9 Paris, 1783, in-24. C'est une fiction assez ingénieuse de la
olution d^Amérique; 4» De Pamour de Henri IV pfmr les
fret, Paris, 1785 et 1786, in-18; 5« Première et seconde
ire sur Vassemblée des notables, Paris, 1787, 2 brochures
^; O» Bloge historique de Vabbé Mably, Paris, 1787. Ce
30ttrs Talut à son auteur de partager avec Lévesque le prix
rrné par Facadémie des belles -lettres; 7® Analyse du
ge pittoresque de Naples et de Sici/e, Paris, 1787, in-8^;
« wiatsaere de la Saint- B ar thé lemff, et de l'influence des
sngers en France durant la Ligue, discours historique avec
preuves, Paris, 1790, deux jparties, in-8^. Le but de cet ou-
S^ est de prouver <x que les reproches qu'on a faits à la
ince ne tombent point sur elle seule; que le massacre de la
s:
BSIZÔMANTIB.
Saint-Barthélémy est moins le crime des Français que le crime
du temps; que cesl un délire universel auqiiel [les étrangers
eurent plus de part que les Français. » 9*> Notice sur J,^Ç,
Richard de Saint -Non, 1792, in-8«: 10" Discours Au-
tcriquesur le caractère et la politique de Louis XI. Brizard
fut en outre, avec MM. Mercier et de l'Aulnoye, l'éditeur des
Œuvres complètes de J.-J. Rousseau, Paris, Poinçot, 1788.
Celte édition, enrichie de notes, est très-recherchée ; cependant
le lit>raire, voulant faire des économies, dirigea seul \es derniers
volumes , qui parurent avec les erreurs et IfS incorrectioiM
les plus révoltantes. Brizard avait commencé une His-
toire des Français qui est restée manuscrite. Il a aussi composé
plusieurs pièces de théâtre , quelques morceaux de poésie lé-
gère pleins de goût et de coloris. Plusieurs de ces derniers ont
paru dans le mercure de France.
brizard (Jean-Baftiste Britard, dit), comédien firan-
çab, né à Orléans le 7 avril 1721 , mort à Paris le 30 janrier
1791, ne fut pas moins estimé pour ses qualités personnelles
Se pour ses talents. Il commença par étudier la peinture sous
rie Vanloo, premier peintre du roi; mais les succès rapides
qu'il obtint dans cet art ne purent dominer son goût pour le
théâtre. Il joua d'abord quelque temps en province , puis dé-
buta au Théâtre-Français le 50 juillet 1757, dans l'emploi des
pères nobles et des rois. Bientôt il fut appelé à remplacer Tac-
tèur Sarrazin, qui s'était fait une grande réputation parmi les
artistes dramatiques de son époque. Brizard resta près de vingt
années au théâtre, et n'y créa pas moinsde vingt rôl^s dans des
tragédies nouvelles. Cet acteur, à qui on reproche d'avoir man-
Sue de chaleur, mettait beaucoup de dignité et de simplicité
ans sa diction. La première de ces qualités tenait en partie à la
belle chevelure blanche qui ornait sa tète. Cette blancheur pré-
coce était le résultat d'un événement dont il avait failli devenir
victime. Voyageant sur leBhône, sa petite barque vint se heur-
ter contre une arche du pont et chavira. Brizard allait périr
lorsqu'il s'accrocha des mains à un anneau de fer de cette même
arche et s'y tint quelque temps suspendu. La peur qu'il ressen-
tit fut si grande que ses cheveux blanchirent aussitôt. La Harpe
le jugea avec une injuste sévérité , parce qu'il lui attribuait la
chute de sa tragédie des Brames, pièce fort médiocre.
BRiZE(&rtjra) (botan.), plantedela famille des graminées,qu'on
trouve en abondance dans les prés naturels de France et d'Eu-
rope. Les espèces de ce genre sont fort jolies, leurs épi Mets ont
souvent une teinte pourpre; elles fleurissent en été, et sont re-
cherchées par les bestiaux. La grande espèce, dite brize ma"
jeure, est la plus belle de toutes pes feuilles brillent d'un beau
jaune. La brize mouvf ((e a les épi Mets violacés, toujours en mou-
vement ; elle est vivace et fort commune. La brize élégante et
la brize aragrostis appartiennent encore à ce genre.
A. B. DE B.
BRizé (Corneille), peintre hollandais, né vers 1635, fit sa
répotatioD à peindre des bas-reliefs, des instruments de musi-
3ue , des casques , des boucliers , etc. , en un mot , toutes sortes
'objets sans animation. Parmi les chefs-d'œuvre en ce
genre , IVscamps cite la peinture que Brizé avait faite dans un
ôtel de ville de Hollande, et dont le sujet était un amas de re-
gistres et de liasses de papiers en forme de trophée. Ce travail
était d'un goût exquis et d'une vérité saisissante. On 'ne sait
précisément à quelle époque il mourut.
BRIZELLE ( Brixello) [aéogr. anc), ville de la Gaule Cisal-
pine, à l'est des Anamani, a l'entrée des Charmis dans le Pô.
BRIZ-MARTINEZ (DoM Jean), né à Sarragosse, abbé du mo-
nastère de Saint-Jean de la Pena , dans les Pyrénées. Il a fait
un ouvrage sur les origines du royaume d'Aragon et de Na-
varre, intitulé : Historia de la fundacion y antiguedades de
Saint-^ean de la Pena , y de los reies de Sobrarbe , Aragon y
Navarra, Saragosse, 1620, in-fol. On possède encore du même
auteur une Lettre imprimée, contenant quelques renseigne-
ments (de algunos desenganos) pour une nouvelle Histoire du
royaume de Navarre; les Obȏques du roi Philippe I'*^ d'A-
ragon, 1599, en espagnol ; quelques autres écrits, dont un sous
ce titre : Pro CiBsstr. Augustanœ ancti Salvatoris ecclesiœ an--
tiquissima etperpeêua cathedralitate. Jean Arruego l'a inséré
dans son livre de Catedra episeopal de Caragoxa, 1660 ,
in-fol.
noree
prédictions que
Iraient de pertes barques pleinesde comestibles de toute espèce,
excepté de pdsson, pour l'heureux succès de la navigation.
BRIZOMANTIB (de PpCÇ*», je dors, et|*amC«, prophétie), di-
BROCAl«TEUE.
• vinalion des choses futures ou cachées par le moyen des son-
ges.
^ BRIZOMÀNCJEN, ENNE, adj. qui est relatif ù Tart de prédire
l'avenir par le moyen des songes. Cérémonie brizomancienne.
Il est aussi substantif: Vnbritomaneien, une brizomancienne»
BROA€H (géogr.)f district de la province de Guzurale , dans
rilindoustan y appartenant aux Anglais, faisant mrtie delà
R résidence de Bombay, entouré de Taply, Cherrolee, Baroda,
faundode, Surate et la mer, arrose par la Nerbudda , et
comptant une population qui, en 1812, s'élevait au chiffre de
157,983 âmes. Les contributions de ce district s'élevaient en
1813 à la somme de 1,608,172 roupies. Ce nom est aussi celui
de la capitale de ce district, située sur la Nerbudda. C'est une
des plus fortes villes de l'Hindoustan ; elle est entourée de
murs et de tours, et possède une citadelle très-forte. Elle em-
brasse une assez vaste étendue , ;et cependant ses rues sont
étroites et tortueuses. On y trouve un grand non)bre de mos-
quées, de pagodes et de tombeaux , et elle renfermait en ,1812
14,835 maisons en pierre, avec une population de 32,7 J6 indivi-
dus , parmi lesquels se trouvent vingt-cinq nats ou sociétés de
Banians qui se composent de 5,261 individus des deux sexes.
L'établissement vétérinaire y est disposé comme celui de Surate.
Il y a des manufactures de mousselines et indiennes de couleur,
beaucoup de blanchisseries, ainsi qu'un commerce actif de co-
ton , de froment et d'autres produits de cette fertile contrée , et
la Nerbudda, qui contient des poissons en grande abondance,
porte des vaisseaux lourdement chargés jusque sur les quais de
la ville. Broach faisait partie autrefois ae 1 empire du Grand-
Mogol , et tomba , lors ae la mort d'Aurengzeb , au pouvoir des
Maharattes : en 1772 les Anglais conquirent le pays , et le ren-
dirent cependant aux Maharattes; en 1803 il fut repris par les
Anglais, et Dowlet Row Sindia se vU forcé, après la conclusion
de la paix , d'abandonner entièrement la ville et le district. Ce-
pendant le peischwah conserva les pergunnahs d'Ahmood,
Jumbosier et Dubboi, situés dans le district, comme étant d'an-
aens fiefs de sa famille, ainsi que la ville d'OEpas, qui ne
retournèrent au district qu'après la dissolution de rempire du
peischwah.
BROAD (géogr.). C'est le nom d'un lac d'Irlande, dans la
province d'Ulster, dans lequel se trouvent plusieurs petites
lies.
BROC {cùmm, etpram.), vaisseau portatif d'une assez grande
capacité, communément de bois, garni de cercles de fer et de
cuivre, qui a une anse et un bec évasé, et dont on se sert ordinai-
rement pour tirer ou transporter du vin. Il se dit aussi de ce
qu'un broc peut contenir. — Broc s'est dit autrefois pour bro-
che, et il en est resté celte phrase familière, Manger de la viande
de broc en bouche, la manger sortant de la broche. — De
BRIC ET DE BROC, locution adverbiale et familière; deçà et
delà , d'une manière et d'une autre.
BROCADE, s. m. (hist, nal.), nom que les habitants des Mo-
luques donnent à un poisson qui a le corps elliptique , mé-
diocrement allongé et comprimé, ou aplati par Tes côtés, la
lete, les yeux; la bouche et les écailles petites. Ses nageoires
«)nt au nombre de cinq seulement^ toutes molles, sans épines.
Sa tête est brune, traversée par trois lignes bleues , qui rayon-
nent autour des yeux. Son corps a de chaque côté trois bandes
longitudinales vertes, renfermant deux bandes brunes. Le des-
sous du ventre est rouge; une bande jaune sépare la tète du
corps, derrière les ouïes. Les nageoires pectorales sont rouges ,
la dorsale est verte; le bout de la queue est jaune; les yeux ont
la prunelle noire, entourée d'un iris jaune. Le brocade se pêche
dans la mer d'Ainboine autour des rochers.
BROCANTAGE (romm.) , action de brocanter, commerce de
celui oui brocante. — Brocanter, acheter, revendre ou tro-
quer des marchandises de hasard.
BROCANTEUR (fomm.). Lemotbrocanteurnese rencontre pas
dans nos Codes ; on le retrouve seulement dans des ordonnances et
des arrêtés. C'est un tort de notre législation , car le brocantagc
est Tin commerce fort étendu et qui mériterait un article à part.
Le brocanteur est un intermédiaire fort utile entre le commer-
çant de choses neuves et le public. C'est le traficant des objets
designés sous le terme générique d'objets de hasard. Il exerce
de seconde main tous les genres de commerce; et sous ce rap-
port, pour embrasser sa généralité, il faudrait rapporter ici
toutes les règles des différents genres d'achate et de ventes.
Mais il est raisonnable de renvoyer cette profession, qui com-
prend tout , aux spécialités qu'elle attire et concentre. Le bro-
canteur ne saurait mieux faire que de se soumettre aux pres-
cnpuons particulières qui sont imposées à toutes les indlviduaJi-
(452)
BROCARD.
tés commerçantes qu'il représente à lui seul. Mais ceoQ'iM
nécessaire de lui recommander comme principe iocomeiui!?
c'est de ne point acheter légèrement, de tenir wgiiirtdeB
opérations, et de s'assurer le plus possible de la moraliiêrt (Jfb
responsabilité des personnes dont il achète les obids qu'il ^
revendre. Il est un article du Code pénal fort sévère coolrt h
receleurs; cet article les considère comme complices des toltf
des crimes , et l'absence de registres et de justification dci â.
constances de quelques achats peut entraîner qoelqoefog ^
funestes conséquences. Comme , au surplus , la proHirà *
brocanteur honorablement exercée vaut toute autre proiesa
la régularité ({ue nous recommandons ici n'a pas méioe te »
rite d'un sacrifice. Loit.
BROCARD (morale). C'est une espèce de lazii mahaiw
Quand une raillerie manque de finesse , qu'elle preod a
formes abruptes proscrites par la politesse et les règb k
savoir-vivre, elle mérite le nom de brocard. De sana(Dfe,j
raillerie est vive, spirituelle, enjouée parfois, quelque pea »
ligne, quelque peu méchante même ; mais elle garde toojov
le décorum de la forme. Le brocard est la raillerie despmy
élevés; il puise ses mots dans le langage ^ossier ; ses id«6 1^
partiennent à la basse critique, à la médisance etqueiqortoi
la calomnie. Le brocard est toujours acerbe ; la raillerie Td
bien aussi dans certaines circonstances : Marie Stuart, illaDiiii
mort, trouve à la porte de sa prison lecomtede Leimierfi
l'attendait pour l'y conduire; l'intéressante reine d'Eoiw,
voulant rappeler au noble seigneur qu'il avait juré de la nsts
dans sa prison, lui dit : « Je suis satisfaite, comte de Ldoester;
vous m'aviez promis de venir, et vous tenez parole... i ùtk
raillerie est poignante , mais elle n'a nen de la triviatilé qu le
trouve toujours dans le brocard.
BROCARD (Manufacture de). Le brocard était origiaà^
ment une étoffe tissue d'or, d'argent , ou des deux enseobit,
tant en chaîne qu'en trame; dans la suite» on a donné ce mu i
celles où il y avait quelques profilures de soie, pour tthni
donner de l'ombrage aux fleurs d'or dont elles étaient eon-
chics ; enfin , ce nom est devenu commun à toutes les èk
de soie , soit satin , gros de Naples ou de Tours , et tafletas, gi-
vrages de fleurs et d'arabesques qui les rendent riches elpW"
cieuses comme le vrai brocard. (On appelle arabei^uiR
rinceaux ou fleurons d'où sortent des feuillages de capriar
qui n'ont rien de naturel.) Les fabricants ne distinguent t
brocards d'avec les fonds or et argent , qu'en ce que lopfr
miers sont plus riches , et que tout V endroit de l'êloffe e$l ««
argent, à quelques légères découpures près, au lieucitK'j
seconds ont des parties entières exécutées en soie. "^^^2^
faire entrer l'or dans le tissu des étoffes a été connu des (wp
les plus anciens. Moïse nous apprend dans l'Exode, ^*
coupa des lames d'or que l'on réduisit en feuilles Irès-rowe-
afin qu'on les put tourner et plier pour les foire f"l^^
tissu des autres fils de diverses couleurs. L'invcnliondu fiU»
d'argent a été très-postérieure à celle du fil trait d'or; k»-
lence des auteurs anciens nous porte à croire qu'il oêtiiip»
connu de leur temps, et qu'ils n'auraient pas oublié d'en panj^
si déjà il fût entré dans le tissu de leurs étoffes. - Lesbroon»
n'exigent point d'autre métier que ceux dont on se sert a*
munement pour les velours et soieries : leur cba'"*^
quarante-cinq portées doubles, et de quinze portées de p!*
un peigne de quinze. L^ portées , qui sont un certain nj**
de fils de soie ou de laine, relatif à la largeur de l'fwf'
divisent en portées de poil et 'en portées de chatm.- w^
pelle poil la chaîne qui sert à faire le figuré des étofli» ei^
qui sert à lier. — L'artnurc,ou l'ordre dans '«^P^^^^j^vT
voir les lisses, tant de chaîne que de poil , est pour k vm
même que celle du gros de Tours , qui sert à faire le fig««
étoffes ou à lier les dorures ( V. Soieribs). — Pour «"»«* Tj
ter la broderie, la dorure des brocards est presque l««^
par les découpures de la corde , excepté le frisé, 9P^^. .
très-fin ; le clinquant , qui est une lame filée aifcc unir* -^
la eannetille , qui sert cependant quelquefois. La <^"î*^
un or trait filé sur une corde à bovau. — On a irouif» ^
peu , une manière aisée de relever la principale ^^^'^^^'J^ .
tel que l'or lis, qui est un or frisé, dont il y a deux «sp«^;
très-fin et le moins fin. Pour cet effet, sous les M^l^»'
dorure qu'on veut relever, c'est-à-dire sous «« P*u«î^
forme d'un seul bout plusieurs boucles entrelacées oan»»^
des du semple , ou bâton , où sont attachées .pï*^**,^
proportionnées au genre et à la réduction de I ^^^J^^^ i
fabriquer, on passe une duite ou portion de ^•^'f ^Jf^
vingt brins de soie de la couleur de la dorure , ^^ '*^ u (t^r
pour les premiers lacs les quatre lisses de poil p«tf
BftOGAftIO.
( 435)
BEOGCHI.
arrêtée, après quoi on laisse aller la marche, et on broche la do^
rure sans lier. — Quant aux seconds tact, on broche de même
une grosse duite, qui est la suite de la première, et on baisse
les quatre lisses de poii, — Cette duile est une espèce d'accom-
V^g^agê nu de trame fine, de même couleur que la dorure,
dont réloiïe est brochée ; elle sert à garantir le fond sous lequel
elle passe, afin de conserver rêclal et le brillant de la dorure en
itn(>êrhant que d'autres couleurs ne transpirent ou ne percent
I travers. — Comme V accampagnage qu*on emploie aans les
H-ooardsesl plus gros que raccompayna^e ordinaire , il ne se
«sse point avec la navette, comme dans les autres étoffes, mais
n le broche en faisant baisser deux marches. — Afm que la
k»rure ne soit pas écrasée, qu'elle fasse toujours saillie et relief,
>n roule sur des molletons toutes les étoffes dont la dorure est
efevëe, à mesure qu'elles viennent sur VensubU^ et on a soin
le mettre autant de molletons qu'il y a d'étoffes fabriquées. —
Hi fait aussi des brocards dont le pot/ est de quarante porlée$
impies , pour Vaccompagnage desquels on fait baisser tout le
>ot7 qui est de la couleur de la dorure; pour lors, on peut bro-
ber sur ce brocard toutes sortes de couleurs pour relever, parce
[oe le poil qui est baissé garnit suffisamment, et qu'il empêche
a soie de couleur qui relève, de transpirer ou percer à travers
e poil.
MO€iRD, BORCHARD, BURCHARD OU BURCARD (sans
prénom connu) , né en Westphalie, ou à Strasbourg , suivant
quelques biographes. Etant entré dans Tordre de Saint-Domi-
nique, il fut envoyé vers 1352 dans la terre sainte, où il résida
Jix années dans le monastère du mont Sion (d*où on l'appela
Brocardug de monte Sion). Comme à celte époque les chrétiens
)ossêdaient encore ce pays, Brocard fut visiter aes lieux inter-
lits depuis aux voyageurs et aux pèlerins, et la relation qu'il en
laissée, Quoique un peu fabuleuse, offre de l'intérêt. On ignore
épcKjue de sa mort. — Ses voyages ont été imprimés dans le
Tfe intitulé : Catena temporum^seu Rudimentum novitiorwn,
.ubock, 1475, 2 vol. in-fol., et traduit en français gothique
HJs ce titre : Mer dee histoires, Paris, 1488, 2 vol. in-fol. Ils
irent ainsi réimprimés depuis : Veridica terrm sanctœ rc-
ionumque fini timarum , Xenise , 1519; Magdebourg, 1595.
Lœorum terrœ sanctœ eœactissima description Anvers,
■i36; Paris, 1544; Cologne, 1624.
BROCARD (Jacques) , Vénitien suivant les uns, Piémontais
l^ant les autres, est un fameux visionnaire du xwi^ siècle. Il
ndait sa mission sur une prétendue vision, dans laquelle il
ul avoûr découvert à Venise , en 1563 , l'application de divers
droits de l'Ecriture sainte aux événements particuliers de son
rl«. spécialement à ceux qui concernaient la reine Elisabeth,
i lippe II, le prince d'Orange; et, comme il n'est ps decharla-
I qiu ne fas^e de dupes , il trouva dans le crédule Ségur Par-
illan, gentilhomme calviniste, toutes les ressources nécessai-
i pour l'impression de ses livres apocalyptiques. C'étaient des
wg^menlaires sur l* Apocalypse , des explications mystiques
prophétiques de quelques autres livres de TEcriture : un
fM ite du second avènement de Jésus-Christ^ adressé aux chré-
«s ; un Traité du premier avènement, adressé aux juifs ; un
ÎAème Irailé De antibaptismo jurantium in vapam, etc.;
r^, 1580. On peut voir dans J.-A. Fabricius (Biblioth. latina
tMiœ et infimm œtatis) la liste de ses écrits. Les voies de la
rsuasion n'avant pu le ramener, il fut condamné dans les
HMies de Middelbourff, de la Rochelle, en 1581, et dans quel-
es autres. Chassé de la première de ces villes , il se réfugia à
Hne y courut toute l'Europe, et enGn se fixa à Nuremberg où
rouira des protecteurs, et il y termina sa carrière sur la fin du
I* siècle.
iftocARDl (PELLEGBiifO) est r^rdé avec 'raison comme
des voyageurs savants de Venise. Dans le but d'étendre ses
inaiasances, il visita l'Egypte, l*fle de Chypre et la terre
nie, copiant et décrivant partout les objets peu connus. Sa
kcriplioD détaillée du Caire, où il s'arrêta en 1557, a été copiée
r l'abbé Morelli, dans ses Dissertazione intomo alcuni
ifgiatori eruditi Feneitoni, Venezia, 1805,in>4% p. 55.
uuiCAHio ( Arnoul-Gcillaume de) y habile imprimeur
18 ranlversité d'Akala en Espagne, vivait au. ix)mmencemeiit
XTi* sîède. Il fut chargé dimprimer la fameuse Bible
^fgioUe du cardinal Ximénès , archevêque de Tolède. Cette
le, appelée Biblia complutensis, est l'ouvrage le plus consi-
^ qui e6t été publié jusqu'à cette époque, car elle oe forme
moins de six gros volumes in-folio. Elle ne comprend que
jTe langues : l'hébreu, le chaldéen, le jrec et le lafln.
breu seul est demeuré dans sa pureté , les autres textes
t été altérés. Chaque page du Nouveau et de l'Ancien
IT.
Testament est partagée en trois colonnes ; dans l'Ancien, la pre-
mière colonne contient le texte hébreu, celle du milieu la Vul-
gâte, et la troisième le grec des Septante; en outre, le texte
cbaldéen est placé à la marge intérieure, avec la version latine
vis-à-vis. I^ Vulgateesten caractères gothiques. Ce travail, au-
quel furent appelés à concourir les savants les plus renommés
de l'Europe et de l'Asie , coûta des sommes immenses au
cardinal Ximénès , et dura quinze années , de 1502 jus-
qu'en 1517.
BROCART (écon, dom.), vase qui a un tuyau ou un robinet ;
espèce de fontaine.
BROCATELLE, BRO€ARDELLE (comm. ), groSSe toilcfllédio-
cre, brochée de fleurs ou figures saillantes. On la lissait autrefois
de coton et de soie grossière ; mais aujourd'hui on ne prend fort
souvent que du coton. Elle sert pour tapisserie, cou\cr(ures, ri-
deaux, etc. La meilleure brocatelle provenait autrefois de
Venise. Les manufactures milanaises et de Gênes en fournissent
aujourd'hui en plus grande quantité , à meilleur prix , et de
toute couleur, surtout en vert, jaune, bleu et cramoisi. Elle
est bien plus recherchée , et fournit un bon article d'exporta-
tion pour le Levant. Celle de Gênes a deux palmes de large ; les
pièces diflèrent de longueur. Il y en a aussi à deux nuances, où
le fond et les dessins ne sont pas de la même couleur. La broca-
telle demi-soie de Paris, d'une seule couleur, a vingt pouces de
large. On tisse les brocatelles comme toutes les autres toiles
brochées. Lobt.
BROCCARDO ( ANTOINE ) , poëte lyrique italien de Venise,
était ûls d'un médecin connu aussi comme littérateur, nommé
Marino Broccardo, et vécut dans la première moitié du xvi'' siè-
cle. Son père l'avait destiné d'abord à l'étude du droit ; mais,
après avoir suivi un cours de littérature chez Trifone Gabriele ,
il renonça entièrement à la jurisprudence , et s'adonna à la
poésie et à la critique. A celte époque Bembo avait rendu pré-
dominante dans la littérature italienne l'imitation de Pétrar-
que , et il était à la tète de ceux qu'on nommait les pétrar^
chistes. Broccardo prit d'abord une voie tout à fait opposée, et
chercha la beauté de la poésie italienne dans l'imitalion la plus
sévère des modèles anciens, et après avoir poursuivi ce principe
jusqu'à tenter d'introduire rhexamèlre dans la langue ilalienney
il se rapprocha un peu des pétrarchistesen général, mais il resta
cependant l'adversaire de Bembo, dont il blâma et condamna
ouvertement et librement l'imitation serviledc Pétrarque. Cette
critique dirigée contre Bembo, qui était l'objet d'une si haute
vénération, irrita ses nombreux protégés, partisans et amis, et
ceux-ci accablèrent Broccardo de tant d'amertume et d'accusa-
tions si haineuses , que la colère et les chagrins que lui inspi-
rèrent ces tristes contrariétés causèrent sa mort, à ce qu on
dit, vers 1531. Arétin , en particulier, eut une part très-pro-
noncée à ce meurtre littéraire par quelques sonnets satiriques
dont il flagella Broccardo peu de temps ayant sn mort , et , pour
expier en quelque sorte ce crime, il écrivit, après la mort de
sa victime, quatre sonnets à sa louange. Parmi les nombreuses
calomnies personnelles qu'on fil circuler contre lui , il en était
une entre autres qui l'accusait d'être juif , accusation qui à pa-
reille époque éUit dangereuse et injurieuse. Les poésies de
Broccardo n'ont pas été imprimées collectivement. On les trouve
éparses dans les collections de Nicolo Dclfino et Lodovico Dolce.
Quelques-unes de ses lettres se trouvent dans des collections
de lettres contemporaines , par exemple dans celle de Paul
Manucius.
BROCCHi (Josepu-Marie), né à Florence en 1687. Il em-
brassa l'étal ecclésiastique , obtint en 1716 le prieuré de Sainte-
Marie aux Ormes près le bourg Saint-Laurent, et en 1723 il fut
nommé recteur du séminaire des jeunes prêtres à Florence.
Il devint aussi protonotaire apostolique et membre de la Societa
Colombaria. Il mourut le 8 juin 1751. On a de lui : Principes
généraux, de théologie morale, — Traité sur l'occasion pro-
chaine du péché, sur les récidives, en latin. — Les Constitu-
tions du séminaire de Florence, — Vies des saints, en italien.
— Descrixione délia provincia del Muaello , con la car ta geo-
grafica del medesimo , aggiuntari un anlica cronica delta
nobiH famiglia da Lutiano, illustrala con annotazioni, etc. ,
Florence, 1748, in-4*».
BROCCHI (Jean-Baptiste) , géologue, célèbre , né à Bas-
sano en février 1772, fut confie aux soins du respectable Marco-
Bruno , prêtre et professeur au séminaire de cette ville, et fit de
tels progrès qu'à l'âge de douze ans il faisait d'excellents vers
en latin et en italien. C'est pour obéir à son père qu'il alla
étudier le droit à Padoue ; mais tous ses moments de loisir, il
les donnait à l'élude de la botanique. Il n'avait que dix-huit
ans, quand il perdit son père; indépendant dès lors, il consa-
56
BROCHAM».
(
484 )
BBOGVA.
cm Tardent destiné à son doctorat à faire le voyage de Venise
et de Rome. De retour à Bassano , il publia ses Kecherchês sur
ia scuipiare égyptienne, Venise , 1792, in-8«y ouvrage dont il
a détruit tous les eiemplaires qui lui sont plus tard tombés
entre les mains. En 1802 , il fut appelé à remplir, dans le
département de la Mclla, la chaire d'histoire naturelle fondée à
Ifrescia. La même année , l'académie des sciences, des lettres,
de ragrieullure et des arts du département le nomma son
secrétaire perpétuel ; Brocebi lut au sein de cette académie
divers mémoires fort remarquables : en 1802, sur Fœil des in-
sectes; en 1805, sur le fer spalbique des mines de Valtrompia;
en 1808, son analyse chimique d un acier de la Valteline, et lo
compte rendu des Iravaui de Tacadémie. Cette même année, il
fbt chargé do renseignement de matière médicale , du rétablis-
sement et (le rinspeclion du jardin botaniaue de Brescia. Pres-
que en même temps il publia son traité minéralogique et chi-
mique des mines ae fer du département de la Mella. Nommé
membre du conseil des mines , il alla habiter Milan , et dut à
ces nouvelles fonctions de devenir un géologue savant et dis-«
tingué. Il consacra deux ans a parcourir et à visiter conscien-
cieusement les mines de Tltalie, et revint à Milan, riched'échan-
tillons et d'observations et de matériaux précieux. C'est en
1814 que parut son immortel ouvrage de la Conchyliologie fossile
Mulh^pennine. Privé de sa place par suite des événements po-
litiques, Brocchi, infatigable, libre d'esprit , parcourut l'Italie
méridionale, l'ancienne Grèce, la Toscane, TËtat romain,
demandant à la botanique, à la minéralogie , à la géologie, à
l'archéologie même de nouveaux objets à étudier et à décrire.
Les nombreux mémoires qu'il publia de 1816 jusqu'en 1822,
formeraient des volumes considérables. Le 23 septembre 1822,
il dit adieu pour toujours k l'Italie, et s'embarqua pour TËgyjite,
afin d'entrer au service du vice-roi. Il fut envoyé comme in-
génieur vers les confins de la Nubie où il fit d'importantes re-
cherches , puis sur le mont Liban , retrouva les mines de
charbon fossile et en commença l'exploitation. En 1824, il
partit du Caire avec Bonavilla ,' son compatriote et son ami;
après un voyaj^ long et pénible , ils arrivèrent à Charthum ,
Tille de la province de Sennar. Saisi d'une fièvre terrible, malgré
son courage et sa forte constitution , Brocchi mourut dans
cette même ville , le 17 septembre 1826. Voici quelques-uns de
ses ouvrages : i'^Richerche sopralaseuUurapresso gii enixiani,
Venise, 1792, in-8° ; 2« Trallato délie pianle odorifere e di
hella vista d'i roltivarsi ne giardini, Bassano, 1796, in-8**;
3** LfUere sopra Dante à mylady W-y , Venise, 1797, in-12 ;
4® Commenta rj delt academia di scienxe , leUere, agricullura
ed arli del dipartimento del Mella per tanno 1808 , Brescia ,
1808, in-S"*; 5^ Calalogo délie pianle che si dispensano alla
scuola di bolanica nel liceo del dipartimento del Mella, Brescia ,
i808, in-S** ; 6° Trattato mineralogico e chimico suite minière
di ferro, etc., Brescia, 1808, 2 vol. in-8°; 7** Memoria
mineralogica sulla valle di Fussa in Tirolo , Milan, 1811.
în-8° ; 8° Ehgio di Andréa Cesalpino , Milan, 1812-1820,
2vol. in -4**; 9° Conchigliologia fossile sub^apenninac, on osser^
vaxioni geologische, etc. , Milan, 1814, 2 vol. in-4«» (très-rare) ;
10" Suila cristatlizaxione délia pietra alluminosa délia tolfa;
il^ Sopra alcuni ammassi colonnari basalUni del territoriodî
Viterbo ; 12** Osservationi sulla corrente di lava di capo di
Bove, presso Roma ; 1 3" Detlo stato/isicodel suolodiRoma, etc..
Borne , 1820 ; 14*» Suite diverse formaxi^ni di rocce délia
Stci/id. — Brocchi avait publié une foule de mémoires et d'ar-
ticles qu'on trouvera dans le journal de Brugnatelli , (om. vi,
oour I année 1823, el loin, vu, pour l'ann^ 1824, ainsi que
aans le journal de Venise, 1825 , et dans la bibliothèque ita-
lienne , depuis le premier trimestre de 1814 jusqu'à son départ/
pour l'Egypte.
BROCCÏJS , s. m. [hist, nal.), sorte de coquillage.
BROi.E, BROCHE {art. mil.), éperons, parce qu'ils étaient
faits anciennement, non pas comme les nôtres, maïs comme
une broche.
BROCE, BROrLLR, BROCBES , BROIL , BROISSES ,
BROKES, BROSSE {vieux moish broussailles, petit bois, jeune
taillis , bruyères ; broca , broci ( F. Braillot). ,
BROCHAGE (term, de librairie)^ action de brocher un livre
des livres, ou le résultat de celte action. '
BROCHANT (blason). Il se dit des pièces qui passent sur d'au-
tres, comme une bisce ou on chevron qui broche sur un lion.
BRocuARB (105 AVENTURE) , cofdelier au couvent de Ber-
oay, en Normandie, entreprit le voyase de la terre sainte en
1535, avec Greffin Arfagart , seigneur de Courtei Iles, chevalier
du Saint-Sépulcre. H écrivit en français la relation de ce voyage
(en Jérusalem et au mont Sioai), dont le maniucrit est c».
serve dans la tMbliothèque royale (sous le o* lOiS). Cette ^
lation paraît être l'ouvrage commun du moine et do dteiiir
qui avait fait trois voyages dans la Palestine. Brodùrd ni
souvent confondu avec Brocard (F. Brocard). Ponfiia^u
sius-, Canisius , Bayle, Dupin et plusieurs autres oot été i»l«
en erreur par Simler, dans son supplément à U Bibtiolbà|»k
Gessner. Lacroix du Maine avait vu le voyage de Booaintv
Brochard et de Grefiin Arfagart , écrit à la maio , avec b ic
tion de celui que Jean Gassot lit aussi à Jérusalem et «
mont Sinaï , vers le même temps , c'est-à-dire en 1547.
BROCHARD (L'abbé Micbel) , profetscv au oollé|f Mu,
rîn , mort en 1728 ou 1729. lia donné une noofelleédilut
Catulle, Tibulle et Properce, Paris, 1725, in-4°, oui pu» ^
être défectueuse, et dans laquelle on reproche à TeditesrdM
supprimé quelques vers de ces auteurs. 11 a coDcoanmi
Monnave et Vatibé de Boissy à corriger le texte do tim k
Pogge ik varietale fortunes , que l'abbé Oliva fil imjnM
pour la première fois, Paris, 1723, iii-4°, en y joigusti
marge le» corrections conjecturales de ces trois saitib. I
donna aussi en 1728, une édition d'Homère, panée de \m
obscénités. L'abbé Brochard, littérateur instruit, était io4rf*
amateurs éclairés qui passent la plus grande partie de W
vie à se former une collection de livres précieux ; il a nadir
tait dans son cabinet aucun qui ne fût ou fondcrfinefli k,
ou recommandable, soit |jar sa singularité ^ soit par u nfi
ou par son prix. 11 mettait à leur beauté , a leur CMuemiu
une attention si scrupuleuse , qu'il fit souvent le dôofiutr^
libraires qui les lui vendaient , ou des relieurs qui inwHutai
pour lui. On peut dire qu'il a beaucoup contnlNè,)m Ga-
briel Martin , a perfectionner la bibliographie , oa Tin &^
de dresser des cataloaues de bibliothèque, par ordre de oatxr*'
C'est lui qui donna U Bibliotheca Fayena, que Gabriel Vii
imprima, Paris, 1725, in-8", en y joignant une bonne UUei?
auteurs. Il avait fait aussi le catalogue de sa propre bibliotV^
qui fut publié de même par Martin , avec une table (Titf/^
sous le nom deMusœum seleelum, Paris, 1729, iu^Cftèa
bibliographes étaient intimement liés, et rabbéBrodnnlr.
ordonné , par un article exprès de son tcstameut, aw b«
de ses livres fût faite el dirigée par son ami (FI* ^*^
Journal des Savants).
BROCHE et TOURNEBROCHE. Le mot broche neoi,«î
quelques étvmologistes, de la basse latinité broca,îs\\^J^
diminutif de veru^ et, selon Ducange , de brocca.w^
qu'on a dit également dans la basse latinité pour p«w^
bâtons pointus. Ce mot désigne généralement une bagtrC"-
bois ou de métal. Les tonneliers donnent aussi ce rooiaor»
chons coniques de bois avec lesquels ils ferment les tro^r-
cannelle ou de la bonde ; mais on appelle spécialement w*
la tringle de fer plus large qu'épaisse dont on ^*'^P*'fî
la viande , en la faisant tourner devant le fcn. — u vwL
toujours pointue d'un bout , se termine ordinaimne^
l'autre en manivelle Ijtournebroche). — D'abord on toœ«
broche à la main , au moyen d'un liâton percé, ce qaïf^
taitilc se tenir à une certaine dislance au fea;phK'*^''
chien eriforiné dans une roue à tambour, fut charte* tj
vail ; enfin , les découvertes de Thorlogerie à n)"^**'''!^
nèrent lieu à l'invention des lournebroches. Ces n*^
comme on sait, sont de simples engrenages ^^!S^
poids ou un ressort comme les horloges , dont eflesfliwfj^^
le modérateur, qui est un volant au lieu d'un ^^'^J^^^
pendule. - L'arbre du volant est taillé en vis. "«"^ "Jj
engrènent les dents de la dernière roue. On a **M**''*'JjI
de préférence à tout autre, parla raison que cbaqw^J
roue fait un tour entier au volant ; cependant , "^||''|^^
nier tourne fort vife , on est souvent obHgéde ^^Jh^H
sieurs fois te totirnebroche avant que la pièce *"T,,.
autre inconvénient de ce système , c'est d'exiger on f»
sidérable pour vaincre le frottement qui a Ke« enlrpr»
de la dernière roue et la vts do volant: F"**^ f^[?7-
désagréments, on a imaginé des toomebroche»*'**"'
dire oui sont ' ^-' -•"'-'
dans le tnyaa
Dans cet sortes , .- *.au^/#iéi
le transmet au rowige. Pour se faire une idée de ce
fiiBl se figurer un petit rooRlin à veni P«^"\ïj^
bre d'ailes , comme dix, doute , et que ce "^J^^
risontalemenl dans le tuyau de la «^«•''"^t-l^j-rt
tournent fort bien la broche , et ils n'eal pas ^^^
montés ; mais on ne peut les placeïq»«****l^uni
à large tuyau. Il (aul, en outre , dépenser nw a*»»
linatre
les fait
in\enté
•■oûienl
à pttMs I
([ue l'on \'ifM de voir, sont dirivcs le mol brochée, peu
uMté , el qu'on a dit autrefois pour iniliqncr In quantité de
\înndf qui peut tenir à une broche; broeketU. [teliie broche
V. Embrocher et T>ëbrocheii), pourdire mettreâ la broche et
mirer de h broche, etc. Pris dans la première et la plusgéné-
lale acception, le mot Broche reçoit, dans les arts et métiers,
itiïerses applications qui se rapprochent toutes plas ou moins
l'une m(mc origine el de la signification d'oulil , inslrumenl,
machine ou partie rie machine , de fleure ou de forme longue
cl menue , et dont la fonction ordinaire est de traverser on de
-"ulenir d'autres parties. Ainsi, Broche, m Um. de ternire-
">, esl la pointe de fer qui fait partie d'une serrure, et qui doit
l'nirordans le trou d'une rlef forée ; on appelle aussi broches
rundcs, ou broches carrées, des morceaux oc fer ronds i>u car-
11^5 dont les serruriers se seneni pour tourner plusieurs pièces à
' li.iud et i froid. — Broche se disait aussi de la pointede fer qui
t.-iit au milieu du blancoù il (allait viser en tirant de l'arc ou de
■;irquebuse: en ce sens, on disait: Fafre un coup de broeht.
•our dire, frapper sur la broche, enfoncer la broche. En lerm.
''imprimerie, Broche est une barre de fer h laquelle est
llncnée la manivelle qui sert A faire roider le train de la
'ccsscsar les bras. — La Broche (fu rouet i fder esl la verge de
T qui passe au travers des fuseaux. — En lerm. d'artificier,
'est aussi une petite verge ronde, conique, de fer ou de bols fort,
cnanl au culot du moule d'une fusée volante, pour ménager
1 n Irou de même figure dans la matière combustible dont on la
i\iarge. — tes Broches, en term. de balancier, peson; en
lerm. de marchand eirier, ce sont de petits morceanx de bois
poli , en forme de cûne Irès-poinlu , avec lesquels on perce les
gros bouts des cierges, afin de pouvoir les faire entrer dans les
fiches des chandeliers. ^ En lerm. iferA^Mf, ce sont les défenses
ilu sanglier ; et l'on appelle aussi de ce nom la première leie ou
le premier bois d'un clierreuil. — Broches a été employé
encore anciennement comme synonyme d'hémtyrroldei ; au
moins on le trouve en ce sens d^ns les C^nl ffouvelUt nouvel-
Ici. — Broche se dit enfin de certaines aiguilles faites de fil de
iiT fi'*meu/a), qui servent à tricoter des bas, à faire do ruban ,
lu brocart el autres ëloffes, d'où a été fait ce même motde
tiROCABT et ceux de Brocher, BROcn.tNT, Bdocheur, Bro-
' itECSE, Brdca TELLE, etc. [F. CCS mols).
BBOCnÉE, s. r. (jframmO, toute la quantité de viande qu'où
r.iil cAlir à la broche en une (ob.
BROCBER[aramm.).Ce verbe est employé dans des acceptions
■ liverscs.eloiiron retrouve louràlourlesdifrérenlessigniricalions
!ii mol broche, d'où il a élê formé. On s'en esl servi aulrefoisdans
I .icceplion de piquer un cheval avec des éperons pour le faire
'turir plus Tite.—£n lerm. déboucher. Brocher le bauf, c'est,
i| très qu'il a été lue, y pratiquer avec la broche des ouvertures
■ ■iir le souflicr. — En lerm. de maréchal [errant, Brocher,
irsl enfoncer à coups de brochoir tes clous qui passent au Ira-
'■ rs du fer et de la corne du sabol d'un cheval , afin de le faire
'■fiir ; mais les acceptions de ce mot qui reçoivent remploi le
'us fréquent sont celles qu'il tire du motbrorhe considère
>riinic aiguille. BROCHEsa signifié d'abord, en sens elen lerm.
I ourdiiieur ou ift pat/etiv-nlier , passer de l'or, de l'argent j de
< soie ou de la laine entre îles hroclies ou aiguilles qui servaient
■ faire une éloffc nommée de là brocart ( T. ce mot). — On fa
Iciidu ensuite à l'action ou opération qui consiste A enrichir
.110 étoffe de clinquant, de chenille, de fiisd'argent.de canne-
il!c, etc., par le moyen de petites na»e[les nommées espolins.
!'<■ là ce mot a été emplciyé, par analogie, dans beaucoup
l'aiilres façons de parler. Brocher el BB0CHA^T, en«t^. (m
'linon , se disent, par exemple, des bandes colices onbAtons, et
'lit res pièces, telles que lions, aigles , cic. , qu'on fait passer dur
'■■ III t de l'écuâ Taulre, ou qui traversent sur d'autres pièces. Oi
fit des chevrons brochant sur desburelles { F, ce mot j, pour
'l>r« qu'ils passent dans l'écu sur desburelles; on dit aussi
rime famille, d'une maison, qu'elle porte d'aïur un lion d'or, à
i.ire (le gueules brochant sur le tout.— Brocher se dit enfin,
liiiis son acception la plus usuelle, de Topération qui consiste k
(■lier les feuilles d'un livre, à les mettre dans leur ordre de pa-
-irialioo, à les coudre ensemble el i les couvrir, d'oïl sont venu
i>-<imot9 de brociwur, brocheuse, brochure; c'esl sans doute
'U'st cette opératioD, tout à (ait la première et la plus simple
'lans la confection matérielled'untâume, qui a faitdire, par
les bons livres el les ouvrages sérieux «ni été étouffés , et qal
l'ont fait surnommer à bon droit IKsiccle brochurier ( Y. l'art.
Brochure ci-après).
brochet [eiox] {hiit- nai.J.Ces poissons ont l'ouverture de la
bouche grande, les mâchoires garnies de dents nombreuseset al-
gues, le museau pointu, lecnrpsallongé. comprimé nnlurellement
et couvert dcgrandes écailles.— Le brochelcuminnnfrmxItieAu)
se trou veenEurope et dansles eaux doucesde l'Amérique septe».
irionale; pendant la première aonée sa couleur est verte; die
devient dans le second Age srise et diversifiée par des taches
pâles qui l'année suivante présentent un lieau jaune et formeat
souvenl des bandes ou des raies. La disette, la nature îles eanx
font varier ses couleurs. Ce poisson passe pour avoir l'ouie trèfr-
fine,cequilui permet d'éviter ses ennemis; il parvient jusqu'à
la longueur de Jeux ou trois mètres el jusqu'au poids de 10 ou
50 lii^grammes. En 1401, on prit a Kaisersiautern, dans le
Palatinat , un brochet de dix-neuf pieds de long et qui pesait
aso livres. Ce poisson croit très- rapidement cl est d'une extrême
vorarité; il s'elancc sur les gros poissons, les serpents, les gre-
nouilles, les rats, les chais, le» chiens lombes à l'eau, el, lors-
que l'animât lui oppose une t:.>p grande rcsislauce,il le saj^
par la léte et le retient avec ms dents jusqu'à ce que la partie
antérieure de sa proie soit raïuullic, l'aspire ensuite cl l'eiigloa-
tit. Rondelet rapporte qu'une mule buvant dans le Kliùne vis-
à-vis un brochet, fut mordue à la bouche par ce poisson d'une
manière si forte que la séparation des deux animaux n'eut lieu
que fort avant dans les terres où la mnle s'élail enfuie en l'em-
portant. Les brochets frayent en février, en mars, en avril. Les
ceufs onl besoin pour éclore de recevoir à peu de profondeur sous
l'eau l'inQucnce du soleil. On prend les brocliels de diverse»
manières, en hiver sur la glace, en été pendant les orages , dans
toutes les saisons au clair de la lune, dans les nuits sombres.
On emploie pour les pêcher le trident, la ligne , le collet, la
nasse et ré|ienier. — La chair du brochet est agréable au goUl ;
dans beaucoup de lieux on la sale, après avoir vidé le poisson,
l'avoir neltoye el coupé par morceaux. En .Allemagne, on fait ■
du caviar avec les œufs; on mélange ces mêmes œufs avec des
sardines pour en composer un mets que l'on nomme netxin.
C'esl sur les brochets qu'on a surtout opéré la castration pour
obtenir des individus plus gras. Lorsqu on veut avoir des bro-
chets enabondance, il faut faire chou des élangs; ou y place
pour leurnourrituredesçyprinsou d'autres pois-wn s do peu oe
valeur. Les pécheurs et les marchands de poissons nomment
vulgairement lancerons ou lançons les jeunes brochets, poi-
gnards les moyens brochets , ourseaux ou loups les vieux , pan-
sards les grosses femelles , et levrins les mâles les plus allongés.
— On connaît encore deux espèces de brocheU, le brochtt
américain et le brochet etolr. A. B. »E B.
BBOCHET(Jeai«-Etibnns), garde de la cunnélablie, em-
brassa avec ardeur les principes révolutionnaires de 1789 , prU
une part active a la destruction de la monarchie françaLse, fut un
despremicriàeialterMaratetàdemanderson apothéose. Dans
la fameuse séance desiacabins du 2 octobre "93, il provoqua
les mesures liàlivei de la justice, si ce nom peut s'appliquer aux
démences sanguinaires exécutées par les pouvoirs populaires de
cette époque néfaste, connues sous le nom de fournit, et qui
consistaient à annexer à un seul etni*me procès une foule d'ac-
cusés inconnus les un» aux anlrea. C'est Brochet oui lit épurer
les eor<*efiers, sous prétexK que des inlriganls s'y èUr
dnits (marst79* )1 Poursuivi et arrêté comme complice de
Bobespierre après le 8 thermidor, il obtint son élargissemenl,
puis fut jeté de nouveau en prison et y demeura jusqu'au 4
brumaire an IV (36 octobre i7»5). Ion de l'amnistie des délits
révolutionnaires. ReUré des affaires publiques. Brochet se lit
épicicren s'oecupant toutefois encore de politique, el, compromis
dans l'altenUt du 3 nivôse (4 décembre laoo) contre le premier
consul, il fut déporté à Cayenne. Ilenlr* en France huit mou
après, il futohlig*, comme suspect, de séjourner à hens (Yonne),
etenlSlSon le vit commander une troupe dtfédéTét:mAu,
m second retour des Bourbon», renvoyé de nouveau a bcn», il
7 mourut oublié, le «avril 1833, à làge de soixante -dix
«n*.
BROCHEli , se tfSt des artifices percés d'un tron plus petit
ou plu» court que l'àme des ftoée» tolairtes, «il en les char-
BEO€HBlJE.
geantavec des baguettes percées, soit après coup, en leschargeant
oiassirs, et les perçant ensuite suivant leur axe, pour leur donner
SD mouvement plus vif, comme à quelques serpenteaux qu'on
appelle (ouguês, lardons ou serpenteaux brochelés ( V. ces
Buts).
BROCHETER. En général, percer de broches ou de brochettes.
Cest en ce sens qu'on dit que les boucaniers de Tile Saint-Do-
■liogue brocliètent leurs cuirs en les étendant sur la terre, au
noyen d'un grand nombre de chevilles , et les laissent sécher
dans cet étal. Celte préparation empêche les cuirs de se rétrécir
et les met en étal d'être embarqués sans se gâter. L'un est
l'effet des brochettes, l'autre du dessèchement.
BROCHETER, en marine, c'est mesurer les membres et les
bordages d'un vaisseau.
BROCHETEUR , S. m. ( ierm. de marine ), ouvrier qui bro-
cbète un bordage.
BROCHETON {hisL fMl.), S. m. petit brochet.
BROCUCTTE (verucutum) , diminutif de broche (F. ce mot),
petit morceau de bois ou de fer, long et pointu, qui, dans l'usage
le plus ordinaire, sert à unir, à soutenir ou à rapprocher les
parties dans lesquelles on le passe , et qui trouve des applica-
tions dans les arts et métiers. — Entertn. d'imprimerie, u se dit
de deux petites tringles de fer qui attachent la frisquette au
châssis du tympan. — En ierm. de fondeur , c'est l'échelle, le
bâton, la règle ou le diapason où sont tracées différentes mesures,
et qui sert à connaître la grandeur, l'épaisseur et le poids des
clocnes. On donne aussi le nom de brochette à une espèce de
petite boucle en or et à jour, qui sert à passer à la boutonnière
une croix ou la décoration d'un ordre. Enfin Ion entend par le
mot de brochette un petit morceau de bois mince, au bout
duquel on donne à manger, ou, comme on dit généralement,
la becquée (jadis bêchée) , aux oiseaux gue Ton a soustraits au
nid de leur mère, et qui se trouvent ainsi privés de ses soins,
^r extension , on dit des enfants qui sont élevés avec, beaucoup
de soins et d'attention , qu'ils sont élevés à la brochette. — Du
mot brochette a été fait le verbe brocheler, qui indique toute
espèce d'actions dans lesquelles cet instrument est appelé à
jouer un rôle. Les boucaniers, par exemple (F. ce mot), bro-
chètent leurs cuirs, les étendent sur la terre au moyen de che-
villes ou de brochètes de bois, pour les faire sécher. Les rôtis-
seurs brochètent les volailles, le gibier ou les quartiers de
viande qu'ils veulent faire rôtir. On dit aussi , en term, de
WMrine , brocheter un vaisseau, pour dire en mesurer les mem-
bres et les bordages , en appliquant alors à ce verbe la significa*
tioo que les fondeurs donnent à leur brochette.
BROCHEUR DE LIVRES (techn.). Avant d'entrer dans l'ex-
Slication du travail qui concerne le brocheur, il est bon de
éfmir ce que l'on entend par feuille, un livre n'étant autre
chose, dans l'acception du métier, qu'un assemblage de feuilles
cousues ensemble. L'in-folio représentait autrefois le feuillet ou
carré de papier, tel qu'il sortait des presses du papetier; l'in-
quarto, l'm-octavo étaient ce même feuillet replié sur lui-même
quatre ou huit fois , et ainsi de suite pour les autres formats.
Depuis (]uc par des procédés mécaniques on est arrivé à faire
du papier dans une longueur presque indéfinie, les feuillets
n'ont point comme par le passé une mesure à peu près unique;
ils sont ce qu'on veut les faire , c'est-à-dire aue l'on a de grands
et de petits feuillets dont le format cependant diffère peu de
l'ancien modèle. De là est venue la nécessité de distinguer les
nouveaux formats en grands et petits : ainsi l'on dit ^nd et
petit in-folio, grand et petit in-quarto, etc. Voici maintenant
la manière dont s'y prend le brocheur pour réunir ces feuilles.
Apr^ avoir plié les feuillets selon le format indiqué par l'im-
pression typographique, et lorsqu'il les a collationnés et rangés
suivant l'ordre de la pagination , il prend le premier feuillet ou
plutôt la premièrefeuille qu'il ramène sur le bord de table en tour-
nant le dos de son côté. Avec une grosse aiguille enfilée et légè-
rement courbée, il fait sur un endroit quelconque du dos une
piqûre de part en part, tire l'aiguille et le ûl du dehors ou dedans
de la feuille, juste dans le milieu du pli, puis il les fait ressortir
vers un autre endroit. Il fout qu'un Dout du fil reste en dehors
de la première piqûre , et l'on verra dans quel but. L'ouvrier
pose la seconde feuille sur la première, en alignant les dos et les
bords du haut des pages; il pique cette seconde feuille de ma-
nière que le trou corresponde précisément au second trou de la
première; puis, après avoir fait sortir l'aiguille au-dessus de son
premier piassage, il noue le bout en râerve dont nous avons
parlé plus haut avec la partie inférieure de l'aiguillée. U pose
la troisième feuille sur la seconde dans les conditions voulues
précédemment; il la perce au dos comme les autres, juste an-
BBocHimm.
(436)
dessus des trous correspondants. Le lecteur oompRm) q» k
opération est la même pour toutes les nouvelles feuille» ion.
dre; seulement à la dernière on fait un ou deox iMPuds. \«
omettions de dire que, sur le volume et dessous, on coud (^
feuillets blancs , le premier en même temps que la ymm
feuille, le dernier comme s'il faisait partie de û dernière. Quah
l'ouvrage est ainsi cousu , le brocheur le met sous prt»e. A[«>
un temps convenable, il l'en retire, comTe de colle en {uir;
revers d'une feuille de papier de couleur, dont il %MAM\^t
milieu sur le dos du livre et le reste sur les feuillets or \*i^
blanc que nous venons d*indiquer. On termine en rKirt,t
c'est-à-dire en coupant avec de grands ciseaux ki (tii> i^^
des feuilles pour leur donner une surface égale.
BROCUON , s. m. espèce de gomme que l'on mif *.
bdellium.
BROCHOI R (lechn.) , marteau de maréchal, propre à fm*»
les chevaul.
BROCHURE. On a toujours entendu par cette déngmtn*
réunion de quelques feuilles imprimées, qui dans leurmyp-
ble ne peuvent composer un volume et se vendent samHrr ^
liées. Sans remonter pour cela à l'ori^ne première des dn^
l'on peut dire que le besoin d'apprécier lesévéneroei)ts,<i#
communiquer sa pensée au public, a mb de tous les tespi''*
écrivains en émoi. Il a fallu d'ailleurs constamment an |t»
lations un aliment qui vint briser l'uniformité delà nr,rtâr-
tiver cette propension qui consiste soit à rechercher les kxk
dales, soit à se débattre sur des intérêts plus ou moins ini^
plus ou moins graves. Sans chercher donc à remonter plvini
nous trouvons cette lutte de petits intérêts, de petits T^ika»
déjà établie sous le siècle du grand roi ; elle varie m ^
dans le but qu'elle se propose, mais les armes sont tMJari
|>eu près les mêmes, et leur forme ne subit guère de iw^
lion. Boileau poursuivait depuis quelque temps le roimah.-r
dans ses brochures satiriques qui faisaient les délices de la •«
et de la ville. Quand aux rivalités littéraires vinrent se fx»>
les querelles religieuses, les LeUres provineiaits elles-wr»*
dans ce temps-là furent lancées sous la forme de brocbart -
c'est dans cet état qu'elles furent dévorées avec avidité elqi»
passionnèrent tous les rangs. Elles attaquaient les jp»*
qu'elles considéraient alors comme un parti et comme oncfc-
sance,et sapaient ce crédit dont on les croyait ennwr
Ceux-ci ne pouvaient rester dans le silence, et emplojff*"
leur. tour les mêmes armes dont on se servait pour lôatij(|r
Mab Pascal mourut à la fleur de son âge. Arnaud diw ^^v
Nicolle se tut, et ainsi finit un débat qui devait enflanimef''
le siècle suivant la bulle Unigeniius, Mab les choses HaM
peine calmées que le jansénisme s'éveilla et soutint obslioa^
ta lutte. En vain le pouvoir armé contre loi appesiniil j^t-
gueurs, s'épuisa en recherches , chaque jour de o^'^'j^^jj^^
chures s'échappaient furtivement, tenaient le public en wtf«
et narguaient la police dans son chef, auquel on les wp"
soigneusement, en témoignage de son impuissance, ii^'
vif intérêt excité par cette petite guerre, VaUenlioo poM^'
s'attachait tour à tour à tout ce qui pouvait nourrir son |*rt><*
pour les nouveautés. Mais, périlleuse et impatiente, w*
craint de s'imposer un long examen ; aussi les auleun p(*^
plaire jetaient leurs idées, ou traduisaient leurs lin» w
_.. picçinistes , ,
depuis par son esprit. Devinant ce que serait entre ses m»»*
portée d'une telle arme. Voltaire s'en saisit; on peut ro^^
surer sans crainte d'être démenti, que la P*^*i*|J^*'L
qui a exercé le plus d'influence se compose de brochure^ ^
nal toujours plein de traits acérés, ses coups frappaieat _
les croyances religieuses les plus respectables ."^"^
là un crime), tantôt les erreurs des P*r'^"!5"*îi,M"
vices des lob qui avaient vieilli. C'est ainsi qu'il ^r^^
Calas, renversait l'échafaud de Sirven , et «l^^^Jr.
ment le supplice de la question. Beaumarchais detiitw^-
core du brùil en se servant d'un tel moyen : il porta i» ^
violents à un ancien usage; il revendiquait un àrasi^tr''^
noinisies aevaieui uicnioi i agiicr , i» '^*""'" . \r-«**
dans leurs brochures le mécanisme de rassocialionriww^
scrutaient les ressortset proposaient de les "d®^*^* „*i-
la monarchie, dès longtemps ébranlée , essaja oesen
BROGKUAUS.
(437)
BROCKES.
en convoquant les états généraux, ils saisirent cette occasion
pour faire valoir leur doctrine et eu préparer Tapplication. L'ou-
verture de celte solennité fut marquée par la querelle des trois
ordres relative aux votes des députés. Lue simple brochure de
Sieyes emporta la (](uestion ! Qu*est-ce que le tiers état, disait-il?
Tout ! Qu a-t-il été jusqu'à présent? KienI Que veut-il être?
Quelque chose I Et dès lors la monarchie fut ébranlée jusque
dans ses fondements. Passons sur beaucoup d'écrits dont aucun
B*a laissé de trace, faute d'avoir dominé les événements, et ar-
rivons au consulatet4 Tempire. Napoléon s empara de la presse,
n'en permettant l'usase qu'à sesOatteurs, ou à ceux qui étaient
utiles à ses desseins. Mais la force sur laquelle il s'appuyait flé-
chit à Moscou, et s'abfnia sous les murs de Paris. Vaincu par les
armes, il fut attaqué par une pluie éloquente. Le canon se taisait
à peine qu'une brochure de M. de Chateaubriand souleva contre
lui l'opinion. 80,000 exemplaires, échappés des presses de Le-
normant, ne suffirent pas à rassasier l'avidité du public. Mais
louis XVIII à peine remonté au trône, la lutte s'engage entre
deux partis» dont l'un voulait rétablir la royauté avec ses an-
ciens privilèges, tandis que l'autre défendait avec vigncur ce
qu'il appelait les droits du peuple. Au milieu de celte lutte, l'au-
leor du Génie du christianisme intervient encore; il prit parti
poar le maintien des conquêtes légales opérées par la révolution,
tt celte fois il donna la Monarchie suivant la charte. Cette
M-ocbure^ qui était d'un haut enseignement, vint jeter au milieu
le l'opinion la dIus vive lumière. Durant cette période, d'autres
»iiblicistes, MM. de Bonald, Benjamin Constant, Fievée, de
f ontlosier, montrèrent aussi, sous des bannières différentes, un
aient très-remarquable. La polémique des brochures ne cessa
le captiver les esprits exclusivement que jusqu'au moment où
es iouroaux marchèrent dans tout leur abandon et toute leur
nclépendance. Maintenant qu'ils éprouvent moins de gêne, les
>rocbures ont perdu leur ascendant. En effet, que peuvent-elles
lénoncer qui ne soit su d'avance ? Quant aux brochures lilté-
*aires, frappées du même coup, elles sont tout à fait remplacées.
Mi peu s'en faut, par les Revues. Elles peuvent bien de temps
en temps venir jeter quelques éclaircissements timides sur une
question jusque-là délaissée : mais, en outre qu'il y a peu de
chose à glaner de ce côté-là^ elles risquent de passer inaperçues
au milieu de la préoccupation publique, à moins que les feuilles
^tidiennes ou périodiques ne leur prêtent leur fraternelle as-
flstance et ne les tirent par ce moyen du néant. E. H.
BROCIKR, sorte de vase qui verse la liqueur par un tuyau ou
robinet.
BRecKHAUS (Fbédéric-Abxold), libraire allemand, natif
de la villelibre impériale de Dortmund dans le cercle de West-
pbalie, reçut le jour en 1712. Ses débuts dans la carrière com-
merciale ne furent pas heureux. Marchand drapier à Dussel-
Jorf,oà il avait fait son apprentissage dans une grande maison,
J cèangea successivement de résidence et de profession. Fixé
]'aborda Amsterdam et rebuté de ses vaines tentatives de prompte
iiortune dans la draperie, il imagina de se faire libraire, en fou-
lant on établissement sur le modèle du comptoir d'industrie.
La spéculation ne pouvait guère réussir ; c'était l'époque où la
Sollande , par sa réunion a l'empire français et par le blocus
XMitinental, voyait se tarir pour elle toutes les sources de la
(MXMpérité. Les efforts deBrockhaus, ences tempsdecalaroiteuse
swé^moire pour le commerce néerlandais, n'aboutirent qu'à lui
aire déposer son bilan. Ajoutons que plus tard, lorsque des cir-
^onslaoces moins contraires lui eurent permb de rétablir ses
lilaires, il acquitta loyalement ses dettes et même les intérêts
loRit judiciairement son concordat le libérait, firockhaus, après
'é«:faec dont les affaires politiques l'avait rendu victime, repnt le
±^taip de sa [latrie, et alla s'établir en 1810 à Alternbourg. Là,
Monaissant mieux son pays et sa nation, il ne tarda pas à jeter
«s fondements d'une fortune brillante. Acquéreur de la pre-
mi^e édition do Dictionnaire de la Conversation, qui primitive-
neul ne se composait que de deux volumes, il la vit s'épuiser
npidemenL et dès lors, étudiant, ou, si l'on veut, exploitant le
^t du public, il joignit à chaque nouvelle édition des addi-
tions considérables qui finalement portèrent l'ouvrage à douze
snormes volâmes. €!es additions furent surtout dans l'histoire
Sq Jour, et elles consistèrent principalement en articles biogra-
phiques, sur la législation, sur la littérature et les mœurs, en un
oiot, sor tout ce çiui était de nature à provoquer l'intérêt et la
corioeité da public. Le Dictionnaire de la Conversation est trop
Donna en France aujourd'hui par les deux imitations gue la It-
vairieDarisienne en publie, l'une sous le titre primitif, l'autre
loiis celoi dEncffclopédie des aens du monde, pour qu'il soit
wscân d'analyser ici ce recueil dont la biographie occupe près de
M moitié, quoique bien restreinte encore et bien superucîelle.
Mais il y a cette différence entre la publication de Brockhaus et
celledes libraires français» que ceux-ci se présentent avec un plan
indéterminé et sans certitude sur les dispositions du public,
tandis que Brockhaus, ne passant que par degrés du manuel
encyclopédique portatif à un ouvrage de vaste dimension, opé-
rait sans risques, sans chances défavorables. Il fit cinq éditions
e( vendit soixante mille exemplaires du Dictionnaire de la Con-
versation, sans compter les réimpressions particulières de cer-
tains volunies plus freouemment demandés. On n'attend pas que
nous suivions ici Brockhaus dans ses diverses entreprises de li-
brairie ; toutefois nous devons le montrer encore créant dans les
Zeitgenossen ou Contemporains une galerie dos notabilités de
l'époque, très-importante et digne rivale <lu Public Characlers
of England, fondant le célèbre recueil Iriincslrie] de V Hermès
deKrug, où il se proposait pour modèle le Quarterly Review et
V Edinburgh Review, achetant la propriètédc In feuille de Kotze-
bue, et la transformant en organe éloquent et raisonné des prin*
cipes politiques modernes. Dès le commencemcnl'de l'extension
donnée au Dictionnaire de la Cenversaito», Brockhaus avait été
mal vu du gouvernement prussien; une censure particulière fut
affectée à tous les ouvrages émanant de ses presses, et enHn on
prohiba l'entrée en Prusse de tout ce qui sortait de sa maison. Il
transporta ses magasins d'Altembourg à Leipzig. Mais là encore,
et surtout depuis qu'il se mit à publier des feuilles quotidiennes,
il eut à subir des censures. L'approbation du public l'indemnisa
complètement de ces contrariétés. Sa maison était une de celles
qui fournissaient à la foire annuelle de Leipzig le plus grand
nombre de nouveautés et d'ouvrages intéressants. Outre les pu-
blications capitales que nous avons citées plus haut, nous indi-
querons encore Vïsis d'Oken, le Conversation Blait (feuille
pour la conversation), VUraniCy almanach annuel, ï Histoire
des Hohenstauffen de Baminer, le Lexique bibliographique
d'Ëbert, et la bibliographie allemande des derniers temps,
d'Ersch. Brockhaus prenait lui-même part à la rédaction de son
dictionnaire et de ses journaux, et comme tel il mérite une place
parmi les hommes de lettres. C'est au milieu de ses travaux
qu'il mourut le 30ao0tl825. Sa maison, composée de trois sec-
tions distinctes, librairie, imprimerie et fonderie, fut divisée en-
tre ses fils. La plupart de ses grandes entreprises ont été conti-
nuées, sauf toutefois l'interminable Bibliographie d'Ersch.
BROCKE (Henri-Christian de), auteur allemand né en
1715, mort en 1778, s'est occupé de ragriculture et des sciences
3ui ont pour objet la meilleure manière de former des forêts,
e les entretenir et de les administrer. Il a publié en allemand:
1'^ Vraies bases physiques et expérimentales des sciences fores-
tiires, Leipzig, 1768 à 1775, in-8o ; 2» Observations sur quel-
ques fleurs, sur leur culture et la préparation de la terre oui
leur convient, Leipzig, 1771, in-8^ — Brogke (Adrien de),
aussi Allemand, a donné une Relation de Madagascar, en alle-
mand, Leipzig, 1748, in-8°.
BROCKELSBY (RiCHAREi), médecin, né en 1722 dans le
comté de Somerset, étudia successivement à Edimbourg et i
Leyde sous le célèbre Gaubius ; il fut reçu docteur en 1745, et
soutint à cette occasion une dissertation : De saliva sana et mor-
6o5a, Leyde, in-4°, 1745. De retourà Londres, il publia en 1746
un Essai sur la mortalité des bêtes à cornes, in-8^. En 1*^56,
nommé médecin de l'armée anglaise , il l'accompagna dans la
guerre de sept ans, et revint en 1765 acquérir à Londres, dans
la pratique de son art, une grande fortune et une grande consi-
dération. Il mourut en 1707, à l'â^ de soixante-qutnie ans.
Outré les ouvrages que nous avons cités, on a de lui : i^ 06-
servations médicales et économiques, depuis 1750 jusqu'en
1765, tendante la réforme et à t amélioration des hôpitaux,
1764, in-8° ; 2° Enlogium medieum, sive Oratio universaria
herviana habita in theatris cotlegii regalis medicorum Ion-
dientium, 1760, in-4®; 5^ plusieurs Mémoires insérés dans
les Transactions philosoplUques, savoir : Essai sur la plante vé-
néneuse trouvée récemment mêlée avec la gentiane, n** 486 ; Cas
d'une femme attaquée du diabète, n<> 111 ; Expériences
relatives à l'analyse et aux qualités de l'eau de Seltx, ibidem,
vol. iv; Cas d'une tumeur enkystée dans l'orbite de Tœil, et Dis-
sertation sur la musique des anciens ; Expériences sur la sen-
iibilitéet l'irritation de diverses par tiesdesanimauXi,yo\. XLV;
Sur le poison des Indiens dont parle la Condamine, ibidem,
vol.XLiv.
BROCKES (Barthold-Hbnri), poëte estimé de son temps,
naquit le 22 septembre 1680 à Hambourg, où son père faisait
un commerce considérable. Après avoir voyagé en France, en
Italie, en Hollande, il se disposait à passer en Aiwletenre, lors-
que des circonstances de famille le rappelèrent dans sa patrie,
I oont il ne sortit plus que pour s'acquitter de quelques missions
BEOCKHANlfES.
(458)
BRODEAV.
que lui fit confier Festime de ses concitoyens. Ami du repos, il
cultiva avec succès son talent pour la poésie, et s'appliqua surtout
à chanter les t)eautés de la nature considérées (fans leurs rap-
ports avec le bonheur de l'homme et la bonté de Dieu. De là est
résultée une collection de pelils poi'nies pieux, imprimés à di-
verses reprises sous le litre de : Plaisir terrestre de Dteu,Ylam-
bourg, de 1726 à 1746, 9 vol. in-8'', et réimprimés plu-
sieurs fois. Ces poésies sont minutieuses et peu animées, mais
écrites avec simplicité et pleines de sentiments doux. Brockes a
traduit en allemand plusieurs ouvrages de Marino, Pope,
Thomson, etc. Il mourut à Hambourg le 16 janvier 1747.
KROCKEN, s. m. espèce de granit.
BROCKES ( F. BrOKES).
BHOCKMANN (François-Gharles) , né en 1745 à Gratz
en Styrie, abandonna sa famille et ses études pour s'engager
dans une troupe de coméiliens ambulants , dont il épousa la
fille du directeur. En 1765 il débuta sur le théâtre de Vienne
en Autriche, entra en 1768 dans la compagnie dramatiaue de
&nrz à Wûrtzl)ourg» et, trois ans après, il se fit à Hamnourir
an nom célèbre parmi les acteurs de TAIIemagnc. Joseph II
l'appela à Vienne en 1777, et il y demeura, jusqu'à sa mort arri-
vée en 1813, l'artiste privilégie de la cour et de la ville. Comme
Garrick, il excellait dans tous les emplois.
BROCKM ANNES. ^^ogr., /^^#l.), peuple assez petit, peu important
en lui-même, mais remarquable par sa constitution démocratique
pure. Les Brockmannes habitaient le Brockmerland actuel, tai-
sant partie de la province de Frise orientale, et qui ne com-
prend aujourd'hui que huit paroisses , mais ^ui avait autrefois
une plus grande étendue. Le Brockmerland était un pays libre
et indépendant, mais qui était compris dans Talliance féaérative
que les Frisons avaient formée entre eux depuis le Weser jus-
qu'au Sudersée pour la conservation du repois intérieur etexté-
neur, vers le xv siècle, et qui ne se rompit que dans le xiv*
siècle. Ce pays avait par conséquent des lois communes à tonte
la Frise et des institutions à lui particulières. Parmi les consti-
tutions particulières à chacun des pays frisons, celle des Brock-
mannes, gui n'existe encore qu'en manuscrit, est assurément la
^us précieuse, tant par la rictiesse de son contenu (elle contient
230 articles) que par la pure vieille langue frisonne dans la-
quelle elle est écrite. Elle est décrétée par l'omnipotence du
peuple, dans lequel résidait le pouvoir législatif et exécutif.
C'est pourquoi beaucoup d'articles commencent par ces termes :
Thêt weliath Brocmerif Voilà ce gue veulent les Brockmannes,
et le premier article commence ainsi : Thit i$ thi a forme kere,
thet Èroemen keren hebôalh. Ceci est la première disposition
qm*il a plu auœ Brockmannes de décréter. D'après ces disposi-
lions, les Brockmannes étaient un peuple entièrement libre,
qui ne reconnaissait aucun chef ni protecteur, on il n'v avait
pas de noblesse ; qui, à l'exception oes couvents et des ^lises,
ne souffrait aucune grande maison en pierre, surtout si elle
pouvait porter préjudice à la liberté; où le clergé n'étendait
pas son influence sur les afiaires d'Etat et les intérêts terrestres :
fii ne payait aucun tribut ni à l'empereur ni à l'empire, ni
aucun comte ou évèque , et qui faisait entrer dans son propre
trésor public les sommes résultant d'amendes, sommes précé-
demment perçues par les comtes gne nommait l'empereur, et
par les baillis, ses fonctionnaires inférieurs. Le Brockmerland
était à cette époque une tétrarchie partagée en quatre districts.
Chaque district avait ses propres juges, qui étaient nommèi par
les coamianes du district. Cette magistrature reposait sur la
propriété territoriale, et ne durait qu une année, après laquelle
oe iMNiveaux juges entraient en fonctions. A leur entrée en fonc-
iîoiiSy oes magistrats prêtaient serment sur tes reliques de saint
lacqœsy d'après les prescriptions de la constitution, et ils dé-
posaient dans l'assemblée générale du peuple tm cage qui ne
leur était rendu qu'après l^coulement oe I année de leur ma-
gistrature , si toutefois ils ne pouvaient alors être convaincus
d'aucun acte contraire à leurs devoirs. La destitution de leur
enploî, une forte amende et l'incendie de lenrs maisons, telles
étaient les punitions des juges iniques. Toute la police jodrctaîre
«Ç toute radministration leur étaient confiées ; cependant la déci-
sion des qneitiMis importantes était réserrée aux assemblées du
penpie, et, selon la nature et la gravité des circonstances,
au asseort>lées de district ou am assemblées générales. Une
obligation particulière imposée à ces juges consistait à veiller à
la sèreté intérieure et extérienre: ils étaient diarsés, chaque
fois qu'il T avait quelqne alarme on quelques trouoles, d'alni-
■ler des feux de signaux et de mettre ainsi le peuple sur pied.
Cest pourquoi chacun, conformément au droit commun des
Frisons, devait se tenir prêt pour un pareil commandement.
ville. Il fut accueilli avec bonté par le duc, anqnel il fiM^
du JToron et de la Vie de Mahotnet en latin, ^^J^
donnés à Damas le chapelain du consul de Y^^* J!!
d'examiner ces deux écrits ; mais, disait BiouM^»**^!^
n*en ai entendu parler. On ignore Tépoqiie ot » »"J^
on sait qu'il avait épousé la fille de Jean, sejfnenrdsig^
et qu'il fut gouverneur des ville el casiel de liiWIir'
nainsy peu de temps après son pèlerioafs. .«>«.*
BftOP iféogr,), bourg de 9larronie, sur la ^'^^^^p
régiment du même nom. U fait un commerce srtwty^^
nie, dont il reçoit des anis verts, des laines, d««J*|_*'
habitants, et se (fovfe ft T kernsm^-wHé-t^ ÉeW^-
BRO0EAU. C'est le nom d'une famifle <>rf«J**Jîl*L .
afocon cfaenl, un glaive, one Imet on un carquois et des iè- I d'où sont sortis plusieurs hommes de lettres : eWedW»**
ches, selon la mesure de sa fortune. Et afin qoe les jom «
pussent abuser du pouvoir qui leur était confie, on leur iSû^
gnait des talemens, littéralement des orateurs, dcslributtî
peuple. Ils étaient clus aussi par le peuple, mais tous bô
mois. Ils devaient surveiller de près la conduite des JQm,i
leur faire supporter la responsaDilité de leurs manquemAi
Ces talemens étaient aussi soumis à la censure du peuple,*
s'ils commettaient quelque faute, ils en étaient punis aussi tvi
que les juges. — Jusqu'au milieu du xiv' siècle, lesBr(4n»
nés conservèrent cette constitution dêmocraliquc dans ( t
sa pureté ; mais plus tard , à Texcmple de quelques lotn
Eays frisons, ils nommèrent un chef à certaines conditkm, b
âtirenl une forteresse, el lui confièrent l'aulorilé suprétw.
BROCOLI {jardin.). C'est une espèce de chou qui secutn
en Angleterre, el surtout en Ilalie: on l'y roan^avtciVk
viande , el souvent en salade chaude. Quelques jardiniers a
France coupent les tôles des choux pommés sanscnamds
les troncs, et ils font passer pour &roco/û les pelils njctn
qu'ils poussent.
BROCOTTES, S. f. pi. parlics caséeuses et butvreflMf
adhèrent au petit-lait, après que le premier caillé eo a «
retiré.
BROCQ (DoH Théodore Talan de), relieieax de ïàkft
de Saint- Arnould de Metz, né à Chàlons-sur-Maroe son un,
fit profession en 170i, et mourut à Metz en 176), aprÙM
consacré de lonsues veilles à l'étude des monametiUiotiiB
delà province. II a laissé un manuscrit auquel il avait (n*iil(
pendant quinze ans, et dont voici le titre : RscueilkMfÊ
de ce qui est arrivé de plus remarquable dans lavt&iitïm^
depuis le temos de Jules César jusqu'à présent (lîJfi.CriH
histoire, en deux tomes in-i*», comprend 1^120 |»p4,ffci
quelques feuillets pour les titres, les apurobalioos, U uUc.h
préface, etc. Dom Brocq, avant eu fort longtemps son wif
entre les mains, y a ajouté beaucoup de notes el mtoie do»;
hiers qui n'entrent pas dans la pagination générale; en l'Ki
en avait déUché l'histoire de satnt Amould et celle de ïmk
Débonnaire pour les offrir au dauphin. Sur la demawfct
Dom Brocq , le duc de Belle- Ile en avait accepté U dé<ta
mais l'auteur supprima plus tard l'épllre dédicaloire,jaç
son travail peu diçne de paraître sous les yeux du mamk
corrijgea les endroits faibles, ajouta plus de 600 pages, tit
fendit expressément d'y mettre son nom si Ton se «!«««••
l'imprimer. Celte histoire , divisée par chapitres, est gô»
ment assez bien écrite; on y trouve beaucoup dedélailsain»
mais l'auteur ne marche pas d'après un plan biencon^til"^
que souvent de critique, et ne lait pas ressortir certains ci*
ments comme il le faudrait. Dom Brocq avait coinp«««s
volume in-4° l'abrégé de celle même histoire dont il ni^
copies. L'une d'elles se trouve à la bibliothèque de Meti. L»
vrage principal faisait partie de la bibliothèque de »•*[*?
mort récemment préfet de l'Aude. On peut voir dans u*>
graphie de laMoseUe (i, 160), q^u'a publiée rauleor de c«i*
de, un examen détaille du travail de Dom Brocq.
BROCQUIÈRE (BERTRAND DE La), 0entîUlOinnfB^*
duché de Guyenne, conseiller et premier écuyer l"*2|M
duc de Bourgogne , Philippe le Boa , et le voyage de Jw*
et en revint par terre pendant le cours dc« *"'*^*r**L
Décrivit et publia la relation de son voyage, llaécni^^
style franc et loyal, et avec un jugeaieat et "'^.'•'•J? ^*JJ
DAUDS. On admire l'impartialité avec laquelle il P^l^
êiom infidileê, qu'il « e« l'occasion de connaître, «tf^
ment des Turcs , dont la bonne foi ^ d'après lai,efliipT
à celle de beaocoup de chrétiens. A son retour de I» ^^^
la Brocquière parut à la cour du duc de Bourgogi^ t^
mêmes babillenients qu'il portait en «^oittaat ^^^^}r^
duisant lui-même ea laosse le cbeval <}u il vswX M^r'L.
BROBBQUINS.
(459)
BEODBRIE.
iclor Brodtan, qui ayant accompagné son père an siège â*Acre
Ail périt^fat anobli par Philippe Auguste. Les ncrsonnages
9 plus connus de celle famille sont : Brodéau (Victor), se-
réUtre et Yalel de chambre de François I"" et de la reine de
afarre, sa soeur, mort au mois de seplembre 1640. Il corn—
asa quelques pièces de vers qu'on trouve parmi celles de ses
Mileniporains . et un poème en vers de dix syllabes, intitulé :
auanfei ie Jésus-Chrisl, Lyon, 1540, in-S" (plusieurs fois
imprmic). Ou lui attribue une Epi (re du pécheur à JésHs-
àrifl, imprimée à Lyon par Etienne Dolet. Elle fut censurée
ir la faculté de théologie de Paris, après la nnort de rauteur.
[arot estimait Victor Brodeau , et Lamonnoye regrette que
s poésies enjouées n'aient point vu le jour. — Brodkau
feau), ûls d'un valet de chambre de Louis XII, cullita les
!lle&-lellres, les langues savantes, les mathématiques; fut
Bavec les Sadelet, les Bembo, les Manuce, les Danès, et re-
irdé comme un des meilleurs liltérateurs de son temps. 11
ourut chanoine de Saiut-Marlin de Tours en 156ô,à soixante-
ois ans. On a de lui : 1° Dix livres de Méiangti, dans les
m. II et IV de Jean Crutor, intitulés : Lampoê^ ieu Fax ar^
um, Francfort, 1604, 6 vol. in-8''. Ce sont des observations,
trrtclions, etc., estimées sur quantité d'auteurs andens; les
X premiers volumes avaient déjà paru séparément , Bàle,
porins, 1555, in-S"". 2»Des Commenlaires sur l Anthologie, dans
Epigrammalum grœcorum iibri ««p(fm, Bàle, 1549, et Franc-
rt, 1600, in-fol.; Scaligcr les met au-dessus des autres ouvra-
s de ce genre. 3*> Nolœ in Marlialem, Lejrilc, 1619, in-^.
* Annotaliones in Euripidis Iragœdias, Paris, 1561, et Bàle,
>58.— Brodeau (Julien) préféra la fonction d'avocat» dans la-
lelle il excellait, aux cliarges plus relevées auxquelles sa nais—
ince et ses talents lui permellaient d'asoirer. Tous ses ouvrages
ml esttniês ; l"* NoUs sur ki arTéU de Louet , dont Boileau
arledans SCS vers:
El conroentaBl Louet, aUongé par Brodeau,
D'une robe à longs plis balayer le barreau.
Iles ont eu un grand nombre d'éditions : la dernière est de
142, 3 vol. in-fol. ; 2*» Commeniaira sur la coutume de Paris,
868-1659, 2 vol. in-fol.; 5» Vie de Charles Dumoulin, Paris,
854, in-4*; et à la tétc des œuvres de Dumoulin, Paris, 1681.
-Ce savant jurisconsulte mourut à Paris en 1655. — Bro-
RAO (Pierre-Julien), de Moncharville, (ils du précédent, ser-
lil clans la marine, devint inspetteur général des fortifications,
iMi4Miruten 1711. Il est auteur de divers ouVtages, entre
lires d'un i^oiiveati Sffsième de t univers, 1702; du Fax
"upfil ei de mémoire; d'une Moralité curieuse sur les
m première jours de la création. Tours, 1703.— Bro-
BAI. (Julien-Sirooo), d'Otseville, fils du précédent, snccessive-
leiit nrésident conseiller au parlement de Paris, lieutenant
Éoéral de Tours, conseiller au conseil souverain du Boussillon,
iteur de la traduction du Divorce céleste, de Ferrante Palla-
icino, Amsterdam, 1695, in 12 (F. Palla viciNO).
BmopCQriH (fti9(. anc), sorte de diaussure en usage parnû
» anciens, gui couvrait le pied et la moitié de la jamoé, et
n'en pourrait comparer pour la forme aux^ bottines des hou-
ntJs et des heiduques, quoiqu'elle en difTérâl pour la matière ;
ir si le calceus ou la partie inférieure du brodequin était de
■ir ou de bois , la partie supérieure on le caliga était d'une
loffe souvent précieuse ; tels étaient surtout ceux dont se ser-
aient les princes et les acteurs dans les tragédies. — On attri-
loe l'invention du brodequin à Eschyle, qui, dit-on, rintroduisit
Dr le théâtre pour donner plus de majesté à ses acteurs. Le
H^equin élait quadr angulaire par en bas, et l'espèce de but-
ine qui le suruiontait s'allachait plus ou moins haut sur la
itnt)e. Le calceus élait si épsfis, qu'un homme de médiocre
aille chaussé du brodequin paraissait de la taille des héros,
jette chaussure était absolument dilTèrente du soc, espèce de
nulier beaucoup plus bas cl afleclé à la comédie. De là vient
rœ dans les acteurs classiques, et surtout les poètes, le mot de
nodequin ou de cothurne dcsijjnc spêcialemetU la tragédie, et
pie encore aujourd'hui on dit d'un poêle qui compose des tra-
gédies, qu'tï chausse le cothurne. — Au reste, les brodequins
i*étaient pas tellement relégués au Ihéàlre que les personnes
^u ne autre condition ne s en servissent. Les jeunes filles en
(lettaient pour se donner une taille plus avantageuse, les
oyageurs et les chasseurs pour se garantir des boues.
nmoDEQClNS s. m. pi. [ancien droit criminel), sorte de
uestion et de torture dont on se servait pour tirer des crimi-
nels l'atem de leurs forfaits. En certain^ lieux elle consistait en
une sorte de tiolle ou de bas de parchemin gue l'on mouillait et
que l'on appliquait ainsi à la jambe du patient ; on approdiaîl
ensuite celle jambe du feu, qui occasionnait un violent rétrécis-
sement au parchemin, serrait la jambe vivement, et causait une
douleur insupportable. Ailleurs, la question des brodequins
consistait en quatre fortes planches liées avec des cordes tout au-
tour: deux étaient placées entre les jambes du criminel , et les
deux autres sur les cOtés extérieurs ; on passait ensuite un coin
de bois entre les deux planches de l'inléneur des jambes; ce qui
tendant à les faire écarter et à resserrer les cordes , l'effet du
coin tombait sur les os des jambes et les brisait, ou occasionnait
une luxation qui faisait soufl'rir au patient des douleurs horri-
bles. Celte queslion fut abolie en France par la déclaration
donnée par Louis XVI le «4 août 1780 (T. Qoestion).
mnoiiEB A (géûgr.), nommée aussi Brodrah et Baroda, capitale
de l'Etal duGuicowaretdudistrictdu même nom, dans la pres-
qu'île de Guiarate. Elle est située au point de jonction du Da-
hur avec la Wiswamitra ; elle a un beau pont sur celte dernière
rivière, est entourée de murailles, de tours et de doubles rem-
parts, et partagée en quatre parties égales par deux grandes
rues qui se croisent au milieu de la ville, sur la place du grand
marché. Parmi ses édifices publics on dislingue le palais où ré-
side le Guicowar, différentes pagtKles , àts hospices et des éta-
blissements vétérinaires. Hamilton porte le nombre des habi-
tants à 100,000. 11 y a des fabriques de coloimade, de voiles, de
mousselines, d'étoffes de soie pour les marchés arabes et persans,
et il s'y fait aussi un commerce intérieur assez considérable. Le
résident anglais accrédité auprès du Guicowar a sa résidence
dans celte ville. Baroda est une ville anrienne , qui élait déjà
une des plus considérables de la presqu'île de Guzarate au
temps d'Aorenzeb. Pilladschi Guicowar , l'aïeul du maharatte
actuel, Raja Anand Rau Guicowar, y fixa sa résidence en 1750,
lorsqu'il eut érigé son empire actuel , et qu'il l'eut reçu en fief
de Sahu Raja. . „ ,
BRO»citic (Etibnni!), évêque de Welzen en Hongrie, Escla-
von d'origine, se rendit utile au jeune Louis II, roi de Hongrie,
dont les Etats étaient menacés par les Turcs ; il fut envoyé à
Rome pour y réclamer des secours; et chargé de se rendre en-
suite auprès de François I" , qui était alors prisonnier , il lui
porta de la part de Louis II des motifs de consolation , et lui
offrit tous les services qui étaient en son pouvoir. De relour en
Hongrie, ce prélat fat nommé chancelier, servit a%w zèle le
jeune et malheureux Louis IL qui éuit trop faible pour s'oppo-
ser aux Turcs, l'accompagna à l'armée, et se.trouva a la batad e
de Mohatz avec ce prince qui y périt. Broderie suivit ensuite le
parti de Jean Zapol, et prêta son ministère à son inauguration.
Il mourut en 1540, avec la répaUtion d'un prélat recommanda-
ble par ses connaissances et par son talent à connli<r les inté-
rêts des princes et à les ramener à la concorde. On a de lui une
relation curieuse de la bataille de Mohatz, où périt presque
toute la noblesse hongroise, inlilulée: De dade Ludoviei II,
reqis Hungariœ : on la Irowve à la suite de V Histoire ie Bon-
finius, publiée par Sambuc, Francfort, 1581 ; Hanau,1606. Elle
a été réimprimée sous le titre de : Narratio de prœlio quo, ad
Mohatxium,annoi^W* Ludovieus Hungariœ rex periit, cum
cammentarns J.-G. Kuhnii, Strasbourg, 1688. in-8«. /
BRODERIE ((fcfcn.),ouvrageen or, argenlousoie, forme à I ai-
guille d'un dessin quelconque, surdes étoffes ou de la mousseline.
Dans les étoffes, on fait usage d'un métier- oui serl a étendre la
pièce, qui se travaille d'autant mieux qu'elle est plus étendue.
Quanta la mousseline, les ornements qu'on y applique dépendent
de sa qualité. On la bàlit sur un patron dessiné qui se tient a la
main ; quelquefois on l'empèse avant que de la monter sur ce
patron, quand l'ouvrière juge, par la quaHié qu'elle lui reron-
naît, qu'elle sera difficile a manier. Les traits du dessin se rem-
plissent, ainsi que quelques-unes des feuilles, de piqué et de
coulé. Les fleurs se forment de différents points à jour, au choix
de l'ouvrière; choix toujours fondé sur le plus ou le moins d ef-
fet que l'on pense qui résultera d'un point ou d'un autre. -- La
broderie au métier est d'une «rande anaennele. Dieu ordonna
Îu'on en enrichit l'arche etd^autres ornements du temple des
uife. Mais la broderie en mousseline pourrait bien ne pas re-
monter si haut. Les broderies de cette espèce suivant en tout les
dessinsdes belles dentelles,et la plupart des points desunw ayant
pris le nom du pays où les autres se font, car on dit poinl d« If o»-
hHe, point de ^xe, etc., il y a lieu de croire que la brodene, ^i
nesi Vraiment qu'une imitation de la dentelle, n'est venue qu a-
près elle , suHout si Ton fait attention que la broderie s esljj«
perfectionnée dans les pays où les dentelles sont les P»"»be^«^
wmme en Saxe, que partout ailleure. U broderie au «"éUerpa-
ralt bien mwps longue que raatTe,dans lK[udle,du noios pour
1
9ROOEH1E8.
(440 )
BEOBK.
le remplissage des Qeui s, il faut compter sans cesse les fils de
la mousseline tant eu longau'en travers; mais, en revanche,
celle deinière est beaucoup plus riche en points, et dès lors sus-
ceptible de beaucoup plus de varictê. La broderie en niousseline
la plus estimée est celle de la Saxe ; on en fait cependant d'aussi
belle dans d'autres contrées de l'Europe , surtout en France;
mais la réputation des ouvrières saxonnes est faite; les Françai-
ses feraient mieux, qu'on les vanterait moins. Il serait bien à
souhaiter que la prévention n*eùt lieu que dans cette occasion.
Les toiles trop frappées ne sont guère susceptibles de ces orne-
ments; et en effet, on n'y en voit point. Les mousselines même
doivent être simples. Les plus fines sont les meilleures pour être
brodées. Les doubles, à cause de leur tissure pressée et pleine,
rentrent pour la broderie dans la classe des toiles, sur lesquelles
elle est au moins inutile — Bboderie appliquée , est celle
dont les figures sont relevées et arrondies par le coton ou vélin
qu'on met dessous pour la soutenir. — Brochure ex cou-
CHURE , est celle dont Tor et l'argent est couché sur le dessin et
est cousu avec de la soie de même couleur. — Broderie en
GUIPURE , se fait en or ou en argent. On dessine sur rcloffe, en-
suite on met du vélin découpé , puis Ton coud l'or ou l'argent
dessus avec de la soie. On met dans cette broderie de l'or ou de
Fargent frisé, du clinquant, du bouillon de plusieurs façons ; on
y met aussi des paillettes. — Broderie passée , est celle qui
Saralt des deux côtés de l'étoffe. — Broderie plate, est celle
ont les figures sont plates et unies, sans frisures, paillettes ni
autres ornements. — Broderie (jardinage). C'est dans un
Sarterre un composé de rinceaux, de feuillages, avec fleurons,
eurs, tigettes, culots, rouleaux de graines, etc. ; le tout formé
par des traits de buis nain, qui renferment du mâchefer au lieu
de sable, et de la brique battue pour colorer ces broderies et
les détacher du fond qui est ordinairement sablé de sable de
rivière.
BRODERIES (mufiq.). C'est le nom que Ton donne, en nmsi-
que , à plusieurs notes ajoutées par le chanteur ou l'instrumen-
tiste, pour varier un chant souvent répété , orner des passages
trop simples, et le plus souvent briller, quoique aux dépens de la
saine méthode et de l'irréprochable entente de l'art. Les bro-
deries sont la création propre du chanteur ou de l'instrunien-
tiste. Elles sont ou le jet de l'inspiration ou le résultat du tra-
vail ; aussi est-ce dans le choix et dans le caractère de ces fleun
de la musique que se dévoile le bon ou le mauvais goût de l'exé*
culant. J.-J. Rousseau reprochait aux acteurs de son époque
d'être trop avares de broderies, a Personne, disait-il, excepte le
célèbre Jélyotte et M"* Fel, ne se hasarde à broder, w Sans doute
le public avait déjà fait justice des impitoyables enjoliveurs; et
les compositeurs eux-mêmes , las de voir étouffées sous des
agréments aussi fades que prétentieux leurs plus énergiques
idées , et martyrisées à Taise leurs plus suaves productions ,
avaient pris le parti d'écrire eux-mêmes dans la partition les
roulades aussi bien que le chant. Us ne s'exposaient plus au
mauvais goût ou k la sottise des chanteurs, et ne prenaient ainsi
la responsabilité que de leurs propres ouvrages. On en voit la
preuve irréfragable dans la partition de l'Orphée de Gluck. Au
moment où J.-J. Rousseau reprochait aux Français d'être trop
avares de broderies, on s'indignait déjà contre les Italiens tom-
bés dans l'excès contraire ; et on avait raison, car Rousseau avait
mal jugé. En effet, outre que les chanteurs ou les instrumentis-
tes de goût sont de tout temps assez rares, les broderies, selon
nous, nuisent généralement à l'expression toutes les fois qu'elles
n'étouflent pas l'idée. On a longtemps soutenu le contraire, et
à l'appui de cette opinion on alléguait ce spécieux argument : les
instruments sont destinés à produire les mêmes efiets que la voix
HTec ses timbres infinb et ses caractères divers ; or , l'on exige
que les instrumentistes brodent le motif qu'ils exécutent, et on
trouve que l'expression en est accrue , la traduction de l'idée
principale plus explicite et par conséquent plus facilement com-
préhensible. Rien de cela n'est vrai absolument. On exigeait,
c'est la vérité, qu'un soliste, selon le caractère particulier de son
génie, se laissât aller à l'inspiration ou travaillât consciencieuse-
ment son sujet pour le développer dans ses conséquences har-
moniques , et l'empanacher pour ainsi dire de jolis détails ;
mais quelle était la raison de cette règle ? c'était celle-ci : que
les motifs à broder étaient ordinairement nus, sans expression
saisissable, et se perdaient dans un vague lourd. Souvent même
ces motiCs sans signification étaient moins qu'une phrase ; ce
n'étaient que quelques notes négligemment jetées sur le papier
comme des jalons épars destinés à tracer la route au soliste, et à
le resserrer dans un cercle borné d'intonations. Nous connais-
sons tel andanle ou tel adagio des concerti de Yiotti ou de Rho-
des qui rentrent parfoitement dans cette catégorie, et qui ne
produisaient leur effet que sous les doigu de ces bonims ml
bres , qui n'avaient voulu laisser sur le papier et à li u,rMd
sensibilités banales queles traces les plus grossières (ieleur^iJ?
térieuses conceptions. Enfin, celte question ne sooflrepiosi
jourd'hui de conteste : les compositeurs écrivent leurs SI
comme ils veulent qu'elles soient rendues, et les ins(niiiK«k
tes ou les acteurs les chantent conmie le romposilear te irq^
tes. De là plus de plaisir pour le public, moins de peine pav|
chanteur, et aussi moins d'angoisses pour l'auteur. sTl
BRODEURS (Corporation des). Vers la (in du xiir snk
<f le commun des broudeurs et <les brouderesses de la \^ti\
Paris, espécialement Jehannette la Blanche, Gulin la M^m
Jehannela Béguine, Sédile la Tonnolière, Marie la Soi«
tière, Thiphaine la Pouvrière, Marie la Menaiière, An»!
Boitière, iiouce la Courteronne, Jefaanne la Pelée, Ys^brUb
Parcheminière, Olivette la Broudaresse des Ylles, hGé
le Broudeur, qui demeure avecque M">' Blanche (Ij, srrr«.
rent devant Guillaume de Hangest, garde de la prévôté df h-
ris, afin d'arrêter les statuts de leur métier. » Le r^etwnlv*
dans cette réunion, et promulgué ensuite par raolorilé^iifc»
tient aucune disposition bien remarquable. On yvoilseabe
qu'il était interdit aux maîtres ou maîtresses d avoir plajija
apprenti à la fois; que le temps de l'apprentissage deraii rirr^
huit ans au moiiis ; que les gens du métier ne pouvaient tntvDr
le soir, ni les dimanches et fêtes, etc. ; et que quatre jorô on-
mes et pouvant être révoqués par le prév6t étaient àar^^¥
faire observer toutes ses dispositions. — Les roembrodrortk
corporation se réunirent de nouveau, en iZiQ,chn\( prôtik
la prévôté, pour y arrêter un second règlement. PamtspA^
sonnes présentes à la délibération, on remarque les «mm'.
Marguerite aux Tresses. Jehanne la Courtillière,PcnidVli
Gaye, Aaliz la Moustadière, Margot J'Enlumlnenae, (te- -
Ce règlement, confirmatif du précèdent, ne contient de ^
3ue quelques dispositions ayant pour but de prévenir b (ni-
es auxquelles pourrait donner lien l'emploi de natmiseii
ou de mauvais or. — La communauté desbrodeanrc^teoMt
en 1648 une nouvelle organisation ; les statuts qui leur ivi
donnés alors étaient encore en vigueur à l'époque où lesouf*
rations furent abolies. L'apprentissage était alors de si au,<
le compagnonnage de trois ans. Le brevet coûtait 30 livre d«
maîtrise 600 livTes.
BRODERSON (Abraham), né en Suède dans le iiVfffc
d'une famille ancienne et puissante, vivait à la coortV M**
fi;uerite, fille de Valdemar, roi de Danemarck et de Nomr
Lié secrètement avec cette princesse, dont, dit-on, il f^v
fille qui fut élevée au couvent deVadstena, fondé par )W
Brigitte, il l'aida de tout son crédit à monter sur lettt)or>
Suède, lors de la révolte soulevée contre Albert de Hftik*-
bourg. Comblé de dignités, de richesses et de pouvoirs, Brpé^
son nt adopter le projet de réunir sur la tète de Margtienle i
triple couronne de Suède, de Danemarck eldeNorTé|je,«<p
ses soins prévoyants son arrière-neveu Eric dcPomenoif»
proclamé son successeur. Ce prince, malgré ce service impcrt*.
redouta un rival trop dangereux dans Broderson, et il sitlef-
drc dans l'esprit de Marguerite et dans l'opinion delae«
Arrêté en Hoistein , où il exerçait un commandement œiW*'
Broderson^ accusé de haute trahison, eut la tête traiid«.«
1 410, au château deSonderbourg.
BRODIE, s. f. (6olafi.), genre de plantes de la lamiflrfc
narcisses, originaire de la Nouvelle-Hollande.
BRODOIR, s. m. (lechnoi.), petite bobine sur Uqw*'' *
met la soie propre à broder les chapeaux. — Sorte de rawr*"
l'on fabrique du petit galon sur l'épaisseur de deux élofc
BnoEKdanileWalerland{géogr,),nom&un\\}\»if^^^^
le district deHoorn, qui fait lui-même partie de la pro^iwt*
landaise de Nord-Holland. Ce village renferme 158 miw»^
780 habitants, parmi lesquels se trouvent un grand n^*
riches particuliers. Brock est renommé dans toute la H«i»*'
pour sa grande propreté , qui cependant va jusqu'à I^T
tion et jusqu'au riduiule. Les maisons ne sont pasgrawM*
sont proprement bâties et vernissées sans goût; devante
maison il y a un petit jardin. La grande porte n'est oot«rtf jj
dans les circonstances solennelles, et on entre habitoelleiDff*r
une petite porte de côté ; mais il faut cependant laisier J«^
liers à la porte. Les pièces principales, avec leurs n***?"^
ustensiles, restent toujours nettoyées avec une V^^^^
tante, tandis que la famille se ramasse dans un coind pfr^
(1) LiWv des Mètters, p. 379 et suiv. de Péditioo d« Viff^
BEOEDBK.
(441)
BBŒV€QVEZ.
js repas dans une cheminée. Le payé d^rélroite rue du village
si en tuiles bleues el rouges, vitriûées, et on a soin de le reçu-
ïr niinulieuseroent à des époques Gxcs , ainsi que rextôrieur
(?s maisons. Dans tout le village il n'y a {mis de boue , encore
loios du fumier. Du reste les habitants vivent du commerce
es blés et des bestiaux.
BROECK (Crepin OU Crispin Vanden) naquit à Anvers en
330y et mouruten Hollande, âgé de soixante et onze ans. Elève
e François Floris, le Raphaël de la Flandre, il se fit remarquer
ar une imagination vive, une conception hardie, une touche
racieuse, un goût particulier pour les sujets historiques, et il
itroduisit souvent dans ses tableaux des ûgurcs nues pour
lire mieux apprécier ses connaissances anatomiques. Pemtre
vant d'être graveur, il a décoré de ses tableaux les galeries de
lusieurs souverains et celles des villes de la Flandre qui étaient
lors passionnées pour les arts. Les grands sujets de l'Ecriture
iinte , les mystères de notre culte ont été traités presque tous
«r Van den Éroeck avec une inspiration religieuse remarqua-
lie, ety Iorsq[ueson burin s'en est emparé, il a su leur conserver,
oaigrc la réduction de son échelle, l'ensemble harmonieux
|u*ils présentaient sur la toile. La Création du monde , en sept
nièces de moyenne grandeur ; la Création du monde , depuis
idam iusqu à la construction de la tour de Babel , en neuf
•ièeesde moyenne grandeur; Jésus-Chriit aais dans unbap-
iHaire; un Chriêl en croix; la Vie de la FtVrgf , commen-
int à l'offrande de Joachim et finissant à TAssomplion, suite
e dix-neuf pièces de grandeur moyenne; l'Annonciation, la
'iiilaiion, la Nativité, f Adoration de$ Mages» morceaux
Kccutés en clair-obscur sous forme de médaillons; tels sont les
rincipaux ouvrages de notre artiste. Il avait l'habitude , ^uoi-
ue ayant un chiure particulier, de varier la manière d'écrire
)n nom de baptême; cette circonstance a trompé quelques
ufeurs, notamment l'abbé de Marolles, qui d'un seul maftre en
fait quatre.
BROECK ( Barbe Van den |, ûlle du précédent, naquit à
nvers en 1560. Son père, après lui avoir enseigné les premiers
êfnents du dessin et de la gravure, la plaça chez Jean Collaert,
^ssinateur anversois , d'un ffoùt délicat, qui se plut à cultiver
■s heureuses dispositions. Ses progrès furent étonnants : en
eu d'années on vit sortir du burin de cette fille poétiquement
*ganisée des compositions remarquables par la correction du
essin « l'expression des figures et l'harmonie de l'ensemble,
^n désirerait seulement qu'elle eût mieux entendu le clair-
bscur; mais ce défaut, racheté par des qualités précieuses,
lait celui de la majeure partie des artistes de l'époque. On
onnalt de Barbe Van den Broeck : 1^ une Sainte Famille,
'après son père, marquée B. filia feu; 2*^ Samson et Dalila;
• Vénus et Adonis. Ces trois dessins sont de moyenne gran-
eur. L'estampe représentant Mandonia aux pieds de Scipion,
t celle du Jugement dernier, faite d'après un tableau à l'huile
le V^an den Broeck, sont d'une dimension beaucoup plus
grande. Le Jugement dernier passe pour le chef-d'œuvre de
«Ue artiste.
BROEOEB (CHRéTiEN-GoTTLOB), né à Harthau près de Bi-
cbofswerdaen 1744, fut d'abord diacre à Dessau, vint ensuite en
jualité de pasteur à Beuchte et Weddingen, dans leHildesheim,
luit par y devenir surintendant» et mourut le 14 février t8l9.
/ a rendu des services incontestés à l'enseignement élé-
mentaire de la langue latine, par sa Grammaire pratique
e la langue latine, Leipzig, 1787, seizième édition, rc-
ue, corrigée et augmentée parL. Ramshorp, 1823; sa Petite
•rammaire latine , avec leçons faciles pour les commençanls ,
lidem, 1705, dix-neuvième édition, revue et corrigée, par L.
aiiishorn, 1822, avec un petit dictionnaire qui s'y trouve ad-
int, et ses Modèles de littérature latine ^ Hanovre, 1806,
oatrième édition en 1819. Ces ouvrages furent adoptés dans un
rend nombre d'écoles dans toute rAllemagne, et méritèrent
attention et l'approbation des professeurs, grâce à la sagacité
a*il sut mettre à v joindre des exemples instructifs et choisis
e façon à fournir des renseignements utiles à la raison, et des
réceptes salutaires au cœur. La préface de sa grande grammaire
rouve qu'il avait médité sur les conditions que doit remplir
n bon enseignement de lances, et le livre tout entier témoi-
ae qu'il a su réaliser sa théorie avec succès. Le manque d'exac-
lude philosophique est un défaut qui lui est commun avec la
lupart de ses prédécesseurs. Il faut considérer comme un essai
laiheurenx son ouvrage intitulé : Ordre de classification des
\ou latins , déterminé par une règle el rendu entièrement
oident par toute la syntaxe , d'après les écrits de Cieéron ,
vec des notes explicatives, llildesDeim,1816 : car sa réponse
todamentale à deux critiques de son livre, faites dans le Jour-
IV,
nal de littérature générale d'Iéna et de Halle, ne réfute pas
d'une manière satisfaisante les objections qui lui liaient
adressées. Son Ouvrage élémentaire nouvellement disposé par
demandes et par réponses ^ 1 vol., Hanovre, 1802, a plus de
mérite, et, employé avec habileté, peut servir à éveiller l'at-
tention des entants et à exercer leur raison.
BEOEKHUIZEN ( Jean Van ), nommé aussi Janus BroU'
khusiui, né à Amsterdam en 1619, étudia au gymnase de cette
ville, où il se distingua par son goût pour la poésie latine. Placé
lieutenant. Après avoir lait la campagne de 1672 , il passa avec
son régiment, en 1674, en Amérique, sur la flotte de l'ami-
ral Ruyter, et il y charma parla culture des lettres les ennuis
de la garnison. A Saint-Domingue, il mit en vers latins le
Psaume quarante-quatre, composa une ode intitulée Céladon
ou le Désir de la patrie , et chanta la mort gUirieuse de ses
frères d'armes. De retour en Hollande , il entreprit i no nou-
velle édition de Properce, publia un Recueil de poésies latines,
et étant devenu capitaine de la milice d'Ainsterdaiii , lors du
licenciement de cette troupe en 1697 après la paix rie Ki^wick,
Broekhuizen, abandonnant le service, se retira avec une pension
à Amstelveen, on il passa son temps dans l'étude jui>qii à sa
hiort arrivée le 15 décembre 1707. Il fut enterré dans l'église
de cette ville. On a de lui : Juni Broukhusii poemalum Ubri
sexdecim, 1711, in-i**, Ulrecht. — Une édition de Properce,
Amsterdam, 1702, in-4«, ell726. — Une édition de Ttbulie,
Amsterdam, 1708,in-4%el 1727. —Une édition de: AcliiStnceri
San nazari opéra latina , item 3 fratrum Amaltheorum,
Hieronymi, J, Bapiistœ, Comelii carmina, Amsterdam,
1689, in-4».— Une édition de : Aonii Palearii Verulani opéra ,
Amsterdam, 1696, in-8". — Querefa ad publicum, .^ous le
faux nom de Rutger Hermannides. — Une traduction latine
de : la Comparaison de Virgile et d'Horace, par le P. Rapin.
— Broekhuizen (Benjamin), né en Hollande , chirurgien-ma-
jor d'un régiment d*in fan leric, puis professeur de médecine et
de philosophie à Bois-le-Duc , fut un des plus ardents partisans
du système de Descartes. H mourut vers 1 an 1686. Il a laissé :
OEconomia corporis animalis , sive Cogitationes succinctœ de
mente, corpore , et ulriusque conjunctione , Nimègue , 1672,
in-t2; Amsterdam , 1683, in-4*'. — La troisième édition de cet
ouvrage a paru sous ce titre : Rationes philosophico-medicce ,
theorelico-pralicœ , la Haye, 1687, in-4°.
BROEMSAE0UBROEMSEBRO-.STROEMMEN (géogr.), ri\icre
qui sépare l'une de l'autre les provinces suédoises de Blekingen
eldeSmàland, et qui séparait auliefoislc territoire danois du
territoire suédois. Non loin de son embouchure, le lieux c est
partagé par une lie en deux bras cl couvert d'un pont, par le-
quel passe la roule de Carlscrona , dans la province de Blekin-
gen , à Calmar et Smàland; en deçà et à I entrée du pont est
des armoiries des trois couronnes, et sous la reine Christine
on y conclut la paix de Broeuiscbro , très- favorable à la
Suède (F. t article suivant),
BUOE3ISLBRO (Paix oe), coiiclue le 13 août 1615, termina
In guerre counnencée en 1645 entre le Danemark el la Suède.
Dans ce traité de paix , le Danemark céda à la Suède le Jenitc-
land, le Herjedal , ainsi que les Iles GolUland et OEsel à per|>é-
tuité, el le Ualland pour vingt el un ans, moyennant gage. Des
deux articles relatifs à la Poméranie , le seizième résolvait la
question difficile du péage exigé par le Danemark |)our le pas-
sage du Ruden; et le vingt-quatrième statuait que tous les
Etals poméraniens et Wismar participeraient au traité conclu à
Odenséc le 25 juillet 1560 ( relatif au libre passage, qui fut de
nouveau aboli par la paix de 1720}.
BRŒtXQUEZ (Jean-Fbançois) , médecin , né à Mons en
1690, mort dans la même ville le 11 juillet 1749, reçu docteur
à l'université de Louvain, est auteur de deux ouvrages qn< ont
quelque mérite : 1® Héflexioni «*** to méthode de traiter les
fièvres par le quinquina, Mons, 1725, in-12. 2" Preuves de la
nécessité de regarder les urines, et de l'usage que le médecin
doit en faire pour la guérison des maladies, Mons, 1729, in-12.
— Son quatrième Ois, Antoine-François, né à Bellœil, vil-
lage près d'Ath, en 1723, mort à Mons en 1767, reçu aussi
docteur à Louvain , pratiqua de même son art à Mons, où il
succéda à son père, et a laissé aussi deux ouvrages : 1^ Discours
sur les erreurs vulgaires qui se commettent dans le traitement
50
BBO€LlE.
(442)
UIOGLIE.
d€$ enfants, depuiâ leur naiuanee jusqu'à kur âge adulte,
Uons, t754, in-12; — ^ Réfutation des erreurs vulgains sur
iê régime que la médeeine prescrit aux malades et aux roMva-
leseents, Mons, 1757, in-iS.
BB06HILL (F. BoTLE [Boger]).
BROGiANi (DoMiMQLE), côlèbre médecin, né à Florence en
1716, Ol ses étades à Tuniversilé de Pise, y fut reçu docteur en
1738, et aussitôt après y enseigna avec distinction les éléments
de médecine pendant huit ans. En 1756, il fut chargé de Ten-
se^nenicnt ae l'anatomie. H est étonnant qu'un homnie qui
avait une grande réputation de talent et de savoir ait disparu
de la scène du monde, sans qu*on puisse indiquer à quelle
époque; on sait seulement qu'il vivait encore en 1763. On a de
lui : 1" Miscetlanea physico-medica ex germanicis arademiis
éeprompta, Pise, 1747, in-l**. Ce volume est orné d'une pré-
face très érudite ; il devait être suivi de plusieurs autres qui
n*ont point paru. ^ De veneno animantium nataraH et acqui-
silo tractatus, Florence, 1752,in-4°; deuxième édition , 1755.
Oorrage estimé et fort curieux.
BROGiTARUS , dc Galalic , gendre de Déjotarus , roi de
rAsie-.Mincure, vaste province qu'il tenait dc Jules César et du
sénat. Brogitarus ambitionna ce trône, et parvint par ses lar-
§ esses à gagner le tribun Clodius, qui lui ht donner, à Rome,
ans une assemblée du peuple , le titre dc roi de TAsie-
Mineure et la possession immédiate de la ville dc Pessinunte,
où était le temple de la mère des dieux. Dêjolarus marcha
contre son gendre, le battit et le chassa de ses £lats. Cicéron,
dans sa Harangue pour les aruspices» blâme amèrement Bro-
gitarus et Clodius, son complice. — Il existe un beau télra-
<lrachmeen argent dc ce Broffitarus, sur lequel on lit son litre
dc roi et son surnom d'ami des Romains. Cette médaille a été
publiée dans le Magasin encyclopédique, 1798, t. v, p. 460. .
BROGLiE (Famille de). La maison de Bro^lie, de Broalio,
est reconnue par plusieurs historiens d'Italie comme 1 une
des sept nobles familles d'Albergue (1), fondatrices de la ville
de Chieri en Piémont. Cette race patricienne s'appelait pri-
mitivement Gribaldi. Elle est mentionnée sous ce nom depuis
l'an 960, et ne commença que trois siècles plus lard à tigurer
sous celui de Broglia ou Broglio, qu'elle a gardé jusqu'à nos
jours en lui donnant la terminaison française de Ve muet, mais
en lui conservant toutefois la prononciation italienne Broille.
Ijorsquc, en 1151, Frédéric Barberousse, dans sa marche de
Yerceil sur Turin , mit au ban de l'empire les habitants de
Chieri , jjour les punir de leur désobéissance, un membre de la
famille Gribaldi se mit à la tête de ses compatriotes, et les con-
duisit dans les montagnes voisines, où ils harcelèrent leurs
ennemis au passage, sans risquer un combat trop inégal. L'em-
pereur, irrité de ne pouvoir les atteindre, et brûlant de se
vençer de leur audacieuse révolte, détruisit les tours et les
fortifications de Chieri, et mil le feu à la ville. La vue de leurs
toits incendiés redoubla le courage des txinnis , et Frédéric
Barberousse se hâta de quitter le théâtre de ses tristes exploits
pour éviter à son armée le danger d'être exterminée en détail.
1^ cité de Chieri ne tarda pas à renaître de ses cendres, plus
belle et plus grande que jamais; avec elle se releva la maison
Gribaldi, qui changea alors son nom contre celui de Broglia,
(opérant sans doute des destinées plus heureuses. — Dans le
siècle suivant, Raimond de Broglia, cardinal -archevêque de
Césarée, se distingua par son zèle pour la religion; on croit
qu'il était cousin de Guillaume Bi'oglia, dont la veuve fonda
en 1256, dans la ville de Chieri, un monastère de filles sous
l'invocation de Sainte-Marie de la Maison de Dieu. A cette
mémeépoque vivait Ubert Broglia, sénateur du conseil'souve-
rain de Chieri, qui commence la filiation littéralement établie
de sa famille. Ses descendants ont rempli les premiers emplois
«le la ville de Chieri, où ils jouissaient des privilèges réservés
aux fondateurs de cette république. Par une de ces prérogatives,
tous les membres de la maison Broglia prenaient, des leur
naissance, la qualité de comtes, sans être tenus de posséder
aucune terre à ce titre, ou'ils affectaient, au contraire, à leurs
propriétés seigneuriales. Plusieurs domaines considérables, tels
que les comtés de Revcl et de Saotona possédés sans intemip-
iioa, depuis cinq siècles, par la famille Broglia, ont été l'objet
de substitutions graduelles et perpétuelles dans toutes les bran-
ches, à l'exclusion des filles, qui ne pouvaient succéder à ces
liefis tant au*il existerait un rejeton mâle portant le nom et les
armes de Broglie. — Dès Van 1310, cette maison avait acquis
(1) L'albergiM éuit an droit de gîte et d'hoipitalité dà par te vassal ,
oii concédé par la reconoaisaaiice d'un peuple ou d'une até.
une haute importance; car Tempereor Henri VII, à
sage à Chieri, habita le palais d'Àrdiizon Broglia, cToà il data
an acte d'investiture des châteaux de Brozzi et de CastroiiMiole
Bientôt la ville de Chieri devint un théâtre trop étroit por
l'ambition et l'humeur aventureuse des comtes de Broglia; Wv
ardeur guerrière les entraîna dans des expéditions lotnUûnri, H
les fit entrer au service des grands souverains qui se di^»téfra(
l'Italie. — Yale^îtin de Broglia , général de l'armée d'Jà»-
dronic, empereur d'Orient, se couvrit de sloire eo triompha»
des troupes ottomanes et en chassant les infidèles de T lie de Cfa^
pre en 13V2. Théodoric de Broglia, commandant les çalm
de Gènes, s'acquit par sa bravoure et par ses hauts faits d aran
une réputation peu commune au commencement du \w* Èsétk
Enfin Albéric de Brogl* a, l'un des plus fameux capkainné
son temps, eut pour élèves et pour compagnona Coligmii.
Tartaglia et \e magnifique Sforze Attendolo, qui conuneaça h
grandeur de sa maison et fut le- père de François Sfone, àer
de Milan. L'historien Corio, dans son Histoire éee kom
illustres, rapporte les grands exploits du capitaine Broglia,
occu|)a plusieurs années le pas dc Trente et la ville d'Asi
dont il s*était emparé. Après avoir pris une part active a«x q»
relies sanglantes aes Guelfes ei des Gibelins, Albéfic alla séutk
à Rimini, où il forma la première branche de la maison de ^
glie. — A la même é|)oque vivait Simon de Brogua, dit Se
mondin , seigneur de Gnbaudanges, qui fut l'autevr etmmm
des trois autres branches, dont la première se fixa en Pratfwr.
la seconde à Paris, et la troisième resta en Piémont dans sa vUk
natale. Jean P^% fils de Simondin, était podestat de CiMm terv
1400; il épousa Béatrixine de Merlo, Ville et héritièrr dn ma-
faneurs de Santona , dont il eut plusieurs cnCants. — kmiaàM^
e plus jeune, fut la tige des seigneurs de Broglia c^i ngàfta/i
fixés en Piémont, à Chieri et dans les environs de Tarin. C««
un de ses descendants qui, sous le titre de marquis de Bratlii.
fut envoyé en 1723 par le duc de Savoie comme ambaoawv
à la cour de l'empereur Charles VI. Cet habile diplonale otes'
Î|ue le duc son maître serait adnûs dans la quaoruple allnn
orroée par les grandes puissances pour le maintien des tnêo
d'Utrecht et de Bade. Ses négociations firent obtenir an
de Savoie la cession de la Sardaigne et le titre de roi en c
de la Sicile. — Jean de Broglia, deuxième du nom, ils
de Jean F% est la souche des seigneurs de Broglia qvi s'é
en Provence. Dc nombreux actes de tutelle, de vente ei de
tbn passés entre lui , son frère Amédée et les autres
de la famille, ne permettent pas de révoquer en donlr rfttc
filiation. Un jugement contraaictoire , rendu en 168S par w
Bret de Flacour, intendant de Provence, maintint cette branc^
dans sa noblesse, et déclara qu'il était authenticpemenl W^'
qu'elle avait la même origine que les Broglia établis à Ckin
Plusieurs rejetons de ce rameau, honorés du titre de cfaevalv?
et de vicomtes dc Broglie, ont servi dans la maison dn m
d'autres ont occupé des grades supérieurs dans les aram^
Louis XV. — Matthieu de Broglia, le secogd fils de Jean I'
fut l'auteur de la branche principale qui éclipsa toutes les antr*
par son éclat et par sa longue illustration. Il eammButna 1
grandeur de sa race par son alliance avec Adrienne ParpiA
tille des puissants seigneurs de Boviliaschi, dont le "^ '
était peu éloigne de la ville de Chieri. De cette union
Bernardin, père du chevalier Pierre de Broglia, i
de Santona, et de Loms de Broglia, grand-croix de Yctén»
Saint-Jean de Jérusalem. Lorsque Soliman vînt assiéger Tdr è
Malte en 1365, Louis de Broglia commandait le fort ^^ *
Elme, le plus important et le plus isolé de tous. Il se t
avec vigueur, quoiqu'il ne lui restât plus que sept bon
état dc combattre; et sa résistance contrilNia fHiissa
faire échouer les efforts des infidèles. Après avoir
nombreux assauts, « Une nuit, raconte Baudoin, Tbâ
l'ordre, les Turcs jetèrent dans les fosses quantité de lewe ** *
fascines pour hausser les pieds de leurs eschelles. Mais Ibmb^
gés sortirent et brusièrent la pinspart de ceste maUére, rt fvt
s'en fallut qu'ils ne brusiassent le pont si les Tares ne I'«mm*
secouru : et pour ceste cause ils furent là toute b naici an
mains les uns contre les autres. Le jour suivant, qvi hsAt^-
zième de juin, Mustafa, croyant que les assiégés se m
las et endiormis, fit avancer d'autres troupes avec des
des cordages et des crochets. Elles vinrent si avant et
sèment, qu'avec les crochets elles attachèrent Ir
contre des gabions qui estuient sur le bord dm rempart, et ^
les cordes approchèrent les gabions et y plantèrent
4
*
enseignes. Mais gabions, enseignes et Turcs, lent EU fi
dans les fossés. Deux fois les assié^nts revinrmt i I
kde, et deux fois ils furent repoasses. Sur ces entutfiàtrK »
fut capilaine des niilicct de (a ville de Chieri, donl François I"
.ivait tail la conqué<c, et dnnl U |>ossession venait d'êl rebaissée
pru\ isoiremeni i la France par le traité de Ciiicau-Cnmbrésis.
I.« duc Emnianuel-lhiililiert de Savoie, qui avait eu dans plu-
sieurs guerres I i>ccasiDn d'apprécier la braioore el les hrîlhnles
((Uitlilësdc Bernardin, attira ce seigneur à sa cour, et le mmiina
^oiiijllionime de sa chambre en i5Gii. Il mourut vers 1587. et
lui enterré dans l'église du monastère des frères prérheurs de
I ^hiorl, où était le tombeau de ses aiieèlres. — AhËDï:e de Bro-
iiLiA, coseifcncur Ae Sanlona et comie de Curlundon. imita la
liclélité de Bernardin, son père, pour la maison de Savoie. Il
E'itlra >a service du duc Cl isri es-Emmanuel dit le Grand, et fil
avec honneur toutes les guerres que ce prince eut à soutenir
contre la France pour la possession du marquisat de Salures, et
contre l'Espagne pour ses prétentions sur le Monlferratel la Val-
leline.PiEHRE-JÈHOMEDeBltOGLiA, rrèreafnéd'Amédée,avait
l>éri an combat de la Fretle, livré pour protéger les travaux (In
iurt Barreaux, que le duc Charles-Emmanuel faisait construire
en vue de l'amrée ennemie commandée par f^esdiguières. I.Éo-
>AKD, le plus jeune, avait été tué lui-mCmc en défendant la
place de Maro, où il commandait en qualité de capitaine de
cinquante lances. Tant de dévouement et de services siuralés
.mirèrent sur Amédée de Broglia les faveurs de la cour de Sa-
toîe, et l> duchesse Calheritie le mil au nombre de ses gen-
tilshommes d'honneur en 16-21. Il avait épouse Angélique de
Tana, de la famille des seigneurs de Sanlona, qui lui apporta
en dot la moitié du comté de ce nom dont il possédait déjà
l'autre partie- — Amédéc laissa de cette union dix-sept enfants,
<innt plusieurs devaient commencer au service de France une
ire nouvelle de gloire el d'illustration pour leur famille; mais
il mourut trop tôt pour être le témom de l'clêvalion rapide
<( de la grandeur de sa maison. — Charlgs-Herkardin de
(Iroglia, lalné de tous, né en 1«0I, fui élevé page du prince
<lf Piémont, et nommé en IfiiB chevalier de l'ordre de Saint-
M.iurice et de Saint- Lazare, sur l'admission de ses preuves de
'><dilesse. Il servit sous le duc Victor-Amédée et sous le maré-
liiil de Crêquy, dans la guerre que la France et la Savoie, son
illiéo, soutinrent contre les Espagnols en 1636. Sa postérité
étoij^nitavec ses fils, Victor DE ItROfiLiAicapilained'unecom-
i>agme dinfanicric, et Pierre-Jérôme, comte de Santona et
mesire de camp, tous deux an service de France, où ils se
tirent naturaliser. — CitARl.FS, comte de Sanlona, marquis de
fhirmans, le plus jeune des entants d'Amédée, fut connu sous
le nom de camie Carifi. I.«rsque, |iar suite de l'alliance de la
l-rancc et de la Savoie, le prince Thomas fut nomme général
tfs armées de Louis XIV au dHà des Alpes, et qu'il ent sous
■ *s ordres Turcnne et Duplessis-Prasiin comme lieutenants
:: incraux, le conilc Caries entra dans le régiment de cavalerie
«alienne du cardinal Mazarin , cl y occupa successivement les
r»dcs de cairilaine, de lieutenanl-eolonel et de mestre de
amp. Ses brillants senicesdans l'armée de Catalogne, où il
■sista aux sièges de Koses, de l>rida, de Torlose et de Bar-
'eliine, et la part importante qu'il prit ii la réduction de Bor-
Tc.-mx et de la Guyenne, ou s'êtaienl réfugiés les derniers dé-
cris de la Fronde avec le prince de Corli et les duchesses de
l.ongueville et de Condé, méritèrent au comte Caries le brevet
le maréchal de camp et le commandement du chàleaa d'EsIe
■I lie ta ville de Bediort. S')n frère, le comte de Broglir, avant
it.*! tué à ses cfttés au siège de Valence en ISSB, il hérita de
s'-n litre, de son nom el du régiment d'infanterie allemande
ijui vaquait par celle mort. — La nrospérité de la Hollande
•^(■inblail lui avoir fait oublier qu'elle devait à ta France son
'l-Tl florissant et même son existence politique. Des traits sali-
>i()uc9, lancés par les gazclicrs contre la personne du roi, des
liU'rlailles injurieuses pour ce monarque, frappées à Anisler-
l^iin, avaient prouve la jalousie et l'ingratitude de la république
''■s Provinces- Unies. I..es conquêtes des Français dans les Pays-
".i!!, en alarmant la Ilollande, firent éclater une rupture déti-
' ilive. 1^ comte Caries de Broglie, qni, i la faveur de la |>aix
'nérale, vivait depuis sept ans retiré dnns ses terres, reprit du
' Tï-tce dans l'armée de monsieur le prince en qualité de liea-
•:nant général, par lettres patentes au » aoOt 1673. Il alla-
. . e L.OUIS Aiv avait érigée
en marquisat par lettres de l(J7l. Son corps fut inhume dam
l'église parois-siate de Dormans, où l'on voit encore son tom-
beau. Anue-Catherine de Broglia, sa Qlle unique, fut mariée
au prince de Ligne el du saint-empire, marquise de Mnuy. —
Delousleslllsd'Ami*'déedefiroglia,FRA>çois-MAHiE, premier
du nom, comte de Broglie. fut le seul qui continua la deseen-
dancR de sa famille. II avait été page du prince Uaurîce de
Savoie, gcntilhonime de sa chambre el capitaine de ses gardes.
Les services qu'il rendit dans l'armée du prince Ihomas, k
la prise de Chieri, de Montcallier et de Villeneuve, et la belle
detcnse de la ville de (kini, dont le sié|;e fut long et meurtrier,
valurent au capitaine de Broglia le titre de comte de Bevel ,
qui lui fut conféré par lettres patentes du duc CharlivEmma-
nucl, le 11 novembre 1G4S. L'année suivante, la paix ayant
été conclue entre la France el la Savoie, le cardinal Mazarin
lui lit des offres brillantes pour l'attirer au service de Louis XIV,
et le nomma mestre de camp du régiment de caialerie ita-
lienne. Il m, en celte qualité, partie de l'armée de Cal.ilogne
qui couvrit le siège do Boses; et, au passage de la rivière de
Noguère-Paillarèse , il se signala en la traversant un des pre-
miers  la nage, el en chargeant avec vigueur les ennemis qui
défendaient Vautre rive, et qui furent repousses avec jiertc.
Sous le comte d'Harcourt, il contribua puissamment au gain
de la bataille de Liorens el à la prise de Balagtiicr. Nommé
maréchal de camp le 36 août 16-16, il servit bu siège de Le—
rida, combattit avec valeur i l'attaque des lignes, facilita la
retraite de l'armée, et recouvra deux pièces de canon. Durant
les guerres civiles de la Fronde, il s'attacha au parti de la cour,
et fui le premier qui, à la vue de toute l'arniée, monta à l'es-
calade pour prendre Charenton. — Par suite de ses brillants
exploits dans l'armée de Maiidre, il c^tint en 1650 le gouver-
nement de la Bassèe et la confiscation des biens de plusieurs
gentilshommes du pays qui avaienl passé su service d'Espagne.
Le comte de Broglie mérita ces nouvelles faveurs par l'aclivitc
qu'il déploya dans la guerre d'escarmouches qu'il soulint du-
rant plusieurs années conirc les ennemis dont les frontières
étaient voisines de son nouveau gouvernement. Il marcha en-
suite au secours d'Arras à la lêlc des Enfants-Perdus, el fut
dangereusement blessé à l'attaque des lignes des Espagnols.
Le roi, pour le récompenser, l'avait désigné à la première
dignité vacante de maréchal de France; mais il ne jouit pas
de ce nouvel honneur : h ville de Valence en Milanais ayant
été investie par l'armée française, le comte de Broglie alla
reconnaître celte place, et descendit dans la tranchée, où il fnt
tué par un paysan qui s'était embusqué derrière un gabion. Il
avait été désigne chevalier des ordres du roi ; mais sa réceplion
n'avait pas eu lieu. Louis XIV, en considération de ses cmi-
nents services, permît à sa famille d'orner son lonil)enu et ses
eltigies des marques des ordres du Saint-Esprit et de Sainl-
.Michel. Son cœur fui déposé dans une chapelle de l'èglisc
Saint-Charles des Aoguslins-Dcchaussés de Turin et son corps
à r.hieri, au tomlioau do ses ancêtres. — Le comte de Broguc
avait épousé Olympe de Vassals, issue de l'illustre maison des
comtes de Fauna, <lont il laissa plusieurs lîls qui embrassèrent
tous la profession des armes, excrtitéJosEPH-HVACi>TnK, abbé
deValoiresetdeSninle-MariedeLi^narol.— Victor-Mal'ricb,
rainé, dès qu'il fut en âge de servir, obtint un guidon dans la
conipagnic des gendarmes de la garde. Il accompagna en celle
qualité Louis XIV è la campagne de Flandre de lUliT, et assista
les années suivantes aux principaux faits d'armes de la con-
quête de la Franchc-Comlc el de la Lorraine. Il leva en 1671
un régiment de cavalerie de son nom , el eomlialtil à la tôle
de la gendarmerie i Seneff, où il chai^ea plusieurs fois les
ennemis avec ligueur. Après le combat, il pril la conduite
de l'arrière-gardc , enleva les morts et les b1e5S<''S du champ
de bataille, et repoussa tes charges de cavalerie qu'evêculèrenl
les impériaux pour inquiéter la retraite. — l.e comte de Bro-
glie alla rejoindre quelques mois après l'armée du man'-rhal
Tnrenne, el, k la tète des Gendarmes-Bourf;uignons, il culbula
la compagnie des chevau-léger» de Lorraine, au tombal de
Mulhausen, où il fui blessé. Créé brigadier l'année suiv.inle,
il re^t une nouvelle blessure en soulenant presque seul l'cfTorl
BK06LIE.
( 444 )
BKOSLIB.
de lieux escadrons ennemis dans ane action qai suivit le
passage de la rivière dlll. Lorsque le maréchal de Schomberç
marcna au secours de Maeslricht, le comte Victor-Maurice giii
racooiiip«ignait chargea les ennemis avec succès, mit en dé-
roule leur arrière-carde, et les obligea de lever le siège de celte
place. Le prince d'Orange cri^t, en se postant au détilé des
Cinq-Etoiles, pouvoir troubler le maréchal de Schomberg dans
sa retraite, et l'attaquer avec avantage avant qu*il pût se mettre
à couvert derrière Charleroy et nos autres places fortes. Mais
rarniée française repassa fièrement la Mehaigne à la vue des
Hollandais, et la campagne finit peu de temps après ce fait
d armes. — Au commencement ae Tannée 1677, le comte
Victor -Maurice fut créé maréchal de camp, et servit dans
l'armée d'Allemagne. Il fut détaché avec le marquis de Rannes
pour couvrir la marche du maréchal de Gréquy vers Rheinfeld,
en occupant le débouché des montagnes. Le marquis de Rannes
ayant clé tué, le comte de Broglie tmt tète au duc de Lorraine
jusqu A ce que, sur des ordres précis du maréchal , il battit en
retraite à In vue des ennemis qui l'attaquèrent fréquemment,
mais sans pouvoir Tentamer. — Le traité de Nimègue, en
ramenant la paix ^nérale, mit un terme aux brillants ex-
ploits du comte Vitor-Maurice. Lorsqu'en 1688 TËspagne, la
Hollande et l'empire, jaloux de notre prospérité, conclurent
la ligue d'Augsbourg, et que la guerre recommença par le beau
fait d'armes de la prise de Philisbourj; , qui fit honneur au
dau()liin, le comte de Broglie fut nomme lieutenant général des
armées du roi , et reçut le commandement de la province du
Languedoc. Sans autre secours que celui des milices, il main-
tint ce pavs dans la paix et l'obéissance, et fil échouer les
intrigues des ennemis de la France qui y fomentaient la ré-
bellion. 11 était le doyen des lieutenants généraux lorsqu'on le
créa maréchal de France en 1724. Gomme il y avait longues
années qu'il n'était plus en activité de service, sa promotion
donna lieu à quelques plaisanteries aussi injustes que ridi-
cules; c'était une récompense, tardive il est vrai, mais bien
légitime, de ses talents et de ses services. — Charles-Amédèe
DE Hroglir, comte de Revel, et lieutenant général, frère puîné
de Victor-Maurice, se fit autant admirer par sa valeur qu'es-
timer par sa modestie. C'est lui que Boileau cite dans ces deux
vers de son épltre IV, en parlant du fameux passage du Rhin :
Revel le suit de près ; sous ce chef redouté'
Marche des cuirassiers l'escadron indompte.
M™" de Sévifçné rend aussi hommage à la bravoure du comte
de Revel, dans sa lettre du 21 septembre 1689 : «Il se distingua
beaucoup, dit-elle, au fameux passage du Rhin et à SenefiT A
la pi ?niicre de ces deux actions, il tomba dans le fleuve, d'où
on le lira par les cheveux. Son cheval étant tombé dans un
trou, il se dégagea, remonta sur un autre, passa le fleuve à la
nape, chargea les ennemis, et secourut très à propos M. le
pnnce de Condé, qui venait d'être blessé. » — Employé à
rarmée d'Italie sous le maréchal de Villeroi en 1702, le comte
de Revel fil la plus belle défense dans Crémone, dont les Alle-
mands avaient été sur le ijoint de s'emparer par surprise. Il
resta commandant en chef dans cette place durant la captivité
du maréchal de Villeroi, et obligea le prince Eugène de se
retirer avec une perle considérable d'hommes et de bagages.
Pour récompenser la valeur que lecomte de Revel avait déployée
à Crémone, le roi lui donna le gouvernement de Conde, et le
nomma chevalier de ses ordres. Il avait épousé la fille du duc de
Gèvros,donl il ne laissa pasdepostérité.^FRANÇOis-RAiMOND-
FÉLix DE Bboglie, Chevalier, puis comte de Revel , frère du
précédent, et le plus Jeune des fils de François-Marie, fut aussi
créé lieutenant général des armées du roi, le 8 mars 1718, et
décoré l'année suivante de la grand'croix de Saint-Louis. Il
avait servi avec honneur durant les plus belles campagnes de
Louis XIV, et avait combattu à Senefl'et au siège de Condé sous
les ordres de Victor-Maurice, son frère aîné. La prise de Landau
et celle de Fribourg, qui hâtèrent la conclusion de la paix d'U-
trecht, et terminèrent glorieusement le r^ne de Louis XIV,
sont les deux principaux faits d'armes de sa dernière campagne.
La longue tranquillité extérieure donl jouit la France pendant
la minorité de Louis XV laissa le comte de Revel jouir d'un
repos honorable qu'il avait bien acheté par quarante-deux ans
de services. Il mourut ne laissant qu'une fifle de son mariage
avec Marie de Marsilly, donl le père était lieutenant général des
armées du roi. —Ses deux frères n'ayant pas laissé dedescen-
dance mâle, Victor-Maurice, l'alné des fils de François-Marie I*"^
devint l'unique lige des comtes de Broglie. De Marie de Umoi-
§non sa femme, fille du marquis de Biville, premier prfÂd^
u parlement de Paris, morte en 1733, il avait eu sept eoba^
— L'alné fut tué sous les mursdeCharleroi,isondêbotda
la carrière militaire, en 1695. — CHAiiLBS-GciLLACU,tur.
quis de Broglie, le second, fut d'abord destiné à l'état ealè».
tique et reçut le grade de bachelier en théologie. Api^ b nci
de son frère aîné, il entra comme cadet au service militajrf,^
fit sous son oncle, le comte de Revel, toutes les campi|^ 6
Flandre de 1691 à 1698, et celles d'Italie de 1701 à 1113 (h
le créa lieutenant général des armées du roi, par pouvoir di<
mars 1718, et directeur général de l'infanterie par ctxnanm
du 4 juillet 1719. Il remplit dix ans cette dernière fonction. fs
fut supprimée par suite d'une petite intrigue de cour. Le b«.
quis de Broglie, dans une de ses tournées comme di^ecteor^
néral, eut la légèreté de dire à la fin d'un grand repas ■ quftivj
irait de mal en pis tant que l'Etat serait gouverné parmi (n-
tre. ))Un des convives, qui était commissaire des gQfrrci,n^
porta ce propos au cardinal Fleury, et le prélat, oobiiint ^
préceptes de l'Evangile, jura d'en tirer vengeance. Il nppriiir
marquis de Broglie et supprima son emploi. Le Iteotenut r>
néral, justement irrité de cette disgrâce, quitta le smitr c
vécut dans la retraite. Il mourut le 13 novemhrel75lirv
de quatre-vingt-deux ans. — Le marquis de Broglie availbr»
coup d'esprit, et était fort aimé des troupes, dont il avaitiik^
liore le sort et fait augmenter la paye. Le duc de Sainl-Sm»
en dit beaucoup de mal, parce qu il était de la cour ioliar à
régent, et que ce duc, plein de liel et d'orgueil, dénigre dtA3 m
Mémoireg tous ceux qui partageaient avec lui la bm év
prince. — En mariant son fils unique, CHARLES-Gcuiun.
chevalier de Broclie, à M"' de Bezenval, il exigea de toosâniU
promesse formelle de ne jamais accepter d'emploi nidfftxt»
la cour. Le chevalier de Broglie a peu servi et a mené nuenb.
tence assez obscure, vivant dans la retraite auprès de son pm
Il eut de M""" de Bezenval un fils unique de la ûgore U ^
aimable et de la plus noble tournure. Ce jeune geoiilbon».
qui donnait à sa famille les plus grandes espérances, fui Ivi
le bataille de Saunlerhausen, ou il remplissait les foorti*
d'aide de camp du dernier maréchal de Broglie, son cousin m
de germain. Avec lui s'éteignit la branche des iiianiÛMV
Broglie, dont l'héritage passa au rameau collatéral doot d#
allons parier. —François-Mabie II, duc de Broglie, Irobiw
fils de Victor-Maurice et de Marie de I^moignon (l , fuUi
bord connu sous le nom de comte de Buhi, entra dans ban-
pagnie des cadets de Besançon en 1685, et passa deux ansaprè»,»
qualité de cornelle, sous les ordres de son oncle, liealcMDt-(^
lonel au régiment royal des cuirassiers. Il fil avec plusirent-
ses parents toutes les dernières campagnes de lâm XH "
Flandre et en IUlie, et les termina en 1713 par une action lî^
ctat. — Il servait comme volontaire au siège de FriboBr?**
le maréchal de Villars. Les Français, ayant attaqué le fh»<
couvert, avaient laissé derrière eux une redoute défcr^BfJ-
3uatre cents assiégés qui, par leur feu, avaient rob le d««*'
ans nos troupes, et les contraignaient d'abandonner leur W"
ment et de battre en retraite. Le comte de Buhi rassemble^»-
ques grenadiers, les anime de la voix et du geste, et les wj^
à l'attaque de la redoute. Il n'y avait pas de brèche; les >*»'
montent à l'assaut en grimpant sur les épaules les nnsdB«
Irts, et ils emportent Ta position l'épée à la nw|n; vj!^
jours après, Fribourg ouvrit ses portes, et le traite dlw*
ramena la paix générale. — L'activité du comte à^J^l
rendait le repos impossible. Il déploya dans des wy*^,
imporUntes autant d'habileté qu'il avait montré de «w
comme officier. Nommé ambassadeur en Angleterrcen i*-|.
conclut à Londres, entre la France, la Prusse et U tjri«^
Bretagne, une alliance par laquelle ces trois pais»DCf5 it^
rantissaient réciproquement le maintien de la paafijjl*^ *" ^
trecht. Ce traité déconcerta les projets hostiles de I wp^
de l'Autriche, qui s'éuient unies secrètement par qwtrf '|*r
désavantageux pour la France et signés à Vienne loœqwj^
même jour. — Louis XV, pour reconnaître les senrw*
3* Achille, appelé le chevalier de Broglie, qui avâil élc oofl»^ J ,
veniear d'Avetnes en sarviTance de sod père, et qui fut «*V^j
régliie Sainl-Sulpice de Parii, avec N.. son plus jeune frtft, ^^
vaUer de Malle ; 4» Catherine de Broglie, qui fut mtnee â un p»
i mortier du parlement de Toulouse.
BROGLIE.
comte de Buhi, le créa maréchal de France en 1754, et lui donna
le commandement de rarroce d'Italie conjointement avec lo
maréchal de Coiffny. Il répondit â ce double honneur en don-
nant i la bataille de Parme, en 173i, les plus grandes preuves
d'intrépidité. Ayant appris que les ennemis, en se retirant, me-
naçaient plusieurs places, il se détacha de l'armée et vint avec
quelques brigades sous les murs de Guastalla , qu'il força de
apilaler. Le gouverneur et la garnison, con) posée de 1 ,200 hom-
nes» se rendirent à discrétion. Le 15 septembre suivant, sur les
rix beares du matin, 10,000 impériaux forcèrent un poste de
(0 iftoinmes qui gardaient le gue de la Secchia, et, profitant de
!e(le surprise, ils parvinrent même à s*emparer de la maison
|ui servait de logement au maréchal de Broglie. Il sortit par
ine secrète issue, se mil à la tête de la brigade de Champagne
raii se trouvait à sa portée, et la rangea en bataille ainsi que celle
rAufergne. Avec celle |)elite troupe il ioulint le choc des en-
lenais, et garda sa position jusqu'à ce que le maréchal de Coi-
ny V instruit du mouvement des impériaux, fût venu le dégager,
fua tre jours après, le maréchal de Broglie prit une grande part
1 lai journée de Guaslalla, où il commanda Taile gauche avec
d. de Coigny. Durant la mêlée, la cavalerie ennemie s'étant
■epliée sur elle-môme, le maréchal profita de ce mouvement
;)our attaquer et mettre en déroute Tinfanlerie allemande qui
i*ctait retranchée dans un bois. I^s vaincus laissèrent sur le
^liampde bataille 2,000 morts, 7,000 blessés, une partie de leurs
anoDS et de leurs étendards. Les f)rinces de Wurtemberg, de
Mie-Golha et plusieurs autres ofTicicrs de distinction y perdi-
vnt la vie. Cette victoire contribua beaucoup à la conclusion de
a paix qui fut signée l'aimée suivante. — La mort de l'empe-
tiir Charles VI, en 1740, produisit en Europe une révolution
[énérale, et sa succession, disputée par cinq ou six prétendants,
"alluma le feu de la guerre. Le maréchal de Broglie fut envoyé
*n Bohème pour commander l'armée française qui s'était jointe
lox troupes de l'électeur de Bavière. Deux traités conclus l'un à
Ireslaw le II juin 1742, et l'autre à Bcriin le 28 juillet , entre
a Prusse, la Russie, la Pologne, l'Angleterre et l'impératrice
iiirie^Tbérésc» laisse retomber tout le poids delà guerre sur les
Français. Le maréchal de Broglie, se voyant abandonné de tous
los auxiliaires, n'eut plus qu'à songer à mettre ses troupes en
iûretépar une heureuse cl habile retraite. Il gagne une journée
fe marche sur les ennemis, retourne dans son camp de Pisseck,
roù il se retire ensuite sous le canon de Prague, à la vue d'une
rroéebien supérieure à la .vienne. Il entre dans cette ville, en
lésarmc les habitants et s'y trouve bientôt investi par les Autri-
hiens. Malgré la disette et la déniioralisation des troupes, le ma-
écbal de Broglie ranima le courage du soldat, fatigua les assié-
eants par defréouentes sorties, et se lint toujours en garde cou-
re les ennemis au dedans et les attaques du dehors. L'appro«
hed'un secours qu'amenait le maréchal de Maillebois força les
autrichiens de lever le siège. Tandis que le comte de Buhi se
ouvrait de ffloire en Bohème, Louis XV érigeait en duché, sous
\ nom de Broglie, pour lui et ses descendants mâles, la baron-
le de Ferrière en Normandie. Les lettres patentes, données au
H)b de juin 1742, ne furent enregistrées que le 20 août suivant,
Hir où le nouveau duc livrait un sanglant combat sous les murs
e Prague. — Cependant, aussi bon citoyen qu*habile général,
î raarecbal de Broglie eut le courage de résister aux ordres qui
M prescrivaient de défendre la Bavière, pays ravagé, où la
iselte, les maladies, autant que le fer de Fennemi, auraient
Klerminé ses trotipes. Il envoya successivement onze courriers
ta cour pour y faire connaître la nécessité de la retraite; on ne
li donna aucune réponse. Il ne prit alors conseil que de sa
rofjre prudence, il ramena son armée sur nos frontières, et en
!mît le commandement au comte de Saxe. A son retour, pour
lover l'honneur de la France, on fit retomber sur lui tout
imJîcux de cette retraite, ^ui laissait l'électeur de Bavière, notre
lièie et mallieureux allié, à la merci de ses ennemis. Le ma-
rchai fut exilé dans sa terre de Broglie, où il mourut le 22 mai
^-45, à l'âge de soixante-quatorze ans. Il laissait cinq enfants.
- Sa fille, Marie-Thérèse, fut mariée au comte de Lameth,
iarechal de camp. -— Charles, le plus jeune des quatre fils,
ïvint évéque de Noyon en 1 766, et mourut à la fleur de son âge,
I moment d'être nommé cardinal, sur la présentation du roi de
oloenc. — François, comte de Revel, le troisième, briga-
er des armées du roi et maréchal général des logis du prince de
wbise, périt à la bataille de Rosback, en 1757. — Charles-
»A5çois, COMTE DE Broglie , fils putné du maréchal,
I Taoteurde la troisième branche actuelle de cette maison,
servit Quelque temps comme aide de camp de son père à
irmée d'Italie et de Bavière. En 1752, il fut nommé ambassa-
*nr de France en Pologne, où l'élévation au trône de l'électeur
( 445 ) BROGLIE.
de Saxe était loin d'avoir mis un lerme aux dissensions intes-
tines. Le comte de Broglie déploya dans ses nouvelles fonctions
une fermeté et une sagesse qui rétablirent l'influence de la
our de Varsovie. On pouvait espérer que la Po-
France à la cour ac Varsovie, un pouvait espérer que
logne allait reprendre avec son indépendance un gouvernement
£lus forl^ des lois plus éclairées, une politique plus régulière
lais les intrigues £lu cabinet de Versailles renversèrent toutes
les mesures de Tambassadeur ; il fut rappelé et employé à
l'armée d'Allemagne, où il servit dans le corps de réserve que
commandait son frère. Il se distingua en plusieurs occasions,
obtint le grade de lieutenant général des armées du roi, et se
fil remarquer par la belle défense de Casscl, an mois de février
1761. Après la paix de 1763, Louis XV chargea le comte de
Broglie d'un miiiislère secret, qui avait pour but de corres-
pondre directement avec sa majesté et de la diriger dans sa
politique extérieure, dans son administration cl dans ses plans
de réforme. La mission épineuse d'éclairer le roi sur l'état de
l'Europe et la disposition des cabinets rendit la position du
ministre difficile et embarrassante , en le mettant souvent en
opposition, soit avec les avis des conseillers de la couronne, soit
avec les acles du gouvernements — Exilé par ordre du roi ,
il en reçut en même temps l'ordre de continuer sa correspond
dance secrèle. Cette disgrâce, simulée pour apaiser le mécon-
tentement des ennemis du comte, ne dura que peu de mois.
M. de Broglie, rappelé à la cour, se Jeta de nouveau avec
ardeur dans le parti hostile au duc de Clioiseul, et se déclara
ouvertement contre la politique du ministère. Son zèle pour le
bien général l'cntratua trop loin aux yeux de Louis XV lui-
même, et ce prince l'exila ae nouveau la dernière année de son
règne. — Le comte de Broglie mourut à Saint-Jean d'Angely
le 6 août 1781. Il avait épousé Louise-Augustine de Montmo-
rency-Logny, sœur de la duchesse de Boufflers, dont il laissa
plusieurs enfants. Une de ses filles s'était mariée au marquis
de Vassé, vidame du Mans, lieutenant général des armées du
roi, commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
et premier écuyer du prince de Coudé pendant l'émigration.
— Son fils aîné, le comte Auguste de Broglie, colonel de
chasseurs, a été fusillé dans la Vendée après la malheureuse
affaire de Quiberon. — Ferdinand-Fraivçois de Broglie,
frère puîné du comte Auguste, hérita de ses biens et de son
titre. Il étudiait les sciences dans les universités de Gœttingue
et de Leipzig, lorsque la révolution éclata. Il rejoignit les dra-
peaux des princes français, qui lui donnèrent en 1792 les
brevets ^e capitaine d'élat-maior et de colonel de cavalerie. Il
passa ensuite au service de la Russie; et, après avoir combattu
sous le feld-maréchal Souv^arow, il commanda le r^iment de
Kinbourn dans la guerre de Perse. Louis XVIII lui conféra le
grade de maréchal de camp en 1814, lui donna la croix de
Saint-Louis l'année suivante, et le créa successivement che-
valier, officier et commandeur de la Légion d'honneur. —
Victor-François, duc de Broglie, fils atné du maréchal
François-Blarie II, et frère du comte de Broglie, ministre
secret de Louis XV, naquit le 19 octobre 1718. Il entra au
service à l'âge de seize ans, et obtint une compagnie dans le
régiment de cavalerie de monseigneur le dauphin. La Flandre,
ritalie et l'Allemagne ont été tour à tour le théâtre de sa
valeur et de ses talents militaires. Les victoires de Sunder-
hausen , de Bergen et de Corback et la conquête de l'électoral
de Hanovre lui ont acquis la juste réputation d'un des plus
habiles capitaines de l'Europe. L'empereur, alors allié de la
France, voulant récompenser les exploits de ce général pen-
dant la guerre de sept ans, et l'honorer d'un souvenir durable
de son estime, lui accorda le titre héréditaire de prince du
saint-empire, transmissible à ses descendants des deux sexes,
par diplôme, daté de Vienne, du 28 mars 1759. Mais, comme le
ditBéranger:
De tout laui'ier un poisoa est l'esseuoe.
L'envie attaque un front victorieux.
Le duc de Broglie l'éprouva deux ans après. Il avait opéré sa
jonction avec le prince de Soubise à Soest, près de la Lippe, et
leurs forces réunies surpassaient d'un tiers celles du pnnce de
Brunswick. Les deux généraux français auraient pu facilement
écraser les ennemis à Filinghausen , où ils leur livrèrent ba-
taille le 16 juillet 1761; mais le défaut de concert dans leurs
opérations nt essuyer à notre armée une déroule complète. Le
duc de Broglie accusa son collègue de ne l'avoir pas soutenu
dans les premiers succès de ce combat pour le priver de la vic-
toire. De son côté, le prince de Soubise se disculpa d'une jalousie
BROGUE.
(446)
BBOGLUL
aussi odieuse en laïaiit de vanilc le duc de Broglie, et en pré-
tendant que, pour acquérir une gloire sans partage, iJ s'était
abstenu dcconccrfcr l'altaque. Ce jm-occs, porlé à la décision du
conseil d'Ëtat> fui jugé en faveur du piince, pour lequel s'était
déclarée la favotilc, et le duc fut exilé. Comme il était facile de
le prévoir, le puhlic se rangea du cùlé de l'opprimé. Le jour où la
nouvelle de sa disgrâce parvint à Paris, on donnait au Théâtre-
Français la tragédie de Tancrède. Mademoiselle Clairon appuya
avec affectation sur ces deux vers:
Ou dipouille Tancrède, ou l'exile, on roiitrage,
C'est le son des héros d*éire pcrséculcs.
Le public en fit aussitôt l'application au maréchal, et lactrice,
aux acclamations universelles des assistants, fut obligée de les
réciter de nouveau. — L*exil du duc de Broglie ne dura que
trois ans. Il avait le gouvernement général du pays Messm ,
depuis 1778, lorsque Louis XVI lui confia, en juillet 1789, le
portefeuille du ministère de la guerre et le commandement des
troupes rassemblées dans les environs de Paris. La disposition
des esprits fai.sait présager depuis longtemps au maréchal* les
malheurs de sa patrie; ses conseils auraient pu les prévenir;
mais ils ne furent pas suivis. Le roi, pour complaire a rassem-
blée constituante, lit retirer les troupes que commandait le duc
de Hroglic. Il se mit alors en roule pour regagner son gouver-
nement du pays Messin, et fut investi dans le palais épiscopal
de Verdun par une nmltitude furieuse qui voulait y mettre le
feu. S'étant réfugié dans la citadelle, il s'échappa le lendemain
matin, se présenta aux porjes de Metz, qu'il trouva fermées,
et se vit ainsi forcé d'aller chercher un asile hors de France. Il
fut accueilli à LuxemlK)urg par le maréchal de Bender, avec
tous les honneurs dus à son rang et à son caractère, et il y reçut
de l'empereur Joseph II les marques les plus flatteuses d'estime
et de considération. Cependant le prince de Broglie, son fils,
avait justifié sa conduite aux yeux d*une majorité factieuse, et
l'assemblée nationale consentit à ne pas flétrir les lauriers du
héros y en le maintenant provisoirement dans les rangs et
grades dont il était revêtu. Mais le maréchal, loin de vouloir
profiler du décret , se rendit auprès de monseigneur le comte
d'Artois , et commanda une division de l'armée des princes
pendant la campagne de 1792. Le duc de Broglie fut élevé en
1797 au grade de feld-maréchal par l'empereur de Russie. Il
servit quelque temps en Orient, et revint en Allemagne se
fixer à Munster, où il mourut eu 1804. C'était le tfoisième
maréchal de France de son nom. Victor-François de Broglie
laissa une postérité nombreuse. — Louise-Augustine, prin-
cesse DE Broglie, sa fille aînée, fut mariée au comte de
Damas-Crux; Charlotte-Amèdée^ /a seconde, au comte de
Helmenstadt : les deux plus jeunes épousèrent le marquis de
Roesi et le marquis de Murât. — Charles-Louis-Victor,
prince de Broglie et du saint-empire, /aine des fils du
maréchal , fut destiné par son père à soutenir l'honneur de
son nom dans une carrière que sa famille avait rendue si
brillante et si difficile. Il entra en 1770 comme sous-lieutenant
au régiment de Limousin , où peu de temps après il reçut le
brevet de capitaine. En se rendant aux Etats-Unis d'Amérique,
avec le régiment de Saintonge, le prince de Broglie assista au
o)mbat naval livré par les frégates françaises , la Gloire et
l'Aigle, contre le vaisseau anglais l'Hector, qui fut coulé à
fond. Après avoir fait avec distinction toutes les campagnes
gui ont assuré l'indépendance des Etats-Unis, il suivit l'expé-
dition commandée par M. de Viomesnil , et dirigée contre l'Ile
de la Jamaïque. A la paix de 1788, Victor de Broglie revint en
France, l'imagination exaltée par les principes de lit)erté pour
lesquels il venait decorat)attre; mais il fut lui-même une des
Premières victimes de sa généreuse et trop funeste illusion.
>éputc de la noblesse de Colmar et de Schelestadt aux étals
généraux , il se réunit au tiers état , et vola avec lui sans
que jamais son zèle pour la cause du peuple lui fit oublier le
respect et la fldélité dus à la couronne. Lorsque la guerre éclata
en 1792, Victor de Brofflie fut envoyé comme maréchal de
camp dans l'armée de Lukner, et devint chef d'état-major dans
celle du duc de Biron. Il avait alors l'immortel D^ix pour
aide de camp. La fermeté avec laquelle il réprima les soldats
mutinés au camp de Brisack en 1791, et le relus de reconnaître
les décrets du 10 août, qui suspendaient le pouvoir royal,
furent les prétendus crimes oui le conduisirent à l'échafaud.
Il laissa quatre enfants de M"** de Rosen , son épouse, fille du
maréchal de ce nom. — - Achille-Léonce-Victor-Ch ARLES,
DUC DE Broglie, prince du Saint-Empire, son fils, naquit
en 1785. Après avoir perdu son père à l'âge de neuf ans, il
était sur le point d'être aussi privé de sa inère,relaif^
les prisons de Vesoul , lorsc|u'un ancien et fidèle doncte
parvint à la faire évader et a la conduire sur le terntainèk
Suisse. Revenue en France après le 9 thermidor, elle coosq
tous ses soins à l'éducation de son fils. Le jeone de Bnih
montra d'abord un vif petichanl pour la littératort, et mm
des talents précoces par quelques productions inséra dashi
feuilles périodiques du temfi6. Mab la charge d'aodiirvi
conseil d'Etat qu'il obtint en 1809, l'appela a deiètadn|ik
sérieuses, et lui fit acquérir cette haute philatoftue d ot
profondeur de vues dont il a fait preuve dans sa carm? f»
tique. Il devint successivement intendant en ilUTie,e( nnéi
de l'administration des provinces espagnoles, <k>nl le àém
était Valladolid. Il fut en 1812 attadié à l'ambuBadedrfa.
sovie, ensuite à celle de Vienne, et accompagna M. de Sv^
au congrès de Prague. — Créé pair de France en 18U, il »4
mais inutilement, l'absolution pure et simple du mamîal V
Depuis lors, il a pris part à toutes les déliliératiomiaipurtMi
de la chambre, dont il s'est montré un des oratenn lnp«
distingués; sa conduite ferme et noble et ses Uleatsona
homme d'Etat l'ont fait appeler plusieurs fois au imftij!(i*4
à la présidence du conseil. — Le duc de Broglie e»l Irérit
la branche aînée de sa maison. Il a épousé en 1816 la biké
la célèbre M""*" de Staël. -~ AugcstbJoseph m Brui.
PRINCE de Revel, second fils du dernier maréchal, f( m
du pair de France, est la tige de la seconde brand»Kt«4r
Il fut successivement capitaine au régiment dAonisftwlrà
camp du baron de Falkenheim dans l'expédition deifiwfar.
Le prince de Revel rejoignit sott père en émignti«;(t,)fm
avoir fait la campagne de 1793 à l'armée des priBoviinttl
colonel d*un réginient de son nom, qui pas» àliffUet^
l'Angleterre. Il mourut en 1795 à Schwilnian eo Wetfbk
— Alphonse -Gabriel -Octave, prince oc Biwi»-
Revel, son fils, a été créé maréchal de campenisiOiH
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Looisrt r»»ii
de la Légion d'honneur. — Sa sœur a été mariée lu fetf««*
Nicolaï, conseiller d'Etat de l'empereur de Russie.— Ciii»
Louis-Victor, prince, abbé de Broglie, troistème Ut*
maréchal, a fondé pendant l'émigration plusieurs coimbi»
tés religieuses en Allemagne et en Angleterre. Celle drl*
sington, près de Londres, est devenue un des plasff***
collèges cfe la Grande-Bretagne. — Macriœ-JeavM*
LEiNE, prince, ABBÉ DE Broglie, frèrc puiné do pTtrt^'
réfugia en Pologne en 1791, et y obtint la place «i* pf"^*
l'église de Posen. A son retour en France, en iW5,#w
nommé aumdnier ordinaire de l'empereur, et deai w^
évéque d'AcquI en Piémont. Il professa peodaDl frt|«
temps la plus haute admiration pour le vaio^ocord'Art^
litz; mais son enthousiasme ne le fit jainab défier de b ïtf
de conduite que lui traçait sa conscience. Betentt n*f»*
Gand , et appelé au concile national de 1809, il se fw**
hautement contre les volontés de Napoléon, et reto b"''
ration de la Légion d'honneur. Il fut jeté dans )®P"^*î:
Vincennes, où il resta jusqu'aux événements pditiqwst''''*
Il reprit alors ses fonctions épiscopales, et montra de &«*•
la même fermeté qu'il avaitdéployéesous Icgouvfrnfww'^J
rial. La rigidité de ses principes et son zèle pour le cilb«n**|J
firent repousser la domination, d'un prince bérêtiqiif**'*'^
cette conduite fut approuvée par la cour de R<'"^!''
1816). Il publia un écrit en forme d'instructions pisloraH*
le litre de Jugemenl doctrinal. Le roi de Hollande, «bf*^
opinions politiques émises dans cette brochure, tm»*
auteur devant la cour d'assises de Bruxelles, et \'wff<^^
glie fut condamné à la déportation comme avantjjj*?^
souveraineté du roi de Hollande et provoquée la ^'f'JJ*;*^
aux lois. Il est mort en exil à Paris , au mois de p*^ ^
— Victor-Amédée-Marie, prince de ^^^JtJJ' %
jeune des enfants du maréchal, émigra avec son pe«<« ^
et fit toutes les campagnes de l'armée de Condè. ApW'^
rempli diverses missions importantes, il rentra ^l"??*,
l'agrément du roi , et vécut dans la retraite. looB } •
nomma commandant du département de l'Orne» fn)
senta à la chambre des députés pendant plusieurs sj^^
C'est ainsi que toutes les générations de u "*••*" *?j^
depuis répo(|ue de son établissement en France, ^Jr^
lées par les éclatants et nombreux services <jo'«l|»^ . ,.
leur patrie adoptive. Malgré la naturalisation ''''^'^i,:'
famille, les honneurs et les distinctions qu'elle a reçtf> ^ '' .
fonctions civiles et militaires qu'elle a remplie» jj*" ^.r
une place au premier rang parmi les roaisoM ^J^.^^-ê
nbles du royaume. — Les armes de I* funilte jow-
( 447 } BKOKES.
vaincre ravengle obstination de cet hérétique, termina solemief*
lement le concilede Constance, Fan 1H8, en prononçant la sen-
tence qui livra Jean Uus an bras séculier. Après an voyage à Ge-
nève el à Kome, le cardinal Brogni, en 1 422. accepta le siège de
Genève en place de cehiid* A ries, quoique inoins important, mais
pour revenir au milieu de ses concitoyens et leur être utile iusqu*â
sa mort. Il n'eut pas la joie de s'y installer , el il mourut a Rome
le 15 février 1426, âgé de quatre-vingt-quatre ans. On Tenlerra,
selon son désir, à Genève, dans la chapelle des Machabces, qu'il
availfondée. — Parmi tous ses actes de hiefifai«anceet ses pieuses
institutions, nous citerons la fondation du collège de Saint-
Nicolas à Avignon, destiné à vingt-quatre étudiants, dont un
tiers du diocèse de Genève et par préférence du mandement
d'Amieci , un tiers de la Savoie, et 'l'autre tiers des diocèses
d'Arles et de Vienne ; c'est à ce collège qu'il légua sa bibliothè-
que^ dont un grand nombre d'ouvrages étaient écrits de sa
main ; — la fondation de l'hôpital d'Anneci et de plusieurs
hospices ; la construction de manufactures et de maisons pour
les mdigents, le don de nombreuses dots à de vertueuses filles
età d'honnêtes jeunes gens; l'entretien régulierde trente pauvres,
etc., etc. L'abbé Giraud Sou la vie a écrit V Histoire de Jean d'A-
lonzier AUarmetde Brogni, enrdinalde Viviers, Paris, 1774 ,
în-t2. On trouve des notices plus authentiques sur ce cardi-
nal dans : Mémoires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses
de Savoie par BessoHy Nancy-Anneci, 1759, in-4". — L'Orai-
son funèbre du cardinal de Brogni fut prononcée en 1426,
à Rome, par François Blanchi de Vellale. Elle est insérée, avec
le testameot de ce prélat, dans l'ouvrage que nous venons de
citer.
BROGUBS ou BROQtJES , S. f. pi. sortc de chaussure des
montagnards écossais ; ce sont des espèces de souliers qu'on at-
tache avec des courroies. Quelques-uns écrivent brognes.
BBOHON (JosuÉ), médecin à Coulances au XYi*" siècle , a
laissé : 1° De stirpibus vel plantis ordine alphabctico di^
gestis epitome , Caen, 1541, i«-8° : ce n'est autre chose qu'une
réimpression de VEpitcme in RueUium , publiée en 1559 par
Léger Duchéne ; 2° Description d^une merveilleuse et prodù
aieuse comète , etc., plus un Traité présagique des comètes,
Paris, 1568, in-8° ; 3" Almanach ou Journal astrologique ,
avec les jugements prognostiques pour fan 1572, Rouen ,
1771.
BROHON (Jacqueline-Aimée) , morte à Paris le 18 octobre
1778, composa deux romans : 1** Us Amants philosophes ou le
Triomphe de la raison, 1745 , in-12; 2« les Tablettes enchan-
tées. Dégoûtée tout à coup des applaudissements que lui avaient
valus cesdeux ouvrages, elle se retira dans la solitude, et s'y livra,
pendant quatorze ans, à la prière et à la contemplation. On a pu-
blié en 1791 des Instructions édifiantes sur le jeûne de Jésus^
Christ au désert, in-12, et en 1799 un extrait de ses ouvrages
tgêloirmicré éfaxur; couronne princière sur l'ècu, cooromic
èKilesiir le manteau. A. B. D'il.
•BOGLio (LE COMTE André-Maximilien), né à Recanati
tes r£tat romain , le 51 mai 1788 , se distiii^ dans ses
éladcs par ses succès dans 1^ sciences mathématiques et dans
Il littérature grecque. A vinet ans, il entra comme volontaire
Uns h garde du vice-roi d'Italie , d'où il passa dans le corps
kscliASseurs italiens. La décoration de la Lésion d'honneur fut
I récompense de la valeur qu'il déploya a Smolensk. Coa-
wt ^e blessures à Matajoroslavitz, il fut laissé pour mort sur le
kfi ip de bataille el fait prisonnier par les Russes, qui le con-
taisErent en Sibérie. Rennu à la liberté, il alla se ranger sous les
ka(^^aQxdeMarat,et se distingua particulièrement au siése de
iaël «. Après la ehute de Napoléon et celle de son beau-frère,
i cLDOïte Broglio parcourut la mer Egée et T Asie-Mineure,
■it^ CenstantiDople et revint par la Pologne. Il épousa à Var-
ne la comtesse Edwige Sulmienki, qu'il amena dans sa patrie
I I 920. Du sein de sa retraite, il suivait d'un œil sympatht-
m les eflbrts que la Grèce faisait pour secouer le joug des mu-
ilii38AS. En 1827 , il céda au désir qu'il nourrissait depuis
loçtempê, et alla rejoindre le corps du général Church, qui
enooMDa major de cavalerie et l'attacha à l'état-major général
le Tannée. Broglio ne servit pas longtemps la cause des Grecs.
leSSmoi 1828, un boulet l'atteignit mortellement , au moment
é il s'éiançait, avec le bataillon des philhellènes à Passant
rAnatoKco. Church annonça ainsi ce malheur à sa famille : a II
at mort en héros.... ; il ne nous reste de lui que son exemple à
■iter , en versant notre sang pour la cause de la Grèce et de la
iberté. »
BftOGLio (JUfl.\ Or appelait de ce nom à Venise un endroit
ie la place Saint-Marc où les nobles vénitiens tenaient leurs
Kerouées. Il n'était permis à personne de passer pendant tout
e temps que duraient leurs délibérations.
BS06JII (Jean-Allarmet , counu sous le nom de cardi-
lAL de) , né en 1542 d'un paysan de Brogni, village des envi^
ms d'Anned , en Savoie. Il était gardien de troupeaux , lors-
(•'■» jour des religieux, se rendant à Genève, le rencontrèrent
I furent frappés de sa bonne mine et de sa vive intelligence. Il
ccepCa de grand cœur leur proposition de les suivre à Genève
muT y étudier , et , ayant obtenu l'assentiment de son père,
frogni vint dans cette ville, et, grâce aux bienfaiteurs que la Pro-
kleitce lui avait offerts , il se distingua tellement qu'un cardinal
emmena à Avignon pour perfectionner ses éludes. Cest là que
kogni, fort versé déjà dans le droit canon, fut reçu docteur et s ac-
«itane haute renommée de savoir et d'habileté. L'archevêque de
lenoe te choisit pour son vicaire général à Romans (Drôme) ,
l le pape Clément YII, qtii siégeait à Avignon, lui conna
éducation de son neveu Uumberl de Thoire de Vilars, élève
mï it irrand honneur à son mai Ire et lui valut le chapeau de
trdinalen 1585, l'évêchéde Viviers , et , peu après, l'archevê- ^^ jg ^^e de Manuel des vicUmes de Jésus , ou ExtraU
béd'Arles. Sous Benoit XÏII, successeur du pape Clément VII,
î cardinal Brogni fut nommé évéque d'Oslie et de Velelri , el
b^-cbancetier de l'Eglise romaine. Malgré ces bienfaits ,
togni , n'écoutant que sa consciencieuse et honorable convie-
on, ne eessa de solliciter le terme du schisme déplorable qui
ivisaît alors l'Eglise en engageant Benoit Xlfl à se démettre
•Ion Cairementde la tiare. Ses supplications restant impuissantes,
vint en Italie escorté de dix autres cardinaux pour hâter la
QBvocation du concile de Pise. Le pape d'Italie Alexandre V
y conûrma dans l'évéché d'Oslie , le nomma chancelier de
btise en 1409, et lui remit l'administration de nombreux évé-
M. Brogni n'emplova jamais son crédit et ses revenus qu'à
Mtager ses frères et a soutenir l'Eglise ; ainsi , lors de la prise
e Rome par Ladislas, roi de Naples, le pape Jean XXllI
ïia des troupes et recouvra son royaume au moyen d'un prêt
el7,OOOécusd*orque lui adressa le cardinal Brogni. Noble con-
«te qm ne se démentit pas jusqu'à la dernière heure de la vie
we vertueux prélat 1 Se dévouant sans relâche au rétablissement
e b pan dans l'Eglise , Brogni prit une part active au concile
B Constance, dès son ouverture, malgré son âge avancé, et
i présida depuis la sixième session jusqu h la quarante et unième
codant les années 1415, 1416, 1417 et 1 4 18, présidence
histréc par de mémorables événements : déposition du pape
eno XXIII, — alMlication de Grégoire XII, — déposition de
itfiolt XIII, déclaré parjure, schismatique et hérétique. Et
M^ae, prolitant de la vacance du saint-siège, il était facile au
wdifial Brogni de trôner au Vatican , il s'employa à faire
i«ro«ner pape le cardinal Colonne sous le nom de Martin V
^* noireronre 1417). Après d'instantes et louables démarches
■près de Jean Hus pour le déterminer à une rétractation publi-
> le cardinal Brogni, dont la généreuse éloquence ne pot
des instructions que le Seigneur a données à sa première
victime.
BROIE (écon. rust.)j instrument propre à briser la tige du
chanvre et du lin, pour détacher la filasse de la chènevotte.
BROIE, s. f. (term, de blason), feston.
BROIEMENT ou BROIMETT, S. f. (flframm.), action de broyer.
RROILLOT, BRIGILLE, BREIL^BREL, BRÈLE, BRELLE,
BREUIL, BREUIIXE, BROt^ILLE, BROIL, BROILtET.BROU,
BROUILLET , BROUI. BROULIET, BROYNE, BRU, BRVEL,
BRUEIL, BRCÉILLE, BRUI, BRUIL, BRtILLE, BRUILLET,
BRUILLOT, BRUL, BRULIOT : petit et jeune t)ois, taillis dans
lequel les animaux ont coutume de se retirer; branches d'ar-
bres; broussailles , qu'on brûlait sur du terrain lorsqu'on vou-
lait le défricher ; en bas latin , brogilum, brogiolum, broilum,
brolium, bruillum; en ancien provençal, brél, brouliét,
bruit :
El jdX de Josaphat y est nu,
Breuil foulu.
Roman iP Alexandre.
Et demanda embuchement en un broillot.
Roman de Merlin.
BROKES (F. BbOCKES).
BBOKES (Henri), jurisconsulte, né à Lubeck en 1706. fit
ses études à Witlenberg, à Balle, à Leipzig, occupa en 1740 une
chaire de droit à Wittenberg, et «""^ no»" «?%%"* Jf^j^^X
mestre dans sa patrie, où il mourut le îl mai 1773. On a delm
' un grand nombre de traités. Les pnnapaux sont : l« Butorm
RBOMATKS. ( 448 )
juris romani succincla, Wiilcnberg, 1752, îo-8o, cl 1742,
in-S»» ; 2" Collegium juris Iheticum, prima juris civUis funda-
menlajuxla seriem Pandeciarnm exhibens, ibid., i753, in-8®;
5" De Cicérone juris civilis teste ac interprète, dissertationes
très, 1738-39-41; A"* Seleclœ Observationes (orenses, léna, de
1748à 1751,etLubcck, 1765, m-4»et in fol., etc.
BROKESBT (FRANÇOIS), ecclésiastique anglais, non-confor-
misle, né à Stoke, dans le comté de I^icesler, mort vers l'année
1718, fut associé du collège de la Trinité à Oxford, et recteur
de Rowley, dans le comté (fVorck. On a de lui une ViedeJ.-C;
une Histoire du gouvernement de la primitive Eglise pendant
les trois premiers siècles et le commencement du quatrième ,
1712, in-8<' en latin , bon ouvrage, mais peu <!onnu hors de TAn-
ffleterre; et la Vie de Henri Dodwell , Londres, i715,în-8«,
3 vol. en anglais. On lui attribue un traité intitulé : De Védu-
cation par rapport aux écoles de grammaire et aux univer-
sités, 17tO,in-8o, et il a eu part a la compilation publiée par
M. Nelson, sous le titre de Fêtes et Fastes de t Eglise d'An-
gleterre,
BROMAGUSouBROMAGUMf^^oj/r.dnc), station intermédiaire
sur la grande voie militaire romaine, qui conduisait d*ltalie en
Germanie : dans quelques éditions de Vltinerarium Àntoninum,
ce nom est écrit l^roma^um; sur la carte théodosienne, il est écrit
FtVomapu^. D'après Fun et Tautre de ces deux documents, le
lieu est à 8 m. p. de Viviscus,ei à 6 m. p. de Minidunum.
D*aprèscela, sa position, qui n*esl pas encore nettement déter-
minée, ne peut tomber qu'aux environs du village suisse actuel
Promaxens, situésur la Broie, dans le canton de Fribourg. Bien
des raisons militent en faveur de cette hypothèse, développée
par Louis de Haller, après qu'il eut été précédé par des hommes
compétents. Outre la similitude frappante de ces deux noms
Bromagus et Promazens, dont le dernier est môme Bromagens
dans des documents anciens, on a trouvé près de ce village des
antiquités romaines , et même des traces d'une voie mililaire
romaine, traces qu'on peut poursuivre distinctement depuis
Vevey, par Attalens, Bossonens, Palaisieux, Oron et Pro-
mazens, jusqu'à Moudon; enfm, il y a la distance entre Pro-
Diazenset les deux stations mentioimées ci-dessus. Dans tous les
cas , il nous paraîtrait diffîcile de prouver que Bromagus ait été
situé sur le lac de Bré, près de Rue, de Barroman, de Romont
00 enfin de Baugi.
BBOMATES [chimie). Les bromates n*ont encore été que peu
étudiés. M. Balard n'a môme examiné d*une manière spéciale
que ceux de potasse et de baryte, et, depuis, M. Philippe Cas-
sola, professeur de chimie à Naples, a fait seulement quelques
observations isolées sur un certain nombre d'autres. Mais ,
comme le brome participe des propriétés du chlore et de l'iode,
cl qu'il se trouve placé entre ces deux corps dans l'action qu'il
exerce sur tous les autres , de telle manière , par exemple, que
son afiinité pour Thydrogène est moins grande que celle du
chlore et plus grande que celle de l'iode, tandis que son affinité
pour Toxygène est au contraire plus faible que celle de l'iode et
moins faible que celle du chlore, il serait facile d'en tracer ici
rhistoire générale. Cependant nous ne croyons pas devoir le
faire. Ce que nous dirons de quelques bromates, et surtout du
bromate de potasse , suffira pour mettre les lecteurs dans le
cas de le tracer eux-mêmes. Nous observerons seulement :
1° que tous les bromates sont docoin posa blés par le feu; 2° que,
projetés sur des charbons incandescents, ils les font briller plus
vivement; 3° qu'ils sont tous très-peu solubles dans l'eau, et
insolubles dans Talcool ; 4" qu'aucun bromate ne se trouve dans
la nature; 5° que tous peuvent être faits directement; que les
bromates alcahns , en raison de leur peu de solubilité , peuvent
être aussi obtenus par l'action directe du brome sur les alcalis;
6° que les bromates neutres sont, comines les clilorales et les
îodates, formés d'une telle quantité d'oxyde et d'acide, que l'oxy-
gène de Foxyde est à l'oxygène de l'aricle comme 1 à 5 , et qu'ils
ont pour formule (RO, Br' O'), en désignant le radical de
l'oxide par R ; 7° qu'ils sont faciles à distinguer ou à reconnaî-
tre en ce que, traites par l'acide sulfureux, 1 acide suKhydrique,
ils sont tout à coup décomposés avec dégagement de brrtme , et
que, rois en contact avec l'acide sulfurique concentré, il se dé-
gage tout à la fois du brome et de l'oxygène. — Bromate de
POTASSE. Peu soluble dans l'eau froide ; beaucoup plus soluble
dans l'eau bouillante; ne se dissout pas dans l'alcool concentré;
cristallise en aiguilles ou en lames ; se transforme par l'action
de la chaleur en oxygène et en bromure de potassium ; déflagre
sur les charbons incandescents, et donne, par son mélange avec
je soufre, une poudre qui détone par le choc; se décompose par ,,— ^«rnsp»*'
les acides sulfhydrique, broncliydrique, chlorhydrique, en don- ployéesdans ce but. En effet, sans mentionner leswjp^^
nant lieu , avec les trois premiers, à un dégagement de brome, niques (sels, oxydes) suspendus ou dissous dans les «1
BR03IAT0L0GIE.
et, avec le dernier, à une combinaison de chlore et de br^b^
d^ge avec l'acide sulfurique affaibli de I oxygène et do ium
de brome, à la chaleur de l'ébullition ; se prépare en uju^I
brume ou de la chlorure de brume avec une dissolution cm»
Irée de potasse, et lavant a l'alcool le précipité de bromiienf
forme. Dissous dans l'eau, le bromate de potasse m ^\
point les sels de plomb, forme avec l'azotate de protoiii^i
mercure un précipité blanc jaunâtre, soluble dans l'adde a»
que, et précipite de la dissolution d'azotate d'argent uoenié
blanche, qui noircit à peine au contact de la laïui^.-k.
MATE DE BARYTE. lusoluble dans l'alcool, très-peu yMt(st
l'eau froide, plus soluble dans l'eau bouillante, fonoMi^
cristaux aciculaires, fusant avec une flamme verte surlctdv-
bons ardents; s'obtient comme celui de potasse. — Baoïin
DE STRONTiANE. Presque insoluble dans l'eau; s'obtioiint^
composant le bromate de potasse par le chlorure de stnaoc:
en excès, et lavant le précipité avec de l'alcool. ~ Bioiiiu
MAGNÉSIE. La dissolution de bromate de potasse ne forne^
de précipité dans celle de sulfate de magnésie; roaisleBdtt
des deux liqueurs, abandonné à l'évaporation spooUocr.iM
déposer des cristaux en petites aiguilles pyramidales isoleMj
cristaux donnent les réactions de l'acide bromique el de lih-
gnésie. Il s'en produit d'autres en même temps, sou for» ^
prismes allonges au fond delà capsule. £n sabstitoiollei^
rurede magnésium au sulfate de magnésie , l'on n'obtiot w
l'évaporation qu'une masse n'offrant aucune trace decrislatte-
tion et présentant l'aspect d'un vernis. — Bromate u m
La dissolution du bromate de potasse produit, avec Itsilâtfd!
protoxyde de fer cristallisé, un bromate correspoodMit.qiijp-
parait, au moment même de l'immersion du crisU^mit«tt
d'un précipité blanc vcrdâtre. Mais, au bout de q«^i»»'
condes, il passe au rouge jaunâtre, tandis que la lim.ii
colorant en jaune, exhale l'odeur du brôroe. L'ox;^«fe«
sur-oxyde donc aux dépens de l'acide bromique, et doooeib'
sanceà un sous-bromate de peroxyde. Les mêmes effirtsy»
nifestent , mais seulement avec un peu moins de prooptits^,
lorsque les deux sels sont mis en présence à l'état de*»*
lions un peu étendues. — Bromate de PROTOiTDEPtiii>
Il se précipite en versant goutte à goutte la dissolution iltm^
{)roto-chlorure d'étain dans celle de bromate de poUflt.i
orme des flocons blancs, qui passent au jauneanbrâldc^i^
que temps, puis au jaune orangé, et Bnissentàlalongotiari
changer en une poudre blanche de bi-oxyde d'claio. W»
que ces phénomènes se produisent, il y a du brome ni «^
berté, et qui se manifeste par son odeur. — BiomATE 0'ui i*
sel, suivant M. Cassola, s'obtient sous forme de loajw»*-
guilles, d'un rouge pourpre magniûaue, en soumettant il'*^
poration spontanée un mélange de aissolulions de bnnait*
Îiotasse et de chlorure d'or. I^s cristaux de broroaled'or.f *
brment au-dessus de ceux de chlorure de potassium, 4*^'
sont parfaitement séparés, offrent la forme de prisœesi^
pans, dont la base est tronquée. Ils se dissolvent dans Tfa*.*
la liqueur prend une couleur d'un beau pourpre, ou uk*
d'hyacinthe, suivant sa concentration. M. Cassobaotofl"^
cette coloration, en raison de son intensité, pooiaila»^'
attester la présence de l'or, même en fort petite qoantiif-»
une dissolution; et que la liaueur obtenue en '^'^*J
exemple, deux gouttes de dissolution de chlorure d'or «»•
onces d'eau , passait au jaune très-légèrement rose par ii»
du bromate de potasse, tandis que le chlorure *^'^?'2ià
comparativement, la troublait à peine. Le bromate <**?.
reste détruit, comme les autres sols du même genre, ptf '"
chlorhydrique, qui en dégage du brome. . ^
Le baron L. J. Thésard (de l'InsUUt
BR03IAT0L0GIE [term, d'hygiène), axttVMek à» 90^^
Ppwixx, aliment, et XJp;, discours, qui signifie science ««•
des aliments. Il ne faut pas confonore les ^^^^^,Z^
(nourriture, mets, aliment), avec le substantif Pfip? (P**JJ
mauvaise odeur), d'où l'on a dérivé le mot brônie,»*
on désigne un corps simple nouvellement ^^*^'*îV?„pt
. ci-après). — Les corps organisés (animaux et fcgn^"^
( F. ci-après)
sent dans le monde extérieur l'air, l'eau et des «w ^
empruntés soit aux autres corps organisés , swt aflj'
bruts ou minéraux, pour se les assimiler. ^. t]^,i
d'emprunt portent alors le nom d'aliment, fl*""Jii
acception générale, comprend tout ce qui ^^J^goi
histoire naturelle et en physiologie générale, *j" "r «^
cette grande extension au sens aonne an mol •""J^' JJ^
dans le fait une quantité innombrable de substance
BKOME.
(449)
BKOME.
vaot de boissons ou mêlés aux alimeots solides , on peat foire
remarquer que y depuis les mets les plus savoureux, préparés
avec le plus de soin par l'art culinaire , jusqu'aux excréments
la plus fétides et aux matériaux putrides, tout est utilisé et peut
serrir d'aliment aux animaux. Ce qui eslexcrément pour l'un est
80 mets recherché pr l'autre. L'homme lui-même n'extrait pas
toujours des intestms des animaux servis sur sa table les suos-
laoocsexcrémentitielles : il les recherche même dans la bécasse et
U grive, qu'il laisse plus ou moins faisander. Il sait aussi atten-
dre C]ue certaines chairs fermes et indigestes aient subi un com-
mencement de fermentation putride. C'est ce qu'il fait pour la
nie , dont l'odeur ammoniacale semble exciter l'appétit d'un
loormand. Nous devons nous borner à faire remarquer que, dans
a nm-aladie connue sous le nom de pica ^ F. ce nom ) , une subs-
ancr^ non alimentaire et nuisible excite le désir de manger.
>(l^ perversion du goût cause l'ëloignement pour les aliments,
oit orainaires , soit même pour ceux qui sont le plus suscepti-
fes d'éveiller l'appétit. En hygiène, sous le nom de bromatolo-
^, CD traite des aliments, des boissons, de quelques opérations
uli «aires, et des cohdiments ou assaisonnements : on indique
racr action sur l'organe du goiU (saveur), sur l'estomac (digesti-
itliSe plus ou moins facile) , et sur tout Tor^nisme ( propriétés
Buiritives et excitantes). Ces agents hygiéniques sont classés
parmi les ingesta (K. ce mot), et distingués, i^ des médicaments ;
V des poisons (F. pour plus de détails, les mots Abstii<(encb,
fBUNE , Diète , Diététique , Hygiène , Médicaments ,
Phaeh AGOLOGiE , PoisoNS , TOXICOLOGIE). On appelle bro-
oDOgraphie (de ^p&pia et de ^pâcptiv, décrire) la partie de la
sdence qui traite spécialement de la description des aliments.
BmoMBEBG (Canal db), ou de la netze (géogr,). Il joint la
Brahe àla Nelze, et la Vistule à l'Oder, la Sprée, la Havel et l'Elbe.
Il a 6 lieues de 4,000 mètres (2,000 toises) de lon^ , 9 mètres de
irge, et 1 mètre 15 centimètres de profondeur ; il a 56 écluses,
t porte des embarcations de 400 à 600 tonneaux. M. de
Ikvnkenkoff a fait creuser ce canal de 1772 à 1774. Il prend son
tom de Bromberg, chef-lieu d'une présidence prussienne de la
Tovince de Posen , et ville de 7,600 habitants, dont le nom po-
sais est Bydgosz.
BBOMB {ehimte). En examinant les eaux mères des salines
es côtes de la Méditerranée , M. Balard découvrit le brome
ans le courant de l'année 1826. Il paratt y exister à l'état de
romure de magnésium. Depuis cette époque , on l'a rencontré
ans d'autres salines , telles que celles de Kreutznach , de
abuften , de Salins , de Shombec , de Suiza ; dans les eaux de
i mer, à l'état de bromures de sodium , de magnésium et de
ikâum ; dans celles du lac Âsphaltique, dans les eaux minéra-
s de Bourbonne-les-Bains et de Lons-le-Saulnier, dans les
Mnges, dans quelques plantes marines, dans un minerai de
ne et dans le cadimum de Silésie. — Le brome , à la lempé-
ture ordinaire, est liquide , d'un rouge brun foncé en masse ,
un rooge hyacinthe en couche mince. L'odeur forte, désagréa-
e, dont il est doué , et qui a quelque analogie avec celle du
ilore, lui a (ait donner le nom qu'il porte (de PprâfAoç, infection).
1 saveur est très^^ustique. Sa densité = 2,066. Celle de sa
tpeur, déterminée par le calcul = 5,3955; son poids atomique
: ^489,15. Applique sur la peau, il la corrode en la colorant
rtement en jaune. Il agit avec énergie sur les animaux : une
mite, déposée dans le bec d'un oiseau, suffit pour lui donner
mort. — Le brome entre en ébullition à 47% et répand des
peurs rouges comme celles de l'acide hypo--aiotique. A —
^9 il se solidifie, devient cassant, présente une structure cristal-
le et une couleur gris de plomb. Pur, il ne conduit point
-lectridté ; mais lorsqu'il est mélangé avec de l'eau , ces corps
'▼iennent ensemble meilleurs conducteurs que chacun pris
parement. Par l'action de la pile sur eux, l'eau seule est dé-
mposée, sans qu'aucun de ses éléments se combine avec le
^râe. — La flamme d'une bougie, plongée dans la vapeur du
<^e, devient verte à sa base, rou^e à sa partie supérieure, et
-teint bientôt après. — Son affinité pour l'oxygène est très-
ble : aussi, pour que la combinaison ait lieu, est-il nécessaire
le l'oxygène soit à l'état de gaz naissant ^ de là résulte de l'acide
omique, qui est le seul composé connu que ces corps puissent
f^t^er, — Sa tendance à s'unir avec l'hydrogène, au contraire,
^ lI^lS^"^^' toutefois l'action est nulle a la température de
ioHtsphère, même sous l'influence solaire; mais a une tem-
rature élevée, il y a toujours production de gaz bromhydri-
^•— n parait que le brume attaque plus facilement l'hydro-
ne dans plusieurs de ses combinaisons que lorsqu'il est libre.
Boioîns 9 M. Balard a observé qu'il décomposait tout à coup
pnosphore d'hydrogène, l'acide sulfhydriqueet l'adde iodhy-
■^ne, et que, employé en quantité convenable, il en séparait
IT.
le phosphore, le soufre et la vapeur d'iode ; sans doute il agirait
de même sur l'adde sélenhydrique, et sur les hydrnres d'arsenic
et de tellure. M. Balard a également observe qu'il détruisait
instantanément la teinture de tournesol, la dissolution d'indigo
et plusieurs autres matières organiques. — Le brome se com-~
bine d'ailleurs avec le silicium, le carbone , le phosphore, le
soufre, le chlore, l'iode, les métaux, et forme avec eux des com-
posés. — L'eau ne dissout que peu de brome ; il est très-solu-
ble dans l'alcool et surtout dans l'éther. L'alcool et l'éther bro-
mes perdent leur teinte en quelques jours et deviennent addes,
ce qui prouve qu'il doit y avoir réaction entre le brome et l'hy-
drogène. — Préparation du brome. Premier procédé. Dans
les eaux mères des salines, l'on fait passer un courant de chlore
qui décompose les bromures métalliques; il en résulte des chlo-
rures et du brome qui, en se dissolvant dans la liqueur, la colorent
en rouge pâle. Lorsque cette couleur cesse de s'accrottre, on
agite les eaux mères avec de l'éther qui s'empare du brome et
les décolore. Par le repos, l'éther se rassemble a leur surface ; on
le décante, et on le traite par une dissolution concentrée d'hv-
drate de potasse , qui le décolore à son tour et le met en état ae
servir pour de nouvelles préparations, après l'avoir décanté de
nouveau. La potasse doit être remise en contact avec de l'éther
brome jusqu'à ce qu'elle refuse de se décolorer. A celte époque,
elle est amenée à 1 état de bromure de potassium et de bromate
de potasse. On l'évaporé à sicdté, et le résidu est calciné jus-
qu'au rouge pour détruire le bromate qui, perdant son oxygène.
se fait dans une cornue de verre , dont le tube est muni d'un
bec recourbé, plongeant dans un flacon qui contient de l'eau.
Le brème, plus dense que celle-d, se rassemble à la partie infé-
rieure. Les phénomènes qui se passent dans cette opération sont
analogies à ceux que l'on observe dans l'extraction du chlore. —
Deuxième procédé. Le bromure de magnésium ne pouvant être
desséché sans perte de brome, M. Desfosses a proposé de dé-
composer les sels magnésiens des eaux mères des salines , par
une suffisante quantité d'hydrate de chaux; de filtrer la liqueur,
de' l'évaporer à siccité, et d'employer immédiatement le résida
pour en extraire le brome par l'acide chlorhydrique et le bi*oxyde
de manganèse, en se servant à cet effet d'un appardi semblable
à celui qui vient d'être décrit. Dans cette opération , l'adde
chlorhydrique, en présence du bi*-oxyde de manganèse , donne
naissance à du protochlorure de manganèse, à de l'eau, et à du
chlore qui, décomposant le bromure de caldum, s'empare de ce
métal et met le br(^me en liberté. — A la vérité, l'eau qui sur-
na^ contient toujours du chlorure de brome ; mais rien de plus
facile que d'en extraire le brome ; c'est d']^ ajouter de l'eau de
baryte jusqu'à ce que la liqueur n'altère m le papier bleu ni le
papier rouge de tournesol, il se produit des chlorure et bromure
de narium, et il se forme en même temps des chlorate et bromate
de protoxyde de barium qui, par l'évaporation et la caici nation,
perdent leur oxygène et se transforment en chlorure et en bro-
mure. Par l'alcool on dissout seulement le bromure; puis, éva-
porant la dissolution , on obtient du bromure de barium pur,
d'où l'on retire le brome par l'acide 'sulfurique et le bi-oxyde
de manganèse, comme il a été dit plus haut.
Baron L. J. thénard (de l'Institut).
BROME, s. m. (6o(an.), genre de plantes de la famille des
graminées ; petit arbuste. ~ Gade du Nord.
BEOME ou BEOMEE (mylhol.) , une des nourrices de Bac-
chus, fut placée par son nourrisson parmi les étoiles, ou bien ,
comme le disent certaines traditions , fut rajeunie , soit par
Médée, soit par Thétis. Il est évident que ceux qui admettent
simfultanément ces deux traditions sont infidèles à l'esprit des
mythes antiques. Quelques mythologues font de Bromée une
des Hyades, ce qui n'est pas incondliable avec l'apothéose d-
dessus. Au surplus , le fait évident , c'est que Bromée n'a été
inventée que pour rendre raison de Bromios. A chaque grand
dieu il faut un parèdre, mâle ou femelle, jeune ou vieux , dieu
ou mortel. Bromée est ce parèdre , et l'on en a fait une
nourrice.
BBOME (Richard), auteur comique anglais, qui vivait sous
Charles I*^, avait été dans sa jeunesse domestique de Ben
Johnson. Ses pièces, au nombre de quinze, se font remarquer
par la régulante du plan et la peinture des caractères. Elles
obtinrent un grand succès dans leur nouveauté ; et plusieurs, à
l'aide de quelques changements , ont reparu depuis avec
honneur sur la scène anglaise, particulièrement la comédie
intitulée: 2a Troupe joviale. Brome mourut en 1652. Dix de ses
57
fiNOMrfief.f>.
(450)
BKOHIQVE*
liMtHWllM (iMt «(/• iiiiIflM/'AfTM^mhlr i^r AlesawlreBrome, en
«vol. lu « . M»..;-. *'i
MMOMI'. ( Al M4)^f»liK ; ^ p^irtir »n^Um «I procureur pré» la
HHit «In I^KMlff*» MM« 1^ r^gJMïilriiarU»!!, né en t^i'i'i, mort
Ml «it(H), (M« Ml r<'HMf<|i*^f parmi !« |Hu.sriia0df rarti^ans de la
itHiiMt toYHh* Il («t «ulenr ri une gramk partie des odes, wn-
INiU, rliitfiM»nv ('\fturMmmt%, etc., qui furent publiés contre les
rlipulill('Mlri«. («rnoant la rébellion et soos le protectorat de
iiroMiwrlL Aprét la restauration » cet difTéreotes pièces de
Hr^Hiio lurent imprimées ensemMe avec ses épitres et autres
piMoêf 1601, I ^*À. io-^. il a aussi publié une traduction
d'Horace , faite en commun a%ec d'autres auteurs et qui est
•saez estimée; et une coméflie intitulée : Ui ÂmanU ruiéë. —
Baome ( Jacques a publié quelques relations de «ovage ; la plus
connue est intitulée : TravtU in England io SetMamd and
WaUi, lioodresy 1700; ibidem, 1707, in-tf ; la première édition
tfasi paru sous le nom de Uoger. On estime aussi son voyage
CD Espagne et en Italie, Travtls ikrough PorUigal , Sfmim
)d iUJ^, Londres, 1712, in-ë .
BBOMCL Olals , médecin et IwUniste suédois , né en ITôO
la pnnince de Neride, mort en 1705 , a pol ^je un petit
usfrage sur des plantes de Gotbemtiourj , soos îe titre de :
Ckiorit (^o^Aira , Gothembuorç , IGdi, in-«\ O pa}5, $ûoé
SOos le 57« decré de latituile^ ne pt^iitsi^ qïma tics-pctit
■ombre de plantes, pmii lesquelles il y cb a tres-f^u de re-
Burquables, et dont aocnne ne lui est partkuiière. Cet iHirrage
n'a d'autre mérite que d'être \^ prans«;r qni àV. Lait eoniuilre
ks plantes de S<iède- A la suite de » Ch.onj .hî /!• r** , il a
dboné le Catnio'jue des Uttcs de UjUr.ique i«? 5a bu>i.i*Uièque,
d Ton voit, par le oumbre de ses libres, qu il étudiait cette
floeiice arec beaucoup de zèle et sous tous ses rapptirts. On a
UBOore de loi on traité sur le houblon « qui est estiaié : 1^ jïn-
p9iogia,cic.^ G-jtbeffibuurz, tt>)*T : Simkuuim, 1740;*» Sk
pUmiU'de, éispmUUio medirm . Upsal , IHin, iu^*' ; S*' A» Atm-
èficis Urresiri^nê iiàtrutêqmê im wudicima pntprieiaiibus
uiftfe rrrio usm , la Ha>e, lt>7:>^ iiK-4*': 4-* Caiaio^ut yraeru/û,
am ProUromus i^dicùiptcùiiioris remit curioê^rmm^ lumar-
tifieimitum fmmm tmtmrmUmm^ f«« imtrninUur $n Pimanlkeca
OU BnfmtUii. Gothemboor^, i^^, m-V-. Cest U description
#uu cabinet qu'il s'était fanne et son dernier ouirage. Plumier
M a dédié un genre de plantes, soœ le nom de brtmelia; il ne
icnfrrmait que quolqoe^ pUiiteï> d' Amêriaue ; mais il est de-
venu i^ins n<.HiibnHi\ et ^mu» intéressant, depuis que Linné y a
rnini r4aanj>, ^kat Te^wi-e le plus généralement cultivée en
fittro^H^fvuraa truit. qu: iait les dk-lices de nos tables, est
BUUimei!' W^^m* m mmk^^ju. iXjus Broiuel avait accompagné en
qnaluo de uK\kvtn piu>:eurs ambassades suédoises en Angle-
lerre^ en UoitJuioe et eu Aiieinagne.
mnoMCt , M%«Mis VoV , tîU d*Olaiis, né à Stockliolm en
167^, UK^rt en ITSI , fut premier roéiiecin du roi de Suède, cl
wrésiaenl du o»î!i -r^ de meiiecine de Stockholm. U avait fait ses
rtu<1<s à Leyle et à iHfonl , et il fut reçu docteur à Reims. Il a
publié un tHi^nij:t* intitulé : Liihographiœ Suecanœ^ Sp^ci-
«•cn, etc..» qui a paru swTessivement dans les Acta Htleraria
5uert>, iVpuis t7^^ jusqu en 1730. Lauleur y décrit non-seu-
lement K^ nu^rbresel les autres pierres proprement dites, mais
aus>i toutes U^ iviuréliwis pierreuses, mais celles qui se forment
dan> U vossit* de l Iwmnie et dans colle des animaux. Il a com-
iiow* quclqut^ écrits imporUnts sur la médecine; il a beaucoup
conlrilmo A n jvuulre en Sutnle l'étude des saences physiques.
IXins Ion ÀHm lUleraria Sufcia de 1750, il a aussi donné :
ffiflorin MMmùiHiiliVfl stHtUorum et magnalum Sueciœ,
llNOMl^i.i%, s. t ^,6<»MM.n genre de plante dont le nom a été
dérixodo ivlui de Bnm»cL minlecin suédois. La fleur des plantes
tio tv Kcnrt^ onI en n)st», ct>nijK>séc de trois pétales disposés en
ivnd, et soulenus i>ar un calice qui devient dans la suite un
IVuH o\oWU\ dix INC en trois It>ges remplies de semences un peu
allons o'iol prcMiuo c)linilrique8.
OHt>M|!;i.iAt:hKSy6omn.>,f«millenaturelledes plantes mono-
c^»h ItHlonocîi . In plupart jMins corolle, à élamines attachées au
i^liiv. A ini ineu llbrcuses rattachant «u tronc des arbres voisins.
lou* io^ Liviwiy qui la ouni^senl sont originaires des contrées
t h««»loH du continent nnïéricain. Olle famille renferme Taiia-
11,1*1 nu hmnirlia. le Mlcairnia, le bonai>artca et la tillandsie,
rnii.i\o ri Io kiuataî*. . . , , , ,
diuiMisiiMiM^s , î». m. pi. ^ôo^H.), fanullc de plantes dont
riUuMi.tx lail p.ulio. On dit aussi broméUacéfs,
HMtiWMKi.i>^t;iiiXAtMis),ct»lèbrf chirurgien anglais, né
tm I M J, élail dcpui» longloi«|w» attftdié à la pnncesse douai-
tu^M> tloiittllcj», loinqu d lut nommé en 1707 premier chirurgien
du roi d'Angleterre. Il était attaché atusi i rbùoiii) ^
Georges et premier chirurgien à l'hôpital Lod, àUfoniij,-
diiquel il avait contribué. Il fit représenter aa profil df(H,'
blissementen 1755, sur le théâtre de Drury-Lane, aneanaral
comédie, intitulée : Ihe Cily Malch , qu'il avail reloocW^.
même. U mourut le 2i septembre 1792. L'art cbinirgiati
doit un çrand nombre de faits pratiques et d'invcnuoii ■
modifications d'instruments et de procédés. Ainsi, pirn^
pie, il fait subir quelques changements à la fnétbodetni
laquelle Chesclden exécutait l'opération de la taille, etcoitn.
tant pour dilater la plaie extérieure que pour ooirir luf^r
un gorgeret double dont l'un des côtés offrait une luw :-^
cfaaute. Le premier aussi il a recommandé des pinces «W^
à tirer an dehors les vaisseaux sur lesquels on doit ijf/v
des ligatures dans les amputations. Ses ouvrages sodI : ^
bus analowùcui gêner aiium humani eorpont pêrUt% 4%
eomprekendenê ; adjungilur êyllabus chirurgiens frrtfm
ekirurgûB cperationet complectens , Londres, 1744), n^.
2^ Observations sur les ver tut de différentes tifiettiiu
relie, en anglais, Londres, 1757, in-8"; traduit en fnnçtt^^
ris. l7Gt, in-12 ; S"" Réflexions fondési sur Vexfiritiib • i^
l^re à Us wtètkode aeluellement en vogue de traiter lu fmn
inoeuléts, en anglais, Londres, 1767 , in-8*^, 4* Oticnni
d4 chirurgie, en anglais, Londres, 1775, 2 vol. in^.
BSOMHTDRlQUK ^AciDE) (chim,). Cet addeolpmi.
incolore; sa saveur est très-caustique, son odeur piqDaki
suflbcante; sa densité est 3,731 , ou égale à lanKMbrdrnè
du gaz hydrogène et de la vapeur de brume. 11 èàlhoifi
en combustion et rougit fortement la teinture de t«tf«l m
poids atomique est de 495,5898. Exposé à une btttMif-
rature, il n'éprouve aucune altération, même sons fiofianf
du gaz oxygène. Mis en contact avec l'air, il répand de n|i«
blanches , à la manière du gaz chlorhydriqae. hmiiir^ir
talloïdes, le chlore seul le décompose; il s'empare de fb^*^
gène et met le brome en liberté. Plusieurs roétaoxfxy^
aussi la décomposition ; mais alors c'est le brume quintal^
et c'est l'hydrogène qui devient libre. L'action qniloaï**
le phosphure d'hydroçène est la même que celle de iw
iodhydrique; il s'y unit et forme un composé sasa^
cristalliser en cubes. Le gaz bromhydriquc est Ut»*-'
dans l'eau ; il en résulte une dissolution caustique quia ti> •
grande analogie avec l'acide chlorhydrique liquide, et q»*'
sout des quantités très-notables de brome. — Ia gax b^'-'
drique se préparc comme le gaz iodhydrique, en roetw*
contact le brome , le phosphore et l'eau; seulement,»!'*
recueillir le produit gazeux dans des éproaveltes «a,*
d'air, on le recueille dans des éprouveltes pleines de bkt-
On pourrait aussi l'obtenir en traitant le bromure de ï^^-
par l'acide sulfurique, tout comme on obtient le gai rtlr-
drique par la réaction de l'acide sulfurique sur le dït*'^
sodium ; mais, d'une part, le bromure de polassium (j***-
souvent un peu de chlorure de sodium , l'acide brombî-f*
se trouverait mêlé d'acide chlorhydrique; cl d'autre p»* - ^
aurait une petite partie de l'acide sulfurique décorop***'''*'
duction d'acide sulfureux, d'eau et de vapeur ^^^*^
gaz bromhydriquc s'analyse de même (jue ^^^'^'jîjAl',
et se trouve composé ainsi que lui d un volume dhpir»
et d'un demi-volume de vapeur de brome. . , ,,
BBOMIQUE (Acide) (chim.). Le brume ne s*unit a . fl|^
qu'à l'état naissant et qu'en une seule proportion; de j''
bromique découvert par M. Balard. C'est du bromate"*-»
quonlexlrail, en mettant en contact une dissoluiioo '^* _
avec l'acide sulfurique faible, et procédant comme t* ' '
pour l'extraction de l'acide chlorique(F. CblouOI» ' '_
pousser plus loin la conceniraiion , une parue "\^
transformerait en oxygène et brome; l'autre senp^^
l'eau est donc nécessaire à la constitution ^^^^^J^ •
— L'acide bromique rougit fortement le papier de toff*^^
le décolore ensuite en peu de temps. Son ^î^*'*''' *J?1^^ •
sa saveur forte sans être caustique. Les addes ^^^j^ '^ ^
hydrique, bromhydrique, chlorhydrique, i«'*|[**'*L
composent. Tous le désoxygènent : le premier donn' .
l'acide sulfurique , les quatre autres à de *'^"Jt7a,-
cas le brome devient libre, si ce n'est avec *«^ •<**'*. .^ r
drique et iodhydrique; il se forme alors un <***"*'-*
et un bromure d'iode. — Unis aux bases, ces ^J^r
comportent de même avec l'acide bromique. -*• 'T.
mique précipite en bhinc l'azoUtc d'argent, ^^^
d'azoUtc de proloxydede mercure, ks diasolutioMO'»"
BBOH1JIIBS. ( 451 )
e plomb; maïs, pour pea qu'on ajoute d*eau , le bromate de
lomb se redisâout. — L'acide bromiaue concentré produit a?ec
alcool et rétber des phénomènes analogues à ceux que produit
idde chlorique : la liqueur s'échauffe fortement, Tacide se
écompoee , du brome devient libre , ii y a formation d'acide
xtiqoe et même d'éther acétique. — Les quantités d'oxygène
de brume qui le composent se déterminent comme celles de
tlore et d'oxygène qui constituent l'acide chlorique : on trouve
nsi qac l'adde bromique est formé de :
BROMURES.
2 al. brome = 2 X 489,153 + 5 at. oxygène = 5 X 100.
)nc, poids atomique de l'adde bromique Br' 0* = 1478,506.
BROMios ou BBOHIUS (myl/io/.), cclcbre surnom de Bac-
os. Ou en ignore Torigine. Les élymologies qu'on en donne
réduisent a deux : 1^ Brome ou Bromie, sa nourrice ; S^'^pmt»,
xik'itf faire du bruit, soit à cause du retenlissemenl de la lou-
e qui l'accompagna la première fois, soit à cause des clameurs
s baccbanlcs, soit à cause du bruit que font les buveurs. —
D autre Bromios, £gyptide, fut lue par sa femme Erato la nuit
ses noces.
BBOMOS ou BBOMOTyS. m. (botan.), plante comprise dans la
isse des graminées. Ses feuilles ressemblent à celles de l'avoine
ivage. aie est délersive et vulnéraire.
BKOMOS (mylhol.), centaure, fut tué par Thésée aux noces de
rithods.
BROMPTON (Jean)> bénédictin anglais, abbé de Sorevall ou
Tevall, dans le comté d'York, n'est connu que pour avoir
>nné son nom à une chronique, qui n'est pas de lui, mais qui
lis lai aurait sans doute été perdue. Cette chronique comprend
I espace de six cent dix ans, depuis l'an 588 que saint Au-
islin arriva en Angleterre, jusqu'en l'an 1198, époque de la
ortde Richard I*^ Elle fut imprimée avec neuf autres ou vra-
5 historiques, par les soins de Roger Bwisden, Londres, 1652,
-folio. On présume que l'auteur vivait sous le rèjgne d*E-
»mrd IIL II a copié Hoveden en beaucoup d'endroits de son
ivrage.
BROMUBES (chitn.). Il existe une si grande analogie entre les
opriélêsdes bromures et celles des chlorures, que, connaissant
I unes, il est fadie de prévoir les autres. Lorsqu'un chlorure
t volatil, le bromure correspondant l'est aussi plus ou moins,
l'un se dissout dans l'eau ou est sans action sur elle, l'autre y
l lui-même soluble ou insoluble. La forme de l'un est celle de
utre, à quelques exceptions près. Même manière d*étre avec
; métalloïdes, les métaux, les alcalis, les oxydes en général, les
ides sulfuriqne et azotique, etc., les sels : seulement on re-
irque (]u*à Faide de la chaleur le chlore chasse le brome de ses
[nbinaisons avec les métaux, et que l'adde sulfuriane concen-
' est en partie décomposé par les bromures, en donnant de
ride bromhydrique, de la vapeur de brome et du gaz sulfu*
IX. On observe encore que tous les bromures sont solides, et
ans volatils que les chlorures. — Etal naturel. Les bromures
sodium, de calcium et de magnésium sont les seuls que
a rencontre dans la nature ; ils se trouvent en très-petite
intité dans les eaux de la mer ou de quelques salins. — Com^
tition. Leur composition est la même que celle des chlorures.
Préparation, Les bromures s'obtiennent par l'un des six
•cédés qui suivent :
l'*^ Par métal et vapeur de brome (1).
jes proto-bromures d'arsenk,
— d'anlirooine,
— de zinc,
— de cadmiimiy
— de nickel,
— de cobalt,
— de cuhrre,
^- de bismuth.
<e bHoromiire d ettiQ.
^ sesqin-broaiare de Jer.
I) L'aetiofi du brome tar l'arsenic, l'antimoine, l'étaîn est très-rive
tgnipéfatarfl ordinaire : elle a lien avec lumière. H en ert de même
oeQes da poCaMMm et da sodium : ctUe du potassium ett même ai
■de, qu'il y a comme tiploston.
2*= Par acide bromhydrique liquide et métoL
Le bromure de zinc.
Les proto-bromures de fer,
— d'étain.
3' Par acide bromhydrique et acide azotique^
Le bi-bromure de platine.
Le bi-bromure d'or.
4^ Par acide bromhydrique liquide et oxydes ou carbonatee (I).
Presque tous les bromures.
5« Par double décomposition.
Le bromure d'argent et le proto-bromure de mercure, tous
deux insolubles.
Le proto-bromure de plomb, três-pen soluble.
6« Par éther chargé de brame.
Les bromures de potassium,
— de sodium.
— Ces divers procédés s'exécutent comme ceox qui sont relatib
à la préparation des chlorures, et qui ont été décrits avec soin.
— Caractères génériques. Lorsque l'on chauffe un mélange de
bi-sulfate de potasse et de bromure dans un tube de verre, bieo-
tôt apparaissent des vapeurs rouges de brome qui se trouvent
mêlées d*acide sulfureux. A la vérité, les hypo-azotates tralléi
de la même manière laissent aussi dégager des vapeurs rouges;
mais ces sels produisent également le même phénomène avec
l'acide sulfuriqne étendu d'eau, et au^entent d'ailleurs la com-
bustion des charbons ardents, propnétés que ne possèdent pas
les bromures. Examinons maintenant qneloues bromures ea
particulier. — Bromures alcalins. Ils ressemblent aux chlorures,
si ce n'est que le bromure de sodium cristallise aundessoos
de + 30», en tables hexagones qui contiennent 26,37 pour iOO
d'eau ; que le bromure de barium affecte toujours la forme de
petits mamelons opagues, et est soluble dans l'alcool. Ceux àè
potassium et de sodium se font avec l'éther brome, la potasse
et la simde; on ne saurait les obtenir avec les métaux et le brômo^
Faction est trop violente. Pour la préparation des autres, il font
se servir de bases et d'acide bromhyd noue. — Bromures terreues.
Ils ressemblent aussi beaucoup aux cblonires. Comme eox, ils
s'échauffent considérablement avec l'eau, et, lorsqu'on évapore
leurs dissolutions jusqu'à siccité et qu'on calcine le résida, le
bromure, pr la décomposition de l'eau, se transforme en adde
bromhydrique qui se vaporise, et en oxyde métallique fixe. Pour*
les avoir anhydres, il faudrait faire passer de la vapeur de brome
sur le métal dans un tnbe exposé à l'action du leu : la combi-
naison aurait lieu avec dégagement de lumière; mais on se les
procure ordinairement en traitant les oxydes ou les carbonates
Cr l'adde bromhydricpie. — Proto^omure d'arsenic ( AsBr*).
I préparation peut s en faire dans une petite cornue de verre
tubulée ; on y met du br^me, et l'on y projette successivement
de petites quantités d'arsenic, jusqu'à ce que le métal cesse de
s'enflammer. Alors on chauffe la comne : le bromure entre eo
ébullition, et se condense en un liquide transparent légèrement
dtrin qne l'on recueille dans un petit flacon, et qui cristallise en
longs prismes par le refroidissement. Ce bromure est solide au-
dessous de + 30°, liquide de 30 à 25», gazeux ^920«; il attire
l'humidité de l'air: et toutefois, mis en contact avecl'eaii, U
la décompose, et se transforme en oxy-bromure insoluble »
et en un bromhydrate de bromure , soluble. — Proto^bro^
se transforme par l'eau en protoxyde-bromure et enaddebrom-
hydriqueaui retient un peu de protoxydeen dissolution. — Proie-
bromure de plomb (PbBr*). C'est en versant du bromure de po-
tassium ou de sodium dans l'azotate de plomb qn'on l'obtient ;
il se prédpite en poudre blanche, cristalline, oui par la chaleur
se fond en un liquide ronge, et se prend par le refroidissement
(1) Cet acide peut être prq>aré en mettant le brome en contact avec
l'eau, et faisant passer du gaz sulfliydrique à travers la Uqueor.
BBOMUEB.
(453)
BKOHcam.
en une masse d'un beau jaune. ^Proto^omure de mercure.
Blanc, pulvérulent, insoluble, s'obtient en décomposant l'azoUte
de protoxyde de mercure par îe bromure de potassium. — Bi-
bromure de mercure. On se le procure en traitant le mercure
on le proto-bromure mercuriet par Teau et le brome. Il est
solnble dans Feaa, l'alcool, l'éther, sans couleur, cristallisable,
fusible, susceptible de se sublimer et de former des bromures
doubles, comme lebi-chloruredc mercuTe.—Bromure d'argent.
Il se précipite en flocons blancs d'abord, mais qui bientôt de-
viennent d un jaune pâle, lorsqu'on verse du bromure de potas-
sium ou de sodium dans Fazolate d'argent. Il est insoluble dans
l'eau, dans l'acide azotique faible, presque insoluble dans l'acide
concentré, tr^^-soluble au contraire dans l'ammoniaque. La lu-
mière le noircit. La chaleur en opère facilement la fusion ; il se
prend par le refroidissement en une masse transparente d'un
jaune pur et intense. Bi-bromure de platine. On Tobtient en
dissolvant le platine dans un mélange d'acide bromhydrique et
d'acide azotique. Sa dissolution est d'un brun rou^eâtre, et se
prend en une masse cristalline, brune, par évaporation. Ce bro-
mure s'unit aux bromures alcalins» comme le bi-chlorure de
S latine. Celui de potassium est peu solubleetcristalliseen grains
'un rouge intense; les autres sont très-solubles et cristallisent
en prismes d'un rouge cinabre, — Tri-bromure d^or. S'obtient
comme celui de platine ; se prend comme lui par évaporation,
en une masse saline, mais qui est d'un rouge foncé; et forme,
comme lui encore, des bromures doubles, analogues aux dou-
bles chlorures. Celui de potassium cristallise en tables rouges,
qui s'effleurissent à l'air.
BROMURE DE SILICIUM (chimie). Le bromure de silicium
se forme dans les mêmes circonstances que le chlorure de sili-
cium , c'est-àndire en faisant passer dans un tube de porcelaine,
du brome en vapeur à travers un mélange intime et incandes-
cent de silicium et de charbon. Ce bromure est liquide, incolore,
Irès-volatil, susceptible de répandre des vapeurs tr^paisses
dans l'air et de se congeler à 12 ou 15^ au-dessous de zéro. Son
odeur est fortement étnérée, et sa densité plus grande que celle
de l'acide sulfurique; il bout à iBO^ ; agité avec un peu d'eau, il
la décompose promptement en produisant beaucoup de chaleur,
de l'acide bromhydrique et de la silice. Plusieurs métaux, et
particulièrement le potassium, s'emparent du brome au moyen
d'une légère chaleur; il en résulte même une détonation qui
brise fréquemment le tube où elle a lieu. — Bromure de car-
BOFIE. Le brome n'a encore été combiné qu'en une proportion
avec le carbone. Le bromure qui en résulte est liquide et a la
plus grande analogie avec le proto-iodure de carbone. Selon
toute apparence, il est l'équivalent de celui-ci. M. Sérullas est
parvenu à le produire en versant peu â peu dans un tube un peu
targe et fermé par un bout deux parties de brome sur une par-
tie de per-iodure de carbone. L'action est instantanée ; il y a
développement de beaucoup de chaleur j on entend, au moment
du contact, un bruit semblable à celui d'un fer incandescent
qu'on plonge d^ns l'eau ; il se forme un bromure d'iode et un
bromure de carbone, que l'on doit mettre en contact avec de
Teau alcalisée par la potasse, jusqu'à ce que de l'iode qui appa-
raît d'abord soit dissous. Alors il faut réunir le bromure dans un
verre long et étroit, et l'abandonner à lui-même pendant quel-
3 ne temps. Une matière blanche, qui ne parait être que de l'io-
ato de potasse, se rassemble à la surface. Le bromure doit être
enlevé avec une pipette; mais, comme il contient toujours une
petite c[uantité d iodure qui échappe à l'action du brome, on le
fera séjourner sous uneeau légèrement alcalisée; le proto-iodure
se décomposera en même temps qu'un peu de bromure qui,
étant prédominant , restera enfin pur. On conçoit qulndépen-
dammont du bromure de carbone et de l'iodate de potasse, il
pourrait se former des iodure et bromure de potassium, et même
du bromate de potasse. Le bromure de carbone est un liquide
incolore, dont I odeur est éthérée et la saveur très-sucrée; il se
solidifie à 0^; sa volatilité est grande, sa solubilité dans l'eau,
faible; un papier qui en est imbibé, et que l'on chauffe à la
flamme de I alcool, donne des vapeurs rou^tres; ce qui
prouve que le bromure est décomposé. Placé sous l'eau, il^ se
colore peu à peu ; sans doute qu'alors une petite quantité* de
brume devient libre. — Bromures de phosphore. Les bro-
mures de phosphore s'obtiennent en mettant le br6me en con-
tact avec le phosphore, dans un flacon rempli de gaz carboni-
que ; la réaction est subite et accompagnée de calorique et de
lumière. Deux produits prennent naissance : l'un, liquide, qui
occupe la partie inférieure; c'est le proto-bromure de phos-
phore ; l'autre, solide et cristallin, qui s'attache à la paroi supé-
rieure du vase ; c'est le deuto-bromure. — ProUhbromure, Li-
quide à la température ordinaire, il conserve cet état jusqu'à
forme en deuto-bromure. Le chlore le décooipoieeoi'vnZ
au phosphore et mettant le brome en liberté. Soo kImiI
a est très-grande; il se produit tout à coop de raddeil^
l'eau
pboreux et de l'adde bromhydrique qui se d^ise à ràMà
gaz, s'il n'y a que peu d'eau. — ^(o-6foaitiff. ubroa^
liquide à la température ordinaire, jaune, plus deneqacj
d'une odeur très-piouante, susceptiole de cristalliserai
boîdes. Chauffé peu a peu, il se résout en an liqaide rt»
bientôt entre en ébullition et prodoit des vapeun de lai—
couleur, lesquelles se condensent en ai^lles sur les a«ï
col de la cornue. Il se comporte avec l'air comme le pnb^
Bioitui
SOUFRE. Le soufre sublimé se dissout dans le brteie d im
naissance à un liquide d'un aspect huileux, d'ooetafiir»
geâtre, susceptible de répandre comme le chlororedesoofrti
contact de l'air, des vapeurs blanches dont l'odeor nmké
de ce composé. A la température ordinaire, reaaagitiaM
sur le bromure de soufre: mais, à la température de ÏMim
il se prod uit une lésère détonation, et il se forme de raode hr»
hydrique, de l'acide sulfurique et de l'acide sullhjdii|Kb
chlore décompose le bromure de soufre, en s'ooissiilMMÉt
et mettant le brome en liberté.
Baron L.-J. THÉ!<ABD^/l«(àt-
BRON ou BRONTius (NicOLAS DB), poëtelatii,peiD«
dans les premières années du xvi* siècle, savait bni^
ans le latin, le grec et l'hébreu. Après ses bumanilâ,il(^A
les mathématiques, le droit et la médecine. On ne coonii lin
autre chose de sa vie. Nous avons de lui : 1^ Ubelltu (o^
diariam tum virlutis adipiscendœ , tum liikrartimfirvdtm
rationem perdocenSf Anvers, 15'il, petit in-S<',oniédefi^
en bois. C'est un traité de la manière d'étudier les lettra; H
utilitateel harmonia arlium libellui, ibid., 1541, petit »«
Bron y démontre que toutes les connaissances hamaioats-
chaînent, et que pour être fort dans une, il faotlesétoditrl*
ZP Nicol. B. Carmina, ibid., 1541, petit in-8<». Cepetil»*»
ne contient que quatre pièces : la première est uneiwiwi*
l'empereur Charles-Quint de faire la guerre aoi Torcs;*i»
seconde, l'auteur exhorte les jeunes Flamands à cesser dff»
dre part aux débats de la politique pour se mieaxliTmii"
tude; dans la troisième, adressée aux seigneors duHii»»
les invile à ne point se laisser abattre par 1« revers; «■'
quatrième est un panégyrique de cette province et de»*^
bitants.
BRONCHADE, S. f.(jfram.), action de broncber.Ceniol«*
BRONCHER, V. n. (gromm.), faire un faMpa5,c|»pp»J
s'emploie tigurément au sens nioral, et signifie foi^V-r^
bialement et figurément , Il n'y a si bon «*«^ J'*^
il n'y a point d'homme si habile <iui ne fiasse qoelqoew -
fautes, qui ne se trompe quelquefois. ^
BRONCHES (anal.). Ce sontdes conduitscartiUgio»*^
neux résultant de la bifurcation de la trachée-artéft,etîf ^
buant dans les poumons, où ils servent à l'introductiooet) u*^
de l'air atmosphérique. L'intérieur de ce conduit est tip*^
une membrane muqueuse qui reçoit là le nom ^frlZ^
Les bronches, une fois parvenues dans les P^^*""^"** *Ji\^
et subdivisent en des milliers de tubes qui concoarw ^
tiellement à former le parenchyme pulmonaire. ^^
BRONCHIAL, ALE, adj. (anal.) ooi appartient «wbï«*
organes contenus dans la poitrine, ta veine brouMi-
BRONdHiQUE, adj. des deux genres (lerm. '•"JJfJ'iiJ
a rapport, qui appartient aux bronches. Veine$,tf^
chiques f nerfs bronchiques. ^
BRONCH iTlB (méd.), inflammation desbrondies,rbo|^
rhe, fièvrecatarrnale,catarrheaiguou muqueux, ^^•'fJC
monie, connue dans certaines épidémies sous le w»"^
follette, influenza. Tous les âges sont exposés à «^**7J.
mais spécialement la vieillesse et renfancc. Les ^^'"^U
raissent plus sujettes que les hommes. Parmi les ^^^J^
vent produire la bronchite, la plus influente est stfJ^^
le froid. L'action des saisons est manifeste : on a ^^p
printemps et à l'automne, les rhumes éUieol "^*^
fréquents qu'à toute autre époque de Tannée.— w,,.
débute ordinairement par un rhume de ^^"^•••t'JILte^
tête, courbature; bientôt l'inflammation <'««*^r^|.r
naux aériens, le timbre de la voix s'altère, nne «•c*
BBONCHITE.
(453)
BKOHCOCiLB.
Chalei^rfe mtnifesle dans le larynx et derrière le sternum » an
liaiotjillenient désagréable proroque des secousses de toux
iècbe ^ fatigante ; au bout de deux ou trois jours , la toux dé-
fient bumide, le malade rejette des crachats niants, semblables
ido blanc d'œuf , quelquefois striés de sang : lorsque les quin-
tes ont été très-riolentes, il survient des nausées et des ?omisse-
ments. La toux devient de moins en moins douloureuse, les
quintes diminuent, les crachats sont plus facilement expectorés,
ils contiennent des grumeaux opaques, jaunâtres ou verdâtres,
mû bientôt constituent la totalité des crachats. La durée de cette
oemière période est ordinairement de plusieurs semaines. —
La bronchite peut être accompagnée d'une gône considérable de
la respiration, survenue tout a coup, et pouvant amener la mort
dans un temps très-court ; on a donné a cette espèce le nom de
catarrhe suffocant. Le rhume peut se terminer par une fluxion
de poitrine. — Le traitement de la bronchite exige quelquefois
ta saignée, lorsque la fièvre est forte, le malade vigoureux. Si le
naïade n'est pas d*nne forte constitution , s'il y a une douleur
écale très-prononcée , on doit donner la préférence aux sang-
mesou aux ventouses scarifiées. Les tisanes les plus générale-
inent emplovées sont : l'infusion de mauve,, de guimauve, de
riolette» de bouillon blanc; une décoction d'orge, de gruau, de
lattes, défiles, de jujubes, de lichen d'Islande (avec la pré-
aiution de jeter la première eau). Ces tisanes seront sucrées
ivec les sirops de gomme, de capillaire, de sucre candi. On peut
Muper la tisane avec un peu de lait, il faut boire chaud et peu
k la fois. On fera prendre par cuillerées, de temps en temps, un
ooch blanc ou un julep ^ommeux. Les douleurs et le sentiment
le chaleur dans la poitnne seront calmes par un cataplasme de
Earine de graine de lin entre deux linges. — Les vomitifs sont
louvent utiles au début, surtout chez les enfants. On ordonne
«m» _.—
iomnie, de la dyspnée. — l.es bains de pied rendus irritants
lyec de la farine de moutarde, le sel marin, les sinapismes con-
riennent (|uand il y a de la dyspnée (difiiculté à respirer), de la
céphalal^; et, lorsque le rhume est léger , on peut joinare aux
lisanes emollientes l'usage des tablettes de jujubes, de gui-
mauve , de lichen d'Islande, de la pâte pectorale de Kegnauld.
--Il est un moyen perturbateur fréquemment employé au dé-
bol des rhumes, et qui réussit assez bien chez les sujets bien
constitués et dont l'estomac est sain ; c'est le vin chaud ou le
punch. — Dans le catarrhe suflbcant, les remèdes à employer
•ont l'émétique à haute dose, les vésicaloires à la cuisse, les
narcotiques et les antispasmodiques. — La bronchite chronique
iviit reçu des anciens le nom de cakirrhe que les modernes lui
ont conservé. On l'observe surtout chez les vieillards ; les enfants
eniont aussi atteints après la coqueluche; les ouvriers qui tra-
vaillent dans une atmosphère chargée de poussière fine y sont
prédisposés. Les principaux symptômes ou catarrhe chronique
wnt l'expectoration fanleou laborieuse de crachats blancs, jau-
nâtres ou verdâtres, opaques, tenaces, plus ou moins abondants,
répétés surtout le matin; une toux légère ou fatigante, plutôt
bumide que sèche, revenant quelquefois par quintes; des dou-
wurs vagues dans la poitrine , un peu de dyspnée, et un râle
nnqueux plus ou moins abondant. Chez les vieillards, l'expecto-
y tion est quelquefois de plusieurs litres de mucosités incolores,
niantes et spumeuses en vingt-quatre heures. La bronchite est
!nrfois sèche ; l'expectoration consiste seulement en une matière
iemt>lable â de Tempois. Le froid et les alternatives brusques de
iempérature exaspèrent les catarrhes dironiques, tanais que
rendant les chaleurs les malades jouissent souvent d'un calme
complet La durée du catarrhe chronique peut être limitée à
pelqaes mois ; elle peut se prolonger la vie entière. Les émis-
ions sanguines sont rarement employées dans le catarrhe chro>
nqne. L«8 vésicatoires^ les cautères sont fort utiles dans ce cas.
)n recommande les fnctions sèches avec une brosse douce, les
UDtgations aromatiques, les bains alcalins, savonneux, les ven-
ouses sèches. Les vomitifs, les purgatifs, les narcotiques sont
tossi fort utiles. On a conseillé de Taire fumer des feuilles de
latora stramonlum , mêlées avec parties égales de feuilles de
auge, soit au moyen d'une pipe, soit en cigarettes. On a souvent
ocûors dans le catarrhe chronique aux toniques et aux expec-
orants;telles8ontles infusions de véronique, a hysope, desauge,
le lierre terrestre, l'oxymel scillitique, le kermès, les pastilles
I ipécacuana. On administre encore avec succès les tablettes de
oofre, les eaux sulfureuses de Bonnes, de Cauteretz,d'Enghien,
e tMome de Toln, celui de copahu, la térébenthine, l'eau de
sondron. Dans ces derniers temps on a fait usage d'inspirations
le irapear d'eau très-légèrement chargée de chlore, et que Ton
(ait respirer au moyen d*un appareil spécial. Les soins hygié-
niques ne sont pas moins in^rtants dans le catarrhe chroni-
que. Le malade doit rivre au milieu d'une température élevée,
modérée et uniforme. L'habitation dans les pa^s chauds (l'Italie
surtout) est très-avantageuse. L'exercice, l'éauitation , les voya-
ges exercent une influence favorable ; l'air ae la mer est avan-
tageux pour beaucoup de personnes. L'usage des vêtements secs
et chauds, d'un régime fortifiant, est indispensable. A. B. deB.
BRONCHOIK, s. m. (Uchnol,), instrument dont on se sert
dans les manufiactures pour plier les draps.
BRONCHORST ( Jean), connu aussi sous le nom de Novith
maguSf né àNimègueen 1494, mort à Cologne en 1570, fut
successivement maître es arts à Rostock vers 15 1 2, professeur de
mathématiques dans cette université, professeur de philosophie
à Cologne et recteur do l'école de Deventer en 1550. On a de lui :
De asirolabii compotilione , Cologne, 1535, in 12. — Apoiogia
pro identUate auctorisiibrorum de clœe$li hierarchia cum Dio-
nysio Ariopageta , de quo Paulus in Aeiis apost. cap, xvii. —
5. Dionyiii Âreopagilœ Mariyrium latine versum. — SchoUa
in diaieclieam Cfeorgii Trapexunlii , adjecto Gilberti Pott9'
tant libetlo de principiis, interprète Hermolao Barbare, el suis
ad eum seholiis^ Cologne, 1536, in-S^; Paris, 1537; Lyon, 1537.
Bredœ presbyteri opuseula eomplùra de lemporum ralione di-
ligenter castigala , Cologne, 1537, in-fol. — De humer is libri
duo, 1539,i n-12. — Ploiemœi libri oelo de geographia, e grœco
denuo tradueli. Cologne, 1540, in-12. — Etymologia gram-
maticœ latinœ, Deventer, 1559, in-12. — Une wiilion avec pré-
face de : Introductio ad sapietUiam Joannis Ludovici VtviSf
Deventer, 1558, in-12. — Commentaires inédits sur divers li-
vres d'Arislote, — Bronchorst (Everard) , né â Deventer en
1554, fils de Jean Bronchorst, professa le droit à Erfurt et à
Leydc, et mourut le 27 mai 1627 , laissant plusieurs ouvrages
de droit et une traduction latine des Proverbia Orœeorum, re-
cueillis par Jos.-Just. Scaliger.
BRONCHOTOBIIE (cA^rur^r.), opération de chirurgie qui con-
siste à pratiquer une incision â lapartieaniérieureau cou, pour
ouvrir ensuite les voies aériennes. La bronchôlomie est indiquée
toutes les fois que, par une cause quelconque, l'air ne peut plus pé-
nétrer daiis les poumons, et que par suite de cet acadcnt le ma-
lade se trouve menacé de sunbcation. Le croup, les tumeurs, les
corps étrangers sont les cas qui obligent le plus fréquemment
d'y avoir recours. Asclépiade parait être le premier qui conseilla
d'mciser la partie anténeure du larynx pour ouvrir un passage
â l'air.
BRONCKHORST, nom de trois peintres hollandais , dont le
plus ancien, Bronckhorst ( Pierre) naquit â Deift le 16 mai
1588. Il peignait des vues d'église extérieures ou intérieures, et
ornait ses tableaux de traits historiques propres à corriger la
froideur du genre. Descamps assure que ses tableaux sont d'un
beau fini; au'il entendait l'architecture, et que ses petites figu-
res étaient oien peintes et de bonne couleur. Il cite comme ses
f>rincipaux ouvrages deux tableaux faits pour la ville de DeIft :
'un représentant le Temple où Salomon prononça son premier
jugement; l'autre, le X'^^P^ d'où Jésus-Christ chassa les mar-
chands, Pierre Bronckhorst mourut le 22 juin 1661 à soixante-
treize ans. — Bronckhorst (Jean van), ne à Utrecht en 1605 ,
étudia d'abord chez Jean Yerburg, peintre sur verre, et sous plu-
sieurs autres connus. L'amitié et les conseils de Corneille Poë-
lembourg lui firent prendre le parti de peindre à l'huile; mais,
cet artiste étant passé en Angleterre, Jean van Bronckhorst ne
dut plus rien ou'à lui-même; ses tableaux n'en furent pas
moins recherches. Parmi ses peintures sur verre , on estime
surtout celles de la nouvelle église d'Amsterdam. L'année de sa
mort est inconnue. — Broncehorst (Jean), né à Leyde, ayant
perdu son père à treize ans , débuta comme notre Claude Lor-
rain, mais sans atteindre â la célébrité de ce ^nd peintre. Sa
mère le plaça chez un de ses parents , pâtissier â Harlem. En
1670 il exerçait ce métier , lorsqu'il se maria dans la ville
de Hoom. Ce fut alors qu'il se livra â son goût pour la pein-
ture , en commençant par dessiner , puis par peindre des
oiseaux de toute espèce d après nature. Il disait en plaisantant
que, a s'il faisait de la pâtisserie pour rivre , il peignait pour son
amusement, b On vante la légèreté de son travail, la vérité de
son imitation, et l'harmonie qu'il savait mettre entre les objets
peints sur le devant et les fonds de ses tableaux. A ces détails
Descamps ajoute que Jean Bronckhorst fit un gpnd volume
plein de dessins, parmi lesquels il y en a de coloriés. Le musée
du LDUvre nç possède aucun ouvrage de ces trois peintres.
BRONGOCELE , S. m. ( term. de médecine) , goitre , tumeur
qui croit à la gorge entre la peau et la trachée-artère. Quelques-
uns éctiYenibronehoeéle.
BBOHOTIITS.
{4M)
BBORZE.
BBONCOFHOSiE, 8. m. {term» de médecine), raadtédc la
BBOKCOTOMi^ , S. m. en term. de chirurgie, sorte de lan-
oell^ à pointe moossc ci arrondie , noontée sur on manche à
pans, que l'on plongeait dans la trachée-artère. Cet instnimenl
est abandonné aujourd'hui.
BBONDES [brondaiUes) {vieux moi), les petits rameaux on
bourgeons d*un arbre, d'une plante; bronchus;en proverbe
hron,
BROXDËX (Albert), né vers 1750 à Sainte-Barbe (Moselle),
se créa une certaine réputation par son originalité, ses saillies,
ses vers épigrammatic^ues en patois, et ses poésies françaises qui
obtinrent plusieurs fois les suffrages de Tacadéraie. U exploita
le privilège des Petites Àffickes des Trois-EcéchéSf vécut du pro-
duit de ce journal, de celui de ses travaux littéraires et de quel-
ques spéculations commerciales La passion du jeu et de la dé-
pense le ruina, le compromit même, et il vécut dans le dérégle-
roent et la misère jusqu'à sa mort, abandonnant à la dia-
rite publique une veuve et huit enfants ! On a de lui : Chan
HeurHn ou les Fiançailles de Fanchon, poème en patois
messin de sept chants, terminé par son neveu, Metz, 1787,
BROKDOHS (braques) {vieux mol), les pousses ou rejetons
qui viennent sur les troncs des choux ; en italien, broccoti.
BRONGXIART (AuGiSTE-Locis), apothicaire du roi
Louis Xyi, se Gtconnaftre par des cours particuliers de physique
et de chimie, à une époque où ces deux sciences comptaient
àParispeu de professeurs. La facilité avec laquelle il s*énoncait, la
clarté de ses démonstrations, le ûrent nommer au collège de
pharmacie ; et lorsque Rouelle le jeune mourut, il fut appelé
a la chaire de professeur de chimie appliquée aux arts, et se
trouva collègue de Fourcroy au lycée républicain et au jardin
des plantes. Pendant une partie de la révolution, il remplit les
fonctions de pharmacien militaire, puis (ut professeur au mu-
séum d'histoire naturelle. Il est mort à Paris le 24 février 1804.
Il a publié un tableau analytiauc des combinaisons et des dé-
compositions de différentes substances ou procédés de chimie
pour servir à l'intelligence de cette science, Paris, 1778, gros
in-8*». Il a travaillé en 1792, avec Hassenfratz, au Journal des
^iences, arts et métiers, et à d'autres feuilles périodiques. —
Bbonoiart (Alexandre-Théodore), architecte célèbre, né à
Paris en février 1739, était ûls de Louis Brongniart, pharmacien
de Louis XVI et professeur de chimie. Ses parents le destinaient
a la médecine, et son éducation fut dirigée vers ce but. Mais la
culture des beaux-arts souriait davantage à Alexandre, et il
donna la préférence à Tarchilecture. Il sg forma à l'école de
Boullée, qu'on peut appeler un des restaurateurs de son art.
En 1781, il fut élu membre de l'académie royale d'architecture,
honneur qu'il dut aux constructions remarquables qu'il avait
^^«•■.k-Lruiiiuiiuuc ^uiui-uermain ; i noiei
Rempart ; les bains antiques du baron de Bescnval ; le palais de
M ''dcCondé, rue Monsieur; le pavillon de l'ordre de Saint-
Lazare ; riiùlel de la Massais ; celui de Bondy, aujourd'hui Fras-
cali ; l'hôtel de M'"^ de Monlesson ; l'église des Capucines, rue
Saintc-Croix ; l'hôtel des Princes, les Ecuries de Monsieur, et la
salle de spectacle de Louvois. L'ancien gouvernement l'avait
nommé architecte des affaires étrangères, de l'hôtel des Inva-
lides, de l'Ecole militaire; c'est à lui qu'on doit les nombreuses
conununications qui existent entre ces deux derniers monu-
ments, les.nouveaux boulevards et la rue de Vaugirard. Mais
de tous ses travaux le plus remarquable est sans contredit le
palais de la Bourse, dont il posa la première pierre le 24 mars
1808. Après avoir vu son plan. Napoléon lui avait dit : a Voilà
de belles lignes I à l'exécution I » Depuis cinq ans il travaillait à
ce monument, lorsqu'il mourut le Ojuin 1813. Il fut enterré au
Père-Lachaise, dont il avait donné le plan actuel, et à côté du
poète Delille, son ami.
BRONGUS (géogr. anc). C'est, d'après Hérodote (iv,49), un
fleuve deThrace, qui reçoit VAngrus et se jette dans Vlster, et qui
deviendrait dès lors la morawa ou Moldawa; dans Strabon (vn
5, 12), c'est le Maraus et le Bargus ; dans Pline (m, 27), qui lé
uut venir de Dardanie, c'est le Margis; et dans Ptolémée
(III, 11), c'est le Mosekius, peut-être Monsius. Peuœr pense
que c est la Save ou Sau actuelle.
. ««Wîovius ou BBONiowsKi (Mabtin) fut deux fois mi-
nistre de Pologne en Tartarie, an commencement du xvii* siècle.
Un a de lui, en polonais, la Relation de deux victoires rem--
portées sur les Tartares par les Polonais, en 1620 et 1624, et
en latin, IVfcr/pIto TarfaHff, à la soitedela JVofetfHc (fAirite
Possevin, Cologne, 1696, in-fol. Il a donné aassi one AmT
iwndeU Moldavie et de la Valackie, ^^
:, s. f. {hist, nal.), genre de coquilles que Foo tm»
dans la mer Bouge et dans celle des Iodes. Cesl aassi a
genre d'insectes.
BBOTTÉE [mythol.), fils de Tantale I" et père de IVi*
qui ordinairement passe pour le fils de Tantale, fabriqu i
statue la plus ancienne de Cybèle, et la posa sur le dhaiU
disse, dans la Magnésie. (Test à tort que quclquesHus^
nomment Brotée ou Brotbée. C'est à tort aussi qu'on le bit m
de Tantale I*', mari de Clylemnestrc.
BBOXTÉE, 8. f. vase d'airain dans lequel on agitait dsi^-
loux sur certains théâtres pour imiter le bruit du toiuKm.(a
dit aussi bronton.
BBONTÉON, s. m. lieu, endroit où se plaçait la madÔMp
laquelle on imitait le tonnerre.
BBONTÈs (mythol.), cyclope. ,
BBONTIAS (F. BROirrOLITHK).
BMONTOLITHE OU BBONTIAS (mtfl. GMC.). C'est à tort i||'a
a voulu rapprocher les substances minérales que les aodfaè
signaient par ce nom , de celles qu'ils nommèrent Biiu-
CHITES ; c'étaient, ainsi que l'indique assez leurnoa aé,
des substances tout à fait différentes. Rien non plus, émk
descriptions des anciens, ne peut faire supposer qoe crtjîal,
comme quelques personnes 1 ont pensé, des pyrites ^joàiinB
qu'ils désignaient spécialement sous les noms de ppm el «•
paûvta, qu'on ne peut mieux traduire que par les mob pttmi
de foudre ou de tonnerre, ainsi qu'on les a quck]Qd«&^i(0(a
en France. — Si l'on réfléchit à l'esprit de la langue atcqàt^é
la plupart des noms sont significatifs, il est naturel de nnî»
que les Grecs ont d'abord voulu désigner sous le noadcir»
lias les aéroUlhes, et que ce n'est nue par suite do ripprodi*
ment qu'ils auront fait plus tard ae ces corps a\K wé^
substances minérales, telles que quelques pyrites de ter, ^
arrivées à un certain degré de décomposition, ont avec ma
assez grande ressemblance, qu'ils leur auront appliqué kitf
nom. Cette ressemblance dans le fades, qui, dans un \tafe
les moyens d'analyse chimique manquaient, devait xntr «
quelque sorte de guide, n'est pas la seule cause qui eàt (« '*•
auire les anciens en erreur à ce sujet ; car la disposition de»
taines pyrites, que nous avons eu occasion d'observer diosf^
ques parties de la Grèce, devait encore les confinD«r<ïi
I opinion que c'étaient des bronlia* ou pierres de /ouinf, •
que les Grecs modernes les appellent encore aujourd'hui i
effet, par suite de la décomposition des roches anciennoip
les contiennent, les macles ou les cristaux cubiques y M ^«*^
nairement saillie à la surface des roches, et ont l'air d'rtwf
nus s'y implanter après coup. D'ailleurs, les nombreosoi»
lions qui se sont conservées chez le peuple grec doiveal »
supposer que le mot bronlias s'y est aussi cooscrré par tï*
tioniusqu en ces temps modernes. L'Ile de Skvrûssartofli»»
a oflert en grande quantité, à la surface du sol, de ces bw»
ou pyrites cubiques, résultant de l'altération séculaire dcir*»
schisteuses qui les renferment. — C'est par une cxlenîj»'*
mal fondée, selon nous, que plus tard les Grecs onl»*"
même nom à ces jaspes ou silex, qu'on rencontre çà «i "*'
surface du sol, et dont les anciens, avant la découverte «J*
taux, ont fait usage en guise d'oylils ou. d'armes, et q«*
aussi désignés en France sous les noms de pierres ù l^^
tonnerre, ou de carreaux. Enfin, les Grecs ont encûrc ^
le nom de brontias à certaines échioides fo6siles.
BBONTOH (PpovTwv) (mythol.), le Tonnant, Jupilff- *^ *
aussi BrontécérawM et BrmUéos.
BBO?rzE [arts chimiques), alliage de cuivre et j^^
II existe peu d'alliages qui soient aussi ^*"P'^y^5''^2^
cuivre et d'étain ; mais, suivant les usages ««xQ^'s " ^ *^
Ton fait varier la proportion des éléments. On ^ P'^^P^ f
des creusets lorsqu'on n'opère que sur de petites ^^
dans des fodrs à réverbère lorsqu'il s'agit de couler ^JJJJ
des statues, etc. Il faut autant que possible V^^f^^jSZ
du contact de l'air par une couche de P^^^^ièrf defl*^
autrement on éprouverait deux inconvénients : ^f^^JJr^J
drait du cuivre et de l'élain ; ensuite, ce'nH^'*52J2«r
facilement que le cuivre, la proportion "«P*^*^."^[?!Li?
taux se trouverait différente de celle qu'on ■'^f'*^?^*
dans la préparation de l'alliage. Lorsqjue le «'"^^v^
feu, il se combine bien à l'élain ; seulement fl ^«•*!^6.
caution de braser les métaux , afin de former un i«*F
BRONZE.
(466)
BBOKZE.
MMDOgène; autrement il s'en produirait un c|ui contiendrait
lans sa partie inférieure une proportion de cuivre plus grande
pie celle qui serait contenue aans sa partie supérieure. — Al^
ia§€ de iOO de cuivre et de 4,11 d élain. M. Chaudel a pro-
losé remploi de cet alliage pour la fabrication des médailles
oalëes. Quand il est fondu, il se coule dans des moules prépa-
C8 avec des os de mouton calcinés, c'esl-à-dire avec la matière
les coupelles. Les médailles sont ensuite soumises à l'action du
Mlaocier, non pour les frapper , car le moule donne des em-
ireinles parfaites, mais pour les réparer et les polir. — Àltiage
U 100 de cuivre et de Sa ii d' élain. Cest le bronze. Il est em-
ployé, comme tout le monde sait, pour faire des bouches à feu,
les slatoes, des ornements. Les anciens en fabriquaient leurs
Bsiruœents tranchants. 11 est jaune, cassant, plus dense que le
Bivre , moins altérable que lui , plus durable et plus sonore ,
é^èrement ductile. Quand on l'expose au feu avec le contact de
"air, iJ se convertit en peroxyde de cuivre et d'élain. Si l'action
le l'air ne peut s'exercer que sur une partie de la masse , la
partie qui ne se calcine pas contient une proportion de cuivre
jilus grande que celle qui constituait l'alliage primitif. Exposé à
l'action de lair humide , il se recouvre d'une couche de sous-
arbonale de cuivre hydraté. — M. Dussaussoy prétend qu'en
ûoatantà 100 de bronze 1 à 1 et demie de fer-blanc ou même
Kzinc, on obtient un composé ternaire qui présente beaucoup
alus de résistance au choc que le bronze , dans le cas où ces
lenx alliages ont été coulés dans des moules de sable. — AiUage
if 100 de cuivre et de 14 d'élain, Dussaussoy dit que cet al-
iage peut servir à faire des outils qui, écrouis et aiguisés a la
Mnièredes anciens, présentent un tranchant préférable à celui
fes outils fabriqués avec quelques variélés d'acier. — Alliaae
Kc 100 de cuivre et de t25 d'éiain, Cest celui des cymbales , du
^M^Aiiii, instrument bruyant qui nous vient de la Chine.
Pour donner à cet alliage la propriété sonore au plus haut
tegrê, il ^t nécessaire de lui faire éprouver un refroidis-
ement subit. M. d'Arcet, à qui nous devons celte ol)senration ,
ooseille, lorsque la pièce est moulée, de la faire rougir et de la
ilooger dans l'eau froide. Le refroidissement subit que l'alliage
prouve donne aux particules une disposition telle, que par une
iression ménagée elles peuvent glisser les unes sur les autres et
«ster dans la position où cette pression les a amenées. Lors-
fa on a donné à l'instrument, au moyen du marteau , la forme
[u'on veut qu'il conserve^ on le fait chauffer, puis on le laisse
cfroidir lentement au milieu de l'air. Les particules se dispo-
eol alors dans un ordre différent ; car, au lieu d'être ductiles ,
I ies jouissent d'une élasticité telle, que, quand elles sont dépla-
ces par une légère compression , elles reviennent à leur pre-
■icre position par une suite de vibrations extrêmement rapi-
w, d'où il résulte un son très-fort. Seulement il ne faudrait
tt que le choc fût considérable , car les particules se désuni-
■eot. — Le bronze, le métal des cloches , et probablement la
kipart des alliages de cuivre et d'étain présentent la même pro-
rietè. — Aiiiage de 100 de cuivre et de 29,5 à 33,34 d'élain.
H alliage est gris jaunâtre ou blanchâtre, cassant; il est très-
«ore, sans cependant l'être autant que le précédent. On l'em-
laie à la fabrication des cloches. L'alliage pour le timbre des
orloges contient un peu plus d'étain que celui des cloches ;
il liage des timbres de montre contient en outre un peu de
«c. — AUiage de 100 de cuivre et de 50 d'élain. — Cet al-
i^e, presque blanc, très-friable, susceptible d'un très-beau
>Ii et de prendre un grand éclat, est emplové à fabriquer les
iroirs de télescope. — VaiteeUe de bronze. On a trouve parmi
s f^ronies anli(]ues, ainsi que nous l'avons vu plus haut, divers
isos et ustensiles de ménage en bronze qui étaient en usage
leai les anciens. Dans le Jura, Ton se sert encore de vaisselle
î cette espèce; mais, la fragilité du bronze ajant obligé de
m ner une assez forte épaisseur à ces objets, ils étaient d'jin
•ge foct incommode à cause de leur poids. M. d'Arcet, en ap-
iquant la propriété que le bronze présente de devenir ductile
ir U trempe, a fabriqué des pièces de vaisselle légères et faciles
éUmer. Cette application toute récente peut donner lieu à un
mveaa genre de fabrication. — Morliert en bronse. Ces mor-
firs, qui présentent des avantages sous le rapport de la dureté,
'aient ri nconvénienl assez grave d'être cassants vers leurs bords.
nnme celle partie est plus mince, plus sujette à casser, et qu'il
t inutile d'ailleurs qu'elle présente la même dureté que le
nd, on remédie à tous les inconvénients en Irempanl dans
»u celle partie seulement. — OuliU et armes des anciens en
'onze. Les opinions ont été longtemps partagées sur les
ojens qui avaient été employés autrefois pour donner à tous
s objets la dureté qu'on leur connaît. Les uns ont pensé que
L^e propriété était due à du/er allié à dessein; d'autres l'ont
attribuée à de l'argent, à du bismuth, etc. En effet, la présence
de ces métaux a été démontrée dans quelques bronzes an tiques:
cependant, comme ils ne s'y sont pas trou\és constamment m
daus les mêmes proportions, et que dans la plupart des analy-
ses récentes on n'en a pas rencontré de quantités sensibles, il est
( Dizé, Journal de physique, avril 1790). — Pline, en indiquant
la composition du bronze des anciens, iWi (Uisl. nat., lib. 3i,
cap. 9J qu'ils alliaient 12 et demie d'étain a 100 de cuivre pour
les beaux ouvrages , et qu'ils ne meltaicnt que 3 à 4 d'étain sur
100 lorsqu'il s'agissait d'objets de peu d'importance. — Jean-
Chrétien Niegleb présenta en 1777 à l'académie des sciences
de Mayence plusieurs analyses de bronzes provenant de diffé-
rentes armes anciennes trouvées près d'un village à 3 lieues de
Langensalza ; il conclut de ses essais que ces alliages ont été
faits dans les proportions de 3,50; 5; 5,50; 12 et 14 pour 100
de cuivre; et quoiqu'il ait trouvé une quantité d'argent très-
remarquable(l)etmême un peu d'or, il ne pense pas que ces mé-
taux précieux y aient été mis à dessein ; il dit que probablement
ils sont restés dans le bronze parce qu'on ne savait pas alors les
séparer aussi parfaitement que de son temps. — Parmi les di-
vers outils ou armes des anciens, en bronze, la plui^art étaient
durs et cassants; quelques-uns étaient ductiles et paraissaient
avoir été adoucis |>ar la trempe ; tout ce qu'on a vu plus haut
prouve que leur composition, très-varialîle dans les métaux
alliés, contenait générairment du cuivre et de l'éLiin. Les ana-
lyses suivantes, faites presque toutes dans le laboratoire de la
Monnaie, le démontrent encore : Epée antique trouvée en 1799
dans les tourbières de la Somme : cuivre 87,47; étain, 12,55
pour 100. — Ressorts en bronze pour les balisles, d'après Phi-
Ion de Byzance : cuivre 97 ; étain 5. — On a trouvé, parmi le»
outils en bronze dont les anciens se servaient, des rasoirs, des
couteaux, etc. Au reste, comme dans ces emplois le fer et l'acier
sonl généralement bien préférables au bronze , cel alliage pré-
sente peu d'intérêt sous le rapport de la fabrication des instru-
ments tranchants. Nous dirons un mot sur une application plus
intéressante en bronze, celle de la fabrication des bouches à feu.
— Bronse des canons. Depuis Birringuccio, quia publié en
1750 une pyrotechnie daiis laquelle il parle de la fusion des
métaux, les divers auteurs qui ont écrit sur l'artillerie ont parié
d'une multitude d'expériences faites sur tous les alliages inter-
médiaires, depuis 4 jusqu'à 20 d'étain pour l(K) de cuivre;
mais parmi tous ces essais on cherchait en vain un résultai très-
posilit, et l'on rencontre beaucoup de données contradictoires.
11 parait que ces anomalies tiennent particulièrement à des ir-
régularités dans la fusion, le mélange, la coulée et le moulage du
bronze; en effet, le meilleur alliage peut devenir le plus mau-
vais de tous s'il n'est pas bien homogène dans toutes ses parties,
s'il contient quelques soufllvres , souvent imperceptibles; si les
gaz, n'ayant pas de libres issues dans le moule, ont réagi sur le
bronze, s'y sont logés pendant qu'il était encore fluide , et ont
rendu quelques-unes de ses parties poreuses, etc. La constance
dans les procédés de la fabrication serait donc la première chose
à désirer, et ici encore cela tient sans doute au mode de diriger
les opérations des fonderies. — Un alliage facile à obtenir bien
homogène, qu'on peut fondre et mouler sans peine, d'une téna-
cité assez grande pour ne point éclater , et cependant assez dur
pour résister suflisamment aux frottements des projectiles, et en-
nn assez peu fusible pour n'être pas promplement altéré durant
un tir tres-vif ou à fwulets rouges, présenterait les propriétés
désirables dans le bronze des bouches à feu. Les divers alliages
proposés réunissent une plus ou moins grande partie de ces con-
ditions. Nous allons essayer de les discuter. — Notre çouverne-
ment, en 1769, prescrivait, dans une note de l'article m de
l'instruction du 31 octobre, la composilion suivante pour toutes
les bouches à feu :
Cuivre.
Elain. .
100)
11)
ou environ
( Cuivre.
[ Elain. .
90.91
9,09
Cet alliage, lorsqu'il est bien fait , semble réunir toutes les con-
ditions que nous avons indiquées ; il est iaunâtrc , d'une densité
plus grande que la moyenne des deux métaux qui le constituent ;
(1) 25oDces pour 100 livres, ce qui fait plus de 0,015 du ^îds;
celle quantité aargenl paraît en effel Irès-remarquable. M. «|Arc<*t
n'en a pas Irouvé sensiblemepl dans les nombreases analyses 'qn'il a
faites des bronzes antiques ou foQiains.
BKONZE. ( 456 )
{>lus lenace , plus fusible que le cuivre ; legèremeut malléable
orsqu*il est refroidi lentement; très-malléable par la trempe,
etc. , s*il ne {présente pas tous les avantages de la meilleure com-
position possible, il 1 em^rte du moins généralement sur tous
ceux qui lui ont été substitués, par suite de la mauvaise exécu-
tion de la loi sur nos fonderies. L'expérience des canons d'Espa-
gne, qui ont tiré plus de 6,000 coups, tandis que d'autres, essayés
comparativement, ne résistèrent qu'à 300, 400, 500 ou 1,000
coups au plus , démontre suffisamment cette assertion. — On fit
à Turin, en 1770, des essais qui sont rapportés par le général
Papacino d'Anlony, desquels il résulterait que l'alliage le plus
convenable aux canons de gros calibre serait celui oe 13 a 14
d'étain pour 100 de cuivre. M. le comte Lamartillière a publié
des expériences faites à Douai en 1786, sur les alliages de 5,4;
7,6; 8,3; 9,3 et 11 détain pour 100 de cuivre: il en résul-
terait que Ton ne doit point employer moins de 8 pour 100 d'é-
tain pour le bronze des canons, ni plus de 11. — Cependant
M. Briche, qui a suivi avec beaucoup de soin les opérations de
la fonderie de Strasbourg, a annonce ( tom. iv du Journal des
BBONZB.
mines, pag. 879) , gue les proportions les plus convenables de
l'alliage propre à faire les bonnes pièces n'étaient pas encore dé-
terminées; sans doute il ne regardait pas les expériences de Tu-
rin et de Douai comme concluantes. — Une commission com-
posée de MM. Daboville, d'Arcet, Depommeruel , d'Hennezel,
Gilet et Baillet , nommée pour examiner les plaintes des géné-
raux en chef de l'armée du Rhin, en 1797, déchira que de nou-
veaux essais étaient indispensables. — Une autre commission,
composée de MM. Soneis, Andréossy , Lariboissière , Tuly et
Daboville, attribuaient la destruction des bouches à feu de gros
calibre non à l'alliage, qu'elle supposait être de 8 à 12 d'éiain
pour 100, mais à l'imperfection du brassage dans les fourneaux
et au refroidissement trop lent de la matière coulée dans les
moules. — On n'est donc guère plus avancé qu'en 1418 pour
composer le meilleur bronze, et les variations qu'on a observées
dans l'alliage des canons étrangers (1) sont encore plus grandes
que chez nous. Plusieurs auteurs se sont accordés sur la nécessité
de faire entrer une plus grande quantité d'étain dans la composi-
tion du bronze destiné aux fortes pièces de siège de 34 et de 16,
parce qu'elles doivent être capables de résister aux chocs des
ffros boulets contre les parois de l'âme pendant la durée d'un
long siège (2). D'après M. Shiié , la proportion d'étain la plus
convenable serait de 14 centièmes. Les Anglais emploient dans
ce cas particulier la foute de fer et s'en trouvent fort bien; on
sait en effet que la fonte est plus dure que le' bronze; qu'elle
peut offrir assez de ténacité, lorsqu'elle est bien fabriquée, pour
résister aux explosions de la charge, surtout dans les canons de
gros calibre, qui tirent lentement ; enfin, qu'en raison de sa du-
reté elle doit éprouver moins d'altération par le frottement des
projectiles que le bronze. — MM. Feutry et Gassendi ont pro-
pose de former les âmes des canons avec du fer. On doit à
M. Ducros la découverte du moyen de souder le bronze au fer
a l'aide de l'étamaee. Il nous semble cependant aue les différen-
cependantque lesdifféren-
sai lui a réussi ; il a pensé que les alliages ternaires ou même
quaternaires (dans lesquels il entrerait seulement un centième de
plomb) pourraient être utilement employés à la fabrication des
canons. — M. Dussaussoy a fait un^rand nombre d'expériences
dont le but était de déterminer s'il serait avantageux pour la
fabrication des bouches à feu d'allier au bronze ordinaire le fer
et le zinc; il est résulté de son travail , qu'on ne devait ajouter
naison. Us alliages présentent toujours les inconvénients d'être
dénaturés dans les refontes, par la séparation du fer ou du zinc ;
et la combinaison du fer exige des soins que quelques accidents
peuvent rendre infructueux , tendis qu'avec ralliage dans les
proportions indiquées par la loi ils donneront toujours de bons
résulUU et des produite identiques, si les opéraUons sont bien
oingées. Au reste, nous le répétons ici, cette direction des tra-
vaux est peut-être la première chose à améliorer dans nos fon-
denes. — Bronzée dorée ou ornemente en bronze. M. d'Arcet,
dans un mémoire très-intéressant sur les moyens de garantir les
(1) La composition des bouches à feu varie depuis 18 jusqu'à 12 cen-
tièmes d'éuh».
A ^^\ ^ "'^ ^^^ ^^ dureté est en raison inverse de U quantité d*étain
dans le InxNize, et que U ténacité est en raison inverse de cette même
quantité.
doreurs des dangers des vapeurs mercuridlei, ménoireqii
remporté le prix fondé par M. Tavrio, l'un denoslibnciirè
bronzée les pitis distingués , a publié toutes les donnco «fa
aux fabricante d'ornements en bronze doré; nooseoatraM
id ce qui est relatif au sujet que nous traitons. Les donm ^
voient au fondeur les modèles des pièces qu'ils veulent \m
fondre ; ce dernier, guidé seulement par l'expérieDce «fuMb
gue pratique, emploie ordinairement les vieux bronMsd«i,
dont on a enlevé la dorure ; c'est ce qu'on nomme miûeHk m
dante; il la fond seule, lorsqu'il la juge d'une boooe qui*
il se sert aussi fréquemment de divers objets en brome wi
rebut, compris sous la même dénomination , tels que la m
flambeaux, les vieux chenets, etc.; enfin il achète pourlem
usage les débris de cuivre jaune de toute espèce qui %t \siim
dans le commerce. Si les vieux bronzes qu'il s'est procorésie^
pas de bonne qualité, il y ajoute, pour les rendre plus mm%
plus durs, soit du enivre rou^e, soit du zinc ou de I éUio.^rin
a sa disposition que des débnsde cuivre jaune et de zmt n^
étemés, tels que des vieux chaudrons et des caneroles, ilM
ces objets en les mêlant dans les proportions qui luiienlÉii
convenables , en juge ensuite au yratn du mélange, dootltii
un petit échantillon qu'il fait refroidir pour rexaminer te
sa cassure : il faut que le grain soit fin et bien bomo^ài
toutes ses parties; sa couleur, la ténacité et la dureté, lodiqrt
encore si le dosage est bon. Au reste, on conçoit bien qv es
caractères physiques présentent des données trèt-iagio, <i
qu'il est impossible que les résultats des tàtonnemeots^i dé-
terminent soient bien identiques ; ce serait cependulaf ad-
dition essentieUe pour que le bronze pût réunir cmliMil
les qualités suivantes. Le bronze destiné à êlredorédâBRé'
sèment fusible ; il doit prendre parfaitement fempreik è
moule dans lequel on le coule. Les pièces obtenues aeàerai
être wifiquies, ni foenteueee, ni gercées; il faut que leur te
soit facile à tourner, à ciseler et a brunir ; il doit avoir uebA
teinte et bien prendre la couleur verte de patine (MUifu[\ ;i
doit recevoir la dorure facilement sans absorber une trop gnà
quantité d'amalgame; enfin il est nécessaire que lidcnR'
adhère bien et prenne une belle couleur lorsqu'on la hAm
matf au bruni, en couleur d'or moulu on en coolev i*
rouge, — Les méUux purs ne peuvent ni les uns ni les iéi
réunir ces propriétés; en effet, le fer ne saurait confenir m
presque aucun rapport, comme il est facile de le voir par fa»
mération ci-dessus des propriétés nécessaires i la fobncaôat
ces objete ; l'éuin , le plomo et le zinc seraient trop mm, »•
ceptibles d'altération , etc. Le cuivre seul aurait quelqiKf-fle
des qualités voulues ; mais il serait trop difficile k Mt^
d'une fusion trop pàteuee pour le fondeur, trop fwpnr*
ciseleur et le tourneur ; il emploierait une trop gnndeqaota
d'or, ete. — L'alliage de cuivre et zinc serait préférable; •■
cet alliage binaire est pâteux, prend mal les eDipraDtes,aèH|*
trop d'amalgame, est sujet à se piquer et à se gercer en n^
dissant, trop gras ou trop mou pour être tourné et ciselé. ïm
si l'on augmenteit la proportion' du zinc pour le rendn^
dur, il perdrait la couleur jaune qui convient au donr-
L'alliage de 20 d'étain à 80 de cuivre se fond aisément, a«
assez fuiide, et prend parfaitement l'empreinte du niottle;^
cet alliage, qu'il soit trempé ou non, se oérochc mal ; il cowb*
trop de dureté et de sécheresse pour être fadlemcnl lo^rj^
ciselé, sa couleur est trop'grise ; il prend diffldlcmenl la wm
et ne se polit qu'avec peine au moyen du brunissoir; crt«|¥
ne saurait donc convenir à la fabrication du ^^^^^^^^
L'ulliflin» nui mntÎAnt 40 ri^nlS^^mM ri*étJiin OOOr 90 de Cil"
a tourner , à ciseler et à brunir que les •'^^^'JJ'^
dents ; mais il n'est pas assez jaune : il foudrait bem
d'or pour obtenir la nuance que demande le comiMn'
b»
(i) Celte teinte verte que nous nommons ^lMie,«t à bq«*j
dens avaient donné le nom œrugo, est acquise pir le JJJt !^
de Corintbe prenait ainsi une belle couleur vert clair aool Nr*^
était assez semblable à la nuance verte des arbres {mucorfirf^'
tasSi
les vents transportent : elle contient de l'oxygène, *jJJJJ5^^B
du cuivre, de rétain, du linc, de l'aluminium , du éSé^^j^^
des traces de plomb.
(2) On sait qu'il faut d'autant plus d*or
bronze, nue la nuanee de cet aUûge tire
Les aluagea de cuivre et d'étain aemicnt
BKONZK. ( 4^7 )
- AucOD de ces alliages ne convient à la fabricalion des
fonzes dorés ; nous avons vu que les mélaux purs n'y pou-
aient être employés, il faut donc avoir recours à d'autres
onibinaisons métalliques plus compliquées que les alliages
inaires; on est conduit naturellement à rechercher la compo-
ilion de celui que les fondeurs préfèrent, mais qu'ils ne sont
unais assurés aobtenir. Nous avons vu que ces derniers al-
aient ordinairement 25 de cuivre rouge étamé et garni de
Midare à 75 de cuivre jaune. D'après la composition du laiton
a cuivre jaune et celle du cuivre rouge chargé d'étamage et de
mdure (l), le bronze qu'ils obtiennent doit être formé à peu
rés coaame il suit :
Cuivre 72
Zinc 25,3
Euin 2,5
Plomb 0,3
100
In effet, M. d*Arcet a trouvé dans un grand nombre d*échan-
Ulons de bronze doré, qu'ils élaient composés d'un alliage qua-
ernaire; quelques-uns contiennent en outre accidentellement
a fer, de l'antimoine, de Tor ou de l'argent, mais en petite
vtntité. Le tableau contient les résultats de ces anaivses, et
005 avons vu que les frères Keller, célèbres fondeurs dfu siècle
e Louis XIV, préféraient l'alliage quaternaire, ainsi que Ta
rouvé l'analyse de leurs l)elles statues. — 11 paraîtrait donc
émonlré gue l'alliage quaternaire de cuivre, zinc, ctain et
lomby était le meilleur pour la fonte des sculptures et orne-
dents en bronze (2) ; il s'agissait de ûxer les proportions à
dopter , et d'indiquer ainsi une marche certaine aux fondeurs.
- AI. Dussanssoy avait démontré, ainsi que nous l'avons vu (5),
^ue l'alliage de cuivre 80 , zinc 17, étain 5 pour 100, était pré-
érable â tous les autres pour fabriquer les garnitures d'armes,
n ce qu'il avait plus de ténacité, de malléabilité,[de dureté et de
^psite réunies ; mais comme la densité est de toutes ces pro-
priétés la plus importante à donner aux bronzes qui doivent re-
«voir la dorure, M. d'Arcet a pensé que sous ce rapport la com-
KMition de bronze qu'il fallait préférer pouvait être déduite du
i^u travail de M. Dussaussoy, et qu'on devait la prendre par-
oi les alliages Quaternaires rejetés par cet autour (relativement
an antre emploi), et qui serait composée de :
Cuivre 82 »
Zinc 18 w
Etain 3 ou 1
Plomb 1,5 3
^us la composition où le plomb est en plus forto proportion
ac l'élain, la ténacité est diminuée et la densité augmentée,
e qui est préférable pour les pièces de petites dimensions (4).— .
r^ procédés en usage; en effel, l'acide nitrique oxyderait Tétain, etla
urfacc du bronze présenterait une teinte grisâtre qu'il faudrait enlever
^r radde munatique. La trempe, qui rend ces alliages plus ductiles,
'aurait pas ici une application avantageuse ; elle rendrait cet alliage
rop perméable à l'amalgame.
(I) Le cuivre jaune du commerce et le cuivre chargé d*étamage et de
oudure contiennent , terme moyen , par quintal , les proportions sui-
antes :
Cuivre 63,70
Zinc 33,50
Etara 2,55
Plomb. 0,25
100
Croyez Annales de Chimie et de Physi^e, t. ▼, Chaudet ; et Jn-
^àies des mines, t. ni, Berthier.)
(5) L'analyse d'un morceau de cuivre doré de la Chine, et celle d'un
lutre venant de Berlin , n'ont démontré à M. d'Arcet aue du cuivre,
u une et du plomb dans le firemier, et seulement du cuivre et du zinc
«n* le second. Toutes les pièces laminées qu'on dore en France sont
"■nposées de cuivre et zinc : ces exceptions sont néo^tées souvent par
» twum; de fouvrige. '
(3) Annales de chimie et de physique, t. ▼, p. 118 et M5.
' ^^^^ ezçénences ont coostité que la densité du bronze augmentait
"» du-feptièaie, en p<»tant U proportion de fétain de 5 à 20 cenliè-
•es. U dureté et rimperméabUité de cet alliage, outre les applications
IT.
BRONZE.
On trouve dans le premier volume de la description des brevets
d'invention une note dans laquelle M. Léonard Tournu annonce
la composition d'un alliage qui n'emploie que les deux tiers de
la quantité d'or qu'exigent les alliages ordinaires. Ce bronze est
composé de 8 parties de cuivre, 1,5 de zinc, et i de laiton;
d'où il suit qu'il doit contenir pour 100 :
Cuivre 82,257
Zinc 17,18!
Euin 0,238
Plomb 0,024
Ce qui tend encore à démontrer que l'alliage quaternaire est
préférable pour toutes les pièces qui doivent être dorées, et à
prouver l'avantaj^e des compositions citées ci-dessus, entre les-
quelles on a laissé le choix , parce qu'il dépend ' de l'emploi
qu'on veut faire du bronze. — Les fondeurs doivent donc les pré-
férer, toutes choses égales d'ailleurs. Ils parviendront à l'obtenir
en conservant comme terme de comparaison un alliage fait de
toutes pièces : ceux qui seront plus instruits y parviendront plus
sûrement encore en formant leur alli<igc avec des métaux purs,
comme cela se pratique maintenant dans les fabriques d'armes
de Versailles; et si, dans la vue de proGler du bas prix de la mt-
IratVI^pencfan^e, ils veulent la faire entrer dans la composition de
leur bronze, ils devront en faire le litre, afin de pouvoir déter-
miner d'avance par le calcul les mélanges qu'il faudra faire pour
amener le bronze aux proportions indiquées ci-dessus; ils en
feront alors un lineot dont ils devront vérifier le titre. — Le
fondeur en bronze doit se proposer d'obtenir une fusion rapide»
afin d'éviter les causes de déperdition que nous avons indiquées.
La forme du fourneau, la nature du combustible et le mode
d'opérer comprennent toutes les conditions utiles au succès. —
Les fourneaux à réverbère sont depuis bien longtemps adoptés
pour cette opération ; mais parmi ceux-ci l'on doit préférer
ceux dont la forme est elliptioue. Les fours à voCkte sphéroïde
s'emploient pour les fondeurs de cloches , parce que, leur alliage
étant plus fusible, il n'est pas nécessaire qu'ils obtiennent une
température tr^élevée; cependant, comme la rapidité de l'opé-
ration est toujours une chose très-utile, ils auraient intérêt à se
servir aussi de fours elliptiques. A l'article Foubmealx a bé-
VERBÈRE nous insisterons sur les autres principes de construction
qu'il est important de connaître. — Le bois était le combustible
employé depuis fort longtemps ; on lui a substitué avec des
avantages trfe-marqués le charbon de terre. — Le mode d'opé-
rer en grand dépend des métaux qui entrent dans la composi-
tion du bronze ; mais il faut en général les garantir de l'oxyda»
tion : le premier moyen consbte dans la rapidité de la fusion ;
quelqueu)is aussi l'on ajoute sur la surlace du bain du charbon
concassé en petits morceaux (assez gros cependant pour qu'ils
ne soient pas entraînés par le courant de la flamme), et souvent
mêlé dans les scories, un tour de main assez utile encore lors-
qu'on veut ajouter du zinc en forte proportion ( F. Laiton),
eest de glisser ce métal en plaques sous la couche de charbon;
on remue d'abord sans braser , on brase ensuite à grands coups ,
et l'on coule aussitôt le plus promptemcnt possible. On peut
employer utilement les mêmes précautions pour aiouter l'élain
qui s'emploie en saumons; en général les métaux les plus alté-
rables au feu doivent être ajoutés les derniers, afin qu ils soient
moins longtemps exposés à son action. On brase alors fortement
afin d'opérer leur combinaison, qui souvent est difficile, en rai-
son de la grande différence de densité. Cette diflerence produit
une force divellente opposée à l'affinité , et elle est si considéra-
ble, que dans les moules elle agît encore sur le bronze liquéfié;
de là Tune des causes du refroidissement prompt au'il est utile
d'opérer. On profile dans quelques circonstances de cette force
due à des poids spécifiques différents , pour séparer quelques
métaux. — L'alliage d'une petite quantité de fer dans le bronze
est quelquefois utile; ainsi que nous l'avons vu plus haut, on
parviendrait difficilement à l'unir directement, et l'on peut au
contraire l'allier sans peine en rétamant au préalable ; ainsi c'est
à l'état de fer-blanc qu'on doit l'ajouter dans le bronze. Au
importantes que nous avons citées , sont encore très-utiles dans la fa-
brication des pompes et des robinets.
M. Perkins est parvenu , à l'aide d'un cylindre parfaitement alézé,
creusé dans un bloc de brouze, à opérer une pression de 2,000 atmos-
phères; il a démontré, par cette énorme pression, que l'eau est coni-
cure au travers de la fonte, sous quelques atmosphères de pression.
58
BAOKZE.
( 4^)
reste, cet alliage s*aUère très-facilement dans les refontes; le
kt s'en sépre, et passe sous forme d'oxyde dans les scories. —
9d allie oirectcment Tarsenic au bronze pour les m%rmr$ des
télescopes ( c*est un alliage de cuivre, étain , platine et arsenic),
n est essentiel de garantir le mélange de Toxydalion pendant la
fonte; on y parvient au moyen d'un fiuœ, onde verre pilé, qui
forme un bain imperméable à Tair, en sorte que toute la sur-
face du mélange métallique est garantie de son action. — Quant
aux alliages de bronze dans lesquels Tor ou l'argent cuvent
entrer, il ne nous importe pas de connaître leur fabncation,
puisqu'ils ne sont pas employés dans les arts (i). P.
BRONZE {ant., sculj^l.). Nous n'entreprendrons point de
Cure une histoire détaillée de la sculpture en bronze, mais d'in-
diquer d'une manière succincte les difiTérentes phases par les-
quelles cet art est passé pour venir s'éteindre , à peu près, dans
notre époque. — Le bronze est un des premiers métaux qui fu-
rent employés dans la sculpture. La manie que nous avons de
lui aflecter une couleur étrangère et séduisante, nous empêche
d'en perfectionner différents alliages , que les anciens , moins
dédaigneux ou plus laborieux , variaient à l'infini. — L'Mpa-
tixon, espèce d'airain noir, Vorichalcum, alliage d'or et de
Cuivre y étaient fort recherchés. — Les bronzes les phis estimés,
étaient ceux de Délos, d'Egine, de Corinthe et de Chypre (Kw-
pros , dont nous avons fait cuivre). — Nous avons trop peu de
renseignements positifs sur les Egyptiens et les Hébreux , pre-
miers peuples qai firent un savant emploi du bronze, pour
nous appesantir sur cette époque de l'art. Nous nous bornerons
k^ parler de la Grèce , de Rome et du moyen âge. — Homère
cite les noms de plusieurs hommes, bien antérieurs au temps
où il écrivait , dont l'expérience paratt avoir été assez avant
dans ce genre de travail. Mais il est impossible d'établir d'une
manière précise la chronologie des artistes en bronze, jusqu'à
Rbcecus et Théodore de Samos , vers la XL*' olympiade. Ces
deux statuaires perfectionnèrent en Grèce les procédés de la
fonte. — Il est à regretter que nous n'ayons de ces temps pri-
mitifs de l'art aucun vestige pour nous fixer sur les pnncipes
qni ont amené graduellement cette manière du siècle de Peri-
clès , appelée sublime, parce qu'elle est savante^ mais que nous
appellerons ampoulée , parce que nous y cherchons en vain la
naïveté de la nature. — Tout ce que nous savons, c'est que
Rbœcus et Théodore inventèrent le tour et le moule d'argile
â noyau , disposés de manière à donner peu d'épaisseur k la
fonte.— Vers celte époque (xlii* olympiade) , un certain Dé-
dale , suivant Sol in , fit faire k l'art de grands progrès : il ima-
gina le premier de donner aux statues 1 attitude naturelle d'une
personne qui marche Qu'eût pensé Solin du Gladiateur qui
se manière, ou du Laocoon qui se tortille ? — Le bronze s'em-
ployait aussi dans cette branche de la statuaire appelée Ihoreu-
tique:carQeœtas, qui vivait vers la vu* olympiade, fit une
statue d'athlète en bronze dont les ongles étaient en argent. —
Le siècle d'Alexandre le Grand présente une notable dévia-
tion dans rhistoire de l'art. Les bronzes de cette époque, moins
roides et moins anguleux que ceux du temps de Pcriclès, où
Hérissait Phidias , tendent visiblement vers une manière plus
gracieuse. — Cette époque est aussi la plus remarquable sous
le rapport des médailles grecques. — Lysippc de Sicyone , le
Ï>lus célèbre fondeur de son temps, avait seul le privilège de
bndre les statues d'Alexandre ; comme Apelles de Cos, celui de
peindre les portraits du grand roi; et Praxitèle d'Athènes , de
frapper ses médailles. — Ce dernier est l'auteur de l'Apollon
Sauroclone dont nous possédons une copie. — Deux olym-
piades plus tard , la sculpture en bronze fut fort négligée, sui-
vant Phne. pour la sculpture en marbre, et ne se releva guère
que sous Antiochus Philopator. C'est de ce temps que date l'A-
pollon du Belvédère. — Dès lors ce genre de sculpture ne fil
pnse de Syracuse , avait transplanté dans sa patrie le premier
sculpteur qui pour elle eût quitté la Grèce. — Déjà même le
temple de Vesta avait été couvert avec des tuiles de bronze. —
Pourtant les Romains furent réduits longtemps à orner leurs
palais et leurs temples des dépouilles des vaincus. Mais ceux-ci,
abattus par leurs revers, cessèrent de cultiver les arts; et cette
décadence fut si complète, que malgré les encouragements don-
Ci) On trouve dans le eommerce beaucoup d'objets faits eu une es-
pèee de bronze appelée métal blanc; c'est un alliage, sans aucune pro-
portiiM fixe, de cuivre, étain, plomb, zinc, fer, etc. On le nomme aussi
metai à boutonë; on l'obtient en fondant ensemble diverses mitrailles
derebttt.
nés aux Grecs avec la liberté , vers la cilvi* ohmpiide, •
médaillons de bronze romains l'emportaient de MMron'^
ceux de leurs maîtres découragés. La première oMmiuit #
bronze frappée à Rome parut soosSerriu8TDUi«s(Lvm'«H»
f)iade); elle était marquée d'un ftmf ood'nn«o«foii,^«w:^
à pecunia» péeune. — L'art s'afhibitssait de plus en pl«$ ^
l'empire de César ; et sous Néron, Pline assvre que le (ni ^
liage du bronze était entièrement perdu. — iienlM leur k
dépeuplée à son tour du bronze qu'elle aimait, par le pn^
successif des Visigoths et des empereurs d'Orient, qn kn
eux-mêmes dépouillés par les Sarrasins. Les broBMsqwh>
douin trouva dans Constantinople furent détraits et «OMm,
suivant le rapport de Nicétas Choniate. — Enfin le cbr^
nisme eut ses artistes , parmi lesquels se reocoBlrèrcni qM
sculpteurs en bronze. L'un d'eux Condit, sous Zénoo lltun.
que , le saint Pierre du Vatican. — Beauooapde brotunin.
cieux nous ont été légués par l'antiquité. Nos musées ponfe:
les bustes de Tibère et de Brutus , et une foule d'objets q«ir
vaient aux sacrifices dans les temples. Le cabinetdesaotiqw^,
Naples , est un des plus riches en vases, ustensiles, arwe
bronzes ; on y admire surtout, au cabinet d*BeroilaBai,i
Jeune Satyre endormi , les Deux Jeunes Luttoon de hrta
A Rome, la statue é^iestre d^ Marc Aurèle, l'HeradeàCi^
tôle , le Tireur d'épine , la tète de l'empereur GBOBwk.cth
statue de Septime Sévère. A Venise , les chevaux qoi oDif|B
sur l'arc de triomphe du Carrousel ; il est à refiiarqierqili
sont les seuls monuments antiques de cuivre pur. On r^
avec raison l'acte de vandalisme commis plrle^^^
bain VIII , qui fit enlever et mutiler les bronzes ||b«mi
le Panthéon, pour en dèoorer l'église de Saint-PioR^dTc
voit avec peine le nom de Bemin s'associer à une aosétyb'
rable action. Le poids du bronxe était de 460,374 làm\9
qui en resta servit k couler des canons pour anaer le eh**
Saint-Ange. — Le bronze n'est autre chose (ja'unalliçi^
de zinc et de cuivre (F. Alliage). Les anciens loi alfritw*
la vertu de chasser les spectres et les esprits «iMaiM»; i
était consacré aux dieux. Aussi tous les ob|etsd€5liB«««
étaient-ils de ce métal , et sur les monnaies de broofe « ta
monela iocra. Les Romains se servaient de tables^ h«
pour graver les lois et les actes publics; sous Vespasi»,»*
cendie en détruisit trois mille, ouc l'on conservait loOj**
— En numismatique, on appelle brwxe lesmoMUO**»
ciens frappées avec ce métal ; suivant leurs dimewom « »•
dallions , on les divise en grands , moyens et pclils w**»
Ces distinctions n'ont lieu que pour les médailles nwiafl
les grecques sont rarement en grand broore. Les m^
avaient seuls le droit de faire frapper la monnaie (for ooiT*-^
gent ; le bronze n'était employé qu'avec l'autorisation dn «
et les médailles portaient les initiales S. C. [tenatutcowûi
C'est à cela sans doute qu'il faut attribuer la rareté de mta*
médailles : telles , par exemple, celles dXKhon , ee 1»^
ayant régné si peu de temps , le sénat n'aura ?^^^J^*
frapper monnaie à son effigie. — Nous dirons peo ««*«
moyen âge, où le bronze ne fut guère employé qu'eii oriKj»
divers, en médailles et en bas-reliefs. Un des bas-mj^
plus remarquables de cette époque est cehii de ^^
Ceilini, exécutée sous François I" pour décorer une p»
portedu château royal de Fontainebleau, — l^broott»';
a la mode ; on en fait un nombre considérable de 1*"^
de chandeliers , mais peu de statues. Ce retour ms le m^
antiques, ce culte du beau , date de Fécole de David.
BRONZER, V. a. (gramm,)f peindre en coolearde wj
Bronxer une Uatue , un vase. — Bronxer un canon « P;
lui donner par le moyen du feu une couleur Weualrc jw ^^
le préserver de la rouille. On dit de même, Bronier a
elet, de$ boulonê d'acier, etc. — BkoniÉ , ÉE , ^^
Souliers bronzés, souliers de chamois teints en noir. -
bronzé, teint qui approche de la couleur du cuivre.
BRONZiNO (Agnolo), peintre appelé ««n""""!??^
Bronzin, né en Toscane, mort à Florence ^«n'';',^J
d'environ soixante-neuf ans. Le Pantorme fut ion la*^^
saisit si parfaitement sa manière qu'il l^idait sowea»^
Ubleaux , et qu'après sa mort il termina la <**P**^^
Laurent, où tout parait être de. la même "^^'.'f/^î^*
ses portraits surtout le rangent dans les nieiUe«i»^»^^
l'école de Florence. Son neveu, Alexandre Allon, w ^
le plus distingué. . g^
BReVBiTE, 8. m. (minér.),^s^^^ minéral * ^^
et serré, de couleur jaune ou brune , que Ton legP'^
une simple tariété de diallage.
BBOOKSS.
(4»)
BROQUETEUB.
BBMBH^M, S. m. (frolan.), arbre à pain des Hottentols,
ont le tronc est rempli d'une moelle abondante ; espèce
« sagou avec lequel ils tont du pain.
BBOMCE (Hbnri), né en 1706 d*mi ecdésiastiqoe irlandais,
tndia au collège de Dublin, se destina à la magistrature, dont
I charma les traraux sérieux par la poésie et la littérature. Il
omposa à Londres un poëme philosophique sur la Beauté
mévertêitêf et fit représenter avec an grand succès à Dublin
inc tragédie de Gustave Vasa , suivie de celles de : le Comte de
Veitmoreland, représentée à Dublin en 1745, et do Comte d'Es-
cx, jouée i Dablinen 1749, et à Londres sur le théfttre de Drnry-
<ane en 1760. Il composa encore d'aalres ouvrages dramati-
[o^ qttel<}ues petits poèmes, entre autres : the Female SedU"
irs, publie dans : Fables for êke female sex, de Moore, etdivers
Mnans, parmi lesquels nous citerons : le Fou de qualité en
766 et Juliette Grenville eu 1774. Sa vie s'écoula dans la mi-
hfe , mais il puisa de douces consolations dans son mariage,
rappé par la mort de sa femme, après une union de près de
inquante ans, et par la perle d*un enfant adoré, Brooke
MKiDa en enfance et mourut en 1783. Ses œuvres , à l'exception
e ses romans, ont été rassemblées en quatre volumes in-S» ,
780. Maillet du Clairon a traduit en français sa tragédie de
wmsla$H Vasa, 1766, itt>8°.
BBOOKE (Françoise), fille d'un ecclésiastique anglais,
poused'uB chapelain de régiment, vécut en Angleterre et dans
e Canada, et mourut à Londres en 1789 après s être distinguée
tar ses talents littéraires. On a d'elle : la Vieille Fille, iourn^iX
le 1755 à 1756, formant 1 vol. in-13. — Histoire de Julie Man^
lêvillê, 1765. — Traduction des LeUres de Julie Catesby,
Oman de M°^ Riccoboni. — Histoire d'Emilie Montagne,
i vol. iD-19; traduit en français par Prenais, Paris, 1770, 4
parties in-12. — Virginie, tragédie suivie d'odes, de pastorales
it de traductions , 1756, in-8''. — Mémoires du marquis de
^int-Fùrlaix, 1770, 4 vol. iu-12. -— L'Excursion ou tEsea-
wde , S vol. iu-13 ; roman traduit par Henri Rieu, Lausanne,
778, 3 parties iD-12. — Traduction des Eléments de Vhistoire
tÂngleterre par l'abbé Millot , 1771 , 4 vol. in-lâ. — Le
^éoê éâ Sinopê, tragédie représentée à Londres sur le théâtre
k Covent-Garden en 1781. — Rosine, drame en musique
oué sur la même scène en 1783.
BBOOKBS (Richard), médecin de Londres, du x%'iii* siècle,
tmnu par plusieurs ouvrages, tous écrits en anglais , et dont
(uelques-uns ont été traduits en diverses langues. Les princi-
>aux sont : 1*» Histoire naturelle du chocolat, Londres,
1730, in-8°; 2« Histoire de la Chine, de la I\[irlarie chi-
noise, de la Corée et du Tibet, d'après les PP. du Halde et
Lecomte , Londres . 1741, 4 vol. in-4», fig. ; 3*" Pratique gêné-
rmk de médecine, ibidem> 1751, 2 vol. in-12 ; 4*" Introduction
i la médecine et à la chirurgie, ibidem, 1754 ; ibidem , 1765,
io-^; 5° Nouveau Système d'hiHoire naturelle, Londres,
1 763, 6 vol. iD-12 , avec 157 planches assez médiocres. L'on-
^nge est peu exact et sans orare systématique ; les végétaux,
;>areiemple, qui forment le cinquième volume, sont par ordre
kipbabétique ; &" Précis des pharmacopées de Londres et d'E-
i imbourg. On la traduit en allemand, Berlin, 1770; 7» Bob-
Mier lui attribue un traité sur l'art de la pèche , the Art of
zngUng rok and sea fishing, 2« édition, Londres, 1743, petit
a- 12, avec 155 figures. -
BiooKES (JoscÉ) naquit le 24 novembre 1761 en Angle^
'«rre , reçut une excellente éducation, s'appliqua dès l'âge de
'^e ans aux sciences médicales et prinnpalement à la clini-
Ipe chirur^cale, et reçut le diplôme de chirurgien. S'adonnant
^sieotùt entièrement à ranatomie,il vint se perfectionner dans
^ hôpitaux de Paris sous la direction des cliirurgiens les plus
:^ièbres, et revint à Londres commencera vingt-six ans ses
soors publies d'anatomie, de pathologie et de chirurgie, et ils
ïorent un immense succ^. Ami éclairé et sincère de la science
ït désireux de la propager, Brookes abaissa le prix d'admission
jierpétuelle à ses doctes leçons ; créa , outre le cours ordinaire
fenu en hiver» un cours supplémentaire d'été, et prolongea
niqu'i six mois ces instructions que les autres professeurs ne
tonnaient que pendant un trimestre. Ses disciples furent nom-
tNreux ; beaucoup devinrent célèbres , entre autres : l'herpéto-
bgiste Bell, l'ichthyologue fiennett , les chimistes Anderson et
Georges Lnme , les botanistes Emmerson, Joseph Bennett et
ProBt ; mais il ne recueillit pas la récompense acquise à ses ta-
lents et à ses services, et mourut pauvre et désespéré de l'ingra-
titude de ses compatriotes, le 10 janvier 1855, après avoir cesséde
professer en 1827. Il fut membre de beaucoup de sociétés sa-
vantes tant en Angleterre qu'en pays éirangersy président de la
conMnission zoologique de la société linnéenne, de la commis-
sion scientifique de la société xoologiçiue, et vice-président de la
société mcdico-bolanique. Les descriptions de Brookes des ap-
pareils musculaires , ligamenteux et vasculaires , en rapport
avec la charpente osseuse , rendaient l'étude de cette partie de
lanalomie aussi facile que lumineuse. II adopta pour les sys-
tèmes artériels et nerveux une nomenclature très-simple et en
même temps classique , scientifique et de nature à se graver
facilement dans la mémoire ; elle se rapprochait des dénomi-
nations françaises. En pathologie, Brookes insistait sur les chan-
gements de forme que doivent subir les nerfs, soit dans leur di-
vilé et de toutes les parties qui viennent s'y attacher, ç[m .les
traversent ou qui les côtoient en passant. Tout ce qu'il disait de
la structure et des dcvcloppcmenls de l'homme , presque con-
tinuellement il le comparait à des détails parallèles chez les
autres animaux. — Son musée, enrichi par les nombreux pré-
sents de grands personnages et du roi d Angleterre lui-même,
fut, comme musée particulier, le plus riche et le plus considé-
rable après celui de Hunter. On y admirait surtout les prépra-
lions ostéologiques du chameau, du rhinocéros, de réléphaiit»
de l'hippopotame , du narwai , du cachalot arctique , de tout le
genre cheval , de l'émon, de l'autruche» du casoar et d'une in-
finité d'autres. Sa collection de vers intestinaux , tant de
rhooome que des animaux domestiques , et celle d'ophidiens
étaient, sous beaucoup de rapporU, les seules qu'il y eût am
monde. On doit vivement regretter, ajoute M. Renauldin , au-
quel nous empruntons ces détails, que, vers la fin de la carrière
ne BrookeSy cfe graves embarras pécuniaires aient nécessité la
vente et la dispersion de ce magnifique monument. On a de
Josué Brookes : Mémoire sur Vostéologie^ et particulièrement
sur la dentition du genre lagostomus , créé par lui , inséré dans
les Transactions de la société linnéenne, 1829. — Lettre sut
un remède à faire en cas d'empoisonnement par l'acide oxali^
que, publiée dans la Lancette, 1827. — Petit Traité sur U
choléra.
BEOOKS (François), né à Bristol, marin de profession qui,
dans un voyage à Marseille, fut pris au retour, en août 1681,
rir un corsaire de Tanger, croisant dans ces parafes. Coudait
Salé et à Miquenez , Brooks fit partie des prisonmers rachetés
par Charles II , roi d'Angleterre , au roi de Maroc qui , aprèc
avoir reçu leur rançon, les revendit aux Juifs. Brooks et ses
compagnons d'esclavage, après avoir espéré la liberté, ne firent
que changer de maîtres. Après onze années de misères inouïes,
Brooks dut sa liberté à un More en juin 1692. De retour daoi
sa pairie, il publia la relation de ses aventures sous ce titre:
Navigation faite en Barbarie par François Brooks^ traduit de
l'anglais, Utrecht , 1757, in-12.
BROOME (Guillaume), né au xvin* siècle dans le Cheshtrc,
élevé au collège d'Eston, puis à l'université de Cambridge, et
distingua de bonne heure par ses compositions poétique^ H
mourut à Bath en 1745 après avoir joui de ouelqnes beneooes
ecclésiastiques. Il a laissé un Recueil de poésies ; — une iVe*
duction en vers de quelques odes d'Anacréon, publié sous le
nom de Chester dans le Gentleman's MagaxHw, — K^^^^^
en prose de l'Odyssée, conjointement avec Oiell et Oldiswortfc.
Broome coopéra aussi aux traductions et aux notes de VHiadê
et de V Odyssée par Pope.
BROQUART , S. m. nom que les chasseurs donnent a quel-
ques bètes fauves d'un an. Les chiens lancèrent un broquart.
BROQUE-DENT , S. f. dent courbée (Boiste),
BROQUELiNES, S. f. pi. [technol.). On donne ce nom, dans
les manufactures de tabac , aux bouts de manoques , ou aux
bottes de feuilles de tabac.
BROQUER, Y. a. (term. de pêche), percer par les ouïes les
petits poissons qui servent d'amorce.
BROQUETEUR (économie rustique). C'est un trou du diamè-
tre de quatre k cinq lignes, pratiqué sur le devant des tonneaux,
et ou'on laisse ouvert pendant dix ou douze jours, espace suffi-
sant pour laisser au vin nouveau le temps de fermenter. Onle
bouche ensuite avec une chevUle haute de deux pouces, et que
l'on doit pouvoir ôler facilement , dans le cas ou le vin recom-
mencerait^ s'émouvoir. On se sert de la môme ouverture
pour remplir les tonneaux pendant deux ou trois fm^nes, ^ui
les huit jours une fois ; pendant un mois ou deux, toi^ ïes munie
jours , et enfin tous les deux mois seulement. Cette pratiqjc^
i>onnê en tout temps, l est particulièrement dans les commen-
céments, lorsque fe vin bouillonne encore. A cette époque le
FelUrel DuvivieVy février 1790 , 6 pag. in-8«. L'abbé Davivier
y répliqua par un Remerciment à mm. Lavocat et connorls,
Bruxelles, de rimpriroeric patriotique, 1790, 31 pag. in-8**. —
Brosius fut aussi employé, mais inatîlement , à propager Fin-
surreclion dans le Luxembourg, comme on le voit par l'opas^
culo intitulé : Lettre adressée par quelques notables delà pro-
vince de Luxembourg à M. l'abbé Brosius, en date du 8 mat
1790, contenant un tableau intéressant des dispositions de la
Ville et du pays de Louvain, 7 pag. in-8».
BROSME (brosmius) {hist. nat,). Ce poisson appartient à la
famille dos gadoïdes ; sa place est auprès des motelles. Le brosme
est remaraùable par la forme en fer de lance de sa caudale ; il
atteint quelquefois un mètre de longueur; son corps est médio-
crement allonge et un peu comprime. Ce poisson habite le nord;
9a chair est blanche, on la sale et on la sèche..
BROSME. ( 460
remplissage est même de première nécessité si l'on tient à avoir
une t)onne qualité de vin.
BROQUETTE, S. f. (technol.)sorie6e petit clou de fer à tète.
Attacher une estampe avec une brofuette, On l'emploie an sin^-
lier dans un sens collectif pour designer une certaine quantité
de ces petits clous. Acheter de la oroquette. Attacher de la
tapisserie avec une broquette.
BROS, s. m. (lechnol.)y nom qu'on donne , chez les cartiers ,
à un corps étranger qui se trouve dans l'intérieur de certaines
feuilles de papier collé.
BROSAMER (Hans OU Jean), artiste, né à Fulda en 1506, et
sur la vie duq[uel il n'existe pas de renseignements. Ce qui té-
moigne qu'il était habile dans le dessin, c'est sa gravure princi-
pale, représentant Jésus sur la croix, entouré d*un chœur d'an-
ffes, et au bas Marie et Jean, gravure qui porte cette signature :
joh. Brosamer Fulda degens fcu^iebat, 1542, in-fol. D'habi-
tude il ne gravait qu'en petit format, à la manière d'Aldegearer;
aussi il n'est compté que parmi les maîtres inférieurs. Parmi
ses gravures sur bois, son écurie à chevaux est grandement esti-
mée par les amateurs. Huber place l'époque de sa mort en 1560.
Le monogramme de ce maître, j^f^ , est souvent confondu avec
ceux de G. Baldung , H. Barkmair , H. Bolksber^r ; mais le
style et Tannée sont ici les guides les plus certams. Bartscb
(vol. VIII, p. 450) décrit vingt-quatre gravures sur cuivre et
quinze gravures sur bois de cet artiste.
BROSELET (géog.), ville d'Angleterre (Salop), avec des mines
de fer et de houille qui alimentent de grandes usines. 4,800
habitants; à 4 lieues trois quarts est-sud-est de Shresbury.
BROSIME (6ro«tmum)(&o(an.),plantede la famille des urticées.
C'est un grand arbrede la Jamaïque.dont les fleurs sont en chaton
globuleux ou allongés, couverts d'écaillés. Au sommet du cha-
ton mâle est un ovaire unique stérile. Dans les fleurs femelles,
cet ovaire est aussi unique et situé au centre du chaton. — Le
brosimc se rapproche beaucoup de l'arbre à pain. Les fruits du
brosimc sont un aliment sain et agréable, facile à différer, et
qu'on trouve surtout, par une admirable précaution de la Provi-
dence, pendant les grandes sécheresses et lorsque la terre est
semblanle à une fournaise. Les Anglais nomment ce fruit
bread-nuts (noix-pain). Le brosime ne fournit pas seulement
à l'homme un aliment pendant les temps de disette, il donne
dans ses feuilles un excellent breuvage aux animaux domesti-
ques. A. B. DE B.
BROSIUS (Jean-Thomas), conseiller intime de l'électeur pa-
latin dans les duchés de Juliers et de Berg,et de l'ordre teutoni-
qne, a laissé : Annales Juliœ Montiumque eomitam^ marchio^
num et dueum, ouvrage publié après sa mort, par Ad.-Michel
Mazzius, à Cologne, 1731 , 5 vol. m-fol. Selon quelques biblio-
graphes, Jean Buchel, bibliothécaire à Heidelberg, était le
véritable auteur de cette compilation historique.
BROSIUS, ecclésiastique luxembourgeois, fut un des écri-
vains du parti de Vander-Noot qui travaillèrent l'opinion en
faveur de la révolution de 1700. Il rédigea le Journal
philanthropique et chrétien, passé sous silence dans la
Bibliographie des journaux de M. Deschiens, ainsi que
dans la France littéraire de M. Quérard , et en 1790 il de-
manda la permission d'annoncer qu'il était autorisé par les
états à publier cette feuille, ce qui lui fut accordé ; d'autres
journalistes le secondaient, tels que Feller, auteur du Journal
historique et littéraire; le Bedayar, auteur du Vrai Bra-
bançon, auquel succéda V Ami des Belges, du chanoine Duvivier.
Comme eux, Brosius s'attacha à combattre ceux qui voulaient
une révision de la constitution du Brabant, surtout une meil-
leure représentation politique et l'adoption des formes républi-
caines. La virulence qu'il mit dans cette polémique donna
naissance à une brochure intitulée: Avis à MM. Brosius,
) BBOilSE.
BKO^MA (botanique), genre de pUnte dont le ih».-,
denve de celui de Guy de la Brosse, premier inteodiniîi II
dm du roi. La fleur des plantes de ce genre est mmaaiS^
paniforme, et cependant ressemblant à on obniuSo»
cam
Cette fleur est soutenue sur un calice profondément dé»
du milieu duquel il s'élève un pistil qui devient dans li lïïen'
fruit composé de cinq capsules , rempli de semences meoon
renfermé dans le cafice de la fleur, qui devient cbarni. m
sphérique, qui est ouvert par cinq fentes.
BROSSAILLES (F. BROUSSAILLES}.
BROSSARD (Davv OU David. et non pas DAWvlrdio*
bénédictine Tabbaye de Saint- Vincent près du Mans(Sirt^
vers le milieu du xvr siècle, mérite une place distiiigotem
ceux ({ui ont perfectionné la culture des arbres f^nFrantriit
publié un ouvrage remarquable sous ce titre : la Manimé
semer et faire pépinière d arbres sauvages entre Umlaisf^
d'arbres, etc. , qui a paru dans différents recueils, iniisu
déGguré par les compilateurs. Il parut sous le nom (k bv
Dany, réuni à trois autres traités d agriculture smu ce titre ih
nérique : Quatre Traietés utiles et délectables de Cêgrietkn
Paris, 1S60, petit in-8« ; et il fut publié à part, maisencorfio»
le nom de Dany, à Orléans, 1571, et dans la Mai$<meh»f/St
et Agriculture d'Elie Vinet, Xaintongeois , et ÀtMu ii.
xauld, 1607, deuxième partie.
BROSSARD (SÉBASTIEN de), mattrede musiquedf liolk-
drale de Strasbourg, puis grand chapelain, mattredeonsNfv
et chanoine de la cathédrale de Meaux , mourut en M^iftàf
soixante-dix ans. Musicien savant pour l'époque où ilrrvijt,i/i
écrit d'utiles ouvrages sur les principes et sur les r^âfTirt
de la musique. Le premier il a publié des méthodes Ibcun^
Il existe de lui un Dictionnaire de musique, contenant w
explication dogmatique des termes grecs, latins et ilali^nli-
tifs à cet art, et le catalogue des auteurs qui s'en sont occop)
J.-J. Rousseau, qui a critiqué amèrement celouvrajfjoiato
de considérables emprunts. La première édition in-folio date «v
1705; la seconde in-8», de 1705, et une autre d'Amsterdam di
pas de date. — Lettre en forme de dissertation à M.dilh
sur sa Nouvelle Méthode d'écrire le plain-ehantetlamnfff
1729, un vol. in-4«. — Il a laissé en manuscrit lesmalmiB
d'un Dictionnaire historique de la musiiiueet des mutkim
Brossard , qui réunissait la pratique à la théorie, a aossi poii
des Motets, des Cantates, Neuf Leçons de Ténèbrti, et k fr^
dromus musicalis, 1695, in-fol. Il fit hommage à Loob \^
de sa riche et curieuse bibliothèque musicale. Elle se troatti
la bibliothèque du roi.
BROSSARD , chirurgien français qui exerçait son art i "i
Châtre en Berri vers le milieu du xviir sièîcle, conno p*
avoir amené l'emploi de Taj^ric en chirurgie , pour irrétff 1»
hémorragies. Dillen, médecm allemand, en avait déjà parfcdi^
les Mémoires des Curieux de la naiure ; mais Brossard n\Y*
l'usage de ce moyen , que l'académie de chirurgie approuva.'*
pour lequel il eut une pension et une gratification de 100»^
Cet agaric n'agit pas par une action slyptiqne et sp«i>^
comme on l'avait cru, mais en arrêtant mécaniqucmenllf »*
qui dès lors se coagule, et dont le caillot bouche enniitel'*^
verture faite au vaisseau qui est le siège de l'hémorragie.
BROSSE, BROSSERIE (technoL), On donne le oo» '^
brosse à un instrument qui sert à nettoyer les babils. 1»^^'
les, les voitures ; et brosserie à Tart qui s'occupe dcceltff»**^
cation. La brosserie comprend brosses, pinceaux et balai»'
crin, etc. —Brosses. Cette fabrication expliquée, on «wpj^
dra facilement les autres, qui d'ailleurs sont tout à lait aw*
Sues. Les matières emplovées sont les crins, les soies de pot*
e sanglier , les brins de Wuyère, de chiendent ou nav*ir
riz ; les bois dont on se sert sont des bois durs débités en p^
chettes plus ou moins épaisses. La brosse se compose du w^
patte. Il y a deux manières de percer le fût d'une brosse, i|*
et à trous foncés, c'est-à-dire seulement évidé à une cfrt»»
profondeur. On perce le fût à l'aide d'un tour en ' «^
et pour faire cette opération vite et sans tâtonnement, car il d<-
que les trous soient à une distance égale entre eux, on a sno-
libre de tôle que l'on place sur le fût ; la mèche du vilebr^n»" '
fait que suivre les trous indiqués sur ce modèle, et la pl»^^^
qui est au-dessous se trouve régulièrement percée, locsq»-
trous doivent être seulement foncés, et donne par ce "î^rfJT
profondeur épie. Lorsque le fût de la brosse est ainsi prq*^
on s'occup eue te ffarnir . Lorsque les trous sont à jour, on ^
un pinceau de poils, de cnns, etc. , suivant la nature et U<I*'
lité de la brosse à faire ; on le courbe dans son mili«ti» de i^
nière à rapprocher ensemble les deux extrémités an moy» " ^
BROSSE. . ( 461
Mie ; on passe celte ficelle par le trou en dessous ; on lire avec
Mt» cette ficelle, qui amène dans le trou le talon du pinceau :
D en fait de même pour chaque trou , et puis chaque bout de
celle est natté sur le talon de la brosse, ce qui fixe les crins
rmie manière solide. Loi-sque les trous sont formés, on courbe
i pinceau de la même manière que pour les trous à jour ; on
looe le talon, puis on le trempe uans do la colle-forte, et on Tin-
rudait de suite avec force dans le trou. Ix)rsqu*une brosse est
insî garnie, on égalise les pinceaux avec de gros ciseaux desli-
fsà cet usage. La forme des brosses varie : les plus estimées et
5 plos chères sont celles dont le talon est courbe , et qui sont
imies de crins ou de poils de blaireau. I..CS pinceaux sont
'nne fabrication très-simple : on assemble les soies, on les serre
HTtenient avec de la ficelle autour d*un manche, et Ton enduit
t colle forte le talon du pinceau.
BROSSE, 8. f.(aramm.), ustensile servant à nettoyer les vêle-
lents, les meubles, etc., et fait ordinairement d'un assemblage
c poils de cochon ou de sanglier, quelquefois de crins de cheval,
s DTÎns menus de bruyère ou de chiendent. Il faut deux ou
'ois eompt de brotse à cet habii. — Brosse à dents , petite
rosse dont on se sert pour se nettoyer les dents. — Brosse à
irbe, sorte de pinceau qui sert à étendre le savon sur le visage
nnt de faire la barbe. — Brosse se dit également d'une sorte
t pinceau de différentes grosseurs , composé de soies de porc,
^ni les peintres font usage pour placer leurs couleurs sur la
lile, et dont ils se servent plus ordinairement que du pinceau.
- Figurément, V exécution de ce tableau est d'une belk brosse;
est nabilement peint. Tableau fait à la brosse^ tableau gros-
èrement peint.
BROSSE, s. f. se dit particulièrement, en term. defrotteur,
e celle qui sert à polir les parquets, cic. , en la dirigeant avec
'S pieds. On appelle Brosse à rhumatisme, une brosse dont on se
Tt pour faire aes frictions sur la peau ;Srosse de carrosse ^ celle
ai est large vers le manche et étroite à la tête ; Brosse arabe ou
m^niquif une brosse nouvellement inventée pour brosser et
mr le poil des chevaux , sans avoir besoin de paille ni d'autre
(tensile; Brosse d'imprimerie y une grande brosse de poils de
iDgIier, à dix-huit rangs ou plus, dont on se sert pour laver les
jrroes de caractères dans la lessive.
BROSSE {hist, nal.)y réunion de poils roides, serrés, d'égale
iut«ur,qu*on remarque sur dificrentes régions du corps des
tser tcs.sur les larves, les chenilles, et sous les tarses de la plu-
«•l des diptères. Cest, dit-on, à Taide de ces poils qu'ils peu-
iùi marcher sur les corps polis.
BROSSE DE SANTÉ, S. f. (term, de médecine), sorte de brosse
Mit on se sert pour frictionner.
BROSSE (Pierre de la), né en Touraiue, Iwirbier du roi
iiit Louis, devint en 1270 chambellan de Philippe le Hardi,
Is de ce monarque, dont il jouit de toute la faveur. Lors de la
•ort d'Isabelle aÂragon, première femme de Philippe, sur-
mue en 1^71, la Brosse, redoutant l'ascendant de la nouvelle
ine, Marie de Brabant, chercha à la |)erdre en l'accusant
avoir empoisonné le fils aîné du roi. On informa contre cette
DOC princesse, et d'après l'avis de la Brosse, le roi envoya con-
iller sur sa culpabilité une devineresse que son favori avait
Ignée. Mais, soutenue par quelques moines dans l'intérêt de
innocence de Marie, cette femme accusa la Brosse d'être le
eurtrier du prince royal, et peu après on lui imputa le crime
* trahison au profit d'Alphonse A, roi de Castille, alors en
lerre avec la France. La Brosse fut arrêté et enfermé à Janville
iure-el— Loire), puis au château de Vincennes. Après un pro-
s qui ne fut pas rendu public, on le pendit en 1276. — On
Ht ajouter qu aucun historien n'a apporté des preuves positives
' la trahison de la Brosse ni de ses intrigues criminelles contre
reine de France.
BRCMSSE (Jean de), plus connu sous le nom de maréchal de
Nissac, petite ville du département de la Creuse dont il était le
ignear, était d'abord chambellan de Charies VII, dont il gardait
personne à la tète de quarante hommes d'armes entretenus
tr ce roi. Devenu maréchal de France, il Ht exécuter le meur-
s de le Camus de Beaulieu, favori du roi, ordonné par le con-
iablede Richemont. Demeuré en grâce auprès de Charles VII,
se distingua au siège d'Orléans, à la bataille de Patai (Indre-
-Loire) en 1439 ; assista au sacre de Charles VII à Reims
rsqae Jeanne d'Arc eut accompli sa mission divine en l'y
ndaisant ; força les Anglais et les Bourguignons de lever les
ïges de Compiègne et de l^gny ; reçut en 1430 le grade de
!0 tenant général au delà des rivières de Seine, de Marne
de Somme, et le don de la terre de Moncy. Il mourut en
) BROSSER.
BROSSE (Jacques de), architecte de la reine Marie de Mé-
dicis. On ignore le lieu et la date de sa naissance et de sa mort,
ainsi que le nom de son maître. C'e^t lui qui construisit le palais
du Luxembourg, commencé en 1615 et terminé en 1620. Brosse
réédifia en 1622 la grande salle du palais de justice qui avait
été brûlée en 1816, et, l'année suivante, il bâtit à Charenton,
près de Paris, un temple prolestant pouvant contenir, dit-on,
Quatorze mille personnes, qui fut brûlé le 21 octobre 1685,
jour de la révocation de l'édit de Nantes. Sa dernière construc-
tion fut la partie de l'aqueduc d'Arcueil qui traverse le vallon
de la Bièvre. Elle se compose de vingt arcades en pierres de
taille, dont neuf seulement sont à jour, et on la considère comme
une œuvre monumentale digne des ouvrages des Romains en ce
genre. De Brosse a donné en 1643 une édition du Traité de
la coupe des pierres par Desargue, et il a écrit : Règles géné^
raies d'architecture des cinq manières de colonnes, Paris,
16l9,in-foI.
BROSSE (Gui de la), né à Rouen, mort en 1641, médecin
de Louis XIII, a rendu de très-grands services à la botanique,
puisque c'est lui qui a véritablement créé le jardin des plantes.
Il oiiritau roi le terrain, sans doute alors moins étendu, où fut
placé ce jardin, et à force de sollicitations infatigables, il obtint
du cardinal de Richelieu les fonds nécessaires à la création des
chaires, et en général à la réussite de cette institution. Lacté
de fondation est de l'an 1626; la Brosse fut nommé premier
intendant, et pendant toute sa vie il ne cessa de faire tous ses
efforts pour enrichir lejardin de plantes particulières à toutes les
contrées de la terre. Ensuite il publia non-seulement une des-
cription du jardin avec une indication de toutes les plantes qui
s'y trouvaient, mais encore un Recueil des plantes du jardin
du roi, grand in-fol., pour lequel Abr. Brosse fournit des des-
sins, dont quatre cents déjà avaient été gravés, mais dont cin-
quante seulement ont été sauvés. Parmi ses autres ouvrages, on
peut encore citer : De la nature, vertu et utilité des plantes,
1628, in-8^, où se trouvent consignées des observations de phy-
siologie végétale que la science a conservées.
BRO.SSE (... DE), auteur dramatique du xtii^ siècle, a donné
au théâtre : 1^ la Stratonice ou le malade d'amour, tragi-oo-
médie en cinq actes et en vers, 1644, in-4o; 2" les Innocents
coupables, comédie en cinq actes et en vers, 1645, in-4«>; 5" les
Songes des hommes éveillés, comédie en cinq actes et en vers,
1646, in-4*»; A^ le Turne de Virgile, tragédie, 1647, in-4'»;
50 l^ Aveugle clairvoyant, comédie en cinq actes et en vers,
I6'»0, in-4*». Ce n'est pas cette pièce, mais celle de I^grand,
sous le même titre, qui est restée au théâtre. — Un frère de de
Brosse est auteur du Curieux impertinent ou le Jaloux, co-
médie, 1645, in-4<^. L*auteor était mort lorsque sa pièce fut
imprimée.
RROSSE (LouisGaiTriel), bénédictin de la congrégation de
Saint-Maur, né à Auxerre en 1619, cultiva la poésie avec tant
d'ardeur qu'il écrivit tous ses ouvra^ en vers. « Comme la
piété était l'âme de ses occupations, dit l'abbé Goujet {Biblioth,
franc,, tom. xvm, pag. 177), il n'a travaillé que sur des sujets
conformes à ses sentiments. » Sa vie se passa dans la pratique
des plus douces vertus et dans les exercices deTesprit. Il monrnt
le 1"^ août 1685, à l'abbayé Saint-Denis, où il avait rempli les
fonctions d'infirmier avec rbvmanité et la charité d'un vrai
disciple de Jésus-Christ. On a de lui : l*" Tombeaux et Mauso-
lées des rois inhumés à Saint-Denis, depuis Dagoberl jus-
qu'à Louis XIII, avec un abrégé historique de leurs règnes,
Paris, 1656, in-8«; 2« la Vie de la très-illustre vierge et mar-
tyre sainte Marguerite, avec les riches anagrammes du mot
âoyne, Paris, 1669, in-12 ; 3° Vie de sainte Euphroeine, Paris,
1649, in-12. Il mit au jour, en 1650, des hymnes et des odes
sur divers sujets pieux. Il avait aussi composé une Vie des
saints de l'ordre de Saint- Benoit, pour tous les jours de
l'année.
brossée, s. f.(9rafiim.), action du frotteur qui brosse un par-
quet; d'un domesUquequi brosse un habit ; d'un valet d'écurie qui
brosse un cheval, etc. Je viens de donner au parquet une forte
brossée. Il est familier.— On nomme aussi Brossée, ou simple-
ment Brossé, un petit arbrisseau de Saint-Domingue, de la fa-
mille des bruyères.
BROSSER,v. a. (gramm.), frotter avec une brosse, nettoyeravec
unebrosse. Brosser unhabit, Se brosser la tête. On dit, dansun
sens analogue. Brosser quelqu'un, lui .frotter, lui frictionner
quelque partie du corps avec une brosse. Se faire brosser par
son domestique, — Brosser quelqu'un, signifie aussi brosser
l'habit, le vêtement qu'il a sur lui. On dit aussi, dans l'un et
l'autre sens, avec le pronom personnel. Se brosser, — Bros-
sé, ÉE, participe.
1
BROSSBS.
(m)
b;
BROSSER, V. D. (Urm, de ehaue), courir à cheval oa à pied
a travers les bois les plus épais et les plus forts. — Brosêêr dam
les forêts, dans k$ boit,
BROSSER, V. a. en Urm. de iondeursy arranger et coucher
la laine sur le drap, et en Caire sortir la crasse et la poussière.
— Brosser des fobmes, en term, d'imprimeur y c*est ôter
l'encre avec une brosse, en jetant de la lessive sur les caractères
et en les brossant. — Brosser, en ierm, de vénerie, se dit du
bruit que fait le cerf en marchant dans un fort, et en froissant
les branchages avec son bois. En ce cas il est neutre.
BROSSERIE, s. f. [lechnoL), art ou commerce du brossicr.
Il se dit aussi d*un lieu où Ton fabrique des brosses.
BROSSES (Charles de), premier président au parlement
de Bourgogne, naquit à Dijon le l* '^ févner 1709 d'une ancienne
famille originaire de Savoie. Son père, conseiller en cour sou-
veraine, lui fit embrasser la carrière de la magistrature. Reçu
conseiller au parlement en 1750, président, avec dispense d|àgc,
en 1741, puis nommé premier président quand on rétablit les
parlements, il se montra zélé parlementaire, et Tan 1744 il
subit un exil de six mois pour avoir opiné contre le comman-
dant de Bourgogne à Toccasion d'une dispute de préséance entre
le parlement et ce grand seigneur. De Brosses rédigea souvent
les remontrances de sa compagnie, prit la part la plus active à
Taflaire Varenne, qui en 1762 eut tant d'éclat en Bourgogne,
et refusa en 1771 de figurer dans le parlement reconstitué par
te ministre Maupeou. £n voyant un magistrat de ses parents
3ui avait consenti k faire partie de ce nouveau parlement, de
rosses s'écria en jetant à terre son manteau de président et sa
toge: a Ramassez cela, il n'y a plus que les laquais qui puissent
en porter, jo 11 se voua alors avec passion à son goût éclairé
pour les lettres, fut reçu en 1746 membre honoraire corres-
pondant de l'académie des inscriptions, vécut dans l'intimité
de Buffon, de Afontesquieu, de Crébillon, de Piron, de Ra-
meau, entretint des relations avec Hume et Robertson en
Angleterre, et avec les abbés Nicolini et Gerati en Italie, où il
avaU foit en 1739 un voyage scientifique d'une année, pendant
laquelle il fut admis avec distioclion par le pape Benoit XlV, le
cardinal Passionei et Charles-Edouard, le dernier des Stuarts.
De Brosses mourut le 7 mai 1777. Il a composé des ouvrages
nombreux et remarquables : 1** LeUree sur VéUU actuel de la
ville êouterrainê d'Uerculanum, Dijon, 1750, in-8»; 2» Disser-
tation sur le culte des dieux fétiches, 1760, 1 vol. in-12 ; 3<» His-
toiredes navigations muœ terres australes, 1756, 3 vol. in-4«,
avec cartes de Robert de Vaugondy ; 4*^ Traité de la formation
mécanique des langues, 1765, 2 vol. in-12, et 1801 ; ô*" Histoire
du Vil*" siècle de la république romaine, Dijon, 1777, 5 vol.
in-4®, précédée d'une savante Vie de Sallusle; 6° Lettres
historiques et critiques sur l'Italie, 5 vol. in-B**, réimprimées
en 1835 ; 7^ beaucoup d'articles de l'Encyclopédie, sur la gram-
maire générale, l'art étymologique el la musique théorique;
8^ Dissertations historiques et savantes, insérées dans les Mé-
moires de l'académie des inscriptions el dans le tonte ii de ceux
de l'ancienne académie de Dijon. — Voltaire interdit avec achar-
nement l'accès de l'académie française au président de Brosses,
auquel il ne pardonnait pas d'à voir'tenu strictement à Tcxécution
du bail de la terre de Tournai près de Gex (Ain), que ce phi-
losophe lui avait achetée. — Bbosses (René, comte de), né à Dijon
le 12 mars 1771, était fils de Charles de Brosses. Orphelin à six
ans, il dut à son aïeul maternel Legoux de Saint-Seine de rece-
voir une bonne éducation. Il fit ses premières études à Dijon, et
alla les continuer à Paris au colléjge d'Harcourt où il remporta
presque tous les prix. De retour à Dijon en 1790, il suivit bieii-
tùt eu Suisse son tuteur M. de Saint-Seine. Deux ans après, il
rejoignit l'armée des princes, et après son licenciement, il re-
vint a Fribourg, où il cultiva les lettres et les arts. En 1796, il
profita d'un moment de calme pour recueillir en France les
quelques débris de fortune oue la révolution ne lui avait pas
encore enlevés. Il épousa M"" Fargès, sa nièce, qui était une
femme accomplie. Le 18 fructidor le força à s'exiler une seconde
fois. 11 ne rentra en France qu'en 1800. L'année suivante, il
perdit sa femme qui venait de lui donner un second enfant.
L'éducation de ses deux enfants et l'étude furent dès lors ses
seules fUstractioDS, Il connaissait presque toutes les langues de
l'Europe, et avait surtout approfoncU la philosophie allemaBde.
En 1808 il se décida i entrer dans la magislrature. CooêeUler
â la cour royale de Paris, l'étendue de ses connaissances et sa
facile éloculion le firent choisir souvent pour jM'ésideBt de la
cour d'assises. A la restauration, il fut nommé préfet de la
Haute- Vienne. Dens les cent jours, il maintint k Limoges l'ao-
torité royale jusqu'au 29 mars 1815. Envoyé comme préiet à
Nantes, par sa modératioB et ses autres vertM il t^à
facilement i bout de calmer l'agitation deces coMiéts^L^
préseuced'uB commissaire de police spécial, CarMU^t»
il mit trop de confianoe. Deux ans aprb, déUvré d'ubi
pour qui les destitutions et les InearcéralioM étâiest h
moyens d'administrer, le comte de Brosses rameM leciiw
spn département, et ga^na l'affectlofi générale. Il
28 janvier 1818, la société académique de Nantes,
les événements politiques. 11 repoussa avec fermeté le ,
commandant de ce département, le général DespiDois^qv _
mettre Nantes en état de sié|^. Il ne tarda pasà étfelt■f^
mais il avait eu le temps de uire refleurir les arts, le tômm
et la tranauillité dans un pays trop longteaip» agité. UUI
tants de Nantes prouvèrent a son départ qtielle recmenss
et quel attachement ils lui conservaient. C'est mnii son aki
nistration que furent élevées les statues colossales de Dugtafe^
d'Olivier Gusson, d'Arthur de Bichemont, tous trois cuodk^
de France, et d'Anne de Bretagne, femme de CbarbMÛi
de Louis XII, sur les cours de Saint-Pierre et de SaÎAl-liÉ
à Nantes; ainsi aue la statue écjuestre de LoiisIVl,i]n^
core le parvis de la nouvelle église de la commune de Lu
Nomme préfet du Doubs, il ne parut à Besau^ qae^«
faire regretter ; ^oiquH désirât y rester, il tôt et j«r
1823 nommé préfet de Lyon, où il a laissé de longt etboio
blés souvenirs. Les plans de l'entrepôt du sel, de la fllk <
spectacle et du palais de justice furent tracés soos su «ter
nistration^ plusieurs quais furent reconstruits, d'utodirp
ou embellis, et la place Bellecour ornée de la statue qieiiftiir
Louis XIV. Le roi l'avait fait maître des requêtes eiiMJ.t»
roandeur de la Légion d'honneur. En 1826 il fulnooar»*
seiller d'Etat. Il présida plusieurs fois les élections de UCih
d'Or, et toujours avec une impartialité oui trouva poortul 4:
calomniateurs. L'état de sa santé lui Gt oemandersa rriii^e
1829; elle lui fut refusée. Lors de la révolution de jaflW t«
il ne quitta l'hôtel de la préfecture qu'après avoir pris le ■
sures que nécessitait la tranquillité publique. lU^ak lep'
de donner une nouvelle édition des Lettres de ion pin «
l'Italie ; il alla donc visiter cette patrie des arts et rf»*-
Paris. Il était sur le point de traiter avec un libraire lof
fut atteint d'une maladie grave. Il mourut à Cbaillol a :<
d'aliénation menUle le 2 décembre 1834. Il était passiûowpi>
la musique, et faisait partie de la société des amis <)f>^
Modèle de toutes les vertus, le comte de Brosses fut «*■*
bienfaisant. Ses visites dans les hospices et dans h i^^
furent toujours suivies de largesses.
BEOSSETTE (Claoiw), scîgneur de Varennes-Rapf»»
avocat au parlement de Paris et aux cours de Lyon, f^"?^
leur de l'Hôtel-Dieu, avocat oénéral de l'hôpital ^^^
écfaevin à Lyon, ou il était né le 8 novembre 1671, «**V
juin 1743 après avoir publié : 1° Procès-wrbal ^«"^
Îour l'examen des articles des ordonnantes rf# 1667 rt i
,yon, 1697 et 1100; Paris, 1709^ in-4'>; T les TilNiéni^
civil et canonique^ 1705, in-4", inséré dans la Bétisf^^
arrêts de Brillon ; 3» HUtoire abrégée ou Ehae kidenf*
la ville de Lyon, 1711, in-4*; 4» OEuvres de ÈoHeen^if^'
éelaircUsements historiques, 1716, 2 vol. in-4»; t7l7, •»
in-12 ; 1718, 2 vol. in-fol.; 5» Œuvres de Ré§niir, fl^*
éclaireissements hisêoriques, Londres et Lyon, t72>, 9f
in-8<*; 6» Uttres fwmiHères de Boilemu DesfféeMS Hii^
seite, 1770, 3 vol. petit in-12, pendant les années «^^
7« Plusieurs articles de littérature, noUmnientsar llo«^^
sérés dans les Réeréalùms littéraiêres de dmsi^fi^ '
BROSSIEK, s. m. (teehn9l.), celui qui fiait ou naû»^^
Marchand brossier. . . ..
étaient inconnus à cette époque, Marthe fut tsaioatt
possédée, et cet' accideot devint pour son père on «r*^
gagner de l'argent en montrant sa fille de viHe » ^
curieux ; mais le parlement la fil rentrer àRomonnj'** V^
ne put sortir sans encourir un châtiment corper^y rr^
leurs de la Ligue qui avaieat déjà prorlané en f'*'^^*
étouffait une voix miraculeuse doBl Dieu voulait ie>^^
convaincre les hérétiques, » prirest Marthe vm **^
tion. Ils la firent s'échapper de BMiMnDlÎD, et la ooii^
à Oennont, d'où un nouvel arrèi dn parJeat»! n^^
S'étant réfugiée i BoBCB pour se inre exorciser «lese^l^^
Marthe fut enfermée dans une com vunauté ^J'zUi^
dinal d'Ossat. Là sa maladie cessa. Le médecui M*"^
BaM7A6B.
(468)
BEeUE.
lié : DiÊCOun vériiabU sur U fait de Marthe Brouter, Paris,
599, in-8**. — Le théâtre espagnol possède une pièce dont
cAle démoniaque est l'bérotne ; elle est iolitulée : Maria la
ywiantina, eomedia nueva, de un mgenio de eeia cariey
(BipQfiée eC imprimée dans le xviii*' siècle.
BBOSsrRE, s. f. (iechnol.), coolear que les teinturiers en
jOR» appliquent a?ec la brosse.
IBOSWELLIE DENTELiE, S. î.{botan.)fp\diûieùesGTinde8''
odes, qui fournit le véritable cocens.
BBOTÉAS {mylhoi.)y ils de Vulcain et de Minerve ; se voyant
■ objet de risée pour tous à cause de sa laâdeur, il se précipita
ns le feu. — Brotêas, Tnn des (ils de Tantale, auquel on at-
Émaii la statue de la mère des dieux sbt le rocher de Goddi-
os près de Magnésie. — Deux autres Brotéas combattirent
a poor Persée, contre les partisans de Phinée, Tautre pour
lésée et Pirithods. Ils furent tués, le premier par Phinée, le
mmd par le centaure Grynée.
BBOTÈBE, s. f. (botan.), sorte de plante qui croit naturelle-
xot i la Nouvelle-Espagne.
BBOTiEB (Gabriel), né à Tannay (Nièvre 1 le 5 septembre
7S3, entra chez les jésuites, fut bibliothécaire au collège Louis-
î-Grand , et, après la suppression de cet ordre, s'occupa en-
ièrement de littérature. Membre de Tacadémie des oelles-
îttres, il mourut à Paris le 12 février 1789. On a de lui :
hamen de l'Apologie de F abbé de Prades, 1753, in-S». — •
*(mclusion€i ex universa Iheologia, 1754, in-4". — Traité des
\(mnaie$ romaines, grecques et hébraïques, comparées avec les
wnnaies de France, 1760, in-4«. — Vie de Vabbé de la Caille,
n lalio , Paris, 1765, in-4'>, imprimée à la tète du Cmlum aus-
raie stelliferum, — Corn. Tacili Opéra, recognovil, emenda-
it, supplevit , explevit, etc. y Paris, 1771, 4 vol. in-4°, et 1776,
vol. ifi-IS. — C. Plinii seeundi Uisi. nalurat. , etc., Paris,
Tï9, 6 vol. in-12 , avec notes. — Mémoires du LevanI, 1780,
a-S*». — Edition du poëme des Jardins , du P. Rapin , avec
«les. Paris, 1780, in-12. — Une édition des Fables de Phèdre,
vec notes, Paris, 1783, in-12. — Une édition du Pluiarqne
rAnyot^avecde Vauvilliers, Paris, 1783 et suiv., 22 voL io-8'';
flgineotée par M. Clavier, Paris, 1801, 25 vol. in-8^ » Trois
nvres posthumes publiées par son neveu , savoir : OEuvres
Wfv/ej de la Rochefoucauld avec observations , 1789, in-8*'.
-Paroles mémorables y 1790, in-8*>. — Masmel d'Epictèie,
Mrellement traduit du grec, précédé d'BB Discours sur la vis
I àiMoroitf d'Epictéte, Paris, an ii.
BnmEB ( André-Chables ) , neveu du précédent, né en
751 à Tanna Y ( Nièvre) , étudia à Paris au coll^^ Sainte-Barbe,
I embrassa 1 état ecclésiastique. Il professa les mathématiques
Técolc militaire de Paris, s occupa de littérature et de botani-
uf, demeura étranger k la révolution , mais se trouva compro-
tis dans une conspiration en faveur des Bourbons, avec La-
iHe, Heumois et Divcrne de Presle. Arrêtés tous trois et
••doits devant une commission militaire, tIs lurent condamnés
tnort, peine que le gouvernement commua en une captivité
t cinq années. Déporté ensuite le 4 septembre 17117 à f^nna-
»ri par le directoire, Brotier mourut le 15 septembre 1798.
tatraTaillé à V Année littéraire, et a achevé avec Vauvilliers
Wition du Plutarque d'Amyot , commencée par Gabriel Bro-
«T, son oncle. — lia dirijge aussi l'édition du Théâtre des
^tes, Paris, 1785, 13 vol. in-8**, à laquelle il a fourni fa tra-
wtion d* Aristophane, Il a traduit encore Piaule, ouvrage non
oblic.
BROTULE {hist. nat,)y poisson de Tordre des malacoptéry-
ieos de Cuvier, dont le caractère est d* avoir la dorsale, ranale
l U caudale réunies en pointe. La brotule habite les Antilles.
BBOC(r. FeVDEAL).
BMr [tschnol). Cest ainsi qu*on nomn>e la coque verte de
\ noix dans l'usage qu*en font les teinturiers , les tourneurs et
EiiDennisiers. Ces deux derniers s*en servent pour donner aux
em blancs la couleur du buis. Les distillateurs en composent
B ratalja assez estimé.
BBotJAGB (ffroa^'um) {géogr.), petite et forte ville maritime
e Pannenne province de Saintonge (aujourd'hui département de
I Charente-Inférieure. Cette ville, située vis4-vis de Tlle d'Olé-
Mi> fut fondée en 1555 par Jaoc|ues de Pons . el considérable-
>att agrandie dans le siècle suivant par Richelieu , qui la fit
irtovrer de fortifications importantes , et y fit construire un
,^P^ ^ un arsenal et des magasins innoenses. On y plaça un
>^ d*amirauté et un bureau des fermes. Mais rinsalabrité du
KoNt fit transporter en 1730 toos ces établissements à Ma-
renoes. Depuis , Bronage a perdu une grande partie de son
importance. Sa population n'est plus maintenant que de 800 ha-
bitants. Cette ville a donné son nom à un canal entrepris en
1782 , dans le but de dessécher les marais des environs de
RodKfort, et rendu navigable en 1807.
iàKOVKQ^K\%{BroagiensistTaclus] (g(fO|^r.), petite contrée de
l'ancienne Saintonge, démembréedu gouvernement militaire de
cette province, sous le ministère du cardinal de Richelieu, pour
être rcunieà celui de l'Aunis.
BBOUAlLLES, S. f. pi. [art. cul.), intestins de volailles ou
de poissons que l'on vide pour les apprêter.
BBOiJALLE,s. f. {f>otan.), genre de plantes de la famille
des personnées.
BBOUABD (Etiexne, BARON), lieutenant général né à Vire
(Calvados ) , se destina d*abord au barreau , et il plaidait déjà
avec une certaine distinction lorsque la révolution éclata. Les
événements politiques le forcèrent à abandonner l'étude des
lois. Un des premiers il s'enrôla dans un bataillon de volontaires
où il devint promptement capitaine. Son courage, son sang-
froid le firent remarquer du général en chef de rcxpédition
d'Egypte. Napoléon , appréciateur des hommes de mérite , l'en-
voya à Malte en qualité de chef d'état-raajor. Les Maltais s'étani
révoltés après la ruine désastreuse de notre flotte à Aboukir,
Brouard marcha contre les insurgés, les chassa de la ville, et
sauva la garnison gravement compromise par la faute et rin*
curie du coinmandant de cette place importante. Ce fut à cette
occasion qu'il fit publier un Mémoire dans lequel il démontre
que la dilapidation des vivres amena une disette qui fut l'unique
cause de la reddition de Malte, imprenable par les armes.
Brouard quitta cette ville pour s'embarquer à bord du vaisseau
le Guillaume Tell, sous les ordres du contre-amiral Decrès, qui
lui adressa des éloges publics pour sa part active dans les divers
engagements qu'eut a soutenir le vaisseau amiral contre les
Anglais. Les brillantes capacités de Brouard le maintinrent au
premier rang pendant les campagnes d'Italie , de P<)logne , de
Russie. Charge par l'empereur de garder la tête du pont du
Bug, il 3r perdit Tœil gauche d'un coup de biscaîen. Il fut ré-
compensé pendant les cent jours par le grade de lieutenant
fénéral et le titre de baron. La ville de Nantes le nomma député
la chambre des représentants. Depuis la restauration il quitta
la vie politique, et mourut en 1855. L.
BBOUAS, s. m. brouillard (Boiste).
bbocaijt(Jean), en latin Brevalius, médecin et chimiste,
vivait à la fin du xvi'' siècle et au commencement du xvii*.
Ses ouvrages font voir qu'il voyagea dans les Pays-Bas. Il recon-
nut le premier que toutes les substances alimentaires contien-
nent un principe alcoolique, et qu'on peut par conséquent en
extraire de l'eau-de-vie. 11 employait pour ses expériences un
fourneau économique, qui servait en outre aux usages doniesti-
queset chauffait Tappartenient. Il mourut avant de faire im-
primer ses manuscrits. Jean Balesdens (F. ce nom) publia l'ou-
vrage principal de Brouaut : Traité de Veau-de-vie ou Anato-
mie théorique el pratique du vtn, divisé en trois livres, Paris,
1646 , in-4", figures, rare et curieux. L'auteur y indique de
très-bons procédés pour faire leau-de-vie, pour composer
d'excellentes liqueurs; et, en opposition avec beaucoup de
médecins, conseille Tusage, mais modéré, de Teau-de-vie. « J'ai
connu , dit-il , un homme qui , pour en avoir bu tous les jours,
a vécu par delà cent ans, sans avoir éprouvé jamais de maladies
ni d'infirmités. » Brouaut, dans ce traité, parle d'un autre de ses
ouvt'agcs, sinon de deux; il le cited'al)ord suus ce titre : VEsprit
du monde , et plus bas sous cet autre : ïEspril de vie.
BEOUCHIEE ( Jean ) , né à Troyes vers 1490 , vint dès sa
jeunesse à Paris, où il exerça l'état de correcteur dans l'impri-
merie de Badius et de Coiines. Il cultivait en même temps les
belles-lettres , el on lui doit quelques commentaires et des
poésies recoomiandables, dont lédition la plus complète est
celle de 1534 , in-8°. Gruter en a inséré des extraits dans ses
Deliciœ poetarum Gallorum.
BBOUGHOBST (F. BbOIKCHOBST).
BBorcoiJi.ÉCAS , s. m. être chimérique et fabuleux
(F. Vampibe).
BBOUB (PiEKBE DE LA), évèque de Mirepoîx (Anégc), ne
àToBlouse en 1643, dut son élévation à répiscopat au talent
qu'il déploya dans la chaire évangélique. Il fit de gramls €t
louables efforts pour réunir les protestants, et fut en correspon-
dance avec Bossuet sur les movens d'opéreç leur conversion ; il
se réunit aussi aux évèqnes de Montpellier, de Sens et de Bou-
logne pour af^eler de la bulle Umgenitus, Ce prélat mourut
BROUBTTE.
en I7*i0 k Bcllcstal, village de son diocèse, après une vie d'une
piélé et d*unc bienfaisance exemplaires. — Bboue ( Claude
de la), jésuite, a écrit une Histoire de J.-F. Régis, Puy-de-
Dôme, 1650. — Broue (François-Antoine de la) , baron de
Vareiiles, officier d'artillerie, a public un Tabiiau historique et
chronologique du corps royal de V artillerie , 1763, in-12. —
Droite (Salomon de la) est auteur d*nn ouvrage assez estimé,
connu sous le titre de : le Cavalier français, Paris, 1602,
in-folio.
BROCÉE, s. f. bruine, brouillard ; pluie légère et subite,
mais de courte durée.
BROUERics (Daniel), ministre du saint Evangile dans le
XVII** siècle, d abord à llelvoelsluysen Hollande, et ensuite aux
Indes orientales dans les possessions de la compagnie hollan-
daise, a traduit en malais la Genèse et le Nouveau Testament.
Cette traduction fut imprimée aux frais de la compagnie, avec
la version bollandaise, en un volume in-4<», Amsterdam , 1662.
Le Nouveau Testament parut ibid., 1668, in-8®. Il est à regretter
qu'on ait employé, pour le malais comme pour le hollandais, des
caractères européens , qui ne sauraient bien exprimer les sons
de la langue malaise, et partant qui ne peuvent rendre le sens
que très-uuparfaitement.
BROUERICS , VAN NYEDEK OU DE MIDEK (MATTHIEU),
issu d'une famille noble de Suède, naquit en 1667, probable-
ment à Amsterdam où son frère habitait. La jurisprudence
était le principal objet de ses études , mais il doimait tous ses
loisirs à l'étude des lettres savantes et [des antiquités. Ou a de
loi une dissertation fort érudite : De populorum veterum ac
recentiorum adorationibus , Amsterdam, 1715, in-12, flg.
Cette dissertation , où la matière est à peu près épuisée, a été
réimprimée dans le deuxième volume du Supplément aux
Antiquités grecques et romaines par Poloni. Mrouerius avait
le projet de donner un traité De hastis et facibus; un autre.
De dis nlatis et adoptione veterum; et des CoUectanea de tn-
seriptionibus, où il devait traiter des inscriptions latines en vers.
Nous ne croyons pas qu'aucun de ces ouvrages ait été publié. 11
est auteur de la continuation du Théâtre des Provinces-Unies ,
de Halma , dans l'édition de 1725, 2 vol. in-folio; et de 1727 à
1733, il a publié, en société avec Leiong, Kabinet van Neder-
lansche, etc. (c'est-à-dire le Cabinet des antiquités des Pays-
Bas et de Clèves, etc.), 6 parties ïn-V. Il est mort en 1735.
BRotES, UROET, BROUET, BRU {vieux moU), grosse
confiture de poires ou de pommes, espèce de raisiné;jus, sauce
de viande bouillie ; brod'mm.
A bien se gart quVlle ne mouille
Ses dois es 6rouei jusqu*as jointes.
Ne quelle n*u pas le» lèvres ointes
De sou|)e U'aos, ne de cher crasse.
Roman de la Rosé.
BROUET , espèce de bouillon au lait ou au sucre. Il ne se dit
guère que dans les locutions maintenant peu usitées, Lebrouet
(te l'accouchée f Le brouet de la mariée, — Brouet se dit
quelquefois par mépris d'un mauvais ragoût. Fi , c'est du
brouet,
BROUET NOIR (litlérat,). En littérature et philosophie et
en politique , l'allusion si souvent répétée au brouet noir des
Spartiates sert de thème, encore de nos jours, pour exalter les
mœurs rigides de ce peuple ou plutôt de cette famille de guer-
riers qui illustra la Grèce autant par ses exploits que par ses
institutions. Au dire du savant Meursius , tirant ses conjectures
â cetégard d'Athénée, ce mets devait se composer de chair de
porc, de vinaigre et de sel.Cicéron rapporte agréablement, dans
ses Questions Tusculanes, que Denys, tyran de Sicile, ayant eu
Cinde envie de goûter du brouet noir, fit venir tout exprès de
cédémone un cuisinier qui lui en apprêta. Le ragoût fut
déclaré détestable par le tyran, a C'est, lui dit alors le cuisi-
nier, qu'il y manque un assaisonnement. — Lequel? — Les fa-
ciles de la chasse, les courses sur le rivage de TEurotas la
faim en un mot et la soif des I^cédéraoniens. '
BROUETTE (blanchisserie). C'est un instrament de bois a
deux [lieds , à deux bras ou manches , et terminé à l'autre
extrémité par nue petite roue montée sur un boulon de fer en
travers, et arrêté à chaque bout dans la principale pièce, qui est
a la brouette ce que les limons sont à une charrette. Les
brouettes de blanchisserie sont à plat , sans aucun bord , et ser-
vent à transporter la cire en rubans dans des mannes» de la
(464)
BROUGHTON.
baignoire aux toiles, et des toiles dans la chaiidièRii>i.
gasin. ■"
BROUETTE , espèce de voiture publique pour anepenw
et qui différait des chaises à porteurseo ce qu'elle ami d»
roues et un petit brancard dans lequel se mettait ïham^
cheval. La brouette , appelée aussi vinaigrette , aiait elr k
ventée sur la fin du xvir siècle, et éuit d'an usage asinin,
qiient avant la révolution , dont un des bienfaits acié depr*.
crire un moyen de transpnort aussi incommode pour le y^-,
que dégradant pour le voitureur. L'anecdote soinnleprtiifr
combien la marche des brouettes était lente et pénible. Fi».*
fils, fameux comédien-bouffon , en avait pris une au ut^
du Marais pour se rendre à la Comédie. Il faisait Irè^wa
temps, et le pavé était glissant et crotté. PoiisoQ fo^p
riieure avançait plus vite que sa voiture, et craignaDtbrnK
ches du ré^sseur, demande au brouetteur pourquoi il ae w.
che pas mieux. « C'est, répond le malheureux, que je aaia
de pousseur. » — et Tu es un franc animal de ne pas ne \m
dit plus tôt, s'écrie alors Poisson; il y a une heure que ien
arrivé. » Puis, sortant de la brouette, il se mitdfrrftfejp».
ser de toutes ses forces. Il arrive ainsi à la porte de la CÔarét,
assez vite il est vrai , mais crotté çt mouillé comme qd hek
— Pour être juste, disons cependant que maintes fois, en i»»,
en omnibus , nous nous sommes senti l'envie de poostpr ^
derrière.
BROUETTE , s. f. petit cbâssis coulant sur leqari la
lustreurs mettent un poêle de tôle pour faire «cher h
étoffes.
BROUETTER , v. a. transporter dans une brouCUt.lwwt-
1er de la terre, du sable. — Il signifie aussi , mena àtu «v
petite chaise à deux roues. Se faire brouetter pur UvSk.'
Brouetté, ée, participe. ,
BROUETTEUR, S. m. cclui qui traînait les bitneUa -•
place , ou vinaigrettes, dans lesquelles on se faisait voilnrep
la ville.
BROUETTIER, S. m. celui qui transporte des pierre.»
terres ou d'autres fardeaux dans une brouette.
BROUGHTON {géogr.). Deux groupes d'Iles sont ainsi iH»
du nom de celui qui les a découvertes; mais un seol|Nrt(^
ciellement cette dénomination, qui lui fut imposée par V»»
ver, sur la fin de son voyage de circumnavigation ewofc^
1790-95. Ce groupe est situé sur la côleocddenlalcderAae»'
que septentrionale , au nord du détroit de Fuca, soos If >«
de latitude. Il comprend quelques petites Iles désertes, •!<**'
de roches et des rochers qui n ont aucune importance. Br#
ton , commandant le vaisseau le Chatam dans l'eipêditM »
Vancouver, les avait aperçus pendant une reconnai*«i» *
la côte ; mais rien ne pourrait éublir qu'il les ait tus le pï«*
-^ Le second groupe, qui n'a dû le nom de Brouçbloo ip*»
géographes, a été plus justement nommé. Il estsilueif'J*
la Nouvelle-Zélande, dans l'Océan Pacifique, soos le 4^*^*
latitude sud et le 180» de lonsitude, 6« au nord (h P*
antipode de Paris. Il comprend les lies Chatam, Cont^
Pilt, des Deux Sœurs, et un grand nombre dllots diss^a»»**
Tentour. Broiighton, séparé de Vancouvert paf une teof*
aborda à l'Ile ChaUm , et cloua à un arbre pr»<ï***P^Î
morceau de plomb sur lequel était écrit : le Chatam, km *;
Majesté Britannique, le lieuUnani WiUiam Robert Mf'W
Ion commandant, le 29 novembre 1791. Il Iroon cfii*
couverte d'une brillante végétation et habitée; mais il Wi*
mal reçu par les insulaires, et obligé de faire usage àt^^^
à feu pour réprimer leurs dispositions hostiles. Ces v^
sont de moj^enne stature, bien' proportionnés, <P^*^ÏJ^
un léger excès d*embonpoint, et fort robustes, llsonll»*^
et la barbe noirs, et il ne parait pas qu'ils les ^^P^^'JJî
Les cheveux des jeunes cens, relevés en touffes au s^^"""**^
tête, étaient entremêlés de plumes blanches et noires, u^
de leur peau est le brun foncé; leur physionomie «*l do*''
ne sont ps tatoués. Une peau de veau marin ou une wi^
stir les épaules est leur seul vêtement. Ils s'eutortiltort «T
du corps leurs filets de pêche et leurs lignes qui s^ol»^
très-beau chanvre. Broughton, ayant tué un de ces D*j^
d'un coup de fusil , n'osa pénétrer dans l'Ile, dont il » ***
reconnaître les côtes. ^w
BROUGHTON (Hugues), théolopeo anglais "«•jl^^ji
le Shropshire , vint à Londres où il se fit des p<rtgr^i
ennemis par ses opinions singulières en matière ^^V^
surtout par ses prédications. Irrité des obstacles qQp*|V|
dta de tous c6t6 , il qnitU l'Angleterre, vint ««jjf*"^
il reçut un meilleur accueil, oléiiie de quelques piw»
EROUttHTON.
( 4^)
BROriLLARD.
lufs, fat longtemps pasteur à Middelbourg, et retoama mourir
uns sa patrie en 1612. La pJus (grande partie de ses ouvrages
icnts en anglais et en latin ont été imprimés à Londres en 1662
ji 1 ?ol. in-ibl.
BBOIJGHTON (RICHARD), natif de Great Stuklev» dans le
omtéde Hundington, d*une famille originaire de la province
te Lancastre, fut envoyé très-jeune au collège anglais de
leims, où il Ot d'excellentes études, et s'appliqua surtout à
elle de la langue hébraïque et des antiquités de la Grande-
trriagne. Ayant été ordonné prêtre en 1595, il revint comme
lissionnaire en Angleterre. Il s*y consacra tout entier à son
ainistère et à la recherche des antiquités. Pour se livrer plus
idlement à ses recherches, il se Oxa à Oxford , en se donnant
Dor un étranger. Il devint vicaire général de Smith, évéque de
balcédoine, vicaire apostolique en Angleterre. Broughton
lourut en 1654, après quarante-deux ans de mission. Ses ou-
'âges sont plus recommandables par l'érudition que par le
y le : 1** Hùloire eeeiétiaslique delà Grande-Bretagne , depuis
\ MÙêaneede Jésut^Chriit jusqu'à la conversion dei Saœons
n anglais). Douai, 1655, in-lol. ; idem, Londres, 1051 , in-fol.;
*MonasUcum BrOannicum, etc. (en anglais), Londres, 1615,
!-«• ; 3*> Jugement des temps apostoliques sur les trente-neuf
'lieles de la confession de la foi anglicane^ Douai, 1652,
ra» ; à*" EpHre apologétique , ou Réponse au liwe où ton pré-
nd prouver que les catholiques ne sont pas des sujets fidèles;
Continuation de l'apologie des catholiques, tirée des auteurs
"otestants.
BiouGHTON (Thomas), savant théologien anglais, né à
Mïdres en 1704, fut élevé à Eton et à Cambridge, et occupa
ins TEglise plusieurs bénéûces lucratifs. Il joignait à des con-
issances très-étendues dans les sciences et dans les langues
lelque talent pour la poésie. Son goût pour la musique le
I particulièrement avec Haendel, auquel il a fourni les paroles
plusieurs de ses compositions. Il mourut en 1774, âgé de
ixante et onze ans. Il est principalement connu comme un des
emiers auteurs de la Biographia Britannica, On remarque
rmi ses autres ouvrages : l° le Christianisme distinct de la
^ûm naturelle, en trois parties , en réponse au livre de Ten-
I, intitulé : le Christianisme autsi ancien que le monde;
BibHofheca historica sacra. Dictionnaire historique de toutes
' religions, depuis la création du monde jusque nos jours,
W, 2 vol. in-fol. ; 3° Coup d'œil sur l'avenir ^ en quatre dis-
talions , etc. Il * publié en outre quelques traductions et
iné des éditions de différents ouvrages anglais.
IROCGHTON (GriLLAUME-RoBERT), navigateur anglais,
I de la branche cadette de la famille de ce nom , naquit dans
comté de Strafford en 1765, s*embarqua dès 1774, fut fait
ioonier dans la ffuerre contre les Américains. Mais bientôt
do à la liberté, il passa dans TOcéan Atlantique, puis dans
Der des Indes sur I escadre de Tamiral Hugues. De retour en
gleterrc en 1784, il mérita par un service constant et zélé le
imandementdu Chalam, brick de guerre qui lui fut conOé
1790. Il accompagna Vancouver, et prit part aux travaux de
pédition mémorable qui fil connaître la véritable forme de
ôte nord-ouest der Amérique. En 1792, il remonta le fleuve
^ Colombie jusc^u'à une distance de cent vingt-cinq milles,
nnce suivante, il retourna en Angleterre et reçut le coni-
idement de la Providence, corvette de seize canons et de
l quinze bommesd*équipage. En 1795, il partit de Plymouth,
près avoir touché à Rio-Janeiro, il fit route à Test, eut con-
sance delà cùte méridionale de la terre Van-Diémen, relâ-
au port Stephens sur la côte orientale de la Nonvelle-Hol-
le , puis à Sidney , à Tahiti , à Ovaibi , à Mowi et à Ouabaou
s l'archipel des Sandwich. En mars 1796, il jeta l'ancre dans
de de Nootka, et reconnut ensuite toute la côte jusqu'à Mon-
f . Il eut connaissance deux mois après de la côte de Niphon,
Q Japon ; il reconnut la baie des Volcans et mouilla dans le
d'Endenno. Il passa ensuite près de Formose , et perdit sa
ette, sans one personne y périt, sur les brisants au nord de
Typinsan. Le 4 juin 1707 , il entra dans le fleuve de Canton
pourvut de vivres et de munitions auprès de la compagnie
aise, mouilla ensuite à Napachan et revint à Endermo;
s ATuir longé \es lies de la Corée, il arriva à Macao, et de là a
an , où il apprit sa nomination au grade de capitaine. Ne
mant |mis son vaisseau, il passa devant un conseil de guerre
it acquitté honorablement. Il fut obligé pourtant de revenir
n^kterre à ses frais et ne fut jamais remboursé. Plus tard
mnaiida U Batavia, la Pénélope, t Illustre, le Royal Sou-
f». En 1815» il fut nommé colonel des soldats de marine,
eralîer de Tordre du Bain. Ayant obtenu sa retraite , cet
pide Toyageor se retira à Florence, où il mourut le 13 mars
1821. On a de lui : Vo^ge of diseovery to the North Pacific
Océan, Londres, 1804, in-4<>, avec caries et figures, traduit en
allemand, en 1805, et en français sous ce titre : Voyages de dé^
couvertes dans la partie septentrionale de l'Océan Pacifique
pendant les années 1795 à 1798, Paris, 1807, 2 vol. in-8%
cartes et figures.
BROUGNÉE, 8. f. (tcrm. dépêche}, longue nasse, ou espèce
de filet en forme de nasse allongée.
BRODHAllA, s. m. bruit COU fus qui s'élève dans une assem-
blée nombreuse, dans une foule, et qui est un signe d'approba-
tion ou d'improbalion. Â cette tirade il s*est élevé de grands
brouhaha. Il est familier.
BROVi on BROUHI , S. m. (technol.), tuyau dont se servent
les éroailleurs uour soufller la flamme de la lampe sur lémail
qu'on veut fonare.
BROUI, IB, adj. (<^ron.ru<r), se dit des arbres dont les pousses
sont frappées parle nord-est.
BROUILLAMINI [arlvéter,)^ sorte d onguent pour les che-
vaux, mot composé par corruption de bol d Arménie.
BROUILLARD (méléor,), Parsonétymologie le brouillard est
ce qui brouille la vue; aussi applique-t-on ce mol à la couche
humide qui se forme sur des besicles très-froides quand on entre
dans une chambre chaude. Mais en général le brouillard est une
vapeur répandue dans l'air qui nous environne , et en assez
grande quantité pour affaiblir sensiblement la vue des objets. —
La cause générale des brouillards est aujourd'hui fort bien
connue; il suffit de se rappeler qu'à l'air libre l'eau entre tou-
jours en vapeur : seulement la quantité d'eau vaporisée dépend
de la température; si celle-ci s'élève, la quantité ae vapeur aug-
mente ; elle diminue si la température s'abaisse. Cela posé, .si
l'air est actuellement saturé d'humidité, c'est-à-dire s'il en
contient autant qu'il en peut contenir eu égard à sa tempéra-
ture présente, et que celle-ci vienne à diminuer, une partie
de la vapeur contenue dans l'air retournera immédiatement à
l'étal d'eau divisée en parties extrêmement fines et suspendues
dans l'air; c'est là le brouillard. — Ce brouillard se forme dans
des cas très-divers, dont voici quelques-uns : 1" Quand on (ail
le vide sous la machine pneumaliqde (F. ce mot), dès les pre-
miers coups de piston un brouillard apparaît dans le récipient;
c'est que la soustraction d'une quantité notable d'air cause un
abaissement sensible de température, et aussitôt l'eflct indiqué
se produit. — 2® Qu'un airéchaufl'é etimprégné d'humidité s é-
lève dans l'air en vertu de sa température, il se refroidira dans
les hautes régions de l'atmosphère qui sont toujours plus froides,
et Y abandonnera par conséquent une partie de son humidité :
le brouillard ainsi vu de loin prendra le nom de nuage, -—
30 Les puits, les caves, les é^outs fument souvent pendant l'hi-
ver: c'est qu'il en sort un air plus chaud que l'air ambiant; en
se mêlant avec lui, il se refroidit immédiatement ; la vapeur
qu'il contenait y est aussitôt condensée; elle devient visible et
forme un brouillard que nous nommons vapeur ou fumée, à
cause de son peu d'étendue. Le même effet a lieu lorsque nous
respirons dans un air froid : la colonne de fumée qui sort alors
de la bouche ou des narines indique le refroidissement rapide
de l'air expiré. — 4'' Un étang, une rivière frappés pendant le
jour par lesrayonsdu soleil émettaient des vapeurs qui n elaieot
pas visibles alors, la température de l'air étant assez élevée pour
qu'elles ne se condensassent pas ; mais que l'air se refroidisse
soit à la chute du jour, soit pendant la nuit, on par le mélange
d'un nouvel air plus froid , comme les eaux ne se refroidissent
pas aussi promptement, elles continuent d'émettre des vapeurs
qui deviennent aussitôt visibles; et Ton dit que les étangset les
rivières fument, en d'autres termes qu'elles se couvrent de
brouillards. I^ même explication convient aux plaines échauf-
fées pendant le jour et qui se couvrent souvent pendant la nuit de
vapeurs épaisses. — 5** Le mélange de deux courants d'air inéga-
lement chauds, si le plus chaud surtout est assez chargé d'hu-
midité pour être voisin de la saturation , suffira pour détei miner
la formation des vapeurs plus ou moins épaisses qu'on appellera
brouillard ou nuage, selon qu'elles seront autour ou loin de
nous. — 6*» Le contact d'un air chaud et humide avec un corps
froid suffitévidemment pour produire le même effet ; seulement
le brouillard qui se forme alors n'ayant lieu que dans la couche
d'air infiniment petite qui touche le corps froid, n'est pas per-
ceptible à la vue; cependant il existe, et l'on s'en aperçoit
bientôt; car l'eau , à mesure qu'elle se condense» se dépose sur
ce corps qui a déterminé la condensation; et on aperçoit de
petits globules d'eau qui ne tardent pas à se réunir et à former
une rosée abondante. •* On produit instantanément et ostensK
blement cet effet , lorsqu'on souffle pendant l'I^iver sur ^
^9
BROUILLARD. ( 466 )
carreaux de yilre qui n*onl guère que la lerapéralure exlérieure.
— Ces carreaux de vilre se couvrent souvent d'eau ou de givre
pendant la nuit , dans les chambres habitées et tenues chaudes
pendant le jour; c'est le même effet. L'air chaud, dans son mou-
Tcment va en se refroidissant déposer son humidité, comme le
fait l'air que nous expirons exprès sur des carreaux très-froids.
— Dans l'été, quand on apporte delà cave une bouteille qu'on
a eu soin de bien essuyer , au bout de peu de temps elle est
Goaverle d'une couche ae vapeur condensée; on peut l'essuyer
encore, la couche d'eau reparaîtra jusqu'à ce que l'équilibre de
température se soit à peu près établi entre la bouteille et l'air
qui renvironne. — Après une longue gelée, lorsqu'il arrive un
dégel, on voit natlre des goutlelelles, puis de grosses gouttes
d'eau , puis enfin des rigoles sur les corps qui ne sont pas assez
poreux pour les absorber, comme les portes, les fenêtres, les
rampes, les murs peints k l'huile; on dit alors que les murs
suent; nous sommes trompés par l'apparence : ce n'est pas une
«vfur des murs, c'est un dépôt fait par Tair chaud intérieur
q^i vient toucher des corps froids et se refroidir à leur con-
tact; et cela est si vrai que si ces corps sont suffisamment
froids, ce brouillard imperceptible qui se dépose en même
temps qu'il se forme, se congèle en se déposant, et les murs se
eouTrent alors de barbes de givre ou de gelée blanche (F. Givre,
Pluie, Grêle , etc.). — &tte théorie si simple et si complète
ne s'est pas, on le pense bien, rencontrée du premier coup;
^îe est due originairement à Leroy de Montpellier, dont les
expériences fort ingénieuses ont montré comment la vapeur
d'eau se comportait dans l'air; seulement il assimilait l'action
de l'air sur l'eau à celle d'un dissolvant chimique dont l'énergie
augmenterait avec la température ; nous verrons ( F. Calori-
que, Vapeurs) que ce dernier point de vue est tout à fait faux ;
mais le reste de son explication est au contraire fort juste, et
Leroy a le mérite d'avoir le premier donné sur ce point des
idées saines. — Avant lui les physiciens avaient recours à des pé-
titions de principes plus ou moins révoltantes; ils faisaient selon
le besoin du moment des suppositions que l'expérience devait
nécessairement renverser. Aristole, par exemple, avait fort
lûen remarqué [Météor., i, 9) que l'humidité de la terre échauf-
fée par les rayons du soleil ou par toute autre cause se porte en
haut y et que quand cette chaleur l'abandonne, soit qu'elle se
dissipe ou qu'elle s'éteigne , la vapeur se condense aussitôt ; il
avait aussi observé la fumée qui sort des puits par un temps
froid; ils fument, disait-il (Jlf^^^or., i, iO), par les vents du
nord plutôt que par ceux du midi. Mais fallait-il expliquer ces
phénomènes, il supposait que l'eau se formait de l'air réellement
et/natériellement , ou bien que les vents du nord éteignaient et
étouffaient la chaleur avant qu'une certaine quantité de vapeur
n'eût pu se rassembler (ibid.). — Rohant, qui nous représente
la physique du siècle de Louis XIV , supposait les brouillards
composés de particules aqueuses et de particules glacées , sans
dire comment elles se maintenaient ainsi mélangées entre elles ;
il croyait que le vent en les agglomérant ensemble les réduisait
en gouttelettes qui se précipitaient à terre, mais que surtout un
vent chaud hâtait cet effet , parce qu'il faisait fondre les particu-
1 — 1»^^^. /m...^ — é ... «K ^., »é ^,..y — Eu égard à la
erreurs n'est que
, . jdede l'esprit hu-
main, elle est sans doute de la plus haute utilité, en ce qu'elle
nous montre comment à force de patience, d'attention, de com-
paraisons de mieux en mieux faites, on est parvenu à se faire
enfin des idées justes et vraies des principaux météores.
B. JCLLIEIf.
BROUILLARD, 8. m. (çromm.) , se dit par allusion, comme
dans celte phrase , N'y voir qu'à travers un brouillard , avoir
la vue extrêmement affaiblie , n'apercevoir les objets qu'avec
peine, et comme si on les voyait à travers un épais brouillard.
<— Figurément et familièrement , Je n'y voi$ que du brouil-
iard , je n'y démêle rien , je n'y comprends rien— Figurément,
Vnesprilplein débrouillarde, se dit d'un homme dont l'esprit
n'est pas net, dont les idées sont confuses. — Proverbialement
et figurément, 1% rente établie. Une créance hypothéquée sur
les brouillards delà Seine, se dit, par plaisanterie, d'une rente
on d'une créance dont rien n'assure le payement. — Adjective-
ment, Papier brouillard, sorte de papier non collé, et ordi-
nairement de couleur grise, qu'on emploie à différents usages,
comme à filtrer quelque liquide , à sécher l'encre d'une écriture
fraîche. Une main de papier brouillard.
BROUILLARD (comm. ). On donne ce nom aulivre sur lequel on
prend note des ventes, des achats, des payements, des recettes,
et y en un mot, de toutes les affaires au fur et à mesure qu'on
les conclut. C'est au moyen du brouillard, qu'on appelle en-
BROinSSURE.
core main courante on prima nota, qu'on porte ces Aàmic
les livres auxiliaires et sur le journal. Ce livre ni h^
comme le journal. Il a en marge une petite colonne dow m-
quer dans quel folio du journal se trouve l'aflaire dont il h
question, et deux colonnes sur la gauche pour les sommo;.
colonne intérieure pour les sommes partielles, et b coionorii.
térieure pour le total.
BRoriLLE, s. f. brouillerie. Il y a de la brtmUkétnt*
ménage. Il est familier.
BROUILLE, s. f. {botan.), nom vulgaire de la fétuqwfi^
tante, donton mange les graines en Pologne.— On nomMai
Brouille blanche une espèce de renoncule qui croît dans Tai
BROUILLÉ, ÉE, adj. En term. de jardinier, on ditqir*
fleur est brouillée, lorsqu'elle ne s'est pas développée do» u-
nière avantageuse.
BROUILLEMENT, S. m. mélange, confusion. H fstfamihfT
BROUILLER, V. a. (gramm.), mettre pêle-roéle, œrtfr h
brouillé tous ses papiers. — Brouiller du vin, tmww
tonneau, une bouteille de vin, en sorte que la lied lesédnc
se mêlent avec la liqueur. — Fiçurément et (âmilièmn
Brouiller le Uint, causer une légère altération dans If n*»»
du visage. Ce mouvement de bile a su fi pour luibrmtl/t^
teint. — Brooiller signifie , figurément et famittèmn
mettre de la confusion , du désordre dans les aBaires m te
les idées. Brouiller les affaires. — Fièrement et Éwilitff-
ment, Brouiller les cartes, chercher a mettre do IroiWf.i
embrouiller les affaires. — Familièrement, Br(mairé»fs-
pier, écrire des choses inutiles ou ridicules. -Iwciuii
signifie , figurément , mettre la désunion , la ni«rtrit»|tw
entre des personnes qui vivaient bien ensemble. ^'••^^
amif. _ Figurément et familièrement, CethommtAhmé
avec le bon sens, il n'est pas raisonnable, il est tttnrwpi
Il est brouillé avec l'argent comptant, il n'a poiDld>r|*
ou il ne sait pas en garder. — Biiouillbi s'empkw ■•
avec le pronom personnel. Les affaires se br<miUe^*t^
côtés. Le temps se brouille, le ael se couvre de DKp>
brouiller en parlant, s'embarrasser, se troubler en pin*
Familièrement, Se brouiller avec la jusUee, 5'«P«"J
poursuites de la justice pour quelques méfaits. --^woctt»
se dit quelquefois absolument, et signifie alors, w»"*®**
avec confusion, par ignorance, par maladresse ou pw"»»
C'est un homme qui n'a ni rèqle, ni ordre dont l tmn:^^
fait que brouiller. Ce sens est familier. — Biociui, aF
ticipe. ^ ^, „.Ac
BROUILLER, V. a. En term. de manège, «««*'* "T!
hors d'état de bien manier, ce qui arrive toujours par U i*^
celui qui le monte.
BROUILLERIE, S. f. (gramm.), désunion, mésinWten^
dissension. // est survenu une brouillerie entre m.
BROUlLLON,ONNE.adi.(9ramm.].qnimel,aai»plirt'»
Ire le trouble et la confusion dans les affaires. ^^'*J*""^
brouillon. Il se prend aussi substantivement. pi»»»'"'.
Ion. — C'est un brouillon, se dit quelquefois d'un boç^
embrouille les affaires par ignorance, étourdeneoo nu^^
ou bien encore d'un homme qui manque de neuw «^^
idées, et qui s'embrouille dans les discours. Ce/owa"
brouillon qui gâU les meilleures causes.
BROUILLON, s. m. ce qu'on écrit d'abord, ce qa«^
sur le papier, pour le mettre ensuite au net, «^ '«.Cru,;
sur lequel on a écrit le brouillon. // écrit sans {(^^^'triê:'
Ion. 11 se dit aussi, dans la tenue des livres, de ce (poor
plus ordinairement brouillard. .
BROUIN (mythol.) est la divinité s^PT^e, selon ^PJ»^
secte des banians, qui prohibe le «wnaç et qwp^j^
feclation de chasteté jusqu'à ne pas souffrir f ^^,
femme. Brouin a créé le monde. Il est tout ^^\^.
œil ne pourrait soutenir sa vue, aucune >"»»«« °;y^>
convenir. 11 s'est fait représenter sur la ^ ïTVJ^r
Blutôt il s'est incarné sous les traits de <» w^*°v^ -ir
lieu , que la secte révère presque à l'égal de Uroawtr
même semble n'être que Brahm.
BROUINE, S. f. (F. BrUIXE).
BROUIR
les product
des arbres, v.^. ^- ^^..-. , , ^^ ^^
blanche, a broui jusqu'aux feuilles des ar^r^
wktikipe. Feuilles brouies. ^^gm^f
BROUissuRE, S. f. [écon. rust.), <J<«»JîgX
cause aux fleurs, aux premiers bourgeons des vm^
BBOUilSAIS. ( 467 )
BiouKHUsivs (Jean) (F. Broeehuisen).
BROCLLEUR, S. m. {vieux mot)f charlatan, brouillon, re-
Quant, intrigant, tracassier.
BROINCKER OU BROUXKER (GUILLAUME), né en 1620, Ct
réc en 1615 vicomte de Castlc-Lyons en Irlande, se distingua
ar ses connaissances matliêmatiques. Attaché à la cause de
Ibarles V^, il fut un des nobles qui signèrent la fameuse décla-
"ation publiée en avril 1660, et par laquelle le général Monk
tait reconnu comme le restaurateur des lois et des privilèges
le la nation. Après le rétablissement de la royauté, il occupa
es places de cbaucelier de la reine Catherine, de garde du
rand sceau, de commissaire de la marine et de directeur de
liùpital Sainte-Catherine. Il était du nombre des savants dont
I reunion forma ensuite la société royale. Lors de Tinslitution
le celte société par Charles II, il en fut nommé président, et
ontioua de l'être pendant quinze ans, par des élections renou-
elées chaque année. On trouvera dans les Transactions philo-
op^tgu^f quelques écrits de Brouncker, notamment des Expé-
unces sur le recul des armes à feu, et Papier algébrique sur
I quadrature de l'hyperbole, qui est le premier écrit que
on connaisse sur ce sujet. On a aussi de lui une traduction
Q^iabe du traité de Descartes, intitulé Musicm compendium,
aDliée en 1653, sous le nom du traducteur, et des lettres du
)cleur Wallis, sur des sujets mathématiques, publiées par ce
vant dans son Commercium epistolicum, Oxford, 1658, in-4«.
rouncker mourut à Westminster en 1684.
BROUSSAiLLES(icoit.rufl.), mauvais boisquiprofite peu, tel
le haies, buissons, ronces, épines, bruyères, etc. on a dit autre-
is broiêuilles ; mais, quoique le Dictionnaire de Trévoux dise
le le bd usage est pour celte dernière forme, celle de brous-
Mes a prévalu depuis. Quant à létymologie de ce mot, Du-
iDge la trouve dans bruscia, que l'on a employé avec la même
xypiioD, dans la basse latinité; mais il est beaucoup plus
àtionnel de U demander au grec ^oirxiiv, brouter, auquel se
ipporlent également les mots brout et bouteilles, etc. ( V. le
lût Brut et ses dérivés).
BBOUSSAIS.
istingua par sa facilité et une constante application ; il Gt de
onnes humanités, et contracta pour les classiques latins un
9ûl qu'il conserva, dit-on, jusqu'à la un de sa vie. — Brous-
us, ayant terminé ses études, partit comme volontaire en 1792,
devint bientôt sergent. Mais une maladie le força à revenir
ms sa famille; et, lorsqu'il fut rétabli, il entra dans le service
• santé de TbôpiUl de Saint-Malo. Quelque temps après, il
issa à Brest, où il apprit Tanatomie sous MM. Billard ct
iirrt. Ce fut alors que se décida sa vocation médicale. Il tra-
lilla avec ardeur, se fit recevoir officier de santé; et, après
I Toyagc de courte durée dans la marine marchande, il fut
wimé médecin de deuxième classe. Il se maria en 1795 ;
ais ce nouvel état ne le détourna point de prendre du service,
qualité de chirurgien, dans la marine militaire. Il revint
core à Saint-Malo, et fut attaché pendant quelque temps
riiùpital , où les principales maladies qu'il eut à observer
rent des typhus et des affections scorbutiques. Il vint à Paris
1799; il y mena une vie simple et laborieuse, ce qui ne
mpécha cependant pas de contracter des dettes qu'il ne put
y«r que plusieurs années après, lorsqu'il vendit son Histoire
» phiegmasies chroniques. Ce fut à cette époque qu'il fit
nnaissance avec Bichat , dont il cultiva ramilié jusqu'à la
M de celui-ci, arrivée en 1802. — Le 5 frimaire an xi
% novembre 1802), Broussais se fit recevoir docteur, et prit
or sujet de thèse : la Fièvre hectique considérée comme dé-
•danie d'une lésion d'action des différents systèmes sans vice
fam^fue. Il fit imprimer cette th& en 1805; et deux ans
rés I avoir soutenue, il prit du service dans l'armée. Il par-
iml saccessivement , en qualité de médecin militaire, la
Igiqae, la Hollande, rAnIriche et l'IUlie. Il revint à Paris
1808, et y publia son Histoire des phiegmasies chroniques,
B nous venons de dter, et q^i fut réimprimée quatre fois.
Broassais fit la campagne d'Espagne en qualité ne médedn
ndpal ; ct josqu'en 1815, malgré quelques Mémoires de
fHoiogif publiés par lui , l'activité du service miliuire et
nnlUplidté des événements le tinrent en quelque sorte en
enre. Celte raéme année 1815, M. Desgenettes, médecin de
"mëe d'Egypte et premier professeur du Val-de-Grâce , le
nommer second professeur; et on rapporte qu'il se glorifia
w la suite d'avoir pressenti son génie et de lui avoir ouvert
contre les dangereuses erreurs dans lesquelles il tomba I —
Outre sa clinique du Val-de-(irâce, Broussais institua, rue du
Foin , des réunions qui furent le prélude des célèbres cours de
la rue des Grès. De bonne heure l'affluence fut grande à ses
leçons, tant à cause de la nouveauté de ses vues que de l'ori-
ginalité de son talent, et de la manière audacieuse et violente
dont il se posait en face de la faculté. — En 1810, il publia son
ouvrage de VExamen de la doctrine médicale généralement
adoptée, qui fut un coup de foudre, et qui est, au dire d^
hommes habiles dans la matière, sa plus belle œuvre. Cet ou-
vrage obtint plusieurs éditions : la aeuxième parut en 1821,
sous le litre d'Examen des systèmes de nosologie , précédé de
propositions renfermant la substance de la médecine physioto^
gigue; la troisième édition, en 4 vol. in-8o, parut de 1829 à
1834. — Broussais continua la guerre par ses leçons, par la
publication, en 1821, de son Traité de physiologie appliquée
à la pathologie, dont il donna une deuxième édition en 1834;
par celle de l'ouvrage intitulé : De la théorie médicale dite
pathologique; par ses Annales de la médecine physiologique,
créées en 1822. — Mais en 1828 le monde médical et philo-
sophique retentit tout à coup d'une étonnante nouvelle. Dans
son livre intitulé : De l'Irritation et de la Folie, le docteur re-
prenait la question des rapports du physique et du moral laissée
par Cabanis (F. son article), et osait relever l'étendard du nw-
térialisme depuis longtemps abattu. La verve insultante avec
laquelle l'auteur traitait les chefs de l'école philosophique do-
minante appela l'attention sur ce livre, qui était cependant
incapable de la fixer comme œuvre scientifique. — Plusieurs
critiques s'élevèrent contre ce monstrueux ouvrage, et Brous-
sais lança en 1829 une Réponse aux critiques du livre de
l'Irritation et de la Folie ; mais cette Réponse ne le jus-
tifia nullement , et n'empêcha pas de savants philosophes de
porter de rudes coups à son désolant système. — La même
année, il donna encore un autre ouvrage sous ce titre : Com-
mentaires des propositions de pathologie consignées dans
l'Examen, 2 vol. in-8<>. — Cependant Broussais fut détourné
pour quelque temps de ses publications. La révolution de 18S0
avant réorganisé la faculté de médecine et ayant fondé une
chaire de pathologie et de thérapeutique générales, il fut appelé
pour remplir cette chaire. Mais l'enthousiasme fut bien foin
d'être celui d'autrefois : Ip nouveau cours ne fut pas suivi, oa
le fut peu. Les idées du docteur étaient vieilles, décréditées,
mortes dans la plupart des esprits, et le bon sens du public
en fit justice : ce qui excita la colère de Broussais. — Dans cet
intervalle, il fut appelé à l'académie des sciences morales et poli-
tiques, ot il puhVisides Mémoires sur la philosophie de la médecine
et sur t influence des médecins physiologistes. — Nous touchions
alors à une époque où la médecine devait employer tontes ses
ressources pour venir au secours de l'humanité terriblement
éprouvée. Le choléra-morbus sévissait sur toute la France, et
moissonnait dans tous les rangs de la société. Broussais étudia
cette épidémie dans les hôpitaux , et il fit part de ses observa-
tions, pendant la durée du fléau, dans un traité intitulé : Ihi
Choléra-Morbus, in-8«. — En 1834, il lut à l'académie des
sciences morales et politiques un Mémoire sur ^association
du physique et du moral. Peu de temps après, on vit paraître
le Cours de pathologie et de thérapeutique générées, 3 vol.
in-S^' : le professeur voulait qu'on connût davantage un cours
que le public n'avait pas goûté. — En 4836, Broussais, nou-
vellement engoué des doctrines phrénologiques du docteur
Gall , s'en fit un instant le prophète et le missionnaire à ta.
faculté. Il y avait de quoi exater la curiosité : aussi l'affluence
fut-elle grande, et les auditeurs devinrent chaque jour si nom-
breux qu'on crut devoir, par prudence, faire suspendre le
cours. — Ces leçons se continuèrent dans une maison de la me
du Bac, toujours avec la même affluence, et elles furent bientôt
après le sujet d'une nouvelle publication ayant naturellement
pour titre : Cours de phrénologie, in-8<>, et ce fut le dernier
des nombreux ouvrages de Broussais. — Cependant sa carrière
s'avançait : depuis plusieurs années il était atteint d'une aflec*
lion cancéreuse du rectum qui l'abreuvait de souffrances et de
dégoûts. Sur les derniers temps le mal fit de rapides progrès,
et enfin il y succomba, en 1839, à sa maison de campa^e de
Vilry, près de Paris. — Broussais était d'une grande vigueur
de cor{^ et d'une grande activité physique et intellectuelle ,
quoique sujet à des moments d'un assonpiâsement profond pen-
aant le jour. Sa tète était d'une très-heureuse conformatioB,
et sa physionomie, quoique crispée comme celle d'un honme
passionné, exprimait une intelligence vive et hardie. Ses habi-
tudes étaient r^^ières et sévères; il se levait tous les jours k
cirrière. Que n'avait-il pu, en même temps, le prémunir six heures en hiver, à cinq en été, et ne se couchait pas géni-
BROUSSAIS,
( 468 )
BROUSSAIS.
ralement avant minuit. — Il était très-laborieux , comme on
a pu le remarquer par la liste de ses ouTrases. Le temps de son
travail «Hait le soir. Pour les œuvres de |)oTémiaue journalière,
il écrivait rapidement, corrigeait, raturait, produisait avec une
difficulté réelle. Quant aux ouvrages de longue haleine, jamais
il ne les écrivait qu'après avoir beaucoup lu , beaucoup pris de
notes, et lon(^temps réfléchi sur ses lectures et sur ses notes;
mais ce travail d*incubation et de maturation une fois achevé,
il écrivait vite, sans grandes corrections ni ratures. — Il avait
une heureuse mémoire et du goût pour la littérature. Quoique
passionné et d'un caractère acrimonieux dans sa polémique
scientifique, il paratt que, dans les relations habituelles de la
vie, il était d'une granae bienveillance et d'une gaieté intaris-
sable. — Ses ouvrages ont joui d'une grande popularité : cela
tient moins au fond des choses qu'à sa manière personnelle
d'attaquer les questions, à la forme piquante de son style guer-
royant et hardi, a Ce n'était point un médecin, dit un habile
critique, apportant au ))ub1ic le fruit de ses observations et de
ses méditations, ayant envisagé sous toutes ses faces un point
de doctrine ou un point de pratique, voyant avec pénétration
et sincérité le fort et le faible de ridée qu'il apporte^ compre-
nant et faisant comprendre avec calme les indications et les
contre-indications d'une méthode de traitement; ce n'était point
non plus un de ces observateurs qui peignent tellement au
vrai ce qui a passé sous leurs yeux , que les conséquences en
sortent en quelque façon d'elles-mêmes, de^ces hommes qui
vous disent : Vioilà ce que j'ai vouvoyez! Ce n'était ni Van-
Swiéten, ni Sydenham, non; mais un homme ayant saisi à
l'amphithéâtre, au lit du malade, ou dans son cabinet, une
idée, un fait, et ne concevant plus dès lors qu'il y ait autre
chose que cette idée, que ce fait ; voyant le sort de la triste
humanité compromis, si tout ne cède à sa parole. Donc il
attaque, donc il renverse tout ce qui se trouve devant lui. Il
ne sait pas tout d'abord où il va ; mais quand il voit jusqu'où
il a été, il juge qu'il a dû aller jusque-là, qu'il n'avait qu'une
voie à suivre, et qu'une fois dans celte voie il a dû marcher.
Aussi , un de ses grands mérites comme une de ses grandes
faiblesses, c'est de ne reculer devant aucune conséquence o
Il ne l'a malheureusement que trop prouvé, comme nous le
verrons bientôt, a Le médecin du VaWe-Grâce , ajoute l'auteur
que nous venons de citer, avait peu d'érudition médicale; du
moins la lecture de ses ouvrages nous le donne à penser, par
la manière légère et superficielle dont il traite les hommes et les
idées les plus considéraoles. Mais ne les recherchant que de son
point de vue/ ne Jes étudiant que pour savoir en quoi ils sont
favorables ou contraires à sa doctrine, ayant d'ailleurs la faculté
de saisir avec rapidité les idées qu'il passe en revue, il les attire
avec art dans son domaine, sur le terrain de sa critique; il fait
ainsi de peu beaucoup; il a, si l'on peut s'exprimer de la sorte,
une érudition d'intuition , avec quelques lignes d'un homme,
et porte toujours un jugement à effet. Le jugement est faux,
mais reflet est produit sur l'esprit du lecteur, et c'est tout ce
qu'il faut... » — Sur la fin de sa carrière, Broussais crut devoir
s occuper de philosophie, et ce fut, suivant lui, a pour pré-
munir la jeunesse médicale contre l'envahissement des idées
platoniciennes qui partout, dans l'enseignement, remplaçaient
l'éducation et l observation par tes sens; pour démontrer que
tout ce qui ne se voit pas et ne se sent pas est hypothèse, abs-
traction, chimère; pour achever enfin (c'est toujours Broussais
3ui parle), l'œuvre de notre Cabanis, qui, faisant un pas au
elà des sens externes, avait reconnu la puissante influence
des viscères sur la pensée, influence dont Epicure avait seul
compris l'existence, sans toutefois en avoir fourni la démons-
tration physiologique. » — Ainsi le docteur prétendait qu'il
n'y a dans l'homme aucune substance spirituelle; que l'âme
n'existe point; que la perception, les idées, le jugement, la
mônioire, la vofonté, les affections morales sont le résultat
immédiat de l'action du cerveau, ou mieux des modes diffé-
rents de l'excitation du système nerveux. Les vertus et les vices
ne sont autre chose, selon lui, que le résultat de la lutte qui
s'établit entre l'organe cérébral et les principaux viscères dont
les diverses modifications, perçues par l'encéphale, forment
Uiutes nos passions. En quelques lignes, voilà 1 exposé du sys-
tème philosophique de Broussais. — On comprend que ces
principes sont aussi faux et absurdes que subversifs de la morale
et de la société. En faisant dépendre la vertu et le vice des lois
de l'organisation ou de la lutte qui s'établit entre l'encéphale et
les principaux organes viscéraux, Broussais détruit entièrement
te libre arbitre ou la liberté morale de l'homme. D'après cette
doctrine, l'homme n'est pas libre; il est comme les bétes, sous
l'empire de l'organisme ou de la nécessité. Enfin, avec ces
principes de fatalisme, le crime sera innooeot, la van»
mérite, et la moralité humaine et toute la respoosibilittdeM
actions seront anéanties! — Aux yeux de Hroosnis, («««
qui n'est pas matière ou corps n'est rien, a L'iiomme m ig
se figurer jamais autre chose que des corps, dit-il , et c'est «
sensation morbide qui fait penser à l'hoinine qu'il a riiWI
quelque chose de plus que des objets sensibles. . . » jÙ
place-t-il à côté des gens qui avoisinent la folie ceux qui m^,
simplicité d'admettre une àme. — A tout ceci nous répueibi
par un passade d'un homme qui , certes , n'est pis m^
a Quoi! s'écne Jean-Jacques Rousseau, je puis obsemr.o*-
naître les êtres et leurs rapports ; je puis sentir ce qoe et
qu'ordre, beauté, vertu ; je puis contempler l'univen, m'en
à la main qui le gouverne: je puis aimer le bien, le birfj^
me comparerais aux bétes I Ame abjecte, c'est ti triste pyî^
phie qui te rend semblable à elles, ou plutôt tu Teui a «
t'avilir; ton génie dépose contre tes pnncipes, tonarorh»
faisant dément ta doctrine, et l'abus même de tes (nli
prouve leur excellence en dépit de toi (Emile, liv. IV! »-£
cette désolante doctrine du matérialisme, Broussais i'twn
jusqu'à sa mortl Impossible à lui de sortir du cercle iett«i<'
magique où il était enfermé; le matérialisme le domimitf»
plétement; son organisation était ainsi faite, disait-il Iohmk
comme Luther avouait qu'il était emporté par Udiiirit^
sang. Son dernier écrit, ses dernières pensées sont imrie»
térialisme. Lisez ces liffnes qu'il a tracées quelquesjoanm
de découvrir de terribles vérités, et qu'un de ses màçla ai
pas craint de publier, à la honte de son maître; \m,ëm
verrez où va aboutir la science de l'homme qui tehÎKfn-
verner par ses passions, et qui ne veut reconnaître (fiiitiiÀ
que lui-même : « Je sens, comme beaucoup d'aotm,qi'w
intelligence a tout coordonné, dit-il dans sa Profewv^itji»
je cherche si je puis en conclure qu'elle a crèê;ipiiif k*
puis pas, parce que l'expérience ne me fournit point b ^fr^
sentatioii d'une création absolue; je n'en conçois que de ré-
tives, et ce ne sont aue des modifications de ceqm eii^f.ils
la seule cause appréciable pour moi est danskâiiDolécolfi*
atomes et dans les fluides impondérables qui font Tanerbr
activités; mais je ne sais ce que c'est que les iropondéraWai
en quoi les atomes en diffèrent, parce que le dernier wfa
ces choses n'a été dit ni par les physiciens ni par lescbiw**
et que je crains de me représenter des chimères. Aiwi,»
tous les points, j'avoue n'avoir que des connaissances w»
plètes dans mes facultés intellectuelles ou mon intdied/.;
reste avec le sentiment d'une intelligence coordonnalritt,q»»
n'ose appeler créatrice, quoiqu'elle doive l'être; roab jeœ»
pas le besoin de lui adresser un culte extérieur autre qaev
d'exercer, par l'observation et le raisonnement, riotoUif»
que ce culte exige que les premiers besoins soient Mtisi*
sans nuire aux autres hommes, soit dans la même «1»**
soit dans celle des sentiments supérieurs, et un de œ» **
ments me pousse à Jes seconder de tout mon pouvoir di»"*
double satisfaction, parce que j'y trouve le plus dooxrt "P
Îur des plaisirs. J'applique cela aux animaux voisins * ••
elle est ma foi, et je ne crois pas pouvoir en ^f^"!
toutes les personnifications anthropomorphiques d ok *
Générale pour l'univers, et d'une cause particuIierfF
homme, m'ont toujours inspiré une répugnance in^
que je me suis en vain efforce de méconnaître «l « wr
pendant longtemps. Je ne crains rien et n'espère"»"^
une autre vie, parce que je ne saurais me la represeow
ne crains pas d'expnmer mon opinion ni ^^.^P^VJi^
fession de roi , parce que je suis convaincu qu'elle ne (W*"
bonheur de personne. Ceux-là seuls adopteront in«*<f""*J
éUient organisés pour les avoir, et je n'aurai *l« W^'fjjl
sion pour eux de les formuler. Les gens nés pour laiwwr
morphisme n'en seront point changés, *^». •*^.' Tuj,
donc où en était réduit un homme qui avait vécu *^JJ"v^
qui avait beaucoup étudié, et qui avait dû observer l«P^
phénomènes î II n'a pu se pénétrer de l'idée d ""^"J^ '.
d'une création, ni d'une vie à venir. Absorbe «•'Jj^jr.
lions anatomiques, accoutumé à n'agir que sur ^'^^^
n'a voulu voir dans l'homme que de la ro*^^»,**?,^
que le cerveau , dans les opérations de l'âme qn oik
nique! Il reconnaît une intelligence coordonnatnce,*
, quoiqu'elle doive l'être; * w»^
is de difficultés à admettre le dp
coordonnateuf. On est ému de pitié de voir à qtwi
l'appeler créatrice
avait beaucoup plus de difficulté à admettre le utrt«^,
ivinrrinnnAti»iir. On Mt èjnn de nitié de VOir à QUOI » *^**^
BBOCSSB.
( 4^)
BBOUSSEL.
ille. — 11 avoae avoir toujours éprouvé <r une répugnance
ivindbie pour l«8 personnitications anlhropomorphiques d'une
iD9e générale pour l'univers. i> Il se moque un peu et des gens
es pour ranlnropomorphlsme y qui trouvent leur bonheur
ms cet anthropomorphisme, qui sont dominés par Tanthro-
Hnorphisme et la méchanceté... » Mais qu'appelle-t-il donc
tnthropomorphisme? On a donné, dans les premiers siècles
t TEglise f le nom d^anthropamorphistet h une secte qui
iribuait à Dieu la Ogure de I homme (F. Pluquet, Dici. des
héi.)y secte qui a disparu depuis longtemps. Mais est-ce que
s chrétiens peuvent être appelés anthrapomorphis(ei ? Ils
>ifnt dans Dieu un pur espnt, et par conséquent ils ne lui
Minent pas la forme humaine. Broussais aurait-il voulu par ce
DTO d'anihropomorphiême jeter un ridicule sur une doctrine
d'il avait le malheur de ne pas aimer, parce que sans doute
avait le malheur de ne pas la connaître? — 11 ne craignait
fo et n'espérait rien pour une autre vie, parce qu'il ne pou-
Bt se la représenter! Biais ne croyait-il pas, en médecine et
ins les sciences naturelles, bien des choses dont il ne pouvait
( rendre compte à lui-même? Nier une autre vie, c'est donner
t démenti à tout le genre humain. 11 faut du courage pour ne
u craindre de se mettre en opposition avec l'univers. — Ce
tii respire dans l'écrit du docteur, c'est le matérialisme le plus
ru. ff Les facultés ne sont que les actes d'un cerveau vivant....
*iroe est un cerveau agissant, et rien de plus... d Nous avons
B aae Broussais avait professé cette doctrine dégradante dans
» leçons et dans ses écrits. II est bien plus désolant de la lui
ûr proclamer encore à la fin de sa vie , dans le temps des
iflexions ^ves et sérieuses, et lorsqu'il touchait à cet avenir
D'il voulait méconnaître. 11 appelle cela a l'expression de sa
kit » Quelle foi que celle qui consiste à ne rien croire, et à
eiiverser au contraire toute foil... — M. de Montigre, en
leltant au jour ce triste monument d'un doute général et
bstinë, a donc bien mal entendu les intérêts de la mémoire de
iroussais, comme nous l'avons dit. Ce disciple fervent a aussi
oblié une Notice biographique, qui contient de nombreux
étails sur la personne et sur la manière de vivre de ce célèbre
>cdccin ; mais cette Notice a été écrite évidemment sous l'in-
aence d'une admiration presque superstitieuse pour Fauteur
« la Médecine physioloaique, — 11 a paru déjà plusieurs ou-
ragcs ayant pour but de combattre 1rs funestes doctrines de
troussais. Nous recommanderons d'abord, et surtout, V Essai
ritiqne sur Broussais , sa doctrine médicale et ses opinions
kilosopkiques, par le docteur H. Gouraud, i vol. grand in-18.
'est une dissertation claire, serrée, spirituelle, convaincante,
UI8 laquelle l'auteur a su tour à tour évaluer les doctrines
médicales et combattre les opinions philosophiques de Brous-
lis. C'est la lutte d'un spiritualiste armé tout ensemble de
3ence et de raison , contre un matérialiste ardent à ignorer
an et Tautre. Nous recommanderons ensuite : ie Matérialisme
\laPkrénolope combattus dans leurs fondements, etc., par
L l'abbé Foricbon, i vol. in-8"; Phrénologie morale en oppo-
iion à la doctrine phrénologique matérielle de Broussais,
»r J.-B.-T. Serrurier, 1 vol. in-8". Le docteur Debreyne a
issi consacré, dans ses Pensées du croyant catholique, etc.,
vol. in-8**, deux excellents chapitres à 1 examen des doctrines
t Broussais et à leur réfutation. L. F. G.
BROVSSAisiSME , S. m. terme nouveau par lequel on pré-
tid désigner la méthode de Broussais, fondateur de la méde-
iie physiologiste.
BROUSSAISISTES, S. m. terme nouveau par lequel on dé*
gne les partisans de la doctrine de Broussais.
BROUSSE {Prusa ad Olympum) (()f^o(jrr.), ville de la Turquie
tiatique( Jitodou/i), que l'on découvred'une grande distance, et
ai estsitnéeprécisémentau pied de l'Olympe. Son aspect est ma-
ntfic[ue; son étendue, le nombre de ses mosquées, l'éclat et l'é-
vation de ses dômes produisent un effet très-vif sur l'esprit et
ttrment Timagination. Plus on approche et plus le pays s'em-
■dlit et s'anime. Des eaux vives et abondantes surgissent de
tites parts. Le mont Olympe domine ce superbe tableau et
empreint de majesté. La population considérable qui y est ras-
mblêe et la fertilité prodigieuse du sol enchantent le voyageur.
rousse compte environ 100,000 âmes. Il y a beaucoup de
recs, d'Arméniens et de Juifs, mais la majorité se compose de
arcs. Ces Turcs sont de mceurs douces ; ils n'ont point de fana-
nne, et vivent en bonne intelligence avec les chrétiens. Les
aisoRs sont en bois ; les rues sont étroites et obscures , comme
ins toutes les villes d'Orient , mais elles sont décorées et ra-
■idiies par une multitude de belles fontaines qui coulent
«istarooient. De vastes et nombreux baxars sont fournis de
cbcs marchandises, presque toutes produites par l'industrie
locale. Les étoffes de Brousse ont une grande vogue dans toute
l'Europe. Cette ville est à l'empire turc ce que Lyon est à la
France. Aucun lieu, dans cette partie de l'Asie, n'est aussi bien
pourvu d'eau ; et cette circonstance , jointe à la qualité et à la
beauté des arbres qui l'environnent de toutes parts, font de
Brousse un séjour délicieux. La ville possède aussi des eaux mi-
nérales abondantes et de magnifiques bains, au nombre de
quatre. Le plus grand est d'une Ijelle architecture, revêtu de
marbre et composé de plusieurs bassins. La puissance de ces
eaux est très-grande , leur emploi efficace , et leur réputation
fort étendue. Leur température varie depuis 42 jusqu'à 84*"
centigrades. Le nombre des mosquées de Brousse est porté à
365. Les plus remarquables sont la mosquée-cathédrale (oti/on-
djami) , celles du soulthân Orkhan , avec un tombeau et un
collège très-fréquenté; des soulthâns Mourad, Othman et Ba-
fi^zid. En 1350 , après un long siéçe, les Turcs s'emparèrent de
Brousse. Le soulthân en fil sa résidence, et elle fut la capitale
des conquêtes turques, jusqu'à la prise d* Andrinople. A 22 lieues
sud de Constantinopic ; latitude nord, 40° il' 50"; longitude
est, 2G« 38' 12". — [Extrait des Voyages du duc deRaguse.)
BROCSSE, s. f. {lerm. d'agriculture), sorte de fromage qu'on
fabrique au moment du besoin, dans quelques cantons du midi
de la France, en faisant bouillir doucement le lait, et en enle-
vant avec une écumoirele caillé qui se produit, et que l'on mange
avec du sucre.
BROCSSE (JoACHiM Bernier DE la), avocal, né à Poitiers
dans le xvi' siècle. Quelques biographes le nomment François,
mais sans fondement. Il fut élevé i^ar l'abbé Deplanchcs, son
oncle , qui lui inspira le goût de la poésie. Les occupations plus
sérieuses qu'il eut dans la suite ne le détournèrent jamais de
sa passion pour les vers. Les siens ont été recueillis sous le titre
â'OEuvres poétiques^ Poitiers, 16J8, in-12. Ce recueil est di-
visé en cinq parties : la première contient les Amours d'Hélène,
de Chloris et de Marphise, et enfin de Thusbé ; la seconde des
Odes; la troisième des Bergeries; la quatrième des Tragédies ;
et la cinquième des Mélanges. — Les Bergeries de la Brousse
sont extrêmement insipides. La première de ses traeédies est
intitulée X Embryon romain; le sujet est la naissance de Rémus
et de Romulus, leurs premiei s exploits et l'établissement de leur
grand-père sur le trône ; le sujet de la seconde, qui a pour titre :
les Heureuses Infortunes, est tiré d'un ouvrage intitulé : Gesta
Romanorum. Cet auteur vivait encore en 1623.
BROCSSE ( Pascal-François de la) , conseiller au parle-
ment de Bordeaux dans le xvii' siècle, est auteur d'un ouvrage
intitulé : Pro Clémente quinto, pontif, max. Vindiciœ, seu de
primatu Àquitaniœ dissertatio, 1657, Paris, in-4*'. Ce traité,
cité par Ménage, est écrit avec précision et clarté, et l'on y re-
marque de savantes recherches sur les antiquités de la province
de Guienne.
BROCSSE DES FAUCHERETS (F. DtesPAUCHERETS).
BROUSSEL (Pierre), conseillera la grand'chambre du par-
lement de Paris, dès 1637, joua un rôle important dans les trou-
bles de la Fronde, et s'acquit une immense popularité par son
opposition contre la cour au moment où le parlement réclama
impérieusement la diminution des impôts, l'établissement d'une
cour de justice chargée de surveiller l'emploi des revenus de l'E-
tat, et de poursuivre les ministres et autres agents concussion-
naires> la suppression des intendants, et l'abolition des acquits
au comptant, bons sur le trésor, que la régente, à l'exemple de
Louis \111, donnait elle-même sans qu'ils fussent ordonnancés
par un ministre, et sans que la nécessité en fût constatée. Anne
d'Autriche et Maxarin se virent contraints de faire des conces-
sions. Quelques impôts furent diminués. Le parlement discuta
celte mesure nouvelle, et Broussel, nommé rapporteur, la dé-
clara insuffisante , et persista à maintenir les conclusions pre-
mières. Son opinion fut celle unanime du parlement, et la cour
accorda quelques nouveaux bénéfices oui ne purent encore sa-
tisfaire Broussel ni ses collègues , et des lors tout arrangement
devint impossible. Le 26 août 1648, jour où un Te Deum à l'oc-
casion de la victoire de Lens réunissait solennellement à Notre-
Dame la cour, le parlement et tous les corps de l'Etat, un coup
de main fut tenté contre les plus éminents magistrats, par ordre
de la régente et de son ministre. Broussel, malgré les efforts du
peuple , est arrêté et enfermé à Saint-Germain en Laye. Ce fut
le signal des barricadés. En quelques heures il >'en construit
douze cent soixante dans Paris, et les flots populaires s'épandenf
de tous côtés, menaçants et terribles. Anne d'Autriche entend
sans s'émouvoir hurler pendant trois jours ces vociférations jus-
que sous les fenêtres du Palais-Royal : Broussel t Broussel!
Vive le roi seul! Vive Broussel! La lutte s'engage dans les
BEOUSSOir.
(470)
BEOVm.
roeSy el la chance de la victoire reste incerlaine... A la cour, on
est bientôt d*avis de mettre Broussel en liberté; le coodjuteur
de Retz se hasarde à le conseiller à la régente : a Vous voudriez
qui je rendiêse la liberté à Broussel, s' écrie Anne d* Autriche ;
jê rélranglerai plutôt de nus mains, ainsi que ceux qui d
et elle s'élance vers le coadjuteur. Le cardinal Mazarin l'arrête,
loi dit un mot à roreille,et sa colère s'évanouit. Broussel le
lendemain est rendu aux Parisiens, ramené dans un carrosse de
la cour i six chevaux. Le vieux magistrat rentra en triomphe à
Paris, et le parlement le reçut en audience solennelle. Le calme
ne fut que précaire. Le peuple enhardi demanda le renvoi de
Mazarin, (^ui avec la récente et le jeune roi se vit forcé de s'en-
fuir de Pans. Broussel devint alors gouverneur de la Bastille, et,
quand la paix fut rétablie entre la cour et les frondeurs, il con-
serva ce poste important. En 1651 on élut Broussel prévôt des
marchands. Mais la fin des troubles l'avait rejeté dans l'obscu-
rité , et , quoique ne s'élant pas opposé à la capitulation qui
ramena la tranquillité à Paris, comme la cour le craignait, elle
l'excepta de l'amnistie publiée après le retour du roi , et Brousr
sel mourut dans l'exil.
BROUSSER, V. n. passer à travers bois pour chasser (0oif le).
BRoussiER (Jean-Baptiste), né à Ville-sur-Saulx près
Bar-sur-Ornain, le 10 mai 1766. Destiné à l'état ecclésiastique,
la révolution française l'entraîna dans les rangs de l'armée.
Vers la fin de 1791 , il s'enrôla dans le troisième bataillon des
volontaires nationaux du département de la Meuse , et devint
promplement capitaine. Il ut les premières campagnes aux ar-
mées du Nord sous le commandement de la Fayette , de Dumou-
riez et de Beurnonville , fut grièvement blessé au combat de
Wavres en 1794 , devint chef de bataillon , et se distingua en
1797 à l'armée de Sambre-et-Meuse. En Italie, il donna de nou-
velles preuves de valeur à Slepitza et à la Chiusa près de
Tarvis. Nommé chef de brigade , il se signala à l'armée de Na-
Sles, s'empara de Benevente, ce qui lui valut le grade de général
e brigade, soutint la Pouille insurgée, réduisit Trani et Audria
après deux meurtriers assauts , y fit passer les habitants au fil
de répée ainsi que les révoltés de Gé^lie et de Garbonara, et se
TÎt traduit pour crime de concussion devant un conseil de
guerre, par ordre du directoire exécutif, avec le général en chef
hampionnet, Bonaroy et le conventionnel BassaT. Mais la chute
du ^uvernement directorial les rendit à la liberté, ei Broussier
suivit le premier consul en Italie, où il fut nommé général de
division en février 1804, et quelques mois après commandant
de Tordre de la Légion d'honneur. En 1807, Napoléon lui con-
fia le commandement de Paris, qu'il conserva jusqu'en 1809,
époque à laquelle Broussier reprit le service actif en Lombar-
die, puis se fit brillamment remarquer à Wagram. Il fut en
1812, dans la campgne de Russie, cité avec éloge aux combats
d'Ostrowno et de Mohilow, et aux batailles de la Moskov^a et
de Malojaroslawitz. Après la campagne de Saxe, à laquelle il
prit part, Broussier devint commandant supérieur de la ville de
Strasbourg et du fort de RehI. En 1814, il lit sa soumission aux
Bourbons, fut nommé chevalier de Saint-Louis et commandant
du département de la Meuse. Il mourut d'une attaque d'apo-
plexie à Bar-le-Duc le 15 décembre 1814.
BROUSSIN D'ÉRABLE [hist, nat.). C'est ainsi qu'on appelle
une excroissance ondée et nmdrée fort agréablement, qui vient
communément sur Tcrable. Elle était d'un très-grand prix
chez les Romains. On s'en sert encore aujourd'hui pour ^ire
des cassettes, des tablettes et autres ouvrages.
BBOCSSON (Claude), ministre protestant, né à Nîmes
(Gard) en 1647. Il voua sa vie tout entière à servir la cause de
la religion réformée. C'est chez lui qu'au mois de mai 1683 se
tint l'assemblée des députés de toutes les églises réformées, qui
décidèrent de continuer les réunions, lors ménoe qu'on démoli-
rait leurs temples, et qui posèrent les premiers fondements de ce
qu'on appela par la suite les Assemblées du désert. Se voyant
poursuivi, Brousson se réfugia à Genève , puis à Lausanne, y
publia plusieurs écrits en faveur du protestantisme, rentra se-
crètement en France, exerça pendant quatre années le ministère
dans les Cévennes , au milieu de dangers permanents , et fut
oontraÎDt de s'enfuiren Hollande, où son zèle et son dévouement
forent récompensés par une pension de 400 florins , dont les
états généraux le gratifièrent. Les remontrances et les suppli-
catioDs de ses amis et de ses partisans ne purent le faire reoon-
oer à entreprendre une nouvelle mission en France. Arrêté à
Oleron dans les Prrénées, au moment oà il tentait après pla-
neurs poursuites de passer en Espagne , il fut conduit et jugé à
Montpellier. Condamné à être rompu vif, Brousson fut exécuté
le 4 novembre 1098. Les états de HolUnde votèrent à sa veuve
ooe pendoo de 1,000 florins.
BBOUSSeXMET (PiERRE-MaBIB-ACGCSTIO, DéiMontM.
lier, docteur en médecine à la faculté de cette ville k\im\
dix-huit ans, fut reçu à vingt-quatre et i l'unammitê de li
frages membre de l'académie des sciences de Paris. ^ tît, im
bien remplie qu'elle ait été, ne fut pas cependant ce quf (W«
faire espérer un si brillant début. Il le dut peut - être auta
à sa modestie et à la douceur de son caractère qu'à roon
ouvrage que l'on connaissait encore de lui, sa thèse ivr/n h
piradon, travail toutefois qui atteste de grandes connùavi^
en histoire naturelle , et qui passe encore pour une booDrci»
ception de physiologie comparée. Dans un voyage ga'ii 6t îF».
ris, il se lia avec les savants que renfermait cette vilKftcei;
celte époque que l'on fait remonter le projet qu'il conçttU^.
pliquerà toutes les parties de l'histoire naturelle la noonde*
de Linné. Il était réservéà notre illustre Cuvier de mettivcrp;*
en pratique. Après avoir visité les principaux cabinets (Tfa^
naturelle de l'Europe, Broussonnet publia succesHifaïain
Première Décade des poissons, V Histoire des ehimétm
un Mémoire sur Us poissons électriques , une Dtstri^é
vaisseatue spermatiques des poiuons^ et deux và\xnMémm
l'un sur les dents des animaux de tout ordre; l'aolre, plv»
rieux, «tir Us mouvements comparés des animaux ei et fi^
les, — Quelque temps après , Broussonnet quitta llnstiÂ^B-
turelle pour l'agriculture , et devint secrétaire de b wo^
royale établie à Paris. Membre de l'assemblée coostilunfe^
1789, plus tard poursuivi comme girondin, il n'édiapp fi'i-
vec peine à l'échafaud sur lequel montèrent tant dluâios^
n'avaient d'autre tort que celui d'avoir un nomoadsrrbnes
du .savoir ou des vertus. Réfugié sucressivemenlilbdnii
Lisbonne et à Maroc , consul tour à tour dans «ne àtnàm
ville et aux fies Canaries, il revint en France poorprwiî^î*'
session de la chaire de botanique à Técole de MontpeUr,^
lui avait réservée le comte Cbaptal son parent, alors nûmstn*
l'intérieur. Rendu à ses premiers travaux, Bronssonnetoéfe
les chagrins dont il avait dû la plus grande partie i son iir*'
tance. — En 1807 , une attaque d'apoplexie enlen solîtnri
ce professeur, dont l'école de Montpellier, qui se dtfiiifD(ii*>
Eremière du monde, avait un si grand besoin pourhiUan'*
\ rivale qiii l'a détrônée.
BBOUSSONNETIE [broussonnêHa) (boton.). Somlen»'.
botaniste Broussonnet, on a désigné ie mûrier à fofiff'hr*^
sonnelia papyrifera ou papyrus Japoniea).Cti arbre i uof f»
arrondie, une écorce épaisse et dure, un Iwis fragile et rm-rJ'
moelle ; ses fleurs sont diolques comme celles Àe !« p'aK**
urticées. Les fleurs femelles renferment un calice urcÂttfT
lequel est renfermé l'ovaire. Après la fécondation, Ifs p»f»î
calice deviennent charnues, passent de la couleur verif « '^*'
foncé, et enveloppent la graine (Akène). ^i^^^^&^
ne doit pas être confondu avec l'arbre des vers à soie. En 0*
au Japon , aux Iles de la Société, on fait avec son km c»
propre à la falnîcation du papier et même des étoffes; cf*''^
paration se fait par le rouissage ou la macération dans on*
alcaline des jeunes branches qu'on dépouille de leor p^^
gneuse. — ^Les Chinois convertissent la partie fibnHuH»
pâte épaisse, qu'ils délayent ensuite dans une cao nor^
e préparée avec le riz ou la racine de Vhehiscus J""**'.
une
neuse
celle pâte, étendue sur des moules, devient un «<^j^[^.
pour les ouvrages du pincea
papier avec le broussonnétie
pour les ouvrages du pinceau. — Lorsqu'on veot ^^^^^^
nnétie, il faut le cultiver comme l|^
et couper ses jeunes branches au printemw ou ^ f*^
L'écorce s'enlève facilement au moyen de reau c!>ao* "^
papier, qui peut jusqu'à un certain point remplacer ce»'
ions est cassant el spongieux. — Les étoffes douces op»^
obtenues avec la filasse du mûrier à papier ont PJJ"PJJ^
marquable avec celles du genêt d'Espagne. Ces élofli»IJ^
prendre les plus brillantes couleurs. La toile est ^"'^^ j.
très-blanche. — Le fruit pulpeux de cet arbre est vp^
ment ; les moutons mangent les feuilles de *'*^**^^*^r||
On connaît une seconde espèce de ce genre dont la no*
nit une teinture jaune; elle croit dans les contrée ^r
chaudes de l'Amérique méridionale, à la Jainaîqvî ï'
broussonnetia tinetoria. A. ^'^\.^
BBOCsno (broustUra) {vieux mo(), petite ^^^
lames minces de sapin refendu, brustia; en bas bretoot '^
bob aisé à fendre. ^ ^^-
BBOUT, s. m. (boian.)^ pousse des jeunes taillii*"!*'^
Les eerfê aiment U brouê. *,^i
BBOiTTJLifT, ABTB, adj. {çrmmm.), qui broile.*''^
Lêê èétêê brtmiantêê^ le cnf, It àêim, tic ^
BBOWN.
(471 )
Biioinr.
es arbres. Il ne te dit guère qu'en parlant de l'berbe qui tient à
I lerre, eides feuilles attachées à Tarbre. Les moutons broutent
'àirbe, — Il s'emploie aussi neutralement. Set moutons
fwtaient dans mon pré, — Figurément et familièrement,
therbe sera bien courte s'U ne trouve de auoi brouter y se dit
'an bomme industrieux qui sait trouver a sul)sister aisément
à d'autres auraient peine à vivre. — Proverbialement et fi-
irément, Où ia chèvre est aitachée il faut quelle broute,
1 doit se résoudre à vivre dans l'état où l'on est engagé, dans
I lieu où l'on est établi. — Brouté, êe.
BIOCTEE, V. a. En term. de jardinier, c'est conper l'extré-
ité des jeunes branches , lorsqu'elles sont trop longues en
ro|>ortion de leur faiblesse. — Brouter, chez les menuisiers,
^iûe sautiller , en parlant du rabot qui ne file pas droit en
lissant la planche , et que des aspérités qui se trouvent dans
bois arrêtent comme par sauts. En ce sens , il se prend neu-
ilement.
MOUTIKB , chasse-marée , peut-être parce qu'il menait le
isson dans une voiture qu'on nommait brouette.
BROUTILLES, S. f. pi. menues branches d'arbres dont on
K des fagots. Un fagot de broutilles. Il se dit figurément et
milièrement de plusieurs petites choses inutiles et de peu de
leur.
RRorwER (F. Brauwer).
BROUWEIISHATE5 {géogr,), ville de l'tiedc Schouvren, située
m le district de Zierickzée qui fait partie de la province batave
Zeeland. Cette ville, située dans le nord de l'Ile » sur la pe-
c rivière de Grevelingen , n'a que cent quatre- vingt-douze
aisons et 755 habitants , la plupart pécheurs ou marins; on
entretient des puits à huîtres dont on fait le commerce avec
s grandes villes les plus voisines. C'est ici qu'est né le poëte le
us célèbre de la Hollande , Jacques Cotts, mort en 1660.
ans le voisinage se trouvait la ville de Bomroène qui fut dé-*
Dite en I68i par une inondation , et en 14<26 ce lieu fut le
éàlre d'un combat opiniâtre entre Philippe, duc de Bourgo-
•ne, cl Humphrey, duc de Glocester, qui était venu au se-
ttrs de la comtesse de Hollande.
BROUZBT, médecin né à Béziers, reçu docteur à l'université
î Montpellier en 1736, fut médecin ordinaire de Louis XV,
embre de l'académie des sciences de Paris, et mourut à Fon-
ineblcau en 1772. Il est connu surtout ï^run bon ouvrage
Ikulc : Essai sur l'éducation médicinale des enfants et sur
srs maladies, 2 vol. in-12, Paris, 1754 ; traduit en allemand,
Itenbourg , 1774, 2 vol. in-8«.
BRowALLivs (Jea!>), évècjue d'Abo en Finlande , naquit à
esteros en 1707, sut allier l'étude des sciences aux devoirs de
n ministère. H cultiva avec succès l'histoire naturelle et sur-
Bl la botanique, fut reçu membre de l'académie de Stockholm,
Kndit avec zèle Linné contre ses adversaires, et mourut en
66 après avoir publié divers ouvrages , entre autres ;
tawten epicriseos in systema plantarum sexuale , elarissimi
itiuri , ab anno 1759, in-4«. — De harmonia fructificationis
tniarum cum generatione animalium , 1744, in-4o. —
^erimen de transmutatione specierum in regno vegetabili ,
*5, in-4*>. — Traité de la diminution des eaux, en suédois,
B5, in-8». — Flores de la Dalécarlie et de la Fionie , en
musent — Linné a donné le nom de ce prélat à un genre
plantes.
BROWER (Adrien) (F. Brauwer).
BROWER (Christophe) , savant jésuite né à Arnheim en
»llande. Il suivit avec distinction la carrière honorable de
nseîgnement , composa divers ouvrages estimés et mourut à
H es en 1617 , âge de cinquante-huit ans. On a de lui :
équités de Fulde, Amers, 1612, in-r*.-^ Annales de Trêves,
fc les notes de Masen, eu latin, 1626, 2 vol. in-foUo, à Co-
:nc , et à Liège en 1670.
isowER (Jacques) , dominicain , né dans le Br^bant, nwrt
ear en 1637 k Anvers, a donné l'an 1613, à Douai (Nord),
e édition corrigée des Commentaires de Dominique Soto sur
P^ifiique d'Àristote.
BROWN (Robert) , né à Northampton , étudia la théologie
Cambridge , et se voua , fort jeune encore^ à la propagation
principes d'un puritanisme et d'un républicanisme exagérés;
M. lui qui créa la secte des broxcnistes, espèce de démagogues
c mœurs rigides^ et aux idées subversives. Les prédications
leur chef eurent un grand succès, car à l'entraînement de
ioquence il joignait la puissance du talent et du savoir. £n
W), à Norwich, Brown attaqua la hiérarchie ecclésiastique, la
RM des sacrements et la liturgie. Cité devant révéque du
diocèse, il défendit sa doctrine avec chaleur et insolence, et fut
jeté en prison. Mis en liberté par l'intercession du ministre
Cécil , son parent , il vint à Lx)ndres , et bientôt poursuivi , il
passa en Zélande, et y fonda avec ses sectateurs une ^lise
nouvelle. Mais peu de temps après, s'étant convaincu de l'inu-
tilité de ses efforts pour la rélorme qu'il rêvait, il mit de côté
ses utopies , fit une demi-soumission , revint à Londres, et, par
la protection du comte d'Exrler, un autre de ses parents,
Brown fut nommé recteur d'une paroisse du comté de Nor-
thampton , fonctions qu'il remplit dignement et sans retour
vers ses idées dangereuses, quoiqu'il n'y eût pas tout à fait re-
noncé. Dans un acccs de colère, ayant insulte un constable,
Brown fut mis en prison, et il y mourut en 1650, âgé de quatre-
vingt-un ans. On a de lui : Traité de la ré formation sans
emcune concession, Middelbourg, 1582.
BROWN (Thomas), chanoine de Windsor et recteur d'Ad-
dinglon, naquit en 1604, dans le comté de Middiesex , lors de
la rébellion contre Charles T"". Sa fidélité pour son prince lui
fit perdre ses bénéfices, et l'obligea de se retirer en Hollande,
où la princesse d'Orange se l'attacha en qualité de chapelain.
Lors du rétablissement de Charles II , Brown rentra en posses-
sion de ses bénéfices; mais il ne retint que le canonicat de
Windsor, où il mourut le 6 décembre 1673, àgê de soixante-
neuf ans. Isaac Vossius fut son exécuteur testamentaire , et lui
fit construire un tombeau, qu'il décora d'une épitaphc très-
honorable. Les ouvrages de Brown sont : 1" une traduction
anglaise du deuxième volume des Annales de la reine Elisa--
beth, par Cainden , Londres, 1629, in-i** ; 2*» un écrit polémique
intitulé : la Clef du cabinet du roi , Oxford, 1645, in-4*»(en
anglais] ; S*' une Réponse, sous le nom de Juslus Pacius, à
une critique par Saumaise d'un traité posthume de Grotius,
touchant l'Eucharistie, la Haye, 1647, in-8° (en latin); 4« Dis-
sertatio de therapeulit Philonis adversus Henricum Valâ"
sium, Londres, 1687, in-8*».
BEOWN (Edouard), curé dans le comtéde Kent, a donné une
deuxième édition , augmentée de plus de la moitié , du Fasci-
culus rerum expelendarum et fugiendarum d'Orthninus Gra-
tius ou Graès, Londres, 1690, 3 vol. in-fol. ; c'est un recueil de
pièces relatives au concile de Bàle.
BROWN (UltSSE-MaXIMILIEN, COMTE DE), né à Bâlc en
1705 d'une famille originaire d'Irlande , entra jeune au service
de l'Autriche, fit ses premières armes contre les Turcs en 1757,
se distingua par son courage et ses talents militaires en Italie,
surtout aux batailles de Parme et de Guasialla, et fut nommé
feld-maréchal en 1739. Opposé à l'empereur Frédéric II ,
Brown servit l'impératrice Marie-Thérèse avec zèle et lui ren-
dit des services signalés. En 1744, il revint combattre en Italie
avec l'armée du prince de Lobkov^itz, gagna le 15 juin 1749 la
bataille de Plaisance, prit la ville de Gènes, et rentra en Alle-
magne, où il obtint le gouvernement de Prague en 1753. Quatre
ans après, Brown repoussa l'invasion des armées prussiennes en
Bohème , à la bataille de Lowositz , et s'illustra par une
marche devenue célèbre, entreprise avec succès pour délivrer
l'armée saxonne bloquée dans le camp de Pirna. En récom-
pense, il fut décoré de l'ordre de la Toison d'Or. Moins heureux
en 1757, il vit clore sa l)elle carrière militaire par la perte de la
bataille de Prague , où il commandait en chef, et il mourut peu
de jours après de ses blessures.
brown (Thomas) , fils d'un fermier du Shropshire , ne
voulut pas suivre la jirofession de son père, devint maître d'é-
cole à Kingston , et ni fortune dans la suite à Londres avec ses
saillies spirituelles et par ses écrits satiriques. Toutefois, oblige
de se mettre aux gages des libraires , Brown vécut et mourut
(1714) dans un état voisin de la misère. Ses œuvres ont été
réunies en quatre volumes, Londres , 1707; elles renferment des
Dialogues, des Lettres, des Poèmes habilement composés et
écrits,
BROWN (Je IN) , né en 1715 à Bothburj dans le Northum-
berland , fut tour à tour ecclésiastique distingué, brave mili-
taire et littérateur renommé. Si ses ou\Tages lui valurent la
généreuse protection de personnages éminents, ils lui attirè-
rent aussi beaucoup d'ennemis redoutables que lui suscita l'a-
mère causticité de ses écrits. Forcé même de quitter Londr^
pour vivre loin de leurs attaques , il allait passer en Russie, où
rorganisation de l'instruction publique venait de lui être con-
fiée, lorsque dans un accès coupable de dégotlt de la vie il se
coupa la gorge en 1766 dans sa cinquante et unième année. On
a de lui : Essai sur la satire, poème en trois chants. — Es-
sais sur les Caractères de ShafUsbury, 1751. — Barberousse,
tragédie , 1756. — AOielstan, tragédie, 1766. — Appréciation
BROWN.
( 473 )
BBOWH.
dis tnœurt et des principes du Umps, 1757, in-S**, ouvrage q^uï
eut sept éditions dans l'année de sa pubHcation, et qui a été
traduit en français sous ce titre : les mœurs anglaises awpré-
eiées, la Baye, 1758, in-8". — Dialogue des morls enire Péri-
elès et Aristide^ 1760, pour servir de suite au Dialogue enire
Périclis et Cosme de Médicis, par lord Lyttelton. — La Guéri-
son de Saûl, ode sacrée, 1763. — Dissertation sur l'origine,
t union, les progrés, la séparation et la corruption de la poésie
et de la musique, 1763, dont Eidous a publié un extrait traduit
en français. — Un volume de Sermons, 1764. — Poème sur la
liberté. — Pensées sur la liberté civile, la licence et tes factions,
1766.
BROWN (Jean), médecin célèbre, né en 1735 à Buncle, vil-
lage du comté de fierwick eu Ecosse. Quoique pauvres, ses pa-
rents favorisèrent son inclination prononcée pourTétude, et dès
1755 sa réputation de philologue lui ût obtenir une place de
précepteur dans une riche famille de son pays ; mais son
manque d*usage du monde la lui ayant fait perdre, il alla à
Edimbourg étudier la philosophie et la théologie, et il y vécut
misérablement du prix modique de leçons qu il donnait et de
la traduction des thèses des candidats au doctorat. Entraîné
bientôt vers les sciences médicales, Brown s*y adonna tout
entier, et ses succès lui firent trouver d*bonorables protecteurs.
Marié en 1765, Brown, sans ordre ni économie, dissipa le pro-
duit de ses travaux en scandaleuses dépenses. Malgré la publi-
cité de ses affligeants désordres, il fut admis dans la société
médicale d'Edimbourg ; on Fen nomma président en 1776. Trois
ans après (1779), Brown publia ses Eiementa medicinœ, dans
lesquels il mit au jour un nouveau système de médecine qu'il
s'empressa d'expliquer et de propager dans des cours où Jes
étudiants et les professeurs se pressaient en foule. Si les enthou-
siastes furent nombreux , les détracteurs ne le furent pas
moins, et Brown devint le but de persécutions acharnées et d'ou-
trages de toutes sortes. La faculté tout entière se prononça
contre lui et refusa de l'admettre au nombre de ses professeurs.
Brown n'en continua pas moins ses leçons, qui ne cessèrent de
réunir un immense concours de partisans de ce novateur en
médecine. Ils vinrent même à la prison où Brown fut enfermé
S our dettes, et là il poursuivit le développement de sa méthode,
'emparant du vilalisme de Slahl , Brown voulait le faire ré-
gner à l'exclusion do solidisme de Frédéric Hoffmann et de
rec^ifjm^deBoêrhaavc. Selon ce hardi et savant réformateur,
la santé repose sur les vicissitudes d'une force cachée qu'il
nomme incitabilité et qui est la vie elle-même. Ainsi la santé
et la maladie ne sont que des efforts divers du même principe
d'action , c'est-à-dire qu'elles résultent toujours de la déshar-
monie existant entre l'action trop faible ou trop forte des puis-
sances incitantes , sur l'incitabilité. D'après ce système, on ne
reconnaît que deux formes générales de maladie , la forme
sthénique et la forme asihénique , en d'autres termes par excès
ou par défautd'incitation, division rationnelle des innombrables
maladies du corps humain admise encore aujourd'hui sous
d'autres appellations , mais comprise différemment. — En
1786 Brown habitait Londres, où ses excès le condamnaient à
la misère, lui, sa femme et ses six enfants ; son intempérance, son
abus de l'opium et des excitants hâtèrent sa fin ; et il mourut
d'une attaque d'apoplexie en 1788.- Des âmes charitables s'em-
Sressèrent de secourir sa veuve et ses enfants , et l'ainé de ses
eux fils , ayant reçu une bonne éducation , se distingua aussi
dans la médecine. — Les Eiementa medicinm de Jean Brown ont
été traduits en français sous ce titre : Exposition d'un système
plus simple de médecine, 1798, in-8% par LeveiHé, 1805, in-8°,
par It.-J. Bertin et aussi par Fouquier.
BROWN (Brokden) , le prédécesseur du romancier Cooper,
naquit en 1771 dans l'Etat de Pcnsylvanie. Il était d'une santé
fort délicate, et de bonne heure il annonçait tous les symptômes
d'une maladie de poitrine. On l'envoya à la campagne pour que
sa complexion pût se fortffier. C'est dans la maison d'un plan-
teur qu'il passa les premières années de son enfance. Ce plan-
teur était un descendant de ces setilers, pauvres cultivateurs de
la Hollande, de l'Aneicterre et de TAllemagne, qui avaient été
poussés au delà de l'Atlantique par les troubles reli^^ieux du
xvir siècle. Quelc^ues-uns de ces cmigrants appartenaient aux
rangs les plus élevés de la société, et n avaient traversé les mers
que pour dérober à une maligne curiosité les humiliations de
leur fortune présente. Egarés dans les savanes, où aucune autre
voix que celle des habitants de la petite colonie ne venait les dis-
traire, les setilers ont commencé à défricher les champs, et
' leurs enfants, imitateurs dociles de leur vie laborieuse et médi-
tative , partageaient leurs monotones journées entre les travaux
agricoles et les graves jouissances d'une lecture pieuse et ins-
tructive. Brokden Brown fut élevé au milieu de cette c^
régularité ^ oui , renfermant toute l'activité de fâiDe n 4.
même, Im oonne une intensité qui aboutit souvent à reiik
Enfant, il eut des visions : il entendait parier dei foixni»
rieuses ; des êtres invisibles se personnifiaient detaot Km»»,
gination maladive. Plus tard, dominé par la sévère disciDliiKi
docteur Proud, son esprit entra dans la sphère des \m^
tives et des intérêts réels. Il étudia même le droit avecsm*
succès pour pouvoir présider un club de jeunes juriscomike
et publier -des pamphlets politiques, empreints sansdoïkie
exagérations de la jeunesse, mais remplis de vues ingcù»
et d'aperçus substantiels. Néanmoins, a l'âge de S6 ans, è»-
busé au monde et des ambitieux, il sentit les im^reastoQs^M
enfance prendre un nouvel empire sur son espnt, d il pèi
Wieland ou la Voix mystérieuse, ce palpitant rédt deti«)
ses frayeurs et de toutes ses exaltations. Cet oavngettfj
immense succès, dû non-seulement à sa partie roinaDesqQt,iii
principalement à l'art avec lequel l'auteur amèoe les plv i;
ribles et les plus dramatiques situations. BroLden Browo»*.
rut en 1809, dans toute la force de son talent, après aïoir vr
doit, outre Wieland ou la Voix mystérieuse (dont nwtnir
tion française, fidèle et élé^nte, a paru à Paris en IMI^ijv
autres romans, non traduits encore, où l'auteur a eiph»^
situations non moins neuves que celles si prodigieosemeatnr
en relief par l'auteur du Dernier des Mohicans. l
BROWN (Jean), peintre écossais, né à Edirobooij^aitri;
et principalement connu par ses Lettres sur la foim^km
sique de l'opéra italien, publiées après sa mort eo f 7tf, i f^
in-12, par le lord Monboado à qui elles étaient adrasôs,^ 4*
les fit précéder d'une introduction où il fait le pliisgnidM|e
des talents et du goût de l'auteur. Ces Lettres, qû otuiat
pas destinées à l'impression, sont écrites d'un styledairHât-
gant , et sont très-estimées en Angleterre. Brown a^iilpiv
plusieurs années de sa vie 'à Bome et dans laSidle, iUk^
comme dessinateur à sir Williams Young et à M. Tovobi
1786 il vint à Londres , où il se livra avec succès aa goitt
portrait, et se lia avec ce que cette ville possédait de plwdiê
gué. Il mourut l'année smvante(1787), âgé de trcnle-<i«]»
C'est de lui que Monboddo tenait ce qu'il a dit de la lan^id'
lienne dans son ouvrage sur l'origine et les progrès da laupr
On a conservé de Brown des dessins qui se font remarqiffir
la correction et le bon goût.
BROWN (Guillaume-Laurent), né à Utrecbl de pan-
anglais en 1755 , y devint pasteur et directeur de la e«»
nauté anglicane. En 1788 , il fut nommé professeur dTiBa»
ecclésiastique et de philosophie morale à l'universilé df o*
ville , et deux ans après il joignit à cet enscigncroeni crfai*
droit naturel. En 1794 , il se retira en Ecosse , et profMai*
sieurs années la théologie à Aberdeen. On coonaUdeL
1« Oratio de religionis et philosophiœ societats et coiw*
maxime salutaH, Utrecht, 1788, traduit en hollandaii,»
même année; 2° Oratio de imaginatione, in vitawiliin»^
regenda, ibid., 1790 ; 3« Essai sur l'égalité naturtltt in ^
mes, et sur les droits et les obligations qui en résulUniA^
1794 , et en anglais , Londres, même année , sousccutrf *
Essay on the natural equalily, etc. ; 4« Sermons sur (««T
des temps, prononcés en hollandais, Utrecht, 1793.10^
cours sur l'existence de Dieu lui mérita un prii ilio**
d'Utrecht. Ce discours ne nous est pas prvenu.
BROWN (Matthieu), peintre anglais, né en Amenq»''r
1760,-vinl jeune en Angleterre , et fut l'élève de Wesl, if"*
leur peintre d'histoire de ce pays. Il devint adnli^atcorf8>^
siasle de son roattre, mais il n en contracta que !«*"?^^/
patience était digne de plus de succès. Il ne sortit jan»»*
médiocrité. S'il réussit quelquefois auprès du vulpw» |?!
l'attribuer à la popularité des sujets qu'il choisissait. Ht*';
le portrail,et eut une vogue passagère qu'il ne pals9«^^j^
fjrel'honneurque lui avaient fait Georges 1M> »^P""^^?^L^
otte et d'autres grands personnages de se faire P"}^
lui. On trouve pourtant quelques bons morceaui dan$u^ ^
nationale de Sbakspeare , entre autres une '^ff^^'^T,
mourut à Londres en 1851. Il est à regretter qml P«;f.
l'idée de faire un travail qui était bien à sa por*^» '"J^
de West. Personne mieux que lui ne connaissait hy^^
vrages de ce peintre célèbre. n^* dE*^
BROWN (Robert), agronome écossais, né au y"v?^.
Linton vers 1770, après avoir étudié le droit , ^}}^^^
ment à l'agriculture. Il passa quelque temps à ^^^
c'est surtout dans la ferme de Markie qu'il ht le ffj^;
chesoude remarques utiles, en éclairant toujours la iw»^
pratique, el devint une autorité dans toute l'Europe. "
BEOWir.
(473)
BROWH.
) 14 février 1831 à Drylawhill. On lui doit en anglais : 1» Ta-
r#atft aénéral de i'agricuUure du district oueêt du comté
'Torck, 1799, inS»; 2« Traité de (économie rurale {Onrural
Ïair$)t 1811, 3 vol. in-S» ; df* un grand nombre d^articles dans
encyclopédie d'Edimbourg, Presque tous ces morceaux ont
té traduits en allemand et en français.
BROWN [Georges comte de ) naquit en Irlande en 1698 ,
'one iamilie catholique. Sa religion lui ùtant tous moyens de
ïotsir dans sa patrie, il se décida à s'expatrier. Il alla deman-
er du service a Télecteur iMilatin. Le général russe Keit lui
roposa de le suivre en Russie; Brow^n accepte et est nommé
njor dans un régiment d'infanterie en 1730. Une des causes
t son élévation a été la conspiration de la garde contre l'impé-
itrice Anne Ivanovna ; il s élance Tépée à la main contre les
ictieux, les contient, et donne ainsi à la princesse le temps de
échapper. — Il continua de prendre part à toutes les guerres
eia ttussie jusqu'en 176-2. Il fit la campagne de Pologne , et
rec 3,000 hommes arrèU toute larroée turque. A la bataille
s Krotxka , il tombe au pouvoir de Tennemi et est emmené
imaie esclayc à Andrinople. Il ne recouvra la liberté que
ice à l'amitié dévouée d'un jeune officier français, qui lui four-
t les moyens de s'échapper. Brown se rend immédiatement à
iiersbourg, est nommé major général, et en cette qualité corn-
l avec valeur à Prague, Collin, Jaegerndorf, Zornaorf. A cette
rnlére affaire, il reçoit cinq blessures graves à la télé, ce qui
Tempéche pas de rallier les Russes un moment en déroute
d'assurer le sort de la bataille; mais il reste comme mort, et
n'est qu'à force de soins qu'on le rappelle à la vie. Après la
i>rt de l'impératrice, Pierre 111 monte sur le trône ; Brown est
«nmé gouverneur de la Livonie ; il occupe ce poste pendant
ente ans^ profite de son pouvoir pour réformer les abus et do-
T d'établissements utiles le pays qui lui est confié. Enfin, après
roir servi la Russie pendant soixante-quatre ans, il mourut en
W2 à làge de quatre-vingt-quatorze ans.
BBOWBT rrBOMAS), professeur de philosophie morale à l'uni-
srsilc d'£iiimbourg , né à Kirkmabreck près de cette ville , en
jivier 1778, était le dernier des enfants ae Samuel Brown, mi-
istre de Kirkmabreck. 11 perdit son père fort jeune; mais sa
1ère, pour laquelle il conserva toute sa vie une reconnaissance
t une affection sans bornes, développa avec la plus grande sol-
citude les dispositions précoces de Thomas. A Tâ^e de sept ans,
capitaine Smith, son oncle maternel, lé conduisit à Londres,
I il fit ses premières études jusqu'en 1792. U revint les termi-
M- à l'université d'Edimbourg, qui était alors dans son plus vif
Jat et possédait les professeurs les plus distingués. A f âge de
linze ans, il lut pour la première fois les Eléments de la phi-
Sophie de l'esprit kutiunn de Dugald-Stcwart. Il sentit aussi-
t en lui un goût irrésistible pour cette science, qui détermina
vocation. L'année suivante (en 1794J, il put entendre les le-
fis orales de l'auteur de l'ouvrage qui l'avait intéressé si vive-
en t , et devint son disciple le plus assidu et le plus ardent.
•Igré son respect pour son maître, il osa lui présenter sur un
«ot de sa doctrine quelques observations dont l'illustre pro-
iseur reconnut la justesse. Brown dès ce moment obtint la-
itic de Slewarl. L'ctude de la philosophie ne l'ero pécha pas de
liv rer avec zèle et succès aux autres parties de l'enseignement
(éraire et scientifique. Suivant encore le cours de l'université,
cuinpo. a , sur la Zoonomie , des Observations qui excitèrent
tlcntion du monde savant. Vers la même époque ( 1796) , il
ira dans une société littéraire où les jeunes gens les plus
itingaés d'Edimbourg s'exerçaient sur les questions les plus
srées de la littérature, de la morale, de la politique et des
iences. L'année suivante, il fut l'un des fondateurs d une autre
ciété qui se forma d'un démembrement de la première, et qui
il le tiire &acadéw^ des sciences naturelles ( academy of
yticf). C'est de cette académie, qui renfermait des jeunes gens
II se sont distingués dans toutes les parties des connaissances
imaines, qu'est née la Revue d'Edimbourg, à laquelle Brown
opéra quelque temps, et qui a exercé une si ffrande inOuence
r la litlératurc de la Grande-Bretagne. Des l'année 1796,
tiwQ^ se destinant au barreau , commença l'étude du droit,
fil abandonna deux ans après pour la médecine. Il prit le
Mie de docteur en 1805; la thèse (^u'il soutint à cette occa-
to sur ie Scmmeii fit sensation, et Im concilia la bienveillance
i docteur Gre^orv , médecin distingué , qui quelques années
istard s'assocM Brown dans l'exercice de sa profession. Brown
lit appris les principales langues du continent. Un article de
dans le deuxième numéro oe la Revue d'Edimbourg sur la
iUosaphiê de Kani fit connaître à l'Ecosse cette philosophie
Leçons font voir combien notre langue lui éuit familière. Il
avait surtout cultivé la poésie avec ardeur. En même temps
Su'il commençait à exercer la médecine, il donna au public
eux volumes de pièces de vers de divers genres. Ce ne fut qu'en
1804 que Brown se révéla comme philosophe , en publiant son
Examen de la théorie de Hume sur ta relation de cause et d^ef"
[et, où il montre que la théorie de ce philosophe peut bien con-
tenir des erreurs, mais qu'on prétendait à tort qu'elle devait
ébranler les fondements de la religion et de la morale. Cet écrit
eut un succès immense et plusieurs éditions successives. L'au-
teur lui-même en 1818 le refondit, le compléta, et le fit impri-
mer sous ce nouveau titre : Recherche sur la relation de causé
et d'effet. Brow n obtenait des succès comme médecin, mais son
goût et ses dispositions le portaient vers la culture des lettres et
des sciences. En 1799, ses amis le proposèrent pour une chaire
de rhétorique vacante à l'université d'Edimbourg, et plus tard
pour une chaire de logique. Brown ne savait pas intriguer : ces
présentations restèrent sans succès. Enfin, ce fut à son premier
maître de philosophie, à Dugald-Stewart, qu'il dut de pouvoir
enirer dans l'université. Cet habile professeur , affaibli par
l'âge , désigna Brown comme seul capable de le suppléer ;
lâche difficile dont celui-ci s'acquitta d une manière brillante
en 1808 et 1809. Au mois de mai «810, il fut nomme définitive-
ment adjoint du professeur de philosophie morale. Il se livra
dès lors tout entier à son enseignement, et rédigea ses fameuses
Leçons qui attiraient autour de lui les savants de toute l'Europe,
sans nom d'auteur. Le Paradis des Coquettes, qui parait le plus
solide fondement de sa réputation de poète, eut un grand suc-
cès. Il publia successivement quelques autres petits poèmes,
tels que U Voyageur en Norvège (the Wanderer in Norway)
en 1815, te Berceau du printemps (the Bower of spring) en
1816, et enfin son Agnès en 1818. Toutes ces poésies ont été réu-
nies avec celles qu'il avait publiées auparavant , et imprimées
après sa mort , sous ce titre : the Poetical Works of Dr. 1%.
Brown, Edimb., 1821, 4 vol. in-8». En 1819, il rédigea ses Es-
quisses de la physiologie de l'esprit humain; mais après un an
d'un travail trop soutenu peut-être, il tomba malade. Sur l'avis
des médecins, il se rendit à Londres ; de là il fut transporté à
Brompton, où il mourut le 20 avril 1820 à l'âge de quarante-
deux ans. La mort de Brown excita les plus vifs regrets. On
Ï fleurait en lui non -seulement le savant philosophe , mais
'homme aimable, son caractère noble et ses vertus. L'impression
des Esquisses n'était que commencée à sa mort, elle fut achevée
par David Welsh, sondiscipl»et son ami; Edimb., 1820, in-8*.
Ses Leçons sur la philosophie de l'esprit humain furent impri-
mées sans aucun changement d'après ses manuscrits , par les
soins de John Stewart , qui ne tarda pas à mourir , et ensuite
f^ar ceux d'Edward Milroy, Edimbourg, 1822, 4 vol. in-8^ Dans
'espace de douze ans, il en fut donne jusqu'à huit éditions. Le
style de Brown est brillant et fleuri, mais dans ses Leçons liesi
quelquefois diffus, déclamatoire et peu précis; défauts (]ui tien-
nent à l'improvisation. Ses vers ne sont pas sans mérite; on y
trouve de la sensibilité et de l'imagination. — Chez Brown,
comme chez la plupart des écrivains de sa nation , la théologie
naturelle, les questions relatives à Dieu n'arrivent que d'une
manière incidente. Elles sont assez importantes cependant pour
occuper une place qui lui soit propre , et d'après la raison , c'est
par elles qu'il fauarait commencer. En résumé, Brown a ré-
formé en plusieurs points et heureusement continué sur d'au-
tres la philosophie écossaise. Sans affirmer, comme ses apolo-
gistes enthousiastes, que c'est le premier inélaphYsicien des
temps modernes , et sans lui sacrifier la réputation de ses maî-
tres , on est du moins fort étonne de la prévention inqualifiable
de M. Cousin , qui ne voit en lui qu'un disciple infidèle de Du*
gald-Stev¥art, qu'un philosophe médiocre , et ne lui accorde
d'autre mérite que celui d'être un homme ttesprit {Préface des
Rapports du physique et du moral de Maine-Biran, p. 55).
BBOWH (MoiSB), auteur anglais, né en 1705, mort en 1787,
âgé de quatre-vingt-quatre ans, après avoir été vicaire d'Olney,
dans le comté de Buckingbam, et chapelain du collège oe
Morden. Il était originairement tailleur de plumes. Ce fut
Hervey, auteur des Méditations , qui le tira de l'obscurité et le
fit entrer dans les ordres. On a de lui, entre autres ouvrages»
une tragédie intitulée : PoUdius ou r Amour malheureux, 1723;
AU be&vUled, espèœ de force; un volume de Poésies , 1739,
in-8<»; Pensées du Dimanche, poëme , 1749, in-12; Perejf
« oooiiiienaiit à prendre faveur en Allemagne. Les nombreu- Ladge, poëme descriptif, 1756; quelques Sermons ;\a traduo-
» citations aauteurs français qu'on rencontre partout dans ses | tion des ouvrages de Zimmermann. Il est en outre l'éditeur du
IT. «0
■■•WlfE.
(474)
mowM.
parfait Pécheur à la Ugnê , de Wallon , et II a réimprimé
en 1773 les Eglogues sur la pèche, PUcalory Eciogue$, du
mèmeauleur.
BROW5E (Georges), moine dans un couTent d*auguslins à
liOndres, fut nommé provincial de son ordre en Angleterre, et,
ayant approuvé la doctrine de Luther, fut promu par le roi
Henri VIII k l'archevêché de Dublin. Il s'employa avec zèle
en Irlande à faire renoncer ses diocésains à la soumission du
pape et à la reconnaissance de la suprématie du roi d'Angle-
terre, dont il eut les plus grandes peines à faire adopter et exé-
cuter Tacte de sanction. En 1551 il devint primat d*Iriande;
mais la reine Marie lui retira ce titre et sa dignité d*archevéque
en 1554. Deux ans après, Georges Browne mourut, laissant:
no Sermon copire le culte des images et t usage de prier en
latin, imprimé à la suite de sa Vie, Londres, 1681, in-4'*, et des
Lettre f relatives aux affaires d^ Irlande.
BROWNE (Thomas) , médecin et antiquaire, né à Londres
en 1005, passa sur le continent en 1629 pour visiter les plus
célèbres universités , prit le ^rade de docteur à Leyde , revint
dans sa patrie Tan 1651, et s'établit à Norwich. Membre hono*
faire du collège des médecins de Londres, Browne se distingua
in-1^2. ^ Essai sur les erreurs vulgaires , Londres, 1646, in-
folio, traduit en français par Tabbé Souchay, sous le titre : Essai
sur les erreur s populaire s. Vans f 1735, 2 vol. in-12. — Lettre
sur l'étude de la médecine. — Dissertations sur des antiquités.
— Tous ces écrits ont été réunis, Londres, 1666 et 1686],
in-fol.
BROWNE (Edouard), Gis du médecin Thomas Browne, na-
Îuit en 1642, prit ses degrés, entreprit plusieurs voyages en
lurope pour recueillir de précieuses observations sur l'histoire
naturelle, devint médecin du roi Charles II , fut directeur d'un
hôpital à Londres , et , après avoir été nommé président du
collège royal, mourut en 1708. Il a publié ses Voyages en
Allemagne , en Hongrie , en Servie , en Bulgarie , en Macé-
doine et en Thessalie , 1675, traduits en francs, 1674,
în-4°.
BBOWNE (Sir Williams), médecin et littérateur anglais,
né dans le comté de Norfolk en 1692, exerça avec succès la
médecine à Lynn , comté de Suflblk, et ensuite à Londres, où il
mourut en 1771, kj^é de quatre-vingt-deux ans, laissant par son
testament deux pnx à décerner annuellement aux deux meil-
leurs poêles qui sortiraient de Tuniversité de Cambridge. Il
était membre de la société royale de Londres, et président du
collège des médecins de cette ville. La part active qu'il prit en
cette qualité en 1768 dans la contestation qui s'éleva «ntre le
collège des médecins et les licenciés engagea Foote à l'intro-
duire dans son Diable boiteux. Le portrait était frappant :
Browne s'y reconnut le premier, et envoya à l'auteur une carte
pour le complimenter sur son habileté; mais comme il avait
oublié de se munir d'un manchon , il lui envoya le sien. Cette
manière de se venger désarma Foote. Browne était ami de la
gaieté; il fréquentait habituellement un bal qui se donnait
chaque année à Londres , dans une pension de jeunes demoi-
selles. Un dignitaire s'y étant rendu un jour pour y voir danser
sa Glle , et apercevant notre médecin debout au milieu de ces
jeunes personnes , dit qu'il croyait voir Hermippus redivivus
sivani anhelilu puellarum —Browne est auteur d'un grand
nombre d'essais en prose et en vers, et il a donné une traduction
du latin en anglais des Eléments de caioptrique et de dioptrie
que du docteur Gregory, auxquels il a ajouté quelques écrits sur
le même sujet. Ignares, 1715, in-8°.
BROWNE (Simon), ecclésiastique dissident, né en 1680 à
Sbepton-Mallet,dans le comté de Sommerset, fut successive-
ment pasteur d'une congrégation à Por(snM>uth et à Londres, et
résigna ces fonctions en 1725, après la perte de sa femme et de
son tils unique, dont il conçut le plus violent chagrin. Retiré
dans son pays natal , il y écrivit plusieurs ouvrages de talent et
de savoir, et il y mourut en 1752. Il reste de loi : <leux Défenses
4u christianisme contre Woolslon et Tindal, 1751-1752. —
Plusieurs Sermons. — Hymnes et Cantiques,
BBOWBTE ( Isaag-Hawkins), Doëte anglais, né en 1706 à
Bariofi-sur-Trent, dans le comté oeStrafTord, passa en 1737 de
l'université d'Oxford à l'école de droit de Lincolu's-Inn à Lon-
^hres, où il s'occupa beaucoup plus de poésie c[ue de jurispni-
<lDBce. Possesseur d'une fortune suffisante, il quitta bientôt
l'étude des lois pour une vie indépendante et dévouée aux loisirs
de la littérature. Ce fût cependant durant son séjour à cette école
qu'il composa un poëme sur le Dessin et la BeanU, Hnnm
intitulé la Pipe de tabac, divisé en six chants, doDldiQ
offre l'imitation heureuse et piquante du style (Ton nAf «.
vant. Les six poftes imités sont Cibber, Ambroise mm
Thomson, Young, Pope et Swift. Le chant imité de FuL
est l'ouvrage du docteur Hoadiey. Browne fat choisi en rtZ
en 1748 pour représenter au parlement le hoorg de Wo^
dans le comté de Shrap. Le plus considérable & m oon»
est le poëme intitulé : De animi immortaHtat€,^Vl»m
1754. Ce poëme eut un très-grand succès en Anglelmf.f!
en fut fait en très-peu de temps plusieurs tradaclionsiu^
dont la meilleure est celle de Soame Jenyns, hnprim^<fas
les Mélanges de cet auteur. On a de Browne qnfiqiKs «<«
traductions poétiques. Il mourut en 1760, âffé de doqia*-
cinq ans. Hawkins Browne, son fils, a donne en 1768a in.
lume in-8° une jolie édition de ses œuvres.
BBOWNE (Pierre), évéque de Corke, après aroirétémir
de luniversité de Dublin, fut promuenl709àrêpi9c(pi/
s'appligua par ses conseils et par son exemple i comr ^
mauvais goût des prédicateurs de son siècle, il s'est rfotn^
lèbre par son humanité en consacrant ses revenus an iodir*
et en fondant des écoles de charité, des salles d'asile pnvr
enfants pauvres et une bibliothèque publique. Umovitr
milieu des remets de ses diocésains en 1735, laissaDiu p*
nombre d'écnts, ignorés aujourd'hui, tous relatif ihiém
delà religion.
BBOWNE (Patrice), médecin et botanbte, wqBliCnj-
bayne en Irlande en 17*). Etant fort jeune cncorf, an /'«wj
chez un parent à l'île d'Antigoa ; mais le climat lecDroini
pas à sa santé, il revint en Europe en 1737. Il se rail i AAr
la médecine, et vint à Paris où il resta pendant cinq ttsUû
ensuite à Leyde où il fut reçu docteur en médecine, ftfttoi'
se rendit à Londres où il fut en liaison avec phwiwn n>tf
Il retourna eu Amérique et se fixa à la Jamaïque. C«tih
que la ville deKinwton doit l'avantage d'être un port df**».
au lieu de Spanishtown ou San-Yago qui l'était aupimm f
fit une étude approfondie de toutes les productions de cf» *
Il eut Toccasion de perfectionner les découreftes qu'y «
faites Sloane, et d'en faire lui-même de nouvelles. D^i^*'
Angleterre, il donna on 1753 une carte très -exacte de ctUMr
qu'il avait tracée de sa main , et qui a été gravée en dwi»!"
par Bailey. L'année suivante il publia un excelleni''™
sous ce titre : Histoire naturelle et civile de la J^^^^i^
dres, 1756, in-folio, en anglais, enrichie de superbes ar
dessinées par le célèbre Ehrot. Il y recliBcle <^ra^*!**r
sieurs genres de plantes du P. Plumier, et il enélaWilJ»^
nouveaux. Linné n'en admit qu'un Irès-pelil "on^j^
presque tous les autres ont été reconnus depuis, naj^^
n'avait pas recueilli dans tous ses voyages, pins ae hnii
espèces de plantes. Browne en décrie , dans la hmiV3^ ^
environ douze cents. Il retourna aux Antilles, ets^yxirm •
dnat quatre ans à Antigoa et à Monlserral. Ilp3"î|',.
livra entièrement à l'exercice de la médecine, etqol r^
continuer ses travaux sur la botanique. Il essuya "«* "!J '
et perdit tous ses biens. Bevenù en Angleterre en «J^,
avoir fait six fois le voyage des Indes, il se relira*»^
dans le comté de Mayo en Iriande. Là , oubhanl [>?«f 'J!'^
les richesses végétales des tropiques et des Iles au" »^
courues, il s'alUcha à l'étude des mousses <î*%''^'^
Uux cryptogames. Il s'occupait aussi à ftîre une f^f^^^i
lande . et il allait la livrer à l'impression ï^^" "S.
1790 à Rusbrook , âgé de soixante-dix ans. Bans sa m^^
s'éuil tellement isolé , que malgré la céWwiie Pi^\,^\
donnée son premier ouvrage on le croyait "^ï*^, i^
hasard qu'il apprît que Ton venait d'en ^""^J'^^J.- Ji.
une nouvelle édition , qui n'est au reste qnc !*"^,
tion , dont on a imprimé les planches sur P*PÎ? Tj ^
mettant un nouveau titre avec la date de *'^- ''^^lu*
que l'on publie sa Flore d'Irlande, ainsi q«î*^^.f v
servations sur les plantes de la Jamaïque, qu il »'^"v^ ■
nier voyage. On a aussi de lui deux caUlogues des »^^^
des poissons de l'Iriande. Il était lié avec Gravenios, J^^.
chenbroek, et plus particulièrement avec Lmne , f\ ^^
jusqu'à sa mort une correspondance suivie "^^J;^'
fut un des premiers en Angleterre à adopter »^g^. ^
Linné; aussi ce naturaliste donna le nom de ^/\^
genre de la famille des légumineuses. — ^^"*2. * caf^
médecins du même nom que nous ^^^^J^^^JjiHp '
encore Browne (Jean ) , chirurgien <>"^™"fy';-|» ""*
auteur d'un Traité complH des plaies, I^'**[^;/^
d'un Traité sur les tumeurs , idem ; d^un Iw»
BROWMS.
(476)
BROWN.
hêTurgieal de$ glandes et des éerouellet^ Londres, in-4'',
G54 ; tous (rois écrits en anglais, et d^unc Myographie dont les
ilandies sont tirées de Casscrius, en anglais, eo 1681 et 1697,
Q-rolio; en allemand, Berlin , l704; Leipzig, 1715, in-folio, et
raduileen latin sous ce titre : Myographia nova,sive muscu-
TTum omnium in corpore humano haclenuê reierlorum accu»
atitsima descriplio , Londres, 1684, in-folio; Leyde, 1687-
690, in-folio; Amsterdam , 1694 , in-folio. - Browtœ (An-
Iré ), auteur d'un ouvrage sur les ûèvres : De febr^us tenta-
men tkeoretieo » praetieum , Edimbourg, 1695, in -8®. —
IfeowiŒ (Jean), auteur â*inttitute$ de médecine , en anglais ,
Londres, 1714, in-8°. — Brow5E (Joseph), auteur d'un Recueil
ïe toutes tes épidémies pestilentielles du Kvii* sièekf en an-
dais, Londres, 1790, in-8°. — Brow5E (Richard) , auteur d'un
Essai sur les effets du chant , de la musique et de la danse sur
e corps Aumotii, en anglais, 1729 ; en latin , à Londres, 1735,
ce litre : Medicina muftca. ^ Browne (Guillaume),
igrégc au collège de la Madeleine à Oxford, mort en 1678, âgé
le ctnquanle ans, a pubHé le catalogue du jardin botani(^ue de
elle vdie : Catalogus korti oxoniensis, Oxford, 1658, in-8°.
-Bbowne (Alexandre), chirurgien anglais, a voyagé aux Indes
rientaies vers la un du xviie siècle. Il recueillit beaucoup de
(an tes de ces contrées, et les envoya à Plakenct , qui les publia
ins ses ouvrages. Cesten considération du service (|u*il a rendu à
botanique que Linné a donné le nom de Brownia à un genre
t plantes de la famille des nerpruns, composé de plusieurs ar-
iistes du cap de Bonne-Espérance, remarquables par la peti-
!ssc de leurs feuilles. — Browne ( Samuel ] , chirurgien
iglais établi à Madras sur la Gn du xyii*" siècle^ a contribué
jix progrès de la botanique en envoyant des herbiers composés
e plantes de l'Inde à plusieurs botanistes d*Angleterre , et
Dire autres à Petiver, qui en fit connaître un grand nombre
lans ses ouvrages. On voit, dans les Transactions philosophi-
fues, un catalogue fort nombreux de celles qu'il avait dccou-
rertes, tome xxii, année 1700. —Browne (Jean), chimiste
le Londres, membre de la société royale, mort en 1755, a
wblié quelques oiémoires dans les Transactions philoso-
fkiques,
browne (Goillâume-Georges), né à Londres en juillet
1768, fit ses études à Oxford, et suivit des cours de mathéma-
jques, de botanique, de minéralogie et de chimie. Il s'occupa
lussi à faire réimprimer des livres politiaues, auxquels il ajoutait
les préfaces et des notes. Cest ainsi qu il donna une édition du
raité de Buchanan, De jure regni apud Scotos, La lecture des
étalions de voyages lui inspira le désir de voyager lui-même,
^rli de Londres vers la fin de 1791, il débarqua en janvier
79^ dans le port d'Alexandrie. Après un séjour de deux mois
ians celle ville, il se dirigea vers loasis de Siouah, pour voir
emplacement du temple de Jupiter-Ammon. La rencontre
'*un monument très-antique d'architecture égyptienne lui fit
apposer qu'il avait trouvé le sanctuaire qu'il cherchait ; mais
n ose l'affirmer. Il retourna bientôt à Alexandrie, où un mois
e repos le remit à peine de ses fatigues. Il visita ensuite Ro-
?tle,DamieUe, les lacs de Natron à l'ouest du Nil, les couvents
es Coptes, et entra au Caire le 16 mai 1792. Il s'appliqua
roc ardeur, comme il l'avait fait à Alexandrie, à Tétude de
\ langue arabe et des mœurs orientales. Le 10 septembre, il
ernbarqua sur le Nil pour se diriger vers l'Abyssinie. Arrêté à
ssouan par la guerre qui régnait dans ce pays, il redescendit
t fleuve jusqu'à Kené, puis traversa le désert jusqu'à Cosséir
ir la mer Rouge, et admira sur sa route les carrières qui avaient
»urni aux Egyptiens les matériaux de leurs monuments. De
îiour au Caire, il visita le lac Mœris et les Pyramides, et, au
rîntemps de l'année suivante, le mont Sinaï et Suez. Il se
ti^it à une caravane du Dar-Four, traversa les déserts, et
rnva à Soueîni ; il fut desservi par un de ses guides du Caire,
ni le dénonça au gouverneur comme un Franc, un infidèle,
fant de mauvais projets. Browne fut envoyé à Cabbé, la ca-
itale de ce pays, dans laquelle il entra le 7 août 1793. 11 essuya
De grave maladie dans cette ville, d'où on ne lui permit de sortir
ne trois ans après. On l'avait forcé de se dessaisu* à vil prix de
resque tous ses effets. Il se rendit de là à Siout avec une cara-
ine, puis au Caire, prit ensuite un navire qui le conduisit à
ifb, d'où il partit pour Jérusalem ; il reprit la mer à Saint-
Ban d*Acre, dét>arqua à Séide, parcoomt le Kesrouan et les
lies maritimes de la Syrie, traversa le Liban, vint à Alep, puis
anchit leTaurus, prit sa route parBosteo, Kaisarieh, Angola,
H&it, et le 9 décembre il arriva à Constantinople. Il revint par
leniie et Hambourg à Londres après une absence de sept ans.
t y publia une relation de ses voyages, et dans Tété de 1800
se rendit à Trieste par l'Allemagne , s'y embarqua pour
Athènes, Smyrne et Constantinople, d'où il alla par terre à
Anlioche, et ensuite à l'Ile de Chypre et en Egypte. Il passa
rbiver de 1801 au Caire, partit pour Saloniqucen Macédoine,
visita le mont Athos, l'Albanie, les lies Ioniennes et Venise,
où il séjourna plusieurs mois. En 1803, il fil un voyage dans
la Sicile, occupée par les troupes anglaises, puis un autre aux
lies de Lipari, et retourna en Angleterre, visita l'Irlande et
travailla à mettre en ordre ses notes; mais voyant qu'il n'avait
rien de nouveau à dire des pays qu'il avait vus, il abandonna ce
travail. Il nourrissait toujours l'espoir de pénétrer dans le cœur
de l'Asie centrale, et il se mit en route dans l'été de 1^12, et
revit Constantinople et Smyrne. Au printemps de 1813, il
quitta cette ville et traversa TAnatolie et l'Arménie jusqu'à
Érzeroum ; le l"*" juin, il était à Tauris; vers la fin de l'été, il
se mit en route vers Tschéran. Il était panenu à quarante
lieues de cette ville, quand il fut assassiné par des brigands. II
était d'une simplicité remarcjuahle. En général, il passe pour
fidèle dans sa relation, écrite d'un style peu soigné, et dans
laquelle il présente les faits d'une manicre^eu intéressante. On
a ae lui : Travfls in Àfriea, Egypt and Syria from the year
1793 to 1798, London, 1799, in-4'', avec une vue du temple
d'Ammon et des cartes du Dar-Four. Ce livre a été traduit en
allemand, en hollandais et en français, quoiqu'il ait eu peu de
succès. La traduction française, par Casteran, porte ce titre :
Nouveau Voyage dans la haute et basse Egypte , la Syrie^ U
Dar-Four, où aucun Européen n'avait pénétre, etc. Paris,
1800, 2 vol. in-8o, avec les mêmes planches que l'original.
BROWirÉE, s. f. [botan,), genre de plantes de la famille des
légumineuses.
BROWNIKOWSKI OU BBONIEOWSKI (Alexandbe), ro-
mancier allemand, né à Dresde en 1783, était fils d'un officier
supérieur saxon. Il entra jeune au service de la Prusse dans la
garnison d'Erfurt, et cultiva la poésie avec plusieurs camaradi».
Il faisait partie de la garnison de Breslau en 1806; fait prison-
nier, il rut conduit en France. Après la paix, il aima mieux
rester à Paris que de retourner en Allemagne, prit du service
dans la grande armée, et fut attaché à l'état-major du maré-
chal Victor, et se trouva ainsi obligé de faire la guerre contre
les puissances du Nord. A la restauration' ayant obtenu son
congé, il se rendit à Varsovie et y obtint un grade supérieur.
Choqué des manières du grand-duc Constantin à son égard, il
prit son congé et revint à Dresde cultiver les lettres. Là, après
avoir préluoe par des contes ou nouvelles, qu'il insérait oans
les journaux allemands, il fit succéder un roman à un autre,
avec une fécondité étonnante. Les sujets de ceux qui ont eu le
plus de succès sont tirés de l'histoire et des mœurs polonaises
qu'il connaissait à fond, ce qui l'a fait surnommer le Walter
Scott de la Pologne. En général ses compositions sont d'un style
facile» coulant, mais trop verbeux. Voici la liste de ses ouvrages :
1» Casimir le Grand Piast, nouvelle, Dresde, 1825, 2 vol. in-12;
2" Hippolyte Boratynski, ib., 1825-28, A vol., traduit libre-
ment en français avec ce litre : la Pologne sous le règne de
Sigismond'Àuguste, Paris, 1828, 3 vol. in-12; 3«//i Tour des
Rats, ib.; 4«> le Château sur la rivière de IFteprx, ibid . , 2 vol.;
5° le Cachot français, aventure du xvii' siècle, traduit en
français par Loève-Weimars sous le litre de Claire Hébert,
histoire du temps de Louis XIII, Paris, 1828, 2 vol. in-i3 ;
6« Olgierd et Olga , ou la Pologne au xi* siècle, Dresde, 1829,
4 vol. in-12, traduit aussi en français par le raême^ Paris, 1830,
sous le titre de le Serf, 3 vol. in-12. Cette séné de romans
porte le titre de Collection des œuvres de Bronikowski; 7» His-
toire de la Pologne, Dresde, 1827; 8° Lui et Elle, conte dn
temps moderne, Leipzig, 1827; 9« Contes, Leipzig, 1828,
in-12; 10® la Pologne au xviî* siècle, ou Jean lliSobieslU
et sa sœur, Halberstadt, 1829-30, 5 vol. in-12; W Béate,
extraite d'une ancienne chronique sans titre, Leipzig^ 1832,
5 vol. in-12; i^"" Stanislas Poniatowski, épisode du xviii*
siècle, traduit en français par Ix>ève-Weimars, Paris, 1830,
in-12 ; 15*> Almanach pour les contes et nouvelles ; 14° les Fem-'
mes Konierpolskie , Dresde, 1832-33, 3 vol. in-12. On a
encore de lui : Quelques mots d'un Polonais à ses compatriotes,
1831. Dans les derniers temps, il s'était établi en Prusse, on il
mourut au commencement de 1834.
BROWNISME, doctrine médicale de Brown (F. les mois
iNCrTATION et iNClTABlLfrfe. )
BBOWNISTE, S. m. partisan du système, de la doctrine de
Brown, médecin anglais.
BEOWV-osNABRUfiBS (comm.), toiles écrues, non blanchies,
faites de fil fort, de chanvreetde lin dans l'Irlande et l'Ecosse, no-
tanmentaox environs de Dundee, et expédiées pour l'Amérique
BROTE.
tn grande partie» sans leur dernier apprêt. Elles sont imitées
des toiles de Westphalie, surtout d'Osnabrûck, d'où dérive leur
dénomination. Les rouleaux ont cinquante yards de long et
cpinze seizièmes de large ; on les vend au yard. Dans I* Amé-
rique du Nord, on comprend aussi sous ce nom les toiles écrues
de Weslplialie, dites toiles d'Osnabrûck.
BROWN-PAPERS (comm.). Les Anglais nomment ainsi une
sorte de toile de Silésie de la couleur du papier qui lui sert
d*en?eloppe. Elle contient sept quarts en largeur et quarante-
deux aunes de long. On Vcnvoie aux colonies anglaises. Elle
vaut, sur place, au choix, 0 à 12 écusde Prusse.
BROWN-QUADRUPLES (comm,). Les Anglais et les Améri-
cains distinguent sous ce nom une sorte de toile de Silésie non
blanchie, fortement calandrée, et que Ton vend par caisses de
cinquante pièces. Elles sont d'un fort bon débit dans les deux
Amériques.
BROWNRiGou BRONRIG (Raoll), théologien anglais, na-
quit en 1592 à Ipswich, dans le comté de Suffolk , d'un mar-
chand de cette ville. Il fut élevé à l'université de Cambridge, et
en 1628 reçu docteur à Tuniversilé d'Oxford; il fut promu suc-
cessivement à plusieurs bénéfices considérables , et nommé en
1641 évéque d'Exeter; mais dans les troubles qui éclatèrent
bientôt après, il se trouva, en qualité d'évéque , exposé aux vio-
lences du parti parlementaire. Sa vie fut menacée ; et dépouillé
de ses revenus, il se vit sans autre ressource pour vivre que la
générosité d'un ami , chez lequel il se retira. Celte détresse n'a-
attit point son couraçe, et Ton dit qu'il osa conseiller à Crom-
well de rétablir Charles II sur le trône. Il fut nommé en 1658
prédicateur du temple , avec des appointements considérables
et mourut en 1669. On n'a de lui que quarante Sermons, passa-
bles pour le temps, et imprimés après sa mort, à Londres, 1662-
1664, 2 vol. in-fol. C'était un homme de beaucoup d'esprit
d'une littérature étendue et d'une conduite irréprochable*
quoique dans ces temps de parti on l'ait accusé de n'avoir pas
montré assez de zèle pour la religion.
BROWNRIGG (ROBERT), né versl759 à Rockingham. d'une
des meilleures familles du comté de Wicklaw, entra en 1775
dans le quatrième ré^ment d'infanterie en qualité d'enseiffne
etaprèsavoirfaitpartiededifférentesexpéditionsdans la Manche
etâ la Jamaïque, fut nommé en 1793 lieutenant-colonel et quar-
jjer-maltre général en Flandre, où il concourut aux opérations de
I armée britannique contre la France. Le duc d'Yorck le nomma
son secrétaire pour la partie militaire en 1795, et l'année sui-
vante lui fit donner le brevet d'officier supérieur. Brownriiwr
suivit encore ce prince, trois ans après, en Hollande, et continua
jusquen 1803 son service de secrétaire. A cette époaue il fui
2, — ;r M" " «vvuuipa(5nrt i ciueunion anglaise contre rEcIuse,
Mi" R^^^scn^a" «egedeFlessinçueetaux opérations dans
Ile de Zuyd-Beveland De retour en Angleterre , il déposa dans
I enauêle qui eut lieu devant la chambre des communes à pro-
pos du non-succès de cette expédition, et déclara que ce désaï»-
pointemcnl était dû surtout aux difficultés de la navigation a
îf A?.^.^^^.?^:^^"^^ «l >«s^»^ «le ces parages. Quatre ans après
(1813) Il obtint sa nominaUonau poste lucratif de gouverneur de
Leylan. C est là qu il mil le sceau à sa répuUtion par la conauéte
du royaume de Candie, qui acheva d'assurer à l'Anirleterre la
possession de celle sUlionimportanle. Lord Bathurst donna lel
plus grands éloges à sa conduite, qui fut récompensée par le litre
en ÏS'l'l?'^' '' P'' ''. perinission quflui fut accordée
en 1822 d ajouter a ses armoiries la couronne, le sceplre el la
bannière de Candie. Dès 1815 il avait été créé grand-croix de
1 ordre du Bain. Il ne quitta Ceyian qu'en 1820, et vint se fixer
k27avri?1833''''^''"™'^"^''' """ il mourut à Holston-House
BROWN.siLESiA (coiiiin.), forte toile de Silésie de six ouarls
de large, calandrce pour tout apprêt. La pièce, qui est desoixantP
aunes vaut 6 à 10 eVus d'Allemagne. Cet article rvenïCu!
coup dans les ports de l'Amérique du Nord.
BROWN-STOt T , 8. m. (écon. dom.), sorte de bière qui se fa-
brique en Angleterre. ^
BBOYE ou BBAYE ( A?oiiom. ruit.), machine servant à
broyer le chanvre pour mieux en séparer les chènevotles. C'est
une espèce de banc fait d'un soliveau de cinq à six pouces d'é-
qnarnssagc, sur sept à huit pieds de longueur. Il est monté sur
quatre jambes à hauteur d'appui. Ce soliveau est percé dans
toute sa lougueur de deux grandes mortaises d'unpouce de
£?it;;i?îllir ''''"^" V""".^ ^" épaisseur. On taille en œuteau
les trois parties que les deux mortaises ont séparées. Sur cS^te
( 476 ) BBr.
{>ièoe on en ajuste une autre qui est' assemblée à charma.
e banc par une de ses extrémités; l'autre est lermioéeMÎ *
poignée capable d'être saisie par la main du broyeur Crt?ni?
qu'on appelle la mâchoire supérieure, pmt dàn^'taiu^
gueurdeux languettes taillées en couteau, qoidoiTcnl«r
dans les mortaises de la mâchoire inférieure.
BBOTEMENT, S. m. (F. EROIEMENT).
BBOTER, V. a. (gramm.), casser, piler, triturer demain
réduire en poudre ou en pâte. Broyer du poivre.-^ Bnmilt
couleurs pulvériser des substances colorantes, en mènieiLi
qu'on les mêle avec de l'eau ou avec de l'huile. — FinrM
et familièrement , Broyer du noir , se livrer à des pemèo»
bres, mélancoliques. — Broyé , ée , participe.
BROYER, v. a. {lechnol.), se servir de la broie. -In»
ie chanvre , le lin, le briser après qu'il a été rooé, m
les deux mâchoires delà broie, pour en séparer bdtt^
vottes.
BROYEUR [lechnol.) , ouvrier gui réduit en poudre tzéfë
les couleurs employées pour la peinture. Cette opération h t
fait point à sec; car, outre qu'il serait dangereux de m^k
poussières vénéneuses , on dissiperait en pure perte une pm
partie de la matière colorante. Il faut donc placer li ntitnT
a broyer sur une table de pierre dure, la mouiller avec oie or-
laine quantité d'eau gommée, d*huile, delail, d'esteondrk^
rébenthine, de colléou de vernis selon l'usage qu'on enieotbr
et la fouler par des mouvements circulaires avecuoitstraiBer
appelé molette. La table sur laquelle on broie est ouëstawaî
en marbre ou en porphyre. I^ molette se compose fine fnrr
de la même nature, et présente la forme d'un tnaocbefraM
aplati par l'un de ses bouts de manière à offrir anesoKxeiia
large. A mesure que l'ouvrier promène cet inslniiMnlsri)
substance colorante, celle-ci se divise et s'étend; ilon il b
relève el la ramène au moyen d'un couteau à lame flexible, p>
il recommence à broyer. Cette opération tenuinéeyildispoKk
couleur par petits tas ou trocMsgues, pour la faire sécher «iL
conserver. Il est entendu que chaque fois que l'on dim^è
matière à broyer, l'on doit nettoyer soigneusement la tiue p
la molette; il est même bon de les passer au sablon.
BROYON ( économ, rust. ), piège pour les bêles puante; *
tend ce piège sur le passage des blaireaux, des rcnanls,»
fouines et autres animaux malfaisants. Pour cet effiH, oopliie
çn terre deux fourchons de bois; on place entre ces (bjw
un bâton de traverse ; ce bâton porte une corde; àrexlrwmi'»
celle cordeest attachée une petite clavette ; sur un booldeb*
vetle passe un autre bâton de traverse; l'autre bout de Uclif*
est légèrement arrélé i>ar un petit obstacle ; cet obslade ib
en terre , el il est planté à quelque distance des fourchow^Or-
attaché l'appât au bout de la clavette qui passe soui Voroj*
on passe sur le bâton de traverse d^ux longs bouts de p«wf
le bâton de traverse lient élevés ; ces bouts de perche son! Af*
gés sur le milieu d'un gros poids. On ferme bien ledcnsl* '
pièce, en sorte que lanima( ne pouvant entrer qMp*f ^
côtes, il se trouve nécessairement sous les bouts de perche i"
peut mordre à l'appât sans arracher l'obstacle; *'obsla*^*52^
être déplacé que le bout delà clavette qui y touchait nés «W
ce bout ne peut s'échapper que le bâton de traverse ne w-
le bâton de traverse ne peut tomber que le poids ne toto»"
les perches sous lesquelles l'animal se trouvera pris. Sjoo"'
se servir du même piété pour empêcher les animaux dej»*"
par des ouvertures, il faut faire le bout de laclaTetle qw P*
sous l'obstacle tel que l'animal ne puisse passer sans k
placer. . .
BROYOlir (imprim.). C'est une pièce de bois fournc ^
de trois â quatre pouces sur neuf à dix de Hrconfcrfflff.'J
par le bout , surmontée d'un manche rond de 9"?J^«*^
pouces de long, pris dans le même morceau de ^wj' ^
remuer l'encre pour l'empêcher de sécher ou de ^^.^^'"t
et à en étendre quelques parties sur le bord de Teocner, a^^
quand l'imprimeur prend de l'encre , elle suit préparée *
tribuer facilement sur les balles.
BROYON, s. m. en term. de maçon, se dit ^'^!^^\
pilon de bois qui sert à broyer ensemble la chaux, i*^^ ^
gravier, pour en former le béton. — Bboyon , '* rr^
chasse, signiGe piège pour prendre les renards, kiwao'
BROZZO (o^ar.),ville piémontaise faisantpirliedelai»^
'Ivrée, située dans la vallée de même nom, *'**'**{*^j»
de fer el renfermant on grand nombre de ww*
d
mines
neaux.
BRU (juHspr.), 8. f. la femme du lits par rapport w^
BsvAinr.
(477)
BRUCE.
l la mère de œ fils. On la nomme plus ordinairement belie^flllê.
Elle a épousé mon fiU, c*eit ma bru.
BBU lbotan.)f s. m. sorte de raisin qui crott en France, daps
le département de la Gorrèze.
BBU, BBIU {vieux HMt), un ruisseaa, le courant de Tean, une
source, une fontaine.
BBU, BBBUiL, pré appartenant à un seigneur, et que les
habitants sont obligés de laucber(r. Broillot).
BBU, la sauce d'un ragoût, du bouillon (F. Bbuées).
BBU (Moïse-Vincent), peintre espagnol, né à Valence en
16S2. A l'âge de quinze ans, il entra dans Técole de Juan Gone-
hilJos, peintre liabile, et surpassa bientôt tous ses camarades.
Lorsqu'on voulut décorer de tableaux l'église de Saint-Jean del
Mercado de Valence, Bru, malgré sa jeunesse, fut choisi pour
en exécuter trois. Il peignit le Passage du Jourdain, Saint
François d$ Paule, et tous les Saints, c'est-à-dire la réunion
dans le même tableau d'un erand nombre de saints, Palomino
Velasco, qui a fourni ces détails, dit que <x ces ouvrages an-
OfMicent la main d'un gran>j maître et une grande force de gé-
ûe. D Ces éloges donnent lieu de regretter la fin prématurée
l'un artiste qui débutait si bien. Bru mourut à Valence en
705y n'ayant encore que vingt et un ans.
BSUAND (Pierre^Fbançois), médecin, né à Besançon en
716, mort en cette ville en 1786, s'était acquis une rcuutation
léritée dans la pratique de son art. Le roi de Prusse, Frédéric,
engagea à passer dans ses Etats; mais il ne fut |ias touché des
romesses du monarque, et il préféra aux emplois brillants
a' on lui ofi'rait une vie obscure et tranquille, qu'il consacra
citièrement à ses concitoyens et au soulagement des pauvres,
^n a de ce médecin : i^ Moyens de rappeler les noués à la
t>, Besançon, 1765, in-8"; 2^ Mémoires sur les maladies eon^
tgieuses et épidémiques des bêles à cornes, Besançon, 1766,
vol. in-12. tet ouvrage avait emporte le prix de l'académie
e cette ville en 1763, et il a été réimprimé, avec des additions,
ous le titre de Traité des maladies épizootiques et contagieuses
Us bestiaux et des animaux les plus utiles à l'homme, Besan-
con, 1782, 2 vol. in-12. Bruand était membre des facultés de
médecine de Paris et de Montai lier, et on trouve plusieurs
Dbservations importantes de lui dans les mémoires de ces so-
riétés.
BBU AND ou BBUAN , natif de Nancy et curé de Mousson au
ïV!*^ siècle, a donné : Bref Discours (en vers) de la très-noble,
réS'Ulustre et très-ancienne maison de Lorraine, Lyon, 1591,
n-8", poème que Ghevrier qualifie de mauvais.
BmuAin>(ANNE-JosBPH),archéo]ogue,néàBesanconenl787,
ut d'abord soldat, puis avocat et sous-préfet de plusieurs dépar-
6fn«nts, et mourut à Bellej en 1820. il a laisse un assez grand
tombre d'ouvrages, parmi lesquels on distingue : Annuaires
'€ ia préfecture du Jura pour les années 1813 et 1814, in-S*",
kecuf. Ces deux volumes, pleins de recherches curieuses sur les
Dtiquités du département, sont excessivement rares ; 2^ Mé-
inges littéraires, Toulouse, 1815, dont il n'existe que 26
Lemplaires ; 3^ Essais sur les effets de la musique chex les
mciem et chez les modernes^ Tours, 1815, in-8^; 4° Expo^
f motif $ qui on$ engagé en 1818 S. if. C. Ferdinand VU à
* rendre à JEfayonne, Paris, 1816, in-8", traduit de l'espagnol
£8coIqiiilz« On a de Bruand plusieurs articles de la Biogra^
ïie des hommes vivants, Lobt.
KBUAHT (emberiza) {hist. nat.), oiseau du genre des passe-
•aux. C'est dans ce genre que se trouve l'ortolan, si connu des
KUtneta. Les bruants ont pour caractères, un bec court, fort,
«liqoe, pdntu, des narines placées à la t>ase du bec, couvertes
I partie par les plumes du front. Les espèces de ce groupe sont
néralement petites et très-nombreuses ; elles quittent pendant
liver les régions septentrionales et s'approchent des pays mé-
lionanx. Leur nourriture consiste en graines, baies et msectes.
» oiseaux sont recherchés, comme un petit gibier ; on en
stingae quelgues espèces principales : le Bruant jaune {E,
irinêUd), qui se trouve par toute l'Europe, en France le long
s baies, des taillis et sur la lisière des bois ; ses œufs sont au
mabre de quatre et déposés dans un nid placé à terre dans une
nflle d'heroes ; le B. zizi ou des haies (E, eirelus), il a la
•rge noire et les côtés de la tète jaunes ; le Proger (E. tniUnria).
*tte espèce, la plus grande de toutes, arrive au printemps, s'éta-
it dans les prairies et les champs où elle se niche, et ne part
l'en automne. On le nomme oiseau béte et B, fou, parce qu'il
même temps que les cailles et les hirondelles ; elle habite les
vignes, les blés et les champs, et fait son nid à terre comme les
alouettes, et quelquefois sur des ceps de vigne. On fait ilans le
Midi un très-grand commerce de ces petits oiseaux ; les habi-
tants et les oiseleurs les engraissent, soit en les enfermant dans
une chambre obscure ou seulement éclairée par une lanterne,
et au milieu de laquelle on répand une grande quantité d'avoine
ou de« millet, soit en les enfermant dans une cage couverte de
serge, à l'exception de Taugel, qui est éclairé. — Nous citerons
encore le B. crocotes (E, melanocephala), des contrées méri-
dionales et orientales de l'Europe; le B. de roseau {E, schwni"
eulut), qui habite l'Italie, la Suède et la Russie ; le B, mytilène
{E. lesbia) \ \t B/à couronne lactée [E. pithyornus), qui se
trouve dans les contrées orientales, en Sibérie, en Russie, en
Turquie; le B. commandeur [E. gubernalrix), de Buénos-
Ayres; \e B. à gorge noire {E. melanodera) des Hcs Malouines ;
le B. de neige {E. nivalis), (lu cercle arctique, et le B. montain
(E. calcarata), des régions boréales. A. B. DE B.
BRIJANTIN, s. m. (hist, nal.), espèce de troupiale, oiseau du
genre des loriofs.
BRUBRU {hist. naL), nom qu'on a donné à une pie-grièche
d'Antique, d'après son cri.
BRCJC, s. m. (botan,), sorte de bruyère à balai.
BRUCCIOLI (F. BkUCIOLI).
BRUCE (Robert), comte d'Anaiidale en Ecosse, et de Gle-
veland en Anglclerre , se porta pour compétiteur de Jean
Bailteul , lorsqu'en 1285 le trône d'Ecosse devint vacant par
la mort d'Alexandre III et de Marguerite do Norwége. Bailleul
l'emporta, mais son élection déplaisait à Bruce et aux chefs
écossais; cependant ils se soumirent temporairement, n'étant
pas préparés à résister ouvertement et au nouveau roi d'Ecosse
et au roi d'Angleterre dont celui-ci relevait. Bruce, qui n'avait
pas plus reconnu la nomination du roi élu que la suprématie
du roi électeur travailla sur-le-champ à grossir le nombre des
mécontents. On en vint bientôt aux armes. Bailleul voulait se-
couer le joug d'Edouard, roi d'Angleterre ; Bruce ne voulait que
renverser son rival. Malgré ce conflit, Edouard essuya les pre-
miers revers. En cette occurrence, il divisa ses ennemis afin de
les affaiblir, et offrit la couronne d'Ecosse à Bruce, sans autre
condition que de l'aider à punir Bailleul. Ainsi aidé, Edouard
s'ouvrit l'Ecosse par la conquête de Berwick, écrasa son vassal à
la bataille de Dumbar, et l'envoya prisonnier dans la Tour de
Londres. Bruce réclama le prix de ses services ; mais Edouard
répondit : « Croyez-vous que je n'aie autre chose à faire que
de vous conquérir un royaume ?» A celle réponse déloyale,
Bruce quitta les drapeaux du roi d'Angleterre; mais bientôt il
Jr fut ramené par des motifs aussi peu loyaux que ceux qui
'avaient fait agir jusque-là. L'Ecosse gémissait de se voir asser-
vie sous Edouard; pas un grand'ne tentait de la délivrer. Un
homme du peuple, aussi pauvre que brave, doué par la nature
des plus heureuses qualités, et réunissant à une force athlétique
et à une adresse extraordinaire dans le maniement des armes
une constance à toute épreuve et l'horreur du nom anglais,
William Wallaceenân, trouva moyen de se former une armée
avec laquelle il détruisit celle des Anglais, tua le vice-roi
la reconnaissance des peuples régent du royaume. Cette élé-
vation provoqua l'envie des nobles. Ils accusèrent Wallacc
d'aspirer au trône ; et, préférant de perdre l'Ecosse que de la
voir sauver par un homme obscur, ils rentrèrent dans les ranp
de l'armée anglaise pour combattre le résent. Bruce était du
nombre. Wallace, ne pouvant résister à la fois et aux forces
de son ennemi et aux factions des grands, perdit contre
Edouard ^' la terrible baUille de Païkirk (22 juillet 1298 .
Après d'héroïques efforts, il fut enfin contraint d'abdiquer la
régence dont Cumyn, un des nobles révoltés, fut revêtu, Bru^^c
n'ayant pas osé l'accepter, et étant mort à peu de temps de }h,
laissant un fils qui devait bientôt mériter et obtenir la couronne
d'Ecosse.
BBr€E (Robert), fils du précédent, d'abord comte de Carrick .
puis roi d'Ecosse, sous le nom de Robert P\ consomma l'indé-
Cmdance des Ecossais, ce que n'avait pu faire Théroïque Wal-
ce, à cause de sa basse naissance, tant les hommes tenaient
aux préjugés de noblesse. A partir de la bataille de Falkirk, il
y avait eu pendant sept anné<^, entre l'Ecosse et l'Angleterre,
«fie dans tous les pièges. — V ortolan {E. hor'tulina), célSbre 1 une alternative continuelle de soumissions forcées et d'insurree-
r la délicatesse de sa chair, est répandu dans le midi de I tions renaissantes, de ferres et de trêves, de succès variés, où
Sarope. Cette espèce arrive par petites troupes, presque en > la fortune avait favorisé tantôt les atUques de l'ambition et
BRUCE.
(m)
UiUCB.
Untùi la résistance du patriotisme. Edouard, jugeant utile à sa
politique de s^entourer des seigneurs écossais, les avait attirés à
sa cour. Parmi ceux-ci se Irouvaieut Robert Bruce et Jean
Gumyn. Tous deux repassaient incessamment dans leur mé-
bloire les droits qu'ils se croyaient au trùne d* Ecosse. Edouard
les berçait, chacun à part, de cet espoir, sans avoir au fond Tin-
teation d'y satisfaire. Honteux et outrés de se voir aitisi joués,
les deux rivaux signèrent entre eux un traité portant qu'ils
travailleraient de concerta soulever TEcosse ; que Bruce en serait
édu roi ; que ses comtés et ses terres passeraient à Cumyn, qui,
sous le titre de lieutenant général, serait la seconde personne
après le souverain; qu'enÛn un des deux resterait en Ecosse
pour préparer les voies à cette révolution, et que l'autre suivrait
partout Edouard pour endormir sa vigilance. Oumyn était resté,
et il devint trattre. Il révéla tout à Edouard ; mais Bruce, sans
perdre de temps, courut avec la rapidité de Téclair assembler
ses amis à Mabane, poignarder Cumyn à Dumfries, et se faire
couronner roi à Scône. De ce jouf, l'Ecosse fut délivrée du joug
étranger, quelque vicissitude que dût encore subir la destinée
de son libérateur. En effet, plusieurs fois Bruce dut renoncer
à tenir ouvertement la campagne et congédia lui-même son ar-
mée ; puis, mettant habilement à profit la moindre circonstance
favorable à son but, on le vit reparaître, se remettre en marche
et écraser ses ennemis à la terrible bataille de Bannockborn
(24 juin 1514). Cest là qu'à la tête de 30,000 Ecossais, Robert
feuce tailla eo pièces une armée anglaise de 100,000 hommes.
De tout temps la victoire trancha le nœud gordien de la poli-
tique : celle de Bruce assura dans sa famille le trône héréditaire
d'Ecosse. Restait à consolider celte conquête par la diplomatie
et par une sage administration. -^L'anarchie des guerres avait
confondu les propriétés; les grands en avaient usurpé beaucoup
et sur la couronne et sur les communes; le roi voulut que tous
produisissent le titre en vertu duquel ils possédaient. Une bande
de confédérés l'environna un jour, et tous , tirant leurs épées,
s'écrièrent : a Voilà nos titres de propriété. 0 Jugeant qu'une
telle insolence ne pouvait rester inipunie, les factieux conçurent
le dessein de livrer de nouveau l'Ecosse au monarque anglais;
mais leur projet échoua. Muni des preuves de leur trahison,
Bruce assembla un parlement, surnommé le Parleminl Noir^
qui les frappa de mort. Cependant des bandes d'aventuriers à
la solde de la cour d'Angleterre continuaient à désoler l'Ecosse ;
en 1323, une dernière victoire remportée sur eux en purgea
TEcosse. Le roi Edouard finit par renoncer à tout acte d'hosti-
lité, et Bruce put se livrer sans distraction au soin de consolider
pour sa patrie tous les bienfaits qu'il lui avait été donné de ré-
pandre sur elle. Edouard IIF, âgé seulement de quinxe ans,
venait de monter sur le trône d'Angleterre : Robert ju^ea cette
occasion favorable pour consacrer diplomatiquement l'indépen-
dance absolue de 1 Ecosse ; ce qui eut lieu en effet en 1339,
par suite d'un traité que signa Edouard II!, et dans lequel celui-
ci désavouaitles prétentions de ses prédécesseurs, et donnait la
Srincesse Jeanne, sa scBur, en mariage au prince David, fils
u roi Robert. La même année (9 juillet 1329), Robert F' finit
doucement sa glorieuse vie, après avoir régné vinft-quatre ans,
et laissant un nom à jamais consacré par les bénédictions de son
pays et l'admiration aes étrangers.
BRUCE (David), fils de Robert P% fut proclamé roi d'Ecosse
aussitôt après la mort de son père, en 1329. Ce prince régna au
milieu des tribulations. L'invasion de son royaume, la perfidie
de son beau-frère, le roi d'Angleterre, le forcèrent à se réfugier
en France, où le conduisit une escorte fidèle. Après dix ans de
vicissitudes entre les factions qui déchiraient l'Elcosse, les Bru-
cienif qui avaient toujours eu en leur possession plusieurs places
fortes, et à leur tète un récent titulaire, représentant leur roi
exilé, trouvèrent moyen d entrer en campagne, conduits par
les Murray , les Douglas et surtout par Robert Stuart. Ils
furent vainqueurs à Panmure, à Perth, à Striveling, à Edim-
bourg. David revint en 1542, après avoir conclu un traité offen-
sif et défensif avec Philippe de Valois. Jeune, sensible, transporté
de reconnaissance à la vue de ses fidèles sujets, et de colère à
Taspect de leur pays ravagé, il usa du triste droit de représailles,
fonditsur l'Angleterre, dévasta toutleNorlhumberland, prit d'as-
saut et réduisit en cendres la ville de Durham, entra dans le pays
de Galles, et mit le siège devant le fameux château de Salisbury.
La résistance de ce château donna le temps au roi Edouard d'ar-
river avec des forces supérieures à celles des Eco^s ; et ceux-ci,
obligés de lever le siège, allèrent se retrancher dans leurs fo-
rêts de Gcdéours. Edouard ne pouvant les y forcer, conclut avec
David une trêve de deux ans, qui fut prolongée jusqu'à cinq.
A cette époaue ( 1347 j, Edouard ayant mis le siège devant 1
Calaisi le roi de France écrivit au roi d'Ecosse pour lui rappeler |
le lien qui les unissait, et lui demanda une àiersioa. Dw
rentra aussitôt dans les provinces anglaises. La reine d'AMjfr
terre vint à sa rencontre avec de vieilles milices. IlluinX
la bataille; elle fut acceptée. Six heures apr^, Darjdfttf^
prisonnier, et à peu de temps de là, conduit à la Tour de Lu.
ares, oà il demeura enfermé pendant dix ans. CependM b
larmes et les prières de Jeanne , épouse de David h i^
d'Edouard, déterminèrent celui-ci à délivrer son be»4nt.l
l'envoya régner en Ecosse, moyennant TobligatioB deUM
1 00,000 marcs pour sa rançon, de reconualtre sa suaeniiî
d'observer une trêve de neuf ans, et de livrer vingt otageti 1
lecture de ces condi lions, les noblesécossais asseninles^réHàa
des dents, dit Lesly. Il n'y eut de ratifié que )a trêve, qui «^
longea, et la rançon, qui ne fut pas même payée. Sur(M«K
faites, David devint veuf. Il s'allia étroitement avec ClnriiY,
roi de France, épousa la fille d'un des chevaliers (joiitarctii
plus contribué à lui conserver son royaume, s'appliquipr^
treize ans à faire oublier à ses sujets les maux oe la gtimc,i
mourut en 1370, laissant sa couronne à Robert SUiart,«
neveu, qui, plus qu'aucun autre, la lui avait cooserrée.
BRUCE (EDOUARD), frère de Robert V, roi d'Eoose, &ii
un moment bouleverser sa patrie, par sa prétention i p»t^
le gouvernement avec son frère. IJn événement inpreii «
tout concilier. Les Irlandais, frappés des hauts faits do ha,
et de plus impatients de secouer le joug Mnffùs, ammt
une ambassade à Robert Bruce pour le supplierderpfiKrs
eux. Celui-ci se sentit soulagé de pouvoir proposer eedro»
ronne à Edouard, qui, en effet, équipa bientôt mltlitét
3#0 faétiments et alla descendre près de Carrick-Fa;«,dMlb
nord de l'Irlande, avec une armée de 6,000 Ecossais î^rii
se joignit aussitôt toute une armée de natiDs Irtaodaii A« m
de mai 1315, Edouard fut proclamé roi, et tous les gno4$IV
lande reconnurent sa suzeraineté, en même temps qttln-ate
reconnut leurs dynasties. Il fut solennellement cotromiéilb
dalk, comme souverain de toute l'Ile. Pendant trois are Ni
siège de son gouvernement établi en Ultonie ; mais Dubisai
toujours an pouvoir des Anglais. Une disette vint i afliftrfV
lande; la cour d'Angleterre travailla à en augmenter rfefw
Robert Bruce vint au secours de son frère; mais la tenk»
traignit bientôt à rebrousser chemin. Edouard sortit de Hlka
comme un lion affamé, et, dévastant tout, s'avança iw^'«
portes de Dublin dont les Anglais brûlèrent les mm
Edouard se jeta sur leurs possessions du midi, et ratagwrti*
augmenta encore par là le fléau qui désolait flrlaôdf. I*
sur la nouvelle d'un armement anglais débarquée \catéi
il se retira de nouveau dans TUltonie, où, avec une cotf»
sauvage il endura des maux effroyables. Oïwnd cessa II ù»
les troupes d'Edouard se réduisaient à 3,000 bonHDe,d«*
des Anglais à 1,500, après un échec terrible q»**** "JJJ
d'eswryer dans le Thomond. Le prince écossais voahit f**
cider la querelle. Mais au lieu d'attendre Brodeinawl In""
de son frère, il livra ta bataille anx Anglais, aloft coa^*
par le chevalier Jean Birmingham, capitaine wm W*f
brave soldat. La victoire se balançait, lorsqa'w '*•'*
anglais , nommé Maupas , d'une bravoure aussi ait*"*
que celle d'Edouard Bruce, l'aperçut dans la mêlée, rt»^
un passage jusqu'à '"■ ^ ""^ ""* i.^^i«n« i-u*. hi •
champions périrent
perdait qu'un soldat, ^ , ., ^
Ceux-ci prirent donc la fuite en poussant des cris dedéj
et l'on en massacra plus des deux tiers. On trouva wf '^■^
de bataille les corps de Bruce et de Maupas décbiR$r«"
l'autre. ^
BBUCE ( Pierre-Henri ) , oflBcicr du génie, aw* "^
écossaise qui , du temps de Cromwell , était passée au afji
rélecleur de Brandebourg, naquit en Westpbalie eo **
servit en Flandre sous le prince Eugène en 17<^.I***C
au service de Russie en 1711 avec le grade de <*pl***'f-
à l'affaire de Pruth et à l'expédition contre la f^fjZ
après avoir rempli quelques missions diplomatiques* CjJ*^
tinople. En 1724 il quitta le senice de Russie, «»J2,
Ecosse. En 1740 il fut envoyé eu Amérique pour «^
augmenter les fortifications de toutes les places de ga"*^
colonies anglaises, et, de retour en Ecosse, il y "^U"***^
Il a laissé une relation de ses voyages qui futpubbR Mf?
après sa mort, sous ce titre : Memoiri of P.-li. ^'^'ÎJJi
ing an aeeounl of his travelt in Germa$^ , BuiM, T^^
Turkey , the New-Indiu, Londres, n«a , çia^iH' "^
trouve des détails curieux , surtout relatifew» »
Pierre le Grand. Ce voyage a été traduit en al»««»«?»ÎS
1784, grand in-S». -^BaucB (Guilla«iDe) avait |vK*r
BftirCB.
(479)
BBUCK.
■H» aimtrafiDt une relalîou de la Tartane : QuUMmi
m$êH viûrium de Tartaria, Cologne, 1595; Francfort,
MM, io-8«. -~ BftCCE ( Edouard ) a été Féditeur de la belle
tUeclkm des poêles lalins qui ont écrit sur la chasse , publiée
Qs œ titre : Poeim lalini rei venaticœ seripioreê et bueolki
Uiqm, videiicet Gratii Fali$ei,atquê Anr, Olymp. Neme-
mmi Cpugetieon, HaUeulicony et de Aucufrio , cum noUê
4êgrû Cûêp. BartMi, Jani VUUi, Th, Johnson , Eé, Bru-
^,elc.^ Leyde, 1738, in-4^ C'est par erreur çiu'on attribue
tlle édition à Ger. Rempfer, qui n'y a fourni que quelques
Mes sur les trois premières cglogues die Calpurnius : Bruce fut
Uiteur principal; mais ayant quitté la Hollande avant la fin
I l'impression , Hauercamp acheva de revoir les épreuves.
BRUCE (Jambs), qui s'est rendu si célèbre par la découverte
e l'une des sources du Nil , et par son long séjour chez les Nu-
iens et les Abyssiniens, naquit à Kinnaird , comté de Stiriiug
1 Ecosse^ le 14 décembre 1730. Sa famille, bien déchue alors,
»partenait à la souche normande des anciens rois d'Ecosse.
larié i vingt-trois ans, au sortir de ses premières éludes , à la
Ile d'un commerçant en vins , Bruce n'eut d'abord d'autre
rajet que de se livrer à l'exploitation de cette industrie dont
0 beau-père devait lui léguer la survivance. Mais une mala-
e de sa femme le contraignit à venir faire sur le continent un
jour ordonné par les médecins. M™' Bruce mourut à Paris
noée même de son mariage. James Bruce retourna en Angle-
Te; mais il renonça aux spéculations commerciales; et bien-
t, pressé par le besoin de.se distraire, et par cette avidité de
ir oui formait le caractère distinctif de son esprit, il entre-
it de parcourir l'Europe. L'Espagne, le Portugal , la France,
Rbin, la Belgique, la Hollande , le Hanovre furent tour à
ar l'objet de ses études et de ses explorations: et plus il
>yageait, plus il sentait se développer en lui le goût des
)yages. En 1758, la nouvelle de la niort de son père le rappela
1 Angleterre. Après cette seconde perte, Bruce reporta avec
us d ardeur encore ses pensées sur les projets qu'il avait
rmês. A cette épogue l'Europe ne possédait que par de vagues
lointaines traditions quelques renseignements sur le conti-
nt aTricain. Ce fut vers rAfriaue qu'if tourna ses resards, et
obtint en 1763 du ministre lord Halifax le titre de consul
Angleterre à Al^r. Avant de se rendre à sa destination,
iMe , qui avait deiâ formé le plan de son voyage dans l'inlé-
MIT, passa par la France et l'Italie, où il se pourvut des ob-
s dont il (MHivait avoir besoin , et entre autres d'une chambre
leiire destinéeà prendre rapidement le dessin des monuments,
iB quart de cercle, et d'un télescope pour ses observations
troBomiques. H fit aussi de grands efforts pour décider quel-
les artistes ou écrivains à l'accompagner, mais il ne réussit i
Hnener avec lui qu'un jeune Bolonais , Luigi Babugani , qui
Hirulen Ethiopie. A Alger, il se mit avec ardeur à étudier les
igves arabe et éthiopienne , et après une année d'un travail
n interronipo , il les parlait assez bien pour se passer d'in-
prête. H s'initia en outre à la pratique de quelques opérations
FTtirgicales, telles que la saignée, la ligature, le pansen>ent
i blessures; se mumt d'une cassette à remèdes, apprit à com-
ler ceux qui sont d'un plus fréquent usage , et acquit enfin
Biédecîne des connaissances suffisantes pour être rarement
ibarrassé dans le traitement d'une maladie. Ce ne fut qu'aprèd
lût pris toutes ces sages précautions qu'il quitta Alger, où
|à il avait failli être massacré pour des difficultés relatives à
Kcrdœ de ses fonctions. Sa troupe était composée d'un petit
nbre de compagnons qui s'étaient enfin réunis à lui , et de
c domestiques ou esclaves dont le dey lui avait fait présent,
se rendit d'abord au port Mahon , puis revint débarquer à
ne sur la dHe d*Afri^ue. Il visita successivement l'tle de
barcay Biserte et les ruines d'Utique ; Golelte, qui a remplacé
glorieuse Carthage; Tunis, Basil-Bab, Dugga , Reff , Hydra ,
ptsa , Gonstantine, Seteef , Taggou Ziainan , Medroshem, et
Ile cette côte enfin qui fut , suivant les époques, le jardin des
Bpéridea , la Mauritanie , la Numidie, la Cyrénaïque, et où
«il iMintenant dispersés sur une grève déserte les débris
t civilisations passées. Les œuvres majestueuses des Phéni-
ns, des Grecs et des Romains n'ont pu tenir sur leurs fonde-
Mts dans cette terre inhospitalière ; il s'est toujours trouvé un
krx de la barbarie prêt à engloutir la colonie qui l'avait un
•••eot refoulée. Notre voyageur alla saluer tous ces vestiges
femi eafouis dans le sable; il souleva la tente de T Arabe
Maée contre les restes de la fameuse Fentapole , pour en dé-
Vrer les inscriptions mutilées. Bientôt après , il abordait en
*^» à Chypre; il gravissait le Liban ; il se promenait sous les
^staevses colonnades de Palmyre et de Bolbec , et il recons-
*tii lepasséde eette antiqne Reine iee natUme, de cette Tyr
anjoord'bui effacée du rivage. Vers ce même temps il pot ap-
prendre que l'Europe avait les yeux fixés sur lui. Outre les
instructions qui lui arrivèrent d'Angleterre, il reçut une lettre
de Buflbn, chargé par Louis XV de lui faire parvenir des instru-
ments préparés pour l'école de la marine française , et de lui
témoigner tout l'intérêt qu'il prenait à son voyage et les vœux
qu'il formait pour le succès. Ranimé par ces augustes encoura-
gements, qui étaient venus le chercher si loin, Bruce fit ses der-
nières dispositions pour pénétrer résolument dans Tintérieur
de l'Afrique. Un vaisseau français le porta de Sidon à Alexan-
drie , bien décidé à ne reculer désormais oue lorsqu'il aurait
remouté le Nil jusqu'à son. premier filet a'eau, et révélé mt
monde un mystère jusqu'alors impénétrable. Il serait long de
le suivre dans toutes les péripéties de cette audacieuse ex^i»
tion , d'en raconter les accidents, les dangers, les souffrances ,
et, rhisloire ancienne à la main , d'en comntenler les des«
criptions pour ramener à la mesure humaine les souvenirs des
âges héroïques. Aiais tout cela ne saurait trouver ici sa place;
nous nous bornerons à une analyse géographique du voyage.
Avant de quitter Alexandrie , Bruce fit adopter à tout son
monde le costume égyptien , et chacun cacha dans ses vête-
ments ses pistolets et ses poignards. Ces mesures prises , on se
mit en route. Rosette, le Caire, les Pyramides, Memphis, Anti-
nopolis, Gir^, Denderah, Thèbes, Luxor, Carnac, Latopolis,
furent ses pnndpaux lieux de station et de recherches, jusqu'à
Syène où l'on rencontre la première ou plutôt la dernière des
cataractes du Nil. Non loin de Syène, il entra dans le désert de
la Thébaïde, sanctifié par les anachorètes des premiers temps de
l'Eglise, et passa au pied de ces montagnes de marbre, de gra-
nit , de porphyre eX oe jaspe dont les blocs innombrables enlevés
pour tant oe gigantesques'travaux ont à peine ébréché le flanc.
Puis il arriva à Oosar, sur la mer Rouge, où il s'embarqua
pour visiter le golfe jusqu'au détroit de Bab-el-Mandeb; revint
sur ses pas, relâcha à Loheiha dans l'Yemen, et vint débar-
quer à Masuah , ville maritime an nord de l' Abyssinie. C'est ici
que commence la série des plus dures épreuves aux<|uelles fut
soumis le courageux voyageur. Chaque jour il eut à défendre sa
vie et sa liberté, soit contre desembùcnes, soit contre des attaques
ouvertes ; soit contre les chefs, soit contre les hordes vagabondes
et pillarde qui infestent tontes ces toutes. Mais, par son adresse,
sa présence d'esprit , sa fermeté, il déjouait toutes les trames
ennemies ; et il sut toujours s'attirer l'amitié et s'assurer la
protection de quelqu'un de ces bons chefs abyssiniens aux-
quels de généreux missionnaires sont allés porter les paroles
de l'Evangile, et qui, s'ils en ont altéré le dogme, n'en ont pas
tout à fait oublié les maximes. Les ruines de l'ancien couvent
de Frémona, près d'Adowa, furent pour Bruce l'objet d'un
pieux pèlerinage; mais, hélas! ce ne sont plus que des ruines,
et l'œuvre si saintement commencée se détruit tous les jours.
Après avoir vu les ruines d'Axum et traversé la province de
Siré, Bruce franchit le Tacaizé , le plus grand des affluents du
Nil; puis, après quelques jours d'une marche pénible, pendant
laquelle il eut à soustraire ses bêtes de somme à la férocité des
hyènes qui les attaquaient jusqu'à ses côtés, son bagage à l'avi-
ditc des habiUnts, et sa personne à leurs intentions très-peu
amicales, il fit le 15 février 1770 son entrée dans la capitale du
Gondar. Quelques jours après, le roi belliqueux de cette province
nommait Yagoubè (c'est le nom au'avait pris Bruce) à la di-
gnité de baalomaal et de commandant de sa cavalerie noire , et
bientôt il y ajoutait le titre de gouverneur de la province de
Ras-el-Feer. C'était pour un Européen un succès inouï; pour
un voyageur moins ardent , c'eût été aussi un obstacle , car il
trouvait là repos, sécurité, honneurs, et plus loin il ne devait
espérer que fatigues et dangers : pour Bruce, ce ne fut qu'un
moyen de pénétrer plus avant. Il n'avait gu'un but, qu'un rêve,
qu'un désir : le Nil; et dùt-il laisser sa vie dans ces régions in-
connues; dût son corps précipité au fond de quelque ravin de-
venir la pâture des bêtes féroces, il pouvait périr, mais non pas
abandonner une entreprise si heureusement commencée. Lors
donc qu'il eut séjourné à Gondar le temps nécessaire pour s'y
assurer des protecteurs, s'acclima|er aux moeurs du pays, et
s'entourer de tous les renseignements qui pouvaient lui être
utiles, il annonça son intention de poursuivre sa route. Des
difficultés nouvelles s'éUient ajoutées à toutes celles qu'il avait
vaincues jusque-là : le roi de Gondar, qni trouvait en hii un
conseiller expérimenté, un ministre précieux, le voyait partir à
regret; et puis une répugnance superstitieuse des populations
qui, aujourd'hui comme dans l'antiquité, rendent an Nil les
honneurs divins, menaçait de châtier comme un sacrilège la
présence d'un Enropéen sur ses rives vierges jusqu'à ce jour
d'une pareille profanation. Le 37 octobre 1770, Bnice partait de
BSUCB.
(480)
BAUCB.
Gondar et prenait sa route vers le pays des Gallas. Quelques
jours apr^, il côtoyait le lac Tzana ; le 2 novembre il avait re-
joint le cours du Nil, et , pour le traverser» les pieux adorateurs
du grand fleuve le contraignaient à mettre pied à terre et à ôter
sa chaussure, quelques douleurs qu'il dût éprouver en marchant
sur les anfractuosités aiguës d*un lit de rochers. Le lendemain ,
il gravissait les pentes septentrionales des monts de la Lune; et
ici il commença à noter heure par heure, minute par minute,
tout ce qui se présentait à ses regards. C'était en effet le mo-
ment solennel de son voyage; il en touchait le but; et chaque
objet qui s'offrait à sa vue se grandissait de toutes les émotions
dont son âme était agitée. Tous ses efforts , tous ses travaux ,
toutes ses souffrances ne pouvaient recevoir qu'une seule com-
pensation, qu'une seule récompense; et cette récompense était
b> derrière cette colline; il la touchait de la main , et il hâtait
sa marche, et son impatience ne lui permettait plus ni repos
ni retard. Il allait sans s'arrêter; si près du terme, il tremblait
d'échouer encore. Une dernière fois il traversa le Nil dont le lit
n'avait plus alors que quatre pas de largeur! «Je ne pouvais,
dit-il , me rassasier de contempler ce fleuve si près de sa source.
Je me rappelais tous les passages des auteurs anciens d'après
lesauels il semblait que cette source dût rester éternellement
cachée. Je commençais à jouir du triomphe ({ue je devais à une
intrépidité secondée par la Providence, et qui m'élevait au-des-
sus de tant d'hommes puissants et savants, qui, dès la plus
haute antiquité, ont vainement tenté l'entreprise dans laquelle
j'avais le bonheur de réussir I » C'était le 4 novembre 1770, à
onze heures quarante-cinq minutes. Le même jour, à quatre
heures de l'après-midi, après avoir couru, pieds nus, par un
sentier raboteux , et franchi un petit marais , il était à genoux
sur une éminence de gazon , et rendait grâces à la Providence :
à ses pieds une eau sourdait de terre; et cette eau, c'était le
Nil I (( Il est plus aisé d'imaginer que de décrire ce que j'éprou-
vai alors. J'étais debout devant ces sources où depuis trois mille
ans le génie et le courage des hommes les plus célèbres avaient
inutilement essayé d'arriver I Des rois ont voulu y pai*venir
à la tête de leurs armées, et toutes ces expéditions ont échoué ;
la gloire et les richesses ont été promises pendant une longue sé-
rie de siècles à l'homme qui pourrait arriver où les armées
n'avaient pu parvenir; aucun n'avait réussit Moi, je triomphais
des rois et de leurs armées, des savants et de leurs combmai-
sons; je m'enorgueillisais.... quand tout d'un coup le lieu que
je contemplais, l'objet même de ma vaine gloire, mit un terme
à mon exaltation. Je me rappelai tristement que je n'étais en-
core qii*au milieu de mon entreprise; que les mêmes obstacles ,
les mtMiies (langcrs que j'avais vaincus pour arriver ici, je les
retrouverais à mon retour, et que peut-être alors j'y succombe-
rais!... (c Les observations plusieurs fois répétées du savant
voyageur établirent avec certitude la position de la source de
Geeth par les 10» 69 15 de latitude nord , et les 56" 56' 30" à
l'est du méridien deGreenwich (34** 35' 16" du méridien de
Paris). — Heureusement les craintes de Bruce sur les circons-
tances qui pouvaient empêcher son retour ne devaient être
suivies d'aucun effet. Le 10 novembre il dit adieu aux sources
du Nil , et se dirigea le long du cours du fleuve, en décrivant les
sinuositéset les accidents avec une exactitude minutieuse : le 20,
il repassa àGondar; puis, toujours côtoyant le Nil, toujours
bien accueilli par les indigènes , et toujours s'enrichissant de
notes et d'observations de toute nature, il traversa la Nubie
dans toute son étendue : le 29 octobre il était à Syène; le 10 jan-
vier 1773 il était au Caire; bientôt après à Alexandrie, à Mar-
seille, à Paris, puis enfin en Angleterre doù il était parti onze
ans auparavant. Il s'occupa dès lors de coordonner et de rédiger
la relation de son voyage; ce travail fut long. Jaloux de ne pas
le laisser incomplet , il mit tous ses soins à en faire , en même
temps qu'une œuvre intéressante , une œuvre de science , en
faisant comparaître l'histoire et les traditions en présence de la
réalité. Il chercha à expliquer toutes les obscurités du passé
par ses découvertes. Il releva et détruisit les erreurs , constata
les vérités, et publia enfln en 1790 un ouvrage qui n'est pas
moins remarquable au point de vue scientiflque qu'attachant
par toutes les péripéties du récit , et que curieux par le jour
qu'il jetait sur des mystères auparavant impénétrables. Quel-
3ues inexactitudes dans un travail aussi important et aussi
iflicile n'auraient dû être signalées qu'avec indulgence.
Cependant, è peine le livre eut-il paru que l'envie et l'incrédu-
lité se déclialnèrent contre Tauteur, et mêlèrent de cruelles
amertumes aux joies de son triomphe. On nia ou l'on contesta
tout. La réalité même de l'exécution d'une entreprise regardée
comme impossible fut mise en doute. On lui opposa comme dé-
menti les contes et les erreurs accrédités pendant tant de
siècles. Ces injustices empoisonnèrent sa joie et le jelèRotà
un état presque continuel de violente imtation. U tevoTùti
vir par Tignorance toute la gloire d'un succès li dm^
acheté I On rapporte qu'on jour, un de ses cootradicteunin
dit en sa présence qu'il était impossible que les Abnliâ
mangeassent de la viande crue, Bruce, sans répondre, sortit
l'appartement. Quelques instants api^, il rentra, teototi
main un morceau de bifteck cru , assaiflonoé dépices t
mode abyssinienne. « Monsieur, dit-il, vousalleitDaogcrai
ou me rendre raison de votre insulte, a L'incrédule m»m
bifteck, et Bruce ajouta alors tvec calme : «MaioiaM
monsieur, vous ne répéterex pas que la chose est ioipottU^
Le temps se chargea de venger l'dlustre voyageur dWi
nière plus efficace et plus solennelle. Le ténuNgnagedesiM
breiix explorateurs qui se sont depuis portés sur sei tnoan
unanime pour proclamer l'exactitude de presque tootoi
assertions, et toute justice lui est désormais rendue. -I
voyage publié , Bruce se retira dans ses propriétés d'Ëow,
ne s'occupa plus que de les administrer. Là , les bomou^i
savants et des hommes les plus distingués de l'Europe Tivm]
dédommager des tracasseries dont Ta jalousie lavait àm
Une brillante correspondance embellit les jours de sa »□«
Par une de ces singularités qui se remarquent sonveal aa^
hommes qui ont accompli de grandes choses, il nequiiUjCri
le costume qu il avait adopté pour exécuter son voyage, a m
le pâle ciel de l'Ecosse, continua à porterie turnuiHiiii
des Orientaux. Il atteignit , sur la nn de la fie , oo eitn
embonpoint ; cette obésité prodigieuse rendit mortelle i
chute qu'il fit sur les degrés d'un escalier ; et le 37 avril Uk
expira dans sa soixante^uatrième année. V. de Notai
BRUCE (JaCQUES-ViLLIÉMOVITCH, COMTE ), gnodul
de l'artillerie russe, feld-maréchal général , sénateur, prêidR
du collée des mines et des manufactures, cberalierd&rtti
de Russie et de Pologne , appartenait à une laniille ooblr ai
saise très-ancienne et qu'on rattache même à Robert Brooe, i
d'Ecosse (Weber, t. m, p. 142). Après la mort dcCbirter
sa famille éroiffra et s'éUblit en Russie oùlepèredeJioii
mourut général-major, laissant encore un secoad fib ({oi i
lieutenant général, commandant de Saint-Pétersboon, H^
mourut en 1730. Jacques-Daniel Bruce naquit à Mm a
1670 , et fit d'excellentes études surtout dans les oaikciHtir
Sues. Ses talents ne tardèrent pas à le faire connaître; il n^
ans l'artillerie et fut nomme gouverneur de Novgorol l
mauvais succès de l'attaque qu'il dirigea en nOi oooUtNit
lui attira un moment la disgrâce de Pierre le Grand; mut
homme aussi instruit et aussi digne de confiance était Inifl
dispensable sous le règne du réformateur de la Russe pi
quji vécût longtemps a l'écart. Bruce se justifia ,. et d«j«»i
moment Pierre l'employa constamment dans lesaflMWl
plus importantes; en 1711 il le nomma grand naltredeir
tillerie. Au jugement de Manslem (p. 667), Bruce deiirti
quelque sorte le créateur de cette arme en Russie, et iMiff
nisa sur un excellent pied. En 1709 il commanda rirti**
pereur avec ses conseillers. Peu d'hommes ont connu aawj"
qu'î Bruce l'éUt et les ressources de la Russie; 1»*^*
Pierre, il correspondit pendant quelque temps avecLeiw»"'
l'origine de la nation ( Weber, t. m, p. 112); U entreprt *
beaucoup de travaux scientifiques. Dans ses roomeob « •
il traduisit en russe des ouvrages anglais et allemands; « flf
posa un traité de géométrie et un calendrier sécolair^JJ
sous le nom de Calendrier de Bruce ou de Livre noir ( P
ruaïakniga). Il possédait de riches collections, surtout '«■
jets d'histoire naturelle , en instruments de ""'^'^^'TL
d'astronomie, et en médailles, ainsi qu'une belle biWiiw
l'académie des sciences de Saint-Pétersbourg « ^1 lac^«*J
de ces collections en 1736 ( F. Bacmeister, Etmmri*^
bliolhêqueet le eabinel, etc., p. 167). Bruce était ubWJ
intègre et aimable, qui jouissait de l'estime géoéiale. Il »^
en 1735 dans sa terre près de Moscou. Comme il iieU»i^
d'enfants, Anne Ivanovna, voulant honorer la i"*"*^^
HOMANOVITCH , geucrai-major. t.eiuj-a eui »»» rj' m$
Jacques-Alexandroyitch Bruce, qui ^^^S^^^^
l'infanterie, sénateur^ gouverneur général delioiço^|^|^
des ordres de Russie et de Pologne, et qui avait «fi^^
sœur du feld-maréchal Roumantsoff. C'«st celle coia»»^
qui fut dame d'honneur, qui devint, selon Casiéra (I* ni' r
BmUCBBft.
(481)
BRrCIA.
Il, p. S41 ) , Tane des j)liis intimes confidentes de Cathe-
ine li^elqui fut disgraciée par suite d'une intrigue d*aniour
vec le fevori Korsakof. Elle dut ce malheur au prince Po-
ïmkioy auquel elle avait cependant ménagé le premier rendez-
ousavec l'impératrice. Le comte et la conilesse firuce ne lais-
èrent qu'une fille, qui épousa un comte Moussine-Ponschkine,
t qui mourut à Paris. — Un autre Bruce (Pierre-Henri) , offî-
ier du génie au service du Brandebourg , puis capitaine russe
t mort (1757) en Ecosse, était peut-être originaire de la même
unille. Il fut employé, tant par la Russie que par {'Angleterre,
fus des missions diplomatiques, et il est surtoul. connu par
Ml ouvrage : Mtmoirs of P.-A. Bruce , eio. eôntaining an
tcaunt of kiê travêU in Germany^ Russia^ Tarlary; Turkey,
t# Ne¥hlndie$, Londres, 1782, in-4<'.
BBCCB (MicpAEL), poêle anglais, né à Kinnani.pod en
cosse en 1716. Pauvre et souffrant, ses ouvrages portent Tem-
rdnte d'une profonde et louchante sensibilité. Cest un poêle
égiaquc sans afféterie. 11 mourut maître d'école , à Tâge de
ngt-un ans, après avoir écrit un l)eau chant du cygne {Eiegyon
Tring, Elégie sur le printemps). Dans son poème Lorh-L^en,
a fait preuve d'un grand talent descriptif. Ses vers ont été pu-
iés par John Logan , Edimbourg, 1770.
BBrcE(JBA5) , né en 1744 et mort en avril 1826à Nulhill
omté de Fife ), descendait de l'ancienne dynastie royale de
uce, par la branche des comtes de Hall. De simple professeur
philosophie à Edimbourg, il devint le favori de lord Melvitle,
service duquel il mit sa plume. En récompense, il fut nommé
Hiiviste des papiers d'Ecosse, secrétaire d'Etat pour la langue
ine, imprimeur-libraire du roi en Ecosse, historiographe des
des orientales, et il finit par être membre^de la chambre des
mmunes pour Ilchester. On a de lui en an|1ais : l*" Prenuen
Hneipei de philosophie, 1780, in-S""; ^ Eléments de morale,
SG, in-8*; 3^ Aperçu historique sur les places du gouveme--
m briUamiquê dans l'Inde , etc.: c'est l'ouvrage qui com-
foça sa fortune auprès de Mel ville; 4*" AntMles des compar
tes des Indes , depuis leur élablissemenl en 1600 jusqu'à leur
}snionen 170V, 1810, 3 vol. in-l"*, travail du plus haut inté-
t, et rédigé sur des pièces authentiques. — On peut citer en-
re divers discours et rapports fort remarquables, prononcés
Ds la chambre des communes.
um^JCÛE (brucea) (bolan,) f arbrisseau d'Abyssinie , indiqué
r le yovageur Bruce, auquel les habitants avaient signalé ses
)priétés antidyssentériques. Ses caractères le rapprochent
lucoup de la famille des tcrébinthacées ; ses Qeurs sont dioi-
es ; les mâles ont quatre étamines insérées sur un rudiment
fTaire;le8 femelles portent quatre filets stériles autour d'un
mbre égal d'ovaires. Le brura ferruginea^ rapporté par
Bce, est cultivé en serre chaude.
IBUCBLLBS, 8. f. p\.(lechnol.), espècede petites pinceltesdont
branches font ressort. Les horlogers s'en servent pour tenir
pièces délicates, comme des roues finies et des ressorts spi-
IX , et pour donner la forme requise à ces derniers, au
yen de la courbure concave de l'une des branches, et de la
irbore convexe de l'autre qui s'applique dans la première.
( brucelles sont composées de deux lames d'acier élastiques
k$ sur un morceau de cuivre , par plusieurs chevilles qui
rersent les trois pièces; elles le sont aussi quelquefois de
IX Uimes de laiton. Ces sortes de brucelles sont plus propres
ï celles d'ador à saisir de petites pièces du même métal qui
tacberaient à la brueelU d'ader , pour peu qu'elle lût
tantée. Les brualles sont à l'usage d'un grand nombre d'ou-
ÎT».
iBUCflE (bruchus) (hisi. nal.), insecte du genre des coléop-
!S, de la section des tétramères , de la famille des rhynco-
res. Ses caractères sont d'avoir le prolongjement de la tête
ri, en forme de museau, des palpes très-visibles, les anten-
en fonne de fil, les pieds postérieurs très-grands. Ces
des sont de petite taille ; leurs larves vivent aux dépens de
mbttance des différentes graines de la famille des légumi-
m el de quelques autres arbres. Chez nous elles attaquent
idpaleroeot les fèves , les pois , les lentilles , où l'on trouve
vent l'insecte qui n'a pu en sortir. L*insecte parfait vit sur
fleurs. L'espèce prinapale est le bruche des pois {brucus
ACCflBB ou AUBBT OLIVIER , inventeur du monnayage
Boulin, e*est-à-dire an balancier, s'associa Rondel et Etienne
initie , graveurs célèbres, qui firent les poinçons et les car-
• ei fui créé, par lettres de 1553, maître et conducteur de
Donnaie au moulin. Ce procédé étant trop dispendieux,
iri lU afait en 15B5 rétabli le monnayage au marteau.
IV.
Ce fut seulement en 1645 que Louis XIV , sur les instances et
d'après les perfectionnements du célèbre Varin , rétablit le
monnayage au balancier (F. Gastaing).
BRUCHSAL (géogr,)^ ville du grand-duché de Bade, sur la
Salzbach, dans une contrée nommée SrtiAratn, faisant partie
de l'ancien Kraiehgau, à 3 milles de Carisruhe , à 6 milles de
Mannheim , à 4 milles trois quarts de Heidelberg. Autrefois la
résidence des princes-évèques de Spire, elle est aujourd'hui le
siège d'un bailliage badois , dont font {^rtie, outre la ville, les
bourgs de Heidelshcim et de Min^olsheim , le château de Kin*
lau appartenant à la couronne et situé dans le voisinage, Oden-
heim, ainsi que quatorze villages (entre autres ObergromlNicb,
qui a im vieux château) , en tout 26,819 habitants. La ville
elle-même se compose de la vieille ville , de la ville neuve, ap-
peléeaussi la résidence, bâtie toutrécemmentdansle xviii^ siècle,
et de deux faubourgs , le tout embrassant ensemble huit cent
trois maisons, avec une population de 5,550 habitants. Parmi
ceux-ci se trouvent quatre cents artisans; car l'industrie, ainsi
que laci^lture de la vigne et les hôtelleries sur la grand'route,
sont Ite principaux moyens d'existence des habitants. Parmi les
édifiées publics on distingue : les quatre églises paroissiales,
parmi lesquefles leglise de Saint-Pierre mérite surtout de fixer
l'allention par son st^le élevé et les tombeaux des quatre der-
niers évéqucs de Spire ; trois autres églises ; le beau château
construit dans le goOt italien et datant de la première moitié
du wiii*' siècle et jouissant d'une vue magnifique sur la
fertile plaine du Rhin ; à ce château se trouve jointe une
grande et magnifique chapelle, ainsi qu'un très-agréable
jardin ; la Wasserb^rg , vaste réservoir pour les jets d eau du
château et du jardin , et pour des aqueducs, réservoir construit
sur une éminence assez considérable, avec une maison de plai-
sance ; le vieux château, œuvre de la fin du xii', de tout le
xiv'> mais principalement du XTi' siècle , auiourd'hui presgne
entièrement converti en prison et en grenier a blés; le vicariat,
la ffrande caserne et d'autres édifices encore. Gomme institutions
!>iu)liques occupant aussi des édifices assez considérables , il
aut Citer : Técole latine ; l'hospice des frères de la Miséricorde,
fondé pour soixante-dix et quelques malades, avec une chapelle,
un amphithéâtre d'anatomie et une salle pour l'enseigne-
ment élémentaire de la chirurgie; l'hôpital civil avec une
chapelle , l'hôpital militaire , la maison de correction et
de détention* — Dans le séminaire se trouvait autrefois la
bibliothèque fondée par le prince^vêque , cardinal de Schoen-
born , et qui fut augmentée par son successeur. Elle renfermait
des ouvrages précieux pour l'histoire d'Allemagne, ouvrages
gui ont été en partie réunis à la bibliothèque du grand* duc à
arlsruhe , en partie donnés au conseil supérieur de Mann-
heim et à l'université de Heidelberg. — En dehors de la ville,
en sortant parla porte de Grombacb , vers le Rhin, se trouve
la saline avec trois chambres de graduation , construite en
1748 , et à une lieue de là , à Cbstatt, se trouve la source. Elle
ne fournit par an que 7,000 quintaux de sel. — Aucun document
historique ne nous fait connaître l'origine de la ville. Son nom
de Bruchsole et de Bruchsale parait déjà avant ki moilié du
x^ siècle , et semble formé de bruch , marais, et de 5a/, Sok,
d'après sa position sur la Salzbach j hSaltaha du moyen âge,
ou de sal, bien royal, car elle était alors une villa royale,
et le roi Othon I'^ le Grand a daté plusieurs de ses lettres de
Bruchsole. C'est à Bruchsal , dans cette Franconie qu'il
chérissait spécialement , que le roi Henri II reçut en 1003
son rival le comte Hermann de Souabe , qui en signe de sou-
mission parut pieds nus devant le trône du roi. Mais dans la
même année et dans le même lieu le roi donna cette villa à son
cousin le comte Otto de Franconie, pour le dédommager
du \ieux palais ducal, à Worms, cédé à saint Burcard,
alors évêquede Worms. Après l'extinction de l'ancienne maison
de Worms , des ducs de Franconie , Bruchsal devint l'héritage
de la maison cadette de Spire ,des ducs de même nom , dont le
chef occunaitalors le trône d'Allemagne sous le nom de Conrad II.
Mais le filsdeConrad, Henri III, en fit présent, ainsi que de la
forêt royaledeLuzhart, qui existe encore en partie sous le nom de
Hartwald, en 1056. aux évêques de Spire, auxquels la propriété
en resta pendant buitcents ans, iusqu'à la paix de 1803, où la con-
cession en fut faite à titre (findemnité au grand-duché de
Bade , avec les restes de l'évêchéde Spire sur la rive droite du
Rhin. Actuellement Bruchsal est une principauté incorporée an
grand-duché de Baden , et comme pnnce de ce pays, le grand-
duc porte dans les grandes armoiries de l'Etat une croix en ar-
gent sur champ d'azur.
BRVCiA , s. m. (botan,) , genre de planHes. Cest probable^
ment la même que les bnu^èes,
61
BSrCIQlTE.
(4^2)
BBOCUm.
BRUaHE [chimie), Cest dans Técorcede la faasse angusture,
qui appartienl au êtrychnos nux vomiea , et non au brocœa
anti-aysenterica, comme on le croyait d'abord , que la brucine
a été découverte unie à l'acide galnque , par MM. Pelletier et
Cayentou ; depuis, ils Font trouvée accompagnant la strychnine
dans le fruit même de ce sirychnos (noix vomique) , et dans la
fève de Saint- Ignace. G)mme Técorce de la fausse angusture ne
contient que de la brucine , on s*en sert de préférence pour
extraire cette base : à cet eflet, après avoir traité la fausse an-
gasture par Teau, il faut ]f ajouter de l'acide oxalique, qui enlève
M brucine à l'acide gallique, évaporer la liqueur jusqu'à con-
sistance d'extrait , et laver le résidu avec de ralcool à la tempé-
rature de zéro. Celui-ci dissout toute la matière , excepté Toxa-
lite de brucine ; ensuite on fait chauffer ce sel avec de l'eau et de
Il magnésie , pour le décomposer, et on redissout la base dans
l'alcool y qui la laisse précipiter sous forme de cristaux par éva-
poration lente. On a vu, d'ailleurs , qu'en se servant de noix
Tomique pour avoir la strychnine, on obtient en même temps
de la brucine. — Propriélés. La brucine a une saveur très-amère,
et en même temps acerbe ; elle se dissout dans environ cinq
cents parties d'eau bouillante et huit cents parties d'eau froide;
elle est insoluble dans l'éther, les huiles grasses ; très-peu so-
Inble dans les huiles volatiles ; son dissolvant est l'alcool. On
Fcbserve quelquefois en masses feuilletées , d'un blanc nacré,
ayant l'aspect de l'acide borique, d'autres fois en masses spon-
gieuses; mais lorsqu'on la fait cristalliser régulièrement , elle
affecte la forme de prismes obliques à bases parallélogrammiques :
dans tous les cas , elle doit être considérée comme un hydrate
formé de 100 de base et de 19,57 d'eau. Soumise à l'action du
feu , la brucine cristallisée ne tarde point à fondre et à aban-
donner l'eau qu'elle contient : si alors on la chauffe plus forte-
ment, elle se décompose et donne des produits ammoniacaux,
etc. L'air ne l'altère pas. Elle forme avec les acides des sels neu-
tres et des sur-sels. Ceux de ces sels qui ont été examinés sont:
le sulfate , le chlorhydrate , l'azotate, le phosphate, l'acétate et
l'oxalate. Tous sont solubles , amers , troublés par l'infusion de
noix de galle et le tanin. Le sulfate , le chlorhydrate , l'oxa-
late, à l'état neutre, cristallisent bien. L'azotate et le phosphate,
pour cristalliser, ont besoin de contenir jun excès d'acide :
quant à l'acétate, il est incristal lisable. L'acide azotique concen-
ûé la colore tout de suite , à la température ordinaire, en un
rouge de sanç très-foncé ; et, chose digne de remarque, c'est
que cette couleur se développe aussi , par l'action de la pile, sur
la base pure ou sur ses sels, et qu'elle se montre au pôle poiiUf.
A la vérité , la propriété d'être colorée en rouge lui est com-
mune avec la morphine ; mais elle ne partage avec aucune autre
base celle d'apparaître avec la même temte au p6Ie positif
(Pelletier et Couerbe, Ànn. de chim. et de phys., liv. 187).
-^Action sur V économie animale, La brucine exerce sur l'écono-
mie animale le même genre d'action que la strychnine : seule-
ment, pour produire des effets aussi intenses, il en faut environ
douze rois autant que de strychnine (Ann. de chim et de phyi.,
tom. XII, pag. 113). Baron Thénard (de l'Institut).
BRIJCIOLI ou BRlJ€€lOLi (Antoiive) , né à Florence vers la
fin du xy^ siècle. Dès ses premières années il se distingua dans
les sciences , et fort jeune encore il faisait partie de la société
des plus savants Florentins , espèce d'académie qui tenait ses
séances dans les magnitiques jardins de Bernard Rucellaî. En
1522 , se trouvant compromis dans une conspiration tramée
contre le cardinal Jules de Médicis , chef de la république de
Florence , qui devint pape sous le nom de Clément VIII, Bru-
doli passa en France et ne revint dans sa patrie qu'à la chute
des Médicis en 1527. C'est alors qu'il eut Timprudence de vou-
loir propager en Italie les idées de réforme qu'il avait rencon-
trées et accueillies en France, et ses virulentes et folles déclama-
tions contre le clergé le firent arrêter et jeter en prison. Accusé
d'hérésie et d'attentat au repos de l'Etat , il fut puni de deux
années de bannissement. Retiré à Venise avec ses deux frères,
3ui étaient imprimeurs , Brucioli y publia la plus grande partie
e ses ouvrais. Il vivait encore en 1554, et on ignore à partir
de cette année ce qu'il devint. On a de lui : ia Biblia tradotla
in lingua ioscana, 1532 , in-fol. , dédiée à François l^, roi de
France, 1544-1518, 3 vol. in-fol. — Traductions en langue
italienne de plusieurs traités d'Aristote et de Cieéron, de V His-
toire naturelle de Pline (avec Christophe Landini) , et d'autres
auteurs grecs et latins, 1513, in-4*». — Editions de Pétrarque,
1548, in-8o; de Boccace, 1538, in-4°, avec notes. — I Dia-
loghi deUa morale /llosophia, 1528, in-8°. — i Diahghi faceti
1535, in-l**.
BRrciQCE [chimie), adj. des deux genres , se dit d'une su bs-
tancc acide qu'on tire du genre des brucées.
BBrcK (Jacques de), architecte et 8catptearlimtAd.(|
ignore si cet artiste naquit à Mons ou à Sainl-Omn, k r«
n'est pas renseigné sur la date précise de sa niissinctinr
celle de sa mort. En sculpture, ses compositions (brtot p%
dioses et correctes ; en architecture, ses idées étaient nobk^r
détails heureux et ses distributions commodes. L'ana» Mg
il enrichit Saint-Omer de plusieurs édiGces.etil filooiistf«t
à Mons en 1634, le superbe monastère des bénédidinsdcSHi
Guillain.
BRVCKEB (Jean-Jacques), né là Augsboarglet3jNi«
1696, mort dans la même ville en 1770. Il consacn nneirrttt
de l'histoire de la philosophie chez lei modemesi et i'est bri
nom justement célèbre par l'ouvrage remarquable imité
Historia critica philosophie, a mundi ineuMhtUniw
tram usque œtatem deducta, Lips., 1741 et 1744, SToLi^r
ibidem , 1767 , 6 vol. in-4'', — - « On ne saurait, dit IL Cm
avoir |)lus de respect que Brucker pour la raison, povbf^
losopbie , pour Inumanité ; il a abordé , parcooni, npoti*
les systèmes et tous les siècles ; il suit 1 ordre cfaronélctfr
l'ordre dans lequel il a été donné à rhumanité de k dérdoNe
Ses vices tiennent à l'exagération de ses meilleora qs!^
Brucker est complet, mais il l'est avec luxe. Sa phiktofèrf
barbares est plutôt de la mythologie ; en second lieQ, umi^
est plus minutieuse que profonde; enGn, ensasUnguNi
Tordre chronologique , le seul qui ne soit pas Qneio|Brf i[\i
manité , il ne voit pas que l'ordre extérieur de successooàfct
temps renferme un véritable ordre de génération, et qordu^
système, que chaque époque philosopnique, estcwrredinc'
ment au système et à l'époque qui suit, de sorte qaelnK
semble des systèmes est une série de causes et d'efirtsutt^v
des rapports nécessaires, lesquels sont IcskMsdcriûikJirf
— Les autres ouvrages de Brucker se composent de : înuan
introductionis in hisloriam doctrines de idsii, 1T19, nK
— Historia philosophica doctrines de idm,17î5,iû* -
Olium vindelicum, sive Melelematum hislorico-fiûlM^^
rum triga, 1751, in-8°, — Pinacotheca wrifmMm
œlate lUteris illustrium , etc., avec des portraits à b a»
noire par J.-J. Haid, 1741-1755, dix décades in-folio. -!►
nument élevé à l'honneur de Vérudition alUnumit.MÎni
savants allemands qui ont vécu dans te« xv*, xvi*<uni'**
des, avec leurs portraits , 1643-1749, cinq décades in-i',»'
lemand. — Institutiones historiés philo$ophicŒ,\Wit^^
in-8°. C'est l'abrégé de son HUtoire critique. - ditmiiAtr*
toi. devita Hier, Wofgii , 1756, in-4°. — IfiiftWanrti»^
philosophicœ, liUerariœ criticœ , olim sparsimedHs,w^
fasce collecta, 1748, in-8«. -^Disputatio de cowfaratiwr
losophiœ genlilis cum Scriptura, 17«0, in-4<». — Çnwf*»''
l'histoire de la philosophie depuis le commenemiMitf*''
jusqu'à la naissance de Jésus-Christ, 1731-1736, ! toi *^
en allemand.
BBIJCKEB (Jean-Henri), né à Bàle en 1745, y mowî< ^
jeune en 1754. Il fut bibliothécaire et professeur d'»a?H-
l'université do sa ville, et se distingua par une crodilioi»»^
On a de lui : 1** Scriptores rerum basileensiumminom w
Bàle, 1752, in.8«. Celte collection est faite aveccbaji.**'
notes de l'éditeur ont du mérite; l'ouvrage n'ap»*'"'^
nué. 2" Observationes philologica cirea causas c^f^*^*
scriptoribus grœcis, Bàle, 1744, iii-4*>. J
BBUCRMANN (FRANÇois-ERTiEST),né à Marienlhii«'"
exerça de bonne heure l'art de la médecine et l'y «wj
promptement. Il entreprit plusieurs voyages ntiles a *^
rets et profitables à la science , par les plantes et l« «•*
qu'il en rapporta et qui composèrent une riche et conrt*
lection. Il mourut à Wolfenbuttel en 1753. Il a fon»pw»
coup d'ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Sftt^
ntcttin, exhibens fungos subterraneos vulgo t^birêtirrt^
tos, 1720, in-40. — Historia naiuralis curim t«^
à(T6î(TT&u eJHsque prœparatorum , chartes Uni ^**^ ^
niorum incombustibilium thèses phys, et hisior. lefH ^ _
in-4«. — Deux Opmcules sur tamiante et sa ^^^^^
pareUions. — Bibliotheca numismatica, l''***'*'j^
in-8*», dont deux de supplément. — BàWbl**^*^*^
1743-1747, 2 vol. in-8». — Epistolœ itinerarim te^^^"^
1742-1766, in-4«». ^.
BRUCRNKR (IsAAC) naquit à Bàle en 1686, ^]^^
1762. Géomètre et mécanicien célèbre, il atail «I<»"^
sieurs années à Paris, et y avait obtenu des distmctoj^
flques et des gratifications, tn 1725, il accepta la pl*«''^
caniciende l'académie de Saint-Pétersbourg. S«»îj^ ■
quitta la Hussie , voyagea en Hollande et en ^^f^^
meura quelque temps à Berlin , et revint en 17W> « '^"^
BMcràws.
(483)
BACE.
'ixcapa et traf aux , récompensés par racadéroie des sciences,
oar aéteriDÎner les lonsiludes. 11 retourna à Râle en 1752, où
is magistrats lui assignèrent une pension moyennant laquelle
donna des cours publics de géosraphie. Il fit imprimer en
7i2 un mémoire allemand Sur Tusage et la division du
tobe lerrestre; une Detcripikm d'un cadran iolain univer^
i/, Pétersbourg, 1735, in- 4^; un Nouvel Allas de marine,
ierlin , 1749 ; des Tablet de longitude des principaux lieux,
753 ; Carie du globe lerrestre , examinée et approuvée par
lao. BemouUi, Bàle, 1755, in-fol. — Bruckner (Daniel),
m neveu , a été Tun des principaux auteurs du Recueil slalis-
fMtf de Bàle, dont vingi-trois cahiers in-8® ont paru de 1748 à
765 ( V^rsuch der MerkwUrdigkeHen der LandschaH Basel).
I a continué la Chronique bâloise de Wursteisen, de 1580 à
$20, Bàle, 1765-79y 5 vol. in-fol. On y trouve, entre autres
ètails précieux , une notice curieuse des monnaies de Bàle en
321. Brurkner avait poussé la continuation de son histoire
nqu*à 1640; le manuscrit de ce travail, bien plus détaillé que
! précédent , forme neuf volumes in-folio. On lui doit aussi une
'arts du canton de BàU, 1756, la meilleure qui eût encore
iru. Il a laissé d'autres travaux manuscrits relatifs à l'histoire
e Bàle , où il est mort en 1785.
BBCCKIIER* (Jérôme) a publié quelques relations de ses
oya^ à Genève en 1668, et des voyages du prince H. Albert
e Saxe^otha , en Danemark et en Suède, en 1670. On en
roove encore les extraits dans Fœbri , Nouveau Magasin géo-
raphique , tom. il, m et iv.
BRUC-9IOirrPLA|SlR(F. MOTnTLAISIR).
BRUCOLAQUE^ S. m. iiom que les Grecs donnent au cadavre
*un excommunie y et à ce que le peuple nomme revenant,
BBUCTiRBS(^09f. atic.), Brueleri, ou Bueleri par erreur
récriture , Surrlurt » Bricleri , BurakUri et Boruktuari,
leuple de Germanie, considéré comme étant de la souche des
staevons , et qui occupait le pays compris entre le Rhin, TEms
t la Lippe. Ce peuple avoisinait au nord-ouest les Frisons, à
'ouest les Marses, et plus tard , quand les Marses eurent quitté
M bords du Rhin, les Frisons et les Bataves ; au sud les Tench-
ères, ou plutôt leurs alliés, les Usipiens, desquels ils furent
épirés du moins pendant quelque temps par la Lippe ; précé-
Kinmentils durent confinerdu mémecôté avec les Ménapiens et
esSicambres; à Test ils avoisinaient les Gamaves et les An-
irivariena ; au sud-est, les Marses' après que ceux-ci eurent
unttc le Rhio. Ainsi ce peuple occupait une partie de Zutphen,
iveryssel et Bentbeim , la plus grande partie de Munster et de
llèves , Osoabruck, et la partie orientale de Ravensberg. I^eur
NMD vient des marécages (brook) qu'ils habitaient. Ils se divi-
aient en grands et petits Brucières , qui étaient séparés par
'Ems, à ce qu'il parait , de sorte que les grands Brucières de la
ODcbe principale demeuraient du côté oriental , et les petits
Irtictèrcs du côté occidental et sur ta Lippe. Ils avaient des
inoccs ou chefs guerriers, que les Romains ont qualjGés de
Dis, et dont l'autorité était certainement fort bornée , comme
bez tous les peuples germaniques. La plus grande influence
ni fût exercée sur eux était celle de certaines femmes inspirées,
omnaecette Velléda, qui du haut de sa tour commandait au loin.
ét% Bructères étaient un peuple riche et belliqueux, qui, dans
tt guerres coolre les Romains , était étroitement allié aux
hfrusques. Lorsque Drusos pénétra dans la Germanie, ils lui
irrèrent on combat naval, mais ils ne purent pour cette fois re-
ster à la puissance romaine. Ils eurent une grande part à la
élaite de Varus , et l'aigle de la vingt et unième légion était
nbée dans leurs mains; mais elle leur fut enlevée plus
ird par Stertinius, lorsque, profitant des ravages que les
iomains exerçaient sur le territoire des Marses , ils attaquèrent
Box-d sans succès et eurent la douleur ile yoir ravager leur
ropre pays. Les menaces des Romains leur inspirèrent assex de
rainte pour les empêcher de défendre les Amsivariens. Ils
rirent part au soulèvement de Civilis, l'an 30 après J.-C. Sous
enra ils furent attaqués par les Angrivariens et par les Gha-
Mves , et Tacite annonce avec joie qv'après une délaite san-
lante ils furent en partie anéantis et en partie chassés des
ays qu'ils occupaient. Quoique Spurinna pût lei forcer à
u^pler de novveau on prince qolls avaient expulsé, il parât-
nut cependant que cette délaite ne lear fut pas aussi funeste
n*on Tint l'annoncer à Rome, puisque Ptolemée les connaît
Dcore dans leurs anciennes habitations ; que plus tard ils font
acore la goerre plus d'une fois aux Romains , et qu'ils se distin-
uent parmi les peuples qui composent l'union franqoe. Les
axons (Chauces| détruisirent enfin leur pmssance et les cbas-
b^Bt vert le Rhin. Ha se dispersèreni parmi \ts autres peuples»
et leur nom finit par se perdre. Ils sont mentionnés pour la
dernière fois en 750 sous le nom de Borthari.
BRUDO (Abrauam) , rabbin de Conslanlinople , auteur
d'un commentaire sur la Genèse, intitule: Birc(uf ^vroofli
{Bénédiction (TJ^ro/iam), Venise, 1696. L'auteur mourut à
Jérusalem en 1710. — Il ne faut pas le confondre avec un autre
Abraham Brudo, premier rabbin de Prague, célèbre dans toute
l'Allemagne pour son savoir, ses vertus èl ses différents ouvrages.
BRtDZEWO, ville de 500 habitants, dans la v^oiwodie polo-
naise de Kalisch. De cet endroit ou d'un autre endroit de même
nom sont natifs deux professeurs célèbres de Gracovie, an
xv siècle , à savoir : 1"* Albert de Brudzewo. Gct homme
remarquable eut pour élève Nicolas Gopernic. Ge que Staro-
wolski dit de lui (dans YHecatoniat Script, Polon.) est inexact
et douteux. D'après des documents contemporains manuscrits,
il doit être né en 1442. En 1468 on trouve déjà la remaraue
qu'il ne quitta pas l'université de Gracovie. En 1470 il devint
baccalaur eus philos., en 1474 mayif 1er, en 1476 senior bursm
ilun^arorum, âgé alors de trente et uu ans. En 1483 il fut ap-
pelé a faire partie du collège supérieur, et fut chargé d'un cours
de morale (ex moribus). En 1490, le 14 mars, il fut reçu baccsk^
laureus theologiœ, et commença son cours peu de temps apr^
Grâce au cardinal Frédéric, il obtint un congé et accompagna le
ffrand-duc de Lilbuanie, Alexandre, devenu plus tard roi de Po-
logne, dans un voyage qu'il fit en Litbuanie en 1494, et pendant
lequel Albert de Brudzewo mourut au mois d'avril 1495, selon
la remarque de Jean Brescius. — Quant à la liste de ses écrits^
sans nous arrêter aux données superficielles de Starowolski , m
de Radyminski dans ses annales manuscrites , ni des auteurs
qui ont puisé à ces deux sources, voici ce que nous croyons pou-
voir indiquer d'après nos propres indications. Ouvrage iinpnméà
Milan, chez Scinzenzeler : Comfnentarisiutilissima intheoricù
planelarum ( F. Panzer, Ann, tupogr., ii , 77, 463 ), in-4*' ou
plutôt grand in-8^, sign. 0.-9. Vers la fin, cet outrage est inti-
tulé : Commsntariolum super ths^rias novas Garti PurbatU
{Georffii Purbatii), 11 y a un exemplaire de cet ouvrage à l'u-
niversité de Wilna et à celle de Gracovie. Ouvrages non imprn
mes : l*" Tabulœ astronamiesff fol. 48, sig. DD, m, 40; ce sont
desimpies tableaux sans remarques astrologiques, depuis 1498 et
29 ; ^ Tractatus et eanonss ad reducendum pwtum pro $neri'
dianocracoviensiM, ÀlberlideBrudxeu>o/m'A'', BB, xxv,10.
Apparemment ce titre est de Stanislas Pudlowski , curé à Saint-
Nicolas,mort en 1045. L'écriture même est du xvi' siècle, et ne
ressemble pas du tout à celle des manuscrits DD, m, 40, pres-
que contemporains d'Albert de Brudzewo. A la fin du Guido^
nio Bonat. Tractatus de guœitionibus furti, on trouve le millé-
sime 1574. Outre cela, on y trouve le Dilueidarium Ptolemmi^
Jacobi Fcrdinandi Bariensis liber d$ Nativitatibus, etc. Ainai^
il ne reste pour Albert de Brudzewo quesoixante-treisepapesqm
sont exemptes aussi de divagationsastroloj^ques. Toutefois nous
ne nous prononcerons pas sur la supposition de Soiadecki dans
sa vie de Nicolas Gopernic, d'après laquelle Albert de Brudzewo
aurait eu l'esprit au-dessus des superstitions astrologiques. Dana
le Codex dePetrus Lombardua» liv. lY Senienliarum , où se
trouve consigné le récit de sa vie, il est question d'une ùusse
prédiction qu'il aurait faite de la peste de Gracovie en 1482. On
ne saurait douter qu'Albert de Brudzewo n'ait écrit sur la théo-
logie, mais cela ne peut pas se prouver. Outre Nicolas Gopernic,
il doit encore avoir eu pour élèves Jean Aventinus et Jean Ver-
duagus. — S^" Paul-Wladimibi dbBbcdzewo, de la maison
de Dolenza, et qui par conséquent n'était peut-être pas même
parent d'Albert, est mentionné comme Decretorum Doctor et
recteur de l'université de Gracovie. il se trouya aussi au concile
de Gostnitz et de Bile en 14M. Prieor à Klodaw dans la grande
Pologne, il conyertit le prieuré en un chapitre de chanoines
augustins. — Dhigosz yanCe les services qu'il rendit à la cou-
ronne de Pologne, tant à Rome que dans les susdits conciles et
en Prusse. On sait , dit le même auteur , qu'il a écrit bien des
choses dont on se sert aujourd'hui. Il mourut chanoine à Gra-
covie en 1435.
RBUE (André), directeur et commandant général pour la
compagnie du Sénégal et d'Afriaue, et l'un àk hommes dont
Its talents ont le pms contribué a la prospérité de notre com-
merce dans cette partie du monde. H est à regretter qu'aucunes
notions sur sa famille, sur le lien et la date de sa naissance et de
sa mort ne permettent d'écrire sa biographie. On sait seulement
qu'une compagnie de Normands de Bouen et de Dieppe , qni
avait, de temps immémorial, nn comptoir dans la rivière du
Sénégal, en confia l'importante direction à André Brue le S3
janvier 1696, et qu'il s'efforça^ en étendant autant que possible
nos rdationa dans ces contrées , à procurer à la France la
BRViftB.
Mi VUS.
plus forte partie des marchandises que les caravanes portaient
aai Anglais. Cest Braequi découvrit les mines du royaume de
BambouCy et fit construire le fort Saint-Pierre sur la rivière de
Falemépooren protéj^r l'exploitation , que les mauvaises af-
(aircs de sa compagnie TempÂchèrent d'accomplir. En 1714 ,
Brue commandait au Sénégal pour la nouvelle compagnie des
Indes , et sut tirer en faveur de la France un parti immense
des richesses encore inconnues de ce pays , en établissant le
comptoir d'Albrcda, sur la rive droite de la rivière de Gambie,
vis-à-vis de James-Fort, et celui de File Bissao, à la pointe
nord-est, ainsi qu'en créant des communications avantageuses
avec les rivières de Cazamanza et Saint-Domingue.
BBUÉ (Etienne-Hubert) naquit à Paris en 1786. A l'âge de
douze ans il s'embarqua à Brest, comme mousse, sur un vais-
seau de l'Etat, et fit plusieurs campagnes. En 1801 il se trouvait
â rile-de-France ; il fut admis comme aspirant de première
classe sur le Naluraiisk, destiné avec le Géoaraj^ à parcourir
les mers australes. Après celte campagne, la délicatesse de sa
santé le força à quitter cette pénible profession , lorsque déjà il
était timonier. Il revint à Paris en 1805 et fut employé par
M. Freycinet, son ancien capitaine de vaisseau, pour les travaux
hydrauliques de la relation que celui-ci préparait. Ce futen 1813
queBrué publia sa première carte, VEmpire français, d'après
la méthode encyprotype ^ c'est-à-dire sur cuivre, qu'il apprit de
M. Freycinel; vinrent ensuite les Cinq Parlie$ du monde et la
France. Ce travail annonçait un géographe de talent, patient et
consciencieux. Ces diverses cartes, au nombre dequarante, furent
réunies en un Atlas unn^rif/ (1816). Une grande Mappemonde,
une Carte de France, les Environs de Paris prouvèrent les pro-
grès de Brué. Depuis 1829 ses productions furent encore
plus parfaites. Il publia son Atlas universel et son Atlas clas^
iique, celui-ci de trente-six cartes et l'autre de soixante-cinq. Il
mourut à Sceaux, du choléra, le 16 juillet 1833 , après avoir
terminé les Etats-Unis de V Amérique du Nord, les deux Amé-
riques, le Mexique et lés Antilles , qui ont paru depuis sa mort.
Brué était laborieux , de mœurs simples , et ne manquait pas
d'esprit, ainsi que le prouvèrent ses réponses aux critiques du
baron de Zach et de Malte-Brun lui-même.
BBUEL (Joachim), en latin Joaehimus Brulius, né à Vorst,
village de Brabant, au commencement du xvii' siècle, entra
dans l'ordre des au^ustins, y professa successivement la philo-
sophie et la théoloffie. Ses supérieurs l'ayant envoyé en France,
il y prit le bonnet de docteur en théologie à Bourges. Elu prieur
du couvent de Cologne en 1638 , il fut élevé deux fois au grade
de provincial^ la première en 1640, la seconde en 1649. Il mou-
rut le 29 juin 1653. On a de lui : l*" Brèves Resolationes ca-
suum apiul regulares reservalorum , Cologne, 1640; 2" tes
Confessions du bienheureux F, Alphonse aOrasco, traduites
de l'espagnol en français , Cologne, i6i0, in-i6; 3" VitaB,
Joannis Chisii , Anvers, in-t6; 4^ Hiséoriœ Peruanœ ordinis
eremiiarumS, P. AugusUni libri octodecim, Anvers, 1651 ,
in-fol. ; 5^ De sequestralione religiosorum , imprimé vers 1653 ;
6" Rerum morumque in regno Chinensi maxime notabilium
kistoriœ, ex ipsis Chiniensium libris , et religiosorum, qui in
iUoprimi fuerunt, Utterisae relatione concinnatœ, item Pa-
ir um Augustinianorum et Franciscanorum in illud ingressus
pfrJ.'G. de Mendoxa, Anvers, 1655, in-4®. C'est une traduc-
tion , fîaiite sur l'espagnol , d'un ouvrage de Mendoza.
BBufeBB ( Chablbs-Antoine Lbclerg DE LA ), né à Paris
en 1715, donna en 1734, au Théâtre-Français, les Mécontents,
comédie en trois actes , qu'il réduisit ensuite en un acte. Il fit
représenter sur le théâtre de l'Opéra, en 1736, les Voyages de
i' Amour; en 1739, Dardanus, sur le théâtre des Petits- Appar-
tements; Erigone, en 1748; le Prince de Noisy, en 1719. Au
mois de n jvembre 1744, il obtint avec Fuzelier , le privilège du
Mercure. Ce dernier étant mort en 1753, la Bruère resta seul
chargée du journal. Le duc de Nivernais, chez lequel la Bruère
logeait , ayant été en 1743 nommé ambassadeur à Rome, l'y
emmena et l'y laissa ensuite en qualité de chargé d'afiaires.
Pendant son séjour dans cette ville , il fut question d'établir à
Paris un second journal littéraire ; mais la Bruère ayant fait
agir ses protecteurs de concert avec Raynal, alors rédacteur du
Mercure f parvint à conserver le privilège exclusif de ce dernier
journal. — Sur le point de revenir dans sa patrie, la Bruère
mourut à Rome, de la petite vérole, le 18 septembre 1751 , âgé
d'environ trente-huit ans. Il est auteur d'une Histoire du
règne de Charlemagne, 1755, deux tomes in-12 en un volume,
ouvrage très-superficiel. L'auteur était des académies de la
Crusca et des Arcadiens de Rome. Son opéra de Dardanus ,
dont Rameau a fait li musique , est resté au théâtre. M. Guil-
lird le réduisit en quatre actes çn 1784, et en trois actes en
(484)
1786. Sacchini y fil une musique nouvelle, t Le M dinU
dit la Harpe, est plus noble qu intéressant; miis le stTle iS
de force que n'en a d'ordinaire l'opéra, et, dans la dcnn
scène, il va jusqu'à é{;aler celui de la tragédie. »
BBIJESCHE, sorcière, devineresse, en langage du wnà
Foix ; de verum dicens^ suivant Borel.
BBIJESME D'AUFFB, S. m. (BiarlNf ), cordige de nartâ
qui garnit la chute de la voile.
BBUEYS ( David-Augdstin), naquit à Aii en KUû.Em
d'abord dans le calvinisme, il suivit le barreau et teNmil
controverse. Bossuet venait de publier son Exftiithïïékj^
Brueys essaya de l'attaquer : pour toute réponse lewêbtle»
vertit et le fit entrer dans les ordres. C'est alors (|ue,deieni(^
lique,Brueys tourna sa dialectique contre les ministres pralota
Jurieu, Lenfant et la Roque; mais bientôt son râiiefmvti
fit quitter la théologie pour l'art dramatique. Ce rot pen&n
séjour à Paris que se révéla surtout son talent poorletk«r
qu'il fréquentait tieaucoup : le plaisir qu'il prenait aa\iqnw
sentations lui inspira l'idée d'écrire aussi des pièces; iDiisri«w
ecclésiastique, et comme tel il ne pouvait rien Uitt'wmnt'
nom ; Il se confia donc à son ami Palapmt de Towooie, f
s'adjoignit en qualité de collaborateur. Cette commaink*
travail littéraire donna le jour à cinq comédies, auiqoHhh»
prat toutefois eut la moindre part ; les deux ineillamMtt
Grondeur et le Muet ; dans la première, le caraclèredttpe»*
na^e principal est d'un naturel frappant et d'un nai oai^
mais on attribue à Brueys seul d'avoir rajeuni tksmihià*
cette charmante pièce dont Tidée première est due îArnrBi^
chet, qui vivait vers la fin du xv*' siècle, et qui laf(Rprr$nln
d'abord à la cour de Charles VIII. On remarque ef»rfq|s^
tragédies de Brueys ont aussi illustré la scène fraotùr;n
1735, un libraire reunit en trois volumes toutes les pNcon»
ques ou tragiques nées de cette confraternité Ktièrm éa
Brueys fit surtout les honneurs; néanmoins l'opinioe h^
généralement accréditée veut qu'on laisse unb «as t\sêk
ces deux amis inséparables pendant leur vie. La mortiptinr^
sépara; Brueys mourut à Montpellier en 1735 à l'âge drqtf-
vingt-trois ans, et Palaprat la même année. M. Aoger ^
réunis dans la publication qu'il fit de leurs oeuvres ooliednv'
1812 ; le théâtre les a Joués à leur tour en les faisaoi lo ^
d'une pièce intitulée Brueys et Palaprat : il était donc étrii^
ces deux hommes ne seraient jamais séparés, ni delevr tnv
ni dans la postérité! Nous ne les séparerons pasdaranlipn^
sant rénumération des écrits de Brueys. On a de loi rv
tragédies : Gabinie, Asbaet lÀsimachus; comme pièces <«
ques: le Grondeur, les Siglets, l Important de cour, lu !»
piriques, le Sot toujours sot^ l'Opiniâtre, le Ow>'*f"'
Muet, imité de /' Eunuque de Térence et surtout tÀvotn h
letin, sur lequel Voltaire s'exprime ainsi : « Cetaneietii»*-
ment de la naïveté gauloise , qu'il rajeunit, le feraw"*'
tant qu'il y aura un théâtre en France. » En effet, Brarrsi^
empreindre ses ouvrases de son imagination vive, deU fia>^'
cité de ses mœurs et ofe la naïveté de son caractère. S« >«^
œuvres , à Texception d'une paraphrase de VAri f^
d'Horace et de V Histoire du fanatisme dans Ui CM ;
1713, 3 vol. in-1'2 , sont des traités et des controyersei F>i> ;
avant qu'il eût travaillé pour la scène, et après qu'il eairro**
au théâtre, une Réponse à Bossuet, une Réponse àuip^
tantt, une Défense du culte catholique, des Ttaités ie r&'^'
rùtie, de V Eglise, delà sainU Messe et del'ObéismasMS^^'
sances temporelles,
BBUEYS ^Claude;, écuyer , né à Aix, a publié on mr. '•
pièces singulières en langue provençale ; il a pourlilrc iJ**
des Musos provensalos, divisât en quatre partidot, Aiit'*'
4 part. in-8°, rare.
BBIJEYS (François-Paul, comte de). L'amiral Bni^**
fait, par sa bravoure et par sa mort glorieu.^ , une V*^^
guéc dans l'histoire. Il était lieutenant de la mariuerojal^^
la révolution éclata. Quoique noble, il n'émigra ^ *^
1792 il eut le commandement d'un vaisseau qui ^^f^
l'escadre conduite par l'amiral Truguet , sur les côie* ^^^
et de Sardaigne. Forcé comme noble de quitter sa pUcrJ
fut rappelé que sous le ministère de Trugoet, qtt^ ^'^
sant son coura^, lui donna l'ordre d'aller croiser dans 1^-
tique. La paix était conclue lorsqu'il irriva à Venise ;ii^\
pour les fies Ioniennes , et fut obligé , pour y n»** P*.
une longue station , d'avoir recours à Ali-Pacha. ^JJJJJ''
d'Egypte ayant été résolue , Brueys reçut le cwnroi"*?^*^
la flotte ((UI devait porter l'armée; il réussit à l'^P^T^Li
glab qui voulaient lui disputer le passage , et >'^!'!*^
ment dans la rade d'Aboukir. Aussitôt après leéast^
mWDGl
(4S6)
BRrGES.
Im ironpesy il aurait dû oa entrer dans le port d* Alexandrie, on
«loumer sans perte de temps en France, a Malte, ou à Corfou.
[| n'en fit rien, et 8*embossa pour attendre les Anglais. Cette
iule causa la perte de la flotte. Nelson jugea du premier coup
ïml qu'il pouvait séparer les vaisseaux français; il passa auda-
iensement entre le rivage et la flotte, et plaça ainsi Tavant-
arde entre deux feux. Le combat fut terrible: mais bientôt la
ictoire se décida pour les Anglais. Dès lors Brueys ne cher-
iê plus que la mort ; atteint de deux blessures, il ne voulut pas
escendre pour se faire panser : Un amiral françaiê, dit-il ,
oii wwurtr sur am banc de quart. Bientôt après, un boulet
inexni vint le frapper, «l il expira au moment où son vaisseau,
Orment^ sautait avec une explosion terrible.
BBIJGANZA (Le p. Gaétan), jésuite, né à Mantoueen 1732,
iseigna près de vingt ans la rhclorique dans divers collèges,
professa ensuite la philosophie à Pérouse. A la suppression de
»n ordre, il revint oaiis sa patrie, y exerça avec zelo les fonc-
ws> du minbtèrc évangélique, et niourut'le 13 avril 1813. On
id<»it : 1° deux Recueils de sermons et une Grammaire la-
ne tfl italienne , en italien. 3° De modo conscribendi inscrip-
ofirtf, Mantoue, 1779, in-8**, petit traité rempli d'observations
idicieuses. ci^ La Poesia m aiuto alla prosa^ ibid., 1781,
1-8^. L*auteur y prouve que c*cst aux poêles que les grands
rosalcurs doivent les figures, les images, le nombre et l'har-
M>nîe qu*on admire dans leurs ouvrages. 4» Carmina^ Flo-
înce, 1786, in-8*'. Les vers du P. Bruganza sont écrits avec
icilité. fy* L' Eloquenxa ridoUa allapratiea, Mantoue, 1800,
part. in-8**. Cest un traité de rhéloric^ue.
nmtGESigéogr,) en flamand ffru^^^.villede Belgique,cheMieu
e la Flandre occidentale etd'un district de 25 lieues carrées, se
impose de sept can tons et de soixan te-seize comm u nes,qui renfer-
lenl 156,079 habitants. Elle est située dans une plaine vaste et
ïTlile, à un mille et un cinquième de mille delà mer. Elle n*est
[aiersée f)ar aucune ri vière,mais plusieurs canaux,partant de dif-
l'rents points de la province, viennent y aboutir comme vers un
oint central. Parmi ces canaux il en est deux, celui de Sluys au
ord et celui d'Ostendeà Touest , qui mettent la ville en rap-
ort avec la mer. Le dernier de ces deux canaux porte des em-
inquante rues et six places publiques, parmi lesquelles aucune
*c8t imposante. On y remarque aussi les débris d'une cathé-
raie consacrée à saint Donat, et dont il ne reste plus que les
lurs; six églises paroissiales, parmi lesquelles Téglise de Xotre-
lame se distingue par sa haute tour qui montre même leur
rate aux navigateurs, par les tombeaux de Charles le Hardi et
e Marie de Bourgogne , sa fille et son héritière ; celles de Saint-
anveur, de Sainte- Wallburges et de la Dune se distinguent
ar leur bon goût. On y trouve en outre trente-deux autres
^lises ou chapelles d'anciens couvents, plusieurs établissements
ebienlaisance, des hôpitaux, des hospices d'orphelins et des
Misons de bégumes, une grande maison de correction, diffé-
Mits édifices publics, parmi lesquels on remarque surtout
hôlel de yille d'archi lecture gothique, le lieau palais de justice
'un goût moderne, et le palais épiscopal. La ville renferme six
Mlle maisons, qui étaient habitées en 1815 par une population
e 31,345 âmes. La ville de Bruges est le siège des au tontes pro-
indales et de district ; elle a un tribunal de commerce, une
adémie de peinture, sculpture et architecture, qui possède un
etit inuséedans lequel se trouvent encore deux laoleaux de Jean
ftp Eick. La ville a de plus une société d'aaricultore, unebiblio-
lèque de 6^000 volumes, plusieurs écoles secondaires et un
trdin botanique. Quoique I industrie et le commerce de cette
ille soient aujourd'hui bien loin de ce qu'ils étaient au temps
e la Hanse , époque où Bruges passait pour la troisième ville
e commerce de toute l'Europe, après Londres et Novogorod, il
en faut qu'ils y soient entièrement anéantis. La fabrication des
cfltclles y est si considérable que celte industrie fait vivre cinq
siK mille ouvrières : on y fabrique le point de Paris , le point
e Valenciennes, le point a Alençon et aussi quelque peu de fil de
eoUlle. La futainede Bruges soutient son antique renommée.
jà outre , on confectionne des siamoises, des cotonnades im-
riiuées ; de la flaminqne, espèce d'étoffe en laine et en coton;
e la fabrique de Bruges^ étoffe n-ossière en laine de diverses
tNilenrs, quelque peu de camelot et des bas de laine, et on
Je du lin et de la laine. Il y a deux fabriques d*amidon, huit
ibriques de savon vert, plusieurs raffineries de sucre, parmi
squelles celle de Ferdabbel fils est la plus ancienne et la plus
onnoe ; des manufîBctures de tabac à fumer et à priser , qui
reiaploieal que du tabac cultivé dans le pays; huit distilleries
d*eau--de-vie, douze à quinze moulins à )iuile, une fabrique da
faïence, une fonderie de cloches, de célèbres teintureries ea
bleu et un chantier pour la construction des vaisseaux. Bruges
est la plus ancienne ville coninierriate de la flandrc. Lorsque
Baudouin de Flandre monta sur le trône byzantin, il mit Bruges
en rapport avec toutes les villes commerciales situées sur la
Méditerranée. Ses étoffes de laine et ses toiles, dont la confec-
tion alimentait 50,000 personnes, furent recherchées dans tout
le Levant et dans tous tes ports du Nord et du Sud. 1^ ville de
Bruges alleigiiil l'apogée de sa grandeur au commencement du
XIV*-' siècle; mais vers la fin du même siècle elle commença à dé*
choir, après que des citoyens émigrés de Bruges eurent répandu
dans d'autres pays l'industrie de leur patrie, et que le com-
merce en général eut commencé à prendre une autre direction.
Cependant elle continua à prendre une certaine part au mou-
vement commercial, et même dans les temps modernes elle fait
encore un commerce assez productif de denrées indigènes,
de blés, de lin, de chanvre, de fruits à gousses, de semences
de trèfle et de navels, d'huile , et surtout de toiles ûç lin, que les
paysans apportent au marclié, qui sont de qualité ordinaire et
moyenne, et en partie écrues, en partie blanchies. Une branche
encore assez importante de son commerce consiste dans les toiles
à carreaux et les zingas, qu'on a expédiées jusqu'ici pour l'Es-
pagne et pour le midi de la France. Le port ou bassin de la ville
est situé sur le canal d'Oslende, et il est tellement vaste qu'il
peut renfermer au delà de cent vaisseaux dans son enceinte. Par
te moyen de ce port et de ce canal elle communique avec Os-
tende qui , à proprement parler, complète son port. On fait
moins usage du canal de Sluys qui se jette dans l'Escaut occiden-
tal. Par le canal de Gand, elle est en relation directe avec cette
ville et avec Anvers. Plusieurs magasins entourent le liassin.
I^ bourse de Bruges passe pour la plus ancienne de l'Europe :
en effet, depuis plusieurs siècles la réunion des marchands avait
lieu dans une maison appartenant à une famille du nom de Van
der Beurs, La ville possède près de 100 balandres ou grands
bateaux disposés pour naviguer sur le canal et portant plus de
cent tonneaux. Elle tient, au 4 mai et au 1^** octobre, des mar-
chés semblables à des foiras et qui durent quinze jours; il y a
en outre deux marchés de bestiaux et de cnevaux par an. —
Bruges n'est pas une ville antique, et son origine ne remonte
sans doute pas au delà du moyen âge. Malgré cela, elle joua de
bonne heure un r6le important dans l'histoire de la Flandre, et
devint bientôt la première ville commerciale de cette province.
En 1450, Philippe le Bon, duc de Bourgogne, y fonda l'ordre de
la Toison d'or, et en 1559 Paul IV y érigea un évêché, lequel fut
supprimé sons la domination française. Elle est la patrie de plu-
sieurs savants, tels que l'astronome Rudolf de Bruges, le littéra-
teur Pierre Pontan, le mathématicien Hubert Hautschils ; elle
donna le jour à Jean van Eick qui inventa la peinture à l'huile,
et à l^uis Bcnker qui inventa Tari de polir les diamants. —
Bruges comme èvêché. L'évêché de Bruses est au nombre des
nouveaux évèchés que Philippe II créa dans les Pays-Bas en
1559. Ce dioc^ faisait auparavant partie de celui de Tournai,
à l'exception d'une petite portion au nord, qui appartenait à
celui d'Utrecht. La bulle d'érection de Pie IV est flu il mars
plus il était d'alxird partagé en sept
prétré de Bruges. Ces sept décanats, qui restèrent sans
doute délimités de la même manière qu'ils l'étaient quand ils
faisaient partie du diocèse de Tournai , étaient Oudent)erch ,
Thorout , Ghistel , Kosselaere , Ardentiorch, Damme et Sluys.*
Mais ce dernier passa aux états généraux de^ Provinces-Unies
des Pays-Bas, en sorte que plus tard il ne resta que six déca-
nats. — D'après les noms des lieux mentionnés dans la bulle
d'érection dont nous avons parlé plus haut, cet évèché compre-
nait la partie nord-est de la Flanare, et se trouvait limité par la
mer du Nord, et par l'Escaut occidental qui le séparait du dio-
cèse d'Utrecht, comme l'Ypre le séparait à l'ouest du diocèse
d'Ypres. La frontière du sud, qui avoisinait Gand , exigerait
pour être décrite des détails trop circonstanciés pour cet arti-
cle. On trouve une l)onne description des décanats sur la carte
CénlronêBÀ. Grudii in Marinis^ les Eveschés de Gand et de
Bruges, par N. Sanson, à Paris, 1679, et une courte notice dans
la Gallia ehrisliana,iom,\f pa^. 241. L'évéqueétait chancelier
de Flandre. La révolution détruisit tout cela, et Pie VII sup-
prima formellement cet évêché par sa bulledu 3 décembre 1 801 ,
et l'ajouta à l'évèchédeGand qui venaitd'être nouvellement érigé.
BRUGES (Lotis DE, SEIGNEUR DE LA GrUTHDTSE), né cn
1422, était filsde Jean de Bruges,qui avait donné un célèbre tour-
noi dans la ville de ce nom le 1 1 mars 1392. Louis fit ses première^
BUNUgi
(486)
BMWlteB,
armes eD 1447, dans une joule en présence d*Isabd^ de Porta*
gai, femme de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. L'année
foiYanle il remporta le prix du dehors, et Tannée d'après celui
du dedans, ce qui lui donna le goût le plus vif pour les joules et
les tournois; il se signala dans rassemblée du Vœu-du-Faisan,
dans la joyeuse entrée de F^uis XI à Paris, après son sacre, et
lors du mariage du comlc de Charolais. Il fut nommé échanson
de Philippe le Bon, qu'il accompagna à Cambrai en 1449. Trois
ans plus lard il fut nommé gouverneur de Bruges, à la prière
des habitants, et en 1455 il prit prt à la bataille de Gavre, oà
les insurffés deGand perdirent qumze mille hommes. Avant cette
•flaire Philippe Tavait créé chevalier. Le 17 février 1454, il as-
sista à l'assemblée du Vœu-<kj-Faisan , où les fMys de la chré-
tienté s'obligèrent à combattre les musulmans, maîtres depuis
peu de Gonslantinople. Louis de Brug^cs, devenu chambellan et
conseiller de Philippe, remplit successivement des missions im^
Sortantes. En 1461, il avait réussi à empêcher le mariage de
enri VI, roi d'Angleterre, avec Marguerite d'Anjou , lequel
devait amener entre la France cl l'Aiigleterrc une mtelli^oe
dangereuse pour la Bourgogne. Content de ce succès^ Philippe
le fit recevoir soii^ante et unième chevalier de la Toison d or.
Nommé lieutenant général du duc de Bourjgo^e en Flandre,
Zélande et Frise, il administra ce pays avec intégrité, avec pru-
dence et avec fermeté. Il commanda, lui troisième, la flotte fla-
mande contre Warwick, le champion de la Rose rouge. Se
trouvant dans Alkmaer, il y fit nu accueil fastueux au roifugitif
d'Angleterre, Edouard IV, qu'il reçut aussi,' quelques jours
après dans son hôtel de Bruges, et qu'il accompagna en Zélande
ou une flotte attendait ce monarque. Deux ans plus tard, Louis
alla en Angleterre négocier un traité pour son souverain, et
obtint ce qu'il voulait. La reconnaissance d'Edouard IV le fit
nommer par le parlementcomtede Winchester.Général en 1471,
le seigneur de Gnithuyse prit part au siège de Nuits en 1474.
Toujours gouverneur bien-aimé de Bruges, il calma comme par
enchantement deux séditions successives, et en 1479 il y opéra
un^levée en faveur de Maximilien, fils de Frédéric III, à qui il
avait fait donner la main de Marie, héritière de Bourgogne. La
même année , il déploya à la bataille de Guinegate une valeor
extraordinaire, mais son fils fut fait prisonnier par les Français.
La captivité de ce gentilhomme devint l'occasion d'une corres-
pondance secrète entre son père et Louis XI. An chapitre de la
Toison d'or, tenu en 1481 à Bois-le-Duc, Louis de Bruges fut
aocusé d'avoir nui par son indiscrétion à l'expédition de Maxi-
milieu contre la France. Il ne seiustifia point, il se contenta de
ne point assister au chapitre. Depuis ce moment, il s'opposa
presque toujours aux projets ambitieux de Maximilien , oui en
1482 devint comme étranger à la Flandre, par la mort de Marie
sa femme. Maximilien voulait être gouverneur de Flandre, et
avoir la tutelle de son fils Philippe le Beau. Louis de Bruges s'é-
tant fait chef du parti qui désirait donner la tutelle à quatre
membres choisis par les états, fut arrêté avec ses deux nls, et
traîné de prison en prison. Tous trois parvinrent à s'échapper
des cachots de Malines , et se joignirent aux Brugeois de nou-
veau révoltés. Bientôt Maximilien, qui avait connsqué tous les
biens de Louis de Bruges, fut pris à son tour et subit quatre ans
de captivité. Grulhuyse se porta pour médiateur, demandant
pour lui des dédommagements et la liberté ; mais se défiant de
la mauvaise foi de Maximilien, il se fit nommer par les états
chef d'une ambassade à la cour de France. Dès ce moment il
promit secrètement de favoriser les intérêts de la France. Quel-
rue temps après, chargé de la défense du château de Lille, il le
enditaux Français, et leur livra de même Alost. Le vingt-troi-
sième chapitre de la Toison d'or, tenu en 1491, lui imputa pu-
bliquement ces faits, et ordonna d'eflacer ses armes pemtes au-
dessus de sa stalle dans l'église métropolitaine de Saint-Ram-
bert de Malines. Louis de Bruges mourut à Gand, d'autres di-
sent à Bruges, le 34 novembre 1492. Une sage magnificence
£ résida souvent à l'emploi des immenses richesses dont il jouit
I plus grande partie de sa vie. Chaque année il faisait exécuter
à Bruges ou à Gand des manuscrits par les plus célèbres écri-
vains et enlumineurs. Sa riche bibliothèqoe est presque toute
dans la bibliothèque royale de Paris. Son palais de Bruges et
son château d'Ostkamp prouvent oa'il aimait aussi Tarcnitec-
lare. Son portrait se trouve dans plusieurs des manuscrits qu
loi ont appartenu. Son tombeau dans l'église de Notre-IHÛne de
Bruges, détruit en 1797, était un monument des plus remar-
quables. — Bruges (Jean ûe\ fils du précédent, fut fait cbeva-
uer par Maximilien avant la bataille de Guinegate, où il devint,
comme nous l'avons vu , prisonnier des Français; plus tard, il
fut nommé chambellan et conseiller de Maximilien et capitaine
du casulde lille. En 1485, il souUnl la révolte des Gantois, et
n'eut la vie sauve qu'en payant trois centmilleécM. H _
suite au service du roi de France. Louis Xll laiéonMlB»
venus des greniers à sel de Caeii, de Caudebec, de Hoafcv^
de Lisieux. Nommé gouverneur du Louvre, il dcrinl a 14
grand maître des arbalétriers de France, etensailecafRlatti
cent lances. Enfin il se rendit en 150S en Picantie.ii«leMi
de gouverneur, de lieutenant du roi, et il moanit b atea
née à Abbeville.
BRU«ES (JEÀif iffi) (F. Etgk [Jean van]).
BBCGES ( HrNRI-ALPHONSE, VIC0STEI>E\ né ft) Hlil
Vaulréas dans le comtat Venaissin , entra dès Tàge de «fi»^
dans la marine, fit les campagnes de4780 à 178), h rrrci
grade de lieutenant de vaisseau. Opposé aux principe dr h «-
vointion, il passa sous les drapeaux des princes, se obtinjmr
sa valeur, obtint la croix de Saint-Louis en n96,rt.lif\|
licenciement de l'armée de Condé, servit dans l'amiéf «rtt^
occupée alors à Saint-Domingue contre Toussaint-Lotnn*n
Sa valeur et ses talents militaires lui procurèrent le gr»if i^»
lonel du régiment du prince de Galles. De retour en Ao^irfrr
il quitta le service, alla se marier à Berlin , et à la rHbvM
Louis XVIII le nomma maréchal de camp et adjoint i \'i^
lion générale de Pi n fan ter ie dans la huitième division ouhR,
dont il reçut le commandement après la seconde iMkitn 1
Napoléon .'Le vicomte de Bruges rut ensuite chargé lopfrj^
puissances alliées de la négociation relative à la dettf aainii'
par les prisonniers de guerre, et il sut la remplir «fclutiOtt
Il mourut des suites de ses blessures h Bàle le 4 wmaérfif»,
lorsqu'il se rendait , par ordre des médecins , m cm iJr
Bade.
BBUGGKN (Jean van der) , excellent gnTeor « non
noire, né à Bruxelles en 1649, parcourut 1rs diverses ïîM *
Flandre, et vint se fixer à Paris, où il fit le comroew 4ttf«-
tampes. On ne sait rien du reste de sa vie, ni de répoq«*i
mort. Les ouvrages qu'il a laissés prouvent bcaucoap ôe U^
ils sont signés ordinairement des lettres initiales). V.UVaj
les plus remarquables : 1** Psyché et t Amour eniomii, f ■
Vieille Femme pesant de tor; 5» la copie du Pe$m rrft
Rembrandt; 4® un Homme assis un verre à la mH. '»•
Homme assis sur un tronc d'arbre, allumant sa pipt, imtt»
de Brower ; 6* deux Hommes dont tun est endomitt fa*
debout. Ces pièces sont petites ; les sui^-antes sont d'une ç»
deur moyenne; 7« le Portrait de t auteur ;^etlMidt\i }^
9» celui de Tan Dick, d'après ce peintre laî-mène: i'*
Portrait de Zxmû J/F, gravé en 1681 ; il* un Hommt*
d'une femme qui futiif , d'après Teniers; 12* «* ffljfrt»**
tin co^rel avec une jeune fille qui joue de la (tàte , <f*p '
même.
BBCGHIUSCF. BrCXIUS).
BBVGiANTiNO (Vincent) (F.Brusantini).
BBUGiàEE (Clàube-Isnace), sieur de Barante, BeaU*
à Riom (Puy-de-Dôme), où il noourut en 1746 aprèsiforo*
avec quelque éclat au barreau. On a de lui : Ctméémji^
sur le Théâtre-Italien et reeueillies dans le Tktétf' «»«
(TEvariste Gheralrdi, Paris, 1700, 6 vol. in-li, oûriW*
signées de l'iniUale B. —Observations sur le Péirm f^
Belgrade en 1688 etimpHméà PariseniW^aetewm
êur Vouvrage ei U personne de Pétrone • Paris, **W,»-*t-
Recueil des plus belles épigrmmw^s des poêles fraafi^'f^
Marot jusqu'à présent , avec des notes hietofiqueitta^
et le Traité de la vraie et de la fausse beauté dans ks e^
d'esprit » traduit du latin de MM. de Port-Royal, Pim, »
3 vol. in-13, et 1700.
BRUGiàaE (PiEEiB) , parent de Brugière (CIm^I^
Dé àThiers (PuY-de-Dôme) en 1730, fut aumùnierdr b^
trière, pub curé constitutionnel de Saint-Paul à Pw< "''^
duit devant le tribunal révolutionnaire pour s^oir écrit («•'^
mariage des prêtres» ei après être sorti depnioB,|n|"
parBii les adhérents au concile national de Paris m t^
mourHt en 1805. On a de loi : Reiali^n de cequiinir^
Voêsemblée du clergé à Parie ( inira mmros), 178». tf^
Doiéanee des prêtres des par<riue$ de Paris, •'^^-^'l
terne sourde, ou la Conscienee ds IT" (Bonal), «*■*?•!;
que de ''''''( Clermani), éclairés psKT les Ims de rif^*[
rJSloI, Mcr l'orgamisatim Hvils du ékrwé, 1791 , »^''
Nowveau Disciple ds Luther, m le Prêtre ^ <**T!!Î
les lois d^être un eoneubinairs pubHquewtent «ûmM»^ ^
in-8*. — Instntctiùn pastûrak sur te bref éks yy(g^,
constitution civile du dergé), 1791 , iii-8^. — B^fc^*!^
curé cùi^tituiionnel sur le décret ds fmsseiMée m*^*^
vsmeaU Is fsmietgs, 171H, in-a*". — iMêrss êtm^^
BSUfiMATlUXl. ( 487
)grH^M$upfrùiÊe le costume é9$ préiree^ 1791, inS"*. —LeUres
«m oirtf du fond de sa prison à ses paroissiens, 1793, in -8*.
^Sièges funèbres de MM. Sanson etMénard, 1798, in-8«. —
Uerwuliam des fidèles à MM, lesévéques de France, à tocca-
ta d'une indulgence plénière , en forfne de jubilé, adressée à
us les Français par le cardinal Caprara, 1802, in-8».— Avis
us fidèles sur la réiraelalion du sermeni civil, faile par le
sré el le clergé de ***.-- Appel au peuple français concemani
sdmsêian de la langue française dans fadminisiralion des
wrewsêtUs. — Insirudion eaikoli4iue sur la dévoUon au sacré
mr de Jésus, ^InslrueUons choisies, 1801, 3 toI. iih^^^.— La
ie de Pwrre Brugière a élé publiée sous ce litre : Mésnoire apO"
féiique de tierre Brugière, 1804, in-8».
BEUGMAN (Jean) , plutôt que Bruamansj (ameux prédica-
or franciscain , né selon toute Tmsemblance dans Tancien
cbe^éché de Cologne , durant le quinzième siècle, professa la
éologie à Saint-Omer, prêcha avec distinction dans presaue
ntes les TÎIles des Pays-Bas , et fonda un couvent de son orarc
Dordrccbt, après avoir apaisé par ses sermons les factions des
loskx et des KahillaauyDs. Un proverbe hollandais fait voir
idlc était sa réputation d*hommc éloquent : Quand vous
trleriei aussi bien que Brugman ! Brugman court après les
nés et moi après l'argent , autre proverbe qui prouve son dé-
Dléressement. Il mourut en odeur de sainteté à Nim^ue, en
173. Oïl a de lui : 1" Vita sanctœ Lidwini, virginis, Scbie-
110,1498, in-4'' à longues lignes, gothique, avec figures sur
as. Cette Vie n*est qu'une traduction : Et hœc est translatio
Ttia , dit-il lui-même , la troisième qu'il ait faite en ce genre.
Hte Vie se trouve dans les Acla sanetorum, avril, t. ii, p. 270,
i Ton trouve aussi des détails sur l'auteur; ^ un Cantique en
ollandais, dans les Horm Belgicœ d'HofTman, p. 39.
BRrGMANS(S£BALi>-JusTiN), né à Franeker en Frise dans
lAoée 1763, commença ses études à l'université de Groningue,
I son père, nui professait les sciences exactes, fit paraître
a 1765 des observations magnétiques fort importantes; il
la les terminer à Leyde. Ses parents le destinaient à la car-
ère des armes , mais il préféra la médecine et les sciences natu-
dles. A l*âge de dix-huit ans il fut reçu docteur en philosophie.
^ cette époque il publia une description lithologique des en-
irons de Groningue d'après Je système du minéralogiste alle-
laiid Wallerius. En 1781 , il remporta le pnx sur la question
reposée par l'académie de Dijon : Sur les plantes inutiles et
UÙneuses qui infectent souvent les prairies, et sur les moyens
t tes détruire. L'année suivante , on lui décerna encore le prix
V celte question : Quels sont les sipies certains j même pour
s observateurs les moins exercés, de reconnaître le temps où
s arbres et principalement les chênes cessent de croître. En
f8i, l'académie de Berlin couronna son mémoire sur l'ivraie.
Jors il se fit recevoir docteur en médecine. Après avoir rem-
tacé Van Swinden à l'université de Franeker pendant quelque
naps, il fut uommé professeur de botanique à Leyde; Tannée
livanle, on lui donna en outre la chaire d'histoire naturelle.
ènuàParis,il visita le cabinet d'histoire naturelle, qui seul
olait son ambition dans cette riche capitale. Bientôt la chaire
) chiutie fut dévolue à cet intatigable professeur. Depuis la
évolution de 1795, à ses travaux scientifiques il joignit des
fictions administratives; il organisa le service de santé des
méea hollandaises, et présida à la rédaction de la pharmaco-
Ee batave en 1805. Le roi Louis et Napoléon lui témoignèrent
ttslammeni la plus haute estime, et Guillaume de Nassau en
lonlaiit sur le trùne des Pavs-Bas le combla de faveur. Il fut
[miinc inspecteur général du service de santé de terre et de
cr, ei déploya la plus grande activité à Waterloo. Il vint de
Mi\oauà Pans réclamer des objets d'art et d'histoire naturelle
Mit la Hollande avait été dépouillée. 11 y éprouva les premières
leiiiles de la maladie qui 1 enleva à Levae le 23 juillet 1819.
L Bory de Saint-Vincent a inséré son éloge dans les Annales
mérales des sciences physiques (Bruxelles). Nous signalerons
icure parmi les écrits de Brugmans: 1® Discours sur la nature
uêiUde la Frise; 2° Dissertation sur un météore sulfureux
ïscrvé en juin il S^; 5" un Eloge de Bofrhaave.
mKV<»NATKLLi (Louis-Gaspard), savant italien, né à Pavie
1 1 161, étudia les sciences naturelles et la médecine. La chimie
irlout fut l'objet constant de ses veilles. Personne plus que lui
'« analysé les produits animaux , soit dans Tétat normal , soit
}Tv$ des affections morbides. Docteur en médecine vers 178^,
fut nommé deux ans après répétiteur pour la chimie au collège
hisiicri , dans raniversité de Pavie, puis soppléanlde Scapoli
i ensuite de Brosati dans leurs chaires de diimie (1787), et
nfin professeor titnkire en 1796. Il contribua, par ses leçons
) BRUfilJlEn«
autant que par sts recherches , à populariser la chimie en Italie
et surtout parmi les médecins. Après l'avoir professée sans
aucune interruption, il mourut à Pavie le Si août 1818. Voici la
liste des recueils périodiques dont il fut le principal auteur :
l*» Bibliothèque physique de l'Europe, 1788-91 , 20 vol. in-4*;
2» JoumeU physico-médical, 1792-96, 20 vol. in-4o, conti-
nué depuis sous le titre de Perfectionnements de la médecine et
delà pratique; 3« Annales de chimie, 1790-1805, 22 vol.;
4» Mémoires de médecine, i vol., par Brugiiatelli et Bréra qui
a continué seul cette entreprise; 5" /ouma/ de j^ysique, de
chimie et d'histoire naturelle , connu aussi sous le nom de Jour»
nal de Pavie, 1808-1818, 1 1 vol. in-4"; Q"" Pharmacopée générale
à tusaae des pharmaciens et médecins modernes , ou Diction^
naire des préparations pharmaceutiques médicales , simples et
composées, suivant les nouvelles théories chimiques, Pavie,
1802 et 1807, in-8°, traduit en français avec des noies, sous le
titre ci-dessus , par R.-A. Planche, ?aris, 1811, 2 vol. in-8*»;
7<» Lithologie humaine, ou Recherches chimiques et médicales
sur les substances pierreuses qui se forment dans diverses par^
ties du corps humain, particulièrement dans la vessie, Pavie,
1819, in-fol., trois planches. Ce beau travail, fruit de vingt ans
d'observations et d'études, a été imprime après la mort de l'au-
teur, par les soins de son fils.
BRCGlTE, BBUGNIE (vieux wu)t), baudrier, cuirasse;
brugnia (F. Haubert. )
BRCCUfON, s. m. (6olan.), espèce de pêche ou de pavie qui a
la peau lisse et fine. Brugnon violet , Brugnon jaune,
brij6NO^(Jean), médecin vétérinaire, né à Fiicaldone près
d'Acqui le 27 août 1741, fit ses études et prit le titre de aoc-
teur en chirurgie à Turin. S'élant appliqué d'une manière spé-
ciale à l'observation des maladies du cheval, il fut chargé par le
roi de Sardaigne d'aller à Lyon suivre les cours de Bour^elat.
De retour dans sa patrie, il fut mis à la tète de l'école vétérmaire
que le roi venait de fonder, et gui lui dut bientôt une grande
célébrité. En 1780, il obtint le titre de professeur à l'université,
et onze ans plus tard celui de directeur des haras royaux. Après
une longue et honorable carrière , il succomba le 3 mars 1818,
laissant les ouvrages suivants : 1® la Mascalda ossia la medi'
cina veterinaria ridotta a suoi principii, Turin , 1774, in-8*.
C'est le traité de la conformation extérieure du cheval, par
Bourgelat , augmenté d'un grand nombre d'observations nou-
velles; Charles de Barentin en a donné >ine traduction fran-
çaise en 1807, attribuée à tort par quelques biographes à Ba-
rentin de Montchal (F. ce nom, LVii, 157); 2** Detcrizione e
cura preservativa delC epizooMia délie galline , serpeggiante in
questa citta, et nei suoi contomi, Turin, 1790, in-8**; 3** Dw-
crizione e cura del morbo conîagioso serpeggiante suite bestiœ
bovine, Turin, 1795, in-8°; 4** Ippomatria al uso deali studenti
délia scuola veterinaria, Tunn, 1802, in-8*»; 5» Bomelriaal
uso degli studenti délia scuola veterinaria, Turin, 1802, in-8*'.
Brugnone a publié avec Penchienati les OEuvres complètes de
Bertrandi en 14 vol. in-8'*, de 1786 à 1802. M. HuzanI a pro-
noncé un éloge de Brugnone à l'école d'Alfort en 1819.
BRUGNOT (Jean-Baptiste-Charles), né le 17 octobre 1798
à Painblanc (Côte-d'Or). Il étudia au collège de Beaune et suivit
un cours de chirurgie dans l'hôpital de cette ville; mais, lors des
événements de 1815, se voyant seul, à dix-neuf ans, chargé de
soutenir sa mère, ses deux sœurs et un frère, il renonça à la
chirurgie, cultiva le champ paternel, occupa une petite percep-
tion, et devint l'instituteur oe son village. En 1821, il oblint un
emploi inférieur dans le corps universitaire, qui ne suffisait pas à
subvenir aux frais de son existence et de celle de sa famille. En
1828 il fonda le journal politique et littéraire /« Provincial, qui
eut a peine cinq mois d'existence. Nommé en 1829 professeur
de littérature au lycée municipal de Besançon , cette chaire se
trouva supprimée à son arrivée dans cette ville. Loin de se
laisser abattre par cette persévérante adversité, et espérant en
Dieu, il acheta une imprimerie à Dijon en 1830 et y créa le
journal /tf 5pec(a(eur. Il mourut pauvre le 11 septembre 1831.
Il a composé plusieurs poésies élégantes et faciles, insérées dans
le Recueil des jeux floraux de 1822 ci 1823. D'autres poésies
glus remarquables, et qui lui avaient acquis les encouragements
atteurs de MM. de Chateaubriand, Victor Hu^o et Lamartine,
furent publiées après sa mort à Dijon en 1833 , m-8*. Il a donné
aussi une excellente traduction de VEloge de la /b^ par Erasme,
qu'il édita sous le pseudonyme deC. B. de Panalbe (Charles Bru-
gnot de Painblanc), Troyes, 1826, in-8«.
BRUGUIBE (Jean) , né à Nismes au commencement du xvir
siècle, fut l'un des pasteurs de l'église réformée de cette ville.
Parmi les atteintes partielles qu'on portait à l'édit de Nantes,
BRUGClèSK.
(488)
BRCHIEl.
loiifflemps avant sa ré?ocatiou, il faut compter la défense faite connu ioui htUred'ObêervaUonêéeiC. CHnsÊréMTt^
aux calvinistes declir.nler les psaumes dans les lieux où Texer-
cice de leur culte était autorisé. Bruguier entreprit de prouver
rinnocencede celte pratique. Il pumia dans celte intention un
Discourt êur le chanî da Psaumes^ 1663» in-12. Un arrêt du
conseil condamna le livre au feu , suspendit Bruguier des fonc-
tions du ministère, l'exila de la province et bannit l'imprimeur.
Bruguier, s'élant retiréà Genève après cetévéneinent, ne reparut
sur la scène qu'en 1675, par sa Réponse sommaire au livre de
M. Arnauld , inlilulé Renvenemeni de la morale de Jésus-
Christ par les calvinitles, Qucvilly , 1673, in-12. Arnauld fil
paraître en réponse : l'Impiété de la morale des calvinistes
découverte par le livre de M. Bruguier, Paris, 1675, in-12.
Bruguier a encore donné un autre ouvrage sous ce titre : Idea
tolius philosoffhiœ , in qua omnia studiosis phil^sophiœ icitu
neceisariaf breviler ac dilucide , juxla rationem et experien^
tiam demonstrantur , 1676, in-S"". Il mourut à Genève en
1684.
BRUGUIÈHE (AntOINE-ANDBÉ, BARON DE SORSUM)^ né à
Marseille en 1773, suivit d'abord la carrière commerciale, à
l'exemple de son père, et alla passer plusieurs années à la Gua-
deloupe, où l'appelaient les affaires de sa maison. La vue des
sites si variés , si magnifiquement coloriés du nouveau monde
développa en lui un goût très-vif pour la poésie, l'histoire natu-
relle et la littérature. Plus tard, il voyagea dans ce continent au-
tant en naturaliste qu'en commerçant. Il visita Garenne et
pénétra dans l'intérieur de la Guyane française. Apres un an
d'excursions, il revint à la Guadeloupe; mais le contre-coup de
la révolution de la métropole y rendit la vie des colons peu sûre.
Il s'embarqua pour Marseille, sans avoir augmenté sa fortune.
Arrivé en France, il fut réduit à accepter un emploi subalterne
dans l'armée d'Italie; il suivit ensuite le général Dessoles à l'ar-
mée du Rhin. Après la paix , il étudia la littérature, puis devint
secrétaire général du ministère de la guerre au royaume de
Westphalie, puis secrétaire de cabinet, maître des requêtes; il
fut même croc baron de Sorsuin par Jérôme Bonaparte. Après
1813, il se retira près de Tours dans une jolie maison de campa-
gne. Le ministre aes affaires étrangères Dessoles, son ancien pro-
tecteur, le nomma secrétaire d ambassade à Londres; poste
Îu'il n'alla point remplir. Il mourut à Paris le 7 octobre 1823.
otites 1^ parties de la philologie trouvaient en lui un amateur
zélé. A l'érudition proprement dite il joignait beaucoup dégoût,
de l'amour pour la poésie et une certaine originalité. Il a laissé
plusieurs ouvrages, entre autres le Voyageur y discours en vers
3ui a rem porté Te deuxième accessit dans le concours des poésies
e 1807. Il a fait aussi plusieurs traductions, notamment :
1*" Sacontala , ou l' Anneau fatal, drame sanskrit, traduit en
anglais, et de l'anglais en français, Paris, 1803, in-8"; i* Kaa-
Seng-Cul, comédie chinoise, traduit de l'anglais, Paris, 1819,
in-S'^i^^Roderick^ledernUrdes Goths, traduit de l'anglais,
Paris, 1821, 2 vol. in-12; 4« Chefs-d'œuvre de Shakspeare,
traduits en vers blancs, en vers nmés et en prose, suivis de
Poésies diverses, ouvrage incomplet et posthume, Paris, 1826,
2 vol. in-8"; B'' Imitations de Lord Byron et de Southey, insé-
rées dans le Lycée français, Paris, 1819 et 1820. Il a laissé aussi
en manuscrit un Poime sur Marseille, ei la Traduction de celui
de FingaL
BRCJGtTiÈRE DU GAUD (J.-T.), né vers 1765 à Sommières
près de Nismes. Ayant embrassé l'éfat ecclésiastique sous les
auspices de Tarchevéque de Toulouse Léoménie, il fut nommé
vicaire k Saint- Julien du Sault près de Sens (Yonne ). Devenu
secrétaire de l'archevêque de Toulouse en 1792, Bruguière lui
procura l'opium que ce prélat sedétermina i prendre pour échap-
per à l'écliafaud révolutionnaire. Venu à Paris pendant la ter-
reur, Bruguière fut contraint de se marier pour se soustraire aux
poursuites dirigées contre les prêtres, et il vécut de produits
littéraires. Il concourut pendant plusieurs années à la rédaction
du Journal des arts, puis fut nommé administrateur de l'aca-
démie (les législations. Il mourut à Paris en 1834. On a de lui:
le Martial, roman pastoral , Paris, 1790, 3 vol. m-iS.^Quel-
ques idées sur la situationdu commerce en Francs, 1800 , in-8*».
— Suite de la défense du peuple genevois présentée au premier
consul, 1800, in-12. — Nécessité de la paix et moyens de la
rendre durable, ou Dissertations politiques sur les négocia-
tions ouvertes far le premier consul et repoussées par l'An-
gleUrre, 1800, in-8».— Odf à la valeur des armées françaises ,
1801, in-4". — Preuves de la nuUité des listes d'éligibilité du
département de la Seine , adressées au tribunal, 1802, in-8®.
-Pétition au tribunat sur la perception des contributions pu-
bliques de Paris, 1802, in-8«. — Dùcussion politique sur Pu-
sure et 1$ prêt sur gage, 1802, iu-8«. — Réponse à un libelle
etc., 1805, îdS^". — Etat des travaux de l'aeaéémisieiU,
talions, ou Compte rendu de la situation wiorals 4e est ^
sèment , 1803, in-8». — Considérations wioraUs st folUifmt
faveur de cette institution, 1807, io-d". — Observêtimttti
libelle diffamatoire publié contre V académie et eomu mi
recteur, adressées à MM. les professeurs de t école ù émt
Paris, 1807 , in-8». — Napoléon en Prutu, poteecin»,
douze chanU et en vers, 1809, in-^.—Jurispnidsm 4t (tu
demie des législations, précédée d'un discours sur U kfii^
en général, 1809, 2 vol. in.4«. —Lettre respeelusuuiSl
le comte de Montalivet , ministre de fintérieur, surUn^^^
du jury chargé de l'examen des ouvrages pour le costma^i
prix décennaux, 1810, in-8".— 1> Roi et le Peuple, I8li,aj
— Déclaration de l'empereur de Russie aux souvtraîiu frm
au congés de Vienne, i^i5,ïn-9'.— L'Oiseau et IsPeUtOm
conte historique en vers et en quatre chants, 1810. in-)f
BRCGUlÈRES ( Jean-Guillalme ) naquit à Monipdirr ^
1750. Après y avoir étudié la médecine, il céda à soogail^
rhistoire naturelle et pour les voyages, et partit, foir*,'
qualité de naturaliste, dans l'expédition ordonnée par La V
pour faire des découvertes dans la mer du Sud, et en n^\
de curieuses et savantes observations dont il se scnildu>^
articles dans le tome xliv du Journal de physiqiuaia^
rédaction du premier volume de ï Histoire nalurditiav
dans VEncyelopédie méthodique, Bruguièrcs a aosii irri
avec distinction au Journal ahiHoire naturelle, ^^nl.»-*
1792, reproduit sous le titre de Ch0ix de mémoimikhuitf^
naturelle, et aux Actes de la société d'hislointalitulkit
Paris, tom. l*^ Chargé vers la fin de 1792 par IcgwwMtt'
d'un voyage scientifique dans le Levant, de concert amliK
vier qui en publia la relation (Paris, 2 vol. in-4<*ethol i^'
avec atlas, 1801-180i), Bruguières visita avecce sinolGtii:
linople, l'Archipel, la Syrie, la Perse, rAsie-MiDcare,hOp^
les Iles Ioniennes, et mourut, au retour, defal^tt^"
puisement, à Ancône le 1**^ octobre 1799. Bruguiens fU; ■
l'Institut, et les naturalistes lui ont dédié un genre de pbab
Madagascar, sous le nom de Bruguiera,
BRUHESltS ou YAN BRCHESEN (Pl£RRE),incdedo,k
Rythoven, village de la Campine, aa commencemeot (ta ^^
siècle, mort à Bruges en 1571, est auteur de quelques opw^
i° De thermarum aquis granensium viribus, causa or Itf^
usu, Epistolœ duœ scriptœ anno 1550. in quitus tUturè
rumaquarum, ultra Leodium exislentium, faeultaitlnsr-
di oratio expUcatur, Anvers, 1552, inl2 ; 2» />f ffl*»*'
dendi morbi articularis Epistolœ duœ, Francfort, 15W>'
dans le Recueil de Garet sur la goutte; 3» DtusstirtifU
ciuteriorum, dans le même recueil. Il est surtout ccw»^
son Grand et perpétuel Almanach, imprimé pour li "l'
Bruges en 1550, dans lequel il indiquait avec scrupule, /T
les princi(>es de l'astrologie judiciaire, les Jours pnji)Tesîïf
ger, se baigner, se faire saigner, même raser. Le irai i»*
de ces conseils ridicules consignés encore dans lefimetii i^*
nach de Liège , ce Grand et perpétuel Almanad caw •*
coup de rumeur à Bruges. Le magistrat, qui ratiit k»*"»
goûté, fil « très-ex presses invitations et défenses à q^«*
exerçait dans Bruges le métier de barberie, de rieoenlrtp»*'
sur le menton de ses concitovens pendant les jours v»^
François Mapaërl, médecin à Itruges, indigné de celte «f**"
nance, publia contre l'ouvrage de Brubesius un ^H*^Jj^
tuum Almanach, seu empiricorum et medicaslrorum ^<f"*
1551 , in-12. Pierre Haschacrl, médecin et <*'™^PJJlfj
partisan de l'astrologie judiciaire , publia pour la <!**'
Brubesius, Clypeus astrologieus contra ftagelhm ssirvT^
Francisci Rapardi, 1552, in-12. . . ^^
BRLHIER D'ABLINCOCKT (JeAN-JaCQCES), ^^J^^
reçu docteur en médecine à Angers, membre de r«**? ^
cette ville , censeur royal, est mort à Paris le 21 odobt i^ ^
fut un des médecins du dernier siècle qui ont l*r*j ^
bibliographie médicale, par le nombre des *^^^*^^i*ï^ii
duits , ou dont il a donne des éditions , savoir : l* ^^**j2Jg
sur te manuel des accouchements, Paris, *753,io-4V ^''•■^
Deventer; 2« la Médecine raiioiiii^ d'HoflmaoD » npi^\ ^
3 vol. in.12; 3» Traité des Fièvres d'Hoffmann, P»ri$. n*J-;^
in-12 ; 4» Observations sur la cure de la gouUe f*J^!*zl
tisme, du même, 1 747, in-1 2 ; &« la Politique 4u •^«^T
1751, în-12, traduit du même; 6« Traité des eJimtw r
mery, Paris, 1765, 2 yoI. in.l2, iroîsîèroe ^«j*-" L#
connaître un grand nombre de bons ouvrages oi^^jV
des SavanU, dont il était un des pli» jodicM«s coD^^
On lui doit encore quelquea oooapQntîoos qui lis 9^ r^
BEUIHB.
(489)
BBurr»
CapHeu d'imaginaiiony oa LeUrei iur diffinnU tujêU,
irit, 1740, in-13; Amsterdam, 1741 , in-8<' : cest la meilleure
ition ; S^ Mémùire pour servir à la vie de M. Siiva , Paris,
41, iD-8<*. Mais il a surtout mérité les souvenirs de la posté-
lé par ses divers ouvrages sur les signes de la mort, et par la
xnoostration publique qu'il fit de la nécessité de différer les
ilerrements : uiiserlaiion sur Vincertilude de$ eignet de la
orl ei tabui dee enUrremenU et embaumemenU précifilés,
iris, 1743, în-13, tirée en grande partie du traité latin de
inslow sur le^méme sujet; idem, 1749 et 1752, 2 vol. in-i2,
ec des augmentations ; traduite en anglais, Londres, 1746,
-IS; en suédois, Stockholm, 1751, in-12 ; en allemand, Copen-
gœ, 1754, in-8<*.
BKUHL (Hbnri , COMTE DE ) , né en 1700 dans la Thuringe.
tfi père était conseiller intime du duc de Saxe Weissenfels.
levé en qualitéde pageà la cour d'Au^ste II, roi de Pologne,
Niri Brubl devint son favori, et parvmt rapidement à diverses
larges importantes. En 1733, à la mort de ce prince, Brubl va
irter la couronne et les joyaux de Pologne confiés à sa garde «^
r^e, et contribue puissamment à lavénement d'Auguste 111
I trône de Pologne, dont il fut le constant et intime conseiller,
n peut même ajouter que, par son astucieuse adresse et surtout
I abjurant la reliffion protestante , il gouverna réellement à la
ace d*Auguste III, zélé catholique, mais prince faible et pusil-
nime. L'administration de Bruni eut de bien tristes résultats ;
iril ne songea jamais qu'à satisfaire son insatiable ambition.
» scandaleuses et extravagantes dépenses , ses viles et coupâ-
tes intrigues contre la Pologne avec la Russie, l'épuisement des
(lances au profit de sa propre fortune irritèrent contre Bruhl
mt le pays et même les cours étrangères, et, à la mort d'An-
nstelu , le 5 octobre 1763, son successeur exigea du ministre
}ncussionnaire sa démission immédiate. Il mourut de désespoir
i 28 octobre de l'année suivante. Ses biens immenses passèrent
SCS enfants, et sa magnifique bibliothèque, composée de vingt
lille volumes, fut acquise au prix de cinquante mille ccuspar
lecteur de Saxe.
bruhi.(Feêdêric-Lodis, COMTE DE), fils du comte Henri
e Bruhl, naquit à Dresde le 31 juillet 1739, étudia à Leipzig et
Leyde, et compléta son éducation par les voyages.De retour en
axe , il servit pendant la guerre de sept ans , se fit remarquer
osuite dans la carrière diplomatique, devint staroste de Varso-
ieet payeur général de la couronne de Pologne; puis, s'étant
rtiré dans sa terre de Pfœrten , il y étala un luxe ruineux jus-
d'i sa mort survenue le 30 janvier 1793. Il a publié : 1® Diver-
uemenU de Uiéàlre, Dresde, 1785-1790, 5 vol. in-8<> ; 7? tra-.
pction de VAieibiade de MeietneTy sous ce titre : Traduction
Àlcibiade, d'aprèe t original allemand du profeueur Meiês-
rr, par un amateur qui désire faire connatlre aux Français
% génie S Allemagne y Dresde, 1787-1791 , 4 vol. in-8°;
'ùilre sur le duel, Pfœrten, 1786^ in-8^ — Bruhl (Char-
i-Adolphe, comte de) , son frère, ne à Dresde en 1741 , servit
ïos l'armée française, puis en 1762, eut un régiment de cavale-
eau service de Saxe, et fut nommé en 1786 par le roi de Prusse
rêdéric-Guillaume II , général et gouverneur des princes. Il
ourut à Berlin le 4 juillet 1802.
BBVHL (Jean-Maurice, comte de), de Martinskirchen ,
^en Saxe le 20 décembre 1736 , fut conseiller privé de l'élec-
or de Saxe , et son envoyé à Londres. Il se distingua par ses
lents dans la mécanique appliquée à l'horlogerie et aux obser-
itioos astronomiques. Il a laissé plusieurs mémoires inté-
ssants insérés dans les Transactions philosophiques , dans les
Mémoires académiques de Pétersbourg et de Berlin , dans le
mmal de Meissner , ou imprimés à part. Il s'occupa beau-
tup, en 1796, des diverses méthodes proposées pour la recher-
te des longitudes en mer.
BBUUIE, s. f. (term, de pêche ), corde qui borde la tête ou
ixtrémité d'un nlet.
BBCix, s. m. selon la mythologie, dieu d'une secte de Ba-
ins dans les Grandes-Incies. Ils le regardent comme le créa-
ir de toutes choses , et croient qu'aucune image d'hommes ou
) bètes ne peut le représenter.
bruib (F. Brutn).
Brcine^ du latin ptuinay petite pluie froide qui dure peu.
|mr l'explication physique de ce météore, F. Brouillard et
LCIB. B.
bbcibb kakatoe fish ( hist. tial. ) . c'est-à-dire brun
WTogiueU-foiseon ou poiseom-perroquet brun , nom que les
bllaodaia donnent à un poisson des lies Moluques. U a com-
mnémeot la grandeur de la naorae , c'est-à-dire trois à quatre
IV.
pieds de longueur. Son corps est médiocrement allongé et un
peu comprimé par les côtés: il a la tète médiocrement grande ,
les yeux petits , la bouche grande , montante de bas en haat,
comme dans la vieille , les dents grandes , la peau dure sans
écailles. Ses nageoires sont au nombre de sept. Son corps est
brun, avec une grande bande longitudinale blanche, qui s^tend
des nageoires pectorales à la queue; trois grandes taches bleues
rondes sur le dos. Sa poitrine est rouge, avec de petites taches
rondes bleues de chaque côté de la tète. Les nageoires sont ver-
tes , excepté- la moitié antérieure de la dorsale , qui est rouge
pâle; celle de la queue est verte avec deux bandes rouges, et des
taches rondes bleues de chaque côté. La prunelle des yeux est
noire , entourée d'un iris rouge. Ce poisson est trcs-commiin
dans la mer d'Amboine. Il est d'un goût exquis.
bruineb, V. imp. (gramm.). Il se dit de la bruine qui tombe.
// bruine, il ne pleut pas bien fort. // ne fait que bruiner, —
Bruiné, ée , il n'est usité qu'en parlant des blés. Les blés ont
été bruinés, c'est-à-dire ont été gâtés par la bruine.
BRUiR(<eehno/.). Brutrdes pièces d'étoffes, c'est les étendre
proprement , chacune à part , sur un petit rouleau , et coucher
tous les rouleaux ensemble dans une grande chaudière de cuivre
rouge et de forme carrée, sur un plancher criblé de trous et élevé
à quelque distance du fond de la chaudière. On fait chauffer de
l'eau dans llnlcrvallc qui sépare le fond du plancher, et la va-
peur portée contre l'étoffe la pénètre et l'assouplit.
bruire, V. n. (gramm,). Il n'est guère usité qu'à l'infinitit,
à la troisième personne du présent de l'indicatif et aux troisiè-
mes personnes de l'imparfait. Il bruit. Il bruyait , ils
bruyaient. Rendre un son confus. On entend bruire les vagues,
le vent , le tonnerre. Le vent bruit dans la forêt. Les flots
bruyaient,
BBUisiNBR, V. a. (technol.), moudre en gros le grain germé
dans les brasseries.
BBUISSBMENT , S. m. ( gramm, ) , espèce de bruit confus.
Le bruissement des flots, des vents. Bruissement d'oreilles
(F. Bourdonnement).
bruissement, s. m. bruit que l'on entend dans une co-
auille lorsqu'on en applique l'ouverture contre ToreillcGe bruit,
it-on vulgairement, figure le bruissement.
BRUIT, s. m. Igramm,), son ou assemblaffe de sons, abstrac-
tion faite de toute articulation distincte et de toute harmonie.
Orand bruit. Petit bruit. Bruit léger. Bruit sourd. ^Loin du
bruit, loin du tumulte et du commerce du monde. Se retirer,
Vivre loin du bruit,— Sans bruit, tout doucement, sans qu'on
soit entendu. On le fit entrer sans bruit. Il s'esquiva sans
bruit. — Familièrement, Faire beau bruit, gronder, se fâcher,
s'emporter. SU vient à savoir cela , il fera beau bruit , vous
verrez beau bruit. Proverbialement etfigurément» Cet homme
est bon cheval de trompette, il ne s'étonne pas du bruit, il ne
s'effraye pas des menaces , il ne s'émeut pas de ce qu'on lui dit,
soit pour l'intimider, soit pour l'embarrasser.— Familièrement,
Cet homme n'aime pas le bruit s'il ne le fait , il prend des li-
bertés qu'il ne veut pas permettre aux autres. — Familière-
ment, Paire plus de bruit que de besogne , se donner beaucoup
de mouvement et faire peu d'ouvrage, ou parler plus qu'on n'a-
git. — Chasser àjgrand bruit , chasser à cor et à cri , avec une
meute et des piqueurs. — Bruit signifie particulièrement tu-
multe, trouble, mouvement séditieux, lly a du bruit dans cette
provincCy dans cette ville. — Il signifie aussi querelle, démêlé.
Ils ont eu du bruit ensetnble. Ce sens est ordmairement fami-
lier. — Bruit se dit encore des nouvelles qui circulent dans le
fmblic. // court un mauvais bruii.— Bruits de bourse, nouvel-
es qui circulent à la bourse.—// y a des bruiu de guerre , on
parle d'une guerre prochaine.—// n'est bruit que de cela. Il en
est grand bruit dans le monde , on en parle beaucoup.— Bruit
se dit aussi de l'éclat que font certaines choses dans le monde, et
alors il se construit presque toujours avec le verbe faire. Ce
livre fait du bruit. On dit quelquefois dans un sens analogue, en
parlant d'un personnage fameux, d'un héros. Le bruit de son
nom y Le bruit de ses exploits. — À grand bruit , avec faste,
avec ostentation. Il est arrivé dans la ville à grand bruit, —
A petit bruit, secrètement, sans éclat. // fait ses affaires à petit
bruit,^Avoir bon bruit, Avoir mauvais bruit, avoir bonne ou
mauvaise réputation. Ces locutions ont vieilli.
BRUIT {physique). Si nous nous en rapportons à quelques
étymologistes, ce mot vient du verbe grec f^^xth, stridere,
bruire, faire un bruit aiffu, craquer. Le bruit est le résultat du
mouvement vibratobre des corps gazeux, liquides et solides;
c'est le mouvement senti d'une manière confuse et irrégulière ;
6S
1
BRUIT.
(490)
BRUIT.
c*est enfin l'assemblage confus de sons îrréguliers, plus ou moins
nombreux et discordants , transmis à Toreille par Fintermé-
diaire de Tair. Le retentissement du vol des oiseaux , le fracas
d*une éruption volcanique, le grondement du tonnerre, le cra*
quement aune branche d^arbrc, le mugissement du vent, l'ex-
plosion d'une arme à feu, forment du6fut<. Beaucoup de phéno*
mènes causés par le bruit sont semblables à ceux qui sont cau-
sés par le $ony avec lequel beaucoup de personnes le confondent,
quoiqu'il existe entre eux des difTérences essentielles. Le son est
tout mouvement dont l'oreille apprécie instinctivement la régu-
larité et dont le calcul fournit ensuite l'évaluation numérique;
pour former un son , il faut une suite de vibrations isochrones ,
cest-à-dirc égales en durée , et , pour qu'il soit perçu par l'or-
gane de l'ouïe, il faut que le nombre de vibrations ait atteint
le chiffre 32 par seconde et au delà ; quand la vibration se ter-
mine brusquement, on n'entend que du bruit.[Si l'on fait bondir
sur un corps sonore une bille de marbre, on commencera par
entendre le bruit du choc occasionné par la rencontre des deux
eorps ; mais le son ne sera perçu que lorsque les vibrations se-
ront arrivées à 32 et plus par seconde. — Au mot Musique,
■ous établirons a?ec exactitude la distinction entre le bruit et
le ion. Si l'on se trouve placé près d'une pièce de canon au
moment de l'explosion , on distingue facilement le bruit causé
par la dilatation du gaz et le son produit par la vibration des
corps sonores de la pièce. La différence entre le bruit et le son
D'est pas seulement dans le mouvement vibratoire , mais elle
le manifeste pour ainsi dire dans nos sensations. Les émotions
que le son nous fait éprouver sont pour la plupart douces , suâ-
tes ; celles que cause le bruit sont presque toujours pénibles et
désagréables. Tels sont le bruit d*unearme à feu et celui causé
par une lame de métal grattant sur du marbre. Mais une re-
Biarcjue assez essentielle à faire , c'est que , pour éprouver ce
sentiment pénible ou désagréable , il faut que le bruit soit ins-
tantané, inattendu; car si on a le sentiment du bruit qui va se
faire, I émotion n'est plus la même, elle se dénature; ce qui
souvent fait dire de diverses personnes, entre autres des scieurs
de marbre à sec : a qu'on n'entend pas le bruit que l'on fait soi-
même. » Une oreille tant soi peu sensible saura facilement dis-
tinguer dans un instrument à cordes le son du bruit; ce n'est
Sas toujours l'instrument qui fait le plus de tapage qui a le plus
e son, et, tant que l'on n'aura pas découvert ou invente un
instrument propre à établir d'une manière fixe et précise cette
différence, I art de instrumentation ne sera toujours qu'un tâ-
tonnement, et les hommes chargés, comme dans les expositions
des produits industriels, d'en apprécier les progrès, nepourrontle
felre que d'une manière arbitraire et fort hasardée. L'organe de
IV)uïe est celui qui perçoit le bruit et le son ; cependant nous
croyons qu'ils sont aussi perçus par le sourd et muet de nais-
sance, mais par un antre sens ; car à un bruit aigu, discordant,
•n voit presque toujours le sourd manifester un mouvement qui
tnnonce la perception. Le sentiment du bruit lui est peut-être
communiqué et agit sur lui de même qu'il se communique et
agit sur les masses les plus considérables, telles que les édifices
lé murailles. Une voiture se fait^le entendre? l'atmosphère
étbét^ circonvoisine a-t-elle éprouvé un choc ? aussitôt rédi-
fice, la muraille en ressentent les eilets; tout fhémit ; le balan-
cier de la pendule reçoit une impulsion plus précipitée dans ses
oscillations. Mais l'air est nécessaire à la propagation du bruit *
il faut à celui-ci la présence d'un milieu élastique : faites partir
me arme à feu dans le vide de la machine pneumatique, il n'y a
pas de détonation. Si vous environnez ta source d'où 6nane le
«mit ou le son de corps mous non élastiques, ta propagation du
ikiouvement ondulatoire se trouve compromise ; ccst pour y par-
fenir que l'on jette de la paille sur les rues pour éviter le bruit
aux malades. Le bruit et le son trop intense produisent une
tettsation pénible qui bientôt se change en douleur si elleest pro-
longée. Les canonniers éprouvent souvent cette douleur auprès
de leurs pièces ; ils finissent même par perdre quelquefois
l\)uïe. Peu de chiens supportent patiemment certain bruit ^
liresqne tous au contraire poussent des hurlements lamentables
'^près la perception de «uelques sons ou qnelque bruit. Si on
•fteche près de l'embouchure d'utt canon 4fc jHmes Ancms; il est
Tare qu'après <pielqttes coups ces animaux n^kient pas succombé
4 it douleur que ce bruit leur a fatt épronif«r. Le bruit se pro-
page également vite, c'est-à-dire <rÈ'il parcomt des espaces pro-
portionnels au temps. Le carré de fa vitesse du bruit vaut sa
çeçure de la pesanteur multipliée par le rapfNirt de l'élasticiié
de l air à sa densité. La mesure de la pesanteur sons la lalitide
de Paris vaut 9^ 809 ; l'élasticité de l'air est 0* it, et la densité
^•t rîrio-; o« en déduit 279" 99 pour la yiiesBt du brmt on du
son à 0« de température ; à lé température de 10», la vitesse ser-
rait de S8i*° 49 par seconde. Ces résiltaU tout nointéifmi»
ceux donnés par la théorie. Laplace a trouvé m lieaoRtf
cette discordance provenait prindpaleinefitdeniiitKQoe^^
chaleur dégagée dans l'air par l'effet de la coinpmsioii; t^k-
nant compte de cette correclîon, il est arrivé, atini que M. P»
son, à des résultats conformes à ceux que rexpérieiicciàMa
à différentes époques.
448»
en D
S61
1660
598
1698
561
D
548
»
548
1704
552,95
i7S8
518
1740
518
i740
558
i748
556,86
1778
558
1791
566,14
1794
555,07
1809
551,05
1822
552,03
1825
Mersenne.
Académie de Florence.
Walker.
Cassini , Huygens.
Flamstœd , Ilalley.
Derham.
Académie des sciences de Parit.
Blanconi.
La Gondamine.
Id.
T. F. Mayer.
G. £. Muller.
Spinoxa , Banza.
Bensenberg.
Arago, Mathieu, Prony, etc.
Moll, Van Beck.
— On peut prendre pour vitesse du bruit et du ac« Ir bdoît
355, qui se retient facilement et dont la valeur en jwfcesiipf-
près 1 024 ou le carré 52 . Lebruit ne se transmet patitec b Dèor
vitesse à travers toutes les substances : les solides IrnBwOrtlk
bruit avec plus de rapidité que l'air; MM. HassenfnUtiK'
ont fait de nombreuses expériences pour le proum. l»nçj'<
applique l'oreille sur l'extrétnité d'une longue maninertiï"
l'on fait percuter l'autre extrémité, on perçoit deux son» d*
l'un parvient rapidement à l'oreille placée contre lerow.'
l'autre un peu plus tard à l'oreille libre. Le brait, wnuwbr
mière et les corps élastiques , se réfléchit à la surCice don fL
indéfini : c'est-à-dire que , lorsqu'un rayon wnofc rwcrwtp.
obstacle qu'il ne peut traverser, il se réfléchit à » sorte ■
suit une marche rétrograde en formant un tagje d<jfa_
égal à l'angle d'incidence, sans que la vitesse en soitiociiyy
diminuée ; le bruit conserve la même densité malgré li wr
et cette intensité ne dépend que du chemin parcoara-i^
se passe comme si le centre des ondes sonores, an fi» ^*'
devant le plan de réflexion^ était derrière ^P""»*Jl''
distance sur la perpendiculaire abaissée du centre priminfr
plan réflecteur. Cette propriété explique les phfDoœrtw
Véchû, L'écho n'est donc que le résultat de It réOeiion di w
ou du son ; mais, pour que le bruit puisse être réflédu, a»
être au moins à la distance de 16 mètres et demi du pirt iw
leur. Sans cette condition on n'entend qu'une rt#w»«'V^
Echo). Le son et le bruit se réfléchissent encore sorteî**'
courbes , en feisant, k chaque point du coin des anfw^''
dence égaux aux angles de réflexion. D'ai^rès « ^Jî^;
calculant comment le son et le bruit devraient se rrtecw»
une salle elliptique , on trouve que, m le centre ^f^^fr
était à l'un des foyers , tous les sons se rcfléchi«w>t âr»
foyer. Dans un parabolofde, les sons et le binit pMt»<J'r
se réflédiiraiem en demeurant parallètef, et de celle «•*]"
ne perdraient rien de leur intensilé; c'est ce fiia
celle forme aux porte-vmx , aux cornets acotrti^
MOTION, DÉltMUTIOït, DIAPASON, VlBlUTlOîîS
BBIJIT {muê.). On a beaucoup parié du bnrilejMW"*^
personne encore n'en a donné l'exacte définition. On > »
que l'unité ou la confusion des effets produits rt o«"||jJTr
communiquées constituait uniquement la di(Rren<^J^"^^^
ture du son et celle du bruit; tjue *■ ^'^^ "'^ ***^Ci<ff
Pour nous c'est une vérité acquise, et nous !*"?''***!! "J^j
données» définir le bruit : une combinaistm «»«*«*'/"r^
effet, pour si grand que soit le volume des sons «••*»*!^(
combinés de manière à ce que Tun nétouflc J^J^'t^
n'absorbe pas sa part de l'eflet commun, si '^•"'^^J*^-^
appréciable et si d'ailleurs les sons se P«^*"^''^."*J* , u l
ordre d'intonation, on obtiendra une harmonie <wjv]\j^
des divers seront francliement dessinés, •^'^'^^J^f!!)^
et qui mettront heureusement en saillie '«J**'J^.<
dont rharmonie est comme le fond P'«5tiqae. MjiM^
wi «on isolé peut cepondanl dégénérer m bruHTUB»
ses résonnances âtk(uotes> haiHiowé^uw, s9Pt*wi>»^
leroenletseoowibwiam€iitiehqr8dcsrè|flgi;>?«g
sent la production des sons. Cesi « qw mm^f^
MUJLÉ.
im)
rince sur la corde, oa qu'un chanteur crie. Ces derniers cas»
Mnnie tow les aolret possibles, rentrent dans la définition que
DUS avens donnée.
BBlJiT, seion la fable, est une figore allé^iqne, pânCe sons
s traits d*un homme dans Taction de counr, entouré de tara-
[>ursy de cors et de trompettes qo*accompagBe un coup de
nuerre. — Cesl aussi Temblèaie de la guerre et de la paix,
guré par un coq tenant sous ses pattes une trompette.
BmtJlT DE MABGHé (tfrotl ancwn) (ierm, de couiume). Celle
e Norcnan<ye se senrak de cette ei pression pKMur désigner les
rsordreSy les querelles, les batteries qui arrifaiant dans les foi-
K et les marchés. Elle décidaft que les justiciers qui avaient
roit de foires et de marchés pouvaient connaître de ces délits,
t Caire prononcer à leur profit «ne amende contre les aateuri
u iNtiity pourvu néanmoins qu'il n*y eût point de plaies graves,
i de aang versé. Dans ce cas, la connaissance du délit excédait
ts bornes de leur juridiction et appartenait aux hauts jus-
BBIJIX (Lb chevalier »b), littérateur estimable, né à
layomie en 1728, est mort en 1780. Il a publié: l"" Réflexions
Hverêes, 1758, in-lS ; 9P le Comervateur ou Choix de mor^
ratcx raYes et d'ouvrages anciens, 1756-1761, 30 vol. in-12.
Pnrbeo et ensuite Leblanc de Guillet forent ses collaborateurs;
^ ies Après ^soupers de la campagne ou Recueil d'hisloirti
'cmriM et amusoMieSy 1760 , 4 vol. in-12; 4« /• Discoureur,
116% in-8®y ouvrage périodique, auquel contribuèrent plusieurs
autres personnes; 5*> Cécile, drame en trois actes et en prose,
împriiné en 1776, non représenté; 6^ Stfiiii«moiir« el Rosalie
de Civraffe, histoire française, 1775, 3 vol. in-13.
BRUix (EirsTACHE), né en 1759 à Saint-Domingue, d*une
famille béarnaise. Dès son enfance il vint à Paris, y fil ses élu-
des avec succès, et un goût irrésistible Tentralna vers la marine.
Agé de quinxe ans, il s'embarque comme simple volontaire sur
un vaisseau marchand, d'où il passe bientôt dans la marine mi-
litaire, et fait sa première campagne sur les frégates le Fox et
monte sur la Concorde. Bruix se distingua au glorieux combaf
de la Frava, et, sur la Médie , dans la savante campagne contre
Pamiral Rodnev. Sa valeur et ses talents lui valurent le grade
d'cQseigne pendant cette guerre qu'avait suscitée Tindépen-
dance de rAmérique. Commandant du Pivert en 1784 , il con-
coarut, pendant quatre années, à la formation de cartes pré-
rieuses sur les côtes el les débouquemenls de Saint-bomingue.
Lieutenant de vaisseau el membre de l'académie de marine en
1786, commandant la frégate te Sémillante en 1792, puis le
ruisseau f Indomptable, Bruix , après des services éminenls, se
rît, en 1793, frappe par la mesure générale prise à l'égard des
uiciens officiers du corps de la marine. Après avoir supporté
courageusement l'indigence par des travaux de toutes sortes,
Bruix rentra au service en 1793, et remplit jasqu'cn 1796 les
fonctions de major gcncral de l'escadre de l'amiral Villarel ; il
roi nommé ensuite major général de la marine à Brest; direc-
enrdu port de celle ville; maior général de l'armée navale
festinée à l'expédition d'Irlanae, qui n'eut pas de succès;
roti Ire- amiral el ministre de la marine. II sut acquérir une
gloire nouvelle comme habile administrateur , sans né^h'ger
Loulefois de s'illustrer par des victoires. Son génie militaire el
a \'aleur à toute épreuve forcèrent les Anglais à lever le blocus
ie Brest, et il soutmt dignement l'honneur du pavillon français
usqu'à la paix de 1802. C'est Bruix que Napoléon nomma ami-
ral de la flottille qui devait envahir 1 Angleterre ; mais, venu à
Paris pour assister au cooronnemenl de rempereur, le vieux
oiarin mourut le 18 mars 1805. Il a été publié une Notice his-
Icrigue sur Eustarhe Bruix, 1805, in-8«».
BBCLABLE, adj. dcs deux genres (gramm.), qui peut ou qui
iloit être brûlé ; qui mérite d'être brûlé. Ce livre est 6rd7a-
Mt. Autrefois certains fanatiques regardaient comme brûla-
Mes ceux qui ne pensaient pas comme eux sur les matières
delà foi.
BBULAGK, s. m. {term, d'agr.), action de brûler la surface
du sol.
BRrLAUT, ANTB, adj. (gramm.), qui brûle, qui a une ex-
trême chaleur. Le soleil est bien brûlant. Un wnt brûlant. —
n simifie, figurément, très-vif, très-ardent, très-animé. Un
tkle brûlant. Une âme brûlanie,
BBULART-GENLIS (ChaKLES) (F, SiLLEBY).
BRULART DE BILLÂRT (F. SlLLBRY et PUYSfKUX).
BRÛLÉ, 8. m. (gramm.), évaporation d'une chose qui brMe,
odeur de ce qui brûle. — Sentir le brûlé, sentir l'odeur d'une
chose qui brOle on qu'on a brûlée. Ce ragoût seni le brûlé.
BRULERBC, S. m. U menthe poivrée.
BRÛLÉE, s. f. {hist, nat.) , sorte de coc|uillage de mer, ainsi
nommé à cause de ses couleurs. — Variété de deux coquilles
du genre des rochers.
BRULEMENT, S. m. (gramm.), action de brûler ou étal de ce
qui brûle. Le brûlement des marchandises prohibées,
BBVLER [gramm,], détruire ou altérer par le feu. Brûler
une maison , des vaisseaux , une moisson ; Brûler de l'encene
devant une idole, des pastilles, des parfums dans un salon, etc.
Ce mot s'emploie particulièrement pour désigner l'impressîoQ
douloureuse causée par le contact d'un corps trop chaucTavec la
peau, et raltération cutanée qui en est presque toujours la suite.
Ce tison m'a brûlé les doigts, Ce fer chaud m'a brûlé la maim.
— Brcler se dit aussi de l'usage que Ton fait de certaines
choses pour alimenter le feu : Brûler du charbon de terre, de
la tourbe, du bois, de la paille; Bois à brûler. Mottes à brûler.
Ce verbe s'emploie dans plusieurs locutions proverbiales el fi-
gurées, telles que : J'y réussirai ou j'y brûlerai mes livres, It
ferai tous mes efforts pour réussir ; Brûler ses vaisseaux, s'enga-
ger dans une affaire au point de ne pouvoir plus en sortir quand
même ou le voudrait; Brûler de l'encens devant quelqu'un,
l'aduler, le flatter, le flagorner; Brûler la chandelle par le$
deux bouts, dbsiper son patrimoine, ne faire aucune économie:
S'emparer d*une ville sans brûler une amorce, sans être oblige
de se baltrc , sans tirer un coup de fusil ; Brûler la cervellf à
quelqu^un , lui casser la tète avec une arme à feu tirée h bout
Eortant; Tirer un coup à brûle-pourpoint, le tirer à bout uortant
^ans une acception figurée, Tirer sur quelqu*nn à brûle-pour^
point, lui dire en face des choses dures, désobligeantes; on dit
aussi, F aller à brûle -pourpoint, pour exprimer que l'on agit
sans ménagement. Brûler un gite^ une étape, passer sans s*v
arrêter; Brûler la dinée, ne pas dîner; Brûler la politeste à quel-
qu'un, oMLtHfaitT de politesse à son égard. — brûler du eafé^
c'est donner aux grains le degré de torréfaction qui leur (Convient.
— A certains jeux de cartes, brûler veut dire mettre de c^lé
tme carte, ou parce qu'elle a été vue, ou parce que l'un des
joueurs est en droit de ht refuser. Cette carte a été vue , brûkW'
la. Brûlez-vous celte carie? Je la brûle. — Bai ler s'appli*
que aussi à la propriété de détruire les tissus, les matières ani-
males ou végétales quelconques que possèdent certaines subs-
tances. Tjcs acides concentrés brûlent la peau , le nitrate d'argent
sert à cautériser les plaies. — Brcler s'emploie également
dans un sens exagéré, ouand on veut signifier, non pas qu'une
chose brûle , mais qu'elle cause une vive chaleur. Cette eau-de-
vie me brûle T estomac, La fièvre me brûle le sang. Au figuré :
Ce cheval brûle le pavé, il court très-vite. Le style de cet auteur
brûle le papier, c esl-à-dire son stvle est plein de chaleur. Sn
term. de théâtre , Brûler les planches , c'est apporter beaucouj»
de chaleur et d'expression dans un rôle. — Brûler s'emplo»
encore pour exprimer des effets analogues h ceux do feu : La
gelée brûle la racine des plantes, La neige brûle le cuir, — Le
verbe Brûler se prend au neutre. La lampe qui brûle dans le
sanctuaire, Le feu ne vent pas brûler. Quelôuefois brûler se
dit à l'éganfl d'tme chose qui est seulement diande. ToucheM
mes mains, elles brûlent. Au figuré, Les mains lui brûlent, si-
gnifie que l'on est impatient d'agir ou de frapper. Les pieds M
brûlent, il tarde de partir. — Au jeu de cartes. Le tapis brûle,
indique que l'un des joueurs a oublié de mettre au jeu. —
Brûler, au neutre, s'applique à l'action trop vive que le feu
exerce sur certains mets, Le rôti brûle; proverbialement cette
locution signifie qu'il est temps d'agir el qu'un retard est dan-
gereux.-— Brûler , au neutre, mdiqoe parfois que l'on est
pris d'un violent sentiment ou d'un grand désir. Cest un hom-
me qui brûle d'ambition, de zèle, (famour. Il brûle d'agir. —
Bouler, joint au pronom personnel, signifie être brûlé, ou
seulement atteint par le feu. Les papillons viennent se brûler
à la chandelle. Je me suis brûlé en remuant un tison. Venir
se brûler à la chandelle, st dit proverbialement d'un homme
qui fait une fausse démardie.
BRULER [ hist. anc). La coutume de brûler les corps était
presque générale chez les Grecs cl chez les Romains. Elle a pré-
cédé, chez les premiers, le temps de la guerre de Troie. Il ne
fautjpourtant pas s'imaginer qu'elle ait été la plus ancienne»
même chez ces peuples, a La première manière d'inhumer , dît
Cicéron. est celle dont se sert Cyrus dans Xénophon ; le corps
est ainsi rendu à la terre, et il est couvert du voile de sa mère.
Sylla , victorieux de Caîus Marins , le fil déterrer el jeter à la
voirie. Ce fut peut-être par la crainte d'un pareil traitement
qu'il ordonna que son corps fût brûlé ; c'est le premier des pa-
Irices cornéliens à qui on ait élevé un bûcher, d L'usage de Crû-
1
BSITLOT.
1er les corps et celui de les inhainer ont sabnsté à Rome daiis le
même temps, c L'usage de les brûler , dit Pline , n'est pas fort
aoden dans cette ville. Il doit son origine aox guerres aoe nous
afons faites dans des contrées éloiffnm. G>mme on y déterrait
nos morts, nous primes le partide les brûler, o
BBULEBIE (iechnol.)t nom qu'on donne dans le Midi aux
établissements où Ton fabrique les eaux-de-vic et les esprits
avec le rin, et qu'on doit nommer plus exactement distille-
ries (F.). On dit aussi brûler le vin pour exprimer Taction d'en
extraire l'alcool, et l'on appelle brûleur l'ouvrier chargé de cette
opération : on appelle encore brûleries les ateliers où l'on s'oc-
cupe de recueillir l'or des vieilles boiseries; leur nom venait de
ce qu'autrefois on brûlait les bois dorés et qu'on traitait les
cenares par le procédé de l'amalgamation ( V.) pour en retirer l'or
au'elles contenaient. On a renoncé à ce procédé long et dispcn-
ieux, et maintenant, au moyen de la vapeur d'eau, on détache
(49$)
BBUMAlftl.
pour retirer l'or et Tarant .._
pions ; on lave alors ; les galons sont faits avec de In soie, et on
les laisse faire bouillie dans la lessive des savonniers. L'alcali
caustique dissont la soie et laisse le métal, qu'on obtient ensuite
par les procédés appropriés. Dans ces derniers temps, on s'est
appliqué â extraire l'or des porcelaines cassées, et il paraît même
que celfe industrie est assez lucrative.
BRCLE-GUEULB, S. m. nom trivial que les fumeurs de la
basse classe ont donné à des pipes dont le tuyau est très-court.
BBCLE-QUECE» S. m.(ar<. vélér.)^ fer rouge que le maré-
chal applique sur le bout de la queue d'un cheval avec de la
résine, pour arrêter le sang après l'amputation.
BRULE-TOUT, S. m. {économie dom,), sorte de petit cvlindre
d'ivoire ou de métal, sur lequel on met un bout de bougie ou de
chandelle qu'on veut brûler entièrement. ÀcheUr un ftnl/e-
loui, des brûU'ioul.
BRULEUR, s. m. (gramm.). Il n'est guère usité que dans
cette locution Un brûleur de mauons , un incendiaire. — Pro-
verbialemen t, lleU fait comme un orûteur de matêom, se dit
d'un homme mal habillé et tout en désordre.
BRULEUR, s. m. (lechnoL), ouvrier occupé dans une distil-
lerie, à un fourneau de chimie, etc. — Brûleur se dit aussi
de c^ux qu'on nommait autrement chauffeurs, et qui allaient
dans les campagnes jusqu'à brûler les pieds pour faire avouer
où était caché l'argent.
BRULIER {vieux mol), messier, garde des biens de la terre.
BRULOS (Boreios, Berelos,Burlos)(géogr.), Le promontoire
deBrulos est, d'après d'An vil le, la pointe la plus septentrionale
d'Egypte; d'un autre côté, des navigateurs ont assuré à Niebuhr
que ce promontoire est d'un mille ou même d'un mille et demi
Çlus au nord que les plus vastes bras de l'embouchure du Nil .
bute la côte est excessivement plate et basse: près de ce cap
seulement on voit proéminer çà et là quelques collines de sables
et quelques bois de palmiers. — Le lac Brulos, situé à la pointe
la plus reculée du Delta, entre les deux bras principaux du Nil,
est d'une étendue assez considérable : au rapport de Sicard, il a
de 17 à 18 milles de longueur, et de 4 à 5 milles de largeur. A
l'époque de l'inondation du Nil , ce lac reçoit plusieurs canaux
qui partent du Nil. Sicard assure qu'il est très-abondant en
poisson, et que les pêcheurs payent un droit assez considérable
au pacha pour en affermer la pèche. C'est sans doute à l'extré-
mité orienUle de ce lac, comme le remarque Pococke, que le
bras Sébennitique du Nil se jetait dans le lac. Le même auteur
explique la grandeur de ce lac en supposant qu'il réunit en lui
plusieurs autres lacs et marais dont parlent les anciens comme
ayant été situés du côté de l'est. — Le lac Butique qui , d'après
Slrabon, tirait son nom de la ville de Buto, est probablement ce
lac Brulos , ou s'est uni à celui-ci. J^ carte de Sicard place une
ville du nom de Brulos en avant de ce lac ; Pococke a trouvé sur
deux caites manuscrites une ville du nom âeBoUin, située
auprès de ce lac : serait-ce la ville de Paralus ou ô'Hermopolis
ou même de Bulo des anciens?
BRULOT, s. m. ((erm, de mar.), bâtiment rempli d'artifices,
et de matières combusUbles , et destiné à incendier d'autres
vaisseaux. Il y avait trente navires et six brûlots, — Figuré-
mcnt et familièrement, C'est un brûlot, se dit d'un homme de
parti, ardent, inquiet et qui est une espèce de boute-feu. —
BRULOT se dit quelquefois par analogie, d un morceau d'aliment
Irès-poivré ou très-salé.
BRULOT, s. m.UeehnolX polissoir avec lequel on fait le poli
d une glace, — Le Brûlot était, chez les anciens, une machine
avec laquelle on lançait des dards •eiilaquilleoQitiMi^^
matières combustibles. — On donne, dans la LoviniM, km
de brûlots à des insectes qui se trouvent dans rberbe, l'auaM
aux jambes des passants , et y font des piqùro qii hUSmk
chairs comme si le feu y avait été appliqué.
BRULOTIER , S. m. {^tsTM. de fluir. ), nanti ^ wtmj
dirige un brûlot pour incendier an bàtinmit auemi «^
ville côtière.
BRULURE (ustio) (méd,) , plaie produite par radÎM|ilii4
moins prolongée du calorique sur une partie qoelrooqirl
corps. On admet six degrés de brûlures : le premier consiite^
une simple rougeur analogue à Térésipèle; le draiièn» rr^l
de la présence de vésicules remj^lies de sérositr; le tniiièMè
gré est constitué par la destruction d'une partie de la nrùiré
la peau. Dans le q[uatrième degré , le deiîme eitdé9or|»vfl
totalité jusqu'au tissu cellulaire sous-cutané. Lednaaièwfr.
gré embrasse la destruction de la peau , du tissu odloliirf.ài
muscles et des autres tissus jusqu'à une dislance plos m Mt
considérable des os. Le sixième est constitué par b «W
tion de toute l'épaisseur des parties brûlées josipi'à rosiDiyr-
tren, leçons orales par MM. Brierre de BoismontetHin
La douleur immédiate et toujours vive qui aocoaipagMiiekv
lurc peut être portée à un tel degré d'intensité qieli mi a
soit le résultat instantané. Cette terminaison a lieuMrteolén
les enfants et les femmes nerveuses, plus rarement cbeiloiÉtf-
tes, et presque jamais chez les vieillards. Dupuytreocnit^nt
trop grande perte de sensibilité peut tuer, conuMurlnf
grande perte de sang dans les hémorragies. Ptraiiojitre»
accidents des brûlures , il faut ranger le trouble étiitniU-
lation, l'irritation bronchique, Tengouement puliDOMi?,r«-
flammation des muqueuses intestinales, et 1 engorpacil à
cerveau. — Le danger est en raison directe de la gnodniti
de l'intensité de la brûlure. — Au nombre des plos^mofr
plications de cet accident, on doit compter Térésipèif d k
phlegmon difUus. La brûlure n'étant pas une maladie smpir^
locale, on voit par là l'inanité des préceptes qui borncfltlctJ»
ment à une médication locale. — Dupuvtren établit ie$i»b-
tions suivantes : 1° enlever la cause de la bn^ore; ^ d?
avorter l'inflammation, modérer et calmer, dans l^deufr'
miers dejgrés, les douleurs et l'irritation cutanée qui se dnH»
peut à l'instant de l'accident, et prévenir leurs effets wrir*'-
ganes internes ; 3** maintenir dans de justes bornes rinflanB-
tion secondaire qui préside à la séparation des escarmetif^
tablisseroent de la suppuration ; 4° favoriser et diriger, à r»^
de soins bien entendus, la cicatrisation des plaies qo'elle In-
sent après elles; S"* s'opposer par conséquent i la formation
brides ou d'adhérences vicieuses qui pourraient gêner p|» *
moins les mouvements des parties , ou même 1<^ prim «ifc
fonctions; 6" enfin, combattre les accidents primilifeoo w^
cutifs qui peuvent se manifester dans le cours de la mabw
On voit, d'après ce aue nous venons de dire, oue le Irwt»^
général est essentiellement antiphlogistique. Ou*>*l ao tra-
ment local, d'autres détails sont indispensables. On a relifti
ces derniers temps des efl*ets très-avantageux du colon car*'
disposé par couches minces. En Angleterre, on arrose abomir'
ment les parties brûlées avec du vinaigre. UncaulremM-
consiste à fomenter la région brûlée avec de l'eau alaw ou (**'
glace. En France, on a préconisé la pommade sairawe, Un»
pression à l'aide de bandelettes agglutinatives, la fcrinei)U'a
de chlorure de chaux. Pendant longtemps iiousaToos^p*»*'
à rnôtel-Dieu de Paris les brûlures avec des linges p|n*J
fencstrés recouverts de cérat. Dans une fabrique desennr *
Paris, nous avons constaté les bons efl*els de la solution o^
tate d'alumine. Des membres afl*ectèî de brûlures l'^"^}^
plongés dans cette solution , n'ont présenté aucun des »fo**
qu'on observe après cette grave affection . A. B M »
BRULURE ( term. d'art vétérinaire ) , maladie qoi *^
Suelauefois les moutons, laquelle est occasionnée par bp*"
es chaleurs, etc.
BRUMAIRE, s. m. le secoud mois du calendrier rrpi'^"
cain. .
BRUMAIRE (Journées des 18 ef 19). Reveooa^r^",
l'improviste pour ainsi dire, Bonaparte fut vivemeol Nf ,
l'enthousiasme qui, à son débarquement, transporta la pf
tion de Fréjus. D^ormais la multitude saluait en lu» *^
rateur de la France. Dès ce moment , il .connut lootc Uf?
de la fortune qui le ramenait dans sa patrie. Des ^"P"^
solaient la Bretagne par leurs vols et leurs cruanlts; np\
civile s'était rallumée dans l'Ouest avec fureur, et se prjÇJ
à travers le département de l'Eure jusqu'aux envirooidef*
BKUMAIKV. ( 495 )
après avoir gagné Bordetux etToalonse, die menaçait d'en-
vahir le Mim. L'Italie toot entière gémissait sons le jong des
Aoslro-Riisses y ses noa?eaax maftres. Jooliert, envoyé dans
cette contrée par le parti Sicyes, poor acquérir, à la tète de
l'année et avec des exploits, llroporlance et la popularité né-
Msaires à on grand rôle politique, était mort en cointiattant
i NoTÎ. Bonaparte sentit qu'il reparaissait à propos pour res-
aisir l'Italie, ce berceau de sa grandeur. — Le tf octobre,
loaaparte se mit en route pour Paris avec Berthier, son chef
l'état- major : il ne fit que continuer un triomphe jusqu'à la
sapilale. Le directoire seul ne prit aucun ombrage des mani-
estatiousde l'opinion publique, et se disposa à fêter aussi le
Moqueur de l'Egypte. Aprâ la mort de Joubert, Sieyes et ses
tmis avaient reporte leurs vues sur Moreau. Mais, à la nouvelle
lu dét»iqaement de Bonaparte, Moreau dit aux directeurs:
r Vous n'avez plus besoin de moi : voilà l'homme qu'il vous
aui pour un mouvemeni; adressez-vous à lui. o Cà paroles
tonnent la mesure des combinaisons étroites du directoire, qui
Toyait ressaisir le Inédit de la force en faisant opérer un moU"
^emenl ; elles prouvent aussi que Moreau ne pénétrait pas
nieax que les gouvernants les conséquences mévitables de
iette ai^rition si imprévue de Bonaparte. Le directoire ne
(avait pas ce que tout le monde sentait à Paris , ce que l'on
répétait partout , qu'un parti nouveau , celui de l'armée , se
i resentait pour dominer tous les autres. Le vainqueur de Tou-
|0, de vendémiaire, d'Italie et d'Eeypte représentait ce parti;
1 certes il n'avait pas brise toutes Tes lois militaires et civiles
pour venir offrir son appui au directoire. — L'arrivée de Bo-
naparte fut annoncée dans tous les spectacles de la capitale
comme une prospérité publique. Il fut accueilli comme par une
conspiration ^nérale, et entouré tout à coup d'amitics ou
d'intérêts qu'il ne pouvait prévoir. Le 17 octobre, il se rendit
aa Luiembourg (siège du directoire), où il exposa, en séance
parficaliére, la situation de l'Egypte; il déclara aux directeurs
qu'instruit des malheurs de la France il n'était revenu que
pour la défendre. Il jura sur son épée que son départ n'avait
point d'autre cause, et lui pas d autre intention. Les cinq
lirecteurs, divisés, non en trois factions, mais en trois intri-
gues, prirent chacun pour eux ce serment militaire. Toutefois,
roulant éviter de leur donner aucun soupçon, et de se prononcer
>lut6t pour l'un que pour l'autre, Bonaparte mena une vie
rès-retiréc. Il se montrait peu en public, n'allait au théâtre
pi*en loge grillée, ne fréquentait' ostensiblement que les sa-
ants, et ne consentit à dîner chez les directeurs qu'en famille.
J ne put cependant refuser le banquet que lui offrirent les
leax conseils dans le temple de la Victoire ( l'église Saint-
kilfHce); mais il ne fit que paraître à celte espèce de fête.
*ans regardait avec une sorte de respect cette solitude de
kMMpartc après de glorieux travaux ; on y attachait l'espérance
e quelque haute combinaison qui vînt au secours de la nation.
4^ pul>lic ne se trompe guère sur les grands événements qui
oîvent éclore, et il se trompait d'autant moins cette fois, dans
i>n attente, que lui-même conspirait ouvertement contre le
irectoire. Bonaparte n'eût pas apporté d'Egypte la volonté de
lianger le gouvernement de la France et d'en prendre les
énes, qu'il y aurait été forcé par l'opinion. La situation po-
itive des afifoires lui fut révélée par oe bons observateurs, par
arobacérès, Boederer, Béai, Regnault-de-Saint-Jean-d'Angély,
toulay de la Meurlhe, Daunou, Ghénier, Maret, Sémonville,
forai, Brnix, Talle^rrand et Fouché de Nantes. De toutes
arts on pressait le général Bonaparte de se mettre, non à la
^le d'un mouvement , mais d'une révolution. — Voici l'état
Ses partis qu'il fallait combattre on soutenir dans l'intérieur,
oordan , Augereau et Bernadotte figuraient au premier rang
[e la facrtion démocratique, connue sous le nom du Manège.
>tte faction , gui se ralliait aux directeurs Moulins et Gohier,
î^uel présidait alors, se composait des révolutionnaires repu-
»nrains. Elle fit des confidences à Bonaparte; il les accepta, et
«ait ostensiblement pour Gohier et Moulins. Sieyes dirigeait
es politiaues, les modérés qui siégeaient dans le conseil des
naens. il proposait à Bonaparte d'exécuter un coup d'Etat,
«édité dès longtemps, et lui soumettait une constitution qu'il
▼ait silendensement élaborée. Roger«1>ucos, l'oaibrede Sieyes,
^ trouTait toujours compris de droit dans toutes les opinions
•e son collègue. Quant à Barras, placé à la tête des spéculateurs,
•tt hommes de plaisir, c'était un ambitieux de sérail ; seul de
on espèce an directoire , il flottait entre les deux partis , et
ariii voulu s'en débarrasser : voilà le motif de l'accueil qu'il
'^^t fait à Bonaparte, qui l'appelait le chef des Pourrie. Un
luatrièine fiarti se formait des conseillers de Bonaparte , qui
^ se soudaient ni de la démagogie de Gohier, ni de la méU-
BRimiAniE.
physique de Sieyes, ni de la corruption de Barras. An nombre
de ces hommes se rangeait Fouche, alors ministre de la police
du directoire. Il avait rompu avec les républicains, dont il était
sorti, et à Tarrivée de Bonaparte il se hâta de commencer, à
l'égard du directoire, le rôle qu'il n'a cessé de jouer depuis sous
les divers gouvernements de la France. Ses services parurent
d'autant plus prcdeux, an'ils pouvaient être plus nuisibles aux
projets du général. Il fallut donc recevoir les ouvertures de
Fouché comme une nécessité. Mais il était en pleine trahison,
et par cela seul sa position devenait très-^langereose pour lui-
même; en conséquence, il dut se contenter d'être écouté : la
confiance n'alla pas plus loin. Bonaparte accueille encore les
avis et les instances d'un autre ministre, que sa disgrâce ré-
cente, due à rinfluence du Manège, poussait à prendre une
couleur plus franche, et à obtenir plus de crédit que Fouché;
cet ex -ministre était le citoyen 'Talleyrand-Périgord; il ne
devait plus aucune fidélité au directoire, et il était dégoûté de
la ré^iublique et de ses gouvernants. Une division extrême
régnait parmi ceux-ci : ils travaillaient séparément et avec une
ardeur infatigable auprès de Bonaparte à la destruction de leur
propre puissance. — Résolu à dissoudre le directoire, Bonaparte
voulait que cette opération ne fût pas une révolution , mais un
changement; car, s'il aimait la guerre, il avait en horreur le
moindre mouvement populaire. Pour arriver à son but , il
existait une route constitutionnelle, indiquée par Sieyes et par
l'article m de la constitution, qui donnait aux anciens le pou*
voir de transférer les deux conseils hors de la capitale. Grâce à
cette mesure légale, le directoire se trouvait isolé.Bonaparte jugea
que le moment de s'entendre avec Sieyes était venu, en raison de
I immense influence que ce directeur exerçait dans leconsdl des
andens. Bonaparte le connaissait depuis longtemps, et penchait
à se rapprocher de lui : cependant ses amis l'engageaient à voir
Barras; il dtna avec ce directeur, nui laisBa voir trop facilement
l'intention de le jouer. Bonaparte le quitta assez irrité, et visita
Sieyes, avec lequel il s'accorda bientôt. On convint que celui-
d disposerait le conseil des andens à prendre la résolution
3 n'autorisait la constitution, et que Bona{)arte se chargerait
'appuyer au besoin, par les troupes, la dédsion de ce consdi.
Les deux conspirateurs arrêtèrent que l'entreprise serait exé-
cutée du 15 au 20 brumaire, c'est-à-dire du 6 au ii novembre
1799. — I^ garnison de Paris, dont une partie avait servi en
Italie, et dont l'antre avait marché sous les ordres de Bonaparte
au 13 vendémiaire, ainsi que les quarante-huit adjudants et les
chefs de la garde nationale nomniés par lui après cette journée,
en sa qualité de ^néral en chef de l'armée de l'intérieur; enfin
une bonne partie de l'élat-major de la place , avaient voulu
être présentes au vainqueur de l'Egypte dès son arrivée à Pa-
ris; trois régiments de dragons surtout désiraient'avec ardeur
qu'il les passât en revue. Le général les remettait de jour en
jour dans la crainte d'affecter la popularité militaire, et d'é-
veiller les soupçons du ministre de la guerre, Dubois de Grancé,
son ennemi personnel et la créature du Jlfan^«;inais le 16,
dans une dernière conférence entre Bonaparte et Sieyes, l'exé-
cution de la révolution méditée ayant été définitivement fixée
au 18 brumaire (9 novembre), les officiers de la garnison furent
convoqués à sept heures du matin, pour le «8, au domicile du
général. Quant aux troupes, les généraux Murât, Lannes,
Leclerc, beau -frère de Bonaparte, et les colonels, tels que
Séhastiani , qui commandait le troisième de dragons, se char-
gèrent de disposer les officiers à marcher sous le nouveau dra-
peau. Chaque régiment connut, dans la nuit du 17 au 18, son
ordre de mouvement; les chefs seuls étaient dans la confidence
de l'objet de ce mouvement. Bonaparte avait fait appeler Sé-
hastiani, son ami et son comptriole, et, après lui avoir confié
les projets du lendemain, il lui dit de s'assurer de son régiment,
et oe le diviser en deux parties, dont six cents hommes à pied
prendraient position à six heures du matin, dans la rue Bojale,
sur la place Louis XV, sans pouvoir communiquer avec qui que
ce fût. Séhastiani devait ensuite se rendre chez Bonaparte avec
quatre cents chevaux, occuper les avenues de sa maison jusqu'à
la rue du Mont-Blanc, et donner pour consigne à ses vedettes
de laisser entrer tous les militaires qui se présenteraient , mais
de ne permettre à personne de sortir. Ces ordres furent exécu-
tés. Le ministre de la guerre, Dubois de Crancé, n'avait pu
ignorer le mouvement militaire qui s'opérait depuis quelques
jours dans les casernes et parmi les offiaers en faveur de Bona-
parte; il eut des preuves certaines du complot formé d'enlever
la garnison de Paris, et de l'employer à une révolution contre
le gouvernement. Il alla au Luxembourg le 17, en donna avis
à Gohier, président du directoire, et lui proposa de faire arrêter
Bonaparte, le lendemain, au milieu de l'exécution de son pro-
BEUMAIBB.
(4IM)
jet. Mais les directeurs, qui se reposaient sur les rappris de
Fouché, et sur les sentiments que Bonaparte leur avait cons-
tamnienl témoignés depub son retour, Gobier surtout, que
Bonaparte ménageait le plus, parce qu*il craignait davantage
son influence républicaine, se récrièrent contre le dessein du
ministre, et restèrent dans Tignorante complète de ce qui se
passait sur la rive droite de la Seine. Cependant Dubois de
trancé, ne voulant pas être pris au dépourvu, dans le cas où le
directoire se réveillerait, avait consigne toutes les troupes dans
les casernes. Le colonel Sébastiani reçut le 18, à cinq heur^
du malin. Tordre de se rendre au ministère, comme il montait
à cheval avec ses dragons. Sébastiani mit Tordre dans sa poche,
et arriva avec ses quatre cents chevaux à Thôtel Bonaparte. Le
général l'envoya inviter ses officiers à déjeûner. En chemin,
ébastiani rencontra, dans la longue et étroite avenue qui con-
duit â la maison de Bonaparte, le général Lefebvre en voiture;
ce général était commandant de Paris; il demanda avec sévérité
au colonel en vertu de quel ordre il était là à la télé Je son
régiment. « Le général Bonaparte vous le dira, i> répondit Sé-
bastiani. Lefebvre ordonna à son cocher de sortir et de le rame-
ner chez lui. Alors Sébastiani fit connaître sa consigne, et
engagea Lefebvre à entrer chez Bonaparte pour s*en tendre avec
lui. Lefebvre, voyant Timpossibilité de faire tourner sa voiture
dans Tavenuc et de se soustraire à la consigne donnée, se dé-
cida à suivre le conseil de Sébastiani. En arrivant chez Bona-
parte, il Tinterrogea sur le mouvement de troupes qui avait
lieu par aes ordres, et lui fit de violents reproches. Quand il
cul hni, Bonaparte lui dit froidement : cr Général Lefebvre,
vous êtes une des colonnes de la république; je veux la sauver
aujourd'hui avec vous , et la délivrer des avocats qui perdent
notre belle France. Voilà pourquoi je vous ai engagé à venir
chez moi ce matin. — Les avocats, répondit Lefebvre : oui,
vous avez raison, il faut les chasser. Vous pouvez compter sur
moi. B Ainsi se termina cette aventure, qui aurait pu avoir
des suites sérieuses. On sent combien il importait à Bonaparte
d*avoir pour lui et avec lui le commandant de Paris. Bientôt
après se présentèrent en foule tous les généraux et officiers qui,
depuis quelaues jours, s'étaient déclarés les partisans .de Tad-
versaire du oirecloire. Dans ce nombre, on remarquait Moreau,
3ui se livra tout entier à Bonaparte. Celui-ci craignait Berna*
otle, le chef le plus dangereux du parti du Mané^, et depuis
quelque temps plus que suspect au directoire, qui, deux mois
auparavant, lui avait retiré le portefeuille de la guerre. Le matin,
sur Tinvitation de Bonaparte, Bernadotle s'était rendu chez
lui ; une conversation tr^vive eut lieu entre eux ; Bernadottc
refusa de coopérer au changement politique dont il recevait la
confidence, it sortit de cet entretien après avoir promis de
rester neutr». Cet engagement ne TobHgeait probablement que
pour la journée, comme on le verra. Bonaparte voulut aussi
s'assurer du président du directoire, et l'engagea à dîner pour
le jour même de l'événement. A Tinsu du directoire, une con-
vocation extraordinaire avait été faite dès cinq heures aux
membres du conseil des anciens qui trempaient dans la con-
juration. Déjà Bonaparte se trouvait entouré de la presque
totalité des militaires de Paris, lorsque le député Cornet vint
lui apporter le décret qui mettait Tarmée à sa disposition , et
ordonnait la translation des deux conseils à Saint-Cleud. Sans
ce décret, Bonaparte ne pmvail exécuter ses projets. Il ne
légitimait pas, mais il autorisait ce qui allait se Caire militaire-
ment. — Fouché, ou'on n'avait point admis à diriger les fils de
la trame, s'en dédommageait en faisant espionner les deux
partis; il sut le premier que Gohier avait rejeté les avis de
Dubois de Crance, et se targua de cette révélation auprès de
Bonaparte; il sut le premier aussi que le décret des anciens
était rendu, et se hâta d'en informer le général avant l'arrivée
de leur président. Alors, saisissant l'occasion de faire éclater
son zèle pour en recueillir les fruits, il avoua au général qu'il
avait ordonné de fermer les barrières de Paris, et d'arrêter le
départ des courriers et des diligences. Bonaparte se contenta
de lui répondre : a Vous voyez, par Taffluence des citoyens et
des braves j[ui m'entourent, que je n'agis qu'avec la nation et
pour la nation. Je saurai faire respecter le décret du conseil et
assurer la tranquillité publique. » Fouché sortit de chez le gé-
néral pour publier une proclamation qu'il tenait toute prête en
faveur de la nouvelle révolution, et se rendit ensuite au Luxem-
bourg, afin d'avertir le directoire de la résolution du conseil
des anciens. Le président Gobier le reçut comme il le méritait.
Quel besoin Fouché, engagé comme il Tétait, avait-il de se
présenter aux directeurs, quand il n'avait pas cessé, depuis le
retour de Bonaparte, d'employer sa police i les trahir? V^ici la
raison de cette conduite. L'afiake notait pas enoore terminée;
il osa dire an président que les rapporta ne hu raMn
manqué; mais ces rapports étaient ^demment te.iài
ce ministre infidèle travaillait contre le directoiie. U S
N'esl-ee jmi du sein même du dirêcloire qm h tmf m ^
Sieyes et Dueos tmU à la eommUêimi de$ ëneitm. - U^
jorUé est ici, lui répondit froidement Gohier, Hmlt ënm
a de$ ordret à donner, il en chargera deê kimem pkt im
de $a confiance. — Cependant le préaideiit Corad vuil
donner lecture au général Bonaparte, en présence de k«b
militaires qui remplissaient son hôlel, du décret sinvut:*;^
conseil des anciens, vu les articles 103, lOS et 104 de lie»
titution, décrète ce qui suit : l"" le cotds législatif cit tni^
dans la commune de Saint-Cloud. Les aeuz conseils ) bm
dans les deux ailes du palais. 2^ Ils y seront rendis dw
19 brumaire, à midi. Toule conUnualion de /<mc<MMéfr
libération est interdiu ailleurê. S"" Le général BootiMa
chargé de l'exécution du présent décret : il preodn toiiaë
mesures nécessaires pour la sûreté de la représeatatioftiÉ»
iiale. Le général commandant la dix-septième divitioB,baÉ
du corps législatif, les gardes nationales sédentaires, b m^
de ligne qui se trouvent dans la commune de Pnii d èi
l'arrondissement constitutionnel, et dans tooleràttdvèi
dix-septième division, sont mis immédiatement sovietoéi
et tenus de le reconnaître en celle qualité. Tousbdtofciib
Srétoront main-forte à la première réquisition. 4^Le'|pffri
Onaparle est appelé dans le sein du conseil poar t rraié
une expédition du présent décret, et prêter soinnt : i i
concertera avec les commissions des inspecteurs ds dm o»
seils. 5"^ Le présent décret sera de suite transmi$|irnMH9e
au conseil des cinq cents et au directoire exéciilil;!»»
primé, affiché, promulgué et envoyé dans tontes les flOMwa
de la république par des courriers extraordinaires, t Td (ik
premier manifeste de la révolution convenue cntie In^M
et Sieyes, et dont le conseil des anciens se rendait \tKm^
Tinslrument. — Après cette lecture, Bonaparte erdousa
quarante-huit adjudants de faire battre la fféBcnle,eldtt
Clamer je décret dans tous les quartiers de P»ris;eK«i
monta a cheval, suivi des généraux, des officiers et dodn^
de Sébastiani, entra par le Pont-Tournant aQxTnlefnai
vit venir au-devant de lui la garde du conseil doaadn,f
l'attendait en bataille sur la terrasse de Tean; cefeiia«i
cortège qu'il arriva au palais, au milieu des acdanitiM*
soldats et de la population. Introduit dans laïaMedesidis
avec son étal-major, « Citoyens, dit-il, la répeWiqoe pffi*
vous Tavei su, et votre dectet vient de la saofcr. Mal**'
ceux qui voudraient le trouble et le désordre 1 Je les int«
aidé des généraux Berlhier, Lefebvre, et de tons n» <^
XVIII* siècle, ne ressemble au raoanent actud. Votre sip*'
rendu ce décret; nos bras sauront l'exécuter. ^*!*|^*
républijque fondée sur la vraie liberté, sur la liberté aw.*
la représentation nationale; nous Taurens. Je le jtre-^".'
en mon nom el en celui de mes compagnons d*ar0es> ■
Bonaparte reçut les félicitations et les encoorMeniffi^
membres présents du conseil des andens. — I* p*J
Cornet avait habilement composé une «ajorité P^*^/*^
précédente, — Cette manière d'octroyer la ***^."**2
léealisée par les forces militaires que le conseil vca^HK'*
la disposilion du dictateur. Il afla passer dans le (jn«4
à Ta disposilion ,
revue des troupes, et les haraogoa par cette P"*^*"**^
voyée ensuite aux armées ; a Soldats I le décret «'^'^'tJ
du conseil des andens est conforme aux articles *^^v|
Tacte ooiistitutionnd. Il m'a remis le txinmnàeai»*
ville et de Tannée. Je l'ai accepté pour seconder teJJ^J
qu'il va prendre, et qui sont toutes en ivifSU^^F^
république est mal gou^'ernée depuis deux ans. ?oosi^^
que mon retour mettrait un terme à tant de nw;^
célébré avec «ne wiion qui m'impoae des obligtw^^
remplis. Vous remplirez les vôtres, et vous •c^**'? j^
général avec Ténergie, la fermeté et la confiance ^wj*
jours vues en vous. La liberté, la victoire et la paiï '«Ç'\
11
nimes de Vive Bonaparte! Vive la réfubHfte! AWi-
gereau se présenta à Bonaparte, et loi dit :«w^.
général, vous avez voulu faire qaefqoe chose pog^^*]^
vous n'avez pas appelé Au^ereau? » Ua mot <»cyfyii
prouver à ce général qu'en ne crajgnaic ai mém*^
^■■TllAl^ff
(40S)
■ : il était «n des chefs les plos ardents de la société da
Uméti. — Dii mille hommes statioDnèrent aux Tuileries sous
» ordres du général Lefebyre. Le comiuandemenl du Luiem*
ii«rg passa à Moreau » qui s*était o£fert à Bonaparte comme
de de camp. Bonaparte accepta ses services y et saisit peut*
tre Toocasion de le compromettre. Lannes eut le commande-
nt de la garde du corps législatif; celui de Tartillerie et de
6cole militaire fut donné à Marmont ; celui des Invalides au
finéral Berruyer; celui de Paris au général Morand; celui de
emilles au général Macdonald; celui de Saint *-Qoud au
ioëral Morat, chargé d'occuper militairement celte commune.
t ffénéral Serrurier tenait la réserve du hameau du Point*-
■4our. Le général Andréossy fut nommé chef d*état-major;
avait sous lui les adjudants généraux Caffarelli et Donat.
• Mnéral Lefelivre conserva la dix-septiéme division militaire.
- Le directoire n'apprit ces événements qu'entre dix et onze
rares du matin , tandis que tout Paris en était instruit depuis
las de deox heures. Il se vit tout à coup sans pouvoir, sans
mleSy sans relations avec les conseils, avec le général en chef
i avec l'armée. Cependant Barras, Gohier et Moulins, croyant
mars représenter la république, firent appeler le général
ffebvre : il leur répondit par le décret qui le mettait , lui et
t iorce armée, à la disposition du général Bonaparte. Les di-
«teurs protestèrent d'abord arec violence contre le décret du
mé\ aes anciens; mais Barras, endoctriné par Bruix et
Uleyraod , conriprit bien oue le régne do directoire était fini,
t 6ta la majorité à ses collègues en donnant secrètement sa
bnission. Aussitôt qu'il reconnut la résolution des anciens,
envoya aux Tuileries son secrétaire Bottot à Bonaparte. Bottot
Miva le général dans la salle des inspecteurs du conseil ; et,
I moment où il se mettait en devoir de remplir la mission
Mit il était chargé, Bonaparte loi dit : c Annoncez à votre
inras que je ne veux plus entendre parler de lui d Puis, éle*
int la voix, il prononça ainsi l'arrêt des directeurs, comme
Os eussent été présents : c Qu'avez-vous fait de cette France,
|l|e je vous ai laissée si florissante? Je vous ai laissé la paix ,
d retrouvé la guerre. Je vous ai laissé des victoires, et j'ai
itrouvé des revers. Je vous ai laissé les millions de l'Italie, et
à reCrou¥é partout des lois spoliatrices et la misère. Qu'avez-
Ms (aii de cent mille Français que je connaissais, tous mes
Nnpagnons de gloire? Ils sont morts 1 Cet état de choses ne
Mt durer : avant trois ans il nous mènerait au despotisme,
bis nous voulons la république, la république assise sur les
Mes cl« l'éffaltté, de la morale, de la liberté civile et de la
iérenoe poTiti<|ue. Avec une bonne adminislralion , tous les
riividos oublieront les factions dont on les fit membres pour
■r permettre d'être Français. Il est temps enfin que l'on
»de aux défenseurs de la patrie la confiance à laquelle ils ont
Mt de droits. A entendre ouelques factieux , bienlùt nous
(rions tous des ennemis de la république, nous qui l'avons
Imnie par nos travaux et notre courage! Nous ne voulons pas
t fens plus patriotes que les braves qui ont été mutilés au
tnice de la patrie, a Cette dernière phrase annonçait suflfisam-
»ut «ms quel drapeau la liberté «levait marcher. — Dubois
t Crancé proposa encore aux directeurs Gohier et Moulins
arrêter Bonaparte sur le chemin même de Saint-Goud ; mais
( président Gohier loi répondit : Comment vouieX'Veut qu'H
tm «ntf r^volulion à Sainê-CIaud , puiêque je liem ici 4e$
«•«« 4e te réfuMqnef Alors Goliier et son collègue Moulins
i firent conduire aux Tuileries, à la salle des inspecteurs des
eux conseils; là ils refusèrent leur adhésion. Gonier entama
Mrageusement une explication très-vive avec Bonaparte, qui
irwiina bruscpiement l'entretien par ces mots : La rép^liqme
4 m féril, tl fnmt ki êtmver, je le veuw. Dans le même mo-
irfit, on annonça que Santerre, parent de Moulins, remuait
r dMibeurg Saint-Antoine. ^t7 è<m§e, dit Bonaparte à Mou-
tAyje te femi Imer. Les deux directeurs, ne sachant plus que
^Cfiir, «t n'étant plus rien dans PEtat, par suite de la aé-
Nssion de Barras, retournèrent au Luxembourg, on ne sait
Mrquoi. Ils y firent bientôt investis par Moreau, qui exécuta
% oriires dont il était chargée avec un zèle qu'on n aurait pas
I attendre d'un républicain aussi sincère en apparence. Il
wivaît rester témoin comme tant d'autres généraux; mais il
mKk êtreacteur^et^ès lors Topinion se déclara contre lui.Quoi-
»e consignés et tenus en charte privée par ce général, Gohier
[ Movttns trouvèrent aisément le moyen de outtter l'ex-palab
irectoriat dans la soirée : c'étatt ce eue l'on oésirait. Quant à
arras, U conçut de telles alarmes de sa position, qu'il de-
■"da on passe-port pour Gros-Bois avec une escorte. Il obtint
■a et l'autre, et partit comme «n prisonnier. Ainsi finit le
nrecttive. Les événements du lendemain offraient bien plus
d'importance. ~ Dans la nuit, il se tint à Paris des concilia-
bules ; une partie même des membres des anciens qui avaient
voté le décret du matin , s'effrayèrent de ses conséquences
probables, par les effets qu'il avait àèjk produits. Ils commen-
cèrent un peu lard à s'apercevoir qu'ils venaient de créer un
dictateur : on essa][a même chez le député corse Salicetti ,
autour. duquel s'étaient rassemt>]és de oaligereux ennemis,
d'organiser un plan de résislaiice, et d'opposer au général Bo-
naparte le général Bernadotte, à qui le commandement de la
garde du conseil des onq cents serait donné le lendemain, en
représailles de la conduite da conseil des anciens, qui avait
confié le commandement de sa garde à Bonaparte : Bernadotte
accepta un si dangereux emploi. Il ne savait pas que Bonaparte
avait d^à placé dans ce poste important un homme dévoué à
sa cause. Bernadotte attendait chez lui, le 19, l'avis de sa no-
mination par le conseil des cinq cents. Il avait revêtu son uni*
forme ; ses aides de camp se trouvaient auprès de lui ; ses
chevaux étaient sellés et dans sa cour. Après quelques heures
d'impatience, Chiap|>e, autre député corse, arriva, et lui dit
que, tout étant fini, il n'avait rien de mieux à faire que de se
rendre auprès du vainqueur. En effet tout servit la fortune de
Bonaparte ; car Salicetti avait été tellement effrayé du projet
des mécontents, qu'il s'était hâté d'aller le dénoncer lui-même;
Bonaparte, par une réponse sévère, avait reçu, comme il con«
venait, cette lâche conndence. — Dans la même nuit aussi , les
fauteurs de la nouvelle révolution s'étaieiM concertés pour maî-
triser le lendemain les deux conseils. — Parmi les anciens
fijguraient Kegnier, Cornudet, Fargues et Lemercier; dans les
cinq cents paraissaient Lucien Bonaparte, alors président,
Boula^ de la Meurthe, Emile Gaudin, ChazaI et Cabanis. Cette
journée pouvait être plus qu'orageuse; et si Bonaparte ne triom-
phait pas d'une manière quelconque des adversaires qui le me-
naçaient, son parti et sa personne se trouvaient tout à coup
entre la fataKie d'une guerre civile et la responsabilité d'un
complot contre l'Etat. Sieyes, trop certain de la violence de
l'opposition qui devait particulièrement s'élever dans le conseil
des cinq cents, avait proposé à Bonaparte une quarantaine
d'arrestations dont il donna la liste. Mais Bonaparte répliqua
ciu'il n'y aurait point de lutte. Nous verrom demaim à Saini^
Cioué, lui dit le politique Sieyes. Fouché en savait assez par sa
police pour n'être point rassuré. Les débats lui parurent devoir
être d'autant plus acharnés, que la majorité des cinq cents était
persuadée que Bonaparte voulait substituer le gouvernement
militaire à la constitution. Dans les conseils, le gouvernement
directorial avait des adrersaires très-nombreux ; mais ils ne
tendaient uu'â un changement partiel dans les directeurs. Paris
était dans l'attente d'un grand événement; dès la psatinée du
19, la roule de Saint-Cloud fut inondée d'une foule de curieux.
Le passage des membres des deux conseils, des militaires , de
Bonaparte et des troupes qu'il venait de haranguer au Champ^
de-Mars, couvrit bientôt les avenues de cette commune. Murât
les occupait déjà depuis la veille. On vit passer aussi l'ex-
directeur Sieyes, dont la présence était nécessaire à SainiXIoud
pour maintenir les dispositions de la minorité des anciens. Une
{>rudencç particulière l'engagea à se faire mettre en surveil-
ance par Bonaparte, dès son arrivée snr le nouveau champ de
Intaille que sa politique avait fait choisir. En cas de défaite,
il lui restait l'attitude d'un otage de sa propre conspiration ;
une voilure à quatre d^evaux devait le soustraire aux premiers
coups de la vengeance des vainqueurs. Le conseil des anciens
ne songeait pas sans crainte â sa résolution de la veille. Les
principes, il faut le dire, étaient du c6lé de l'opposition; sa
majorité se serait ralliée sans aucun doute au décret qui venait
de mettre la fortune publique entre les mains de Bonaparte ,
s'il n'eut été question que de dissoudre le directoire. La journée
s'annonçaK sous les auspices de la peur; mais il y avait ici
d'autres' desseins qu'on ne voulait pas appuyer. — Les deux
conseils ae réunirent , les cinq cents dans l'Orangerie, les an-
ciens dans la galerie du Palais; œux-là sous la .présidence de
Lucien , oeux-ci sous celle de Cornet. Aux ctni| cents, Emile
Gaudin onvrit la séance par un discours très-habile : il demanda
la formation d'une commission <^argée de présenter sans délai
un rapport snr la situation de la république, et qu'aucune
décision ne fût prise avant de l'avoir entendu. Boulay de la
Meurthe, qui devait faire partie de la eommîssion , avait pré*
paré ce rapport pendant la nuit. A peine Gaudin eut-il ce»5é
de parler, que la salle retentit des cris de Vive ia coneUkUion!
À basie éie$alewr! Delbrel, appuyé par Grandmaison, proposa
de jurer 4m coneUiution ou la mort. L'assemblée se leva d en-
Ithousiasme aux cris de Vive la république 1 et le serment fut
pfélé individaeltement; mais ce serment ne nMombhi point à
(4M)
cdai da jea de pumie; UMldott êmeau des partinu de
aainrte n'osa se soosUaire â b pûsaate impolsÎMi d«
OMot. — Atti ancieosy la séance offrit moins d*a^lkHi,
en raison de l'âge des membres de rassemblée, soil à caose de
rinffnenœ bien connue de Bonaparte et de Sie? es, qm parta-
geaienl ce coukîL Cependant, nial|;Té b b«K dccbration aile
par LagardCy secrétaire da dircctove, que Ions les diredcm
afaîeni donné leur démission , il y cnl majorité pour le rem-
placement des démisnonnaires dans les formes vooloes par b
constitution. A cet instant, Bonaparte, averti du péril, jugea
que le moment de paraître était arrivé. Suivi de ses aides de
CMnp, il se montra tout à coup dans le conseil des anciens. La
fcille, quand il alb recevoir, dans b séance de ce conseil, le
décret qui le plaçait à b té^ des forces de b république, il
avait é^ité de pràer, en sa nouvelle qualilé, le serment près-
criL — Aussitôt qu'il fut entré, il improvisa an discours sur
les dangers actueb et sur ses propres intentions, c On parle
d*un César, dit-il , d'un nouveau Cromvfell; on répand qÎK je
Yta\ établir un gouvernement militaire Si j*avais voulu
usurper Taolonté suprême, je n'aurais pas eu besoin de rece-
voir cette autorité du sénaL Plus d'une fois, et dans des cir-
constances extrêmement favorables, j'ai été appelé par le voeu
de b nation, par le vœu de mes camarades, par le vomi de ces
soldats qu'où a tant maltraités defjuis qu'ils ne sont plus sous
mes ordres.».. Le oooseil des anciens est investi d'un grand
pouvoir; mais il est encore animé d'une plus grande sagesse :
ne oonsultci qu'elle, piétenei les déchirements; évitons de
perdre ces deux choses pour lesquelles nous avons fût tant
de sacrifices, la iikerié el témmùié. -- Ei im emutitmiiom?
s'écria le député Linglet. — La constitution , reprit Bona-
parte avec violence, b constitution, osei-vous l'invoquer?
Vous l'avci violée au t8 fructidor, au S» floréal, au 30 prai-
rial ; vous avex en son nom violé tous les droits du peuple.....
Nous fonderons ma%ré vous b liberté et b républMpie : ausâtdt
nue les dangers qui m'ont fait coniêfer des pouvons extraor-
oinaires seront passés , j'abdiquerai ces pouvoirs. — Et quels
sont CCS dangers? lui cria-t-on. Que Bonaparte s'explique! —
S'il faut s'expliquer tout à fait, répondit-il, s'il faut nommer
les hommes, ie les nommer» : je dirai que les directeurs Barras
et Moulins m ont proposé eux-mêmes de renverser le gouverne-
ment Je n'ai compté que sur le conseil des anciens, je n'ai point
compté sur le conseil des dnq cents, où se trouvent des hommes
qui voudraient nous rendre b convention, les échabuds, les co-
mités révolutionnaires Je vais m'y rendre, et si quelque ora-
teur, pavé par l'étranger, pariait de me mettre hors de b loi, j'en
appelle a vous, mes braves compagnons d'armes! à vous, braves
soldais que j'ai menés tant de fois à b victoire! à vous, braves
défenseurs de b république, avec lesquels j'ai partagé tant de
périls pour affermir b liberté et Tégalitc. Je m'en remettrai,
mes vrais amis, à votre courage et à ma fortune. » Après cette
harangue , dont l'imprasion ne pouvait être douteuse sur les
miliUires, le cri de Ftre BonmparU! retentit dans toute b
salle. Le triomphe de b nouvelle résolution était assuré au con-
seil des anciens : Bonaparte en sortit pour aller essayer b con-
quête difficile du conseil des cinq cents. -y-La plus grande effer-
vescence régnait toujours dans ce conseii , d'ailleurs si éloisné
d'être instruit des projets de Bonaparte, qu'on venait d'^ dé-
créter un message au directoire qui n'existait plus. La démission
du directeur Barras fut adressée aux cinq cents, par les anciens,
au moment où un membre bisait b motion de leur demander
les moUCs de b transbtion à Saiol-Goud ; et, comme l'on dis-
cutait Ja légalité de b démission , Bonaparte entra dans le con-
seil avec un peloton de j^renadiers. A b vue de Bonaparte et de
ses soldats , des imprécations remplirent b salle : m Ici dê$
mkM$ ! s'écrièrent 1« députés , tri des hawnmtt mnmésl A bas U
éieUUemr î ÀbtuU lyruu/ Hwê U M U noureuu Oromwêlit
— Cffsl dame pour eeU qtu fu as vatncu/ s'écrie Destrem.
Bigonnet s'avance et dit à Bonaparte : Que faife«-uoMj, téwté'
nurt! RsUrez-^fùmê ! Fous violez U saneiuairt des lois, b Ce-
pendant Bonaparte parvient à b tribune malgré b plus ardente
opposition : il veut parler , mais sa voix est étouffée par les cris
mille fois répétés : Vive U eomsiUmtion! Vive la répmbiiqut!
Hors la loi le diciaUmr ! Plusieurs députés , transportés de
foreur, «ont à lui; parmi eux on distingue son compatriote
Aréna , qui lui dit : 7^ feras êomc la fuerre à ta peine !-—
Bonaparte crut alors ou'on en voulait à sa vie, et ne put proférer
une parole. Ausailftt ws grenadiers s'avancent précipitamment
jusqu'à b tribune en s'ecrîant : Seuivoms notre ^éairail et ib
l'eiitralnent hors de b salle. Ou a parlé depuis de poignards, de
soldats blessés; mais l'opinion a dcii fait justice de cette accu-
sation. — Au milieu de cette scène ttuniutueuse , Lucien, qui
km
de défieudre sou frivea
dfindf qu'i tait omK «
mais il n'obtient d'autre réponse que le v«n'4h i
Tous les députes se lèvent et s'écrieatà bfaû
AmxvoSM iamêeekarslahieùeUreie
Lucien méoK est souMué d'obéir à ramcmUée, et 4ti
voixb mise hors b loi contre son frète, laiw^ii
abdinne b nréâdenu, et quitte son huiruil CrnuKié
dait de b tribune , un piquet de grenadicES , cmufc iv
parte, parait et reateie. Cependant le ^imaû im m
cheval. Il avait harangué les toldatft. ctfl
dissoudre b légiiiature. Getai-ci arrive, manie a
de Bonaparte, requiert le concours de b ienfemimt
l'assembiér, et s'adresw ainsi aux troupes : • Ts«k g«.
naîtrez pour Icgisbieurs de b France que cen ^ m t
rendre auprès de moi; quant à cenx qui rcalaiat4nir<j»
gerie, que b force les expulse! Ces bri^MdiBeMtpfte
représentants du peuple; ce sont les reprcacnlanb 4i pifK,
Lucien calomniaU le conseil. Il avaU protégé ksinD*«
frère, il avait rempli un devoir de b nature, i arpNMAf
eus loin sans crime.— CepcMbnt, d'après FordlR et imn
urat envahit b salle des cinq cenU , a b IHe ds pasIrM
b bit évacuer de force; Icsdqiulés se sauient ci4bvjpk
les fenêtres de l'Orangerie, liimnt partout damlenintr-
cipitée des parties de leur cmtume Jamais
d'un pap ne fut plusmanifeste. Maisil s*
tion pour Bonaparte et ses partisans;
cause que b riprejentation nationale avait le àntamm
était ^tée |ttr b dérnnndcntion du diredoirr, a^ fo-
sonne ne s'intéresniL Toutefois il résulu dehHBKè
vaincre, où le dictateur, légalement nommé par b non. r
rit placé, un événement nen plus pave que Intonp*^
sions, b débile matérielle du narti repubtirain. ém t m
tuaire de b légisbture, Innsibcmé en cfaaaip étbac :
l'établisEement public et forcé de b dictature ■Aùr. Ibi
moins, jusqu'au dernier moment, les iiprLMliattéifni
ne cédèrent qu'à b contrainle , et ils ne donucrat fm •
France le honteux exemple d'abjurer leur manàt 4em *
baïonnettes. Cependant, comme leur retour à P» ^
exciter qudkine fermenbtion , le secrétaire génàil ira »»•-
et le commissaire du gouvernement prèsduburematfa i
se trouvait à Sainl-Cloud, recurent l'ordre d'aller édoi^'C
postes des barrières de laisser rentrer un seul 4c^ <*'
capitale ; le ministre Fouché avait eu b pré^ovaan * Apv
cette mesure. — Après b dispersion dei députes. W pv'
Lucien sercnd au conseil des anciens, ou il eips» b *^*
de composer un nouveau conseil des cinq ceab, «• <'»^
les membres les plus ardents. La veille, Siefes avatf ^ '
avis, et sa prédiàiou sur l'opposition des cinq cals 'Aj:*
complie. On adopte b proposition de Lucien, oa se fci**''^
sembler lea merubres du parti de Bonaparte qaisHtic^'^
le palais; et cette minorité ose décréter que le général fc*tf'
les généraux et les soldats qui tiennent de émaÙK ¥
violence les mandataires fidciesdu peuple, «ni A«**'^'
la pairie. De ce jour date le premier €oainktam\nf'
ci>il de l'armée pour b destruction de b répahHy **
pudeur, toute reUgion du serment, toute *eTta|i»UB|»'-*
foulées aux pieds par les résolutions qui rendinit ft^^^
parjure dSine partie de b représentation nati**- »*»•
même journée , on promulgue l'acte qui défait «« ' *
légale à b nouvelle révolution. Par cet acte, ^^'^'\.
aboli, les dtofens Sieycs, Roger-Duoos a Bomftftr i^
une commission consulaire executive : les dcuio*'^''^
ajournés, et soixante-deux inembresdu parti r-efuUia'' ^
lesquels on remarque le général Jourdui, »nt fv»^ ^
commission légisbtive de cinquante mcmbrcst f^ ''^
àeuT conseils, doit préparer un travail sur b
consuls prêtent au coiôeil des anciens le sen
à la souveraineté eu peuple^ à la rêpukiiqve umH
bU, à la liberté, à féfaUUH au système
nier hommage rendu à b nation française, q« '^f'^J^'^
garanties du serment, et qui eUe-mème alofs les
— A dnq heures du matin , le nouveau
éUbli, quitU Saint-Cloud , et alb recni
l'héritage du directoire. Doins b matinée, ks ttm
semblèrent Ont ^ «MuprMMbru f dit Sievcs à « «^ J^
gués. - Vous vopez ton, répondit Roger4)ucas. r ^J.
général foi prénée, Siejes avait compté sWF]^
pouvoir entre le général et lui. Il croyait que k f^f^
lui resterait, et que Bonaparte se contenterait y *y^
mée. Mais, à cette première coofcienoe, il fui '
BRUMMEK.
(497)
BRUMOY»
le la sagacité singulière avec laquelle son collèj^e traita les plus
lauies questions de la politique et de Tadministration , il sentit
i profondément l'ascendant inévitable de cet homme extraor-
lioaire , qu'en sortant il dit à Talleyrand, Cabanis, Rœderer,
Ibaial et Boulay de la Meurthe, conseillers privés du général
NHir les desseins qu'il venait d'exécuter : A préienl,fnesiieurs,
\ousavoni un maUre; il sait ioul , il (ail loul , el il peut loul.
- Ainsi se termina la fameuse révolution du 18 brumaire, sans
flïision de sang et sans tumulte public, au milieu du |[)euple
lors le plus ardent de l'Europe, et par l'homme le plusimpé-
Beux pcut-èlre dont l'histoire fasse mention (F. Bonapabtk,
Consulat). Comte de Las Cases.
BRUMAL, ALB, qui vient Thiver, qui appartient à Thiver.
ianle brumcUe, Les fêtes brumaies, létes que les Romains cé-
fbraient en Thonneur de Bacchus.
BRUMALlESou BROMALIES {anliq.), fétes célébrées à Rome
oThonneurde Ba échus. Ellcsavaientlicu deux foisran,lei2des
ilendesde mars, et le 18 des calendes de sentembre. Romulus
[ait le fondateur de ces félcs pendant lesquelles il avait l'habi-
idede traiter le sénat. D'autres écrivains prétendent que cette
^ese célébrait le jour du solstice d'hiver, sur lequel on se fon-
ait pour iuger quelle serait la prospérité du reste de la saison.
es fétes s appelaient encore Hiemalia.
BRCMATH (Breucomagus) {géogr.), petite ville de l'ancienne
Jsace, aujourd'hui chef-lieu de canton du département du
|as-Rbin, a !8 kilomètres de Strasbourç. — L'origine de cette
illc est très-ancienne; Plolémce la désigne comme capitale
es Triboques. Elle devint, sous les Romams, une place consi-
érable, fut ravagée par les barbares et réduite au cinquième
iècle à n'être plus qu'un faible village. Relevée en 1556 par
4)ttis de Bavière 9 elle fut ruinée de nouveau en 1674. Elle
omple maintenant 4,062 habitants. C'était, avant la révolution,
î chef-lieu d'un bailliage considérable. A un kilomètre de Bru-
lath se trouve le bel établissement de Stéphansfelden, fondé
ers l'an 1220, par les comtes de Werd, pour servir d'hospice
Qx enfants abandonnés.
BRu.%lAZAR, s« m. [minéraL), Bêcher dit qu'on désigne par
e nom une graisse onctueuse, formée par les vapeurs el exha-
tisons sulfureuses et mercurielles qui viennent des entrailles de
t terre, et qui, mises en mouvement par une chaleur conti-
uelle, s'unissent étroitement. Selon cet auteur, personne ne
sut admettre pareille chose dans les métaux, quoiqu'on l'y
perçoive clairement : c'est, selon lui, la matière première des
létaux, et le ferment qui les conduit à perfection.
BBiJME (méléor.), du latin bruma, qui signifiait hiver;
»» et épais brouillard ( V. Bbouillabd).
BRUMÉE, adj. f. {hisl. fiai.). On nomme Morue brumée,
le morue sur laquelle on remarque une poussière brune ou
ussàtre.
BRU9IET,S. m. (F. LiGNETTE).
BRUMEUX, EUSE, adj. [gramm.)y couvert, chargé de brume,
brouillard. Saison brumeuse.
BRcr.VNER (Jeam), poëte dramatique allemand, naquit dans
ductié d'Hoga en Westphalie, et fut fait recteur des écoles la-
ies cBe Kaufbeuren en Souabe, vers 1572. 11 avait donné en
59 «ne édition des Lettres de saint Ignace d' Antioche ,
-fol., grec-latin ; mais son principal ouvrage est sa Tragico-
mœ^ia apostolica, ou Histoire des Actes des apôtres, arrangée
fort Jie de comédie, Laugingen, 1592, in-4«; ib., 1595, in-8°.
itte pièce sin^lière, qurest en vers allemands, faciles, cou-
ats et bien nmés, n'a pas moins de 246 personnages. Il la Gt
présenter par la bourgeoisiede Kaufbeuren, le jour de la Pente-
tede l'an 1592. On voit, par le titre du livre, qu'il avait déjà
Diposé et fait jouer un autre ouvrage du même genre sur la
t entière, la passion et la mort de Jésus-Christ, formant trois
êces dramatiques successives ( V, le Muséum allemand, août
76, en allemand).
RRi:nmer( Frédéric), jurisconsulte allemand, né à Leip-
tcn 1642, lit un voyage en France, et se noya dans la n-
TC d'Alberine, près de Lyon, où sa voiture fut renversée, le
décembre 1661. On a de lui : F Deelamatio contra otium,
uiiorum pessimam pestem, Leipzig, 1688^ in-4'»: 2» Corn-
^niarius in Ugem Cinciam, dédié à Colbert, et imprioié à
ris chez Cramoisy, 1688, in-4o . f^^^ \q\ concerne le salaire
I avocats, et Brummer a traité cette matière avec beaucoup
'^n(ïii\on;ZPDisjfutaliodelocationeeteonduclionef et d'autres
lucoles recueilfis sous te titre de Brumeriana, et publiés
r Georges Beyer, professeur en droit à Wittemberg, Leipzig,
1^9 in-^. Il avait aussi laisse en manuscrit des observations
IT.
sur Juvénal, desquelles Fabricius parle avec éloge (Bibliotk.
lai., lib. II, cap. 18).
BRUMNOS mythol.), Bacchus chez les Romains.
urumot (Pierre), né à Rouen en 1688, mort à Paris en
1742, est un des écrivains qui ont le plus honoré la docte congré-
gation de Jésus. Entré au noviciat des jésuites en 1704, il com-
mença sa |)hilosophie au collège de Louis-le-Grand et termina
ses études à Caen, où il débuta dans l'enseignement. On a plu-
sieurs de ses pièces datées de cette ville en 1710 et en 1712. Il
revint à Paris en 1715 pour y faire sa théologie; en 1719, il pro-
fessait la rhétorique à Bourges. Rappelé à Paris en 1722, il fit
profession solennelle des quatre vœux et fut chargé de l'éduca-
tion du prince de Talmont. Il travaillait en même temps aux
Mémoires de Trévoux^ et commença à s'y faire remarquer par
un morceau très-ingénieux, intitule : Pensées sur la décadence
de la poésie latine (mai 1722). La même année, il publia sous le
voile de l'anonyme la Morale chrétienne, petit vol. iii-18, qui
renferme d'excellentes choses et qui a été plusieurs fois réim-
primé. Lors de l'apparition do poème de la Grâce de Ix)uis
Racine, Brumoy composa la première des trois lettres qui furent
publiées sous le titre ù'Eccamendu poème, etc., Bruxelles (Paris),
1725, iii-8'>. Les deux autres sont de Pierre Rouillé et Dongnant.
En 1724, il publia la Vie de l impératrice Eléonore, mère des
deux derniers empereurs de la maison d'Autriche (Joseph P*^
et Charles VI), imitée du latin du P. Céva, Paris, 1724, in-12;
puis V Abrégé des vertus de sœur Jeanne -Silénie de la Motte
des Goûtes, religieuse de la Visitation de Moulins, Moulins,
1724, in-12. A ces deux livres édifiants il fit succéder une
nouvelle édition du Traité de la poésie française, par le P. Mour-
gués, Paris, 1724, in-12. Il y joignit plusieurs réflexions sur
chaque espèce de poésie. En 1726, il composa en société avec
l'abbé Desfontaines V Apologie des Anglais et des Français ou
Observations sur le livre (de Murait) intitulé : Lettres sur
les Anglais et les Français, 1726, in-12. On trouve à la fin du
volume la Défense de la sixième satire de Boileau et la Justi-
fication du bel esprit, qui sont du P. Brumoy. Ce fut en 1750
qu'il publia son Théâtre des Grecs, contenant des traductions
et analyses des tragédies grecques, des discours et des remarques
concernant le théâtre grec, des parallèles, etc., Paris, 1750,
5 vol. iii-8^. C'est là son véritable titre de gloire, et nous y re-
viendrons. En 1735, il donna ses soins à l'édition de V Histoire
de Gabrini Rienxi, par le P. Ducerceau, Paris, 1733, in-12, et
mit en tète du volume l'éloge de l'auteur. Il achevait en même
temps avec le P. Rouillé les Révolutions d'Espagne du P. d'Or-
léans, Paris, 1734, 3 vol. in-l*'. Il avait aussi traduit en français
deux harangues latines du P. Porée; la première sur cette
question : Lequel des deux Etals, monarchiaue ou républicain,
est plus propre à former des liéros ? la seconde sur les spectacles.
Ces traductions, d'abord imprimées séparément, ont été réunies
en 1735 dans le Recueil des harangues du P. Porée, Paris,
2 vol. in- 12. Au milieu de ces publications multipliées, il donnait
de nombreux articles au Journal de Trévoux, et il continua
jusque en 1739, qu'il fut obligé de sortir de Paris à l'occasion de
Vaisloire de Tamerlan, ouvrage posthume du P. Morgal, son
confrère, dont le P. Brumoy se ût l'éditeur, Paris, 1739, 2 vol.
in-12. Cet ouvrage causa quelque scandale, à cause de certaines
insinuations contre le régent Philippe d'Orléans. A cette époque,
la mémoire des princes même défunts n'appartenait pas encore
à l'histoire. Au retour de cette espèce d'exil qui ne fut pas long,
il fut chargé i>ar ses supérieurs de la continuation de V Histoire
de l'Eglise gallicane, dont les PP. Lon^ueval et Fontenay
avaient publié dix volumes. Ce dernier avait achevé le onzième^
lorsqu'il fut attaqué de paralysie; mais il y avait beaucoup à re-
voir, et outre cela le P. Brumoy a fini le douzième, qui ne pa-
rut qu'après sa mort. En 1741 , cédant aux sollicitations de
quelques libraires, il avait recueilli ses œuvres détachées sous
le titre de Recueil de diverses pièces en prose et en vers, 4 vol.
petit in-8°, Paris, 1741. Les trois premiers tomes contiennent,
outre un assez grand nombre d'opuscules en vers latins, ua
poëme des Passions^ en douze chants, et un autre sur l'Àri de
la verrerie, en quatre chants, l'un et l'autre avec une traduc-
tion libre par l'auteur. Dans le poëme des Passions, on sent
un auteur nourri de Lucrèce et de Virgile ; sa latinité est pure,
sa versification noble et élevée , mab approchant plus de la
mâle vigueur du premier que de la touchante harmonie du
second. Le poëme de la Verrerie présente des fictions ingé-
nieuses. A la fin du troisième volume est un discours latin sur
l'immortalité du nom, avec une traduction française. Vient cd-
suite un recueil de lettres en vers latins, intitulées Epistolmmot-
tuorum. Ces lettres sont également traduites en poésie française.
On peut, d'après ce soin de se traduire lui-même, présumer
63
9B1TMOT.
(498)
BBV!I.
combien ce docte et laborieux jésuite portait loin Tamour de ses
productions ; il ne voulait ps perdre le mérite de son travail
auprès de ceux qui n'entenoent point ou gui ne goûtent point le
latm. Toutes ces versions sont fort peu littérales; le traducteur
se perd quelquefois de vue lui-même ; si une autre plume avait
rendu ses poèmes et ses épttres en français aussi librement qu'il
l'a fait, il aurait sans doute condamné cette licence que le hardi
traducteur aurait prise, d'étendre, d'abréger, d'ajouter,
dTomettre et de rendre en maints endroits la copie absolument
étrangère à l'original. Mab celte excessive liberté que l'auteur
aurait eu raison de censurer en autrui, le P. Brumoy « a pu,
selon l'observation d'un critique, se la permettre à lui-même,
parce que tout écrivain peut disposer à son gré de sa production,
et la travestir comme il le juffe à propos. C'est son bien, son
travail, l'enfant de son loisir. Il est bien juste qu'il ait la liberté
de lui donner tel vêlement qu'il voudra. » Le quatrième volume
des œuvres diverses du P. Porée contient plusieurs pièces de
Ibéàtre en firançais , savoir : Isaae et Jonathas, tragédies ;
le Couronnement de David, pastorale ; puis deux comédies,
tontes deux en trois actes, la BoUe de Pandore ou la Curiotiié
punie, et Piutus. Ces différentes pièces avaient été composées
CHir être jouées dans l'intérieur des collèges des jésuites par
urs écoliers. On y trouve de loin à loin quelques traits heureux ;
mais l'ensemble prouve, selon la remarque de Voltaire, « qu'il
est plus facile de traduire et de louer les anciens que d'égaler
par ses propres productions les grands modèles. » Quoi qu'il en
soit, ces diverses productions auraient, malgré leur succès ou leur
convenance du moment, laissé dans une profonde obscurité le
nom de leur auteur, si son Théâtre des Grecs ne lui eût valu
«ne réputation durable. Cet ouvrage, que Voltaire signalait
comme un des meiiieurs et des plus utiles que nous ayons, était
nécessaire au moment de son apparition, alors que le mérite des
poètes grecs particulièrement était aviH ou ignoré. Publié cin-
guantc ans plus tôt, il eût pu fournir les pièces justificatives du
imeux procès intenté par Perrault contre les anciens. Le
Théâtre des Grecs du P. Brumoy ne contient que sept tragédies
traduites en entier, et des analyses des autres pièces; le tout
accompagné de notes et d'examens. L'ouvrage est précédé de
trois discours: t** sur le théâtre grec; 9« sur l'origine de la tra-
cèlie; 5*" sur le parallèle du théâtre ancien et du théâtre mo-
aerne. Ces discours indiauent la connaissance approfondie des
mœurs des anciens et de leur histoire. Quant à ses jugements,
i ses doctrines littéraires, ils dénotent un homme de goût, nourri
aux sources les plus pures de l'antiquité. Il cherchait à ramener
set contemporains à la source du beau, et il n'a rien oublié pour
rendre aux anciens le degré d'estime qu'ils méritent. Quoiqu'il
ne pousse pas aussi loin que les vieux commentateurs son en-
thousiasme pour les écrivains qui avaient ftiit l'objet de ses
études, on lui a reproché avec raison trop de penchant à ravaler
le mérite des tragédies modernes, et cela au point de lui faire
méconnaître et de blâmer les traits le plus heureusement Irans-
K}rlés de la scène grecque sur la nôtre. C'est ainsi que mettant
acinc bien au-dessous d'Euripide, il va jusqu'à nier des beautés
oui se trouvent dans VIphigénie du polte de la Ferté-Mllon.
Ce qui manquait au P. Brumov, c'est la connaissance ou plutôt
la fréciucntation de notre théâtre; mais les convenances de son
état s'y opposaient. C'est ainsi que dans son Biscours sur le
parallèle des théâtres^ il disait des spectateurs : Ce n'est que
99 sang-froid ^ui applaudit la beauté des vers. Voltaire en
relevant cette hérésie littéraire, observait que «si ce savant avait
connu notre public, il aurait vu que tantôt il applaudit de
sang-froid des maximes vraies ou fausses, Untôl il applaudît
avec transport des tirades de déclamations, soit pleinesde beauté,
soit pleines de ridicule, n'importe^ et qu'il est toujours insensible
à des vers qui ne sont que bien faits et raisonnables, d Au sur-
plus, le soin que l'auteur â'OEdipe et tous les conleniporaîns
mettaient à adopter ou à combattre les opinions du P, Brumoy
prouve combien son livre avait fait d'effet et de quelle considé-
ration littéraire jouissait l'auteur. On en voit encore la preuve
dans le prix que Voltaire attachait au suffk-age du P. Brumoy
et de SOS savants confrères ; témoin la Lettre du F. Tourne-
mine au P. Brumoy, que l'auteur de Mérope fit imprimer en
tTi6 en léte do cette tragédie. Dans cette epllre qui offre un
examen aussi judicieux que bienveillant de la pièce. Voltaire est
deux fois nommé VUlustre am^ des deux savants religieux.
Quant au stvlc des commentaires et des trois discours du P. Bru-
moy sur le théâtre grec, il manque de précision et de simplicité,
et I on V remarque l'abus du langage métaphorique. On voit
que son imagination, familiarisée avec la pompe de la poésie, en
repoïtait nuclqucs traces même dans le style didactique. Le
système de traduction du P. Brumoy se rattache an système alors
suivi et lon^emps encore depuis pour la reproëseliM ^
ouvrages anciens; elle abonde en équivalents, et le fiitw«
séquent remarquer par le peu d'exactitude i irjnSémk
mœurs et le costume des anciens. Cependant ceux qiiieia
pas à portée de lire Sophocle peuvent juger par la seulttndi
tion du P. Brumoy que V Œdipe et le Philoetètê lonl f« <ii
d'admirables tragédies. Ce n'est pas assurément onUMrnn
d'avoir su conserver dans la traduction rintérètqiemè^.
d'œuvre ont dans l'original. Il ne serait pas abéifappnnt
génie d'Aristophane d'après la traduction du P. iniBioj,)«»
que le traducteur est presque toujours obligé d'expiqirrh
plaisanteries de l'original, et que des plaisanteries eip^n
perdent nécessairement beaucoup de leur tel De dm j»
qu'on a» vu prévaloir un système oe traduction pt«iSdèle,|h
appropriée aux allures de l'antiquité, MM. Artaud et Dato-
ville, nouveaux traducteurs du théâtre grec, oat nu é»
mieujE fait que leur devancier ; mais ce ue serait (tu u m
pour déprécier comme on l'a iait l'œuvre du saviotjésaie b
1785, André-Charles Brottier, neveu de l'abbé BroUicr,Mi
teur de Tacite, publia une nouvelle édition du tbcatnt
P. Brumoy avec les traductions complètes d'EscfavIepiriiN»
du Theil, de Sophocle par Rochefort, d'Eurioide y» fra»
enfin d'Aristophane par l'éditeur lui-même. M. Raooikte
a réimprimé le Théâtre des Grecs en 16 vol. io-^.Parij,lO*
29. Mais cette édition n'a pas fait oublier la prccédmlf. Ifalp'
les modifications qu*a dû subir le travail du P. Branor itn-
vers toutes ces réimpressions, il n'en a pas moins etnaiiMfit
littérature d'un très-bon livre. Sescontemporail)sa)«ler«pr^
sentent comme doué d'un caractère plein d'amèBitT*iè
Tillet, dont il avait été l'ami, lui a donné place dafiskSifflt-
ment à la description du Parnasse ftançais,
CH.iN:Eoion
BBCN , UNE, adj. faramm.), qui est d*unc coolear «*•
entre le brun et le noir. Teint brun. Cheveux brwt. Om
bai brun. En parlant des personnes , il se dit pir apport i i
couleur des cheveux. Elle est brune. — Il se dit sabsui*
ment des personnes qui ont les cheveux bruns. Vnhm^
Une brune piquante. — Familièrement, Aller éeUhrwti
blonde, être mcgnstant dans ses amours. — Biwse*»
substantivement pour désigner la couleur bmne.Fiœ w*
mence à faire brun, la nuit approche. 5^r/a brw,fffi*
brune, vers le commencement de ta nuit.
BRUN, adj. {accept. div.). Pris substantivement, cf<f
peinture le sombre obscur; les ombres du tableia» W»
brun plus ou moins foncé, selon que les corps sont j* |
moins opposés à la lumière : on dît tes bruns ^^^JT''
ombres aun tableau. Il y a des bruns rougeàtreSignrtt'*
— Brun rol6£, qu'on appelle aussi ocff* est uaepïBjt*
relie d'un rouge foncé; die est d'un grand o«ge àm*f^
ture, soit à l'huile, soit à la détrempe ( F. Pbintcu*»»
— Brun de plâtre est une petite pierre luisante (!•«■••
dans les carrières de plâtre , et dont les batteurs d'oc je*^
pour couper l'or sur le coussin, en le saupoudnnl **
pierre calcinée et pulvérisée ( V. Talc , qui est le noin * -*
pierre). — Brun [manège ). Bai brun se dît des dif"W*
sont de couleur de châtaigne obscure. ^. .
BRUN (Rodolphe), premier bourgmestre de v^'^
vers la fin du xiii* siècle, profila de l'anarchie dans Uq»*
quen 1798, et il devint pour ainsi Q'*'® *"*î'''^';^tJU»
consacrant sa vie à consoliaer les prindpes <l"*'^''*îî*2
loir et à lutter contre les complots desseîgnears»cor^.
Menacé plus sérieusement pariles ^^"^ .^^^''"'t^J^^
Zurich aux quatre cantons déjà confédérés, et «P'*^'!,
tenu quelque temps la guerre contre Albert ^'^"^'JÎIéiv'
ce tribun rigide jusqu'alors, souscrivit à (te P'iÇp,
honteuses pour sa patrie , mais avantageuses poar se
et mourut, justement déconsidéré^ Iel8 octobre twW-^
BBUN ou BRUEN (Antoine), ne à '^^«(''"'î^fjjjr^*
fort jeune au barreau , y acquit une *>"''*"^ "^îîSidf ►
nommé dès t652 procureur général du P^'^l"'"^^^^
Chargé de missions importantes aux diètes ^^^'^^j- Jr
tisbonne par le roi d'Espagne, Brun derint son «J"^^
potentiaire au congrès de Munster en 1645, et I * \!!jJJ*'
paix entre l'Espagne et la Hollande , où i*^*??^-*
qualité d'ambassadeur. Créé baron et conseiller d ^^^
seil suprême de Flandre à Madrid , Brun consent *JV||j^î
et les rempKt avec éclat jusqu'à sa mort «■'^***r^i>
il janvier 1654. « a publié : Choiœ dtt épitresétJv^'
MÊLm. ( 489 )
radukadii lalin en français, Lyon, 1619, in-S». — Les Piêuw
\evair$éu iieur Brun à la giorieuêe mémoire de Philippe III,
9oiuirque dee Espagnes , el dC Albert, archiduc d'Autriche,
ht€ et eamlê de Bourgogne, Besançon, 1631 , in-4<>. -* B»-
Hoikeea galio-euedea , Eraêmui Irenicu* coUegil; Ulopiœ ,
'Uria, 1643, in-4«. — Amico^riliea moniiio ad Galiiœ léga-
ts , mattaiierium Weslphalorum pacis iractandœ lUulo miêêOê
mci, Adôipk. Sprengero, Francfort, 1644 , in-4<'. — Spongfa
^raneo-Gaiiêcœ lilurœ , a Wilhelmo Roduipho Gemberlakhio,
mué Trihoees eoneule, Insprnck, 1646, in>4*>.~ Oratio libéra
Voifgangi EmesH a Papenhauun , liberi baronis^ in-4''. —
Herre de kmd^ dee véritables intérêts des provinces wnies
Us Pays'Bas, et des intentions des deux couronnes de France
rt d'Espagne sur le traité de paix , 1650 , in-8<>. — Lettre
f Antoine Brun, ambassadeur , pour S. M. C. en Hol-
ltekëe,sur f innocence de MM. les princes du 19 août, 1650,
BEinr.
MllXlf (Aktoine), Espagnol , a fait imprimer à Sarragosse ,
en 4613, Arte para aprender a escrivir. — Brun (Jérôme),
Maû Espgnol, a donné une histoire du siège de Paris en 1590,
KNis ee titre : Lo mas noble cerco de Paris que hizo el duque de
Nemungobemoéhr de loe cercados; el secorro que embio' el
rey D. Felipe con los duquee de Parma y Humena , Sarragossc,
chei Jean Escalrilia, 1691, in-8*>. Dans la Bibliothèque hUto-
rique de la France, il n'est fait aucune mention de cet ouvrace,
ipe Nicolas AntODÎo dit au reste n'être qu'un extrait des reia-
lions françaises.
MirN ( Marie -Marguerite de Maison-Farte, plus
DODooe soof le nom de Madame), naquii à Coligny le 25 juin
1713. Elle unissait à la beauté et aux grâces extérieures un es-
prit vif et agréable , des connaissances variées et une mémoire
Honnante. Ule épousa en 1730 M. Brun , subdélégué de Be-
nnçoo , et ensuite procureur du roi au bureau des finances de
Frandie-GMnté. Sa maison devint le rendez-vous de toutes les
Mrsoonei de la province distinguées par leur naissance , par
lenr esprit» ou seulement par leur ffoût pour la littérature.
Bile est morte à Beunçon au mois de juillet 1794, dans sa
loatre-^gt-unième année. On a de cette dame les ouvrages
nivants: i^ Essai d'un dictionnaire comtois-français, Be-
ttBoon, 1755, in-6«; V édition, augmentée, 1755, in-S».
tt. Petit-^Doîst a eu part à cet ouvrage utile , mais superficiel
!i incomplet; 3° /'iisumr maternel, poème oui a obtenu une
Bcntion au concours , pour le prix de l'académie française en
i773, Besançon, 1773, in-4*; 5<> l'Amour des Français po%sr
tmr roi, poëme, Besançon , 1774, in-4^ Madame i^un avait
f^maçùsè no grand ouvrage de poésies fu^tives. La plu|>art de
fifl^ pièces, que sa modestie ne lui a jamais permis de faire im-
r'iBier* se trouvent entre les mains de M. Hannier, secrétaire
é- oéral de la préfecture du Doubs.
MUE (Le) (F. LEBRUTf).
IRUN (JoHAii*NoRDAHL), poëte et prédicateur norvégien,
ttqait en 1746 , et mourut en 1816 à Bergen dont il était
ké^at. Doué d'une imagination vive , il se passionna pour la
itt^rature française dawiii' siècle, et voulut transporter sur
e thcétre norvégien les beautés de Racine. Il composa dans ce
mt quelques pièces qui n'eurent point de succès. On a oublié
^nlement un grand nombre de brochures en vers et en prose
mes à la plume de ce fécond écrivaiii; cependant ses hymnes
pRlriotiqWea, en général pleins de verve et d'énergie , sont en-
aore rmrdés comme des compositions dont s'honore la Nor-
vège. Plus tard , Brun embrassa l'état ecclésiastique , et c'est
iMtoot comme orateur sacré qu'il a des droits au souvenir de la
postérité. Peu d'hommes ont réuni comme lui au talent de
[Miodfe les scènes touchantes de la nature la grâce d'une élocu-
lion telle, animée, el cette élégance qui adonne tant d'expres-
ésm RQx paroles. L'extérieur imposant de l'évégue de Bergen,
n Igore noble et sa voix bannooieuse doublaient l'intérêt de
Kt exhortatîoos : Tauditoire nombreux qui se pressait autour
ie sa chaire ne la -quittait famais sans être profondément ému.
On lai reproche pobrtant une érudition affectée et des tournures
préteolîeiises.
BauN ( Madame Fr^érique - Soph ie - Ch ristiake ) ,
femme auteur allemande, naquit à Tonna en 1765, et eut pow
père le eélM)re prédicateur protestant Balthazar Munter. Con-
Aaite à Gopenha^ue, où son père devînt ministre de la paroisse
iBeoitiide de Saint-Pierre , la petite Frédérique manifesta de
koooe heure les plus grandes dispositions pour la littérature et
Mirto«tt pour la poésie. A l'âge de dix ans elle savait, outre
i^RlIeiiiand, le français, l'italien et l'anglais. Elle avait empreint
chez son père étaient pour elle des modèles vivants , oui l'éclair
raient à leur insu. Tels furent entre autres Wieland, Klopstock,
P.-A. Bernstoriï, Niebuhr, etc. Elle cachait dans le creux d'un
saule du jardin de son père ses premières compositions poéti-
ques; un jour le vent emporta quelques feuilles détachées oui
vinrent tomber aux pieds de Munter , qui apprit alors qu'elle
avait fait déjà diverses pièces. Dès ce moment , elle assista aux
leçons de littérature que son frère recevait chaque matin de son
père. La culture des lettres ne l'empêchait pas d'avoir soin da
ménage ; toujours active et enjouée, on la voyait souvent tra-
vailler à la cuisine et au potager. A l'âge de seize ans, elle visita
avec sa famille sa ville natale , et vit en passant â Hambourg,
Gœttingue, Halle et Weimar, qui connaissaient déjà sa' réputa-
tion littéraire. Revenue â Copenhague, elle épousa Tannée
suivante (1783) M. Constantin Brun, administrateur de la
compagnie des Indes occidentales , un des hommes les plus
riches du Danemarck. Cette même année elle accompagna son
maria Saint-Pétersbourg. Pendant l'hiver rigoureux de 1788-89,
elle fut atteinte d'une surdité dont elle ne guérit jamais. En
1791 elle visita avec son mari la Suisseet la France. A Genève,
elle Gt la connaissance de Bonstetten et de Jean de Mûller, et 1
Lyon celle de Malthisson, qui depuis publia une partie de ses
1796 elle se rendit aux eaux minérales d'Ischia. Plus tard , elle
revint en Italie avec sa famille , habita successivement Hicres ,
Nice , Pise , Lugano , et Rome de nouveau. Elle avait passé
l'hiver de 1805 avec ses deux filles, chez M"' de Staël, son amie.
En 1809 elle fut témoin des violences exercées contre Pie Vil,
et de la courageuse résistance de ce pontife. A Copenhague,
comme dans ses voyages, la maison de M"^ Brun fut toujours le
rendez-vous des personnes les plus distinguées. Elle revint en
Danemarck en 1818, et depuis elle passait l'hiver à Copenhague,
et l'été dans sa maison de campagne à Frédériksdal, non loin de
cette capitale. Elle mourut oans cette ville le 25 mars 1835.
Bonne épouse et bonne mère, après avoir été excellente fille,
elle avait un esprit droit et pénétrant, un caractère enjoué, une
piété sincère et un cœur généreux. On a d'elle : l** Journal
d'un Voyage en Suisse, Copenhague, 1806, in-8% avec gra-
vures ; 2" Lettrée de Rome écrites pendant les années 1808, 9 et
10, relatives principalement aux persécutions contre le pape
Pie VII , etc. ; 5° Études de maurs et de paysages , faites à
Naples et dans ses environs ( 1809-1810) , exposées en lettres,
Perth, 1818, in-8», avec deux gravures; 4« la Vérité dans des
rêveries de Favenir, et sur le développement esthétique de mon
Ida (sa fille atnée), Arau, 1824. in-8«; 5« GEuvres enprose, ou
Relation de ses voyages, Zurich, 1799-1801 , 4 vol. in-^« avec
planches. — Ses poésies ont paru sous les titres suivants :
l"" Poésies publiées par les soins de Fréd. Malthisson, Zuridi,
1795, in-8«, plusieurs fois réimprimées; ^ Nouvelles Poésies,
Darmstadt, 1812, in-8« avec vignettes; 3*» Poésies récentes,
Bonn, 1820, in-8*> , et un (ac-simUe de l'écriture de Hol-
berg (F.-L.), et des planches. Tous les écriU de M""*^ Brun sont
en allemand. ^ ,.,•,.., a
BaUN ou BRUCN (Malte-Conbad), célèbre dans le monde
savant sous le nom de MaUe-Brun, et l'un des plus illustres
admirablement
de Malte-Brun appartenait à
une des premières familles du
JÛtlandiNé d^ns U religion de la confession d'Augsbourg, il
voulut que son fils y fût élevé, et même il le destina de bonne
heure à y remplir les fonctions du ministère ecclésiastique. Le
jeune Conrad lut donc envoyé à l'université de Copenhague
pour y prendre ses degrés ; mais emporté par son goût pour les
bellesiletUes, il publia dès lors quelques poésies et rédigea un
dedate , et le Danemarck n'avait pas été , plus que les autres
EUU de l'Europe, à l'abri de son infiuence plitique. ^« "l>-
■ ^•■^«■■•uMit te iiiiiicw8« 1 iwiicu et 1 iiUKiAis» jbiic <iYw cuiiraciut nistre Qe jsernaiorii crut lucun; u ^ ■ * a «i«m« «•
fcM tt ménoiretoiules gnods «véMmeaU des temi» pLué* des concessions aux idiesde liberté S»» '""«"^«"'i,?"" 5
* moderaes «wc leondalL. L« homme» d'élite qo'eli* {i^ patrie , et son système, wemenl combattu par I anslocrane
BRUN.
( 500 )
BmiTHACCI.
danoise , trouva an puissant auxiliaire dans la plume éner-
gique et dans Timagination ardente d*un jeune homme de
fingt ans. Malte-Brun écrivit en faveur de raflTranchissement
des paysans et de la liberté de la presse, et le parti hostile aux
Yues du ministre et plus puissant que lui , fit menacer d*une
poursuite Judiciaire le jeune écrivain, qui vint demander un
asile à la Suède. Il y fut accueilli; et, revenant à ses premiers
goûts, il y publia un Recueil de poésies qui lui valurent les en-
couragements et les suffrages de Tacademic de Stockholm. —
En 1797, Malte-Brun obtint la permission de rentrer dans sa
Satrie; mais, prévoyant pour lui d^î nouveaux dangers, il s'y
éroba prudemment en repassant en Suède, d*où il se rendit à
Hambourg. Ce fut dans celte ville qu'il apprit les événements
de 1799 et la révolution du 18 brumaire. Entraîné alors par ses
opinions politiques vers Paris , il ne larda pas à y faire dans
quelques journaux une vive opposition au nouveau gouverne-
ment et à recevoir un mandat ainicrdiction. Il consacra donc
ses loisirs h se perfectionner dans une science à laquelle, dès son
jeune âge, il avait voué un culte spécial; et ,du fond de son ca-
Diaet,il se mit à parcourir Tunivers en observateur. Malle-Brun
aperçut dans la géographie des rapports qui avaient échappé
jusqu'alors aux investigations des plus savants. Dans une étude
qui n'avait été constamment que celle d'une sèche et aride no-
menclature, il vit tout ce que pouvaient y ajouter la connais-
sance des mœurs, la variété des climats, les divisions naturelles
des lieux, la facilité des communications , la conformité ou la
différence des idiomes, l'identité ou la contradiction des cultes ;
travail immense qui devint ensuite celui de toute sa vie, et qui,
s'enrirhissant chaque année d'une foule de faits instructifs cl
curieux , fournissait tout ensemble à sa mémoire et à son ima-
gination ces trésors de science et de philosophie politiques
recueillis avec goût , avec ordre et avec méthode dans ses nom-
breux ouvrages. — Aussi, dès 1801, Malte-Brun avait déjà
commencé , conjointement avec Menlelle , la Géographie ma-
thématique, physique et politique , en 16 vol. in-S®, terminée
seulement en 1807. Sa collaboration ne fut, il est vrai, que
d'un tiers dans ce grand ouvrage; mais les savants reconnurent
que ce n'était pas d après les rè^esde la proportion arithmétique
qu'il fallait apprécier le mérite du livre. Mentelle était un
fféographc; Malte- Brun était un philosophe géographe. Il
donna , dans ce premier essai , la mesure de ce que pouvait faire,
avec le progrès des études et des années , celui qui à vingt-huit
ans ne comptait presque plus de rivaux dans les connaissances
géographiques, et nen avait aucun dans l'application à la
géographie d'une multitude de sciences qui jusqu'alors y avaient
paru étrangères. — Ce fut sur la réputation acquise à Malte-
Brun par cet ouvrage , que les propriétaires du Journal des
Débats l'invitèrent a s'associer à la rédaction de leur journal
en 1806. Il accepta, et pendant près de vingt années il se dé-
voua à un travail de tous les jours avec un zèle que ne ralenti-
rent jamais ses autres travaux. Dans cette feuille , outre un
grand nombre d'articles signés de lui, presque toutes les dis-
cussions relatives à la politique étrangère ont été son ouvrage.
La préférence qu'il réclamait à cet égard lui était facilement ac-
cordée. A l'avantage immense de p(^séder toutes les langues de
TEurope, Malte-Brun réunissait celui de connaître éj^alement
le personnel des cabinets, les actes de la diplomatie , et les
rapports de famille et d'intérêts entre les différentes cours. La
certitude de sa mémoire, la rectitude de son jugement et l'or-
dre qu'il savait mettre dans l'ensemble de ses connaissances
précédemment acquises lui rendaient facile l'analyse des faits
les plus compliqués. Il n'était jamais embarrassé de résumer en
une colonne les matériaux dispersés dans tes immenses et nom-
breux journaux étrangers qui souvent lui avaient coûté trois
heures de lecture. — Au milieu de ces occupations , Malte-
Brun trouvait le temps nécessaire pour élever le grand monu-
ment qui restera comme le titre le plus durable de sa renommée
scientifique et littéraire. Le Précis de la géographie universelle
parut et opéra dans l'étude de cette science une révolution qui
laissera après elle des traces que rien ne pourra effacer. — Avec
cette belle œuvre, Malte-Brun faisait marcher de front la pu-
blication d'un ouvrage périodique paraissant tous les mois,
pour la rédaction duquel il s'était associé à M. Eyriès et qui se
rapportait encoreà sa science favorite; il est intitulé : Annales des
voyages de la géographie etdeVhistoire, Il offre le recueil fidèle
et l'analyse savante de tous les voyageset de toutes les découvertes
modernes. — On lui dut encore , dans l'intervalle , un Tableau
de la Pologne ancienne et moderne, — Il est impossible de ne
pas rappeler que, dans les cent jours , Malte- Brun publia une
Apologie de Louis XVIII, acte de courage qui prouve qu'au-
cun danger n'arrêtait l'expression de son éloignement pour le
despotisme et l'arbitraire. Les mêmes booorableiiciiiiQmi,
retrouvent , mais avec des développements plus étend» ^
son Traité de la légitimité publie en 1835. Cest Uonirtir
avec force et profondeur les avantages de ce dogme feodus.
lai, aussi indispensable à la liberté des peuples qu'à Uotvr.
vatioii des pouvoirs créés , sous quelque forme qu'ils «i
institués, pour la défense de la société. ^ Enfin, coa«.
tant de travaux ne suflfisaienl pas à alimenter UpasÀMé
l'étude et de la science qui consumait. Malte-Bran, il $rt»
chargé , dans les demiefs mois de sa vie, de diriger on Dk.
tionnaire de géographie universelle pour lequel il t ra)i§ri«.
un soin tout particulier le vocabulaire des mots tedmiqi»»^
cessaires à l'intelligence de tous les livres de géognphie. -bi
forces humaines ont des bornes, et Malte-Brun, aiii ne tip;
cevait pas que les sciences l'épuisaient , négligea de pntèti
repos que lui conseillaient ses nombreux amis, et Bbnr
frappé d'une attaque d'apoplexie le H décemtMre I8i6-jt
dépouille mortelle, après avoir été présentée ao leiB(4f yn-
testant de la confession d'Au^bourg , fut portée ay dartr
de l'Ouest, où la société de ^eo^pbie lui fil életer on ms-
ment. — Voici la liste des principaux ouvrages de Miltt^i
Vœkkeren (le Réveille-Matin), feuille périoaique, Copmk^v
1795, plusieurs numéros. — Catédiùme des ariikenln ^
danois, in-S**, Copenhague. — Poésies danoises, t796,ji>^.
Triajuncta in uno, (^penhague, 1797, in-8". — .(rfofn^
mathématique ^ physique et politique de toutes U$fsrlinéi
monde, par Mentelle et Malle-Brun, 16 vol. io^Halb,
in-folio, Paris (an \ii), 1803 à 1805. — Tableau éf k hk^
gne ancienne et moderne, Paris, 1807 , 1 vol. i»«';hm.
1830. 1 vol. in-8o. — Annales des Voyages, Parii.twwiu.
21 vol. in-8®. — Voyages à la Cochinchins , eU'.,pil«ài
Barrow , traduits de l'anglais avec des notes et addÙw ^t
Malte-Brun, Paris, 1807,2 vol. in-8® avec atlas. -h«w*
la géographie universelle , Paris , 1810-1829, 8 lol. io^ j^
atlas. — Apologie de Louis XVIII, brochure in^, ?«
1815. — Le Spectateur y ou Variétés historiques , Huîm
critiques, politiques et morales, Paris, 1814-1815, Stol isf
— Nouvel/es Annales des Voyages , etc., par J.-B. E;t»'
Malte-Brun , Paris. 1819-1826, 30 vol. in-«". — Traiu et •
légitimité, Paris, 1825 , in-8», précédé d'une LtUndtM^
Chateaubriand, — Traité élémentaire de géogntfkie,'^,
2 vol. in-8« avec atlas. — Mélanges scientifiques et liutm^
de Malle ' Brun , etc. (principaux articles de cet ècrimàc
le Journal des Débats ) , Paris , 1 828 , 3 vol. in-8". - PIb«'
articles dans la Biographie universelle de Michaui.
BRUNACCI ou BRUNAZI ( Jeak ) , né à MonlseHtt . ^'
Padouan, le 2 décembre 1711. Reçu docteur an sémina*»
Padoue en 1734, il s'appliqua sans relâche à rétadédeM*-
quités et de l'histoire du moyen âge, et il fut charge F»
cardinal Rezzonico, alors archevêque de Padoue et dfTpojt^
ment XIII , d'écrire l'histoire de son église, vaste trawlw**
jusqu'au xii*^ siècle, et arrêté par la mort de son aaieorww»
le 30 octobre 1772. Brunacci , membre de plusieurs loi**
italiennes et étrangères, a composé : De re nummarh f «^r*
rum, Venise , 1744 , in-4*», réimprimé dans le t. "<*"/[*'
donné par Ph. Argelati. — Ragionamento sopra î/ft|»»*
canonichesse nelle monache di S. Petro di Padow,^^
1745 , in-8". — Pomponatius Jo, BrunaUï, dans le i ï" ■
recueil de Calogera. — De benedicto Tyriaeo-ManiuêstjF
tola ud Petrum Barbadicum senatorem Venelum,à^
t. XLîu du même recueil. — De facto Metr^ J^
ami'co suo Calogera , dans le t. xlv dudit recueil. -«f^
al P, Anselmo Costadoni, t. xlvi même recueil -^
publiées dans les Novelle letterarie di Firese. - W^
mento ad Teatro nummario del Muratori , Fcrrare, |^
Lexione (tingresso nelt academia de' Ricovrati *' fj**
Venise, 1759, in-4o. — Chartarum S. Justine esfi^
Padoue, 1765, in-4°. — Lettera al signore Niccoh, >J^
in^». — Vita délia B. Béatrice d'Bste , in-4« -C^
delta medicatura degli occhi , Padoue , 1765 , in-**-." ?
NACC» (Gaudence), médecin iUlien du xvii'siérie,«ini*
traité intitulé : De cinaeina, seu puhere ad febrts fr'r
philosophicum , Venise, 1661, in-8*». ^^ j
BBUNACCI ( ViCENZO ) , né le 3 mars 1768 à rwtv^-
quitta l'étude du droit pour les sciences exactes, et se ("* ^
renommée précoce en mathématiques et en «stfooûajj- ^
1788 il professait la physique à l'umvcrrité de Pise; «^
grand-auc de Toscane Léopold le nomma Pf®^^^***'*' *li^
matiques et de science nautique à ^*^^^}^'y^^ulk.
Livourne , et le grand-duc Feitlinand . sucoesseorafi^J.
réunit à cette place celle de professeur d'artillerie et «p»'
BRUNCK.
(501 )
BRUNE.
latiqaes des eanonniers et des cadets. En 1791 Branacci na-
igua sur la Méditerranée pour y former les gardes royaux de
i marine à la pratique de l^astronomie nautique. A la suite des
rénemenis politiques et militaires qui troublèrent l'Italie à
Mte époque , Brunacci vint à Paris , où il se fortifia dans le
>ranierce des Li^ange , des Laplace et des Legendro, et de
iiouT dans sa patrie en 1800, il y devint professeur de matlié-
laliques à Tuniversité de Pise; l'année suivante , il obtint la
[laire de mathématiques transcendantes à l'université de Pa-
ie, dont il fut ensuite trois fois recteur. Il s'appliqua constam-
leat à perfeclionner l'enseignement théorique sans toutefois
iè^liger la pratique, et on peut le regarder comme le fondateur
lu catiinct d'hydromctrie et de géodésie de l'université de
Pavie. En 1805 il fut admis parmi les membres de l'institut
lational italien des sciences, lettres et arts, décoré de la Légion
l'honneur et de la G)uronne de fer en 1806, associé correspon-
lant de l'académie de Berlin en 1811 , de celle de Monaco en
1812, employé à la confection du canal navigable de Milan à
Pavie, nommé inspecteur général des eaux et chemins, puis
iispeclcur général de l'instruction publique, et il expira le 16
aillet 1818. — On a de lui : Oputcolo tnalUico sopra la tnle-
p-aiione délie equaiionni a différente finite, Livourne, 1792.
— Trallato di naulica , 1819. — Calcolo délie equazitmi
ineari, Florence, 1798; AnalUi derivala, Pavie, 1802. —
Mewioria sopra i principi del calcolo differenxiale e intégrale,
Ictes de l'institut de Bologne , 1806. ^ Memoria sul galle-
fianie compotlo, idem. — Memoria su i criteri per disUnguere
massimi dai minimi neW ordinario calcolo délie variaiioni,
dem. — Corso dimatematica sublime, 4 vol., Florence, 1804-
810, et en 2 vol.. Milan. — Varie memorie di meeanica ani-
mal , ^^ïïs\^ Journal de physique et de chimie, Pane. — Espe-
ienze idrauUche , idem. — Tcntaliva per aumentare la
fortata de' mariai di 6om6a, idem. — Discorso sugli effetti
Wiie ait nelie freecé , idem. — Discorso sul retrocedimento che
9scappare de' fluidi produce ne' vasicheli contengono, idem.
- Memorie sulla doltrina delt atlrazione capillaire, idem. —
Us l'urto de' fluidi, idem. — Suiia misura délia percossa
'*lf acqua suif acqua, idem. — Nota sopra gli equilibri ,
lem . — Memoria s&pra le soluzioni particolari délie equazioni
lie ditterenge finite^ Vérone, 1808. — Memoria sopra le pra-
'che usate in Italia per la distribuzione délie acque correnti ,
êrone, 1814. — Memoria sopra i principi del calcolo diffe-
^mxiali,— Traltato dell' ariete idraulico, 1810-1815.
BRUNATRE, adj. des deux genres { gramm. ) , qui tire sur le
ron. Cette robe a une couleur brunâtre.
SRtrxcK f Richard-François-Phimppb), naquit à Slras-
)mrg en 1729, étudia chez les jésuites à Paris , et lut successi-
n nenl commissaire des guerres et receveur des finances. Mais
Dtrafné par un penchant irrésistible vers l'étude des classiques,
s*Y adonna avec passion et devint un des hellénistes les plus
rofonds et des philologues les plus distingués. L'académie des
ttcrîutions et l'Institut national l'appelèrent dans leurs rangs,
es idées révolutionnaires qu'il adopta le détournèrent de ses
ivants travaux , et pendant la terreur jusqu'à la mort de Ro-
spierre il fut incarcéré à Besançon. Deux fois, en 1791 et en
îo I , il fut obligé pour vivre de vendre sa riche bibliothèque.
lîKHirnt en 1803. Doué d'un goût parfait et d'une vive inlel-
^nce , Brunck se laissa emporter dans son enthousiasme pour
s classiques jusqu'à faire des corrections arbitraires a ses
lieu rs favoris, pour réparer, disait-il, les négligences coupables
i lears copistes. Malgré celte témérité qui ôte tant de valeur
IV éditions publiées par lui , on estime Brunck pour sa haute
itiqueel pour les progrès immenses qu'il fît faire à la littéra-
ire grecque. On a de lui : Ânatecta veterum poetarum grœ-
»M«»i, Strasbourg, 1776, 3 vol. in-8**. Ce recueil renferme, ou-
e les épigrammes déjà connues et la partie inédite jusqu'alors
e VAnihoiogie : Ànacréon, Callimaque, Théocrite, Èion, Mos-
^^ • et plusieurs petits poëmes d'auteurs moins connus, puis
Electre et VOEdipe roi, de Sophocle, VÀndromague et l'O-
r»le d'Earipide.— Le Prométhée, les Perses , les Sept Chefs de-
tnt Thèb^s, d'Eschyle ; et la Médée d'Euripide, 1779.— L'F^
•*^, les Phéniciennes, tUippolyte et les Bacchantes, 1780.—
polionius de Rhodes, 1780. — Aristophane, en Srol.^Stras-
jwrg, 1783, avec une traduction latine. — 'flfttxYi woiyxjiç, sive
^omiei poetœ grœei, 1784, in-8**, qui contiennent les frag-
>^ts de Théogniêy de Solon, de Simonùie, et autres morceaux
• poésie didactique et de morale. -- Virgile, 1745-1789,
^". — Sppfcoc/e, 1786, 2 yoL in-4*>; 1788, 3 vol. in-S» ; 1786-
*. 4 voL in-8». — Térencê, 1797, in-4<». — Le Sophocle valut
«•anck une pensiou de 2,000 francs de Louis XVI, qu'il per-
( lors des discordes révolutionnaires.
rrundak(LlizP£reira), né à Porto dans le xvi* siècle,
fut l'ami de Gorte Real, honora sa patrie par sa valeur, et la
charma par ses vers. Gouverneur de Malaga, il repoussa vigou-
reusement en 1568 le roi d'Ackem, qui vint l'attaquer ; il com-
battit et fut fait prisonnier dans cette joiirnre d'Alcaçar-Rébir,
si funeste aux armes portugaises, et qui coûta la vie au roi Sé-
bastien (1578). Cette cataslropiic inspira à Brundan un poème
épique en dix-huit chants, sous le litre bizarre d'Elegiada. Des
longueurs et des épisodes ennuyeux y sont rachelcs par un
style sombre et triste qui va au cœur. Le récit de la bataille et
l'épisode de Léonor de Son sont remarquables par des beautés
frappantes. Il mourut vers la fm du xvi' siècle.
RRVNE, s. f. {hist. nat.), nom d'un deutroponie cl d'une es-
pèce de gade, poissons.
RRUXE (Guillaume-Marie-Aknë) , maréchal do France,
est un des exemples les plus frappants et les plus déplorables
des vicissitudes humaines. Né dans la classe moyenne, destiné
par sa famille à la sérieuse carrière du barreau, il débuta dans le
monde comme étudiant libertin, puis vécut de son industrie
comme ouvrier typographe, puis se fil journaliste avec des aris-
tocrates, les quitta pour faire l'émeute avec les hommes de sep-
tembre, s'élança à la léle des armées , devint général en chef,
ambassadeur, maréchal d'empire, puis finit par trouver la mort
au milieu d'une réaction royaliste. — Enfin si, grâce à ses ex-
ploits, il eut la gloire, jamais il n'obtint cette considération per-
sonnelle que donne un vrai caraclère. — Brune natjuit à Brives-
la-Ga il larde ( Corrèzc ) le 15 mai 1765; sa famille était honora-
ble. Après avoir fait d'assez bonnes éludes chez les doctrinaires,
il vint à Paris pour faire son droil ; mais entraîné par des pas-
sion.*i violentes et par le goût de la littérature, il quitta bientôt
Gujas pour noircir du papier. Le métier d'auteur ne lui donnant
pas de pain , son père justement mécontent ne voulait plus sub-
venir aux dépenses d'un fils indocile ; force fut au futur maré-
chal de France de passer à la casse de compositeur d'imprimerie.
En 1788, il publia un Voyage pittoresque et sentimental dans
plusieurs provinces méridionales de France, 1 vol. in-8". Cet
ouvrage, mêlé de prose et de vers, est dans le goût le plus frivole.
Cependant plus tard , Brune dans son âge mùr y attachait une
telle importance qu'il fit réimprimer en 1802 et 1806 celte œuvre
de sa jeunesse. En 1788 il avait achelé une petite imprimerie,
et fonda avec Jourgniac dcSainl-Môard et Gauthier, une feuille
périodique intitulée : Journal de la cour et de la ville. Mais il
ne fit j)as longtemps de l'opposition aristocratique. Sentant
que la force n'était pas de ce côté-là , il abandonna bientôt ses
collat)orateurs pour passer dans le camp des meneurs révolution-
naires. Lié intnnement avec Danton et Camille Desmoulins, il
s'attacha moins à la révolution qu'à ces hommes à grands carac-
tères, et jusqu'au 51 mai n'agit que d'après leurs inspirations;
car Brune, dont on a voulu faire d'une part un révolutionnaire
enthousiaste et forcené, d'autre part un républicain pur et inva-
riable, n'était rien moins que cela. Avec des passions fort exal-
tées et une certaine audace du moment quand il était sur la
scène , il n'avait aucune conviction , aucun principe ; ce n'était
pas un méchant homme , mais un de ces êtres sans caractère ,
qui se placent à la suite de ceux (^ui en sont doués , et oui sont
g rets à faire sous ce drapeau le bien comme le mal. Il lut avec
Canton un des fondateurs du club des cordeliers, et dans les
mouvements populaires dont ce redoutable tribun était l'âme, il
se faisait remarquer non moins par sa haute taille et sa figure
martiale que par l'ardent républicanisme qu'il savait affecter. De
ses presses sortaient chaque jour de virulents libelles contre la
Fayette et contre tous les hommes en évidence qui voulaient
faire obstacle au parti Dantoniste. Son imprimerie fut saisie, et
lui-même fut artété à la suite de la révolte du Champ-de-Mars
(juillet 1791 ) , où la Fayette fit dissiper par la force armée les
attroupements formés pour demander la déchéance de
Louis XYI. Rendu à la liberté par le crédit de Danton, il se dé-
voua plus que jamais à la révolution. Laissant là le métier de
typographe où il ne faisait pas ses affaires , il embrassa l'état
militaire, s'enrôla dans le deuxième bataillon des volontaires
nationaux de Seine-et-Oise, et fut élu le 18 octobre 1791 adju-
dant-major. L'année suivante , il fût nommé adjoint aux adju-
dants généraux , et pendant toute la campagne contre les Prus-
siens, fut continuellement sur les routes, chargé par le pou-
voir exécutif de diverses missions pour l'état-major de Dumou-
riez et des autres généraux. Ces missions , oui consistaient à
porter des dépêches ou des instructions confidentielles aux gé-
néraux, ont été converties en services éclatants par les panégy-
ristes de Brune ; mais il était plus souvent à Paris que devant
l'ennemi: au 10 août 1792, aux journées de septembre il s'y
trouvait , toujours prêt à exécuter les ordres de Danton dont il
c«»l le miUMc sodé. On a méroe aa»flé Braoe d*afcir clé rvo
doasomiftdeM*' 4e Utpballe. CcUe lerrible acCTwation, qmï
éa mie n*a jaoub élé prooTée, a pesé sar sa léie pendant loole
iarie^eicfctcn ripprianl le nocn de ortie princnse, aned^in-
ltoes skatres, coioprcaielUnt par lenn eicês b cainedes Bov-
boof« devaient ('asmsiîner lai oiéme en 1815. Les apologistef de
Brane ne le font arriver à Paris qœ le 5 septembre, an reloor
d'âne mifsiûn sur le Ibéâtre de la goerre, ce qui parait peu pro-
bable, uoisqoe dés le 7 Danton et les hommes qoi s'élaient em-
parés do pouToir exéoilif le nommèrent oomroi&saîre géoéral
pour diriger \e§ mouvements miKlaires, l'organisation des noir-
▼eaox batailloos, la confection ci TenToi des armes et des ma-
oit ions , enfin les transports militaires entre Paris , Chilons et
Reims. Brune, à peine chargé de cette mission , reçot dés le S5
septembre une autre destination ; il fut renTojé dans son prade
àréfat-maiordcrarméepl prit part, sous les ordres du gencnl
Langbntier, aux opérations de cette campagne, où Ton vit Tar-
mée francise toute renouvelpe aux prises avec les TietUes ban-
des prussiennes dans les plaines de la Champagne. Nommé ad-
jodant général surnuméraire avec le grade de colonel , pois
qoelque temps après adjudant général colonel en pied (li octo-
brc;, il fut employé â Tarmée de Belgique. Après le désastre de
Nerwinde qui dispersa dans la FUndre les soldats de trois
armées françaises, Brune fut cbar^ de rallier celle da Nord, et
s'acquitta de cette tâche a%ec activité. Bientôt le pouvoir exécu-
tif lui confia une autre mission qu'il ne remplit pas avec moins
de succès. U s'agissait de réduire les insur^ du Calvados, qoi
avaient passé i&s ordres du général Wimpfen sous ceux de
Puisave , ce conspirateur royaliste (|ui trahit toos les partis.
Déjà les tédéralistes, car c'est ainsi qu on les appelait, étaient à
Vemon et taisaient mine de marcher sur Paris. Brane, à la fois
chef d'état-major et commandant d'avant-garde , avait soos ses
ordres an ramas d'hommes qui s'intitulaient les Héroê de sep-
timbre ^ mais qui n'en étaient pas meilleurs soldats. Efeoreuse-
ment leur chef avait une caisse fort bien garnie, avec la mission
de négocier plutôt qoe de combattre. Arrivé devant Vemon,
il acheta la défectioa d'une partie des fédéralistes, et leor ras-
semblement se dispersa. Ce facile succès fit songer an instant â
celui qui l'avait obtenu pour le ministère de la guerre ; mais soit
qu'il trouvât de la part des puissances do jour quelque opposi-
tion pour arriver à ce but d'ambition, soit qu'il ne se prêtât point
aux avances qui lui furent faites, toujours est-il qu'il fot sim-
SleoMot nommé général de brigade. U se distingua à la bataille
e Landscote. Bientôt le comité de salut public le mil â la tète
de l'armée révolutionnaire charsée de retabUr U tranquillité
dans le département de la Gironde. Il était sous les ordres des
représentants Tallien et Isabeau; et, pour le bien conune poor le
mal qu'il put commettre dans cette mission, il suivit aveugKment
l'inopulsion de ces deux conventionnels. Lors de l'arreslatico
de Danton , les amis de ce puissant démagogue espérèrent un
moment que Brune se mettrait à la tète d'un rassemblement et
irait arracher son ami à ses bourreaux; niab il se tint pnidem-
inent à l'écart. Le danger passa ; il alla faire sa cour k Robes-
pierre » et se fit le complaisant flatteur de la famille Duplay an
sein de laquelle vivait le farouche dictateur. L'histoire ancienne
nous montre Philopémen fendant du bob chez la femme de
son hôte, qui à son humble costume l'avait pris pour un valet;
la chronique scandaleuse de la révolution nous fait voir le beau
général Brune épluchant des herbes pour complaire à M°^ Du*
play, eirellente ménagère qui, bien que son mari fût un menui-
sier fort à son aise , n'avait pas renoncé aux plus faimibles soins
de la cuisine. Grâce à cette conduite plus habile qoe digne,
celui qu'on avait surnommé l'am^ de Danton ne fut point in-
quiété sous la tyrannie cruelle de son assassin. La journée du
9 thermidor, ou triomphèrent les dantonistes, replaça Brune
dans la ligne des généraux qui pouvaient être employai. Il prit
le commandement de la dix-septième division militaire, et fut
au 13 vendémiaire mis par Barras à la tête d'une des divisions
sous les ordres du général Bonaparte. Placé au bas de la rue Vi-
vienne, il foudroya avec deux obusiers les sectionnaires qui
étaient au passage Fe;irdeau. Cette mitraillade, en le mettant un
instant sous la direction de Bonaparte , établit entre ces deax
généraux une liaison qui par la suite ne fut pas inutile à la for-
tune militaire de Brune. Charge de seconder le dépoté Frénm,
envoyé dans les départements du Midi pour ampêcher la réac-
tion, il sut prévenir l'effusion du sang à Nice, k Biarseille et
dans cette même ville d' Avignon où vingt ans plus tard le sien
devait être si lâchement répandu ! Après la formation du diree-
foire. Brune resta à Paris comme général de l'année de l'intè-
neur , et au lO septembre 1796 on le vit au camp de Grenelle
contettre tvw énergie les Baboovîstes. Aprèa cette affaire, ^ (
)
ne fit goêre plos d'haaaear ao firedoire et i sci xlkm.
qu'aux anarriiistrt fainc«^ ln»e ne resta pM loBtten^
ns. Barras , aoa aélé pr«i4eclev. In fit sentir que jiisnii)g,i
n'avait gapé ses grades q«e par ks sertioa aseï m«m
if officier aéiat Mijoro» de cM d'an pwti dam U gocml
vile, ci qoe sH voolait devenir qoelque chose , il lufa^,
reiemple de Bonaparte, aller jostifier son avanceuftlai^
sur le diamp de balaflle.—Brone partit donc pour r«itttj^
lie, et obtint le coounaadcflieBt d'une bricade dans la diimi
Maaséna. Brone, qui œ manqoait point de cooran inilitiR,i
disliogoa dans toot le coorsde cette canipsgiie,etBooi(«rtr,fi
voyait en loi on protégé très-intime de Barras, Deman^ii
de Câre de la gloire ao noovcao veno dans tous ses n|f<ta
directoire. A la bataille de Eivoli, il se distingua par qb br^
fi& d'armes. A la létedo soixaplc-ngniniiéme de grttaârn \
repoQsn, tooma et écrasa les Aolricbiens,aafillagedeâ«.
Micbel, en avant de Vérone ; sept balles, si I'cq ea crail Iri^
port, frappent ses habits; aucnne ne le blesse. Après cH!f|^
riaue journée, Bonaparte le retint plusieurs joan ai qoo
cénéral (malgré les redamalioiis de Masséoa) pour ooajmn
lui sor les prochaines opérations. A Fdtre, à Bellooe^àii
p»flt& de la Carintbie, sur les sommets des Alpes Nonqtti
division de Maiséna livra pi u5ieorscooib8tsaDV|iidBBnK<«
la phis grande part Après les ratifications do lrailédeUi*!&
Manéoa envoyé à Pans, laissa Brune commaïKlfrliénÉii
sa place. Xommé général de division sor le champ de biuir,l
reçut le t7 août w& lettres du directoire qui lui cnéniMls
grade, et rempb^ dans le commandement de bdcninrdh
vision de l'armée Aogereao qoi était de reloor oFruoe: Il
établit son cpartier général à Bresda et i VfraK,9i,f«
qo'en aient dit ses détracteors oo sespanégynslcs^iarsto»
tra ni plos ni moins avide de pillage qoe les aotns pex
du reste, il montra toujours assex de modératioe etdedntai
comme administrateur d'un pavs conquis. ApHs b pnè
Campo-Fomôo , il rentrait en France avee sa diiisiin M
à l'année dite d'Angleterre , lorsqu'il reçot eo diemo mk
pèche do directoire , qui le nommait ambassMleor oui^
nalre de la république à Naples. Il s'agissait de lairenpâ^
le roi sor les moti& de ses armenienis qui panèsâat b «>
d'une coalition générale poor opérer la contre-rmlilBS
Italie, d'aotant plos qo'ils coînddlaîent avec rasassisit^^
ralDopbotâ Borne. Brune, à peine arrivé â Paris, reçilv»
tre destination. Depuis longtemps le directoire coaàdcn'k
Stnase comme une position militaire qo'il fallait oonpri*
assurer ses conquêtes en Allemagne et en Italie; oo ttaU r»
leurs au moment d'accomplir l'expédilioo d'Egypte, Hp*^
objet Ton avait besoin des sommes étHMines qtie la rrpiti
de Berne avait accumulées dans son trésor deipois le lflf|
Charles le Téméraire. Brune fut cbobi poor opererib^
conquête et cette spoliation. — Déjà la propagande rt^i»
naire, soutenue par ime armée française aux ordres di p^
Ifenard , avait transformé en république rnéboesAu^^f^
de Vaud depuis longtemps sujet du canton de Bei«j<>
lait que Berne et les autres cantons subissent des cb»"^
semblables. — Brune, nommé commandant en chef ^J»*^
dirigées contre la Suisse , possédait l'audace et l'?^"^^J||]^
res pour mener heureusement à fin cette s'>Ç«|i^*f'"2
où un peuple qiii se croyait libre prétendit ioitpoiffa^'|'||^
à une nation qui dès longtemps avait conquis la sieweJJ
vait-en Suisse au moment où Fambassadear fraDçatf»*|!
après avoir pr ses intrigues mb tout en fco dam ^^.m
Berne, venait de demander que le sénat cessétsesfonc^^
remplacé par un gouvernement provisoire élu par je p**^
circonstance pour donner à ses troupes le teinp d^^
ligne; il consentit à ne point avancer avant y'"?J0ii
sénat recul cette espèce d'armistice «>™i*^**'^^
n'était qu'un moyen d'assorer l'invasion. A ^^"''vlj
psofitèrent de ce délai non pour se créer des Baoyro»*^
mais pour chercher à se renverser féclproqoene^t^l^^
les scJdats bernois rassemblés depuis un mois aoxcsvp ^
rat et de Guminen ne demandaient qu'à combsl^J^I' v
d'Eriach qui commandait la division de Itert^^JJ^^
ninion de ses soldats, se rendit au conseil soutert»* p<^^
les forées nationales étaient supérieures •" "J^^^jL^*
étaient déployées par la France, et obtint TordreOF r^ p
' les Français. Ses dispositions étaient P^*?^ •
poosser
attaquer le i" mars 1797, dans lesjositioiWW,^'r
Bieone et d'Y verdun : mais k peine d*£rlacb él«H *■"
BftUHB.
(605)
BEUIIE^
i( , qu'an oflScier du général Brune s'y prësenUityinDOO-
ipt que son général at ait reçu de Paris des pleins pouvoirs
lur irtiler. il demandait en conséquence, que des conférences
■0ent ouvertes à Payerne. Ce même sénat qui venait de voter
i guerre par acclamation, y consentit sans difficulté; Tordre
B rattaque fut suspendu , et une députalion fut envovée au
iôénl Brune. ^ Pendant ce temps , grâce à Tabsence
es députés , la minorité du sénat , composée de gens vendus
I directoire, devint la majorité ; une régence provisoire fut
icrétée ainsi ()ue la reconnaissance des droits de Thomme , et
K nouvelle députalion fut envoyée au général en chef. Gepen-
ntla première députation revint indignée de son uUimalum,
D n'était rien moins que Tadoption pure et simple d*une con»-
Uition envoyée de Paris toute faite et tout imprimée en fran-
cs et en allemand par le directoire.— Enfin le dénoùment
Nffocbait; Brune , oui venait d'être rejoint par le général
CDawembourg avec des renforts, réitéra impérieusement ses
DDMndes à la nouvelle députation improvisée par Tintri^e, et
li aooorda pour tout délai une prolongation d'armistice de
vote heures; mais douze heures après, il fit attaquer Soleure et
ribourg, qui se rendirent moitié par trahison moitié par capi-
ilation. 1^ Suisses , dans cette guerre de quelques jours , se
lootrèrent dignes de leurs ancêtres. Us tirent des prodiges de
ileur au combat meurtrier de Fraubrunnen , puis a Guminen
l à la Singine. Plus de 6,000 se firent tuer ; a mais ce qu'il y
it de plus déplorable quand on parcourut les champs de ba-
élle, ce fut d'y compter des centaines de femmes et des milliers
K (aux dont ces braves paysans s'étaient armés. Les Suisses
litèrent les Français comme leurs ancêtres avaient traité les
iitrichiens; mais que pouvaient-ils faire contre la cavalerie et
uiillerie française? Ils se jetèrent en fanatiques sur les ca-
ons; ils ne cédèrent qu'au nombre et à la tactique (Mémoires
ê Napoléon), x> On sait qu'après le combat de Morat, les Fran-
lis détruisirent le célèbre ossuaire, monument de l'orgueil hel-
iiâqae, et dispersèrent les ossements blanchis de leurs ancê-
», qui depuis plus de trois siècles ( 1476 ) étaient donnés en
pactacle aux voyageurs européens. On peut rappeler aussi
•'après l'entrée des Français à Berne, Brune envoya pour le
taseum d'histoire naturelle, les ours que de temps immémo-
ii on anrdait dans les fanés de cette ville. Le but de Texpédi-
OB de Brune était atteint; il put envoyer au directoire le la-
laux trésor de Berne. Il mit tant de bâte dans cette opéra-
oOy que, sans se donner le temps d'en relever les comptes, il fut
ins le cas d'écrire au directoire : a Vous verrez par l'état dont
ivoos ai envoyé copie, que les sommes trouvées dans le trésor,-
)ér€fU à peu prêt avec les registres. » Mallet Dnpan, qui était
Itrs sor les lieux , mais dont le témoignage est fort suspect de
vtialîté. Ta accusé de s'être approprie plus de 300,000 francs
i.cspèces, des médailles d'or, des carrosses, etc. Les hommes
I l'époque que nous avons consultés sur ce point reconnais-
•t que si le général ne s'oublia point dans celle circonstance,
n'en fît ni plus ni moins que tous les généraux d'alors, entre
■très que Masséna et même Bonaparte en Italie. Cependant,
ttl en accomplissant les instructions du directoire pour la pro-
Mlgation de la nouvelle constitution helvétique , Brune jouait
I Suisse le même r6le dont le vainqueur d' Aréole s'était em-
uré dans la Péninsule : comme lui , il voulait paraître à la fois
Sistateur et conquérant. Affectant de respecter la constitution
Aéricure des Etats démocratiques , il dépossédait du poufoir
râliBcratie des autres cantons, et ne mettait pas moins de soin
prévenir les désordres de l'anarchie en interdisant les clubs.
K res.te , il montrait le plus grand respect pour les propriétés
rivéeSy et ne négligeait aucune occasion d'allier la oioderation
la force. Cest ainsi qu'il renvoya libres trois bataillons zuri-
Kiis faits prisonniers par ses troupes. Aussi, durant le court se-
■r qu'il nt mi Helvétie, obtint-il l'affection des peuples; et l'on
nit : « Si l'armée du général Brune a conquisJ'Helvétie, le gé-
iral Brune a conquis la Suisse. » Mais sa mission fut bientôt
rannée. « Ce général , est-il dit dans les Mémoiree de Nofo-
s^, fut alors injustement accusé d'avoir abusé de ses pouvoirs :
kistoire lui rendra justice, d JBn effet , tout ce qu'il y eut d'ex-
ssif dans ses actes en Helvétie appartient au directoire dont
élaîti'instrument, et l'on doit lui faire honneur à lui des for-
es conciliantes qu'il sut prendre. C'est avec la même tmpar-
riité que pour en terminer sur cette époque de la carrière mi-
ûre et politique de Arune , nous vouons au ridicule cette
urase des directeurs qui, à l'occasion de cette expédition, di-
tent officiellement qu'elle avait aiêoehé de nouveaux rayone
^ fMre em nom (rançaie. Phu mesuré dans ses expressions, le
inûlre des relations extérieures Talleyrand, écrivait à Brune:
Teot ce qui sait apprécier ici les hommes trowe que vous
avez atteint la perfection de conduite en Suisse, et pense que les
{>lus belles destinées vous sont réservées. » En effet le plus bril-
ant avenir s'ouvrait devant lui ; il n'avait çiuitté la Suisse que
pour réunir sous son commandement l'Italie, la Corse, l'Ile de
Malte et les lies Ioniennes. C'était un poste difficile. Les tron-
pe&de Romeen insurrection, les Français insultés à Vienne, la
Ligurieet le Piémont en proie à des troubles, à des assassinats,
à des supplices, et prêts à se livrer la guerre ; les Grisons qui
penchaient vers l'Autriche; une armée ^ançaisebien inférieure
aux besoins de la guerre ; des milices nationales qui se rassem-
blaient en Toscane , et des troupes réglées que le roi de Naples
ne cessait de lever : tels étaient les obstacles et les dangers de ce
vaste commandement. — Brune battît les insurgés à Pérugia,
à Cilla dd Castello et à Fercalino , sauva Parme d'une insur-
rection , défendit les frontières avec fermeté , agit dans l'inté-
rieur avec|une vivacité qui déconcerta les ennemis, étouffa les ré-
volteset exécuta rapidement les embarquements pour l'Egypte.
Voilà pour le but patent de la mission de Brune. Ses instruc-
tions secrètes consistaient à préparer la dissolution de la monar-
chie sarde : il ne fut pas moins habile à les remplir. Encoura-
geant sous main ceux des Piémonlais qui sympathisaient avec
la révolution française, il força le roi de Saroaigne à les amnis-
tier lorsque leurs tentatives de révolte eurent été déjouées;
enfin il amena le monarque, par la crainte que lui inspiraient
à la fois des sujets révoltés , puis les républi(^ucs cisalpine et
ligurienne, à implorer la protection de la republiçiue fran-
Skise. L'ambassadeur Ginguené promit celle protection ; mais
rune, consulté, dit qu'il ne pouvait militairement accéder à la
convention, à moins que le roi ne lui remit comme dépôt de ga-
rantie la citadelle de Turin. C'était la clef du pays, et Brune,
maître de ce poste décisif le 3 juillet 1798, intima aux gouverne-
ments cisalpin et ligurien l'ordre de cesser sur-le-champ la
guerre contre le Piémont. Toutefois un corps ligurien avait eu
le temps de s'emparer d'Alexandrie. Brune dans une proclama-
lion ordonna également aux Piémonlais et aux Liguriens d'é-
vacuer cette place , qui toutefois ne lui fut pas remise. Brune
demanda encore la liberté des insurgés détenus et l'approvision*
nement de la citadelle de Turin ; chaque jour décelait de sa part
de nouvelles exisences : vainement Charles-Emmanuel hésitait,
temporisait ; on lui ^irrachait chaque jour de nouvelles conces-
sions. Il fut ordonné à Brune par le directoire d'aller appuyer
une nouvelle révolution plus complète que la précédente dans
les autorités de la république cisalpine, et dont le ministre fran-
çais Troufé dirigeait le plan. Brune, çiue l'on voulut d'abord
brouiller avec cet ambassadeur alors si ardemment révolution-
naire, se réconcilia bientôt avec lui, et dans un banquet solen-
nel tous deux, selon l'usage de l'époque, se donnèrent le baiser
fraternel. Ce fut chez l'ambassadeur que le général assista à la
séance tenue par les représentants cisalpins pour leur faire
émettre leur vœu sur la nouvelle constitution. Il chercha en*
suite à modifier cette première opération de concert avec le
nouvel ambassadeur Fouché, par des changements au gré des
patriotes ; mais le directoire blâma sa conduite , et tout rentra
dans l'ordre précédemment établi. Cependant quelques chances
nouvelles arrachèrent à la France les fruits de celle campagne
plutôt politique que militaire. Une coalition nouvelle se for-
mait ; Aboukir venait de voir la perte de notre flotte ; ralliance
de l'Autricfae et de la Bussie se consommait. L'Italie enhardie
se révolta sur plusieurs points; à Milan, l'insurrection fut vio-
lente, et Brune fut oblige de quitter celle ville. Il passa alors en
Hollande, où il prit le commandement de l'armée gallo-balave.
Les Hollandais, qui avaient accepté une constitution à l'instar de
cellede la république française, étaient alors menacés par une ar-
mée anfflo-russe,sous les ordres d'un fils du roi d'Angleterre, le
duc d' xorck. Alors commença celte campagne ouverte le 22 août
1799, et terminée le 28 octobre, qui, marquée par les victoires
de Bergen^ de Castricum, d'Alkmaer, plaça Brune au nombre
des premiers généraux de l'époque. -^ Noos nous abste-
nons ki de tous tiétails militaires , ils sont assez connus.
On les trouve dans toutes les biographies et surtout dans les
Mémoirti kittoriques sor cette campagne , rédigés par un
oflfieier de l'état-major, et publiés à Paris en 1801. La bataille
de Bergen fut la première où les Français battirent les Busses
(19 septensbre) , dont le général en chef, Hermann , fut fait pri-
sonnier et le commandant en second, JerepsofT, fut tué. Dans les
Mémoiree de Ncfpoléon en rend à cet égard pleine justice an
génàral Brune.' a II profita, disent les rédacteurs, de l'élan na-
tional pour organiser des forces importantes. Non-seulement
il arrêta 1^ progrès de l'ennemi , mais il le battit en deux ba-
tailles rangées, à Castricum et à Alkmaer Brune fut à juste
titre procUoié le sauveur de la répubKqne batave , les Bomains
BHUMB.
(604)
BftVNE.
lui eussent décerné les honneurs du triomphe. En sauvant la
Hollande, il sauva la France de l'invasion ; la journée d*Alkmaer
avait été décisive pour Tcxpéditiou anglo-russe. » L'humiliante
capitulation imposée au duc d'Yorck aurait fait autant d'honneur
au général français que ses brillantes opérations militaires, si
Ton n'avait eu à lui reprocher de n'avoir pas exigé la restitution
du Texcl. L'éloge de Brune était alors dans toutes les bouches;
le nom du Helder fut donné à une rue de Paris, et Bonaparte ,
devenu premier consul, lui décerna une armure complète , avec
l'épéedu commandement et du çouvernementde la Hollande. Ce-
pendant la journée du 18 brumaire avait changé le gouvernement
en France. On a dit aue Brune, qui était encore à la tête de son
arniée, vit avec peine l'élcvalion de son ancien collègue. Toujours
est-il qu'à la nouvelle de cet événement , il en instruisit aussitôt
ses troupes par une proclamation, et écrivit aux conseils qu'elles
s'étaient empressées de prêter le nouveau serment. Appelé au
conseil d'Etat au mois de janvier , il fut envoyé dans la Vendée
en qualité dégénérai en chef, et prépara la soumission et la paci-
fication de celte malheureuse contrée. On a prétendu que ce ne
fut qu'un prétexte pour l'éloigner; car le sauveur de la Hol-
lande, qui conservait d'intimes relations avec Barras, affectait
encore , dit-on , les principes démagogiques. Ceux qui ont connu
le caractère souple de Brune savent au contraire que le premier
consul n'avait pas de courtisan plus assidu ; et ce mélange
d'astuce et de modération dont Brune avait fait preuve tant
dans le Calvados qu'en Suisse, qu'en Italie, explique et justifie
suffisamment le choix que fit de lui le gouvernement consulaire
(K)ur commander dans la Vendée et dans les déparlements voi-
sins. La constitution avait été suspendue dans ces contrées, et
Brune v arriva avec des pouvoirs inimités. Il établit son quartier
général à Nantes , et dans gne réponse qu'il fit à la garde natio-
nale de celte ville, et qui fut imprimée et affichée, il rendit hom-
mage à cette cité qui avait su , sansprnison, résister à une ar-
mée de 80,000 Vendéens. Il termmait son allocution par ces
mots : « Nantes restera en état de siège, mais ne sera pas hor$
de la conuùution. » Dans cette même entrevue, tout en causant
avec les officiers de la garde nationale, il leur parla longtemps
de la nécessité de faire des sacrifices d'argent, ajoutant à ce
sujet :
La foi qui iragil point est-ce une foi sÎDcèrc .'
Et peu de jours après , toutes les caisses publiques avaient été
vidées par ses ordres. Remplacé par Bernadotte à l'armée de
rOuest, où d'ailleurs il laissa des souvenirs de modération et
d|humanité, il commanda pendant trois mois l'armée de réserve
dite des Grisons, et passa ae ce poste, où il f^ut relevé par Mac-
donald, à l'année d Jtalie,où il remplaçait Masséna qui ne pou-
vait s'entendre avec le gouvernement de la république cisalpine.
-^ A la suite de la victoire de Marengo, un armistice avait été
si^né à Alexandrie entre les Français et les Autrichiens le 16
jum 1800. Le 7 septembre suivant , Brune annonça la reprise
des hostilités, et porta son quartier général à Crémone; mais la
suspension d'armes de Hohcnlinden du 20 septembre s'étant
étendue en Italie , Brune signa de son côté le 29 l'armistice
de Castiglione. Le 10 octobre, au terme de ce nouvel armistice.
Brune, dont les forces principales étaient concentrées sur la
rive gauche du Pô, fit occuper par les généraux Dupont, Clé-
ment elMonnicr la Toscane insurgée contre les Français. Dès le
20 octobre ce beau pays fut entièrement soumis, bans cette
expédition, de grandes dilapidations furent commises et donnè-
rent lieu à de vives réclamations. Cependant, selon le plan de
campagne du premier consul^ l'armée de Brune, forte de 90,000
hommes, de>ait passer le Mincio et TAdige, se porter sur les
Alpes Noriques, et seconder ainsi les opérations de Moreau qui ,
à la lèle de l'armée d'Allemagne , devait marcher sur Vienne.
Enfin l'armée des Grisons, sous les ordres de Macdonald , avait
pour destination de donner la main à l'une et l'autre armée, et
elle eut pour résullat de paralyser pendant les mois de novembre
et décembre les efforts de 40,000 ennemis, tant de l'armée d'Al-
lemagne (juc de l'armée d'Italie. £a victoire de Hohenlinden
a^ant ciUièrement décidé les affaires d'Allemagne, l'armée des
Grisons recul Tordre d'opérer en Italie, de descendre dans la
Valteline, et de se |>orter au cœur du Tyrol en débouchant à
Botzen. Macdonald, mécontent de voir Brune avec qui il était
mal, à la tête d'une aussi belle armée aue celle d'Italie, exécuta
lentement cette opération qui demandait surtout de la célérité.
Ce ne fut que le 6 décembre que l'armée des Grisons passa enfin
le Splugcn cl arriva à Chiavenna. Au lieu de se diriger parle
haut Engadin sur Botzen, cette armée vint se mettre en deuxième
liffne , derrière la gauche de l'armée d'Italie. Elle ne fit ^
effet et ne participa en rien au succès de la campagne; el^^
pénétra que le 9 janvier à Botzen , c'est-i-dire qaatorv u
après les combats qui avaient été livrés sur le Mincio pirir
luée de Brune , et six jours après le passage de TAdige fisu
par elle. I^rs de la reprise des hostilités le 22 novembre, ha\
avait de son côté montré de l'hésitation; attendaol sa druorf-j
sous les ordres du général Dupont était en Toscane, il ^tmc,
sur la défensive après avoir passé le Pô à Sacca le 24. Le çt»;
Bellcgarde, qui commandait l'armée autrichienne foriedr';)»*
hommes, occupait sur les bords du Mincio cinqpoiDU iotian
retranchés. Brune, puissamment secondé par uupoal,$'(i^
de toutes les positions sur la rive droite , excepté de Gono f *
la télé de pont de Borghelto (21 décembre). Les Autiidiii r
replièrent sur la rive gauche, et Brune porta sonqturtirrf»
rai sur Mozembano. Il fallait le jour jeter des ponts surir b-
cio , le franchir et poursuivre l'ennemi ; mais il ne se dn^ a
[>assage que le 24 décembre, et prit les plus n'auîaiset è^»-
lions. Les Francis effectuèrent néanmoins le passagv, pvi
l'habileté que déploya le général Dupont, et à uneitu^ •
cavalerie faite à propos par Sucbet et Davoost. Cest lo i^
de Pozzolo qu'eut lieu l'action la plus vive: là selivrauoanb-
des plus sanglants entre 20 à 25,000 Français contre loi ï,m
Autrichiens ; car le reste des deux armées demeon ipnft^
inaclif. a Pozzolo, est-il dit dans les Mémoires de S^m
pris et repris alternativement par les Autrichieos rt nr h
Français , resta enfin au pouvoir de ces derniers. MaijJtMrn
coûta' bien cher; ils y perdirent l'élite de trois étHÙ», a
éprouvèrent au moins autant de mal que l'ennenilatnfMrf
des Français fut mal employée , et le sang de ces brweu «m»
qu'à réparer les fautes du général en chef, et relteqiivi
causées l'ambition inconsidérée de ses lieutenants gésénu 1/
général en chef, dont le quartier général était à dew Iw»*
champ de bataille, laissa se battre toute sop aile droite, ^i
savait avoir passé sur la rive gauche, sans faire aucooedwf*-
lion pour la secourir.... Suchet et Davoust ne vinrent lascw»
de Dupont que de leur propre mouvement, ne orenant c<p
que des événements. s> Ce fut le 23 que Brune, de sipef^ffî
passa le fleuve à Mozembano. Dans cette iournée il ne dq*
pas Salionzo et Valligro , c'est-à-dire qu'il fit Irois millet*
laissant le temps au eénéral autrichien d'opérer sa rctmjf L*
temps au §^énéral
jours suivants, l'armée occupa Castelnuovo et Legnaprt.E*"
f)assa î'Adiffe que le premier janvier , c'est-à|^iresix joonr
e passage au Mincio : « Un général habile l'cùl passe le )«*
main ,.» dit encore Napoléon dans ses Mémoires, jugel»;**
des dispositions de Brune. Le lendemain il enlra dans >«*
Le 6 janvier les Autrichiens furent chassés des hauleut50fl>
diero; les Français entrèrent à Vicence, puisa Roveredo.!/'^
ils passèrent la Brenta. Le 9 ils opérèrent leurjoncUoni'» *
mée des Grisons. L'armée autrichienne était en plane rrt»-
et un armistice fut signé à Trévise le 16 janvier eiitrt 1"*
et le général autrichien Bellegarde. Cependant les ordres »P
positifs du premier consul portaient de n'en accorder ancwf
lorsque l'armée française serait sur l'Isonzo, aûn decoop^'
mée autrichienne de Venise; ce qui l'eût obligée de Uis^
forte garnison dans cette ville dont les habitants n*^"'JJ
bien disposés pour les Autrichiens. Le premier cuo»'
insisté surtout pour ne rien conclure avant qu'on eût b F
de Mantoue. En ne tenant aucun compte de ces "'^^^^llî,
renonçant de lui-même à demander Mantoue, Browp'J»'^
vue la seulequeslion poliliquedesa missio;i. Il secontAJU"^^
nir les places de Peschiera, Sermione, les châteaux de ;jf
de Porlo-Legnano, les villes et citadelles de Ferrareeld J^^
etc. Au mécontentement que le premier consul ^^JJ^'Jr •
de toutes les fautes militaires commises dans celle f*"*!^!
joignit celui de voir ses ordres transgressés, les ^^^'^g^
congrès de Lunéville compromises et sa p<»>l>o"..^".*r^i
laine. Il fit sur-le-champ connaître à Brune qu'il "**r^^
convention de Trévise , lui enjoig^nant d'annoncer oje ^
lilés allaient recommencer, à momsau'on ne "^"'^J^JTi^
premier consul fit faire la même déclaration au <»»*^^
bentzel
signa
lieu le 17 février. A celle condiUon rarmisucc »"'"or^^
conclusion de tous ces événements de la part dt» j^^rjg..
Mémoires de Napoléon est que a cette campagne d i»»^ ,^
la mesure de la capacité de Brune, et le p"*'*'*'"*^?"^*^!
ploya plus dans aes commandements '"*P^[^î"IjLn
qui avait montré la plus brillante bravoure et f^^^T^ qt
sion à la tête d'une brigade, ne paraissait V*^fr^^
mander en chef, d Avant de quitter le coiimitlwenw ,
BftVlIB.
( 605)
BftVNBAV.
tipolt la liberté des Gaalpins détenus en Aalricbe poor opi-
lîoos poHUques. A son retoar en France , il fut nommé président
le la section de la guerre au conseil d*Etat, et en cette Qualité
ut quelque part à des travaux d'organisation et de législation.
Ters la fin de novembre 1802, il présenta à Tacceptation du
orps l^islatif le traité de pjklx avec la cour de Naples. Courtisan
Nijours fortsoupley il était rentré en grâce auprès du premier
ODSul. Cependant sa ville natale donnait son nom à un quai
rné d*arbres sur la Corrèze; le jury d'instruction de Turin lui
éoernait un buste en marbre, exécuté par le sculpteur ConoUi;
I ville de Vérone faisait frapper une médaille en son honneur,
l celle deBrescia lui envoyait un sabre d*or. Nommé en 1803
mbassadeur près la Porte ottomane, il exerça pendant deux
os cette mission avec assez peu de succès. On avait laissé auprès
elui Tanden chargé d'affaires Rufïin, pour l'aider de son expé-
eooe et de ses conseils ; Brune devint jaloux de ce diplomate;
voulut l'évincer, mais ne pouvant y parvenir, il crut se venger
1 méprisant ses avis et en passant par-dessus toutes les conve-
loces avec le divan. Les graves Turcs furent scandalisés de ses
iconséquences et de ses bouderies; ils ne furent point effravés
e ses menaces. Le parti anglais ne manqua pas de profiler aes
dicules que se donnait l'ambassadeur de Bonaparte devenu
upereur. On insista sur ses antécédents révolutionnaires, sur
i renommée de pillard ; aussi fut-ce en vain qu'il demanda
>ur son nouveau souverain les titres de oadischab et d'auto-
a(e que le protocole de la sublime Porte aonnait a l'empereur
t Russie, et qui depuis furent accordés sans peine à Napoléon.
m d'autres rapports Brune se ût quelque honneur dans cette
abassadepar leiastede sa représentation ; il fonda les premières
lalions de la France avec la Perse, Ûl connaître à Constanli-
^pleles beaux produits des manufactures françaises, recueillit
communiqua des notions géographiques et politiques pleines
intérêt. Rappelé en Franceau commencement de 1805, il passa
ar Vknne, ou il fut accueilli avec honneur par la cour impériale.
, arriva â Paris au mois de février 1805. 11 avait été nommé
larécbal d*empirc le 19 mai 1804, et grand officier de la Légion
honneur le l*"^ février suivant. A son retour, il reçut des mains
B l'empereur le bâton de maréchal et le grand cordon dans la
ance sénatoriale du 1^*^ février 1806. Brune fut ensuite envoyé
Boulogne pour y commander l'armée des côtes destinée à
)érer une descente en Angleterre. Il présida à la construction
i quelgues forts , à l'essai des fusées à la Congrève , à trois
Mnbaraements et à plusieurs opérations secondaires. Remplacé
rarmée de Boulogne par le général Gouvion Saint-Cyr , il se
odit à Hambourg en 1807 comme gouverneur des villes banséa-
lues^ pub réunit bientôt à ce tilre le commandement du corps
) réserve de la grande armée, à la place du maréchal Mortier,
n armistice venait d'être conclu à Schaltkow près d'Aiiklam ,
itre les Français et les Suédois. Brune demanda que le délai
^ dix jours fixé pour la dénonciation de l'armistice fût
Klé à un mob ; le monarque s'y refusa. Alors eui lieu cette
itrevue dans lac^uelle le monarque suédois entreprit
ébranler la fidélité du maréchal , qui aux théories politiques
iSuédob répondit avec autant d'esprit que de convenance;
ib Napoléon n'en ressentit pas moins un vif mécontentement,
brs commença la disgrâce de Brune, et il est vrai de dire que
Bs d'autres rapports celui-ci ne donnait que trop de prétextes
Qtre lui. A Hambourg, il avait scandaleusement secondé les
prédations et concussions de Bourrien ne. Les villes hanséati-
es furent dbtraites de son gouvernement presqueau moment
le maréchal venait de lorcer l'ennen)! à Martensha^en.
pendant Strabund, capitale de la Poméranie suédoise, lui est
rée par capitulation (7 août 1807J. Il en est bientôt de même
ur l'Ile de Dœnelholm. Rugen allait également capituler,quand
le convention signée par Brune et le général en chef suédob
Toll livre aux Français cette lie et toutes les Iles adjacentes,
oubli des titres de l'empereur , mentionnés dans la signature
ilement et non dans le texte de cette convention, puis les mots
îrw%ée françaiie , au lieu de l'armée de $a maje$té impériale
royale, fréquemment employés dans le traité, mirent le com-
i i la disgrâce du général Brune. Bertbier, par ordre de Napo^
o, lui écrivit une lettre de rappel où il disait : a Rien de si
indaleux ne s'est vu depuis Pharatnond.ï) Depuis cette époque
une demeura constamment dans la disgrâce de l'empereur,
pendant par un reste d'égards on L'envoya en 1807 présider le
fégeélectoral de l'Escaut. Ses plaintes ne furent pas ignorées,
il put craindre un instant, en 1811, que quelque ordre d'en
11» en le forçant de restituer ses déprédations, ne le privât
^ portioode sa fortune. Rendu prudent par la crainte, il ne
rligta aucune occasion de courtiser l'empereur pour rentrer
grâce; mais tout fut inutile, et il se trouvait à Paris sans
nr.
emploi en 1814 , lors des événements qui ramenèrent les étran-
gers dans les plaines de la Champagne. Par un oubli de toute
dignité militaire, le farouche et grossier Blûcher mit dans l'état
de dévastation le plus complet la belle terre de Saint-Just que
possédait le maréchal Brune près de Méry-sur-Seine. C'était
une assez triste représaille de la noble conduite que celui-ci avait
tenue en Poméranie. A Stettin, la princesse Elisabeth de Prusse
avait été traitée par lui avec les plus grands égards; à Pazewalk,
la maison du vieux général prussien jkalkreuth avait été préser-
vée comme un temple. Au retour de Louis XVIII, il envoya son
adhésion aux actes du sénat qui rappelait ce monarque, et reçut
la croix de Saint-Loub. — Pendant les cent jours il fut placé
par Napoléon à l'armée d'observation du Yar. Il maintint la
tranquillité à Marseille en désarmant la garde nationale et en
mettant la ville en état de siège; du reste il mit de la modération
dans sa conduite. Ce ne fut qu'après son départ de cette ville
que les troubles y éclatèrent (35 juin),etque des massacres furent
commis. Instruit du retour du roi , il accourut à Toulon et y
E révint l'opposition des soldats en faisant arborer le drapeau
lanc; pub, vers la fin de juillet, après avoir fait ses soumis-
sions au gouvernement royal , il remit le commandement de
Marseille et de la huitième division militaire au marquis de
Rivière, qui lui délivra un passe-port pour retournera Paris. Une
sorte de pressentiment avait déterminé le maréchal à s'embar-
quer à Toulon pour gagner un port de Bretagne : déjà ses efiets
étaient transportés à bord ; mais une fausse honte , la crainte de
donner un témoignage de faiblesse , finit par le Caire changer
de résolution. Il prit sa route à travers la Provence. On sait quel
funeste sort l'attendait à Avignon. Il y fut assassiné dans une
auberge «par un ramas d'assassins se disant rovalbtes. On aime
à nommer MM. le maire de la ville , Puy , et le préfet de Vau-
cluse, de Saint-Chamans, qui exposèrent leurs jours pour sau-
ver le maréchal. On pourrait dire le nom de quelques jeunes
hommes de bonne famille qui, parcourant les groupes « furent
les instigateurs du crime. Croirait-on qu'à la suite de cette scène
d'horreur, il fut redise ull procès-verbal constatant que Brune
s'était tué lui-même? Croirait-on qu'à la suite de cette scène
d'horreur des femmes qui toutes n appartenaient pas à la der-
nière classe du peuple dansèrent la farandole sur la place encore
teinte du sang au maréchal , et qu'un homme au milieu de ces
mégères improvisa en patob des couplets qu'il fit imprimer, et
dans lesquels on disait :
Qu'un ange subtil
Avait placé dans Je fusil
L'excellente prune
Qui tua le maréchal Brune.
Croirait-on enfin qu'on écrivit sur le pont du Rhône cette îns-
cription*si déshonorante pour la ville d'Avignon, et que le préfet
n'eut pas la force de faire supprimer : C'est ici le cimetière
DU MARÉCHAL BRUNE, 2 AOUT M. DCCC. XV? — Son COrpS,
précipité dans le Bhône, fut poussé sur la grève entre Tarascon
et Arles; et tel était l'effroi que les assassins d'Avij^non avaient
répandu dans la contrée que personne n'osa recouvrir d'un peu de
terre le cadavre, qui resta pendant plusieurs jours en proie aux
animaux carnassiers. Il fut enlevé pendant la nuit par aes mains
pieuses, et déposé pendant quelques heures dans de la chaux vive ;
puis, lorsque les chairs eurent été consumées, un ami dévoué du
maréchal recueillit ses ossements avec un soin pieux et revint à
Paris les rendre à sa famille. Ce ne fut qu'en 1819 qu'il fut
permis à la maréchale Brune d'adresser une requête au roi pour
demander justice du meurtre de son mari. L autorisation fut
enfin donnée. La cour royale de Riom se trouva saisie de l'aflaire;
la cause fut plaidée par M. Dupin , aujourd'hui procureur gé-
néral à la cour de cassation ; et la cour rendit le 26 février I82i
un arrêt qui condamnait à la peine capitale le nommé Guindon
dit Roquefort, portefaix (contumace), déclaré convaincu d^avoîr
tiré le coup d'arme à feu qui avait donné la mort au maréchal.
La cour, au surplus, gâtait cet acte de Justice en ordonnant, par
une clause dérisoire que la maréchale Brune, qui n'avait réclamé
ni dommagei'inléréU civils ni dépens, fût tenue d'avancer les
frab et dépens de la procédure , sauf son recours contre le con-
damné. M™' Brune est morte en 1829 dans sa terre de Saint-
Just, laissant la réputation d'une âme très-charilable; elle a
été réunie à son époux dans un même tombeau.
Ch. du Rozoïm.
BftUNBAU (Antoine), afocat au pariement de Paris dans
le XVII' siècle, publia en 1678 son Traité des criées , ouvrage
estimé qui fut réimprimé en 170i, in-4<>. Il fit imprimer en
64
BftVirEHAITT. ( 506 )
1705 des observations et maximes sur les matières criminelles,
in-4''. Il est encore autour d*un supplément contenant en abrégé
institution des vingt et une universités de France, Paris, 1686,
in-12. Ce qu*il y a de singulier, c*esl que Bruneau n*a fait aucun
ouvrage précédent dont celui-ei soit le Suppiémenl. On y trouve
quelques détails sur la vie des docteurs les plus connus dans le
aroit civil et canonique , des remarques historiques et des re-
cherches curieuses, mais disposées sans ordre. L'auteur se pro-
posait de donner une seconae édition de son Supplément^ cor-
rigée et augmentée de moitié; le manuscrit de cette seconde
écntion était dans la bibliothèque de Tabbé Goujet. ^ Un autre
Beuneau est auteur d'un Etal présent des affairée d' AUema-
gne, imprimé à Paris et à Cologne en 1675, in-12. Ce qui re-
garde les affaires de TEmpire est imparfaitement traité dans ce
Tolume, mais on estime la relation qu*on y trouve de la campa-
gne de Turrnne en Allemagne en 1674. L'ouvrage est ano-
nyme. — Bruneau (François) a composé une Vie de saint
Phalier, patron de Chabry en Berri, Paris, 1645, in-8®. — En-
fin, un autre Bruneau , avorat, est cité par Ménage, dans ses
Remarques sur la vie de P, Àyrault^ comme auteur d'un ou-
rrage manuscrit, qui a pour tilre : Hisloria rerum Andegaven"
iium,
BRUNEAlTX (Jean-Edouard). né au Havre le 27 décembre
1773, Gt des études assez brillantes au collège de cette ville et
les termina à quinze ans. Il avait déjà composé quelques essais
littéraires lorsqu'il se dcicrmina à suivre la carrière du com-
merce, sans renoncer toutefois au culte des muses. Mais il pa-
rait qu'il n'a publié aucun ouvrage de son vivant. Il mourut à
Condé, département du Nord, en 18!9, à l'âge de quarante-six
ans. On a de lui : 1° Arioviste^ roi des Celtes, tragédie en cinq
actes, envers, Paris, 1823, in-8®. Dans l'averlîssement qui pré-
cède celte pièce , on trouve une courte notice sur l'auteur que
l'on fait naître en 1774 ; 2® Pyrameet Thisbé, tragédie en trois
actes, ibidem, 1823, in-8o; 5" Ulysse y tragédie en trois actes,
ibidem, 1823, in-8**. Ces trois ouvrages posthumes n'ont jamais
été représentés; ils auraient eu besoin de nombreuses corrections
rur être risqjiés au théâtre. L'auteur s'y est livré quelquefois
des écarts d'imagination qu'on excuserait aujourcThui ; mais
on y trouve aussi des morceaux pleins de vigueur, et d'autres qui
ne sont pas dénués de grâce. Bru iieaux, qui a laissé à d'autres
le soin de retoucher ses tragédies , s'est chargé d'un pareil tra-
vail pour celui de Bandoux, intitulé le Crime de famour, joué
sur le théâtre de Valenciennes. Sa famille possède encore plu-
sieurs de ses ouvrages inédits : quatre tragédies, trois coméaies,
des fables et des poésies fugitives.
BRI NE ET blanche, S. f. [hist, nat.), espèce de poisson de
l'Amérique septentrionale.
BRUNEHAVT était fille d'Athanagilde, roi des Wisigolhs.
Elle derint femme de Sigebert, roi d'Austrasie, l'un des fils de
Clotairel". Fortunat, évëque de Poitiers, a célébré, dans un
poème, l'union de Brunehaut et de Sigebert, et ses vers sont
parvenus jusqu'à nous. Chilpéric, roi de Neuslrie, voulut alors
suivre l'exemple de son frère et s'allier à la puissante famillcqui
commandait en Espagne, et il épousa Galswinthe, la plus jeune
des filles d'Athanagilde. Mais bientùl il eut regret d avoir con-
tracté ce mariage, et, à Tinstiffation de Frédégonde qu'il aimait,
il fit périr la iiUe du roi des \\isigolhs. Brunehaut se sentit dès
lors animée d'une haine violente contre l'assassin de sa sœur,
et elle eitsagea Sigebert, son époux, à poursuivre par les armes
le roi de Neustrie. D'ailleurs, celui-ci, pendant l'absence de Si-
gebert, qui repoussait les barbares au delà du Rhin , avait en-
vahi une portion de l'AusIrasie. La guerre entre les deux frères
commença, et ce fut en vain que le saint cvéque de Paris, Ger-
main, J^ -^.-ui:_ I o:__i.__. . . .V
nehaut. .
Déjà Brunehaut se préparaît
commença, ei ce lui en vain que le sami cveque ae fans, Uer-
main, essaya de rétablir la paix. Sigebert, accompagné de Bru-
nehaut, poursuivit Chilpéric et l'assiégea dans la ville de Tour-
nai où il s'était réfugié. Déjà Brunehaut se préparait à tirer de
ses deux ennemis, Cliilpéric et Frédégonde, une éclatante ven-
geance, lorsque des assassins, envoyés par la reine de Neustrie ,
vinrent tuer Sigol>ert au milieu de son camp. L'armée austra-
sienne se dissipa aussitôt, et Brunehaut tomba au pouvoir de
Chilpéric. Elle était prisonnière à Rouen, lorsqu'elle séduisit
Mérovce, l'un des fils du roi de Neustrie. Elle l'épousa, et,quel-
Sue temps après ce mariage, qui avait été favorisé par levéque de
iouen, Prétextai, elle parvint à se sauver et à gagner l'Austrasie
où gouvernait son fils Childeberl. Repoussée aabord par les sei-
gneurs auslrasiens, elle reprit bieiitùt son autorité et exerça un
Çnind ascendant sur le jeune roi. Cependant elle eut plus d'une
lois encore à se défondre contre les end)ùches secrètes deFrédé-
fonde, qui avait fait tuer Prétextât et son second mari Mérovée.
In 587, Brunehaut, qui gouvernait pour son fils, conclut avec
Contran le traité d'Andelot, qui fixe les limites de l'Austrasie
mvML,
et de la Bourgogne, et qui renferme les preniièni ln(vsé%
redite des fiels. Quand Childebert II rnoomt, eUeroiiMniia
autorité et son influence sous le règne de ses petitv^bY^
et Théodebert. Elle résidait en Austrasie auprès de 1Vo!u«
lorsque les grands la chassèrent et la forcèrent de le tffm
dans la Bourgogne , qui était le royaume de Thierry. EllrX
vint alors à allumer la guerre entre les devx frèro. Ao cn^i
cernent de la lutte, les succès furent partagés; mtiifoiii
Bourguignons obtinrent l'avantage. Thierry ayant rrw »
armée considérable, iNittit son frère prèsdetoel et de Toi»
bientôt le fit mettre à mort avec ses eiflints {M), Miin •.
l'Austrasie, Thierry se préparait à attaquer Clotiin, em
mourut à Metz (615) presque subitement. Enronaitfpr-.
événement inattendu , et appelé par les grands qui nwm
de voir Brunehaut ressaisir encore une fois le poafoirdgm.:
minorité des fils de Thierry, Ck>taire prit les annef;tnl«.
guignons et les Austrasiens , sous les ordres de VirovW
maire de Bourgogne, et de Pépin, chef d'une poiisnitfbi*
austrasienne, marchèrent à sa rencontre jusque sur bbvÀi
l'Aisne. Quand Brunehaut fit donner le sigual du cooIé,!»
troupes, que les grands avaient séduites, tournèmtlrd» •
la vieille reine, âsée de plus de quatre-vingts ans^tnAia:
mains du fils de Frédégonde. Celui-ci lui reprorin b w0 •
dix rois ou fils de rois, et, après l'avoir livrée pendaettiwp
aux outrages de ses soldats, il la fit lier pr lesdieren î kfm
d'un cheval indompté. Les lambeaux de son corpifimttnr
et les cendres jetées au vent (614). Ainsi moumtttlif nw^t
lèbre , qui a été jugée diversement par les bistainv. St «^
, . -igee
moire a été livrée a I opprobre par quelques cfuaoiyin;«fc
il faut remarquer que ceux qui ont poursuivi BnMèHiiw
tant de haine lui étaient postérieurs au moini tfwiw*.V
contemporains, au contraire, dans leurs écrits, b ttékn
souvent de louanges. Parmi eux, nous devons roroptnF**^
Grégoire de Tours et le pape saint Grégoire. Au mtf,<pte
chose de grand s'attacha au nom de BrunehaotdiwV*»
tions populaires. Dans la Flandre, la Picardie et la B«w^
on lui attribua pendant longtemps les cbausséfsellrtf^
édifices dont on contemplait les imposants vestige».
BRUNEL (Jean) j littérateur, naquit à Arles en nis.fc-
études chez les j('suilcs, et alla de bonne heure s'étabHr» If-
où il donna des leçons de grammaire et devint l'on dwf»^
borieux rédacteurs du Journal de la langue français, ntr'
par Domergue (F. ce nom). Brunel , qui rimait amb«"'
trop de facnilé , a fait un grand nombre de vers qui oei'-
sércs dans différents recueils nériodiques, mais aoi «'*'
guère d'autre mérite que celui de la correction OBoelicr-»
tance. Il resta constanimenl étranger aux déhatsdeUp*'-
comme aux rêves de l'ambition, et mourut dans sa pir''
tivele^ janvier 4818. Les ouvrages suivants, que Bnind'^'
pour ses élèves, sont en usage dans différentes êfol«.''''
de mythologie , orné de morceauT de poésie ingénitni,*T*
blés, décents et analogues â chaque article , Lyon,!**' *
troisième édition revue et retouchée A. M. D.O. ;t t ^"^
1823, in-12; 2° le Phèdre français, ou Choix 4î fa*V' ^
çai&es pour la jeunesse , in-18 , réimprimé pl05ietir5 v^> '
Parnasse latin moderne y ou Choix des meilleur* w^rm-'
poêles latins qui se sont le plus distingués drpwsUrtfn^^
des lettres, avec la traduction française et des notfs» ^
leurs, Lyon, 1808, 2 vol. in-12. Brunel cite, |«rinil«r^^
qui l'ont aidé dans ce travail, Heynal, ex-bibliolh<^ '^^
ville de Lyon. Fourcroy , alors directeur de l'inslnictn ^
que, accepta la dédicace de cet ouvrage , dont ri«t«f * -^
sait de publier une nouvelle édition peu de tewi»!^*
mort.
BRtNEL( ) était maire de BéziersJorsauVo^**;'
i79t il fut nommé député suppléant à l'assemWf*' «**
L'année suivante, il devint membre de la con\enUoc,«ï* •
le procès de Louis XVI le vote de détention pervic" ^
bannissement, si celte dernière mesure était jugée <^'' '
Ayant été envoyé A L)on après le 3! mai, il y fui J >* .
talion par les autorités insurgées ; mais on lui rendn «•
lilicrté. Cliabot le dénonça peu de temps aprè*»^.,.
correspondu avec les [édéralisUs de Bordeaux, «t le wf ^
d'accusation. Le 9 thermidor lui rendit la !j?**''j[^ rî. .
nouveau en mission dans le Midi, il ^'3*^* *'^"*?",''îpîî-
terroristes de cette ville s'insurgèrent en faveur (k rtv
de Marseille. Au lieu de leur opposer une vigoureux ^'
(1) Ad majorem Dei gloriam. Celle devise «■»,
des jésoiles.
BftUNBLLBflCHI» ( 60T
3r9qu*ils Toalurent enlever les armes de Varsenal , il eut la fai-
il«»e de signer un arrêté pour mettre en liberté leurs partisans
lui étaient détenus. Il s*en punit en se brûlant la cervelle, lin
ecret de la convention accorda des secours i sa femme et à ses
nfants.
BarNBLLBy s. f. {bolan.), genre de plante à fleur monopé-
de, lat^ée ; la lèvre supérieure est faite en forme de casque ;
inférieure est divisée en trois parties : la partie moyenne est
roisée eu cuilleron ; il sort du calice un pistil qui est attaché
omme «m dou à la partie postérieure de la fleur, et qui est
Dvironné de quatre embryons. Ces embryons devien nen t ensuite
es semences arrondies et revêtues d'une capsule qui a servi de
alice à la fleur. Ajoutez aux caracièresde ce genre, que les fleurs
Htnent un éni fort garni, et que les étamines n'ont pas la figure
Ton os hyoïoe, comme celles de Tormin , de la toute-bonne et
é la sauge. Cette i^nte est d'usage, et contient beaucoup
rbmie et un peu de sel essentiel. Elle est vulnéraire, détersive,
onsolidaDte; on s'en sert en décoction dans les ulcères de
KNimoo , contre les hémorragies , les maux de gor^e ; elle
«tre dans les gargarismes. On l'emploie aussi exlerieure-
ueiit.
BRrNBiXBSGHi ( PHILIPPE) , architecte et sculpteur. Pour
ipprécier ce grand artiste , il ù^ut considérer son œuvre et son
rauence au iniiieu*de son siècle; les arts, qui se tiennent comme
mlamain et qui d'ordinaire périssent et renaissent ensemble,
dftjfent en Italie des ruines de la barbarie. Gmabué, le Giolto
nient en quelque sorte recréé la {teinture, et la Toscane, qui
it la patrie de Brunelleschi, semblait, sous lesMé<licis, ces nou-
anix Périclès, une seconde Athènes. Les Toscans faisaient tout
naître par leur seul génie avant que le peu de science qui était
istè èi Goostantinople refluât en Italie avec la langue grecque
ir les conquêtes des Ottomans. Brunelleschi naquit à Florence
n 1577. Son père était notaire, son aïeul avait cté médecin, et
)
BBUNBLI.BflCBI.
i jeune Fii^o, que Ton destinait à l'une de ces deux profes-
ions t reçut d*abord une éducation appropriée à l'une et à
Paulre; mais son sénie le portait exclusivement à la pratique
des arts et aux études scientifiques. Dans lesessaisdesa première
ieunesse, sa main habile accomplissait en se jouant les eflets de
la mécanique et de la perspective dont les règles étaient à peine
ooonues. Il modelait des figures , exécutait des machines ; mais
toutes ses études avaient un but .unique : Tarcbitecture. Il ne
dessiaaK que peur exprimer ses compositions d'édifices; il ne
Mlptait que- pour les orner, et c'était à l'élévation des maté-
riaox qu'il appliquait ses machines. Il apprit la géométrie de
Paul del Pozzo Toscanelli. Il dessina les vues perspectives des
princi|)aux monuments de Florence, et enseigna au Massaccio
CBtarKde la perspective jusqu'alors inconnu. Enfin, doué de
toutes les connaissances qui peuvent faire un artiste du premier
ordre, il lisait avec un enthousiasme intelligent la Bible et le
Diole-, et ce fut par ces lectures qu'il développa le génie que la
aatarc lut avait donné eu compensation de sa défectuosité corpo*
rdie. — Quelque contrarié qu'il fût de voir son fils abandonner
b graves et honorables professions de sa famille , le -père de
Brunelleschi ne voulait point faire violence à une vocation si
foQoncée ; il pla^ son nls chez un orfèvre de la ville dePistoie.
arl<le rorfcvrerie, quelesOdiot et le&Auguste ont élevé si haut
^ France, était alors à Florence l'apprentissage de la sculpture,
00 plutôt c'était la sculpture en petit. Le jeune Brunelleschi s'y
adonna avec succès, et 1 on cite avec éloge des statuettes d'argent
Qu'il exécuta pour diverses églises. Alors se forma entre lui et
Donatello (F.) une liaison qui devait durer toute leur vie. Quoi-
que très-jeune encore, Doqatello était déjà fort liabile; mais il
iTail beaucoup à faire pour devenir le premier sculpteur de son
siècle. Il venait de terminer un grand crucifix en' bois : « Ce
n'est point la figure d'un Dieu, lui dit Brunelleschi avec la
franchise de l'amitié, mais celle d'un paysan que tu as mise
«ïr la croix, o — « S'il était aussi aisé de faire que de juger,
mon Christ te paraîtrait divin, repartit Donatello un peu piqué.D
BruDcllcschi ne dit rien , retourna chez lui , demeura enfermé
liaos son atelier pendant plusieurs mois /puis 'au bout de ce
jttnps engage Donatello à venir le visiter. Celui-ci reste stupéfait
1 la vue d'un Christ de même dimension que le sien, mais d'une
plus belle exécution. Il s'avoue vaincu, et les deux amis se ré-
(X)ncilièrent. Tous deux avec sept autres artistes concoururent
pour l'exécution des portes de bronze du baptistère de l'église de
Saint-Jean à Florence. Reconnaissant la su|)ériorité de Ghiberti,
Ion des concurrents, ils dirigèrent le choix du public et celui
^ magistrats sur son modèle. Brunelleschi, iugé digne de le se-
fonder , refusa de partager les travaux et l'honneur de l'entre-
prise. A Ghiberti seul appartient donc la gloire de ces portes
^ Michel-Ange, dans son admiration, proclamait aignes
d'être les portes du Paradis. Entraîné par la passion de l'art,
Brunelleschi vendit son patrimoine, et accompagné de Dont»
tello, alla visiter les ruines de Rome antiq^ue. 11 fit une étude
approfondie des monuments , et les ressuscita en quelque sorte
dans une suite de dessins précieux. Il est reconnu qu'il a le pre-
mier distingué les trois ordres d'architecture : le dorique, l'ioni-
que et le corinthien. L'ap()lication avec laquelle il se livra à ces
études , qui seules pourraient suffire à sa gloire , lui causa une
maladie qui l'obligea de revenir dans sa [>atrie. L'églisede Sainie»
Marie del Fiore à Florence était restée inachevée depuis la mort
d'Arnolphe di Lapo, qui n'avait pu même commencer à la cou-
vrir ; personne n'avait osé secharger de cette tâche. Brunelleschi
en conçut le projet ; mais, comme tous les hommes de génie, il
eut à soutenir une lutte redoutable contre la routine et les idé^
toutes faites de la médiocrité. Devant un congrès d'architectes et
d'ingénieurs tenu en 1407 en présence du sénat, pour achever
ce bel édifice, il présenta de son projet un dessin qui surpassait
en hardiesse et en nouveauté tout ce que les autres architectes de
l'Italie avaient tenté pour le même sujet. Ceux-ci, blessés de se
voir vaincus pr un rival qu'ils avaient dédaigné jusqu'alors
(car il ne s'était pas encore fait connaître comme architecte), s*at^
tachèrent à le décréditer, et représentèrent au sénat que son en-
treprise téméraire était impossible, parce qu'efiectivement die
était au-dessus de leur capacité. Son projet ne fut pas adopté, et
d'autres artistes furent chargés du travail. Après y avoir épuisé
leurs moyens sans aucun résultat, ils finirent par renoncer. On
rappela Brunelleschi, et il fut admis à présenter de nouveau ses
plans. Il le fit en i419dcvantun nouveau congrès d'architectes et
d'ingénieurs les plus célèbres, non-seulement de l'Italie, maisde
toute l'Europe.Cette nouvelle réunion tenue en présencedu sénat,
car à Florence les arts étaient alors un des soins les plus impor-*
tants des magistrats , fut à ce qu'il paraît assez tumultueuse : les
uns pour que la voùle fût plus légère proposaient de la construire
en pierre ponce, d'autres voulaient pour l'appuyer d'énormes arcs-
boutants, ou bien un immense pilier central ; enfin il y eneutquî
allèrent Jusqu'à vouloir remplir l'église d'une montagne de terre
qui servirait de forme et d'échafaudage à la coupole ; et pour que
rien ne manquât à la bizarrerie de cette pensée, on devait dissé-
miner dans ce monceau de terre une quantité de pièces de mon-
naie, pour que l'appât du gain portât le peuple à déblayer
promptement l'intérieur de 1 édifice lorsqu'il serait achevé. —
Brunelleschi, pour exécuter le dôme, déclara qu'il n'avait besoin
ni de cette montagne, ni de pilier , ni d'arcs-bou tants , ni même
d'armature en charpente , et que sa voûte se soutiendrait sans
appui, par son propre poids et par la seule adhésion de ses par^
ties. On crut qu il extravaguait; on lui imposa silence : il insista;
on le chassa de l'assemblée. Toutefois, aucun des projets ne ré-
E[>ndant aux vœux des magistrats, et le ton d'assurance dont
runelleschi avait parlé les ayant frappés, on le rappela pour
connaître à fond son plan et ses moyens d'exécution ; il refusa
de les faire voir, et se contenta de présenter à l'assemblée un
œuf, en proposant de le faire tenir del)ont. Aucun n'avant pu
réussir il en cassa l'une des extrémités et le fit tenir sur fa table.
Chacun de s'écrier qu'il en aurait fait autant : ff II fallait donc
vous en aviser, o répliqua Brunelleschi. On a rapporté la même
anecdote de Christophe Colomb, ce qui a fait aire avec raison
que la plupart des bons mots sont des redites. Quoi qu'il en soit,
la plaisanterie de Brunelleschi eut d'heureuses suites; la con-
fiance en ses talents fit place aux préventions contraires , et
d'une commune voix il fut chargé de l'entreprise ; seulement
on exigea de lui un essai de sa manière d'opérer : Brunelles-
chi éleva deux petites chapelles suivant son nouveau système.
L'envie réduite an silence trouva moyen de lui faire donner un
adjoint dans la personne de Ghiberti , qui oubliant le procédé
généreux de Brunelleschi lors do concours pour les portes du
baptistère, accepta cette mission. Ce dernier s'en vengea arec
esprit. Pour mettre au grand jour ri|;noranoe de son collègue
comme architecte, il feignit une indisposition, et le laissa
d'abord diriger toute l'entreprise. Ghiberti laissé A lui-même
prit le parti de se retirer. Devenu maître absolu de son œuvre,
Brunelleschi suivit tous les travaux avec un lèle infîitigable,
s'occupant des moindres détails d'exécution, inspectant lui-
même le dioix desmatériaux, la taille et la coupe des pierres, etc.
Ayant remarqué que plus ses travaux s'élevaient, plus on per-
dait de temps, il imagina d'établir de petits cabarets sur la
voûte de l'église, et par ce moyen il empêcha les ouvriers de
quitter leur ouvrage avant la fin de la journée. Enfin il finit par
élever celte coupofe de cent trente pieds de diamètre et de trdb
cent trente pieds d'élévation du sol jusau*à la croix. U ne lui
donna pas la forme sphérigue du Panthéon ; mais, sans doute
pour se conformer au styleoe l'édifice commencé un siècle avant
BftUinET.
( 508 )
BBONIT.
loi, il préféra la forme angolaire et il fit sa coapole à huit pans,
ainsi que la voûte da tàmboar. Par le jadicieux emploi qo'il fil
de l'arc en tiers-point, il prouva toute retendue de sa science
comme constructeur, et par le caractère simple et majestueux
du monument il devint le réformateur de rarchitecture, le ré-
générateur du bon goût, et préparait la voie aux Âlberti, aux Bra-
mante, aux Baltbaxar Perruzo, aux Vignolle, aux Palladio.
Quelques années après le même Alberti, son compatriote, devait
professer les lois du style nouveau dans son TraUé d'architee-'
fur» (Florence, 1435); le génie de Brunelleschi les avait déjà
devinées. Les plans et les élévations de la coupole de Sainte-Mane
nelleschi avait eu de peine à se produire , autant son talent
eut de vogue dès que la coupole de Sainte-Marie l'eut placé à la
tète des architectes de son temps. Sa réputation se répandit
bientôt par toute l'Italie et lui attira des offres avantageuses de
tous les princes. Le duc de Milan lui demanda le tracé d'une
citadelle pour cette capitale et le marquis de Mantoue des digues
pour le Pô. La forteresse de Vocopisano , celle de Pesaro et les
deux citadelles de Pise sont encore dues à Brunelleschi. Ces
divers travaux lui assignent un rang distingué parmi les inffé-
nieurs militaires. Mais son temps et ses talents étaient plus
spécialement consacrés à sa patrie et à son généreux protecteur
et concitoyen Gôme de Médicis. Parmi les autres monuments
que lui dut Florence, on distingue les églises de Saint-Laurent
et du Saintr-Esjprit, dont l'architecture se ressent encore un peu
du gothique. On cite encore de lui la chapelle de la famille des
Pazzi dans l'église de Sanla-Croce, où, par un procédé nouveau,
il substitua aux arcs une architecture en plate-bande passant
horizontalement d'une colonne à l'autre ; le palais Pitti qu'il
n'éleva que jusqu'à l'entablement du premier étage, etc. GOme
de Médicis avait pour son artiste la plus haute admiration , et le
pape Eugène IV lui ayant demandé un architecte, G^me ne crut
pouvoir taire nen déplus agréable au saint-père que de lui en-
voyer Brunelleschi. La lettre de recommandation contenait les
mots suivants : ce J'envoie à votre sainteté un homme dont les
talents sont capables de faire mouvoir le monde. » Brunelleschi
était petit, très-laid et très-modestement vêtu; le pape ayant lu
la lettre, lui dit un peu dédaigneusement : C'est aonc vous qui
pourriez faire mouvoir le monde?.... — Out, très-iainl-père ,
dit Brunelleschi, avec un levier et un point d'appui (l). Assez
médiocre plaisanterie renouvelée d'Archimèdel car il faudrait
non-seulement un point d'appui , mais un levier dont le bras
fût assez lon^, et les matériaux assez solides pour résister à l'ef-
fort, conditions inexécutables. Ce grand architecte n'était pas
moins distingué par les qualités du cœur que par celles de l'es-
prit. Il était doué d'une rare lK>nté, jugeait sans passion du
mérite des autres, et oubliait souvent ses propres intérêts pour
ceux de ses amis. Sa patrie, qu'il avait ornée, le récompensa en
le nommant en 1423 membre degHSianori; et dans cette magis-
trature il montra de la sagesse et de 1 habileté. Il mourut à Flo-
rence en 1444 à l'âge de soixante-sept ans. Il fut enterré avec
aolennitédans l'église de Sainte-Marh del Fiore. Michel-Ange
a fait de lui un bel éloge en disant qu'il était diflSciîe d'imiter
Brunelleschi et impossible de le surpasser.
Ch. oc Rozoir.
BRUNELLI (JÉRÔME), jésuite, né à Sienne en 1550, en-
seigna au collège Romain les langues grecque et hébraïque, et
y traduisit en latin trois homélies de saint Chrysostome. On les
trouve dans le tome Ti de l'édition d'Anvers, 1614. On lui doit
aussi une édition grecque des Hymnee de Synésius. Rome,
1609. Il mourut le 22 février 1615.
BRUNELLi (Gabriel) , sculpteur, élève de l'Algarde, éuit
de Bologne, et florissait au XYW siècle. Il était fort laborieux,
et on voit à BoIcM^ne seulement, quarante-quatre statues ou
autres ouvrages die marbre de sa main. On en voit aussi à Na*
Ces , à Ravenne, à Padoue et dans d'autres villes de la Lom-
irdie ; ils consistent en statues , tombeaux . bas-reliefs , bains
et fontaines publiques , avec des figures gigantesques , genre
dans lequel il réussissait singulièrement.
BRUHBLLIBR (botan.), S. m. genre de plantes du Pérou ou
de l'Amérique septentrionale.
BRVNET, ETTE, S. f, {gromm.)^ diminutif de brun. Un beau
brunet. Une petite brunette. Une jolie brunette,
BRUMBT (Hugues) , troubadour né à Rodei , mort en 1225.
On le destinait à l'état ecclésiastique , mais il entra par goût
(1) Die obi cwiriftam, ooelum terramqoe movebo.
dans une antre carrière, où il eut tour à tour poar ^
son seigneur le comte de Rodez , le comte de Toulouse , k ,
phin d'Auvergne et le rm d'Aragon. Ses pièces roaknl m
sujets souvent traités parles poètes provençaux. Dus tes
sons il se plaint de la rigueur des dames ; dam so
pofimes il déclame contre la dépravation des inœon. D ^
qu'il eut en effet à se plaindre des dames et destnodi;
la belle Galiana , bourgeoise d'Aurillac, étant année ds r
de Rodez , lui sacrifia Brunet qui l'adorait. Congédié pa _
il se retira de désespoir dans un monastère de cbartreUf m
passa le reste de ses jours.
BRUNET (Jean-Louis) , savant canoniste, né à Aria
1688, d'une famille originaire de Salon, fut reçu sfocttiip
lement de Paris en 1717 , ;et mourut sur la in d'irril r
a comme meurent la plupart des savants , dit Donaddel
lane, sans fortune et sans récompense, ma» joaisnalf
considération qui rejaillit sur leur nom. a Noos lai dnr
10 le Parfait Notaire apctioli^ue, Paris, 1728,1730,1
2 vol. in-40 , dont la meilleure édition est celle de LTOi,i; ,
avec les notes de Durand de Maillane, in-4«, 2 vol.; TBim
du droit canonique et du gouvernement de tEfliu, h^^
1720, 1750, sous la rubrique de Londres, sans dile.iid
-12. Cet ouvrage, où l'on trouve des oinnionstnphaéi^
m
était destiné à pressentir le goût du public sur les htHklak
droit canonique de France ^ auxquelles l'antev Imabl
depub longtemps , mais qui n'ont pas vu le joor ; VTnkà
ehampart , joint aux décisions de Drapier sur b dtas;
4'» une nouveue édition du Traité de fabue, de Féml^arrigit,
augmentée , enrichie de savantes notes , dans kqiÀ i a ii0r
la Défense de la juridiction eeelésiaetique de Bukh^^
Lyon , 1736, in-fol. , 2 vol.; 5» une nouvelle édilioiàilVali
des droits et des libertés de t Eglise gaUieans,hn,\Và,
in-fol. , 4 vol. , avec d'excellentes notes et une dissemàd»
rieuse de l'auteur , en forme de lettres , sur la ooafifeMeè
Vincennes en 1529. Le grand vice de cet ouvn^yOooKri
dit l'abbé Fleury, est qu^on veut y établir le droit par tel*
au lieil de juger les faits par le droit : mais ledélaatdett
édition est que Brunet a négligé d'y mettre l'ordre didictç
dans la distribution des pièces , et d'y insérer cdki qpf h
événements postérieurs aux premières éditions de cet oeiof
auraient pu lui fournir. Prévôt , savant avocat an piffea*
de Paris , mort en 1763, y a fait des observations qoi son*-
posées en manuscrit à fa bibliothèque des avocats; 6**
nouvelle édition des Maximes du droit canonique de frm
de Louis Dubois , corrigées et augmentées.
BRCNET (Piebre-Nicolas) , né à Paris en !7R, wrt'
4 novembre 1771, est auteur des ouvrages suivante : l'Inj
que conquise , poème héroïoue en quatre chants, 1756, •-»
2« Abrégé chronologique des f/rands fiefs de la ewm»'*
France, 1759, in-8" , ouvrage inexact , qu'il fit en ws^
son père ; 3« plusieurs comédies, savoir : pour le W»-
Français , les Noms changés , ou rindifférent ewWf/, «»
actes, Paris, 1758, in-8« : pour la Comédie italienne,/»'»
Devins, en trois actes; la Rentrée des Théâtres» en mi*
pour rOpéra, Uippomêne et Atalante, en un «cte^J^**
Daphné, en un acte; Théagène et Chariclée, en anqi»
pour le théâtre de la Foire, la Fausse Turque, non iropj»^
Il fut chargé par les directeurs de l'Opéra de ni«<Fj|_
changements aux opéras de Seanderberg et d'i/p*f» ^ '^
thuse. Il a fait aussi l'entrée du Rival favorable, qti(»f^
aux fêtes d'£u(ff^. .•••,-
BRCICET (Claude), médecin et philosophe qui vÎTiitiPf
à la fin du xvii« et au commencement du xvîii* siècle , «»
on ignore le lieu et l'époque de la naissance et de U^
a composé des ouvrages sur la médecine et la "»*y!'*î^
sont développées des idées neuves, grandes et hardies ^
du progrès de la médecine, 1709.— If Progrèsdehm^
contenant un recueil de tout ce qui s'observe d'uMs êjsr^
tique, avec un jugement de tous les ouvrages q^i™^J^^
l7 théorie de cette science, Paris, 1695-1709. -p^^lffl
sur la structure des organes des deux uxes dutim « r
nération, 1696. — Une thèse : À diversis alime%tu;^
ingeniis diversa , 1717. — Une thèse : Ergo a ^^.%
dularum situ secretiones, Paris, 1757, in-4». - IT<î^»»
nouvelle métaphysique , 1 704 .
BRUNET (FEAWçois.Fix)REirriN) , assisUnt gén^ <2ek
laristes , né à Vite! en Lorraine vers le fn»'»*» ."4 *^"i^
Tour à tour membre de la congrégation de la Mission, pf»^^
de philosophie au séminaire de Toul , go«ï«^?'-£il,r
Chàlons-sur-Marne, puis assistant général , Brunet ecav^r
BftVNFUUr.
(608)
BmUNf.
«nécodoDS rét oliiUoDiuiires en se réfogiaDt à Rome , d*où il re-
int à Paris en 1804 iors do rélablissement.des missions. Il y mon-
ot le 15 septembre 1806. Il est Faotear de : Parallèle dei reli^
ions, Paris, 1792, 5 (ornes en 5 vol. in-4<*. — EUmenla theologiœ
4 omnium êckolarum ealholiearum usum , ordine novo ap-
§tm, Rome, 1804, in-4*», 5 vol. — Traité dei devoin des péni-
mis ei det confesseur s , Metz, 1788. — Du zèle de la foi daiis
M femmes, et des heureux effets qu'il peut produire dans VE--
Use, in-13. — Lettre sur ta manière d'étudier la théologie.
nnvsET (Jean-Baptiste), général français, né à Valensol
D Daapbinèy commanda en 1793 Tavanl-^rde de l'armée du
énéral Anselme dans le comté de Nice, pnt en 1795 , le com-
landement en chef de Farmée d'Italie , fut repoussé par les
■iéniontaiSy les 13 et 17 Juillet, aux attac^ues des camps retran-
bés des Fourches et de âaorgio ; et accuse , peu de temps après»
'ifoircu des intelligences avec les principaux auteurs de la red-
ition de Toulon , il Tut arrêté dans son camp , transféré à l'Ab-
lye , et condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, le
novembre 1795. — Son fils, général de brigade , commanda
avant-garde de l'armée du général Rochambeau, dans l'expé-
ition de Saint-Domingue, en 1801. Ce fut lui qui arrêta pri-
Minier le général noir Toussaint-Louverture. Il mourut de ma-
idie dans cette Ile, en 1803, après s'être dbtingué dans plu-
ieors combats. Il avait remplacé le général Watnn dans la par-
ie du sud et de l'ouest.
BRCHETTB, 8. f. (coifim.), sorte d'étoffe délicate et fine, de
Doleur presque ncûre, dont les gens riches s'habillaient au-
refois.
BRCHETTE {belles-lettres). On donnait ce nom en poésie à
De espèce de chanson d'un genre galant , parfois tenore, par-
lis enjoué. Le tour devait en être naturel et simple. Le poète
y adressait ordinairement à unejeune fille du nom de Brunette,
i cette qualification est demeurée celle de la chanson elle-
aéme. On en conserve qui sont des chefe-d'œuvre dans ce
enre. Les airs qu'on j adaptait étaient faciles à chanter et d'une
omposition tout à fait gracieuse. Ainsi donc le nom un peu
astoral dt Brunette a suffi pour créer un genre en musique
t en poésie , car il y avait aussi de ces petits airs sans pa-
oies.
UCNKITE (Fort de LJL)(géofr,), fort bâd par Charies-£m-
aaouel IIL autrefois célèbre et important , sur la frontière du
^iémont. Ce fort couvrait le passage de Susa et était considéré
omme la clef du pays de ce côté. Il dominait deux vallées, et se
rouvaiten communication, par une galerie creusée dans le roc,
▼ec le fort Sainte-Marie qui s'élèveau-dessus de Susa. Ses huit
«stions, ainsi que ses ouvrages extérieurs, étaient taillés dans le
oc; les galeries de communication étaient souterraines et assez
irges [jour que des chariots et des voitures pussent y passer :
tne petite garnison bien approvisionnée de vivres pouvait dé^
EDdre le fort contre toute une armée. Depuis- 1796 Rrunella
strasé conformément aux conditions d'un traité avec la France ;
e^ndant on s'est occupé dans ces derniers temps de projets
iu avaient pour but le rétablissement de ce fort.
BRUHETTiAllA, S. f. nom d'un recueil de calembours , de
oos roots , de bouffonneries, de facéties, etc., attribués à un
âèbre acteur nommé Rrunct.
BRUlfETTO-LATINI (F. LaTINI).
BRuiCFELT OU BKUXFBLS (Othon)^ médecin du XVI» siècle,
Aquit à Mayence. Son père, qui était tonnelier de la même
ille, avait apparemment tiré son nom du lieu de sa naissance ,
i bourg de Brunfels, qui n'en est pas éloigné. Othon fit beau-
oup de progrès dans les lettres , et après en avoir fait de plus
rands dans les langues savantes et la théologie, il prit l'habit
eligienx dans la chartreuse de sa ville natale. Gomme il avait
en de santé, il devint inguiet sur sa situation, et tomba bientôt
ans une mélancolie qui le rendit non-seulement inconstant
ans le genre de vie qu'il avait embrassé, mais incommode et
kcfaeux à ses amis. Les erreurs de Luther commençaient alors
faire du bruit : Brunfelt sortit secrètement de son monastère,
t consomma son apostasie en se mettant au rang des premiers
artisans de cet hérésiaraue. Dénué de fortune, il ne tarda pas
à enseigner la J4
p rendit à B&le, et comme il avait amassé quelque ai^nt , il
^tnploya en frais d'étude, et finit par se faire recevoir docteur
D inédecûie en 1650. Il revint ensuite à Strasbourg dans le
wasein de s'y fixer ; mais ayant été appelé à Berne pour y
raiDlir la charge de médecin pensionnaire» il ne tarda pœnt
i raller occuper. Ce fut pour peu de temps , car il mourut six
mois après dans la même ville de Berne , d'une maladie qui lui
avait mis la poitrine tout en feu et rendu la langue noire comme
du charbon. On met sa mort au 15 novembre 1534. — Ce mé-
decin parait n'avoir rien fait autre chose qu'écrire, depuis sa
promotion au doctorat jusqu'à la fin de sa vie. Il s'attacha sur-
tout à la botanique , et fut un des premiers restaurateurs de
cette belle science, qu'il chercha à tirer de l'obscurité dans
laquelle elle se trouvait depuis tant de siècles. Voici la notice de
ses ouvrages : Catalogue iuustrium medicorum, seu de primis
medicinœ scriptoribus, Argentorali, 1530, in-4^ — Ùerba-^
rum vives icônes ad naturœ imilalionem summa cum diligen-
tia et artificio effigiatœ, una cum effectibus earumdem, tomus
primus, Argenlinœ, 1530, iii-fotio; tomus secundus , ibidem,
1531, in-folio; tomus tertius, ibidem, 1536, in-folio,
avec un appcndix contenant différentes pièces relatives à
la bolanicpie. Les bibliographes citent une édition de 1553
pour le premier tome, de 1556 pour le second , et de 1540,
in-fol. , pour le troisième. Dans le premier, on trouve les
figures des plantes , qui , au jugement du célèbre de Haller,
valent pour la plupart autant que celles de Fuschius ; on y
trouve aussi bien des choses sur les propriétés de ces plantes. Le
second tome n'est proprement qu'une compilation de ce que
différents botanistes ont écrit sur la même matière. Le troisième
contient encore des planches , et au surplus la défense de ce
que l'auteur a avancé dans les volumes précédents. Thèses,
seu Communes loci tolius rei medicœ. De usu pharmacorum,
deque artificio suppressam alvum sciendi liber , Argentorati ^
1532, in-8®. — latreion medicamentorum simplicium, conU»
nens remédia omnium morborum qui tam hominibus quam
pecudibus accidere possunt , m quatuor libros digestum , Ar-
gentorati, 1535, 2 vol. in-8®. Il y indique les remèdes les plus
vantés par les anciens pour chaque maladie, mais sans faire
choix de ceux qui méritent la préférence. Neotericorum aliquot
medicorum in medicinam practicam inlroducliones, Argento-
rati, 1555, in-24. — Onomaslicon , seu Lexicon medicinœ
simplicis, ibidem, 1554, 1545, in-folio, avec les ouvrages de
Théophraste. Epitome-medices , summam tolius medicinœ com-
plectens ,' Antuerpiœ , 1540, in-8*»; Parisiis , 1540, in-8<» ;
Veneliis, 1512, in-8". ^Chirurgia parva, Francofurti, 1569,
in-8».
BRUN-FOURCAT, s. m. (6o(an.)>nom d'une espèce de raisin
qui ciiolt dans les pays méridionaux de la France, et qui four-
nit le vin le plus susceptible de transport par mer.
BRUNI, s. m. {technol.y II se dit,fn lerm. d'orfèvrerie, par
opposition à mat, qui désigne la partie de l'ouvrage à laquelle
on n'a pas donné le poli. Le mcU et le bruni d'une pièce d'or-
févrerie.
BRUNI (Léonard) , né en 1569 à Arezzo en Toscane, d'où il
reçut le surnom de Léonard Arèlin ou d' Arezzo. C'est à la vue
d*ûn [M>rtrait de Pétrarque que s'enflamma l'imagination de cet
écrivain , l'un des principaux restaurateurs des lettres grecques
et latines du xy^ siècle. En 1405, il était secrétaire apostolique
du pape Innocent VII, et il exerça ce même emploi sous Gré-
goire XII, Alexandre V et Jean XXIII. £n 1410 la république
de Florence le nomma son chancelier, et deux ans après, ayant
r'tté l'état ecclésiastique. Bruni se maria, tout en restant I ami
pape Jean XXIII, dont il partagea l'infortune lors de sa dé-
position dans le concUe de Constance. Bruni mourut à Florence
le 9 mars 1444, après avoir écrit entre autres ouvrages: De
bello itfilico adversus Gothos aesto libri gualuor, Foligno,
1470, in-fol.; Venise, 1471, in-fol., et réimpnmé avec Y Histoire
de Proeope et d'autres relatives à la guerre des Goths, Bâie,
1551, in-fol.; Paris, 1554, in-8<*. — De temporibus suis libri H,
Venise, 1475 à 1485, in-4«; Florence, 1488, in-4% inséré dans
le xix^ volume des Scriptores rerum italicarum. — De bello
Sv^nicolibri II, 1490, in-fol.^ sans nom de ville; 1498, in-fol.,
rescia; 1512,in-4<», Paris. — Historiarum (torentinarum
libri XII, necnon commentarius rerum suo tempore in Ilalia
Îestarum, Strasbourg, 1610, in-fol.— Le Vite di Dante e dei
^etarea, Pérouse, 1671, in-12 ; Florence, 1672, in-12. — Tra-
ductions latines de plusieurs Vies de Plutarque, des Politiques
et des Economiques d'Aristote, des deux Harangues d'Eschine
et de Démosthène Pro Corona.— Lettres latines, 1472, in-fol.,
sans nom de ville ; Florence, 1751, 2 vol. in-8*'.
BRUNI (Antoine), né vers la fin du xvi* siècle, à Casai-
Nuovo, dans la terre d'Otrante. Après avoir étudié la philoso*
{>hie, la théologie et les lois, il se livra tout entier aux belles--
ettres, fut secrétaire du duc d'Urbin, François-Marie II, puis
du cardinal Gessi , et mourut à Rome le 34 septembre 1655. Oa
a de lui : Seha diPamasso, parte 111, Venise, 1615, in-H.
— EpUtole eroiche libHIl, Milan, 1636-1697, in-lS; Rome,
BRUXIE (brunia) {bolan.), plante de la famille des bruniacées
très-voisines des rhamnées. Le genre auquel elle appartient se
compose de sous-arbrisseaux originaires du cap de Bonne-
Espérance, et ressemblant aux bruyères. On connaît dix ou
douze espèces de brunies, dont plusieurs sont cultivées dans
nos serres.
BRUNIEB (AbEL) ( F. BEUNYER).
BRUNiLDE (hisi. nal,), s. m. nom que les anciens bardes
donnaient au rossignol.
BRUNINGS (Chréttien), théologien réformé allemand, doc-
teur et professeur de théologie à Heidclberg, né à Brème le 16
janvier 1702, mort à Heidelberg le 6 mars 1765. a laissé plu-
sieurs ouvrages pleins de sagacité et d'érudition ; lesprincioaux
sont : 1° Compendium aniiquilatmm grœearum € profaniTta^
5^ft^."*5o^;?"'^^'''^:*."'-"^^^?" ' *^5^ ' >»-»°; réimprimé en
1759; 2» Compendtum antiquiiaium hebraîearum, 1764;
3^ Ubiervalîoneê praeiicœ générales adorai, danunic. eirca
daîca, 1753; 50 Primœ lineœ etadU homUiHci, Fnmcfil
1744, ,n^o. - Son fils, Godefroi-ChréUen BruniIigs, S^
UW^^^I^"^^' "* ^ Çreutznach en 1727, mort en 1793, a
laisse de bon* 5ennon#, impnmés à Francfort, I770,in-8o et
d^Pnn^, dhomélilùiue (en tllemand), Manhehn, 177?
m^^^i*?^* (Ck)NRAD-Louis), né en 1776 â Hekielbenr
!^i ** ®^ inspecteur du WaUrêtaat, à peu près ce oue nws
ajyeloiis poDis et chaussées e» Franci. On iSdcrii ^n^ml
gWsen hollandais, tous estimés de. sarants: r K"d"
J«î^ ^ ^rée quiremenle les éifférenUê Hviére$ et ieurs
«««twdtiftierfi et in dimmsiomd^êmuraillee à mesurer
BRUWIlfWw ( Biû )
1634, in-«« ; Venise, 1636, in-12. — Le Tre Grasie, rime, cm
im PalUde, cioè proposie e riposte , R»me , 1630 , in-12. — Le
Vemri, cioè la céleste e la terrestre poésie ; e il Porno d'orOy
propeste e risposti, Rome, 1633 et 1634, in-12.
BRUNI (Théophile), Vénitien, s'appliqua aux mathémati-
ques et à la gnomonique, au commencement du wW siècle, et
gublia : Uarmonia aitronomiea e geometrica dove s'insegna
i ragione di tulli gli oroiogi, Venise, 1622, in-4«. — Brcm
f^ominique), de Pistoie, est autour d'un petit traité intitulé r
Bifete délie Donne j imprimé à Florence ciiez les Juntes, 1552,
in-8<»; idem, Milan, 1559, in-6°.
BRUlfï (Attoine-Barthêlemy), ne à Coni en Piémont
le 2 février 1759, suivit son goût pAir la musique, et. fort jeune
encore, il était dislingue comme violoniste et comme composi-
teur. Elève de I instrumentiste Pugnani et du compositeur
Speziani, Bruni , (jui faisait partie de rorcheslrc de la Comédie
Italienne à Paris, lit représenter sur ce théâtre, en janvier 1786,
Cora(/tn, opéra en trois actes, et l'année suivante, Célesiine,
autre opéra en trois actes. Nommé chef d'orchestre du théâtre
de Monsieur, aux Tuileries . en 1789, il y donna thle enchan-
tée ou Alcine , opéra en trois actes; puis à la salle Monlansier,
deux opéras-comiques en un acte : Spinette et Marini, et le
Mort imaginaire. Ses succès eurent plus d'éclat au théâtre Fey-
dwiu; on cite avec avantage parmi les œuvres musicales de
Bruni : l'Officier de fortune ou les Deux militaires , en deux
actes, paroles de Patral, 1793; Claudine ou le Petit Commis-
sùmnaire, en un acte, paroles de Deschamps, 1794; le Mariage
deJ.'J. Rousseau y en un acte, 1794; Toberne ou le Pécheur
msédois, en deux actes, de Palrat, 1795 ; les Sabotiers, en un
acte, de Pigault-Lebrun, 1 796 ; le Major Palmer, en deux actes,
du même, 1797; la Rencontre en voyage, en un acte, de Pa-
joulx, 1798 ; r Auteur dans son ménage, en un acte, de Gosse,
1799; r Esclave, en un acte, du même, 1800; Augustine et
Benjamin ou les Argines de village, en un acte, de Huset
Bernard -Valville, 1800; la Bonne Sœur, en un acte, de Petit et
Philipon de la Madelaine, 1801 ; le Régne de douze heures^ en
denx actes, de Planard, 1814; le Mariage par commission, en
un acte, de Sédaine, 1816. En outre, il a écrit plusieurs œu-
vres nour le violon , savoir : quatre Sonates , vingt-huit Duos,
dix Quatuor, des Concerto ei une Méthode pour l'alto (1817).
Après avoir dirigé pendant quelque temps Torchestre de FOpéra-
Comique de Pans, avoir été membre de la commission des arls
créée par le directoire exécutif et avoir été chef d'orchestre de
I Opéra Buffa , Bruni retourna dans sa patrie, et mourut à Coni
en 1823.
BRU un,
en eonséqnenee; 5» Observation$ sur les Hfimu iiÊ^i
solidité des simas de glaee; 6» Traité sur la situ^ioUZi
^Jes rivières en général; 7« Examen (Twi pîtèSnl
réçuHOn-e; 8*> Sur les différentes théoritt relaStemml
courants d'eem, ^
BRUiriNGS rCHRÉTfEN), lUffénicur égalcfiieat disliawf 1
dès 1812 membre de la première classe de rinslilut def Pi
Bas, est auteur d'une Dissertation sur VanaU h plus aroiS
geux des portes d'une écluse, en hollandaw, publiée en ni
Il nHyurut à Leyde en mars 1826. ^
BRU5IR, v. a. {(echnoL), rendre de couleur brune un
en brun. Faire brunir une voiture. Il signifie aussi polir .
dre brillant par le poli. Brunir de Vor, de l'argent. Brùki
tranche d'un livre, — Brunir de C acier, signifie qoelç
donner à Tacier une certaine préparation qui le rend plium
— Brunir est aussi neutre, et quelquefois pronominal; ^
il signifie, devenir de couleur brune. 5on visage ietlbnu
soleil. — Bruni, ie, participe. De for bruni.
BRUNISSAGE, s. m. (lechnoi,), action de bronir, de pûfc,t
le résultat même de ce travail. — Le brunissage de la \tt^
des ouvrages d'or et d'argent, de Tor apptiqoé sur b m»
laine.
BRCNISSEUR, EUSE, s. (UchnoL), oelui, celle qui bruia
ouvrages d'or et d'argent.
BRUNISSOIR (itchn:), Cestanoatil de forme variée, daltM
sert po«ir brunir, c est-à-dire pour polir do sarfoos. I/éf»
nissoir doit être d'une substance plus dure que celle do «p
sur lequel ou le fait agir. Sa fonction o'est point éfmpuk
frottement, mais d'aplatir, de compriaMr kt aificééi. b m
lécules proéminentes d'une sarlace quelconque poorWièMi
un certain éclat II faut auparavant qoe cdle-d ailétèwviii
à l'eau pure, au savon, à l'huile» etc., suivait m oatstU
soumet au brunissoir les pièces d*argentene, les broaie, li
bois , les porcelaines que l'on dore oa oue l'oo ai^nk, li
cuivres gravés en taillénlouce, pour en cffiicer qvelqinlp
traits; les pièces d'horlogerie, la trandie dei bnes, de.
BRUNISSURB, S. f. (technoL), le poli d'un ouTrage qvi*
bruni. Vous gâtez la brunissurede cet ouvrage. Use ditMst
l'art du bronisseur. — Brunissvrr, en term. de Ukmit
façon donnée aux étofiesqne l'on teint, pourdimioBerH k«
leurs teintes, afin de mieux assortir les nuances des coév
BRUN1SSURE, S. f. En term. de vénerie, action par hfi*
les cerfs, les chevreuils, etc., polissent leur bois en lefN*
contre les arbres. Effets de cette action.
BRUNITURE, S. m. {technol.), se dit, en teinture, de 1» u
nière d'éteindre l'éclat d'une couleur, afin de la rédur'*
nuance ^u'on veut, sans toutefois la faire changer d'espècr Cs
en conséquence de la nécessité où sont les teinturiers da pi'
teint de recourir de temps en temps à cette opératioe. ?<
leur est permis de tenir en petite quantité desingr(di«it>l'
ticuliers aux teintures en petit teint.
BRUNN (géogr.), cercle de Moravie, entre l'Autriche a •
et le cercle d'Olmutz au nord. On évalue sa superfiot'*^
lieues carrées, et sa population à 552,540 individus. D mi>«
13 villes, 56 bourgs et 649 villages. Son chef-lieu »! ^^
ville capitale de la Moravie (empire d'Autriche!, cbef'»^*
cercle, siège d'un évêché sunragant de rarchcvéchê dXKiti
et la résidence d'un commandant général. Elle s'éléw w ^
fluent de la Schwarza et de la Znittawa, est entourée de M«*
de larges fossés et de dix faubourgs. Se$ édifices les pla^^''
quables sont l'église Saint-Jacques, le palais dogouverRnr< *
lui du prince Dietrichstein, l'hôtel de ville et le théâtre. El)ri^
outre six autres églises, non compris la cathédrale, ua ^
yiaire, un couvent de femmes, trois hôpitaux , uo co^'
cabinet de physique, une société royale d'agriculture H arv^
lanthropie, un jardin botanique; des fabriques de dra»^'^
mirs et autres lainaces, de toiles de coton terni eo ro«f <! ^"^
nople, de soieries, de savon, de tabac ; des tannerie» H *^
tureries renonunées en Allemagne. Cette ville est e« fl"^
sorte le centre du commerce de la Moravie. Sa foo<Ja**f
monte à des temps très-recuJés. 18,000 liabitants. A S[*L
nord-oord-est de Vienne. Latitude nord, 49* if «S*; N^
est, 14<» 16' ao". Dans le voisinage s'élère le vie« «WJJ* ,
de Spidberg, prison d'Etat qui a acquis une trisie ceK*'*^
nos jours. ^ ^,
BRUNN (JeànJagqubs), médectB &liBg«é, né « ^
1591, fut reçu maître es arts en 1611, et docMretl^*^ ^
avoir continué ses études â Montp^îer et avoir «o!>f ^
tente FEurope, il revint dans sa pttrie» et M
BMnnm.
(BU)
■mjifa.
rres de bofeMiique et d*anatoniie de rvnWersilé de Bftle en
5, et à cdlede médecine pratique en 1639. n professa avec
lèos grande distinction jusqu'à sa mort. On a de lui une ma-
e niedkale dont il y a eu de très- nombreuses éditions:
$0W%a fmaitriœ meéiem, contintnt nwdicantentomm univet'
'wm et pariiatiarium {êimpliciwm e( compogitorum) seriem
fA>am, mHKodo medendi ac formuHê remediorum frtticri"
dis aceomodatatn, Bâie, 1630, tfi-8»; Genève, 1639, tn-S"*;
ptig, 1645, tn-8°; Padoue, 1647,in-ll; Rouen, l650,in-12;
pvigy 1664, in-»*»; Amsterdam, 1659, 1665, in-12; Amster-
I et la Haye, 1680, in-lSI; ces trois dernières éditions sont
neniées par Gérard Blasius. Rrunn donna aussi une nou-
e édition fort améliorée de l'oBrrageduP. Morel, intitulé;
^koduâ prm$cribendi formuias remediorum. On a encore de
r Viêa Joh. Jacob, Grynœi, Ce célèbre théologien était son
■d-père. Brnnn mourut le 39 janvier 1660.
Iti;sr?r (Lucas), mathématicien allemand, né i Anneber^,
• les montagnes de la Saxe, mort en 1640 à Dresde, où il
i depuis quelques années mathématicien au service de Té-
eur de Saxe, et inspecteur du musée. Il a laissé deux
rages: l** Praxis perspeclivœ, Nuremberg, 1615, et Leipzig,
16. Ce livre a paru d*abord en latin, Tauteur Fa traduit en-
le en allemand; 2** Euelidis Elemenla praclica, Nuremberg,
ts.
IRCNN ou brunner^Jean-Conbad de), médecin et anato-
tte du XVI r siècle, ne a Diesseuliofco près de Schaiïhouse en
i5, fut reçu docteur à Strasbourg dès 1672. A près de nombreux
'âges entrepris pour son instruction, Brunu revint en Aile-
gne oraliquer la médecine avec un grand succès. En 1 685, Taca-
nie des Curieuœ de ta nature se Tassocia sous le nom ù^Héro-
lie; en 1687 il fut nomme professeur de médecine à Heidelberg,
il se ût un nom céldi)re par ses exoériences sur le pancréaSf
$ane que les médecins et chimistes ae son temps considéraient
nme lonrm'ssant un suc acide favorable à la digestion, quils
aient être une fermentation , et que Brunn prouva être une
nde analogue aux salivaires et versant dans le premier des
estins un suc à peu près analogue à la salive qui est versée
as la boucbe. Brunn mourut à Manheim le 2 octobre 1717.
I a de lui : l*" De monsiro bicipili, sa thèse de doctorat, Stras-
arg, 1672; 2*» Eœperimenta nova circa pancréas ^ aecedit
aîriba de lympha et genuino pancreatds usu, Amsterdam»
82, in-8«; Leyde, 1709 et 1722, in-S**; 5" Disserlalio onato-
cadeglandulapiluHaria,Beïdc\bergf 1688, in-4'»; A"* Glan-
lœ dvLodeni, seu pancréas secundarium deiedum , Franc-
t et Heidelberg, 1716, in-4°;5'> Methodus luta ac facUis
va salivaiionemcurandi luemveneream, 1759, in-4°.
iRrxjTEMANN (Jean), jurisconsulte et professeur de droit à
»ncfort-sur-rOder, né en 1608 à Cologne-sur-la-Sprée , fit
i études à Wittenberg et ne s*occupa pendant, longtemps que
théologie : forcé d'abandonner cette carrière à cause de la
i)lesse de sa voix, qui ne lui permettait pas de parler en pu-
c, il s*adonna à la jurisprudence, et a laissé d'utiles monu-
ttitsde ses travaux. Son principal ouvrage est son Commen-
^ sur les Pandeclesetsur le Code, Leipzig, 1714; Genève,
55 et 1762, 4 vol. in-fol. La première édition du Commen--
Ire sur le Code est de 1663, et la première du Commentaire
r le Digeste de 1670. On a encore de lui plusieurs traités
imcs, entre autres : 1*» De jure ecclesiaslico, Francfort, 1709,
^", et avec des additions de Samuel Stryck. Francfort-sur-
Wer, 1681, in^"; 2» Processus civilis et eriminalis, ibid.,
37; 30 Collegium irenico-polilicum de tractatibus pacis;
Comilia academica; 5" Jus inslitulionum controver^
m, etc. Il mourut à Francfort le 5 décembre 1672. — Son
*eu, Jacques Brunkemahn, ne à Colbcrgen 1674, mort à
ii^ard, 1735, a laissé un ouvrage intéressant, intitulé : Inlro^
iciici in juris publici prudenlmm. Halle, 1702, in-4«.
tmtJNicey (Ligue de). Brunnen est un bourg du canton de
WyU, sur le lac des Quatre- Villes-Forestières. Les trois can-
Ds helvétiques de Schwytz, Un et Unlerwalden, après avoir
asst» les avoyers autrichiens, avaient forme une ligue de dix
tt pour le maintien de leurs libertés et de leurs privilèges, en
servant pourtant à l'empire germanique ses droits, de même
»ç ceuxqiue des seigneurs, laïques ou ecclésiastiques, avaient à
ftfiidre. Ainsi cette confédération, tournée originairement
*»tre TAutriche, n*atM)o tissait ps encore à soustraire la Suisse
» haute souveraineté germanique. La victoire que les confé-
■res remportèrent sur les Aulnchiens à Morgarten, à l'entrée
> canton de Schwytz, les encouragea à renouveler leur ligue à
runnen en 1315, et à la rendre perpétuelle. Comme elle fut
«firmée par serment, elle fit donner aux confédérés le nom
ô*Bydgenùssen , root allemand qu'on traduit par cchri de con-
fédérés, mais qui signifie tfi^ par le même sermeni. La ligue de
BmnneU devint depuis la base du système fédératif des Siiisses,
qui ne tarda pas à se fortifier par I accession de plusieurs can-
tons. La ville de Lucerne, en secouaik le joug de la mai<;on de
Habsbourg, entra dans la ligue en 1532; Zurich y fut reçu en
1351 ; G la ris et Zug, en 1355; Berne, en 1355; ce qui forma
les huit anciens cantons. Les Autrichiens ne furent entièrement
chassés de la Suisse qu au commencement du xv* siècle.
BRUNNER (André), jésuite allemand, né à Halle dans le Ty-
rol en 1589, mort le 20 avril 1650, clait très-versé dans la con-
naissance des antiquités et de l'histoire. Son principal ou\rage,
intitulé : Annalet virtulisetforiunœ Boinrumy a pHmis initiis
ad annum 1514, publié d*abord à Munich en 1626, 1629 et
1637, 3 vol. in-8°, loi a valu le surnom de Tiie Live bavarois;
iî récrivit par ordre de Maximihen, duc, puis électeur de Ba-
vière, et la poussa jusqu'au commencement du règne de Louis
de Bavière en 1314 : il n'osa continuer, persuadé que l'histoire
de ce prince le brouillerait infailliblement avecMaximilien, ou
avec la cour de Rome. Cet ouvrage a (té réimprimé avec les An-
nales Boiorum d'AdIzreiter (T. Adlzreiter), Francfort, 1710,
in-fol., par les soins de Ferdinand-Louis de Bresler et d'Aschen-
burg, sénateur de Breslau, avec une préface de Leihnitz. On a
encore de Brunner : 1® Fasti Mariani, qu il publia sans y
mettre son nom, en allemand et en latin ; 2** Excubiœ lutelares
Ferd. Mariœ^ ducis Bavariœ cunis appositœ, Munich, 1637.
On y trouve soixante portraits des ducs de Bavière, graves par
Kilian. Baillet lui a attribué aussi le Collegium Monachiense,
BRUNNER [Baltuazar), médecin, nû à Halle en Saxe en
1535, fit ses études à léna et à Leipzig, voyagea en Italie ,
en Espagne, en Angleterre, en France, et, de retour en Alle-
magne, refusa plusieurs chaires qui lui furent offertes, pour se
borner à pratiquer la médecine dans sa patrie. 11 accepta ce-
Sendant la charge de médecin d'Anhalt. Il s'occupa beaucoup
e chimie, et dépensa, dit-on, plus de 16,000 écus à cherchée
la pierre philosophale. Il mourut à Halle en 1604. On a de lui
un Traité sur le scorbut, et des Concilia medica, summo stu-
dio collecta et revisa a Laur. Hoffmanno, Halle, 1617, in-4'';
Francfort, 1727, in-4o. Son ouvrase De morbis mesenterii, que
Stubendorf dans sa préface à Eugaîénus avait promis de publier,
n'a point, paru.
RRUNNER (Martin), savant helléniste et professeur à U^^l,
publia une bonne édition du traité de Palepahte, De incredibi-
libus, gr. lat., Upsal, 1663, in-8«. Il mourut en 1079.
BRUNNER (Glajides de) (aiMi(.)* Ellessont situées à l'entrée
du duodénum. Elles portent le nom du médecin Brunner, qui
les découvrit et les décrivit dans une observation communiquée
à la société des Curieux de la nature.
BRUNNIGHE, S. f. {botan.), genre déplantes de la famille des
polygonées, qui croissent dans les fies de Bahama. On dit
aussi Bruniehie.
BRUNO (Saint), issu d'une famille noble et ancienne,
naquit à G)logne vers l'an 1035. Dans ses premières années on
ne vit rien en loi qui ressentit la faiblesse de l'enfance : tout,
au contraire, annonçait déjà dans sa personne cette gravité, cette
sagesse, et cette noblesse de sentiments, qui sont le caractère
du véritable chrétien. Ses parents, charmés de sa piété précoce
et de ses humbles dispositions, voulurent qu'il fût élevé sous
leurs yeux. Le jeune Bruno reçut donc les premiers éléments
des sciences dans l'école de l'église de Saint-Cumbert à Co^
logne. Ses progrès dans les lettres et dans la vertu furent si
rapides, que saint Annon, alors évêciue de cette ville, le nomma
bientôt chanoine de sa cathédrale. Bruno quitta Cologne pour
aller continuer ses études à Beims , ville alors célèbre par la
réputation dont jouissait son école. Il y fut reçu avec de grandes
marques de distinction. Instruit par des maîtres habiles, le
jeune disciple parcourut avec éclat la carrière de toutes les
sciences qui lui furent enseignées. Philosophe, théologien, bon
poëte pour son temps, il apparaît dès lors aux yeux de ses con-
temporains comme un des plus illustres élèves de l'école de
Beims, et une "brillante lumière qui se levait pour éclairer son
siècle. Mais h» historiens, en louant la beauté de son esprit,
admiraient plus encore les qualités de son cœur, et surtout sa
vive piété, qui avait crû en lui avec l'âge. C'est cette piété pro-
fonde qui le porta plus tard à s'enfoncer dans la solitude, pour
vivre dans les plus douces communications avec le Dieu qui
avait réjoui sa jeunesse, et dont les ineflfables entretiens firent
dans son âge mûr les délices de son âme. — La fortune et le$
honneurs environnaient cependant notre saint de leurs pres-
tiges enchantés, et semblaient vouloir le retenir dans un monde
BftUHO.
(519)
JNUJJNK
dont il eût pu être rornement. Sa réputation n'avait pas tardé
k lui frayer la roule d*honorables enoplois. Nommé chanoine et
chancelier de TEglise de Reims, en même temps que directeur
des hautes études, il montra dans Texercicc de ses devoirs autant
de zèle aue de savoir et d'éloquence. L'impie Manassès désho-
norait alors le siège épiscopal de Reims par le faste et par la
licence de ses mœurs, bru no osa s'élever avec une sainte véhé-
mence contre cet indigne successeur des Rémi et des Nicaise.
Manassès, flétri par le concile d'Aulun, fut ensuite déposé par
celui de Lyon. — Vainqueur dans celte lutte pénible et dange-
reuse , environné des suffrages et des applaudissements de tous
les g[ens de bien , Bruno voyait s'ouvrir pour lui, dans une pers-
pective sans limite, la carrière de la fortune et des dignités ec-
clésiastiques. Ce fut alors qu'il sentit glisser dans son àrae de
sombres réflexions sur les déchirements auxguels l'Eglise était
en proie, sur les vanités des grandeurs humaines et sur les dan-
gers de l'ambition. Bicnlùl ces réflexions n'efllcurèrent plus
seulement son esprit, elles pénétrèrent bien avant dans son
cœur; et le désir aune vie contemplative au sein d'un désert le
domina dès lors tout entier. Un jour qu'il s'entretenait avec
deux de ses amis, Raoul et Fulcius, la conversation tomba sur
la vanité cl les faux biens du monde, ainsi que sur le bonheur
du ciel. Les paroles qu'ils échangèrent à ce sujet les touchèrent
si vivement, qu'ils résolurent tous trois de couler le reste de
leurs jours dans la retraite. C'est ce que nous apprend saint
Bruno lui-même, dans une lettre à ce même Raoul , prévôt de
Reims : a Vous vous souvenez , lui dit-il, qu'étant ensemble
avec Fulcius , dans la maison d'Adam , où je demeurais , à
Reims, nous eûmes une conversation touchant les fausses joies
de la terre et les délices pures et innocentes de la vie éleriielle;
et qu'étant par là enflammés du désir de celte vie, nous pro-
mîmes, et même nous fîmes vœu de quitter le siècle et de
g rendre l'habit religieux. » — Bruno, guidé par une sa^e mé-
ancede lui-même, voulut faire l'apprentissage de la vie mo-
nastique sous un maître éclairé dans ta science du salut. 11 alla
donc se mettre sous la direction de saint Robert, abbé de Mo-
lesme, pieux solitaire qui devait être plus tard le fondateur de
l'ordre de Citeaux. Il puisa dans ses entretiens de grandes lu-
mières sur les coutumes , les règles constitutives, et surtout sur
les vertus de la vie religieuse. Après plusieurs années passées
dans la retraite et dans de profondes méditations à Sèche-Fon-
taine, au diocèse d'Auxerre, il se mit en étal de fonder un
nouvel ordre religieux d'après un plan qu'il avait conçu. In-
certain du lieu où il dirigerait ses pas , Bruno consulta l'abbé
de Molesme, qui lui conseilla de s'adresser à Hugues, évéque de
Grenoble, grand serviteur de Dieu, et plus propre que personne
a lui faciliter les moyens d'exécuter son dessein. Bruno, docile
au conseil, se mit en marche, et suivi de six compagnons qu'il
avait entraînés par son prosélvlisme ardent, il parvint quelques
jours après dans la province du Dauphiné, où le ciel l'envoyait
pour réaliser, aux yeux étonnés des anges et des hommes, une
admirable merveille. — Or, vers ce temps-là, Hugues, le saint
patron de l'église de Grenoble, eut une vision singulière : il fut
transporté en esprit, pendant les ténèbres de la nuit, au milieu
des montagnes de la Chartreuse, a Là, dit un historien mo-
derne de la vie de ce digne prélat, dans les clairières entourées
de sombres forêts et surmontées de rochers menaçants, au sein
d'un désert jonché de pierres brisées, et sillonné par des ava-
lanches, il lui sembla que le Seigneur se construisait un temple
magnilique, érection vraiment divine au milieu de celte espèce
de chaos. En même temps il crut voir sept étoiles brillantes
s'arrêter sur le faite de cet édifice , et se revêtir d'une puve et
mystérieuse lumière. — <x Le lendemain , Bruno et les six pèle-
rins qui l'accompagnaient vinrent se jeter aux pieds de saint
Hugues : a Nous avons été attirés vers vous, s'écrièrent-ils, par
la renommée de votre sagesse et par la bonne odeur de vos ver-
tus. Nous venons, à l'exemple des Hilarion , des Antoine et des
anachorètes des premiers temps, chercher un désert où nous
puissions fuir les fausses joies du monde et les orages d'un siècle
pervers. Je reconnab en vous, ajouta le chanoine de Reims, la
figure d'un ange qui m'a apparu dans le cours de mon voyage,
et à qui Dieu m'a ordonné de confier la conduite de ma vie.
Recevez-nous dans vos bras, conduisez-nous à la retraite que
nous cherchons. » — a Hugues , ému d'un pareil spectacle , re-
leva et embrassa ces pieux étrangers. 11 leur fil une réception
pleine d'affection et de charité, et leurs larmes d'attendrissement
se confondirent avec les siennira. Il comprit alors que l'appari-
tion des sept étoiles éuit le présage divin de leur arrivée, et
qu'elle indiouait le lieu où ces ma§;es chrétiens devaient arrêter
leurs pas... Bruno resta quelques jours à Grenoble avec saint
Hugues; il conféra avec lui de la itirle qu'il avait proietée nour
la foodatloo de son ordre. Qu'ils durent être éleiè d
les entretiens de ces hommes de Dieu, méditant m
bases de l'ordre des chartreux, qui font depuis hait ._
gloire de la catholicité! Quelle profondeur, qadlegnrik
vaient présider aux discussions de ces saints légisblcinl
surent créer une société reli^euse dont la poismcede
a été si grande, que, sans avoir besoin d'être réfonnée ni „
velée, elle est encore debout après plus deseptoèda,
avoir vu naître et périr autour (Telle une foule de uoètà
tiques et d'institutions humaines! » Bruno et ses en
conduits par leur guide dans le lieu désigné pir T
mystérieuse des sept étoiles, traversèrent des forêts, desnàf
des précipices, et s'arrêtèrent dans la sombre solilQdeoQ>«
maintenant la chapelle du saint fondateur des cbirtmi la
nouveaux solitaires ne furent effrayés ni par raspedaR^
ni par le silence affreux du désert, ni par la cfaiote daif«
prês(]ue continuels. Pleins de coura^ et de oonfiaMtei
bonté divine, qui les menait jusque-la pour les voku (^
du monde, en les rapprochant du ciel, ilsacceplèmiffv^
avec son àprelé et toutes ses rigueurs, comme le digMiocp
de l'austère pénitence à laquelle ils allaient consacmievu
(1084V — Telle fut l'origine de l'ordre des cbartreox.aiaf*
Fêlé du désert de Chartreuse, Gel ordrea rocriléde toQiïi|i
admiration générale. Les plus beaux génies de rEgiix)r«i
plu à l'envi à l'exalter par leurs éloges : a Les chartreai,àb
pieux et savant cardinal Bona, sont les miracles do noôik.l
vivent dans la chair comme n'en ayant pas; ce sont de» ly
sur la terre qui représentent Jean Baptiste damlfdàrrt.a
font le principi ornement de l'épouse de Jcso»4}brb(;cr$«
des aigles qui prennent leur essor vers ledel :kviuiitai(fl
préféré avec rabon à celui de tous les autres ordre niiçtQ- 1
— Lorsque Bruno et ses disciples furent ctablbdamWdryit
ils construisirent pour leurs demeures d'humbles cabu»,»»
rées les unes des autres par un espace de cinq coudMs.rt^
sées à d'énormes fragments de roc détachés des roontagpR^
rieures. Ils bâtirent aussi une église, où ils se rêaDtsaM'^
prier. On vit dès lors ces nouveaux solitaires, retimdauv
cellules , comme autrefois les cénobites d'Orient dift k
laures, mener une vie angélique au sein decesaHreoidA
que l'œil du voyageur ne contemple gu'avec une sainte h**
Le pieux chef de cette sainte colonie avait sa cellok m <
oratoire dans l'endroit même où est la chapelle qaijw|f **
son nom. Mais on rapporte qu'il avait coutume de s'eîi»"
pendant une partie de la journée du lieu où élaienla fi*»
et celles de ses compagnons , ettle s'enfoncer dans U (r*. •
chercher les sites les plus âpres et les plus sauvages, fv
livrer à ses saintes et mystérieuses contemplations. - L'<^
de Grenoble , le protecteur xélé de nos fervents solit«».**
obtenu de Séguin, abbé de la Chaise-Dieu, en fateordeln»*
Hugues se départit également de ceux que son Egi»?*
toujours exercés. Le digne prélat ne borna pas là « ■*
envers cet ordre naissant. U avait fait lui-nième te ïi»*'
construction d'une église, qui fut bâtie sur l'empUcOT»' *'
trouve aujourd'hui la chapelle de Notre-Dame de Coojw»
Vers le mois de mars de l'an 1085, avant que lesInB»'*^
cessé dans les montagnes de Chartreuse, le saint l*^'j^
monta pour faire la consécration solennelle de celte egww
dédia à la sainte Vierge et à saint Jean Baptiste. Bieo*^
à la place des humbles cabanes où Bruno et ses ^^"^f^^
avaient cherché un abri en arrivant au désert, il l<w*
truire des cellules plus solides et plus commodes, «F^
soins un monastère régulier ne larda pas i ^^^Jj^
distance de la maison du Seigneur. — Ainsi, par j* ■* j
faisant d'un illustre pontife, et le dévouenïcnladï»fl|^
quel(}ues hommes de Dieu , les vertus des *"8^ '[J^'TEi
au désert. Le chant des louanges de l'Elcroel se ^^'T^
les nuits , aux cris des oiseaux sauvages , bêles ^'"^l'^ ^
montagnes. Celte affreuse solitude perdait par <!^^|
reurs. Le travail , la prière, les austérités, ^^^•5^*
ces hôtes nouveaux, l'illuminaient de nouvelles wj^
Bruno éUit le guide, le père et l'âme de tous '«.'*2^
ses premiers disciples, d'autres, en grand nombre, ^**^
se joindre ; car depuis que les chants pieux , oob * ,
avaient fait répéter des sons inconnus jusqu'alors ain ^
ces montagnes, la foule accourait émervetUêe, et r^^'z^
nus de loin, fatigués du monde et de ses mis^fj^
soulagés à la vue du calme et de la paix que '*^'^^,
séjour. Us tombaient aux pieds de saint Bnino» m$)P*
. Sun désir aurait élé de lermincr sa vie dans celte solitud»
ic, où 9UD àme, oppressée d'un [K>ids pénible, avait retrouve
'IMS et le bonheur. Mais une voix puissante, à l'autorité de
cllcil nepuL résister, le Torça de auitter sa retraite. Le pape
,iiii II, qui avait élé son disciple à Reims, et qui rappelait
cher mailr», lui manda de venir à Rome, dans l'espérance
ses conseils lui seraient fort utiles pour le gouvernement de
lise. L'humble religieux n'avait jamais vu son obéissance
' à une si rude épreuve. Quitter son désert tant aimé était
l' lui le plus grand de tous les sacrifices : il obéit cependant,
artit pour l'Italie eu I08'J, après avoir nommé Lauduin
ur de la Cbarireuse. San <1épart causa une douleur iiieipri-
<lo à ses disciples. La solitude, où ils avaient trouvé tant de
les dans la conleraplalion et dans les austérités <)e la péni-
e , leur parut insupportable dès ((u'ils se virent prives de
■ chef. Vainement le saint s'était-ii efforcé de les consoler,
eur pronicllant de venir les rejoindre le plus tût qu'il luise-
(His^ble; plusieurs avaient déclare qu'ils ne le quitteraient
lais , et il s'était vu contraint de les mener à Rome avec lui.
ulres abandonnèrent la Cbarireuse peu de temps après;
is . cédaal aux prières de Lauduin , ils rentrèrent bientûl
is leur ancienne demeure. — Urbain 11 reçut saint Bruno
c de grandes mangues d'estime et d'atTeclion. Il voulut qu'il
.'iil dans son palais, afm de pouvoir plus facilement proûter
ics conseils. Il lui permit , au reste, ainsi qu'à ses compa-
iis, de continuer dans Rome leur premier genre de vie. Hais
iiniulle de la cour romaine devenait de jour en jour plus in-
iiurUble à saint Bruno. Il n'y trouvait point ces douceurs
Tables qu'il avait goûtées dans la solitude, et son àme, tendre
'ure , tremblait au milieu des distractions occasionnées par
ummcrce du monde. D'un autre côté, le pape, loin de vou-
lui rendre sa liberté, le pressait d 'aece pie r l'archevêché de
'i;iu (tans la Calaltre. Les instances de Bruno furent si vives
I souvent réitérées, aue le souverain pontife lui permit enQn
« retirer, non à la Chartreuse, mais dans quelque désert de
^nlabre. Le saint ayant trouvé dans le diocèse de Squillace
' siilitude conforme à ses désirs, vint s'y établir avec les non-
iix disciples qui s'étaient attaches à lui. Là, il reprit avec une
ixHIe ferveur, une nouvelle joie, les eitercicesdela viesoli-
•■. Se rappelant les anciens engagements de Raoul, son ami,
li crrivit de son désert pour l'exhorter â venir le joindre. Il
faisait une peinture charmante de sa solitude, où il goûtait
Ixjuheur pur et des désirs inénarrables. On voit, par la tour-
te- de cette lettre, aussi élégante qu'affectueuse, que le carac-
tlesainlBruiioélaitforléloigncdela mélancolie et de la tris-
te, l'nc aimable eaie té accompagne presque toujours la vertu,
■ tte disposition de l'âme est surtout nécessaire aux solitaires,
■ genre de vie étant incompatible avec une humeur sombre
■I esprit trop fortement occupé de pensées aflligeaHles. ~
\ t Bruno, établi dans le désert de ïiquillace , s'efforçait de
c inconnu au monde; renfermé dans la solitude, l'éclat de sa
lu le trahit bientôt. Il fut trouvé un jour priant dans une
Ile écartée, par Roger, comte de Sicile, oui était à la chasse,
seigneur descendit de cheval et admira la piété fervente du
II solitaire; pais il l'aborda et fut charmé de la douceur de
rnlrelien. Peu de temps après, il lui fit duo de terres consi-
^bles près de son ermitage- Bruno y fonda un monastère ;
is, restant toujours l'ami et le conseiller du souverain pon-
, et sans cesse rappelé auprès de lui , il vivait tantôt dans sa
iule et tantôt dans le monde. Jusau'en l'année 1096 , soti
ips se partagea ainsi entre Rome et le désert. Urbain II n'en-
[Tenait rien d'important saus consulter le saint rcligieui de
Glabre. 11 le mena avec loi a plusieurs conciles, entre autres
eux dcBéoéveol, de Troyes et de Plaisance. Si Bruno ne
compagua praut au célèbre concile de Clennont, où fut ré-
ue la première croisade , il dut balancer en secret avec le
"train pontife les avantages de celle expédition d'outre-roer,
ainsi il ne demeura point étranger à ces guerres sainles qui
not réternd honneur de notre monarchie. — Le monaslere
regardé comme le père, et il ne s'y faisait rien d'important' sans
ses conseils. ~ Le temps élanl arrivé où Kiiiit Bruno devait aller
recevoir dans le ciel la rccompense de ses vertus et de ses tra-
vaux, Dieu le visita, par une maladie, suris fin du niobde
septembre de l'année liOi. Quelques jours après, il rendit
tranquillement t'espril. Ses rrsles furent ensevelis dans le cime-
tière de l'église de Notre-Dame délia Torre. On conserve encore
une portion de ses reliques à la Graiide-Chartreuse , ainsi qne
dans celles de Cologne et de Fribourg. — L'admiralion qu'avait
excitée la sublimité de la vie de saint Bruno et de ses compa-
gnons leur attira des imitateurs el des disciples si nombreux,
que l'clroite enceinte de leur monastère ne leur permit pas de
les recevoir tous. LeDauphiné, le Lyonnais el le Bu ge y se cou-
vrirent bientôt de Chartreuses fondées sur le modèle de celle qui
élait à quelques lieues de Grenoble. Cet ordre religieux , pre-
nant ensuite un pins grand développement, s'étendit dans l'I-
talie, l'Espagne, la Suisse, l'Allemagne, rAiigleterre, et dans
toute la chrétienté. Ainsi Bruno, le fervent solitaire, laissa après
lui une postérité nombreuse, enfants du désert, qu'ils fécondè-
rent de leurs sueurs, de leurs travaux, et embaumèrcnl du par-
fum des plus sublimes tertus. — La Grande-Chartreuse, près
siècle sa carrière bienlàisante,! ^ __.
eu besoin de réformer son cours, existe encore aujourd'hui, .
après de nombreuses desl rue lions , après bien des orages. Le
voyageur qui parcourt l'antique province du Dauphuié ne
manque guère de s'écarter de sa roulepour aller visilcr, à tra-
vers les bois et les précipices, l'ancienne solitude de saint Bruno.
A la vue des nouveaux disciples de cet illustre religieux, son
àme s'ouvre à de salutaires émotions. Il apprend à juger le
monde tel qu'il est dans sa froide réatilé , el bien souvent de
vaines pensées, de mensongères illusions, de faux rêves d'ambi-
tion, d amour ou de gloire, s'évanouisse ni au soleil de justice et
devériléqui reluit sans cesse au sein de ces horribles montagnes.
On demande souvent à quoi servent les religieux qui se donnent
à la vie contemplative. Combien de fois ne les avous-nous pas
entendu appeler des fous, martyrs de leur exaltation, des sujets
inutiles au mondel... Abandonnons, si l'on veut, (
les ordres où l'esprit de l'insli hit s'est perdu dans le luxe et les
i'ouissances de la vie... Hais le chartreux , lui , est resté fidèle à
a sévérité première de sa règle, faite il y a plus de sept cents
ans; aujourd'hui encore, comme aux premiers jours de son
ordre, il est pauvre, velu d'une laine grossière, S peine nourri,
couché sur un méchant lit ; il travaille des mains ; son domaine,
nous l'avons parcouru avidement , c'est une cellule , qui a ses
murs blanchis et quelques images pour tout luxe, un tour, un
jardin de vingt pieds carrés. Ce peu lui sulBt, el ce peu est en-
core trop pour lui ; il ne le possède pas en propre : voilà le
triomphe de la religion ; voilà ce qui doit faire aussi l'adqiira-
lion même de la philosophie du siècle. Car, quand le chartreux
n'aurait pas le mérite d'avoir conservé nos forêts, alors que l'on
n'enlendait rien à l'économie politique; rendu fertiles nos dé-
serts les plus stériles^ étonnés de leurs nouvelles moissons; re-
produit nos inaouscnts précieux, enrichi nos savants du fruit de
ses veilles laborieuses, laissé aux àmea humbles et fidèles des
paroles pleines du feu céleste ; quand, au lieu de tout cela, il
ne serait uniquement qu'un cœur lasse du vide du monde ou
de ses propres passions, ou étouffant dans noire atmosphère
d'incrédulité, ou poursuivi longtemps par la méchanceté des
hommes , ou brisé par un de ces grands coups qui détruisent
toute une existence à jamais, ou tourmenté par les chimères
jamais réalisées d'une Irop vive imagination, ou malheureux
sans espoir par des affections trompées, enfin un de ces mem-
bres malades de la société, dont nous sommes impuissanis à
guérir les douleurs , et à qui nous ne pouvons plus demander
leur tâche dans l'œuvre commune sans une injuste dureté ; d^à
il sérail compris ati moins par tous ceux que des peines d'un
certain genre onl atteints... Et s'H rendait encore aux hommes
6&
wo.
(«4)
wmcBo.
le service d'hier un coinpétilear à leurs place» si counies» à prê-
tent surtout ; de leur montrer l'exemiile d'une vie grave, austère,
placée au-dessus de Tamour des plaisirs et de la crainte des rires
des méchants, occupée à méditer les mystères de ce monde pré-
sent et les promesses du monde à venir, il faut avouer, pour peu
que Ton pense, qur tout cela n*est peut-être pas oigne du
nom d'cgoîsme... Nous ne parlons pomt des prières des cbar-
tremr, ni de ces veilles saintes qui font contre-poids, dans la ba-
lance de la divine justice, à Unt de veilles coupables, ni de ces
•Qces de nuit ebantés au milieu du silence du désert , ni de ces
larmes versées sur les égarements des peuples, ni de ces mains
levées vers le ciel pour désarmer sa foudre : ià faut croire pour
les comprendre... Mais, à ceux qui croient, combien le cnar-
treux, envisagé sous ce point de vue, ne doit-il pas paraître su-
blime dans le r6le qu'il joue sur la scène du monde ! Si des
estes, aux temps jaais, s étaient rencontrés parmi les enfants
fidèles de Soaome et de Gomorrbe, ces villes aujourd'hui
existeraient peut-être encore, couvertes de gloire et de magni-
ieence. Oh ! qui pourrait dire la puissance de ces înains pures
élevées vers le ciel, du fond des déserts, pour conjurer la foudre
et détourner de nos cités coupables le bras de rËteruel, depuis
loDfftemps prêta les frapper I (F. Chartreuse et Chartreuk.)
—£iint Bruno avait écnt plusieurs ouvrages, et il se trouve des
biographes qui les font monter à plus de trente-cinq,. avec un
ample recueil de sermons et deux commentaires , Tun sur les
Iteumes, l'autre sur toutes les Epftresde saint Paul. On en a
deux éditions, la première de Jesse Bade, en 1524, trois petits
▼dûmes in-folio ; la seconde, de Théodore de la Pierre , char-
freux à Cologne, en 1611 et 1640, en trois tomes gui ne font
qu'un volume in-folio. Mais , de tous ces écrits , voici les seuls
qui sont véritablement de saint Bruno : 1° un Commentaire sur
m Psaumei , dans leguel il s'attache surtout an sens mystique
au spirituel, sans négliger le littéral et le moral. Ce au'il dit sur
le titre des Psaumes est travaillé avec soin. Il n'explique point
ttes avaient données de certains termes avant lui. 2^ tin Cam^
Éienlaire sur (outes let EpUrei de gaint Paui. Il est écrit dans
te même ^oût que le commentaire sur les Psaumes ; c'est le
même ffénie, la même méthode, le même style. L'auteur met
tto proïoeue à la tête de chaque Epttre, et quelquefois deux ,
r)ur expliquer le sujet de l'Epttre et faire connaître les personnes
qui il s'adresse. 5® Deux Lettres, toutes deux écrites du désert
de la Torre, l'une à Kaoul le Vert , prévôt de l'église de Reims,
Mur l'engager à s'y rendre ; l'autre, aux moines de la Grande-
Gbartreuse , pour les congratuler de leur régularité. Ces deux
tettres ont été traduites en français par Jacques Corbin , et im-
primées dans son Histoire de t* ordre des chartreux, à Paris,
en 1663, in-4<'. 4? La Profession de foi que fit saint Bruno étant
près de mourir. Elle contient en substance les mystères de la
Trinité, de l'Incarnation, de l'Ascension et de la présence réelle
de Jésus-Christ dans le sacrement de l'eucharistie, contre les
erreurs de Bérenger. D. Mabillon l'a donnée tout entière au
tome IV de ses Analectes , pag. 400 et 401. 6*» Une Eiégie en
quatorze vers, sur le mépris au monde , qui se lit au bas d'un
tableau de saint Bruno oui est dans le chœur des chartreux de
Dijon, et qui se trouve aans la bibliothèq^ue des écrivains char-
treux , et ailleurs, mais que l'on a supprimée dans l'édition de
t6ll, quoiqu'elle méritât d'y trouver place. Les autres ouvrages
tttribués à saint Bruno sont de Brunon, évéque de Segni.
(Baillet, au 6 octobre, Hist. Htt. delà France, tom. ïî. — Uom
CeOlier, Hist, des aut, ecclés,, tom. xxi, paff. 216 et suiv.)
BftjDNO ou BRUNOll (Saint), né à Soléria dans le diocèse
d'Astien en Piémont, dont il devint chanoine de la cathédrale.
Grégoire VII le nomma évêque de Segni dans la Campanie;
Ittais en 1 104 il se démit de ces fonctions pour s'isoler dans la
vie monastique au Mont-Cassin, dont il fut abbé en 1107.
Toutefois le pape Paschal III, cédant aux prières répétées des
hdiitants de Segni, força le noble et vénéraole prélat à rentrer
dans le ministère de son ancienne Eglise. Il y mourut en 1123,
vivement regretté à cause de sa haute piété et de son humanité
inépuisable. Bruno fut canonisé en 1183 parle pape Luce III.
Ses CBUvres, publiées à Venise en 1652 par D. Marchesi, moine
et doyen du Mont-Cassin, avec une dissertation, contiennent en
S vol. in-fol., cent quarante cinq Sermons ou Homélies dont la
plupart ont été quelquefois imprimés sous le nom d'Eusèbe
oEmèse, et d'autres fois sous celui du saint fondateur des char^
tveux; un Commentaire sur le Cantique des cantiques, inséré
à tort dans les œuvres de saint Thomas d'Aquin ; divers Traités
êmr le Cantique de Zacharie; sur F Incarnation et la s^l^re
de JéeuS'Chriêi; sur le Saeri/ke oferi&mHmk im
sur les Sacrements , les Mystères , et les Bits ecemu^
la suite duquel est la Vie de Léon II; deux Iiivrvvoù iflàB
la conduite de Paschal II , qui , pour reooavrer sa ïkmt ».
corda les investitures à l'empereur Henri. Dans le ton. in à
SpieiUge de d^Âchery, se trouve un autre écrit de «
Bruno, intitulé : Eœpoeitio de conseeratiem ecdmiê , ém
vestimentis eoiscopaHbus. ' ^
BBUifO , (lit le Grand , archevêque de Golone, \néhà%
de l'empereur Henri l'Oiseleur, et frère d'Œhea K,e«fe
grande mfluence dans les affaires de son leoiiM.Odioi^t^
parvenu à l'empire, lui confia l'administrition do di»i
Lorraine, remploya dans diverses négociatioM,ct,foméj
rendre en Italie , le laissa à la tête des afEih^ de l'Ait. |«
étant allé en France pour concilier des différends qui itm
élevés entre cette cour et Othon , tomba nialiMlei Gxféai.
se fit transporter à Beims, et y mourut le il odobnMitf
tait un prélat éclairé ; il avait étudié avec soin les kttreaih
ques et latines , et se faisait accompagner partoit de wm
qu'il protégeait. On lui attribue des €emmefMmstrki-
très de Moïse, et quelques Vies de saints,
BRUNO, bénédictin allemand, qui vivait i lafindiir«fi
a écrit une histoire intéressante Ve bello MMMmûv.deC,
1089, qui se trouve dans les Seriptor, rer,geru.àtfpéi.
L'auteur y traite avec beaucoup de sévérité ranv
Henri IV.
BauH o (GiORBANO) , né à Noie, dans le roymae dp S^h,
vers le milieu du xvi' siècle. Entré fort jeune dwMrds
dominicains, parmi lesquels il devint prêtre » i (tiii irer
passion la philosophie ancienne et les mathénal^Mi VdicK
de la vie du cloître, dont la tendance de ses dodràaioikmrv
ves le détournait de plus en plus , il s'enfuit à Gesèvea t)r
Y séjourna deux années employées par lui àoenbnnk^
tème d'Aristote et la scolastique anstotélique. CiHii H Ir
ayant pris quelque ombrage de ce nouveau secliile,lnsiii
tour à tour à Lyon en 1589, à Toulouse, i Fins, à bék
puis revint en 1586 à Paris , professant en public dm m
de ces villes les principes de sa philosophie ptrticalièrrfi»
toutes les saintes vérités de la roi^ et anéantisniltotta Inf-
ligions pour laisser dominer la loi naturelle. OtatlcebMiy
parcourut en 1586 Marburg et Wittemberg, en lîWNr
en 1591 Francforl-sur-le-Mein » poursuivant le ooor» de «^
cons et la propagation de ses idées philosophiques. Sni^
De triplid, minimo et mensura, ad trium spictkUf
scientiarum et multarum arHum practirarumfrM^^^
expulser de cette ville. Il se réfugia en Suisse, et wtnifci^
mérité de rentrer en Italie. Après un court s^rîW»
l'inquisition de Venise le fil arrêter et incarcérer dwf ter
sons du saint-oflBce i Rome. Il y demeura deoi iww, " '
9 février 1600 il fut dégradé et excommunié. HwtjoriT
on le brûla vif. — Bruno s'était beaucoup occupé aoss W
mie et d'astronomie, et Huet, évêque d'Avraiicbes,jritt'^
Descartes lui est redevable de son système da nwede/'**'
philosoj^iœ cartesianœ^ cap. tiii). — Void Ie8titw*<tr
ges de Bruno (Giordano).— // Candelajo del fm»» «"
academico di nulla academia, de tto il Ftutidite, rt-ti'^
die qui fut traduite en français sous le titre de: Bmff*
Pédant, 1653, Paris, in-8».— Philothaus JoréêWtl^
Ih compendiosa archilectura et eomphmente efrîis !■■•
tuim; ad iH, Joannem Moro. reipubNem Yentl9 ^à ^^
QalUamm et Pohmorum Henricum III legeien, it-' '
Cantus circmus, admemoriœ prasinjudieiariêmffi^
etd Himricum éTAnaouléme magnum GeMemim f^
in*8°. — De umhris idearum ef or te memorim, eé flj*
in-8». — La Cena de le eineri, descritf in ei^^^
Londres, in-8». ^ Dialogki de la causa prineifisj^^
nîsc, in-8«, ^ De Vin/tnito unHfcrso, e dei »<** T
in-8». - Explicatio tHnginta sigilhrum, — Spêe^'l
t$a trionfante, proposto da Gtove, effettuatoda <**2V
velato da Mereurio, recitato da Sophia^ udit0 ^fj**'^".
trato dal Nokino; diviso m tre diat»fki, laWhJ* ^
parti, Londres, in-f2. — Ihqli ereéeifureH, ^^^.^
1685. — Cabala dtl cavatlo Pegaseo, con taggimttenr
eillenico, Londres, 1585, in-8«». — Epielela ei «T^
oxoniensem,— FiguraHo arietoteUeiauilÊmj^^Ç*\^
dem intelligentiam atque retentionem, per ^tfi^'r*^
plicanda, Paris, in-y», 1586. — Articuli de mK^^^T^
a Nolano, in prineip^us Suropw academile ^JS*
Ltnnpas eombinatoria hgicorum, iii-8*», I587."'j^'j*||7.
sive ratioTies articuhrum pkysicorum arfiwy»** /^f^
ParisOs (1586) proposiêsnm, 1588. in-8». — vm» ^
BWJJWII.
( ^^ )
«lUNS.
lariop WUtêmkêrga habita, 1588, in-4». — De progreêêu et
Impade combinatoria Raimandi LuUi; ad GuUlelm. de Sto.
Clémente, régis Hiepaniarum in aula imperat, legatum, 1588,
iii^». — Àrticuli cenium sexaginta advenus mathematicos
hujuM Umporis, eum eenlum octogirUa praxibus ad iotidem
problemata solvenda, ad Rudolphum H imp„ in-8% 1588. —
Oratio eonsolaknia Jordani Bruni Noiani, ikMei doetoris,
habita in iUustri eeleberrimaque oco^etnia Juiia in fine so^-
ymnissimarum exequiarmm in obilum iilustrissimiprineipis
MiiBrmuvicensiumdueiSy etc.» prima mensis Julii, awno
1589 kêlmeêtadii, in-4<>. — De imaginum.signorum H idea-
fum compoêitione , ad omnia inventionum, dispositionum , et
nemoriœ gênera; ad illust. et generos, D. Joannem Uenrieum
Beinzelium, Ekamœ dominum, iit-8". — De tripiici, minimo
4 ȏen$ura, ad tfium speculativarum seientiarum et multa^
nm mrtium praeticarum principia libri F» in-8®. — De nuh-
mde, numéro et figura , liber eonseguens quinque de minimo
nagno et menmra, in-8°. — De immeiuo et innumerMlibus
ff. A. de absolute magno et infigurabili universo et de imin-
Us Ub, VII f in-8o. — Summa tirminorum metaphysiearum,
tarîch, 1595 y in-4*. — Pramis deseensus, editus per Rapkae^
em EgUnum, Marbargi, 1609, in-8». — Àrtificium per-
trandi» eommunicatum a Joanns Henrico AUstadio , Franc-
iMt, 1812,111-6».
■RUfTO (Jacques-Panckaci:), médfcin célèbre, né à Altorf
e 33 Janmr 1639, étadia son art d'abord à lérra et à Padoue,
ït se ne recevoir docteur à Altorf; pratîcraa la médecine à Nu-
"emberg, et enfin en 1602 il fat nomme professeur à Altorf,
m il HKHimt en 1709. Il a beaucoup écrit. Outre qoelqves ou-
rrages d'aolrui oa'il a fait paraître , comme tisagoge medica
l*UoSinann , le iudicium de sanguine , vena seeta^ dimisso,
le 1. delessen, on a de lai : 1^ Oratio de vita, moribus et
trriptis Qaspa^i Boffmanni, Leipzig, 1664-1678, in-12;
È^ Dogmata w^idnœ generoKa in ordinem noviter rédaeta,
Nuremberg, 1670, in*9°; 3° Remorœ ae impedimenta purga-
li&nis in seripUs Hippoeratis détecta, Altorf, 1676, in-40;
I* Castetlus renovatuSy hoc est Lexieon medieum BarthohnuBi
CaeteUi, eotrectum et amplifieatum, Nuremberg, 1682, in-4** ;
Leiptig, 1715, iD-4o ; Padoue, 1713-17«1, iii-4»; Genève, 1748,
(n-4^, etc.; 9* ManUssa nomenclature! medicœ hexaglottes, vo-
tabula latûM ordine aiphabetico , cum annexis arabiris, M-
^rens, grœeis, galiicis et itaUcis proponentis, Nuremberg,
1689, m-4<*; 6^ Èpttome elementa verm medicinœ eomplectens,
Altorf , 1696, ra-8» ; r* Mon4ta et poriswMta medicinœ miseel-
bnea, Altorf, 1698, m-^. Il alaîsaé des Commentaires sur
ks Âphorismes d'Hippocrate, et plusieurs autres traités de
tnédcctne qui n*ont jamais été publies.
Bmmo ou BmAUN (Samuel^, né à Bêle ytn la fin du xn*
tiècle, fut un voyageur intrépide et un chirurgien de quelque
inérite. En 1611 ifs'embarqna en Hollande pour le Congo, et
{usou'en 1621 fit trois explorations sur les cartes d'Afrique jus-
|u*à Angola, et deux voyages dans la Méditerranée. Il a puDiié
m allemand une relation curieuse et scientifique de ses perégri-
aatîons, publiée sous ce titre : Àppendix regni Congo qua conti-
têfUur na/foigationes quinq[ue Samudis Bmnom's civis et e^
'nrgi BasileensiSy etc., 1625, avec figures.
Bacmoi (F. Paris de Mohtmartbl).
vacmoia, s. m. {Mst. nat,\ oiseau du genre des merles.
stmoL (Heuœ mot), un minot dont le contenu pèse cent
ivres, brunellus,
muvsois (myth.) donna son nom au Brunswick, selon les
Prisons.
SRUSOH, évèque de Wurtibouig, dit Herbipolensis, oode
Mtemel de reropereur Conrad II, était fils de Conrad, duc de
barintbie. Il naquit en Saxe et fut élevé en 1053 i Tépiscopat.
(Téiaît un prélat recommandable|)ar sa science et par sa vertu.
U fat écrasé, le 17 mai 1045, sous les ruines de sa salle à man-
der. Nous avons de lui, dans la Bibliothèque des Pères, des
Commentaires sur U Pentateuque, où il fait usage des obèles
fiides astérisques, à la manière d'Orîgène, pour marquer les
iîflerences du texte hébreu et des Septante d'avec l'ancienne
Vulgate; d'antres Comsnentaires du même sur le Psautier et
ior u» cantîaaes de V Ancien ei du Nouveau Testament: des
Traités de piété, mis quelquefois sous le nom de S. Bruno ; des
Expèieations du stfWkbole des apôtres et de celui de S. Atba-
nase, qui ont été imprimées à Cologne en 1494, et se trouvent
uissi dans la Bibliothèque des Pères.
huvnom, évéquede Langres en 982, était fils de Renaud,
conte de Raney, et d* Albrode , sorar du roi Lotbaire. Oii« de
loi le fragmtiit d'une tettreadreasée â Biklric,abbèdeStintr
Germain d'Auxerre et â sa communauté. Il la commence par
cette formule qui est depuis passée en usage parmi les évéques :
Brunon, par la grâce àe DÎeu, évéque de lAingr&s. Ce fragw
ment se lit dans les Anecdotes de dom Martennc, lom. l, p. 107.
On cite deux lettres du pape Benoit viii à Brunon , ce qui en
supposerait deux de sa part. Brunon mourut au commencement
de 1 an 1015, avec la réputation d'un grand prélat, de proteo»
teur et de défenseur des pauvres de Jésus-Christ. On a de lui
plusieurs chartes. Dans celle gui est de Tan 1008, il confirme
aux moines de Bèze le pouvoir d'entendre les confessions des
fidèles lorsqu'ils venaient à Téglise de ce monastère apporter
leurs offrandes lesjours des Rogations [GaU, Christ, nouv. édiL»
tom. iv^p. 551. Chron. Divion. , tom. i. BibL nov,, Labbe,
p. 294. Spiciiég., tom. i, p. 554 et seq. Dom Ceillier, Hiêi,
des auteurs ecclés., tom. xx, p. 116 et 117).
BRUNON (Evsèbe), évéque d'Angers, succéda à Hubert de
Vendôme. Il assista en 1062 à l'assemblée d'évéques qui se tinl
à Angers pour la dédicace de l'église de Saint-Sauveur, où il
condamna les erreurs de Bérenger, et effaça par là les soup»
çons que ses liaisons avec cet hérésiarque avaient fait nattre
dans I esprit de plusieurs sur la pureté de sa foi. On trouve eetle
condamnation dans une lettre de Brunon à Béreiiger , et dans
une profession de foi rapportée par dom MabilloR,,Fr«f.y
tom. IX, Actor., p. 15. M. de Roye, savant jurisconsulte, a jus-
tifié Brunon du reproche d'hérésie , dans son livre De vita #f
hmresi Berengarii, imprimé à Angers en 1656, in-4^. On y
trouve la lettre de Brunon à Bérenger (Dom Ceillier, Hist. dm
auteurs ecclés., tom. xx, p. 475 et suivantes.)
BRUNON ou BRUN, évêque, apôtre et martyr de Prusse, était
fils d'un seigneur allemand. Il passa très-saintement sa jeunesse,
et après la mort de l'empereur Othon III, arrivée au mois de
janvier de Tan 1002, Brunon, que ce prince avait voulu avoir i
sa cour , se sentit embrasé du désir de travailler à la conversion
des infidèles. Il fut fait évéque à ce dessein , et partit pour la
Prusse avec plusieurs autres ouvriers évangéliques animés de
son esprit. Il accompagna ses discours d'une prière fervente,
d'une rare pénitence et d'une vie tout exemplaire, qui fa*
rent suivies d'un grand nombre de conversions dans le coeur
même de la Prusse. Brunon s'étant avancé sur les confins du
pays, du côté de la Russie Noire, y trouva la palme du martvre
avec dix-huit de ses compagnons , qui eurent la tête trancnée
comme lui le 14 février de Tan 1008 ou 1009. Sa fête est
cependant marquée au 15 d'octobre dans le Martyrologe
romain , où il est appelé évéque des Russiens ; ce qui a donné
lieu i la bévue de ceux qui l'ont fait évêque de Bhodez en
Rouergue, à cause du mot Rutheni employé dans ce martyro-
loge, pour marquer la Russie. Trithême attribue à saint Brunon
de Prusse des Commentaires sur la Genèse, mais sans fonde-
ment. Ditmar, évégue de Meersbourg, parent, ami et compa*
gnon d'école de saint Brunon . a fait un abrégé de sa vie , que
nous avons au sixième livre de sa dironique et dans Sonos
^illet, 15 octobre).
BRUNON (F. LÉON IX).
BBUN^ELL (jEAN-SAiiOMON),né à Quedlinboorg en 1601^
étudia le droit à léna et à Leipiig , le professa ensuite avec
beaucoup de succès à léoa, reçut en 1755 des ducs de Saxo-
Gotha et de Saxe-£iseoach et en 1755, du roi d'Angleterre, la
titre de conseiller aulique, et on le nomma à la chaire de droit de
l'université de Gœttingue. Brooquell y mourut le 21 mai 1755,
laiflnnt entre autres écrits : Historia juris romano-gerwumiei,
léna, 1727, in-S^"; Amsterdam, 1740, in-8». — Dissertationeê
de criminum abolitéone, de codioe Theodosiano ejusque inJn^
tMameo usu, de pictura honesta et utili, de usu Ungues ger^
.— Une
veteris in studio juris feudalis LostgobardieQ
édition des Observationes juris canonici d'Innocent Gros,
précédée d'une dissertation : De utilitate ex historia eUqne «n-
tiquitatibus sacris injurisprudeniiœ ecdesiasliem stmdio ceh-
piwda, 1726. -^ Isagoge in universam juritprudentiam. —
Opuseula ad historiam eljurisprudentiam spectantia, Hails,
1774, io-8*.
BRUN-ROUOE {term^ de chiw^), oxyde de fer auqud on a
donné une couleur range obscur par uoe calcinalion lente et
ménagée.
BRUNS (Paul-Jagques)^ Allemand très-estimé comme cri-
tique de la Bible, comme onentaliste, et comme historien de la
littérature , naquit le 18 juillet 1743 à Preex dans le fiolsteîn»
et fit son éducation à Lubeck (en compagnie de Biester), et plut
tard, depuis 1761, à léna, où il commen^ en 1764 à faire un
cours sur l'étude de la BiUe. Ayant fait à Paris en 1767 la
coBBaîasaBoepenonnelle du docteur Kennicott d'Oxford, il se
BkOmCHWYG,
(816)
BSVHSWftK.
trouva engagé à consacrer une partie de sa vie à la grande en-
treprise liliéraire pour laquelle cet Anglais savait alors animer
et mettre à contribution toute l'Europe savante, et à laquelle, si
elle ne réalisa point les résultats qu*on en attendait, on ne sau-
rait cependant contester un grand mérite. Kennicott avait fait
comparer, en effet, dans les années 1760-70^rèsde quatre cents
manuscrits et vieilles éditions de l'Ancien Testament , pour en
publier une grande édition critique. Mais, afin de rendre cette
collation plus utile, Bruns fut chargé par Kennicott de la mission
de visiter encore une fois les bibliothèques, de décrire de nou-
veau les manuscrits déjà collationnés, de collationner les pas-
sages choisis par Kennicott dans d'autres manuscrits, et de taire
pour les éditions étrangères ce que Kennicott avait déjà fait pour
les éditions qui se trouvaient en Angleterre. Il prcourut donc
pendant trois ans la France, les Pays-Bas, rAllemagne et Tl-
talic, et de plus il accepta ensuite, au moyen d'un traitement
annuel, le soin de mettre en ordre les différentes variantes qu'il
avait trouvées. Ce travail l'occupa encore pendant sept ans jus-
30'en 1780. 11 avait en outre découvert à Rome un fragment
u quatce-vin^t-onzième livre de Tite Live , et copié à Oxford la
chronique syrienne de Barhebraeus. Il avait reçu des Anglais, et
en particulier du lord-évèc[ue Lowth, des promesses encoura-
geantes pour un travail si pénible; mais, à 1 exception d'un di-
plônoe purement honoraire de doclor legum qu'on lui donna, on
ne tint aucune de ces promesses. Bruns se décida donc à s'en
retourner' en Allemagne, et se rendit d'abord à Gœttingue,
d'où il fut appelé à Helmstaedt pour y occuper une chaire d his-
toire de la littérature. En 1787 il fut chargé en outre de la
fonction de bibliothécaire de runiversité , fonction à laquelle
nul n'était plus apte que lui; en 179G, ilfutnomméàunecnaire
de langues orientales, et reçut le titre de conseiller aulique.
Lorsqu'cn 18iorétablissement où ilavaitenseigné pendant vingts
neuf ans vint à être dissous, ses collègues de la faculté de thà)-
logie lui donnèrent, en le quittant, une marque de leur estime
en le gratifiant du diplôme de docteur. Il fut alors envoyé à
Halle, où il professa encore avec succès pendant quatre ans, et
mourut le 17 novembre 1814. Gomme écrivain, Bruns s'est dis-
tingue moins par ses propres productions qu'en mettant au
jour et faisant connaitre de précieux trésors littéraires. Il faut
citer surtout la susdite chronique de Barhebraeus qu'il prépara
en commun avec Kirsch, et qui reste toujours une œuvre de
mérite, quoiqu'il soit aujourd hui certain que l'emploi critique
fait des deux manuscrits, ainsi que la traduction latine, laissent
beaucoup à désirer. (Combien le premier laisse- t-il à faire au
dernier ! dit un proverbe arabe.) La critique de l'Ancien Testa-
ment, par laquelle il commença sa carrière, lui doit une édition
de la Dfsierlaiio generalisile Kennicott, et lieaucoup de disserta-
tions insérées dans le Répertoire d'Eichhorn ; en outre, il possé-
dait dos connaissances très-étendues en géographie et en his-
toire littéraire, et il a rendu des services à ces deux sciences.
Gomme homme et comme fonctionnaire, il se fit remarquer par
une droiture et une loyauté sans ostentation, par un patriotisme
profondément senti, mais dont il ne faisait jamais parade, par
un amour sincère et pur pour la science , par un grand désinté-
ressement, par une infatigable activité et par une fidélité cons-
• ciencieuse dans l'exercice de ses fonctions. (Ges dernières qua-
lités se rapportent surtout à lexercice de sa charge de bibliothé-
caire.) Rien ne saurait mieux le caractériser que les paroles que
le prédicateur Riemeyer prononça en sa mémoire : <s Voilà un
Israélite dans lequel il n'y arien de faux. »
BBUNSBERG {géogr.)^ haute montagne qui domine le We-
serthal, dans le cercle prussien de Hoexter, district deMinden,
au-dessus de Meigadessen. Au sommet de cette montagne s'éle-
vait autrefois une ancienne forteresse saxonne, que Gharlema-
gne prit en 775 après un long siège, et qui est en ruines depuis
IS91.
BRUNSBO {géoar.), siège de l'évéque de Skara, dans laGo-
thie occidentale , a trois huitièmes de mille de la ville de Scara,
oui est le siège duconsistoire. Selon l'opinion de Rhyzelius (dans
1 EpisrocojnaSuiogothiea Aom. i, nag. 360), c'est le même bien
qui s'appelait autrefois Miêdethedy et dont le roi Emund le
Vieux (fils aîné du roi Olof , qui le premier se fit baptiser) fit
un siège épiscopal vers le milieu du xi' siècle, ainsi immédiate-
ment après l'introduction du christianisme. Ge bien prit plus
tard, de l'évéque Brvnolph, le nom de Brunsbo. Le roi Gus-
tave I*"^ y visita le 8 février 1555 l'évéque Sven Jacobson. L'é-
véque actuel, Thure Weidmann, a presque entièrement rebâti
Brunsbo à neuf. Plusieurs fermes du voisinage appartiennent à
Brunsbo.
BBCNSCHWTO OU BRUNSWICH (JÉRÔME), chirurgien et
pharmacien de Strasbourg, né vers le commencement du xv'
siècle, mort, dit-on, âgé de cent dix ans, a publié: Fon^
Cyrurgicui, etc., ou Du Chirurgien, etc., strasbonrt, i3
(1497J, in-folio, avec figures sur bois. — Detaridtitit^
en allemand, Strasbourg, 1500, paru en 1539, soosletiin»
Àpotheca vulgi, puis sous celui de : Hienmp^ fcerèirMi>
getUoralensiê ApodexU vulgi.
BBCNSFELSIE, S. m. (6olat».), plante sdanéequirroK»
Antilles. On dit aussi Brumfets,
BRUNSWICK (Duché i>E)(géoa.ki$i.) en allfniaodirw.
schweig. Le duchédeBrunswick-WolfeiibuttelfdansrAIWm
du nord, est au sud du Hanovre, à l'est et à l'ouest darov»»A
Prusse; il se compose de la principauté de Wolffnbottff,i^«*
de Blankenbourg oui est isolée des autres portions do \tmm
du bailliagede WalKcnried, deceluideTheaiDffhaQsenf|ilfv«
isolé, et du canton dit Gommun-Unterharz.Cedudié,tl4w«
six districts, a 70 milles carrés géographiques de saptm,
dont 542,000 arpents de terres labourables, 446«000ir(mtf
prairies et pâtura^, 496,000 de forêts , et 97,000de Inm ».
cultes, de villes, villages, routes, fleuves, étangs, elr. binr.
de Wolfenbuttel et celui de Schœningen sont ceui wûrn^
sol le plus propre à l'agriculture; ceux de Hanceldn^vr^
contraire sont montagneux. Le Harz forme la plQS(Dnii>
ble chaîne de montagnes du pa]fs;elle est couverte de n>o«t-
réts. Le climat du duché est sain ; les deux cercles do nortf
une température plus douce que celle des autres orrd& U
principales rivières du pays, l'Aller, la Leine, TOter a i
Fuse, sont des affluents du Weser^ quelques aatm ml r
réunir à l'Elbe. Le nombre des habitants est de £0,000^ doot
216,700 sont protestants; les autres se composent àealkbqmi,
de réformés, de juifs, et environ 100 frères monroOnDi
aux habitations, on compte 12 villes et 936 boonsMW-
lages. Sous le rapport ecclésiastique, il y adans le dachèi w»
tendances générales protestantes , 39 surintendaDon, ^
paroisses du même culte, 3 paroisses catholiques, et r*
réformée ; on y trouve aussi 4 synagogues. Il y a te
le pays un lycée, 2 instituts pédagogiques, 6 gjmos'ïC
écoles bourgeoises , environ 370 écoles de village. U ¥\
du pays est de 3,500,000 florins ; ses revenus se mooM >
2,370,000 florins, et ses dépenses avecramortissenienliwa-
2,355,000 florins. Le duché de Brunswick, partie inlègnntri
la confédération germanique, partage avec Nassau la imnv
voix au comité ordinaire de la diète; il a deux voii daib V
semblée plénière. Son contingent fédéral est de 3,096 hot*
Le blé, la navette, le chanvre, le tabac, la garance, le botM
le bois, etc., sont les principales productions de ce d«^''
alimentent en partie 1 industrie. On y élè?e les rootH». "
porcs, les chèvres, la volaille et les abeilles; le çiwbri»'
les chevaux y sont importés. Il y a de toute espèce df c*^
dans les bois ; les contrées montagneuses sont riches en ui^
entre autres de fer, de cuivre, d'argent , de marbre, df pf»«-
de houille ; on y trouve aussi de grandes tourbières. L*in*N"»
exploite encore la brasserie, la papeterie; on file ooequ'--
prodigieuse de chanvre et de lin ; on fabrique de la tn^*^"
objets vernis, de la porcelaine, de la chicorée, etc. U ^^''*
Brunswick est le centre du commerce de tout le docbr- 1*
routes y sont bien entretenues. Le peuple de Bruns^idif^*^
tient à la race allemande des Sasses ou Saxons, dont Iri^
rusques, les Bructères et les Angrivariens étaient desbni»^';
Ges peupleftAvaient formé dans ces régions un duché tn»<^
aui lut démembré en 1180, après la chute de Henri ^y
>es propriétés allodiales de celte maison se forma en lî**'
duché de Brunswick-Lunebourff, et les habitants s'ipf»^'
dès lors Brunswickois , quoiau'ils fussent et resta5seni >it»
Quelaues Vénèdes vinrent aans la suite se mêler à ff^ ^
duché fut composé des terres allodiales des Guelfes 00*'''*^
du Brunswick, du Wolfenbuttel, etc.. et il prit len* ■
Bruns^^ick-Wolfenbultel, quoique les ducs s'appela»'^' •*'
jours ducs de Brunswick-Lunebourg. Us firent dans à^
l'acquisition des terres des comtes de Kattlenboor|."*
merschenbourg, Eberstein,Dassel, Winienbourg, Asf
M»-
irç»'
berç et Bartensleben. Après le partage de 1495, ta pnir^
devint indivisible, et la branche aînée de la maison de ►j^
wick existe depuis le partage fait en 1569, époque où «•»*
buttel fut assigné à Henri , et le Lunebourg i GoilUaor
frère, (jui devint le fondateur de la maison de Hanovre '
est Torigine des d«nx maisons de Brunswick encore ^^
celle de Brunsvrick-Wolfenbuttel, et celle de Brumw»ffJ|Jv
bourg ou fibinovre. Les possessions du comte de Blanl^ *
passèrent en 1642, par héritage, àBranswick-WolÉwJJJl
duc Auguste, mort en 1666, avait hérité en 16W de ^^J*jT
tel ; sons Rodolphe-Auguste (mort en 1704), la fiflt d' r**^
BftIHISWICK.
(517)
BftUffSWICK.
rick passa en 1671 toot à fait à sa maison, moyennant cession
le quelques pays dans le Lunebourg faite à Taulre branche.
»ar la mort du duc Louis-Rodolphe (1735)» la branche directe
le Brunswick-Wolfenbuttel s'éteignit, et la branche Bruns-
rick-BeYern (Bevern est un bourg du district duWeser) lui suc-
éda dans la personne de Ferdinand-Albert II. Son lils Charles
norten 1780) lui succéda» et transféra le siège du gouverne-
nent et sa résidence dans la ville de Brunswick. &n intime
Iliance avec la Prusse le força plus d'une fois à quitter celle rc-
idencc, pendant la guerre de sept ans. Les relations avec la
tusse devinrent encore plus étroites sous son successeur
liarles - Guillaume - Ferdinand , qui assista à la bataille
léoa comme général prussien, et qui, atteint d'une blessure,
n mourut le 10 novembre 1806. Dès le 22 octobre prê-
édenl, son pays avait été occupé par les conmiissaires de Na-
olêon ; il fut incorporé ensuite au royaume de Westphalie.
bis le 22 décembre 1815, après la baUille de Leipzig, il revint
sesiégitimes possesseurs; Frédéric-Guillaume (F. ce nom), qui
fail dans l'intervalle acquis par héritage le duché d'OEIs en Si-
fsie, revint alors dans ses Etals; mais il péril le 16 juin 1815 à
I bataille des Quatre-Iiras qui précéda celle de Waterloo de
eax jours. Ce prince laissa deux rils : l'alné, Charles (né en 1804),
li succéda à Brunswick; l'autre, Guillaume, reçut dans la suite
î duché d'OEIs. Le souverain étant mineur, Georges IV, alors
rince régent d'Angleterre, s'empara de la lulelle, la conûa au
amie de Munster, et régla les attributions des étals du du-
bé. Le 30 octobre 1823, le duc Charies, arrivé à majorité,
rit lui-même les rênes de l'Etat, et montra bientôt des volontés
Hiles tlifférenles de celles qui jusque-là avaient présidé au gou-
miement;il attaqua en 1827 la gestion de son oncle Georges IV,
Qlragea même sa personne, et voulut jeter en prison le con-
cilier Schmidt-Phiseldek qui avait présidé aux affaires à la sa-
sfaction du roi de la Grande-Bretagne, sous la direction du
)mle de Munster, et qui réclamait maintenant avec instance la
«vocation des états du duché. Les différends entre le duc
harles et son oncle devenant de plus en plus sérieux, et le pre-
»er ayant provoqué en duel le comte de Munster, l'affaire fut
Mrlée devant la diète, qui ordonna l'occupation du duché pour
vcerlejeuneducàsesoumettreà ses décisions suprêmes. Nous ne
irlerons pas dé la révo]utiondu7 septembre 1850, qui lui enleva
(couronne duGale,dela vieaventureuse qu'ila menéedepuis, et
et poursuites que sa conduite lui a suscitées à Paris et en cTautres
MX. Après son départ précipité de Brunswick, le duc Guil-
ame, son frère, pnl en main le gouvernement, et le 2^ avril
î34, les états et le fieuple lui prêtèrent hommage comme à
or soQTerain. Ce prince a été reconnu comme tel par le roi
Angleterre, par la diète germanique et par les autres puis-
occs; son frère, le duc Charles, est actuellement sous cura-
Ile, mais n*a pas renoncé à ses droits.
BiiJ!fswiCK (Nouveau-) (géog.\ contrée de l'Amérique du
wd, qai forme une possession anglaise. Elle est située entre les
i*5et48«4de latitude nord, et Ies66o7'ct70" 13 de longitude
lest, et bornée au nord-ouest par le Canada; au nord-est, par
golfe Saint-Laurent; au sudest, par la baie de Fundi, qui
sépare de la Nouvelle-Ecosse, à laquelle elle esl réunie lou-
fois par un isthme étroit; au sud-ouest, par les Etats-Unis
laine). Son ensemble, assez compacte, présente unesuperûcie
3,748 lienes carrées. Cest un pays entrecoupé de plaines et
nionUignes rocheuses, sansliaisoii, oui élancent bruequement
irs crêtes escarpées au-dessus du sol ; elles semblent former
( derniers chaînons de rAlleghany, et deviennent plus nom-
enses à mesure que l'on gagne I intérieur des terres vers le
nada. Les côtes sont très-découpées et présentent un grand
fubre de ports et de baies profondes, telles que la baie
Tte, la baie Miramichi, à Test ; les plaines Chignerto et Pana-
ivaudy, formées par celle de Fundi. Ses principales rivières
Bt le Saint-John , le Ristigouch, le Nipéniquit, la Miramichi,
petit-Cadiak et la Sainte-Croix ; mais la plus importante est le
int-John, dont le cours est de 155 lieues, navigable dans
esqae toute sa lon^eur. Le climat du Nouveau-Brunswick esl
is froid que sa latitude ne peut le faire croire ; il ressemble à
toi de l'Ecosse. L'hiver dure à peu près six mob. Les eaux
couvrent de glace dès le mois de novembre ; en décembre, le
•td est modéré, mais c'est pour s'accroître en janvier et en
Tîer : le thermomètre descend jusqu'à 20" au-dessous de
ro. Il n'y a pour ainsi dire pas de printemps r l'été arrive
aqutmeni , présentant aussi de brusques variations de cha-
ijeicesMves et d'orages. Malgré cela, l'air est sain. - En
'^rai, toute la culture est limitée aux Iwrds des courants d'eau
^ C^gne pas à plus de 30 ou de SO milles de leurs bords (4 à
««es) ; le reste da sol est couvert de brillantes prairies et de
forêts, où le pin, le bouleau, le hêtre, l'érable, le frêne, l'orme,
le peuplier , le chêne acquièrent des dimensions considérables.
La partie orientale est encore un désert. Les terres cultivées
donnent les céréales de l'Europe, diverses plantes potagères et
quelques fruits ; mais les récoltes ne suffisent pas pour Ta con-
sommation. Les produits de l'acre en blé sont de 10 pour 1 , de
15 à 30 en maïs, de 150 à 200 en pommes de terre. Le lin y est
cultivé en netile quantité. Les animaux domestiques se propa-
gent bien aans celle colonie, surtout l'espèce chevaline d'origine
normande. La volaille y est Irès-commune. A l'exception des
loups, les nombreux animaux qui cherchent un refuge dans les
forêts ont à peu près dis{)aru. Les cùlcs el les rivières abondent
en diverses espèœs de poissons cl en tortues. En lait de miné-
raux, on n'a jusi]U a présent exploité que la houille. -^ La
population primitive du Nouvoau-Bruiiswick se compose de
Français de l'Arcadie, dont les dosccndants sont connus aujour-
d'hui sous le nom d'o/d {fi/i(i6ilan(5 (anciens habitants); ils sont
fixés surtout à Caraquelle vi à Madawaska. Leurs pères vivaient
en bonne intelligence avec les peliles tribus des indigènes de la
contrée, telles que les Alxnakis, les Miconars, les Canabas, les
Mahiiigans , les Openangans , les Souokis et les Etehemins ;
mais en 1785 une nouvelle population , composée d'anciem
/oy(i/ûl«« américains, d'oQicierseldcsoldals, vint prendre posses-
sion du sol et ne les traita pas aussi bien. Dans quelques années
on n'en rencontrera plus. L'émigration esl la principale source
de raccroissement de la population. En 1806 elle était de 35 â
40,000 individus, en 1821 de 74,170; à présent elle est d'à
peu près 100,000 individus. Ils se livrent de préférence à l'ex-
ploitation du kxiis et à la pêche , qui leur donnent les moyens
de se procurer les articles qu'ils ne peuvent confectionner ; car
ce sont eux qui fabriquent tous leurs ustensiles, leurs étoffes;
les objets de luxe viennent d'Europe. En 1814 Jes importations,
qui sélèvent à plus de 160,000 liv. sterl. (11,550,000 fr.)
ne consistaient presque qu'en ces sortes de marchandises. Un
des moulins à scie du comté de Charlotte fournit annuellement
3 à 4,000,000 de pieds de bois de sapin. En 1823, le commerce
occupait 425 bâtiments du port de 88,650 tonneaux. En 1829,
les importations ne furent que de 485,515 liv. sterl. (plus
de 12,000,000 de fr.); pour l'instruction publique, 3,744 liv.
slerl. (93,600 fr.). Les exportations en buis de conslruclion,
potasse , plâtre , viandes fumées , fourrures , poisson salé ,
beurre, etc. , ne s'élevèrent qu'à 358,868 liv.steri. (8,636,700 fr.).
II y a à Saint-John, qui est le centre du commerce, une banque
provinciale au capital de 75,000 liv. sterl. (1,875,000 fr.). Les
revenus du pays s'élèvent actuellement à 50,000 liv. sterl.,
dont la perception , pr abonnement à forfait , coule 4,250
liv. sterl. (66,250 fr.). Le budget annuel accorde 8,200 liv. sterl.
(205,000 fr.) en primes pour la pêche, 2,893 liv. slerl.
(72,325 fr.) , [M)ur l'agriculture , 13,001 liv. sterl. , pour les
roules et chemins, 1,348 liv. sterl. (33,700 fr.) pour les pha-
res, 2,500 liv. slerl. (62,500 fr.) pour la législature, plus
1,600 liv. sterl. (37,500 fr.) pour les impressions. Bientôt la
métropole n'aura plus de subsides à accorder. La garnison sol-
dée n est que d'un régiment anglais. Le Nouveau-Brunswick
forme depuis 1784 un gouvernement particulier. Les habitants
possèdent le bénéfice d'une charte; ils ont un conseil de 9
membres nommés pr le roi, et une chambre de représentants,
élus par les tenanciers , au nombre de 12. Ces conseils jouissent
à peu près des mêmes privilégesque le parlementd'Anj;leterre.
Le gouverneur représente le roi, et est chargé du pouvoir exécu-
tif au civil; pour le militaire, il dépend du gouverneur de
Québec. Les lois en vigueur sont celles de la Grande-Bretagne.
Il y a une haute cour de justice ; chaque comté a une cour par-
ticulière , ainsi qu'un jury et des justices de paix. Le territoire
est divisé en 8 comtés et a pour capitale Frédéric ê-Town. Les
autres principales villes sont SainhÀndretoi , bureau de douanes,
sur la frontière des Etats-Unis , et port important , avec 3,000
habitants ; Saint^ohn^ à l'emtiouchuredu fleuve du^même nom,
avec 760 maisons , des écoles et hôpitaux , 2 bibliothèoues» 3
imprimeries, une société pour l'amélioration des races cbevali-
-nes et bovines , 2 compagnies d'assurances maritimes et une
bancpie.
BRITNSWIGE (Othon I«% DUC DE)^ succéda à son père le
duc Guillaume, à l'âge de dix ans, ce qui lui fit donner le surnom
de VEnfanL Les citoyens de Brunswick l'ayant engagé en 1227
à s'emparer de leur ville , il suivit leurs conseils sans y être
autorise par l'empereur. Celui-ci lui pardonna en 1235 à la
diète de Mayence, et lui donna l'investiture de ses Etats comme
fiefs de l'empire , avec pouvoir de porter le titre de duc de
Brunsvrick et de Lunebourg. Après sa mort en 1552. ses deux
fils aînés, Henri et Jean, partageant le duché, devin-
1
BECHftWICK.
(618)
BBCnWKK.
reol la tige , Ton de la famille des ducs de Branswick , Taotre
de celle des ducs de Brunswick-Lunebourg.
LpkHts étant amve jusqo
leanne, première reine de Naples, qui venait de perdre son troi-
nème mari Tinfant d'Aragon , cette princesse se décida â époo-
aer Othon de Brunswick , afin de pouvoir l'opposer ao roi de
Hongrie et aux autres princes de sa cour qui cherchaient à loi
enlever ses Etats. Othon vola à sou secours, lorsqu'elle fut atta-
quée par son parent Charles de Durazzo , soutenu dans ses pré-
tentions par Louis de Hongrie et le pape Urbain VI. Le duc
abandonné des Napolitains fut obligé de refuser le combat â
ses adversaires et de les laisser prencfîe possession de la capitale
des Etats de sa femme; puis, apprenant que Jeanne renfermée
dans le Cbàteau-Neuf pronoettait de se rendre si des secours
ne lui parvenaient |)as avant huit jours, il vint attaquer avec
des forces trop inférieures Charles de Durazzo le 25 août 1581.
Comme il était facile de le prévoir, il fut fait prisonnier.
Jeanne fut alors condamnée à mort et exécutée par ordre de
Charles, qui rendit la liberté à Othon. Quelques années plus
tard, celui-ci reprit Naples en 1387, et fit de sanglantes repré-
sailles en expiation du meurtre de Jeanne. Il mourut sans pos-
térité en 1599.
BRUNSWICE-LUNEBOUBG (ErIC,DIT L'AnCIEN, DCC DE),
Dé en 1470. Agé seulement de treize ans, il visita la Palestine, et
à son retour de ce saint pèlerinage il obtint la faveur de
Maximilien I"". Eric ayant encouru la haine de Tévèque de
Bitdesheim, Jean, duc de Saxe-Lauenbour^ , fut fait prison-
Dier par ce seigneur après la mort de Maximilien , Charles-
Quint lui fit rendre la liberté , mais non ses biens. Lors des
guerres de religion , il resta fidèle aux croyances paternelles ,
noaîs laissa maîtres de leur volonté ceux qui voulurent changer
de culte. Après avoir combattu la plus grande partie de sa vie,
il mourut en 1540.
BRUNSWiCE (Ebic DE) , dit U Jeune , fils du précédent, né
en 1528, élevé dans la nouvelle religion, embrassa le culte
catholique à la mort de son père. L'empereur Charles-Quint
l'envoya combattre les princes de la confession d'Augsbourg.
Revenu dans ses foyers, il voulut d'abord empêcher les réforma-
teurs de propjBger leurs idées ; mab influencé par sa mère , il
relflcha les prisonniers luthériens, et fit publier en 1555 un édit
autorisant 1 exercice du nouveau culte. Philippe II qui prisait
beaucoup ses talents lui donna un commandement dans ses
guerres contre la France et le récompensa par la décoration
de l'ordre de la Toison d*or. Eric mourut à Padoue en 1584.
BBUNSWICK-WOLFENBrTTEL (HekTBI, DUC DE), né en
1489, fut constamment en guerre contre ses voisins. Il ne s'est
jamais montré homme de talent. Il passa sa vie dans des in-
trigues perpétuelles. Forcé souvent d'abafidonner ses Etats , il
en reprenait possession pour en être 'chassé de nouveau.
Homme inconstant s'il en fut , il chantait souvent de r^lu-
' lion , et c'est à cette cause que Ton attribue l'abandon qu'il fit
de la religion catholique pour celle de Luther. H mourut en
1668.
BBUNSWICR-LUNEBOVBG (ErITEST, DÎT LE CONFESSEUR,
DUC de), fils de Henri le Jeune, né en 1497, fut membre de la
confession d'Augsbourg; il établit la reliffion réformée dans ses
Etats et fit partie de la ligue de Smalkade. Homme vaillant et
ëlein de talents, il s'occupa avec soin de faire prospérer ses
tats, il fonda des écoles, des établissements utiles, et mourut
en 1546. Il laissa deux fils, Henri de Daneberg et Guillaume
le Jeune, qui créèrent les deux nouvelles maisons de Brunswick
et de Lunebourg.
BBVivswiCR (Jules de), de la nouvelle maison de Bruns-
wick, né en 1628, troisième fils du duc Henri et de la princesse
Marie de Wurtemberg. Devenu duc régnant, il s'appliqua à faire
triompher les doctrines luthériennes, fonda Tuniversîtéd'Helms-
tadt , pt fit pour l'enseignement de la théologie un ouvrage
sous le titre de Corpus doctrin, JuUan. D mourut en 1589.
BBUivswiGK (Fbédéric-Ulric db), fils de Henri-Jules,
évèque d'Alberstadt et d'une princesse danoise , est né en
1591. Il embrassa d'abord la cause de l'empereur Malhias en
1612, à l'époque de la guerre de treate ans; mais il abandonna
ce prince malheureux pour s'allier aux Saxons et ensuite k
Gustave-Adolphe qui marchait en Allemagne d'une manière vic-
torieuse. S'étant cassé la jambe en 1654 , il mourut des suites
de celte blessure. N'ayant pas d'enfants, les Brunswick-Lune-
bourg héritèrent de ses biens.
BBUNSWlGK-LIJH£BOVBfi (CMAfiTIBBIT» DUC DB)p oé en
1599, devint évéque d'Alberstadt. Pendant la nm«4iiJ
ans, il fut célèbre par ses talents, m valeur, n ù&ài k t^
palatin Frédéric V, roi de Bohème. Uené <fimoMp4(fa|i
bras â la bataille de Fleury en 16M , il le it bire Tium
en présence de toute l'armée, et alla presqw auiii^S
Berg-oii^Zoom. Il recommença la guerre cb AUenagMÎj
battu par le général de Tilly , il s'enfuit eo HolUade^pâi
demander des secours aux Anglais. Revena au» si|«iri
joignit ses troupes à celles du comte de MaasM , rôiiiij
quelques légers avantages sur l'ennemi, et mourati W(if^
tel en 1626. On croit généralement qu'il fat enpoiMior
bbcnswick-luheboubg (Augvstb db), fils do dviM
laume, né en 1568, fit la convention avec ses qulreft^K
nest^ Christiern, Frédéric et Georges, qu'un seul d'eotirnii
marierait publiquement. Georges ftit celui désigné pv t«
Auguste se maria secrètement avec la fille d'an ridiebem
de Zell; il eut plusieurs enfants qui furent reconms^
hommes avec le titre de seigneurs de Loncbsorg. lipt
mourut en 1636.
BBUKSWICK-LUNEBOITRG (ArCCSTB II, DCCIt.«
nommé le Jeune, pour ne pas le confondre a?ec le irads.
naquit en 1579. Il tint un rang distiog|ué paniri lodck
d'Europe. Après avoir beaucoup vovagé pour lagDntff «
connaissances, il revint dans son duché en 1634 por »nÉ
au duc Frédéric-Ulric. Il donna tous ses soins tibofilwri
ses sujets, encouragea l'industrie, fit exploiter des oiDo,frv
tégea les lettres, et donna à Wolfcnbuttei son iiiBmy bùh'
theque. Auguste II mourut en 1666. Il a laissé dncnoom^
parmi lesauels on doit citer: TraUét sur fe j(«f«ifa,b
Sténographie et la Culture des vergere.
BBI7NSW1CK-WOLFENBCTTEL ( RODOLPD-Aliun
DUC DE) , fils du précédent, né en 1637, régna coi^oisk»
avec son frère Antoine-Ulric. Il s'empara en 1671 de U\iil
Brunswick que plusieurs princes oe sa famille oana^i
prendre, et mourut en 1704.
BRUNSWlGK-WOLFBBrBIJTTEL (AinOIXl-ULIIC,iaE
né en 1633, éuit frère du précédent PartagesntleptW
le duc Rodolphe, il Faimait si tendrementqa'il fil gn«>
médaille portant cette inscription : Duke êU frêku M
t'n tftium. Le duc Antoine» tres-Bapérienr à son frère, la»
céda après sa mort.Il fut un des plusdiaudsparlinvét^
son d'Autriche. L'empereur Charles lY ÔMOia u ir»
beth. En 17tO, le rm d'Espagne Cbaries lU ayastdoDi^
marine sa petite-fille Elisabeth-Christine, il fol<i^^
brasser publiquement la religicMi catholique; naiti*
dailleurs à ses sujets la liberté d'exercer tellereliMfii'
conviendrait. Il établit à Brnnswick une égliie calW^
mourut en 1714. Ce prince est aoieur de deux «)■•■*:»
mène et OctatHe, Nuremberg, 1660 et 1686. Oi i !«•«'
quelques Opérai»
BEUllSWlCK-LVIfEBOimG (FbBDIV AKB-ALKIT, KTR
que ses enfants voulaient l'empoisonBer. Il fct lefaditir
la branche de Bevern, et mourut en 1687. H • ■* "J
une Relation de tet Voyagee , ouvrage mystique di»'^
piété et la bonté remportent sur la raison.
BBCNSWlCR-WOLFEKBimXL (ChABLOTTBI*)^!
1684, épousa en 1711 le Uaroviriti Alexis, flb derr
Grand. Les chagrins dont fut abreuvée celte roilheow^jj
cesse amenèrent prompteroent sa mort, qui eut ^^^^
Elle avait donné le Jour à un fils qui monta sur k tr*
Russies sous le nom de Pierre II.
BEL nswick-lcneboijbg ( Geoboes-Gciua^
DE), ne en 1624, prit part à toutes les guerres ^rj
rent eu Europe au commencement du ^^^"Jj^^^tê
combattre pour son propre compte contre son fr^Jf v-^j
Frédéric, qui s'était empaié des principsulés de ZeU o'
lenherg. I/électeur de Brandebourg mtervinl «f»*?-
frères en 1666, termina leurs diflërcuds, ^^"^î5JJÎ^
duché par un traité conclu à Hildetbô». ^'^f^^f^j
le nommer électeur ; mais, sur son refus, cette ^j^!^
férée à son frère Ernest- Aumsle, duc de Bnutf^»-*^^
Le duc Georges mourut en 1705. ,
BBVNSWIGK-LVKEBOUBA (EBKWf-AW«^^J^i
en 1639, fat le premier électeur de ■«>«•• J^SET*
avait eaoféré cette dignité pour lécaiByBMr
les gBentt contre la fimee el la iioBgrit. Sa 1
BEimWICK.
(619)
BBI7NSWICK.
Kiorat émouf a ane tife op^tion dans le collège. H incrarat
niaes.Èrnest-Aagusteatait épousé Sophie, fille de Frédéric,
lecteur palalin, et petite-ftlle par sa mère EKsabetb de Jac-
[aesl*%rd d'Angleterre. 11 eot de cette princesse plusieurs en-
latf» entre antres Georges-Louis, électeur, qui fut désigné par
r jMrlemeQt anglais pour monter sur le trône à la mort de la
eue Anne. 11 remporta sur cinquante^uatre concurrents,
■rce qoe sa mère Sophie de Hanorre était protestante. Geor-
B-Loois à son a^nement an tr6iie d'Angleterre prit le nom
B Georges l*'.
BSriVSWICE-LVNEBOUEG-ZELL (SOPBiB-DOBOrHÊE DE),
tle do duc Georm-Guillaume et de M^ d'Olbreuse , épousa
eorges-Lonis de Hanovre, fils du duc Ernest-Auguste et de la
rîocesse Sophie. Abandonnée par son mari, elle recevait avec
Éisir les visites do comte de Kœnigsmark, qu'elle avait connu
Il cour de son père. Les démarches du comte furent interpré-
es d'nne manière défavorable ; les rapports qu'on en ut à
eorges-Louis excitèrent la jalousie de ce prince. Pour se ven-
ir, n fit souffrir à la malheureuse Sophie des traitements vio-
nts. Quant au comte de Koenij^marlc , un soir en sortant du
Éteau quatre hommes Tassaillirent, le tuèrent à coups de pi-
ns, et jetèrent son corps dans un éj^ut. Georges-Louis, tout
1 désapprouvant publiauement ce cnme atroce, exila sa femme
demanda le divorce, il reconnut cependant la légitimité de
s eniants. Sophie-Dorothée fixa le lieu de son exil dans le
eux château d Ahlden, où elle mourut peu de temps après.
BBUITSWICK-BEyEBN (AnTOINE-UlBIC, DUC D£), fils du
ic Ferdinand- Albert, liaquiten 1714, épousa en 1739 la prin-
»e Anne, fille de Cbarles-Léopold, duc de Mecklenbourg, et
i Catherine, nièce de Pierre le Grand. U eut un fils en 1740,
Mnnu sous le nom de prince Iwan. La tiarine Anne sa grand*-
inte nomma le petit nrince son héritier , sous la tutelle de
Dan-Ernest de ftren , auc de Gourlande. Mais Anne , femme
Antaine-Tlric» s'étant lait nommer r^ente, chassa le duc de
Durlande. Elle ne tarda pas à être renversée ^ entraînant sou
b avec elle, par une révolution au profit de la princesse Elisa-
bUi, dernière fille de Pierre le Grand. Le duc Antoine fut exilé
lecelle en Sibérie ^ et après avoir passé la plus srande partie
e son existence dans les prisons^ il mourut à Kolmogori en
BBCHSWlCK-LUNEBOUBG-BEyEBJr ( AUGUSTE -GuiL-
▲UMBy DUC DELné à Brunswick en 1715, prit du service en
mise en 1731, fiit blessé i la bataille de Mol witz en 1740, rem-
Nla la victoire de Reichemberg le 21 avril 1757. Les Autri-
^ens le firent prisonnier en 1757, à la reconnaissance de Brés-
il. Rendu k la liberté en 1758, il obtint différents commande-
Mnts, remporta plusieurs victoires contre les Russes et les
Dédois. Ce prince donna pendant ce long espace de temps des
VMves oontuiuelles de bravoure et de capacité militaire. Aban-
Muiant la vie des camps, il alla finir ses jours à Stetlin. Il y
KMirulen 1761.
BMOfBWiciB ( Febdiramb, DUC DE) , l'uB des généraux les
bs oéièÉires de b guerre de sept ans, et Foncle du dernier duc
» firunswick , est né en 1731. Il perfectionna son éducation
ir des voyages en Hollande, en France et en Italie, puis entra
umée 1740, à l'âge de dix-neuf ans, au service de Frédéric le
iBDd. Fmdani la canmgoe de 1744, le duc Ferdinand s'illos-
a et mérita de DMgninquei récompenses en domaines dans les
nviaoes conqûsety eila guerre de sept ans le plaça au premier
ng éeé f/bmmmi. A la sâUeilation de Georges 11, roi d'Angle-
tre, il vint commander en chef les troupes anglo-hanovriennes.
contraignit les Français à repasser le Rhin , les défit à Cre-
eU, eft fut à son tour vaincu à Berghen. L'année suivante , le
K Fefdinand prit briHanment sa revanche en s*emparant de
iaden et en remportant une victoire célèbre sous les murs de
Me ville. En 1762 les Français furent par lui expulsés de la
iesse. Lors de la paix de 1763, il déposa le commandement en
id^ rentra dans le repos, et mourut à Brunswick en 1792.
BmUBSW1€K-LUNEBOI7BG fCHARLB9-GuiLLAUIIE-FEBDI-
un», DUC DE), né à Brunswicx en 1735, embrassa fort jeune
carrière des armes, et s'empara à vingt-deux ans d'une bat-
rie française à la bataille d'Èastembeck, acte de bravoure qui
Bva l'armée du duc de Gumberland d'une défaite certaine. La
tnpagne du Bas-Rhin, ouverte en 1758, lui fournit de fré-
lentes occasions de déployer sa valeur et ses talents militahres.
yant succédé à son jpère en 1780 dans le gouvernement du
icbé de Brunsvrick, if y fonda plusieurs établissements utiles,
se montra (protecteur éclairé et généreux des lettres et des
ts. Btt 1799, il commanda les armées de Prusse et d'Autriche
niisées contre la France, et, après quelques succès, s'arrêta
à Sainte-Ménéhonld, n'osant pas se mesurer avec les 60,000
hommes qui y étaient réunis. II tenta, mais inutilement, de
soulever la population par une déclaration qui reçut le plus
mauvais accueil , et , étant entré en négociations avec le gé-
néral Dumouriez, il capitula pour la retraite de son armée.
Le conseil exécutif ayant refuse de ratifier toutes les clauses de
cette convention, le duc de Brunswick- Lunebourg campa sur
les bords du Rhin, s'empara de Mayence, puis resta presque
statîonnaire avec son armée jusqu'à la paix de Bàle en 1795. Il
rentra à cette époque dans ses Etats. Choisi de nouveau en
1806 pour diriger les troupes prussiennes, il reprit les armes,
et, a^ès de nuisibles lenteurs, il fit preuve oe vaillance et
d'habileté à Auerstadt , où il reçut une balle dans les yeux.
Transporté à Brunswick , puis à Altona , il y mourut le
10 novembre 1806. — On a publié : Campagne du duc de
Brunswick contre Ui Français en 179^, traduite en français,
Paris, 1766, in -8*». — Portrait biographique du duc de
Brunswick, en allemand, Tubinge, 1809, in-8*'.
BBCNSWICK-WOLFEMUIJITEL-ŒLS (FrÉDÉRIC-A VG USTE
DE), frère du précédent, naquit en 1740, s*adonna exclusive-
ment à la culture des lettres, fut membre de l'académie de
Berlin, et mourut à Weimar en 1805. — Il a publié : Tradue^
tion italienne des Considérations sur la grandeur et la déca-
dence des Romains par Montesquieu. — Réflexions critiques
sur le caractère et les actions d'Alexandre le Grand» en italien;
traduites en français par Erman. — Pièces de théâtre, en
allemand et en français, dont quelques-unes ont été représen-
tées à Berlin et à Strasbourg. — Discours sur les grands hom-
mes, Berlin, 1768, in-8", et Weimar, 1815. — Brunswick-
WoLFETfBUTTEL-OELS (Guillaume-Adolphe), son frère, né
en 1745, fut aussi membre de l'académie ae Berlin, et mourut
en 1771, en allant combattre les Turcs dans les rangs de l'ar-
mée rosse, dans laquelle il avait pris du service. On lui attribue
une Traduction de Salluste, inédite, et un Discours sur la
guerre.
BEUBSWICK - WOLFKAiBU'lTEL ( MaXIIIILIEN - JVLES -
LÉOPOLD, DUC de), f\rère des précédents^ naquit en 1752,
entra en 1776 au service de la Prusse. Religieux et bienfaisant,
Léopold consacrait ses loisirs à visiter les pauvres et les ma-
lades, et à soulager leur misère et leurs souffrances. Outre des
aumônes extraordinaires, il distribuait par mois 500 francs
pris sur sa cassette, somme considérable pour un prince peu
fortuné et pour une ville peu étendue. En 1780, Francfort-
sur-TOder rat préservé par ses soins d'une inondation immi-
nente, et, lors de celle de 1785 qui causa tant de désastres, on
vit le duc Léopold dans nne baTque, occupé, au risque de sa
vie, à sauver des femmes, des enfants et des vieillards emportés
par les eaux. Il fut victime de son dévouement; car le fleuve,
dans sa fureur, ayant entraîné au loin sa frêle embarcation,
il périt dans les flots de TOder.
BBIJNSWI€K-ŒLS (GuiLLAUME-FldCDÊRTC, DUC DE), qua-
trième fils du duc Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick,
naqntt è Brunswick le 9 novembre 1771. Son éducation fut
très-négli({ée. A seize ans, il était capitaine dans le régiment
d'infonterie de Riedesel, et passa bientôt an serrice de la
Prusse. Dans la première campagne contre la France , Guil-
laume donna de nombreuses et brillantes preuves de courage,
fut blessé, reçut le grade de major et commandant de bataillon
avec l'ordre de l'Aigle noir, et rentra àMagdebouiig lors de la
paix de Bàle. Nommé successivement lieutenant-colonel . co-
lonel du régiment de Kleist et général major, le scandale de
ses déportements souleva les justes remontrances de sa famille;
et, abjurant ses erreurs de jeunesse, Guillaume de Brunswick
épousa, le i*' novembre 1803, la princesse Marie de Bade, qui,
dans Fespace de quatre années, lui donna deux fils. En 1805,
son oncle, le duc Frédéric-Auguste de Brunswick-OEIs, étant
mort sans postérité, Guillaume lui succéda dans la possession
d*C£ls et de Bemstadt. Au retour de la guerre en 1806, le
père du duc Guillaume fut blessé à mort, et vint expirer â
Ottensée pendant que son fils, sous le commandement supé-
rieur du général ^ficher, défendait vigoureusement, mais en
vain, la porte do Bonrff à Lubeck. attaquée et enlevée par les
Français. Cette défaite lui ayant été attribuée à tort, il tomba
en disgrâce, fut exilé à Ottensée, et, expulsé bientôt de ses
Etats par le traité de paix deTilsitt, en vertu duquel le duché
de Brunsvrick fut incorporé au royaume de Westphalie, Guil-
laume passa en Suède, et devint veuf. En avril 1808, de retour
dans son duché dt}Els, il se prépara à figurer d'une manière
assex importante dans la nouvene guerre contre Napoléon, et
se fit remarquer par sa valeur dans la Lusace, à la tète des
hussards de Brunsvrick, dits hussards de la Mort, à cause de
BRUHUS.
( 520 )
BACinr.
leur unirornie noir et de ta tête osseuse attachée sur leurs
shakos. Condamné à l'inaction par l'amiistice de Znaîm, Guil-
laume refusa de mettre bas ses armes, et 6t, seul avec les trou-
pes, d'héroïques mais inutiles efforts pour rendre la liberté à
sa patrie. A la lélc de 1,500 hommes à peine, le duc de
Brunswick s'empare de Leipzig, de Halle, détruit un corps
weslphalien de 5,000 hommes sous les ordres de Reubell ,
grand maréchal du roi Jérôme , frère de \a|K>léon , pénètre
dans le Hanovre, atteint Nieuburg, Hoya, Sikc, Elsfleth, I>el-
inenhorst, toujours poursuivi par Keubell, qui le força enfin à
passer à lx>ndres, après 150 lieues d'une retraite audacieuse
et brillante. Le roi d Angleterre le nomma général, et le parle-
ment britannique lui vola une pension de 350,000 francs. En
I81S, Guillaume de Brunswick étant rentré en Allemagne,
off'rit ses services aux souverains alliés, qui les acceptèrent sous
la condition, de s'incorporer à l'armée prussienne, ce qu'il re-
fusa. Il retourna alors à Londres, et ne rentra dans ses Etats
que deux mois après la dissolution du royaume créé pour Jé-
rôme. Guillaume répara avec zèle et promptitude les maux de
ses sujets, et, rassemblant un corps d'armée de 9,000 hommes,
il s'unit en 1815 aux troupes hanovriennes, 6t sa jonction avec
les Anglo-Belges commandés par Wellington en Belgique, et
forma une des divisions de la réserve. Après avoir vaillamment
combattu à Ligny, le duc Guillaume de Brunswick-Œls fut tué
k la bataille meurtrière des Quatre-Bras.
BRUXTOif (Marie), fille du colonel Thomas Balfoor
d'Elwick, née en 1778 dans l'Ile de Burra (comté d'Orkney en
Ecosse), reçut une brillante éducation, et s'appliqua à la mu-
sique et aux langues française et italienne. Elle épousa un mi-
nistre anglican qui, ami lui-même de la littérature, développa
les heureuses dispositions de Marie Brunton. Us résidèrent
plusieurs années a Bolton, près de Haddington, puis en 1805
ils vinrent se fixer à Edimbourg, on Marie publia diverses
compositions, dans le but de servir la cause de la morale et de
la religion , qui eurent beaucoup de succès. Elle mourut le
19 décembre 1818, à la suite d'une couche malheureuse, par
laquelle elle avait rais au monde un enfant mort-né. On a
d'elle : l'Empire sur soi-même [Self-ControuC), 1810, roman
traduit eu français* sous le titre de Laure MonlreviUe, 1829,
5 vol. iii-12. — La Discipline, roman traduit en français sous
le titre de Hélène Perqf ou les Leçons de Vadversiti, 3 vol.
in-12. — Emmeline, roman terminé par le mari de Marie
Brunton, et traduit en français en 1830, 4 vol. in-12. —
Mémoires et Lettres de Marie Brunton, publiés par son mari.
— Itinéraire de voyages faits en Angleterre en 1812 et en
1815. — Marie ou Stmple Histoire d'une pauvre fille, —
Souvenirs, — Ces cinq ouvrages sont compris dans l'édition
â^Emmeline de 1830, en 4 vol. in-12.
BRUNULFE, oncle d'Aribert ou Chariberl et de Da^obert V%
entreprit l'an 628 de faire valoir les droits du premier contre
les prétentions du second, qui, après la mort de Clotaire II,
voulut se faire reconnaître seul roi , à l'exclusion de son frère.
Les armes et la politique de Dasobert assurèrent le succ^ de
cette entreprise, et Brunulfe, obligé de céder, vint lui-même
avec Aribert au-devant du monarque, et lui fit hommage.
Cependant Aribert fut nommé roi a Aquitaine; il rq^na dans
Toulouse. Brunulfe, pour ne point faire osibrage à Dagobert,
le suivit en Bourgoj^ne; mais le roi le fit arrêter à Saint-Jean
de Lône, et il fut mis à mort par trois des principaux seigneurs
de la cour. On ne connaît pas le motif de ce crime. Les histo-
riens n'accusent Brunulfe d'aucune intrigue nouvelle; et, d'un
autre côté, Dagobert gouvernait alors avec sagesse, et faisait
bénir aux peuples sa justice; mais il craignit sans doute que
Brunulfe ne favorisât dans la suite Aribert. Ce prince se trou-
vait dépouillé d'une grande partie de ses droits au partage qui,
jusqu'à cette époque, avait toujours eu lieu entre les enfants
des rois de la première race; peut-être aussi Dagobert crai-
gnait-il que Brunulfe ne s'opposât à la répudiation qu'il fit,
cette même année, de la reine Begnatrude, pour épouser Nan-
tilde, fille d'honneur de cette reine.
BRUNUS, célèbre médecin, père du savant Dinus del Garbo,
lleurit vers l'an 1310. Il est cité par Michel Boccianti dans le
catalogue des écrivains de Florence, où il est dit qu'il fut en
grande liaison avec François Pétrarc|ue, comme il est prouvé
par les lettres qu'ils s'écnvaient réciproquement. On a de ce
médecin : Chirurgia magna et parva, qui parut, avec d'au-
tres traités, dans un Recueil de chirurgie imprimé à Venise
en 1400, 1499, 1515, 4546, in-fol., et depuis, dans la même
ville, en 1559, sous un pareil format. L'ouvrage de Brunus est
écrit d'un style assez barbare, et n'est proprement qu'une com-
pilation tirée des écrits des médecins grecs et arabes. Parmi
ceux-ci, il a prindpaleoient copié AUracaiie, et cot i^
lui qu'il a décrit l'opération de U pierre par le petit apJy
le docteur Freind ajoute même qu'il est le seul indùxmi
italiens de son siècle qui en ait (ait mention. O n'esi i
sans raison qu'on met Brunus au rang des chinirneib;e
qu'il eût exercé la médecine proprement dite, îfo'eo j
moins pratiqué l'art de guérir les maladies par l'opèntu
la main. Non-seulement il se servait des roédiCMneiilsnim,
et surtout des dessiccatifs, pour la cure de ces aiabiùô,h]
il assure encore qu'il emplovait l'instrument trendiaiil H :|
même que le ^ul moyen de traiter avec succès la 8dé|
l'anus consiste à s'en servir à pro|)os. Il emportait aicc mu
trument tout ce qui était compris dans Tanse de Y^âki
plomb qu'il faisait passer dans les diflerents contoont^
fistule. — Les bibliographes parlent de Vinceut Broott, ui
de Melphi, dans le royaume de Naples, qui était dodsii
philosophie et en médecine. Il a publié pluaeon ovnmn
commencement du XTii' siècle : us sont en italien, rt ils la.
tent de la tarentule, de la vie et de la mort, des pieim^
cieuses, etc.
BRIJXUS(F. Bbctvi et BbU50}.
BRUNUS ou RRUX (Conrad), né à Kircben, petite \^ à
Wurtemberg, vers 1491 , fit ses études à l'univenilêdcTéo-
gue, embrassa l'état ecclésiastique et prit ensuite sa di^ra s
droit. Son érudition le fit employer avec distioctioodaas pu-
sieurs diètes, et Charles-Quint l'adjoignit à Conrad Shà ^
dresser les règlements de la chambre impériale (fiopiiuvi.
Pourvu tour a tour d'un canonicat dans ceilex^eiama^
tre à Batisbonne, il mourut d'excès de travail, i ïmh, a
juin 1563. Il a publié : De legalionibus libri Y;îktimmu
libri VI ; De imaginibus liber /, Mayence , 1548, 'M.~ \k
hœrelieis in génère libri VI, Mayence, 1540, iD4Bl.,iwn
dans le tom. xf des Tractatusjuris, Venise, l5M,ift4il.-
De seditionibus libri VI, Mayence, 1550, in-lbl. «id»
l'ouvrage cité ci-dessus).— De calumniis libri ïll: Dt wtr-
sali concilio libri IX, 1550, in-fol. — Anmtalâ i< frm
judicii camerœ imperialis, Ingolstadt, 1557, in-fol. - i^
sus novam historiam ecclesiasticam Mathiœ JOynci,U>
gen, 1565, in-8«. - Traité de t autorité et 4eliifïïiim%
CEglisecatkoliq;ue,TÀ\\\ïï%eïï, 1559, in-fol.
BRUNUS (Albert), sénateur de Milan et avocat âsolàk
de Savoie en 1541 , naquit à Asti et mourut vers le nin:
XVI* siècle après avoir écrit : De forma et *olemniUlt jir^
De augmento et diminutione monetarum ; De fomlîftMw"'
De consuetudine, ouvrages compris dans les tom. ii,iii.t^^
etXYiiides Tractatus juris, — Consilia leudalk,^»
1579, 2 vol. in-fol. — Brunus (Mathieu) a composé ii 'a'
intitulé: De cessione bonorum, inséré dans le loo. iiiir
Tractatus juris,
BRUNTER ( Abel) né à Uzès (Gard) , le W décon^f I*;
reçut de bonne heure le grade de docteur en raédednei**
i)ellier, vint exercer avec éclat à Paris , où Henri IV rutt^
la personne de ses enfants. Louis XIII le nomma on»*
d'Etat, et il devint le premier médecin et le conseiller il»'
Gaston, duc d'Orléans. Le cardinal de Richdie« «f?
Brunyer dans diverses négociations iroporlanto «?'« •
protestants du Languedoc dont il suivait la reliai ^'^
beaucoup de services rendus tant comme médecin qieo^
diplomate, il mourut le 14 juillet 1665. —Abel Bnwjff*^
blié avec Marchant: Hortus regius BUseuis, l^
in.fol.— Brunyer ( Pierre-Edouard ), pelil-fiU dj pn»^
fut médecin des enfants de France et mourut à Vecsuv
1811. j
BRUNT igéogr.). Ile située au sud-est de la tette «
Diémen, dans T Australie, sous les 43» 21' de iàûjn^^
nale et les 1 65*» 1 3' de longitude et séparée de i'ilc d«^*J;^
par la route d'Entrecasteaux. Cette Ile a une forme i»?"^
ment découpée, et se compose de deux P»^'^*'^ "Jj^jJ,
qu'Ile septentrionale est le cap de la Sortie, et des <*J*^
risthme se trouvent la baie de l'Aventure et la *>•»«*; ÏT,
Des collines et de hautes forêts^ couvrent l'>n*^"f*?* 1^
mer est excessivement abondante en jpoissoos ; lajj j^
de moucherons en été; on trouve différentes ?P^ "^^
des kanguroos , et un animal particulier qui ^^(^
transition entre les mammifères et les oiseaux. ** J '^^i
biUnU, et ils présentent la même physwn<>«'"*2î|J^*
terre de Van-Diémen ; ils demeurent dans desoDii»"^
sont ichthyoplages.
BRCSCU. (
itus ( Y. Bbcce).
itvsA^iTiNi (Le comte Vincent), pocte iulien du xvi'
îécle, mort vers 1570 d*une maladie contagieuse, et dont la vie
st resiée inconnue, est auleur de Àngeliea innamoraia^ Ve-
ise, 1550, in-4<*, et 1555, avec Ggures. G*est une suite du
^nd furieux de l'Ariosle.— Le CetUo Novetie di Vencenxo
trusanlM deilê in oltava rima, Venise, 1554, in-4''; mau-
lise imitation en vers du Déeaméron de Boceace,
BBUSASORCI ( F. RiGCIO).
BRtSATl (TÊBALDO}, scigneuf de Brescia, dont la famille
ait â la tête des Guelfes de cette ville, était émigré avec tous
m de son parti, lorsaue rcrapereur Henri Vil le rappela en
^1, espérant réublir la paix en faisant rentrer lesexil^ dans
Dtes les villes. Soit quetébaldo Brusati ne sentit pas ce qu1l
tait à la reconnaissance, soit que l'intérêt de sa patrie ou de
D parti remportât sur les affections personnelles, il fit prendre
(armes aux Brescians, au moment ou tous les Guelfes ae Lom-
rdie se révoltaient contre l'empereur. Brescia fut assiégée dès le
mai 1311 ; mais Brusati, par sa valeur et par sa prudence, fit
bouer longtemps toutes les attaques de Henri VII. Il fut enfin
t Drisonnier dans une sortie; alors, au lieu de perdre courage,
»horta les Brescians à redoubler de zèle pour la défense de
ir patrie et de leur liberté. Il fut traîné à quatre chevaux au
xi même des murs, et, comme cet horrible supplice commen-
it, il éleva la voix encore une fois pour exhorter ses compa-
otes à se défendre.
BRrsATi (Le p. Jules-César), né vers 1603, à Belinzago
Qs la Novarèse, d'une ancienne famille, fit ses études avec
ftinctioo. Il visita ensuite l'Italie, les Pays-Bas, l'Espagne,
Allemagne, la France et la Hollande; son esprit vif et pené-
mt, et sa mémoire prodigieuse lui permirent d'apprendre les
agues et les littératures de ces divers pays. De retour en Ita-
, il embrassa la rèffle de Saint-Ignace à Gènes. En faisant son
ors de théoloffie , il traduisit en latin les Mémoiree du mar-
is de SaitU-Philippe pour servir à l'histoire d'Espagne, Ira-
il qui lui fit le plus ^rand honneur parmi ses confrères. Ses
péricurs, en le destmant à l'enseignement, lui fournirent
ccasîon de montrer l'étendue et la variété de ses connaissan-
f. Il avait déjà professé dans différentes villes la littérature, la
flosophie et la théologie» lorsqu'il fut nommé par le sénat de
ian a la chaire de logique récemment fondée à l'université
Pavie. De cette chaire, il passa plus tard à celle de mathéma-
ues, qu'il était en état de bien remplir. Mais quoiqu'il n'eût
e cinquante ans , il mourut épuisé par le travail, le premier
lyicr 1745. Les six premiers livres ae sa traduction des JÛT^-
wt de Saint'Pkilippe ont été imprimés à Gênes en 1725,
iscc titre : De fœderatorum cotUra Phiiippum F, Hispania-
m regem, bello eommenlaria. Les préfaces et les dissertations
bliées à la tête des huit volumes des Monumenti délia (ami-
adei Ffrmésontaussi de Brusati. On lui doit encore différents
aitéê élémentaires, des Oàservaiions méléorologiaues , ci un
rueil de ietlres familières,
iRrsc, BROUSQUE, BRUSQ {vieux mol), myrte, espèce de
K, osier sauvage servant à lier les vignes aux échalas et à
fe des verges; bruseus,
IRUSC, s. m. (bolan.), espèce de bruyère avec laquelle on
infle les galères, quand on veut les caréner. — Arbrisseau
I tient du houx et dû myrte.
IRCTSCAMRILLEy 8. f. (F. BrUSQUEMBILLE).
IRUSCAMBILLE ( F. DeS I.AURIERS).
IRUSCH OU BRuscHius (Gaspabd), historien et poète alle-
nd du xvî^ siècle, né le 19 août 1518 à Schalackenwald, en
tième, fut élevé à Egra, et son talent pour la poésie latine lui
at rhonneur, en 1552, d'être couronné poète lauréat par
liioand, roi des Romains, qui le créa aussi comte palatin.
{Ifoangde Salms, évêque de Passau, le fixa dans cette ville, où
'adonna exclusivement à l'étude de Tbistoire ecclésiastique
l'Allemagne et à la composition d'ouvrages historiques.
ant lancé quelques satires contre quelques seigneurs, ou les
mt seulement menacés de les écrire, ils eurent la lâcheté de
sassiner au coin d'un bois en 1559. Les principaux ouvrages
Gaspard Brusch sont : De Germaniœ eptseopatibus epilome,
remberg, 1549, in-8^ — Monasieriorum Qermanim prœci-
irwH chronologia, Ingolstadt, 1651, in-fol.; Sulzbach, 1582,
*•; Vienne, 1692 , in-4».— Traduciion laiine des Dtmini-
fê et des Consolations de Luther; du Catéchisme et des
tiilies de Mélanehton ; ûu traité De auetoritale Yerbi Dei de
HWS Major.— De or tu et fine imperii romani, de l'abbé
gelberty édité par Bruscb, qui y ajouta : Odœporicon et alia
vr.
521 ) RRUSLART.
minutiora poemata, Bàle, 1553, in-8°. Un des annotateurs 6fi
la Biographie universelle cite à propos de cet ouvrage la ca«
rieuse anecdote suivante : Vers le milieu du siècle dernier, od
imprima dans le Mercure de France, et , vingt-cinq ans après,
Freron réimprima dans ses feuilles, une propjiétie en huit vers
latins qu'on disait avoir été trouvée à Liska , en Hongrie, dans
le tombeau deRegio-Montanusetqui annonçait d'affreux désas-
tres pour Tannée 1788. A l'époque de la révolution, on rappela
cette prophétie, et mille bouches la répétèrent. La voici :
Post mille expletos a partu Yirginis anoos
El septingentos rursus ab orbe datos,
Octogesimus octavus mirabilis annus
Ingruet : is secum trislia fata trahet.
Si DOQ hoc anno tolus malus occidel orbis,
Si non in nibiluro terra frelumque ruent :
CuDcta tamen mundi sursuui ibuut, alque deorsum
Imperia : et luctus undique grandis erit.
Quoique les gens sensés n'y fissent pas plus d'attention qu'à
cent autres prédictions aussi -ridicules qui circulaient alors,
celle-ci ne laissait pas d'embarrasser bien des personnes raison-
nables, parce qu'elle était connue et publiée bien longtemps
avant l'événement. Un homme fut donc prié de l'examiner et
d'en approfondir le mystère : il y consentit, et après quelques
recherches, il observa d'abord que cette prophétie prétendue ne
pouvait pas avoir été trouvée en Hongrie dans le tombeau du cé-
lèbre astronome Jean Muller, auquel on l'attribuait, puisqu'il
était mort à Rome en 1476, ((u'il y avait été enterré, et que son
tombeau s'y voit encore. Mais le savant mit l'imposture absolu-
ment à découvert, en produisant le volume de Bruschius, où la
prétendue prophétie se trouve en efiet , d'abord en quatre vers
allemands dans la dédicace du petit traité de l'abbé Engelbert, et
{mis dans Y Odœporicon, traduite en vers latins tels que nous
es avons cités, à la date près; car Bruschius y annonce ces dé-
sastres pour l'année 1588. Notre savant cita encore dans
de Thou, liv. L de son histoire, et dans les Lettres d'Etienne
Pasquier, la fermentation qu'excita alors cette prophétie. Qu'a
donc fait le moderne jongleur? il a simplement rajeuni la pré-
diction et mis la date fatale à l'année 1788 au lieu de 1588. Brus-
chius avait dit : Post mille elapsos a partu Yirginis annos et
post quingentos; à ces derniers mots il substitua : et septingentot
qui conservent la mesure du vers. Voilà toute la ruse , que nous
révélons parce que , s'il est aisé de mépriser les fourbes, il est
plus sûr encore de les démasquer.
BRUSCio igéogr,), village principal de la vallée de Brusasca,
longue d'une lieue et demie, très-étroite, commençant au Lago
di Paschiavo et s'allongeant jusqu'à la Valtelinc. Elle est riche en
bois de châtaigniers, n'offre que quelques prairies isolées et peu
de terres labourables, et elle est sans cesse exposée aux avalan-
ches, ainsi qu'aux éboulements de plaçons et de rochers. Elle est
située dans le canton suisse des Grisons, dans le ressort de Pas-
chiavo, faisant partie de la Ligue de la maison de Dieu. La pa-
roisse de Bruscio, dans le voisinage de laquelle on admire une
magnifique cataracte , compte 600 habitants. Elle a uneéj^lise
et un temple protestant, et on y remarque la maison de Misan,
qui se distingue par sa hauteur. A l'époque des meurtres de la
ralteline,i\ n'y eut pas moins de vingt-sept réformés tués à Brus-
do le 13 juillet 1620.
BRUSCO (GiROLOiio), peintre qui eut pour maîtres Mengs et
Batoni, et qui mourut à Savonne, sa ville natale, le 30 mars
1820, à l'âge de soixante-dix-huit ans. Ses tableaux les plus esti-
més par les connaisseurs sont : la Mort de la Vierge, qui se
trouve dans le chœur de l'église de N. Signora délie Vigne, à
Gènes; Sainte Hélène au Calvaire, ûans une chapelle latérale
de la même église, et Judith, dans le palais Grimaldi.
RRUSLART (LOUIS-GuÉBlN, CHEVALIBR DE), né à ThioD-
ville (Moselle) le 22 mai 1752, entra dès l'âge de seize ans en
qualité de sous-lieutenant dans le régiment ae Lyonnais. Capi-
taine en 1 783, il assista aux sièges de Mahon et de GibralUr, où
il signala sa bravoure. Prosent en 1791 par une décision du
club des jacobins d'Aix , il se rangea sous les drapeaux du
prince de Condé. Tour à tour aide de camp du duc de Bourbon^
capitaine de hussards dans la légion de Mirabeau, adjudant ^-
ncral de l'armée de Normandie, commandant en {second de I ar-
mée royale en 1799 et en chef en 1800, le chevalier de Brus-
lart, après s'être distingué dans les diverses campagnes de 1792
à 1799, reçut la mission de traiter à Paris de la pacification de
l'Ouest. 11 y réussit, et s'employa activement à étonfler la Ruerre
civile qui désolait cette belle contrée. Cest lui qui s'offrit en
66
BKmoifio.
( ^^ )
BnJSQVKT.
1904 au prince de Gondé pour diriger la périlleuse entreprise
oonçae pour sauver le duc d'Enghien, et que son meurtre trop
précipite rendit inutile. En Angleterre, auprèsde Louis XVIII,
le dieralier de Brusiart fut chargé de diverses missions par ce
Srince, et, après avoir facilité en 18I4 le débarquement du duc
e Berry sur les côtes de Normandie, il fut nommé commandant
de la vingt-troisième division militaire en Corse, avec les attri-
butions de gouverneur. Refusant tout service sous Napoléon, il
lui fut permis de rejoindre les Bourbons. En 1816 et en 182i, le
chevalier de Brusiart fut inspecteur eénéral d'infanterie, et le
SO juillet 1823 il parvint an grade de. lieutenant général. Il
mourut à Paris en décembre 18^.
BBUSLÉ DE hontflaincnaiip(Jeah), chanoine de Sainle-
Gudule de Bruxelles, né à Namur, vers le milieu du xyii' siè-
cle, a laissé quelques ouvrages ; les principaux sont : 1** His-
îoire de Philippe-Emmanuel de Lorraine , due de Mercœur,
Cologne, 1689, m-12; réimprimée en 1692, deuxième édition,
retouchée mais tronquée, et pour la troisième fois en 1697,
in-12; histoire mal écrite, mais dont les deux premiers livres
Boot intéressants, par les nombreux portraits que Tauteur y fait
de différentes personnes. Entre le quatrième et le dnqutéme
litre, on trouve l'oraison funèbre du duc de Mercœur, compo-
sée et prononcée à Notre-Dame de Paris , le 27 avril 1602, par
S. François de Sales. 2» Hitloire de don Juan d' Autriche j file
nmêurelde Charles-Quint, Amsterdam, 1690, in-l2; Sofft^fotrt
d'Emmanuel-Philibert^due de Savoye, gouverneur général de
ta Belgique, Amsterdam , 1692 , in-12 ; 4<> Hietoire d'Aleœanr
dte Farnéee , due de Parme et de Plaiêance , gouverneur de la
Belgique, Amsterdam, 1692, in-12 ; B"* Histoire de Varchiéue
Albert, aouvemeur et frinee souverain de la Belgique, Colo-
gne, 1698, in-12. On ignore l'époque de la mort de Bruslé;
nais il parait qu'il vivait encore en 1712, époque à laquelle pa-
fut contre lui une satire intitulée: l'Original mullipHé, ou
Pmrtrait de Jean Bruslé, Liège, in-12. C'est peut-être au
•même Bruslé que l'on doit Esope en belle humeur, dernière
traduction augmentée de ses fables en prose et en vers,
iBmselles, 1700, 2 vol. iai-12.
«Rvsein (Jérôme), né le 10 décembre lOlO à Legnano
dans le Véronais , d'une famille noble , fit d'excellentes éta-
nts à Venise, à Fcrrare et à Padoue, en littérature, en philoso-
•phît, en jurisprudeoce, en histoire Morée et profone, et en
théologie^ se fit connaître avantageusement, fort jeune encore,
inr des poésies latines et italiennes, prit l'habitdans l'ordre des
chartreux, le quitta |)our le reprendre et le quitter de nouveau.
Accusé d'apostasie, il fut quelque temps enfermé, et, à partir
do jour de sa liberté jusqu'à sa mort, vers f 680 , il ne s'occupa
que de littérature. On a de lui : la Fugitiva, roman en quatre
livres , Venise, 1640, in-12.— Del CameraltopartillI, Venise,
1646, in.12.— la Vita di Ferrante Pallavicino, Venise,
1651-1656, in-12, sous le nom de Vlncoanilo Aggirato, nom
qu'on lui donnait dans l'académie des incogniti de Venise,
dont il était membre. — IstoHa d'Iialia deiHZ^à 1665, Ve-
nise, 1666. in-40; de 1665 à 1656, ibidem, 1657, in-4«; de 1656
« 1670, in-4». ibidem, 1671 ; de 1670 à 1679, Turin, 1680, pe-
tit in ^ fol. — Belle historié universali d'Europa compendiate
da Qirolomo Brusoni, Venise, 1657, 2 vok in-4*».— Ilperfetto
êluiidariopoeti9o[,\embe, 1657-1664-1609. in-i 2.— La £?(m-
dola a tre remi,paêsatempoearnavalesco, Venise, 1662, in-12.
— // Carroxino alla moda, Iratlenimento estivo. (Ces deux ou-
vrages sont portes sur l'index des livres défendus en 1663 et en
1689,)— Le Campagne deW Ungheria, dey/iannH 665e 1664,
Venise, 1665, in-4*». — Isloria delV ullima guerra Ira Vene-
xianie i Turchi, etc.. daiï anno 1644 al 1671, Venise, 1673,
\ï)^''; et dal 1644 al 1672, Bologne, 1674, in-4«.— Poésie,
Sirti IV, Venise, sans date, in-12. Ou attribue aussi à Jérôme
rusoni : Frammenli slorici délia guerra in Dalmatiea , Ve-
nise, 1692, in-12.
BRusoNio ( Lucio-DoMiTio ) , jurisconsulte que Conrad
Lycoslhènes nomme omnium clarissimus , était né dans la fin
du XVI* siècle à Conturse, dans la Basilicati. Tout ce qu'on sait
de cet écrivain, c'est ou'il eut pour protecteur et pour Mécène
le cardinal Pompée Colonna (F. ce nom), auquel il dédia le seul
de ses ouvrages que l'on connaisse. C'est un Recueil de traits
d'histoire, de pensées, de maximes, de bons mots, etc., etc.,
tirés des auteurs ^recs et latins. Il est intitulé : Faeetiarum
eœemplorumque hbri VII, et fut imprimé pour la première
fois à Rome, Mazochius, 1518, in-folio ( l ). ciette édition , que
(1) Le cttaitogue de Ducaliut cite une autre édition de Rome, Mazo-
cliiui, 1586, in-fol. Peut-être ne diflëre-t-elle de celle de 1513 que par
1(* frontitpice.
Debure a décrite dans la Bibliographie instrunke^ if ^
est très-recherchée des amateurs , parce cpi'elle fsm fw ,
seule qui n'ait pomt été trooonée ; mais, n Ton en tmÇj^
Lycofithèoea, elle est défigurée par des foutes d'iofrÎBKrti
ni'grand nombre, qu'il compare la peine qu'il rat poor ^»
riger au travail d'Hercule nettoyant les établ«sd'A«aw.U
tion de Lycoslhènes fol impriniée à BUe en 1M8, ^r, »
une dédicace au sénat de 8cballlioiise, qui caotiort doAtt
assez curieux sur le goût que les plus grands bQomdti»
quilé ont montré pour les fiacéties. Elle fut soitie de piMi
autres : Lyon, Frelon, 1562, iu-8"; Francfort, 1600, iiv
même format (l). — L'ouvrage de Bmsonio, queljotb-
regarde comme un trésor d'érudition , peut être escort ck«,
quoique avec |)réQ^ution , par les personnes qui D'oalDiait-
sibilité ni le loisir de recourir aux sources. £d fiDissutt,^^
à son Mécène que, s'il daigne accueillir ce premier (nitir ■
études , il pourra dans la suite lui en présenta ifvf
plus dignes de son attention. On voit parJà que Bnu&>
vaillail à d'autres ouvrages; etconune ils n'ont pob^
on4>eut conjecturer gu'une mort prématurée reopedajâ
terminer.
RRLSQUE,adj. des deux genres (grMwi.),|ra{)t<in
Il est fort brusque dans ses reparties. — U le et, dm ■
sens analogue, du ton, des manières, des ^kami,tk.U
brusque» — Il signifie aussi, subit et inopiné. Vu àss^sm
brusque.
BRUSQUKWBWXR, 8. f. jeu de cartes qmpKgjMg*
deux , trois, quatre on cinq personnes : quaaékMPf^
joueurs est pair, on emploie un jeu de piquet otente le
cas contraire, on supprime deux sept, un reogeelMM.V
se dit également, àcejeOydesdixetoesas.
BRlJSQiTBBiEirr, adv. (gramm.), d'une manière h«^
Charger brusquement les ennemis , les charger ^sm^
ment et vivement , sans leur donner le tempi (k « "•■
naître.
BRUSQUER, V. a. {gramm. ) , offenser qudqn'oap^
paroles rudes, inciviles. C'est un homme grotsisTfûwm
tout le monde. Brusquer la fortune, tenter de réosar p«>
moyens prompts , mais hasardeux. — Brusqm facf^
prendre brusquement son parti , au hasard de ce qo p^*
arriver. — Brusquer une affaire , la faire vile, sans (rpau*
ou sans ménagement. — On dit de même, Bruêfttrt^
noûment d*une pièce de théâtre. Brusquer une ptocf *<
essayer de l'emporter d'emblée, sans en faire Iciiegett''*
— Brusqué, ée, participe.
BRUSQVET ( gramm. ). Proverbialement, i kwf* "*
quel ; vous me parlez d'une manière désobligeiDte, je i«^
ponds de même.
BRCSQUET, né en Provence, exerça d'abardiA^^
à Paris Ui profession de chirurgien avec une içHv^J***
neslc que le connétable de Monlniorency vow «■■'^
dre; mais le dauphin, depuis Henri II, lui accorda b^^
prit à son service. Dès lors Brusquet devint le *»"*]"
fameux Triboulet dans l'emploi de fou du roi,t(^^^
de François ^^ Henri II , François H et Charles DL^^J
troubles de 1562, Brusquet, parvenu à amasser de b«^^
fut pillé et se sauva chez M"* de Valcutinois, onilwwj
1563 au château d'Anet (Eure-et-Loir). BranlAinen(V|[^
grand nombre de saillies et bons mots de .^™*Ç^l,i
citerons quelques-uns : — Lorsque François I"**"™,, ,
seil où venaU d'être décidée l'invasion da AIÂlanaa^*-
monaïque que ses conseillers étaient des ^^'^^îli/eîS
demanoa le roi. — C'est qu'ils ont seulement décide 0^
vous entreriez en Italie , sans penser comment ^^!?^
riez. » — Brusquet avait un livre qu'il noromatt yt^^
des Fous , et sur lequel il inscrivait ceux qui w F*^
mériter d'entrer dans ce bizarre cataloffue. ï^**ï*j|i
euint traversa la France pour aller reprimer la r«J^
antois, le fou du roi de France l'inscrivit sati»J>^
François î'*^ lui en ayant demandé le rootit • ^•Jfas'
quel, qu'il faut être fou pour passer dans les E!*^*k\^,.
majesté. »
(t) Plusieurs de ces éditions furent publiée* «us le l>w**
mimai»
MHJV«
(623)
BBCTEL.
ili;SQiriAUUi, s. nu cajoleur de filles , qui les baise brus- | commerciaU et se dit, par opposition à net , du poids total d'une
juemenL
BRUSacL (PiEB&E TAN), né à fioifi-Ie-Duc en 1G42, entra
Ans la compagnie de Jésus en 1636 , professa successivement
es humanités, la phil<Mophie, la rhétorique, et fut ensuite em-
lové aun missions dans le duché de Berg. 11 mourut à Hil-
esneim le 7 mai 1664 , après a?oir publié en allemand un
«ilé intitulé : la RésurrecUan tpiriluellê , ou Défense d'un
ffcieur en vMec^ nouveiUmenl converti f contre le consis^
ère de Dnisbourg , Cologne, 1664» in-S**.
BRCSSSL ( ), auditeur des comptes de Paris, a laissé un
ouvel Bxamen de Kosage général des fiefis en France pendant
511% xii«, XIII* et iiv* siècles , Paria , 1737 et 1750, 2 vol.
^<», ouvrage sur lequel on peut consulter le Journal de Ver-
tn de septembre 1727. Il est cité avanta&^usement par le
lèsident Hénault et par Tabbé de Mably. ^ BRUSSEL (Pierre),
^eu du précédent, et aussi auditeur des comptes, mort vers
81, est auteur de deux ouvrages burlesques : i° la Prome-
\de ulile et récréatrice de deux Parisiens , en cent soixante^
nq jours, Avignon et Paru, 1768, 2 voU in-12. Cest la relation
un voyage de Brussel en Italie ; 2» Suite du Virgile travesti,
I livres vin, IX, x, xietxii, la Haye (Paris), 1767, in-12.
wren n*avait donné que les sept premiers livres de V Enéide
9»estiê; Moreaa de Brasey en publia une suite en 1706. Cha-
ay de Boissy cite quelques petites pièces de vers de Pierre
russel, dans son livre mtitulé l Avocat^ ou Réflexions sur
tserciee du barreau , Paris , 1778 , fn-S*". U y fait un grand
Bge de cet auteur, et dit qu'il cultivait avec le même succès
s belles-lettres, la poésie, la musique et la peinture.
BRCSsnti , religieux de l'ordre de Saint-François , natif de
ftvone, dans l'Etat de Gènes, enseignait la théologie à Paris au
mimencement du xiv* siècle. Le pape Jean xVlI l'envoya
)nce au solfin de Babylone. Il laissa l'abrégé de la chronique
i son ordre : Sepulchrum terrœ saneies , avec quelques autres
èces (Wadingue, Annal. Minor.).
BBrssoLES, s. f. pi. ( term. de cuisinier), mets de la nature
» farces et des ragoûts. Il est peu usité.
BBCSTHEM OU BRUSTHEM (Jban db) naquit à Saint-
road et entra dans l'ordre de Saint-Francis. A florissait en
\iS, sous le règae du prince-évéque de Liège , Georges d'Au-
iche, auquel il dédia une histoire encore inédite des évéques
! L^égeet des ducs de Brabant, depuis saint Materne jusqu'à
innée 15015, Mes gesta episcoporum leodiensium et ducum
^abantiœ a lemporibui sanctimatemiadannum 1503. Cette
ironique se trouvait en 1827 chez M"*' Court , à Tangres ,
K Sander, Bibliographie belge, manuscrit i, p. 24, et
ibliographie historique de la France, n"* 8701). Un bon ma-
Bscrit de Brusthem , peut-être l'autographe , se conservait en
r62 à l'abbaye d'Everbode. La correspondance du ministre
ihtnUel avec le savant Paquot , laquelle est sous nos yeux,
MIS apprend que ce dernier se proposait de faire entrer Brus-
em dans la collection des Seriptores rerum belgicarum , si
uvent projetée et que l'on vient de reprendre.
BBUSVS (mffthol. ) , 61s d'Emathius, donna son nom à une
irtie de la Macédoine nommée Brusii.
•BCT, UTE, adj. {aramm.)y qui est dans l'état grossier où la
Hure l'a produit. Matière brute. — Sucre brut , Camphre
m , sucre non raffiné , camphre non puri6é , etc. — Terrain
ut, terrain qui n'a jamais été soumis a la culture. — Brut se
l particulièrement des diamants, dei pierres, du marbre, etc.,
ri n*ont pas encore été taillés, polis. Un diamant brut. On dit,
ins un sens analogue. Du bois brut. Une pièce de bois brute,
l'on n'a pas mis encore en œuvre. — Il se dit figurément, des
ivrages d'esprit qui ne sont qu'ébauchés , auxquels on n'a pas
core mis la dermère main, je ne puis vous montrer cet ou-
age , il est encore brut. — D se dit aussi d'une personne qui
1 reçu aucune éducation , ou qui n'a aucun usage du monde.
taé vu arrive^ de son village encore toul bruê. — U se dit
idquefois , dans un sens aiMlogue , des manières , de l'es-
it, etc. Avoir des mamères brutes, — Bête brute, animal
i^é de raison. — En histoire naturelle, Corps bruts se dit
!S minéraux , par opposition aux végétaux et aux animaux ,
l'on Bomnne corpf organisés» Figurément, Patente brute
^. Patbntb). — En agriculture. Produit brut, la quan-
é totale de produttions que rend ub sol cultivé , ou la valeur
taie de ces productions, avant qu'on en ait défalqué les
sis de culture et autres. — En finances. Produit &n»l, la
lalité du produit de Timpèt avant qu*on en aitdéduit les frais de
Tceptioa. — BiUT s'emploie comme adverbe dans le langage
quantité de marchandises, y compris les fûts , les caisses ou les
emballages. Ce boucaul de sucre pèse brut 200 kHogrammeê.
On dit quelquefois adjectivement, dans le même sens , poids
brut,
BBUTAL, ALE , adj. ( grcmm,) , qui tient de la brute. Une
vassion brutale, Un instinct brutal, Des appétits brutaux. On
l'emploie également pour désigner un honmie grossier, violent,
emporté. — Brutalement, avec brutalité, d'une manière
violente, grossière. Cet homme agit, parle brutalement. —
Brutaliser, c'est agir brutalement envers quelqu'un, le traiter
avec grossièreté. — Brutalité, c'est l'habitude d'être brutal,
le vice, raffection morale qui porte à la brutalité. L'action qui
en résulte s'appelle aussi brutalilé. Vous m^avez fait une 6rti-
têilité. En parlant d'une passion brutale, on dit également, j«*
souvir sa orutalilé.
BEUTALITÉ {morale). La brutalité est une disposition de
l'âme causée par le tempérament, qui nous rend insensibles h
tout. Ce vice se corrige un peu par l'éducation et par une
grande élude de soi-même. Quand on se connaît bien, il est
aisé d'afiaiblir les passions qui naissent du tempérament. Voici
de quelle manière Théophrastc peint la brutalité et le brutal.
« La brutalité est une certaine dureté, et j'ose dire, une férocité
gui se rencontre dans nos manières d'agir et qui passe même
jusque dans nos paroles. Si vous demandez à un homme brutal ,
qu'est devenu un tel ? il vous répond durement : Ne me rompez
pas la tête. Si vous le saluez , il ne vous fait pas l'honneur de
vous rendre le salut. IT est inexorable à celui qui sans dessein
l'aura poussé légèrement ou lui aura marché sur le pied. C'est
une faute qu'il ne pardonne pas. La première chose qu'il dit à
un ami qui lui emprunte de l'argent , c'est au'il ne Im en prê-
tera point. Il va le trouver ensuite et le lui donne de mauvaise
grâce. U ne lui arrive jamais de heurter une pierre en chemin ,
sans la charger de malédictions. Il ne daigne attendre personne,
et si l'on diffère un moment à se rendre au lieu dont on est
convenu avec lui , il se retire. x>
BBUTA , s. m. (bolan.), espèce d'arbre de la famille des coni<'
fères, à peu près semblable au cyprès.
BBUTA-MANNA , S. f. espèce de poire, {foire du pape. On dit
aussi Brutb-bonnb.
BBVTE, S. f. igramm^), animal privé de raison. Il se dit paiv
ticulièrement des bétes qui sont le plus dépourvues d*inteili«-
gence et de sensibilité. // tient moins de l'homme que de kt
bruie. —Figurément et familièrement, C*est une brute » une
vraie brute, se dit d'une personne qui n'a ni esprit niraiaoBy
ou qui, comme la brute, s'abandonne sans modération à ses
penchants.
BBuré ( Jban ) , né à Paris le 9 avril 1699, mort le i"' join
1763, fut docteur de Sori)onne et curé de Saint-Benoit à Parisi
On a de lui : i" Lettres d'un curé de Paris sur les vertus Ht
Jean Bessard , paysan de Stains, prés de Saint-Denis, iin,
in*-!^; 3* Chronologie historique des curés de Saini-BenaU,
depuis iiSi jusqu'en 1752 , Paris, 1763 , in-13 : on y troBve
quelques anecdotes et quelques particularités sur plusieurs
personnes enterrées à Saint-Benott ; 5» Paraphraees des psetsfh-
mes et cantiques qui se chantent à Saint-Benoit, 1753, fn^S;
4* Discours sur les mariages à l'o€casion*de la naissanoe ém
duc de Bourgogne ( f^re atné de Louis XI¥ , mort en 1761 ),
1761, in-4*; 5<> Lettre sur la suppression des bancs dans m
paroisses, 1763, in-4^ — Brute de Loibellb ( ), abbé et
censeur royal , mort le 21 mai 179S, a laissé : i*^les Ennemie
réconciliés, pièce dramatique en trois actes et en prose , dont le
sujet est tiré d'une des anecdotes les plu» intéressantes du temps
de la Ligue, 1766, in-^ ; quelques exemplaires poitent le nom
supposé ôekerville ; 3* le Joueur, tragédie bourgeoise, trsdnîte
de 1 anglais de Lillo, 1763, in^2 : ces deux pîèees n'ont jamaii
été jouées ; 5» Pastorales et Poèmes de Geisner oui n'avaient
pas encore été traduits, suivis de deux Odes de Haller, traduites
de l'allemand, et d'une Ode de Dryden, traduite de l'anglaîs
en vers français, 1766 , in*l3. La traduction des Pasteraleêei
Poimes de Gessner a été réimprimée dans- les diverses éditions
des œuvres de cet auteur ; 4'' l Héroïsme de l'Amitié, David et
Jonathas, poème en quatre chants, 1776, in-13. On trouve à la
suite plusieurs pièces sur difiérents sujets, en verset en prose ,
parmi lesquelles sont des^odes sacrées, des épltres , et la tra*^
duction des Remarques sur VEcriture sainte attribuées à
Langin.
BBCTEL DE LA BiYiÈBE (Jban-Baptiste), né à Mont-
pellier en 1669, ministre de l'Eglise wallone à Amsterdam»
BRUTinLUS.
( ^^^)
BRUTCS.
mort en août 1742, âgé de soixante-quatorze ans. et connu par
plusieurs ouvrages. Les principaux sont : I® une édition du
Dictionnaire de Furetiere, fort augmentée, la Haye, 1725,
4 vol. in-fol. : c*est le fcuit de quatorze années de travail ; il en
a exclu tout ce qui concerne Inisloire et la géographie ; ^ des
Sermons sur divers textes de TEcriture sainte, Amsterdam,
1746, in-8® : on y trouve de très-bonnes choses, mais non cet
esprit de paix et de charité qui convient à un ministre de TEvan-
gile.
BRUTioius NIGER, illustre Romain qui parvint successive-
ment, sous les empereurs, aux dignités les plus éminentes de
l'Etat. A la mortdeSéjan il faillitélre condamné sous l'accusa tion
d'avoir élé l'ami de ce favori de l'empereur. Brutidius ne se laissa
point tellement absorber par les soins de sa carrière politique
qu'il ne put donner beaucoup de temps aux belles-lettres et â
la philosophie pour lesquelles il avait un goût extrême. Il était
disdple d'Apollodore et çrand admirateur de Cicéron, dont
il fit le plus bel éloge dans une histoire romaine qu'il avait
composée.
BRUTiENS ou BRUTIAIRES, S. m. pi. (hisi. anc.), anciens
peuples de laCalabre, qui, pour avoir pris les premiers le parti
d'Annibal, furent employés parles Romains aux plus bas offices
de la république, comme sergents, bourreaux, etc. Il est aussi
adjectif. Bouclier brutien,
BRUTIER, S. m. (hist, nai.), oiseau de proie qu'on ne peut
pas dresser. — Nom vulgaire de la buse. — Proverbialement,
Du brulier on ne saurait faire un épervier, on ne saurait
rendre habile celui qui est sol et butor.
BRUTiFiCATiON, S. f. aciion d'abrutir.
BRlTTiFiER, V. u. devenir brute. — Brutifié, ée, participe.
11 est populaire.
BRUT-INGÉNU, 8. m. [minéral.), espèce de diamant qui est
poli naturellement.
BRUTIUM ou BRUTTIUSI (géogr. anc.) {Calahre ultérieure
et eUérieure)y la plus méridionale des provinces de la Grande-
Grèce, et par conséquent de toute l'iulie, était bornée au nord
par la Lucanie, au sud par le détroit de Sicile, à l'est par la
mer Ionienne, et à Touest par la mer Sicilienne. Le Brutium
était divisé en deux parties, le Brutium cismonlain et le Bru-
tium transmontain, seton que cette contrée était en deçà ou au
delà de la chaîne des Apennins, par rapport à Rome (Diod., 15 ;
Strab., 6).
BRUTO ou BRUTi (Jean-Michel), né à Venise vers 1515
mort dans la Transylvanie vers la fin du xvi« siècle, tint uiî
rang distingué parmi les bons humanistes, et sa vie fut uji
wyage perpétuel entrepris pour s'instruire. En 1574, il fut
chargé par le prince Etienne Battori d'écrire l'histoire de la
Transylvanie ^ et après sa mort l'empereur Rodolphe II le
nomma son historiographe. On a de lui : 1« Histoire de Flo-
rence jusqu'à la mort de Laurent de Médicis (1492), publiée
sousce litre : Florentinœhisloriœlibri Vlllpriores, cum indice
loeupleUssimo, Lyon, 1562. in-4«, et Venise, 1764, in-4", com-
prise dans la première partie du tome viii du Thésaurus an-
tiquitaiis et historiœ italicœ de Burmann; 2" De origine Fe-
netiarum, Lyon, 1561, dans les Epistolœ clarorum virorum
Epistolœ, Cracovie, 1593, in-8°, et Berlin, 1597, in-8« ; S*» Select
tarum Epislolarum libri Y; De hùtoriœ laudibus, sfve de certa
via et ratione qua sunt rerum scriptores legendi, liber; Prœ-
eeptorumconjugalium liber, Cracovie, 1582-1583-1589' in-8««
Beriin, 1698, in-80; 4» Yita Callimachi experientis (Philippe
Buonaccorsi), publiée dans son Histoire de Ladislas, Cracovie
1583, in-4°; 5« De rébus a Carolo V imperatore qestis oratio*
Anvers, 1555, in-8o; 6^ Editions avec notes et eommentaire's
d^Uorace, Jules César et des Oraisons de Cicéron; 7« une
édition des CommenUires de Barth. Fado : De rébus qestis
ab Âlphonso /, Neapol. rege, libri J, Lyon, 1560-1562
in-l". '
BRUTOLIÊS; 8. m. pi. (term. de médecine et de pharmacie),
classe de médicamenU obtenus par la macération de plusieurs
substances dans la bière.
BRUTS (cWm.), corps inorganiaues, tels que les pierres et les
minéraux. Tant quils existent, fls ne sont pas le siège d'un
mouvement de nutrition. Leur accroissement se fait par simple
juxtaposition d'un corps semblable à eux. Leurs caractères
differcnliels sont la forme anguleuse, le volume indéterminé,
la composition constante.
BRUTULus PAPius, Samnite de haute naissance et très-
riche, se tua parce que ses compatriotes voulaient le livrer aux
Romains comme violateur des traités. Son cidimlitRftt
féciaux, qui le transportèrent à Rome (T. L., viii, c. ^*
BRCTUS (mylhol.), premier roi des Bretons, étiiiTrwn.
fils de Sylvius, frère d'Ascagne et fils d'Ence. Ayml egiil
heur de tuer son père, il se réfugia en Grèce, ou il déjnn*
çrand nombre de Troyens esclaves de Paudmm. hk '
épousa la fille de ce prince, et, étant sorti de la Grèce aw»
flotte nombreuse pour chercher fortune, il •rrindiojwk
appelée Légrécie où Diane avait un temple. La démêlai a»
rut en songe, et lui ordonna de chercher à l'ooddentdfsGT
une lie autrefois habitée par les géants, mais qui poorltc
ment se trouvait déserte. Bru tus, encouragé par cet onck 1-
s'établir dans la Bretagne, où il régna paisibleiDeiil, a »
lui sa postérité, jusqu à l'arrivée de Jules César à U ^jf^a
légions romaines.
BRUTUS (Lucius Jdnius), l'un des caractères les pb*^
marquables de l'antiquité, fondateur du consolai et debl^.
romaine : Libertatem et consulatum L. Brutut instim. t
Tacite au premier livre des Annales. Depuis la réumoo(^^
leurs et des vagabonds sur le mont Palatin, l'esprit ds 1-
mains était c^ntiellement démocratique, et les rtNSMttH
tous leurs soins à le comprimer. Celui qui s'y prit (Jeb nar
la plus habile fut Servius Tullius; au moyen de u bw
division par centuries si bien expliquée par Tite Ltre h I^
d'Halicarnasse, il avait, de fait, exclu du gooTeronDeet le ki
peuple, tout en lui laissant le droit de suffrage. L» JIub»
s'aperçurent bientôt de leur dépendance et éetémt i ii
secouer. La crise était imminente; l'attentat dajtQMTirqaiD
ne fil que la précipiter. <c En violant Lucrèce, ditlkatoi^,
Sextus fil une chose qui a presque toujours faitcbiwbi^-
rans d'une ville où ils ont commandé; car le peopk,mar
action pareille fait si bien sentir sa servitude, preod ii>*
une resolution exirème. Un peuple peut aiseme&t m£:
qu'on exige de lui de nouveaux tributs; il ne sait pas iH-
retirera pas quelque utilité de l'emploi qo'oD (en dr '*
uc «^tiv,ic«.c lie lUi i|uc ■ u«^i.^3iuii UC la iCTuiuuvu Y'* -
riva ; car un peuple fier, entreprenant, hardi et renferw i?
des murailles, doit nécessairement secouer le joug 00 *i^*
ses mœurs. Il devait arriver de deux choses Tune : ouqvï "
changerait son gouvernement, ou qu'elle resterait uwp;
pauvre monarchie. » — C'est à cette époque, l'an de Bon»'-
?ue L. Junius parait pour la première fois sur la scèoe pi'?'
I était fils d'une sœur de Tarquin le Superbe, et pou^c^itï
se rendre suspect a ce tyran qui avait fait périr le pèfv eJl''"
de Junius, il contrefit le stupide, d'où lui vint son iartm
Brultis. Son imbécillité paraissait si réelle qu'.4ninsftT»».
fils de Tarquin, ayant été envoyés à Delphes pourconflU^ '
oracle alors très-célèbre à l'occasion d'une peste qui **
Rome, ils emmenèrent Brutus avec eux pour leors'T^
jouet. Les jeunes princes offrirent au dieu Je niagniSq'K* "^
sents; Brutus n'offrit qu'une simple canne, mais eU "-^
creuse et renfermait une baguette d or, emblènic ing»"''
significatif. Dans la célèbre satire du Turbot, Javenaldii ^
sion à la ruse employée par Brutus pour prévenir te mi?*
de Tarquin :
Quis priscum illud mirât ur acumeo,
Brute, tiium ? facile est barbato impooere régi.
»
On ajoute que les ambassadeurs ayant eu lacariofltêded*»
der à l'oracle lequel d'entre eux régnerait à RomcaprfeTiT-*
il leur fut répondu: Ce sera celui qui le premier erahra*""
mère. A leur retour, tandis que les fils do roi couraiefti*-'
lais afin d'accomplir l'oracle selon qu'ils l'entendaient r"
baisa la terre, baisa le sol de sa patrie, véritable roèrec***'"
de tous les citoyens. Lorsque Lucr^, après avoir (k»»* ^
lui seul, dépouillant sa fausse imbécillité, ramassa le pnr^
et jura sur cette arme sanglante, de venger et saparw»'^
Romains, et de répandre la dernière goutte de '^^J^'*'-
Sue de souffrir que les Tarquins, que P®'^?"*'?7«'
lome. Il fait passer de main en main le pû%"**^j! . ■
de tous le même serment gu'il vient de P*^"^"^J?^'i:
tragique se passait à CoUatie. On y pleurait sur le ^f^.\
crècc. Brutus fait cesser des pleurs stériles, et Ton n rc<^ '
BEUTUB.
(535 )
BRVTUS.
ne le sentiment de la vengeance. On prend les armes, on courl
Rome. Aossilôt s> répand la nouvelle des tristes circons-
inces de la mort de Lacrèce. Le peuple se rend en foule sur la
lace. Ce Brulus, longtemps fameux par sa stupidité, étonne,
ntralne rassemblée. Les sentiments qui Tanimentpassenldans
ms les cœurs. L'éppuse de Tarquin, ratroce Tullie (F.)» cette
lie |»rrici(le, quitte Rome, suivie des malédictions du peuple.
e roi Tarquin faisait le siège d*Ardée, ville des Rutules; il ap-
rand le soulèvement de Rome et croit que sa présence suffira
our Tapaiser : les portes lui en sont fermées ; son exil est pro
once par rassemblée du peuple. Brutus s*était rendu par un
Dtre chemin devant Ardée ; il parle, et Ton y partage les senti-
lents de Rome, on y abjure l'autorité de Tarquin. Les fils du
rran, Ludus et Aruns, qui sont au camp, vont avec leur père
bercber un asile à Caeré. chez les Etrusques. Scxtus, leur frère,
»t massacré par les habitants de Gabies, sur lesquels il s'était
rrogé une domination tyrannique. Les comices assemblés en
enturies, substituent à la domination perpétuelle des rois la
lagislralare annuelle de deux consuls. Brutus et Collatin, mari
6 Lucrèce, furent les premiers à qui on la conféra. Il ne faut
•s s'y tromper, la révolution dont Brutus avait été le principal
[istrument fut tout aristocratique. Tite Live, en commençant
histoire de la république (liv. ii, ch. 1*"'), observe très-sagement
ue si du temps des premiers rois il s'était trouvé un Brutus
t au'il eût pu renverser le trône, il aurait fait le plus grand
aal k sa patrie. Que serait-il arrivé, dit-il, si cette multitude
e pastears et d'aventuriers fugitifs, qui venait de trouver la
berté et surtout l'impunité sous la protection d'un temple
iviolable, eût été délivrée de la crainte d'un roi et agitée de
)utes les tempêtes gu'excitent les tribuns? On peut croire que
I révolution n'aurait pas été moins funeste si, même après le
ègne de Tarquin, elle avait amené le régime démocratique,
lais ce furent les patriciens qui firent la révolution, et qui, en
ubstilaant le consulat à la royauté, établirent en réalité une
9yau(é annuelle dont l'appareil fut seulement tempéré. On
raignit qu'il n'existât trop de terreur, si les deux consuls
raient ensemble les faisceaux, signe formidable du pouvoir de
unir, et l'on prétend qu'ils furent cédés à Brutus par son
allègue (Tite Live, ibid.); mais il semble prouvé que chaque
msul les eut alternativement pendant un jour. Ainsi, selon les
miarqnes de I^vesque (Hitt, ciit, de la république romaine),
î gouvernement continua d'être monarchique , puisque chacun
es deux souverains annuels régnait seul, et qu'ils se succédaient
un à l'autre après un jour de règne. Au reste les consuls
ircnt comme les rois la robe bordée de pourpre et Ia«chaire
irule ; mais ils ne portèrent ni sceptre ni diadème. Mais à
*ire les Romains étaient devenus libres, qu'ils furent c^mme
uâ les peuples républicains, dévorés de soupçons et de dé-
mces. Ils ne purent voir sans inquiétude à la tête du gouverne-
ent le consul Collatin qui portait aussi le nom deTarquin ; ce
^itus fomenta cette inquiétude, si même ce n'était pas lui qui
yait excitée. C'est un point qu'il serait difficile d'éclaircir :
[Bjours est-il que le prétexte de parenté avec la famille déchue
teignait Brutus lui-même, puisqu'il était par sa mère neveu
Tarquin. Au surplus Collatin donna un autre motif à son
cr/usion, par son indulgence envers ses propres neveux com-
ices d'une conspiration en faveur du tyran déchu ; et c'est alors
le, selon Denys d'Halicarnasse, Collatin fut à la poursuite de
rutus obligé de se démettre du consulat et exiléà Collatie,où,
Ion le même historien, il emporta des richesses dont une par-
î due à la générosité de ce même Brutus. —Tarquin, qui était
I Etrurie, envoya ries ambassadeurs à Rome sous prétexte de
mander la restitution de ses biens, mais en effet pour mé-
iger une révolution en sa faveur. Il n'ignorait pas qu'à Rome
avait pour partisans presque tous les jeunes gens des familles
4>les qui regrettaient les aélices de la cour et se sentaient peu
! goût pour l'austérité républicaine. Les deux fils de Brutus,
tus et Tiberius, entrèrent dans une conspiration qui fut dé-
o verte aux consuls par l'esclave Vindex. Le consul condamna
I fils, et le malheureux père, assis sur son tribunal, donna lui-
ème le signal de leur exécution en détournant les yeux. On a
rersement jugé la conduite de Brutus. a Ce fut, dit Florus,
Prix d*un parricide et du sang de sa Camille, gu'il monta
Hilte de la faveur populaire. » Puis il ajoute qu'en taisant périr
«i ses enfants, Brutus semblait avoir adopté la république,
nys d'Halicarnasse , avant de raconter cette catastrophe, dit :
L^ Grecs ne la croiront pas parce que cela est trop cruel. »
•ujours froid, positif dans sa politique, Machiavel approuve
u restriction 1 acte de Brutus; mais l'âme tendre de Virgile,
ce poète qui a si bien peint l'affection paternelle dans la
rsoDne d'Ëvandre et même dans Mézence, ne peut se décider
à louer Brutus le VeT^eur, sans laisseren même temps échapper
une expression de pitié :
Vis el Tarqiiinios reges, onimainque superhani
UUoris Bruli, fasccsque videre receplos ?
Consulis imperiiim hic priiniis, sîeva<qnc securc*
Acripiet, natosmie pater, nova bella moventes
Ad iMSDam pulchra pro libci tate vocabit !
înJeU'x ! ulcumqiie feront ra fada minores,
Tincet anior patris, latKluiiique immensa cupido.
ViRG., jEn., lib. VI.
Ainsi que la poésie, la peinture a souvent traité ce terrible sujet.
On voit au Capitole une fresque du cavalier Bernin, représentant
le supplice des fils de Brutus. On voit au Louvre le même sujet
traite dans un vaste tableau par Lethiers, un dos artistes fran-
çais qui furent, avec les Vien, les David, un des restaurateurs de
la peinture française. Parmi les poésies modernes sur le même
sujet, on ne doit pas omettre le lirulus de Voltaire, qui offre de
fort beaux passages , particulièrement la septième scène du
cinquième acte entre Brutus et son fils.
BRUTUS.
Ail! nialhcuieux Tilus !
Parle, ai-je encore un fils?
TITUS.
Non, vous n'en avez plus.
BEUTU».
Réponds donc à (on juge, etc.
Sous le rapport de la politiçfue romaine, le jugement des fils de
Brutus et de leurs complices est un exemple éclatant de la
puissance consulaire en matière criminelle, les consuls ne cx)n-
servèrent pas longt^nips une telle prérogative. Ce fut après la
condamnation de ses fils que Brutus fit exiler Collatin, qui fut
remplacé dans le consulat par Valerius Publicola. Cependant
Tarquin, soutenu par les secours de deux villes étrusques, Véies
et Tarquinies, se mit en campagne pour attaquer la nouvelle
république. Les deux consuls conduisirent l'armée romaine à
sa rencontre. Aruns, fils de Tarquin, reconnaît de loin Brutus
à la pourpre dont il est décoré ; il implore à haute voix les dieux
vengeurs des rois, s'avance, attaque le consul, reçoit et donne un
coup mortel. C'est ainsi que le premier auteur àe la liberté ro-
maine en fut la première victime (an de Rome 246). Les Ro-
mains n'en furent pas moins vainqueurs. Le corps de Brutus fut
rapporté dans la ville par les chevaliers. Les sénateurs, dont
Brutus avait élevé le nombre jusqu'à trois cents, vinrent le re-
cevoir, et les dames romaines honorèrent par un deuil d'une
année le vengeur de Lucrèce. Valerius, son collègue, prononça
son oraison funèbre. On lui érigea de plus au Capitole une sta-
tue avec un poignard à la main. Sa famille se perpétua hono-
rablement sous Ta république , et ne s'éteignit que peu de temps
avant celle des Césars, qui finit, comme on sait, avec Néron.
Ch. du Rozoib.
BRUTUS (Lucivs JuNius) joua un rôle considérable à
Rome, lorsque le peuple mécontent se relira sur le mont Sacré,
l'an de Rome 260 (avant J.-C. 494), Quatorze ans après la fon-
dation de la répubfique. C'était un nomme turbulent , sédi-
tieux , et qui ne manquait ni de sagacité ni d'éloquence. Il se
nommait Lucius Junius , comme celui qui chassa les Tarquins
de Rome, et il lui emprunta le surnom de Brutus, croyant se
donner par là plus de ressemblance avec le fondateur de la ré-
publique. Le sénat ayant envoyé des ambassadeurs aux mécon-
tents, afin de les satisfaire et de les ramener, L. Junius Brutus,
3ui prévoyait l'avenir, persuadai Sicinius, leur chef, d'élever
es difficultés afin de ne point paraître céder trop aisément;
puis, s'adressant aux dépulèt, il insista sur les droits méconnus
du peuple, sur l'arrogance des patriciens, et particulièrement
sur la cruauté des créanciers envers les débiteurs. Son discours
fut accueilli avec enthousiasme par les plébéiens, et les députés
du sénat en imrurent touchés. Songeant aux malheurs qui me-
naçaient Rome si le peuple persistait dans sa résolution^ il«
demeurèrent longtemps consternés et fondant en larmes ; en
sorte que les plébéiens, entraînés surtout par le fameux apologue
des membres et de l'estomac, que leur racontait Menenius
Agrippa, allaient se rendre , lorsque L. Junius Brutus les ha-
rangua de nouveau pour leur conseUler de demander des garan-
ties; et, sur l'interrogation de Menenius Agrippa, quelles ga-
BMJTIJS.
(sae)
ranlies le peuple demandait? il répondit : a Nous voulons des
magistrats spécialement chargés de protéger les plébéiens, et
dont la personne soit inviolable , aûu q^u'ils puissent remplir
leurs fonctions.)) La demande fut accordée. Avant de quitter le
mont Sacré, et toujours d'après le conseil du clairvoyant Brutus,
des comices par curies nommèrent deux tribuns, Licinius et
Albinus,qui se choisirent pour collègues Sicinius, Bellutus,
Scilius, et ce même Junius Brutus qui avait tant contribué à
cet important résultat. A cette occasion, le P. Catrou, dans son
Hisloire romaine ^ fait la réflexion suivante au sujet de ce per-
sonnage : a Sur la garantie des mêmes noms, il se crut destiné
à délivrer le peuple de la tyrannie du sénat, comme le fameux
Brutus avait délivré Rome ae Toppression des rois ; et en effet le
conseil qu*il donna ne servit pas peu à faire prendre pour Tave-
nir au peuple une supériorité sur les patriciens, qu*d conserva
depuis, et qui le renaît maître de la république.» Ce fut encore
avant de rentrer à Rome que, toujours à Tinstigation de Brutus,
les mêmes comices rendirent cette loi : a Que nul ne traite un
tribun comme un simple citoyen ; que nul ne le frappe de ver-
ges ou n'ordonne de le frapper; que nul ne le tue ou n'ordonne
de le tuer : si quelqu'un le faisait, qu'il soit dévoué aux dienx,
que ses biens soient consacrés à Gérés, qu'il soit juste et licite de
tuer le coupable.» Telle est l'origine de cette grande ma^stra-
ture, qui joua depuis un rôle si important dans les affaires de
FElat, et que les empereurs eux-mêmes s'attribuèrent comme
com()lément nécessaire de leurs autres pouvoirs. — Après cette
victoire sur le patriciat , le peuple, précédé de ses tribuns, ren-
tra dans Rome et reprit ses occupations ordinaires, terminant
une sédition avec le même calme qu'il l'avait commencée ; car,
ce qui distingue la retraite du mont Sacré de toutes les séditions
ordinaires , c'est ce calme respectable , cet ordre parfait que
montre tout un peuple soulevé contre la tyrannie patricienne.
Enfin ce n'était pas un peuple comme ceux que nous connais-
sons, que ces Romains qui, au milieu de leur juste méconten-
tement^ se laissaient calmer par un conte. Cependant, comme
la retraite sur le mont Sacré avait eu lieu pendant les semailtes ,
il y eut disette l'année suivante et par conséquent sédition. Les
discours véhéments de Lucius Junius Brutus et de Sicinins,
alors édiles (car, sur le mont Sacré, les plébéiens avaient obte-
nu cette magistrature subordonnée au tribunat), ne donnèrent
pas de pain au peuple, mais procurèrent au tribunat une aug-
mentation de pouvoir. La loi qui défendait d'interrompre on
tribun parlant devant le peuple fut rendue, et ce fut encore
Fouvrage de Junius Brutus. Depuis lors, le pouvoir des tribuns
ne cessa de s'accroître, jusqu'au temps on les Gracques et autres
démagogues s'en servirent pour tout bouleverser, t'est de cette
terrible magistrature (jne Cicéron disait : cr Elle est née de la
sédition et pour la sédition.» Après son édiHté , Junius Brutus
disparaît de l'histoire, et l'on ignore l'époque de sa mort , aussi
bien que celle de sa naissance. Gh. Dr R.
BRUTUS SCMYA (DEaMUS JuNius). maître de la eavalerie,
Fan de Rome 415, sous le dictateur Q. Publîlius. L'un et l'autre
étaient plébéiens. Gette dictature servit la cause populaire par
Fétd)lissement de trois lois favorables au peuple et contraires à
la noblesse : i® les plébiscites devaient obliger tous les citoyens;
9* les lois portées aux comices par centuries seraient , avant
l'appel aux suffrages, ratifiées par le sénat; 5° enfin, un des
censeurs serait choisi parmi le peuple, — Quatorze ans plus
tard, l'an 4-29, Dedmus Brutus Scœva fut élevé au consulat
avecL. Furius Gamillus. Il marcha contre les Vestins, peuple du
Stmnium, désola leur contrée, et les força de tenter le sort d'une
bataille. Il les vainquit^ non sans éprouver lui-même des pertes
ooDsidërables. Les Veslms, n'osant plus combattre en rase cann
Eagne, se retirèrent dans leurs villes, où D. Junius Brutus alla
ieniôi les attaquer. Il prit d'assaut CuUne et Cingtiie, etao*
corda le butin de l'une et de l'autre à ses soldats pour les récom-
penser de leurs fatiffues. — Brutus Scleya (Dedmus Junius),
nls du précédent, était lieutenant du consul Sp. Garvilius, Fan
de Rome 461 . Au siège de Gominium , il eut ordre d'aller au-
devant de l'ennemi , et de l'empédier, par tous les moyens pos-
sibles, d'approcher dé la ville. Mais il ne fut pas obligé d'en
venir aux mains ; la ville se rendit sans pouvmr être secourue.
L'année suivante, D. Junius Brutus fut élevé au consulat avec
Q. Fabius Gnrges. Il vainquit les Falisques, et porta le ravase
dansFEtrurie. -i -i i- e^
BRUTUS (G. Jumus BuBULCUS) fut consul avec Q. .fimilius
Barbula pour la première fois l'an oe Rome 437. G'était le temps
de la guerre contre les Samnites^ Junius se rendit mattre de
Forento dans l'Apulie. Il conduisit alors, selon Velleius, une
colonie romaine à Suessa Pometia ; maïs, selon Tite Live, celte
fondation n'appartient qu'au second oonsalat de Brutus , qui
I appartient k l'année 444. U avait pour eollèguiL hfmC»
sor. Il reprit Noie sur les Samnites. L'annM saifiale, le^
tcur G. âulpiciusLongus le choisit pour mattre dtlicii^
Gonsul pour la troisième fois Fan 445 , avec iSinili« Biri«
qui l'était pour la seeonde, il voua un temple à la stalêde W
Suis, marchant contre les Sanuiites, s'empara deOinkftk
èvianum, dont il donna le butin à ses soldats. U rcBportit.
suite près de cette ville une victoire en bataillerai,^
laquelle les ennemis perdirent 20,000 haflunes. De r^,
Rome, il triompha des Sannites, le jour des nonef (5}fai
romain de l'année 443. Sous ce eonsul, dont le non étiit tih
à la liberté populaire , les tribuns L. AtilinB et C. Ibras^
sentèrent une loi pour attribuer au peuple la nemiliaait
plus grand nombre de places de tribuns de légioQimi'iliti
avait auparavant. En 445, Junius Bnbukus BruiM M, pmi
seconde fois, mattre de la cavalerie sous le dictateur Lf^
rius Gursor, et contribua à la victoire que ce gênerai nM
sur les Samnites. Il exerça la censure avec M. Valeràiï.
mus, et tous deux firent le vingt-septième lustre Tao^c.^
vêtu enfin de la dictature l'an de Rome 55i, il maàl bifi
révoltés, et revint triompher à Rome le baitièmejourdesa»
gislrature. Après son triomphe, il fit la dédia» 4u \màè
la Santé, qu'il avait voué sous son troisième eoania-Rh
TUS BtiULCUS (Gaius Junius), probablemeat&bilipRrak
pour la première fois fut consul l'an de Rome 463^ me LA»
tumitts Megellus. Ge dernier, dédaignant JuniuMoiicM
de sa naissance plébéienne, veut avoir par ^ÊëinaHm
tirer au sort le département du Samnium ; et , oiiIkidRr k
décision de ce différend , ce fier patricien era^lojAattMi
de ses terres deux mille soldais des légions qni In tétû
confiées. Gette dissension retardait wb ofénûtu milan.
Par amour du bien public, Junius Brutus eut la sa^étoÉ
aux injustes prétentions de son collègue. NomoMOSiilp
la seconde fob l'an 477, avee P. Gornelins ^iMS,liii«i
furent battus dans les montagnes du Samsinn, el,njri«
réciproquement l'un sur Fantre la cause de kirètttt,»
Tètmi leurs armées. Tandis que Gorneltus preaailCwtMM^
mus Brutus ravageait le Samnium, la Luônie et le Mb
Les Fastes capitouns marquent le triomske de ottm>Amn
Lueaniens et les Brntiens aux nones (5) de jamicr de Fa*
478. Ga. H L
RRUTUS (Marctts Junius), étant tribun l'ao deBsM$a«
le consulat du célèbre Gaton le Censeur, s'omxisaafKr>
nius Brutus, son collèsue et son parent, àVabFOgitKa*!
loi O^a, qui mettait des bornes au luxe de la parue do la-
mes. Gonsul l'an 576 avec Manlius Vulso, il evt psar {nn*
U Li^rie, où il ne fit rien d'important. QnantàP. JnsiM
le vott dans Tite Live au nombre des prêteurs da Yum «<
sous le consulat de L. Gomeiitts Scini<m etdeC Im^
BEUTUS (DBcmus JuNius) punint an coonlur*'
Rome 616. Il eut pour collègue P. GorDeliiisScipia>«B3t
rapio. Ges deux consuls furent emprisonnés par ordiewi^
buns , qui prétendaient les oMi^r à exempter lo ^^^
service militaire. On voit où était arrivée ï'm**^^**®^^,?
gistrats. D. Junius Brutus fut ensuite cbarsé de piaoffi»
pagne Ultérieure :il s'y rendit. La plupart oe esaxflR*^
servi sous Viriatbe s'étaient volontairentfnt ssMUi iff«/
mort de cet homme extraordinaire. Q. »« «-«w ^^ — .
cesseur de Brutus, les avait désarmés et leur avait pw*^
terres à cultiver, afin de les emfièeher de ae livrer iaB(|r
dage. D. Junius Brutus acheva la tàcfae que GéeNB fiv^
roencée. Il rassembla ces Lusitaniens et leur fil d^^.^.?^
Valence, à deux cents lieues de leur pays natoly'JT
tanie elle-même n'était pas entièreaient purgée ds v^
Les restes des bandes de Viriatbe r conmettâcat «■'^
grands désordres. D. Junius Bnitus leur fit m 9'^^
die dans les défilés des montagnes ; puis il attay jy^
et leurs villages, dont les habitants, hommes et feP«!V^
battaient avec une bravoure inerveilleRie. Um » T^
romaine finit par l'emporter sur cette valeur '^'^Jx!
D. Junius Brutus accorda volontiers le psrdsD^ ]^g
continua la guerre dans l'Espagne UHéneoie]
son pouvoir plus de trente places, et narta ses aroeivi^r^
jusque sur le rivage oœidental de FOeéan. U ^''J^i^
nàM, Fun des grands fleuves delà LnéUme, et la M*^
bli, dont le nom , pareil à celui de l'on des A^of^ J^
effiravait ses soldaU romains* On assure enfin 4piaj«^^
ber oans des embûches ses enneoiis> ^'^'^^^JSrcg^
rimentés, il leur tua 60,000 honunes et en VJ^^f^Qj^
sueoèa lui méritèrent le snmoRi da fluto*** "^^
( W7 )
_^ dcf peopks de la GtKce. A ton retour» après sept
lOBttS de propemalat dans la péninsale ibérique, il reçut à
IttM les bonneors da triomphe. Tan de Rome 6^3 etl34 atani
[.«C — CeD. Janias Brutus est nommé, dans Appien, Sextus
IvBilM fimtns. VeUeius PatereuUis le nomme Aulus Brutus.
Cb. BvR.
mmnns (Daxasippus), préteur à Rome , où il commandait
n Tabsence des consuls , Tan 672 de Rome (85 avant J.-C.).
Itfîus lui écrivit de son camp pour lui ordonner de massacrer
es principaux ipirtisans de Sylla. Brutus Damasippus , scélérat
léroiié an pard de Marins , et qui avait été antérieurement
irescrit-per SyTHi, obéit sans scrupule , et , pour mieux réussir
Ins son hornnle dessein, il convoqua le sénat et y fit entrer des
neortriers qui égorgèrent un grand nombre de sénateurs,
Blre autres Carbon Arvina, procne parent de Carbon , consul
le rannée actuelle, et le seul decette famille qui ait été un bon
iloyen au dire de Cicéron ; P. Antistius, beau-père de Pompée ;
L Uointtîus; et enfin le grand pontife Q. Scévola. Mais Brutus
Innasippus ne tarda pas a recevoir le châtiment de ses forfaits ;
tr il fut une des victimes de la vengeance de Sylla.'
Ch. DUR.
imiJTCK.
nous parlons, la philosophie grecque s était déjà répandue par*
mi les Romains. De toutes les sectes de cette philosophie par-
leuse, le stoïcisme élait celle qui, par son auslcntê, par la pureté
de ses dogmes, se rapprochait le plus du christianisme. Montes-
quieu la compare noblement à ces plantes vigoureuses que la
înre fait naiire dans des lieux que le ioleil n'a jamais vus.
Le stoïcisme permettait, ordonnait mémo le meurtre du tyran,
et ici nous einployons ce mol dans Tacception grecque et latine,
c'est-à-dire comme signifiant un honmic qui s'est emparé de
Tautorité dans un Etat populaire, un Pisistrate à Athènes, un
Timocrate à Corinthe. Brutus élait sloïcien rigide. Il vil avec
une douleur profonde que César, après avoir suivi Texemple de
Sylla, pour s'élever à la dictature, ne se disposait pas à l'imiter
jusqu'au bout, en abdiquant le rang suprême. 11 aimait C^r.
(Qm n'aurait aimé ce grand homme, si supérieur à tous ses en-
nemis pr les qualités les plus admirables I ) De plus, un bruit
assez généralement répandu dans Rome lui donnait pour père
César, qui avait été l'amant de Servilie. Il haïssait an contraire
Pompée , ()ui avait fait mourir M. Junius. son père ; peut-être
le méprisait-il. Cependant, lorsque la rupture fut complète entre
César et Pompée, Brutus se rendit au camp de ce dernier, per-
suadé que sa cause élait la plus juste. La vertu , ce graud mot
dont Brutus lui-même en mourant reconnut rinanité (car, selon
l'opinion des stoïciens, il ne la séparait pas de la liberté), la
vertu, c'était son idole. Il combattit à Pharsale, et César, non-
seulement lui pardonna, mais le combla de faveurs. Peut-être
même, dans celte terrible rencontre , ne dut-il son salut qu'à
la bonté de César , qui avait ordonné de Tépargner. Mais rien
ne put adoucir cette vertu sombre et faroucne dont César lui-
même se méfiait , en plaisantant sur l'habitude qu'avait Brutus
de ne boire que de l'eau. Notre J.^. Rousseau a dit à ce sujet ,
dans une de ses odes :
BRUTUS (M. Juifius}, époux de Servilie, qui descendait de
Senrilius Abala , et père du célèbre assassin de César. Après la
Dort de Sylla, il tenait la Gaule cisalpine pour M. iEmilius Le-
Ndos, qm s'efforçait alors d'exciter une sédition dans la répu-
blique et de faire casser les lois du dictateur. Assiégé dans Mu-
int, Brutus se remît volontairement entre les mains de Pompée,
pii le fit traîtreusement périr. C'était un jurisconsulte habile ,
u) éloquent orateur, et Cicéron lui rend ce témoignage. Outre
on Illustre fUs (F. d-après), il laissa deux filles, dont l'une
ipousa Lèfâde le triumvir, et l'autre C. Cassius. Ch. nu R.
BRums (MiACUS Juifios), fils du précédent^ l'un des meur-
riers de César, se glorifiait d'être issu de Tanaen Brutus, qui
fcsfii les Xarquins, bien qu'il soit assez douteux que ce pre-
DÎer Brutus ait laissé de la postérité. 11 naquit l'an de Rome
168. U «taît, par sa mère Servilia, neveu de Caton d' Clique. Le
MMU qu'il pOTtaît semblait lui rappeler sans cesse qu'il était né
isur exterminer les tyrans. Horace y Uài allusion dans la sep-
ième satire du livre premier :
..... Fer magoos, Brute, deos te
Oro, qui reges consueris toUere, cur non
Huoc regem jugulas ? operom hoc, mibi crede, taorom esr.
lue CmI pat nier nnUBense du nom , et la noblesse, pour
éspler Texpresaîon de Boileau , n'est pas toujours une cbi-
acre. Voyez à R«aie celte illustre ÛMnille des Appius Qaudius,
m comBeBoe au Sabin Atta Clansos , et qui finit à l'empereur
ibode , après avoir produit, dans un espace de sept siècles, un
ignud nombre d'hommes distingués ; voyez dans l'histoire de
^laooB ces quatre autres grands honunes qui se succédèrent de
ère eo fils, Pmn d*Hér£ul , Charles Martel, Pépin le Bref et
SbarleiBagne. Ce fut peut-être aussi le surnom de Cassius, qui
nna plus tardCbœrea contre Calij^ula. Une cause semblable et
■ parenté Bvec Caton , dont il éteit tout à la fois le neveu et le
?eme, pré^speaaieiit ftutns a œ qu'on appelait alors le
neurtre uun tyran. Bayle , parlant de L. Brutus , remarque
■tlioMseDwnt : a De toutes les entrepriaes qui ont été si aou-
ent formées pour changer le gouvernement et pour détrôner
es fois, il n'y en a presque point de plus raisonnable que celle-
i; car enin ce rm de Rome , que notre Brulns travailla avuc
»Dt de snecès k faire tomber du trône, était un tyran à double
lire; il régnait injustement et violemment, et il avait usurpé hi
suzeraine puissance ; il en avait dépouillé son beau^père , qui
a posaédait légitimement : il l'avait fait massacrer; il avait a^i
a eela contre l'inlention du peupk, et il n'avait jamais fait le-
j^mer son usurpation, mais au contraire il ne s'était maintenu
(Be mr toute sorte de violences.» ^ Les choses étaient dans un
lat bien d'diérent à la mort de César : « 11 était tellement ins-
mnb\tf^Manieaqmeu(Qrmmâeureidéeadêneede$ tktmminê),
ine la république put se rétablir, qu'H arriva oc qu'on n'avait
■mais encore vu , qu'il n'y eut plua de tyran , et qu'il n'y eut
BS de liberté ; car lei causes qui l'avaient détruite subsistaient
o*ioQffs.a Ce n'est pas sans raison qae ce grand écrivain a posé
■ «#rl«i ponr base de FEtat démocratique. Un peM^ vkjox et
MTompQ ne ^t admettre le aouvemement répnbficain, et ks
fforts qu'il fait pour y arriver l'exposent toujours aux plus ter-
ibles bouleversements. C'est le remède de Médée ; il faut une — ^ -^ .^
Bchunlerttse pour savoir l'administiBr. Veza l'époqne dont 1 joarna plus longtemps que son collègue dans la métropole de
Toujours ces sages hagards,
Blaigres, hideux el blafards,
Sont chargés de quelque opprobre,
Et du premier des Césars
L'assattin fut homme sobre.
L'événement prouva que les soupçons de César n'étaient pas
dénués de fondement II fut assassiné, le jour des ide$ de mora,
par Brutus, Cassius, Casca et les autres sénateurs. On rapporte
que, voyant Brutus parmi ses assassinat il lui fit en mourant ce
reproche touchant : Xod où rtxvcv , et toi aussi , uKm enfant I
motif de plus pour adopter l'opinion qui le fait père de Brutus.
a Mais ce ne fut pas, dit un moderne, le vainqueur de Pharsale;
ce ne fut pas celui qui avait acquis par la victoire la souveraine
Suissance , et qui l'exerçait avec grandeur et générosité , que
irutus frappa ; ce fot celui qui voulait illégalement perpétuer
en lui U dignité dictatoriale; qui aspirait à ceindre sa tète d'une
couronne , a prendre le titre de roi , titre odieux au peuple ro-
main ; ce fut celui qui se jouait de l'autorité du sénat et oes co*
mices; qui se plaisait à avilir le consulat, les lois et les institu-
tions républicaines ; ce fot le trop grand , trop glorieux, trop
habile fondateur de la tyrannie» qui sans déguisement montrait
qu'il la voulait non-seulement pour lui, mais qu'il prétendait la
perpétuer dans sa famille; ce fut cet homme que Brutus frappa.
Et lel est le respect que sa vertu a inspiré à ses contemporains
et à la postérité, qu'il n'est pas un seul historien de l'antiquité
3ui ait prêté à son action courageuse d'autre motif que celui
'obéir aux principes rigides dii stoïcisme qu'il avait adopté
( Walkenaër, Eût, de la vie et des poésiee d'aoraee),n Malheu-
reusement, tous les conjurés ne lui ressemblaient pas. Plusieurs
étaient des épicuriens, des libertins sans pudeur ; plusieurs n'a-
vaient conspiré que par vengeance , par ambition ou par cupi-
dité. Enfin les comurés (et c^ le reproche que mérite Brutus},
les coi^urés n'avaient formé de plan que pour le meurtre du
dictateur, et nullement pour réghsr l'Eut quand il ne serait
Sus. Antoine, ayant obtenu du sénat la permission de (aire
iraison funèbre du défunt , alluma si habilement les passions
du peu|ûe en lui montrant la robe de César percée de tant de
coups, que Brutus, Cassius et les autres furent d'abord con-
traints de chercher un asile au Capitule. Bient^ ils furent obli-
gés de s'éloigner 4)e Bome. Brutus avait obtenu du sénat la
{>rovinoe deMacédoine ; Cassius, celle d'Orient. Tous deux al-
èrent en prendre possession. Us passèrent à Athènes. Cassius ,
plus homme de guerre et plus^and capitaine que Brutus, ne
s'y arrêta que pea de jours. U se b4ta de se rendre en Syrie,
pour y organiser son armée et y grossir son trésor. Brutus se-
BRVTCS.
la philosophie et des aris. Il eut de fréquentes conférences avec
les philosophes Cralippus et Théoninesle. Mais, en s^arrètant à
Athènes, Brutus avait an autre but que celui de satisfaire son
penchant pour les pures jouissances de la science ; il voulait in-
culquer fortement les principes d*un stoïcisme, d*un patriotbme
courageux à tous les jeunes Romains, puissants par les richesses,
rinfluence et le nom de leurs familles, oui se trouvaient alors à
Athènes pour terminer leur éducation. Là, la cause de la liberté
réunissait tous les esprits; et, dans l'ivresse de la joie qu'ins-
pira le succès de la conspiration , tous les citoyens de la ville ,
partageant les sentiments de toute cette jeunesse, mirent Brutus
et Cassius au nombre des héros, et ordonnèrent qu'il leur serait
érigé des statues auprès de celles d'Harmodius et d'Aristogiton.
D'Athènes, Brutus se rendit en Macédoine (an de Rome 711 ,
avant J.-C. 42). Durant Tété qui suivit son départ d'Athènes ,
après être passé de Grèce en Asie, il soumit les Lyciens , les
Xanthéens, les Pataréens, les Myscens. Là, il se montra admi-
nistrateur aussi juste et aussi intègre que Cassius était dur et
avide. Non-seulement cette campagne Tut pour Brutus et son
collègue une suite non interrompue de succès ; mais ce qui se
passait en Italie semblait mettre nors de doute le triomphe de
leur cause. Octave et Antoine, dont les armées n'étaient com-
posées que des partisans de César, et dont la fortune était atta-
chée au maintien de ce qu'il avait prescrit, virent bientôt que
le sénat , qui avait un intérêt tout contraire , cherchait à les
anéantir l'un par l'autre. Ils firent la paix et réunirent leurs
forces. Par sa trahison, Lépide, en se joignant à eux, laissa sans
troupes, sans défense, le sénat, Rome et les magistrats, et tous
ceux oui tenaient au rétablissement des lois et des institutions
dont I action avait été interrompue par la dictature de César.
C'est alors qu'on vit se former ce sanglant triumvirat qui re-
nouvela les proscriptions de Sylla et de Marins. Dans cette al-
liance impie et sacrilège entre des hommes qui se détestaient
et s'étaient fait l'instant d'avant une guerre ouverte , tout fut
sacrifié, les lois, la patrie , les liens du sang al de l'amitié, en
un mot tous les sentiments chers au cœur de l'homme. Alors
tous ceux qui purent échapper aux assassins gagés par les
triumvirs; tous ceux qui étaient proscrits, comme ceux qui
craignaient de l'être ; tous ces hommes honnêtes et modérés
oui se rangent toujours du côté de ceux qui veulent le maintien
des lob et repoussent les révolutions , mais qui ne prennent de
parti décisif qu'à la dernière extrémité, se trouvèrent forcés de
fuir Rome et l'Italie, et de chercher un refuge dans le camp de
Brutus et de Cassius. Ainsi , tout ce gui était digne du nomn-o-
main , tout ce qui en faisait la gloire et la force , se trouvait
réuni dans l'armée des deux chefs des conjurés. Une Qotte puis-
sante et bien pourvue suivait le long des côtes cette armée qui ,
enrichie des tributs de l'Orient et des contributions volon-
taires des riches proscrits de l'Occident, s'avançait menaçante
vers l'Italie. Les triumvirs comprirent combien il leur importait
d'aller au-devant du péril et de ne pas l'attendre. Ils résolurent
d'aller au-devant de l'armée ennemie, même avec des forces in*
férieures , afin de l'obliger à suspendre le plus tôt possible sa
marche sur Rome, et de ne pas lui donner le temps ae soulever
de nouvelles provinces. Laissant Lépide en Italie, ils marchèrent
vers l'Orient avec toutes leurs -forces , et, à leur entrée en Ma-
cédoine, ils trouvèrent l'armée de Brutus et de Cassius campée
sur les hauteurs de Philipp^. On sait que le sort des armes fut
défavorable au parti républicain ; et Ton a reproché à Brutus
et à Cassius, mais surtout à Brutus, de s'être tués avec une pré-
cipitation inexcusable, et de n'avoir pas en ce point imité Caton
d'Utique, qui ne s'était donné la mort que lorsque tout était
perdu, tandis que les meurtriers de C^r quittèrent la vie avant
d'avoir épuisé toutes leurs ressources; fatal effet de la philoso-
phie stoïque dont ils faisaient profession. — Montesquieu lui-
même a blâmé Brutus d'avoir trop tôt désespéré de la liberté. Il
est si difficile d'apprécier la conduite d'un homme qui se dé-
voue à quelque grande et périlleuse entreprise, qu'on ne doit pas
s'étonner que le vulgaire juge comme imprudent ou mal habile
celui qui a échoué dans une telle entreprise; maison s'étonne
qu'un aussi grand génie, et avant comme après lui tant d'au-
tres graves auteurs aient, dans cette circonstance, soumis leur
jugement aux décisions de la fortune. Malheureusement pour
Rome, Brutus n'eut pas tort aux champs de Philippes. Il eut
tort lorsque, en tuant César pour le salut de la république , il
avait trop favorablement jugé des Romains de son temps. Brutus
et Cassius, en se battant contre Octave et Antoine pour le main-
tien de l'autorité du sénat et de l'ancienne constitution romaine,
eurent le même sort que Pompée à Pharsale, livrant pour la
même cause , presque dans les mêmes lieux , une bataille non
moins mémorable. Les mêmes fautes, nécessitées par les mêmes
( 538 ) ' BEimw.
circonstances, produisirent les mêmes réMillats et _._
ces deux grands désastres. Pompée, guerrier expérioâiiéit^
parant ses ressources à celles de C^r, voulait traîner b nm
en longueur. On l'accusa de vouloir seulement prokNimr»
torité aont il était revêtu. Les sénateurs et les persoooMeiB»
santsqui étaient dans son camp le forcèrent malgré luiTbtTnii
taille, etil fut vaincu. Brutus et Cassius, à Philippes, se IrotqiH
sous le rapport de la supériorité des forces, dans une potlûoi pb
favorable encore que Pompée. Mais le rapprocbemeot ()«<[«
armées ennemies permettait aux triumvirs d'emplom m
succès les promesses et la corruption pour ébranler li ^
de plusieurs des partisans de la cause républicaine, et oc fi
y étaient le plus sincèrement attachés, gorgés de ridicstsi-
quises pendant la campagne d'Orient, voulaient finir oDeiv
où il y avait tout à perdre et rien à ^gner. Bnitos nSm
furent donc , comme Pompée, obliges de livrer bitiiliecar
leur opinion , et comme Pompée ils éprouvèrent b (wk
effets de la précipitation, de la défection et do fnanqaedcà^
pline. — D'ailleurs Brutus n'espérait plus que la victoircH»
pût luf faire atteindre le but glorieux qu'il s'était propoirfKii
conjuration. Un grand nombre de ses soldats était coopurè
mercenaires, et, pour les retenir sous ses drapeaux, il s>tii«
dans la nécessité de pressurer les peuples, de proaicUnlrp-
lage de certaines villes qui s'étaient montrées en emKnM^.s-
fin d'employer des moyens aussi injustes, aussi opproa^ ^
ceux de ses adversaires. De là les tristesses dont il oepootaitt
défendre; de là ses conversations et ses lectures sur fusiiHr»
lité de Tâme; de là cette promesse mutuelle et fidéfcniifrw-
plie, faite entre lui et Cassius, de se donner tooKkvlaMt
s'ils étaient vaincus et s'ils ne périssaient passorkr^^
bataille; de là cette parole qui n'a paru si peu dipefu*
grand courage que parce qu'elle a été mal comprài'tt
vertu, n'es-tu donc qu'un vain mot?» En effet,oofniMMi!)'
vons déjà remarqué dans cet article, d'après un jndiocs!»
derne (1), la vertu ne pouvait exister sans la liberté; cehfe
ne s'est donné la mort qu'après avoir entin acquis Utn^*»
viction qu'avec la corruption des mœurs et l'actroi»»*'
l'empire la liberté ne pouvait être rétablie; qoe ccbmi?
de citoyen romain n'était plus qu'une qualification il) WP
ne permettait plus l'exercice de la vertu; de la vertu, ja^iï
devenait un vain nom ^ et à laouelle le philosophe qui va
en elle devait se sacrifier. — Plutarque a écrit fbi**'*
M. Brutus, et l'a mis en parallèle avec Dion, quichawl^
le Jeune de Syracuse. Cet agréable conteur nous dit q» « '
temps où Brutus se préparait à la guerre contre Antoiof "'*■
tave, « par une nuit très-obscure, où sa lente n'était ediin»P
par une faible lumière, pendant qu'un silence proMnçs'
dans tout le camp, Brutus, plongé dans ses réfleiioas,(t<*
tendre quelqu'un entrer dans sa tente. Il tourne so rttf*
vers la porte, et voit un spectre horrible, d'une figire**
et effrayante, qui s'approche et se tient près de luieoalae'
eut le courage de lui adresser le premier la parole ;«Oji**
» lui dît-il ; un homme ou un dieu? que viens-to Jwtdw
» tente? que me veux-tu? — Brutus, lui répondit K^'ft!
0 suis ton mauvais génie; tu me verras dans lespUioe***
p lippes. — Eh bien , repartit Brutus sans se '"^'^'^rj,
D verrai.» Dès que le fantôme eut disparu , Bniti »|f*
domestiques, oui lui dirent qu'ils n'avaient rien tu j"^^
et il continua a s'occuper de ses affaires.» — On pw^J'J^
même fantôme apparut en effet à Brutus la veille de h^
et qu'il disparut sans lui avoir dit un seul mot; « **f^
le bon Plutarque avec une im|>artialité qui ^'"J*^*?!
Publius Volumnius, homme très-versé dans la pwlgr^
qui n'avait pas quitté Brutus depub le c'^*""*^***"'?^*
guerre, ne parle point de cette apparition.» Celle «"^^
pelle le démon de Socrate. — Le grand nom de Bniu^
gens, dit Tacite, éUient n& depuis la twUilled'AcjHBM^
que tous les vieillards durant les cuerres ^^jîJlÏÏÏh*
se souvenaient d'avoir vu la république! » ^ ^^"P^Sr**
vièmeannéedurègne de Tibère, mouniiJu^t^^^
de cette illustre famille. A ses obsèques, on 1^**^^
du temps, les images de ses ancêtres, dis Q'^'fi^d*
lius, et de vingt autres maisons également célèbrei.*»:^
Tacite, celles de Cassius et de Brutus les ««Ek«w* **r#
qu'elles n'y parurent point : Sêé prmfuipbtMi U*»»^
(1) M. WalkŒiMr, JHêioin dt U vi# êîJupoim i^^
BRVTIJS.
(6»)
BUJXAHfiLLl.
Brulus, eo ipso quoâ efMet earum non tUebantur. — Deux
AS plus tard, Gremulius Gordus fut accusé de lèse-majesté pour
tvoir publié des Annales dans lesquelles Brutus était loué et
]assius nommé le dernier des Romains. Il fut condamné natu-
«llement par le sénat de Tibère» malgré Tadmirable discours
|u'il prononça pour m défense» et se laissa mourir de faim. Ses
iTTes furent brûlés par les édiles ; mais ils subsistèrent cachés ,
!C quelques années après ils redevinrent publics. Et id Tâme du
^nd historien pousse ce cri d*indignation : 0ao magis socoT'
Ham eorum irridere Hbel^ qui prœsenli polentia a^edunt
miingui poue eliam sequenlù œvi memoriam. Nam contra ,
mnilitfngenHs glUcit auctorilaê; nequêaliud exlemi regei^
ml qui eadem tœvitia usi sunt , niti dedecus sibi alque %Ui$
^loriam^everere, — Au surplus» Tempereur Auguste, qui se
Dootra si différent de ce qu'il avait été sous le nom d'Octave ,
'était montré plus tolérant que Tibère. Lorsque Valerius Mes-
ala Gonrinus, Vun des plus illustres partisans de la république,
tmsentit enfin à se rallier au jeune César, il présenta lui-même
I Octave ce Straton qui, à la prière de Brutus, avait tenu l'é-
léesur laquelle le héros républicain se précipita : a Voici , dit
iessala à Auguste , celui qui a rendu les derniers services à
non cher Brutus. p Auguste, loin de s'offenser, plaça auprès de
a personne ce Grec gue recommandaient ses vertus et son sa-
voir. Ce Straton servit son nouveau bienfaiteur avec la même
klélité qu'il avait servi Brutus. — Beaucoup de poètes mo-
lernes, entre autres Shakespeare et Voltaire, ont traité ce grand
ojet de la mort de César. Shakespeare en a fait une tragédie en
log actes, où l'on remarque le discours d*Antoine, et de
randes beautés mêlées à des fautes grossières. Voltaire, plus
*né par les règles d'Aristote, n'en a fait que trois actes, où
riUe une haute intelligence des sentiments qui animaient les
ernîers héros de la liberté romaine. Gh. du R.
BBintJS (Decimus Jdnics), surnommé Atbinut, participa
0 meurtre de GésarJ» sous lequel il avait servi avec distinction
kns les Gaules. L'an de Rome 697 (avant 1,-41, 57 ) , C^r le
hargea du commandement de la flotte destinée contre les Vénê-
tê (ceux de Vannes), peuples Raulois, et remporta sur eux une
ictoire signalée sous les yeux de son général. Quelques années
près^ il battit sur mer les Marseillais, qui s'étaient'declarés cou-
re César. Gomme la plupart des autres conjurés, il était ami de
lésar, sur le testament auquel il se trouva couché en seconde
gne. Gassius et Labéon le sondèrent d'abord : on désirait avoir
NI appui à cause du grand nombre de gladiateurs qu*il entre-
nuiîtDourramusement du peuple romain. Déplus, la faveur
ont il jouissait auprès du dictateur et la facilité qu'il avait de
iborder à toute heure le rendaient pour les conjures un associé
Kihaitahle.— -Decimus hésita d'abord , et ne voulut entrer dans
1 conspiration que lorsqu'il eut appris que M. Jnnius Brutus
I était le chef. Après l'assassinat, on loi conserva le gouverne-
lent de la Gaule cisalpine dont il était en possession par un dé-
•el du sénat. Mais bientôt, le peuple s'étant déclaré contre les
njurés, la Gaule cisalpine fut donnée à Marc Antoine , qui
larcba contre Decimus Brutus. Celui-ci ne pouvant résister
IX forces supérieures et à l'habileté d'Antoine, se renferma
ms Mutine actuellement Modène), dont M. Antoine vint for-
«r le siège. D. Junius Brutus avait été confirmé dans son gou-
!m«roent par un décret du sénat , en opposition avec la réso-
ticM) du peuple. Le consul Hirtius et le jeune César Octavien
archèrentau secours de la place assiégée , mais ils ne purent
ts «n approcher; Antoine trouva le moyen de les arrêter sur
I bords ae la petite rivière de Scuilenna, Ils parvinrent cepen-
mt par divers stratagèmes , non-seulement à donner avis à
edmos Junius Brutus de leur approche, mais à lui foire passer
leloues provisions. — A ce siège , l'un des plus remarquables
mt r histoire fasse mention , on employa aes pigeons comme
nrrien. H. Antoine fut enfin obligé d^abandonner son entre-
ise y et D. Junius Brutus se trouva délivré. Mais débarrassé
Antoine , il reconnut bientôt que le jeune César allait être un
kersaire encore plus redoutable. En effet, peu de temps après,
etave se joignit à M. Antoine, et tous deux attaquèrent D. Ju-
ns BratuSy qui, trahi par ses plus zélés partisans, entre autres
tr Plaocos, et ne pouvant plus se maintenir dans la Gaule cl-
igne , quoiqu'il eût encore dix lésons sons sts ordres , essaya
t passer les Alpes pour aller rejoindre M. Brutus en Macé-
ine. Octave Im ferma tous les passages. Alors, prenant une
Krfatioa désespérée , il tenta de pénétrer jusqu'à M. Brutus à
tvers les nations barbares de la Grermanie. mais ses soldats re-
léreiit de le suivre. Il ne lui restait plus que 300 cavaliers
Blois quand il atteisnit les bords du Rhin. Las enfin de leur
élite première, ils désertèrent les uns après les autres. Resté
ic dix eompagooof dévoués, il erut que déguisé sous on habit
gaulois , il pourrait passer sans danger au milieu de ses enne-
mis.Il fut arrêté par une troupe d'hommes armés, sur les domai-
nes d'un chef des Sé^uanaiê nommé Camélus ou Capénus, qu*il
croyait son ami. Mais ce barbaVe, tout en affectant avec Brutus
les dehors de la plus franche hospitalité , informa de sa capture
M. Antoine, gui aussitôt envoya un officier accompagné de
quelques cavahers, avec ordre de lui rapporter la tête du fugi-
tif. Vainement Ser. Terentius , par une générosité sublime et
2ui fait un étrange contraste avec la perfidie du chef gaulois
apénus, voulait-il se substituer à D. Junius Brutus et subir
pour lui la mort ; le messager d'Antoine connaissait sa victime;
et Decimus , cet assassin d'un grand homme , son bienfaiteur .
mourut assez lâchement. Sa tête fut portée à M. Antoine qui
voulut d'abord la reconnaître , pub daigna permettre qu'on lui
rendit les derniers honneurs. M. Decimus Brutus périt de mort
violente, comme la plupart des meurtriers de G^r, Tan de
Rome 709, et 43 ans avant J.-C. — Gicéron dans ses écrits
parle de Decimus avec estime. Gh. du Rqzoir.
BRUTUS (Pierre), né a Venise, non dans le xiv* siècle,
comme le dit Moreri , mais vers le milieu du xV, a laissé plu-
sieurs ouvrages, dont on trouvera les titres dans la Bibliothèque
de Trithème, et qui sont aujourd'hui inconnus, si l'on en
excepte celui qu'il écrivit contre les Juifs. Dans sa jeunesse, il
avait montré pour leur conversion un zèle dont il avait été
récompensé parl'évêchéde Gattaro en Dalmatie. Ce fut pen-
dant les loisirs que lui laissait l'administration de son diocèse
qu'il composa l'ouvrage dont nous parlons , intitulé Viclaria
eantra Judœos, Il l'adressa à un prêtre de ses amis , nommé
J. Bonavitus, eo lui recommandant de n'en pas laisser
prendre de copie ; mais cet ami, manquant à sa parole, remit
le manuscrit à Simon Bevilaqua , qui l'imprima en f489,
in-fol. Cette édition étant la seule de cet ouvrage, on ne doit
pas être surpris qu'il soit rare.
BRUUM, surnommé Candiduiy moine de l'abbaye de Fulde»
peintre et poète du ix* siècle , couvrit de peintures , vers l'an
82t , les murs et la voûte du chœur de l'église de son couvent,
terminé sous l'abbé ^^^1. Il célébra lui-même , dans un poème
en vers latins , publie par d'Achery et Mabillon , la beauté de
ce monument et la magnificence des abbés qui l'avaient élevé.
Le portrait de cet artiste, peint en miniature par un religieux
du même couvent, nommé Modestus , se trouve gravé, ainsi
Îue celui de Modestus lui-même, dans les Antiquiléi de
*ulde, de Brower, Anvers, 1612, in-fol., pag. 170.
BRUXAHELLI, S. m. (6olaii.)> arbre du Malabar. Il s'élève k
la hauteur de quarante i cinquante pieds, sous la forme d'un
pommier à tronc cylindrique , haut de huit à dix pieds , sur
deux pieds environ de diamètre , couronné par une tête sphé-
roïde, formée de branches cylindriques minces, longues, droi-
tes, alternes, disposées drculairement, écartées sous un anale
de 45®, à bois olanc recouvert d'une écorce verte dans les
jeunes et cendrée dans les vieilles. Sa racine est fibreuse, à bois
roux , recouvert d'une écorce brune. Ses feuilles sont opposées
deux à deux , en croix et alternes, rapprochées au nombre de
deux à trois paires au bout de chaque branche, elliptiques,
obtuses , avee une pointe aux deux bouts , longues de trois à
cinq^ pouces , une rois moins larges , comparables à celles de
laurier benjoin, entières, épaisses, vert noir dessus, plus
claires dessous, relevées d'une côte ramifiée de cinq à six paires
de nervures alternes, et portées sous un an^le de 45<* d'ouverture
sur un pédicule cvlindrique sept à huit fois plus court qu'elles.
Une de ces feuilles est plus petite que l'autre dans chaque
paire alternativement. Chaque branche est terminée par un épi
sessile, aussi long que les feuilles, ou une fois plus court
qu'elles, composé de douxe à quinze fleurs purpurines, lon-
gues de quatre lignes , portées sur un pédoncule cylindrique
une fois plus court qu'elles. Chaque fleur est hermaphrodite»
portée sur l'ovaire; elle consiste en un calice vert à quatre dents
trè^petiles, persistantes; en une corolle à tube très-court et
quatre divisions triangulaires une fois plus longues que larges,
ouvertes en étoile de quatre à cinq lignes de diamètre , por-
tant quatre étamines courtes, relevées, a anthères purpurines,
au milieu desquelles s'élève le style de l'ovaire un peu plus
long qu'elles , et terminé par deux ou trois stigmates cylindri-
Sues. Le bruxaneHi croît au Malabar, surtout à Paracaroo et
langatti , sur les montagnes , dans les bois. Il fleurit en juillet
et août , et ses fruits mûrissent en novembre et décembre. Il
vit longtemps. Toutes ses parties ont une saveur onctueuse, lé-
gèrement saline, et une odeur forte , excepté les fleurs qui
sont très^acréables. Le suc exprimé de ses feuilles, mêlé avec
du beurre trais, donne un onguent dont on frotte pour guérir
67
BBOUIJS^
(HO)
BMnràut.
d« charbon. La décoction de son écorce se boit ^or pousser
les «rines. De Fécorce de sa radne pilée avec W gingembre et le
eofcumay et cuite dans du lait écrémé, on (ait un caUplasme
foi eal très-recoMmandc pour dissiper les dovlevrs de la
goutte.
BEOXBLLES (géogr,) , capitale de la Belgique, située partie
sur les bords de la petite rivière de Senne, partie sur «ne émî-
*ence pittoresque. Sa population s'élève , selon Matle^Bron à
100,000 habitants, et à i 30,000 d*après les statistiques ds
pays. Cette vflle renferme i 4,000 maisons , presque toutes
Mtîes en briques et peintes en bkmc , en jaune ou en vert ;
trais cents rues, dont la plupart fort spacieuses et édafrées au
gat; vingt-sept ponts , vingt^neuf fontaines , huit places pnbli-
Mes assez belles, celle entre autres du Grand-Marché est «ne
des f lus remaffaaMes en Europe ; plosieurs promenades, dont
k ptindpale et la mieux fréquentée se nomme rAllée-Vcrte.
Six granaes routes viennent aboutir à Bruxelles ; un chemin de
fer et deux canaux la mettent en communication avec Amers et
leHainaut. Cette ville se compose de deux quartiers distincts et
curieux par la différence bien tranchée de leurs mœurs et par
le mélaoffe des constructions dont rarchiteclure témoigne des
diverses dominations qui ont alternativement gouverné la Bel-
mands à Técaroe rude et épaisse. — On cite parmi les édifices :
riiùteide ville, commencé en 1401, terminé en 1442 ; l'église
Saint-Jacques de Gaudenberg, fondée en i776 ; l'église de
Sainte-Gudulcy dont la construction itemonteà Tan 1047. — Le
l^ais d'Oraqgeu construit en 1546, cette ancienne résidence des
gouverneurs ae la Bel^que et de la famille retenante déchue ,
âst occujpé ai^ourd'hui par le nniséum, la bibliothèque, le
cabinet d'histoire naturelle et les écoles de chant et de danse.
On distingue encore l'hOpital pour la vieillesse , l'observatoire,
les serres, le palais de rmdustrie et la salle de spectacle. —
Ters le vii^ siècle seulement il fut question de Bruxelles, lors*
uue saint Géry, évèque d*Arras et de Cambrai, fit construire
uâms une petite lie de la Senne une chapelle qui porta son nom.
"^eu à peu des habitations s'élevèrent à l'entour, et vers 978
"Charles^ frère de Lothaîre, roi des Francs , charmé de'lji posi-
tion de Bruxelles , y fit bâtir un ch&teau qu'il vint habiter* A
dater de celte époque, celte ville prit un rapide aocreissemcnt,
et c!ne servit toujours de capitale à un petit royaume gouverné
Vraoçaiset pnncede fa maison deSaxe-Cobourg. — A Broxelles,
le oonvmerce consiste principalement en dentelles , imfprimerie
et bière , mais il n'y eihsie nen de spécial dans aucune branche
€e tindnsirie. fille n'enf^te rien et reproihrit uniquemciit ce
eue la France safit créer. Aucmi intiment de ntftionaflité ne s'y
«tant développé , Bruxelles , pâle parodie de Paris , stéréotype
aervîlement nos mœurs, m/tte langue , nos institutions. C'est
aussi le refuge habitnel de nos banqueroutiers ; ils y vivent
des dépouilles de leurs victimes <dans une paisible impunité
iquil .ferait bien temps -de faire cewer. LoKBVBnT.
ttmcxELLCs, s. f. pi. (term. de fabrique), la première et la
plus chère de toutes les dentelles.
BEUXBLLOis, oiSE,adj. qui est de Bruxelles , qui se (ait
à Bruxelles. DenlelUs bruxelloises. Il est aussi substantif. Qui
est originaire de Bruxelles. Les Bruxellois, Une Bruxelloise.
Bauxics ou BBU4iHius (Ai»AM) , médecio silëaieu, s'est
■diatingué dans le nombre des savants du wW sièdei^ui cher-
chaient à retrouver l'art de la mnémonique pratiqiié par
ies anciens , et qu'on a prétendu remettre «u voçue de nus
jours. Sous le nom emurunté *de Sebaté-Sm^ragiéms , îl pu*
Mia d'abord le résultat oe ses recherches, sous ce titre : Ârs tu-
mmUseenties , Leipzig , 1608. in-8®. Ce premier ouvrage y^ui ne
coBlient iguère 4|tte des considérations générales sur les avanta-
ges de l'art aananooique , ayant eu du succès , il publia deux
ans après son ffrand ouvrage : Simonides redivivus , êeu Are
mewioriœ tl obmiome UUmkê eàmprekensa, eum mowienelmlore
mtkemanieo, Leipaiff, «610 , in-S'' ; ibid., 4640, in-4<>. C'est un
des ouvrages les plus complets que nous ayons sur cette ma-
tiè»re ; les mets , les phrases , l'ordre cbronologioue , tout y est
réduit en taUeaux. Quant au noroendateur mécanique , dont
l'auteur vaste la grande utilité , mais dont il s'indique pas l'u-
sage , il parait au premier coup d'œil n'être qu'une puéftlité.
Morhof pensequ'avec un peude sagacité l'on pourrait s'en ser-
vir otiIfliBent.
BacYAiuiBMT, adir. (cramai.), ^mt piartliMi
UBinrANT, AimB, adj. (•iaaiiw.),qw ItH dafcnit,»
est accompagné de bruit, fîois èn^énUf. ifurifn Iim{
— Il sigûifie aussi , où il ae liit , où ron enM In^
de bruit. Cetie rue est fort brm^emUe. ^ ïh kmm inp
un bamme qui se rend importun par le brait qoflt hî
BBVTAMT TERBITM OU VBUBRIEU, 8. ID. (Mil «'
oiseau de la grosseur du moineau. Le bec est court el ^|(
ventre ti la pokrine sont jaunâtres, et marqués dr m
brunes ; la tète, le dos, les mts et la qufOe sont àt coD^tl
terre cuite, tnélée de brun; 'les deux phimes ntèriF«8t
chaque côté de la queue sont en partie blandies et oniFl
la Tnème couleur que les autres plumes. Le mUf est Aral
la femelle en ce qiril a plus de jaune. Cet oiseau se tintpn»
touîours sur hi terre. C'est pourquoi on hii troQ^e \t\»^
de limon, lorsqu'on le prend.
BRUyÎre [erica) [bolan.). Ces plantes coostiHeolup
nombreux de la famille des èncinées. On en compte ^^
quatre cents espèces ou variétés, dont une vingtiineip»»-
nent à l'Europe , tro'is ou quatre sont indigèoet à ïkati\Mt
les autres naissent en Afrique , urîncipaleineDl ei Ehfi
aux plages sablonneuses du ca|>deBonoe-EsDénict,aic
montagnes de Madagascar, des'Sechelles et de Maiiitt.ftiM
connaît point sur le continent américain. On les Irane^ie
terrains quartzeux qui contiennent une quantité dIu os na
Srande d oxyde de fer. Ces végétaux demandent do «ob*
us et quelques procédés particuliers ; pour kimlùfh, a
a la voie des semis , des boutures et des iDarcotltt.l«anAr
font à la mi-mars ; la graine n'a pas d'époque In*îw1»p^
mînation.car on en a vu ne lever qu'au boalûu».»a
et demi. Dans «Os contrées, il faut d&wierla|niiÉhiiifc
terrines à mcSiié remplies de gros saolc ou de &y**î'
poteries pour faciliter récoulement^eseaux, etpir-<fa»i.
terre dite de bruyère bien fine et bien amcaklic-lAk*
turcs se prennent toujours sur les jeunes raineiuxik «
pendant les mois de mai et de juin. Les brujèrcsài«tij»*
fage réussissent plus facilement par celte voie (j«e b w*
à feuilles ^us longues. — Les marcottes se jepwesln*
d'un an ; cnes se trouvent alors munies de '*ô'***»5!?L'*
Eliè les branches inférieures dans despoUoù onlesawy» «
ien qu'on les ait laissées dans leurvase,oubien4Hiel«»»
plement couché le pied sur un lit de bonne Icntdebfij»'
faut arroser très^réouemmeul . —U est peu de genre* p*^
sentent autant de dimcultés que ceux des bruyiftt jw*^
terminer les caractères essenUels ; aucune des partksoea*
ûfication et de la plante entière n'est vériubleaienlceitt»
— Les bruyères sont en général remarquables V^'^f^
persbUnle, par la disposition et la couleur de leuis W.f
est tanl6t^erte^ blandie , violette , lilas, Untôljauie. w*^
rouge, poBceau, écarlate. Les Qeurs sont «P^nfl^^T»
en clocBc, en massue, simulent un carquois , «Ko*-
trompette, se prolongent en tubes cj^lindnques. r}^^
les plus intéressanles_parmî les indigènes sont : » •J^^
^aire (E. vulgaris). Cette plante, «ussi nuisiUe i if^
qu'elle lui est avantageuse» couvre en France de fj**^
tels que les landes de Bordeaux , de la Sologne, dfi<J?
déparlement ^e la Serthe , les montagnes ^««^J'*^!!'^
etc. — Les moutons . les chèvTcs , les lapins , »J*°**j^ j
la mangent avec. plaisir ,uuand efle est pn^v^^'i
feu, d7la roièrcdes bafais. — Les abeilles ^^^
fleurs une grande abondance de miel. Les ^^^^r^
cette ^ ^ ' -' " ^ ^-^ - ^.--w«^»
nent
borea), «««. «. .^ ^ ...•.«!* =
trois iiiêtrea; la B. à balai {E. «wp««^)t fl™ 2S^*
jours ; ses racines sont fort grosses et donnent je ^^^
bon el celui qui dure le plus longtemps; «* •.rL
[E. (tflra/to) ;Ta B. cendrée {E. nnerea)^r^r^,
ces exotiques, une des plus remarquables » m '▼^ ,
grandes fleurs [B. grandiflora), apportée dutiPj» j
thume (e. Pluknetii); la B. emboutetne^l^^,
mamelonnée [E.mammosa] ; la B. ^^9^^^z:J^^t
les fleurs ont une superbe couleur ^''!*'*\^"vL|r
précédentes, cette bruyère est originaire ^"^^fii ,^i
Espérance ; la B. porcelaine (E venirieosa)^^ » * •
iXgelida). J'^^^
Mturksfi ( Jeak us i«a) naquit à l>ofwJ»*T£^
Fiance, m 1659. Il fut d'abord tréw^rier de ^^^^
easuitofteoé un «alité d'homme de letties Wj^^p
auel, «uprèa de M. le due, fcmr W ^^"^ *^
•■urimB.
(I
HUeèaudepeHkm.Ilpwblw MD livre dwf^unKf^f en 1687,
al rcça à rac^éioie fnnfaue ea t(l95 , el mourM ea 1606 à
'ige dedBqiuMtfrdcui ani. C'est tont ce aue l tiMtoÎTe lilténire
HMU appieod de cet écrïvaio que l'&bbé d'Oltvet nous dépeint
mamt UD pfaikiMplic qui ue songnit au'i vivre tranquille avec
leftsiDJset des livies; faiiuit un oan ctioix de» uBSet des Mi-
na; ne chwcbint ni m fujani le plaiur; toujouri disposé à
iBcjoie BMdette , et ingénieux à l> (Wre nsltre ; poli dans ses
iMiiièrei et sage uns ses discours ; crai^nsnl loulc surle d'anv-
>iUon, mtoie celle de loonlrer de l'esprit {Hitloiri d* i'acadé-
hitfraitçaitt, p. 333), Ce portrail est certainement très-exact;
■■H il aons scfliMe que la Bruyère en traçant celui du véril«-
rie pfaikMophe s'eU peint anasi lui-iBètoe : « Enlm, dit-il,
bcL ce phifofopbe , «mis le tro«i««> sur les livres de Platon
)ui traitent delà spiritualité de l'ime, ou la plume i la main
pour calculer le* dJalances de Saturne et de Jupiter. Vous lui
■pportn qoelque chose de plus prècieus que l'argent et l'or, si
cest uneuccasion de vous obliger. Le manieur d'argent,
l'bouHBe d'affairea est hb oura qu^n ne skunit appsivaiaer ; «n
nele voit dtnssa logequ'avec peine : l'homme « lettres, an
contraire, est vu de loui et à toutes heures ; il ne peut être iro-
^taoletne le veut point être, d Qui n'aiote ce portrait et qui
a'e» leol point toide la justesse? — Le livre des Caraetim fit
icMwuHB de hraîl dès son apparilion et porta le nom de son
Meur oans toute l'Europe. L'œuvre du Renie devait einter
l'admiration de loua les hommes iuitruita. Auui l'ouvrage de la
Bru jrère lut-il traduit dans toutealei langues, M te quidiatin-
nie les ouvrages originaux, il produisit une loulc de copies.
Hais a cei eflbrls qu'on a laits pour imiter les Caraeléwtt, dit
Sabatier dans sea Troit Siieltt de la iilUralur* (1. i", p. 308),
n'ont servi qu'i prouver combien ils sont ioimilable&. Avant de
l'allacber an même genre, il eût fallu Être doué , comroe lui, de
ce coup d'ail uerEanl qui péuélnil dans les plus prolonda
replis diioBur, Ofi celle vigoiueiue subtilité qui en saisissait les
nouvenenlsdawlwriDurce, de cette énergie supéûeuieqiN,
esa si pnfoitdcBBnl Irafiéi, dece génieeufiaqui ne saurait être
pie le rêsulUI de la Ibrce déa idées et de la chaleur 4u senU-
Kol «. LftUarpe,siboi)îugeen cettemali^re, aparhilemeet
cmontré, dans son Court de Uttiratmrt, U supérianlé des
'■araeliTu de U Bnyère sur ceux d« Thiophratle . U prèci-
bn du itjle de l'écrnvin bança» , U just«ue de ses pensées,
es loun adnucables, ses expressions heuieuses qui , du l'abbé
'Olivcl , u'ilaieai fat dant aolxt tam^/m aHgariaianL — Ou
encore de UBfuyère des Dtalogmtt tut It quiétùmt; mais
n'avait bit qu'ébaucher cel ouvrage ( Hùtpir* tU l'aca-
émit, ^ 35S),etee fut L'abbé Dupin, docteur en Sotbonoe,
ui V nul k dernière main : ila furent publiés eu IGIHI à Paris,
vol. ia-lï. — Les meilleures éditions des CaiacliTu sont
cIlesd'AmsIenkna, 1741, euQ vol. >«-ia;el de Paris, I15a,
Ivol. in-19, avec les notes de Coste, et 1765, in-l"; depuis pla-
neurs fois réimprimés in-18, in-l3 et iD^<«. — Suard, de laça-
iléoaic fraaçùw, a nabjii : thaitntt tt Sdfftxwnt avra/ras^'
WmitMt^la firuWr*, I7at,ii>-13; ilaeaoulre plocéuneasseï
tnaoe Soiict sur la Bruyère, en tête de U jolie édition des Car
wt«rH que le libraire Pebare a doanée dans sa ColUeUo» in-
13 des CTouiçHM froapoù. Philkippn de U Madeleine a fait
Bprimer des Morctaux choiiit dt la BrMuért , I9a& , ia-lt.
înBn U"" de Grailis a publié une nouvelle édition des Carae-
fret, avec de nouvelles notes fritiques, I8t3,in-t3. — L^
|u{aimMtf« à7UraiitredeVigMul-&brville (d'Argwine) con-
vnnent , I. i", p. 399, une longue el froide ÙtalrUm contre
rmotorlel autciu des Csrdcttrnu Uait qui s'arrËi«ra au dire
ï ce livre, lourde comnilalion,vériiable ramassis d'anecdotM
oe jugements prcleiwus liltmires, accumulés sans ordre «t
"ïgûùlî L.-P. GtâMK.
•«CTi»B (Lpris), ingéwsr.néi Lyon e»176«, y reçut
le edacation solide , s'occupa d'archileclure , el dès 1783 fut
çu i l'école des ponls et chaussées. Employé au Hans^ il exc-
ta des embellissements remarauables. Plus tard , nommé
ofessenr i l'école des ponts et cnaossées ( 1799 ) , il y créa de
tnveltes méthodes d'enseignement , et fll des élèves distingués.
ces Tonclions il ajouta celles d'ingénieur en chef en lltOl,
Iles de McrélnrftAdjoinl et Mlles de secrétaire généra) des
>nia et chauséesen 180S. Inspecteur divisionnaire en ISOS,
devint membre de la Léoton d'honneur l'année suivante, et
attre des requêtes en 1810. Chargé de b direclioB et de la
irveillnnce des travaux publics de Paris , de la nwchtne de
arly , de l'ëffKse de SlInt-DenKetc., il cessa de laire partie
s ponts et chaussées. Il rédigea les premiers ptans du canal
■ Saiot-Haur, et l- -' " ■* '— -" *
» s'uénilinnt m
It ) UBVBWUr.
tes cinq abalt<nrs,lcsmarché9 du Temple, Saint'Henoré, de la
Volaille, de Sainl-Germain des Préa et des Prouvairea, et aai—
tout l'entrepM général des vins. En 1811 il lui privé de cetl»
place ; mais deux anaaprée, il fut nomme inwecteur généra) dû
ponls et chaussées, membre du conseil et onicier de la L^ioa
irbonneur. En 1831 il redevint maltredes requêtes et tutchargn.
des travaux publics de Paris ; il perdit ces deux emplois ea
1838.11 nourulà Paris en décembre 1831. On a de lui: Etud»
rtlativei à tari dei cotutrucliotu , in-folio , 1833 el années
suivantes, en douie livraisons qui traitent chacune des ditTérenta
travaux de l'architecte et de l'ingénieur.
«BCvàRKS [ Lb COMTB DE), vtce-amirsl, né en 17!U d'une
ancienne famille du Languedoc, entra fort jeune dans la marine,
et acquit dans celte carrière difficile une grande batùlelék
Devenu capitaine , il commanda plusieurs vaisseaux de baul
rang dans la guerre d'Amérique , et eut beaucoup de part au
succès du comte d'Eslaing et du bailli de SulTren. Ce fut parlà-
culièremeot sous les yeux de ce dernier ou'il acheva d'établir
sa réputatiua , lorsque, chargé du commanoemeot de rUlvtire,
les chances tfune bêlulle navale ayant séparé les vaisseaux d«
l'eacadre, il resta seul avec U Hérot, que montait l'amiral, pottt
soutenir nn glorieux combat contre douie vaisseaux anglais, qnâ
furent Goolnintsde se retirer devant des forces aussi mégalea^
A son retuorde l'Inde en 1784, il partageaavec son généra) ki
récompenses que Louis XVI crut devoir accordera dessertkn
mémorablea, e^il reçut b cordon rottgi^ qiioi^'il ne ftatenoom
que rapilaioe de vaisseau. Iji révolution le priva de ses gradea
et de sa fortune; cependant il n'émigra pas comme la pTnpait
des ol&ciers de marine, et fut mis en arrestation en 1783. La
chute de Robespierre seule put le soustraire  l'cchalaud et la
rendre à la liberté. Alors il se retira au château de Chalabre,
chez son frère qui, plus heureux que lui, avait conservé l'ancien
patrinwioe de ses pères. C'est U que la restauration des Bour-
bons le trouva en 1814, et que Louis XVUt lui eDvoyn U
gund'croix de Ssiot-Louis. U mourut en 1831.
BBVTÈXBS 1 Jkak-Pik»kk-J.) , gépgtal franaiia. oé t Smh
miers en Languedoc le S3 juin 1173, fut d'abocd simple seldtf
dausiw ré^wenl d'infanterie, puis adjoint aiu ujjuaulifé-
néraux, el aide de camp d'Alexandre Beribier, nui lefiluefloinar
cbicf d'escadron an ùvéme de hussards sur le ciamp de baUùlle
de Marengo. Devtou colonel du vingt-troisième réginust de
chasseun a cheval, il se distingua dans plusieurs occasions et
surtcuil à la bataille d'léoa;cequiluivalut legr«de de géoénl
de brigade le 30 décembre 1806. Employé dnn* la guerre d'AH-
Uiche en 1800, Ùy défiloya une grande valeur, et fut nomnai
commandant de la Légtan d'hon.iieur, puis comte el général de
division. Dans la mémorable expédilioa de Russie en I81S,
Bruyères commauda un corps de cavalerie 1
et eut part à toules les victoires qui en signi
notamment celles de Smoknsk el de la Mo
échappé {Uicsquc miraculeusement aux dcsa
il fulencoreauseu 1B13 àla tèled'uncorps
el s'illustra de nouveau par sa bravoure aux
|| de Baulien. l'n boulet l'emporta le 23 i
Wnrlcbe'v, sousles yeux de Napoléon, quii
iQ ent : u C'est çncore un brave oe l'armf ç d' _^
SK^àxES (L£ >AR(»i], général de brigade, senait k l'éM-
tmjOT de l'armée d'Italie ,loisqH'il devint «Mta de catap de
Leclerc , qu'il accompagita en Bortugal et k Saini-Domio^ve ,
avec le grade de colonel. Etant venu en France pour uoe nû*'
sion , U y apprit la mort de son wnéral. On lut donna alon le
coumaMeiBe»! d'w r«giHnntd<ui(sal*mt et il fil. à ta iMe
de ce corps, ta* caBipagne* d'Allentawa «u 1809 el 1803 , et ae
dislingiiaraTticulÉmneBtilahttaiMd'Eylatt. DeraiBRiaé»
rai delvi^e, baniRel officier de I4 Ugina d'yonnear, il M
dislii
rai debngwe.iwroReionoei .
en vnyé en Bifugne en 18O8 , cl ae imwaiit à Hadiid ton du
piatsacre* de cette ville tt (M Ivi dam hm énstile smt h
promenade dn Prado.
BRETBRECX, EcsE, adj. (^raffiM.). U se dit d'nn lien, d^
pajs couvert de hrvjteaL
■RVYEBiM (Juw-Baiitutb), Dé i Lyoa \tn le oofumoMe-
ment du xvi* siAde, fiit médecin du tei de Fnoee Benai II , a
com^tsé: JkeeciUrM, Krinwiu, IMQ, in-SS) Francfait,
1600, in-S", elsoosce titre : iMmo(o}ihia al tibdogiamitatl
indie* loaipUtiHa, 1606.— CoUtcUnta de tanUalii {iau>-
Uonihu. « «iwMti* («Mda. (1 4t ntrantii wtHfsa w
^fwfTàat swwfa, L]|0ll,l^-4^ — 'llsaonaenneédiltonde la
Tetïion latine de Dioscocide par Knel , avec des commenlaire* :
FtiMii JHoseovidfa Amuatkm de mmIMmU ■ofrrfa HkH
«tr, Lyon, 1560, in-a», i laqnellea été ajoutée l'iNstoàv ist
BEinrir.
(652)
BftT.
pianies de Fucht, — Version latine du traité d'AYicenne : De
corde ejueque faeultaiibus libellus, Lyon , 1559 , in-S° ; et une
autre aune partie du CoUyget d'Averrhoit , sous ce titre :
Joannes Bruyerinus Campegiuê, Averrhais coltectaneorum
eeetiones très, ieeundo, texte, et septimo Collyqet librii reêpon-
dentés in iatinum eermonem convertit, comprise dans Fédilion
désœuvrés d'Averrhoës, de Venise, 1553.
BRUYN ou BRUIM ( NICOLAS DE ) , graveur, né à Anvers en
1563, a exécuté un ^rand nombre de sujets dans le genre de
Lucas (le Lejde qu'il cherchait à imiter, et qui sont remplis
d*un travail immense et d*un sq|n prodigieux , qui donnent à
sa manière trop de sécheresse et de maigreur ; son dessin est
dans le goût gothique. Son Aae d'ttr , d*après Abraham
Bloêroaerl, est sa pièce capitale ; elle a été copiée et réduite par
Théodore de Bry. On recherche aussi sa Vision d*Exéehiel; une
suite de sujets tirés de la vie de Jésus-Christ, et divers grands
paysages et foires d'après Vinckbons. Ses compositions annon-
cent du génie ; son dessin , quoiçjue sec et un peu gothique ,
o'est pas dépourvu de grâce , ainsi que ses airs de tète. On
Ignore l'époque de sa mort. — Son père, Abraham van Bruyn
qui florissait à Anvers entre 1560 et 1580, et dont on a des es-
tampes d'un burin sec et dur, et des têtes et des portraits plus
estimés, a laissé aussi un ouvrage en latin et en allemand , con-
tenant cinquante-deux planches, dans lequel on remarque son
talent comme dessinateur, comme graveur et comme érudit ; il
est intitulé: Diversarum gentium armatara equestris, in-4«,
tatin et allemand. Il a aussi publié : Imagines omnium pêne
gentium, 1577, in-fol.
BBUT.v (Jean de), né à Gorcum en 1620, fut professeur de
mathématiques, de physique et de philosophie a l'université
d'Utrecht. Deux sciences que l'intelligence humaine embrasse
rarement ensemble lui étaient familières : il avait ouvert u n
cours de droit public où il expliquait le livre de Grotius De jure
kelli et paeis, et il faisait dans le même temps des démonstra-
tions anatomiques. Le célèbre Grsvius qui prononça son
oraison funèbre le dit très-habile dans cette branche de l'art
niédical. Jean de Bru][n mourut en 1675. Il a publié diverses
dissertations philosophiques dont on trouvera Tindication dans
le Trajectum eruditum de Gaspard Burmann, pag. 37. On y
remarque : Epistola ad Isaacum Vassium, dénatura etpro-
prietale lucis, Amsterdam, 1663, in-4o. Il y défend, contre
Vassius, les principes du cartésianisme qu'il a soutenus aussi
dans un autre écrit : Defensio philosophiœ earlesianœ contra
Vmfelsangum, 1670, in-4*». — Bajie a consacré à Bruges un
article (1) tiré entièrement de l'oraison funèbre que Grœvius
prononça le 5 novembre 1675 , et qui a été inséré dans le re-
cueil de discours de ce savant publié par Pierre Burmann (2).
Jean de Bruyn avait épousé Vilhermine Beerning, sœur de la
femme de Daniel Elzevir.
BBUTN (Nicolas), poète hollandais, néen 1671 à Amsterdam,
où son père était pasteur d'une commune protestante. Nicolas
Bruyn s adonna au commerce, et fut jusqu'à sa mort (en 1752 )
teneur de livres chez un marchand. Le sujet de son premier
cssaipoétique fut le tremblement de terre qui s'était fait sentir
en Hollande l'an 1692. Il publia ensuite quelques pièces sur
des sujets reli^eux , sous ce titre : Aandagtige Bespiegelingen,
Quelques anneesaprès, il fit une tragédie intitulée : V Origine de
la liberté de Rome, à laquelle il en fit succéder six autres, qui
toutes eurent du succès , et sont restées au répertoire du théâtre
d'Amsterdam. Trois petits voyages d'affrément qu'il fit avec ses
amis lui fournirent le sujet de deux jolis poèmes qu'il nomma
Arcadiede Clèves et de Sud-HoUande , et Areadie de Nord-
Hollande; l'un et l'autre ont été publiés par ses amis, avec des
ootes historiques. Ce cadre lui plut beaucoup, et il composa
encore un Voyage le lonq de la rivière de Vechie, et un autre
dans les environs de Harlem. Bruyn a fait en outre beaucoup
de pièces sur différents sujets, des épigrammes, des inscriptions
des dialogues, etc. Toutes ses poésies ont été recueillies en onze
virfumes.
BBUTN (Corneille LE), né à la Haye en 1652, étudia à
Rome la peinture, et se laissa entraîner par son goût prononcé
des voyages. Il visita toute Tltalie, l' Asie-Mineure, I Egypte
les Iles de r Archipel , décrivant et dessinant tout ce qm fixait
(1) Dictionntdre hittoriaue et critique, édition de M» Beachot,
t. iT, p. 164, où l'ordre alphabétique se trouve interverti pour cet ar-
ticle qui aurait dû être après celui de Bautus.
(î) J.-G. Grcvii, Orationes quas UUrafecti habent. Leyde. 1747
(m-go, Oralio xc). '
son attention. De retour dans sa patrie en 16M, fil n^
pérégrinations artistioues; pub parcourut en 1701 k7m
la Perse, l'Inde, les lies asiatiques, et revint enio en tTotT^
Haye , où il fit paraître ce dernier voyage. Il moarot à l tJ
en 1711. Voici les titres de ses ouvrages : Voyagt n Lm^
dans les principales parties de l'Asie-Miimirt, «te. im
1698, in-fol, et en français, Deift, 1700, in-fol.; Paris vm
in-fol.— Voyaae par la moscovie, en Perse et aua hi^tt^
taies, DeIft et Amsterdam, 171 1 et 1714 , in-fol.; et wfrijo.
Delft et Amsterdam, 1718, 2 vol. in-fol.; et RoaeDjrt
6 vol. in-4®.
BBUTS (PiERBB DE), hérésiarque du xii« siède, foi le i^
d'une bande de ces débris des manichéens chassés drs cos^
asiatiques, réfugiés enLombardiependantlex'siédeftn»
dus ensuite dans la France. Leur fanatisme insensé s'Miai
à l'efficacité des sacrements, à l'autorité de l'Eglise, loi q^
monies sacrées et au pouvoir des évèques. Pierre dt h«,
à la tête de ses partisans , parcourut durant vingt-cinq an
les provinces françaises, saccageant les églises, tbtmk*
croix, détruisant les autels, rebaptisant les chrêtieos.iri»
tant les prêtres. Les seigneurs et les évêques le repouwniîft
pays en pays, et, en 1147, il futbrùléviiparlef atboliwiè
Languedoc. —On lui a longtemps attribué un lirraderisk-
christ dont on fixait la composition en 11^; naiilwtf.
prouvé dans son Histoire des Variations quecet(Mmgri>>.
ni de Pierre de Bruys ni d'aucun de ses disciple, H qwaM
est même beaucoup moins reculée.
BBCYS (Fbançois)^ né le 7 février l708aQf%d(yr
riéresdans le Méconnais, fit ses humanités à Cloo^^Bfhii»-
phie chez les PP. de l'Oratoire à Notre-Dame dtCirrn
Forez, vint en Suisse^ puis en Hollande, où il eikbnm n
1728 à la Haye la religion protestante qui avait été ceDr Ar «^
pères. Après avoir publié un ouvrage périodique iothsir:!'
Critique désintéressée des journaux littéraires ttinnrrur'
des savants, 1730, 3 vol. in-12, Bruys fut nommé en ITSS
bliothécaire du comte de Neuwied ; mais bientôt ses rawri'
ramenèrent en France pour y faire son abinralion à hn'
1736. Dès lors il se destina au barreau, et le joor iDèor <
prenait ses grades en droit à Dijon, il tomba gniTementna'^
et mourut le 21 mai 1738. On a de lui : Histoire ietfif^
depuis saint Pierre jusqu'à Benoit Xlll indusitewti \
Haye, 1732-1731, 6 vol. in.4». ^ Traduction de Tseik r*
des notes politiques et historiques pour servir de contia*-*
à l'ouvrage d'Amelot de la Houssaye sur le mèmehistorir «
Haye. 1730-1735, 6 vol. in-12. — mémoires hisim^m,^^
queset littéraires, Paris, 1751 , 2 vol. in-!2.-I> P»**'
ouvrage historique, critique, politique^ moral, pkÛosf^
littéraire et galant , 1733, 4 vol. in-12. — UÀrtiemtir
les femmes» avec une dissertation sur t adultère , ^^''^
le nom du chevalier de Plante-Amour, la Haye, t73o,ifr*
et Amsterdam, 1749, in-8*.
BBUYSET ( Jean-Marie ) naquit è Lyon. Imprifwwlp
cette ville, il avait été chargé d'émettre le papier-mooM^ '
papier obsidional. Arrêté, ainsi que son frère Piertf-Mv^
allait être puni de mort pour ce fait lorsqu'il tomba oat>f
son frère se déclara seul auteur des signatures appo»«s | *
billets. Jean-Marie Bruyset était membre de lao^Jo»»*
Lyon. Il nous a laissé quelques traductions de Ysi\^f^
lesquelles on cite : Abrégé de l'histoire romaine it wliff^
Lyon, 1816. —^6r^^^ de thisloire de Grèce isGoli^
Lyon, 1817, in-12. — lia collaboré à la Gaietle liUéniff *
Journal étranger, au Dictionnaire historique i* €^*^
Delandine. Il a fait également une Traduction ie Tin l*'
qui n'a pas été publiée. Il mourut en 1817 i Fige de »«*'
quatorze ans. ^
BBUZEN DE LA MAftHNliBE ( F. MaITITOÊBE V
BBY (6r^tim) {botan,), mousse dont la capsule est p«^*
un pédicelle terminal, le péristome double; ''"^^^u.^
seize dents , l'intérieur à seize s^ments égaux. ^S^^^u
renferme enriron cent espèces, dont le plus grand oooW»^
me des gazons très-étenaus dans les terrains sabloooesi
BBY (Théodore de), graveur, né i Liège et tMsi}^^
fort où il s'était établi vers 1580. Son burin cstgéomi^
sec; pourtant il a gravé une suite d'omemeots et div^V|^
historiaues d^une manière remarquable qui 1^* ^![J^
rechercher des amateurs. Des estampes, copiées «tf»»*^^
lui d'après d'autres estampes, sont souvent plus esli»«* r ^
oriffinaux. On aaussideBry plusieurs portraits tant de 0*^
poation que d'après de bons maîtres. ^
BBY DE LA CLBBGBBiE (GiLLBS) naquît daai 1^ ^
< populaires. Le 21 mars 1798 , il fut nommé ministre pléni-
lenliûreà Rastadt, conjuinlcment avec Bonnier et Bobcrjot.
nndeBr)- échappa comine par miracle, dans le cuurs de œtle
tbaiiade, au maasacre dont furent \ictimes ses deu;i collègues
•28 avril 1799(1'. RASTiDT [Congrès de]). De retour à Paris,
an de Bry parut au conseil des cinq cents le bras en écharpe,
demanda fengeance à l'assemblée pour le sang de ses collé-
es versé, disait-il, par l'Autriche, à laquelle il jura dès ce
)mcnt une haine implacable. Sous la domination impériale,
in de Bry fut employé comme préfet du département du
>ubs, et dans les cent Jours comme préfet du Bas-Rhin ; il
;ut la décoration de la Légion d'honneur de la main <)e Na-
léon. A la restauration, la loi de 1816 contre les convenlion-
Is r^icides le força de quitter la France. Ce fut en Belgique
''il alla passer les longues années de l'exil , pendant lesquelles
-oncoDrut, dit-on, àla rédaction de quelques feuilles polili-
os. Depuis la révolution de 1850 il était reniré dans sa patrie,
vivait ÉParis,ausein d'une retraite absolue, lorsque la mort
venue l'enlever en 1831.
DRTAX (Augustik), critique anglais, entreprit vers 1T23
e édition grecque et latine des Tit* de PluiaTijue , avec des
reotions et des notes de plusieurs savants ; mais il mourut en
i'>- Moïse du Soûl (5oA)iiiu] continua son travail,et lemitau
r à Londres en 1739, 5 vol. in-4*'. Cette édition est estimée ;
> joint ordinairement les Apopklhegmata , Londres, 1741,
i".
itRTAM^EDWARDS (F, EDWARDS].
«HYAHT (Jacques), antiquaire et auteur anglais du wiii*
rie, célèbre par son érudition, mais plus encore par des opi-
ns qui tiennent du paradoxe. Il fut successivemenl précep-
r et secrétaire do lonlMarlburough,Hts du grand général de
nom, qui lui Bl obtenir une place à l'amirauté. On a de lui
sieurs ouvrages en anglais, dont nous ne citerons que les
ucipaui : l" Oburvalioitt <l rerfitTChm relalivet à diffi-
leiparliei de rhiiloire ancienne, Cambridge. 1 vol. in— 1°,
17 ; f Nouveau Sii$léinê ou Analyte de la mythologii an-
qn«, Londres, 1775-70, 3 vol. in-i", magniBqaemeat im~
mes. C'est l'ouvrage sur lequel repose surtout sa réputation ;
prétend que les histoires des patriarches rapportées dans
nrien Tettament ont été l'origine d'une grande partie de la
Itiolugie païenne. Ce qu'il dit à cet égard des rnjlhologies
iennea a été pleinement conSrmé par les académiciens de
cullâ, et par W. Jones leur président. Ce livre a en le plus
nif succès à Londres; 5" Trailé de rauthenticiti de l'Eerl-
e $ainl», el de la vériU de la religion chriiimne, Londres,
15, in-tf. Cedernier ouvrage a eu onze éditions dans la même
tée ; 4° Difmie dt la midatiU d'Apainée[i). Londres. 1TT6,
I) On ml étonor de voir duu le Dernier Banquet dei Girondint,
"A. Cbarlet Nodier {□. 70), ce conieDlioiuiel Irailé avec une citrime
'ur i ooiu citeroni le puuge iuiv*nl : « Cétiit Jeiti de Bry, qui
n.iit inr le gTBDd ntniibn' l« piiu ïi>a lympatLii:!; Jaune et ardent
>iiie ks ardmls et Ici jcuna, puiuaat par U paroJc comme lei ora-
'.-> ; riche du icquiûlioiH de l'uprit comme In uvinls, pénëlrc déji
laiites idée* morales et religieuirs comme \et ug». i.
il Cette médaille, ou, pour mieut dire, ces médaitlons, car il y en ■
■Jvun, lODl frappés en l'hooDeur de Septîme Sévère el de Philippe
nlic, dans U ville d'Apamée de Mirygir, Tille qui se glorifiiit de ion
irii nom de Kitéloi (arche, c»t>te). Ib présenleal pour tjrp* farcho
9 aaflais. doul la méaiairaa M
IT81 accompagné son frcrc aîné en Flandre, îl y séjourna jus-
qu'en 1790, et fit connaissanre avec la sœur ducomledeShrcws-
bury. laquelle devint plus lard sa femme. Il visita de nouveau
le continent en 1791, pour y recueillir des lablcaui, et, quatre
ans après, il fut chargé de procurer la vente de la galerie d'Or-
léans qui eut pour acquéreurs le duc de Bridgewater, le mar-
quis de Slafford, et le comte de Cariisle. Bryant entreprit en
1813 de rédiger un dictionnaire biographique et critique des
peintres et des ^n\eunlDielionaryo(painlertatuiengTavert).
Londres, I8llj, 2 vol. in-4'>. Ce travail recherché, fruit d'un
travail consciencieux, est souvent consulté. L'auteur mourut le
SI mars 1831. — Bsvant (Georges), né à Dublin, passa fort
jeune aux Etals-Unis d'Amérique, el y exerça des fonctions im-
portantes, entre autres celles de juge de la cour suprême de
Pensylva
:. Mais c
li lui a surtout donné de la célébrité.
_'est 'd'avoir conçu et rédigé l'acte pour l'entière abolition de
l'esclavage. G. Bryant mourut à Philadelphie le 38 janvier 1781.
BBVAXiE (géogr. ane.) , ville de Macédoine , dans la Lyn-
cestide, entre les monts Bernius et Berlicus.
BRY AS , général des Argiens , fut tué par une femme de
Sparte, à laquelle il voulait faire violence.
BRYAXIS, sculpteur grec, Qorissait vers la C olympiade,
S80 ans avant J.-C. Il eut la gloire d'attacher son nom à l'une
des sept merveilles du monde. Arlémisc, reine de Carie, le choi-
sit avec Scopas , Tiraothée et Léocare , pour élever dans la ville
d ' Ha li car nasse un monument digne de sa douleur et de sa ina-
gnilicence, à la mémoire deMausole, son mari, dont lescendres
furent déposées dans ce superbe tomiKau. Sa longueur était de
soixante-trois pieds du côté du midi et du nord ; les faces de
l'orient et de l'occident étaient un peu moins étendues ; trente-
six colonnes entouraient l'édifice. Bryaxis avait décoré le côté
du nord, Scopas le levant, Timolhée le midi, et Léocare le cou-
chant. Arlcmise mourut avant que l'ouvrage fût achevé; mais
l'ardeur des quatre artistes ne se ralentit point , et ils rivalîâé-
renl de zèle et de génie pour embellir cet admirable ouvrage.
Un cinquième sculpteur se joignit à eux, el plaça unlqua-
drige de marbre sur une pyramide gui fut construite pour cou-
ronner le mausolée. Ce dernier artiste se nommait Pylhis. Le
monument avait cent quarante pieds dans sa plus grande élé-
vation. Bryaxis exéeuU encore plusieurs ouvrages remarqua-
bles, entre autres cinq statues colossales dans l'Ile de Rhodes, et
un Apollon qui fut placé dans la suite à Daphné près d'Antio-
che. Julien l'Apostat voulut honorer cette statue d'un culte
eirtirulier, mais le feu consuma le temple el le clief-d'<i>uvre de
ryaxis. Julien accusa les chrétiens de cet incendie, et en prit
occasion de les persécuter ; Cedrenus, qui rapporte ce (ait, y a
joint des circonstances miraculeuses. Clément d'Alexandrie
assure qu'on attribuait souvent à Phidias les ouvrages de
Bryaxis.
BRYCÉE {mythol.], BpiHia, Danalde, flile de Polyxo, est sans
doute 11 même que Brébyce.
BRYCZYKSKI (Joseph), jeune littérateur polonais qu'une
chtologie, ont ttehé, par des interprélalionj forcées, de melire en
doute, ou de faire enlièremenl disperahre lej rapporU de ce Iroe avec
l'hijloire mosiique du déluee ; mais le savant Éckhel a mis hors de
question risnticalkm que Brjant avait donnée, et il a «"«rvé cpe I»
iraditioni judaïque*, i l'époque où ces médailles ont *l* gravé*», étaient
assu réptudnei parmi les pûani pour que ceui -d ne se rerusasaeut paj
à puiser dam cet sources lacrée* let idées el les faits qu'ib croyaient
pr<^>ret i édaircir lei ténèbre» de leur* anciennes onpDai.
BMladie de porniUM» ravît à la fleur de l'Age, mérita un soiive*
lâr des Français à cause de la prédileclion qu'il e«( powr leur
liUéralure. Né en 1797, au son fenaidablede llartilleneq» de*
traîsait Praga , il 6t ses premières é4ade8> pois sgn cours de
droit à Varsovie. Trè8*jeune eneore à cette époque, il cotmoeiiça
pourtant à prendre part à la rédacden de quelques journaux.
Cette coopération devint bientôt très-active. Il y développa un
vrai taleat pour la critique littérsnre, et se fit beaucoup d^on-
neiir par l'impartialité qu'il joignait au bon goût dans ses juge*
raents comme dans ses analyses. Mais les défiances de Fautonté
2u*il fut atlaqué die la maladie qui le mit au tombeau en 1823.
^n a de loi» outre ses nonbreux articles politiques et liltérat-
res, une Tradmelwn en vers polonais des Ptaiéêmr$ de Racine.
Cet ouvrage, qui avait été composé avant le départ de l'auteur
pour les pays étrangers , fut accueilli avec beaucoup de faveur
sur le théâtre de Varsovie. Bryczynski a encore laissé un grand
nombre de poésies inédites.
BRTOATNB(F. BriDAINE). ^^^l
BHTOONB (Patrice), voyageur anglais, né dans un des com-
tés du Nord vers 1741 , d'une ancienne famille du pays , reçut
une excellente éducation dans les universités britanniques, et
Alt destiné à la profession des armes; mais l'étude des sciences
lui offrait bien plus d'attrait. C'était le temps où Franklin on-
nmt un monde nouveau par ses expériences sur l'électricité.
Brydone prévit, devina dès son enfance l'influence de oe fluide.
II .vint dans le continent , armé des meilleurs renseignements
qu'il put se procurer en Angleterre , visita la Suisse , fhinchît
le» Alpes et les Apennins, et plus d'une fois fit crever les orages
a ses pieds. Il ne retourna en Angleterre que pour se disposer à
un second voyage, qu'il entreprit en 1767. Il parcourut Vltalie
et quelques lies de la Méditerrannée ; il étudia les monuments,
les usages et surtout les phénomènes physiques de ce pays. Il
s'embarqua à Naples avec sa fenune , cùtoya tant le littondt de
1 ancienne compagnie, visita Messène, Taormina, l'Etna où il
fil beaucoup d'observations sur la hauteur de lamontagnek.sur
Ja température et sur la déclinaison de l'aiguille aimantée ; de
là , se rendit à Syracuse , fit voile pour Malte et Gozze : puis il
revint à Naples par Palerme, par Hybla et Girgenti. Après un
court séjour, il alfa passer l'hiver à Rome et le printemps à Ve-
nise où il reste quelques mois. L'été suivant, il le passa en partie
a Genève , et en partie en excursions dans la Suisse. Il revint
dans l'automne de 1771 à Londres , où la relation de ses voya-
ges éteit attendue avec impatience. Le gouvernement le nomma
Dientôt à une place avantegeuse. H perdit sa première femme et
«B mana une seconde fois. II devint membre de la société royale
de Londres et de celle d'Edimbourg, obtint sa retraite, et mou-
rot dans un à^e avancé en 1818. On a de lui , en anirlais •
Voyagé en Sicile et à MalU, Londres, 1775 et 1 776, 2 vol. inV
avec carte; Paris, 1780, 2 vol. in-l2. C^ ouvrage a été traduit
dans presque toutes les langues de TEurope, et notemment en
nançais par Demeunier, Amsterdam (Paris), 1775, 2 vol. in-8»;
emuon révisée, avec notes, Amsterdam (Paris), 1781 et 1803,
ayol. in-l J, avec carte. Ce voyage, écrit avec agrément et gaieté,
«t en forme de lettres. Le comte de Borch (F. ce nom), a donné
des Lettrée pour eervir de supplément au Voyage de Bry^
^n<r,Tunn, l78î,3vol. in^«, Bg. On doit encore à Brydone
divers Mémotret, presque tous relatifs à rélectricité, et insérés
Lo°drM *''^*^**^ philoiopkiquêê de la société royale de
BETBNKK (JkaJT DB) ( V. BriBNNE).
aJ^V^^^^ (NictFBOiB), géoéral de llkhel ParapîaaeeL pi^-
flta de ses victoires pour lever rétendard de la révdleeUe foire
proclamer empeieur à DyrrachMMD vers tO». NicéalMee Boto-
mate marcha contre lui, le battit complètement, se saisit (fe sa
personne et lui fil crever les veux l'an 1080. -Bbtbhbb (Nice-
phore),fiIs du précedent,né à Orestias en Macédoine,était le fovori
de lempereur Alexis Coronène, qui lui donna sa fille Anne en
manaçeav^ le titre deCésar, en refusant toutefois aux sollicita-
ttons de sa fille et de sa mère de le nommer son successeur au
trône. A la mort de ce prince, Bryenne ne voulut- prêter son
concours à aucune des conspirations tramées en sa faveur pour
le faire élu^ eoipereur, et il continua à consacrer k l'élude
tout le teiBpe q«e le service de l'Etat ne réclamait pas. Eb
il ?1:J?*5* "^^ "^•■■^ ^ f«" *«w ïesi^ d'Antioebe.
î. JSî^ dangereuscBM^nt makde et revint mourir à Cobs^
Nicépkore Bokmi^. Elle est ImpriméedaBs f HUto^rTbymm^
(684)
tftta^. en grec et OB làUn ; elto »été tndëtMsftM^^
prwideBl Tourin. ■'■^P
BRTGAS , aventurier macédonien, qn^H» 4 ItM 4^
3ues-uns de ses compatriotes s'établir d«ii U Ibott «é
onnaàunpe«pleleBomd»Bry§Bs» ' '
BBVOBS (géogr, ane.), nation êpiiote néritoik.M
de la Thespretie.
BBmBS OQ BB¥«iBBB(^4e|r.aae.),aDdeBaeBatiitè
Thraee, fut vameue et seaBHseBHNDentanéoNot puMuèa
à renipire de Xeries. Longtemps aupanvaiit, m |3
partie de la nation airait quitté la Thtace asus b coadS
Midas , contemporain d'Orphée, et s'était établie à Toiè
Mysie, dans le pays auquel, eu changeant «a pes ju J
eHe donna le nom de Pbr¥gie« {
BBTUifCBB (NiooLAS), imprioMurdeBlleikttleiii'd
de, consacra presque exclnihiww.nt ses pieiMsihnnÉi
tion des Poêtee latine, Gessner ho dédk le qiiiiâaiWj
ses Pandeetee sur la poétique^ 11 le place a» mtenva
les Estienne et les GoMnes , et Texlierleè ne pui^Msti
entier les anciens poètes» dès» la j-'^rrrinlt m rwiii ^
mœurs de la jeunesse. BryiÎBger sukrii sou conseil a m^
avee zèle et talent peu» leepefltes Kakint lalnuâfié^
Maximus Planude avait fait pour leepeltosgrMa
BBTLLA {mylholX Bpûxxs / fille de Minos, eut dljisfl
mari, ou plutôt de Neptune, le célèbre ehasseorOrioft.
BBYNTESSON ( Magnus }, seigneur de Gnefnaes, àsm
sénateur de Suède. Entraîné par Tambitioo» itse oitaq
avec plusieurs autres grands du royaume, à la létedaMW
rection contre Gustave Vasa, et fut proclamé ni par »frt
sans ; mais Gustave étant panenu à gagner le pcome, fit oto
Bryntesson» qui eut la tête tranchée a Stockholm. 11 èuii U
des fomilles les plus anciennes du pays , et q]B occupe tif
mière place aux diètes pasmi les chevaliers soosJe wa iltii
liehak.
BBTONE (6ryonia) (6o(atL),.pIante de lafamiDeâucoi^
lacées. Les fleurs sont unisexuées, monolqjaes OQ did^;^
fleurs mâles ont un calice et une corolle campurolé),»^^
mines; les fleurs femelles ont la même cotoIr et le ateO"
Kce ; le fruit est une petite baie. La ^ryoïM mwmMin^^
iBuvrée , rigne blanche ( bryonia u^) , a eue ndBe "çm
charnue qu'on nomme navet du diaète. Cette ncîMMM
beaucoup d*amidon et un principe vénéneux, ^'^t^^'
un violent purgatif. Elte est encore hvdragogee et mèm
Par des lavages répétés ou par la torréuction, on eolèfele^
cipe vénéneux, et la racine dt vient un ho» afiBMtàtaii
la grande quantité de fiécule qu'elle eontiaBL Pv h Bi«t
soB elle pe«t servir à blBBeUrWliBfew A.lkii^
BBTomifB (cMmie), ^ après aveirestfait It mé k ^\
et ravoir saturé par ranmenia^e pour eBprédpikrà^
lafe et du phosphate de chaux » o» iltte la ^kpÊm, ^flo^
on la fait évaporer avec ménagenauBt» il se proMn ^P^
les cristallines blanches d^une BMlsèit aesiée ct^"^
amère, qui n'est autre chose que la bryBlBfl oultpnB'f'^
tif de la iNTone , du BMina d^près plusieurs dûauBit^
de ehiln, méd,, i , B45 et SOS).
BBYeVBTi.i.iTM ( koêem. } , arbBBla qal se isppB^^'j;
mille des joubarbes ou crassulacécs; 1^ caliestil niBi^
cylindrique, 1^ corolle tobulée, à limbe quaiwiÉi; yj|*^
menées, quatre écailles nectaritirea. Cet arbuste dwi**
pieds de haut a été nommé de deux bmIs grecs, Inff'*
hryopkuttmn e»|[yffiitiiii , la seule espèee cobuui, <•( ^f^
des Molnques. Baie a été rappertéoBB jardin hotiag|^*T
cutta. Quand le bryophyllum apparaît avec ^^zl
pendantes , on dirait a'un petit pavillon chinois «or '
oocnetf es* i^.
BKTOPSis (botan.) , ptantes de Tordre des ulitw^f *
rangées parmi les fucus, les uhres et les ^^^"^^^'JSiî!*
pour caractères une tige rameuse, transparente, bb»*^
phane ; des séminales vertes et globuleuses, iBgg^||T^
uqoide incolore. Les bryopsis sont annuels ; V^^^^^^i
les rodiers . sur beaucoup d'autres corps manitf '"^i
toute&les latitudes. Dam ce genre» 0BalstingtijteMP|
«rèmstoMy que l'on rencontre dains les mers oe l^TJ^
bryopsiftpetui^, qui croit dans la mer des AaliUBi «^
hfpmddê , qui habile la MédileiraBée; le htîafê^^
se troBve sur les côtes de Barbarie ; «ik brfipitt«*e^^
reBcontre a«z eoviroBS de MaraÉttab A. » ^ ^
(
WKtêiE ^^ifr.'^iMJ» "^^^ de i>aoMik, doai ks liabitaols
^vtfchèMOt ao^ «^ de Troie, imifi 4a conduke de Ménéles.
MVroU , nom parleipid ies Cifecs désîgiialeiit la bière des
...««^-'lilTEWmLi {géoffr.], tîKe ^ Hfissie (Grodno), sur le
im, ti94-^s4e1a'Polog;ne ; elle est défendue par un château
^Jbrt Efêciié grec ; sa synagogue estime des plus grandes et des
àos tètdbres de l'Europe. 4,000 habitants; à 41 lieues sud de
orodi».
linzANT {géogr^), cercle de Gallicie, entre ceux de Tur-
oopol à*l*esl ei de Sambor à Vonest. Il a 313 lieues carrées , et
S0i3,799 biibitanls. Son chef-lieu est Bbzezany, ville sur la
Zl«U*Lipa, avec un château fort» des fabriques de toiles à voiles
et de pierres à fusil. 4|500 habitants, à 15 lieues sud^ast de
Lemberg.
■BCiABai {gé0i^^)f viUedu pajfs du Liban, appelée Oiobhti^
où était un aiege-iuNSOopal MaronUe.Xe prince maroDHe y a fait
)m réddauGe iusqu^ oe^esa famille fût éteinte. Présenlement
e^ hacha de Tripoli y met un président ou gouverneur. L'évéqne
nanmke, qui y^a son siéga» a soin des £îdèles du pays et des
wc wawms {mmwn flWMMft ). Les GalmoakS'Ont une foule
l^céfénraeset dvfoMnolaaoe benédidion en langue tongouse,
f-» doîfeBl-opénr' la gnériMm detoute» MVies >de maladies, ils
■eae lerftàt pas d'^«ntle8 ramédes que de prières, de férmules,
VaaorcîBBMa et de figures : îls^porlent ces dernières eomme des
tdDulettes. Hs «ommeni îami l'acte mène de conjurer, et la
iiiMiÉUi de prière ou de bénédiction estnoonnée hu ou bau,
[Ib«a abaque Calmouk, dit FaUas, on tronteune formule
rearareMOAToulée et cousue dans de la peau, et suspendue par
■n eovdan aarla poitrine noe , conme un amulette. Ils les
Iwtmcot de teors prèlres. J'ai tu de ^randea pièces de coton-
WÊé^WÊT lesquelles se trouvaient impmnées nne foule de ^figu-
rce sainMablcs, btniiées de' UinlesaorteS'de couleurs, et oi^i-
MÎnaieBltnsiginanitaB. Chacune deees ligures est' aocompe-
née d^nae formule toiagouBequi indique Tuiagequ'on doiten
faire. Ges einifena, ajoute ce voyageor, sont nommés par les
CalflMiaiEadef ànaetsont estimés pareux i ungrand prix. Les
pAtfes ont^es*fbnnes talHéesen bois, au nvoyen desquellesils
■DpnnienttRsifignres'OU'i^oiw, afin de ies distribuer pour l'u-
Mge qui'onan fiût dans les oialadîes, etc.
>VTA (géûgrX petite tie de 1a 'mer Adriatique , sur la côte de
talmatie (bpalatro); elle est réunie à Tran, sur le continent,
pur un nMe. 'Elle est 'fertile en vins, olives, amandes, etc.
S,360 babitaifts, dont 1,380 à Bua ou Saint>Grou.
VUABtS {hist, mo4X idoles des peuple de Tonquin , qui ha-
bitent entré la Chine et Flnde; ils 1 invoquent lorsqulls veulent
bAlir une maison : ils font dresser un aulel, où ilsaopellentdes
bonzes jpour y sacrifier à cette idole. Après le sacrince , on pré-
pare un festin de viandes qui ont été sacrifiées, puis<on présente
BO buabin plusieurs papiers dorés où Ton a écrit quelques pa-
roles nugiques ; ensuite on les brûle avec des. parfums devant
ridole, pour Tobliger,. par cette cérémonie, à'Ue point saufiHr
qull arrive Jamais de malheur dans la maison qu'on va J)à-
lir.
MUCaE-^BAiuroE), fféogcapl^, naquit à Pans ie 7 .fl^rier
1 700, étudia d^abord l'arcbitaciure, jmisJa géographie aous.De-
UsJe. Il fat changé an I72l.de alasserles.canes du dépôt. de
la mnrioe , gae Von «eaait de créer. Nommé en I7â9 premier
gfci0CsjDbe4u coi* ^reçu.membre de Tacadémiedes sciences en
i73Q,BoaGhejnûafulieS7jaBaier 1T73. Cegéograpbeestaur^
[oui oûiiDtt par son aystème^de gépgraphie physique, qui eiaice
pncoreaiijottrd'bui sttr.nos«actqgcaphes.une Meheuse-inflaeDee.
> aYstèmeoonsiste à rattacher toutes les chatoes de montagnes
or Jcs continents et.d^ns .les mers ellesHDéroes, de ii^^ à
OBatilaerjuncertainensemble.de bassins ^à^graphiques, Ions
orcémeat détetroînés par des chalnesde montagnes. Or, il est
vidaotqua œ syatèmeeslJoin d*àtre ^rai an toul paînt. Sa»-
wpt^ jans4kmli>j kiâbaâsiaagnnLdrtftrminpypAr fii>f lAirtagnfff;
nais aoofvent aussi ils4ie le sont que f>ar .des idos de pays, et
aèane qnelqqeCais, ainsi qfi'eu Russie, ils ne «ont. formés que
ftr riDcMnâiaon presque .insensible 4es |dsânes. C'est donc à
OfTt qne lescartagcaphes«{K)ttr aeoonfomeriui système erroné
Bts en vigueur par Duaefaej ;ttaoenlKte Xabnleuscs «aolagnes
Dtre IteuatOriéaaSfponr séparer .les bassins 4a la Seine et<le
s Ijoârc; et que sur ies caries de JiUissie rimmense ebatee des
HooaU, antre le vecsant de la Baltique et eelni4e la Médiler-
nnée # fonne un lien imaginairequi réunit les Karpalbes et tes
H>yaa» etc. On ne saurait trop combattre oeUa idéc^ encore Ifèi-
répandue, car eHe porte une .grave atteinte à ia vérité. Buache
a laissé un ÀUas physi^e, 1754, et diverses caries et mémoires
dans le Recueil de l'académie des scien<!es, années 1745, 176^,
1763 et 1767.
twoAcm (iEÀff-NiGOLae), néen février 1741 i la Neuville-
en-Pont, neveu de Philippe Buache, est le dernier savant qui
ait porté le titre de géographe du roi. Elève et protégé de son
oncle, il entra de bonne heure au dépôt des cartes et plans de la
marine. Il remplaça plus tard d'An vil le comme premier géo*
graphe du roi, et devint membre de Kacadémie des sciences, il
tut attaché au bureau des longitudes, et Ht partie, au commen-
cement de la révolution , de la eomntission diargée de recueillir
les objets, les livres et les cartes qui étaient dans les couvents et
dans les autres établissements confisqués par la nation, ill devint
en 1794 professeur de eéogvaphic à l'école normale , (ut mem-
bre de rinstiiut, et eiion conservateur hydrographe en chef au
dépôt. Il a conservé cette dernière, place, et professé la géogra-
phie à l'école normale jusqu'à sa mort, arrivée le 21 novembre
1825. On lui doit une Géographie élémenlaire^ ancienne et
moderne, Paris, 1769-1772,2 vol. in-12, qui ne présentait rien
de neuf, mais qui, çrâce à l'influence de son parent, reçut une
pompeuse approbation de Tacadémie des sciences. Buache avait
une grande connaissance des cartes , mais il ne savait aucune
langue étrangère, pas même l'anglais, et était peu familier avec
la lecture des auteurs anciens. Il a composé un grand nombre
de mémoires, dont quelques-uns sont restés manuscrits , et
d'autres imprimés , soit à part, soit dans le Recueil de Tacadé-
mie des sciences. Voici les principaux ; 1** Mémoire sur la oo-
«t'Iton de Trébixonde, d'Àrx-Roum et de quelques autres villes
de rAiie, 1781; *» Mémmire ^mr tih de Prielande, 1788;
S° ^servations turfemietence de quelques ihs peu connues,
iiluéee dans la partie du Orand'-Océan comprise entre le Japon
et la Californie, 1796; 4<> Considéralêoni sur la Ouiane fran-
faise, coneemani les HnHter méridionales , 1797; S"* Mémoire
9ur les découvertes à faire sur le {Tronif-Oei^an; 6<> Mémoire
sur les découvertes faites yar la Pérouse àla e6te de Tar-
tarie et mu nord du Japmi, 1796; 7» BasfctNcaàat «itr l'Uede
Juan de tMoa, 4801 ; «fi» Con$idévatiom$ géo§raphiqmê sur
Us ilee Bina -et Maruvien, 1801 ; 9» Oàiereol^onf sur laeaUrêe
mnéradre 'romaine appelée eomauinëmtnl carie de Vtutinger ,
^eurla géographie del'am»ngme de Bamnne, 1801 ; IO<**Ji0»
ekerehêê sur tiU ÂntiiMa et sur iépoque de la déeoumrte âe
fÀmérifU€.,A Ifàoede prèsde soiaanteans, il épousa en se-
eonc^nocesiune de ces cousines ,^quile rendit père d*nne fille.
BUABA Mogr.), petite Ile de l'Amérique septentrionale,
dans le hic Ontario.
buahe {manège). Cest la même chose que bride à longue
branche. Les branches de cette espèce de bride sont droites et
non coudées.
BUANnBEiE,6. m. {archiQ, C'est un local placé au rex^de-
chaussée dans une maison de communauté ou de campagne,
avec un fourneau et des cuviers pour (aire la>lessive. On donne
aussi ce nom à un bàtimant construit pour cet emploi, et qui
doit réunir en plus grand nombre tont ce qui est nécessaire
pour faire la lessive (r. Lavoib).
BUAXatœn élacànoJ.). On jq>pette ainsi l'eufvrier qui'érit le
premier blanchiment «des toiles sKoves , au contraire dn bèan*
eh»eur qui lave>le lingeique l'om emploie joameUemant dans
les babitades domasèiqucs.
• fifJAHTtiBonc, s. f. (tnldsc), -monomaoîedans'laquélle on
croit être -transformé en iwjuf.
BUANTHBOPiQVE , adj. des deux genres (midec), qui est
relatif à la buanthropie. Songe buauthropique.
BCAT-NiJÎGAY ( LOUUhGABBIBL , COMTE UE), né en 1732
aux environade Livarot (Calvados), fut Télève du chevalier Fo-
lard, auprès dqquel il buisa une rigidité de pnncipes oui ne
l'abandonna jamais. Ministre de France à Dresde et i Rabs-
bonne, il renonça à ia diplomatie en 1776, et retiré âNancay
dans.le Becri, il s^ occupa (d'histoire et de politique jusqu'à sa
jBorl, arrivée en 178T. .Ses principaux ouvrages sont : 4°/w
Origine^ ou VMmmMunemêmesM de la France, de flMte,
4e ÏÀttêmagne, 1767, 4 vol. in-lî: n89. 3 vd. in-8«. — His-
toire ameiemne des peufkt de PEurope, Paris, 1782, 12 vol.
in-ts. — Les SèimânUde ia pomque, Londres, 1773, 6 vol.
in-8^-* Lh Maœimmdu gouvememetU monarchique^ ibidem,
1778, 4 vol. in-8*»-
MJAUCMA oaVBiUTASfCH (géofrJ), ville épiscmale de la
nrovince de Betb-^nne, au diocèse de Cbaldée, et située pro-
obe de Bhbylaoe, dans le pays d' Anbare, vers Séleucie.
1
BCBASTIS.
MJBJurris.
BUAZICBA [fèogr.). Les Arabes disent Boixise, ville épbco-
paie de la province patriarcale au diocèse de Cbaldée, sous la
métropole de Casrare. Elle doit être entre Taaite et Arbela.
On rappelle Buaiige du Roi, c*est-à-dire de Sopor; ce que nous
remarquons pour la distinguer d'une autre ville de même nom,
asseï proche de Babylone.
BUBACB , eunuque de Darius , connu par son attachement
pour son maître.
BVBACÈMB {géoar. anf .)ïJ>rovince de la Bactriane, à l'est,
entre l'Oxus el les Tocbari. Dropsc en éuit la ville principale.
BCBACÈNB {géogt, anc.)^ province d*Asie, la même sans
doute que la Paratacene ( F. ce mot).
BCBAOB OU BVHAOB (F. BdMADE).
BCBALBÇJUffl.a/fc). Ce mammifère, VanUhpebubalU^ est
quelquefois indiqué sous les noms de bœuf d'Afrique, de vache
biche, de taureau cerf. On le rencontre par petites troupes dans
les déserts de l'Afrique, en Barbarie. A. B. de B.
BCBALB , voleur fameux dont parle Lucien dans ses dialo-
gues.
BUBALIE ou BtDALiE [géogT. atic.), village de la basse Pan-
nonie, sur la Save, fameux par la naissance de l'empereur
Dèce.
BVBABis, général de Darius, fils dllystaspe. Il épousa la
fille d'Aniyntas, roi de Macédoine, auquel il était allé norter la
guerre par ordre de son maître. Au moyen de cette trahison, il
rendit le roi de Macédoine assez fort pour qu'il devint aussitôt
l'ami des rois de Perse.
BUBASB ou BVBASSE (y^r. anc.)^ canton de la Carie, au
sud-est, dans la Doride. — Blbase, capitale du canton de
même nom; elle était située sur les bords de la mer, auprès du
golfe de Bubase, dans un isthme qui unit la péninsule de la
Doride au continent. ~ Bubase (Golfe), le plus occidental des
deux golfes par lesquels se termine celui de la Doride. Il était
ainsi nomme à cause de la ville de Bubase.
BUBASTis(ffiylAo/.), nommée Artémis par les Grecs et Diane
par les Romains, descendant, ainsi que son frère Horus-A polio,
aisio-Demeler et d'Osiris, élevée par Latone à Buto sur le lac
Cbemmis» tire son nom de la capitale d'un célèbre nome de
Basse-Egypte, Bmbaêto», ou plutôt c'est cette ville elle-même
qui tire son nom de celui de cette déesse qui y était particu-
lièrement honorée. On a fait différentes tentatives, dont aucune
n'est satisfaisante, pour foire l'étymoloçie de ce nom, qui parait
être d'ori^ne égyptienne, ainsi que Ta déesse elle-même, et
avoir passe* avec elle en Grèce en gardant sa forme propre. —
Dans le système des dieux égyptiens, cette déesse occupe, d'après
Hérodote, lavant-dernière place parmi les dieux de troisième
ordre, qui désignent les cinq jours supplémentaires {epag<h-
wtènet). Comme son cercle d'action se confond avec celui de la
Lune et d'isis, son mythe est difficile à débrouiller et k préciser,
ainsi que celui d'IIélios, qui s'est mélangé avec celui d*0»iris
et de Horus. — Hélios et Luna, dieux du premier ordre, nette-
ment caractérisés par leur représentation plastiaue, éveillent,
animent, appellent k l'existence, de concert avec les cinq autres
dieux cosmogoniques, la création et le système du monde. Les
auatre dieux de second ordre qui viennent après ceux-ci or-
onnent et conservent la décence el les mœurs civiles; et ceux
du troisi^ne ordre , au noml>re de cinq, achèvent dans l'esprit
égyptien la l)eauté de l'oravre. — Par le nom â'iHthya, associé
k celui de Bubastis, elle devient la première sage-femme égyp-
tienne, et partage avec la Lune, non pas tant son cercle d'action
que son influence sur les femmes enceintes et sur les femmes en
couche, quoique cependant les mythes de toutes deux, comme
celui d'Artémis et de Sélène cHex les Grecs, se confondent
souvent l'un dans l'autre d'une manière si intime, que l'élucida-
tion la plus profonde ne parvient pas i en o|)érer la séparation.
On leur a consacré k toutes deux le même anioul sacré, le chtt,
dans lequel elles se sont métamorphosées dans leur combat avec
Typhon, ou dont le nom égyptien est consonnant avec celui de
la aéesse, et sert en même temps de signe graphiaue pour dé-
signer la Lune. C'était k sa mère et k elle, considérées comme
commandant à la Lune, que les Egyptiens attribuaient la snc-
(MB)
s'arrondit insensibleinent. De même que la lM«r àtk^
faible et petite dans les premières nuits, anoMaie vnhn^
nuits suivantes en étendue et eu éclat josqna ce qa*£i^
à la plénitude de sa rotondité, de même legermepmageM.
ceptible du corps humain se développe dm robraSé di «
maternel jusqu k ce qu'il arrive k son entière (nwftw, «i^
haut des cieux la douce lueur de Bubastis lui sount,rMOBMM
k travers le cours drculaire des mois, jusqu'à ce <rae/i£^
ment mûri par ses rayons, il apparaisse k la lainière di m «
naisse à la vie. Elle assiste les femmes en couche ; eUe oi ul%
Lucina. Encore aujourd'hui les femmes encctoto cm^
les lunes, et la superstition suppose du bonheur à l'oéKv
dans la pleine lune, et veut que les pas les plasinMtMè
la vie se fassent sous l'influence de la plénitude de la nan «
cet astre. Enfance, adolescence, virilité (analogie i b ^
lune), puis décrépitude, telles sont les phases que lloaarp
court, et après leur accomplissement Thomae rrtnfcr là
l'obscurité, et comme la lune il est alors sans wnéirtwi ûi
peut adopter celte série d'idées, mais il en est tacmtmmn
^ui s'ouvre devant nous. D'après le témoignage detar^r,
à la place de BulMstis on trouve Nêpktk^M, qsi, ntM«b
nomme Teleule, Ff AtM ou Victoria^ étendait le ardrlna
de la déesse jusque dans le monde inférieur. Elle n nffn*
dHécate, qui elle-même se rattachée Artémis. Ncfblb^ttat
bornes du visible, sous le visible même ; son règne t cm )ap
sous la terre. Ainsi c'est elle qui, sous le nom de îàm .n*
qui termine), apporte doucement la mort et Drépini thmm
le passage dans le monde inférieur ; comme rariprew, tk
accompagne l'ombre au delà du fleuve fatal et Vwinktk iw
le royaume sombre ; enfin, en qualité de Victoria, dk m» itli
à soutenir jusqu'au bout le combat de la vie. -^ Ls^tm,»
qui nous tenons ces renseignements, peuvent bieaaiacRfr-
sur cette déesse des choses qui se rapportent k Artna, h
non pas à la déesse de la chasse et d'Ephèse. — l beémK a»
l'influence bienfaisante s'exerçait sur Ce monde sapéiinr rt »
férieur devait avoir des sanctuaires et des temples. Lnkna
elle recevait un culte spécial étaient Bubastos et Eilbn Cb
là qu'elle avait un temple long et large d'une stade, m wm
de la ville, entre deux canaux du Nil, dans un petit k»; <
arrivait par un chemin pavé, long de trois stades, laf|e à •
pieds et bordé d'arbres. Comme le temple était «taifài*
que la\ille, qui fut plus tard exhaussée, le regard ppav^f"
jusqu a la pi
sont là des inuges visitées de chacune d'elles. La première, ar-
rivée au plus haut def[ré de la dignité féminine, à la maternité,
est semblable à la pleine lune, et puis elle dédine peu à peu ;
la leronde au contraire naît, passe par l'enfanoe, grandit et
devient plus brillante d'édat» de même que le disque de la lune
Ser de toutes parts àans son intérieur et voir lesstattoU
e six aunes qui ornaient les parvis. Chaque aooèe, i U "r ' *
la déesse, ses adorateurs et ses adoratrices, venus de l«iej
contrées de l'Egypte, voyageaient par millien le laa|^^
au bruit d'une musique étourdissante et avec de lifs aff^**^
sements, débarquaient dans toutes les villes situccs ^^''
vage, et les deux sexes rivalisaient d'injures, de chaBl*,*»*
et de g«'stes impudiques. A la fête même on célébrait de '^
vraiment bachiques, el on dissipait plus de vin qae^ ^
le reste de Tannée. On enterrait aussi dans renceinte »aaw '•
les chats qui étaient morts et qu'on pleurait d'abwd r^ •
deuil profond. U ville d'Elithya (aujourd'hui d'BU.»'
dans le sud de l'Egypte, non loin de Latopolis, maîi s^ '
orientale, avaitaussi un temple consacré à la déesse, (t^^^
au sud ce que Bubastos était au nord, une ville defte»**
de pèlerinage. Aujourd'hui encore on y trouve de w— '^f*
cavernes turoulaires, et d'importants ouvrages d'art ***^1
murs, sans cependant qu'on distingue une image certa***
déesse. — Les monuments les plus anciens reUlibàfrt»^
ont été découverts lors de l'expédition en Egypte. '
de Horus, nous trouvons la déesse représentée (
risson attaché au sein maternel ; comme déesse -^
nie d'un sceptre et de defs, symboles de sa pii««» ^'^
ralt assise derrière sa mère ; et enfln, comme Ï^JSv^
trouva sur un bas-H^ief dans les ruines du temple du^s^
thb, où une femme qui tournoie accoucbe en prae»»* ^
sieurs autres femmes, et où la déesse laisse tfloiber s»
dont l'une est celle qui lie et l'autre qui déKe. Dut k f^'
l'Hécate grocque, il est vraisembUMe qu'die W>[2']L
mère au tribunal des enfers, dans cette Agure^u^^Jj^^
étendre une main protectrice et prendre un ' "'^
BCBENBESQ. (
ans la pléuitude de sa rotondité» et qui se trouve séparé en
eux parties égales par un serpent suspendu verticalement.
BCBASTIQUE (Bbas) {géogr. anc), la plus orientale des
rancbes du Nil, se dirigeait vers le nord-est et se jetait dans la
ler par deux bouches diiïérentes.
BUBASTiTE (Nome) {géogr, anc,\ nome ou canton de la
^sse-Egypte, dont Dubaste était la capitale.
BUBASTUS {géogr, anc.), nom dérivé du copte Pi-Beseih;
est pourquoi les Ck>pte8y habitants postérieurs de l'Egypte,
Minèrent à cette ville le nom de Baslat en laissant de côté
irticle. On la trouve delà désignée par la dénomination de
i'Besetkp^T le prophète Ezëchiel. D'après Diodofe, c'est à Isis
l'on altriDuait la fondation de la ville. Hérodote en parle avec le
os de détails; ses renseignements épars en des endroits divers,
mneni le résultat suivant : elle tient son nom de la déesse
ibastis, qui avait au milieu de la ville un temple situé tr^-
is et ouvert à tous les regards, et qui par conséquent ne par-
apa point à Tex haussement successif de la ville. Deux canaux
rtis du Nil et larges de cent pieds entouraient ce temple. On
arrivait par un ciicmin pavé, long de trois stades et large de
latre cents pieds, et borde d'arbres de chaque côté, de sorte que
temple paraissait situé dans un petit bois. Les parvis étaient
une nauteur de dix toises et ornes de statues qui avaient six
mes de haut. Chaque année on célébrait dans cette ville la fête
ïBubastis, une des principales fêtes des Egyptiens. C'était là
issi qu'était le lieu ue réunion de toutes les momies de chats
î toute rEgrpte, de même qu'Hermopolis était le lieu de
funion des ibis. Le canal du Nil , qu'on avait dirigé vers le
>lfe Arabique, passait du côté élevé de la ville ; et c est d'elle
ne le fleuve bubastien, canal situé dans la partie est de la ville,
rait son nom, si nous en croyons le rapport de Ptolémée. Les
lines de cette ville Jadis si remarquable sont déjà, d'après
talus, i une grande distance. Elles sont à 7 lieues du Nil, et à
De demî-lieue de la rive droite du canal. Sa drconférence,
ins toutes les directions, est peut-être de 12 à 1,400 mètres,
ans rintérieur se trouve un très-grand bassin, au milieu du*
Del on voit des monuments remarquables, par exemple un
agment d'une corniche d'un goût très-noble, dont la sculpture
A assez bien conservée. Cette masse, qui peut avoir huit pieds
t large et six pieds de haut, est d'un granit brun très-dur, et on
trouve une inscription hiéroglyphic[ue. Sur d'autres masses
e granit. Malus trouva parmi les hiéroglyphes certains carac-
ircsq^'il n'avait pas rencontrés jusque-là. Ainsi l'un des côtés
on obélisque se trouva tout parsemé d'étoiles et représente un
rmaroeot. Ces étoiles ont-cinq rayons ; leur circonférence est
t deax centimètres, et elles sont rattachées les unes aux autres
'une manière irréffulière. Il trouva plusieurs de ces masses de
ranit coupées en deux. On s'en servait pour des pierres à mou-
0, comme on put s'en convaincre par ce qui en restait. Le reste
» mines prouvait que la ville était bAtieen briques qui avaient
^a près un pied de long, huit pouces de large et autant d'é-
tisseur, et qui étaient de la même matière que celles qu'on fa-
rique encore aujourd'hui en Egypte. — Vis-à-vis de la ville est
ne grande tle, formée par ce bras du Nil dont nous avons
trté, et nommée par les anciens Miecphorù, Elle formait,
utréi Hérodote, une province qui n'était habitée que par des
atasyriens, tribu qui ne se vouait qu'aux armes. Aujourd'hui
le se compoae (d'après Malus) d*une plaine bien cultivée, où
I trouve une foule de palmiers et des villages très-riches, par
temple te village de Gutnysk, qui donne son nom an bm
iental du canal.
BUBBATE, s. f. (miner.), sorte de pierre dure qui peut
Dousser le fer.
BUBB^IES, s. f. pi. (myth.)f fêtes instituées dans l'ancienne
orne, où Ton voyait des courses et des combats de tau-
BITBBOLA, S. tD.^bolan.), nom vulgaire de l'agaric élevé, qui
t mange dans plusieurs endroits.
BUBE, 8. f. (médec.)f petite élevure, puslule qui vient sur la
BUBEMBEBG, famille qui apparaît avec distinction dans les
ois premiers siècles de l'histoire de Berne. Cuno ou Conrad
Nt avoir joui de la faveur particulière du fondateur de cette
lie , le duc Berchthold V de Zœhringen , et avoir été chargé
ir lui de diriger les travaux de construction de la ville, en
\9i. Quatorze fob des membres de cette famille remplirent la
uctioo d'avoyer ,qui est la plus haute dignité de l'Etat; mais
ittsîears la remplirent deux lois, car Stettler et d'autres parlent
537 ) BUB5A-LITTIZ.
lors des grands dangers qui menacèrent Berne en 1359, de dé-
fendre Laupcn contre toutes les forces des seigneurs du pays
voisin, réunis contre la république. Son père, l'avoyer du même
nom, fut accusé en 1348 de s être laissé corrompre; soit que
cette accusation fût fondée , soit que les menées d'un pa^ti con-
traire, qui avait été forcé de céder à cette famille et à d'autres
familles distinguées, eussent réussi à faire de lui une victime. Il
fut banni pour cent et un ans; mais quatorze ans après il fut
reconduit avec un cortège triomphal , en télé duquel on portait
la bannière de la ville, de son château de Bubenberg jusqu'à
Berne, et son fils fut élevé à la dignité d'avoyer. Ûavoyer Henri
exerça à plusieurs réprises la belle fonction de médiateur entre
les confédérés , et prononça le 15 juillet 1450 , en qualité d'ob-
mann ou d'arbitre suprême, la dernière décision en vertu de
laquelle se termina la longue guerre entre Zurich cl les autres
confédérés. Dans la guerre de Bourgogne , Adrien défendit avec
le même courage inébranlable qu'avait déployé son ancêtre à la
défense de Laupen, et au milieu des mêmes dangers de la patrie,
Murten contre l'armée nombreuse de Charles Te Téméraire ; et
dans la personne de son fils, le conseiller Adrien, s éteignit en
1506 cette famille distinguée.
BUBENBERG (A DR! EN), patricien de Berne, embrassa d'abord
la profession des armes, puis occupa successivement divers em-
plois'importants dans le gouvernement, et fut en 1475 député
Srès du ouc Charles de Bourgogne, dont il reçut des témoignages
'estime. Il était avouer de sa ville natale lorsqu'un riche patri-
cien dévoué aux intérêts de la cour de France l'ayant fait i car-
ter des conseils, il se vit obligé de quitter sa patrie. O'pendant
Charles, dont les projets se trouvaient contrariés par l'eluigne-
ment de Bubenberg, vint en 1476, à la tête de 60,000 Bourgui-
gnons, investir Morat, ville au sort de laquelle celui de toute la
Suisse scmblail^ attaché. Les Bernois en péril se souvinrent de
leur avoyer , le rappelèrent de l'exil en lui offrant le comman-
dement, qu'il eut la générosité d'accepter, quoi qu'il lui en
coûtât. Cette marque insigne de dévouement à sa patrie fut
couronnée d'un éclatant succès , et les mesures de prudence et
de sagesse que lui inspira le noble sentiment dont il était animé
en décèlent toute l'énergie. Louis XI attribua principalement
à Bul)enberg le mérite de la victoire qui en fut le résultat. Dé-
puté l'année suivante à la cour de* France, le noble Bernois
voyant que ses collègues s'étaient laissé séduire , et s'indignant
des tentatives qu'on faisait pour le corrompre lui-même , revint
clandestinement dans sa patrie , où il mourut en 1479.
BUBINOE ( géogr. anc. ) , rivière d'Hibernie qui prend sa
source vers le centre de l'Ile, coule à Test et se jette dans la mer,
au nord d'Ablane.
BUBNA-LITTIZ (Ferdikakd , COMTE DE) , né à FamersLeu
Bohème, entra au service à seize ans, comme cadet dans un
régiment d'infanterie, assista au siège de Belgrade, et quatre
ans après, en 1788, fut nommé porte-drapeau. Il passa bientôt
lieutenant dans un régiment de dragons*, et pendant la guerre
de 1792 contre la France, il se fit remarquer à l'attaque de
Manheim le 18 octobre 1795, où il devint capitaine en second
^ Neumark et dans d'autres affaires. En 1799 il était major»
aide de camp du prince Charles, et il se distingua de nouveau
à l'assaut et à la prise de Manheim. Parvenu par sa bravoure et
ses talents militaires au grade de lieutenant-colonel, puis à ceux
d'adjudant général du prince Charles, de colonel (1801 ) et de
président du conseil aulique(l805], Bubna fut chargé de plu-
sieurs missions auprès de l'armée autrichienne en Italie, com-
battit à Austerlitz, dirigea une brigade de cavalerie à Prague,
après les batailles d'Aspern et de vVagram , fut nommé leld-
maréchal-lieutenant et adjoint au prince Lichtenstein chargé
de négocierletraitédepaix si onéreux pour l'Autriche. En 1813,
Budnaétaitenvoyéen qualitéde ministre d'Autriche àla cour de
Napoléon, et pendant la campagne de Saxe il revint dans son
Kays remplir avec succès des missions importantes. Après les
atailles Je Lutzen et de Bautzen , Bubna-Littiz détendit la
Bohème, entra dans la Lusace, s'illustra à Dresde et à Leipzig,
où il reçut des mains de son souverain la croix de Marie-Thérèse,
et de celles du roi de Prusse la décoration de l'Aigle rouge de
première classe. Dans la campagne de France il chercha à s'em-
parer de Lyon , fut repoussé par les gardes nationales et les
troupes jusqu'en Suisse, puis y entra plus tard par une capitu-
lation d Augerean. Le gouvernement général du Piémont, de la
Savoie et du comté de Nice fut remis à Budna, et le 17 juillet
1815 il occupa une seconde fois la ville de Lyon après la con-
vention faite avec le maréchal Sucbet. L'empereur d'Autriche
lui décerna le titre de conseiller intime et lui conféra te com-
mandement de la Lombardie. Il reçut aussi du roi de Sardaigne
■ _ _.ak^*^MAl^ Ja CMa>kt^#«a««.|/%^k Af l*/vr^vA ^A I* A m>kA>%<«I.> J^ _a
e onze avoyers de la famille de Babenberg. Jean fut cnargé , la grand'croix de Sainl-Maunce et l'ordre de l'Annonriade , et
lonqu*it eut habileiueiil comprioié TinsarreciNMi fomenléedaM
la Lombardie cl ^oi menaçait toute la péfiinwile, Bubaa-iittif
fat richeiBeut doté par le rai de Sardaigne , décoré par l'ea^ie-
reor de RuMie de l ordre de Saint-Alexandre Newski , et par le
roi de Prusse de eekiî de 1* Aigle rouge, puis de la grand'croix de
l'ordre de LéojpMf et d'ofie pension considérwie par reu>-
pereur d'Autriche , et au milieu de ces bonneors il mouniA à
Milan le 6 juin ISttl.
MJBO, s. m. (Mêi. mai,), oiwiade proie nocturne.
WCBom (méd. )t nom donné aux tumeurs inflammatoires
fiMtnées par les glandes lymphatiques sons-cutanées, et particu-
Tamo, de Taissefle et du cou. Ondistingue
BccAxéunnxB.
Kèmnent par celles de r
quatre espèces de bubons : l*le bubon sympathique ou d'irrita-
tion; y* le bubon pestilentiel; y* le bubon scrofuleux; 4® le
Imbon syphilitique ou vénérien. Nicolas Massa parait être le
premier qui en 1533 ait parié du bubon vénérien . Il existe sons
le rapport de l'époque à laquelle les bubons se développent une
division importante; ainsi on nomme bubons primififs ou
â'embiée ceux qui se manifestent sans qu'aucun symptôme pri-
mitif d*infection les ait précédés. Le caractère dislinclif qui les
sépare des bubons consécutifs ou secondaires est, d'après les
expériences de M. Ricord , de ne point produire , par rinocu-
lation , de pustule caractéristique. Les bubont eonséculifs sur-
viennent toujours peu de temps après fapparition d'ulcères
vénériens primitifs , de blennorrtiagies ou de pustules humides.
Les bubom conitituliofineis sont ceux qui se manifestent pour
ainsi dire d'une manière spontanée chez les individus autrefois
infectés qui n'ont éprouvé depuis longtemps aucun symptôme
vénérien primitif, et ne présentent même à l'instant de leur
apparition nulle trace de la maladie vénérienne aux parties
irénitales, ni à aucun point des surfaces muqueuses voisines de
rengorgement. L'homme et la femme sont également sujets à
cette affection , mais on la rencontre plus fréqueonncnt chez le
premier. Ces tumeurs marchent quelquefois avec beaucoup de
rapidité, et se terminent promptement |)ar suppuration. D'au-
tres fois, au contraire, elles marchent très-lentement , sont peu
doutoureusea, et n'ont aucune tendance à suppurer. Les bubons
peuvent disparaître rapidement, se résouare, ou se terminer
par ggppnration, induration, gangrène. Le traitement des bu-
tions avec symptômes inflammatoires consiste dans des émissions
stosniines locales, générales, des applications de cataplasmes.
M. Ricord conseille au début le repos et la compression métho-
dique. Le vésicatoire a été employé avec succès. Lorsque les
bubons sont indolents , on les couvre d'emplâtre de savon , de
xigo cum mercurio, de ciguë» de pommade d'hydriodate de
potasse. — Divers autres moyens chirurgicaux peuvent encore
être employés pour la guérison des bubons ; nous n'en ferons
point mention dans cet article, renvoyant pour ce sujet aux
traités spéciaux. A. B. de B.
BUBOS {bubon) (bolan.), plante de la famille des ombelli-
velu dans quelques espèces. Ses feuilles sont plusieurs (bis ailées;
sa tige tantôt herbacée, tantôt frutescente. Le bubon macedo-
nicum, ou persil de Macédoine, croît dans la France Diéridio-
nale, et se cultive dans nos jardins; il a une tige herbacée, cou-
verte d'un duvet blanchâtre, des folioles rhomboidales bordées
de dents aiguës, et les fleurs blanches. Les anciens remployaient
pour guérir Tinflammation des aines; c'est la aigAÎiicatieii éa
mot grec ^&u^v. Le 6iièon gaibanum, arbrisseau de trois à
quatre pieds, couvert d'une espèce ëe rosée bleuâtre, et portant
des fleurs jaunes, fournit dans rOrient et en Afrique la gomme-
résine appelée Galbincm (F. ce mot). On la relire aussi d« 6ii-
bon gummiferum,
BCBON ( fféogr, one. ) , viUe de Lycie, dans l'intérieur des
terres.
BtJBOXA (n4f<fc.). C'était une déesse amie des bergers, qui la
priaient pour la conservation de leurs bœafs et de leurs va-
ches.
BCBexocÈLB , s. f. (c^tmr^.) , tumeur dans Paine, occa-
sionuée par la desoente de l'épiploon ou des intestins par les
anneaux des muscles ^igastriques. Ce mot vient du grec ^ou-
C«v^ inguen , et de xiîXyi , iumor, La bubonocèle est eneore ap-
pelée ramex et himie inguinale (F. Hernie ). C'est une espèce
de descente que les chirurgiens appeUeat incamfUte, et qui est
commune aux hommes et aux femmes. Les femmes y sont
moins sujeUes que les hommes, parce qu'elles le samt plus aux
hernies crurales. Les parties flottantes du bM-ventre trouvent
dans les femmes une issue plus libre sous le tigauient de Fal-
lope on dePoupert, parce qu'ayant les os da faauÎD ^ «^
cieux que les hommes, il y a un grand iaterfalle4(p«r«
antérieure et supérieure de l'os des iles iusqa'à b laWn*]
l'os pubis, quoiqu'il n'y passe pas plus de partiis qur dia «
hommes ; le moindre effort aoit doue détenniacr b p^
flottantes du bas-ventre h former dans les CemoietUhenik-s
raie plutôt que l'inguinale. Celle-ci a son siège daus ïm- i
t'aulre se manifeste plus extérieurement à la piitif iu{»Ty.i
de la cuisse.
B1JB4IMOCOSB, s. f. (efc/mrg.), tumeurâriÎDe.ODdiiiM
bubonocôi^,
BTueirovEXiE, s. f. (chirmrg.), bemie mtestinilr prii».'
sac herniaire.
BCBCLcrs (C. Jtnvrrs), Romain célèbre qui fol sorr*» .
ment édile, préteur, trois fois consul (317, 515 et» n
J.-C.), censeur, dictateur (302 avant J.-C,). H remprït
grandes victoires sur les Toscans, les Eqoes, les Smtp/
s'empara des vifles de Noie, d'Atina et de Cahtie.
BCBULISE (chimie), matière brune, extracti¥e,lnii»«>'
Morin dans les excréments des bétes à cornes.
BUC (y^^r.) , village de France, dans ledqartflia:^
Seine-et-Oise, et dans une des positions les plus oiliinsfif
des environs de Paris, dont l'aspect est encore eoittlli |tf j
bel a^uôduc qui mène à Versaules les eaux de qadqutw-
ces voisines. 610 habitants.
BUC (GEOBfiSS) ^ antiquaire anglais, qui vivait m am^
œment du xvir siècle , naquit d'une Camille màsmàst h
comté de Lancoln. Il fut créé chevalier , nomai Tu ittp-
tilshommes de la chambre privée • et inteudaol daMufb-
sirs , sous le règne de Jacques P'. On a delai:i*lâTMAh
régne de Sichmrd lïl, en cinq livres (enanglaiinL'^
1641 et 1646, in-fol., imprimé dans VHisioiniÂ^^
de Keonet. C'est un ouvrage écrit d'un Um pcdafiiciVK^dfi
offre oftoias l'histoire que l^apologie de ce nooai^, q» 'é
teur cbercbe à justifier de tous les crimes dont Ta d^ ■•*
toire. 9» Lalroisième université d'ÀnaUlerT€,d£.,u^\
la fia de la Chronique de Stow , in-fol., Loodru, IGI i^*
une notice des écoles et autres établissemeiOs f»*^'
Londres et des environs de cette ville. Bue aauaû écrit u/t>-
sur tart des diverliseemenU (Revcb), Il f Uit If^MWrtjj-i
antiquaire, et Camden avoue loi avoir de grand» «P-
lions. * • ■ /■
BUC (JEAfC-DAFTlSTE BU), né en 1717 ilalisrtioiftta
lamille noble , fit ses études k Paris, et revint àuiup^*
il exploita avec habileté des fermes considécaUes. Def<J>-*
chambre d'agriculture de celU colanie, de ttAf^[^'
1761, il fut nommé, par l'entremise du docdeGwW'-*
des bureaux des Indes , et jusqu'en 1770, époque «il F»*
retraite avec le titre honorifique d'intendant des cotM»*!'
distingua comme excellent économiste par les b<>|f*"^
mes qu'il sut introduire dans l'admiaistralk» d» n*
Du Bue mourut à Paris en 1795 , après a*«r piUaie : w^^
I^ynaL—Le Pour et le Contre sur un objet iefe^i^
et d'importance , 1 786, in-4*. .
wc (LooiSHFBAMçaiS BU)» né à la Martwijiaej
étak fils de l'intendant de ce uam , et » J^
sa ieunesae à la carrièie militaire Après ^.^j;^
ques années eu France, il retours» dans «• l^r*^
Uv>uvaH à V-épaque 4es premier» désortos de^U.«*^
lion générale, u ceussu a i^auuci w» i~'~;. ; ^^
que Siint-Pierre dut son salut lorsque le parU dop* .
Iriompliant marcha contre cette ville avec w pJ" »
projets. Un peu pTus tard , du Bue réussit enmr a «^
colonie dans la cruelle alternative où eï*«««.î"*'V;!Ji^
domination des étrangers ou les excès de I ««^^j-
tionnaire, et il sut obtenir de «Anglelerre wlw^F^.
la Martinique échappa au sort de Saint-I^ini»vr
conserver l la Fraise. Nommé débute aup^ de li i^,
du Bue obtint de Louis XVIII en 1814 le ^^rtS^^
celle colonie, etii y donna de nou^^"*?-^"?!?.? r*» *'
de dévoueuM»! dans les cent jours de 1815. "J^^'J' ^-
men>bre de la chambre des députes en 1827, lorsqn h p
Paris le 12 décembre de cette même année. ^
BUCA [géogr. une.), ville d'Italie, chci les Fit**»'
côte, au nord-ouest de Qiternie. . ^
BTCAIL , s. m. (agricuU.), sorte de ^^T^.
B«fCA!fiVBTLi.E , adj. f. {tcrm. de botofséf^t^' »
feaiHes qui ont la foroK d'uae trompette.
BUCCAL.
( ^^ )
BUCABAE (cardimmi {m9U.)y genre de coquille acéfbale, ëe
unlre des lamellibranches, famille des conchacés, établi par
(ntguières» el doai ies caractères sont d*étre boBibée, souvent
iibglabulettse, 8ut>copdifornie, équtTaWe, à cèles rayonnëes;
avoir les bords ée$ valves dentés ou plissés, les sommets plus
fcuurbés en avant; la charnière formée ëe quatre dénis sur
iiaqite valve, dem cardifiales obHoues et deux autres hitérales
cariées; le ligament postérieur très-court. Les coquilles de ce
ttèwe offrent généralement la forme d'un cœur; aussi, à
exemple de d Argenville, les amateurs les ont-ils presque
nijovrs distin^ées par ce nom, qui d'ailleurs est mauvais,
ar on pourrait aussi le rapporter à d'aotres coquUles qui ,
Hit en ofl&ani par leurs formes la mène apparence, o»t oe-
endant des caractères qui les placent dans d'autres genres,
truguîères jugeaà propos de créer la dénominatioB de bucarde
fio d'éviter toute erreur, et elle est adoptée depuis longtemps
our toutes les coquiiles que nous venons de caractériser. Les
ntfliaux des bncardes ont le manteau amplement ouvert infé-
iettrement ; le pied très-grand et recourbé en forme de foui ,
n lobes réunis, courts et quelquefois inégaux, ayant leurs
«verlures bordées de papilles, m vivent tout prache des c6tes
nos une légère couche oe sable ; leurs espèces, extrêmement
lombrenses et variées, sont répandues dans toutes les mers.
L'une d'elles^ la bucmnie emoHque, remarquable {>ar sa frap-
lilé, sa blMidMor et la disposition de ses c6tes minces et éle-
vées, est considérée comme très-prédeuse , forsque les deux
nives qui la composent sont bien celles du même indiridu.
Bile bamle â la côte d'Afrique, où nous avons quelquefois
trouvé ses valves dépareillées, couvrant en noml>re oonsidé-
*M» les pktges sablonneuses, et ce n'est qu'à l'embouchure
le la Gamne, qu'après des essais réitérés nous sommes par-
venus à nous la procurer bien complète. Une autre espèce peti4e
Bt d'un aspect pen agréable, le cwréinm eéuk, habite nos
x)(es, particulièrement cdies de la Rochelle, où elle est connoe
BUS le nom de gourdon, el offre à la cbsse pauvre et lab»-
îeuae bb mets peu agréable, maïs d'une acquisition focile. On
a trouve (pel^aefois en nombre très-considérable, lorsque les
narées laiosesrt à découvert sur la rade de ce port les raines des
imeuses digues de Richelieu.
BrcABOiE, s. f. {minéral.), sorte de pierre précieuse qui
«9semt)le à un cœur de bœuf.
BUCARDICB, s. m. {hist. not.), animal de la bucarde.
BUCABB1T£, S. f. (hiu, MU.), bucarde fossile.
BUGABOS ou BABBOBy S. m. (Mêi. fMl.). C'est le nom qu'on
tonne , en Espagne el en Portugal , à une espèce de terre
îgillée qui se trouve dans ces rays. On lui attrioue beaucoup
k propriétés et de vertus : en effet cette terre est fort styptique
t astnngeole; on la dit bonne dans pkMÎeurs maladies, et on
retend oue c'est un exiceUent antidote contre toutes sortes de
«isons; les danues espagnoles se font une habitude si enracinée
« mécher et de prendre continuellement du hncaros, qu'on
rétend que la pénitence la plus sévère que les confesseurs de
e payt4à puissent imposer à leurs pénitentes, est de s'en sevrer
Nilemeni pendant un jour, soit que les vertus qu'on lus attri-
ue lt« déterminent à en prendre si opiniâtrement, soit que la
«ce de l'habitude la leur rende nécessaire. Le vin conservé
aaa des vases foils de cette terve en prend le goût et rode»*,
ut sont asaex agréables. Il en est de même de l'eau : mais
BMtd on l'y verse, il se fait une espèce de bouillon nemeni et
'efferfesoenee; et si elle y séjourne quelque temps, elle en sort
la fin , parce que la matière de ces vases est très-poreuse et
NNigieuae.
BrcBTros (hiit. «ne.), premier mois de Tannée des Béo-
Ens.
BCCXA FEBBKA, s. f. (botanX genre de plante dont le nom
été dérivé de celui du comte Canulle-Anloine Buccaferro, de
lologne. Les plantes de ce genre croissent dans Peau ; leur
enr est sans pétales; elle n'a qu'une seule ctamine sans filet,
lile en forme de rein, et composée de deux valvules ; cette fleur
ii stérile, et plusieurs ensemble forment un épi à double rang.
.es embryons se trouvent auprès de qudques-unes de ces fleurs,
t deviennent dans h suite des fruits composés de plusieurs
spstties qui tiennent à de longs pédicules, et qui ressemblent
des têtes de petits oiseaux; chaque capsule renferme une se-
îiencc arrondie (Micheli , Nova plant, gêner., etc.).
BCCCA FEBBEI (LoUIS KT JÉRÔME) (F. BOCCA m FerRO).
BUBCAL, a^. (aneUùm.), de huecm, la bouche, ou pluM la
^rtie moyenne de b joue ; qui appartient à la bouche, et par^
iculièreraeBt aux joues. Membrane buccale, ipembrane
queuse qui tapisse l'intérieur de la bouche. Olandtê buecake
ou Glandes molaires, follicules muqueux situés à la partie in»
terne de la joue, dans I épaisseur de la membrane buccale, au
niveau des dents molaires, et s'ouvrant par des oriûres com-
muns à la surface de la membrane muqueuse. Artère iwc-
oêie (sBB-maxillaire, Gi.), rameau de la maxillaire interne,
fourni quelquefois par la temporale prefomle antérieure ou par
l'alvéolaire, branches de la maxillaire interne. Nerf buccal on
6urrtna(fur (bucco-labial, Ch.) : il est fourni par le neK maxil-
laire inférieur, et se distribue dans la joue , particulièrement
dans le muscle buccinateur.
Brcc£IXAiR£,s. m. (hisL anc,), petit pain en gâteau, dans
l'ancienne Rome, que l'on pouvait manger d'une seule bouchée.
On nommait buccellaires , du temps de Constantin Porpfayro-
§énète, des Grecs de Galatie qui fournissaient le pain aux sol-
ats, soldats que les empereurs grecs entretenaient dans les
provinces. On donnait aussi le nom de buccellaires à ceux qui
autrefois se dévouaient entièrement à un prince ou à un grand.
BUCGfiLLATiox, S. f. ((«nn.d«rhtmte),division d'une chose
en petits morceaux, en bouchées.
BUCCELLATiON,s. f. (Icrm. dé chir%irgie), manière d'arrêter
le sang, en appliquant un bourdonnet die charpie sur la veine
ou sur l'artère ouverte.
BUCCELLATBN, s. m. (toriB. de médecine)^ médicament pur*
gatif, fait en fonne de pam, et dans lequel il entre principale-
ment de la scammonée.
BUCCELLE (géogr. atic), ville épiscopale de la province
d'Hémimont, au diocèse de Thrace, sous Marcianople, dont nous
ne connaissons qu'un évêque nommé Jean, qui assista au concile
de Photius. (Oriens chrisl., tom. l, pag. 1190.)
BCCCENTB, s. m. {kist. neU.), gcBre d'insectes de l'ordre des
diptères, fomille des alhérkères.
avJCCNANTB, s. f. (6olan.), sorte de plante fort comnHiiieavx
environs de Montpellier.
Brccm [hist. nat.), nom donné par les anciens auteurs à
une quantité considérable de coquilles univalves. Les caractères
des buccins sont : une coquille ovale on ovale coniqoe, une ou-
yerture longitudinale ayant à sa base une échancrure sans canal,
une colnmelle non aplatie, renflée dans sa partie supérieure.
Les buccins sont globuleux ou effilés; quelques-uns sont asseï
gros, mais en général ils ont des formes très-petites.
BUCCiDî (mus.). C'est un iostrumenl dont la seule diffiéreooe
avec le trombone basse consiste en ce que son pavillon est re-
courbé et s'ouvre en gueule de serpent. Les sons du buccin sont
plus éclatants, plus cuivrés que ceux du trombone. On ne ae
sert de cet instrumcat que dans les musiques militaires.
BUCCiNA (mua.), espèce de trompette de forme conique doBi
se servaient les anciens Aoraatn»à la §Bfli s.
BUCGiNAitiKHifES (ÎLEs) {géogr.)y grotipe d'Iles situées vefS
te nnrdde la Sardaigne, dans le détroit de Safnt-Bonifece, se
composant de dix Bes grandes et petites. La phis grande d'entre
elles est l'Ile Sainle-Madeteine, on le gouvernement tient éwt
galères pour empêcher la contrebande. Comme les autres, eHe
est habitée par des bergers, et i! s'y trouve un grand nombre de
chèvres sauvages et de lapins.
BVCCiNATErR, S. m. (anal.), buccinaXor, de buccina, trom-
pette. Le muscle buccinateur (alvéolb-labial, Ch.), situé dans
l'épaisseur de la joue, s'étend de la partie postérieure des deux
arcades alvéolaires à la commissure des lèvres. Lorsque les lè-
vres sont fixées, il applique les Joues contre les arcades dentai-
res, soit pour faciliter la mastication, soit pour pousser Faîr
hors de la bouche, comme dans l'action de jouer d'un instru-
menta vent.
BUCCINATO-PHAKYNGIENNK (ApOTŒVROSE) (anat.) OU
Aponévrose plérygo-maxillaire, bandelette fibreuse étendue du
sommet de rapophyse ptérygoïde interne à la li|çne myloïdienne
de l'os maxillaire inférieur.
BCcaNiEB» s. m. [hisl. nal.), animal de buccin.
BCCOMITB, s. C (hiêL nal.), hucciB fossifo.
BCCCISB (frfofr.), petite villedu rofyaiNnetle Nazies (PHbcî-
pauié oilcrieBre),. sur la BoUa que l'en passe sur un pont ro-
main, avec dts marmlèes, nn ebàtem foit, et dnq églises pa-
roissiites. 4,760 hahilantt.
Btrccmm^BB ( kis$. nul. ) , monusqoes composant ta
deuftièaie^Mnittedes gastéropodes pectinibrancheset renfermant
te» genres : cône, porcelaine, ovule, tarière, volute, o»îve, mar-
giuâle, colombelte, mitre, cancellaire, buccin, cérite, rocher.
Br€E!fTAUBB. ( 640 )
sCroinbe et sij;aret.Toasce8 moHusqaes ont une coquille écban
crée ou canal icalée.
BIJCCINUH {ki$L nai.), poisson à coquilles dont le sang four-
nissait celle couleur pourpre si vantée chez les anciens. Le buc-
cînum adhérait aux roches sur lesquelles il vivait. L'opération
pour extraire la pourpre de ce coquillage était aussi difficile que
dclicale. Son nom de bnccinum lui provenait de sa ressem-
blance avec un cor de chasse, qui se dit en latin buceina,
BU€CO, s. m. {bolan.), genre déplantes qui a été établi aux
dépens des diosmas. — En ierm. d'anatomie, nom qu'on a
donné au muscle buccinateur.
Bccco-LABIAL, adj. (anal.),ftucco-/a6^a/w, de ôticra, joue,
et labia, lèvres; qui appartient à la joue et aux lèvres. Nom
donné t)ar Ghaussier au nerf buccal.
BUCCOXÉs {hist, ml.) ( F. Babbds). On désigne sous ce nom
une faniillc d'oiseaux zygodactyles ou grimpeurs, répondant au
genre bucco de Linné. Les genres qu'on y comprend aujour-
d'hui sont les suivants : barbacon, barbicon, barbu et tamalia ;
M. Temminck y ajoute les barbions, oiseaux assez semblables
aux pics et aux coucous, parmi lesquels d'autres ornitholo-
gistes pensent qu'on doit les classer.
BUCCOXIA ou BOCCONIA (çéogr. anc), siège épiscopal de
Numidie en Afriaue, dont l'évêque. nommé Donat, se trouva à
la conférence de Carlhage (C. 198, n. 554) ( Vid. Not. Afr,),
BITGB.
BUCCOBfi.4TB^ S. m. (6o('in.), espèce de raisin qu'on ne ven-
dange qu'après la gelée.
BUCCULE, s. f. {anat.)y bucculat de bucca, la bouche. Bar-
Iholin donne ce nom à la partie charnue située au-dessous du
menton. Inusité.
BUCELix (Gabriel), né le 29 décembre 1599 à Diessen-
holTcn en Turgovie, se fit bénédictin dans l'abbaye de Wein-
garlen en Souabe, (ut prieur de Veldkirch dans le RhinUI, et
mourut en 1691, dans l'abbaye où il avait fait profession, après
avoir composé un grand nombre d'écrits qui lui ont fait la ré-
putation d'un des plus savants historiens d'Allemagne. Cepen-
dant, son exactitude et sa critique ne répondent pas toujours à
riminensité des recherches. Voici ses principaux ouvrages •
«o Aquila imperii benediclina , de ordinis S. Benedicltper
nniversum imperium romanum immortalibus merUis, Venise
1651, in-4«; 2° Menologium benediciinum, etc.. Veldkirch'
1655, in-folio; l'auteur y suit l'ordre du calendrier ; 3» Annales
henedicUni, Vienne, 1655; Augsbourg, 1656, in-folio ; 4*» Be-
nedieUis redMvus, Augsbourg, 1679.Cet ouvrage tend à prou-
ver que l'esprit de saint Benoit vivait encore dans son ordre •
5«> Germania topo-chrono^slemmata-graphica sacra et prch-
fana, en 4 vol. in-fol., dont les deux premiers et le quatrième
forent imprimés en 1655, 1662 et 1678 à Ulm, et le troisième
w 1671 à Francfort; 6^ Rhœtia, Elrusca, Romana, GaUica,
Germanica , Europœ pravinciarum sUu a/limma, Augsbourg'
*666, in-4«. C'est une description assez exacte du pays des
Grisons; mais la partie historique y est tellement remplie de
labiés absurdes, qu'on ne peut y avoir confiance que quand il
s appuie sur des monuments ( F. pour cet ouvrage, qui est rare
p.f/^î*,.'^''* de David Clément, tom. v, pag. 348, et Haller'
Bibholh. de l hul. sutsse, iv, 827); 7» Constaniia rhenana
lacus Mœsii olim, hodie Acronii et Potamici metropolis sacra
et profana, Francfort, 1667,in-4«. C'est une description topo-
graphique et historique des environs du lac de Constance, avec
une carte; »" Nucfeus historiœ universalù , 1654 et 1658
J^l' '"■/«' ^^Sancti imperii romani majestas, Francfort^
«680 in.l2.- On connaît un autre Bucelin (Jean), jésuite dé
Cambrai, ne en 1571, mort en 1629, auteur d'un ouvrage inti-
tule : Gallo-Flandria sacra et profana. Douai, 1625 2 vol
în-fol. C'est une description historique de l'Artois et de ia Flan-
drc wallonne. Elle est insérée dans les Annales Gallo^Flan-
drict.
BUCEXTAUBE (goû;, boBtif, xfvTaupoç, centaure) (mytholXQuï
avait le corps d'un bœuf ou d'un Uureau, tandis que les cen-
taures ordinaires avaient celui d'un cheval.3
BUCENTAUBE (hist. mod.}^ navire sur lequel jadis le doire
t ^r^n^rr^^'^l?."^ ^"''' ^PO«««il au joSr
sculpture, aoree a iintérieur et soutenue au dehors par un
grand nombre de figures; au milieu de l'enceinte, une double
Elene dorée, parquetée, avec des bancs de tous côtés, recevait
1 sénateurs présents i la cérémonie. Le doge siégeait à la
poupe, entre le nonce et l'ambassadeur de ftanceT avec les
embres du conseil. On trouve la description de cette antiqu e
et singulière fête nuptiale dans le Bravo , ronui iW t
Cooper., ^ '"
BUGÉPHALE, cheval d'Alexandre le Grand, qui itount
et participé à la gloire de son maître. Un TbestaKen imI
Philonicus , l'amena à Philippe , auquel il le mKMwT-
talents ( environ 70,000 fr. de notre monnaie ictoHIe • ,»
tous les sei^eurs macédoniens qui essayèrent de l« bobIp.
trouvèrent indomptable, et Philippe donna ordre de le now
Alexandre, alors âgé de Quinze ans, en témoigna bnte^
son chagrin , en répétant plusieurs fois : a Perdre on M ir
pour ne pas savoir s'y prendre I » Philippe, impatienté. fiÉ^i
lui permettre d'essayer à son tour, moyennant que, t'iiier<«
sissail pas, il payerait une somme considérable. Alennd»,;*
d'imiter les autres écuyers, tourna la tète du cheval en b&
soleil , ayant cru s'apercevoir que dans l'antre positioB lut
de son ombre qui remuait devant lui l'effrayait; pu, 1^
l'avoir préparé insensiblement avec beaucoup d'adrrw .
s'élança dessus et lui fit fournir toute la carrière en éroytr^
sommé. C'est alors que Philippe s'écria, les larmes an «t
a Mon fils, cherche un autre rovaume, la Macédoine wjitv
contenir. » Alexandre monta Bucéphale dans la plg|vt4*
grandes occasions, et l'eut avec lui jusqu'au delàdellalv
après la défaite de Porus. lient la douleur de le pndrrà^
l'Inde, âffé d'environ seize ans; il lui fit de macnifig«$ ^
^»illes et fonda sur son tombeau la ville de Bue^pAcilKln-
ditions merveilleuses sur Alexandre, celles da Psead^Oft**
thène et des auteurs orientaux , ont beaucoup lir»!^ «r «
faits. Ils rapportent, par exemple, que BucépUe^Mfr*-
pophage : peut-étre.cette tradition tire-t-elle sa soamérn^ il
avait I habitude de mordre. On voit dans l'histoiR àe }mn
3u'à la bataille de Fornoue le cheval de Charles VlHéMri
es pieds et des dents le roi son maître , qui se troon qiiHi)v
temps entouré de tous côtés par les ennemis. PluMQnntrr
ont prétendu que le cheval d'Alexandre devait soa aon ^
Bucéphale à la ressemblance de sa tète avec celle d'oo W
mais cette explication s'accorde mal avec la beantén tui''*
ce noble animal. L'opinion qui fait venir ce nom d*ottpr»
tète de bœuf qu'il portail gravée sur la cuisse , comme ov^
du haras dont il sortait, est t)eaucoup plus prot)ablee((ftilT
conforme aux usages des Grecs.
BUCÉPHàLE {géogr, anc,) , promontoire de l'Argoliik.a
le golfe Saronique , entre les promontoires Scylltom rt ^
porthinos.
BUCÉPHALE (géogr. ane.), ville de l'Inde, snrli m^
de l'Hydaspe, vis-à-vis de Nicée, au sud de l'empire de Tn*
Elle fut fondée par Alexandre, en mémoire deaon chenllr
phale qui était mort en cet endroit.
BUGÉPHALON, S. f. (botan.), genre de plante dont li '^
est sans pétales , composée seulement de deux étaniiK* ^
tiennent a l'embryon et qui ressemblent en quelque b^*'
cornes d'un taureau. L'embryon devient dans la soite u ^
charnu, ovoïde et cannelé. Ce fruit renferme un ooywq»'
casse aisément et dans lequel il y a une amande.
BUCEB (Martin) naquit à Strasbourg en 1491. ITiiwri^
minicain , il embrassa en 1531 la nouvelle réforme i la ff|^
plusieurs conférences qu'il eut à Worms avec Luther, dont ( «
l'apAtre particulier pendant vingt ans à Strasboorg oé Sr
fessait aussi avec distinction la théologie. Prédicaleorru*»
négociateur habile, Buoer joua un rôle important dans smF^'
et Bossuet l'appelle le grand architecte dei snhUHUt M
en 1539 par les villes de Strasbourg , de Memfningeo,*!^
dau et de Constance, aux conférences deMarboorg. wn"^
par Philippe , landgrave de Hesse , pour condUer Latkff'"
Zwingle, Bucer y nt conclure une trêve éphémère par *''|
tmerîm de t;harles-guint, H vint en 1549 professer h i«^;'
en Angleterre; et après avoir incliné, une fois !<m^<**t^
pour les principes aes sacramentaires ou des iwinglieff*"'
mourut à Cambridge le 27 février 1551. Sous le «?•' '
reine Marie, sa dépouille mortelle fut exhumée el jelée " ''^
mais Elisabeth fit rétablir sa mémoire. On a de Im : fj*
taire sur les Psaumes , publié sous le nom ô'Aretit f«*
Strasbourg , 1529 , in-4«. — Commentaire mr li* *j;'*ff
Strasbourg, 1527, in*8«. — Scripla anglicoM, Bik' '*
in-folio.
BUCH ou BUSCH (géogr,,his(.), ancien neconlreede^
dont les seigneurs portaient le titre de captais, Cctlf*^^
fut possédée successivement par les maisons de fr**!' .
ret-Epemon , FoiX'Randan et GontauU (F. cei a»tJ^''
Captal). ♦
BVCHAHAN.
(641 )
BUCHE.
BUCIIAICB {anc.juritpr.)^ droit sur le bois.
BIJ€HAIV (Elisabeth), née en 1758 à Filmy-Can^ dans le
lord de l'Ecosse, quitta à vingt ans son père qui était aubër-
nste» pour venir épouser à Gtascow un ouvrier nommé Rob.
Suchan , engagé dans la secte dite Burgher-Seceders , dont Eli-
abelh embrassa les'opinions après avoir abandonné la doctrine
piscopale dans laquelle elle était née. En 1779 elle devint chef
rone secte particulière connue sous le nom des buchanistes ,
lans laquelle elle entraîna bientôt le ministre dlrvine , Hugues
^hyte, d'autres ecclésiastiques et un grand nombre d*ardents
nrosëlytes. D'après sa doctnne bizarre elle prétendait que la fin
lu monde était prochaine et que les buchanistes seuls ne perl-
aient pas; bien plus, ils seraient admis dans le ciel, sous une
orme bienheureuse, pur y contempler Dieu, et redescen-
traient sur la terre, ou après mille ans d'une béate existence ils
laraient à combattre et à terrasser les méchants réapparus sous
e commandement du diable. Les buchanistes ne se mariaient
las et fuyaient les plaisirs des sens. Ils n'avaient qu'une bourse
ommune, vivaient en famille, travaillant rarement et n'accep-
ant aucun salaire. En 1790 Elisabeth Buchan, chassée dlrvi ne,
e réfugia, avec ses condisciples déjà moins nombreux, dans une
èrroe aux environs de Ttiornhill, où elle mourut en 1791.
BUCHAX ( David- Stewart-Erskine, lord Cardross
CT COMTE de], savant anglais né le 1^** juin 1742 d*unedes
premières familles d'Ecosse. Elevé à l'université de Glascow, il
e livra avec passion aux études sérieuses , au dessin, à la gra-
ure et à la peinture , puis reçut une commission de lieutenant
lans le trente-deuxième ré(|;iment d'infanterie. Il quitta bientôt
es armes pour la diplomatie, et fut nommé^'secrétaire d'ambas-
ade en Espagne en 1766. A la mort de son*père en 1767, il re-
lonça aux affaires publiques, et nes*occupa plus que de travaux
ittéraires et d'encour^ements généreux aux sciences et aux
iris. Il fonda dans l'université d'Aberdeen un prix annuel en
àreurde Télève le plus habile, et il constitua la société desaiiti-
K aires d'Ecosse. Mort le 19 avril k Oryburg-Abbey (comté de
txbourgh), le comte de Buchan a laissé : Dtscours qu'on avaii
nieniiofi de prononcer 'à rassemblée des pairs d'Ecosse sur
'élection générale des représentants de la pairie, avec un plan
*our une meilleure représentation delà pairie écossaise y 1780,
n-A**. — Essai sur la vie, les écrits et les inventions de Napier
le Marchiston, inventeur des logarithmes^ 1787, in-4«. —
^ssai bioqraphique , critique et politique sur la vie et les
erits de FleUher de Saltoun et du poite Thomson , il 92, —
Plusieurs articles dans les Transactions de la société des anti-
quaires d'Ecosse; ce sont : Mémoires sur la vie de sir Jacques
'itewart Denham, baronnet; Histoire de la paroisse d'Up-
\all; Histoire de Vile d'icolmkill; Vie de t opticien Jacques
\hort ; Vie de Crichton, — Deux Lettres intitulées : Remar-
iée sur le s progrès de s arme s romaine s en Ecosse durant la
ixiême campafpM d'Agricola , insérées dans le Gentleman^s
Wa^azine de décembre 1784 et 1786. — Plusieurs articles pu-
blies dans V Abeille et autres recueils, et qu'il signait habituelle-
oent Àlbanicus ou À, B,
BrcuAN (Guillaume), médecin écossais, membre du
ollége royal d'Edimbourg, né à Aucran, dans le Roxburgshire,
a 1729, mort à Londres en 1805, âgé de soixante-seize ans,
'est rendu célèbre par un ouvrage en anglais , intitulé : Méde-
ine domestiqué , ou Traité sur les moyens de prévenir et de
nérir les maladies par le régime et les remèdes communs ,
Edimbourg, 1770, in-8**. Malgré les attaques de quelques-uns
les confrères de Buchan , cet ouvrage eut un très-grand succès,
t a été traduit dans la plupart des langues de TEurope. Il a
té imprimé pour la dix-huitième fois, à Londres en 1803, en
m gros volume in-S*'. Duplanil en a donné une traduction
rançaise, à laquelle il a joint des notes intéressantes et tr<^-
tendues. Cette traduction, imprimée en 1776, a été réim-
rriroëe en 1780, 1783 et 1788. 5 vol. in-8°; 4« éd. , revue sur la
(T éd. de Londres, 1791 , 6 vol. in-8«; 5*= éd., 1802 , in-8o,
vol. On doit aussi à Buchan . 2*» Avis aux mères sur leur
anlé et sur les moyens d'entretenir la santé, la forée et la
^auté de leurs enfants , Londres, 1803, 1 vol. in-8«, traduit
D français par Duverne de Presie, Paris , 1804 , in-8«; 3*» un
cnrrage sur tes maladies vénériennes. — Buchan a laissé un
ils aussi médecin, à qui on doit des Observations pratiques
UT Uê bains de mer et sur les bains chauds.
BUCMAHABr ( Georges ) , poète et historien, né en 1506 à
Lilkeme en Ecosse. Il étudia avec succès à Paris, et de retour
ans son pays, dénué de toutes ressources, il s'engagea dans les
roopes françaises alors amenées en Ecosse par le duc d'Alba-
lic. Sa frêle santé l'ayant fait licencier, il revint à Paris et fut
professeur au collège de Sainte-Barbe , pub gouverneur du
comte de Cassils qu'il suivit en Ecosse où Jacques V le nomma
le précepteur de son fils naturel le comte de Murra^r. C'est par
orare de ce roi que Buchanan publia des poésies latines contre
les franciscains, connues sous les titres de Somnium et de
Franciscanus, dont on a une traduction française, intitulée : le
Cordelier de Buchanan, Sedan, 1599, in-8°. Mais le clergé
ayant pris fait et cause contre le poêle que le roi n'osa pas dé-
fendre, Buchanan fut emprisonné en 1599. S'étant échappé, il
passa en France, et professa à Bordeaux où il composa ses deux
tragédies latines à l'usage des écoles, de Baptiste et de Jephté.
Il y traduisit aussi en latin , pour le même objet, la Médée et
VAlceste d'Euripide. Buchanan eut aussi l'honneur d'être le
{^récepteur du fameux Montaigne ; puis à Paris il fut régent de
a classe de seconde au collège Bourbon. Il y publia plusieurs
poésies dont la meilleure édition est celle de Leyde , EIzevir,
1628, in-16. En 1547 on trouve Buchanan professeur de l'uni-
versité de Coîmbre en Portugal. Il voyagea ensuite en Angle*
terre, en France, dans le Piémont, puis revint en Ecosse en
1560, y professa la religion réformée, devint principal du
collège de Saint-Léonard, précepteur du roi Jacques VI, et
occupa plusieurs places importantes à la cour. Il composa en
1579 De jure regniapud Seotos, Edimbourg , 1580 , in-4<>, et
1581, in-8**, et ensuite Rerum scotiearum historia , et mourut
à Edimbourff le 28 septembre 1582. Une édition complète des
œuvres de Buchanan a été donnée par Thomas Baddiman en
2 vol. in-foiio, Edimbourg, 1714 ; mais celle de Barman, Leyde,
1725, en 2 vol. in-4°, est plus estimée.
BUCHANAN (Claude), ministre anglican, né à Cara-
buslung près de Glascow en 1766, partit en 1795 pour les
Indes orientales, et remplit plusieurs années les fonctions de
vice-prév6t du collège du fort William au Bengale. Il y établit
une correspondance instructive avec tous les savants de l'Asie
et même avec quelques-uns de la Chine , parcourut par (erre
toute la presqu'île de l'Inde , depuis Calcutta iusqu'au cap Co-
morin , visita trois fois l'Ile de Ceylan , vil Travancor , Goa ,
Madouré, entra dans les temples les plus célèbres des Hindous ,
dans les églises des chrétiens romains, syriaques et protestants
de ces pays, prit connaissance de l'état des juifs sur les côtes du
Malabar, et revint en Angleterre en 1808.-11 faisait faire une
traduction syriaque du Nouveau Testament, qu'il voulait porter
lui-même en Syrie et en Palestine, mais il mourut à Broxbourne
(comté de Herlfort) presque subitement en février 1815. On a
de lui : 1*> Mémoire sur l'utilité d'un établissement ecclésias-
tique dans l'Inde britannique, Londres, 1803 et 9, in-1»;
2° les Quatre premières années du collège de Fort- William,
Londres, in-4o ; 3" Tableau abrégé de létal des colonies de la
Grande-Bretagne et de son empire en Asie relativement à
VinstruHion religieuse, Londres, 1813. in-8*»; 4» Apologie pour
la propagation de f Evangile dans l'Inde , ibid., 1813 , in-8**;
6° Recherches chrétiennes en Asie, avec des notices sur la tra-
duction des Ecritures dans les langues orientales , Londres,
1814, in-8*>. C'est le plus important et le plus instructif de
ses ouvrages qui sont tous en anglais; 6" Sermons et exhor-
tations.
BUCHBERG {géogr. ). V\nsïeuvs montagnes basaltiques du
nord de la Bohème portent ce nom. Parmi celles-ci la plus re-
marquable est celle qui est située au nord-ouest du cercle de
Bunzlau, non loin des frontières silésio-prussiennes, à l'endroit
où l'ïser se tourne vers l'ouest, entre Péiersdorf et Voigtsdorf ,
à l'ouest du Hirschberg. Au pied de cette montagne la grande
et la petite Iser se réunissent. Ce qui rend cette montagne re-
marquable , c'est d'abord parce que dans toute l'Allemagne et
apparemment dans tout le nord de l'Europe on ne rencontre
aucune montagne basaltique qui surpasse celle-ci en hauteur,
laquelle hauteur a été estimée par Hoses à 492 toises ; en second
lieu c'est que la couche de basalte est située immédiatement
au-dessus de la couche de granit> ou l'a pénétrée et traversée.
A l'est , où d'énormes blocs de granit gisent à ses pieds, et au
nord , elle descend d'une manière escarpée , et elle est couverte
de forêU jusqu'à la cime. Elle s'abaisse d'une manière plus
douce vers le sud et l'ouest, et se perd en une plaine couverte
de gazon , sur laquelle on trouve quelques cabanes, en sorte que
de là elle ne parait avoir qu'une médiocre hauteur. La chaîne ,
dont le front est chauve et à peine légèrenient gaxonneux ,
se dirige de l'ouest à l'est. Sur le versant méndional et septen-
trional , on trouve des colonnes de basalte dans toutes les
directions.
BUCHE, s. f. {gramm.), morceau de gros bois dechauffaçe.
Il se dit figurément et familièrement d'une personne stupide ,
BUCHUI.
(642)
lourde, indolente. Pro?erbialement, Cet hamm& ne êe rtmue
non plut qu'une bûché : il n*a aucune aclivité.
BIJ€H£ , s. r. #11 lerm. de marine , espèce de Qibot dont on se
sert en Hollande pour la pèche du hareng. — Bccbe est aussi
le nom d'un instrument de musique fait en forme de bûche.
Sur |a table de cet instrument sont tendues trois cordes de lai-
ton à Tunisson , mais dont l'autre est ensuite mise à ta quinte à
l'aide d*nn crochet. La partie qui sert de manche est divisée par
des touches comme le manche d'une guitare. — Bcchg est en-
core le nom d'un gros madrier qui sert d'établi à rébroudeur,
et des forts madriers dont on se sert dans les tréûleries pour
assujettir les tenailles et les filières. ~ Blche se dit également
d'un billot ou madrier dans lequel sont fixées des cisailles, des
filières, etc. , et d'une barre de fer à l'usage des verriers. Les
savonniers nomment bûche d'airain ^ une jauge de cuivre qui
règle l'épaisseur des pains de savon sur les mises. — On appelle
réparation à la bûche, une amende imposée jadis par \es maîtres
des eaux et forêts contre ceux [qui avaient abattu les arbres
dans les forêts du roi.
BU€HE. En jardinage , on appelle ainsi la ticedes orangers
étètés que l'on amène en France de Provence et de Gènes.
BUCHE (Contrôleurs i>b la) {police)^ petiu officiers éublis
sur les chantiers. Leur emploi était de veiller à ce que les bois
de chauffage aient les dimensions et les qualités requises par les
ordonnances ( F. Bois).
Br€UE (Hehr^Michbl ) , plus connu sous le nom du Bon
Henri, cordonnier du duché de Luxembourg, institua en 1645,
la société des Frères cordonniers , et en 1647 celle des Frères
tailleurs , artisans rassemblés pour travailler en commun et
employer une partie de leurs salaires au soulagement des pau-
vres. Un gentilhomme normand, nommé le baron de Renty, et
le docteur de Sorbonne Goquerel dressèrent sous les auspices
de la religion chrétienne les règlements de celle association
philanthropique qui comptait plusieurs établissements en France
et en Italie, même à Rome, et dont le fondateur mourut le 9
juin 1666. Les règlements en sont encore observés au-
jourd'hui ( r. pour plus de détails, VÀrtùan chrétien, ou la
Vie du bon Henri, par le Vachel, Paris, 1670, in-12; ou
Hélyet, Histoire des ordres religieux, l. viii, p. 175).
BUCUËL (Arnold), né à Utrechten 1565, fit ses études à
Funiversitéde Leyde, visita ensuite plusieurs universités d'Aile^
magne, d'iUlie et de France, et revint s'éUblir comme avocat
dans sa ville naUle. La mort d'an fils- unique lui inspira du
dégoût pour son état, et il ne se livra plus qu'aux lettres. L'his-
toire de sa patrie et la littérature ancienne l'occupèrent jusqu'à
sa mort, arrivée le 15 juillet 1641. On a de lai un plan etiine
description de la ville d'Utrecht, 1605; un sopplémeat à l'atlas
de Mercalor, Amsterdam, 1630; Nassovisehe oranaieboom,
1615; Trac talus sinçjuUris de Durdrechio ( Dordrecht ) , et
une édition de deux historiens d'Utrecht, Beka et Heda, mi a
ete publiée après sa mort , sous le titre d'HùtoHa UUrajectina,
u^^* *^3, in-folio; une description de fleurs, fruits,
herbes, etc., 1614, et quelques opuscules de peu d'importance,
fiuchel était en correspondance avec beaucoup de savants de
son temps, qui s'accordent à louer son mérite. Quelques-unes
de ses lettres ont été imprimées dans les recueils dlsaac Vossius
etdeMalthaeus.
BUCUEB, s. m. (orchiL), local obscur d'un étage souterrain
ou d un rex-de-cha«ssée, qu'on destine dans les maisons à ren-
fermer les provisions de bois. On donne aussi ce nom aux
hangars qui servent ai même usage. Les bûchers^ dans les pa-
lais des princes, s'a ppelieiU /oumMrM, — Bûcher. C'était ,
chez les anciens, un espace entouré de murs , servant à brûler
les corps des personnes trop pauvres pour qu'on pût leur (aire
la dépense d'uA bÉcber particulier. On en a découvert un dans
les fouilles de PoinpéL Ce lieu s'appelait ustrinum, du verbe
urere, brûler (F. UsTRnruii). — BticaER, monument de dé-
coraliou ou d'architecture temporaire qui doit avoir servi de
modèle ou de type aux grands tombeaux construiU ou mauso-
lées des Grecs et des Romains { F. Mausolée).
wcmm (ter.).^ L'acte de brûler les corps constitue la
crémoHom. Povr les marts, c'est un mode de sépullvre; s'ils'aint
au cootrairc d'un être vivant, c'est un supoKce ; (kns l'im et
1 ^!îi"L^^^ c est ■« sacrifice de puriicatÎMi qut s'aecempUt sur
le bûcher. On sait à queHes horreurs cette théorie a darmé lieu,
par ) amlicatioo qu'en fil le saint-office à des milliers d'intot-
lunes. La crémation fut commune à la majeure partie des peu-
ples de 1 antiquité, mais elle ne fut absolue chez aucun; c'^-
dire que les morU étaient brûlés ou inhumés selon leur dernière
volonté ou le caprice des survivants. PlilaraM ttt ériw.
craie qu'il lui est indiiïérenl qu'on brûle ou qu'on m^
son corps, Numa défendit expressément qu'on Ii\Til le au^
Oamnies, el nous connaissons une loi romaine qui ordoB»
brûler ou d'ensevelir les corps hors l'enceinte de la ^ille U*
muli élevés par les Scythes dans les steppes de la Rimîe ^
dionaleet de la Tarlarie contiennent des ossf menu bma»!
souvent des os de chevaux; quelques-uns sont bniks ku
jeure parUe ne Test pas. II en est de même de ces laia».
improprement appelés élrusques, dont plusienn portùfi
traces de la combustion, ce qui s'explique par rasage m^w
les parents et les amis du défunt de jeter dans »oUkl» js
lainsobjets, tels giiedes épices, desbijoux, desvèteneaUfliB
des animaux. Si l'origine des bûchers funéraires a'wlù.»
aux peuples de l'ïndouslan, elle doit être rapporta auiSn*,
Les Thraces, qui prirent cet usage à ce dernier peuple, Itia
mirent aux Grecs. Les Romains, qui prirent tantdedKMi.
Grecs, reçurent d'eux l'usage de la cremalion,qiii$'èta4v
suite dans tout l'empire et pénétra jusqu'aux tmm brpi.
réennes. Odin voulut que son corps fût brûlé; toToK Edi-
tion généralement adoptée dans la Scandinafie. Les OH
conservèrent la coutume d'inhumer leurs morts; stÙLr
brûlaient sans scrupule quand ils redoutaient imeoiitip-
Che« les chrétiens la crémation fut toujours rejeléecaBnifr*
traire au respect dû aux morts: Le corps vint et k^
qu'&nle rende à la terre. Mais les peuples pafensmiesf m
pour observer la loi contraire, des motifs rétf^ttnafdi-
bjes ; car, dans leurs idées, le feu était le synM Mùau.
d'une grande divmité; il purifiait toutes lessomfcwdaeTO
sans attenter à rexistence de fâme, tandis mie rmkwfl
la substance spirituelle elle-même, ainsi qoon peotlew^
l'exemple d'Ajai, fils d'Once ( T. HTDROTAraiE.Oorif
son d'ailleurs le peuple qui le premier sk brûlé ses nwti. Tr
gine des bûchers funéraires peut être attribuée i émnor
ses, dont trois seulement nous semblent mériter ok nrte
particulière. V L'action du feu, disent les nartisaMéehtm
lion, ourifie l'âme elle-même. Dans Flnde, les bnliw*
reçu des anciens gymnosophistes ta croyance de ce «ode*»
rinça tion : aussi, les sacrificesvolontaires de cette Bitaiei'iW
pas rares chez eux autrefois. A Athènes, on vit un hKfieesf^
dans un bûcher enflammé, en s'écriarit : Je me md» i
Calanus le^jmnosopfaiste, qui suivit Alexandre le Gnri»
scm expédition de l'Inde, monta sur le bûcher fonêniren^
rant le soletl qui brillait sur lui dé tout son Mit Ooèri
gouverneur de ce même monarque , frappé d'admintiDip
un acte aussi courageux, se jeta spontanément dans ksla*
qui enveloppaient Catamis. Lliistorre nous iomvSiéatn^
sans nombre des bûchen funéraires élevés par la viWfi*
des victimes, par suite de levrs idées sur la pmàalôa t
Fârae. Hercule, disent les mjthognphes, va /awoirwliij
des dievx, après «avoir divmîsé par les fiamnes s d»
mortelle. Didon voulut mourir sur un bûcher, noopoor»»
vrer d'mie vie importune, cardans ce cas le fer oaJep*
lui aurait suffi, mais pour satisfaire aux mAno ootn^
son époux et se présenter pure devaat le Irihanal éam
Obligés, p>ar notre cadre, de restieiadre les nikdlili*^
s'ofl'renl ici d'elles-méfnes, noM fraBehéftoa. ptf ^ P^'
laa^pie série d'années pour arriver au lemps oèrEti«f(*«^
fligee par le spectacle des liûoberieitpiatairci. D«ita<^i^
puliliques, les druides élievaieat à leur wâUÊt Hi^f'^
grande statiae d'osier remplie de cféaCures wm(l»;tÊésj^
le christianisme eiU réfamia s«r TEorofesesëoelriao'**
et de charité, devatt-on s'aiteadreâ ^r ae p«p^^
roonstrueuse pratique ? Le monde chrétien M MaiNeF'^
pœvantjrble spectacle des muêê^ést^(V.). Les ■ifô"**'
blasphémateurs et les héréli<|Be8 étaient brûiéi fiiii*v*
pour eux, le feu seul était en élai de panier 1'*»*»^
lures du corps. En 17^ on brûla encore sur la alMep*^
de PaleroM, un homme et une femme accusés dlnréBe.^**
rMiti<l«t U6age,ilséuieii4 coiffes du ia»è>mY»gtfefW*^
aux paifllures sataniques. Le saerâfice s'aawplifg^
de tottle la noblesse paricmeiataire, qui «tiMi FiLJ|Wi»*V
téffiom de celle £vee aèetninaUe , ««TMil det foraii^^
d'atêemdrissemmt en vopâsU £r liJauip»» de «oOti*^^
9Mfi. G» peut tirtr de l'apothéuse de»evpei«o0 w^^
nouvelle preuve en fawurde Vê^uàmmà èlUàMri^F
la crémation aux idées de purification. Dans ces •w'*^
on commençait par brûler le corps sur un bùdff F^'TJ
puis on en élevait un autre d'une grande — «-A»^*
naisemcnt con^posé de quatre assises» sui
reposait Tiniage en cire dudéfiuit, et, ai
( ^^)
BIJ€:iMOLZ.
vfi aigle ïifaat qvî f'envolaît aox approelies de la flamme^
MnportMt cette àme impériale aox demeures célestes. Dans
rindauatafi, les basses classes enterrent les morts ou tes précipi-
irat dans le Gange ; mam dans les castes éle?ée6 la crémation est
le rigueur. Le bSdier est élevé hors de la ville : avant d*y dépo-
nr le nwrt , on \m pînoe le nés, on lui presse restoroacy on loi
ett« de Teta au TÎsage pour s*assiifvr qu*il n*cst pas aeutenient
MNntié en lëtliarpe; aptes quoi les parents apportent du tietel,
le I» fiente de vacbe, ou rii et des fruits sur cette coocliede
(laort, et le plus ancien y met le feu en détournant la tète. Les
brvltaies ont renoncé depuis longtemps à se détruire ainsi eox-
■êiMu, et ce ne sont plus que les femnies qu'ils soumettent à
cette coutume liurhare. Smêiée est le nom de ces sacrifices indiens
M «ne femme veuve se brûle avec le corps de son mari. Cet
usage n'est pourtant pas prescrit par les lois de Mhmm : il n'est
q«e le résultat d'une spéculation sacerdotale. Et <|n'on ne dise
s que le sacnfiœ de la jull^ est volontaire, puisque la nnl-
«rense, fmatitée dès son enfance, endoctrinée par ses pro-
mu parents, déshonorée à jamais si elle recule devant le bùcber
Mal, enivrée d'apieni et de liqueurs smritaeuses, exaltée, en-
%vainée, poussée par les prêtres, assouroie par les cris de la nuik
litude, n a aucun moyen d'échapper au supplice 1 En iâSO , le
■ouvememant anglais a entièrement aboK dans Tlnde l'usage
uet««il^, après y avoir longuement préparé les esprits par ées
restrictions amenées graduellement. Mais le préfugé, puis fort
que rinstinrt fm porte Itiooione à défendre sa vie, repousse en-
fore ce bienCMt des chrétiens. 9f» L'expérience ayjHTt appt is aux
boonnesqut le cadavre hnoiain , par suite de l'mlMnnation , se
réduisaii en poussiéTe, ils songèrent k la crémation, paace que ce
mode de sépulture leur donnait eu OMiins de temps les mêmes
résultats, et ou'il fecilitatt d'ailleurs le transport des restes d'une
personne cbwie. Un guerrier nioufait4l sur une rive étrangère,
les coropMons de sa gloire le déposaient sur un bêcher, puis
ilë recnêilaient religiensenieot ses cendres pour les transporter
sur le sol natal. 9* La eréroalion était encore un double moyen
de^ préserver les vivants de la contagion uoi résultait sauvent du
vuusinage des morts, et d'empêcher qoe les dernières dépouillM
d'un parent et d'un ami ne fussent profanées par des étrangers.
€*est parun motif semblable que Sylla voulut que son corps fût
brvrté, de crainte qu'on rendK à ses restes les otitrages dont il
srvit koHnémeaccabléceux de Marins. Les andeos connaissaient
qvntresortesde bûchers :|Mfr«,fOfnf, hntêwmfimeerra. La'pre-
'WMse aocefrtîon , dérivée de n»p (feu), s'appliquait à toute pale
ie^ bois destinée à bnfeler le corps d'an homme ou celui d'un
'— J**^»^ j^ seconde désignait le bûcher funéraire tant une le
fe^ continuait à brûler : car alors, selon l'explication que donne
Ee^wius, les assistants adressaient des prières aux dieux (rogare).
^ troisième nVtait applicable au bûcher qu'au moment où
i ^Borps venait d'être oonsumé : il était coin6iMllmi ou presqtie
■^Mrement brûlé ( çwm$i bene mêmm); de là le nom de *u«-
m^irêi donné avx prisonniers dont on versait le sang sur les
kvstnes. La «ualrième enfin éUri un bûcher particulier élevé
ievasst le lonM)cau apiiès hi crémation. Dans l'antiquité, le bû-
dier f onéraîre avait la forme d'un autel ; le plus souvent il était
earvé, entanréd'une palissade et composé de pièces de bois odo-
»n4» ci vésinenx, tels que le pin, le sapin, le mêlèie et le gené-
nie*'- Ordinairement la crémation était accompagnée d'une
tmrandede victimes ; quelquefois même, ainsi que nous venons
ie le dire, on y versait le sang humain. Les parents y metuient
le Im, et détovmaient la tête, en signe de deuil et de regret. Il
^ «SI temps à ftome où Fusage s'était introduit d'orner les bû-
eherv de peintures, de guiriandes et de riches étoiles, si bien
fu'it falhit «ne loi samptnaire pour interdire cet abus.
•rrogn, V. a. Jlenn. d$ charp.) , dégrossir une pièce de bois,
1» IsaBvniller gsossièreinent. Il signifie aussi détruire une pièce
qoom vent remphn»* par une meilleure.
BVGHUt (liRBAiN-GOfiBFBOi; a publié en allemand : 1* Dm-
^pÉéomdê la «ourse du Danube el du payé de PuniemènVy
Mmembpgg, 1730, in^; «• Biêé^ére naiur^ik de ia Saxe,
Uresân, 1725, in-««. C'est un essai fort incomplet, l'ouvrage
«»yant nas été teranoé. — Bijcber (Midiel-GotUieb) est Tan-
If» ée denx ^mvrages allemands : 1" Prûepeetus d'un calen-
•rwrd'açHeuiiufe, qui indique lei tratmum à faire peudami
'^«fna «lau, Leipiig, 1766, iii-8«>. Le titre et le plan de cet ou-
*<«9e uiîle sont empruntés de Micfaard Bradley, qui le premier
2 ««* i'idée, et l'a très-bien eiéculée dans son Calendrier det
*[**ni«ff . Aîvers auteurs en France et en Allemagne ont re-
PjnMluii ce Urie i peu près saus le même titre , mais avec des
^ngemenls et desadditions m'exige la difërenoe des temps
■ « des lieux. ^ Versuch einen HauêhofmeiHer xu bilden, Franc-
«xt et Leipsig, 1766, in-8<>. C'est un tableau dn qualités d'un
bon régisseur. — Bûcher (SamueUFrédéricj a publié : 1° ^n-
liquUates hebraicm H srœcw, 1717, in-l-2 ; 2° De mmelis veiê^
ru», 1753, in-4".
BdCHBnics (F. Boucher [Gilles]).
BrcHEROM (écan. ruii.), ouvrier qui esl employé à aballre,
à arracher et débiter les arbres dans les bois et les foréls. Lors-
qu'un arbre esl marqué pour être abattu ou arraché, le bûche-
ron, armé d'une cognée ou d'une pioche , le renverse à terre;
là, il rébranche pour faire des fagols, pois le divise en mor-
ceaux de longueur déterminée par les règlements , et le range
en tas réguliers, suivant les mesures adoptées dans le pays. î^es
bûcherons sont ordinairement payés en nature; la souche de
farbre aliattu leur appartient, de même que les racines de l'ar-
bre arraché, et ces morceaux de bois sont mis en las mesurés,
qui sont assez rechercliés pour le chauffage. D'ailleurs les cou-
tumes varient. Le mélier de bûcheron est rode et fatigant,
mais il n'est pas malsain. Ceux qui l'exercent sont exposés aux
piqûres des reptiles venimeux , et qtielquefois aux attaques des
animaux carnassiers qui habitent les forêts. Souvent dans leurs
loisirs ils se livrent au liraconnage, comme le font les habitants
des pays boisés.
BUCHET fGERMAiN-CoLiN}, né à Angers dans le xti* siè-
cle, fut atlacné, en qualité de see.rétaîrc, à Philippe de Villîers
de risle-Adam, grand maître de Malle. Lacroix du Maine le
nomme grand orateur et cependant il ne cite aucun de ses ou-
vrages : ce n'est qu'une négligence ; mais il a commis une erreur
véritable en distinguant Buchetde Germain-Colin, poëte fran-
çais, vivant du temps de Marot. — Biichet était effectivement
âmi de Marol, et il prit sa défense dans la querelle qui eut lieu
entre ce poète et Sagon. Buchet était cependant lié avec ce der-
nier ; il rétait aussi avec Jean Bouchot, et, dans son recueil d'é-
S lires, on en trouve deux de notre auteur. L'abbé Goujet en cite
es extraits dans sa Bibliothèque, tom. xi, pag. 3i9.
BU€«ET ^Fibree-François) , abbé, né à Sancerre dans le
Béni, le 19 aécembre 1679, mort le 30 mai 1721 , à quarante-
deux ans. Il 6it cbarçé longtemps du Mercure de France, et ne
négligea rien pour 1 enrichir de bonnes pièces. Il le reprit en
janvier 1717, et kii donna le titre de Nouveau Mercure, qu'il
conserra jusqu'en mai 1721 . Ses Mereureg sont encore fort re-
cherchés. On a aussi de lui un Abrégé de la vie du czar Pierre
ÀleaiineitXf Paris, I7l7yln-i2. — Un autre Buchet a publié
en 1762, sous le voiJe de l'auûnyiue^ la Finances canûdéréeê
dans le droit ncUurel H politiaue du hommes, ou Examen de
la théorie de l'impôi, Amsterdam (Paris), in-12.
MTCliETtB igéogr, anc.), v iHe d'Epire, au sud, cbei les Ca»>
siopéens, sur les onnfins de la Molosside , sur le Glykys-Limen,
près de Cichyrus, avait été fisndée par une calanir d'âéens.
BUCHETTE, S. f. ^gramm.)y diminutif, i^tit morceau de
bois sec et menu. Il se dit aussi des petits brins de t)Ots ou de
paille avec lesquels on joue, on tire à la courte paille.
bcchetti (Louis-Marie) , littérateur, né à Milan en
1747, entra de bonne heure dans la société des jésuites; à l'é-
poque de sa suppression, il professait b rhétortuue dans cette
ville au collège d!es Nobles. Il se chargea alors de lédncation de
quelques jeunes gens riches, et les accompagna en Italie, en
Allemagne, en Angleterre, en Hollande , eu France. H était à
Paris en 1793. Son indignation, qu'il ne put contenir à la vue
des atrocités qui se commettaient , le rendît suspect ; un mandat
d'arrêt fut lancé contre lui. Heureusement, il avait pris la fuite;
il se réfugia à Venise, où il mourut le 28 octobre 1804. Il par-
lait presque toutes les langues de l'Europe, avait une mémoire
étonnante, et joignait à beaucoup d'espnl et d'érudition un ta-
lent tout particulier pour raconter. Outre un Abrégé d'histoire
ecclésiastique imprimé dans V Annuaire de Venise, on a du
P. Buchetti : 1*" Idillii di Mosco, Bione e Teocrito, volgarixxaH
et f orniii d'annolaxioni ,Mîhn, 1784^ m-9^; V le SuvpHei,
tragedia di Euripide, Venise, 1799, m-8*; à cette traduction
l'auteur a joint des observations sur la démocratie et sur la légis-
liou des républiques modernes ; ^ De vita et scriptis J. Ccssor
ris Cordarœ soc.Jesu commentarius,ïb\A,, 1804, in-8«*;4°I>^
tera aleitad. Bolgeni, sulparere da lui jmblirato intomo al
giuramento a tutti i publici funzionarii, ibid., 1804, in-8*».—
Il a laissé aussi quelques manuscrits. Au bas de son portrait,
on lit ce fidèle résumé de sa vie : Integritate vitœ, tuavilate
ingeniiet gratia, doctrinn et litteris spectantissrmus.
BC€MUOLZ (Georges), d'autres écrivent buckholz, natu-
raliste, naquit en 1688 à Kœmark (comté actuel de Zips), où son
père étail ministre. Après y avoir commencé ses études, il alla
les continuer à Vimani, à Kosenau, et en 1709, à Dantzig, où i1
BUCHBOLZ.
commença sa Ihéologie. La peste ayant envahi cette vîlley il s'en-
fuit au plus vile, cachant aux cordons sanitaires un bubon pes-
tilentiel qui le faisait souffrir horriblement. Arrivé à Greifswalde,
il eut le bonheur de guérir, ^ continua ses études théologtques, et
au bout de deux ans, fut obligé de s'éloigner à cause delà guerre
qui régnait dans ce pays. Rentré dans sa famille, il fut investi
en 1714 du rectorat de Hagy-Palugya , qu*il quitta neuf ans
après pour celui du collège de Kasmarck. Vers cette même
époque, il entra dans les ordres sacrés, mais il ne reçut que le
diaconaU Le spectacle imposant des Alpes carpalbienncs ravait
rempli d'enthousiasme pour l'histoire naturelle. En 1717 , il
dessina une belle représentation de ces inohtagnes, vues des
hauteurs de Grand-Lomuitz ; plus lard il exécuta un plan en
relief où entraient et les terrains et les espèces minéralogiques
qui en caractérisent les diverses parties. 11 consigna les résul-
tats de ses recherches dans un grand nombre de mémoires,
d'opuscules et de journaux, qui ont rendu de grands services a
la minéralogie et à la géologie. La société des Curieux de la
nature Tadmitdans son sein. Il mourut vers 1737. Parmi ses
ouvrages on cite les essais suivants : 1° Sur la pêche des truites
dans la Poprad et le Dounaîelx; 2° Sur la salubrité des eaux
calcaires de f Oberkauschenback ; 3° Sur les vents qui souf-
flent aux sommets des Carpatkes; A° Sur les grottes souter-
raines de Deminfalva et de Sxentivan.
BUGHHOLZ (André-Henri), né à Schaeningen le 25 no-
vembre 1607 y lit ses études à Wittenberg, fut nommé en
1637 recteur du gymnase de Lemgo, en 1641 professeur de
poésie et de morale à Rinlcln , et en 1663 surintendant gé-
néral et inspecteur de»- écoles de Brunswick , où il mourut le
20 mai 1671. Il a écrit deux romans qui eurent un grand succès
de son temps : 1"* Histoire merveilleuse du prince allemand
Chrétien Hercules et de la princesse Bohème Valiska^ Bruns-
wick, 1639, in-4«. Ce roman merveilleux et chevaleresque,
plus moral et plus pieux que les Amadis , n'en a ni le charme
ni la vérité : des prodiges entassés sans art, de longues disserta-
tions d'une morale froide et commune, en rendent mainte-
nant la lecture tout à fait insipide ; il a été réimprimé plusieurs
fois , entre autres à Brunswick en 1676, in-4<'; 1693, in-4<*;
1744 , in-8" ; dans cette dernière édition , le style a élé ar-
rangé à la moderne ; enfin on en a publié à Leipzig , 1781-83,
in-8° , une nouvelle édition presque entièrement refondue ,
sous ce titre : les Princes allemands du m' siècle ; 2» Histoire
merveilleuse du prince Herculisque et de la princesse Hercu-
ladiska, Brunswick, 1659, in-4»; 1676, in-4»; Francfort,
1713, in-B**. Cet ouvrage , qui fait le pendant du précédent , a
de même tous les défauts au siècle ou il a été composé. On a
aussi de Buchholz des poésies latines et une Traduction alle-
mande des Psaumes, Rmteln, 1640, in-12.
BUCHHOLZ (Guillaumb-Hbnri-Sébastien), médecin et
conseiller des mines à Weimar, né à Bernbourg en 1734, fit
ses études à Magdebourg, exerça longtemps avec distinction la
profession d'apothicaire, et s'étant établi à Weimar, fit en chi-
inieet en méaeeinedes travaux utiles et intéressants. Ses prin-
cipaux ouvrages sont : 1° Traclalus de sulphure minerali,
léna, 1762, iii-4''; 2? Essai sur la médecine légale et son his-
toire, en quatre parties, Weimar, 1782-92; Z^ Sur le rheum
palmatum, dans le Nouveau Magasin de Baldinger, tom. ly,
p. 3 ; 4<' Sur les Bains de Ruhla, Eisenach, 1795, in-4<>. Les
journaux de médecine et de chimie de ce temps renferment un
grand nombre de dissertations de Buchholz. Il mourut à Wei-
mar le 16 décembre 1798.
BUCHHOLZ (Chrétien-Frédéric), pharmacien et chimiste,
né eu 1770 à Eisleben en Saxe. Ce fut en 1794 qu'il commen^
ses expériences par lesquelles il éclaira quelques points de chi-
mie ; il découvrit l'acétate de baryte , il en découvrit la cristalli-
sation. Docteur en pharmacie et en médecine dans l'année
l80H,jil obtint une chaire à l'université d*Oxford. Ses travaux
continuels, des peines morales , et surtout Temprisonnement
âu'il subit pendant le siège de cette ville en 1813, finirent par
Itérer sa santé jusqu'alors très-robuste. Il mourut à Erford en
juin 1818 , laissant les ouvrages suivants en allemand : l'' Ma-
nuel pour la prescription êtVessai des médicaments ,. Erford,
1795, in-8»; ibid., n96, in-8" ; 2® Expériences sur la prépa-
ration du cinabre par la voie humide, ibid., 1801, in-8® ;
S^" Mémoires sur la chimie, ibid., 1799, in-8% et 1805 ; 4» Elé-
ments de pharmacie, ibid., 1802, in-8<>; B"* Eléments de fart
pharmaceutique, ibid., 1810, in-8^. Les mémoires variés et im-
portants qu'il a publiés dans les divers journaux scientifiques
de l'Allemagne assurent à Buchholz une place distinguée, parmi
les savants.
BUCHHOLZ (Samuel), né à PriUwalk, dans la marche de
( 644 ) BUCHBBR.
Prjgnitz, le 21 septembre 1717, fit ses étude» i Hillt b
nommé en 1744 corecleur à Werben ; en 1757, wcSr^k
veisberg, et mourut à Cremmen le 29 avril i774.0oj(Iik
beaucoup de recherches historiques iotéresàiiiies qii iZ
ne forment pas une histoire, sont très-propra 4 Vfai»
les matériaux. — Ses principaux écrits sont : Euei im
histoire du duché de Steeklenbourg, Rostock , 17» t^
2° Dissertation sur fancien état géographique de k\m
électorale de Brandebourg, Beriin , 1764, iiM»; y £^
d'une histoire de la mardie électorale de Brandckun ^t.
mière partie, contenant les temps aociens, Bertio 1%
deuxième partie. Histoire du moyen âge, ibid., 1765* titig»
quatrième, cinquième et sixième parties, Hûtoiri taért
jusqu'à la vaix de Hubertsbourg, 1767-1775, in.4*;4«U
tantin le Grand, ibid., 1772, in-8®, etc.
BVCHILLES, s. m. p\ . (technoL), petiU copeau de br«
provenant des bouches à feu , lorsqu'on les trataille.
BUCHKA (Jean-Simon), né Je 27avril 1705 à Antméi
la princi(»autéde Baireuth, étudia la théologie à léudtl»
zig, enseigna sous l'abbé Steinnielz à.rinstitatioodQOM
de Bergen près de Magdebourg , où il se rompil le dûpkrw
par un accident et ne put être sauvé que par le coulai diib>
rurgien. £n 1734 il fut nommé corecleur à Hof dus le ^f^
land, et en 1759 prédicateur dans le même lieu, fittlK
qu'il remplit jusqu'à sa mort qui arriva le 25 lunllilJk
dépit contre un ami qui s'était comerti à la sededa|ir{Ai,
il écrivit une satire en vers alexandrins rimes, simkùtné:
Muffel le Nouveau Saint, ou l'Hypocrisie démlàHé$irUi
^d'après nature , à une promotion de maître, [À^.iTli,
in-S**. Cette satire , quoiqu'elle pèche souvent pir laurnàtt
et le manque de goût, présente cependant des pwioraiBti
et souvent frappantes de justesse, et doit être coopiee fit
cette raison parmi les plus remarquables prododiw^tft
époque si pauvre en poésie. Ce ne fut pourtant j^ipourok
mais parce -qu'on la crut, non sans raison , dirigée urta^
rement contre les piètistes , et parce qu'on crut y éeiiorto
allusions contre certaines personnes dans lesquellcsoDri(io«
ginaux des portraits tracés par l'auteur, que ce li^Rf<>
succès etquil fut réimprimé à différentes reprîtes. )iù h»
tôt l'auteur adopta le pietisme le plus sévère , et dus desc*'
ments entièrement contraires il écrivit une rélriclaliM*^'
titre de : Larmes évangéhques de repentir sur lu ftàé^^
jeunesse et en particulier sur un écrit qu'on ù^lb^
F£L, LE Nouveau Saint. Cet ouvrage parut six ansi^'
premier, en 1757, avec le nom de l'auteur au ba5(ieUfRA«
et obtint également plusieurs éditions. Cette confeimif*
raie , écrite avec la sévérité la plus exagérée et souicflilir^
déraisounable, en vers trochées, est encore inférieure m 1^
fel sous le rapport de la valeur poétique ; il est vraiqw/'^
n'avait rien moins C[ue l'intention de faire un poëflie. L'g»
sion de Muffel, imilée du français moufle, et éap^
un extravagant et un fou , avait élé prise par Bocbàa di* *
satires de Neukirch , et ce ne fut que plus tard qa'iliff'^'
son grand regret, qu'il existait réellement une Ciailie*'
nom. Après sa mort on lit un choix de ses pûéiiett4'>^*
«recéder d'une préface biographique et dont on r^^'*'^!
îuffel : elles furent éditées par Jean-Michel Purrocker,!**
Baireuth,1755,in.8«>.
BUGHHANN (F. BiBLIANDBB).
BU€HN£R (Jban-Godefboi) , auteur saxon, sj^*
ouvrages suivants sur l'agriculture : 1** Récit éétêiiiéi'^
exemples d'une véritable augmentation des ff^évM»'
champs; 2^ Dissertation sur une seule loufe éeqnein^
dix-sept épis de blé provenus d'un seul grdn , Sckie^
1718, in-4", en allemand ; 3" Dissertationes ej^stoUtt ^
Sue de memorabilibus Voigtlandiœ subterraneis, f^ '
leiU, 1745, in-4°. Il y donne le détail derminénoxj^
marbres et rivières aurifèresdu Voigtiand ; 4* d'autit* ft**
lions , insérées dans les volumes ii, iv et vu des ^'•'^
natur, Curiosor. On a encore de lui : Sehedieuwmdi^^'*
intereruditos occurrentium scriptoribus, Ldpiifff l^l^^""
— BUGHNEB (Philippe-Frédéric) a donné : !• hsdrt»^
sicum harmonieis fidibus sonorum, Francfort, 10^ **^
2o des Chants sacrés, i trois , quatre cl cinq voii, C**[J"
1656 , in-4«; 3» des Sonates pour divers iosUnacatSi '^
fort, 1660, in-fol. — Bbchnbr (Jean-S«is«o«<) \rZ
en allemand une Théorie et Pratique de fartilkf^* ^^^
berg, 1682. — Un tbéolo^en allemand du ménie ■•■ *
blié quelques écrits peu importants en laveur de t* ^^
réformée. ^
BUCH5ER (Jban-Anoré-Elus) naquît h EKwt «■*'
BV€HOinA.
nourul le 29 juillet 1760. Il professa avec dîstincUon la mé-
ledne à Erfurt. puis à Halle, fut conseiller médecin du roi de
*russc et président de Tacadémie des Curieux de la nature. On
de lui : Miscellanea ^hytico-medico-malhematica , Erfurt,
727-1728-1733, în-4% avec figures. — Dissertatio de generis
fincipiU et efecUbus arnicœ , Erfurt, 17il, in-4". — De
'oxi nelia , Erfurt, 1742, in-4«. — De légitima prœparatione
i/i'uan essenUalium vegetabiiium, Erfurt, 1742, in-4^ ~ De
ucejuglande, Erfurl, 1 7 13. — De pareira brava» ejusque vir-
Uibms medicis, Erfurt, 1714, in-4'*. — De radiée ipeca-
tanma, Erfurt, 1745 , in-1». — De venenis ei eorum agendi
)od<m, Halle, 1746, ih-4". — De genuinis viribus tabtmi ex ejus
rincipiii eonsiUulivis demonslralù, Halle, 1746. in-l**.— ^D«
leii -expreitii eorumque modo agendi. Halle , 1747, in-4'*. —
k cm^Tcuma officinarum, Halle. — De circumipeclo u$u vaso-
immtanneorum, Halle, 1753. — De ïndo Germanico.seu colore
fntleo ex glasto, Halle, 1756. — Distertalio sislens nova
Hh 4)di surdos reddendi audienles physicas el medicas ralio-
tSf 1757. — De varia manuum gesliculalione in morbis omi-
osa y 1775. — De phosphori urinœ analysi ei usu medico,
775- . — Fundamenta maleriœ medieœ , simplicium histO"
iavm, vires, el prœparala exhibentia. Halle, 1754, in-8» avec
cuK planciies. — Syllabus maleriœ medieœ seleclioris,cum
eii^natione ponderis çuo simplicia cl composita in omnis
tne risformuiis prœscribunlur. Halle, 1755, in-8«. -- Histo-
ta <icademiœ naturœ Curiosorum^ Halle, 1755, in-4°. —
fémoire, en allemand, sur une méthode particulière et facile
wkw faire entendre Us sourds, suivi de quelques observations
ùdicales. Halle, 1756-1760, in-S». Ce mémoire a été traduit
n anglais. Le catalogue du précieux cabinet d'histoire natu-
elle de Buchner a été imprime sous ce titre : Àusfûrliche Na-
hrichl von des Hrn. Sel, Raths von Buchners naturalien-
ind Kunst'Kabinet , Halle, 1771, in-8o. — Linné a dédié à
tucimer un genre de plantes appelé Buchnera.
BCCUNEBE, s. f. {botan.), genre de plantes de la famille
es rliinanthacées.
filCHOLTZER (ABRAHAii},né le 28 septembre 1529, fit ses
ludcs à Francfort-sur-rOder , puis à Wittenberg sous Mélanch-
M) , et se distingua de bonne heure dans la théologie et les lan-
ucs hébraïque et grecque. A vingt-six ans il dirigeait le collège
e Grunberg enSilésie, et il fut ministre de Téglise de Sproltan
e 1565 à 1573, puis de celle de Crossen,et enfin de celle de
reistadt où il mourut le 14 juin 1584. Outre son active colla-
oration au livre intitulé : Hypomnemata Ph. Melanchthonis
• Evangelia donUnicalia , on a de Buchoitzer : Chronologiea
tagoge, Gorlitz, 1580, in-folio. ~ Index chronologieus ,
orhu, 1585, in-fol. ; Francfort, 1634. — Catalogus consulum
mofumtm, Gorlitz , 1590, in-4'>. — Epistolœ chronologieœ
i Davidem Parœum et Elium Reusnerum, — Admonitio ad
iranologiœ studiosos de emendatione duarum quœstionum
ironologiearum mnnum nalivitatis et lempus ministerii
hrtstt eoncementium. — De consolatione decumbentium —
«r jrfea boni pastoris, — De eoncionibus funebribus. L'éloge
i Buchoitzer a été écrit par Scaliger el de Thoa.
BCcuoLZiTE {miner,), s. ro. minéral que Ton avait d'à-
wd désigné sous le nom de ouartz fibreux,
^CCUONIA , Buchenwald (l) (géogr. moyen âge), dénorai-
i tion qui désigne les vastes et sombres foréU (2), qui, cou-
ant picore aujourd'hui le quart du pays , occupaient au
I »' aèclc tout l espace compris entre la Werra et le Mein dans
milieu de son cours. Ce pouvaient être assurément des forêU
imiuves de TAIIeroagne, mais il serait difficile de déterminer
J faut y voir précisément le Bacénis , mentionné une seule
K par César (5). Elles se trouvaient situées au milieu de tribus
(I) y. les art. Fuloa et Haei.
:2j lauuido Bochonia, Bi-tv. 5. LulU.dans fTenck, hi'st, de Hesse,
- u. Doc. p. 12. Saint Boniface lui-même s'exprime ainsi : In hère-
o vastiisima solitudinis Bochoniœ, Rem. 3. On ne trouve pas dans
Ile circonstance , que Slurro, ehorcljani dans le Buchenwald un lieu
opice pour y établir le oouvcnr, ou plutôt espérant que ce lieu se ré-
>lcr»jl à lui , erra pendant trois jours , après avoir quitté Hersfeld ,
«ni (Tamver au lieu où est situé maintenant Fulda , lieu auquel il ne
lïTéU rnéuM pas d'abord : Per hotrtndum solus pen^ns desertum ,
teter b€sUa$ , «« m>ium volatum , et ingentes arbores , et prœter
^*ùa êoiitudùuê loca, nihil cernent. JEoii.. Vita Stuami af.
r&àJiAT. BUT. FoLDiKs. PAOB. p. 70 : OD uc trouTC pas, disODS-DOUS,
os celle orconslanoa une preuve sufasante pour élabUr le grande
«duc quon a voidu donner à ces forêts. On a perdu son temps à
mpuls^r les passaged es plus insuflisanu.
(3) De hello Gall. L. 6, c. 10. Gattertr a répandu cette opinion
jncbroo. et Hist. 703), el d'autres Tonl suivi.
Vf.
(545)
BUCHONIA.
ennemies (1) et étaient cntièrenientsauvages.Cettedénomination
appartient particulièrement au domaine de Fulda , mais les
pays ainsi désignés, ne pouvant pas, par leur nature même,
être rigoureusement limités s'étendaient vers l'est el l'ouest
d'une manière indéfinie. Cependant nous avons des documents
aui nous donnent la certitude qu'ils ne dépassaient pas la
hocne et le Vogeisberg ^2). il n'y avait pas de canton
[Gau), sous le nom de Buchonie (3). Toutes les localités
placées dans le Buchenwald se trouvent également, dès les
temps les plus anciens , désignées comme appartenant aussi
aux Gaus de celte contrée, nommément la fondation la plus
célèbre de saint Boniface et son tombeau. — Fulda, faisant
partie du Grapfeld , grande plaine située entre la Franconie
rhénane, la Hesse, laThuringc, le pays des Slaves et le Mein;
le monument de l'archevêque LuUus, Hersfeld , appartenant av
Hessengau (4). C'est une idée assez singulière et assez com-
mode du XVIII* siècle (5) , de séparer ce vaste Gau de Grapfeld
en deux parties , l'une orientale , l'autre occidentale , sépara-
tion qui n'est fondée sur aucun document de l'époque ; ainsi
que d'en distinguer la partie occidentale {à partir du pays de
ruisler , là où Tullifeld , Beringau et Saalgau viennent se
réunir) sous le nom de Buchonie, et de l'admettre comme un
cercle particulier de l'empire, dans la géographie du moyen
âge (6). C'est dans la plus petite de ces circonscriptions qu'on
place le Buchenwald, quoique la masse principale fût située
(1) D*api'ès le passade cité de César, elle séparait les Chérusques et
les Sucves. Saint Boniface dit dnus une lettre adressée au pape Zacliarie
en 745, el recueillie par Olhon {Joannis scn'pt ver. Mog. 1, p. 260.
Ep, Bonif. ej. Serarius, p. 21 1 ) : Est prœterea locus silvaticus in'
eremo vastissimœ solitudinis , in meaio nationum prœdicationit
nostrcty in quo monasterium construentes monachos constituimus ;
Quatuor enim populiy quibus verbum Christi diximus , in circuitu
locihujut hitbitare dinoscuntul*. Ce passage ne dit nullement ce qu'on
a voulu lui faire dire, à savoir que les quatre nations mentionnées «e
touchaient. Apparemment le pieux missionnaire parlait de la Franconie
orientale, de ta Thuringe, des Saxons et de la Franconie rhénane
{y, doc. de 775' ; Ut nuUus archidiaconus aut missus episcoporum
Moeonciœ , Justriœ , Toringiœ, monasterium HaimasisJ'elt — im-
peatmentum facere présumât. JVenck. 3. 6. Il ne peut pas être ici
question des Bavarois , lors même que , pour appuyer 1 extension fabu-
leuse du Nordgau, on chercherait encore de nouveaux fondements aussi
peu solides que les anciens. Si on considère la qualité de légal dans l'au-
teur de ces lettres, on pcul sans doute croire qu'il désignait les Bavarois,
les Allemands, les Francs et les Saxons. Le passage en question ne peut
donner aucun résultat géographique, d'autant plus que la ville de Fulda
V Cât mentionnée el non la forêt sauvage. Les Tburingeois, les Francs,
les Saxons, et même les Slaves, selon leur prépondérance alternative
dans ces contrées, pouvaient rendre celle foiêl dangereuse : Woirsargcn
près de Cassel n'était certainement pas un refuge assuré pour des Saxons
emigiés. La forêt eut sans doute une étendue remarquable , comme le
prouvent les grandes forêts qui se séparèrent de la forêt principale à
mesure que la culture faisait des progrès. On peut trouver là-dessus des
détails plus circonstanciés dans les actes de donation de Folda et de
Wùrzburg. Il est dit, en 1126, en parlant de la forêt de Bran, t>ituép
au nord de Fulda : Locus qui erat cubileferarum et latibulum latro-
num,Jactus est hahitatio hominum,
(2) Wenck donne à ces forêts une trop grande extension, en les éten-
dant (Hist. de la Hesse, v. 2, p. 28^) par-dessus la plus grande partie de
la Messe supérieure et sur une portion de la Hesse inférieure, el {id^
p. 459) sinon sur la totalité, au moins sur la plus grande partie du haut
Lehngau. Elles sont plus rétrécies el plus exactes sur la carte.
(3) Si on trouve quelquefois pagus Buchoniœ^ cela ne prouve pas
plusconlre notre assertion, qu'unptffiui Austrasiœ^ Allemanniœ, Thu-
ringiœ , ne prouve que ces noms désignent des subdivisions de ces pro-
vinces. I| y a sur ce nom tant de variantes contraires, qu'on ne peut
plus leur accorder la moindre importance.
(4) Wenck, Hist. de la Hesse, troisième partie. Doc. p. 20.
(5) Cette idée pari de Schannal (trad. Fuld. p. 335), qui interpréta
mal un document de l'an 813 (Corp. Iradit. Fuldens. p. 44, trad. 260):
Excepta uno prato in pago Grapfelde , in loco qui dicitur Muni-
nchestat in orientali parte Grapfeldonoburgi. Ceaskr (Histoire du
Gau franc de Grabfeld , 2 , 342) reconnaît Uicitemcnt cette erreur, sans
abandonner cependant l'idée erronée du partage du Gau. Grabfeldhurg
était le nom d'un château fort qui pouvait bien être le plus considérable
de tout le Gau , el aux limites onenlales de son domaine se trouvait
Maennersladl (Munin'chestat). Voilà le seul sens que présente ce docu-
ment, et Schannal lui-même lire d'Bigii la preuve qu'il a dû exister une
ville de ce nom : combien la vérité qu'il méconnaissait était près de lui I
Les autres l'ont suivi aveuglément. . , . • •
(6) Cesl aussi ce que Schannal proposa le premier et ce ou'd décrivit
sur sa carte. CroUius, dans son Voyage de l'élecleur palalin d'Aix,
p. 422 ; Wenck, Hist. de Hesse, 2, 489 ; Schultes et phisieurs autres le
suivirent.
69
BUCHOZ.
( 546 )
BUCKIUCHAII.
dans le Grapfdd et s*étendU sur un ffrand nombre de Gaus et
de provinces de Tempire. En général, placer Buchonie dans
l*une ou l'autre de ces provinces , c*est une erreur, dans laquelle
tomba Wenck , séduit peut-être par son patriotisme, en ce
qu'il plaça cette immense forêt dans la Hesse (1). Cest avec
beaucoup plus de droit que la Frauconie orientale pourrait y
prétendre, elle dont le domaine est le Grapfeld , dont i'évéque
étendait son autorité sur la cathédrale de Guida» et dont le sot,
des deux côtés du fleuve , appartenait au chapitre de Geisa , dé-
pendant de révéché de Wurlzbourg (2). — Le nom de Bu-
chenwald entre déjà dans une narration d'événements anté-
rieurs au VI' siècle (5) ; mais il reste du doute sur ce point.
Les colom'es religieuses que saint Boniface y envoya vers le mi-
lieu du VIII' siècle en répandirent le nom , et éclaircirenl
Boo-seulement ces noires forêts, mais encore les ténèbres
géographiques qui les avaient couvertes jusqu'alors. — Bucho-
nia velus de Schannat, supplément du Corpus Iradilionum
(uldemium, pag. 517-440, est moins utile, soit qu'on considère
'étendue du pays d'après sa dénomination ou d'après la cir-
conscription en six Gaus , dans lesquels il partage la contrée.
La désignation de plusieurs noms de localité, noms que le
temps avait fait oublier , donne cependant à cet ouvrage
quelG[ue prix , et c'est pourquoi le matériel de la carte q^ui y
est jointe ne mangue pas d'utilité , et compense une partie de
ses défauts. Parmi ces défauts , il faut compter la lacune rela-
tive à la division ecclésiastique , dont il était alors impossible
de tenir compte. Depuis cent ans que Fulda a perdu Schannat,
les archives de cette ville n'ont pas été de nouveau ouvertes, et
il n*a rien été écrit sur l'histoire du couvent et de la princi-
Saoté : nous manquons donc entièrement des documents qui
evraient Compléter ces précieuses communications.
BU€HORiNE (çéoçr,), contrée de la Gallicie ,,qui forme le
eercle de Tchernowitz.
BUCHOT ou BUHOT, S. m. {hisi, nat,) , nom qu'on donne en
Picardie à de petites chevrettes.
BUciuoT (Philibert), né en 1748 à Mavnal , bailliage de
Lons-le-Saulnier. Ayant embrassé Tétat ecclésiastique, il fut
régent du collège de cette ville , et^ lors de la révolution, son
lèle à en propager les principes lui valut les fonctions de
Mocureur syndic du district de Lons-le-Saulnier. Membre de
l'administration centrale du département du Jura , puis pro-
cureur général syndic de ce même département , Buchot , après
8*étre distingué , au péril de sa vie , par un acte d'humanité cou-
rageuse en élargissant les détenus politiques de Pontarlier
(Doubs), vint à Paris en qualité de commbsaire des- relations
extérieures (1794). Il auitta fort pauvre son court ministère de
huit mois, où sa modération et sa iostice furent remarquables,
et accepta pour vivre une place de commis an port au char-
bon. Recommandé dans la suite à Napoléon, l'ancien mi-
Distre de la république en reçut une pension de 6,000 francs.
— Buchot mourut tranquille et ignoré en 1812.
BU€'HOZ (P.-Jos.) , naturaliste et botaniste , l'un des plus
(1) Hist. de Hesse, 2, 525. « La nouvelle abbaye n'avait pas acquis
tout d'un coup mais seulement peu à peu le Buchgao ; il faut donc qu'il
ait origineUement appartenu a une de ces quatre nations (Rem. 3), et à
la<|ueUe peut-il avoir le plus probablement appartenu qu'à la Hesae? »
Cet raisons ultérieures ne sont pas d'un plus grand poids. Les bautes
montagnes , qui servent de limites à deux provinces , appartiennent ,
par la nature même des choses, aux deux provinces qu'cîlea séparent :
ainsi le Uarz appartient à la Saxe et à la Tburioge, le Bocbmerwald à la
Bohème et à la Bavière. La Buchonie proprement dite taisait partie du
Grapfeld, et quelques parties seulement s'étendaient jusque dan« \^
Hesse, etc., vers le diocèse de Wurlzbourg : ce fait est en laveur de la
supposition qui place la Buchonie dans la Francooie orientale, et cette
supposition est appuvée par le témoignage de Rudolf, mort en 865.
BaowER, ^/ili'(^. Fuidens.p. 225: — In ea parte Germamœ tpiam
Praitcif ifui dicuntur ùrientaUs, inhabiiant, locus est , Ftdda vo-
catusy situs in saltu magno, quifnodemo tempore ab incolis ilia^
rum remonum Bochonia appeUatur,
(2) P. les registres de l'archidiaconat de Wurtzbuiig dans Wurdt-
wein suhs, dipiom, t. 5, p. 308 ; Unermann, Germania sacra, I. epis-
copatus Wiaburgensis. 8. Blas. 1794, 4*, p. xxxrz.
(3) Grégoire de Tours, 1. 2, c. 40. Bouquet, 2, p. 184. Biais le pu*
sa^ a une variante, qui est Boronia, et c'est pourquoi Trilhem enten-
dait déjà ce passage d'une silfa huronia située près de Cologne. Bou-
3oet le suit dans cette interprétation , mais sans indiquer cette forêt
*une manière plus précise. Sans doute il ne faut pas rapporter cette ex-
pression au Buckenvrald, qui n'apparaît que postérieurement, quoiqu'il
soit C4îpcndant désigné par le récit, qui sans doute s'attacha à quelque
forêt un peu célèbi^ de U rive droite du Rhin.
laborieux comnilateurs qui aient existé, naquit i Mfj.
1731 , mourut a Paris en 1807. Parmi ses nombreui mw»
nous citerons seulement son Histoire nalurelU de U bnvk
en 13 vol. in-8" et in-12, Nancy et Paris, l762eiaDwr»
vantes ; son Histoire nature If e de la France, en 14 t(4, u^
et son Histoire universelle du règne végétal , P^i}, Îb^ .
in-fol., ornée de plus de douze cents planches. Toosl»r«^r^
de Buc'hoz forment plus de 300 vol., dont 95 \ù4.^ .
les autres in-8° et in-12. M. Deleuse a donné sor BocUi ^
notice détaillée dans le Magasin encyclopédiqnt.
BUCHWALD (Jkan DE), né à G)pcnhague en 1658, »«*
1738, ntédecin renommé, est auteur du Spécimen msiio^fi
licO'botanicum, etc., Copenhague, 1720, ia-4^ — Brcniu
(Baltliazar-Jean de). Gis du précédent, et coomm lu»
decin à Copenhague, né en 1697, tnori en 1763, i doiota
traduction allemande dé l'ouvrage de son pèresooileup^
Herbier vivant, Copenhague, 1721, in-8«. — Bcaiii;
(Frédéric), écrivain danois, a publié : ExtreiliKsionnii^
voyageur en Poméranie , Holstein, Meekkmhaw^, (ft
hague , 1784, traduit en allemand , 1786, iu-S^.
BUCiLiABrus {hist, ane,)f chevalier romain, ha dav^
triers de César.
BUCILLI (géogr. ecclés.), BuciUacum, abbare irffiriMîr r
réformée de I ordre de Prémontré , était située daw a Wrv
che, sur la rivière d'Aubenton, à 3 lieues de lafilledfcfsa
et à 10 de Laon,vers le nord. Elle fut fondée au rTsedf.K
par Herbert II! ni par Albert I*', comtes de VenwflAàcwBC
quelques-uns Tout annoncé, mais par HorsendewGfftndf,
femme du comte Eilbert. Cette abbaye fut d*ibn4 fwHtf
par des religieuses de Tabba^e de Saint-BeiMft;efettfi
ensuite aux bénédictines de Saint-Martin desQnopiàern
et enfin aux chanoines prémontrés , qui s*yétablimil«î.
1148 {Gallia christ., tome ix, col. 687).
BUCINA (Levenxo) (géogr. anc,), une des llo£g>d^•
nord-ouest de la Sicile , près de l'Ile d'Hién.
BUCiifE {vieum mot)^ buccins, IrompeUeiiostiufli
musique; buccina,
BUCINETTE {vieUX moi), BOCIMBTTE, BWSnm,^
chalumeau et petite trompette; de buceina,
BUCKAH (géogr,), lie punmc d'un bon Pyrt^sorh'*
orientale de f Afrique, vis-à-vb la c6tc de Habfsi w'
compose de grandes masses basaltiques, qui appan»»^'
loin semblables à des tours.
BUCK-BÉAN, 8. m. {bolan.), trèfle aquatique qui fwî'-
placer le houblon pour faire de la bière.
BVCIUNCK (Arnold), graveur et imprimcordearto*^
grap^iijnes sur cuivre " . j .-
partie unportante c' '
perfection, exécuta ^.^ .^..~, — , . /• r ^
la pfemière édition de Ptolémée, Rome, 1478, HhWtr»»
encore les mieux gravées de toutes celles qw ont été Wap
les diverses éditions de ce géographe, même peodwi If i™
siècle. Les caries de Buckinck ont été reproowtfljw"
OEuvres de Ptolémét éditées à Rome en 1490 et eo l^o
BUCKERIB6B OU BCCKARIDGE (jEAlf|,évèqaeiBflii«*
i DrayooU dans le comté de Wilt, ae disUngw «^^
catear et par ses écrits contre les catholiques et les f^
Sacré évéqne de Rochesteren 1611, il fut tnnsftw*^
d'Ely en 1638, et mourut en 1631. Oa a ^^^^TV^
Londres, 1606, in-4*, el on ouvrage intitulé : » fff'^
in rtbus temp&raHbus, tive in regibmê ^f»»'**;^!!^
adversus Robertum cardinaUm Betianninum, Lo««» ^
in-4". Cet ouvrage est très-estimé des protestants.
BUCKINGHAM (géogr,), par abréviation ■'^^•»**^^g
gleterre, borné au nord par celui de Northaropton.t' ,
ceux de Bedford , Hertfort et Middlesex , au sud pif »?^
Berks, et à l'ouest par celui d'Oxford. Il a m»"|;?'/*,^
carrées de superficie, et 140,000 babiUnU. ^.^^^^
hundreds (cantons), contient quinie bwrgs à BwreK
cents paroisses. Son chef-lieu est Bucewghaii, wf^^
droite
bâtie
telle
Londres. , ^^
BUCKINGHAM (COHTES ET DUCS DE). ^S^^i^
que rhistoire mentionne comme ayant P<îJ* V^x*'
de Buckingham est Gualter Giffoei). Cétait ^ ,
à qui Guillaume le Conquérant donna ce comte mvhr-
NOLD), graveur et impnincaraconDi^
livre, le premier qui ic suit idoiw**
de l'art, atteignit à un trè»4ia«i««*
a avec Sweynbeym et larnMaa W a*'
BUCKnrGBAM.
(547)
BUOmrGBAM,
^compenser des services qu'il lui avait rendus dans la con-
uéle de l'Angleterre. Son fils hérita de son nom ; mais il
lounit sans postérité mâle, et le comté retourna à la cou-
>nne. — Le roi Richard 11 donna en 1377 le titre de comte
e Buckingham à Thomas de Woodstock, le plus jeune des
Is du roi Edouard 111. Celui-ci laissa un fils appelé Hm-
HRED, qui mourut jeune, et une fille qui épousa Edmond,
>mtc de StafTord, par lequel le comté de Buckingham passa
n 1445 à la maison de SlafTord. Le roi Henri VI le nomma
Plie même année romle et Tannée suivante duc de Bucking-
am. Edmond et son fils Humphred périrent à la l)ataille de
Torlhampton» et Henri, fils de Humphred, hérita du titre de
oc. Il fut d'abord un partisan zélé du cruel Richard III, et
ai aida à s'élever sur le trAne d'Angleterre. Mais plus tard,
^u satisfait de la récompense qu'il avait recueilfie de son
ippui, il se déclara contre le roi, et voulut faire valoir à main
innée ses prétentions sur l'héritage de la maison de Herford.
Hais son entreprise manqua, et il la paya de sa télé en 1483.
— Son fils atne, Edouard, comte de Stafford et duc de
BrcKlTiGHAM, fut rétabli par Henri VII dans les possessions
rt les litres de son père; Henri VIII lui resta aussi dévoué, et
'éleva même à la dignité de ^nd connétable. Mais la haine
pe l'envie et la cupidité lui inspirèrent contre le cardinal
WoAsej, et qu'il ne renferma nullement en lui-même, causa
a pertc.'Le cardinal, irrité, fit soupçonner le duc de Buc-
dngham, au moyen d'un faux accusateur, du crime de haute
Irahison, comme aspirant à la couronne d'Angleterre en qua-
ité de descendant d'une fille d'Edouard 111. Quoiqu'il protestât
le son innocence avec fermeté, il fut condamné a mort, après
'audition de plusieurs témoins qui confirmèrent l'accusation,
M dcrapité i Londres en 1521. — Son fils, Hethii, hérita du
ilre de comte de Stafford , mais ne succéda pas à son père en
foalilé de duc de Buckingham. — Le roi Jacques I"^ nomma
ion fêrori, le célèbre Georges Villiers, en 1617 marquis,
i en 1625 duc de Buckingham. (Sur lui et sur son fils, F. les
Iwx articles suivants.) Avec ce dernier s'éteignit la maison de
Milliers. — La reine Anne nomma en 1705 duc de Bucking-
lam John Sheffield, qui eut un fils, dans la personne du-
[nel s'éteignit en 1755 la maison de Sheffield.
BUCKINGHAM (GEORGES VlLLIERS, DUC DE). Ce cèlèbrc
mnistre et favori des rois Jacques I*' et Charles I" d'Angle-
«Te était issu de la vieille race des chevaliers de Villiers du
.cKestershire, et naquit le 20 août 1593 h Brookesby dans le
asdit comté de Leicestershire. Son père, le chevalier Georges
illiers, eut de sa première femme deux fils et deux filles, et
e la seconde, Marie de Beaumont, trois fils et une fille. L'alné
« fils, issu de ce second mariage, John Villiers, mourut sans
ostérité en 1657; le second est Georges, et le troisième, Chris-
►pher, devint plus tard comte d'Anglesey, et mourut en 1624.
a nature avait prodigué à Georges Villiers les dons les plus
chcs : il avait le corps beau , bien fait , doué d'une mobilité
ta trahissait de la force et de la souplesse ; son visage avait
t>e expression pl^e de charme et d'attrait, les mouvements
5 sa physionomie et de son corps respiraient la noblesse et
grâce. De plus il avait l'esprit vif et ouvert, quoique, ayant
m appris dans ses jeunes années, il passât pour un esprit
m ; cependant une certaine ardeur entreprenante et le sen-
roent de l'honneur lui étaient comme innés, et devinrent les
retniers ressorts de «on éducation. A peine âgé de dix-huit
is, il perdit son père; et sa mère, femme prudente et arobi-
Kise, ne crut pas pouvoir mieux lui manifester sa tendresse,
run second maria^^e n'avait pas affaiblie, qu'en lui procurant
■™)yeus de se faire valoir, le plus tôt possible, comme un
irMit gentilhomme. C'est pourquoi elle envoya son fils en
raijce pour trois ans, afin détuclier à l'école même de la ga-
nterie les devoirs du chevalier moderne, c'est-à-dire la danse,
éçiiiitation et l'escrime, et afin d'apprendre la langue fran-
nse a I» perfection. Le beau Buckingham ne trompa point
s espérances de sa mère. Lorsqu'il eut atteint sa vingt et
n^me année, il revint en Angleterre, après être devenu un
^elc accompli de grâce et avoir acquis une instruction par-
we dans les modes, et dès lors la mère n'eut rien de plus
rase que de mettre son fils chéri sous les yeux du roi, qu'il
toit faale de gagner, â ce que chacun savait, par une belle
5r* ^i^ *^*^* habits. Un divertissement que les étudiante
, ?ÏÏ"?^ offrirent au monarque en 1615 amena l'occasion
uil denrée, et la première impression que le jeune Biu>-
mgham fit sur Jacques I" décida de son sort et de celui de
«» roi. A peine présenté, il fut nommé à la fonction d'écban-
00 (eupbearer of thê king) par le roi séduH et aveuglé, et
w lors les dignités, les faveurs, les élévatioDS se suirirent de
façon à combler le nouveau favori et à épuiser enfin la moinA*
cence du roi. Le roi Jacques était dégoûté de son ancien favon^
le comte de Sommerset. Aussitôt que cette disposition du roi
fut remarquée à la cour, il ne manqua pas d'in triants prompte
â calomnier et à dénigrer le roinbtre qui tombait insensible-
ment, et l'inclination croissante du monarque fut le levier qai
servit à renverser une créature pour en élever une autre à sa
place. De cette sorte, Villiers se trouva porté en haut, par les
cabales et les intrigues des ennemis de Sommerset, sans eflbrte
personnels, surtout depuis que l'archevêque de Canterbury In
avait gagné la faveur ae la reine; car le roi s'était fait une loi
de ne jamais choisir un favori que sur la recommandation de
son épouse. Dès que cela se fut fait ainsi, Jacques P' s'em-
pressa de conférer la chevalerie à son échanson , et de lui faire
prêter serment en qualité de chambellan. Alors Villiers se vit
a la tète d'un parti, en face de Sommerset, ce ministre jadis
tout-puissant^ et chague jour grossissait le nombre de ses par-
tisans et diminuait l'influence de son rival , jusqu'à ce qu'enbi
l'enquête sur l'empoisonnement de l'infortune Overbury vint
amener la catastrophe qui manqua d'envoyer à l'échafand le
comte et la comtesse de Sommerset. Le royal pédant se sentît
dès lors excessivement heureux de pouvoir s'abandonner entiè-
rement à sa passion pour le nouvel Alcibiade, sans égard povr
ses précédents rapports avec le favori déchu, et même avec une
apparence de grâce envers lui, puisqu'il retenait le coup qui
devait le frapper, et suspendait sa décapitation en lui accordant
un sursis après l'autre. Il conçut l'espoir de former son nou-
veau favori d'après ses propres principes moraux , politiques et
religieux, et la seule idée de ce résultet suffisait pour le ravir
de joie. Mais l'élève ne tarda pas â dépasser le maître, et s'em-
para d'un pouvoir vraiment tyrannique sur son roi. En moins
de deux ans, Villiers devint baron, vicomte, comte, marquis
de Buckingham , lord grand amiral , lord inspecteur des ctnq
porte, grand écuyer, et parvint à dbposer des dignités et des
ressources, des privilèges et des revenus de trois royaumes,
comme d'un jouet , au gré de ses caprices ; et il s'en servit
non-seulement pour contenter ses caprices, mais encore pour
satisfaire ses passions. Lui, sa famille, ses créatures et ses es-
pions regorgeaient d'or, tandis que le roi , exposé à un dénA*
ment hont<;ux , manquait souvent du nécessaire. La nation
gémissait sur cet état de choses : le mérite méconnu, la noblesse
opprimée, le peuple accablé, la couronne avilie et livrée an
ridicule, et tout cela pour ériger en idole un favori arrogant et
sans conscience : mais personne n'osait agir, ni parler, ni même
murmurer. La puissance de Buckingham croissait chaque jour,
et cependant son ambition trouvait encore des obstacles à ren-
verser et des avantages â conquérir. Le comte de Bristol, mi-
nistre aussi sage que loyal, le gênait encore dans sa route. Cet
homme d'Etat était depuis quelque temps en négociation è
Madrid sur le mariage de l'infante Maria; et, quoique cette
négociation marchât â nas lents, il est problabie qu'elle ne
serait pas restée sans resultate, si Buckingham n'était venn
s'en mêler inopportunément et rompre tous les fils habilement
noués. Non-seulement il voulait éloigner des affaires le comte
de Bristol , mais il voulait encore s'assurer la faveur de l'héri-
tier du trôneiy sur lequel , dans un accès d'aveugle rage , il
avait osé lever la main , et que maintenant il croyait devoir
fagner à tout prix , depuis qu'il voyait s'avancer la caducité de
acques l*^ Il lui Inspira donc le désir romanesque de partir
lui-même pour l'Espaji^ne, et de hâter par sa présence la marche
trop lente des négociations politiques. Le vieux roi , è l'insn
duquel Buckingham avait préparé le prince royal, fut forcé de
consentir à l'exécution de ce plan , malgré toute la répugnance
qu'il en éprouvait, et Buckingnam devint, comme il le désirait,
le compagnon de Charles à Madrid. On prétend que Jacques ne
lui pardonna jamais ce trait, et cependant, pendant ce même
voyage en Espagne, il le créa duc de Buckingham, tant était
grande la faiblesse du monarque et la puissance du favori \jt
prince et son mentor quittèrent l'Angleterre en 1635, et arri-
vèrent à Madrid le mois suivant. Les conséquences de celle en-
treprise sont connues : les resultate que la prudence du comte
de Bristol avait préparés à l'avance, et que l'aimable modestie
du prince semblait devoir amener jusqu au but désiré, vinrent
se briser d'une manière irréparable contre la conduite brusque
et arrogante du duc, dont la franchise grossière et l'irritable
incivilité durent causer grand scandale a la cour d'Espagne.
Lorsque le prince et son compagnon furent de retour d'Es-
pagne, le roi Jacques sembla devoir éprouver un sentiment de
triomphe d'avoir devant les yeux le mauvais raccès de ce voyage,
dont il avait prédit le mauvais résultat; mais Buckingham sut
présenter la éiosit de telle façon que le roi et le peuple crurent
BIJCKIKGHAM. ( 548 ]
que lear prompt départ de Madrid avait arraché Théritier da
trôuc aux plus terribles dangers. Ce compte rendu hostile de la
conduite et des intentions de la cour d'Espagne, nécessaire à la
justiûcation du ministre» amena insensiblement une rupture
formelle et puis une guerre entre les deux puissances. Le par-
lement, excité contre le roi par le favori même, et en partie
trompe, eu partie gagné, en partie intimidé, commanda à ce
souverain opprimé qu il eût à déclarer la guerre, cl Jacques P'"
obéit à cet ordre. Pendant ce temps, le comte de Bristol n'avait
cessé de travailler à Madrid à rétablir la bonne barmonie entre
les deux cours, et les négociations pour la reddition du Pala-
tinat, en rapport avec celles relatives au mariage de Tinfante,
étaient entamées de nouveau, lorsque tout à coup le comte fut
rappelé, et de retour en Angleterre fut arrêté, enfermé à la
Tour^ accusé de haute trahison, et, quoiqu'il .se fût justifié,
banni de la cour. Le grand trésorier, comte de Middlesex, expia
de même la fidélité qu'il portail à son roi, et qu'il osa manifester
en résistant aux projets du favori, par une amende et par son
exclusion du parlement, après avoir essuyé d'abord une forte
accusation et une longue captivité. I^ position du roi vis-à-vis
de sa créature était d'autant plus pénible, que depuis le voyage
d'Espagne Buckingbam tenait le prince Charles dans ses filets,
de façon à s'en faire à son gré un instrument contre son propre
père. A quoi pouvaient servir au faible vieillard les avertisse-
menls que peut-être il recevait encore de quelques côtés? Il
n'osait pas suivre ses propres volontés, quand elles étaient con-
traires aux projets de Buckingham. Au milieu de ces circons-
tances embrouillées et désespérées, Jacques I*"^ mourut le
27 mars 1625, après avoir, peu avanl sa mort, vu s'accomplir
son vœu de fiancer l'héritier du trône (avec Henriette de
France). Par contre il vécut assez pour apprendre la triste
nouvelle de la dissolution de rarméc qu'il avait fait embarquer
pour porter du secours à son gendre, l'électeur du Palatinat,
qui avait été expulsé. Si on en croit des bruits qui circulèrent
alors, Buckingham aurait fait enfermer le vieux roi peu d'ins-
tants avant sa mort, afin de s'assurer la régence au nom du
prince de Galles; et quelques-uns accusent même le duc d'avoir
nâté la mort du roi d'une manière violente. — Après la mort
de Jacques I**", le parlement si longtemps aveuglé et opprimé
se souleva contre le duc, et l'attaqua avec énergie. Déjà précé-
demment il s'était montré indocile, et avait refusé les fonds
nécessaires à cette guerre qu'il avait demandée avec tant d'ar-
deur peu de temps auparavant. Alors celui qu'on avait décoré,
il y a un an, du nom de sauveur du prince et de la nation, fut
accusé, dans le nouveau parlement, d'avoir trompé le roi,
d'avoir trahi la patrie, et d'être un ennemi du peuple. Mais
Buckingham était trop solidement établi dans la laveur du roi
pour que celte accusation put entraîner d'autres conséquences
que la dissolution du parlement et l'arrestation des plus vio-
lenls adversaires du duc, lequel fut même, pendant qu'on se
soulevait ainsi contre lui, proposé par le roi, et même nommé
à la dignité de chancelier dans l'université de Cambridge. Cet
acte amena une série d'autres mesures, qui commencèrent à
rendre le roi odieux dans tout le peuple, et oui peut-être furent
les premiers degrés par lesquels il monta plus lard sur l'écha-
faud ; cl la main qui conduisait le monarque dans celte voie
sanglante, c'est la main de Buckingham. l^ guerre une fois
commencée, il fallut à toul prix se procurer les moyens de la
continuer; et, après la dissolution du parlement, il ne resta
plus d'autre parti à prendre que de recourir à des taxes illé-
gales , à des emprunts forcés et à toutes sortes de violences
envers ceux qui s'opposaient à celle guerre. Buckingham, qui
riussaitavec ardeur les préparatifs de la guerre, réussit enfin
monter une expédition contre Cadix, mais dont le résultat
fut aiifsi malheureux et aussi peu glorieux que possible pour
les Anglais. Et, malgré cela, l'insensé entraîna son roi, pen-
dant la même année , dans une nouvelle guerre contre la
France, et cela, d'après la donnée presque générale, pour
satisfaire des passions personnelles. Lorsque après la mort de
Jacques I'^ il vint à Paris pour chercher la fiancée de son roi,
on prétend qu*il osa élever ses regards jusqu'à la reine de
en faveur du duc, aurait communiqué au roi Louis XIII ses
observations sur le dangereux étranger, et lorsque, immé-
diatement après son retour en Angleterre, celui-ci voulut se
faire nommer aml>as8adeur ordinaire à la cour de France, il
arriva une lettre du roi de France dans laquelle ce monarque
priait formellement qu'on voulût bien ne pas lui envoyer le
duc de Buckingham comme aml>assadeur. Là-dessus le ministre
BUCKINGHAM.
tout-puissant aurait fait le serment de revoir à loiit prii bm
de France. Sont-ce là réellement les motifs secrets qui cutbifi
le duc de Buckingham à faire la guerre à la Franrr? Tr»:
qui reste indécis. Mais, ce qui est certain, c'est que, ^%
prétexte de la religion, il viola le contrat de mariage eoUr «*
roi et Henriette de France , en privant la reine de i<« •
serviteurs français; et, non content de celle violence, iip«^
des vaisseaux anglais à s'emparer de vaisseaux français, lo^»
furent déclarés de bonne prise par l'amirauté. Aprisaiuri..
provoqué une rupture avec la France, et détroit la tmiiria
monie entre les royaux époux , il doit avoir poiBsc sa tr.'j
insolence jusqu'à laisser a entendre à la reine qa'oo )t?; -
en Angleterre décapiter des reines. Malgré toutes ces pnii}
lions, la France se montrait encore toujours disposrf j
réconciliation et à un accommodement; alors le dw^Vv
ouvertement en ennemi contre celle puissance, el son («nu-
irait d'héroïsme fut celte lenlali\e, aussi mal conçoeqvr.
exécutée, sur la Rochelle, et ce dét)arqoeroent sur (» •
Rhé, opéré en connexion avec l'attaque de la Rochrilf,i>!r
entièrement sans succès , au mois de juillet 16i7. M^t>
comme général, odieux et abhorré comme minisirp.M.
au sein de sa patrie comme un ennemi public, deTenoo»*
de désolation et de malédiction pour les grands cmm [«
les petits, pour les protestants comme pour les calWiqe^,
osa cependant encore, soutenu par rautorilédcsûom.fi.
tyrannisait jusqu'à le maltraiter, après son retoordror-
honteuse ex|)édilion, braver l'Ançleterre tout «Km, fU
Icmcrité augmentait à chaque crime qu'il coonHUii H .
chaque échec qu'il essuyait. Il ouvrit less4''ancesi»piV«si,
qui venail d'être nouvellement convoque, par un dpMP'ir
lequel il déclarait : <c Que le roi aurait pu se disçfwt f
convoquer les membres du parlement; que ccpendaRiii m
bien voulu faire auprès d'eux une nouvelle leplalivciqvïi
se refusaient à accorder les subsides nécessaires, a BHf^
recourrait à d'autres moyens. » De celle facnn, il jfW
nouveaux germes de discorde entre le roi et le peuple, pni*
que les anciens germes se développaient déjà avec force, l/r
lement demanda que les droits du peuple qu'on «ait ^«
fussent rétablis et assurés, avant qu'il put accorder »n o<*
lement à la guerre, et Buckingham résista aui piu*]*'
réclamations avec une obstination passionnée. Pendiai l-
que des pétitions, des adresses et des discours vcnaienKifi».-
parts conjurer le roi d'éloigner son favori comme éUDllirf"
de tout le mal, l'ennemi du peuple et de la couroone> ■
jugea à propos de se soustraire par une nouvelle expediiK •
accusations qui le menaçaient, ou qui du moins le uwrwi-
taicnt. Cette fois le général en chef confia à son grw"
comte de Denbigh, le commandement de la flotte qaij^'
faire lever le siège de la Rochelle; mais celui-ci fui *» «
qu'il n'osa pas s'approcher à la portée du feu de Ifom.T^
qu'il ramena la flotte dans les ports de rA«gJp*^''f;
s'il n'avait eu qu'une promenade militaire à f*"'*'^^
pressa Buckingham de se mettre lui-même à la '.^^ . 'f'*
<r L'Angleterre a les yeux sur vous, lui aurail-d dit, « /
veux. » Ce langage était nouveau pour le favon,rt"'-
Une grande flotte fut promptemenl préparée à roelUf a i-*^'-
les troupes étaient prêles à s'embarquer, et le dur. w»*^
courtisans, d'oOiciers et de cardes, tenait son q«»rttT^ '
à Portsmoulh, lorsque soudain il fut fwpP^P*^ ^î;.
d'un fanatique inconnu, du lieutenant John Feltoo,|f -^^
1628. Il mourut dès que le couteau, qui lui «*a'*.P^^' ,
fui retiré de la plaie. Le meurtrier était un sombre rf*«^^
n'avait servi d'instrument à aucune conjuration \»^^
qu'il avait accordée au favori qui venait de l»"»"*"^!^.
à la famille et aux créatures de celui-ci. Le «w^'*"!^
amené à Londres, et placé d'une manière valante ci »^
dans la chapelle de Henri VH. — Buckingham ">» J^^^
Georges et Francis, de son épouse, la fî"J.""!?"f 2teti>
de Newcastle, qu'il avait épousée en 162^). Céttil »F^ ,
héritière de l'Angleterre; et l'on raconte que, V^j^^
main, il commença par la séduire, et <5onlra«Bii«^^^
à lui accorder son consentement au "*«"•«*• "^ÎJSrfnr f-
ce serait au contraire le comte de ^^"^^^^^^1%
aurait forcé le séducteur à ce mariage. — *^?7^rt, »x
kîngbam se manifeste dans l'histoire de sa vie, twj ^
irisait des rois et des royaumes, ne pouvait "^H^ ^
de ses passions, et ramWtion, l'orgueil et U copwi«^
BUCKINGHAM. ( 549
aient la domination de cet homme si puissant. Il ne peut donc
>as ^Irc question de cherclier chez lui de lu fennelc de caraclèrc
*t des pnncipes Gxes. Rarement il parlait et agissait a\cc calme
^i réflexion, et tout intrigant et artificieux qu'il fût dans sa
nanière de procéder, sa dissimulation prudemment calculée
'êsislait rarement à une attaque de sa susceptibilité prompte à
'irriter. Sa morale était excessivement relâchée, ci ses debor-
lements en amour sont fameux. Il se vantait d'avoir obtenu la
aveur de trois reines, et il s'imaginait qu'aucune femme ne
M>uvait lui résister. Il n'avait de la religion que quand il lui en
allait pour arriver à ses fins. On a dit oe lui qu'il était le meur-
rier de Charles I*^% et il n'est pas possible de nier que son mi-
nislère n'ait jeté les bases de l'echafaud sur lequel ce monarque
termina sa vie.
BUC&INGHAM (GEORGES ViLLIERS , DUC DE), filS et
ticritier du précédent, naquit à Londres en 1627, un an
rt demi avant l'assassinat de son père. Sa première éducation
lut faite par des précepteurs, et plus tard il alla étudier à l'uni-
versité de Cambridge. Quand il eut terminé ses éludes acadé-
miques, il fit avec Francis, son frère cadet, un voyage en France,
sous la conduite d'un gouverneur désigné par le roi » William
Aylesbury. Avant que les jeunes gens ne fussent de retour en
Angleterre, la guerre civile y avait éclaté, et leur conducteur
les amena sans retard à Oxford, et les présenta au roi qui sé-
journait alors en cette ville. Là-dessus le parlement confisqua
leur fortune, qui cependant, par égard pour leur jeunesse, leur
fut bientôt rendue. Tous deux restèrent dévoués à la cause du
roi, et comme il ne demandait pas leurs services pour le moment,
ils partirent encore une fois pour le continent et ne revinrent
qu'en 1648 dans leur patrie, où dans cet intervalle l'état des
choses avait singulièrement change de face. Après l'arrestation
de Charles 1" dans l'Ile de Wight, les deux frères s'attachèrent
au comte Holland, qui réunissait les partisans du roi sous ses
drapeaux dans le comté de Surrey. Mais la défaite que lord
Fairfax fit essuyer à ce corps près de Nonscuh coûta la vie au
plus jeune frère, et ce ne fut que par une fuite rapide que
Georges parvint à se sauver, et arriva à Saint-Reots,et de là sur
les dunes» où il fut reçu par la flotte du prince de Galles. Après
diOërentes vicissitudes en pays étrangers , il débarqua avec ce
prince, en 1650, sur les côtes d'Ecosse. Le prince, qui avait pris
le titre de roi après l'exécution de son père , reçut en 1651 la
couronne d'Ecosse à Scone; mais, peu de temps après, la défaite
Je Worchester termina toute cette campagne, et anéantit pour
rette fois l'espérance de Charles de reconquérir le trône pater-
le-l. Buckingham se trouvait dans cette bataille au milieu des
t>Mnbattants, et ce ne fut que par une espèce de miracle qu'il
cïiappa au danger très-menacant d'être fait prisonnier. Il se
relière. — Vers cette époque le sort de Buckineham prit une
ournure nouvelle. Le parlement avait assigné à lord Fairfax
une partie des biens de la maison de Buckingham en récom-
[lenscde ses services. Mais celui-ci eut la générosité d'abandon-
ner à la mère du duc une somme considérable sur les revenus
le ces biens. Buckingham conçut par là bon espoir, et brûlant
Ja désir ile revoir sa patrie, il s'en alla en Angleterre, quoiqu'il
fût proscrit, se mit sous la protection de lord Fairfax , et lui
aetnanda la main de sa fille. Le mariage eut eflectivement lieu,
m grand scandale deCromwel, et le proscrit vécut alors en
boaime privé, avec son épouse, sur les oiens de son beau-père.
Mais voulant un jour faire une visite à sa sœur, il fut arrêté
chemin faisant et enfermé à la Tour. En vain Fairfax sol-
licita une réparation du protecteur pour cette mesure ; mais la
rhardCromwell, et vécut comme auparavant, en homme privé,
viiri^r.^».:A«A. ^ u«... «1-^ : *^ la restauration du roi,
ouissance de ses biens
par la suite chambellan et
membre du conseil secret, et plus tard lord-lieutenant du comté
<1 Vorck et ^rand écuyer. Mais il parait que ces distinctions ne
suffirent point à son ambition , car l'envie que lui inspirait le
cumte de Clarendon, ministre et favori de Cnarles II, le fit en-
trer dans un complot qui fut découvert en 1666. Buckingham
>c cacha d'abord; mais à l'appel d'une proclamation il comparut
(levant la justice, et non-seulement il obtint le pardon de son
roi, mais il ne perdit même aucune de ses dignités , ni même la
|j\eur du monarque. Dans ces circonstances il n'est pas proba-
'"leque Buckingham, comme quelques-uns le prétendent, ait
) BICKINGHAM.
pris encore part à la conjuration qui éclata en 1670 contre le
ducd'Ormond cl à la tête de laquelle se trouvait Blood. En juin
1671, Buckingham fut nomme chancelier de l'université de
Cambridge, et dans la même année il fut envoyé en France en
qualité d ambassadeur, sous prétexte de condoléances à faire,
mais en réalité pour tenter de dissoudre la triple alliance. Ainsi
l'habile et adroit courtisan avait insensiblement réussi à avoir le
dessus sur le comte de Clarendon, à la chute duquel il ne con-
tribua pas médiocrement. Après cette époque il s'éleva jusqu'à
la présidence de ce fameux conseil de ministres qu'on désignait
habituellement par le nom de Cabal, mot qui renferme les ini-
tiales des noms de tous les personnages qui furent membres de
ce conseil. Pendant la campagnedes Français en Hollande, Buc-
kingham y fut envoyé avec son collègue d'Ariington et avec lord
Halifax, et il traita d'abord avec les états généraux et puis avec
Louis XIV à Utrecht. Peu après,Shaftesbury se sépara du mi-
nistère Cabal, et Buckingham, contre lequel la haine du peuple
éclata d'une manière irrésistible, fut mis en accusation et sommé
de défendre les funestes mesures et les échecs qu'on lui repro-
chait comme chef de ministère et comme ambassadeur. On
l'accusa même d'avoir trahi les secrets du roi, et d'avoir été en
correspondance avec l'ennemi. L'accusé avoua une partie de
ses méprises et en reporta une autre partie sur son collègue
d'Ariington, et il réussit ainsi à éloigner de lui l'apparence de
projets criminels contre l'Etat, en sorte qu'il échappa à ce dan-
gereux procès sans qu'on eût pu le convaincre des laits de l'ac-
cusation. Dès lors il abandonna le parti de la cour, et se plaça au
parlement du côté de l'opposition. Au sein du parlement^ il
s^opposa en 1675 au célèbre bill du Tesl ou preuve de la foi ; il
s'opposa plus violemment encore à la décision du roi de prolon-
ger les séances du parlement. L'opiniâtreté avec laquelle il
résista à ces deux actes lui valut d'être mis à la Tour, et les
comtes de Salishury et de Shaftesbury, ainsi que lord Wharton,
partagèrent sa captivité pour le même motif. Cependant aussitôt
qu'il se fut soumis à la volonté du roi, il obtint sa mise en li-
berté. Dans la suite il montra beaucoup d'ardeur et d'activité
contre ce qu'on nommait le complot papiste, et en général il
continua d'attaquer et de décrier de toutes manières toutes les
mesures du gouvernement. Ce ne fut qu'âpre la mort de
Charles II, sur l'indulgence duquel il avait toujours pu compter,
Îju'il.jugea prudent de se retirer de toute participation aux af-
aires publiques et de vivre sur ses biens en s'adonnant au loisir.
Il y écrivit la plupart de ses ouvraees, et se distrayait de ses
études sédentaires par la chasse. In refroidissement qu'il ga-
fna dans une chasse au renard termina sa vie le 16 avril 1688.
I fut enseveli à Westminster, dans le caveau de sa maison, dans
la chapelle de Henri VII. Il n'eut pas d'enfants de sa femme,
qui l'aima tendrement jusqu'à sa fin, malgré ses atteintes de
toutes sortes à la fidélité conjugale. Buckingham était grand,
bel homme, d'un esprit vif et ingénieux, d'un jugement prompt
et pénétrant, avec cela plein de condescendance et d'aménité,
et très-conciliant avec ses ennemis. Ses mœurs étaient dissolues
comme celles de la cour au sein de laquelle il vivait, et il ne
faisait aucun mystère de sa passion sans frein pour le sexe fé-
minin. Dans les derniers temps de sa vie il s'adonna à des sot-
tises astrologiques et alchimistes, qui ébréchèrent fortement sa
fortune. Pope a caricaturé son portrait dans son épftre à lord
Bathurst. Il a été dépeint en outre par Burnet, Dryden et Ha-
milton. Avec lui s'éteignit l'ancienne famille des Villiers. — Il
a laissé les écrits suivants : the Rehearsal, comédie représentée
pour la première fois le 7 septembre 1671. C'est une satire spi-
rituelle des poètes dramatiques à la mode de son temps, impri-
mée pour la première fois en 1672, in-4^ — The Chances, co-
médie, 1682, in-4°. — Une pièce de Beaumont et Fletcher re-
touchée par lui. — The Batile of Sedgemore, farce. — An
Epitaph on Thomas lord Fairfax. — À short Discourse upon
the reasonableness of men having a religion or worship of
God, — A Démonstration of the above duty, — Plusieurs
poèmes et discours. — On trouve une liste complète de ses
œuvres dans le Catalogue of the royal and noble authors of
England, tom. ii, pas. 79, qui donne aussi le titre des pièces
fugitives qui sont attribuées a Buekingham sans une entière
certitude. Son œuvre principale est la comédie satirique que
nous avons citée en premier lieu, et elle a exercé aussi une in-
fluence décisive sur le goût théâtral en Angleterre, et resta
longtemps une des piècesTavorites du public. Un bruit littéraire
affirme que Buckingham eut plusieurs collaborateurs pour la ré-
daction du Rehearsal, et nommément son chapelain Dr. Tho-
mas Sprat, Martin Clifibrd, et le célèbre poète du Hudibras. Une
collection de ses œuvres, incomplète et contenant beaucoup de
pièces supposées, a été publiée à l^xmdres en 1704, et a été réé-
BIJCKLAIID.
( 550)
BVCOLIASMI.
ditée à plusieurs reprises. La comédie ihe Rehearsal se trouye
aussi dans BeU's British Théâtre, tom. xv,et dans Select Col--
leclion of England Plays, Edimb., 1755, tom. iv.
BUCKINGHAMSHIRB (JeaN ShEFFIELD, DUC DE), naquît
en 1649 d'Edmond, comte de Mulgrave, mort en 1658. Le
jeune comte fut confié à un gouverneur qui, pour le dérober aux
troubles de l'Angleterre, le fil voyager en France. Jean con-
gédia promptement son mentor, et quoique â^é de douze ans
seulement, il résolut de s'élever lui-même , projet qu'il exécuta
avec succès. A l'âge de dix-sept ans, il s'embarqua sur le vais-
seau amiral , et combattit vaillamment contre la Hollande avec
laquelle l'Angleterre était alors en guerre. Il eut à cette époque
avec le comte de Rochestcr une alTaire d'honneur qu'il a lui-
même rapportée avec beaucoup trop de jactance. En 1673, la
guerre contre la Hollande ayant éclaté de nouveau, il s'embar-
qua encore comme volontaire sur le vaisseau commandé par le
comte d'Ossory, qui fit un rapport si avantageux de sa conduite
qu'on le nomma capitaine de vaisseau. A vingt-cinq ans il fut
fait chevalier de la Jarretière, puis gentilhomme de la chambre.
A peu de temps de là, il passa au service de la France, alors
alliée de rAiigleterre, et vint apprendre à faire la guerre sous
le grand Turenne; mais il n'y resta pas longtemps, et s'en re-
tourna en Angleterre revendiquer le premier régiment des
gardes à cheval que le duc de Montmouth voulait obtenir à son
préjudice. Mulgrave triompha de son rival ; il parvint aie faire
disgracier, et se fit nommer lieutenant du comté d'Yorck et
gouverneur de Halle. Cette marche rapide dans la carrière des
Donneurs ne lui fit pas négliger l'étude. Cependant la cour,
envieuse de son avancement, l'envoya combattre les Maures
devant Taqger. Il en revint sain et sauf, les Maures s'étant re-
tirés sans combattre. Il fut sincèrement attaché à Jacques II;
cependant quand il vit que celui-ci, par sa fuite, était irrévoca-
blement exclus du trône , il soutint la cause de la révolution.
En 1694 il fut créé marquis de Normanby, et , malgré cette
faveur, il se montra opposé à la cour dans plusieurs occasions
importantes. En 1702, époque à laquelle la reine Anne monta
sur le trône, il reçut des maroues de la plus haute faveur. Elle
le nomma garde du sceau prive, et ensuite lieutenant du district
nord du comté d'Yorck. L'année suivante il fut élevé au rang de
duc de Normanbj,et, peu après, à celui de duc de Buckingham-
sbire. En 1710, il devint intendant de la maison de la reine,
et président du conseil, où il adopta toutes les mesures de ses
collègues. A la mort d'Anne, il rut un des lords qui adminis-
trèrent jusqu'à l'arrivée de Georges I«^ S'étant constamment
montré opposé à la cour depuis cette époque et n'ayant plus
d'emploi, il s'amusa à écrire deux tragéoies, et mourut le 34 fé-
vrier 1721. Ses poésies manquent de verve et d'éclat. On croit que
dans son Essat sur la satire il fut aidé par le célèbre Dryden,
ou'il avait fait nommer par sa protection poète lauréat. Son
Eloge sur la poésie lui a valu ae grands éloges, même de la
part des meilleurs écrivains d'Angleterre. Ses Mémoires sur la
révoluliony écrits d'un style vif et agréable, prouvent qu'il avait
la perspicacité et l'élégance qui conviennent à un historien.
Ses œuvres ont été magnifiquement imprimées en 2 vol. in-4<*,
en 1725, et réimprimées en 1729, 2 vol. in-8«. Le premier contient
les poésies; le second, les mémoires, les discours, des caractères,
des dialogues , etc. Le duc de Buckingham eut trois femmes,
toutes trois veuves; la dernière seulement lui donna plusieurs
enfants qui moururent en bas â^^ et un fils qa\ naquit en 1716,
fit ses études à Oxford avec distinction, servit dans l'armée
française, commandée par le duc de Berwick , son oncle, et
mourut à Rome le 50 octobre 1755, par suite d'une grande fai-
blesse de santé. En lui s'éteignit la maison deSheffield.
BUOLLAND (Ralfh), né en 1564 à West-Hatcb , dans le
comté de Sommerset, fit de très-bonnes études dans le collège
de la Madeleine, à Oxford, et entra dans le barreau. L'application
qu'il donna aux devoirs de son état ne l'empêcha pas de prendre
une connaissance très-sérieuse des matières controvei^ees entre
les deux Eglisesqui partageaient l'Angleterre. Cette lecture com-
mença par lui donner de la défiance sur les dogmes particuliers
de la nouvelle religion, et il finit par embrasser l'ancienne. Sa
conversion fut si sérieuse, qu^il se défit de son riche patrimoine
pour se retirer à Douai, oh il reçut l'ordre de la prêtrise. Il fit
^ ^ . puDDc les ouvrages
suivants : !• Vies des SainU, îraduiUs de Surius ; 2« Àrgu-
mentseonlre la fréquentation des églises protestantes ; ^"^ Vêla
persécution des Vandales, traduit du laUn de Victor de Vite ;
^""SeptEUnceUesdetàmeenflammée, aveequaire lamentations,
emnposées dans Us temps fàeheum de la reine Elisabeth, dédié
à la mère de l'auteur. Dès le temps dès troubles de l64o,k|
vaut Usscrius, prêchant à Oxford, prétendit proiifer,{«i
interprétations forcées de cet ouvrage, que toote la nom
catholiques avait trempé dans la conspiration des poedm
BUCKLER (T. ScHINDERHANNES).
BCCiocuE, S. m. {comm,}, sorte de drap qui se
Provence.
BUCLOPUS [mythoL), C'était chez les Romaiosine
subalterne qui présidait à la destruction des aKHicho.
BUCXER (Augcste), né à Dresde le 2 notembre \m,
fessa la poésie et l'éloquence dans l'université de WiUa
et s'y acquit beaucoup de réputation. La reine CbristÏMl
à passer en Suède , mais il refusa les ordres de cette
Il mourut à Wittemberg le 12 février 1661. âgé de _
dix-neuf ans. On a de lui : 1** Dissertationsi aeatevt,!!
lemberg, 1660, in-8o; Francfort,. 1678, in-4»; Thamt^
leetiora, Leipzig, 1694, in-8* ; 5*" Oraliones acaiewm,^
par J.-Jac. Stubel, Francfort et Leipzig, 1705, n37,»#||
jugement de quelques philosophes, aucun ouvra^ Balnt«
ce genre n'approche autant du style et de la maoïèredrCnv
4'> Oralio de prindpaiu Qabœ, Wittemberg, 1636, wf k
discours ne se trouve pas dans la collection précédeste ;^^
toUB, aussi publiées par Stubel, Francfort et Lopoi, t)^
1720, in-a*"; 5° des Commentaires sur Piaule, «r la lin
de Pline le Jeune, etc. (F. VOnamasi, de Saxiui).
BVCOLDIANUS (GÉRARD BCCOLDZ, OU BcCWt», /Jl
connu sous le nom latin de), philologue et aMwtt^Antfc
nom répété dans tous les catalogues n a pu ceperiatnote
jusqu'ici l'intérêt des biographes au point de les «wffitai
quelques recherches sur sa personne. Il était né d»r»
rat de Cologne, vers la fin duxv* siècle. En 1557ilpi|fcài
cette ville une édition de Quintilien, revue sur d'iiow »
nuscrits, et la dédia par une épftre dont on tronre m ^
remarquable dans \e Catalogue, bibliothéeairt Bns^vt >
Godefroi Hittarp, l'un de ces savants consdeodeoiflR i»
craient une vie modeste et laborieuse à propyrlep**
lettres et à multiplier les ouvrages des auteurs aa»qw^»
ans après, Bucoldianus, qui, selon toute appareoce^ re^
une chaire à Cologne, y prononça dans une *^"JÎ**T
que une harangue sur f ivresse. Il était en 1554 à Bolopif:*
la préface datée de cette ville, d'un Traité rff rWteftf» f
mit au jour cette même année, il se plaint de Diwrî»'
à sa disposition tous leslivresqui lui auraient été n***"r*T
rendre son ouvrage moins imparfait. On rctromre *" J^'
coldianus à Spire, où il exerçait la médecine, »2*J*"
quelque réputation , puisqu'il avait le ^^^^^'^^^l^m
(j^ysicus regius). Le prince qui l'avait créé »" "^ T
Ferdinand, roi des Romains, qui succéda dans ta w«
trône impérial à son frère Charles^}uint. On wjore w j^
particularités de la vie de Bucoldianus. Outre Icdmoodrj^
UKen dont on a déjà parlé, Cologne, 1527,ip-foM'T
duiteen 1538,onade lui : i^ De ebrietate oratto^Mtf^^
in-80; 2^Minervœ cumMuns in Germaniampri^^^
C'est un poëme qui se trouve ordinairement à ^^f^^^M
cule précèdent ; 3*> De inventione et ^^f^^.^*
seu usu locorum libri très , Lyon, Leb. ""f**»;, ^
Cet ouvrage, dont on ne connaît plus gtt*^!!''*'?^ ù^
lors de sa publication, un grand succès; réimpnnKJ
nnnér h ^*---' -' e..ê r-.:« ^«k«« «nir^c minOV ^
suivante
ei potu vUam transigit v» ^v- »~. . i*— » - - -. -. ^^.
1542, in-8«, édition rare et recherchée. Ce cunewor^
été reproduit par Paul Lentulus, Berne, «^^•'^^V^
de YHUtoria mirandœ Apollmiœ Schreaerm ^T^,
et dans un recueil de dissertations médicales, wwj;^
in-fol. Bucoldianus y donne l'histoire d'une J««n^7^'-.
catalepUque, laquelle pendant trois années de *«*^
qu'à clouze jpurs sans prendreaucune *"*°'^•°'T^v ^Tiî^
ver une diminution notable dans ses forces, «wlgreewr ^
abstinence; 5*>un Commentaire sur l'orafeonpoor rn- ^
ratus. dans le recueil des Dimaurs de Cicéron. ^•
'"-^^'- nriieiéfri**:
Strasbourg , U en fut fait deux autres ^«><*!JT
, in-S-, à Cologne et à Lyon ; 4» ^'^JIF'SL
9Uam transigit brevis narraho, Pïns, R«*'VÎ^,
Delta, non loin des emnoucnurcsouiiii. ^^"^^â?ÏIrK
les réduire, mais un instant ils avaient fait treniwwp-
d'Alexandrie. . —-.n*»'
B V€OLi ASHE (belUs^Ures), chanson « ""rg^ •
bergers ou pasteurs de l'ancienne Grèce, m jf ,*t: ^ ii
conduisant le bétail aux pâturages. Sek» Alb»^»
BUCOLIQUE.
ioniuSy bercer de Sicile, en fut le premier auteur, et Epi-
larme en faisait mention dans l'Alcyon et dans TUiysse faisant
aufrage. On appelait encore bucoliasme un air à danser qu'on
Niait sur la flûte, et qu'Athénée lui-même distingue de la
banson.
BUCOLijkSTE , s. m. {musiq, anc.) , nom qu'on donnait en
irèce à des pasteurs ou bergers qui jouaient aes bucoliasmes ,
D qui faisaient danser en jouant des airs sur leur flûte ; la danse
léme.
BUGOLIE {géogr, anc.), ville du Péloponèse, dans TArcadie,
ftodée par Bucolion , dans le voisinage de Mantinée. — Ce mot,
érivé de ^oû;, bœuf, et de xoXéu, avoir soin, était le nom d'un
iturage auprès de l'embouchure bucolique du Nil. — C'était
insi qu'on appelait encore un emplacement dans le voisinage
e Constaotinople.
BUGOLION , BouxoXîttv (mythoL) , l'afnc des flis de Priam.
kpollodore nomme sa mère Galvbé. Il faisait paître les trou-
€taz dans Jes plaines de la Troade, lorsqu'il rencontra la
Blade Abarbarée, qa'il rendjt mère d'Esè|)e et de Pédase.
BUCOLION {mylkol. ) , un des cinquante fils de Lycaon
F. Lycaon).
BUCOLIQUE, s. f. (boian.), la panacée sauvage.
BUCOpQUE (Branche) [géogr. anc.)^ petite branche du Nil,
lite selon Hérodote par la main des hommes. Elle est placée
ntre les branches Sébennitique et Mendésienne. Strabon Tap-
lelle Phatmétiqne.
BUCOLIQUE, du grec bocolicos, d'où les Latins ont fait buco-
kuê ; nom générique de la poésie champêtre ou pastorale, qui
omprend comme sous-divisioii : les bergeries, les églogues^ les
àylles.—BucoLiQUES , au pluriel, se prend aussi substantive-
neni : Les BucoUques de Virgile ; nous n'avons pas à nous en
iccuper dans ce sens. — La poésie bucolique est défluie par
SaCteux, une imitation de la vie champêtre représentée avec tous
es charm^ possible (Eiém. de liUér., t. m, chap. i). En fait,
elle déflnition est trop restreinte , puisque Batteux lui-même
ite comme un exenu^fe et avec les plus grands éloges l'idylle
\u Ruisseau de M"^** ueshoulières, dans laquelle il nly a pas un
noi qui tienne à la vie champêtre proprement dite ; if n'y a
[a*une comparaison plus ou moins juste entre le bonheur d un
nisseau et le bonheur de l'espèce humaine ; le murmure de !'un
l les plaintes de l'autre. En réalité, la poésie bucolique ou pas-
urale comprend tous les poèmes qui se rattachent de près ou
le loin aux idées champêtres; la plupart du temps on y fait agir
a converser des bergers, mais Théocritc y a introduit des pè-
beurs ; il y a mis une scène d'enchantement que Virgile a i mi-
le; celui-ci même n'a pas craint, dans sa quatrième ôglogue,
'annoncer le retour de l'âge d'or, d'introduire les dieux et les
éros, et probablement quelques membres de la famille impé-
iale. C'est qu'en efiîet les classifications littéraires fondées sur
emploi de tel ou tel moyen , et non sur la forme absolue de
ouTrage, sont presque toujours aussi vagues que leurs divisions
Mit arbitraires. Il en est de cela comme de tout ce qui dans le
léme genre ne se distingue que par une qualité {graduellement
éeroissante : il est impossible de dire où est la limite entre les
eux genres. Pour citer ici l'exemple à la fois le plus élevé et le
lus frappant, qu'y a-t-il de plus diflcrent, de plus opposé même
ne- la tragédie et la comédie? et cependant, parce que ces deux
oêBoes ont matériellement la même forme, on ne peut assigner
I limite précise où commence l'une, où finit l'autre; il y a
léme telle pièce qu'on n j saurait trop comment nommer. Le
ïieomêdede Corneille, qu*on appelle aujourd'hui une tragédie,
n est-il réellement une? et dans les comédies de Lachaussée,
*J a— t-il pas des morceaux essentiellement trafiques. — Ne
herchons donc pas à circonscrire les beaux-arts aans un cercle
roj^ étroit ; ne traçons pas d'avance ces lignes de démarcation
^ils franchissent presoue toujours, et qui ne servent alors
^k fausser les idées. — Laissons de même au poète une latitude
oovenable dans le choix des moyens qu'il emploie. Batteux
ans le Traité de la poésie pastorale^ que M. de Jaucourt a re-
itMlult d^mV Encyclopédie mélhodi^e, énumère scrupuleuse-
ment les qualités aue doivent réunir les poëmes bucobques ; il
0 Cait autant de r^les dont il croit que dépend le succès de
œuvre : a On peut juger, dit-il, du caractère des bergers par les
«eux où on les place ; les prés y sont toujours verts, l'ombre y
tt toujours fraîche, l'air toujours pur ; de même, les acteurs et
es actions dans la bergerie doivent avoir la plus riante dou-
ent. » — Les bergers doivent être délicats et iiaifs , c'est-à-
bre que dans tontes leurs démarches ils doivent montrer du
ittccrnement, de l'adresse, de l'esprit même, pourvu qu'il soit
latnrel. ~ Ils doivent être contrastés dans Uurs caracièreft.
( 551 ) BUCOLIQUE.
— Ils doivent être tous bons moralement ^ c'est-à-dire que
leur conduite doit être conforme avec ce qui est ou est censé
être la règle et le modèle des bonnes mœurs... Un scélérat, un
fourbe insigne, une assassin, serait déplacé dans une églogue; un
berger offensé doit s'en prendre à ses yeux, ou bien aux rochers,
ou comme Alcidor de Kacan, se jeler dans la Seine sans cepen-
dant s'y noyer tout à fait. » (Batteux, lieu cilé, et Encyclopédie,
mot Pastorale]. — Ce dernier traité nous montre le faux de
toute cette théorie. Eh quoi I si un berger par désespoir d'a-
mour se précipite dans une rivière, on fera dépendre le succès
et la bonté du poème de ce qu'il y péril ou n'y périt pas?
Vraiment, une telle critique n'est pas soutenable. — Mettons
donc de côté tous ces préceptes; les règles générales de la poé-
sie bucoliaue sont comme celles de toute autre poésie, en très-
petit nombre, et c'est plut^^t par le sentiment et le goût que le
poète se guide que par les conseils des critiques ou des littéra-
teurs. — Mais il n'est pas sans intérêt de dire un mot des prin-
cipaux poètes bucoliques français. Nous en avons un très-grand
nombre. Si parmi eux on n'en trouve pas qui s'élèvent aussi
haut que les anciens , que Théocrite et Virgile surtout , il ne
faut pourtant pas les mépriser, ni les croire tout à fait dépour-
vus ae mérite. — Honorât de Bueil, marquis de Racan, disci-
f>le de Malherbe, mort en 1670, releva en France la gloire de
'églogue; il avait un génie aisé et fécond , un caractère doux et
simple; il sentait l'harmonie poétique, et trouvait facilement
cette douceur dans les mots et le style qui conviennent aux
images champêtres. On a dté mille fois ses stances à Malherbe ;
j'en reproduis une ici, pour donner une idée de son style, à une
époque où l'harmonie n'était pas chose commune:
Tircis, il hul penser à faire la retraite :
La course de nos jours est plus qu'à demi faite ;
L'âge insensiblement nous conduit à la mort.
Nous avons assex vu sur la mer de ce monde
Errer au gré des vents notre nef vagabonde :
U est temps de jouir des délices du port.
— Ségrais, né en 1624, est, selon Fontenelle, le meilleur modèle
que nous ayons de la poésie bucolique ; il est en cela d'accord
avec Boileau qui a dit :
QtiejSégrais dans Téglogiie enchante les foréfs.
— Ségrais a en effet une grande douceur de style , un heureux
choix de mots, une grande fécondité de pensées et de tournures
chamoêtres ; mais il s'élève peii , et n'a pas beaucoup de va-
riété aans ses compositions, voici quelques vers de son éfflogue
intitulée Àminie, qui feront juger de son style. C'est un berger
qui se plaint :
Aminte, tu me fuis, et tu me fuis, volage,
Comme le faon peureux de It biche sauvage,
Qui va cherchant sa mère aux rochers écartés :
Il craint du doux Zéphyr les trembles agités ;
Le moindre oiseau Tétonne, il a peur de son ombre :
U a peur de lui-même et de la forêt sombre.
Arrête , fueîtive ! Eh quoi ! suis-je à tes yeux
Un tigre dévorant, im lion fhrieox ?
Ce fpie tu crains en moi n*est rien qu'une étincelle
Du oean feu qui t'taime et qui te rend si belle :
Mais il brille en tes yeux et brûle dans mon cœur :
n cause ta beauté comme il fait ma langueur,
Et ^est là cet amour, cette flamme si vive.
Qui jette tant d'efTroi dans ton âme craintive.
— La Fontaine a fait quelques églogues ; mais elles ne Font pas
rendu célèbre, si l'on excepte toutefois son élégie sur la disgrâce
de Fouquet, qui se rapporte è la poésie pastorale par le sujet
même, puisque le poète s'adresse aux nymphes de Vaux, et les
invite à porter leurs prières aux pieds de Louis XIV, et à pe pas
oublier leur bienfaiteur. Si l'on regarde cette él^e comme
une églogue, c'est bien sans comparaison ce que nous avons de
plus paruit dans ce genre en notre langue, et la seule pièce que
nous puissions oppîoser aux chefs - d'œuvre des anciens. —
U^ DeabouUères » née ea 16S5, a CMt phisieors idylles : les
UouUmêf les OieemuWy le Ruisteau, etc. Elle se distingue par
une grande douceur d'idées et de style , omûs l'action et la pen-
sée manquent presque toujours; la pièce se réduit alon a des
lieux C0IDBI11II8 de morale ou de seotiment dont le lecteur se
UrCQUOI. ( o52 )
lasse proniplemenl. On ne se rappelle guère des idylles de
M*"*" Ueshoulières que celle qu'elle a faite pour reconunaiider
ses filles à Louis XlV après la mort de son mari, qui commence
par ces mots :
Dans ces prés fleuris
Qu*arrose la Seitie,
Clierchcz nui vous mèDe,
Mes chères brebis.
Là en effet le fond est aussi vrai que la forme est agréable et
originale. Il est fâcheux que M"* Deshoulières n'ait pas été plus
souvent aussi bien inspirée. — Fonlenelle, né en lo57 , publia
eo 1688 des poésies pastorales, avec un discours sur réglogue,
et une digression sur les anciens et les modernes. On lui a re-
§ roche d'avoir fait de ses bergers, des courtisans occupés à dire
e très-jolies choses, plutôt qu'à exprimer les pensées qu'ils
devraient avoir dans leur état. C'est a leur absence de naturel
et peut-être aussi au peu d'intérêt du genre lui-même, que les
égloffucsde Fontenel le doivent d'être tombées dans un profond
oubli. — Berquin, né en 1749 ; Florian, né en 1755; Léonard,
né en t7i4, ont fait aussi beaucoup de poésies pastorales; ce
dernier surtout s'est fait un nom dans ce genre. Ses idvlles ont
de la douceur , de la sensibilité ; elles expriment d'ailleurs les
sentiments moraux les plus purs et les pins louables, et peuvent
sous ce rapport justifier l'opinion de ceux ({ui ont voulu voir en
lui le plus excellent de nos bucoliques ; mab d'un autre côté, il a
peu de force, très-peu d'originalité; sous ce point de vue, il est
loin d'être un poète du premier ordre. On lui préfère à juste
titre Scgrais et Kacan. — En résume, on voit que la poésie bu-
colique est loin d'avoir été négligée chez nous; mais il est vrai
Sue nous ne nous y somnies pas élevés aussi haut que dans
'autres genres, soit que les idées qu'on y exprime^ les mœurs
qu'on y peint soient trop éloignées de notre civilisation actuelle,
soit que le genre par lui-même ne soit pas susceptible de bien
grands développements, et que la poésie nous y semble toujours
au-dessous de ce que nous exigeons partout ailleurs.
B. JULLIEN.
BUCORNIS {mylhol.). Ce mot, formé de ^viç bœuf, et de cornu
corne, est donne à Bacchus, que Ton représentait tantôt avec
deux rayons de lumière en forme de cornes sur le front, et tan-
tôt portant à la main une corne de taureau remplie de vin.
BCCQUET (César) (F. Buquet).
BCCQUET (Jean-Baptiste) , chimiste, membre de l'acadé-
mie des sciences, médecin distingué et censeur royal, naquit en
1746 à Paris, où il professa pendant dix ans la chimie avec
éclat. Une élocution facile et une excellente méthode lui attirè-
rent beaucoup d'élèves, parmi lesquels on ne tarda pas à remar-
quer Fourcroy , qui lui succéda et le surpassa, en convenant
qu'il devait à son maître son goût et sa manière d'étudier. Buc-
quet était destiné à faire faire de grands progrès à la science,
mais la mort l'enleva à trente-trois ans, le 24 janvier 1780. Dans
les derniers jours de sa maladie, ne trouvant de soulagement
que par l'usage de l'éther sulfurique. Il en prit si fréquemment
et à si grandes doses qu'il accéléra sa fin. On assure qu'il pre-
nait par jour deux pintes d'éther et cent grains d'opium. Buc-
quet n'a point fait de découvertes remarquables, mais il a beau-
coup travaillé et a préparé la révolution pneumatique. On a de
lui : 1** Inlroduclion à t élude des corps naturels lires du rè-
gne minéral, Paris, 1771, 2 vol. in-12; 2» ïnlroducUon à té-
tude des corps nalurels lires du rèane végélal, Paris^ 1775,
2 vol. in-12.— a Ce dernier ouvrage, dit Fourcroy, était, en son
temps, le plus complet et le plus méthodique tableau de l'ana-
lyse végétale, d y* Mémoire sur la manière doni les animaux
sont affeelés par les différents fluides aériformes méphitiques,
1778, in-12.
BUCQUET (Lodis-Jean-Baptiste), procureur du roi au
présidial de Beauvais, membre de l'académie d'Amiens et de la
société d'agriculture de Paris, naquit à Beauvais le 10 mars
1731 , et mourut au château de Marguerite près la même ville
le 15 avril 1801 . Il a composé sur l'histoire de son pays un grand
nombre d'ouvrages qui sont restés manuscrits. On remarque
entre autres des Mémoires pour servir à t Histoire de l'Amie-
nois et du Beauvoiiis, et une Histoire du Btauvoisis jusqu'à
tan 1022.
BtXQUOi (Charles-Bonatenture de Longueval, comte
de) , né en 1561 , entra fort jeune au service de l'Espagne, fut
créé général par Philippe II , et reçut de son successeur Phi-
lippe III l'orare de la Toison d'Or. Lorsque éclata la guerre de
BUCRA3IE.
trente ans, Bucquoi, acceptant les offres de l'empereur Ferdi- [ les rencontre que sojr les temples, les autels
nand II, prit le commandement d'un corps dirigé conutlU
feld , obtint d'abord quelaues succès, puis se vit forcé de x?.
plier devant des forces supérieures. Mais aidé deMaiimilin, i.
de Bavière, il défit en 1620 complètement devant Prague lui'
des protestants, exerça d'horribles ravages, et réduiat bu-,
vie. Ayant été ensuite envoyé en Hongrie contre BKhlMiti,^
bor, Bucauoi assiégea Neuhausen, et lut tuéeo i6Sl tU^i-
embuscade où l'avait attiré un parti de la garnison.— B((i>
(Albert de), fils du précédent, fut gouverneur de V&l«fr«i»<
et mourut en i665.^BL'CQUOi (Charles de), petit-fibdeCk-
les-BonaventuredeBucquoi, futcréé prince de l'empifeeniv
BUCQUOY (Jacques de), voyageur hollandais, ne à .w
dam en 1693 , parcourut la plus grande partie de l'Eaniçr.'
entra ensuite comme ingénieur au service de la conup^..
Indes orientales. Le 4 mars 1720, il arriva aacapdeBoe»L.
pérance. Envoyé à la baie de Lagoa pour j consUniredot',
il avait rempli sa mission, lorsqu'il fut pris et emiDefiéwfl
compagnons par des pirates anglais, en février i73i. D^
à Madagascar, il y passa huit mois. Ayant coDstrailSM.
vais vaisseau avec ses compagnons, il gagna Mozaml«)Kfie
maladies lui enlevèrent un grand nombre de camarade. Lb.
ensuite à Goa, et puis à Batavia sur un vaisseau hgllandM I
obtint un modique emploi de la compagnie des Indes, d k
des leçons de mathématiques pour améliorer son sort, I7:îà L
1731, il fut|en\oyé comme teneur de livres au c«Dp(i,i -
Lygor dans le royaume de Siam. En 1735, il reriolnhnr
pe. Il mourut dans sa patrie vers 1760. On a de kiabillit-
dais : Voyages de seize ans aux Indes, remplif^emyom.
remarquables; notamment du récit des avenlamdelnhvr
dans son expédition au Rio de I^goa , le tout wttfp>
d'observations sur la géographie des lieux, lesoHivsdpst^v
f)les, etc., Harlem, 1745 et 1757, in-4®, avec deui pgrtnw* >
'auteur et deux planches, traduction allemande, Leiptig,r
in-12. Bucquoy est le premier voyageur qui ait (aitcwAr:
la baie de Lagoa. Le récit de ses aventures est très-in(crty«*'
BCTCQUOY (Jean- Albert D'ARCHAMBArD^coiinDi .
signé plus souvent sous le nom de l'abbé Blhcquoy^et roic./
la singularité de ses aventures , naquit en Cbampap '
1650. D'abord militaire, ensuite religieux tf^ppiste,patsci'
d'école à Rouen, fondateur d'ordre à Paris, il unit parse><
séduire par le scepticisme, et se répandit contre le àa^^
et l'abus du pouvoir en déclamations continuelles qp'ian: '
faire excuser le dérangement de son cerveau, mais pfC'-
quelles il fut néanmoins enfermé au for l'Evéque et à l^ ^
lille. Parvenu à s'en échapper, il se fixa en HanwTt, i
une pension de Georges l^*^ qu'il amusait par sfssauK
mourut subitement en 1740. On a de lui, entre aulrf;<:'
i"" Histoire de mon évasion, 1719 ; 2° De /a vraitetltti»'
ligion, Hanovre, 1732; 3° Préparatifs à tanlidoUtll^
de la mort, 175i ; 4o Essai de méditation sur la moridff
gloire, 1736.
BUCBANE (term, d'architecture), emprunté du Ulioi*:'
nium, et dérivé des deux mots grecs pw;, bctuf, et * t» •
crâne, littéralement crâne de hmuf. C'est ainsi q^aon t*^
ce genre d'ornement dont les anciens firent un frcqurti***
dans la décoration de leurs édifices religieux , et qui fte**
dans la représentation en sculpture de tètes d'aniruaax *'"'^
nées, et surtout de têtes de bœuf.On suppose que ïm^* '
tectural des bucrânes fut la conséquence de la coulomf r*
livemcnt établie d'accrocher soit aux murailles des lfn>p'^
autour des autels, les têtes des victimes offertes à la dini*^^
vue de ces ossements, qui rappelaient seulement des i^
de piété, n'avait rien qui dût choquer les regards d« «»^'
et leurs architectes purent pensera en régulariser r^lj^^
et à les faire entrer dans leurs dessins comme nwyeo d
mentation. Ils les appliquèrent surtout aux f"***» *î^-
f presque la seule partie des édifices grecs dont les ^'^
ussent pas SYStématiquement réglés. Ils eurent inétw* ,^
manières de les décorer, empruntées toutes *''^?"'"'?^1.
sacrifices; tantôt ils fisurèrent sur la partie supèrif»'** "
crâne, la bandelette de toile dont on ceignait ^^^^ j^
time; d'autres fois ils suspendirent à ses w"**^^,,g
de Oeurs dont ils relevaient l'extrémité en *'**^'J^rf«
r Itère, ou bien même , comme au temple de ^ v'^Lf.
Rome, en la faisant porter par un génie, ^^^^^^^r
res étaient plus ou moins riches, suivant que le ^JJJJJ^,,,
dre du monument. Les guirlandes ne se remarjw*»^
frises ioniques , corinthiennes ou conjposiles. *^^^%
avaient donc dans les monuments anciens ^.^^l^n
c'éuit une allusion , et ceci est d'roUnt plus «^IJ^
\pA ri»nmntrA rtiiA «nr Iaa lAmnlAc. 1m autels 00 KS V^^
BUDDENBROK.
( ^^)
BUDDEHBROK,
jtë modernes qai ont commis toutes les bévues , toutes les ano-
(lalies possibles* en s*emparant des traditions de la Grèce et de
tome, ne pouvaient manquer de tomber dans un absurde non-
ens en employant la bucràne. Depuis cette cpoc^ue, si funeste
Part chrétien , qu'on a pompeusement nommée ia Renais-
mce , tout sentiment des convenances de temps ou de lieu a
lé foulé^ux pieds par nos artistes gréco-romains. Ils ne se sont
lit aucun scrupule d'appliquer à leurs édifices un ornement
Qssi repoussant pour nos regards que choquant pour nos usa-
es. C'est ainsi qu'ils ont sculpté des bucrânes à 1 une des faça-
es du palais du Luxembourg. — On donnait aussi dans l'anti-
oilé le nom de bucràne à un casque dont la forme avait quel-
ae rapport avec celle de la partie supérieure d'une télc de
oeuf.
BITDAL1E[F. BCBALie).
BCDARE. C'est le nom d'un général espagnol qui vivait deux
ècles avant J.-C. Il fit la guerre aux RomainSi et fut fait pri-
innier dans une bataille qui se donna auprès de Turba, chez
s Bigerrones.
BUDDACS (Jean-François), théologien luthérien, né à
nclam en Poméranîe le 25 juin 1667, étudia à Grcifswald et
Wiltenl)erg, se fit remarquer par ses talents on théologie, en
isloire et dans les langues orientales. Parmi les thèses célèbres
ni le firent distinguer, on cite : i'^De Ilungaria et Transyfva-
ia, 1686; ^ De rilibus Eccletiœ lalinœ judaicis, 1688;
' De inslrumento morali, 1689. Frédéric Ilï, électeur de
randet)ourg, confia en 1695 à Buddœus la chaire de philoso-
[lie morale de l'université de celle ville, et en 1695 il alla pro>
sser la théologie à léna. Il mourut le 19 novembre 1729. Outre
i coopération aux Àcla erudiiorum^ Leipzig , cl au grand
Hciionnaire hUtoriquey Leipzig, 1709, in-fol., il a publié entre
litres ouvrages : De peregrinalionibus Pyihagorœ, léna, 1692,
1-4". — Hiilofia juTit nalurœ; et Synopsis juris naturœ et
mtium juxla discipUnam Ebrœorum,cum vitriarii instilu-
onibus juris naturœ et genlium, léna, 1695; Leyde, 1711;
aile, 1717, in-S". -^ Dissertaiiones academicœ de prœcipuis
(>icorum in philosophia morali erroribus, léna, 1696. — Ele-
tnta phiiosophiœ practicœ, BaWe, 1697. — Sapientia vêle-
M», hoc est dicta illustriora septem Grœciœ sapientum^
aile, 1699, in-4*». — Introductio ad historiam phiiosophiœ
brœorum. Halle, 1702-1720, in-8°. — Eiemenla philosophiœ
strumentalis, 3 vol. in-8% Halle, 1703, 1705, 1706, 1709,
no, 1712, 1714, 1716, 1721, 1724, 1727. - Selecta juris na-
irœet gentium, Halle, 1704, in.8«. — Ànaiccla hisloriœ phi-
lophica. Halle, 1706 1 724, in-8«. — Instiluliones theohgiœ
walis, Leipzig, 17U, in.4^ — Historia ecciesiastica Veleris
tstamenti. Halle, 1709, 4 vol. in-4% et 1720, 2 vol. in-4». —
Uses ihêologicœ de atheismo et superstitione , léna, 1716,
•«•; traduit en français à Amsterdam, 1740, in-8«. — /n«<^
tiones theologicœ dogmaiicm, Leipzig, 1723-1724-1726,
•4**. — Historia critica theologicœ dogmalicœ et moralis,
aocfort, 1725, in-4°.— Compendium hisloriœ philosophicœ,
lUe, 1731, in-8«. — Dw#crfaa'o de LudovicoIV, imperalore,
na, 1689, in-4*>. — Quœstio politica : an aichemislœ sint in
^ubiica lo/frandf ? 1702, in-4«, avec figures.— Ecclesia apos-
^ica.sive de statu Ecclesiœ sub apostolis, léna, 1729, in-8^
MisceUanea sacra, Ié|ia, 1727, in-4". — Jus AuUriacum.
BiJODiEUS (Charles-François), fils du précédent, né à Halle
1605, étudia à léna, fut nommé en 1719 avocat à la cour
Weimar, et, après avoir été envoyé à Vienne pour régler des
aires litigieuses, il devint à son retour conseiller aulique du
iDce <k Saxe-Gotha, puis vice-chancelier à Gotha, où il
mrut le 5 juillet 1753, laissant plusieurs ouvrages allemands,
rmi lesquels on doit remarquer : Examen d'une opinion de
uieursphilosophes grecs au sujet de tàme [Àcta eruditorum,
r). — Euai sur te principe d'où découle l'autorité du prince
r l'Egtise, Halle, 1719, in-8". — Mémoires sur sa vie, à
sage de ses enfants, Gotha, 1748, in-4°.
BCDDiErs (Augustin), médecin du roi dePrusse, professeur
inatoroie à Berlin, membre de l'académie de celle ville, né à
»a»m le 7 août 1695, mort le 25 décembre 1753, est l'auteur
dissertations estimées, contenues dans MisceUanea Bero-
^n$ia. — Diip, inaug. de muscuiorum aetione et antaao^
mo, Leyde, 1721, in-4«.
BCDDEKBROR (GUILLAUME-DiETRICH DE) naquit le 15
irs 1675 sur le bien paternel deTilsewirshcndansIa Litbuanie
Wflenne, et perdit son père, qui était lieutenant enchef auser-
■pe la Prusse, dans la cinquième année de son âge. Il reçut
instruction privée qui le mit à même de se reodre en 1688
oniwersilé de Kœnigsberg, où au mois de mars 1690 il
vr
soutint, soos les auspices du professeur Thegen, une thèse
De uUimo fine hominis. Peu de temps après, il se voua à
la carrière des armes, et fit partie de l'expédition de 1690
dans les Pays-Bas, où il accompagna le lieutenant en chef de
Doenhof. L^ns le mois de novembre de la même année, il fut
nommé cornette dans le premier régiment prussien de cuiras-
siers, nommé alors Alt-Anhall, qui lui-même commanda plus
tard pendant trente-trois ans, et où il termina unecarrière mili-
taire de plus de soixante ans. Dans les années suivantes, il prit
part à plusieurs événemenU miliuires importants, particulière-
ment à la bataille de Sleenkerken en 1692, et à celle de Landen
en 1695, où il eut le corps percé et fut atteint de deux balles,
dont il y eut une qui lui resta dans le corps pendant toute sa
vie. Lors d« la réduction de l'armée prussienne en 1697-98,
après la paix de Ryswick, il fut aussi renvoyé, mais il rentra bien-
tôt dans son r^iment que commandait alors le général de
Schlippenbach. Celui-ci l'envoya en 1704 chargé d'une mission
à Tarmée du roi Charles XII en Pologne, et se fit accompagner
par lui lorsque lui-même se rendit auprès de ce monarque en
qualité d'ambassadeur. Dans la même année il fut nommé au
grade de capitaine de cavalerie. En 1706, il se mit en marche
avec son régiment pourle Brabant, où il assista aux événementr
les plus importants de la guerre relative à la succession d'Es-
pagne, nommément à la bataille d'Oudenarde en 1708, à celle
de Malplaquet en 1709, et à la prise deMenin, de Ryssel, de
Gand el de Dornick. Il fit partie aussi de l'expédition de Pomé-
ranie en 1715, et se trouva à la conquête de l'Ile de Hugen par
le prince LéopoIdd'Anhalt-Dessau. llavailété élevé au grade de
major en 1710, de lieutenant en chef en 1712, de capitaine et de
commandant en 1718, decolonel en 1724et de général-major en
1728. A peu près vers cette époque le roi Frédéric-Guillaume I**^
le fit venir à Berlin et le choisit pour lui tenir constamment
compagnie. Ce choix est d'aulanl plus remarquable que c'est un
fait notoire que le roi estimait par-dessus tout une haute stature,
tandis que Buddenbrok était petit et de peu d'apparence. A par-
tir de ce moment, il ne vit plus qu'à des revues son régiment
qui tenait garnison en Prusse ; il accompagna le roi dans ses
voyages, et partagea avec un petit nombre d autres personnes la
permission de l'assister dans son lit de douleur. Il suivit le roi à
Dresde en 1728, en 1730 au camp près de Mûhlberg, el ensuite
dans un voyag^e de plus long cours, pendant lequel le prince
royal, depuis roi sous le nom de Frédéric II, chercha à s'échapper.
Il fut présent lorsque le fugitif fut fait prisonnier, et fil des dé-
marches auprès du roi en sa faveur. En 1732, il accompagna le
roi à Cladrupen Bohème, où une réunion avec l'empereur eut
lieu, elen 1734 à l'armée du Rhin. En juillet 1739, il devint
lieulenant général, chevalier de l'Aigle noire et prévùl à Libian
et à Neuhausen. Dans la dernière maladie du roi, il était tous les
jours autour de lui. Après la mort de ce monarque, il Tut chargé
du soin des dispositions à prendre pour la sépulture, et après
avoir encore rempli un service d'honneur à l'enterrement solen-
nel qui eut lieu le 22 juin 1740, il alla rejoindre son régiment à
Riesenbourg en Prusse. L'année su i van le, en 1741, Frédéric II
lui donna le commandement en chefdes régiments restés en ar-
rière pour couvrir les frontières prussiennes, et à cet eiïet il
parcourut tout le rovaumc el distribua les troupes conformé-
ment à ce but. Dans le mois de mars de l'année suivante, le roi
l'appela en toute hâte à l'armée de Bohème, où il arriva au com-
mencement de mai et reçut le commandement en chef de l'aile
droite. A la tête de ce corps d'armée, composé de vingt esca-
drons ou de quatre régiments de cavalerie, le Buddenbrock, le
Rôthenburg, le Gessier et le Jung-Waldow, il renversa dès le
commencement de la bataille de Czaslau l'aile gauche des Autri-
chiens et contribua beaucoup à la victoire (17 mai 1742]. Le roi
lui accorda de grands éloges et le nomma trois jours après géné-
ral de la cavalerie. L'année suivante, le roi le fit venir à Berlin,
lui fit don de son portrait oroé de brillants, lui conféra la
charge de prévôt à Zehden, avec un traitement considérable, et
le nomma peu de temps après commandant en chef de la ca-
valerie de Silésie. Malgré son grand âge, il prit encore une part
considérable à la seconde guerre de Silésie. Il se trouva à la prise
de Prague et à la campagne d'hiver du prince de Dessau dans la
haute Silésie, et il commanda avec dislinction l'aile droite de
la cavalerie dans les batailles de Hohenfriedberg et de Soon.
Plusieurs fois les infirmités et la faiblesse le forcèrent à quitter
l'armée, mais il j retournait aussitôt qu'il le pouvait. En janvier
1745, il avait été nommé gouverneur deBreslau à la place da
général de la Marwitz, et peu après il était devenu général feld-
marécbal. Le combat qui eut lieu près de Hennersdorf en no-
vembre 1745 fut la dernière action militaire où il se trouva. Il
vécut le reste de ses jours dans son gouvernement de Breslau,
70
mt il fm souvent visité par le roi» à qui il tint compagnie tous
les jours lorsqu'il vint oans cette ville. Il mourut le 28 mars
1757, & Tâge de quatre-vingt-cinq ans, par suite d'une fièvre
ardente. Il était au nombre des généraux dont ren>rit était
cultivé par l'étude et orné de connaissances, et il était doué d'un
caractère doux, loyal et très-estimable. Parmi ses neuf enfants,
qui lui donnèrent le bonheur de voir de ses propres veux dix*
neuf petits-fils ou petites-filles et trois arrièrêpetits-fils, il faut
dter JEAN-JoBST-HsNRi-GuiLLAUME, qui fut très-estimé par
Frédéric II, et qui, après l'avoir servi en qualité d'adjudant
kMTsqu'il n'était encore que prince royal, se trouvait encore sou-
fent autour de lui dans les dernières années de sa vie. Dans les
premières années de son règne, lorsque le prince l'eut nommé
Me de camp, avec rang de major, les plus importantes affaires
passaient par ses mains et par celles de Winterfeld. Au com-
mencement de la guerre de sept ans, il eut le malheur d'être
aveuglé, et sa carrière se trouva arrêtée par cet accident, qui ins-
C'ra une vive douleur au roi. Lorsqu'il tut quelque peu rétabli,
roi le fit lieutenant général et chef du corps des cadets; il fut
aussi créé senior de l'ordre des Johannitesen 1775. Il mourut le
27 novembre 1782 dans la soixante-quiniième année de son
ftCDDUA (F. Bouddha).
BUDDL^E (buddlea) (botan.). Cet arbrisseau, dédié au bo-
taniste anglais Buddie, fait partie de la famille des scrofalariées;
on seul est cultivé dans nos jardins dont il fait l'ornement : c'est
le B. globuleux, qui croit spontanément aux bords des ruisseaux
du Chili. 11 monte à environ trois mètres; son feuillage vert
foncé en dessus, blanc en dessous ; ses fleurs odorantes, d'un
jaune safrané assez éclatant, sont réunies en boules au sonmiet
des rameaux et s'épanouissent en juin. La plante vient dans tous
les terrains. Il est prudent de l'empailler quand le thermomètre
est arrivé à 6 degrés. L'aspect de cet arbre est réellement admi-
rable quand il est agité par le vent, à cause des reflets de son
feuillage. A. B. de B.
BCDDU, s. m. (mythoL)y nom que la fable donne à une idole
de rile de Ceyian, représentée par un géant, qu'on prétend
avoir mené une vie sainte et pénitente.
BUDE (en allemand, Ofen) (géogr.), capitale du royaume de
Hongrie, située sur la rive gauche du Danube, vis-à-vis de Pesth,
à laquelle elle se réunit par un pont de bateaux; à 47 lieues
est-sudest de Vienne. Sa population s'élève un peu au-dessus
de 53,000 âmes. Cette métropole est le siège du gouvernement
•t la résidence du palatin ou vice-roi, du commandant général
de la Hongrie, d'un protopope et d'un évéque grec. Le nom de
Bude tire son origine, selon plusieurs auteurs, de Buda, frère
d'Attila. Avant ce conc^uérant , les Romains l'appelaient Si-
cambria ; Quelques débns de leurs monuments subsistent encore
dans la ville haute. Les bains chauds qu'elle renferme ont été
eonztruils par les Turcs, qui possédèrent cette antique capitale
depuis 1529 jusqu'en 1686. Ces bains sont toujours très-fréquen-
tés. L'arsenal renferme une foule d'objets curieux ; on y conserve
Il couronne hongroise, regardée par le peuple comme un pal-
ladium. L'Ile Marguerite ou du Palatin, transformée en un
beau jardin, oflVe une superbe promenade. Bude est environné
de vignes qui rapportent annuellement 237,000 muids de vin
rouge, dont 173,000 sont chaque année livrés à l'exportation.
C'est la base de son commerce, qui y joint aussi les fers, les
enivres, les cuirs vernis, les tabacs et les soieries.— La fameuse
université de Pesth avait été transférée en 1777 de Tyrnau
dans le château de Bude iiar les soins de Marie-Thérèse.
BUD£(CoNaLES DE). L'an 1379, le 14 septembre, Philippe,
évèaue de Fermo, légat du saint-sicge en Hongrie, Pologne, etc.,
célébra un concile provincial à Bude, dans lequel on publia
ioixan le neuf canons. Le second, le troisième, le quatrième, le
cinquième, le septième, le huitième, le onzième et le douzième
font touchant les habits et la conduite des clercs. Le sixième
ordonne aux moines qui sont faits évèques de garder leur habit
de reliffion. Le neuvième défend aux clercs de porter des sen-
tences a peine afflictive, ni d'assister à des jugements de mort.
Le seizième ordonne aux bénéficiers ayant charge d'àmes de
résider et de desservir leurs cures par eux-mêmes, et non par
des vicaires. Le vingt-deuxième déclare qu'on ne doit point
souffrir que personne serve à l'autel ou lise l'épitre sans surplis
et sans soutane. Le vingt-quatrième et le vingt- cinquième dé--
fendent aux clercs de comparaître devant des juges séculiers, si
ce n'est pour des affaires séculières. Le vingt-sixième défend aux
dercs les dés et autres jeux de hasard. Le vingt-septième fait
défense de montrer des reliques hors de la châsse, de les exposer
en vente, ou d'en honorer de nouvelles sans l'approbation du
pape. Le ving^-huitième ordonne qu'il n'y aura que ceux qui
seront approuvés par le jMpe ou par l'évèqiieqBi piMn«t^
cher, et que l'on ne souffnra point d'antres qnétmi acm
qui ont des lettres du pape ou derévèque. Le fiagtHicimM
le trentième défendent de donner ou d'enpger 1« bKni
l'Eglise. Le trente-unième porte qu'aucun clerc n'entRir^
de pèlerinage sans la permission de son évècpie, tonMii
su4>cnse. Le quarante-unième défend de serrer docho»!^
(ânes dans les églises. Le quarante-imitièroeÛtdéfaMeif
sortes de personnes de souffrir des femmes dcbiiéM ^
leurs maisons et dans leurs terres. Le doquantièae è^
sous peined'exoommunication, l'aliénation des tneosoidoèM
de l'Eglise. Le cinquante-cinquième prive les exooauMmà
droit d'agir en justice, de plaider ou de porter lèiMiia^k
cinquante-huitième excommunie les puissances koSinn
empêchent d'appeler au saint-siége. Le rinquiDle wamn
le soixantième regardent l'immunité des ecdémstioiaii»
chant les tribus, les péages et autres imposilioQs^iiii
Hard., 7). L'an 1309, le cardinal Gentil, légat, tint van
à Bude ; on j publia une constitution en faveur de Qi^t
Charobert, roi de Honerie.
BUDÉ (GuiLLAUafE) , en latin Budœui, Tira detboanb
plus distingués d'une époque féconde en bonnnei diftaee.
sut faire marcher de front avec l'étude les plus bnlo tka
de l'administration. Il naquit à Paris Tan 1467,d'iKihr
et ancienne famille. Son père, Jean Budé, gnadnfrwi
de France» passait pour être fils naturel de Jcso M, nn*
taire du roi Charles VI. Le jeune Budé fitses ^mUmfivkï
Paris, puis il se rendit à Orléans pour v étoierlfilwi Dj
demeura trois ans sans aucun fruit. La longue éeypMae
l'emportait , comme il arrive souvent, vers des ptam^hi^
que ceux de l'étude, et sa grande fortune le mettâtiate^
satisfoire ses goûts. Il s'adonna passionnément i la cte,<ir
sonplaisir à nourrir des chevaux, des chiens et des «Ktnfti
apr& quelques années perdues dans ces anuMemeabfriwtoJ
véritable vocation se déclara tout à coup d'vne nmièrein»
tible; il se défit de son équipage de chasse et selim wtrtr
à l'étude des languesanaennes. Ses propres forent l«H$ (Tir
parce qu'au lieu de s'appliquer à l'étude du teitentoe**'
leurs grecs et latins^ il préféra de lire les iotefijrtto^'
commentateurs. Mais ayant reconnu son erreor, ihan**
peu de temps à se rendre familiers tous les poWes,»***
et les historiens de ranliquilé. Son premier maître dwi"^
gue grecque fut Georges Hermonyme de Sparte, q» ff*
et généreux disciple recueillit dans sa maison et P*JJ*
écus d'or , somme énorme pour l'éfioque. Avec hn '^j^J**^
et d'autres auteurs grecs du premier ordre, dont "«••*
avait apporté une copie écrite de sa main. Jean ^jy^J*^
docte des Grecs de son temps, lié d'amitié avec W<» "^
aussi quelques leçons, lui prêta des livres alors Itjj''"'
plus les sciences, i^eiie lanffue ciaii ion P^^'V^vm;, ,
a celte époque qui répond aux règnes de ^m[^/|"
Louis Xn. Alors des moines ignorants la pniécirja»' ^
une dangereuse nouveauté. «Mes frères. ««•»\^'"\^
chaire, au commencement du rèçne de ^'W Y***':
une nouvelle langue qu'on appelle E^^^^^l^^^^M
avec soin ; cette langue enfante tontes la ^•«.'^'•^irT^
du Nouveau Testament en grec, c'est an liffe ç^^^u',
et d'épines. » Malgré cet anathème. Guillauroe BiKF'^
1529 ses savants Commentaires sur la '«*fjf rjj^"^
devinrent comme le noyau du Trésor ée * **îvjg
gue de Henri Estienne. — Il acquit en V^f^^.é
érudition profonde. Sa latinité ne manque « *f^
majesté, quoiqu'elle ne possède pas le ^*^^^^,^^^^
qvfon admire dans celle d'Erasme, son «w^JJ^ir
ami. Aussi a-t-on dit de lui qu'il écrivait <« W»" rf^
V élégance de Cieéron , du moins avec la f^^^^^ ^
S'il faut en croire Jean de Lascaris , le plus *'^^-
de son temps, Budé pouvait être comparé, '^JÇr^i^
grec , aux plus célèbres orateurs de l'andenne Atw^ ^
ses ouvrage» les plus estimés est son traité des •J^JV^^
naies romaines , inUtulé De àsse, sujet obscur « "J^^
lequel il a prodigué les trésors d'une ""»««? r!^**
reste, Léonard PorUus et Georges AgricoU iw ûgr,,
gloire d'avoir le premier pénétré sur ce ^«"•^•^^a
savants hommes y arrivèrent-ils ensemble <[}PJJ^^zL^
verses, de même que Leibnitz «l N«^^<î".'^^S?r^
près en même temps le calcul différentiel. yÇ« J^ ^
par son mérite dont U répuUtion croissait ^J^'^^j
obtint sucoessivement la Caveur de Charles > tu, *r-
Bimi.
( <^M )
BVBBIA.
ire bibliothécaire da roi, et le chargea en 1545 d'ane ambassade
v^b le pape Léon X. Ce pontife, bon connaisseor, admira le faste
iToir et l'rabileté de Badé , mais n'en mit pas moins tous ses soins
le tromper comme diptomate. H s'agissait d*empécher Léoo X
'entrer dansla ligue formée en Italie, entre l'empereur Aiazimi-
en I^, le roi d'Espagne Ferdinand le Catholique, et le duc deMî-
in, MaximilienSiorza, pour empêcher Françob 1*' de recouvrer
î Milanais. Le pape flottait irrésolu entre la FraiKeet la ligue,
^^ociant avec les deux partis , n'en embrassant aucun. Bnde
Tait avec lui dans son ambassade Antoine>Marie Palavidni,
ngneur milanais q]u*on savait être agréable à Léon ; mais c'était
or Budé qu'on avait compté le plus. Il n'était pas sans talent
«mr la négociation ; son esprit étendu trouvait aisément des
essonrces, levait aisément les diflScultés, mais il portait dans
I cour la plus déliée de l'Europe cette simplicité vertveuseoue
Mmnent le silence du cabinet et le commerce avec les plus
graves auteurs de l'antiquité. En voyant le pape et les cardi-
lanx lui prodiguer les égards et les honneurs comme savant,
I cmt d'abord gu'il allait tout obtenir comme diplomate; mais
e pape, qui finit par entrer secrètement dans la ligue, lui op-
M>sa tantdedétours, de variations, de propositions captieuses, de
éponses équivoques, cra'enfin Budé s'apercevantqu'u était joué,
oitidta son rappel. « Tirez-moi, écrivaitril , d'une cour pleine de
nensonge, séjour trop étranger pour moi. o On lui répondit de
te point perdre patience, et de négocier toujours , quel que dût
tre le succès; car François P^ qui opposait finesse à ânesse,
▼ait intérêt qu'on le crût trompé , et que les yeux du pape dé-
;>Dmé8par la continuité de la négociation n'aperçussent point
ss intrigues ourdies en faveur de la France dans le Milanais et
éns l'Etat de Gênes. A son retour en France , Budé fbt élu par
I Tille de Paris prévôt des marchands. Le cumul n'était pas d
momun alors que de nos jours, et Budé se plaignait lui-même
e ce que les cnarges dont il était revêtu l'empêchaient de se
ivrer assidûment à ses études favorites. Ces plaintes n'avaient
ien de faux ni d'aflécté. Doué de la plus rare modestie, il fuvait
I fiiveur des grands et la faveur populaire; il s'ensevelissait loin
e la cour, dans la retraiteet dans l'étude ; et c'est la que les Ûen-
lils, Ton peut roêmedire l'amitié de François P'' vinrent le trou-
er. Budé ne fit jamais usagede la faveur dont il jouissait que pour
«vanœmentdesscienoesetdes lettres. Lorsque François I*', par
t conseil de du Bellav et de Budé, eut rémlu de fonder le coll^
e France, il songea à enoonfier ladirection à Erasme, œsavant
pe se disputaient alors les souverains de l'Europe. C'était de la
art du roi de France donner à Erasme une grande marque d'es-
ime que de l'aller chercher au fond des Pays-Bas , tandis qu'il
v«t Budéen France; mais en donnait-il une moindre à Budé
n le cbaraeant d'attirer lui-même en France un rival tel
u'Erasme? Budé répondit noblement à la confiance de son
lattre; sesinstanees,auxqueUessejoignirent celles de plusieurs
ntres illustres savants français, furent aussi pressantesque sin-
ères; mais ces hommes excellents savaient s'oublier pour ne
imger qu'au bien des lettresetàlasatisfactiondu roi leurmaltro.
En vous attirant ici, écrivait Budé à Erasme, jedonneàmon
•ys l'empiro des lettres, j'approche de moi mon ami et j'obéis
n roi. » Cette n^odation int une des grandes affaires de la
our de François V^ pendant les années 1517 et 1518. Erasme
efnsa; libre penseur, il craignait les querelles qu'aurait pu
on susciter l'intolérance de certains théologiens. François Budé
luhaitait que la iertê g'amtrii pour engiouiir cet comHUêê
riarHeê à qui la gloire éPEroime er9vail le$ yeuœ; et il lui
rpKquait en grec, de peur d'accident, que ces corneilles étaient
s théologiens. La négociation fut reprise en 159S; Budé y mit
( même zèle: Erasme a1l»t céder; mais l'empereur Charle»-
oint mit opposition à ce projet. Budé ne cessait de recom-
lapderà François 1**^ l'avancement général des lettres et la fon-
ition du collège de France. Dans une lettre adressée à ton
iscaris, il se plaint amèrement d*être raillé sur son zèle par
s courtisans et traversé par les théologiens. « Les premiers ,
t-il, me donnent un ridicule que je ne mérite pas, mais auquel
ne suis point insensible ; les seconds répandent sur l'étude du
*ec le soupçon redouté de luthéranisme, d François 1'*^ parlait
sez souvent de son projet ; mais il s'en occupait peu et n'exé-
itait rien. Il avait pourtant envoyé Jean Lascaris à Venise,
«c la commission de faire venir de la Grèce des jeunes gens
l'on mêlerait avec la jeunesse française , à laquefle ils ensei-
leraient le çrec , tandis qu'ils apprendraient d elle le français
apprendraient ensemble le latin. Budé montrait de temps* en
finps au roi des lettres de Lascaris relatives i cette négociation;
le roi paraissait alors s'enflammer , et Budé retrouvait en lui la
Père des lettrée. Mais pendant bien des années l'ambition , la
guerre et les femmes entraînèrent vers d'autres objets j'âme
ardente du Jeune roi ; et ce ne fut qu'après les malheurs de son
règne qu'il mit enfin la première main à rétablissement du
collège royal. Budé n'avait négligé aucune occasion de lui rap-
peler ce projet. En 1520, lonM|u'il fit paraître ses Commentaireê
eur la kmguegreeaue/û disait au roi dans sa dédicace : a Ce projet
qui doit éterniser la mémoire de votre r^ne , c'est vous , sire ,
qui l'avez conçu de vous-même ; aucun oe nous ne peut récla*
mer l'honneur de vous l'avoir suggéré. Ces sollicitations que j'ai
peut-^tre poussées jusqu'à l'importunité, c'est vous qui m'avei
chargé de vous en importuner ; c'est vous qui m'avez recon»-
mandé un établissement dont l'utilité vous avait tant fhippé;
c'est sur votre parole que j'ai tant flatté, dirai^je d une
annoncé votre bonté , je réclame votre justice ; c'est à vos bien-
faits à me justifier : je ne les demande pas pour moi , mais vons
les devez aux lettres; elles ont reçu vos serments, et François l*'
ne sait point oublier ses promenés, a Ce noble langage fut enfin
écouté, et è peine les plates de la guerre commençaient-elles à so
fermer, que le roi s'occupa sérieusement des moyens d'accomplir
enfin son projet. Budé contribua aussi beaucoup à la fondation
de la bibliothèque de Fontainebleau. Deux fois il quitta la conr
pour travailler plus librement; l'élévation de son ami Poyet Vf
nt revenir encore , et ce fut alors qu'il mourut le S5 août 1540.
Toute la France retentit de son éloge. Erasme l'appelait le pr^
dige de la Fraise; Scaliger , un phénix qui ne renaîtra point de
ses cendres , etc. , ete. On dte une anecoote assez plaisante en
preuve de son excessive ardeur pour l'étude. Le feu ayant pris
a la maison dans laquelle il travaillait ^ on courut l'avertir:
a Adressez-vous à ma femme, répondit-il sans se déranger; les
affaires du ménage ne me regardent pas. b II était seigneur
d'Yères, charmant village situé aux environs de Paris. On
montrait encore, il y a quarante ans, sa modeste maison de
plaisance et le cabinet dans lequel il travaillait. A la place oilise
trouvait son bureau, on distinguait sur le carreau usé la trace
de ses deux pieds. Neuf ans âpres la mort de cet homme célèbre,
sa veuve et ses deux fils, Louis et Jean Budé, avant embrassé le
calvinisme, allèrent s'établir à Genève où ses descendants exis-
tent encore. Louis Budé publia, un an avant sa mort arrivée en
1552, le Psautier traduitde l'hébreu enfrançaie, Genève, 1551,
in-8**. Jean Budé fut en 1558 député par ses coreligionnaires
avec Farel et Théodore de Bèze auprès des princes d'Allemagne.
11 présida à la fondation du collège de Genève. On lui doit une
traduction en français des Leçons de Jehan Calvin sur Daniel,
Genève, 1552, in-fol. Charles de Jouvilliers eut part à cette tra-
duction. — Le testament de Budé a donné Heu a bien des com-
mentaires sur sa croyance religieuse, ot Je veux, y disait-il , être
porté en terre de nuit et sans semonce , à un torche ou deux
seulement, et ne veux être proclamé àl'éj^lise, ne à la veille, ne
alors que je serai inhumé , ne le lendemain ; car je n'approuvai
jamais la coutume des cérémonies lugubres et pompes funè-
bres Je défends qu'on m'en fasse, tant pour ce, que pour
autre chose qui ne se peuvent Caire sans scandale ; et si je ne
veux qu'il y ait cérémonie funèbre, ne autre présentation à
l'entour du fîeu où je serai enterré, le long de l'année de mon
trépas, parce qu'il me semble imitation des cénotaphes, dont les
gentils ont anciennement usé. a — Cet éloiffnement pour les
cérémonies de Téglise, cette accusation indirecte d'idolAtrie
furent suspects dans un temps où les protestants faisaient à
peu près à réglise les mêmes reproches et en supprimaient les
solennités. D'ailleurs l'apostasie de ses deux fils et les opinions
religieuses de sa femme n'étaient pas faites pour donner bonne
idée de sa fidélité à la croyance ca|hoKque. Ch. du Rozon.
JBlTDéB (GintLAUBOS) , médecin distingué, né à Halberstadt,
et mort en 1625. H s'est occupé d'investigations historiques, et a
Î>ublié sur ce sujet quelques ouvrages qux>n recherehe principa-
ement à cause de leur rareté. Nous croyons inutile d en indi-
quer les titres. Nous citerons seulement : Vita Alberti 11^
epUcopi JXIX, Halberstadt, et eavaToac^ta, $eu Dynaeêee
M91W twcuU, petit traité imprimé dans la CoUeelio seriplorum
remm gerwumarmm. — Un autre médecin de ce nom , natif
d'Orl^ns, reçn docteur à la faculté de Paris en 1520 , a publié
un traité Ik eurandiê artieularilme morbis , Paris , 1539.
Ch. DI7 RozoïR.
BUMIA (BoD^tift) {mgêh.), surnom de Pallas, venant soit de
Budeia, ville de liagnésie (Steph. Byz. h. v), soit de ^cù; et
BC06ET.
( 556 )
BCOCBT.
i^luLi y parce qa*elle enseigna à atteler les taureaux à la
charrue.
BUDEL ou BUDELius (Refté) , jurisconsulte, né à Rure-
inonde dans le xvi' siècle , obtint la charge de directeur des
monnaies du duc de Bavière et des électeurs ecclésiastiques. Il
a laisse une preuve de l'étendue de son savoir dans un ouvrage
devenu très-rare, intitulé : De monelis et re^nummaria libri
duo : his accesêerunl Iractalus varii atque uliles lam veierum
quam neolericorum aulhorum, Cologne, 1591, in-4*'.
BUDER (Ghbistian-Gottlieb), né en 1G95 à Rittlitz» pro-
fessa avec succès la jurisprudence dans l'université d'Iéna , et
mourut en 1765. On lui doit, entre autres ouvrages : BibliO'
iheea juris siruviana adauckt, huitième édition, léna , 1756,
in-8^ — VUœ ciarissimorum jurisconsultoram seleclœ, ibid.,
1722, in-8'». — TMeau abrégé de VhittoUre moderne de l'em-
pire depuis \liAju8qu*en 1730, în-8°, en allemand. — Biblio-
thêca historica selecta Slruvii in tuas classes distribula, Leip-
xig, 1740, 2 vol. in-8».
BUDES (Sylvestre) , seigneur breton, parent de du Gues-
cHn, qu*il suivit en Espagne , alla offrir ses services et ceux de
six mille aventuriers, ses compatriotes, au pape Grégoire XI ,
Em's à Clément VII, dont la France soutenait les prétentions.
e capitaine breton tomba rudement sur les soldats d'Ur-
bain VI, et, sans s'effrayer des foudres pontificales, marcha sur
Rome, s'en empara avec sa petite troupe, et y tint garnison
pendant près d'un an, sans que les Romains, auxquels il faisait
beaucoup de mal, vinssent à oout de le déloger. Cependant Ur-
bain VI ayant eu le dessus, Budes repassa en France, où Clé-
ment Taccusa d'intelligence avec son compétiteur ; et, réuni au
cardinal d'Amiens, dont le chevalier breton avait pillé les tré-
sors en Italie, le fit condamner à avoir la tète tranchée ; ce qui
fut exécuté à Màcon en 1579.
BUDES (Jean-Baptiste) (F. Guêbriant).
BVOETZ {géoar. /iûl.), nom d'un château fort situé autre-
fois dans le cercle de Rakonitz, près du village de Kowony,
dans le voisinage des forêts de Buschtichrad, à gauche de Turs-
ko, sur la rivière Zukkau, à 2 lieues et demie de Prague. Ce
château joue un rôle important dans les récits des chroniqueurs
de la Bohème, surtout aans Hagek. En 678 les Wladikes, vou-
lant élever à Krock un monument de leur reconnaissance et de
leur vénération pour honorer son règne bienfaisant, et désirant
en même temps lui donner une preuve de leur grande con -
fiance, résolurent de lui bâtir un château fort, contrairement
à leurs usages de Slaves libres. Krock choisit l'emplacement près
de Kowony, et bientôt une foule de cabanes en bois furent cons -
truites tout à l'entour, jusqu'à ce qu'au xii' siècle on y fit des
constructions en pierre. — Bientôt après la fondation de la ville,
il 8*y forma un établissement sacerdotal et national pour l'en-
seignement. C'est là que Libusa doit avoir été élevée conformé-
ment à sa destination religieuse, et c'est là aussi qu elle doit avoir
fait la connaissance de Przemysls, et que doit s être passé tout
ce qui prépara leur union. En 853, sous le règne nonchalant de
Nekian, Budetz fut détruite par le prince de Saatz Wlastislaw.
Sous Hostiwil , la ville fut rétablie, ainsi que rétablissement
d'instruction, qui devint au ix*" siècle une institution chré-
tienne où fut formé saint Wenzel. Plus tard, lorsque le château
fort eut clé entièrement détruit, les pierres en furent employées
à la reconstruction du château de Buschtichrad. De là le nom
de ce dernier château.
BVDGELL (Eustache), né en 1685 près d'Exeter, d'une an-
cienne famille du comté de Devon , était parent d'Addisson , et
fut un des collaborateurs du Taiier, du Guardian et du Spee-
ieUor, Lorsque Addisson fut nommé secrétaire d'Etat en Ir-
lande, Budgell le suivit et lui dut nécessairement plusieurs em-
plois. En 1717 il avait été nommé contrôleur des revenus de
l'Irlande ; mais un écrit satipque Tayant fait destituer, il re-
tourna à Londres , où il écrivit contre le ministère , et vécu t
quelque temps du produit de ses libelles ; mais la déconsidéra-
tion dans laquelle il était tombé le détermina à se noyer dans la
Tamise en 1736. Outre une foule de pamphlets spirituels mais
sans profondeur, on lui doit une Traduction des Caractères de
Tkéophraste^ 1714, et des Mémoires de la famille de Boy le,
BUDGET [écon. pol. financ). Ce mot, emprunté à la langue
anglaise , dérive pourtant de kouaette, qui en vieux français
signifiait un sac. En Angleterre, depuis les rois normands, c'est
dans un sac qu'on remet à la chambre des communes les états
des subsides demandés chaque année, et c'est ainsi que sont
soumis au parlement les documents qui le concernent. Budge I
désigne spécialement le tableau des besoins et ressources, et la
â m
position financière tout entière du gooTernemefit. i
révolution de 1789, ou pour mieux dire jusqu'au
compte rendu des finances par le ministre Necker, ce bm4 t -
tait pas plus usité en France que la choae qu'il exprime. U
comptes du trésor, établis par le contrôleur ^nêral o«i wiwij>
des finances , étaient vérifiés à huis-clos par le coaaeil d« m
la chambre des comptes, et les opérations finandères àe
annéeii'étaient arrêtées que cinq ans après. Necker
avec force ce système si préjudiciable aux intérêts de la
et de la nation , puisqu'ainsi tout contrôle était tlloaoire pv
l'une et interdit à l'autre. M. deBrienne, successeur de ?(«V.,
saisit enfin les états généraux de Texanoen des finanees Ov
lutte opiniâtre contre de grands abus , ouverte par N
tenue par MM. de Brienne et dé Calonne , enfanta la
tion des états généraux, leur formation en assemblée
la réunion du Jeu de Paume , la déclaration do roi dac* à
séance rovaledu 25 juin 1789, les concessions de la ccwi
jours après, et la mémorable révolution du 14 juillet,
cette époque , les pouvoirs lé^latils ont consenré œtu
gative dont les limites ont été étendues encore par le ^
constitutionnel. — Le budget se compose de la double série 4n
dépenses et des recettes de l'Etat. La première , cooleBafli ta
dépenses des services publics pendant Vexercice oa
ranle, se nomme budget des défenses; la seconde,
les recettes devant couvrir ces dépenses pendant ce mtme tur-
cice, s'appelle budget des recettes ou des voies et iMfnu. Ln
recettes énoncées reposent sur des chiffres doutecx force qmt
l'administration ne peut assigner un total positif mi ooalriw»-
tions directes dépendantes de la prospérité éveotocfte 4a 9»-
merce, des fluctuations de la valeur des propriélés , d 4n
chances, impossibles à prévoir, qui viennent à Twifffwttk
changer la position d'un Etat. Les dépenses ne pcovcat Hn
déterminées d'une manière moins hypothétique, car il eslnr
que les sommes cotées pour tel ou tel emploi soient iiivanilile
tant que cet emploi n'a pas été fait; aussi le chiffre de
dépense ne présente guère que le résumé d'un derb» ^Ppnnr
tion fort problématique. Une année de délai est accoraee pn*
réaliser un budget; ainsi les comptes de l'année
s'arrêtent qu'au dernier jour de la suivante, époque à Uqa^^
tous les comptes, étant devenus exacts, sont soumis à la \fn-
cation de la cour des comptes. Aprèi qu'elle en a coosiatr j
validité, la loi des comptes de l'eiercice qu'on vient de dmr «s
portée aux deux chambres. C'est lors de ce règlement défait:
3u'on avise à établir une sorte de balance, par des reliquito «
es arriérés , entre l'excédant du revenu sur les dépenses h •
déficit ; le second cas arrive souvent. Le vote du budget f«r lr«
chambres est aussi important pour la couronne et le inifli»ir"t
Sue pour le pays. Son rejet met le pouvoir exécutif en dej
'obéir aux représentants de la nation. Diriger les de
publiques vers le bien être général ; — y introduire des
mies salutaÎMS sans sacrifier en rien la dignité du pays; — rr^
sagemçnt la quotité des impôts , les répartir avec une
rigidité, et fixer l'emploi que les ministres doivent en £Mf
apporter une loyauté lucide dans les comptes ; — réprimer
puleusement les abus; — empêcher que la fortune pobb^
soit grevée de sommes énormes pour satbfaire les amhitig *
d'un parti et asseoir un ministère solidement au poo^oir; -
s'opposer à ce qu'un ministre compromette le sort des rtmbr-
buables par la mesquine et funeste vanité d'attacher son m»
une ^nde mesure financière; — s'efforcer enfin d'arriver j **
solution si désirable de ce problème : Quand le super6n dn :>-
pitaux de la nation suffira-t-il au nécessaire du gouwtmemem '
telle est la noble mission des chambres dans l'examen du tMW%*<
La discussion de ce résumé du système financier de la Fn»i
s'étend sur toutes les graves questions— si importantes poer îr^
immenses intérêts qu'elles embrassent — de l'éconocnie p^
tique , de l'administration publique et ménie de la poMhfr
intérieure et extérieure. Il en résulte souvent de notables aw-
liorations dont le nombre serait moins restreint sans crrtjÉ»
vices qu'une sage réforme abolira tdt ou tard. — On cumpmk^
plus facilement l'ensemble et les détails du budget en iosffa»
m celui de cette année 1841. Quelques notes aecoropagiMn.*
eeux de ses articles qu'il nous seml>le nécessaire d'expliqwr
rr^is de cautionnements e( autres capitaux rem-
bourwblM à divers Ulres (8.000,000
iile viagire et peMlom (2) 55,418,000
2° thtalitmt.
i<* civile (somme pajéc an roi et au duc d'Or-
léans) 14,000,000
lalion de la chambre des pairs et de la cbambre
dei députas [pour les frais matériels). . . . 1,431,000
ition d'honneur [supplément à SB dotation). . . 1,057,400
3° S«niee$ généraux des miniHèrti (S).
nlslére de ta justice 30,901,635
— des cultes se,046,714
— del alblres élranftéres 7,84T,2S1
— de rinsiruetlon pnbllque 15,638,497
— denntérleur 94,831,500
— du commerce et de l'agiicollure 13,795,378
— des tTBTaui publics 1^,134,500
— de U guerre 351,641,381
— de It rairtue et des colonies ■. 74,028,300
— de» finances 19,797,196
4" Praù d« régie (4).
ii< de régie, de perception et d'eiploi talion des
impdU, et revenus directs et indirects. . . . 138,852,583
inbourseraenls, restitutions et non-valeurs. . . 60,976,370
ToTu. des dépenses antorisées 1,187,843,3S1
•iilribuiions Tonciére, personnelle et mobilière,
des portes et fenélres, des palenlcs, Trais de
premier avertissement (5; 390,676,810
(I) La dette perpétuelle se compose des rentes ^ae l'Etat f>aie an-
lelletnent pour les emprimti qu'il ■ fiili à différtales époques.
amorlinement le fait, chaque année, par uue cerlaine lomme prélevée
ir l'impdl, itec la<DHcllc l'Etal nchèle, h la Bourse, une porlion des
[res des renies qu'il est obligé de payer.
(î) Les pttUHHu militaires Ûgureut seules pour enviroa 45 millions.
(3) Sous ce litre sont réunies toutes les dépenses nécessaires à chaque
ÎDistère pour faire le service qui lui est attribué. Ainsi , les dépenses
; la juilire couiprennent principalement la Iraitemenls des jnÈei de
iiU'i Hirlei— celles des culles, les Irailemenls du clergé — celles de
r]-.truclioo publique, les trailemenr! de tous les professeurs de l'uni-
oilé — celles de l'intérieur, tes trailïmenti des nombreux agents de
ition depub le préfet jusqu'au garde cbampélre — celles des
dica, le personnel des ingénieurs etlei irais matériels d'enlre-
rODilriiclion des routes , ponts , riviéra , canaux , ports de
mmerce, bllimenls publin , etc. — celles de la guerre, la solde de
irinée de terre et le matériel considérable en irmei, fbriiricalions ,
. semés, ete, — cellei de la marine, la solde des marins, le matériel des
I vires, des arsenaux, l'entrelien des ports militaires, etc., etc. Chacun
'4 services géuéraui comprend en outre les frais d'administration gé-
lale 1 Paris et dans les départements, depuis le traitement des minis-
l'i jusqu'aui gu^oos de bureau.
{41 Cessais dépendent du ministère des Suanccs et s'appliquent k la
iTceplion des tommes produites par les contributions directes — l'en-
.:j>lrenienlet la domaines — le timbre — les forêts — les douanes— >
''conlribiiiions indirecte — les poiiJivs à feu — ksiabaca — les postes
- les salioes et minci de sel de l'Est.
(.')' La contribution foncière, payée par les propriélairea de maisons
I de lerrea, produit environ !6S millions ; celle personnelle et mobi-
i-re, S6 millions — celle des portes et fenêtres, arquîllée par les toea-
<it<-s. 30 millions — les patentes, soldies par ceux qui exercent une in-
c i leur compte, ^8 millions.
""etT
Produits des mojeos eslraordlnaires i rtiliser
éventuellement, en eiécutkin de l'article 3
de la loi du 17 nui 1857, pour travaux pu-
blics eilraordinaires (8) 73,000,000
ToTit de» recettes prévtie» 1,311,885,666
aésuLTÀT DU «onoer.
Exc£diht présumé des recettes..
— Chaque département, chaque commtine établit aussi son
frudjel. Préparé par les soins des préfels et des maires , il est
porté au conseil général du département ou au conseil muni-
cipal qui en délibèrent; puis le budget départemental est arrêté
par le tninislrc de l'intérieur, et le budget communal par le
sous-préfet , si la commune a moins de cetil franta de revenu j
par le préfet , si elle en compte de cetit à cent mille ; par une
ordonnance lîu roi enfin , si son revenu s'élève à cent mille ou
au-<Iessus. Les maires onlonnancenl les dépenses des budgets
des communes, et les receveurs municipaux fonl les recettes et
les payements. — Chaque établissement public et chaque mai-
son de commerce dressent tous les ans leur budget desdépenses
et des recelles, les uns d'après les règlements qui Dient les al-
Iributions et devoirs des administrateurs et comptables, les
autres d'après les formes adoptées dans le commerce. Le con-
trôle en est fait par des agents des finances affectés aux diverses
sortes d'élablisscmcnl» publics et par les chefs de maisons de
commerce, — Le mol budget s'applique aussi aux comptes eU-
blis par les particuliers pour gérer leurs revenus.
LOBEHBEBT.
Les droits d'enregistrement el de timbre, prélevés sur tous les
|ui peuvent paraiire en justice, rapportent ÎÎO millions. — I*s do-
parailre en justice, rapporli
iens appartenant i l'Etat, produisent
'ente, 35 millions.
(2) Les bois, régis par les foncti
' forêts, rapportent SO mllbons
(3) Les droits di
on paie 30 millions; poi
de l'administration des ei
Iroils de péclie 3 million
ni ceuiqu'on paie à la frontière pour faire
cbandisrs. Pour l'entrée des sucres seuls
il^ les aulres marchandises 76 millious.—
sel, ordinairement égal à quatre fois la valeur du sel,
liions, sans compler le droit à ruitraclioo qui donne
e indigci
iniprenni
, 8 millions
les droits sur les liois-
93 millions ; :
(5) Produils delà taxe des lettres (qui seuls s'élévcnl 140 mitlioi.s),
des envois d'argent, du transport des matières d'or cl d'argent, des pbces
dans les malles-postes et les paqueboU, des droits sur le transit des cor-
-respondanres éliangères.
(6) Pensions payées par les élèves dans les collèges du gouvernemeni,
el droits payés i l'université par chaque élève des èlablissemenls parti-
(7) Les produits divers proviennent deladotalion deruniversilé, des
domaiuis le l'universilé , de la fabrication des monnaies el roédailles ,
des mines, de la vérification des poids el mesures, des brevets d'inven-
tion, des visas de passeporls, des pensions des élèves des écoles inililains,
des écoltt vétérinaires, des bergeries, des haras, des écoles d'arts et mé-
tier», des élabliuementi tbennaui, de la rente do l'Inde, des inléréts de
la eréance d'Espagne, des prélèvements de la caisse des dépAls et eoo-
iignalions, des recouvremenls sur prêts faits en 1830.
(S) Celle loi a auLoHsé la création d'emprunts pour les travaux extraor-
dinaires, tels que routes, chemins de fer , ports , ponts, etc. Les 73 mil-
lions seront le produit de ces empnmls.
(568}
BimiitB.
BVDGBOOKEN, 8. m. {camm,)^ espèce de petite monnaie
d'étain qui circale à Bombay.
BUDIE (géogr, ane.), ville de la Magnésie en Thessalie , rési-
dence du brave Epigée {Iliade, xvi, 57S).
BUDIEHS (géogr. anc.) , peuple de la Médie , suivant Héro-
dote.
BUMHI (géogr, anc.)^ peuple scytho-germaniqne» anxveux
bleus et aux cbeveax roux, nui , d'aprâ les données d'flfero-
iole (t)y habitait au delà des Sarmates Méotes , et s'étendait de
Stralof jnsçfue dans le pays de Kasan (3). Darius pénétra josqa'à
ma, éeputs le Daoube et à travers le pays des Sarmates» lors-
qu'il poursuivît les Scythes (3). Ces Baidini , daus lesquels noos
reconnaissons des ancêtres germains, n'avaient pas de demeures
fixes, d'après Hérodote. Ptolémée place aossi une localité du
nom de Budinum dans le pays de Luhuanie, dénomination qui
parait indiquer un second pays de Budini (4). — Les Budins ou
Bodini , an delà desc|uels s'étendait un désert de cinq journées
de route (5) , possédaient des forêts et étaient nomades ; piarmi
eux se trouvait un peuple moiUé scylhiiiue, moitié hellénique,
les Gelons, dont la ville, construite en bois, se nommait Gelonos.
Les Gelons mangeaient du pain de froment et vivaient de
chasse (6). Comme les Budini, qui célébraient tous les trois
ans, depuis une époque reculée, un service solennel en l'hon-
neur de Bacchus, et qui étaient d'antiques adorateurs de Bud-
dha (7), étaient sans cesse errants , à ce qile rapporte Hérodote,
et comme les traces de leurs migrations s'étendaient jusque
dans la Lithuanie, d*où les Neures, poursuivis par des serpents,
vinrent même un jour, après avoir traversé le Don, chercher un
refuge chez eux, il n'est pas invraisemblable qu'ils aient été une
tribu chasseresse des Goths, gui, sous la conduite d'un Odin,
traversa les steppes de l'Ukraine, où on trouve encore des ves-
tiges de lan^e germanique, et se rendirent jusgu'en Scandi-
navie. Celui qm sait que les Chattes se nommaient aussi les
Battes, et que les Goths ou Gothons s'étaient déjà étendus vers
le Nord (8) du temps même de Tacite, ne méconnaîtra pas l'i-
dentité des Goths (Jutes, etc.) et des Budini ou Budins. — Un
autre penseur expose làndessus les vues suivantes. — Le peuple
des Budini habitait, au temps d^érodote, la rive droite du
Don, et avait pour voisins au sud les Sauromates (9). Ils habi-
taient le pays depuis une époque si reculée, qu'on croyait que
cette terre les avait enfanta. I^utefois ils s'étendaient déjà alors
assez loin vers Fouest , puisque Hérodote dit qu'il y a des Bu-
dins jusque chez les Neures, dans la Gallideet la Lodomirie
actuelles (10). Pline les place dans le même pays (il). Strabon
et Ptolémée leur assignent le même lieu ; et , ce qui permet
d'admettre qu'ils remplissaient aussi les intervalles entre les
points qu'ils occupaient à l'est et à l'ouest , c'est la montagne
Budintauê, où Ptolémée place les sources du Borysthène. Les
géographes n'ont pas cherché d'abord à se rendre compte de ce
nom qu'ils trouvaient dans les auteurs anciens. Us regardaient
les Budini comme un peuple dont les traces avaient entière-
ment disparu. Enfin Mannert les déclara Germains, parce que
Hérodote les nomme un peuple foriemeni bleu ei d'une etmuur
de feu (12). Mais, même en rapportant le bleu aux yeux, il reste
toujours à remarquer que des yeux d'un bleu foncé sont presque
noirs, et que la couleur du feu ne convient pas aux Germains ,
mais bien aux Slaves, dont les cheveux sont dépeints parProcope
comme étant roux et non pas jaunes (15). En outre les Budins,
au rapport d'Hérodote, mangeaient des pous, ce qui ne peut
IV, 108.
y}
(î) f^. Heeren , Coup itœtl sur les populations scythiques (dans
ses Idées),
(d) Hérodot. iv, 128.
(4) Mannert, dans sa Géographie du Nord, les place en général près
de la Tistule, et cherche à réfuter Hérodote par lui-même.
g Hérodot. it, c. 32.
Comme le remarque Rittei'', dans son Introduction à t Histoire
des peuples d'Europe, Texpression fdnpofiyjoi ne désigne pu des
mangeurs de nous , mais bien des mangeurs de poomies de pin , d'après
un scoUaste de Thetzes. Cependant Strabon reproche formeUement à
ses Phthirophages du nord dTu Caucase d'être malpropres , Lib. xi.
n) Introduction de Ritter.
i8) De mor. Germ. c. 2S.
(9) Hérodot. it, ch. 21.
(10) Loc. cit. 105.
(11) IV, 26.
(12^ riaux^y hXup&ç xac m^/i^v,
(13) Colorent nec summe candidum hoBet cutis, necjlavum coma,
neque is plane in nigrum déficit , ac subnifits est et quidem omni-
bus, Procop. III, e. 4.
nullement s'appliouer à des Germains. Uneopiiiknqii^
plus de probabilités est celle qui eoropreod sons le ooa^i
dins les Vendes (1 ). G)mme les Grecs prononçaieot le (da ■
langues comme an v, il fant lire, par le i^ageiatiidebl
minaison , Vudim au lieu de Budins, Ce nom dé^,
toutes les langues slaves, des gens gui habitent prèiirû
on sait que le pays des Budins était couvert dennèm,è|
et de marécages de toute espèce. Cest aussi de cette km\
l'empereur Biaurice dépeint le pays des Slaves ()).AQiK)âk
leurs expédients, dit-il, se trouve celui de savoir lirresiMir]
plus longtemps que les autres hommes. QiMiidibsoDi!
a llmproviste , ils se plongent sous l'eau et respirent n l
d*im roseau d'une grande longueur, dont un bootsortdeK
en sorte que personne ne se doute de leur présence. Aaii
pays, aussi bien que leur manière de vivre , leor fltdoni
nom é*homme$ aquatiquee. Ce nom de Vudins se duRfiL
les Sarmates , conformément â leur pronon€iilioD,acàL
Venèdes, et chez les Scythes en celui deVeoebeoi. raliH
tMUkléi, en lanffue lithuanienne; venna, en langue fioM,to|
gnifient eau. Même en polonais, Ve répond i radcsutnè
lectes; en sorte que vudiMa, udiMa, aésigne rbunondii
autres Slaves , tandis que ce mot s'exprime psrofMi.M^
chez les Polonais ; de même qu'en sens contraire le btei
est changé par ions les Slaves en wodu. D est wwqiifcliu,
les rapports qui nous arrivèrent de ce pays dans des ioifiaé
riencs,etqni partaient du sud,désignaient ce peipIrMilrM
de Fn^iia, tandis que les rapports postérieurs, ibm à «r^
le désignent sous le nom de Venéêê. En ééamkkmki
sitnés au nord-ouest de l'isthme taimqne, PliaeilttVftii-
chètesprès des sources du Bog, les Neures prèsdsMrak
Dni^er onpius exactement da Przrpes; p« molli
Gelons, les Tissagèles et les Budins. Mais, lonqtlamih
deKription de la Fenningie, située sur les boidsàliwk^
tique, à l'est de la Vistule, U place à l'est les Siraita,»h
Vendes, pnis, plus à l'ouest et plus au nord, lesSôro w
Kures) et les Hirres (Hérules). Les Vendes ou Veoéd» im
donc se trouver tout près de ces Bsdins, s'ils ne (ocioip
entièrement le même peuple. — Ainsi le plus «oôttM*
cette grande nation slave est celui de VgwPBS^PIiii ^ ^
ment deux grandes divisions de ce peuple rcçorepltew*
Slaves et d'Anles , pendant qu'une troisième <Hnsi«g*JJ
nom de Vendée, Il sera question de chacon de ces iieqwv
1^ articles qui leur seront consacrés. — Pour copnnng^l^
ces assertions, il ne reste plus qu'à ajouter les recteos»
Ji^ehmçiX{DécouveTUtdan$Vantiq;uiii, i,484ct8aiT..aMf
la carte, planche Z), a Hérodote ne connaît les «'««nj^^C
deux tnbus de Buains. La première habitait les bords (h vm
ter (4, 102, 105). A celle-a s'ajoutèrent les Neores, an«
voisins des Agathyrses. On les voit près des sources dilja
luel, sur la carte de Tyr {Eurcfpe , planche 8). — '-'***
tribu de Budins se trouve entre le Volga et le Don, m«^
l'endroit où ces deux rivières se raporocbent (IWr., *.«'»:
L'auteur les place sur les bords de fllmensée, daasIeFr"
Novogorod, et déclare que ce n'étaient pas les Gctot"*;
Samarcandes , qui jouaient le principal rôle ^}j^^
de ce pays. Les dieox adorés dans cette «»*^ ^■"•'ÎJJÎ
indienne. Deux routes conduisaient par eau à ta Ber^*»
la Duna allait se jeter de là dans la mer Baltique.
BUDISSnf(jf^C
XII* et XIII* siècl
encore le territoire mu ic uuw, MuiiUMv •»—- ^- - ^
Milsca. Il porte ce nom dans une pièce originale de i«*.*J
la teneur reçut de nouvelles confirmations en *™*"*!l
qui détermine les limites des possessions épiscopite rtnj
dans la haute Lusace.Wiprecht de Groitscfa reçut eiH»sr
dot de sa femme Judith , princesse de Bohème, le W» '^
qne plus tard à Lusace avec son cerde, ^JJ^JJ
comprenait le Friediand actuel et le pays de SewIeaWf
BUDNÉE OU BUDNY (Simon), discipIc de Servet.
des sectes d'unitaires sorties de la réforme , se itde-— ^
prosélytes dans la Lithuanie, la Pologne, "Ç"*]!^^
excommunié dans le synode de Ludan en 1581. U cr»^ ^
supplices le rendit plus drconspect, et dès lors oo ip-
(1) Vincent Kadluhek, traduit en alleoMiid , du fdemit ^
comte J. M. OssoUnski , par Stmuel-Gottlieb Lu»*, T«w^'
p. 147.
(9) Maontii Stratégie, Lib. n, c. 6.
Jc vveisj le versaDi au suo , nu jauni uoe source a eau
, neconsutequ'enterrede prairie. Du milieu de ce versant
-e , semblable i une coupole, une aulre montagne d'une
litre Disue nuis d'une égale hauteur, et dont le aonimet est
onné par les ruioes du château de Goeizcnburg (Halfa-
Itas ). Celle monlaene est couverte tout à l'enlour de
■s et de bouleaux clairsemés , et ses fiancs escarpés , dont
ques pentes plus douces sont encombrées de ruines, en
rnt l'accès Ires-difficile. Les ruines ont à peo otia deux
I pas de pourtour, les mura sontlrès-épaig.et la uispocilion
t général celle des châteaux les iilus anciens de l'Allema-
L entrée, oui est maintcnanl enlièrenienl ruinée, se trouve
>lé du Dora; elle conduit, parnn large et long corridor se
^anl vers le sud et situé eniredcs murs qui sontencoreen
c debout, i travers une autre porte dont il reste quelques
is, jusqu'à riutérieur du cfaâleau. De toutes les différentes
■mclions qui paraissent avoir couvert le sommet de cette
•agne, il ne reste que des monceaux de débris. Seule(uent,à
iîruil le plus élevé, il reste une tour carrée presque eoUère-
t conservée, (loi)t les murs sont plus épais que le reste des
les. Ihihaulde celle tour on jouit d'un coup d'inl magnifi-
' sur tout le Haromsek,qui est parfaitement cultivé et semé
>illa);es, et qui fait (tarLic du district de Cronstadt el du ii«e
VschiL. Ce fort a été bâti apparemment par les chevaliers de
dre leuloniquc que le roi André II appela à Siebenbur-
>, pendant lexiir siècle, pour ctdoniserle Burienland. —
sommet du Budoeschegy ou fiudoesch est encore plus élevé
: celui du Balvantosch. Sur son versant occidental il présente
; large pente couverte d'herbe, el nommée Saonneto*
)amp de sel ) , vers l'extrémité de laquelle jaillit une source
ilidnale, dont l'eau contient beaucoup de soufre, n'entre pas
cITervescence quand on la traite par le vin, et a un goAt
éable. A quelques centaines de pas de celle source, en mon-
t vers l'est, on trouve quatre mines de soulfc, dont la plus
ndc fut presque entièrement comblée par le iremblement
(erre qui eut lieu en ittoa. Un Sekler, qui chercha i y péné-
r depuis lors , glissa , tomba et fut sulToqué : on le nomma
ir cela 6yilkoit]/iik (le Trou au Meurtre ), et personne n'ose
s s'aventurer à j eutrer. Cette mine est la plus voisine du
nmct (le la montagne ; les trou autres sont un peu plus bas,
i>lé les unes îles autres. I.es deux qui sont situées en dehors
II peu considérables ; celle du milieu , qui est la principale ,
une ouverture qui fend le roc, recourbée el se détournant
peu près vingt pas , large de trois pas à l'entrée el à peine
<n pas â son exlrémilé, et dont les parois sont couvertes a'une
lûie de soufre. La gangue est un schiste alumioeux qui ,
D-ié k l'air libre eli la pluie, devient gris cendré. Souvent on
i dans la mine la vapeur du soufre s'élever de terre comme
e fumée légère. Lorsqu'on s'arrête quelques instants dans la
ne, une douce chaleur pénètre tous les membres, mais il ne
il pas se hasarder â prendre haleine pendant le temps qu'on y
>t(>. Au-dessus du Champ dt Sel, du cùté du nord, on trouve
iKiis de hêtres qui peut avoir cinq cents pasd' épaisseur, el qui
-iitult dans une vallée où on rencontre un liain frwd de soufre,
nié par plusieurs sources dans un bassin naturel. Outre ce
^sin , on trouve encore dans celte vallée plusieurs autres sour-
s froi<les d'eau sulfureuse. — Plusieurs auteurs , entre autres
.ilcFichlel [Minéralogit if« /a 7Van«yft>am>),onl considéré le
ji'doesch comme un volcan éteint ; mais celle opinion est dé-
riilie par ce fait , qu'il est situé au milieu d'une chaîne de
'iiiMKiies stratifiées, formées de terrains d'alluviun, el que
irii toute la contrée on ne trouve aucun vérilable produit vol-
BL'DOU [giofr. ane.), iDODlagiwde l'Ile de
dans la seconde édition du même ouvrage : a Bodorigum est
BaUbor en Silèaie. u Kmse a prouvé cependant, dans son ou-
vrage sur les antiquités silésiennes , intitulé Budorgfi, et plus
eiplicilemeot encore dans ses Àrehivei pour la géographie d*
f»tUi4jniti,qneetHe ville doit avoir été située plus au nord
qne Ratibor et un peu plus au snd que Breslau , dan; la contrée
oe LaskowilE , où on a trouvé dillércnls vestiges d'une ville an-
tique eldes médailles romaines, et que Ratibor csl bien pluIAt
VSbumm de Ptolémée. La preuve consiste tout simplement à
mesurer tous les embranchements des deux routes qui , partant
de Célemanlian (Komorn) et de Camus (Pétronefle), traver-
sent l'est de l'Allemagne et conduisent jusqu'à la mer Bal-
tique. Ce n'est pas ia le lien de faire la description de cette
opération.
igéogr. ane.), petite ville de la grande Ger-
manie, chei les ÀleouDm, su nord, à quelque dislance dn
Rhin.
BDDOWEZ [VSNCESLAB) OU DE lUDOWA, né en Bohème en
ISSI de parents calvinistes, devint conseiller impérial, puis il
s'exila volonlairemeni de la cour sons prétexte de se consacrer
à l'éducation de ses entants. Hais il s'employa plus particulière-
ment aux luttes de la controverse dont il avait puisé le godt
parmi les théologiens de sa secte. Il publia même un Abrigi
d'kUloire univenelle , inlilulé bixarrement : Cireulut horo-
logii, Hanau, 1616, in-4°, dont les pnncipes hétérodoxes le fi-
rent arrêter et condamner i moK. Budovk'ez avail écrit aussi sur
les événements divers survenus â son parti un journal en latin
dont le manuscrit est ctniservé dans les archives de la ville de
Prague. Dohner {Diarittm anonyme) en a inaéré un extrait im-
porlant dans les MonitKentahittoriea BiAenUœ, Pr«gne, 1768 ,
l. II, p. sot.
BCDSDOiSHE, S. m. {mylhol.) , la religion de Bndsdo,
extrêmement répandue an Japon.
BiTDSOoiSTE , 5. m. [ mylho/. ) , celm qui professe le
budsdnisme, partisan du budsdolsme.
»VOKA,(géogT.ane.), ville des Vellones,dansla Lusilanie
orientale, au nord-esl d Ebora.
BVDVEis {géogrX cercle de la partie la plus élevée et la plus
méridionale de la Bohème, séparé de l'Autnche par le Bœhmer-
vrald, borné au nord par le cercle de Tahor el à I ouest par celui
de Pruchin. il a 310 lieues carrées, 170,000 habitants , el ren-
ferme huit villes, vingt-neuf bourgs el huit cent quatre-vingt-
onze villages. Son chef- lieu est Budweis, ville royale de
Bohème, sur la Holdau, dans une plaine fertile, siège d'un
évéché. Elle est en partie Tonifiée et régulièrement bâtie. Il y
a des fabriques de drap el de salpêtre. 6,600 habiUnts.
BUDTTE, s. f, (hùt. nalA, nom d'une bergeronnelte qui se
tient ordinairement au milieu des bceufs.
BCÉE , s. f. igramm.), lessive. Faire la buée. Il est vieux.
BUÉE, s. f. Ittehnol.), en term. de bo\itattger, humidité qui
se dégage du pain lorsqu'il cuit au four. ^ 11 se dit aussi de
toute vapeur qui se dégage d'un liquide en ébullition.
bdÉE (ADElEN-QiiENTin), chauoine honoraire de Paris, né
dans cette ville en 1718, embrassa fort jeune l'état ecclésias-
tique, ainsi quesesdcux frères, N. Blëe, qui remplit longtemps
les graves el difRciles fonctions de supérieur du séminaire de
Sainl-Harcel, et Pierre-Louis BtiËE dont il csl question à la fin
de cet article. Adrien eut deux passions dominmles, la musique
et les nuthéoutiques ; il était o^niste de Saint-Martin de
BUEN-ATRE.
( 560 )
BVENOS-ATIBS.
Tourâ, mais en 1786 il revint à Paris et fut nommé secrétaire
du chapitre de Notre-Dame. En 1793 il publia, chez le fameux
libraire Chapart, un Dictionnaire des termes de Ijl révolution ^
in-S"*. En 1821 il en avait préparé une seconde édition qui n*a
Sas été donnée. Dans un avant-propos manuscrit, il trouve les
eux époques analogues, presque identiques. Il parut en 1792
plusieurs brochures in-S"" dirigées contre les innovations, et por-
tant des titres au cachet du jour, tels que Les grands jurements
de la mère Duchesne; Grands anathèmes de la mère Duchesne
contre les jareurs (les prêtres assermentés), etc. Elles étaient
sorties de la plume d'Adrien Buée. Après le 10 août il s*exila
en Angleterre, et remporta au bout de quelque temps un prix
à institution royale de Londres, qui Tadmit comme membre.
Après une absence de vingt et un ans, il revint à Paris en 1814,
fut nommé chanoine honoraire de Notre-Dame, et consacra ses
veilles et ses loisirs aux sciences exactes. Sa passion pour la mu-
sique était loin d'être éteinte; quand les chantres détonnaient,
ce qui n'est pas rare, on le voyait quitter , comme malgré lui ,
sa stalle, le chœur et quelquefois l'église. Il publia en 1817,
in-8'' , des Réflexions sur les deux éditions des œuvres de
Voltaire ( qui paraissaient alors ) ; mais , trop préoccupé des
sciences exactes, il y attaquait souvent le géomètre Laplace, au
lieu d'atteindre le philosophe de Ferney. 11 est mort à Paris le
11 octobre 1826, laissant un grand nombre de manuscrits :
Essai sur la géométrie de la nature, 1813; Essai d'une
théorie des limites au physique et au moral; Essai mathéma-
tique sur l'organisation , 1818; Principe de simultanéité ,
1818 ; Sur les quantités imaginaires, au docteur Babington;
Notice sur M, Laplace, servant de clef aux réflexions sur les
deux éditions des œuvres de Voltaire, 1817; Opuscules ma-
thématiques, problèmes, etc.; Sur la révolution française et le
gouvernement représentatif, 1821. L'auteur prétend que la ré-
volution n'a pas œmmencé en 1789, mais en 1715, lorsque le
parlement de Paris cassa le' testament de Louis XIV. — Buée
(Pierre-Loiiis), frère du précédent, né en 1740 , fut greffier du
chapitre de Notre-Dame , chanoine de Saint-Aignan , puis de
Saint-Benoit, dont l'église est devenue le théâtre du Panthéon.
Il émigra en Angleterre comme son frère , mais il rentra en
France en 1802, uit nommé secrétaire de l'archevêché de Paris,
puis chanoine titulaire de la métropole , et mourut à Paris en
juin 1827. En 1792, il publia chez Chapart deux brochures :
Eulogie paschale , et Obstacle à ma conversion constitu-
tionnelle.
BUEIL (Jean de), cinquième du nom, comte de Saucerre,
(ils de Jean , chambellan de Charles VI, tué en 1415 à la bataille
d'Azincourt, commença à se faire connaître sous Charles VII,
en 1427, par l'attaque de la ville du Mans. Il se trouva en 1428
associé à la gloire de la Pucelleet des libérateurs d'Orléans, ac-
compagna l'année suivante le roi Charles VII à son sacre de
Reims , et fut fait chevalier en 1433 après le combat livré aux
Anglais pour leur faire lever le siège de Saint-Célerin , où il
commandait l'aile droite de l'armée du connétable de Riche-
mont. En 1438 il fut fait capitaine de cent hommes d'armes. Il
combattit les Anglais en Normandie et dans le Maine, prit d'as-
saut la ville de Sainte-Suzanne, se trouva au siège de Pontoise,
à ceux de Rouen, de Montivilliers, de Caen et de Cherbourg en
1450. Le roi lui donna alors la charge d'amiral de France.
En 1453 il conduisit sur les côtes de Guienne une armée navale,
et se signala à la liataille de Caslillon dans le Médoc. Il fut sur-
nomme le Fléau des Anglais, Ses services n'empêchèrent pas
Louis XI, qui n'avait pas hérité de la reconnaissance de son
père, d'ôter au sire de Bueil la dignité d'amiral, et de mettre à
sa place le sire de Montauban. La guerre dite du bien publie
éclata en 1463, et le sire de Bueil se joignit au comte de Charo-
lais, avec les ducs de Berri, de Bretagne et autres mécontents.
Il parait cependant que, par justice ou par politique, l'adroit
lier de Saint-Michel, lors de l'institution de cet ordre en 1469.
Bueil \ivail encore en 1474.
BIELLIUS(K. Bu IL).
DUELTA (chimie), terme dont on se sert au Polori , pour si-
fjnifier le changement qui se fait à l'argent dans la coupelle sur
a fin de l'opération , lorsqu'il se couvre d'une espèce de toile
rouge.
BUEN-AYBE(0on-.4tf] {géogr.), une des lies Antilles dêpen-
dantes de Curaçao, dont elle esta 10 lieues est, et qui appartient
à la Hollande. Sa longueur est de 8 lieues, sa moyenne lar-
geur de 1 lieue et demie. On y élève beaucoup de bétail. Elle
renferme des salines et un petit village, avec un bon port.
uuÈNE, s. f. (botan.), sorte d'arbrisseau de Panaaa.
BUENOS- ATBES, autrefois vice-royauté, aujourtlliiio^.
dération du Rio de la Plata. — Position, Latitude sod,€ttR,
ta^onie, le Chili et Bolivia. — Superficie. Elle est mlotrifc
mdle lieues carrées. — Golfes et caps. Le Rio de la Ptau^
à son embouchure un enfoncement considérable, qe'il f^ «
devoir du géographe de signaler. Deux caps constituent »•(
trémités saillantes : le cap San-Àntonio, dans licoDÙcrtti
du Rio de la Plata, et le cap Santa-Maria qne noosiitni^
montré dans la Banda orientale. — Fleuves, L'Atlaotiqv!i.
çoit la plupart des fleuves delà confédération. Le lio*i
Plata, qui est le plus considérable, descend da Brôilwi
branche principaleappelée Parana, et traverse Corrieotes.W
Fé, Baxada, Buenos-AyresetBarragan. SesaflluentssoirtlehB-
guay, grossi du Pilcomayo, et du Rio Grande ouVfrRM>,''t
Salado appelé aussi Calcagui et Guachipe, lequel tmsra
Etats de Salto, de Tucuman et de Santa-ré. Le Rio Gno^ ■•
même reçoit le San-Salvador, ou Jujuy et de Silta. QMt
Parana est devenu le Rio de la Plata, il est joint par te Sii>'
ou Rio Quinto, gui baigne les Etats de San-Juan, de h f n*
teira, de San-Luis de la Punta, de Cordova, de Boefrat-Ajm^
se jette dans le fleuve à Rosas (baie de SamboromtM.-li
Rio Colorado ou Mendoza, récemment relevé pif K. Psr
chappe, formé de deux branches, dont VumviaH(bMfin
l'autre de l'ouest ; il reçoit le Rio Diamante etd'Htmmièm
descendues des Andes ,' en ferme dans son hassofiBiaruiir
ville de Mendoza, la mine d'Upsallata, la ville deSl^iQl^^
la Fronteira, et traverse les Etats de Mendoa,deBaeno^V\in
et les solitudes des indigènes Àncas. Son cours est pis» M
que son lit n'est profond. — Le Rio Negro oo Cu$u Lrtn *
Î)lus grand des fleuves, qui se trouve entre le détroit de îl**
an et le Rio de la Plata, a, comme le Nil, sa soarce dia^*
hautes montagnes; comme lui, il traverse une vallée, qo^liNt
périodiquement, et parcourt de vastes déserts, sansrece^-îT
aflluent. Seul, dit M. Parchappe, il peut servir à établir [ht^
une communication directe avec le Chili, car il aboutit afffc-
Rio de la Plata des solitudes que les géographes DommeiH^
tagonie. Une branche à droite le précipite dans une dux»
lacs et de marais. — VÀndalgala tra verse Tucaman. rt *f-
dans Laguna ou lac d'Andalgala. — Le Rio Do/nf.sortr
hautes montagnes de Tucuman, arrose la ville de ce non».'
de Santiago del Estero, dans l'Etal de Santiago, et apm"»
traversé l'Etat de Cordova , s'y décharge dans les lacs »«''-
Lagunas saladas de los Porongos. — Lacs. Le bassin «**
lorado ofl're plusieurs grands lacs, dont la plupart neA*^
être considérés que comme des* marais, h caosc de leof !*•
f profondeur ; le principal est le Guanacache— On àèsÀ^^
e bassin du Rio Negro, entre le territoire de Buenos-Aîir
la Patagonie, do grandes étendues d'eau appelées mj*»*'*
Desaffuadeio, Laguna-Grande, et lac del Telmtlf qa» "*•'
en général que de grands marais temporaires. — l^»'r^
dalgala reçoit la rivière de ce nom ; et le Rio Dolc*^^"
les lacs salés de los Poronqos, comme nous )**^?"*"JÎ',i-
On cite parmi les autres lacs de la confédération, m'**
d'Yàera, dans l'Etat de Corrientes. — Ilss. lesMm'*^*
Archipel de Falkland, dans l'Atlantique, à «50 1»»»» w
de la c6te des Palagons et de la Terre de Feu, ««^f,'
52° de latitude sud , et les 60» et 65° de longitude ou«ui
publique de Buenos-Ayres se propose de ^^"^^^ "^'J'^^
ment dans les Iles, à cause de leurs bons ports, o« J^JJ. ^
bières et de la pèche des phoques. Elles ser? crtt »"J<*J^^.
relâche aux baleiniers. Il y en a deux grandes ^'MIJJ^
dix très-petites. Dans une des grandes la plus of<J*""\ji
Anglais avaient bâti en 1766 un fort Georges ^"""L^
espagnole partie de Buenos-Ayres alla détruire ^" '_^i^
l'orientale, presque aussi grande que celle-là, *" vJS!^
dèrenl une petite colonie de Port-Louis, qu'ils «nflj^j
Espagnols en 1767. Dans les Ilots de sa baie, w gj^
M. Lewon, sont couvertes de légions de '"**'^*^J5^ pjîi
singulier mélange d'oiseau et de poisson, ^'''Pfv^^ir
inactifs, formant de longues files qui ressemblent âj^r
cession de pénitents provençaux. — Montagnes- *^^ ^
cipale du système des Andes ou Péruvien àèm^^^^^ç^
tion deux courbes immenses, depuis le caj) ^^iSlifl ^
lombie, jusqu'au cap Froward, sur le détroit de MT
j
BUENOS- AT EES.
(56i)
BTENOS-ATRES.
ia partie méridionale, et particalièrement dans la Cordilliêre
la Chili, il se détache une brandie considérable qui, courant
rers le sud-est, va former les hautes montagnes du Tucuman.
>tte chaîne se perd dans les vastes plaines herbacées nommées
Uanoi, Près de Jujuy est un volcan célèbre par ses fréquentes
îruptions de torrents d*air et de poussière. — Plateaux. Deux
^nds plateaux se partaient la confédération du Rio de la Plata :
e plateau Péruvierif qui embrasse ses hautes terres , ainsi que
«Iles du Pérou et de Bolivia, et s'étend dans les Etats de Jujuy,
le Salta, et de Tucuman, sur une hauteur de 600 h 1,000 toises;
i le plateau central de l'Amérique du Sud , qui comprend le
Paraguay, des portions du Brésil et de Bolivia , et le Ghaco dans
a confédération du Rio de la Plata. Hauteur trop souvent cxa-
^Tce» de 100 à âOO toises. — Plaines, Celle du Rio de la Plata
pst une des plus grandes du monde; elle s*étcnd entre les Andes
et leurs branches principales, les monts du Brésil, 1 Atlantique
et le détroit de Magellan, embrassant avec la plus grande partie
de la confédération du Rio de la Plata le sud>ouest du Brésil,
le Paraguay, le pa^s de Chiquitas, la Banda orientale et la Pa-
tagonie; elle est généralement connue sous le nom de Pampas
de Buenos-Ayres ou du Rio de la Plata. Sa superficie est, selon
M. dellumboldt,de 155,000 lieues carrées, ou 1,215,000 milles.
— Climat, Le climat de cette confédération est très-salubre, et
rintcnsitéde la chaleur n*y est pas telle qu'il faille éviter le so-
leil dans le milieu du jour; cependant en hiver le vent du sud-
ouest, toujours humide, devient quelquefois assez froid pour
geler la surface de Teau. Souvent aussi il pleut à torrents dans
cette saison, il y éclate des orages accompagnés d'éclairs et de
«Hips de tonnerre effrayants. — Minéraux. Quand les Espa-
lols donnaient le nom de Rio de la Plata, rivière d'argent, au
mo
Veuve oui arrose cette confédération, ils supposaient au pays
jne richesse minérale au'il n'avait pas. Il faut cependant bien
;e garder de croire quil soit dépourvu de métaux : la seule
nine d'or de tacha, dans FEtat de San-Juan de la Fonteira, a
[)rodait, année moyenne, 80,000 piastres. On vante aussi beau-
coup les mines d'argent de Famatina, dans TEtat de Rioja, et
celle d*Upsallata^ dans l'Etat de Mendoza, dont les travaux
inl été repris en 1824. La confédération du Rio de la Plata pos-
iède aussi ouelaues mines non exploitées de platine et de sel
}^mme. — Végétaux. Les habitants de ces campagnes sont une
"die race d'hommes, mais pauvres et indolents, et qui ont besoin
r^lre stimulés. Le sol est fertile et ne demande que des bras
oar faire naître en abondance les productions les plus pré-
WQses de la zone torride et de la zone tempérée. Le coton de
Etatderatomaira passe pour le meilleur qu'on connaisse. Il est
rai qu'on éprouveassez souvent une grande disette d'eau dans les
tfatséloignésdesQeuves; maison y suppléeprles eaux pluviales,
L les récoltes manquent rarement. I^ contédératton produit du
\t^ de Torge, du maïs, du manioc, du maté ou thé de Para-
oay, toute espèce de fruits et de léj^umes. Les forêts abondent
n bots de construction, d'ébénistene et de teinture. Les Pam-
tu renferment les plus beaux pâturages du globe. — Animaux,
ons les animaux de TAménque méridionale se retrouvent
ins la confédération du Rio de la Plata. Ici ce sont l'ocelot,
eyra, le margay, le chati, lecollocola, le payeros, une grande
iriété de bètes lérciccs; là, près des Andes, la vigogne, le chiii-
lilla, et le bizarre chiamyphore. Au voisinage du Brésil, la
ica, Ta^ti, le cabiai, le cobaye, le moco, une multitude de
nges différents de Uille,de port et d'habitudes ; le fourmilier à
laiiffiie extensible ; les bradjpes paresseux, l'unau et Taï, le
pirdesCordillières, le pécari, cochon à fflande suintant une
lear fétide sur le dos ; le nandu, autruche des Pampas; le grand
odor des Andes, objet de tant de fables populaires ; de nom-
■eux perroquets variés de grosseur et oe robes; d'énormes
ptîles, enfin, parmi lesquels on remarque le fameux serpent à
Qnettes, qui ne mérite pas, bien s'en faut, la réputation de sor-
tége qu'on lui a faite. Dans les Pampas errent les plus grands
oupeaox de gros bétail et de chevaux qui existent. Ces deux
pcces d'animaux, qui n'y existaient pas à l'époque de la con-
léie, s'y sont tellement propagées, que beaucoup y rivent dans
I état complètement sauvase. Il y a quarante anné^ que les
ivirons de Buenos-Ayres lurent infestés de chiens sauvages
twenani de la même origine : il fallut mettre des troupes en
ropagne pour les détruire, et les soldats en rapportèrent l'é-
thètc de moia-peros, tueurs de chiens, qui leur fut longtemps
mible, et que le temps seul a pu faire oublier. -^ Paputation
n évalue celle de la confédéraUon à 700,000 habiUnts, et celle
î '*Elal de Buenos-Ayres, le plus important de tous, à 170,000.
• aihmographie. Parmi les indigènes nous trouvons d'abord,
«■la frontière du Chili et de la PaUsonie, hs Ancas ou Mo-
^^chês : c*e8t la nation américaine indq)endaDtela plus policée.
IT.
Nous lui avons consacré un article assez étendu (F. Chili). Les
Puelches, divisés en plusieurs tribus et appelés souvent Pampaê
par les Européens : leur demeure habituelle est le midi de TE-
tat de Buenos-Ayres entre les Bios Colorado et Ncgro; la guerre
est leur passion ; un nommé Pincheira, fils d'un Européen et
d'une Indienne, en ayant réuni plusieurs tribus, se rendit re-
doutable aux peuples du Rio de la Plata. Il combattait les répu-
blicains au nom de Ferdinand, et se glorifiait du titre de co-
lonel que lui avait donné ce roi. Les Mocobys et Abypons,
peuplades indépendantes , de taille athlétique , se détruisant
entre elles par une guerre sans fin; les GuaranU, coiivcrlis par
les jésuites, mais dont une grande partie est revenue dans les
bois ( V, Pabaguay] ; les Guanas, nation nombreuse répandue
dans le Cbaco, et dont les principales tribus sont agricoles; les
Minuanos et les Charruas, si habiles à manier le cheval. — La
population étrangère se compose de descendants d'Espagnols,
d*un assez grand nombre de Français et d'Anglais, de quelques
Allemands, de nègres et d'hommes de sang mêlé. Ces plaines
immenses, couvertes de verdure, présentent des peuples entiè-
rement pasteurs, enfantés par l'union de l'Indien et du nègre ,
véritables Bé<louinsparcourantavec leurs troupeaux ces brûlantes
solitudes, et semblant menacer par leur activité et leur audace
les peuples des villes et ceux des forêts. Il faut voir ces péons
occupés sans cesse à monter achevai, à jeter le lacet aux besliaux
qui fuient, offrant le soir dans leur village de Tucuman un sou-
venir de l'antique Arcadie, improvisant sur la guitare des chants
alternatifs, comme ceux que Théocrite et Virgile ont tant em-
bellis (M. A. BxLBij.Cesont là les avant-postes de la civilisation
européenne au milieu des barbares. L'indigène, caché dans les
bois, en sort insensiblement; il se hasarde à voir ses nouveaux
voisins, il tâche de s'entendre avec eux, et finit par adopter une
existence analogue à la leur. Dans d'autres parties , c'est une
large ceinture de missions cuivrées qui forme la transition de la
vie agricole et pastorale des colons à la vie errante des peuples
chasseurs. — Religion, Nous retrouvons encore ici un bon et
un mauvais principe, le premier appelé Manary, Cachimana,
Biatrina , talijouk, et l'autre, Sarauhà, Jolokiamo, Vastalo^
Taurama, C'est toujours le culte des forces de la nature. Dans
plusieurs peuplades, à demi civilisées, la croix de Jésus-Christ
et l'image de la Vierge se marient d'une manière bizarre aux
idoles à plusieurs pieds, à plusieurs mains et à plusieurs têtes.
Le catholicisme est la religion dominante de la confédération ;
mais la constitution de 1825 autorise les cultes dissidents, et une
église protestante a été ouverte, le 25 septembre de la même an-
née , dans l'ancien hospice des jésuites à Buenos-A yres. —
Gouvem^oïenM^es nations indigènes de la confédération for»
ment, pour la plupart, de petites républiques, avec des chefo
électifs, dont la puissance n est que temporaire, et qu'on choisit
ordinairement parmi les plus forts et les plus audacieux. — Le
gouvernement européen est une république représentative, po-
pulaire et fédérative, divisée en trois pouvoirs, le législatif, l'exé-
cutif et le judiciaire : le premier, confié à un congrès général,
composé aune chambre de députés et d'un sénat ; le second,
confié à un président aidé d'un vice-président, et le troisième
résidant dans unv. cour suprême et dans des tribunaux de
cantons et de districts. Chaque Etat particulier a, en outre, son
président et ses deux chambres. La constitution consacre les
divers droits de chaque citoyen, l'égalité devant la loi, la liberté
individuelle, et la liberté de la presse dans l'ensemble de la con-
fédération et dans chaque Etat. Chacun de ces Etats est libre,
indépendant et souveram pour tout ce qui a rapport à sa propre
admmistration ; majs pour tout ce qui se rapporte à l'adminis-
tration générale de la confédération , c'est à la constitution gé-
nérale qu'il doit s'en référer. Tel est le gouvernement que sou-
tiennent tous les Etats, à l'exception de l^tatde Buenos-Ayres.
Celui-ci penche pour un gouvernement militaire assis sur les
mêmes bases que ceux du Chili et du Pérou. Son but serait de
réduire les autres Etats au rôle très-secondaire de provinces, et
de se réserver tout le ffouvernement du pays, sans la moindre
ombredepartage. — fndtMirie. Plusieurs tribus indigènes de
la confédération ont un gouvernement régulier, se livrent à
l'agriculture, pétrissent l'arnle en poterie et en faïence peinte,
exercent enfin les arts les plus indispensables à la vie sociale.
Parmi les nouvelles républiques de l'Amérique espagnole, l'Etat
de B»eno6-Ayres est un de ceux qui se distinguent le plus par
son industrie, et surtout par la manière dont on y travaille les
métaux précieux. On doit ajouter que la fabrication, du savon,
celle de la poudre destinée à l'exploitation des mines, la prépa-
ration des cuirs et la manipulation du tabac, ainsi que les roa-
nufsictures de toiles et de oraps ordinaires, y emploient un grand
nombre de bras. N'oublions pas, non plus, l'essor donné a l'im-
71
BU£IÎOS-AYRE9.
(562)
BUENOS-ATABS.
priHierie par la liberté de la presse» cl le grand nombre de jour-
naux q^ui eu sont le résultat. — Commerce, On exporte de la
confédération du Rio de la Plala des peaux de bœufs, du suif,
delà corne, du crin, de la viande sèche, de la laine de vigogne,
et des peaux de chinchilla. On importe des étoffes de laine et
decoton, des obiets de taillanderie, de coutellerie, de sellerie,
de chapellerie, de la bière et des fromages d'Angleterre ; du bois
de construction» des meubles, des voilures, du poisson salé, des
cnirs, des bottes, des souliers, des munitions de guerre des
Etats-Unis; du café, du sucre, du coton et du rhum du Brésil;
des objets de fabrique et de modes de France. — Division.
Quoique la confédération du Rio de la Plata ait été et soil encore
en butte à l'anarchie et à la guerre civile, par la jalousie et la
rivalité de quelques gouvernements d'Etats et par les intrigues
étrangères, nous persistons à désigner cette vaste étendue de
pays sous celte dénomination, qui doit être prise dans un sens
plutôt relatif qu'absolu. Nous la diviserons en quatorze Etats :
Buenos-Ayres, Entre-Bios, Corrientes, Santa-Fé, Cordova ,
Santiago del Estero, Tucuman, Salta, Jujuy, Catamarca,Bioja,
San -Juan de la Fronleira,San-Luisdc la Punla et Mendoza. —
Yilies principales, Buenos-Ayres, capitale de l'Elal, et aul re-
fois de la vice-royauté de ce nom, et par intervalles, depuis
l'indépendance de tous les pays qui ont formé la confédération
du Bio de la Plata et de la république Argentine. Cette ville
épiscopale, la plus peuplée, la plus riche, la plus commerçante
et la plus éclairée de la confédération , est un des principaux
foyers de civilisation du nouveau monde. Elle est dans une
plaine sur la rive de la Plata, à 70 lieues de son embouchure,
avec une rade foraine assez danj^ereuse par les courants et les
bancs de sable, dominée par un lurt servant à proléger les pe-
tits bâtiments, les grands étant forcés de s'arrêter à la baie
Barragan. Sous la présidence du vertueux Ribadavia, des fonds
considérables furent faits pour la construction d'un port artiG-
del, mais ce projet a élé abandonné depuis sa retraite. Buenos-
Ayres est de forme carrée, et ses rues, tirées au cordeau, sont
bordées de trottoirs assez larges. Les maisons blanchies intérieu-
rement et à l'extérieur, ont un , et quelquefois deux étages; elles
sont surmontées d'un toit en terrasse qui sert à recueillir les
eaux pluviales. Ses plus belles rues sont la Victoria, la Plata, la
Florida, l'Universidad et la Reconquista ; ses plus belles places,
celles de la Victoria, del Fuerte et del 25 de Mayo. Parmi
ses éditices, on remarque la banque et l'hùlcl des monnaies ; le
grand hôpital, la chambre des députés, la cathédrale, l'église
de San-Francisco et celle de la Merce. L'ensemble de la ville,
d'où s'élancent une multitude de dômes et de clochers, est ma-
jestueux, et son climat justifie le nom que lui donna son fonda-
teur Mendoza. Parmi les établissements littéraires nous citerons
l'université, l'école normale d'enseignement mutuel, l'académie
de jurisprudence, des collèges de garçons et de filles, la pension
des orphelines, l'observatoire, le laboratoire de chimie, le cabi-
net de physique, celui de minéralogie, et la bibliothèque publi-
que. Maigre les révolutions continuelles , on n'y publie pas
moins de dix-neuf journaux sur une population de 80,000
hommes, dont 4,000 Français et autant (l'Anglais. Les revenus
de l'Etat sont de plus de' 20,000,000 de francs; les dépenses
de 16, la dette consistant en un emprunt fait en Angleterre
de 26; l'armée de 12,000 hommes de ligne, artillerie, cavalerie
et infanterie, et du double de gardes nationaux. Le caractère
des Buenos-Ayriens est plein d obligeance, de franchise et de
loyauté; ils sont braves, persévérants, doués de beaucoup d'in-
telligence. On ne reconnaît dans cette ville ni noblesse ni
clergé; les prêtres, soumis à l'autorilc civile, sont obliges de lire
en chaire tou& les actes, écrits périodiques et proclamations que
leur envoie le gouvernement. Les femmes sont remarquables
pr leur beauté, leurs grâces, leur esprit, leur coquetterie et
leur vivacité. Elles chantent et dansent avec goût, et font admi-
rablement les honneurs de leurs réunions. Les chevaux sont
d'un usage général, tout le monde sort à cheval ; et c'est à cheval
que le mendiant sollicile votre pitié au coin de la rue. ~~ Dans
VEUtde Corrientes, sur la rive gauche du Para na, presque au
niilieu du célèbre territoire des Missions, on trouve les ruines du
village de Santa-Anna, où le célèbre Bompland avait rassemblé
Quelques centaines de malheureux Guaranis, qui cultivaient
ans les bois la yerba malc ou herbe du Paraguay. Francia
voyant dans ce voisinage une concurrence dangereuse, lança ses
soldats sur rétablissement naissant, s>mpara du savant voya-
geur, et, l'emmenant sur l'aulre rive, le tmt pendant plusieurs
années séquestré de l'univers entier. — Cordova, capitale de
l'Etat de ce nom, avec une population de 11,000 âmes, un évé-
ché, une université et une bibliothèque abandonnées, des ma-
nufactures de draps et de tissus de coton, et un grand com-
merce. — Tucuman, ville de 12,000 àroes, célèlxt (ba .
fastes de l'indépendance par le congrès de 1^16, oui pitib|
déclaration des provinces-unies delà Plata, parlorguMtrï
des patriotes qui combattirent pour le haut Pérou, et pirbU
dation dans son voisinage de la citadelle du CbaB)|Hriû«c
— Salla, petite ville de 9,000 âmes, résidence delni^,
Tucuman, entourée de magnifiques pâturages, coorertêd^»
liaux et de mulets. Cesl la foire perpétuelle desElits 'm\fT^
de la confédération. — San-Juan de la FronUtûf 16,(U)m>
vins, eau-de-vie, grand commerce. — Mendoxa^ nllf \a» i
pied des Andes , sur un plateau élevé et sur b noÉf q
mène au passage d'Upsallata. Les rues sont larges, m^
angles droits et arrosées par des ruisseaux, httmùxmt-
qu un rez-de-chaussée, mais elles sont bien constniin |i-,
cinq belles églises et une promenade plantée depeoplim ia
ville, placée sur la communication de Bnenos-Ayre$etdi(i.
fait un commerce considérable. Les en virons sont cuhimocr
un jardin. On y recueille du blé d'Europe, an vin on -«4
celui deMalaga, et des fruits secs délicieux. La ^açmtMH^
18,000 habitants, dont la moitié mulâtres et non. On t yii»
un journal. Dans les environs, non loin du passage dllak
on trouve les traces d'une route qui, avant la conquête, mmI:i
capitaledes Incas; c'était uneœuvregrandiose qui ado IraitT)
servir, et qui donne une haute idée de la puissance et dtlimÉ^
lion des peuples indigènes. — Histoire. Le premierqdatuà^-
cepays fulDiasdeSolis. 11 yarrivaen 1515:eol5«»SrteaB
Cabot, qui était au service d'Espagne, remonta fclfifï/ir i
Plata, auquel il donna ce nom parce que les Mm,mtm
des Guaranis, lui apportèrent beaucoup d'arpil; A «|f«i
l'existence de riches mines; mais ce métal venait dataafMw
le Pérou. Ce ne fut qu'en 1553 que l'Espagne eBieîiKtei
Mendoza prendre possession du pays : il fonda Bi»*lw
Déjà Diego de Boxas avait découvert leTucBnuDrtWi'
Juan Nunez de Prado l'avait conquis en lâW.ba^w
Buenos-Ayres dépendit adminîstraliveroent du P«w,p
qu'elle eût son capitaine général ; elle ne ûiténgw«i^
royauté que dans l'année 1778. Diverses profincodih*
situées à l'est des Andes, lui fureat unies, et celle cofeof*
n'était dans le principe qu'un établissement agricole, ï«»
de la possession de nombreuses raines, le revenu anwH*»
couronne s'éleva à 2,200 marcs d'or, et à 414,000 nam/e
gent, sans la contrebande qui était immense. La pwtT^■
l'Angleterre et l'Espagne surprit Buenos-Ayres dans w
riode ascendante, et sembla quelque temps la "^[[J]'^***
doigts de sa perte. — De toutes les possessioiii «pap»*
n'y en avait aucune, peut-être, qui renferiiiila8lai»l«»*
et si peu d'hommes de couleur, où les lumières fusseatiw'
néralement répandues, et que la métropole opprimai di^'
parce qu'elle sentait que ce beau ûeuron lui érhappit u »
pulation de Buenos-Ayres avait appris à connalire^ap'*
repoussant les Anglais en 1806 et 1807. Un nioBvwwi^-|
dans cette ville en 1810. Linières , que sa valeur a«ii*f«
fonctions de vice-roi, y commandait; son dêvoueaiefii »'
Napoléon ût qu'on le destitua : Elio, qui le rcroplaça> *
çonné de favoriser la cause de Ferdinand; il ^^^^\
réfugia à Montevideo ; une junte populaire P"^ **? '[[L
pouvoir en conservant dans tous ses actes le non de l""^
Cependant Linières avait trouvé de nombreux P*'*'**^
les provinces, où il tenait la campagne avec »"« "J^Ti
rahlA • vivAnkAtil rkniiraaiivi nar lf*ifi nalHoteS OU tlnl
lieu OC S occuper a louoer soiKiemem wi "^•■J^v]^, r
sur des nuances ; en vain toules les provinces aoneftfw^
nion, longtemps on ne put s'entendre sur les wrm»' '.
tives.Un congres, réuni à Buenos-Ayres, remil » P^r^
les mains d'une régence de trois membres ; maw, w *^
ayant obtenu des succès dans le haut Pérou, onjjg^^,,
de concentrer l'autorilc dans une seule main : G. I^***^,
1814 élu directeur suprême de la république a^^^.*" "^i*
sept membres. Il signala son avènement au pouvwj F ^.
de Montevideo. — Bientôt A rgigas, oui co»»'»*"jiV
rons de cette ville, se déclare indépendant, s enaparew^^
et bat l'armée de la république. Les Portugais ^"J,-
prennent à leur tour Montevideo. D'un ***^î!^w
saisit le pouvoir dans le Paraguay et se sépara deiwM^ ,
donc la république réduite de quatorze P^^^"7 '^^
butte aux luttes sanglantes des fédéralistes et ««• ^ ^
Un nouveau congrès se réunit à Tucuman ^^,g]r*
Puyeradon, nommé directeur de la r€$"*^"l"\P*^;v
blir le calme, et un manifeste contre l'Espagne BU P»^
Brrr.
( s^ )
BUFFARD.
roisième conirrès, convoqué en lSt9, irnitifia le pays d'une i les deox tiers de sa hauteur sont formés par des couches de gra-
:onstitation calquée sur celle des Etats-Lnis. Insensibleinenl le
(édéralisroe gagna les provinces; Ribadavia arriva au pouvoir,
bomme vertueux et actif, qui répara les désastres de la glierre
ôvile, éleva les revenus du trésor au-dessus des dépenses, con-
clut des traités avec rAnglclerrc et les nouveaux Étais améri-
cainSy et ouvrit avec TËspagne des négociations pour la recon-
naissance de la république. La dispersion des corlès de Madrid,
par l'intervention française, mit un terme à ces pourparlers que
tes talents de Ribada via eussent probablement conduits à bonne
6n. La constitution nouvelle de la confédération fut promulguée
le 25 janvier 1825. Cette môme année fut marquée par nne
guerre avec le Brésil pour la possession de Montevideo et de la
Banda orientale; Tescadre brésilienne vint établir le blocus de la
Ptata et porter ainsi un couj) affreux au commerce. Après trois
ans de guerre, la paix fut signée, et la Banda orientale déclarée
indépendante des deux Etals belligérants. — Dans le courant
de 1829, le parti unitaire, dont la ville de Buenos- Ayres est le
foyer, parvint, au moyen de l'armée qui avait été formée contre
le Brésil, à triompher des fédéralistes. Les provinces s'armèrent
pour ceux-ci, et une nouvelle lutte s'engagea. Les fédéralistes,
vainqueurs, furent derechef vaincus ; et depuis 181 5 cet te belle
contrée passe ainsi alternativement d*un système à un autre,
sans qu'il soit possible de prévoir la fin d une guerre civile si
funeste à la prospérité de toute la confédération ; car les motifs
de celte rivalité existeront longtemps. Buenos-Ayres est l'Etat
qui a fait le plus de sacrifices pour Tindépendance ; il tient à
exercer une influence proportionnée et penche pour le réginae
militaire, tandis que celle influence inspire aux autres Etals
a ne jalousie qui les pousse au fédéralisme.
BUEN-EETIBO (bonne retraite) , château de plaisance des
rois d'Espagne, situé sur une élévation à Test de Madrid , dont
il fait partie. Il est bâti en carré, garni de forts aux angles,
macnruque dans son intérieur, et orné de quelques précieux
tableaux. Ce qu'il y avait autrefois de plus remarquable, ce fut
an grand théâtre, une statue en bronzcdans la cour, et le beau
parc avec un petit lac et deux ermitages : il a une lieue de cir-
conférence. Ce parc est une des promenades favorites des ha-
bitants de Madnd. Buen-Retiro fut bâti au commencement du
XTii* siècle par le duc d'Olivarez , favori de Philippe IV, et fut
réuni après sa mort en 1645 à la couronne; il devint, à cause
de sa situation salubre, le séjour ordinaire de la famille royale
pendant le printemps. Lorsqu'en 1808 les Français évacuèrent
Madrid pour la première fois, et que les Espagnols mirent la
ville en état de aéfense , Buen Retiro reçut un régiment d'in-
fanterie. G)mme clef de la ville, il fut fe 5 décembre l'objet
principal de l'attaque des Français. Trente pièces le battirent
en brèche , et la division Vilatte, arrivant au pas de charee, en
chassa la garnison après une courte résistance. La capitulation
de Madrid fut la conséquence de celte prise. Après l assaut, le
château fut livré au pillage , et son ancienne magnificence dis-
parut en partie. Comme par sa situation il domine Madrid ,
et qu'il peut en conséquence servir à observer et à contenir la
ville , il fut changé en citadelle par les Français pour servir
de retraite sûre au roi Joseph , en cas de besoin. On l'entoura
d'nn rempart, les salles devinrent des casernes et des dépôts, et
ane fabrique de porcelaine située à 2,000 pas du château fut
convertie, pour couvrir la citadelle, en un fort détaché, dans
lequel se retira pendant la bataille de Talaveyra la garnison <le
Madrid.
BUEKy V. a. (technoI.)f blanchir, lessiver, faire la lessive. —
BcER se dit aussi , chez les boulangers , en parlant du pain
tpu se dégage de son humidité en cuisant au four.
BCERIE, s. f. {gramm.)f buanderie. Il est vieux.
BCET (Le) (géogr.) , une des plus hautes montagnes de la
Savoie , au nord-ouest de la vallée de Chamouny. Sa cime, qui
a la forme du dos d'un âne et qui est couverte de glace, a été
visitée pour la prerfiière fois par les frères de Luc le 20 septem-
bre 1770, et aujourd'hui elle est suffisamment connue parles
voyages de Saussure , d'Exchaquet , de Rourrit , d'Oslerwald
et autres. Elle s'élève, d'âpre les observations barométriques de
Pictet , à 9,564 pieds au-aessus du niveau de la mer, et à 8,412
au-dessus de la surface du lac de Genève. <r Du haut du Buet,
dit Bbel , on sent et on admire ce qu'offre de grandiose et de
magnifk^e le mont Blanc, d Le coup d'œil extrêmement étendu
doQt on jouit à son sommet embrasse tout le Valais à partir da
Saiot-Gothard, une foule de vallées et d^ montagnes innom-
!arables Jusque dans le Dauphiné, et la grande vallée que borne
«e Jura. La composition géologique de cette montag:ne , décrite
im détail par Ebel (foe. ei'lo^.), n'est pas moins remarquable :
nit et de gneis , par-dessus lesquelles se trouvent des bancs de
sable, d'argile et de chaux. Le Buet est toujours couvert d'une
couche épaisse et dure de neige. Au nord-esl et au nord-ouest,
des glaciers puissants s'étendent jusqu'à ses flancs escarpés.
Malgré cela il esl fréquemment visité par des voyageurs, qui,
au plus fort de Télé , seule époque où il soit accessible, l'abor-
dent et le gravissent , soit par la route pénible de Courleraie
dans la vallée de Valorsine , soit par la route bien plus commode
qui traverse Sorvoz, la vallée de Villy et le col de Salenton.
L'élégant traducteur des Odes d'Horace, Frédéric- Auguste
Eschen , d'Eutin, avait passé la nuit dans un chalet de la vallée
de Villy , le 6 août 1800, lorsque le lendemain il fut englouti
par une crevasse des glaces qui couvrent le Buet.
Bt'FÉ, BUFFET [art. nûlil.), la partie du casque qui couvre
les joues ; voulait dire aussi souiHet , coup sur la lêle ; cabinet,
bureau, seuil d'une porte.
Bt FFA ( F. Opéra).
Bt'FFALMACO (BuoNAMico) , peintre, né à Florence en
126i, mort en 1540 dans rhôpilal de cette ville, est plus célèbre
par ses facéties recueillies par Boccace et Saccheti que par ses
ouvrages, dont les principaux ont été détruits par le temps.
Quelques tableaux de lui se voient encore à Pise dans le Campo»
Santo. Nous citerons seulement sur Buffalmaco cette anecdote
qui , par un coté bouflbn, se rattache à l'histoire de la peinture.
Pendantqu'ii était employé dans l'abbaye de Saint-Paul, à Pise,
un certain Bruno , qui lui était adjoint et qui s'efforçait vaine-
ment de donner à ses Ogures une expression assez forte et un
coloris assez vif , le consulta pour en tirer ouelques secours.
Buffalmaco voulut bien d'abord lui enseigner la nianière d'ani-
mer son coloris; mais, saisissant en niéme temps l'occasion de
se divertir à ses dépens, il lui conseilla , pour donner à ses li-
gures plus d'expression , de leur faire sortir de la bouche des
paroles par des rouleaux où elles seraient écrites. Le crédule
Bruno proûta de cet avis avec reconnaissance , et , comme il
peignait alors une sainte Ursule avec une femme à ses pieds, il
s'empressa de Caire sortir de leurs bouches des écriteaux où il
inscrivit les demandes et les réponses (}ue ces deux personnages
se faisaient l'un à l'autre. On ne doit pas être étonné que ce
Bruno et d'autres peintres ignorants aient trouvé celte manière
admirable , mais on doit l'èlre quand on sait que des peintres,
d'ailleurs assez habiles, s'en sont servis pendant longtemps.
BUFFALOEjBVFFELfg^o^.), nom de différentes petites rivières
et de plusieurs lacs intérieurs dans le nord de l'Amérique. Parmi
les premières nous reroarauerons seulement : i^ un affluent da
lac d'Erié ; 2y un affluent du Niagara , où il se jette tout près de
l'embouchure de celui-ci; ô"* un affluent du Mississipi dans
l'Etat de Missouri , navigable dans une ceriaiiic étendue de
son cours ; 4? un affluent du bras occidental de la Susquehan-
nah dans l'Etat de Pcnsylvanie. Parmi les lacs, nous ne cite-
rons qu'un lac considérable de la Nouvelle-Bretagne, dans le
voisinage du fleuve de Cuivre, en rapport au nord-ouest avee
l'Athal^rca au moyen du Red-W'illow-Walter, au sud-est arec
le Kreuzec , et traversé par le fleuve des Castors , qui donne
naissance au Churchill. — Il y a aussi dans la Pensylvanie et
la Virginie une chaîne de montagnes qui s'étend au-devantdcs
Montagnes-Bleues, et qui porte Te nom de Buffaloe-Ridge. —
4*^ BuFFALOE cst le nom que porte le chef-lieu du comté d'Eric»
situé dans le New- York, sur les bords du lac de même nom de
Buffaloe, à l'endroit où le Niagara quitte ce lac, et sur la rivière de
Buffalo, dont nous avons parlé plus haut, et qui se jette en cet
endroit dans ce même lac. Cette ville se compose de quatre
rues parallèles; elle est bien bâtie ; elle renferme les édifices pu-
blics destinés à l'administration du comté , une église , un Hô-
pital et 1,508 habitants; elle est destinée à devenir Fentrepùt de
^tout l'ouest du pays, et c*est pourquoi on a construit à Tem-
'bouchure du Buflalo un port au moyen d*un fort môle en
pierre. C'est près de ce port que le canal de l'Eric , conduisant
de l'Erié dans le fleuve d*IIudson, et faisant ainsi communiauer
rOcéan Atlantique avec les lacs du Canada , va se déverser dans
l'Erié.
BVFFABD (Gabriel-Charles) , ancien recteur de l'uni-
versité de Caen, chanoinede Bayeux, où il était né en t683. Son
opposition à la bulle Unigenitus Texposa à la persécution. U
fut privé de sa chaire, exclu de Tuniversité, et exilé hors do
diocèse par lettre de cachet en 173i. Retiré à Paris, il fut mis k
la Bastille, exilé à Auxerre; remis à la Bastille, d'où il sortit
par le crédit du cardinal de Gesvres, dont il était le conseil ;
depuis ce temps, il vécut dans la retraite, partageant son loisir
entre l'étude et la prière, formant des jeunes gens à l'étude du
droit canoniqae , donnant des consultations , dont quelques-
BUFFIBK. ( 564 )
unes sont imprimées. C'est au milieu de ces occupations qu'il
mourut à Pans le 3 décembre 1763. On a de lui : 1** une tra-
duction française de la Défense de la déclaraiion du clergé de
1682, par Bossuet , avec le latin à côté, 1735, in-4". Cette tra-
duction, faite d*après l'édition de 1750, donnée sur une copie
défectueuse, mutilée en cent endroits, remplie de fautes qui
la défigurent entièrement, ne contient que les trois premiers
lÎYres, qui forment l'appendix dans l'édition de 1745 et les trois
premiers livres du reste de l'ouvrage. Ce premier volume ayant
été saisi , le traducteur ne voulut pas publier la suite. 2° Essai
de dissertations pour faire voir l'inuiililé des Nouveaux For-
mulaires, 1738, m-4^
BCFFE, s. f. (vieux mol), coup violemment appliqué. Au
pluriel , il signifie torcbon.
BCFFET, nom que Ton donne ordinairement aux meubles
destinés à conserver les vivres et les ustensiles de ménage. Ce
nom est fort ancien ; du Cange le fait dériver de buffelagium,
mot de la basse latinité par lequel on désignait un droit perçu
sur le vin qui se vendait dans les tavernes. Suivant ce savant,
bujfelage serait synonyme de buvetage; d'où il résulte-
rait qu'un buffet et une buvette auraient été dans l'origine
une seule et même cbose , et que notre buffet ne serait
que Vabacus des anciens. De même que chez nous le mot
buffet s'applique également k une chambre et à un meuble , de
môme , dans l'antiquité , le mot abacus avait un double sens;
c'était tantôt un lieu de décharge, une office placée près de la
salle à manger, tanlôt une espèce d'étagère destinée à porter de
la vaisselle. — Les ruines de Pompéi nous ont conservé un
meuble de ce genre ; ce meuble étoit adossé à un pan de mur,
et avait deux tablettes placées l'une au-dessus de l'autre et des-
tinées à recevoir des vases. Son piédestal, fait d'une espèce de
pfpert no, supportait une table en vert antique. De cette espèce
û abacus dérive naturellement notre buffet, qui ioua au moyen
âge , sous le nom de dressoir, un si grand rôle dans la décora-
tion des vastes châteaux et des riches hôlels de nos pères
(F. Dressoirs). A quelle époque le nom de buffet l'emporla-
l-il sur celui de dressoir? nous l'ignorons; mais dès la fin du
xvr siècle on donna le nom de buffet à un meuble de ce
ffenre fait en vermeil , et que la ville de Paris offrit en 1751 à
la reine Elisabeth-, femme de Charies IX. L'usage des buffets
et des dressoirs s'est perdu chez nous, à moins qu'on ne regarde
comme une trace die cet ancien usage les cabarets de por-
celaine que quelques personnes étalent encore dans leur salon
Les Italiens sont restés plus fidèles que nous à l'antique buffet •
ce meuble s'est conservé chez eux sous le nom âecredenxa)
Ils le placent dans la pièce principale de la maison , et l'enfer-
ment dans une balustrade à hauteur d'appui. Les credenxe des
princes et des cardinaux sont surmontées, comme nos dressoirs
du moyen âge , de magnifiques dais en velours. L'usage a
donne an mol buffet d'autres acceptions; il sert à désigner une
nche vaisselle d or et d'argent, les hommes préposés au service
de 1 office , un repas qui suit une soirée, etc.
BUFFET D'ORGUES (P. OttGUE).
BUFFET (fontainier) est une demi-pyramide d'eau adossée
contre un mur ou placée dans le fond d'une niche, avec plu-
sieurs coupes et bassins formant des nappes, et accompagnée
d un bouillon sur le haut qui les fournit. Il y a de ces buffets
plus composés , et qui ont plusieurs bouillons et jets d'eau
BUFFETAGB (droit féodal) , en latin buffetagium , droit qui
se percevait sur les vins vendus dans les tavernes (P. Buffet).
;„n^'ir"'*^^"' ^' *• (S'^^rn), Il se dit de l'action des voituriers
infidèles qui percent les tonneaux et qui appliquent leur bou-
che contre cette ouverture pour en aspirer le vin.
HnnnJJJf^^.?; ^ ^^^' ^^ /«^wn^ff e . se dit de l'oiseau qui
donne de la tête, en passant, contre un oiseau plus fort
U l^Jl^^^^ (gramm,), voilurier qm*, pendant qu'il conduit
SuTquTle f^elaUi^^^^^^^^^ ''^ ''^'^' ^"^' '^IT^^^^ '^ -'»
buffetieb, s. m. (gramm.), parasite, écornifleur.
BUPFIER (Claude), grammairien, né en Pologne de oarenis
français en 1661, fut élevé à Rome, où sa fam uf ^ fixŒ
S!^ii[;^*'n n." M ''"''^'*r*"* à dix-neuf ans daot l'ordre dS
^-^ " "i ''"'k ^ ?'"'ï î^"^" * '« s»'^« ^^ <Jêmélés théologi-
??.nhr '^Jd"^?*^^^'!? 9"^^^^' ^^ "" ^oy»«e à Rome, puis vint
Trl^luT & ^" -K^"^ ""^^ * '• ^^^*'«" <*" Journal de
Trévoux. Après avoir fait paraître un assez grand nombre d'on-
iT&'^nrirf'^ bmncies de to philoso^ie, il ré.mi1?o
litre (le . Cours de sciences sur des principes nouveaux et simplet
BUFFLB.
pour former le langage, t esprit et le emurdatu /W wi
naire de la vie. Ce volume renferme : 1*» sa Gremmsutit^
çaise sur un plan nouveau ; 2*> ses Traitée fkilotoJiiL.
pratiques de l'éloquence et de la poésie ; y son TtMuS^L
mières vérités et de la source de nos iugemerUs;i'' lejfnii
pes du raisonnement exposés en deux logiquet iumi4a
S*» des Eléments de métaphysique; G® un Examen étttrrnm
vulgaires vour disposer l'esprit à bien juger de lw(; ? .
Traité de lajociété civile et du moyen de la rendu ktvtu
en contribuant au bonheur des personnes avec qui Cotr^
Quelques-uns de ces litres sont un peu ambitieux. On p»i t^
reprocher à Buffier de parler de lui-même dans ses pr£ff*>
trop de complaisance. I)u reste, on ne peut lai conloicr ir».
rite d'avoir montré dans sa grammaire un grand esprit d»
lyse, et redressé avec justesse plusieurs définitions. Chkii*^
maire, avant sa publication en 1709, avait été luedaDsbn»
nions de l'académie. Après avoir longtemps faitanionk.t*
semble aujourd'hui avoir été enveloppée dans la d^>
iésuiles. Les qiialités qui la distinguent se rftromfcs..
les autres parties du Cours de sciences, où régne uatt,
reuse alliance de philosophie et de goût. LEncychpéiititr'
souvent approprie des pages entières sans nommer liiifiB ik
doit encore à Bufiier des Histoires de NaplestidE^fM,^
une Introduction à l'histoire des maisons soutenàftih
rope, quelques poésies et divers ouvrages de piété. Ilaaf^
à rélude de l'histoire et de la géographie la mélbodf dm»..
technique employée par Lancelot pour les racines ^rm^Bs I
mourut à Paris, au collège de la société en 1737.
BUFFLE [bos bubalus) (hist. nat.). On a tenléfilMMR(«
d'introduire le buftle en France, mais ces essais nooi ^
réussi. Cet animal est utilement employé à cultirerbima i
traîner des fardeaux; deux buflles font l'ouvrage de qulnfari
chevaux. On le laisse libre dans les bois, et, lorsqu'oe(8lt^
soin, on lui donne la chasse sur de petits chevaux, en lojrtx
adroitement une corde qui le saisit par les cornes, oatun-f
se sert de chiens dressés à le chasser devant eax. Lorsque iit^
vrage est fini, le buffle retourne avec gaieté danssa rHniiefrt
s'y vautrer dans l'eau. — Nous avons souvent reocontn iv
les marais Pontins des troupeaux de buffles condailspirulr
ger à cheval , armé d'une longue lance. Lorsque ces itav
sont trop sauvages, on leur passe un anneau en Crriiti
cartilage des fosses nasales; à l'aide de ce moyen, ils sont tn^
cilement domptés. Le buffle nage très-bien, et traveneb^
ment les fleuves les plus rapides et les plus profonds. Il on
les herbes les plus aures des marais et des bois; il » nr
aussi des litières et des chaumes altérés ou couverts de it*^.'
est peu sujet aux épizooties. La femelle, appelée buftstt,^i
mamelles, au nombre de quatre , placées sur une inéwtei
transversale. Elle peut être fécondée à quatre ans, porte (k'
mois, met bas au printemps un seul petit, qu'elle allaite, (h *"
peut la traire qu'à force de caresses, en chantant son BOiB,(it
présence de son bufjletin. Ce lait, légèrement musqué, fit o*
ployé à faire des fromaffes et du beurre de bonne qualité.Anivf'*
sa douzième année, la bufflesse ne produit plus. JElle lit, cuss^
le mâle, de vingt à vingt-cinq ans. — La chair du buffle fit t^
che, assez agréable; son petit goût de muscade ne loi nuit K
Les Juifs à Rome, les habitants de la terre de Labour, le» S^
bes et les Egyptiens aiment beaucoup la chair de buffle; 1^'^
ceau de choix est la langue. Le cuir du buffle est très^ortr:-
même temps très-léger, plus solide que celui du bœof,<i|^
que imperméable à l'eau. — La voix de cet aninul ^ '
affreux mugissement. A. B. de I
BUFFLE (gramm,). On dit proverbialement. Se laisser pf
Î}ar le nez comme un buffle, se laisser conduire, ^veraf ?*
àiblesse, par simplicité. — Figurément et familiereineo'./ •
un vrai buffle , se dit d'un nomme qui n'a pas d'esprit
Buffle se dit aussi de la peau du bufne et de qufkjo^T
animaux, préparée comme le chamois. — Il se disait a*^
d'une espèce de justaucorps de buffle que les gens de f»^
portaient comme une sorte de cuirasse.
buffle, s. m. (technol,), outil de certains ouvriers, fc!*^
une bande de peau collée sur un bois, pour polir quelqa^^
à l'émeri ou au blanc d'Espagne.
buffle (Moulin a}. C'est un moulin dans N*^***
et prépare avec de l'huile les peaux de buffles, d'eto,^
f'naux, de boeufs, etc., pour en faire ce qu'on •ppeUedoJI'
l'usaffe des irens de imerre ! ce oui se fait an okM ^ r
Je la Statique dtt végétaux, de tiales, et celle du Traili
llaxivnt, de .VewLon, recomniandables toutes deux par les
ii(-sdu stvie, BufToii adressa divers mémoires remarquables
inilétiiic des sciences, cl dès 1733 elle lui fit l'honneur de
ir-lcr dans son sein. En peu de temps il Tut l'un de ses mem-
Ics plus aclir» et les p1uscélèbiïS.—Jus<]U'à cette époque,
l'avait vu dans Buiïon qu'un savant et un écrivain distingué;
circonstance imprévue révéla bientôt le naturaliste. I.c jar-
niyal des plantes médicinales (depuis nommé jardin du
, créé par Louis XIII et dirigé jusque sous le régne de
i- W par les premiers médecins de la cour, n'avait été,
!■ leurs mains, qu'une exploitation lucrative; maisdejusles
.'inilireuses réclamations en firent cnGn confier la surinlcn-
cp H Dufay, jeune oflicier plein de savoir et d'heureux pro-
Siu Do))le zèle régénéra celte lielle institution, et il désigna
iiK'me , à son lit dé mort, Buiïoii comme le plus capable de
liiiucr et de perreclionner sou œuvre. En IT59, BuFTon lui
nia. Consacre tout entier A l'illustration de ce magmDque
ili~scnienl dont la France s'honore à si juste litre, il l'en-
lit de musées, de serres, de galeries, où il rassembla toutft
irierveilles de la nature, et quil dota des dons considérables
lui étaient ofTerts par ta plupart des souverains. C'est alors
BufTon exécuta ses immenses et iinmorlcls travaux d'Iits-
c naturelle, et fit successivement paraître la Théorie de la
■f, VHitloîrt de l'homme, celle dei quadrupidei vieiparei,
c des oiitaitx, et hi Epoquei de la nature, chefs-d'œuvre
.i lesquels l'auteur a fait preuve d'une éloquence poùli<}ue et
lie érudition solide , sans compter les découvertes précieuses
ilyaconsignées. Ilenfauttoutefoiscxccptercertaiiiesparlies,
l'^arc au milieu d'une science ardue et diflicile, fouillant les
•lères sacrés et sublimes de la nature, BufTon voulut sup-
.T par de brillantes fictions à ce que les travaux des hommes
■auraient découvrir et expliquer. Si dans d'autres parties la
nce l'a dépassé aujourd'hui, que ne lui doit-elle pas pour ses
te» conquêtes et pour l'eitcusion qu'il a donnée au domaine
If sprit humain? Aussi tes envieux critiques qui se sont cf-
és de déposséder BufTon du titre de grand naturaliste, en lui
cédant toutefois celui de ^raml écrivain, n'ont pu sérieuse-
nt atteindre sa renommée, qui se résume admirablement
is l'inscription de sa statue, érigée de son vivant : Majeiialî
- iii^fni'wn, son génie égale la m ai es lé de la nature. On Ut
is le discours de réception de Buffon à l'académie française
1 7.'>5 : Le ilyU de l'écrivain ett l'homme mime. Cet apho-
ne, souvent contestable, s'applique merveilleusement à ce
ura liste célèbre qui, comme écrivain, prend rang à côté de
J. Rousseau et de Montesquieu. En effet, son caractère, ses
liludes, son physique même ressemblaient à son style. Ses
.niéres étaient brillantes, ses goUts fasiueux, sa mise magnifi-
I-, son port noble, sa démarche fière. Quant à sa conversation,
c fut toujours embarrassée et commune. Adulé par les
s et les grands seigneurs, BufTon se montra très-sensi-
■ à toutes les louanges, même i celles de la foule. Elles
lui manquèrent jamais pendant toute sa vie, qui s'écoula pai-
lic et lieureuse au milieu de la gloire, de l'opulence et des fa-
iMj. — EQi753, BufTon s'unitàM"' deSaint-Belin, dont la
i^sance, les agrcnienls extérieurs et les vertus réparèrent k
■ )tu\ le défaut de fortune. Il en eut un fils qui, devenu colo-
1 lie cavalerie, péril en tT93sur l'échafaud, par ordre du Iri-
'lal révolutionnaire. — H. Vicq-d'Axyr résume parfaitement
' iiuvra^ de son prédécesseur à l'académie. Buffon unit la
'^^raphiei l'histoire naturelle, et applique l'histoire naturelle
a philosophie. Le premier, il dislnbua les quadrupèdes par
icenouvelle, et force tous lesesprils à méditer sur les objets
de son élude cl à partager ses travaux et ses plaisirs.— Toutefois
on reprochera toujours à Buffon le système niaténaliste et fata-
liste h la fois qu'il a imaginé et suivi dans la Théorie de la terre
et dans let Epoque» de la nature. Si ce système erroné a ex-
cité l'enthousiasiiie et les apologies de la secte philosophique
dominante h cette époque, il a aussi soulevé ces graves et cons-
ciencieuses réfutations des amis de la relision et de la vérité.
L'abbé de Condillac fut son plus redoulablc adversaire. Avec
lui l'on cite les Lellre* d'un Amérieain , par l'abbé de Lignac ;
le Monde de verre , par l'abbé Huyon; W» Letlres helviennea,
par l'abbé Barruel ; les Réflexiont tur lei Epoquet de la nature,
par l'abbé Viet ; \' Examen impartial det Ëpoguet, par de Fel-i
1er, et les Lelim «ur la ttrueture actuflte de la terre, par
Howard,— En dehors de ces dcuxBuvrages et dansses paroles
comme dans ses actions, BufTon se garda toujours d'embrasser
les principes philosophiques de son temps, et il conserva même
contre Voltaire une constante inimitié a cause des peniicieuses
doctrines qu'il s'efforçait d'accréditer. Au surplus, la mort si
chrétienne du grand naturaliste prouve assez son antipathie
pour une secte perverse, et doit racheter lés erreurs blâmables
mais passagères d'une active imagination. — Buffon fut assisté
i sesaerniers moments par le capucin Bougault, cure du village
deBuffon. Ils étaient intimement liés depuis plus de cinquante
ans,C'estàcevcnérablepasleur,eten présence de nombreux spec-
tateurs , que BufTon fil une entière cl louchante confession, et
remplit pieusement lesderniera devoirs religieux. — Il succomba
à Paris, le 10 avril 1T88, âgé de quatre-vingt-un ans, dans
d'horribles souffrances causées par la pierre, dont il n'avait ja-
mais voulu se faire opérer. — Les éditions les plus estimées des
OEuvret de Buffon sont scelle de fimprimerie royale, en 44
vol. fn-4'', de iTltl à 1804, fort recherchée à cause de la beauté
de ses gravures. — Celle de Sonnini en 127 vol. in-S", avec
iilanches, cl comprenant, outre les OEuvrei de Buffon, qui
arment les di premiers volumes : Replilet, par Uaudin, 8 vol.
— MoUuiquei, par Uenis de Montfort, 0 vol. — Cruilaeét et
iniectet, par Latreille, 14 vol. — Poiuoni, par Sonnini, 13 vol,
— Citaeét,^T le même, un vol. (Ccsdeuiderniersouvragcs
sont empruntés en grande partie k Lacépèdc.)— PIhhIm, par
Brisseau-Mirbel, 18 vol. — Celle de Lamonroux et Uesmarcis,
chez Verdière et Lndrangc, 40 vol. in-8°, avec 730 planches li-
thographiées [1834 et suiv.), contenant tes descriptions analo-
miques de Daulienlun.
BUFFON (H.-M.-L.-M., COMTE DE), âls du célèbre natu-
raliste. Né à Montfort en 1764, il reçut une éducation distin-
guée, et embrassa, jeune encore, la profession des armes. D'a-
bord oflicier aux gardes francises, il était, à l'époque de la
révolution, major en second du régiment d'Agéiiois. Ses
liaisons, ou plulût celles de sa femme avec le duc d'Orléans,
l'entraînèrent dans ce parti, et il seconda d'abord les novateurs
de tous ses moyens. Il paraît néanmoins qu'il reconnut bientôt
son erreur, et qu'il abiura des principes et un but dont il élail
plus que personne a même de connaître l'atrocité. Arrêli'-
comme suspect en 1795, ii resta en prison pendant plusieurs
mois, et fui enfin traduit au tribunal révolutionnaire de Paris,
qui le condamna k mort, le 10 juillet 1794, comme complice de
la prétendue conspiration de la maison d'arrêt du Luxembourg.
Il alla au supplice avec fermeté, et dit en montant sur l'écba-
faud : « Citoyens 1 je me nomme Buffon. n On connaît trop la
conduite scandaleuse de sa femme pour qu'il soit besoin d'en
parler. — Leur lils, VicrOH de Buffok, devenu lieutenant
d'infanterie, k distingua en ISOO au siège de Saragosse, et
BUGENÈS.
( 566)
BUGGE.
monta i*an des premiers à Tassaot de cette place : il est mort
depuis sur un champ de bataille.
BUFFOXIE {bufonia) [bolan,). Le nom de celle plante lui
vient de ce que le crapaud [bufo) se plaît dans ses toulTes. La
buffonic appartient à la famille (les caryopliyllées. La buffonie
à feuilles menues [bufonia tenuifoUa)^ la seule espèce connue,
se trouve dans les terrains secs et arides de la France méridio-
nale, de TËspagne et de l'Angleterre. Celte plante annuelle
s'élève à seize ccntinièlrcs. Ses fleurs sont blanches, axillaires^
terminales; le fruit esl une capsule à' une seule loge bivalve.
fiUFFOXiTES {hist. nal.), dents fossiles de quelques poissons
que Ton croit avoir appartenu au genre spore et anarrhique-
loup.
BUFFONx\E OU BCFFONE, S. f. (ôotoii.), espèce de morge-
llne, plante (F. Buffonie).
BUGA, proprement guadalaxaba de BUGA(o^o^.),ville8i-
tuée sur la Cauca, dans la province de Popayan en Colombie, dé-
parlement de Cauca. Elle est bien bàlie, a deux courents, un
collège et près de 4,000 habitants, parmi lesquels se trouvent
Plusieurs familles nobles. Elle a été fondée en 1588 par Domingo
lOzano, mais elle a beaucoup souffert par le tremblement de
terre de 1 766.
BCGADIÈRE, S. f. (technol.), sorte de cuvier fait en maçon-
nerie, dans lequel on fait le savon.
BUGALET, s. m. {marine), petit bâtiment ponté, servant
•d'allpge pour le service des vaisseaux.
BUGANZA (Le p. Gaétan), jésuite, né en 1732 à Mantoue,
enseigna près de vingt ans la rhétorique dans divers collèges,
et professa depuis la philosophie à Pérouse. A la suppression de
rinslilut,il revint dans sa patrie, où il remplit avec zèle les
fonctions du ministère évangélique, et où il mourut le 13 avril
1812. Son oraison funèbre, prononcée par Tarchiprétre Jos.
Spcranza, est imprimée. Outre deux recueils de sermons et
une grammaire latine et italienne, on a de lui : i"" De modo
conscribendi inscripliones, Mantoue, 1779, in-S», petit traité
rempli d*observalions judicieuses. 2° La Poesia in aiulo alla
prosa, ibidem, 1781, m-8°. L'auteur y prouve que c'est aux
poètes que les grands prosateurs doivent les figures, les ima-
ges, le nombre et l'harmonie qu'on admire dans leurs ou-
vrages. 3° Carmina, Florence, 1786, in -8°. Les vers du
P. Buganza sont écrits avec facilité. 4" L'Eloquenza ridalta
alla pratica, Mantoue, 1800, 3 parties in-8°. C'est un traité
de rhétorique.
BUGÉ, BOUJHË, BCJHË (viêux mot), garde-robe, chaise
percée, mur de cloison ou de refend, petite habitation ; bugia.
BUGATTI (Gaetano), né à Milan le 14 août 1745, mort
dans la même ville le 20 avril 1816, peu de temps après avoir
été nommé censeur pour Tiropression des livres par l'empereur
d*Autriche. Dans sa jeunesse, pendant et après ses études à
Saint-Alessandro, dans sa ville natale, il fut dominé par une
•prédilection |>assionnée pour les sciences mathématiques. Plus
tard, les devoirs de sa charge occupèrent son temps ; et, afin de
se conformer aux statuts de la bibliothèque ambrosienne, dont
il était le pro()refetto, il fut obligé de mettre en œuvre les tré-
sors nianuscrits qu'elle renfermait. Parmi ces manuscrits , il
choisit de préférence ceux qui se rapportaient à des antiquités
et aux langues orientales. Ainsi il traduisit en latin un codex
syrien excessivement rare, et en publia le premier tome, ren-
fermant le livre de Daniel. Il fit accompagner également de
notes savantes, faites de la même façon, le texte des Psaumes.
Parmi les écrits qu'il fit imprimer, les suivants méritent sur-
tout d'être remarqués : Memorie siorico-'criUehe inlomo le
reliquie ed il etUto di 5. CeUo martire, Milano, 1782, jn-4o
avec gravures. Ces mémoires contiennent les plus riches ma-
tériaux pour l'histoire de l'Eglise de Milan, et sont un véritable
trésor pour les antiquités ecclésiastiques. Parmi ses œuvres
posthumes conservées à la bibliothèque ambrosienne se trouve
un recueil considérable de lettres qui lui furent adressées par
Assemani , Marini , dei Rossi , Schnurrer, Borgia , Cossali et
autres, et avec lesquels l'abbé Bugatti était en relation litté-
raire.
BUG^E , s. m. {hisi. nat.), nom d'une espèce de guenon de
1 Inde, qui est fort rare.
BUGÉE (Bugeus) (grec, homme vain et bouM ^ orgueil),
t. est ainsi que l'Ecriture appelle Aman, ennemi des Jui/s. Bu-
gens ne se lit que dans le grec ; peut-être est-il mis pour Bagoas,
qui signifie un eunuque, un officier de la cour du roi de Perse
(Esther,xu, 6).
BUGEni:» (mylM.), Bou-^ytiç, c'est4dire né du taureau,
Bacchus, soit parce qu'ayant lui-même les formes do te^j
est censé avoir un bœuf pour père, soit parce qof !« urij
le faisaient fils de Jupiter Ammon. i
BCGENHAGEN (Jean), sumommé Ponwninw, di ittj
son pays, né dans l'Ile de Wollin le 24 juin 1485, «8^]
Greifswald, fut prédicateur à Treptow, écrivit, psr ïoéti
prince, une Chronique latine de la Pomfranie, qui b,j
publiée (à Greifswald par J.-H. Baltbasar, a\ec U Vi 4
rauteur) qu'en 1728, in-4*', sous ce titre ; Pomeram.m^
anliquitate.ronversione et principum PomtrançrMnftSa.\
embrassa le luthéranisme, et fut l'un des premiers wstrr^
théologie à Wittenberg. Appelé ensuite à BninswJdTi Ib
t)ourç, à Lubeck et à Copenhague, il y travailla à ûrHÙrp^
l'Eglise et des écoles, pendant que Tathcr était rk^j
prêcher pour lui jusqu'à son retour. Il perdit dan? s3fE^
toutes ses facultés du corps et de l'esprit, et mmirQtiWft.
berg le 21 mars 1558. Il aida Luther dans sa TrahetiȎk
Bible, et écrivit une multitude d'oîivrages de Ihéolopt, ji
lesquels nous indiquerons seulement : 1* HUUmtfhi
Sassi et gforiftcati; 2® Explicatio Psalmormt.yÈt^k
hnico, etc.; A** Fragmentum de migratiombusft mv/o/M
gentium in Occidenlis imperio, Francfort, 161 i.G<rtwrtfcn
ont publié des écrits à la louange de Bugenfaagefi. \Wa
dans les tomes xiv et w de ses Mémoires, a cwisw^i*»
auteur un très-long article, et y donne une liste (rè<-rifftjp*
ses ouvrages.
BUGET (Le) [Beugesia] , partie de l'ancien éKftrdrJbv-
ffogne, était borné au nord par la Franche-Coifti^,«sirfrfi
l'est par le Rhône , et à Fouest par la rivière deîA». 8m-
perficie était d'environ quarante myriamètresarrs.Oofri
que le Bugcy était habite en grande partie da temps (kr>t
par les Segusiani, Sous Hononus, ce pays se trwrriii jlw^
la première Lvonnaise. Comme la Bresse, il dépeodiitiis»^
du royaume de Bourgogne; mais la plupart des seigow^*^
ticuliers qui le gouvernaient se renairent indépcndani* 'i
maison de Savoie, par échange ou achat , acaoit succtts^^
toute la contrée, qu'elle céda en 1601 , avec la Brwseet'?'
de Gex, à Henri IV. Le Bugey , dont Belley était liora
dépendit alors du gouvernement de Bourgogne. .ioj^Hi
il est compris dans le département de rAin(F.BELLn.ltt'
et BOURGOGPŒ).
BUGGE (Thomas) naquit le 12 octobre 1740 à Copewi»
et mourut dans la même ville le 15 janvier 1815. Apwi^
Brahé, il acquit la plus grande réputation parmi le<a«ré«
et les mathématiciens du Danemarck. Son indinalioo [*rs
sciences mathématiques, qui se développd'elle-rotoeJp"
enfance, fut cultivée avec soin par ses maîtres. II f^^^
mencé à suivre, dans l'université de sa ville natale, d»-^
théologie; mais il leur préféra bientôt les leçons deMi»»
ticiens et des physiciens. En outre il s'occupait volooir^
servations astronomiques. Dès l'année 1761 il fit pan**'
Mémoires de t académie royale de Paris, renfermint ï' *
servations , faites à Dronlheim , sur le passage de ynt,f
^oleil. Nommé en 1762 géomètre géographique do ^j^V
société royale des sciences de Copenhague, d mesun ij^
1765 20 à 2i lieues carrées par an dans le Sédand; et**
ivant l'indication qu'il en avait reçue de la sodelf,"™
aucoup déjeunes gens à la géométrie appliqow * " *^^
géographique. En 1777, il devint professeur à^a^^^^l
mathématiques à l'université, et il entreprit <*«"* JJJ.JT,
née un voyage scientiûque en Allemagne, en oc^^l^^
France et en Angleterre, aux frais du goavenieniefliri
temps après son retour, l'observatoire reçut , sursa pnT*^
d'importantes améliorations par le changemenMw'^^
nommée la tour ronde, et le gouvernement le P^^^
truments précieux pour ses travaux aslronoiniquwJV ,
qu'il fit de ces instruments, Bugge continna ses ow^
avec tant de succès , que l'astronomie lui doit P'"^J^
vertes importantes , par exemple sur l'étoile fixe ^'P
constellation de Persee, sur la planète Saturne, Ht nj^^
fectionner aussi un compas d'inclinaison ^*V!^.?^g*
vention, afin de déterminer l'inclinaison d^^'^'^^J"^ ^r
de même il invenU un instrument, fa»tavccdun)«itw^^
déterminer les niveaux, et pom-ant servir PJ^^^/^r
tances. Par des observations continuées P<^^*"* PTi^
nées, il trouva que la pluie tombe en P'"s grande cp»^^
les régions basses que dans les régions ^'^r*-"T J^j^^i'
gouvernement de son pays, et par suite d'une in|n^^,^i
reçut du gouvernement français^ il partit V^l"^r[fê*
afin de conférer, avec les commissaires i^^^^^^'^^^ra^'
national, sur l'unité principale des poids cl mtsara^*^
BI7GGISES.
(567)
BUGLOSSE.
cMicipes prescrits par la nature elle-même, on sor la vêritaWe
fandeur du mètre etdu kilogramme. Ce qui prouve combien on
■t apprécier ses eflbrts, c'est sa réception à l'Institut national de
lirance, qui eut lieu immédiatement après. — Lorsque en 18()7,
•r suite du bombardement des Anglais, la maison qu'il habi-
Bt devint, comme beaucoup d'autres, la proie des flammes,
ÎBsi que la moitié de sa bibliothèque et de sa précieuse collec-
ion d'instruments, il chercha et trouva le moyen de sauver les
itftnjments astronomiques de l'observatoire royal , trésors
ôentifiques conûés à sa surveillance, ainsi que les gravures en
uivre pour les cartes appartenant à la société des sciences.
I abandonna à la destruction sa fortune privée , afm de gagner
u temps et de saisir des moyens pour sauver des objets précieux
ppartenanl à la nation et au roi. Peu de temps après cette
reave d'une ûdélité aussi pure à remplir les devoirs de sa
inction, il reçut du roi Tordre de Danebrog et la fonction réelle
e conseiller d'Etal. — Il n'y a (^ue du bien à dire sur ses qua-
tés comme homme» comme citoven ei comme savant : une
hrère probité, un zèle infatigable dans ses fonctions, et Tamour
iplus ardent et le plus actif pour les sciences, le caractérisaient.
1 prouva cette dernière qualité particulièrement par les leçons
tt il fit pendant plusieurs années sur la physique et sur presque
Mites les parties des mathématiques , leçons qui eurent lieu
étant un public nombreux et brillant, coiîi posé non-seulement
è ses concitoyens académiques ordinaires, mais encore d'une
Mie d'officiers de la marine, de lartillerie et du corps des in-
énieurs, et de beaucoup d'autres personnes de distinction,
'armi les principaux services qu'il a rendus à la science, il faut
ompter ses excellentes cartes gôt graphiques sur le Séeland et
ar tout le Danemark, cartes dont il soigna la publication pen-
lanlle long intervalle de 1780 jusqu'à sa mort, c'est-à-dire pen-
tant un espace de trente-cinq ans, tout en dirigeant les opéra-
ions tri^onométriques et le lever des plans géographiques qu'il
lisait faire en Norwége et dans l'Irlande, et k)rmant tous les
Nines gens dans cette spécialité. — Il a laissé de nombreux
crits généralement remarquables. Nous citerons les suivants :
hseripiion de la manière de mesurer qu'on a employée pour
kuser tes cartes géographiques du Danemarck. — Premiers
Uémenls de taslronomie sphêrique et théorique, — Premiers
ïléments des mathématiques pures ou abstraites , en 5 vol. —
foyngeà Paris en 1798, 1799. — On trouve aussi de lui, dans
Kpat>lications de la société royale des sciences, dans celles de
I société de littérature Scandinave, dans les Mémoires de l'aca-
démie royale de Paris, dans les Philosophical transactions ,
le., beaucoup de dissertations savantes sur des questions n^a-
hématiques, géographiques ei astronomiques, ainsi que les
omples rendus des obsenalions astronomiques qu'il a faites
enaant une série de plus de quarante ans , et on conserve à la
ibiiothèque royale de Copenhague plusieurs ouvrages manus-
TÎH dont il est l'auteur. — Ce qui témoigne combien on esti-
lait son mérite comme savant dans sa patrie ainsi qu'à Télran-
er, c'est le grand nombre de sociétés savantes qui, de Copen-
•gue, de Paris, de Londres, deStokliolm, de Saint-Pétersbourg,
t Dronlheim, de Harlem, de Mannheim, de Pise, le choisirent
car on de leurs membres titulaires. Bugge vécut à une époque
lus reconnaissante et plus favorable aux sciences que Tycho-
l^bé.
BCGGI AS fy^oj/ .), if /a cff /05 ^e^rof, une des ties Philippines es-
•gnoles situées près des Indes orientales. Elle est longue de 45
eaes, lar^ de !0 lieues, très-montagneuse, couverte de forets,
•en arrosée, et riche en riz, en bois d'ébénisterie et de cons-
roclion, en cire, en nids d'oiseaux et en gibier. Outre les Bis-
lyes, il y a beaucoup de nègres dans l'intérieur de l'Ile. Le lieu
i plus important est Tagasan.
BIJGGISBS géog.)y race de Malais qui s'étend sur la majeure par-
ie des fies Célèbes,et qui parleundialecteparticulier de la langue
Mlaise. Dans toute leur manière d'être, ils ressemblent entiè-
cmentaux autres Malais, surtout à leurs voisins les Madécasses,
laoot regardés par les Euro|)éens comme les plus courageux ,
s plus audacieux, les plus téméraires, mais aussi les plus vindi-
itifsde tous les habitants de l'archipel indien. Il n est pas de
Mins dans lesquelles le criss soit plus dangereux que dans
ell^ d'un Buggise, surtout lorsqu'il s'est enivré de toddy ou
'opium. Du reste, c'est un peuple sédentaire, qui a fait quelques
rogrés dans la civilisation, et qui prétend tirer son origine d'un
erUin héros du nom de Salira Godini, lequel aurait vécu long-
BOips avant notre ère et descendrait lui-même d'un de leurs
BCMDs dieox, nommé Bitara Guru. Actuellement ils sont mu-
■Ifnans , comme la plupart des Malais. Le plus puissant de
Mtrs Etats, dans les Celèbes, est celui de Bony, mais aussi toute
I côte ocddentale est-elle envahie par leurs tnbos. Le golfe de
Bony est nommé souvent, d'après leur langue, le Buggi-
senbai,
BrGiA, s. f. {botan.), nom qu'on a donné, en quelques en-
droits, à l'écorce de l'épine-vinette, dont la ranne macérée
donne une couleur dont on se sert pour teindre en jaune.
BiTGiE(r. Bougie).
BiGLASO igéog.), une des Philippines ou Bissayes de la mer
de Chine , non occupée par les Espagnols , et d'une superficie
de 265 milles un quart carrés.
BUG LE, BUGLIE {vieux mot), buffle, bœuf sauvage , jeune
bœuf, 6oi'u/u«;en bas latin, buculus. De là est venu bugltr,
buglement,
BCGLE (ajuga)(6o</in.). Cette plante fait partie de la famille
des labiées. La lèvre supérieure de la corolle, très-ouverte , ne
présente que deux petites dents. Les bugles sont de petites
plantos herbacées, vivaies, à tige simple, carrée. Les fleurs sont
groupées à l'aisselle des feuilles supérieures de manière à former
des cpi*> foliacés. I^ sol de la France possède la bugle commune
(a. reptans), dont les fleurs sont bleues; elle est fort commuoe
aux environs de Paris dans les premiers jours du printemps :
on la regarde comme astringente et vulnéraire; la bugle pyratM-
date (a. pyramidalis), cultivée dans quelques jardins.
Bt'GLE (mtti.). Un Anglais, nommé Halliday, voulut faire
une trompette chromatique au moyen de clefs. Après divers
essais, il acheva un instrument qui réunissait il est vrai toutes
les qualités harmoniques et mécaniques qui étaient le sujet do
problème , mais cet instrument n'avait plus le son de la trom-
l^lle: ce fut un instrument nouveau. Il l'appela horn-bugle.
C'était une invention et non un perfectionnement. A. A.
BUGLio (Loris), jésuite sicilien, missionnaire à la Chine, né
à Palerme le.26 janvier 1606. Beçu chevalier de Tordre de Malte
à sept ans, avecdispense d'àçe, il entra en 1625 chez les jésuites,
et dès la un de son noviciat il vint professer au collège romain
jusqu'en 1634. Zélé partisan des travaux de Tapostofat, Buglio
partit pour les missions d'Orient. Arrivé à Goa en 1656, sa
course vers le Japon fut empêchée par la proscription que venait
d'y subir la religion chrétienne, et Buglio se dirigea vers la
Chine, livrée à cette époque à la plus déçlorable anarchie et aux
invasions conquérantes des Tatars. Après mille dangers, Buglio
fut pris par ces barbares, conduit devant leur chef, le célèbre
Tchang-Hien-Tchoug, et condamné à mort. Il y échappa par
rairacle. Le courageux missionnaire persista à travers des périls
sans cesse renaiswmls dans l'ocromplissement de s<m sacré mi-
nistère, et pendant quarante-cinq ans il se dévoua avec zèle et
talent à la conversion des Chinois, principalement dans la chré-
tienté de la province de Sé-Tchuew. Après lamortdcremperectr
Cbun-Tchi, et pendant la minorité de son filsKan^-Hi, les mis-
sionnaires, par ordre des quatre régents, forent exilésà Canton,
excepté trois d'entre eux, protégés par leur talent renommé.
Les PP. Buglio, Verbiest et Magalhaens demeurèrent et par-
vinrent bientôt à faire rappeler leurs collègues. Il contribua avec
eux à la réformation du calendrier chinois, et mourut à Pékin
le 7 octobre 1682. — Buglio a publié, en chinois, pour le service
des missions, un très-grand nombre de petits ouvrages fort
utiles, et aussi une Traduction chinoise du Missel et du Rituel
nwiia^, imprimée à Pékin dans la résidence des missionnaires.
On a encore de lui : Abrégé de la Somme théologique de saint
Thomas. — Recueil de décisions de cas de comcienee, — Âp(h
logie de la religion chrétienne.^ Version chinoise (maouscnte)
du Bréviaire romain. — Le P. Alberli, dans son Histoire des
jésuUcs de Sicile, a publié l'éloge de Buglio.
BCGLiONi (Fra?içois], né à Florence en 1478, mort dans
la même ville en 1520. Son érudition , son goût pour la mu-
sique et son Ulent distingué comme sculpteur Im valurent la
bienveillance du pape Léon X , qui lui confia beaucoup.de tra-
vaux. Le portrait de cet artiste, en bas-relief, se voit sur son
tombeau dans l'église de Saint-Omfroy. — Un autre BcGLioia
modelait avec un grand succès des statues en terre vers Tan
1500. Il les couvrait d'un certain ternis dont il avait le secret
et qui résistait aux injures de Tair.
BiGLOSSE (anchusa)(6otoii.), genre de la famille des borra-
ginées. Cette plante est ainsi nommée de deux mots grecs qui si-
gniOent languede bœuf, à causede la ressemblance de ses feuilles
avec la langue de cet animal. Le calice est monosépale, à cinq divi-
sions peu profondes; la corolle monosépale, infundibuliforme, à
cinq divisions égales : l'entrée de son tube est formée par cinq
éUmines barbues. Le fruit se compose de quatre akènes. -- Les
principales espèces de ce genre sont : la buglosse àjieurs lAches
(a. laxiflora), rapportée de Corse; la buglosse d Italte (a, italica),
BI7GUB.
commune à loule la France ; elle croit le long des chemins, dans
les lieux secs et parmi les décombres; elle possède les mêmes
propriétés que la bourrache. La buglosie à feuilles étroiieê (a.
anguslifolia ) diffère de la précédente par des feuilles plus
étroites. Celle espèce vient dans les lieux secs, aux environs de
Briançon , de Nantes. I^ buglone ondulée (a. undulata) ; c*est
principalement aux environs de Montpellier qu*on la Irouve ; la
huglotêe loujoun verte (a. sempervirens), fort jolie espèce, cul-
tivée dans les jardins concurremment avec les suivantes, qui
sont exotiques; la buglosse de Virginie (a. virginica). Quelques
peuples sauvages font usage de la racine de cette plante vivace
pour se teindre le corps en rouge. La bualoêse de Candie (a.
cespitosa). — La plus importante des buglosses est la buglosse
des teinturiers (a. tinctoria), originaire d*Amérique, et natura-
lisée dans le midi de la France. Sa racine, ap()elée orcanetle,
sert à teindre les laines et les cires en rouge. Les peintres en font
aussi usage. A. B. de B.
BUfiNES, s. f. pi. (art cuL). Il se dit, dans quelques villes du
midi de la France, d*une pâte faite avec de la farine, du lait et
des œuts , que l'on roule en forme de boudin en Tentrelaçant,
et que l'on fait frire à l'huile. On appelle, à Lyon et aux envi-
rons, le dimanche des Uugnes celui qui vient après le mardi
gras.
BUGNES {comm,)t monnaie qui, à Metz et ses dépendances ,
valait quatre deniers du pays.
BUGNON (Didier), premier ingénieur et géographe du duc
de Lorraine. On Irouve dans VUistoire de Lorraine, par D.
Calmet, la carte générale des duchés de Lorraine et de Bar et
des Trois-Evèchés, suivie des cartes particulières des diocèses^de
Metz, Toul et Verdun, et de l'archevêché de Trêves, leur mé-
tropole, dressées en 1725 sur les mémoires de Didier Bugnon.
Ces mémoires manuscrits, mais dont il existe plusieurs copies,
comprennent principalement un Fouillé f^Polium) géographi-
que des duchés de Lorraine et de Bar^ composé en 1703 par
ordre du duc; et un autre PoutV/^ des Trois-Évéchés. D. Calmet
cite plusieurs fois ces mémoires avec éloge. Il parle aussi d'un
Dictionnaire géographique de la Lorraine, composé par Bu-
gnon , et dont il s'est servi dans la notice de ce duché. Bugnon
a publié une Relation exacte concernant les caravanes ou cor-
tège des marchands d*Àsie , Nancy, 1707, in-8°.
BUGNOT (DoM Gabriel) , bénédictin de la congrégation de
Saint-Maur, né à Saint-Dizier en Champagne, professa la rhé-
torique dans différents collèges de son ordre, et mourut prieur
deBernay le 21 septembre 1673. Il faisait bien les vers latms, et
parlait la langue grecque avec facilité. — Outre plusieurs ou-
vrages demeurés manuscrits, on a de lui : i**Vita et régula sancli
Benedicticarminibus expresses, Paris, I662yin-12, réimprimé
en 1665 et en 1669; S*" Sacra Elogia sancR>rum ordinis sancli
Benedicti versibus reddita , Paris, 1663, in-l2;5*'y. Berclaii
ÀrgenidiSf pars secunda et ter lia, sous le titre d'^lre^om^ro-
(u«et Theopompus f Paris, 1669, in-S**. C'est une continuation
deVArgenis, roman allégorique qui avait encore beaucoup de
vogue alors ; il en a rendu la narration plus agréable en y insé-
rant beaucoup de vers. On trouve à la fin deux églogues de sa
composition. Cette suite de Bugnot fait le second volume de l'é-
dition dite des Variorum, — Bugnot (Etienne), gentilhomme
ordinaire de la chambre du roi, est auteur de la Vie d'André
Bugnot, colonel d'infanterie , Orléans, 1665, in-12 (1). André
Bugnot, mort en 1663, était frère d'Etienne; l'un et l'autre
parents de dom Gabriel.
BUGNTON (Philibert), écrivain et poète, né à Mâcon, mort
en 1590, et connu par un traité latin des Lois abrogées en
France, Lyon, 1564; Bruxelles, 1702; traduction en français,
Paris, 1603 ; Tauteur s'y élève contre la vénalité des charges de
magistrature; par sa Remontrance pour la pat'jp (aux états de
Blois), Lyon, 1576, et son Mémoire sur ce qui s'est passé aux
états de Blois (en latin), 1577, in-S».
BUGO (géog), principauté de l'Ile de Kiusiu (une des ties du
Japon] , est fortement montagneuse, mais riche en minerai d'ar-
gent et d'étain très-blanc; la capitale est Funai.
BUGRANE, s. f. ( botan.), eenrede plantes légumineuses qui
comprend un grand nombre d'espèces (F. Arrfte-boeuf).
BUGUE (Le) (géogr.) , bourg de France (Dordogne), un peu
( 568 ) BUHIWULPUB.
au-dessus du confluent de la Vezère ei de la DordogM; ^
lieu de canton . On y fabrique des serges, du cadis, deb h»
terie, de l'huile de noix en grain, et il s'y lait uoboacooie
de bœufs, porcs et bestiaux. C'est l'entrepùi de la Veiôti
Montignacet tous les cantons riverains déposent les fins «t^
denrées que ses bateaux transportent ensuite à Bordeaiu, ^
en rappbrter les marchandises. 2,661 babitanli [la coronn
Poste aux lettres; à cinq lieues un quart o«iesiHM)rd-«i&»
Sarlat.
BUG UY ÈRE, S. f. (F. BOUGUIÈRB).
BIJHA {vieux mot) , petit vase de bois de forme oblonp^d*
lequel les faucheurs mettaient de l'eau avec la pierre iii^
leurs faux.
BIJHAHYLYHA-BYNGEZLA , médecin arabe dont le» ^r»
noms sont Abott-Aty-Yahya , surnommé Ibn Djûtlak.'ji
chrétien d'origine, et fut converti à l'islambroe par on àt^-
motazélile, Tan 466 de! l'hégire (1075 de J.-C). Amu^n^
avoir embrassé la doctrine du Coran , il écrivit on petii/lWf ^
il combattit celle de l'Evangile, et accusa les chréUmn^
juifs d'avoir retranché de la Bible les passages qui aiHignp^
la venue de ^Mahomet. Ses traités de médecine, écnbfV'
khalyfe Moctady Bi-Amrillah, lui ont acquis plus de aldr,
l*' Tecouym el-àbdân fy tadbyr el^insàn , traduit en lata •.
Sarragulli, juif, sous ce titre : Tacuini agrUMdinnm tn ^
borum ferme omnium corporis humani, cum eurii wfiwr»
Buhahilyha ^ Bingezla autore, Slrasboura, 1532, m.-
réuni à diverses autres traductions de l'arabe. Cet ourr^gf ^' v
et n'a d'autre mérite que celui de son antiquité. Il est •!*«.
Charles d'Anjou , frère de saint Louis, roi deSicilc;3* J/nki;
el-beyàn fy ma yestemel el insàn : c'est un ùictionwf t*
(/to^uex, estimé; il n'a été ni traduit ni publié ; y dhfft;j-
opuscules dont on peut voir la nomenclature dans lhnKiti<.
et Abou-Ibn-Osaïbah. Ibn Djazlah mourut en idô de ll^r
(1099 de J.-C). selon Abonèl-Frédâ. Il parait qu'i/itinpic
une grande partie de sa vie à Baghdâd.
BUHAN(JoSEPH-AriCllKL-PASGAL), né à Bordowlfl'
avril 1770, embrassa la carrière du barreau, y acquit que^»
réputation, et fut contraint à la révolution de partir |wri»-
meede Vendée, où il devint promplement officier donkwM
du général Boulard, cl passa, pour cause de myopie, (l»t*i-
ministration des transports el convois mililaires à f'J*'**
Pyrénées occidentales. Ayant embrassé la défense de$|in«*
Buhan fut mis hors la loi; mais, après le 9 thermidor , il »»-
plit à Paris une place de chef de correspondance au m^
de la guerre. Après le 18 brumaire il rentra au l>arrean*kl»
deaux, fil partie en 1811 du tribunal des douanes, clcn l^ii-
élu bâtonnier de l'ordre. Il mourut dans celle ville le WH*
1822. Voici la liste de ses ouvrages : Hippocrate wmm
vaudeville, avec Armand Gouffé, joué au théâlre do >w*'"'
en 1797.— Le Français à Cythère, idem, avec MM. JUu*'.
Dupaty et Creuzé-Delcssert , 1797. -^ Jacqm k m*»*
idem, avec Armand Gouffé, ildS.—llfaut un ^tol. ou li »"
de l'an Vh idem, avec Léger et M. de Chazet. l798.-(jf»
bine-Arlequin, ou Arlequin sorcier, vaudeville, l799.--(»w
aéronaute, ou l'Amérique n'est pas loin , idem, arec Anu^
Gouffé et Desfougerais. — Revue des auteurs viva^f*^
petits, coup d'œilsur la république des lettrée t^r^l
un impartial s'il en fut, Lausanne et Paris, 1799,^-1»''
flexions sur V étude de la législation et sur la meiUeurt m»
d'enseigner cette science, 1 799, in-8«.— Poésies dans N"^
des Muses de 1798. — Arlequin mannequin, vaude^'»'''
Dieulafoi. — L'Espiègle, ou Sont-eUes dens ? opera-o#^
non représenté. — Monlésuma , tragédie en ânqacU* JJ^
présentée. - Le Temple de l'Amour , ouvrage inedu WF
en vers. ^
BCHAWCLPCB(y^o<3f.),l**dislrictdupaysdcMdtan,«j^
ghanistan , limité au nord-ouest par Leja, au nord parii»-
au nord^t par le Pentschnab, à l'est el au sud v;i[^J^'
X 1>A..A^I »».. riiirrnn/l nu nArH.AiiAftl nar Dera^M"'^'''*^
terrams mcultes dans rmteneur du pays» « »* ^^ nlij»i
Dschates, des Beludsches et des Indous. le *«"J*^(r
prince tributaire qu'ua lieutenant du schah de ( ^OT^
trctienl une armée de 10,000 hommes et a 5 «'"'^ g,pk^
2»capiUle de ce district, située sur la Gbarra. I inow t^
sous les 290 27' latitude nord et 89* 26* longitude, flj^,
•^c.^uu. «.«.... <.« .wv« .. .wv„ «.c. ..« ..u.™ de murs d'arçlle, a des maisons en briques, et ^^V^
la moH dAndi-é Bugnot, eu. D. Tassin attribue mal quatre cinquièmes de mille. — Us ^^^^^^Zg^^
à propos cet ouvrage à «loin Gabriel. 9 non-seulement de bonnes éloffes en soie, nsoir'^
(1) Petit volume de 100 pages, dont le teste exact est : Histoire fv-
cente pour servir de preuves à la vérité du purgatoire, etc., véri-
fiée par pt^Kès-veroaus dressés en 1663 et 1664, avec un Abrégjé
de la vie et de ' ' " ' ^ ' »* -- *^ ».'--:_ -.._îi- •
BUHOTlBa.
(569 )
BCIS.
Nilredes fonderîei de canons et des fabrigaes d^horloges. En
1808, Mountstaart Elphistonc a TÎsUé ces lieux.
BVHLK (JEAN-TBÉOPHiLE-(ioTTLEiB), savant allemand, né
i Brunswick en Tan 1763. A Tâgede seize ans, il avait terminé
rexcellentes études ; il faisait déjà des vers qui n*étaient pas
ans mérite. Biais la philosophie et la philologie furenlses sciences
'avorites. Sa pénétration, son esprit méthodique , sa tendance à
oui soumettre à Tanalyse et un travail constant de quinze heu-
^es par jour, flrent de lui un des hommes les plus eminentsde
on tenips. 11 n'avait ({ue dix-neuf ans au'il professait avec dis-
inction un coursde littérature philosophi(|ue. Deux ans après,
I remporta le prix proposé par Teniversité de Gœtlingue; le
iujet du concours était un calendrier de la Palestine (1183). Cinq
ins après, il fut nommé professeur extraordinaire dephiloso-
>hiea Tuniversité deGœltingue. En 1804, il alla à Moscou,
iTec le titre de professeur de philosophie, d*histoire et de littéra-
ture anciennes,, de conseiller d*Etat de Russie et d'inspecteur
général de toutes les écoles du pays. Après avoir rempli ses
devoirs avec zèle et éclat, après avoir été le conseil de la famille
impériale lors de l'invasion française, il retourna dans sa patrie
vers 1814, épuisé par ses travaux et un climat fatigant. Il obtint
une chaire dans le collège Carol in de Brunswick, flt la revue
des ouvrages nouveaux sur la Russie , pour les journaux de
Halle et de Gœttingue, et collabora à rÈncyclopcdie d'Ersch et
deGruber. 11 pcrnil une sœur, compagne de toute sa vie; le
chagrin qu'il éprouva le conduisit bientôt lui-même au tombeau
(août 1821). Ou a de lui un grand nombre d'ouvrages presque
tous en allemand; les plus importants sont le TraHé de l'his-
toire de la philosophie et d'une bibliothèque critique de celte
science, Gœttineue, 1790-1807, 8 vol. in-8«, et V Histoire de la
philosophie moderne depuis la renaissance des lettres jusqu'à
iTanf, Gœttingue, 1800-1805, 6 vol. in-8»; traduite en français
par A.-J.-L. Jourdan, Paris, 1816, 7 vol. in-8o. On cite encore:
1^ Observations critiques sur les monuments des Celles et des
Scandinaves^ Gœttingue, 1787, in-8** ; ^ Précis de la philoso-
phie transcendante, ibid., 1799, in-8o; 3° Manuel du droit
naturel, ibid., eod. ann,, in 8°; 4" Origine et histoire des
rose-croix et de$ francs-maçons, Gœttingue, 1803, in-8<>;
y* Sur V origine de V espèce humaine elle sort de l'homme après
ta mort, 1821 ; 6° une excellente traduction de VOrganum, de
a rhétorique et de la poétique d'Aristote , sous ce titre : Aristo-
élis opéra grœce, recensuit cum versione latina et annotalioni-
»U4, Deux-Ponts, 1792; et Strasbourg, 1800, 5 vol. in-80;
f" Proclusio de auctoribut supellectUislitterarHB ad historiam
*us$icam maxime spectanlibus, et de optima ratione qua his-
or^a populorum qui, ante seculum nonum terras nunc imperio
M^msieo subjeelat, prœsertim méridionales, inhabilasse aut
ewrtramisse feruntur, condi passe vidéaturt Moseou, 1816,
i--4«.
vrnoN (Le P. Louis), dernier inquisiteur de la foi dans le
omité de Bourgogne, né en I640à Quingey , après avoir fait de
K)r7nes études, prit l'habit de Saint-Dominique a Besançon, et
le larda pas à se faire distinguer par son talent pour la prédica-
ion. Il devint inquisiteur général en 1672. Buhon en remplit les
onctions avec sagesse et modération; maisdeux ans après ce du-
hé ayant été joint à la France, l'inquisition fut abolie; le roi lui
aissa pourtant les revenus du prieuré de Rosey, attaché à l'office
rioquisiteur. 11 continua à fonder avec sa famille un couvent
le dominicaios à Quingey, à condition d'v entretenir un collège
H)ur l'enseignement des belles-lettres et de la philosophie (1669).
>n ignore l'époque de sa mort.
BUHoy (Le P. Gaspard) , neveu du précédent , embrassa la
ègle deSamt-I^nace, et fut le premier jésuite qui reçut l'au-
orisatjon d'enseigner la théologie à Besançon, où jusqu'alors ses
onfrères avaient été contraints par l'université a se borner à
enseignement des langues anciennes et de la rhétorique. Après
ivoir rempli cette chaireavec succès pendant plusieurs années,
1 fut envoyé par ses supérieurs à Lyon, où il professa la philo-
ophie. Il y mourut provincial le 5 juin 1726. On a de lui un
Tours de fhilo»oi>hie^en latin), Lyon , 1723, 4 vol. in-l2,qui
I été plusieurs fois réimprimé avec-des changements et des ad-
Htions. C'est la célèbre philosophie de Lyon,
BCHOBIAUX {hist, tial.) y butor, esp^ de héron.
BUHOT [leehnoL) , petite navette où l'on met la soie propre à
>rocher lesétoflR». On la nomme ailleurs tfsp|o/^n ou espoultn.—
i Abbeville , on donne ce nom à une partie de la chaîne des
"toiles. — BUHOTS, plumes d'oie peintes qui servent de montre
*vr les boutiques des plumassiers.
MJHOTIBB, BUUOrnEB OU BUEHOTIEB, S. m. (péchê),
^orte de petit bouteox dont on se sert pour prendre des che-
vrettes, qu'on nomme en Picardie buhois ou buehols.
IV.
BITHT (Félix), né à Lyon en 1634, carme et docteur de Sor-
bonne, mort en 1687, osa soutenir le premier les dix articles de
doctrine, publiés en 1682 par le cler^ de France sur la nature
et l'étendue de la puissance ecclésiastique. On lui attribue aussi
un Abrégé des conciles généraux, Paris, 1699 ; ouvrage fort
estimé.
. BiJiAH (F. ImadEddaulau).
BUIDEN (F. BUWAIDESJ.
BUIE, S. f. {gramm,)f espèce de cruche.
BUIL ou BUEIL, Catalan, moine bénédictin de l'abbaye du
Montserrat, fut choisi par Ferdinand et Isabelle, à cause de
sa haute piété et de son grand savoir, pour aller prêcher la foi
dans le nouveau monde. Il partit avec Christopne Colomb en
1493 avec le titre de vicaire général du souverain pontife, cfui lui
donna sa bénédiction et le décora du pallium. En Amérique,
Buil fut l'un des antagonistes les plus véhéments de Christophe
Colomb; il lança même contre lui un interdit pour avoir fait
punir des Espagnols , coupables de traitements barbares envers
des Indiens. De retour en Espagne, il y continua sa lutte contre
ce ^rand homme, et lui suscita une partie de tous les obstacles
qui lui furent opposés. Un bénédictin allemand, du couvent de
Sciltenstoct en basse Autriche, a recueilli ce que les historiens
du xvi* siècle qui ont écrit sur la découverte de l'Amérique
ont rapporté de Buil. Voici le litre abrégé de son livre : Nova
Navigatio novi orbis Indiœ occidentalis R. P. D. BuellU^ Ca-
talani abbatis Monlisserrati et sociorum monachorum ord.
S. Bened,, in-4", 1492, figuris omata a P. Honorio Philo-
pono ejusdem ordinis, 1621, in-fol. sans lieu d'impression et
avec un frontispice représentant saint Breudan et Buil. Cesik
tort que Bnil ]r est désigné sous le titre d'abbé du Montserrat ;
il n'a été que simple religieux de cette abbaye.
BUiLLONouBiLLT {Bullio-Pauper) igéogr. ece/^i.), abbaye
de l'ordre de Ctteaux, était située dans la Franche-Comté, bail-
liage de Dôle, siège de Quingey, au diocèse et à une lieue de Be-
sançon, vers le midi. Elle était de la filiation deClairvaux, et
fut fondée l'an 1133 ou 1147.
BUII.LOUD (F. BULLIOUD).
BUINACRI (^^ojjf.), petite principauté dans le Daghestan sur les
bords de la mer Caspienne, sur la frontière du pays de Kaitack
situé plus au sud. Sa capitale de même nom est située dans une
contrée fertile et parsemée de collines, dont les sommets sont
couronnés d'aubépine. Le prince héréditaire du Schanhal de
Tarchu, qui est souverain de cette contrée, porte le litre de
prince de Buinacki.
BI71NDUK {term, de milice turaue). Les Turcs appellent
ainsi une arme défensive, composée de deux ais attachés en-
semble qui se ferment en embrassant le cou du cheval, ainsi que
le pratiquent les Tartares.
BIJIRE, s. f. vase à mettre des liqueurs. Il est vieux.
BIJlRETTE (JACQt'ES), sculptcur, né à Paris en 1630, reçu
à l'académie le 27 août 1661, sur un morceau qui donnait lieu
d'espérer qu'il serait un jour un grand maître. C'ctail un bas-
relief en marbre dont le sujet était l'union de la peinture et de
la sculpture, représentées par un groupe de deux jeunes ûlles,
dont l'une tenait des pinceaux et une palette, tandis que l'autre
s'appuyait sur un torse. Mais, peu après sa réception, Buirelte
devint aveugle : ce malheur ne l'empêcha point toutefois de
méditer sur son art, dont il acquit bientôt une connaissance si
profonde, qu'il jugeait et corrigeait en les touchant les mo-
dèles qu'on lui présentait. Versailles possède plusieurs ouvrages
de ce sculpteur si digne d'intérêt. 11 fut. en effet, l'un de ces
nombreux artistes qui, sous la direction de Lebrun, décorèrent
le palais du grand roi. On cite particulièrement les cfuatre
groupes d'enfants et l'Amaione d après l'antique, placés à la
demi-lune qui termine l'Allée-d'Eau. Ha fait pour Saint-Gervais
les statues de saint Jean et de la Viergie. Il mourut le 3 roara
1699, à l'âge de soixante-neuf ans.
BUIBON (vieux mo(j, instrument pour pécher.
BUIS (buxus) {bolan,\ végéUl dans le midi de l'Europe,
Sarvient à la hauteur de vingt à trente mètres. On trouve
ans les forêU les deux espèces géantes, le B, arborea et le
B. arborescens. La première espèce, appelée à lort buis de
Mahon, abonde dans tontes les Iles de la Méditerranée , ea
Grèce sur le mont Olympe, en Espagne et dans Quelques loca-
lités du midi de la France. On le retrouve sur le Caucase, en
Perse et jusqu'au Japon. La seconde espèce est plus petite. U
bois de buis était recherché des anciens pour faire des flûtes et
des cassettes. Il est excellent, à cause de sa dureté, pour les es-
72
BUISINE, BOISSINE, BOSINE, BVISSINE, BUSINE (vieuX
WioU), trompcltc, inslrumeol de musique ; buccina.
BUISSAIE, s. r. (agric.), lieu planté de buis.
BU1SSE, s. f. {teehnoL), inslrument qu'emploient les tailleurs
pour soutenir les coutures, lorsqu'ils veulent les rabattre avec
an fer chaud. — En lerm. de cordonnier, outil pour bomber
les semelles (F. Bouisse).
BUISSERET ( François) , docteur en droit , puis évêque de
Namur, et ensuite archevêque de Cambrai, mourut le 2 mai
1615 , dans le cours des visites de son diocèse, et dans l'abbaye
de Saint-Jean à Valenciennes, après avoir reçu les derniers sa-
crements avec les plus grands sentiments de* piété. Nous avons
de cet illustre et vertueux prélat : l"" V Histoire d*une religieme
possédée^ imprimée en 1585 ; ^ V Histoire du concile provin-
cial de Mons, terminée le 24 octobre 1586, dont il avait dressé
les canons imprimés à Louvain en 1605; S» la Vie de sainte Ma-
Hed'Oignie,iQ0S,
BUissERiE , s. f. (lechnol,) , bois de merrain qu'on emploie
poor la tonnellerie.
BUissiÈRE^ S. f. {hortic,)y lieu planté de buis. — Parterre
dont les bordures sont en buis. Quelques-uns écrivent Bui-
SAIE.
BUissiÈRE (Paul), chirurgien français établi à Copenha-
gue, et anatomiste, de la société royale de Londres, fut nommé
correspondant de l'académie des sciences de Paris en 1699. On
ignore l'année de sa naissance et celle de sa mort. Il a traité des
matières curieuses et singulières. On a de lui dans les Transac^
tiens philosophiques : 1° I^ettre sur un muf trouvé dans la
trompU de Fallope d'une femme , avec des remarques sur la
génération^ 1694 (F. le Journal des Savants, septembre 1695) ;
X* Lettre au docteur Sloane^ contenant l'histoire d'une nouvelle
manière de faire l'opération de la pierre, mise en usage par un
leligieux de France, avec des remarques sur cette pratique,
§699 ; ISP Lettre sur une substance crachée en lotissant, et qui
9êss$mhle à un vaisseau pulmonaire , 1700 ( F. Àcta erudit. ,
Lips., mai 1701) ; 4^ Lettre au docteur Sloane sur une vessie
triple, 1701 (F. Àcta erudtV., janvier 1702); 5° Description
anatomique du cœur des tortues de terre, 1700. On trouve du
même savant dans les Mémoires de l'académie des sciences ;
6P Examen des faits observés par M. Duverney du cœur de la
tmtue d$ terre, 1705; 7<> Réponse à la critique du wténUf
BIJlfiSliRE. ( 670 )
aïeux de charrettes, et sert beaucoup aux ouvrages de tour et aux
UbJetiers. il donne d'excellentes cendres pour les lessives. Les
feuilles et les sommités du buis font de très-bons engrais pour la
vigne ; employées à la place du houblon, eflesdonnentà la bière
mue mauvaise qualité. Leur décoction est un puissant sudori-
fiqne. Le bois remplace quelquefois celui de ^aïac. Le buis à
parterre (B. humilis) se tond tous les ans au aseau. Cette opé-
ration se fait avant ou après la pousse; on multiplie le buis par
la graine ; on le fait aussi de marcottes et de boutures. Le buis
(ait partie de la famille des euphorbiacées. A. B. de B.
BUIS ou BOUIS, s. m. (technol.) (en term. de cordonnier),
eatîl de bois propre à lisser les semelles. On ne dit plus bouis
que dans quelques phrases basses et provinciales, comme Don-
mer le bouis à une chose, la polir, la perfectionner. — On dit
Un menton de bouis pour signiGer un menton large et qui
avance.
BUIS. Selon la mytholc^ie, le buis est une plante consacrée
à Cjjf bêle, parce qu'on en taisait des flûtes , et à Cérès chez les
anciens Romains.
BUIS (Le) {Buxum) {géogr,), petite ville de France (Drôme),
BOrrOuvcze; chef-lieu de canton. Elle est assez mal bâtie. On
y voit de belles promenades et une place entourée de halles et
Slantée d*un double rang d'arbres. Il y a des fabriques de soie,
on commerce consiste en huile d'olives, draps, chapellerie,
orfèvrerie. 1,860 habitants. Poste aux lettres. A 3 lieues un
quart sud-est de Nions.
BUIS (F. Busius).
BUiSABT, S. m. (F. Busard).
BUiSERO (Thierry), gentilhomme, poète flamand, né k
Flessingue vers 16i0, et mort en 1721, fut secrétaire de celte
ville, puis conseiller au conseil de Zélande. Il cultiva les lettres,
el fut le Mécène des poètes et des écrivains de son temps. Il
était lié d'amitié avec le célèbre Yondel. Buisero traduisit en
hollandais diverses pièces de Molière, et composa quelques tra-
gédies et un très-grand nombre de comédies qui ont été impri-
mées à Middelbourg, la Haye et Leyde, vers la 6n du xvii'
siècle.
M71BTM.
1705; 8<* Observatiam sur des grains qui ont §tmi4mu
tomac, et sur une grossesse ; 9° Observatûms su iuétm
avalées. ^
BUISSON (botan.) . On donne ce nom à tout 1« iHmH^
et arbustes sauvages très-rameux, soit qu'ils aient da t^
soit qu'ils n'eu aient pas, et qui ne dépassent pis enriroi ^
mètres de hauteur. On appelle encore 6iitiioii , i" b rti
qu'on coupe tous les deux ou trois ans afin qu'ils ne dr^
pas cette élévation; ^ les arbres fruitiers presque tméti
les branches sont disposées de manière à re^rèetttcr w ia*
noir; 5** les très- petits bois qui n'excèdent pas ciiM|Quteif«
ares d'étendue. — Le buisson à baies de neige (cbiococaik»
mosa ) des Antilles et le buisson ardent ou nifitr nf i
pyracantha ) sont deux végétaux qui apparlieDoeot à dm
milles diilerentes. A. R m I
BUISSON ou ABBBE EN BUISSON (jardin,), arin te
nain , auquel on a donné la forme d'un buisson ta k lû.
au dedans, et le laissant pousser au dehors de lootcôlê.
BUISSON se dit quelquefobd'un bob de peud'étefidvfv^
position à forêt.— JËn term. de chasse, Trouver lmimr*m
ne plus trouver dans l'enceinte la béte qu'on aTaild(<om -
Proverbialement et figurément , Trouver buism cmi, i
pas trouver la personne ou la chose qu'on était allé cbmk
BUISSON (gramm.). On dit proverbialement et fiformi
lia battu les buissons, et un autre a pris Ut aiiuu^h k
toute la peine et un autre tout le profit. — PraverbiileQniï
figurément. Se sauver à travers les buisttm, dether h
écnappatoires quand on est trop pressé dans b (boBsioo fe
son antagoniste.
BUISSON, s. m. (archéoL). Celte plante estcoBgdtm^ès
les anciens, comme un emblème que l'on plaçait es Oièceff
la porte d'une maison où était un malade^ pooreocbatrr
esprits malfaisants et les mauvais pronostics.
BUISSON {cuisine , offUe). On appelle ainsi oa nelsim*
en forme de dôme. On dit buisson d'écrevissesthmièw
ringues.
BUISSON (Jean du), en latin Rubus, prefessenr de rare*
site de Louvain en 1566, devint ensuite régent da coiltftn^
de Douai , prévôt de Saint-Pierre et chancelier de l'aDW»
II mourut le 11 avril 1595, et laissa tous ses biens poor b^
vres étudiants. Ou a de lui : Uarmonia evangeUea-
BUISSON ( MATTHIEU-FRANÇOIS-RiGlS ) , B«de«,**
Lyon en 1776, élève, parent^ ami el coUabontauf dni^
Bichat, rédigea seul une partie du t. m de riiia<ow»»j|^
tive de ce célèbre physiologiste , et le t. iv etoiètenot i
n'estime pas moins sa Dissertation sur la diffine^étti^
mènes physiologiques de l'homme, Paris, iSOâ, ia-^-i
travaillait à un Traité complet de physiologie, lorsqu'il »«
en 1805.
BUISSONNER, V. n. (chasse). se dit du cerf quand UV
dans un buisson ou un petit bois, pour faire sa tèleaj^"
mis bas.
BUISSONNET, S. m. (gramm.), petit buisson.
BUISSONNEUX, EUSB, adj. (grafiMi.). Cowoerté^e^
Un pays buissonneux.
BUISSONNIEB, ÈRE, adj. (chasse). Il se dit dei uF^
n'ayant point de terrier, se retirent dans les boissoiB- - "J
verbialement el figurément, Faire l'école bmsssmm.**
d'un écolier qui manque à aller en olasse.
BUISSONNIEB, S. m. i^con. rust.), lieu destiné à bp^^
lion des arbres qu'on doit tailler en buisson, et qui » '-
planté d'arbres taillés de cette nature. ^
BUISSONNIEB se disait autrefois poor signifier w ^
d'écriture qui n'a pas été reçu maître. ,
BUISSONNIEB. C'était autrefois, en term. ^^.P^^'^jj
cier de ville ou un garde de la navigation chargé <^*J?*gj^
aux échevins des contraventions, de dresser desproco'**^
de l'état des ponts, moulins, pertuis et rivières.
BUissURES {technol. ). Les doreurs appellent **"^jj
ordures que le feu a rassemblées sur une pièce q«'''
cuire. On les enlève avec le gralte-boesse (F. GiAn*""^
GbATTB-BOESSER). X iw.i» « iB
BUiSTEB (Philippe), né à Bruxelles, mort i ^^^^^
âgé de quatre-vingt-treize ans. Il devint P"*"P*2l!JLg«
dans l'artde la statuaire, el il a produildes œuvres wnj^
blés, entre autres : le Tombeau du curdinaldsUtooi^^
placé pendant longtemps dans une chapelle depw»^^
a Pans ; puis un Groupe de deux Satyrui ^^J^^rS^f
bour de basque avec un fitit Satyra à ses cm; K'^
i
BUEABHrr.
yrtçiitf et ia Déeae Fhre. Ces statues ornent le parc de Ver-
ailles. Le seul reproche qui ;ait été adressé à Buister estTap-
ifét maniéré des draperies de ses personnages.
BVITARDE [hiêt. naL), outarde , que les Champenois nom-
ient bitarde,
BUITELAAR (hisL nat.) , poisson des fies Moluques. Il a le
orns médiocrement long et peu comprimé ou aplati par les
Mes, la tète, les yeux, la bouche et les nageoires métiiocrement
randes. — Ses nageoires sont an nombre de huit, savoir : deux
entralesau-dessous des deux pectorales, qui sont menues, allou-
ées ; deux dorsales, triangulaires, petites ; une derrière Tanus,
riangulaire, et une à la queue qui est fourchue jusqu'aux trois
uarts de sa longueur. Son corps est bleu, marque de chaque côté
'une bande longitudinale qui s*étend des nageoires pectorales à
I queue; sa tète est marquée de chaque côté de trois lignes obli-
nés circulaires ; ses nageoires sont toutes vertes ; ses yeux ont la
ranelle noire entoum d*une iris verte. Le buUelaar a été
ommé eemuus et $auteur , parce qu*en nageant il retourne
Qbîtement sur ses pas en faisant un saut et un demi-cercle qui
e fait paraître comme nageant sur le dos. Il est commun dans
m mer d'Amboine, surtout près de Loeven, où on le pêche en
^nde abondance. — Il est de très-bon goût. On Técorche et
>n le hache avec des huîtres et des épiceries, puis on en remplit
ks tonneaux pour la provision. C'est un ragoût particulier,
lui a le goût de la tète de veau mangée froide avec du vinaigre
K du persil.
BIT JALAHCK (Ca/ptimtVina?] (^éogr,), ville d'Espagne (Cor-
loue), dans une vaste et belle plaine, avec des fabriques de drap
st autres Ussos de laine. Lien natal de Paicmino, l'historien des
peintres espagnols, peintre lui-même. 9,000 habitants; à six
ieues et demie est de Gordoue.
BCJANVALI (botan.), nom brame d'une espèce de niruri.
7esi nne plante annuelle, haute d'un pied et demi, à racine
Manche , fibreuse , longue de trois pouces sur une ligne et
lemie de diamètre , surmontée par une tige simple, aroite,
flevée, striée, longitudinale, rouge , ramifiée simplement de
louze à quinze branches simples , alternes , disposées circu-
airement , imitant les feuilles de tamarin » et accompagnées
i leur origine de deux stipules triangulaires. — > Les feuilles
pai couvrent chaque brancne sont disposées sur presque toute
a lonffueur au nombre de huit à dix paires avec une impaire
lisposees alternativement sur lin même plan , elliptiques , lon-
gues de trois à quatre lignes , une fois et demie à deux fois
noins larges , entières , minces , lisses , ternes , vert brun
lesstts , plus clair dessous , bordées de rouge , relevées d'une
^lite côte ramifiée de trois à quatre paires de nervures portées
DOS un angle de 45", sur un (^dfcule peu sensible accompagné
le deux petites stipules triangulaires écailleuses : sur le soir au
Domentdo coucher du soleil , et dans les temps nuageux et
envieux , elles se ferment comme les feuilles des plantes légu-
nineuses. — De l'aisselle de chaque feuille en dessous sortent
rois fleurs pendantes presque sessiles ^ dont deux mâles au
entre et une seule femelle , vertes dehors . blanchâtres dedans,
cnrertea eo étoile de deux li^es de diamètre. — Chaque fleur
M potée au-dessous de l'ovaire, et consiste en un calice persis-
ftnt, à six feuilles vertes, en une corolle blanche à six pétales»
ft eo trois étamines réunies par leurs filets à trois anthères
aunes dans les mâles ; dans les femelles , au lieu des étamines,
*€St un ovaire hémisphérique déprimé, élevé sur un petit disque
rt»culaire aplati, couronné par trois styles et six stigmates
ylîndriques. — L'ovaire en^ mûrissant devient une capsule
k^mbphérique, verte, d'une ligne de diamètre, une fois moins
ongue . marquée de six sillons par lesquels elle s'ouvre en six
alves formant trois loges qui contiennent chacune deux graines
►runes , triangulaires , dont le dos est convexe et les deux
Aies plans. — Le bujanvali est commun au Malabar dans les
erres sablonneuses , mais surtout dans celles qui sont mêlées
t*argile ; il est annuel. Il a une saveur acre. — Sa racine se
iTend en poudre pour la toux , les rhumatismes et les dyssen-
eries qu'elle arrête souverainement ; pilée avec le lait , elle
•ettoîe les ulcères des testicules et les raffermit : broyée avec
es firailles , elle s'emploie en cataplasme pour résoudre les tu-
oeors : ses feuilles s'emploient seules comme un puissant
létersif qui nettoie les ulcères ; faites dans Thuile au coco.
Iles sont on excellent vulnéraire pour réunir et cicatriser les
klaies.
BUJI, 8. m* {ecmm»)^ sorte de petite coquille qui sert de
DooiiMe «Uns certains lieux du Brésil.
BrKABBST ( F. Bociunffr).
iirmBBTOP (HBimi im) , lécolleid'ADvarB » et profeneur de
( 571 } BUEOWIXE.
théologie dans l'université de Louvain , mort dans cette tîNt
le 37 mai 1716 , a publié un grand nombre d'ouvra^ de coa*
troverse. Le principal esi iLum de luce libri IIL.,,, in-4^ Dans
le premier livre, il explique les antiquités de la Fulgaie; le
second renferme les leçons diverses et douteuses; et, dans le
troisième , il traite de l'édition de la BibU de Sixte V, qa'il
compare avec celle de Clément VllI ; il fait voir en q«oi
elles difièrent Tune de l'autre, et prouve que l'édition de PlaiH
tin , 1583, qu'on prend communément pour modèle » s'éloigae
assez souvent de celle du Vatican.
BUKHABIE (F. BOUKBAEIE).
B17KEU, S. m. (6olan.), sorte d'arbrisseau qui croit au cap de
Bonne-Espérance.
BVEOWINE (aéogr.)y partie autrichienne de la Moldavie, qtà
fut incorporée à fa monarchie autrichienne en 1777, sous Timpé^
ratrice Marie-Thérèse. Sur une surface de 17B milles carr^ ob
y compte trois villes , quatre marchés et 277 villages, avec
une population de aS8,490 âmes , d'après la conscription de
1820. Suivant les diverses religions » cette population se com-^
pose de Orées non-unie (anciens habitants Moldaves) , de
Grèce uniSy de Lipouxtnee (dissidents de l'ancien rite ehfé»
tien grec), é'Arméniene non^nù et unie, de cathoHqfêeef de
proieêlantê et ôejuife. Parmi les trois villes , oui sont CaerBO*
witz, Suczawaet ^reth, la première est la capitale du pays, et elle
est le siège d'un bailliage de cercle^ d'un triounal de justice nre»
vinciale , d*un tribunal criminel de district , d'un général , u'bb
inspecteur des douanes» d'une administration des routes et de le
navigation, d'un évêaue grec non-uni, d'un chapitre catholique^
d'un curé grec uni , ci'un pasteur protestant et aune synacogBe
juive. La ville possède aussi un colley, une école normale sa*
périeure et quelques institutions privées , dans lesquelles œ*
pendant on enseigne particulièrement la musique, la danse, le
dessin, etc. Il se fait par Czernowitz et Suczawa un commerce
actif de marchandises qu'on dirige sur la Moldau et qui cob^
sistent en draps , lins , voitures , meubles , cuirs apprêtés, ina*
truments de musiqoe , objets de luxe et autres marchandises,
dont un irrand nombre sont confectionnées à Czernowitz inèBie
ou dans d'autres villes et villages. Celles qu'on expédie pour ke
Etats héréditaires d'Autriche consistent surtout eu prodaiti
bruts , tels que des feutres , du miel, de la cire , des chevaux ,
des bêtes à cornes, de I» laine, ainsi que des métaux , comme
par exemple du fer, du cuivre , du plomb, de Tardent en barrce
et quelque peu de grains d*or , ou'on lire de la rivière Bistriiia»
nommée pour cela Bistritz la Dorée. Parmi les manufacture
importantes de la Bukowine, on peut citer les salines, mines et
fonderies impériales do Kaczyka, qui fournissent du sel
gemme et du sel de soude. Comme le déboutlié de ce prodoil
se borne à ce pays même , cet établissement est de pou d'impoF*
tance. A Jakobeny, sur la rivière Bistritza, se trouvent dee
usines de fer qui sont une propriété privée ; à Kirlibaba , sor
la rivière du même nom, non loin du point où la petite ri^ièrede
Ciboo se jette dans la Bistritia, tout près des frontières deSieben-
burgen , on retire et on fond de l'airain à base de plomb et cob»
tenant de l'argent; à Poschorita, il y a des mines et des usiaet
de cuivre qui sont en pleine activité, et près deWama à Ebe*
nau une fonderie dans lacnielle cinq laminoirs étendent le fer
brut de Jakobeny .Ces troisdemiersétablissemeAts appartienneBl
à l'établissement de Jakobeny. En outre il se trouvea Bugscbeia
une usine de fer qui est également une propriété privée. Il y a
desfonderiesdeverreà Suczavritzadansie Furstentnal : celles de
Putna et de Crasna appartiennent au trésor public ; mais i
Crasna il en est une qui est une propriété particulière. Le mi-
nistère de la guerre possède à Badaulz un haras impérial, qui
fournit une partie des chevaux pour la cavalerie de l'empire.
— La Bukowine est en majeure partie couverte de montagnes.
Elle est pourvue de forêts vastes et nombreuses qui fournissenl
les espèces de bois les plus variées, parmi lesquelles on remarque
le bois d'if et de pignon. Il y a aussi des rivières assez impor-'
' tantes qui parcourent le pays dans toutes les directions, mais pat^
ticulièreroentdans la direction de l'est vers le sud. C^ rivières
sont : le Dniester, qui pread sa source en Gallide et qui longe le
frontière nord de la Bukovrine ; le Prvtb a aussi sa source en Gel-
lieie : il atteint le territoire de la Bukowineau-dessoosdeSnyalitt
près du confluent du Czeremosch , pasae près de Ciernowitz, el
se jette dans la Moldau près de Novroçelitsa ; le Sereth, le Sue-
awaetlaMoldavra ont leur sourcedans le pays; la Bistritza prend
sa source entre la Hongrie et Siebenburgen, atteint le territoire
de la Bukowine près de Kiriibaba, passe près de Jakobeny, et se
jetle dans la Moldaa près de Kirelo. La petite rivière Qboo el le
rivière plus oonsidéreble Czeremosch prennent leurs sources
tout pfèe l'une de l'autre , au point où la frontière de Hongrie
BTLA.
(57Î)
et de Gallide toocbe la Bokowine : la première prend sa direc-
tion vers Test » l'autre vers le nord ; toutes deox serrent de
froDlières depuis leur source jusqu'à leur embouchure dans le
Ristritza et le Pruth. Toutes ces rifières servent à faire le com-
merce pour la Turquie et la Russie , puisque toutes se jettent
ioit immédiatement dans b mer Noire, soit dans le Iianobc
prts de Galat2. Le pays est aussi coupé de bonnes routes, oons-
truites avec art. La route capitale du commerce, qui unit la
Gallicie avec Siefoenburgen, part de Sniatin , passe près de Du-
bowetz, traverse Czemowitz, Seretb, Suczawa, Gurabumora,
Poschoryta et arrive à Bojjinastampi. Une seconde route,
servant aux transports mihtaires, part de Dubowetz, traverse
Strochenetz, Wikow, Solka, et aboutit à Gnrabumora. Cette
route présenterait plus d'avantages dans tes tempsde goerre,si,
partant de Stroscbenetz , elle passait par la plaine de Luka-
grandc route et à rintérieurde la ualliae. un coup
la carte suffit pour démontrer la bévue au'on a commise en
construisant cette route militaire tout à (ait découverte, et la
nèDCSsité de détruire et de rendre impraticable toute la partie de
la route qui de Dubowetz à Stroscbenetz. — La population de la
Bukowine, depuis la réunion à rAutriche en 1771 jusqu'en
1820, s'est élevée du chiffre de 40,000 âmes à celui de 228,490:
ainsi elle s'est augmentée de 188,400 âmes dans l'espace de
quarante-trois ans. Si on considère l'étendue du pajrs et le
temps, on peut dire qu'une pareille augmentation est énorme.
Ce lait têmoiffne assurément d'une administration libérale et
bienfaisante. Il est cependant une autre circonstance qui a con-
tribué à cet accroissement de population : c'est que , pour des
causes qui sans doute ont disparu depuis longtemps ou qui ne
sont plus à redouter , il n'y a point de recrutement dans ce
ns, ce qui n'a lieu dans aucun autre des Etals héréditaires
ntriche ; en sorte que les individus qui veulent échapper à
la conscription, surtout dans la Gallicie qui est voisine, viennent
émiser dans le pays. Ceci a lieu surtout pour les juifs.. Depuis la
réunion, leur nombre s'est élevé, d'après cette même conscription
de 1820, de 0 à 6,107. Nous disons d'après la conscription :
mais celui qui connaît la finesse , l'habileté et la hardiesse des
juifs à fausser les lois et à les contourner; celui surtout qui a eu
le malheur de vivre parmi les juifs galliciens et qui les a obser-
vés, aura remarqué sans doute leur répugnance extraordinaire
â se laisser inscrire , répugnance inspirée sans doute par des
raisons tirées également de la politique et de la religion, qui
toutes deux leur défendent de se laisser compter. Celui-là aès
lors nous accordera facilement qu'il y a dans la Bukowine an
moins 10,000 juifs. Très-peu d'Allemands prennent part au
commerce de ce pavs, (fui est presque entièrement dans les mains
des Arméniens et des juifs ; mais qu'il se passe encore quelques
dizaines d'années, et l'on verra les juifs de la Bulowme,
comme ceux de la Gallicie, entièrement maîtres de tout le com-
merce. Il est certainement à regretter que la Bukowine, qui a
encore besoin de tant d'améliorations dans la culture de son ter-
ritoire, soit ainsi infestée par les juifs, qui, émigrant de la Gal-
lide et se multipliant à l'infini en se mariant fort jeunes, com-
mencent à pulluler dans le pays, et à le gâter comme ils ont
tfàté la Gallicie. Mais la Gallicie, qu'on peut nommera bon droit
la Judée autrichienne et même la Judée européenne, a besoin
que ce fléau soit détourné d'elle. — Du reste, la Bukowine est
comprise dans le gouvernement de la Gallicie , et, à peu d'ex-
ceptions près, elle est régie par les mêmes lois.
BUL, s. m. (ierm. de relation), sceau de l'empire
turc.
BUL (hébr. , vieilUsie, dépériisemenl). C'est le huitième
mois des Hébreux , nommé depuis la captivité Manhevan, Il
répond en partie aux mois d'octobre et de novembre. C'est le
second mois de l'année civile et le huitième de l'année ecclé-
siastique. Il est composé de vingt-neuf jours (F. Marshevan).
BULA (hiêt, naL, boian.) , plante du Malabar. Elle a à peu
près le port et la figure de la pariétaire, formant une espèce de
buisson sphéroïde assez clair, d'un pied à un pied et demi de
diamètre, à racine cylindrique ramifiée , longue de trois pouces
fur une ligne et demie de diamètre , blanche intérieurement ,
foogeâtre extérieurement, portant une tige cylindrique d'une
li^ne et demie de diamètre , couverte, un peu au-dessus de son
origine, de trois à quatre branches alternes, disposées circulai-
rement, lâches, assez longues, ouvertes sous un angle de 45 de-
grés, ramifiées de même alternativement , charnues , aqueuses,
vertes intérieurement , striées ou nerveuses^ et rouceâtres exté-
rieurement. Chaque rameau porte environ six à douze feuilles
altemet disposées cimiairefnea t i des dirtiDCCf (fsn um
viron , taillées co cftor sans échancrore , c'est4-diit imT
leur origine pointues â rextrémité oppoiée, loiina
pouce et demi a deux pouces , une fois nioios larfcs, c
molles, finement veloutres des deox côtés , rdercn eo ,
de trois côtes principles, et portées sous on angle de q«^<
dnq degrés d*ouvertore sur un pédicule demi-c|liQdriaL
creux en dessus, rougcâtreet très-court. De raisseilededS
feuille sortent trois i cinq petites fleurs sessiles, nsKnÙ^
un paquet un peu plus court que leur pédicule Qoqwl^
est nerniaphrodite, bbnchâlre dessous, roogeâlre en df໫
en dessus , et posée autour de l'ovaire auquel elle tood^ H
consiste en un calice ouvert en étoile d'une ligne de diunrtnj
quatre folioles ordinaires, concaves , persistantes, de dm 14»
mines courtes, blanches, à anthères blanches , et d'unwwi
deux styles terminés chacun par un stigmate hénit|)^»
blanc. L'ovaire en mûrissant devient ane capsule spbemti
peu déprimée, de deux lignesde diamètre, de inoilir£-i
longue, â deux lobes ou marquée de deox sillonsidcn.n,
s'ouvrant en valves qui contiennent chacune une gniv \*t
roïdc brune, de deux tiers de ligne de diamélce. -UMîti
annuelle : elle croit au Malabar dans les lerraJDssabianrT
humides ou aqueux. Elle est sanssaveuretsansodeor^Ë;
comprimées et cassées exhalent quelquefois une npnrralb-
ble à une fumée. — Sa racine pilée a\ec le tandalodbtfam.
qui est le eeheru bula , c'est-à-dire le petit bula do JLIi/tira
se donne en bain pour attirer â la peau et chasser krçdvAirp
les humeurs acres qui y sont abondantes.
BULAMES (géogr,, kitL)t population sarmaliqie Mentit li
Vistule et dont il n'est question que dans PtoléiDtt.SvUc^
étaient les Vendes, au sud de ceux-ci les Gytbooes'G«tii;,fb
les Finnois, et ceux-ci enfin avaient pour fobin$k»llta^
A l'époque de Ptolémée, ils ne formaient qu'on pelit ^
Mais vers l'an 65i un grand nombre des Slafes qoi kanM
les contrées du Danube pénétrèrent dans les pays sitonar^
des Carpathcs : ils en chassèrent les andens babitaoU^tof
les Chrobates, ou se mêlèrent avec eux. Ceci parait atair«* *
cas pour les Butanes; car après Nestor les Potaint ippuiN!
déjà comme un grand peuple qui , outre les pays sitm ** '
de la Vistule, po^ède encore ceux qui sont autour de Ir* ^
comme le chroniqueur franc Ademar nomme les Poionaf
lianos, comme Wippo, Hermann Conlractus et Adarodrft'-
les nomment Bolanos, il parait bien ooe c'est de ctl w'
peuple qu'il faut faire dériver le nom de Polonais, et qtr "^
gine de cette grande nation moderne remonte â cette ^
population des Butanes. On ne peut rattacher aucooesi^
tion vraisemblable à la leçon Sulanet, La prétention ^-
de faire dériver le nom de Polonais de Pole^ la ami»»' *
f>laine, est fortement contredite par cefait,qoe>*oi*rK
es Polonais en plusieurs endroits sur des montagnes.
BULANGAM , S. m. (phonmaeie ) , sorte de «ctoe »*»
dont on ignore l'origine.
BULANIKGAL (géoar,), c'est-à-dire U Uu itet^
situé dans le voisinage d'AchIat dans le gouTememestde»!^
L'eau du lac, ainsi que du ruisseau par lequel le lac 1*0^
toujours rougeâtre et trouble.
BULAPATHE , S. f. (6olan.), grande oseille (F. OsBiu
BULAKQUE , peintre çrec, qui vivait vers l'an 730 innii-
On prétend qu'il introduisit le premier dans la p""^'*'^'
de plusieurs couleurs. Son tableau représentant ow 1*
des 'Magnésiens est le premier que les Grecs p«n«iii *•
tionner. . ,
BULBE [bulbui) (6olan.)t corps plus ou rooi««nw«
charnu, formé d'écaillés insérées les unes sur les •"^''''^p
sant au-dessus de la racine chevelue des plantes. ^" !^w
bulbes aux boutons; ils sont, comme eux, les "''''"fL
feuilles, des branches et des autres organes. C'est p^*"*^
ment sur les monocotylédones et sur quelques ''^[J'V ,
qu'on rencontre les bulbes. On les désigne, dans le P^',
sous le nom d'oignons. Tantôt les bulbes sont ^^'^Jr^^
engainantes; tantôt, comme dans le safran, les éf«'l**^
sent et donnent au bulbe l'aspect d'une masse cban»*'^
Dans le lis, les écailles sont imbriquées, c'est4-dire fl^
comme les tuiles d'un toit. — Quelquefois une s*«J^S^
bulbe suflBt pour régénérer la plante entière. — L» »*°f^
nissent à la jeune tige les matériaux de la notritioo. "^^
central des palmiers se développe •b«^lo"*??*'**""Jg^
il peut être considéré comme une sorte ?^*^^'^J^^w
une tige. Ses bulbes n'appartiennent point exdi*'^^
monocotylédones; on les rencontre daBsqoelqiiesr>*^
j
BIJLBILLE.
(575)
BIÎLFIK6EV.
léfloncs. — Ses buibUUi sont de petits boutons solides on
aitleux qui naissent dans Taissclle des feuilles ou dans les
aires , et qui , détachées de la plante mère, jouissent de la fa-
ilté de l'enraciner et de devenir des végétaux parfaits. — On
>mnie thipant les plantes qui sont munies du bul-
lies.
BULBE (oiKil.). En anatomie, buibe est du masculin. On
»l>lk|ue ce nom à différents corps qui ont plus ou moins d'ana-
^ avec un oignon : k bulbe éune déni , ou la $ub$tanee
iibeute, est la papille vasculaire et nerveuse contenue dans sa
^iié; ie bulbe d'un pofïest le follicule dans lequel sa racine
t implantée; te bulbe de Curette est un renflement par lequel
«nmence la partie spongieuse de ce canal. On dit aussi le bulbe
i le globe de Vmil , etc.
BULBES (chimie). Les bulbes sont des espèces de bourgeons
parables ne la plante mère et; capables de produire de nou-
aax individus; le plus souvent elles sont attachées à la ra-
ne. I.^ plus connues , les plus utiles sont Toignon , l'ail , la
ille. Oignom (bulbes de Valllum cepa). L'on doit l'analyse de
Hgnon a Fourcroy et à Vauquelin ; il résulte de leurs expc-
lances que l'oignon est compose : i° d'une huile blanche» acre,
tlatile et odorante; 2° de soufre uni à l'huile, qu*il rend fétide ;
d'une grande quantité de sucre incristallisable; 4"* d'une
"ande quantité de mucila^ analogue à la gomme arabique;
' d'une matière végélo-animale coagulable par la chaleur et
oalogue au gluten ; 6** d'acide phospnorique en partie libre, en
artie combiné à la chaux , et a'aciae acétique; 7** d'une petite
uantité de citrate calcaire; 8^ d'une matière fibreuse très-ten-
re, retenant delà matière végéto-animale. Le suc d'oignon leur
offert des pliénomènes remarquables. Abandonné à lui-même^
une température 'de 15 à SO degrés dans un flacon surmonte
'un tube, il. n'a pas éprouvé la fêrmentation vineuse : cepen-
an( 9 an bout de quelque temps , il ne restait plus de sucre
ins U liqueur; l'on y trouvait alors beaucoup d'acide acétique
demannite; d'où il suit que ces deux corps peuvent probable-
ent se former dans quelques circonstances par la réaction des
tncipes du sucre les uns sur les autres, réaction qui peut-être
besoin d'être favorisée par un ferment particulier. De là,
>urcroy et Vauquelin sont en quelque sorte tentés d'admettre
le la manne qui a pour base la mannite se forme ' naturelle-
ent dans les arbres qui la produisent , par un procédé analo-
ce. La sève de ces arbres contiendrait du sucre et de la matière
itineuse ; ces deux matières , lorsque la sève sortirait de ses
uloirs, agiraient l'une sur l'autre, et il en résulterait du vi-
igre qui s'évaporerait en grande partie , et de la manne qui
slalliseraiC peu à peu. Cette hypotnèse , ainsi que le remar-
ent les auteurs, a tiesoin d'être vérifiée par l'expérience. 11
idraît examiner la sève des frênes , et voir si la manne s'y
»inre formée ou non {Ànn, de chim, , t. l\v, p. i6i). Lan-
T a fait sur le suc de carotte une observation semblable à
le que nous venons de rapporter sur le suc d'oignon ; il a vu
e ce soc , filtré aussitôt qu'il est exprimé de la racine , a une
ileur bmne, une odeur rbrte qui lui est propre, et une saveur
s-sucrée. En Texposant à l'air pendant deux ou trois jours, il
"d sa couleur, une partie de sa saveur, prend l'odeur du vi-
gre , et laisse déposer en même temps une matière jaune ,
[]iieuse, et une poudre blanche semolable à de l'amidon.
tillé dans cet état, il s'en dégage du vinaigre; et, si Ton
porc le résidu jusqu'à siccité , on obtient une matière brune,
itîqae , qui présente dans son intérieur et à sa surface infé-
are des cristaux de mannite faciles à purifier par l'alcool. —
inement l'on recherche la mannite dans le suc de carotte non
\ré ; il est impossible d'en découvrir la plus petite quantité,
illeurs , M. Laugier présume avec raison qu'il doit exister
grand nombre de sucs susceptibles de phénomènes ana-
ues. Baron Thénabd , de l'Institut.
tcXBBUX, BUSE (boîan,), végétaux dont la racine produit
balbe. — Toutes les plantes bulbeuses sont monocotylé-
les et vivaces. Plusieurs se développent et végètent par la
S le humidité : des bulbes de jacinthe , de narcisse , sus-
us en l'air » produiront , comme on sait , des tiges et des
irs.
tULBf FÈBE, adj. {boian.\ plante qui porte hors de terre une
plosieiirs bulbes on bulbilles.
(ULBiFOBME, adj. (êeienc, nat.)^ qui a la forme d'une
be.
IULBIU.B (buibiiluê) (6olan.}, diminutif de bulbe. Ce nom
tpêcialement attribué aux petits bulbes ou bourgeons pro-
res qui se développent sur plusieurs végétaux, soit à l'ais-
ede leurs feuilles [lis orange , soit à la place ou au milieu
des fleurs ( plusieurs espèces d'ail , et entre autres Yaliium
vimimale), soit enfin dans rintcrieur des capsules ou péricarpes
{agave fœlida, erinum eucialicum). Placées en terre, ces bui*
billes reproduisent la plante comme de véritables graines. Les
corpuscules reproducteurs des mousses, des fougères et autres
végétaux cryptogames, paraissent être des bulbiîleê analogues à
celles dont nous venons de parler.
BULBiLLiFÈBEy adj. des deux genres (6oton.), qui porte des
bulbilles.
BULBiNE, s. f. {bolan,), espèce de cit)oule, ou sorte de plante
du genre des cit)ouIes.
BVLBIPARE, adj. des deux genres {hist. nal,)^ se dit des
animaux qui se reproduisent par des tutiercules qu'on a com-
parés aux bulbes de certaines racines charnues.
BULBO-CAVERNEUX, adj. et s. (anaL)f qui appartient au
iHilbe de l'urètre et au corps caverneux. Ce nom a été donné à
un muscle appartenant exclusivement à l'homme {bulbo uré*
Irai, Gh.), et qui, chez la femme, est remplacé par le cons-
tricteur du vagin. Il est situé au périnée,, au-dessous et de
chaque côté de l'urètre, et a pour fonction d'accélérer l'éjacu-»
lation de l'urine et du sperme : de là son nom de muicle
accélérateur,
BULBOCODIUM {bolan,)^ genre de plante à fleur liliacée,
monopétale, divisée en six parties. Le pistil de cette fleur de-
vient dans la suite un fruit oblong, divisé en trois cellules, et
rempli de semences arrondies. Ajoutez aux caractères de ce
genre que la racine est composée de deux tubercule qui for-
ment une sorte de bec.
BULBONAC, s. m. {botan.), La tige de cette plante croît à la
hauteur d'une coudée et demie, ou même davantage; cette tige
est quelquefois de la grosseur du petit doigt, bleue, d'un rouge
foncé, et velue; elle a la feuille de l'ortie, mais deux ou trois
fois plus large, velue, dentelée, tantôt seule, tantôt opposée ou
glacée à la division des branches. Les rameaux sont chargés de
eurs disposées à peu près comme celles du chou ordinaire,
Elus petites que celles du leucoium, quoiqu'elles lui ressem-
lent assez a d'autres égards ; d'une odeur faible , avec un
onglet blanc. Son calice est oblon^, rouge et composé de quatre
feuilles, dont deux sont plus petites que les deux autres; ses
cosses sont larges, rondes, plates, et ses lames extérieures,
traversées des deux côtés par un tiord de couleur d'argent:
elles ont un filament à leur extrémité; elles contiennent un
bout de semence orbiculaire et plate. Sa racine est bulbeuse;
sa graine d'un rouge foncé, et très-gi*osse pour une plante de
cette espèce. La seconde année sa tige se fane lorsque la sraine
est mûre. Elle est commune en Allemagne et en Hongne. On
la cultive dans nos jardins. On fait usage de sa racine et de sa
semence. Sa semence est chaude au goût, amère et aromatique.
On mange ses racines en salade.
BULBO-UfiéTRAL (F. BULBO-CAVERNEUX).
BULBUL (lUtér, orieiU,) est le nom persan du rossignol,
mais cette variété de rossignol est différente de la nôtre , et
même le bulbul indien est encore différent du bulbul persan.
Bruyn nous a figuré le premier dans ses Va^agee en Peree, et
Ousely nous a figuré le second , nommé le bulbul combattant
{figkling bulbul), dans ses Oriental CoUectùna, 1. 1 , p. 15. Au
dire des poètes persans, Bulbul est l'amant de la Rose Gui, à
laquelle il raconte ses souffrances, tandis que œlle-d, fière de
sa jeunesse et de sa k)eauté, se rit de ses plaintes.
BULBULFB (F. GaIEU).
BULÉB, BULiBUS, BULiEA, BouXoToc , BcuXcua {mythoL),
surnom commun à Minerve et à Jupiter^ qui étaient censés pré-
sider aux délibérations et au bon conseil.
BULÉLIA (géogr,), siège épiscopal de la Byzacèneen Afrique
{Notit. À(r,). C'était apparemment l'évéquede ce siège, nommé
Quod vult Deus, qui souscrivit au concile de Gartnage, soos
Boniface, en 425. Pline fait mention d'une ville de laByzacène
nommée Bulula (liv. v, chap. 5).
BVLBii , BUiiETH ( F. BoLBYN [Anne de] ).
BVLBTTE. On appelait ainsi à Metz les droits de sceau, qu'on
faisait opposer aux contrats de ventes d'immeubles.
BUL^TÉBION (F. BOULECJTÉRIUM).
BULFiNGEB (Georges-Bernard), professeur de théologie a
Tubingue, né en 1603, mort en 1750, est l'auteur de : Speemen
doctrinœ velerum Sinarum mor. et polit,, Francfort, 1734,
in^o. — àe traeheis plantarum ex melone obtervatio, inséré
dans le quatrième volume de l'académie des sciences de Pé-
BITLGABIB.
(574)
leiiGABIB,
tersbooK. — De radicibu* et foliis Hcharii, dans le cinquième
▼olame at la même académie. — Observationes botanica, dans
le sixième volome, ibidem. — Ànalomie de t éléphant. — IKi-
Hfiaiion $ur les os de mammout, réunis avec plusieurs autres
mémoires dans un volume , sous ce titre : Varia in faseieuioê
eoUeela, Sluttgard, 1745, in-8».
BULGANy s. m. {hist, nal.). Ton des noms de la marte zibe-
li0e(r. Marte).
BULGABES (hérétiques). Vers le milieu du ix' siècle, les
Bulgares venaient d*éLre convertis au christianisme, lorsque des
manichéens, fuyant les poursuites dirigées contre eux par Tim-
pératriceThéodora, régente de Tempirc d*Orient, vinrent cher-
cher un asile en Bulgarie. Séduits par les doctrines du mani-
chéisme (F. ce mot), beaucoup de néophytes barbares, dont
ces doctrines flattaient les grossiers penchants, adoptèrent, 9vec
quelques changements, cette hérésie qui 6t parmi eux de
rapides progrès. De là elle se répandit dans diverses contrées
d'Europe, particulièrement en Italie, en Flandre et en France.
Alors la dénomination de Bulgares, qui avait d'abord servi à
désigner le peuple où l'hérésie avait pns naissance, fut étendue
aux nérétiques d'autres pavs, dont les crovances n'étaient que
des modifications de celles des manichéens bulgares. Tels furent
entre autres les patarins, bogomiles, joviniens, albigeoii, van-
dois, que l'oo trouve souvent désignés et confondus sous le nom
général de Bul^res. Cette secte n'admettait, des livres saints,
que le Nouveau Testament ; rejetait le baptême. Ils prétendaient
que les maris, vivant conjugalement avec leurs femmes, ne
pouvaient être sauvés; quon ne devait nulle obéissance aux
prêtres et aux évéques qui ne vivaient pas suivant les canons;
que le serment n'était permis dans aucun cas. — Reietanl éga-
lement la suprématie du pape et celle des patriarches de 10-
rient, pour donner cependant un centre d*unité à leur religion
nouvelle, ils créèrent un chef spirituel , qui résidait en Bulga-
rie, et aux lumières duquel ils recouraient en matière de toi.
— Cette hérésie fut, sous le règne de saint Louis, vivement
combattue par un moine de tordre des frères prêcheurs,
nommé Robert, qui, après eu avoir abjuré les erreurs, d*où
lui venait même son surnom, en fut Tennemi le plus acharné.
Il rechercha et fit punir un grand nombre de ces sectaires. On
trouve dans les Etablissements de saint Louis (liv. i , p. 83|,
la disposition pénale qui était appliquée à ces hérétiques : Se
aucuns est soupçonne de bougerie , la joustisse laye le doit
panre, et envoyer à fevesque; et si il en estoil prouvez, l'on le
doit ardoir. — De l'étrange point de vue sous lequel les Bul-
gares considéraient le mariage est née sans doute l'opinion
qui les flétrit d*un vice infâme, dont le nom , qui ne se trouve
que dans la bouche des gens les plus grossiers, est venu de l'al-
tération du mot bulgari, en bougart, bugeri, en français 6ou-
gares, — G)mme les Bulgares étaient adonnés à l'usure, on
trouve aussi leur nom employé comme synonyme d'usurier,
L. DB St-H.
BIJLGABIE (g^Oj/r.), province de l'empire ottoman appelée
par les Turcs Éoulgar-lli, qui s'étend entre le 19* et le 28« de
longitude orienUle, le 43» et le 46» de latitude boréale, dans
une longueur de 72 milles sur 30 de largeur dans sa partie
moyenne , et 40 le long des c6tes de la mer Noire. Elle est
bornée au nord par le Danube, qui la sépare de la Yalachie, à
l'tst par la mer Noire; au sud par le mont Hémus ou Balkan
et la Bamtschik, qui la séparent de la Raum-Ili; à l'ouest par
le Timok, qui la sépare de la Servie. — Malgré la direction du
sol , dont l'mclinaîson principale se dirige vers le nord , la Bul-
garie jouit d'un climat généralement tempéré, qui donne aux
vallées et aux planes une srande fertilité : on y récolte prin-
cipalement du nié, du vin, des fruits, du tabac. Les montagnes
dont elle est sillonnée sont, dans leur partie moyenne et à
leur base, couvertes de verdure qui offrent aux bestiaux de
gras pâturages. On y trouve un grand nombre de sources
chaudes; oeiles du mont Suha sont sulfureuses et colorées en
rouge. Sur la frontière de la Servie, près des sources de la
Nissava, se voit une des curiosités naturelles du pays; c'est une
source tiède qui s'élève en colonne de la grosseur du bras ,
tandis qu'au pied de la même colline jaillit une autre source
cristalline et glaciale. On élève en Bulgarie une grande quantité
de bétail , et des chevaux , surtout ceux de la Dobrusdika
(contrée qaî s'étend de Silistrie et de Choumla au Danube et à
la mer Noire), estimés pour leur légèreté, et dont la chair mor-
tifiée sert de nourriture aux hordes tartares répandues dans la
province, et même aux habitants du pays. Dans les environs de
Baba-Daffh se rencontrent de grands aieles, dont les plumes
sont employées par les archers tartares. Le caractère des Bul-
gares de noê jours offre une différence totale avec crinî de leurs
farouches ancêtres. Cette dispositîoo à la Uvbilttct, ié
cruauté, cet amour des combats et du pilbge, ^ pn^]
longtemps rendirent les Bulgares b Icrrevr de lein nm
s'est adoucie par Thabitude de la vie apricole, et ib mt ^
tenant généralement laborieux, pacîfiçiucs et bQi|Éaltfn|
rencontre celte pratique de Tbospitalité en hoooevtv^
chez les Tartares Dobroud|jé, en cela fidèles obcnalain*)
(prescription du Koran. Le voyageur qm arrite (fa«uî
eurs villages n'a que l'emlMrras de choisir; iMtn la vsm
s'ouvrent pour le recevoir. — Les Bulgares loivciit le Mip
sous un patriarche particulier. — LeurdialedetlavMmNrii
Cresque en tout au servien. — Avant d'êtie wa^ f«i
arbares qui lui ont donné son uom, la Bolgane (nui
basse Mœsie. Elle est maintenant divisée en qialRfl^ihi
celui de Silistrie, de Nieopoli, de Fttfâi, àtSefkk-lt
villes principales sont : Sophia [Triaditxa des Biilîpro««
risker et la Nissava, chef-lieu du sandiak de son m, Ié
sur les ruines de l'ancienne Sardiea; die doit réuilaar
de son commerce à ses fabriques de soie* de draps dIÉL
On lui donne de 30 à 50,000 babiUnts.— Alaïaa. ytàkik%
l'on commence à monter le Balkan pour passer kàiBtié
Deriend ou Porte de Trajan , ainsi nommé à cm te
porte attribuée à cet empereur. — SaaiaJkoAf, pcèdrb^
se trouve l'autre gorge , nommé Eiê-Derbeni. - Cmsk
ville importante par ses fortifications, avec qm fopalUM è
30,000 habitants. Dans les environs se voit le lonbiièb-
meux amiral Hauan-Pacha, qui sauva Vem^tOmaém
les guerres avec Catherine II. Cest encore pùdeOsiaii
que se trouve le village de Madara, présentât Urana
étrange, uniaue de 2,000 femmes se recrotaotèMala
jeunes et belles femmes des pays limitrophes (|i bat i
vengeance d*un mari ou de parents irrités. Cest au oft
singulière colonie que les beys cboisisseot lean fmaM -
Varna (ancienne Udessus, colonie milésieoDei, vi&i^
tante par ses fortifications et son port, le meillcardeblipi
ottomane , sur la mer Noire. Population , 16,000 )Bsm
Amurath IV eu 1444 y tailla en pièces l'année de Lk«^i
de Hongrie. — Vidin, chef-lieu du sandiak de ce o«.«
des forteresses les plus importantes de la Russie «r left«
vainement attaquée par les Hongrois en 1730; ôBnm
par la résistance que le (wneux Pasvan-()glou,j»chi»J
ville , Y opposa aux armées envoyées contre lui jpr k *
Sélim III. Population, 20 à 25,000 habiUnIs. - 5>«f» •
forte sur le Danube , fondée par Trajan , soos le dco dt^
polis ad Istrum, en mémoire de ses victoires ser bft*
comme son nom l'indique, à quelque distance «^^*
fameux pont qu'il avait fait jeter sur le fleuve, <:^'*J
victoires qu'y remporta Bayezid (Bajazet 1*0 ^ _Jt^
sur Siffismond, roi de Hongrie, et où périrent on pw**
de nobles français venus au secours de leurs freies cWJ
Population , 10,000 habitants. — Silùtrie^ caoiufc « aj
de ce nom (ancienne Dristra), ville forte près du Di^ JJ
ses environs, on trouve les ruines de la grande "JJ^^j*
par les empereurs romains contre les incursions d«w«J
Population, 20,000 habitants. — Baba-Dagh, ^^T^
vous des armées ottomanes, près du lac Raâcin. ^*^ TÎ
environs que se trouve un village qui répond i ratf"
Tomes, illustrée par l'exil d'Ovide, et (j[u'on >»^^
ment - - . •• ?- - — *
lent comme correspondant à une ville imaçimirti*^
Tomiswar, qui n'existe pas. — Preslaw (anaenneiDa»!^
cianopoUs, puis PersiMaba), caoitale du P«n»^"*S*r
Bulgares. Bâtie par Trajan en Thonneur ae a s» MJ^
celte ville joua un rôle important dans l'histoire de UiJP
— rtmai7a,ou Temova, ou lîmot^ (Trinebm;^^
des derniers rois bulgares, sur la Tantra, siéac d'un «"W
grec, qui s'intitule patriarche et primat de Buigane, "^
ne sont pas reconnus par les autres patriarches gw**^ jg
de cette ville se trouve la Svetivhora, la monlagnc»*»
les forêts sont inviolables, d'après les traditions iniyj
BULGABIE (Histoire de la). Les Bulgares, tP*^^
blance de conformation doit faire rattacher à la P^r^i
à la famille des Turcs, habitèrent sans doute orgwjw^g^
Scythie asiatique. Suivant le témoignage de **»^I|^
qui écrivait vers l'an 450 de notre ère, les Bolgrtt ^,
nus de son temps, et bien avant '"^ .^ ^""STin ûî^
peuple puissant qui habitait très- loin au ^-^
Il dit même que sous le règne du roi AmttVy fLS*
trône d'Arménie de l'an 129 à 116 avant '-Çj^îJ^T^
colonie de Bulgares, chassés de leur pay»P»5?P^-J*
vint s'étaWir dans la parUe de l'Annénie iHo* *
J
BULGARIE.
(675)
Bt'LGAHlfi.
\x^%^ ; ce lieu prit alors le noni du chef de la colonie, Found,
im alléré daos la suite des temps en celui de Vanand. —
;opinion commune veut que les bulgares aient dû leur nom
1 celui du Volga, sur les bords duquel ils séjournèrent d'abord;
oiraot M. de daint-Martio ce seraient eux au contraire qui au-
lient laissé leur nom à ce Qeuve , appelé Eiel , Eiil ou Athil
ans tous les idiomes tartares. — Les Bulgares s'avancèrent sans
Hite en Europe à la suite des Huns, et» unis à eux , prirent
ral-élre paria leurs entreprises; le nom de Uunogundureê ,
u leur est donné, confirmerait cette opinion. Trente ans en-
iroo avant la fin du T* siècle , on les trouve établis , comme
BUf4e dominant, du Don à la Kama, dans la partie de la
Msie appelée autrefois grande Bulgarie : on trouve encore
rès de Kasan quelques vestige^ de leur capitale. De là ils vin-
ni s'arrêter sur les bords du Kouban. La chute de Tempire
ionique, créé par Attila et qui tomba avec son fondateur, la
iipersion des nations gothiques, facilitèrent sans doute la
arche des Bulgares vers le Danube. Toute la nation cependant
» se porta pas vers rOrienl : une partie des Bulgares resta dans
or première patrie, où ils se maintinrent indépendants jusqu'à
ureolièreckstruciionau xiii** siècle par Batou, fils aine de
diinghiz-Khan. La portion de ta nation bulgare qui avait
fmnencé son mouvement d'émigration se porta sur le Tanaïs
i*eUe Iraversa. Le bruit de la marche de ces barbares arriva
•qa*à Coustantinople^ où il jeta la terreur. Zenon, qui régnait
ors, eut recours au roi des Oitrogoths, Tbéodoric, le futur con-
lérani de l'Italie. A la prière de l'empereur, celui-ci passa le
mube , alla chercher ces ennemis si redoutables jusaue sur
I rives du Borj'stbènes, les défit et blessa même leur ciief Li-
irt (487). Mais lorsque le départ de Tbéodoric pour l'Italie eut
issé cette partie des frontières de l'empire sans défenseur, les
DlC^res, traversani le Danube sans obstacle, fatiguèrent l'em-
ire par leurs courses fréquentes, sous le règne d'Anas-
se (49^501-5l3).,L'empereur les éloigna à prix d'argent. G^
iodaot U prit aussi d'autres mesures ; pour couvrir les environs
t Cooslantinople, il fit construire le long mur (507). Mais
ilail on (aible rempart contre ces redoutables barbares. En
9, sons le règne de Justinien, leur chef Zabergan (Zaber-
lian ?} franchit la longue muraille, ruinée en plusieurs endroits,
vint camper à Mélanthias, bourg situé à 150 stades seulement
la ville impériale. L'épouvante se répandit dans Constantin
frfe; elle fut telle que I empereur ordonna d'enlever les vases
ir el d'argent des églises des faubourgs. Reooussés par le
ras de celle époaue, par Bélisaire (F. ce mol), les barbares se
^ndirent en Tbcace, en Grèce jusqu'aux 'Tbermopyles, et
mperear, préférant à celui des armes l'emploi d'uu moyen
u dangereux et moins honorable, acheta leur départ. — Les
Jgves passèrent en 662 sous le ioug des Avares, qui venaient
trriver en Europe : ils cherchèrent de bonne heure à s'en
^ochir, et ils réussirent sans doute à être traités par eux sur
pied d'alliés plutôt que de sujets , puisque, le roi des Avares
ni mort , les Bul^res voulurent que le nouveau khan fût
Msi parmi eux. Ni l'une ni l'autre des deux nations ne vou*
it rien relàdier de ses prétentions, on en vint aux mains : les
Igares furent vaincus. Mais en 634 Couvral, leur roi, fut
tt heureux. Ayant (ait alliance avec Héraclius qui le créa
jice p il parvint à se rendre tout à fait indépendant. Ce
Bce, qui vécut jusqu'en 660, recommanda en mourant à ses
q fils de rester unis , leur alliance pouvant seule faire leur
ce contre 1^ peuples voisins; mais ils ne tinrent aucun
npte de la recommandation de leur père , et se séparèrent,
con eotrainant avec soi une partie de la nation. Bajan et
irmg» les aînés, restèrent entre les rives du Volga et du Don,
Us dievinrent par la suite sujets des Khazars ; le quatrième
recsa le Danube et alla se réunir aux Avares; le cinquième,
»k ou AIzeco, passa en Italie, et reçut de Aomuald, duc de
lérent , plusieurs villes de l'ancien Samnium , où les descen-
its de cette colonie se distinguent encore à présent par leur
tome et leur langage. Le troisième frère, Asparouk , ayant
kcrsé le Dnieper, le Dniester et un fleuve appelé Onclus, le
ilh peut-être , vint s'établir en 679 près des bouches du Da-
>e 9 dans le pays appelé maintenant Bessarabie, Constan-
IV Pogonat s'avança contre la horde à la tête de ses
lllear«s troupes pour la chasser de cette position. Pendant
i courte absence qu'il fait de son camp, une terreur panique
npare des soldats ; ils fuient, el les barbares passent avec eux
lanube. Asparouk Ibrce Constantin à acheter la paix moyen-
it un tribut annuel, et obtient en outre la cession dune
lie de l'ancienne Moesie, où il s'établit d'une manière per-
aeiite avec ses compagnons : c'est ainsi que fut fonoé le
nu me de Bulgarie, qui s'étendit de la mer Noire à la Mo-
rawa, et du Danube au mont Hémus, lorsque Asparouk eut réuni
aussi à son territoire le pays des Slaves âévériens et de six au*
très tribus de celte nation.Cet te conquête fut la caused'on change-
ment notable chez les Bulgares. Ces Slaves étaient plus nombreux
que leurs maîtres qui , en se mélangeant avec eux , en adoptè-
rent insensiblement le langage qu'ils ont conservé de nos jours
en gardant toutefois leurs mœurs et leurs usages nationaux.
— Justinien II, Gis et successeur de Constantin Pogonat, vou-
lut anéantir le royaume naissant des Bulgares; il marche con-
tre eux (688), met en déroute et fait prisonnier un grand nom-
bre de leurs sujets slaves, qu'il envoie en Asie-Mineure. Mais,
au retour de son expédition , il est assailli au passage du mont
Rhodope par une nuée de Bulgares qui lui tuèrent ou bles-
sèrent la moitié de ses soldats; lui-même, apr^ avoir couru
risque de perdre la vie, s'empressa de renouveler avec Mocrut ,
leur khan actuel , le traité fait par son père avec Asparouk. —
Terbélis, successeur de Mocrus, joua un rùle important dans les
troubles de l'empire d'Orient. Il régnait sur les Bulgares ,
lorsque ce même Justinien , chassé de Constantinople par ses
sujets révoltés, vint implorer son secours. Terbélis ramena dans
sa capitale le monarque détrôné (705) ; mais il se ût chère-
ment payer ce service. Non content d'avoir reçu le titre sans
valeur de César et la cession plus importante aux yeux du
barbare de la Zagorie ( territoire compris entre Choumia et la
mer Noire), il demanda que l'on couvrit d'or son large bouclier
et l'espace vide laissé par le cercle de son fouet , ût entasser des
étoffes de soie dans toute la hauteur de sa pique ; puis il exigea
3ue chacun de ses soldats eût la main droite remplie de pièces
'or et la gauche de pièces d'argent. La reconnaissance n'était
pas la vertu de Justinien; aussi, oubliant le service que Ter-
bélis lui avait rendu pour ne se rappeler que l'insolence avec
laquelle il en avait exigé le prix , il vint, deux ans après, atta-
quer les Bulgares : battu et assiégé dans Ancbiale , il s'estima
trop heureux de pouvoir regagner Constantinople par mer, et
conclut la paix avec le roi bulgare. Quand Philippicus se fut ré-
volté contre Justinien (711), œlui-ci recourut de nouveau àTer-
bélis , qui lui envoya un corps auxiliaire de 3,000 hommes. Ce
secours arriva trop tard pour empêcher la catastrophe qui pré-
cipita Justinien au trône; toutefois Tert)élis sut en tirer parti,
en ravageant les environs de Constantinople , sous le prétexte
spécieux de venger la mort de son allié. Ensuite il prit en main
la cause d'Anastase U , et 6t mine de vouloir le rétablir sur le
trône ; mais Léon III , compétiteur de ce prince , s'ctant em-
f tressé d'offrir au barbare une somme considérable» celui-ci livra
'em()ereur déchu, dont il n'avait embrassé le parti que par in-
térêt. — Cormes , successeur de Terbélis , et qui régnait vers
727 , lit une irruption en Thrace pour contraindre Constantin
Copn)nyme à lui payer le tribut ou il lui refusait. Cette expédi-
tion fut-elle malheureuse, ou les Bulgares étaient-ils fatigués de
leurs derniers rois, c'est ce qu'il est peu facile et du reste peu
important de décider. Quoi qu'il en soit , ils massacrèrent G}r-
mes vers 765, et rendirent électif le pouvoir royal , auparavant
héréditaire chez les descendants de GouvcaL — Télésis ou Té^
lenlxar, 763. — Le premier roi choisi par voix d'élection , vou-
lant j[usti6er le choix de ses sujets , envahit le territoire de
l'empire. Cette agression lui fut btale : ses sujets le punirent,
en le mettant à mort , de s'être laissé vaincre par Constantin
Copronyme. — Il fut remplacé par Sabin , gendre de Cormes.
Le nouveau roi conclut la paix avec les Romains ; r^tte décision
excita un mécontentement général. Sabin , craignant le sort de
ses prédécesseurs , s'enfuit a Constantinople avec ses -amis. —
Pagan , appelé aussi Toctus, lui fut substitué, 763. — Sans être
intimidé par le caractère violent de ses turbulents sujets , il ra-
tifia le traité conclu par Sabin. Proûtant de la sécurité que lui
inspirait la conclusion de la paix, Constantin Copronyme le
surprend à l'improviste (765), pénètre jusqu'au cœur de la Bul-
gane ; Toctus et ses principaux chefs périrent victimes de cette
violation du traité. Et tel fut l'effroi des Bulgares, que Constan-
tin aurait pu facilement reconquérir tout le pays ; mais il se
contenta seulement de dévaster les campagnes, et reprit le che-
min de Constantinople. Pagan mourut vers 771 , sans avoir pu
se venger. — Ayant appris par des traîtres qui se trouvaient
dans le conseil dfes Bulgares que l'intention du nouveau roi Té-
léric était d'assiéger les forteresses élevées récemment sur la
frontière, Constantin tombe comme la foudre au milieu des Bul-
gares, dévaste leur pays, leur tue plusieurs milliers d'hommes,
et reprend triomphant la route de Constantinople. Devinant
bien que la trahison seule avait pu révéler ses projets à l'empe-
reur, Téléric recourut aussi à la ruse pour découvrir les coupa-
bles. Il écrivit à Constantin que, la turbulence de ses sujets lui
faisant craindre pour sa vie, il désirait aller, comme Sabin»
BCLOAKIE.
(576)
BULGARIE.
vivre en paix A Tombre du tn^rie impérial ; niais que, pour assu-
rer l'exéculion de son projet, il avait besoin d'hommes attachés
à Tempire, et quH désirait les connaître, s*il en était quelaues-
uns parmi les Bulgares. Constantin, ne soupçonnant pas I arti-
fice, donna au roi les noms de ses affidés, que Téléric fit périr.
En recourant à ce stratagème, Téléric ne pensait guère que son
projet imaginaire pût devenir une réalité. Cependant, deux ans
après, craignant pour sa sûreté, il se réfugia à Constantinople.
La il reçut te baptême, fut créé patrice, et s'allia mémo à la fa-
mille impériale en épousant^ la nièce de l'empereur. — Car-
dam (776-806) lui lut donné pour successeur. Il fut presque
tout le temps de son règne occupé à combattre les empereurs
Constantin VI et Nicéphore, sur lesquels il remporta de nom-
breux avantages. Il mourut vers 806. — Crumm ou Crem, chef
des Bulgares établis parmi les Avares de Pannonie , ayant dé-
truit l'empire de ce peuple, devint également roi des Bulgares
de MoBsie. Le rè^ne de ce prince , l'époque la plus brillante
Seut-étre de l'histoire des Bulgares, fut pour eux une suite
'éclatants triomphes , et pour l'empire un enchaînement de
malheurs constants. En 807, il prend Sardiquc d'assaut et y
passe 6,000 hommes au fil de l'épée. Ce ne fut que quatre ans
après (8H) que l'empereur Nicéphore vint tirer vengeance de
cette agression , en envahissant à son tour la Bulgarie. Cruram,
pris au dépourvu , demande humblement la paix ; il est refusé
avec hauteur, et Nicéphore pénètre jusqu'au village royal qu'il
livre aux flammes. Crumm offre une seconde fois oe se soumet-
tre aux conditions que dictera l'empereur ; de nouveau celui-ci
rejette ses prières. Dans cette extrémité, le roi bulgare retrouve
toute son activité, toute son audace; l'armée impériale était
campée dans une vallée entourée de tous côtés par des monta-
gnes boisées. Il fait fermer par d'immenses abatis de bois les
passages qui les traversaient et allaient aboutira la vallée. Nicé-
phore ne vit le danger ^ue quand il n'était plus temps de le
prévenir, a Hélas! s'écria-t-il, il nous faudrait des ailes comme
aux oiseaux pour sortir d'ici, n L'armée reste frappée de stu-
peur en apercevant ces apprêts. Tout à coup d'énormes colonnes
de flammes s'élèvent sur plusieurs points;- les Bulgares avaient
mis le feu aux bûchers construits par eux ; puis ils s'élancent
sur les Grecs en |)oussant des clameurs sauvages et en font un
horrible carnage : Nicéphore lui-même périt avec tous ses offi-
ciers. I^ tête de l'imprudent monarque fut exposée sur une
pique, et son crâne, enchâssé dans For, servit souvent de coupe
aux chefs des Bulgares pendant leurs orgies. Enhardi par ce
succès, Crumm vient mettre le siège devant Debelt, aujourd'hui
Develto. Une démonstration faite par l'empereur Michel Rhan-
^abé pour le repousser échoue par l'inaiscipline de l'armée
impériale. Crumm offre alors à Michel de renouveler le traité
de paix consenti par Cormes , mais à deux conditions : que les
transfusées bulgares et les prisonniers grecs qui s'étaient enfuis
lui seraient rendus, et que les marchands grecs qui viendraient
commercer en Bulgarie feraient, en y entrant, sous peine de
conflscation, la déclaration de leurs marchandises, pour payer
la taxe gui leur serait imposée. Ces propositions sont rcjetees.
Alors, aidé des conseils des transfuges grecs qui lui apprennent
à construire des machines, Crumm s'empare de Méscmbrie , où
il trouva du feu grégeois dont l'usa^ lui fut aussi révélé par
eux. Puis il bat sous les murs d'Andrinople (815) Michel , qui
perdit la bataille et le trône par la trahison de l'un de ses géné-
raux , Léon l'Arménien , qui devint son successeur. Rien n'ar-
rêtant plus la marche victorieuse de Crumm, il s'avança jus-
qu'aux portes de Constantinople. Du haut de leurs murailles,
les Grecs épouvantés purent le voir accomplir les rîtes bizarres
de son culte, pour se rendre ses dieux favorables, immoler des
hommes et des animaux, se laver les pieds au bord de la mer
dont il versait de l'eau sur sa tête, et en asperger son armée qui
poussait des cris d'allégresse. Pour se aélivrer d'un ennemi
aussi formidable, I^on a recours à la trahison. Feignant de vou-
loir traiter de la paix , il fait proposer une conférence au bar-
bare. Crumm s'y rend en personne; c'est ce que Léon avait
espéré. Assis à terre , le Bulgare avait commencé à signiGer ses
volontés aux officiers impériaux, lorsqu'il surprend un signal
donné de la ville. Il s'clance aussitôt sur son cheval et fuit
poursuivi par les clameurs des Grecs; malgré la rapidité de sa
course, il ne put éviter l'atteinte de quelques flèches lancées par
les assassins cachés pour l'immoler, et arrive, couvert de sang et
de poussière, dans son camp où l'accueillent mille cris de fureur
et ae vengeance. Il se venge de cette perfidie en saccageant les
environs de la capitale , depuis le Bosphore jusqu'au Pont-
Kuxin. Il reprend alors le chemin d'Andrinople, ravageant
tout sur son passage : un corps d'armée avait été laissé par lui
devant cette ville pour en presser le siège; elle est obligée de
capituler, et une partie de ses habitants sont tnosponôai^
du Danube; il en usa de même à l'égard de plnsieiniNi
villes^, où des colonies de Bulgares remplacèrent les ^itm
qu'on arrachait à leur sol natal. Résolu à tirer one vcn^
éclatante de la trahison de l'empereur, il avait convoque^
les nations qui lui obéissaient {wur aller de noaveio m
Constantinople, lorsqu'une hémorragie l'étooffa (814). --J^
com, son successeur, répond aux propositions de Lit» ■
s'avança ntjusc|u'à Mésembrie ; mais la fortune trahît m»
rage. !l essuie une sanglante défaite; et, l'année niitt
surpris dans son camp par Léon , il est massacré wt bb ^
nombre de ses soldats. Léon envahit alors la Bulgarie prwri
défenseurs, et y exerça d'épouvantables ravages, rendu(mli
gares les maux qu'ils avaient fait souflrir à l'enipire. - Dïta^
ou TiToc, le nouveau roi des Bulgares, conclut avec r»fw
une trêve de trente ans. Une circonstance qui n'est pt^
il est vrai qu'une exagération de l'historien qui la n^,
donne à la conclusion de cette paix temporaire on ottr
tout particulier: les deux princes jurèrent de l'obsenv.tft
en invoquant les dieux des Bulgares, Ditxeoe, celui daîv»
tiens. La sanglante invasion de l'empereur Uisadattrof
des barbares une impression de terreur si profonde, qv^
dant soixante-quatorze ans l'empire n'eut plusàcnjiidrr^
attaques.— Ditzeng, étant mort ( 821 ] , fut reroplieé(Br Jk-
lagon 0% Omortag, Lorsqu'en 823 Michel II se mut wf
t'usque dans sa capitale par Thomas révolté contre liJ^pnB
bulgare lui offrit des secours qui furent refusés pBrffflfVTnir
les exemples ne lui manquaient |)as pour lui appnodrvoni/'ffl
était dangereuse l'intervention de ces dangereux i8» «In» (a
aflaires de l'empire. Mais Mortagon, persistant à^ecBim^ ni-
pereur malgré lui-même avec une générosité fort patVst'^
ressée, tombe sur le camp du rebelle qu'il met en foitf,rtdaf:
de butin reprend le chemin de son royaume. Le dêwlupçm-
de la monarchie des Francs sous Charlemagne avait ma"
Bulgares limitrophes du puissant empire d'Occideni. M«tf"
envoya des ambassadeurs à Louis le Débonnaire pour ^ft^^
lui les frontières respectives de leurs Etats. Il fulassajàn'-
le retour de ses députés. — Baldimir ou Vladimir^ pdk^i
Crumm lui fut substitué en 826. Les négociations enluus F
son prédécesseur avec Louis le Débonnaire n'ayant psn*
résultat définitif, il voulut terminer la question parlai***
armes, et envahit la Pannonie (827); mais il est raw*'-
prince, qui paraît avoir régné jusqu'en 844 , accorda wr^
sonniers grecs qui se trouvaient dans ses Etats la penni»**
retourner dans leur pays. — Au règne de Bog€fit,tM9i»
seur (844), correspond une révolution religieuse en BolO»
c'est de cette époque que date l'introduction du chréiw*
dans ce royaume. Clotilde avait amené la conversion dfOi*
et des Francs ; c'est aussi à une femme que fut due (« •
Bulgares idolâtres. A son avènement au trdnc, foyantr^f
grec gouverné par l'i m pératriceThéodora, régente («»•
minorité de son fils Michel III , Bogoris crut qu'il ial»»**
facilement cette princesse par des menaces de guerre; h f»?*
énergique de Thcodora le frappa d'étonnemenlelderfN|fi'
il renouvela la paix avec elle, il avait une sœur prô*»""*
Constantinople, qui à la suite des négociations lui fat «*
Devenue chrétienne, elle chercha à ouvrir les yeui de »J^
aux lumières de la foi. Il hésitait: un moine nommé Mrf*"
acheva de le décider, en offrant à ses regards un lablfM «f
sentant le jugement dernier. La vue de cette pcin^rr J-^
telle impression sur l'esprit de Bogoris, qu^ «^^ ****'^ \,|
le baptême (861 ), et prit le nom de Micliel en I boaip*'
l'empereur. L'exemple du souverain devait '*^<**®"*''i|
traîner les sujets. En 805 , Bogoris envoya une aniw»*
pape Nicolas I*^ et au roi Louis le Germanique, *^ Jf
cte conclu un traité d'alliance (845), pour leur à^'
prêtres chrétiens. Dans le même temps, le P**"*'!*vL ji
tantinople lui envoyait Cyrille, qui fut rapêtredesBalp^
débat s'engagea alors entre les missionnaires grc«en^^
les uns vouaient soumettre l'Eslise bulgare ^^^J*^
pape, les autres au patriarche de Constantinople. ^'J**^^,
nant gain de cause aux derniers, congédia ^^^^^^^^!^
reconnut'* *."*-A«-i:« *i:— «.»« ^.. n*iM«M»k*ffrM*iarlA''^
de Bulga
engagées ^-..- .^ ^„..,...^ ..^ . - j^^,
gares fut suivie d'un nouveau traité d'alliance entrj»^^
Fempereur; et Michel lïl, pour le consolider^cédiïij'j
un terrain désert (la région qui s'étend au nord «P^^
Bourgaz jusqu'à Varna ) , et qui conserve encore k ^
Zogom que les Bulgares lui avaient donné, u ^^^L
Bogoris avait étési sincère que, pour pouvoir se
lintrpl**'
J
BULGARIE.
(677)
BULGARIE.
uent aux pratiques de sa croyance nouvelle, il abdiqua et se
retira dans un cloître. Avant de descendre du trône (868) il dé-
îçna , pour y monter en sa place ,'son ûls aîné Landoroir. Ce
Mnnce ayant touIu rétablir le culte national des Bulgares , cette
enlalive donna lieu à Bogorisde faire éclater son lèle pour la
eli^on chrétienne, zèle emprunté il est vrai de la sauvage féro-
ité de ces barbares. A la nouvelle de Tapostasie de son Gis, il
ort de son cloître , ceint de nouveau Tépce , se rend maître du
oi , lui fait crever les yeux , nomme un autre de ses Gis pour le
cmplacer, et rentre de nouveau dans sa solitude. — Présiaru
ùl malheureux dans une expédition contre les Scniens , et
Wichei Vorize son Gis et son successeur ne réussit \\as mieux en
oulant le venger; il fut obligé de faire la paix avec eux. Son
■ègne et celui de Présiane sont fort courts. — Siméon lui suc-
«da sur le trône de Bulgarie ( 887 ). Depuis Tintroduction du
christianisme dans ce pays , la communauté de religion avait
établi des rapports plus suivis entre ce royaume et Fempire.
Plusieurs jeunes gens des plus nobles familles bulgares avaient
iié apprendre Féloquence de Démoslhènc et la rhétorique
rAristote dans les écoles de Gonstantinople. De ce nombre était
Mméon, petit-GIs de Baldimir , qui , aGn de se livrer plus aisé-
n\ent à son goût pour Tétudc, avait embrassé la vie monastique.
Appelé an trône par le vœu des Bulgares , il échangea le cilice
contre Tépée des rois ses ancêtres, et prouva que la tranquillité
do cloître n*avait rien ôté à Ténergie naturelle de son caractère.
Dés le commencement de son rè^ne, la guerre se ralluma entre
lui et l'empereur Léon VI lo Philosophe : tes vexations essuyées
par les marchands bulgares à Thessaloniquc , ville indiquée
comme le comptoir d'échange des deux pays , amenèrent celte
rupture. Siméon, fatigué de faire de vaines remontrances, enva-
hit la Macédoine (889j, bat l'armée impériale et mutile tous ses
prisonniers en leur faisant couper le nez; puis il les ren-
voie en cet état à Gonstantinople. Trop faible contre un
ennemi oui s'annonçait d'une manière aussi redoutable, Léon
appelle a son aide les Hongrois établis depuis peu dans
l'Alel-Kazu. Siméon , vaincu par eux dans une première ren-
contre, réunit de nouvelles forces, se ligue avec les
Petschenègues y va attaquer les Hongrois sur leur territoire
tl les défait complètement. Une nouvelle victoire qu'il remporte
ïo 893 sur l'armée grecque force Tempereur à se soumettre aux
x^nditions de paix qu'il plut à Siméon de lui dicter. Tant que
Iléon vécut, le Bulgare les observa Gdèlement. Mais à la mort
le ce prince (911), Alexandre son frère ayant refusé avec hau-
eo.r oe renouveler le traité, Siméon prend les armes, s'empare
[.«%ndrinople, et ne cesse depuis ce moment de harceler l'em-
ire, en proie à des discordes intestines. EnGn en 923 il s'avance
i»«lQe sous les murs de Gonstantinople, et vient asseoir son camp
l<^. porte des Blaauernes. L'empereur Romain ne crut pas hu-
it lier la majesté impériale en consentant à se rencontrer
irns une conférence avec Siméon qui Tavait exigé ainsi. Ses
im)les empreintes d'une triste douceur Grent une telle inipres-
otfisar le roi des Bulgares, qu'il consentit à se retirer, laissant
q uelques-uns de ses officiers et à ceux que désignerait Tempe-
eur lesoind*arréler les conditions de la paix. Il tourne alors
es armes contre les Servions, dont le roi avait serri Romain
onCre lui, transporte en Bulgarie les habitants de ce pays, et
n fait un dé.sert qui se couvre d'épais buissons, dont le nom,
^oréi des Bulgarei, rappelait la fatale expédition de Siméon.
hns sa fuite, le prince servien avait trouvé un asile chez les
Iroales; Siméon pour les en punir envahit la Groatie; mais il
erdit une grande bataille, et le chagrin que lui causa cette dé-
lite fut tel, Qu'il le conduisit au tombeau (927). A sa mort le
t)jau roe des Bulgares, considérablemen t accru par ses conquêtes,
étendait de la mer Adriatique auPont-Euxin et jusqu'en Ëpire.
- Pierre, son Gis, lui succéda (927). La mort de Siméon avait
MnpQ Jes négociations de la pix projetée entre lui et Tempe-
eur Romain. Pierre, instruit des dis|)ositions hostiles de Ro-
aain à son égard, en prévint l'effet en envahissant la Macédoine,
tomaio , menacé en ce moment par les Sarrasins, ne crut pas
cheter la paix trop cher en donnant au roi des Bulgares sa pelite-
lllc Zoé, qui prit le nom d'Irène et que Pierre alla épouser à
.onstantioople le 8 octobre 928. De retour dans ses Euts, ce
«iiicc échappa avec t)onheur à deux conspirations tramées
uccessivement contre lui par ses deux frères. Pierre ayant en
^ accordé passage à travers ses Euts aux Hongrois qui voû-
tent envahir le territoire de l'empire, Nicéphore Phocas en-
cage à son tour (966) le grand-duc de Russie Sviatoslaf à atta-
|uer la Bulgarie. L'avide barbare s'empresse d'acquiescer à
^^î<;.ïnvitalion; il bâties Bulgares, fait la conquête du pays et
cablit sa résidence à PereslaweU (969). Désespéré de ses dcsas-
r«> Pierre se renferme dans Distra (ancienne Doroslole), où il
IV.
meurt peu après, laissant ses deux Gis, Borisès et Romain, au
pouvoir des Russes. — Inquiet du voisinage d'un peuple bien
plus dangereux pour l'empire que les Bulgares, Tzimi^ès, suc-
cesseur de Nicéphore, les engage à se retirer. Pour toute ré-
ponse, Sviatoslaf envahit la Thrace, mais il est complètement
défait dans les environs d'Andrinople (970). L'empereur
marche contre lui en personne l'année suivante, reprend Pe-
reslawetz et chasse enlicreincnt les Russes de la Bulgarie.
Borisès et Romain se trouvaient dans Pereslawetz quand Tzi-
misccs s'en était emparé ; il traita les malheureux princes avec
bonté, salua même Bonsès du tilre de roi des Bulgares, mais
ensuite il les emmène à Gonstantinople, dépouille Borisès dé ses
ornements royaux, et fait subir à Romain une cruelle mutila-
tion. La Bulgarie reste sous la domination des Grecs jusqu'en
976. — A la mort de Tzimiscès (976j, les Bulgares se révollerent
et se choisirent pour chefs les quatre 61s du boyard Sisman, le
personnage le plus important du royaume. Deux d'entre eux
périrent en combattant les Grecs ; le troisième tomba sous les
coups de son plus jeune frère Samuel, qui, resté ainsi seul
maître du pouvoir, prit le titre de roi (976). La première moitié
de son règne ne fut qu'une suite de triomphes, rendus plus fa-
ciles par la guerre civile qui déchirait l'empire grec. Samuel
étendit ses conquêtes en Epire, en Macédoine, en Thessaiie jus-
qu'à Larisse, et s'avança mêniejusauedanslePcIoponèsc.PcitJant
vingt ans la victoire lui avait été udèle; mais en 905 il éprouve
une sanglante défaite sur les bords du Sperrhius où le général
Uranus taille son armée en pièces: ce fut pour lui le cummen-
cemonL d'un long enchaînement de malheurs. L'empereur
Basile II envahit la Bulgarie en l'an lOOO, et, dans le cours des
années suivantes, il fait la conquête de toute la partie orientale
du royaume, c'est-à-dire do la Bulgarie proprement dite, re-
S rend la portion de la Thessaiie occupée par les Bulgares, et bat
ans toutes les rencontres Samuel aont les revers ne peuvent
lasser le courage. En t014, l'empereur remporte une victoire
décisive qu'il souilla par une cruauté froide et radincc : quinze
mille captifs l'embarrassaient; il leur Gt crever les youx, mais
sur chaque centaine d'hommes qu'il Gt aveugler, il lais&a un œil à
l'un deux, pour qu'il pût ramener à leur prince ces mallieu reuses
victimes de sa barbarie. Ge spectacle aureux brisa le ca ur du
vieux roi, qui expira quelques jours après. — Son Gis Gabriel,
nommé aussi Raaomir^ qui lui succèoe (1014), débute d'ul)ord
par un succès, en faisant tomber dans une embuscade, sur la
route de Thessaloniquc , un des généraux de Basile, Théophy-
lacte, qui y périt avec toute son armée. L'empereur en tira ven-
geance, l'année suivante, en ravageant la Bulgarie, sans vouloir
écouter aucune des propositions que lui Gt Gabriel pour obtenir
la paix. Sur ces entrefaites, ce prince périt assassiné par son
cousin Ladislas. — Parvenu au trône par ce crime [iOio), La-
diiloê ne put empêcher Basile de s'emparer d'Akrida (ancienne
Lychnide), nouvelle capitale du royaume, et de plusieurs auti'es
places importantes. Fier d'avoir obtenu sur les Bulgares des suc-
cès tels que nul empereur n'en avait obtenus avant lui, Basile
voulait compléter son ouvrage et ne déposer les armes qu'après
l'entier anéantissement du royaume des Bulgares. La mort de
Ladislas (1018) devant Dyrrachium qu'il assiégeait, vint hâter
l'accomplissement de ses désirs. Fatigués de ces luttes constan-
tes , où ils prodiguaient leur sang et leurs richesses sans aucun
résultat, les boyards de Bulgarie résolurent de se soumettre k
l'empereur. La veuve de Ladislas vint aussi se remettre entre
ses mains. Un seul homme, Ibatze, rassemblant autour de lui
les fugitifs qui répudiaient une domination étrangère, résista
durant une année encore à Basile, qui, au lieu ahonorer le
courage de son ennemi malheureux, lui Gt crever les yeux
lorsqu'il l'eut en son pouvoir. — La Bulgarie devint alors pro-
vince de l'empire et fut gouvernée par des ducs, et Basile, pour
assurer la tranquillité du pays, déporta en Asie une portion des
Bulgares qu'il rempla^ par des Petschenègues. Un événement
qui n'eut aucune conséquence importante dut cependant prou-
ver aux empereurs grecs combien leur domination en Bulgarie
pouvait être facilement ébranlée. Un aventurier nommé Deléan
se présenta au peuple comme un descendant de leurs anciens
monarques. Proclamé roi en 1057, il fut heureux dans la guerre
Îu'il entreprit contre les Grecs; il s'empara de Nicopolis, de
dyrrachium. Peut-être même eùt-il réussi à affranchir sa patrie,
si la trahison n'était venue arrêter le cours de ses succès. Alu-
sian, petil^neveu du roi Samuel, avait abandonné le gouverne-
ment de Théodosiopolis, qui lui avait été conGé par l'empereur,
pour venir se joindre au libérateur de la Bulgane. Mais la divi-
sion s'étant mise entre eux, Alusian, pour acheter sa grâce de
l'empereur, s'empare du malheureux Déléan (1040), lui creva
les yeux, et va recevoir de Michel le prix de sa lâche défection.
73
BULGARIE.
( &78 )
BVLfiABlK.
La Bulgarie, retombée alors sous le joug impérial, y resta ius-
Î(u'eD 1186. — Deitxième royaume yalacho-bulgare. Sous
e règne d*lsaac TAnge, Pierre et Asan son frère, issus tous deux
tfasanjg;desroisbulgares,réussirentàsoustrairela Bulgarieà la do-
mination des Grecs (il 86). Un nouvel impôt établi par Isaacavait
produit une sourde agitation chez les Bulgares et les Yalaques
établis parmi eux. Pierre et Asan augmentent encore le mécon-
tentement, en se plaignant d*une insulte faite en leur personne
k la nation, lorsqu'ils adressaient à Teropereur une demande
légitime: ils amènent un soulèvement général et sont proclamés
rois. Leur début fut malheureux : battus par Isaacen personne,
ils fucfnl contraints d'aller chercher au delà du Danube un
lefnge chez leurs voisins les Petschenègues. Mais après le départ
de l^rmée impériale , ils rentrent en Bulgarie et reprennent
l'oflensive avec avantage. Ils envahirent la Thrace, saccagèrent
Anchiale, s*em parèrent de Varna, pillèrent Nysse et furent vain-
queurs des Grecs dans toutes les rencontres; en 1195, ils rem-
portèrent une victoire éclatante sur le sébastocrator Isaac, gen-
dre du nouvel empereur Alexis TAnge, et qui tomba même en
leur pouvoir. Ils ne jouirent pas longtemps du fruit de leur
nctoire : Asan fut assassiné la même année par son oncle, grâce
am pertides suggestions d'Isaac. Pierre poursuivit l'assassin qui,
pour échapper au châtiment de son cnme, se réfugia à Cons-
fantinople, et lui-même peu après périt à son tour (1196). —
Jean ou Joannice on Calo-Jean^ qui avait vaillamment secondé
ses frères dans leur œuvre patriotique, leur succéda (1196), au
préjudice de ses neveux, fils d'Asan. Pour légitimer son usur-
pation, il fit hommage de son royaume au saint-siége et envoya
wie ambassade au pape Innocent III, pour lui en demander l'in-
Testiture. Le pontife saisit avec empressement celte occasion
d'étendre sa souveraineté spirituelle et temporelle sur une
contrée nouvelle; et le 8 novembre 1204, le cardinal Léon, son
l^t, couronna Joannice roi de Bulgarie et de Valacbie dans
regHse de Tcmove (Trinobum), qui fut à celle occasion érigée
en siège primatial. Joannice reçut du lésât le sceptre, la cou-
ronne, un étendard où étaient brodées ra croix et les cleHs de
l'Eglise, et le droit de battre monnaie à son coin. A la faveur
des troubles qui agitaient l'empire, attaqué et bientôt après
conquis par les croisés latins, Joannice étendit sa domination sur
une partie de la Thrace et de la Macédoine. Baudouin, comte
de Flandre^ étant monté sur le trône de Constantiiiople> Joan-
nice, qui respectait la bravoure des chevaliers latios, s'empressa
d'envoyer au nouvel empereur une ambassade chargée de con-
clure la paix avec lui. Il fut durement répondu à ses députés
qne leur mattre eût à restituer les conauéles faites sur le terri-
toire de l'empire, et à venir aux pieds de son seigneur implorer
son pardon. Cette réponse arrogante irrita l'orgueilleux barbare.
Mais il dissimule prudemment son ressentiment; s'allie en secret
avec les Grecs, impatients d'un joug étranger, s'engagcant à
BOtttenir de ses armes les efforts qu'ils feraient pour reconquérir
leur liberté. La révolte éclate ; Baudouin marche pour soumettre
les villes rebelles, et commence par mettre le siège devant An-
drinople. L'alarme se répandit dans le camp des assiégeants,
lorsqu'on apprit que Joannice s'avançait à la tête de ses Bulgares,
auxquels il avait réuni 14,000 Goiuans, venus des déserts de la
§eythie. La petite armée des Latins est défaite sous les murs de
la ville assiégée, le 15 avril 1205. Baudouin fait prisonnier
souffrit une mort atroce, si l'on en croit Nicétas. Ce lieu fut
encore fatal à Henri, frère et successeur de Baudouin, qui
Tannée suivante y éprouve une nouvelle défaite non moins désas-
treuse. Joannice se jette alors sur la Thrace qu'il saccage. Phi-
lippopoHs, Héraclée (l'ancienne Périnthe) ne sont plus qu'im
monceau de ruines. Varna tombe en son pouvoir; il en fait pré-
cipiter les habitants dans le fossé, le fait combler et ensevelit
ainsi ces malheureux tout vivants. Partout les habitants des
▼itles sont ou massacrés ou emmenés, chargés de chaînes, pour
peupler les steppes incultes de la Valachie. Tous les environs de
Constantinople sont couverts de décombres fumants. Le pape
yHmûài interposer sa médiation pacifique^ et en rappelant au bar-
haro qu'il était chrétien, il t'engagea à rendre aux Latins et la
paix et leur empereur. Joannice éluda respectueusement les de-
mandes du souverain pontife et continua son œuvre de dévasta-
tion. Enfin la mort vintdélivrer l'empire de ce farouche ennemi.
Après la fin malheureuse de Boiiiface, marquis de Montferrat,
tombé sous les coups des Bulgares, dans les gorges du Khodope,
victime de sa bravoure téméraire, Joannice était venu assiéger
Thessaloiiique, ca^tale des Etats du marquis ; à la laveur de la
nuit, il fut assassine dans sa tente (tS07). Un chef bulgare, le
laeartrier peut-être, attribua ce coup à la lance de saint Démé^
trius, patron de la ville : son assertion fut accueillie. — Phro-
ryltu ou Vorylaê, neveu de Joannice et son successeur (1207},
continua la guerre, mais avec moins de banheor qaesoiii^
cesseur. Aj^anl envahi les terres de l'empiie, il mtqi^ ^
sanglante défaite. Un désastreplus grand rattendaitisoon^
Jean Asan, l'un des fils du libérateur de laBulgine,iia«
dépouillé du trône de son père par l'usurpitioQ de sm «
Joannice. Il était allé chercher un asile chez les RasMiCfi^
le moment favorable pour (aire valoir ses droite, H tibu
Bulgarie, où il se trouve bientôt assez puissant poircuotiié
Phrorylas à se renfermer dans Ternove. Force de « r^
après y avoir soutenu un siège de sept ans, Pbrorylas (kiii
et jeté dans les fers par son heureux compétilnir. -Jb
Asan U (1215). Aussi belliqueux et plus humain que m p»
cesseurs, ce prince sut se faire chérir de ses sujets et et m
temps se faire respecter de ses vobins ; mais placé entre bk
empereurs grec et latin de Nicée et deConstantiDople^iMa
peu de constance dans sa politique. Dès son avéaeineataiba
il se trouva engagé dans un déoBélc avec Tempire latiaèl*
tantinople. A la mort de Rol^ert de Gourleoai, bte
francs, entourés d'ennemis, pensèrent à confier à la a^
telle de Baudouin II, et pour en faire un allié déroïKîrnpi,
on lui proposa de marier sa fille au jeune empereur. Aatai
accepte cette oflre avec joie, lorsque le souvenir de kwm
dont Joannice avait prêté secours aux Grecs sesallià^ba»
de livrer Fempire à un semblable protecteur, fiieotnnfii
négociation, et Jean de Brienne fut nomme rfcesldercifn
Asan fut obligé de différer la vengeance qu'uiooiaKimè
cet affront, pour tourner d*abord ses armes oaiArlMflR
l'Ange, souverain de Thessalonique, qui, au nrfndi tnk
fait avec le roi des Bulgares , avait ravagé son ttnibK. àai
marche contre lui, faisant porter au bout d'une pkptlflnJBi
du traité, bat le parjure, le fait prisonnier, luiûiltmtrli
yeux (1229), et s'empare de la Macédoine etdeiaatajtueitff
de la Thrace. Tranquille de ce côté, et ne sonpilple^
punir rinsulle qui lui avait été faite par les birott bm
il accède avec empressement à Talhance que lai jw»
Vatace, empereur grec de Nicée. Elle fut scellée |ttfk»^
riage d'Hélène sa fille avec le fils de VaUce,elpif le«
des Bulgares à la communion grecque. Les àcaiwatam
nent alors mettre le siège devant ConstantiDoplcàuKki^
de 100,000 combattants ( 1235- 36 ). Mais, ballw <l» ^
de Vatace. S'il n'attaqua pas de nouveau les UUii4,caip
fut retenu "2»»' l« rramift d'avoir la aruerre avec Boaj**
Hongrie
san en
enu par la crainte d'avoir la guerre avec m, m
ie, que le pape Grégoire IX, irrité de rincoiisUw*^
i religion et en politique, avait engage à prfodffbi
mes contre le roi des Bulgares. Asan mourut i*tt iffft
laissant uour son successeur son fils Kaloman l^^y
torze ans. Il ne vécut que quatre ans.— Son frère, M^e^^
lui succéda en 1245. Vatace, profitant du jeune âge*»»
reprend la partie de la Thrace et de la Macédûiaecocw'
Jean Asan, son père, sur Théodore l'Ange, souifcraiû**
salonique ; mais, à la mort de Vatace , Michel alUqw te w
à son tour (1255), et rentre en possession d*u»e parue «|^f
lui avait été enlevé. Son règne fut signalé F.^fl,! i^
Tartares. Il meurt assassiné par son cousin l**^' '*,
man II ne jouit pas longtemps du fruit de son cn«^^^'
de Russie et beau-frère de Alichel , vint attaquer Saww f
est défait et tué dans sa fuile(1259). - JfyU^'.wjjHn t
Michel Asan, lui est subsdlué; mais son caractère lartf'^,
miné mécontente les Bulgares , qui le déposent cl Hb»' -^
place Constantin Tech, riche boyard d»»Ç^ïs(*:^T,:i
de ce règne conunence une suite de rois dont les nno
blissent le royauine des B "
voisins , marche à grands
de décider entre les droits de *«j -h^imd*
roi de Hongrie , envahit la Bulgarie , qu il rend tnw*\ ^
couronne ; et le royaume est en outre expose aux n^j^
Tartares. En 1278, un porcher, nomnxc Ui^M0iai.
inspiré de Dieu , appelle les Bulgares à la àohs^^ ,
pays . chasse les Tartares , combat et met a mort \^»rZ •
Mais l'empereur Michel Paléologue se <lcclare w^^.
Jean
chasse
Asan ni fils de MyUès, lui donne sa fille rti«*Jj;
cnasse Lachanas , qui va se réfugier aupr^ de -^v^
Tartares. ^ Jean Asan III ( 1279) ne rfgw ^^
DépouiUé du tr6ne par Georges Terleres , feiÇ^J P^
Bulgarie, il alla chercher un asile à ConslanlinopK. ^
Tertérès (1281) fut chassé par le khan NoKaï' q"^ " .,^i
Smillxès (1295). — CeUii-ci est expulsé (»^) Jjv t-^
[ de Nogaï, chassé deses EUU parle grand ww «■ -n-
BITUMB.
(57»)
B^LA.
-^ Stcentislav f ûlsdeTerlérès, assassine Tzachas , et le rem-
place«iir le trône de Bulgarie (1299), qu'il occupe jusqu'en 1523.
— Sa mort fut le signal d*une guerre civile : les Bulgares se
partagent entre Boesilav , son frère , et Michel Straseimir, sei-
^eur du pays. Boesilav, trop iaible pour résister à son rival ,
malgré son alliance avec Tcmpereur Androiiic II, s*enfuit à
Conslanlinople. Michel , reconnu par Temperenr, s'associe à
une expédition faite par Androiiic lll contre lesServiens. Il y
pérît. La Bulgarie passe alors sous la dépendance de la Servie
,iS51)y et le kral de Servie^ Etienne , met sur le trône des Bul-
nres sa sœor Néda , première femme de Michel. Les Bulgares
m csbassent et la remplacent par Alexandre , neveu de Michel
[1338). — Alexandre prit parti (1344) pour Tempercur Jean
Paléologue dans ses démêlés avec Jean Gantacuxène, et fut obligé
de se reconnaître tassai et tributaire du roi de Hongrie. 11
DWMirI (1360). SifMon» Von de ses fils, ayant refusé de payer le
Inbui imposé à son père, voit ses Etats envahis par les Hongrois
(4363), tombe au pouvoir de rennomi, et achète sa liberté en se
reoonnaiflsant tributaire de la Hongrie. Une querelle au sujet
da partage de la Bulgarie s'engage «ntre lui et ses frères. Tandis
qB*ilséBuiseot leurs forces dans celte guerre intestine, le sultan
VLMiraa (Amuratfa 1") fait la conquête de la Zagorie (1372).
Sîsnian n'obtient sa retraite qu'en lui donnant la main de sa
fille. Voulant se venger de l'agression du sultan, il se li^ue
oautre lai (1388) avec Lazare, kral de Servie. Ali-Pacha, général
«le Mourad, envahit la Bulgarie, fait prisonnier Sisroan, qw ne
doit la vie qu'à la générostlé du sultan. Mais la majeure partie
de la Bulgarie reste au pouvoir des Turcs. Bayezid ( Bajazet) ,
son fils et son successeur, en acheva la conquête (1396) , après
la bataille de Nicopolis. — Dès lors, la Bulgarie devient une
province de l'en^ire ottoman ( Consul t. Ducange, Famil. By-
zanL), L.beSt-H.
AULGAUS (F. EUGÈPTE BULGÀKIS).
^ BChQAmoPHYGE ( géogr, h ville épiscopale de la povince
d'Hémemont au diocèse de Thrace , sous Mardanople, ainsi
MMMiée de œ que les Bulgares s'y étaient retirés. Il en est foit
fluention dans la notice de lempereur Léon. Ainsi elle portait ce
nom avant le règne de Basile Porpbyrogénète , appelé commu-
aément BmigmriMde,
wmjMnjiA [MêL nal.). Cest une pierre qui, au rapport de
Pefidinand Lof)(BC , dans son Hisêoire des Iruhs, se trouve dans
la tète d'un animal de mène oom. Les indiens y ont beaucoup
le £m, et luiaUriboent les mêmes vertus <|u*au béaoard : ils la
v^^ardent comme un remède souverain contre toute sorte de
tosdons. Oo la dit fort rare. Elle est de la grandeur 'd'une
(mylà.), s. m. pil. prêtres japonais qui desservent
BS lemples où Ton ne voit que l'image affreuse du (tiable.
flRTuveif (AifTOTNE) , né en France, alla s'établir à Naples ,
à //embrassa le commerce de la librairie. Ses aflfoires ne l'occu-
jèrent pas exclusivement; il s'adonna à l'élude de l'histoire et
le l'antiquité. On a de lui un grand nombre d'ouvrages; les
S'incipaux sont ! i'^tÀnedio di Vienna scritlo da G. P. Voe-
eren, vulgnriMatêOy Naples, 1684, in-12; 2° LeUere, Pouzzo-
les^ -1685, in-12; 3» Compendio délie vite de Re di Napoli, 1688,
ii-l«; 4® Croniea menore, o veto annaii e giornali islorici
Wte città ê rtgno di Napoli, 4690, in-12 ; 5*> Compendio hiê--
^mico degV ineendj del monte Vemmo, Naples, 1698 et I70i ,
*>-**; ^ le Gu4de de$ étrangers pmtr voir Pouxzole* et êe$ en-
lir^ms, traduit du P. Sarnelli, Naples, 1702, in-12 , avec figu-
■«s; T* Journal du voyage d'iialie de Philippe V, Naples,
[704, in-li. il a aussi traduit en italien les Voyages de Charles
Htim, Les ouvrages de Bolifon , sans être très-profonds , sont
ma savants; mais on voit qu'il n'était pas bien versé dans la
mnaissance des inscriptions.
BtTLîKAS {géogr, ) (pouXÎ*«;), port des Homérites (Homériates)
w« TArabie méridionale, selon Procope {Guerre de Perse, i,
î^) , d'où Ton s'embanjuait pour l'Ethiopie , pour l'Inde, etc. Il
îtait situé sur une pointe de terre qui s'avançait sur le golfe
inbiqtie, par conséquent près de Mocka, à rendroitoù d'autres
tuteurs placent Qkelis, et Pline Acila.
BULiME {bulimus) (hist, nol.), coquille univalve terrestre.
Les caractères de ce genre sont une coquille ovale, oblongue, à
amverturc entière, et dont le dernier tour de la spire est plus
grand que la pénultième. L'animal qui donne naissance à celle
ooquîlle est un trachélipodeà collier et sans cuirasse; sa tête est
anime de quatre tentacules , dont les deux plus crands sont
'«•inîfiés parles yeux. Le pied est conraf)e celui des hélices;
l*»nid'ofircule. Les bulimessont en grand nombre; les buli-
11^ ovale, hémastome et poule sultane sont les plus grands; ce
dernier est l'un des plus beaux et des plus recherchés ; il vient
d* Amérique. A. B. deB.
BULIM1E (F. Boulimie).
BCLiniins, BULiBiniA ( hist. nat. ). M. Akided'Orbignya
formé ce genre pour des céphalopodes microscopiques de la
troisième famille des foraminiières , dont la coquille est spirale,
turriculée , avec une spire allongée , et dont l'ouverture vir-
gulatre latérale est près de l'angle supérieur de la dernière
cloison.
BtJLinr, s. f. {hist. nat. ) , coquillage de la famille des lima-
çons qui n'ont pas d'opercule ni d'échancmre à l'ouverture de
leur coqutlte qui est elliptique. Sa coquille est une des plus
petites que l'on connaisse , ayant à peine une Hpne un tiers de
longueur, sur une largeur presque une fois moindre, c'est-à-
dire de trois quarts de ligne environ. Elle est ovoïde, arrondie
dans son contour, obtuse à sa base, pointue au sommet, et tour-
née en quatre ou cinq tours de spirale qui vont en descendait
fort obliquement de gauche à droite. Les spires sont si renflées»
Îiu'aux endroits de leur jonction elles paraissent laisser un pro-
ond sillon entre elles.' Un grand nombre de rides très-fines et
fort serrées s'étendent de longueur sur toute la surface de cette
coquille qui est luisante, extrêmement mince et transparente.
Son ouverture se trouve à gauche , comme dans les coquilles
qu'on appelle uniques ou à bouche retournée. Elle représente
une ellipse verticale , obtuse dans sa partie supérieure et aiguë
dans l'inférieure. Son grand diamètre surpasse une fois le petit
diamètre, et égale la longueur du sommet. Ses bords sont shn-
ples, tranchants et interrompus à 4a rencontre de la première
spire qui forme la partie intérieure de l'ouverture. Cette ea-
quille est de couleur fauve ^ quelquefois poiuiillée de noir vers
l'ouverture. — L'animal qui remplit cette coquille est, comme
tous les autres limaçons, d'une substance charnue, eomne
glaireuse, à demi transparente, d'une couleur gris cendré. Sa
tête est demi-cylindrique, convexe en dessus, aplatie en dessons,
et bordée tout autour d'une large membrane qui est légèrement
échancrée à son extrémité. Au-dessus de la tête, vers son ex-
trémité antérieure, est placée l'ouverture de la bouche qui , par
la réunion des lèvres, représente un marteau à deux têtes. Le
fond de la bouche est rempli par deux mâchoires qui ne diffè-
rent pas sensiblement de celle du limaçon terrestre^ c'est-à-dire
dont la supérieure forme une espèce de râteau ou de peigne
courbe à cinq ou six dents courtes, et l'inférieure une mem-
brane recouverte d'un nombre infini de petites dents en cro-
chets recourbés en arrière. Au roiUeu de la tête sont placées deux
cornes une fois plus longues qu'elle ; elles sont assez exactement
cylindriques, capables de peu de contraction, et portent à leur
origine pardernère un appendice membraneux en croissant,
dont la convexité est tournée vers la coquille. Ses yeux, sem-
blables à deux petits points noirs, sont placés dans l'angle inté-
rieur que forment les cornes en sortant de la tête. Le pied est de
figure elliptique, obtus à son extrémité antérieure, et pointu à
l'extrémité opposée. Son erand diamètre est triple du petit dia-
mètre, et presque égal a la longueur de la coquiHe; dans sa
plus grande largeur, il est un peu plus étroit que la tête. Le man-
teau est une membrane assez Une qui tapisse tout l'intérieur de
la coquille, sans sortir au delà des bords de son ouverture. Là.
elle se repTie sur la gauche de l'animal pour former un petit trou
rond auquel répond l'anus ; les excréments sont ronds et ver-
raiculés. Ce coquillage vit communément sur la lentille de ma-
rais et sur le lemma dans les marais d'eau douce et les étangs de
Pador, à trente lienes en liçne droite de la mer au Sénégal. Oli
lui a donné le nom de 6u/tii , parce que l'animal » pendant sa
vie, nage presque continuellement à fleur d'eau, et qu'après sa
mort «a coquille flotte comme une petite bulle d'air transpa-
rente. Pour prendre cette altitude de nager à fleur d'eau, le
pied retourné en dessus, et la coguifle pendante en bas, il
monte sur la première herbe qtfil rencontre, et quand il est
arrivé à la hauteur de Teau , il glisse son pied au-dessus de sa
sorfoce en retournant en même temps son corps; alors sa co-
amlle qui pend en bas hii sert de leîft , et son pied qui fait au-
essus comme une goirtte de cire sur laouelle l eau n'a point de
prise, sert à le faire avancer par ses ondulations et à le promener
partout en nageant sur le dos. On le trouve rarement dans une
autre position, et c'es^ pour cela que la surface de l'eau en
paraît souvent toute couverte. Le buUn ne se voit que depuis le
mois de septembre jusqu'à celui de janvier, dans les marécages
formés par l'eau des pluies qui tombent en juin, juillet, août et
septembre. Ces marais sont desséchés pendant cinq à six mois,
et pour ainsi dire brûlés par le soleil le plus ardent. Ces coquil-
lages disparaissent alors ; on ne trouve sur la terre que des co-
quilles abandonnées par leurs animaux que la sécheresse a faiC
BVLL.
eérir. Cependant on en toit rcpaialtre tons les ans de senibla-
les penaant la saison pluvieuse; on a même remarqué que
plus cette saison était chaude , plus ils étaient abondants, et k
un tel point qu'un coup de main en enlevait plusieurs milliers.
Comment expliauer celte merveilleuse reprodTuction? Comment
des œufs aussi délicats et aussi petits que ceux que doivent pro-
duire ces petits animaux peuventrils rester dans un terrain
aussi aride sans se dessécher entièrement? Comment ces ani-
maux eux-mêmes, s*il est vrai qu'ils s'enfoncent dans des cre-
vasses et qu'ils se cachent dans le sein de la terre, peuvent-ils
résister pendant cinq à six mois aux ardeurs du soleil?
BULis {tnylh,) y mère d'Egypius, désespérée de s'être souillée
par un inceste avec son fils, voulut sedonner la mort. Les dieux
la changèrent en plongeon (F. Egypids).
BULIS (hiit.) y Spartiate célèbre par le courage et la généro-
sité avec laçinelle il alla s*ofTrir à Xerxès comme victime expia-
toire du crime que ses concitoyens avaient commis en massa-
crant malgré le droit des gens les députés du roi. Xerxès, frappé
de tant de magnanimit(^, lui laissa la vie, et pardonna en sa
faveur aux La^émoniens.
BULIS igéogr,), ville de la Phocidc, bâtie sur le bord de la
mer par une colonie de Doriens.— BuLis, fleuve de la Phocide,
se ictant dans la mer auprès de la ville du même nom. — BuLis,
ville de Plllyrie, chez les Taulantii, sur le Génnsus, près de son
embouchure dans TAdrialique.
BULITE, s. f. {hist, nat.)y concrétion formée dans le dernier
estomac et les intestins du bœuf.
BULL 'géogr.). C'est le nom de deux ties situées dans l'Amé-
rique du Nord, sur les côtes de l'Etat de Caroline; on appelle
^lemf*nt ainsi deux tles qui se trouvent dans l'Obio.
BULL (John), mot à mot : Jean Taureau. Tel est le sobriquet
oui caractérise depuis plusieurs siècles la nation anglaise. Cette
(iésignalion symbolique accuse sa rude êcorce, sa violence in-
domptable, son entêtement opiniâtre et sa force matérielle.
<iéneralcfnent les personnilications burlesques d'un peuple par
un seul mot résument, en les exagérant, ses défauts essentiels ,
mais surtout les ridicules, les travers et les préjugés des basses
classes. Ainsi , on décora longtemps les Français de l'épithète
lypirpic de J$an Bonhomme, qui caricaturait comiquement les
crédules et paisibles habitants de nos campagnes. John Bull vit
encore, et Jean Bonhomme est mort. Serait-ce au progrès de la
civilisation qu*est due, chez nous, l'extinction de ce titre dro-
latique et ne trouverait-elle plus son application? Nous en dou-
tons. Et si notre puérile vanité nationale nous a fait bannir ce
surnom du tansaffe usuel, combien n'a-t-elle pas à rougir
csncore de celui de badaud?
BULL (John) , musicien anglais, né dans le comte de Somer-
set, succéda en 1591 à son mattre William Blitheman, orga-
niste de la chapelle de la reine Elisabeth. Cinq ans après, celte
princesse le Gt recevoir en qualité de professeur de musique au
collège de tiresham, qu'il quitta en 1607 pour devenir musicien
de la chambre du roi Jacques I'^ Telle fut la précoce réputation
de Bull, que l'université d'Oxford le reçut bachelier en 1586 et
docteur en 1592. En 1615, il se rendit auprès de l'archiduc dans
les Pays-Bas. On croit qu'il vint s'établir ensuite à Lubeck, où
il publia plusieurs compositions. La dernière porte la date de
1622, qui est aussi peut-être celle de sa mort, arrivée à Lubeck
ou à llambourff. Dans sa vie, publiée en 1740 par Marbourg,
on trouve une liste de plus de deux cents compositions tant vo-
cales qu'instrumentales; mais cette musique n'est bonne qu'à
chatouille r les oreilles anglaises ( F. la collection du docteur
Pepusch (1) ). Il y a près de dix ans, on imprima plusieurs écrits
à Londres pour déterminer le véritable auteur de l'antienne
Godsave Iheking, L'un de ces écrits l'attribuait au docteur Bull,
sans aucune preuse. Les Souvenirs de la marquise de Créqui,
qui viennent de paraître^ nous révèlent que la musique est de
Lully, et qu'elle a été faite sur des paroles françaises chantées
devant Louis XIV parles pensionnaires du couvent de Saint-Cyr.
M"»*^ de Créqui se trouvait parmi les assistants; et voici le cou-
plet tel qu'elle le rapporte :
Grand Dieu, sauvez le roi !
Grand Dieu, venpz le roi !
Vive le roi !
(1) Peputch lui attribuait ramclioration de la fugue et du oontre-
poiut, et préférait sn ouvrages à ceux de Couperio, de Scarlatti.
( 580 ) mVhUL
Que, toujours glorieux,
Louis victorieiu,
Yoic à ses pieds ses ennemis
Soumis.
Grand Dieu, sauvez le roi!
Grand Dieu, veneez le roi I
Vive le roi !
— Lorsque Georges P*" monta sur le trône d'Anffldm(,lt
lèbre compositeur Haendel ajouta des variations iceUfiM«
et les présenta lui-même à la reine. Cest i tortqoerédititi
Souvenirs de M"**^ de Créoui prétend que Haendel s'en 4àl
l'auteur de la musique Goa save Ihe king, et qne lapli^i
Anglais soutiennent cette opinion.
BULL (Geobges}, savant théologien né i Webei m^if
exclu de l'université d'Oxford pour avoir refusé de prtttrtrr'
ment d'allégeance. De retour dans sa province, il lecaiÉt
cette disgrâce en s'appliquant sérieusement à l'étude. (M*
Ï prêtre, il desservit une petite cure aux environs de BriÉii*
ut pourvu successivement de plusieurs bénéfioesetcsiinB
évêque de Saint-David. Bull mourut en 1710, laimtés»
vra|(es de théologie estimés même des catholiques, et qsH^t
a réunissons ce titre : G, Bulli opéra om$M, hsiànjx
in-fol. Les principaux sont : Defemto /Idei niam^ OtM.
1685, in-4°. — Judieium Eceleêiœ eatholiem IHnfhwm
sœculorum, ibidem, 1694, in-4''. Ce traité reçut rmnka
de Bossnet, (|ui fit complimenter l'auteur vimitme%-
blée du clergé de France.
BULLA-FÉL1X , chef de brigands célèbre , qoi paèn&fai
ans désola l'Italie sous les yeux mêmes des eroperem-S*»-
tresse le livra à un tribun de cohortes prélorienno^Vl
conduire à Rome. Ceci se passait sous le règne deS^.i
Papinien était alors préfet du prétoire. Le brigand, ifriffnvp
ce dernier devant lequel il avait été traduit, poorqsaiilhB
rinfàme métier de voleur? répondit : Et vous, powqwi*
vous celui de préfet du prétoire? Bulla-Félix, cow»)
mort y fut livre aux bêtes. On n'entendit plospirkrèi
bande.
BCLLAIRE (bullar^m) ( droit eccléêA , colledioB * I»*
pontificales (F. ce mot). La première édition da liftw»
léon le Grand à Urbain Vnil irt'
magnum romanum (de Léon
Rome, 1634, en 4 vol. in-fol. ; d'aatres éditions cooti"*»*»
suite des bulles. La dernière édition , qui arrive jwqn'i h ■*
pontificat de Benoît XIV, parut à Luxembourg (li« «**
1747-58, en dix-neuf parties formant onie colonies a-*»
Mais les bulles de ces collections ne sont pas looleJ i4*
comme étant du droit canon dans les difTérents P^T* *'![*'
tienté. Les ordres monastiquesavaient également leowb»»"
on connaît celui des bénédictins [Bullarium ew^^
des dominicains, des franciscains, des capucins, de Inv*^
Cfteaux , etc. .
BULLAIRE, s. m. (5o(an. ), genre de champig*»» F*^
sites.
BULLANT (Jban), qui florissait au milieu do ivf v^
vivait encore en 1673, fut Tun des premiers architecte w»
qui s'efforça de rétablir dans son art les bcllw P^^JJJJJ**
1 antique. Sous le rapport de la théorie, il publia la Irifif*
rdUe d'arehiteeture des cinq manières, à savoir ttKm*'
Îue, ionique f eorinlheel composite, à tewempUétfff^^
aris, 1568 , in-fol. , avec planches. Quant à la P"**|1*;V
distingua surtout iwir la construction du cWlean a wj*
L'autel de la chapelle de ce château, transporté dansta**
musée des Monuments français, est orné sur ses qawj
on von qu II imiie ta manière ae nosso. i-a luiw «^ '^
touche à la dureté; les [)ositionsde ses figures son|PJ|*^
recherchées , et l'exécution ne manque pas de séchjr*^
aussi de lui un ouvrage sur les cadrans solaires, do» ^
de Boissières a donné en 1608 une nouvelle tûiVf»'^
mentée. \tnk-
BULLA-RA-GANZ, S. m. {hist, nat.), nom d un ctf"
Nouvelle-Hollande, du genre héron.
BULLA REGIA (çéogr. anc), ville d'Afrique proprt. *
de Vacca, sur le Bagradas. , ,
BULLA REGIORUM {géogr. ane,), ville ^^'^^j^tgê
tbaginoise proconsulairè, dans l'Afrique <wwn!**5,*^F
deb(*-
être le bourg nommé Beic, au royaume de T«n**\"^L^
mention dans les conciles de Cyprien ( ConféT^ ée t»*^
c. 135, not. 233, Dupin).
BULLAV. ( 681
BVLLART (ISAAC), né à Rotterdam le 5 janvier 1509, de pa-
mt3 catholiqaes, fut envoyé k Bordeaux pour y foire ses étn*
es» et vint ensuite à Bruxelles» où il se maria. Par le crédit de
i famille de son épouse, il obtint la direction du mont-de-piété
Davdlemwt établi à Arras. Les qualités de Bullart, son désin-
iresseroent, loi méritèrent la place de préteur de l'abbaye de
aiut-Waast, et/après la réunion de la province d'Artois à la
rance , la décoration de Tordre dç Saint-Micbel. Il mourut le
7 avril 167!2, laissant imparfait un ouvrage auauel il avait Ira-
ûUé plus de trente ans, et qu'il char^ son fils (Jacques- Bé-
iffne ) de publier après l'avoir termmé. Cet ouvrage est inti-
lié : Académie dti icitneei #1 des arts , contenant les vies et
w éloges kislorigues des hommes illustres de diverses nations.
I est orné de ^49 portraits gravés avec soin par Larmessin et
loulonnaisy auxquels Bollart faisait une pension. Ce livre ren-
erme des anecdotes curieuses. Il fut imprimé à Paris en 1682,
tvoL in-fol. Les exemplaires avec la rubrique de Bruxelles,
rramKDs; Amsterdam, 1682, et enfin Bruxelles, 1695, ne
Uflèrent de l'édition de Paris que par de nouveaux frontis-
lices.
BULLATIQ1JE (diplomatie) , grosse lettre employée dans les
Milles, gros caractère d'écriture.
BCLLAU [Mainbullau] (géogr.) , dans le bailliage de Millen-
)erg, a[)parlenant au royaume de Bavière , et faisant partie de
a principauté de Miltenbers. Ce lieu a été nommé Mainbullau
N>ur le aistinguer d'un village ( F. l'article Bvllau ci-après )
In même nom de Bullau. Il est remarquable par quatorze co-
onnes connues sous le nom de Colonnes du Bocage , situées à
me courte distance de là, sur le penchant d'une montagne qui
l'incline vers la vallée du Mein. Elles sont taillées en ^rès tiré
le la montagne où elles se trouvent ; elles ont des diamètres
^ox et des longueurs inégales, et s'élèvent à une hauteur de
treize à vingt-sept pieds. Sur quelques-unes on remarque des
ienons carrés , longs d'un peu moins qu'un pied , faisant saillie
(tir la convexité de la circonférence, et auxquelles on voulut
tans doute adapter des machines destinées à tourner et trans-
mrter les colonnes. Quelques-uns les regardent comme un ou-
rra^e des Romains. Schneider pense que Charlemagne les
ivait destinées peut-être à la construction d'un pont sur le Mein ;
nais un architecte ne trouvera pas croyable cette destination.
Un pont reposant sur des colonnes aurait sans doute opposé
de résistance à la violence des flots , surtout à l'époque où
>cti
Is charrient des glaçons. Elles peuvent du reste être auss'i bien
m ouvrage des Allemands que nés Romains ; mais on les nomme
lossi Colonnes des Huns, et c'est sous ce nom qu'elles sont dé-
ignées sur la grande carte de Miltenberg; elles pourraient donc
assi avoir leur origine chez les Huns. Cependant il n'y a dans
ouïes ces hypothèses rien qu'on puisse soutenir avec certi-
ude.
BCLLAU (Wald bullau) (géogr.) , village situé sur uneémi-
icnce aeréable, jolie et d'une assez grande étendue , dans le
omté d Erbach et dans l'Odenwald, à 2 lieues et demie de Mi-
Jhflstadt dont il est une annexe pour l'administration tant reli-
:iease que politique, comprenant vingt-quatre maisons et une
M>puKilion de 176 habitants, parait avoir été connu déjà des
t.omains; du moins s'y sont-ils arrêtés, , et une di>ision de la
I uitième lé^on y avait son cantonnement. C'est ce que prouve
I ne inscription trouvée sur une pierre qui avait fait partie d'un
«tel romain, et qui se trouvait murée aans la chapelle du vil-
age, où le précepteur du comte Eberhardt d'Erbach fut le
^îeniierqui la découvrit et la fit connattre en 1519. Le comte
Scorges-Louis d'Erbach- Furstenau fit don de cette pierre re-
■larquable au musée de Manheim , et la fit remplacer dans le
■lor de la chapelle par une copie. Ce que Lamey a écrit là-dessus
Dérite d'être lu. On trouve aussi dans Kiiapp un dessin fidèle
le toute la pierre. Il donne littéralement rmscription de la
nanière suivante :
FORTVN^
L. FAVONIVS
SECaANVS
7. LEG. Vni. A 7 G.
>'après cela, cet autel avait été érigé en l'honneur de la déesse
fortune par le chef de la huitième légion romaine, Ludus Fa-
twios Seccianas. On a trouvé aussi dans le même lieu, à ce
pi*on dit, un autel carré, couvert de figures mal travaillées et
m respectées par le temps, qui doivent représenter Hercule,
iioenre, la Fortune et Mercure. Ce monument a été transporté
Tabord à Michelstadt, et puis à Erbach dans le jardin public
) BULLE.
de cette ville.— Déjà, du temps des Carlovingiens, Bullau appar-
tenait au cellier de Michelstadt, dont l'empereur Louis le Pieux
fit don en 814 au célèbre E^inhard et à son épouse Emma ou
Imma, Dans l'acte authentique où l'empereur Henri V con-
firme la donation de Michelstadt au couvent de Lorsch , dona-
tion qui avait été faite en 819 par Eginhard , Bullau est nommé
parmi les localités composant cette donation. Dans la suite,
cette propriété passa au couvent de Steinbach ( près de Furste-
nau), auquel la possession en fut confirmée en 1253 par le pape
Grégoire IX. A l'époque de la réformation, le couvent de Stein-
bach fut supprimé, et passa, avec tous les biens qui y apparte-
naient et parmi lesquels se trouvait Bullau, aux comtes d'Er-
bach. Présentement , Bullau fait partie du bailliage de Furs-
tenau et Michelstadt , sous la souveraineté du grand-duc de
Hesse.
BULLE (hist. fiai.) , coquille univalve marine , appartenant à
la division des gastéropodes. Les bulles sont des coquilles fort jo-
lies , représentant un œuf d'oiseau , et dont les couleurs sont vi-
ves et variées. — Le test est plus ou moins ovale , globuleux ,
enroulé, sans columelle ni saillie à la spire, ouvert dans toute sa
longueur, à bord droit tranchant. L'animal a ét^ bien étudié par
Cuvier. — On en connaît aujourd'hui quarante espèces. Les plus
remarquables sont les bulles oublie, ampoule, striée, papyra-
cée, rayée et fascice, et celle qui a été rapportée de ta terre des
Papous dans l'expédition du capitaine Freycinet. — MM. Quoy
et Gaymard en ont rapporté trois nouvelles espèces de leur
voyage. A. B. de B.
BULLE (m^tfec.) , petite tumeur, ordinairement remplie de
matière fluide, qui soulève l'épiderme. On appelle ainsi les pus-
tules un peu volumineuses qui surviennent a la cornée transpa-
rente, et les ampoules dues a l'action d'un corps très-chaud gui
cause une brûlure. — Des bulles ou des élévations quelquefois
très-étendues et aplaties s'observent aussi dans le pemphygus ,
que les Allemands ont désigné pour cette raison sous le nom de
maladie huileuse ou pustuleuse. A. B. DE B.
BULLE, s. f. igramm. et physiq.), globule rempli d'air qui
s'élève quelquefois à la surface des eaux, qui se forme sur les li-
3uides en cbullilion ou en fermentation. — Bulle d'aik se dit
'une petite quantité d'air qui reste enfermée dans une matière
jetée en fonte ou coulée. — Bulle de savon, petit globule
transparent qu'on forme en soufflant dans l'eau de savon, et qui
s'élève et voltige en se nuançant de couleurs brillantes.
BULLE (arehéoL), mot qui signifie globule ou boule. I^ bulle,
en latin bulla, était un ornement que portaient les enfants chez
les Etrusques et chez les Romains. Les enfants des simples
citoyens et des affranchis en portaient de diverses matières ;
ceux des patriciens portaient seuls des bulles d'or. A l'âge où
ils quituient la prétexte^ pour prendre la toge ou robe virile, ils
cessaient de porter la bulle , et ils la suspendaient au cou des
dieux lares, à qui ils la consacraient. On a trouvé en 1780, à Aix
en Provence, une bulle d'or dans une ancienne tour que l'on
démolissait : cette bulle, de deux pouces trois lignes de diamètre
et de huit lignes d'épaisseur au centre, était fixée à une espèce
d'agrafe d'or elle n'avait d'autre ornement que de petits globu-
les en forme de tète, de clous, et des filets repoussés. Cette bulle,
qui a été apportée au cabinet âes médailles de France en
Fan Yii, a été volée en 1831 ; on ena retrouvé les fragments, qui
sont d'or tr^-mince. Ce senre de monuments est rare, ce qui
fait que les faussaires en fabriquent , et qu'il faut se méfier de
leur authenticité.
BULLE [droitecelés.). C^mot dans son acception propredésigne
la bulle ou boule de métal (bulla) que l'on avait coutume d'atta-
cher aux actes pour les authentiquer. C'est par extension que, du
nom de cette boule de métal, on a donné à certaines lettres pon-
tificales le nom de bulles. Ce titre ne fut cependant pas exclusi-
vement réservé aux actes des pajpei ; on le donna aussi à quel-
ques rescrits des empereurs d'Orient et d'Occident , tels que
la fameuse bulle d'or de Charles IV, empereur d'Allemagne;
à certains actes de prélats puissants et aux décisions de quel-
ques conciles cecuméniques. Les bulles, considérées comme res-
crits apostoliques , sont en ^néral des lettres pontificales expé-
diées sur parchemin , et écrites en ronde . tandis que l'écriture
italique est ordinairement affectée aux brefs, autre sorte de
resmts apostoliques. Les brefs sont consacrés aux affaires de
moindre importance ; quelquefois cependant les papes décidèrent
par des brefs desquestions capitales, par exemplel'abolition des
laites. Aussi, dans la liste des bulles que nous allons donner
tout à l'heure , nous aurons soin d'insérer les brefs les plus im-
portants. Ces deux espèces d'actes diffèrent en outre par la
suscription , beaucoup plus simple dans les brefs ; par le salut
BULLE.
(Wt)
et la bénédiction apostolique ; par la date, qui doit renfermer
l'indication du lieu , du mois , du jour, comptés pour les breCs
d'après notre calendrier moderne, et, pour les bulles, d'après
le calendrier romain. Les brefs sont scellés en cire rouge, Mub
annulo piicalorii, avec lempreinte de l'anneau du pécheur»
c'est-à-dire que saint Pierre y est représenté dans sa liarque en
action de pécheur. Autour du sceau doit se trouver le nom du
Sape. Les bulles sont scellées cn*cire verte , avec un sceau pen-
ant en plomb , qui représente d'un côté les images de saint
Pierre et de saint Paul , et porte de l'autre le nom du pape
avec l'année de son pontificat. Quand le rescrit est de grâce»
le sceau est attaché avec des fils de soie ; si le rescrit est de jus-
tice , le sceau est suspendu par une cordelette de chanvre.
On sait que les bulles ne peuvent être publiées sans élre mu-
nies de 1 exequalur de l'autorité civile. Quant aux formalités
nécessaires pour leur réception en France» nous renvoyons aux
articles généraux qui traiteront des querelles et des discussions
auxquelles ont donné lieu h diverses époques l'établissement
ou le maintien de ces formalités (F. Papauté ). — Nous al-
lons passer en revue» en suivant l'ordre chronologique, les
principales bulles pontificales , tant celles qui sont particuliè-
rement relatives à la France » que les bulles générales et celles
qui, intéressant plus directement d'autres pays» ne sauraient
être négligées» parce qu'elles sont des documents utiles pour
rhistoire de l'influence que nous avons exercée sur toutes les
questions à la fois politiques et religieuses où se trouva mêlée
la papauté. Nous ne donnons ici qu'une simple nomenclature»
nous réservant d'entrer ailleurs dans de plus amples détails sur
les bulles pontificales qui ont fait époque, sur celles surtout
2u*on désigne par des noms particuliers» telles que les bulles
'lericii laicos. Ausculta Fiïi, Execrabilit, Unigeniluê, etc.
(F. les mots Gallicane [Eglise]» Papauté» Jansénisme» Jé-
suites, Pragmatique sanction, etc.). On sait que ce fut un
roi de France qui le premier opposa aux papes une résistance
décisive ; mais ce fut aussi coiitre un roi de France que les
papes essayèrent pour la première fois leur arme la plus ter-
rible. Jusqu'à la fin du X° siècle , leurs bulles les plus importan-
tes furent consacrées à maintenir la discipline ecclésiastique ou
à réprimer les hérésies. C'est à l'approcnede l'an tOOO, dans
l'effroi général qu'inspirait l'attente de cette ère terrible» qu'ils
commencent à montrer d'autant plus de fermeté que les grands
du monde » ducs et rois» courbent leur tête plus humblement
dans la crainte du jugement dernier. — x* siècle. En 998,
une bulle de Grégoire V excommunie Robert , successeur de
Hugues Gapet» coupable d'avoir épousé sans dispense sa cousine.
Robert épuisa tous les moyens pour fléchir le pape : ce fut
inutilement ; il fut obligé de céder et de répudier Berthe en
999. — xi^ siècle. Le XI' siècle nous ofi're plusieurs bulles
remarquables» qui sont autant de monuments des efforts conti-
nuels (les papes pour établir leur suprématie sur celle des rois.
En 105S , une bulle de Nicolas II relève les Normands établis
en Italie des excommunications lancées contre eux par ses
SMécesseurs» et leur assure la possession de la Pouille et de la
labre. -> En 1075» bulle de Grégoire VII qui défend aux pré-
lats nouvellement élus de recevoir l'investiture des princes sé-
culiers. C'est cette bulle qui fut l'origine de la fameuse querelle
des investitures. — En 1095, deux tinlles du pape Urbain, dont
Tune excommunie Philippe 1"^ pour avoir répudié sa femme
Berthe, afin d'épouser Bertrade» femme du comte d'Anjou»
excommunication qui ne fut levée qn*en 1104 par le pape
Pascal. Par l'autre bulle» donnée, comme la première, au
oondie de Clermont » Urbain II publia la première croisade»
promettant indulgence plénière à quiconque se dévouerait à la
délivrancede la terre sainte. — xii« siècle (1*^ février 1150),
bulle du pape Calixte II » par laquelle il accorde à l'Eglise ée
Vienne en France la primatie sur sept provinces, --lui. Bkille
d'Innocent II, qui met en interdit le royaume de France » «n
sujet de l'élection d'un archevêque de Bourges. — xni* sièo^b.
1200. Bulle d'Innocent III» par laquelle le royaume de
France est de nouveau mis en interdit» à cavse du divorce de
Philippe Auguste avec la reine Ineburge. Par «ne balle datée
de 1946, Innocent IV publie vne croisade contre Frédéric II
d'Allemagne » qui chasse le pape d'Italie et le force à se réfu-
gier en Franoe » asile ordinaire des papes persécutés. Pendant
le long séjour qu'il fit à Lyon » ce pape avait fugé à propM de
restreindre les privilèges des ordres mendiants. Non-seulement
Alexandre IV, son successeur» les leur rendit avec usure par
une bulle du 22 décembre 1254, mais il prît chaudement leur
iléfmse contre l'université de Paris ; et » par «ne autre bulle de
1956, il condamna le It^re de Guillaume de Saint- Amour, in*
titulé : DufMH 4e$ êmmUv tempe, éans lequel ces frivfl^
étaient attaqués. En 1963» bulledeUri)tiQlV,qiiB(iiiii
Naples» Mainfroi» au ban de la chrétienté. Charia,
d'Anjou » chargé parle napede mettre la Iwlle à oéi^
s'empare du royaume de Naples » et en reçoit l'invmitvt
lennelle par une bulle de Clément IV du 26 Imitt ijei
1266» autre bulle de Clermont» par laquelle il décide
disposition de tous les bénéâces appartient aa pape;deL_
qu'il a non-seulement le pouvoir de les confererlonnè
viennent vacants » mais encore celui de les assurer I qn b
semble , avant qu1ls viennent â vaquer. C'est ceqi'oi ■
Réserves expectatives. Ce fut en partie pour réprinef i»
tenlion aussi exorbitante que saint Louis donna n prij
sanction. — Bulles partieuliéres aecorééss par im ^
saint Louis. Le véritable caract^ de saintUmisiêir
temps mal compris dans l'histoire : on ne conoainii
que le saint Louis de Joinville ; et encore aQioQrd'M,
représente trop souvent tel qu'il nous apparaît dus ma
torien ; on est trop porté à ne voir en lui qa'noc in^
et timorée dans tout ce qui touche à lareliffiooetàliCMiK
Mais Quand on examine de plus près les faits de son npiii
caractère de ses actes » on est frappé de sa condoitefcnKân
tenue, surtout sur un point où quelque faiblesse eM pi pi*
excusable de la part d'un homme oui passa pouraaiiiiiji»
lieu même de la ferveur reli^euse de son siècle. Il adq»io)?4K
ses rapports avec le saint-siege une fermeté sans reidev et an
emportement» qui sut contenir et même reprimer as boùl^
prétentions exagérées des papes.Ce qu'il y a surtoutdefewfi»
ble dans cette politique, c'est une raûderatioo,iMlo)ut^f^^
cédait dans les limites du droit et de l'équité, m» an ^
reculer au delà; et cependant celte loyauté poomilëRfi»
fiée d'habile, en présence des résultats qu'elle obliiU.L'i&uae||
personnelle de saint Louis sur les papes fut immense, citait
saurait établir de preuve plus évidente que celle qoi rawidtl
simple nomenclature des bulles particulières qoi coofcnMii
saint Louis des privilèges qu'on peut dire personneb, pi^ !
tous sont accordes à lui-même» à son épouse, âses socctsAi '
ses gens» à ses chapelles» ou aux terres de son doouioe.Q«f
nombreuses que soient ces bulles, leur nombre seul otlnf»
f;nilicatif pour que nous ne les rapportions pas tontes. Eoti9^ |
13 novembre}» nulle de Grégoire IX, qui défend àq^i"' i
soit de lancer sentence d'interdit sur les chapelles doroj
une permission spéciale du saint-siége. — 1243 (5 detw^
bulle d'Innocent iV, qui permet à saint Louis de se diûtfi
de ses chapelains pour confesseur, et à ce coojessenr d*»*
dre le roi de tous crimes et de toute excoromumcaliu» ,»f
de celles qui seraient fulminées par le saint-siége, ou («•■
crimes si énormes que l'absolution dût en être réser^wp»
voir pontifical. — (14 décembre], bulle çui accorde a*
Louis que lui et ses chapelains , clercs , jures, oflBciea wpj
ront encourir l'excommunication majeure »,oi n*^'][J[!?^
en fréquentant des excommuniés. — (15 décembre) , bairf
défend de fulminer excommunication ou interdit s'*^^ j?
du roi ou de ses successeurs. Alexandre IV» $uccesé«irdr
nocent» occupé
déclarée à Mainfroi,
Louis ne se prononu., .—, ^ .„
favorables pour se le concilier. — 1254 (15 •'^iIK wnt|"
permet à saint Louis de prendre pour confesseur ^F^l
ffulier ou séculier qui lui conviendra. — (25 avril), bulle q"
fend d'excommunier ou d'interdire saint Louis, ^^Jl
épouse et leurs successeurs. Autre bulle de la roéiaewj
accorde cent jours d'indulgence à saint Louis et k ^^^
épouse » chaque fois cpi'ils entendront le sermon. -i**JJ
tembre), bulle qui donne à saint Louis et à sa °^**^ f^
léçe de ne pouvoir être excommuniés en ^^"^^"l*!!-
mineh obstinés dans leurs erreurs. — (1*^ ^^^^ll^S-i
renouvelle la défense contenue dans la bulle de Greg'
du 14 décembre 1243. — (10 octobre)» bulle qui de^
saint Louis ni ses successeurs ne pourront cncoonr i^
d'excommunication pour avoir fréquenté les eicomroo"^
(4 décembre]» bulle qui peraaet au roi de se faire •J^JJK
officiers de ce priace la permission ie seecufeiser i» ^
prèdieors et mi«e«TS qui seront auprèt du ^^^^
(20 avril) , bidie «ui permet aux reMneux qui •«•fT. TJ
de saîat Louis de céMmr l'dIBce «vin foivaat HinfV
chifiHle. — 12*7 (11 avril), b«Me qm «léclareeae •««Jj;
que saiaC Louis fora aux paruvres ta t>0n^li^'"^r^?T^0
tUn^'i croyait élre obfi§é de -faire poartai^wi*
ses successeurs. Alexandre IV» $uccesé«ird>
3é à soutenir la guerre que son prédécessnr»
iinfroi, fils de Frédéric II, et craignant je*
rononçât contre lui, se montra prodigua «^
BCIéLK. ( 583
rédëcessears. — (ISaTril), bulle qui statue sur le mémeotû^t
ae la précédente, avec cette clause nouvelle : que le roi pourra
isposer des restitutions en faveur des églises. — 4358 (23 fé-
rier^ , bulle qui permet à saint Louis d'entrer avec une corn-
ignie honnête et décente dans Tabbaye de la princesse Isa-
ule 9 sa sœur. Même faveur accordée à la princesse, fille du
)ê, qui peut y demeurer avec cinq autres femmes modeHes et
Mgês. — 1359 (3 janvier), bulle qui renouvelle les dispositions
mlenues dans celle du 33 avril 1356. — (13 janvier), bulle
ni déclare que saint Louis ne sera point excommunié pour
inir prisonniers les clercs coupables de meurtre, de vol et
'autres crimes de cette nature. — Autre bulle de la même date,
ortant (|ue les excommunications ou interdits conçus en
armes généraux ne s'étendent ni au roi ni à ses successeurs, à
Doins qu'il n'en soit fait mention expresse. — (30 mars), bulle
|ai accorde au confesseur que saint Louis pouvait se choisir
I permission de donner à ce prince des pénitences pour son
bsoluiion. — (51 mars)', bulle qui défend à tous les archevê*
[lies et autres prélats de fulminer aucune sentence d'excommu-
ikation ou d interdit sur les terres de saint Louis sans un
ffdre spécial du saint-siége. Urbain IV, successeur d'A-
exandre IV, ne resta pas en arrière de ses (prédécesseurs» et
lOcorda à saint Louis plusieurs bulles assex importantes. —
361 (2i novembre), bulle qui donne à saint Louis et à la
cîoe son épouse un an et quarante jours d'indulgence tMitei
es fois qu'ils assisteront à la dédicace d'une église, et en leur (a*
«ur étend cette grâce à tous les autres auditeurs. — (5 déc-
embre ), bulle qui confirnoe les privilèges accordés à saint
jovàs par le saint-siége. — (31 décembre), bulle qui confirme
die d^Alexandre IV , du 35 avril 1354. — Même date, bulle
dressée à l'abbé de Saint-Denis, auquel le pape ordonne d*ex-
XMDmunier ceux qui troubleraient le roi dans la jouissance des
iriviléges que le saint*siége lui a accordés. Clément IV, sue-
esseur d'Urbain . donna aussi quelques bulles à saint Louis.
- 1365 (30 avril), bulle qui renouvelle celle d'Alexandre IV,
B 13 janvier 1359 , et ajoute que les sentences d'excommu-
icaliou n'auront pas lieu contre ceux qui les auraient en*
ïiirues en exécutant les ordres du roi. — (39 avril), bulle
VÊÀ permet au confesseur de saint Louis de l'absoudre de
MOS cas , de le relever de tous vœux , hormis de cehn dm
9afave d'ouin^mer, — (i^' mai), bulle qui renouvelle celle du
I décembre 1261. Autre bulle de la même date, confirmant
!S privilèges et indulgences accordés à saint Louis, mais dé-
iarant que les bulles qui portent défense d'excommunier le
M et de mettre l'interdit sur ses terres ne doivent s'entendre
ne par rapport au seul domaine du roi, et non pas relativement
1 royaume de France. — (4 mai), bulle portant que les clercs
B la maison du roi ne pourront être contraints d'accepter les
Mninissions dont le pape ou les légats voudraient changer. —
266 (15 mars), bulle renouvelant celle du 15 décembre 1343 ,
ni défend d'interdire les terres du roi. — En 1383, deux bulles
B pape Martin IV, l'une du 7 mai, contre les habiUnts de Pa-
nne, à cause des Vêpres siciliennes; l'autre du 18 novem-
re , contre Pierre d'Aragon, instigateur de ce massacre, à la
vear duquel il s'était emparé du royaume de Sitîle. — Nous ar-
voos â la fameuse bulle Citricis laicos, donnée en 1396, par
paf>e BoAiface VIII, et oui fut la première casse des querelles
i ce pape avec Philippe le Bel. Mais, l'année suivante, sur les
inrfseiitations de Pierre Barbet, archevêque de ReiaM, Bo-
iiace VIII remédia au scandale de cette bulle par une aulre
û Texpliquait. — 1397 (3aoùt), buUe qui proclame la caaaaita
CMi de saint Louis. Cette bulle de Boni£aee est regardée coubm
Q chef-d'œuvre du genre. Le même pape, choisi par les rois de
rance et d*Angleterre , Philippe le Bel et Edouard I'^ po«r
iHtre de leurs qjuierelles, rendit le 38 juin 1298 son jnaement
1 plein consistoire „ devant une grande foule , que l'éclat de
Mte cause avait attirée au Vatican. Le 30 juin, ce jugement fut
ipédié en (orme de bulle. C'est cette bulle aui , suivant une
ersion contestée et que nous croyons contestable , aurait pro--
Miué en France une telle iiidignation , que le comte d'Artois
aurait arrachée des maius du prélat chargé de la lire, et mise
1 pièces. — nv* siècle. — 1301 (5 décembre). La bulle Auê-
KM Fili, par laquelle s'ouvre le xi v^ siècle, non moins célèbre
le la bulle CUricis laieos, continua ce que celle-cî avait eam-
k«Qcé. Philippe le Bel répondU à Boaiiace VI II eu faisant brûler
i bulle à Pans, et publier cette exécution à son de trompe pat
MJte la ville, le dimanche 1 1 février 1303. Le pape convoqua un
ancile qui se tint à Rome la même année, et d'où sortit la fameuse
ecrctale Unam tanciam. Philippe le Bel de son eôté assenUa
^ !fi? g<^êraux , qui rejetèrent, avecd^ termes de oftépris,
» prétentions de cette buUe , que Benoit XI» sttooesseur de
) BCUA.
Boniface VIII, se hâta de révoquer. La bulle Unam êanHam
fut rapportée plus solennellement par deux bulles de Clément V,
datées du l""' lévrier 1307. Par une autre bulle du 30 du même
mois , ce pape révoqua les coromendes , et, par une bulle du
mob d'août 1308, il convoqua à Vienne un concile général, où
fut publiée la suppression des templiers. — 1317, bulle de
Jean XXII, par laquelle Toulouse est érigé en archevêché. —
1309, bulle de Boniface IX , qui établit les annales sur les bé-
néfices et les prélatures. — xv" sièclb. — 4408 (14 mai), bulle
de Benoit XIII, adressée au roi de France Charles VI. Cette
bulle parut si offensante, que le maréchal de Boucicaut reçut du
roi l'ordre d'arrêter Benoît , qui était alors dans Avignon, et
qui se hâta d'aller chercher un asile en Catalogne. — 1460
(18 janvier), bulle de Pie 11 , dite Exttrabilis, qui proscrivait,
sous les peines les plus sévères , les appels aux futurs conciles,
ce oui n'empêcha pas Dauvet , procureur général au parlement
de Paris , d'appeler de cette même bulle au futur concile géné-
ral, par ordre cle Charles VU. Les expressions dont le pape s'était
servi en parlant de la nragmati€|ue sanction furent le motif et
rd)jet de cet appel. Mais l'année suivante, le même pape fut
assez adroit pour obtenir de Louis XI l'abrogation de la pra^-*
matique sanction , malgré le parlement et Tuniversilé de Pans,
qui protestèrent hautement contre la surprise faite au roi en
cette occasion.— En 1487, bulle d'Innocent VII, qui défend, sous
Seine d'excommunication , la lecture des fameuses thèses de
ean Pic de la Mirandole. C'est ce pape qui introduisit dans ses
bulles les clauses molus proprii et «io(u proprio, qui n'ont
jamais été admises en France. — En 1498, bulle d'Alexandre Vil,
qui prononce la dissolution du mariage de Louis XII avec la
reine Jeanne. César Borgia, fils du pape, qui vint apporter
cette bulle au roi de France, reçut en récompense le duché de
Valentinois. — xvi* siècle. — 1509 (3 mars), bulle de
Jules II , portant ratification de la ligue de Cambrai. — I51t
(31 juillet) , bulle du même pape , par laquelle il excommunie
le roi de France, met son royaume en interdit , et délie ses
sujetsdu serment de fidélité. — 1530 (15 juin), bollede LéonX
contre les doctrines de Luther. C'est la bulle connue sous le nooi
de Exur§e Domine, On sait de quelle manière elle fut reçue à
Wittenberg. Par une seconde bulle du 3 janvier 1531, Léon X
frappa d'anathèroe Luther et ses partisans. Par un décret du
15 avril 1531 , la faculté de théologie de Paris joignit son ana-
thème à celui du pape. — 1573 (8 novembre], deux bulles du
pape Grégoire XIIl, dont l'une absout Henri de Navarre,
depuis Henri IV, à l'occasion de sa conversion forcée au catiio-
licisme , après la Saint-Bartbélemy, et l'autre lui accorde les
dispositions nécessaires pour son mariage avec Marguerite de
Valois, sœur de Charles IX, et sa parente au troisième degré (1).
1583 (14 février) , bulle du même pape , ordonnant rado|>tioii
dans tous les Etats chrétiens du nouveau calendrier dresse |>ar
Louis Lilio , médecin véronais, et q|ui prit le nom de calendrier
grégorien. — 1585 ^9 septembre) , nulle de Sixte V contre le roi
de Navarre et le prince de Caodé , chefis du parti calviniste en
France , qui , mal^ leur première abjuration , étaient retour-
nés ii la religion reformée. Les termes de cette bulle provoquè-
rent d'énergiques remontrances du parlement au roi. De leur
c6té, les deux princes excommuniés répondirent par une pro-
testation , qu'ils trouvèrent moyen de faire afficher aux
portes mêmes du Vatican. En 1591, Grégoire XIV, qui, sous
riufluence de l'Espagne , s'était déclaré hautement pour la
figue contre Henri IV, envoya en France un nonce charcé
d'une bulle monitoire contre le parti du roi. Les évêqoes de
France, assendolés à Chartres, donnèrent le 30 septembre
un mandement dans lequel ils déclarèrent les bulles du pape
Grégoire XIV nulles dans le fond et dans la forme, injustes,
données à la sollicitation des ennemis de la France et incapables
de lier ni les évéques ni les autres catholiques français. — 1506
(17 septembre), bulle d'absolution accordée à Henri IV par le
pape Clément VIII , po«r sa dernière et définitive abjuration.
Autre bulle de la même année , portant évocation à Rome des
différends qui s'étaient élevés entre les dominicains et les jésuites
sur les matières de la çràce. Cette bulle danna lieu aux célèbres
congréffations ou conférences dites de Àusiliis, dans lesqueUes
Henri IV, récemment réconcilié avec les jésuites, poursuivait
sur un terrain neutre sa laite contre l'Espagne en se décla-
rant pour les jésuites , dont le cardinal du Perron soutint
(1) « Ces deux bulles, assez importantes, ne sont cepeodanl inpri-
mées nulle part, et paraissent même n'avoir jamais été connues textuel-
lemenl. Elles te trouvent au cabinet des chartes de la bibliotfaèque
I Myato» » A. Tealet, Dici. de la Comm's., art. Biti.i.ii«
duiDdeaient ta caïue contre tes dominicains , Mulenus non
(Se
I vivement par l'Espagne. — svji' siècle. — l6H
rs), bulle de Paul V qui approuve l'établissement de la
célèbre côngrcga lion de l'Oraloire dé France, et nomme au séné-
lalat le cardinal Pierre de Béruile. — 1622 (5 septembre), bulle
de Grégoire V qui , à la prière de Louis XIU , érige le siège
de Paris en métropole , el nomme Jean-François de Goudi pre-
mier archevêque de celte ville, — 1615 {i décembre), bulle d'In-
nocent X portant défense aui cardinaux de sortir des Etais de
l'Eglise sans permission , cl ordre à ceux qui eu étaient sorlisde
revenir dans les six mois. I.e parlement de Paris déclara cette
bulle nulle et abusive. Le cardinal Mazarin déicnrlil d'envover
de i'arDcnt à Bonic, cl le pape fut obligé de céder. — loB3
(30 mai', bullediteCumoeeaiioRe. contre les cinq fameuses pro-
positions de Jansénius. Cette bulle fui publiée après plus de deux
ans d'examen du livre de l'èvèque d'Ypres, et quarante-cinq à
cinquante congrcgalions tenues devant le pape ou les cardinaux
réunis en commission. C'était un jésuite nommé Cornet qui
avait prétendu réduire le livre de Jansénius aux cinq pn>-
[tositiuns condamnées par la bulle de 1653. Hais alors les par-
tisans de Jansénius nièrent que les cinq propositions fussent
l'analyse exacte du livre incriminé. De là , une question de fait
à résoudre. Une assemblée d'évéqnes tenue à Pans ayant déclaré
en IG54que tes pnipositions étaient de Jansénius , ce jugement
fut confirmé par une première bulle d'Innocent X de la même
année , puis par une seconde d'Alexandre VU de l'année I6S6.
— 1665 {i5 février), nouvelle bulle du même, prescrivant le
célèbre Formulaire que tout ecclésiastique était tena de «-
gner, sous peine d'être regardé comme héréliqne , et qui conte-
nait une adhésion à toutes les bulles antérieures sur et contre
YAugutlinut (titre du livre de Jansénios). — 35 juin de la
même année , mille du même pape contre les censures que la
faculté de Paris avait faites des erreurs du carme Jacques Ver-
nanl el du jésuite Guillaume de Maïa (Àmedut Guimtniui). Le
parlement rendit le 39 juillet , sur les conclusions des gens du
roi, un arrêt cuiilrc celle bulle. — 1668(15 mars), bulle remar-
quable du pape Clément IX^ donnée à la demande de LouisXlV,
par laquelle les magistrats cl officiers du parlement pourvus
d'indulgence sont autorisés à requérir des collateurs en com-
mende les bénéfices réguliers , aulrei néanmoitu que le»
friture* conventueli ilectift tl le* offiet* clautlrautc. Avant
celle bulle , le droit des indulgences ne s'étendait qu'aux béné-
fices séculiers (F. les. mots Indult, Indultaires, el Colla-
Tios, COLLiTEUR). — 1697 (19 novembre], bulle d'Innocent
XI portant ratilicalion du décret de l'inquisition d'Espagne qui
conaamnail la nouvelle secte des quiclistes. — 1690 (il août],
bulle d'Alexandre VIII portant pruscriptjnn du péché philoiO'
Chtau«, enseigné à Dijon par le jésuite Musnier. — 1694. Deux
ullcs d'Innocent XII, l'une du ^8 janvier , l'auire du 6 février,
Sar lesquelles il défend d'accuser de jansénisme ceux qui con-
amiieiit les cinq propositions dans leur sens propre et naturel.
— iQ9g (13 mars], bulle d'Inocenl XII qui condamne, comme
entaché de quiélisme. le livre que Fénelun avait publié en 1697
.sons le titre d'Explication det maxime* de* tainli sur la ci« in-
lérieure.X la réception de celte bulle, Louis XlVordonnaàlous
lesinétropolitainsdelenirdes assemblées provinciales pour l'exa-
miner. Elle fut acceptée unanimement. E» conséquence, le roi
donna le 1 août 1699 des lettres patentes punr 1 ériger en loi
de l'Elat , el le véniTable archevêque de Cambrai , après avoir
(ait lui-inén»e en chaire une lecture publique qui condamnait
son livre , le brûla de ses prppres mains. — xviii' siècle. —
1713 (8 septembre), bulle de Clément XI, dite Unigenitut, qui
condamne les Hijltxion* morale* du P. Quesnel , disciple
d'Arnauld. Les jansénistes n'ont pas manqué de dire que cette
bulle fut arrachée au pape parles intrigues du jésuite le Tet-
lier, confesseur de Louis XIV. Ce qui est cerlain, c'est qu'elle
npnitiiicii or) France un immense scandale, et réveilla plus vive
I une querelle que la modération du pape Clé-
ait parvenue à assoupir. — 175S [17 avrilj, décret
;iiolt XIV, qui condamne l'Hisfoire du peuple de
suite Berruyer. Condamné en français, le même
arut en italien et en espagnol. — Le 17 février 1758,
L-reten forme de bulle, qui proscrit celle production,
langue et quelque idiiKse qu'elle fût reproduite,
rs écrits publiés pour sa défense (F. le mot Beb-
■ 1758 (3 décembre), lettres apostoliques de Clé-
qui condamnent la troisième partie de i'Uiiloire du
lieu, comme meltaiil le comble au scandale excité
X premières parties. — 175» (31 janvier), nouvelles
loliques du même pape, portant condamnation et
du livre de CEtprit, d'Uetvétius, comme Indant à
r^nverêtr la religion ekrilienite, el étoufnlaU tilii.
néleié ntUurelle*, etc. — 1762 (2 septembre), bolledt ci«
XIII qui proscrit les ouvrages de J.-J, ltousuaii,«a^
fend la lecture, sous peine d'excommanicalion. — irt; »•'
let), bref célèbre de Clément XIV (Gangaïulli;, nna^
rabolition des jésuites [F. ce mol). — 1793 rt 1793, both»
Pie VI contre ta constilulion civile du clergé fnnrûti^
prêtres assermentés. — - \ix' siëclis. — iwt [lOjàii.M
d'excommunication lancée par Pie Vil wntre >i|iilri;
faite de la puissance ; ce qui lui valut la perte dcin Eut-
sa relégation à Fontainebleau. Réintégré dans KtEuii;if,
congrès de Vienne , Pie VII paya son tribut de rmnuttwi
a la sainte alliance, en publiant le 7 aoAl 1811 uu Mw
rétablissait l'ordre des jésuites , et qui lançait imita lafnf
du Vatican contre les carbonari , les francs^nuçoDidltsw.
bres des sociétés secrètes. C'est la dernière bulle p i*
ayons à citer, les successeurs de Pie VU n'ayant rinpiït
remarquable.
BCLLE Il« CŒNA DONIXI. NoUS n'avoni pu puktfif
bulle, l'une des plus célèbres cependant, paiteqatlliaa.
tiple, el qu'on ne sait à quelle époque en faire mMitirr.
g ne. Elle est ainsi nommée parce qu'elle se lit pabliqirMt.
omelejour de la Cène, c'est-à-dire le jeudi ia)Dl,pitii[i.
dinal-diacre, en présence du pape accompagné de hUp w
dinaux el évéques. Ëllecuntienl une excommunblwpiBi-
contre tous les hérétiques, les contumaces «t ladMmw
BU saint-siège. Après que la lecture en a tlébù^ltfiftjak
un flambeau allumé dans ta place publiqueen iMtf lutk».
Le plus ancien texte que l'on ail de cette hullfiKlmMn^
porté dans une bulle de Paul III de l'annét ISX h pjt,
après avoir exposé dans son préambule que c'HiuKinnrar
coutume des souverains pontifes de publier «tic najnna-
cation le jeudi saint, pour conserver la pureté de li nb"
chrétienne et pour entretenir l'union des 6délt9, pniua'
vingt-quaire paragraphes des excommunicalinninnLn^iP
reliques, leurs fauteurs et leurs lecteurs; coDlrElnpiWth
corsaires qui attaquent le sain t-siége; ceux qui, de qiirl^^
nière que ce soit, empéclieni l'exécution des lettre! ipoti^
ou les falsilieiil; lesjuges laïques qui oseraient juger ter"
siastiques, et les citer devant leur tribunal, qoe ce m»
s'appelle audience, chancellerie, conseil du pirkmral:^
tous ceux qui ont fait ou font publier des éditi, r^lnnnt i
pragmatiques, par lesquels la liberlé ecclésiastique, lndt<.i>
pape el ceux du saint-siége seraient blessés ou reslrrint,*
expressément, soit tacitement; contre tous1esnugisiitf.i
quelque rang qu'ils soient, qui évoquent i eailetduv)'^
siastiques, ou qui mellcnt obstacle i l'eiétatioii da ^-f
apostoliques, quand même ce serait sous prélnie iTei^'^
des violences. Le pape se réserve en outre i lui seul It pW
d'absoudre les magistrats qui auraient encouru l'eion'iu^
lion, et qui ne pourront, dans tous les cas, êtredécluT^?'
près avoir publiquement révoqué leurs arrêts, elk*!"*"
chésdes registres. Enfin, il excommunie qoiwK|o"**'
prétention d'absoudre les excommuniés ci-dessus; ei it»?'
n'en puisse prétexter ignorance, il ordonne que («» ^'
publiée et aRichée à la porte de la l»silique du prince >loi^
très et à celle de Saint-Jean de Lalran, et que """ 'j^'
ches, primais, archevêques ou évéques, aient i U pt*'
lennellement au moins une fois l'an.On eonniit fw*'"
mires bulles dites In Cana Domini, qui ajouleoi i ">■
quelques dispositions nouvelles, ou confirment I«iki"«*
première, datée de 1567, est de Pie V; elle prononcf t™>»
ïclle excommunication contre les princes qui ">*"''''
menter tes impOts dans leurs Etals sans l'autorisilioo ''*
siège. En 1610, PaulV confirma les dispositions d«i»i»«
précédentes par une troisième bulle In Cibm "^'^r^
Irièmc el dernière bulle de ce nom que nous offre '^
esl du!" avril 1627 el d'L'rbain VIll. Ellerenfew"'"
tion importante; c'est l'excommunication •'"'T*-"'? *
qui appellent du pape au futur concile- L'idmiBii* «
bulle, qui contient loules les prétentions du ^^''^
souffrit de graves difficultés, même dans Ira EUU °î "
avait le plus d'infiuence. Jamais elle ne fut reçoe en l'>^
en 1510 le concile deTours la proscrivit solenMll«w''T;
entièremenl contraire aux di'oilsduroielauilrbeil'^''' ^
fillicane. Cependant en 1580 quelques èvéqUM wlu!* J,
1er des vacances du parlement pour la publitf<'^ J|,
cureur général porta plainte, et le partenieni P"!! _^i
cœur. Par arrêt solennel il ordonna que tous 1» '"J^T»
évoques qui auraient reçu celte bulle el ne ^'""'T^if
blice. eussent à l'envoyer à la cour immédiatemco'. ^
BULLES.
(S86)
BI7LLBT.
|aî raaraîent fait publier fussent a^oornés, et que proyisoire-
ment leurs biens fussent saisis ; enfin , que quiconque s'oppose-
rait à cet arrêt fût réputé rebelle et coupable de ièse-maiesté.
Comme on n*était plus au temps où la puissance spirituelle fai*
lait tout ployer sous elle, le parlement fut obéi.
grossière. — il s'emploi
:aUn. Ce bulie esl auez beau.
BULLéy ÉE, adj. (ierm. d'ancienne ehaneellerie), qui est en
orme authentique. — Bénéfice bulle, bénéfice dont les pro-
rîsions ne s'expédient à Rome que sous forme de bulles. Etre
^hIU, N'être pae huilé, avoir reçu ou n'avoir pas encore reçu les
provisions d'un bénéfice bulle auquel on est promu.
BULLE, ÉE, adj. En Ierm. de botanique, on appelle feuilles
ïulléeSy bulleuses, ou boursouflées, des feuilles chargées de rides
convenes en dessus et concaves en dessous.
BULLÉE (Mit. nat.), coquille univalve marine fort rapprochée
les bulles. Le lest est très-mince, partiellement enroule en spi-
rale d'un c«Hé» sans columelleet sans spire ^ à ouverture très-
imple, évasée supérieurement et très-amincie. A. B. de B.
BULLEAUy s. m. (botan.), arbre en bulle. Peu usité.
BULLEBBORN {géogr. et Mil. nat.). C'est le nom d'une fon-
taine très-singulière oui esl dans la forêt de Teuteberg en West-
phalie, dans l'évéchéde Paderborn : on dit qu'elle ne coule pas
toujours; mais au'après avoir coulé pendant une heure, elle
cesse de fournir de l'eau, et qu'au bout de trois heures elle re-
commence, et ainsi de suite. Avant qu'elle commence à couler, on
prétend qu'on entend un bruit comme d'un vent qui voudrait
s'élever; après quoi l'eau sort avec impétuosité et bouillonne-
menu On ne manque pas de raconter bien d'autres merveilles
de celte fontaine (ums le pays, (|ui ne peuvent trouver créance
que chet les crédules Westphaliens.
BULLES IMPÉRIALES, et autres. Le titre de bulle ne fut
ris exclusivement réservé aux lettres du pape; il fut aussi donné
celles des empereurs, de certains prélats et de quelques con-
ciles (Bcumcniques. Le grand sceau de l'empire germanique
s'appelait la Bulle d'or; Lothaire 11 s'en est servi le premier. En
IS5Ô l'empereur Charles IV arrêta et publia, du consentement
et avec le concours des électeurs, des princes , des comtes, de
la noblesse et des villes impériales, la fameuse constitution ap-
pelée la Bulle dor, oui tint jusqu'à la fin du xvii' siècle la pre-
mière place entre les lois fondamentales de l'empire, et que
l'on montre encore à Francfort ; elle fut imprimée à Nuremberg,
1474, in-fol. On l'a nommée la Bulle d* or, ps^r allusion au sceau
d'or que l'empereur fit attacher aux différents exemplaires au-
thentiques qu'il donna aux électeurs et à la ville de Francfort.
Elle contient les règlements les plus précis sur l'élection et le
couronnement des rois des Romains, futurs empereurs, et dé-
termine le rang, les droits et la succession des électeurs. Voici
^uel est le principal contenu de la bulle d'or. 1° Le nombre des
plecteors est fixé à sept, en l'honneur des sept chandeliers de
rj^pocalypse ; trois seront toujours ecclcsiasliqucs (les électeurs
Je Mayence, de Cologne et de Trêves), quatre laïques (l'électeur
roi de Bohème, l'électeur comte palatin, l'électeur duc de Saxe,
&t rélecteur margrave de Brandebourg). ^ L'électeur de
Mayence continuera de prendre le titre d'archichancelier du
royaume d'Arles. 5° Les Quatre grandes charges de la couronne
sont pour toujours attachées aux quatre électorals séculiers, sa-
voir : l'office de grand échanson à réiectorat-royaume de Bo-
béme; l'office de grand sénéchal à l'éleclorat comté palatin ;
roflSce de grand maréchal à l'éleclorat duché de Saxe; et l'of-
Sce de grand chambellan i l'éleclorat margraviat de Brande-
boarff. 4** Les quatre grands officiers séculiers auront chacun
Jes lieutenants héréditaires, à qui appartiendra le droit de
remplir leurs fonctions pendant leur aWnce. 5o L'élection des
rois des Romains, futurs em()ereurs, doit se faire à Francfort,
s la pluralité des suflrages ; ils seront sacrés à Aix-la-Chapelle
par les électeurs archevêques de Cologne, et tiendront toujours
leurs premières diètes à Nuremberj^. 6° L'électeur palatm et
celui oe Saxe sont maintenus dans la jouissance des droits et des
prérogatives attachés à leurs vicariats ( F. Vicaibes de l'em-
riRE), et ils les exerceront indbtinctement pendant toutes les
vacances du trône, que celles-ci résultent de l'absence ou de la
mort des empereurs. Le vicariat de l'électeur palatin aura dans
son ressort la Franoonie, la Souabe, la Bavière et les provin-
ces rhénanes; celui de l'électeur de Saxe conservera les pro-
vinces régies par le droit saxon, l^ Les causes personnelles des
empereurs continueront d'être jugées par les électeurs palatins.
IV.
^ La dignité électorale demeurera constamment annexée à la
glèbe des provinces qui en sont titrées. Ces provinces ne pour-
ront jamais être ni partagées ni démembrées^ sous quelque pré-
texte que oe soit ; le fils aîné de l'électeur régnant y snccéaerm
toujours à son père, et on suivra, quant à la succession des col-
latéraux, les lois de la primogéniture et l'ordre linéal et a^na-
tique. 9<* La majorité des électeurs est fixée à leur dix-huitième
année. Pendant leur minorité, la régence des électorals eC
l'exercice du suffrage et autres prérogatives appartiennent au
plus proche agnat, suivant l'ordre de primogéniture. 10° Les
électeurs auront partout et en toute occasion le pas sur tous les
autres princes de l'empire; égaux aux rois, on commet contre
eux le crime de lèse-majesté. lt° Ils exerc^jpont la justice en
dernier ressort dans leurs terres électorales, et leurs sujets ne
pourront jamais être appelés devant aucun tribunal étranger.
12^ Ils jouiront exclusivement, dans toutes leurs terres, du
droit d'exploiter toutes sortes de mines et de salines , d'y rece-
voir des Juifs, de percevoir les péages légitimement établis, de
battre monnaie, d acquérir des terres d'empire, etc. Les autres
règlements contenus dans la bulle d'or concernent la paix pu-
blique; elle défend les guerres injustes, les rapines, les incen-
dies, les pillages; elle déclare illégitimes tous les défis qui n'au-
raient pas été faits trois jours entiers avant le commencement des
hoslililés, et signifiés a la personne même qu'on voudra atta-
quer, ou à son domiaile ordinaire; elle défend d'exiger des
péages insolites, ou le droit de haut conduit, dans les lieux
non privilégiés ; elle défend aussi de recevoir des serfs fugitifs
ou des Pfabwrge$;€\\e interdit sévèrement toutes confédérations
des sujets auxquels leurs souverains terriloriaux n'auraient pas
donné de consentement. Telle est la substance des règlements
contenus dans le code que l'on appelle la Bulle d'or. Ils sont dis-
tribués en trente et un chapilrei, dont les vingt-trois premiers
ont été rédigés dans la diète de Nuremberg en 1350, et les huit
autresdans unedièteélectorale tenue à Metz quelques moisaprès.
Le texteoriginal authentique de cette loi fondamentale esl en latin;
la traduction allemande, quoique contemporaine, n'avait aucune
autorité en justice. On a cru longtemps que le célèbre juriscon-
sulte Barthole avait minuté la Bulle a'or ; mais l'opinion géné-
rale attribue maintenant ce travail à l'évêque de Verden , vice^
chancelier de l'empire. Du reste, l'auteur, quel qu'il soit, a
largement puisé dans les sources du droit canonique. On dte
encore la Bulle d'or de Brabant , donnée en 1349 par l'empe-
reur Charles IV à Jean, duc de Brabant, lettres patentes qui re-
mettaient à la décision des juges établis par le duc Jean tous les
procès où les Brabançons interviendraient, soit comme deman-
deurs, soit comme défendeurs; et la Bulle d'or de Milan, don-
née en 1549 par l'empereur Charles-Quint. Datée de Bruxelles
(13 décembre), elle réglait la succession au duché de Milan, et
substituait les femmes au défaut absolu de tous les héritiers
mâles descendant de Philippe II , en observant d'ailleurs le droit
de primogéniture. A. Savagker.
bullet (Pierbe), architecte, né en 1639, élève rie Fran-
çois Blondel, qui l'employa comme dessinateur et comme appa-
feiileur à la construction de plusieurs édifices , entre autres de
la porte Saint-Denis. Le plus célèbre de ses ouvrages est la
porte Saint-Martin, qu'il éleva en 1674. Cet arc de triomphe,
plus rapproché des monuments antic^ues pour sa disposition
générale , est cependant très-inférieur a celui de Blondel sous le
rapport de la composition et de la décoration (i). L'église de
Saint-'rhomas d'Aquin ; le trottoir du quai Pelletier, supporté
par une voussure coupée dans son cintre en quart de cercle
(1675) ; la fontaine de la place Saint-Michel ; plusieurs hôtels, et
d'autres travaux très-importants le firent recevoir en 1685 k
l'académie d'architecture. 11 a publié plusieurs ouvrages impor-
tants : 1*» Traité de l'usage du pantomèlre, 1675 ; 2» Traité
du nivellement, 1688; Z"" V Arekitecture pratique, 1691, etc. Il
mourut en 1716, à l'âge de soixanle-dix-sept ans. — Son fils,
Jean-BapClsle Bullet, seigneur de Chamblain^ naquit en
1667, et exerça avec distinction la même profession quo son
père. 11 fut reçu membre de l'académie d'architecture en 1699.
On ne connait rien de plus sur sa vie. On cite parmi ses ou-
vrages le château de Champs, à 30 kilomètres de Paris.
BULLET (Jean-Baptiste), né à Besançon en 1699.— Bullet,
après un concours où il fit preuve d'un grand savoir, obtint une
chaire de théologie à l'université de cette ville, et dans la suite
(1) Les deux bas-reliefs du cAté du boulevard représentent la prise
de Besançon et la triple alliance ; ceux du côté du faubourg, la pri&e de
Limbourg et la défaite des Allemands. Ces sculptures sont de Desjardins,
Marly, le Hongre et le Gros.
74
«riXBT.
(
il mérita , par ropinîétreté de ses recherches et la poMîcation
de plusieurs satants travaux, d*ètre compté parmi les membres
correspondants de l'académie royate des inscriptions et bel les-
lettres. — Bien €|a*il faille considérablement rabattre de la ré-
putation que lui ont faile des esprits enthousiastes, on ne peut
nier pourtant que cet homme n*eût acquis par de longs enorts
des connaissances variées et surprenantes pour le temps où il
fivait , surtout si Ton considère ouc l'auteur du DieUownaire
celtique vécut toujours k une grande distance de Paris, ce centre
de tous les savants travaux , cet éclatant foyer de lumières.
Bullet avait des notions assez exactes sur les divers idiomes ger-
maniques, et il serait difficile de trouver ailleurs que chez lui des
indications aussi justes sur les langues slaves que tant de savants
de nos jours ne connaissent pas même de nom. Il fut en grande
partie redevable de ces précieux trésor» d'érudition au célèbre
{président de Brosses, qui sans doute l'aida de ses conseils et lui
prêta obligeamment de nombreux manuscrits dont le laborieux
Franc-Comtois fit son profit ; service qu'il a rappelé lui-même
dims la préface de son grand ouvrage. — On le voit, le doyen de
la faculté de théologie de Besançon ne se livrait pas exclusive-
ment aux études qui lui étaient imposées par les fonctions qu'il
avait à remplir ; on peut même dire que les sciences profanes
absorbaient la meilleure partie de son temps. Il paya toutefois
son tribut à l'Eglise par la composition de aeux traités, intitu-
lés, l'un : De mposîoliea Ecchûœ galiimnœ origine; l'autre :
Bitioire de téUibHtsemeni du chriêlianisme ; ouvrages qui ne
sont pas sans mérite et qui ont joui de quelque estime, surtout
ce dernier, qu'on a trouvé digne d'être traduit en anglais, ai
1782. Ce n'est cependant pas à ce travail d'une estimable mé-
diocrité que Bullet doit sa réputation , mais à un autre, étendu ,
tasle, immense, sur lequel nous sommes forcés, contre notre
habitude, de nous arrêter un peu, parce qu'il a eu un 4ong re-
lentissemcrTt, et que de nos jours encore il a été plusieurs fois
cité par de savants linguistes , soit qu'ils voulussent combattre
les opinions de l'auteur, soit qu'ils prélendissenl se retrancher
derrière son autorité. — Bullet n'est plus guère connu aujour*
d'hui que par ses Mémoires swr la langue eeiiique, 3 vol. in-
folio , qui sont encore recherchés des Anglais et d'une certaine
dasse d'amateurs français Gesuccès posthume a lieu d'étonner,
surtout dans un siècle tel que le nôtre ; car l'auteur ne se fait
remarquer ni par la justesse d'esprit, ni par la rigueur du rai-
sonnement, ni par la sûreté de méthode, ni par la sévérité de
la critique, ni par la solidité et la profondeur des connaissances,
malgré un vain étalage d'érudition, toutes qualités indispen-
sables pour faire un livre qui puisse soutenir un examen sérieux,
et passer, après cette rude épreuve, à la postérité la plus recu-
lée, surtout quand on se charge de traiter une des questions les
plus complexes, les plus embrouillées qui se soient jamais pré-
sentées à l'esprit d'un savant. L'auteur parle beaucoup, parle
toujours de la langue celtique, qu'il veut à toute force retrou-
ver. Mais il résulte du témoignage unanime des anciens, qu'il y
avait dans les Gaules au moins deux langues. Il se ^arde bien
de reproduire ces importants textes qu'il ne pouvait ignorer,
sans doute dans la crainte de se jeter dans d'inextricables diffi-
cultés. La question n'est donc posée ni avec clarté, ni avec pré-
cision; et une question mal |)osée arrive bien didicilemenl à
une heureuse solution. Bullet nous dit ensuite que nous retrou-
verons la langue celtique dans le basque, dans le langage du
fays do Galles, dans celui de Cornouai Iles, dans l'irlandais, dans
écossais des montagnes, dans le bas breton, dans les patois et
les anciens monumental c'est-à-dire les vieilles chroniques, les
chartes et les légendes. Voilà assurément des idiomes bien dif-
férents, rapprochés et placés sur la même ligne. Qu'est-ce que
le basque , par exemple, a de commun , je ne dirai pas avec les
langues auxquelles on le compare ici , mais avec les autres lan-
gues de l'Europe? L'écossais ou le cçaélique et l'irlandais, est-ce
un seul idiome ou plusieurs ? Le langage de Gornouailles dif-
fèrc-l-il du gallois? Le bas breton et le gallois formeot-ils deux
idiomes distincts, ou bien sont-ils tout simplement des dialectes
d'une seule et même langue? Prétend-on assimiler l'iriandais
au gallois? n'y a-t-il qu'une seule grammaire pour tous les
deux? est-ce le même vocabulaire? — On le voit, rien n'est
nettement déterminé, tout est vague et Qoltant, sans liaison ni
enchaînement. Par quelle affinité cachée, par quel lien invisible
le celtique tient-il aux langues ci-dessus énumérées? On ne
nous en dit rien, on garde un silence absolu lorsqu'il nous fau-
drait des preuves multipliées. Et comment les patois se ressem-
bleiU-ils si peu , s'ils sont le résultat d'une seule langue , si tous
déri\eiit uniquement du celtique? Toutes ces questions restent
sans réponse. Bullet n'a pas pensé que quelqu'un pût jamais les
lui adresser. — Ce ne sont pat là les seuls reproches qu on puisse
) EVIXBTIll.
lai faire; car on le trouve en déCtut sur loas la poi^ D^
rodigieusement préoccupé des noms de lieux, et il ifint
rendre raison non-seulement de ceux de la Fnott.aa
même de ceux de l'Espagne et d'autres pays. Noos w p^
dons pas nier l'importance des noms de locsâiléi ; es loa n
il en est plusieurs qu'on peat facilement ex^iqiier;c«3t^
moyen de plus d'instruire le lecteur, et de jeter oo ioimt ù
veau et inattendu sur les peuples qui les ont babilisoainif.
ses. Ainsi il est bon de savoir que les Arabes ont laine tn t!»^
le Sahara (désert), de même qu'ils ont changé le Doin <ir li-
en celui deGibel (montagne). Le Prutb (fleuve] , BrigniV < j
blanche) , Novogorod (nouvelle ville;, ne peuvent se m» ut
qu'au milieu de populations slaves, de roftme que Naple» V
polis) accuse une origine grecque. Mais ce champ est rv. v
crit dans d'étroites limites; et, pour quelques noms d«' i
peut remire compte de la manière la plus salislaittole, ans
des milliers qui resteront tonjonrs inexplicables, ^tntpk
caprice, le hasard, les circonstances vaitéesoat toojoink^i
leure , la plus large part aux choses humaines. fisUet irfii
pas s'en être douté. N'allons cependant pas nous inia^yi
a dû se trouver fort emtiarrassé pour expliquer risnplRaa
|)our éclaircir ce que d'impénétrables ténèbres cûimino;h»>
jours. Bullet se sent au large dans son vaste s)stèfDr;rCqitf
les mots des nombreux idiomes qu'il a mis àsonsmifi
manquent, il en improvise de nouveaux, toujonnnMk
dictionnaire infini de la langue celtique ; admiraUebarw^f-
tique qui a toujours fourni ries ressources inépuisatoicrw^
l'ont cultivée, des explications pour toutes leséniinifs,**^
lutions pour ks plus désespérants problèmes! - Awni)*,
quand Bullet se pi(juerail de quelque exactitude, m mK
qu'il donnerait des résultats positifs et admirables, ielm«fi
n'en seraient guère plus intéressants, attendu quelfsqy*»
qu'il voulait résoudre sont à peu près indifférentes. El q*»a
fait tel mot irlandais ou bas breton , même fidèleineirtoif,»:
est isolé , s'il ne se rattache à aucun des points impofW*
notre histoire ou de notre littératare? Quoi qi'il es i^.i
critique ne doit pas être trop rigoureuse à regard de ooUt*
teur ; car ni les Pezron, ni les Falconct qui l'oat pr«wk,»(
le Brigant , ni les Latour d' Auvergne qui l'ont wi^i, ••!«
preuve ni de plus de jugement, m de ph» d'énidilîoi. T«
les témérités de Bullet ont été effacées par les iacpeyiWf»*
travagances de le Brigant. — On dte encore de BaHrtn*
vrage en 2 volumes in-l4, miiinié : r EgiiUnce de 1^
monlrée par les merveilles de la natwre , lequd fat H*
Paris en 1768. Il fut favorablement accuetlii du pubtic/.*
ans après, il en fat donné une nouvelle éditioa. lin^**
(1775), voyant que les vérités da christianisme éuifflt*«ff«
de toutes parts, Ballet crut devoir prewlre la défewed*'»»
§ion, et il publia en 5 volumes in-12 ses ÊUponstsaUi^*
ifficultés proposées par les incrédules sur divers ewirnf a
livres sacrés. — Nous devons mentionner encercles f«*>*
Roi boit, qui parurent in-8<» on 1762, et qui ont été r«»rj*
en 1810 à cinquante exemplaires seulement, elia«r«sn*'
gasin encyclopédique; une DisserUUim sur divers i^
i histoire de France; les Recherches historiqMss tfif kitf^
jouer, Lyon, 1755 , ouvrage rare et curieux ; enfis an 1^
talions sur la mythologie française et surphuit^f p^
rieux de t histoire de France. Bullet est mort en 171*
Ijnmijgg'
BULLETIM. On entend par ce mot, dérivé du Utiii *J* "
petit écrit signé, énonçant an fait qu'on P^'*'"^T^
publier ou besoin de constater, et aussi an coaipteffw«
cinct, donné à de courts intervalles et anème oneia p^e*^
fi[>is par jour, de la situation d'une affaire oa de ^^^^
malade. — Autrefois on désignait ainsi, dans le ^**?^|
billets que les personnes en compte ^'"^^•'J^yJ^jJr*
France envoyaient ou apportaient aux tenearsdebw»^^
administration pour s'y faire créditer ou débitef ; n^^
finance, on distribuait des bulletins certiianl le P^Î^^J^
droits d'entrée et de sortie. — En temps de V^^jJ^^
librement d'un lieu dans un autre, il fallait un bwt^ ^^
signé d'un médecin et visé par un magistrat. — *^ i^
délivraient des bulletins de garnison aux ^^'^^^
séjourner chei les bourgeois, et des buUeti9S de T?jjï
constatant l'obligation de s'y soumettre. — B ^^^^^,
gens de mer, lors de leur inscription au ha'«s*jd^°'^ ,
marine, des bulletins indiquant leurs 5igaaien«*v^ ,
naissance, âge, qualité, etc. — Quand on roi, «■ rjj^
prélat ou un personnage célèbre par sa V^*^^^fUggf0
mée, est gravement malade, les journaux P^"^^^
le bulletin de sa santé. — On appelle bulMi^ * f^
BDlâLBTUI. ( ^<^
nenlîomiaii ua vote dans les électkNis et dans les assemblées
lélibcralives. — Exceplé la nomination des jurés, tirée au sort
n auriienre publique des cours royales sur une liste dressée à la
réfecture, d'après, les registres matricules d'inscription de ceux
ayant droit, toutes les élections allribuies par notre cons-
itution au concours des citoyens, dans des limites que la loi
►rescrit, ont lieu au moyen de bulletins réunis dans une urne,
(Moptéfl ensuite pour que leur nomtire se ra^fporte à celui des
oUnIs, puis las à haute voix par le président de l'assemblée,
t enregistrés par le secrétaire et les scrutateurs ; après quoi le
ésuKat du scrutin proclaraé indique ceux qui ont réuni la raa-
Hité des voix. — On publie chaque jour le b^Utelin d§ la
ourse ou tableau du cours des eflels pul>lii*s et des diverses va-
mrs qui sont cotés à la bourse, après avoir été jugés négociables
lar la chambre syndicale des agents de cliange. Ce bulletin est
uerit en outre sur un registre paraphe par le préfet de police
l tenu par le commissaire de police de la bourse. A l'expiratiofi
t l'année, ce registre est déposé aux archives de la préfecture
« police. — Dans les administrations des postes et des messa-
;cnes, il est donné des bulhlins de chorgtmeni de colis . por-
Mt l'espèce et la quotité des marchandises et la déclaration de
tur valeur faile par Texpédileur; des bulletins d'arrhes indi-
[naot i° le jour et l'heure du départ de la voiture; T le nom
m voyageur ; 3^ la destination qu il prend ; 4° le compartiment
i le nuHéro de sa place ; S** le montant des arrhes ou même la
omnie reçue peur solde de cette place et des guides. En cas de 1
éclamation, ces bulletins doivent être représentés. — A l'armée,
m buUelin est le récit abrégé d'un combat, d'une bataille, écrit
or les lieux par le général en chef. Il comprend les laits d'ar-
aes, le nombre des morts et des blessés, et les noms des mili-
aires qw se sant distingués. Ces bulletins sont expédiés au
gouvernement ei insérés dans le journal officiel. Les bulletins
i£ la grande armée , que Napoléon rédigeait souvent lui-même,
orloat dans les circonstances difficiles, demeureront à iaoïais
élébres par leur style pompeux , qui éleclrisait le soldat par
liabilete proverbiale de leurs brillants mensonges , et par les
xploits prodigieux qu'ils présentent à la France et au monde,
fais aussi combien ne déplore-t-on p^as tout le sang que cette
loire a coûté au pays qu'elle a illustré? -- Ce mot bulletin, qui
te s'employait que pour exprimer un écrit d'une minime éteop-
:«e, a oéûgiié aussi et désigne encore de vastes recueils, tels que
3 Bulletin universel des sciences et de (industrie, le Bulletin
éS iois, etc. LOBEMBERT.
BULLETIN DES LOIS , répertoire officiel des lois, ordon-
aores» rapports, adresses et actes émanés du gouvernement
cançais. Il s'imprime à l'imprimerie royale par cahiers ou li-
ra isons qui paraissent à des époques indéterminées, et sont
dressés gratuitement, au nombre de quarante mille exem-
lalres, aux fonctionnaires auxquels il appartient d'en con-
af tre ; ils sont aussi reçus aux dépôts des cours et administra-
Ions que concerne leur spécîaHté. La convention créa le Bul-
ttin des Uns le 14 frimaire an ii, et la première loi qu'elle y
isëra est celle du 22 prairial suivant, qui constitue un tribunal
hrolalionnaire pour punir les ennemis du peuple par une
îole peine : la mort 1 Auparavant , les conseils d'Etat ou les
arleinents enreffistraient seuls les textes des lois , et trop sou-
ent d'une manière incomplète. Leur publicité a été avantageuse
ax études législatives, et elle a initié les citoyens à la connais-
ince de leurs droits et de leurs devoirs. Le Bulletin des lois se
îvîse en neuf séries. La première comprend les actes de la
invention du mois de prairial an ii au mois de fructidor
nui; la seconde, les actes du directoire du mois de fructidor
a III au mois de brumaire an viii ; la troisième , les actes du
>nsalat depuis brumaire an viii jusqu'à floréal an xii; la
aatricme, les actes de l'empire depuis floréal an xn jusqu'en
lars 1814; la cinquième, les actes de la restauration de mars
514 à mars 1815; la sixième, les actes des cent îours ; la sep-
ème, les actes du gouvernement de Louis XVIlî de juillet
51 5 à septembre 1824; la huitième, les actes du règne de
barles X de septembre 1814 à juillet 1830 ; la neuvième , les
i-les du règne de Louis-Philippe I**^; ce qiri forme, jusqu'à ce
«r, cent volumes in-8*, auxquebse|oignent trente-six autres
>Iumes du même format, où sont insérés les décrets antérieurs
a mois de prairial an lî. En ébguant de ce recueil immense les
ries oiseux et insignifiants qui s'y trouvent à profusion , pour
e conserver que ceux d'un intérêt national, auxquels on réu-
îraif les lois et règlements importants antérieurs à la révolu-
Ml de 89 , on aurait une histoire vraiment curiewe et aulhen-
que des gouvernements nombreux et dissemblables qui oal
'?g»é sur la France. Toutes leurs ëivergcaces de but, de pri»-
pes et d'action se dénonceraient dans leoj nudité pn Feipnt»
) ByiXlll«B%
siou fidèle de leurs actes si contradictoires et si extraordinairei'
souvent. Queb renseignements de haute portée ne sont pat
renfermés dans ces archives pour le pays et pour ses gouver»
nantsl
BULLBTTE , petit seau à puiser de l'eau, sorte de bijoux de
femme, et certificat, bulletin.
BULLETiv(G(JiLLAUiiB), né dans rtle d'Evy , compléta de
t)onnes études en médecine par un voyage scientifique en Alle-
magne, et, de retour dans sa patrie, fut nommé recteur de Blox-
Hall à Sufiblk en 1550. Deux ans après, il vint s'établir à Durbam,
puis à Londres, où son habileté le fit admettre parmi les mem-
bres du collège des médecins. Il jouissait de la protection de sir
Thomas Hilton , quand celui-ci avant été enlevé par une fièvre
maligne, son frère osa accuser Bulleyn d'être l'auteur de cet^
mort. La justification du médecin fut pronipte et facile; mait
son persécuteur trouva le moyen de le faire incarcérer pour
dettes , et il mourut en prison en 1576. Pendant sa captivité , 3
composa une grande partie de ses ouvrages sur hi médecine,
dont le plus répandu est intitulé : tArt de vivre en b&nmê
santé.
BULLI ALDUS (F. BOUILIAU).
BCLLiABD (Pierre), botaniste, né à Aubepierre en Barrois
vers 1742, mort en 1795, a écrit, entre autres ouvrages, une Florr
parisienne, un Herbier de la France et une Histoire des chem^
pignons de France, le plus important de ses travaux.
BULLIARDE (6oton.), plante de la famille des crassulaoéea»
ainsi nommée du botaniste Bulliard. On la trouve en fleun
Sresque tout l'été dans les parties humides, et auprès des maret
es forêts situées aux environs de Paris, surtout dans celles de
Fontainebleau et de Villers-Cotlerets.
BULLiCAMB, S. m. (chimie), amas d'eau du fond de laaueUn
s'élèvent quelquefois des bulles de gaz hydrogène sulfuré, qui
semblent résulter du bouillonneoMni de l'eau.
BVLLIDENSES, BVLL1NS OU BULLIONS {hi$î. OHC.), pc«-
6 les de l'Epire, dans le voisinage des monts Céraants, entte
lyrrachium et le mont Apollonie.
BULUEB, s. m. (hist, nat.), animal des bulles, qui vit dans
les bulles. Il se reconnaît au manque de tentacules, et à la petite
coquille qui parait sur sa peau.
BULLINE (hisL nat,), coquille univalve marine à spire sail-
lante. ^ - .
BULLiNGEB (Hknei) naouit à Bremgarlen en Suisse en
1504, commença ses études a Eromericb, ville du duclié de
Clèves, et les termina à Cologne en 1520. Il avait forme le
dessein de se faire chartreux ; mais , sa foi n'étant sans doute
pas trop solide, il changea de résolution, et, ce qu'il y • oc
plus malheureux, de religion, après la lecture des ouvrag^ de
Mélanchthon et de ses disciples. Bullinger fréquenta les théo-
logiens de Zurich , et se lia peu à peu si étroitement avec
Zwingle, qu'il en embrassa la doctrine, et la défendit jusqu à
sa mort avec une ardeur de secUire. 11 fut un des auteurs de la
première confession helvétique . et il dressa , en société avec
Calvin, le formulaire de 1649, base de Taccocd entre Zurich el
Genève. Il parait aussi que les relations étroites qui lièrent
l'Eglise anglicane et l'Eglise helvétique furent son ouvrage:
tout au moms a-t-on trouvé dans ses manuscrits les lettr^ que
lui écrivit la fameuse Jeanne Gray, chaatée par Young. Après
la mort de Zwingle , Bullinger rassembla ses ouvrages , cl
donna l'édition complète des œuvres de ce réformateur, n
publia quelques-uns de ses propres écrits, et mourut en 1575
a l'âge de soixante et onze ans. il a laissé des manuscrits et des
et ceiie ne sa rie; paruu ic» uu^i^çf^ .«.«..y"^- . - '^"•"^-
ouatre-vingts Jrati^s sur des matières Iheologiaues dont il
serait trop îaslidieux de donner les litres, et dans 1 un desquels
il dit : a Qu'il n'y aura cerUio/emeni pas d'autre antechnst que
le nape, et que saint Jean, ayant voulu adorer l'ange, pensa
ton^ber dans un acte d'idolâtrie. » â*» Une Hùtaire des fersécu^
lions de l'Eglise, qui a été traduite du latin en français, 1577,
^BLLUNGEB (Jean-Ealthazar), né à Zurich en 1690, f^t
professeur d'histoire de la Suiese dans sa ville natale, et occupa
œlte chaire avec distinction. Il a donné une édition de /o Chro-
nique de Zurich, de Blunthli, qu'il a continuée jusqn en 1740.
Il mourut en 1T64. ^''^' ^'
BCixiNCBB (Jbab-Balthazar), né â Langnan, canton de
Zurich, en 1715, apprit les principes de la peinture de Jean
BVLLIOUD,
(588)
BULKA.
Simler, son compatriote, puis se rendit à Venise, où il étudia
pendant deux années sons le célèbre Tiépolo. De retour en
Suisse, il travailla quelque temps à Soleure, et alla visiter la
Hollande , d'où il revint à Zunch par FAllemagne. Il y fut
vait aussi à l'eau-rorte.
BULLiON (Claude de), sieur de Bonelles^ fut surintendant
des Gnances et ministre d'Etat sous Louis XIII. Nommé
matlre des requêtes par Henri IV en 1605, il conduisit conve-
nablement plusieurs négociations. En 161 1, Marie de Médicis
renvoya, en qualité de commissaire, auprès de la fameuse
assemblée tenue par les calvinistes à Saumur, et présidée par
Duplessis-Mornai. En 1614, il assista aux conférences de Sois-
sons, et contribua à la conclusion du traité de paix qui les suivit.
En 1621, Bullion entra au conseil du gouvernement, composé
du duc de la Vieuville, du cardinal, de la Rochefoucauld, du
duc de Lcsdiguières et du garde des sceaux d'Aligce. Il fut
nommé surintendant des finances en 1652. La même année, il
n^ocia le raccommodement de Gaston , duc d*Orléans, avec le
roi son frère. Lorsqu*en 1636 Richelieu voulut abandonner le
gouvernement de l^tat, Bullion le dissuada vivement de ce
projet. (( RicheKeu en aurait fait la folie, dit Vittorio-Siri ,
sans le P. Joseph, qui le rassura, et ce père fut bien secondé
par «c surintendant de Bullion. » Ce ne rut pas le seul service
qn*il rendit à Richelieu, par qui il se laissa désavouer dans la
promesse qu'il avait faite au duc d'Orléans que le duc de Mont-
morency aurait la vie sauve. Il inclina toujours vers le parti du
cardinal, dont il savait apprécier le génie, et par l'influence
duquel il semble avoir été poussé aux affaires. Ce qii'il y a de
certain, c'est qu'il commença à faire partie du conseil en 1624,
l'année même où le chancelier de Silleri et de Puisieux , son
fils, qui avaient entravé la promotion de Richelieu au cardi-
nalat , tombèrent en disgrâce, et qu'il conserva son crédit après
que le cardinal de la Rochefoucauld et d'Aligre, ses collègues,
eurent perdu le leur. Ce qu'il y a de certain encore, c'est qu'il
continua à posséder ou gagna depuis la confiance de Richelieu,
à ce point, que ce dernier se reposa sur lui du soin de le repré-
senter dans le fameux conseil assemblé en 1639 par Louis XIII,
et dans lequel le cardinal , instigateur secret de la mesure qui
allait être prise, crut prudent de ne pas paraître. Il fallait per-
suader au roi que le retour de Marie de Médicis ne pouvait
qu'être nuisible à lui-même et à l'Etat; Bullion, un des cinq
ministres consultés, ne trompa pas la prévision de Richelieu;
il déclara : « Que les puissants motifs pour engager Louis XIII
à ne pas recevoir sa mère étaient de nature à ne se devoir dire
qu'à toreWe du maitre; qu'il était de la prudence du roi de
presser Marie de s'établir à Florence, où il lui ferait tenir son
tnen et son douaire, ainsi qu'il le lui avait offert plusieurs
Cois. )) C illion fut récompense par le titre de garde des sceaux
des onlres du roi, et par la création en sa faveur d'une nou-
velle charge de pri^sident i mortier au parlement de Paris.
Richelieu, comme on le voit, n'était pas ingrat envers ses ser-
viteurs dévoués. Il était même trop indulgent envers eux , s'il
est vrai , ainsi qu'on l'a prétendu , que Bullion se soit permis
un jour, dans un dîner âu'il donnait au premier maréchal de
Grammont, au maréchal de Villars, au marquis de Souvré et
au comte d'Hautefeuille, de faire servir comme plat de dessert
trois bassins remplis de louis d'or, dont chaque convive aurait
pris sa charge; mais le fait n'est rien moins que prouvé. Bullion
mourut d'une attaque d'apoplexie le 22 décembre 1640. Ce fut
sous Sii surintendance, dans le cours de la même année, que
furent Trappes les premiers louis d'or, et cette circonstance a
bien pu servir de prétexte à l'anecdote qui précède. La bien-
veillance de Richelieu pour Claude de Bullion se reporta sur
sa famille. — NoEL dk Bullion, marquis de Galardon, sei-
gneur de Bonelles, lui succéda dans la charge de garde des
sceaux.
BULLIOVD (Stmphorien), né à Lyon en 1480, fut succes-
sivement évéque de Glandèves en 1508, de Bazas en 1520 et
de Soissons en 1528. Louis XII le fit gouverneur de Milan, et
l'envoya en ambassade auprès de Jules II. Il devint l'un des
aumôniers de François P'', et grand maître de son oratoire,
charge qui équivalait à celle de grand aumônier non encore
établie. Il assista au concile de Pise tenu contre Jules II, puis
V renonça au nom de l'Eglise gallicane dans celui de Lalran.
Il mourut le 5 janvier 1533, après avoir publié des Slaiula
tynodica, pour le diocèse de Soissons, Pans, in-4**et in-8^,
1552. Ce prélat aimait les sciences et protégeait les savants.
Henri - G)rneille Agrippa, qu'il avait produit à la cour de
France, lui fit une épitaphe qui coauneocait wm^
vers :
Pax populi cleriqu» decus, patrinpie pAlrom
iUi« el uHm
Symphorianus, amor Gtl
— C'est à son cousin, Maubicb Bdllioud, qui loi mk»
cédé dans la place de conseiller au parlement de Fam.tffi
mourut le 27 mai 1541, doyen du chapitre de siiat-llfftri
que Benediclus Gurtius dédia en 1538 son CoauDoiliiRK
les Àrreêta amorum, — Piebbe Bullioud, procamrpwM
du parlement de Dombes, parent des deux préoédab,4
très-versé dans les langues hébraïque, syriaque, mqK,«
Il mourut à Paris en 1593, après avoir composé ^emV
vrages, dont quelques-uns sont restés roaoucrits. Lepi
connu de ceux qui sont imprimés est intitulé ikfkwk
explications anctennes el nouvelieê sur lei ([wUre évaiàà.
Lvon, 1596, in-4<'. — Piebbe Bullioud, jfsoite,filièpi.
cèdent, né à Lyon en 1588, mort dans la même fille a Hft,
a donné des NoUs êur la Vie de S, Ttivier, une fkk^
phorien Bullioud, intitulée : Symphorianui ii B^Êmi*
lenebriê hisioriœ edueluê in lacem, avec des pièces jndio'
tives, où l'on trouve des choses curieuses sur lopmcfé
familles du Lyonnais, Lyon, 1645, in-4''; bÊ^ummmn^
profanum, Lyon, 4647, in-4<'. C'est le prospectas d*»!»-
toire de sa patrie, qui est restée manuscrite. — ficIritiB
de Bullioud, capitaine de carabiniers, né eBl74i»ied»-
tingua dans la guerre de sept ans. A l'ige dedûL4É»,
n'étant que cornette d'une compagnie de carabiimn,&itfl
remarquer à la bataille de Crevelt par un tnit d'aria p
lui valut la croix de Saint -Louis et le breret de ofiiùt
Ayant rallié quelques carabiniers et marécbain do kpt i
perça la ligne d'infanterie ennemie, mit hors de senittv
batterie que les ennemis préparaient; et, se voyant dus T»
possibilité de regagner l'armée française, marcbi ntm.
traversa plusieurs corps où il fit encore des pmoMJo.e
occupa le t)ourg de Gladebec, d'où étant parti le leodewi
la pointe du jour, il ramena par on détour sa petite Inf
au camp français, et rapporta son étendard i sa bripkk
24 juin 1758. il publia en 1763 la P^lnWt oa Fofiff^"
Pierre en Dunoîs , badinage en vers , en douie daots, f
M. ***, la Haye (Paris, Pankoucke), in-l2. Il moarul dosi
même année, âgé de vingtrdeax ans.
BULLis (géogr.)^ siège épiscopal de la Nouve^l^Epir'>
fraffant de Durazzo en 4SI, était soumis au mémeéféqoeqii'
polTonie.
BULLISTE, s. m. membre d'une conffrégatîon; cdiriq»»
registre et envoie les bulles lancées par la cour de Rome.
BULLOQUES (Les) OU BULLOITES {(féogr.), J^^^^
partie dans la Perse et partie dans l'IndoostaD, qd e^'
peu connu.
BULLU-TUY, s. m. (^oloii.), sortc de baroboo dootirta
est si dur que, lorsqu'on le coupe, il dégage des élin»»
BULMADE , s. m. (botan,), espèce d'arbrisseau très-n»*
qui croit au Japon.
BULMER( Guillaume ), célèbre imprirocor angto.»J
New-Castle-Tyne en 1758, fit son apprentissage d»»*^T
naUle, vint ensuite à Londres, où le libraire Nicol le J»»'
tète de la publication de l'édition shakspearienne,qiavA^P
Èrand succès, et fut terminée en 1805. Après «^««"fTîî
elle fortune, Bulmer se retira des affaires en 1819. ^^^Jr^
ter une élégante résidence à Clapham-Rise,oàil "**î*!:
septembre 1830. Parmi les ouvrages qu'on lui doit,ooaK^
tout : Œuvres de Skakspeare, 9 vol. in-fol.-lWet^^
bliographique, ^Satires de Perse, 1790, in^» (texte Utwj^
duction anglaise de Brewster). — OE^vTesvoéiifÊitJt^f^
1793-97, 3 vol. ïn-^îol^ Us Poèmes êeGMsmilk^^^
ne//, 1795, in.4% avec gravures sur bois.— Itf C^^r^
merville, 1796, in-4», avec gravures sur bois. (Ç^'^'^^J^
du précédent.) — Un Anacréon, en grec, avec ▼'Ç*?5*?f ^
Bacon, 1802, et le Muséum WorsUyanum, S fol. inj^j
fiais et italien, 1798-1803), dont l'impression coûta «A""
sir B. Worsley. Un exemplaire de ce Muse^ a ^^
20,000 fr. dans une vente. ^^
BVLM A ( géogr, eeelés. ) , siège épiscopal ^^r^.
Sroconsnlaire en Afrioue, sous la métropole .^ f^jS
ont l'évéque nommé Victor souscrivit au coodie oei^*
sous le pape Martin.
BULOW. ( 589
BCLON ( kiêt. ane. ). Dorieo qai fonda la fille de Bolîs en
liocîde.
BULONDE (Henri), jésaite, prédicateur de la reine de France,
uitta le royaume à la suppression de sa société en 1763. Il se
Kira à Dînant, dans la pnncipaulé de Liège, pour y vivre dans
eut qa*il avait embrassé et auquel il était très-attaché. II y
loumt vers Tan 1772, après avoir publié des Sermons , Liège,
770, 4 Yol. in-12. Les raisonnements y sont bien développes,
» principes lumineux , l'éloquence douce et naturelle, les ta-
leaax ^adeux; mais on y désirerait plus de mouvement et
'élévation.
BULOW (Frédéric-Ernest de) , né le 5 octobre 1736, dans
i terre d'Essenrode , mort le 4 mai 1803, abbé du couvent de
aint-Michel à Lunebourg, directeur de la société d'agriculture
e Zelle, a rendu de grands services à la principauté de Lune-
onrg par ses soins pour l'açricullure, les chemins, la division
l la sdrelé des propriétés; il sauva les salines de ce pa^s de la
estraction qui les menaçait , et les en préserva pour 1 avenir,
D en améliorant Tadministration. Il augmenta les revenus de
m couvent en y établissant une grande fabrique de tuiles. Il a
lissé dans lout le pays une mémoire que ses vertus et ses bien-
lits ont fait chérir. — Un autre Bclow, ancien conseiller à la
bancellerie de la cour de B^un8^^ ick, célèbre publicis(c,cl connu
ar des ouvrages distingués , tant en histoire qu'en jurispru-
lence, est mort à Hambourg le 15 septembre 1810, à l'âge de
oixante-sept ans.
BULOW (Henri-Guillauhe) , né à Falkenbcrg en Prusse,
ntra fort jeune au service, 1c quitta après l'insurrection des
^ys-Bas contre l'empereur Joseph II en 1789. Son caractère
nquîet et ambitieux fui fit successivement parcourir l'Allema-
pe, la France, l'Angleterre et FAmérique sans pouvoir se fixer
lans aucun de ces pays d'une manière stable ni brillante. Dé-
mena suspect à la police et contraint Je retourner à Berlin , il y
'écut du produit de plusieurs ouvrages. Dans l'une de ses pro-
luctlons littéraires, mtitulée : Campagne (/e 1805, ayant offensé
pelq[ues personnes puissantes, Bulow fut arrêté sur la demande
le l'amlMissadearde Russie et conduit de forteresse en forteresse
asqu'à Riga où il mourut en 1807. Ses Considérations sur
'art mililaire ont été réfutées par le général Jomini. De La-
erne en a donné une traduction sous ce titre : Esprit du sys-
ème de guerre moderne, Pans, 1801, in-8°. On cite parmi les
a très écrits de Bulow : Histoire de la campagne de 1800 en
îiietmagne et en Italie, — Considérations militaires sur le nord
!# r Allemagne, traduites en français par Sevelinges, Paris,
804, in-8«.
BCLOW (LoUIS-FRÊDÉRIG-ViCTOR-JEAN , COBITE de), né
t 14 juillet 1774 à Espenrode dans le bailliage de Fallersieben,
India à l'académie de la noblesse à Lunebourg, puis à l'univer-
ité de Gœttingueoù il fit son droit et s'instruisit dans les scien-
es politiques. En 1794, il entra au service de Prusse en qualité
rauditeur près la chambre collégiale de Bareuth, fut nommé
ssessear oeux ans après , devint bientôt après conseiller de
nerre et des domaines à Berlin ; puis, en 1804, président de la
faambre à Magdebourg. Lors de la réunion de ce royaume à
elui de Westpnalie, le zèle et l'activité du comte de Bulow lui
alarent les fonctions de conseiller d'Etat, puis de minbtre des
[oances de ce nouvel Etat. Sa sévère intégrité loi acquit Tes-
inne et la confiance du roi Jérôme oui le décora du titre de
omte; mais ayant déplu à Napoléon /le comte Bulow en 1811
e retira des a&ires publiques, dans lesquelles il fut rappelé en
815 en qualité de ministre des finances du roi de Prusse,
^œlqaes années après, on créa pour lui un ministère du com-
Eierce et de l'industrie, et il fut choisi pour présider la section
tes 6nances au conseil d'Etat. Le comte de Bulow mourut le H
oût 1835 aux eaux de Landek. — Bolow (Auguste-Frédéric-
voillaumede) , beau-frère du précédent, fut successivement se-
rélaîre général de l'administration et chef de la police prus-
ienne à Dresde et à Berlin. Il mourut à Postdam en 1817, après
voir publié à Hanovre un Ouvrage de droit en 5 vol. in -8^ , et
Magdebourg une Brochure sur Iss affaires de l'Eglise réfor^
\ée, — BcLOW (J.-V. comte de^ , mort à Rostock en 1850 , est
a leur de poésies recommandâmes par leur grâce et leur cor-
eciion.
BULOW (Frédéric-Guillaume, comte de), frère atné de
écrivain militaire Henri-Guillaume de Bulow, naquit en 1755
Felkenberg dans le Mecklembourg. A quatorze ans il servait
ié}àk dans un régiment d'infanterie, et il était capitaine lorsque
es Prussiens, sous les ordres du duc de Brunswick, marché-
ent en 1793 contre la France, courte et inutile campagne qui
le lui fournit pas Toccasion de se distinguer. Nomaié gouver-
) BI7L8UM1
neor du prince Louis-Ferdinand de Prusse et major en 1795, le
comte de Bulow fit la campagne du Rhin , et se siçnala au siège
de Mayence, et à l'assaut de Zahibach , ou il fut décoré de Tor-
dre du Mérite miliuire. A Tissue de ses fonctions de gouverneur
de Louis-Ferdinand , le comte Bulow fut nommé chef de ba-
taillon (1795). Lieutenant-colonel en 1806. la défense deThorn
lui valut le grade de colonel , et sous le commandement en chef
de Blûcher , il se fit remarquer aux batailles d'Evlau. de Fried-
land et de Tilsîtt, après laquelle il devint général -major. En
1813, le comte de Bulow, chef de brigade sous les ordres d'Yorck,
dirigea le blocus de Slettin , se distingua à Mockern , à Magde-
bourg, à Lakau, et sauva Berlin vivement menacé par la gauche
de Tarmée française. A celle époque il était feld-niaréchal-lieu-
tenant , et il reçut en même temps du roi de Prusse la croix de
fer de première classe, et de Tempereur de Russie la décoration
de Sainte-Anne. Après rarmislice , le comte de Bulow , à la léte
du troisième corps prussien , aux ordres du prince roval de
Suède et fort de 40,000 hommes, préserva une seconde fois
Berlin de Tinvasion française par la victoire de Gross-Bœrn , et
une troisième fois par celle de Dennewitz. Le roi de Prusse le
créa comte de DennevriU. Après avoir ensuite concouru à la
victoire de Leipzig, le comle de Bulow entra en France en 1814
par la frontière du nord , s'empara de la Fère (Aisne) le 26 fé;
vrier, et de Soissons le 5 mars, partagea les succès des alliés à
Craon et à Laon, et marcha à leur aile droite jus<]u*à Paris. A la
paix, on le nomma commandant général de rinfanlerie prus-
sienne et gouverneur de la Prusse orientale, et en 1815, à la
reprise des hostilités, ilconimandalequalrièmecorpsderarmée
de Blûcher, et c'est lui qui après avoir résisté aux efforls répétés
de Grouchy et de Vandamme sur les hauteurs de Wavres,
parut lout à coup sur le champ de bataille de Walerloo nour
décider la fatale victoire des Anglais. Nommé colonel lilulaire
du 15» régimenl d'infanterie, qui dès lors porta son nom, le
comte de Bulow, après avoir pns part à la reddition de Paris .
revint dans son gouvernement, et mourut à Kœnigsberg le 25
février 1816. Une statue en marbre blanc lui a été érigée à Ber-
lin dans la rue des Tilleuls, à côté de celles deScharnhorst et de
Blûcher. — Le comte de Bulow , qui charmait ses courts loisirs
par la musique, a écrit de remarquables compositions reli-
gieuses. , . _, . .1 ,
BULSTRODE ( RICHARD ) , auleur anglais du xvii« siècle,
étudia à Londres dans la société d'Inner-Teuple, et exerça Quel-
que temps la profession d'avocat; mais la guerre civile étant
venue à éclater il prit les armes pour la défense de son roi ; ses
services lui méritèrent bientôt le grade d'adjudant général de
l'armée royale. Après la restauration , il fut envoyé par Char-
les II comme résident près la cour de Bruxelles, et il remplit les
fonctions d'envoyé près la même cour, sous le règne de Jac-
ques II. Il suivit ensuite la fortune de ce monarque en France,
où il passa environ vingt années. Ce fut pendant ce temps qu'il
composa des EssaU divers qui ont été publiés par son fils, Lon-
dres, 1715, in-8». Ils roulent sur la retraite, le bonheur, }es
femmes , la religion , V éducation , la vieillesse , etc. Siée n était
pas l'œuvre du génie, c'était au moins le résultat d'une longue
expérience , Fauteur ayant vécu cent un ans.
BULSCK, s. m. (hist. nat\ poisson des lies Molugues. Il a le
corps très-court, presque rond et renflé, la tète grande, lesyeux
et la bouche petits, deux dents grandes, coniques à cimque
mâchoire; ses nageoires sont au nombre de sept, savoir : deux
pectorales médiocres, arrondies; deux dorsal^, dont I anté-
rieure forme une très^an^^* ^P'"« ^^^^ ^^ ^^^ "?".^ ^" ^^
par derrière; une devant l'anus, composée de cinq épines, une
derrière l'anus, assex longue , et la septième à la queue, tron-
quée ou arrondie. Son corps est bleu , sa tête verte devant et
entourée derrière les yeux d'un bandeau rouge à six points
noirs de chaque côté. Ses nageoires sont vertes, excepté celle de
la queue qui eH rouge à ainq rayons jaunes et deux bords
Meus. La nageoire postérieure dorsale est bordée de bleu ; les
veux ont la prunelle noire et l'iris iaune. Le bulsuk est commun
dans la mer d'Amboine, autour de l'Ile Boero. Il est passable-
ment bon , mais sec; on le sale pour Tordinaire, parce qu il «t
meilleur, plus tendre et moins sec, conservé de celte manière.
Ce poisson forme avec l'évauwe et le speenrisch , dont il«t une
poisson
qui
mière nageoire dorsale n'a que
antérieure de l'anus n'a que quatre épine» ou rayons épiM^x;
3* son corps est un peu moins renflé ou plus allongé; 4 il a de
BVMALmEIS.
(»0)
BUMMcna.
chaque cùté une bande longitudinale qui s*étend des naseoires
pectorales à la queue; 5« le bandeau rouge qui entoure Te der-
rière de la lêle renferme les yeux dans le milieu de sa largeur,
et n*a aucunes taches. Du reste ce poisson ressemble au précé-
dent.
BULTEAC (Louis) , pieux et savant écrivain , né à Rouen en
1625d*une famille dislmguée dans la magistrature, et mort à
l'abbaye de Saint-Germain des Prés en 1605 , s'occupa spécia-
lement de l'hisloire monastique, publia en 1678, in-8», celle
de rOrient, où il ne date l'origine du monachisme que de saint
Antoine, et prouve que les anciens moines avaient des prêtres
parmi eux et des éfflises où ils se rassemblaient pour leurs
Srières communes. Celte histoire estimée unit au vu* siècle.
Eulteau donna, de 1684 à 1695, V Abrégé de Vhisloire de $ain$
BenoU et des moines d'Occident ^ 2 vol. in-4°. La mort le sur-
prit au moment où il mettait la dernière main à l'histoire du s®
siècle du même ordre, qui est resiée manuscrite el qu*il estimait
plus que ses autres ouvrages. Doué d*une modesëe tout évan-
ffélique, ce savant laborieux ne mit son nom à aucun de ses
écrits. — BcLTEAU ( Charles ), son frère, mort doyen des se-
crétaires du roi en 1710, à Tàge de quatre-vingt-quatre ans, a
publié : Traité de la préséance des rois de France sur les rois
d'Espagne, Paris. 1674, in-4''. Il possédait une bibliothèque
riche surtout en livres d'histoire, dont le catalogue a été publié
parGabriel Martin, 1711, 2 vol. in-12.
BiîLTEEL (John), chansonnier anglais du xyii' siècle, sur
la vie duq^ucl on ne sait rien de certain. Ritson, dont la collec-
tion contient le petit nombre de chansons qui sont restées de
lui, croit qu'il était secrétaire du comlé de Clarendon , el qu'il
mourut en 1669. La petite brochure fort singulière qui renferme
ses chansons a clé imprimée vers le milieu du wW siècle.
Baker, qui parle d'une comédie de ce poète, intitulée ; Amorous
Orontes, orthe Love infashion, qui doit avoir élé imprimée en
1665, in-4% raconte, sans indicfuer sa source, que Bulteel était
le fils d'un Français qui avait habité Dover; qu'il reçut le
grade de mag. art, à Oxlprd en 1661, et mourut à Westminster
en 1669.
BULTUBIA (géogr. anc), siège épiscopal de la Bfauritanie
césarienne en Afrique.
BCLWER (Jean). Cet Anglais est du nombre des hommes qui
ont rendu de véritables services à Tavancenient des connais-
sances humaines. Il paratt qu'il fut le premier qui réduisit en
principes l'art d'enseigner aux sourds à comprendre le langage
pmr le mouvement des lèvres; car ses prédécesseurs, tels que
Bonet , s'efforcèrent davantage d'établir une méthode de signes
ou une espèce d'articulation des sons. Dans celte direction il a
publié un ouvrage remarquable intitulé : Philosophus, or the
deaf amd dumb mens Friend , exhibiting the philosophical
verily of that subtil art, which may enabU one with an obser-
vant eye to hear what any wmn speaks by the moving of his
Iwsy London, 1648, in-8*'. Outre cet ouvrage, il a publié une
Pathowtyotomia , 1649 , iii-12y une Ânatomie des muscles qui
indique les mouvements de Vàuxe, une Chironomia et une Chi-
rologia, 1644, in-8**, sur la langue et la rhétorique naturelle
de la main. Un autre ouvrage qui obtint également plusieurs
éditions est son Ànlhropomorphosis r 1654, in-4° , dans laquelle
il montre sous quelle étonnante variété de formes et de coutu-
mes l'espèce humaine s'est présentée aux différentes époques et
chez les diverses nations.
BiJLTOWSKT f Michel ) naquit vers le milieu du xvii'
siècle au comté d'Ovraron dans la Hongrie supérieure, et fit suc-
cessivement ses études dans les universités de Wittenberg, de
Tubingoeet de Strasbourg. Il réunitpresque toutes les connais-
sances humaines ; car il lut k la fois philologue , théologien ,
jurisconsulte, mathématicien, poëte et musicien. La guerre qui
désolait sa patrie l'ayant empêché d'y retourner, il se fixa en
Allemagne et devint recteur à Oehringen et à Sluttgard. Frédé-
ric, marquis de Bade-Dourlach, le mit eosuileàla tètedu collège
de Dourlach» Bulguwskv inventa un inalranent de musique î
clavier, qu'il présenta à l'empereur Léopold, et dont il publia la
description en allemand, Strasbourg, 1680, in-12. On a encore
de lui : l"" Hohenloiei gymnasii kodegus calendttriographus ,
Oehringen, 1695, in-8»; 2» Spéculum libromm po^tieorum
Justi LipiHf Douriach, 1705, in-12, et qudquesautres ouvrages.
Il vivait encore en 1712,
BTBIADE {Buxir-Sou) ( géogr. anc. ), fleuve de l'Arménie
orientale, qui prend sa source sur les frontières méridionales de
l'Adtabène, traverse la Cordyène, et se jette dans le Tigre, à
Larisse, en Assyrie.
BUM ALDUS (F. IfOfTALBAIfO [Ofîde] ).
i\n\
mbi
BmHAsns, de Me, vache, et ût^iç, maïadlef
rabin ainsi nommé à cause de la grosseur de ses grains.
BUMÉLIE, s. f. {botan.) , espèce de grand héot;
plantes de la famille des (îrénes.
BCMICILI ( hist. mod, ) , nom d*une secte mahomrUoi
Afrique. Les Bumicîlis sont grands sorciers, lu cotu
contre le diable, à ce qu'ils disent, cl courent oieurlm, a
de coups, et tout effrayés; ils contrefont un combalen pri
de tout le monde, l'espace de deux ou trois heures, i\
javelots ou zagaics, jusqu'à ce qu'ils tonibeiil de lassilodf
après s'être reposés un moment, ils reprennent leursfspri
promènent. On ne sait point encore quelle est lenr règlf ,
on les tient p')ur fort religieux.
BViiAn{ géogr. orient, ) signifie en turc : source, h
paschi signifie : commencement d'uni source. De là ^ioi
nomination de plusieurs lieux et en général de IV
fleuves dans la 'Turquie d'Europe et d'Asie, Ainsi oo
nom de Bunarpaschi à la colline qui se trouve dans biiioc
Troie et sur laquelle s'élevait l'ancienne Pergame, zcmk
source du Scamandre oui est voisine; et on ôianwkaim
nom à la belle promenade située derrière la ville deirw.a
pied de l'Olympe, à cause de la source oui y jaillit. Bounai
ou Binarhissar, c'est-à-dire château ae la source, m «wk
nom d'une petite localité dans le Landscfaak de Tb c^
laquelle se trouvent une mosquée, des bains el one brik^a
qui, au milieu de l'endroit, se verse dans un basiio. 1/ ««a
Murad I**" s'en empara dans Tannée de l'hégire 770 m*
rasa le château. Comme le pays voisin est dn nsort judja
de Kirkkilisse, on la nomme aussi haute KirikilÎM ta
Hannuma et Hadschi Gbalfas Rumili).
BUHAU (Henri, COMTE de), né en 1607 à Weiifafcii,»
seiller intime de l'éJecteur de Sase, roi de Pologne, k^nkt
et de l'empereur Chartes VII , fut un habile négedalnr. ^
tecleur éclairé des lettres qu'il cultiva lui-roéine amm*
possesseur d'une magnifique bibliothèque. 11 rnoont»!^
dans le duché de Weimar, laissant plusieurs ou vra^j^nA
estimés, écrits en allemand, entre autres : OiHwrtétiw^ i
reurset de F empire d'Allemagne jusqu'à Cowâiï^^à^ I
vement (018), Leipzig, 172^-1743, 4 vol. io-4«. |
BUNCBETTE {art cuh'n. ) ^ BOfte de ragoût aaxmicti:^^
fûum.
BUNDA y s. m. (term. de reMiom), vêtement de lbr>.>
Afrique, qui est composé d'une veste et d'un maaleau «^
de mouton, avec un large pantalon de toile blaocbe.
BUNDBLCUND OU plutèl BUMBEUUIAJIB ( f^ •*'
toire montagneux de l'Indoustan , qui s'étend eatreb 9*
37° de latitude nord, et les 75o et 79*» de lonritodeest,»*»»*
provinces d'Allab-Abad, deMaWab et d'Agrab. La p^J^
est appartient aux Anglais, le reste à divers petits ckb-Ct^
doit sa célébrité aux mines de diamants que Too i op'
Tchatterpour, Pamah, Baodah, Kalliodger, en soat lofc»
pales villes»
BUNDEREN OU bihibère (Jban), en latHl ^^Mf^ '
à Gand en 1481, reli^eux de l'ordre de SaiDl-lfc«wfl|f^
Îrédicaleur et inquisitear général de la foi pow le *^
ournai , et mourut le 8 juin 1567 à Gand, oè il élail «*■
du grand bésuinage. Antagoniste infatigable do îY*>|f
Bunderen a écrit : Compendium dissidis quêfuméem m*
eortm atquêtkeohgorum, Paris, 1640, 1643, ^l^»*''!^
prime sous ce titre : Compendium etmeerUÊtionis M)«"JJ
sapieniium, etc., Paris, 1549; Venise, 1658; Av^^
m-^^ ; et aussi sous ce nouveau titre : Compendium rtftt'^
logtearmm, Anvers, 1662, in-lS; Pari», 1574, ii»^;«" "J^
Ces trois dernières édition» renferment : Coffeetio fst^
torum Ambrosii, Hieronymi, Augustiniet tfrvfofw^fj
atnia artieuUs ab hsBrelicis mod^rms **F^'''»-f^
TaiJlepied.— Delarltoiiii^rBiB Lutkeri, Louvain,!»^
— l>e vero Christs bsmlismo c^mira Menmmem «"•^
rmm prineipem, LoBvnn, 1665, i»-8^ ; Paris, *57*;r2*
/Irfet, Gand, 1666; Anvei«, 1669-1674, tradait eu I»*"
P. Bacherius, Gaad, ♦667, in-fJ.
BUNDSCHUH ( ftffi. nat, ) , nom al*«'Mndqoi^"*Jj^
S rement soulier a cordon , et qui, dans les gucit«*'rJJ
ésignait la ligue des paysans rhénans , surtout * ^î?^
têché de Spire, un gros soulier de paysan ayanl **^ J\j^
à ces bandes que l'oppression avait soulevées c**'^*'*^
très . , . . JÊ ip-
BUHPScmJH ( Jban-Gaspabb), pastew sap«]**^p»
pectenr de Strict à SchvreinfîiH, oô « naquit le »■»
BCJIBMAHlî, ( a»!
loomiué professeur au gymnase en 1777^ obtint la chaire de
ngue hébraïque el le diaconat en 1787, devint archidiacre en
rV7, et mourut le l*^*^ juin 1814. A un â^ moins avancé il fonda
ms sa ville natale une institution de jeunes iitles* et écrivit à
usage des institutions de cette nature un livre destiné aux pér-
onés de Tautre sexe (Hildburgliausen, 4 parties, 1785, in-S"),
qui a été remplacé par des ouvrages meilleurs, il fournil aussi
s articles au Journal de el pour l* Allemagne; au Magasin
mr les prédicaleun par fieyer; aux Maiiriaux pour la géo-
Hàpkie par Fabri ; au Génie du temps ; au Magasin de Vécono-
kpoliUque par Hoack ; aux Annules de Posscllet autres jour-
ux.; cl fut lui-même éditeur, en commun avec J.-Gh. Liebeu-
s, <iu Journal de el pour la Franconie, Nurnberg* 17U0-U3,
ol . in-8"; du Mercure de Franconie, 1794-1800, dont il pa-
ssait chaque semaine une feuille iii-4", et des Mélanges d'his-
^r el de géographie de la Franconien Rudolsladt, 2 vol.,
Cn>8, in-8*^; de V Esquisse de la géographie el de l'histoire
Franconie, Schweinfurt, 1806, 10-8*», supplément, Uildes-
jrgheira, 1809, in-8« ; et d'un Lexique géographico-slalisUcO'
pograpkique de Franconie, Ulm, 1799-1804, 6 vol. grand
-8«, qui a plus de mérite que son Lexique géographico-slalis-
^o-lopographique du cercle du Palalinal el du Maul-Rhin,
fuel est une pure compilation où ne règne aucun plan, ibid.,
05, iu-S*". 11 a publié aussi une Statistique de la Hesse,
mgo, 1803-8, Jn-8". Dans la plupart de ses écrits, on ne
mve pas un choix assez sévère , ni un examen assez critique
s sources.
BCNDUik igéogr.orieni,), mot qui apparaît souvent, ainsi que
i dérives, dans les contes el les voyages orientaux. Cest à pro-
ement parler le nom de Venise, que les Turcs prononcent
cuedik, et les Arabes Bunduk ou Boundouk. Mais on appelle
icore eu Egypte du nom de bunduk, un fusil ou une pièce
3r, à cause des mousquets et des sequins de Venise que le
mnierce au moyen âge faisait abondanmient circuler en
(yple. Âl'bundukdar ( mot monstrueux, dont le commence-
frul est formé par Tarlicle arabe, el la Gn par la terminaison
rsane ) était le nom de celui qui tenait le fusil ; c'était une di-
litéde cour chez les sullans des Mameluks circassiens. Enûn
U'bundokam est sulFisamment connu , soil par les Mille el
ie Nuits , soil par les opéras qui ont été laits d'après ces
lates-
BtNE, s. f. {lechnol.), maçonnerie que Ton fait ordinaire-
eot au-dessus du massif d'une forge (Boiste),
BCXÉE (mylhol.)^ Bcuvoîa, Junon. C'est comme si l'on disait
loon au lerlre (i^cûvc;, tertre).
BtNEL (Pierre), né à Toulouse en 1499, fit ses éludes à Pa-
», el se rendit ensuite à Padoue, pois à Venise où ses talcnls lui
èrtlèrent d'honorables protecteurs. De retour à Toulouse, il se
argea de l'éducation du fils du président du Faux, le fameux
brac , et il voya^ail avec son élève, lorsqu'il mourut en Italie
1 1546. Le priuapal ouvrage de Bnnel est un recueil de lettres
kbliées par lieiiri Ëstienne, sous le titre : Episiolœ cicerth
ano slylo scriptœ 1581, in-8''» et réimprimé plusieurs fois.
Bi NEL (ijuillaume), présumé le père du précédent, fut pro-
iseur de médecine à l'université de Toulouse, et composa plo-
îurs ouvrages de médecine en vers, qui furent imprimés en
ISy in-40, sous le titre ambitieux iïOEuvre excellenie,
BUNBL (Ja€Ob), peintre du roi, est nn de ces artistes français
la renaissance, dont les noms, éclipses par quelques célèbnlés
iliennes, ont fini par devenir tellement inconnus^ que certains
teiars de notre temps, en écrivant leur biographie, ont cru de
nnc foi les avoir découverts. A l'exception de Félibien, tons
I biographes anciens ont garde à leur égard un tel silence, que
n a été jusqu'à alribuer à des artistes étrangers la plus
aïKle partie de leurs œuvres. Le reste a été détruit ou est ab-
lument ignoré. C'est à peine si la gravure nous a conservé le
jv eiiir de quelques-unes, et celles qui subsistent encore ont été
leriient dégradées par le temps et dctigurées par les reslaura-
irs, aue c'est à peine si l'on peut rélahlir aujourd'hui par la
nsée l'état primitif de ces belles pages de notre grande pein-
re. TmuI ce qu'on sait sur Bunel, c'est au il naquit k Blois en
5^ , et qu'il peignit la petite galerie du Louvre brOléc en
BO« ri7»«lotr# d'Ahdin dans le même palais, en société avec
ibois, Doroée et Honnet, et quatorze tableaux à fresque à
olaiuebleau ; qu'il fil une Descente du Saint-Esprit pour
glise des Granos-Auguslins, et une Assomption pour celle des
mllants.
AirsrEMANN (Jean-Lcdolphe), directeur de l'école de
anovre, né à Galbe le 24 juin 1687 , n>ort à Hanovre le 1*"*
îllet 1759, a laissé quelques ouvrages inléressantA sur la biblio-
) BtlNlVA,
grapbieet l'histoire de l'imprimerie, entre autres: 1°2)« Bibliù-
ikecis mindensibus anliquis el novii, Mindeu, 1719, in-40 ;
3'> Calalogus manuscriplorum^ iiem librorum ab inventa lypo*
graphia usque ad an, 15G0 , impressorum raristimorum pro
adsignalo prelio venalium apuk J.-L. Bunnetnann, Leipzig,
1752 , in-8''; S"" Observaliones el suppUmenta ad MaiUairii
onnaUum typogr., 1. 1, dans la secon<le édition de 1753; 4" Nb^
lilia scriplorum cdilorum alque ineditarum arlem lypogra^
phicam iliuslranlium, Hanovre, 1740; 5» L, Cœli LactantU
opéra omnia cum nolis C. Cellariiy etc., acceduni nunc pri^
mum variœ lecliones et nolœ, Leipzig, 1759, grand in-8", etc.
BUNGALON, S. m. (bQtan.)y arbre des Philippines, qui rend
un suc laiteux.
BUNGBT (Thomas) , religieux de l'ordre de Saint- François,
et docteur de l'université d'Oxford , a fleuri sur la fin du xiri*
siècle. Il est auteur d'un Commentaire sur le maître desScn^
lences, et d'un livre de questions de théologie.
BUNGis, s. m. pi. conseillers ou ministres du conclave
ecclésiastique chez les Japonais. Ce sont eux qui, avec le dairo,
font les décrets et décident de tous les poinis de religion.
BVNGO {géogr.)f villed'Asie, au Japon, dans un royaume du
même nom, dont elle est la capitale, près du royaunïc de Bugen.
BUNGO, s. m. {hisl. nat.\ espèce de carmantine des Indes.
Quelques-uns disent bungum.
BUNGO OU BtNGUS (F. BONGO).
BUNlADE , bunias ( bolan. ). Quand Linné fonda ce genre
de la télradynamie siliculeuse et de la famille des cruci-
fères, il était beaucoup plus considérable qu'il ne l'est aujour-
d'hui que les botanistes ont adopté les coupes faites par Gart-
ner et par Itobert Brown. Les buniades sont herbacées et an*
nuelles, une seule exceptée; elles n'ont ni usage ni agrément.
Une d'elles, la buniade à masselles ( bunias erucago ), croit dans
nos départements du Midi ; la seconde espèce {bunias aspera)
est originaire du Portugal ; el la troisième {bunias orientftlis)
se trouve dans le Levant, en Russie et jusque dans la Sibérie.
Toutes trois fleurissent en mai, juin el juillet, et sont de pleine
terre. — De Candolle a lait une tribu isolée de ce petit genre;
c*est pour lui la dix-septième de la famille des crucifères.
BUNIAS, s. m. {bolan.)t navet sauvage, dont la graine pilée
entre dans la composition de la thériaque.
BCNICHUS, Bcôvtxc;, OU des fils de Péris et d'Hélène.
BUNION , bunium {botan.). Autrefois ce nom s'est appli-
qué, dans la nomenclature de Dioscoride , au na\ct commun
(6ra««i>a napus); Daléchamps le donnait à Taethusc de mon-
tagne {œthusa bunias); (lamcrarius, au vclar h fleurs doubles
{erysimum barbarca); Dudœns, à la noix de terre {bunium but-
oocastanum); Linné Ta conservé pour nom générique de cette
dernière plante, qui appartient à la famille des ombellifères.
Des trois espèces connues, on ne recherche que le ^nto» bul-
beuXy ou noix de terre, à cause de sa racine qui est un tuber-
cule gros comme une noix, très-blanc à l'intérieur, mais très-
noir extérieurement. On le mange quand il est cuil et qu'il a
par conséquent perdu son àcreté; frais , il est appétissant, son
goût est assez doux, mais il en faut prendre modérément, sans
2uoi son âcrelé se manifeste à la gorge et dure as»ez longtemps,
a racine du bunio/n allongé bunium mnjus), de Gouan,est plus
irritante encore : quant au bunion aromatique (bunium aroma^
tieum), il habite la Crète et la Syrie : je ne puis en rien dire.
B. DE B.
BUNIYA (Michel-François), professeur de médecine à Tu-
rin, et correspondant de l'Institut de France, né à Pignerol en
1761, de parents riches , fit d'excellentes études dans sa patrie,
el alla ensuite suivre les cours de médecine à Turin. 11 fut reçu
docteur en 1781, Admis à l'examen d'agrégé, il soutint avec
talent ces importantes thèses : Disserta lianes exphysica dege-
neratione plantarum;ex anatomia de organismuliemm geni'
talibus, ex physiologia-de hominum generatione, in-d^, Turin,
exclu de Tacadémie des sciences et de l'université, sous prétexte
qu'il avait manifesté des opinions libérales en 1788. Dès lors il
s^appliqua à la médecine clinique. Devenu président de la so-
ciété médicale de Bacconiggi, d s'y rendait tous les ans de Tu-
rin, et il en remplit les fonctions jusqu'à sa mort (octobre 1834).
On a de cet infatigable professeur et praticien, un grand nom-
bre d'ouvrages, tous en italien : 1° Dissertation sur les insectes
qui ravagent la récolte des blés. Turin, 1793, in-8°: 2'* Sur l'é-
pizootie hongroise f communiquée au bétail du Piémont par
BUNT1IÎ6.
( ft02 )
BCOVirfcK.
i€$ bœufê de l'armée aulrkhienney ibid.; 1794, in^»; Z** De
l'inflammaliondeêpoumonêfMd.. l795yin-8o; V* des Maiadies
des bœufs, ibid., 1796, in-8» ; 5« Memoria intorno aWarlieolo di
poiixia medica concetnenli le concierie euojarie, ibid., 1797,
iD-S**; 6** Memoria iniomo aile previdenxe contro tepixoolia,
etc., 1798, in-8''; T" kagionametUo sulteccidio d'ogni bovina
totpeUa ed infella per ironeare Vepiiootia tuttora dominatUe
in Piemonle, ibid., 1804, in-8°; 8° Discorso sulla vaceinay
ibid., 1805» in-80; 9» Sur les maladies des chevauœ; 10" /tu-
iruetion sur la vaccine, 1812 ; 1 1** ParUculariiis de deux cor^
nieailleux anglais nommés J. et R, Lambert, Turin, 1818,
in-8»; l^/jjftena de' tipografi, 18S5, in-8°; 13» De diversi meta-
di délia tisotrixia , con menxionne di que lia del eolliex , ibid. ,
1835, in-8«; 14» Mémoire sur la bière; iB"" Mémoire sur les
poissons du Pô ; 16** Mémoire sur la morve des chevaux.
BVTiS AS (géogr.) , fleuve de Flndoustan , qui a sa source dans
la province d'Aschmir, qui se dirige vers le sud-ouest, reçoit
divers affluents, et après avoir traversé le pays marécageux de
Gutsch, se déverse dans le golfe de Gutsch. G'est la Vanasa des
anciens.
BUNNiK (Jean), peintre de paysages, naquit à Utrechl en
1651, et eut pour maître Herraann Zaflléven. Après avoir de-
meuré trois tins dans Talelier de cet artiste, il parcourut TAlle-
magne et Fitalic , ne cessant d*éludier d'après la nature , et
croyant toujours n'être pas assez instruit. Le duc de Modène le
retint auprès de lui pendant huit ans, et lui donna le titre de
son premier peintre. Impatient de revoir son pays, Bunnik re-
nonça aux honneurs dont il jouissait dans cette cour ; mais à
peine revenu en Hollande, il fut appelé en Angleterre par le roi
Guillaume III, qui l'employa à décorer le château de Loo. On
croit qu'après avoir acquis une fortune assez considérable, il
eut la faiblesse de se laisser ruiner par ses enfants, et qu'il mou-
rut pauvre «»n 171 7. Les ouvrages Je cet artiste sont peu i.'onnus
en France. Les Hollandais le regardent comme un de leurs plus
habiles paysagistes. — Bunnie (Jacob), peintre de paysages et
de batailles, mort en 1725, a obtenu moins de réputation.
BUNO ou BUNON (Jean), né à Franckenberg dans la Hesse
en 1617, fut professeur d'histoire, de théologie et de géogra-
phie à Lunebourg, et recteur de l'école de Saint-Michel de cette
ville en 1653. Il mourut en 1697, laissant, entre autres ouvrages :
Nouvel A B C. — Grammaire latine en tables et en figures. —
Bible mnémonisée. — Insti lûtes de Juslinien en images, sous le
titre de . De reaulisjuris. — Idée de l'histoire universelle. —
Claverii introductio in geographiam emendata , Amsterdam,
1697-1729, in-4». ~ Ejusdem Iialia , Sicilia, et Germania
contracta, 1663, in-4°, Wolfenbuttel. — Auctarium ad Chris-
toph. Ueidmanni radiées nominum verborumque lalinorum.
— Edition de la vie de Cicéron , par François Fabricius. —
Divers ouvrages politique t.
BUNODE, s. m. tuyau vermiculaire.
BUNON (Robert), chirurgien dentiste, né à Châlons-sur-
Marne en 1702, reçu docteur à Saint-Gôme en 1739, pratiqua
son art à Paris avec succès , et y mourut le 25 janvier 1748. Il a
laissé trois ouvrages estimés : l"" Dissertation sur un préjugé
concernant les maux de dents qui surviennent aux femmes
grosses, Paris, 1741, in-12 ; ^'^ Essai sur les maladies de dents,
où on propose de leur donner une bonne conformation dès la
plus tendre enfance, Paris, 1743, in-12; ^"^ Recueil raisonné de
démonstrations faites à la Salpétriêre et à Saint-Côme, Paris,
1746, in-12. G'est un recueil d'observations sur les maladies des
dents, et d'expériences que Bunon avait faites à cet égard de-
vant des commissaires de l'académie de chirurgie.
BUNOU (Philippe), jésuite, néàRouen vers I680,y professa
la théologie pendant plusieurs années, et mourut recteur du
collège de son ordre à Rennes, selon quelques biographes, mais
à Nantes, suivant l'abbé Goujet , le il octobre 17fi9. On a de lui
un Traité sur les baromètres, Rouen, 1710, et un Abrégé de
aéoçraphie suivi d'un dictionnaire géographique français et
latin, Rouen, 1716, in-8<». Ce dernier ouvrage peut encore être
utile aux jeunes gens , que l'auteur a eu en vue. Le P. Bunou
cullivait la poésie française, et on a imprimé sa traduction en
vers des Fontaines de Saint-Cloud, et du Théâtre des Naïades,
deux pièces du P. Gommire, dans le recueil des poésies latines
de ce dernier, Paris, 1751, 2 vol. in-12.
BUNTiNG (Henri), théologien luthérien, né en 1545 à Ha-
novre, fit ses études à Witlenberg, et fut successivement pas-
teur à Grunow et à Gossiar. Des tracasseries religieuses l'enga-
gèrent à quitter le ministère; il se retira à Hanovre, où il vécut
en simple particulier jusqu'à sa mort arrivée en 1606. On a de
lui, entre autres écrits : 1^ une Harmonie des évangéHsUs , en
f latin ; 2» De monetis et mensuris Seripturm sma HebuM
1583, in-4<»et in-8<»; 5» hineraHumbiblienm,m'Ub^^
latin et en allemand, Magdebourg, 1597, réioipnné m im
in-4' ; 4« une Chronique du duché de Brunswid-lMém
io-fol., continuée depuis par Henri MeytMom ittsao^itS
et réimprimée en 1722 ; 5<> Chronologia, hoc est omi^nié».
porum et annorum séries, etc., Zerbst, 1580: UisAàm,
1608,in.fol.,ctc. »-6«»iii
BUNUS, Bcûvoç, fils d'Alcidaroîe et de Mercure, socoài,
roi de Gorinthe Alètre, lorsque ce dernier alla au BMedelm
et laissa le pouvoir à Epopée. G'est lui, dit-oo, qui blÉ le^
pie de Junon Bunée.
BUNWUT (géogr,), lie située sur la c6te ocridnuieft;
grande Ile de Mindanao, vis-à-vis de remboucfauredofltni
même nom, sous les 7® 12^ latitude nord, et 14^i Inç^
Elle est couverte de forêts, n'a pas de rivière, maisdiiqMa
d'eau douce, et sur son rivage septentrional «d port^
Ubal, qui semble être l'ouvrage d'un Vulcain. Ses (nkte
sont les mêmes que celles de l'Ile de Magindanao; laptotoW
leuse bejorias semble être particulière à son sol. EHeoite
par à peu près9,000 Malais. Le sultan de MagiDdaoaobofcis
1775 a la compagnie anglaise des Indes orienUles,qiuDeii|i
encore prise en possession.
BUNYAN (Jean), né en 1628 aux environs de BedM^a
pauvre chaudronnier, après une jeunesse remplie df$auilw
devint un modèle de piété. Tour à tour cbaodfoiaffr, »àk
dans l'armée du parlement d'Ansleterre, menèrtdeboii-
grégation des anabaptistes de Bedford, il deriil^mBiii
gouvernement par son enthousiasme subversif» d « IL inr-
cérer pendant douze ans. En 1671, Bunyan, réndiibioit
devint pasteur delà congrcg;ation de Bedford, el il «<ip^ia
l'Angleterre pour maintenir dans leurs crojaoces » fav<
non-conformistes, ce qui le fit appeler révèqueBonmD»
rut en 1688. Parmi ses écrits, réunis en 2 vol.in-()l.Uà&
1736-1737, on cite particulièrement : Voyage du fàmH^
grim'sprogress).
BV^ZhAV (géogr,), cercle de Bohème, borné au im^K*
Silésie et la Lusace, à l'est par le cercle dcKoning-CnU,»»
par celui de Kaurzim, à l'ouest par celui de LeotmeriU »#
perficie est d'environ 276 lieues carrées et sa popdw*
314,000 habiUnts. On y compte 28 villes, 18 boorptti,»
villages. Jung-Bunziau en est le chef-lieu. La partie b^
trionale renferme le Riesengehirge ctTsargcbirge. llesn*
par l'Iser et la Neisse.On y trouve les produclion$delaW«
et, en particulier, quelques filons d'or et d'argent, ei de*^
précieuses.
BVSZLAV(géofpr.), petite ville de Prusse (Li«pii«^*'
Bober, avec une école normale, des fabriques de draps,**
de bas et de belle poterie. 5,000 habitants.
BUOCHS (géogr.), une des six paroisses «^?**jj*f^,
(localités) dans lesquelles le canton suisse d'Unden»?'
Eartage avec le Kernwald. Gette irty (localité) norotDen*»
res pour le conseil simple du pays, qui est la ploi ^*[
rite politique. Elle est siiuée sur l'Aa, saranew)»-
Buoeh^erhorn, qui s'élève de 5,175 pieds par-deaw if w^
Vierwaldstadt, non loin d'une jolie baie (joe f«r°*/*J* ;J
compte au delà de 1,000 habitants «tholiques, qDl«»^
par la culture des prairies et des bestiaux, par ^'^* ^
tiauxet ' • -• « -_«-.••• r..i^o«»
torrents
Français, ^ . j- «
paysd'Underwalden. Un des peintres les P^^^*^^^^^
Suisse, Melchior-Joseph Wursch, péril dans celle at^
au milieu des flammes qui consumaient sa P'^.""I*J^
habitait ce lieu qui était celui de sa naissance, et aiart tu
glé précédemment par un accident.
BUOMMATTEI (F. BUONMATTEl).
BUONACCORSI (PHILIPPE) (F. GaLLIMACHCS).
BUONACORSI ( F. PebRIN DEL VaGO).
BUONAcossA (Hebcole) (F. Bonacosscs). ^
BUONAFÈDE (P. AppiATîO) , célèbre V^^'^^^^Z^r
XVIII* siècle, professeur de Ihéolojie et abbé P???'**
3uit à Gomacchio dans le Ferrarais le 4 j***^^^ vL^*^
'abord les noms de Tito Benvenetto ; il "^.'^'JJ^S^!»
niers par celui d'Appiano que lorsqu'il pnt .J^ *^i
père^ Fausto Buonafède, appartenait a une '5i"»"^^^ir
possédait une fortune considérable. Sa mère **!J"^r^'*
cola ; elle était fille de Pietro GinU , qui descend» *?^
famille ancienne et puissante. -^ Le jeune App»*^
BCONAPÈDB.
e fil renarqoer |iar une grande a plitode et par une présence
'esprit bien au-dessus de son âge. On lui nt commencer de
onne heure ses éludes, et il eut pour maitre en rhétorique le
ivanl docteur NiccoloGuidi. Avec un [tel mattre il avança ra-
idement, et les Essaii qu'il fit paraître alors témoignent de
» progrès comme de son bon goût. — Buonafède était encore
^ne lorsqu'il perdit son père. Heureusement qu'il trouva un
ppui dans les soins et dans l'affection du docteur Guidi. — Le
Mnps de lui faire faire de plus graves études approchait. Dqà
n songeait à le faire entrer dans une université lorsque l'abbé
Hestin Romazi, nouvellement arrivé à Gomacchio, fit chan-
&r ce projet. Frappé des belles dispositions du jeune Buona-
)de, il résolut de le faire entrer dans l'ordre des céleslinâ. Il
insulta, pour l'exécution de son dessein, Tavocat Zappata,
Misin d'Appiano, et Guidi son prolecteur; et ayant obtenu
ur assentiment, ainsi que celui au jeune homme» il l'emmena
ïHir le noviciat. — Buonafède s'y fit remarquer par un grand
mour du travail , et surtout pr sa piété et sa douceur ; il se
vra à l'étude avec un zèle si extraordinaire que bientôt ses
Mitres devinrent ses disciples. Enfin le moment de prendre
habit arriva : Buonafède le reçut plein de joie en 1754, et non
n 1745 comme le dit la Biographie univeneUe, Il conserva
Hite sa vie un précieux souvenir du jour où il entra dans sou
rdre ; il remerciait souvent la divine Providence de cette faveur,
t il a laine un témoignage de sa gratitude dans une touchante
i*cc de vers. — Il avait en effet un penchant très-prononcé
oar la poésie, et, malgré les sérieuses études auxquelles il se
Trait, il aimait aussi cultiver les Muses pour se aélasser. —
luonafède ne futpas seulement un poète habile, un philosophe
wofond , mais il rut encore un orateur fécond. Nommé en 1740
irofeanor de théologie à Naples avec D. Joseph Orlandi , savant
run mérite incontesté et incontestable, il employa le temps que
on professorat lui laissait pour prêcher dans plusieurs grandes
iffes pendant le temps de carême, et il prononça, avec un égal
accès, des discours clans plusieurs occasions solennelles. — Sa
épotation ne fit que s'accroître de plus en plus , et ses mérites
e restèrent pas sans récompense. En 1752 il fut élu au monas-
bre de Bervame; en 1765, on le nomma gouverneur de Sainte-
Céphanîe a Bologne; quelque temps après, un arrêt de
illustre Benoît XIV le nomma général des célestins. — Arrivé
ansja capitale du monde chrétien , Buonafède se livra en-
èreroentàson goût pour les belles-lettres, et il entreprit des
■▼ra^ plus considérables que ceux qu'il avait composés
»qu alors. Ce qu'il y a de remarquable, c est qu'il ne fit jamais
iraftre ses œuvres sous son véritable nom, mais avec des Ini-
iws, ou sous l'anagramme Àppio Anmo de Paba, ou bien
icore sous les noms d'Àgatopino Cromaziano. — Ses talents
liAraires le firent rechercher. On l'élut membre de plusieurs
«étés savantes , entre autres de l'académie appelée VÀrcadie
t Mowu, académie qui avait pour but de faire refleurir ou de
"ojager le goût de la poésie et de la saine littérature, et qui fut
fMWe A Rome en 1690. — Le P. Appiano Buonafède vécut
*^f n^^ix-hoit ans, et mourut à Rome à la suite d'une chute
> " «l «w la place Navone en décembre 1793. Naturellement
^^yéiuàe de la philosophie, le P. Buonafède fut surtout en-
«é à s'y livrer pour la défendre contre les attaques des nova-
ors do xviiie siècle. On peut dire qu'il fut un de leurs pre-
»«rs et de leurs plus terribles adversaires. Il suflRt d'ailleurs de
ter un oonn H'mi «n» m^ «x.:.»»:^»». ^»„»...^ ^^... ^«^^
«tvaincTe.
Kortsqa'i ,
er le lK>n soût cl défendre les moeûn. ï. î«> ÉisMredê'la
^i^^ f* cfco^ii* pkiio$ophie; 2* ReHauralitm deê s^êUmeê
f^^UOêophiquiê aux xvr», XVII* et XTiii* $ièel$$; V*Dela mau-
w» M dam tMnaire, Dieeours contre le Courayer (F. ce
wn). ~ II. 4» Partraiti poétiques , hiêtoHquee et critiquée de
•^re Httérateun ; 5«> l'AppaHtim de quelques ombres ,
wwttf# eriikmes; (P LeUres d'un soUiaire; 7« Eloges de
omseigneur Galieni en latin ; 8» un volume de poésies en vers
ÎTîf • 7~ "'• ^ ^* conquêtes célèbres, examinées d'après le
fa des gens; î(P Du droit de la nature et des gens ;
HUMre erUique et philosophique du suicide , etc., etc. —
nie liste peut donner une idée de la variété prodigieuse des
"*"ï***^ ^ Buonafède dans les sciences , dans les lettres ,
«s rhistoire , dans la poésie et dans la critique. — Tous ces
JTifes ont été pubUés de 1740 à 1790 à Lucques, à Bologne et
veoiie ; mais ils n'ont jamais été réunis en un seul corps. Cette
reonstance et l'habitude qu'avait Buonafède de ne pas mettre
?D*2" *"LÎ^ ^^^ ^^^ ^'^" '** ^"^^* difficilement. —
- ■J'S?'* ® *"' '® bonheur de voir ses ouvrages couronnés
» succès , et après sa mort ils obtinrent plusieurs éditions.
IT,
593 ) . 'BUOHAHIfl.
L'originalité et la forme piquante de son style, sa concision, son
savoir et par-dessus tout ses principes purs et orthodoxes . le
placèrent au rang des plus illustres écrivains de l'Italie. — Ge-
i)endant aucun de ses ouvrages n'avait été traduit dans notre
angue, quoique G inguené de l'académie française, M. le che-
valier Artaud, auteur de la belle Htf loir» ife Pie VII^ Silvio
Pellico , en aient exprimé le désir. C'est pour répondre à ce
vora et pour faire connaître Buonafède à la France par un livre
malheureusement devenu utile de nos jours, que M. G. Armel-
lino a entrepris de traduire la Storia critica e filosofica del sué-
cidio, 1 vol. in-8% 1841. L. F. Guérin.
BUONAGIUNTA. On trouve sous ce nom deux poètes toscans
du XIII' siècle, l'un laiquc, l'autre ecclésiastique. I^ premier
était natif de Lucques et son nom de famille était Urbicciani. Le
Dante le rencontre dans le purgatoire, et cela dans le cercle des
débauchés, et il résulte du court dialogue qui s'établit entre les
deux poètes que Buonaginnta a écrit des poésies d'amour sans
aimer. Quelques restes de ses rimes se trouvent dans la collec-
tion des Giuntes (Rime antiche) et sont cités par la Crusca,
BCONAMici (Lazare), né à Bassano en 1479 , fit ses études
à Padoue sous les maîtres les plus renommés de son temps, et
vint à Rome où ses talents littéraires lardèrent peu à le pro-
duire. Mais il y perdit le petit avoir qu'il avait su acquérir , lors
du sac de cette ville eu 1517. Les curateurs de l'université de
Padoue s'empressèrent de lui offrir la chaire de bel les- lettres
grccaues et latines qu'il occupa pendant vingt-huit ans avec le
plus brillant succès. Buonamid mourut à Padoue en 1553. On
a de lui : Carmina^ Venise, 1553. — Conretti délia lingua
latina, Venise, 1563.
BCONAMICI (Philippe), né à Lucques en 1705, professeur
d'éloquence et de poésie, fut chargé par Al. Colloredo , archevê-
que de cette ville, de rédiger ics actes de son synode ; puis Be-
noît XIV l'appela à Rome et le créa substitut du secrétaire des
brefs , et Clément XIV le nomma ensuite secrétaire des brefs
pour les lettres latines. Il mourut le 30 novembre 1780. Ses
principaux ouvrages sont : De claris pontifieiarum epistolarum
scr^toribus, 1753. — Vie d^ Innocent XI. — Oraison funèbre
de iModkesifni^ secrétaire des brefs sous Benoit XI V. — Oraison
funèbre de Clément XI K. Les autres ouvrages en prose et en
vers, écrits dans les langues latine et italienne par Buonamici ,
ont été réunis à ceux de son frère Castruccio, sous ce titre : Phi»
lippi et Castruccii fratrum Bonamicorum iMcensium opéra
omnia , Lucques, 1784, 4 vol. in-4°.
BUONAMICI (CASTauccio), frère du précédent^ né à Luc-
ques le 18 octobre 1710, embrassa l'état ecclésiastique , se fit
remarquer de lionne heure par sa science et son style élégant,
puis se jeta dans la carrière désarmes an service de Charles de
Bourbon , roi des Deux-Siciles et depuis roi d'Espagne. Après
s'être signalé en 1744 dans la guerre de Velletri, entre les
troupes napolitaines et autrichiennes » Castruccio, qui cultivait
toujours les lettres, en publia l'histoire sous le titre : De rébus
ad Velitras gesUs Commentarius » Lucanes, 1746 , in-4'*, et
1 749, qui a été traduite en italien. Nomme commissaire extraor-
dinaire de l'artillerie , puis trésorier de la ville de Barlette, Cas-
truccio, plus mattre de son temps, écrivit Commentarii de bello
italico fiiénes, 1750-1751, in-8^ 3 vol. qui ont été traduits en
français et en angUiis. Ces travaux littéraires lui valurent le titre
de comte, des présents de la république de (jénes et une croix
de grâce que lui conféra , avec une pension , l'ordre de Malte
en 1754. Il mourut le 6 mars 1761. Il a encore publié : De lau-
dibus Clementis XII Oratio. — De litteris latinis restitulis
Oralio, — Orazione per taper tura delt accademia reale
d'architettura militare, — Poésies latines et italiennes. — La
traduction de : De bello italico se trouve à la suite de V Histoire
des campagnes de Maillebois,
BUONAMICO DI CRISTOFANO ( F. BUFFALMACCO].
BCONANNi (Philippe), jésuite, né le 7 janvier 1638 à Rome,
où il est mort le 30 mars 1735. U a exerôé avec .beaucoup de
distinction différents emplois de son ordre, et a composé plu-
sieurs ouvrages, dont la plupart traitent de l'histoire naturelle :
f ** Biereatione del occhio et délia Mtnle neW osservaxion délie
ehiocdole corn quatiroeenU e dnquanta figure di testaeei
divers!, Rome, 1681, in-4^ Il traduisit cet ouvrage en latin,
afin de le rendre plus généralement utile , et il parut sous œ
titre : Beereatio menUs et oeuli in observattone testaceorum ,
Rome, 1684, in-4*', avec des planches contenant cent figures de
plus que l'édition italienne : ce sont des observations microsco-
piques. S» Observationes circa viventia, yti« tu rébus nom
viventibus reperiuntur^ cum micrograph$a curiosa . Rome,
1691 , iii-4<> , avec quarante planches ; il y décrit au microscope
75
(fi»4)
!•• fleurs, la pouNière des MmtàotB et leifrainef , mm fw de
Ir^etiU obaropigMiM. 3» Md$éo4rê de TégU$e du Vaéiatm ,
«•«c Ua pUnê «nâfiM H nomvêauWf Rome , 1690 ^ ia-lbliû* en
éilin , avec ^uairc-TiiiflUttx planches. 4<* Recueil des mééUdlks
éH pof^if depuii mmriém V jmsiiu'à Inm^cetU XII , Aonic
tMNl » a vol. iii-Mni, e« Uiin . #«vrage biea plus exact que ce-
lui 4« P. étt MoUnei, dout il relève plusiaiirslMites. 5° Coiato-
fÊÊ dea ordrea latil rt /tf^^^eniv fM mtf^lamf tff cie chetmkrie ,
4M»fO deaâgnrea qui reprhenieni ieure habiUettienis ^ en latin
<•! M ilalèeii , AiMiie . 170«l, 4707, 1710 et 1711,4 vol. in-4» :
oct ott¥ra(|(i (»ftt précieux par les figures et Texactitude dos cas-
ItUMoii. r iy«^<lf« emilf , traduit de ritelieii à Paris, 1715,
4«*49^ 7* GûbimêHô mrmonico pieno d^inatromenU aonori. m-
Éi—iir aaie^éii, liume, 1716, ibid., 1733. io-4», avec cent
«okaute-aix-sept planches; savant et curieux; Tédition iloonée
IMHT Uyac. €eruiti(itoine, 1776, gr. in-4'*) est augmentée d'une
éMdttcUaii ; die n'a %m cent quaraato-trois planches. B° Mu-
Hmm toUigii Mammni Eircherianmn , Rorne, 1709, in-folio.
C'est la dascripiiim du cabinei da célèbre Kircber, que Fen
«Miaorvait au collège ftomain. Buonanni fut chargé en 1698 de
le ittaUre en ordre; il en a eu la direction jusqu'à sa mort, et
Ta beaucoup augmenté et eairichi; Jean- Antoine fialtora en a
ëonué une nouvelle écj^oii dans un nouvel ordre, Rome, 1773,
in-folio. Buonanni avait préparé une nouvelle édition de la
MiUioikifue ou lÀaie dea écrivaina de aa compagnie, Ribadi-
naira avait commencé «etie Idaie, et ce n'était qu'un petit in^,
qui int iaipriiué k Lyon «n 1603 et 1609. Le P. Alegamha y
Mit Ja «aaio et en £l un volume in-folio en 1643; la 4' édition,
augmentée de plus de la moitié, est du P. Solve! , imprimée en
1676 , in-Iblio , avec des tables qui en rendent l'usage assez
commode.
MJANAJ^AAVE (F. BONAPAaTE).
BCtiNAPARTK (Jacopo), gentilhomme losca» , né a« eom-
mem'cmfnl du xvr siècle, composa un tahleav historique du
tléof et du ftftf de ftome, en 1637, par les lroupes4u oonnétaide
•^le llourhon. <> Ime arait paru d^abevd sons le nom de Ooî-
•«%«r(Hn ; nwh le pralessear Adami de Pise le fit lêimpriiner
«nuA In rubrique m €ol&n4a , Cologne, 1756, ifi-4^. Rien dans
ce livre no prouve qne Jacopo ait été témem oculaife des é^é-
nenifhtH qu'il raconte, comme on l'a prétendn sans preirv>es.
Vuaml loi flatteors voolnrefvt troever à Bonaparte une gé-
lMM(»ir|e rerulèe , on #t tradmre et puMîer cet owwage a^ec ce
lltro : Tabieau hiatorique dea événemêtUa a^arvmiuê pendmmt (e
•m' de Howkt en 1SS7, Iranscrtl eu manuacrit original ei tm-
ffimé pmr ia première faieé Gafo^me ^1756, mee une Mo-
léee hdatfique aur la farnUk Buowaparle , traduit dé l'italien ,
avne le texte en regard, Paris, 1809, in-^. — NiociHiO Bikmia-
PAn TK , célèbre professenr, né vers la même époque à Son-
Miniato en Toscane, fit iroprioier à Florence, 1568, «ne
•amédied'un tonéort leste, la Vedmaa , comatfei fmoHiêtima ,
^'on tradoisit également -sous renapine, mais une Napaééon
«ut le bon esprit ée œ pas Inîsaer imprimer. — ranMifAUDO
looiiAPAitTB, petil-fils de Niccelo et patnee flofenfein, fut reçu
^teoren droîtàPiae tm 1713, et s'appliqin à l'étude des lois
eiriles et easoniqnes. il embrassa l'état ecclésiaati^se, (ot pré-
t6t et sons-diacre de San-Miniato, et monrait le 14 laiwier 1746,
laissant des poésies latines et des' dissertations 4e théologie , qui
n'ont point été imprimées.
BVONABOTA OU MTONABHOTI (F. MT€HEL-A!«Gti).
BroNAROTTi (Phiupjpc) appartenait à la famille deMicJ^el-
Ange; il naquit à Pîse le 11 novembre 1761. Sa jeunesse Ait
consacrée à J'élude et aux beHes-Jettres, ce qui lui attira les la-
veurs du grand-duc Léopold, depuis empereur, près de qui sa
famille était en crédit; il en reçut même la décoration de rordre
de Saint-Elienne. Mais peu fait pour les récompenses de cour,
et doué d'un amour ardcmt pour ta liberté, il ne tarda pas à en-
caf ir la disgràoe de ce prinee, «t fiitcoodanniê à VesAy em pu-
nition 4c f ^housiasme iqu'il avait naniferté pour les princi-
pes de k révolution franeaiae. il se vèÊÊmi énm ftle de Corae ,
où il pabba «n journal amimK : VAiniéêla UberàéUaUnm.
Pnr son opposition anx ^njels de >défBefti«n 4e Paoii , il nandit
Abs pins graeds serrioesia iaféMUiqve,«t coorutlui-naèmede
grands dangers. Il fnl nature] fement en bntte anx aCtaqœs des
naèlcs et 4es partisans de l'Angleterre, «t son anng coula pins
4'nnefois«ouftlepoignnNt<ks assassins; pins d'wie feisil fnt jeté
dam lesfers par «s ennemis triomphnota. Mais les dangers qu'il
eaorait pour la France semblaient rattacher 4avantage an pars
3n'ilnviaiÉ choisi pour nouveèèe patrie, il se rendit à Paris k la lin
e 1792 avec fialioeiti; q«i «venaà d'être oomnaémenrfwe 4e la
oonoemion, Dnonarotti avait été diaifé far les Imbrtantsde F Ae
il
•de Saint-Pierre, voisine de la Sardaigne^de _.
convention leur réanion à la Fcanoe; uleor fil lonràràî
faveur. L'assemblée y joi^it la lécompease ^'anbi »
ritée ses services : le conseil général de laCarse mit ^
pour lui, le 13 février 1792, des lettres et BitanlKiii«,,
convention déclara qn'il avait mérité la qoMitédeFmtft,)
la lui accorda par un décret solennel. ÂdaasdiMk^
temps 4 lasociété des jacobins, la vigueur desoonpdicièita
ractere, autant que la hardiesse de son répid)licuiiaK,rTte
kienlOt distinguer, et il fut envoyé en Coneea t7n,iiat
pouvoirs extraordinaires. Il appnt en arcivantà Kb ^^
les commissaires étaient rappelés. Rioord et ffaobnpmr^
qui dirigeaient alors les opérations du siège de Toaln^f»
gèrent d'aller rendre compte au comité o«ululfAlkèi«
des choses. Sa mission terminée, il fut envoyé de loimi
Corse; mais il ne put encore y parvenir, rcsUMféià}^
présentants eu mission près de rarmée d'Italie, et faéf
|>ar eux du gouvernement de la prindpaaté €ÙÊiéik,\àm
tion du 9 thermidor devait être tatalc à «a bonne pw
aimé Robespierre jeune, qui avait admirésao &èlt,c^«b»
publicains extrêmes avaient bonoréde Icnr rnajinrf Iwi
tut arrêté etconduit à Paris : il fat enfermé daai h pinà
Pleasis, où il resta jusqu'aorès le 17 vendéaMsin »n. lia
alors à la liberté, il (ut désijijné pour le mnininianni t»
plaœ de Leano. Maïs unedenondation de rsjpnléplni^
fraiM^ à GêneSp à raison d'une oMSure qne Ton i^^.ilr
dictée par itnehainepersQniieUe,le fithieatdtnnÉr.lnii
à Paris et entra dans la société dii Panthéon, dnti ht eh p
aident. Son admiration pour les^euls honunodihRNlnB
qui, selon kii, ensseot été aninaés d'un vént^plnimt
sa iiaine et son nMpns pour ceux qni les aoînt nnnci,e
3 ni mena^ient d'engloutir la France dans ksbnlaniap
tt direcloice, devaient néoessairement l'anlnéan Énnj»
U conspira avec Babey*, et, comme Babeuf, il iêàp*
marchainder sa rie auprès de ses jnges en Moeanatib*»
nation. Traduit devant la Aianie^eanr de Vendant. il«^
d'avoir pris part au projet d'insurrection ^'^^J^^l
professa ooienneUement son dévoueaacnt à U dinn*w
ministère public,iitti le jugeait aussi coapaUe^irérfifl
delà conspiration, conàut contre luiànpeioedenai;*
ie jury établit nne distinction » ^ ne prononça ^ h^
iionconlneBaonacottiet quelques antres aooam-i^
an fiort de Cherbourg , les eondamnés aUendiml l«^
taur tmnslatien à la Gwane. Enfin, en Taa niiàw
tranaferéa dans nie d'Oléran , d'où Buonaratii ^ «^^
levé pour être sonnûs k nwt aimpte surveillance te v*
de l'Est On aaUrihnéceUeflMsnre, dontlaçam»^
ignorée de Bnanarotti, au premier coDsnl<iii«M| («en»
mamde de «hambne «t 4e lit. GeUe sunnillanoi » |;r
1806. BnanarotU se réfugia alors kùmkm.^Ayp^^
paisiblement les natbémati^es et la joosiqBe , w^
diplomatie européenne , toute-^issante sar le$ pw« JP
ques suisses, vint , à la suite des événements dtl«»'f^
nntrie deHoussenu à devenir intiospiuUèreefiMa**]^
4ant de Michel-Attse. luonaroUi, réduit i «henèern^
^laCkMistt. Il êk conatffnive dans sa «v^^fVT.
■e à k glttM de son M(ie d'apiés les 4DiMti^^^
M», protégea et cultiva avec un aèle lanrtipij a,
c-UâiMOA ja^*A AAiîcmiiM cl#«»«alrie.atflOi^ _.
Isan 4r iTaftoi^. Il rentra en franco en ^**^*^^^
«vrednprodnit4eafiskçûns.ll y «aumt « l»^''JJ
«oixanfae et 4ix-sepi ans. anee timte sa i^^^^f ^
intelligence, en diaanâ : «le iiaitn^pnndi«*«»»'^
ventueoK n^ nous ont donné 4e taMS^ncmp»- * -,
nvaNAAnsn ( MicBCir-AKUs ) U Jmm, •^rT,
Minhc^-Ange. Bnnnarroti, néâ FloiPenoc en ^^T^
l'âgedeUnns âi'aeadémieibi«nline,nt«andili*f;^
oe&
galeme
Cortone
MIcs-Mms et des antiquités de sa patrie.
On a4eiui : im Tmucia ei im fWnn, deux
pnr les soins dei'dbèé&kdnià Plorence, la-foUni*^
Giudiziodi fiande , « NaUie d'Eftêle. «f^Tîi
deux psèoes mytbologtqaes composées pour i^^^^j^
Il a donné .anssi une édilion ( 1635, in-4S Fkmm-^
4e lii€hel-Ange. , _-ju ^
MJMiJtniinTi ( PHnJvn ) , 4c ta mêmcftf^:,;!»
Ftorenceen l«6l, se destina an bnrreno cl !•* •T^^
U législaAure ; maisîl suivit bientètphnaMMi»^^^
quêtes tribunaux, et devint teèa hnhile -t^«»^V
nal Carpegna le changea et la diwotion ^^ff^^iL**
anite, PhSppe Baonarrotidetinlte lavandn«w^
ijji-
i
B VOR^iOflar AVn^K
(5»)
Bvo5MHJiainri.
GosmellI. H 1« fit sénateur et lai confia diverses fonctions
onorables qui ne rem|)èchèreftt pas de cultiver toujours avec
XMÎi les antiquités et de rcttiitr «ne coneose collectien. Mort en
îZ^, il a laissé lObêervaiiom tur quelqmêê médaéUm du earéi-
•/ Catftgua, Rome, 1«»8, in-4«.— OMerraftonf iur hs frag^
trait dt roêei anHfues trouvée éan$ k$ cimeMrea de mm* ,
lofenee, 17*6, in-fot.
Bumv€eMVAi2!ra, une des maisons qii*on nomme maimm
%pah9. On prétend qu'elle est originaire d'Ombrie. Peut-être
t célèbre jurisconsulte de FoHgno , CalakKaus Roncomfagmis,
iri écrfrit en 1435 de syndieaiu eMciatinm, de potewMe p^m,
t vnO^ieipotentw lUterarum, Je imn$l*tiione coneiKi Baiil, ,
it-il au nombre des ancêtres de cette maison. Le petit-fils de
«spar,CliristoplieGem. Angela Marescalcha, amassa une for-
wne considérable êam le conmierce , comme le pnwve la ma-
nifique maison gu'il fit bâtir à Bologne , sa ville natale , à côté
e réglise de Saint- Pîerre. Le second des fils de Christophe,
fugues, né le 9 février 1502, docteur en droit , devemi earffi-
al-prétre le 13 mars 1562, étu pape le 15 mars 1672 , sous le
mm de Grégoire XIII . s*est rendu innnortel par le nouveau
alcnérier dont il a dote le monde et auquel le monde a donné
Ml nom. Lorsqu'il n'était encore que cterc, H eut nn fils naturel,
ppelê Jacques, au'il combla d* honneurs et de biens lorsqu'il fiit
l^venu pape. Il le nomma général de FEglise , lut concéda le
tiargraviat de Vrgnofa et d antres biens, obtint pour lui du roi
rEspngne le dudié de Sora et d'Arce, daits la Terra di
ImvoTô, et le maria avec Constance Stbrza, fiHe du comte
PVançois de S. Fior». L'arrière- petit-fils de Jacques, Gré-
juire* il, quatrième duc de Sora et d'Arce, margrave de Vi-
piola, néen 1641, fort deux fors marié;- sa seconde épouse, Hip-
Mlita Luèavisio, fille du prince Nicolas de Piombino, de Fiano,
le Venesa et de Zagarola, devint rhéritière de son frère, et, par
lAarcemmoéementavec les créanciers, propriétairedePiombino
4 Venus». Ses deux fils moururent à un âge encore tendre; sa
INe unique. Maria, fut mariée à son oncle» Antoine Buoncom^
uieno, frère de GrégCNre II. Dans la guerre de hi succession
rE9pajg;iie , Antoine prit le parti de la maison d^ Béurbon ; par
iBte de quoi il perdit, le 16 janvier 1708, Piombino, et en même
emps ses biens de Naples. Il mourut en 1751. Le second fils
rAntoine, Pîerre^jrégoire, épousa JUa rie-Françoise Oftobuona,
fui lut apporta en dot la pnncipauté de Fiano dans le Patri-
Botne de Sainte-Pierre, non loin du Tibre et du MonCerotondo,
I conmenja une branche collatérale ^ s'est éteinte depuis
e« ; mm Caietan, fils atné, premier précepteur du roi de Na-
)l«s , obtint ra rcstitelion des biens confisqués, et nsourut en
TTT. Son petit-filf, Louis-Marie Buoncompagno Ludoviste, né
■• t7«7, et qui du vivant de son père avait porté le titre âe
rwmce de Venosa , fiit dépouillé par Napoléon , en vertu d'une
Bterprétatton arbitraire du traité conclu à Florence en 1801, de
■ pnncîpauté de Piombino , ainsi que de l'Ile dTIbe , dont les
eules mmes de fer donnaient à ce prince un revenu an miel de
^yOOO aeudi. Il possède encore la délicieuse Sora, ainsi que
ïastelinccio , Arpino, l'Isola , 8. Elauterio, risoletta, Arce, et
«très tnens de la Terra di Lavoro, Rooca d'Arce dans la Cam-
«RMi di Roma , la princi^uté de Venosa dans la Basilfeate,
t le duché d'Alcara en Sicile. — Il y a encore à Bologne une
«anche de la femille des Buoncompagni, qui est restée dans
aisance. — Une autre femille du nom de Buoncompa^o, qui
teinearait à Rome, descendait do juif Corrossa. Celuv^i promit
inraor au cardinal Hugues Buoncompagno d'embrasser la foi
btetienne aussitôt que de cardinal il serait devenu pape. Cor-
tmm tint parole, fot baptisé , reçut an pape Grégrare XIII , qui
Dt son parrain, le nom de fomille Buoncompagno, et devint un
k« avocats les phis distingués de son temps. Swi fiïi, égnileraent
nucai^ aoKicitait une préfature auprès du pape Alexandre Vil ,
m même temps que le cardinal Jérôme Btaonconupagno : le car-
final renonça a ses prétentions; mais par contre f avocat favorisé
bt changer son nom cte Buoncompagno contre le nom de sa
icpe. Scanner»
wm^mcmÊÊPMSjm , grammairien très-célèbre de son temps,
m enseigna éetim le xiif siècle à l'universi^ de Bologne, et
lom refp^rage intitulé Forma Htternrum eekoiaetieemim ,
pré» ane lecture publique au sein de cette université , vatat à
aotevr une couronne cle laurier. Buoncompagno était de Flo^
gwee : c'était un homme d'une humeur joviale, qui allait uuel-
(aefots jnsqu'à rire de choses saintes et comme par exemfne les
■racles 4e Sain^-lean de Vicence , sur lesquels il fit une poésie
itjne en rimes. Il se moqua aussi des Bolonais qui croyaienC à
es iniracles , et annonça un jour que, d'une haute monOigne
ituée dans le voisinaeede la ville, il prendrait son vol à travers
es airu. Une foule de peuple s'awcwibla au lîeu désigné, H
BuoneomMMO apparut avec des ailes qm'il s'était aUaffhéefi mm
épaules, fit longtemps attendre les spectateurs, et fini! par ka
congédier en leur disant qiu'ils devaient se contenter de ce qu'ils
ava&nt vu. 1i)e pareils traits et d'autres encore loi firent beaiir-
coup d'ennemis. Il quitU Boiogne vieux et pauvre, et se renitift
à Borne pour tenter fortune ; mais son voyage n'eut pas d£ ré-
sultats heueeux , et il nMMiral dans ait hôpital à Florence. De
ses nomiMPeux écrits ii a^y a»a qw'un ef/m est iauMrinii : c'esl
une description du siège d^Aacène par rempeseur Frédêiie l'%
dans Jlfarotari Seriptor, Rer. liai T. VL Son ouvrage gram-
matical couronné se trouve en manuscrit dans les arc^ves dea
Cammki di S. Pietra à Rome , et n'est pas autre chose q^u'une
indicatton de la manière d'écrire aux papes, aux princes, aux
prélats , aux nobles et aux personnes de tout rang : c'était dune
une espèce ée modèle épistolaiae. Bans la préface de ce limra^
Buoneauipagno donne les titres de onze ouvrages écrits de s»
main et traitant ée grammtre, dt morale et de ^urispruw
denoe.
BUOiffCOHST«i:ie ( Jeah > , peintre de l'école vénitiei
appelé également ButmeemÊiqli ou Bans ewMiH%,ti dit U Ma--
retcalco, naquit à Vicence vers 1460. On ne connaît pas l'épa^
que de sa mort. Ce maître imita le style de BeUini , et suivit en
même temps les préceptes des écoles cle Paéaue et de Vérone. Il
introduisait fréquemment dans ses ouvrages des tritons et autret
figures semblables prises de Pantique. Vasari elRidoUi ne per-
lent que des petntnres laissées par cet artiste à Venise; Imm
elles n'existent plus, on sont presque détruites : celles qaTil
laissa à Vicence ont été mieum conservées. On distingue un da
ses taUeavx représentant une Madone oêeiee êwr un iréne an
miMmk ée çuiUrf soMs , parmi lesquels est un Saint-Sébastien
d'une proportion exquise et d'une rare beauté. Buonconogli
montra du talent dans l'art ée distribner la perspective. Sa»
génie semblait né pour l'étnde de l'anhiteclnre, elaanoneec à
M patrie le célèbre Palladio fui devait tant l'illuaUer plus taré.
On racmtre à Montagnana denxcampaikiansée Buoneonsigli,
qui portent la date & IM* et de 1614. Il ne laui pas le oan-
tondre avec Fierre MMreseake» amoBuné Iq Sfêâa^ aotene
d'un tableau qu'on voit à Feltri, sur lequel on kt: Pelm* Jf<^
reêcmkm P,p et qn représenta me madone entra deux
angeSb
BTOMA VWTA ( géa§r,), une des éca perlngaîses dn Gaj^
Vert, situées sur la côte oecidemtaie de Sénégana)ie en Afrique.
EHe a vingt Keues an^ises de longneur et denxe ée lai|;aWr
EHe se compose d'un peu de bas pays , de quelques nsontagnea
de sable et de roches , et elle est rioheen inéigo^en eoten^en
poissons, en tortues, en sel. Les habitants sent paresseux, tk
œnfectionnent tout an plus éts tisna de caim. L'ile a un pari,
mais peu d'eau.
BUOiTDBLMn'ifTE OU BUOimEi-BWMm , geutiHiomme dv
Florence, devînt par son imprudence la cause de sangluntea
Suereltes dans cette ville entre les deux factions des guelfes et
es gibelins, dont les premiers tenaient peur le pape et le»
autres pour l'empereur. Quoique d'une feraiHe guelfe , Buon^
delmonte aBait en 1215 épouser la IHte d'un Amider dévoué
aux gibelins , lorsqu'il s'éprit des charme» d'une demoiselle (fc
la maison desDonati, atUchéeaux guelfes, et, pour l'cpouser,
rompit avec les Amidei. Ceai^i trouvèrent des vengeurs de
cette offense, el bientét un parti de gibelins, k la tétedwqnejs
était Lambertinr, assainit et nsassacra Buendelmonte, don4 It
meurtre fut, sinon Torinie de la guerre qui se prolongea penr-
dant trente-trois ans, du moins le prétexte du premier combat
que se livrèrent, dans l'enceinte même de Florence , les parts*
sans de ces tetions.
BCOimELMOim ( JosEm-MAHB ), né à Florenec d'une
famine noble le f3 septembre 1715, se distingua fert jeune
encore par ses connaissances dans tes tonguM «nf»5""*^*LîîI
vantes, les mathématiques et la phHosophie. Entré dans Yorûn
de MWte, il en devint commandeur, et de retour à FlorenceH
prononça avec on grand succès fesoraisowfanèbresdu granj-
duc Jean-Gaston, dernier rejeton <ïi« Mejcis, en mj, et«
rempercur Chartes TI, en 174#. Cette d'ElisaiieUi-Cbarlolte
d'Orléans , veuve du duc Léo|ïok» 1* de Lorraine et »èrr ^
l'empereur François!", imprimée à Florence en 1T4^ in-4 ,
n'est pas rooins remarquable. Buondelmanli meomt â Pise te 7
février 1767. On a (te hif : leUeraeefra U «tisnra,^ i/en^
eolo de* piaceri e de' dolori, dans le ReeueU de duêerMwm
d'AndféBonducei.-iriW«t> r«P<i*> Iraéucticm^en pi«ede/n
Bmfok de eh^^euef enievëe de l^)pe.— ««fvnkwnaïao sui dte^
set winans inédites sur te BumnrneOre enayPi^fftiMSîet nflietp»
UUOHO.
ossements sor un passage de ï Essai de feniendewunt humain
par Locke,
BUONFiGLi (Joseph-Constant), chevalier sicilien, né à
Messine, prit d'abord le parti des armes, et servit avec distinc-
tion en Flandre dans les troupes du roi d*Espagne. De retour
dans sa patrie, il se livra entièrement aux belles-lettres et surtout
à rétude de Tbistoire. Il vivait k Messine en 1613. On a de lui :
f* Parte prima e seconda deW hisioria sieiUana , neiia quelle
si conliene ia deserizùrne anlica et modema di Sieitia , etc. ,
Venise, 1604, in-4«; Messine, 1613, in-4<»; parle terjw, Mesr-
sine, 1613, in-4''. Cette histoire s*étend jusqu'à la mort de Phi-
lippe Il ; ^ Messina ciltà nobilissima descrilta in otto libri ,
Venise, l606,in-4°. Cet ouvrage, traduit en latin par Laurent
Mesheim, a été inséré dans la part. î\ du Thésaurus anliquil.
SMliœ; 3° Brève Ragguaglio del ponte eretto doit' illuslris-
simo senato di Messina, etc.. Messine, 1611, in-4°; 4° Apolo-
gia alla topographia delt isola di Sieilia nuovamente stampata
m Palermo, Messine, 1611, in-4"; 5"* Epislolœ B, V. Maries
ad Messanenses veritas vindicata. Messine, 1629, in-fol.
BUONi( Jacques-Antoine), philosophe et médecin, né à
Perrare en 1527, fit ses études à l'université de cette ville, y fut
reçu docteur, après avoir fait de rapides progrès, sous le célèbre
anatomiste J.-B. Canini. Pourvu d'une chaire de médecine à
Perrare, il alla ensuite professer à Mondovi , à Turin; puis il
obtint une chaire dé botanique à Rome, où il acquit une bril-
lante réputation. Il était présent lorsque Réaido 6t dans celte
▼ille l'ouverture ducorps^le saint Ignace. Il n'est pas sûr, comme
on Ta dit, qu'il ait iamais embrasse l'état ecclésiastique. Il revint
à Ferrare, fut médecin du duc, et y mourut en août 1587. Il
avait pour amis les hommes lesplus éminents de son tomps dans
les lettres et dans les sciences. Il a laissé l'histoire du tremble-
ment de terre qui ravagea Ferrare en 1670, et dont il fut té-
moin : Del terremoto , dialogo disUnto in Quattro giornate ,
Modène , in-fol , 1771. L'explication qu'il y donne des tremble-
ments de terre ne saurait être admise auiourd'hui ; mais cet
ouvrage est encore curieux , instructif et plein d'une judicieuse
érudition. Buoni a dû sans doute composer d'autres ouvrages qui
ne nous sont point parvenus.
BVONINGONTRO ( LAURENT ), né le 33 février 1411 à San-
Miniato, en Toscane, d'une famille illustre, s'adonna à l'astro-
nomie, aux mathématiques, à l'astrologie et aussi à la poésie
tt à rhistoire , prit du service sous François Sforze, depuis duc
de Milan, fut blessé au combat deMontenascone, quitta en 1450
la carrière militaire, et vint à Naples et à Florence enseigner
l'astronomie avec le plus grand succès. On présume qu'il mou-
rat vers le commencement du xvi" siècle. On a de lui : Com-
mentarius in C. MamilH Àstronomicon, Bologne, 1474, in -fol.;
Rome et Florence, 1481, in-fol. — Tractatus aslrologicus elec-
Uonum, Nuremberg, 1539, in-A"".— A^rum naturalium et divi-
namm, etc, lit. m, Bàle, 1540, in-4<*. — Fastorum lib. i ,
Bâle, 1540, poème à l'imitation des Fastes d'Ovide. — Annales
etb anno 1360 usque ad annum 1458, inséré dans le vingt et
unième volume*des Seriptores rerum italicarum de Muratori.
— De ortu regum neavolitanorum , etc. , publié sous le titre
&Historia sicula, par les tomes v, vi et tiii des Deliciœ eru-
ditorum, Florence, 1730-1740, in-8°.
BUONMATTEi (Renoit), né à Florence^en 1581 , commença
ses études littéraires à dix-neuf ans et fit des progrès si rapides
dans l'espace de cinq années, que l'académie florentine l'admit
au nombre de ses membres. Il entra dans les ordres en 1608,
fut successivement bibliothécaire et secrétaire intime du cardi-
nal Giustiniani. Des affaires de famille l'avant obligé de retour-
ner à Florence, puis à Padoue, l'évéqne de cette dernière ville,
après l'avoir employé Quelque temps à diverses fonctions, lui
procura une cure près de Trévise. Là, il continua de revoir les
ouvrages au'il avait déjà faits et aussi d'en composer d'autres.
En 1626, étant revenu à Florence, Ruonmattei v devint mem-
bre de l'académie de la Crusca, qui bientôt le choisit pour son
secrétaire. Il fut nommé professeur de langue toscane, puis rec-
teur du collège de Pise, et il mourut en 1647. Le plus estimé
des ouvrages de ce laborieux et infatigable écrivain est sa
grammaire délia Hngua toscana, réimpnmée avec des notes de
A. M. Salvini, Florence, 1714, in-4<^.
BUONOGORDB(fiiiMi9.). C'était, sclon V. Galilœi, an clave-
cin dans lequel l'espace des octaves pouvait s'adapter aux petits
doigts des enfants.
BUONO , architecte et sculpteur du xir siècle, fut choisi en
1154 par Dominique Morosini, doge de Venise, pour construire
la fameuse tour de Saint-Mare, de trois cent trente pieds de
hauteur. Boono bâtit un grand nombre d'édifices dans oitréren*
( 596 j BUOHTALEHTI.
tes narties de l'Italie, entre autres le ckAtean ii rCE«/ ,
Naples. Ses ouvrages en architecture et en sculptarcMoia!
Êreints du style arabe, qui régnait à l'époque où il lénu
UONO ( Paul del), né à Florence d'une bmillc distintiMa
1625, mort à Vienne en Autriche à l'âge de trenle-sert^
Disciple de Galilée qui lui enseigna les matbcmaliqacs.B^
se rendit célèbre par son génie inventif. Go loi doit ao iMa.
ment de phpque pour prouver que l'air est incomprtséiUr b
premier il ht éclore desorafs par le moyen d'on fooraeiiéd
a la manière des Egyptiens. Il fat président d<;li mou*)
Vienne. — BuoNO (Candidodel), son frère, né en 1618, w
en 1670, fut curé de Saint-Etienne de CaropoUi, etime&Uihi
instruments ingénieux, l'un pour comparer les pesantnnto
fluides, et l'autre pour mesurer les vapeurs qoi s'enèw
Ces deux Buono étaient membres de l'acadéniiedeinprniw
de Florence.
BUONTALENTi ( Beknabdo ) , peintre , scalptear et ri-
tecte florentin , naquit en 1535. Il dut ï un effropbieM^
meut qui le rendit orphelin à douze ans la plus brilluk»
tence à laquelle puisse aspirer un artiste. Les débordnahi
l'Arno avaient miné le terrain sur lequel était tràti un qsrv
de Florence; une nouvelle crue du fleuve ayanlenlnuri
ruine subite de ce quartier, la famille entière aeBuoolalrDbk
engloutie sous les décombres; à peine qudgaes pouM
échappèrent miraculeusement à la mort, au militad» crto-
tre; le jeune Bernardo fut de ce nombre. Retire aiidial
d'une cavité où la Providence lui avait ménagé h ik. i) ir
trouva seul en ce monde. Le duc C6me de M»l»,laidK^
sort de cet enfant, le prit sous sa protection, et itèaf|Q te
frais de son éducation. Le bienfait était bien place, dlmuid-
ne tarda pas à en donner des preuves. Sei succë finmi tri-
lants et rapides, et il se montra digne des mailradiitiDps
au'on lui avait donnés, et parmi lesquels setrouTaieBlSihk
ronzino, Vasari, Giulio, Clovio et Michel-Aoge InHMv 1
quinze ans, il était déjà remarquable comme pdotre. irdnMt
mathématicien, mécanicien, et il avait exécuté avec Donkfta
crucifix de grandeur naturelle pour le couvent des rd^iv
degli Àngelt, à Borgo San-Friano, A cette époqae, il kf»
comme compagnon d'études près de François, filsdQdacCiM
dont il partagea les jeux, les plaisirs et les leçons. 11 le svi«
1563 dans un voyage en Espagne, où il travailla et ccnam
devait être plus tard témoin des poétiques mystère
amours avec Bianca Capello. Placé à son début en bcediv'
grande œuvre , l'artiste donna carrière à toutes les rickvit
son imagination. Sur ses dessins, la pierre refétitlesfenAa
plus nobles et les plus élégantes ; le marbre s'assoaplitiuf
brillants contours; le sol se couvrit des plus gracieoi tt«>À*^
sements, et par des machines savamment conçues eleiéciM'
grands frais les eaux se prêtèrent à mille ingénieosesnw*
naisons. Buontalenti fit un chef-d'œuvre ; mais ce étH^
coûta au grand-duc plus de quatre millions de francs. Strt»
glorieusement de ce premier essai, l'artiste fut bientgo*»
de tous les travaux importants qui furent entrepris à nxf*'
les églises, les palais, les monuments de toute espèce sek^
simultanément sous sa direction. La liste en serait l^^"^*^
ne pouvons toutefois nous dispenser de citer **P*?^Ç'2
muséum dans laquelle il disposa U Vénusde Mçdkbrt PJ^
autres statues antiques, le palais Piazsa, l*églis«<^'»''îr
lis Accianoli, la facaoe intérieure de l'âise SsslS''^
lejpalais
Mnggiore , le palais ducal de Pise, le palais dé Sienne, Un^
délie Suppliche, etc. Son style, dont il avait pris les prwof'
l'école de Florence , en a les qualités et les défauts; n^"^
l'ordonnance générale, étrangelé et souvent m*?!*** PL.
détails. Buontalenti, sage et grand dans bi disposition dfl*^
ses, allait jusqu'à l'extravagance dans rornemcotalion_»*^
de dire qu il imagina, comme moyen d'originalité, deï*f^
les chevrons des frontons, de manière à en placer la P***^
par-dessous , et les moulures par-dessus, aussi ^*" jj* ^
tronquer an sommet , dispositions qui leur ôtent w»
utilité, puisqu'elles ne leur laissent aucune efficaalepûiirf|^
ner les eaux pluviales. Cependant, ces biiarrenes pa***!^
rachetées par le bel aspect de l'ensemble, et il faut •■ «^
attentif pour les saisir. Les œuvres de BuonUlenli wp»^^
rent pas à l'architecture civile; il acouit <^"*"**.*"*7Xk'
taire une réputation non moins méritée. Le ^^^rlt^
venir à Naples et lui confia la direction des trapus dt» ^
resse de Porto Ferrago et des deux porU de «''^''"^■l,.
fortifications de Livourne, de Grossetto, de ?umf^
BUPABITI.
Dt élé élevées sar ses plans, ainsi que l'arsenal de Pise; et c'est
rec le titre dingcniear en chef de toute ta Toscane qu'il bàlit
I forteresse du Belvédère, à Florence ; il y construisit , pour
îcevoir le trésor, un caveau à ta porte duquel il adapta un mé-
inisme pour frapper d'une mort inévitaole celui qui avait le
lalheur de l'ouvnr sans en connaître le secret. Enfin , il fut
barge d'ordonner toutes les fêtes et réjouissances publiques de
iorence, et, chaque fois qu'il eut à s'acquitter de ce soin, il ex-
ila la surprise et l'admiration par la variété et la splendeur
loule de ses inventions. Il était, du reste, si expérimenté dans
art de (aire des feux d'artifice qu'il reçut dans sa jeunesse et
Misenra toujours le surnom de deiie Girandole ( des soleils
'artifice). M. Qualremère de Quincy dit que ce surnom lui fut
ooné pour avoir construit une crèche où il avait ingénieusement
Mnbîné les effets de lumière et d'ombres ; la première opinion
oiis semlMe plus probable. Buontalenti avait fondé dans sa
laiaoa, rue Maggio, une école publique où il recevait gratuite-
lent les jeunes gens auxquels il reconnaissait des dispositions,
i élait-dle toujours remplie. Il ne se bornait pas là; il aidait
(597)
BVPARITI.
LUSSI
es élèves de sa bourse, et, le temps de leurs études terminé, il
eor aplanissait autant qu'il était en son pouvoir les diflScultés
le la carrière. Il était aimé et recherché de tout ce que Flo-
ence renfermait alors d'hommes remarquables. Aimable, dé-
Intéressé, prodigue même, il vivait dans le faste et les plaisirs;
tt quelque fortune qu'il eût pu acquérir par une sage économie,
orsqu'il mourut en 1608, il aurait laisse dans la misère sa fille
inique , veuve et mère d'une nombreuse famille, si le grand-
loc, qui avait été son ami d'enfance et était toujours resté son
Nenfaiteur, n'eût, quelque temps auparavant, payé ses dettes et
issoréune pension a chacun des enfants de sa fille. — Parmi
es arcfaitectet distingués sortis de son école , on cite : Giulio
Parigi, Agostino Migliorini, Geraido Salviani, Ludovico Sigoli
^t BernardirtoPocetti.
BComTKMPi (Gborgbs-André-Atcgelini), musicien et
nëte de la fin du xyw siècle, naquit à Pérouse, fut maître de
iiapelle, puis ingénieur de l'électeur de Saxe, et s'est fait connal-
re par les deux ouvrages suivants : !• Historia mustea, neila
foie si ha ptfrvui cognitione delta teoHca e délia praiica an^
iea délia musica harmonica seconda la doUrina de* Qreci,
Je., Pérouse, 1696, in-fol.; 2« Nova quatuor vocibui eompo-
tndi Melhoduê, Dresde, 1660.
BCPALE et ANTHERMUS, sculpteurs de la xl« olympiade,
»l-4-dire 535 ans avant J.-C. Le Ulent de la statuaire éUit
mlitaire dans leur famille; leur bisaïeul Malas, leur aïeul
iocîade et leur père Antherroe, né dans l'f le de Cbio, avaient
ercé cet art. fiupale et Anthermus ayant exposé en public la
aUie d'Hipponax, poète satirique fort redouté et dont le visage
ait d'une horrible laideur, celui-ci lança contre eux une sa-
n si violente qu'ils se pendirent de désespoir selon quelques
uteurs. Horace semble partager cette opinion lorsau'il dit dans
=s Epodes qu'Uipponax fut un ennemi redoutable pour Bu-
aie : Hipponax acer hottis Bupalo, Pline au contraire affirme
oe ces deux frères ne commirent pas cette lâcheté, et qu'ils
^l depuis plusieurs statues dans les lies voisines de Cbio, à
Wûs pnnci paiement. Les anciens citent de ces artistes une
■jjîjf.à Jasus, ville de la Carie et une autre Diane dans l'Ile
t Chio. L'emoereiir Auguste plaça de leurs ouvrages dans les
tnples qu'il fit élever et surtout dans celui dédié à Apollon sur
fXKMit Palatin.
BCPABiTi (6olan,), plante malvacée du Malabar. C'est un
i>rc élevé de trente à quarante pieds, à racine comme ailée ou
looée d'un grand nombre de fibres capillaires, d'où s'élève
rott un tronc cylindrique de deux pieds et demi à trois pieds de
iamèlre, sur huit à dix pieds de nauteur, couronné par une
me sphéroïde assez semblable à celle du tilleul, très-épaisse,
ès-agréable h voir à cause de la netteté de ses feuilles, qui ne
wil attaquées par aucun insecte, formée par un grand nombre
épanches cylindriques, épaisses, longues, disposées circu-
itrenient etalternativement, écartées sous un angle de quarante-
inq degrés d'ouverture, à bois blanc, médiocrement dur. com-
traUe à celui du sapin, à centre plus tendre, comme moelleux,
trecoovert d'une écorce verte d'abord lisse et luisante, ensuite
endrée, enfin noirâtre. Les feuilles sont disposées alternative-
ment et circulairement au nombre de dix ou douze le long des
eunes branches à des distances de deux pouces environ, sur
m pédicule cylindrique vert égal i leur longueur, et ouvert sous
m ai^le de quarante-cinq degrés. Elles sont taillées en cœur
irrondi et échancré d'an sixième à un dixième à son origine,
emunées par une pointe allongée à l'extrémité opposée ,
opgœs de quatre à huit pouces, d'un tiers moins larges, en-
ivres, épaisses, molles, lisses, peu luissantes, vert moyen dessus.
plus clair dessous, où elles sont relevées de cinq à sept côtes
principales rayonnantes. Elles sont pendantes ou inclinées sur
leur pédicule, qui est accompajiné ne deux stipules caduques.
De l'aisselle de chacune des feuilles supérieures sort une fleur en
cloche, longue et lar^ de quatre pouces, portéesur un pédoncule
é^al à celui des feuilles et à sa longueur. Elle est hermaphro-
dite, jaune pâle, à fond purpurin, et placée autour de l'ovaire.
Elle consiste en deux calices d'une seule pièce, dont l'extérieur
est entier, sans découpures, comme déchiré ou rongé tout au-
tour, et l'intérieur à cinq divisions égales ; en une corolle i
cinq pétales en cloche, vert jaune, à base purpurine, striés en
long et veinés, minces en haut, plus épais en bas, réunis légère-
ment entre eux, et à la colonne blanche des étamines, formée
par la réunion d'une centaine de filels , dont Textrémité est
couronnée par une anthère jaune, courbée en rein. L*ovaire qui
part du centre du calice est sphéroïde fort court, surmonté par
un style cylindrique qui enfile le cylindre des étamines, et qui
se fourche au sommet en cinq branches terminées chacune par un
stigmate sphériqueveloulé.Cet ovaire, en mûrissant, devient une
capsule spéroîde à cinq angles peu élevés, d'un pouce environ
de diamètre, noirâtre, ligneuse, marquée extérieurement de dix
sillons, correspondant à autant de loges, s'ouvrant très-rarement
en cinq^ valves ou capsules triangulaires, prtaffées chacune par
une cloison mitoyenne en deux loges, qui renferment chacune
deux graines ovoïdes à trois angles et à dos convexe, longues de
quatre lignes, de moitié moins larges, rerouvertes d'un coton
argentin, sous lequel elles sont brunes, ayant une amande
blanclie. Le bupariti croit au Malabar dans les terres sablon-
neuses. Il est toujours couvert de fleurs. Il n'a point d'odeur,
mais seulement une saveur mucilagineuse légèrement astrin-
gente. Ses branches, lorsqu'on les coupe, rendent un suc, une
gommejaunâtre, sans odeur, sans saveur, semblable à la gomme-
gutte. Ses fleurs , en s*épanouissant , sont d'abord vert jaune,
puis elles jaunissent de plus en plus; enfin, elles brunissent le
troisième jour, se ferment et tombent en quittant la calice. Les
Malabares appliquent ses feuilles sur les ulcères pour les guérir.
— Deuxième espèce, BarulanL Le barulant ne s'élève ffuèie
3u'à la hauteur de quinze à vingt pieds, tantôt sous la torme
'un buisson à trois ou quatre troncs, tantôt sous celle d*un ar-
brisseau à un seul tronc cylindrique d'un pied à un pied et
demi de diamètre, haut de cinq à six pieds, tortu, sinueux, à
écorce cendrée, tendre, fibreuse et souple. Ses feuilles sont de
deux formes différentes, taillées en cœur allongé, échancré d'un
huitième à leur origine, à trois angles dans les jeunes arbres et
les jeunes branches, unies et sans angles dans les vieilles»
longues de huit à onze pouces, de moitié moins larges, épaisses»
lisses, d'un vert glauque, relevées en dessous de cinq côtes blan-
ches, et portées sur un pédicule cvlindrique égal à leur largeur.
La fleur qui sort de l'aisselle de chaque feuille ressemble à celle
du buparili; mais elle est, avec son pédoncule, aussi longue
que le pédicule de la feuille. Ses étamines sont moins nom-
breuses, moins serrées, moins rapprochées, au nombre de cin-
quante à soixante seulement. Elles s'ouvrent le matin depuis
neuf à dix heures jusqu'à trois heures du soir, où elles se ferment
en prenant une couleur incarnate, enfin d'un rouge obscur quand
elle est prête à tomber. L'ovaire devient en mûrissant une capsule
sphéroïde, aplatie, d'un pouceetdemidediamètre,d'un tiers ou de
moitié moins longue, marquée de cinq angles légers, noirâtre,
s'ouvrantrarementen cinqvalves partagées chacuneen deux loges
3ui contiennentchacunedeux grainesovoîdesanguleuses, longues
eseptàhuitliffnes, unefoismoins larges, jaunâtres, tranchéesde
noir, lisses. LeMm/anl necrott point naturellementailleurs qu'au
bord des eaux, surtout sur les caps élevés au bord des préapices
et dans les rochers les plus escarpés des fies d'Amboine, où l'on
voit souvent ses racines toutes nues et découvertes. Il se voit
aussi dans les terres marécageuses et profondes. Il se multiplie
de boutures et de graines ; mais, lorsqu'on le plante, il ne croit
jamais aussi bien que ceux qui croissent naturellement au bord
de la mer. Ses feuilles ont une saveur aromatique. Son bois est
fragile, tendre, blanc dans les jeunes arbres de^dnq ou six
pouces de diamètre, et rougeâtre au centre, insipide ou désa-
gréable au goût, ou salin dans les pieds qui croissent au bord de
la mer; mais dans les vieilles souches le cœur est brun ou
veiné de noir dans quelques endroits, d'une odeur et d'une sa-
veur aromatique vineuse qui se développe, soit qu'on le frotte ou
qu'on le travaille, soit qu'on le mâcne ; on lui sent même un
petit mordant qui pique légèrement la langue sans avoir l'amer-
tume qu'a le baru, eest4-dire le pariii. Dans les vieux arbres,
ce cœur du tronc est communément carié, rongé, creux, sans
qualité, sec, sans goût, ainsi que le bois des racines qui sont de-
venues noires pour avoir été exppsées nues au soleil. Les Malab
BUPHTirALBR«
f 5W )
BVB.
ne font usage dans les arts (Taacune autre partie de cet arbre
que du cœur de son bois. Lorsqu*il est Teiné de noir on d'un
beau brun, ils en font des coffres, des boites, des manches de
couteau , des bois de hisil très-estimés à cause de leur couleur
agréable et de leur légèreté. Les coffres qu'on en fait conservent
longtemps leur odeur vineuse, lorsqu'on les tient bien fermés^
et cette odeur se répand même pendant qu'on travaille ce bois.
Les habitants d*AmDuine mangent ses feuilles cuites comme le
sayor; leur saveur léffèrement saline n'est pas désagréable :
mâchées crues avec le bétel, elles remplissent la bouche de leur
odeur agréable et de leur saveur aigrelette. Le cœur brun on
veiné de ce bois est très-salutaire ; pulvérisé ou broyé sur le por-
phyre avec de l'eau, il se boit dans cette espèce de pleurésie ap-
pelée mpaêmera, si dangereuse chez les Malais, qui se déclare si
subitement par une rougeur au visage, des picotements dans la
poitrine, des douleurs aux côtés et au dos, et des douleurs en
respirant. Cette poudre est aussi souveraine dans les coliques bi-
lieuses où l'on vomit la bile en abondance. Dans les fièvres ar-
dentes, elle rafraîchit en fortifiant le cœur. Lorsque les pécheurs
ont mangé de quelaue poisson venimeux, comme le manche de
leur couteau est orainairement fait de ce bois, ils en râpent un
peu sur une pierre avec de Teau qu'ils boivent comme nu anti-
dote souveram ; s'ils vomissent la première dose, ils en boivent
une seconde. Celte poudre, mêlée avec celle du bois stercoraire
de Java, appelée tay, se boit dans les coliques venteuses pour
dissiper les vents. Pour que ce bois ait la qualité, la vertu et les
efiéts qu'on en attend, on choisit les arbres dont le cœur n'est
pas encore carié, et l'on prend la partie brune du tronc ou des
racines gui a été abreuvée par l'eau de la mer, et qui a un petit
ffoût salin. On sépare bien de la partie brune de ce cœur tout le
Dois blanc oui l'entoure, on le plonge une ou deux fois dans
l'eau salée ae la mer, et on le fait sécher au soleil. On peut le
garder ainsi, et lui conserver sa vertu pendant dix ans, pourvu
qu'on le plonge de temps en temps dans l'eau de la mer : car
rest sa salure particulièrement qui tempère l'ardeur de la bile,
oe qui lui est commun avec plusieurs autres bois salés. Par les
caractères de ces deux plantes comparées entre elles, et avec les
avtres plantes malvacées qui nous sont connues, il est évident
\^ qu'elles ne sont point deux espèces du même genre ; V que
le oufiariii n'appartient point au ffenre de l'hibiscus où Linné
l'a rapporté, c'est-à-dire au genre du pariti; 3« que le 6arulanl
est encore plus éloigné du genre sida où le place Bunnann,
c'est-à-dire de Tabutilon ; 4® enfin, que tous deux forment un
genre difil^rent, mais très-voisin du pariti dans la troisième
section de la famille des mauves, c'est-à-dire des plantes (pii
ont deux calices, tous deux d'une seule pièce.
BirPHAGB {myth,\ Buphagus^ Bou^a-yc; , fils de Japet et de
Thomax, ayant tenté de faire violence à Diane , tomba soos la
flèche de cette déesse. On donna son nom à une rivière d'Arca-
dle. — BuPHAGE est aussi un surnom d'Hercule. Ce mot veut
dire mangeur de bœufg; et la mythologie nous montre souvent
Hercule mangeant un bœuf entier jusqu'aux os, exploit gas-
tronomique que renouvelèrent, dit-on, des athlètes célèbres,
entre autres Milon de Crotone.
BCPHAGIVM (géogr, anc,), lieu de l'Arcadie, limitrophe
des Héréens et des MégalopoUtains, où le fleuve Buphagus pre-
nait sa source.
BUPHAGOS, s. m. (lerm, de pAorvi.), nom qu'on a donné à
on antidote contre la colique.
BUPiioifiBS(arcWo/.) (Boûç, bœuf; ^'^€«, meurtre), cérénM>-
Bîes annaettes célébrces à Athèsts eo l'honneur de Jupiter
Poliens. Elles n'offraient rieo de leourquable que le sacrifice
d'un grand iMmbre de bœofii.
BUPn#Nes, s. m. celui qin présidail aus sacrifices dans les
BuphoBits à Athènes.
B1JMONUS {myth,) , SicHien qui venlut empêcher Hercule
ée traverser son pays avec les bœufis enlevés à Géryon, Ait tué
par le iéros et divinisé par ses oompatrioles.
^BTPHTVALBiE (bupbthalmum) [boian.) , ^nre des oorym-
blAres. Caractères : învolucre composé de folioles imbriquées;
réceptacle garni de paillettes ; fleurs radiées, à fleurons herma-
phrodites , à^ demi-fleurons femelles et fertiles ; alênes ailés et
eeuronnés d'un rebord membraneux. — Ce aenre comprend
é&8 herbes et des arbrisseaux. On en connaît fwus de vingt es-
pèces, qm croissent dans les régions méridionales. — Le omph^
thaime êeiHHféHum et fe buphthalmeqrandilkfrum, apparte-
BanC au midi de la France , peuvent . dil-on , remplaeer le tlié.
l^buphiKaime ûieraeeum est cultivé en Chine et a la Cochin-
ànne^ comme alhnent. — Le b^hthaimt $pi9iom»m croit aux
environs de Hforseille et de Montpellier ; le b^Êphihaim$ «^«n»-
tienm se trouve au bord des eaux, en Langoedbcd co L
le buphthalme mariiifnmm se rencontre aux fnvinNis i"
seille, près du mont Redon. A. B. ocft
BUPHTHALMIE, 8. f. (méd,) (de P&ûç, bœilf.ctôçUiiu;.^
œil de bœuf, augmentation du volume de l'œil On a en en
exprimé par ce mot le premier degré de fhydropbi
Quelquefois cependant on a ainsi appelé une nuladie c
risée par la turgescence du corps vitré, qui (fistead h
pousse en avant le cristallin et l'ins.
BUPHTiiALNiQUB^adj. des deBx genres» ^ a i»Mii|
bophthalmie. Douieur bupkihaimiquê On écalj
miqMe.
BUPLEUBOB, S. m. (boUm.) , sarte de pUnl», r«d^
lièvre ou porte-feuille.
BrPLÈTBB (buplevrum) (bokm,) , genre de b luAë
ombHlillbres, qu'on peut fecilenent diningaer i » é«
jaunes, à ses tiges g[laores et à ses IMIIet sini|»ies.Cn*r
mvolucre d'une à cinq folioles , involuceHe à ôaq MiéH»
vent colorées, fruit arrondi ou ovoïde, strié.— Ce fBn<»
prend une trentaine d'espèces, la pNipart heiteoéa^ ^i^
unes flrutescentes.
mvoWTBWR {géogr. anc], mont et protnontonisjtti
Pextrémité sud-est de l'Argolide, qui s'avance dan b m, a
face de l'tle Aperopia.
BVPBASIE {géogr. une), ville de YEMn^^ODiiahÛÉm
allèrent au siège de Troie.
BUPBBSTE (bupreslis) (^fl. tioi.), inseeteèi|eatto»
léoptères de la famille des serricoraes* Les iMÉfistatiiè
très^^lles couleurs métalliques qui leur avaient laliieMè
richards; leurs antennes sont en scie , les aitidciéeitinaa
forme de cœur renversé, et le pénultième au oHiai falla-
it division, pas d'écusson : le bmpreete manm^atm
du Sénégal; le bupreêle ncAsTb. chry8iiQr)d»hèfa»
taies ; le bnpre$U êiemicome, oe la mémt ooatm.- f *
sioB, un écossQB : le bupresêê miwM (b. gisM) tw
communément dans la Guyane; le èajwiik iim^
(b. bivittaU) ; le bnpreHe Joyâw (b. le^a), l'ada itf
orientales» et l'auira du Séné^. il en exiKe m FwHin»
tain nombre d'espèces.
BtrPBBamnss, bupr9$tidm {MH» na^.), Irîbe (tewM^
de la fiimiile des serrioomes, section des pentanèrst fc(*^
grand genrebupresle de Linné, avant poureandérfs'^
temum simpleiJient reçu dans i^e dépi£2iNi dinMM
n'ayant pas par conséquent d'organisatfioa propre m^*
angles postérieurs du corselet ne sont pas non pHnlnf^^
angles prolongés; le dernier article éès Pilp^ s^esttvffp
gros que les précédents ; les tarses à articles dilttct. wir*
natt rien des mœurs de ces insectes ; eo présmneevlnnr
ves vivent dans les bois, où en trouve quelquefois fue^i^
sous les éeorces des arbres é*igà. il n'a pv sertir (F. ta*"
Tbackts).
BUPBESTOIPE, S. m. {hiit, nai.)y genre d'iiijeclB*ri#
des coléoptères, voisin des buprestes.
BUQCET, S. m. (ieehnol)^ instrument dûatoaie»*^
agiter l'indigo dans les cuves de fiadirication.
BUQUET (CÉSAR) , meunier de l'hôpital g^^|è^
auquel il a rendu aimportanlfl sernocs ca piifcAÉi"V
moutures de manière à épai;gper, par joacyprèari^l^
livres de pain, bien oue son pain fût meyienr etjilu*|"^
que celai de ses prédécesseurs. U a publié un Jw»;**'^^
pêMitr deê utoudinê ei du Wèêumiêr, 177S ; m frf*^
comervaiion deê graine, 1783 ; ai un Mémùkemjf^^
de perfeelimmer kt mmiinê af la metâiif* éimtm^' •*
1786, _^.j»
BTQVETTB, S. (.{ierm. dêwmr.), èehékénk^^
pièce de bois ou dasdîaoïètres d'un mAldMsItfB'*^
dft leur langneoff.
mrm iaéogr.\, ville entourée de murtîltes *J^^i
landscbai de Ntkde, dans legoufemementdeiiWW*^^|
routa de NiMe à Konia, à 4lieBes deceUs ^w»|^'^
eiace oè était sHuée Tandenne lara^ ^^^^.^J^TIgl
le sultan Aladin le Leidsohucida employa tes Pf*^^^
cbiteau de Konia. Cetle vHle avait un éi^qBeiprjff^
siènie concile de ConstanlÎBeple ; bmus Mp^'^^Jr
chrétienne ou'elle possédait est en raines, et «"?^
niasent du salpétro pour la ftbiîqve'de pendre j
tfoà s'y liUBfe.
(£09)
BUR€HAMik.
Bcm ou BCEA (géogr^). Ce sont, d*af>rè8 Ladolf, des pro-
nœs de U contrée de Tigré dans FAbysfiioie , divisées en naut
nra, an nord, et bas Bura, au sud, situées non loin de la mer,
; confinant avec DankalL D*après Bruce ( dont la carte donne
[autbur et Basbur; celle de Sait donne Servan-Biir oq
bttt-^r ) y Bur est une de ces petites provinces qu'on
^mte quelquefois à certains gouvernements , et qu'on en se-
Kre ensuite. Cette province est située , d'après lui (m , 259)^
MIS le voisinage de Tigré. — L'Arabe Abu Obeid nomme aussi
tara une ville de la haute Egypte, située à 8 parasanges d'An-
noopolis. Edrisi .pacle d'une Bura, qui se -trouverait à 13 miUes
B distance de ^miette, si toutefois c'est ainsi qu'il faut lire ce
DB, et non pas Haurani,
mvux,hcù^ (miflk.), fille de Jupiter et d'Hélice, donna son
om à un bourg de F Achaîe, qui fut • ainsi que le l)onrg d'Hé-
œ» submergé par un tremblement de (erre.
mcWLA {aéogr. anc.], ville d'Asie , dans la Mésopotamie, sur
m horàs du fleuve Penacoote.
BCJiAcas, B^uamoiCHB {péelu) , instrument en foone de
uiier propre à pécher.
BCRiB VS ( F. BCBE).
BIAAGRAG igéagr.)^ rivière d'Afrique, au royaume de Fez,
E' prend ja source dans les monts Atlas, et se jette dans l'océan
antique.
BtlAJUL (eomm,). C'est une étoffe de fabrication française ,
Mes semblable à la ferrandine. La chaîne est de Ûloselle ou
atre soie ; la trame de coton, de laine, de poils de chèvre, etc.
kmiens, Abbeville, Reims , plusieurs villes de la Flandre sont
épotéesdansce genre de fabrication. Il s'en fait aussi beaucoup
^Bergame, à MOai^ à Gènes et à Naples. Il v a du burail uni,
i grains, simple, double, etc. Les buraiU de France ont une
lemi^une de large sur vingt et une aunes de long; ceux de
rétsanger, vin^^t et une aunes à la pièce. Zurich fournit nne
spèce de tuirail de la façon du crépon.
BUBiLiSTK, s. des deux genres ifiramm.), personne prépo-
rie i un bureau de payement, de distribution, de recette , etc.
BORAMOS (Les) ou les papais (géo§r.) , peuple d'Afrique,
Uns U ^Ugritie. ils demeurent autour de la rivière de Saint-
)omingue. Leur pays s'étend jusqu'à Temboochure du Rio-
înode. Cette nation est idolâtre. On dit que dans ce pays les
finnoes, pour s'empêcher de parler, prennent dans leur booche
ne gorgée d'eau qn'eUes gaitlent la moitié d'une journée, sans
ne cela les empêche de travailler.
JHJEAJio {géogr,)^ ville du royaume lombard-vénitien (Ve-
$m)^ dans les lagunes; elle communique par un canal avec
aoifie, dont elle est à 3 lieues. On y fait de la dentelle; k pé-
le y «âaotife. 8,ûeo habitants.
mtHftAT (iTCNiMi.), étoffe légère, demi-soie et demi-laine, fort
wliarchdc pour sa longue durée et sa qualité tatrinsèque. £Ue
Il é'rnn grand «sage en France, en Ëapagne, en ^ortn^al et^en
Ulîe. On fabrique le borat à Nîmes, Bagnères et Langegne,
■isi que dans diverses parties de l'Allemagne. Les burats de
kcnnsse nonranent'bunrts à gros grains, fis sont tissus en fbrnie
rélamine et ont neuf seizièmes de large. La pièce contient dans
ta longueur 46 aunes; chacune d'elles vautde S fr. às fr. 50 cent.
Dins les burats grenés à peths grains, la largeur est de 2 pans
st demlp et la longueur de 40 à 42 cannes. Le petit burat, ^ou
Muatà petits grains, est de la même largeur; mais la longueur
A*a que 40 cannes. Les burats doubles ont 2 pans et demi
■e Ulirge, et Sa i 33 cannes de long; enfin, les burats 4finii-
imÉïlesaeotde 2 pan» et deaii de large^ et oontieiinMii en Um--
rveur 40 â 42 «asMâ.
•OBATé, àKy ai^. 4|Bi imite le Imrat.
mtCTRiB, s. f . (comm.), popeline dont la chaîne est de soie
fl Ja trame de grosse laine.
BVEATTES (Les) [oéogr.), nation barbare et idolâtre qui oc-
Mpe une partie de la Sibérie. Il y a une forteresse nommée
^tÊtnUle, qui appartient aux Russes, qui y tiennent garnison.
BfBMAB-MM«ABBV, efaef de chouans, oé à Questanubeiit,
hnile MerbilMn. il servit d'abord sous Georges CaëoBdal ,
MDtne gniée è obeval , et prit part à toutes ses espédiliow. Il
mità ^ris, à l'époque du iO kructidar, s'diOBoha aiv<ec qaèl-
|Qesagentsn)yaKste8»et,Toyant que ren«eM<lécîdaitpasâ
rttaquer, se retira dans son pays, et y resta jusqu'à l'insurrec-
ion de 1799, époque â hiquefle n reprit les armes. S'étant trouvé
Uns la capitale quelque temps après le 3 nivôse an n, il fut
trrété comme prévenu d'attentat contrela personne du premier
consul* et mis à Ricétre, où il resta un an , et de là fut envoyé
|a surveillance à Rennes, d'où il s'échappa pour venir se réunir
i son ancien ahet i Paris. Arrêté et mis ensuite en jugement
conoroe complice de Geoi;pes, il fut condamné à 4uort le 21
prairial an xii, et exécute le 5 messidor suivant : il était alors
âgé de vingt-neuf ans.
B<;BBas (eMim.), nom d'une petite monnaie algérienne qui
portait des deux côtes les armes du dey.
BURRBLIN, CARBALIN, CIJBSA1.IN OU SmiBALI!!. "Bar-
tolocci cherche à prouver dans sa BiàUoikéque rtébiniqmy que
tous ces noms ne sont qu'un même root corrompu, lequel de^r«it
être le nom d'un instrument de musique en usage chêi les Hé»
breux; d'après le même aittenr, cur Iwitn serait le vrai mot, et
dériverait du grec ei^emkalm^ nom d'un instrument de nnusique
usité chez le^ Grecs ( F. Cbembai^).
■OBB JALMT (géogT.)y pays de nègres dans la Sénégambie,
en Afrique» limité an nord par Brack, a l'est par FutatoH au sud
par Wuttt, à l'ouest par Bitrb Salum. C'étah autrefois l'Etat le
plus puissant de toute la contrée. Le souverain de ce pays joiidt
encore d'une certaine prééminence sur les princes du Jalof, qui
se prosternent devant kri. Il gouverne tout è fait despotique-
ment, ouoique ta constitution de l'Etat soit féodale. Ses suiets,
les Jalm (r . cet article), sont fétichistes. Ils cultivent le millet,
^e coton et l'indigo ; leurs forêts sont remplies des plus beaux
arbres à gomme, qu'ils abandonnent cependant aux Iforabuts.
Il y a parmi eux beaucoup de Fulies et de Laopes. Li capitale
du pays, on réside le Burb, se nomme Quamgrore (d'après
Mol lien).
BVBBUBAT.A [géogr.], lie de l'Amérique méridionale, sur là
côte de la province de Venezuela.
BVBCA ou BUBUCH {çéogr,), siège épiscopal de la province
de Numidie en Afrique. Lucien* qui eu était évéque, assista à
la conférence de Carthage (C. 201). Un autre du même siège,
nommé Quiétus, assista an oondle de Carthage sous saint (^
prien.
BUacABMA (6olan.), sorte de piaule dont le calice est d'une
seule feuille découpée en petits segments; il porte une flevr
manopétaleea tube, édiaiiorée par le iiord en qoaire parties :
du fcmd de la fleur s'élèvent quatre étamines déliées qui dépas-
sent les pétales. Elles sont portées sur un embryon arriodi
qui se change en une baie ronde où aont renfermées quatre sa-
menées eûtes et oblongues. — Le burea$rdia croit abondam-
ment dans les>bois près de Charles-Town, dans la Caroline mé-
ridionale ; saiwuteur ordinaire est de cinq à six pieds. Ses jeunes
bourgeons sont couverts d'une poussière blancnàtrc et rude au
toucher; elle a les feuilles ovales, terminées en pointe et oppo-
sées; leur couleur est d'un vert pâle, et celle des Qeurs d'un vert
obsour. Cell»»*d naissent en couronne autour des branches. Le
cougc briUant de ces baies se change, à mesure qu'elles Muùikr
sent 4 en un pourpre foncé. — On multiplie k burcërdia par
aesgraines; on devrait les répandre en autooine, mais on me
peut guère les recevoird'aussi lionne heure; il convient donc^ si
on ne les emploie qu'au printemps, de hâter leur germination
en les semant dans des pnls qu'on enfoncera dans une couche
de tan. Lorsque les plantes ascunt paru, il faudra les accoutu-
mer peu à peu à une moindre chaleur. Ces pots doivent passer
l'hiver sous une caisse à vitrage ; le printemps saivanl, un peu
avant la pousse, on transpUinlera chaqne arbuste dans -un petit
pot, et on les fera passer successivement dans des plus grands à
mesure qu^ils grossiront. On usera toujours des mêmes arbres
jusqu'à ce qu^on ait des pieds assez Torts pour oser en risquer
quelques-uns en pleine terre.
BUBGH (Lambert vak sea), fds d'un présideiit du conseil
de Flandre, jiaquitiJdaliiies l'an 1542. Al àgedequaranteans,
il fut nommé doyen du c^pitie de Sainte-Jilarie à Utrechi;
mais, quatre ans apràs, la disgrâce de son père, qui avait été on
exposition avec le gonvecneur Leiœster, entraîna aussi la
sienne. Toute la famiUe de Van der Burch ûit exilée ; dans la
suite elle (iit rappelée, et iansber^ tAr-mina ses iours à Utrechi
en 1617. U était très^nstruit et iioBOcalt les talenls; c'est ub
témoignage que rendent de Jui ptoieurs savants contemporains,
entre autres Juste Lipse et Sweertius. On a de lui un ouvrage
historique sur la Savoie, sons ce titse : Sabandorum ducum
principumgue hiêlmriœ gmUitîtiœ likiri ii, Leyde, 1599, et
Anvers. lOOfli, in-4°. A l'eften^ple de son père qm a laissé plu-
sieurs livres de piété, il composa : Preees rhylhmicœ ad divam
Virgùiem, et une histoirederoriginedel'église de Sainte-Marie à
Utrechi. — Son frère Abbien, greffier de la cour â Ulrecht,
mort en 1606, éprouva le même sort que lui, |)ar suite de la dis-
grâce, de leur pere« U a laissé cpielques poésies latines sur des
sujets sacrés.
bubchaka ou bybcbana (géoffr^), une des Iles les plus
les chroniqueurs latins en celui de ^uzivuê. Û fui le grand-père
du comte Dielricht de Weltin , qui était l'ancêtre des margra-
ves de Meissen et landgraves de Thuringe. Il reçut le litre de
duc en 892, et le soutint pendant quarante-sept ans avec beau-
coup de courage , provoqué surtout par les invasions alors si
fréquentes des Hongrois. Ce fut dans un combat contre les Hon-
grois que Burcbard péril en combattant noblement pour la pa-
Ine. Ce combat eut-il lieu près d'Eisenacb , comme Spannen-
berp et autres le [prétendent ? c'est ce que n'atteste aucun
écrivain contemporain, aucun document du moyen âge.
BURCHARD OU BOUCHARD, canoniste du XV siècle, naquit
a la Bassie ou plus probablement dans la Hesse, d'une famille
noble. Après avoir étudié à Coblentz, puis à l'abbaye de Lobbes
et à Liéce, on croit qu'il devint cbanome de cette ville. Attaché
ensuite â l'archevêque de Mayence , il fut précepteur du jeune
Conrad le Salique , et nommé évêque de Worms en 1006 ou
1008 par Olhon III. Après une vie édifiante et recommandable
par d abondantes aumônes , par la fondation de plusieurs mo-
nastères , et par la création d'un chapitre de vingt chanoines,
Burchard mourut saintement en 1036, ayant à son lit de mort
donné l'absolution à tous les pécheurs qu'il s'était vu dans la
nécessité d'excommunier. Burchard a conservé les Canofu du
concile de Seligerutadl en 1032, et il a composé le Magnum Vo-
lumen eanonum en 20 livres, Cologne, 1548, in-fol.
BURCHARD, évêque d'HalbersUdt, fameux dans le xV siè-
cle par sa lutte contre l'empereur Henri IV, en faveur d'Alexan-
dre II , dans les démêlés de ce pape avec Honorius II, compéti-
teur de la papauté. En 1067, Burchard combattit vaillamment,
lepée à la main, les Vénèdes, païens de la Lusace, et, s'élant
révolté en 1730 contre Henri IV, il remporte divers avantages
avec ses adhérents contre les troupes de cet empereur, puis fut
baUu et contraint de fuir en Hongrie. Dans la suite, les sei-
gneurs d'Allemaffne voulurent le réconcilier avec ce prince, et,
au rendez-vous fixé pour cette réconciliation , Burchard s'em-
porte contre lui en injures grossières qui suscitèrent une mêlée
entre les partisans de l'évêque et ceux de Henri IV. Burchard,
messe à mort, fut transporté dans le monastère d'Ilsebourir. où
il mourut. °'
BURCHARD , abbé d'Ursperç, né dans le xn« siècle, à Bibe-
rach en Souabe, entra dans l'ordre de Prémontré, el fit ses
vœux à l'abbaye de Schussenriedt. Peu après il fut élu prévôt
ou prélat de ce monastère, et en 1215 ses telents le firent nom-
mer abbé d'Ursperg. Il y mourut après douze années d'exer-
cice et après une vie exemplaire de piété. On doit le considérer
comme l'auteur véritable de la partie de la Chronique d'Un-
perg, contenant l'Histoire de l'empereur Frédéric I^^dit Barbe-
rousse, et des princes de sa maison.
BURCHARD, abbé de Balerne dans le comté de Bourgogne,
BURCHARD. ( 600
importentes de la côte germanique. Strabon la nomme Burcha-
nis; Drusus la conquit; les Romains lui donnèrent le nom de
Fabaria à cause des fèves qu'on y cultivait. Il est vraisemblable
que c'est l'Ile de Boreum située vis-à-vis de l'embouchure de
r£ms.
BURCHAlfES(F. BOURKHANS).
BURCHARD (Saint), premier évêque de Wurtzbourg, né en
Angleterre , se trouvait en France lorsque saint Boniface com-
mença à prêcher l'Evangile en Allemagne. Burehard s'y rendit
vers l'an 752 , et seconda si bien saint Boniface, qu'il ne terda
gas à acquérir une grande considération. Lorsque les chefs des
Francs voulurent déposer Childéric III, pour mettre sur le trône
Pépin le Bref, Burchard fut envoyé à Rome pour faire appniu-
ver cette mesure au pape Grégoire III, et il réussit aussi bien a
plaider la cause du nouveau roi, qu'à convertir les barbares de
la Germanie. Pépin le nomma évêque de Wurtzbourg, et lui
donna des biens en Franconie. On a prétendu qu'il lui avait
accordé un pouvoir absolu sur toute cette province, et que de là
venait le titre de ducs de Franconie que porteient encore dans
les temps modernes les évoques de Wurtzbourg; mais ce fait
parait conlrouvé, et Egilword qui , dans la Vie de eainl Bur-
chard, entre dans les plus petits détails, n'en fait aucune men-
Uon. Burchard s'occupa du soin d'embellir et d'enrichir son
diocèse. En 752, il fit bâtir à Wurtzbourg l'église de Saint-Mar-
tin, et, sur le mont Sainte-Marie, le monastère de Saint- An-
dré. En 790, avec le consentement de Pépin , il abandonna son
evêché à Maingul, comte de Rotenbourg, et se retira à Hoym-
bourg, où il mourut le 9 février 792. On célébrait sa fête le U
octobre.
BURCHARD, duc de Thuringe, est au nombre des ancêtres
de la maison des princes de Saxe. Il éteit de la famille des Bo-
zizi. Le nom germanique de Bux (Burchard) a été change par
) BURCHARD.
florissaitau xii" siècle. Il avait embrassé la viertlipei»dfc
l'ordre de Saint-Benott ; mais, aussitôt que saint fttiiiri a
étebli sa règle à Clairvaux , il vint sa^ ranger sous si dirtâM
et , guidé par ce grand maître , il fit des progrès rrannn^
dans la pratique des vertus claustrales. Sur le broil de a aj
teté, de pieuses femmes qui s'éteient relira dans on dcyn i
près de Salins, pour y vivre dans les cicrcices de ta péoi(«
demandèrent Burchard pour directeur. Ce fut sansdook H»i
dant son séjour dans cette contrée encore sauvage, qo'ii o^
les sires de Cheneçay et de Montfaucon , à taire abanibîit
fflise des terres incultes qu'ib nossédaient sur la borà^i
Lure, dans l'endroit où s*éleva ^puis Tabbaye de BHb.n
regardait Burehard comme son fondateur ( F. Datnm iT
(oire du clergé de France , ii ). En 1 136 , élo premier ikt
Balerne, il ne négligea rien pour y faire fleurir les Tertudr*
tiennes et les bonnes études. Par ses soins fot Ibnixr fa
cette abbaye une bibliothèque précieuse pour répoqQe,do«k
der a donné le cateloffuedansia Bibliotheea helgicû Motif.
torun^ II, 133. Burchard cultivait lui-même les lettm,4r«
conjecture^ avec beaucoup de vraisemblance, qo'il anitn^
plusieurs écrits ascétiques ; mais on ne connaît de hûqvta
opuscules : une LeUre à Nicolas , moine de Glalmn,|wi
féliciter sur son changement de vie, dans la BAMm»
xima Palrum^ xxi, 5:23 ; et un A^^pendiee à U vit 4$ m
Bernardy dans l'édition des (ouvrée du saint, dooore ^%^
billon , II , 1090. Sa lettre au moine de Glaimui n'ertqiM
tissu d'antitlièses ; mais le second morceau de Ivdhm) d
exempt de mauvais goût. Transféré par ses sapmws i té-
baye de Bellevaux près de Besan^n, Burdiard]«Mnitlel9
avril 1162 ou 63. M. Daunou lui a consacré aoe aobalas
V Histoire litléraire de France^ xiii, 323.
BURCHARD (Jean|, né à Strasbourg dans lexvT nkk.ti:
Sourvu de la charge de clerc des cérémonies pontificalalêii
écembre 1483, nommé dans la suite évêque de CiuifCfr
tello, et mourut le 6 mai 1505. Il est auteur do JovmaiMft^
(1 ) Cet établissement a douné naiatancc par la mite â Tiblmtèi^
geltesTuDe des cinq maisous destinées aux demoiselle» oohlei<leFrii*
Comté. Les quatre autres étaient Cbâleau-Châlons, BsuiDe,LoBi-Jt^
nier et Montigny.
(2) Le Diarium de Burchard u était connu que pir a ft^
donné par Denis Godefroy dans son Histoire de Charkt FW,f^
en 1684, et «ai* nupImiM ritatimic vainiM AThAimir UxMÉiâè0*
continuation
1696, _, ^
Anecdotœ de vita AUxtmdn Vl papœ » seu Excvp^f^ ^
Joann. Burchardi. Le même extrait reparuldans U mèse Tile,r*>
suivante, sous ce titre : Histon'a arcana, seu de vitàJUs^^^
papœ Excerpta, etc. Cet extrait fut sans doute rédigé pir ■ f^
né par Denis Godefroy dans son Histoire de Charkt VïU,f'^
1684, et par quel(jues citations vagues d'Odonc BU^iMlii^*
tinuation de Baromus, lorsque Leiboitz fit impriiDcr a Hissai. •
6 , un volume in-4*, intitulé : Spécimen hituaia sruae, '
cite en cette
tionnaire histot
exle de Fauteur, qiu peut-èlre était en italien, » y
: langue plusieurs passages du Ditrium [V.àm^^
iêtorique, Tarticle Sauonarole, et U DitsaistieMa^*
libelles diffamatoires), Leibnitz crut, quelques anoéei aproi •
trouvé le véritable teite de Burchard, dans un mâBoicnt q* ^
lui avait confié , et il écrivit à ce dernier , le 90 noteoibre iWi»'
se proposait de publier Integrum Diarium BurchanHi ■•"T*
sans avoir eiécuté sou projet. Jean-Georges Eccard fit ^'f^if^
zig, en 1732, dans le second tome de ses Scriptores 1^^'}^
rium Burchardi, d'après un manuscrit de Berlin, qui pomnit"»
le même que Lacroze avait communiqué à Leibnitz. Ce b*^*^ ^
très-défectueux, de Taveu même d*Eccard , qui, dans «o jjjf'j.^
souvent obligé d'avoir recours à l'extrait de LeibniU, pour 'J^^^
dre des faits, interverti par les copistes. Eccard ajoute y*_?|^
qu'il publie contient le loumal entier du pontificat ^^^^''^^
mais c'est une erreur. Leitrait même de Leibnitz '*"**J*'ÎLfl
il commence en 149S, au S août , jour de l'etaltation d'Al^'r ^
le Diarium f donné par Eocard , oommcoce quatre Bifiii P* j^
premier dimanche ée l'Aveot ; l'extrait de Leibniti n jfff^
1 508, quinze jours avant la mort d'Aleiandre Tl, cl le ^^*^j^
par Eccard finit au S2 février de la même année. On '^^^^f
des différences considérables enU^e les deux textes "'^P^fr!^^
pression et dans les Caits. On trouve dans Leibnitz des arbc» ^^
quent dans Eccard, et vers la fin, les deux texte» "'^^f^*"?!»,'*
niable, el deviennent deux ouvrages différents. Eccard ***?\fg-if
enfin se procurer une bonne copie du Diarium ^ "*•**! "'^L;»»
que cela fdt possible , et il disait : Latet illud in «'^^^^i
œternumque laubit. Cependant la Corne de Sainte-PaMT*^ ^
Rome, dans la Ûbliotbèque Chigi , un manoscrit «■ 5 ^
en 1585, Burchelati mourut en 1032. Un lui cloil un
lombrc d'ouvrages écrits eu latin et en italien, tant en
u'cn vers. Le plus important est celui iiililulé : Cmninen-
lemorabilium kitloriarum TarvUiaaa , lib, iv , 1611 ,
— Burchelati (Jean-Baplisle ) , son fils, mourut en
u moment où, fort jeune encore, il donnait comme poète
. belles espérances.
«s, coriaces; ses fleurs éca ri aies et raninsséeseu tête.
LCHiELLo (Dominique), pacte bizarre et olKcur, vivait à
ce au commencement du xv' siècle. Fils d'un barbier,
lit d'autre nom que celui de Dominique,, auquel il ajouta
celui de Burchiello, |)ar suile de circonslanccs demeurées
aes. En 1432, il Tut inscrit dans la corporation des bar-
'[ sa boulique de^i^l le rendez-vous de loule la meilleure
de Florence. Cosnie de Mcdicis la fit mÉme peindre dans
/es pièces de sa célèbre sa 1er ic , où elle clail surmontée
Irait du pooLe-barbicr. hes satires de Burchiello étaient
^ées de ses contemporains , à cause même de l'obscurité
icuse qui y régne et de l'étrangetè des expressions. Ses
s burlesques sont autant d'énigmes don t la ckr nous man-
lalgré l'explication que Doni prétend en avoir donnée.
|uî sonl écrits dans le genre narralir et descriptif sont
ODipréhensililes, mais la licence y est trop grossière. —
utU di Burchiello n'ont pas eu moins de vingt éditions
lus les formats. I>a première est celle de Bologne, 1475,
les meilleures sont celles de Florence, loC8, in-S") et Ve-
S66, in-S" , avec les Cointn«nlair«j de Doni , et celle de
es, 1757.
tCKHABD (FBiNçois), Conseiller intime et chancelier de
eur de Cologne Ernest, ijt ses études à (Pologne, se rendit
I Munich, ou il prêta son travail et ses connaissances a Léo-
'.ck de RandccL, chancelier de l'éiecleur de Bavière, et re-
3 ensuite à Cologne , où il écrivit un petit ouvrage qui lit
uup de bruit. Il est intitulé : De aMionomia, ou Du libre
uemeni de eroyaitcei divertu, imprimé après sa mort, à
rh, 1586, in-i" ; réimprimé en t5U3 et 1602. Cet ouvrage
ussement attribué à André Erstenbei^er , à André Gaiî ,
i-cher s'est trompé en l'ailribuant à un autre Français,
\liard, théologien protestant. Borcktiard mourut k fliann
oût 1384.
RCKBAED (Jacqijes), né k Bàlc en 1643, jurisconsulte et
sseur en droit à Sedan, à Herborn, et en 1678 à BAIe, n'a
è que des Diuertatiom, et mourut en 1720. — Il y a eu
cursjnrisconsullcsde cette famille, dont quelques-uns ont
rofesseurs à Bâie, mais qui n'ont laissé que quelques Dii-
iiau couttuir l'oiiiraje nilitr Je Aurclurd. U
di'cembrt 1483, jour oii l'iulruT fut po ■*-
êrémODiu pouiiScalei, «t Gnit au 31 nii
>rl de Burchard ; ce qui loDonce que ceiui-ci aurnii eu uu con
■ur. Ce manuMril, lans Ucuoe de Icmpi, renferme le» dcriiii
deSiilï IV.loutle ponlilicat d'Innocenl Vin, d'Aleiandre TI
le III, el lu iroii premièrei anoùa de Juin II. II exiilc à la bibli
ne royale pluileun manuicriu du Caniun (*'. le tome ivii (
>njin» dei'académitdeâbeUe4-lttlrei,0ii¥oB<xn\eifiK donoe u
c du Jounul de Borchard, p. 597 â R06). On trouTe auui u
■o nolkc »ur le méoie ouvrage , daiu la iobo i dei Noticei tl s
u det BUmucriu de U hALnthe^ue au nn.
... de la chaire de clerc
1506, UD an niéme aprèi
ae t Allemagne, ei iKaucoup ae programmes.
Bi'RCKUARD (Jhak-Henri ) , bolsnislc et antiquaire alle-
mand, dont on ignore le lieu et la date de la naissance, ainsi
que l'époque de la mort, s'est fait remarquer par une LelWe
latine a Leilinitz, qui révèle la découverte des principes fon-
damentaux de la botanique. Elle fut publiée en IT02, puis à
HelmstKdl en IT50, in-12. Laurent Hcisler dé<lia à Burckhard
un genre de plantes sous le nom de Burekhardia , qui (ut
adopté par Duhamel; mais celui de CaUtcarpa, que Linné avait
donné prcTcdcmmcnt au même genre, a prévalu.
BURCKUAHDT (CliBiSTOPBEj, missionnaire, natif de Suisse,
plaires de Bibles et de Nouveaux Testaments, il les plaça tous
parmi les Turcs , les Sjriens , les Juifs et les Copies , et
réunit de nombreux prosélytes. A son retour d'un saint pèleri-
nage à Jérusalem, il termina, au mois de janvier I8lti, dans les
environs d'Alep, une vie pieuse et utile.
BUBCKHARDT ( Jean-Cuables), né le 30 avril 1773 à
Leipzig, s'adonna de bonne heure aux études malliémaliques
et astronomiques, et se distingua par ses calculs sur les éclipses
du soleil cl de certaines étoiles et sur la détermination des
longitudes géographiques. Pendant deux ans, il fut utilement
employé pour Ta science dans l'obsenaloire de Seebcrg, près
de Gotha, puis vint en I7!)7 à Paris, oti le célèbre Lalande
l'associa à ses travaux. Deux ans après, Burckhardi sollicita et
obtint des lellres de naturalisation, et il fut nommé adjoint au
bureau des longitudes. En 1800, l'Institut lui décerna le prix
d'astronomie, et il devint successivement membre de l'InsUtuI,
directeur de l'observatoire, de l'école mililaire, el membre titu-
laire du bureau des longitudes. Il mourut â Paris le 21 juin
1825, laissant les ouvrages suivants : Table dei diriseurs pour
tovtlftnombreidu premieT, deuxième el troifiiine millitm,
avec le» iiombrei premiert qui t'y trouvent, Paris, IHI7, granct
in-4". ~ Table de la lune, Paris, 1812, in-4°, publié dans les
Tablée ailroiuimiquei du bureau de$ longiludet. — Trudactiott
en allemand de la Mécatùque cèlette de Laplaee. — Mémoire
lur tet micromèlret, dans le tome I des Savant» iirangert,
1805. — Délerwiinatxon dt$ orbilt* de quelqutt ancienne» co-
tnéli$, ibidem . 1805. — Mémoire sur l'orbite de la comète dt
mo, dans le Btcueil de tlmtitut, section des sciences phy-
siques et malhcmaliques, toni. viii, 1800. — Note lur la pla-
nile découverte par M. Hardina, ibidem. — Seconde Correc-
tion de» élémenli de la nouvelle planète, ibidem, — Sur le»
comileide 1784 «1 17C2, ibidem. — Aapporltur un lextanl à
riltexion de la con»lruetion de M. Lenoir, ibidem, lom. ix.
— Formule» générale» pour le» perturbation» de guelgue»
ordre» lupérieur», ibidem. — Mémoire »ur pluiieuri moyeu»
propre» à perfectionner le» Table» de la lune, ibidem. — Exa-
men de» différente» manière» d'orienter un« chaîne de trian-
gle», ibidem, ton), s, 1810.
BIJ»€KBABDT (JEAN-LouiS) oaquit à Lausanne en 1784.
Après avoir passé deux années dans l'école publique de Nenf-
cbatel, il compléta ses éludes à LeipnR, à Gœtlingue et à RÂle.
Au mois de juillet iSOO, il vint en Angleterre porteur d'une
lettre de recommandation pour sir Joseph Banks, membre très-
influent du eomilé de la toeiété d'Afrique, qui s'occupait alors
des moyens à employer pour pénétrer dans l'mtérieur inexploré
de ce pa^- Une tentative ayant été décidée devoir être faite par
le nordiBurckbardt s'offrit pour l'entreprendre; el, maigre les
instances de son protecteur, qui redoutait pour lui les dangers
BUBIMULO.
( WQ )
auxquels il allait s'exposer, ayant été accepté («808), il se mît à
étudier sans relâche la langue arabe, Tastrononnie, la minéralo-
gie, la chimie, la médecine et la chirurgie. Ses succès Tenhar-
dirent encore; et, après a?oir laissé croître sa barbe, s'être
familiarisé avec le costume oriental et s*étre préparé rudement
aux fatigues et aux privations, Burckhardt s'ennbarqua le 2 mars
1809 à Plymouth, débarqua à Malte au milieu du mois d'avril,
Î compléta son équipement, prit dès lors le nom d'Ibrahim-
bn-ADd-Allah et le titre de marchand musulman de l'Inde,
porteur de dépèches de la compagnie des Indes au consul
anglais à Alep; et, après une longue traversée, mit uied à terre
CB Syrie, à Soueldie, à l'embouchure de l'Aasi (Oronte), se
dirigea vers Alep avec une caravane, poursuivit au mois de
juillet 1810 sa course aventureuse jusqu'à Palmyre à travers
ks périls de la route infectée de brigands, et une insurrection
dtins ce pays l'ayant conlrarat de s'arrêter à Damas, il visita
Balbec, 1 ancienne HéliopoKs, le mont Liban, l'Anti-Liban, et
poussa une reconnaissance jusque dans le EÉaiouran, la patrie
ir Abraham, et revint le l*'^ janvier 1811 à Alep. Pendant celte
même année, Burckhardt fit une excursion dans le grand dé-
sert du côté de l'Euphrate, retourna vers Damas par la vallée
de î'Oronte et le Liban , et visita avec le soin le plus minutieux
•e mont fameux, le Uaouran, les montagnes nombreuses qui
s'élèvent à Test et au sud-est du lac de Tioériade, les ruines de
Djérasch ; et , après avoir traversé Tabarich et Nazareth , il
Hiarcba à l'est du Jourdain et de la mer Morte en se dirigeant,
vers le sud , dans la vallée de Ghor, qui , sous le nom d'Araba,
s'étend jusqu'à Akaba-EI-Masr , ville construite au fond
du golfe Arabique. Burckhardt découvrit à Ouadi-Mousa les
mines de Pétra , ancienne capitale de l'Arabie Pélrée, puis
traversa , en compagnie d'une petite caravane d'Arabes , le
désert le plus stérile et le plus affreux , dit-il , qu'il ait jamais
vu. Parvenu enfm au Caire, l'infatigable voyageur, muni d'un
firman du pacha, entreprit, le 24 février 1813, le voyage de
Nubie en suivant la rive orientale du Nil, et il fit une courte
halte, le 6 mars, à Ouadi-Halfa, situé à la hauteur de la seconde
cataracte. Les farouches habitants du pays de Mahan, prenant
Burckhardt pour un agent de Mohamraed-AIi , le contrai-
gnirent de rebrousser chemin vers le nord jusqu'à Kolbi, où il
uraversa le Nil à la nage. Puis, ayant descendu la rive gauche
de ce fleuve jusqu'à Ibsamboul , il passa à Derr, et regagna, le
31 mars, Assouan. Après une résidence forcée à Esné jusqu'au
S mars 1814, l'intrépide voyageur se joignit à une caravane de
marchands d'esclaves qui allaient de Daraou en Egypte au
Berber en Nubie; et, après d'afTreuscs souffrances, il atteignit
le 23 mars Ankheïreh, chef-lieu du canton de Berber, puis il
passa par Damer, Ghendi, et avec une autre caravane il prtit
riur le golfe Arabique. S'étant embarqué à Souakim, il aborda
Djedia, et pénétra dans leTaîf, où Mohammed-Ali lui en-
voya des secours; et, malgré de grandes difficultés, il obtint
la permission de visiter la Mecque. L'épuisement gfaduel de sa
santé empêcha les excursions qu'il projetait dans le Hedjaz,
et la peste le contraignit bientôt à se réfugier parmi les Arabes
du mont Sinaî, chez lesquels ce fléau est inconnu. De retour au
Caire, Burckhardt s'occupa de la rédaction de ses voyages; et,
au moment où il venait d'achever les préparatifs d'un départ
nouveau pour l'intérieur de l'Afrique, il mourut, le 4 octobre
4817 , d'une dyssenterie violente. On a de lui , en anglais :
Voyages en ifubie (TraveU in Nubia and in Ihe interior
of north eaitem Africa, performed in 1813), Londres, 1819,
în-4", avec cartes. — Voyages en Syrie et dans la (erre sainte,
Londres, 18*22, in-4°, avec cartes et plans. — Voyages en
Arabie , contenant la description des parties du Êedjaz
regardées comme sacrées par les musulmans, Londres, 1819,
in-4o, avec carte et plans ; ibidem, 2 vol. in-8*». — Notes sur
les Bédouins et Essai sur l'Histoire des JVahhabites, Londres,
1829, in-4°, avec carte; ibidem, 2 vol. in-8*»; traduit en français
par M. Eyriès, Paris, 1834, 5 vol. in-8**, avec plans et carte. —
Proverbes et Maximes des Arabes, Londres, 1830, in-4% avec
le texte arabe en regard de la traduction.
BURCZA ou BiTRCZLAND (géogr.), petit pays de la Transyl-
vanie, sur la rivière du même nom, aux frontières de la Molda-
vie et de la Valachie, fertile en blé et en vin.
BURDAH (9^or.), district de la presqu'île hindoustanique
de Guzurate, sur les bords de la mer Arabique. Il renferme les
rajaiats de Meane, Rawd Bundes et Junaghur, qui payent
tnbut au Guicowar, et* le riche district de F^rburder, qui fait
partie de la présidence anglaise de Bombay.
BtJRDALO [géogr.), rivière d'Espagne, dans l'Estramadure de
Léon ; elle prend sa source dans le voisinage deTruxillo, et se
jetle dans la Guadiana.
BVRM, s. m. {kisi, naL)y poiiGon du gmiredtipicéa.||
feit actuellement partie des pomacentrei.
BiTRiH (géogr, )^ territoire d'un des rajas soimis m A^
dans le pays de Gundwana. La capitale de màne mo>,«
réside le raja, est située sur une éminence, sur la mim*
Goput, qui, à peu de distance de là, sejettedaB8leSQte,(tft
a un fort en pierre.
BURDIGALA (géogr. atir.], capitale des INlarigrs Viv
dans la deuxième Aquitaine, sur la Garumna, on ptQjv
dessus de l'endroit ou elle reçoit le Durantomis. Oue t^
déjà puissante avant la conquête de la Gaule pir les Echk
puisqu'elle servait aux peuples vmsius d'emponMi « c»
du commerce, le devint encore plus sous les em^eraa^
fut remplie d'édifices, de portigucs, de statues, de coJûoki (h
remar(][uait surtout une fontaine couverte de roirbK,^ti
divinisée par les Gaulois sous le nom de Dma.etleiiiiF»
phithéâlrc nommé palais de Gallien. Il y avait anssido^
publiques, qui, dans le iv*" siècle, balancèrent la n^tti
des premières écoles littéraires de la Gaule. Ceslde ortttfnî
que sortirent Minervius Exupère, Ausoneet saint Puiio. la
que Rome, Burdieala avait [K)sscdé originairement oostut, 4
il parait qu on y élisait des consuls comme dans cette opuirji
l'empire (F. Bordeaux).
BURDW AN (y^o()rr.), district déjà province bdtioMpi 4
Bengale, d'une superficie de 241 et demi milles onà, d'aï
population de 1,444,487 habitants, et d'un rcveos^iWnii:
en 1814 à 4,323,663 roupies. Il est arrosé pardesilhtfiisda
Hugly, et il est riche en sucre, en indigo, en coiM,^^
et en soie. La capitale de m^mc nom s*étend sur la DaoAuli,
a 9,805 maisons et 53,927 habitants, ren(bnDedatiMi|f«i'
coton très-considérables, et elle est chei lesMoogobw^
de sainteté, parce qu'un de leurs saints, IbrabiinS«ik!!f
enterré.
BURE, BCRAT, BCRATIW, BUREL, iriETn, ITBiJ
{comm.) , grosse étoffe en laine de couleur roosse oo p*^
dont s'habillent ordinairement les ramoneurs cl les pi»
la campagne; elle est faite de laines de brebiî noiro d f«
mélangées.
BURE, s. f. {technol.)^ parlie supérieure d'an lioB»»*
forges.
BCRÉ (géogr,) y résidence du gouverneur de la|w«»«
Damot dans TAbyssinie (Bruce, ui, 556). Un èrtncl**
nom appartient aux Agows (Bruce, m, 370). -UJ
lieu de ce nom est indiqué sur la carte deSilt,co|B|<°*
situé sur les bords du golfe Arabique; et, <**■• "**fj!
de voyage , il fait remarquer que d'ordinaire on P^
Mocha , et on traversait Buré pour se rendre «o ho^
mais que les Arala Beduins ont rendu cette nwte W^
sûre.
BVRR ou BCRJSUS (Ajidré), le père de la géogrif^
Suède, naquit en 1671 d'un ministre proleslanl m »»5|
de Hemosand. Ses progrès dans les mathéroatupttjj^
connaître de Charles L\, qui le nomma son pï«^?Jr:
En 1634, il fut envoyé en Russie pour une mgaowii^
portante, et en 1640 il devint membre du <1«P*'*Î"V-'
guerre. Le roi l'avait déjà mis à la tête du b««« ^^
fi fut chargé de mesurer toutes les provinces, «f ^^T •
carte générale du royaume. Sou» lui, d'habiles ««««**V
coururent à oettejmmie entreprise, dont Bur«tt«^
partie la plus difficile. Son Orbis Arctoï •«P'*"*^
Suâciœ tc&ula, gravée en six feuilles grand '^^'^^*ff*Z.
roan^qui parut à Stockholm en 1626, et son Onu^
prœserUm Suêdœ descriplio . publié la méat tf^
Stockholm, et réimprimé a Wittenberç en 1630, inj^»^
le résultat de ses travaux. 11 les poursuivait avec ««"•^
proposait de publier séparément chacune des pro^^ ^
doises; il en avait déjà terminé neuf, que Ion tw^^^
l'atlas des Blaew, lorsque la mort vint lenlefer « ^
sciences géographiques, dont il reculait ï»'*"?*'*' ib-
la carte a(HaiU magnut, monument de ï'^'*')^,?^^
graphie, servait seule de base aux cartes du Nord. W^
une géographie nouvelle de ces contrées; ^•^"^'Tf ^
tion des instruments alors en usage, ses ^^^frjr,:
mesures astronomiques auraient laissé peu de ac»
tifier. c,aj.tfi>
BURE, BU&fiUS ou BCR^US (Jea:«), né «"^ ^
attaché à la chaocellem royale, pois bibhotbec^ie ^^,
antiquaire du royaoRke, mourut eo *^^.*****î\i,iJ-Ér
quitw du Nord et sur difel»a^ieU bi«*»nqû» « «■""^
BimSAIT.
((M»)
BOmSAU.
un gnnd nombre d'oii?rages remarquables, parmi leaqaeU on
cite principalement : Jlmia tUmêuma, heeeslEkmenia rmnica
msmrpata a Smeo-Goihitveleribuê, 1&90. — ReUUio de ratione
e€ via ngûmis ieptenirionalii ad cultum reductndiy aueiare
IHUm&Tê quodam Jona Henricseno de Meldorp^ versa in eer-^
«Mnempôfm/artfmjtMM regùCaroH, Stockholm, 1604; ibid.,
1656. — Libelhu aipkabelarius , liUeris runkû cum éUerli"
nmrièuê sueêieiê edilus, Stockholm, 1608; ibid., 1624. —ITo-
nmmêfUm Mêingiea a Thorone im Angeéaal anie aliquot etn^
iwHas «miionaii |Mftla, eubjunda fnvmiêtwne preBmii ab ép$o
i$Êtipetrmmdi qm heiionem ^orum inêolilam incogniiamque po-
iuerii demonêirarey Stockholm, i634. -* Specimên pritnarim
Hng%MB MionbnafUB , emUinenê deciinaiione$ twmtmm^ adjee*
tivfnMm et iubstaniivorum , ut et eyntaœin eorum in tabuh,
Stockholm, 1636. — jRttiui redum , seu régie Dania Waidemari
prméietio de Utterarum runiearum redit» ad «iio#, rhythmii
nMieii^ Stockholm, 1636. — Edition avec notjes du Konunga
al|fre^(GooTemementdesrois), 1634, in-4^. — ^Buek (Catherine)
fifiedo précédent, née en 160S, morte en 1679, s'est distinguée
par sa correspondance avec Vendela Skytte, fille du sénateur
suédois Jean Skytto. — BoBB(Olaus-£ngelbert),nédansrAnger-
nianie, fut un médecin et un mathématicien de renom. On a de
lui : ÀriUtwulicœ imtrumêntaiiê Âbaeus ration^nova ex geowiê-
trid» fandamennii atque tuppulalltmf, nnmeratianeg artlJb-
metiemê, frpporlionee simptieee, mulUpiieeêy direetas^ reei-
prorut, ditjunctat et conlinmoê eapiicanif et eodem intuitu
fgfmpte pinra ad ocmias demonttranêy Uelmstadt, 1600, in-8®.
•UftS (Guil.-Fb. de) (F. Debure).
BUEBAU, S. m.(coMi«i.). Il signifie la même chose que bure,
et il a fieilli.
BUEBAU. Ce mot a un grand nombre de significations dans
notre langue. Dans son acception la plus restreinte, c'est une
table à compartiments et à tiroirs pour serrer les papiers, écrire
et compter de Targent. En term. de palais, c*est la table sur la-
quelle sont posées les pièces d'un procès lorsqu'on en fait le
rapport ; et, par extension, ce sont les juges eux-mêmes qui
assistent au rapport, ou les commissaires nommés pour l'instruc-
tion et l'examen d'une affaire. Dans une académie ou une as-
semblée législative, c'est la réunion du président, du vice-prési-
dent et des secrétaires. Le nom de bureau sert encore à désigner
le résultat du fractionnement et de la répartition des membres
d*OBe assemblée législative en divers groupes pour l'examen des
afibires qui doivent ensuite être soumises à la discussion géné-
rale. Dans les assemblées électorales, le président et les secré-
taires forment avec les scrutateurs ce que l'on appelle le bureau.
Dans un autre sens, un bureau est un lieu où Ton expédie des
afl^ires; c'est encore un établissement consacré à un serrice pu-
blic, dans lequel se trouvent, à des jours et à des heures desi-
gnés, des peràonnes revêtues de titres et d'emplois, ayant pou-
voir et juridiction , pour recevoir ceux que leurs affiiires y
amènent, prendre des résolutions , faire exécuter des mesures,
et qitek)uefois juger des contestations. C'est de ces derniers
boréaux que nous allons parler ; mais comme ils ont été et sont
encore très-nombreux en France, nous nous occuperons seule-
ment des principaux.— Bureau rendra/. L'art. 184 de la consli-
totion du 5 fructidor an m avait établi dans les villes divisées
en plusieurs municipalités un bureau central pour l'adminis-
irationdes af&iresque le corps législatif jugeait indivisibles, et
particulièrement de la police. L'organisation et les attributions
de ces bureaux avaient clé, en conséquence, déterminées par
plusieurs lois. Ds furent supprimés par celle du 28 pluviôse
an Tiii, et remplacés à Paris par un préfet de police, et à Lyon,
Marseille et Bordeaux, par des commissaires généraux de po^
lice. — Bureau d'adresses on de renseignements. Le premier éta-
blissement de ce genre fut établi par le docteur Théophrasle
Renaudet, le fondateur de l'antique Gazette de France (F. ce
mot^, et le privilège lui en fut concédé par lettres patentes. Sa
feuille était datée de ce fameux bureau , et ne fut longtemps
cmnue que sons le titre singulier de Bureau d'adreues. —
Bureau de bienfassanee^ lieu où l'on reçoit les dons des person^
nés charitables, et où l'on distribue des secours aux inoigents.
Les bureaux de bienfaisance ont été créés par la loi du 7 frimaire
an y. La restauration, qui trouva quelque diose de trop philo-
sophique dans leur nom, leur avait donné celui de Bureausc de
ekisTité,— Bureau de eoneiNalûm» C'est le prétoire où le juge de
paix reçoit les parties qui se présentent devant lui pour seoon-
dlier sur les différends qui les divisent. On les nomme aussi
Bureauœdêfoiœ,'^ Bureau de doumie. lieu où l'on perçoit les
droits d'entrée et de sortie des marcfaanoises, et où l'on vérifie si
eelle»<iuî y lont déclarées peuvent ou non , d'apn^ les lois exis»
tantes, entrer étaa le royaume ou en sortir. Les bureaux de
douane sont placés sur les côtes maritimes, sur les frontèèm.
et (distribués en plusieurs lignes. Il y a pour Paris une douane
spéciale dont le service se fait en même temps que celui de l'oc-
troi» et dont les bureaux soutaux barrières.— I^ureau£{'enref<s-
trement, lieu où on perçoit les droits d'enregistrement, qui
remplacent aujourd'hui ceux de contrôle, d'msinuatiiin, de
œntièroe denier et de petit scel.— Hur^au de garantie, lieu oà
1 on fait l'essai et où Ton contrôle le titre des ouvrages d'or el
d'ai]gent. — Bureau de la bonneterie, éublissement central à
Paris, où l'on reçoit les produits de la fabrication de bonneterie
des départements pour les vendre et tenir compte du produit
aux déposants moyennant un droit sur le prix de vente. C'est, i
proprement parler,une maison de commission.— i^ureau <!«/•»
terie. On appelait ainsi, il y a quelques années encore, des gouf-
fres où allaient s'engloutir, contre un morceau de papier et de
vaines espérances, la dernière ressource de plus d'une famUle,
et souvent le produit du crime. Ils n'existent plus depuis que»
Far un sentiment de pudeur beaucoup trop tardif, on a aboli
impôt immoral établi sur la plus i^noole des passions. — Bu^
reau déplacement. Ces sortes d'établissements seraient fort utiles
s'ils étaient tous tenus par d'honnêtes gens; mais la plupart onl
pour chefs des aventuncrs, des escrocs, qui arrachent le dernier
ecu du pauvre sur la promesse de places qui n'existent pas on
qu'ils sont hors d'état ae procurer. Il n'y a pas d'années que les
tribunaux correctionnels n'en frappent plusieurs de condamna-
tion, et ces exemples ne profilent ps plus à l'amendement des
autres qu'à l'instruction de leurs victimes. La police fait tenir
un certain nombre de ces bureaux par ses agents secrets, et se
procure ainsi le nom et l'adresse des gens sans emploi qu'il peut
être nécessaire de surveiller. — Bureau de poste, lieu où Ion dé-
pose les lettres et missives que l'on veut faire partir, et où arri-
vent celles qui doivent être distribuées. — Bureau de renseigne^
ments. L'art. 29 de la loi du 19 vendémiaire an it porte qu'il
sera établi, en chaque greffe dé tribunal correctionnel , un ou-
reau de renseignements, où il sera tenu, soit par le greffier, soil
au besoin par un ou plusieurs commis, sous la surveillance et
direction du greffier, registre, par ordre alphabétique, de tous
les individus qui seront appelés à ce tribunal ou au jurv d'accur
sation, avec une notice de leur affaire et des sujets qu'elle a eues.
Le même article ajoute qu'à Bordeaux, Lyon, Marseille cl
Paris, le greffier enverra chaque décade un extrait de ce registre
au bureau central, où il sera tenu un registre pareil: qu'il l'en-
verra pareillement dans les villes de cinquante mille âmes et
au-dessus, ainsi qu'aux administrations municipales, où il sera
tenu de même un pareil registre. Le Code d'instruction crimi-
nelle, restreignant cette mesure aux seules condamnations, Il
renouvelle et la rend obligatoire en ces termes : cr Art. 600. Les
greffiers des tribunaux correctionnels et des cours d'assises et
spéciales seront tenus de consigner, par ordre alphabétique, sur
un registre particulier, les noms, prénoms, profession , âge et
résidence de tous les individus condamnés à un emprisonne-
ment correctionnel ou à une plus forte peine. Ce registre coa-
tiendra une notice sommaire de chaque affaire et de la condaai-
nation , à peine de cinquante francs d'amende pour chaque
omission. Art. 601. Tous les trois mois, les greffiers enver-
ront, sous peine de cent francs d'amende, copie de ces registres
au ministre de la justice et à celui de la police générale. Art
602. Ces deux ministres feront tenir, dans la même forme, un
registre général composé de ces diverses copies, o C'est à l'aide
de ces registres généraux déposés dans les bureaux de renseigne-
ments crue l'on parvient à connaître les antécédents des inaivi-
dus traduits en justice, et à établir le rapport statistique et ju-
diciaire que chaque année publie le ministre de la justice. —
Bureau des aides. On appelait ainsi, avant 1791, les lieux où se
percevaient les droits sur les boissons. On les a appelés plus
tard Bureauw êe$ droits réunis, et on les nomme aujourd bui
Bureaux des tomtribuiioms indirectes, — Bureau des décimes.
Cm bureaux étaient des espèces de tribunaux ecclésiastiques
établis pour régler ce qui concernait les décimes, les dons m-
tuits, et généralement toutes les impositions assises sur les béné-
fices. On en distinguait deux sortes, savoir : les Bureaux dio^
césairn et les Bureaust généraux ou souverains, ou'on appelait
SMUi provinciaux. Nous en parlerons avec plus ae développe-
ment à l'article Décimes. — Bureau des hypothèques, lieu où
s'inscrivent les hypothèques accordées volontairement ou auto-
risées par jugement sur les propriétés foncières, et où se trans-
crivent les contrats translatifs de la propriété oar vente, dona-
tion, hérédité, etc.— i^urMU des longitudes. Cet établissement
scientifique, dont le siège principal est à l'Observatoire royal de
Paris, et dont les attributions spéciales sont la publication de la
Connaissance des temps, a été fondé par une loi rendue le
BUREAUX.
(604 )
BURETTE.
S5 jain 1793, sur un projet de Lakanal et d'après un rapport de
Grégoire. Ce bureau publie en outre tous les ans, sous le nom
d* Annuaire, un excellent petit livre contenant des tables de
poids et mesures, de mortalité, etc., et des dissertations, parmi
lesquelles on lit surtout avec intérêt les pages où la plume aussi
facile que savante de M. Arago sait si bien mettre à la portée de
tous les notions scientifiques les plus utiles.— If urf au du contrôle
d#far/e<. Sous Tancienne législation, on appelait 3insi les lieux
où les actes devaient être rapportés pour être revêtus de la for-
malité du contrôle, de l'insinuation , du petit scel et autres.
C'était là que devait être payé le centième denier par les nou-
veaux propriétaires d'immeubles, ainsi que les autres droits du
domaine que les commis du fermier étaient autorisés à perce-
voir. Ces bureaux ont été remplacés par ceux de l'enregistre-
ment. — Au temps des corporations, chaque corps de métier
avait un bureau composé des syndics et autres chefs, pour veiller
aux intérêts du métier et réprimer les infractions aux statu ts.
BUREAUCRATE, s. m. (grammOjCeluiquiestemployédans un
bureau; celui qui se plaît dans le travail des bureaux; celui qui est
apte, qui a des dispositions particulières pour les opérations de
la bureaucratie. Ce terme est peu employé, et ne l'est souvent
que par afTcclation .
BUREAUCRATiE(a(fmt'n.). L'immense personnel desadrainis-
trations publiques fut designé par ce mot, dérivé du français bu-
reau. Mais, après avoir exprime la puissance des bureaux ou plu-
tôt l'autorité administrative elle-même, bureaucratie n^ à guère
plus qualifié ensuite que la surabondance des emplois , 1 abus
des sinécures cl le danger de la centralisation du pouvoir gu'on
expose ainsi trop souvent à ne servir qu'à acs ambitions
personnelles. C'est aujourd'hui la signification la plus ordinaire
gu'on lut donne. — La bureaucratie se compose d'une milice
innombrable, parasite, dévorante, qui entrave par une lenteur
coupable la marche de l'administration. Elle est nuisible à la
fois au gouvernement qu'elle surcharge de l'onéreux fardeau de
ses émoluments, et au pays dont elle retarde l'industrie et com-
promet les intérêts par une routine pernicieuse, d'interminables
formalités et une insoucieuse torpeur. Toutefois , parmi cette
tourbe de bureaucrates sans mérite il faut distinguer les em-
ployés laborieux, utiles, nécessaires, qui, par leurs talents, font
affir à eux seuls les ressorts les plus importants de la machine
aaministrative et élaborent ces projets de lois salutaires, ces
heureuses améliorations des afliiires .publiques que parfois les
ministres soumettent à la sanction des chambres. Hommes in-
dispensables et modestes ceux-là , dont les travaux remarqua-
bles n'améliorent que rarement la position , et assurent la
réputation et l'avancement de leurs supérieurs! — C'est à l'im-
pôt, devenu de plus en plus exorbitant, qu'on est redevable de
la bureaucratie comme moyen administratif, et, toute déplora -
ble qu'elle est , la réduction de l'impôt pourra seule la ré -
former.
BUREAUCRATIQUE , adj. des deux genres (gramm.). Il se
dit de l'influence des bureaux dans une administration, et d u
régime où se multiplient sans nécessité les bureaux. — Il se di t
aussi des opérations , des écritures , du style usité dans le s
bureaux.
BURBAUMANE, S. m. (gramm.) /celui qui a la manie des bu-
reaux, qui veut entreprendre le travail des bureaux sans y rien
connaître, ou qui se plaît à exercer une puissance bureaucratiqu e
sans en avoir le droit.
BURE.iUlilANIE, S. f. (gramm,), manie des bureaux; désir
d'administrer par le style bureaucratique.
BUREAUX, s. m. pi. (comm.), nom que l'on donne dans les
Ardennes aux meules de foin.
BUREAUX DE PUSY (Jean-Xavier), né à Port-sur-Saôn 6
ert 1750 , entra ért i77i dans le génie militaire, et fut nommé
député à l'assemblée constituante. Il s'y fit remarquer car sa
modération , fut plusieurs fois porté à la présidence , et rédigea
d'excellents rapports au nom du comité militaire. Après la
session , il fut accusé de trahison avec la Fayette et déclaré in-
nocent. Il sortit alors de France avec ce général , et partagea sa
captivité dans la forteresse d'Olmutz jusqu'en 1797, où les vic-
toires de Bonaparte lui rendirent la liberté. Après avoir séjourné
quelque temps aux Etats-Unis, il revint en France au 18 bru-
maire, et fut nommé successivement aux préfectures de l'Allier,
du Rhône et de Gênes. Il mourut dans cette ville en 1806, après
avoir fait de courageux efforts contre l'insurrection des Par-
mesans.
BUREAUX D'ESPRIT (hitt. Htt.). On a nommé ainsi, avec asse z
de justesse, les salonssi fameux, dans les deux derniers siècles, où
la maîtresse du lo^s, faisant pour ainsi dire de l'ctprit
marchandise^ et s'érigeant en juge soprème dans Uml le
de la république des lettres , rassemolait à joor et à *
une petite académie que venaient admirer kss persa
plusdistingués de lacouretdela ville. C'était, d'après la .
description de la Bruyère , a un cercle de persoonea det ém
sexes, liées par la conversation et par un oomRiem d^fjMiit t»
laissaient au vulgaire l'art de parier d'une manière inleuiBiÉAr:
une chose dite entre eux peu clairement en entratnatl ow
encore plus obscure, sur laquelle on encfaérissaîc par de
énigmes, toujours suivies par de longs appliodiscetiiefits.
tout ce qu'ils appelaient délicatesse , sentiment et fioease é'n-
pression , ils étaient enfin parvenus à n'être plus entenda», d i
ne s'entendre pas eux-mêmes. Il ne fallait, poor servir im
entretiens, ni bon sens, ni mémoire, ni la moindre ^'^f^ril* R
fallait de l'esprit, non pas du meilleur, mais de cehû ^fli
faux, et où l'imagination a plusdepart. a Les prioeipam tlMan
de ces prétentieuses réunions furent d'abord le célèbre bMëe
Rambouillet , où régnèrent pendant si longtemps Catevfc-
de Vivonne et sa fille la belle Julie d'Angeones; plai \aH
l'hôtel de Bouillon, où siégeait Marie-Anne Mancini » ei it
château de Sceaux, avec sa petite cour littéraire et sea files ftt^
sidées par la duchesse du Maine ; puis l'hùtel de waàèmt *
Tencin , avec $a ménagerie ; ceux ae mesdames da CfaiArIrt e.
du Bocage, du Deffant, Doublet, Geoffrin, de madca
l'Espinasse, et enfin de mesdames Necker, Fanny àe
harnais et de Staël ( F. ces différents noms). On a ^ i
qu'il n'y avait plus aujourd'hui de bureaux d*fs^. Lr i
seul est changé. Maintenant on les appelle : ici , satens; U ,
coteries ; ailleurs, camaraderies.
BURELÉ {blason). Ce mot s'emploie poor un écn «tivista
dix parties égales par neuf lignes horizontales. Os parties
faites de deux émaux alternés. — Bcrèles. Foicim mimMtm\
numéro, sex aut etiam plures, fasces diminuées en
pair, ordinairement de six, quelquefois de huit. Quand il j tr
a cinq ou sept dans un écu , elles sont nommées trangin —
L'étymologie des termes ^ref^, burèles vient , selon le P.ïf^
neslrier, d une espèce de cloison à bandes , posées borizoati^
ment , et qui laissaient entre elles des espaces vides , écaax t
leur largeur.
RURES {^mœurs et ut.) , jeu , espèce de course de lanors q^
commençait en France le jeudi qui précédait le dimanciiede -^
Quinquagésime. Les buret finissaient le 10 mars. Ce mol vi^
de buire OM bure, vase à liqueur, parcequ'on buvait beaoroapr*
jour-là (F. BuiON et Brandon).
RURES (Le DIMANCHE DES], le premier dûnancbr 4
carême.
BURESINUM, s. m. (botan.), sorte de plante de Crète.
BURET, s. m. (hiêl, nat.)f sorte de poisson d'où Ton tav
autrefois la pourpre.
BURETTE, s. f. (écon. dom.) , petit vase à goolol, profvr .
contenir do vinaigre, de l'huile, etc.
BURETTE(Ati(. eceléi,) (ttrceo/tt5),petit vaisseau donton sear:'
particulièrement pour mettre le vin et l'eau nécessaires poor if
sacrifice de la messe. Autrefois que l'on communiait, leclcrigert ^
peuple, sous les deux espèces, les burettes étaient bcaocpop pAo
grandes; et il y a encore aujourd'hui, à Saint-Gatiea ri j
Saint-Martin de Tours , de grandes bureltes d'argent *■ t
mesure d'une pinte (Moléon , Voyage liturgique, p. f 16-.
BURETTE, s. f. (ltfc/ino/.),sortede vasesde fer-blaoc, â Va»^
des chandeliers, pour puiser du suif fondu et le verser dans W-
moules.
BURETTE (Mât, nat,) est aussi le nom d'une Cauveile d1ii«e
qui habite le Berri : c'est la même qu'on nomme en >*v^
mandie, bunette,
BURETTE (Pierre-Jean) , de l'académie des inscripiitt« et
belles-lettres, a consacré toute sa vie à l'étude de qoelçiiu af*
des plus olwcures questions que puisse se proposer la critiqv
Il laissa peu de chose à faire à ses successeurs pour loat or ^
touche à rhistoire de la gymnastique des anciens ; et Toa a i
pas été beaucoup plus loin que lui dans les recliercligs mévr
les plus récentes sur le caractère de la musique antique, sar lf«
moyens d'exécution dont disposaient les componteors pea m
romains . et sur leur système musical. U est vrai que nea u'K
encore établi d'une manière précise sur ce point inlêreasast, "
il se pourrait bien qu'il fût impossible d'arriver jamais A ■»
conclusion parfaitement satisfaisante. Toutefois, avant de Re-
noncer un arrêt définitif à cet égard , il faut attendre q^ l*>
travaux dont s'occupe M. Vincent depui»qa«lqocs anséa a«ft(
BUBGEA6E. ( 605
èlé examinés et jugés par des hommes compétents (P. Vin-
CB?rT). — Les nombreux Mémoire$ de Burclle font partie de la
précieuse collection de l'académie des inscriptions et belles-
leltres. Ce savant était né en 1665. Il mourut en 1747, à Tàge
le quatre-vingt-deux ans.
BVRETTIKR, S. m. {hiêl. ecclé$,)y officier de la cathédrale de
E^riSy qui était chargé autrefois de porter les burettes devant le
[>rélrequi allait dire la messe.
RCRG (jjr^oj^r.)y ville du royaume dé Prusse, pr^deMagdebourg
Jans la provmce de Saxe. Sa population est ac 12,00ô habitants,
|UB, presque tous Français et Suisses réfugiés, se livrent principa-
lement à la fabrication de draps d'excellente qualité. Il ne s en
expédie pas moins de huit mille pièces par an. Les imprimeries
»ur ctofies et les distilleries d'eaux-de-vie de la ville de Burg
K>nt assez florissantes.
BCBfi (Adrien van deb), né à Dordrecht en 1695, se dis-
lingua dans la peinture des portraits. Il représenta dans un seul
tableau et avec une grande vérité les administrateurs de rhôçi-
tal des Orphelins de Dordrecht, et les directeurs de la Monnaie.
Il se fit justement remarquer par ses tableaux dits de genre, et
il mourut, usé par les excès, le 50 mai 1755.
BUBG (Jean-Frédéric), né à Brcslau le 15 mai 1689, et
mort dans la même ville le 6 juin 1766, fit ses études à Leipzig,
parcourut une partie de l'Europe^ et revint dans Sa patrie en
1711 , pour s'y vouer à la théologie. Il s'y fit distinguer par la
sagesse de son esprit, la bonté de son caractère, et parvint aux
premières places de l'ordre ecclésiastique. On a de lui : l"* EU-
m#R(a oraioriat ex aniiquis atque reeentioribus facio prœcepio-
rum deiectu, e(c., Breslau, 1756, in-8®; 1744, in-8°. Cet ou-
vrage a été traduit en russe, et adopté dans les écoles de Russie
pour l'enseignement public. On (ait cas de l'édition publiée par
NiL. Bentisch Kamenski, Moscou, 1776, in-13. ^ Imtituiùy-
nés iheohgiœ theticm, Breslau, 1758, in-8«; 1746, 1766. Cette
dernière âition est fort augmentée. 5<* un Recueil de Sermons,
ibid., 6 parties, in-8*»; 1750-56, etc.
BURG (Jban-Tobie), astronome, né à Vienne en 1766, fut
placé fort jeune chez les jésuites, dont il aurait embrassé la règle
^ans les ordonnances de Joseph IL Dès qu'il ouvrit un livre
l'astronomie, il se sentit un penchant irrésistible pour cette
idence. Il fut admis comme aide à l'observatoire de Vienne. En
ilOi il fut nommé professeur, au lycée de Kla^enfurth , et l'an-
oéc suivante il devint adjoint à l'observatoire de Vienne. Il
.Tinporta le premier prix a l'Institut de France, sur cette ques-
'^"^ • Déterminer, d'après cinq cenlt observalions au moins.
jon
Vf époques de la ditlance moyenne de l'apogée de la lune et celle
les tujBuds aicendantê. Au heu de cinq cents , Burg présenta
Toàs mille deux cent trente-deux observations. On trouve un
nand nombre de mémoires et d'articles de Burg dans les
ïphémérides de Vienne^ à la collaboration desquelles il prit une
rande part; dans VAlmanach de Berlin; dans la Correspond
Eance mensuelle, et dans d'autres recueils. L'empereur d'Au-
riche le nomma conseiller d'Etat, chevalier de Tordre de Léo-
oldy etc. Devenu sourd en 1819, il se retira dans sa campagne
e ^'lesena près de Klagenfurth, où il mourut le 25 novembre
834, laissant quelques manuscrits non encore imprimés.
burgadium (droU féod,), droit établi sur les maisons
K. BoRC).
BUReAGE (droit féod,), droit sur les maisons , que les bour-
^ots devaient au seigneur, burgagium ( V. Borc).
BCRG4L.ESES,s. f. pi. (romm.), nom qu'on donne aux laines
[ui se tirent de fiurgosen Espagne.
BUROAON (géogr. ane, ), grande montagne de la Byzaoène,
|at semble une continuation des monts Usaleti, et au pied de
aquelle est située la ville de Septimuncia.
BCBeAUT ou BURGAUX {hist. nat,), limaçon de mer, dont
a chair, quoique dure, ne laisse pas d'avoir un assez txm gotlt.
La coquille qui le renferme est à peu près de la grosseur du
;»oiog; elle est ar^utée par dedans, et couverte en dehors d'uu
tartre brut ou sédiment marin de couleur grise, lequel, une fois
enlevé, laisse voir au-dessous une couleur de nacre de perle
irès-cclatante. On trouve cette coquille dans toutes les lies de
r Amérique. Elle entre dans beaucoup d'ouvrages de bijouterie,
ramme tabatières, tiotles, etc.
BCRGAr, RURGAHDINE [hist, nat.), coquillages du ^enredes
nautiles, que le commerce tire des Antilles pour en fabnquer des
^rnitures de tabatières , des manches de couteaux , de ca-
nifs, etc. Lorsqu'on les a débarrassés de l'espèce de couche ter-
reuse qui les recouvre, ils offrent une belle surface moirée de
gris, de vert, de rouge, de bleu et d'argent.
B17RGEAGB, 8. m. {ierm. de verrtfrr), ébollition que l'on
) RVRGBR.
produit dans le verre fondu , en y plongeant des baguettes de
bois vert.
RURGENSis ( V. Bourges).
BVRGENSTADT {géogr.,hitt,). C'est dans ce lieu, situé au
pied du Burgenbcrg, grande montagne qui, du pays d'Under-
wald, s'avance comme un haut promontoire au milieu du lac
de Wierwaldstadl , qu'abordèrent ^ le lendemain de laj ba-
taille de Morgarten, le 17 novembre 1315, 1,300 Autrichiens,
qui voulaient, pendant que le duc Léopold soumettrait lui-
même le pays de Schwytz, seconder par l'occupation de Nid-
walden les efforts du comte de Strasslierg qui arrivait par Ob-
walden. Cependant les 300 hommes du pays d'Underwald qui
avaient contribue à la victoire de Morgarten repassèrent
promptement le lac, fortifiés de 100 Suisses, et, avec l'aide de
la population de Nidwaldcn, forcèrent les ennemis à s'enfuir
dans leurs vaisseaux. Un grand nombre périt
grand nombre périt dans les flots. En
quittant le champ de bataille, les vainqueurs accoururent au
secours des habitants du pays d'Obwald, dont le comte de Strass-
berg , à la télé de 4,000 hommes , désolait les villages , et le
même soir le peuple réuni d'Underwald, animé par les deux
victoires de Morçarten et de Burgenstadt, chassa les ennemis et
les força à s'enfuir hors du pays, par l'étroit passage de Pilate et
par les montagnes, avant même que les habitants d'Uri et un
autre bataillon de Schwitz eussent eu le temps d'arriver.
BURGER, V. a. (lechnol.), faireleburgeageou faire bouillonner
le verre fondu, en y mettant des baguettes de bois vert.
BURGER (GoDEFROY-AuGUSTE). poëte allemand, né le i*'*
janvier 1748 à Wolmerswende, village de la principauté de
Halberstadt, où son père était pasteur luthérien. Il montra dans
son enfance peu de dispositions à l'étude; la Bible et les can-
tiques avaient seuls des attraits pour lui. Envoyé au Pedagogium
de Halle, il ne montra de goût dans cette institution que pour
les leçons de prosodie et de versification qu'on y donnait aux
élèves; leçons qu'il parlasea avec son ami Goekingk, devenu
célèbre dans la suite par des épttres et des chansons. M. Boje
fut celui de ses amis qui exerça l'influence la plus marquée
sur le choix et l'ordonnance des compositions de Bikrger. 11 dut
aux conseils sévères de cet ami le rare mérite de faire difficile-
ment des vers faciles; c'est à ses judicieux avis que la période
poétique de Bûrger doit en grande partie cette correction, cette
rondeur qui la caractérisent. M. Boje fut, en même temps que
l'ami, le protecteur de Biirger. Celui-ci lui doit quelque adou-
cissement à sa position, qui fut très-pénible jusqu'à l'an 1773.
L'hiver suivant, des fragments d'un conte de revenant, qu'il
entendit chanter à une paysanne au clair de la lune, enflam-
mèrent son imagination, et sa Léonore parut pour être incessam-
ment répétée dans toutes les parties de l'Allemagne. La fortune
et le bonheur domestique ne sourirent pas à ce poëte. Il eut
trois femmes : la première était fille d'un bailli hanovrien, ap-
pelé Léonhart; la seconde se nommait Molly, elle était sœur
de la précédente ; la troisième, auteur d'une pièce de vers ayant
pour titre : Badinage d'une mère, citée avec éloges, était parente
du fameux usurpateur égyptien Aly-Bey. Diverses entreprises
commerciales qui ne réussirent point, une passion malheureuse
pour celte Molly, soeur cadette de sa première femme, déla-
brèrent et la santé et les facultés de Bûrger. C'est à peine s'il put
achever son Cantique des cantiques, espèce de dithyrambe ou
hymne nuptial, destiné à célébrer son union avec sa seconde
femme, qui mourut en couches au commencement de 1786.
Cependant l'année suivante, deux cantates qu'il publia sem-
blèrent ranimer son courage et relever sa fortune. C'est vers ce
temps qu'il reçut une lettre de Stuttgard, dans laquelle une
jeune fille enthousiaste, dans un style analogue et qui annonçait
un esprit cultivé, lui offrait son cœur et sa main. Le mariage se
fit. En moins de Irds ans, il se vit dans la nécessité de s'en sé-
parer par le divorce, et l'épuisement de sa santé se joignit i un
dénùment absolu. Il serait mort dans la plus affreuse indigence
si le gouvernement de Hanovre n'eût versé sur lui quelques bien-
faits. Il mourut le 8 juin 1794, d'une maladie de poitrine dont
il avait constamment méconnu le danger. Bûrger n'est remar-
quable que comme poëte lyrique ; c'est surtout dans la romance
et la chanson qu'il a réussi. Son style brille par la clarté, l'éner-
gie et une élégance qui tient plutôt au travail qu'à une grâce
naturelle : il a, en un mot, toutes les qualités qui plaisent au
grand nombre, et le but moral du plus grand nombre de ses
poèmes est tout à fait irréprochable. Wieland a dit (Mercure
allemand, de 1778, vol. m, p. 95), qu'en imposant sa chanson
inUtulée : Mœnnerkeuschkeil (la Chasteté de ffcowme), Bûrger
avait mieux mérité de la génération naissante et des générations
futures de sa nation, que s'il avait écrit le plus beau des traités
BVEfiFBLD.
(606)
de morale. Voici la liste des morceaux auxquels leur mérite ou
la singularité du sujet ont procuré une grande célêhrité: 1® une
traduction ou plutôt une imitation du Pervigiiium Veneris;
2* Léonore, romance. qui appartient au genre que Bûrger lui-
même a appelé épicO'iyrique ; 5° la Fille du ministre de Tau-
benhein; 4» le Chasseur inhumain: y* la Chanson du brave
homme; 6^ le Cantique des canUqties , conçu au pied des
autels; cest un hymne à la louange dcsa Molly; 7° un traves-
tissement burlesque de la fable de Jupiter et Europe; B° une
traduction ïambique des quatre premiers chants et du vingt-
deuxième livre de V Iliade; 9" une excellente traduction du
Macbeth de Shakespeare ; 10^ des morceaux de poétique et de
rhétorique en prose. 1 1** Il a été l'éditeur de VMmanach des
Muses ae Gœttingue, de 1779 jusqu'en 1794. Vetterlein, Pœlitz
et Engel ont publié un choix de poésies de Bûrger, avec des
notes; et des compositeurs célèbres» teIsqueSchulz etReichardt,
ont mis en musique un assez grand nombre de ses chansons.
BUB6ER9IEISTER DE DETZISAV (Jean-Etienne) Juris-
consulte, né le 10 décembre 1665 à Geissiingen, petite ville
près dTIm, d'une famille noble, entreprit au sortir de ses étu-
des diflerents voyages, ce qui lui donna occasion d*étendreses
connaissances. Reçu docteur en droit à Tûbingue en 1691, tûen-
tôt il Y remplit des fonctions importantes, fiurgermeister, en
défendfant les droits de la noblesse immédiate de Souabe contre
le duc de Wûrtemt)erç, se permit contre celui-ci quelques ex-
pressions peu mesurées qui lui valurent d'être détenu pour
quelque temps dans un château fort. Après son élargissement,
I empereur Charles VI lui conféra, en 1718, le titre de conseiller
impérial. Il mourut dans ses terres en 17^. Ses principaux
eovrages sont : i"" Status equestrie Cœsaris imperii romano-
^rmanici, c'est-à-dire : Etal de la noblesse immédiate des trois
cercles de Souabe, de Franconie et du Rhiny de ses prérogatives,
etc., 1700, in-4»; 2« Corps de droit de la noblesse de fempire,
ou Code diplomatique, V\m, 1707, in-4'*; 3» Corps de droit
public et privé des Allemands, ou (kkle diplomatique des droits
et coutumes des Allemands, etc., Ulm, 1717, 2 vol. in-40;
40 Thésaurus juris equestris, UIro, 1718, 2 vol. in-8«; 5® Bi^
bliotheea equestris, Ulm, 1720, 2 vol. in-^*». Tousces écrits ont
pca de valeur. — Son fils (Wolfgang-Paul), né en 1697,
mort en 1756, a laissé : l"" Collatio eapitulalionum Cœsarea-
mm post paeem Westphalicam faetarum, cumprojeclo eapilu-
kUionis perpeluw comitiali, Tûbingue, 1716, in-4<> ; ^ Libéra
Wormatia pressa suspirans, trois parties in-fol. , Worms,
1739-1740; 5«» quelques Dissertations. — Ces ouvrages sont
également médiocres.
BUBCEBSOicius (FRANçors-BuRGOESDTCK), professeur de
philosophie, naquit en 1590 à Lier près de Deift. Après avoir
termine ses études à l'université de Leyde, il résolut de parcou-
rir la Fnnoe et l'Allemagne pour se perfectionner par la fré-
quentation des savants. Attiré à Saumur par la réputation dont
jouissait alors l'académie de cette ville, il s'v fit Inscrire parmi
^élèves en théologie ; mais ses talents pr&ooes ne pouvaient
édiapper i l'œil exercé de ses maîtres ; et on lui offrit une
chaire de philosophie au'il remplit pendant cinq ans de la ma-
nière la plus brillante. De retour à Leyde où il avait été rappelé
par les curateurs de l'université, on lui confia les chaires de logi-
que et de morale ; mais il échangea bientôt après cette dernière
contre celle de physique, et il resta constamment chargé de deux
coure. Cet habile professeur mourut en 1629, à l'âge de trente-
neuf ai^. Il a laissé plusieure ouvrages élémentaires dont on
îfïïî^® j«8 titres dans les ITi^moiref de Paquot pour serrir à
J'H^r^ ^^^^^^^^ ^* P(^y9-Bas, 1, 169, édition in-folio. Son
tJ^ l^^iie, réimprimé plusieurs fois et traduit du latin
f" 5*^""?'*» « longtemps été suivi dans les écoles de Hol-
lande. Parmi ses autres ouvrages, le seul que les curieux recher-
Ècbent encore, à cause de la beauté de l'édition, est : Idea philoso-
tœ moralis, Leyde, EIzevire, 1644, petit in-12. Le portrait de
iraersdicius est un de ceux qui décorent VAthenm Batavorum
de Meunius (F. Mur plus de détails son Oraism funèbre
prononcée par P. Cuneus). ' '
WJBGPELD (jfrfoor.), éminence située sur la rive gauche du
^in, dans le Bas-fihin allemand, près de Meure. C'ert le lieu où
s élevait I ancienne Asciburgium et dont il est fait mention dans
tÎ2ÎS ^"* Ptoléroee, sur la carte de PeuUnfer et sur celle de
(Xanlen) et XIV de Novesium (Neun). Il n'y a aucun doute
qu Asaburgium n'ait été situé sur le Burgtfelrf. On trouve sous
u terre les ruin» de la ville, lesquelles portent le nom d'Asci-
nî^n^Ho ^ ^^^^ ^î?. *"""' ^*» **^' ^^ «'ons ornés de
iïtSnL^"!î!?^ et d'images des dieux et des déc«ses, des
•wcophigcs, des unies, des vases, des uiteosiles de ménage, des
vases à boire, des monnaies en er, en argent cl eabnt»
frande partie de ces richesses ArchéologicpesontététnDi
Paris. Il n'y a oue peu de monuments ooi soient roté
pays, par exemple deux beaux lions taillés en fiem
lesquels se trouvent au-devant de la inaisoa am .
Meure; deux pierres calcaires qui sontëantriU^éeli^
de Tervoost, et sur lesquelles se trouvent des iiumptw
maines ; quelques sarcophages et quelques noMàs
transférées dans le musée de ionn. Les aoliqtib
dans ce lieu ont été décrites par le comte Henuini de
et de Meure , dans un ouvrage devenu aujoardlni mm
<fa\ est intitulé : BrevisNarratio 4e origine et stUkmf
rum. Colon. 1521. Autrefois le Rhin enloenil le Bu^HI
deux larges bras, et faisait d'Ascitiwgium iie te ptow'
forteresses. Cette ville était donc située bien réeflenniM
Rkeni, comme le dit Tacite. Maintenant les demkvà
ont été desséchés par des digues et forment des fciKik|i
fertiles où des troupeaux tout entière de hèles à oonMs.*#
vaux et d'oies vont pâturer. — ^SousValentinieQ»ei4Si,k4|
fut détruite de fond en comble par Attila. QaelqiBhéail
qui subsistèrent bâtirent avec les ruines de la viOe, aspHèfe
colline, un village qui porte encore auiourd'h«lei«(lit
berg, et qui a ainsi conservé heureusement le «en ilakit^
cettecontrée. L'historien hollandais Van Melereamokfrf^
mille avait construit à ce lieu une redoute pQctaBir»mfÉI
suivante : Mutiliana sne feeii. MutiHansm tsfis Blm
fundavi, ubi morior nesdo. Ego Cemilhu Sséàsê kÊ
ineœpugnalnlem arcem cum virtute animi etpi^paeé
fundavi, stsino salutis 1587, militams msb ÀUmén}meà
tu servitio régis catMsci. In qmo foeo ÀUik Mtmn
fundamenta urbis Àsdburgii desênudt, sHmfmiaêi
Ulysse, et a Ftsbiio Ennio eonsmle Êmêm mCnntklf
prince Maurice fit disparaître cette prétendue ktftamwm
cible. Camille moimit sur les frootieres de li FnMt, mt
nom de Camillen^SchanMcken (petite redoute ée Ciiif é
toujoure répété dans le pays de Meure, et lofpekfc'*
petit, Ua ruines peuvent se voir aoos l'eau près afiaoÉnb
redoute de Camille porte sur les vieilles cartes le aoa è H
liana,
BUBOGRATB (JEAif-EmifEST), médecin soperAltinip
tisan de la doctrine de Paraoelae, né à Neostadt ta kl»
tinat, florissait au commencement du xni* siècle, et 1 b**
grand nombre d'ouvraees plus remarquables pir h !*■
des vues chimériques de l'auteur que par un i»^»''
principaux sont : 1** Biolyehnium, seu Curmmeeherm^
tiea et omnium venenorum alespipharmëewm, I/J<l^ '**
Francfort, t629, in-8« ; 2» Baineum Dianm, sn Ç*
priscorum philosophorum Clavis, Leyde, 1^0; y^*"
philosophorum WMgieo -physico, ib., 1611 ; f Wf»**"
philosophiam vitalem, Amsterdam, 1612, iii-y;^g|f
de aeidulis Swalbaeensibus , insérée par H**'"" **5
dans ses Responsa miedica,, Francfort , 1651 , «t IW*»*^
6» Àehilles redivivus , seu Panoplia phpiee-mkm^ *
Amsterdam, 1619, in-8^
BVRGGRAYE (Jeati-Philippe), médedn <Waf». »
Darmstadt le 1"^ septembre 1700, mon è Fnaefcrt if *F
1776, a laissé un tcès-grand nombre d'ouvrageMj^JJJ^
1® Lexicon medieum universel, t. l, A-B., .»2">'|^
in-fol : cette grande entreprise ne fut pascootiiiottjJJ^
riipar/«# dModecimestris,éèns les MiseeWmeefmfi^t^^^
mathematica, ib., 1727, p. 170; 5» De «««*^ J^
nervosorum eorumque vera origine, inâok, "•J'vJJj u
1725, in-4«; 4» Pensées sur la génération («o*J»JJJ
1737, in-4° ; S*» De aère, aquis et locis urbis FrtMf^^^
Mesnum commentatio, ibid., 1761, in-8«».0n «y"*^
grand nombre de Dissertations dans les id.aeig/f^^
On a publié après sa mort un recueil intitulé : V**JrSjSfi
communs (en allemand), Francfort, *''^»J"/l2i#
d'autres auteurs l'ont confondu avec son PJ^'^JJJi
nommé Jean-Phili(me comme lui, mort en *^^»*^«P^
quelques ouvrages. Nous ne citerons que » 1^^ ^à*^
Hsmo pUntarum ; on la trouve aussi au cortHn»tuig| ^
tanicum quadripartitum de Simon Paulin» Fi»*'"^
Birm««EATiAT (hist.). On donne ce ntm à Tel»*
j uridiction d'un Burgrayb ( F. ce root). ^
BUEGH ( Jacques), né à Maddertj, ^«"«•^.^ïj^^
en Ecosse, en 1714, s'adonna particulièreinentâ re^^
la jeunesse, et fit paraître plusieure pièces ingéii**^^
aux événements dont il était t^indii, qtii "'•■ '"^
BUBABAUIS. ( 607 )
netUies; mtiftcoiniiie ces pièces, quelque bien (ailes qu'on les
nppose y inléressenl principaleroent par les circonstances do
■omeiit, leur succès fui éphémère. Il n'en est pas de même
lot ouvrages suivants qui lui ont survécu : 1<* Hymne au
UrémUwr du monde, 1750, in-8«; 2» Digniié de la naiure
immaiM , 1754 , in-A»; 1767 , 2 vol. in-3%* 3» le ChriHianieme
iéuèoniré raiêojmable , 1760; 4» Relation d'un peuple de
rAaÊérique méridionale, 1760, in-S» ; 5» tÀrê de parler, 1782,
ia-^; 6° Rechercket politiques, Z vol. in-S"*. Cet écrivain n*est
pas seulement savant, mais il est ingénieux et élégant, il mou-
mi le 6 août 1775. — BuB6H (William), membre du parlement
nglaiSy né en Irlande en 1741 , et mort le 26 décembre 1808 à
V^Mek , où il passa «ne grande partie de sa vie. il a laissé :
I* Réfutation d'après (Ecriture, des arguments contre ta Tri-
mité, Yorck, 1778, ouvrage réputé pour savant et solide , dirigé
contre V Apologie de Théophile Lindsey, et contre tous les uni-
Étires qui attaquaient le dogme de la tr^sainte Trinité ; SP Re-
ékerekes sur la foi des chrétiens dans les trois premiers siècles
de l'Eglise, Yorck, aussi 1778; 3^ Commentaire et notes du
Jardin as^glais de Muson , 1781 , in-4'*. Ce sont là les seuls
ouvrages ionportants de William Burgh qui méritent d*étre
" es. L.-F. G.
MJRGHAEOT ( Godbfeoy-Hbnrt ) naquit à Reichenbach
Silésie le 5 juillet 1705. Ce savant acquit les premiers élé-
nts de son instruction à Breslau de 1720 à 1725. Il étudia
«suite la chimie dans une pharmacie à Friediand , et la clii-
nirpe dans sa ville natale en 1727. Alors il se rendit à l'uni-
fusité de Francfori-sur-rOder , où il étudia pendant trois ans
te adenoes médicales et obtint en 1730 le grade de docteur. De
Mour en Silésie , conformément aux vœux de son père, il se
ijLa en 1734 à Breslau. Il y publia en 1736 une Description
kêetorico-physique du Zobtenoerg , ainsi qu'un Art de distiller
qvî passa longtemps pour un des ouvrages chimiques les plus*
vlties dans la pratique. En 1743, Burghardt fut nommé premier
wofesaenr au gymnase de Brieg. Ce fut dans cette ville qu'il
«écrivit le premier les bains de Landeck , et fut ainsi le premier
ni contribua à les remettre en vogue. Conformément aux er-
ète& de Frédéric II , il donna en 1745 des renseignements sur
ks mines de Reichenstein et de Silberberg, et en 1748 sur
•elles de Tamowitx. Dans les mathématiques, la physique et la
diimie , Burghardt fit preuve de connaissances approfondies.
Bmiemi déclaré des Chinarindes, il les honnissait même encore
hanqn'une fièvre quarte vint menacer sa vie et la termina enfin
1772.
B9aGA4U9ft (NrCOLAS-AOGUSTE-GuiLLAUBE DE) , COmte
\ rempnre, né à Juliusberg en Silésie le 14 mars 1750. Ses pa-
iientSy alors encore en possession de terres nobles considérables,
[*:«oeeupèrent avec soin de cultiver les facultés de leur fils : ils lui
tennèrent d'abord des précepteurs, et l'envoyèrent ensuite en
Ï96à à l'académie militaire de Liegnitz. Là, le jeune homme
p^a si bien l'affection du comte Slruensée , devenu plus tard
Munstre , que celui-ci voulut l'instruire personnellement dans
la» mathématiques. Mais comme à cette époque les cours se fai-
ttieiii à cette académie avec une certaine élévation» par exem-
■le on enseignait la jurisprudence en pur latin , et comme
■uigtiauss n'avait \vu des connaissances suffisantes en lanjçue
hline, ses parents l'envoyèrent en 1765 à Halle, à l'institut
wtjmi , où il fit y particulièrement sous le célèbre Leiste , de
Ends progrès dans les sciences mathématiques et physiques.
1769 il était sur le point de se rendre à l'université de
itauicfort-sur-l'Oder ; mais une circonstance imprévue vint
r«inpécher de continuer ses études. Présenté au roi Frédéric II
par le général comte Anhalt dans une revue, il fût nommé par
broi enseigne dans le régiment de Pctersdorf à Bielefeld. Ce-
Msdant , lorsqu'on 1771 il hérita des biens de Laasan et de
roerwiti , il quitta le service militaire et se maria en 1772 avec
li fUle VRique de M* de Solms-Baruth , comte de l'empire. A
pmir de ce moment, le seul soin qui attira son attention (ni
eelui d'améliorer les terres qu'il avait héritées. Il inventa la
aharme è quaUre socs, fit construire en 1774 un moulin à eau
kfliillanteuui fit beaucoup de sensation , enseigna à ses oompa-
tnotes à cultiver le trèfle en grand , et introduisit le premier en
Silésie. dans l'année 178i , l'usage de nourrir les bestiaux dans
les étables. — Le grand travail aquatique qu'il fit exécuter de
1782 à 1786 produisit des effets très-importants et très-bien-
frisants pour ses propriétés et pour celles d'alentour. Un canal
d'une renaarquabte longueur, creusé par des mains d'hommes,
Baramit depuis lors plus de 180 journaux de terres labourables
<Mitre les inondations auparavant si terribles de la rivière
osmtnée Veaiu du Striaan. Par ses soins la rivière même fut
traversée par des gués de pierres, et il fit jeter pardessus le ca-
BVEGHO.
nal Qo pont en bois et un pont en fer. Ce dernier pont , fondti
a Malapane, fut le premier de cette sorte qui fut construit en
Silésie, et peut-être dans toute l'Allemagne. En général toute la
contrée de Laasan doit beaucoup à l'activité du comte de
Burgfaauss. En 1785, la société économique et patriotique des
principautés de Schweidnitz et de Jauer le choisit pour direc-
teur. Comme tel il prccéila ses collègues dans la voie des essais
économiques dont il leur montra l'exemple, et pendant trente
ans les annales de la société renferment les preuves nom-
breuses de son activité pratique et de son zèle comme écrivain.
Il mourut le 5 juin 1815 ; en 1800 il avait reçu le titre de cheva-
lier de Saint- Jean.
BUB6HELL1 {hist,). On donne ce nom à de petites barques
dont on se sert à Venise pour aller prendre l'air en mer; elles
ont une salle où il peut tenir une compagnie de dix à douze
personnes : on les nomme aussi petits bucentaures.
BURGHESIUS (F. BoBGUESl).
BUftGHO, BUEGU , BOVBGH OU BURAE ( HUBEBT DE),
comte de Kent, dont Robert, baron de Bourgh en Norman-*
die , comte de Cornouailles en Angleterre , et frère utérin de
Guillaume le Conquérant, était l'aïeul, mérita par sa valeur,
d'être distingué par Richard Cœur de lion. Il servit fidèlement
le roi Jean dans ses armées et dans ses conseils , sans pourtant
participer aux crimes de ce monarque , qui l'aurait bien voulu
charger de faire périr par quelque moyen occulte Arthur ,
neveu du roi Jean , duc de Bretagne , cher à ses peuples , allié
de la France , fils de son frère aine, et qui , d'après le droit de
ceprésen talion » eût dû s'asseoir avant lui sur le trône. Ne pou-
vant confier à Burgho le menrire de ses victimes, Jean lui confia
la garde de ses places et l'administration de ses domaines, en le
dispensant même de rendre aucun compte. En 1316 , Burgho
détendit vaillamment le château de Douvres, qu'assié^t alors
un prince français, depuis Louis VIII. Sur ces entrefaites mou-
rut le roi Jean ; Louis VIII proposa à Burgho d'être son cham-
bellan , ce que celui-ci refusa noblement, en disant que si le
roi son seigneur était mort ses enfants vivaient, et que sa foi
leur était due. Enfin , Louis leva le siège de Douvres et s'enfuit
à Londres, où il fut trop heureux d'obtenir la liberté de ren-
trer en France. Hubert de Burgho succéda au comte de Pem-
broke, régent d'Angleterre pendant la minorité de Henri III,
dans la dignité de sraud justicier, où il fut assisté , mieux
s^ait de dire traverse , par Pierre Desroches, évêque de Win-
chester. Il] fit en toute circonsUince respecter les droits du roi
mineur ; fit la guerre avec succès aux barons rebelles, leur fit
payer contribution , et lemit le premier à son souverain les
places dont la garde lui avait été confiée. En récompense de ses
services Hubert de Burgho fut créé comte de Kent en 1337, et
Henri III lui assura de plus, pour sa vie , l'office si éminent de
grand justicier. L'alliance d'Hubert avec la soaur afnce du roi
d'Ecosse, qui lui-même élait marié avec une sœur du roi d'An-
gleterre, en l'approchant des deux trônes semblait y avoir
enchaîné pour lui la fortune et la faveur. Cet état de prospérité
devait attirer la haine et l'envie autour de la personne de
Burgho. C'est ce qui ne manqua pas d'arriver. Tous ceux à qui
l'élévation du comte de Kent taisait envie se liguèrent, et réussi-
rent, après cinq ans d'efforts, à le faire dépouiller de ses places,
de ses biens , et à le faire enfermer en prison. Quels étaient
ses crimes cependant? C'était, au temps de la minorité de
Henri III , d'avoir fait trois fois confirmer la grande charte;
c'était d'avoir fait condamner par la loi martiale des chefs
d'attroupements qui voulaient rappeler un prince français;
c'était d'avoir toujours" cherché à élever la puissance royale au-
dessus de celle des barons ; c'était enfin d'être un fonctionnaire
intègre , un loyal serviteur, un homme national , un brave
soldat, un habile militaire. Burgho supporta ses disgrâces avec
noblesse, endura avec calme les persécutions de son plus cruel
ennemi Tcvêque de Winchester; et lorsque le roi eut enfin dé-
couvert les menées de ses barons, les intrigues de ses nainistres ,
après maintes remontrances de son clergé , le roi revint à son
ancien et dévoué servtteBr , le serra dans ses bras et lui promit
le retour complet de ses bonnes grâces. Hubert , en bomroe
sage, accepta simplement une place dans le conseil , mais déy
clma toujours le ministère et finit ses jours en les consacrant a
la religion et à l'amitié.
BUBGHO ( GniLLAUMB DE) , dernier comte dlJltonic, fut
aussi le dernier rejeton mâle de la branche aînée de sa maison.
A peine est-il marié à Mathildc Plantagenet , fille du comte de
Lancastre, petit-fils de Henri III, que, se rendant au parlement
de Dublin en 1333 , il fut massacré sur la route , au milieu de
ses parenU et de ses serviteurs, àTinst^atioD d'une cousine de
BURGISTEIN.
[ 608 )
BURGOS.
son nom dont il avait emprisonné le frère. Longtemps encore
après celle calastrophe , dans les amnisties alors fréquemment
expàiiées, on insérait toujours la formule : a Excepte le cas de
complicité dans la mort de Guillaume , dernier comte d'Ulto-
nie. » La succession de Guillaume, quoique ayant Edouard
pour protecteur, ne s'elTectua que deux siècles après sa mort ,
sous le règne de Henri VIII , en 1538 et en 1542 , époque où les
chefs des tribus anciennes d'Irlande conquises par les Burgho
devenus extrêmement nombreux, remirent à la couronne d'An-
gleterre, les uns tout ce qu'ils avaient su acquérir, et les au-
tres tout ce qu'ils avaient pu conserver. Les Burgho, si formi-
dables pour les autres par leur grandeur et leurs richesses,
remplirent cet intervalle de deux siècles à se dépouiller, à
s'assassiner les uns les autres.
BURGHO ( Richard de ) , surnommé le Grand dans les
vieilles chroniques, se distingua par sa déloyauté et sa cupidité.
En 1225, Richard de Burgho parvint à faire prononcer la con-
fiscation de toute la G)nnacic à son profit. Nommé en 1227
lord député d'Irlande pour le gouvernement anglais, il employa
pendant cinq ans la force publique à étendre ses usurpations
personnelles et le pouvoir royal à dépouiller son roi. Cependant
Fedhlim , son beau-frère, qu'il avait mis à la place de Turlogh ,
auparavant roi dcConnacie, dans l'espoir de trouver en lui un
vassal soumis, lui opposa une résistance inattendue et se montra
plus qu'aucun autre ardent à revendiauer l'indépendance de sa
souveraineté. Richard, furieux, lui déclara la guerre; le prit,
l'emprisonna et raj)pela Turlogh. Fedhlim parvint à s'échapper,
rassembla ses alliés , défit son rival et reprit le titre de roi.
Richard fut éloigné du jB;ouvernement. Le prince connacien
sabil ce moment pour écrire à Henri III dont il se reconnaissait
le vassal et auquel il demandait de ne dépendre que de lui.
Henri ordonna sur-le-champ à son lieutenant en Irlande , de
faire détruire toutes les forteresses de Burgho, d'établir Fedhlim
dans la possession de ses Etats , et de lui donner un passe-port
pour Londres. Cependant Hubert de Burgho, le fameux comte
de Kent, ayant été rappelé à la cour de Henri (F. Burgho
[Hubert de] ), Richard ne craignit pas de s'y montrer. Le roi l'ac-
cueillit assez favorablement et le renvoya en Irlande avec une
lettre qui l'avertissait d'être à l'avenir plus juste et plus loyal.
Richard ne tint aucun compte de ces avertissements. Il rendit
de nouveau laConnacie le théâtre de sa tyrannique et insatiable
cupidité, combattit et défît de nouveau son beau-frère, qui de
nouveau s'échappa et alla encore une fois se jeter aux pieds de
Henri III dans l'année 1240. Touché des malheurs sans cesse
renaissants de Fedhlim O'Connor, le monarque anglais ordonna
ce d'extirper jusau'à la racine de celte inique plantation des Bur-
gho. et de n'en pluslaisser pulluler un seul rejeton. »Mais le lord
justicier d'Irlande, Maurice Fitz-Gérald, qui sans doute trouvait
son compte aux exactions de Richard , ne tint pas compte de
l'ordre; et pendant que le prince connacien et ses chefs, recon-
naissants de la stérile bienfaisance de Henri III , le suivaient
dans ses guerres du pays de Galles , Richard de Burgho trans-
formait la Connacie en Cian-Ricard , on pays de Richard, et
en distribuait les terres à ses chevaliers. Enfin , son usurpation
consommée , comme s'il eût éprouvé le besoin de braver son
souverain, il s'embarqua pour aller le rejoindre à Bordeaux,
où la mort le surprit presque à son arrivée en 1245.
BURGHO (Walter DE), Ois aîné de Richard, poussa plus
loin encore que son père le mépris de tous droits et de toute
propriété. Par lui Fedhlim O'Connor, son oncle maternel, fut
chassé une troisième fois de ses Etats. Puis il excita la guerre
entre tous les anciens chefs qui avaient aidé son père à consom-
mer son usurpation, et, prenant acte de leurs dissensions, il les
punit tour à tour avec une cruauté redoublée, jusqu'à ce que
enfin lui-même tomba sous les coups d'Aodh O'Connor, succes-
seur de Fedhlim, en 1271.
BURGiAN[y<^09r.), ville considérable d'Asie, en Perse, dans
le Korassan, près du lac de même nom.
BURG1N,S. m. (F. Bourgin).
^c?*^f^®*^.^^'^*' (Sf^Ofifr. awc), autrement Quadriburgilu
,Skfink% ville des Bataves, dans la deuxième Germanie, au sud-
est de Batavodurum.
BURGISTEIN (JoRDAN) fut un de ceux qui contribuèrent le
plus a la formation de la ligue des comtes et des seigneurs qui,
en 1539, s'efforça de soumettre les Bernois. Lorsque les deux
armées ennemies se rencontrèrent près de Laupen, il y envoya
un messager pour lui apporter des nouvelles. Celui-ci, voyant
combien larméedes seigneurs ligués éUit supérieure en nombre,
et ayant observé que les Bernois pliaient d'abord , retourna en
louic liàte au château de Burgistein, apportant la nouvelle de la
défaite de l'armée bernoise. Transporté de joie, Jordum
en faisant allusion à lui-même : a Celui^i est on bon tm^
qui a forgé Qette guerre.» Mais , dès le leodemain, h i^
vainqueurs parurent devant le château. Jordan fooluto^
du temps pour observer les agresseurs, et leur fit doitHu
turcs ; mais un arbalétrier (quelques-uns le nolnnefil^4
lui décocha une flèche à travers la tète. « Ua bon furm«.
forgé ce trait 1 » s'écrièrent le^ guerriers. Le chaîna kin'
détruit. — Le frère de Jordan , le chevalier Coxbab, le y
toyen et en 1351 conseiller à Berne.
l^URGLEUN (hisl.). On nommait ainsi autrefois, coAlkrr
gne, une sorte de ligue défensive entre deux familles, quévi
avoir lieu non-seulement entre les parties exislaQtc$,iDitoa,
entre leurs héritiers et descendants à perpétuité, et eovmj/
laquelle, l'une des deux parties venant à maDqoer, ik^
devait lui succéder dans tous ses biens, droits et pRrofjart
BURGMAiR (Hans OU Jban), né à Augsbourgeoiin.^
un ami et un élève d'Albrecht Durer, dont il adopta la mr
en peinture. C était un homme de beaucoup de taleol ^"i.
bleaux ne sont pas d'un ^rand cadre, mais il avait l'irt drai-
ner de l'âme et de la vie a de petites figures, et d'aoiiMrk.c
du charme d^uo coloris aimable. Sandrard décrit beaM-tf «
tableaux de cet artiste , lesquels étaient peints sur di b«-;
sur de la chaux, et qu il admira à Augsbourg. U t a uit
Vienne et à Munich de beaux ouvrages de ce pdatrê. fini
première de ces deux villes se trouve son portrait dodiuikc
femme, et un petit tableau d'autel en deux partio.'/iorrrpn-
sente Jésus sur la croix, l'autre Jésus montant Mdel. U pk*
rie de Munich renferme aussi deux figures en gnmàcv Biti-
relle , sorties de son pinceau : c'est saint Jean rEiu^èsle k
saint Jean Baptiste. 11 y a encore saint Erasme et sùoiyr^
distribuant des aumônes aux pauvres, etqnekjKSiBtrai-
gures. On doute avec raison qu'il ait jamais ciselé en oim
Mais le doute atteint également ses ciselures sur bois; il y h»
sait que le dessin sur les pièces, dont la plupart famtob^
ciselées par Jost Negker de Nordiingen , lequel y iosciia^f-
dinaireinent le nom de Burgmair en entier ; cepeodist<^i
trouve aussi qui ne sont marquées que du mono^raBiull
L'année où mourut Burgmair est incertaine, inaisooprt*
qu'il est mort en 1559. On trouve une liste oooipl^^'
OGfuvres dans Bartsch, tom. i, pag. 199 jusqu'à S41
BURGMANN [hist.). C'est le nom ou'on donue,eo AI)a«K
dans les deux villes de Fridberg et ae GelnbaoseOf anoo»
1ers de ville. Pour être admis parmi eux, il fout faire prwt'
noblesse. Les princes et les comtes en sont néanmoits «sa
Ce sont ces conseillers qui élisent le burgrave, q« «*««•■
média tement de l'empereur.
BURGO,s. m. (hist, nat.)f race de chiens qui ncni*'^'*
gneul et du basset.
BURGONl, s. m. (botan.), espèce de sensitive qaiatf><
Guyane.
EVRGOH (géogr,), province d'Espagne (Vicille-C*stili«,3<'
entre 41° ^'44» de latitude nord et 4° et 8° de loagilo***
Elle est bornée au nord par le golfe de Gascogne, à l«tfl«
sud par la province deâoria et les provinces basqiitttij*
par celle deSégovie, à l'ouest par le rovauoiedeuw*'*'
lue sa superficie à 1,000 lieues carrées, et sa popylJiw*
470,588 habitanU. Elle renferme cinq villes (e*i^'^
cent quatre-vingt-trois petites villes et '*?'^(''*J~^u,e
grand nombre de villages. Sa partie septentrionale Pf*V^
de MofUanas de Sanlander, En 1832 , elle a forn*J[^
province de ce nom. Elle est le reste de celles de Wup^t
grono et Vittoria. . , _^
BURGOS igéogr,), ville d'Espagne, chcf-Ueu àtUf^
du même nom et de la Vieille-Castille , s'élèfe. a 4S Ij»^
demie nord de Madrid, sur une colline, «««^^"ï: „ r^t
et de l'Arlanzon. Sa populaUon est de .i3,000 haW»^
ville est grande, triste, presque inanimée. De Jf^J?'?^
l'enveloppent ; elle est remplie de couvents •'/'^SSMlefc'
thédrale, remarquable par son portail et Çf'^ft^^r
ches qui, de toutes les parties de l'édilice, *'^*^, S^j*
dessus des autres, renferme le mausolée de sswl w
riche
r
'^«^K
iche architecture gothique. On distingue «*»**'»jr-J
hôpital destiné aux pèlerins de Compostelle, IIh^
guerriers Ferdinand Gonzalès et le CidCampeiflw j^^^
Le commerce de Burgos, bien déchu quoique»»» •^.
encore, consiste en vins , en couvertures de UiWi <■
en molletons et en draps fins.
BCmAOTHE.
Bim«oa (G0NCILB8 DE). Le premier se tint Tan 1076; l'on
fit prendre ans Gotbs les rites et les cérémonies de l'Eglise
rniaine {Gall. ChrisL^ lom. vi, pas. 44). Il y en a qui mettent
s concile en l'an 1080. Le second, l'an 1356^ sur le même
Blet , et pour réconcilier les rois de Navarre et de Caslille
Foy^). Le troisième, l'an 1579, sur le schisme (il^uiVre, t. m).
« quatrième. Tan 1499.
BUBGOS (Bataille de). Napoléon, entré en Espagne le
octobre 1808, marche sur Madrid, dont il faut conquérir la
outc. Une armée de 20,000 Espagnols, commandée par le
omte de Belvédère, défend la ville de Burgos. Napoléon arrive
evant cette ville le 10, et trouve l'ennemi en position à Gamo-
al. La cavalerie est mise sous les ordres de Bessières; Soult
eçoit le commandement du deuxième corps d'infanterie. Ce
«rnier commence l'attaque, mais il est accueilli par une ef-
royable déchai]ge de trente pièces de canon. Alors Mouton, à la
He de » division, s'avance au pas de course; il est soutenu par
^artillerie, et en même temps la cavalerie de Bessières dét)orde
ennemi. Attaqués de tons côtés, les Espagnols éprouvent une
léroate complète, laissent 3,000 morts, autant de prisonniers,
perdent deux drapeaux et vingt-cinq pièces de canon. Le reste
c sauva dans la ville, où le vainqueur pénétra avec les fuyards,
es poursuivant jusque dans les rues. Le château de Burgos est
ccupë par les Français. Napoléon entre dans la ville avec sa
carde, y conûsque des laines appartenant aux moines pour
me valeur de plusieurs millions, et les fait transporter à
Bayonne.
BCBGOS (DÉFENSE DU CHATEAU DE). Au mois de Septembre
[812 , le général Clausel , commandant Tarmée française du
Portu^l, s'était retiré de Valladolid pour opérer sa jonction
ivec I armée du Nord, commandée par le général Gaffarelli. En
passant nar Burgos, il y avait laissé le général Dubreton , pour
{ccaoer le château de cette ville avec 1,800 hommes de garnison
Ai général fut bientôt cerné par Wellington, à la tête de l'armée
inglo-portugaise. Pendant trente-cinq jours, il opposa la plus
ivc résistance à tous les efforts de l'ennemi, qui avait réuni sur
« point la plus grande partie de ses forces, lui tua 4,000 bom-
nes, parmi lesquels plusieurs officiers de marque, et lui dé-
ponU plusieurs batteries. Le 20 octobre, Clausel et Caffarelli
iront leur jonction, attaquèrent l'ennemi, et le forcèrent à re-
ilier tous ses avant-postes. Le lendemain , après l'échange de
[aelques coups de canon , l'armée anglo-portugaise passa le
ivin de Burriel, et se mit en pleine retraite. Burgos éUnt
ossi débloqué, l'armée française y 6t son entrée le même
mr, et le général Caffarelli, dans le rapport qu'il adressa
a ministre de la guerre au sujet de la levée du siège,
eroanda une récompense honorable pour le général DubrSon
i pour les oflîciers et soldats qui s'étaient si vaillamment com-
>rtés.
BURGOS rANToiNE), né à Salamanque en Espagne, passait
► lu- un des hommes de son temps les plus profondément versés
■w la junsprudence civile et canonique. Il alla en Italie , et
c^. "" «""«"d nombre d'années à Bologne, dans le collège
^aint-Clement des Espagnols, fondé par le cardinal Albomos.
?^n A I appela â Rome pour le consulter sur des affaires im-
)rtantes, et l'y retint par une charge dans la signature , en lui
Minant celle qu'on appelle de grâce. Burgos T'exerça sous ce
ipe, et sous Adrien VI et Clément VII ses successeurs. Il mou-
lt le 10 décembre 1625, âgé de soixante-dix ans. On a de
Il le traité Super utiH et quotidiano tilulo de emptione' et
^t^^f ^J^ ^crelalibuê , Paris, tSll, réimprimé à Parme
1 1574, à Venise et à Lyon en 1675. Il a aussi écrit De eomU-^
Uwntbus de reecHplis, et sur plusieurs autres titres dedécré-
S' T.^V*.®^ (Jean-Baptiste) , savant religieux augustin ,
tilt ne à Valence en Espagne. Il se distingua dans son ordre
Î^ÎÏÏ^i . P^"* ^* discipline religieuse, et par ses connaissances
n Ibéoloçie. Son mente le fit élever à la dignité de provincial,
lil dut a son savoir d'être appelé en qualité de th&logien au
onalc de Trente. Le troisième dimanche de lavent de 1662, il
prononça un éloquent discours sur Qualre Moyens qu'on p^ut
mpoyer «mr ewtirper les hérésies. Depuis, U professTla
J^togie à Valence, où il mourut vers l'an 1675. — Deux au-
2?iî?*W^W^"^..*^'^î*")' médecins, se disUnguèrent
•rieur habileté dans l'art de guérir. Le premier l'exerçait à
^ue au xvir siècle, et était médecin de l'inquisition; le
«^d, aussi Espagnol, a écrit un traité De pupOla oeku,
BUKGos (Alphonse de) (F. Abnbb).
^^SS^^n^^M^^l^ naturel de lord Binçley, et général
«W««, reçBl nue éducation loigoée, et entra dans l'éUt mili-
( ^09 ) BURGSDORF.
Uîre; mais il n'y eut que de médiocres succès. En 1763, il
commanda un corps de troupes anglaises envoyé en Portugal,
alors en guerre avec l'Espagne. En 1776, il passa au Canada ,
et, deux ans après, il fut chargé du commandement d'un corps
d armée envoyé contre le congrès américain. Il débuta par une
proclamation dans laquelle il offrait aux insurgés le pardon de
son souverain, et les menaçait des plus grands châtiments s'ils
persistaient dans leur résistance. Washington fit une réponse
pleine de noblesse et de fermeté à celte proclamation. Le 6 juil-
let 1777, Burgoyne remporU, à Ticonderago, un faible avan-
tage auquel la vanité anglaise donna le nom de victoire. Le fort
de rindiépendance venait d'être évacué; les Américains s'étaient
retirés au delà de Shenesbourg et de Haberton. — Burgoyne
prit cette retraite pour une faute ; et, en général peu consommé,
il poursuivit l'ennemi sans s'assurer de ses subsistances et de
ses communications. Bientôt les Américains l'entourèrent, et il
dut accepter une' capitulation , dont la générosité américaine
adoucit la rigueur mais non la honte. On accorda à son armée
les honneurs de la guerre, sous la condition de ne plus servir
contre les Etats-Unis, et Burgoyne put retourner en Angle-
terre. De 10,000 hommes qu'avait avec lui ce général au com-
mencement de la campagne, il n'en restait plus que 5,752 lors-
Qu'ils mirent bas les armes devant la division du général Gates.
Celui-ci avait été dans sa jeunesse officier dans le même régi-
ment que Burgoyne. Le général anglais s'était permis contre
son ancien camarade de malicieux propos, entre autres celui de
le comparer à une accoucheuse. Gates, pour toute vengeance, se
permit cette raillerie : « Vous devez, général Burgo^ ne, me re-
garder à présent comme une bonne accoucheuse, puisque je vous
ai délivré ( deh'vered) de 6,000 «hommes.» — De retour en An-
{^leterre, Burgoyne v fut rcyu froidement. Il obtint avec peine
a liberté de se justifier, et fut obligé de renoncer à son traite-
ment. Burgoyne, plus fait pour les rôles de courtisan et de bel
esprit que pour celui de général d'armée , partagea son temps
entre la cour, où il fut le favori de la reine , et les sociétés des
gens de lettres. On a de lui trois productions fort médiocres,
savoir : l*» la Nymphe des chênes; 2» Richard Cœur de lion;
3» l'Héritière. — Quelque temps après son retour d'Amérique,
Burgoyne épousa une fille de lord Derby. Il mourut sans pos-
térité le 2 août 1792.
BURGRAYE, titre dérivé de l'allemand burggraf, comte du
château, civitatis custos, prmfeclus^ et qui appartenait , dans le
moyen âge, au commandant militaire d'une ville on place forte,
lorsqu'il exerçait en même temps sur les bourgeois 1c droit de
juridiction. Quelques-uns de ces burgraves sont devenus puis-
sants et ont su étendre leur autorité sur des contrées entières ;
ils avaient des droits de souverain et rendaient leur litre héré-
ditaire dans leur famille. On cite en Allemagne les burgraves
de Magdebour^, de Friedberget de Nuremberg. Ce dernier
titre était héréditaire dans la maison de HohenzolTern , dont les
comtes soutinrent, pour assurer leur pouvoir, une longue lutte
contre la bourgeoisie de Nuremberg. Cependant Frédéric de
Hohenzollern , burgrave de cette ville , lui vendit en 1427 ses
prérogatives les plus essentielles. D'autres seigneurs, le plus
souvent inférieurs en rang , portaient le titre de burgrichUr
(juge de la place et du castel), burgvogl (bailli), burgmann, etc.
BURGSDORF (Ernest-Frédéric de} , in^nicur distingué,
enseigna une nouvelle méthode de fortifications dans un ou-
vrage publié à Ulm en 1682, in-8«. Il avait emprunté une par-
tic des idées qu'il y développa à (Georges Rimplern. On a aussi
de lui quelques autres traites sur son art : 1^ Le plus sûr bou-
levard d'un Etat, ou Nouveau Moyen de défendre les places
contre le canon, le bombardement, les mines, etc., Nuremberg
1687 , in-8» ; 2<» Essai sur la fortification, publié à Vienne et
accompagné de nombreuses gravures. — Un autre Blrgsdorf
g^nrad de), né en 1595, mort le l**^ février 1652, fut, sous
uillaume H, duc de Brandebourg, le premier qui organisa des
troupes réglées en Prusse, au commencement du XYii*" siècle.
BURGSDORF (FRÉDjfcRiG-AuGUSTB-Louis DE), naturaliste,
grand maître des forêts de la Marche de Brandebourg, de l'aca-
émie des sciences de Berlin , et professeur des sciences fores-
tières dans la même ville, né à Leipiig le 25 mars 1747, mort à
Beriin le 19 juin 1802, âgé de cinquante-cinq ans. Son père
était grand veneur du duc de Saxe-Gotba, ce qui lui donna oc-
casion d'étudier de bonne heure tout ce qui concerne les forêts,
et d'écrire sur cette matière un grand nombre d'ouvrages, tous
en allemand , et qui sont devenus classiques pour cette partie
de l'économie rurale : 1° Essai d'une histoire complète des es^
pèees de bois les plus avantageuses , première partie , Berlin ,
1785, iD-4'>, 24 planches ; seconde partie, avec 9 planches, ibid.,
77 *
BOMUJHMflS.
(MO)
PrBMRT.
1787. Elle renferme les cfaênes iodigèoes et étrangers. Gleditsch
fut lanieur de la préface de cet ouvrage. ^ Instruction pour
tulUver les arbres tant indigènes qu exotiques qui réussissent
$nAUemafp^, deux parties, Berlin, 1787, in-S** ; 5^ Manuel du
forestier y tic, etc., ocux parties, Berlin et Leipiig, 1788, in-S».
4° introduction à la dendrologie^ etc., Berlin, 1800, in- fol. Il
a aussi publié : Oburvations sur un voyage dans le Har%, à
Helmstadl et à Harbeke, en août 1785 (Actes de la société des
serulaleurs de la nature y à Berlin, tom. v) ; Histoire naturelle
du cerf iibid., lom. vi); Sur le eynips de l'éeorce du chêne
(ibid., tom. vi;. Cest un insecte dont la piqûre occasionne au
chêne une excroissance foliacée et ligneuse qui ressemble à une
rose double.
BUAGSDORFIE, S. f. (botan.), genre de plantes établi pour
placer la crapaudine romaine.
BVUGTONSA{géogr,). Ce village du bailliage de Tonna» dans
le duché de Saxe-Gotha , mérite une mention à cause des pétri-
fications trés-remarquables que Ton trouve dans ses en\nrons.
L'attention a été excitée surtout par le squelette pétriâé d*un
éléphant qui, vers la un de 1695 et le commencement de 1696 ,
fut peu à peu déterré d'une sablière peu éloignée de ce village.
Depuis lors on a découvert plusieurs de ces pctriûcations. Tous
ces objets se trouvent dans la riche collection géognoslique du
cabinet d'histoire naturelle qui se trouve dans le château ducal
de Gotha.
BURGUNDES, BURGUNDIOBTES (F. BOURGOGNE;.
»URGUNDio ouBORGONDio (HoBACE), jésuite, né à Brescia
CD 1679, se consacra à l'enseignement des belles-lettres, et sur-
tout des mathématiques. On le fit depuis bibliothécaire du
musée de Kircher, et il mourut recteur du collège romain le l*''^
mars 1 7 41. Le P. Boscovich> qui avait été son disciple, en parle
avec éloge dans ses poésies. On lui doit quelques observations
astronomiques rapportées dans les Mémoires de Trévoux,
années 1727 et 1729; quelques poésies latines, et un grand nom-
bre d'opuscules mathématiques, dont les principaux sont:
1^ Motus telluris in orbe annuo ex novis observationibus im-
pugnatus, Rome, 1714, in-4o ; 2° Nova hydrometriidea, ibid.,
1717; 3" Mapparum constructioinplanis $phœram tangentibus,
ibid., 1718; 4° Antliarum leges , ibid.. 1722; 5° Ususnormœ
in constructione œquationum planarum et solidarum, ibid. ,
1727; 6« Telescopium geodeticum, ibid., 1728. Il faut que ce
télescope ne soit pas bien important , puisque Boscovich n'en
^rle point en décrivant les mstruroents géodésiques dont il
s'est servi pour la mesure du degré dans l'Etat romain ; ^^ De
€ohœrentia calculi astronomici cum œquationibus greaorianis,
ibid., 1734, in-4**, etc. Tous ces ouvrages ont échappe aux re-
cherches de Lalande , qui n'en parle point dans sa Bibliogra-
phie astronomique, Burgundio est encore éditeur d'un ouvrage
du P. Grimaldi, jésuite, intitulé : De vita aulica, libri duo,
BURGUNDIUS OU BOURGOIGXE f NlCOLAS ), juriscousulte
célèbre, naquit à Enghien, au comté de Uainaut, le 29septem--
bre 1586. il cultiva d'abord les muses latines, et écrivit ensuite
Thisloire avec succès. 11 était avocat à Gand lorsque Maximilien,
duc de Bavière, lui donna en 1627 la première chaire de droit
dyil à l'université d'Ingolstadt, et le nomma bientôt après con-
aeillerel historiojgraphe. L'empereur Ferdinand II le créa comte
ralatin. Rappelé dans sa patne en 1639, il entra au conseil de
Brabant. Burgundius avait un grand talent pour l'intelliffeuce
des coutumes II était souvent cité au barreau, et jusqif a nos
jours sur cette partie de la jurisprudence il a fait autorité
comme Domoulm, Coquille et d'Argentré. Ses principaux ou-
vrages sont : 1« Poemata, Anvers, 1621, in-4«; 2** Uistoria
Bavarica , seu Ludovicus lll imperator ae ejus vita et res
S^tCBy ab anno 1313 ad annum 1347, Anvers, 1629, in-4*»;
elnislœdt, 1705, in-4», édition donnée par Just.-Christ. Boh-
mer , et Halle, 1708, in-4o; S^ Historia Belgica ab anno 1558
^annum 1567 , Ingolstadt, 1620, in-4o, etl633, in-8«. Cette
histoire des premiers troubles des Pajs-Bas se termine à l'arrivée
du duc d'Albe; elle est exacte et estimée; 4"* Ad eonsueludines
Fiandriœ traetatus, Leyde, 1634 et 1635, i«-l2. Ce savant
ouvrage comprend douze traités, et commence par des réflexions
générales sur l'origine des lois et des coutumes ; 5^ De duobus
reis, Louvain, 1657, in-12 ; 0"* Commentaritu de evictionièue ,
Cologne , 1662 , in-12. Tous les ouvrages de Burgundius sur le
droit ont été réunis en un volume in-4% imprimé à Bruxelles
en 1674.
EGRGLNAtus ( Antouie ), contemporain de Nicolas et de
Gilles, est connu par deux ouvrages rares et singuliers, qui oiit
pour titre, l'un ; Ungum vitia et rewkedia emblemaiice eg^
pressa, Anvers, 1651 , obloDg, figuns; l'Mln: JlM^bi
LydkUf sive vanitas per verikdem (aki aetuseta h «■«
Anvers, 1639, in-4®, figures.
BVRGCS (F. BORGO).
BURGUS (y^o^r. am;.), petite villedesBiturigttViTfiah
la deuxième Aquitaine, sur le Durantooos, un peo ts-^n
du confluent de ce fleuve et de la Garumna.
BURHiNUS, s. m. [hist, nar), genre d'oiseau do ^1èw
mas d'Alliger, qui se compose seulement du ckandnumfi
rostri.
BIJRI(F. BURY).
BVRIA (hist. nat.). C'est k nom que les habitiaudrbir
rinthie donnent à uu vent d'est très- violent, ans ntiga l^
ils sont quelquefois exposés. Ce vent, lorsqu'il se lê«t,aia|t
blede renverser tout ce qu'il rencontre, et de mettre a éi^
la vie des voyageurs qu'il surprend, en les etnportaiifiif
leurs montures. Lorsqu'il règne , personne ne peol alhr ^âh
noseth à Trieste.
BURIA (géogr.) , ville de la province de VcMiaè.tei
capitainerie générale de Caracas , dans rAmériquediâri t
la rivière de Sarara , qui est en rapport avec la tvmi^
par celle de Portuguesa. Avec son cautoo, elleal^biur
et s'adonne à l'élève des bestiaux.
BURIAS igéoar.), une des lies Bissayes,auio^dfJfaib
au nord-ouest de Ticao, longue de trois milles Inwâfwae
large de un mille quatre cinquièmes, entourée pKl«t*mk*
et d'écueils^et par conséquent dangereuse à aMtolMnnr
est cependant feUile , bien arrosé et riche en jtwiÉbjif
les mêmes que ceux des Iles Philippines. EUe eitdenMit»
redoutable aux autres lies par sa position, va qiiliiCfttM
une colonie d'Illanes de BfagindaDao, quienneb^
terie.
EURIATES (F. BODRUTBS).
BURiAV, S. m. (F. Buriot)*
BURiCHON , S. m. {hist. nat,) , sorte de petit mmiv
— Nom vulgaire du troglodyte.
BUBIDAN (Jeaki), recteuT de IHiniversité dePam."^
Béthuue. £n 1518 il publia ses Comwmtaim min**
in-fol.: mais ils lui tirent moins de réputation aaesoov«fl>'
sur le libre arbitre de l'âne, qu'il suppose égaleoieal |)n«'
la faim et de la soif, et place entre une pesore d'à»***'
seau d'eau. Que fera cet |tne, demandait-il? Resl«»-^''*'
mobile? — Il mourra de faim et de soif. — Comme oai^»
pondait qu'il ne serait pas assez âne pour se laiiff ■*
qu'il se tournerait d'un c6té ou de l'autre. Dooc ritf^
cluait-il, a le libre arbitre. — Il oubliait que la ^^^
f)ar un instinct de conservation irrésistible, et qu'ellf>»J
ibrede résistera la faim qui la presse. Toatcfûis«*f^
quelque grossier qu'il soit emt>arrassa les dialecUoe» »
temps , et l'âne de Buridan devint très - célw p' *
immobilité muette. En 1545, T université le dépoji > ^^
lippe de Valois pour lui demander l'exemption « _^
belle ou de l'impôt sur le sel : exemption qu'elle ne ppt**^
Plus tard, il fut envoyé à Rome pour y défendre teiwr^
corps enseignant. En 1358, qu'on donne comine U««^
mort, il légua à la nation de Picardie une maison qai w* -
a porté son nom.
BVRiBA^N ( jRikN-BAirrisn ), «vwl, "^.îif ',*
mourut en 1633 à Heims, où il éuil pnrfi*«w de dr* ► ^
a laissé deux commentaires: le prenûer 1 5ur w «*
Vermandois ; le second , Sur la coutume de ^*''^
B€RiE2is (ijr^r. ane.), peuples de la Graad»**"^
nord des Marcomaos et des Quades {Ftel. , H? ^^
Mœurs des Germ., LXiii). ^
BURiGNY (Jean-Lêvvsqub DE) , né à ï^'"* 'Jlfri*
îs premières années de Téloigneinent p»^
df**'*ff;
nifesta dès ses premières
Ce fut à quinze ans seulement que ses facultés se ù
et qu'il témoigna pour Fétude cette activité qw »*_^
qu'à sa mort. Venu à Paris en 1713., il y ^'^^^"^I;^^
frères, Champeaux et Lévesque de Pôuilly , une ^."^
virât dont l'histoire littéraire offre peu ^'^^^^^]Li^
des travaux communs des trois frères fut "''^^^îîJj^^^» '
die manuscrite en douze énormes volum« '"^Trljr
fourni à Burigny , le plus robuste des trois frèr», w ^^
d'un grand nombre de ses ouvrages. Ayant été ^^^^
travailla à l'Europe savante. Des douze ▼olomesff ^
ce journal, près de la moitié apparlient â Bun^!*^^^
France, il fut reçu à l'aeidèom des laiafnwo***^^
BUAISw
(6li)
BCMUi.
n i 756, et lut un grand nombre de mémoires dans les séances
e ce corps littéraire. A la connaissance des langues hébraïque,
recc^ue et latine , à celle de Thistoire ancienne et moderne , de
I philosophie, de la théologie, etc., etc. , Burigny joignait une
icnioire prodigieuse, et oe oui est plus rare encore, une extrême
mdestie. Lorsqu*en 1785 le roi le gratifia d*uue pension de
,000 livres, son élonnemenl fut au comble; il ne pouvait se
CDdre compte de ce qui lui valait un tel bienfait. Ce doyen de
1 littérature française mourut à Paris le 8 octobre 1785 , à Tàge
e quatre-vingt-quatorze ans. Il a laissé : 1° Trailé de V autorité
upape, 1720, m-12, 4 vol. : 1782, 5 vol. in-12; 2" Histoire
€ ia philosophie païenne^ la Haye, 1724,3vol. in-12(F. Bruc-
LKRj, réimprinoee sous le titre de Théologie païenne, Paris,
754; y Histoire générale de Sicile, etc., la Haye, 1715, 2
ol. iii-4°; 4" Histoire des révolutions de t empire de Constan-
mopU, 1750, in-4», ou 3 vol. in-12; 5° Traité de Porphyre
:>urhani V abstinence de la chair, avec la Vie de Plotin, traduit
u grec, 1710, in-12; 0" Vie de Grotius, 1750, in-12, 2 vol.;
* Vie d'Erasme, 1757, 2 vol. in-12; 8^ Vie de Bossuet, ilBi,
i-l2; 0« FwdMcardtna/rfu Perron, 17C8, in-12; KTLettreà
ÏÏercier de Saint-Léger sur Us démêlés de Voltaire avec
ktini-Hyacinthe , 1780, in-8°; H"" Irente-f^uatre Mémoires ou
h'ssertations de Burignv sur différents sujets sont répandus
lans le Becueil de l'académie des inscriptions et belles-lettres.
-V Examen critique des Apologistes de ta religionchrétienne,
766, în-8^, n'est pas de lui. On lui a de même attribué le ile-
ueii de pièces de différents auteurs, Rotterdam , 1743 , in-12,
t une Lettre au sujet du livre intitulé : Certitude des preuves
lu christianieme , parBergier, insérée dans le tom. ii du Re*
ueit philosophique, Londres, 1770, in*lS.M. Dacier a fait son
?loge,1786,in-8».
BVBîS [beaux-arts). Ce fut primitivement le nom de Tinstru-
nent employé pour écrire sur les métaai.On écrivait sordM ta-
ileltes de eireavee le«l|Kfo,aurdesUble5decaivreavecle burin;
^tsi ce quia donné naissance à Teipression métaphorique de bu-
m eie l'kisMre. Depuis Tinvenlion de la gravure sur métaux et
or bois, le nom de burin a été conservé a l'outil dont les graveurs
bot le plus fréauent usage, et Ton a dit, aussi par roétapnore.Hn
eau burin, un burin déUcai^ un burin moelUux ou vigoureux,
loor désigner les qualités de la gravure. Le burin est une petite
MTe d'acier y à quatre ou à trois angles, dont une extrémité
H coupée en biseau de manière à former sur l'un des angles
koe poiote nias ou moins aiguë. Le flat du biseau se nomme le
iffUrs» et la pointe, le nex du bunn. A l'autre extrémité on
dapie un large bouton en bois, contre lequel se fait l'effort avec
I paume de ki main. Les graveurs en médailles se servent aussi
^an burin aue Ton appelle plus spécialement onglMte, et dont
K fies iMirie dans ses formes et dans ses proportions, suivant les
taoins du travail. — Le burin du dentiste est an instrument
• chirurgie destiné à nettoyer les dents, et qui a pris ce nom
ar Mille de sa ressemblance avec le burin du graveur. — Enfin
n a donné le nom de bnriu à divers outils des arts mécaniques
BÎ n'ont aucun rapport avec les précédents : le 6iirtfi, en ser-
Brerie, est un ciseau plat dont on se sert pour couper le fer, en
î frappant à coups de marteau ; en marine , le 6urm est aussi
n ciseau plat dont le tranchant est remplacé par une rainure,
l à l'aide duquel on enfonce les étoupes goudronnées dans les
mis des planches de revêtement; le 6Mrtn du carrier est une
irre de fer de dimensiotis fort variables, aplatie i un bout , et
ae l'on emploie à forer dans la roche les trous dans lesquels oii
il jouer la mine.
BtJRiNER, V. a. {beaux-arts), travailler au burin, graver. H
^ifie, par analogie, écrire avec une (p'ande perfection. Il se
Lt quelquefois, au figurée d'un écrivam énergique et pro-
nd.
BVRINER, Y. a. (term, de martne), frappera coups de masse
ir les tètes des coins qui doivent servir a rendre solides les
x>res et les écoutilles. On dit aussi bliner an lieu de buriner,
Ktce que dans cette opération on se sert d'an bélier qu'on
ipelle blin (F. Blîih).
BrRiOT , s. m. Çhiêt. nai,], ancien nom du canard domesti-
ne. On écrit aussi buriau.
BUBis, le même que Bulis (F. ce mot].
RURis ( à<f(. ) descendait des rois de Daneroarck ; U aspirait
n trône qu'occupait Valdemar I'*^ ; il forma même uneconspi-
ition pour s'en frayer le chemin , mais il avait l'ambition d un
bef de conjurés sans en avoir les talents. Il vouJaii régner et
forait l'art de feindre. Valdemar avait désigné Canut son fils
onr son successeur , et la nation l'avait proclamé en 1165. Au
iitie« des fôles et de l'aMgnan psMiqoe, Boni peruidéieré
'«I dépilieerei,q«is«nibteit redMbieK à obaqoecrideioie i|ae
le peuple poussait vers le ciel ; il refusa même d'être armé cbe*
vaner de la main de Canut, justifia ce refus avec une mala-
dresse qui le rendait plus injurieux encore. Dès lors Valdemar
entrevit ses desseins ; il crut qu'un ennemi si peu dissimulé n'é-
tait pas dangereux; il le caressa et s'efforça de lui lier les
mains par des bienfaits. Buris apprit alors à mettre plus de
mystère dans sa conduite. Il traita secrètement avec les Norwé-
giens, qui devaient envoyer ime flotte dans le Jutland, soulever
cette prôvince ou la conquérir , et gagner ou arracher en sa br
veur les suffrages des peuples. Déjà Ornius, frère de Buris, était
entré dans la rivière d'Vurse, et s'était emparé de quelques
vaisseaux qui, sur la foi de la paix, ne se mirent pas en défense.
Une lettie intercef^tce découvrit au roi le complot qu'il avait
déjà soupçonné. Buris fut arrêté. Valdemar, qui pouvait le punir
sur-le-champ, commença par Taccu.ser devant toute sa cour;
le coupable voulut se jusliuer, mais il fut confondu lorsqu'on
lui montra la lettre qui contenait le plan de la conspiration. Ou
ignore quel fut son supplice. Quelques écrivains ont prétendu
que la clémence de Valdemar lui laissa la vie.
RVRiTA \géoqr. ecclés.), siège épiscopal de la province pro*-
consulaire en Al'rique, sous la métropole de Carthage. Il y avait
un évéque nommé Faceste.
BmiTACA (géogr.), contrée de l'Amérique méridionale, an
gouvernement de Sainte-Marthe.
BURKE (Edmond), né à Dublin le l*^ janvier 1750 d'un avo-
cat distingué. Api es avoir reçu d'un quaker la première éduca-
tion, il entra au collège, et vint à I^ndres étudier le droit. En
1755 on le reçut avocat. Il se fit connaître dès lors par plusieurs
pamphlets d'un radicalisme exalté , et fonda l'an 1758 VAnnuai
Kegister, qui eut un grand succès. Après un voyage en Irlande
pendant l'année 1761, Bnrke fut nommé secrétaire particulier
du marquis de Rockingham, premier lord de la trésorerie, et il
ne tarda pas à entrer au parlement en qualité de député da
bourg de Wendowe. Mettant de côté toute reconnaissance en-
vers Te ministre qui lui avait ouvert la carrière politique , Burke
prit place dans les rangs de l'opposition, et se distingua par plu-
sieurs discours contre la taxe du timbre imposée aux colonies
américaines. Sous le ministère de lord North , il s'employa à
ramener au pouvoir le marquis de Rockingham . qui , redevenu
ministre en 1782, nomma Burke payeur général de l'armée, et
l'admit au conseil privé. Il abandonna ces fonctions à la mort
de son prolecteur et lors de l'élévation au ministère de lord
Schdburn. A cette époque, il fit cause commune avec le célèbre
Fox pour soutenir le oill sur l'Inde , s'opposer au ministère
Pitt , provoquer le fameux procès d'Hastin^p , gouverneur des
Indes orientales, et établir une régence exigée par l'état mental
de Georges III. A une éloquence vive et jpénétrante Burke joi-
§nail une fougue désordonnée, à laquelle n donna an libre cours
ans plusieurs diatribes virulentes qu'il publia contre les Fran-
çais et sur la révolution de 1789. Après avoir tenté l'émancipa-
tion des catholiques de l'Irlande, Burke quitta les affaires publi-
ques, et mourut le 8 juillet 1707, âgé de soixante-huit ans.
voici la liste de ses ouvrages qui ont été traduits en français :
Recherche philosophique sur f origine de nos idées du suoNme
et du beau, Paris, 1803, in-8". — Réflexion» sur la révolution
de FrcMce et sur les procédés de certaines sociétés à Londree
relatifs à cet événement, Paris, 1790, in-8-, et 1791. ~ IWs-
cours sur la monnaie de papier, et sur le eystème de»a$tipuU$
en France, Paris, 1790, in-8*». - Lettre aux Français, ftris,
1790, in-8^. — Discours eur la situation actuelle de la France,
prononcé dans la chambre des communes le 9 février 1790. lort
du débat sur les estimations de tarmée, 1790, in-8*». — Lettre
d'Edmond Burke au traducteur de son discours sur la situa^
tion actuelle de la France, Paris, 1790, in-8*». — Lettre à M,
t archevêque d'Aix (Boisgelin), et Réponse de Jf. farchevéque
d'Âix à M. Burke, Paris, 1791, in-S*». — Discours improvisés
par MM. Burke et Fox dans la chambre des communes le 6
imii 1791, sur la révolution française, Paris, 1791, in-8*». —
Lettre sur les affaires de France et des Pays-^Bas, adressée à
M, le comte de Bivarol, avec la réponse de ce dernier, Paris,
1791, in-8*».— If/Ire à un membre de rassemblée natUmedede
France, Paris, 1791, in-8*». -- Appel des whigs modernes mm
tchias anciens, Paris, 1791, in-8*». — Lettre de M, Burke à un
noble lord, sur les attaques dirigées contre lui {Burke) dons le
chambre des pairs par le duc de Bedf&rt et le comte de Lan-
derdale, au sujet de ses opinions sur le gouvernement angimis
et sur la révolution française, — Lettres à un membre de la
chambre des communes sur les négociations de paix ouvertes
avec le directoire, Paris, 1797, in-l^.
SUEKB (William), cordonnier irlandais , condamné à mort
BURLAHAQVI.
(6I«)
BumiUQinB.
en 1828 à Edimbourg , comme coupable de meurtre sur plu-
sieurs personnes dont il avait vendu les corps aux amphitnéft-
tres de dissection. L'instruction révéla que ce scélérat et son
coaiplice Hare commençaient par enivrer leurs victimes, et les
étouffaient en leur fermant le nez et la bouche, tandis que Tun
d'eux les tenait immobiles. Les cadavres étaient ensuite enfer-
més dans des caisses, où ils se refroidissaient avant d*étre livrés
aux anatomistes , qui se montraient d'autant moins scrupuleux
que les opinions r^nantes dans la Grande-Bretagne rendent
fort difficile de se procurer des cadavres. Burke avait d'abord
vendu le corps d'un vieillanl mort de maladie, ^u'il avait dé-
robé de concert avec Hare; pub, alléché par le benéâce que lui
avait procuré cette première opération , il étendit sa coupable
industrie sur des gens pauvres et peu connus qui logeaient chez
son complice. La manière dont Burke pratiquait ses assassinats
a enrichi d'un nouveau mot, celui de burker, le vocabulaire du
crime (F. Dissection et RÊsuRREcriONNiSTfi).
BUBKLi (Jean) , né à Zurich le 26 octobre 1745 , mort dans
la même ville le 2 septembre 1804. Une fortune considérable
lui permit de s'adonner aux sciences, et de servir l'Etat en rem-
plissant des fonctions presque entièrement gratuites. La littéra-
ture moderne, française et allemande, eut pour lui des attraits.
De 1773 à 1780, il voua nne partie de son temps au tribunal de
Zurich, où il siégeait ; lorsque la corporation aont il faisait par-
tie, en relevant aux fonctions de maître iuré, Feut élu membre
du petit conseil, il se livra de 1783 jusqu'à la révolution de 1798
à des travaux politiaues d'un ordre plus élevé. De fréquentes
attaques d'bypoconarie troublèrent l'existence de cet homme,
dont les aspirations avaient pour but le bien public et le bonheur
des hommes. A plusieurs époques de sa vie, il s'essaya, non sans
succès, dans la poésie, et s'adonna à un genre dans lequel peu de
Suisses avaient réussi jusqu'alors à se distinguer , peut-être
parce qu'ils étaient dans la nécessité de lutter avec l'expression,
1773, in-S^, — Mei FanlaUiet et mes Rhapsodies, Zurich,
1785, in-8« — Trophées du beau sexe, Tubinge. 1797, in-8».—
Poésies choisies, au proût des Suisses oui ont été victimes des
derniers désastres, Berne, 1800, in-8°. Gomme matériaux pour
la Blumenlêse (recueil de morceaux choisb) allemande, il donna
Blumenlèse suîsse, ou Morceaux choisis de littérature suisse,
Saint-Gall, 1798, in-8°. Le recueil complet de ses poésies pa-
rut à Berne en 1802. Il publia aussi à Zudch en 1772 une
Traduction des Causes eéliorespir r Oiseau de MauUon.
BUBLAMAQUi (Fabrice), ne à Genève en 1626, desservit de-
puis 1655 réglise italienne de cette ville, et passa en 1659 à Gre-
noble comme pasteur. L'année suivante, on lui offrit une chaire
de professeur en théologie à Genève, qu'il refusa à cause de la
faiblesse de sa santé. Il mourut en 1693. Il avait acquis une si
grande connaissance des livres, que Bayle (F. ses Lettres) le re-
§ ardait comme le Photius de son siècle. Il était aussi tr^-versé
ans les belles-lettres et les langues orientales. On a de lui :
Sermon fait au jour du jeûne célébré par les Eglises réfor^
mées du Dauphiné le 3 décembre 1662, Genève, 1664, in-8<> ;
2*" Catéchisme sur les controverses avec f Eglise romaine ,
1668, in-8'' ; 3* Synopsis théologies, et speeiatim CBConomim fœ-
derum Dei, Genève, 1678, in-4''; 4*^ Considérations servant de
réfjonse au cardinal Spinola, Genève, 1680, in-12, français-
latin. Tous ces ouvrages sont anonymes.
BVRLAMAQUi (Jkan-Jacques) , né à Genève en 1694, de
parents italiens bannis de Lucques comme calvinistes, à la fin
du xvi** siècle. Sa vocation dirigea ses facultés et ses études vers
la science du droit, dans laquelle il ne tarda pas à se distinguer.
Dès l'âge de vingt-six ans il obtint une chaire de droit naturel
à l'université de Genève. Cette récompense précoce, loin de l'en-
omieillir , le décida , avantd'en profiter, à se fortifier dans cette
science si ardue du jurisconsulte , qu'il était appelé à professer.
Il voyagea pendant plusieurs années en France, en Hollande et
f,f{ Angleterre, et dans ces divers pays il se lia et s'entretint avec
les savants les plos célèbres. Il reçut surtout l'accueil le plus
flatteur des membret de la fameuse université d'Oxford. A6ro-
ningue, il adopta les principes du jurisconsulte Barbeyrac, de
préférence à ceux de Puffendorf. De retour à Genève en 1725,
il se livra exclusivement à l'enseignement du droit naturel jus-
qu'en 1734, époque à laquelle il accompagna dans ses Etats le
prince Frédéric de Hesse-CasseK son disciple, oui le garda six
années aupr^ de lui. En 1740 il revint à Genève, et sa santé
l'obligeant à renoncer à l'enseignement, il entra dans le conseil
souverain, où ses lumières et sa haute intelligence furent très-
utiles et dignement appréciées. U y demeura jusqu'à sa mort
arrivée en 1748. Amateur lélé des arts, il les prolém m
collection de tableaux et d'estampes est dtée conneueZ
j,^
naturel, des PHndvesdu droit politique. ^Ôm^s^^^
commentateur des urotius, desPuffendorfetdesBirtv^
Burlamaqui a réduit leurs longues et diffasês disnauss
principes clairs et précis, basés sur des raisonnemnbsfa^
dont les déductions rigoureuses manquent toolefoisdf r^
deur et d'éloquence, et se montrent trop soufenteBticfcah
doctrines de l'école protestante. Delà degraTestmmi
tiennent et à un vice de secte et à un vice d'éraditioQ -C
politique, par exemple, Burlamaqui nie le droit ditio, kt.
Duant à l'autorité une origine humaine, et toat en itpoiv
la doctrine de la souveraineté du peuple; pois, iprèaiwii»
clamé comme liberté essentielle et uniquement défintÉki-
berté individuelle, il consacre les abus comme do drôîkm
En droit naturel , Burlamaqui développe le droit rooèlb
un but d'association universelle et de perfection monKàorii
attribue l'origine à Calvin , feignant doubtierqnecesinif
salutaires émanent essentiellement du christiaoisiMDtar
BUBLATS (géoar,), bourg[du Languedoc, tiqoinfba te
temenl du Tarn, a quatre kilomètres de Castres. Col m»-
teau de Burlats que Constance, sœur de Louis leJ(i8r,i
femme de Raj^mond V, comte de Toulouse, vintieRfinrip
avoir été délaissée par son époux. Elle y dooM le jov i sf
fille, Adélaïde de Toulouse, comtesse de BurIaU,^«tet
et ses vertus, chantées par les troubadours ooi se vmatÉ
en grand nombre à sa cour, rendirent fort célèbre «i on»
cernent du xiii*' siècle.
BUBLEiGH (Baron db) (F.Cêcil).
BUBLEIGH OU BVBLAT (GaUTIER, GuoltemHfiÊÊtl^
en 1275, étudia au Mertons CoUegio à Oxford, eiMeaéit M
dans cette ville et ensuite à Paris le célèbre Dons SeolH«^
dans cette dernière capitale le ^de de maître, et s'aoqUf^
que réputation tant par^ manière subtile et sagande^B
où il marcha sur les traces de Thomas, que par rmterprais
de quelques-uns des écrits d'Aristote et mt ob oimi(e*k
vie des anciens philosophes et poètes. Son liirel^"'''
moribus philosopnorum et poetarum a été imprimé es ifît'
on en trouve encore d'autres éditions avec ou sans iodioM i
lieu et de l'année, en petit format ou en in-4<^> qnelqvto*
le nom de l'auteur ou avec d'autres titres. Cest mey»^
compilation où tout fourmille d'erreurs, les iioim,lapo*f
et les faits. Il est vrai qu'il y a beaucoup de ces errein V^ ■
faut pas mettre sur le compte de Tauteur. Cet oon^ert'
valeur pour notre temps, mais il atteste qBelegoûtpoi[^^*'
ture des anciens classiques s'était éveillé dans ces dénient
de la scolastique, et on s'en sert fréquemment. Dtaeii*
imprimé encore en 1605 par Ànionius a Sala i GottlyCoa*'"
ayant fourni ses matériaux. (Les auteurs (|iii ont cent**
écrivains théologiques de l'Ansleterre. Voisias, Ik w^
latinis, — Heumann, Àeta pKuosopharum, tom. nhf^^'
— Hamberg, Données.)
BUBLESQUE (belUs-lettres), style burlesque, bo^j^jl
tieux, rempli de pensées, d'expressions, de termes pwff«* ,
rire. Ce mot vient de l'italien diir/arf, rire Jouer, (4i»»»^
style burlesque est donc celui où on entasse sans cboii te p|j
teries bonnes ou mauvaises, où on veut à toute forceéutpj
![uelque soit le sujet. J'appuie sur ces motsianirA**'^ *
orce , parce que burlesque est toujours pris chei wi$» ^
vaise part, selon ces vers si justes et si connus de W^
poét, i) :
Au mépris du bon sens, le buriesqne effiroBlr
Trompa les veux d'abord, plut par u noaTesule:
Od ne vit plus en vers que pointes triviileSf
Le Parnasse [tarla le langage des haHes,
La licence à rimer alors nrent plus de fîreiii ;
▲pollen travesti devint un Tkbaria.
Biais de ce style enfin la cour désabusée.
Dédaigna de ces vers Vextravaganee aisée;
Distingua le naïf du plat et du bouffon,
Et laitta la province admirer le l^rphoa.
Ifarmontel, dans l'artîclefért iBcénâèux djilley»>^'
ce cni'il noos semble, ou'il a inséit dant VMÊSffm^
BUKLESQUB.
\ique (Gr. etlitt. tom. i, paff. 531), a donné du burlesqne nne
latre définition : «C'est, dit-fl, on genre de style où Ton travestit
es choses les plus nobles et les plas sérieuses en plaisanteries
MNifibnnes. » Cette définition est évidemment trop restreinte,
ransqu'elle ne s'appliqae qu'au travestissement d'un ouvrage sé-
îeux, et qu*ainsi un ouvrage original ou roulant sur un sujet
rivial ne serait jamais selon lui écrit en style burlesque. Ce qu'il
r a de vrai, c'est que les poètes burlesques se sont souvent mais
ion pas lonjouff exercés sur des sujets élevés, ou sur des ou-
Tages sérieux dont ils changeaient la fiffure; ainsi Scarron,
upres avoir chanté d'un tlyle qu'on trouva bouffon, comme il le
ni lui-même, la guerre des géants contre les dieux, traduisit
bns la même forme les huit premiers livres de l'Enéide, sous le
itre de Virgile travesti. Lalli a aussi travesti V Enéide; Loredan
[uelques chants de V Iliade ^ un anonyme anglais l'I/todtf en-
lère; Richer et d'Assouci tes Métamorphose t^ sous le titre
\* Ovide en bette humeur. Il parut même en 1649, et cetexera-
le montre à quel point cette manie fut poussée à cette époque,
LD livre intitulé la Passion de Noire-Seigneur en vers burles^
fiie< (Dtrl. des Orig.^ mot Hur/^^giie).— Cette mode est aujour-
rhui bien tombée; cependant on a dans le siècle dernier tra-
vesti la Henriade , et de nos jours nous avons vu publier le
TéUwuu^ travesti; l'auteur avait seulement évité avec soin les
expressions ordurières qu'on entasseordinairementdans ce style;
nais l'ouvrage n'en vaut pas beaucoup mieux, et il y a peu de per-
oones qui aient aujourd'hui le courage de lire un volume entier
le plaisanteries si froides, ou tirées de si loin. — C'est ici le lieu
l'examiner l'opinion de Marmontel, qui dans l'article cité tout
\ l'heure a voulu réhabiliter le Burlesque; non pas qu'il ait loué
ibsoluroent ce genrede style (on ne saurait attendre une pareille
erreur d'un critique si exercé), mais il lui donne comme des
jualités essentielles ce qui ne s'y trouve qu'accidentellement;
ïC il oubUe de signaler les défauts ou les vices qui le constituent
lans sa presque totalité. — Marmontel croit que, et de ce con-
raste du grand au petit continuellement opposés l'un à l'autre,
lalt pour les âmes susceptibles de l'impression du ridicule un
Douvement de surprise et de joie si vif, si soudain , si rapide,
IB'il arrive souvent à l'homme le plus mélancolique d'en rire
ont seul aux éclats (Ouvr. et mot cités), d Marmontel raisonne
ci dans l'idée que le burlesque n'est jamais que le travestisse-
Dent ridicule d'un ouvrage sérieux, mais c'est une erreur évi-
lente ; tontes les parodies pr^ntentce travestissement; elles ne
ont pourtant pas en style burlesque. Rivarol, par exemple, a
»aroaié contre Beaumarchais le récit de Théramène dans Ra-
ine:
Un effroyable écrit sorti du sein des eaux.
De Perrier tout à coup a troublé le repos.
Et du fond du Marais une voii formidable
Se mêle éloquemment à l'écrit redoutable ;
Juiqu*au fond de nos cœurs noire sang est glacé.
Des badauds attentifs le crin s'est hérissé.
Cependant sur le dos d'un avocat terrible
S'âève avec fracas un mémoire inrincible :
Le volume s'approche et vomit à nos yeux
Parmi de noirs flots d'encre un monstre furieux :
Son front large est couvert de cornes flétrissantes.
Tout son corps est armé de phrases menaçantes ;
Indomptable Allemand, bauooier impétueux.
Son style se recourbe en replis tortueux, etc., etc.
^>ar qui connaît d'une part la tragédie de Phèdre, et sait d'une
iotre pari que le pfemier écrit sur les eaux de Paris fut publié
(ans ce temps, que le comte de Mirabeau y fit une réplique, gue
i. de Bernasse publia un mémoire sur le sieur Kornman^ se
baignait de la conduite de sa femme, il y a constamment ici ce
ootraste du grand au petit , et il n'y a rien de burlesqne. La
nstement célèbre comme le modèle des parodies ; c'est la PetiU
phigénie de Favart, c'est-à-dire la critique de VhhigéfUe en
teturide de Guimont de la Touche. 11 y a partout dans cet ou-
rrage une critique extiémement fine et toujours parfaitement
oste des défauts de la pièce ; les personnages viennent suocessî-
rement nous dire, en vers pompeux quelquefois, toujours plai-
laiits, quels sont les délauts de leur rêle; Iphigénie par exem-
;>lc raconte en ces termes le songe qui la tourmente :
Bdain, BMigittemaBU, spectres, pélei flambeau,
réiaiiMinfyii» terreon, lieux ftmèbrei, tombeaux,
( tm ) BURLESQUE.
Horreur, bruits souterrains, la terre oui s'entr'ouvre ,
Un fantôme sortant de l'enfer qu'on découvre,
Abime, accents plaintifs, poignards, lambeaux sanglants,
Ombre, crime, remords, effroi, genoux tremblants.
Autel, temple, cyprès, coupable enccuâ, idole,
Ou père, ou mère, ou sœur, ou frère qu'on immole ;
Yoilà quel est mon songe ; et tu reconnais là
L'histoire de tous ceux que l'on a faits déjà.
Plus loin Thoas, le roi de la Tauride, qui ne parait dans la tra-
gédie qu'au commencement et à la fin , dit dans la parodie :
Je suis né défiant ; cependant vous verrez
Si j'empêcherai rien de ce que vous ferez.
Tous pourrez me tromper sans avoir de l'adresse :
Je ne reparaîtrai que pour finir la pièce.
A la fin de la tragédie on voit Pvlade revenir à la léte des Grecs,
et c'est ce coup de théâtre qui fait le dcnoilroent. Favart en a
bien marqué toute l'invraisemblance en amenant le confident
du roi, qui lui dit tout effrayé :
Sauvez-vous, s'il se peut, seigneur, de la bagarre :
Ce palais est rempli de farouches soldats.
THOÂi.
D'oà diable sortent-ils?
Lx oonriDiirr.
Je ne le comprends pas.
Certainement il y a partout ici cette opposition du grand et du
petit dont parle Marmontel ; il n'y a pourtant pas un mot de ce
Îue nous appelons le burlesque. Même lorsque le chœur des
auridiens, applaudissant à la mort prochaine d'Oreste, chante
sur un air connu, en s'approchant de l'autel, cette chanson si
plaisante dans la situation :
On va lui percer le flanc,
Ran, plan, rautanplan, tire lire en plan ;
On va lui percer le flanc.
Ah! que nous allons rire, etc.^ etc.
il n'y arien de burlesque; tout y est fort plaisant sans doute, mais
de la plus franche gaieté ; et il n'y a pas un mot qu'on voulût en
retrancher. — Voici au contraire du burlesque, bien que tout
soit naturel, et qu'il n'y ait pas cette opposition que demande
Marmontel. Vadé dit dans sa Pipe cassée (ch. % :
Chacun d'eux, suivi de sa femme,
A l'image de Notre-Dame
Firent un ample gueuleton.
Sur table, un dur dodu dindon.
Vieux comme trois, cuit comme quatre.
Sur qui l'appétit doit s'ébattre.
Est servi, coupé, dépecé.
Taillé, rogné, cassé, sauoé, etc.
Mais il n'y a rien là dedans de plaisant , rien qu'on ne pût re-
trancher sans regret : c'est que l'auteur a tout mis sans aucun
choix, dierchant par goût une nature basse et triviale, ne s'oc**
cupant pas même d'y mettre cet intérêt d'esprit et de choix sans
lequel aucun ouvrage littéraire ne peut subsister. — GoAcIuons
Les poètes burlesques, Scarron parexenple et ses imitateurs,
sont tous détestables et illisibles aujourd'hui, non pas parce
qu'ils ont farci leurs ouvrages de plaisanteries, mais parce que
ces plaisanteries sont froides, tirées de loin, amenées par des
circonlocutions inutiles; parce qu*enfin, pour trouver une pen-
vieil piMO UaiMF V^ ••■•*•■» .navMr^^wiwaw ^v » — — g,w — - f
plaisir à quelques antithèses ou oppositions bien ùutes. ^
Voyons en effet l'un des passager que dte Marmontel, le plus
court et le meilleur à mon avis ; il s^agit de la rencontre d'Bnée
et de Vénus:
Je oe MiU pas, eu vérité,
D'une ti haule qualilé,
Dit Vcnui ; mais voire servante.
— Oh ! vous étCA trop obligeante,
Cedil-ii, et j*ensttts coufub.
— Et moi, 61 jamais je la fus,
Ca ilil-elle. — El lui de sourire,
Diiîaut : Cela vous plail à dire ;
Puis sa léte désaffubla.
Ses deux jarrets elle doubla.
Pour lui faire la révérence.
Il fit une circonférence
Du pied gauche à Tentour du droit,
El cela d'un air tant adroit,
Ce pauvre fugitif de Troie,
Que sa mère en pleura de joie.
Quel est Thomme de got^t, dit à ce sujet le critique, qui ne sou-
rirait point en voyant Vénus faire l'Agnès, et le héros Iroyen
transforme en Nicaiscî — Quel est Thoinme de goût, dirons-
nous plutôt, qui ne regretterait le temps donné à la lecture de
tant (le vers pour y trouver en réstiltatsi peu de choses intéres-
santes; car il n'y a pas dans ces seize vers une circonstance ni
une expression qui puisse nous attacher ni que nous voulussions
conserver le moins du monde. Qu'on ne soit donc pas étonné
de nous voir nous ranger ici du côté de Boileau, et condamner
hautement avec lui le style qu'on appelle Burlesque.
fi.JuULIBN.
BURLESQUEMENT, adv. (^ra»!».), d'une manière burles-
que.
BURLET (Claude), médecin, né à Bourges, reçu à la faculté
de Paris en 1692, et à l'académie des sciences en 1699, fut suc-
cessivement médecin de Philippe V, roi d'Espagne, ei du dau-
phin de France, et mourut le 10 août 1751, âgé de soixante-
sept ans. Il est auteur de plusieurs dissertations académiques :
Àm piuribus Hiipanorum morbis renudium tficax balneumf
sur rasage de Feau de chaux seconde dans les maladies ; sur les
avantages de la camphorata de Montpellier; sur les eaux de
Bourbonne et de Vicny; sur un sel purgatif analogue à celui
d'Epsoro , trouvé dans une source à trois lieues de Audrid.
BURLETTA (muf .). Les noots burleUa et dramma gioeoso ont
la même signification en italien, et sont tous les deux synonymes
du mot opéra buffa (F. Opéra).
BURLETTE OU BULLETTE Çlerm, de eoulwne). Il est parti-
culier au pa vs Messin, et on le trouve dans les anciennes ordon-
nances de Metz, dans la signiûcation du mot sceau. Le droit de
burieite est la taxe qui se payait pour le sceau apposé aux contrats
et aux obligations. Il appartenait originairement à la ville de
Metz, et servait à payer les gages des officiers de la justice des
treize. Depuis la suppression de ce tribunal, faite en 1634, les
émoluments du droit de burieite ont été partagés entre les offi-
ciers du bailliage et les officiers municipaux. I^ premiers jouis-
sentdu produit de la ^nWe/lésor les obligations, lessecondssur les
actes qui concernent les biens-fonds. Le droit, en lui-même, est
le quarantième denier des biens ou des obligations.
BURLET (Gauthier), ecclésiastique anglais, né à Oxford en
1275, et commentateur d'Aristole, mourut en 1367. Il était à la
tète de la secte des nominaux, et principal adversaire des sco-
tbtes. Il était surnommé Docforp/antt«elper«ptcuu«. On a de
lui, outre ses volumineux commentaires sur Arislote, publiés à
Venise et à Oxford dans le xvi* siècle, un traité imprimé à Co-
logne en 1472, in-i^ sous ce titre iDevOaet moribu* philoso^
jJofMm . idem, Nuremberg, 1477, in-fol. Il y a une première
ediUon de Cologne, in-4*», sans date, qui paraît antérieure à
BURUN6TON (RICHARD, COMTE DE), pair d'Angleterre, né
au commencement du xviii' siècle, mort vers 1760. Amateur
éclairé des beaux-^rts» il a lui-même laissé deux monuments
reourquablesde ses Ulents eo architecture. L'hôtel de Burling-
ton à Londres, doni toute la façade donne sur Piccadilly, est de
hommes célètM^ aH-déraot du péristyledecettedernière maison.
Un doit lui savoir gré de la protection qu'il a accordée à KcnC
architecte asseï habile, quoique mauvais peintre et mauvais
•^'î'Pl^r, mais iuslemenl célèbre par la révolution qu'il a
opérée dans l'art des jardins, Loitl Burlington a pubUéun crand
ouvrage sur PalUdio. ^^ ^
BURLUGAT (Jban), prêtre, docteur en théologie de la maisùn
de Navarre, né à Paris le 3 octobre 1624, fut sarifieiréi
minaire de Sens , et ensuite théologal sous Loois-SBvièd
drin, archevêque de cette ville. Il nuMirutltlTjaatierr
âgé de soixantê-dix-huil ans. C'eai k lui que l'oo «t reé
du bréviaire de Sens donné en 1703. Il a aoni aidéM. et
mont dans la composition de ses mémoîrei poir ÏHùkhiZ
clésiastique. On lui doit encore la lettre liiitonqatiir b i^
de M. Claude de Sainte-Marthe, datée du lidécaibRia^i
adressée à dom Claude Lanœlot.
BURLUK (géogr\ lac de la stefipe de Kirghiz, di^ ^
la rivièrede Buriuk. II a 3 lieuesdeponrlour,Hilc9ttTéH^
en poissons. Les Kirghitcsde la borde moyenne frrentmNi
demeures nomades autour de oe lac.
BURLTOif (Pierre-Henri), géoçraphe anglais, a tm\ik^
à des découvertes importantes dans l'intérieur de FA». Ln^
nant au corps d'artillerie du Bengale, il fat occupé niSj
lever le cours du Brahmapoutra , qui se jette diDS le (kv I
remonta le fleuve qui porte dans l'Assam le oom de 1«^
Boriohit, et parvint jusqu'au point où il cesse d'être mnA
Quelque temps après, il traversa avec Wilcox U chaîne dm
des monts Longtan. Il fut ensuite occupé à lembrMt
l'Assam inférieur avec Bedingfleld. Il fut inassacnr,iripÉ
vingt ans, par un rassemblement de Cossib et Gamov.qii»
rent le feu dans la maison où les Anglais s'étaient n^in
ils s'étaient défendus avec un grand courage. Seslniioi,n
voyages et ses ol)servations se trouvent dans le CsinUf/mrv
ment Gazette, et dans VÀsiatie^ journal de Londrs.
RURMANIA (DoUWE-BOTlUflA VAN ), d'une iiSbiUMlR
de Frise, vécut au commencement du iviu"" siéde.IWiniifi
à l'étude de l'histoire naturelle, et surtout deUméM^e,
science peu connue alors. Il avait ol^iervé pendant plttàms»
nées les variations du temps et de la lumière, et il linildeiai
les changements de l'air des résultats assez justes. Illeao*
gnésdans deux petits ouvrages ; l'un est une lettre adn«i
Kuard Andala : De melhodo ratiocinandi dt mmce\^^^
Louvain , 1713, in-4^ ; l'autre est une explicalioo de dm»*
bleaux météorologiques : Nieuwe manttr «a wdffUA^
overweer, ibid., 1715. On ne connaît oas lesdétaiUdeb*
de ce savant. Il mourut en 1726. — Bt;BiUNu|U|i*>**^
même famille , mort en 1615 , entra daus la coolakratMta
nobles contre le gouvernement [esoagool et int baoa^i
Hollande. Il a laissé en manuscrit plusieurs oanaces p»**
giques sur la noblesse de la Frise. — Bcrmaku [uko«^
auteur d'un livre intitulé : De bello anglkano njmkl^
illato, 1652, in-40.
BURMANN (François), fils de Pierre Burmaoaaiifiif»
leur à Frankenthal, puisa Emraerick, naquit à LepefnHa
Pasteur pendant neuf années à Hanovre , peii ^^'^^"'^
collège des ordres à Leyde et professenr de théologie ilj|*
François Burmann mourut dans cette ville le 1) vmf
1679 , après avoir écrit en hollandais : Cmmtntmntivt
Pentateuque, Utrecbt , 1660, in-8», et 1668, ifM*;««^^*
Ruth et les Juges, Utrecht, 1675, in-4*» ;surtes!hit,^^
lipotnénesy Esdras, Néhémie, Bsther, Amsterdam, l»»:*^
sur les Livres de Samuel, Utrecht . 1678 , in-4«. L«tn*r
micrs de ces ouvrages ont été traduits en **^*"**"^''!r
roann a compose en latin : Synopsis theologica, Clrw*';'*^
et Amsterdam, 1699 , 2 vol. in-4" , traduit en *ȕ^***l:
Théodore Smont. — Exercitationes academca , Mt<«»
1683, 2 vol. in-4°. — Oratiwies academicœ, ^^f^^r^Z
furent également traduits en hoilandats (Utrecht, Iw »
Lent a publié en 1695 un traité latin sur lalPtoiri»» *^
Christ , in-4« , clont François Burmann est '*«»*'•' T^
son funèbre, prononcée |Mir Grœvius, est jointe à s»***
académiques. wr>.^¥\
BURMAifR (Pierre ), fils du précédent, né à n«*
juillet 1668, étudia dans l'université de cette ville , p*^
celle de Leyde sous les deux sarants Grœvius et ^**'f*V^
vins. Après avoir été reçu docteur en 1688 et s^Wtp *^
fmr sa thèse : De transaetionibue, il entreprit un ^5jÇr^
tifiqtre en Allemagne et en Suisse, et, de retour à ^^j^^
traau barreau, et ses brillants sucois ne le défoarmfj ^
de la culture des lettres anciennes, qnî loiî^fa^^Jl.^
chaire d'histoire et d'éloquence dans runiver8Îté£W^|^
ce moment Pierre Burmann rendit d'immenses setvws^V^
très latines par les belles , nombreuses ei savant» ^^|)|^
publia sans relâche. En 1715 il fbl appelé à pro***"'^^^
l'histoire , le grec et l'éloquence , et y sut «««ttw <J^^
haute répulalioo d'érttdii plnMiiMn. U mm^^ZZ
1741. Ses ORvrages sont consâdéNdMi^ aw
BnuiAinî.
(•16)
BITRHAJrilE.
m principaux : LêUres iaUtn^ é€ GMdins et de Sarrau ,
ftrecht , 1697 , iiM». _ Df vêeligaUbuê populi rgmani ,
Jtrecht, 1694, 1714, 1754. — Jh eioquenOa et poeii, Utrecht,
•96. *> Fmblês de Phèdre , Amsterdam, 1698 , 1718, 1745,
»*8°. -— Horace, avec les Vewininm Leeliones de RuUers,
JUrecht, 1699, iii-12. — Jiiptl«r Fu^rslor, Uirecbt, 1700,
»-4o ; Leyde, 1754, in-^». — Péirone , UlrecfaA , 1709, 10-4° ;
ùnalerdam, 1743, 3 vol. in-4*>. — ÂnliquUaium romanarum
revis deêcripUo, Ulrechl, 1711, iii-8*». — Veliems PatercU"
M, Leyde, 1719-1744, io^». — Quinlilien, Leyde, 1730,
l vol. in-4**. — Juslin , avec préface et variantes, Leyde, 1722,
■-12. — Valerius Flaccui, Leyde, 1724, in-4°. — ColUcUon
les leUres de Juste lAp$e^ Heinsiusel Gronovius, Leyde, 1724,
ivol. in-4". — Œuvres de Buehanan, Leyde, 1725, 2 vol.
tM"". — Catalogue des ouvrages contenus dora les Trésors des
bUiquUés grecques et romaines , dans le Trésor d'Italie et
^ams le Trésor de Sicile, avec une préface, Leyde, 1725, in-S*^.
— Préface des Inscriptions de Gruter, Amsterdam, 1707. —
Imde^ 4 vol. in-4°, 1727, avec une préface publiée en 175Gseu-
emenJl. — Fables de Phèdre, avec un nouveau coromenlaire,
Leyde, 1627, in-4». -~ Poetm latins minores, Leyde, 1731 ,
i Yol. iii-4°. — Suétone, Amsterdam , 1736 , 2 vol. in-4°. —
Lairaif» * Leyde 9 1740, m- 4^ — Ftr^e, Amsterdam, 1746,
i ¥0l. in^\ ^ Claudien , Amsterdam , 1760, in-4". — Poésies
'atines, Amsterdam, 1745, ïn-A''. — Harangues latines^ la
Saye, 1759. — Articles des miscellaneœ Observationes, signés :
^incerus HoUandus, — Pierre Burmann laissa deux (ils :
Prakçois , qui se distingua dans la carrière militaire , et
Saspard.
BURMANN (François) , fils de François, frère de Pierre et
MMie de Gaspard Burmann, naquit àUtrechten 1671, fut pas-
teur de plusieurs églises de Hollande^ chapelain de Tambassade
hollandaise en Angleterre , et professeur de théologie à Tuni-
rorailé d*Utfeeht en 1715. Il mourut en 1719, laissant quatre
Us : Jean y médecin et prof^Mteur éfi botanique à Amsterdam :
FitANçois, pasteur à Niraègue et professeur de théologie â
IHfecbt; Abraham, négociant à Amsterdam; Pierre ficR-
■ANN, philologue distingué. On a de François Burmann :
Wmrwusnnorum pietas , etc., Ulrecht, 1701, in-8». — Theolo-
me ou le Théologien , discours inaugural sur les qualités qui
mt le vériuble théologien , Utrecht, 1716 , in-4o. — Discours
m kuin sur la persécution de Dioelétien, Ulrecht, 1719, in-4^
— L'Harmonie ou la Concordance des saints évangélistes ,
ynaterdam, 1715, in-4'', en hollandais. — Le plus grand bien
fm epinosistes comparé avec le Paradis sur terre de M. Pré-
Uric Leenhoff, 1704, in-8°. — Invitation amicale à M. Fré-
Mrfe Leenhoff de se justifier de son spinosisme, 1705, in-8*», en
Millandais, Enkhinsen. — Dissertations aeeuiérnsquee en latin
mr la poésie sacrée.
BCRMANN (Jean), fils du précédent, médecin habile et pro-
isaseur distingué de botanique à Amsterdam, naquit en 1707
4 mourut en 1780. On a de lut : Thésaurus Zejftanieus ,
wÊdbens plantas in insula Zeylana naseentes, etc., Amster-
hm, 1757, in-4", avec 110 planches. — Rariorum Africaneh
mm ptaniarum ad vivum delineatarum , etc., Amsterdam ,
i"7M, en quatre décades; 1739, en six décades, en quatre avec
00 planches. — Publication de V Herbarium Àmboinense de
looiphius, Amsterdam, 1741-1750, 6 vol. in-fol. avec 669
iRDcnes , texte à deux colonnes , latin et hollandais. — Àuc-
$mrium, supnlémentau précédent ouvrage, avec des index ou
fes tables en oiverses langues, Amsterdam , 1755, in-fol., avec
0 planches. — Plantarum Àmerieanarum fasciculi x , comii-
miiUs plantas çuas olim Carohss Phtmerius detexit, atque
i ineulis AntiUis ipse devinant , edidit, descriptionibus et
haervationibus illustravit J , l^uffitanmif, Amsterdam, 1755*
760, in-fol., avec 262 planches. — Flora Maiahariea ^ sive
meUw in omnes tomos Horti Malabarici, Amsterdam , 1769 ,
i^fol. — Edition en hollandais de V Herbier de Weinmann. —
^mehendorfia , Amsterdam , 175T, in*(bl., dans les Nouveauœ
ieêee des Curieux dé la nature, 1. 11. — Ih Ferrarim charae^
frê , Amsterdam , 1757, in-fol., dans le même tome du même
eeueil. — Lîoné a donné, en l'nonneur de Jean Burmann , le
\0m de Burmannia à un genre qui se trouvait décrit pour la
ireniière fois dans le Thésaurus,
BURMANN (Pierre), frère du précédent , na^it le 15 oct»*
•re 1714 à Amsterdam où son père était alors HMnîstre du saint
Uangile. il étudia soiu son onde Pierre Bomaon, sovs Duc-
MT et Drakenborch, et loolint avec éclat en 1754 à Utrecht
i thèse de doctorat : De fure amnuiorum aureorum. L'année
mrante, nommé à la chaire d'éloquence et d'histoire de Tuni-
•rsité de Franelu», il TisMigara par un discours remarquable :
Pro crilieis , Utrecht , 1736. Il professa la poésie en 1741 , puis
il vint occuper dans rathéiiée d'Amsterdam la chaire d'histoire
et de langues qu'il inaugura par un discours renommée! pre^
que tout en vers, intitulé : De enihusiaêmo poetico. Burmaa»
professa dans ce même athénée la poésie en 1744. En 1752 il
tut nommé garde de la bibliothèque publiaue, et en 1755 ins-
pecteur du gymnase. 11 se fit une grande réputation par set
cours, par ses écrits et par les belles éditions qu'il publia des
poètes latins, et mourut à Utrecht le 24 juin 1778. On cite
parmi ses nombreux ouvrages : Sapientia hyperborealis, 1755.
— H, YalesU emead(il*one«, Antslerdam , 1740, in-4«'. — Sic,
Heinêii adversaria, Harling, 1742, in-4**. ■— Oraison funèbre
de Corn. Si^ben, en latin, Amsterdam, 1745, in-4''. — Edi-
tion des Poésies latines de Pierre Burmann son oncle, Amster-
dam, 1745 , in-4o. ~ Edition du Virgile de son oncle, qu'il
acheva et qu'il enrichit d'une savante prérace sur les anciens
scoliasteset les commentateurs modernes de ce poëte , Amster-
dam, 1746, 4 vol. in-4<>. — Spécimen novœ editionis Ànék^
logiœ laUna, Amsterdam, 1747, in-4^ — Oraison funèbre de
d'Orville, en latin, Amsterdam, I75t, in -4», réimprioMe daoa
les Sicula de d'Orville. — Po^es latines de P. Lotiehius seeunr
i/iMy Amsterdam, 1754, 2voI. in-^*'. ^Ànthologiaveterumlaii'
norum epigrammatum , Amsiftrûam , 2 vol. in-4", 1759-1775.
— Comédies d'Aristophane, avec les notes inédites de Bergler
et de Ducker, Leyde, 1760, 2 vol. in-4°. — C/tftt</ftffii,avec des
notes inédites de son oncle et de lui-même, Amsterdam , 1760,
in-4''. — Bhetorica ad Herennium, avec notes inédites de
Grœviuset d'Oudendorp, Leyde, 1761, in-8". — De MecesnaU-
busdoctis, Amsterdam, 1765, in-4«. ~ Joe. P^/. d'OroiO^
5^/a, Amsterdam , 1764, in-fol. — Poésies latines, Leyde,
avec un Appendice , Le^de, 1779. — Properce, Utrecht, 1780,
in-4°, excellenle édition interrompue par la mortdeBunnana,
et terminée par Van Sanl^ et par François-Pierre Bumann ,
fils de l'éditeur même, né en 1756, et qui publia en 1778 quel-
ques poésies latines estimées.
BUBaiANM (Gaspard), né à Utrecht, (îit membre du sénat
de cette ville, et y mourut le 22 août 1755 après avoir composé :
Uadrùums VI , etc., Utreeht , 1727 , in-4% recueil des écriU
relatifs au pape Adrien VI, avec des notes curieuses et savantes.
— Trajecium erudkum , Utrecht, 1758, in-4°, histoire litté-
raire de la Hollande. ^ Utreeklsehe Jaarboeken, etc., 5 vol.,
1750-1751. — Préface ûe l'édition de Pétrone donnée par son
père.
BCEMANN (Nicolas-Laurent), fils de Jean Burmann , na*
quiten 1754 à Amsterdam, se distingua comme médecin et
botaniste, succéda à son père en 17.80 dans la chaire de botani«-
que d'Amsterdam , et mourut dans cette ville eo 1795, après
avoir publié : Spwimen botcmicum inaugurale de GeranUs ,
1759, in-4<* , où il divise les géraniums en trob genres : gero'
nium , arodium et pelargonium. — Dissertatio de heUophtia,
insérée dans les Nova Acta soeietatis Upsaliensis, t. 1. — Flo^
rula Corsùa aucta ex scriptis Dom. Jaussin , dans ic t. iv du
même recueil , appendice. — Flora Indiœ , accedit séries
loophytorum Indieorum, neenonprodromus Flora Capeneis^
Leyde, 1768, in-^"», avec 67 planches, dont il ne fut aue Tédi^-
teur et qn*il trouva partie dans les collections de son père, par-
tie dans celles de Garciii. Elle renferHie plus de qumze cents
plantes des Indes et du Cap.
BURHAMif ou BomMANii ( Gottlor-Guillalve) , né à
Lauban dans la haute Lusace le 18 mai 1757 , étudia à Lœweo-
berg et à Hirschberg, ot l'on dit que ses succès dans les langue»
classiques firent changer par ses professeurs son nom de Btir--'
mann en celui de Burmann , rendu célèbre par les divers phi-
lologues que nous avons relatés précédemment. Gottlob étudia
ie droit à Fraocfort-sut^rOder, et se fixa à Berlin où il vécui
misérablement du produit de ses ouvrages jusqu'au 5 janvier
1805, époque de sa mort. On a de lui quelques Poésies, Hirscl^
berg, 1764, in-S". — Lettres et Odes sur la tnort d'un serin de
Canari^, Francfort, 1764, in-8o. — Fables, Dresde, 1769, in-8»;
1771 et 1775. — Joumaipour la littérature et pour le cmur,
Berlin, 1775, io^^ --- Ch^ùe de poésies, Berlin, 1785, in-8«, où
Si trouvent : le Quaieene^ ou Ode sur la loterie, publié d'abord
avec succès dans le Magasin de la critique allemande dr
Schirack. — Gnq Chants patriotûtues avee des airs , Berlin ,
1786, in-8<», oompoaés lors de ravenement de Frédéric-Guîl*-
laume II au Irùne de Prusse. — Badinages, ou Preuves de la
flexibilité de la langue aUemande , Berlin. 1794. — Ge--
diehte ohne den Buchstahen R„ Berlin, 1788, m-8\ — Fables,
Contes et Idylies. — Poiw^ sur la liberté.
BuaMANHB, 8. f. (botem.) , genre de plantes de la famille
des broméloïdes, qui croissent dans l'Inde.
BVRNET.
BCTBN (Richard), auteur anglais, né à Winton dans le
Westmoreland , et élevé à Tuniversité d'Oxford , qui lui conféra
en 1763 le degré de docteur en droit, fut pendant quarante-neuf
ans vicaire d'Orton, où il mourut en 1785. Il fut en outre un
des juges de paix des comtés de Westmoreland et de Cumtier-
lana , et chancelier du diocèse de Carlisle. On a de lui : i"* Ui
Devoirs d'un juge de paix. S"" Du droit eeclétiasiique. Ces
deux ouvrages jouissent de beaucoup de réputation, et font au-
torité en Angleterre, où ils ont eu un grand nombre d'éditions.
La deuxième édition du Droit eeclésiastique que nous avons
sons les yeux est de 1767 , Londres, 4 vol. in-8**. S"* Hiêtoire et
antiquilét de Weslmoreiand et de Cumberiand (conjointement
avec Joseph Nicholson), 1777, 2 vol. in-4«.
BURNABY (André), ecclésiastique anglais, voyagea en 1760
et 1760 dans la partie des colonies anglaises en Amérique,
comprise entre Williamsbourg en Virginie et Boston. La rela-
tion de ce voyage, qu'il publia à Londres en 1775, fut bien ac-
cueillie du public. L'auteur devint ministre à Greenwich. Son
livre a été traduit en allemand , puis en français : Voyages dans
Us colonies du milieu de l'Amérique septentrionale, traduits
d'après la deuxième édition par Wild , Lausanne , 1778 . in-13.
Les observations que Ton y trouve, sans être très-profondes,
sont intéressantes, exactes et variées.
BUBNET (Gilbert), év^ue protestant de Salisbury, né le
18 septembre 1645 à Edimbourg, mourut à Salisbury en 1715,
à Tàge de soixante-douze ans. Dans sa jeunesse il surveilla lui-
même l'éducation qu'il recevait. A son entrée dans le monde,
Gilbert Burnet visita la Hollande, la Flandre et la France, re-
cherchant les hommes instruits et les personnages marquants.
A son retour en 1665, on I ordonna ministre et on le chargea de
desservir une église. Dans ses moments de loisir il se plaisait à
écrire l'histoire , et en 1673 il publia la Vie de Jacques et de
QuiUaume, ducs d'Hamilton, Pour cette publication il lui fal-
lut aller à Londres et obtenir l'autorisation du gouvernement.
Ce fut à cette occasion que le roi Charles II le nomma son chape-
lain. Six ans apr^, il donna son Histoire de la réformalion,
histoire partiale et calomnieuse comme tout ce qu'ont écrit les
Anglais sur le catholicisme, comme tout ce qu'ils écrivent de-
puis cinquante ans contre la France. Elle fut réfutée par Whar-
tOD. Partisan zélé de la réforme, Burnet encourut la disgrâce
des Stuarts et fut obligé de quitter sa pairie. Il parcourut l'Italie,
la Suisse et l'Allemagne. De nouveau il s'arrêta en Hollande, où
il fut admis dans la faveur et dans l'intimité du prince d'Orange ;
il le suivit en Angleterre, et contribua par ses écrits et par ses
intrigues à l'élévation de la maison de Hanovre sur le trône
d'Angleterre. Guillaume III reconnut ses services en le nom-
DMDt à l'évéché de Salisbury en 1689. Plus tard on le choisit
pour précepteur du duc de Glocester. Quant aux dernières
années de sa vie, il les passa dans l'exercice paisible de ses
fonctions épiscopales. Malgré ses emportements contre la pa-
pauté, il fil tout pour sauver les catholiques anglais et surtout
lord Stafford, et pour empêcher l'exclusion du ducd'Yorck du
trône. Avant sa mort, il convertit à la religion anglicane le
trop fomeux comte de Rochester. Outre les deux ouvrages déjà
moitionnés, nous citerons encore ses Mémoires pour servir à
Thistoire de la Grande-Bretagne sous Jacques II et Charles 11,
Îu'on a traduits en français, et son Voyage en Suisse et en
tak'e;
BCBNET (Thomas), savant écrivain du xvii« siècle, né en
Ecosse mais élevé à Cambridge sous la conduite de Jean Tillot-
8on, fut maître de l'hôpital de Sutlon à Londres et entra dans
le clergé. Il était fort versé dans la théologie des juifs et des
païens, dans la philosophie des Grecs, dans l'histoire sainte et
dans les antiquités. Il mourut le 7 septembre 1715. Ses ouvrages
sont : 1» Telluris theoria sacra, in-4», 1681, à Londres, à Ams^
terdam, à Francfort et à Hambourg. Cet ouvrage fut univer-
sellement applaudi pour la pureté du style, mais justement cen-
suré à cause du système singulier qu'il renferme sur la création
du monde et sur la manière dont la terre était avant le déluge.
Erasme Waren l'attaqua dans sa Oeologia; Burnet y répondit
par un écrit intitulé : Responsio ad objectionesErasmi Jraren,
a« Archmologia ohilosophica, sive Doctrina antiqua de rerum
orifinibus, Londres, 1692, in-4°. Cet ouvrage ne se trouve pas
moins répréhensible que le premier. L'auteur a la témérité de
réduire en simple pai-abole le récit de l'histoire sacrée, et de
prétendre que le langage du serpent, l'arbre défendu et les dis-
cours d'Eve sont des voiles sous lesquels Moïse a caché la ma-
nière dont nos premiers pères déchurent de leur innocence. Ces
impiétés furent vivement relevées, et l'auteur en prit la défense
dans deux lettres où il avance de nouveaux paradoxes. Après la
mort de Burnet, on a publié deux ouvrages latins de lui : l'un,
(616)
BUBHBT.
De fide et ofUeiis ehristianorum liber, in-8*, !7S7; ran» l
statu mortuorum resurgentium liber, in-g», IT». cJ^^
encore deux productions impies. Le savant Loiw-ABiâQeiL
ratori a réfuté la dernière dans un écrit intiriiDé i Vêrgae*
1734, in-4<>y sous ce titre : De paradisoregnifmcÊktitétm,
non expectata corporum resurrectione, jutUiaDmSm
attversus Thomœ Bumeti BrilannilUirum de êtêUmûH
rum (Armand de la Chapelle, Bibliotk, angUitt^iu ».\
et 5 ; Nova litteraria gemuin. 1 71 5). '
BUBNKT (Thomas), médecin écossais, fit ses êtndsiOt.
bridge, voyagea en plusieurs contrées de rEorope.dai
membre du collège des médecins d'Edimbourg et «cdeoié
roi d'Angleterre. On ne connaît aucune prticQlarilédetiiv
Il mourut en 1715. Jcecher l'a confonou avec iepnoAi
mais la Biographie anglaise les distingue. Il a la» 4s
ouvrages utiles et estimes : l** Thésaurus meé^ctuê ^tvh
Londres, 1673, in-4«>; Genève, 1678, in-fi; i69ii.ivr
Venise, 1687, in-J2 ; 1733, in-4° ; Lyon, 1702,iD-4^ti^«
françab, 1601, 3 vol. in-8''. C'est un choix tire do ikiq
praticiens; 2^ Hippoerates contraetus, in juo Eiff^m
omnia in brevem epitomem redactahabentur,tA\nùwit\n,
in-8»; Leyde, 1686, in-12; Vienne, 1737, in^; leih
1743, in-12; 1747, in.8", et Strasbourg, l765,in^.C^B
bon abrégé de ce qu'il y a de meilleur dans les CForm dft^
pocrate.
BURNET (Thomas), ûIs de l'évéque Gilbert Bond, ouott
ci-dessus, mourut en 1726, après avoir publié oo Etmtvk
gouvernement et les Preuves de la vraie re/tyib%a«UKr-
mons, faits d'après la fondation de Robert Boyle.
BUBNEY (Charles), docteur en musique et lusbm,Ri
Shrewsbury en 1726, commença ses études dam ttUenlk«
les unit à dhester, où il reçut des leçons de musiqae à \e^
niste de la cathédrale. Il alla ensuite à Loodres,<Mil(afi
quelques opéras et fut nommé orsaniste dansFeodaiéMsA
Plus tard, il parcourut une grande partie de l'Europe, moi
en Angleterre et publia à Londres les relations dests wa
durant lesquels il s'était occupé surtout de l'art mosica). m»
de lui : 1<> MusiccU Tour, or Présent StaU ofmtuk Ufm
and Italy, London , 1771, in-S»; 2^ ihe Présent S(*k(f'^
inOermany, etc., London, 1773; S"» General HUtffrtfff»^
ibid., 1776, 4 vol. in-4<'. Cet ouvrage renferme rbistaircèi
musique depuis les temps les plus anciens jusque vcnliiit
xviir siècle. Il passa les derniers temps de sa vie dans Ika
de Chelsea, dont il était organiste, et mourut en tst^.i'i*
huit enfants dont quelques-uns ont continué sa répoUti» m
deux filles, FRANCiscAetSARA, ontcomposédesrûffiameM
la première est plus connue : Evelina et CfCt/MSOotd'dk.CE
deux romans ont été traduits dans presque toutes les Inp
— BuRNEY (Jacques), fils du précédent, suivit le capilaiv^
is ouvrages
gical History ofthe discovertes, etc., London, tSoU, "•
m-4°, avec cartes et figures ; 2» History o[ Buecauentl^
rica, London, 1816, avec caries; 3" aChronotogicelHûi^*
discoveries, etc., London, 1819, in-8", avec cartes. La pff«*
histoire est relative aux découvertes dans la D)erdai«<*
celle-ci aux découvertes dans le Nord et le Nord-Est p«
Russes ; 4° a Memoir ofthe voyage, etc., London. ***>'
— Burnet (Charles), frère du précédent, né à Lino (xt^
Norfolk) en 1757, fut amené fort jeune par son p^*wf*
avec toute sa famille. Après avoir fait de bonnes ^^^*
reçu maître es arts en 1781, et peu de temps après il de«i|r
fesseur de grammaire et dé langues anciennes. En *^'^' ft
versité d'Aberdeen lui conféra le grade de ^^^^J^
fonda une institution qui était dans un bel état de pnf^
lorsqu'il fut obliffé, en 1815, de la céder à son ^^J^
en 1817. On lui doit entre autres ouvrages: t» -^ff'"*^
Dictionnaire de Scapula et autres, Londres, *^*^' ^J/fÇj
2« Lexicon grœcum lechnologicum de Philémon, londr»»*
in-4» et in-80; 3° Tentamen de meiHs ab £sck^ i»»T
canttbus adhibitù, Cambridge, 1809, in-«**. o«^JJ
lequel Burney fait preuve d'érudition et de sagadlè; Mr
diee sur les vers grecs de Milton, Londres, *^^> *?*v'*
suite de l'édition des Hilton' s minor Poems de T. >^tf*
burnet fGuiLLAUiiB], né vers 1762 avec ^Ç^^
sitions pour rinstruction de la jeunesse, lutta peonati*'^
tie de sa vie contre une circonstance dont il *•*****"![ JJ!-!
de triompher. Son principal titre à la reconoaisiaooedP^
est la fondation k Cosport de V Académie rûyale qVi «f*r
BURO.
(617)
BUROWKO.
S quarante ans, a fourni à la Grande-Bretagne tant de mili*
Jres et de marins dîslingués. Il se plut à y remplir presque
isqu'au bout de sa carrière les fonctions d'instituteur. C'est en
ISB seulement qu'il consenlit à se laisser remplacer par son
ts. On lui doit plusieurs ouvrages en anglais, auxquels leur
>éciaHté a valu des succès: i"* les Héros maritimes de la
rande-Breiaone, ou Vie des amirauœ et ctmmandanis dis-
ngués, 1806, in-13. Cet ouvrage fut entrepris à l'occasion de
mort récente de Nelson. ^ Le Neptune britannique ^ ou Hfs-
4re des perfectionnements de la marine royale^ 4806, in-S*" ;
* Dictimnaire de marine, très-étendu ; 4? ObservaUtms mé-
wrotogiques. Il mourut en 1835.
BURNISTJE [géogr. ancX C'éUit, d'après Pline, m, 38, un
îuple liburnien, mais qu'il faut ajouter à la Dalmatie, attendu
ne sa demeure, Bnrnum, était située dans ce pays.
BURNLEY (giogr.)^s'\\\t d'Angleterre (Lancaster), sur le canal
s Leeds à Liverpool, avec des mines de houille, des carrières de
ierres de taille et d'ardoises; 6,400 habitants. A 66 lieues et
emie nord de Manchester.
BUBNS (Robert), né en 1769 dans le comté d'Ayr en Ecosse,
lourut à Dumfries en 1796. Fils de cultivateur, il ne reçut
[u'une éducation fort bornée, etsclivra de bonne heure aux tra-
aux champêtres. Ce fut instinctivement qu'il chanta en vers ses
mours, et qu'il poétisa toutes les émotions vives qui l'agitaient.
)n naît pocte, dit Ovide ; les Anglais appelaient Robert Burns
e FoHe naturel. A la mort de son père, il prit avec son frère
me ferme où il ne réussit pas ; alors il résolut de quitter l'Ecosse
i d*aller tenter la fortune à la Jamaïque ; mais l'argent lui
nanquantpour payer son voyage> l'idée lui vint de faire impri-
ner ses vers par souscription: ce recueil eut delà vogue; une
seconde édition se fit à Edimbourg, et le volume qu'il publia en
1786 fixa sa réputation, et le retint {M>ur toujours dans son pays
lalal. Il renonça à s'emliarquer, puisqu'il n était plus question
m Ecosse que de la poésie du laboureur de TAvr, rivière qu'il
ivait célébrée dans une de ses odes. Il vint à Edimbourg» et en
>eu de temps il se vit possesseur d'une somme de 500 livres
sterling. Alors il se maria malheureusement dans cette capitale;
I contracta le ffoùt de la dépense et de la bonne chère, et bien-
6t il ne put seaissimuler qu il avait perdu l'activité et la sobriété
ndispensables à la vie des champs. Il fut donc obligé de postuler
lue place obscure et pénible dans le bureau de la douane. Il la
emplit avec la probité la plus scrupuleuse; ce qui n'empêcha
>as des ennemis de le poursuivre jusque dans cet emploi mo-
leste sous le prétexte de son attachement aux principes de la
iberté française. Ce genre de fonctions ne convenait guère au
oëte : aussi ses habitudes d'intempérance ne s'affaiblirent point.
Kioique faible, pauvre et souffrant, il ne perdit rien de son
énie, et composa une foule de ballades et de chansons pour un
braire d'Edimbourg, M. Thomson, qui exploita le poëte le reste
e sa \\e, puisqu'il s^nrichit des œuvres de Burns sans lui don-
er aucune prime, aucune gratification. Burns mourut en 1796
l'âge de trente-huit ans, laissant une famille que l'Ecosse
dopta en quelque sorte en souscrivant en 1800 à la magnifique
dition des quatre volumes de ses œuvres, due aux soins gêné-
EUX du docteur Currie. Depub lors, le docteur Aikin a (R>nné
exe biographie de Burns ; mais on ne saurait avec lui regarder
^rns comme un pocte secondaire: pour la naïveté, pour 1 inspi-
ition et pour l'élégance, il mérite une place distinguée; il s'est
arfois élevé jusqu*au sublime. Toutes ses poésiessont empreintes
'une grâce, d*un sentiment, d'une naïveté charmante.
RURNUM {géogr, ane,). C'était, d'après Pline, m, S6, une
tlle de Dalmatie; d'après la Tab. Peut., le mtfieu de la route
rindpale qui paissait par l'intérieur de la Liburnie et de la
lalroatie; placée par Ptol., ii, 17, sous les 43, 46; 44, SO;
tuée par conséquent sur le Kerka (Titius), au nord-est de
kardona.
RrRO, s. m. (hist. liai.), poisson de la mer des Indes, de la
iasie des abdominaux, voisin des polynèmes.
RVRO igéoar,), tle considérable appartenant au groupe des
bloques. Elle est située au sud-ouest de Ceram, entre les
43^ 33' et les 144« 46' de longitude orienUle, et depuis les
* 18' jusqu'aux 3» 60' de latitude méridionale. Elle a 9,310
«Iles carrés de superficie; sa forme est â peu près celle d'un
Htf; elle est couverte de montagnes, parmi lesquelles s'élève
K nord-ouest le haut rodier deTomaso, et elle est fortement
rrosée : parmi les rivières qui l'arrosent, la plus considérable
Il le Way-Abbo, qui a son embouchure dans la vaste baie de
jitscheli. Au centre de l'Ile s'étend un vaste lac qui a 6 lieues
e pourtour. Le climat passe poar être asseï sain. Parmi les
rodoits de cette Ile, on remarque le rix, les noix de coco, les
IV.
bananes, les agrumes, les ananas, le sagou , la meilleure huile
de caieput de tout l'archipel , de beau bois d'ébénier , des
buffles, des bêtes â cornes, des oiseaux de paradis, des tortues
et des poissons : on y fait beaucoup de beurre. Les habitants
sont au nombre d'à peu près 60,000, qui sont en partie des
Malais civilisés qui reconnaissent l'islamisme et qui n'obéissent
à aucun raja, en partie des Harofores, qui habitent les contrées
les plus inaccessibles, et qui vivent pr^ue dans l'état de na-
ture. Les Chinois sont le seul peuple qui ait des rapports com-
merciaux avec les habitants : ils y cherchent du bois et autres
{)roductions de l'ile, et leur apportent en échanee des objets
abriqués. Mais les insulaires se rendent aussi dans des fies
voisines au moven de leurs peras, et font avec elles un petit
commerce d'échange. Les Balaves, qui avaient un fort dans
cette fie, l'ont abandonné, parce qu'elle ne produit pas d'épi-
ceries. La côte du sud souffre beaucoup par les invasions fré-
quentes des habitante de la Nouvelle-Guinée. — Buro» rille
située sur la côte orientale, près de l'embouchure du Way-
Abbo, dans la baie de Katscheli , a un port où se fait le com-
merce.
RURON, s. m. (écon, nul.), cabane des pâtres dans les mon-
tagnes d'Auvergne. — Hutte où Ton fait des fromages, dans ^s
mènies montagnes.
BURONNiER, S. m. (écon. rtul.), habitant d'un buron, pâtre,
dans les montagnes d'Auvergne.
BURONZO DEL siGNORE (CuARLES-Louis), archevêque de
Turin, naquit à Verceil le 33 octobre 1761 d'une ancienne et
illustre famille du Piémont. Il fut mis jeune au collège des
nobles de celte ville pour y faire ses premières études, dans
lesquelles il se distingua d'une manière particulière. Se des-
tinant à l'Eglise, il s'appliqua â la théologie et au droit cano-
nique et civil, sans négliger la littérature qui lui servait à se
délasser de travaux plus sérieux. Dès l'âge de dix-neuf ans,
il avait été re^u docteur en droit, et avait déjà acquis un grand
fonds d'érudition. A vingt ans, il fut nomme à un canonicat de
Verceil, et pourvu peu de temps après de la dignité de grand
chantre, l'une des premières du chapitre. Choisi ensuite pour
vicaire général par les cardinaux Costa et Mariana, qui se
succédèrent sur le siège de Verceil , il fit preuve de capacité
et enfin en 1797 à l'archevêché de Turin. Le roi de Sardaigne
presque en même temps le fit son grand aumônier, et le dé-
cora du grand ordre de l'Annonciade. Le Piémont , et même
toute l'Italie « se trouvaient alors dans des circonstances fort
critiques. En 1798, les Français en révolution, après avoir tenu
garnison à Turin, s'étaient emparés de cette ville. L'archevêque
de Turin, au milieu des difficultés ()u'entralnait celte situation
des choses, se comporta avec dignité, délicatesse et droiture,
et eut la satisfaction de voir sa conduite approuvée par son
souverain et par le chef de FEglise, qui lui-même alors était
l'objet d'une indigne éternelle persécution. Buronzo donna sa
démission de l'archevêché de Turin en 1805, sous le gouver-
nement de Napoléon , et se retira à Verceil , où il mourut le
32 octobre 1806. Nous avons de lui : Àctonis S. Vercellensis
Eeclesim episcopi opéra ad autographi Vercellensis fidem ,
nunc primum exacla , prœfatione et commentarHs iUuslrata
a D. C, Burontio delSignore, ejusdem Eeclesim canomco et
cantore majore, Verceil, 1768, in-fol. Ce volume renferme le
Commentaire d'Acton sur les Epltres de saint Paul , deux
sermons, les capitulaires, les lettres pastorales et la première
section du traite De pressuris ecclesiastieis. Les écrits d'Acton
demeurèrent longtemps inconnus. Ce fut dom Jean Bona ,
religieux feuillant, général de cet ordre, et depuis cardinal,
qui, le premier, les tira de l'oubli. Malheureusement, le ma-
nuscrit étant fort défectueux et usé par le temps, on n'avait
pu le lire dans plusieurs endroits, ce qui avait occasionné plu-
sieurs lacunes dans la copie. On avait espéré pouvoir trouver
un exemplaire plus complet dans les archives de l'église de
Verceil ; mais les chanoines n'en avaient pas permis la recher-
che, même sur les instances de dom Mabillon, qui avait visité
cette église. Buronzo, qui en était chanoine et dignitaire, ne
pouvait éprouver les mêmes difficultés. Jaloux de rendre aux
lettres ce service» qui d'ailleurs devait contribuer â l'illustration
de l'église de Verceil, il en fouilla le cbartrier avec soin. Ses
recherches furent longtemps infructueuses. Enfin sa persévé-
rance fut couronnée, et le manuscrit , d'autant plus précieux
qu'il était de hi main d*Acton , s'offrit à ses yeux. Ce qu'il en
a publié ne contient pas néanmoins tous les écrits de ce saint
évêque. Il devait y avoir un deuxième volume, dont la matière
78
MmAMJCW. ( ^ftd )
«El élé k deuxième ei iroisîèiue section du traité Ik ptêêmtéê,
été leUres. le PotypUcfm ou PeirpendieulMm , etc. Buronm,
éloigné de VeroeU , torsqu'ii fut promu à Tépiscopat, et obligé,
à raison de ses nouvelles digmlés, de s'occuper de beaucoup
d'autras affaires , ne. trouva point le temps de le mettre au
jour,
MJREA (Qéo§T,)f petite tle du groupe anglais des Shetland,
•i près de Uouse 4|uellc est unie à cette lie par un pont en
bois. Elle a trots quarts de mille de pourtour; son sol est bon
et forme de bons pâturages, mais elle est habitée par peu de fo-
milles.
BURRA (géofftX grande et fertile montagne de riéoien, dans
le domaine, si riche en café, de Dsiebi.
BVRRAll SAAIB, S. m. (ierm, de releUion), agent politique
indien , ce qui équivaut à chtargé d'affairtt en Europe.
MJRmAY (Df^jjff.)» Ile du groupe anghiis des Orkneys. Elle
est située sous les W 44' latitude nord et 14<' 47' longitude,
entre Mainland et South-Ronaldsai, dont elle est séparée par le
Watersund. Elle est fertile, et cultive beaucoup de légumes et
de blés. Sa population est de 2,000 habitants, et elle appartient
A lord Dundas. Au|>rès d'elle se trouve la petite Ile de Lamon ,
Sii n*est habitée que par une seule famille, et celles de
lemsholm et de Hunda.
•tJRMC, s. m. {techw>U)y fossé en puits de mine à charbon.
^ Puits des carrières de calamine.
vimREAULXy s. m. pi. (comm.) , grosses étoffes de laine (F.
Mre et BURAT).
BURRUUS (Afranius) fut le gouverneur de Néron et le
pféfet de la garde prétorienne. Il dut ces deux postes importants
autant à ses talents militaires et à ses qualités morales qu*à la
fiveur toute-puissante d'Agrippine. C'est aux conseils de Bur-
Thus, ainsi qu'aux leçons de Sénèque, que l'histoire attribue les
heureux commencements du règne de Néron. Cependant on
lui reproche d'avoir terni sa gloire en acceptant ces impériales
largesses qui lui étaient prodiguées pour endormir sa cons-
cience ; on lui reproche de ne s'être pas assez opposé aux des-
seins parricides cfe Néron. Si c'était prudence, aoresse de cour-
tisan, il en subit bientôt la peine; lui-même fut empoisonné par
Néron. Sa présence gênait le tyran. Burrhus était un philosophe
nioral : pour être vraiment vertueux, il lui a manqué d'avoir
eu peor mobile la foi chrétienne qui seule inspire le dévouement
absolu.
■URRIEL (André-Marc), jésuite, né dans le xviii* siècle au
bourg de Buénache, diocèse de Cuença en Espagne, d'une an-
cienne famille qui possède depuis longtemps les emplois les plus
distingués de la juaicature, montra des ses plus tendres années
d'Alcala avec un applaudissement général. II était destiné à en-
seigner la théologie j mais la délicatesse de sa santé, encore af-
Mblie par une application continuelle, s'opposant à celte desti-
nation, il tourna ses vues vers la géographie, l'histoire, le droit
civil et canon, les langues vivantes, les antiquités, et réussit
parfaitement dans toutes ces sciences. Madrid, qui lui est rede-
vable de l'établissement de la société des antiquaires, et qui le
regarde comme son oracle, ne l'eût pas possédé longtemps, si
l'autorité suprême n'eût rois un frein au zèle qui le portait à
aller exercer dans la Californie ses rares talents pour la chaire.
Il n'en avait pas moins pour la composition; mais sa modestie^
attentive à les voiler, ne hii a permis de laisser écloreque deux
de ses intéressantes productions, parmi plusieurs autres qu'elle
tient cachées. La première est une Histoire de la Californie,
avec des cartes géographiques d'un goût singulier, 5 vol. in-4° ;
la seconde est un traité De ponderibus et mensuris. Ces ou-
vrages, qui ont enlevé les suffrages des savanU, ont été célébrés
par le Journal de Trévoux. M. fabbé Giron, Espagnol, docteur
en droit civil et canon de l'université de Paris, protonotaire
de nouvelles productions qui lui auraient fait honneur.
BURRO, s. m. (botan.) , grand arbre d'Afrique , dont on ne
connaît pas les caractères.
BURROUGH (Etienne) , navigateur anglais, après avoir été
second capitaine du vaisseau que commandait Cbancellar, lors
de son premier voyage en Russie , fut expédié dans Je nord-est
par la compagnie anglaise, qui faisait chercher un passage aux
Indes par le nord. Il partit le 23 avril 1556, et, aorès avoir
BORBUS.
toueba à Ul Noovdle-Zemble et an Uesde Wai^Mi,!
au 70^ degré et demi de latitude boréale. H |
ï l'est pour chercher l'embouchure de rObgr.
doublé le Cap-Nord , if longea la côte septentrionale de la Alos- J son éloge par cet Riols : Dméquê
oovie,
arriva
route è l'est pour chercher l'embouchure de rObgr. objH é^
voyage ; mais bientôt la constance des vents contraires, l*cn^
quantité déglaces qui s'amoncelaient autour de loi, Yikm
des nuits ot l'i^pcoûbe de l'hiver le forcèrent à rétngn^ L
2â août, il quitta ces parages dangereux» et alla pa«FTlh»r.
Kolmogori, près d'Archangel, espérant que Tété SMant^^
rait reprendre ses recherches ; mais il reçut ordre devisr
à Wardochus, pour aller à la découverte de noviiesanglMéi
on ignorait le sort. Il retourna ensuite eo Asgktertt. U tu-
tion de son voyage, qui nous a été conservée pur Hackh^A*
nonce un manu actif et instruit U est le promio'nafipiv*
l'Europe occidentale qui ait été aussi avant dans le oani-fv ■
qui ait vu les Samoyedes. Ses observations «ont nonhns*-
exactes. Il s'est glisse dans l'impression de sa relation few
graves relativement à la latitude de quelques points iapr^-
— Un autre Bcrrovgh (Guillaume) fil aussi le pranv* «v
de Russie avec Cbancellar, et sous la reine Elisabetli dpi« r»
trôleur de la marine. Forster l'a confondu arec le péc^
— Enfin, un troisième Burrodgh fit un Toyiceen ^i»r
la fin du nvi'' siècle. On en trouve la relation dans Età^
BURROUGH (Edouard) , l'un des ptenilefs gopagahr'^
la secte des quakers, était né à Kendol, dans le WotBarrtat
En 1634, il abandonna d'abord l'Eglise anglicane povk^
bytérianisme^ et entreprit ensuite de réfuter I» emua è
Georges Fox, l'un des fondateurs de la secte rfariaif. darffc
fut un des plus chauds prosélytes. Son lèle piBi wçaBht m
nouvelles opinions le fit mettre en prison en îC&i. A|»t»f nr-
il été relâché, qu'il se rendit en Iriande, et ensmlpiUa*î*
pour opérer des conversions. C'est dans ce bot %pili iaift i
livre intitulé : la Trompette du Seigneur retentimm m
montagne de Sion pour annoncer la guerre eu IW» éb*
mées. tromwell est très-raaltraité dans cet eovrage, aI^
rough lui adressa des lettres encore plus virulente» en T*w^.
d'oppression et de persécution ; mais CroroweH s'abstitfi^
dant de l'opprimer et de le persécuter. Il n'en fut pas é*»
lorsque Charles II fut sur le trône. Burrough, ^ui esdmtt
indiscrètes pr^ications, fut arrêté et condamne à «»nr»-
de 150 livres sterling, que, par principe de religion, ïim^^
pas payer. — Enfermé à Newgate avec cent cinquante i*-"
de la même secte, il y mourut en 1663, dans la vingt-toiy
année de son âge. Il a écritplusieurs ouvrages, qui (mv*Tr
en 1672 en un seul volume in-folio.
RIJRROW (Jahes), auteur anglais , mort en 1785, ■«*
de la société royale et de la société des antiquaîmde !/•"
et créé chevalier de la Jarretière en 1773 , a pobKé les »«jw
suivants : 1** Anecdotes et Observations reèatitfs è <■*
Cromwell et à sa famille , insérés dans V Historié. |pw
Fatavtni, 1765, in-4" ; 2o quatre volumes de JlMOffx.Y^
successivement en 1766, 1771 et 1776 ; 3* un vohiinedt Ij^
«'ow# rendues par la eour du Banc du roi , de 1735 j ^
(suivies d'un Essai de ponctuation] , trois parties. t7#.
et 1776, in-4". — V Essai sur la ponctuation a an» ^* '
primé séparément en 1775.
BURRVS OU DE RCR (Pierre), chanoine d'Amîew, ««^
aussi Burri, Burius ou Bury, naquit la vdlle de la ^rr»:
de l'an 14S0 à Bruges, où son père, originaire de îlovor.;-^
réfugié pour se soustraire au îliéau de la guerre. Il fit sr$ -o*
chez son oncle, curé d'Arras. puis à Paris , oo ilfajjn»^^
es arts, et enseigna la grammaire. Après avoir n'geay?*^ '
quelque temps, il iFoakit voir l'Italie, patrie é» letR»» ■
arts, et fut dvraM sept ans atisent de son pays. A «f*"*
le geavemeur de Pans le nomma précepkwr ée ««§•• *
dont l'alné le fit ehammie d'Amiens. ^Rmw, ayRtF^I
élèves encore jeunes, revint se fixer à Amiess, •• il *"^^
jours en 1506, et non en 1507, comme le dit Paq^ff^
cultivé les lettres toute sa vie, parliculièreiRenl la ^a»»*
et jouit parmi les savants d'une grande censii
Gaguin lui dédia aes Ànumks de France . On a de
quelques ouvrages de théologie : l"" M^ralimm
noMin, €wm argumemîis et tieabulormm mimus i .
fianmtioM, Paris, de Mamef, 1503, in-r(»ai^; * C^
de mmièuê fesUs Dominé, 1506, inU«; 3» fmÊmn^^
fue fesêorum divm Vir§inù Marim : item H^^m •••*
eum familiari escpoeUione Joded Bada Aeeenm «^ *
vita , Paris, 1508 , in-4«. L'auteur des additiaBs tm u»*
loue beaucoup la gravité des sentences de Bunu^»^— ^'
son style, l'élégance et la ¥érilé de ses espreaMOif la ém^
l'harmonie de ses vers, la hMrdieasede ses traniitK»»^**^'
BTBftl^. ( 619 }
BURSADB (ji^ogr. ane.), ville de la TamcoDttse, cbex les
GelUbèies.
BUASJlRE (bmsariaXkiêt. nai.)^^ soophyLede Tordre des in-
fatoires bomogènesy composé d'aoïiuaui microscopiqaes que
l'on trouve dans les eaux oouces et salées, mais jamais dans les
iof usions. Leur corps est Gom|M>sé de deux membranes creuses»
sans omiies apparents. Les aïoiivements de ces animaux sont
peu Ti6y fort irréguliers; ils parcourent ordinaiiement une
ligne sptnde.
Birm-»AI4JM (§ée§r.), royaemt en Afrique , au nord de la
rivière ëe Gambie, ei qui touche à la cùte occidentale de cette
partM du monde.
BVS9ATBLLB (kwrsoiitta) {hùi, mol.) , mollusaue dm ^nre
Jcs gastéropodes, de Tordre des tectibrancbes, famille des aply-
H^ns. Ses caractères sont : corps subglobuleux, offrant inféneu-
rement un espace ovalaire indiquant le pied , supérieurement
urne fente ovalaire à bords épais, communiquant dans une cavité
pà se trouvent une très-grande branchie libre et Tanus; quatre
lentacnles fendus ; aucune trace de coquille.
BrssBR (Joachim) , botaniste allemand, né à Camentz dans
la haute Losace vers la fin du xn' siècle. Il étudia avec succès
|a niédedne, qu1l cxeroi d'abord à Annabergdans la Misnie.
^1 quitta cette ville en 1035 pour aller professer à Sora , petite
,^1lede nie de Séeland. S'élanttfvré à la botanique, il visita
. TAlIemagne, la Suisse, les Alpes, Tltalie, le midi de la France et
•les Pyrénées pour recueillir des plantes rares* Il en envoyait des
u échantillons a Gaspard Bauhin, avec lequel il était lié d'amitié ;
r en sorte qu*ooe partie de celles que ce célèbre botaniste a fait
^XHinattre comme nouvelles dans ses divers ouvrages, il les avait
./eçaes de Bnrser : aussi lui en feit-il honneur. L*herbier de ce
voyageur, déjà très-considérable, s'enrichit encore par le don
.^pie nii fit un apothicaire français, qui revenait du Canada, des
..liantes ^'11 y avait recueillies. Elles fbrent également commn-
lîquées a G. Bauhin^ qui le dénomma dans son Pinax, Mais 11
/est trompé dans Tîndication de leur lie u natal ; car il les an-
lonce comme venant du pays des Toptnonambonx au Brésil.
, Boiser était professeur de médecine et de physique à l'académie
les nobles Ihnois, établie à Sora, où il mourut en 1649, âgé de
. inquante-six ans. Son herbier, composé de vingt-cinq volumes
i>-folio, passa dans les mains de Golet, qui en fit don à la biblio-
hèqne de Tuniversité d'Upsal. Les Rudbeck y trouvèrent
'excellents matériaux pour fa composition d'un grand ouvrage
baJ^tul
*ar ce malheureux événement , le précieux herbier de Burser
esta incomplètement connu, insqn à ce que Shérard, voulant
oaner une suite au Finax de Bauhin, engagea Pierre Martin,
jédecin suédois, à Texaminer et à en dresser le catalogue. Il
'en fit qu'une partie, qu'il publia dans les Mémoires de Taca-
éxnie dTpsal, en 1734, sous ce titre : Caialogus planlarum
ovarum Joachimi Burseri quarum exempta reperiwniur in
arto ejusdem sicco , UpeaHm in bibliotheca publica servato,
A mort Tempécha de continuer ce travail. Son fils , Roland
EsTtin, le fit connaître dIus particulièrement en 1715, parce
a*9 en fit le sujet d'une oes dissertations intéressantes qui com-
osent les AméniléB neadémiques de Linné, lacquin a consacré,
ms le nom de Bursera, un nouveau genre à la mémoire de ce
i^ant; il comprend de grands arbres de la fomille des térébin-
tes, qui n'habitent que les pays situés entre les tropiques. On
de Joachim Burser : 1® DiKeptatio de venenis, Leipzig, 1625,
•!•. Ce traité trouva des opposants parmi les médedns de ce
ps-là. V* Comment, de febri epidemia «eu peUchiaH, Leip-
.^, 1621. 5*" Bpislolaris Coneertatio de febri maligna $eu pe-
ydiaU, inier Strobelgemm et Bursemm, Leipziff, 1625,
v-S*. Dans son traité latin de Forî^ne des fontaines, il cherche
■nontrer que toutes les sources tirent leur origine de la mer.
tels son Introduction à la teience de la nature , il avance des
«radoxc^ hardis, notamment contre HmmortaHté de l'âme.
1 laissa à sa mort j^usieurs autres ouvrages en manuscrit.
Bi;BSfiRiNE(càt».)^matière résineuse, insoluble dansl'alcool
raid, obscnée par M. Bonastre dans les plantes du genre but-
^a {Jour, de Pharwu, xtl» 495).
mvmmiMigéogr. eue.). liUe de la Babylooie, an ddè de
'Buphrale, près de BibylMM, eéMbra par le séioor qu'y il
'Alexandre, qmnà les OMgieîeM lui défendirent d^estrer dans
Bibylose.
BVBSil» (AMif) , Mltértleurpteaîs. étaîi né dans le ivi«
ùècle, à Brzecie, ville de Cujavie, oà le prince RadciviU fit
'mpriflMr an SB» «ne èdiUai delà Bible pohNUMe, deicnse
excessivement rare par le soin avec leqael las eatholiqoei a»
supprimèrent les exemplaires (1). U fil scspfiemièresétudbs à
Leœberg, et vint les achever à Cracovi», où il fut reçu docteor
en philosophie. Les talents qu*il déwleppa dans son exaMMa lai
méritèrent Testime de ses jnges , ei il fui retenu pour la pia-*
mière chaire de professeur qui viendrait à vaquer. De Tuoiversitâ
de Gracovie il passa à celle de Zamosài , et sa réputation y attira
un grand nomore d*élèves. S'éiant uKirié, les seins qu'il dMÎil
à sa famille ne le détaumèrefit point de ses occupations habâ-
tuelles. Tout le tem^ qu'il ne consacrait pas à ses élèves, il le
passait dans son cabinet, relisant sans cesse les écrits des an-
ciens philosophes , d'après lesquels il s'était foit uae règle dt
conduite dont il ne s'écarta jamais, li avait Tesprit vif, une dia-
lectique pressante, et parlait avec beaucoup a'éloquence. S&ê
principal ouvrage est intitulé : Ditilêclica Cieerom* qum diê^
peree im êer^plis reliquii, maxime ex itoicorum êenlentia^ emm
eomunenUtriis quibuê ea partim supplenluf , pariim Uluslram^
lur, Samuscii, Martinus Lenscius, 1604, in-4^ Il est Irès-raKw
Debure en a donné la description dans \a Bibliop^phim tas-
Iruclione , n" 2442, où il apprend que la cause de sa rareté vient
de ce qu'une grande partie des exemplaires a été submergée
avec le vaisseau qui la portait. Juste Lipse en faisait beaucoup
d'eslime. Fabrictus souhaitait qu'on ea donnât une aoovellA
édition. On connaît de Bursius : Yila ei obituê Joh. Imwwieë^
dans le recueil de poésies latines de Simon Simeniseky , Lwée,
1619, in«y . On conserve dans b hiblârtlièqias de falusky (F. la
catalogue, nag. 569) des Haranguée oreeouM de Bureiuê, Sa vie
a été publiée par Simeii Slravoiacky dans les Seripter. Poltmèe^.
bexatontêê^Breèhw, 1754, i»-4i°, pag. 58.
auasLBM {3éogr.)y vtHe d'Angleterre (Staflbrd), sur laTrent,
avec un grand nombre de fabriques de poterie et 10,000 habi-
tants. A cinq Heues trois quarts nord de Staflbrd.
BvmsoT, s. m. [hitl, nat.), un des noms de la lotte.
BURTA (Gabbiel inb), jeune rbétoricien de treize à qua-
torze ans, publia à Toulouse, Tan 1677, un livre latin in-fol.»
?u'on disait être de sa composition , et qui avait pour titre : Bê
hiêUnre unêverulie, tant êocrée quê profane^ eommençamt
depuis la naiêsance de Jésus-Christ, ei continuant sur la smÊ$
des papes^ des empereurs d'Occident et d'Orient, et des rois du
France; mais oa n'a point ouï parler depuis de cet auteur (Bad-
lety Bnfants devenus célèbres par leurs études , pag. 563.
BVirriH (Fbauçoi^-Xatisb db), né en t745 à Maëstrieht,se
distingua de bonne heure dans Tari de la médeeiae et dans les
sciences naturelles. On le vît suceessi^œfaeiit arriver par soa
talent aux fonctions et titres de proto-médecin ou premier mé-
decin impérial d^ Pay»4las, conseiller référendaire, mem-
bre pensionnaire de Tacadéasie ée Bruxelles et membre da
T Institut de Etollande. 11 mourut le 6 août 4818, laissant cobib»
tache à sa renoAnéesciefitiiqiie une trisie répBÉrtHondescy^
ticisBie irréUgîeex. On a de lai : Ils febribus, Lauvain, ilêl^
inp-4<*.~iV revoluticem Belgêôa earmwJbagamairan. — X>i rs-
wUutiome BaUiea carmen distickon. — OrpeéêfFophit dfi
Bruxelles fùa Description des foêêiles^ tatU natwtA qu'oÊsi-
dentels^ découfserês ju»quà ce jcm dems les ewciroms de e»lf#
vUk, Bruxelles, 1784, lo-lbl., orné de 52 planches coloriées.
-- Mémoire sm les ré^obsUwis et Vàms du gloèe terreHre^
Harleoa» 1790, \m^ , avec planches. — Des tfégétaux indifinêê
quipeument rewt^euerhe exoêùgmeê^ BruxeHii, 1784, itt-4^.—
Desbois foMes découverts dams les différentes parties des Pam-
Bas, Harlem, 1781, ïn^.^Béfiexions murlesprogrisdelafm^
brique du fer et de f acier dams la Qrande-Bretmqne, etsurlm
fldUilé q/u'ou doit mmr daeu hs usanufÊtêureê, Loodivea, 1783^
in-8», sans nom d'auteur. — Dec emuscê ée la wartl^ des borna
peéntme hoUandaisdams le genre historique, Harlem» 1809 ei
1 818, ia^.— Traité théorique et pratique ées comnaiseanees a^
cessaires à tout amateur de tableaux, Bruxelles, 180B , 2 vol.
in-85>, avec un portrait.— Foyaft minéfuhffique de BrueMrn,
par Wavre, à Court-Saint-Etienme, HarleàK 1781, ia-So.-^JDt
ris^uUlUé des jadUres H de ¥agrieuHure du pays de Waes^
Bruxelles, 1809, in-12. — Trois opuscules sur les peintres aw-
damas des Pa^Bae, Braxelles, I8il, ii^l2.— 1^ la meilleure
méthode d'extirper les polypes utérim, Braxelles, 1812, ia^,
avec figures.^ Jmioé^pArtodtfiifa.>-i)tfsairlalioiu seientifn
q^me. ^ Poésies fremretisee. ^ Piiii en manuscrit : VofSbges ei
Recherches écoimmiqme H ménéeahqiqueo , faite daeu ke
Pa^'Boê, par ordre de Joeepk IL — Yoyagrs ei Obseruatiame
(1) irayv Mr «ette iiuasa «k hi Biilt, la Bkèàothèqme curreut*,
de D. ClèBcat* iv, 190» «t la BMoikèque Spemenieaa.
BVETOir.
( 620]
Bwnnr.
faiU dans différents pays de l'Europe. — Des grottes souter-
raines , avec la description pittoresque du trou de Han,— Exa-
men de la question : Si, par les progrés de l'esprit humain, on
peut démontrer le peu d ancienneté de tespéee humaine, — Des
veines de houille et de leur exploitation. — Des mines de fer et
de la ferronnerie des Pays-Bas. — Des mines de plomb de Vé-
drin et de Saint-Remi. — Des carrières des Pays-Bas. — Du
commerce et des fabriques des Pays-Bas. —Des eaux de Mari-
mont, — De la nicetsiié d'interdire la sortie du lin des Pays-
Bas. — Des Observations médicales et scientifiques,
BURTivs (Nicolas bvbsi, plus connu sous le nom latin de),
poète et musicien du xv' siècle, néà Parmed*une famille patn-
cienne, reçut le sous^liaconal en 1472, et alla se perfectionner
à Bologne dans Tétude du droit canon. Son ^oùt pour la littéra-
ture, et surtout ses talents comme musicien, lui valurent la
bienveillance de Jean de Benlivoglio , chef de la république.
Lorsque les Bentivoglio furent chassés par le pape Jules 11 en
1506, Burtius retourna à Parme, et fut nomme recteur de Té-
glise Saint-Pierre es Liens, sur le territoire de Terraguola. En
1518, il remplissait la charge de maître de chapelle de la cathé-
drale de Parme , mais on ignore Tépoque de sa mort. On a de
lui : l"" Musices opvtsculum, Bologne, 1487, in-4<>, très rare;
âo Vax Maroniana , id est observaliones eruditœ in Virgilium,
ibid., 1490,in-4'>, ouvrage non moins rare que le premier;
3" Bononia iUustraia , ibid. , 1494 , in-4» ; 4® musarum nym-
pharumque, ac summorum deorum epitomata , ibid., 1494,
u-fol . , et 1 498; 51° Elogium Bononiœ quo hujus urbis amœnitas,
situs necnon doclorum singularium monumenta reservantur,
ibid. , 1495, in-4'';6^ Les vers lalins de Burtius se trouvent en
Sartie dans les Carmina illust. poetarum Italor., tom. m, de
[eusehen.
BURTON-UPON-TRENT {géogr.), petite ville d'Angleterre
(Straffbrd), sur la Trent, que 1 on passe sur un vieux pont de
trente-sept arches. 11 y a une belle maison de ville, de grandes
filatures de coton , une manufacture de chapeaux et des fabri-
ques de quincaillerie. Son aie est renommée. 4,000 habitants.
A 8 lieues est de Strafford.
BDRTON (Robert), écrivain anglais, surnommé le Démocrile
moderne y naquit à Sindiey le 8 février 1576, et fit ses princi-
Sales études a Tuniversité d'Oxford. Il obtint en 1616 la cure
c Saint-Thomas de cette ville, et quelques années après , dans sa
province natale, la cure de Ségrane, qu'il conserva jusqu'à sa
mort, en janvier 1639. Son ouvrage intitulé : Anatomy of Me-
lancoly , par Démocritc le jeune , publié d'abord en 1624, in-4%
réimprimé in-fol. en 1624, 1632, 1638 et 1652, est rempli de
savoir et de raison , mais Tesprit s'y montre avec moins d'avan-
tage que l'érudition. Un nombre prodigieux de citations for-
ment la plus grande partie de l'ouvrage; mais ce qui dans ce
livre appartient à Burton est d'une grande originalité. On y
trouve un mélange singulier de tristesse et de gaieté, qui faisait
paiement le fond du caractère de l'auteur. Les l)eaux esprits
du règne de la reine Anne, Swift entre autres, ont, à ce qu'on
prétend , l)eaucoup puisé dans cet ouvrage , et Sterne en a em-
prunté plusieurs idées heureuses. Le goût de Burton pour l'as-
trologie judiciaire a donné lieu à une supposition étrange : Le
iew\Mk de lia mort répondant exactement à la prédiction qu'il en
tàMiïi faite d'après le calcul de sa naissance , plusieurs années
«u|Miravant, quelques personnes soupçonnèrent que pour la
ytlnïte de l'a^trolo^e, et plutôt que de démentir son pronostic,
il 4\ajt abrégé ses jours. Gela n'empêcha pas qu'il ne fut enseveli
asei: solennité dans l'église deChnst-Church, où on lui éleva un
monument , avec cette inscription faite nar lui-même : Paucis
notus, paucioribus ianoius, hic jacet Democritus junior ^ cui
vitam et mortem dédit melancholia, obHt, etc. On a publié à
Londres en 1801 , en un volume in-8°, une espèce de traité de
médecine morale, intitulé : la Mélancolie , etc. , tiré principa-
lement de l'ouvrage de Burton.
BURTOH (Glillaumb), antiquaire, frère du précédent, né à
Lindiey en 1676, passa en 1593 de l'université d'Oxford dans
l'école de droit d'Inner-Temple, et exerça la profession d'avocat
et de rapporteur près la cour des plaids-communs; mais la fai-
blesse de sa constitution l'ayant obligé d'abandonner la carrière
dubarreau,ilseretira à lacampagne,etse livra uniquement àson
ffoût pour les recherches relatives aux antiquités britanniques
Son principal ouvrage est sa Description (en anglais )ducomtéde
Leicestery de ses antiquités, de son armoriai, etc., m-fol., Lon-
dres, 1622; ibid., 1777; compilation utile pour le temps où die
parut, mais qu'a fait oublier roQTrage de Dugdale sur le même
sujet. Burton mourut à sa terre de Falde, dans le Strafford-
shire, le 6 avril 1646. Son fils Cassibelan donna en 1658 une
traduction de Martial en vers anglais, et mourut en 1681. —
BuRTOif ( Guillaume ), auteur anslais du xtii* ûhk ^
Londres en 1609, et élevé à Oxford , consacra ûpJWM
partie de sa vie à l'instruction de la jeunesse, et fol waSti%,
cole à Kin^ton sur la Tamise. Il était très^mot,nTtM(^
les antiquités britanniques, et on le regarde coauneoife
meilleurs topographesanglais, depuis Canraen.SooprifKW^
vrage est son Commentaire sur les passages de tiîhjrtin (h-
tonin qui ont rapport à la Grande- Bretagne^ Loodm,!^:
fol. On cite aussi dé lui deux traités intitules, l'on Grec Iom
historia , l'autre AiijvMx veteris linguœ perska. Ces dm •
vrages ont été imprimés ensemble en on seul toIhbk, Lnà»
1657, in-8<>; le deuxième a été réimprimée Liibeck,l7lD,»»
avec les notes de Seelen. Dans ce dernier, Borton l'cstoM*
de rassembler une grande partie des mots de l'anànaetivi
persane, que nous ont transmis les écrivains grecs ((bta,
mais il n'a point cherché à les expliquer en les ooiD|«Mift
langage moaernedes Persans; il est même étonnant qvl^
ton, qui avait, dit-on, étudié les langues orientales, ij««
indiqué Quelques étymologies qui se présentent coaiiM(<faw
mêmes. Son ouvrage n'est aucunement cooi|;|arable à kisn-
tation d'Adrien Rdand , De reliquiis veteriiKugnsfifn
Sui se trouve dans le tom. ii de ses DistertaiUmamiietikm
urton mourut le 28 décembre 1657. On rapporte qifk«!>
saîeul, zélé protestant, était mort de joie en ^ppraunl b i»
de la reine Marie. — Burton ( Guillaume ) , mêdedo H »
teur anglais, néà Rippon dans lecomtéd'Yorckenl$^,riBà
et prit le degré de docteur à Oxford. Il exerça iwktomspi
réputation Part de guérir, et mourut à Yorck eoi79,i){F(ir
soixante-deux ans. On a de lui Y Histoire du conUi^và^tb
2 vol. in-fol. —Un autre Guillaume BcETO>,roêdecttrtiia
bre de la société royale de Londres, a public : l'Dîwrtiliii
sur le traitement des morsures des serpent$v€KSmets[îrtmî
Système nouveau et complet de t art des ofcon^^^^iû.w :
description des maladies partieulièresauxftmmttnrvôi'i
aux enfants nouveau-nés, qui a été traduit par lowiir.ri
73. 2vol.in-8°.
BURTON (Henri ), théologien anglais, naquit eo ip
Birdsall,(dans le comté d'Yorck, et reçut son êdncalinBi o
versité d'Oxford. 11 fut d'abord gouverneur des en&nU(H^
Carey de Lcpington , depuis duc de Monmonlh, dont h m
était gouverneur du prince Charles , depuis Charles rM^
par la protection de ce lord qu'il fut nommé secrétaire daoi»
du prince Henri, et après sa mort, du prince Charles; imm
véneroent* de celui-ci au trône, la place de secrétaire dû cat»
ayantété donnéeà l'év^uede Durham (Ncale),qniri«il"«^
sous le règne précédent, Burton en conçut un tel r^*l
qu'ilselivraàdesexcèsquilelirentrenvoycrdelacour.w'*
il fut nommé recteur de Saint-Matthieu à LondrttjJJ»
1636, ayant prononcé deux sermons où il s'élevait t»owJ^
contre les évéques, qu'il accusait d'un projet àt^^*\^
ligion romaine, il fut cité devant la chambre éloilee|iM\^
cours séditieux, et on le mit en prison. Ses juges, "TJjv
réponses qu'il publiait et qui lui attiraient la »'^ WV.
procédèrent contre lui avec une grande aniroa5il^«*f^;
1637, il fut condamné, ainsi que deux autres accuse ^î^
Bastwick). à une amende de 5,000 livres j à awirles'^
coupées, à être mis au pilori , et à être ensuite enferme j r
tuité, sans communication avec qui que ce fût : le ^y,'.
le payement de l'amende, fut exécuté avec la P»"' f^
gueur. Burton soutint son supplice avec fermeté, et iii
conduit au château de Lancastre, d'où il {îJ^J* ^3!^
moyen de faire parvenir dans le public des "'^'^Vpa,
persécuteurs. En conséquence , au bout d'un an on ^
fera à l'Ile de Guernesey; mab en ^^,f^_!ZZitit
obtenu
ou*
vaut de lui avec des branches et des fleurs ^"*.'^J^
parlement annula la sentence portée ^on^'^J"!' niii*^
qu'en dédommagement de ce qu'il avait ^^"'^l;^ r^
accordé 6,000 livres steriinff ; mais les t«>obles »nwj^
ne lui permirent pas de toudier cette somme. ^^^^^
rétabli dans son bénéfice de Saint-Matthieu, etmorj^ ^^.
Outre les deux sermons qui l'avaient liait /»^"î:i^f
publia sous ce Utre : Pour Dieu H poitr U ^^^^
grand nombre d'ouvrages anglais , reUUfe aux conw»^.
agitaient alors l'Angleterre. ^ tMi^^^
BURTON (Jba>) , théologien angUw, néen ««^•^
J
BVRT.
{m)
BCaSOIJTEH.
Miabire^ à Weoibworlhy dont son père était rectear. Il étudia
rec beaucoup de succès à Tuniversité d'Oxford. Nommé de
Mine heure sous-professeur de grec dans cette université , il se
islingua Clément par son xèle pour les progrès de ses élèves et
ar un désintéressement sans bornes. Ayant été choisi en 1735
roprmtor et maître des écoles , il prononça et publia h celle
ccaision un discours latin intitulé E(i , qui avait pour but d*en-
dorager le renouvellement de la discipline scolastique. Il donna
Dsuite plus de développement à ce sujet dans quatre sermons
ilîns prêches devant l'université , et qui ont été imprimés
épais. Vers l'année 1735, il obtint la cure de Maple-Derhara ,
ans le comté d'Oxford, dont le ministre venait de mourir, tais-
ant une femme et trois jeunes filles dans le dénûment le plus
bsolu. Cette femme était aimable; Burlon lui ténrioigna une
niïé généreuse y qui se changea bientôt en un sentiment plus
if, et il finit par l'épouser. Il fut nommé en 1766 recteur de
iVorplesdon , dans le comté de Surrey, et s'occupa dans ses der-
lières années à réunir et publier ensemble ses divers écrits sous
e titre û*Op%ucula mûcelianea. Il avait à peine mis la dernière
nain à ce recueil qu'une fièvre vint l'enlever à ses travaux , en
771, à l'âge de soixante-seize ans. C'était un homme essentiel-
ement animé de l'amour du bien. Il y eut de son temps peu de
projets utiles qu'il n'appuyât de sa plume ou de son crédit; il fut
ftarticnlièrement un aes plus zélés promoteurs du projet formé
ftar le docteur Brav, pour l'établissement de bibliotbècjnes pa-
oissiaies. Il eut l'honneur d'introduire dans l'université d'Ox-
ord les ouvrages de Locke et de quelques autres philosophes mo-
lemes, et d'associer leurs noms au grand nom d'Aristote qui y
égnait alors despotiquement. Le recueil de ses ouvrages se
ompose principalement de sermons , de dissertations, de quel-
les écrits en grec et en latin , de poésies latines et anglaises.
M>n style, un peu pédantesque, a été l'objet des traits satiriques
le Cburcbill. On a de Burton une édition critique de cinq tra-
fédies grecques, sous le nom de Penlalogia , iive tragœd, <if-
9eiui^ gtmef, eum annolationibuê. Ce travail avait été com-
nencé, à sa recommandation , par un de ses élèves, Joseph
tingham. Celui-ci étant mort au milieu deFenlreprise, Burton
acheva et le publia en 1758, in-8°. L'édition d'Oxford , 1779,
vol. in-8^, donnée par Burgess, est très-estimée des hellénistes.
BURTUBlzusÇyéogr. HNC), d'après l'/l^. Ànt. sur la Tab.
VmI. • c'est Burtizus, apparemment le Burtudingzi de Procope
^e jEdif, IV, 11; d'après rifin. iinl., c'est un bourg et une sla-
ion de nuit dans l'intérieur de la Thrace, à dix-nuit milles à
ouest de Bergulc. Apparemment c*est aujourd'hui Baba.
BURlJTTES(<7^09r.), tribu deTartaresqui habite la vallée de
laJsan, dans la Soongorii chinoise, et qui mène une vie nomade
(MIS la conduite d'un bcy qu'elle élit elle-même. Elle n'est con-
loequepar les géo^pbies chinoises, et c'est apparemment la
néme tribu de Kirgises dont une partie habite le sud du I^yr,
1 qui, d'après Schugass , o\mi au khan de Kokan.
^ BCRWA (géogr.) , ville du district de Ranghur , dans la pro-
ince de Bahar, faisant partie de la présidence anglaise du Ben-
^e, sous les as*' 20' latitude et 102^ 20' longitude, sur le Sunk.
/est la ville principale du zémindas Chuta Nagpos et le siège du
;ouverneur anglais.
BCRT (géogrX ville d'Angleterre (Lancastre), avec des fabri-
[ue6 considérables de toiles de coton et de lainages. 10,000 ha-
M ta Dis. A 2 lieues trob quarts nord-nord-ouest de Manchester.
BLRT-SAurr-EDNUNDS (géogr.), autrefois BroediktwùrU,
ille d'Anffleterrc (Suffolk), sur la Lark, qui y est navigable. La
alubrité de l'air la fait surnommer le Montpellier del'Angle-
erre. On y remarque les ruines d'une abliaye gui fut la plus
icbe et la plus l)ellede l'Angleterre, plusieurs édifices, et entre
utres, de belles halles pour la vente des laines, dont il se fait
m grand commerce, ainsi que de grains. 10,000 habitants.
L 8 lieues nord-ouest d'Ipswich.
BURT (Richard} (F. Aungerville).
BURT (Artbur). Guillaume III avait formé le projet de
éunîr toutes les sectes qui divisent la Grande-Bretagne, afin
le détruire une des principales causes oui l'avaient déchirée
tifs, que les hommes les plus simples puissent les comprendre.
hss Pères lui semblaient avoir exagéré les avantages de la foi, en
avoir trop étendu l'empire, et s'être mal à propos arrogé le droit
de prononcer sur des questions au-dessus de leur pouvoir, sur-
tout dans la condamnation d'Arius, dont il entreprenait l'apo-
logie. Bury avait pris à la tête de son livre le lilrc de vrai en-
fant de l'Église anglicane. Il l'avait fait imprimer à ses dépens,
et n'en distribua des exemplaires qu'aux membres de l'asseni-
blée du clergé convoquée pour délibérer sur le projet de Guil-
laume III, sans prétendre lui donner une ample circulation ;
mais à peine l'impression en était-elle achevée, que tout espoir
de réunion s'évanouit , et , quelque mouvement qu'il pût se
donner pour retirer les exemplaires distribués, on jeta les hauts
cris contre l'ouvrage et contre l'auteur. Il crut calmer l'orage
en donnant promplenient une seconde édition, purgée des er-
reurs qui avaient le plus choqué. L^avidité des libraires déjoua
cette précaution. Ils réimprimèrent la première, et ce fut sur
lait que l'Evangile ne nous est point parvenu dans sa pureté
originelle, et qaû a été considéraolement altéré par les anciens
Pères, à l'occasion des premières hérésies ; d'où il concluait que
ie meilleur moyen ^ur réunir les chrétiens dans une même
profession de foi était de rétablir ce livre divin dans son inte-
nté primitive, et de n'admettre dans la nouvelle édition au'il
proposait que les articles absolument nécessaires au salut, cesU
a-dire que ceux qui sont exprimés en termes si clairs, si posi-
Religion du latiludinaire ^ Bury lui répondit avec la même
vivacité dans une addition à son Laiitudinarius orthodoxHt,
Londres, 1697,in-12, intitulée : FinrfiWa liberlatis chrisiianw
Eccleeiœ anglicanœ contra ineplias el calumniat P. Jurieu; il
y appela son adversaire, odiorum professor, malignitatiê
diabolicœ profetsor. Il eut beaucoup de partisans en Angle-
terre. Les latitudinaires de Hollande se déclarèrent aussi pour
lui. Le fameux le Clerc prit fortement sa défense, et attaqua le
décret d'Oxford par des défauts de forme. Il soutint même que
celui qui en était l'otnet ne pouvait être traité de socinien, parce
que, sans nier formellement la divinité de Jésus-Christ, il disait
que la croyance de ce dogme n'est pas alisolument nécessaire au
salut.
BURY ( Guillaume), né à Bruxelles en décembre 1618,
entra dans la congrégation de TOratoire en 1639, et, étant à
Mame en 1644, obtint du pape une prébende de la métropole
de Matines, qui peu de temps après fut érigée en canonicat. 11
le permuta en 1696 pour un bénéfice simple, et mourut à Ma-
liues le 30 avril 1700. Il a composé an grand nombre de petites
poésies latines, relatives aux événements arrivés en diverses
circonstances dans son pays. Par ces pièces on voit qu'il avait
l'esprit naturellement gai. On distingue en ce genre un recueil
d'épigrammes badines qu'il composait pour se distraire des dou-
leurs de la goutte. Le mélange au sacré et du profane les rend
assez bizarres. 11 faisait aussi des vers flamands, (jui se trouvent
confondus, dans quelques-unes de ses compositions, avec les
vers latins. Comme écrivain ecclésiastique, il est connu par l'ou-
vrage intitulé: Brerw Romanorum ponlifieumnoiiiia, Malines,
1675, ïn-S^; Padoue, 1724, in-12; Aussbourg, 1727. Ces deux
dernières éditions vont jusqu'à Benoit XIII inclusivement. Cet
abrégé de la Vie des papes, qui suppose une certaine connais^
sance de l'antiquité ecclésiastique , est suivi d'un Onomattieon
elymologicum. C'est un petit dictionnaire destiné à l'explication
des mots obscurs qui se rencontrent dans la liturgie. Ce n'est
qu'un extrait bien sec de V Hierolexicon des frères (Domini-
que et Charles) Macri, publié à Rome, 1677, in-folio.
BURY ( . . . DE), avocat de Paris, vivant à la fin du xviil
siècle, a laissé plusieurs ouvrages historiques qui ne sont rewm-
mandables ni par le style ni parla critique. Ce sont : 1* ^m-
ioire de Jules César, Paris, 1758, in-12, suivie d une Di*#jrla-
tlon sur la liberté; 2«> Histoire de Philippe el d ^^f/^^^^M
Grand, Paris, 1760, in-4« ; 3«» Eloge du duc de S«//y, Pans,,
1763, in-12 ; 40 Histoire de la vie de Henrt IV, Pans, 1766,
in-4»; 1766, in-i^, A yol; S"* Histoire de la vie de Louis Xlllr
Paris. 1767, in-12, 4 vol.; 6^ Histoire abrégée des phUosophes
et desfemmescélèbres, Paris, 1773, in-12, 2 vol.; l'^Bistoirede
saint Louis, avec un abrégé de celle des crotsades. Vans, 1775,.
in-12, 2 vol., ouvrage presque littéralement copie des U)m. iv,
V et VI de V Histoire de France de Velly, publiée en 1758;
80 Essai hùtorique et mor<d sur r éducation française^ Pans,
1777, in-12. . , «,
BURY (De), neveu de Cohn de Blamonl, surinten-
dant de la musique du roi, a composé : i^les ^«^««ff*'?' ,
la Folie, ballet en trois actes, paroles de Duclos, 1743; ^ la
Parque vaincue, en un acte, 1754 ; Z^ Jupiter vainqueur des
Titans, cinq actes, 1745; 4» Us Fêles de Thétu, en deux actes,
1750; ces deux derniers en société avec son oncle ; S» un nou-
veau Prologue pour l'opéra de Persée, exécuté en 1 747 ; ^ 1 acte
de Titon et t Aurore, dans les fragments; T" Hylas et Sylvie,
un acte, 1762. . u . j •
BURZOIJYÉH ou BOlTRZEVTEB,mageet médean de la cour
BVSCHING. ( 634 )
pale fut recouverte par un plafond plat en bois et à coroparti-
menls; les nefs latérales arrondies en voûte. Enfin , au-dessus
de la croisée, une coupole dans le goût oriental fut décorée à
Textérieur d'une ceinture de colonnes surmontée d*arcs ornés.
On ne saurait refuser son admiration à l'adresse avec laquelle
Burchetto tira parti d'un si grand nombre de colonnes apparte-
nant à tous les ordres grecs; et celui qui ne connaîtrait pas
l'histoire de cette singulière cathédrale piDurrait croire que tou-
tes les pierres en ont été taillées dans les dimensions qui leur
auraient d'avance été assignées par l'architecte. La cathédrale de
Pise est une des plus curieuses créations de l'école byzantine en
Occident. Si elle le cède à Sainte-Sophie de Constantinople pour
la grandeur des proportions , à Saint-Marc de Venise pour la
profusion des richesses , elle ne le cède à aucune pour la fran-
chise du caractère et l'heureux effet des dispositions. Les bas-
reliefs qu'y sculpta et qu'y fit sculpter Buschetto sont d'un
goût l)eaucoup moins corrompu que la plupart des œuvres du
même genre a cette époque , et contribuèrent à donner à l'art
si dégénéré alors un élan salutaire. On ne sait en quelle année
mourut Buschetto; il est seulement certain qu il vivait encore
en 1080. La ville de Pise lui éleva un tombeau contre le mur
extérieur de la cathédrale, et y fit graver une très-longue épita-
phequi s*y lit encore, et que M. Quatremère de Quincy rap-
porte dans son Diclionnaire d'archiUcturt, Dans une autre
inscription, on raconte que ce célèbre architecte avait inventé,
rur élever les blocs énormes qu'il avait à placer, une machine
l'aide de laquelle dix jeunes filles pouvaient soulever des
poids que mille bœufs n'auraient pu remuer , et qui auraient
fait couler un vaisseau. V. de Nouvion.
BUSCHiNG (Antoine-Frédébic), qui fut en dernier lieu
conseiller royal du consistoire supérieur, et directeur du gym-
nase du couvent Gris, à Berlin , naquit le 37 septembre 1724 à
Stadthagen , et fut le seul , parmi ses neuf frères et sœurs , qui
arriva à un âge avancé. Son grand-père avait été un prédicateur
de beaucoup de mérite à Stadthagen ; mais son père , qui était
avocat dans la même ville, avait un caractère très-violent, quoi-
qu'il eût beaucoup d'intelligence et de connaissances, s'adonnait
à la boisson et à d'autres dérèglements, et faisait ainsi le mal-
heur de sa famille. Busching fréquenta l'école communale de sa
ville natale, où il ne reçut cependant une instruction tolérable
que dans la classe inférieure; la classe supérieure était si mal
organisée, qu'il finit par la quitter entièrement et suivit les le-
çons privées que lui donnèrent le surintendant Dr. Haul)er, le
Ërédicatcur Edlcr, et un autre particulier savant nommé Zell.
fauber, homme d'un très-grand mérite, lui inspira une excel-
lente religiosité pratique , éloignée de tout esprit de secte, et une
manière de penser pieuse et modeste. Les leçons de sagesse et
de vertu que Haut)er faisait tous les dimanches soirs, d'une ma-
nière paternelle, à un cercle choisi déjeunes gens doués de bons
sentiments, jetèrent des racines profondes dans l'âme de Bus-
ching. Les copies qu'il était obligé de faire pour son père et de
terminer souvent bien avant dans la nuit l'habituèrent au tra-
vail , cl le dégoût que lui inspira l'intempérance de son père le
porta de bonne heure à la sobriété. A la fin ce père sans cœur le
contraignit en 1745 à abandonner la maison paternelle ; soutenu
par les secours de plusieurs personnes bien pensantes, il se ren-
dit à Halle, où il fréquenta avec fruit pendant un an l'école la-
théologie. Il trouva un grand
la personne de Sigismond-JacquesBaumgarten,aont il ne man-
(|ua aucune des leçons, mais il retira aussi beaucoup de fruit de
1 enseignement du philosophe Georges -Frédéric Meyer, du
mathématicien et physicien Kruger et du théologien Knapp. Il
s'adonnait à des exercices pieux en commun avec quelques
jeunesamis remplis d'idées sérieuses : Seniler devenu célèbre plus
tard, Krauser, Barkhausen, et surtout Muthniann qui devint plus
tard prédicateur de cour à Leiningen. Il pourvoyait à son entre-
tien par des leçons et des répétitions qu'il donnait dans l'institu-
tion de l'hospice des Enfants-Trouvés. En 1746, il publia son
premier écrit intitulé : hUrodueUo in Epitloiam Pauli ad Phi^
tippenses , avec une préface de Baumgarten. Après une carrière
académique de quatre ans, il reçut le grade de mattre, et ouvrit
un cours d'exégèse sur Isaîe, et plus tard sur le Nouveau Testa-
ment. En 1748, M. de Lynar, conseiller secret à la cour de
Danemarck, lui confia l'éducation de son fils aîné, qui était
élevé chez son grand-père, le comte Reuss, à Koestritz. Bus-
chinç se rendit à cette invitation très-volontiers, et sa nouvelle
position le mit en rapport avec différentes personnes de haut îbèsê le 7 août 4756, e't r^ut le grade de dbcl«ff««
rang. Dès cette époque, sa correspondance commença à être Peu de temps après, il fit paraître celte diaarlijojj «JJT^
très-étendue. Il vécut dans une amitié très-particulière avec | ouvrage d'enseignement dogmatique (Lemgo» *^^
BUSCBIXQ.
M. de Gensau, conseiller du comte de ReuMà KœUritLkte
qui avait beaucoup voyagé, et gui possédait de* «wSZ
très-étendues et une grande expérience du monde. EaiTI
comte de Lynar fut envoyé par son gouYeroenieot i g^dX
tersbourg comme ambassadeur , et résolut d'emmeotr it« i
son fils aîné et le précepteur de celui-ci, Buschioff. Ânatf^
treprendre ce voyage, Buschingse fiança par écnl iifcli«
de son ami d'enfance Diltliey , à Burchingen, aQn, àhA-lkt
préserver de la plus violente des passions de son ige fim
donner un but à ses peusées que n*occQpait vnat£
Chaque jour il écrivait a sa fiancée des lettres qu'il loi «
deux fois par semaine. Le 1'*^ décembre 1749, hwxk
6 rit le voyage de Koestritz et resta pendant ouelqiMSttL^
Icriin. Dans cette ville, ainsi qu'à Dantzig, KœouBlKî|,S«.
Pétersbourg, il fit la connaissance de beaucoup abonda è*
tingués et savants. Dans ce voyage, il eut occasioo ^i}j^
par sa propre expérience c|uelles étaient les imperfiNtaè
deux ffeographies les plus importantes parmi toutes cÂfTa
possédait alors, et c'est pourquoi il résolut de publier Ims
une géographie. Au mois d'août 1750, il retourna ureii,M
son élève, a Stzeboc, qui était la résidence réelle nottb
il vécut pendant quelque temps en relation atecd» (uuflsi-
timables, prêcha plusieurs fois , comme il avait dgili|R»
demment a Saint-Pétersbourg, et commença sa graille fu^
phie, qu'il fit précéder en 1 75t2, sous forme d'amsasetden
d'une description du Holstein et du Scbleswig.Einsi. il oé
sa place de précepteur à Michaelis, se rendit deSmcob m
ami Hauber à Copenhague, chez lequel il reHivàic dm
ans, occupé de sa géographie. la bibliothèque et» esta p-
ffraphiques de Hauber , bien plus que la bibliolbéaQedt &i*
Berkenthin et celle du baron Korff , ambassadeur de ImK.c*
estimait et aimait beaucoup Buschine, lui foonrilltisav
dont il avait besoin. Aidé du fils et de la savante filledtHi>
il rédigea aussi un écrit mensuel sous le titre de :8i|ffii«
l'élai des connaissances et des arts dans les EM$ itam*'*^
1754-56. Cet ouvrage le fit tant aimer en Danemarck (pt*
avec peine qu'on le vil partir de Copenhague, En 17^.*»
rendit à Halle, en passant par Hambourg et par Sudi^
afin d'y travailler à la j^éographie de l'Allemagne et (fj»'
outre un cours de statistique. Mais il avait à peine oia*
ses leçons, gue le ministre de Munchhauscn ^'^PÇj'^r*'
gue en qualité de professeur extraordinaire de jmiwwowe.i*
un traitement de 200 thalers. Il arriva à Gœttingw tel**
1754, après avoir, dans son passage par le Hanofff,^**
une liaison intime avec le célèbre conseiller aulique ^H**
caire Scheidt. Quoiqu'il fit dans cette université des law»»
logiques et géographiques, son principal travail, si »qpj*
ne resta pas en arrière, et fut au contraire favorisé P^'jjjr
causes, entre autres par la richesse de la bibliotbèaue*^»
gue et par la complaisance du gouvernement ^•JJ^J
affranchit ses lettres de tous frais oe poste. Aussi ^^.
propositions'qui lui vinrent du Danemarck. l^^P^Î*"*!
le 21 mars 1755, son amie d'enfance, Christine Wjwp.P
personne d'un caractère très-vertueui et d'une ^"fL
tinguée, qui, comme Busching lui-même, jouissait «'*J
de beaucoup de personnes des classes supéneures, «JJ"*,
été couronnée pour ses poésies, et faisait partie, « <I»^
membre honoraire, de la société allemande de ^^JP"ÇJ^ -
son titre de professeur de philosophie, Busching f*
encore celui d'acr^é à la faculté de théologie, rt.*P«" "J
du prédicateur Mosheim, arrivée en 1755, il pouvait «wp
une chaire dans cette faculté. Pendant tout ce }f^:* ,
éprouvé le système théologique qu'il avait •<'<>P*^.j"îJÏJ^
ayant abandonné les principes de Baumgarten, « ^^!L|
pour les idées suivantes : a II faut rechercher ^^^r^
passages qui renferment en termes formels les pnoap»^
de la religion. C'est dans ces passages qu'il feul w<wgJJ
certaines et divines, et il faut en séparer avec soin ai ^
scolastique, l'argumentation, où les plus savants pe«^
d'opinions opposées, et qu'il faut considérer <^*2"*'^
de questions douteuses et moins importantes. » Ses tfV ,
ticulièrement Hauber et Scheidt, lui conseillèr»t«JJ^
nouvelles idées en réserve jusau'à ce qu'il fût t^J'jT^
fesseur de théologie; mais Buscning pensa Ç j' vJJiiJl^
rable de les annoncer d'abord. Il livra donc a "■'Jv^
logie de Gœttingue sa thèse inaugurale, inUmî-jr^
theoiogim e soiis sacris litleris eoncinnaim •'fvfS**
et verbis seholastice jmrgatœ, 11 soutint poNiq^fl^Tj-
J
WSGII196.
(C»5)
BITSCBING.
es piSMgei ptéoédemment sopprimés^ et y ajouta un supplé-
»Dt de questions problématictoes, parmi lesquelles il plaçait un
lod nombre de propositions de doctrine qui depuis lors ont
î généralement adoptées dans la théologie protestante comme
s propositions prouvées. 11 en résulta pour Buscbing cette
tu^uenoe. que Gœtten, conseiller consistorial à Hanovre,
ocoaa d'hétérodoxie auprès du ministre de Munchhausen,
Dt il était le conseiller dans toutes les questions théologiques
lativcs à Tuniversité de Gœttingue. Le ministre , peu con-
îiicu de Terreur de Buschins , mais craignant de sa doctrine
«1 admise des suites désagréables pour sa fille chérie , Tuni-
raité de Gœltiugue ordonna à Buscbing, en janvier 1757 , de
tbstenir de leçons théologiques et surtout dogmatiques , et lui
ifendit de foire imprimer aucun écrit théologique qu'il ne l'eût
'èalablemenl envoyé au conseil secret à Hanovre pour être
Qinîa à la œnsure. Buscbing se détendit contre une pareille
induite; mais voyant que son ancien maître, Baumgarten , se
ïdarait aussi contre lui et qu'on le calomniait de plus en plus à
anovre, il renonça formellement à toute prétention à une
laire tbéologioue. Far contre, il fut nommé en 1759 professeur
tiioaire dephilosopbie. Il-reçut souvent aussi des présents de la
irl du ministre, et la position avantageuse au'il avait à Gœttin-
ne pour ses travaux littéraires ren£af[ea a refuser plusieurs
Très qui lui vinrent de l'étranger. Slais en décembre 1760, il
xepla une proposition qui rappelait aux fonctions de pré-
icateur de la commune luthérienne de Saint-Pierre à Saint-
étersbourg, etil partit par eau en juin 1761 avec sa famille. Il
it bien reçu, et trouva un vaste champ à son activité, surtout
ar la fondation d'une nouvelle école, oont il fit par ses eiforts
iCatigables une institution florissante. Il jouit aussi de U bien-
eillanoedu vieil et célèbre feld-maréchal Munnich, qui était le
latron de la commune et qui le recommanda beaucoup à l'im*
•ératrice Catherine elle-même. Mais lorsqu'après avoir diriffé
école pendant deux ans, il s'en fit assurer pour toujours la di-
Ktion par le conseil de fabrique, il se forma peu à peu un parti
Mitre lui : il essuya toutes sortes de (vexations, surtout par la
lécbanceté qu'on eut de lui enlever la bonne amitié du feld-
larécbal. Cest pourquoi il forma en 1765 brusquement la ré-
olution de se démettre de ses fonctions de prédicateur. Ce fut en
Ain que la commune chercha à le retenir; il refusa même l'offre
e l'impératrice d'entrer à l'académie de Saint-Pétersbourg
vec un traitement dont lui-même fixerait le chiffre, pour re-
Mimer en Allemagne ^ns avoir aucune certitude d'y trouver
ne position. Il avait vécu à Saint-Pétersbours à une époque
rès-remarquable , sous trois règnes, celui d Elisabeth, de
Serre III et de Catherine , et il était entré en relation particu-
ière avec les hommes les plus distingua, Munnich , Bestuchef,
Voronsow, Panin, Rumaenzow, Lestocq, le célèbre écrivain et
ooseiller d'£tat Muller et autres. Ces relations eurent pour
onséquenoes une foule de données intéressantes sur la Russie ,
onoées qu'il fit connaftreen partie dans son Magasin hùtari-
Htf , et qu'en partie il jugea à propos de garder pour lui. Il avait
ûi, avec son activité accoutumée , beaucoup de bien à sa com-
moe^ et il avait de plus rassemblé avec beaucoup de peine les
lalériaux de son histoire des communes luthériennes dans
empire russe (2 vol. in-8») , qui (larut en 1766. Avant son dé-
art il reçut de riches présents et de nombreux témoignages d'af-
tclion et de reconnaissance. Le 13 juin 1765, il s'embarqua à
ronsladt, et ce ne fut que le 8 juillet qu'il débarqua à Rugen ,
nrés une traversée pénible pendant laquelle il avait perdu son
las jeune ÙW encore k la mamelle. Il se fixa à Altona, où il
^i heureux et dans l'abondance, par les présents qui lui ar-
^ient encore toujours en grande quantité de Saint-Péters-
iDrg. Ce fut en vain que h ministre de Munchbausen chercha
^attirer encore à Gcettingue ; Buscbing élevait trop haut ses
léteutions pécuniaires. Par contre il accepta , sur l'offre du
jitàâtni du consistoire supérieur de Berlin, de Keffenbrinck.
bc lequel il éuit en relation depuis le séjour qu'il avait fait à
bestriu, la fonction de directeur des gymnases réunis de Berlin
[de Cologne, avec voix et siège dans le consistoire supérieur,
tcïniraen fonctions dès la fin d'octobre de la même année. A
MTiir de ce moment, il vécut tranquillement à Berlin, à part
velqnes petits voyages qu'il fit, et se voua à l'étude et à l'exer-
tue consciencieux de ses fonctions, estimé par tous et recherché
ir plusieurs, mais cherchant le plus possible la retraite. Il ren-
k de grands et précieux services A l'institution confiée à ses
^-' , quoique par lui-même il se sentit peu d'inclination pour
îgnement scolastique. A son arriva, il trouva tout dans
t le plus pitoyable: fes professeurs en très-petit nombre que
ptait l'éublissement étaient vieux et émoussés; lestraite-
nts étaient très-pauvres; le programme des cours éUit défec-
rv.
tueux; la discipline avait presque disparu; l'édifice où se fai-
saient les cours ressemblait à une sale prison , vu que les salles
de classes étaient à plusieurs pieds sous terre et n'avaient pas été
recrépies depuis plusieurs siècles. La confiance du public était
tombée si bas, qu'à leur ouverture les deux gymnases réunis ne
comptaient pas vingt écoliers dans toutes les classes ensemble.
Buscbing ne perdit pas courase; il s'efforça avec une persévé-
rance infatigable de remédier à tous ces défauts, et il y réussit.
Il At une meilleure distributiqn des cours, rétablit les épreuves
publiaues qui avaient cessé par suite de l'indifférence complète
du public , et rédigea , pour presque toutes les branches de ren-
seignement, des livres instructifs ou amusants, parmi lesquels
son Esquisse de Vart du sculpteur , Beriin , 1 772 , et de 1* Arl du
toptda^ftf ,Hanibourg,l 774, ainsi que son Histoire de l'art du des^
sin, Hambourg,! 781 , furent en même temps des travaux précieux
pour le monde littéraire. Chaque jour il était dans le gymnase et
dans les deux salles de préparation ; il enseignait lui-même dans
les classea supérieures , et souvent il entreprenait même l'ensei-.
Î[nement pour quelques heures dans les classes inférieures^ dans
e cas d'empêchement de la part des maîtres. Il se préparait avec
beaucoup ae soin pour les cours qu'il faisait, souvent pendant
quelques heures a l'avance , et il s'en acquittait avec lant de
conscience, que pour ne pas manquer une de ses leçons il refusa
même un jour une invitation de la reine, épouse de Frédéric II.
Il enseignait habituellement l'histoire de la religion , de la phi-
losophie et des beaux-arts; dans les premiers temps il faisait
aussi cbauue semaine une leçon sur les nouvelles pohtiques. Sa
manière de professer était animée , insiructive et intéressante.
Une fois par semaine il réunissait les gymnasiens, et une antre
ibis le reste des élèves, dans la grande salle, et là il leur parlait ,
comme un père à ses enfants, sur les bonnes mœurs, sur la
sagesse de la vie et sur la religion. Souvent il s'entretenait avec
eux des hommes célèbres, ou du moins nobles de caractère,
qui se sont élev^ par suite d'une jeunesse laborieusement ero*
ployée, quelquefois même il se citait lui-même sans y mettre la
moindre prétention. Application et lovauté , tel était sans cesse
le mot d'ordre de la morale qu'il prêchait. Son exeniple exerça
une influence indirecte sur les autres gymnases de Berlin , qui
furent animés d'une vie nouvelle aussi longtemps qu'il vécut
dans cette ville. Il s'occupa aussi avec beaucoup de zèle des inté-
rêts extérieurs de sotijinstitution. Elle reçut pendant sa direction
des dons considérables, qui s'élevèrent à plusieurs millions de
thalers. Trois fois il s'adressa directement au roi lui-même,
Frédéric II , la dernière fois au commencement de rannéel786,
afin d'obtenir au'on fit construire de nouveaux bàliments pour
les classes, et cnaque fois il fut refusé. Grande fut donc sa joie
lorsque cette construction put être néanmoins entreprise au
moyen du legs fait par un riche négociant nommé Sigùmoind
Streit, Elle fut commencée et terminée sous sa direction, de
1786 à 1788, et après avoir surmonté encore bien des obstacles,
il put lui-même s*inslaller dans sa nouvelle habitation au mois
d'octobre de cette dernière année. Mais dès le mois précédent,
apparemment par suite de la trop grande activité qu'il avait dé-
f>ioyée pendant cette construction , il se trouvait attaqué par la
ongue maladie qui termina ses jours. Pendant cinq ans son état
futextrêmeuient variable ; souvent son rétablissement paraissait
prochain : aussitôt il ne s'accordait plus aucun repos, et recom-
mençait à enseigner jusqu'à ce qu il fût enchaîné par de nou*
velles attaques de la maladie. Mab, même au milieu des plus
cruelles souffrances, il était consUmment actif et transporte en
esprit au gymnase. Le 51 mai 1791, il demanda que Gedike,
conseiller du consistoire supérieur, directeur du gymnase de
Friedrich^erder, lui fût adjoint comme co-dîrecteur. On lui
accorda ce qu il demandait; mais, suivant la prière formelle de
Gedike, sans qu'il perdit rien de son traitement. Au printemps
de 1795 son état parut s'améliorer encore une fois , mais bientôt
toutes les espérances s'évanouirent, et il mourut dans la nuit du
28 mai, après avoir dirigé le gymnase exactement pendant vingt-
six ans , à partir de son installation solennelle du 39 mai 1767.
Conformément à sa volonté, son corps fut enseveli à minuit ,
sans pompe et sans suite, dans son jardin, à côté de sa première
épouse. Il l'avait perdue subitement le 22 avril 1777 par suite
d une suffocation ; la douleur qu'une perte aussi cruelle lui fit
éprouver fut excessivement grande , et il honora la mémoire
de cet être tant chéri par un écrit de cinq feuilles qui parut à
Berlin en 1777. et qui renferme bien des traits touchants de cette
vie qui venait de s'éteindre. Au mois de décembre 1777 il épousa
sa seconde femme, qui était une fille do prédicateur Reinbeck à
Berlin, et qui lui survécut. Sa première femme lui avait donné
sept enfants, et sa seconde femme lui en avait donné six : de
tous ces enfants il n'y en avait que trois qui fussent en vie au
79
BIJSCHUr«.
(6M)
MmCBIVfiw
moment de sa mort, dont deux de ion premier et un de son
second mariage. — Busching était un bomme d'un caractère ?tf
et ardent, prompt à se rèsoiâre et à agir, constant, courageux,
indépendant, sincère, modéré en toutescboses, (acilemeut oon*
teni, et toujours entièrement résigné aux ordres de la Provi-
dence. La piété et l'ardeur du travaU formaient les traits priucî-
Knx de son caractère; le travail était devenu pour lui uo
Boin de Texistence, et Ù éprouvait pour le travail plus d'attrait
re pour aucun plaisir sensuel » au point que sur la un de sa vie
exprima dans un programme public cette idée» ciu'un ciel
même dans lequel il n'aurait pas d'occupation ne lui convien-
drait pas. Sa délicatesse de conscience était sans mélange d'hy-
pocrisie; elle lui était devenue naturelle, et se manifestait dans
toutes ses affaires et ses relations. Toutes les obligations qu'il
avait à remplir » il les remplissait avec résignation et avec zèle,
comme des devoirs qui lui étaient imposas par Dieu même; il
considérait même la mort comme un devoir dont il devait s'ac-
?ûUer de manière à en (aire par son exemple une oeuvre utile
ceux qui l'entouraient. Il aimait les hommes, et D était prêta
tous les sacriûces pour le bien général; il était dévoué avec plus
de chaleur à ceux qui se trouvaient avec lui dans des rapports
plus particuliers et qui avaient le cœur bon. La chaleur de ses
sentiments se conserva jusque dans la vieillesse, et dans ses der-
nières souffrances il témoigna encore de la part vive qu'il
prenait à ce qui concernait ses amis et la jeune génération, il
combattait par devoir le sentimeui de la gloire qui lui était inné,
et il le réglait d'après les préceptes du oiristianisnie. il prouva
son indépendance dans plusieurs écrits, et même par quelques
remontrances qu'il adressa au roi Frédéric li, qui parait avoir
eu pour lui un sentiment d'estime. Dans ses rapports de société,
il était, d'après son propre aveu, trop animé et trop prodigue de
promesses, et c'est pourquoi il était porté à vivre retiré. Dans ses
nombreux écrits, il se montre plus préoccupé des choses que de
l'expression. Son style est sans élégance, verbeux, souvent
prohxe et plein de pléonasmes. Il composait ses écrits de ma-
nière à les livrer le plus tôt possilile à l'impression, sans les polir
ni les retoucher. Le mouvement nouveau qui se manifesta dans
le goût et dans la littérature des Allemands au moment où il
commença à apparaître n'avait exercé sur son esprit aucune
influence saisissable. Il ne se piquait pas davantage de s'expri-
mer d'une manière classique en latin , et ce fut en partie pour
ce motif et en partie pour être plus généralement lu et compris,
oa'il rédigea son programme scholaire en allemand. Ses écrits,
dont le nombre s'élève à plus de cent, se divisent en théologi-
ques, y compris ceux qui sont relatifs à l'histoire ecclésiastique,
en pédagogiques, en historico-géographiques et en biographiques.
En théologie il avait la prétention de débarrasser le christianisme
de toutes les additions humaines et de le rétablir dans sa pureté
primitive. Tel est le but qu'il se propose dans VEpiiome dont
nous avons déjà (ait mention plus haut, ainsi que diins son
Atrmonie dei Evangélisies (les quatre évan^élisles accordés au
moyen de leurs propres paroles, avec des éclaircissements, Ham-
lioorg, 1766, in-8*»), où cependant il suivit trop aveuglément
les vues de son maflre Hauber. Ce fut dans la même intention
gu'il s'efforça d'alfiaiblir la considération illimitée dont avaient
joui jusque-là les livres symboliques. Les Contidérations gêné-
raieêsur (e» livres symboliques de r Eglise évangéiique'lulhé-'
Ti$m%e, Hambourg, 1770, et 1771, deuxième édition corrigée.
Qu'il écrivit dans ce but, trouvèrent un ardent adversaire dans
Jeau-Melchior Goeze. Lorsqu'il était déjà sur la fin de sa vie et
que les circonstances n'étaient plus les mêmes , il protesta eneore
avec franchise contre la force obligatoire qu'on voulait attribuer
à ces livres, par ses Recherchen sur la question de savoir pour-
quoi eêpar qui les livres »ymboliques ont été d'abord imposés à
la Ubre Eglise évangélique-lulhérienne, Berlin, 1 789, in-8°. il se
fit connaître aussi comme exégète de l'Ancien Testament par son
Bxtraildu Commentaire de Vitringa sur /«afe.Halle, 1749-51,
2 vol. grand in-4°, qui est un de ses premiers travaux littéraires.
Parmi ses écrits sur l'histoire ecclésiastique, il faut citer, outre
on ouvrage que nous avons déjà mentionné, sa Nouvelle his-
toire des ckréliens évangéliques des deux confessions dans le
royaume de Pologne el le grand-duché de Lithuanie, Halle,
1784-87 , trois parties, in-4». — Son Histoire de la religion
juive, Berlin, 1779, in-8^, n'a pas suffisamment résolu laques-
lion que présente ce sujet. Il s'est fait connaître encore comme
écrivain ascétique par un recu<*il de discours funèbres, intitulé :
le Chriêt auprès des cercueils, — Il a rendu des services à la
pédagogie par la publication de plusieurs ouvrages élémentaires
pour l'enseignement scolaire, dont la plupart ont été remplacés
plus tard par d'autres ouvrag^ d'une plus grande utilité, mais
oont quelques-uns ont on mérite qui les a fait conserver. Ses
programmes étaient généralement courts et b'Mm wé^ 4
bores avec un grand soin, parce ou'il pensut qoe d«m«à
cette nature étaient lus avec peu d^alte«itiaii;cfMiàa(ibfc
duisaieut beaucoup de bien, à cause du choix bincatoidi*
matériaux et du ton cordial qui y régnait ContaK samMibi
rique dans ie doœaine de la pédagogie, il but dlcriB ^
aux profesêems et aum précepteurs (piemièr» édMot. m
cinquième édition ^ AHona , 1794 ) comme rrafecnaal iffui
lents conseils pratiques.— La^géographie sdeotiiaiK tafw
ainsi dire fondée par lui, et irocoope le raag le pinii^
parmi les géographes de son temps, non-sealea«ttfii^
magne, mais même dans les autres pays. Sa l^mfdfrfin^
phie parut chez Bohn à Hambourg, à piilirdeim.th
premières parties en furent réimprimées pow la '
pendantsa vie. U ne termina pas l«î»méne€etmrai|r,^
qu'il vécût quarante ans après l'avoir comnicaté; mmitm
le continuèrent. Le travail qu'il fit embrasse iMrterSnpdl
plus petite partie de l'Asie, et s'étend jusqu'à la pnaiàMi>
sion du cinquième volume, qui parut pour la ■RnaèRlna
1768. Busening rendit par là son no» célèbre mi Mrffi-
rope ; sa géographie fut traduite en beMicitp es lsn|Mè»
gères. Un extrait Qu'U fit hHHDènifrdecetouviagfteranp*
six fois de 1762 à 178& Le principal mérite^ mtsm
consiste dans une description exacte, détaillée, uacufÉi
que possible, des différents endroito qui mat sitiiiièiK^i
pays, ce qui témoigne d'une natieneeialMigibiidMils»'
cherches et d'un gi and aèle a recueillir lis mimsa. h
contre on n'y trouve pas de coup d'ceil phile6ophi|K«irM-
seuible de la terre, et on cherche en vain ouels iwttewàili
auxquels il a été amené par l'examen et la cooprâtt^i h
dispositioa que présentent ses différences jurt»! il»*
sister sou pruicipal soin dans la géographie dite jpjjy 1 ** *
fut le premier qui osa donner sur I état de plMemf*!**
détails particubm qu'on avait juaqu'akMS soigneoiewai om
comme des secrets d £ut. On lui duit encore <kox lotm»
priscftd'un très-grand mérite, qui sont : le Me^skftmf^
toire el la géographie des tempe modernes , ibmlMi|.ii
partir de la septième purUe, Halle, 1767-178^, li foL »^
avec un volume de taWe par Bei^, Godefr. Wei^mi;^^^
seignemênUhebdotMéaires sur lesnçuveliescsrUa f^fP**
quesel sur les livres etles faiêê géographigusi.tistbm*
historiques^ 1773-1784, quinze ans, i»-8»,Le ihymimM
une foule de documents importants et ne powaH ^^
que par un bomme qui avait tant vit et tant appns V^J^^
Les kenteignemenu hebdimadaires étaient ues-pwo»''"
alors la seule feuille périodique et critique de cette a»yj|
descriptions de ses voyages à Rekabn et à iynUmifcfl»
plus que leur titre ne promet. Il publia aufsi aoe IW^
de laMarclie de iïranrf<?n*eurg (1775), et pluûeaiirtw*^
géographico-statistiques, et en partiôilierriiiAr»**'*'* ^
géograpi'ie générale , topographsquê,et P^^***^;/^^
I annonce le une, aes iragmenis piu»ou "*T' jT^,
généralement sufiisamm^t complets sur la vie dboga»
tingués, que Busching avait presque tous «"'"••P"?^
mentel particulièrement, tels que Geneau, f^^^^'if}^
Gerhard-Frédéric Mu/Ur , de Stoesskr» ^''••fSl'îr,
Scheidt , Chrétien de Wolf et antres. Le cinqu*J™l
s'occupe que du roi Frédéric 11 , et les traits «>"« *?J^.
ching y présente les qualités de ce monarque «oui ««^^
langage élogieux qui était alors univarsellf ment tawg' ^
sont en même temps d'une sagacité et ^^^^Z^p
grandes, que beaucoup de personnes co'K'*'*''^î**JJ'Sl 1
le narrateur avait eu l'intention de rabaisser sou b«»;|T,
sixième volume, que Busching écrivit P*^"**^*^^ p^
raconte sa propre vie , avec assex d'étendue il «• ^1^
d'une manière cependant généralement *'***ï''*5!îrfa*^
sanle. U estdu nombre deces au tobiographes «"M^^T^i
qui ne nous cachent, du moins avec "***"^**»J^£(^i
leur intérieur. Cet ouvrage reste la source la P'JI'^if
l'histoire de sa vie , quoiqu'il eût préecdemmeel«JJTJ^
beaucoup de renseignements sur sa vie dans ^t^^0
communes luthériennes dans l'empire de ftiy»»*g[^^
récrit qu'il dédia à la mémoire de sa pre«iM»«f*"
nous avons parlé un peu plus haut ^ iwauke.^^'
BUSCHING (Jean-Gust^vb), historien «t •'J||J'2!j t^
géographe de ce nom , naquit 4 Berlin en *PJ2^*
Après de bonnes études^ il alla dans divans
Bvaift.
(aai)
BOWlKb.
Mrd et VAlkmmt pour perfecUoQser ws coanaiflaMiew his-
toriques. Ea 1306, il devint référendaire du collrge gMiverue-
[■entftl de fierliii, et en lëoe «rcbiviste à BresUo de la province
le Silésie. Dans une lonraée ouil lil dans oetle province, en
1810» Il ei 12, il découvrit plusieurs manuscrits historiques
Lrèf-préoieiix et quelques OMMUinients de Tantiquité païenne de
Dette coolrée. En idiiS, il accepta une chaire de philosophie à
rumversité de Brcslau, sans toutefois néfçliger ses travaux his-
toriques. U Mourut le 4 mai 1839, a(>rès une maladie longue
ei d«ulourense. Il a laissé un très-grand nombre d^ouvrages,
Mres^ tous en allemand : i"* Âniiqmitéê de la vilk de GfBrMz,
MBTtits , 1805, in-8<*, avec 5 planches lithograpbiées; deuxième
édiiten» Breslau, t8S4 ; 3° tUcuêil de Chamonê papuiaireê de
tAUêWMgnê^ suivi d'un supplément contenant des Cfcunfons
popuUireê de ia Flamdrt el i£r la France, Berlin, i807« in-l8;
8^ Itf £i#r# d'mmtmr (en société avec Von der Uagen, ainsi que
le nrécédeoi), ibîd., 1809, în-8°; 4» Vi$ de Gmx vm BêrH^
càin^M (m sociëtéavec le même), ibid., 1810, în-^; deuxième
édition, Uiid., 1811; traîaième édition , Breslau, i8S3; 5« PtfU-
iMm, jounul de sciences et d*arts (avec M. Kannegiesser),
Berlin, 1810, 3 vol. iA-8<*; &" FragmêmU éeriU pmdmm une
i»mrmk «u St/ctta, Breslau, 18IS, in-8", avec gravures;
7^ CmUe$, Ppé$i€4, Fatem de emmavai el FaeéUeê du m«yen
4ff . Breslau, 1814 et 15, 3 vol. in-8"; 8'' Soeautt des mneimm
iiucê^ viUêê êl ûébéê, ele., de U Silésie » moulés et empreints,
première livraison, Breslau, 1815; 9^Jour»al htMoinadaire
pomr k$ emiê 4e VkUêoére* des aris «I des sciences de temêi-
quité, Breslau, 1816-18 19, 4 vol. in-8% avec 17 gravures en
laille-dooee, il planches lithograplûées et une carte géogra-
phiqne; 10» Swr la forme oclofons des anciennes églises ,
Breslau, 1817» in-8°« avec deux planches; 11° tJmage du dieu
Tyr, déetuverêê en SOésie, ibid., 1819, iB-8»; 13» Visites dnns
quei^uee ealkédraks, etc., Dresde, 1819, in-8°, avec 4 plan-
€bcs; 13* JbiUiquHés païennes de ia Silésie, l^ipxig, 1880-33,
3 cahiers ia-fol. avec 13 lithographies; U<> Méwunres sur i'ar-
€kéolQ§ie générale de la SUésie. Breslau , 1830-33 , 6 cahiers
im^»*; 15P Fie, Plaisirs et Galanteries des Allemands du
XV* siiele, Lôpxig, 1830-33, 3 vol. in-8'^; iG^Designis et signelis
noiariorum veierum ùi Silêsiads tabulis, etc., avec 7 planches
iiUMtfraphiées feprésentant cent parafes, Breslau, 1830, in-8°;
1 7» Plan d'une histoire de la poésie allemande, Weimar, 1831,
in-8«; 18» le Château des chevaliers allemands à Mariemboura,
Berlin, 1833, in-4o, ^^^ 7 pUncbes in-fol.; 19" Annales ds la
vHle de Breslau, Breslau, 1813-34, 5 vol. in-4% avec gravures;
SûP TradsUtms ei Histoires de la vaUée de Silésie; 31» Intro-
duction à t histoire de l'attcienne architecture allemande;
Sa^ Mitnumenis €urie%tw de tari antique allemand dans VÀU-
wusrck, Breslau^ 1835, in4ol.; 33° DescripOon du chéUeau de
Minsbergf ibid., 1837, in-13, avec 3 vues et 3 plans.
mJSCnuTE, s. m. (hiet. nsU,), sorte de rat des bois. Ce nom
•"afpKque aussi à certaines espèœs de sarigues, et à Tapéréa,
Buunmifèra rouge, regardé comsK la souche du cobaye, ooebon
4'Iode.
BfTUDis (géogr. orne.), ville de Thraee, sur rHèbity ehex les
Odi^ses, au nordH>ttest d'Adrianopolia.
BU9K , s. f. (grammJ), espèce d*oiseaa de proie <fui ne vaut
rien poor la fanconnerie, et qui passe pour être fort stuptde.
Froverbialement et Bgorémenl, On ne saurait f*Hre d* une buse
«n épervier, on ne peut faire d'un sot un habile homme. Figu-
rément et familièrement. C'est une buse. Ce n'est qu une buée,
se dit d'une personne ignorante et incapable d'être instruite.
BUSE, s. f. (technol.), tuyère d'un souflflet; cannelle de cove
ou d'auge. — Buse se dit encore d'un tuyau de bois ou de
Ekmib qui sert de ventouse dans les mines. — Se dît aussi d'un
out de tuyau ajusté à un poêle pour donner issue à la fumée.
— ^On appelle encore Buse un coffre ou tuyau qui conduit l'eau
sous la roue d'un moulin.
bu«6b (Jeah), jésuite, natif de Nimègue, dans le duché de
Gueldre, entra dans la société en 1563. il fit son cours de tbéo-
1o^ à Rome, et à son retour, il fut employé à expliquer f E-
cnture, ou à professer la théologie moiale, ou à composer quel-
ques ouvrages, jusqu'à sa mort, arrivée à Majence le 50 mai
son, à l'âge de soixante -quatre ans, dont il en avait passé
quarante-huit parmi les jéstutes. On a de lui : 1** de très-bonnes
méditations, souvent Imprimées ; 3** Disputatio theologfea de
jejunio; 3° De Persona Christi; A^ Àpologia pro kalendario
gregoriano, etc.; 5'* de nouvelles éditions des œuvres de Pierre
de Aois, et d'Anastase le Bibliothécaire, de Luitprand, d'Ab-
bon de Fieury, d'Hinemar de Reims, de ïrithi&me, etc. Le
P. Busée avait deux frères, qui tous deux ont écrit : l'un.
nommé Piebib Busèb, qui (ut aussi jésuite; et l'autre» Qtr
UABD BusÈB , docteur de Louvain« Ou a de ce dernier uu
catéchisme , et une réponse si forte à Illirycus , touchant la
communion sous les deux espèces, qu'on dit que les proteslanis
en achetèrent tous les exemplaires pour eu taire perdre la mé»
moire (Ribadeneira et Aleg amba^ Biblioik, script, soeiet. Jesuf
Valère-André, Biblioih, Belg.. etc.).
BUSEN {géogr. ), petite He <k la mer du Nord, vi84-râ le paya
de Ditmarse, près ae rembouchnre de l'Elbe.
BUSENBAUM (Heumahn), jésuitc, né èNottcl en Westphalie
en 1800, fui recteur des collèges de Hildesdein et de Munster,
il mourut en 1608. il est auteur de quelques ouvrages, entre
autres d*une somme abrégée de cas de conscience, sous le titre
de Medulla theologim mioralis. Ce livre n'était d'abord qu*un
in-li; mais le P. Lacraix, autre jésuite, Tayant beaucoup
augmenté. Il en tit deux iK>lunie6 in-folio. Le P. Collendal,
aussi jésuite, y fit encore des augmentations considérables, et
Il a été imprimé plus de cinquante fois. La dernière édition est
de 1757. Le titre porte quil a été revu et corrigé avec soin par
un jésuite : Diligenter reeoanita et emendaia ab uno ejusdem
sodetmHs Jesu saoerdote théoloao. Cependant, malgré cette
révision et ces corrections, Il a été oondanmé au feu en 175f et
1758 par les parlemenU de Toulouse, Parfs et Rennes, comme
contenant des et propositions scandaleuses, détestables, con->
traires aux lois divines et humaines, tendantes A la subversion
des Etals, et capables d'induire les sujets à attenter sur la per-
sonne sacrée de leur roi. a il est irai que les jésuites des trois
ressorts furent obligés de désavouer l'abominable doctrine de
leurs confrères sur rbomidde, le parricide et le régidde; mab,
tandis qu'ils la désavouaient, le P. Eaooaria, jésuite et journa-
liste de Modène, annonçait que ces désaveux étaient sans con-
séquence.
BraEinEi«i.i (Le P. Pisumu C. R.], professeur de droit canon
dans l'université de Padoue, auteur a'un grand nombre de dis-
sertations séparées, et entre autres de la suivante : Pelr^ Buei-
nelli C. R. in gymnasiô Pat&vino pubi, ins. can. Prof, de eeck-
siasHea jurisdictione habita in selenmi siudiorum instaura-
Otme, Patavii, 1757, in^.
BUBEHTO (géogr.)^ petite rivière dltalie, au royaume de
Naples, qui se Jette aans la mer de Toscane.
BUSCBAI, s. m. (hist. nul.), le busard d'Afrique.
BUSKS {fiist. nat.). Ces oiseaux appartiennent comme les ha-
sards à la famille des falconidés ; leur bec est courbé dès b
base, leurs ailes sont généralement obtuses; leurs yeux ont la
pupille très-dilatée. On fait trois genres des buses ; le premier,
qux>n a désigné sous le nom de bondrée , a l'espace situé entre
la commisssure du bec et I'cbII couvert de plumes écailleuses. La
France et l'Europe n'en possèdent qu'une seule espèce , la 6011-
drée (pemis communis). Cet oiseau, qui n'est plus aussi coo^
mun aujourd'hui dans notre pys, se tient oraioairement sur
les arbres, en plaine, pour épier sa proie. Les grenouilles ^ les
lézards , les petits quadrupèdes , certains oiseaux et aussi les
insectes , composent sa nourriture habituelle. I^ bondrée a le
vol lourd et rapproché; elle est brune en dessus, ondée de brun
et de blanc en dessous; sa longueur est de deux pieds envhroa.
La bondrée huppée (pernis cristata) se trouve dans l'Inde et las
grandes lies voisines. Le genre bme (buteo) diffère du préoé-
ent en ce que l'espace entre Tœil et les narines est couvert de
poHs. La buse commune (buteo communis] est la seule eipftac
européenne du genre. Cet oiseau se tient oans les bois touffns
2 ni avoisinent & champs ; il est très-répandu en France eien
[otiande. Son airstupiac, devenu proverbial, parait tenir â h
faiblesse de ses yeux. La buse donne la chasse aux oiseaux, aua
petits quadruples, aux serpents et aux gros insectes. La fe-
melle pond trois ou quatre œufs; lorsque les petits sont éclos,
elle les garde plus longtemps que les autres oiseaux de proie.
Le plus souvent cette espèce est d'un brun rouss4tre, loné de
blanchâtre et de brun sur la poitrine et le ventre. Les espèces
étrangères sont la buH baeha, la buse blandiet, la buse à
joues griHS, la buée roussàlre , la buu à queue rousse , la buse
aux ailes kmgues, la buse buserag et la buse haie, -^ Le troir
sième genre , appelé 6ttsaf y/a (buteates), a les tarses emplumés
jusqu'aux doigts. — Le buiaigle 4m buse pattue se trouve par
toute l'Europe , sur la lisière des Irais qui avoisinent 1^ marais
et les eaux. A. B. de B.
BUSBS (géogr. une.) , peuple de la Bfédie vaincu par Dejooès.
BVskTE (vieux mot), canal, conduit, petit vase; c'était «ysri
le cornet, instrument de musique, de buecina.
BUSHEL {comm.) , s. m. mesure de capacité, dont on se sert
en Angleterre (55 litres de France).
•CSIRIS.
( 698 )
BUSIUS.
BUSi (NicOLAS)y scolptear, né en Italie^ mais connu seule-
ment par les ouvrages qu'il fit en Espagne. Il passa la plus
grande partie de sa vie à Murde, où les productions de son ci-
seau furent très-estiroées, et payées des sommes considérables.
Il eut le titre de sculpteur de Philippe IV, et fit le buste de ce
prince, ainsi que celai de la reine-mère. Selon Palomino Ve-
hsGo, ces bustes sont des chefs-d'œuvre. Il mourut dans un âge
avancé, en 1709, dans la chartreuse de Valence.
BUSION [antiq.), s. m. premier mois de printemps chez les
anciens Delphiens. On disait aussi Puii&n,
BUSiRiQUE (Fleuve) {géogr, anc,)^ bras ou plutôt canal
du Nil , qui sortait de la branche Athribitique à droite, pour y
rentrer un peu au-dessous, et arrosait le nome Busirite.
BUSiRis, mythe ^yptien-grec, que Greutier , avec sa mé-
thode de combmaison mytboiogico-panoramatique , fait partir
de nie de Chypre et remonter vers la basse et haute Egypte en
suivant les côtes de Syrie et de Phénicie, ou partie de l%gypte,
pour traverser la mer et arriver aux tles. La valeur historique
de ce mythe n'est garantie ni par celui des Danaïdes. filles d'Ë-
gyptus , dont l'une doit avoir tué Busiris, son fiancé (1); ni par
le rapport de Diodore de Sicile, qui annonce qu'Osiris , pendant
son absence , nomma Busiris gouverneur de Phénicie (2) ; ni
par cet autre rapport du même auteur , qu'après Manès et sa
dynastie, souveram en Egypte pendant 1400 ans , il y a eu trois
et même cinq Busiris , et que le dernier des trois ou des cinq a
bâti la ville de Diospolis ou de Thèbes , où il régna (3). Peut-
être cette dernière assertion fut-elle postérieurement inter-
calée dans le mythe, pour sauver l'honneur d'Isocrate, qui
avait dû faire un éloge ae Busiris (4) , et qui prouva que Perse e
avait vécu deux cents ans plus tard que Busiris, et Hercule en-
core plus tard que Persée(5). Car m Erastosthènes (6), ni Dio-
dore (7) ne connaissent un roi d'Egypte de ce nom. — Les Grecs
ont mêlé Busiris à l'histoire d'Hercule. Les différentes généa-
logies qui se contredisent, et d'après lesquelles Busiris serait ou
bien un fils de Poséidon (Neptune) et d'Anippe , fille du Nil ou
de Libye (8) , ou bien un fils de Poséidon et de Lysianassa , fille
d'Epaphus (9), ces différentes généalogies, disons-nous, ne
Eeuyent pas même décider si c'est le deuxième ou le cinquième
•usiris qui figure dans la mythologie grecque. Quoi qu'il en
soit, ce Busiris fut surnomme le Barbare ou le Cruel , et les
Grecs, pour exalter la grandeur du héros qu'ils célébraient le
plus, d'Hercule, racontaient que ce héros, dans sou expédition
en Libye, tua le gouverneur de cette province, Antee (10) ;
Qu'en Egypte il tua Busiris , roi de celte contrée, ainsi que son
fils Iphidamas (et non Amphidamas, selon la leçon que Creutzer
adopte dans son texte et gu'il réfute dans ses notes), et le hé-
raut Chalbcs avec les sacrificateurs (H). Le motif que les Grecs
attribuent a Hercule est celui-ci : l'Egypte souffrait depuis neuf
ans de la stérilité de la terre; Phrasius, un voyant de l'île de
Chypre, conseilla à Busiris, pour détourner ce Oeau de son em-
pire , d'immoler chaque année un étranger à Jupiter. Busiris
accepta cet avis comme un oracle, et commença a immoler le
voyant, et après lui tous les étrangers qui touchèrent le sol de
son empire. Le même sort devait frapper Hercule lors de son
expédition. Il se laissa docilement couronner et lier comme une
victime, et de même que tous ceux qui l'avaient précédé , il fut
conduit à l'autel où il devait tomber. Mais soudain il déchira
violemment ses liens , et tua le roi , son fils , le héraut et les sa-
crificateurs. Voilà le récit mythique. — Quand même l'ana-
chronbmc entre Hercule et Busiris ne nous ferait pas douter de
la valeur historique de celle fable, l'assertion d'Hérodote, qui
E retend que les Egyptiens n'ont jamais sacrifié ni animaux ni
ommes (12), n'est pas faite davantage pour appuyer cette va-
leur historique. D'un autre côté , Hérodote a essuyé de la par l
!i) Apollodore, ii, 1, 4.
2) Diod. Sic, r, 17.
8) Diod. Sic, I, 46.
4) Isocrads Busiris, c. 15, p. 228, edit. Carag.
(5) Heyne, ad JpoUod., it , 6, 11, ei Pherecydis Fragm, ,
p. 141, 55, edit. Slurz. — Comment, ad Diod, Sic.j i, 88, ei ad
^irgfL Georg., m, 5.
(6) Jpud Strabon, xtii, p. 802, edit. Tzschucke.
h) Diod. Sic, I, 88, edit. Wiiseling.
(8) Agathon, apud Plutarch,, de Fort, Rom,, p. 315.
f9) A|)ollod., II, 5, 11, p. 195, edit. Heyne.
(10) Lucan., iv, 589.
(11) Apollod., II, 5, 11. Scholl. — Apollon., nr, 1396, cf. — He-
rodof., ic, 45. — Gall., ii , 6. — Macrob., iSat, vi, 7. — Hygin.,
Fah, XXXI, etStui-z, ad Pherec, Fragm. 1. 1.
(12) Hoiodol., 11, 43.
de Plutarque (l) un blâme Intime povr arar pHlè sik
bienveillance du cruel Busiris. Car les Eiyptiefis bruint 6i
hommes (2| à llithyopolis , ce quesembieot antâ |iio»m hi
représentations symboliques des hypogées égypUeoac». Ln»
crifices humains ne furent abolis à Héliopolis que ptos iKi , «
temps d'Amasis et depuis la conquête des Fenes. Ainâ , d^u
côté plusieurs témoignages oontràisent Hérodole «C tocnir
et attribuent la xénoktonie (sacrifice des étnogeri) «n Ecf^
tiens ou à Busiris; d'un autre côté on sait que œlie époqv, •
dénuée de documents , ne nous a laissé aucun arbc«
gique, nettement dessiné, des dynasties royales, et qii
noms de rois isolés sont moins que des esnèees de js
nologiques. Dès lors c'est à l'étymologie qu il faut deflMaier p
est Busiris. Qu'on fasse dériver ce root de flou; et d'ooncc k 1»-
reau sacré. Osiris (3) ; qu'on le tire du copte 6# Omdri, k l»
beau d'Osiris (4), par la raison que tous les iambtamgètiim
appelés Busiris; ou enfin qu'on le fasse veoir d*(>nnif Jb
l'article préposé (5), ce qui signifierait Osiris tout fimpkHtf,
l'ensemble du sens reste toujours le mémefCn. Car im^nm.
retrouvé les quatorze membres d'Osiris matué, exoe|rté r«pv
viril (7), les fiffure avec de la cire et des bandelette*, ki as-
sacre au culte dans différentes villes , et chagoe ville e
dans son sein le tombeau d'Osiris. Elle le uôl Téocra
un dieu , et choisit un animal , le taureau, qu'elle hn
et qu'elle fait honorer à son intention. Ici donc tr '
taureau, tombeau et Osiris. De là il est résulté que
Egypte a eu quatre villes du nom de Busiris : Vwoê, m
le Delta, possédait un grand temple d'Isis. C'est éuaeelBBi^
que cette déesse doit avoir inhumé les restes d'Omis tes «m
vache de bois^ c'est-à-dire dans un cercueil de bob inilattl b
forme d'une vache. Cette ville porte aiMourd*luii le wm €1-
busir ou de Busir-Bana (8). Une autre de ces jriUes étal jiKM
non loin de Memphis, et s'appelle auîœird'bin AbMr; ^
troisième, située sur le lac Mœns, prés Havara, s'aMeHeaB
Busir (9) ; enfin . il y en avait une quatrième , située iiUiÉi
vis-à-vis d'Hermopolis, et qui fut détruite par Dioclétks W.
Dans toutes ces villes, ainsi qu'à Pbilae, à Memphb» kàM^
et ailleurs, de vastes espaces furent accordés poof snv* *
tombeaux aux défunts , qui reposèrent sous le patranfle#&j
siris. Là le prêtre seul avait accès. C'est là, et parlicaliaevat
à Philae, que, selon le cours du soleil et les époques de Tm»^*
tombaient des victimes , parmi lesquelles se troo«ai«t à»
hommes, ainsi que le prouve une repr^enlatK» en rcisfp
orne le portique du grand temple de Philae. Un P'**'*^***
crifîcateur , debout devant des divinités, lient par le« tke^m
trente victimes humaines , trois fois plus petites gae te-
même [il). Dans tous ces lieux d'inhumation on honoratt k^m-
beau d'Osiris, et le souvenir de ce tombeau rappelait ou ktm-
reau Apis , dans lequel avait passé l'âme du dieu , ooto
ayant la figure d'un taureau , et dans laquelle on ïït^
ses membres. C'est Busiris. La fable grecque, qui s%
l'empire mortuaire des Egyptiens dans toute son cU
S ira un abtme béant, cruel, engloutissant toute chair ,
e là sans doute les peintures des salles turoulaires
Egyptiens, peintures qui représentent Osiris muni de i
pêcheur ou en chasseur , ce qui est l'image biblique éf •
mort (12). Si l'idée d'Osiris nous rappelle le grand corps 6*
nature qui reçoit tout dans son sein , elle nous rappcJleaaw»
tribut de la vie, que nous payons tous à la nature , ei fienB>>
qui ne succombe pas dans sa lutte contre Busiris, éveille T^^
rance que la mort n'engloutit pas tout notre être.— Xoai ^
(I) Demalign, Herodot,, p. 857.
h) MaDetho, apud Plutarch., de I$id,y p. 3S0, 556
tenDach.
(3) Slephan. Byzanl., in Foc.,^. 240, Berkcl.
(4) Zoega, de OheUsc, p. 288. — Jablonski, Foce jEgjrp€^^
(5) Champollion, VEgypU sous les Pharaom, ▼©!. t, P- -
p. 42 et 190.
(6) D'autres tentatives étymologiques, wapoi t« ^« 4i^it» ei
Poùç -yàp rriv aitpav, expriment l'idée mieux que le mot kt ^
(7) Diodor. Sic, i, 21.
(8) Herodol., n, 59. — Diodor. Sic, n, 85. — ^oeo^
p. 289. _- Albufeda, Descript. JB^fpt., p. 9. — Mictorfc
— CharopolUon^ i, p. 365, ii, p. 17 et 184. — Mclch.
PaschaUk JEKfpt,, p. 836. 954 et aut.
(9) Michaeïis, ad Jbulfed. n" 22.
(10) Michaelis, n" 126. ,. •«
(II) Lancrel, Descript de l'Egypte, t. i, chap. i, p. 25.—
zer, Commentât. HerodoU, ^,%\^$ p. 1^2-
(12) Strabon, xvii, p. 541, 802.
«Ae. «
a
,1
■•Î2
C/-»
BCSIRITB.
( 6^)
BUSQUIÈRE.
gardons comme démontré qu'il n>st pas possible de faire
maine pour le salut de rbamaiiité ou de sa nation en particu-
lier (t). Le grand corps de la nature » qui descend mythique-
ment d'Anîpe et de Lysianassa » et rappelle ainsi le Nil» sa navi-
ffation et sa puissance fécondante yivinée par le soleil , a cessé
depuis neuf ans» d*autres disent depuis huit ans (2), c'est-à-
dire en tous cas depuis longtemps (3) , de réjouir les hommes par
sa fertilité. Sans obserrer les ép0€[uesy la poésie fait apparaître
Hercale , qui jadis » lorsque Osiris parcourait la terre et la
remplissait de sa bienfaisance , régna sur l'Egypte et tua dans
son expédition An tée, dominateur de l'Ethiopie et de la Libye.
C'est là , sur la frontière de la Libye , qu'Hercule creusa de
lai^ges canaux , afin aue les nuées de sable vinssent s'y englou-
tir. En effet 2 l'agriculture était empêchée dans la Libye par de
grandes colhnes de sable , images d* Antée ; on voulut les en-
lerery mais toujours lèvent d'orage précipitait le sable dans la
fertile vallée du Nil. C'est Antée qui touche sa mère. Le sable
tocnba plus tard dans les canaux creusés par Hercule , et la
▼allée du Nil débarrassée put être cultivée librement. C'est
Antée qu'Hercule étouffe en l'élevant au-dessus de la terre (4).
Phrasius, un observateur , un voyant de l'Ile de Chypre, con-
seille à Busiris d'immoler chaque année un homme à Jupiter,
et il devient lui-même la première victime, apparemment parce
qne la stérilité et la famine avait déjà diminué beaucoup le
nombre des hommes, ou parce que Busiris ne voulait pas
souffrir cet étranger. Plus tard on immola tous les hommes
roux, parce qu'on se figurait que Typhon, le mal, ce qui est
rraisibfe, était roux, et parce qu'on le transportait précisément
dans la contrée d'où venait tout le mal , c'est-à-dire ces nuages
dé sable oui empêchaient toute fécondité. Et c'est ainsi que,
selon les fictions de la poésie qui ne s'inquiète pas de la suite
des temps. Hercule vient aussi en Egypte quelques années plus
tard : il voit le ma! et il veut j remédier. Le pays est pauvre
en hommes; il ne peut être cultivé, parce que tous les étrangers
qui arrivent sont égorgés, et (pi'on ne laisse pas même aboraer
les vaisseaux. Lui-même se laisse orner et Uer comme une vic-
toinc et doit être immolé. Soudain il accompKt ce (ju'il a mé-
dite, et il tue Busiris et les siens, c'est-à-dire il abolit les sacri-
fie» hnmains, afin que les étrangers puissent s'approcher sans
pwjl^.cplfiver le pays , le peupler et faire le commerce avec
les Pbéniciens, principalement le commerce des blés (Antée);
S** ^ F^P^ ^' ^"^ '® P'ys heureux par le meurtre d' Antée et
de Busiris. El ainsi les Grecs déclarèr(*nt à la louange du héros,
que Psamméticus ouvrit aux étrangers les ports deTEgypte, et
qu'il accorda au pays la sécurité de la vie et la liberté (5). —On
peol concilier sans effort avec cette interprétation celle de Gru-
ber (6). L'Hercule tyrien, c'est-à-dire le commerce de la Phé-
nide, abolit sur le tombeau d'Osiris l'usage barbare des sacri-
fices humains. Mais il est plus difficile de la faire accorder
avec celle de Creutzer (7), qui considère Hercule et Busiris
comme des mythes astronomiques , et encore moins avec celle
5* "J5*- Godef. Hermann (8), qui place ces deux personnages
dans le calendrier.— Busiris est devenu un sujet de poésie ainsi
qoe de sculpture. Euripide (9) en fit un personnage tragique ;
Bpicnarme et Mnésimaqueen firent un person nage comique(iO).
Il V a un vase çrec sur lequel se trouve une peinture qui re-
présente toute Ta scène d'après Phérécyde. Un roi assis sur son
trdne et revêfu d'un costume barbare (Busiris) voit devant lui
Oercule surveillé et retenu par des serviteurs et déjà blessé;
mais il brandit puissamment sa massue, et dans un instant il
va Toir le roi gisant à ses pieds (il).
BUSIRITE (NOMB) {géogr. ane.)y canton du Delta, traversé
fi) Mfthe (P Hercuh, BerUn, 1810, p. 8.
(a) Uygin. Fab. 56, ibique van Sun^m.
(3) Il oe faut pas trop sVrèter au nombre, car souvent IwEwpeç si-
gnifie lourd, arand.
(4) Jomard, Description des antiquités dAntéopoUs , dans la
Descrtpù'on de VEgypU, liv, wi, l. ii, ch. 12.
C5) Diod. Sic, i, 47.
(6) Dictionnaire, v. i, p. 575.
1) Symbolique et Mytholo^pe, r, p. 357, «• édit.
^8) MxthoL des Grecs, xr, p. 558.
9) Euripid., Fragment., p. 484, édit. Beck.
MO) Alheu., X, n. 441, 417,edil. SchweighiBus.— PoUui, x, 5, 82.
(H ) Peintures de vases grecs, par Millitig«ii,Rome, 1813, n'xxvui.
— Creutiersy Jbbiidungen, lab. xx.
par la branche busirique du Nil. La grande Busiris en était la
capitale.
BUSius (Paul), fils d'un jurisconsulte, après avoir exercé
pendant plusieurs années la profession d'avocat à Zwoll, sa pa-
trie, Tut nommé en 1610 professeur de droit à Tuniversité de
Franeker. il mourut subitement le 23 septembre 1617. On a de
lui : 1*» Tractatui de annuii reditibui, Ck)logne, 1601, in-8»;
2« De ogleio Judieit, Franeker, 1603, in-4<', et Leyde, 1610,
in-8»; S» Comment, in Pandeeiai, la première partie à Zwoll,
1610,1a deuxième partie à Franeker, 1615, in-4». L'ouvrage
entier a reparu à Deventer en 1647 et 1656, in-4<*; 4<' Subtiiium
juris Hbri Fil, Cologne, 1604, réimprimé avec des additions, à
Franeker, 1612 , in-8<' ; et à Heidelberg, 1665, in-4» ; 5» De re-
publtealibrilll, Franeker, 1615, in-4», Francfort, 1626, in-8»;
6« lUuilreê qum$t, cwUroversœ ad libroê IV inflilua'ontim,
Franeker, 1615, in-4<».
BUSK (mœurs et usageê)y s. m. fête des moissons parmi cer-
taines tribus d'Américains indigènes.
BUSKAGRius (Jean-Pierre)^ savant orientaliste suédois, né
à Stora-Tuna, dans la Dalécarlie, voyagea en Allemagne, en
France, en Angleterre, en Hollande, et fut professeur de langue
hébraïque à Upsal, où il mourut en 1692. il a publié : 1** Diêser-
tation iur la nature de la Massore (en hébreu), Upsal, 1651,
in<-4*>; ^ De usu et neceseitate Unguarum orientalium, ibid.,
1651, in-4<>; Z'^De Dearum genliUum origine et cultu, 1655.
— BusKAGRius (Pierre) n'est guère connu que par un petit ou-
vrage : De legione veterum Romanorum in génère, opuseulum,
Amsterdam, 1062, în-12.
BUSLACÈNE (géogr. ane.), sié^e épiscopal d'Afrique, dont
la province n'est pas connue. Son evèque assista à la conférence
de Garthage et au concile de cette ville, sous saint Cyprien. Il se
nommait Félix.
BUSLETDBN OU BUSLIDIUS (JEROME), né verS 1470 à Bou-
leide, village de la prévôté d'Arlon, dans le duché de Luxem-
boui^, embrassa de bonne heure l'état ecclésiastioue, fut cha-
noine des églises de Liège, deBfalines, de Cambrai, oe Bruxelles,
prévôt de âint-Pierre à Aère, maître des requêtes et conseiller
au conseil souverain de Matines. L'empereur Maximilien lui
confia différentes missions auprès du pape Jules II, de Fran-
S m V et d'Henri VIII ; ce qui fournit a Busievden l'occasion
e se lier avec les savants des principaur pays de l'Europe. II
fonda à Louvain le collège des Trois-Langues, latine, grecque et
hébraïque. On a conservé longtemps dans cette dernière ville
divers manuscrits de lui qui attestent sa vaste érudition. Nous
n'avons de lui qu'une lettre à Th. Morus, imprimée dans la rare
et belle édition de VUtopie, publiée à Bade par Froben, 1518,
in-4^ En se rendant en Espagne, il mourut a Bordeaux, d'une
Sleurésie, le 27 août 1517. Ses restes furentportésàMalinesparor-
re de l'empereur. — Busletden (François), frère du précèdent,
fut archevêque de Besançon et précepteur de Philippe le Beau,
père de l'empereur Charies-Quint. Il fit son entrée a Besançon
le 21 novembre 1499; les mémoires du temps signalent cette
cérémonie comme une des plus tielles qu'on eût vues dans le
comté de Bourgogne. Ayant accompagné en Espagne son au-
fuste élève, qui ne pouvait se passer de ses conseils, il mourut
Tolède le 23 août 1502. Le pape l'avait inscrit sur la liste des
cardinaux qui devaient être préconisés à la première promotion ;
de là Terreur de ceux qui lui donnent le titre de cardinal.
BVSSIANN (Jean-Eberhard), théologien luthérien, né à
Verden en 1644, étudia les langues orientales à Hambourg,
sousEdzard etGutbir, voyagea en Angleterre, en Hollande et
en France, fut nommé professeur de langues orientales à Helm-
stadt, et en 1678 professeur de théologie. Il y mourut le 18
mai 1692. Les principaux de ses ouvrages sont : i^ De icheol
Hebrœorum;'2?DeantiquiêHebrœorumtuterii abSedrâ inAe-
syriaeas mutatis.^'' Il a aussi étéFéditeurde l'ouvrage de Balth.
Bonifacio, intitulé : Excerpta de xl historiœ Romanœ scripto-
n*6iw(F.BoNiFACio).
busqcer (gramm,), v. a. mettre un buse. Busquer un
corset, Busquer une petite fille, Busquer un enfant pour lobli-
geràse tenir droit. On l'emploie aussi avec le pronom person-
nel. Cette femme se busqué dès qu'elle est levée. — Busqué,
ÉB, participe. Elle ne sort jamais qu'elle ne soit busquée. Il se
dit, en term. de manège, d'un cheval dont la tête est arquée.
BVSQIJIÈRE (fo<l.), s. f. l'endroit d'un corps de jupe où l'on
met le buse. Il est vieux.
BCSQinÈRE {cost.)f s. f. petit crochet aue les femmes portent
à la ceinture. — Pièce d'étoffe bordée de uentelle d'or, etc., que
les femmes mettaient autrefois devant l'estomac, sur le corset.
BUSfiBT.
(650)
BVSSJBUS (ÂNDBÉ)» antiquaire et historien daorây né en
1679 dans la NorwegCy où son père était tiailli, étudia d'abord
en théologie à Fuiiiversité de Copenhague, et s'attacha ensuite
Sus particulièrement à la philologie, i Thistoire et à la jurispru-
tnce. Nommé tMMirginestreà Etseneureu 1718, il mourut dans
œt emploi le 4 janvier 1755. On lui doit quelques ouvrages de
littérature classique de peu d'intérêt ; mais il est surtout connu
oomme éditeur de deux ouvrages importants pour la Bitéralure
Scandinave : 1^ Ârugrimi Jtmm Grôenlundia in Uti^am da--
Mteam tranêlala ; 2^ Arii Froâm polyhùioTÛ tehedm, Uve iibel^
hit é^Islandia, Islbnbnma BOK dictiu^ nêcesuirùtque imdi-
eib%i$e veUrihlandiea in latinam linauam iranslala H moUs
iiiuêtraia, Copenhague, 1733, in-4". Il a aussi laissé en ma-
nuscrit un Mémoire sur le viens Groenland, un Journal de la
vieeldu règne de FréJérie IVp et plusieurs autres morceaux
concernant l'histoire du Danemarck. Ces manuscrits sont pres-
que tous passés à la bibliothèque royale de Copenhague.
BUSSANG {géogr.), village de France (Vosges), à peu de dis-
tance de la première source delà Moselle. Non loin se trouvent
cinq sources d'eaux minérales froides, dont on expédie plus de
Tingt mille bouteilles par an dans toute la France et surtout à
Plombières ; elles sont purgatives et laxatives. 2,349 habitants
(la commune). Poste aux lettres du Hllot, et à 5 lieues nn quart
sud-est de Remiremont.
BUSSARDou BUSSE {œmm.). C'était une des neuf espèces de
vaisseaux ou de futailles régulières dont on se servait en
France, et particulièrement dans les provinces d'Anjou et die
Poitou, pour mettre les vins et les aifTérentes espèces de li-
queurs. Le busard correspondait à 216 pintes de Paris.
BussATi ou mieux bissati saharkaivoi, poëte persan
moderne , qui commença à se rendre célèbre dans le pays
de Samarcande, sous le règne du sultan Chàlil Behâdur ,
neveu de Timour, ainsi à peu près vers l'an 808 de l'hégire,
1405 après J.-C. Bussati fut d abord tisseur de contertures,
haair bàf, ce qui le 6t appeler Ba$iiri, c'est-à-dire faiseur
de couvertures. Si nous comprenons bien les paroles de
Devietschah, lorsque les talents poétiques de Bussati furent
connus, Ismet Allah el Bochàri, poCte célèbre de cette époque,
parla de lui dans ces termes: «r Une belle couverture est
le tapis des nobles; c'est pourcraei il est plus juste que nous
te nommions BissMi, c*est-à-cire faiseur de lapis, o Depuis
ce moment ce poète porta ce surnom. Il était intime ami de cet
Ismet, mais rival d'un autre poëte contemporain, de Scheich
Kemâl Chodschendi. Tous deux se combattaient dans leurs poé-
sies. Devietschah, l'historien des poêles persans, assure que Bis-
sati a composé des vers très-harmonieux et qu'il s'est distingué
dans les Gasdies ou poésies erotiques. Le sulUn ChâlB Bebâdur.
qui résidait à Samarcande, était un ami tr^-généreux des sa-
vants et des poêles. Une nuit les chantres entonnaient devant la
compagnie du sultan un chant deBussftti, dans lequel il dépeint
le danger que lui font éprouver les yeux ravissants et enivrés de
sa maîtresse. Voici le connnencement de cette po^ : a Mon
cœur est de verre, et voilà que tes yeux l'entraînent à leur suite
dans leur course vagabonde, et tes yeux sont enivrés. Ah I que
ëi crains que dans leur ivresse ils ne brisent ce panvre cœur I »
es vers plurent tellement au sulUn, qu'il 6t chercher Bissâti,
lui accorda des éloges, et lui Gt don de mille pièces d'or.
Devietschah pense que pour le possesseur des trésors deTimonrj
cette somme était une récompense bien mesquine. On trouve
c^détails sur Bissâti dans le 73nr#tor#l^4càoaiti de Devietschah,
où notre poëte figure à la sixième iabuka ou série; ces tabakas
sont distnbués chronologiquement. DinsV Histoire deê beiieê-
leUreê en Pern, par M, de Hammer (Vienne, 1818), on trouve
la traduction de quelques vers de Bussàli.
BUSSE {vieux mol), mnd bateau, vaisMan dont le ventre
était gros et la proue peUte; hmi$a,
BTSSEM (JosEPH-Locns), pîeux et savant religieux de
I ordre des carmes déchaussés, né à MHan en 1659, mourut à
Crémone en 1724. On a de lui : Leelor bibHeui, rive BibHm
9aerm mnUhgiœad coneorêiam redacim juxta menftm rfoe-
lorm Angeliet, Cremora, 17Î16, in-fol. Le second volume de
cetouvrage n est p^ encore imprimé ; on le garde manuserit
cbex les carmes de Crémone. Le P. Bussero a donné encore:
Dtseom eaari, Modèoe, 1093, io.40 (^^61. ScHpi. MediBian.).
BUSSBROLB OU BOUSSBROLE, s. f. {botan,), raisin d'oars,
petit ariNisseau presque rampant, dont les baies ressemblent aux
graines du raisin.
^^F^ (ÇOMTBS DE BouBBOif.). Cette famille, qui s'est per^
pétuée depuis la dernière mdUé du xV siècle jusqu'à nos jours,
est une branche bâtarde de la bumoii de Iftorbon. Lo&^
Bourbon,Mque de Liège (F. ci-dessus, t. iT,n, t99(i)«tm
avait eu de Cathenne d'Ejmont, princesse 4e h uiJà
Gueldres, trois fils naturels. — l» Piebeb de Bûouui «
fonda la race des comtes de Busset; Louis de BoarinLciZ
d'honneur du roi Cbaries Vlil ; et Jacques de Boutes, m
prieur de France, de l'ordre de Malt^ auteur d'ime iC
du êiége de Rhodes par Mahomet U. nerKdeBoQriMTZ
valier, seispeur et baron de Busset, conseUleretdumbHaià
roi Louis XII« né dans les Pays-Bas vers ranaée 146L mm
en l'année 1539. Malgré ses démarches aupièi de h nwé
Bourbon pour se faire reconnaître et obtenir si lc|itaK,i!^
en croit les mémoires et la tradition de sa naiMA, il km
qu'un assez faible apanage et une pension, et sa ligaéem^
sur le même pied jusqu^n 1789. Le témoifiMgedd hM«
est unanime sur la bâtardise de cette hraacbe; auisaMi
n'avait pas encore produit de preuves positifes^oosoif^
de cette absence de titres pour prétendre c^ne réTte^%
avait été légitimement marié avec la pnooesw deUe
avant qu'il eût été promu aux ordres sacrés : eoelEi,iM
évéque de Liège en 1456 à l'âge de dix-hokans. il Kb«
que dix ans plus Urd. Si cette prétention était bodêe, J •»
sulterait que Henri IV et sa postérité auraient imlt»
de France au préjudice de la oranche de Basiel,Mlrbi>
Enisqu'â l'exQuctioii de la race des Valois, elle édîtiMBÉA
lement h plus ancienne de toutes les brandKsèbaiiMè
Bourbon ; mais les meoibres de la famille de Bwt m mi-
mèrent point â l'avénemeut de Henri IV: louètt, àim^
pressèrent de reconnaître ce priuce et d'acocfla «kinkL
Aussi l'on ne peut que s'étonner de cette préteolincibMvéo
Bourbon-Busset d^tre autre chose qu'une faoickbÉiiièé
notre famille royale. Cette prétention bisarreifittinAr
obscurément^ de nos jours oà le public altadieiKiaoïis^
tance aux questions de noblesse et de légiliinlê; mf
bruit, quel scandale n*eùt-elle pas produilsoosriOQnrTtt
Ce n'eût pas même été sans danger qu'dle le (iftt pr«te»
un livre imprimé: la Bastille eût lait jastioedcrMlii.**
pilon de son livre; mais aujourd'hui c'est laospérildsisM
que les auteurs de la nouvelle édition de ÏÂri àéif^
dates (în-8*, 1818, t. vi, p. 106) ont révélé «0 p#t«
étran^^e tradition jusqu'alors consignée ohicirâNit^*
chartner de la maison de Busset« Comnie l'a dkwt^^
deme (IL a Cette prétention ne mérite pas une MM»'
rieuse. On l'a risquée dans fespoir qtt'anciiiit)lR>^!*>*
la démentir. Celait beaucoup hasarder pooroBlaim^
Mais un titre authentique, cité par ce mène m^^*
faire justice du mensonge. C'est le contrat de ounif ■'*
d'AIboii, seigneur de Sunt-André, avec Charlotte ^b»»
Tornoélle, lequel existe en original dans Icsawhi^iw*"
d'A vanges, près de Tarare, et que M. Laioé a e« «« «■■■•
tion en 1833. Dans cet acte, passé le 32 jaowier «••»*'!
Bourbon^ fils de l'évéque de Lié^ figure «»«"• •Jîî»
donne lui-même les noms et qualités de Pierre, béleri*^
bon, seiffneur et baron de Busset. « S'il a w ew*«* P
M. Laine, un doute sur l'illégitimité de oeUebfaache,M>
témoignage ne permet plus d'y retomber. » ^'*"*vî^,
Busset, eut un fils et quatre Olles. L'une d>Wtt,8«n*'
Bourbon, fut gouvernante de Henri iVdorMties**
fonction très-honorable sans doute, mais de *^ '^{'[^g
vraie princesse de Bourbon ne s'en serait certsiyg^
chargée. Elle épousa en 1533 Jean d'Albiei»ta!f**r
lieutenant général du royaume de Navarre W*'*.^^
avait obtenu de Louis XII, par lettres patenteida ••J^
1601, quatre foires et un marché pour être letwi 4fjT
en sa terre et seigneurie de Busset. — *> PHiLiWf ^•'T.
chevalier, Iwron de Busset, servit avec dislioctiao»J* ^
çois I*^ et Henri U contre l'empereur Charl»^;^*»
lippe II, roi d'Espagne. Il était premier échansoo de i*^ '
Savoie, mère de François I«'. Henri II lui cooféri b^,
sénéchal du Bazadois (S avril 1549). Il ftal tué {".'^
Sainl^uentin, le 10 août 1557. H avait épousé wjf v^
fille de César Borgîa, duc de Valenlînois, ^^ZnT
pape Alexandre Vl. Rien n'était plus convcnaWe JJ'^
prochement entre la bâtardise d'un évéque et «dit «JJ^
rain pontife ; mais alors la haute noblesse eB^ildM^J^,
taches. De nos jours on entend un peu mieux l^J*!!^,
religion. — 3*» Claddb I" db Boueboh, comte m ^^
(i) Nous rectifions ieî une erreor qui s'est jUii*» ^if%
L'évdqiie de Liège, Louis de Bourbon, fat mêtùsé Vm i^*
l'ao 1466. A
(f) M. Lamé, Dicù'onn. de la Coiuferimêiem, t nIl,^•*
(«)
SI7S98LARI.
mààtmn de Bonet le 18 octobre 1551, mort mrs i58&, était
Jbevalier et Tordre do roi, pntiUioiiNBe ordnaire de la diam-
wt, Gonne son père, il sennt avec distinelioB sou Henri 11, et
MMribaa eo 1567 à la défense de la CronUère de Picardie. Il fut
• 1577 poanra par le roi Henri 111 dn goorerBement dn Li-
BMMin — 4* CÈSAM DE BoumBOif^ comle de Bonet, né à
loieol le 51 janvier 1565, saccéda à son père ao gosvemenent
M ricomlés de Carlot et Murai. Henri lY, par lettres patentes
«l'ao 1594^ GoaGmia les quatre (bires et marchés qui avaient
(é établis dans le bourg de Busset par Louis Xll en laveur de
ierre, bisaïeul de César de Busset. Il accorda en outre à ce
eraier trois antres foires pour être tenues tous les ans. Tune
I bourg de Saint-Martin du Puits, les deux autres à Empury,
BOX dépeudanls d^ domaines de cette fomitie. César de Busset
oorat vers 1651. — S° Cladob II de Bocjebon Busset» son
baloé» lui succéda et mourut sans postérité te 15 mars 1641. —
' iBAH-LoDis B& Bou&BOK, coml« de Busset, frère dn précé-
mt» chevalier de l'ordre du roi, né le 25 juin 15^7, mourut te
' avril 1767. — T* Louis I*"^ db Bourbon, comte de Busset,
^le 18 octobre 1648^ fut un militaire distingué. Il était lieute-
mt général de Partillerie de France, et périt à Tâge de viii^t-
îofans te 12 novembre 1677 au siège de Friboorg, en AlTe-
agne. — %^ Louis II de Bourbon, comle de Busset, né le
» septembre 1672, décéda le 14 avril 1724. — 9*" François-
9CIS- Antoine hb Bourbon, comte de Busset, né le 26 août
r22» servit i la tête d'une compagnie du régiment de cavalerie
Andiaw au siège de Prague (1741), au combat de Sahai, au
ivitailIcQient de Frauenber^, en 1744 à rarmée du Rhin, à
ille du Bas-Rhin l'année suivante, au camp de Chevrières eu
landreao mois de juin» au siège d'Ath au mois de septembre,
baigéênrannèe 1744 de défendre Weisaenbourg A ra tète de
em compagnies qui composaient toute la ^nison de la place,
tfr si bonne contenance contre toute Tannée autrichienne qu*il
ttini une capitulation avantageuse. En 1745, il commanda ce
êoie riment d'AndIaw, en qualité de mestre de camp, au
sge de Bruxelles, à la bataille de Raucoux en 1746, à celle de
iwWd et au siège de BergK)p-Zoom en 1747, an siège de Maës-
iebt en 1738, au camp de Sarre-Louis en 1754. H se signala à la
bille d*Ha$fenbeck, à la prise de Bfinden et d'Hanovre (1757).
fet blessé è la journée deRosbach en 1758, alors qu^il soute-
il à l'ailegaucne tout Teffort des ennemis, en attendant la ré-
ffe commandée par le comte de Saint-Germain. Au mois de
bde la même année, il se signala à Crévelt, eut un cheval tué
Ds lui à Lutzelberg au mois aoctobre. Il servit sur les côtes en
60, fut esiAploYé à Tannée d'Allemagne le i^^ mai 1760, puis
trouva aux affaires de Corbacb et de Warbourg, et Tannée
iNinte(16juiilei)ancombatdeFilinghausen. Le SO lévrier de
le même année, il fut promu au grade de mar^tel de camp;
is fait lieutenant général par brevet do 1*^*^ mars 1780. 11 éuit
puis 1773 gentilhomme de la chambre de M. le comte d*Ar-
k II avait obtenu un brevet du l^ août 1761 qui réiablissait
sa foveur et en celle de ses descendants le Utre de cQunn du
l, dont avaient joui ses ancêtres , titre qui rappelle «es oi-
nce$a9ec la maison royaie, est-il dit dans le brevet, il mou-
t le 16 janvier 1793. — 10« I^uis-François-Josbph bb
OBBON, comte de Busset, né le l*"*^ juin 1749, ancien menin
Louis XVI, puis capitaine de cavalerie au régiment d'Arton,
b maréchal de camp, décédé en 18.. — 11» Fbançois-
uis-JosEPH bb Bourbon, comte de Busset, né le 4 lévrier
12, aide-major des gendarmes de la garde, gentilhomme de
rhambre du roi, maréchal de camp le 18 mars 1815, suKtt le
à Gand etfut nommé le 9 septembre 1815 chef d'état-major
b première division de cavalerie de la garde royale. 1^ collège
ctoral d'Arras le nomma dans le même temps candidat à la
mbre des députés. Plus tard, il fut promu au gprade de lieu-
KBt général. Compris dans la grande promotion feile par
de Vdlèle en 1837, il a cessé depuis 1830, par refus de ser-
ai, de faire partie de la chambre haute. Il avait été nommé
valier de Saint-Louis le 20 août 1814, puis cordon rouge quel-
» jours après. — Son frère, Antoine-Louis-Jules bb
■ABOM Biûsety est également un officier distingué.
Cr. ou Rozoir.
limSBT (Gabbibl Boubbon-), dit le Blanc, est auteur de
Heurs ouvrages de politique et de jurisprudence, entreautres :
iroduclion à la eeimce de Fécowmie potilique et de la tia-
iqu^généraU (1801, in-8o). _ j^ Dicdonnaire universel
dndl eivU français, ancien, intermédiaire el nouveau
us X.ViI), Mathurin Bruneau, Bourbon-Busset se constitua
le champion de cet aventurier, il répandît avec profusion des
écrits en&veur de son client, et fut lui-même traduit en police
correctionnelle sous la prévention d*avoir détourné à son prodt
des sommes destinées au prétendu Louis XVII. Il fut acquitté.
Ch. du R.
inTSSBTS, s. m. pi. (mœurs el eout,), corps d'aveugles prêtres
très-rèvérés au Japon.
BUSM (Felizulno), né â Rome ou aux environs vers 1679,
fut quelque temps iésuite, et entra dans la congrégation des
inOrmiers, ou des clercs réguliers qui se dévouent au soin des
malades. Il passa une grande partie de sa vie à Vilerbe, et
mourut à Rome le 24 avril 1741. On a de lui : Isloria délia
cilla de Viterbo, Rome, 1742, in-fol. Ce volume, publié après
la mort de Tauteur, ne contient que la moitié de ronvrage; le
reste se conserve en manuscrit à Vilerbe , de même que l'ou-
vrage suivant: Velerum Etruseorum monumenla in Viterbiemi
lerritorio reperla, œneis labulis edila, brevibusque nolis expli"
cala,
Bcssi (Le comte Jules bb), poêle italien, était cbam^
bellan du pape Clément XI, et mourut à Viterbe le 14 avril
1714. Outre plusieurs drames en musique, comédies et poésies
diverses, il a publié une traduction en vers des Héroïdes d'O»
vide : EpisloU eroiche d'Ovidio Iranslale in Urxa rima,
Viterbe, 1705-1711, 2 parties iu-12. On Ta inséré, en partie,
dans le tome xxiv de la grande coUection des poètes <^i^gM^y*i
imprimée à Milan, 1745, in-4^
Bcssiàmc (La), Buweria (géogr. ecelés.), abbave de l'onke
de Clteaum, au diocèse d'Autun, était située sur la rivière de
rOusche, et fondée en 1130 ou 1131 par G^rnier de Samber-
non. Pierre, archevêque de Tarm taise, consacra l'église de la
Bussière le 10 septembre 1172, et le pape Nicolas IT en con-
firma tous les priviAéges en 1390 {GalL christ., tom. ir,
col. 4B5).
BUSSiÈRES (Jean bb), jésuite, né en 1607 à VHIefranche,
près de Lyon. On a de lui plusieurs poèmes latins, dont 1 un
a pour titre : la Délivrance de file de Ré, Lyon, 1655, in-12.
On lui doit encore une Histoire de France, en latin, Lyon,
1671, 2 vol. in-4<*, et des Mémoires sur ce qu'il u a de plus
remarquable dans Ville franche en Beaujolais, Vineiranche,
1671, in-4«>, fig.
BUSSIGNAG ^lERRE Big, clerc et gentilhomme d'Autefort,
vécut dans le château de Bertrand de Born , et se distingua
comme troubadour par ses sirventes; Raynouard nous en a
fait connaître deux, qui ne sont point sans intérêt. On ne con-
naît pas plus sa vie que l'époque ou le lieu de sa mort. H est
certain que Bussîgnac ne vivait plus au commencement du
xiir siècle.
BUSSiMG (Gaspabb), né en 1658 à Neu-Kloster, dans le
MecUenbourg, fut nommé en 1691 professeur de mathémap^
tiques au gymnase de Hambourg , et prit pour sujet de soa
discours de réception l'art de voler (De arlificio volandi aUsque
artium). Une fois par semaine, il donnait chex lui des leçons
de physique et de mathématiques, et y faisait des expériences
publiques qui attiraient un grand concours. Bussing occupa
plusieurs emplois ecclésiastiques dans la même ville, eut de
vifsdélMts avec le pasteur Mayer, qui le taxait de socianisfne,
fut ensuite en 1708 pasteur à Oidenibourg, et en 1711 suria-
tendant du consistoire du duché de Brème, il perdit la vue ea
1715; mais, cinq ans après, un habile oculiste de Hambourg
lui abattit la cataracte, et il reprit ses fonctions jusqu*à sa mort,
arrivée le 19 octobre 1732. Il a publié un grand nombre d'ou-
vrages de mathématiques, d*histoiie, de blason , sans parler de
beaucoup de discours académiques; nous citerons seulement:
1° Maihemalica pura in tabulas redacia ; 2*" De situ tellaris
paradisiacm el chUiaslicœ ad eclipiieam recto; 3° LeUre êut
la couronne de Radegasl, faux dieu des Slaves, et sur le (om*
6ratt du roi de Suéde Albert à Gadebusch (en allemand):
A^ Oratio de iUuslribus Carolorum in Hambur^,,aCarolo lu.
usque ad Carolum XII meritis, non imprime. 5° U a donné
aussi une nouvelle édition de la Tnpographia sacra HambuT'-'
gensis et du CompiU chronologique de Quvier.
bcssolabi (Feàbb Jacques bes), citoyen de Pavie, avait
abandonné le monde dès sa jeunesse, pour vivre en ermite
selon la règle de Saint-Augustin. Cependant, comme ses talents
égalaient sa piété , et gue Tactivite de son Ame avait besoin
d'une carrière plus animée , il se voua , au bout de quelque
temps, à la prédication , et il brilla bientôt dans la chaire par
une éloquence irrésistible. Les supérieurs de son ordre ren-
voyèrent à Pavie en 1356 pour prêcher le carême; la ville
BUS30N-DESGABS.
accourut à ses sermons, et déjà sa piété, sa ferveur, son élo-
quence opéraient une réforme visible dans les mœurs d'une
dté corrompue par sa richesse et sa longue paix , mais plus
encore par la tyrannie à laquelle elle était soumise. Les jeûnes
Sens de la maison Beccaria (F. Beggaria) donnaient le scan-
aïeux exemple du vice et de la corruption, et Ton ne pouvait
espérer de réforme durable chez le peuple qu'en en opérant
une chez les princes ; d'ailleurs ceux-ci étaient élevés par le
parti gibelin, et Bussolari, républicain et guelfe de sentiments,
avait un double motif de les détester. Pavie, attaquée à cette
époque par les Visconti de Milan, avait besoin pour se défendre
de recouvrer ses antiques vertus. Bussolari prêcha contre la
lâcheté des citoyens, leur égoïsme, leur résignation dans l'es-
clavage, contre la corruption des tyrans et leur cruauté. Il ré-
veilla par ses discours I amour de la patrie dans des cœurs où
cet amour paraissait éteint depuis longtemps, et il dirigea son
premier essor contre les souverains de Milan, qui cherchaient
alors à ravir aux Pavesans leur indépendance. Il excita ce
peuple à reprendre, pour sa défense, des armes ({ue depuis
longtemps il abandonnait à des soldats mercenaires; et le
37 mai 1556 il sortit à la tête du troupeau qu'il avait rassemblé
dans l'église, et dont il avait fait une armée, et attaqua suc-
cessivement toutes les redoutes du Milanais, les emporta toutes
à la pointe de l'épée, et ût lever le siège de sa patrie. Cependant
les Beccaria, apr^ avoir obtenu celte victoire signalée par les
prédications du moine, commencèrent à prendre de l'inquié-
tude de la hardiesse de ses discours, et à s'irriter de ses exhor-
tations continuelles à la réforme. Ils furent plus alarmés encore
lorsqu'ils virent un esprit nouveau de liberté se manifester
Eirmi leurs sujets, et ils résolurent enûn de faire assassiner
ussolari ; mais toutes leurs embûches furent découvertes et
déjouées; les citoyens, effrayés pour la vie de leur apôtre, for-
mèrent une garde volontaire qui l'accompagnait en tous lieux.
Bussolari attaqua ses ennemis d'une manière plus directe en-
core : de la chaire, il leur reprocha leurs précédents homicides;
il exhorta les Pavesans à ne pas souffnr plus longtemps un
jou^ honteux , et il appeU par leurs noms les citoyens les plus
distm^ués de Pavie, les invitant à prendre le commandement
des milices et la direction de TEtat. Les Beccaria effrayés re-
coururent aux Visconti, ennemis de leur patrie; et, après
quelques tentatives pour leur soumettre Pavie, ils furent obligés
ae s'enfuir. Mais Bussolari, assiégé dans Pavie par toutes les
forces des seigneurs de Milan , et par tous les gibelins de Lom-
bardie, après la plus brillante défense, qu'il continua pendant
trois ans, fut enfin réduit à capituler. Il avait rejeté Ic^ solli-
citations de Pétrarque, avec qui il était lié; il n'avait point
déféré aux ordres des supérieurs de son couvent et de sa reli-
gion ; mais, lorsque la famine 6ta aux Pavesans les moyens de
se défendre, il traita lui-même avec les Visconti au mois d'oc-
tobre 1559. Il obtint la garantie de tous les droits municipaux
de Pavie, la sûreté des personnes et celle des propriétés, mais
il ne daigna pas même demander pour lui une sauve-garde ;
et , lorsque Pavie eut été occupée par les troupes de Galéas
Visconti, Bussolari fut conduit dans la prison d'un couvent
à Yerceil. Il y fut enfermé dans un cachot obscur, dont l'air
était corrompu, et c'est là qu'il finit misérablement ses jours.
BUSSON (Julien), né a Dinan en Bretagne en 1717 d'une
famille de négociants, fit ses études à Pans, et fut d'abord
destiné à l'état ecclésiastique, dont il se dégoûta bientôt. Il se
livra alors avec ardeur à la médecine, et en 1742 il fut reçu
docteur de la faculté de Paris. La duchesse du Maine le fit son
lecteur et son médecin ordinaire; mais la fatigue que lui occa-
sionnèrent ces emplois et ses travaux habituels détruisirent sa
santé; il vint respirer l'air natal pour la rétablir, et se fixa
ensuite à Rennes. Nommé successivement par les Etats de Bre-
tagne médecin de la mine du Pont-Péan, inspecteur des hôpi-
taux, secrétaire de la société d'agriculture, il devint aussi mé-
decin du duc d'Aiguillon, commandant de la province. Busson
quitta Rennes pendant les troubles parlementaires de 1769, et
revint à Paris. Il fut nommé médecin de la comtesse d'Artois.
Il avait une mémoire prodigieuse, une élocution facile, et cette
aisance que donne la bonne compagnie. Il avait épousé une
demoiselle d'honneur de la duchesse du Maine, qui lui donna
une famille nombreuse. Attaqué d'un polype au nez, qui résista
à tous les efforts de l'art, il mourut le 7 janvier 1781, a l'âge de
soixante-quatre ans. Busson a revu et corrige le Dictionnaire
universei de médecine^ traduit de l'anglais de James, par Di-
derot. Eidous et Toussaint, 6 vol. in-fol., 1746. Il a en outre
publie plusieurs opuscules relatifs à son état, dans lesquels il
lait preuve d'un grand talent d'observation.
(632)
et chaussées, naquit à Bauge en 1764. U a oonpQiéoogovte
intitulé : Essai sur le niveiiemeni, 1805, Iq^. Oo l«iZ
encore un petit Traité contenant la théorie et b pnttqotZ
nivellement réduites à leur plus simple expitstionVeUdr
cription d'un niveau d'eau, ae son inventioa, jplnscMOBft^e
Elus ingénieux que tous ceux qu'on avait empbWtjyMQiK
lusson est mort en 1825. ^
BUSST-€ASTELNEAU (ChARLBS-JOSEPH PaTISSOI ti^
QUis DE), né à Buc^, pr(^ Soissons, en 1718, passi de'tn»
heure aux Indes orientales, et y servit avec uoegnndtdB.
tinction dans les troupes de la compagnie française. A b^
de quelques Français et d'un corps de 1,000 lodoQs,!)!:,
conquête d'une partie du pays de Camate. Bo 1748^ g ^
tribua puissamment à défendre Pondichéry contre ioAn^ià
Son activité et ses talents le firent avancer rapideraeni, «s
1782 il fut nommé commandant de nos forces de tmcH^
mer au delà du cap de Bonne-Espérance. Réoni aai prifiesû
pays, il soutint la guerre avec avantage, et moaratani^.
Pondichéry, âgé de soixante-sept ans.
BUSST D'AMBOISE (LOUIS DE CLEMONT DE) le i^
dans les massacres de la Saint-Barthélémy, dontilpn&i^
assassiner un de ses parents , avec lequel il était en pK
Ensuite il s'attacha au duc d'Anjou, et cètiot le cobob^
ment du château d'Angers. Ayant entrepris de «dnir »
femme de Charles de Chambes, comte de MoDlJore», il k.
attiré dans un piège, et assassiné parce sàpm.ilWfi
province, dit de Thou, fut charmée de la mortdtlttff.d k
duc d'Anjou lui-même ne fut pas trop fkbé d'otodci-
vré. »
BUSST-LE-CX.ERC (Jean), d'abord maître d'armes, p
procureur au parlement , et enûn , grâce ao doc de G»
gouverneur de la Bastille, fut un des chefs de la iKtin*
seize pendant la Ligue. U se présenta en 1589, i la kki*
troupe armée, devant la grand'chambre da piiteuMii.r
somma la compagnie d'abandonner la cause royale. Sor n
refus, il conduisit à la Bastille les membres les piosnol^
trants. Il fut en 1591 Fun des instigateurs do suKbr^
Brisson, de Larcher, de Tardifur et de Dura. Hais le<lr«
Mayenne, la même année, délivra Paris de la iwmi»
seize, dont plusieurs furent pendus. Bussy n'obtint un ^h
rendant la Bastille. Il se retira alors à Bruxelles, oà il rr^^
premier métier de maître d'armes. Il mourut quaraok au ^
dans la plus grande misère.
BUSST (BOGER DE BaBUTIN, COMTE M), Se fit ai WT»
de , par ses amours , ses disgrâces et ses éarits, ooe'^f'''^
qui dure encore. Né à Epiry dans le Nivernais en KtM-*
placé à dix-huit ans a la tête d'un riment qd afvtipt»
tenu à son père. En 1649, il était avec Tannée royale»'
murs de Paris , et escarmoucbait avec les froodeon. E» •**
il changea de parti comme U plupart des adwn»^
guerre, et se joignit aux amis du prince dcCondé^Mnc
venait de faire mettre en prison. Peu de l««JP*5^' t^
concilia avec la cour, et alla servir dans la Flandre, » »
renne, avec la charge de mestre de camp général ^^^*^
rie légère. Mais son amour pour le plaisir et le soodw •
esprit d'indépendance et d'indocilité, son extrême orw*"'»-
rèrent souvent sur lui les reproches de ses cbeCi . «l|" *î^
rent mille ennuis. Un ^our, piqué au vif par unesw'^
mande que Turenne lui avait adressée sur une béfoeun-*
que, il flt circuler un couplet satirique qui alla j^
connaissance de Louis XIV et l'indispc^ fortement w^n»
La chronique scandaleuse qu'il publia à son retoor»»''-
ù' Histoire amoureuse des Gaules^ et où il f««l « J
Erouesses galantes dont quelques-unes Jn'avaienlj»^^
éros que lui-même , souleva contre loi un ™^' 2 j
plaintes et d'accusations, et acheva de le perdre àuaJ^^
roi :1a mesure fut comblée par un cooplel bardi, cH*
une orgie, surM"« delà Vallicre. Bientôt Buasy w/ *\
Bastille , et n'en sortit que pour se voir <^***""îti|«ii
fut relégué dans ses terres avec ordre de ne ^^^^^^^"^1^
cour. Cet arrêt désespéra un homme aussi arobil*«'*J'!"
au roi des lettres où il joignait aux expressions te r*.j|
rées d'un hypocrite repentir tout ce que 1 wwaw* '
complaisante peut suggérer d'éloges hyperbpuqn»- ^
M. de Noailles et M. de Saint-Aignan, qui Iw ^*fiî^fl*
dèles, appuyèrent ces lettres auprès duroooarqBîî*^^
fut inflexible, et Bussy resU seixe ns dans '^^^Jr^
temps qu'il prodiguait au prince les prières ^^T^p
rang, il aflieclait, dans ses lettres à ses amis et a »^ t^k '
BUSSON-DES€ARS (PiERUE), ingénieur en cliel des ponts j sa cousine, une résignation dédaigneuse cl un ctitneiwT-
Bi'STAMAirnS.
(W5)
BU8TIS.
i^efiofçait de parailre indiflérent à ano dÎBgrAce qui le déso-
•il. Du rcftte, un homme d'un extrême orgueil trouve des con-
sola tioos dans celte passion même ; et Bussy se dédomma^it
le o*ëtre plus rien a la cour . par Tidée de compter parmi les
^rivainsau siècle , et par le uistc solitaire de sa vie de seigneur
Uns ce château de province, oà il s'entourait des portraits et des
irbrcs généalogiques de sa famiUo. Les ouvrages qui exerçaient
*% plume étaient une Histoire abréffée de Louis le Grand, et
(e3 propres Mémoires, Ses lettres étaient aussi des compositions
ïiuaiées dont il calculait reflet pour être admiré. — Enfin en
1683 on lui permit de reparaître à hi cour, mais ce n'était
xu*une faveur légère aue n accompagnait point un pardon réel.
Bussy le vit iNcn aux oiftîcultés qu1l rencontrait dans ses moin-
Jres demandes. La cour était change et faisait peu d'attention à
fauckn frondeur. Il reprit le chemin de ses terres, ou il continua
i se draper dans sa philosophie aflectée. Il mourut dans la
retraite en i693. Ses lettres sont écrites avec correction et élé-
Snce, mais l'absence de naturel s'y fait trop sentir, et l'orgueil
-j rend quelquefois insupportables. Ses Mémoires^ où il parle
tieaucoupde lui, offrent peu d'intérêt. Un style assez piquant et
[>eaucoup d'anecdotes scandaleuses de lui ont fait vivre jus-
qu'à ce jour son Histoire atnoureuse des Gaules,
BcssT (Michbl-Celse-Roger de Rabutin, comte de],
cvêqne de Luçon , fils du célèbre Bussy-Rabulin. Son esprit et
ion amabilité, qui lui avaient valu le^rnom de Dieu de la bonne
compagnie, le firent admettre à l'académie française en 1753,
après la mort de Lamotte. Il ne pioduisit rien , et mourut en
17^, âgé de soixante-sept ans.
BUSST-EABIJTIH (Louise-Feançoisb de), sœur du précé-
dent, épousa en premières noces Gilbert de Langeac, marauis
de Coligny, et en secondes noces Henri-François de la Rivière.
Elle mourut en 1716, àffée de soixante-quatorze ans. Louis XIV
aj'ant lu chez M°^ de Montesjpan une vingtaine de ses lettres,
dit à la Rivière en les lui rendant : a Votre femme a plus d'es-
prit que son père, o La Rivière brûla dans la suite ces lettres
7 qui étaient toutes de feu, j» écrivait-il au rédacteur de la Bi-
hmthèque des auteurs de Bourgogne , craignant que leur im-
'iression ne fût un présent dangereux pour la postérité , parce
iu*elles étaient propres à inspirer des passions. — Louise-Fran-
;oise de Bussy-Rabutin publia les ouvrages suivants, mais sans
f mettre sou nom : i** Abrégé de la vie de saint François de
Sales, Paris» 1699, in-l3. Baillet s'est trompé en attribuant
«tte Vie à IMane de Bussy-Rabutin, religieuse de la Visitation ;
'épttre dédicatoire est signée L. de R. (Louise de Rabutin).
^ La Vie en abrégé de M^ de Chanial, Paris, 1697, in-l3.
^'auteur était petite-nièce de cette illustre fondatrice de la Vi-
i talion. Le P. Leiong s*est encore trompé en faisant Louise de
Uissy religieuse de cet ordre, puisque la Rivière, sou second
aari, lui survécut. Elle composa l'epitaphe de son père, qu'où
nouve dans Moréri.
BUSST (Philippine-Louisb db) , née à Paris le 19 avril
7 19, s'est fait connaître par un ouvrage singulier et peu com-
ftim, intitulé: (a Méprise du mort qm se croit vivant f ou le
r^trt qui doit chercher la vie, Paris, 1776, in-lâ. Tandis que
&*vêque de Qoyiie, Berkeley, nie l'existence des corps, M^' de
LBssy nie de faionne foi que nous soyons en vie; elle nous tient
^-Qr morts, et croit que ce n'est que dans une union intime avec
i ^f source de toute existence, que nous pouvons retrouver le
rxoripe vital.
3CSTALHB, BUTALLÉB, BUTALHB (droit féodol), droit de
tarage.
BtTBTAMANTB (BABTBéLEMi DE}, né à Lima dans te Pérou,
ntra dans l'ordre des frères mineurs. Il est cité par Gilles Gun-
isohri Davila, dans son Theeurum ecclesiasticum Indico-meri-
ionalê, comme auteur d'un ouvrage qui a pour titre : Traiado
e ias priwsieias del iVnc en santidad y letras.
BtJSTAMANTE (GEORGES), né daus la ville de Saint-Domini-
ue de Silos , traduisit Justin en espagnol , dans le XYi' siècle,
a version fut imprimée A Anvers, sous ce titre : Justino espa-
of, 1586, in-6*.
BUST AMANTE (Jean-Raiz de], auteur du XYV siècle» publia
ine arammaire castillane dont parle Palmirenus , et fit impri-
œr des Formulas adagiales latinas y espanolaSf k Saragosse ,
551, in-B". .
BUSTAMAMTE (Jban-Alonzo) , prêtre à Malaga , et bénéfi-
ierà Téglise de Saint-Jacques, composa en espagnol on traité
lu goavemement ecclésiastique, dont le manuscrit autographe,
|Qi avait appartenu k Didier Colmenarès, historiographe de Se-
rvie, était conservé dans la bibliothèque de Notre-Dame de
Montserrat de Madrid* L'autour insistait principalement sur
la nécessité de n'élever au sacerdoce que des ecclésiastiques éga-
lement avancés daus les lettres et la vertu.
BVSTAM ANTE OU BUSTAMBHTO DE PAZ (BENOIT), doctCUr
en médecine à Salamanque, est auteur d'un ouvrage intitulé :
Meihodus in vu Aphorismorum libris ab Hippocrate observa-
ta , qua et continuum librorum ordinem , argumenta et sche-
mala <lec/aral, Venise, édition des Aides, 1550, in-4'*, et, la
même année, Paris, chez Martin le jeune.
BCSTAMENTB DB LA €AMABA (JeAN) florissait dans Ic
XVI' siècle. Né à Alcala de Henares, il y étudia puis y professa
la médecine. Il s'adonna avec ardeur à l'étude de Thistoire na-
turelle , et se fit une grande réputation par son savoir. On a de
lui un traité intitulé : De aniWMntibus sacrœ Seripiurm , Al-
cala de Henarex, 1595, 2 vol. in-4*'; Lyon, 1630, 2 vol. in^S*».
Samuel Bochart, qui depuis a traité le même sujet d'une ma-
nière plus complète dans son Hierosoicon (F. Bocuabt), y
parle avec éloge de Bustamente dans le chap. iv du vi' livre de
la seconde partie. — On a d'un auteur du n>ême nom :i^ Delas
ceremonias de la Missa, Cuenza, 1623, in-8^; Madrid, 1655;
3« Rubrieas del officia divino, Madrid, 1649.
BUSTE (beaux-arts), partie supérieure du corps humain, depuis
la poitrine el sans y comprendre les bras. Toutefois, en |)einturc
on le fait descendre jusqu'à la ceinture, et on représente les bras
et même les mains dans le portrait dit vortrait en, buste. En
sculpture, le buste est le plus souvent taillé en ronde bosse ; plus
rarement on évide le dos en coupant le marbre en biseau depuis
les épaules et en l'amincissant jusqu'à la base. Le buste est or-
dinairement posé sur un socle ou seulement sur un bloc. Il avait
pris diez les Grecs le nom û'HerwUs^ parce que c'était sous cette
ibrme qu'ils représentaient communément Mercure. N'ayant
aucune connaissance de l'époque à laquelle prit naissance cette
représentation tronquée du corps humain, il est naturel de con-
jecturer qu'elle remonte aux première temps de l'art. Elle sauve
en effet m plus grandes difficultés, la reproduction des membres
détachés, le mouvement, et ne saisit que la masse la moins mobi-
le. Cette opinion sera plus probable encore, si Ton considère que
les bustes les plus anciens sont placés sur une espèce de pyra-
mide renversa, qui, en s'effilant par le bas, affecte grossière-
ment le rétrécissement du corps vereles pieds. C'est cuinme une
gaine dans laquelle on aurait enfermé les jambes, disposition
qui se retrouve dans Tenveloppe des momies d'Egypte. Quoi
qu'il en soit, Tusa^ des Hermès, très-commun dans la Grèee,
fut adopté par les Romains, qui l'appliquèrent à h vie réelle, et
s'en servirent comme d'un moyen fastueux de perpétuer dans
les familles le souvenir des ancêtres. Sous les empereurs, cette
mode était devenue générale. Les nobles avaient les bustes
de leure pères sous le vestibule, ou de chaque côté de la porte de
leure maisons; ils les plaçaient dans une suite de niches fer niées
que l'on n'ouvrait que dans les grandes solennités; ils les fai-
saient porter dans les cérémonies des funérailles, et décoraient
les tombeaux du buste du défunt, il parait c^eceux qui étaient
destinés à des endroits couverts, étaient ornes d'habits et de bi-
joux. — Une autre espèce de buste, que l'on doit croire aiité^
rieure au buste en ronde kiosse, consiste dans la représentation
dans un médaillon et en demi-relief du profil de la télé et de la
poitrine. Les Grecs et les Romains nous en ont laissé un grand
nombre de ce genre. — Aujourd'hui , le buste, tombé dans le
domaine public , est usité dans toutes les classes. 1^ facilité et
l'économie que procure le moulage en plâtre , permet à chacmi
de foire foire son buste et de l'exposer aux regards des curieux.
Dans un temps où tout le monde vise à la célébrité, ou plutôt à
la popularité,, ce n'est pas le moyen le moins communément et
même le moins efficacement employé.
BCSTiBiCH (Busterichus) (myth,), dieu oermain dont l'idole
se voit encore aujourd'hui à Sondershausen(Montfaucon,i4itl^.
e«p/., t. II).
BCSTis ou BUSTO (BEBNARDm DE), capuciu né en Italie
dans le xv* siècle, se fit une réputation fort étendue par des
sermons qui doivent trouver leur place à côté de ceux des Me-
notetdesBarlette. Bustis fut un de ceux qui contribuèrent le
plus à l'établissement de la fête du nom de Jésus. Il adressa à
ce sujet au pape Innocent VllI différents écrits conservés dans
la collection de ses œuvres imprimée à Bresda en 1588, 5 vol.
in-4<*, et à Cologne en 1607, même format. La première édition
est la plus complète et la plus recherchée des curieux de ces sor-
tes d'ouvrages. On trouve dans ce recueil des semions pour le
carême, les dimanches et les fêtes de l'année, que l'auteur a
intitulé : Rosarium sermonum ver totum annum, et des ser-
mons pour toutes les fêtes de la Vierge. Ceux-ci, intitulés : Ma-
80
BVBTOS.
(W4)
jursYUAiEn.
tM^, mm SfrmotiM I» «^iHn</<^ fe$iMtaHku$ B. Marim Virgi-
mù, êrmmi été imprimét séparéroenl à Milan en 1494, iii-40 ;
Strasboarff , 1496, hM"; dans la même Tille en 1498, et en
ISOa, in-'fol.y et ira graml nombre de fois dans le XW siècle.
Laa amateiin pré€àrent les éditions les plos andennes.
air8Ti»fÂLBiis*TAi«EOAS}, né èTolède an commencement
do X¥i* siècle, étadia d*abofd la théologie, et parnt se destiner
à rétat ecdésiastiqiie ; mais il se maria et ouvrit «ne école de
latin et de philosophie. Alphonse Matamoro dit que Boslo avait
de vastes oonnaissancea* et qu'aucun savant n'a écrit avec plus
d*élénnce que lui. Sepulveda et Nie. Antonio le comptent
parmi les meilleurs écnvains espagnols. Il a publié un grand
nombre d'ouvrages, dont les principaux sont : 1* Diferemeia de
Hèroê ^iU0 M en êi univmrëû, Tolède, 1546, în-4*^; Salaman-
qne^ 1579, in*^; Piooia, 1585, in-8^ Sous le titre obscur de ce
livre, qui ftit dédié i Jean-Bernard Diat-Lugo, évéque de Ca-
laborra, testo rendit famiJière aux Espagnols la doctrine de la
philosophie sacrée et naturelle. ^ Tfêaéo ée ariopra^ y ae-
Otnlof #11 Itu ire$ Unguoêprincipaieêp Tol^e, 1551, iii-8^, et
lOM, iB-4°; V Brevig Bmuckmiio in obêemriwreê veUetù amrei
locoi Alvari GomêMU, Tolède, 1540, in-8". Dans ees scolies
sur le poëme de la Toieon d'or^ d'Alvarez Gomez, Busto annon-
çait une Grammalka natraiita, sive kiilorieap qui n*a point
paru ; 4^ Brevia $ch0lia in Pétri Papei^ Flandri^ SamaHUm
Tolède, 1543. Dans sa préface, Tauieur promettait
de publier un ouvrage intitulé : Diabologia. il composa un li-
vre sur V Agonie f qu il dédia à la comtesse de laCerda,ea 1583,
in-8°y et qui fut traduit en italien à Veuise.
BIIkto(Babnabâ9), précepteur deseofantsdeCharles^Quint.
fit imprimer à SalanMnqueen 1533, in-t", une Inlroduei^oii à
iagrmnmnire.
iusTO-AESisio iiié0gr.)f villedtt royaume lombard-vénitien
(Milan), dans une plaine fertile, avec une filature de colon coo-
sidérable. 6,600 habitants ; à 7 lieues nord-ouest de Milan.
MiSTOM ou IIJ8TBII (THOiiA»-ETiBlf!fK), jésuite anglais,
né en 1549 dans le diocèse de Salisbury, fit ses études â Rame,
et en 1678 fut envoyé en mission dans les Indes orientales, où
il exerça son ministère dafis Tlle de Salcet pendant près de qua-
rante ans, y fut recteur d'un collège, et mourut en 1619, Agé
de soixantenlix ans* à 60a, où il était regardé comme un ap6-
tre. Il avait composé, pour rinstructionde ses néophytes et pour
rasage de ses confrères dans la même mission» plusieurs ouvra-
ges qui sont très-reoherdiés aujourd'hui, comme étant les plus
anciens qui aient été imprimés sur les langues de rindoustan :
I"* Àrie ia lingoa Cmnarinn dn F. Thomas Eêlevmno, Rachal
(Goa), 1640, in-B*" ou petit in-4». Cette édition fut donnée par
le P. Didaoe de Ribeiro, qui y fit plusieurs argumentations.
C'est une grammaire de la langue qui se parle sur la côte de
Canara; elle est écrite en portugais, langue vulgaire des Eu-
ropéens établis à Goa. Le nom de la langue caii#ra, étant peu
connu, a trompé quelques bibliographes, et leur a fait dire que
le P. Busien avait, le premier, fait connaître la langue qui se
parle aux lies Canaries ; ^ un Catéchime en langue indienne;
3« Pnrikna, Cest un recueil de poésies en langue vulgaire de
rindoustan, sur les principaux mystères du christianisme. Cet
ouvrage fut reçu avec applaudissement dans les missions et
dans toutes les églises chrétiennes de rindoustan; on en a long-
temps lu des fragments à la suite de l'office divin.
BOSTOS et TiAHA (Louiâ-FiUNÇois), né â Grenade Fan
1690, entra à Tàge de douse ans dans le collège dionysien du
Sacré-Mont, et s'adonna à l'étude des belles-lettres, de la théo-
logie et du droit canon. Après avoir publiquement enseigné la
philosophie dans son collège, dom Martin Ascargorta, arcnevê-
que de Grenade, le choisit pour son théolo^n, et le cardinal
Belluga, alors évéque de Carthagène, le prit ensuite pour son
secrétaire, son examinateur synodal, et rétablit coadjnteur de
la nouvelle congrégation de Saint-Philippe de Néri. Ayant n-
fusé d'accompagner le cardinal Belluga dans le voyage qu'il fit
â Rome, dom Rodriguès Martin, évéque de Jaén, le nomma vi-
siteur des couvents de religieuses qui étaient soussa juridictieii,
et Tassoda à la fondation du séminaire de la congrégation de
Saint-Philippe de Néri de sa ville, et l'institua examinateur syno-
dal. Devenu chanoine du Sacré-Mont, il s'appliqua avec tant de
succès à rhistoire ecclésiastique, que l'académie royale de Por^
tugal le proposait comme un des plus versés dans cette étude. Il
fut nommé grand archiviste, reçu de l'académie royaèe de Ma-
drid, choisi par l'archevêque de Grenade pour son examinateur
synodal et son oonsulteur. Enfin, le très-eatbolique Ferdi-
nand VI le nommaf l'an 1756, historiographe pour h» nouvelles
découvertes de la viUe de Grenade, et Ta même anwée funiver^
site l'Institua son doven. Sa profonde éreAteU 1 wn
tant de la part des étrangers que de sa naliaa, bs dIui«
peux éloges, et l'ont fattappeler iffOnyfkieéekmimSti
pafnole, H le Prince de tkietoire eeeuei^êifee. Su on»
soM : 1<* une DieserîaHon eur t*arrivée ée fs^ ^la^
Majeur dam le rogaume d'Espagne; V ane IH9$trutm%
hHnpour finielUgenee de ia bui&dm pofe hemmU^m
Papebroe ei $e$ pariieane, qui s'étaient inscrits en hatg^
les nouvelles découvertes de Grenade; 3^ao Gslaloyif A*
iei évégues, de$ ordres religieuse des gremét ntu^ ^
amisileure générauœ et de loue lee grande ^'Ii^sfnr, r •
iail citoonsianeié de Umtee lee mépfieeeéeientmtj^;
préeeni sur t histoire du moni Sacré; S* Di/émkt ftiv%
iione eur tautheniiciié de la sainte Véronig^eéiJslt;^^
Apohgie de tapparition de la sainte Vierfe dr StfSfw '
une Liturgie espagnole ; 9* une Diteertêtiis s^rU smif^i
saint Jacgues le majeur ; 9* une Critique mr fmgusmk
auteurs eccUsiastignes ; 10* une Mnoiulrerièii inm^^
de la vHIe de Grenade, appelée en espagnol hkssm.
BUSrmoPflK larchioL). On désigne sous ce oooiooew
d'écrire qui parait avoir appartenu aux andcosGncStei in-
sistait à tracer d'abord une première ligne au haDtdebpir ^
à droite, à la courber en demi-cerde pour reicair de ^
gauche gauche, et tracer ainsi une seconde lîpe|uilUn
première , à courber de m^me cette secoiée i psk p«
tracer la troisième en allant à droite, et aaidirflNiip.-
Voici le commencement ée TAmphitryon éiMi.àiïa
bustropbe :
Ul vos ia vostrîi voldi ue^
I
Uln|ai| VIIUfipUII|Ri0A ll|IIIUUli fn*
S Aiucae, etc.
On volt que cette écriture imite la marche d«$bwl|.é«"
commencent toujours un sillon dans un8enscoiHiwt>i^
du précédent; c'est de là que vient le nom inéiw df ff r:
d'écriture, qui est formé de ^^;, bcwif, et de «tpr'**^
boum instar veriendo seribere. — Beauxée, * ^ "*'
«I» ».. ^ *^. w.... plus aisément et avec pi —
jectif bustrophé (tourné comme les sillons irscés |*^*?*r
et qu'on dirait très-bien une écriture busirophie. 0^
tr^^, des copies bustrophées {Encycl. méth.y mol wj
il parait plus raisonnable de penser que si le ^J^^
un peu bitarre^ c'est que la aioae elle-roénie ^^JJJVJ?^
mune; les mots dont on n'a pas rhaWtudt «*'*"*X
difficiles à employer agréablement ; l«l«r»esdait,|«î^
pie, choquent sans cesse ceux que leurs ««'^•*5,*Tl
en éloignent : les verbes eohober et recokober, n ww "
mie, ne nous semblent-ils pas barbares quand aj>gw ,
dons pour la premèère fois ; le paraUéiipfpèéSf .* '^•'J^ ,
géomètres ne semblent^ils pas des monstres >*2?!1^
ont jamais oui nommer? C'est ainsi que6iMfroi«"»j;
et doit nous paraître un mot désagréable; nMil^!^,
tablement de même de bustrophé, et on ne mi P^^T^
écriture buslropbée sonneraU mieux à I orrilk V^I^V
en bustrophé. ^ *^^ ,
BCUTUAIRU, s. m» pi. (Mac mc.)f «^•f*^^**»
battaient autrefois chea les Romaios auprè^da a»;;^
mort , à la cérémonie de ses obsèques ( r» .^ÎTl a^
BccBBR , etc.). La coutume fut d'abord de i»<^ "^,^ •
sur le tombeau auprès du bflkcher des guemerMW » ,
exemples dans Homère , aux obsèques de P*^^L^r
tragiques grecs : on croyait que leur sang 'P***^ (te-
fernaux, et les rendait propices aux mânes «Jf^L^f
suite, cette coutume parut trop barbare; el w ^°L^*,
mes, on fit combattre des gladiateurs, dont on ^^^
aurai! le même effet. Au rapport de Valèrellnw»",#
Marcus et Décius, fils de Brutus, furent les P«*^>i
rferent à Rouae les ftmérailles delaur pjtjr ?Vi^
Mseetseles , imb le coMulat d*Appius u>J*f*'
Fulvius, l'an 469 de Rome. On croie qM*»'
cet usage cruel des Eumriens,q6i peuMtrti
Greca (F. FimÉBAiLU»).
f'
BCSTDI
\wloal
ilïfU do
' "•«'«•'
iimth],
HtlSWA
BL'BTCt
qui ap<
BUT,».
\ileinén
lit. Tint ae vui an oianc, iirereri rignc unnie, uns que ic
'•.'irrlrle pircoiire «ne ligne cuurbe ou (asae 4ét riooehete.
i>.urémenl el Einiili^rpinenl , 0e è«< «n U9»e, iaeonMéré-
iirnl, braïquemeat, uns garder de mesure. J( bU atta éirt
■'■> injurt* dt b»t M blmtt. titmllttauereHer deb»ê»H Usne.
il T aedit ■nssi du terme où l'on s'effurcede (Wrvenif. Àrrivtr
'• prewfcr mt 6wl. Im mm* At dtar m ^Wm mmitc to 6»nM
Kl MrMi'J df 6wl. Il signifie fignrémeni, la fin que l'on m
'ri>|io«e,ta principale in lentioB que l'on ■./«n'oJaMrttaf,
<- n'nf tm>Hr» b%t «n e«A) qim i<« vmu 4lr4 MttU. ifon 6m ««I
('••bitnir qtie.... htbiUdtni4i»irt,étm»«Ê>irU, de *m r«-
/i^rrhM, elc. C«*(Mon 6«t. 5« propo«rr wi oui. Tm^fw diM
«1, ttrt «M bm. A n'apcj fail eeta umi bvl. J/ a jonbNf.
lUfinért «onfinl. Eireloinde tmbut.Cvhtr nittiul. AUtr
r 'on bitl par d«f coi«( diU)*nUtt. But extravitgatil. Bhi fùri
tngé, ItmM*, elc FigurAment, MUr ou 6u<,a(ler<tirecle-
■ »-nt i la fin qo'«i se propaoe. Tondter au tuf. Frafftr on
"'I , eainr le vrai dam qutique rlwae , trouver le ]iointdela
iillinilié, le mmid d'une affaire, etc. — Buta ncTiloe. adv,,
u^lpmMM, MU ancun avantage de part ni d'antre. On l'em-
'^iM^sortoulanjeu. JonerfriUit bwf. EirafrtU A frwt. Troquer
ut à (mt, sans ancan rrttMir de part ni d'antre, et troc ponr
roc, ilêMtimt mariéi but à but , unique l'un ail Twt ancoQ
v^ntage s l'autre.
SlTTA (f^oyr. Mie.), ville de TAcbale, emportie d'aMaut par
><'iiiétrws Poliorcète (D4od. dt Sit.).
BUTA (j/éogr. anc.), ville de l'Arabie, au nont-onest, an
li lira d'une graudejilainecontiguê à rEgypte[ffrfrod., Il, 75;
'loi., IT, c, 5).
BiTTAClDE , Crotoniate qoi passe pour avoir été le plui bel
onime de son temps et un des plus forla athlètes qu'on ail
iMi.iis vus. Il vainquitplusieurs fois aux ieus ol^m[Hques, etâ
< use de cela les Egyptiens lai offrirent des sacrifices après sa
Bt'TACE, 1. m. (droi'f (ioiat), anden droit de corvée.
BtrrAST, adj. (arrfct'f. J, qnî souLîeot ta poo&sée d'une
oille, etc. U ne s'euplme que dans les expressions arc-
'iiiani et pUier'bHtant : on dit plus oïdiwireaieat «tv-
"'UMM.
ni'TAS, poète grec asseï médiocie, auteur d'ofl ouvrage en
i-rs élégîaques sur l' origine el les motifs des cérémonies r»-
ii.-iincs. Cet ouvrage est perdu.
BITTE, s. f. ( McMoI.), instrument de maréchal qui sert i,
'imper la corne des chevaux.
niTTB . m teras. 4e biattm, se dit de la figure qui représente
le [iT dont les marécliaux se servent pimr couper la corne aux
hrvaui.
BirrB(ff^p.), comté d'Ecosse, formé de ulnsieurs (les, dont
les principales sont Amn , Bulo, Greal el LilUM^nmbray, si-
tur- au ftmd du galle de Clyde.IlaW lieues carréts et 14,134 ba-
biiunls. Rothmay, cbef-lien. /
BDTB ( géogr, 1 , lie d'Eooaae, l'aoe de celles qui forment le
K'nttè aitqud elle dnaoe son nom, prés de la cOtedn comté
Vr^yle, dont elle n'est séparée que par un canal étroit. Elle
. .■ j._.f. j_ . „ j ,. <:._ jurfice est variée,
... _ __ clioul y estdoux,
'( k Ibennomélre n'y descend jamais à pins de dt'ui degrés.
V ii-dessoos de 6,000 haUtanls. Elle renferme une ville , Botbe-
, etplusionrs villages.
'BirTB(JEAH STUABT,COHTBDE),néen Ecosse l'an 171ï,
lit uneîennesse asseï dissipée. En t13T il fut élu pair d'Ecosse
1 envoyé an parlement , ou il se signala par une constante op-
ositioD. En 1741 il ne fut pas réélu , et se retira dans l'Ile de
ititc, une des Hébrides, qui luiapparteuait. Lors de la descente
l'ie le PrétMKlant fit en Ecosse en 174S, le comte de Bulc
' •mpressa d'aller i Londres offrir ses lervicesau gouvemamenl.
L iiedTcoMlaDeeaiaeainsignifiaDteluivalatl'aBeaioDdnpriDoe
quelques mois.— tneniûiDuie, que le peuple aetesiailct owii
lioQuence sur le roi devenait chaque jour plus grande, fui
nominé lord de la trésorerie el décoré de l'urarc oc la Jarre-
tière. Dés lors il chercha é terminer la guerre que ta Grande-
Bretagne soutenait encore, el, malgré la violente cu) position qui
se manifesta contre lui, il conclut la paix de Foatainebleas
(1763), unedes plus glorieuses que l'Atigleterrc ail jamais biles.
Elle fut vivemcntoombaitue dans les deux chambres , et néan-
moins oblinirapprobation du parlement Les tories, représen-
tés par Bute , triomphaient : tous les emplois se trouvaient
entre leurs mains, tandis que les whigs étaient partout éloignés.
Tout semblait présager une longue durée au ministère. La na-
tion murmuiait; la guerre des pamphlets , un instant arrëlée
par Pitl , recommença avec une forr« nouvelle, l'n impAt sur
le cidre, proposé par le favori, approuvé par le parlement,
sanctionne par le roi malgré les représenlàtionsde la ville de
Londres , augmenta singuliéceineDt hi haine contre Bute. Ce-
pendant son crédit paraissait plus affermi que jamais , lorsque
tout i coup il donna sa démission , sans que l'on put connaflic
le véritable motif de cette démarche. Malsré son éloignenient,
on crut longlemps qu'il cxer^it une influence décisive sur k«
conseils du roi : c'est ainsi qu'on le regarda comme le véritatde
auteur du célèbre acte du tunbre.quifulla première cause de
discordeentrelaGrande-firetagneet ses colonies de l'Amérique
septentrionale. Les créatures <u Bute s'appelaient elles-mêmes
les amis du mi; on les désigna encore par le nom cabale ^tt
on les accusa souvent des mesures impopulaires que prenait 10
gouvernement. Peu à peu néanmoins Bute s'était eotiéremenl
relire des affaires;!! rut oublié , et passa les dernières annéai
de sa vie dans lechitean de Lutlon, qu'il avait fait bilir dans le
Berkshire. Il s'y occupa de sciwce, el surtout de botanique, (jn'il
j)lus
affectionnait plus que toute autre. Il publia, s'il eatfwrmisde
se servir de ce mol pour un ouvrage qui ne fut pa- '— " - -'"-
de seize exemplaires, en l'honneur de la reine, rouvre»
tulé iBotauical Tablei (0 vol. in-*"!, où l'on trouve la des-
cription de toutes les familles de plantes indigènes dans la
Grande-Bretagne. Lord Bute mourut en 1792. Sun caractère)
été diversement jugé, selon le parti auquel appartenaient ceos
qui l'appréciaient.
Mvri , «n vrfnarM. te dit d'un chien qui a la jointure de la
jambe grosse.
BCTÉE (bvlM) (toto*.), arbrisseau 'observé par Roxbucg
sur la cote de Coromandel , où il est asseï commun ; ses OeuH
papilionacées le rapportent à la famille des l^umincuses , pria
des genres érylhrine et rudolphie, dont il dilKre paru gousse
flâne et monosperme. Roxburg décrit deux c^tècasdeoulea :
une, bulea luperba, a des branches urmenleuses, des feuilles
trifoliées, el des grappesde (leurs écarlates; l'autre, 6H(ra/'roar
doia, non moins remarquable par la beauté de ses Qcurs,
diffcre (le la précédente par ses rameaux pubesoeuts, ses folioles
souvent écbuicrées au sommet, ses grappes courtes el peu éta-
lées. Laroarck l'appelle trythrina monciperma; Rhécde et
Adanson l'ont décrit lous le nom de ptaio,
■UTBiLLEB (érotl omUO) celuî qui fait les essais des vins k
vendre, dégustateur.
BCTEL-BiTHONT (Geohcb»-Habib), né à Paris le 38 octo-
bre 1725, successivemenl avocat, censeur roval , secrétaire
d'ambassade i Pélersboarg, et chargé du dépOl du contrôle gé-
néral, mourut vers la fin du xviii' siècle. Il était très-labo-
rieux ,ct a publié les ouvrittes suivants : 1° Uémoire* hUtori-
CM ntr te Louiêianê, rédigés sur les ounuscrits de l'abbé le
asrrier, Paris, 1753, 2 vol in-t3,avec figures : c'est un recueil
exacl.où l'on trouve réunis tous les documents que l'on avait
alors sur ce pays. 2° Uitloire et eommene an eotimiei «»-
glaiui, 1755, iu-12. Ce livre traite d'une partie des pays qn
OHnposeut aujourd'hui les Etals-Unis d'Amérique. 11 était,
ainsi que le suivant, trés-boii pour l'époque où il parut, l'an-
ICTKtf;
( 6S6)
Bcnrr.
leur ayant pris ses renseignements dans de bonnes sources.
3» Hiitoire tt cwmmeree des ÀntUles angiaisei, t758, in-i2.
A? Kssni $ur létal préufU ifu efmmerce d'Angleterre , traduit
de Tanglais de Cary, considérablement augmenté par le traduc-
teur, 1755, in-12. S** Conduite des Français par rapport à la
Nouvelfe-Ècoise , traduit de l'anglais de Jenerys, avec des
notes, l^^ndres, 1765 , in-i3. &* Aele de navigation du parle-
ment d'Angleterre, traduit de l'anglais , avec des notes, Paris ,
Jombcrt, 1760 , in-i2. 7<* Point de vue sur les suites que doit
que le luxe est un ressort utile et proGtable dans les Etats.
9^ Traité sur le commerce, par Josis Childa, traduit de Fanslais
en société avec Gournay, 1754, în-13. iO» Recherches sur l ad-
mini%traiion des terres chez les Romains, Paris, 1779 , in-S"».
11** Estai sur les causes principales qui ont contribué à
détruire tes deux premières races des rois de France^ Paris,
1776, in-8°; couronné en 1775 par Tacadémie des inscriptions.
i2? Le$ Ruines de Pœstum ou Possidonie, traduit de l'anglais
de Th. Major, 1769 , in-4'*. Cet ouvrage est moins recherché
depuis que la Gardette a publié les mêmes antiquité, 1799,
in-fol.
BUTCO (Jean ) , chanoine régulier de Tordre de Saint-
Antoine , né à Charpey, près de Romans , en 1493. C'est h tort
2 ne Sa\ius le nomme Jean de Boteon ; car son vrai nom était
iorrol, ou Bourrel, qu'il latinisa en celui de Buteo. Les devoirs
monastiques ne Tempèchèrent pas d*apçrendre sans maître le
grec et les Eléments a'Euclide. Ses supérieurs lui permirent en-
fin do suivre son ffoût pour les sciences, et , quoique âgé de plus
de trente ans, il alla étudier à Paris. De retour à Saint-Antome,
on lui confia l'administration de la terre et du château de Ba-
lan , à une lieue de cette abbaye. C'est dans cette retraite qu'il
composa ses ouvrages géométriques , qui lui acquirent une
grande réputation. Les calvinistes, dans différents pillages,
ayant brise ou emporté divers instruments de mathématiques
dont il se disposait a donner la description , il se réfugia à Ca-
nar, près de Romans, où il mourut en 1572. Ses œuvres ont
paru sous ce titre : Joannis Buteonis Delphinatici opéra
geomHrica et juris civilis , Lyon , 1554, in-fol. Ce recueil com-
prend quinze traités, dont plusieurs ne concernent que la ju-
risprudence. Les plus intéressants sont : De sublicio ponte
Cœsaris libellust souvent inséré dans les éditions des Commen-
taires de César; De arca Noe; De fluentis aqum mensura ; De
ftuvialicis insulis seeundum jus civile dividendis; Geomelriœ
eognitio jurisconsulto neeessaria; llLogistica, Lyon, 1559,
derniers sont des recueils de problèmes d'aritbmëtiaue et
d'algèbre. On y trouve aussi une description très-délailléc des
cadenas de combinaison. Ce traite est suivi d'une petite disser-
tation pour rectifier un passage de Vitruve sur les balistes.
De qutdratura circuli, libri duo, Lyon, 1559, in-6^, ou-
vrage rempli de bonne et solide géométrie ; on y lit l'histoire de
ce problème et la réfutation des divers paralogismes qu'il avait
déjà occasionnés (F. Roncbfinb). Buteo avait laissé encore
Suelques ouvrages manuscrits, entre autres une traduction de
ouïe livres d'Euclide faite sur le grec.
BUTER, V. n. [gramm.), frapper au but, toucher le but. En
ce sens, il est vieux : on ne le aisait guère qu'au jeu de billard.
n faut buter. Il a buté.
BLTER (archit.), c'est empêcher la poussée d'un mur ou
l'écartement d'une voûte , au moyen d'un arc ou pilier butant
ou boutant, Oo emploie le mot buté ou bouté, pour signifier
l'effet obtenu par un arc ou pilier butant ( F. Culéb). — Bu-
ter. En jardinage, on dit Buter uiiar6re, quand on le contient
avec de la terre amassée autour de son pied en forme de bute.
On dit encore Buter un jalon haut, ce qui signifie faire appor-
ter de la terre au pied pour le mettre à la hauteur du nivelle-
ment, de même qu'on décharge un jalon du pied quand il est
trop bas.
buter (fti term. de manège), broncher, en parlant d'un
cheval qui a les jambes faibles, et qui tombe quelquefois sur les
deux genoux.
BUTÉS, 1** fils de Pallas, et un des députés par l'organe des-
quels les Athéniens supplièrent Eaque de les secourir contre
Minos. i* .4rgien, ami de TIépolème, le suivit dans son émi-
gration à RhMles. TIépolème, en partant pour Troie, hii laissa le
gouvernement de Rhodes dont il avait été investi par les habi-
i^nis (Diod. de SkiU , K v, chap. 59). S^TrmttQiiigf.
tes armes d'Ancbise, et à oui plus tard Enéeeoii8a>M*
veiller sur Ascagne (Enéide, I. xi,f. 646, eie.}. 4»^^^
Troyeu. Il fut tue par Camille en Italie (J^i^, 1. ti,?. an
BUTÉS le Bébryce descendait du célèbre roi des hègym
Amycus, et suivit Enée en Italie. Comme soo bellimiruM
il excellait au combat du oeste. CependtBt û fit nnci^
Troade par Darès. Quelquefois on le montre s'établÎMnt te
la Sicile, et v épousant la belle Lycaste, i qui tes du»
avaient valu le nom de Vénus , et qu'il rendit mènShn
prétendu fondateur de la religion deVéuus en SidIe.CeBtt
a été confondu avec le précéoent, et l'on a mêlé atKz biir>
ment l'histoire de l'un a celle de l'autre.
BUTÉS, Aigonaute , fut si charmé du chant volaptoetsis
sirènes , an'au retour de l'expédition il s'élança do imm im
la mer. Heureusement Véims le sauva i temps, et letru^
en Sicile, où elle lui donna en mariage Lycaste, a ri^é
b^uté. De cette union naquit Eryx. C'est évidemneBt m>
miniscence du mythe ct-dessus ( ApoUodore, i, 9,35;%
fab. Yiv et GCLX ; Apollonius, iv, 914 ). Diodore ta kim
un roitelet indigène. C'est ce qui nous sembte le pi» f»
nable. Le cuite d'une déesse que plus tard on prit pw Vôi
naquit en Sicile. Quand on connut les Grecs et lantr^iiH
on voulut y rattacher le Butèi sicilien. De là deni BiMÉnè
voir, un Butés Argonaute, un Butés Asiatique. kèfh:%.
signiGe bouvier; ce qui convient autant àUStitu'îk
Troade.
BUTÉS, fils du roi d'Athènes Pandion et ôtïm^^m
Chthonie, fille d'Erechthée, et devint la tige d'une Wtetw-
dotale célèbre . les Etéobutades. Lui-même avait élè fNiit *
Minerve Poliade, de Neptune et d'£recbtbèe,et>iiit*f(«
autel dans le temple déoié en commun à ces trois èm-U
Etéobutades subsistaient encore du temps deCioéfOB(.Vii^
Dieuœ, m, 19. Comp. Pausanias, liv. i, cbap.9().
BUTÉS, Bourre , le plus jeune des fils de Borée, son*»
Thrace k son frère Lycurgue, fut obligé d'abandonner isftii.
et se rendit avec sa suite dans l'Ile Strongyle, depiû Na»«
il subsista encore de pirateries. Manquant de fenuMsIsit'
siens, il se jeta sur la Thessalie pendant une fête deBKdn,«
enleva un grand nombre de jeunes adoratrices du dinàv
Coronis, la plus belle, devint son épouse. Mais eette |m
invoqua le secours de Bacchus ; et le dieu, l'exançant , ib«c
à Butés un accès de délire tel , qu'il se précipita dans ih t»
taine ou dans un puits (Diodore deSieUe, v, 50).
BUTÉS, lieutenant de Xerxès, distingué par sa Odélité^ff
courage. Assiéjgé dans Eione par Cinum et les Atbèirs '
esclaves dans un immense bûcher (Bérod., vu, 47j.
BUTès(r. BOGÈS).
aans le Maine. Apres de Donnes etuaes aans son iFjvr
étudier la médecine et les mathématiques ^^^^:^^1
son département élève de l'école normale, il se \m H«"
des sciences et des lettres, et professa quelque temps b p""^
au lycée républicain. En 1800, il présenta à l'Institnl «I^
cologie; une commission de cette société savante fit oo "fr
qui procura à Butel ta réputation de grammairien P'»"?"J
dont il jouit pendant quelque temps. iVimpmdenBjnM*
demandé que son ouvrage fût admis au ooncoors des pf"
cennaux, l'abbé Moretlet, qui avait fait une Tifeopposiw*;
innovations de Butel, dans le Magasin eneyelopé^^^
dans le Moniteur une nouvelle critique de la ^^***T5
était membre de plusieurs sociétés savantes, fol **"" f[^
borateurs des Annales de grammaire , s'occup '^*"^i,|
recherches lexicofogiques de la langue française, ** * J3
loir« universelle de la langue latine et des idiemftff^ '
rivent. Dans les derniers temps , Roquefort se rewi
pour la rédaction de son Glossaire général de to '•■ÇT
çaise. On a de Butel : !• Abrégé d'un ewn J^,
lexicologie et d'orthographe , Paris, 1 801 , « vol . in** î ^^
serlation philologique sur la lettre À , ibid. , "I?»
52 pages; 5« Cours théoHque d'instruction ''^^*'*^ S
cable à touU méthode d'enseignement, Paris, ««JJ-^,
92 pages; 4» Cours pratique d'instruction ^•*2t*i
1819, m-8». Cet ouvrage, qui contient une noof «le wj^TJ ,
prononciation et d'orthomphe , a été adopté psîl^fj^^
Paris pour l'instruction élémentaire; 5» Mmoi^^"^^
Birmr.
(657 )
BUTINI.
critiqué cfimt iêquêl tS se vMtU dêê irrupHont orlào^fra-
pkiqu9ê de VX, Paris, 1818, in-8» de 90 pages. Botel moarut
à Paris en 1835.
BCTHIER (F. ScEY [Jcan de]).
BCTHROTCM [Butrinlo) (qéogr, ane.), ville de la ThesproUe
en Epîre, située au milieu de la Me orientale , sur les bords et
à Temboucbure du fleuve Xanthus. Enée y aborda en sortant de
nie de Crète, et y rencontra lAndroroaque devenue réponse
d'Hélénus ( Piol., m, 14. — Enéide , m , v. 191. — César ,
Comm, guerre eiv, i, S. — Plin., IT, cb. 1).
BCTHROTUS ( géogr, anc. ) , rivière dltalie , près de
Ijocres.
BUTUBTE^B , excellent statuaire , disciple et rival de
Myron {Piin,, niLiv, 8).
BimiTSiES , s. f. pi. [antiq,), fêtes anciennes oà Ton faisait
des sacrifices de bœufs.
BrTiÈBB (pieus mot), canal, conduit, ouverture.
BUTliBB , s. f. (art mt/tl.) (et non buUière , qui dériverait
de huUe , tandis que buiière dérive de but ) , arquebuse plus
ffrande et plus pesante que les autres, avec laquelle on tirait au
blanc. — Lieu où Ton s assemblait pour tirer au blanc. — Il est
aussi adjectif. Arguebuie buUère. ïi est vieux.
BunoNOT (Jean-Maboubrite) , né à Lyon vers 1780, est
mort dans les premiers jours d'octobre 1830, au Sénégal , où il
exerçait les fonctions de président du tribunal civil. Avoué pen-
dant dix ans dans sa ville natale, il y demeura jusau'en 1815,
épo^ à laquelle il renonça au barreau pour venir se fixer à
Pans. Il obtint un emploi dans les boréaux du ministère de la
goene. En 1807, il avait été Ton des fondateurs du cercle litté-
raire de Lyon qui subsbte encore. On connaît de lui plusieurs
pièces de vers qui se trouvent dans VÀlmanaeh des Mueee,
L'auteur les réunit en 1815 sous ce titre : Elégies et odes. 1 vol.
ÏD-9* tiré â 100 exemplaires, et dont il fit présent à ses amis. Bu-
t%notjmblia encore en 18i5 un Récit éiégiaque aur Louis XVI,
in-8^ de 16 ^èjgts. On trouve dans son recueil de poésies quel-
qves grandes idées, de belles imaces et un style pur; mais,
apiant à la forme, ks élégies resseniblent à des romances , et les
mes, sauf deux ou trois, ne sont guère que des stances. La jolie
iBUade de f Ermite, traduite de ranglais de Parnell , et qu\4n-
drienx a ëgalemeût imitée, est très-bien versifiée. Les deux
fiîèces les plus remarquables do recueil sont Todesur la destroc-
Bîon de Paris et le dithvrambe sur la fin de la terre. Les ama-
tteors pourront rapprocher la première pièce d'une élégie de
Soffmann, sur le même sujet, et qui fut insérée dansl'jlfmaiiad^
4êê Muses quelques années avant la révolution de 1789. Le di-
thyrambe sur la fin de la terre est peut-être ce qui a paru de
mieux sur un si beau siuet. On a remarqué que rode xiv* du
premier livre de J.-fi. Kousseau n'a pas plus d*analoffte que
plnsteors antres avec le jugement dernier. Lefranc de Pompi-
gnan est bien inférieur à lui-même dans son hymne sur le jnge-
iBcnt dernier, et Gilbert, dans son ode sur le même sujet,
o'offre que deux beaox passages, que la Harpe trouvait so-
bfimes.
le roi loî-même n'avait de part que celle qoé le sort lui assignait.
Pendant one marche de Clovis à travers le district de Reims, ses
soldats, selon leur cootome , pillèrent les habtUtions particu-
lières, les élaMissements pablics oo religieux, et enlevèrent
iTune église on vase d*argent d'un grand prix. Saint Remy, de-
puis longtemps en relation avec Qovis, qo'il devait baptiser plus
Urd avec trois miHe des siens, lui envoya des députés pour le
prier de lui fûre restituer ce vase : u Soivez-moi jusqu'à Sois-
sons , où se fera le partage do^botin , » dit ce prince aux dépn-*
lés , « et là ie vous donnerai satisfaction» » Arrivé à Soissons,
quand le boUn fut réoni, Clovis demanda de pouvoir disposer,
avant le parta^, du vase que réclamait l'évêqoe de Reims. Tous
ceux qui l'environnaient y consentirent avec empressement ; un
seul Franc, moins courtisan qoe les antres, s'écria en frappant
de sa hache on grand coop sur le vase : « Vous n'aorei rien de
plos que ce qoe le sort vous accordera I j» Qovis, quoique irrité
de cette opposition , ne répondit rien, parce que le soldat élail
dans son droit. Il obtint cependant le vase, le donna aux envoyés
de saint Remy, et ce ne fut qoe sous prétexte d'une infraction à
ta discipline qo'il pot se venger plus tard de cette homiiiation
doRi sooOrait son orgueil. Dans la suite, ce partage du butin
habitants, sauf one part qo'il était teno de réserver poor ceox
de ses compagnons qoi étaient restés sous les armes durant le
pillage. Jusqu'ao xvir siècle, les prisonniers faisaient la parde
la plus importante do botin militaire, parcequ'on exigeait d'eux,
pour leur rendre la liberté, one rançon proportionnée à leur
naissance, leur rang, leur fortune, et qui se taxait ordinaire-
ment à une année de leurs revenus. Les prisonniers, à cette
époque, étaient après la bataille un objet de commerce et de li-
béralité. Comme ils apj>artenaient à ceux qui les avaient reçus
k merci , on les vendait ou on les échangeait moyennant une
différence. Le roi et les grands seigneurs en donnaient quelque-
fois à ceox de leors intérieurs qui s'étaient distingués dans le
combat, poor réparer les pertes qu*ils avaient faites, ou les en-
richir quand ils étaient pauvres. Cest ainsi qu'après la bataille
de Bouvines Philippe Auguste distribua aux quinie communes
qui l'avaient secondé une partie des prisonniers faits sur l>n-
nemi (F. Bouvinbs [Bataille de]). Cette coutume peut paraître
choquante, mais elle avait son bon c6té, en ce qu'elle modérait
l'efrasion du sang humain , et qoe Ton aimait mieox prendre
vivant on riche seigneor, dont on poovait tirer de l'argent, que
de le toer sans aocon profit. Les sommes qoe les villes payaient
poor se racheter do pillage étaient aossi considérées comme un
Botin qu'on distriboait à 1 arméequi les avait prises ; mais les rois
finirent, quand ils n'eoreot plus qoe des troupes soldées, par
verser ces sommes dans leor trésor pour s'indemniser des frais
de la guerre. Aucune de ces coutumes ne subsiste aujourd'hui ,
si ce n'est dans de rares droonstances. On ne met plus les villes
au pillage ; les prisonniers faits dans une action appartiennent
À l'Etat, qui n'en exige point de rançon, mais les échange pen-
dant le cours de la guerre, oo les rend après la paix. H n'y a
de botin à présent pour le soldat qoe celoi qo'il se procure par
un maraudage secret, périlleux et défendo sévèrement ; que le
prix des chevaox qo'il enlève aox ennemis ; qoe les dons qoe
se hâtent de lui faire les officiers qo'il prend vivants; et enfin
que la dépouille de ceux qu'il toe sor le champ de bataille.
BUTINER, V. o. (^romm.), faire do botin. Les soldats ont
bien butiné dans ce pays-^à. Il se dit quelquefois au figuré, sur-
toot dans le style poétiqoe. Les abeules vont butiner sur les
fleurs. Dans ce sens, on l'emploie aossi comme verbe actif. I>f
fleurs que tabeiUe butine.
BUTIHI. Cette famille, qoi déjà en 1315 s'enfoit de l'Italie
Soor se réfogier à Genève, par soite de persécotions contre les
octrines vaudoises, produisit plusieurs hommes distingués dans
la théologie et la médecine. — Isaac vécut dans le xvi* et ao
commencement duxvii* siècle. Il poblia les Aphorismesd'Hip-
pocrate, en grec et en latin, avec on extrait des commentaires
de GaHen ; les trois livres d'Hippocrale sor les pronostics, avec
one explication, et les plos remarqoables sentences de Celse.
Cette collection d'œovres ftit pobliée en 1680 à Lyon, in-12. On
fait mention aossi d'une édition de 1624. — Gabribl fîit
nommé en 1629 pasteor roral , et en 1644 oo 1619 prédicateor
à Genève. On connaît de loi : In obitum Jaeobi Gothofredi
Carmen epicediwn, 1662.— Cdrmina in mfracii/o«im et feli-
cem liberaHonem a Deo opt. max. urbi Genevœ missam, 1602.
— DOMii«iQ€B, né en 1642, prédicateor à Genève en 1677, bi-
Wiolhécaire en 1709, et mort en 1 728, a poWié : Thèses ex uni-
versa phUosophia, Genève, 1661 . — Nous devons accorder plus
d'attention à son fils Piebre, qui naquit le 8 février 1678 k Ge-
nève, fut reçu avec distinction dans les fonctions ecdésiastiqoe^
en 1698, et rat appelé en 1700 comme prédicateor à Leiprig, où
il resta trois ans. Sa faible santé ne lui permit pas de se rendre
à one invitation de la commonaolé française oo wallonne, comme
on l'appelait à Londres. Poor satisfaire ao vœu de sa famiHe, il
retourna dans son pays, où il exerça les fonctions de pasteur à
la campagne, et mourut d'une dyssenterie qu'il gagna en visi-
tant ses paroissiens qui élaient attaqués de cette maladie. Ses
Sermons sur divers textes de V Ecriture sainte parurent en
deux parties, à Genève en 1707, et furent publiés de nouveao
par Vernet en 1736. V Histoire de la vie de Jésus-Christ parut
aGenève en 1710. D'après Sénebier, les dix premiers chapitres
sont une traduction libre de la Paraphrase ae le Clerc; mais,
dans la suite de l'ouvrage, Butini prit une voie originale. On y
trouve des pensées heureuses et qui lui sont propres. Il a com-
posé encore un commentaire français de VEvangile de saint
Matthieu, qui n'a pas été imprimé.— jEAif-ROBBRT, médecin,
né en 1681, mort en l7lSou 1714, prit une part considérable â
la rédaction de l'ouvrage publié par la société médicale de Ge-
nève, dont il était secrétaire, soos le litre de : Traité de la
maladie du bétail. Ses Conjectures sur quelques diffleultés qui
cessa d'avoir lieo ; et, qoand on saœagea les villes, cbaqoe soldat se tromveni dans les premiers chapitres des Commentaires de
fut aviorisé à garder poor loi ce qo'il avait ravi aox malheoreox I César, avec une carte pour les expliquer, se troovent dans les
BUTiADINGBH.
(638)
BUTimuran.
MéwMiret de Tréwmm ,1713, juillet , l930-iS44 , et sont aiun
ÎDftérff par darke dans aon édition des CommenUUttê é$ César,
Londres y 1712. Ce sajet est traité pins en détail sous ce litre :
Diêisriatiam sur le Heu par oé paseaieiU les lignée que Juiee
César fit faire pris de Genève , dans VHisioire de Genève^ par
Spon, 1730» tom. iv, 1-^. Il cherche à prouver avec asseï de
vraisemblance que la muraille eu le retranchement que César
fit construire pour arrêter les incursions des Helvètes dans les
(kmles ne s*étendait pas de Nyon jusqu'à la montagne voisine,
mais bien près de Genève, le long de la rive gauche du Rbdne,
jusqu'au mont delà FoeiU.— JBAii-AifTOiiiB, né en 1735,admis
au grade de docteur en médecine en 1746, fut rej^ membre de la
faculté de médecine de Montpellier. En 1756, il fut admis dans
le conseil des deux cents dans sa patrie. En 1776 , il fut nommé
un des directeurs de la tnbliothèque de la ville, et il mourut en
1791. Déjà en 1743 il avait publié à Genève une traduction
française de Touvrage anglais intitulé : Abrégé de ia Càrano-
logie des awiensr^gaïutfuspfr NewUm, Après sa réception an
grade de docteur à Montpellier, il fit paraître sa DisserêtUio
hgdrauiiao'mediea de soMfuimis puismOane, 1747, qui fut
suivie des deux ouvrages suivants : Traité de la petite vérole
eammmiùquée par Cinoculalicm, Paris. 175S, in-lS ; Lettre sur
la non-pulsatiam des veines, Lausanne, 1761, iu-V*, il fut sa-
vant comme observateur et penseur, et heureux comme méde-
cin. On a encore de lui plus de huit cents observations manuf-
criles sur diverses maladies. (Pour son Esprit du chrisUanieme
an la Doeirine de t Evangile déUtekée des additions kawmims^
f. Sénebier, Hisi. UU, de Genève, tom. ii et m , ainsi que la
Eiogr, univers»),
BCTiQUB (Lac) (géogr. ane.) (lac Boorlos), nom qu'on donne
à une grande masse d*eau immobile que forme ou traverse la
branche AtarfoéchideduNil avant de se rendre dans la Méditer-
ranée. Ce nom hri vient de la ville de Butas, qui en est voisine.
BimEATB, s. m. (F. BfJTTBATI^.
BUTIBBUX, BVSB, adj. (F. BCTTBEITX).
BI7TIRIQCB, adj. des deux genres (F. Buttbioub).
BCTis {mytk.) 9 anrnoBi de Vénus , en mémoire de sa bien-
veillanoe pour Butés (F. ce mot).
BUTis et SPBBTis (hist- anc.). Les Spartiates, avertis que
Xerxès était prêt à fondre sur la Grèce, offrirent des sacrifices,
et les prêtres ne virent dans les entrailles des victimes que de
funestes présages. Les devins interrogés répondirent que le
destin de Sparte exigeait qu*un de ses entants se dévouât pour
die. Butis et Spertis, illustres par leur naissance et considérables
par leurs biens , s'offrirent d'eux-mêmes à mourir pour leur
patrie. &^rie, qui aurait dû honorer leur courage, les envoya à
fa cour de Perse , dans l'espoir que Xerxès se vengerait sur eux
dn meurtre des hérauts que Darius lui avait envoyés. Dès qu'ils
furent entrés sur les terres de Perse, ils furent conduits chea le
gouverneur de la province, qui, surpris de leur courage héroï-
que, essaya d*attadier à son maître des hommes si généreux. Ils
ne se laissèrent point éblouir par l'éclat de ses promesses, a Vos
conseils, lui dirent-Us, vous sont dictés par vos sentiments qui
sont bien différents : élevé sous un despote, vous avex ployé vos
penchants sons la servitude. Un Spartiate n'obéit qu'a ses lois
et ne connaît point de maître. Si vous connaissiei le prix de la
liberté, vous rougiries d'être esclaves, et vous conviendriex que
des peuples magnanimes doivent employer les lances et les ha-
ches pour conserver leur indépendance.» Quand ils furent ar-
rivés a Suse, on les admit à l'audience du monarque ; on exigea
qu'ils se prosternassent pour l'adorer. Mais, malgré les menaces
et les promesses, ils opposèrent un généreux refus, disant qu'ils
n'avaient point entrepris un si pénible voyage pour adorer un
homme. L'oigueil asiatique (îit obligé de céder. Le roi, assis sur
son trêne, leur demanda quel était le motif de leur voyage :
c Roi de Perse, répondirent-ils, Sparte nous envoie pour expier
par notre mort le meurtre des hérauts de Darius, dont elle
s'accuse ompable. j> Xerxès, frappé d'admhutioii, leur dit : a Je
ne me réfflmi point sur l'exemple de nos compatriotes, qui
ont violé Te droit des ^ens; ie ne veux point me rendre cou-
pable des crimes dont j'ai le droit de vous punir. L'attentat de
votre nation est trop grand pour être expié dans le sang de deux
honunes. Allex-aniioncer à Sparte mes volontés.»
BirrjADimuBi ou bunaduigbblanb (géogr.). Cest la
partie la plus septentrionale du duché d'Oldenbourg, qui s'étend
sur l'embouchure du Weser. Ce lambeau de terre est entouré
comme «ne presqu'île par le Weser et l'Iahde , en sorte que les
habitants sont forcés de se garantir de trob côtés, à grands frais
et à farre de dignes et de travaux de (asdnage plus ou moiascoB-
(«an partiecoRstraitsen pîenca, contre les OolaoragMix.
C'était auparavant une espèce d'Ile coupéeparaWwiriii^
qui peu à peu furent comblées par l'clKt des (DtQeil^éHU
noms restent à peine connus, telles oue le SÛ&s, qnnmà
l'Ile du Stadland, située au sud ; t'jlàttt, qoi se teiàrnîm
riahde; le UaJen$chloot , qui coulait dam la putieirptei.
nale. Avant la construction des digues, le gn>apedeifliiiQ|
s'être élargi an loin de tous côtés, et s'être eiendo jnqi'/lî
lom, où le Weser s'unit â Tiabde. Plusieurs vitl^ m %
en^ontis surtout par Tladhe, qui jusqu'alors o'mil^qi'H
rivière assez mé<liocre, par suite d'inondatioos tenfthte
la dernière eut lieu en 1717 et exer^ des ntagci iften fa
t786 et 1793, il y eut encore des espaces de psyi mr^m
qui furent en proie à la fureur des eaux. — Le sol ca pm
humide et d'une Qualité assex diverse. Sous la coodiei^èni
qui est d'argile s'étend une couche de terre itérilêqaMPMH
la coque, et qui ne laisse pas traverser l'eau ; poii «até»
veau une bonne couche de terre argileuse et ffcoafcyi,!»
qu'elle est mêlée avec la couche supérieure, ttnà cdMoer
meilleure et donne une terre d'assez lx>nne qnsM.UpjiS
tellement dénué de bois, qu'on chercfaeà remplacer booÉ»
tibles ordinaires par la fiente de vache qu'on wmAmkriw
couches de quelques pouces de hauteur, qai soQtcnilpbto
pour les rendre unies , après quoi on les ooope en kads»
rées (|u'on fait sécher au soleil. On cliercbe encore i imfHa
le txMS par différentes espèces de paiHes, sufttat patâtafm
obtient en desséchant la plante des haricots et te «aal'v
est plus malsain que dans d'aatres pays de niafén|H,i<M
de I excessive inconstance de la température, à caaR4aH(«
putrides qu'exhalent les fosaés quon néglige Inp.aeribi
cause du manque d'ari>res, à quoi il faut ajoolerqi^niiiM
tfèopcu debonneeaBéefontaiiieàlMire.OadRféiiR#>
dier de plus en plus à ces inconvénients, on crwneàifi<i,a
plante des arbres. Les frênes, lespeuplieny ks |ilMi|n,ti
marrons d'Inde , les ormes sont aune anei belle mm^td
que les arlves fruitiers de toute espèce. Le mén m H
cas derniers eekii mi vient le moins bîen;ildépaKfMarf
l'âge de hoit ans. Toutes les espèces deplanteiMbirat»
siaseot parfiùtemeDt aivee des soins convenmi. <N dk
aussi toutes aortes de céréales et de lègmei, \n n^'
froment, le seigle, force, l'avoine, les haricots, layi^J!'
peu de gibier, excepté cm lièvres, des perdriietdiieÎMfè»
vages. Le Weser, riahde, le Seiltiefe et la TmMkawÊfit
poissons, tels que des anguilles, des brochets, du cmffM
tanches, des barbues, des soles, etc. Ce qui î*PP<i^M'*^
l'élève des bestiaux. Le beurre est très-reGhocbé, Mrtfi^
le pays de Brème ; le fromage l'est moins. Dos botîNi gM
sont très-forts et très-lourds, sont emmenés au déwwg*
quantité, à moins qu'on n'en soit empêché par du éph^^
souvent fcela arrivait encore il y a quatanteaBgiwa'''*
enlever. Il sort encore du payapeaucoupdedicww<ug
de poulains, ainsi que des porcs, partieuNèreiMilwF
engraissés qui vont à Brème et à Haaibourg. ^J*]^^^
tons, mais ils sont d*une belte grandev et partes *^
abondante et fine. Les oies foomiasent par ^"""r!^
riche revenu. Excepté quelques tuileries et qadgo •"
pour le tissage du lin , là fabrknies manqnaat c^^
pays, dont la culture aeule ad&t a ocenper tni ki ii*^
l'avolsine et qui faisait Mrtie des sept ganoen nan^>
Frise. Sutqugué par les Francs, il dut reuunualtitfiw^
les comtes de Studtng , pob im coolas d'AnÉre, et^
d'Oldenburg. Mais plus tard fl sot ae aamime à >^r;
domination, et, se réunissant à la Frise, qai •^JjJjyTii
plus vers rindépendanoe, il se constitua en aw 'jg'Tgi ^
tête de laquelle étaient des proprîélaim libi«f>V^^
affrires publiques et rendaient la justice cenjomteP»^^
juges (avoués ou avoyers) élus partepewpte.l^^gJÇ'^
tinrent leur hulépendanee, mêaae lattq»P>«^!''Jl!?Zi>
ration des Frisons se frit diasoule, contre iss ^q>»J^ ^
mois, qui en iéSOs'étmnt lait donnar t'in^MJ^^fj^
par l'empereur Sigismond. L'invealitOTe qae lc<g^^
la Frise orientale ânint sur ce pays en USé teM v^JJ ^
efifet. ils résistèrent moins hcuieuaiuwnt sm ^^^^
comtes d'Oldenbourg qui, dans le itv«siède,^a»i^f_
valoir le droit qu'ils avaient anciannament <*M^^
reur. Après deux tentatives mutiles, lefomtgy^î^^g
en 1499, avec le secours des comtes de Ilruasaw^lJ^J^^ :
et de Limébourg, à somMttie ee pars^^Jlie"^
Buts, en lui aaaintenaBt ses anciens draii ^ ^ ^^
(
i*oii Toohit bien ftire émaner de ChaHeM}irint conune les
fmnt continiiés. Le |n js resta délioki?ement dans celte eondi-
oot parce qu'on sol diméner, par des dédomniagenents péca*
iaires et par d'autres sacrifices , les ptétentions que les comtes
s ta Frise orientale appuyaient sur leur inirestitareantérieurey
«n que celles qae les comtes susdits , qui avaiem participé à la
inqeêle, fendaient sur leur concours , et aussi parce qu'on eut
1 angesaede réparer des erreurs survenues plus tard enfers les
ncieos iMbilants en leur faisant droit è oe justes eiigences.
Jnrarden, Tonens,Langwarden, Burhafe, Stolham , Wad-
tmSf Weieo , Atens ei Abbebausen sont les noms des paroisses
n ce petit pays, qui a i peu prés S lieues carrées de superOciey
t q«l oomple à peu piés S,400âmes par lieue carrée.
BUTBBIS (CBuaitMPHK^ né Â AnTcrs, fut moine de l'ordre
r Qteanx» cl mourut en 1660. 11 est auteur des ouvrages soi-
anU:!"* Tr^pkétê^Êomi smtfHquê pwnftmu, du ^ÊiM de Bra-
mmê^ Anvers, 1641, in-fol., fig., 1. 1. H se proposait de donner
n second volume qœ sa mort Tempècha de publier; mais il le
nasa mannaerit, et on le trouva, avec des suppirmenis par Jaê-
eas. dans la accoude édition des Trûpkém en Brmémmi^ publiée
la Uaye en 1714-17)6, 4 vol. in-M., fig Des écrivains kellan-
ÉM l'ont accusé d'avoir forgé de Taux actes pour appuver ses
aensonges bisloriques. C'est le reprocbe que lui fait Scnverius
r. les JU«/Mf« vwifHÊ «vt'd'Ant. Mathieu, Leyde, 1608,
»-#*). Quoi au'ii en soit , on a essayé de rétablir la réputation
le fintkens dans ravertissement de la seconde édition, qui,
iiisi que la première, est rare et rccbercbée. 9* Afmoin fénéû-
amqMM de fa molfon liWa», divisées en qmnte livres, véri-
lèn par Charles ; litres a autres bonnes preuves, avec le récit
le plusieurs histoires où les seisneurs de celte maison se sont
trouves, ete., Anvers, 1696. in-fol. Ces annales, où Ton voit les
aortraits, les tombeaux et its anciens sceaux de la maison de
Linden, sont d'une extrême rareté, même en Flandre; cepen-
lant les bibliographies des livres rares, si on en excepte celle
le Uivid Clément, n'en font aucune mention ; mais re qui est
iorore pins remarqaabie, c'est que le P. Leiong dans sa Bi-
aHoiAéona htfsfonifue é€ Frmmcê^ Lenglet^Dufresnoy dans sa
Méêkoëê jioiir éêitéiêr tkêtMr^^ et plusieurs autres savants,
ne cm que Butkens avait écrit en latra , et ils donnent dans
aeUe langue les titres de ces deux ouvrages, en ne présentant
es originaux, qui sont en fran^^is, que comme des traductions.
I^vid Qément n'a point commis ceUe erreur, et même H Ta re-
evve.
Mrruut (GvnLiin»), Anglais, mourut en 1410. Il a écrit
nr les indul|^nces et contre la version anglaise de la BiMe
|n*on avait fkte de son temps ( Wadrug, m ScHpL ord, wtin.
K t51).
BUTLUt (GuiLL4muû, gentilhomme irlandais, naquit au
muté de Clare ven le mifieu du ivi*' siècle. Poussé par sa cu-
iosité naturelle, il entreprit dans sa jeunesse de voyager. Après
m asses ioujg trajet sur mer, il fut pris par des corsaires, et con-
tait en Afrique où on le vendit comme esclave. Par on hasand
isigulier , le maître auquel il échut en partage éteit un de ces
aortels privilégiés auxquels le Seigneur a da^ réHUr le §9-
reidêiaèémiu piètre. Il employa Butler aux travaux les plus
lénibles de son laboratoire. CeluHci ne fut pas longtemps sans
eecmnanre le but des opérations de son maître, mais ce fut en
atn qu'il essaya d'en saisir le fil ; Tadepte se cachait si bien que
itttes les tentatives de Butler furent vaines. Le hasard le servit
aïeux que son intelligence. Il découvrit le lieu où son maître
nchait sa pondre, panrint à s'en saisir, i s'évader, et fut assex
«areox |KNir arrker sans accident en Angleterre. Possesseur
ron trésor aussi précieux, notre Hibemois se mit à faire assis
NsMiquenient des projections : prudence et richesse inopinée
nmM Faremcnt ensemble. Le bruit de ces projections se r^nn-
lit jusqu'à la cour. Un médedn du pays de Butler conçut à
OBI tour le prsjet de lui ravir son secret. Pour y parvenir , il se
iégmse et vient s'offrir au chimiste comme domestique : il est
looeptét; mais Butler, devenu plus circonspect, s'enfermait pour
hère ses opérations* Un jour H eut besoin de plomb et de mer^
nre, et chargea son nouveau valet d'aller lui en acheter. Avant
ne d'obéir, celm^ va trouver l'hête de Butler, et. par rappAl
rune fette fécompenw , Il tedétermine à Tintrodmre dans une
chambre conlignê à celte de son malCre, à te claisan de laquelte
lofait à la hâte plusieufs trous. Lorsque Butler se lut mis à l'ou-
vrage, te tiux milet caurut à son poste ; mais comme il avait
riraliqué nb trous à une eerteine élévation, et échafaudé plu-
iieun chaises pour y parvenir, son édifice s'écroula au moment
où fl examinai avec te plus d'attention ks opérations de l'alcfai-
miste. Alarmé deœbrutt, Butler cauri , Tépce è la main, dans
teehaoïbre Twlne, et te médecin n'évite que par une prompte
) BCTUOI.
fuite les effets de sa colère. Furieux d'avoir manqué son coup.
Ne se croyant plus néanmoins en sûreté dans son pays, il s'(
barque de nouveau avec l'intention de se retirer en Espagne.
Avant que d'y arriver, il mourut sur mer en 1618, égé crenvi-
ron quatre-vingts ans. Quelque temps après, te médeao, s'étent
trouvé impliqué dans une conspiration, fut pendu. Butler a,
parmi les adeptes, quelque droit à rimmortolité par te fameuse
pierre qui porte son nom, et dont il fut ou l'auteur, on tout au
moins le propriétaire. Posée seulement sur la Ungue d'un ma-
lade, cite rappelle des portes du tombeau celui qui est près d'ex-
pirer. Van Uelmont, et d'après lui l'abbé Rousseau, ont écrit
sur les propriétés innombrables de ce divin arcane. Les cures
qu'ils aient surpassent en prodiges tout ce qu'on nous raconte
de te baguette des fées ; et, ce qu'il y a de plus merveilleux, c'est
que la composition en est si faaie, qu'on a peine à concevoir que,
possesseurs d'un trésor si précieux, tes hommes aient bten voulu
continuer de se laisser mourir. Il ne s'agit en effet que de com-
biner entre eux, par runion philosophique, le lion rouge, l'aè-
mant et te ferment. — Les personnes qui auraient le malheur
de ne pas comprendre un langage aussi oteir, pourront s'amuser
de te recette suivante, que nous avons extraite d'un vieux ma-
nuscrit : o Tritures exactement ensembte six onces de vitriol
caidné au soleil; sang humain dessédié, une once; munue, une
once ; usnée humaine, demi-dragme ; vers de terre desséchés,
quatre onces. Enfermer ces poudres dans un matras que vous
exposcrei au soleil d'avril pendant un mois; elles s'i^omé-
reront par l'action de la diateur , et formeront la pierre de
Butler, a
BDTLBR(CHÀai.BS), auteur anglais, né en 1660 à Vycombe
dans le comté de Bucfciugham, et évêque d'fixford, fat vicaire
dans une paroisse de campagne, et mourut te 30 mars 1647. U
est auteur de plasieurs ouvrages, et entre autres des suivante :
i"" tta fiemimimê Mtutrelty (te M onarchte des femmes) . C'est un
traité sur les abeilles* ouvrage ingénieux, et qui a àé souvent
imprimé, Oxford, 1600, in-0»; 1654, in-4«, ete. 3* Tkê Prinei'
piee ofmueie (les Principes de te musique pour te chant et te
composition ), Londres, 1636, in-4**. 3<* Une Gtawemaire an-
glaiee, publiée à Oxford en 1635-1634, in-4^ Butler v propose
un plan d'orthographe régulière, et se sert de caractâ-es, dont
qudques-uns sont empnintés du saxon, et dont tes autres, de sa
propre invention, sont si sin^iers que nous n'avons point de
caractères pour les fi^rer. ha prédilection pour ce prétendu
perfectionnement était telte, que ses ouvrages sont imprimés de
te même manière, que sa grammaire. La conséquence en a été
un dégoût presque universel pour tous ses écrite, quoiqu'ite soient
d'ailleurs curieux et intéressants. Ceux que nous n'avons pas
cités umi: Rkeiuriem iibri duo, Oxford, 1630. — Oreaorie$
liMduo, Oxford, 1635; et Reguia de prefinqmitaU wuUrimo^
mium impedieme, Oxford, 1625, in-4*.
niTTLSA (Sajiokl), te célèbre auteur de Hudi^as, naquit,
d'après te doanée laplus générale, en 1613, dans te (laroisse de
Strensham dans te Worcestershire. Cependant l'opinion oui te
feit naître en ^600 repose sur une autorité qui a du poids. La
plupart des duindications transmises sur les événemente de sa
vte sont tout aussi conUadictoires et vagues. D'après quelques-
uns, son p^ aurait eu de l'aisance ; d'après d'autres, u n'aurait
été qu'un fermier de moyens fort médiocres. Le jeune Butler
fréquente l'écote tetine de Woroester d'abord, et dans te suite
une universite. Biais quelte université ? les biographes ne sont
pas d'accord sur cette question. Wood, qui fait assex votentlers
étudier à Oxford tous les hommes d'un grand nom, finit cepen-
dant par se décider pour Cambridge, où Butler aurait passé six
ou sept ans, sans cependant se foire inscrire pour aucun cours, à
cause de sa pauvreté. Au terme de sa carrière académique , U
entra en qualité de sscréteire au service du juge de paix Jeflerys
d'EarteCroomdansle Worcestershire. Il parait s'être trouvé asses
bien dans cette condition, ci avoir eu assex de teisir, non-seute»
ment pour se Mwer à l'étnde des poètes et des hialoriens, mds
même pour chercher des distractions dans te peinture et te mu-
sique. Il fout bien que les oeuvres de son pinceau n'aient pas été
médiocres, puisqu'elles lai procurèrent l'amitîé de Samuel Coo-
per, on des peintres les plus célèbres de l'époque. Les vicissitu-
des de sa destinée l'amenèrent par te smte cbex fa comtesse
Elisabeth de Kent, où il eut à sa disposition une riche bibliothè>
que, et gagna Taflection du célèbre Selden , qui éteit alors In-
tendant de te comtesse. En quelte qualité Butler M4i attaché
au service de U comtesse î eest ce qui n'est pas plus dair que
te moUf pour lequel il quitte bientùi cette maison pour s^atte-
BUTLER.
(640)
MJTLBI.
ne parvient jamais à rédoire an silence. Hodibcis ottrài
le |M)ëte sans aucune pilié, et chaque occasioo dele Ihm
cher à la personne de sir Samuel Luke, un des oflficiers les plus
distingués de Cromwell. Sir Samuel Luke était un puritain
exalté, et Butler eut dans sa maison l'occasion la plus favorable
d'observer tout ce qu'il y a de désordonné et de ridicule dans les
sectaires politiques et religieux C[u*il a livrés au mépris et à la
risée du public, dans son poème inspiré par une loyale convic-
tion. Aussi il est vraisemblable qu'il conçut dès cette époque
L'idée de son Hudibras, et peut-être même qu'il en créa des lors
le plan. Il en est même qui prétendent que sir Samuel Luke est
lui-même l'original du néros comique. — Après le rétablisse-
ment de la royauté, dont Butler était resté le partisan fidèle au
milieu des sectaires rebelles, on pouvait s'attendre à ce que son
sort prit une tournure plus heureuse ; mab il ne devait pas être
autre chose que secrétaire du comte Richard de Carbury, prési-
dent de Galles, et celui-ci lui donna la fonction de trésorier à
Ludiow-Gastle, lorsqu'on y rétablit la cour judiciaire. Vers
cette époque il épousa mistress Herbert, jeune personne d'une
bonne condition et d'une fortune assez considérable , fortune
qui cependant se perdit par la suite, pour avoir été placée d'une
manière peu sûre. — En 1663 , Butler fit paraître la première
partie ou les trois premiers chants de son Hudibras, Une pareille
publication à une pareille époque ne pouvait manquer de produire
un effet puissant; car un iK>ême burlesque qui déversait à la
fois le fiel et le ridicule sur tes extravagances , les bizarreries et
les folies des sectes politiques et reli^euses qui avaient renversé
le trône des Stuarts et envoyé à l'echafaud Gbaries l*"*^ , avait
alors un retentissement tellement immédiat dans la vie réelle,
que l'intérêt poétique de l'ouvrage s'élevait , par sa tendance
politique et reli^euse, à une hauteur à laquelle nous ne pou-
vons plus le voir aujourd'hui , nous qui n avons plus l'esprit
préoccupé de ces considérations et de ces allusions. Comme on
le conçoit bien, ce fut surtout le parti des Stuarts qui fit de Hu-
dibras l'objet de son admiration. Les courtisans étudièrent ce
poème , et le roi , à qui on prétend que le comte de Dorset le fit
d'abord connaître, en savait par cœur un grand nombre de ps-
sagcs qu'il récitait à l'occasion. Quels que fussent les applaudisse-
ments que le poète recueillit dans les hauts rangs de la société,
ces applaudissements furent cependant sa seule récompei]se.|Les
éloges et l'admiration s'élevèrent encore beaucoup plus haut
après l'apparition de la seconde partie du Uudibroê en 1664, et
on raconte que le comte de Clarendon ouvrit à notre poète les
perspectives les plus brillantes d'honneurs et de dignités , mais
qu'il ne réalisa jamais une seule de ces espérances. On parie il
est vrai d'un don royal de 300 guinées, et on dit aussi que But-
ler fut pendant quelque temps secrétaire du fameux duc de
Buckin^am; mais ces deux assertions sont dénuées de preuves.
Bien mieux , Pake , dans sa vie de Wicherley , raconte une
anecdote bien plus vraisemblable sur la rencontre de Bucking-
ham et de Butler , et la vérité de cette anecdote semble con-
firmée d'ailleurs par quelques vers de notre poète. Pake nous
dit que Wicherley avait enfin obtenu avec beaucoup de peine
que le duc voulût bien lui désigner le lieu et le moment pour
recevoir Butler; le pauvre poète fut introduit par son ami, mais
au même moment le duc aperçoit par la porte restée ouverte
on entremetteur avec deux filles : aussitôt Buckingham sort à la
hftleet laisse là ces deux personnages. Cependant Butler ne perdit
pas courage pour la continuation de son poème, et en 1678 il en
publia la troisième partie, qui cependant ne termine pas l'ou-
vrage. Il est d'autant moins possible de pénétrer jusqu^ù devait
s'étendre le plan de son œuvre, que l'ensemble forme un tissu
peu serré et sans unité, dont le fil pouvait tout aussi bien se
rompre qae se continuer. — Butler mourut à Londres en 1680,
dans un état de pauvreté. Longueville, un de ses amis, s'eflbrça
inutilement d'ouvrir une souscription pour le faire enterrer'à
Westminster, et le fit enterrer à ses propres frais dans le cime-
tière de Covent-Garden. — Soixante ans plus tard, un impri-
meur de Londres, nommé Barber, lui fit ériger un monument
dans l'abbaye de Westminster. — a Hudibrai , dit Johnson ,
est un de ces ouvrages dont une nation a droit d'être fière. Les
images qui y sont présentées sont nationales, les pensées en sont
neuves et sans aucun emprunt étranj^er, le langage est original
et propre. Cependant il avoue (et oui pourrait le nier ?) que ce
poème n'est pas entièrement anglais; car non-seulement on
peut en trouver dans don Quichotte l'idée primitive, mais même
les deux principaux caractères; Hudibras et Ralph sont des
copies nationalisées de don Quichotte et de Sancho Pansa. Le
héros de Butler est un juge de paix presbytérien, qui , plein de
confiance dans la force des lois et animé de la fureur d'une fana-
tique ignorance , parcourt le pays pour détruire la superstition ^.. ^. ^^ , ^ _^^^^ ittix^
et extirper les abus. Mais son compagnon est un indépendant et publia en 1726, in-T, quinze Serv^m V^^t^^^
entête et querelleur, avec lequel il est toujours en dispute et qu'il l pelle, et qui, comme le pouvait annoncer la IMn*»^
... w qmaciipoisl
née. Elle emorasse une série d'aventam qai ne sont
entre elles que par la tendance commune à odicifatf?
presbytériens» les puritains, les indépendsotietnimB^
dissidentes. La plus grande partie du poCme le cMa|Mie(k ^
logues, auxquels donnent occasion les difféiêncesd'apMBi^
le chevaleresque juffe de paix et son oompaffooQ, ei (Wr^
une fournissait suCnamment la matière.-*ll rêmliedeoèv
I invention et la disposition sont les côtés les plus biles é»
poème. Si donc, lors de son apparition, il futadniréctiMf ^
Sar ces côtés faibles comme œuvre de parti, il oe pei o^
ant aujourd'hui nous plaire que parl'exécutieo.eliMo^
port il faudra toujours v reconnaître une œn?Te très-raMfik
de la verve comique. Il est vrai de dire qu'ai^ovdlnM, iba
Angleterre, on le vante plus au'on ne le Ht, etpimqKf»
rêt n'est plus excité par les allusions qui se npportenir^
que et à la réalité, et parce que ces allusions néaciiiÉ^
nues obscures et vagues, et ne peuvent être misa et siÉp
par de savants commentaires ; car Butler a fsitdesDi (nmis
trésor de savantes connaissances, dans lequel se ImterEi»
tout ce que son siècle étalait de sagesse tbeolorâie^ fiÉift
philosôpnique et même astrologique, ainsi que oetei^
Le caractère essentiel et dominant de sa satin etiAvianr;i
tourne tout en caricature. Bouterwek dit avec kwM^tti»-
tesse : o Le satirique l'emporta sur le poète , etmbnen:
contre la secte qu il voulait flétrir lui fit oublier MnesibeB-
genoesdela poésie. Les deux héros sont sous tous la nspnë
créations repoussantes. Pas an seul trait beaBetMtwKHi
réconcilie avec leur imbécillité et leur ioseosibiiilé ampe
Par là , Butler a manqué à la vérité même des csndèreii
il traçait le portrait; car en définitive les égsraMuti/^
qu'il a voulu nous dépeindre provenaient d'une fiutfieip*
pour le bien. Butler n'aurait pas dû oublier (hm lo rtu
presbytériennes ont pu entraîner des hommes tels qielUai
II nous parait donc qu'il faut borner le mérite Mxmkh
dibras a cette plénitude de verve énergique et hardie fi»
1er laisse déborder par torrents dans ses vers tt^ •
noueux comme un lourd bâton , et à cette origiosliieft^
qui se lie intimement à la qualité précédente, ongiotliie^
le caractère a été qualifié par Johnson ûtffouièrtm'i^
mun. Mais c'est précisément cette grossièreté qui dosin»
langage une certaine énergie de comique, tant ptf«Ç**
en harmonie avec l'ensemole du sujet, que psrce q«**
traste avec certains passages isolés qui ont une coonvh^
La verve de Butler est en général nche et P'<>*^*f*».*J*u
images et en comparaisons, et en mettant ^ ^'T^
allusions contemporaines, il reste toujours une ssUrcj**
comique , et qui s'applique à l'esprit de secte et spo^
gances pédantesques de tous les temps. — Ses •■''Jff^
mes furent publiées peu de temps après sa mort, n*«
doute de beaucoup de morceaux altérés, en 3 ^«•y*-^
meilleure collection a été donnée par Thyer : ^*^/_f!7
Remains in verse and prose, London, 1759; et oosoeçj*
BuUer's Remains, London, 1823 (avec des leçons et iûwj^
nouvelles pour le Hudibras). Ces œuvres postbttBW ««^
sent en majeure partie de satires didactiques et de p^
vers, qui apparemment n'étaient que des ^''^^^^^^^^
ei 1 immoralité enoniee ae la cour. o« ^^ ^^^
quelques dissertations et portraits de caractères q«*
se dbtingue par la clarté et la force. «i m <l^ '
BUTLER (Joseph), théologien anglais, naflojifl»
WanUge, dans le comté de Bcrk, et fut clejé dini »
munion presbytérienne; mais ses réflexions lijw ^^
embrasser la religion épiscopale, son P^» îP|'„,i,«#
'opposition, lui permit enfin d'entrer en *7".«5*Tr,-i
•Oxford, où il reçut les ordres sacrés. Il «^"^•^SSl*
d
d
a uxiora, ou ii reçut les orures sacn». ■• ^^mmi^^
précédente au docteur Clarke Trois If Uns «^^'•^^ j^
desles objeelioiu sur les preuves de l'esiikiM uJZa^
tenues dans un de ses sermons. Ces Lellresoni «f "JLi
à la suite de la quatrième édition du 't^^^^SZ^^
les allribuis de Dieu. S'éUnt lié d'amitié «^«^ f^^fl^
frère du grand chancelier, il fut nommé «" "*5rXii**
mandation et celle du docteur Clarke, 9^^}^Tlat^
BUTLEE.
(641)
BCTNEBIA.
sprit,plus méCaphysîque qu'éloquent, conviennent mieux à
les étudiante en théologie qu*à un auditoire de simples chré-
iens. Cependant ces Sermons et son Traité sur l'analogie de
a religion nalurelie et révélée avec la eonttiluHon et le coure
le la nature, publié en 1756, in-4s sont regardes comme de
rès-bonnes études théologiques. Après avoir possédé dififérents
Hsiiéfices» et avoir été environ un an secrétaire du cabinet de
a reine CarolinCy Butler fut nommé en 1757 évéque de Bristol,
it en 1760 évéque de Durbam. Les premières instructions qu*il
lonna à son clergé, en arrivant dans son diocèse, eurent pour
tbjct la néeeêsité du culte extérieur. Ces instructions et Terec-
ion d'une croix en marbre dans sa chapelle ont peut-être con-
ribué à faire supposer que Butler, qui d'ailleurs ne s*élait ja-
D«is marié, avait secrètement embrassé la religion catholique
t>maine; mais cette assertion parait dénuée de fondement. Il
Qourut en 1753.
BUTLEE (Alban), pieux et savant agiographe, naauit en
710 dans le comté de Northamplon , d'une ancienne lamille
>eu fortunée, mais très-honnête. A l'âge de dix-huit ans, on
'envoya au collège de Douai, dirigé par des prêtres anglais. Il
^ 6t oienU^t de rapides progrès dans les sciences et surtout
(ans la vertu, ce qui attira raltention de ses supérieurs. Ses
Iodes étant termmées, il resta un certain temps dans ce
ollége, où il enseigna successivement les humanités, la phi-
Mopnie, et la théologie après avoir embrassé l'état ecclésias-
ique. Ce fut alors qiTil débuta dans la carrière littéraire par
me Diaertation eur t Histoire eatirique des papee d'Archi-
tald Bower, malheureux écrivain qui crut justiGer son apos-
asie en calomniant la religion catholique à laquelle il avait
énoncé. Cette Dissertation , écrite d'une manière facile et élé-
;ante, déoota dans l'abbé Butler une grande érudition jointe
I une sage critique» et augmenta l'estime qu'on avait déjà pour
ui dans le collège. Cependant il cpitta cet établissement en
745 pour servir de mentor à trois jeunes seigneurs anglais
ithoJiques, dans leurs voyages en France et en Italie. Pendant
es excursions, Butler ne fut point oisif : il composa une
Uscripiion des monuments des arts les plus remarquables
e ces contrées. De retour en Angleterre en 1765, il fut nommé
amùnicr du duc de Norfolk, premier pair de ce royaume;
uis on l'employa dans la mission du comté de Stafford , qu'il
nitta, peu de tenms après, pour succéder à l'abbé Talbot,
ère du comte de Schrewsbury, premier comte d'Angleterre,
ins la présidence du coll^ anglais, à Saint-Omer, qui lui
mi été conférée par le parlement de Paris, à la dissolution de
société de Jésus en France^ en 1762. Les détails qu'exigeait
ttte nouvelle charge et ses occupations multipliées, comme
Caire général de Saint-Omer, d'Arras et de Boulogne, le
ïtoumerent de ses travaux littéraires. Butler remplit les di-
îTs emplois qui lui furent confiés avec un zèle et un succès
a-dessus de tout éloge. Enfin il mourut le 15 mai 1775, à l'âge
t soixante-trois ans, après avoir joui de la confiance intime de
- de Montlouet, évégue de Saint-Omer, de M. Caime» évéque
^ Bruges, et de plusieurs autres personnes distinguées. Voilà
»ur sa vie publique; nous avons maintenant à parler de ses
avaux. Le premier dont nous ayons à faire mention est la Vis
fê Pères, des martyrs et des a%Ures principaux saints, avec
fê notes historiques et critiques, en anglais : c'est par cet ou-
age surtout gue Butler a éubli sa répuUtion. Godescard, aidé
t Fabbé Marie, professeur de mathématiques au collège Ma-
rin» le traduisit presque aussitôt son apparition, Villefranche,
'65 et années suivantes, 13 vol. grand in-S""; Paris, nouvelle
[ition corrigée et augmentée par l'abbé Godescard , chanoine
ï Saint-Honoré, secrétaire de l'archevêque de Paris, 1786-
W. a On y trouve sous chaque jour, dit un biographe, la vie
s saints les plus célèbres. On a profité de plusieurs bons ou-
âges ^ui ont paru depuis quelques années en différentes Un-
ies. L ouvrage français n'est pas une simple traduction ; il
ntient un grand nombre de vies qui ne sont point dans
original, et beaucoup d'additions fournies par l'auteur anglais,
1 qui sont le fruit des recherches des deux traducteurs,
iadpalement de l'abbé Godescard. Les modèles de vertu de
os les siècles, de tous les états, de tous les âges y sont pré-
ntés avec beaucoup d'intérêt. Les fêtes principales de l'année,
scitoées pour nous rappeler les différents mystères de la
ligion , y sont traités avec la dignité qui convient à ces grands
jets. Partout à l'instruction est jointe une onction qui fait
Oter la morale de l'Evangile. » Cet éloge est sans doute bien
érité; cependant, pour être juste, il eût été bon de dire que
style est quelquefois négligé, et qu'il y a souvent de la
aasioD , débuts que Godescard n'a peutétre pas assez fait
iparallre dans sa traduction, ce qui nécessairement éloigne
IT.
t onction dont on vient de parler (F. l'article Godescabi>).
J^ais un mérite de l'ouvrage d'Alban Butler, c'est qu'il donne
heu a des réflexions très-propres à confondre les sarcasmes de
l'impiété. La plus puissante ressource des incrédules avait clé
de saisir malignement certains traits qu'un zèle indiscret avait
répandus dans la vie de plusieurs saints. Ils avaient cru qu'on
y jetant du ridicule , ils viendraient à bout de détruire la
véritable piété. Toujours prêts à triompher de la moindre
imprudence, ils ne rougirent pas d'insister sur des riens, et de
faire tourner au mépris de la religion des écarts que la reli-
^on est la première à condamner. Or, l'auteur anglais, en
éloignant de son ouvrage, avec une saine critique, tout ce
qu'une crédulité trop grande avait souvent fait adopter, répond
ainsi aux vaines attaques des incrédules, et confirme la foi des
fidèles dans ce qu'ils peuvent raisonnablement croire. — Chal-
loner, vicaire apostolique de Londres , avait conseillé , avec
beaucoup de raison, à Butler de retrancher les Noies savantes
dont son ouvrage était chargé, afin de le rendre plus usuel;
aussi ne les treuve-t-on point dans la première édition. Mais
on les a rétablies dans les éditions postérieures, d'où elles ont
passé même, avec des augmentations considérables, dans la
traduction française. Ces Notes roulent principalement sur l'o-
rigine et l'institution des fêtes, les cérémonies, les rites et les
usages de l'Eglise; sur la fondation, la propagation, les réfor-
mes, la suppression des ordres monastiques: sur les sectes phi-
losophiques ou théologiques; enfin sur les écrits et les éditions
des saints Pères et des auteurs ecclésiastiques. Pour compléter
sa Vie des saints, Alban Butler avait composé un Traité des
fêtes mobiles; mais cet ouvrage était resté manuscrit, parce gue
'auteur, le jujjeant trop prolixe, se proposait de le réduire.
C'est ce qui a été fait, après sa mort, sous la direction de l'abbé
Cballoner. Ce Traité a été depuis traduit en français par l'abbé
Nagot, de la congrégation de Saint-Sulpice, et c'est cette tra-
duction qui fait suite à toutes les éditions de Godescard. L'a-
giographe anglais, toujours dans le dessein de rendre le plus
complet possible son grand ouvrage, avait composé des Tables
chronologiqjues ; mais elles n'ont point été publiées. Elles
furent suivies de la Vie de la scsur Marie de la Croix, reli-
gieuse du couvent des Anglaises de Rouen, ouvrage dans lequel
rauteur a placé des instructions sur les devoirs des personnes
qui vivent en religion. On a encore de ce laborieux écrivain un
Traité de la religion naturelle et révélée, qui est resté ma-
nuscrit, et que l'on a quelquefois confondu avec le Traité sur
l'analogie de la religion naturelle et révélée avec la consti-
tution et le cours de la nature, par Joseph Butler, 1756, in-4®,
et dont on a donné une traduction dans ces dernières années,
Bourges, 1825, in-8®. Enfin Alban Butler a laissé des Sermons,
des Discours de piété et des matériaux pour les Vies de Fisher
et Morus. — Son neveu, Charles Butler, jurisconsulte dis-
tingué, homme de grande science, et, ce qui vaut mieux, de
grandes vertus, a écrit et publié sa Vie, Londres, 1799, in-8<>.
— A l'article Godescabd, nous donnerons la liste des nom-
breuses éditions qui ont été faites de la Vie des saints,
L.-F. GcÉRiN.
BUTLER (Jacques) (F. Ormokd [Duc d']).
BUTLER (Thomas) (V. Ossory [Comte d']).
BUTLER (Weeden), prêtre anglican, né en 1742 à Margate,
perdit son père et sa mère à Tàge de quatorze ans, et fut placé
pour six ans apprenti clerc cnez un attorney solliciteur de
Londres. Après avoir rempli son engagement à la satisfaction
de son patron qui voulait Vassocier à sa maison , sans mise de
fondSj Èutler se décida pour l'état ecclésiastique. Franc, hum-
ble, simple et irréprochable dans sa conduite, il trouva de zélés
{irotecteurs. En 1767, il devint lecteur à la chapelle de Char-
otte-Street, et dix ans après il en devint prédicateur, en rem-
placement de Dode (V. ce nom). Dès ce moment, il est peu
d'institutions charitables à Londres auxquelles il n'ait contri-
bué, soit par ses prédications, soit par son influence. C'est à
lui qu'on doit la société fondée dans cette ville pour la libération
des personnes détenues pour de légères dettes. En 1814, il se
retira à Chelsea , six ans après dans l'Ile de Wight , puis à
Bristol, et enfin à Greenbill, où il mourut en juillet 18*25. On
a de lui, en anglais : l** le Guide à Chellenham , in -8°;
^ Simples Sermons, in-4<'; 3^ une édition des Traités de
Jortin, 1790, 2 vol. in-S*'; 4"* une autre des Conversations
romaines, de Wilcock, 1797, 2 vol. in -8**; 5o Mémoires de
Marc Hildesley, évéque de Sudor et Man, 1799, in-8»; 6" Ta-
bleau de la Vie et des ouvrages de Georges Stanhope, in-8^.
BUTNERIA, BEURERIA, CALTCAHTHUS, POMPADOUR
(6olafi.), arbrisseau. La fleur a, au lieu de calice, une masse
9\
BVTOmÉE».
(64t)
BurrArveco.
charnucy d*oû partent enviroy quinie pétales sur deax rasgées.
Les pétales cxXérieurs paraissent être uiie cantiouatioD de la
masse charoue, et pourraient être regardés comn^ les décou-
pures du calice. Les pistils paraissent formés de petits sommets
unplantés sur les eoiibryons qui sont reolermés dans le caUee.
Les feuilles sont opposées sur les branches : elles sont entières,
ovales, terminées par de longues pointes, creusées par-dessus
de sillons assez profonds, et relevées par-dessous de nervures
saillantes. Les Qeurs naissent une à une au bout de chaque
branche, et s épanouissent dans le mois de mai ; elles sont d un
violet terne, parce que les pétales sont couverts d'un duvet
très-fin de couleur âuve : elles ressemblent aux fleurs de la
démalite à fleur double; leur odeur est peu agréable. Duhamel
croit (^ue cet arbre nous vient du Japon, et qu*il est décrit et
dessine [)ar Kœmpfer. Dans le temps que ce célèbre académi-
cien a fait imprimer son Drailé des arhru ei arbuslet, il dou-
tait encore si le butmria s élèverait en pleine terre; ce doute
8*e$t dissipé depuis par Texpérience; elle a même prouvé quil
est assez dur, et qu*il se multiplie aisément de marcottes. Gomme
ses racines sont très-fibreuses, on pense qu*il se plait dans les
terres légères. On croit égalenient qu'il peut se reproduire par
les boutures; comme son jeune bois est fort tendre, il faudrait
couper la bouture au-dessous d'un nœud pour empêcher une
humidité trop abondante de s'élever dans le tuyau médullaire.
BUTO ou BOUTO (géogr. ane.), ancienne ville d'Egypte,
était située près de l'embouchure SébennvtiqBe du Nil , sur la
rive méridionale du lac Bourlos. Cette ville était consacrée à la
déesse Buto, qui, dit-on, y demeurait, et qui y avait son temple
et son oracle les plus célèbres. On a cru reconnaître dans celte
divinité la Lalone des Grecs, et les anciens auteurs ont pour
cette raison donné à la ville le nom de Latopolis. Hérodote
raconte (liv. ii, ch. 166) qu'Isis ayant confié son fils à Buto
pour le soustraire aux persécutions de Typhon , la nourrice le
cacha dans l'Ile de Cbemmis, au milieu du lac Bourlos, et que
depuis ce moment Tlle devint flottante. Dans la mythologie des
Egyptiens, Buto était une divinité de premier ordre, dans la-
Suelie était personnifiée la nuit universelle antérieure au dé-
rouillement du chaos. — La ville de Buto fut longtemps ma-
gnifique et florissante. On y voit, dit Hérodote, les temples
d'Apollon, de Diane, de Liatone. Ce dernier est d'une seule
pierre en longueur et en hauteur. Chacune de ses dimensions
est de quarante coudées (cinquante-cinq pieds). On a calculé
que cet énorme monolithe devait peser, avant d'être creusé,
dix-huit à dix-neuf millions de kilogrammes. C'est dans un
marais voisin de Buto que Psamméticus se retira pendant son
exil. Ayant envoyé consulter l'oracle de Latone, il lui fut ré-
pondu qu'il serait vengé par des hommes d'airain sortis de la
mer. En eflet, peu de temps après, des Ioniens et des Cariens,
revêtus d'armures d'airain, débarquèrent en Egypte, et aidèrent
Psamméticus, non-seulement à reconquérir son trône, mais
encore à détrôner à son tour les onze rois ses collègues. Les
ruines de Buto excitent encore aujourd'hui l'admiration des
voyageurs. — Hérodote (liv. il, ch. 75) parle d'une autre ville
de même nom , située hors du Delta -, et près de l'Arabie,
a J'allai , dit-il , dans un endroit à peu de dislance de cette
ville, pour m'informer des serpents ailés. J'y vis une quantité
prodigieuse d'os de ces scr|)ents; il y en avait des tas épars de
tous côtés. Ils sont amoncelés dans le lieu où une gorge res-
serrée entre des montagnes débouche dans une vaste plaine
qui touche à celle de l'Egypte. » Aucun autre auteur ne fait
mention de cette Buto; mais, par sa situation, on a pensé que
c'était la même que celle Othone dont parle l'Ecriture, et où les
Israélites c^impèrent près du désert.
BUTOA [géogr, anc.), petite Ile près de celle de Crète {Piin,^
IV, i'^j.
HUToiR, S. m. {lechnoi.)f sorte de couteau à l'usage des cor-
royeurs. — Butoir sourd, celui qui ne coupe pas; butoir /ran-
chant , celui qui sert à écharner.
BUToaiE (butomus) {botan-), belle plante placée sur le bord
des rivières ou des étangs, dont la tige eflilée comme un jonc
se termine par une ombelle de fleurs roses, ceinte d'une colle-
rette de folioles. Le butomus umbellatus, ou jonc fleuri, que
nous venons de faire connaître, a été alternativement placé
entre les joncées et les alismacées. M. Richard , frappé de la
structure des capsules, dont la paroi interne est garnie d'un
réseau vasculaire, où les graines sont attachées sans ordre, en a
fait le type de la famille des butomées. Le jonc fleuri est très-
commun aux environs de Paris. A. B. de B.
BUTOMÉES [butomcœ) (bolan.). Cette nouvelle famille, éta-
blie par M. Richard, se compose seulement de deux ou trois
plantes monocotylédones, fort voisines des jeacées d écÊ
macées, mais distisctes par un caractère asses reonn
consistant dans la structure des oipsaies, doat U parai
est garnie d'un eéseau vasouiaire, oà les graines eoui
sans ordre. Les genres butomus (L.), hydrcekiê {f'
limnockaris (Humboldt) présentent seub cette eÎPgBtifitt h
reste, les butomées sont des plantes aquatiques, icaèfa^
aux joncées et aux alismacées; par la strttcture de htmn é-
verses parties, elles pourraient former une sotidiviaieB da» i
groupe très-naturel où l'on réunirait les genres de ecs troi» Sh
milles.
BUTOMOM, s. m. {boian.), nom que l'ea donaatt mmnfmm
rubanier.
BrTOBlc, s. m. (6oteii.), grand aiiMe de la Uaulle ém mr-
toïdes, vulgairement le bonnet<arré.
BUTOR, s. m. (gramm,), espèce de gros oiseao de prw|*
vit dans les marécages, et qu'on ne peut dresser povr b fis-
connerie. Il se dit, figurément et familièrement, d'oskou
grossier et stupide. C est un butor, c'est un vr^ bnior.tk'é
donne populairement un féminin : Butobdb. CTesi mmtfMm
bulorde.
BUTOBIDES, historien qui a écrit sur les pyraiBÎdes.
BUTOS (F. BUTUS).
BUTOSCUXUT, S. m. (term. di relaUon)^
cher russe.
BUTBET (Le babon de), né en France dans le da<
siècle, d'une famille noble et riche, renonça k aoa raag el àwn
titres pour se dévouer aux progrès de Pagrieoltafe, fi ywidWr
au bonheur des habitants de la campanie. Soa Imc HÉteW
Taille raisonnèe des arbres /ru^Kw#, Paris, iTB5, i»4r, oik
plus instructif de ceux qui ont été composés wmr eette metàer
il a eu treize éditions jusqu'en 1801 ; on ne les ooaipte piv >•
puis cette époque. Butret, après avoir appris à liostnai,?^
Yincennes, tous les détails de l'art du jardinage, et svi» y
pratique de la taille des arbres^ était allé s'établir à Strier,
où il avait déjà fondé un magniGque jardin, dont il sesmm:
de faire une école pratique pour la cul tore des ariires irubr^
lorsque les malheurs de la révolution vinrent détruire lehri*
ses travaux. Forcé alors d'émigrer, il trouva un aaile ikf^m
de l'électeur palatin, qui lui oonûa la directsoo de sa pte
Il mourut à Strasbourg en 1805. On raconte de et fvnvr
agriculteur des traits dune admirable bienfaisance. Autt
iour reçu 500 francs pour une édition de son lirre, il alti * ^
blir dans un village voisin de Strasbourg où la cmlture de» r*v«
était négligée. Quoique le sol y îùi très-favorable ; il y fil «^
des arbres, les aistribua aux habitants, lear apprit la tbtier '
la pratique de l'art qu'il avait poussé si loin, e( ne k» f*
3u après avoir dépensé la somme entière à fonder oae bni«
'inaustrie qui est devenue une source d'aisance pour erp"
BUTBINTO (géogr,), ville commerciale située prèsduî-
deGorfou,dans le Sandschak de Dulonia, ùiisant partie drîj '
vince d'Albanie. Elle est pourvue d'un port et d'un fortj et r >
le siège d'un évèqucgrec. Sa population est dei,0(W>habaao*- *
vendent aux CorBotes des bestiaux, des blés et dn Iwéi, f *
font aussi le commerce de caviar. — Elle appartenait Mtt ■
aux Vénitiens, et elle partagea dans ces derniers lenim le »-
toutes les possessions vénitiennes de cette contrée. Eue tin
nom de l'ancienne Bulhrotum.éonl il est souvent Cait mr-
dans les lettres de Cicéron, et aont les ruines se trotntot 3
lieue de là, près de Paleo Castro.
HUTBio (Antoine de), jurisconsulte de Bologne, «w
1408 ou 1417, a laissé: Repertorium juris canomciae a-^-
Commentaria in Décrétâtes et Clementinas, impnai i ^
en 1718 (Trithémeet Bellarmin, de Script, ecehs.; ftau
Biblioth. Bononiensis),
BUTBON (Jean-Alphonsk), avocat au conseil ro^ 4r E
drid^ était né vers la fin du xvi' siècle à Najeca dansls\«"
Castille. Il se distingua surtout par la protection rrlaint ^
accorda aux arts libéraux, et particulièremeut k la pôsSar»
l'exercice de laquelle le gouvernement voulait knpoaec aar (•
annuelle. Butron publia à cette époque un excelmH ■«»«
très-rare aujourd'hui, sous ce titre : Di^Ugtu apnlsfelM*-
ia pintura, en quê se defiendê la inasnuiakd de aalr «rti. p
es libéral y noble par todos los der échos, Madrid, l6Si ; **'
fïTimà à Miadrid, avec quelques changeinenta dans Vu
a suite du Dialogo de la pintura, de Vincent Car
Dialogo de la pintura
BUTTAFUOCO (MATrHiEU), oé eo 17S0 à Reaoovaifr, r
ville de Ck)rse, non loin de Ébutia, embrassa la caiiT'
armes, et s'éleva au grade de maréehal de camp» bica ^ ■
i
(643)
MTTKTw
iùi hîA reBitnper Dioini par des lerriees militaire» ^e par un
certain laient de négockleur. A Tépeqae où le duc de Cheiseul
■éaolai de réunir la Corse à la France^ Boltafuoco fui ua des
prineipaui agents du mÎMsière fraoçau^ et il reçut la mission
délicate de coatiAuer les négociations entamées a?ec Paoli par
Vakraissant. Lorsque en 1768 les Génois eurent cédé leurs droits
à la Vraooe^ llillaftncey comprenasC que la Corse ne pouvait
aspirer à nue iadépendnace sérieuse, se mil ouvertement en
oppoaition contre Paoli» qui ne voulait admettre la France ^e
oomme puissance protectrice, et il coatrihu» à l'incêrporaCion
pmte et ample. Ses compatriotes Taccasèrent souvent d'avoir
vendu so» naya ; quoique ropinion qii*il soatenait se justifie
asaez par elieHHènm, on ne peut nier que Buttafuoco n'afe reçu
do ministère Choiseul des marques de (avear que sai position
déUeaAe n'aoraii pas dâ lu» permettre d'accepter. En 178»,
Battafimco ùit élu député de la noblesse de Corse aux états gêné-
ranx, il s'y montra dévoué an prli de l'ancien régime, et vota
presque teajours avec la minonté rétrograda. Il fui accusé par
jttcaaeau* d'avoir entretenu une correspondance crimineUe-;
mais ott ne lrou:va dans sea lettres qu'une imprdJation de la
constitution civile du cler^-. En 1790,. il dénonça les veiation»
«a'eseniait en Corse Paoli, Ton de cens qui avaient pnevoqoé
I accnmlimrde Mtralwauv En rz^, il narm eonlreles membres
du département de la Corse, particulieremeai contre SaliceRi,
qfù le représentait partout comme un aristocrate, el il fut en*
suite accusé lui-même d'avoir excité la révolte de la munidpa-
mé de Bastia. Son opposition aveugle contre la révolution
acheva de lui aliéner le cœur doses comj^triotos, qui dans beau*
coup de villes le pendirent en effigie. Napoléon lui-mème,r
alors simple lieutenant d'artillerie à Auxonne , écrivit contre
lui une épftre virulente. Cette Lettre^ ioiprimce à Dùle, fut en-
voyée par le jeune officier au dub d'Ajaccio, qui la répandit
dans rile. Buliafueco n'en fut pas moins un cfes signataires des
groteslatious des I3.et 15 seplembce 1791 contre les innovation»
^ lites par l'assemblée nationale. A la fin de la session , il passa
à rétmnger avec tous ceux de son partie U revint en Corso en
1794, aa moment où les An^is venaient d'envahir cette lie.
II ternit ainsi lui-raèroe ce qull ayait pu faire d'utile à sa patrie
sous le ministère Choiseul, et autorisa ses ennemis à douter des
sentiments qni L'avaient porté du.côté de la France. Le seul qui
ait été invariable chez lui,, c'est un éloignement invincible pour
le» Génois. Le âl janvier &79i,. à Toccasion d'une réclamation
où la ville de Gânes oheochait à faire valoir ses anciens droits
sur la Corse, il demanda que l'assemblée rassurât les Corses à
cet égard, déclarant qu'ils se livreraient plutôt au diable que de
rester sous les Génois. En effet, quand il se fut brouillé avec la
Fimice, il préféra l'Angleterre à ces deniiers. Il avait formé une
DoNeotion oonirplète de Mémoires relatifs à la Corse, collection
qpi fot dispersée en 1768, lors du pillage de sa maison. Celait
tui qui, avec l'autorisation de Paoli, avait entretenu avec
l.-J« HJousseaa une correspondance politique au sujet de la
aoBstiiutioiaà donner aux Coiaes. IhiUaiboeo mourut dans l'exil
l'année taCMK
BOTTAfiB , s. m. (agHêuU.), action, manière de butter les
9lttiHe9.
BUTTE, S. f. {gramm.), petit tertre, petite élévation de terre.
Mu futul de ta buHe, Monter sur une bnite. Tl se dit parties-
îèrement d'une petite élévation de terre ou de maçonnerie, où
*(on place un but pour tirer an blanc. La butte au polygone,
mur le tir de l'artilterie. — Figurément, Elre en butte, être
rxposé. Etre en bulte auœ coups de la fortune. Son élévation
"a mis en butte aux traits de t envie. Par sa conduite impru-
fente il s'est mis en butte à ta médisance. Etre en butte à ta
paierie, aux plaisanteries. A Paris, ta butte de Montmartre,
a butte Cliaumont, etc., la colline de Montmartre, etc.
BUTT£, S. f. {accept, div.\ élévation de terre q^e la taupe
'orme au dehocs pour sortir de terre. On nomme poudre de
iuUe^ la poudre dont ceux qui tirent au blanc ont coutume de
ie servir. — Butte est aussi le nom par lequel on désignait
autrefois la maison où les chevaliers de 1 Arquebuse se rassemr
liaient pour leurs exercices.
BirrrÉBy s. C. (orefcil.). U panlt que ce mot vient de butte,
■BÎ signifie une élévation de terre, an monticule. — Une butte
Mai ondinaireoiMa pyraBÛdale» cttie forme, qui est la plus
Mléde, • fini donner le nom de buUét à toutas les parties a'un
édifiée qnî ont un effort lalêral à soutenir. Ainsi, dans toute
NMie de construction il se lut deux génies d'efibrts : l'un ver-«
iical ou d'aplomb, qui exige des fondements solides, et l'autre
Inténd, auquel il fiui opposer des buttées suffisantes. Un édifice
qpnloonqae, en Imia ou en pierre, voUté ou non mùié,^ est capa-
ble d'éprouver des ellbrts latéraux ; nn massif même a hesisUm
d'être forlifié par un talus. ^- On forme des buttées afec des
massiÊs de maçonnerie, de contre-forts, des arcs ou piliers bat-»
lants, des talus, ée$ chaînes de fer, etc. (F. ces mots). — Les
étaiements sont des buttées provisionnel iW, (](n'on est souvent
obligé d'opposer aux efforts mtéraux d*on édifice qui menace
ruine. — Un édifice construit selon toutes les règles de Tart,
qui n'aurait ni voûte ni autres constructions capables (fe prtH-
ouire des eflforts latéraux, peut encore awîr besoin de kuUée
pour obvier an tassement inégal* du sol*, des matériaux et
des constructions. En général , le moindre déplacement du
centre de gravité d'un édifice, occasionné par un eIVrt quelcon^
que, produit un eflfort latéral <kii exige mie buttée. — La forme
et les dimensions qu'il fout donner aux buttées dépendent des
eflbrts qu'elles ont a soutenir ; c'est pourquoi nous renvoyons au
mot Poussée la manière de les terminer (F. aussi Effobt la-
tésal).
BUTTEL (ALBERT-Lours-EMMANUEt), nc à Arras au com-
mencement du XTiir siècle, fut dlestiné à la magistrature.
Jeune encore, il montra tant de dispositions qu'il obtint en 1729
une dispense d'âge pour exercer la charge éminente dfe second
président au consed d'Artois, où if déploya pendant plus de
trente ans le savoir, le dévouement! et rîntégnté qui devraient
toujours se rencontrer dans les chef^ des corp maiclaires. Il a
publié, sans y mettre son nom, une Notice ae fétat ancien et
moderne de la province et du comté d'Artois, Paris, r748,
in-t2. Cet onvraçe, en fbrme de dictionnaire* contient les ren-
seignements lés plus exacts sur l'état civile militaire et ecclésias-
tique de la contrée, depuis les temps anciens jusqu'à l'époque où
l'auteur écrivait. L'histoire d'Artois, qui depuis a été traitée
d'une manière plus complète par dbm Devienne, y occupe peu
de place; mais on y trouve avec beaucoup de développements
tout ce qui se rapporte à la législation, aux coutumes et statuts
locaux, et en général à toutes les matières qui font l'objet des
études du jurisconsulte. Buttel mourut à Arras en 1758.
BUTTER, V. a. Quelques-uns écrivent buter {term* de jar-
dinage). Butter un arbre, le ^rnir tout autour dii pied avec
des mottes de terre, après Favoir planté. Butter des cardons^ des
artichauts , Butter du céleri . les entourer de terre pour les
fhire blanchir. — Botteb se dit aussi d'un cheval qu'une iné-
galité de terrain fait broncher. Ce cheval butte à chaque ptu.
— Bctté, êb, participe.
BUTTBRFIELD, mécanicien alleoMud, vint s'établir à Taris
vers la fin du règne de Louis XIV, et obtint le titre d'ingénieur
du roi pour le» instruments de mathématiques. Les artislM
anglais n'avaient pas encore perfiectionné l'art de diviser les
instruments astronomiques; et ceux de Butl«rfield» surtout ses
grands quarts de cercle, jouirent longtemps> d'une certaine ré-
putation. D construisait beaucoup de cadrans solaires portatifs â
boussole, et cet instrument est encore connu sous son nom. Le
czar Pierre voulut visiter en 1717 l'atelier de cet artiste, qui
mourut le 28 mai 1721, âgé de quatre-vingt-neuf ans. U a
publié quelques ouvrages dans lesquels il donne la description
de quelques instruments qu'il avait inventés ou perfectionnés:
1"* ^itMu. d'une nouvelle coniiruciûm,. Paris, 1677, in-12;
2*' Odomètre nouveau^ 1661, in-12.
BUTTET (Mabc-Claude bb), né à Cbambéry d'une famille
dislinj^uée. Ayant achevé ses études à Paris, il s'appliqna aux
mathématiques ei à la littérature grecque el latine , et fut lié
avec Dasml ^ Bonaard et les autres beaux esprita de son temps»
s'efforçant, a leur exemple, d'enrichir la langue française de
nouveaux mots, dont la plupart n'ont pas feit fortune. U pré-
tendit aussi à r honneur d avoir introduit dans la. poésie fran<^
çaise lea vers saphiques n^sucés, proMè bi^rre que Baïf avait
déjà tenté anrant kii et asec aussit peu de succès. Voici la liste de
seBtttvrageB: 1^ Àpoio^ pour te Savoie contre Martkélemi
Jmmmc , A BtMmgês, Lyon , BenoM, 1&5A, in*8°. C'est une pièce
en vers Inlins^ 2» Odê sur la paix de Yervins , Paris, Buou ,
1659. 3P Mpiêkakame pour kê nopee^d» Pf^iUbert-Emmanueiàe
Savoye et deMarauerHe de Fwmee, ilûd^. Bob. Estienne,
1559, ia-4P ; pièce de plus de six eenta vers héroïques, précédée
d'une épltre en prose à la nouvelle duchesse de Savoie.
4<» L'AmatUe, ibio., 1560, revue at réimprimée à Lyon en ihl%
et en 1575. C'est un recueil de cent vingt-huit sonnets, où l'au-
teur ne parle que de son amour désespéré pour la belle Amaltée^
qu'il avait coramencé d'aimer dès l'âge de dix-neuf ans. o** Le
premier livre deê vers de Maro-Claudê de Buttet , Savoy sien ^
auquel a esté ajouêié te seeomd, ensemble l'Àmaltée, Paris,
Fésandat, 1564, iu-SP; idem. Paria, de Marnef, 1588, in-8«.
Le premier livre contient vingt^duq odes, et l'autre trente ei
BUTTlfEa.
(644)
Binrov.
one. Dans la deuxième ode du second livre. Tauleur déplore la
mort de Charles III , duc de Savoie , et nous apprend que cet
événement lui fait abandonner un poème qu'il avait commencé
sur les glorieuses actions de ce prince. 6** Cfianl sur la conva-
letcence d'Emmanuel'PhUiheri^ iur la venue de la duehesie
de Nemours, Chambéry, 1663, in-4«. 7«» Le Tombeau de JUar-
guérite de Savoye^ 1575. 8" Eloge d' Emmanuel- Philibert de
P/n^on, Turin y 1582. 9® lia laissé en manuscrit Job, poT'me
héroïque en vers français ; la Maison Ruinée; Eloges en vers des
plus illustres personnages de Savoie, et une CMe à Marguerite
de France , manuscrit de vingt-deux feuillets , conservé à la
bibliothèque de Turin , cod. 157, et qui se trouvait aussi dans
celle de la Vallière ( F. pour plus de détails la Bibliothèque
française de Goujet). — Buttet (Louis de) , seigneur de Mala-
Iret , chevalier de Tordre des saints Maurice et Lazare , avait en-
trepris d'écrire en trente livres l'histoire de la maison de Savoie »
sons le litre de Décades savoisiennes ; il n'en acheva que les vies
de Bérold et de Humbert, qui se conservaient en manuscrit
dans la bibliothèque de Turin. Le style en est précis et élégant,
selon Guichenon , qui a profité de ce travail. L'auteur, oui vi-
vait en 1600, manque un peu de critique. — Buttet (Marc-
Antoine de), chevalier comme le précédent , et avocat au sénat
de Ghambéry , publia : t^ le Cavalier de Savoye , ou Réponse
au Soldat français , Ghambéry, 1605 , in-8** , plusieurs fois
réimprimé. L'auteur cherche à y établir les prétentions des ducs
de Savoie sur Genève. Jean Sarrasin , par ordre du conseil de
cette république, y opposa le Citadin de Genève, Buttetpublia
en réponse, 2" le Pléau de l'aristocratie genevoise, ou Haran^
fue de M' Pictet, conseiller d'Etat à Genève, Ghambéry, 1606,
m-8°. Ges écrits polémiques, qui offrent peu d'intérêt aujour-
d'hui , valurent a Tauteur le litre d'historiographe de Savoie ;
il écrivit en cette qualité un Discours de V extraction des princes
de Savoye , qui se conservait manuscrit à la bibliothèque de
Turin.
BUTTINGHAUSEN (Gharles), professeur de théologie et
prédicateur à Heidelberg , né à Frankenthal en 1751, mort le
13 juin 1786, a beaucoup contribué par ses recherches à éclair-
cir l'histoire du Palatinat en général , et de l'université de
Heidelberg en particulier. On a de lui , outre un grand nombre
de thèses et de dissertations thcologiques : 1^ Supplément à la
chronique d*Àventin, Francfort, 1758, in-8''; 2° Délassements
tirés de ï Histoire du Palatinat et de la Suisse, Zurich , 1766,
trois parties in-S"» ; 3"* Matériaux pour servir à l'histoire du
Palatinat , 2 volumes publiés en huit parties, de 1775 à 1782 ,
Manhcim. in-S"»; 4"* Renseignements historiques sur le Pala--
tinat, lires d'écrits modernes, Manheim, 1783-86, en alle-
mand ; 5® Miscella historiœ universitatis Heidelbergensis
inservientia , Heidelberg, 1785-86, 2 part. in-4«.
BIITTMANN (Philippe-Gharles) naquit à Francfort-sur-
le-Mein le 5 octobre 1764. Il fit ses éludes à l'université de
Gœttingue, fut choisi pour précepteur des princes de Dessau ,
pais en 1800 il professa au gymnase de Joachimslhal la géogra-
phie et la statistique. Ge philologue érudit fut tour à tour se-
crétaire de la bibliothèque du roi de Prusse, membre de la
société phtlomalhique , secrétaire de la section d'histoire et de
philologie h l'académie des sciences et belles-lettres, et il venait
d'obtenir la survivance de la charge de bibliothécaire en chef,
lorsqu'il mourut à Berlin le 21 juin 1829. On doit à ce savant :
Grammaire arecçue, Berlin, 1792, 1818, 1825, 1824, 1825.
Elle compte douze éditions. — Premières traditions sur les
contrées de l'Orient, ^ Essai biblique et philologique, avec
une carte de géographie , Beriin, 1803. —Sur les deux pre-
miers mythes de l'histoire primitive de Moïse, 1804. — Sur le
mythe d' Hercule , 1810. — Sur le mythe du déluge, 1812-1819.
deSpaldingi
cation d'un certain wmbre de mots grecs , surtout d'Homère
et d'Hésiode, i vol., Berlin, 1818 et 1825. — Scolies de
tOdystée. — Plusieurs Dissertations dans \e Muséum de l'an^
tiquilé et dans le Muséum antiquitatis de Wolf.
BDTTNER (David-Sigismond-Augcstb), professeur de bo-
tanique à Gœttingue, né en 1724, mort en 1768. Lorsque Haller
Quitta l'emploi de directteur de l'université de Gœttingue et les
vers, adressée à J.-G. Guno, et qui est imprimée avec l'ode de
ce dernier sur son jardin : Enumeratio methodicaplantarum,
carminé clarissimi Joannis Christiani Cuno recensita-
rum, Amsterdam, Sclioot, 1750, in-4" ou in-8% avec une
planche. Haller dit que Bottier est le premier qui ait
naître le nectaire en forme de tuyau du pédoocnle de»
niMm« d'Afrique. Ge caractère, réuni à celui de rirmrifan»
des pétales , les dbtingue essentiellement de ceux de I*Em^
Il a fait aussi connaître le vrai caractère du genre des l "
Il s'était beaucoup occupé de la recfaerdie des rapports
pour former les ordres naturels et des (amill«i. Philippe
a donné en 1714 , sous le titre de CwmmeMatio ioimmkm ■•
ordines naturales plantarum , un aperçu des principe» è
Buttner. Linné lui a dédié un genre de plantes sons le Basé
Buttneria; il est de la famille des personnées. — Etiiia
(David-Sigismond), diacre à Erfurt, mort au camoMmamm
du XVIII* siècle, a publié en allemand an ouvrage qui csi m
par les naturalbtes géologues de son temps, inlitolé : Sigamn
témoignages du déluge , d'après la conMéreUi^n ée téêm f^
sent de notre ghbe , Leipzig , 1710 , in-4^ U est auteur im
autre ouvrage qai traite des fossiles, Erfurt , iii-4% i
la collection des Bpistolœ itinerarÙB d'Kmest B
centur. 2. — Buttner (Frédéric), né en Bohème
mourut le 15 février 1701 àDantzig, on il était profejKw*i
mathématiques. Des nombreux ouvrages qu'il a pubiés
seuls qui méritent d'être recherchés sont : t*
arithmetieœ logistiem ; 2» Tabulœ mnemonices
BUTTNER (Ghrétien-Guillaume ) , né à WoUoibuttri a
1 716. Son père, qui était pharmacien, lui fit étudier rbiiletiT »>
turelle, à laqueue il se consacra uniquement, rtoossçun m
commerce paternel. A Leyde il suivit les cours deBsertevr et
se lia avec le fameux Linné , dont la science sopériettrc lui 6t
renoncer à la botanique , reconnaissant hautement Umle caa-
currence impossible avec ce savant. Buttner s'occupa alars 6e
Thistoire et de la glossologîe, et il vint de 1748 â 179S tn-
vailler à Gœttingue à l'histoire primitive des peuples et k cttk
de la filiation des langues. Il composa un alphaiiet rtytjta-
tant , au mo^en de lettres latines , de lettres empruntées a
slavon et de signes inventés par lui-même, tous les sons i*
qu'on rencontre dans les langues connues , et dont 0
monter le nombre à trois cent vingt , distribuées en
classes. Buttner mourut en 1801 , laissant : TsMem
ratifs des alphabets des différents peupUi dans Us
anciens et modernes, dont 1 impression n'a pas été
— Explication d'un almanach impérial du Japom, vn*. —
Observations sur quelques espèces de tœnia, 1774. — Liât ta
noms d'animaux usités dansl Asie wUridionale , 1780.
bcttnériacées, s. f. pi. (6o<an.), famille de plantes e*-
blie aux dépens des malvacees.
BtJTTOia, s. m. (agricult.), sorte de charme à deux va-
soirs, qu'on emploie au travail du buttage dans les cultam*
lignes, telles que le maïs> la pomme de terre, etc. (f. ic-
toir).
button (Thomas), navigateur et mathématîcîesi Mie.
était attaché au service du prince Henri, fils atné de Jacques 1" .
roi d'Angleterre, et fut envoyé par ce prince en l«tl sw
continuer au nord-ouest les découvertes commencées par wà-
son. Il partit avec deux vaisseaux qui portaient, comme obb*
Gook dans son dernier voyage, les noms de la néêoimiimm et a
la Découverte, Arrivé au détroit de Hudson . où il entra pr r
sud des Iles de la Résolution , il y fut quelque temps an»
par les glaces. Enfin il toucha à l'nede Digg , où il coosirms
une pinasse que l'on avait apportée démontée d*Anglekirr
En s'avançant à l'ouest, il vit à 62^ de latitude , une terrt fc
nomma Carey's swan*s Nest; de là il fit voile au sud-owst.f
revint au nord , où il découvrit, au 60", une c6te que ce rrti*.
lui fit nommer Terre de l' Espérance déçue. Bient6t Thirei n-
goureux de ces parages l'obligea à hiverner par le 57*» lo àm
un port à l'embouchure d'une rivière. Il donna à TafK rt -
l'antre le nom de Nelson, maître de son navire. Batton aBf.*i
le mieux qu'il put les vaisseaux contre les glaces et les taai^
marées , au moyen de pilotis qu'il fil enfoncer dans r«ia i^
passa l'hiver dans les navires, où l'on tint constamment trois 1^
allumés : malgré ces précautions , Button perdit plusicvn p*^
sonnes de son équipage; lui-même fut très-nialadfc au cuauuc*
cément de l'hiver. La rivière Nelson n'hait pas encore gèlera
16 février, quoiqu'il eût déjà fait extrêmement froid. Battw v
mit à la voile que deux mois après, pour explorer la oâle«aA
de la baie , qu'il apoela de son nom baie d€ BmUom; la m*
voisine reçut celui ae NouvelU-Gailes, Il troura a« 60* é^
un courant qui portait Unt6t à l'est, tantôt à l'ouest, t^qmet^
gagea le second mattre de navire à désiffuer sur la carie erf'
circonstance par le nom de Hubbart's ucpe. ButlOD pwa»iP
recherches jusqu'au 65' degré, et les observations qu'il il di?
BUTTimilfl.
(645 )
BOTCMBO.
» parages le convainquirent de la «possibilité d'un passage au
ord. Ilappelannebaiedcla ierre de Carey'iiwans'ffiil^ située
MIS ce parallèle. Non plus ultra , et les caps du sud et de Test ,
auihampion et Pembroke; il découvrit^ rest \^ fies Manfield.
irrivé au cap Chidicy , il découvrit , entre celte pointe et la
?iTe de Labrador, une ouverture par laquelle il passa , et ar-
iva en Angleterre en seize jours, dans I automne de 1GI3. On
oit r^relter que son iournal sur les marées et sur d'autres
biets de géographie physique n'ait pas été publié ; on n'en a
u an extrait dans la collection de Parcbas. Button fut créé
beralier.
BUTTSTBDT (Jban-André), professeur de théologie et pré-
katear à Erlangen , né à Kirciiheim le f 9 septembre 1701 ,
lort le 4 mars 1765, a laissé en Allemaj^ne la réputation d'un
lêologien profond et habile. On a de lui : 1*" Pentéti ration-
Mes turla nature de Dieu, Leipzig, 1755, io-d°, en aile-
land ; ^ Pensées raisonnables sur la création du monde en
inérai, Wolfenbullel , 1757, in-8«, id. ; 3« Pensées raisonnâ-
tes sur la création de t homme en varliculier, considéré soit
% bsi-méme, soit comme image de Dieu; Leipzig, 1738, in-S**;
■ Spécimen philologia sacrœ , 1740, in-8*»; 5*» De scholis recte
utituendis , Gén f 1745, in- fol., etc. On a aussi de lui un
rand nombre de programmes et de dissertations.
BITTTCRA ( Antoine) , oé à Malsésine sur le lac de Garde ,
rès Vérone, le 27 mars 1771, d'une famille de négociants. Il Gt
ss études avec succès dans un collège de Vérone; le célèbre
rofesseur Caguoli le distingua, et se plut à développer en lui
» germes heureux d'un teau talent littéraire. Des l'âge de
onze ans, Buttura fut, en Italie, l'objet d'une publicité Qat-
rase par une remarquable improvisation de deux heures sur
m parallèle de la littérature ancienne et de la littérature mo-
erne. A dix-sept ans on le nomma secrétaire général du
radoction delà tragédie française des Vénitiens, par Arnault.
•e traité de Caropo-Formio en 1799 priva Buttura de son
mploi et le contraignit à émigrer. Il se fixa en France, et il y
sçut an accueil empressé de tous les savants. L'an viii, il de-
int professeur de langue et de littérature italienne au prytanée
e Saint-Cyr. Ses brillants succès le déterminèrent à se natura-
ser Français, et à refuser de retourner en Italie pour occuper
i chaire d histoire et de littérature du collège de Mantoue qui
D fut offerte en 1802. Napoléon l'en dédommagea en le créant
lef de bureau aux archives du département des relations exté-
eores du royaume d'Italie, résidant à Paris , puis en le nom-
tant peude temps après consul général du royaume à Fiume.
ors de la chute de l'empereur, Buttura , mis en disponibilité ,
lercha et sut trouver des consolations et une aisance honora-
^ dans les travaux littéraires auxquels il se livra jusqu'à sa
lort , survenue dans le courant de l'année 1852. Sa poésie est
innonieuse et brillante, et sa prose unit 1 élégance à fa purclé.
a écrit une traduction italienne en vers libres de \ Art poéti-
te de Boileau. — Une traduction italienne de la tragédie
iphigénie en Aulide , de Racine. — Un volume de Poésies ,
^* . — Une imitation en vers réguliers du petit poème d'An-
ieax, intitulé : le Portrait. — Une Ode à la Grèce «up-
Unie. — V Essai sur r histoire de la république de Venise,
Dan , 1816. — Un grand nombre d'articles de critique litté-
ire , écrits en français dans le Répertoire \de la littérature
)ei0nne et moderne, — Buttura est aussi l'éditeur annotateur
Fia Bibliothèque poéHque itedienne , 30 vol. in-12, 1820. —
ïbinothèque deprose italienne y 10 vol. in-52, Paris, 1825. —
» Quatre grands Poètes italiens» 8 vol. in-»*, —Les Ànimans
\riants deCasti. — Dictionnaire italien-français et français-
i/t>a, Paris, 1832>
mrTTiTRiNi (Matthieu), helléniste italien , naquit à Salo
ms les Etats de Venise le 26 mai 1752. Il fit ses études à Pâ-
me sous le célèbre Césarotti, et il y étudia avec beaucoup de
le le grec et le latin. Son premier essai fut la publication de
lelqoes oraisons funèbres en latin et de quelques épigrammes
I grêc, composition très-difficile, même pour les hommes les
lus habiles aans celte langue. Il suivait dans le même temps
Qcoars de droit, et il fat reça docteur en 1775, après avoir fait
o stage à Venise, où il exen^ pendant vingt ans la profession
avocat, remplissant en mémelemps les fonctions d'orateur de
ville de Salo, pais de la sérénissime république. Attaché à ses
eyoirs par honneur, Butturini employait les heures de ré-
néalion à ses travaux littéraires. Il fut ensuite nommé directeur
e l'imprimerie Pepoli, et toutes les éditions qui sortirent
iors de cet établissement sont estimées poar l'élégance et la
correction. En 1785 il publia Uatthmi Butturini Solmdiensis
Carmina , Venise, in-8°. — On remarque dans cette composi-
tion , de l'imagination, un style pur et de belles pensées. Lors
de la chute de la république de Venise, Butturini, ne voulant
pas prêter serment à l'Autriche, se retira dans sa patrie. Mais
les Suis vénitiens ayant été reconquis par Bonaparte , il
quitta sa retraite, et fut nommé professeur de littérature grec-
que à l'université de Pavie. Sa méthode d'enseignement de la
langue grecque était facile, claire et précise; il corrigeait lui-
même , avec une extrême douceur « les compositions de ses
écoliers; mais sa chaire fut supprimée en 1809, et il fut nommé
à une chaire de procédure civile à l'université de Bologne, où
il professa pendant cinq ans. Les événements de 1814 le dépla-
cèrent de nouveau, et il fut appelé à Paris à la chaire de lUIé-
rature grecque. Content de cette position » il esi>érait à la fin
vivre au milieu de sa famille, lorsque la mort lui enleva sa fille
unique à fa fleur de l'âge. Ce coup fut pour lui comme un arrêt
de mort. Il succomba le 28 août 1817, laissant à sa femme des
manuscrits qui n'ont pas été publiés.
BUTTURiiJS (G.), Romain condamné àmort pour avoir refusé
de céder le pas à un tribun.
BUTUA igéogr. anc,), ville méridionale de rillyrie,dans la
Dalmatie, sur la côte, au sud-est de Ricinium.
BUTUL (</^0(7r.),districtde la province indoustaniqued'Oude.
Les Anglais se le firent céder en 1801, parce qu'il est situé tout
près des frontières de Népal. Il a un raja qui est maintenant
un vassal des Anglais et qui réside à Rbas BÎutul. Ce lieu , qui
s'étend sur le Tenavey , couvre un passage qui mène à Népal,
et il entretient un commerce important avec les Nepalois, qui y
apportent de l'or, du laiton, du cuivre , de la cire et d'autres
produits de leur pays . et qui rapportent en échange de la co-
tonnade et des étoffes de soie.
BUTÛMBO, s. m. (botan.), nom k>rame d'une plante du Ma-
laliar. Elle s'élève à la hauteur de trois pieds , sons la forme
d'un buisson conique, une fois plus long que large, accompagné
seulement à sa racine de quatre branches opposées en croix.
Sa racine est conique blanche, longue de quatre pouces, épaisse
de quatre lignes, tortueuse, verticale , garnie de fibres. Ses
ti^ et ses branches sont carrées, de quatre lignes au plus de
diamètre, vertes, peu ligneuses, semées de poils blancs assez
longs. Les feuilles sont opposées deux à deux en croix , asser
serrées , à des distances d'un pouce, elliptiques, arrondies à leur
base , pointues à leur extrémité opposée, longues d'un pouce et
demi a deux pouces et demi , trois fois moins larges , entières ,
fermes, roides, assez épaisses , creusées ou pliées en canal en
dessus, semées de poils rudes, relevées en dessous d'un côté lon-
gitudinal vert blanchâtre , ramifiées de quatre à cinq paires de
nervures alternes et attachées horizontalement aux branches
sans aucun pédicule. De l'aisselle de chaque paire de feuilles
sortent qoatre à six épis de fleurs presque aussi longs qu'elles,
étendus ou épanouis horizontalement, portant sur leur face su-
Ërieure seulement quatre à huit fleurs sessiles relevées vertica-
nent. Ghaque|fleur est hermaphrodite, blanc roussâtre, longue
de cinq à six lignes, large de deux lignes au plus, monopétale,
irrégulière , pos^ au-dessous de l'ovaire. Elle consiste en un
calice à cinq feuilles irès-menoes , sélacées, vert rougeàtre, hé-
rissées de longs poils blancs, persistantes; en une corolle mono-
pétale presque une fois plus longue, irrégulière, à lon^ lobe et
deux lèvres à cinq divisions , et en quatre étamines inégales,
dont deux plus grandes, aussi hautes que la corolle , au tiwe de
laquelle elles se sont attachées. L'ovaire porte sur un petit dis-
que orbiculaire qui (ait corps avec lui, élevé sur le fond du calice,
et il est surmonté par un style fourchu en deux stigmates hé-
misphériques. Cet ovaire en mûrissant devient une capsule
ovoïde cartilagineuse, dure, élastique, pointue aux deux extré-
mités, un peu comprimée, verte d'abord, longue de cinq lienes,
presque deux fois moins large , à deux loges, s'ouvrant éiasti-
quement en deux valves ou battants, partageslongiludinalement
par leur milieu par une cloison , à chacun des côtés de laquelle
est attaché un petit crochet qui supporte verticalement par-
dessous une graine lenticulaire.— Le outumbo croit au Malabar
dans les terres humides. Toute la plante a une odeur et une
saveur légèrement aromatique et a^éable. Ses feuilles pilées
sont un contre -poison qui s'applique extérieurement sur
les morsures des chiens enrages. Son suc se boit comme
un spécifique dans les fièvres froides. La comparaison oue
J. Gommelin fait de celte plante avec la /yitmoc^to de Vir-
ginie est on ne peut pas plus inexacte. Paul Hermann , deux
ans avant la publication que Gommelin fit du volume ix de
VHortus MatabrieuMf où est figuré le butntnbo , comparait avec
BUIISCH.
(646)
BUW
bien pUu de raison cette plante avec Teufraisey hii reconnaissant
quatre élainioes, comme Van-Rheede, et il est étonnant que
Linoc Tait placée dans le genre de Tadhatoda, qui n'a que deux
étamines. Au reste , le btUumbo fait un genre de plante parti-
culier, voisin de la rueilla > dans la famille des personnées> dans
la troisième section ^ où se trouve aussi L'eufraise.
BUrrNTE (Bitonio) {géogr. onr.), ville de rApulie peucé-
tienne, vers Textréroité septentrionale, à l'ouest de Bari et à peu
de distance de la mer.
BCTUREou BULTCRE, S. f. {(ertn, d'art vétérinaire) , gros-
seur qui survient à la jambe d*un chien de chasse.
BUTVS {mylh.) , ûls de Pandion.
BUTUS (géogr. anc.), ville de la basse E^pte, sur la branche
Atarbéchide cm Nil , à quelque distance a l'est de Sébenayte
(flw., 2. c. 59 et 65).
BirrTRATE ( chimie ) , genre de sels formés d'une base et
d'acide butyrique.
BUTYREUX, EUSE, adj. {term. didactique), qui est de la
nature du beurre.
BVTYRIN, S. m. (hist, nat.)p genre de poissons établi dans
la division des abdominaux.
BDTYRINE (nom tiré de butyrum^ beurre) (chimie). — La bu-
tyrine se trouve dans le beurre, unie à l'oléine, à la stéarine et à
une très-petite quantité d'acide butyrique. Lorsau on veut l'ex-
traire , il faut d'alM)rd séparer le beurre du lait ae beurre par la
fusion et la décantation , puis on laisse refroidir très-lentement
dans une capsule profonde de porcelaine le beurre ainsi purifié,
et on le tient exposé pendant quelques jours à une température
de î^ ; par ce moyen , on isole une grande quantité de stéarine
cristallisée en petits grains, et l'on obtient un composé huileux
que Ton Hltre avec soin. On met dans un ballon ce composé
huileux avec un poids égal au sieo d'alcool de 0,796 de densité ,
à une température de 19°. On agite les matières de temps en
temps, et après vingt-quatre heures l'alcool est décanté et la
partie indisseute mise de côté. Soumettant ensuite la solution
alcoolique à une distillation ména^, on obtient pour résida
une nouvelle huile riche en butynne. Gomme elle est légère*
ment acide , il faut la traiter par le carbonate de magnésie. Le
but^ratc, trèft-soluble dans l'eau , est facilement enlevé. 11 ne
s'agit plus alors que de faire chaufier la matière grasse lestaato
avec de l'alcool, et de faire évaporer celui-ci pour avoir la butj-
rine pure; en voici les propriétés : La butyrine est très-Quide à
IQ^*, et sa densité est de 0,908 ; die ne parait guère se congeler
qu'à 0** ; son odeur rappelle celle du beurre chaud. Elle est
pres(|ue toqjours jaunâtre ; mais cette couleur ne lui est pas es*
sentielle^ car il y a des beurres qui donnent de la butyrine
Sresqne incolore. L'eau ne la dissout pas; l'alcool d'une densité
e 0,822 la dissout en toutes proportions , lorsqu'il est bouillant
Une dissolution alcoolique cnargée d^ peu de tnityrine devient
adde^ mais très-légèremeni lorsqu'on la distille ; on ne trouve
en efiet dans le résiduque des traces d'acide butyrique. La botr-
rine se saponifie facilement ; elle se transforme alors en acidies
butyrique, caproïque et capricrae, en glycérine et en acides
roargarique et oléique. Baroo Thknabd (de l'Institut).
BiTTTRi^ins, adj. des deux genres (l^rm. de chimie), se dit
d'un acide compose d'hydrogène, de carbone et d'oxygène,
auquel le beurre parait devoir son odeur. On écrit aussi ouH^
rk^.
Btrrz, s. m. pi. {mmwr$H wv^.), ordre de prêtres ou de
philosophes au Malabar.
BtJTZ-KOPF, s. m. ihiet, nat), espèce de poisson de la fa-
mille des dauphins. On l'appelle aussi téte-pla te dans quelques
ports de mer.
BUVNDA (Boyne) ou BUBINDA (aéogr. ane.), rivière d'Hiber-
nie, prend sa source presque au môme endroit que le Birgus et
le Sénufi , vers le centre de l'ile^ coule à l'est, et se jette dans la
mer^ au nord d'Ablana (Dublira).
Buuscttott B^jscm{Bouêeh, Buch) (géogr.), lieu situé dans
le milieu de l'Egynte, sur la rive occidentale du Nii , d'apvès
Bonnini à deux milles et demi, d'après Sonnini à un quart de
raille du NiK Wansleben le nomme un mnd village, et il re-
marque que les religieux du couvent oe Stint-Aatoine y ont
leur méUicie. Norden dit que c'est un petit village ; Swinini en
fait un bouc^, où se tenait, au moment mdme de,son arrivée, un
marché considérable de bestiaux et de blés. Peut-être fout-il en
conclure que ce que rapporte Wansletien avait encore lieu à cette
époque. Dans Pocockeon trouve Bouche cpi'il appelle une gtande
viUa située sur lecanaAqui mèneà Ft^un; il paraît auMvrai-
semblable à cet aatair <^e c'est Pleléfliais» le pott #
dont Ptolémée fait mention. On cultive des eanocs à i
environs de Busch.
BiTTABLE , adj. des deux genres [gtamm.), potablt. Cnn.
M n*est pa$ buvable. Il est fenûlier.
BUTASTDE, S. f. (éeofi. dom.), petite boisson. Ce trnnriQ
employé que dans certaines campagnes.
BUVAST, ANTE , adj. (gramm.), qui boit. // e«l bie^kmm
et bien mangeant , c'est-^a-dire en bonne santé. Jt Coi ' —
bien buvante et kfcn mangeante. Il est familier.
BWIÈE . s. f. {écon. doM.) , nom (pi'on donne,
idroits , a un breuvage fait avec de la farine d'
endroits, ^
rasin délayée dans deT'eau , et dans laquelle on a
des grains de vesces, de gesses, de pois^ de fèves» etc.
BVTBRAftB (viêuœ moi) , labourage avec ém btis^k.
BTfVETiER, s. m. cclui quî tenait la buvette.
BUVETTE (mœurs et usages). Ce mot est synonyme à M<
et signifiait, dans l'origine , une taverne où Ton se rafakk^U
Palais avait autrefois sa buvette; témoin ces vers de ■-—
Elle eàt du bupetier eaupoitè ks
Plutôt que de mlnr «u logit les
BrvETTE, s. f. pavillon dans un jardin où Ton pindânn-
frafchissements. — Lieu, dans la maison du rar, aà ks pràa
de service ou autres, peuvent déjeûner ou se vsînàAk-
BUVETTE, se dit encore d'un repas fait entre un |UKtt
réjouir, et de tout endroit que Ton adopte pour pRakeàB»
fraichissements.
BUVEUR, 9. n. (yramm.), eeliii qui boit. O km pM
n'est guère usité que dans la phrase familière» O» «ài ^n^
peUe sonbusfeut, du vin exodlent et qui esdle à boire. Inv
se dit plus ordinaûreoMmi d'un hooMoe qui aiaM le via,p tf
sujet au vin , et qui boit beaucoup. C'est um 6tionir; (mm
arandf un bon buffeur. Teniers excelle à peimdre éss mmè
iutsewrs. — BuvEum b'eau, se dit d'une peraonaa^vN
quâ de l'eau^ ou du vîa fort Ifempé. Dans oelle a«fi«>i
a un féminin.
BITVEVK, s. m. (êmt9rm, d^anaiomiie ) , trcMèrnse
l'œil, qui sert à le faire mouvoir du côté do nex. €e
encore connu sovs les noms de droit inUrim ou d**!
fotl.
BUVEUE-DE-Tiir, S. m. (botan.)f nom que qpéqptessmr
ont donné à la fbssane.
BUVEUSE , s. f. ( gramm, ). Il ne se dit mère qp^'s^tcm
Buveuse d'eau, Grande buveuse d'eau (F. SuvECt,.
BUVOTTER, V. U. (aramm.), boire à petits ooupsdfnM'
ment. Ne faire que buvotter. Aimer à buvoUgr. QcA W
lier.
BUWAIHI0K» ou BUJiOBSy dynastie m
gnait en Perse et enMésopotamie aux iv^ et v* si
A E^gdadf 4 la cour des califes Abbasides^ oss
çaient la dignité dT^uttr-^^mard oudfigouvMti
en sorte qu'il restait peu de puisaaaee aux eaJ
dans la partie de Tempire soumise à leur pcopoe iliiiMSUfi >
nom de cette dytnasiae vient du nom de od« q«t m «ti* '
chef, nom que les uns prononcent Bis§ah et Iês SMlrasJH^
Aussi le nom de la dynasUa s'éorivaii-iAi nir^y Imîh» ^
jideê précédemment ; mais aujouffd'hui pluiiwiis écniMâ^
wmihidêê^ et cette leçon a aussi peur eliela pluB.gs»
L'historiea arabe £èn QwUekané^éie ee nom, «i
soin la prononciation Buwaih. En effet, à l'art]'
Aehmed'BeW'Abi^Miadêek-Bamwaêh ée stt
connues> cet auteur dit que les letlRS de ae nwi suât : » *
avec la voyelle damnmy un teau atoc la voiycllB fmkkê, « '
doux et un iU doux, là y a ub Cait qui témoég— tn ÉW*
cette assertion : c'eat ^'il y a un grand nanafasa Ai ^
persans et arabes qui se terminant par la sylinèe mmsA Mfc^
Silmwaih, NefmwUh, Chaluwaik. Mais d'un aartra mt»
tion de CalcuUa du cUctionnaire Camns écrit en m» i^
p. 1840 : cette dernière prononciatioB ne paraa
filns dépourvus de toute autorité. — Noms
'histoire de ces prinoes, de nombteusts sause
été aussi mises à proit par de» historieBS
d'Iferbelot et Dcouigoes. Maïs cas rmti
souvent les uns des autres, tl les dounées miu Massa
auraient bcattîn d'âtrecosapiiféas et
4M
BUWAIHIDBS.
(647)
BirSlGIQUE.
riti^ye attentive, ce qaï serait sans doote une entreprise un
mu eteadue. Une exposition claire de Thistoire de cetle dynastie
i*«stpa6 facile, narce qu'ordinairement plasiears princes ré-
IBseiit les uns a cùté des antres, qae des parties de Tempire
— liffnt de la domination de l'un sons celle d*on antre, et que
m éf énements relatifs à chacnn des princes se compliquaient et
'«nctievélraient les uns dans les autres. Noos allons parcourir
Mlle la série de ces princes. — Le chef de la famiHe, Buuxtih,
■riMOHné Abuêehukscha, était un pécheur dans la province
«rsMïe de Dilem, vers Tan de l'hégire 300, de !.-<]. 919. Sa
MDÎUe descendait des rois de Perse de la race des Sassanides,
to «BoÎDS à ce qu'on prétendit plus tard, lorsque les fils de Bu-
mal furent d^^enos des princes. Buwaih avait trots fils, AK,
SMiacimn, Acfamed, q«i obtinrent plus tard lesfiurnoms hono-
iÊKmesd'Awuid'Ediiaulaf Rohn-Eddaula et de Mois, sous les-
neb ils sont le plus connus. Ces trois fils servirent d'abord dans
armée d*an chef dilemite nommé Makan, et plus tard dans
cMe d'un prmoe dilemike du nom de Merdawidseh. Ce dernier
Bslingua beaucoup les jeunes Buwaihides, et confia à Anrad-Ed-
bola le commandement de la ville d*£14kardsch. Amad-Eddaula
ÎDrBM alors la résolution de conquérir un empire qui serait la
iropriété de sa famille, et à cet eOet il sVmpara d'une partie des
baU de Merdawidseh. De 320 à 323, il se rendit maître âes villes
rArdMiMin,deScbirait, d'Isfahan, pendant que ses frères Rofcn-
Bddaalaetlioés-Ëddaula s'établissaient dans d'avtres parties de
a Perse. C'est de eette fa^n que commença !a domination des
lifierentes branches de la dynastie des Duvraihides. Il faut re-
inrqver d'abord une ligne de ces princes qui élablh^nl leur
fNÙseance à Sohiras, mais qui en transportèrent plus tard le
■ége à Bagdad. A cette ligne appartiennent les princes suivants :
l^ Àmmd'Eddauki, c'est-à-dire soutien de l'empire, après avoir
conquis les pays qui composèrent ses Etats, établît sa résidence
imtê la ville de Scliiras, tut confirmé dans ses conquêtes par le
:aiife ErradlM, et obtint aussi le droit de battre monnaie, il fit
■MOK quelques guerres heureuses contre Waschmegir, frère
le Merdawidseh, et coaune il n'avait pas de fils, il adopta peur
nooesseur son neveu Adad-Eddaula, fils de Itokn-Éddaula.
UBDad-£ddaula mourut l'an SôB.-^ilddtf-EMaiila, c'est-à-dire
mK de l'empire, succéda à Amad-Eddaula sur le tr6ne, conquit
m S57 la province de Kerman, et en 364 ht ville de Bagdad, où
1 rétablitTordre et l'autorité défaillante des califes. Cependant
1 quitta de nouveau Bagdad à cause de son père, et celui-ci
tout mort en 366, it établit de nouveau sa résidence à Bagdad.
1 y exerça la dignité d'émir-el-oniarà, et fît la guerre à son
rère Facka-Ëddaula. Il rendit de grands services à ses Etats par
Ui constructions grandes et utiles d'IiApitaux, de temples, de
BUTS, de ponts. Ses sujets chrétiens obtinrent aussi son appui
M«r U construction des églises. Il accorda aussi sa protection
€ sa Inenyeillance aux savants et aux artistes, et fut en général
m des princes les plus distingués de cette famille. Il mourut à
iagdad en 573. — y> Samsam-Eddaula, c'est-à-dire glaive de
'e«ipire, fils et successeur d'il d<K/-J^dai»la à Bagdad. Il fut
létrùné par son frère Scheref-Ëddaula en 376, et mis en capti-
iîé dans un château en Verse.-- A"* Sckerêf-Bddauia, c*est-à-
tire honneur de l'empire, autre fils d'Adad-fiddaula. Après la
Bort de son père, il se rendit maître de la ville de Schiras, et
onquit ensuite Bagdad sur son frère. Il n'y régna cependant
joe peu de temps, et mourut en 379. — 5*» Bakà-Edéaula,
«si-à-dire splendeur de l'empire, fils de Scheref-Eddaula, suc-
éda à son (lère sur le tr6ne de Bagdad. En 381, il détrôna le
aJife abbaside Etthal, afin de s'emparer de ses richesses. Il
%na à Bagdad lus<iu'en 403, année ou il mourut. — 6° Sultan'
tédaula, c'est-à-dire prince de l'empire, fils de Baha-Eddaula,
■ccéda à son père sur le trône de Bagdad, mais paratt cependant
nroir résidé d'abord à Schiras. En 411, il fut chassé d'Irak par
00 frère Moscharref eddaula, et mourut en 415 à Schiras. —
f<» ÊÊoscharref'Eddauia, c'est-à-dire gloriflcateur de l'empire,
rère du dernier prince. Il est vanté comme ayant été juste et
MiD, mais dépouilla cependant son frère de son empire à Bag-
lad, et mourut en 416 ; après quoi de grands troubles éclatèrent
i Bagdad.— 8« DschelAi-Eddaula, c'est-à-dire magnificence de
l'empire, autre fils de Baha-Eddaula, prit les rênes du gouverne-
ment à Bagdad en 418, à la prière du calife El-Kadia-Billah. En
iM, il fut chassé de Basdad par une émeute, recouvra cej[)endant
Kui poste plus tard. Il eut toutefois beaucoup de peine à se
maintenir au sein des troubles sans cesse renaissants. Il mourut
1 Bagdad en ^6.-^9^ El'Melik-AbU'KalidHhar, fils de Sultân-
Eddaula,avait eu précédemment sa résidence à Schiras en Perse,
rt s'empara de Baadad en 4S6, après en avoir chassé El-Melik-el-
Asfs, lilsdeDschelàl-Eddaula. Ël-Meiik-Abn-Kalidschar mourut
à Ushanaba en Perse Tan 440. — iO» El-Melik-Brrachim^ fils
d'£l-Meiik-Abu-£alidschar, prit» après la mort de son père, les
rênes du gouvernemenl de Ba^ad. Le Seldsi^iiuddeTogrul-beg
avait alors fondé son enpire en Perse, et fit aussi en 447 son
entrée à Bagdad. £I-Melik-Errachlm fut dépouillé de sa dignité
et fait prisonnier. Avec lui finit la domination des Buwaihid^ à
Bagdad. — Parmi les princes antérieurs de cette maison, il ImiI
remarquer de plus les deux suivants, qui régnèrent à Bagdad
avant qu'Adad-Eddauhi ne se fût empare de cette ville : i*" Meé^
Eddauia, c'est^-dire celui qui honore l'empire, frère d'Amad-
Eddaula. En 334, il entra à Bagdad et se revêtit de la dignité
d'émir-el-omarà. Dans la même année il détrôna le calife £1-
Mostakfi et Im donna pour successeur £l-Molbi-lÂllah. Moês-Ed-
daula eut de longues guerres dans les années 336 et 337 avec
Nâsser-Eddaula, son prédécesseur dans la dignité d'émir-el-
omarâ. 11 ne se considéra à Bagdad que comn»e un hcuteoant de
ses frères Amâd-Eddaula et Rokn-Ëddaula, et y mourut en 356.
— ii" IsX'Eddauia^ c'es6-à-dire honneur de l'empire, fils de
Moës-Eddaula, nommé aussi Bochi^ar. Il succéda à son père
dans le gouvernement de Bagdad, mais s'adonna à la débauche
et se rendit odieux. Il fut serré de près par le Turc Eflekin, et
appela Adad-Eddaula à son secours en 364 : celui-ci chassa en-
tièrement Isz-Ëddaula de Bagdad en 367. Dans la même année,
Isx-Eddaula marcha encore une iois contre Adad-Eddaula à la
tête d'une armée, mais il fut fait prisonnier et mis à mort. —
Il y a de plus à remarquer la ligne des princes suivants qm
avaient leur résidence dans la partie sua-ouest de la Perse :
13® Rokn-EddaukL, c'est-à-dire pilier angulaire de l'empire,
frère d'Amad-Eddaula et de Moës-Eddaula, conquit vers 324 le
pays d'Isfahan et de Ket, et choisit Isfaban pour sa résidence.
Il ut la guerre à Waschroe^r pour la possession de ces contrées.
En 351, il conquit aussi Tabarestan et Dschordschan, et fit en-
suite la guerre au prince samanide Blansùr-ben-Nùch-in-Cliorts-
san. 11 mourut en 366. — 14® Mowajid-Eddaula^ c'est-^dire
celui qui ibrtiûe l'empire, fils de Rokn-Eddaula, régna, après la
mort oe son père, à Rei et Isfahan. Il fit la guerre avec des
chances variées à son frère Fachr-Eddaula et aux alliés de celui-
ci, le prince Kabus et le Samanide Nàch-in-Chorassan ; il se
maintint cependant dans la possession de ses Etats et mourut en
373.— 1 5° tachr-Eddamla, c'est-à-dire orgueil de l'empire, autre
fils de Rokn-Eddaula, obtint en partagea la mort de son père les
provinces de fiamadan et de Dinawer. Son frère Mov^ajid-Ed-
daula le dépouilla de presque tous ses Etats, et Fachr-Eddaula
se vit contraint de chercher un refuge tantôt chez le prinee
Kalms, tantôt ches le Samanide Nuch. Mais lorsque Mowajid-
Eddaula fut mort, en 373, Fachr-Eddaula lui succéda à l'empire
d'Isfialian. Il s'y maintint et mourut en 387. ^ 16" Medmkd-
Eddaula^ c'est-à-dire gloire de l'empire, fils de Fachr-Eddaula.
U succéda à son père sur le trône, et gouverna presque entière-
ment sous la direction de la sajge Scidat, sa mère. Lorsque celle-
ci fut morte, sa position devint chancelante, et en 420 il fut
attaqué et fait pnsonnier par Machmud^ le sultan de Gasoa.
Avec lui finit la domination de cette séné des Buwaihides. —
Enfin il reste à remarquer : 17^' J^ttoam-JB^icfau/a, c'est-à-dire le
conservateur de l'empire, fils de Baha-Eddaula, qui régna dans
la province persane de Kerman, et qui mourut en 419. — 19® El-
Mei»k-€l'Àiiê,û\8 de Dcbelâl-Eddaula. Il n'eut pas la force de se
maintenir sur le trône après la mort de son père, abandonna
Bagdad et se rendit chez le prince voisin Nasser-Eddaula, dans
les ËtaU duquel il mourut en 441. — Sur ceux qui parmi ces
princes exercèrent la dignité d'émir-el-omarà à Bagdad , on
peut aussi consulter: UmbrHt comwm%iaiio, exhibenê hittO"
riam Étmrormm el omrak (omarA) ex Âhulfeda^ Grœttingue,
1816.
BUZICIQUE (Maison) {Iribuê Buski). Le fameux passase
de Ditimar de Mersebourg (édit. Wagneri, p. 168): eVe tribu
quœ Buxici diciiur, etc., » a donné occasion à beaucoup de re-
cherches historiques, parce que l'origine des margraves de Meis-
sen, et par suite aussi de la maison de Saxe, s'y trouve indiquée.
— Une partie des historiens a admis avec Eccard, que Buzici
signifie : qui descend de la famille de Burchard, attendu qu'on
écrivait autrefois Bucco au lieu de Burchard ; une autre partie
croit qu'il faut entendre par là Grimmersleben, au confinent
de la Saale et de la Bode, et dont le nom, dans la langue des
Vendes, est Budizko. Mais les deux conjectures ne sont pas
suffisamment appuyées de faits. — Il est vraisemblable que
Buzici est une transposition de lettres, ou une erreur d'écriture,
au lieu de Zurbici, Les raisons suivantes, exposées dans une
petite disserUtion (A. C. Wedekind, les Ouvertures des foires,
Brunswick, 1815, 10-8", p. 37 et sv.), nous conGrment dans
cette opinion : 1^ Dithmar de Mersebourg, qui a l'habitude do
, donner l'explication de toutes les dénominations qui ne sont
BCXENTUM.
pas ordinaires, même des moins importantes, ne dil rien au su-
jet de celles. Il faut donc qu'il ait cru que cette dénomination
de?ait s'expliquer d'elle-même dans la suite de son récit. 2» Les
transpositions de lettres, telles que CeUa pour ZeUa, Tilieda
pour Dultelhe, H aramulilah fiour RameUoh^ etc. , sont très-
fréquentes dans les chroniques. D'ailleurs nous ne possédons
pas le manuscrit de Dithmar, et les copies que nous en connais-
sons renferment plusieurs fautes de cette sorte. S"* A FexcepH
tion de Dithmar, aucun autre document contemporain on anté-
rieur n'offre un mot ou une trace relativement à des Buzici,
mais bien à des Zurbici. A"* Zoerbig , Zurbici , Zurbike, Czor-
bek, est une très-vieille colonie de Vendes-Sorbes, dans l'ancien
cercle de Leipzig. &" Les Burgwartes sont connues à Meissen
depuis l'an 961. 6*" Un fait important c'est que la Burgwart
(le château) Zurbici est en réalité une ancienne possession de fa-
mille des ancêtres du comte Dedi de Meissen. Ils l'avaient per-
due, et la famille la revendiqua. Il était donc tout à fait dans
l'ordre naturel que Dedi ou Dietrich, pour le distinguer de tous
ceux qui portaient le même nom, fût désigne oar celte expres-
sion : de tribu Zurbici, 7® Il est possible que Dietrich V\ pré-
tendant aux droits de souverain indépendant, ait refusé de faire
hommage de Zurbici, et que par ce fait même sa famille ait
perdu pendant quelque temps la possession de ce domaine
seigneurial. Les chroniqueurs disent que anUceaores iui
[Dedonii sciL] l'ont possédé à litre de fier. Cela se rapporte au
moins à la troisième génération antérieure, et c'était par consé-
quent avec d'autant plus de justice qu'une famille dont la ré-
sidence seigneuriale dans ce lieu était aussi ancienne, était dé-
signée sous le nom de maison de Zurbici, — Le résultat de
cette recherche est celui-ci : c'est que tes margraves de Meissen,
et par suite aussi toute la maison de Saxe, descendent des anciens
seigneurs de Zoerbing (l).
BUXBAUM (Jean-Chbétien) , botaniste allemand, né en
1694 à MersetM)urff. Son père était médecin dans une petite
ville du voisinage. L'habitude de le suivre dans ses courses et de
chercher des plantes avec lui, inspira au fils le goût de la bota-
nique. On l'envoya étudier la médecine à Wittenberg , à léna
et a Leyde; mais il employa ce temps à acquérir des connais-
sances en botanique, et négligea la médecine au point de reve-
nir dans sa patrie sans avoir cherché à obtenir le grade de doc-
teur. A son retour en Saxe, il fit connaissance avec le célèbre
médecin Hoffmann , qui le prit en amitié et le fit appeler à
Pétersbourg par le czar Pierre V. Buxbaum se fit bientôt dis-
tinguer en Russie. Le czar lui donna une pension considérable,
avec l'ordre de créer un jardin de botanique à Pétersbourg. Il
s'acquitta avec beaucoup de succès de cette commission. Il fut
envoyé peu de temps après en Sibérie, à Astrackan et jusque sur
les frontières de la Perse , pour étudier les plantes de ces pro-
vinces. Lorsque le czar eut institué en 17^4 une académie des
sciences , il y fit entrer Buxbaum , et le nomma professeur au
collège impérial qu'il venait d'établir. En 1726, Buxbaum fut
envoyé en Turquie , tant pour observer l'état du sol que pour
étudier les plantes indigènes. Il y passa seize mois, et eut
l'honneur d'approcher du grand vizir et du sultan. A son retour
à Pétersbourg , l'afiaiblissement de sa santé lui fit éprouver le
besoin de changer d'air. Il retourna en Saxe où son père vivait
encore; mais ce voyage ne le rétablit pas, et il mourut peu de
temps après son arrivée, en 1730. On a de lui : Enutneralio
planîarum in agro halUnsivicinisque tocis cnscenlium, Halle,
1721, in-8», tig. ; 2« Ceniuriœ quinque plantarum minus co^
gnilarum circa Byxanlium el in Oriente observatarum^ Péters-
boiirg, 1728.1740, in-4»; 3° plusieurs DiiferlafioiM dans lés mé-
moires de l'académie des sciences de Pétersbourg. Linné a con-
sacré à la mémoire de ce botaniste un genre de plantes de la
famille des mousses, auquel il a donné le nom âeiuxbaumia.
Les espèces en sont extrêmement petites.
BUXBACME (botan.)f mousse ainsi appelée du botaniste Bux-
baum. Elle est d'un beau rouge orangé ou brunâtre et habite
toute l'Europe. On la trouve sur le bois pourri et à la surface
<lc la terre.
BVXENTUM {géogr, ane.}^ ville de la Lucanie, autrefois épis-
ropale , sur le bord de la mer , dont presque tous les auteurs
font mention. Elle a été détruite, et on a bâti sur ses ruines.
(1) Quant à ceux qui ne voudraient pas se départir de la dénomina-
tion de Buzici qui se trouve dans le texte, nous avons aussi de quoi les
contenter facilement ; et en effet, il n'y aurait rien d'extraordinaire à ce
que Burgum'Zut'bici ou Burgum-Zitici , qui est le nom du domaine
ou gauj se fût contracté de façon à former avec le temps Bttuici,
comme par exemple ééutun vient d'Augusiodunum, Frioul de Forum
Juin, etc.
( 648 ) BUXTORF.
BUSHŒWDEN (FRÉDÉRIC-Gi;iLLAi;ii£,CÛIfTBBC^y»T4
russe, d'une famille de Livonie établie à Magiitt«dal, lent ir 4
couronne, que son père avait prise à ferme, et sîtoée àÊmlji
de Mœn, près de celle d'OEsel, naquit en 1750, ei rUftn
éducation au corps des cadets de Saiot-Péleriboiif^. U m^
avancement à la bienveillance du prince Orlof, dont tm iHi 4
1775 il fut le compagnon de voyage ^ et â 00 iBBriage qs'io»*
tracU. En 1783 il eUit colonel , et eo 1789 il fit U ^«tma <
Suède avec le grade de général. L'année suivanle» W bate^
généraux suédois Hamilton et Meyerfeld. fit lever )tmm^
'rédériksham et de Viborg. L'impératrice Gilberiiie
ses services en lui faisant donation de la terre et
Dans la guerre contre la Pologne, en 1792 ei 1794, le oua» r
Buxhœwden avait le commandement d*uoe divisicMi. Dim .V
saut contre le faubourg de Varsovie appelé Pregai, il fil deu^t
efforts contre Tenncmi vainaueor. Apres avoir pris la viiJc>«'
varof lui remit le commandement et l'adminislratioa de Uk
la Pologne. Sa modération et son désintéressemciil hai
rent l'estime des Polonais eux-mêmes. Bioitùt après, \
reur Paul le nomma ;gouverneur de Pélersboorg ; mm
hœwden tomba en disgrâce et se retira en Alleaia«ie.ifmt
mort de Paul, l'empereur Alexandre le rappela elle ctopn»
régulariser la perception des impôts. Apres s*èlre acqaOî a
cette fonction a la satisfaction de son mai ire, BoxlionMlea te
chargé de l'inspection des troupes en Livooie et daas la Cm»-
lande. A la bataille d'Austerlitz, Buxhœwdeo nontmiada i'a#
gauche qui fit de vains efforts pour avancer, tatKfisose Ireeitit
et l'aile droite furent forcés de se retirer. L4)nqne t ronn/dr
guerre russe eut pris la résolution de deroander a rmyreaf k
rappel du vieux feid-maréchal Kamenskoi, el aaeccli»<i «te
en conséquence démis du conunaodemeot en cad^ Bukovài
en fut un instant investi par l'armée; mais Bromiys a
voulut pas servir sous ses ordres, et fit à l'empereur «a nff ^
a la suite duquel il obtint lui-même le commaixlenMaKacfefl.
Lorsque la guerre contre la Suède éclata en 1808 , le gwn
Buxhœwden entra avec 18,000 hommes dans la Finlande, ««
mois lui suffirent pour conquérir tout le pays. 11 arrinè»
cette campagne jusqu'au fleuve Tornea, en Laponie, ^«
devenu depuis la limite entre la Suède et la Russie. Si mk
l'obligea alors de se démettre du commandement, elilaHnS
en 181 1 , au château de Lohde, en Esthonie. C L
BUXTON (j£DEDL4H) , né en 1704 ou 1705 à ElOMtef»
de Chesfied, a été regardé comme un prodige dans l'art ài <v
cul. Quoique son père fût maître d école , son éducaba s
tellement négligée qu'il ne sut même Jamais écrire. Ce lîit i V
rithmétique qu'il appliqua toute la lorce de son esprit, tfi*
attention était tellement fixée sur cet objet, ou'il snahtait «*
vent étranger à tout ce qui se passait autour ae lui, e( qs'av*
bruit ne pouvait le distraire. Il mesurait une pièce de lema
la parcourant, avec autant d'exactitude que si elle eàl cle wk^
rée par la chaîne, et résolvait avec la plus grande ^mm^/àak
les questions d'arithméticnie les plus difliciles. QÛelqiu -
ayant demandé combien dans un corps qui aurail ^iu.t«
verges de long, 5,642,752 de lar^, et 54,965 de haut, il 1 1*
huitièmes de pouces cubiques ; cinq heures lui suffireai pc
résoudre exactement cette question, quoiqu'il s'en (oocopot •
milieu de plus de cent de ses compagnons de travail, il U^m
pendant l'hiver le métier de batteur en grange, et celai f< fr-
cheur pendant l'été. Etant venu à Londres en t7»4, oo k ^i*-
dtiisit à la société royale, qui lui fit différentes questioas, rt •
témoigna sa satisfaction par un présent. Il eut un jour la iÊstUi-
sie d'aller au théâtre de Drury Lane, où l'on donnait la tnsàt
de Richard III ; mais il ne fit pas plus d'attention k fartif
qu'au dialogue de la pièce , et ne fut uniquement oocapr^*
compter les mots du rôle de Garrick. Il retourna daai ^
village sans paraître rien regretter» continua d*y vivre gaiea*
du fruit de son travail, et y mourut comme il avait véca» pt»^
et ignoré, âgé d'environ soixante-dix ans.
BCXTOBF ( Jean ), né en 1564 à Camen en Westphalir. *^
à Bàle en 1629 à l'âge de soixante-cinq ans. Ce nom esl a-«^
dans la littérature orientale, surtout dans la langue bcÉm^
— Buxtorf était fils d'un ministre protestant , et il fît ses hb^
avec tant de distinction, que ses maîtres avouaient frauihi"^-
3u'il surpassait déjà ses professeurs. Après avoir suivi lef kn»
e Théodore de Bèze à Genève, et après d'asset longs wui»
pour se perfectionner dans les langues savantes qoà avaK«i ''
l'objet principal de ses premières études . il se fixa à Bâk. t
maria, et devint professeur de langue hébraïque. Sa iqwitfi*
lui attira bientôt les offres les plus avantageuses de U nrt ip
académies de Saumur et de Leyde; mais les roagistrats de M
craiguant qu'il ne fût enlevé à la Suisse» lui donnèrent
BUY.
( 64tt)
BUZANVAL.
lenUUoo d*bonoraires. Ce dédommagement était d'autant plus
iste, que, pour parvenir à une connaissance parfaite de la ian-
uc qu'il |)rofes8ail , il avait pris et nourrissait chez lui des Juifs
abilesqui lui en développaient toutes les délicatesses. Parmi le
rand nombre d'ouvrages dont les hcbraïsants lui sont redeva-
les » ceux qui méritent une plus particulière attention sont :
"^ Tréior de la grammaire hébraïque, 2 vol. in-S" ; 2" une petite
rrammoiVe hébraïque, très-estimée, Leyde, 1701 et 1707,
n-lSy revue pr Leusden; 3^ ^t^^ Rabbiniea^ Bàle, 1618 et
619 , 4 vol. in-fol. ; 4^ InsiUulio epislolarii hebraïca, in-8°,
6^ ; c'est un recueil utile à ceux qui veulent écrire en hé-
breu ; 5** ConeordatUiœ hebraîcœ, Bâle, 1632, publié par son
ils avec les concordances chaldaïques. On en a un abrégé par
Ihrétien Ravius, à Francforl-sur-rOder, 1676; Berlin, 1657,
oiisie titre de Fout Ston; c'est un des meilleurs ouvrages de fiux-
orf. Il prit pour base de son travail les concordances d'Isaac Na-
ban, et mit à profit celles de Calasio ; 6*" plusieurs Lexiques hé-
Teux $t ehmlaatques, in-S*" ; 7" De abbrevialuriê Hebrœorum,
n-8<>, 1640; 8» Tiberias, Bàle, 1620, in-4% ainsi nommé de
a ville de Tibériade » où l'on suppose qu'était l'académie des
kfassorètes; idem, augmentée et corrigée par son petit-fils,
i665, iD-4^. C'est un traité historique et critique sur la Massore,
>ù l'auteur combat l'opinion d'Elias Levita sur l'origine des
>oiDts voyelles de la Massore , et où, pour donner une origine
Hvine aux points-voyelles, il en attribue l'invention à Esdras. Il
r donne aussi l'histoire des académies des Juifs après leur dis-
persion ; 0° Synagogajudaïcay 1682, in-8''. C'est un tableau de
a religion , des mœurs et des cérémonies des hébreux. Mais la
Top grande prévention de l'auteur pour les rabbins lui (ait
idopter mille puérilités qui n'avaient de fondement que dans
leur iroagination. Le petit Traiié de Léon de Modène sur la
même matière est, suivant quelques critiques > bien meilleur et
plus judicieux.
BUXTORF (Jkan), fils du précédent, aussi savant que son
i>ére, naquit à Bftie en 1539, et mourut dans la même ville en
1664. U remplaça son père dans l'enseignement des langues sa-
rantes, et édita plusieurs de ses ouvrages. On a de lui : un Lexi^
'ron chaldaïque el suriaqtie, 1682, in-4*'; 2^ un Traité sur les
?oifHs et accents hébreux, contre Cappel, professeur à Saumur,
3àle, 1648, in-4<> ; 3» une Ànli-crUtca, contre le même, Bàle,
1 662, in-4*'. Cet ouvrase, rempli des plus bizarres rêveries des
^bbins, est utile dans les endroits où l'auteur compare le texte
ibre avec les anciennes versions ; 4<> des Disserlaiions sur l'An-
ien et le Nouveau Testament, in-4«, Bâie, 1659. Il y traite de
'arche d'alliance, du feu sacré, de Vumim et tumim, de la
nanne, de la pierre du désert, du serpent d'airain, etc.;
*' une Traduction du More Nevochius, 1629, in-4% et du
r4>zri, 1660, in-4°; 6« Exercitationes philohgico^HUcm, in-4",
CÎ92 ; 7'» De sponsalibus, 1652, in-4».
BUXTORF (Jban-Jacqubs) , fîls du précédent , consommé
onrime lui dans la connaissance des langues orientales, lui suc-
éda dans sa chaire en 1664. Il éuit né à Bàle le 4 septembre 1646,
t mourut dans la même ville le l*'^ avril 1704. Il a laissé plu-
leurs Traductions des ouvrages des rabbins, et un Supplément
)rt ample à la bibliothèque rabbinique. On lui attribue uo re-
aeil de sentences tirées des auteurs hébreux , sous le titre de
^orilegium hebraicum, BAIe, 1668, in-4'». Il est curieux, en ce
a'il prouve qu'en fait de morale les difiérents auteurs ont eu à
ea près les mêmes idées.
BUXTORF ( Jban), neveu du précédent, successeur de sou
Dcle dans la chaire des langues orientales, fut le quatrième
rofcsseur de cette famille qui a occupé ce poste pendant un
iècle. On leur reproche à tous d'avoir en trop d'attachement
oar le rabbinisme et pour les accents et les points-voyelles de la
ingue hébraïque. Cette érudition juive, qui leur a fait un nom, a
ara fort vaine dans plusieurs de leurs ouvrages. Le dernier
loxtorf est mort en 1733, laissant des Traités sur la langue
ébralque, des DissertalionSy des Vers, des Sermons, et un fils
uî s'est montré digne de ses aïeux par son savoir.
BUYAH ( F. ImaD-EdDAULAB).
BUTANDIÈBE, S. f. (term, de cuisiné), sorte de ragoût.
BUT DE BORNAS (ClaudeJ, géographe du roi et des enfants
le France, naquît à Lyon. Il n est connu que par quelques com-
pilations géographiques médiocres. La prinapale est un Atlas
*éikodique et élémentaire de géographie et tfhistoire, Paris,
762-1770, 4 vol. iQ-4''; il est bien gravé , et pour l'édocation
le la jeunesse il est encore préférable k plusieurs autres du
nème genre oui ont paru récemment. L'auteur y fait marcher
Dsenable la geomphie, la chroooloffie et l'histoire. Il a publié
loe Cosmographie wiéthodique et élémentaire, Paris, 1770,
IT.
in-8*'. Il avait débuté dans la carrière des lettres par un petit
ouvrage intitulé : Dissertation sur Véducalion, par ^. M. Pa-
ris, 1747, in-12. — Buy de Mornas avait embrassé l'état
ecclésiastique quelques années avant sa mort , qui eut lieu à
Paris en juillet 1785.
BUYE, s. f. (écon. dômes.), cruche ou vaisseau à mettre de
l'eau. On dit aussi buire. Il est vieux.
BrvER (Barthélemi), conseiller de ville à Lyon en 1482,
est le premier qui ait exercé l'art de l'imprimerie en éditant le
rare exemplaire de la Légende dorée, à deux colonnes, en ca-
ractères gothiques, ayant les lettres initiales peintes à la main
et sans aucun chiffre aux pages. On lit ces mots à la fin: a Cy
finit la Légende dorée, dicte la vie des Saints, en françois, revue
et diligemment corrigée auprès du latin et selon le vrai sens de
la lettre, comm'il pourra apparoltre par ceux qui diligemment
mettront la peine à lire et bien entendre, par notable et révé-
rend docteur maître Jehan Battalier, docteur en la sainte théo-
logie de Paris, religieux de Tordre des prêcheurs de la ville de
Lyon, sur le Bhône, et imprimée en ladite ville de Lyon, par
Barthélémy Buyer, citoyen du dit Lyon, le 18 avril 1476.»
Buyer imprima encore :/e Nouveau restament de la version
de Quyars des Moulins, revue par Julien Macho et Pierre
Farget, 1477. — Pratique en chirurgie, de Gui de Chauliac,
translatée du latin par Nicolas Panis, médecin, natif de Caren-
tan en basse Normandie, et habitant de Lyon , in-fol. , 1478.
On lui attribue l'impression des Pandectes en médecine de Ma-
thœus Sylvaticus.
BUTS (F. BUSÉE).
BUYS (GuiLLACME DE), Suivant les nouveaux éditeurs de la
Bibliothèque de Duverdiir, était né à Cahors, oî!i il fit ses études
au commencement du xvi' siècle. Il se rendit ensuite à Tou-
louse, où il remporta plusieurs prix à l'académie des jeux flo-
raux. Il voyagea ensuite en Italie, parcourut les principales pro-
vinces de France, et vint se fixer en Bretagne, où ses qualités
lui eurent bientôt fait de nombreux amis. Sa modestie l'empê-
cha longtemps de publier aucun des ouvrages qu'il avait com-
posés. Enfin, il fit paraître le recueil de ses poésies, sous le titre
de V Oreille du prince, ensemble plusieurs autres œuvres poé-
tiques, Paris, 1582, in-8''; ibid.^ 1585, in-12. Cette dernière
édition est plus complète et imprimée plus corret:tement que la
précédente. L'abbé Goujet donne de grands éloges à du Buys.
C'était à la vérité un fort honnête homme, mais un pocte mé-
diocre. Il était fort âgé lors de l'impression de son ouvrage. On
ignore l'époque de sa mort.
BUTSE, s. m. (mar.), sorte de bâtiment que les Hollandais
emploient à la pêcne des harengs.
BCZ , fils d'Abdiel et père de Jeddo, de la tribu de Juda ( i.
Par., 5, 14).
BUZ, nom de lieu {Jérém,,25, 25).
BCZ (hébr., méprisé ou dépouillé), fils de Nacliar cl de Mel-
cha, et frère de Ilus {Genèse, 22, 21). Eliu, un des amis de
Job, était de la race de Buz, ûls de Nacbar. L'Ecriture l'appelle
Âraméen ou Syrien (Job, 52, 2); car Ram est mis pour
Aram. Le prophète Jérémie menace les Buziles des effets ae la
colère de Dieu (Jérém. 25, 25). Leur demeure était dans l'Ara-
bie Déserte.
BUZAi ^Buxeçum) (géogr. ecclés.), abbaye de l'ordre deCl-
teaux, était située en Bretaffne, au diocèse et à cinq lieues de
Nantes, près du bord méridien de la Loire. Conan ill, duc de
Bretagne, acheva vers l'an il 15 la fondation de cette abbave,
qu'il avait commenct^ dès l'an 1155, conjointement avec la Ju-
chesse Ermengarde sa mère. Ils y avaient établi quelques reli-
gieux de Clairvaux que saint Bernard leur avait envoyés, et ils
leur avaient donné des fonds pour leur subsistance ; mais le duc
leur avait 6té depuis une partie de ces revenus. Celle soustrac-
tion avait interrompu les oâtiments du monastère, et avait ré-
duit les moines à une grande pauvreté. Saint Bernard, faisant
la visite de ses monastères, trouva celui de Buzai dans un état si
déplorable , qu'il en fit des reproches très-vifs au duc , et or-
donna à ses religieux de retourner à Clairvaux. Le duc, ayant
reconnu sa faute, fit tout ce qu'il put pour empêcher les moines
de Buzai d'abandonner cette maison, et leur rendit tout ce qu il
leur avait ôté ; il leur donna même de nouveaux fonds, tant pour
continuer leurs bâtiments que pour entretenir un nombre suf*
fisant de religieux. La charte de ce prince n'est point datée;
mais elle fut souscrite par plusieurs evêques, entre autres par
Jean de la Grille, élu evêque de Saint-Malo en 1144 (Hist. de
Bretagne, t. i, p. 98; t. ii, p. 159).
BUZAHVAL (Nicolas Choart de), né à Paris le 15 juillet
89
Btrxar.
(660)
BTBLisiE.
1611, fut successivement conseiller au parlement de Bretagne,
puis au grand conseil, mattre des requêtes, conseiller d'Etat et
arattassadeor en Suisse. Après avoir rempli tous ces emplois
d'une manière distinguée, il embrassa Tétat ecdésiastiqne, et
fut pourvu en 1650 de révêché de Beauvais, sur la démission
d'Augustin Potier, son oncle maternel. Le président de Novion,
son cousin germain, à qui il devait sa nomination, avait fait
établir à son insu sur cet évéché une pension de 12,000 livres,
en faveur d'un de ses ûls âgé de six ou sept ans. Dès qu'il en fut
instruit, il alla représenter au roi que cette pension n'était point
canonique, et offrit sa démission. Louis XIV le loua de son zèle,
et le déchargea de la pension. Dès ce moment il se fit un devoir
de la résidence la plus stricte, renonça à la cour, ne se montra à
Paris que pour les plus pressants intérêts de ses diocésains, con-
sacra tous ses revenus a la fondation d'un hôpital, à l'établisse-
ment d'un grand et d'un petit séminaire, à l'entretien des jeu-
nes clercs, au soulagement des pauvres. Il défendit à ses ecclé-
siastiques de lui donner le titre de grandeur, et regardait ceux
de comte et de pair, attachés à son siège, comme un poids oné-
reux pour un evéque. Son épiscopat fut marqué par divers ré-
Slements pour Tinslruction du peuple et pour le rétablissement
e la discipline ecclésiastique. Il aiudamna V Apologie des ca-
suùteêt fut un des quatre évêques qui refusèrent de signer pure-
ment et simplement le formulaire d'Alexandre VII, jusqu'à la
paix de Clément IX. Louis XIV lui ayant fait des reproches
sur ce qu'il avait interdit les iésuites : a Sire, lui reponoit-il, si
je me mêlais de gouverner l'Etat, vous auriez doit de m'en re-
prendre; mais je m'entends mieux à gouverner mon diocèse que
votre majesté ; laissez-moi faire. » On le laissa faire. Le monar-
qnt se souvint de l'avis. Un jour qu'il allait à la cathédrale de
Meiovais à l'occasion d'un Te Deum pour une victoire, le prélat
fiot le recevoir à la porte de l'église, la mitre sur la tête et la
crosse à la main. Le prince de Condé, qui était à la droite du
nooarque, voulait lui dire de se découvrir la tète : « Mon cou-
sin, laissez-le faire, dit le roi; il sait mieux ce qu'il faut faire que
iroos et moi. » La peste ayant ravagé en 1668 un canton de son
diocèse, le curé déserta son poste. Buzanval y accourut, et ad-
ministra avec un cèle apostolique tous les secours spirituels et
temporels jusqu'à ce que la contagion eût cessé. Ce prélat, digne
des premiers siècles de l'Eglise, mourut le 21 juillet 1679, lais-
sant par testament tout son bien aux pauvres. Sa vie a été com-
posée par Mésenguy, sous ce litre : Idée de la vie et de l'esprit
ée M, de Buxanval, Paris, 1717, in-l2.
BUZELIN (Jean), jésuite, né à Cambrai, mourut à Lille en
I6Î6, âgé de cinquante-six ans. On a de lui : GalloFlandriœ
OeêcripUo, Annales GaUo-Flandriœ, etc. (Alegambe, BibUoth,
script, societ. Jesu),
BUZiGÈs» Athénien, le premier qui ait attelé des boeufs à la
charrue. Déniophon lui donna le l^alladium, que Dioraède lui
avait confié pour le porter à Ahènes (Polyeny i, c. 5).
BUZOT ( François-Nicolas-Léonard j, né à Evrcux le
l**" mars 1760. II embrassa la profession d'avocat, et sa réputa-
tion rapide dans le barreau le fit envoyer. Tan 1789, aux états
généraux en qualité de député du tiers. Dès son début comme
orateur politique, Buzol, républicain de cœur, combattit avec
une conviction énergique et entraînante la royauté, le clergé et
la noblesse, ces trois principes vivifiants de la société, demanda
leur al>olilion et la suprématie révolutionnaire du peuple, sapa
dans leurs bases , dès lors chancelantes, la prérogative royale,
les droits du clergé et les privilèges de la noblesse, et sollicita la
création d'un tribunal exceptionnel pris dans le sein même de
l'assemblée des états généraux , pour s'enquérir des crimes de
lèse-nation. Quelle vaste carrière ouverte aux passions fougueu-
ses d'un peuple en délire I Comme Buzol devinait et créait tous
les éléments subversifs oui devaient fonder la révolution! Il ne
démentit pas pendant longtemps ce hardi prélude. On le vit
tour à tour fanatiser la population par des discours incendiaires et
la provoquer à l'insurrection, réclamer le droit commun de pé-
tition pour tous les citoyens , voter avec une minorité de six dé-
rités la mise en jugement de Louis XVI après son arrestation
Varennes, et s'associer aux motions de Robespierre. Mais
Buzot et son parti d'énergumènes, altérés déjà du sang qui va
couler à larges flots, trouvent bientôt un redoutable antagoniste
dans Mirabeau. Son éloquence foudroyante impressionna vive-
ment Buzot, le fit sagement réfléchir aux conséquences terribles
des principes qu'il s^eflTorçait de faire prévaloir, et le convertit
enfin en une politique républicaine il est vrai, mais modérée.
Assis parmi les brissolins à l'assemblée législative de 1792, Bu-
fol s'élève avec force contre les sanglantes vengeances exercées
à l'instigation de son ancien parti, qui voue une haine mortelle
à ce dangereux transfuge. A la convention, Buzot lutte coura-
geusement contre les anardiistes, s'oppose a««e
aux épouvantables excès de Danton et de Marat, ec
20 septembre 1792, les Tues ambitieuses de Botwspiewt ^
convoite la dictature. Justement effravé des combsls ptfajaw.
taires de la convention et des dangers Qu'enfantera
ment désordonné des partis en présence, Buzol propose, Ir ? «
tobre de la même année, que enaque département de la frmn
fournisse, pour la sûreté et l'indépendance de la itprrfatalifci
nationale, quatre hommes d'infonterie et deux de raraiiiâ p
chaque député qu'il nomme. En butte aux menaces furièoi^
des farouches montagnards, plus Buzot se voit exposé a tv
vengeance, plus son éloquence dévoile leurs proiela é^wmp-
tion et poursuit leurs mesures sanguinaires, uieax fais, sa pra
de sa vie, l'ex-montagnard exalté, devenu giroodia a»,
ciencieux, monte à la tribune lors du prooès de Vwâar^f
Louis XVI , invoquer l'appel au peuple et le sursis à h pâaro
pitale, démarche coura^euseet honorable, tentée, oa ém fein-
ter, plus au nom des lois que de l'humanité, et moins «^^~
de la royauté, toujours répudiée par Buzol, qoe àamU
de la république, dont il prévoyait le péril issa de cetanm*
inutile attentat. Au milieu de l'afTreuse tounaenle qoi y s^
chaîna avec une violence destructive après la
monarque français, Buzot fut honoré par la conventioa da t/*
de membre du comité de salut public et de défenaeaénàale. C^^
alors que les dénonciations et les menaces de la Mon^yat Tm-
saillirent sans relâche, et Robespierre, triomphanteo f79S, Iru
arrêter. Buzot parvint à lui échapper. Arrive à Mnem, Hs'em-
ploie activement, avec l'aide de plusieurs de ses ollêgMS pms-
crits, à soulever les provinces contre les tyrans de raîa. ruer-
suivi de nouveau, il s'enfuit d'Ëvreux où l'on otdaam de raw*
sa maison et d'y planter un poteau avec celle msLiifti— : ' 1^
demeurait le scélérat %atoi qui a conspiré la perle de la rnaK-
que. » Ce fugitif pénètre dans le département de la Gwande. <.
il trouve à granopeine, ainsi que le député Pélhîen, aar »•
traite généreuse. Traqua bientôt, ils se sauvent dans lob» »
voulant pas entratner avec eux leur libérateur à TéchaW ^
sespérant de leur salut, ils s'empoisonnèrent toos deux, ci cra-
ques mois après, leurs cadavres rurent renoontrésdans aa«irr.
aux environs de Saint-Emilion, à moitié déiForés par 1& bw
et par les oiseaux de proie.
BUZOTiN, s. m. nom donné, pendant la rérolatioQ tmr»r.
aux partisans de Buzot, député ae la convention nationk
BUZOTiNiSME S. m. (Iiû(.), doctrine, systéfue,
principes de Buzot.
BUZRUK-eMio (F. Eiabuzubk-Obiiitd).
BUZCRDJÉHliiR^que Myrkhond, par corraptson,
AbûHxmrdjémihry fils de Bakhteffàn , était un savent
Nouchyrvàn appela à la cour de Perse , et à (|ai il
cation de Hormouz, son fils. Il n'est pas moms ï\
subtilité de son esprit que par son érudition. On atlrte* . '
médecin l'invention du trictrac, et l'on prétend qii*il dro^*'
de lui-même la marche des échecs, dont le roi de iLêsmàf ■*-
l'Inde) avait envoyé un jeu à Nouchynàn, sans aac«ne koi
tion. Quoique ces détails soient consignés dans le Ckàk-Sem
(F. Ferdoucy), on peut d'aula.nt plus les révo<|tter ea«'«
que le savant Hyde a démontré la haute antiquilè eu inrr«
a l'égard du temps où vivait le médedn Buzurdjéoathr, c'^
à-dire du vi*" siècle de Tèrc vulgaire, puisqu'il foi on d» itk
cipaux ornements du règne de Nouchyrvàn, jwna—
JuêU, et de son fils Hormou£. Si nous en croyons rbîs*jr.-
cité au commencement de cet article, Busurdjérai!» du* •'
élévation à l'explication d'un rêve qui inquiétait beann^ •
monarque persan. Son nom , en ancien persan, lignifir f «o
solHL On lui attribue aussi la premièie traductioai pm*- '
fables indiennes oui ont rendu si fameux le nom faolaslir' -
Pidpay , et dont le prototype samskrit porte le litre de
padésa (F. BvRzoï vÈam et ViCHNOO-SABaSA).
BUZTGIA, adj. f. {hist. onc), famille atbênienne ic
sacerdoce était afieclé, parce que Buzygès avait le
Grèce ouvert la terre avec la charrue, la famUlU ,
Buzygienne,
BYAKT (cosl,), sorte de vêtement fort léger» plus
ment appelé bliaux.
BTAS,atttzementFBlrwou5a]mi {6nUoiÊÊérr)i
marécages de la Ghersonèse Tauriaue, qui
le Palus-Méotide , à l'ouest duquel ils sont aituês •
de mer très-étroit, et resserrent l'entrée de la
BTBL^IE (géogr. anc,) , petite presqu'île de la I^n*
Garie, vers le sudouest.
t-
BTBLIE, BTBLIA (BugXta)(f|||rlà.), SVfMND lool de Véottâ, k
use da beau temple qu'elle avait à Byblis en Pfaénkie.
BTBLis (BueXi;) , aassi Biblii , fille dcMilet et deCyane ou
idothée, sœor de Cannas, défend aux jeunes fliles les amours
|kites. D'après Ovide (Métam., IT, 459), qui peint d'une ma-
ière inimitable le comnat qu'elle soutint contre sa passion, elle
trouva un amour criminel pour son frère, chercha à résister à
^ sentiment, se sentit de plus en plus vivement enflammée par
s rêves de son imagination , et, lorsque enôn elle loi eut dé-
are dans une lettre ce qu'elle éprouvait, et qu'il se fut enfui du
lys à cause d'elle, elle suivit le bien-airoé fugitif, jusqu'à ce
ue arrivée en Lycie elle tomba de fatigue et fut changée en
De source. — D'après AnL, lib. ^, s'ctant vainement efTorcée
e résister k sa passion, elle se précipita do haut d'un rocher dans
I mer, fut reçue par des nymphes et convertie en bamadryade.
- D'après Parthen, , n , voyant que son lirère ne voulait point
lUsfaire ses désirs , elle se pendit à un chêne, et de ses larmes
«quit la fontaine RybKs. Au rebours. Coron II dit que c'est
launus luMiérae qui loi fit la dédaration d'amour, et qu'alors
I s'enftût; elle le cherche inutilement et ûoit par se penare.Par
(rite de cet événement, l'expressioa imnmêr etmmique fut em*
4oyée dans le sens d'amour défendu.
BTBLOS {géogr. ane.)^ postérieurement BiMo$^ chez les
lêbreux Qeoai, acluellcment Dscheblr ou Dschebiln, ville
l'une très-haute antiquité, dans la Phénide, située sur une cmi-
lence, son loin de la côte, d'après VUin, Jmt. et la Tab. Peut.,
33 milles au sud de Tripoli; d'après Ptoly r, 15, sous les
i7° 40' k«ç., 53° 56 lat. ScyUnc «en fait pas mention. On se-
ait donc induit à attribuer plutôt à Vieille-Byblos la haute
tDtiçailé dont parle Etienne de Dytance, si Strabon l'Ancien ne
a faniit remonter aussi jusque dans les temps mytholoffiques, et
le rindiquait comme la résidence deskingras. Aphrodiley avait
n temple célèbre dont elle tirait le surnom de ByMia. Adonis
r était nonoré ^us saintement qu'ailleurs, à cause du fleuve
-oisin Adonis. Fompée affranchit la ville d'un tyran qu'il fit
lécapiter {Simbom VAne.), Aujoord'hai c'est une ville en
nines, appartenant aux Dnoes ( povr les monnaies de cette
rille, F. Rascbe, Lex, «niii., vol. i, pi. I, pag. 1653 et suiv.)
STCELLE (*iil. anc,)y athlète, enfant de Sicyonc, remporta
e prix du pugilat aux jeux olympiques.
BTDBAI ou PIDPAY (F. ViCBNOU-SaRMA).
BTB (F. BisX
»YE (Jaooobs) , graveur, libranne et marchand d'estampes,
ïtafoli à Anvers au commencement du mr siècle, mvait asses
nen la médaille et la taille-douce. II grava, chcs le duc de Groy-
l'Arschot , les portraits des empereurs romains. Cet ouvrage
larut sous ce titre : Imperatorum Roman, a Jnl. Cœ$are ad
BeracUumnumitmaia aurta.CaroHdwiêCroyietArichoîmi.
xplicata a Joan. Uemetario, Anvers, 1615, in-4»; id., corrigé
lar Havercamp, Amsterdam, 1738, iii-4«. Jacquesde Bye.éUnt
A^ en France , y publia en 1634 les FamilUs à$ la France,
Uuêlréei par Us médaillée; en 1635, les Vrais portraiis des
ois de France , fig., in-fol. L'année suivante, il d<>nna une
^uxième édition de cet ouvrage, totalement refondue, cl prt-
srable à la précédente ; elle est intitulée : la France mêlai-
îqMC, Bye a gravé les portraits des rois de France pour la
rande édition de Mézerai. On a de loi les figures de la Vie de
ésus-Chrisi, dessinées par Martin de Vos, iTa exécuté , eoo-
orremmeut avec Philippe et Théodore Galle, les figures de la
iede la Vierge.—COENEILLE de Bye, son fils et son élève, néà
LDvers en I6*i0, a gravé les figures de l'iconologie de César
Uppa. Il est auteur d'une Vie des peintres en vers flamands,
ous le titre de Cabinet de peinture , Amsierà^m , 1661, in-4o,
insi que^de quelques autres ouvrages.— Maec de Byb, peintre
i graveur, né à la Haye en 1634 , élève de Jacques van der
K>cs, a gravé plusieurs suites d'animaux, d'après Paul PoUer.
BY-BLFTEN (géogr,), rivière assez considérable qui prend sa
oorec en Norwéçe, traverse la province suédoise de Werme-
and, et, après avoir reçu dans cette prorince plusieurs affluents,
e jette dans le lac de Wener, près du château noble de Brok-
4adt, dans U paroisse de By, appartenant au Wermeland. De la
rootière de Norwége et de Joesse-Haerad , on transporte sur
et^ rivière une grande quantité de planches et de bois de toute
spèce jusque dans le Wener.
■TKiiA , s. m. (hiêt. nat.), poisson des ties Mohiques. Il a le
ttpps cylindrique, médiocrement allongé, la tète médiocrement
grande, la bonohe petite , avec deux barbillons au menton ; les
rmugrands, les écailles petites. Ses nageoires sont an nombre
le imit, savoir: deux ventrales petites, placées sous le ventre
(6U)
asseï loin derrière les pectorales , qui sont anssi triangulairas
petites; deux dorsales petites triangulaires» comme dans le
muge \rnugil) ; une derrière l'anus* fort longue, et uneà la queue,
fourchue jusqu'au milieu de sa longueur. Son corps est entière-
ment rouge; ses nageoires sont bleuâtres, ainsi que ses barbil-
lons; la prunelle de ses yeux est noire, avec un iris rouge, en-
touré d'un cercle blanc. Le byena est commun dans Ta mer
d'Amboine.— Deuxième espèce. Byenank. Le byenaf^k, asses
bien gravé, est enluminé, aux nageoires dorsale et anale près,
qui ont été oubliées par Coyett , qui le nomme pesque byenan"
que, au n"" 316 de la première partie de son Recueil , est encore
une espèce de ce genre, qui dififère de la première en ce que 1® il
est un peu moins allongé à proportion de sa grosseur; S** sa
queue est fourchue jusquaux trois quarts de sa longueur ; 3° son
corps est vert sur les côtés, rouge sur le dos et sousle ventre ; sa
tète est rouge dessus et jaune partout ailleurs ; ses nageoires
sont rouges et ses barbillons noirs ; la prunelle de ses yeux est
bleue , entourée d'un iris rouge. Ce poisson se trouve avec k
précédent. Le byena a quelques rapports avec le guakari du
Brésil, et forme nu genre particulier dans la famille des mu^es.
BYCiARB fGvAKD-; [gèôgr. eccL). Cette abbaye fut fondée en
1133 parOoaefroi le Barbu, duc de Lotbier et de Brabant. C'é-
tait un terrain désert et inculte quil donna à sainte Wivioe,
personne pieuse, qui vivait dans la solitude. Il soumit cette do«-
velle ak>baye à celle d' Afllighem, monastère de l'ordre de Samt^
Benoît, fondé à une lieue d'Alost , en 1086 , par un comte de
l/nivain. Sainte Wiv ine en fut la première abrnsse, et y mourut
en 1 170. Son corps, renfermé dans une châsse, est exposé daw
une chaf»e11e particulière de l'égHse du Sablon, à Bruxelles. —
Les religieuses du Grand-Bygard portaient un grand surplis
blanc par-dessus leur robe, et avaient, comme les autres bén^
dictines, un grand manteau noir et une guimpe carrée.
BYGARD (Petit-) (gf^oyr. eccl.). Ce monastère n'était qu'un
prieuré fondé d'abord sur le mont Notre-Dame, près du villy
de Popingem, sur la frontière du Hainaut, par Jean de Bergb ,
chevalier, en 1234, sous Henri II, duc de Brabant. Mais les re-
ligieuses, manquant d'eau dans ce lieu élevé, s!établirent dans
un autre endroit, qu'on appelait Op-Bygaerdeu , où elles se
trouvèrent mieux. — Aucune religieuse ne pouvait être admise
sans la permission du seigneur du lieu, et , avant de recevoir
rhabit, elle devait lui demander son pafn. De plus . ce même
sei{;neur avait le droit de placer dans cette maison une jeune fille,
qui devait y être nourrie et élevée jusqu'à ce qu'elle pût gagner
sa vie.
BYGOis {myth.)f nymphe d'Etrurie, qui avait écrit des fivres
sacrés sur la foudre.
BYLA [Gamisk-Kaneh) (géo^. une), ville des Cbalybes, dans
le Pont, près des Macroncs, célèbre par ses mines d'argent.
BYLAZOBEU (géogr. onc.), ville de la Maeédoine, sur les
eooins de la Péonie et de la Dardanie, sur uae riviève qui st
jette dans rOxns.
BTLDEBBYCK (F. BfLDERDYX).
BYLi5G (Albert), surnommé le Régulas hollandais, dief
du parti des eabellauds, arrêta longtemps par sa valeur les
hameçons, qui assiégeaient le château de Schoonhoven, en 1423,
sous le règne de Jacqueline. Les hameçons, maîtres de la place,
condamnèrent Byling , chef de leurs ennemis , à être enterré
vivant. Le brave ïclandais leur demanda une absence de quel-
ques jours pour aller régler ses affaires , iurant qu'il se remet-
trait entre leurs mains aussitôt après. Ces hommes féroces et
im[)itoyabIes croyaient pourtant à l'inviolabilité du serment, et
avaient foi dans l'héroïsme ; ils souscrivirent à la demande de
Byling, oui revint au jour indiqué, malgré les larmes de sa fa-^
mille et les prières de ses amis, et subit son supplice sous un
moulin hors de la ville.
BYNJBUB (Antoine) , savant théolegien protestant , né à
Utrecbt le 6 août 1654, et mort à Devenler le 8 novembie 1606^
étudia l'bébreu, le chaJdéen, le syriaque, le grec, l'histoire et les
antiquités. On a de lui un grand nombre d'ouvrages estiaiéft»
qui sont encore manuscrits, excepté ceux-ci : 1*^ ûe cakcis À»
irmormm; ^ ChHHus crucifimus; 3<' ExpUcaiM kisêorim
EvangeUcm ; 4« De NaUtHaée CkriêU.
BYifG (Gbouges), amiral anglais, naquit en 1665 d'uoe bb-
cienne famille du comté de Kent. Dès sa première jeunesse, ub
l'avait destiné au service de la marine; mais cependant il le
quitta un moment , et fét employé quelque temps à I^niger
dans les troupes de terre. En 1634, lieutenant à bord d'un vait*
seau de la marine royale , il manqua de pérk dans on oombiB
qu'il eut k soutenir contre un corsaire. En 1688, il servait daBS
BTN«.
la flotte qai devait empêcher le débarquement du prince d'O-
range, Guillaume ; mais il embrassa le parti de ce pnuce, et fut
employé dans les négociations qui tendaient à le faire recon-
naître roi d'Angleterre. Devenu quelque temps après capitaine
de vaisseau, il servit dans la Manche et dans la Méditerranée
sous les ordres des amiraux Rooke et Russel. Créé contre-ami-
ral en 1705, il fut envoyé par Sir Cloudesley Shovel avec cinq
vaisseaux vers le dey d'Alger, avec lequel il renouvela le traite
de paix. En 1704, il prit avec son escadre Gibraltar, qui fut forcé
de se rendre au bout de trois jours. Il se distingua encore en
plusieurs occasions , surtout à la bataille de Malaga. La reine
Anne, en récompense de ses services, le créa chevalier. Fait vice-
amiral en 1706, il alla avec vingt vaisseaux au secours de Bar-
cclonne, qu'assiégeait alors le duc d'Aniou, depuis Philippe V.
En 1708, amiral de l'escadre bleue, if s'opposa à la descente
du prétendant aue la flotte française devait favoriser. Byng
força cette flotte a rentrer dans les ports français, et, la même
année, il convoya la reine de Portufl^l à Lisbonne. En 1709,
commandant une escadre dans la Méditerranée, il vit ses opéra-
tions entravées par plusieurs circonstances. Néanmoins , à son
retour, il fut nomme lord de l'amirauté , dignité qui lui fut
bientôt retirée, parce qu'il se montra opposé aux mesures po-
litiques adoptées à la fin du règne de la reine Anne. Gepenoant
Georges P*^ lui rendit ce titre et le nomma barqpnet. En 171 7,
2uand Charles XII, roi de Suède, voulut envahir la Grande-
iretagne, Byng fut envoyé dans la Baltique, où il agit de con-
cert avec les Danois. En 1718, il défendit la Sicile contre les
Espagnols qui, au moment de son arrivée dans le golfe de Na-
pies, assiégeaient la citadelle de Messine. Il oflrit d'abord au
mardis de Lède, commandant des troupes espagnoles, un ar-
mistice oui fut rejeté. Alors Byng attaqua la flotte espagnole,
qui fut aétruite, et, après sa victoire, il aida les troupes alle-
mandes à reconquérir la Sicile. Ses services furent récompensés
par la place de trésorier de la marine et de contre-amiral de la
Grande-Bretagne. En 1721 , on l'éleva à la pairie sous le titre
de vicomte Torrington, baron Byng de Southill en Bedfordshire.
Il fut de plus créé chevalier du Bain , et placé par Georges II à
la tête de l'amirauté. Il mourut au mois Je janvier 1755, à l'âge
de soixanle-dix ans.
BYNG (John), quatrième fils du précédent, embrassa fort
jeune la carrière que son père avait si glorieusement parcourue,
et y eut un rapide avancement. Mais l'histoire a négligé les ac-
tions de la vie de John Byng pour ne parler que de l'événement
malheureux qui termina sa carrière, événement qui présente
cet homme comme une de ces victimes sacrifiées à ce qu'on
appelle le salut de l'Etat dans les crises difficiles , mais dont
l'Histoire révise le juj^ement à son tribunal impartial pour Tins-
truction de la postenté. Vers 1756, l'Angleterre, gouvernée par
an ministère sans force et sans énergie , et tout occupée elle-
niéme de ses idées mercantiles, ne pouvait donner une attention
bien sérieuse aux établissements de la Méditerranée. Cepen-
dant , réveillés un moment par les préparatifs qui se faisaient
dans tous les ports de France , et des avis qui leur en arrivaient
de toutes parts, les ministres se décidèrent à y envoyer une
flotte de dix vaisseaux sous les ordres de John Bynç, qui devait
rallier, avant de passer le détroit de Gibraltar, trois autres vais-
seaux et cinq frégates. A son arrivée à Gibraltar, l'amiral anglais
apprit qu'une flotte française , partie d'Hières , s'était emparée
de rilc Minorque, excepté du fort Saint-Philippe , dont elle fai-
sait le siège en ce moment. Dans l'impossibilité de secourir ce
fort, Byng, poussé par le désespoir, écrivit une lettre à son
gouvernement , dans laquelle il lui reprochait assez durement
son impêritie et sa négligence. Néanmoins, malgré les immenses
diflicullés qu'il y avait à aflronter, l'amiral essaya de secourir
le fort Saint-Philippe. C'est à ce moment que la Galissonnière,
amiral de la flotte française , parut avec son escadre , composée
de douze vaisseaux et de cina frégates. Byng engagea le combat
avec l'avantaee du vent et ne la force numérique. Il fut battu
après un combat de quatre heures, et gagna Gibraltar. Le gou-
vernement anglais, sitôt qu'il apprit le mauvais succès de celle
expédition, chargea les amiraux Hawke et Saunders de prendre
le commandement de la flotte , et fit mettre l'amiral Byng à
l'état fVarrestation. Sur ces> entrefaites, le fort Saint-Philippe se
rendit aux Français , et ce résultat , dont la honte aurait dû re^
jaillir sur des minisires inhabiles» retomba tout entier sur le
malheureux Byng. On le mit en accusation , et il comparut le
Î8 décembre 1756 devant une cour martiale composée de cinq
amiraux et de neuf capitaines à bord du vaisseau le Sainte
4ni.
( 652 ) BTRAMâH.
rieur de sa conscience la satisfaction de s'élre
devoir avec fidélité, suivant les moyens qu'il aT«it
tion, et qu'il était une victime destinée à détoamer le
ment d'un peuple justement indigné; puis il alla â la ^
calme, et fut fusillé le 14 mars 1757. On a publié oa
in-13, Porstmoulh, 1759, intitulé: Teêtawneni polil^*
Byng.
BTNGHAM (F. BiNGHAM).
BTNKERSHŒGK ( CORNEILLE VAN ), TOO des piv 9i««
jurisconsultes modernes, né en 1675 à MiddellKMirg, f(«L
d'abord à Franeker la théologie, qu'il abandonna ensvie m
la jurisprudence. Il parut avec distinction aa buraa * .
Haye, et mourut dans cette ville en 1743, préôdeal dt ïm
conseil de Hollande. Vicata publié une édition complète 4 n
ouvrages, Genève, 1761, in-fol.; idem,Leyde, 1766, s n
in-fol. Les principaux sont : i"* Ojmscula vmrH atj
recueil de dissertations sur diverses parties du droit
2*» Observationeê jurii romani^ libri quatuor; 3» '^
jurii publiée, libri duo; 4? De faro legatorum eowifiuw \t
traité a été traduit par Barbeyrac, sous ce titre : Ai/«fifl».
néleni det ambassadeun, Bynkershoeck rédigeait en l»,«
hollandais, une feuille périodique intitulée : NbaaMa Jlrrw
de la Haye; elle fut bientôt supprimée oomme Ifop «.•
rique.
BTKKES(F. BiKKES).
BTNS, d'autres disent VAN btns ( Annb ) , fenoe /nrir
naquit à Anvers et y exerça la profession de maARse dovfe.
Catholique zélée et pleine de piété, elle résolotd'arTiter vkm
chants populaires les progrès naissants des doctrines de iaiber.
On assure que ses poésies sont supérieures à toot ce qpe pose
dait la littérature flamande. Plusieurs moroeam renreat ta
sensibilité vraie, une onction communîcative, et une auku ^
donnent les convictions sincères et profondes. On die d'Ana
Byns : 1® Dit is een iehoon enn euuerlyc boeck^n ( oed oi c
beau et pieux petit livre), Anvers, Martin Nuyts, iB-ll,fAtK
gothiaue, sans date. H en existe une traduction latîoedei'^,
par Eligius Houehariui ou Eueharius, maître d'école de Giti;
voici les premiers mots du titre de cette tradnctioR : Uf 4i
pulcher et tincerue libeUui , Anvers ; V Hei tweede k$gà r
deuxième recueil), Anvers|, Martin Nuyts; Z9 GheeMéfkff-
fereyn (chansonsspirituelles), Anvers, Pierre Van KeeriimAn,
1566y in-12 de 115 feuillets. On lui attribue encore un onw
dont voici le titre en français : F Alouette ipiriiueOe.v^h^
êur divers myslères, Anvers, 1665, et un manoscnt
titre: Refereinen^rondeelen en andere gedMUen (d
rondeaux et autres poésies). On ne peut s'expliquer le
gardé par les écrivains de son temps sur une fenune ani !^
marquable. Nous ne savons rien de sa vie. D'après oa pnti'S
daté de Bruxelles ( 7 novembre 1548) , il seniblerail qsAw
Byns vivait encore à cette époque.
BYOUW, s. m. (hist, nat,), nom que les habitants ô» i?
Moluques donnent à un poisson qui a le corps médAxtnr.
allongé et comprimé, ou aplati par les côtés; la tète et b Iw
médiocrement grandes, les yeux petits. Ses nageoires vmir
nombre de sejpt , savoir: deux ventrales petites ao-dowvd^
deux pectorales qui sont aussi petites triangulaires ; une ddr4«
très-longue, plus haute devant que derrière, ane derrière Tvi
assez longue ; enfin une à la queue tronquée on cirm. ^
corps est coloré de chaque côté ae trois bandes Tertes loagit' -
uales, qui font l'alternative avec quatre l>andes jaunâtres; a ^
est verte , ses nageoires pectorales et ventrales sont ja^nf^, r*'
de la queue est pareillement jaune et t>ordée de vert en dr«*
et en dessous; sa nageoire dorsale et celle de l'anus sont nM^
chacune de trois bandes, l'une verte, l'autre rooge et hir*-
sième jaune, mais disposées de manièreque le rouge litoi l^c -
lieu au-dessus de la bande verte dans la nageoire domlr, -
lieu que c'est la jaune qui tient le milieu au-dessous de U bi^-
rouge dans la nageoire de l'anus; la prunelle des jtuxesL^t^
avec un iris rouge. Le byouw se pèche communenieat dv*
mer d'Amboine. Il Corme un genre particulier dans laC»"-
des rémores.
BTBADiAN ( Sempad ), prinoe arménien, né vers l'an >»*
J.-C , succéda à son père dans la prindpauté de Sper, f <
déclara le protecteur d'Ardaschès, |eune prince de la ÏmaiIV*
Sanadroug (de la dynastie des Arsaddes). qui s'était jrie Ar
ses bras après le massacre des siens par rusorpateor En»
By radian marcha contre lui avec une année nombrense, Hpc
vint, après des victoires signalées, à replacer Anlasehés ^m
trône de ses pères. Ce prince le nomma gouvemear dr «•
palais, et commandant de toutes ses troupes, k la tétedesifr -
BTRON.
( ^<^ )
BYRON.
I combattil les Romains, commandés parTrajan, et fit prison-
lier Parsmann (Pharasmane) , qui régnait sur les rivages de la
ner Caspienne. La famille Pakradouni , h laquelle il apparte-
lait, est d'origine juive, et s'établit en Arménie cinq siècles
ivant rère vulgaire. Le prince Bagration, général au service de
lossîe, descend de cette ancienne famille, qui a donné des rois
I TArroénie et à la Géorgie.
BTRCHANIS OU BUBCHANIS (géogr. anc). Ile fameuse de la
lermanie, sur la côte orientale, et formée par les deux bouches
le TAmisia.
BTRGE (Juste), astronome du W siècle, excellait dans Tart
le fabriquer les instruments astronomiques , et était très-versé
lans la théorie et dans la pratique de Vastronomie. Guillau-
ne IV, landgrave de Hesse-Cassel, fort curieux de cette science,
'attacha Byrge, qui fut appelé en 1597 près de Tempercur
l'Allemagne Rodolphe II, en qualité de mathématicien. Byrge
!St rinventeur ùucompa$ de proportion y et quelques auteurs
uiont attribué l'heureuse idée d'appliquer le pendule à la me-
ure du temps, invention plus généralement et plus justement
iccordée à ualilée et à liuyghens.
BTRNB (Guillaume), néà Cambridffe en 1746, apprit de
iiVoollet Tart de la gravure. Il passa en France en 1770, y tra-
railla sous Jacques Aliamet et Wille, et grava alors à Paris
)lusieurs suiets de paysage et de marine , entre autres le Fanal
*xhau$sé, d'après Vernet. De retour en Angleterre, il donna la
Morl du capilaine Cook^ d'après Webber, et le Dépari d'A-
^raham^ d'après Zuccharelli. I)ans ces deux estamoes, les figu-
res sont deE^rtolozzi. Le plus important ouvrage ne Byrne est
une suite de vues qu'il a exécutées de concert avec Hearnejnti-
lulée : Antiquitéi pUtoresquei de la Grande-Bretagne. Byrne
est mort à Londres en 1805.
BTBON (John), naquit à Kcrsal près de Manchester en l'an
1601. Son père était marchand de lin, et faisait des affaires
issez importantes à Manchester. Il fit donner à son fils une
tonne éducation. Après avoir ))endant quelque temps fréquenté
a Merchant Taylor*$School , il se rendit à Tuniversilc de Cam-
iridge , mais il y montra peu de disposition et de vocation pour
es études sérieuses et suivies. Il se fit connaître pour la pre-
nière fois comme poëte en 1714, par une poésie pastorale qu'il
H imprimer dans le Speelalor. Elle fut suivie par quelques
ettres spirituelles qu'il publia dans cette feuille. Sans ()rojet et
ans vue sur un état ou une occupation dont il pût tirer des
Doyens d'existence , il quitta l'université et fit pour sa santé un
"oyage en France , où n s'absorba dans les doctrines de Maie-
)rancheet dans les rêveries d'Antoinette Bourignon; après quoi
I revint en Angleterre avec l'idée qu'il était un grand médecin,
i en conséquence se fit nommer le docteur Byrom. Peu de
emps après son retour, il épousa une aimable parente qui le
enail heureux > mais non pas riche. Il s'entretint lui et les
iens pendant plusieurs années à Londres par des leçons de
acbyçraphie (short-hand), jusau'à ce que la mort de son frère
iné vint le mettre en possession a' une fortune assez considérable.
)ès lors il s'adonna exclusivement à sa douce paresse , comme
K)ur 96 remettre du travail qu'il n'avait accepte que malgré lui
liDS le passé. 11 mourut le 28 septembre 1765. — Le recueil
jomplet des poésies de Byrom, parmi lesquelles celle qui a pour
ajel l'Enthousiasme est la plus remarquable, a paru sous le
itre de : Miscellaneous Poems, etc., London, 1773, 2 vol.
n-8**.
BYBON (Le COMMODORE) naouit en Angleterre le 8 novem-
bre 1723. Embarqué à l'âge de dix-sept ans â bord d'un vais-
eau de l'escadre de lord Anson , destinée a faire le tour du
nonde, il fit naufrage au nord du détroit de Magellan, et fut
ivec quelques-uns de ses compagnons d'infortune conduit par
les Indiens au Chili où il resta jusqu'en 1744, époque où un
laviredc Saint-Malo le ramena en Europe. Le roi Georges III,
roulant envoyer découvrir la partie de l'Océan Atlantique située
ïntre le cap de Bonne-Espérance et la pointe méridionale de
'Amérique du Sud , nomma Byron au commandement de la
réçate le Dauphin et le chargea de cette mission Byron partit le
Bt juin 1764 de la rade des Dunes, avec le Dauphin eila Tamar,
frégate commandée sous ses ordres par le capitaine Monat. Ces
Jeux bâtiments abordèrent deconcert à Madère, aux lies du Cap-
V'ert, mouillèrent dans la rivière de Rio-Janeiro, parcoururent la
partie méridionale de l'Océan Atlantique, cherchèrent vainement
les Iles Pepys,visitèrent les Iles Malouines,passèrent dans le Grand-
Océan, connu plus généralement sous le nom de mer du Sud,
En sortant du détroit de Magellan , Byron se dirigea vers le
nord sur l'Ile de Masafuera , pois de là sur les lies de l'Archipel
Dangereux situé dans l'est des Iles de la Société, et y découvrit
l'Ile du Désappointement et les tles du roi Georges. Plus vers le
nord-ouest, il découvrit les lies du Dangeret de Byron. Bientôt,
il traversa les tles Carolines, se dirigea ensuite vers le sud , par-
vint à Batavia d'où il partit le 10 décembre 1765, et arriva en
An{;leterre le 9 mai 1766. Le voyage de Byron n'est pas, il est
vrai, très-fertile en découvertes; mais il mérite cependant un
rang honorable dans l'histoire des navigations autour du globe.
C'est le premier qui commence la collection d'Hawkesivorlh ,
intitulée : Histoire des voyages entrepris pour faire des dé-
couvertes dans t hémisphère du sud et exécutés par le Commo-
dore Byron , le capitaine Wallis, le capitaine Carteret et le
capitaine Cook dans son premier voyage . Ainsi Byron avait
tracé le chemin à ces hommes qui , cessant de faire des décou-
vertes dans le seul but du gain , n'eurent plus pour mobile que
l'amour et le progrès des sciences. La relation de son voyage a
été racontée par un de ses officiers en 1766. Il en a paru à
Paris (1767) une traduction française. Lui-même avait fait im-
primer en 1748 et 17681a relation de son premier voyage. Cant-
well l'a traduite en français sous ce titre : Premier Voyage
de Byron à la mer du Sud, Byron mourut à Londres en
1786.
BTBON (Georgks-Noel Gordon, lord), né le 22 janvier
1788 à Londres, et mort à Missolonghi le 19 avril 1824, l'un
des plus grands poètes, si ce n'est le plus grand de l'Angleterre
moderne, semble résumer dans son caractère et dans son génie,
dans les erreurs de sa vie et dans l'éclat de son talent , le scepti-
cisme de l'époque qui précéda sa naissance, et l'énergie destruc-
tive de son temps et de l'avenir. Les infiuences de Bayle et de
Hume, de Mirabeau et de Jean- Jacoues, de Werther et d'Emile,
des aspirations républicaines , et d un culte sauvage voué à la
nature, d'une sensibilité morbide , d'une sensualité effrénée et
d'une indépendance farouche, tombèrent à la fois avec les dons
les plus puissants et les plus lumineux sur le front du poète
prédestiné. Lord Byron ou Bjron , dont l'antique nom normand
s'écrivait Buron, portait dans son blason paternel et maternel
l'héroïsme, la violence, le brigandage, l'esprit d'aventure, la
révolte, la licence, et même la ûétrissure juridique. Depuis le
moment où Ernest et Ralph de Byron , chevaliers de Guillaume
le Conquérant, touchèrent le sol anglais, on voit partout dans les
annales britanniques ce nom se mêler aux choses de la guerre,
aux dissensions civiles, aux conspirations , souvent aussi aux
prouesses et aux hardis exploits ae bravoure et d'honneur. Un
ancêtre de Byron sert d'otage à Richard Cœur de lion. Un
autre débarque à Milford avec Henri VII et se bat vaillamment
à Bosworth. On en voit d'autres prendre parti pour le roi Char-
les I*^ traqué par l'armée parlementaire , et engager la lutte
avec la république de Cromwell. A Newbury, sept Byron , tous
partisans du roi , tiraient l'épée sur le même champ de bataille.
Auprès de ces souvenirs d honneur guerrier, l'histoire de la
famille avait ses Uches de meurtre, de spoliation et de violence :
un John Byron héritait du prieuré et de l'abbaye de Newstead,
aue le despote Henri VIII enlevait à ses possesseurs pour les
onner à son favori; un William Byron , grand-oncle du poète,
tuait dans un duel que les juges punirent comme un guet-
apens,son propre cousin, M. Chaworth, et n'échappait au bour-
reau qu'en présentant à la justice l'écusson de la pairie et plai-
dant son privilège (p/fodtng Ms privilège). Le même William
se rendait célèbre dans les annales de la galanterie par l'enlève-
ment d'une actrice à la mode, M"« Bellamy , et s'exposait au
double mépris des gens du monde et des hommes sévères, par
l'audace de ce rapt et par le peu de succès de la recherche dont
cette actrice était l'objet. Enûn le père même du poëte, le capi-
taine Byron , ûls de ce brave amiral Byron que les marins dési-
gnent encore sous le nom Foulweather Jack, couronna les dé-
bauches et les meurtres de la famille par la dissipation la plus
violente et la plus étourdie. Remarié à une héritière des Gordon
d'Ecosse , après avoir fait mourir de chagrin la marauise de
Carmarthen qu'il avait enlevée et dont il avait épuisé la fortune,
le capitaine ruina aussi sa seconde femme, mère de lord Byron,
qui , forcée de fuir sur le continent avec son mari, pour échap-
per aux créanciers et à la justice , devint enceinte à Paris en
1786, et vint accoucher en 1787, à Londres, de l'enfonl qui
devait réhabiliter par la gloire cette race ardente^ furieuse, ter-
rible, héroïque et fantasque dont il était l'hériUer. La misère ,
la honte d'un blason noble et souillé , la mélancolie amère et
vengeresse d'une mère trompée et délaissée , la sévérité du
paysage écossais au milieu duquel lady Byron éleva son fils ,
rorgueil plein d'angoisses d'une situation presque princière par
le titre, presque mendiante par le dénùment; toutes ces causes
d'irritation et de douleur s'aigrissaient encore des aspérités
quinteuses du caractère maternel et du dépit que causait à l'en-
BTBOH.
(«M)
mrsn.
faut une légère infirmité naturelle. Il boitait un peu du pied
gauche. Sans cesse préoccupé des violences et des regrets de sa
mère, sans amis qui le consolassent ou lui apprissent à espérer,
sans fortune et sans considération , le jeune homme s'accoutuma
bientôt à regarder son destin comme marqué d*une prédestina-
tion fatale et condamnée. La première visite rendue par lui à
son oncle dont il était Théritier , car le capitaine Byron son
père était mort , le confirma dans cette pensée qui ne s*effEiça
S lus. William Byron, condamné pour assassinat, mais qui
evait la vie à son titre de pair, s'était réfugié et reclus dans
Tabbaye de Newslead , vieille proie livrée par la spoliation de
Henri VIII à la rapacité des Byron ; et là , au milieu de Tabbtye
délabrée^ le vieux ffentilhoinme,qui n'en relevait pas une pierre,
passait son temps à rêver tristement et à élever des sauterelles.
Celte triple ruine de Thomme , de vice et de monument, frappa
Bvron d une émotion ({u'il n*a pas négligé de nous transmettre.
Placé ensuite dans l'école de Harrow et dans celle de Cam-
bridge , et sentant partout, avec une vive angoisse sans ce^e
renouvelée , Taiguillon et la morsure d'une situation inférieure,
d'une fierté ardente et d'une supériorité intellectuelle que rien
n'attestait et ne faisait reconnaître , il espéra sortir de pair et
conquérir son vrai rang par la publication de quelaues poésies
encore imparfaites et incomplètes, telles qu'on peut les produire
à dix-huit ans, quand l'experienoe, la passion et le jugement i
peine éveillés entr'ouvrent leurs ailes. Ce fut le plus ^nd dé-
sappointement pour Byron et le flot Iç plus amer, qui le rejeta
dans une misanthropie sans rivages. A peine les rédacteurs
whigs de la Revue a' Edimbourg surenl-ils (|u'nn jeune lord ,
encore mineur, afifrontait la publicité , ils se jetèrent sur cette
proie avec on sarcasme et une joie féroce. Traité sans pitié et
sans justice par les wkîgs, dans les rangs desquels il se serait
infailliblement placé un jo«r, le jeune homme cfttra dans une
ra^ furieuse qui lui dicta ses premiers beaux vers , la sathre
intitulée : Poiles d'Àngleierre et OriUquee d'Ecosse ( English
Bards tmd Seoieh Reviewers) ; après cette attaque foudroyante
à toute la Ultérature, à toute la critique, à toute la puissance
intelleduelle de la Grande-Bretagne, après avoir jeté le gant à
ses contemporains, apès avonr insulté en vers dignes tour à
tour de Pope, de Juvenal, d'Horace et de Churchill, toutes les
renommées qui Fenvirotinaient , lord Byron , qn espérait un
duel et qui l'espéra vainement , attendit a LondSres le r^ultat
de sa provocation , redoubla de colère et de mépris contre les
hommes quand il les vit payer son insulte de lear estime et de
la renommée; puis s'embarqua pour liabonne, et toyagea long-
temps en Grèce, en Turquie , traînant partout le sentiment
amer de ses premières déceptions et ses incurables blessures
d'orgueil et de sensibilité. C'était sur cet esprit ai^ri , sur cette
à»e violente et souffrante, sur cet héritier de nulle doukmrs,
qu'agissait le mouvement général de rintelHgeoce enropèMine,
tel que nous l'avons vu au commencement du xix* siècle; en-
nui , dégoût , scepticisme , l'ironie de Voltaire , la déclamation
de Rousseau , la recherche de l'infini tel que la philoeHOiphie alle-
mande le désire et le comprend; chaos terriMe d'incrednlités ,
d'espérances et d'angoisses. Ces influences fermentèrent dans
une âme ri bien préparée ; et le génie du désespoir, servi par
une imagination poétique et conceiUrée , par une oreille admi-
rablement mu^cale, emn par ua travail assidu qui se mettait
«1 service de l'orgueil suffisant , donnèrent d'admirables et
cruels chefs-d'œuvre : ChUde-Har^èd ^ pèlerinage d'un fils de
noble, malheureux par sa race , plus malheureux par le dégoût
et la terreur de sa propre pensée ; le Oiaeur^ Lara, le Corsaire^
la FUmeée d*Abydos ; ardentes peintures de l'Orient sauvage ,
dont kspassiens primitives sont opposées par Byron aux énerve-
ments de la langueurcivihsée; Sardanapale^ les DeuxFoêcari^
Memfredj Marino FaUero, drames inférieurs aux autresoeuvres
de Byron , mais sont aussi des protestations contre l'Angleterre ,
des Hisultes au culte de Shakspeare , une bravade faite au goût
national. Quand un mariage mat assortietviolemment brise eut
achevé de persuader à Byron qu'il était marqué à jamais du
flAigmate de Coin , lorsique les envies et les jalousies de l'arène
littéraire, passions si vivement provoquées par lui, furent venues
l'assaillir; 1orH)u'il se trouva las des huriements sublimes et des
oémissenMmls pleins de ragequ'il avait proférés contre la rie et
le inonde, centre les hommes et le destin , contre une nature et
une ÊrtaKIé que la résignation chrétienne sait seule accepter
et expliquer, le grand pioëte, l'apôtre du désenchantement et
du desespoir modernes, essuya ses larmes amères, d^ida ce
front sillonné et foudroyé, fit taire sa fureur, et se replia sur une
raillerie plus douloureuse que n'avait été sa frénésie éloquente,
n écrivit Don Juan y poème étincelant de beautés de tous les
ordres, encyclopédie confuse de toutes les sensations et de tous
les souvenirs , colorés par une ironie UBivefMtle;«iiia»^
est à notre temps ce gue le Pantagruel fat à Tépineéeir
lais. Tour à tour des fatuités célèms, des aooan lKiltt,4
liaisons plus durat>les, des orgies scandaleuses, da ém^
sincères, des fantaisies inexpliquées avaient varié la \xmk
cette vieque réclat du talent poétique le ptomenélhmai
sy m pa th ie d u découragemen l coo lemporain cootnieaide nb
sans arracher le poète à l'ennuL Apiès avoir esnyééeligi
tout épuisé, il voulut essayer de l'action guerrière, et an (»
tère héroïque, commençant le rachat de cette existeooeu^
dinaire et malheureuse, embrassa la belle cause debdàh»
grecque, dont il fut un des plus ardents promoteon. Ce ai
y avait de noble, d'héroïque, de sublime dans cette imeôlM
merveilleusement, quand la mort s'empara delai,biBi[|
monde européen le nom et les œuvres uao po$te adoÉiU,]
l'histoire et à la philosophie le symbole le plus exprenf^a
civilisation fatiguée d'analyse, épuisée par ses tnTan,(i».
combantsous fennui de ses jouissances et desooluritt
L'antiquité n'a rien à lui opposer. Les liltératoresménUi
ne présentent rien qui lui ressemble. C'est l'examen dfi«ib>
rieux {)ar le sentiment de son impuissance et le deruRr ait
Dante désespéré. Philaièii ûiifijf^
BTRRHE [byrrhus) {hisL nat.], insecte do genre daoobf.
tèrcs,de la famille des clavicornes. Ses pattes sont trcHnt»
tiles, et les antennes, grossissant insensiblement, lelmÉat
en massue de deux à six articles. Les insectes de cpjnm»
semblent à des boules; on les trouve ordinairanetf èv fa
lieux sablonneux. A.iwi
BTRSA {oéogr. anc.)^ ancien nom de la vinedeCiithaK.Ci
mot rient de bursa, cuir. On rapporte que Dido^i^difataMt
en Afrique, acheta autant de terrain qu'elle poonila»
tourer avec une peau de bœuf coupée en bandes alrteaat
étroik?s. Le nom resta & la citadelle après que b nlkeitàap
de nom.
BTRséE [mythoL), père d'Orion, suivant qudqo» a»
(F. Hyrieus).
BYS (Jean-Adolphe), peintre, né à Soleore etlO^à
dans sa jeunesse étudier à Rome, et fut appelé i Visai
1704 car l'empereur Giarles VL Ce prince le chargea defàfc
le plafond de la grande salle d'audience; et ce oMRtatfu
des plus beaux de cet artiste, qui en fit plusieonaitn"
la même capitale. Appelé ensuite à Blayenoe par rél<dBiM|
fit plusieurs tableaux de paysage dans le chiteudcW
et aans celui de Ponunersielden. Il a donné en 1719, »*►
mand , la Description de la galerie de Pommnfldéi^^
réimprimée en 1774. Bys mourut à Wurtabouig kHoam
1738.
BTSAHT, historien arménien (F. PousAirr).
BTSBré (B6<no«) (Bysnus), roi des Bysnéeui,otr|W^^
bryeesy dans l'Asie-Bikieure, fut tué par le roi deiNKl»
BTSSA (B6a«m) (mythoL), fillc d'Euflièie, fat ■^jj'
en un oiseau du même nom par Minerve, en pw»**
impiété. MU 4-—.
BTSSB (6oftm.), plante cryptogame de la ^]J* ^fl
dinées; elle croit dans les lieux sombres et hiimidaU'^
est composé de filaments d^tcats, blancs, paMiuMP»^
quesceiits. L'espèce la plus connue est le h^tsêi ••■•''t
qu^ forme dans* les mines de larges loufts €m n»*
BTSSOÏDES, tribu de plantes qui renilBruielesbSf*^
BTSSOMIE ffiist. nai.), mollusque qui J«*^^^
suivants : coquille épidermée, oblongue, '"^"^J^îi^
ment striée, très-haute en avant, atténuée en «nwt
voisines des saxicaves, les byssomies en diflèrent <*PJ?***^
la présence d'un hyssus. Elles se logent dans les peii»
des rochers ou même des plantes marines. On ^''^i
quelquefois dans le sable. A. B. Pf
BYSSUS DES ANCIENS. On jgnore encore a 4"^!^^
désignaient par ce nom. Les uns ont cru V^'^V'^Lm
soie fournie par la pinne marine; les autres ilw"jjj[^
c'était le cotoimier. On a encore compris sou» celte *|*r
Uon le bux ou buU des Hébreux» dont la ^^.^^^^t
sidérable. Dans ces derniers temps, on a émis ^ff'^^
byssus appartenait â la tribu 4es cynaroc^halées, ^
prend les genres pédane et chardon. Corome ^'^^j^^,^
étalent peu abondantes^ le prix des étoSes 9^^J\gi
fabriquer se maintint toujours fort cher. A. » *
étalent peu abondantes^ le prix dei
"' briquer se maintint toujours fort Ci.^ . ._
BTSTE, BTCTUS (B6<mç) (a^lfcoi.), tapé*C, fêW ^ »^
damie, qui épousa FirilhoAs.
BTSTE^FOlsoif (boian.)^ ariMÎsseaax et herbes exotiques de
Il iHulle ëes labiées. Lear nom grec îfidique le caractère
n : c'est d*avoir lui calice barba à son origine, et ter-
par cinq dents aristées. Deux espèces sont particulière-
t cultivées : l'une, le byUropogon pluwuux {bffslropogon
m)f est un arbrisseau originaire des Canaries; l'autre,
èysirapogo» ponctué (bytirapttçon punetcUum). Toutes les
plantes de ce genre redoutent l'hiYer; il but, dies nous, les
ranger dans l'orangerie. A. B. de B.
BTTEMEISTER ( Hbkri - Jean ) , théologien luthérien et
bibliographe hanovrien , né en 1606 à Zelie, où son père était
sacrélaire au conseil de justice, fut en 1740 professeur de
tiiéologie à Heloutsdt, et mourut le 22 avril 1746. Nous ne
dierons de ses nombreux ouvrages , presque tous en latin ,
qne : l"* Diiêertaiio de prmUtmUa arithmêUcm deemaiis ;
V De pretiB e^mpendiorum quorumdam ad juvandos arilh-
mneêUm éedmaliê pragmaUae mvo recenHori excogiiatorum ;
9* De prmsianUm eê veto um hiêiorim UUeraHm eJMâque
§emmna WMtkoé^, Wittenberg, 1720, in-4»; 4» Commentarius
de «tla, eeriptis et meritis eupremorum prmeulum in ducalu
iMneàurgenei, Eetmst«dt, 172».I730, 2 vol. in-4»; 5* Speci-
wien ewppiementorum et emendcUionmm lexki emditorum
§erman4ei, in-4^, sans date ni Heu d'impression ; 6«> Biblio^
theces appendim^ êive eeMogus mdparaius curiatorum arlt-
feiaUwm et nainroHum^ eum auclarUs, Helmstœdt, 1755,
in-4<*; T* Tabuim duœ exhibenlee tynopein hiêiorim phihêo-
phicœ ; 8<> Catalogué bibliotheeœ Lautensackianœ eecwndum
ordimm materiarum, ibid., 1757, in-8^; 9^ DeUneaiio rei nu-
wfiematiea anliquœ et recentioris, troisième édition, Stras-
bMrg,1744,m^«.
VTTKS {Mit. nat. , iehthyoi,\, poisson d'Amboine. Il a le
eorpa nétMocrement long et médiocrement camprimé, ou aplati
pM* les cMés ; la iéte, la bouche et les dents grandes ; les yeux
médiocrement grands. Ses nageoires sont au nombre de huit,
nmiir : deux ventrales petites au-dessous des deux pectorales,
jm sont pareillement petites et triangulaires; une dorsale très-
longiie, à six rayons antérieurs épineux plus lon^ que les pos-
térieurs ; une à 1 anus, longue, à deux rayons an teneurs épineux,
ti ime à la queue, fourchue jusqu'aux trois quarts de sa lon-
rMr. Son corps est entièrement bleu , un peu plus foncé sur
dos; ses nageoires sont vertes, à l'exception de la dorsale,
lont la membrane qui unit les six rayons épineux est jaune;
• prunelle de ses yeux est noire, entourée d'un iris jaune. Le
^fier est commun dans la mer d'Amboine : on le pèche ordi-
laÉrement en avril et en septembre. Il est fort bon à manger.
Les Malais en font des provisions ; et , pour les mieux conserver,
b les salent et les fument dans leurs cabanes. Le byler forme
in genre particulier dans la famille des spares.
BTTHIAS (géogr, anc.}, petite ville de la Thrace méridionale,
nr le Bosphore de Thrace.
BTTHINE [hist. nat.), insecte du genre des coléoptères, de la
ection des trimères, famille des psélaphiens.
BYTTNéBiAciES (bùtetn,), division formée aux dépens de la
imille des malvacées. Toutes ces plantes ont des étamines soû-
lées et monodelphes, leur embryoïi à cotylédons planes, ren-
ntné dans un eudosperme charnu. Les bytlnériacées sont, en
«oéral , des arbustes exotiques, couverts de poils étoiles; elles
t distinguent des malvac^ par leurs pétales distincts, leurs
Inmines en nombre défini, leurs anthères biloculaires et leur
mbryon enduspermaque; des sterculiacées par Tunilé d'ovaire ;
nCin des tiliacées par les étamines monadelphes et en nombre
éûni. Les genres contenus dans celte famille sont : le bytlneria,
i eomw^erêonia, l'ayema, Vabroma, le Iheobroma, le /(uiope-
nium, le $eringia, le gtêiehenotia, le thomasia et le keraudre-
da. A. B. i» B.
BTTTNEEIE (byttneria) {botan.)^ genre de la famille des
vytinériacées, autrefois placé dans les malvacées. Il se compose
l'arbustes ou d'arbrisseaux orig^inaires de l'Amérique méridio-
inle. La tige est garnie d'aiguillons, la corolle est formée de
iaq pétales irrëguliers se terminant au sommet par une kMigue
orne ; la capsule a cinq loges, souvent hérissée de pointes, et
'ouvrant en cinq valves.
«▼TUKE {hiet. nai,)^ genre d'insectes coléoptères, de la
erlion des pentamères, famille des clavicomes. La massue des
miennes est formée de trois articles presque ég^ux. Les bytures
ont de Irès-petits insectes dont le nombre est très-limité. On ne
ait rien de leurs mœurs. L'espèce la plus connue se trouve sur
es fleurs; c'est le byture tomenteux, d'un jaune d'ocre soyeux.
A. B. DK B.
BTWALB (L.-fi.), jésuite allemand, a publié un ouvrage sur
( G55 ) BTZÀBTCE.
diverses parties de l'histoire naturelle , intitulé : Sehclœ ex
Ammmtatibui acadenùciê Car. lÀnnœi, diêsertationee ad hU-
toriam naturaiem pertinenUe, additamenlis auclm, Gratz,
1764-66, 2 vol. in-4«». Le fond de cet ouvrage est un choix des
Àw^inHéê académiquei de Linné, auquel cet auteur a ajouté un
grand nombre d'observations intéressantes sur les trois règnes
de la nature, sur les fossiles du mont Aerzbcrg, sur les plantes
de la Styrie qui servent dans l'économie rurale et domestique;
sur le miellat, ou la rosée miellée, qu'il dit être produite par les
pucerons; sur le veratrum, ou hellébore blanc; sur les poisons
du règne végétal , sur les erreurs des pharmaciens; sur les va-
riations que les plantes éprouvent dans le nombre de quelques-
unes de leurs parties, et surtout dans celui des étamines; enfin
il a exposé les défauU des méthodes de botanique, même du sys-
tème Je Linné, qui était son guide.
BVZACÈNE {géogr. anc.)^ contrée de TAfriqtie propre, qui
s'étend depuis le fond de la petite Syrte jusqu'au fond du golfe
d'Adramette.
BYZACIBTA OU BTZACiVM {Beghira) {géoar.,ane.), petite
ville méridionale de la Byzacène, au sud-est de Septimuncia.
BYZANCE (géogr., kitt.), coloniede Mégariens. Mégare faisait
le commerce principalement pour la Proponlide, et y avait
fondé déjà précédemment Sal y mbrie et Chalcédoine. La colonie
dont nous parlons s'établit sur un promontoire triangulaire du
Bosphore de Thrace, en s'alliant avec un prince thrace du nom
de Byzaê. Déjà auparavant il y avait au même endroit on bourg
du nom de Lygoê. La mythologie place la fondation de cette
colonie mégarienne à l'époque de l'expédition des Argonautes;
mais, d'après Ëusèbe, rétablissement des Mégariens eut lieu la
troisième année de la xxx** olympiade, 654 avant J.-G. La baie
de Kerasy ainsi nommée à cause ae sa similitude avec la ramure
d'un cerf, s'avançantà soixantestades dans l'intérieur de la terre
ferme, formait au nord un port vaste, sur et profond, dans lequel
la fluctuation du Bosphore faisait affluer une immense quantité
de pélaonides. Les grands avantages que ce port procurait à la
ville lui avaient fait donner le nom de Chrysokeraê (corne d'or),
nom qui cependant appartenait aussi, d'après Pline, à la lan-
guede terre voisine du port. Malgré les avantages de la position,
la décadence du commerce de Mégare et le peu d'attention que
le reste des Grecs accordaient à la colonie naissante l'empêchait
de prospérer, jusqu'à ce qne Milet, qui était en possession de tout
le commerce du Pont-Euxin, y envoya une colonie, et s'acquit
ainsi l'honneur d'une seconde fondation. Cependant lorsque les
Grecs de l' Asie-Mineure furent subjugués par les Perses, les ha-
bitants de Byzance se sentirent trop faibles pour résister ; sans
attendre les Perses, ils émigrèrent avec leurs biens, et allèrent
fonder Mésembrie sur le Pont-Euxin. La ville ainsi évacuée fut
tellement dévastée par la flotte perse, que Skylàn n'en fait au-
cune mention dans son périple. Cependant il paratt qu'après la
défaite de Xerxès d'anciens habitants y retournèrent , et Pausa-
nias, général lacédémonien, qui s'y arrêta souvent, s'efforça de
repeupler la ville nouvellement fortifiée. 1^ plus grand nombre
des citoyens étant d'origine dorienne, il donna à la ville les ins-
titutions de Sparte, en sorte que les Byzantins purent le consi-
dérer comme un nouveau fondateur. Le dialecte et les institu-
tions doriques y prévalurent, même après qu'Athènes, ayant
enlevé à Sparte l'Hégémonie, domina Byzance comme puis-
sance maritime, et contribua beaucoup à l'erobellissement de la
ville. Pendant toutes les guerres que les Grecs soutinrent, soit
entre eux, soit contre les satrapes de Perse, Byzance s'agrandit
à mesure qu'on s'aperçut davantage de son importance comme
entrepôt de marchandises et comme lieu de réunion des flottes
pour les entreprises navales ; en sorte qu'à la fin de la guerre
du Péloponèse elle apparatt déjà comme une ville forte et im-
portante par le nombre considérables de ses habitants. Cepen-
dant elle dut accepter pendant quelque temps encore l'autorité
d'un harmoste lacédémonien. Ce n'est que lors de la chute de
la puisKince laoédémoaienne que Byzance fut entièrement libre,
et c'est de ce moment que date son commerce actif et florissant,
qui consistait surtout en achat et exportation de blés. Elle op-
posa une résistance assez heureuse à Philippe de Macédoine, en
partie par ses propres forces, et en partie par le secours des
Athéniens. Alexandre, trop occupé d'autres entreprises, n'atta-
qua pas non plus sa liberté ; mais elle eut à résister constam-
ment aux brigandages des Thraces qui l'entouraient du côté de
la terre, et elle ne maintenait en repos les Galates que par des
contributions annuelles, qui finirent par devenir tellement
exorbiUnies, qu'à la fin elle se vit obligé, les Grecs lui refusant
tout secours, d'établir un droit de passage pour se procurer
cette somme, et néanmoins elle fut contrainte par Rhodes et
la Bithyme de renoncer à ce droit. Enfin elle trouva du repos
BYK.W'DE. ( 656 )
par la destruction cl réniigration des Galales. Sa période la
plus heureuse commença lorsqu'elle se soumit aux Komains,
pendant qu'ils faisaient la guerre à Philippe le Jeune de Macé-
doine. Sans prendre aucune part à la guerre, elle possédait un
territoire considérable sur les côtes du Pont-Ëuxin ; elle jouis-
sait en paix de son commerce et de son droit de péage qu'elle
avait rétabli et qu'elle partageait avec les Romains , tout en
continuant à se régir par ses propres lois. Ses revenus considé-
rables lui permirent alors de s'entourer de fortifications solides
et bien conçues, qui consistaient en murailles épaisses, cons-
truites en pierres de taille rendues plus fortes par des crampons
de fer, et surmontées de tours. Cependant, lempereur Sévère
s'étant emparé de la ville par la faim, après un siège de trois
ans, lit détruire ses fortiQcations avec la ville même, pour punir
les Byzantins de s'être déclarés pour Piscennius Niger, son rival
à l'empire. Il est vrai que plus tard il rétablit la ville autant
BYZABTCE.
qu'il lui fut possible, mais il ne put lui rendre sa prospérité
passée. Sous rem|tereur Gallien, Byzance fut pillée par sa pro-
Rre garnison , et un grand nombre de citoyens furent égorgés,
éanmoinselle trouva encore assez de force pour soutenir l'em-
pereur Glaudiiis contre les Golhs. Une nouvelle vie commença
pour Byzance lorsque l'empereur Constantin, peu aimé à
nome, lorcé d'ailleurs f)ar ses guerres avec les Perses et les
Gotbs à choisir un autre siège pour l'empire, et vivement frappé
de l'importance de cette position, forma la résolution d'y trans-
porter sa résidence et d'y faire fleurir une nouvelle Rome. La
nouvelle résidence fut aisposée et magnifiquement construite
d'après le modèle de l'ancienne Rome. La ppulation s'accrut
de nouveau par suite du séjour d'une cour nche et brillante, et
par suite de mesures prises à cet eflet. D'après Denys de By-
zance, l'ancienne Byzance n'avait (]ue quarante stades de pour-
tour, et n'embrassait que deux collines dans son enceinte. Cons-
tantin comprit aussitôt quatre collines et une partie d'une cin-
quième dans son plan, et lui donna une circonférence d'un mille
et demi. Mais la population s'accroissant sans cesse, on bâtit de
nouveaux quartiers, et on entoura la ville de hautes et fortes
murailles qui comprenaient les faubourgs dans leur enceinte, à
peu près sur la même étendue de terrain que la ville occupe
aujourd'hui. Dans sa plus grande extension, qui lui fut donnée
apparemment par l'empereur Heraclius, elle recouvrait sept
collines, et elle était partagée comme Rome, en quatorze re-
fions (V. Pétri Cylliide Conslanlinopoleoê lypographia I. iv,
>ugd. Bat. 1652, qui décrit aussi les édifices les plus remar-
quables de chaque région). Cependant, quoique tout fût disposé
à l'image de Rome, Byzance n'égalait son modèle que pour la
grandeur et la population, mais non pas pour l'afnuence des
hommes, ni pour le goût et la magnificence des édifices publics.
Aussi le nom de Nouvelle-Rome que lui donna son nouveau
fondateur ne persista pas, et elle pnt de lui le nom de Constan-
tinople. Les médailles de cette ville datent moins de l'époque
desa libertéque de répoque des empereurs.— La constitution po-
litique de Byzance, fondeesur des institutions doriques, éprouva
pliisieurs changements, ayant été originairement fixée par une
puissance extérieure. Le premier ordonnateur de la chose publi-
que parait avoir été un certain Chalcédonien du nom de Di-
néos, qui aurait été, d'après la tradition , un successeur du roi
Byzas. La classe des citovens avait au-dessous d'elle une classe
nombreuse de serviteurs bithvniens, dont Texistence remontait
peut-être à l'établissement de la colonie; une tendance vers la dé-
mocratie parait s'être éveillée de bonne heure dans la classe nom-
breuse des artisans, par suite du commerce maritime. La ville
ne manqua pas non plus d'oraçes politiques : c'est dans un mou-
vement de cette nature que des citoyens nouvellement admis
furent expulsés. Quand la ville fut affranchie de la domination
de Sparte, la démocratie reçut son plein développement , et à
partir de ce moment la constitution est qualifiée de démocrati-
que. Il n'y manqua pas non plus de démagogues, et ce mot de
1 un d'eux est devenu célèbre : La loi doit prescrire ce que je
veuœ. Comme expression extérieure de la constitution, Demos-
thènessiçnale, dans le Décret dépeuple byzantin: l'assembléedu
peuple (àXia), le conseil (M*); ce conseil faisait à l'assemblée du
peuple ses propositions (pifirp*); le hieromnamon, premier ma-
gistrat; il faut encore ajouter le stratège, qui plus tard devint
certainement un dignitaire important. La langue resta dorique,
ainsi que l'attestent les monuments écrits; les mœurs, altérées
gua les cabarets. I^s finances furent toujours en souffrance;
la monnaie de fer éuit bien un signe de pénurie. Après s'être
rattacliée aux Romains et les avoir soutenus contre Autiochus,
contre Perséo,etc., Byzance, quoique décorée da nooiiee.
libre, tomba au pouvoir de ces maîtres du monde, t( (1111»!
en proie aux calamités des guerres dviles et «laQMMUttgr!!
lieutenants. Rome s'adjugea aussi une partdodnitdeMte
Sous l'empereur Claudius, Byzance se vit forcé d'iaplireil
diminution des contributions. Après on siège de tnMiuii
l'armée de Sévère, cet empereur arracha à U ville Uw bï
toyens portant les armes, détruisit ses murs,iapmid(tab
liberté et la soumit à l'autorilc de la ville de Goriutht Pbbs
ce même empereur la rétablit. Sous Gallien, preiqiK li«h
citoyens furent égorgés par la garnison. SoQsuiiiditt,Ah
en butte aux hostilités des Gotns, qui cependant forati ^
Êrès de Byzance avec le secours des citoyens qui mtv
Infin, Licinius s'y étant renfermé, elle fut prise parGuM^
et érigée par lui en seconde capitale de l'empire.— La (Éjtii
culte à Byzance étaient surtout lo et ArlKémii Orikm.-
Byzance se distingua peu dans la science et dans Fart, o^w
cite quelques Byzantins qui se sont individoeUemeotdi^
tels Python, envoyé de Philippe à Tbèbes, dont obi ii^
ne le céda qu'à Demosthènes; la poétesse Jfyro, lepa»
rien Aristophane, lesquels, ainsi que quelques aolre om
appartiennent à l'époque d'Alexandre. — La périade à 1
science byzantine ne correspond qu'à l'époque de j'eapiitty
main d'Orient, et ne peut être décrite que dans i'ctttitiît»
l'histoire, presque toujours sombre, de l'empire (TOriol (t
pendant nous parlerons, dans un article spécial, dalustuns
qui prennent leur nom de Byzance même.
BTZANCE (Louis de) , prêtre oratorien , naoÉ i CosLab-
nople vers 1647 d'un orfèvre juif et s'appelait l»)fbâlnv V
avec un goût décidé pour l'étude, il fréquenta tooikirtiuon
instruits àGalatée et s'attacha surtout aux Franç)ii.lil8ir
du Nouveau Testament, et ses entretiens avec les KMilfitiilp
capucins lui donnèrent l'idée d'embrasser le ohstiiM*
Lorsque le fameux Sebataï Sévi se donnait poor le wm*.
attirait tous les Juifs à sa suite, Raphaël Lé?i taltaqucoM
un imposteur. Nointel, qui s'était servi de loi poor le pMV
de précieux manuscrits, fut charmé de l'intelligence qilR-
déployée et le fit truchement de laléj^tion franuise. lit-
prudence faillit lui coûter cher. Il était déboise eaj»*
pour accompagner un savant français en Moree. U ^^^^
traduit devant le caïmaçan comine apostat de l'islai^J
allait être condamné à mort, lorsque, sur les prièresdeti**
il reprit le turban, et échappa ainsi à une morlinéntilÉ;»
il perdit la confiance de Nointel. Comme ccpeindaDl il 1^
toujours à embrasser le christianisme, le cheralierd'Anirt*
dans ses mémoires, nous a donné l'histoire decelboœ«^
lier, le fit rentrer en grâce auprès de Nointel et Émna a*
traite dans l'hôtel de France, où il resta caché P*"^**'^"'!
Au bout de ce temps, il parvint à s'embarquer poor Mm*
Là
Saint-Germain en I^ye, et tenu sur les fonts bapusou'
le duc de Mazarin au nom du roi Louis ^*^» ^P^^^^
de Colbert au nom de la reine, et il prit alors le "<''" *L
DE Byzance. Sa vie pleine d'édification, songt*»*''*
pour l'étude et pour la retraite, le firent admettre lroisi«^
dans la congrégation de l'Oratoire, où il lot élcre ao»«^
Non-seulement Louis de Byzance était profondémeBlw*» ^
la tonnaissance des langues anciennes et "™*^*"**^^"^ •
il fit des conférences ecclésiastiques en homme '^'^J^,
cette matière, et son zèle pour le salut de 5^.^^P!J[ji
porta à se consacrer spécialement à la conversion «^^
différentes aflFaires amenaient à Paris. Un ^"Jj?l*"S.r
qu'il avait confondu dans une conférence V^^^V^l^
troduit dans sa chambre pour l'assassiner, ^^^^0
parvint à s'en débarrasser en s'armant desontf^'V^
suspendu au chevet de son lit. Cependant cette *^ JJ^
un excès de travail, lui fit une telle imp»«*^ *ï!l!!l-t
se troubla, et qu'il devint fou , et fut mis i CwreiHffr^
confrères, qui avaient, mais en vain, employa l^** ^1
pour le rendre à la raison. Il y vécut ^'^•?!lL^
23 mai 1722. Le seul ouvrage imprimé dewano^^rj^
intitulé : la Goutte curable par U remèés 'f'jOJL»
dans ses manuscrits une traduction de U P^^^^L^fi^
CoraUy avec des notes où il prouve que ^^^'^J^^iP
les rêveries de ce livre sont tirées des rabbins '®U?^|(^
met. A une profonde connaissance deslangu^^]^^
joignait un savoir très-étendu dans les ■"***^^5JSp'
ne reste de lui en ce genre que quelqa« f^t^ïSS »«."*'
très des tables de toufi les diviseurs dqwis * J»^'
BTZANTIir.
(657)
BTZAimil.
t des solutions de problèmesde la géométrie transcendante, etc.
les manuscrits sont maintenant à la bibliothèqoe royale.
BTZAimir (Empire) (F. Orient [Empire d*]).
BYZAIITIM (Art). Entre les dernières productions de Tart
préco-romain expirant, et le jour où les ceuvres de Guido de
ûenne rétélèrent à Tltalie que l'art moderne venait de naître,
*est-à-dire du iv* au xiii* siècle, se présente la plus grande, la
lias mémorable époque de l'histoire du monde. L'agonie et le
lemîer soupir de Rome et de la Grèce, le triomphe du christia-
lisme» l'apparition des peuples et des civilisations modernes,
'Orient replongé dans les ténèbres, tandis qu'à l'Occident la lu-
Dîère se lève chaque jour plus brillante et plus pure : tels en sont
es principaux événements. Pendant ces siècles où tout ce qui
ivait existé auparavant se transformait, tout devait être indéas^
tphémère. Les lois, les usages, la politique, les religions aussi
>iea que les sciences et les lettres, tout y nit marqué d'une dou-
)le empreinte de caducité et de jeunesse, d'un^côte se rattachant
ta passé, de l'autre marchant vers l'avenir. L'art, expression
natérielle de l'état moral des peuples, ne pouvait manquer de
*efléter dans ses enfantements cette agitation, ces tendances.
Le monde nouveau se constituait avec les débris de l'ancien
tnonde que revivifiait un élément nouveau émané du sein même
le FEternel : la religion du Christ. L'art élevait ses monu-
ments avec les débris des monuments antiques, mais il répu-
diait les formes païennes où tout était asservi à la matière, pour
isseryir la matière à la pensée. Il s'essayait à traduire Tavénement
du spiritualisme. A Rome dépossédée du trône des nations pour
se relever, sous l'édat de la tiare, métropole du genre humain,
il entrait dans les voies de l'avenir en s'inspirant du christia-
Disme, divergeait vers l'Occident dont il pressentait les destinées.
A Constantinople, où le siège vermoulu de l'empire avait été
transféré, sans doute afin que l'Orient, berceau des antiques
dviljsations, en reçût le dernier soupir, l'art, esclave et complice
de l'aveuglement qui précipitait vers sa ruine cette capitale
l'un jour, usa comme elle, dans un faste insensé, tout ce qui
>as même le temps de se constituer, et disparut avant d'avoir
icquis un caractère, et de s'être donné des règles ; c'est Yart
^^xanlin. Il y aurait donc impossibilité absolue de trouver un
ype normal de l'art byzantin. L'histoire de son origine suffit à
Sablir dans quels errements il s'est jeté; l'exposé des événements
\0ni il a subi les phases en complétera l'étude. Les innombrables
nonuments dont Constantin voulut embellir la nouvelle capi-
aie n'affectèrent dans leur forme rien qui s'écartât sensiblement
le la manière gréco-romaine. Les artbtes qu'il avait appela de
a Grèce et de Rome impatronisèrent sur le sol de Byzance les
raditions de leur patrie, et, bien que la religion chrétienne fût
nontée jusqu'au trône, son triomphe était trop récent, son in-
laence trop restreinte et trop contestée, pour qu'elle pût déjà
aire entrevoir son inspiration dans les œuvres de l'art. Seule-
nent, dans la décoration, le luxe asiatique, qui concordait avec
es goûts fastueux de l'empereur, commença à remplacer une
implicite trop noble et trop sévère pour s'harmoniser avec la cor-
uption des mœurs. Peu à peu, sur cette terre où il n'avait pas
kl paffanisme^ et rejetait tout ce qui pouvait être allusion à la
ny Ibolo^ ou au culte des idoles. Bientôt même il poussa cette
lorreur jusqu'à Texcès, et le zèle malheureux des iconoclastes,
nnoscnvant la représenUtion matérielle de la Divinité et des
ainls, bannit des monuments religieux deux de ses branches
e« plus importantes, la peinture et ta statuaire. Réduite à copier
ixchisivement la nature réelle, et à borner son domaine à la re-
>rodaction des images des empereurs ou des grands person-
ia^,la plastique, qui n'avait vécujusqu'alors que dans l'idéa-
ïèce. Le^ sentuuent du beau se perdit, et avec lui, lê génie, le
aient, 1 esprit même disparurent. La sculpture et la peinture
îtaient mortes à jamais pour l'Orient. L'architecture tomba
noms rapidement. Par cela même qu'il est plus difficile de lui
œpnmer une pensée, elle a moins à souflnr de l'absence de
»ule pensée, uès le vi* siècle, avec un mélange de style grec
5l de goût onental, à l'^idi^ des colonnes rassemblées de divers
lieux et d une surabondance de marbres oi de lûatières prédeo-
•es, die avait réussi à créer, dans le temple de Saink-Sofiie,
IT.
un nsonument chrétien d'un ensemble satisfaisant. Un art ré-
cemment inventé, celui de la mosaïque, aidait à distribuer dans
les intérieurs, avec un certain ordre et un effet séduisant, les
richesses qu'on y entassait à profusion. L'étendue des dimen-
sions rachetait autant que possible l'absence de la grandeur
réelle ; les moyens mécaniques de l'exécution s'étaient conser^
vés, et on les employait à élever des édifices gigantesques. Tel
fut, jusque vers le ix« siècle, l'état de l'art en Orient. A cette
époque, un mouvement s'y manifesta qui eût pu le ranimer.
L^ iconoclastes étaient vamcus , et il ne s'élevait plus que des
voix impuissantes contre la représentation, sous forme humaine,
de Dieu et des saints. Mais le principe ayant triomphé, restait à
décider quelle forme serait adoptée comme type de la Divinité
chrétienne. Ici encore une dispute s'éleva, et deux partis se dé-
clarèrent par un antagonisme furieux. Les uns, portant jusqu'à
ses dernières conséquences l'humilité du Dieu fait homme, pré-
tendaient que Jésus-Christ n'avait pu revêtir la nature hu-
maine qu'à son dernier degré de laideur, et le représentaient
sous la plus hideuse figure ; les autres soutenaient que la per-
fection infinie n'avait pu descendre au delà de la perfection finie,
et donnaient au Ghnst les formes les plus gracieuses de la
beauté juvénile. Les uns et les autres manquaient également
de talent pour réaliser la forme qu'ils voulaient faire accepter
comme tvpe de Jésus-Christ. Ils ne pouvaient plus même re-
tourner a rétudc des modèles de l'antiquité; car les empereurs
chrétiens ne s'étaient pas bornés à abolir le culte des idoles, ils
avaient fait détruire les temples, briser les statues, et les fureurs
des iconoclastes s'étaient assouvies sur tout ce qui était image.
Ainsi il fallait créer les types de Dieu le Père, de Jésus-Chnst
et de la sainte Vierge, trouver une image symbolique des apô-
tres, décider le mode de représentation des saints, pour en un
mot les premières pierres de l'art chrétien, et les artistes ne sa-
vaient plus même copier avec quelque élé^nce les contours du
corps humain. Cependant, parmi les essais dont les chrétiens,
aux jours de la persécution, avaient couvert les murailles de
leurs catacombes, s'était conservée une certaine tendance à la
spiritualité, au sentiment, et cette tendance se manifesta et se
développa dans les plus informes tentatives de l'art rendu à la
liberté, a On peignit, dit Emeric David, Vancien des jours sous
les dehors d'un vieillard majestueux et plein de bonté; on le
montra assis sur des nuages, débrouillant le chaos, faisant jaillir
la lumière du sein des ténèbres, d Les premières images du
Christ le représentèrent beaucoup plus généralement avec les
caractères de la laideur qu'avec ceux de la beauté. Ce ne fut que
élégance et toute la grâce des formes de Thômme à l'âge
où il ezpira sur la croix. Une pareille dissidence éclata au suict
de la représentation de la Vierge, et il est à remarquer que les
Orientaux, ou les Byzantins, se déclarèrent toujours les parti-
sans de la laideur. Le temps des Grecs était fini, et la fonoation
progressifs qui se faisaient en Italie. Tout se estait, se corrom-
pait sous ses mains malheureuses ; elle subtilisait sur tout , et
l'inspiration ne pouvait plus arriver jusqu'à son âme. Et tandis
que l'art romano-chrétien, arrêté tant de fois dans ses progrès
par les invasions des barbares, reprenait sans cesse une nouvelle
vie au premier moment de repos, l'art byzantin s'étiolait de lui-
même, et n'attendait qu'un revers pour disparaître à jamais.
Cette catastrophe ne tarda pas à arriver. Harcelé déjà depuis
longtemps par les Perses, les Arabes, les Turcs et les Bulgares
du Danuoe, le caduc empire succomba enfin en 1204 sous les
efforts des croisés. Ses richesses furent dispersées, son territoire
démembré, ses monuments détruits ou dégradés, et lorsqu'en
1455 les musulmans firent leur entrée à Constantinople, à peine
trouvèrent-ils quelques restes de son ancienne splendeur sur
lesquels ils pussent assouvir leur colère. Ce fut donc dans les
dernières années du xii* siècle que l'art byzantin cessa de pro-
duire en Orient, et la ruine de l'empire fut plutôt un fait con-
temporain que la cause de sa mort. Il n'était pas né viable : tous
les éléments de l'existence lui manqpaient, et il s'éteignit par
stérilité et dans l'inanition. L'art byzantin ne fut donc en rea-
lité qu'une décadence, et pour ainsi dire une négation. Il ne
Sourrait être considéré que comme une dernière époque, une
écrépitude progressive de l'art gréco- romain transporté en
Orient, s'il n'avait acquis une certaine importance par suite de
deux feits qu'il subit sans s'y retremper, qui l'altérèrent sans le
ranimer : llntroduction de félément chrétien, le contact immé-
diat avec les traditions asiatiques. U n'eut que des caractères
83
BYZANTINES.
(«68)
BTZAKTmt.
négatils : «bience de goût, corraplion successive dans les for-
mes, inhabilelé grossière d'exécution, surtout en ce qui concerne
la peinture et la statuaire. Il suint et partagea en tous points
les destinées de la fastueuse capitale de Tempire d'Orient. Né
tvee elle sous un G)nstantin, il eut comme elle quelques jours
d'une fausse splendeur et d'une influence bientôt étouffée. Il se
corrompit, et lombaavec elle dans la dégradation morale et pby-
SÎque, et expira avecelle sous un autre Constantin. Il ne disparut
pas oepenoant saus avoir jeté vers TOccident quel(]ues éclairs
isolés» et l'on en retrouve encore des souvenirs sur divers points
de l'Europe. Ce furent des architectes byzantins qui furent cbar-
ffés, à Venise et à Pise, d'édifier en basiliques les monceaux de
aébris et de richesses que ces deux villes avaient rapportées de
leurs conquêtes. Les Lombards et les Saxons, maîtres de l'Italie
septentrionale, y appelèrent des artbles d'Orient (^\n dirigèrent
l'érection de leurs lourds monuments. Transporte en Asie, en
Afrique , en Espagne par les Sarrasins, il a laissé des traces de
ion passage dans leurs édifices moresques. Il dirigea quelques
reflets sur rarchilecture normande de la France, par suite du
séiour que firent les Normands en Sicile pendant les xi' et xii*
siècles ; enfin on le retrouve encore en Allemagne sur les monu*
vents qu'y dressa Charlemagne, et particulièrement sur la ca-
thédrale a Aix-la-Chapelle. Il se fonda même, particulièrement
eu Italie et en Allemagne , C|uelques écoles dont les premiers
maîtres s'efforcèrent de systématiser le style byzantin, et celle
<]pie créa à Pise l'architecte fiuschetto eut et mérita une grande
renommée, et contribua beaucoup à la régénération du goût.
Vais cette influence bienfaisante était due exclusivement au
lie de Buschelto, et c'est précisément parce qu'il sut donner
cer librement, elles reparurent avec tous les caractères des arts
ft leur première enfance; seulement elles empruntaient aux
Si^ets sacrés, qu'elles s'étudiaient à reproduire, un certain mys-
ticisme, premier symptôme de la naissance de l'art chrétien.
Mais c'est à tort qu'on attribue généralement aux Byzantins
Tbonneur d'être entrés les premiers dans cette voie, d'où de-
vaient sortir tant de chefe-d œuvre. Cet honneur n'appartient
ft personne. Il fut la conséquence directe de l'établissement du
diristianisme, qui dégaj^ea les hommes du culte de la matière,
et attira toutes les imaginations vers la sublime immensité de la
pensée religieuse ; et partout où la foi fut portée, partout elle
diangea le cœur des hommes, et imprima son cachet à leurs
œuvres. Si les arti>tes byzantins^ portant chez les peuples encore
barbares de l'Occident les premières i<]ées de l'art, en ont pro-
voqué ou hâté la naissance, ils étaient trop ignorants et trop
inhabiles eux-mêmes pour que leurs conseils ou leurs œuvres
exerçassent une influence quelque peu durable sur les créations
postérieures. V. de Nouvion.
BYZANTINES (MONNAIES ktMêdaillfs) {byzanlH, byzan-
Uni, romanati, consUintinali, michalali, tnanueiali). On com-
prend sous ces noms divers toutes les médailles qui furent émises
sous le règne des empereurs d'Orient jusqu'à la chute de cet em-
pire. La quantité de monnaies et de médailles en or qui furent frap-
pées à cette époque dans Tempire d'Orient font de celte longue
série de médailles une des plus considérables sous le rapport de
leur valeur métallique, et les particularités de toute espèce qui
les distinguent malgré leur uniformité générale en font une des
plus importantes et des plus fécondes en renseignements sur
cette époque, dont il nous reste si peu de documents. Aussi les
amateurs leur ont accordé dans ces derniers temps phis d'at-
tention qu'on ne leur en avait accordé jusqu'alors ; peu
de personnes cependant peuvent les apprécier , à cause de
leur prix, qui les exclut de la plupart des collections d'amateurs.
Comme dans presque tous les cabinets elles se trouvent en con-
nexion avec les médailles des empereurs romains, le point où
commencent les médailles byzantines n'est nulle part nettement
déterminé. D'après la nature des choses, elles commencent à
répoqueoù l'empire romain , partagé en deux parties ad minis-
trativement séparées, s'écroula, et les différences par lesquelles
elles commencent, alors que l'Orient seul est encore romain , à
se séparer des médailles romaines qui datent du milieu de
1 époque des empereurs , les distinguent pour les amateurs de
toutes les précédentes apprilions. U est assez étonnant que
dans des temos de dissolution et d'appauvrissement de l'Etat on
trouve cependant cette série non interrompue de médailles et
monnaies, de telle sorte que dans la succession des empereurs
•t des exarques grecs , il ny a que ConsUnt U et Maxime ,
lesquels cependant ne prétendirent qu'au titre ù' Auguste (Se-
•cMle), Léon V, Alexandre, Bomain U, Theophano* Jean
Zimiscès et 'fbéodore P% qui ne soient point inaok «i •
toutefois sans compter ceux dont on ne coooiO^de i,
dailles du tout, et qui sont : Romain lil, IficUlV il
chel V, Michel VI, Alexis III-V, And^ia((k«n
Jean V , Matthieu Cantacuzène , Aodrooic PaÛolûtae IL
nuel II Pal. et Jean Vil. Depuis ConsUnt U (bccidcm
Constantin), la langue grecque commence à umrerflia
médailles à cùlé de la langue latine. Sous Léon Iv Chian
on trouve même, à côté de la langue grecque, U Uagge m^
et, à partir de Nicéphore et de Staurace, U Uone pm
à quelques exceptions près qui s'exoliquent pir b cWi^^
de ces médailles pour l'exarchat, domine exdiuiveKBin
des marques prononcées de sa dégénérescence (nun m
TttoTct sur les médailles de Michel U, Balbu^ Basile 1" Ir C
donien). Toutesces médailles portent un caraclàredirfliii».
prononcé, et, si on peut accorder à des roédaitleiaa pitm
degré de croyance qu'à d'autres monnments, elles mi Cm
haute importance pour l'histoire des objets da coite ém.
Ainsi on y trouve sainte Demeter (sous l'empereur Iréaci m
la représentation du Christ, qui parait poor la prouftb
sous Michel l". La madone parait sous Léon VI,in»an>
dans l'attitude antérieure de la prière; plus tard^ axBk
Zimiscès, on trouve les trob rois; sous Alexis l'^saolGaw
et saint Eugène sous Manuel \", et c'est ainsi que far m i^
dailles on voit fleurir ou éclore les objets de coite qajftratnf
dans l'Eglise grecque. — Une chose a remaraocr dwfa^
extérieur de ces médailles, c'est la forme akaék^fmê
pour la première fois sous Constantin XI (lO^S-Ktt^^.ctôitt
manque pas sans doute d'une certaine conneÛAi^Wiotr
téates creuses de la même époque; et en génénl.ianç^
de ces médailles avec d'autres médailles semblabb àiat
rapports déjà remarqués par du Fresne, ainsi qu'iwânic
dailles récemment découvertes des rob de Jéruâira, Am
un haut de^ré d'importance à cette catégorie de Dé(y)a.fi
les comparaisons de ces médailles , et en génénl pwrtott»
cherche dans cetordce de faits, on peut consulter h dioBiii
intitulée : De impercUorum CpoiHanorum , i. A «f«»*
œvi vel imptrii numismcUibuê Dise, auel. Cankàlm
à la suite de son Glossarium ad iMcripU wêHm i ^
latin., et dans le Corp, ki$(. Byx., t xxii, ainsi f^»
vrage plus récent sous le titre de Mélanges is numùsù^^
d'histoire , ou Correspondances sur les médaiUe$ H t^
des empereurs d'Orient^ desprincet croiséi cTiiir,*»»»
Irançais établis en Grèce , etc., avec flgurcs, par ïv»
>aris et Metz, 1818; de plus, les Recherches $w Jw «f»
des Francs en OrietU, par Manter,. ouvrée l^^^jjj**'
intéressant. Pour parcourir toute la série de ces »«»»•'
trouve les plus grandes facilités dans ^ckhtLfii^f^^
des découvertes curieuses consignées par ScstiM,p«^'
lûmes I. H, m, et surtout viii des ^^***^* *îJf*^
mais il faut recourir surtout à l'ouvrage de Mmhh», ^
De la rareté et du prix des médailki romaim,^*^
in^«. Quant à U solution des difficultés q««JF***^
grand nombre d'inscriptions dont le sens est ooscor»""?:".
d'Eckhel parait avoir posé la borne au delàdelaqueu^j^j
du moins, on n'a fait que peu de découvertes, «w
continuant à publier les écrivains byiantios ^^^'
étudiant d'une manière plus attentive ^^s ao!«"'*JJ^r .
nement connus, peut-on espérer des solnhot^y^'.
toutefois ne paraissent pas devoir répondre '^
leologos, p. 1718, f., 2 vol.), et par son conUttUilt^f Jr^
richesses, Tanini (Numismanum impp^ ^^^T^^f^l •
edilor, supplewuntum eonfect., etc., op. ^'}^\Lt*
1 79 1 , f.). Dans une science où chaque j<>M^«lf*'~X^ ^
matériaux, il ne faut pas s'étonner ^.^îKrf!:'^*^
plèles qui viennent corriger ce qui avait elc ***y^^jj^
détermination de la valeur des B*«>wiesbjttnwo^^
à d'autres monnaies de la même époque, *'^i^ffl;*
monnaies bvzantines entre elles, a surtout occuç^
parce que rimitation de ces monnaies <'*'** JJ^J^T: •
l'usage général qui en a été fait dans le <?«»^;?*SkS'*'
les transactions, nous attirait par ^^^^^^^J^^'
celto étude. Sur ce point on admet ««*<'*?; rrnJmi-'
données de Krug ( Des Monnaies mues . Swnwf^ ..
1803, 8, p. 49), qui prétend ^^'^^J^^'^^J^'
ruption que le mot a subie chez les Grtct» ""^ .^j f^#
fermait déjà, depuis Val«iitlnlen V\ 72 ^^e^^ ^. '
1. ^, tit iîx, 1. 5) ou êolidoê, eolidoê a»f^f «^
BTZAS.
(669)
BZOVIUS.
appelait commanément depuis cette époque. Ces monnaies
étaient d*or fin, et leur titre ainsi que leur poids resta cons-
tamment le même , du moins jusqu'au %V siècle. Parmi les
différents nomsqu*elles portèrent, le nom de byxanUiesi celui
n' leur resta et par lequel elles sont ordinairement désignées
I les livres et les documents originaux du moyen Age. Elles
étaient très-nombreuses en Europe. Les Sarrasins les imitèrent
(de là \es bjfzaniii Mr<u;^iia<i), ainsi que les Français (byzan-
tines» htêanls d'or) et les Allemands, particulièrement Tordre
leotoniaue ; les Vénitiens en conservèrent dans leurs sequins
JQsqu^à la forme extérieure , k cause du commerce qu*ils fai-
saient dans le Levant {ÂrgelaU, De mon. Itaiia, 1. 1, p. 302).
Leur nom a passé dans presque toutes les langues , et parait
très-M)nvent dans nos vieux romans. Elles servaient de com-
mune mesure pour d^autres monnaies, et presaue touiours on
les prenait pour base quand il s'agissait de calculer de fortes
sommes, comme par exemple la rançon de Louis IX.
BTZANTIHS (HISTORIENS). Sous ce nom, il existe une
KTande collection : Bisloriœ byxantinœ scrtf tores, dont la pu-
EKcation fut commencée par Fh. Labbe (Pans, 1645), et conti-
nuée par Fabrotti et du FresnA, de sorte que Jusqu*en 171 1 il
avait paru 42 vol. in-folio, avec additions, à \enise, 17^9, en
^ vol. in-folio. Depuis, on y a ajouté successivement des histo-
riens isolés , et tous ne sont pas encore publiés. On les a parta-
gés en différentes catégories, suivant la nature de leurs écrits.
l'Chronographes; 2^ historiens de Tempire romain d'Orient,
d'une étendue plus considérable; Z** chroniqueurs qui ont
fourni des renseignements sur des époques , des règnes , ou des
événements isolés; 4** auteurs qui ont écrit sur les constitutions
politiques , les antiquités , les mœurs cl les usages. Le nombre
de ces écrivains, diflerents par le mérite et le sujet de leurs ou-
vrages, s'élève à cinquante, parmi lesquels il s'en trouve cepen-
dant quelques-uns gui ne sont pas des historiens byzantins
proprement dits, puisqu'ils nous tournissent une histoire com-
£Ièle de Feropire aOnent depuisConstantin jusqu à la prise de
^ onstantinople par les Turcs , de telle façon que Tun est tou-
jours le continuateur de l'autre. Ceux-ci sont : Zonaras, dont
rhistoire s'étend jusqu'à l'année ii\H, Nicetas Âleominalos
ChoniaU* (jusqu'en 1204), Nicfphoros Gregoro$ (jusquen
1359), et Laonicoê ChcUcondijlas (jusqu*eo 1462). Georgu
Phranixêi va même jusqu'en 1477. Les quatre premiers ont
cru collectivement à Parisen 1567, en 3 vol. in-folio; l'ouvrage
de Phrantzes, qui ne se trouve dans aucune collection, a été
publié par Aller, sous le titre de Chronicon rerum byxatOina^
rmm, fib. iv , à Vienne en 1796 , in-fol. — Sur la vie et les
écrits des historiens bvxantins, F. liart. Hanka, De b^xanana-
rum rerum ecripiorioui grœciê, Leipzig, 1677, in-4*>. — Fa-
Dcicii , BibL gr, éd. Barleu , vol. vu , p. 435 et suiv. ; 518 et
sniv., vol. VIII.— Meusel, Bibl, hislor., vol. v, p. 1, p. 108 et
smv. — Eicbhorn, Hiti. de laliU.^ i,2ll, 501 et suiv. —
Wachler, Manuel de thisi, de la Uu., ii, 67 et suiv.
BTZAS, personnage dont le nom figure sur des monnaies
DTianUncs, et qui doit avoir été le premier fondateur de
fiance. D'après quelques rapports, les Argonautes trouvèrent
te roi Byzas rognant à Byzance, et Jason et Médée célébrèrent
dans cette ville leur byménée. Hesychius de Milet et son copiste
Codinus rapportent en déUil ce récit , qui leur parait le plus
plansible. D après ce récit, Byzas descendait d'Io, fille dhia-
clias. Elle accoucha , au confluent du K ydaros et du Barbyses ,
api vont ensemble se jeter dans la mer nar le petit golfe Réras ,
*ane fille qui se nomma Keroessa. Gelle-a conçut dans les
bras de Poséidon (Neptune) un fils, qui fut éle\é par une nym-
phe deThrace, nommée Byxie, et qui reçut d'elle le nom de
Byzas. Jeune homme \igoureux, il se rendit redoutable dans les
montagnes de Thrace aux hommes et aux animaux, et le roi
de Thrace Mélias se servit de lui pour dompter un taureau
sauvage. Byzas dompta le taureau, puis il le sacrifia près du
confluent du Kydaroset du Barbyses. Pendant le sacrifice, un
aigle vint ravir le cœur de Fanimal , et alla s'abattre à la pointe
de la presqu'île. Cette indication porta Byzas à fonder en cet
endroit nne ville, laquelle, selon toute apparence, ne se composa
qne del'Acropolis, oui resU dans la suite la citadelle de la ville,
Poséidon (Neptune |^el Apollon lui aidèrent k en élever les
mars. Dans ce récit Byzas figure comme étant Thrace, et Ke-
drenus, qui écrit son nom Byxos, le nomme un roi de Thrace.
On attribua à ce prétendu fondateur de la ville bien des choses
qtM ne purent élre l'œuvre que des temps postérieurs, comme
par exemple la construction des temples de Bhea , d'Hécate ,
de Poséidon , des Dioscures Castor et Pollux, et l'érection des
autels en Thonneur d'Amphiaraûs, d'Achille et d'Ajax , dont il
ne put être question qu'après la guerre de Troie. Le héros Byias
dut briller aussi comme protecteur de la ville. Aussi la myUio-
logie raconte-t-elle qu'il marcha contre le tyran Hsmus qui
s'avançait contre Byzance , et qu'il le défit prés des montagnes
de ce nom. Odryses, roi des Scythes, ayant traversé le Danube,
marche aussi contre la ville. Mab Phidalui , épouse de Byzas ,
repousse les ennemis en Fabsence de son mari, au moyen de ser-
pents qu'elle a renfermés et rassemblés dans la ville , et qu'elle
fait précipiter sur les assaillants. Enfin Strombus , autre îlls de
Keroessa , marche aussi contre la ville, pendant que les princes
de la Grèce et les Rbodiens se mettent en mouvement pour
venir au secours de la ville. Dinéos , qui commande k la ville
de Chalcédoine, arrive le premier. Mais lorsqu'il a débarqué ses
troupes, il trouve la ville plongée dans le deuil, parce que Byias
vient de mourir. — Il n'y a pas grand fondement à bâtir sur ce
récit mythique , parce que l'ancienne ville ne s'appelait pal
Byzance, mais By^t, et parce qu'on fait ici de Byzas un con-
temporain de Dincos, qui cependant ne fonda la ville de Chal-
cédoine avec une colonie de Mégariens que dix-neuf ans, ou,
d'après Hérodote, dix-sept ans avant la fondation de la ville de
Byzance. Eusèbe ne place la fondation de Chalcédoine qu'à la
deuxième année de h ^6' olympiade, c'est-à-dire 671 avant
J.-C et la fondation de Byzance à la troisième année de la
50' olympiade, c'est-à-dire 654 avant J.-C, et il s'accorde avec
Hérodote dans la diflërence de dix-sept ans. D'après d'autres
rapports, le chef des Mégariens qui vinrent fonder Byzance»
vers cette même année 654 avant J.-C, s'appelait lui-même
Byzas et peut passer pour contemporain de Dinéos. Les Méga-
riens étaient alors tellement puissants qu'ils enlevèrent aux
Athéniens Salamine, qui ne fut reprise que par Solon. D est
donc bien à présumer qu'ils fondèrent à cette époque, à l'entrée
du Bosphore, Selymbrie, Chalcédoine et enfin Byzance, afin dé
s'assurer du commerce de la mer Noire et de donner de l'exten-
sion à leur navigation. Justin attribue la fondation de Byzance
aux Lacédémoniens , Velléius aux Milésiens, et Ammien aux
Athéniaos. Constantin Porphyrogénète considère c^ue la colonie
de Byzance a été fondée en commun par les Mesariens, les
Lacédémoniens et les Béotiens , et Nicéphore appelle Byzas on
Grec.
BYZE (mylhol.), une des filles d'Erasinus, qoiaocueilliiBri*
tomartis à son retour de Phéaide à Argos.
BTKÈiis (mythol,]^ fils de Neptune, se fit remaitjiier par sa
franchise, et donna lieu au proverbe BoC^cv ircf^omoi , le fraae
parler de Byzène.
BTzèRES (géogr. anc.), peuple du Pont , entre la Cappadoce
et la Colchide.
mjzks [mylhoL), i"* le même que Byzas; ^ le même que
Bysne.
BTzàs {hU(. anc), statuaire célèbre, natif de Naxe, qui vi-
vait du temps d'Alyatte , roi de Lydie , dans le vu' siècle
avant J.-C.
BTZiEou BiziE {géogr. anc.)f ville deThrace, vers Test, sur
TArosine ou Salroydesse , à peu de distance de son emboucnure
dans le Pont-Euxin.
BZOViiTs , Bzowski f Abraham) naquit àProsowice dans la
ci-devant woiwodie de Cracovie , en 1567 , entra dans Tordre des
dominicains. Après avoir étudié la philosophie et la théologie
dans plusieurs couvents de son ordre en Italie, il devint prieur
à Cracovie, mais il retourna par la suite en Italie et se fixa à
Rome, où il continua la publication des Annales eeclésiasiiqmêi
de Baronius, d*après les mêmes principes qui avaient déjà servi
de règle à celui-ci. Ce travail , auquel on reproche avec quelque
raison un manque d'impartialité et de modération , occasionna
de nombreuses plaintes d'autres ordres, et un procès delà cour
de Bavière, à cause des expressions dont il s'était servi envers
l'empereur Louis IV de Bavière, et qu'il fut forcé de rétracter.
En outre, il ajouta à une nouvelle édition de l'ouvrage de Pla*
tina sur les papes la biographie de Paul V et de Gr^oire XV.
n donna aussi une Nomenclalio sanctomm professione meët-
corum (Rome, 1612. fol. 1651, in-12; Col., i««5, *"r^l»
ainsi que plusieurs collections de sermons et autres écrits. U
mourut à Rome, dans un couvent de son ordre, le 31 janvier
1657.
c
c, consonne, Iroidème lellre des alphabets français , latin,
allemand et autres, où il a pris la place du G, troisième lettre
des alphabets hébreu, grec, etc. , et quatrième du russe. Dans
ce dernier, la lettre # a la même forme que noire c. — Le r ,
lettre essentiellement latine, n'appartient en propre qu'aux
langues dérivées du latin : il manque dans les langues de TOrienl
et dans celle des Grecs; il est tout à fait superflu dans Talphabet
allemand, où Untôt le R, Untôt le Z dur en tient heu; il
manque dans le russe, et en polonais sa valeur n'est pas la
même. — Dans l'origine, le C des Romains était sans doute
destiné à rendre le r grec , comme celui-ci rendait le ghimel
des langues sémitiques : aussi les noms de Cneus, Caius , et
autres, s*écrivaient-i1s indistinctement Gneu$, Gaius, etc., et
étaient-ils traduiU en grec par Taioç, etc. Peu à peu , dans la
langue latine, le G prit un son moins doux : on le confondit avec
le K, qui tomba bientôt en désuétude , et Ton distingua celle,
d'une prononciation dure, d'avec celle, d*un son doux, en ajoutant
au C, pour marquer cette dernière, un petit trait, G. Mais alors
le G des Romains n'avait rien de sifflant; même du temps de
saint Jérôme , il n'avait pas encore ce caractère, puisque ce Père
de l'Eglise nous assure qu'il n'y avait dans la langue latine
aucun son correspondant au Isaae des Hébreux, ce qui certai-
nement ne veut pas dire que le c était alors prononcé déjà
comme le prononcent les Français dans cité, et non pas comme
dans civUat, qui fait tsivilas, suivant la prononciation de tous
les peuples du Nord. Pour faire précéder Vi, par exemple, d'un
son sibilant, les Romains employaient non pas le c, mais le I ,
comme dans jusliiiat mot au sujet duquel saint Isidore (au
commencement du vu'' siècle) affirme qu'on faisait entendre
un X, c'est-à-dire fst', car la prononciation douce du z n'appar-
tient qu'à la langue française et à quelques langues slavonnes.
— Les Romains prononçaient donc Kikero, et non pas Cicero
ou Tsilsero; ils prononçaient K€Btar, comme faisaient les Grecs
pour le mot Kaicaç ; si bien que l'on trouve sur d'anciens monu-
ments Carlhacinienses, au heu de Carlhakinienses ou Carlha-
ginienses, et que sur la colonne rostrale le mot legiones était
écrit LEGIONES. G'est pour cette raison que les Goths ont
substitué le K à tous les roots latins écrits par G; et si Cœsar,
eellarium , eerai^m, cislaf cicer, carcer, eussent été prononcés
comme nous les prononçons, d'où viendraient en allemand les
mots fcatf er, keUer (anciennement kellar) , kirsche (ancienne-
ment kerté), kieher, kerkerf D'où viendrait même le mot fran-
çais guitare t pourcilhara^xiftâpa), etc.? Lespreuvesque le savant
M. Grotefend (F. Vart. Cde VEncyclopédie allemande d'Ersch
et Gruber, et son excellente Grammaire grecque^ t. ii, $ 122)
apporte à l'appui de cette opinion , nous paraissent on ne peut
8 lus concluantes , et nous regrettons vivement que le manque
'espace ne nous permette pas de reproduire ici tout son travail.
— Peu à peu le G s'est transformé chez les Français en # dur,
avec valeur du k devant les voyelles a,o,u, les diphthongues
au, ou , ueî, ui , et devant d'autres consonnes, comme dans cri;
chez les Anglais, en un son encore un peu plus dur; chez les
Allemands, en un 1$; chez les Italiens, en un ich, etc. Les Polo-
nais prononcent le G, pris isolément, comme le Z allemand,
c'est-a-dire comme is ou ix; il faut donc lire Palz^ le nom de
la famille des Pac, et Polotzki, celui des Potocki; il faut lire
Tchikhero en italien, et Tsilsero en allemand. Mais là même où
le G conserve la valeur du k, les Français l'ont préféré à ce der-
nier, qu'ils ont presque entièrement rejeté, même pour les
noms oérivés du grec. Les Allemands, au contraire , ont con-
servé le K, et depuis quelque temps ils ont établi l'usage de le
substituer au G, même pour tous les mots latins, lorsque ces
mots sont originaires du grec : en conséquence, et avec raison ,
ils écrivent Kadmos, Kyros, DerkylUdas, Képhalas, Thraken
(Thraces) etc., ainsi que font encore les Grecs modernes. Dans
ces mèm^ cas» les Polonais et les Russes emploient aussi le K ,
•t non le G : le s deux peuples écrivent Konslanlin, Korhyra,
Eomnène, de même que Krakow (Gracovie), Kozaks, etc. —
En français , le K commence à être substitué au G dans les mots
étrtncprs, surtout slavons et orientaux ; on écrit déjà générale-
ment AToran, kodt, Kasàn, Kosaks, Kazélie, Earpaihs, etc.
M de Chateaubriand, à l'imitation de quelques historiens ,
' écrit /es Frank! , comme d'autres écrivent les Turks; et les
noms néo-grecs, allemands et autres, seront peut-être bhii
traités de même. — Quant à nous , nous n'avons rien «^
chan^ à l'orthographe des noms allemands, trop om^t
depuis longtemps consacrés par l'usage; mais, pour dtcW
la lettre G de sa trop grande abondance de roots, et pour f
à la lettre R une part plus large, nous avons adopté b Doawj
orthographe toutes les fois qu il existait des précédeoUH^
la chose pouvait se faire sans trop frapper le lecteur. En tm*
quence, on doit chercher sous la lettre K les roots qu'oDôn^
jadis calife, Coran, etc., ainsi que tous lesrooUnéo-pcj.^
les mots slavons non polonais qui, suivant t'andefivfî.
mphe , commençaient par cafC0,cu, etc. — Avec le C 1 1
fait, dans différentes langues, diverses combinaiscosioinv
nafi la valeur du ch français , et celle toute serobblieér!^
allemand , auquel on a déjà donné droit de dlé dam lUni-
phabet, surtout pour les mots grecs , tels que tekiimamn,
quoique, comme l'observe M. Grotefend, les Grecs l'ântioti
prononcé ainsi le o^, dont la valeur était sans àatltc^:
skh, comme dans (rx^Xii, ?ra(jx<x (de l'hébreu pesaU],<lriBtt
les Allemands ont-ils tort de lire comme s'il y zfàéi.ftàt,
etc. En polonais, en bohème, etc., ex se lit (eâ'fitnâi^,
tchartorûski , Icherny) ; en allemand , ck est on kflos iirtnst:
en italien , le ce est un Ich repforcé, et ainsi de saiie. U «^
temps qu*on cesse en France de prononcer tootoeiapâMBnr
à la française, et il ne sera pas inutile de présenter ioa ai-
patriotes l'exemple des Russes, si arriérés en toote dN»,d^
néanmoins ne craignent pas d*écrire, dans leur laiigoe,)($H
français , allemanos , anglais , polonais , italiens, elc, 07 pi
suivant leur ortho^aphe dans la langue à laqoelkmic
appartiennent , mais suivant leur véritable et exacte pw'
tion. Du reste, nous reviendrons sur cette roanièresia*^
sanle et si utile lorsqu'on veut communiquer aTecleiiàf>^
se hasarder à prononcer des noms étrangers; noosjwfr
drons, disons-nous^ à l'article Prononciation, et noosî»*»
déjà effleuré à l'article Alphabet. — Gomme signe nunffïî.
G, première lettre du mot eenlum, signifie cent; ceo?
n^expliquent pas comme nous Torigine de cesigne,croieBl^-
provient d'un double L L arrondi : on sait que ckz b 1^
mains L avait la valeur de cinquante. On anorede ait^'r
le G a servi pour former les signes D (13, cinq ceois.t »
(G 1 3, mille) , ce qui ne nous parait pas probable; car te»-
cenlum et mille sont bien plus anciens sans doute çete**
correspondants, et n'est-il pas naturel qu'on ^^^^^^
signes de ces valeurs la première lettre des nwls qm»**"
gnent? Surmontés d'une barre ccc, les G dcsignaieit «w^
Uines de mille. — Gomme abréviation latine, Csigmwt**
Gl., C?aurfitt5/Gn., Cneus ;C, V., centumvir;S.i,i^
consuilum; P. G., patres conscripti; sur \es laMeoe»*^
pelées tesserœ , G disait condemno, et A absolvo. wf *^
criptions, la même abréviation a beaucoup de sensdiflff^,
G peut signifier conjux, cohors, colonia^ ^^*iî**'*!Ili *
signifie curavit; G. P., curavilponendum; C. R., cirm
ciendum , et quelquefois civis romanus, — Mu$ a^^ '
l'article Abréviation, que dans les écritures de o«nBwr_
signifie compte; G. G. veut dire compte courant ^^l^f-^
ouvert. En médecine. G. G. signifie cornu cem, ea ws
caix. Sur les monnaies françaises, le C '"«"T'^-r.f l, .
frappées à Gaen, et le GG celles de Besançon. EnftrKr
aussi joué un rôle dans la logique des scolasUques, «»r;
contradictoHum; mais ces jeux d'espnt 00 f "«J^Lr
trop oubliés aujourd'hui pour que nous ayons * «jJ^J*^ ,
.- En musique , cette lettre est un des "«"«.^VJJs
exprimer les différentes divisions de la roeOTre. ^^^^
placée au commencement de la portée, elle '"^•^'J^, i
ceau est écrit à quatre temps; mais si le C » "V^i
une barre verticale, il prend le nom de C 5«"*;jVr7,i
mesure à deux temps. — G'était un terme àeva^^^
se servait autrefois pour désigner la note utj V^!"^^^
refois pour désigner la noie »♦, V'^'rr,^
moderne; on disait G, sol,uL wt^^d^^,
« «,. ^.«^ ^.. usage en France; mais on ^^^^^If^*
grana nombre de partitions aUemaedca et u«ww^ ^
G, pour trompettes en ut (F. en outre à 1 arlide Afw
notre gamme
n'est plus en
<:aa, s. m. [Ootan.), mot hrêstlien qni vcul dire h«rfia, etque
'ii-lques auteurs funl entrer dnns la composition 6f plusieurs
lins déplantes, en les appelant à la maniÈre des naturels du
<:aa-apia (fiofdti.) , petite plante du Brésil dont la racine est
'Hi;uc d'in ou denx travers de doigt, grosse comme le tujau
iiiic plume de cygne, noueuse, garnie de petits RUmenls
'un gris jaunâtre en dehors, blanche en dedans; d'abord insi-
:<l<'3Dgoat, puis un peu acre et piquante. Il part de celle ra-
iie trois on quatre pédicules longs de trois ou quatre traTcrs
■ «ioigt, une feuillelar^ d'un travers de doigt, longue de trois
I quatre, d'un vert luisant en dessus, un peu blanchâtre en
s^iius, traversée d'une nervure principale, d'oii il en part
.'Hiircs latérales qui sont relevées en dessous. La fleur a son
ilirule parliculier : elle est ronde, radiée, approchante de la
'<ir du bellis, Âplnsieurs élamines, età semences rondes plus
•tiipçoae la graine de moutarde. On attribue à la racine tes
r(u5 de l'ipccacoana; mais c'est à tort. Cependant elle arrête
lliix et fait tomir. Les habitants du Brésil pilent la plante
iiiiTc, et se servent de son suc conlre la morsure des serpents
la blessure des flèches empoisonnées.
* t A-ATATA ( bolan. ] , niante du Brésil dont la racine est
■iiic, blanche, carrée, de la hauteur d'un pied, d'un vert pâle,
'■;li?, gcnotiillée, partie droite, parlic rampante, et prenant
une où ses nœuds louchent la terre. Elle a à chaque nœud
m feuilles opposées,semblablcsàcellesde la véronique mâle,
"ir la position et pour la figure, d'un vert pâle et dentelée par
-. >'<>rds. A chaque paire de tcuillesestuNe petite fleur blanche
I c.isque, è laquelle succède une gousse semblable au grain
iivnme; cette gousse s'ouvre et répand une petite semence
r"le,(jun jaune foncé et plus menue que celle du pavot. La
iiil<?n a point d'odeur; elle est un peu amèrcaugoùt, Brovéc
t>-'u]||ie dans l'eau, on en tire par décoction un purgatif
'tenipar haut et par bas. On la pourrait rapporter au genrede
* *ab(F.Kaab).
« AADA (édifice carré). A la Mecque, lorsque Adam habitait
I'.ir;i0is terrestre , Dieu lui montra une image du temple cé-
!;■. et lui ordonna de se tourner versée temple toulesles fois
1 II ferait des actes de dévotion. Chassédu paradis terrestre,
l.'i.. rouslrutsil un temple pareil i celui dont le Seigneur lui
.111 montré limage. Le déluge emporta l'édifice; mais, obéis-
"', """'"dicalions d'une révélation divine, Abraham et son
s Isniaël le rebâtirent au même lieu, et parfaitement sem~
.'l.lr » l'œuvre d'Adam , de sorte que c'était pour ainsi dire le
■ [HP temple. Telle est la tradition arabe. Le Caaba daterait
ne (les premiers jours de la création , et serait , sinon la plus
'iciine des constructions humaines, au moins le plus ancien
Ions les temples. Le Caaba, dont on ne pourrait préciser au-
II il nui ml origine ni la destination primitive, peut avoir clé
I ' l'cir les palriarrfies descendants d'isroaël , pour servir soit
loriercsse, ou de sépulture, ou de temple, ou de monument
i..:irranl quelque traité , et peul-étre à plusieurs de ces usa-
-.11 ta fois, ou successivement. Aujourd'hui le Caaba est un
"i-w Ocpuis quelle époque a-t-il reçu cette destination, et à
' 1-^ ilieuK fut-Il d abord consacré? on l'ignore. Quand l'histoire
iiiiiicnee * le remarquer, il se trouve occupé par les idoles.
■ li'redeSiale le dit fort vénéré desArabes. Sept siècles avant
* i^"iiiel, un roi des Hamgarites offrit le premier voile de lin ou
-'-le, dont le Caaba fut couvert. Celte coutume s'est perp«-
'■: amourdhui un tuperbe damas brodé d'or couvre cet
■':•■<■■ On pense bien que la constmction des patriarches n'a
s .-i.- épargnée par le temps. U tribu du Koreih ajant enlevé
ciiipieâ celle do» Khosaîtcs, le rebâtît quelques annéesavanl
ii.T i-sance de Uahomet. li Ooii « forme actuelle à un sucées-
ir ilu prophète; ce caliCe y fit quelques moditicatlons en le
On ne peut donc décrire cet éditice, tant admiré des eroyanli,
que d'après leurs rapports. Celle construction est une espèce de
lonr carrée , nu parallclipipùdc rectangulaire , qui a pour base
un rectangle de 34 coudées en longueur et de 25 en largeur, et
dont la hauteur est de 27 coudées. Ainsi le Caalia, édirice carré,
doit son nom âsa forme; de plus il nousdonnc, suivant la tradi-
tion arabe,. la figure du temple cclesle. Ce qui est bon â
savoir, comme nous venons de le dire, un damas brodé d'or
couvre le sommet de la tour; le plancher inférieur est à sis
pieds de terre, l'nc porte et une fenêtre donnent accès à la lu-
mière; trois colon Des ocl<^nes, en bois d'aloés, soutiennent la
double voùle; une barre de fer joignant ces colonnes, supporte
des lampes d'argent. Près de cet édifice, et vers l'orient, est
une pierre oii se reposait Abraham , bâtissant le Caaba. Celte
Sierre, qui est enfermée dansune caisse de fer et qui conserve,
it-on, l'empreinte de ses pieds, s'appelle la 5(afton d'Abra-
hom.La SépulluTt d'Iima^, enceinte demi -circulaire, dont la
corde a 50 coudées, se trouve au nord du Caaba, Dans cette en-
ceinte est hpierre blanche, antique el vénérée, sur laquelle
une Kouilière d'or conduit les eaux pluviales qui lavent le faite
du (^ba. La source miraculeuse qui jaillit de terre, pour dé-
saltérer Ismaël et sa mère Agar, dans le désert de Behrseba,
forme au sud-est le puits de Zem-Zcm, dont les eaux délicieuses
guérissent les maladies du corps et lavent l'âme de ses péchés.
Celte eau est bue par les dévots pèlerins; on en met aussi en
bouteilles, qu'on expédie par tout l'empire. Un dûme couvre ce
puits sacré. Au coin du sud-est du Caaba, du cùtc de Isasia,
s'élève à trois pieds de terre, dans un châssis d'argent, la pierre
noire, qu'on appelle la main droite de Dieu, et qu'un baise
avec une extrême dévotion ; c'est l'objet le plus vénéré de ce
lieu, tout rempli des objets sacrés. Pourquoi? le voici. Suivant
la tradition émise par Mahomet , un beau jour l'ange Gabriel
apporta lui-même une des pierres précieuses du paradis : une
pierre précieuse du paradis devait briller d'un prodiipeux
éclat; aussi ne pouvait-on supporter la lumière de ceire-cî,
même à cinq journées de marcnel Blal heureusement pour elle,
celte pierre savisa de s'allliger des péchés des hommes; les
hommes péchèrent tant, et la pauvre pierre pleura tant , qu'elle
Î>rdilpardegréstontson éclat el finit par devenir toute noire,
elle est l'origine de la pierre noire. l«s Carmalhiens vain-
queurs avaient refusé de la rendre à ceux de la Mecque, qui
poorUnt offrirent cinq mille seqoins pour la rançon de cette
pierre sensible, el puis ensuite ils la renvoyèrent volontairement
et pour rien. Une colonnade circulaire forme une enceinte
autour da Caaba; les colonnes sont liées au sommet par des
barres d'argent , à la base par une balustrade assez basse.
iiS colonnes portant une multitude de lampes enveloppent
cette première enceinte, qui forme une place carrée, couverte de
petits dûmes. En dehors de la première enceinte et dans la
deuxième, on trouve au midi, au nord et à l'occident, trois ora-
toires destinés à trois sectes toutes particulières , des minarets
à deux rangs de galeries , avec des aiguilles ^ et surmonlés de
croissants dorés, fianquants des quatre eûtes. La grande en-
ceinte carrée déjà mentionnée fut commencée par Omar. Ce
calife s'élail contenté d'élever une petite muraille ; ses succes-
seurs l'ont reconstruite telle que nous l'avons indiquée. La
dénomination de al matyad al harem l le lieu saint, le lieu in-
violable ) s'appliaue le plus souvent à l'ensemble des conslrtic-
tions sacrées qui forment ou entourent le Caaba , et quelquefois
à tout le terntoire de la Mecque. Mahomet veut que tout mu-
sulman visite le Caaba au moins une fois en sa vie. Le pèlerin
doit faire sept fois le tour du Caaba , baiser la pierre noire, cou-
rir sept fois au milieu de Safa et d'AI-Merva, faire une station
sur le mont Arafol ( situé à six lieues sud-est de la Mecque ),
sacrifier des victimes dans la vallée de Mina (huit lieues au sud
de la Hecqae), el enfouir dans le territoire sacré des rognures de
GAAIO.
( 66S )
ses oo^les et de ses cfaevem. Mahomet admit et recommanda
ces cérémonies, toutes pratiquées avant loi par les Arabes ; seu-
lement il ordonna que» pour faire ses dévolions au Caaba, on fot
habillé et non plus dans un état complet de nudité» comme
e'était Tusage avant cette injonction. Les musulmans ne pou-
vant pas toujours accomplir en personne le précepte qui leur
ordonne à tous de visiter la Mec(|ue au moins une fois, il est
permis aux empêchés et aux moins fervents de faire ce pèleri-
nage par un délégué. Celui-ci ne peut être le délégué de plu-
sieurs personnes à la fois. Un seul pèlerinage ne devant servir
que pour une seule personne, il lui est enjoint de bien remplir
toutes les prescriptions légales, et il faut que son exactitude sur
ce point soit constatée par un certificat que lui délivre Timan de
Krter des marchandises, et les arcades du temple offrent alors
[nage d*unc foire où sont rassemblés les divers produits de
toutes les parties du monde.
CAA-BETINGA, S. m. ( botan,), petite herbe qui croft au
Brésil. Les habitants pilent ses feuilles pour les appliquer sur
des plaies.
CAABL^, adj. {eomm. de bois). On donne ce nom aux arbres
que les vents ont abattus dans les forêts; ainsi caablé est syno-
nyme de versé et de chablis (F. Bois).
CAA-CAULA ou CAA-CAUCA, S. m. (botan,) , plante aquati-
que du Brésil, de la famille des scrofulaires.
CAA-CHIEA, s. m. ( botan, ). On a donné ce nom à deux
plantes ; Tune est l'indigo, et l'autre une oldenlande.
CAA-CHITI7TIO, 8. m. (boian, ), plante du Brésil, dont les
fruits sont bons à manger.
CAA€iCA ( 6o<aii. ), plante du Brésil, à racine petite et fila*
menteuse d*où parlent un grand nombre de lises voisines les
unes des autres, hautes d*un demi-pied , et quelquefois davan-
tage, d'un vert rougeâtre, un peu velues, genouillées, delà
|rosseur du doigt , et portant à cnaaue nœud deux feuilles bien
découpées, de la grandeur et de la forme de celles de la véroni-
que mâle, vertes en dessus et blanchâtres en dessous. Entre ces
feuilles croit une multitude de petites Qeurs en ombelle d'un
vert mêlé d'un peu de rouge. Toute la plante rend un suc lai-
teux. Broyée, on l'applique pour la morsure des serpents et
d'autres blessures.
CAA-CCYA (F. CaA-CaULA).
CAADEN ou KADEN {géogr.) , ville de Bohème, dans le cercle
deSaatz, sur la rivière d'Ëgra. Elle existait dès l'an 831, et
compte dans le pays parmi les villes royales; son district com-
prend deux \illages, indépendamment de ceux que possèdent
les îtères rose-croix établis dans son enceinte.
CA A-ETiMAT (botati,) , plante du Brésil qui s'élève à la hau-
teur de trois pieds, à la tige verte, pleine d une substance mé-
dullaire, et couronnée à son origine d'un grand nombre de
feuilles longues de quatre â cinq doigts, étroites, dentelées par
les bords, un peu velues, ainsi que la tige dont la partie supé-
rieure se divise en quatre , cinq, six, sept branches, couvertes de
petites feuilles semblables à celles de 1 hysope. Les plus petites
branches portent un grand nombre de petites fleurs semblables
à celles du séneçon. Ces fleurs dégénèrent en un duvet qu'em^
porte le vent. Cette plante a la feuille chaude et acre : on l'em-
ploie bouillie et broyée , contre la gratelle.
CAAGUA-CUBA (60(011.), petit arbre droit, peu vigoureux, non
branchu,couvertausommetd'ungrand nombrede feuilles larges
d'un pied et davantage, longues d'un pied et demi, divisées par
des nervures douces au toucher, velues, et plus vertes en dessus
qu'en dessous. Il porte de petites fleurs disposées en ombelle,
semblables à celles du tilleul, blanches, à cinq pétales, avec un
ovaire jaune au milieu ; elles ont aussi l'odeur des fleurs du
tilleul. L'écorce de l'arbre est cendrée . et le bois en est cassant ;
son fruit est noir quand il est mûr, et les oiseaux s'en nourris-
sent.
CAAIGOUARA, S. m. (fcwi. wal.). espèce de cochon, auquel
on doBQe aussi le nom de pécari,
GAAIGOCARÉ, s. m. ^hiêt. Ml,), sorte de Umandua, le
fourmilier du Paraguay.
CAAIGOUAZON, S. m. {hist, nal,), nom du grand tatoo d'A*
tara, habitant toujours les forêts.
CAAio( ftoltfn.), plante ds Brésil. Ray en distingue deux
«•pèçes : il les appelle senaîtives; il n'en donne point la des-
cription, et ne leur attribue aocvie propriété médidiiale.
€AAHA(9^o^.). Cette vilk» que qariqacMias wniM
l'ancienne Coptoi, et qoeies Anbâ prétowleot nm^
dée avec plusieurs autres par Cham, fUi de Nié eti
presque vis-à-vis de Dandre , an«deasoai4eicaluiei(i«
dessus d'Akemin et de Girgé ; son eooeuite, qui ot if ne
due considérable, renferme une quantité de coloaaeiaRi
et d'aiguilles chargées de figures biéroriypUqies; ^i |g|
merce, qui est de grande importance a rAnbif, htm
cipalement â la Mecque la plupart des blés et deiltt^
Ton y consomme.
CAAM A , s. m. {Msi. mol.) , le cerf du Cap, opèct m^
lière du genre antilope.
CAANTHUS (inyiA.). fils de l'Océan et de Téthvs. Ane n
de son père Tordre de chercher sa sœur Malia,e8U(»||
Apollon, et ne pouvant atteindre le ravisseur, il imlijeMli
feu au temple, ou, comme d'autres le disent, au boâdea^
qui le tua à coups de flèches. On éleva un moooaieDt i a»>
moire.
CAAMTIE, 8. m. {hist, naf.), genre de poisnadolblk
ques. Il a le corps extrêmement court, tre»-csaipriaéMp
par les côtés ; la tête et la bouche petites, alloâgéa eo pii
cochon : les yeux très-grands, saillants et presqaeottbn»
dessus de la lête. Ses nageoires sont au nombre de lept^W
deux ventrales petites, menues et pointues, pla^ mhIm
des deux pectorales, qui sont petites et rondes; «e im
fort longue, arrondie, plus liaute k son milieu fi*mnam
tés; une dernière Tanus, longue et arrondie; tiiiaaeik
queue, carrée ou tronquée. Tout son corps est gÉaiâR,(i-
Î|ueté et comme pointillé de vert, avec unetaàeMRénivk
ront et derrière les yeux, et une tadw longue sorloc()b,fn
de la queue; ses nageoires sont vertes; ses yeuMtlifnÎBi
noire , et Tiris entouré de deux cercles jataes tUn as
blancs. Ce poisson vit dans la merd'Aniboiiie,iildv<is>
chers , où il se nourrit d'bultres et de coqoiUagestol iitn
la coquille avec ses dents, qui sont fortes oooibk des w-
Deuxième espèce, Caantiede Makipe. — CBjelliap*
et enluminer assez bien, sous le nom de coaniirdc Jf^ft*
n"" 170 de la seconde partie de son HecwU detftimti^
boine^ une autre espèce de poisson du même mnM^
corps est plus allonge, mais la tête plus courte et ksj»**
grands, placés non à sa parlie supérieure, mais sur v^qm
Il a le corps brun, marqué sur chaque côté d'iineli§«™
longitudinale , avec quatre points rouges marques de liî»:*
poitrine jaune, avec six points bleus de chaque €««;•»■
eux à prunelle bleue et insjitnf 0"-^
geoires vertes ; les yeux à prunelle
est particulier à Manipe. On le fait sécher, pan rttir «m i».
dans du papier graissé de beurre. Prépare de oUe dw. - »
le goût approchant de celui des côtelettes de roooloa. &»•
poissons doivent former, comme l'on voit, on genre K**^
dans la famille des rémores, qui ont la qoeuelrooqw*'
sept nageoires disposées comme celles des sparts.
CAA-OPIA (6oton.), arbre du Brésil , oui n'est iw^jj**
dérable.Son écorce estd'une couleur «««!^^""*2l!rtr
avec des raies brunes; son bob est fort, il pousse bw^^
branches; ses feuilles sont fermes, vertes, !•'•"'*■' ï^,,
dessous, et d'un vert pâle et luisant en dessus; «sl"^
en ombelle, et tirent leur origine de petites «««De««"^
brunes, de la forme d'une lentille, d'où elles sorteirt ili^«'^
composées de cinq pétales d'un vert tirant sur ^^iP^^
vertes au dedans d'une espèce de laine blanche, ** °|*r^
de belles étamines jaunes. Les fleurs sont soinedepig . ^
d'atK)rd, de la grosseur d'une cerise, rondes, JJ*^^'..
coque molle, d'où, étant tirées et écrasées, dloj«^^^
exsudation une substance liquide d'un fort ^'^[îli,^
dans de Fécorce de cet arbre est rentennèe ^^ffr^^^
composée de corps cylindriques placés les '*"**27^^
et adhérents entre eux, à l'extrémité des braD»«j'^ .
le fruit. Il y a toujours deux feuilles brunes, V^^f:^
â moitié collées, qui ressemblent •««* '»^£fL e,' f
fleurit en novembre et en décembre, et son frmtw
ianvier ou février. Si l'on fait une incision à son ttatf, ^
lorsqu'il conraience a bourgeonner, il en 5'^'îV -,3*-
. ou de deux jours une larme d'une couleur «p»"*!. ^^
qui est molle d'abord, mais qui se durai P*'^j!Jl •*
larme est de la couleur et consislance de *• f"***"^]^ ^
se dissout dans l'esprit-de-vin, auquel elle donne «"^^
leur de safran. On se servait autrefo» de «^ÎTJJ^ÎLr*
d'un remède pour la gratelle, en la faiwnC A^J^ni* t *
mais elle n'a point auunt d'efficacHéqueWgwjJ^.-
faisant macérer dans dn Wtwigrecle squilleci »''^
vin, on a un pvgalif violent.
'Tire speniMcoce.
CAA-BABOA, S. m. (botan.), arbrissean âa Brésil, dont les
uillcssool employées contre les ulcères , et ie bois contre les
MladiesTéiiérienaes.
«.AlKlDA, s. m. (botan.), racine du maaioc, qui, conpée ea
.irichcsqueroa ^Idesséoier, sert de nourrilurG aux baoilaoU
1 liriiil.
CAATH, DD dei fils de Lévi , éUit frère de Uérari et île Ger-
II . Ses enruiU furent spécialemenl destinés à porter l'arche el
* vases sacrés.
<:.iB oa CHiLA, GEKBA, CABPSACÈS, mesure juive de ca-
< -itc, valait nn litre ^5 centilitres de nos mesures actuelles.
■ côte orientale d'At
l située Mozambique. Elle
milles un cinquième de long et 4 cinquièmes de large, se
t-tnche au continent par un isthme étroit, el fournil à Mozam-
ique du bétail et d'autres objets de coosommatioD.
CABACST (F. CaBASSET).
'lulres liqueurs fortes. Xous les cabacks ou cabarets qni sont
"is retendue de l'empire appartiennent au souverain. Il est
srui cabtretier de ses Etats. Il afienne en argent ces sortes de
■lisons; cela bit une partie considérable de ses revenus, à
'ijede la vaste élmdiie des pajs qui loi sont soumis et de l'in-
imble penchant qne ses sojels onlà s'enivrer de vin. et sur-
'iid'ean-de-vie.
C.1BACO CF. Gdatihala].
iiABADB, S. m. (nul.), habit militaire desGrecs modeiDes;
ï'i^um des Romains.
CABABBS, on CAVADSS, Ou HUAD, roi de Perse , fils de
loue, ijant aulocisé par une l<n la communauté des femmes,
Oiisant auge de toutes celles qni lui plaisaient, perdit sa cou-
iiFic, et fut enferoK dans une tour. Sa fcmaie le délivra en se
> innl MigooverDeur,quien était amoureux. Cabades remonta
• r le trône, regiil des secours desUuoa Ncphlalistes, déclara la
K'rre i l'emperMir Anaslase l", ravagea l'Arménie et la Mé-
(loiamie, pnlArmèdeet l'abandonna au pillage. La paii fut
• rti lue quelque temps après, mais la guerre recommença sous
(sim et sons Justinieu. Cabades éprouva des revers, el mourut
<:ABAKDiT-o«L«n, l'un des chefs de la révolte qui déiràna
sultan Séljm 111 en ISOT, éUit officier dans le corps des
iiiiacks. Il déploya l'audace la plus étonnante en entreprenant
■Ile révolwion, qui plaça sur le Irùne Mustapha IV. A la lèle
> Ts 3,000 soldats, il pénétra dans Conslanlinople, sut gagner
•. troupes de la garnison et mettre la populace de son c6lé.
l'ixiani trois jours il tut maître de celle capitale el de l'empire.
!u«iapha-Batrakdar, qni regrettait Sélim , voulut le rétablit
' r le intne ; il Bl investir de nuit, en juillet 180S, le harem de
itMkiljy à Fanaraki sur la mer Noire, Le commandant ilu dé-
■ lii'iiient se fit ouvrir les portes, sous préteite decunimunt-
'iPT des dépêches impartantes au commandant des ports , et
-.issiiia Cabakdjy, qui se présenta en chemise. Uu^lapM, privé
•■ .-orhef, fut facilement renversé (F. SÈLiiH lU, Musta-
III lV,ei MnsTAPBA-BxiaAiuiAK).
r*BAL, expression de Fancien droit coutumier, qui, dans
'i.iins pays, était synonyme de 6at7 <t eheplel, et qui, dans
Mains autres, e!( primait on Ion ds de marchandises mises en
itiinun,
CABALA (j^ojr. anc), hoat^ d< Sicile, célèbre par la victoire
!•■ Deiijs sur les Carlbagioois.
a vu beaucoup d'exemples d'ouvrages siQlis par une cabale,
coaime il y en a eu aussi qui ont été applaudis , vantés et sou-
tenus par des coteries. L'esprit de cabale est éniioemment
aveugle et injuste. Molière l'a bien déSni dans ce vera des
Ftmmii MVa»iti t
Hul n'aura da l'esprit, hors noui el nos amii.
L'hâtel de Rambouillet cabala pour Praclon contre Racine ; mais
la postérité a remis chacun à sa place.—- Depuis près d'un siècle,
la cabale se forme et s'organise dans tes salles de spectacle, r-
eerlain chevalier de la Morliére, auteur de quelques romans
oubliés cl d'une pièce aux Italiens, établit une cabale auTliéàtre-
Français. Il fut redouté des auteurs, et osa leur imposer des tri-
buts auxquels Voltaire tui-même se soumit, dit-on. Sous l'em-
pire, deux hommes se rendirent fameux dans ce genre d'entre-
prise: Lcdoux, ancien comédien, et Lcblond, ancien coiS'eor.
Une mesure de police Gt exiler ce dernier. Mais en vain a-t-on
essaye de détruire cet abus injurieux aux lettres : il renaîtra
toujours , tant la médiocrité aime les applaudissements (F. ce
mot). Alais ces applaudissements gagés et souvent maladroiU
excitent souvent la sévérité des spectateurs impartiaux, et pro-
duisent un effet contraire à celui qu'on en attendait. I^ cabale
Kcut applaudir un ouvrage, mais non le rendre bon. Elle peut
1 siffler et le laire tomber avec plus de facilite; car l'esprit de
l'homme étant plus généralement porté à la malignité qu'à la
bienveillance, il se laisse influencer par ses critiques. On craint,
en soutenant un ouvnigc sifflé, d'être taxé de mauvais goilt. On
est plus timide pour obliger que pour noire. D'ailleurs, comme
l'a bien dit le rabuliste :
Un ennemi nuit plus que cent amii ne lervent.
Piron, dans la Milromanû , a dépeint parfaitement les m^^
employés pour (aire tomber une pièce, lorsqu'il fait dire 1 Fran-
Ahl nout avons hien *u des ^fforti de cabale :
Mail jamais il n'en fut, ni n'eu stra d'égale.
■ Opradanl à Iravers les linwards, les buF<],
1> carillon Aes UHix, dei nei, despaii-ltl paix!
J'ai trouvé
;t Dorante, voulant (aire réussir la pièce, dit au Hétromaoe :
Rien n'est changé depuis ce temps-là. — La tactique des cabo-
teurs est encore mieux peinte en délai), dans la pièce de la
Harpe, intitulée : MaNère à la nouveth iatit. Il a tait interve-
nir le personnage de M. CUuptt, cabaleur en chef, qui fiait ainsi
eonnalire ses manœuvres :
ravaiî mci lieulenanis. mes premierj camarades.
Qui dtslrihuaient lei brigades;
Chacun a\ail son posie el répondait d'un coin :
Moi, j'occupaii le cenU^, el Uui avaient le lojn
CABALE.
(664)
CABALB.
D*ftiotr toujoun vers moi le regtrd el ToreUle,
Kt dès (|ue j'avais dit : BienI fort bien! i merreilk!
lU faisaiCDt un cbonii ! Et pub, adroitement ,
Je savais ranimer un applaudissement...».
Allez doncl... beau !... bravo! Celait un tintamarre.
Et des pieds et des mains, dtscannetl... c*étiit un succès Tou.
Enfin, lui dit-il :
Je gagnais eo bravos mes vingt écus par mois.
Les cabaleursd'aujoard'hai se font mienx paver. Mais, oatre ces
cabales y il y a aa théâtre les cabales soardes et mystérieuses
d'auteur contre auteur, d'acteur contre acteur, et surtout d'ac-
trice contre actrice. Ces cabales secrètes sont les plus dange-
reuses» parce que les moyens qu'elles emploient sont ordinai-
rement les plus perfides. — Il y a des cabales partout où
l'amour-propre et l'ambilion sont enjeu. On cabale pour avoir
une place, pour faire tomber un ministre, pour être nomnné
député. On cabale pour entrer à l'académie : les immortels
sont hommes, et cabalent p>our ou contre les candidats , selon
leurs sympathies ou leurs inimitiés personnelles, ou selon l'oiii-
nion formée du parti auquel ils appartiennent. Du reste, si les
cabales étouffent momentanément les succès, elles réveillent
quelquefois l'ardeur du talent et du génie, qui n'en triomphent
qu'avec plus d'éclat. Dumersan.
CABALE (Ministère de la), en anglais, the Cabale nom
donné â l'un des ministères de Charles II , roi d'Angleterre
(1671]. Il était composé de lord Clifibrd, d'AshIey, Buckingham,
Arlington et Landcrdale. On voit que les initialesde leurs noms,
réunies, forment le mot cabal, intriffue (F. tom. iv, pag. Sl*i].
Ashiey, comte de Shaftesbury, l'un des hommes les plus immo-
raux du temps, et Buckingham (V.), puissant mauvais sujet,
étaient les deux chefs de ce ministère, qui fut bientôt déteste de
la nation. Mais, s'il est probable que cet ministres étaient tou-
jours prêts k trahir leur roi, ainsi que leur pays, il est certain
que le roi les trahissait , en leur cachant à tous 1 état de ses liai-
sons avec la France, et au moins à queltfues-uns d'entre eux le
secret de ce qu'il lui plaisait d'appeler sa religion. C'est du reste
à défaut d'une véritable et mutuelle confiance entre le roi et ses
ministres que la nation anglaise dut en grande partie, sinon son
salut . au moins le répit qu'elle obtint alors , avant de tomber
dans la dépendance ou la réduisirent les dernières années du
règne deCoarlesII.
CABALE [philoê.]. On n'entend pas seulement ici par le mot
de cabale cette tradition orale dont les jtiifs croyaient trouver
la source sur le mont Sinaf où elle fui donnée à Moïse en même
temps que la loi écrite, et qui après sa mort passa aux prophè-
tes, aux rois chéris de Dieu , et surtout aux sages, qui la reçu-
rent les uns des autres par une espèce de substitution. On
prend surtout ce mot pour la doctrine mystique el pour la pAi-
iosopkie occulte des juifs , en un mot pour leurs opinions mys-
térieuses sur la métaphysique, sur la physique et sur la pneu-
matique. Parmi les auteurs chrétiens qui ont fait leurs efTorts
pour relever la cabale et pour la mettre au niveau des autres
sciences, on doit distinguer lo fameux Jean Pic de la Miran-
dole , qui , k l'Age de vingt-quatre ans , soutint à Rome on
monstrueux assemblage de toutes sortes de propositions tirées
de plusieurs livroi cabalistioues qu'il avait achetés à grands
frais. Séduit par les éloges qu on donnait k la tradition orale des
juifs, qu'on égalait presque k l'Ecriture sainte , il alla jusqu'à
se persuader que les livres cabalistiques gu'on lui avait vendus
comme authentiques étaient une production d'Esdras, et qu'ils
contenaient la doctrine de l'ancienne Eglise judaïque. U crut y
découvrir le mystère de la Trinité, l'Incarnation, la Rédemption
du genre humain, la passion, la mort et la résurrection de Jé-
ios-Christ, le purgatoire, le baptême, la suppression de l'an-
denne loi, enfin tous les dogmes enseignés dans l'Eglise catho-
lique. Ses^forts n'eurent pas on boa succès. Ses thèses furent
supprimées, ei treixe de ses propositions furent dédaréet héré-
tiques. On peut lire dans Wolf le catalogue des aateurs qui ont
écrit sur la cabale. — Origine éê la cabale, h» commence»
ongme es« commune a louies tes opinions qui
s'insinuent peu è peu dans les esprits, qui croissent dans l'om*
bre et dans le silence, et qui parviennent insensiblement k for-
mer un corps de système. Il serait asses inutile de rapporter id
les rè^-erics des juifs sor l'origine de kpWosopfc^tfco^afaltyiu;
on peut consulter l'article Philosophie Icdaioce, et ai«
aurons occasion d'en dire quelque chose dans le cours m»imt k
celui-ci : nous nous contenterons de dire id qu'il J * de/j*
qui ont prétendu que l'ange Raziel , précepteur (f Ad^ . «
avait donné un livre contenant la sdence oelerte cm In <«*«ir.
et ou'après le lui avoir arraché au sortir da jardin d'Edn . «
le lui avait rendu , se laissant fléchir par ses fO]
D'autres disent qu'Adam ne reçut te livre qu'après
ayant demandé à Dieu qu'il lui accordât quelque -^
lation dans le malheureux état eu il le voyait ~^^
tent que trois jours après qu'il eut ainsi prié
xid lut apporta un bvre qui lui couununiqua U
de tous les secrets de la nature , la puissance de .
soldl et avec la lune , de faire naître les maladies et de ^
rir, de renverser les villes, d'exciter des trei&bleineaUd» isr
de commander aux anges bons :et roauvab, d'intcrivéïir m
songes et les prodiges , et de prédire l'avenir en tool (eap^ Ce
ajoutent que ce livre, en passant de père en fils, tooil
mains de Salomon, et qu il donna k ce savant pruoe b
bAtir le temple par le moyen du ver Zamir ^ suas i
d'aucun instrument de fer. Le rabbin Isaac Ben AIubsb, i
fait imprimer ce livre au commencement du xtiii* sHdr, ^ i
fut condamné au feu par les |uifs de la mén
rabbin. Les savants qui ont écrit sur la eabaU
sur son origine , qu'il est pr(s<|ue impossible
lumière de leurs writs. La variété de leurs seni
différentes idées qu'ils se formaient de cette acner; Èa ^tapvt
d'entre eux n'avaient point examine la nature de la a ~
comment ne se seraient-ils pas^troropés sur son oriônc t
sans prétendre à la gloire de les concilier, nous
à dire id ce que nous croyons de plus vraiseniblafaèe. ^ l* Cm
qui ont étudié l'histoire ae la philosophie, et sorri les pregrè» m
cette .sdence depuis le commencement du monde^if'* a
naissance de Jésus^hrist, savent que toutes les nalioâs. rt^
tout les peuples de l'Orient , avaient une science ■"• '
qu'on cachait avec soin à la multitude, el qu'on ne
quait qu'à qudques privilégiés ; or, comme les Jsils
rang distingué parmi les nations oriientales, on se
aisément qu'ils durent adopter de bonne heure ce
secrète et cachée. Le mot même de cabetU semble T\
il signifie une tradition orale et secrète de certains i
dont la connaissance était interdite au peuple, (liiri fi
in Elueidano Cabba. Sckrammin$j Diieert, éê
dmorumphilotaphicis,] Mais, parmi le grand non
gnages que nous pourrions dter en faveur de ce sei
n'en choisirons qu'un, tiré de Jochatdes, écrivain
(IdraRabba,^^ 16. Cabb. denud. t. ii). II. Sek^
dixit : Qui ambulat ut circuwiforaneus, revHni
fidelis epiriiu operit verbum , ambuiame mi cir
hoediûtum quœstionem meretur, quia dieitmr Ht
quare awUfutani, vir circumforaneut éictnémê
ambulam? Verumenimvero in iito, qui nom cfl<
ritu tua, me verax, verbum oued audMl^ kmc Ohec
sicut êpina in aqua, donea illuc foraê empeOÊi: ^ma
quia tpirituê ejue non cet êtùbUie... n$e enim saacndtw
biiitate manet nieiper eecretum, et eicirca
opii# est sccreto, quanio wuigis in negMien
iimorum et conMerattone eenit dierum qnm
dita sunt anaelU... Colis non dicam «I œcmlu^;
dicam ut audiat;certe enim nos cohumnee mumémr
Ainsi parie Schiméon Jocbaîdes ; et a regardait le sa
une chose si importante, qull fit jurer à ses àmâgêtaée ^
der. Le silence était si sacré parmi les essénie^^
(Promi. hist. Jud.) assure que Dieu punianit
le violer, r II n'est donc pas douteux que les juiii n
bonne heure une sdence secrète et mystérieuse ; bmm u
possible de dire quelque chose de positif
nière de l'enseigner, soit sur la nature des
caohés , soit sur les auditeun choisis auxq
quait. On peut cependant conjecturer avec
cette sdence secrète contenait une expositioi
myst^es de la nouvelle alliance, dont les aei
dues dans l'Ancien Testement. Do j expUquaiC
remontes qui s'observaient chez les juil^ ei c
des prophéties dont la plupart avaient été
emblèmes et des énigmes : toutes ces choses
peuple , parce que son esprit grossier .et cfaanici ne
InmUmtnJimm Im Iûmm terrestres. 9* Celte ea*«iN ««
euTisager que les biens terrestres. ^C^__ ,
tradition orale, se conserva^ pur^ «t •5""'™*." " •"
le temps que l«i prophètes furent les déposiuimet I
de la doctrine: mais, lorsque l'esprit de prophète
CJkBJULB.
(665)
CABALX.
(e corrompit par les questions oiseuses et par les assertioos frivo-
esqu*OQ y mâa.Toatecorrompaequ'elle était» elleconsemi pour-
an t l'éclat dont elle avait joui d'abord, et on eut pour ces dogmes
ftrang^ers et frivoles qu'on y inséra le même respect que pour
es rentables. Voilà quelle était l'ancienne cabale, qu'il faut oien
listinguer de la ^Jotophie cabalùiiqviê , dont nous cherchons
ci l'origine, éf* On peut d'abord établir qu'on ne doit point
lierdier l'origine de la phUotophie cabaliêtique chez les Juifs
pii habitaient la Palestine; car tout ce que les anciens rappor-
enl des traditions qui étaient en vo^uecnez ces Juifs, se réduit à
les explications de la loi, à des cérémonies et i des constitutions
les sages. La philotophie cabalistique ne commença à paraître
lans la Palestine que lorsque les esséniens, imitant les moeurs
les Syriens et des Egyptiens, etempruntant même quelques^ins
le leurs dogmes et de leurs instituts, eurent formé une secte de
ibiiosophie. On sait, par les témoignages de Josèphe et de Phi-
on, que cette secte gardait un secret religieux sur certains mys-
ères et sur certains dogmes de philosophie. Cependant ce ne
iirent point les ^séniens qui communiquèrent aux Juifs cette
louvelle cabale; il est certain qu'aucun étranj^er n'était admis
i la connaissance de leurs mystères : ce fut Snnéon Schetachi-
les qui apporta d'Egypte ce nouveau genrede tradition, etqui l'in-
xoduisit dans la Judée ( F. l'Histoire des Juifs), Il est certain
Tailleurs que les Juifs , dans le séjour qu'ils firent eu Egypte
tous le rèffue de.Gambyse, d'Alexandre le Grand et de Ptolemée
Philaddphe, s'accommodèrent aux mœurs desGrecs et des Egyp-
tiens, et qu'ils prirent de ces peuples l'usage d'expliquer la loi
l'une manière allégorique , et d'y mêler les dogmes étrangers :
3n ne peut donc pas douter que l'Egypte ne soit la patrie de la
philosophie cabalistique, et(|ue les Juifs n'aient inséré dans celte
science quelques dogmes tirés de la philosophie égyptienne et
orientale. On en sera pleinement convaincu , si l'on se donne
la peine de comparer les dogmes philosophiques des Egyptiens
ivec ceux de la cabale. On y mêla même dans la suite quelques
niinions des péripatéticiens (Morus, Cabb, denud. t. i), et
r. Juste Lorius {wessœ, 1706) a fait une dissertation divisée en
inq chapitres, pour montrer la conformité des sentiments de ces
lerniers philosophes avec ceux des cabalistes. L'origine que nous
lonnonsa la philosophie cabalbtique sera encore plus vraisem-
blable pour ceux qui seront bien au fait de la philosophie des
inciens, et surtout de l'histoire de la philosophie judaïque. —
division de la cabale, La cabale se divise en contemplalive et
^pratique, La première est la science d'expliquer l'Ecriture
ainte conformément à la tradition secrète, et de découvrir par
e moyen des vérités sublimes sur Dieu, sur les esprits et sur
es mondes : elle enseigne une métaphysique mystique et une
ihysique épurée. La seconde enseigne à opérer des prodiges par
ine application artificielle des paroles et des sentences de TE-
riture sainte , et par leur différente combinaison, i^ Les parti-
ans de la eabiUe pratique ne manquent pas de raisons pour en
outenir la réalité. Ils prétendent que les noms propres sont les
ayons des otjjets dans lesquels il y a une espèce de vie cachée,
/est Dieu qm a donné les noms aux choses, et qui, en liant l'un
1 autre , n'a pas manqué de leur communiquer une union
nicace. 1># noms des homwies sont écrits au ciel; et pourquoi
heu aurait-il placé ces noms dans ses livres, s'ils ne méritaient
'être conserves? Il y avait certains sons dans l'ancienne musi-
[ue, qui frappaient si vivement les sens , qu'ils animaient un
omnie languissant, dissipaient sa mélancolie, chassaient le mal
ont il était attaqué» et le faisaient quelquefois tomber en fu-
eur. Il faut nécessairement qu'il y ait quelque vertu attachée
ans ces sons, pour produire de si grands effets. Ponrqnoi donc
efusera-t-on la même efficaciléaux noms de Dieu et aux mots de
Ecriture? Les cabalistes ne se contentent pas d'imaginer des
Bisons pour justifier leur cabale pratique; ils lui donnent en-
ore une orupne sacrée , et en attribuent l'usage à tous les
aints. En enet, ils soutiennent que ce fut par cet art que Moïse
'éleva au-dessus des magiciens ae Pharaon , et qu'il se rendit
edoutable par ses miracles. C'était par le même art qu'Elie fit
Icacendre le feu du ciel , el que Daniel ferma la gueule aux
tons. Enfin , tous les prophètes s'en sont servis heureusement
tour découvrir les événements cachés dans un long avenir. Les
abalistes praticiens disent qu'en arrangeant certains mots dans
tn certain ordre, ils produisent des effets miraculeux. Ces mots
ont propres à produire ces efiets à proportion qu'on les tire
Tune langue plus sainte; c'est pourquoi l'hébreu est préféré
toutes les autres langues. Les miracles sont plus ou moins
rands^ selon qaa les mots expriment ou le nom de Dieu, ou ses
«rfections et ses émanatiousi c^t^i pourquoi on préfère ordi-
lairement les séfkirots, ou les noms de Dieu. D fiiut ranger les
ermes, et prinapalement les soixante et douze noms de Dieu
qu'on tire des trois versets du xrV' chapitre de VBgode, d'une
certaine manière è la faveur de laquelle ils deviennent capables
d'agir. On ne se donne pas toujours la peine d'insérer le nom
de Dieu : celui des démons est quelquefois aussi propre que ce-
lui de la Divinité. Ils croient , par exemple , que celui qui boit
de l'eau pendant la nuit ne manque pas d'avoir des vertiges et
mal aux yeux : mais afin de se garantir de ces deux maux , ou
de les guérir lorsqu'on en est attaqué , ils croient qu'il n'y a
qu'à ranger d'une certaine manière le mot hébreu ScAtatirm.
Le Schiauriri est le démon qui préside sur le mal des yeux et
sur les vertiges; et, en écrivant son nom en forme d'équerre, on
sent le mal diminuer tous les jours el s'anéantir..Gela est appuyé
sur ces paroles de la Genèse, où il est dit : Que les anges frappè-
rent d'éblouissement ceux qui étaient à la porte deLoth , telle-
menl qu'ils ne purent la trouver. Leparaphrastechaldaïque ayant
traduit aveuglement, Beschiaurirt, on a conclu que c'était un
auffe, ou plutôt un démon qui envoyait cette espèce de mal, et
qu en écrivant son nom de la manière que nous avons dit , on
en guérit parfaitement. On voit par là que les cabalistes ont fait
du démon un principe toutrpuissant, à la manichéenne ; et ils
se sont imaginés qu en traitant avec lui ils étaient maîtres de
faire tout ce qu'ils voulaient. Quelle illusion I les démons sont-
ils les maîtres de la nature, indépendants de la Divinité ; et Dieu
permettrait-il que son ennemi eût un pouvoir presque égal au
sien? Quelle vertu peuvent avoir certaines paroles préférable-
ment aux autres? Quelque diSérence quon mette dans cet
arrangement, l'ordre change-t-il la nature? Si elles n'ont aucune
vertu naturelle , qui peut leur communiquer ce qu'elles n'ont
pas? Est-ce Dieu? Est-ce le démon? Est-ce l'art humain? On
ne peut le décider. Cependant on est entêté de cette chimère de-
puis un grand nombre de siècles.
Carminé kesa Cereii sterilem vanesdt in herbtm ;
Defîriunt Uese earmiue fonds «quas;
Ilicibus çlandes, canlttaque \ itibus uva
Decidit, el nullo poma movcnte fluunU
OviD., Jmor,j lib. m, deg. 6.
Il faudrait guérir l'imagination des hommes, puisque c'est là où
réside le mal : mais il n est pas aisé de porter le remède jusque-
là. Il vaut donc mieux laisser tomber cet art dans le mépris, que
de lui donner une force qu'il n'a pas naturellement, en le com-
battant et en le réfutant. — S** La cabale contemplative est de
deux espèces : l'une qu'on appelle littérale, arti/ieieile, ou bien
symbolique ; l'autre, qu'on appelle philosophique ou non arti-
ficielle, La cabale littérale est une explication secrète , artifi-
cielle et symbolique de l'Ecriture sainte , que les JuiCs disent
avoir reçue de leurs pères, et qui, en transposant les lettres, les
syllabes et les paroles, leur enseigne à tirer d'un verset un sens
caché et différent de celui qu'il présente d'abord. On peut voir
dans Basnage les subdivisions de cette espèce de cabale , et les
Juifs disent avoir reçue de leurs pères. Elle se divise encore en
deux espèces, dont rune s'attache à la connaissance des perfec-
tions divines et des intelligences célestes, et s'appelle le chariot
ou mercava, parce que les cabalistes sont persuadés qu'Ezé-
chiel en a expliqué les principaux mystères dfans le chariot mi-
raculeux dont n parle au commencement de ses révélations ; et
l'autre , qui s'appelle bereschit ou le commencement, roule sur
l'élude du monde sublunalre. On lui donne ce nom à cause que
c'est le premier mot de la Genèse, Cette distinction était connue
dès le temps de Maïmonides, lequel déclare qu'il veut expliquer
toutcequ'on peut enlendredans le Berenhit ei\eMercava [tdaU
monides,iforffiV«>oc«m,p.2,chap.xxxi^, p. 275). DsouUcnt
qu'il ne faut parler du il#re#cWl que devant deux personnes,
et que, si Platon et les autres philosophes ont voilé les secrets de
la nature sous des expressions métaphoriques , il faut à plus
forte raison cacher ceux de la religion qui renferment des mys-
tères beaucoup plus profonds. U n'est pas permis aux maîtres
d'expliquer le Mereava devant leurs disciples {Eœcerpta Geme-
rœ de opère currus , apikf Hollinger, p. 50, 63, 89 ). Les doc-
leurs de Pumdebita consultèrent un jour un grand homme qm
passait par là, et le conjurèrent de leur apprendre la significa-
tion de ce chariot. Il demanda pour condition, qu'ils lui décou-
vrissent ce qu'ils savaient de la création : on y consentit ; mais,
après les avoir entendus, il refusa de parler snr }e chariot, et
«tmprunU cee paroles du Cantique des cantiques : Le lait el le
miel sont sous ta langue . c'est4-dire qu'une vérité douce et
84
CâBJLLB. (
grande doit demeurer sous la langue et n'être jamais publiée.
Un jeune étudiant se hasarda un jour de lire Exéchiely et de
vouloir expli(|uer sa vision; mais un feu dévorant sortit du
ChoimaL qui le consuma : c'est pourquoi les docteurs délibérè-
rent s'il était à propos de cacher le livre du pro|)hètey qui causait
de si grands désordres dans la nation. Un rabbin chasîsant l'àne
4e son maître R. Jochanan» fils de Sinai, lui demanda la per-
mission de parler ^ et d'expliquer devant lui la YUion du cha-
nol. Jochanan descendit aussitôt et s'assit sous un arbre, parce
qu'il n'est pas permis d'entendre cette explication en marchant,
Monté sur un âne. Le disciple parla, et aussitôt le feu descendit
ûa del ; tous les arbres voisms entonnèrent ces paroles du
Bsaume : Vous, la ierrey louez l'Elemely etc. On voit par là que
m cabalisles attachent de grands mystères à ce chariot du pro-
{ihète. Maïmonides (More Nevochim, part, m, préf.) dit qu'on
n'a jamais fait de livre pour expliquer le chariot d'Ëcéchiel ;
t'est pourquoi un grand nombre de mystères qu'on avait trou-
vés sont perdr- " ' -^'^-^ ''-^'* '" * '^ *^'''- **"-*' -""^
entreprendre
ibcrets de la , .
■lais il assure qu'il ne débite point ce qu'il a appris par la révé-
krtion divine; que les maîtres ne lui ont pas enseigne ce qu'il va
direw mais qu'il l'a puisé dans l'Ecriture même ; tellement qu'il
semble que ce n'était qu'une traduction. Voilà de grandes pro-
messes : mais ce grand docteur les remplit mal en donnant seu-
lement à son disciple quelques remarques générales qui ne dé-
veloppent pas le mystère : en cflei, on se divise sur son explica-
Uon» Les uns disent que le vent qui soufflait du septentrion avec
impétuosité représentait Nabuchodonosor, lequel ruina Jérusa-
lem et brûla son temple ; que les quatre anin>aux étaient les
quatre anges qui présidaient sur les monarchies. Les roues mar-
quaient les empires, qui recevaient leur mouvement, leur pro-
grès et leur décadence du ministère des anges. Il y avait une
roue dans l'autre, parce qu'une monarchie a détruit l'autre. Les
Babyloniens ont été renversés par les Perses, ceux-ci par les
Grecs qui ont été à leur tour vaincus par les Romains. C'est là le
sens littéral ; mais on y découvre bien d'autres mystères, soit de
la nature, soit de la religion. Les quatre animaux sont quatre
corps célestes, animés, intelligents. La roue est la matière pre-
mière, et les quatre roues sont les quatre éléments. Ce n'est là
que l'écorce du chariot. Si vous pénétrez plus avant, vous y dé-
couvrez l'essence de Dieu, ses attributs et ses perfections, la
sature des songes, et l'état des âmes après la mort. Enfin, Mo-
ins, grand cabaliste, y a trouvé le règne du Messie (Fûtonit
ExechieHlicoB, site Mercavœ exposilio, ex principiis phiioso^
phiœ Pylhag, Iheosopkiœque judaîcœ, Cahbala denud.,X, i,
E. 225). Pour donner au lecteur une idée de la subtiKté des ca-
alistes, nous mettrons encore ici l'explication philosophique
qu'ils donnent du nom de Jéhovah (Lexicon cabalislkum),
a Tous les noms et les surnoms de la Divinité sortent de celui oe
Jéhovah, comme les branches et les feuilles d'un grand arbre
sortent d'un même tronc, et ce nom ineffable est une source
infinie de merveilles et de mystères. Ce nom sert de lien à tou-
tes les splendeurs ou séphirots : il en est la colonne et l'appui.
Toutes les lettres qui le composent sont pleines de mystères. Le
Jody ou le J, est une de ces enoses que l'œil n'a jamais vues : elle
est cachée à tous les mortels; on ne peuten comprendre ni l'essence
ni la nature ; il n'est pas même permis d'y méditer. Quand on
demande ce que c'est, on répond non, pomme si c'était le néant,
parce qu'elle n'est pas plus compréhensible que le néant. Il est
rxmis à l'homme de rouler ses pensées d'un bout des cieux
Tautre ; mais il ne peut pas aborder celte lumière inaccessible,
cette existence primitive que la lettre Jod renferme. Il faut
croire sans l'examiner et sans l'approfondir; c'est cette lettre qui
découlant de la lumière primitive, a donné l'être aux émana-
tions : elle se laissait aller quelquefois en chemin, mais elle re-
prenait de nouvelles forces par le secours de la lettre h, he, qui fait
U seconde lettre du nom ineffable. Les autres lettres ont aussi des
mystères; elles ont leurs relations particulières aux séphirots.
La dernière h découvre l'unité d'un Dieu et d'un Créateur :
mais de cette unité sortent quatre grands fleuves , les quatre
majestés de Dieu , que les Juifs appellent Schelinah. Moïse Ta
dit; car il rapporte qu'un fleuve arrosait le jardin d'Edcn, le
Paradis terrestre, et qu'ensuite il se divisait en quatre branches.
Le nom entier de Jéhovah renferme toutes choses. C'est pour-
quoi celui qui le prononce mei dans sa bouche le monde entier
et toutes les créatures qui le composent. De là vient qu'on ne
doit jamais le prononcer qu'avec beaucoup de précaution. Dieu
lui-même l'a du ; Tu np prendras point le nom de l'Etemel en
vain. Il ne s'agit pas là des serments qu'on viule et dans lesquels
on appelle mal a propos Dieu à témoin des promesses qu'on
)
fait : mais la loi défend de prononeer oe gnad noai •
dans son temple, lorsque fe divin mcriimleor eolre
lieu très-sainty au jour des propitiations. Il faut
hommes une chose qu'ils ignorent : c'est qu'un boniiDe qm fn
nonce le nom de 1 Eternel ou de J^bmU. lait m
cieux et la terre à proportion qu'il reronesa lanjcne ei
Les anges smtent le mouvement de Tunivers ; il* ea
nés et s'entre-demandent pourquoi le inonde es4
répond que cela se fait parce que N. , îmfHe, a renHié
pour prononcer le nom ineffable; que ce nom a rtamé %m$ h
noms et surnoms de Dieu, lesquels ont impriiaé kor mn»
ment au ciel, à la terre et aux eréaturet. Ce nom a nœ mttm
souveraine sur toutes les créatures. C'est Ini qn §amnxm k
monde par sa puissance; et voici comment les nomt cA
de la Divinité se rangent autour de eelui-d comuEic les
et les soldats autour de leur général. Quelques-uns, qm a»
nent le premier rang, sont les princes et les nortei rimàiéL-
les autres sont comme les troupes et les balailloos mm mmf^
sent l'armée. Au-dessous de LXX noms, sont les UuL pma
des nations qui composent l'univers : lors donc ^oc le nmë
Jéhovah influe sur les noms et surnoms, il se fait mmt iafR»-
sion de ce^ noms sur les princes qui en dépeodeal, cl des |^
ces sur les nations qui vivent sues leur protection. Ainsi kam
de Jéhovah gouverne tout. On représente ce non sans la ifM
d'un arbre qui a LXX branches, lesquelles tireal lenr sac a
leur sève du tronc, et cet arbre est celui dont parie
était planté au milieu du jardin , et dont il n'étair
Adam de manger, ou bien ce nom est un roi qaî a i
bits, selon les différents états où il se trouve. Lwiye W
est en paix, il se revêt d'habits superbes^ nagmfiqoe
éblouir les peuples; lorsqu'il esten^erre^ il s'arme iT
rasse et a le casque en tète : il se oeshabille IotsmII
dans son appartement, sans courtisans et sans dm
il découvre sa nudité lorsqu'il est seul avec sa fenne. LesLXI
nations qui peupjent la terre ont leurs princes dans kciri, la-
quels environnent le tribunal de Dieu , comnse des dÊtm
5 rets à exécuter les ordres du roi. Ils enviiXMasicat k a«^
éhovt^ et lui demandent tous les premiers jours de Taa !■!
étrennes, c'est-à-dire one portion de bénédidiOHS qn'iidwA
répandre sur les peuples qui leur sont soumis. £o dfcc. m
princes sont pauvres et auraient pra de oonnataBanoesli» ta
tiraient du nom ineffable qui les illumine et ^sd k
leur donne au commencement de Tannée ce qu'il a
chaque nation , et on ne peut plus rien ajonler ni
cette mesure. Les princes ont beau prier et den»
tous les jours de l'année, et tes peuples prier levrs
n'est d'aucun usage : c'est là la difiSh'ence qm est i
pie d'isra^ et les autres nations. Comme le nom
est le nom propre des Juiù , ils peuvent obtenir to«i k» j^
de nouvelles grâces ; car Salomon dit que les paroles ptf k-
quelles il fait supplication à Dieu, seront préseiités devant ff-
ternel, Jéhovah, le jour et la nuit ; mais Darid asBorr, en mrtv
des autres nations , qu'elles prieront Dien , ei qn'U ne ks »
vera pas, a ^ L'intention des cabalfsks est de noia
que Dieu conduit iromédialcroeittkfieaple^ A^m *-^
qu'il laisse les nations infidèles sous la direction ^
ils poussent le mystère plus loin. U y a une
entre les diverses nations, dont ks unes pai
blés à Dien et sont plus durement traitées
cela vient de ce qneks prinoessont différemment placéi
du nom de JéhavtU^ ; car quoique topa cesprinces reçadvcat ha
nourriture de la lettre Jod OU J wn commence le nom érM
kovah , cependant la portion est;différente sdoo la plaça qi ■
occupe. Ceux qui tiennent la droite, sont des priser '■^^ **^
raux ; mais les princes de la gauche sont dors et i
De là vient aussi ce que dit le prophète , ^'ti oa
pérer en Dieu qu'aux pfinees, comme fut la natioa jaiiria
qui le nom de Jéhovah a^ immédiatement. IKaiIkon» «
voit ici la raison de la conduite de Dien sur k fvevpk jofl. hn-
salem est le nombril de la terre, et cette vilk se Ironie aa m-
lien du monde. Les royaume les provinces, les nenpkinlf
nations l'environnent de toutes parts, parce qn*efle «« k^
diatement sous le nom de Jéhovah, C'est là son M» fn^
et comme les princes, qui sont les chefs des nations, sont «ai»
autour de ce nom dans k ciel, les nations inâdèles ctinnaaff
le peuple juif sur la terre. On explique cnooiv par li *•
malheurs dn peuple juif, et l'état dépkrriile c4 il se txtm^z^
Dieu a donné quatre capitaines aux LXX piiacu , ki^*'
veillent continuellement sur le* péchés des Juîfr, afin da pr*
tvr de leur corniption, et de s'enrichir à lenrs dépens, b <#*
lorsqu'ils voient que le peuple commet de grands péchés, m*
A
CABALB ,
(
mettent «Dtre B&êa et la nation , et détournent les canavi qui
Mteient du nom de Jéhovah , par lesquels la bénédiction coq-
ipliqué lorsqu -. ^ ,
ègn9y et le $ot qui êe remplit de viamU, L'esclave qui règne,
e sont tes princes ; et le sot qui se remplit de viande, ce sont
mies choses; ^ Qae Dieu juge toos les hommes avec une jus-
ice tempérée par sa miséricorde ; ^ Que quand il est irrité
M les autres nations, et qu'il leur a donné sa connaissance
^aUn, ils entremêlent ces vérités de quelques erreurs , comme
le prétendre que Dieu laisse toutes les nations du monde eni-
[uetnent sous la conduite des anges. On rapporte aussi à la ca-
bale réelle on n&n artificielle l'alphabet astrologique et céleste,
[n'on attritme aux Juifs. On ne peut rien avancer de plus posi-
iCqae ce que dit là-dessus Postel : Je panerai peut^tre pour
m menteur, si je dis que j'ai lu au ciel, en caractères hébreux,
oui ce qui est dans la nature; cependant Dieu et son Fils me
tout témoins que je ne mens :f ajouterai seulement que je n'ai
ks qu implicitement. Pic de la Mirandole attribue ce sentiment
itix docteurs juifs, et comme il avait fort étudié les cabalistes
lont la science Tavait ébloui, on peut s'imaginer qu'il ne se
trompait pas [Pic, Mir. in Àstroloj. tib. viii , cap. v);
Agrippa soutient la même chose ( V, De occulta phàosoph, tib.
III, cap. x%x) ; eiiséfinrel {Curiosités inouïes, cap. xiii) ajoute
à leur témoignage l'autorité d'un grand nombre de rabbins célè-
bres, Mafmonicfes, Nachman, Aben-Esra, etc. Il semble qu'on
M puisse pas contester un fait appujé sur un si grand nombre
le dtatiens. Pic de la Mirandole avait mis en nrotilèroe, si toutes
choses étaient écrites et marquées dans le ciel à celui qui savait
r lire [Pici Mir. Heptaplus, cap. ï\). il soutenait même que
Éfoîse avait exprimé tous ces effets des astres par le terme de
"umièrey parce gue c'est elle qui traîne et qui porte toutes les
sfluences des cieux sur la terre. Mais il changea de sentiment,
!t remarqua que non-seulement ces caractères vantés par les
lecteurs nébreux étaient chimériques, mais que les signes
Mêmes n'avaient pas la figure des noms qu'on leur donne ; que
a sphère d'Aratus était très -différente de celle des Chaldéens,
|Hi, confondant fa Balance avec le Scorpion^ ne comptent que
«ze signes du lodiaque. Aratus même , qui avait imaginé ces
KMns, était, wà jugement des anciens, tr^-ignorant en astrolo-
pe. Enfin, il faut être visionnaire pour trouver des lettres dans
eciel, et y lire, comme Postel prétendait l'avoir fait. Gaffarel
l'était pas plus raisonnable ; sii n'avait pas prédit la chute de
•empire ottoman, du moins îl la croyait , et s efforçait d'établir
a solidité de cette science par des raisons qui prouvaient à la
bis sa grande érudition et son défaut de jugement et de criti-
|«ie. Cependant il eut la honte de survivre à sa prédiction. C'est
e sort ordinaire des prophètes de ce genre , qui ne prennent pas
wi assez long terme pour l'accomplissement de leurs oracles. —
Examinons maintenant quels sont les fondements de la cabale
fkitosophique. — Principes et fondemenU de ta cabale philoso-
^t^tttf .Henri Morus et Van-HH mont (Cnorriu« , €abala denud,
:. I ) sont les deux savants qui ont les premiers débrouillé le
îhaos de la philosophie cabaKstiqap Les efforts qu'ils ont faits
ions les deux pour porter la lumière dans un système où on
nrait comme affecté de répandre tant d'obscurité, iraient plus
tables et plus utiles , s'ils n'eussent point attribué aux caba-
fstes des sentiments quils n'ont jamais eus. l'e« position qu'ils
m\ donnée des principes de la cabale a été examinée par dies
lavants distingués, qui ne l'ont pas trouvée conforme à la vérité
Cet. Waehierus, Spinoeism, in Judaîsm. deiecL p. 3). Pour
hâter de tomber dans le même défaut, nous puiserons ce que nous
ivons ft dire sur ce sujet dans les auteurs anciens et nnodernes
fui passent pour avoir traité cette matière avec le plus d'ordre
!t de clarté. — Parmi les nïodernes , on doit distinguer R. liï-
îbak Lorfia et R. Abraham-Cohen frira. Le premier est afuteur
lu livre Dm a^Kt'in , qui contient une introduction métaphysi-
pe ; et le second, du livre Schaar Haschamatm, c^est-à-dire
r^te des cieux, qui renferme un Traité des dogmes cabalis^
Hques^ éerii avec beaucoup de clarté et de méthode. Voici donc
les principes qui Mrvnnt de base k la pbilosopbie eabali»-
ûqoe. — r^ Principe. De rten Une 99 fait rien, c'est-à^ire
ou'aneune chose ne peut être tirée du néant. Voila le pivot sur
lequel roule toute la cabale philosophique, et tout le système
) CABAiJI.
des émanations, selon lequel il est nécessaire que toutes chosit
émanent de l'essence divine, parce qu'il est iaipossible qa't«y
eune chose de non existante devienne existante. Ce principe esl
supposé dans tout le livre d'/rtra. Di>ii, dil^il {DisserL ty,
cap. 1), n'a pas seulement produit Ums les êtres existants ai
tout ce que ces êtres renferment; mais il les a produits de bs
manière la plus parfaite , en les faisant sortir de son propre
fonds par voie d'émanation , et non pas en les créant. Ce n'est
pas que le terme de création fût inoonmi chez les cabalistes^
mais ils lui donnaient un sens bien différent de celui qu'il a ches
tes chrétiens, parmi lesquels il signifie l'ocl^on par laqueUê
Dieu lire les êtres du néant, au lieu que cbex lea premiers il
signifiait tme émission , une expansion de la divine lumière ,
faite dans le temps, pour donner l'existence auss mondes. C'est
ce qu'on verra clairement dans le passage suivant de Lorûa (tr.
J. Druschim, cap. 1). L'existence de la création, dit-il, dépend
du temps où a commencé l'expansion et l'émission de ces k^r
mières et de ces mondes dont nous venons de parler ; car, puiê^
qu'il fallait que l'expansion de ces lumières se fit dam un cer-
tain ordre, il n'était pas possible que ce monde eseiêtàt ou pAv
tôt ou plus tard. Chaque monde a été créé après le monde gui
lui était supérieur, et tous Us moiutes ont été créés en différenU
temps, et les uns après les autres, jusqu'à ce qu'enfin le ram§
de celui^ arrivât, etc. On peut lire beaucoup de choses seni»
blables dans le Lexicon cabalistique. On peut bien juger opft
les cabalistes n'ont point emprunté ce principe de l'Eglise ju*
daique; il est certain qu'ils l'ont tiré de la philosophie desGîear
tils. Ceux-ci regardaient comme une contradiction évidente, dt
dire qu'une chose existe et qu'elle a été faite de rien, comme
c'en est une de soutenir qu'une chose esi et n'est pas. Cette dif»
ficulté, qui se présente assez souvent à la raison, avait drjii dM^
que les philosophes. Ëpicare l'avait poussée contre Héradita et
les stoïciens. Comme cet axiome est véritable dans un certakl
sens, on n'a pas voulu se donner la peine de développer ce qu'il
y a de faux. Accoutumés que nous sommes à nous laisser frap*
perpar des objets sensibles et matériels qui s'engendrent et se
produisent l'un f autre , on ne peut se persuader qu'avec peiae
que la chose se soit faite autrement, et on fait préexister la dm*-
tière sur laquelle Dieu a travaillé ; c'est ainsi que Plutarque com-
parait Dieu à un charpentier qui bâtissait un palais des maté»
riaux ou'il avait assemblés , et à un tailleur qui faisait un hMi
d'une étoffe qui existait ( F. Chaos ). On avoue aux cabalistes
qu'il est vrai que rien ne peut être fait de rien, et qu'il y a,
comme ils disent, une opposition formelle et une distance infi-
nie entre le néant et l'être , s'ils entendent par là ces trois cImh
ses. i** Que le néant et l'être subsistent en mime temps : en effisl,
cela implique contradiction aussi évidemment que de . dioe
qu'un homme est aveugle et qu'il voit ; mais comme il n'est
pas impossible qu'un aveugle cesse de l'être, et voie les objets
qui lui étaient auparavant cachés , il n'est pas imposable
aussi que ce qui n'existait pas vienne i acquérir l'existenee
et devienne un être. 9^ H est vrai que 4e néant ne peut corn»
courir à la production de l'être ; il semble eue les cak)alistes re^
gardent le néant comme un sujiCA sur leqnel Dieu travaille, è peu
près comme le limon de terre dont Dieu 6e servit pour formcf
le oorps du premier bomoie ; et comme ce sujet n existait pas,
puisque c'est le néant, les cabalistes ont raison dédire que OîeH
n'a pu tirer rien du néant, il serait ridicule de dire que Dieu
tire la lumière des ténèbres, si on entend par là que les ténèbrss
produisent la lumière : mais rien n'empêche que le jour ne sue*
cède à la nuit, et qu'une puissance infinie donne Têtre à ce qui
ne l'avait pas auparavant. Le néant n*a été ni le sujet ni la ma-
tière, ni l'instrument ni la cause des êtres que Dieu a produits.
Il semble que cette remarque est inutile, parce que personnelle
re^rde le néant comme un fonds sur lequel Dieu ait travaillé, eu
qui ait coopéré avec lui. Cependant c'esten cesensqueSpinosa,
3ui avait pris ce principe des cabalistes, comtiat la création tirée
u néant ; il demande : Si on conçoit que la vis puisse soriir
de la mort : dire cela , se serait regarder Us privaUom
eowune,les causes d'une infinité d'effeês; c'est la même chose
que si on disait : U Siéant et ta privation de l'être sotst la eamss
de l'être. Il est vrai que la privation d'une chose n'en est poîal
k cause. Ce ne sont ni les ténèbres qui preduisent la lumièce«
ni la mort qui enfante la vie. Dieu ne commande point au néunt
comme à un esclave qui est obligé d'agir et de plier sous ses
ordres, comme il ne commande point aux ténèbres ni à la mort
d'enfanter la lumière ou la vie. Le néant est toujours néant, la
mort et les téoèboes ne sont que des privations iucanid>le5 d'agir :
mais comme Dieu a pu produire UJunnèfe qui dissipe les té-
nèbres, et ressusciter un corps, le mèoM JNeu a pu aussi cfûtr
des 4tfes ^«'oListaient pcMnt auptrafnnt, et anéantir le néaut.
CABALE.
si on peut parler ainsi, en produisant un grand nombre de
créatures, uomme la mort ne concourt point à la résurrection,
et que les ténèbres ne sont point le sujet sur lequel Dieu tra-
▼aifle pour en tirer la lumière, le néant aussi ne coopère point
avec Dieu, et n*est point la cause de Tétre, ni la matière sur la-
quelle Dieu a travaillé pour faire le monde. On combat donc ici
un fontôme , et on change le sentiment des chrétiensorlbodoxes,
afin de le tourner plus aisément en ridicule. 5** Enfin il est vrai
que rien ne $e fait de rien ou par rien, c'est-à-dire sans une
cause qui préexiste. Il serait, par exemple, impossible que le
monde se tût fait de lui-même ; il fallait une cause souveraine-
ment puissante pour le produire. L'axiome Rien ne $e fait de
rien est donc vrai dans ces trois sens. IP Principe. Il n'y a
donc poini de tubiiance qui aii été Urée du néant. — III^ Prin-
cipe. Donc la matière même n*a pu torlir du néant, —
IV^ Principe. La matière, à cause de ta nature vUe, ne doit
point son origine à eUe-méme : la raison qu'en donne Irira
est que la matière n'a point de forme, et qu'elle n'est éloignée
du néant que d'un degré. — V* Principe. De là il s'ensuit
Ce dans la nature il n'y a point de matière proprement dite,
raison philosophique que les cabalistes donnent de ce prin-
cipe est que tintenlion de la cause efficiente est de faire un
ouvrage qui lui soit semblable ; or, la cause première et effi-
ciente étant une substance spirituelle, il convenait que ses
productions fussent aussi des substances spirituelles, parce
qu'elles ressemblent plus à leur cause que les substances corpo-
relles. Les cabalistes insistent beaucoup sur cette raison. Suivant
eux, il vaudrait autant dire que Dieu a produit les ténèbres, le
péché et la mort, que de soutenir que Dieu a créé des substances
sensibles et matérielles, difiérentes de sa nature et de son es-
sence : car la matière n'est qu'une privation de la spiritualité,
comme les ténèbres sont une privation de la lumière, comme le
péché est une privation de la sainteté, et la mort une privation
de la vie. — VP Principe. De là il s'ensuit que tout ce qui
est, est esfrit. — VIP Principe. Cet esprit est incréé, éter-
nel, intellectuel, sensible, ayant en soi U principe du mouve-
ment; immense, indépendant et nécessairement existant, —
VUP Principe. Par conséquent, cet esprit est tEnsoph ou le
Dieu infini. — IX' Principe. Il est donc nécessaire que tout
ce qui existe soit émané de cet esprit infini. Les cabalistes
n'admettent point la création telle que les chrétiens l'admettent ;
il ne leur restait que deux partis a prendre : l'un de soutenir
que le monde avait été formé d'une matière préexistante, l'au-
tre de dire qu'il était sorti de Dieu même, par voie d'émanation.
Ils n'ont oié embrasser le premier sentiment , parce qu'ils
auraient cru admettre hors de Dieu une cause matérielle, ce
qui était contraire à leurs dogmes. Ils ont donc été forcés d'ad-
mettre les émanations ; dogme qu'ils ont reçu des Orientaux,
qui l'avalent reçu eux-mêmes de Zoroastre, comme on peut le
voir dans les livres cabalistianes. — X^ Principe. Plus les
dwses qui émanent sont proches de leur source, plus elles sont
grandes et divines ; et plus elles en sont éloignées, plus leur no"
êure se dégrade et s'avilit. ^ XP Principe. Le monde est
distingué de Dieu, comme un effet de sa cause; non pas à la
vérité comme un effet passager, mais comme un effet permanent.
Le mande, étant émané de Dieu, doit donc être regardé comme
Dieu même, qui, étant caché et incompréhensible dans son es-
eenee, a voulu se manifester et se rendre visible par ses émana-
ti(ms. Voilà les fondements sur lesquels est appuyé tout l'édi-
fice de la cabale. Il nous reste encore à faire voir comment les
cabalistes tirent de ces principes quelques autres dogmes de leur
système, tels que ceux d'Adam Kadmon, des dix séphirots, des
quatre mondes, des anges, etc. —Explication des séphirots ou
des splendeurs. Les séphirots font la partie la plus secrète de la
cabale. On ne parvient à la connaissance de ces émanations et
splendeurs divines, qn'avec beaucoup d'étude et de travail :
nous ne nous piquons pas de pénétrer jusqu'au fond de ces
mystères; la diversité des interprétations qu'on leur donne est
presque infinie. Losius ( Ponum, Ârist. dtssert, n de Cabb.,
cap. Il) remarque que les interprètes y trouvent toutes les sdenoet
dont ils font profession ; les logiciens v découvrent leurs dix pré'
dieawMnts; les astronomes dix spnères; les astrologues des
influences différentes; les physiciens s'imaginent qu'on y a
caché les principes de toutes choses; les arithméticiens y voient
les nombres, et narticulièrement celui de dix, lequel renferme
des mystères infinis. Il y a dix séphirots; on les représente
quelqueibis sous la fiffure d'un arbre, parce que les uns sont
comme la racine et le tronc, et les autres comme autant de
branches qui en sortent ; on les range souvent en dix cercles
différents, parce qu'ils sont enfermés fês uns dans les autres. Ces
dis séphirots sont : la. cauranne, la sagesse, VintetUgenee, la
( 668 ) CABALE.
force on la sévérité, la miséricorde on la mm^wiftÊmM ^ ^
la victoire ou Vétemité^ la gloire, le fondement et krsmm.
Quelques-uns soutiennent que les splendeurs (c'cM leaoaT
nous leur donnerons désormais) ne sont que dei nstèZ
mais, selon la plupart, ce sont les perfections et lei lUiA*
de la Divinité. Il ne faut pas s'imaginer que Ymwt êm
soit composée de ces perfections, comme d'aotiat de m
difiérentes ; ce serait une erreur : l'essence de Diea ot Seà
Mais, afin de se former une idée plus nette de la anmiitZi
cette essence agit, il faut distinguer ses attribots; conélcRri
justice, sa miséricorde, sa sagesse. Il semble que ïnMm
n'aient pas d'autre vue que de conduire leondiici|ibih
connaissance des perfections divines et de leur bitt i« «
c'est de l'assemblage de ces perfections que dépeotoboï
tion et la conduite de funivers; qu'elles ont aoetiaiMNi^i.
rable; que l'une tempère l'autre : c'est pourquoi tbin|H
des canaux par lesquels les influences d'une spleodev ran-
muniquent aux autres, a Le monde, disait SioiéooJiWi
(m Jexirah, cum not., Bittangel, p. 185-86), oe powMik
conduit par la miséricorde seule et par la colooMdebp»;
c'est pourquoi Dieu a été obligé d'y ajouter la colooae èh
force ou de la sévérité, qui fait le jugement. Iléliit omir»
cessaire de concilier les deux colonnes et de meltre bniote
dans une proportion et dans un ordre naturels; c'est pMrpia
met au milieu la colonne de la beauté, qui accorde b jaiiiDeiii
la miséricorde, et met l'ordre sans lequel il est iiD|aaiiefr
l'univers subsiste. De la miséricorde qui p^r&mkspéàa,
sort un canal qui va à la victoire ou à l'éternité, i pMan^of
par le moyen de cette vertu qu'on parvient ailnoapt«i
l'éternité. Enfin, les canaux qui sortent de la nÛMiioBcdeeié
la force, et qui vont aboutira la beauté, sontcbargcsifiisni'
nombre d'anges. Il y en a trente-cinq sur le canal de !§■■-
ricorde, qui récompensent et qui couronnent la mlads a*
et on en compte un pareil nombre sur le canal de li force, f
châtient les pécheurs; et ce nombre de soixante-dix logs^V'
quels on donne des noms diflérents, est tiré du seiii^^
{ntre de V Exode. Il y a là une vérité asseï sensible: tfif
a miséricorde est celle qui récompense les fidèles, H fr h
justice punit les impénitents. Il me semble que la dtf ic-
tère consiste en ceci : les cabalistes regardant Diea co«(*
essence infinie qui ne peut être pénétrée et qoi oep^'
communiquer immédiatement à la créature, ^[^
qu'elle se faisait connaître et qu'elle agissait par ^f''^
qui émanaient de lui, comme les perfections de TiiM^*
essence se manifestent et se font connaître par les *^l^^
son et de vertu qu'elle produit, et sans lesquels «^P*J?|
seraient cachées. Ils appellent ces attributs '"*^*Jr
parce qu'il se rend pfus sensible par leur ^^^^Vf'll
la vérité que Dieu se cache par là, au lieu de se ^^^'^rz!
un homme qui s'enveloppe d'un nianteau nevcalpis*;'^
mais la diflerence est grande, parce que rhonMPgJ»*
borné, au lieu que l'essence de la Divinité est imp«wqi**"J
le secours de quelque opération : ainsi on ne P*"'''?!^
parce que son éclat nous éblouit; maison le '^^JJfStL
nuage ou. au travers de quelque corps diaphane, ib «JIJV
que c'éUient les instruments dont le souverain ardBKPj^
servait ; mais, de peur qu'on ne s'y trompe, ils ont ^joa» ^
Aami' patriarches liber Jexirah, ^^. _, mmh^
ces membres sont sortis de l'esssence ae Dieu o»*"*»**^ ,
les considère comme des instruments, ce smit po^^^^
erreur grossière que de croire
reprendro selon les tiesoîns qu'f
outils lorsque l'ouvrage est fini w» ^- ..^- . .^
reprend lorsqu'il recommence son travail. C^to^t^r*^
les instruments ne sont pas aUachés à la mein ■«^STF»
mais les nombres, les lumières resplendissanlss ^^JJ^n
sence de l'infini et lui sont touiours unies, «>••■•' ^î^t»
charbon. En efl'et, comme le charbon découvre P*'** "S «
force et sa vertu qui était cachée auparavantJJK» |j^
grandeur et sa puissance par les lumières rcsplenoisfl" j
nous parlons. Enfin, les cabalistes disent ^I^^."'^^
seulement des nombres, comme Monts l'a ^™>,^JJl0^
lions qui sortent de l'essence divine, comme "•"^jj^r
du soleil, et comme la chaleur naît par le feu '•*f^^^
parée. La Divinité n'a souffert ni trouble, m *»**?i|i.
nution, en leur donnant l'existence, comme ^^^il^iê
perd pas sa lumière et ne souflre aucune violence ^^^^
sert pour en allumer an autre qui était ^^^^^^?JLto et *
éclairé. — Cette comparais» «'«i pas ^^^^^
flambeau qu'on allume subsiste indépendanuneni^ .^.^
loi a communiqué sa lumière ; mais rmtenlion de cflur
CABALE. ( 669 )
imaginée était aealeiiieiit deprooTer que Dieu ne sooffre avcone
altération par l'émanation de aes perfections, et qu'elles sub-
sistent toujours dans son essence. L tiuopà, qu'on met au-dessus
de rar^r« iéphirolique ou des splendeurs divmes, est rinûni. On
l'appelle tantôt l'^lrt et tantôt le non-^tre. C'est un être, puisque
être, parce
son essence et sa nature.
caché dans une
nature aucun
CABALE.
tOQles choses tirent de lui leur existence ; c'est le non
qa'ilestimpossibleè Thommede pénétrer son essence e
n s'eoTeloppe d'une lumière inaccessible, il est es
majesté impénétrable ; d'ailleurs, il n'? a dans la
objet qu'on puisse lui ooroparer, et qui le représente tel qu'il est.
Cesl en ce sens que Denys l'Aréopagile a osé dire que Dieu
n'était rien, ou que c'était le néant. On fait entendre par là que
IHeu est une essence infinie, qu'on ne peut ni la sonder ni la
connaître; qu'il possède toutes choses d'une manière plus noble
et plus parfaite que les créatures, et que c'est de lui qu'elles
tirent toutes leur existence et leurs Qualités, par le moyen de ses
perfections, qui sont comme autant ae canaux par lesquels l'être
sonrerain communique ses faveurs. Les trois premières splen-
deurs sont beaucoup çlus excellentes que les autres. Les caba-
listes les distinguent: ils les approchent beaucoup plus près de
l'infini, auquel elles sont étroitement unies, et la plupart en
font le cbanot d'Excchiel ou le Mercava, qu'on ne doit expli-
quer qu'aux initiés. Les chrétiens {Kirch. OBdip. jEgypL
Oymn. Hytrog. Ciau. 4, $ 3) profitent de cet avanUgeel sou-
tiennent qu'on a indiqué par là les trois personnes de la Trinité
dans une seule et même essence qui est mfinie. lisse plaignent
même de l'ignorance et de l'aTeugleroent des cabalistes, qui re-
Sirdent œs trois splendeurs conmie autant d'attributs de la
ivioité. En effet, les cabalistes disent que celui qui est un, a fait
émaner iet lumiêrei ; qu'ii a faii trois ordres d'émanalUms, et
que ces nofi^es prouvent la trinité du roi pendant toute té-
temité. Ces explications vagues d'Isachar Béer (Isaach. Béer,
fii. Mosis, Pesaeh. lib. in ve Beriah) sont expliquées un mo-
ment après : Tout le mystère consiste dans témanation de qua-
tre mandes: r archétype, VangéUque, celui des étoiles et f élé-
mentaire. Cependant ces quatre mondes n'ont rien de commun
ivec la Trinité; c'est ainsi que Siméon Jochaîdes trouvait dans
te nom de Jéhovah, le Père, le Fils, la Fille, et la Mère; avec un
peu de subtilité on trouverait le Saint-Esprit dans la Fille de la
ifoiœ, et la Mère pourrait être regardée comme l'essence divine ou
Eglise chrétienne. Cependant on voit bien que ce n'était point
'intention de ce cabaliste. hejod, disait-il , est le Père; Vh, ou
a seconde lettre du nom inefl^le, est la Mère; Vu est le Fils, le
Icrnier h est la FiUe; et qu'entendil par là? Vesprit, le verbe.
esprit ; oue s'il y a quelque distinction entre les effets de la sa-
gesse, de rinlelligence et de la science, cependant il n'y a au-
ane différence entre elles , car la fin est liée avec le commen-
einent, et le commencement avec la fin. x> Mais il s'explique
ui-même en comparant cela au feu ou à la flamme qui jette
a dehors plusieurs couleurs différentes, comme autant d'ema-
latjonsqui ont toutes leur principe et leur racine dans le feu.
)n ne conçoit pas les personnes de la Trinité, comme le bleu, le
lolet et le blanc qu'on voit dans la flamme. Cependant les ca-
rlistes soutiennent que les splendeurs émanent de la Divinité,
tunme les couleurs sortent de la flamme, ou plutôt du feu. Il
e faut donc pas s'arrêter aux éloges que les <Kx:tenrs font des
-OIS premiers séphiroU, comme si c'étaient les personnes de la
nnitc , d auUnt plus qu'ils unissent tous les séphiroU à l'es-
îfice de Dieu; et dès le moment qu'où regarde les trois pre-
liers comme autant de personnes de l'essence divine, il faudra
*s multiplier jusqu'à dix, puisqu'ils subsistent tous de la même
lanière, quoiqull y ait quelque différence d'ordre. La cou-
onne est la première des grandes splendeurs, parce que comme
i couronne est le dernier vêtement qui couvre l'homme, et
a'on porte sur la tête, cette splendeur est la plus proche de
infini, et le chef du monde azileutique : elle est pleine de mille
etits canaux d'où coulent les effets de la bonté et de l'amour
e Dieu. Toutes les troupes des anges attendent avec impatience
u'une portion de cette splendeur descende sur eux, parce que
^t elle qui leur fournit les aliments et la nourriture. On l'ap-
&lle le non-^if e, parce qu'elle se retire dans le sein caché de
^seu, dans un abîme inaccessible de lumière. On donne quel-
uefois le titre de eotmmna au royaume, qui n'est que la der-
>'? ^ splendeurs; mais c'est dans un sens impropre, parce
u II est U couronne du temple de la foi et du peuple d'Is-
lel. La seconde émanation eut u sagesse, et la troisième est
intelligence: mais nous serions trop lougs «î nous voulions
Impliquer ces trois grandes splendeurs, pour descendre ensuite
aux sept autres. Il vaut mieux remarquer la liaison qui est entre
ces splendeurs, et celles qu'elles ont avec les créatures qui
composent l'univers. A chaque séphirot on attache un nom de
Dieu, un des principaux anges, une des planètes, un mem-
bre du corps humain , un des commandements de la loi ; et de
là dépend rharmonie de l'univers. D'ailleurs, une de ces choses
fait pensera l'autre, et sert de deeré pour parvenir au plus haut
degré de la connaissance et de la théologie contemplative. Enfin»
on apprend par là l'influence que les splendeurs ont sur les
anges, sur les planètes, sur les astres, sur les parties du corps
humain, etc. Il y a donc une subordination entre toutes ces
choses dont cet univers est composé, et les unes ont une grande
influence sur les autres ; car les splendeurs influent sur les an«
ges, les anges sur les planètes et les planètes sur l'homme : c'est
pourquoi on dit que Moïse, qui avait étudié l'astronomie en
Egypte, eut beaucoup d^égard aux astres dans sa loi. Il ordonna
qu'on sanctifiât le jour du repos, à cause de Saturne qui préside
à ce jour-là , et dont les malignes influences seraient oange-
reuses si on n'en détournait pas les effets par la dévotion et par
la prière. Il mit l'ordre d'honorer son père et sa mère sous la
sphère de Jupiter, qui étant plus doux^ est capable d'inspirer
des sentiments de respect et de soumission. Je ne sais pourquoi
Moïse, qui était si habile, mit la défense du meurtre sous la
constellation de Mars ; car il est plus propre à les produire qu'à
en arrêter le cours. Ce ne sont pas là tous les excès et toutes les
visions de la cabale; en voici d'autres. En supposant la liaison
des splendeurs ou perfections divines, et leur subordination, il
a fallu imaginer des canaux et des conduits par lesquels les in*
fluences de chaque perfection se communiquassent à l'autre;
autrement l'harmonie aurait été traversée, et chaque splendeur
agissant dans sa sphère particulière, les mondes des anges, des
astres et des hommes terrestres n'en auraient tiré aucun avan-
tage. Cest pourquoi les cabalistes ne manquent pas de dire qu'il
Y a vinfft-deux canaux, conformément au nombre des lettres de
l'alphabet hébreu, et ces vin^-deux canaux servent à la
communication de tous les séphirots : car ils portent les influen-
ces de l'une à l'autre. Il sort trois canaux de la couronne, dont
l'un va se rendre à la sagesse, le second à Vintelligence, et le
troisième à la beauté. De la sagesse sort un quatrième canal qui
va se jeter dans ïmtelligence ; le cinquième passe de la même
source à la beauté, et le sixième à h magnificence. Il faut re-
marquer que ces lignes de communication ne remontent jamais,
mais elles descendent toujours. Tel est le cours des eaux qui ont
leur source sur les montagnes, et qui viennent se répandre dans
les lieux plus bas. En effet, quoique toutes les splendeurs soient
unies à l'essence divine, cependant la première a de la supério-
rité sur la seconde; du moins c'est de la première que sort la
vertu et la force qui fait agir la seconde ; et le royaume, qui est
le dernier, tire toute sa vigueur des splendeurs qui sont au-
dessus de lui. Comme cette subordination des attrmuts de Dieu
pourrait paraître erronée, les cabalistes disent que cela ne se fait
que selon notre manière de concevoir, et qu'on range ainsi ces
splendeurs, afin de les distinguer et de faciliter la connaissance
exacte et pure de leurs opérations. C'est dans la même vue qu'ils
ont imaffiné trente^eux chemins et cinquante portes qui con-
duisent Tes hommes à la connaissance de ce qu il y a de plus
secret et de plus caché. Tous les chemins sortent de la sagesse ,
Çirce que l'Ecriture dit : I\i <u créé le monde avec sagesse.
ou tes ces routes sont tracées dans un livre qu'on attribue au
patriarche Abraham ; et un rabbin célèbre du même nom y a
ajouté un commentaire, afin d'y conduire plus sûrement les
hommes. Les chrétiens sont divisés sur rcxplication des séphi»
rots aussi bien que les Juifii, et il n'y a rien qui puisse mieux
nous convaincre de l'incertitude de la c<iU>ale que les différentes
conjectures qu'ils ont fBdtes; car ils y trouvent la Trinité et les
autres principes de la religion chrétienne {Morus, Epist, in Ceh.
denud. t. ii; Kircher, OBdip. Mgypt. Gymnas.elc., cap. n, t.
II). Mais si l'on se donne la peine d'examiner avec attention
toutes ces rêveries, on découvrira que si les cabalistes ont voulu
dire quelque chose, ib ont eu dessein de parler des attributs de
Dieu. Faut-il, parce qu'ils distinguent trois de ces attributs
comme plus excellents, conclure que ce sont trois personnes?
Qu'on lise leurs docteurs sans préjujgé, on y verra qu'ils com-
parent les séphirots à des verres peints de dix couleurs diffé-
rentes : c'est ainsi que la lumière ou l'essence divine est la
même, guoiqu'elle se diversifie dans les splendeurs, et qu'elle
y verse des influences très-différentes. Cette comparaison suffit
seule pour prouver clairement que les séphirots ne sont point
regaraés par les cabalistes comme les personnes de la Trinité que
les chrétiens adorent. AJontnns un autre exemple qui met la
même chose dans un plus grand jour, quoiqiron s'en serve
CABALB. ( 670 )
quetqiierois pour démontrer le contraire. Rabbi Scbabtès
compare les tplendeur$ à un arbre dans lequel on distingue la
racine, le germe, les branches. «Ces trois choses forment l'arbre,
et la seule diflérence qu'on y remarque, est que la racine est
cachée pendant que le tronc et les t>ranches se produisent au
dehors. Le germe porte sa Tertu dans les branches qui fructi-
6ent; mais au fond, le germe et les branches tiennent i la ra-
cine, et forment ensemble un seul et même arbre. Disons la
même chose des spiendeurs, La couronne est la racine cachée,
impénétrable; les trois esprits, ou séphirots, ou spUndeun sont
le germe de Farbre; et les sept autres sont les branches unies
au germe sans pouvoir en être séparées; car celui qui les sépare,
fait comme un homme oui arracherait les branches de Tarbre,
qui couperait le tronc et luiôterait la nourriture en le séparant
oe la racine. T^ couronne est la racine qui unit toutes les splen-
âeur$. » {Schablé in Jexirah), Comment trouver là la Trinité?
Si on Ty découvre, il faut que ce soit dans ces trois choses qui
composent Tarbre, la racine, le germe et les branches. Le Père
sera la racine, le çerme sera le Fils, et les branches le Saint-
Bsprit qui fruclilie. Mais alors les trois premières splendeun
cessent d*ètre les personnes de la Trinité, car ce sont elles qui
forment le tronc et le germe de Farbre : et que fera-t-on des
branches et de la racine, si Fon veut que ce tronc seul, c'est-
à-dire les trois premières eplendeurs soient la Trinité? D'ail-
leurs ne voit-on pas que comme les dix êplendeun ne font
În[un arbre, il faudrait conclure qu*il y a dix personnes dans la
rinité, si on voulait adopter les pnncipes des cabalistes?— Cr^a-
iiofn du monde pat voie (t émanation. Les cabalistes ont on au-
tre système, et qui n'est pas plus intelligible que le précédent.
Us soutiennent qu*il y a plusieurs mondes, et que ces mondes
sont sortis de Dieu par voie d*émanation. Ils sont composés de
lumière. Cette lumière divine était fort subtile dans sa source ;
mats elle s'est épaissie peu à peu, à proportion qu'elle s*est éloi-
gnée de Fêtre souveram auquel elle était originairement atta-
chée. Dieu voulant donc créer l'univers , il y trouva deux gran-
des difficultés. Premièrement tout était plein, car la lumière
éclatanteet subtile {Inirod, adlib. Zohar, sect. 1, Cab. denud,^
t. III) qui émanait de l'essence divine remplissait toutes choses :
il fallait donc former un vide pour placer les émanations et
Funtvers. Pour cet effet, Dieu pressa un peu la lumière qui Fen-
vironnait, et cette lumière comprimée se retira aux côtés , et
laissa au milieu un grand cercle vide dans lequel on pouvait
situer le monde. On explique cela par la comparaison d'un
homme qui, se trouvant chargé d'une robe longue, la retrousse.
On allègue Fexemplc de Dieu qui changea de Bgure ou la ma-
nière de sa présence, sur le mont Sinaï et dans le buisson ar-
dent. Mais toutes ces comparaisons n'empêchent pas qu'il ne
reste une idée de substance sensible en Dieu. Il n y a que les
corps qui puissent remplir un lieu et qui puissent être compri-
més. On ajoute que ce fut pour l'amour des justes et du peuple
saint, que Dieu fit ce resserrement de la lumière. Ils n'étaient
pas encore nés, mais Dieu ne laissait pas de les avoir dans son
id^. Cette idée le réjouissait, et ils comparent la joie de Dieu
qui produit les points, et ensuite les lettres de I alphabet, et
enfin les récompenses et les peines, au mouvement d'un homme
qui rit de joie. La lumière qui émanait de l'essence divine, fai-
sait une autre difficulté, car elle était trop abondante et trop
subtile pour former les créatures. Afin de prévenir ce mal, Dieu
lira une longue liçne qui, descendant dans les parties basses,
tantôt d'une manière droite et tantôt en se recourbant pour
fcjre dix cercles ou dix séphiroU, servit de canal à la lumière.
Bile ae communiqua d'une manière moins abondante; et s'é*
paississant à proportion qu'elle s'éloignait de son centre, et des-
cendant par le canal, elle devenait plus propre à former les es-
prits et les corps. La première émanation, plus parfaite que les
autres, s'appelle Adam Kadmou, le premier de tout ce qui a
éU créé au commencement. Son nom est tiré de la Genèse, où
Dieu dit, Fai$ons fhomme ou Adam à notre image; et on lui a
donné oe nom, parce que, comme l'Adam terrestre est un petit
inonde, celui du ciel est un grand monde; comme Fhomme
tient le premier rang sur la terre, l'Adam céleste l'occupe dans
je ciel ; comme c'est pour l'homme que Dieu a créé toutes choses,
r Etemel a poêeédé t autre dès le commencement, ûvant qu'il fit
aucune 4e ses œuvres, et dès les temps anciens (Prov, ch. viii,
▼. W). Enfin, au lieu -qu'en commençant par Fhomme {Abra-
nom Cohen Irirw philosoph. cab, dissert, ti, cap. 7) on rc-
■wnte par degrés aux intelligences supérieures jusqu^à Dieu,
au contraire, en commençant par Adam céleste qui est souve-
rainement élevé, on descend jusqu'aux créatures les plus viles
«les plus basses. On le reprrscnio comme un homme qui a un
ertnc, m cerveau, des yeux et des mains, et chacune de ses par-
ties renferme des mystères prtfondi. La T^^Uffirj,.
Ub. Zohar. /tgurm prima^ p. i9S) est le erûœ es m^
Adam, et s'étend jusqu'aux oreillei; tiniOHftuemimn^
droite, la prudence fait son oreitte gauche; mi fieéae^i^
gent pas au delà' d'un certain monde infériear, defcirar^i
s'étendaient jusqu'au dernier, ils ne Inirhimat ft n^.i
qu'il ne devtnt lui-même iti6ni. S«r' son éiaplîi^t qi',
amas de lumière qu'il a condensé; mais ase «Mre Mt»f«
échappée par les jeux et par les orrilles. La Katena kmé
canal à la lumière lui a commuai^ , avec ria4Hli|Hiv(tb
beauté, le pouvoir de produire d'autres mondes. Um^a
cet Adam premier est plus grand que tous les ailRf;fcfi»
vent de lui leurs influences eC en dqiendent. Les cerrln^b
mentsa couronne, marquent sa vie et sa durée, que M ftb
Egyptiens ont représentée par un œfde oo par ow cNm
Gomme tout ce qu'on dit de cet Adam preoner MoMeaiv
à une personne, quelques cbrétiens, interprélMt ktééu
cru qu'on désignait par là Jésus-Christ, li mmàie^
sonne de la Trinité; car les cabalistes {AbrêkÊm Cém im
pkitoêopk. cab, dissert, ir, cap. m ) dauMul i m lài
un coÉMnencement. Ils ont même plaeé un espinadtk
et l'infini, pour marquer <|u*il était d'une cnam éftM
et fort éloigné de la perfection de la cause qui rauil pnk
et malgré Fempire qu'on lui attribue pour la pekam k
autres mondes, il ne laisse pas d'approcher 4lQiéMl,e(f*
composé de qualités contraires; d'ailleurs leiMfa4u-
nent souvent le titre de fils à leur Seir-âufi^ tefâlnkafi
jamais à Adam Kadmeu, qu'ils étèrent bfiieBi^ii-tai
de lui. On disttngde quatre sortes de mondes et ^aaA-
res de créaftions. 4" I! y a une production psrié Cau-
tion, et ce sont les séphirots et les grandes Iwi^^tf
émané de Dieu, et qui composent le monde ajnVmKfif ;('dt
nom qu'on lui donne. Ces luroières sont sertàeidet'èlirnii
comme la chaleur sort du feu^ la lumière d« sMctTcfei
la cause qui le produit. Ces émanations sent tMjamfniB
de Dieu, où elles conservent anc lumière plus meelfb*
tile; car la lumière se condertse et s'épaissit à profortwf*
s'éloigne de Fêtre infini. Le second monde i'Mpe!lelf»*P»
d'un terme qui si^jnifie éehora ou détacher. On tai^p^*
monde de la crèaition des âmes oui ont été détaAéaàây'
mière cause , qui en sont plus éloignées qw leiff*^*
qui, pr conséquent, sont plus épaisses et f*« l^**"]**!:
appelle ce monde le trône de la gloire , et les •H*'''*!^^
supérieur y versent leurs influences. Le troiàtow^*
création regarde les anges. On assure (PWoi.<«'Wj^
cap. 17) qu'ils ont été tirés du néant dans k deuai*»
placés dans des corps célestes, d'air ou de fca;€'«t f*J
on appelle leur formation jésirah, parce que «y* F
ont été formés pour une substance qui leur éliit (Wi«*
avait dix troupes de ces anges. A leur tête était «• *[|"T
Méêratan, élevé au-dessus d'eux, contemplant »«"*■
la face de Dieu , leur distribuant tous Us jonrtbft^^^
ordinaire. Ils tirent de lui leur vie et leurs «très »n«^
c'est pourquoi tout l'ordre Angélique a pris son »»^
Dieu créa les corps qui ne subsistent point l*'J"V i
comme les âmes, ni dans un autre sujet ^^^'"V /^
sont composés d'une matière divinble, <!**'^*"'l '^
se détruire, et c'est cette création du monde Ç^'^ItT
Asiah. Voilà Fidée des cabalistes, dont le «f^^J;,
formé dîflFéremment les âmes, les anges et ^^^Z^
les émanations, ou le monde atfleutiqae, ce •oeu« ,
de la Divinité qu'ils habiUent en personnel ««^
lumières qui découlent de l'Etre infini. O^^JJJ'^
soient toutes ces imaginations, on a tàefcé <•« F^f ^ ,
naircs qui les ont enfantées, et ce «^},'« ?7l!r*
chargent souvent de ce travail pour leslaifs. **""!,♦
qu'ils ne sont pas toujours les meilleurs •"•^T*"^, k»:
baie. Ils pensent toujours à la Trinité des pei«»»
et quand il n'y aurait que ce seul ^^^^zlZ^Ï
ils n'entreraient jamais dans le «^"^"JJp^f^ ÏL «i
nous apprennent seulement par leur idée "J* jJV,|*
peut trouver tout ce qu'on" veut dans la ^^^^r^t 0
dans son livre intitulé : Philos, tab. (*Î5ÎJ»?^
fait mieux comprendre la pensée descabawlo^ ^ ^
V que la lumière qui remplissait ^^^^^ s bU
subtile pour former des corps ni mêroe^^g^^^
condenser cette lumière qui ^^^^^^ ^^^j^^Jl^k P»**
mière erreur, que le monde est sortidç •* T'i-rtéft '
d'émanation, et cfùe les esprits ••»*« 'ïrJ!12ilrt«*''^
remorque que Dieu , ne voulant pas crew «""^^ ^
même , produisit un être qu'il revêÛt d'un ftivm
(671)
CABALBAK.
loor cela» et c'est œ qu'ils appellent Âéam premier on Àdûm
tadmou. Ce o*ett pas qoe Dieu ne pût créer iimnédialemenl,
nais il ne voulut pas le faire, afin que son pouvoir parût avec
lias d*éclat. 3» Ce premier principe que Dieu produisit , afin
te s'en servir pour la création de 1 univere, élail fini et borné:
Keu lui donma Ue perfeclionê qu'il a, ei lui doniUÈ le$ défaute
m'ii n'a pas. Dieu est indépendant , et ce premier principe
lépendaît de lui; Dieu est infini, et le premier principe est
wrné; il est immuable, et la première cause était sujette au
Rangement. Il laut donc avouer que ces théologiens s'éloignent
les idées ordinaires, et de celles que UtjUat nous a données sur
I création. Ils ne parlent pas seulement un langage barbare;
Is en&nlent des erreurs, ei les cachent on ne Mit sous quelles
i^ores. Oa voit évidemment par Isaac Lorija, commentateur
Dif, gui suit pas à pas son maître, qu'ils ne donnent pas
mmédiatement la cr&lion à Dieu; ils font même consister sa
KMité à avoir (ait un principe inférieur a lui qui pût agir,
[roover Jésus-Christ dans ce principe, c*est non-«euleinent
'éloigner de leur idée^ mais en donner une trés-fausse du Fils
le Dieu, qm est infini, immuable ei indépendant. Si on des-
end dans un plus grand détail, on Ciouvera le Seir^Àmpin,
rai est bemroe et femme; telle mère, ce père, cette femme ou
mha, qu'on lait inlenfenir ; cette lumière qu'on fait sortir par
e crâne, par les veux et par les oreilles du gi^nd Àmpiu, Ces
BéUpbores sont-elles bien propres i donner une juste idée des
lerfecUoBS de Dieu, ei de la manière dont il a créé le monde?
1 y a quelme ebese de bas et de rampant dans ces figures, qui,
Heo loin de nous faire distinguer ce qu'on doit craindre el ce
ru'o» dotf aiMtfr, ou de mue wmr à la DiviniU, l'arilissent,
it la rendent mcpriaabJe aux booMnes. Voilà les principes gé-
léraux de te cabale^ que nous avons tâché d'expliquer avec
^arté, quoique nous ne nous Battions pas d'y avoir réussi. 14
aut avouer qu'il v a beaucoup d'extravagances et même de
>éril dans celle màbode; oar si on ae dit que ce que les autres
Ai enseigné sur les opératiausei sur les attributs de Dieu, il
it inutile d'employer des allégories perpétuelles, et des meta-
nores amUées, um, bien loin de rendre les vérités sensibles,
u serveot qu'à les obsourcir. Ces! répandre un voile svr un
«jet qii était déiâ caché, ci dont on ne découvrait qu'avec peine
fuelques traits. D'aifleurs, on reaverae toute l'Ecrilure, an en
hanffe le sens «i jusqu'aux mets, afin de pouvoir trouver quel-
[ae fondement et quelque appui â ses coigectures. On jette
Béme souvent les bourmies dans l'erreur, parce quil est impos-
UMe de avivre ces théologiens, qui entassent figure sur figure,
t qui ne choisissent pas toujours avec jugement. Ce mélange
bommeset de inmnes ou'on trouve associés dans les sp<^-
mir«, leur union conjugale, et la OMnière dont elle se foit, sont
itt emblèmes trop pnenls et trop ridicules pour représenter les
peralions de Dieu et sa fécondité. D'ailleurs, il y a souvent
|De profondeur si obscure dans les écrits des cabalistes, qu'elle
levient impénétrable : la raison ne dicte rien qui puisse s'ac-
order avec les termes dont leurs écrits sont pleins. Après avoir
herché longtemps inutilement, on se lasse, on ferme le livre;
0 y revient une heure après; ou croit apercevoir une petite
oeur, mais elle disparaît aussitôt. Leurs prindpes paraissent
I abord avoir quelque liaison; mais la diversité des interprètes
pi les expliquent est si grande, qu'on ne sait où se fixer. Les
ormes qu on emploie sont si étranges ou si éloignés de l'objet,
u on ne peut les y ramener; et il y a lieu d'être étonné quil y
li encore des hommes instruiU d'ailleurs qui persistent â croire
•e l'on peut découvrir ou éelaircir des vérités importantes, en
1 seryaai du secoun de la mbaie. Il serait difficile de les gué-
ir : d'ailleurs, si en expesant aux yeux cette acience dans son
lai naturel, on ne s'aperçoit pas qo'eMe est ereuse et vide, et
pe, sous des paroles obscures, souvent même inintelligiMes â
tux qui s'en servent, on eacbe peu de chose, tous les raison-
nmenis du monde ne convaincraient pas. En effet, un homme
le bon seus, qui aura étudié k fond les eéphirole, la courotme
|ui marque la perfeclion, la eageise ou la maan^cence, en
Mnprendra-t-il mieux que Dieu est un être infinmient parfait,
A qu'il a créé le monde? Au contraire, il faut qu'il fasse de
^>|9ues spéculations arant que de parvenir là. Il faut lire les
^Ibtes, écarter les différentes expUcations qu'ils donnent à
«ttrs eplendeure, les suivra dans les conséquences qu'ils en
|n^t, peser si elles sont justes. Après tout, il faudra en revenir à
sages et judicieux qui , voulant faire comprendre des vérités
sublimes, se servent de ternies clairs. Ils ont dû nécessairement
fixer leur pensée à celle des lecteurs, n'ayant pas eu dessein de
ïcolasliques, autant de rcmprts^ derrière lesquels un homme
^ raisonne juste ne peut jamais percer un ignorant qni sait
son jargon. L^ écrivains sacrés ont parlé comme des liommas
cours détermine à un sens précis, on ne peut jamais convenir
de rien. Les systèmes de religion varieront à proportion de la
fécondité de l'imagination de ceux qui liront rÉcriture; et,
pendant que Tun s'occupera à chercher les événements futurs
et le sort de l'Eglise' dans les expressions les plus simples, un
autre y trouvera sans peine les erreurs les plus grossières. Mais,
nous dira-t-on, puisque les Juiis sont entél& de cette science, ne
serait-il pas avantageux de s'en servir pour les combattre plus
facilement? Quel avantage! quelle gloire pour nous, lorsqu'on
trouve, par la cabote, la Trinité des personnes, qui est le grand
épouvantait des Juifs, et le fantôme qui les trouble! Quelle con»
solation, lorsau'on découvre tous les mystères dans une science
oui semble n être faite que pour les obscurcir l Nous répon-
drons : i° que c'est agir de mauvaise foi que de vouloir que le
christianisme soit enfermé dans les eépMroU; car ce n'était
point riutention de ceux qui les ont inventés. Si on y découvre
nos mystères, afin de faire sentir le ridicule et le faible de oetle
méthode, à la bonne heure : mais Morus et les autres cabalistes
chrétiens entrent dans le combat avec une bonne foi qui décon-
certe, parce qu'elle fait connaitre qu'ils ont dessein de prouver
ce (qu'ils avancent, et ou'ils sont convaincus que toute la religion
chrétienne se trouve dans la cabaie; ils insultent ceux qui s'en
moquent , et prétendent que c'est l'ignorance (|ui enfante ces
sourires méprisants. On peut employer cette science contre les
rabbins qui en sont entêtes, afin d'ébranler leur incrédulité par
les arguments que l'on tire de leur propre sein, et l'usage qu on
fait des armes qu'ils nous prêtent , peut être non quand on tes
tourne contre eux-mêmes : mais il faut toujours garder son bon
sens au miKeu du combat, et ne se laisser pas éblouir par Téclat
d'une victoire qu'on remporte facilement, ni la pousser trop
loin. Il faut sentir la vanité de ces principes, et nen pas faire
dépendre les vérités solides du christianisme ; autrement on
tombe dans deux fautes sensibles. En effet, le Jinf converti par
des arguoMnts cabalistiques ne peut pas avoir nue véritable foi ;
elle chancellera dès le moment que la raison lui découvrira lu
vanité de cet art ; et sou christianisme, s'il n'est tiré que du
fonds de la cabale, tombera avec la boom opniion qu'A avait
de sa science. Quand même FiUusion durerait jusqu'à la mort,
en serait-on plus avancé? On ferait entrer dans PEglise diré-
lienne un homme dont la fui n'est appuyée que sur des roseavr.
Une connaissance, si peu solide peut-elle produire de véritables
vertus? Mais, de plus, le prosélyte, dégaeé des pr^ugés de sa
nation, et de l'autorité de ses maîtres et de leur science, perdra
peu à peu l'estime qu'il avait pour elle ; il commencera è douter;
on ne le ramènera pas aisément , parce qu'il se défiera de lea
maîtres qui ont commencé par la fraude; et s'il ne rentre pas
dans le judaïsme par intérêt, il demeurera chrétien sans reli-
gion et sans piété.
CABALE, iE, adj. {gramm,)f acquis par la cabale.
CABALER, V. n. {gramm,)j faire une cabale, être d'une ca-
bale. On le prend en mauvaise part.
fiABALEB, V. n. [gramm.), intriguer pour obtenir quelque
emploi, etc. Il est familier.
CABALES {géogr. une.), anciens peuples d'Afrique, bornés
au nord par les Barcéens et à l'ouest par les Nasamones, habi-
taient au milieu du pays des Auschises.
CABALETTE (mus.), La cabalette, de ritalien cabalelta, est
une phrase finale par laquelle se terminent presque tous les
airs, duos et morceaux d'ensemble des opéras italiens de l'école
actuelle, et qui se répète deux fois. Cette phrase, toujours d'un
mouvement accéléré, est destinée à donner ce qu'on appelle le
coup de fouel au morceau et & faire applaudir le chanteur. A
toutes les époques on a vu des formes ae convention adoptées
par tous les compositeurs d*une certaine école se reproauhrc
avec ténacité dans toutes les partitiods, jusqu'à ce qu'enfin un
artiste habile les fasse disparaître pour leur substituer d'autres
formes qui plaisent d'abord par la nouveauté, mais qui, em-
ployées a leur tour sans discernement, deviennent également
communes et tnnales.
CABALEUR, S. m. (gramm,), celui qui cabale.
CABALEZBT, S. m. (osiron.), étoile fixe qu'on nomme aasii
Basilic,
CABALHAH, S. m. (Mun.), plante du Mexique, dont la ra-
CABALLBEO.
(678)
CjkBAMim.
cÎDe est employée pour gaérir les blessures causées par des
ùèohes empoisonnées.
CABALIE {géogr, anc.), petite contrée méridionale qui com-
prenait les frontières orientales de la Lycie et celles occidentales
de la Pamphilie. Termesse en était la ville principale.
CABALI6 (géogr.), ville d'Asie dans le Turkestan.
CABALINE [géogr, ane.), ville des Eduens, dans la première
Lyonnaise, sur l'Araris, au sud-est d'Augustodunum.
CABALiSTEy S. m. (gramm.)^ celui qui est savant dans la ca-
bale des Juifs.
CABALiSTEy S. m. ancien terme de commerce qui était en
usage dans le pays de Toulouse et dans tout le Lan^edoc, où
on s^en servait pour signifier un marchand qui ne faisait pas le
commerce par lui-même, mais qui s'intéressait et plaçait des
fonds dans le commerce d'un autre. Ce mot est dérivé de
cabal.
CABALISTES, s. m. [hiêt,), secte des Juifs qui suit et pratique
la cabale, qui interprète l'Ecriture selon les régies de la cabale.
Les Juifs sont partagés en deux sectes générales : les caraïtes,
qui ne veulent pas recevoir les traditions ni le Talmud , mais
le seul texte de l'Ecriture (F. Garaites), et les rabbinistes on
talmudistes , qui outre cela reçoivent encore les traditions et
suivent le Talmud (F. Rabbinistes). Ceux-ci sont encore di-
visés en deux partis, savoir : rabbinisiei iimpleê, qui expliquent
l'Ecriture selon le sens naturel, par la grammaire, l'histoire ou
la tradition, et en eabalislet, qui, pour y découvrir les sens
cachés et m^^stérieux que Dieu y a mis, se servent de la cabale
et des principes que nous avons rapportés.
CABALISTIQUE, adj. des deux genres {gramm,), qui appar-
tient à la cabale des Juifs. Il se dit aussi en parlant de la pré-
tendue science qui a pour objet de communiquer avec les êtres
élémentaires.
CABALLAIRE, S. m. ^botan,]^ genre de plantes du Mexique,
que l'on a réuni aux mirsines.
CABALLATiON, S. f. (botan.), espèce de plante du genre des
cynoglosses.
CABALLERO OU GATALLERO, nom d'une famille napoli-
taine qui, transplantée en Espagne, y a joué un rôle assez impor-
tant. — Don Juan Gaballero, né à Naples en 1712, suivit la
carrière des armes, et fit les guerres de 1759 à 1740 sous don
Carlos, qu'il accompagna lorsque ce prince alla régner en
Espagne sous le nom de Charles III. Il dirigea la défense de
Billilla en 1774, contre les attaques du roi de Maroc, et com-
manda les ingénieurs en 1779 au blocus de Gibraltar. Avec la
permission de son souverain, il alla à Naples pour mettre en état
de défense les places du royaume des Deux-Siciles. Il revint
bientôt en Espagne. Il mourut à Valence en novembre 1791 . Il
était lieutenant général, membre du conseil suprême de la
guerre, inspecteur général du corps du génie et directeur com-
mandant des fortifications et des académies militaires. — Don
JÉRÔME Caballero, SOU frère, militaire comme lui, sauva don
Carlos en 1744 lors de la surprise de Velletri. ce qui lui procura
un rapide avancement, malgré sa médiocrité. Il suivit ce prince
en Espagne, fut ministre de la guerre en 1787, et deux ans
après lieutenant général. Il mourut dans un âge très-avancé en
1807. Il était chevalier de Saint-Jacques, conseiller d'Etat et
marquis. — Caballero (don Joseph-Antoine), fils de don
Juan et neveu de Jérôme, naquit à Saragosse vers 1760. Après
ses études classiques et de droit, il obtint une place d'alcaîde
de eorie, puis d'auditeur à l'académie de Séville. Son mariage
avec une camériste de la reine l'initia dans les secrètes liaisons
de cette princesse avec le ministre Godoï, circonstance dont il
usa habilement pour ses intérêts et ceux de sa famille. Dès
1794, il était fiscal du conseil suprême de la guerre, et en
1798 il parvint au ministère de grâce et de justice. Il fut créé
erand'croix de l'ordre de Charles III en 1805. et hérita du titre
de marquis à la mort de son oncle. Il perdit le ministère de la
^tice en mars 1808, lorsque la révolution d'Aranjuez plaça
Ferdinand VII sur le trône d'Espaffue; mais il conserva sa place
au conseil d'Etat et obtint celle de gouverneur des finances.
Après le départ de Ferdinand pour Bayonne, il fut megabre de
la iunte suprême du gouvernement, et sisna en cette qualité
Tadresse du 15 mai à Napoléon pour lui demander un souve-
rain de sa famille, puis la proclamation du 5 juin aux Espa-
gnols pour préparer cet événement. Il fut comblé d'honneurs
et de laveurs sous Joseph Buonaparte, qu'il suivit en France en
1815. U choisit Bordeaux pour sa résidence. Condamné à un
exil perpétuel par Ferdinand VII en février 1818, il fat rappelé
en 18â0 par le gouvernement constitutionnel, et alla mounr à
Salamanque dans le courant de 1811 . Gibalkro était n hute.
sans idées fixes, sans principes politiques ni lAàJrT
esprit et d'un caractère également flexiblei, et SmJZ
céder aux circonsUnces et se plier à toutes les opioionsi^
y trouvait son avantage. — Plusieurs aotw Cihiijrji
occupé en Espace des fonctions imporUates au coosd I
ordres, au conseil des finances, à la justice royale da masS
à la surintendance des postes, etc. '
CABALLERO (LB P. R AYMOIOhDiOSDADa), samt \àk^
graphe^ naquit en 1740 dans l'Ile de Majon|oe,(riBebn)lr
originaire de l'Estramadure. Après avoir temiioé de brittuio
études chez les jésuites, il embrassa leur ocdre» et etnm
avec talent la lang^ue latine au séminaire des nobicset leM»
lettres au collège impérial de Madrid. Ala sappranoidebi^
ciété, il alla à Rome, où il partagea son temps entre is km
ecclésiastiques et la culture des lettres. Il anil coaiem ^
l'exil l'attachement le plus tendre pour sa patrie. Pitsme t«
ses ouvrages ont pour but de venger les Espagnob des m».
tions injustes que leur adressent les étrangers. lient le kte
de voir lie rétablissement de la société dans laquelle il hé (tt
son goût pour la retraite et toutes les vertus dta^tam ï
mourut en 1820. On a de lui: l"" De prima Hitpu^iiftft.
phiœ œtale êpecimen, Rome, 1795, in-4^ L'aQtenrpnBredtt
«»t ouvrage que Valence possédait un atelier typognphifKè
1474, et qu'avant la fin du siècle plus de vingt Tiyaf%K;
qu'il nomme^ avaient des imprimeries. Il essaTeeMèéraoï-
trer que les imprimeurs de sa patrie ne le cedaJeiteiiinnK
sorte aux plus renommés des autres pays. U piMintaeqt
l'inquisition, loin de nuire au progrès des scieooi, Wsi c»
tamment favorisées ; ^ Oêservazumi sutta Mtrkétifi^-
Giuseppe di Rivera deUe lo Spagnoktto, htm\Miitf
Romana, 1796; et dans le Giornale liUerariù HSffà,Jw
tenr y revendique pour l'Espagne rhonneord^aioirdour*
jour au célèbre artiste Espagnolet (F. ce nom); VCmm»
riola critiea : primum de diêcipUna aream, tedmém it i«)>
evangeliea, Rome, 1798, in-8<>; 4° Rkhen^tfferkmii
aeademia del Ponlano, ibid., 1798, in-8°; 5* iovfrtîM
amiehevoli ait erudito IraduUore romano itU fe«f^<
W, Oulhne, Naples, 1799 ; 6«> l'EraimodeFttdiuéÇtm
confermalo eontro le censure nemiehej Rome, Ui^â-f.'
7'' Biblioihecm ecriplorum toeietatis Jetu tmltuiklf^
ibid., 1814-16, 2 parties in-4<». U j discute les tilwïB»*»
de ses confrères ; il ne les loue jamais que |>ar lesfainHi'^f
un grand nombre de manuscnts ; le plus importiolesiBSh
tique de l'Histoire du Mexique par son confréie le P. Q»f^
intitulé : Obiervaeioneê americanaê y iupplef»nka\t"
la Biiloria de Mexico, 3 vol. in-4®.
CABALLEROS, s. m. {cimm,\ nom qn'onadoooé,<)»
commerce, à une sorte de laine d'Espagne.
CABALLÉROTE, S. m. {hUt, naL), espèce de powc -■
mers d'Amérique, qui est bon à manger.
CABALLIN, adj. m. (an. véUr.\ se dit d'une «Jj^
extraite de l'aloès vulgaire, qu'on n'emploie que pûw»-
vaux. Aloès cabalUn.lï est aussi substantif mascalw.
CABALLiNE, adj. fém. {mythol), se dit d'une lootii»?
était consacrée aux Muses, et qui prend sa souree ii Ç»
montHélicon. C'est la même que celle connue sobs k»
d'EUppocrène. . ^
GABALLIQUE, adj. des deax genres {]^i* "** fi-
chez les anciens Lacédémoniens d'un exercice gTJJ^^;
consistait à terrasser son adversaire. Exercice cwiiur
aussi substantif féminin : la caballique.
CABALLO (Emmanuel) s'illustra ausiégcdcGéoe|»P
en 1513. Un vaisseau chargé de vivres et de "W"»»™* '
tomber au pouvoir des Français, qui depuis seue n»
geaient la ville et l'avaient réduite aux horreurs de h »^
lorsque Caballo monta sur un autre vaisseau et »o>*7g
mier à Gênes au milieu du feu de l'ennemi. ÇeUc iff^
décida la levée du siège, lui mériU le nom de Ubenw
CABALLO (François), de Brescia, prof«scurdenjj^'
Padoue, mort à Brescia en 1540 dans un âge P7^^
laissé, dit Mojréri, un livre laUn oui traite de ^«««"^.^
dans lathériaque, imprimé avec les conseib "A"^,!f]li
Venise, 1505, in-fol., réimprimé dans d^^ï^^^^^JS
pour la dernière fois avec les ouvrages choisis »^""***^
Barthélemi Montagnano, Nuremberg, 1653, in-iw-
CABALUNGA (F. SaMAR). ^ ^ ri.^htfOJ
CABAMITENOUCABAIIIITAN (^^f.)> PC^»*^"^
dans la Tartarie.
CABANE.
(675)
CABANE.
CABAN, S. m. {marine)f vêtement de grosse étofle, en forme
le fourreaa, afee un capachon, dont les matelots se servent
;ioar se garantir de la pluie.
CABAN (hUL des relig,), prière que les mahométans font au
j)oint du jour.
CABANA igéogr. anc.), ville de TArabie déserte, à Test, sur
la côte du golfe Persique.
CABANAtiB, s. m. [moBun et coul.), endroit rempli do ca-
)anes dans lesquelles campent certains sauvages de rAmériquc
piaud ils vont a la guerre ou à la chasse.
CABANDÈNE (géogr, anc.), petite contrée de la Susiane, vers
'est, près des frontières de la Perside.
CABANE, s. f. (archil.). On donne ce nom à toute t)âtisse
:bétive faite de matières communes et légères, le plus ordinai-
rement de bois ou de terre entremêlée avec le k)oiSy et couverte
mi en chaume, dans la campagne, soit en planches, dans les
rilles, ou de toute autre matière économique. — La cabane, de
]uelque manière qu*on la considère, à quelque usage qu'elle
«rve, dans quelque pays et dans quelque temps qu'on s*en
jgure remploi, et quelle que soit sa forme, est toujours l'ébauche
première ou la répétition vulgaire de constructions plus achevées
m plus importantes. —• Nous n'aurons pas à nous occuper ici
le cette seconde espèce de cabanei que produisent, dans l'état
le civilisation perfectionnée, ou les nombreux usages d'une
infinité de besoins, ou les faibles moyens des pauvres habitants
Je la campagne. L'article Cabane ne peut trouver place dans
une encyclopédie que sous un rapport at)strait et théorique,
:'est-à-dtre en tant que l'objet exprimé par ce mot, présentant,
Jans l'origine de toute société , un essai ou une ébauche de
construction , c'est là qu'il est possible de voir le germe dont
la succession des idées et des efforts a plus tard amené le déve-
loppement. — On n'a pas la prétention de rendre cette théorie
ipplicable à tous les genres de bâtir chez tous les peuples de la
terre; on ne peut non plus donner connaissance de toutes les
variétés nue les eabanes ou les demeures premières de toutes
les sociétés ont dû éprouver, selon une multitude de causes
locales. Ces connaissances rétroactives sont peut -être même
Icvenues impossibles faute de traditions suffisantes chez le plus
;rand nombre des peuples. Il peut y avoir eu toutes sortes de
variétés dans la formation de ces chétives demeures ; et Vitruve
nous donne sur ces variétés si différentes des notions qui suf-
lisent à prouver qu'en bien des lieux ce premier germe a pu
rester stérile pour l'art , comme les faits nous le démontrent.
— 11 n'en fut pas de même en Grèce. Nous pouvons, et par les
lotions de l'histoire, et par les traditions de tout genre, et par
les témoignages de son architecture, affirmer que les demeures
firimilives de ce pays furent fabriquées en bois. Ainsi Thucy-
Jide nous apprend que les cabanes de l'Attique étaient formées
l'un assemblage de bois de charpente. Ces constructions de
\ms pouvaient se démonter à volonté, se transporter et se re-
Iressor ailleurs. Dès que la ffuerrc du Péloponèse fut déclarée,
Périclès ordonna d'abiattre dans toute l'Attique les maisons de
)ois, et d'en déposer les matériaux à Athènes, aGn de les
4)ustraire an feu de l'ennemi (Thucydide, liv. ii). — Le sys-
ènie selon lequel on est contraint d'avouer que l'art de Tar-
hitecture grecque la plus perfectionnée se constitua est évi-
tem ment, dans toutes ses parties, une image représentative de
ous les cléments d'une composition naturelle en bois de Char-
ente. Il est donc beaucoup moins question de prouver cette
eprésentation de la cat>ane grecque dans l'architecture grec-
fue , que de montrer comment et pourquoi aucune autre
nanière de cabane n'aurait pu produire ce qui distingue cette
rchitecture: c'est-à-dire, d'une part, la propriété imitative;
l'une autre, la vertu proportionnelle, qu'on cite, d'après l'au-
orité des faits ou celle des hypothèses , toutes les manières
ounues ou supposables de fabriouer les demeures primitives
ippelérs cabanes. Eh bien! ni les nulles formées de branchages
!t de feuillages, ni les enduits de terre, ni les cavités artiti-
lelles ou naturelles, ne seraient susceptibles de devenir des
nodèles, on ne dit pas perfectibles, mais même propres à ins-
érer une imitation quelconque. — Qu'v aurait-il eu à imiter
nr l'art des temps postérieurs, dans des ouvrages que leur
latore seule privait de tout ce qui peut donner prise aux
calculs, aux combinaisons, aux rapports variés des parties
;ntre elles? Il n'y avait qu'une seule matière (le bois), une
»eule combinaison (celle des assemblages), un seul ensemble
celui des parties saillantes et rentrantes), un seul rapport
[lécessaire (celui des objets portés et du corps portant), qui
pussent se perpétuer et se reproduire dans une antre matière,
telle que la pierre, ei lui procurer un œuvre de rapports déjà
ÎY.
combinés, d'espaces déjà déterrainésy d'élévations déjà formées.
— Peut-être est-ce là une des meilleures raisons que l'on puisse
donner de la grande extension et de la perpétuité de l'archilec-
ture grecque : c'est qu'elle seule a eu ce qu'il faut appeler un
système qui ne fut pas une œuvre du hasard; c'est quelle seule
est née d'un germe fécond en combinaisons. Elle seule a trouvé
dans la cabane, qui fut son type primitif, un tout déjà lié par
des rapports nécessaires, un ensemole composé de parties subor-
données au principe de la nécessité, un modèle susceptible de
se prêter à ce au'il y a de plus grand dans l'art de bàtir et à ce
qu^il y a de plus léger, de plus délicat ; susceptible enlln de
s accommoder aux nécessités de tous les pays et de tous les
climats. — Jmts donc qu'on met en avant, dans l'architecture
grecque, ce qu'on appelle la cabane, comme ayant été son
modèle, on voit bien qu'il faut se garder d'imaginer qu'il soit '
question là de l'habitation agreste que l'on appelle ordinaire-
ment de ce nom , surtout à I égard de l'état agricole. — Notre
cabane modèie n'est qu'un système de théorie fondé sur les
faits primitifs sans doute, mais devenu plutôt une sorte de
canon ûctif à la fois et réel, auquel on peut toujours rapporter,
pour en vérifier la raison plus ou moins nécessaire ou probable,
toutes les modifications que l'on voudrait apporter, soit aux
formes reçues, soit aux emplois nouveaux qu'on se proposerait
d'en faire. Oui, ce type, qu'on ne doit jamais pérore de vue,
sera la règle qui redressera tous les abus que tantôt une am-
bitieuse innovation, tantôt une routine aveugle, sont dans le
cas d'introduire dans Fart; c'est par sa vertu puissante qu'une
critique habile en saura bannir ces usages dépravés, ces écarts
vicieux auxquels , plus que tout autre art , rarchiteclure est
exposée. Ce précieux type sera toujours comme une sorte de
miroir enchanté dont l'art perverti ne saurait soutenir l'effet, et
qui, en lui rappelant sa véritable origine, peut toujours le rap-
peler à sa vertu première.
CABANE DE BEBGEB iécon. ruêi,). Cette maisonnette, per-
fectionnée en 1809 par M. de Chaumontel , et qui sert à loger
un berger ou un pâtre, et (^ui le garantit des pluies, des vents
froids pendant la belle saison, où les moutons couchent au
parc, peut être fixée dans un coin de pâture, ou sur les mon-
tagnes, où les moutons et les autres bestiaux sont station naires.
On la monte sur deux, trois ou quatre roues. Deux membrures
éloignées l'une de l'autre forment la base de cette cabane, et
en dépassent antérieurement le corps : à leurs faces antérieures,
ces deux membrures, dont la partie excédant le corps de la
cabane, servent à fixer une roue dans le moyeu, libre dans un
essieu, doit être assez long pour toucher les membrures. La
hauteur de la cabane est de quatre pieds environ; sa couverture
présente deux plans inclines. De chaque côté de la maisonnette
est une porte placée en avant de chaque roue de derrière, afin
de donner au berger la facilité d'être assis sur le pied de son
lit, de pouvoir atteindre facilement tout ce qu'il place sur les
tablettes mises intérieurement et en avant, soit qu'il reste dans
sa cabane, soit qu'il en sorte. Une ouverture sur tous sens est
percée à la hauteur de l'œil du berger lorsqu'il est assis dans
son lit. On peut fermer ces ouvertures en dedans par un cro-
chet, si elles sont à coulisses, ou par un verrou, lorsqu'elles ont
été faites à pentures. Le toit, couvert en planches, peut l'être
aussi, par-dessus celles-ci, avec de la toile imperméable, afin
d'éviter au berger de se trouver incommodé des vents, et de
l'humidité que laisse la pluie dans le k)ois. Sur la partie anté-
rieure du toit , on place une petite lanterne ou fanal , qu on
allume la nuit pour écarter les loups alléchés par l'odeur des
moutons. Une girouette, placée à l'autre bout, indique au
berger de quel côté vient le vent. Cette cabane, ainsi construite,
est facile à mouvoir : si Quelques mottes s'opposent à ce qu'elle
roule, on peut aisément ta soulever en devant, ou à l'aide d'une
crosse faisant l'otTice de levier, et lui faire franchir ainsi les obs-
tacles qui l'empêchent d'avancer ou de reculer. On attache des
crochets de fer sur le bout des limons devant et derrière : ils
servent à attacher les traits d'un cheval, lorsqu'on est obligé
de s'en servir pour mener la cabane aux champs ou pour la
ramener à la ferme.
CABANE, en lerm, de marine, désigne un petit logement fait
de planches, pratiaué à l'arrière ou le long des côtés d'un
bâtiment, qui serta'abri ou de retraite aux pilotes ou autres
officiers de marine. -^ Se dit aussi , en lerm, de rivière , de
plusieurs cerceaux plies en forme d'arc sur un bateau, et cou-
verts d'une toile, sous lesquels on peut se mettre à couvert des
injures du temps; et d'une retraite en planches où les mariniers
couchent ou font leur cuisine. — On désigne encore par le
mot de Cabane , une espèce de bateau couvert de planches
rameuses, où l'on peut se tenir debout et à l'abri. — Cabane,
85
CABAKIS.
fn lerm, de chaste, se dit d'une petite butte garnie de feuillage,
ou simplement faite avec des branchages^ dans laquelle le chas-
seur se cache pour attendre des oiseaux a TalTùt ou pour veiller
à une chasse à la pipce. — Cabane se dit encore des petites cases
formées avec des planches rameuses, dans lesquelles les vers à
soie filent leurs cocons.
GABAUTE (Philippine), dite la Catanoise, femme d'un pé-
cheur et blanchisseuse de son état, fut choisie pour nourrir le
fils dont la duchesse de Calabre venait d'accoucher en Sicile, oà
son mari Robert faisait la guerre. Jeune, belle, ayant le talent
de plaire et de se plier aux exigences et aux caprices de ses
maîtres. Philippine, à dix -sept ans, fit ce qu'un courtisan
vieilli dans les intrigues tente souvent en vain. Elle sut se faire
aimer de dona Sanrha d'Aragon, qui venait de remplacer dans
. le lit de Robert sa première femme, que la mort venait d'en-
lever. Un autre favori de la fortune paraissait alors à Naples.
Un jeune Sarrasin, acheté par Raymond de Cabane, premier
maître d'hôtel du roi Robert, qui venait de succéder à Charles II,
obtint la faveur de remplacer son maître. Armé chevalier par le
nouveau roi, iionmié aussi sénéchal malgré la noblesse indignée,
il éi)ousa la Calanoise, dont le mari venait de mourir. Devenue
de femme de pêcheur grande sènéchale, celle-ci fut placée au-
près de la femme des lils de Robert comme dame d'honneur.
Far son adresse et sa servile complaisance, la Catanoise sut
acquérir Taoïitié de sa nouvelle maîtresse, Catherine d'Autri-
che. Elle mourut, et Marie de Valois, qui la remplaça, conserva
à la Catanoise Taniilié et la confiance que les autrci princesses
avaient eues pour elle. Cabane mourut sur ces entrefaites, et
sa place fut conservée à son fils. Sa femme fut alors choisie
pour gouvernante des deux filles que la duchesse de Calabre
laissait en mourant. L'atnée de ces deux filles, Jeanne I",
trouva dans la Catanoise un instrument aveugle de ses passions
et de ses intrigues. Ce fut elle qui conseilla à la reine l'assassinat
du roi André, son époux, le 18 septembre 1346; elle en fut
aussi la première victime. Chargé Jtar le pape d'instruire le
procès des meurtriers, Bertrand de Bayx fit saisir la Catanoise,
et l'exposa à une torture si violente qu'elle y succomba.
CABANE (Robert de), fils de Raimond Cabane, et de la
fameuse Philippine, dite la Catanoise, blanchisseuse de son
métier, et qui avait été choisie pour nourrir Louis, fils de
Charles II, roi de Naples. Robert de Cabane fut arrêté avec sa
mère en 1545, après l'assassinat d'André de Hongrie, époux de
Jeanne, reine de Naples. On leur donna la question dans une
1>lace sur le bord de la mer. Philippine mourut des douleurs de
a torture; son fils fut tenaillé. 11 existe un ouvrage intitulé:
ia Calanoise , ou Histoire secrète des mouvements arrivés au
foynume de Naples sous la reine Jeanne l^, Paris, 1731,
in-12, que Barbier, dans son Dictionnaire des anonymes, etc.,
n** 8006, attribue à Tabbé Lenglet-Dufresnoy ; mais plusieurs
critiques graves prétendent qu'il n'en est point l'auteur.
L. F. GCÉRIN.
CABANER, V. a. {marine), Cabaner une embarcation , la
mettre sens dessus dessous, la renverser sur un pont, sur une
cale ou sur le rivage. — Cabaner signifie encore chavirer
sombrer , faire capot. On dit : Un bâtiment cabane en mer]
lorsqu'il chavire; Une ancre cabane sur le fond, quand les
becs viennent en travers, et que le jas est dressé perpendiculai-
rement.
cabaner, se dit aussi pour faire des cabanes. — Se ca6a-
ner, dresser des cabanes pour se mettre à l'abri des injures de
l'air.
CABANIS (Jean-Baptiste), cultivateur, né à Issoudun dans
Je Limousin en 1723, et mort en 1786. Destiné à la magistra-
ture, il renonça à cette carrière et se voua à l'agriculture.
Toutes ses expériences furent faites dans ses terres, et leurs
brillants résultats attirèrent l'attention deTurgot, alors inten-
dant du Limousin, qui favorisa les utiles travaux de CabaniT
Le principal titre de gloire de cet honorable citoyen est son
Essai sur la greffe, ouvrage couronné par l'académie de Bor-
deaux en 1764, et imprimé par ordre de l'académie. Cabanis
contribua en outre à l'introduction des mérinos en France à
l'amélioration de la race des moutons du Berri et du Limousin
et il fit tous ses efforts pour rendre générale dans son pavs la
culture de la pomme de terre. ^
CABANIS (Pierre-Jean-Georges), médecin philosophe
naquit en 1757 à Cosnac, département de la CharenteTnf^
rieure. 11 avait donc vingt et un ans lorsque Voltaire mourut
en 1778, et connu du philosophe de Ferney par l'entremise du
baron d'Holbach, de Diderot et de d'Alembert, avec lesquels il
reçut de lui les éloges exagérés que Voltaire près de la tombe
(674)
GAAAttn.
prodi^it aux jeunes Kttërateurs dont lii-^èaie nc^tw
l'admiration. Ces relations avec les philosopbesfhinin^
influèrent sans aucun doute sur l'esprit de Cabn« n J^
opinions manifestées dans les ouvrages qui plui Urd (Min^
son nom trop fameux. Après avoir reçu, dS l'âge de ««î
les premiers éléments de l'éducaliou diei deox rconZ
ecclésiastiques de son voisinage , il fut envoyé iisr muat
colléffe de Brive, où il annonça sous le rapport de l'ioldl^
les plus heureuses dispositions , mais en même leniM bd t^
caractères ennemis de la règle et de la subordifwuoo ini ^
le désespoir des maîtres et des familles. Il unit parjelm-»
voyer du collège. Son père, homme sage rt indolrm,»
que tout était perdu s'il sévissait contre cette t^eindoiMiM
il se décida à conduire son fils à Paris et à fy UisKrlimii^
même. C'était avec une telle nature tenter la manière 4rt^
nerdans le bon chemin cette tète à la fois aigrie et eialtct.lj^
l'avouer cependant , ce parti était plusque basarden.ciCi^
en a fait lui-même la remarque : nousajoateroasqiereitfÉ
moins le parti d'un bon père découragé. Il réo«tlMtiMa
delà de toute espérance. Lejeune homme se mil figunnsng
au travail ; ne fréquentant que quelques amis desMi|e,Pi^
d'abord son instruction classique, puis il étudia Lodftei
doctrine régnait alors dans les cours de philo80fiUe,dnnu
sidùment les leçons de Brisson (F.). Depuis acii»CiiM
occupait ainsi son temps d'une façon non nxiinsap#^
fructueuse , lorsque son père le rappeb en pnnm: am
dans le même temps un noble polonab lui (Jinàttini^)»
une place de secrétaire. Cabanis accepta ccdniRfMù,m
tout l'enthousiasme d'un jeune homme de leiiewqénfai
un grand et utile voyage. Il partit donc, et ce fet alKlai
arriva dans Varsovie. Le premier partage delà NffwJa
être consommé, et la corruption politique doHt il (M ttM
les intrigues des puissances et la bassesse des drpalâ qi»-
daient lâchement la liberté de leur patrie, froiisèttii ^
dément, si Ton en croit ses biographes, son imearénird»
dide. Tous se sont accordés à dire que ce faideai sffftni
laissa dans le cœur une impression tenace de triste»ft A^
reur ; ei peut-être son mépris fHxir Ibooinie ea gaxnl, i^
manifesté dans ses écrits, dut-il son origine auismif
perversité qu'il avait sous les yeux. Après deai met m
en Pologne, Cabanis revint a Paris. Le conlrôimpM'
Turgot, ami de son père, allait donner au jeooeùka»*
emploi conforme à ses goûts , lorsqu'il fut rmm»***'
tère. Déchu de cette espérance, Cabanis se coiiiola entHst
derechef à l'étude avec son ardeur habituelle, et wf««
chargea de pourvoir à tous ses besoins. i;'esl àccUee^.»
Cabanis n'avait encore que dix~huit i dix-neof >f^f' ^
placer ses premiers essais littéraires, .iyant apprii l«**
dans son voyage de Pologne, il tradubit de cette 1««F*^
opuscules ; il entreprit aussi une traduction cBïersdf II*'-
dont quelques fragments furent insérés i la saite d» •*
d'une nouvelle édition du poëme des Mois parRoudff.-*
ami. Celte traduction n'a jamais été achevée. 0"^ **
de salon et les éloges de plusieurs hommes disimp»**'
cette occasion il fit la connaissance ne le consolèfeoip»'*»
froideur avec laquelle l'académie accueillit ses premijR :>
vaux. Ce mécompte d'amt»ur-propre, joint â on* *H*'*
trop forte , altéra sa santé. On désespérait de sa fie. P* •
sauvée par M. Dubreuil , habile médecin , qui no»"Y^
que tout ce qui excitait trop vivement l'iwagiaalioa*!"
malade était peridcieux pour sa santé; mais, <'<^"•^5^'L
nut aussi que l'aclivilé de l'esprit de Cabanis «^.P*?!^.
sans aliments , il lui proposa d'étudier la ""^^j^^^^.
consentit, et durant six ans il étudia sous cet 'J^*'''*
avec lequel il se lia de la plus étroite aniitié. CaM»*r'
dans celte nouvelle étude l'anleur qu'il mettait à toBt o>
entreprenait. Telle fut la circonstance qui <*^**?|J"? ^1
vement sa vocation. Pendant sa maladie, ayant Iwow^
pirer l'air pur de la campagne, il allait souvent aAti^»^
fut accueilli par la veuve d'Helvélius , uui lui prodifMr;
les plus affectueux et les plus assidus. Cabanis lano*^ ,
les sentiments d'un fils. « Ni lespinr de lafi»rlBnfj«»*;
Tracy, ni les places avantageuses qui lui furent P*«^.
offertes, ni l'attrait des sociétés brillantes, ni ^^\.ç
sa sûreté , rien ne put le déterminer à se séparer *w ^ ^
regardait comme une seconde mère. » O^m ^^jT^^
excès révolutionnaires l'exposaient aux plus $^^-^.
on lui offrit d'aller en Amérique en qualité de n*»-
France près les EUls-Unis. Il le refusa pour ne ps»*^^
de M"*' Helvétius et de toutes les P<*««""^,55J!Lfc'^
chères. C'est à elle qu'il a dédié le Ckois de kHtrst^
ftaïub f dont nous avons déjà parlé, tiré de différents roorceaox
te Goëibe et de Meissiicr, ainsi que l'élégie toudiante et si
onnoe du poëte anglais Gray sur un cimetière de campagne.
kl troufe aussi dans le tome xiv de la Corrtipondanee tU
wrHtum^ dos vers assex gracieux adressés, au mois de février
788y à M*"' Uelvétius par Cat)anis,qui s*y donne le titre du
Au Jmine de $e$ amis. Celte dame le présenta aux hommes
ifttingués qui fréquentaient sa maison : Turgot dont j'ai déjà
•rlê , Condillac , Thomas, Francklin alors ambassadeur des
Uats-Unis d'Amérique, Jeiïerson qui depuis en fut le prési-
ent ; enfin le baron d'Holbach. Diderot et d'Alembert, avec
9M|ucls il se lia d'une manière plus intime, et qui firent de leur
ean< ami un dos plus fervents adeptes du matérialisme et de
incrédulité. Dès lors, entièrement livré à ses études médicales
t piiilosophiques, Cat)auis cessa de cultiver la poésie; mais il
irit congé des Muses par une petite pièce intitulée le Serment
t'ii» Médecin 9 imitation du Serment & Hippocraie, laquelle
ut imprimée en 1783. C'est ainsi qu'en avait usé le célèbre ju-
ificonsulte anglais Blackstone, qui dans sa jeunesse composa
le fort jolis vers. On pense bien qu'avec de telles relations, car
1 était alorssi parfaitement inconnu du public, qu'on ne peut pas
Ure de tels antécéileuts • Cabanis vil paraître avec enlliou-
ôasine Taurore de la révolution française; mais comme son
une ardente était foncièrement honnéle et inoiïensive, il en dé-
lesta les excès. En 178U il publia des Observalions sur le$
ïdpitaux^ travail qui le fit ap|)cler à faire partie de Tadmini»-
iralioQ des hospices de Paris. Au nomt>re des amiis de Cabanis
Qous ne devons pas omettre Mirabeau, à qui comme plusieurs
lutres il prêta souvent le secours de sa plume, et dont il fut
rami jusqu'à la mort, a Ce fut la veille même de ce jour ,
dit Condorcet dans ses Mémoires, que Mirabeau adressait à
Cabanis ces mots devenus célèbres et qui peignent si justement
l'assemblée constituante : a Des pygmées sont bons pour
B al^altre , mais il faut des hommes pour reconstruire, et nous
» n'en avons pas. » Mon (gaillard , dans son Histoire de
France, parlant de la mort de Mirabeau, dit (tome ii, pae.
500) : « Le docteur Cabanis fut soupçonné d'avoir administré le
poison; mais aucune preuve n'est venue à l'appui d'une telle
iccusation , et la mémoire de ce médecin ne saurait en être
itteinte. Nous avons la conviction que Mirabeau périt par le
^ison, parce aue nous avons entendu MM. Vie d'Azyr et
.^banb dire à M. l'ex-ffarde des sceaux Champion de Cicc, le
sremier a que d'après 1 état des intestins, la mort de Mirabeau
» pouvait avoir été occasionnée par les préparations violen-
» les dont il faisait usage, comme par le poison ; x> le second,
r aue les médecins et les chirurgiens assistant à Touverture
» da cadavre avaient conclu à la mort naturelle , parce qu'il
» s*agissait dans le moment d'empêcher les aristocrates d'être
i exterminés parle peuple. 9 Loin d'avoir été l'empoisonneur
iffîcieux de son illustre ami , Cabanis défendit sa mémoire de
'imputation de suicide ; et dans un écrit intitulé : Journal de
a mnltidie el de la mort de Mirabeau , il ré|>ondit à diverses
ritiques sur le traitement qu'il avait employé. On lit dans les
If^ffioire^ sur Mirabeau . publies par M. Lucas , son fils
doplif , que Cabanis pressé de questions sur ce sujet répondit :
r I>e fait du poison ne m'est pas prouvé, mais le contraire ne
'est pas non plus. » Au surplus le traitement que Cabanis fit
nbir à son illustre ami n'a pas été exeii pt de critique ; cette
îrronstance a fait dire de lui qu'on devait le comprendre au
ombre des médecins qui sont plus savants dans leurs livres
u'au lit de leurs malaaes. — La liaison de Cabanis avec relo-
uent tribun, et les principes philosophiques qu'il avait affi-
hés même avant la révolution le firent nommer officier muni-
ipal et électeur de la commune de Paris. Le 25 août i792,
I réclama contre l'identité de son nom avec celui d*»tn individu
tmipromis pour sa correspondance avec l'intendant de la liste
3vile. Le f5 mars 1795, il fut nommé juré au tribunal révolu-
ionnaire; il y resta peu de temps, el depuis lors il vécut retiré,
Qsqu'au mois de mars 1798. Sa conauile envers Condorcet
prosent par la convention, et qui périt d'une manière si dé-
plorable, ne fait pas moins d'honneur à Cabanis que sa fidélité
pour la mémoire de Mirabeau : ne pouvant lui rendre d'autre
lervice, il recueillit ses secrets el fut auprès de sa veuve l'inter-
prète de ses derniers sentiments. Cette action d'honnête homme
reçut sa récompense : M"*" Charlotte de Grouch^, sœur du ma-
réchal de France et belle-sœur de Condorcet, épousa Cabanis,
rai dut à cette alliance le bonheur intérieur et la fortune de ses
Mmièret années. Pendant sa retraite à Autenil , durant la
berreor , il revit ses premiers essais , traduisit quelques mor-
ceaux du grec, entre autres, VIdplle de Bkm sur la mort d'A-
( 675 ) CABAMll.
Lorsqu'il reparaît sur la scène , on le voit d'abord nommé en
l'an III professeur d'hygiène à l'école centrale du département
de la Seine; en l'an iv, membre de rinstilut national ; en Tau
V, professeur de clinique à l'école de médecine de Paris, et en
Tan Vf, député au conseil des cinq cents. Il fut porté à ce der-
nier honneur par la partie de l'assemblée électorale du départe-
ment de la Seine séante à l'Insirtut. Reconnaissant envers le
directoire qui avait fait valider son élection , Cabanis vota
aussitôt pour qu'on lui conférât le droit de nommer aux places
de juges vacantes dans le tribunal de cassation. Les^juillel
et 19 novembre 1798, il fit un rapport sur le mode de récep-
tion des candidats en médecine. Peu après, il vanta le courage
des Irlandais et fit des vœux pour le suirès de leurs armes.
Quelques jours auparavant, il avait oflfert la gravure du portrait
en pied de Mirabeau , peint par Boze , et saisit celte occasion
de uire le panégyrique de son ami. Dans une des séances sui-
vantes, il demanda pour le directoire la prolongation du droit
de comprimer la presse , et dit que, si Ton n'adoptait pas cette
mesure , les journaux royalistes quitteraient bientôt le masque,
et « certainement, ajoutait-il , dans l'état actuel des choses, le
mécontentement étant porté fort loin, les journaux royalistes
auraient le plus grand succès. » Cette opinion fut accueillie par
des murmures, et prouve que ce n'est pas d'aujourd'hui que les
philosophes et les écrivains qui ont par la presse fait leur che-
min, en révolution, se sont montrés les ardents ennemis de la
Htierté d'écrire. L'ne autre fois, Cabanis défendit Sieyes attaqué
par les journalistes , et prélendit que ses dolrarleurs étaient
ceux de la journée du 18 fructidor, a sans laquelle, disait-il ,
la lik)erlé et le nom français ne seraient plus. » Ainsi lié avec
Sieyes, il est tout naturel qu'il ait pris une part active à la jour-
née du 18 brumaire. Lucien étant parvenu à rassembler les
deux conseils, dans la nuit du (18 brumaire) 11 novembre 1799,
on décréta un gouvernement provisoire composé de trois con-
suls , Sieyes, Roger Ducos et Buona parle. Ihie commission lé-
gislative de cinquante membres pris également dans l'un et
l'autre conseil (ut chargée de Vintèrieur. Au nombre des mem-
bres de la commission législative pour les anciens se tronte
Cabanis. Dans cette circonstance il prononça un long discours
contre le ierrorùme et la monarthie , et fil l'éloge de la nou-
velle constitution consulaire. Devenu sénateur, il s'opposa vive-
ment au mois de décembre 1800 , avec Lanjuinais , Lenoir»
Laroche , Vimar, Volney el quelques autres, à ce qu'on s'auto-
risât du crime de la machine infernale pour dresser une
liste de proscription. — Cabanis fut aimé de l'empe-
reur , qui le fil commandant de la Légion d'honneur. VieilK
avant 1 âge par les travaux et l'agitation des affaires publiques,
Cabanis s^était vu à l'âge de cinquante et un ans obligé par l'al-
tération de sa santé de quitter Auteuil, où il recevait trop de
visites , pour choisir un séjour plus éloigné de la capitale. Ce fut
là qu'il mourut presque subitement le 5 mai 1808. — Outre les
ouvrages dont nous avons déjà fait mention, on a de lui : l°un
travaiî sur l'Education publique, retrouvé parmi les papiers
de Mirab?au et publ é par Cabanis en 1791 (in-8» de î06 pages).
Bien que ce travail fût attribué à Miralieau par Cabanis lui-
même , personne ne douta que ce ne fût l'ouvrage de l'éditeur ,
qui partout est reconnaissable par ses idées républicaines, par
sa mélaphvsique un peu subtile parfois , et qui n a pris nulle
part la moindre peine pour déguiser les formes de son style, et
pour imiter la manière bien moins correcte , bien moins élé-
gante de Mirabeau. L'ouvrage est comp<>«^é de quatre discours
et d'autant de projets de loi , savoir : 1** De tinstruction pu^
blique et du corps enseignant ; ^'^ Des fêles publiques civiles
et militaires; 5^ De l'établissement d*un lycée national; 4» De
téducation de Vkéritier présomptif du Irône. Enfin il paraft
constant que ces projets, malgré le mérite de certains détails,
n'auraient été ni adoptés par Mirabeau, ni accepiés par l'assem-
blée nationale. 2" Des degrés de certitude de la médecine,
Pbtîs, 1797, in-8®, et réimprimé en 1802, avec une nouvelle
édition de ses Observations sur les hôpilnux^ et du Journal de
la maladie de Mirabeau, Cabanis , qui se fit médecin parce
qu'il avait été malade, croyait de bonne foi à la médecine, et il
en a démontré la certitude avec autant de justesse qued'énidî-
Ikm. Dans ses Observations sur les hôpitaux, il demandait que
les établissements de ce genre, si meurtriers par l'aggloméra-
tion des malades, fussent divisés en hospices «alubres el bien
aérés. Ce vœu philanthropique a été réalisé depuis dans Paris
et dans les départements autant que le comportent les localités.
4*> Coup d'œil sur les révolutions et la réforme de la médecine,
Paris , 1804, in-8**. C'est une >éritat»le histoire de la médecine.
Après avoir rclracé le temps on les poi'les et les héros exer-
daniê; retoucha le Serment du Médetim cité plus haut, etc. l çaient l'art de guérir, ceux où les prêtres du paganisme s'en
CABANIS.
(676)
GABABET.
«mparèreot pour réunir la double puissauce que donnent sur
notre faiblesse la crainte de la mort et Tespoirde l'imniortalité,
l'auteur examine Tépoque où la philosophie^ observant les faits,
fit de la médecine une science exacte. Il fait connaître le génie
d'Uippocrate, le système dePythagorc, les travaux de Galien,
TinQuencc des révolutions politiques sur celles des sciences,
les causes de la décadence de la médecine , sa renaissance sous
les Arabes, et ses progrès jusqu'à nos jours. 5P Observations sur
les affecUons eatarrhaies, Paris, 1803, in-8". 6° Rapport du
physique et du moral de l'homme; douze mémoires , dont les
six premiers parurentdans les volumes 1 ei^làxx Recueil de Vlns-
titut national, classe des sciences morales et politiques, et le
tout ensemble, Paris, 1802 et 1803, 2 vol. in-8^. C'est particu-
lièrement dans ce dernier ouvrage que Cabanis a déployé son
talent d'écrivain et développé sa doctrine. Chcnier, dans son
beau rapport Sur les progrès et l'état de la littérature en
France f fait du livre de Cabanis un éloge sans restriction,
a Le plan de son livre, dit-il, est aussi bien exécuté qu'il est
bien conçu ; les questions y sont traitées avec profonaeur, et
l'élégance du style leur donne autant d'intérêt qu'elles ont
d'importance. » Nous admettons avec impartialité ce jugement
pour la forme de l'ouvrage; mais, quant au fond, une erreur
radicale, qui fut commune à plusieurs grands analomistes ;
entre autres le docteur Broussais (F.) , fait de cet ouvrage un
tissu d'erreurs psychologiques. Cabanis y professe que l'àme
n'est que le résultat du jeu de nos organes, et que la pensée est
une sécrétion du cerveau. Mais toutes les sécrétions du corps
sont corporelles; comment le cerveau seul, organe matériel ,
produirait-il la pensée immatérielle ? la raison naturelle rejette
cette opinion. Les sentiments, les désirs , les passions sont des
Shénomènes complexes , à la fois affectifs et intellectuels. Dire
'un sentiment qu'il est le produit d'une modiûcatlon viscérale
ou ganglionnaire^ c'est enfouir l'élément intellectuel du senti-
ment dans les régions obscures de la vie de nutrition. Pour
Cabanis, les forces physiologiques si distinctes qui se répandent
dans le monde sous forme d'idées , se confondent dans une
opération commune du cerveau. Avec un pareil système on
supprime l'élément intellectuel qui doit s'associer à l'élément
affectif pour constituer un sentiment , un désir, une passion ;
et tout en voulant réduire le cerveau au rôle d'un viscère de la
vie de nutrition , on élève les viscères de la nutrition au rang
d'un appareil intellectuel fl). Toutefois, malgré ses efforts et en
dépit de ses impressions de jeunesse, dont la trace , comme on
sait , disparaît si malaisément , Cabanis ne put jamais se con-
vaincre complètement lui-même , et de temps en temps on le
voit forcé par la voix intérieure d'admettre un être intelligent ;
nousen trouvons la preuve dans la préface mémedesila|)|>or/« du
physique et du moral de l'homme^ où l'auteur donne en quelque
sorte le démenti à sa doctrine en s'exprimant ainsi : a Quelques
personnes ont paru craindre, à ce qu'on m'assure, que cet
ouvrage n'ait pour but ou pour effet de renverser certaines doc-
trines , et d'en établir d'autres relativement à la nature des
causes premières; mais cela ne put pas être, et même avec
de la réflexion et de la bonne foi , il n'est pas possible de le
croire sérieusement. Le lecteur verra souvent dans le cours
de l'ouvrage, que nous regardons ces causes comme placées hors
de la sphère de nos recherches , et comme dérobées pour tou-
jours aux moyens d'investi^^ation (|ue Thomme a reçus avec la
vie. Nous en faisons ici la déclaration la plus formelle * et s'il y
avait nuelanA chose k Hiri» «^ncnra sur Hac mhaoi;^..» J..z ..t \
avait quelque chose à dire encore sur des questions qui n'ont
le seul résultat auquel nous conduit à cet égard le sage emploi
de la raison. Nous laisserons donc à des esprits plus confiants
ou si Ton veut plus éclairés , le soin de rechercher, par des
routes que nous connaissons impraticables pour nous , quelle
est la mesure du principe qui anime les corps, d En lisant ce
passage sans prévention, il est impossible de n'y pas voir la pa-
raphrase un peu alambiquée de cette sublime boutade de
Pascal : cr L'homme est an composé de matière et d'esprit * il
ignore reprit; il ignore la matière; il ignore encore plus le
heu qui réunit la matière à l'esprit , et cependant c'est là tout
l'homme. » Ailleurs , c'est d'une manière plus encore explicite
que Cabanis s'était expriméen faveur des idées religieuses Après
avohr tracé rapidement les devoirs, les peines et les jouissances
du médecin vertueux, il ajoutait : « Enfin, quand le moment
(1) Voyti dMirouvTMe du docteur Cerise : Des fonctions et des
maladies nerveuses , la réfutation du système de Cabanis.
approche de payer eux-mêmes le tribut inéritable qi'i)i«
payer à tant d'autres, reporUnt les yeux sor la cMTimfliî
l'expression touchante d'une vertueuse sécante, i jWi
Cabanis d'avoir avec de telles pensées po donner lieQ,ivr»
semble de ses écrits , au reproche dont il ne se \tmm
d'avoir consacré un talent ie& plus remarquables i X^SL
ment de doctrines qui le placeront toojounâlatétedn»
decins matérialistes. On peut consulter sar Cabanis m ^
par Destuttde Tracy, son successeur â llnstitm; poisbMr
publiée par M. Panset , éditeur de ses ceuvres complets, hi
1 825, 5 vol. in-8*». Ch. du Roioii
CABANis-JOïnrAL (Pierre), né à Alais vers 17%, fiik
temps un des principaux rédacteurs du jonmal liuénnu
établi en 1750 sous le nom de Feuille nicmairt,^\\m>
suivante celui & AvarU-Coureur, et continua (Téirepatérif
la direction de Querlon jusqu'en 1775. Les connaianncsTn".
de Cabanis, particulièrement en bibliographie, ne pour'
qu'être utiles à cette entreprise. Il traita aTecpeodriMiv^
ment dans quelques-uns de ses articles l'aDteordeb»
dramatique contre les philosophes, et Palissel Ta pbééprii-
présailles dans sa Dunciade, Lié avec plusieurs bonneKrièn
et surtout avec Helvétius, il se montra un desesplwM^^
tisans, lorsqu'un violent orage s'éleva contre cet rânatirra-
sion de son livre de l'Esprit, A sa prière, CabMBpvairaili
France et les pays étrangers, dans l'intention (furtirr prM
la circulation de cet ouvrage; mais ses soins o'cvtil pu ^
de succès que ceux de l'autorité pour le supprimer; el il jih
de croire que son voyage fut plutôt une déiBoostnlin p
l'effet d'un dfôir bien réel d'empêcher le livre de» tèçofr
On prétend qu'il a lui-même composé pi usieun écrits anoew
le seul qu'on puisse lui attribuer avec certitude est nw
intitulé : les Erreurs instructives^ onMémoiminttmté",
3 parties in-12. Depuis la cessation de V Àvant-Cmm^mt
captivait plus Tinconstance naturelle de Gabenis-Jomi (^
mopolite infatigable, il mena une vie errante jasqo'i s tf*^
amvée à Bruxelles en 1780.
CABANIS (L'abbé), supérieur du séminaire deSà^'OiV'
à Avignon, y publia en 1745, 2 vol. in-i^ Manutliat^
nies romaines, tiré des auteurs authentiques Hitiicrm
les plus intelligents, plus complet que l'ouvrage pQbBtr*
demment sur les Cérémoniei de FEglise (1).
CABANON, S. m. {gramm.)f petite cabane. H se dit ii
quelques prisons de certains cachots très-obscors.
CABAR (Susa) (géogr. ane.), ville de rAfrique pro^i^
rient, vers l'est, à deux lieues sud d'Adniroète.
CABARE, s. f. {hist. nat.), nom qu'on donnée BKtl*^
du Brésil (F. Gabare).
CABARER, V. n. {technol.) {term, de brassiur)/^'^ ^*
d'un vase dans un autre vase, soit avec le jet, »iti*"
chapelet.
CABARET. I^ bonne société dit familièrement qiaiid*'
dîner chez un restaurateur : Nous allons dîner «« ^
Le peuple ne prononce plus ce mot; il dit : Nousillow*
marchand de vins, et celui-ci met sur sonenscigocît'i*»^
de vins ou Cave de un tel. Les expressions changeoM*J
les mœurs restent les mêmes : ainsi, les cabarett d » r
guettes de la Courtille se décorent du titi^ de resUur»t«
donnent pour cela ni de meilleurs mets, ni de nw"?'^.y ^
Nos aïeux allaient au cabaret ; ils y allaient sous ï^p' L,
la régence, et encore à la fin du règne de I^mis a>. w»*|
de la Pomme de pin, sur le Pont-Neuf, fut kmgtempJ»^,
Les poêles du temps de Louis XIV le frë(juentii«it i?V;
Parnasse de quelques-uns d'entre eux. Boileau dit *
Amand, auteur de Moïse sauvé :
Ainsi tel, autrefois , qu'on vît avec Firet
Charbonner de ses veri les murs d'un estent * <»
Les jeunes gens allaient y faire des parties, et di«>"*^
(1) Cabanis éuit fort instruit dans la rubrique, *»^^f^
dévotion jusqu'à rintoléranoe. Il fit enterrer àànê k ^«^ ^^
un prêtre qui avait refusé de siçner le fonwilaife. U sp^
nud d'après Gavantus et Moratt.
CABAEBT.
(677)
CABIRET.
le Turcarety jouée en 4709, le nuirqois dit en parlant du cbera-
ier : a Je le cherche partout, aux spectacles, au cabaret, au t>al,
lu lansquenet. » Les gens qui se respectaient entraient au cabaret
ans rougir; témoin l'anecdote suivante. Despréaux, ami de
Chapelle, l'ayant rencontré un jour auprès du Palais, lui reprocha
on penchant pour le vin. Chapelle parut touché de ses discours
i pour causer plus commodément l'engagea à entrer dans un
«Oarel voisin. Despréaux y entra pour achever la conversion de
Ihapelle, et ces messieurs, Tun préchant, l'autre écoutant, s'eni-
rèrent si bien qu'il fallut les reporter chei eux. Les moeurs et
es habitudes de chaque époque offrent des variétés curieuses,
aujourd'hui un acteur du Théâtre-Français ne s'assoirait pas
i la porte d'un restaurateur. Eu 1701, Champmesié, qui était
lorame d'esprit et de bonne compagnie, lorsqu'il mourut subi-
emenl, était assis sur un banc à la porte du cabaret de VÀilianee
[ue tenait Forel auprès de l'hôtel des Comédiens. — Voltaire
crit à M'°' Dudeffant en septembre 1774 : ce Savez-vous que ce
ùt ce polisson de Vadé^ auteur de quelques opéras de la foire,
|ui dans un cabaret à la Courtille donna au feu roi (Louis XV)
e titre de Bien^Amé^ et qui en parfuma tous les almanacbs et
outeslesaCKches. » L'abbé de Voisenon contredit Voltaire, et dit
lans ses anecdotes littéraires : C'est Pa1^ard qui dans un opéra-
comique nomma, le premier, le t\àU Bien-AUi^, — L'établisse-
nent des cafés (F. ce mot), vers le milieu du xww* siècle, fit
omber l'usage d'aller au cabaret. Toutefois, plusieurs cabarets
le cette époque étaient encore oc qjue sont aujourd'hui certains
estauraleurs. C'est au cabaret de Landelle que s'établit la so-
riêté de Vaoden Caveau ( K. ce mot), réunion de chansonniers
|ui se renouvela sous l'empire chez le restaurateur Basaire ,
tous le nom de Caveau moderne. — Sous le rapport de la mo-
rale, les cabarets sont les lieux les plus funestes an peuple. Ils
>ont innombrables dans Paris ; il n'y a presque pas de coin de
rue qui n'ait le sien. Il est à remarquer que cette situation est
rechen-bée par les cabaretiers, parce qu'elle donne deux entrées
I leur maison. C'est ce qui leur a souvent fait mettre sur leur
enseigne le fruit appelé emng^ avec ce mauvais calembour :
itt Bon Coin, Les cabarets des quartiers populeux et des rues
>bscures sont le lieu de réunion des oisifs, aes mauvais sujets, et
e repaire où se cachent facilement et où se donnent rendez-vous
es malfaiteurs, pour y concerter leurs opérations criminelles,
l'est toujours du cabaret que sort un voleur ou un assassin. Il
r naédite son crime, et par la boisson s'encourage à l'exécuter.
^esi dans les cabarets des faubourgs et des lieux isolés que l'on
onduit les gens sans expérience, qu'on les enivre, qu'on les
ait jouer, qu'on les dépouille et que souvent on les assassine. Là
K malfaiteurs ont pour complices des sirènes de bas étage,
lont les grossières fascinations sont pourtant un attrait pour ces
nalhcureuses victimes. On appelle un cabaret borgne^ le më-
hant cabaret où se réunissent les gens du plus petit peuple. C'est
ou jours au cabaret que prennent naissance des rixes qui souvent
^^lennent sanglantes. La brutalité de ces hommes grossiers est
ncore excitée par la mauvaise qualité des vins qu'on y débite,
t qui, au lieu d'une chaleur généreuse, fait circuler dans leurs
eines le feu des esprits qu'on introduit dans d'horribles mé-
ing^, et qui produit sur leur santé les effets les plus nuisibles,
iercier, dans son tableau de Paris , dit aue dans le siècle
ernier , un conseiller au parlement opina a la mort contre
in cabaretier lalsificateur, soutenant que cet artifice meurtrier
X terminait peut-être plus de citoyens dans Paris que tous les
léaux ensemble. — Quelques cabarets ont eu de grandes répn-
i tiens. Celui de Bamponneau (F. ce mot) à la Courtille, vers
770, attira tout le petit peuple de Paris; on n'y payait le vin
[ue trois sous et demi la pinte. Une affluence extraordinaire
endit le cabaret trop étroit; Ramponnean l'agrandit et y fit
ortune. Sa réputation s'étendit tellement que la cour et la ville
r alla jouir du spectacle de la populaceen goguette. Il y a quel-
laes années qu'une réputation du même genre attira la foule à
a Courtille ; c'était celle de la Mère Badù. Ceux qui n'ont pas
issisté au spectacle de ces réunions populaires ne |)euvent pas
te flaire une idée de leur grossièreté. — Les étymologistes varient
(ur l'oriffine du mot cabaret, II y en a oui le font remonter
os4]a'à rhébreu, et le tirent de ca6ar, assembler, réunir. Ménaffe
prétend qu'il vient du mot latin eaparetum, qui a été fait du
rrec itdvn, canêy qui signifie lieu où l'on mange. Les mots latins
les plus usuels pour exprimer un cabaret, une taverne, sont les
[Dots eaupona, popina, laberna, Horace appelle le cabaretier
ratipo, et y ajoute répithèle ûeper/idui, h cause du mélange des
rins qai existait dès (ors comme aujourd'hui —Du mot cabaret,
Scarron a fait l'adjectif «aftai^a*^, qu'il emploie dans le Ro-
man Comique, dans cette phrase : a L'hùtcsse dit cela d'un Ion si
ûobmréUquê, que la Rancune jugea qu'elle avait raison. » Ce mot
ne peut s'employer que dans le style burlesque. — On appelle
Cabaret, par extension, un petit meuble garni de tasses et de
soucoupes pour prendre le thé et le café. Un cabaret de la Chine,
un cabaret de porcelaine sont souvent des objets d'un grand
luxe. C'est ainsi que le terme le plus bas s'anoblit par l'usage
qu'on en fait. Dumersan.
CABARET, CABARETIER (ytirûpr.). Les cabarets sont placés
sous la surveillance spéciale de l'autorité municipale, qui doit
veiller à ce qu'il ne s'y commette aucu ne atteinte à l'ordre public
(loi du 24 août 1790, titre ii, art. 5 i. Aussi les officiers de po-
lice ou municipaux ont-ils le droit d y entrer à toute heure; ils
sont expressément chargés de vérifier la salubrité des boissons
qui s'y débitent (loi du 22 juillet 1791 , art. 9). Il est dans les
attributions de l'aulorilc municipale de défendre aux auber-
gistes, cafetiers, cabaretiers, etc., de donner à boire , à manger
et à jouer après une certaine heure, et de défendre aux particu-
liers d'aller boire, manger ou iouer dans ces lieux après cette
même heure. î^ défense est obligatoire pour tous; en consé-
quence, les tribunaux ne peuvent admettre comme motifs
d'excuse , de la part des particuliers en contravention , qu'ils
auraient pu ignorer l'heure, et qu'ils se seraient retirés à la
première invitation qui leur en aurait été faite (arrêt de cassa-
tion du 3 décembre 1825; Sirey, t. WVJ , première partie,
p. 297). Mais il faut que la disposition du règlement de police
mentionne expressément qu'il est applicable aux particuliers.
Un règlement qui fixe d'une manière générale la fermeture des
lieux publics n impose d'obligation quaux propriétaires de ces
lieux, et non aux habitués , qui, dans ce cas, ne sont point cou-
pables de contravention , pour avoir bu après l'heure fixée
(arrêt de cassation du 5 octobre 1822; Sire^, t. \xiii, première
partie, p. 209). Il y a de la part du cabaretier contravention aux
règlements qui fixent l'heure de la fermeture des lieux publics,
par cela seul que des individus sont trouvés buvant dans son
cabaret après llieure indiquée pour la fermeture : peu importe
qu'ils soient des parents et amis du cabaretier, et non des con-
sommateurs payants; qu'il n'y ait ni vin ni bouteille sur la
table; que ces individus n'aient point été trouvés mangeant,
buvant ou jouant (arrêts de cassation du 8 mars et du 5 octobre
qui conirevieni a un arreie uu prel
boire dans un cabaret après l'heure fixée, ne peut être excusé
sous prétexte qu'une autorisation spéciale du maire l'aurait
dispensé de se conformer à cet arrêté : d'abord , ïwrce qu'un
maire ne peut agir que par voie de règlement général applica-
ble à tous ses adininistres , et non faire des actes dans I intérêt
escluiif de l'un ou de plusieurs de ses administrés ; ensuite ,
parce qu'il ne peut, sous aucun prétexte, ni contrarier les
actes de l'administration supérieure , ni dispenser qui que ce
soit de la soumission à ces actes ( arrêt de cassation du 18 avril
1828; Sirey, t. xxviii, première partie, p. 440). Le Code pénal,
art. 475, et la jurisprudence assimile les cabaretiers aux auber-
gistes, logeurs, etc.; par conséquent, les rèffles relatives à
l'exercice de l'action des aubergistes pour les fournitures par
eux faites, à la prescription de cette action, au privilège qu'ils ont
sur les effets des voyageurs, à leur responsabilité relativement à
ces objets, sont communs aux cabaretiers.
CABARET (droit canon,). Le cabaret n'est pas mauvais de sa
nature. Il est cependiantune occasion de pécher k une infinité
de gens auxquels on doit l'interdire pour cette raison. Il est
aussi interdit aux ecclésiastiques cnr un grand nombre de con-
ciles tant généraux que particuliers, comme contraire à la
sainteté de leur état et sujet à beaucoup d'inconvénients. Void
la défense que fit là-dessus le quatrième concile général de La-
tran, tenu sous Innocent III : Tabemas prorsus évitent, nisi
forte causa necessiiatis in itinere constituti. Le concile de
Laodicée tenu vers l'an 364, celui de Carthage de l'an 597, celui
de Francfort de l'an 794, celui de Reims de l'an 1585 , celui de
Tours de la même année, et plusieurs autres font la même
défense sous de grandes peines, telles que sont la suspense, le
jeûne, la prison. Les statuts de la plupart des diocèses sont con-
formes aux conciles sur cet article; d'où il suit^ 1*> qu'un clerc
pèche toutes les fois qu'il mange ou qu'il boit au cabaret, à
moins qu'il ne soit en voyage , quand même il ne serait pas
onlres sacrés ^he mortellement, et encourt la suspense et
l'interdit en allant au cabaret, lorsque cela est défendu sous
peine de suspense et d'interdit, ipêo facto, par les statuts de
son évéque , aux clercs qui sont dans les ordres, puisque telle
CABARHIS.
défense esl en matière grave el sous une peine grave qui suppose
un péché mortel.
CABARET {vieux mol\ raquplle, battoir; il s'est dit aussi
d'un lieu fennéde barreaux, en forme de cage.
CABARET, s. m.(6o(an.) (asarel, nard sauvage, asaram
eurapœum, L), plante herbacée vivace(dêcand.monogyn., L,;
aristoloches, J.) du midi de la France, que Ton a aussi appelée
oreille d'homme ou oreillette , à cause de la forme de ses
feuilles. Sa racine, qui consiste en une petite souche horizontale
d'un blanc grisâtre, de la grosseur d'une plume à écrire, d*oà
partent dos fibrilles grêles el rameuses , a une odeur forte et
désagréable , une saveur acre , nauséabonde el poivrée. De
toutes nos plantes indigènes, Tasaret est celle qui remplace le
mieux Tipecacuana lorsqu'elle osl fraîche. On administre, à la
dose de trente ou quarante grains dans six onces d'un liquide
quelconque, la poudre de la racine ou des feuilles. Celle poudre
est aussi employée comme stermilatoire. En distillant avec
Teau la racine sèche (Yasarum europœum , on obtient une ma-
tière volaille cristallisable en tables quadrilatères nacrées,
d'une odeur el d'une saveur aromatiques camphrées, soluble
dans l'alcool, el qu'on a assimilée à une huile volatile en lui
donnant le nom d asarine.
CABARET, s. m. (hisl. nat.), espèce de pinson.
CABARETER, V. n. (çramm.), aller dans les cabarets, fré-
quenter les cabarets. Il esl populaire.
CABARETIER, ÈRE, S. (gramm.)^ celui, celle qui tient
cabaret.
CABARETIER (droi( canon). Tout cabaretier pèche mortel-
lement , 1** quand il donne sans nécessité à manger en gras
à des catholiques, ou mévne à des hérétiques , les jours d'absti-
nence commandés par l'Eçlise ; ^ quand il donne à souper les
jours de jeûne à ceux qu'd sait certainement être obligés au
jeûne; 5® quand il donne à boire à ceux qu'il sait devoir s'eni-
vrer par le vin qu'il leur présente; 4' lorsqu'il donne à boire
les dmianches et les fêtes pendant le service divin , si ce n'^t
aux passants et aux voyageurs. La raison de ces quatre déci-
sions est, que dans tous ces cas un cabaretier coopère réelle-
ment et emcacement au péché de ceux à qui il donne à manger,
contre les lois de l'Eglise qui le défendent même k l'égard des
hérétiques sur lesquels elle a autorité, parce qu'ils sont devenus
ses enfants par le l)aptéme, quoiqu'ils ne veuillent pas la recon-
naître. Il n'en serait ^s dfe même d'un infidèle , parce que,
n'étant point baptisé, il n'est pas soumis aux lois ae l'Eglise.
Un cabaretier ne peut non plus, sans injustice, ni mêler de l'eau
avec le vin qu'il donne , ni donner du vin d'un plus bas prix
pour du vin d'un plus haut prix en le faisant payer autant ,
quand même ses notes le trouveraient aussi bon ou meilleur
3 ue celui d'un plus bas prix, ni vendre son vin et ses autres
enrées plus cher aux étrangers qu'aux habitants do lieu ; parce
que la règle générale esl qu on ne peut jamais vendre une chose
plus qu'elle ne vaut, ni l'acheter moins que sa jusle valeur :
une telle conduite étant mauvaise en soi, comme contraire à la
justice et à l'égalité qui doivent se trouver entre la chose vendue
et le prix de cette chose , el qui doivent être inviolablement
gardées à l'égard de tout le monde, étranger ou compatriote.
Carius vendere , vel viliui emere rem quam valeat , est secun-
dum se injustum et illieitum (saint Thomas, 2, q. 77 , art. 19)
(F. les ordonnances et les arrêts qui défendent aux cabaretiers,
hùteliers, taverniers, de recevoir aucuns habitants des villes ou
villages où ils résident, sinon les étrangers passants, non domi-
ciliés. Telle est la disposition de l'ordonnance d'Orléans en
1560, art. 35 de l'arrêt du parlement de Paris, en forme de
règlement, du l" octobre 15S8, etc.).
CABARNE, berger de l'Ile de Paros, apprit à Cérès l'enlève-
ment de Proserpine. Celte déesse, pour le récompenser» le fit
prêtre de son temple. Les habitants de Paros instituèrent
en son honneur des fêtes assez semblables aux Orgies de
Bacchus.
CABARNES {hiit. ane.). Dans l'Ile de Paros, on appelait de ce
nom les prêtres consacrés à Cérès. Quelques étymologistes
font descendre ce mot du phénicien ou de l'hébreu carbarnise
ou eareb, offrir. Josèphe prouve par Théophraste qu'il était em-
ployé dans ce sens par les Syriens. D'autres prétendent au con-
traire Que ce fut le nom du premier prêtre qui vint annoncer à
Cérès 1 enlèvement de sa fille.
CABARNIENS, s. m. pi. (a lUî^.), prêtres des autels consacrés
k Cérès dans l'Ile de Paros, les niêmesque les cabarnes.
CABAENis {géogr. ane.), nom de l'Ile de Paros, tiré da ber-
ger Cabarne.
(678)
CABARSDSSE {géogr. ane,), vîlled*Afnqiie,dM$bhn«
Il y eut un concile l'an 395, où Primien , évéque deurt^
fut condamné par cinqoante-trob évèques '"itiaiiwh
branche schismatique des donalisles , sectâle«n de Ua^
de Cartbage.
CABARRUS (François, comte bb , filsd'onfwffoniii.i.
quit à Bayonne en 1752, et fit .v^ éludes chftWFymi
I Oratoire à Cordoue, puis à Toulouse, il quitta to«t à a«piiii
dernière ville avant de les avoir terminées , pour mméi
son père et emt>rasser la carrière commerciale. Il fut m*.
Saragosse chez un correspondant, pour se pfrCfciiofiDfT<^
celte carrière el pour apprendre l'espagnol. Le jMOfùhn
remarqua bientôt la lille de son nouNel hôte ; il ira fît iw
et il l'épousa secrètement en 1772. Ce mariage ne phf ^
aux deux familles. Cependant son beau-père l'étaMitiOni»
chel , où il lui donna la direction d'une fabriqae de «m
située près de Madrid. Mais Cal^arrus n'avait pis branottr»
clinalion pour l'industrie. Il fit de fréquents voyages daiiif
capitale, et ses goûts le mirent en relation «ver qBH()npi
de lettres, notamment Tabbé Guevara, rédadeor de b ^
de Madrid , qui l'introduisit dans la société. Dès lor» (jtn
conçut des id«'es d'ambition , que les circonstiDKs binrwt
La guerre de rindé|)endance américaine ayant prifê ï'h^
de ses ressources du Mexique, elle é|>rouva derc»bm*âB
ses finances, et le ministre qui en avait le départesnif nMÉi
Cabarrus sur les moyens de rétablir les finano» Hkntéét
l'Etat. Celui-ci imagina do créer des billel5niyjii,«p^(if
papier-monnaie iwrtant intérêt , et qui emni €iNri m
grand succès. Ce fut là Iccommencementdesesrrttù»!*
banque fut chargée d'acquiller toutes les dettes (ta trwCd
encore à lui qu'est due la création de la compagnif d» Fk>
pines, le 10 mars 1785, dont le but étaild'onirleowBfl-i
l'Amérique avec celui de l'Asie par les tedecewo li*
aussi projeté un canal de navigation qui devait pw*»*
source dans les montagnes de Guadarrama, pa«priMi«*
s'unir au Guadalquivir. On en commença même le$tn«i,^
furent suspendus en 1784, par les ordres do t"»"»**''!^
Lorsqu'on proposa de fonder un roonl-de-piélé eoBW»
veuves et des enfants de gentilshommes , Cabamu ij<J*
et il réussit à en empêcher rétablissement. — M«lih«
()ui lui avait souri jusqu'alors sembla vouloir l'atoBdrtf"
instant. Il eut le chagrm de voir attaquer la ^iW «*^
Charles par le fameux Mirabeau, qui publia nn *^»^''
sujet. Ce mémoire fil sensation; cependant Cabamw pn»
en faire défendre l'introduction en Espagne : « » jjj
qu'un triomphe passager. Après la mort de Charles III, i^
en 1788, il perdit tout à fait son crédit , et le mweUf IJ«
le fit arrêter et meltre en prison en 1790. Ma» «1»'^
mois d'incarcération , un jugement solennel ^"J*f *!L,
salions portées contre lui , el, singuliers caprimdfij^'^
Cabarrus en redevint le favori. Ke roi le nomma pW'ïw™
au congrès de Radsladt en 1797 , puis ambassadeur «a^
gouvernemenl français. Godoï lui fil donner ane "JJ^'JJ^
la Hollande, il revint à Madrid après la rêvololiondDP'"
1808; il fut nommé surintendant de la ««»^*J*'*^!^
el enfin ministre des finances. — Cabarrus «»»P'lV'/j
Sue lui laissaient ses différentes fonctions à "''^'^., j^^,
'est ce que témoignent les ouvrages suivants ^"•'vf^
1» U Diseur de riens , feuille périodique, q"»^*î°PîT, ^
ordre du gouvernement , sur la demande de ^. ,
Gnxette, qui avait des privilèges p^***"^'^* î '^ Î7. hf
Françttis Cabarrus. écHtes df sa pHson au P^r ". ^
3*» Eloge de Charles ! H y roi d'Espagne; A^Sfê^f^^^
tributions he plus convenable à l'Espagne; S^ ^^r^
Musquex , minisire des finances. Outre «5<^^^^^^J
a encore laissé quelques Mémoires sur ses plans Bninor^ ^
mourut à Séville d'une attaque de gouHe à » **^ J^w
1810, à l'àgc de cinquante-huit ans : ses ««««"^ui
déposés dans l'église de Sainte-Marie de Ser» %"^
grand honneur rendu à sa mémoire. '" ^' ^ ^^
CABAS, S. m. (comm.) espèce de pa"f Jjjf^S^
dmairement à mettre des figues. — H ? "'v^Lncà
et en plaisanUnt, d'une vieille voiture i lanacwK ^^
CABAS , s. m. (Itrm. de rivière), paad ^^f^g0
éUit d'osier clisse. Il n'est plus o»^* 7* *^Ju w*». '
d'une sorte de panier de sparterie ou « f*"**^ 0S
et souple, dont les femmes se servant poar
(679)
ce sens on écrit aussi
CAïussaif.
iImU qu'elles portent avec elles; en
CABAfifi ( géogr. anc, ) , ville de TEgypte inférieure , dans le
MU.
iULBASSE (géogr. anc,) , ville de la Cataonie , entre Tarse et
Césarée.
GABA81LAS (Nil et Nicolas). G*est le nom de deux savants
ircbevéquesde Tbessalonique, oucle et neveu, qui se succédè-
îtni iinoiédialeraent dans le tliv^ siècle. Nil a composé deux
raités contre les Latins : Tun , De causa disiidii Ecclesiar,
miimar. et grœeanicaram; Tautre» De primniu paptB, Ces deux
icrils , dans lesquels il règne un peu d'acrimonie contre les
Latins, furent imprimés à Londres, sans date, et réimprimés à
lâlc en 1544. Nil avait composé un gros ouvrage sur la pro-
ession du Saint-Esprit, et d'autres opuscules dont Allatius
ait mention dans sa Ùisserlalion mr les Nil» — Nicolas suc-
éda à son oncle en 1350. Celui-ci fut un des plus ardents ad-
versaires des Latins, et publia contre eux divers Traités, Il a
aiasé plusieurs ouvrages, dont le meilleur est son Expositionde
B iiturgie grecqiêe, imprimée en diflférents endroits, en grec, et
raduiteen latin parGantien Hervet, Venise, 1548, et Paris,
560. On estime aussi la Vie de Jésus-Clirist , du même au-
eur, lngolsladt,in-4<>, 1604, traduite on latin par Poiilanus.
jss autres ouvrages de Nicolas sont reslés manuscrits dans la
■bliotbèque du Vatican. On |)eut en voir le Calaioaue dans la
Wiioihèque grecque de Fabricius. L.-F. G.
CABAS8KR, GABACER (vieux ffio/)» cacher, retenir in-
lùnient; tromper, surprendre, subtiliser, soustraire.
CABASSET (art, mt/iV.) , casque, armure de tète; de caput.
^icot le dérive de Thébreu coba , ou de l'espagnol cabexa^
ièle.
cabassole (Philippe de ) , cardinal et légat, naquit en
1505 à Cavaillon, dans le comtat Venaissin, lit ses études dans
ta ville natale, y fut nommé chanoine à douze ans, archidiacre
tu 1330, et prévOt l'année suivante, et enfin évéque de cette
rille en 1334 , quoiqu'il n'eût oas Tàge voulu par les canons.
Pétrarque étant venu s'établira Vaucluse en 1358, il ût une
rùite à son évéque qui était seigneur de Vuucluse, et en fut
^u accueilli, et depuis ce temps il s'établit entre eux une
imitié étroite et constante fondée sur une estime mutuelle. En
1343, Cabassole se rendit à Naples, où le roi Kobert en mourant
'avait nommé membre du conseil de régence pendant la roino-
îté de ses deux filles , Jeanne et Marie. Dans la cour dissolue
le Naples, l'évéque de Cavaillon seul résista au torrent. Il
^fuanda son conçé, et revint à la cour pontificale d'Avignon
D janvier 1346. Bientôt il fut envoyé par Clément VI pour ré-
kblir la paix entre Jeanne , comtesse de Bourgogne , et Jean ,
omle deChàlons; mission dont il s'acquitta avec un plein suc-
b. Il n'en fut pas de même de celle que lui confia en 1558
nnocept VI. Il s'agissait d'aller lever, au profit de la chambre
postolique , le dixième de tous les revenus ecclésiastiques en
Allemagne pour le recouvrement des terres usur|iées. Le nonce
mposa sa demande dans une assemblée des princes de l'em-
itre à Mayence. On lui répondit par des récriminations , et
empereur Charles IV déclara aue le clergé d'Allemagne ne
onnerait pas ce subside. Cabassole descendit le Rhin huit jours
près , et arriva à Avignon en 1359. En 1361 , le pape le
(Mnnia patriarche titulaire de Jérusalem , et cinq ans plus
fefd , administrateur de l'évèché de Marseille, et enfin cardi-
mi à la promotion du ^2Û septembre 1368. Urbain V, en trans-
îrant sa résidence d'Avignon à Rome en 1367, lui donna une
^nde preuve de confiance en le nommant vicaire spirituel et
ent|>orel de tout le comtat. Dans l'été de 1369 , Fevéque de
lavaillon vint trouver le pape à Monte-Fiescone , et fut envoyé
omiiie légatà Pérouse; il y fut presque constamment nuilade,
l y mourut le S6 août 1371. Son corps fut transporté en
France et enterré dans l'église de la Chartreuse de Bonpas , où
fi cardinal Aycelin de Montaigu lui fit élever un mausolée qui
subsisté jusqu'en 1791. Au dire de tous les auteurs conlem-
torains, il fut un homme d'un mérite supérieur et aussi distin-
;Qé par son esprit que par son érudition ; il administra son
îiocèse avec sagesse et remplit diverses missions délicates avec
«aucoup d'habileté. Pétrarque , son ami , a dit de lui : Celait
m grand homme à qui l'on a donné un petit évéché. Quand on
ai apprit que le prélat avait été fait cardinal : Je savais, répoo-
lit-il » qu'il le serait un jour, et je suis éutnné seulement qu'il
*aU éié si tard. Le cardinal Cabassole a laissé plusieurs ma*
inscrits.
c ABASSOR ou EABASSON , nom qu'on donne au tatou à
Knise bandes.
CABKLLAIJ.
CABASSCT ( Jean) , oratorien , né à Aix en 1604 ou 1606,
noort en 1685 , suivit a Rome en 1660 le cardinal de Grimaldi|
archevêque d' Aix. Pendant les dix-huit mois qu'il y demeura ,
il s'acquit l'estime des savants de l'Italie , et recueillit les maté-
riaux des ouvrages qu'il publia depuis. Les principaux sont :
Notitia eonciliorum , 1685, in-fol., bon abrégé de la collection
des conciles ; Juris canonici theoria et praxis , Lyon , 1675,
in-4«; Poitiers, 1758, in-fol. ; Venise, 1757, in-fol.
CABAT, s. m. (comm.), sorte d'ancienne mesure de blé et
d'autres grains.
CABAY, s. m. (hist.),Cesi le nom que les Indiens, et
les habitants de l'Ile de Ceylan et d'Aracan , donnent à des
habils faits de soie ou de coton ornés d'or, que les seigneurs et
principaux du pays ont coutume de porter.
CABBEDO DE VASCONCELLOS (MiCHEL) naquit en 1535 à
Sétuval. Il fit ses études successivement à Bordeaux, à 'Toulouse
et à Coïmbre, et après s'être appliqué au droit avec beaucoup
de distinction, il parvint aux premières charges à Lisbonne. Il
eut un fils qui marcha sur ses traces, et il mourut en 1577. On
a de lui : 1" une traduction latine du Plutus d'Aristophane,
imprimée à Paris chex le fameux Vascosan en 1517; 2» quel-
ques Poésies imprimées à Lisbonne et à Coïmbre; 3" des Lettres
et d'autres ouvrages imprimés à Rome, 1597, in-8°. — Cabbeoo
(Georffes) , fils du précèdent; il devint chancelier du royaume,
puis , lors de la réunion du Portugal à l'Espagne , membre du
conseil d'Etat de Madrid p«>ur le Portugal , et il publia les ou-
vrages suivants: 1** Deeisiones Lusilaniœ senatus^ 1601, in-fol.
On dit qu'il compila cette collection d'ordonnances par ordre de
Philippe H, et pour établir les prétentions de ce monarque à la
couronne de Portugal , après la mort du canlinal Henri. ^° De
palronatibus eeclesiarum régies coronœ Lusitaniœ^ 1603,
in-4'*. — Georges Cabbedo mourut dans sa patrie le 4 mars
1604 , à trente-cinq ans suivant les uns , et à quarante-cinq
suivant les autres. L.-F. G.
CABELLAU,s. m. (kist, fiol. ) , poisson d'Amboine. Il a le
corps médiocrement allongé et presque cylindrique, peu corn—
primé par les côtés; la tête et les yeux médiocres ; la bouche
grande et montante. Ses nageoires sont au nombre de sept, sa-
voir : deux ventrales petites, placées sous le milieu du ventre»
assez loin derrière les pectorales qui sont rondes et petites; une
dorsale fort longue , un peu plus basse devant que derrière;
une longue et basse derrière l'anus; enfin une derrière la queue
qui est carrée. Son corps est jaune, avec une large bande noire,
étendue de chaque côte depuis le sommet de la tête jusqu'à la
queue; la tête est brune, pK|uetée de noir; ses yeux ont la pru-
nelle bleue, entourée d'un iris rouge; les nageoires sont cendré
noir. Le cabellau fait, avec le voorn d'Amboine, un genre
particulier de poisson dans la famille des remores.
GABK , s. m. ( archéol,) , mesure hébraïque d'environ trois
pintes et demie pour les liquides; c'est la sixième partie du
«•Ittin, ou demi*boisseau pour les matières sèches.
CABE [géogr,), petite rivière d'Espagne, au royaume de Ga-
lice , qui se jette dans le Velezar, et tombe avec lui dans le
Minho.
CABE (vieux mot), vieille vache qui ne donne plus de lait, et
qu'on engraisse pour tuer.
CABEÇA-DE-TIDE (géogr.) , petite ville avec château, en
Portugal, dansTAlentéjo, à 5 lieues de Port-Alègre.
CABEÇA ou CABKSSE, adj. et s. f. {citmm.). On dislingue
par les mois cabeça et barilte, c'est-à-dire télé et ventre, les
soies dont on fait commerce dans les Indes orientales. Les soies
cabeçasont les plus fines; les barilles valent quinze à vingt pour
cent de moins. Quelques-uns disent cabesse. Les UolTandais
distinguent deux espèces de cabesses : la eabesse de more y
qui est la plus fine, et la eabesse ordinaire ( V, Cabessa).
GABELA [botan.). C'est le nom d'un fruit des Indes orientales^
qui ressemble beaucoup à la prune : l'arbre qui le produit ne
difïère presque en rien du cerisier.
GABELlAU (Abbabam), célèbre négociant hollandais. Il se
rendit en Suède au commencement du wii' siècle, sous le
règne de Charles IX. Il attira dans le même pays plusieurs de
ses compatriotes , et jeta , de concert avec eux , les bases du
commerce de la ville de Gothemboorg , qui venait d'être bâtie.
Gustave- Adolphe le nomma intendant des pêcheries, et direct
teur des compagnies de commerce. Il s'amassa une fortune
considérable , et ce qui lui fait infiniment d'honneur, c'est qu'il
remploya souvent pour le bien général. Ainsi, lorsque Chris^
tian IV, roi de Danemark, menaça la Suède d'une invasion , il
entretint une escadre^ pour défendre les côtes , et il fit venir à
CABESTAN.
(680)
CABBSTAH.
ses frais un corps de troupes à Stockholm. On ignore la date
Srécise de sa mort. — Gabeliau (Marguerite), fille du précé-
ent f qui captiva le cœur du roi Gustave- Adolphe , bienfaiteur
de son père, et qui eut de lui un fils, connu dans Thistoire sous
le nom de comU de Vasaborg. On n'a pas d*autres^ détails sur
la vie de cette femme. L.-F. Guérin.
GABELLIO ( (jr^ogr. anc,) (aujourd'hui Cavaillon), ville
orientale des Cavarcs, dans la Viennoise, à Test d' Avcnio, sur
une petite rivière qui se perd dans la Druentia. Les Mar-
seillais y avaient érigé une colonne en Thonneur du grand
Pompée.
CABELO ( /lui. nat.) , nom d'une espèce de serpent qu'on
trouve à Surinam.
GABÉRÉE {hitt. nal. ). Laroouroux a donné ce nom a un
genre de polypiers établi avec quelques Cellulaires ( V. ce
mot).
CABES ou GABES (g^oyr.) , ville d'Afrique, au royaume de
Tunis, assez près du golfe du même nom.
GABËSSAy s. m. en ierm. d'histoire naturelle ^ nom que l'on
donne au camphre. — C'est aussi le nom donne , dans le
comnierce , à une espèce de fécule que l'on retire des pousses
dindigo de la seconde année, à Aga, ville de l'Indoustan.
GABESSAL, GABESSAOC (viéuo; mot), torchon, chiffon,
rouleau qu'on met sur la tête pour supporter les fardeaux qu'on
y a posés ; de caput,
GABESTAING (GUILLAUME de), troubadour du xii^ siècle,
sous le règne d'Alphonse II, roi d'Aragon et possesseur du
Roussillon. Entré forl jeune au service de Raymond de Caslel-
Roussillon,enqualitéde page, Cabeslaing devint bientôt Técuyer
de la dame Marguerite Raymond , épouse de son seigneur. La
beauté et Tespritdu jeune écuyer allumèrent un coupable amour
dans le cœur de la châtelaine. Cabeslaing, transporté de bon-
heur, le partagea avec joie et en insensé. Sa passion l'ayant
créé poêle, il remplit la province de ses chants amoureux en
l'honneur de sa dame, et les soupçons des envieux vinrent éclai-
rer le jaloux Raymond. L'adroit écuyer, aidé de la sœur de sa
belle maîtresse, donna le change au mari, en lui persuadant que
l'objet mystérieux de sa flamme était sa belle-sœur elle-même,
qui se prêta à ce mensonge pour sauver Marguerite. Raymond
était entièrement convaincu de l'innocence de son épouse , lors-
que celle-ci , par une vaniteuse bizarrerie de femme, exigea de
son trouvère que dans une chanson nouvelle il proclamât que
c'était elle sa seule et vraie maîtresse. Le jeune fou céda par or-
gueil ; et Raymond, auquel ces vers audacieux furent adressés,
emmena Cabestaing k la chasse, le poignarda, lui trancha la
tête, puis, ayant arraché le cœur de sa victime, il le fit préparer
et servir au dîner à l'adultère Marguerite. Comme elle trouvait
ce mets excellent, son mari lui dit : Je le crois; il est Juste que
vous aimiez mort ce que vous adoriez vivant, et il lui présente
la tête sanglante de son écuyer. Marguerite épouvantée s'écrie
à celte vue : Oui, barbare, je V ai trouvé si délicieux , ce mets y
que je n'en manqerai jamais d'autre , pour n'en pas perdre le
goût. Raymond furieux la poursuit l'épce à la main, mais elle
se précipite du haut d'un balcon , et expire en prononçant le
nom de Cabestaing. Tous les seigneurs du Roussillon furent
indignés de cet acte de férocité, et le roi Alphonse, suzerain de
Raymond, vint l'arrcler et le dépouiller de ses biens. Son châ-
teau fut démoli , et on enterra les deux amants dans une église
de Perpignan, peu soucieux qu'on était, dans ces temps de bar-
barie (tl80), de faire servir la religion à consacrer l'adultère.
— Cette chronique semble avoir fourni à l'auteur du roman de
la Dame de Fayel , écrit vers 1228, la tragique catastrophe du
sire Raoul de Coucy, mort en 1191. —- Il reste du trouvère Ca-
bestaing sept chamons dans les manuscrits de la bibliothèque
royale, sous les n*« 2701, 7225, 7226, 7614 et 7698. Cinq
d'entre elles ont été publiées dans la savante collection intitu-
lée : Choix des poésies originales des troubadours.
GABESTAN {mécan.). Le cabestan est un treuil ou levier du
premier ordre, dont l'axe est vertical. La barre ou les t)arres
'u'on emploie pour le mettre en mouvement sont horizontales
F. Levier et Treuil). — L'équilibre subsiste dans cette ma-
chine, lorsque la puissance (F. ce mot), multipliée par la lon-
Î;oeur du bras du levier au bout duquel elle est appliquée, égale
a résistance multipliée par le rayon du cylindre, plus le rayon
de la corde à laquelle cette résistance est attachée. La démons-
tration de ce principe est tout à fait élémentaire ( F. Treuil). —
S'il y a plusieurs barres et plusieurs puissances appliquées à
chaque barre, il faut multiplier chaque puissance par la lon-
gueur de son bras de levier, et prendre ja somme ae tous ces
1
produits. Cette somme doit être égale à ce que Vom >pyUfc #
moment de la résistance (F. Moment). — l/eflet de la fo»
teur de la machine sur les points d'appui n'est pss le toètm^m
le treuil et dans le cabestan. Dans le cabestan, l'arbre qwp^f
le nom de cloche est vertical ; la puissaoce et la résifttaan «m
dirigées horizontalement, i^ur enet sur les points d'apMÎ h •»
produire une pression horizontale. La pesaoteur de rarbv r
des barres du cabestan produit une pression verticale, an ^
sur le contour circulaire destiné à recevoir les toarilbn >
l'arbre, mais sur la baie placée au-dessous de l'arbre et 4» •
direction de l'axe. Cette baie, qui est ordÎDairemMt fr*
comme une calotte de sphère , porte le nom de semeur, Hmt
cabestan, comme on le voit, la pression borisoaiale saMiP
par les deux appuis ne peut provenir que des effets àempk
sauce et de la résistance; le poids de la machine n'y calR ^■-
rien. — On emploie souvent le cal)estan, dans les Irsvaax on.,
pour traîner horizontalement des fardeaux. On fait gliwr»&r-
deaux sur des rouleaux cylindriquesen bois ou en fer,q«A(a*«i
sur des roulettes, ou même sur des sphères qinooamtàM 'ji
rainures creuses. On a pratiqué ce dernier moyen, d*aprà^9^
port de l'histoire, pour transporter l'énorme bloc dema^-
lequel est érigée la statue de Pierre l", à Saînl-Pélermci -
L^ arts militaires, et particulièrement rariiilcrie, fe«r«-.
aussi du cabestan pour exécuter des manceurrcs de knt rm
les arsenaux, ainsi qu'en campagne et dans les siryeL^Cf^
surtout à bord des vaisseaux qu on en fait un ^tugempaïUt
pour les manœuvres. Le grand cabestan des naviffy frâncr es
arbre vertical qui traverse deux ponts, et qui refW6€»t ia«M-
cier établi dans le faux pont. Cet arbre est garm, daas «s tk-
entre-ponts, d'une cloche dont la forme, au lieo<fclrt nË»-
drique, est conique. Sur le contour de cette cloche, on Cbi ta*
un certain nombre de tours au cordage gui sert à tirer U rn*^
tance. Il ne sera pas inutile d'expliquer ici l'efiet de cette (r-.
conique. — Tout le monde sait, et nous aurons occmîob V •
démontrer plus tard (F. Cylindre), que les lignes ^Bic,
tracées sur la surface d'un cylindre , sont les ngacs Xetf»
courtes qu'on puisse tracer, d'un point à un autre, sordfir'^
surfaces. Par conséquent, des forces appliquées aux desxn'^
mités d'une corde pliée en hélice autour d'un cylindre, «*•
la direction de celte hélice, tiendront néoessairenMrt k c«-^
suivant la direction même de cette hélice (F. ce mT. l^
cette position, les deux forces devant agir tangenlidlrar-^
l'hélice, sont obliques par rapport aux aréles du qtiafr'A
par rapport à l'axe. Mais, dans la définition que notif-a.
donnée du cabestan, la direction de la puissance et debr^-
tance est perpendiculaire à la direction des arêtes et de le
l'arbre. Par conséquent, la résistance appliquée au hoit i-
d'nne corde pliée en spirale sur l'arbre de la machine qv t :
décrivons n'agit point suivant la direction même de ta Mw^'
Donc l'effet de cette force est de déranger la corde pour \m -~
quitter la direction de spirale qu'elle suit. L'effet de U xM^^
est de presser fortement la partie du cordage déjà pliée « 7'-*
sur le contour de l'arbre, de manière que si cette part* .-
cordage était compressible , l'hélice se resserrât de plosfBf-^
jusqu à ce que la tangente à cette hélice fût dans la direct» -
la résultante, qui serait elle-même dérangée. — Dau ti ■
nœuvre du cabestan , comme il s'agit, au moyen de reur :.
chine, de faire parcourir un très-grand espace k la rèsstr
un espace égal , par exemple, à la longueur d'un cible de :
sieurs centaines de mètres, on conçoit que, si le c4bk s'can»
immédiatement sur la cloche du cabestan, il faudrait qaH '"' -
nombre de tours considérable sur lui-même , ce qui aucK-
rail beaucoup le diamètre de la cloche , et diminuerait cîtt
l'efficacité de la puissance. — On remédie à cet iococnc*^
au moyen d'une corde sans fin qu'on appelle kmrmtviTt i>
corde présente, d'espace en espace, des nœuds ou pommt% >
servent de points d'arrêt pour attacher le câble qu'on trat l"
à la corde du tournevire. Cette corde fait cinq ou six i*^"
spirale sur la cloche du cabestan. A mesure qu on rire uo"^
tan, le tournevire s'enroule sur la cloche par sa partie ialmrr
et se déroule par sa partie supérieure. Si la cloche élail ^«v
drique, ce mouvement se continuant de la sorte, la oarir-'
tournevire arriverait bientôt au bas de la cloche, et akirsil«*i
gagerait entre la cloche et la surface du pont du naviie. Ok •*
rait obligé de l'enrouler en sens contraire , pour foraer it *
cond rang de cordages appliqués sur le premier. Mais raffii^
de la corde du tournevire, par l'action de larêsiâaace. «^c*"
sidérable, plus est grande la pression de cette corde
CABEZON.
ever la parlie da tournevire déjà pliée en hélice. Cette pression
leyient suffisante pour que, de temps à autre, la totalité du tour
ke spirale soit soulevée et repoussée vers le haut. — Ce dernier
flet est |>rodttit ainsi, parce que la cloche du cakiestan , au lieu
i'ôlre strictement un cône, ce qui ne donnerait pas plus de fa-
ililé dans un moment que dans Tautre pour ce relèvement de
a corde, est une surface de révolution , concave dans sa partie
Dtermédiaire comme la surface d'une cloche, d'où la cloche du
abestan a tiré sa dénomination. A mesure que la corde s'en-
ouïe sur cette cloche et descend plus bas, elle se trouve sur une
K>rtion conigue plus évasée ; et celte obliquité donne d'autant
ilus d'énerffie à la corde, pour soulever tous les tours de s{)irale
ormes sur la cloche et les transporter vers la partie supérieure
lu cabestan. Par cette disposition iiigénieuse, on évite l'incon-
vénient que nous avons signalé. — EnGn, dans le cas où, mal-
gré la forme de la cloche , la corde du lournevirc s'enroulerait
îfi descendant jusqu'au bas de cette cloche, elle rencontrerait
les roulettes saillantes dont Tessicu se trouve établi sur la cir-
x>nférence de la base même de ces cloches. Ces roulettes portent
in plan incliné, qui pousse le lournevirc et l'oblige à remonter.
X.X.
CilBESTAN (jurim,)^ peine de discipline maritime, qui con-
»iste à rester à cheval sur une barre de cabestan , au plus pen-
lant trois jours, et deux heures chaque jour (Loi du 22 août
17«0, titre II, art. 1*^0.
CABESTAN, S. m. (hisL liai.), nom d'une coquille du genre
des harpes, et d'une plante d'Afrique, dont la lige est faite en
forme de cylindre.
CA
lilles,
rafraîchie par les venis aiizes, qui courent aepuis le nora jusqu à
f 'est-sud-est. La basse terre est la parlie opposée ; les vents s'y
font moins sentir, et par conséquent cette partie est plus chaude;
lH, la mer y étant plus tranquille, elle est plus propre pour le
mouillaffe et le chargement des vai^eaux; jomt à ce que les c6tes
f sont plus basses que dans les cabeiterreê, où elles sont ordi-
nairement hautes et escarpées, et où la mer est presque toujours
igitée.
CABESTRAGB (droHféod,), droit seigneurial en usage en
Provence.
CUBEZA DE VACA (Alvar-Xunez), né en Estramadure en
I507, fut d'une des expiéditions en Amérique, et s'éleva, par son
rourage et son intelligence, à l'emploi de gouverneur du Para-
niay. Nommé ensuite adelantado ou chef suprême, il fut chargé
lar la cour d'Espagne de continuer la découverte de cette con-
rée et de la rivière de la Plata. Il mit à la voile de San-Lucar le
( novembre 1540^ avec quatre vaisseaux et 450 soldais, mouilla
I Cananca, dont il prit possession , et à Sauta-Calalina , d'où il
it diverses reconnaissances. Ayant perdu deux vaisseaux, il se
«ndit par terre au Paraguay, en traversant, au mois de novem-
bre 1541 y des chaînes de montagnes déserles, et parvint, au
K)Ut de dix-nenHours de marche, à d'immenses plaines habitées
ta r les Indiens Guaranis. 11 en prit possession au nora de son
ou verain, et les appela Provincet de Vaca, du nom de son père
t de son grand-pere, qui avaient découvert de nouveau les Ca-
la ries en 1485. Il continua sa roule par terre, et le il mars
.5i2 il fit son entrée publique à l'Assomption. Il en prit le
ornmandement et y commit des vexations qui amenèrent la
é vol te de ses troupes. On le ramena en Espagne, avec son gref-
er Pedro Fernandez , et on les y condamna à une prison per-
et uelle. Ils publièrent durant leur captivité le premier ouvrage
ui ait paru sur le Paraguay. Il est aivisé en aeux parties; la
•remière , intitulée : Naufragios de Ahar Nunex Cabeza de
^oea, qui a élé rédigée par Al var-Nunez ; la seconde partie est de
on secrétaire, et a pour titre : Commeniarios de Àhar-Nunexy
idelatUado y governador de la provineia del Rio de la Plala,
ralladolid, 1555, in-4**. — Alvar-Nunez mourut dans sa prison
n 1558, — Le P. de Gharlevoix donne de longs et intéressants
fétails sur lui dans son excellente Histoire du Paraauav.
ivrei-. L.-F.G
CABBZALéRO (Jean-Martin) , peintre espagnol , naquit à
Vlcnaden dans le royaume de Gordoueen 1653. Il fut élève de
Ion Juan Carrera , et il excella comme lui dans le coloris. Ca-
>ezaléro n'a peint que des sujets pieux. Ses tableaux se trouvent
)rincipalemcnt dans les éfflises oe Madrid, qu'ils enrichissent.
> fut dans cette ville qu il mourut, à peine âgé de quarante
ins, en 1673. L.-F. G.
CABEZON {kiêi, wal.). Vieillot a proposé en 1816, dans le
Nouveau Dictionnaire â^hisUrire naiurelle, d'établir sous ce
KHR QD genre dans lequel il fait entrer, comme espèce type, le
IV.
(681)
CAB16IAK.
lamalia de BufTon. Le genre tamatia (eapito) de Guvier et
Temminck, qui correspond à celui des cabezons , ne renferme
cependant pas toutes les espèces de Vieillot. Le bucco macro-
rhynchos, Éul., 689 ; le melanoieucos , Eul., 688^ il ; le colla-
ris, Eul., 395, et quelques autres, y ont seuls été laissés. Le
plus grand nombre a clé rendu au genre bucco, barbu , auquel
û parait appartenir.
CABiA€ (Claude de Bane , seigneur de) naquit à Mmes
en 1578. Il fut d'abord élevé dans les principes du calvinisme,
que ses parents professaient ; mais, ayant été envoyé pour faire
ses études au collège des jésuites, il abjura ses erreurs et se fit
catholique. Cabiac, qui avait le bonheur de posséder la vérité,
aurait voulu le faire partager à ses frères égarés. Il travailla i
leur conversion, et il composa pour eux un ouvrage intitulé :
L'Ecriture abandonnée par les ministres de la religion réfor-
mée, 1658. Cet ouvrage a pour but de prouver, par de nombreux
passages tirés des livres saints, des conciles et des Pères de l'E-
glise, Que l'Evangile, loin de justifier en quoi que ce soit la doc-
trine aes prétcnofus réformés, la condamne au contraire for-
mellement. On assure que ce traité opéra beaucoup de conver-
sions. Il faut croire que le zèle dont Cabiac avait donné des
preuves, pour la gloire de la religion catholique, ne fut pas sans
rruits; car lorsqu'il fut sur le point de mourir, en 1658, l*évéque
de Nimes voulut lui administrer les derniers sacrements, et il
le remercia solennellement, au nom du clergé, des services
qu'il avait rendus à rpglise. L.-F. GuÉRiN.
CABIA1 {hist, nal,y Le genre cavia de Linné (famille des
rongeurs caviens ou marcheurs, de M. de Blainville) comprend
aujourd'hui pliisieurs genres, qui sont les suivants : 1** Système
digital 5-5, c'est-à-dire cinq doigts aux pieds de devant et cinq
à ceux de derrière {paca). — Système digital 4 3, ou quatre
doigts aux pied^ de devant et trois à ceux de derrière (2). —
2** Doigts réunis par une membrane (3). — Doigts sépares [co-
baye), — 3® Point de queue du tout [cabiai). — iJne petite
queue ou un tubercule a sa place [agouti), — Nous n'étudie-
rons point ici tous ces genres; queloues-uns ont déjà été décrits,
d'autres le seront plus tard ; celui de cabiai [hydrochcBrus) doit
seul nous occuper. Les cabiais, que l'on pourrait regarder
comme intermédiaires entre les cochons et les rongeurs , quoi-
qu'ils appartiennent évidemment à cette dernière catégorie, ont
pour caractères génériques quatre doigts devant et trois der-
rière, tous à moitié palmés et armés d'oncles larges, surtout aux
pieds de derrière ; ils ont quatre mâchelières partout ; les pos-
térieures sont plus lonffues et composées de nombreuses lames
simples et parallèles; les trois antérieures offrent des lames
fourchues ; tous ont douze mamelles et produisent quatre petits
à chaque portée ; ils sont entièrement privés de queue. For-
mule dentaire : incisives, 7; molaires, f-; total , 30. Ces ani-
maux, les pins grands de l'ordre des rongeurs, ont un caractère
craintif; ils sont de l'Amérique méridionale, où ils vivent par
troupes. Ils ne sortent que le soir, et ne s éloignent guère des
eaux, dans lesquellrs ils se jettent au moindre danger. On les
chasse pour leur peau et quelquefois aussi pour leur chair, qui
est peu estimée : les Espagnols la mangent dans les jours d'abs-
tinence. — Cabiai capybabe (cavia capybara, Lmn.). Celle
espèce, qui est le capiygona de d'Azzara , est de la taille d'un
cochon de Siam ; son museau est très-épais, ses jambes cour les
et son poil grossier, de couleur brun jaunâtre. Elle se nourrit
de végétaux, vit par troupes et nage avec facilité. On la trouve
sur les bords des grands fleuves, au Brésil , à la Guiane et au
Paraguay. On la tient domestique dans quelques endroits. — Le
Cabiai eléphantipèdb est une autre espèce de ce genre, dé-
crite par M. Geoffroy.
GABIDOS ou CAVIDOS, S. m. (romiB.) , sorte de mesure do
longueur dont on se sert en Portugal pour mesurer les étoffes et
les toiles, etc. Le cabidos, ainsi que I aune de Hollande ou de
Nuremberg, contient 3 pieds 11 lignes, qui font quatre septièmes
d'aune de Paris. L'aune de Paris fait un cabidos et trois quarts
de cabidos, de sorte que 7 cabidos font 4 aunes de Paris.
CABiGiAKou GAPCHAK, S. m. fhist. mod,), tribu des Turcs
orientaux. Une femme de l'armée d'Oghuz-Kan, pressée d'ac-
coucher, se retira dans le creux d'un arbre. Oghuz prit soin de
l'enfant, l'adopta, et l'appela Cabi^ak {éeorce de bois), nom
qui marquait la singularité de sa naissance. Cabigiak eut une
postérité nombreuse , qui s'étendit jusqu'au nord de la mer
Caspienne. Il s'en fit un peuple qu'on connaît encore aujour-
d'hui sous le nom de Descht Kitchak. C'est de ce peuple que
sont sorties les armées qui ont ravagé les Etats que le Mogol
pcAsédait dans la Perse, et ce furent Tes premières troupes que
Bajazet opposa à Tanrterlan.
86
CABim.
(6W)
cABnriT.
CABILLAUD {kisi. fèùL) , espèce de morae qu'on pèche sor
les côtes de TOcéaD.
CABILLAUDS (Pabti DES). Ce parti prit naissance en Hol-
lande vers le miltea du xiv* siècle, à 1 occasion des divisions
qui eiislaient entre Marguerite , veuve de Louis de Bavière, et
son fils Guillaume» gui avait pris en 1549 le titre de comie de
Hollande. Une partie de la noblesse du pays, mécontente du
gouvernement ne ce prince, rappela la mère en 1350, tandis
que la plupart des villes demeurèrent attachées au parti du fils.
Il parait évident que la veuve convenait mieux aux. nobles, parce
qu ils espéraient dominer à sa cour, et que la bourgeoisie, ayant
une fois reçu pour comte le jeune Guillaume, ne trouva pas le
motif bon pour courir les chances d'un autre règne. Le parti des
nobles, ou les partisans de Marguerite, regardant avec dédain
tes bourgeois des villes, se comparaient a des cabillauds ou gros
pcHSSons assez forts pour dévorer le fretin. De leur côté, les par-
tisans roturiers de Guillaume comptaient prendre bientôt les
cabillauds au hameçon. De là, dit-on , sont dérivées les déno-
minations de cabillauds {kcUfiejaanwiche)yei de hakshê on
hameçons. Si Ton se fdt borné à des dénominations puériles ,
la querelle n'eût été que ridicule : malheureusement elle dégé-
néra en guerre civile , et devint sanglante. Les cabillauds ayant
commencé les hostilités en incendiant la ville de Naarden dé-
vouée au parti ennemi, les hameçons dévastèrent dix-sept châ-
teaux de nobles. Marguerite appela les étrangers à son secours,
en invoquant son alliance avec Edouard, roi d'Angleterre.
Pendant plus d'un siècle, la malheureuse division entre les
deux partis entretint la guerre civile dans la Hollande. En
1438 , lors du traité fait avec Jacobine de Bavière, il fut dé-
fendu, sous des peines sévères, de renouveler la guerre entre les
cabillauds et les hameçons. Cependant, à la première occasion
qui se présenta, on vit les deux partis nouveaux sous les armes,
et ce ne fui que lorsque des disputes ecclésiastiques donnèrent
une autre direction aux esprits, et lorsque les états représenta-
tifs eurent pris un ascenoant plus marqué dans le gouverne-
ment, que I ancienne querelle fiit assoupie insensiblement.
CABlLLE , s. f. (hiâi,) , tribu ou association de familles en
Arabie et en Ahyssinie. On dit aussi eabii<ih en ce sens , et
horde en Turquie.
CABILLBTS, S. m. pi. (lerm, de paumier-raqueUer) ^ sorte
d'instrument composé de deux lames ou règles courbes , Tune
de fer, l'autre de bois, qu'on place Tune au-dessus de l'autre,
pour roidir contre les jambes de la raquette , de peur qu'elles
ne rentrent.
CABILLONE (g^oi/r. anc,) (F. Caballine.)
CABILLOTS {mar.). On appelle ainsi des petits bouts de
bois, taillés longs et étroits, plus épais vers le milieu, et un peu
oourbes, les extrémités pointues et se relevant un peu. On met
ces morceaux de bois aux bouts de plusieurs herses qui tiennent
aux grands haubans, pour maintenir les poulies de panto-
quière. — Cabillots. < e sont aussi de petites chevilles en
bois, qui tiennent aux chouquets avec une ligne, et qui servent
à tenir la balancine de la vergue de hune , quand les perro-
quets sont serrés.
CABINDA (géogr.), ville de la Guinée méridionale , capitale
du royaume d'Eii-Goyo , que la beauté de sa situation et la fer-
tilité de son terroir ont fait surnommer le Paradis de la Côte.
Elle s'élève sur l'Atlantique, où elle a un port commode et très-
fréquenté par les Européens, qui viennent y chercher des es-
claves, de l'ivoire, du miel et de la cire. Les habitants sont peu
traitables. Latitude S., S*» 40'; longitude E., 10° 35'.
CABINE (mar,). C'est la chambretle du capitaine d'un petit
bâtiment de commerce ; c'est aussi l'étroit espace dans lequel
logent la nuit les passagers et les officiers inférieurs , dans les
navires tels que paquet)ols et bâtiments d'une certaine dimen-
sion qui transportent de la marchandise et des voyageurs. Cette
dernière espèce de cabine consiste en une couchette un peu
S lus longue que la plus grande taille d'un homme , et large
^ 'un peu plus de deux pieds; elle est adhérente à la muraille
intérieure du navire. Un reboni préserve l'individu couché de
toute chute pendant le roulis; des rideaux défendent contre les
regards curieux. Les femmes, réduites pour une longue traver-
sée au confortable de la cabine, sont fort à plaindre : elles ont
si peu de place pour s'habiller et se déshabiller , que, dans les
mauvais temps, c'est vraiment une opération pénible et quel-
quefois douloureuse ; car les mouvements violents du navire
les rejettent de la paroi interne au rebord , du pied à la tète de
leur ht , du fond au plancher. Cependant, il est assez ordinaire
que dans les navires où se trouvent des passagers , les femmes
ont la liberté de la chambre pour se lever et se couch er : lea
bommes se lèvent avaBt et se couchent après HWb.
se dit pas depuis bien longtemps : on disaîl
c'est le root anglais eabin qui s'est francisé
cabanon , cabin , et sont tous mots de la
bien que eaban. Le caban est une eapoCle tf'é
grossière, munie d'un capuchon, donc se coorrrat 1rs
ceux surtout de la Méfliterranée, qoand il hU froid oa
temps, pendant leur quart.
CABINET, lieu retiré, d'un plus petit emce que le? n-^
chambres d'une maison , et ou l'on se renferwie poor fir* -
solitude ou pour travailler. Ce mot vient probableoaenl <fs -.
eavum , cavinum , et par diminutif cartn^lirai. CTcst an * :
un creux, un enfoncement , une embrasure dans une nar -
— Un Cabiivet est un lieu de retraite et d*étude« oà f\-zs
de lettres , à l'abri du train du monde , entouré de Svm <t
tous les objets qui servent à son instruction , élabore la ti*^
qui doivent faire sa réputation et quelquefois sa gloire. C^ -
qui a fait dire à Clément XIV : L'homme de cabinet a dcsf^ -
qui surpassent toutes les joies du monde. Les grandes pp* ^
viennent dans le silence du cabinet. — Cabiptet dccun»*^
de tableaux , d'estampes , de médailles , d'histoire n»dr -
d'anatoniie, se dit du lieu où sont renfermés ers oibyets. L^<»
teurs ont des cabinets comme les souverains ; on a càanp -c
les grandes collections ce terme en celui de Jfsjrva T
mol). Il y a à la bibliothèque royale de Paris Ir nhàtfi ^
médailles et le cabinet des estampes. — ÏJt CairaraD //-
6CJRES de Curtius , sur le boulevard do Teniplr, « h^aij
été célèbre. C'est là qu'on voit en cire , l<*s p«>nnili "k» ««n^-
rains, des hommes célèbres et des grands scélérats^— ^Ca&^r
en politique, se prend dans le sens de gouTemenMai. Ck .
réunion des ministres. On dit en France le cabinet dn Ib.-
ries; à Londres, le cabinet de Saint-James. On apfielW In v-
tères de la politique les secrets du cabinet. Un phiknayi* '
avec raison : 11 se fait plus de mal dans les cabinets qar w.- ^
champs de bataille.— Un cabinet de jardiià; un emà/imti^^
lage , un cabinet de verdure , sont des endroits de pl»«
repos dont l'usage est assex connu. — Les cmhmtU a
•grande ressource au théâtre pour faire cacher les prf*
qui embarrassent l'auteur, ou pour faire mettre au
amants et les jaloux.— Les Cabinets PARTicrLiEtsmi^ca^i
les restaurateurs, des lieux de rendei-vous coamoèa.vir..
la morale n'approuve pas toujours. — Cabinet est eseenV* r
d'un endroit qu'on ne veut pas appeler autrement,
cret que Molière n'a cependant pas craint de des
Misanthrope, lorsque Alceste dit du sonnet d'Oroale :
Franchement, il est bon à mettre au cabiDcC.
On appelait autrefois. Cabinet, quelque menMe
que l'on nomme aujourd'hui chifonnier^ fKNir y piarfr< -
ques objets de fantaisie. On dit dans je ne sais plats qpék \
comédie : Je vous achèterai un cabinet à la fmre.
Les Cabinets de lecture sont une instttatioa bmSt-'
due au goût plus répandu de l'instruction. Ils snpflffg
bibliothèques publiques, et ont cet avantage qu'ils sont ••j- '
du matin au soir, et que, outre les ouvrages noavennx et «i*
les romans et les livres de littérature légère, oo j tr«^- -
journaux et autres ouvrages périodiques , qu'on peut hrr ;
une ntodique rétribution.
Un Cabinet d'apfaikes est rétablissenaent on le le
d'un homme qui se charge pour le public des détails qa'n;.
les procès , les placements , les recouvrements , et loof^
choses pour lesquelles les particuliers ont besoin des la«-^
d'un homme versé dans 1 étude des lois et du manieiacr
affaires. DTMmaSA'-
CABIXET [polit.). Dans divers pays, le nnot cabinet *«»
plusieurs autres acceptions. Il signifie souvent Tadmiors'-
privée et immédiate du souverain, tant à l'égard desesat'
>d •
personnelles que des affaires publiques. Plus un souveiais ; "
lui-même part au gouvernement, plus le cabinet a éT^mtet^'
et là où le cabinet se trouve séparé du ministère, rr*» r-
préside est naturellement minisire, quoique sansawaw v^-
sabilité. Une organisation de cette nature a sonrent daar
à des plaintes de la part des autorités constituées ef «i?* ^"
Wes, et quelquefois de la part des chambres législative» t-"
dans ces derniers temps, a-t-on presque toujours séparé k •
net des affaires du gouvernement, ou bien l'on a réwéb ^
dencc du cabinet au ministère. Dt nos janrs^ ci
l'Ëspagna et à la France, on a sobstitué au mol
CâBlHST*
(«M)
CABUIBT.
mmmrUia ( F.)f mm ivec un sens un peu différent. En Autridie,
I existe un cakiinet secret, composé d*an directeur et de cinq
ecrétaires. En France, il y avait autrefois une chambre et un
ftbinet du roi , composés de secrétaires , de bibliothécaires « de
DCteurs et d'artisles. Aujourd'hui , il n> a plus qu'un cabioet
«rticulîer du roi, salarie par la liste civile « et sans aucun rap*
lert arec les rouages administratifs : un fonctionnaire élevé
«mplit les fonctions de premUr secrétaire, et quelques secré-
ureslui sont adjoints. Le conseil du roi est devenu, par Tordon-
lancedu 19 avril 1817, un conseil ministériel, auquel sont con-
lequés tous les ministres à portefeuilles , et quelquefois encore
rautres conseillers. En Russie, le cabinet est une simple adroi-
lifitralion de domaines. En Puisse, d*après la nouvelle organi-
lation, le chancelier d'Etat, le ministre de la guerre, Tadjudant
(éaéral et le conseiller du cabinet ont eicliisivement droit de
iroposition ( Vorirag) dans le cabinet. On appelle, dans quelques
fitats, ministres du cabinet ceux qui assistent aux conférences
{ui se tiennent en présence du souverain , et qui sont appelées
foelaueCois conférenees iêcrèlti. De là le titre de conseiller se-
aretdes conlërences. Les autres membres, qui ne prennent part
{u*aiix délibérations des ministres, ont seulement le titre de
conseillers des conférences. En Angleterre, le mol cabinet (ea-
Hmêi coundi) désire un comité plus intime des ministres et
les conseillers prives; cependant la participation k ce conseil
i*est pas inhérente à la charge ^u*ils remplissent, et tous, même
les ministres, reçoivent une mvitation spéciale pour chaque
lêance. Les nombreuses significations du mot eabinel ont donné
laiasanœ à une terminologie oui demande encore quelqves
explications. U but faire une distinction entre les kUres du
w>inel et les ordres du cabinet. Les lettres du cabinet parais-
sent sons le nom et souvent avec la signature du souverain» sans
le conlre-seinff d*un ministre, en forme d'écrit privé ; elles ren—
ferment des félicitations, des condoléances, des encouragements
5t des paroles d*estime, par lesquels le souverain qnt les adresse
i son sujet ou à un étranger lui marque une faveur particulière.
>n a souvent admiré le style simple, élevé, nerveux, des lettres
le cabinet du roi Frédéric-Guillaume III : on y reconnaît près-
[ue toujours le cachet d'une haute moralité. Les ordres de cabi-
let sont plus impératifs; ils sont également revêtus de la signa-
are du souverain, lorsqu'ils ne sont pas décrétés par un conseil
te catùnet tiré de la chancellerie d*Etat, comme par exemple les
élèbres ordonnances du catnnet d'Angleterre, du 16 mai
806, du 7 janvier et du 11 novembre 1807 , sur la navigation
les puissances neutres. En France, les lettres de cachet (F.)
iaient aussi, en ^rtie du moins, des ordonnances du cabinet,
désordres de cabinet, applicables aux affaires de l'Etat, sont
irohibés dans les monarcnies constitutionnelles , par cette oon-
tition foodamenlale , que tout acte de gouvernement doit être
■it sous la responsalNlitéd'un fonctionnaire de l'Etat; le oontre-
eing des ministres est Texpression de cette responsabilité. En
Vusse, il est des cas oà l'on peut contester légalement jusqu'à
a validité de certains ordres émanés du cabinet du souverain.
— Instance de CAiiiNEr, Justice db cabinet. Chez la plu-
part des peuples, la dignité de juge fut longtemps une charge
locessoiredtt chef militaire, du préteur, du comte et du doc. Le
oi était le juge suprême, et, bien qu'à l'origine même de nos
^ts on regardât comme injuste sa prérogative de rendre seul
m jugement , il en était néanormins toujours investi, et pouvait
miuir de ses pouvoirs un conseil nommé par loi , si ce n'est
lans les tribunaux princiers. L'esprit d'équité el le bon sens des
Minces inspiraient souvent plus de confiance aux peuples que
es subtilités de< jurisconsultes. Joinville raconte avec quel KÏe
oint Louis (l2âé-70) consacrait les soirs à des audiences pobli-
[oes, dans lesquelles il écoutait et terminait lui-même les que-
elles entre ses sujets, assisté de Godefroi de Villette et de Pierre
le Fontaines, l'auteur le plus andeo qui aittscrit sur le droit
rançais. On sentit oéanmotiis bientM le besoin d'one adminis-
roiion judiciaire indépendante de toute influence étrangère.
jt fui déjà uue condition de la w^agna ekarU do roi Jean d An-
gleterre (1315), que le tribunal suprême du pars (eommitiiMi
ïiaeiia ) ue suivrait pas la cour du roi , mais qu'il resterait atta-
hé à une résidence fixe. Les Etats de l'Allemagne demandé*
«n t â plusieurs reprises la même grâce à leurs empereurs ; mais
Is n'atteignirent leur but qu'en 1495, par la fondation de la
Cambre impériale. Les pairs du royaume de France ont plus
rooefois vivement protesté contre la participation personnelle
les rois aux procès criminels , comme à l'occasion du duc de
Bretagne en 1378, du roi de Navarre en 1386, etc. ; et l'en peot
iter comme on exemple remaraoable de l'iodépeodance iodi-
ioire la manière dont le président du (Mnriement, Bellievre,
tilàma la présence personnelle du roi Louis XIII dans le procès
do duc de la Valette. En France , les eoimnissioos extraordi-
naires qu'on établissait toutes les fois qu'on voulait s'assorer
d'avance de la condamnation des accusés ; en Angleterre , la
chambre étoilée, qui, parce <|u'elle jugeait sans jurés, était
suspecte d'une déférence obséquieuse pour les désirs de la
cour et des ministres, excitèrent à diflërentes époques le mè-
oontentetnent général ; et toutes les nations reconnurent le be-
soin de tritninaux indépendants de la volonté du souverain et de
ses ministres. Les Etats de l'empire d'Allemagne cherclièrent
aussi à plusieurs reprises à mettre les tribunaux suprêmes de
l'Etat à l'abri de l'influence de la cour impériale. Dans leurs
capîtoiaires, les empereurs promirent de laisser un libre cours à
la justice, et l'on chercha autant que possible à garantir, par les
lois et les tribunaux de l'empire, l'indépendance des tribunaux
dans les Etats confédérés vis-à-vis le cabinet des princes. La
création d'one seconde ou troisième instance, lors même que les
princes la composaient de jurisconsultes habiles, l'instance de
cabinet fut considérée comme un attentat à la juridiction des
trilmnaux de l'empire, et les lois de l'empire défendirent plus
sévèrement encore aux seigneurs du pays de s'immiscer aaos
l'administration de la justice (justice île cabinet). Cependant on
ne put jamais entièrement obvier à ce désordre. En France, les
fiels contre les tribunaux surent toujours se frayer un chemin
la cour du roi, et, malheureusement, ils étaient trop souvent
fond^ pour qu'on pdt se dispenser d'intervenir et de remédier
aux abus de r administration de la justice. En Angleterre, on
choisit, pour obvier à ces désordres, la publicité des clélibératioDS
du parlement , le droit d'accusation de la chambre des com-
muoes, et la juridiction suprêmede la chambre haute. Mais, eo
France, le conseil d'Etat éuit la seole autorité capable de remé-
dier aux injustices, au d«»))otisme, à l'esprit de caste l ao fana-
tisme politique des parlements. Aussi se formait-il toujours,
dans \es eonêeils du roi, une cour de justice complète, le œmeil
privé, auquel on renvoyait les plaintes et les actions en nullité
contre le jugement des parlementSt. On sait qu'il y avait alors
des jurisconsultes du roi en son conseil. Mais ce conseil mêOM
ne devenait que trop souvent l'instrument de l'intiigue. Ses
dédsions eorent bien, dans qoelques occasions, l'aeentioieni
public, mais plus soovent l'opioien leur (bt contraire, Aoisi
rassentt>lée constituante commença-t-elle par aflraochir cette
branche do conseil d'Etat de toute influence de la cour. De
cette réforme résulta la cour de cassation (F.), dont on apprécie
de plus en plus, de nos jours, la haute utilité. En Allemagne»
la plupart des Etats manqnaient de lois fondamenUles ponr
limiter l'influence du pouvoir seigneurial sur les tribunaux, el
la nécessité de telles lois se fit principalement sentir dans les
tribunaux de l'empire.
€ABfinET WES BléDAILLES ET ANTIQUITES HE LA BI-
nLiOTflèQVE 1>C BOi. François I** est le premier de nos
rois qui ail entrepris de former une collectton de médailles an-
tiques. <r On en voit , dit le P. Molinet (1) . dans le garde-àieoWe
de la couronne, qui y ont été mises de son temps. J'y ai observé
un certain bijou de vermeil doré, fait en manière de livre, à
Fouverlure duquel on remarque, de chaque côté, one vingtaine
de médailles d'or et du Haut-Empire, qui y sont enchâssées, et
dont la netteté est plus considérable que la rareté. » Ce prince
avait également fait enchâsser, suivant le même auteur, une
cenuinc de médailles d'areent dans un service du même métal.
On içnore ce que sont devenus ces objets précieux. Hubert
Goltxras, savant nnmismatisie flamand, qui parcourut l'Europe
en 1559 et 1560 pour visiter les cabinets des curieuw de fiûf-
daûles, compta en France «00 coHet-lions, dont 28 à Paris ; et il
dte, parmi les plus curieuses, celles du roi Henri II et de la
reine Catherine de Médids. Charles IX fut , comme son père cl
son aïeul, grand amateur d'antiquités. Il fit réunir au IxNivre les
objets qui avaient appartenu à ses prédécesseurs , et tous ceux
qu^il avait lui-même recueillis; créa une place de aarde parti-
culier des médailles et antiques , et acquit en 1565 Ta collection
du célèbre Groslier. Mais bientôt les guerres de religion vinrent
lui donner d'autres soins ; et, après sa mort, son cabinet, qui,
suivant le P. Louis Jacob (2), a passait pour une merveille do
monde par ses raretés el antiquités, » fut presque entièrement
dispersa Cependant il en subsistait encore quelques restes à
l'avènement de Henri IV. Ce prince les fit réunir, et conçut le
prcjet d'en former un nouveau cabinet, qui devait être placé à
(t) Yoyex les tomes ix et ▼ du Choix des poésies originales des
troubadours, àt M. Riynoaard, — Noëce sur le cabinet des iwé-
dm'lles : Mercure de Frmnce, ms 171».
(t) Traité des Bibliothèques, p. 478.
CABINET.
(684)
ciBunrr.
FonlaînebleaUy ou se trouvait alors la bibliothèque royale. Rascas
de Ba^arris, gentilhororoe provençal et célèbre collecteur d'an-
tiquités, fut chargé de ce soin, et reçut le titre de maUre de ca-
binet , médailles et anliguee de ea majesté. Mais la mort de
Henri IV, qui arriva peu de temps après, vint empêcher l'exé-
cution de ces projets. Bagarris fut pri\é de son titre; et, en
161 1 , il repartit pour la Provence, avec sa collection de pierres
gravées et de monnaies. L'intendance du cabinet resta ensuite
vacante jusqu'en 1644, époque où elle fut donnée à Jean de
Chaumont , sarde de la bioliothèque particulière du roi, ou des
liwes du eaoinet du Louvre, Jean ae Chaumont exerça cette
charge jusqu'en 1664. Une circonstance vint à cette époque en-
richir considérablement le cabinet des médailles. Gaston , duc
d'Orléans, légua au roi la collection qu1l avait formée. Cette
collection et celle qui déjà était placée au Louvre furent trans-
portées en 1664 dans la rue Vivienne, dans l'hôtel que Colbert
avait acheté pour la bibliothèque royale. De Carcavi» déjà biblio-
thécaire du roi, fut alors chargé du cabinet des antiques. En
1667, de Monceaux, Pctis de Lacroix, Paul Lucas et Vaillant
furent envoyés dans le Levant pour v rechercher des médailles
et des manuscrits. Mointel, amoassadeur à Constantinople , en
envoya aussi un grand nombre; et, trois ans après, le roi Gt
acheter les pierres gravées qui avaient appartenu à Rascas de
Bagarris. Louvois, devenu surintendant des bâtiments après la
mort de Colbert, fit transférer à Versailles, en 1684, les mé-
dailles et les pierres gravées, et les fit placer dans un cabinet
voisin de l'appartement du roi. Rainssant fut chargé de les y
classer, et se fit aider par Oudinet, son parent, et par le célèbre
Vaillant. Louvois fit a la même époque plusieurs acquisitions
importantes, entre autres celles des cabinets du duc de Verncuil,
de M. de Monceaux, et la t)ellc suite des rois de Syrie, avec la-
quelle Vaillant composa son Histoire numismatique. Quelque
temps apr^, le président de Harlav ofi'ritau roi son cabinet,
riche surtout en monnaies des rois de France. On en tira deux
cents pièces, dont Leblanc se servit pour composer son Traité
-historique des monnaies de France, L'abbé Bizot, grand ama-
teur de médailles modernes, fut employé à la recherche de ce
ffenre de pièces. Il parvint à en recueillir une nombreuse col-
lection dont il dressa le catalogue conjointement avec le P. Mo-
linet. Cette collection fut ensuite considérablement augmentée
par les ambassadeurs près des cours étrangères , qui avaient
reçu l'ordre d'envoyer au roi toutes les médailles que l'on frap-
pait dans les pays où ils résidaient. On s'occupa aussi d'aug-
menter la collection des pierres gravées. Plusieurs églises en-
voyèrent celles qui se trouvaient dans leurs trésors. L'on acheta
Achille Cytharœde (i). Rains&ant mourut en 1689, et fut rem-
S lacé par Oudinet, qui mourut en 1712, et eut pour successeur
ean-François Simon. La mort de celui-ci , arrivée en 1719, fit
entrer au cabinet l'un des plus célèbres nuroismatistes dont la
France puisse se glorifier. En acceptant la charge de garde du
cabinet des médailles, Boze fit hommage au roi de la belle suite
qu'il avait formée pour lui-même , et de plusieurs monuments
antiques qui commencèrent la collection qu'enrichirent dans la
suite celles de Foucault , Mahudel et Caylus. Après la mort de
Louis XIV, Louis XV ne partageant pas le goût de son aïeul
pour les médailles, le séjour de ces précieux monuments à Ver-
sailles fut regardé comme inutile, et l'on songea à les transférer
à Paris. La bibliothèque venait d'être installée dans la grande
galerie de la banque; on y construisit un salon pour les anti-
Ïiies, et, le 27 mars 1720, le régent en ordonna le transport,
'inventaire et le récolemenl furent commencés le 12 novembre
^722, et clos le 10 mars 1723. Cependant l'ordonnance du
régent fut exécutée seulement dix-neuf ans après; et elle ne le
fut qu'imparfaitement, puisque les pierres gravées restèrent à
Versailles jusqu'en 1789. Quant aux médailles, elles arrivèrent
à Paris le 2 septembre 1741 , et elles furent placées dans le lieu
où elles se trouvent encore aujourd'hui. De Boze s'occupa im-
médiatement du soin de les arranger dans les nouvelles ar-
moires ; mais ce travail était au-dessus de ses forces, et le temps
Sue lui laissaient ses nombreuses occupations ne pouvait y suf-
re. Il songea bientôt à s'adjoindre un collaborateur. Ce fut
alors qu'il s^associa l'abbé Barthélémy. Parmi les principales
acquisitions qui furent faites vers cette époque , nous devons
(1) C*eti rimaille la plus belle que possède encore aujourd'hui le ca-
binet, où elle esl classée sous le n* 394. Voyez la Description du cabi^
net des médailUs, par M. du Mersan, p. 87 .
mentionner les médailles du marédiai d'Estrcei defitir
Botbelin, et la riche collection de roédailloos qo!^ ^ ^^
de ce dernier, avait passé dans celui du marqins de Boim,
De Boze mourut en 1754, et fut remplacé par Birthébn ^
1755 à 1757, le cabinet tit d'importantes acoaisitiou. Gi»
entre autres, le magnifique vase en ivoire IméaaniiBtfr
maréchal de Lœweudol ; la collection de de Cary, «ni (egL
le cabinet de plus de 120 médailles impériileienor,Hh
grand nombre de médailles grecques ae filks etdtns^
300 médailles rapportées d'fulie par l'abbé BartbdeiBi ,
collection de M. ae Clèves ; et enfin les antiques do obar»
Caylus. En 1771, Anquetil déposa an cabinet, desiMOBi!!-
des poids orientaux, décrits dans le fend-Atetta. L'abtvbL
thélemy s'adjoignit, l'année suivante, son neten, Bvt^
de Courcay. En 1776 eut lieu la plus importante iqiB«
qu'ait faite Barthélémy ; ce fut celle du cabinet PHleriB,^»
riche de l'Europe , qui contenait 32,000 pièns , et qui fg »
300,000 francs (1). Le cabinet s'enrichit encore, la oriat»
née, d'une l)elle coupe d'or trouvée à Rennes (3)^ et d*»»
de 150 médailles de Russie. Les médailles frappées m*
règnes de Louis XIV et de Louis XV furent déposés a^^
net en 1780. M. Doml)ey, naturaliste, envoyé aQpo<i<i
rapporta en 1786 trois idoles d'or, deux plaques du itfnfat
trouvées dans un tombeau, sur les yeux a un lncas,e(btn^
d'une vierge de Pachakarmac. En 1787 comiDencéraMto/Hr
lions du cabinet avec M. Consinéry , qui entojadefiiMi^
où il était alors consul de France, 76 inédailb^prmifn
temps de l'art monétaire. En 1788 eut lieu la rai(ediQfbur
de Michel d'Enncry. Barthélémy acheta desntàsU»»
18,000 francs, et la belle collection deséniaudeMiotO»
collection, qui coûta 72,000 francs, et qui fotalonâèpettri:
cabinet des antiques, a passé depuis au mnsée de Loonr \f
pierres gravées, intailles et camées, qui étaient resta iVtr-
sailles et chez le comte d'Angivillers , tarent en6n tn«|A>
à Paris en 1789, et réunis au cabinet des médailles. Unv
intérieur de cet établissement éprouva en 1790 une inpott
modification. Pour la première fois, on y admit lepmof ^
la publicité, et il fut ouvert r^ulièremenl au public î4s/«
fixes. La loi qui déclarait propriétés nationales lesbev^^
siastiques fit entrer au cabinet, en 1791, une foule dette
Nous citerons, entre autres, le calice de l'abbé Suger>ti^
baye de Saint-Denis; la belle agate delà Sainte-Ourd»"
surtout la riche collection de médailles et antiques de rÉP^
de Sainte-Geneviève, qui fil entrer dans les collectw»**
médailles romaines, environ 10,000 médailles de peop)0,r>
et rois, un grand nombre de médailles modernes, et «v
curieuse des coins des Padouans. L'on acheta la roéfneiw»*
suite des médailles des rois Parthes, de l'abbé de ûijf«*
Tersan. L'homme qui avait le plus contribuée l'agrandifl»*
du cabinet, l'abbé Barthélémy, mourut en 1796; rt,prt*
temps après, l'administration de la bibliothèque rwst y
nouvelle organisation (F. Bibliotbèqce). wrtbèletM*
Courçay et Milliii furent nommés consenrateurs da aj«\
Cointreau et MM. Mionnet cl du Mersan leur fwfot w^
comme employés. M. Mionnet commença alors le ^J*'
des médailles des peuples , des villes et des rois, ^''F*'''^
tème géographique d'Ëckhel. Jusqu'alors, ces roédiffltfjj^^
été rangées par ordre alphabétique. La conquête de UHoifr
avait eu lieu au commencement de 1795 ; le 9 novembee.»^
vèrent à la bibliothèque nationale de nombreuses o""^
monuments, de curiosités et de médailles. C'était le pcw*'
tributs que l'Europe absolutiste devait payer à la ap?^*"
civilisation moderne. L'année suivante, le cabinet wq»""
des monnaies des comtes, barons et P**^^^ ^* r?*!21i<J
collection avait appartenu successivement à rabbeoeW'.
et à M. Heaumont, et avait servi à Tobieien î>o*'^P**;jJ]7
ser son Traité des monnaies des barons. La «"^^^fl-
y déposa les matrices des assignats, et on écbantilloBWÇJ^
espèce de billets. Les monuments qui ^î*'^"*'^2k|j#l><'
de Sainte-Geneviève, ceux qui se trouvaient ao dépôt «^
de Nesle, à la Monnaie, au Garde-lfcuble, au »*^,^
toire naturelle, furent transportés au cabinet en '""* t^^
les commissaires des arts en Italie y envoyèrent ïï» ^^
(1) Pellerin avait publié, sous le litre de Recueil ^Jf'f^
ptupUs, de villes, de rois, etc., 9 vol. io-4% t765-t77S,»
tion de cette magnifique collectioo. m
(4) Voyei la Description du cahinet des t^^'J^.ff
Mersan, p. 46-47, el les MonumenU inédits, de BHW»» ^
pi. 24 à 27.
CABINET.
(685 )
CABINET.
AonDinents prédeux dont nous citerons les pins importants :
I couronne aor d'Agilufus, roi des Lombards, cl celle de
rtiéodelinde sa femme ; le beau camée de Jupiter Mgioehus^
le la bibliothèque de Saint-Marc, à Venise ; la rameuse madone
le Lorette, etc. En 1799 , le frère du général Berthier y déposa
les pierres gravées, qui en 1815 ne furent point reprises par les
«iRemiSy parce que c'était un présent fait par le pape au géné-
al, et non le fruit de la conquête. Le cabinet s*ennchit encore,
a même année, de la célèbre Tablé iiiaque, du musée de Ju-
in, du Teiiament d'Epicteid^ citoyenne de Sparte , du musée
le Vérone , et des médailliers du Vatican, contenant plus de
0,000 médailles grecques et romaines. Barthélémy de Gourçay
Duurut le 50 octobre 1799, et fut remplacé par le célèbre Gos-
elin. Un événement malbeureux pour le cabinet signala Tan-
lée 1804; des voleurs y pénétrèrent, et parvinrent à s'emparer
le Tagate de la Sainte-Chapelle , du vase des Ptolémées , de la
jouronne d'Agilufus , du calice de l'abbé Suger, de plusieurs
rases d'agate provenant du trésor de Saint-Denis, du poignard
le François !*"', d'une diptyque d'ivoire, etc. Heureusement, ils
urent arrêtés, et ces objets furent tous restitués, excepté la
NMironne d'Agilufus , qui avait été fondue : le calice de Suger,
|iii avait été vendu en Angleterre ; le poignard de François I**^
^t le diptyque^ qu'on ne put jamab retrouver. Le cabinet reçut
a même année- 182 pièces d or de la première race des rois'de
France, que l'on avait trouvées dans les ruines de l'ancien palais
le justice de Bordeaux. On y déposa en 1807 le Sorro calino de
jênes, et en 1808 les médailles du cabinet de Berlin (5,500
Mcces romaines en grand et moyen brouze, et 5,554 bracléaleê),
Quoique le traité de Tolentino eût garanti à la France la pos-
«ssion des objets d'art qui avaient été le fruit de ses conquêtes,
ti qu'elle avait préférés a quelques millions qu'on n'eût pu en-
suite loi réclamer, à peine les étrangers furent-ils maîtres de
?ari8, Qu'ils firent entendre des réclamations. Cependant, nous
levons le dire , les commissaires montrèrent des égards pour le
abinet des médailles. Dans Timpossibilité où l'on était de re-
oonallre 10,000 pièces, dont la plupart éuienl depuis long-
emps insérées dans les suites, ils se contentèrent d'un échange
lui pût balancer la somme que l'on réclamait. Les collections
lemeurèrent ainsi intactes ; mais tout ce qui n'y avait pas été
uscré fut rendu, ainsi que les autres objets gu'il était facile de
econnaltre. Millin mourut en 1818, et fut remplacé par
i. Raoul Rochette. Les années suivantes furent signalées par
rimportantes acquisitions. Parmi les objets qu'elles firent entrer
lans le cabinet, nous citerons les monuments rapportés d'Egypte
lar M. Cailliaud, et des médailles espagnoles cédées par M. Du-
and en 1821; près de 6,000 médailles de peuples, villes et
ois, cédées par M. Cousinéry en 1824 ; 500 médailles de Sicile,
édées par M. Rollin ; et environ 8,000 médailles grecques cé-
ëes Dar M. Edouard de Cadalvène en 1826; enfin , en 1829,
I collection de M. Allier de Uauteroche. Gosselin mourut en
830, et ne fut point remplacé; M. Raoul Rochette resta seul
onservateur. En 1851, un second vol vint dépouiller le cabinet
'une partie de ses richesses les plus précieuses. Un forçatlibéré,
oromé Fossard, y pénétra pendant la nuit . et parvint à s'em-
arer de la suite des médailles impériales en or, et d'une grande
arlie des médailles modernes du même métal. Arrêté peu de
înips après, ainsi que son frère, chez lequel il avait déposé les
bjets qu'il avait volés , il les restitua ; mais les plus précieux ,
^s médailles impériales au nombre de 2,000, avaient été fon-
wes. On rétablit en 1852 la seconde place de conservateur , et
cite place fut donnéeà M. Lelronne(l). Depuis, le cabinet s'est
nrichi par de nombreuses et importantes acquisitions : nous
itérons , entre autres , les médailles apportées par MM. de Ca-
alvène, de Gagenços , Durand et Rollin; la collection entière
\n général Guifieminot, estimée 18,000 francs ; une partie de
elle du musée Hedervar, estimée plus de 50,000 francs; les
Dédailles de la Bactriane, rapportées de l'Inde par le général
lllard ; la collection de M. Brondstedt; les magnifiques vases
ti argent découverts à Berthouville, près Bernay ; enfin une
•rlie des antiquités du cabinet Durand, et de celles du prince
le Canino. Aujourd'hui, sans parler des monuments, le cabi-
lel contient environ 160,000 médailles en or, en argent et en
»ronze. C'est la collection la plus complète et la plus précieuse
|ui existe au monde.
CABINET DE PHYSIQUE, lieu OÙ sout réunis tous les ins-
ruments nécessaires pour faire les expériences de physique.
(1) M. Letronne, nomiiié en 1840 garde général des archives du
t>,%iuine, a été moplacé ao cabinet des médailles par M. Charles Le-
lonnant.
On sait qu'autrefois, particulièrement chez les Grecs cl dans le
moyen âge, ce qu*on appelait ta physique se réduisait à
quelt^ues hypothèses plus ou moins ingénieuses sur la cause
première des phénomènes , et sur les circonstances qui les dis* '
tinguaient; l'explication, ne reposant jamais sur aucun Jait bien
étudié, ne pouvait guère être discutée ni contredite; elle était
reçue avec confiance par les élèves. — Galilée le premier com-
prit et mit en pratique Tart d'ol^server les phénomènes physi-
ques , en les isolant de toutes les circonstances étrangères au
Mit dont on veut découvrir la loi ; il créa par là l'art des expé-
riences. Dans le même temps, Baron et Descartes faisaient
naître des doutes sur les explications aiicieimes ; ils montraient
qu'elles ii'expritiiaienl guère que des opinions inélaphysiques
systématisées avec plas ou moins de l>onhour par les philoso-
phes ; Descartes surtout substituait aux hypothèses anciennes
des hypothèses plus séduisantes, quoique aussi fausses; mais
il recommandait avec lorce, dans son discours sur la méthode,
les expériences comme la seule voie qui ne pût égarer. — Ce
fut alors que Tacadémie del Cimento , établie par Léopuld ,
grand-duc de Toscane, chercha, sur les pas de Galilée, à rempla-
cer les hypothèses par des observations faites avec soin : elle en
fit quelques-unes qui sont fort ingénieuses, eu égard au petit
nombre d'instruments gue l'on avait alors (F. Rohaut. Tr, de
phys,f I. I, ch. 10 etsuiv.). Otto de Guérike, Boyie, Mariotte,
Newton , suivirent Texemple donné par les académiciens de
Florence. On inventa des machines, on publia un ^rand nom-
bre de résultats , on y joignit la description des instruments
que l'on employait ; alors parurent les ouvrages des S'grave-
lande , des Muschembroeck et de plusieurs autres; et cliacun
s'empressa de former des collections de ces machines néces-
saires pour répéter les expériences que l'on publiait. — Bientôt
vint l'abbé Nollet , physicien de peu de valeur, si l'on consi-
dère le progrès théonque qu'il a fait faire à la science, mais
homme d'un grand mérite , si Ton examine le service immense
qu'il lui a rendu en la popularisant. L'abbé Nollet avait voulu
mettre la physique à la portée des personnes les moins ins^
truites; il fit un cours de physique expérimentale où se réunis-
saient les hommes et les femmes de la meilleure compagnie, et
que l'on suivait avec d'autant plus de plaisir que toutes ses
propositions étaient prouvées par l'expérience : c'était une
sorte de spectacle où l'on venait s'instruire en s'amusant. Nollet
avait fait exécuter pour lui-même et pour la satisfaction de
ses élèves un grand nombre de machines variées et dans leur
forme et dans leurs effets ; plusieurs de ses auditeurs voulurent
répéter chez eux les expériences qu'ils avaient vu faire ; ils
firent construire à leur tour les machines convenables, et
bientôt il s'établit un grand nombre de cabinets de physiaue.
Nollet avait publié, sous le titre de Leçons de physique expert^
mentaley un ouvrage en six volumes, où on trouvait la descrip-
tion de tous les instruments qu'il employait : il ne s'en tint pas
là, et publia en 1770 un ouvrage en trois volumes, sous le
titre VâH des expériences ; il y indique les différents matériaux
aui entrent dans la construction des instruments , la manière
e les choisir et de les travailler, le choix des drogues et ma-
tières employées dans les différentes expériences , les différents
arts nécessaires à la construction des instruments de phvsique.
En un mot, il ne néglise rien de ce qui peut mettre son lecteur
en état de former un cabinet de physique, et de pourvoir à l'en-
tretien des pièces qui le composent. — Il s'établit alors en
Europe un ^rand nombre de cabinets de physique remplis de
machines soigneusement exécutées. Des hommes riches , des
sociétés savantes , des princes , des souverains même voulurent
en avoir, soit pour leur plaisir» soit pour l'instruction publique,
soit même par vanité; entre tous ces cabinets on distingua
longtemps celui de Florence dont l'abbé Fontana a donné la
description. —Depuis» la physique a fait tant de progrès, fart
des expériences s'est tellement perfectionné, et le goût de la
philosophie naturelle s'est tellement répandu, qu'on a vu partout
créer des cabinets de physique ; ils sont devenus nécessaires
dans nos collèges ; nos facultés des sciences et les écoles spéciales
en possèdent de plus ou moins riches ; la fabrication aes ins-
truments de physique est devenue une industrie importante,
pour l'exploitation ae laquelle se sont élevées plusieurs maisons.
— Mais à mesure que Ton avance, on est forcé de mettre dans les
cabinets toutes les machines inventées récemment, et fonda-
mentales pour telle ou telle théorie; de là vient que ces collec-
tions , non-seulement tendent toujours à s'augmenter , mais
qu'il en est d'elles comme des bibliothèques : ilesl impossible
d'assigner le terme où l'on pourra dire cr C'est assez. » — Bien
Elus, comme aujourd'hui la physique et la chimie ont de nom-
reux points de contact , que l'une de ces deux sciences ne
CABIftBS.
( 686 )
CAIUS.
marche goèrc sans Taatre y an cabinet de pbyâqiie appelle
presque toujours un laboratoire de chimie : c'est donc un
gounre sans fond , où la manie d'être complet pourrait englou-
tir de grandes fortunes. Cest une raison peut-être pour que Ton
ne se livre qu'avec ménagement à ce désir de satisfaire sa curio-
sité en répétant soi-même et chez soi les expériences indiquées
dans les livres. Il y a presque toujours plus d'avantage à aug-
menter par des dons faits avec prudence les cabinets destines
aux écoles publiaues, soit qu'ils doivent servir aux élèves des
collées , à ceux des séminaires , ou même à ceux qui suivent
les cours particuliers établis dans différentes communes.
B. JULLIEN.
CABINET, S. m. On nomme ca6inel secret ou acoustique, un
cabinet construit de manière que la voix de celui qui parle très-
bas, à un des foyers de la voûte, est entendue à l'autre foyer, «ans
que l'oreille puisse rien saisir ou entendre dans l'espace qui
se trouve entre les deux foyers. Il suflSt, pour cet efiet extraor-
dinaire , que la voûte soit elliptique.
GABION {comm.), s. m. A Cayenne on donne ce nom au
suc épaissi du manioc.
CABIRE {tnylhoL), une des filles de Protée et de la nymphe
Torone , fut femme de Vulcain , et , selon quelques-uns, mère
desCabires et desCabirides.
CABIRE {géogr. anc.) , montagne de la Phrygie. Quelques
auteurs ont prétendu que c'était le même que le mont Ida.
CABlRES (myihoL). Il j a dans la théologie des païens des
mystères qu'il est aussi difficile de pénétrer qu'il est inutile
de vouloir les ex plic^uer. Les étymolc^stes se sont épuisés en
recherches sur les dieux que les anciens appelaient Cabires, et
chaque auteur a donné leur origine et leur histoire à sa manière.
Les uns ont prétendu que leur nom signifiait eo langue phéni-
cienne, puissants dieux ; d'autres, que le mot hébreu cabir signi-
fiait puissance : mais les ténèbres du temps enveloppent cette
origine comme tant d'autres , et les variations que les différents
cul tes ont éprouvées dans des pays divers et à plusieurs époques,
y ajoutent encore plus d'obscurité. — Ce qu'il y a de plus cer-
tain , c'est que plusieurs dieux ont reçu le nom de Cabires, et
Sue ce nom était celui qu'on donnait* aux dieux de la Samo-
irace, petite lie de l'Archipel, à laquelle ses mystères donnè-
rent tant de réputation. Les Cabires étaient en honneur deux
mille ans avant notre ère vulgaire, puisque Sanchoniaton,
dont les fragments ont été conservé par Eusèbe, en a parlé
longtemps avant Hérodote. Il est très-prot)able que les Cabires,
qui étaient au nombre de trois, nombre sacré chez les anciens,
étaient les anciens dieux des Thraces ; car il y avait trop loin de
ce pays à la Phénicie, pour qu'ils en eussent été transportés
dans cette petite lie où les hiérophantes célébraient leurs mys-
tères, et c*est sans doute à tort qu'on a cherché Tétymologie
de leur nom dans la langue des Phéniciens et dans celle des
Hébreux. Plusieurs héros se firent initier aux mystères de Sa-
mothrace et des dieux Cabires, tels que Cadmus, Hercule,
Castor et Pollux, Ulysse et les autres héros de la guerre de
Troie. Philippe, père d'Alexandre, et beaucoup d'autres
S rinces ont tait ce voyage , parce que les dieux Cabires étaient
'un grand secours dans les expéditions périlleuses , et que les
peuples portaient un grand respect à ceux qui avaient participé
à leurs mystères. Orphée a dû être un prêtre des Cabires, si
Orphée n'est point un être imaginaire , et si les hymnes et les
poésies qu'on lui attribue ne sont point supposées, comme
plusieurs savants ont cru pouvoir le penser. — Toutefois les
Cabires sont, selon l'opinion la plus plausible, les trois divinités
infernales qu'on faisait intervenir dans les initiations. C'étaient
aussi ceux qui avaient trouvé l'usage du feu, et l'art de faire des
ouvrages de fer. On sait que les anciens divisaient les auteurs
des inventions utiles. C'est pourquoi ils faisaient les Cabires
enfants de Vulcain. Cicéron les fait fils de Proserpine. D'autres
leur donnent pour père Jupiter, ce c|ui les a fait confondre avec
Castor et Pollux ; et quoique ces dieux fussent grecs , ils sont
appelés, sur quelques médailles grecques de Marc Aurèle et de
Lucius Verus, dieux Cabirei syriens. Ces dieux furent adorés
dans plusieurs endroits de la Grèce, comme à Thèbes et à Lem-
nos, où l'on célébrait les Cabiries en leur honneur. Cérès,
sons le nom de Cabiria, avait un bois sacré dans la Béotie.
Les Grecs, qui ne voulaient rien devoir aux étrangers, en rece-
vant le culte des Cabires , en usèrent à leur égard comme ils
firent pour presque tous les dieux qui leur étaient venus de
Phénicie ou d'Egypte ; ils affectèrent de se les rendre propres ,
soit en changeant leurs noms, soit en déguisant leur origine;
et ils leur forgèrent des généalogies par l^quelles il paraissaU
qu'ils étaient nés chez eux. De là , planeurs auteurs prétendi-
rent eue le nom générique des Cabires prenait 4e oUèk
nymphe Cabira, et d'autres, du mont Cabirusimii!
Phrygie. Les peuples d'Italie admirent auisi lei Ciiim i^
ils reçurent les superstitions des Grecs et qu'iû ktmSm
leurs : ils les confondirent avec leurs dieux K^ia^^Qi 2
menta ensuite le nombre des Cabires , de tous bdicti -u
toutes les déesses oui étaient investis d'une grawfe panj
Quelques auteurs les ont regardés comme les aÎMsiïQiife
serviteurs des dieux. Les Dactvles, lesConstMiesHlaCtito
ont été considérés comme tels. Enfin on en a ùutde smi
mortels , et même des magiciens. Cependant , la mUm
qui sont plus certains et moins sujets! cootrefertt()«ebi»
sages des auteurs, qui souvent se contredisent roariKrr m
représentent les Cabires sous une forme très-senUabieii^
de Vulcain. Il est vrai que les médailles grecques^ nmk
retracent sont du temps de la domination nmÙBtÇAi^
la ville de Thessaloni<^ue en Macédoine uohi oireat hi»
sentation du dieu Cabire, laniOt en habit ooort, laaii^
d'une espèce de toge , portant ordinaireroent ob mu^t
Suelquefois un rhyion , ou vase à lKNre,en foraedrot
'est un mélange des attributs de Vulcaiu eldecni^rb
chus, dont le culte s'était amalgamé par suite ëefjltiiiÉife
dogmes de la religion hellénique. O'auUrei nMsèt
même ville portent seulement le buste de ce diei rrymtt
comme un jeune homme couronné de laBrien;«iliittiMrk
mot RABEIP02, Cabire, Si cette tète est, comme « fin, cA
de Néron divinisé , c'est qu'on aurait ainsi plaeé,^liftnr,
l'empereur au rang des Cabires. On peut oMto nr ta
Cabires les savants ouvrages de ScheUing,Cicaerci)bi)B
Dramis.
CABIRIDES (mylhoL) , nom patronymiqw àa lyofki
filles de Vulcain et de Cabira.
CABIRIES {myihoi.), fêles mystérieuses quiftoMmiii
nuit à Thèbes, à Lemnos, en Phrygie, et sortoQt ilnfarvtfi
Samothrace en l'honneur des dieux Cabires. L'iflitif, tfffih
épreuves effrayantes , était placé sur un Irène éditnl^^
mière, ayant autour des reins une écharpe de pomyrt.fitï
tête une couronne d'olivier, tandis qu'autour de loi b ^
et les autres initiés formaientdes danses s jmboliqm&tri^
rémonie s'appelait thronismos , c'est-à-dire iDerwi*»to
plus fn*ands rois, les plus illustres philosopbesdcs InoM!^
Orphée , Hercule , Agamemnon, Philippe , père (fAoï^ti
briguèrent l'honneur d'être initiés.
CAUIRUS (mylhol) , un des dieux tutélaires do V*^
niens.
CABiscou , CABiscoou (vieux mot) , dignité «dàiûf
qui répond à celle de grand chantre» caful thrij-^
piscol).
CABiz, docteur turc, contemporain de Solimm^*'
nom ne se trouve pas dans les historiens turcs. Ce dpcwp
tendait que Jésus-Christ était supérieur à llahorodll»*
contentait pas de dévoiler son opinion i ses ^^^^^
démontrait publiquement au peuple l'absurdiiéde b «»J
mahométane et la pureté des dogmes du ^."^Jj^J^^
docteurs de la loi, ne pouvant écouler avec i»<'*^'*'*?*J^
cours de Cal)iz , le firent citer au divan. ^S'^^^^^^]^
Pacha chargea de l'examen de cet hérésiarque 1^""^
askers de Romclie et d'Anatolie , qui ne pw^nl f^'"'* j
nions , ni détruire les arguments sur lesquels il l»**''^
fut entrepris par d'autres docteurs, qui ne réussireol pa*«^
tage. Lorsqu'on vit qu'on ne pouvait pas le faincre (tf *
sonnement , on tenta de le gagner par la persM«ûB.U ^
de Constanlinople lui-même tâcha de le fJ^"*j*^
opinion , mais rien n'ébranla Cabiz. II touchait pKsq'*'''^
du doigt, et il ne voulut jamais y renoncer. Alors, »
moyen de mettre fin à toute controverse qa» '"^^^v
définitive être fort préjudiciable au foihooièiiss»'^^
nonça une sentence ne mort contre lui , et il ^*** '? T; i r
chée le 8 de sufer 334 de l'b^. (19 septembre •«^JL
Cantemir, dans son grand ouvrage sur IcSpff*'* jjj
mahoméianey donne à cette victime de la vérité le "î* ^
mais il paraît que ce nom n'est que la ^^^^f'^^-^f
attnoh, qui signifie égaré, hérétique^ no«»*T"'p gt^ti
docteurs mahométans, convenaient a Cabitx. L**"^;
CABLE (lechnol. et mar.), lien très^lid^i ^^î^liV»
les navires à l'aide d'une ancre accrochée au "^"vîu #*'
est deux sortes de câbles : les câbles en chanfre»oow
depuis fort longtemps , et les câbles en fer, d«'J"jT "J^
oent. — Les câbles en corde sont febriqu» Vr^00
textile la plus commune dans chaque pays. Bd WwV»
GABLB. (
lioîegéaénleiiient le cbtnvre, saof sarqoelques parties de la
ilédîterranée « oà Too fait les cordages en sparterie. Dans
xesque tout FOrient on se sert de Tenveloppe fibreuse de la
loîx du oocOy et sur les côtes de la mer Rouge des filaments des
ieoilles de dattier. Les cables de chanvre sont formés de tsois
lAQSsières , ou cordes parfaites commises ensemble et en sens
aoBlraire de leur première torsion ; ils doivent être faits avec di»
^Bvre de premier brin. La haute importance des câbles pour
a salut des navires et des hommes qui les moulent , exigeant
|ue l'on apporte les plus grands soins à leur fabricalion , la
Uupart des puissances maritimes ont rendu à ce sujet des or*
loonaiices tnb-sévères. — Les câbles en (er sont formés d'an-
Maux retenus les uns dans les autres; les barres de métal des-
ÎAées à les foire sont d'abord dégrossies sous des martinets et
Mttuile ibrgées à la main ; on les courbe à Taide d'une machine.
h cet effet , on plaoe la barre de fer encore rouge sur un levier
M elle se trouve retenue par une cheville; on la courbe d*abord
par une extrémité en levant le levier, puis on la change de c6té ;
si, par un mouvement semblable, on arrondit l'autre extré-
oûte. La Corme elliptique lui est donnée par le moyen d*uo
mandrin autour duc^uel se façonne cette barre ; on soude en-
wmbie les deux extrémités ainsi réunies, et l'on fixe dans la
direction du petit axe une traverse en fer qui embrasse solide-
BMut les deux branches de Tellipse et Tempècliede s'allonger
MMis les efforts qui la tirent. Ces chaînes portent , de dix-luiit
m dix-huit brasses, un anneau à goupille qui se détache facile-
ment et permet au navire de se séparer de son ancre en moins
Je temps même qu'on n'en mettrait à couper un câble en
corde. — Les câbles de fer, dus en grande partie au capitaine
Samuel Brown, sont employés depuis 1811 seulement. Us
offrent sur ceux en chanvre de précieux avantages. Us ne se
rongent pas par le frottement contre les corps durs ; ils ne se
iêtériorent pas dans la cale par la fermentation sous rinfluence
le l'eau et de la chaleur; ils ne se coupent pas sur les fonds de
'ocfae et parmi les coraux , et leur grand poids, joint à leur soli-
Kté, donne plus de sécurité aux marins. Quant à Télasticilé du
lianvre, qui r^iste mieux aux chocs brusques que la rigidité
la (èr, Texpérience a démontré qu'une fois que les chaînes-
Ables sont bien éprouvées, elles sont aussi ductiles qu'il faut,
înfin , un officier de la marine française a paré à la diflSculté
[oe présentait le câble en fer pour être retenu quand il s'échap-
ttit avec rapidité hors du navire, entraîné lourdement par le
loids de l'ancre et par son propre poids. Le ilopper^ qu'il a in-
enté, l'arrête sur-le-champ; il consiste à introduire dans ses
nneaux une t)arre ou levier qui s'oppose à leur mouvement.
fais un inconvénient réel , presque impossible à surmonter,
'est la difficulté, quand un navire mouille par un grand fond ,
é retirer l'ancre, a cause de la pesanteur du câble-chalne qu'il
lot enlever avec elle. — Il est a r^retter que la cherté énorme
es ouvrages en fer empêche, en France, l'adoption exclusive
es càbles-chalnes. Jusqu'à présent , des cinq ou six câbles de
hanvre précédemment délivrés aux vaisseaux, frégates et au-
res granids bâtiments de guerre, trois seulement sont remplacés
•r deux càbles-chalnes , dont l'un tient lieu de la grande
Miée de deux câbles ajustés an bout l'un de l'autre. Dans
otrc marine marchande, les câbles de fer ne sont guère en
sage que pour les grands navires qui entreprennent des
oyages de long cours.
CABLE («mr.). Fikr du eàbh, Fiiir U eàbh , lâcher peu à
eu, dérouler une longueur plus ou moins considérable du
Ible qui tient l'ancre, lorsque le bâtiment est au mouillage. —
igurémentet familièrement, Filer du eâbU, gagner du temps
»rsqu'on est pressé par quelqu'un de prendre un parti, diflërer
e se décider.
caBLB, s. m. En ierm. ée m^rine^ on distingue le maître^
ÊbU, iê eàbie ordinaire ci \c câble â'affaurche^ que l'on noii.me
oui greêHn ou grelin. Ce dernier câble est le plus petit , et
ire Bon nom de ce on'il sert à l'ancre d'affourche. — Cable se
il» par extension, d une mesure de cent brasses danoises, c'est*
-dire de cent fois cinq pieds neuf pouces six lignes de l'ancien
lied de roi ; en totalité , de cent soixante-quatre mètres huit
iécimètres .^ept centimètres. Ainsi, l'on dit que l'on eU éloigné
k queUfne enâroH^ de quatre , de cent câbles , pour dire qu'on
•t éloigné de quatre cents , de six cents tmisses environ. On
ppelle càMe de loue , une simple hausêiére dont on ne fait
:uère usage que dans les rivières et dans les lieux oà les t>ancs
esserrent le dicnal et le rendent étroit; à pie, celui qui est roidi
«r le poids de l'ancre. Biuer le cAble , c'est le ranger autour
les bittes. — DébilUr le càMe, c'est le dérouler. — TaUler le
A6Ar, c'est le lâcher. — IM$*er iraimr um eàble sur le siUage
i*umvmisê9au, c'est rabaDdenuer pour retarder la cowse du
687 ) CAEOons.
bâtiment. — Lever le câble, c'est mettre un câble en rond.
afin de le disposer à être tilé pour la commodité du mouillage.
CABLé,s. m. (technoL) {term. de passementier), sorte de
gros conlon qui sert principalement à attacher les tableaux et ft
relever les tentures.
CÂBLÉ (bt(uon ) . se dit d'une croix faite avec deux bouts de
câble, ou bien d'une croix couverte et entortillée de corde, ce
?u'on appelle dans une acception plus propre croix cordée
F. Croix et Cobdèe .
CABLEAD (m'irine). Ce mot est le diminutif de câble. On
l'applique communément à la corde qui .«erl d'amarre à la cha-
loupe d un vaisseau lorsqu'elle est mouillée. — On appelle aussi
cabteau ou cincenelie, la longue corde dont se servent les
bateliers pour tirer les bateaux en remontant les rivières.
CABLEE, y. a. (lechnol.), assembler plusieurs cordes et les
tordre ensemble pour n'en faire qu'une seule.
CABLiAU(F. Cabillaud).
CABLIÈBE , S. f. {lerm. dépêche), pierre percée par le milieu,
dont on se sert pour maintenir les cordes et les filets au fond de
l'eau ou sur le sable.
CABLOT (F. CABLEAr).
€ABLURE,s. f. ((efifi. de marine), pierre percée qui tient
lîeu de grappin.
CABOCHAED, S. m. (gramm.), nom qu'on donnait autrefois
â un homme fantasque, entêté.
CABOCHE, s. f. igramm.), tête. Grosse caboche, grosse tête.
Il est familier. Figurément, C'esl une bonne caboche fC*esi un
homme qui a beaucoup de sens et de jugement.
CABOCHE {lechnol.), en lerm. de clouKer, sorte de ^ros clou
dont la tète est en pointe de diamant , et dont on garnit les se-^
meJles de forts souliers. — Se dit aussi d'un clou de cheval qui
ne peut plus servir.
CABOCHE ' hisL nol,), est le nom d'un poisson de Siam, dont
on distingue deux espèces, et dont la chair sèche ou fraîche est
très-estimée.
CABOCHE ( hisl. nal. ) , synonyme vulgaire de la chevêche,
slrix passerina , L. (F. Chouette).
CABOCHE et CABOCH1EM9. Simonet Caboche était, sous le
règne de Charles Vf , écorcheur de bêtes â Paris, au moment
où cette capitale fut désolée par les factions des Bourguignons et
des Armagnacs. Il avait un grand crédit parmi les bouchers, et
ceux-ci étaient dévoués au parti de Bourgogne. Les boucbers
formaient une corporation puissante; un petit nombre de fa-
milles, jouissant d'un monopole qu'on leur avait imprudem-
ment vendu , s'enrichissaient en fournissant seules â la con-
sommation de viande de Paris. De nombreux valets, toujours
armés de
étaient à leurs
hommes qui leur donnaient l'exemple
férocilé. Les trois fils du boucher Legoix , Dénia de Cbaumont ,
Simonet Caboche, lesTriberl et les Saint- Yon, étaient les chefi
de ces éeorekeurs, comnoe on les appelait, et qui prirent aussi le
nom de caboehiens. Cette faction populaire et boorgiiignoAne,
dont la principale force consistait en une compagnie de cinq
cents bouchers chargée de la garde de la ville , se rendit formi-
dable au parti qui lui était opposé. Le palais du roi lui-mêaie
devint le théâtre des violencvs commises par une pooulace
exaspérée. L'alliance des docteurs en théolo^e de la Sorbonne
avec les bouchers augmenta encore la dureté et la cruauté des
insurgés. Les caboehiens cherchèrent en même temps à se rat-
tacher aux marchands, anciens défenseurs de la litierté de
Paris (1413); ils arborèrent comme eux les blancs chaperons,
symbole de la liberté chef les Gaulois, importé à Paris en 1383;
ils les présentèrent au duc de Guienne , de Berri et de Bourgo-
gne, qui consentirent â les porter. Seulement, les caboehiens ne
comprenaient pas aussi bien que les hauts bourgeois, décimés
en 1583 par le pouvoir royal, la liberté dont ces chaperons
étaient le signe : ils forcèrent le roî lui-même à prendre le cha-
peron blanc , exigèrent une ordonnance pour la réforme du
royanme (elle est connue sous le nom d'orrfoniiancf ca^e-
chienne), et le supplice de quelques courtisans du daupfctn. Les
principaux chefs de4a faction populaire furent ensuite chargés
par le duc de Bourgogne (Jean sans Peur) de répartir un em->
prunt forcé sur les bourgeois de Paris ; on reconnut bientôt à
leur luxe extravagant que dans cet emploi leurs mains n'étaient
pas restées pures. Leur haine fit périr, après un jugement ini-
que, Pierre Desessarts, ancien prévôt de Paris , dont ils redou-
taient le talent, le couiage et la cruauté. Cependant des confé-
CABOLETTO.
(688)
CABOT.
rences élaîenl ouvertes à Pontoise avec les députés des princes.
A Paris , la bourgeoisie , fatiguée de la domination des cabo-
chiens, prit les armes et alla chercher le dauphin, qu*elle força
de se mettre à sa tète. Les ducs, avec la bourgeoisie, allèrent
délivrer tous les prisonniers; les cabochiens prirent la fuite, et
la paix de Pontoise fut signée. Le parti de Bourgogne parut
anéanti à Paris; mais aprâ la mort du dauphin (frère atné de
Charles VU) les cabochiens reprirent le dessus, et le bourreau
Gapeluche se signala n la tétc des massacreurs qui ensanglan*
tèrent la capitale. On ne sait point comment finit Simonet Ca-
boche. A. S-R.
CABOCHE (blason), se dit d'une tête d'animal coupée der-
rière les oreilles par une section parallèle à la face , ou par une
section perpendiculaire. Au lieu de caboche on dirait coupé, si la
section était faite horizontalement.
CABOCHON. On appelle ainsi une pierre fine, polie simple-
ment sur sd surface, et d'une forme convexe ou bombée. Les
habits sacerdotaux , les ornements et les vêtements des princes
d'Orient, en étaient ornés avec profusion. On en trouve sur
les reliquaires anciens, sur les châsses, et sur les montures des
vases précieux. Il y a quelques cabochons qui portent des fi-
gures gravées en creux (F. les mots Gi,yptique et Intailles).
D. M.
CABOCHON , piioapsis [hisl. naL\ genre établi par Montfort»
et conservé par Lamarck pour huit espèces de coquilles repré-
sentant assez bien la forme d*un bonnet phrygien , et dont les
caractères sont ainsi posés : coquille univalve en c6ne oblique ,
courbée en avant ; à sommet unciné ou en crochet, presque en
spirale; à ouverture arrondie elliptique; ayant le bord intérieur
plus court, aigu , un peu en sinus, le postérieur plus grand et
arrondi. Une impression musculaire allongée, arquée, trans-
verse, est située sous le limbe postérieur. L'animal, pourvu de
deux tentacules coniques, ayant les yeux à leur base antérieure,
{>rèsdu cou. L^espècela plus grande et la plus remarquable est
e Cabochon bonnet hongrois, ptïoapm ungaria , que Ion
trouve en abondance dans la Méditerranée , et qui est figuré
dans l'iconographie, du rè^ne animal et dans presque tous les
auteurs. Les cabochons fossiles, dont les espèces sont en grand
nombre, ont donné lieu à une observation fort curieuse de la
part de M. Defrance , et par suite à la création d'un genre sous
ta dénomination d*hifpomce ; mais le seul caractère sur lequel
repose ce genre, et qui consiste dans la découverte ^BÛte que ces
coquilles ont vécu sur un support testacé, peut-il suffire, et
n'est-il pas plutôt présumable que tous les cabochons présentent
le même phénomène? Nous nous garderons bien de le dire affir-
mativement , quoique tout porte à le croire : dans ce dernier
cas, le genre hipponice demeurerait supprimé, et il faudrait se
borner à ajouter aux caractères des cabochons la pièce testacée
ci-dessus mentionnée, qui quelquefois est fort considérable,
et dont les lignes d'accroissement sont fortement marquées.
CABOCHON {vieux moi), capuchon , ce qui sert à couvrir la
tète.
CABOCHON [UchnoL], en ierm. de cloutiery sorte de clou plus
petit que la caboche.
CABO-CORSO (géoar,), cap d'Afrique sur laCôte-d'Or de
Guinée, auprès duqueiles Anglais ont uneimportante forteresse.
Long. i8«20',lat. 4*» 40'.
CABOES LAOWEy S. m. {htsl, naL), nom d'un poisson des
Iles Moluques; son corps est cylindrique, assez Ions; sa tète et
ses ^eux sont médiocres, et sa bouche fort grande. Il a sept na-
geoires, dont deux ventrales placées sous les deux pectorales,
toutes quatre médiocrement grandes, triangulaires; une dorsale
fort longue, un peu plus basse devant que derrière; une derrière
l'anus assez longue, et une à la queue carrée et échancrée d'une
quatrième partie en arc. Son corps est brun , tacheté de noir,
ainsi que ses nageoires dorsales et anales qui sont jaunes. Ses
autres nageoires sont vertes, et celle de la queue a une tache
blanche ; Ta prunelle de ses yeux est noire , entourée de jaune,
arec huit rayons rouges. — Deuxième espèce, Cabos lawd. Le
cabos lawd est un autre poisson du même genre, qui ne diffère
du précédent que par les caractères suivants : 1° sa queue est
échancrée juscpi'à son miUea ; 2» sen corps est noir en dessus,
marqué de chaque côté de sept taches blanc argenté, au-des-
sous desquelles répondent autant de bandes longues , brunes ,
transversales, terminées chacune par une tache ronde; la tache
de sa queue est noire, entourée d'un cercle blanc. Ces deux es-
pèces de poissons forment un genre particulier dans la famille
des spares.
CABOLETTO ( iNcmt'MA. ) , monnaie en usage dans la repu*
bliqne de Gènes , et qui vaut environ quatre sous tournois.
D. M.
CABOMBÉES (botan.). On désigne sous ce non onetto
de plantes originaires des pays chauds, et tirant aoo txm'
des principaux sujets , le cabombe. ^
CABOMBE ou CABOMBER (botan.). Cette pbDteipnnim.
la femille des joncs; elle est polypétate, et panlt avwïsrï!
ports avec tes fiuteaux et les butomes. On n'en coaniii(ni»
espèce. — Le cabombe crott dans les étangs et les riiièm % ,
courant n'est pas raoide; c'est une plante lierhMée,i%u
gue, menue, cylindrique et rameuse. On y ranarauf i^
sortes de feuilles, celles qui viennent sous l'eau et cHlo «
naissent à la surface : les premières sont opposées, (htsfBf*
un grand nombre de découpures fines, presque linéairQ h -^
lement opposées; les seconaes sont alternes, simples, «iiv
laires, entières et ombiliquées, c'est-à-dire porté» sv ^
centre par un long pétiole comme celles de la grande opiov
Les fleurs sont jaunâtres, axillaires, solitaires et pôkan^:
elles naissent une à une dans les aisselles des Qeurs sapmn;
quelquefois, mais rarement, on en trouve sons rcN-Qi^
fleur a un calice formé 1^ de trois pièces ovales-poiotas,K»
en dehors, jaunes en dedans; ^ de trois pétales jsqbo,!)!».
obtuses, un peu plus courtes que le calice; yàt sii étimiieia
les filaments s'attachent à la base des pétales entre Ifsè*»
du calice et portent des anthères ovales ; 4° de dpu ki»
oblongs, qui séterminent en pointes courtes, doothjtf^
sont obtus. Le fruit est composé de deux capsoloi m 9ù
loge chacune et polysperme. — Cette plante cnRèmïêeé
Cayenne et en Guyane ; on ignore quels sont som^bl Coboc
toutes les plantes aquatiques des pays chaoà, Bon k tour-
nons guère l'amener en Europe a parfaite iè|(ttàoi,Bër
dans les serres.
CABO-MISERADO ( géogr, ) , cap d' Afrique, SOT b cuU .
Malaguette , près d*uiie rivière nommée Duro.
CABONIGBO OU CABONEGRO, S. m. (6o((in.l.ap(a*]f«r
goutier, genre de plantes de la famille despalmim,|Kr-
une espèce de chevelure très-fournie, qui est emplawa
Manilles, à faire des cordages pour la marine. Owp-
l'avantage de se conserver dans l'eau douce et dinsioi'
mer. On donne ordinairement à ces cordaffesoucàUopfc*
grosseur , parce que Tespèce de crin qui les corop»*'**
plus diOicdement que le chanvre, et ne peut puaMtot
assez cordé. Le fil qua Ton retire de cet arbre se Dcwr *^
cabonigro.
CABOO, s. m. {boian,), sorte de plante de SuiMln.fï
emploie quelquefois contre la gale.
CABORDE (vieux mol) , petite loge de pierres ttu ■«*
qu'on fait dans les vignes.
CABORGNE (hisl, fiol. ), poissou. Nom voigliftdi"*'
jfodio (Linné), qu'on appelle aussi caborsnr noscétts-wt
pelle encore cabor le mugil eephalus.
CABORNE, CABOURNE ( VieuX mot ), SOTte de Cifl*t
reliffieux.
CABOSSE, S. f. (bolan.). On donne ce nom, dinsb^'
tilles, au fruit mûr du cacaoyer.
CABOT, s. m. [hisL nat,), nom qu'on donne nilgiir»*-
gobie et au muge de Schlosser. C'est aussi le nom voljwî*-
poisson d'eau douce, dans la Franche-Comté.
CABOT ou GABOTTO (SÉBASTIEN) , célèbre nanpjj*' '
Bristol en 1467, de Jean Cabot établi dans ceUenlM- '
donna des leçons de mathématiques, de cosmognpw ^
navigation. Jean Cabot forma le projet de tenter le pasw
Indes par le nord-ouest. Henri Vil lui en donna U»ww'
Il s'embarc[ua avec ses fils en 1497, au moi? ^ l"'"\^J%
gateurs découvrirent quelques lerccs; mais, ayant v»^
difficultés insurmontables vers le nord-otiest, *2,S!m^
vers le sud, et s'avancèrent jusqu'au cap de ** vJJt' -
près dans le même temps qu'Améric Vespuce .toodtfi»^
l'hémisphère auquel il a donné son nom, quoMjniiw^
certain qu'il lait découvert le premier. — De '«***' ^^.
terre, Sébastien y essuja quelques désagréments, «^
qu'il alla offrir ses services au roi ^^^f^l^JL^;;
chef des pilotes. Sa capacité et son intente e*W^ .
société de marchands à lui faire entreprendre, ea »*^^
voyage aux Moluques, par le détroit de MagelUn. « »
jusqu'au cap de Saint-Auffustin ; son «l"W8* î*,fpbii
refusa de passer le détroit. Il entra dans la ^^^^rr y
y éublit quelques forts pour s'y maintenir. Il J^ii iite
gne pour en donner avis et demander du '^"*?J 'iL^j •
en vain pendant cinq ans, au bout de^T*"*." ^i
Espagne, où il ne reçut pas un accueil faforawe,F
L
€ABOTAGE.
( 689 )
CABOUL.
ivaît pas été aox lies des Epiceries. Dégoûté de ce pays, il
;agna sa pairie. — 11 y Tut bien reçu, et on lui donna la
irgc de gouverneur des conripagnies'de marchands et des
mailles à découvrir, avec une pension. Il n'avait point aban-
nné le projet de passer aux Inars par le nord. Il 1 avait tenté
r le nord-ouest; il se proposa de I essayer par le nord-est, et
riêtra jusqu'à Archangel Tan 1557. On ne sait ce que devint
L liabile navigateur. Parchus en a parlé amplement dans le
cutftV d€$ voyages faits par les Anglais. Il en est parlé aussi
ns les Voyages mariiimes de Romusier ; mais aucun de ces
leurs ne fait mention de la un de Sébastien.
L.F. G.
t:AiiOT (Vincent), jurisconsulte du svr siècle. Il naquit à
>uloase y et obtint , à Tàgede vingt-quatre ans , une chaire de
oit canon à Paris. Bientôt après, ruiiivcrsiléd*Orlcans l'appela,
il professa le droit public et privé pendant quatorze ans dans
lie ville. Mais sa réputation ne faisant que s'accroître» il fut
ppelé dans sa patrie par Dufour de Saint-Jerry , premier pré-
dent da parlement de Toulouse. Il y remplit pendant vingt-
&UX ans la chaire confiée à ses soins, avec d'autant plus de
iccès qu'il cherchait moins à montrer son savoir qu'à le com-
luntqner à ses élèves. On a de lui : 1" Laudatio funebris D. Mi-
laelis Vioiœif Orléans, 1592, in-4«; 2" Variarum juris pu-
ïri êi privait disserlalionumiibri duo, Orléans, 1598, in-S"*;
^ un Traité des bénéfices, que J. Doujot publia en 1656 sous
t nom de J. Dart, et dont il a depuis reconnu Cabot pour l'au-
;ur; 4*^ les Poiitigues de Vincent Cabota publiées par Léo-
drd Campisêron, Toulouse, 1630, in-S". Cabot mourut vers le
ommencement du xyii*" siècle. L.-F. G.
CABOTAGE (marine) , du mot espagnol cajbo , cap, s'emploie
K>ur désigner la navigation de cap en cap et de port en port
K>ur Je transport des marchandises. On appelle grand cabotage
e commerce fait par des navires d'un port de 1 Océan dans un
»ort de la Méditerranée , aller et retour , en longeant les côtes
t sans les perdre de vue , et petit cabotage le commerce fait par
es Ijàtiments marchands naviguant d'un port de l'Océan ou de
1 Méditerranée dans un autre port de la même mer et en vue
les côtes.— Le cabotage rend d'importani^ services an pays en
ntretenant un échange continuel de productions et ae mar-
faandises de toutes sortes, et il forme une des sources principales
le la richesse publique. Ce commerce réunit un nombre im-
iicnse d'exploitants, car il est productif et peu coûteux, de
impies barques pouvant lui suffire. Aussi, sur 80,000 navires
[ui, en moyenne, sont employés annuellement dans la naviga-
lon française, 70,000 font le cabotage. Que d'accroissements ne
»eut-il pas encore recevoir en France, quand on voit les Anglais
e servir de dix millions de tonneaux pour leur cabotage, tandis
(ue nous n'en occupons que deux millions cinq cent mille? — Le
omUé de salut public, par un décret en date du 31 septembre
793, a ûxé dans l'acte ae navigation les règlements relatifs au
abotage. L'arrêté du 7 avril 1814 et celui du 6 septembre 1817 y
nt apporté de fort légères modiûcations. — Dès 1 740, les voyages
n Angleterre, Ecosse, Irlande, Hollande, Danemark, Uam-
K>urg et autres lies et terres au deçà du Sund , en Espagne et
'urtugal, et autres Iles et terres au deçà du détroit de Gibraltar,
nt été assignés au grand cafrola</«,'d'après les termes mêmes
l'un règlement en date du 20 août 1673. La navigation au petit
abotaqe était ainsi spécifiée : celle qui se fera par des bâtiments
xpédies dans les ports de Bretagne, Normandie, Picardie et
landre, Mr ceux d'Ostende, Bruges, Nieuport , Hollande, An-
leterre, Ecosse et Irlande; celle qui se fera par les bâtiments
xpédiés dans les ports de Guienne, Saintonge, pays d'Aunis,
^oitou et Iles en dépendant sera flxée depuis Bayonne jusqu'à
>unkerque inclusivement, et celle qui se fera pareillement par
es bâtiments expédiés dans les ports de Bayonne et de Saint-
IcAïï de Lui, à ceux de Saint-Sébastien, du Passage, de la Coro-
;ne et jusqu'à ceux de Dunker(}ue inclusivement. Pour ce qui
x>ncerne les bâtiments expédies dans les ports de Provence et
le Languedoc, sera réputée navigation au petit cabotage celle
qui se fera depuis et compris les ports de Nice, Villefranche,
H ceux de la principauté de Monaco jusqu'au cap de Creux.
~ Depuis, \e petit cabotage a étendu sa navigation jusque et
(ompris l'Escaut, et, sur les rétia mations du commerce de Mar-
seille, est intervenue le 12 février 1815 une ordonnance portant
les limites du petit cabotage jusque et compris Naples du côté
(Je l'est, et jusque et compris le port de Malaga du côté de
l'ouest. La navigation aux Iles de Corse, de Sardaisne et Baléa-
res lui fut aussi accordée. — Enfln la navigation des colonies a
l'ié réglée par une ordonnance du 31 août 1828, ainsi qu'il suit :
Pour les navires expédiés des Iles de la Martinique et de la
Tiuadeloupe, le grand cabotage comprend l'étendue des côtes
IV. .
et toutes les lies placées entre le cap Roche et la partie septen-
trionale de l'Ile de Terre-Neuve. Le petit cabotage comprend ,
pour les mêmes colonies, l'espace entre les 8' et 19' degrés de
longitude occidentale du méridien de Paris juscpi'à une ligne
parlant de l'extrémité ouest de l'Ile de Porto-Kicoet dirigée sur
le cap Chicibaco , dans l'Amérique méridionale. — Les limites
du grand cabotage pour la Guiane française sont les mêmes
que pour la Martmique et la Guadeloupe. Le petit cabotnge ,
pour cette colonie, est borné entre les fleuves des Amazones et
de l'Orénoque. — Le grand cabotage , pour les établissements
français du Sénégal , a pour limites les fies Canaries au nord ,
Sierra-Leone au sud, et dans l'ouest les clefs du Cap- Vert. Le
petit cabotaae comprend le banc d'Argenne et s'étend de ce
point juscfu'a la Gambie. — Pour l'ile Bourbon, \e grand cabo-
tage possède les côtes et Iles situées sur les mers qui s'étendent
du cap de Bonne-Espérance jusque et y compris les Iles de la
Sonde. Le petit cabotage comprend la navigation des côtes de
l'Ile et celle qui a lieu entre Bourbon et l'Ile Maurice. — Pour
les établissements français de l'Inde, le grand cabotage est le
môme que pour l'Ile Bourbon; le pelil comprend , pour Malié,
la cùle du Malabar depuis Surate jusqu'au Comorin , et , pour
les établissements situés dans la partie orientale de la presqu'île,
la côte de Coromandel depuis le Ganee jusqu'à la pointe de
Galles. — La distinction entre le grand et le petit cabotage est
importante à raison des visites auxquelles un bâtiment est assu-
jetti avant son départ et des garanties qu'on exise de son com-
mandant, visites et garanties plus ou moins séVeres suivant que
le vaisseau est destiné à un voyage de long cours ou à un petit
cabotage. Cette distinction entraine aussi une différence quant
aux formalités de douane (Loi du 8 floréal an xi, titre 8, sec-
tion r*), et il en résulte encore que les commandants du petit
cabotage ne sont pas soumis au droit de patente (Décret du 25
octobre 1806). — D'après une lettre ministérielle en date du 3
février i810, le cabotage d'un port de France dans un autre,
ne peut, en général, se faire que par des navires français montés
d'olBciers français et dont les trois quarts de l'éauipage soient de
cette même nation. Les étrangers ont besoin d'une permission
expresse signée de la main du roi. — Les maîtres au cabotage
sont astreints à un examen pratique et théorique avant de pou-
voir exercer le commandement. VoutIç grand cabotaae f l'examen
pratique porte sur le gréement, la manœuvre des bâtiments et
embarcations , et sur le canonnage. Le théorique comprend l'a*
rithmétique, l'usage des instruments de navigation, le calcul
des observations (Taprès les formules connues, l'usage de la
connaissance des temps et les tables de logarithmes. Pour le petit
cabotage, l'examen porte sur les sondes, sur la connaissance
des fonds , sur le gisement des terres et écucils, sur la direction
des courants, des marées et des vents, dans les limites assignées
à la navigation du petit cabotage.
CABOTER , V. n. ( marine ) , naviguer le long des côtes, de
cap en cap , de port en port.
CABOTEUR et CABOTIER s'applique indistinctement au na-
vigateur côtier et au bâtiment pour caboter.
CABOTIN, s. m. [gramm.), terme de mépris qui se dit d'un
comédien ambulant, et, par extension, de tout comédien sans
talent.
CABOTINAGE, S. m. (gramm.), qualité, action, jeu du ca-
botin ambulant. — Mauvaise représentation d'une pièce de co-
médie. — Pièce de comédie mal faite. Ce nest que du cabotinage,
n est ironique.
CABOTiNER, V. n. {gramm.), faire le métier de cabotin ;
s'exercer à jouer la comédie. — Cabotine, ée, participe. Il est
familier et ironique.
CABOTTIÈRE, S. f. (marine), turque plate, longue et étroite,
d'environ trois pieds de profondeur, avec un gouvernail très-
long, fait en forme de rame. Cette espèce de liteau n'est utile
qu'au commerce qui se fait par la rivière d'Evre. Cette rivière
prend sa source du côté de Chartres, passe à Dreux, et se jette
dans la Seine à un quart de lieue au-dessus du Pont-de-
l'Arche.
CABOUDii^RB, s. f. (term. de néche), sorte de tramail dont
on se sert dans le port (le Cette. On dit aussi eabusiêre et ca-
bussière,
CABOClLLE {hist. nat.)f nom de l'agave du Mexique, dont
on se sert pour ûler.
CABOtX (BOYAUMK DE] {çéogr.). Le royaume de Caboul ou
Kaboul, qui porte aussi le nom d'Afghanistan, se trouve entre
les 57** et 10^ de longitude orientale et les 28^* et 3G*> de latitude
nc»rd. Il est borné au nord par le royaume actuel de Herat ou du
87
CABBA.
(090 )
CABBAL.
Khorassan oriental, le Turkeslan et le Baltistan ; à Test, la con-
fédération des Sykes et particulièrement les vastes possessions de
Ronjet-Sing; au sod, par le Beloalchistan ; â roaest, par le
royaume de Perse. Ce pays est encore un de ceux dont la phy-
sionomie politique et le» divisions administratives changent tous
les jours, grâce aux révolutions sans cesse renaissantes, occasion-
nées par les partages et les envahissements des peuples voisins.
Aussi nous n indiquerons ici aucune division politique ou admi-
nistrative; nous nousrenfermeronsdans les indications de la géo-
graphie physique. Les montagnes qui parcourent ce pajs
appartiennent au groupe de THimalava, qui lui-même fait partie
du système A Itai-Himalaya ou système oriental de TAsie. La
direction générale de ce groupe est du nord-ouest au sud-est ; il
sépare le Caboul duCachemyr, et court se joindre au petitThibet,
en se mêlant ainsi entièrement au groupede l'Hindou-Koh et du
Thsoungling. Le Caboul possède des mines de fer assez riches
mais assez mal exploitées. Quoi<}u*on ait encore peu d'obser-
vations barométriques sur les différentes hauteurs des nombreux
plateaux de l'Asie, on peut cependant fixer la hauteur approxi-
mative du plateau paropamitien, dans lequel on trouve le
Caboul. Les géographes, en s'appuyant sur les diverses pro-
ductions du pays, la font varier de 700 à 1,000 toises. Outre le
Caboul, ce plateau contient encore toutes les hautes plaines du
Turkestan mdépendant, le Khorassan et le Beloutchistan. Parmi
les fleuves qui arrosent ce pays, un seul, V Indus, se rend directe-
ment à la mer ; tous les autres se perdent dans les sables ou se
rendent dans des lacs sans écoulement. V Indus ou Sindh, ap-
peléaussi par les naturels Mila-Moran, c'est-à-dire /leuve doua?,
a sa source dans le versant septentrional de THimalajra, traverse
le petit Thibet, le Caboul, une partie de l'Inde ocadentale, et
court se précipiter dans les eaux du golfe d'Oman. Son principal
aflRuent est le Caboul, qui baigne la capitale de ce pays, auquel
il donne son nom. Le plus grand cours d'eau de la contrée que
nous examinons dans cet article est VHolmend ou VHirmend^
qui prend sa source dans le royaume de Herat, traverse l'Af-
ghanistan et se perd dans les eaux du lac de Zerrah. Citons en-
core VUrghendabf le Lora, le Kachroud et le Farrahroud,
Parmi les villes de ce pays, quelques-unes méritent d'être indi-
quée^ ici ; nous nommerons Caboul, qroi est sa ville principale
et qui est regardée comme le plus ^rand marché des chevaux de
tout l'Afghanistan. Ghizneh^ qui, à cause du grand nombre
de saints qui y sont enterrés, passe parmi les mahomctans pour
une seconde Médine. Kandahar, enfin, l'une des plus belles
villes de l'Asie, est la première place du Caboul pour le com-
merce et les fabriques : c'est dans cette ville qu'on frappe la
monnaie du pays.
CABOUS (Chems-el-Maali), quatrième prince de la dy-
nastie persane des Zayaiides , s'est acquis la célcbrilé par son
esprit, ses vertus et ses malheurs. Fils de Vachme.hir, l'an
366 de l'hégire (976, 977 de J.-C.),il succéda à son frère Bistoun.
Trois ans après, Fakhr-Eddaulah, chassé de ses Etats par ses
frères, chercha un asile à sa cour. Cabous refusa de le livrer, et
s'attira une guerre implacable. Vaincu, il se sauve lui-même à
la cour du samanicJe Nouh II, souverain de la Perse orientale,
qui se charge de le rétablir. Vaincu une seconde fois, il se relire
une seconde fois à Nichapour. Cependant Fakhr-Eddaula, re-
monte sur son trône, oublie les services de Cabous, qui continua
de vivre dans l'exil jusqu'à Tan 387, où la mort de Fakhr-Ed-
daulah et la régence orageuse qui suivit sa mort lui permit de
tenter de ressaisir son trône. Profitant des révoltes des peuples
du Thebaristan qui détestaient la domination des Bouides, il
lève des troupes, reprend sur eux ses provinces usurpées, et
pour se maintenir sur son trône, il s'allia avec le fameux Mah-
moud, fils de Sebektenghyn ; mais cette alliance ne put le pré-
server de la catastrophe qui termina sa vie. Une révolte, excitée
Er la trop sévère répression des abus^ s'éleva tout à coup, et
Ikius se vit assiégé dans son château par les séditieux que re-
poussèrent les gardes du prince. Ceux-ci cependant choisissent
pour roi Menoutchehr, fils de Cabous. Le nouveau roi protesta
auprès de son père de son respect, et lui offrit de le rétablir sur
son trône même au péril de sa vie. Mais celui-ci refusa, abdiqua
en faveur de son fils et se retira dans un de ses châteaux où il
espérait vaquer paisiblement à la prière et à la méditation.
Mais sa vie était suspecte à ses ennemis, qui l'assassinèrent dans
sa retraite l'an de rhégire 403 (de J.-C. 1012, 1013). Homme
d'une vorlu éprouvée, Cabous est regardé comme martyr par les
musulmans. Versé lui-môme dans la littérature, il protégea les
savants et les gens de lettres.
CABRA ( géogr. et hisl. ) , petite ville de la province de
Cordouc en Espagne, située près de la source de la rivière de
Cabra. Elle a 6,000 habitants, 6 couvents et un collège.
Sous les Goths et ao commencement de la dMmntbi
Arabes, elle était le siège d'un évêque. Di^ Ffnai^i
Cordoue, seigneur de Baéna, Villaizan, Villaàsh, Uatmn
Bascones et Revenga , maréchal de Caitilie, algiuil ^^
Cordoue et alcayde de los Doozeles , goofema tu mtat^
en qualité d'alcayde la petite ville de Cabra , (ni itnt nt^
tenu précédemment à Tordre de Calatrava , H oim Ir 4^
de laquelle cet ordre avait acquis d'troportairto profint^ki
riloriales. Il était le troisième fils de GonMheFereuèi*
Cordoue, premier seigneur d'Aguilar. De èsèn, df h%
Mencia et des domaines de Cabra, de Cordoue et dr frm
Diego forma le 17 janvier 1423 un majorât pour son Mnf^i.
Pierre. L'alné, Jean, obtint Posa dans la Vieillf-CM* i
nord-est de Burgos, ainsi que Villaquiran, Viltafîsh,!»*
et Revenga, prit le nom de famille de sa mère, RojM, rtén
la souche des marquis de Posa. Le fils de Pwnt, D»^ h
nandez de Cordoue, seigneur d'isnajar, de Bif r», de l*tfé
Rambla, lieux qui sont tous situés aux envirotféeCài,»
récfaal de Castille, et alguazil major de Cordoue, mtte
de Henri IV à titre de comté; faveur d'autant plvn^
que son attachement constant à cet infortooé mow^ i
avait attiré l'inimitié de tous ses voisins et ranilefrinfaràft
une série de luttes sanglantes contre son cousin AMmr^O
doue, sixième seigneur d'Aguilar, qui possédait dm lom-
rons le domaine considérable de Pnego et fhpkr.Pm'
battit surtout pour la possession de Cordoue nit^timt 1
rendit aussi de très-grands services k ïtrémsi tf i bibHk
contre Grenade et le Portugal : aussi fut-il waèlééetwrv^B
CCS deux souverains. Ainsi, par exemple, ib é*a«lèwi* q»
les habits qui seraient portés par la reine de CisliMefw*
l'Epiphanie ou de la fête de Pâques apparliendnieMii^*
la comtesse de Cabra. Cette singulière faveur, deat oa n»
plusieurs exemples en Espagne, senommeenlinpgetata^
Merced del Brial de la Reyna.— Le fils de Diego, bobk*
Di^o, deuxième comte de Cabra, surpassa eo«f«liiï|rtM
militaire de son père. A la bataille de Locena, k tt «^*
où ce grand capitaine çagna ses éperons, il bâti»* ■
poignée d'hommes l'armée des mahométansdiitep"^
Sue la sienne ; leur roi Abo-Abdeli fut feitprbom»:'*^*
e ses soldats furent ou tués ou pris. En reairt^*"'*^
leur, le comte reçut un traitement annuel de 100,0^'y/*
avec la permission d'ajouter à ses armoiries une «p»"
portant une couronne sur la tête, ainsi quetwi***
c'était le nombre de drapeaux que lui et son nem F*'**
los Donzeles avaient enlevés aux Manres. ^^"'J*
Fernandez de Cordova, pelit-fils , gualnème w»Hf f^
épousa Elvire, fille unique du grand capitaine (i«wj^*
doue, et ajouta ainsi aux possessions de sa Uiwljfj ^
de Sessa dans la Terra di Lavoro, de Terra-Nota dws»'»;
Nolo , de S. Angelo dans dans la Terra di Bari.rt te»*^^
de Bilontoet d'Andria dans la Terra diBariAndriiWj**-
155Î, pour 100,000 ducats, au quatrième comte dpM*'^
bricius Caraffa). L'unique fils qui naquit de ce """P^,,
salve, troisième duc de Sessa, devenu premier dBcdfiif'
lettres patentes du 19 août 1566, par lesquelles le i« '*^
dédommager sans doute de la perte '^^^''^^AÏl'^grt
1578 sans enfants. Toutes ses possessions P***^'^ ,.
aînée Francisca. Celle-ci étant morte aussi sans bffj^
échurent à Antoine de Cordana, fils de la >*^^J^
Irix , qui avait été mariée à Ferdinand FoW» * ^^
deuxième duc de Soma dans la Terra di Lavoro, ^'^j,
mos ( près de Gerona en Catalogne . , de Caloojf fl^,
baron de Beipuech ( près de Cervera ) et de Linoli, sf^-^
Val d'Almonacid (au nord de Segorbe , dans la P^"T ^,
Icnce). (Pour ce qui concerne les destinées w'Ip"^!'; m
-^ ' nt aussi Baèm»»'*'
iznajar F. I'art»c|^^^j, ^^
rat de Cabra , auquel se rap(K)rtent aussi BaeiM» nvf'
Mencia et la Viscondado d'Iznajar F. larticle SB»*
CABRAL (Pierre Ai.tarez), "«^ !'?'**'"'* Pî![î^lf^
par sa naissance et ses talents milifaires, fut ^**^.|'l^^
nuci pour commander la seconde flotte quece pn^ff .
aux Indes. Il reçut l'étendard royal des maii»$ du w^^
glise de Belem , et l'évéquede Viseu lui "*^^''J*Jlj^«
peau béni par le pape. .Après cette cérémonie, ^^^
Tage dans le mois de mars de Vstn 1500, 'T'I^^^-i
et 1,200 hommes d'équi|)agc, au brait de '*"|["^v'#
acclamations d'un peuple immense. Vn ^f' JJt.p**^
duisit à la découverte qui a fait sa renommée, r^y^^i
calmes de la c6te d'Afrique, Cabrai s'éloigna de » J^. .«
naire, et prit tellement à l'ouest qu'il se *r**"î?l5J^.^
terre inconnue le 24 avril de la même année. \^j^ #
Brésil, qui reçut alors le nom de Terre df y»^^
(Mi)
GABESEA.
Auiériqiie ne devait point rester ignorée , et le génie de Co-
Miib ne l'eùt-ii pas conduit à la découverte de ses i ivages, huit
DS plus lard TËuropéen y eût abordé sans les chercher. Le pre-
nier havre où la flotte portugaise put débarquer fut appelé
^oriO'Seguro. Après quelques jours passés sur cette terre nou-
elie. Cabrai prit la roule des Indes; mais avant d'y arriver, une
te ces tempêtes si communes dans ces mers fit périr la moitié
le ses vaisseaux avec leurs équipages. Parmi les victimes de cet
vénement, on doit dter Bartliéleroi Diai , cet illustre marin
[oi avait atteint le premier le cap de Bonne-Espérance. Ca-
drai ayant raliié six vaisseaux, alla à Mozambique, à Quiloa et
MéUnde, puis à Calicot, (|u*il canonna quelques jours après,
tour se vençer de la trahison du roi de cette contrée. Après
et acte de vigueur, qui donnait une liante idée de la puissance
t de la valeur portugaise, il parcourut en coiiquérant les riva-
,ts de l'Inde. Il fut redierché des rois de Cochin et de Cananor,
[ui firent un traité de commerce avec lui. Chargé des riches
productions de leurs pays, il reprit la roule d'£urope, et mouilla
bns le Taçe le 23 juin 1501. Il ne parait pas que Cabrai ait
té emplo][e dans les expéditions qui ont suivi la sienne. Ce na-
igateur tient une place distinguée dans les annales <le la géo-
;raphie. Il détermina d'une manière plus exacte la position des
kochedives, découvertes quelques années auparavant. 11 fit dé-
rire par Saiicho de Toar , la ville de Sofala , où il avait abordé
e premier, et procura sur les rivages de Mozambique des aper-
«18 nouveaux. £nfin, le Portugal lui doit rétablissement de ses
kreraiers comptoirs aux Indes.
CAMUL ou CAPEALis (FRANÇOIS), né en 1528 à Covilhana,
telite ville du diocèse deGuarda en Portugal, voyaf^eaitdans l'O-
ient, et se trouvait à (ioa, lorsqu'il entra diez les jésuites, âgé de
ringt-six ans. Son zèle pour les missious lui fit parcourir une
grande partie des contrées «le l'Inde et de l'Asie, et presque par-
outil exerça les premières cbar^ de sa société. Aprèsavoir pro-
essé la philofophie et la théologie à Goa, et gouvernésuccessive-
Dentpliisiears maisons deson ordre dansTIndoustan, il s'embar-
[va pour le Japon, où il remplit pendant plusieursaunées les fonc-
ions de vice-provincial. De nombreuses conversions y furent le
mit de ses longs et pénibles travaux. 11 régénéra dans les eaux
\m baptême la mère, l'épouse et les enfants du roi d'Omuray et
'exemple de ces illustres prosélytes en fit une multitude d'au*
rea. En 1575, il conféra également le baptême au fils du roi dç
ioago , et • quelque temps après » au roi lui-même , qui , vin^t
ns auparavant, avait ouvert ses ports et donné dans sou palais
hospitalité à saint François Xavier. Les paroles et les vertus de
apôtre des Indes l'avaient vivement ébranlé ; mais il était ré-
ervé au P. Cabrai de le soumeUre au jouff de la foi chrétienne.
«s conversions éclatantes entraînèrent celle d'une foule de Ja-
ooais, parmi lesoucls on remarqua même un grand nombre de
«ixes. Le P. Cabrai revint ensuite à Macao , où il fut char^
e dirif^ les nouvelles missions qui commençaient «le s*élal)lir
la Chine. Les prédicateurs de l'Evangile venaient enfin de pé-
étrer dans cet empire; le célèbre P. Ricd y jetait les fonde-
lents de plusieurs églises. Le P. Cabrai ne se contenta pas de
Dorvoirà Ions les b^oins de cette chrétienté naissante, il la
■Itiva lui-même, et partagea pendant plusieurs années les tra-
aox et les succès de ces premiers missionnaires. Rappelé à
«M, il y fut d'abord revêtu de rautorité de visiteur et de pro-
locial pour toutes les Indes, et enfin établi supérieur de la mai-
Mi professe de Goa , qu'il gouverna pendant trente-huit ans.
m 1606, il assista , an nom et avec les pouvoirs de l'é^êque 6m
ipon, au concile (|ue tous les évêques ne l'Orient tinrent dans
Inde, et mourut à Goa le 16 avril 1609, âgé de quatre-viiwt-aa
M. On trouve un grand nombre de ses ùurti dass les LiiU'
w anmum, écntet du Japon depuis 1571 jusqu'en 15B4, et
armi cHles écriles de la Chine dam ks années 1585 et 1M4.
en existe encore quelques autres dans le recueil de ces sé-
les lettres annuelles, im^nné à Evora en 1608«
CABAAS {géo§r.). Ile de ta oète occidentale d'Afrique, et
ipartenant k l'Ile portncaise de Saint-Thouus,a« nord-est de
quelle elle est située. Elle est petite, mais nontagnenae et
«verte d'antilopes. C'est de là que vient son nom , parce que
s Portugais dans l'origine prirent ces animaux poar des chèvres.
CAMIB, s. f. (marine) ^ gros bouton rond, joint par le luiut,
passé tont près des apostis , aux extréoytèi des côtes d'une
«UUUB (lerAuW.). Eh (erm, de ehmrpemier^ c'est one espèce
î chèvre faite de deux ou trois pièces jointes enaenible par le
tôt, au bout desquelles on net une poutre pour tirer les fiir-
»Qx. — Dans les manofactnres de soie, on appelle eaèrt$
MX pièces de bois sur lesquelles on met l'ensople pour pfiêr
s chaînes avec lesquelles on doit frbcM|Qer.
CABEE, 8. f. {hisl, nat.y, nom qu'on donne à la chèvre en Pi*
cardie.
CABEÉ (blason), se dit d'un cheval acculé.
c ABSEA (Se) , V. pron. 11 ne se dit au propre que du cheval,
et signifie , se dresser sur les pieds de derrière. -^ Ne Urex pua
la bride à ce cheval, vous le ferez cabrer. Dans celte dernière
phrase, le pronom se est sous^ntendu. — Ce mot signifie fi-
gurément , s'emporter , se révolter contre une (Koposilion , un
conseil, une remontrance, etc. — Ne lui diies fk/s cela, vous 1$
ferez cabrer. Dans ce dernier sens, on emploie aussi cabr§r
comme vertie actif, sans le pronom personnel. Prenez garde à
ce que vous lui diles, vous allez le cabrer,
CABRERA 00 CAPRERA (çéogr.). Ile sur la cMc septentrio-
nale, dans le Slrello di S. Bonifacio, Pline la compte dans le
groupe des Insulm euniculariœ, et Pline la nomme en comnran
avec la plus grande (le Bucinarienne (Sainte-Madeleine), Pkm'
ionis insula et fossœ. Dans la suite, le grand nombre de chè-
vres sauvages qui s'y trouvaient lui firent donner le nom de
Capraria. Il ne faut pas la confondre avec Ttle de Capreirisi
(Caprée) , sur h côte étrusque^
CABRERA (géogr.) , une des petites Iles Baléares, au sud de
celle de Majorque , dont elle est séparée par un canal de Z
lieues de large. Elle a 2 lieues trois quarts de long sur trois
quarts de large. Sa surface est assez élevée, inculte , et n'offre
que quelques bois. Son nom parait venir do grand nombre de
cbèvres que l'on y élève ou que l'on y a élevées. Elle est déserte
et a fort peu d^eau. C'est là que les Espagnols envoyaient les
Français prisonniers à l'époque de notre invasion.
«lABBERA (géogr, et hisl.), château situé dans la Catalogne,
et l'une des doute anciennes vicomtes de celle province d Es-
pagne, dans la viguerie de Gerona , non loin de la Junquera et
de la forteresse française de Bellegarde, a donné son nom à une
famille célèbre qui , lors même qu'elle ne descendrait pas du
duc Bernard de Septimanie, serait toujours une des plus an-
ciennes familles de l'Europe. Gérard , comte de Cabrera, s'em-
para en 1228 du comté d Urgel, après que le dernier comte
d'Urgel fut mort, en laissant une fille unique. Celle-ci, nommée
Aurembia8sa.apfi«llei son secours le roi Jacques ^^ Gérard est
somooé de se justifier ; il se refuse à l'obéissance ; on lui donne
pour défenseur Guillaume de Cardona, et après des débals ju-
ridiques en règle, les Etats siégeant k Barcelone reconnaissent
formellement , en 1238, que le comté appartient à Aurembiassa«
Gérard espère conserver par la force des armes ce qu'il a injua-
tement ravi , mais il est pressé d'un côté par le roi qui l'attaque
avec des forces imposantes, et de l'autre côté il est inauiété par
Raymond de Moncada , cousin de la comtesse , et BaUguer; la
plus forte place de tout le comté, ayant ouvert ses portes au roi,
d ne reste an ravisseur d'autre parti que de se soumettre. Plus
lard le comté d'Urgelnassa cependant entre les mains des héri-
tiers de Gérard, et fiCermenegild de Cabrera, comte d'Urgel,
oui mourut saua enfants au mois de juillet 1319, le légua à la
nllede sa sœur, Thérèse d'Enlença, sous la condition qu'elle
épouserait l'ihfant Alfonse, fils du roi Jacques II, condition
au'elle remplit le iO novembre de la même année. — Cepen-
ant la branche cadette de la maison, celle des vicomtes de Ca-
brera, continue à fleurir. Bernard de Cabrera , conseiller el
favori du roi Pierre IV, menacé de périr en 4347, k Murviedru,
el en 1348 à Valence, par le poignard des insurgés, parvient
diaque fois à se soustraire à leur fureur par la fuite; mais son
àme est lellemeBt attristée de l'injustice des hommes, qu'il re*
nonce à tous les bouneurs terrestres et va s*enseveltr dans la so-
litude d'un doftre. Mais bientôt Pierre IV, vovant en toutes
choses combien ku sont nécessaires les services de l'ami qu'il a
perdu» se rend au couvent «è s'était enfermé Cabrera (1349), et
l'obligea reprendre la direction supérieure des affaires de l'Etal.
En 1353, Cabrera fut chargé du commandement de la flotte
destinée à combattre les Génois : au moment où il était sur le
point de s'embarquer, le roi lui fit don de la vicomte de Bassi.
Ayant réuni la fMUe des Vénitiens k \a sienne, il remporta, sous
les murs d'AIgherri» le 27 août 1753, une victoire signalée qui
coàta aux Génois 8,000 honmies, parmi lesquels se trouvait la
fleur de leur nobletse', et trente-trois galères. Algheri, que
Gênes avait voulu sauver au prix de tant d'efforts et de lémê-
riiév ae rend ; «ais Cabrera UtH débarquer ses troupes et bat le
juge rebelle d'Arborea près de Quart. L'année suivante il en-
treprend cneore une fois le siège d'AIgheri , el encore une fois
la ville est Ciircée d'ouvrir ses portes. En récompense de ces ser-
vices et d'autres encore, le roi fiiit don en 1356 au fils de Ber^
nêrûf nommé aussi Bernard, de la ville et do comté d'Ossona
oudeViqne^enCaUlogne. En 1358 , Bernard ( le père) con-
CABRERA.
( 692)
CABRERA.
mande , en commun avec le comle de Cardona , la floUe qui est
opposée à V Armada, commandée par Pierre le Cruel en per-
sonne. Les Castillans évitent le combat qui leur est offert, et
s'en retournent au port de Carthagène sans avoir rien fait- En
1360, Cabrerainccompagné du comle de Traslamare, pénètre à
la tête <rune petite armée en Castille : ils prennent Najera, mais
engagent sous les murs de cette ville un combat malheureux
contre le roi de Castille, et n'échappent à une perte inévitable
que par la retraite inattendue de Pierre. L'année suivante, en
1364 , Bernard , au nom de son roi » conclut avec la Castille la
paix do Tudèle. Le dernier service qu'il put rendre à son pays,
tut, après qu'une nouvelle guerre eut éclaté contre la Castille,
la défense de Saragosse, qu'il sut conserver au roi en 1363.
L'année suivante , la reine , le roi de Navarre , les comtes de
Traslamare et de Ribagorza , qui s'étaient ligués pour sa perte,
réussirent à le rendre suspect au roi. Cabrera , par ses grandes
qualités, s'était rendu si nécessaire au monarque, que celui-ci
n'entreprenait pas la moindre des choses sans son conseil , ce
dont il s'était toujours bien trouvé. Voyant que les ennemis qui
le poursuivaient et dont la haine venait surtout de ce que dans
toutes les positions et dans toutes les circonstances il consultait
avant tout l'intérêt de l'Etat et du roi, étaient trop puissants
pour qu'il pût leur échapper, il jugea à propos de céder à l'orage
et de chercher un refuge en France. Mais il fut atteint à Car-
castillo, amené à Saragosse, afin de nommer ses prétendus
complices, soumise la plus cruelle torture; enfin, sans qu'on
ait pu prouver un seul des crimes dont il était accusé, il fut
condamne à mort et décapité publiquement à Saragosse, le
26 juillet 1364. S'il faut en croire Mariana, le prince, duc de
Gerona , aurait exercé en personne, sur son ancien gouverneur,
les fonctions de bourreau. Ce qui contribua puissamment à la
perte de Cabrera , ce fut la déclaration que firent les états de
Catalogne : « qu'ils n'accorderaient les subsides qu'on leur de-
mandait pour la guerre, que lorsque le ministre qui leur était
odieux aurait eu la tête tranchée, d Ses biens, parmi lesquels se
trouvait le comté d'Urgel , furent confisqués. — Pendant tous
ces événements, le fils de Cabrera, le jeune Bernard, languissait
dans un cachot à Séville, ayant été fait prisonnier par les Cas-
ainsi due dans l'expédition où la Castille fut de nouveau vain-
cue. Il mourut enfin en 1368 au siège de la ville de Torde-
Humos, qui défendait encore la cause du roi Pierre. En 1372,
son fils Bernard fut remis en ^ssession du comté d'Ossona et
de tous les autres biens qui avaient été confisqués après la mort
de son grand-père, à l'exception du comté d'Urgel. En faisant
celte restitution , le roi d'Aragon déclara qu'en laissant con-
damner Cabrera , il avait été trompé par les calomniateurs et les
enneniis de ce grand homme, et que maintenant qu'il recon-
naissait son erreur, il se croyait obligé de réparer autant que
possible le mal qu'il avait commis, et en particulier de rétablir
10 petit-fils de son malheureux ami dans la possession de tous
les biens et de tous les honneurs qui appartenaient à cette fa-
mille. Bientôt Bernard s'acquit aussi personnellement l'affection
et la confiance de son roi , et en 1379 il fui chargé du comman-
dement de la flotte que Pierre envova pour soumettre la Sicile.
En 1392, il reçut du roi Jean 1*"^ le commandement en chef
d'une flotte de cent voiles, qu'il avait fait éguiper pour assurer à
la maison d'Aragon la possession de la Sicile , et sur laquelle
s'embarquèrent le duc ae Montbianc, frère du roi, don Martin,
son fils, et la reine de Sicile, sa belle-fille. Cabrera met à la voile
le 25 mars, à Punta del Fangar, près de l'embouchure de l'Ebre,
débarque près de Trapani , et entreprend le siège de Palerme,
que défendaient les principaux rebelles, André de Chiaramonte,
comle de Modica, son frère Jacques, etc. Modica est décapité le
l**" iuin sur la place du marche ; le 20, la reine, son époux et
le duc de Montolanc font leur entrée dans la ville, et le 30 juin
1392, le comté de Modica, qui avait été confisqué, et qui était
le plus important domaine de la Sicile, est donné au vainqueur
en réconip<^nse de ses services. L'année suivante , en 1393, le
prince Martin et la reine son épouse sont assiégés à Catania par
les insurgés. Le roi d'Aragon promet de venir à leur secours,
mais il en est empêché par toutes sortes d'événements qui le
retiennent en Sardaigne. Alors Cabrera emprunte une somme
considérable pour laquelle il grève ses biens en Catalogne, ras-
semble au moyen de cet argent une petite armée qu'il lait passer
en Sicile, et délivre les deux augustes époux des daRgers pres-
sants qui les menaçaient. Il entre à leur service en qualité de
proio jusliciarius^ et gouverne la Sicile pendant une longue
série d'années avec un pouvoir presque illimité. Mais après que
le roi Martin , avant son expédition en Sardaigne ém\^^
il mourut, eut nommé régente la reine BlancU. sa Zrv
épouse, Bernard, aussitôt qu'il apprend la nonfe«edeii»^
du roi (1409), cherche à renverser cel ordre de choies et»».
à la tête de quelques troupes pour tenter de s'empirer débit-
de Catanea, où la reine s'était enfermée. Un ordre da roi tf.t^
gon , qui lui prescrit de ne pas sortir des limites de «wcMiki
Modica , le force à renoncer à son projet. Maisiprëqwkri
Martin l'alné fut mort à son tour, en 1410, Cabren, mui»
Messine veut s'arroger exclusivement le droit de donotr t
successeur à ce monarque, que celte ville consent il fitim
choisir un prince d'Aragon, mais quelle n'enteud \ùmù
reine-veuve qu'un vain titre de régente, croit reoonoilinék
ces prétentions des efforts cachés pour séparer la Sicile derb
gon. Il se refuse à assister au parlement qoe Messine prrttj
convoquer, et après avoir fait entrer dans ses vues là «m.
aragonais et catalans, il réussit , soutenu par eoi et psrluir
de Palerme, jalouse de Messine, à faire accepter raotorikK
reine par un grand nombre de villes, en partie par tik<T.^
en partie par la considération qui s'attache à lui. Synceca
était le douaire de la reine, est forcée d'uuvrir ses porto lU
brera; mais la reine, qui y a établi son séjour, se retiredta.
forteresse de Morquetto, située sur l'isthme q^ionilSTn»
à la terre ferme. Celte circonstance fait supposer m MoKé
que Cabrera veut se rendre maître de la personne de b n»
afin d'exercer impunément des violences qu'il cmnàitom
de sa souveraine, et ils commencent à croire ^Jrinirfs
pandu par ses ennemis, qu'il voulait forcer laroMiréfeiaEr,
afin de mettre sur sa tête la couronne de Sirâe,pwni(lba
n'être pas sans fondement : enconséquenceilssedêcliRMtailr
lui pour la reine. Jean de Moncada accourt pour Uiranni.e
après un combat acharné contre les gens de Benird.qib-
saient le siège en règle de Morquetto, il réussit i pêaétnîài
la forteresse, et à amener la reine à bord d'une gil^ip'
conduisit à Palerme. Toutefois les deux partis oootiMfli.
lutter l'un contre l'autre, vu que Cabrera persiste à wi*«'
venger des Moncadas et de Lihorri : les deux anii«ei««
sont en présence près de Palerme, lorsque soudain Cato^
surpris a l'improviste par les troupes de l'amiral libirs ut:,
qui s'empare de sa personne et le fait conduire a«(**«'
Molta-Sant-Anaslasia, près de Taormiua, dans le''^!^
où il fut accablé des plus indignes traitements. On lejtû*
une citerne, gui était à la vérité sèche pour te nouât»
qui bientôt vint de nouveau à s'emplir d'eau, rtoà il eiiiit
Sorter mille tourments, et se trouva à chaque insliBle»»
emort. Il fut ensuite enfermé dans une haute tour; b»i^
voulu descendre le long de celte tour au moyen d*»*^
avec le secours d'un gardien qui le trahit, on l*^**^'
tout nu , couché sur un filet qu on étendit à unegnade W«
entre le ciel et la terre, et il resta pendant toute "^2
dans cette position , exposé à la. risée et aux insultes ilif<¥
Enfin il fut remis en liberté par ordre formel <Ï'*^J^
Ferdinand I'% qui était bien sûr que ce ^^^^^J^^
n'avait jamais songé à épouser la reine Blanche, ni iWf'
couronne de Sicile; il se justifia de toutes les •^^'^JJ'fîL
ennemis, et fut réintégré dans la possession de ^r^.
Il mourut peu de temps après, bien pluWtj>arMile*»J
frances qu'il avait éprouvées pendant sa caplifité,<|y IJ' ^
lité et par vieillesse. Son fils, nommé aussi **""**v'^
roi Alphonse d'importants services dans la goefi«wgw^^
entre antres lorsque ce monarque se vit assiqjé en |** ^
ville même de Naples , par Sforza ; il lui amena on re*^ ^
sidérable, qui le mit en élat de se soutenir au """l^J^
places qu'il occupait. Bernard commanda aussi en l«^"
que les Catalans avaient concédée au roi pour contiBBtf"^
contre les Napolitains. En 1461 le comle de Modi««"J^
l'armée que la ville de Barcelone avait mise sur pieu»
rendre la liberté au prince de Viane, ^'^^TSJ'^^pi^
après que le comte se fut emparé de Lcrioa et * ^
— Anna de Cabrera , fille et héritière du «wj^^i^
de Modica, apporta le comté en dot i son ^JP'f
Henriquez , deuxième duc de Médina de RiosecO'y^
eut lieu en 1518. Depuis lors , Modica 5«|^JîJy.!jc^
de Médina de Rioseco. Quant aux biens que fl^^^^^rlL^t
logne la famille dont nous nous occupons, ^^*T^^
maines de Bassi , d'Ossona et de Cabrera, ils i^»»y^^
Krécédemment entre les mains des Moncadas.^ i^,
ien certain qu'André de Cabrera, l'ancêtre ^z!i^
Moya , appartienne à ces Cabrera de Cal*l<^» JJrJJir
portait en outre le nom de Perei; déplus '* *^- jji
natif de Moya , dans le district et la pronncc de u^^r
CABREBA.
(603 )
CABRERA.
e majordome de Henri IV, qai lai conûa la garde de TAIcazas
ie Madrid, et plus tard de celoi de Ségovie. Il défendit cette
lernière ville contre toutes les tentatives des marquis de Villena,
?i sut conserver à son roi celte place importante. Enfin, en 1473,
il y reçut l'infante Isabelle, et ainsi cette princesse trouva enfm
on endroit où reposer sa tète, un lieu de sûreté où elle put se
soustraire à toutes les offres inconvenantes que son frère avait la
faiblesse de favoriser ou d'autoriser, une place d'armes où ses
partisans pussent défendre sa cause. Elle reconnut toute Tim-
porta nce du service que lui avait rendu André, et non contente
le lui donner Moya avec le titre de marquisat , suivant le désir
?|u*il en avait manifesté, elle lui fil don , le jour même où elle
ùt proclamée reine à Ségovie, le 13 décembre 1474, à l'occasion
d'un festin solennel qui eut lieu dans l'Alcazas, de la coupe en
or où elle avait bu, en ajoutant : « qu'à partir de ce moment et
k jamais, la coupe d'or où le roi de Castillc boirait ce jour-là
»erait donnée à André et à ses descendants. » — Aloysia Perez
ie Cabrera, petite-fille d'André, apporta Moya en dot à son
mari, Diego Lopcz Pachcco, troisième ducd'Escalona. Cepen-
lant la branche collatérale qui a\ail acquis l'important comté
ie Chinchon, près d'Aranjuez, Heurit encore assez longtemps.
— F. Don Aloys de Salazar y Castro : Genealogia de la
'a sa de Cabrera , et Genealogia de lot tondes de Modica. —
Francesco Pinel de Moxroy : El Retralo del buen Vamllo,
^opiado en la vida y hechos de don André s Cabrera, primera
nargues de Moya, — Panegyrico al conde de Chinchon y
rfirrey y capilan gênerai de Peru. En Lima, 1633.
CABRERA (jsy^o</r. hist.), domaine considérable situé dans la
province de Léon en Espagne, arrosé par le fleuve de même nom
qui prend sa source dans un lac des montagnes, du nom de la
Bana, à l'ouest de la petile ville de la Bana , qui est le chef-lieu
do domaine. 11 est limité au nord par le petit pays de Vierzo ou
fie Ponferrada, et par le Monte-Teleno, au sud par le comté de
Casiagneda oopar la Sierra S^undera. Il était gouverné dans
les temps reculés par des comtes qui étaient du pays même.
Pontius, comte de Cabrera, mourut en 1169àZamora, et fut
iohumé dans la cathédrale de cette ville. Plus tard on voit appa-
raître les puissants Ossorio comme possesseurs de Cabrera :
llvaro Nugnez'.Ossorio, seigneur de Cabrera et de Ribera (près
ie Léon), fut nommé en 1528 comte de Trastamara , de Lémos
ii de Sarria , par le roi Alfonse XI dont il était le privado et le
nayor domo mayor; mais, proscrit la môme année comme cou-
>Rb]e du crime de haute trahison, il fut tué par KamiroGuzmnn.
Bcatrix ou Jeanne, fille de Pierre Alvarez Ossorio, comte de
Lemos, fille de Tarrière-petit-fils de ce personnage, fut marié
i Louis Pimentel , fils atné du troisième comte de Benavente.
Elle se considéra, après la mort de son père , comme légitime
entière du comté de Lemos; mais Rodrigue, fils naturel, quoi-
lue légitimé, d'un frère qu'elle avait précédemment perdu.
Fiera les mêmes prétentions. Les deux parties courent aux
irmes pour faire valoir leurs droits : Rodriffue se rend maître de
a plupart des places du comté de Lemos; Pimentel s'empare de
luelques-unes seulement (1483), La ouerelle s'envenime pen-
Unt plusieurs années et devient si acharnée que les deux sou-
verains catholiques, Ferdinand et Isabelle, se voient obligés de
« rendre en Gallicie pour concilier les parties. Ils donnent Le-
nos à Rodrigue, mais Cabrera, Ribera et Villa-Francaà Pimcn-
el ; peut-être saisirent-ils avec empressement l'occasion de frac-
ionner la puissance de la maison oe Lemos dans ces montagnes
wu accessibles et habitées par une race belliqueuse. Louis Pi-
nentel, devenu en 1497 premier marquis de Villa-Franca del
Vierzo, mourut le S7 novembre de la même année; Marie, sa
Ule unique, fut mariée à Pierre Alvarez de Toledo, le plus
eune des fils du deuxième duc d'Albe. Leurs descendants , les
hicsde Ferrandina, possédèrent Cabrera, Ribera et Villa-Franca
lendant plus de deux cents ans; la dernière héritière de cette
naison fut la défunte duchesse d*Albe , dont on sait que les
Cortès^ pendant leur règne éphémère, voulurent employer les
[>iens immenses à l'extinction de la dette de l'Etat.
IIABRERA ( Louis de), historien espagnol» né à Cordoue,
l'une famille noble, embrassa l'état militaire, et fit plusieurs
*aropaffnes en qualité de capitaine d'infanterie , au commence-
nent du XTir siècle. Il se livra depuis à l'étude des lettres, et
mourut vers 1655. Il est auteur des ouvrages suivants : l"" Tra-
^ûdo de hiêioria , para enUnderla y esertvirla, Madrid , 1611,
n-4°y traité où il donne de bonnes règles sur la manière d'é-
Tire l'hbtoire; y Histoire de Philippe II, roi d'Espagne,
Madrid , 1619, in-fol. , en espagnol, a L'auteur est accusé, dit
[>ro«iet, d'être trop partial pour sa patrie: ce qu'il y a de sûr ,
r'est qu'il donne des louanges très-exagérées à Philippe II. » ^
Lîo autre Carrera (Pierre de), natif aussi de Cordoue, et vi-
vant dans le même siècle, fut religieux de Tordre de Saint-Jé-
rôme, et écrivit un commentaire sur la troisième partie de la
Somme de saint Thomas, en 3 volumes, imprime à Cordoue en
1603.
CARRERA (Don Juan-Thomas-TIenriquez de), duc de
Médina del RioScco, amiral de Castillc et ministre d'Etat, né
du sanç royal, descendait d'Alphonse XI, roi de Castillc. Connu
d'abord à la coursons le nom de comte de Melgnr, il fut nommé
gouverneur de Milan, puis premier ministre en 1693, sous
Charles II. L*i4miran/f (car c'est ainsi qu'on le désigna depuis)
jouit d'une grande faveur auprès de la reine , seconde femme de
Charles II, et il devint en quelque sorte l'arbitre du royaume ;
mais son caractère hautain lui fit des ennemis puissants. Opposé
au cardinal Porto Carrero , el attaché ouvertement aux intérêts
de la maison d'Autriche , il fut exilé malgré le crédit de sa pro-
tectrice. VÂmiranle était si puissant par ses alliances et par ses
richesses, que Philippe d'Anjou, à son avènement à la couronne
d'Espagne, essaya de le gagner : il le nomma son ambassadeur
à la cour de France. La fierté de VAmirante fut indignée qu'on
lui offrit un tel emploi, qu'il regardait d'ailleurs comme un exil.
— Encouragé par la ligue conclue entre l'empereur, l'Angle-
terre et la Hollande, il choisit Lisbonne pour asile, se déclara
en faveur de la maison d'Autriche, et entraîna le Portugal dans
la coalition contre la France. Il écrivit au pape que le testament
de Charles II était une pièce supposée , et soutint qu'il y en avait
un véritable en faveur de l'archiduc. Un arrêt de la cour de
Madrid le condamna à perdre la tête en efTigie, et tous ses biens
furent confisqués. L'archiduc étant arrivé à Lisbonne avec une
armée anglaise, l'Amirante fut d'abord en grande faveur auprès
de ce prince et du roi de Portugal. Ses intelligences à Valence
et à Grenade donnèrent à Philippe les plus vives appréhensions;
mais les généraux alliés négligèrent ses avis. En vain l'Ami-
rante les exhorta à porter la guerre dans l'Andalousie, vaste el
fertile province dont la réduction aurait entraîné celle des deux
Castillcs ; il prédit que , si l'on s'opiniâtrait à s'emparer de la
Catalogne et de l'Aragon, les Castillans refuseraient de rece-
voir un roi de la main d'un peuple qu'ils détestaient : celte pré-
diction, que l'événement justifia, fut à peine écoutée. Le
chagrin et l'indignation de se voir négligé par ceux mêmes
auxquels il avait sacrifié ses intérêts, et le mauvais succès de
deux entreprises projetées pour soulever Valence et Grenade, le
touchèrent si vivement qu'il mourut à Lisbonne Ie25 iuin 1705.
Ce seigneur était bel homme, courageux, habile politique, et
capable de porter l'archiduc sur le trône d'Espagne , si ses avis
eussent été suivis.
CARRERA MORALES (Franusco de) , Espagnol , vivait au
commencement duxvii* siècle. Il enseigna les langues à Sala-
manque, et fut théologien du cardinal Deza. Il a continué l'his-
toire des papes de Gaconius, et a fait quelques autres ouvrages.
(Nicol. Ant., Biblioth. hisp.)
CARRERA (Alphonse de) , dominicain espagnol , né à Cor-
doue dans l'Andalousie, de l'illustre maison oe Cabrera, vers le
milieu du XTi* siècle , sacrifia dès set jeunes ans tous les avan-
tages d'une riante fortune pour embrasser la pénitence dans le
couvent de Saint-Dominiaue de Cordoue. A peine fut-il honoré
du sacerdoce que, dévoré de zèle pour le salut des âmes, il obtint
la permission d'aller annoncer l'Evangile aux peu pies de l'Amé-
rique. L'obéissance l'ayant rappelé en Castille, on lui fit rem-
filir la première chaire dans l'université d'Ossone , érigée depuis
'an 1549; mais son talent extraordinaire pour la prédication
fit qu'il donna la préférence à ce saint ministère , qu'il exerça
longtemps avec les plus heureux succès dans les principales
villes d'Espagne, à Seville, à Cordoue, à Grenade , à Valence, à
Tolède, à Madrid et à la cour des rois catholiques, Philippe II et
Philippe III. Pierre de Cabrera , son frère, religieux de Saint-
Jérôme, et connu par ses savants commentaires sur la troisième
partie de la Somme de saint Thomas , n'a pas craint d'avancer
que de tous les prédicateurs qui étaient en réputation de son
temps dans le royaume d'Espace , on n'en connaissait pas qui
ne crût rendre justice au mente en cédant la palme et le pre-
mier rang à Alphonse de Cabrera. La vie de ce grand orateur
répondait à ses talents et à la pureté de sa morale; mais le
travail abrégea ses iours , et il n avait pas atteint sa cinquan-
tième année lorsqu il mourut à Madrid le 90 novembre 1598. Il
nous a laissé quatre volumes de Serwums et quelques traités
spirituels qui ont été traduits en italien et en français, et qu'on
a souvent imprimés i Cordoue, à Barcelone, à Saragosse, i
Madrid , à Paris et à Palerme en Sicile. Il avait aussi composé
d'autres ouvrages qui n'ont pas été donnés au public. Ses Pa^
négyriques des Saints , ses Eloges funèbres ea deux tomes, et
un Traité des quatre fins de t homme, se trouvent encore en
GABBIOVS.
(694)
CàMRUàUL
manuscrit dans quelques bibliothèques d*Espagne. ( Le père
Ecbardy Script, ord. prœdic, tom. ii, pag. 522. — Le père
Toaron, Hommes iUuslrei de l'ardre de SaitU-Dominiqme ^
lom. Vf, pag. 735 et suiv.)
CABRESTAN (géogr.), petite ville d'Afrique, dans une plaine
formée par les montagnes qui régnent le long du golfe Per-
sique.
CABEI y CABRIL , CABRIT ( gramm, ) » chevreau , chevrette ;
capta, caprea, capreolus; en languedocien, cabrilio, cabreito;
d*où les mots cabriole, cabrioler et cabriolet, petite voiture lé-
gère qui est en vogue à présent.
CABRI, s. m. {marine) , petites chèvres placées dans toute la
longueur d'une galère pour servir à soutenir la tente.
CABRIDOS» s. m. {hist. nal.) , espèce de poisson de Ttle Té-
nériffe, qui est un excellent manger.
CABRiÉ (Bernard -Guillaume) nacjuità Mazamet, ville
du département du Tarn, en 1759. Élevé dans les sentiments
d'une haute piété , il embrassa l'état ecclésiastique, et en exer-
çait les fonctions en qualité de vicaire. Dans sa patrie, au com-
mencement de la révolution, n'ayant pas voulu se soumettre à
ses exigences, il fut obligé de fuir et ae se cacher. Cependant,
son zèle l'ayant porté à revenir porter ses secours à ses compa-
triotes , il fut arrêté , conduit à Castres et condamné à mort le 28
novembre 1794. Il écrivit à ses parents avant de monter sur l'é-
cbafaud une lettre, que les bornes de cet article ne permettent
pas de transcrire, mais ()ui est dig^e des premiers mart]rrs de
l'Eglise naissante. Il subit son supplice avec autant de résigna-
tion que de courage. C. L.
CARRIÈRES ( géogr., hist.), ancienne seigneurie du comtat
Venaissin (aujourd'hui déparlement de l'Hérault), à douze ki-
lomètres de C!availlon , célèbre dans l'histoire par le massacre
que François P** fit faire de ses habitants en 1545. Le 18 novem-
bre 1540, le parlement d'Aix avait prononcé contre les Vau-
dois un arrêt en vertu duquel les hommes appartenant à cette
secte devaient être brûlés, les femmes vendues et leurs maisons
démolies. Comme cet arrêt avait été rendu par défaut, on en
suspendit l'exécution. Mais, après la paix de Crépy, François P^
résolut de détruire l'hérésie dans son royaume. Accablé de ce
mal qui le retenait malade et en danger de mort, sollicité
d'ailleurs par le cardinal de Toumon, qui lui remontrait que
Dieu seul pouvait le sauver, et qu'il ne pouvait mieux lui prou-
ver sa piété que par sa sévérité envers les hérétiques, il se décida
à ordonner la destruction des Vaudois. En conséquence , il
envoya le l*'^ janvier 1545, au prlement de Provence, l'ordre de
mettre à exécution l'arrêt rendu contre ces malheureux , en lui
recommandant w de faire en sorte que le pays de Provence fût
entièrement dépeuplé et nettoyé de tels séducteurs.» Ces ordres
furent rigoureusement exécutés, le 18 avril suivant, par le
baron d'Oppèite (F. Vaudois).
CABRILLA, s« m. (hisL noi.), espèce de potssoA des mers
d'Amérique, qui est bon à manger.
CABRILLET, 8. m. ( bùtan.), genre de plantes de la fiaiTOille
des borraginées ou des sébestaniers.
CABRiLLON OU CHABRILLON, S. m. (^071. rti«l.), fromage
de lait de chèvre qui se fabrique en Auvergne , dans les envi-
rons de Germon t.
ICARRIOLE , 8. f. (graum.), le saut d'une ptriMiae qiM s'é-
lève agilement. — Cabriole, en i^rm, de mamthe, se dit do
saut que le cheval exécute loreque, étaat en Tair, k devant et le
derrière à la roêi»e havieur, il délacbe la ruade.
CARRiOLER, v. n. (gramm.), faire la cabriole ou des ca-
brioles.
CABRIOLET (Uchn.), du mot latin capra , chèvre, doot od a
fait successivement cabrilel cabri, qui signifieRt le peik d'une
chèvre, puis cabriole ( d*abord capriole , de eapreoU , sast de
chèvre), et enfin cabriolet, voiture légère et sautillante, à deni
roues et à un seul cheval, qui permet une grande rapidité. — Les
tapissiers donnent le nom de cabriolet à un petit Cuiteoil léger;
les cordonniers appeUentaiasi «ne de leurs formes, et les coute-
liers désignent par couteaa à cabriolet, celui dont le manche est
fabriqué de manière a y adapter diverses laoïes.
CABRIOLE VR , s. m. (gromm.) , faisear de cabrioles.
^^J^iojss , s. m. pi. (marine), pièces de bois placées derrière
les affùls des canons pendant les gros temps, de peur qu'ils ne
rompent leurs bragues ou leurs palans.
CABiussEAU (Nicolas), théologal de Rëns wmûki.
tbel le l'' octobre 1680, fut considéré par LelelKcrTii^
de cette ville, persécuté par son suocetmr, MAh^qZ
appeiani, frappé en 1732 d'une lettre de cad^t m feifa,
trente lieues de Reims; employé à Paris ptr le ot^t
Noailles; enfermé à Vincennes sous VintiiniUe;desiii»^t
théologale par arrêt du conseil , et exilé à Toan m il m«
d'une attaque d'apoplexie le 30 octobre 1750. On a de<iè
leur : l "* Ditamre $ur les devoirs des mÊJHs Mwri ktr m
mm, prêché lors du sacre de Louis XV, en prmrtdebar
2o Réflexions sur Tobie ; 3° Eloges des s&itUs dt fiicifi U
êamenl; 4<> les Huit BéeUitudes; h"* quelques (ÀMkmt
Plusieurs brochures sur les affaires delà consUtntin {mfa^
I fut l'éditeur d'un petit ouvrage de Lcgros, iaiiiile: M
invincibles d'allackemeni à tEglUe romaiMe, K 4i niM
pour les préUndus réformée.
CABRO, s. m. ( hist. nal, ), gros ver de It NoordHiA*.
qui vit dans le t>ois vermoulu.
cabrol(Barthélemy), né au Nay, petit hameifliab
de Gaillac (Tarn) , exerça d'abord ses talents de chinr^ë
l'hôpital de cette ville, puis devint professeur d'ioatoMir.'
niversité de Montpellier, et obtint le titre de éir^
d'Henri IV . Il mourut au commencement da inràèdf.ir
une réputation de science et de talent justement tsitiik.ïiiù
publié un ouvrage important et estime, connu sois ttoflOKfl
phabel analomique; il a été imprime plusieontef^ tnà*
plus tard en latin. Les excellentes notes qui xnmfopatnl
ouvraeeonlété imprimées séparément en 16S4el\nK,«iiW
titre ae Collegium analomicum elariisimonw^tnuMmm
Jacobini, Severini, Cabrolii,\ CL
CARROUET, s. m. (lechnol.), petite durretleéoilMXff
pour porter les cannes à sucre au moulin.
CABROCÉTIER , S. m. ( Uchnol. ) , celoi qs mèàu>
brouet peur le service d'une habitation dans kill&ûn<
aussi cahromeltitr.
CABRUS on CAPRUS (myrà.) » dieupartifofierqi'«hH>
à Phasélis, ville de Pamphyfie. On ne lui offrait en «trifay
du poisson salé , ce qui donna lieu de nommer prowW»
un repas de poisson salé , un sacrifice de PhtumM-
CABSIÊEL , ville de la tribu de Juda [Josui, 15, Si,
CABC-ABBAS {qéogr.), district de la profioccéeWr
dans l'Ile de Sardaigne. Elle a soixante milles carré de ip
de, et renferme sept localités habitées et deai lociiilttM^
La population est de 6,000 habitants, qui (oÊiktm^
blés, ae vins, de fruits et élèvent desbestiaui.jD'apfèïif*
Nouv. Epkem. de Géogr. el de Slal. gén., vol. XliOt *^
1827, pag. 297.)
CABtJA«o , S. m. (bokm.), espèee de dtno des Wi^
dont U peau est extrêmement épaisie.
CABUBATHRE (aéoar. anc), mont" de rAnWeB*»
au sud-ouest, près du délroit de Dera.
CABUJA (botan.), plante d'Amérique dont lofan^^w*
blent beaucoup à celles du chardon. On ^^'M*!?!!
ricains travaillent cette plante comme nous ^?*»s*|*J
vre et du lin, et qu'ils s'en servent pour faire dn S*
CABUL OU CHABUL {géogr. sac), canton de la trita^T^
c'est là qu'étaient situées les vingt villes que Salûnififl«P'
Hiram , roi de Tyr.
CABUR, s. m. ( bolan, ) , genre de plantes de la ^'
persicaires, qui croissent à Java.
CABURA ( géogr, anc, ) , endfXHt de la
avait, dit-on , une fontaine dont les eaux s^*^!?^
douce et agréable. Pline, qui ea parle, dit ^«»^
leur fut laissée par Innon qni s'y baigna une w ^
CARURE, s. m. (W#l. fwl.). chouette du Brésil. 'î^^
donne, au Paraguay /à la chouette à eoMier. ^
CARURéiBA,8. m. [bolan.) , nom derarbrcqflil*»*^
baume dit du Pérou.
CABCRLACT, poîsson de mer (F. Chabot).
GABURUS , père de Valerioi DaBoHurai, cW*» **^
d« temps de César. ^
GABVS, adj. m. (gremm.), pommé. H ne «edil q"*»^
de chou. Des choua cabue,
CABVSER, V. a. (jfromm.), tromper, sédaiit [M^^
CABCSliRE (FtCABOUMÈRX).
J
CABTLK (géogr. on^.)» ^lle septentrionale de la Tbrace » sor
m confins de la Méste inférieure, à Tottesl de Mésembria.
CABTLES [Y. KaBATLBS).
dàCA [mythol.), sœur de Gacus , mise au rang des déesses
KXir avoir averti Hercule du larcin de son frère.
CACA y s. m. (j^ramm.), excrément, ordure. Terme dont se
eryeui ordinairement les nourrices , les bonnes, etc., en par-
mi de l'ordure des enfants.
€;acaber , V. n. ( gramm, ) , crier , en parlant de la
icnirix.
CACABOTAyS. m. (hùL iial.),espèce de Serpent amphibie
|a*on trouve au Brésil
CA^AÇA (géogr,), ville d'Arrique, au royaume de Fez.
CACADE , s. f. (gramm.), décharge de ventre. Il est bas, et ne
e dit guère qu'au figuré. Faire une vilaine eaeade^ manouer
isr imprudence ou par lâcheté une entreprise où l'on s'était
litté de réuashr.
CACADOU (F. Perroquet).
CACAGOGUE, adj. m. fpharm,)y sorte d'onguent qui,
ippliqué extérieurement à l^anus, provoque les selles.
CACAMOCY, s. m. [hist. n«(.), nom donnéà un oiseau de TA-
Biérique septentrionale, parce qu'on a cru reconnaître ce nom
lans son chant.
CACAHUETTEyS. m. (bolan.), l'un des noms vul^ires,en
France, de la pistache de terre et du cacayer du Mexique.
CACAJO o« CACAHO, S. m. (hisl, fiai.), singe de l'Amérique
méridionale, du genre des sakis.
CACALACAy s. m. (botan.), nom que les botanistes donnent
RQ muflier des jardins.
CACALIA , le mufle-de-veau , plante qui croit sur les
vieilles murailles, et le chervis sauvage; c'est aussi le nom
|u'on donnait au bec des anciennes coifles ou cornettes,
rmeaiia,
CACALiANTHÈME,s. m. (botan.)^ nom ancien de plusieurs
sspèces de cacalies.
CACALIE ( boian.). Suivant de Jussieu , cette plante rentre
lans la famille des corymbifcres , parce que ses fleurs sont flos-
aleuses, etc. Suivant Lamarck,elle rentre dans le genre à fleurs
aonjointes et a quelque rapport avec les tussilages et les séne-
?*os. — Sa fleur consiste en un calice simple dont la base est
«MTent entourée de courtes écailles. Elle a plusieurs fleurons
<Nts hermaphrodites, réguliers et tubulés, dont le limbe, divisé
^ dnq parties , repose sur un réceptacle commun , plane et
. Le fruit est formé de plusieurs semences obkuignes, termi-
i par une aigrette longue , velue et sessile. — Celte plante
st ré|)andue dans presque toutes les contrées du monde : en
Uhiopie, aux Canaries , au cap de Bonue-£spéran(!e, en Amé-
•que méridionale, aux Indes, en France, en Sibérie, en Ara-
Re, etc. — On en connatt trente-deux espèces, que l'on divise
iosi : treize à tige charnue et frutescente; douze à tige her-
iRcée; trois imparfaitement connues, et quatre à peine connues.
— Plus de la moitié de ces plantes sont des herbes , les autres
ont des arbrisseaux. Au reste les fleurs sont les mêmes dans
(Mites ces espèces, elles sont toutes disposées en corymbe termi-
Hil. — Les espèces frutescentes ont presque toujours calicecylin-
irique, feuilles et tiges épaisses, charnues et succulentes. — On
5S range parmi les plantes grasses. Quelques-unes ont le port
e l'euphorbe, mais il est facile de les distinguer, parce qu'elles
le sont pas lactescentes et que les euphorbes le sont. — Les es-
pèces herbacées ont le calice en forme de cloche, des feuilles
»lates et non succulentes. Voici leurs traits principaux ; ceux qui
eulent Tétudier à fond prendront le dictionnaire de Jussieu ou
le l^marck. — En médecine, la cacalic sert à amollir, adoucir
A cicatriser; on s'en sert aussi en décoction pour épaissir la
érosité qui tombe du cerveau.
CACABio (géoar,), port de la Turquie asiatique, sur la côte
nëridionale de l'Anatolie. A 3 lieues trois quarts nord-est de
'Ile de Castel-Rosso. Il oflre un des plus beaux mouillages du
nonde ; il est d'ailleurs assez vaste pour contenir toutes les
lottes de l'Europe réunies.
CAC AMOTiE-TLONAQViLONi , S. f. (bolan,), nom d'une
*acine comestible du Mexique.
CACAN , s. m. docteur juif ou mahométan.
CAÇAN ARES {hîêl» ecclés,). Ce sont les prêtres nestoriens du
Malabar. Caçanares est un mot composé des deux langues
lyriaque et roalabare, qui signifie prêtre noble ou maire (Le
Brun, EwplieaêUmt de la Messe, t. m, p. 400).
( 695 ) CACAO.
CACANGlÊLlQUES éUient des hérétiques luthériens auxquels
Hosius donne ce nom par dérision , et qu'ils avaient peut-être
pris d'eux-mêmes, parce qu'ils se vaiitaieul d'avoir de temps en
temps des conversations avec les anges (Sponde, à l'année 1533,
n"" 8; Piuchinat, DicUonn,^ au mot Cacangéliques),
CACàO, fruit du cacaoUeron cacaoj/«r, arbre d'une grandeur
et d'une grosseur médiocres, baptise pr Linné sous le nom
de Iheobroma, nourriture des dieux. Ce naturaliste l'a classé
dans la polyadelphie décandrie, et Jussieu dans la famille des
malvacées. Cet arbre, qui croit spontanément et qu'on cultive
en abondance dans diverses contrées de l'Amérique et princi-
palement dans les Guyanes , au Mexi(}uc et sur la cùte de Ca-
raque, est de quatre espèces : le cacaoyer sauvage yCacao sylves»
tris) ; le cacaoyer anguleux (cacao guyanensis) ; le cacaoyer biolor
^1 l^k ^^m^^^^...m.^m ^.. im^.^ J 1 .1--*. I - J •
et le cacaoyer ru /liW, qui produit les amandes nommées cacao
dans le commerce. — Le cacaoyer cultivé, selon la description
exacte de M. Demezil, s'élève à peu près à la hauteur de nos ceri-
siers. Sa racine est pivotante, roussâtre et un peu raboteuse ; l'é-
corcedu tronc el decouleurcannelleplusou moins foncée; le bois
est blanc, poreux, cassant et fort léger ; les feuilles , qui se re-
nouvellent sans cesse, sont alternes, pendantes, lancéolées,
terminées en pointe, très-entières, très-glabres et d'un vert
brillant des deux côtés, nerveuses et veineuses en largeur; elles
sont portées sur des pétioles à la base desquels se trouvent
deux stipules longs d'un pouce , couverts d'un duvet roussâtre
et épaissis à leur sommet; les fleurs sont dépourvues d'odeurs;
elles naissent en grand nombre presque toute Tannée, mais
particulièrement vers les solstices ; chacune est portée sur un
pédoncule long d'un demi-pouce ; les folioles du calice sont blan-
châtres en dehors et rougeàtre endedans, les pétales jaunâtres ou
couleur de cliair fort pâle. La plupart de ces fleurs avortent el ton>-
bent.Cellesqui restent produisentdes fruilsd'une forme presque
semblable à celle d]un concombre , longs de six à huit pouces,
larges de deux , pointus à leur sommet ; leur surface présente
dix côtes longitudinales, mamelon nées et peu saillantes, séparées
par autant de sillons. Ces fruits, nommés ca6oMf« dans les fies,
deviennent d'un rouge foncé et se couvrent de points jaunes
lorsqu'ils sont mûrs ; ils deviennent entièrement jaunes dans
une variété. Le temps gu'ils mettent à se former et à mûrir est
d'environ quatre mois. Chacun d'eux renferme vingt-cinq à
Quarante graines ou amandes , dites cacao, ovoïdes, charnues,
d'un violet obscur, recouvertes d'une pellicule cassante, et
enveloppées dans une pulpe blanchâtre d*une acidité très-
agréable et qui , mise dans la t>ouche . rafratchit et désal*
tère. On extrait du cacao la matière grasse contenue dans les
cotylédons et qui forme ce qu'on appelle le beurre de cacao;
mais le plus grand emploi que l'on fasse de celte graine est pour
la fabrication du chocolat, — Le cacaoyer exige une tempéra-
ture de Sd"* au moins el de 30° an plus, une atmosphère hu-
mide, un del nébuleux et des pluies abondantes ; il faut à sa
racine cinq on six pieds de terre franche , légère et substan-
tielle , et un alignement symétrique. On sème le cai:ao en
novembre; quinze jours après, la gndne a levé ; quand le plant
a quinze ou dix-huit pouces on le replante avec sa motte, et, à
deux ans , il s'élève à trois ou quatre pieds. A deux ans et
demi viennent les fleurs, et la récolte conmience. Elle se fait
toute l'année, mais les deux cueillettes principales s'exécutent,
I une à la Saint-Jean , en juin, l'autre à la fin de décembre.
II fout que la maturité soit complète , car il suffit de quelques
Î;rains verts pour nuire à la qualité de toute une récolte par
eur saveur acre, amère et acide. Les fruits s'abattent an moyen
d'une fourche ; les cabosses s'égrènent avec une spatule et s'ou-
vrent par un instrument tranchant. Au sortir de la cosse, les
amandes sont jetées dans une fosse , recouvertes de sable fin
et abandonnées à une légère fermentation. C'est ce qu'on ap-
pelle le terrage. De temps en temps la masse doit être remuée
pour oue la fermentation ne devienne pas trop forte , et, au
bout de trois ou quatre jours , les fèves sont dépouillées de
leurs pulpes, et on les étend an soleil sur des glacis préparés à
cet eflet, ou sur des nattes de jonc. Le cacao reste ainsi exposé
jusqu'à parfaite dessiccation , qu'on reconnaît lorsque les levés
éclatent quand on les serre dans la main, et lorsque leur
écorce résonne quand on les froisse les unes contre les autres.
Le terrage enlève au cacao une portion de son âcreté el son
amertume , obscurcit sa couleur et diminue son poids ; il lui
ôte en outre la (acuité de germer et facilite sa conservation. —
Ces préparations étant toutes terminées , on met le cacao dans
des sacs ou dans de grandes cases en bois élevées au-dessus da
sol et disposées de manière à ce que l'air puisse y pénétrer.
— On distingue dans le commerce un assez grand nombre de
variétés de cacao , et on leur donne le nom de la contrée d'oà
€ACATALI.
( 696)
CACAULT.
ils viennent. Ceux de Caraque, de Madeleine el de Soconusco
sont les plus estimés. Les cacaos caraques valent 2 francs
.50 centimes le kilogramme au Havre. — A l'époque de la con-
quête du Mexique , et en 1802 encore , selon M. Al. de Hum-
boldly les grains de cacao servaient de monnaie aux Mexicains;
six graines valaient à peu près 5 centimes. — Les premiers ca-
caos arrivèrent en Europe vers le milieu du %W siècle des
ports du Mexique et du Pérou ; mais leur véritable commerce
ne date que du commencement du xyiu*^ siècle. La plus im-
portante consommation s*en fait en Espagne. En 1806, ce
royaume, d*après les calculs de M. Al. de Humboldt, en absorba
6 à 9,000,000 de livres sur les 23,000,000 de livres qui, pen-
dant cette année , furent importées en Europe.
CACAO (Beurre de) {chimie). Le beurre de cacao est d'un
blanc jaunâtre, d*unc saveur douce et agréable, fusible à 50**.
On Fobtient en broyant les amandes du cacao dépouillées de
leur ccorce et de leur germe, les soumettant à la presse dans
une étofTc de coutil , ou à Tébullition dans Teau. La partie
huileuse, pressée ou ramassée en écume, est ensuite fondue à
une douce chaleur, et filtrée : c'est le beurre de cacao, que
Ton conserve en plaques après Tavoir coulé dans des moules de
fer-blanc, ou mieux dans des flacons à large ouverture que
Ton remplit exactement. On fait entrer cette huile dans des
potions et des pilules ; on en fait des suppositoires , des pom-
mades , etc.
CACAOTELT (hisl. nal.), nom que Ton donne dans les Indes
à une pierre que Borelli nomme en latin lapii carvinus
ludiœ; on prétend que si on vient à faire chauffer cette pierre
dans le feu , elle produit une détonation semblable à un coup
de tonnerre.
CACAOYÈRE, s. f. Çécoii. rusl.) , lieu planté de cacaoyers.
CACARA, s. m. (bolan.) f nom qu'on donne à certaines
plantes du genre dolic , famille des légumineuses.
CACARA-CACARA , S. m. {boian.) , sorte de cabrillet des en-
virons de Carthagène en Amérique.
CACARDER, V. n. (gramm.), crier, en parlant de Toie.
CACARBT, s. m. (lerm. de relation), permission que Ton
délivre pour passer à la douane inférieure à Damietle.
CACASTOL (hisl. nal.)f s. m. espèce d*oiseau du Mexique,
qui a la grosseur d*un étourneau.
CACATALI , s. m. (botan.) , nom brame d*une plante du Ma-
labar. Sur une touffe de racines jaunes dehors, blanches
dedans, ligneuses , longues de quatre à cinq pouces, sur deux à
trois lignes de diamètre, s*élève une espèce de buisson sphé-
rique d'un pied et demi à deux pieds de diamètre , composé
d'une lige cylindrique noueuse de six à sept lignes de diamètre,
partagée dès son origine en cinq à six branches alternes, cylin-
driques , tortueuses , ligneuses, dures. Ses feuilles sont oppo-
sées deux à deux en croix , portées horizontalement sur un pé-
dicule demi- cylindrique, creux en dessus, presque une mis
aussi lon^ quelles. Elles sont elliptiques, arrondies aux deux
extrémités, longues de deux pouces à deux pouces et demi, de
moitié moins larges , épaisses , molles , ondées , vert clair,
marquées de chaque côté de cinq à six grande dentelures ob-
tuses et relevées sur les deux faces, d'un côté saillante, ramifiée
de trois paires de nervures de chaque côté. Les fleurs sortent soli-
tairement et alternativement de raisselle d'une des feuilles de
chaçiue paire dont elles égalent le pédicule, étant portées sur un
pédicule cylindrique très-court. Elles sont hermaphrodites,
jaune clair, posées un peu au-dessous de l'ovaire, composées d'un
calice à cinq feuilles triangulaires persistantes, d'une corolle
raonopétale, jaune pâle, à long tube et cinq divisions presque
égales , et de cinq étamines blanches, menues, courtes, un peu
velues , à anthères jaunes, dont une stérile. L'ovaire est sphéri-
que , vert , porté sur un petit disque, el surmonté d'un style
terminé par deux stigmates en larmes. L'ovaire en mûrissant
devient une capsule sphéroïde de six lignes de diamètre, arron-
die en dessus, carrée en dessous, pendante à son pédoncule qui
est épais, une fois plus court, en écorce ou osselet subéreux,
dur , relevé à son milieu de quatre cornes coniques , courbées
en bas, couvert d'une écorce vert jaune , mince, ne s'ouvrant
|>oint, mais partagée intérieurement en deux loges qui con-
tiennent chacune une graine en ovoïde. De ces deux loges il
en avortecommunémentune,de façon qu'on n'y trouve qu'une
seule graine, qui a grossi aux dépens de celle qui a avorté. Le
eacalali est annuel ; il croit au Malabar , dans les terres sa-
Lorsqo'on l'agite dans l'eau, elle la rend nradlagioeiue,.
épaisse , qu'elle parait mêlée avec le blanc d'œuf. Si dôui!
se donne dans les fièvres ardentes. Son suc tiré, pireip^
ou l'infusion seule de ses feuilles, dissipe lesardetind^
les douleurs de la pierre et la chaleur de UpoilriwH^
mains. La poudre de ses feuilles arrête la chauoe-pisse;»^
avec le sucre et le lait récemment tiré, elle lélablatoBtoh
indispositions des membres. Le nom de V^delwm^nj^\^
Royen et Linné ont donné â cette plante, ayant été attriv
par les Grecs à une plante de la famille des peniaim,i«
croyous qu'on doit conserver à celle-ci son nom indien cioii
sur lequel nous l'avons placée près du sésame, avec \ts^^
a besoicoup de rapports, dans la quatrième section de % i>
mille des personnées.
CACATOlRE, adj. des deux genres (m^d«c.). 11 led^^a
fièvre qui cause de violentes coliques a la suite desqBQb *
rend des déjections alvines.
CACATOIS , s. m. (quelgues-uns disent talatixit) iné
marine) , nom des plus petits mâts qu'on grée . sur Ifsp^.
bâtiments, au-dessus des mâts de perroquet (F. Kuint^
CACATOIS, nom d'une espèce de perroquet (f. Liint
CACATOTOTL, S. m. Qiisl. na(.), nom meiicun d'oBfv
Sèce de tarin. Cet oiseau a la grandeur et lagroimrdiitiT
'Europe. Toute la partie supérieure de son corps est fviff»
noirâtre et de fauve; savoir, la tète, le dessus do en, Irdt»,/
croupion, les plumes scapulaires, les couverlomi/odeiwth
ailes el celles du dessus de la queue. Tout kdeumàiaxv^
qui comprend le menton, la gorge, la partie inlcnevtdin,
la poitrine, le ventre, les côtés, les jambes, In coBmlBm-
dessous de la queue, et celles du dessous des ailes, est bUw.l^
{)lumes de l'aile et celles de la queue sont noirâtre etwire.*
auve. Les çieds sont cendrés. Le cacfl<o/o</ vit comiwB»»
dans les plames du Mexique ; il chante agréablemeol
CACATOWA igéogr.), petite Ile de la mer des In^p
l'ile de Sumatra.
c ACAULT (François), commandant de la LégiondVwï
etc., né à Nantes en 1742, fat baptisé sous le oomde/™»*
CacauU, fille de, etc. On ne s'aperçut de celle tmif*r
quelques années : il fallut une longue enquête w^w
que son état civil fût rectifié. Le jeune CacauIl,(WÎ'*»>-
tion avait été très-soignée, vint à Paris à l'âge de^ïft*
et obtint en 1764 une place de professeur de malbéwipe.
l'école militaire. Il quitta cet emploi en 1769, piw f^
affaire d'honneur l'a^jant forcé de se battre, il WesH»»*
saire d'un coup d'épéc. Peu de temps après, l'exàs iliti«
ayant dérangé sa santé, les médecins lui conseillèwrt *=*'
un long voyage â pied, et il entreprit celui d'Ililif- U "^
alors avec un petit paquet sous son bras à ^^'^/*
plus tard représenter sa patrie. Il s'appliqua i '^'j**^ [
lien, et à faire des observations sur les noceurs des mW»^
ce pays, qu'il a ensuite si bien fait connallredans»*!
politiques. Cacault, voyant sa santé rétablie, repartit j«|
France, obtint en 1775 la plar« desecréuire ^«5^^
ments de M. d'Aubeterre, commandant des «l*^**r?^
suivit ce seigneur dans ses missions d'Italie, et oeUi®^
être nommé secrétaire d'ambassade à Napics (*'*^''**
Talleyrand. A la retraite de ce dernier en *'^^,7?* '
nommé chargé d'affaires dans la même résidence. Il* *t
avec honneur de cette mission délicate, rcfint a nnj/^
reçut l'ordre d'aller en remplir une autre près "J*^
Il se rendait à ce poste, lorsqu'il apprit le nwurlrede^^
Ne pouvant pénétrer dans les Euts do ?•!*> "TT!,.
France, parce que tous les passages étaient inlerapi9<^
armées de la coalition, il se trouva dans ""*.P^*JJ?!y^;
L'estime qu'on avait en Italie pour ses qualités P*"'*J'^
assura un asile à Florence, et, quoique sans **J^^^
pour le grand-duc, il rallia autour de lui tous l«''*y ,.
renoué le premier, à cette époque, les relations *l**v^
de la France. Pour le récompenser de ce lèlc, ^^!^^
le nomma successivement agent général ^^^tJ^^e-
Gênes, et le désigna pour signer le traité dçTolenii».
cert avec l'illustre général de l'armée d'iulie. Cicwh^.^
blonneuses. Toute la plante a une odeur forte et désagréable, j dans un éUt voisin de dénùment, parce quU ini*'^
CACCIA.
(697)
CAOCIAKIfil.
nié la probité la plus 8é?ère au désir de représenter dignement
a nation. Le département de la Loire-Inferieare le nomma en
798 député an conseil des dnq cents. Après la révolution du
18 brumaire il fit partie du nouveau corps législatif, et en
nars 1801 il tûi nommé par le premier consul ministre pléni-
K>lentialre à Rome pour négocier le concordat. Il montra ,
tans tout le cours de cette aflaire, adresse, fermeté et tous les
alents d'un vrai politique. Remplacé en juillet 1803 par le
ardinal Fescfa, Cacault alla aux bains de Lucques, pour donner
les soioa à sa santé, et fut sur le point d*y perdre la vie, parce
lue les eaux minérales de la Vilia lui étaient contraires. Quand
I fut de retour à Paris, le premier consul l'envoya présider le
x>lléffe électoral de son déparlement, qui le proclama candidat
la sénat conservateur, où il fut appelé en avril 1804. Cacault
i*avait pu voir Tltalie sans y puiser ae bonne heure Tamour des
iris. Il avait commencé dans son premier voyage à y recueillir
les tableaux, et il fit voir si constamment son goût pour toutes
es belles productions du génie dans les arts, que le pape Pie VI,
iprès la conclusion d*un traité, an lieu de lui faire offrir un
xM-pa ioinî, comme on en off^rait à tons les ambassadeurs, lui
il remettre un morceau de mosaïque d*un grand prix, repré-
sentant le Colisée. Ce beau morceau, estimé 2,000 piastres,
loit faire partie du cabinet laissé par Cacault. Pendant son
^oor à Rome, en 1801, 1803 et 1803, la passion de ce connais-
eur habile n*ayant pu que s'accroître, rassembla une grande
piantité de tableaux précieux. Depuis , la ville de Nantes a
idieté toute sa aalerie, que son frère, qui était peintre, avait
ait disposer à Clisson de la manière la plus pittoresque. La
conversation de Cacault était quelquefois trop animée. On lui a
reproché même une sorte de brusquerie qui ne convenait pas à
un homme de son rang; mais personne ne savait mieux que
lui réparer ses torts, et tout prouvait que, sous des dehors
laelquefois peu prévenants, il cachait un coeur plein^de bonté.
II a donné : !• Poésies lyriques de Bamler, traduites de Talle-
mand, Berlin, 1777, in-H, dont il est question dans la Corres-
pondance de Grimm ; *> Dramaturgie, ou Observations cri--
tiques sur plusieurs pièces de théâtre, trr !uît de Tallemand de
Lttsing, par un Français, et publié par M. J. (G.-A. Juncker),
Pans, 1786, 2 vol. in-12. Il est auteur de plusieurs rapports faits
ra conseil descinq cents. Ses dépèches n'offraient pas une grande
correction de style; mais elles étaient pleines de sens, de raison
*i/?* fî^"^^ ^°**' ^^'^'^ mourut à Clisson le 10 octobre
1805. M. Huet a parlé avec détails du musée de Cacault dans un
>iivrage sur la statistique du département de la Loire-Infé^
neare, imprimé à Nantes en 1803.
CACAVI, s. m. {pharm.\ synonyme de cassave, et sorte de
préparation alimenUire faite avec de la racine de manioc.
GAGCAMO (fféoar,), ville de Sicile, dans la province et à
7 lieues à 1 ouest de Païenne. Sa population est de 6,400 habi-
lants.
€AcciA (Jean-Augustin), dune ancienne famille de No-
irare, dans le Milanais, embrassa la carrière des armes, et servit
ians Itt armées de CharleMJuint vers le milieu du xvi« siècle
U cultiva le OMnmerce des Muses au milieu du tumulte des
Mmps, et se disUngua dans deux genres très-diflérents, dans
les satires ou «ip«6tt satiriques, du genre plaisant {piacevoU),
5i dans d<^ poésies spintuelles ou sacrées; il fut même un des
Kemiers à travailler dans ce dernier genre en Italie. A la no-
esse des pensées, Caccia joignait un choix heureux d'expres-
Bons et des tournures élégantes. Plusieurs auteurs en parlent
lyec éloge ; on ignore la date de sa mort. II publia , dans sa
^liesse, deux volumes de poésies, l'un dédié à la reine de
France, Mane de Médicis, et Vautre au cardinal Granvelle.
n«^1^'H.^îïiV^H*«)» •*?" dj?s premiers et des plus habiles
panlres de 1 école piemonUise, fut nommé •/ Monealvo, parce
ït fJ^nlW **«n^bone tkns le Monfenino, il fut amené
Sy^iKi*'?"^''^'^^^^*'.^* ses éludes. On conjecture qu'il
i^^tJj^^A^ ^^^''' excellent neintre mîlanais;Ton
elrouve en effet dans ses ouvrages la finesse du dessin et le
olons gniaeux qui caractérisent ce maître. Caccia peiirnit da-
jord quelques sujeto d'histoire sainte dans les chapelfa du mont
;''?2:irv'?."*Ç '"* environs de Monealvo. De là vient que le
^^^aÎJ^' ^*"f ^ ^'^' '*»"*'^' P*f'*n^ d« la oniiière
«anieredeCaccia, la nomme #on«iy/e de Créa. Mais il fit bientôt
^ son art des progrès assez rapides pour mériter d'être pro-
2?«n.^ ^^ ^'"•"- ^"* ^•'^ ^« Sainl-Antoine, il a
leint, outre le patron, un Saint Paul ermiu, qui sou^nt.
mm y nen perdre, le dangereux voisinage des fresques dé 1
ir.
Carloni. Les talents oue Caccia montra ^ndant son séjour à
Pavie lui méritèrent l'honneur, alors aussi rare que recherehé,
d'être inscrit sur le livre de la Citadinansa, Il peignit à Novare
la coupole de Saint-Paul, qui représente une Gloire d'anges,
de l'effet le plus gracieux. Plusieurs autres villes de la Lombar-
die possèdent des tableaux et des fresques de Caccia; mais c'est
surtout dans le Piémont qu'on voit le plus grand nombre des
ouvrages de cet artiste laborieux. Sur la route de Turin à Milan,
il n'est pas une seule ville qui ne possède quelques-unes de ses
compositions. Parmi ses meilleurs tableaux de Turin, on cite
Saint Pierre revêtu de ses habits pontificaux, à Sainte-Croix, et
Sainte Thérèse en extase, dans l'église de ce nom. La Dépo-
silion de croix qu'on voit à Novare est regardée comme son
chef-d'œuvre. Ses paysages sont remarquables. Le musée de
Turin a de lui une vierge de beaucoup de prix. La petite ville
de Chieri et Monealvo, sa patrie adoptive, possèdent divers
tableaux de Caccia, qui faisaient l'honneur de basiliques ou de
Ealais somptueux. Comme il se faisait aider par ses nom*
reux élèves, tous ses ouvrages n'offrent pas un style égal et
soutenu. — Parmi ses élèves, on cite ses deux filles, Fran-
çoise et Ubsule Caccia, dont on confondrait quelquefois
les ouvrages avec ceux de leur père, si elles ne les avaient mar-
qués. Tune par une fleur, et l'autre par un oiseau. Ursule éta-
blit une maison d'éducation, et d'après Orlandi (Âbecedario
pittoreseo)f elle y prit le voile avec toutes ses sœurs, au nombre
de cinq. Guillaume Caccia mourut à Monealvo en 1625. Le mu-,
sée de Paris ne possède aucun tableau de ce maître.
CACCIA (Ferdinand), d'une noble famille de Bergame, on
il naquit le 31 décembre 1689. Doué par la nature d'une grande
facilité, il fit de rapides progrès dans toutes les parties de ses
études, et surtout dans la langue latine. Elle fut toute sa vie
l'un des principaux objets de ses travaux. Il se proposa de cor-
riger les mauvaises méthodes, ouvrage des siècles de pédantisme
et d'ignorance, et de faciliter à la jeunesse des études qui l'a-
vaient tourmentée et rebutée jusqu'alors. Il eut avec le savant
Muratori une discussion littéraire qu'il termina d'une manière
peu commune dans la carrière de la critique. Muratori avait
avancé dans l'un de ses ouvrages que le Juif Moïse del Brolo,
né à Bergame, florissait de 1125 à 1157^ sous le rè^ne d^ ]j^^
thaire II, et que c'est à cette époque que doit être placé le
voyage de ce Moïse à Constantinople. Caccia entreprit de réfuter
cette opinion. Il publia en 1748 un Opuscule, où il s'efforça de
prouver que Muratori s'était trompé sur l'âge, la j^rsonne et le
Voyage uë Moïse; mais, s^étanl aperçu qu jS était lui-même
dans Terreur, il s'empressa de se rétracter dans un petit écrit
publié en 1784, et gui d'ordinaire se joint au premier. A se%
connaissances littéraires Caccia joignait de arands talents en ar-
chitecture; il en a donné des preuves par Tes monuments qu'il
a élevés dans sa patrie et ailleurs. Il mourut le 8 janvier 4778,
cher à ses concitoyens par la douceur de son caractère et ses
autres qualités autant que par ses talents. On a de lui : 1° De
eognitionibus, Bergame, 1719, in-A''; ^Métodedigrammatica
assai brève e facile per imparare con presleixa e fondamenlo la
Ungua lalina, Bergame, 1726; 3« Totius régules latinœ sciendi
summa, Bergame, 1728; 4"* Lo slato présente delta Ungua la-
tina, Bergame, 1762; ô» Ortoarafia e prosodia, Bergame,
1764 ; 6° Antiqua regola délie siuabe lunghe e brevi, Bergame,
1764; T>Foca6o/an'o senxa Sinonimi, Bergame, 1776; B^Ele-
menti e regole fondamentali délia Ungua lalina, Florence,
1777; 9« CtUadinanza di Bergamo, Bergame, 1766; I0« Vita
diS. Oirolamo Miani, Rome, 1768; 11» Trattato légale, Ber-
game, 1772. Outre ces ouvrages imprimés, Caccia en a laissé
plusieurs inédits, entre autres une Histoire des médecins de h
ville de Bergame, un Traité d^ architecture et no autre snr les
fortifications.
CACCiALCPi (Jean-Baptiste), jurisconsulte de San-Seve-
rino en Italie , enseignait k Sienne avec beaucoup de réputation
en 1464. On a de lui : I» Dejustitia et jure; ^ De debitore
de droit).
CAGCiAHiGA (François) naquit à Milan en 1700. Ce peintre,
élève de Franceschini , qui lui-même avait reçu des leçons de
Cignani, apprit les premiers principes du dessin à Bologne, et
de là vint à Rome, où il perfectionna son Ulent. Il ne manquait
a cet artiste «qu'une certaine résolution , qui ne s'acquiert pas
toujours par 1 étude. Il travailla souvent pour des maisons sou-
veraines, et grava à l'eau forte deux sujeU qui lui avaient été
commandés par le roi de Sardaiane. Il entreprit ensm'te , pour
Anc6ne, quatre Ubleaux d'autel, entre autres une Institution
88
CA^UUMMnM:. fr f }^rm , bon <f'««f pHiA» dotn V-cacbov
ll«UM^«juj'^b«.» ^. utartif> tfi«rK. Celle vftic a ^ UiMtqma et
hm*»^f ^A lif.î.»^**^, 6^ rfyr^fi^ifsi^ «t 4« toirtww»- Elle
<waMB<t*>r #« l<it«A^; ^y/^> It^liftaciU. Caon^ a «te, diMiaiy
Çmt^. p«r ^>' '' vfr )^'^ '«i^ qu' lui d<>ima ms ooai latia. A lé
c4« 1^ ««« ^ ciM^.^t'A «u Mnh ■HMkrae; Anderw die la
tfÊUm^f i4€* 4^ C^iems de U mmiMft^ Aam lttq«Hi«i «■
WMUie IK«^ ori/iw If^t'qtt»' 4t«i uum 4^ (mrhmUÂ 4m rmfàmtmi. d:
jecakiit kft L4î> '4if*u 4^ ll««4XtfÉ#r , 4ie Kam d 4e fimiaf Inia
.A^^.44Z 4ui t^u stm^i*^^ 4oU<>JiiA( 1 4iiJtf;r |«nctî le* fiédteMn.
lAaii» U-ui U*tyti*', r/jriuim m/uxH*. uty^- itnl. — ijsi aniataJ n'a
|M Hf«r tcuAy*- U il*-f/><^nt , t»'/ft îairue<Me rf^tume ne penueUasI
daiii <>#^ <fîiMjKt^fo»fiit on pmt «i (^^M<é<ier guelqu^ d'-briè;
jUlbM 4*- o/ffjt/(» fi 'J«? UM*^ Sï>n \iuA*Àrtt n'a-i-fïfs? pa^ été eoUni'
ré''! f>^ bf-uU 4 //iiu^-uU |MiMi<H Mir cet îridjikJu '>fi( été Ijuroé»
p#:fii4rit U>fiîçt#'»iî>* ;» 4*^ rér-îl% fti0^tyHig*r% tM ao OMMSA Ujfi
ei^ém 4^ nariîih \'/uor4riH. Au«i ataît-^i rétioi Ufie fook
\^% U4Uif4\Uy**\ nttfwfis n^ paraî«>M*nt prjînt atfjir eu cufuiaû-
âary^; <1*'b r^'ii^ily'* ; ' ^'j^etidarit ou dit que fort^ tfArihlfAe et le
pkyêeUre *\*' Pi in*' d'>h#'fil être le at^TaloC; oiaîs oa ne peol
diait que ce f^ti'/ éuîi le létîalhan d€ Job oa la b<dtime de
HoffM». A^anl f>îiirt^, leik ;,ut<'ur» d' lignaient r^ aniioal iou* Je
IKHM de c«t«« ou d'' halftna , en lui adi^iiKoant âitfh«inie§ épi^
tliMef 1^ OiHysrier. A Idrot ande, Wînugti W, Rriri4ekt , Ar-
te' iiy, llay, f jnri''ij<^, Marteri; et une ImiJe d'autres oatucaUMtt
diUiri({U^ ont éi'iain' de leur» travaux l'hiftoire si confuse de
cet animaux; niait le$ un$ ne parlent que de quelques espèces
huih'i, et d*aprê*j les dricu ment» uue nous avons regardés plus
liaut comme Caux pr>ur ta plufiart , et les autres ne tentèrent
ÔMm leur» ouvra^<*« que celtes qui étaient connues de leur
teni|»«. — A V9%\ttH^ du r:actialot, on s'étonne de sa taille gigan-
tesque, qui parvient ordinairementicin<|uante ou soixante pieds
4e lon^eufy quelquefois m^me h soixante ou quatre-vingts
£ls. On a prétendu qu'elle pouvait flltnndre une grandeur
neoup plus ciînsidérable; mais alors les individus dont il est
question ou étaient tiarvenus h on terme de croissance qui n'est
point ordinaire, ou les voyageurs qui ont cité ces faits ont exa-
géré. - - l>a télé du cachalot est très-^|;raii4e et très-rolu mineuse.
D'après Cuvier ( Oti. foi»), son créne a la plus grande analogie
avec «tIuI d'un dauphin, dont les bords du museau seraient
très^argis et relevés de manière à en rendre la lace sopérieure
ruficijve. t>tte léte est terminée par un moseao tronqoé exté-
rieurement. L'étroitesse et l'allongement de la mâchoire infé-
rieure est remarquable ; sur celte mâchoire se ircovent des dents
coniques oo cylindriques, toutes poiotant on pea en dehors ; à
•aaignl^aÉvé
oItafWF**
les ■ienttiinÂ^<^
ih|l«lOrtl*r.
luoâ^iAdti. ÙBê
trMiqttée «b «last j« smaiobI lie
laireatect , et duot k* plau «it aac&Br ém ^ ^^
dtredkio. Gelie ouvriic desâuF ! net fwM «le oki*-
pnïfooéan- SBT le «oeleCf- 6erT«« tf «rièrr « itart, «1^^
teint jttsqo'a six pM: 4(^ a— lUbT^».
balle eenéaàt. \ mt far 4
tOMlf «a Igaifwar, «■ crt
maxillaires , et smr ta ligae
k drmi y iMinavi «ft mrm
place , se reiese att-dflnal 4b
lùcci^Ul àoQl il alteiiit le bio>d
est ftn9fi^lfmr9i tutwmèt §ai r^c_^
eo asaiit. Ijc» (njBtjax, Ici pmeian, ks unpiW ^ f^
tMieai quepardebocdscinHt^daaskscosaM*'!**:
cikpli» pctilg pcoportâMiflkfl fK daas to***^,
011 ixâiie 4e dix-^aU^âfiàs et dkfu , Mr (ari;^^
Obun. MO/, sur /<« <^Um , la {MfipdwiletfU^*
tait aoe sept p^ces, sa iai^fur «koieetsa ^^[^^
voit Jonc que la botte cérébcak n'a «WM^«*"îî!il»
la graude cale, sous rextrésiàté postcsieare <*«**ff^.
située, et avec laquelk on Pavait coofondoe ^^^ *f[
nerf optique, pns de dehors en dedans sur IefropUI,r
k maxîffaire en haut et le fronUl en bas, puis ejw«*
fronUl en haut et le sphénoïde en bas , est plus eirut^'T
long «ue dans ks baleines ; en ootre, il se relève tf<KC*
deux dernières dispositions résultent de la projedwn « •*.
grand. Tout le crâne participe à celte dislorsion q«' (*** .
faite sur l'axe de droite à gauche et de bas en haut. ^^
nous fait
ment double
laîre gauche
pondant. Les apophyses lygomaliqucs sont t<^^^«,
plus écartées , plus reculées, et ensuite pïusarqvtJ^
€A€mjkVÊm,
((m)
GicnMiaT.
\me dans Im bakMes. Il en rôsulle une plw grande aiBfdiUida
la laryni, et la possibilité d'engloutir des proies plus volomi**
leuses. De plus, le cachalot, armé de deiiU robustes, a dû avoir
les nœurs plus cruelles que les baleines, par exemple, dont la
MMiche est tapissée de lames cornées ; il a dà aussi recevoir un
tppétit plus carnassier, et par suite avoir des modifications dans
es orgmes digestifs, qui ont du se raccourcir et concentrer lé-
lercie de leurs ibres. Des muscles larges, et que terminent de»
endonsde la grosseur de fortes cordes, mettant en jeu une mâ-
Aoire inférieure étroite mais longue , et que hérissent des dents
recourbées, formées d'un ivoire compacte et implantées dans des
tranches osseuses , massives , constituent un appareil qui de-
Bande, pour être mis en jeu , des proies volumineuses el prises
Mrmi les grands animaux. D'un autre c6té, dit Lesson dans
'ouvrage cité plus haut, Tétroitesse de l'ouverture de l'oesophage
leroble contrarier le plan primitif, et (ait porter k penser que
lout ce systcflne buccal n'est qu'un luie inutile, ou que les ca-
chalots ne s>n servent que comme un moyen puissant de dé-
fense. Anderson rapporte qu'on a trouvé dans Testomac de ca-
chalots des carcasses et des poissons entiers de six à huit et
même dix pieds de longueur; Othon Fabricius affirme qu'ils
avaient des requins {êqualut rarckarias) et le cycheptère lump,
et c^e les premiers surtout en ont une si grande (Vayeur, qu'il leur
lanit de la vue d'un cachalot pour fuir jusque sur lesrivagesets'y
pcbouer. Enfin il ajoute que cet animal se repaît des cadavres
des autres cétacés, et mémo de ceux de sa propre espèce. Cepen-
dant les baleiniers ne mentionnent que des débris de ce qu'ils
appellent «f uiitf. Or, ces squidê sont les poulpes ou les ràches
CRM les niarsooins dévorent avec tant de plaisir. Toute la cale
épicraQienne, sur les bords osseux delaquMie s'insère une espèce
Qt tente fibro-cartilaginense qui en forme une cavité cylindri-
que, est remplie d'une matière adiporeuse nommée très-impro-
preinent sperw^m celi, et dont nous parlerons bientôt sons le
nain de eéiinê. Cette tente tibro-cartilagineuse, qui a une élasti-
dlé telle, qu'on harpon ne peut la pénétrer, est recouverte par
vne membrane noire, où rampent de très^rot nerfs, d'après
Colnet, et sur laquelle s'étend une couche de graisse sous-cuta-
née d'un décimètre d'épaisseur. La grande cavité cylindrique
Ml divisée en deux étages par une cloison membraneuse, trans-
rersale, qui paraît tendue d'un bord à l'autre des maiillaires,
et par consét^uent redressée en arrière, où, d'après plusieurs in-
dications, l'étape inférieur aurait toute la hauteur des parois
îsseuses. C'est dans l'étage supérieur, que les Hollandais appel-
lent klapmuts, que se lrou>c la célinc la plus précieuse; elle est
rloisonnéc dans des cellules à parois membraneuses dans l'étage
,^- - que des pécheurs prête.,
lentqu a mesure que l'on vide l'étage inférieur, il se remplit de
louveau |)ar le reflux de la cétine venant de tout le corps, où se
hstrihuent les ramifications d'uu long canal qui a son erabou-
rhurc dans cet étage, et gros comme la cuisse d un homme. Cette
wiimunication, si elle existe, vu l'imperforation de la muraille
Mxipito-maxillaire dans toute sa hauteur, ne peut avoir lieu que
inb-près de la peau , et le canal en question doit élre alors à peu
prêt sous-cuUué. Il n'y a aucune corooMnication entre la cale
spicranienne et le cerveau; il ne peut y en avoir non plus enUe
e canal en question et celui du rachis. Gertaioa auteurs pnétoi-
lent qu'il n y a qu'un seul canal d'une extrémité k l'aulre de
;et immense solide de cétine , tandis que d*autres veulent qu'il
k)it double. Il s'étend obliquement jusqu'au bord supérieur du
Tiufle. où il s'ouvre par un seul orifice dejeté à gauche de la ligne
tiediafie; ce canal est cHui de lèvent. Aussi les marins ont-ils
*serve que toujours les jeU d'eau que lançaient ces animaux
iTaient lien du cWé gauche (Swediaur, Jour. pkyi. [octobre
1784, n^tiW'). On compte sept vertèbres cenrieales; fatlas est
• seule qui soit distincte; les autres sont coudées entre elles. Il
f a quatorze paires de c6tes , quatorze ou quinze vertèbres dor-
wes, et trente-huit laoïbaircs on caudales. Les ?ertè»»re8 cau-
toles rcstem fort grosses jusqu'aux six ou sept éeroîères, ooi
Iminnent »piiement,de«aiiièrcipieréfine est généralement
I égate grosseur partout. L*&iidiUon parait éIrcirès-oUiMe ches
m cacfaaiols. D^aiHaors on sak, d'après les observations de Cam-
MT, ^ 4a «ataiité de «appareil aisdilir est be^Moup pins petite
çeccl«i d« da«pfcins et des Meines. Les ye«x sent pctils et
MiMtt. Cette parUcaiarité aMtomiqve n'avait point échappé à
Ëteède , car on lu dans son MMoire nlureitê eu Gr^eniand :
I il (te caobalot) parait n'avoir qu*ttn cptl, quoiqu'il en ait deux ;
M» te gauche est si peUt, qu'on ne pent snère rapeircwir ; ce
^^it que les Groenlandais pewent aMément en venir a«x
avec kN, en l'attaquant d« eôtéoù il n'apnsque point
d'œil. a La f iaion, de même qi^ l'audition, pa paraît point de-
voir être étendue, si l'on en juge pr la petitesse du globe dn
l'ceiL A ce si^t, M. de Lacépede dit o que I'cbiI du cachalot ma-
crocéphaie est situé plus haut que dans plusieurs grauds cétacés,
et qu il est placé au sommet d'une sorte d'émineiice ou de boue»
peu sensible à la vérité, mais qui s'élève cependant asseï au^
dessus de hi surface de la tète pour que le museau n'empêche
pas cet organe de recevoir les rayons lumineux réûéchis par les
objets fi|lacés devant le cétacé, pourvu que ces objets soient nu
peu éloignés. Aussi le capitaine Colnett a-til imprimé , dans lii
relation de son voyage, que le cachalot poursuit sa proie sans
être obligé d'incliner le grand axe de sa télé et de son corps sur
la ligne le long de laquelle il s'avance. u MM. Tuoy et Gainiar4
émettent une opiuion toute opposée dans la ZooloaU dêfUrat^
en donnant la description de leur cachalot bossefc. Voici la des**
eription qu'ils donnent : « Noiu dirons avec le capitaine Ham?*
mat» que par la disposition de ses yeux, placée dam un «n/bnes-
msnf, il ne peut voir ni en avant de sa tôle ni derrière lui; œ
n'est que de cùté et obliquement qu'il peut distinguer les ob-
jets.» On a conclu de cette différence que le poiycyphê différait
spécifiquement en cela du macrocéphalc. Le cachalot bosselé
(pkyiêUf poiyeyphui) , que MM. Tuoy et Gaimard ont fait â-
Surer d'après plusieurs croquis d'un capitaine baleinier, est,
it-on, propre aux mers équatoriales des archipels des Molu-
ques et des Iles Lidoriennes ; il n'est remarquable que par un
grand nombre de bo6;selures qui régnent tout le long du dos.
M. Lesson pense que ce caractère pourrait fort bien dépendre de
ciroonstanoes accidentelles, el même d'une | lélhore du vaissean
dorsal, renfermant la céUm ou iperma ceti, qui lui laisserait
extravaser la matière adiporeuse. Peut-être encore ces bosses
sont-elles dues à des engorgements du tissu cellulaire, car on a
remarqué que quelquefois cette circonstance se produisait ches
les baleines, et même chex le cachalot macrocéphalc. La figure
du eacbalot bosselé n'est accompagnée d'aucuns détails autres
que ceux que nous avons énoncés. Nous avons besoin de nou-
velles observations et d'une meilleure description pour le mettfc
au nombre des espèces nouvelles. On ignore la structure des
organes digestifs ou eachafot macroeéphale , mais la présencp
des dents nécessite le raccourcissement du canal intestinal, et tout
le mécanisme ainsi que les habitudes de la carnivorité. Nous
ne savons pas non plus de combien est la durée de la gestatioft
de la femelle, et combla elle produit de petits. Cependant, s
ces filacés suivent la loi commune, ils ne doivent donner la vie
qn'è un seul individu , puisqu'on a observé que les animant
produisaient d'autent plus i la fois , et à des époques plus np^
prochées, qu'ils étaient plus petiu, et que plus -leur Uille était
considérable, moins leur progéniture élaii nombreuse. Le ca-
chalot macroeéphale (phyêêUr tnacrocephalus , Bonn.) a une
couleur générale noire bleuâtre , plus foncée sur le dos, et s'é-
elaircissant snr les cùlés et sur le ventre. Parfois le dessous do
corps est bUnchitre, ainsi que le tour des yeux. L epiderme est
d'une nature si dmse et si iosensilHe, que communément de
larges coqnilles s'y atlachent comme sur un rocher, et y pren-
nent lenr oNDplet accroissement. Ce sont ces coquilles , reunies
quelquefois en assex grand nombre , qtte l'on a prises pour des
taches Manches; U genre coronule est celm que l'on trouve k
plus soovent sur bn. Celte |iarticularilé que nous offre le caciia-
fot d'avoir de semblables parasites sur Im , nous démontre qoe^
oont#airemenft à l'opinion émise par plusieurs naturalistes, qm
E retendent qn'ii a des monvements très-prompts et mena
rasques, loin de là , ii nage avec lenteur. Il ne fait paraîtra k
la sninace de l'eau ^e la large voûte de son dos et l'éminenoe
cbarnue qui entoure d'on épais bourrelet l'orifice extérieor de
révent. Seutemeut dans te temps des amours» leurs roonvemcnis
sont nioias tents; aters ils voyagent ordinairement en troupes
quelquefois fort nambreoses, vivaat en paix et en t)oone intel-
bgence entre eux ; c'est le roeiUeur moment pour la pèche. Les
mâles et les femeUes paraisseiit fort atiacbés l'un a l'autre, i^ionr
IcMTS msrars, dtes ne nous sont point connues. Les femelles,
dans œ genae, sont conatamnMut ptus petites qne les mâles. Ls
diAèrenee irait, d'après EumbohU, jusqs'aux irsis quarU. Ces
animanx pewieat rester plus longtemps sous l'ean que les ba-
teioes. — Les cachalots pcoduiseut an commerce de l'ambre
gris, de te céine (sperma teii) et de l'buite. Longtemps on a
cfaaiché à i^neft règne de la nature l'ambre gris devaU sa prodne-
tioo.OlD Fa reprdé tour à leur comme une subsUuce minérafe
analogue an bitHOK, comme une gomme sniniant de te racine
d'An arbre. Cette dernière opinion est insérée dans le Jowmmi
de im compagnie de$ Indês koUandaiêes, de 1673, comme formé
par nn insecte. Aters l'ambre gris, selon celte dernière hypo-
thèse, «it été analogae au miel ou à te snie. Cependant depuis
CACHALOT.
longtemps, Marco-Polo, ce vieux voyagear que longtemps on a
regardé comme un conteur, a dit, en parlant des cachalots, qui
alors étaient très-communs sur les côtes do Madagascar : <x Ils
ont anbre asez, por ce que en cel mer a balène en grant abon-
dance ; et encore hi a cap doille ( huile de la tête ou cétine ) , et
por ce que ils prenent de ceste balène e de cesti cap doille asez,
ont de 1 anbre en grant Quantité, et vos savés que la balène fait
i*anbre.y> En 17-25, Paul Dudiey, dans un mémoire lu à la société
royale de Londres, dit positivement que Tambre gris se trouvait
dans les baleines sperma celi, qui ne sont autres que le cacha-
lot macrocéphale. Cette substance, ajoute-t-il, est en boules de
diflcrentes grosseurs, depuis environ trois pouces jusqu^à un
pied de diamètre, qui pèsent depuis une livre et demie jusqu'à
vinfft-deux, et qui flottent librement dans un grand sac ou vessie
ovale de trois ou auatrc pieds de longueur sur deux ou trois de
largeur et de protondeur, ayant presque la forme d'une vessie
de bœuf. Ses extrémités sont seulement plus aiguës. C'est le
docteur Schwediaver, qui en 1785 a prouvé d'une manière sa-
tisfaisante que cette substance se formait dans les intestins du
phyteler macroeephalut (Linn.). Pour émettre cette opinion, ce
savant se basait sur ce que Ton trouve l'ambre gris rempli de
becs ou fragments de becs d'une espèce de sèche (eutile fUh)
(sepia oclopodia , Linn. ), qui fait partie de la nourriture de ce
cétacé. Les cachalots dans lesquels on trouve cette substance
sont en général dans un état de maigreur qui annonce l'altéra-
tion de leur santé. MM. Pelletier et Cavenlou ont considéré
l'ambre gris comme un vrai calcul biliaire propre au cachalot ;
mais celte manière de voir a été peu admise ; on le considère
comme une concrétion se formant dans les intestins du cacha-
lot, dans certaines circonstances probablement maladives. C'est
toujours dans le coecum qu'on le trouve, et jamais dans les autres
parties. La substance la plus recherchée dans le cachalot est le
sperma celi (blanc de baleine). Fourcroy, croyant que cette ma-
tière était identique avec le gras des cadavres , l'avait nommée
ùdipocire; mais M. Chevreul, ayant trouvé que c'était une ma-
tière spéciale, l'a nommée ciline. Il lui a trouvé (>lusieurs carac-
tères aiflërents de ceux de l'adipocire. La troisième substance
que l'on retire du cachalot, c'est l'huile provenant de son tissu
cellulaire ; quoique moins abondante que celle de la baleine, elle
est cependant estimée. On lit dans la Zoologie de l'Uranie, que
la tête d'un cachalot, pris dans les mers des Moluques et long de
soixante-quatre pieds français , a donné vingt-quatre barils de
blanc de baleine, après qu'on en a enlevé le lard par zones per-
pendiculaires, proauisant soixante-dix, quatre-vmgts et quel-
quefois cent barils d'huile pure. Les femelles, acquérant une
moins grande dimension que les mâles, ne donnent pas au delà
de dix-huit à vin^t barils de blanc de baleine. Celles des côtes
de la Nouvelle-Zélande peuvent fournir vingt-cinq ou trente
barils; mais les mâles, plus grands à proportion, rendent beau-
coup plus des deux substances que ceux des archipels d'Asie. On
ne sait quelle est la destination de la cétine dans l'organisation
des cachalots; si c'est un fluide graisseux , résultat (fun excès
de vie , première réserve que les maladies ou le manque de
nourriture doivent absorber, ou bien le produit d'une sécrétion
spéciale destinée à un ordre de nutrition directe que nous ne
pouvons apprécier. Les Groenlandais se font des tuniques avec les
intestins , et des cordes avec les tendons. Les dents sont em-
ployées à une foule d'usages domestiaues. La recherche de ces
différentes substances fait armer tous les ans un grand nombre
de navires. Les parages que ces gi^ntesques animaux fréquen-
tent le plus, car ils sont cosmopolites, sont dans le Nord, le dé-
troit de Davis, les rivages de l'Europe tempérée, les côtes de
Patagonie, dans l'Océan Atlantique; les rivages de Madagascar
et la côte occidentale de la Nouvelle-Hollande, dans la mer des
Indes; les Moluques, les Carolines, les Marianes, dans FOcéan
Pacifique; lesGallapagées, sous l'équateur etnon loin du Pérou;
la Nouvelle-Zélande , dans le grand Océan antarctique ; et les
archipels japonais, dans le grand Océan boréal. — Souvent les
cachalots viennent échouer sur les côtes, soit poussés par la tem-
pête, soit surpris par la marée perdante. Ainsi en 1670 trois
cachalots échouèrent sur les grèves de l'Ile Grcia , et cent deux
forent jetés sur le rivage, près du port de Kairston, en 1690.
Trente et un demeurèrent è sec sur la côte occidentale d'Au-
dierneen Basse-Bretagne, le 14 mars 1784, à la suite d'une
tempête. En échouant, ils poussaient des rugissements affreux,
qui répandirent au loin la terreur dans les campagnes. Le plus
petit avait au moins trente-quatre pieds de longueur; d'autres
en avaient quarante*cinq. Ils palpitèrent pendant plus de vingt-
quatre heures, et l'un d eux vécut plus oe deux jours et demi.
De même, en 1793, le 3 décembre, après une tempête suivie
d'une marée extraordinaire, dix-sept cachalots furent jetés sur
( 700 ) CAOIB-CACU.
les bancs de lUtiebattel, près de Hambourg ; ilidaieitliM«
quarante à soixante-dix pieds. Les mâles et ks fendlolSeï
placés près les uns des autres; il parait qu'ils cfaôdiiu,
s'accoupler. — Eggède n'a décrit qu un seul eacbatol, imkjI
donne le nom de pol-fiske ou cahelakl; il le reprêsenteoi^
étant brun sur le dos et brun sous le ventre, lont deeiiMi«
à soixante-dix pieds, et qu'on retire de son cràMja«^ii»
quatre tonnes de sperma celi, Anderson loi donne la wa!é
pol'fishe et cazUol , usités en Hollande, et rapporte que ■».
ques pêcheurs appellent encore ce cétacé nord-Mprr.Coi^
sperma celi (whale ou humpbaek) des baleinienangliii, « n.
tainement le irumpo des Bermuaes, que l'on a cro àmh
tinguer dans nos livres d'histoire naturelle , bien qa'Anio«
ne le sépare point de sa première espèce on du roMmeiib
Quant à sa troisième espèce, au cachalot à dents miMt,et^
bes, et en forme de faucilles, nous savons que lesdeoisdij»
macrocéphale ont parfaitement celte forme, etqa'iis w\ip.
dent qu'en vieillissant et par usure. Le mll-fimàn nte»
leur n'est que le béluga, pris pour tvpedu cacbaiollibK^
M. de Lacépède, parce que les dents de la màdioire ofim
tombent facilement. Des trois physeler de FahriciBs.le|nH
appartient seul à ce genre, et c'est le macrocéphale, «otIiilB-
cription est exacte ; mais son calodon et son mknfiiaAh-
déminent un marsouin et le globicéphale. Quant ni o^de
ouvrages plus modernes, la confusion qu'on y i iotroduteeD-
gerait de nombreuses citations et synonymies. Vvàm, la
espèces de Bonnaterre et de M. de Lacépède, c^^ém
autres naturalistes, ne sont que les cachalots <rio(ienn,f An
tédi, et par suite de Sibbald , décorés de noimmfin,«ii
être accompagnés de renseignements modernes teimii^wart
authentiques. Il existe six espèces de cachalots (liM)fE«c|dh
Sédie mélhodique. Ces mêmes espèces ont été disUMs fs
L de Lacépède en trois genres : i^ les cachaloli pnfn^
dits; 3° les physales , qui n'en diffèrent que pirrâniiMW
de l'orifice et de l'évent» relativement à PextrémilédiMlf;
5® les physetères, qui sont les cachalots avec UBeBi|NiRéi>
sale. Cuvier (Règ. anim.), regardant comme dootenleodà
cylindrique, qui n'a d'autre fondement qu'une narà^
d Anderson, a supprimé le genre physale. E. P. Hlf^^
CACHAN (géogr.), ville de Perse, dans l'Irac, situâte»
grande plaine a 22 lieues d'Ispahan. Ils'yfoil*?*
commerce d'étoffes de soie en or et argent, et de beikte»
CACHAN6-PARANG , S. m. (bolan.), plante legouûi»^
Sumatra, que l'on croit être Tacacia grimpant. -^Sorif*»*
dont les sraines sont cramoisies et les gousses doue p««
considérame. On emploie ces graines, à SunMtra,coBlrehF
résie.
CACHAO {géogr.), grande ville d'Asie, capilaled«lip»
du même nom, au royaume de Tonquin. Les Angitf «* '''
Hollandais y ont un comptoir.
CACHATIN, s. m. {comm.), comme laque , qni «■* '
Smyrne en France par la voie de Marseille.
CACHAUL^OBiNG, S. m. (ôolafi.), plante de ta ta**
légumineuses, de Sumatra, qui vaut un excelleolfoanif^
CACHE , s. f. (gramm,)y lieu secret propre è a^^
chose. Il est familier.
CACHE (Heuœmol), incursion, course sur une terre «a»*'
poursuite en justice ; et coffre, cassette (f. Cachiki).
CACHE, s. f. {chasse), filet tendu sur des piquets m fc^*
palis, qu'on dispose à l'embouchure des parcs.
CACHE {comm ), monnaie de compte, fl"* '^^J^
royaume d'Achem la quatrième partie au laél. "7 J^îli^
naie d'étain , de peu de valeur , qui a cours ^P*]^^^
— Au Japon , petite monnaie de cuivre percée «J*"^!^
dont six cents enfilées par on cordon valent un UH. -*
dichéry, c'est la soixantième partie du fanion.
CACHE-CACHE (Jbu db), un dcs plus ^^l^^è
pies et des plus en vogue parmi les jeux ^*^^ ^.a^
quelle manière il se joue : on se rassenmie, on ^^!fl^
que désigne le destin, se retire à l'écart, et tourne ^^^^
ferme les yeux religieusement, tandis que aescofflpVJJ^
se cacher. Lorsque chacun se croit en lie» >^»*'gV
donné; le patient ouvre les yeux, se ^^'^^^^^i^^
che... jusqu'à ce qu'une iambe, une ^^iS^^^mf
ment avancés, une manche de chemise blandie, ^.r^i.0
rire mal étouffé dans l'ombre, lui àécHetéuiq^^^^
de peine, c'est-à-dire le remplacer. — ^ J*"^ÎL5Î|S£»'
surtout en vogue pendant les premières •°?J^^|e^
plus tard, les grands garçons lui préfèrent les W"»
€ACHBIURK. ( 701 }
((mdu; et les grandes Ailes le délaissent folantîers pour les va-
riétés inânies des jeux de gages dits jeux innoctnlt. — Ce jea
se nomme encore eligne-musêiu (cligner, cacher; musette,
diminutif de museau).
CACHEGOUL {vieux mot]^ fichu, mouchoir de col (Rabelais,
Ht. I, chap. 13).
CACHEGTIQITBS, adj. pi. {médec.), Cest ainsi qu*oii appelle
des remèdes bons pour prévenir la cachexie , ou la guérir lors-
Sue le malade en est affecté. 11 s'agit, pour |)arvenir àla guérison
e cette maladie, d'enlever les obstructions commençantes ,
n>éme les plus enracinées. Les préparations de Mars, les sels
apéritifs, les amers , et surtout le quinquina , ont cette vertu.
Ces remèdes sont souvent employés trop tard. Les malades né-
gligent de demander du secours, et laissent par ce moyen enra-
ciner sur eux la cause d'une maladie qui devient par la suite
fàdieuse, et qu'on aurait pu détruire au commencement (F. Ca-
chexie).
GACHEDElfiER ( Daniel) , seigneur de Nicey, né à Bar-le-
Ihic dans le xvi' siècle , était fils d'un officier au régiment de
Florainville. Après avoir étudié en droit à Altorff , sous le pro-
fesseur Conrad ^itlershusius, il embrassa la profession des ar-
mes. Il publia en latin une grammaire française , sous ce titre :
iniroduelio ad linguam gall/tam, Francfort, 1601, iii-8^ Il
épousa en Allemagne une fille noble de la maison d'Étxdorff. Il
mourut â Paris en 1613, dans un voyage qu'il avait fait pour les
intérêts de cette maison.
CACséE {musique), épithète que les Italiens et les Alle-
mands donnent aux quintes et aux octaves qui ne se trouvent
pas réellement entre deux parties, mais qui s'y trouveraient si
Ton rempllssaît l'intervalle d'une de ces parties ou de toutes
deux. Toutes les fois que les quintes et les octaves cachées sont
dans le dessus , elles sont aussi sévèrement défendues que les
luioles et les octaves réelles, par la raison que si celui qui exé-
mte le dessus brode sa partie , on entend les quintes et les oc-
taves. Quand elles sont dans la basse continue, on les tolère
Mrce qu'on ne brode jamais cette partie. On les tolère encore
laos l«i parties mitoyennes.
CACHE-ETITHÉB, S. m. C'est ainsi aue les serruriers appel-
ent une petite pièce de fer qui dérobe rentrée d'une serrure. Il
r a àeêeachi-enlréei faits avec beaucoup d'art (F. Serrure).
CACBEF, S. m. (lerm, de relation), lieutenant du bey d'E-
gypte. Les cachefs commandent dans les villes qui font partie
lu gouvernement des bey s.
CACHEJLBT [vieux mol), masque, suivant Rabelais, liv. i,
hap. 13.
CACHBBIENT, S. m. (oraitim.) , manière dont une personne
41 une chose est cachée. Il est à peine usité.
CA€HBBIIRE OU RAGHMTR (géogr.). Cette contrée de l'In-
^Qslan septentrional n'est pas considérable , mais elle mérite
oartant, par la singularité de sa position, par son industrie et
ar la beauté de son climat, une mention particulière. Le Cache-
lire est une haute vallée qu'enriroiinent des montagnes con-
ertcs de neiges, et qui s'étendent du nord-ouest au sud-est. Sa
Higueur est de 35 lieues , et sa largeur de 30 ; la grande Bu-
barieet une partie du Khorassan la tiomentau nord, le pays
es Afghans à l'ouest, les provinces de Delh au sud, et le Thibet
l'est. DJalem , appelé aussi Behout ou lihyium, est la princi-
alc rivière do Cacnemire. — Climat, productions du sol. Le
limât doux et agréable, la fertilité du sol et les sites pittores-
tjcsquc l'on trouve dans la vallée de Cachemire, lui ont fait
onner le nom de Paradis de tindoustan. On y récolte abon-
■mment du rix, oui est la nourriture ordinaire des habitants.
I produit du blé, ne l'orge, et une excellente espèce de safran ;
y a qnelques mines de Ter dans les montagnes qui l'environ-
ent. On compare le vin de cette contrée à celui de Madère ; il
a beaucoup de pommiers , de poiriers , de pêchers , d'abrico-
ers. de cerisiers et de mûriers. Le platane, connu dans la plus
rande partie de l'Asie sous le nom de lehinar , est cultivé oans
r Cachemire avec le plus grand succès. On v trouve tous les
eores de fleurs ; ses roses ont un édat et une fraldiear qui ont
epuis longtemps passé en proverbe dans l'Orient; l'essence que
on en tire est universellement estimée. — Cansliiution physi-
me et morale des hiU^itants, Les hommes ont de la bravoure,
e la gaieté; les femmes sont belles et d'une grande fécondité. Il
*esl aucun peuple qui ait plus de penchants pour le plaisir , et
ai recherche la fortune avec plus d'aridité que les Cachemi-
iens ; mais ils sont aussi actifs pour dépenser leur argent que
our l'acquérir. M. Forster, qui a passé trois mob à Cache-
rvire, atteste n'avoir jamais connu de nation aussi dépravée,
CACHEMIRE.
aussi profondément vicieuse ^que l'est la nation cachemirienne.
a Le caractère d'un Cachemirien, dit ce voyageur, se montre
bien à découvert lorsqu'il est revêtu d'un pouvoir quelconque.
Il tend sans cesse et imperturbablement à s'agrandir, et ne dé-
daigne aucun des moyens ou des instruments capables de le con-
duire à son but. Rapace et insolent , il laisse percer dans toutes
ses actions cette astuce , celle perfidie et celle cruauté raffinée
q^ui caractérisent la conduite d'un lâche. Enfin , les Cachemi-
nens passent pour .être aussi inconstants dans leurs liaisons
qu'implacables dans leur inimitié. » On dit cependant que leurs
moeurs ont subi un changement visible depuis que leur pays
est séparé de Tindoustan. — Vêtements, Une grande veste de
laine avec de larges manches, et une draperie assez semblable
à un sac , composent les vêtements des Cacbeiniriens. Les per-
sonnes de distinction portent , sous la veste ou l'enveloppe
dont ils sont couverts , une espèce de chemise et des caleçons ;
mais les individus de la dernière classe ne s'en servent jamais.
Leur coiffure consiste en un turban fort mal posé. Le costume
des Cachemirien nés n'est pas plus élégant que celui des hom-
mes. Elles se couvrent d un vêtement en coton qui est taillé
à peu près comme une longue et large chemise ; elles tressent
ordinairement leurs cheveux , dont elles forment une simple
natte tomt)anle; elles ont pour coiffure un petit bonnet presque
toujours en laine cramoisie , entouré d'un turban , derrière le-
Îuel pend un morceau d'étoffe d'une forme triangulaire. —
,nngue, science et religion. On assure que la langue du Cache-
mire tire son origine du sanscrit. Les brahmines [de cette pro-
vince s'étaient rendus fameux par leur érudition , avant que les
musulmans ne se tussent emparés de l'Inde. Les sciences des
Indous ne suffisent plus maintenant aux Cachemiriens , ils étu-
dient maintenant celles des autres nations. Les habitants, au
nombre d'environ 1,000,000 et demi , suivent la religion de
Brama. Ceux d'entre eux qui ont embrassé l'islamisme, forment
deux sectes opposées. — Monnaie, On se sert au Cachemire
d'une monnaie courante qu'on appelle roupie , et de quelques
petites pièces de cuivre de la valeur d'environ un sou. — la-
dustrie, commerce. La laque, la coutellerie, le sucre et le pa-
pier, que les Cachemiriens fabriquent dans la perfection, étaient
autrefois les principales branches de leur commerce; mais leurs
manufactures de châles ont toujours été la source des richesses
et de la prospérité du pays. On tire du Thibet la laine que l'on
emploie a leur fabrication ; c'est avec une préparation de farine
de riz que les habitants blanchissent cette laine, qui est primi-
tivement d'un gris foncé. On a le soin de teindre les fils de la
couleur qu'on croit la plus avantageuse pour la vente. On lave
la pièce apr^ qu'elle a été tbsue, et après l'avoir fait sécher, on
y attache la bordure , qui est ordinairement chargée de figures
et bisarrée de diverses couleurs ; mais la couture est impercepti-
ble. M. Elphinstone porte à 80,000 le nombre de châles qui se
fabriquent annuellement dans le Cachemire, et â 16,000 le
nombre des métiers emplo^^és â cet effet. La tyrannie de ceux
qui gouvernent cette contrée, les traitements odieux que les
étrangers ont â éprouver de la part des peuples et des princes
voisins, qui enlèvent quelquefois des pacotilles entières, ont nui
considérablement au commerce du pays. Il offre pourtant
encore des avantages assez majeurs pour attirer dans le Ca-
chemire des marchands et des agents de commerce des prin-
cipales villes du Nord et de l'Inde, de la Perse, de la Tartarie et
de la Turquie.— Cachemire, ou plutôt Sirina^or, capitale de
la province de ce nom, sur le Djalem. Sa population est évaluée à
300,000 âmes; ses rues sont étroites et sales, et se$ maisons en
bois ont des toitures en terrasses , ornées de fleurs. Cette ville
n'a ni murailles ni édifices publics; elle est d'ailleurs fort
déchue, depuis qu'elle est au pouvoir des Afghans. On remar-
que, à quelque ablance de ses faubourgs, un lac d'une lieue à
une lieue et demie de circuit , au milieu duquel s'élève une tie
où se trouve un château bâti par l'empereur Ichangire. — ^û-
toire. Les annales de Cachemire font renxuiter son antiquité â
plus de 4,000 ans. Quatre-ringt^HiEe souverains, dont les trente-
deux derniers étaient musulmans, le gouvernèrent successive-
ment. Ces princes furent tantôt indépendants, tantôt tributaires
des souverains de l'Inde; enfin, en 1584, cette contrée fut sub-
juguée par l'empereur Akbur, et depuis cette époque fit partie
des Etats du grand Mogol. Vers 1754, elle tomba, par trahison,
au pouvoir an Afghans, et appartint â leur monarchie jusqu'en
1819. Alors les Seykhs en firent la conquête.
CACHEMiftE (arts mécaniques). On appelle ainsi le duvet des
chèvres qui provient de la vallée de Cachemire , pays situé en
Asie, au nord de l'Iode, dans le royaume de Thibet. Ce duvet
n'a qu'un point d'entrée en Europe; c'est par la Russie^ où il
CAXmiQ. ( TOf )
arrive en caravane pour être vendu mr Tes sente morehés de
Macaricf et de Moscow. Sa cooleur est natoreHement grisâtre,
mais il se blanchît facilement. Rends k Farts , il revient à
47 Trancs enviroii le kihigramnie. Les bons tils sont réguliers,
plus nets et plus purs que ceux de seconde qualité. On estime
m'il se fait a peu près un tiers de déchet par le battage, Téfila-
cnage et les autres façons gu*on Ibi fait subir pour le filer à la
manière du cuton. On en fabrique dans les Indes des châles
dont les couleurs sont aussi vives, aussi belles que le tissu en est
moelleux , souple et doux au toucher. Les plus beaux nous vien-
nent de cette contrée, et quoi que Ton ait fait en Europe poor
les imiter, leur fabrication y est demeurée bien inférieure. —
Gela tient sans doute en partie au défaut de nos renseignements
sur le mode employé par les indigènes pour filer et tisser la
kinede cette espèce d étoffe. Quoi qu*il en soit, nous devons
dire, en Thonneur du commerce français, que nous filons et
tissons mieux le duvet de cachemire qu'aucun autre pays de
TËurope; les châles de TAngleterre elle-même ne sont qu'une
mauvaise contrefaçon , et nos fils de cette espèce étaient déjà
depuis 1823 de beaucoup supérieurs à ceux de Tlnde. BÉainte-
nant nous pouvons dire que si depuis quelques années nous
sommes demeurés station naires , c'est qu'il n'est guère possible
de fbire mieux. La première filature de cachemires fut établie en
1815 à Paris, par la maison Hindenlang, et donna naissance
aux fabriques de tissus et de châles de la même espèce. La
maison Ternaux fut celle qui obtint les premiers succès, et
^râce aux procédés qu'elle mit en œuvre, les cachemires français
imitèrent parfaitement, au moins quant à l'apparence, les ca-
chemires de l'Inde. La fabrication du Al de cachemire à Paris,
en y comprenant toutes les opérations préliminaires et le travail
de filature, occupe 4,060 ouvriers environ. L'Angleterre avait
essayé d*établir aes filatures en ce genre; mais comme la main
d'œuvre y est trèsK^hère, que d'ailleurs le travail du cachemire
est très-minutieux , et nécessite par conséquent l'emploi de
beaucoup de monde, elle a dû y renoncer. La Russie essaie au-
jourd'hui d'attirer chez elle cette industrie, et si elle vient jamais
a y réussir, elle aura créé un immense monopole qui nous fera
le tort le plusgrave. Déjà, depuis quelques années, elle a dépensé
des fonds considérables pour acheter en Francedes mécaniques,
et embaucher des ouvriers et des chefs d'atelier à qui elle offre
de grands avantages. Outre qu'elle possède la matim première,
la main d'œuvre y serait incontestablement à meilleur marché
qu'en France. Il n'en faudrait pas davantage pour ruiner chei
nous une industrie que nous devons regarder comme nationale,
et qui d'ailleurs est très-productive. 11 y a peu d'années, il s'en
fabriquait 2,500 pièces environ ( la pièce est de vingt-quatre à
vinj^-cinq aunes), qui consommaient 35,000 livres (k fil. Il est
vrai que cette fabrication a loujoursété en diminuant. Elleproduit
encore 7,333,300 fr. Le prix des châles de façon française varie
depuis 00 jusqu'à SOO et 400 fr. ; et celui dira chèles travail de
l'Inde ou spoulinés, de 400 fV. à 1,000 el I0»00e fr. Il se fabri-
que aussi un genre de châles dits cachemires indonx , qne l'ofi
vend dans le commerce comme cachemires oommvns, et dans
lesquels il entre fort peu de duvet indien. La chaîne est en
bourre de soie, le broché en laine, la trame seule est en cache-
mire. Outre la vente qui s'en (ait à riniérieur, tes tissus et les
cachemires de France s'exportent en Angleterre, en AUcmagne
et en Russie. Il s'en faisait un grand commerceavec la Pologne
avant les dernières guerres de ce pays. C'est un débouclié im-
n>evise que nous avons perdu.
CACHEMCrsEr {vieux mol), petit chou , morceau de pâ-
tisserie.
CAC1IE5A {V. KASrNA).
CACHENEZ (cosi, ), petit masque de velours ou d'étoffe
fine, que les daines portaient pour conserver leur teint.
€Acafi*N&z , s. m. < mmwrê ei mêages ) , aorie de cachemire
de laine brodiée, dMit ou se sert pour se cacher le sei dans ies
grands Iroids — On donne ie même no» à ceriaiaes cravates
a la modedoni on ae sert ^ur le même usa§e.
CAGliEii^LA«irEir , s. m. (èofun.), herbe du Ohili ma a
beancoup de rapport avec la petke centiufée ( F. Cm-
CACHCO (géefr. ) , territoire de la Sénégimte', «mbpatstnt
phisde 190 liewes de cètcs ^ appartenant ma ferl«aL Smfm-
tes dans l'intérieur sent à «ne soixantaine de Benca. En-
viron 15,000 individus, portugais, métis, mulâtres et nègres, en
dépendent immédiateMewt. Ila^ oééé aux Anflais en i810
pour quarante ans. Sa capitaleest Cachéo, sur le Rio Santo-Do-
mingo ou de €achéo, à 6 lieues de San-Nub. Elle est fortifiée, a
une église calholi<|ue , et fût un grand commerce en or, die ,
îfoire, ete. 9,600 babitantsi A 97 liants né 4e Snat^jkÉ
Sénégal. Lai. nsrd, 12* 10' ; long, oacsl, IT 3^.
CACITE-PEIGirE , S. m. [fMtUT$eiutaqtt),\jlf(i(k^^
qui sert à cacher le peigne de la coiffure des lètnmcs,Qit,|
ban qui noue les chcvenx.
CACUEB , V. a. [gramm.), signifie : 1<» relirernnitMt^,
place qu'il occupe, pourle mettre dans mu aoln se û ni»,
être vu.
Et n'ayant de son vol que moi tetri poqr
Dans le temple cachât l'enfaiit et aa ooarriee.'
2<* Couvrir un objet de manière à le dérober aux i«|»i
Tous souvenant, mon fils, que caché tous ceK&f
Comme eux vous Mte^ pauvre, et conaie en
Kaciil
Au figuré, se prend ordinairement dans lennided^
dissimuler. Cacher us pensées, ses projets, sa diÊfim.'t\
a cependant entre cacher et dissimuler unenoawsaÉiÉfe
On cache ce que l'on ne veut pas laisser voir; oaMmk a
l'on déguise ce que l'on sait avoir été ou être nLÛekra»
porte plutôt une idée de prudence, dissimilerwilDiCirth
nce, de fausseté. On cache par le silence, oiéaflnk nVa
déguise par le mensonge des paroles ou des adJML'UOB
SON JEU (lerm, fan.), signifie agir de manière ikiaMipv
le but que l'on se propose; ou en d'autres teraniMna
regards son jeu au moyen d'un autre jeu. — Ci£ni(H^'
s'emploie au propre comme au figuré.
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse.
S'alla cacher aous les eaux.
hiLtowÊAtsm,
L'hypocrisie se cache volontiers sous le mantti^i^J^
(ion. — Se cacher à quelqu'un, se soustraire à wrw-
Se cacher de quelqu'un , lui dérober la connaissance ««•»
l'on fait. — Se cacher de quelque chose, s'eo défeadte,»''
sorte qu'on l'ignore.
CACHER. Se cacher, dans l'Ecriture, manpederAf*
el de l'aversion. Quand le prophète prie le Seigww*''^
se cacher devant lui , il le prie de l'exaucer. Cijd^*"*f
pour protéger. Les saints sont quelquefaif •PP«**T
dans les psaumes. Cogita»erunt advenus sêêsIm <■•*"
breu , aéversuê ahscùnéitos tuos (Psalm., ^4)*
CACHEE , V. a. {mariné). On dit qu'on graW^lÇ**":
le vent à un petit, lorsqu'il le lui masque, lorsqu'il**^,
vert de son impulsion ; de même une côte élevée aoo*^
vent, le cache à un bâtiment qui passe auprès.
CACHÈBE , s. f. {Urm, de verrerie). Cest ainsi qa'^jj
une petite muraille conliguë aux fils desou¥r»ttXiO«*
lement du four, sur laquelle le maître sépare law»»^^
canne. Le cou de la boiileille étant ^lacé, il |wsei«^^ ^
la cachère; el lenanl ses deux mains ^loao^^'^ÏJi
presse de la main gauche le milieu de la canne, «• P^^
main droite à Texlrémilé de la canne. CeU ùit, ? ^'
de la bouleille ; il y applique la partie du cou qw ^^'^
à la canne, et met le cou au crochet pour y appnjio^f "
Une (F. CoRDELiNB, Verrerie en bouteille.
CACHCREAU {vieux nof) , cartttlaire , PH^^.^lgr
ou secrétaire gardien des Chartres ; en fafff* ^^''^
relluê, ^^M9
càOÊmmém^ê. t {bMtoL), sarte depl«l««or'^
fénHIesreoiplaoentroaeilleàFoMlicbénr. ^
CAcmcntE {droit fioéaX), droit de eb«s«î ^^
ijiasser. ^ ju-ii*«« •
CACHEaoH,s. m. f(cchno/.), sorte de pttiiew*"'''
fabrique avec du gros cnanvre. . ^
CACHET, sigitlum, sceau (**'«**>'•)• ^^,^b'
mains
lUèmM
oacheUient leurs leUres, lea actes» w ^^Sii»'
H \eê testamenU , avec 4e la cbft^ptusapFT'
(Mi)
mMéêlhÊf piiié^tM Bhisîaire irtmê^ ou ^ enveloppait soit
s IMrcbeminy soil les UMeOes endviiei de oire sur lesqùeUes iU
saÎHit éciil. lUappliquâieut $ur cette cire une emureiote. On
tréiend que Tusage de cacheter fui une ioveolion des Lacédé-
Rooîens^ qui, non contents de fermer leurs armoires et leurs
offres avec des clefs , y ajoutèrent encore un cachet. Ils se ser-
irenl d*atx)rd de bois vermoulu , dont ils imprimaient les mar-
Mi wm k cire o« la lerre molle : mais loraqÀi'iU ettrenl Ummé
aitde graver les pierres et les fnêtawn , ils se servirent pour ea-
iiels, de leurs anneaux, qui furent nommés annulé sigmtdorii,
licm^ mr9gimfki,mà cerogrttpki. Oa ae servi! alMV <ios
us pour sceller J'ciiirée de tout ce qu on vaeiait tenir
tlerné. On scellait rentrée des maisens, Tapparle--
■entres feiaaies, les oasseites, les boMleilles de via, les bourses;
;*osl pourquoi cet anneau se trouvait le plus souvent dans les
naïQS des mères de iaimlle (Aristote , De vùrabiU, aud, —
Pline, liv. xxii, c. i'^ — Plante, Catin., acte il , scène 2. —
MLictial, Uv. ii, épig. 89. -~ Tacite, ÀnuéL, liv. il, c. 2). C était
ane diai^ i ttaine auprès de Tempereur, que d'avoir la garde
le fanueau» comme aujourd'hui nous avons celle duonan-
»lier, ou i^arde des sceaux (Justin , liv. xliii, c. 3). Alexandre
Jonna en mourant son anneau ou cachet à Perdioras , pour le
lésiner son successeur (Lucien , Dialoq). Chez les anciens, les
figures gravées sur les cachets n'étaient point héréditaires
comme nos armoiries. On a conservé le souvenir des cachets de
pilMiaMi ptiiaanagui ilH»tres de Tantiquilé. Mes César ««ait
sarsoaodietfitie Égvrede Vénus, Augwsle avait mr le sien
Ml sphiax , Mécène «ne grenouille , i^ompée «fi chien eur la
MnMW ë*» Miirt, 6éleuo«s roi de Syrie avait une ancre,
Mferale ««e lyre. PHisîeurs chrétiens des premiers siècles
periiiel «or levrs amieaim le moDOgramme^u Christ.
PoiiBMAlll.
çâcnr {fgramm.) , se dit aussi de fa cire ou autre malièfe
fttt porte f empreinte formée par un cachet; et de cette em-
preinte même. — Cachet yoLAirr , cachet qu'on met sur le
f^i supérieur d'une lettre , et qui , n'étant point adhérent au pH
intérieur, ne la ferme point. — Cachet se dit encore de freines
cartes sur lesquelles on fset son cachet ou son nom, et q«i ser-
vûaià lantr eonple du nombre de fois qu'une peraoane a fait
Mii^Bfi cheae. -^ Familièrement, Courir le ooehêi , se dit
l'iMi nmilfsqtti deane des leçons en ville. — Cacaet se dit fi-
K9émml dm eanotère particulier qm dislingue las ouvrages
m aaïaar, d'ua artiste.
caoMrr (Lbitsis »b) (F. LBmESBBCACflvr).
CAcmsT, 8. m. (teehnol.). On appelle couteau à cachet, un
roateau A plaque d'acier, d'argent ou d'or, que l'on nomme
yiekei , el qui est soudée au bout des platines ou du ressort.
CACHET (Christophe), médecin, né à Neufchâteau en Lor-
tinele 26 Novembre 1572. Après avoir fait ses études à Pont*
CACHfiXIf.
__ professeL._
«tie ville, qu'il y resta plusieurs années pour profiter de leurs
eçons. Il reprit ensuite le cliemin de son pays , en passant par
a finisse, at s'arMa à Pribourg pour étudier le droit. Il s'aper-
l«t bieflUéC Me l'élude d'une stienœ telle que la médecine ae
«lire jMS de partage, et il s'y livra tout entier. De retour dana
■ palne, il s'acquil en asset peu de temps une grande répata-
km dans la pra«iaae de son art. Il se fixa d'abord à Toal, et vint
MuICe à Nancy, le due de Lorraine l'ayant namaé son méde^
In ordinaire, avec le Utre de son conseiller. Il a publié plu-
ieurs ouvrages où on lui reproche d'avoir prodigué une ém-
iîftion déolaaée , et d'avoir rois souvent le raisonaeaient à la
ftlace de I ohservatian; mais Cachet mérite des éloges pour avoir
mMu lamaaer les écoles à l'élude dHippocrate el des Grecs»
MMM' avoir été un des premiers osmmentateursd'Hipnocrata, et
mur s'être élevé avec force contre les alchimistes et Wcbarla-
u^, gui se vantaient » au snoyen de quelques recettes» de f uérir
mues les maladies, il maorat à Nancy le 30 septembre 1624.
>n a de lui : i** Ceiilro««rst« iheoricm praticm in priwMm
îpkoriiMikorym if^ppoeraïas seclionem, toul, i6l2, iB-12;
^J^ai^dora B^t^kUa furen$ wiêdiciê arwUs oppugnaim , ibid,,
^•i^ in*i2. C'est la traduction d'un ouvrage Irançais de Jean
iausi^. intitulé : Dkemrê eonirt twreue el l'ivragiuriê,
wi^rifoé â Toul en 1612, in-8». te titre annonce que le Uadu<^
eur a enrichi l'ouvrage de plusieurs morceaui ; il n'y a pour-
a*it pas lait une seule addition , et les roots auaum «I loeuple^
aium qq'on lit sur le frontispice y ont été mis par le libraire ;
^ Àpologim im hênÊêiiei cujniéam aaoaymf sertpliiai de
iÊmiion0 cêktM, îbid., idi?, in-i2; 4P Vrai U oaufé j^ém-
vatif de peléU'Véroleel rougeole, ûixhé en trois livres^ Toul,
1617; Nancy, 1623, in-8»; 5** Exercilaliofiei équestres in
eDigramamum libros sex dislriclœ, Nancy, 1622, in-S". Ca-
ciiet donne à ses épigrammes le titre ^'Equatres, parce qu'il les
avait camposécs la j^upart k cheval , dans les voyages que son
état l'obligeait de laire. Ce recueil n'est ni lrcs-connu« ni très-
estimé. — Cachet (Paul), frère du précèdent, bénédictin de Ja
conarêgaAion de Saiul^ Vannes « mort le 17 septembre 1652»
publia un Mémoire de Vélol et oualUé de l'abbaye de Saint-
MihieL
CACHCT (iBA« ) «jésuite, de la anéme famille q«e les préoé-
deiits,aBawritl à Pont-à-MMasen le 22 décea»bre 4633 , âgé de
trente-sia em» , après avoir régenté les basses dasises , sa Hia»-
raise saaAé ne lui ayant pas f^rnâs doocuper des emplois plHS
distingués. Il «laft fart laborieux , si Ton en juge par le nondire
d'ouvrages et de teaduclioM qu'il a publiés, et doni on peut voir
le détail daas Uaréri. Ce sont tans des livres ascétiques; las
principaux sont : ^ Viede Jeem Berchmetus, jésuite , traduite
de l'italien dn l^èi« Viegilio Ce^ari, Pmîs, 4630, in-a«; 2» to
Vie de eaini Jiidoane, pairom de$ laboureurs, et delà bienheu-
rmue Marie dêUa Cmbêfo^ m feumne^ Verdun, 1631, in-12,
tiadaile de l'espagnol de léc^nM QuuHmm; 3» Vie de êmkU
Joseph^ prémontré, Fani4*iioussan , «652, in-12.
CACHÈTC, S. f. (mécan.), nom de ce quTon a depuis appelé
eesien dans les tnaebines , et de ce qu'on nomme awe a«-
jourdliui.
CACHETEB , v. a. (^ramm.), fermer arec un cachet, appli-
quer un cachet sur quelque chose.
CACBETI ou KACHETI [çéogr,), pays désert de TAsle, dans la
Géorgie.
CACH£TTE , S. L (gro»».). petite cache. Il est familier. —
£a CACHETTE > loGUtiou adverbiale ; eu secret, k la dérobée.
cacHBTiw (gé^gr. «ne.) . petite rivière du Pont, nommée
plus snanaiiaBéannl Lyous (F. Ltcus).
CACBCVH, s. Bi. (ferm. de rafknenr 4e iuere). C'est un
morceau de bois de neuf à dix pouces de long, plat par un boni
et rond par le manche. Le bout qui est plat sert i frapper les
cercles de bois qui environnent les formes. Celui qui est rond
sert alors de poignée. On s'en sert peur sonder les formes
(V. êOflVB, FORHE).
CACHEXIE {patkotogii^^ de xoxo;^ mauvais, et de l^t;, disposi-
tion 9 habitude du corps. Toutes les fois (^oe le corps présente
une altération générale de toutes ses parties , que la digestion
s'opère mal , que la nutrition ne se fait pas , enfin que les fonc-
tions ne remplissent pas leurs principales conditions phvsiolo-
giques, il y a cachexie. Ce mot , employé d'abord dans le sens
absolu , n'avait pas de signification déterminée. En effet , le
corps pieut être aUéré de diverses uianières , et cette altération
peut correspondre à des maladies d'une nature différente et
même toute opposée. Pour remédier â cet inconvénient , on
ajoute au mot cachexie celui de la maladie gui a imprimée l'or-
ganisation une altération profonde. Ainsi, quand le scorbut
s'est développé de nuinière à produire l'état cachectique, on
appelle cette condition particulière dans laquelle se trouve
le corps , du nom de cachexie scorbutique. On fait de même
pour la pbthbie, pour les affections cancéreuses, pour f affection
vénérienne^ pour certaines maladies de la peau , quand ces ma-
ladies ont imprimé leur cachet désorganisateur sur tout f orga-
nisme. D'après cela , la cacbexle indique un état très-arancé Oe
la maladie qui l'a produite. Il est donc difScfle de la faire dispa-
raître, car les moyens d'action ne sont plus en rapport avec
le caractère , avec l'intensité des symptômes. Cependant il est
possible de réhabiliter un or^nisme profondément altéré. On
y parvient quelquefois en suivant cette double indication : i*en
attaquant la maladie qui est la cause première de tous les désor-
dres : 2" en relevant les forces du corps par des moyens appro-
priés, ly En. C
CACHEXIE (wMêe, véter.), Eo médecine, on entend par ca-
chexie, l'état de dépérissement qui survient dans un certain
nonibre d'affections chroniques, et qui en marc^ue la période la
plus avancée. Les vétérinaires appellent cachexie afiucuse, une
nialadie particulière aux bétes ovines, connue vulgairement sous
le nom deponrrilure^ et encore suivant différentes contrées sous
les dénominations de wnml de foie^ douve, bouleiUe, goitre^ etc.
Cette maladie se montre aussi, mais rarement, chez le bœuf, ell'on
peut régler comme uneeodUxjr aquenee uneaffection sembla-
ble qui détruit une grande quantité de lapins domestiques. — La
«odU»^ a^MSUss exerœ de mnds ravages dans les troupeaux
daitt lei aonôM pluvieuses; «Ue est particulière aiix diniats bu-
GACHI.
(704)
CACttM.
mides, et se montre aussi quelquefois dans les contrées méridio-
nales. Cette maladie peut être considérée» en raison de ses symp-
tômes et des altérations que Ton trouve à Touverture des cor(» ,
comme une sarcophlegmalic, ou hydropisie générale, toujours
compliquée de la présence de divers entoxoaire$.^Les premiers
symptômes de la cachexie aqueuie sont peu marqués. Les ani-
maux paraissent souvent augmenter de volume, et Ton pourrait
attribuer à un état d*embonpoint ce qui n*est que TefTet de la bou-
ffissure, si cet état factice n'était en même temps accompagné de
nonchalance, d'une démarche faible, de la diminution de Tap-
pétit, du défaut de rumination, de la décoloration des membranes
muqueuses apparentes, de l'augmentation de la soif, de la cons-
tipation. — Lorsque la maladie fait des progrès, les membranes
muqueuses deviennent plus pâles, la conjonctive surtout; cette
dernière prend une teinte jaunâtre, et la membrane clignotante
(troisième paupière des animaux), ainsi C|ue le bourrelet grais-
seux qui lui sert de base, sont boursoufles, infiltrés. Ce symp-
tôme, connu sous le nom &œiigras, est un de ceux qui caracté-
risent la pourriture, et auquel on doit faire attention lorsque Ton
achète des moutons venant de pays humides. Les forces de
ranimai diminuent en raison des progrès que fait la maladie. Il
résiste faiblement lorsqu'on le saisit au-dessous du jarret. A
l'embonpoint factice succède la maigreur; à la constipation,
une diarrhée persistante jusqu'à la mort; la laine s*ar radie fa-
cilement. Il se forme des hydfropisies dans les différentes cavités,
<!ans le tissu cellulaire; dans l'auge parait uue tumeur par l'a-
mas d'un fluide séreux. On a donné à cette tumeur le nom de
bouteille, de boune. Elle diminue ou disparaît en partie la
nuit, pendant que le mouton est couché, et elle est plus forte
le soir, lorsque ranimai est resté debout et qu'il a eu la tète in-
clinée vers le sol pour brouter. La maladie est souvent alors
accompagnée d'un fluxverdâtre, sanieux par les naseaux. —
Après la mort, qui ne tarde pas à suivre celte complication de
symptômes, on trouve à Touverture les lésions suivantes : infil-
tration du tissu cellulaire sous-cutané, particulièrement à
l'auge, siège de la bouieilie; décoloration des muscles, collection
d'eau dans les cavités thoracique et abdominale, macération
des organes qui y sont contenus. La superficie de ces organes est
souvent couverte d'hydatides ; le foie, qui a peu de consistance,
présente dans ses canaux biliaires des douves, vers courts et plats
(fasciola hepatica^ douve du bergers); les glandes mésenté-
riques sont engorgées; dans le cerveau, les sinus sont souvent
remplis d'eau ; à la surface de cet organe, on trouve encore quel-
quefois des cB4(re$ dans les sinus frontaux, des cnnons dans
les bronches. — Les causes qui donnent lieu à cette maladie
sont toutes celles qui diminuent le ton des organes, telles que
des années pluvieuses, des pâturages humides, marécageux, des
habitations basses, humides, de mauvais aliments, leur trop pe-
tite quantité; cette maladie est enzootique dans certains pays où
tous les pâturages sont humides, où des brouillards régnent la
plus grande partie de l'année. On a longtemps vu un cultiva-
teur anglais qui, possédant un troupeau précieux, envoyait
pendant quelque temps paître, sur un terrain marécaj;eax , les
bêles à laine qu'il destinait à la vente; il leur donnait ainsi le
germe de la maladie , laquelle, se déclarant chez les nouveaux
propriétaires , s'opposait à la propagation de cette race. — On
conçoit que le traitement le plus rationnel aurait peu de succès,
et que le conseil le plus sage à donner aux propriétaires des
troupeaux sur lesquels cette maladie se déclare, est de conduire
les animaux à la boucherie, leur viande n'étant pas malsaine,
surtout dans le principe du mal. Il faut donc se contenter de
considérer les causes de cette maladie, et les annuler autant que
possible. Dans les années pluvieuses et humides, les cultivateurs
donneront à leurs troupeaux, du sel, une nourriture tonique,
de bons feins, des racines sucrées^ comme la carotte, la bette-
rave, le topinambour; ils feront nettoyer plus exactement les
bergeries. Dans les contrées basses, marécageuses, on évitera un
trop long séjour sur les terres les plus malsaines ; les troupeaux
ne doivent y pâturer qu'en marcnant,et l'on ne doit les sortir
que lorsque les brouillards sont dissipés. C'est surtout dans ces
contrées que le sel , dont les moutons sont avides, ne doit pas être
ménagé; on peut y joindre des sul^tances ferrugineuses. Les
fermiers qui tous les ans achètent des troupeaux pour le parc,
et qui revendent lorsque les bêles sont grasses, doivent connaître
l'ongine de ces troupeaux, et faire une grande attention à leur
état de santé : ils s'en assureront par l'état de l'œil et à la force
qu'emploie l'animal pour se débarrasser, lorsqu'on lui saisit la
partie inférieure d'une jambe postérieure. Del aguette.
CACfli, s. m. {hiti. naLf fossiU). C'est une espèce de pierre
blanche fort ressemblante â de l'albAtre, qu'on trouve en quan- I
tité dans les mines d'aigept de l'AaiériqvcUi
ordinairement quelques parties de plomb. '
CACHIBOC, 8. m. (bolan,)^ ^pècedegalangajitBt-w
d'une autre plante d'Amérique.
CACHICAMfi OU CACHICAHO OU CACHIGAMOS, s. n »
du tatou à neuf bandes.
CACBI-CAORIS, s. m. pi. (Moniff ef iiia^j^fedjt^g,.
tains pèlerins qui rapportent de l'eau du Gaogedattds»
déterre.
CACHIER, CA€ER, GACBBH, QUASSBI (ffcu ^
chasser, aller k la chasse; poursuivre, agiter, eipskr,»
voyer ; quassare, Barbazan le dérive de eatear$; ei Ih'^
caciare, ckadare; d'autres étymologûtei le foat iw^
captare,
CACHIER {vieux mot), chasser, mener les bestiatuBM-
rage.
CACHILEX ifiiêt nat,)f espèce de pierre dont On'rip*
description, mais qu'on dit se trouver sur le bord» bv
Galien prétend que si on la fait rougir au feu et qv'oovoit;
l'éteindre ensuite dans du petit-lait, elle lui doûie bitrk
d'être un excellent remède contre la dysseoterie.
CACHiMA , s. m. (6o(an.). C'est le eoroifoUKr riitt
(F. Corossolier).
CACHIMA8 (6o(an.), arbre des Indes ooddealiHdiiib
lies Antilles. On en compte de deux espèces: ktiAiÊÊim-
vage et le cachimoi privé. Le premier eApaiétfàla;
son fruit est de la grosseur d'une pomme de mmutçaiua,
dont la pelure, qui demeure toujours verte et liR,(slna^
de bosses et d'ine^Utés. Le eaenimoê privé a uae mt Ime,
des fruits unis qui sont beaucoup plus grands qv on dtpn-
mier; lorsqu'ils sont mûrs, ils sont d'un beau roageeiyiK
au-dessous de l'enveloppe ; le goût en est très-agRità U
feuilles des deux espèces de cacnimas ressemblent beuMfi
celles du châtaignier. On dit que le fruit donne de l'ap^^J
la propriété de diviser les humeurs.
CACHiMENTy S. m. (botan.), fruit du dchimeaticr.
CACHIHENTIER (6olaii.), arbre très-ODoimaniiife^
tilles, et dans plusieurs endroits de rAmérique. Iljw||l«y
espèces. Cet arbre porte un fruit que l'on appelle (wM^
il est de forme ronde, d'environ cinq ou six poumdeMR*
il est couvert d'une peau brune rougeàtre et qudqief* '*
vert tirant sur le jaune, au dedans de laquelle le IrnoR*
substance blanche, d'un goût très-fade et d'une coosisltfa*
crème; tout le fruit est rempli de graines grosses «ok*
petites fèves, oblongues, brunes, lisses et fort a5lniigeoto.u
deux principales espèces de cachiment sont le cawïtmf
a la forme et la couleur de ce dont il porte lcD(v,«l'f*
ehimerU morveux, très-bien nommé par comparaison, ù*^
nière espèce est fort rafraîchissante ; la peau qui le «ii' "
verte et devient un peu jaunâtre lorsqu'il est mûr.
CACUiMEBrr SAUVAGE, S. m. (bolan,), nom qvl^^^
au corossolier des marais.
CACHIMIA, S. f. {ehiwUe). Ce mot ne setroufegaê«f
dans Paracelse, qui s'en sert pour désigner des sabiU«^>^
nérales qui ne sont point parvenues à pafcclion, <>**y"L
ni sel ni métal, mais qui participe cependant plus de U ht
métallique que de toute autre. L^ substances decegeo^*^
les différentes espèces de cobalt, le bismotb, knt^^"^
nie, etc.
CACHiif (Joseph-Marie-Prançois), \nsèiikntft^\
à Castres le 2 octobre 1767, 6t ses études au coll<g«»f*
suivit les cours d'architecture à l'écoledes beaux-arts deT<*J^
où il apprit en même temps les mathématiques. Eotre (<_
à récole royale des ponts et chaussées, et pourvu dtf"^
d'ingénieur, il voyagea à ses frais en Angleterre poar y WP
de nouvelles connaissances. Revenu en Pf***^ *{* J7J1
â Honfleur au moment de la révolution, il fut IJ^^v^,
de l'administration municipale de celle ville, cl «Jf^^r .
canal latéral à la Seine entre Quillebeuf et l'cinlwudwrtfl^
rivière. Mais les événemenbi politiques sospendirentces w^
et aussi ceux qui devaient s'exécuter k Cherbouig P*'!"^
mission dont Cachin faisait partie. Pendant la ^"«ur^Mwj
les fonctions d'iiiffénieur en chef du Calvados, rt s «^L.
redressement de 1 Orne entre Caen et la mer ^^^^^l^gZt
ment de marine militaire dans la fosse «^^ollefille. ii^pr
sur ces deux objets un excellent mémoire yi» * PJJf ,jn,
Mémoire eur la navigation de l'Orne i^^^^Jj^L^,
iii-4*». Après le 18 brumaire, Cadiin passa an sem» a^"
€A€BOU.
(706)
CACIQUE.
ine, et Tut appelé à Pftris comme Tan des directeurs des tra-
vaux que le gouvernement avait en vue de faire sur plusieurs
ioîntS|| surtout è Cherbourg. I! fit sur les travaux à faire dans ce
lort célèbre un rapport imprimé dans le Mtmileur des 35 et
16 juillet 1801. Ce fut lui qui dirigea les travaux d*après ses
lians. Nommé en 1804 inspecteur général des ponts et chaus-
ées, membre du conseil général, directeur des travaux des ports
nilitaires et chevalier de la Légion d'honneur dont il fut officier
;n 1813, il fut candidat pour Ta chambre des députés en 1816.
Zréè baron et chevali«;r de Saint-Michel en 1819, et nommé
^résident du conseil général de la Manche, et candidat en 1833
MMir la section de mécanique à l'académie des sdenoes, Cachin
(liait bientôt faire l'ouverture du bassin à flot de Cherbourg
luaiid il mourut le 30 février 1835. On a de lui un Mémoire
mr la diguê de Cherbourg comparée au break^wcUer ou
eiée de Piymouih, Paris, 1830, in-4», avec planches.
CACHiNBO, S. m. (mœurs et usages) , fourneau de terre
ougeàtre dont les nègres se servent pour fumer» et auquel ils
idaptent un brin de fougère du pays.
CACHioURAy s. m. (eomm,), sorte de toile de coton que l'on
abrique dans les Indes orientales.
CACHiRi ou CACHTRi, S. m. (comm.), espèce de liqueur
[errocntée que Ton tire par distillation du manioc et de patates
les
CACHOPLB (botan.), artichaut, plante potagère.
CACHOIRE, CHASSOIRB (vieux moi), fouet à pousser
*hevaux. Ce mot est encore en usage en Picardie.
CACHOLONG (minéral,). Cette matière, suivant M. Mongès,
E»t une variété opaline de la Cbalcédoine ; elle est employée par
les Calmouks à taire des vases et des idoles. C'est la même que
celle dont les anciens fabriquaient les vases murrhins, si
"faers, si célèbres à Rome. Quoi qu'il en soit, et d'après le plus
p*and nombre d'avis, le cacholong parait élre un girasol un peu
ilus mêlé d'argile que le girasol orainaire.
CACHONDé (F. Cachundé).
CACHONIN {hiêi, fuil.), oiseau qui n'ose pas sortir de son
lid, et par métaphore, homme faible et puéril.
CACHOOBOMG, S. m. (ôolati.), espèce de stramoine qui croit
ians l'Ile de Sumatra.
CACHOS (boianX arbrisseau qui ne croit que sur les mon-
■gnes du Pérou. Il est fort vert; sa feuille est ronde et mince,
R son fruit comme la pomme d'amour ; il s*ouvre d'un côté, et
la forme de coçiuillage; sa couleur est cendrée et son goût
^éable. Il contient uue petite semence. Les Indiens lui attri-
buent de grandes propriétés, telles uue celle de débarrasser les
eins de la gravelle, et même de diminuer la pierre dans la
essie, quand elle commence â s'y former.
GACHOT'(yairMpr.). C'est, dans une prison, un endroit voûté,
fs et obscur , destiné à enfermer ceux qui ont manqué à ki
iscipline. La peine du cachot n'est mentionnée que dans les
>îs pénales militaires; le Code pénal ordinaire n'en parle pas.
CACHOT, sorte de petite loge, fermée à clef ou an verrou, et
ai n'a qu'une petite ouverture à la porte, dans laquelle on
•rde ou on renferme les fous (F. Cabanoiv).
GACEOTTE OU CAJOTTB, S. f. nom qu'on donne à une pipe
ms talon.
CACHOTTERIE, S. f. (jffamm.), manière mystérieuse d'agir
u de parler, qu'on emploie pour cacher des choses peu impor-
intes. Il est familier.
CACHOTiER, ERE, adj. (gramm,), qui met du mystère dans
à conversation, dans ses projeU, etc. — Il est aussi subsUntif.
1 est (amilîer.
CACHOD (botan.), substance astringente employée en méde-
ine, et qui nous vient de l'Inde. Le cachou ne nous parvient ja-
■a» que mélangé à une partie de terre que la fraude y introduit
oor en augmenter le poids ; il nous arrive en gâteaux ronds, COR-
Hir brune, fragiles, compactes, cassure brillante, inodore, fon-
aot dans l'eau et dans la bouche, s'enflamme en brûlant dans le
9u» saveur d'abord âpre et amère k laqœUe succède une d'iris ou
cviolette oui dure assez longtemps: sa propriété est de rendre
res-a^réable l'eau pure que l'on boit après, effet du reste que
roduit l'artichaut cru. Les Asiatiques, surtout les Indiens, en
»nt un grand usage, et surtout mêlé a d'autres substances,
.est cfaex eux une espèce de frénésie. En médecine, il est
ort employé en raison de ses qualités astringentes. On n'est
MS encore parfaitement bien fixé sur le végétal qui produit le
«chou : on a cru d'abord que c'était une e^tèce de terre, iMe
IT.
du Japon ; aussi l'appela-t-on dès l'orijgiiie lerra japomiem.
Garcius, dans son Trailé des drogues, lui assigne pour origine
un arbre nommé haekie, dont les branches, réduites en co-
peaux, sont bouillies dans l'eau jusqu'à une réduction conve*-
nable; puis dans cette eau on pétrirait, selon lui, la farine d'un
grain nommé noehani, ce qui produirait le cachou. Cette défi-
nition probable est en contradiction avec Jaguer, qui regarde
cette substance comme étant le fruit de l'ariquier (genre de
palmier). Cette opinion, du reste, est celle de M. de Jussien,
quoique les savants bolanistes qui ont écrit sur le palmier
n'aient pas donné le moindre indure sur cet usage de son fruit.
Cleyer assure que le cachou n'est qu'un extrait de plusieurs
fruits astringents, et surtout de la gpusse d'un acacia ; enfin
Kerr est venu confirmer cette assertion , en établissant d'une
manière un peu plus positive que le cachou est retiré d'un arbre
du genre miwufsa ou acacia. C'est, du reste, d'après lui que le
fils de Linné, dans son supplément à l'ouvrage de son père,
indique une nouvelle espèce de mimosa, sous le nom de mi-
WMsa caieehue. Le procédé indiuué par Kerr pour obtenir le
cachou est fort simple : le corar oie l'arbre, qui est rouge pâle,
est réduit en copeaux très-minces, on les fait bouillir dans des
vases de terre a goulots, l'on fait réduire au tiers, l'eau est
ensuite mise à refroidir pendant un jour entier dans des
vases, après quoi on la fait passer par un filtre recouvert d'une
couche de cendre de tiouse de vache, puis on l'expose au soleil
où elle se solidifie. C'est dans l'Indostan que Ton s'adonne à
cette industrie; la chimie a démontré, depuis Kerr, que le
cachou contient des substances qui sont dans plusieurs végé-
taux différents, et qu'il était dans le même cas que le benjmn,
le camphre, le caoutchouc, etc. Ses principes astringents se
retrouvent dans les palmiers et les mimosa, ce qui indique assex
que le cachou est le tannin sous le rapport astringent, et nous
porte à croire qu'il pourrait être avantageusement employé pour
la préparation des cuirs.
CACHOUL-DE-FECILL^E, S. m. (bolan,)^ sorte de plante du
genre des véroniques.
CACHRT {botan.). C'est la graine d'une plante que Ray
appelle libanolis cachryophora ; elle est échauffîante et dessio-
cative.
CACHETS CRETTCA (cachrys de Crète) (bolan.), Toumefort
a laissé dans ses manuscrits une description abrégée de cette
C* te, qu'il découvrit en 1700 dans Vile de Candie. De' la
de la tige sortent plusieurs racines fusiformes, divergentes,
charnues, de la grosseur du doigt, longues de trois pouces, ter-
minées par une radicule grêle. Toumefort dit que leur surface
est ouverte d'une enveloppe brune; qu'elles sont blanches inté-
rieurement et d'un goût aromatique. Tige droite, ferme, can-
nelée, peu rameuse, haute d'un pied et demi sur trois ou quatre
lignes d'épaisseur; feuilles ressemblant à celles de l'angelique
sauvage (aneiiaca sylvesiris, Linn.), deux fois pennées, avec une
impaire; folioles ovales lancéolées, aiguës, glabres, inégalement
dentées en scie, d'un vert luisant, sessiles, et opposées deux à
deux; pétiole concave, élargi à la base, et embrassant la tige;
involucre et involucelle nuls; omlwlle aplatie, composée de six
à dix rapns inégaux; deux grosses graines accolées, convexes,
ovales, aiguës^ brunes, fongueuses, marquées chacune de cinq
sillons, hérissées de petites pointes rudes, recourbées en crochet;
deux styles courts, persistants.
CACHUNDÉ, s. m. (pharm,), sorte de trochisque ou pas-
tille indienne dont Zaciitus - Lusitanus a donné la formule.
Le cachundé est composé de terre bolaire, de sucdn, de
musc, d'ambre gris, de b<»is d'aloès, de santal rouge et citrin,
de jonc odorant, de galanga, de cannelle, de rhubarbe, de
pupobolans, et de quelques pierres précieuses inertes. Cette
préparation, regardée par les indiens comme un puissant anti-
dote, est spÀûalement employée comme masticatoire pour par-
fumer la tiouche et comger la fétidité de l'haleine. C'est un
poiasaDl stimulant.
CAUQUE S. m. (hist.), nom que les peuples d'Amérique
donnaient aux gouverneurs des provinces et aux généraux des
troupes sous les anciens incas ou empereurs du Pérou. Les
princes de l'tle de Cuba, dans l'Amérique septentrionale, por-
taient le nom de caciques quand les Ëpagnols s'en rendirent
aux plus nobles d'entre eux ; et les cheb dés Indiens qui ne
sont pas encore soumis aux Européens ont retenu le nom de
cetdçueê»
CACIQUE (hiêt nea.\ grand oiseau dont le caractère général
GA<
(W)
«n bec en tône aHongé, dceil, ponrto, fMWwmal oMrbé,
IîImW sopéf kore sans créit, flîct ii«e el rande lor k (Me;
ÉKisMcs, quatre Mets lépatés jusqu'à km onfîoe, sans ne»-
bsMies, dont le» vanétrs soai : Caciqdk nmwé (cmdeui crié-
MtM). Dix-àuii poucvs ée lang de restréanté é» bac à œUt de
la qveoe; bec jaune Uandiiire, Irès^iirt à sa base, long de
éatn pasoes, pteines asseï loofoea sor la tète qwtik bérisse à
tolantc en forme de happe, plomaga de trois covftôwi» ctoMion
asarron, dii peanea de »a qaeae jaiiM dlroo et deos #on
noir, qneM étalée, ailes arrivaiM jtts^au liera de hi
e, pieds «airs. Cette fariélé babita lAmériqiie méridio-
■ale. La Innelta est d^ane eoolear fisava oèife, et deax des
paanes de b queue saaC d*aae teiala bruaàlfa; se noarrH
drinaecies el de fraîU, oanslrait a» md sardes arbre» élerés;
Maal de la forme d'aae eaearbite élraite, loag de dix-baît
poaoM» il est recoafven, l'entrée est eUifoe; taaia paiitu par
aa^criaifo, cbait dc«agpéBble;qaflqae(Dia la néme arbre cat
envtffC de plasiean caaiaiaes da nids.— CaciQae VAPev («oe^
aaa ptrsaiia, Lirm^, au naeax emcicuê fmp9u\ graisanrde motm
Btafle,bec blanc jaaaâtre, pluBange à dein leartes» bas da daa,
piaaRa anales nropygiales, ptwmu de la qaeae dnna les deax
tîera de leur bngneur dTnn jaane Irès-^ty la reste da corps d'aa
Boir brillanit pi^s et onsles noirâtres; la fraielie a les ceateari
~ I» brilèanCes et esl plaa pHsie que le inàlay aièBHa mesan
le caciqae buppé. — CkCiQoa jvfvbv («ar»asi bamanào-
» liane; caciqae ioa^a, BuAbn) B*est qa'nnc aariété da
piéaédent , seamteot la bas da dos cc la dessoas de In qaeae
aal d'aa beaa roage fil -* Cagiqvs mo» (enaésar nager,
Bbad.; o^iolui nigêr, linaéX bng d'un fiady,bae aair l^è*
teasaat arqaé, libiaiiBi d'ane teinie entièraaieat aaâr tannât,
èraflals pearpres à l'exlréaiité des ptaaMB, ailes fort caarlss,
^aeue loi^ae, piedsal aaglas aoirs; I» lenMtte d*aa tiers pias
palîle que la aièl», et d*aaa cooleur verdÉtte, cendréa soaa le
▼entre et la poitrine. Gel oiseau habite SainI— Daanafaa, li
Goyaoa , bi Jamaîqua ; vil en iroapes. — GiiCi^B ▲ tétb
BLANCHE (eaeicus ieucocephaiut, Daod.), long de dis peaoes,
bea noirâtre largement arqué, tèle» eou, ventre et croupion
MancSy pennes des ailes el de la queae d'une teinta violelle,
bordées de blanc, îe reste du corps blanc et violet mélangés, ailes
arrivant jusqu'au miliea de la queue p queue étalée , pieds
Boirs.
CACI8 (F. Cassis).
CjM^s y s. na. docteur de la loi iBaaabaaBe.
GACLÉA!ro, s. m. (6eian.)y sorte de millet qu'on ddthe en
Chine el en Tatarie.
CACOBAStLiK, S. 01. (orMoi.), nom d*ua édiOce remar-
quable construit près de ftphos, dans Tlle de Cypre, dont
nmipéc, défait à Pharsale, demanda le nom» et FayanC appris,
ea tira un mauvais augure. Ce mot signifie maueats roi.
GACOCHESB, adj. des deux georas (midac)» qai a da BMiti-
vaises jambes. Il est peu usité. .
CACOCMOUB^s. f. {mééet.) (de»«c, BMVfaîs, alxû^ Mb),
dépravation de la bib. Ce awt est iaasité.
GAC0C«TLIB, S. f. (méHee.) (de imùç, aaovaÎB, et x»^.
ciiyb), chyltêcalion dépravée.
CLAfrociTTHB , adj. (médee.) (formé de xxxl;, mauvaii, et de
XUfAô;, sec, humeur), qui est affecté de cacochymie, qui tient i la
caoDCiiyaNe* JfaaiMr racoenym^, éi&$ ccMacnpaie.
CACBTBTanE, ad}, des deux genres [gramm], se dfl qoeloot-
fbis, fligurément, pour exprimer la biiarrerie (te l'esprit ou l'iné-
nttté de r humeur. Il s'emploie quelquefois substaoffvemeiit.
Ccff an cacochyme.
CiCO€iiTaiiE (médec.), vice des humeurs eo général. CasI,
d'après les humoristes, la cause immédiate de la cachexie. So*-
venl ces deux mots sont employés comme synonymes.
CACOCHYMIQCB, adj. des deux genres (aiéls».)» q» tiaslâ
la cacocbymie*
CACOBiMOir, a. ai. (atylM.), wmmm féaie, aapril dbs
ténèbres. etc. — Lss astrologues daanaal ca neaa à bdaaaiènse
oiaison du ciel, parce qu'ils n'en tiaenl aiM daa ntenaatica ainia-
très (F. DÉMO»). "^
GACOftAGàTB, adj. dea deux gearas {ftmmm.)^ se dit em»
Bsaliaiaanle (#aia<#)
!•
CA€«itTBB (médec.) (de «ixiç, nwavais, et |8oc, caraclèrt.
aatare), da mauvaise nature. Ulcère cacoèiKe,
CAG(MB.%rBK, s. m. {gramme auteur qui écrit mal \m BMti
d'une langue. Il esl aussi adjecli/.
CAOO«&AMiaB, s. f. (fMua«^)rOrtbagfapbeviciM.C„
des B»«Hr«s qui praoèdent par dés excaàpks de cacsouW^
Tefiseigneaieot de Torlbogcaphe.
CACSSBAff <a;B, ad^ dea
oerae b eaoograptaîe.
CACOLKT, s. m. (mmwtê eî tnoyn), panier I dwfei ^m
coussins, que Ton place sur le dos des malMs doat « » «
pour voyager dans les Pyrénées.
CACOUK, s. m. QiUL no/.), sorte de caiHe da lnii|a.
GAGOLB«iS, S. f. (fraaaa.), action de mal paricL
GACMjttsaQfFB, «1$. das deux gaarv (fraBsi.),paB.
bMif à b cacolagie.
CACOLOGITE, S. m. (yrviam.), eehd qui perte ad,^M
de mauvais propos.
CACOMITE, s. m. (6olaa.), 8ortedetigndie<hiKrQi,è«b
(feuille servait de noarriCore aux andeas Fénmai.
CACONBA (y^gr.), établissement portugais debGmbi
le Bkïnguela, au milieu d'un pays élevé, ridie. nri^ri mi
80 lieues de San-Felipe. La gamisoB du ferl seaapeéM
indigènes.
CAGORE, s. f. (6alaa.), graiae du dalfeMlut. -Xlaa
teaeaa du froil da l'adénaalbira.
CACONGO OU BIALEMBA {géoff.)^ rojaaoïe de b Mt
entre le Conta et l'océan Aibmiqna, au saiéilBMili
enviroB m iKaes de bag sur ^ àai^da lagr ftaéeai
monlueuse el brtib. Le cUosal y est plus banbim ta-
péens que celui du Loango. Le ffouverneuicalalaaMidi^
et élecUf; à la mort du prince, cest le persoaBa|tkphi(ah
San t (mi le remplace. La demeure du ruieldeloibaoaia
meublée à Feuropéenne; mais ce n'est guère qoemrUp-
rade. A lepoque ou M. de Grandpré visita cet Eut, k anbi
ou roi avan envoyé un cuisinier en France pear ] iMob
son art. La capitale du pays est Eîngolé;naiilalfe<»
merce se fait par le port de Malemba; il coaifteaMtf
esclaves.
CACOfVCTBfE, S. f. (cMMfjp.), défcftBtisadtsi^jte
CAGOPATHiE [médec.) (de xiotèç, maorais, et i^àm
maladie), maladie de maavais caraefère*
CACOPHONIE, s. f. vice d'élocution qd comirtea*^
désa^Me de h voix. — Ca£ui bowi», r» 9tm éeim
sigmAe lésion de h voix.
CAGOPBOViE (j^mat.). Ce mots^giriflefitténba
iop'éabU : c'est un vice d'élocution gai coadse i
des mots dont le son est désagréable à foreiWe.— u
se forme surtout par U retour des roéniH «os P"*"*"]*
séparation ; en fVançan îe retour des voix aassles, •J^*
un est surtout insupportable. — On raconte q« p^*"
gaerres de li Wtm^ an magirtrat tfaavail 1**f"z
pas assev vite fti chaîne qai devait fermer le pMttçnj»^
s^éeri» : e Qu^tend-en doac teotî Ow ■• ^ îStr
daaabjoBclifydil
enckangeanl ani em a naael. ^^^ r- — ^
raviaal six. foiasanaioterruptien , est A'aBlaalyi><*fy^
qu'il parait fort difficile dexprimer la P^*^ •^Jî^TST-
prouve à notre aris qu'il y a des cas ou la ciOHF"'*** ^
regardée comme un déftnft de fa hB|ue phittC f« «^
vice d'élocution; car avant tout ft ■"* ^5!î!l?Bil -**
ragrément de l'expression ne vieot qu'en *2'îb?i»
aaanwiM sévères en France sar ce gtBty dtig*^^
fealans pas dea rencxHitraade la aiéaia lufii!'»**?!^
aliadÀlhéneê^ ou On demendad iaroa, oioesai^
baa amandaaa à la ia de»nMta,aaMaedfi4F''^
BMay BeraaipaapoaaaaràreaaèaaelledalKaÉiB|r^^
roaéBirveiMuWrsti^reBie meÊÊm^màme^iti^
ka méaasa sens
de
la son très ridicala
n
U^'
Traçlt i paitardtfi an péoibfcdliv-
-- Maia a'asi sartaai daM les vara oa'aa a fiv "1^
aiiDladaUcaaopbeiéi^oByibinlaaMniudi''**
dNTx ToyelleB, ai JÉien q«e nous ne |K>ovons ëire tm rers ti y
, 41 y aMil, i( y ««ra, qui «ont œrUioeBeiit m notabm des
pressions les fHus douces de la lingue française» el qui mises
us la forme absolument homophone Ilia^ lUave, Uiora^ oous
ctliraieni des noais propres fort wêlodieux. CeUe dernière
6ervation nous parait démontrer que ce qu'on oauNnc kitHuê^
st-à-dire la rencontre de deux voyelles, n*aurail dû être banni
I ia poésie que lorsqu^il aurait été vraiment cacophonique , et
UB pas seuleioent parce qu*il se trouve â la un d'un mot et au
mmencement du mot suivant , deux de ces caractères par
«quels nous représentons les voix (F. Hutus).
B. JULLIEN.
CACOPaoMiE (fiMi«.) , se dit eo parlant des voix et des ias-
■■lenls qui chantent et i\m jouent mus être d*acooid.
CJICOPRA61E [méâ. H anai), de koxôç , mauvais, et «parmv,
pr; vice des organes qui servent à la nutrition.
CiceRACHiTEy s. f. {chirurg.el anal.], déformation delà
donne vertébrale.
CAL09L HTTHMC , adj. des deux genres ( méd,) , dont le rhy-
imeest irrégulier et dépravé.
CA09SITIB {méé.)f de xduùc, mauvais, etvtrioy, aUaient;dé-
a*tf aversîoo pour les aliments, inappéiesee.
CACOSPimiB, 8. f. {méd.),ée mucô^, mauvais, et <wp0^iç,
Mils ; mauvais état du pools , irrégularilé continuelle du pouls.
CACOSTOMrE, s. f. (gramm.), mauvais artifice. 11 est peu
SI té.
CACOTECVinE 00 CACOTECîiiE [gramm,) , de x*xoç, mau-
aîs, et T^vY)^ art; mauvais art, mauvais artifice, ruse mala-
roile.
CACOTHTMIE {méd.), de xoxoc, mauvais, et «uix?»;, esprit; éUt
*un esprit dérangé^ mauvais état deresprit, troubleoes facuU
^ iniellectaelles.
CACO-TEiMiLm, s. m. {èoîom.)^ Fm des Bûns aiicieas de
I chausse-trape, parmi les centaurées ( V, ce mot).
CAO^niGMiB, s. f. (méé,), aliénUâon éi tiaM des oke-
rax.
CAcenopfliB, s. t (mM.), de xatk, aMovw, et rpotpi^ m-
îtimi; vice de nutrition , on nonrritwe déycavée.
CAOITITMBA, s. m. (èofan. ), nom brame d'une plante
es Indes. ÏTone racine tortuense et rameuse, roai[-b1andie,
gneuse, longue de quatre à cinq pouces, sur quatre I cinq
pnes de diamètre, s'élève droK une tige cylindrique, tiaute
un pied et demi à deux pieds, sur quatre lignes de dia-
lètre, formant un boisson conique, une è deux fois «soins
irge, ramifiée de bas en haut en deux à trois paires de bran-
les oppoaées de«x à drax et qoatfe à quatre, cylindriques,
gTN»oses, à moeHe 'verte, aqoeose, ipert-ibbttdies en haut,
MJgeâtres çà et là en bas, et semées de poils longs. Les
ttilles sont opposées deux è quatre, encroiv, elliptiques, poin-
les aux deux extrémités, longues de deux pouces a deux pouce*
demi , une fois à «ne fois et demie moins larges, bordées de
laque côté de vinc l à vingt-cinq dents obtuses , vert-obscures ,
•lues, relevées en dessous d'une côte longitudinale, ramifiées en
X à huit paires de nervures alternes, et attachées horiiontale-
ent , sans aucun pédicule sur la tige, el les branches à des dis-
nce;s d*un à quatre pouces. Le bout de chaque branche est
rminé par une tète sphéroïde, de six â neuf lignes de diamètre*
»mf>^>sée de cinquante fleurs contigufs, séparée chacune par
le écaille elliptioue une fois plus courte qu'elles, et deux ms
us loqgue que larse. Chaque fleur est hermaphrodite* et
>see au-dessous de f ovaire. Elle consiste en un cafice cylindri-
^A ^Vf2°*^^ » renversé, entier , une fois plus long que large ,
demohié plus court que la corolle qui est monoprale, â tube
••gtjçj'tagé â son extrémité en deux lèvresrt quatre divisions,
jntfroîs inférieures, et qui porte quatre étamines «fi pcn plus
lignes off^^le, presque égales, bfeme-Meufttres, i anthères
tndies. L'ovaire est ovoïde, porté sur un disque élevé sur le
nd du calice, et surmonté d'un stvte terminé par ttn itigmate
M«nee. L'ovah-e en grandissant devient une capsule ovoïde,
*tittie, longue de deux liffnes, une fWs moins farrge, I une
Re contenant plusieora gratnes metia-brones. le cae«r«iii^
4 «ne plante annuelle, qui croft au Mbbbar dans tts terres sa-
Dimeoscs. Elle a une odeur Ibrte et agrfaMe, et une saveur
w-âcrcel asseï amèr«. On Hredecette plante, parla (fistilla-
», une huile jaune-rougefttre , daire, transparente, d'une
>w4Meet d'une «veoriere 01 «ifMaaièiv. «mmc «ni
[•■cre wt prend intérieorftcnt p««r diasipéf lea toneora
■^BBNilifveB. ii AéoDctfoii si<D««ec« ti«i« «««i to iitliis
3^7 ) CACTIEE9.
de la goutte. -* Deuœiime espèce .• Sauulo. Le latMo det
Brames diffère du cacotuaiba en ce que 1® sa racine est blancbe»
eu feisceau de deux pouces de diamètre; 3** sa lige est haute
d'un pied à un pied et demi au plus, vert-blandiâtre, un peu
quadrangulaire, de trois lignes de diamètre; 5"^ ses feuilles sont
opposées deux à deux et trob à trois, rondes orbiculaires , d'un
pouce et demi de diamètre, portées horizontalement sur u«
pédicule cylindrique presque aussi long qu*elles; 4** chaque
épi de fleurs est ovoule. long d'un pouce et demi, une fois moiof
large, porté sur un pédicule aussi long que lui , el composé de
soixante à quatre-vingts fleurs d*un]auue doré. Le taikilo crott
dans les mêmes terrams <^e le caeoiumba. On l'emploie en li-
niment, avec le suc de Tecorrc du lanja, pour arréler Teflet du
poison du serpent poléga , et ou (ait asseoir le corps dans le
marc de sa déc4>clioD , lorsqu'il est enflé et enflammé par la
violence du venin. Il est évident, par la description de ces deux
plantes, 1® quelles sont deux espèces du même genre ; ^ que le
saikilo ne doit pas être confonau avec le leucus de Burmann »
comme a fait Linné; S"* que cet auteur n'a pas eu plus de raison
pour en faire une espèce de cataria ou nesula^ puisqu'elle n'est
pas à tieaucoup près de celle famille, n'ayant pas les graines
nues , mais eniermées dans une capsule ; i^ que le eocoimii^a
fait un gemre de piaule particulier, qui, en suivant la méthode
de Linné, viendrait dans la classe de la didynamia anyiotper^
mia, assez près de son obolaria^ mais qui se range encore plus
naturellement dans la première section deU lamiJIe despersoa-
nées, près de TambulL
CACOUAC , 8. m. (yroMMH.), sobriquet propreà désignerdat
sophistes ridicules (VoKaire).
CACOUCBACS (aéoar.), nation sauvage de l'Amérique sep»
tentrionale, dans la Iwuvelle-France.
CACOUCiER, s. m. (6ofa».), espèce d'aii)risseao grimpant
qui crott à la Gainée et dans ses environs.
CACOBEIXE, CAcezixB (vieus oiol), zèle indiscret,
ardent, peu réfléchi. Mot venu du grec koxcc et ^xx&c.
CAGQfJK-TBVPBS, cbavaso-trappee q«i se mettent dans un
g«é de rkiève, pour e« empêcher le passage a la cavalerie.
GACBEL-BLAltc , 9. m. (hiit, nat,), espèce de poisson que
l'on pèche dans la Méditerranée.
CAcrES« s. m. pi. (f. Cactoides).
CACiiABS (boêau.). Celte famille tire son nom du cactier
qui en fait partie , à cause des nombreux rapports que I'ob j
remarque eatve le véritable cactier et les autres espèces. — Ce
sont en général des piaules charnues, succulentes, garnies d'ai-
guillons nombreux. Leurs fleurs sont polypélalées et portées sur
l'ovaire. — Cette CamiUe comple peu de genres, mais en re»
vaoche bea«oo«p d'eauèoes. Les principaux genres sont : la té-
tragonie, leira§»nia ; le fiooide. mes#mryanM^«Mim ; le cactier,
cûetuê; le grutier, ribei, — M. I^marck , dans son Diction-
naire de botanique, désigse aaus le non de cactiers Tordre de
plantes auxquelles M. de Jussieu donne le nom de cactées. Ces
deux savants botanistes défièrent dans la classification des genr»
de celte famille. M. Lamarck cooiple quatre genres : la téifa-'
ÇÊmiêy le fMLde, le emctitr, le aroseUkr. M. de Jussieu fait
rentrer les deux premiers cenres dans la cinquième famille de
la quatorzième classe dite aeê feoidti^ parce que la fleur de œe
plMiles a pbisieiirs styles, et qu'en ««tre leur fruit a autant de
oapanles que la fleur a de styles. — Les caractères principaux
dà cactiers sont : sahstanoe charnue et succulente, stioveat mu-
nie d'*igoilloBS 4M1 piquants nombreux; fleurs polypétalées et
portées sur l'ovaipe. fia général la fleur est ainsi composée :
l*" «■ caliee coQfemiaiit l'ovaire et imbriqué de plusiears fo»
liêàpsoada(ptes; 3° «n grand «ondNPede pétales disposées eo rose
etaorpluajeuni aangsoowMnesi ia fleur ^tait semidoubie; S'huile
foule é'^taminet dont les filasienls attaché» au calice et mem
longs que les yétates par tnal des authères maies ou oblonguci;
4** mm «vaîre infiérieur chargé d'un style dont le stigmate cit
niuUifide. — Le fruit est une haie ovoïde ou oblongue, omhili-
qué à aeii eoniaaety ta»tét Ksse, tantôt rugueux, unilocvlaireei
ronÉnninl bBa«cs«p de senKneee dispersées dans «ne pulpe. —
Si cette famille compte peu de genres, en i«vancbe elle ne man*
rt pasd'espèaea.Oa«B «OBpte tsente-neuf, qui se subdivisent
la ■Miièfe m«Mte : Plantes naines, globuleuses 4mi mélosii*
fonaet '. dim mmf^tfèeeê; plaetes rampantes ou grimpâmes,
daut lea tiges pousaent des raoioes latérales lênnt eepiuM;
plirtQi tawptis^ïin d'artic«btio«# prolifères, ordinairement
courtes et aplaties en forme de semelle : six e$pècei; plantea
gwias de i^irJÉahleslaiitles : ^sug eêfècm: plantes droites ou
derges : deux e$pèces; plantes compc^ées d'articulations prolî-
GAGTOS,
(708)
GADA-MOflTO.
fères, courtes et aplaties en forme de semelle : cinq espieet. Les
boit deruières espèces sont dues aux observations de Thierry de
Ménonville, botaniste du roi, mort en 1786. — Il serait trop
long de les décrire toutes , nous n*en dirons que quelques mots
eo général. Outre les espèces ci-dessus nommées, il en existe
encore d'autres, vues par les voyageurs, mais qui n*ont pas encore
été décrites. — Aucune de ces espèces, sauf le cactier à raquette ,
n'a véritablement de feuilles. Leur aspect diffère complètement
de celui de toutes les autres plantes de l'univers ; elles ont un
|>ort, un extérieur, des formes si bizarres, si eitraordinaires et
si dissemblables entre elles d'espèce en espèce, qu'au premier
coup dœil on aurait peine à les ranger dans la même famille,
et même, en considérant certaines espèces , il a fallu toute l'at-
tention du botaniste pour y reconnaître des plantes. — Une
remarque singulière, c'est que tandis que l'on observe un renfle-
ment assez considérable dans toutes les plantes d'Europe au point
des ramiGcations, dans les cactiers,au contraire, le point des ra-
mîQcations est marqué par un étranglement profond. Ces plantes
peuvent être privées d'eau fort longtemps sans périr; elles trans-
t>irent très-peu, et laissent difficilement échapper, même dans
es grandes chaleurs, les fluides dont elles sont pénétrées. Elles
absorbent avec beaucoup d'énergie les moindres vapeurs qui
circulent dans l'air, en sorte que pendant les plus fortes chaleurs
elles sont toujours en pleine végétation. — ^Ajoutez que la masse
de leurs racines comparée à celle qui s'élève du sol est tellement
petite , que la terre la plus maigre lui suflSt pour croître et se
développer. Aussi n'est-il pas rare de trouver ces plantes dans
des fentes de rochers où il y a à peine un pied carré de terre vé-
gétale; elles parent de leurs fleurs et de leurs belles couleurs
vertes des lieux dévorés par le soleil. Leurs baies sont pour les
hommes et les animaux un fruit aussi agréable au goût que
rafratchissant. C'est le meilleur remède contre les chaleurs
accablantes du pays et même dans les maladies qu'elles engen-
drent. — Sans les épines dont la nature les a toutes munies, ces
plantes si utiles seraient constamment détruites par l'homme
ou par les animaux. — Ce genre extraordinaire comprend des
plantes de toutes grandeurs : depuis la plantule massive grosse
comme un œuf de poule jusqu'à l'arbre naut de quarante pieds
et dont la tétç a cinquante à soixante pieds de diamètrç.
connus par le grand usage que l'on en fait, sont : \eeaciier splen-
aide, le rariier nopal, le cactier de campécke; les deux pre-
miers employés pour l'éducation de la cochenille fine et de la
cochenille sylvestre au Mexique et à Saint-Domingue. Ceux qui
seront curieux d'étudier la culture de ces deux arbres , ainsi que
la manière d'élever les cochenilles , consulteront le traité de
Thierry de Ménonville (1786) sur cet article. Ce fut lui qui dota
Saint-Domingue de cette belle production après un périlleux
voyage au Mexique. — En Europe, le cactier n'est d'aucun
usage ; car , sauf le cactier à raquette dont nous avons déjà parlé
Elus haut, et qui peut s'acclimater, on n'obtient guère les autres
elles espèces qu'en serre, et les soins dont il faut les entourer
sont si nombreux et si minutieux que réellement on ne peut
cultiver ces plantes que comme un objet de curiosité. — En
Amérique c'est différent, il n'y a pas un seul cactier dont le
fruit, les épines ou le corps même ne soit utilisé. On mange les
bourgeons de certaines espèces comme en Europe les asperges.
Tous les fruits des cactiers sont recherchés pour leur acidité
rafraîchissante ; il en est même qui entrent dans la pâtisserie.—
Les Indiens mettent au pot les jeunes pousses et font avec les
graines une sorte de pam. — En médecine, au Mexique, on
emploie les fruits des cactiers en raquette à articulations dans
les ardeurs d'entrailles, dans les fièvres, dans les maladies bi-
lieuses.—Les naturels emploient les jeunes articulations de ces
cactiers, broyées, pour graisser les roues de leurs voitures.—
Enfin, outre les nombreux usages propres au pays même où
elles naissent, ces plantes sont encore pour nous de la dernière
utilité, puisque, sans la cochenille qu'elles nous fournissent,
nous n'aurions jamais pu remplacer la pourpre des anciens.
€A€TOiDES, S. m. (6o(an.), famille de plantes qui ne contient
qu'un genre, les cactiers.
CACroNiTE {cactoniiet)^ s. f. (lHholog.)^ pierre que quel-
ques-uns prennent pour la sarde ou pour la comaNne. On a pré-
tendu que son seul attouchement rendait victorieux, et que,
prise à la dose d'un scrupule, elle mettait à couvert des
maléfices, propriétés si fabuleuses qu'à peine osons -nous en faire
mention.
CAGTOS ou CACTUS, S. f. (^I^fi.), ancien nom d'une plante
do genre des cardons.
CACUiRiROC, s. m. (W#l.), nom quel'en doiHMit*to|Un,
à l'oflScier dont les fonctions étaient de ramiller les hn!l
et les droiU du peuple, et de recueillir toutes ks i^
tions. ^
CACUHIME, s. m. (gramm,), droe, somimt, 6lte mk
élévation (Boisle), * ^
GACCS {myihoL), Selon Virgile , Gacos éUil u m^
demi-homme, d'une taille gigantesque, et dont liboodeiv.
missait des flammes. Sa caverne était cretisée dans le m
Aventin, et l'entrée en était fermée par une pierre éoorviv
yinj;t bœufs n'auraient pu déplacer. A l'entrée de cHleoin
étaient suspendues des têtes sanglantes, et autoQrêtwntè'
perses les os de ses victimes. Hercule, apr^ atoir détttGvia.
conduisit ses troupeaux sur les bords du Tibre, et s'oihn
pendant qu'ils paissaient. Cacos lui en volt boit, et fMriiè^
rober la trace de leurs pas, il les traîna à recukuii^a
antre: mais les bœufs qui restaient se mirent i nue fa
vaches enfermées dans la retraite de Cacos leur répoQdni,^
Hercule s'apercevant du vol, courut en fureur rers tiom
Mais l'ouverture en était fermée par un rodier qoe tf«g
suspendu des chaînes forgées parVulcain, et que Mlle «
humaine ne pouvait ébranler. Le héros ayant dtfidoéiBB-
chers d'alentour, pénétra dans l'antre deGacos,8iiRlleki|it
et l'étrangla. Les habitants du mont Aventin, déUffèéûn.
instituèrent une fête en l'honneur de son vainqueur, tiktàt-
brèrent depuis tous les ans. Plusieurs poètes IHwoB/dbitp
la défaite de Cacus, et quelques artistes l'ont rRpréné.()i
voit sur un médaillon de bronze d'Antonin Ke, Hacéenii-
Sueur tenant sa massue, et près de lui Cacos éteiidtli5|idi
evant sa caverne (Mionnet , Méd. rom.f t. Iyp.)t4]. C«
pierre gravée moderne du cabinet de France tepreoieC»
enlevant les bœufs d'Hercule. La matière est no iipii Luri
(F. Mariette, pi. 04; Dumersan, Hist. dnctih.ia
n*" 804). DII11K0.
CACUTBis (géogr, afic.), rivière de l'Inde, qiaiejcaeài
le Gange.
CACYPARis (géogr, ane.)^ aujourd'hui Jlaiiclii^, Im*
la Sicile, au sud-ouest de Syracuse.
CAD ou CADUS (archéoi. tûerié)^ sipifie en bèlRi»
cruche, une barrique, un sceau. Saint Luc, ch. xn,ti^
met pour une certaine mesure : Combien ieui-^m^^
maître ? cent cades d'huHe. Le grec \\i : cent Ma-^^
baUi, autrement éphi, contenait vingt-neuf pintM, (^*
demi-setier, un poisson et un peu plus, mesure de Pirs.
CADA ou CADi (géofir, ancX petite ville de lléoMe,«t»
confins de la Phrygie, de la Lyaie et de la Mjsie. L«fc^
se nommaient Cadueni, comme on peut le voir ptr lesBêj*
qui sont parvenues jusqu'à nous. C'est un vmiçinf^^
la Phr]fgie Pacatiennc, au diocèse d'Asie, sons la nélnH''
Laodicée.
CADABA, s. m. (bolan,\ genre déplantes qui»"^'"*
des câpriers. Le plus remarquable est leeadabafamntM
les feuilles farineuses sont regardées comme intiTéeén»»*
CADALOVS ou CADOLUS, évêque de Parme, falêloif
sous le nom d'Honoré II, l'an 1061 , par la faction deleapa*
Henri IV contre Alexandre II, qui avait été (anooiqii««'"
Î)ar les cardinaux après la mort ae Nicolas n-.ï|'^"**2 «
bis de Rome qu'il avait assiégée, et périt miséraWetn» •
avoir voulu quitter la papauté ( Léon d'Ostic, lit. '"»*-
Platine, Vie d* Alexandre II; Baronius, à l'an iW, »
CADANQNiy s. m. (pharm,)^ sorte de drogue qoeFooiii^
aussi graine de perroquet.
CADALSO (Don JosEPB), colonel espagnol, 1»^^'"}^^
fin et délicat. Eloigné de ces subtilités oui abondent m
plupart des productions de son pays, il débuta e« Jlg
tragédie qui n'était pas sans mérite, mais qui "^''RJfîL
théâlre. 11 se fit connaître davantage par ses P«*r!jl
dans le genre anacréontique, mais surtout uar '*"*2 y5
nieuse qui parut en 1773, sous le nom de non Joiepfc "J
et avec le titre de lo$ Erudiiot a la violeta, ^P^V^
dans lequel il ridiculise spirituellement le» érwlit» *''P^JI
et combat par des exemples les inculpations "^L'^^ii
triotes ont été charsés dans ces temps modem»» ** Sî^g
fleur de son âge et aans la force de son talent, lonqu"
en 1783 d'un éclat de bombe au siège de Gibrallar.
CADA-MOSTO OU CA-DA-MOSTO (ALOIS «""^^J^^'-f
Venise en 145S, se consacra entièrement ^^f'^t^JL
avoir reçu l'éducation la plus soigoée, et ûi ptaseitf'vr
• CADAftTS. (
tns la Médilemnée et la mer Atlantiqiie. En 1454 , Il fit an
oyage en Flandre sur le faûseau de son compatriote Marco
eoo. Des vents contraires les retinrent dans le détroit de Gi-
raltar, et les obligèrent à relâcher au cap Saint- Vincent, où le
rioce Henri poursuivait ses études dans la retraite, et s*occu-
ait des découvertes à faire sur les côtes d'Afrique. Cada-Mosto,
ïone homme entreprenant, offrit ses services au prince, et en
blintun bâtiment de quatre-vingt-dii tonneaux. Il mit è la
oiie le ïiS mars 145S , oénétra dans le Sénégal découvert dé-
nis cinq ans, s'enfonça tort avant le long des cAtes, et séjourna
oelque temps chei le prince Daniel, dont les Euts s'étendaient
a Sénégal au cap Vert. Après avoir (ait provision d*or et d'es-
laves, il poursuivit sa route jusqu'au cap Vert. L&, il se joignit
deux autres navires explormiurs du prince, et tous trois arri-
érent enfin aux bouches du OeuveGambia, dont on leur avait
anté les richesses. Mais, ayant été attaqués par les naturels du
«ys , et leur équipge éUnt épuisé de fatigue et entièrement
éôouraffé, ils furent obligés de se retirer et de retourner en
y>rtugaT. En 1456, Cada-Mosto, accompagné de deux autres
aisseaux, fit un second voyage au fleuve Ganibia, et découvrit
endant le trajet les lies du cap Vert. En entrant dans le Gambia,
1 fut cette fois bien accueilli ; mais l'échange de l'or ne répon-
lit pas à son attente. Les trois vaisseaux s'avancèrent jusqu'aux
Icuves Gasamansa et Rio-Grande, et retournèrent ensuite en
^>rtu^al. Gada-Mosto y demeura jusqu'à la mort du prince
lenn, arrivée en 1463. La description de ses voyages ( Frima
Hiv^asionê pet l'Oceano aUe (erre de' negri délia Boêha-
Sit'opia, di Luégi Cada-Moslo, Vicence, 1507), les plus anciens
les modernes, est un vrai modèle ; il y règne un ordre admira-
>le ; la narration est attrayante, et les descriptions sont d'une
grande clarté et d'une exactitude scrupuleuse.
CAHAMOSTO (Màrc-Antoitib) , astronome , d'une des fa-
in'lles les plus illustres de Lodi, étudia dans sa jeunesse le droit
•t la médedne, et se fit recevoir docteur dans ces deux facultés.
*lus tard il étudia avec un succès prodigieux les mathématiques
l l'astronomie. D'une piété sincère» Gadamosto embrassa Télat
cclésiastique, et fut pourvu d'un canonicat au chapitre de
xïdi. En 1505, étant grand vicaire, il fonda une confrérie du
«mt-Sépulcre. On ignore l'époque de sa mort. Le seul de ses
«vrages imprimés a pour titre : Compendium in umm et ope-
aiionee aetrolabU Meesahoia, eum deeiaratianibu* et additio-
\ibui. Milan, 1507, in-4».
GADAMOSTO (MarcJ, poéle, de la même famille que le pré-
edent, avait embrassé l'état ecclésiastique, et vivait à la cour de
Lomé sous^ Léon X. G'est tout ce qu'on sait de sa vie. Il a laissé
n recueil de poésies italiennes, intitulé : Sonelli ed altre rime,
on prùpotte e riposte di aieuni uamini degni , e con alcunê
\9veUe, capitoii e itanxe^ Rome, Blado, 1544, in-8*. Dans un
vertissement qui est à la tête de ce livre fort rare, l'auteur dit
u'il avait composé un grand nombre d'autres poésies, mais que
» manuscrits ont été perdus à Rome durant le sac de cette
îfle par le connétable de Bourbon. Dans sa Storia del volgar
oesia , Crescembeni prétend que Gadamosto était en grande
iveur auprès de Léon X. On peut en douter, quand on voit le
oëtc se plaindre dans un sonnet que sa misère est extrême,
oe la mort serait pour lui un bienfait. Et dans un autre, il dit
o'il remplit les devoirs d'honnête prêtre depuis seize ans , et
! rôle d'humble solliciteur depuis dix, sans jamais avoir reçu le
lus petit bienfait ou bénéfice.
CADARiBN (*M|. mod.). nom d'une secte mahométaue. Les
idarirm sont une secte de musulmans qui attribue les actions
? l'homme à l'homme même, et non 4 un décret divin qui dé-
frniine sa volonté. L'auteur de cette secte fut Maabd-ben-
.aiidal-Giohni , qui soufl'rit le martvre pour défendre sa
•oyance. Ge mot vient de l'arabe kadara, pouvoir. Beii-Auo
ppelle les cadariens, les Mages ou les Mantekiem du mueul-
ianiême. On les appelle autrement motatalei.
CADARiTBS, GADAmiBiis (hUt. Motf.), secte musolmane
ui attribuait les actions de l'homme à l'homme agissant diaprés
NI libre arbitre, et non au décret de Dieu, qui, dans le feta-
sme maboméUn , inspire et gouverne la volonté humaine,
cite secte eut pour auteur un cerUin Maabed-ben-Kalidal-
;iohiii, qui fut mb â mort par Medjadj, è Balsora. Ben-Aun, o»
es plus célèbres docteurs musulmans , se détournait avec me-
ns des cadariens, qu'il appelait Manickéene de rislanûsme,
«rce qu'ils admettaient deux principes. Dieu et l'homme. Sui-
•nt un autre personnage célèbre, pour n'être point cadarite, il
ftttt rapporter toutes les bonnes actions â Dieu ei les roéchamca
I homme.
CADAmn (OiiLS DB), poêle du xm'^ siècle, écoyer du roi
760 ) 6ADASTHBB.
Philippe le Long, n'est connu que par une pièce de vers galants,
insérée dans le Ckoiœ des poésies des troubadours^ ▼, 273.
CADASTBAL, ALK, adj. {écon, po/il.), qui est relatif au ca-
dastre. Les opérations cadastrales.
CADASTRE (^con. polit,). On nomme ainsi la levée du plan
d'un territoire, avec I indication exacte de l'étendue, de la cul-
ture , de la valeur et du produit de chaque bien fonds, ainsi
que les noms de leurs propriétaires. Ge travail immense, et si im-
portant pour établir l'assiette et la répartition de l'impôt fon-
cier, a été tenté pour la première fois d'une manière régulière
et profitable après la révolution de 1789. Pris et repris par la
suite, il a vané tour à tour dans son exécution, qui s'est faite
cadastre fut volé par quelaues-uns et rejeté par le plus grand
nombre, car cette mesure frappait d'impôts beaucoup de terres
nobles, dénonçait l'immense territoire occupé parles privilégiés,
et s'opposait à des envahissements trop fréquents de lorèls ou de
praines qui étaient la possession dos communes. Aujourd'hui
encore, malgré l'application du système électif à la nomination
des conseils généraux , ce qui doit favoriser les intérêts de la
masse, les deux tiers à peine de la surface du territoire français
sont cadastrés ; aussi l'assiette et la quotité de l'impôt fonder
présentent-elles de nombreuses et préjudiciables diflerences;
le principal de cet impôt est par exemple pour quelaues dépar-
tements le huitième du revenu , et pour d'autres c est le dix-
septième I Ajoutei que les travaux incomplets et défectueux du
cadastre ont depuis trente ans coûté 130,000,0001 Gombien
n'est-il pas désirable de voir enfin se réaliser une entreprise
aussi importante, aussi nationale? Par elle, les droits électo-
raux seraient fixés d'une manière intègre et authentique, la
répartition de l'impôt deviendrait juste pour tous , et les pro-
priétés, plus inviolables, seraient moins exposées à de ruineux
procès. Par elle , on acquérerait pour^ l'économie publique la
connaissance exacte de la richesse du sol et des ressources du
pays, et on obtiendrait des moyens prompts et faciles pour amé-
liorer et accroître nos voies de communications et aussi pour
défendre la patrie. — Les opérations cadastrales sont de qua-
tre sortes: l" la partie d'art; V Veœpertise; y* la réparti^
tion individuelle; 4^ les mmîatiom. — A la parfi'e d'art sont
réservées la délimitation des communes , la dirision de leur
territoire en sections, et la triangulation facilitant à l'arpenteur
la précision de la levée du plan. — Par expertise, on entend le
classement et l'évaluation des biens fonds. Elle détermine 1* en
combien de classes ils peuvent être divisés, d'après les différen-
ces de la fertilité des terres et du produit des maisons, usines et
manufactures ; V à quel prix on les évalue. — La répartition
individuelle indique, pour la perception des contributions di-
rectes , la cote due par chaque propriétaire selon la nature de
ses diverses possessions. — Les mutations de propriétés et de
propriétaires sont soigneusement enregistrées et complètent les
opérations cadastrales. — Ges divers travaux du cadastre sont
confiés dans chaque département k des géomètres nommés
pr le préfet , et à des propriétaires désignés par le conseil mu-
nicipal , assistés d'un contrôleur des contributions directes. Ils
se font par canton d'après les arrêtés des préfets, la révision des
conseils généraux et l'approbation du ministre des finances.
Les contestations qui peuvent s'élever au sujet des limites entre
daux communes sont jugées par les préfets, et par le conseil
d'Etat si les communes appartiennent à deux départements.
Les tribunaux prononcent sur les limites conlentieuses de deux
propriétés. Les réclamations contre les évaluations on les classe-
ments de terrains doivent être faites , sous peine de déch^nce,
ctens les six mois qui suivent la mise en recouvrement du rôle
d'inscription, et elles sont déférées aux conseils de préfectures ;
mais on les admet à toute époque quand il a été éprouvé des
pertes dans le revenu, postérieures ou étrangères au classement,
et indépendantes de la volonté du possesseur. — Les principes
rehitifi au cadastre se trouvent consignés 1<* dans la loi des fi-
nances du 31 juillet 1891 ; 9<* dans l'ordonnanee royale du 3 oc-
tobre 1831 ; W* dans un règlement général du 10 du même
mois, prescrit par le ministre des finances, et annexé k cette
même ordonnance: 4* dans les lois antérieures, dont les dispo-
sitions n'ont pas été abrogées, ou qui ne sont pas contraires a la
loi du SI juillet 1831, base de cette législation. LoBBMBKrr.
CADASTBB (eoiiMii.). Cest le nom que les marchands de Pro-
vence et de Dauphiné donnent quelqtiefois aujoumal ou regis-
tre sur lequel ils écrivent chaque jour les affaires concernant
lêor commerce et le détail de la dépense de leur maison.
CA»A8TftB&, V. a. (administ.)^ mesurer l'étendue des biens,
CABAWÂJULU
(îiO)
en lever le plan, et tracer ane désîgaatîoo poar les iasciire aa
cada&lre.
CAD AVAL [géogr, hitl.)^ bourg de la province d'Eatcamadure
eo Porlugal , situé dans le G)rreiçao de Torres Vedras , à one
grande hauteur, luaisdans une contrée fertile. Il renCerme 130
niais(>ns, et il était aslrefois la propc iélé de la maison de Castro,
si célèbre dans 1* histoire du Porlugal. Jeanne de Castro, fille et
héritière de Jean, apporta Cadaval en dot à son époui, Ferdi-
nand de Portugal, premier duc de Bragance. Alvaro. le troi-
siènie fils issu de ce mariage, obtint, dans le partage du patri-
moine commun entre les héritiers, Tentugal dans le Beira à titre
de comté, Galveas en Alenlejo dans la Correiçao de Aviz, et Ca-
daval ; il épousa Pbilippa de Melo, ûllc et héritière du comte
Rodrigue Alphonse d'Olivenza. Son fils Rodrigue, qui épousa
en premières noces la tille de François d'Alineyda , premier
vice-roi des Indes, adopta le nom de Melo, qui était celui de sa
famille maternelle, et devint premier utarquis de Ferretra sur
la Guadiaua dans rAlentejo, tandis que son plus jeune frère,
Georges de Porlugal, comte de Galveas, devint, par son mariage
avec Isabelle Colon , l'ancêtre des ducs de Veragua et de la
Vesa. L'arrière-petit-fils de Rodrigue, Nuno Alvarez Pereyra de
Melo y Portugal , cinquième marquis de Ferreira , ciMule de
Tenluffal , fut nommé duc de Cadaval par le roi ieaji IV en
1649. Dans les querelles qui survinrent entre le roi Al-
phonse VI et Don Pedro, il prit le parti de ce dernier, dont il de-
vint plus tard le premier mmistre. Il faut attribuer à l'influence
des deux femmes de la maison de Lorraine, qu'il épousa l'une
après l'autre, la dépendance si prononcée où le Portugal se
trouva par rapport à la France pendant un si grand nombre
d*années. — Le duc de Cadaval tient encore aujourd'hui le rang
le plus élevé parmi les grands de Portugal, quoique Dalrymple
n'estime ses revenus qu'à 80,000 crusades. Outre Cadaval, il
possède Arega dans la Correiçao de Thomas, Mugem dans la
Correiçao de Santarem, Grandola dans la Correiçao de Seluval,
tout cela dans la province d'Estramadure; dans la Beyra, Biiar-
cos, VilU-Novade Anços.PenaCova, Tentugal, Santa-Cbristina,
dans la Correiçao de Coimbra ; Rabaçal et Alvayaaere dans l'A-
lentejo; enfin Ferreira, Villa-Alva, Agiia de Peiies. Aiberca-
ria de los Furos, et Villa Ruiva dans la Correiçao de Beja.
CADAVALLi, &. m. {bùimn,). Les Brames a pjiellent aÎM un
genre de vigne du Malabar, nommé par les Portugais ihmu
a'emfermos, par les Hollandais tnoep drmvin, ^ Prew^iêrê
eipèce. Cadâyalli. Le cadavalli a la racine cylindrique , li-
gneuse, blanchâtre . longne d*un à desx pieds, aur un demi-
pouce à un pouce de diamètre, très-ramifié. Il eu sort deuK à
quatre liges , longues de vingt à trente pieds , serpentantes et
grimpantes, rylindriques, de trois à quatre lignes de diamètre,
charnues, tendres, pleines d'nnsuc blanc laiteni, vertes exié-
rieurement, mais semées ça et là d'une farine blaaohe, sem-
blable à de la chaux fomaée par l'exaiccalioa de la transpiiacioa
de ce suc. Ses feuilles sont alternes, disposées ciKulairement le
long des tiges, à des disUnoes de quatre à six ponces, taillées eo
cœur, longues de cinq à neuf pouces, d'un ^uart moins larges ,
échancrées d'un sixième è leur origine , terminées par une
longue pointe à leur extrémité opposée , ornées de chaque c^
dos bords de cinquante à quatre-vingts denlicules terminés en
soie, minces, fragiles, lisses, brunes , ternes dessus, luisantes
dessous , relevées d'une grosse cùte longitudinale, ramifiées de
sept à huit paires de nervures opposées de chaque c6té dont
les inférieures ibrmeot cinq côtes rayonnantes , et portées mr
un pédicule cylindrique presque é^ à leur longueur. De Tori-
gine de ce pédicule sortent deux stipules assez grandes, cadu-
ques, et à l'opposé du pédicule même, une vriSe aussi langue
Su'elles , d ramifiée à son aiitiett de trois à qaatre brandies
ilerna. Les corymbes des fleurs sortent , non pas de l'aisseiie
desfeuiUfft, mais du côté qui leur est opposé, ei^euleiiiefiiaar
les petites branciies , de sorte qu'elles lieiMieiH la place des
vrilles qui leur manquent. Ce oery mbe égale à peine la teaveur
des feuiUes, et il est iiartagéà son milieu en onq no six bran-
dies alternes, terminées cticiune par uafcouqiiBt de trois à aeuf
fleurs blancbàtres, muertcsen étoile de deax lignes de damèke.
et portées sous un an^e de quarante-cinq di^réa d'an sufffw,
sur un pédicule cylmdriyie fort m long, f hamit fleur est
hennapbaodila et posée an-desMus de l'evaire. Elleeansisie en
un cabce à quaU» feuilles petites tnai^nlMan, ^les; en «M-
ire pétales égaux, Idangutaîres, nue leisploslangs,nieon^re
etammes de même langnenr; l'ovaire cM tphéaoide, nelit. porté
sur un disque aplati, ynféi^pe des êiaminw ade h oe/aHe,
et surmonte par nn style, terminé par un stigmate tién^sphéri-
que velouté. L'ovaire en mOrissant esl aceompagné en Ëona
qm grossit un peu an^kisaiM de hû, et devient nnefcMeninSe I
très-conrte •« spÉiérolde, Wngne dednq li^nca , à pet
quart moins large, verte d'abord, ensuite t
oiarmie , aucculente , pleine de chair «nrèuenae •
loge , contenant un osselet ou pépin ovoïde de t
longueur, d'un tiers moins lar^ , eendré-nmr, à
pâle. — Le aïkd^vuHi croit au AbUbar sm* les HMèrca
grandes (orèts ; il est vivace. Son suc est d'un lilanc et
acre et de mauvaise odeur. Celui de ses fmits est vcft et
memeut acre. De ses sarments tes Malabans font de»
des corbeilles qu'ils appelloiit eada , pour endermcr Irnr
ger. Son suc, tiré par expression et cnit avipc llintte , s'<
en emplâtre pour résoudre les bumeors les plna
décoction , avec le sucre, se donne dar^s les lièvres
pleurésie. L'eau qui ooule natureilenient de aea tîfcn
avec le sucre, a le même eUet, aéoucit la Ions , pnrifc W»
guérilla pulmonie et arrête les crachements cteanng âa
pilée et cuite dans l'eau se met entre les deaiSs puvr «n
ser la douleur. Son écorce pilée s'applique sur les «iorfvi
accélérer la reproduction des diaif s. — Deuxième
BOURiil. Les Malais appellent du nom de bmbomri$i un
bouriji, une autre espèce de cadavalli. Cette
cadavalli proprement dit , eu ce que 1** sa racine est
ment longue , sortant par intervalles an-dcMs de la
4m
i 1
«r !•
f»
replongeai. t ensuite«et produisant çà et là an £**■'
de tiges qui empèdient de distinguer la princîpaXe : «<
est visqueuse et souple ; V ses tiges sont nln
pouce environ de diamètre, plus longues, plus
mêlées de brun et comme articulées ; 21** aei
OBur de cinq à six pouces au plus de longuenr, sur
de moitié moindre; 4° leurs dentelures sont nsoitia
et plus obtuses, sans ûlet au t>out , an nombre de sept â
chaque côte , comme les nervures ; 5^ elles n*<mc
grosses côtes à leur origine en dessous; 0" le pédim
porte est deux à quatre fois plus court Qu'elles; 7^ Ir
ue ses fleurs est une fois plus court que les feuiUe» • <f
seulement de neuf à douze fleurs. Le tiabouriji end
ment dans les bois peu élevés , tant sur le rivagv
champs, où il jette des tiges si nombreuses et si
souvent on ne peut en dbtinguer la souclie ou b lige
Ses fruits sont mûrs en mars et en avril. Ses tigrs «ml a fn-
priété, pour peu qu'on les plie , de craquer on de Cake ualrM
assez fort pour laisser croire qu'on les casse, m — ^^
souffrir le moindre dommage. Toute la plante a ni
Ses feuilles ont une saveur légèrement acide » qui
gère démangeaison à la l)ouche. Les habitants de Batr^a , m^
gré l'àcreté qu'ont ses jeunes feuilles , les font cuire
antres herbages, pour les manger en farce. —
BiSOL. La troisième espèce de cadavafK est n
les habitants d'Amboine. Les Malais l'appellent hrûmf on um
brUol, ou daun aposlama; les habitants d*Ainbmnr «an
loUutotiu , ceux de Bale^ $amboug iuiang , qui wr âr
comoude deio$; ceux de Tarnate goemi rolio-roiê» t-^^
âm tianepéiiiinnie. EHe difl<^re du ttabouriji , en ce qnr \ m
tiges sont comprimées, cendrées en bas, brunes en bant, u4v
de vert ; 2^ ses feuilles sont un peu plus petites et pins ait '^aw
à proportion , longues de quatre a cinq pouces an pte^ ; ~ •'
pédicule qui les porte est une à deux fois plus conrt fsrè»
4<* le cor^mlie des fleurs est presque sessile , â peine aam tm
que le pédicule des feuifles, et composé de quinze à vingt >.i.
5** ses raies ou raisins sont sphériqnes, de trois figue» jn .- -. *
diamètre, à peu près eonrnie les baies en aunnn. Lf* ^^^ *
trawe dans les mêmes Keux que le babouriji, mais 3 tas Ww
conp plus de tirait lorsqu'on le plie. H a les irêuwa wru .*r
l'anslolocbe. Sea feoitles amorties snr le feu , ft oiAer* a*^ n
peu de ewrcnma et de srf, s'appliquent en fnpiqsesnr V« «-
menrs, pour les Csire onvrtr et atireder ; larsqti*«*
dès te cummencewent de leur ^'inalion , enes
d'augmenter et les dissipent, comme lufn|n^
ropium on le ane dn linmn. Leur piiniâpait
résoudm on k faciliter la sondnae éca aa
l'asléocoUe;» d'où lui vient son nam , et il
ait fonln indiquer cette «erin par le
oonMne aietle se cassait, pour pan qn'nn
sinée par Plnmier, aons le nam 4e wiMt
Cninlaf .. p. la, planche cui, fig. t, cat
deux préeedentes par acs fcnilles vtinsi , et
cales onalre on cinq fins pins
tie espèces de planlet caniondues
leaiteenom de crfssnf ascynirfff nar Linn^ , tt ce
est lui-même fautif, puisqu'il est k n
on na pouvait doneséomrnn fins
iooé eu a rcmiits» en prélendanl déterBMocr ei classer œ» es-
fces de vignes élrapgèfeSy qui p«urraieiU faire ua genre parti-
Uier que ouus uid^uciOiis sous celui de Uisol , et <|iài doil èlre
togé as^ès de celui de b vigue, daus la CauiiUe dtfs câpriers ,
■oo daus uae autre iamille, cuaune a (ail LinuCy qui place la
g^edalls lacioqaièiue classe de la peataadrie , et le bÎBol , qui
l soo citsus, daoasa quatrième dasse de la tétraodrie, quo»-
**U ait dû savoir q|ue souvent la figue u a que quatre et»-
ioes.
ciADAVÉRKiix , BtJSB» ad^ ( médê€.), qui lieAt du cadavre.
^deur cadavéreuse , teùU ctuiavéreux.
CADkXÉuiQVE, adj. des deux genres {médee,)^ qui est rela-
r au cadavre. Auiopsie cadavérique.
CADArmE ijcienc. médic). Dans sa plus large accepCion^ la
^nomination de cadavre s'applique à tous les corps organisés
riyéadto vie :d«iis son acception la plus restreinte, au con-
raire , ce mot sert pour indiquer le corps de Thomme qui a
essé de vivre. Le moment de la mort est donc la limite qui sé-
mn l'homme du cadarrr. Quoique la mort mtprnne an corps
le ritomme «n aspect grnérarf non équivoque , néamneins à
«rtk le Moirr nous ferons comialtre les moyens de se conrawi-
re ^ fe nMîfé de son existence. Noos ne devons envisactr
^Mticfe Cai^atvb qu'au point de vue de la mâfecme légale r
I à eet égani encore, sans nous répéter snr ce qur a été dit aux
rtiries AsmrirBy AforrEiiEiiTy Blessvbk ( F. ces mots),
t anticiper sur ce que notis avons à dire am artictea Ehtoi-
OfNNBBBIir , llVFANTICIDB, SUBVEBSTON , Slf9PB!f§tOfr , etc.,
OU» passons immédiatement à Tétude d'autres points piatiquea
[«i trouvent ici leur pface. fl seraK superflu d'intHquer Tordre
nitant lequet on dk>K procéder à Touvertnre des cadavres , ce
mil étant trop sfmple par lui-même et trop génératemenC
onnv : quant am nrécatrtitns qn^ri conrientcte prendre dans
^enronstances mémco-lcgaies en particaHer, ePles ont été in-
îqvées et le seront encore en Ken convenable toutes les Ibis que
opportunité s'en fera sentir. Cest ainsi qu'au mot Absenic
oos ayons si^alé comment il convient de procéder pour s'as-
irer si ce poison est contenu dans les diflerentes portions dti
mal alfmentaîrey et s'opposer à ce qu'ît s'en échappe, etc.
tant de passer avx considérations qm doivent guider h mé-
ecm , éetn» les cas oè, étant ret|uis par Tautorité, il doit nrocé-
er à Teiamen d^un cadavre , nous devons eiposer les dtspotfi-
ans législatives concernant ce sujet. — Lbyéb bt itoiiïma-
Wif DBS CADATBB9. ff Art. T7 du Code civit. — Aneone
AiMialioo ne sera feite sans une autorisation sur papier Kbre,
aan» frais, de l'officier <fe rétat civil, nui ne pourra la délivrer
a^après s'être transporté au dbmicile de la personne déeéflée ,
mr s'asBmrr da déités , hors les cas prévns par fesrèglenients
rpolfee. — Art. 8f. Lorsqu'il y aura des signes on indioes <fe
Qfft violente» ou d'autres circonstances qui donneront lieu de
9B«p(0ftnery on ne pourra faire l'inhumation qu'après qu'un
neîer de poKce , assisté d'un docteur en médecine ou en ehî-
irgie, aura dressé procés-verbal deFétat du cadavre et des cir-
msianees y relatives, ainsi que des renseigne mente qu'il aura
i^ rtcneillfr sur les prénoms , nom, âae , profession , lien de
manceet domicilecfe la personnedcéédée. — Art. 45 du Gxte
iDslr. crtm. Le procureur du rot se fera accompagner, au be-
tn, par nneou deux personnes présumées, par feur art et lenr
t>fession , capables d^af précier la nature et les iiicunatanws
ff crfme ou oéNt. — Art. 44. S^il s'agit d'une mortviolenle ou
Ime mort donl^la cause soit inconnue ou suspecte, le procureur
i foi se fera assister d'un ou de deux officiers de santé qni fe^
«it lenrrapport sur la cause de la mort et sur l'étal du cadavre.
es personnes appelées, dans le cas du présent artideet de Tar-
rffr précédent , prêteront , devant le procureur êm roi, le ser-
cnf de ftfre leur rapport et do donner levr avis en lenr
mnenr et conscience. » L'ordonnance du préfet de police cort-
mant la levée des cadavres contient Particle suivant , % ra,
et. ^, p. s r cr L'homme de Hirt constatera avec la plus granda
nctftnde l'état actuel du cadavre. Dans le cas oà il i^naïqiW"
nt (|iie la mort peut être te résullat de violences exercées sur
Pndividtt , il rô|uerra. 99U$ §& r9epofM9èif^é , mt scoand
nnnen par les médecins experts, assenneniés près te cour
t: c Ils dosveal avant totti (lea bomaMftda
■rt^i'tsplîquer sur rétalextériaurda cadavre; en générait aC
ntf Ara caatfnrpuner» ite ne ëaivenA pas» dans k preaiîer as^
tent , être autorisés â en dire l'ouverture: cette opération i»-
irtaola peut et doit tiMiyHirs être cetardee jusqu'au HBOoient
( lit ) GABuhVAEé
soit ptraieUre l'intHunation, selon les circanslanees. » Anssilél
après la réquisition île la justice, le médecin doit se rendre sur
les lieux , le moindre retard pouvant détruire des drconaiaB-
ces importantes h connaître, âon premier soin sera de s'assurer
si la mort est réelle ; et au moindre doute, il doit se bâter d'ena>
ployer les moyens capables de rappeler la vie ( F. AsPttYXHI,
IIOBT APPARKNTB, StSPENSION, SUVPOCATtOlt). Mais dé^à
il ada pM-ter son attention sur Tattitude du cadavre y la diap^
sition , Vélat des corps environnants, et noter Tbeure précisée
U€|ueUeil a été trouvé. A l'égard des vétemenlSy il notera avet
soin les souillures de sang » de boue , de poussière ou autre» ,
qu*ils pourraient présenter , ainsi que leurs déclurures. Il re-
marquera avec exactitude les cbangementâ et modiâcations ex-
térieures que le cadavre présentera , ainsi que l'état des dieveux,
l'expression de la pbysionooMe , l'état des mains , si clifê aool
ouvertes ou fermées, et si dans ces derniers caa elles ne relie»
nent pas des clievem , des lambeaux de vêtements » etc. Les
meurtrissures «excoriations , sagiUations^ écorcbures , blesan*
res, etc., attireiionl priocipalenient ses remarques : il en préc»-
sera le siège, réteadue ;. les pansements qui ont pu être appli-.
3ués aux deriièères fixeront son attention, et il s'efiorcen
'apprécier avec quel iustrument eUes ont été faites. Il obser-
vera si des liquides s'écoulent de la bouehe; ils seront recueillîs
s'il y a lieu de saufoouoer an empoisonneBient ; les todwa
pouvant occuper te pourtour de cette cavité seront notées.
L'examen des dents %a'il devra compter^ des mâehoises , des
yeux , de Télat de contractwe on de relécbement des UMisctes,
de coloratioa de la pea», ne sera pas négligé , et les différentes
ouvertures aalurelles du corps seront attentivement explorées.
Si un inatraraent meurtrier se trouve près du cadavre, il notera
sa situation oar rapport à ce dernier ; s'il est plaeé dans Tuoe
des iBiiaSy U tàcbera de s'assurer s'il n'y a pas été placé aprèn
coup , circonstenoe d'un grand intérêt pour édairer sur les pm-
babUflés d'un homkidc on d'un suicitte. C'est ici que nous de-
vons prévenir les naédecins de se tenk en garde contre tes /iu#-
dUéê cadmfBéti§ue$ , caasparabtei, jusqu'à un certain point,
auxecebyBMses. a Elles se distinguent des eanlusions, dit M. Da*
vergte , en ce qu'elles ne conaistcnt que dana l'injection àm
vaisseaux dn réseau capîllaîre de U peau par te sang abandonné
à son propre poids. Une incision faite à la peau démontre aassi
tenr nature; an voit le derme blanc, recouvert d'une traœ
linéaire d'nn raugn nairAte, surmonté par répiderme. D'ai^
tettfSy ces taebtnont presque taufaurs une étendiie considéra-
ble. Lea effrnsinrra ne sont autre cboae çtoe des liridités , sé-
parées par des lignes blancbts doi»t U directian est vartehie ,
Ignés qpû lésultent des nliaMmtnli de te peau , danC te coi»-
pression accidentelle n a paa PU^mb l'anard du sans, a Le
développement de gaa qyi sapera dana te lissn ceknteire
sousrcutané , saua TiMlnence de la putréfaction , danne lien à
une atoéaalion qui pourrait en iauposer ^r d» ecchymoses.
Cette aUéraliun oaasiate dana te formation , à la snnace en
oarpa , de tumeurs p repréarntées par des épancbemcnte soi»-
épidermiq,nas comparés par te rang qui, raudu plna iuide et
soUidié par te fSarte pression eserntncpie qn'e»er«ent les nas ,
transanda à taaaara te derme, et vient sr loger entre lui et rcps-
derme. la canteur viotecée de ces tumenn leur danne ^elqna
ressembtenca avec tes acebymoies , dont etlca se dislingncnt
cependant par te sans brunâtre Irè^limiide, d'une adenr tetîia
et insupportahte qu'efa ean4îennent> Cest an vertn d'un m^
ranigme analogue cp» te sang s'éebappe uarteis des cavales na-
tacelles; et terM|ae tes bailesde gaa se développent dans l'inèé-
rieur dn^ veines pdtes impriment unnuMKvemcntà teoafanna
du sauf <|Bi y est contenu, lanuriapu, danscerteinr caa,
s'échapper par les lèvres des plaies , phénomène anquel an
donnait autrefois le nom de cnianfoiton. Pour ce quiest d'éla-
bfîr si la blessure a été faite pendant la vie oir après la mort,
cette question a été traitée avec soin â Tarticle Blkssubb ; nous
V renvoyons pour tout ce qui concerne ce point de diagnostic.
L'époque présumée de la mort sera établie d'après l'état plus ou
moins avancé de h putrélaction ( T. ce mot) , ayant égard aux
conditronsdMempérature, de localité, de chmat , etc., qui ont
|m Faocélérer ou nr retanter. Cest aussi d'après ces considéra*
tiofis qu'il doit Juger s'fl y a on non urgence de passer à Taii-
topsie , ou si , procédant d'une manière plus conforme aux
mua de te M , on peut , sur ce point particulier, attendre les
ordres dn ptocétcur du roi sans quff en résulte aucun inconvé^
nient. Rieti ne peut dispenser de prendre te sienalement de
l'individu , oui servira plus tard pour étalHfr l'identité du ca-
dnvra : te tantesera notée avec nm^ ainsî que tes-sigiies partteu-
liers qu'il peut présenter. Si, sous l'influence de te même cause,
a te prnêèa vqrbal m'est remis» et où je puis» sott la prescrire, yiusianra inriiwarlns ont sufcâmbé» l'intealt des héntâcrs pouvant
exiger qu'il soit établi lequel a péri le premier ( F. Survis) , le [ nomenclature proposée par la loi du 1* août ITW
médecin , dans son jugement, devra principalement se guider tème des nouvelles mesures. Le cade, du liUn m^!l^
0 après la différence des blessures, les diflërenls ordres d'organes p*nr»«»nia;i ^w^ ^ir»» i« :.z i " •■••*» wi^
et ae tissus qu'elles intéressent, la situation réciproque dans
laquelle les cadavres se trouvent ; il devra tenir compte aussi de
l'âge, de la force, de la constitution des victimes et des affections
antérieures dont il serait à même de constater les caractères
anatoniiques. Le moment arrive enfin de procédera l'ouverture
du cadavre, qui doit être faite , si cela est possible, sur les lieux.
Dans le cas contraire, le médecin doit, autant qu'il est en son
pouvoir, prévenir Tendommagement du cadavre, l'altération
des lésions existantes, l'écoulement par les cavités naturelles des
liquides qu'il peut être utile de soumettre à l'analyse chimique.
Que si , par le concours de circonstances diverses, l'ouverture du
corps doit être retardée, il lui appartient de prévenir autant que
possible les progrès de la putréfaction en faisant déposer le ca-
davre dans un endroit frais, et même, conformément aux con-
seils de M. Orfila (Dicl. de méd,, t. iv, p. 169), le recouvrant
de glace, de charbon, de sable très-fin, ou l'aspergeant de
liqueurs alcooliques. L'examen nécropsique sera fait de préfé-
rence dans le jour , et l'on doit y procâler suivant les règles
ordinaires. A l'égard des blessures, il faut autant que possible,
lorsqu'on les examine, que le cadavre de l'individu soit disposé
dans l'altitude présumée que ce dernier affectait au moment où
il a été frappé. M. Orfila veut que cet examen soit fait sans dé-
semparer, et conseille les précautions suivantes : ce Où l'anato-
miste emploie le marteau , dit-il , le médecin mettra en usage
la scie; il modifiera l'ouverture des différentes cavités suivant le
trajet des blessures, de manière à le laisser toujours intact ; il ne
sondera les plaies qu'avec des instruments flexibles et mousses ,
afin de conserver leurs dimensions et leur direction ; il prendra
du reste, pour analyser les liquides, déterminer la viabilité du
fœtus , conserver la salubrité de l'endroit où se fait l'autopsie,
toutes les mesures employées en pareilles circonstances. Toutes
les lésions internes seront observées avec autant de soin que les
signes extérieurs; on examinera le genre de ces lésions, la di-
rection précise des plaies; les muscles, les nerfs, les vaisseaux, les
viscères, etc., qui ont pu être atteints seront désignés ; l'éUt des
organes sera également déterminé; on fera connaître s'il y a eu
phlogose, suppuration, gangrène, épanchement, etc.; enfin,
chaque ^nre de mort présumée exigera une série de recherches
parUcuhères. » (Orfila, loc. cit., p. 159, 160.) La série des cada-
vres des nouveau -nés réclame queloue attention spéciale
(F. Infanticide). L'infanticide et l'avortement imposent
j examen extérieur le plus attentif. L'âge, la longueur du fœtus,
les diamètres de sa tête, la texture de la peau et l'enduit sébacé
qui la recouvre, la formation des ongles, la situation du cordon,
sa longueur et l'état de ses membranes, l'ombilic; tout cela
doit être examiné et noté avec le plus grand soin. A l'égard
même du cordon , il faut surtout observer son extrémité libre,
rechercher si la section en a été faite ou non par un instrument
tranchant , s'il porte une ligature. A la pâleur de la peau et à la
deplétion plus ou moins complète du système vasculaire , on
tâchera de reconnaître si la mort n'a pas été la suite d'une hé-
morragie. La moindre trace de blessure sera indiquée, piqûre,
plaie ou contusion. L'état de la peau et du cordon chez les
nouveau-nés peut être facilement modifié par le contact de l'air.
par son exposition à l'air (qu'à l'égard des blessures), et que le
procès-verbal de la levée du corps d'un enfant nouveau-né est
une des pièces les plus probantes de l'innocence ou de la culpa-
bilité d'un accusé. » *^
CADAVBK Igramm.), On dit figurément et familièrement,
C est un cadavre ambulant, en parlant d'une personne qu'on
voit aller et venir avec toutes les apparences d'une mort pro-
chaine. ■^
CADDOQUIS, CADODAQUIS OU CAODOS
indigène des Etats-Unis, qui habite sur le „,^. ^, „«,
affluents vers les frontières du Mexique. Les guerres avec les
Osages et les Tchaktahs l'ont réduite à une cenuine d'indivi-
dus.
CADDOR (hist,). C'est le nom qu'on donne en Turquie à une
epée dont la lame est droite , que les spahis sont dans l'usage
d attacher à la selle de leurs chevaux, et dont ils se servent dans
une bataille au défaut de leurs sabres.
CADE, 8. m. {teehnoi.), sorte de baril dont on se sert ordi-
nairement dans les salines.
CADB, GABiL (mrUhm.). Ges deux noms entraient dans la
>S laéogr,)^ nation
le Red-River et ses
F. ci-dessus le mot Bab). Le décicade rtwmaiui iZZ
litres, et le eenticade dix litres; le décieadU Hkm^
étaient respectivement le décilitre et le eenUlUn 0«le im»
clature avait l'inconvcuicnt de ne pas indiquer ûr«Uii«?
cise entre les diverses unités, et de n'avoir pas métaei»!!
principale dans chaque genre de mesure. B. Jciud
CAiiE jbotan,), nom vulgaire du «enéfricrdaiislenrfè,
France. On donne le nom û*huile de cade, dans le '^mm
à deux huiles différentes : Tune est tirée de ce même «W
l'autre est la partie la plus fluide de l'huile qui sedtBpà
bois de pin dans l'opération pratiquée poor le com4
charbon.
CkDE(hisi. d'Angleterre). L'iNSUBREcnoNDiCAM,«
appelée du nom d'un ouvrier habile et entrepreniol m «■
à sa tête, éclata en 1450 à Kent sous un aspect tûroidiyeCiÉ;
ayant rassemblé une foule innombrable de geoi do ptiplt a
les leurrant par la spécieuse promesse deréforiMrtMshài
après s'être (ait donner le nom deJohn Amendai! (J^iKé
tout), marcha sur Londres et alla camper à BladUà hi,
les insurgés envoyèrent deux adresses au roi elàtoaMnLft
commençaient par y faire astucieusement profanidb^
grand attachement pour la personne et le goimwKà
roi, puis demandaient le redressemefit des CalaMnqttir
châtiment des conseillers pervers qui opprimikÉlk^i
Fintérieur du royaume, tandis qu'ils enlralnaieBl» Mpét
l'administration royale au dehors ; enfin ilseogigCMBiB»
jesté à vouloir bien gouverner par lesavis(Ksdoan«i
d'Exeter, de Buckingham et de Norfolk, avec lecoocomdtff
très-affectionnés barons anglais. Ges adresses, qui ywkàf^
demment à la mort certains membres du conseili (mai wfie.
et l'on arrêta de réduire les insurgés par la force. A otiA.
une armée de 15,000 hommes eut ordre de nttéB(t0
eux ; un nombreux détachement de ces troupes les ramini
leur livra un combat près de Seven-Oaks, mais ilftt^
Cade et les siens, enivrés par cette victoire, revioreitiinri»
mière position deBlackheath ; comme l'état desaflâim^
alarmant pour le ffouvernenient, on prit le parti de blMM*
et l'archevêque de Gantorbéry avec le duc de M^
furent députes pour entrer en accommodement atec les reld^
Dans la conférence qui s'ensuivit, Cade se mooln dêcttit
énergique, mais il retusa de déposer les armes josqo'i l'x^
cément entier aux réquisitions consignées dans les fàm
Après le retour des envoyés, la cour se relira aa ààimi
Kenilworth, et la Tour de Londres reçut une forte 9>"*|
Cade s'avança à South v^ark, et Londres lui ouTrittaj'^''
s'était emparé des lords Say et Seal, ce dernier graw''»^
d'Anfflelerre, ainsi que de son beau-fils sir James Croatf><^
avait fait trancher la tête, et procédait au pillage de la dk^
on fit de la Tour une sortie qui rejeta les rebelles vftfi^
hors des murs. N'ayant pu parvenir à y f*"^'^' ^^"^"T
sait à composer quand une proclamation ducoauDaawi'''
Tour fut publiée, promettant, sous la garantie dugnodst*
le pardon à tous ceux qui partiraient sur-le<^inp P^
gagner leurs foyers : son effet fut si prompt, que P^J^
après, cette armée il n'y avait qu'un moment si fonyd*j|^
dissipée. Cade, eu se voyant aussi soudainement *^|^,
chargea son butin sur un iMteau, le trausporta i Bocb6»|'
s'enfonça dans l'intérieur des terres avec gudqocsHiMdc^
mais les portes du château de Queenbour^ lui ayantgcf^'T
il congédia ceux qui le suivaient et fut réduit ^^^^^"^
publia immédiatement une proclamation offrant ^.J?^
pense de cent marcs à celui qui le livrerait mort w ^L
découvert dans un jardin où il cherchait à se ^*^*}rjzi
dans le comté de Sussex, par Alexandre Eden, S^)*'^*^.
Kent, et tué en faisant quelque résistance. Sa léle '^it^i^^
Londres. — Ainsi se termina une insurrection Q"|»*|^'grf
d'un ranff plus élevé et d'un plus grand mérite, poiiw^
une révolution. «>• "|. ,
CADÉAG (PiBRBE), composîteur français du xvf «^
a de lui un recueil de motets intitulé : MotUê V^^f^l;^
et eex vœum, 1. i, Paris, 1655, in-4». Dans ^f ^^«S*
messes de Gardane, on trouve aussi une mette a qoatff
cet auteur.
CADEAr, S m. igramm,), repas, «Me q^î^ ».?« fjSW
apalemeut à des femmes^ Dans œ sens il a vieun. uw:^
r.Aiti./^ffl,
(715)
CâBBLAmU
roD petit présent, d'une chose que Ton donne à quelqu'un dans
'intention de lui être agréable.
CADEAU, s. m. (arl d'écrire), grand trait de plume dont les
maîtres d*écritnre eml)ellisseiit les marges, le haut et le bas des
pages, et qu'ils font exécuter à leurs élèves pour leur donner
le la fermeté et de la hardiesse dans la main.
CADECOMBE (Paul de), jurisconsulte d'Avignon. Nous
iTons de lui : Nova disquisiito legaUs de fruclibus in hypolhe-
caria aul salviano resliluendit ad legetn Si fundus , % in 1er-
dum, FF. de Pignoribut, Opus iheoricis et praclicis hodiernis
omnino necessarium; eum variit dispulaiionibus circa se-
guesiraliones, oblaHones, caulelam Angeli,œgidianam,doctO'
relios, aliisque juris eelectis quœ facifi melhodo disceptanlur
et reiolvuntur ; adjectii quœtUonibus de statu ecclesiastico
extra paries Italiœ; de tribunatibus excell. D. vice-iegali Ave-
nion, iilustrissimi D. Primicerii^ reverendi D. vice-gerentit ,
cum specuio iiiustrium juris interprelum^ t^ui per quatuor
saeuta professi vel inlerpretati $unt in celebrt ae famota uni-
versilale Àvenionensif et deniquecum traelatu de jure publico,
iegum praeticarum theoresim et politicam legaiem ad sua
principia revocans, maleriam criminalem, astrotogiam licitam
tel Hlicitam compieciens, cum variis quœstionibus ad usum
forensem frequenlioribus accommodalus , maxime in libros
justinianei codicis ix» x, xi, xii, autore prœnobili viroPaulo
de Cadecombe, J, U. D. advocalo in auditorio principis Ave-
nionensis, sacri palatii et aulœ Lateranensis milite et équité
torqualOf comité ^ palatino, etc., Avcnione, 1702, in-foL,
deuxième partie. Les premiers traites concernant les hypothè-
ques, quoique contenant de savantes recberr!:es, paraîtront
moins utiles, h cause des matières dont ils traitent, qui sont flxées
par
d
dans
ronsc, appelé le père et Tange de la pratique. La constitution
''^idienne fut faite en l'an 1553 par ^idius ou Gilles , cardi-
lal-légat du pape Innocent VI dans tout l'Etat ecc1ésiastic|ue
l'Italie , et son vicaire au temporel pendant que le saint-siege
.^it en la ville d'Avignon. Cette constitution porte ({ue les sen-
^iicet intervenues sur le possessoire seront* exécutées nonobs-
ant l'appel. L'auteur sait a fond l'histoire des professeurs illus-
Tes qui ont enseigné dans l'université d'Avignon, et traite à
bnd de la juridiction des privilèges et des juges -conservateurs
les privilèges des universités. Ceux aui dans le titre du livre
'»ont nommés doetorelli ne sont que aes docteurs d'honneur et
le nom, sans loi et sans lettres. On examine la question, si ces
Jocteurs honoraires peuvent user des mêmes privilèges qui ont
été accordés aux docteurs véritables. La seconde partie du vo-
lume comprend une analyse des titres des quatre derniers
livres du Code justinien , dans laquelle on trouve un traité cu-
rieux d'astrologie {Journal des savants, 1702, pag. 477 et
suivantes).
^ CADÉE (Ligue de) ou ligdb de la maison de diec,
l'une de celles qui forment la république des Grisons (F. ce
mot). C'est la plus puissante et la plus étendue de tontes. £lle
contient l'évécné de Coire, la grande ville d'Kngadine et celle de
Bragail ou Présal. La religion prolestante domine dans cette
ligue, qui est alliée aux cantons suisses depuis 1498. Elle est
(ormée depuis 1400 et 1419. On y parle Tallemand , l'iulien et
le rhétigue , langage tormé d'une corruption de l'allemand et
de riulien. Coire est la capitalede cette ligue. A. S.-R.
C4DBQ1 (6oian.), arbre qui croit aux Indes et en Arabie , et
qui a k)eaucoup de ressemblance avec celui qui porte la casse,
ruais dont la feuille est cependant plus longue et plus mince. On
donne aussi le même nom à un autre arbre des Indes , qui a
beaucoup de confonnité avec un prunier; son écorce est d'un
brun foncé; ses feuilles sont un peu plus longues que celles du
mûrier. La fleur qu'il produit est blanche et pourpre, d'une
>deur fort agréable, et le fruit ressemble aux poires de berga-
notte.
CADELARi, s. m. [botan.) , plante du Malabar. Les brames
'appellent cantê mogaro; J. Coromelin, dans ses notes sur
'Uortns Maiabarkui (vol. x, pi. 68, de Van-Reede), l'appelle
eràena indiea BaniU; Linné^ dans son Systema naiurœ (édit.
a- 12, put>liée en 1767), le désigne sous le nom d'o^tranii^f 5
ispera caule fructicoso eneto, ealicibus reftexis spinœ eui-
iressis, — Sur une racine droite, longue de quatre è six pouces,
ur quatre lignes de diamètre, à Mis blanc recouvert d'une
trorce blanc roussAIre , s'élève une tige haute de deux pieds et
leini à trou pieds, élevée sous la forme d'un buisson ofolde, une
ob plus long que large, garai du bas en haut de branches qr*
Vf.
liodriques, rarement opposées, mais plus communément aU
ternes, écartées sous un angle à peine oe quarante degrés d'ou-
verture, noueuses, à bois blanc, vertes en partie et rougeâtres,
sillonnées alternativement d'un côté d'un nœud à l'autre, et
semées de poils rares assez courts. Les feuilles sont opposées deuv
à deux en croix, elliptiques , presque rondes, peu pointues aux
deux extrémités, longues d'un à deux pouces, de moitié moins
larges, entières, assez épaisses, molles, un peu ondées, velues,
vertes, à bords rougeâtres, relevées en dessous d'un côté à qua-
tre ou cinq paires de nervures alternes , et attachées horizonta-
lement , sans pédicule, à des distances d'un à ôea\ pouces les
unes des autres. Les épis de fleurs qui terminent les oranches ,
au nombre d'un ou deux, sont tels, que l'un est une fois plus
long que l'autre, et deux fois plus long que les feuilles d'où II
sort, étant couvert, sur presque toute sa longueur, de deux
cents fleurs ou environ, pendantes, vertes, ovoïdes, pointues,
longues de deux lignes à deux lignes et demie. Chaque fleur est
hermaphrodite, placée autour de l'ovaire. Elle consiste en un
calice vert, à base purpurine extérieurement à son origine, à
sept inégales, triangulaires, concaves, deux fois plus longues que
larges, pointues, roides, piquantes, s'ouvrant à peine sous un
angle de quarante-cinq degrés, et contenant cinq etamines blan-
ches à anthères jaunes, une fois plus courtes, réunies par le bas en
une membrane qui laisse échapper cinq ûlets sans anthères, pla-
cés entre elles. L'ovaire s élève du fond du calice, sous la forme
d'un petit globe, surmonté d'un style court, terminé par un
stigmate sphérique. Cet ovaire, en mûrissant, devient une cap-
sule sphéroïde, membraneuse, lisse, verdâtre, à une logefer*-
mée, ne s'ouvrant point, et contenant une seule graine lenticu-
laire, blanche d'atiord, ensuite rouge , posée droite ou attachée
verticalement par un de ses t>ords au fond de la capsule. — Le
cadelari croit au Malabar, dans les terrains pierreux. U est vi-
vace par ses racines, qui durent environ deux ans. Cette plante
n'a ni saveur ni odeur sensible. Sa racine est purgative. Sa dé-
coction fortiûe l'estomac, dissipe les vents, corrige les humeurs,
brise la pierre de U vessie. Il suffit de la porter suspendue au
bras pour guérir les fièvres intermittentes, froides ou accompa-
gnées de frissons. Broyée dans le vin, elle est un excellent
diurétique très-utile aux hydropiques et à ceux qui ont la pierre;
pilée de même dans le suc du limon , elle dissipe les humeurs
Îrottreuses du menton et des mâchoires. La décoction de ses
euilles se prend pour les tumeurs, pour les difficultés d'urine
et les douleurs de la pierre. Avec l'huile de sa racine, elle arrête
le pissement de sang. Ses graines pilées se prennent en poudre
par le nez comme le tabac, pour apaiser la migraine. — Deuxième
espèce : Scberu-cadelari. Les Malabares appellent du nom
de srheru-cadekiri ou ehure-cndelari, c'est-à-dire petit code-
iari , une seconde espèce de cadelari. Les brames l'appellent
dacoio cantê magaro, et J. Commelin, dans ses notes sur VHor'
lus Matabaricus de Van-Rheede , le désigne sous le nom de
veronica similis spicata indiea repens. Elle diflere du cadelari
par les caractères suivants : i** elle est plus petite, plus tnufl'ue,
n'ayant guère plus d'un pied et demi de longueur; 3« elU> rampe
ou plutôt elle est couchée sur la terre, sous la forme d un buis-
son hémisphérique, et jette des racines de ses nœuds; 9* ses
racines sont blanchâtres ; A"* ses tiges sont à quatre angles obtus,
d'une ligne à une ligne et demie au plus de diamètre, et écar-
tées sur un angle de qoarante-dnq degrés; 6P ses f<*uilles ont
tout au plus dix lignes ou un pouce de lonj^ueur, et sohl un peu
plus pointues ; 6** I épi des fleurs est solitaire au tnmt de chaque
branche , six à huit fois plus lonç que les feuilles, et couvert,
seulement dans sa moitié supérieure, d'une cinquantaine de
fleurs lâches, moins serrées, longues d'une ligne et demie. Le
scheru-eadelari ne croit que dans les sables au Malabar. On le
5 rend pilé dans l'huile pour corriger les urines purulentes. -»
Voisièwu espèce : KARAL-BiEBO. Le karal-hœt>o , ainsi nommé
à Ceyian , diffère des deux précédentes en ce que \** ses feuillet
sont plus obtuses, quoique plus allongées, ayant un pouce de
longueur sur une fois moins de largeur; V I épi des fleurs est
solitaire, trois fois seulement plus long que les feuilles, nu dans
sa moitié inférieure, et charge de deux cents fleurs plus serrées,
contigués et bleuâtres. Selon Hermann, le suc exprimé de cette
plante, bu avec quantité égale d'huile de sésame, arrête la dys-
senteric. Le karal-hebo est naturel à l'tle de Ceyian. — Qua^
trièmê espèce. La quatrième espèce, que Plukenet appelle amo-
rarUkus spicatus dielamni ereticœ folio Maderaepatensis ^ eX
qu'il soupçonne être le seheru-cfidelari ^ est encore une autre
espèce, qui diffère des précédentes en ce que i^ ses feuilles sont
ij:_„i^ j — : -..i:- j-z-^jç ^gjy^ çjj dessus, troîs
Iles sont presque rondes,
larges ; s** l'épi des fleurs
90
(m)
mi oisq à m fois plos kmg qu'elks, garni d'mi boni à VwÊàit
d une centaine de Oeurs presqoe contîguës. Elle ofolt nalnreUe-
■lent è Madras, sur lacôle de Coromandel. — Cmquiénu etpàcê.
Le cadelari de Sicile, que Bocoone , dans son ouvrage iniilulé :
FUnUa SMliœ raiiorei, pag. 17, ûpjp^ïtamamtUkuê ijfieatns
ptremnis Sieulmê, est encore très-diiferent de tous les précédents,
en ce que l*" il est velouté plus grossièrement; â** ses feaîUes
aoDt elliptiques, plus pointues, plus longues, d'un pouce et denn
eoviron, et une ou deux fois moins larges, portées sur un pé-
dicule demi-cylindrique quatre ou cinq fois pins court ; ^ 1 épi
de ses fleurs est deux à trois fois plus long qu'elles, couvert d'un
lieut à l'autre de deux cents fleurs assez serrées rouge dair.
Cette plante est vivace et crotl sur le mont Hybla en Sicile.
Plukenet a fait graver, sous le même nom &anutraniku$ SieU'
ku êpieatui indice perenvi ex insula Maderensi, pi. 360,
Sig. % une plante qui np difièrc de celle de Sicile que par son
épi , qui n'est sarni que dans sa moitié supérieure d'une œn-
laîne ae fleurs a feuille du calice plus pointues ; mais, en sopjio-
fant que cette dernière fût la même que celle de Sicile , voilà
an meins cinq espèces différentes de caaelari, sans compter celles
^pe nous avons oécouverles au Sénégal, que Linné a confondues
pèle-méle et réunies sans aucune distinction sous le même nom,
comme étant, selon lui, de la même espèce. Nous n'adoptons
pas le nouveau nom de siachyarfMÇopkùra , de Vaillant, non
plus que celui û'achyranlhes , que Linné a voulu donner à ces
plantes, parce que l'idée que présentent ces noms d'une fleur
qui ne peut se prendre dans la main à cause de ses épines, bien
appréciée, conviendrait mieux à un grand nombre d'autres
plantes, par exemple à l'aubépine , à certaines roses, certaines
mauves, certains acacias, etc., et que le nom de cadelari, étant
d'ailleurs plus ancien, devrait être restitué, comme nous avons
fait , à ce genre qui se range naturellement dans la fonulle des
amarantes où nous l'avons placé.
CADEL-AVANAC€ (botan. ), espèce de ricin qui croit au Brésil,
fleurit et porte fruit en janvier et en juillet. C'est tout ce que
Ray nous en apprend (F. dans les Diemnnairei de médecine ses
propriétés, qui feraient désirer une meilleure description du
cadel-avanacu, si elles existaient).
CADELER, V. a. {caUig,\ faire des cadeaux, de grands traits
de plume (^ots(e).
€ ADELLE {hiêi, nalX nom que Ton donne, dans le midi de
la France, à une larve du Irogosiie bleu (et non du lénébrion ,
comme le dit à tort le Dictionnaire de Boitte), qui attaque le
blé dans les greniers , et en dévore la substance farineuse. On
rappelle encore autrement chevrette brune,
CAiNEL-PACUi, s. m. {bolon.), espèce de plantes de Coro-
mandel, du genre des scorsonères.
GADEMN E {çéogr. eccléê.'j, évêché de la Phrysie salutaire, a«
ébcèse d'Asie , sous la métropole de Synnade ( Cod. Reg. ,
Mi8).
CADEMOTH , OU GADIMOTH , OU giêdimoth , ville de la
trilMi de Ruben ( V. Cêdimoth).
CADBNAGO, S. m. (botan.), nom brame d'une plante liliacée
du Malabar, appelée pr Van-Rheede , au volume ii de son
Horlui Maiabaricui^ imprimé en 1692, page 83, du nom ma-
labar kala-kapel. J. Coinmelin, dans ses notes sur cet ouvrage,
l'appelait aspkodeli Indicœ afinii. En 1745, Linné, dans son
Spedes piantarum , page 521 , l'appelait aloe 5 kyaeintkoides ,
féribus sestilibuê horixontalibui infundibuli formibus aqua-
libus Umbo revolmlis ; mais, dans son Swtema naturœ, dernière
édition, imprimée en 1767, page 248, ille nomme aletrû^hya'
dnthoîdei aeauliê, foliiê ianceolaUs camoHiy floribui gémi-
noltf, et il le confona avec Valoe Zeylaniea çravé par Plukenet,
et avec ïe^loe Guineentit ^avé pr Gaspard Commelin (Hort.
ÀÊUtehdemi., pi. 20). Mais on va voir, peir la description de ces
trois plantes, qu'elles sont fort différentes. Le eadenaco est une
plante vivace dont la racine ou plutôt le bourgeon , la tige
est cylindrique, traçant horizontalement sous terre, longue
de deux à trois )>ieds sur un pouce environ de diamètre, char-
nue, blanchâtre intérieurement, rougeâtre au dehors, articulée,
produisant au-dessous de chaque article une touffe de flbres
cylindriques qui sont les vraies racines, longues d'un à deux
pouces sur une ligne au plus de diamètre, onamues, blandies
d'abord, ensuite rougeâtres. De chacune des articulations de ce
bourgeon , traçant comme une racine, sort un bourgeon ou un
faisceau de sept à huit feuilles elliptiques pointues, fort serrées,
écartées à peine sous un angle de vingt degrés, dont les quatre
extérieures ressemblent à des écailles triangnlaires, concaves, ou
à des feuilles d'artichaut^ une k deux fois plus longues que laives,
marquées sur le dos de anq grosses nervures longitudinales. Les
Iffob ou quatre aotia feoînet du raifira du laiieaa MMeuk
mement étroites, longues de deux i trois pieds, nà^ tn>.
^ttlaires, très-pointues, larses d'un pouce au plDs,diiito
épaisses, comme demi-cylindriques, concaves tarkviktft.
terieure, convexes à Tex teneur qui est strié en long ^tt»
cing nervures , comme laineuses, vertes, li8Ms,&diairU)a|
intérieurement, et forment à leur origine ane gaine feadiefi
côté. Du centre de chaque faisceau de feuilles s'flèfeiae^
Sueur de trois à quatre feuilles en écaille très-courte, et pot
ans le tiers de sa longueur, vers l'extrémité, d an épiouv
que trois à quatre fois plus long que large, compote îài
cent cinquante à trois cents fleurs longues d'un poQ(raip«,
couchées horizontalement, rouge p&Ie, rapprodiéesoinB
deux à deux , ou trois à trois, et jusqu'à anq sur oopêM
commun cylindriaue très-menu, trois à quatre l<iispte-«
Qu'elles. Chaque fleur est hermaphrodite, et placée atet
I ovaire. Elle consiste en un calice coloré, imiUot ooevA
d'une seule pièce, en tube cyliudrique roédiûcreoKst Ij^
partagé jusqu'à son milieu en six divisions égales, rr^iib
triangulaires, trois à quatre fois plos longues que liTue$,p»
tues, rouge pâle au dehors, vert blanchâtre inténfonoMi, m
une veine au milieu, lisses, luisantes, ouvertes borixonUiciaL
et recourbées en dessous. Du haut du tube s'èlèinlsï (bon
opposées à chacune de ses divisions, égales i elles ai layacir,
épanouies de même, blanches, à anthères iauDes^liiQfis, coi-
cnées, et se balançant horizontalement. Lofamdt^wk
fond du calice, de forme sphcrique. vert blan(!bMR,nnfiuÉ
d'un style blanchâtre égal aux étamines, elcoovw^iru
stigmate sphérique velu à son ex^tréinité. L'ovaire, eantranC
devient une baie sphéroïde de quatre lignes de dintèlrt.itf
clair, quelquefois sillonnée de deux à trois lobes, fia(,îin
loges, dont une ou deux avortent pour l'ordinaire. Quqoef
contient une graine sphérique tendre. Le ceimn cnia
Malabar, dans les sables ; il se multiplie par ses boorgnK t
les nouveaux paraissent pendant que l« andefsdrbs
traçante meurent avec le bout le plus andendeodleté Ci
bourgeons, arrachés de leur soucfie avecaneportiaffflft
souche en racine , et repiqués en terre , reprennent W««t
Toute la plante a une saveur douce ; ses çraines,e!iarHi'^
ont une saveur de haricot. On la fait cuire dans llw* vti
beurre pour toutes les maladies des yeux. Sa radpe «* *
bourgeon traçant sous terre, pilé avec le sanlai dtnii'
beurre de vache, donne un Uniment utile dans lejfOBinrt»
de nerfs et les ardeurs. Ses feuilles, pilécs et rédaheifi) J»
de bol, se prennent intcrieuremenl pour rophlhalmifil*'
curcissement de la vue ; on les fait cuire avec l'ail rtroq**
dans rhuilc de sésame, dont il suffit de frotter U ^^^.
rir la ffonorrhée. — Deuxième espèce : Zevaii. On g* *
nom de Mevari une autre espèce de cadenaco, *>"*''^*
fait graver en 1696 les feuilles passablement, sans lo**^;
la planche 256, n*> 5, de sa Phythographiealmge^f^
sous la dénomination de aloe Zeylaniea pumUafoHut^-
ÇHermann, Paradie, Batav. Prodrom. Caip.).Caaam ^
rait graver une bien faite sous le même nom,»' j^"
planche 2! , pag. 41 , du volume ii de son Hcft*^ ^■*^^
mais sans fleurs. Celte plante diffère du cainmf^f
suit : 1** chaque bourgeon est composé de <!"''*''^^*'*v!;.
2« cinq à six , les plus extérieures de ces feoillK, s» -
d'un pouce et demi à deux pouces au plus, ^*"L «
plus longues. Les autres, au contraire, plus inléne»» •
charnues, très-épaisses, demi-cylindriques, ow^"L'.
intérieure, convexes à l'extérieur, longues d'un pHen»»^
plus sur six à huit lignes de diamètre. ^'^^^^Zi.'t
châtre, tachées de vingt à trente bandes tnjnsfer»»^
et épanouies sous un angle de trente degrés <« ^"J^j,
plante se trouve à l'Ile de Ceylan. — '^^'^^f?^»
L'espèce qui croit particulièrement sur U cô^^*"J^;:t
les sables qui bordent la mer, depuis Itle deGoréeojij
de Ben jusqu'à Rufisk, est nommé ioum par les négre^
qui habitent ce pays. J. Commelin en a wt P^rT^
les feuilles dans son Hortuê Àmêtelodamems, »«*JJJ;-,
che 20, page W. sous le nom de aioe gut»«iin<^^J.
cuiata , folOe e vvridi et alro undulaiim w««ffJI.!l»
fôre de la première en ce que 1*» ses ^^«P^PT^
à dix feuilles; 2« elles sont épanouies sous un m^r]^
einq degrés d'auverture; S" elles sont ^^T^?
peine d^use demi-Ugne d'épaisseur, w«H«f ♦^St**'
pouces environ, huit à dix fois pkis longues, c e^ni^
pieds environ ; 4« elles sont vert aoic» wm»*»""
(Vif)
OMrbmfl çà et là ëe lâche» MmkIicb réptndiwf saut entre;
5® sa racine est jaunâtre à rextérieur; 0" Vèçi de ses fleore a
deux pieds de long, comme ses feuilles, et porte des fleurs rou-
geâtres dans sa moitié supérieure. Ses feuilles ont une saveur
saline. Ces trob plantes sont donc fort diflerenles; Lioné, dans
on ouvrage méthodique et qui suppose une étude réfléchie, un
examen de chaque pièce scrupuleusement comparée, ne pou-
vait donc les réunir et les confondre ensemble en une seule es-
pèce ; il ne devait pas non plus changer leur nom de pays en un
nom de nouvelle fabrique, tel que celui ^aletrit^ qui d'ailleurs
renferme au moins deux genres de plantes très-dinërents dans
cet auteur. Nous crovons donc qu on peut désigner ces trois
plantes sous le nom g;enérique de cadenaco, pour en former un
genre particulier, qui doit être placé près du sceau de Salomon,
poiygonaium , dans la section des jacinthes , qui est la sixième
de la famille des liliacées.
CADE?rAS, de caUna, chaîne {Uehnol.). Ces petites serrures
portatives qui se voient partout sont ainsi appelées sans doute
de la petite chaîne qui a pu tenir lien de ce gue nous appelons
Vanse ou Vanneau du cadenas. — Le mécanisme d*un cadenas
ordinaire ne difière presque en rien de celui des serrures ûxes :
c*est une clef qui fait marcher un pêne, lequel au lieu d entrer
dans une ffâche, passe dans l'ouverture pratiquée à 1 extrémité
de Tanse, lequel se meut en charnière par Tautre bout. Il y a
des cadenas plus ou moins compliqués, plus ou moins riches, de
diverses formes et dimensions ( r. Sebrube). — Cadenas a
COMBINAISONS. Ces sortes de cadenas offrent la commodité de
pouvoir s'ouvrir et se fermer sans qu'il soit besoin d'avoir une
clef, et il est impossible, du moins très-peu probable, qu'un vo-
leur parvienne a les ouvrir quand ils sont faits avec soin. —
Le cadenas â combinaisons perfectionné se compose de rondelles
formées d'un anneau divise intérieurement en autant de crans
qu'il porte de lettres ou de chiffres sur son contour extérieur.
ion ouverture est remplie par un autre anneau dont la circon-
férence porte une dent saillante qui entre exactement dans les
ïrant do grand anneau, ce <|ui permet de donner au petit an-
leau autant de positions différentes, relativement à un des points
le la circonférence du grand, qu'il y a de leUres rar œ dernier;
mfinf le centre du petit anneau est percé de la même manière
nie les rondelles simplesdont il a été parlé plus haut. Au moyen
le ce système, on peut changer à volonté la comt>inaison qui
ndique la position des rondelles où le cadenas s'ouvre : ainsi
lonc, si on soupçonne un domestique d'avoir saisi le secret du
aidenasyil suffit d'un instant pour le dérouter, les cadenas étant
onstruits de façon qu'on puisse les démonter avec bcihté et en
wu de temps. ^- La plupart de ces cadenas, qu'on trouve dans
e commerce, sont laits avec peu de soin , quoique d'un prix
Lssez élevé; aussi n'est-il pas difficile de les ouvrir, si lenonSbre
le leurs molettes n'est pas au-dessus de quatre ; il importe
lonc de s'adresser pour en avoir de bons à des ûibricants de
»onne foi, ou de les faire acheter par des personnes qui en
onnaissent bien le mécanisme.
CADKN AS jmBun #1 usageâ). Le cadenas, qui, selon i'autenr
e Vlfe des HermaphrodiieSf n'a perdu <}ue sous le ré^e de
lenri III le nom de nef qu'il avait porté jusque-lâ, était dans
origine un meuble de forme bixarre, représentant un navire,
t destiné, selon Ducanpe, à contenir les vases qui servaient à
toire. Cependant, d'après les citations que Êiit ce savant, on est
ispusé à croire que la nef était un de ces vases mêmes» on toot
u moins un vase propre à contenir du vin. En effet, U repro-
Itiit un passage du roman de Garin, où il est dit:
Trftsant la table, c'est à Garm aaillb
Qtie la nef d*or lui voet des points lolir,
U vint espaiid sor le peKçon gri».
I reproduit un autre passage du même ouvrage s'exprimant
Losi:
Devant Gann tHit MaQvaùin la oef
Toute fu pleine de vin et de clarté.
Snfin, il cite un vers d*une chronloue manuscrite de Bertrand
^ugaesclîn, où h nef est mise sur la même ligne que les vases
ai servaient à boire.
Hanaps, couppes et nez de fin or reluisant.
'ont cela semUenat justifier notre opink». Qooi «pi'il en idtt
et meuble eat d'arîgii» fort ancienne. On an Penwrqoait na
rni les pments que le roi Robert fit à l'empereur Henri kMS
l'entrevoe qu'il eut avec lui sur les bords ae la M^ise. Dana
la suite des tanins, la nef reçut une autre destination : elle servit,
Goome au seisienie siècle le eadenas, à serrer les ustensiles es
table. Goaune sa forme ne permettait guère de la placer d'une
manière convenable, on la faisait suppmler par des sirènes, des
lions» ou on lui donnait tout simflementdes pieds. Ordinairement
on j Joignait quelque ornement partieulier. Dans un inventaire
qui rut dressé en 1379, des joyaui, bijoux, pièces d'arsenterie,
etc., que le roi Cbaries V possédait dans ses bôtds et diâteaux,
en tronve : l* vingt nefs en argent doré dont le poids n'est pas
déterminé, et oui étaient probablement des vases i boire on à
mettre le vin, a moins qu'elles ne fussent réservées pour les
convives des bançiuets royaux; ^ en argent doré encore, la
grande nef du roi Jean, ayant à ses deux bouts un chateao et
tout autour des tournelles, pesant soixante-dix marcs ; 9" en or,
une grande nef portée sur six lions, émaillée de France et por^
tant à chacun ne ses bouts un aiijge, pesant cinquante-trois
marcs quatre onces; 4® en or aussi, une autre nef, portée par
quatre lions, du poids de vingt-neuf marcs une once; 6® en or
pareillement, une grande nef donnée par la ville de Paris, pe-
sant cent vingt-cinq marcs; enfin, toujours en or, une petite
nef ayant à chacun de ses bouts un serpent, et pesant trente et
un marcs : tout cela donne, sans compter les vingt premières
nefs dont le poids n*est pas indiqué, soixante-dix marcs d'argent
doré et deux cent trente-huit marcs cinq onces d'or, employés
dans cette espèce de meuble. Quand la nef eut pris le nom de
cadenas, on lui donna la forme d'une assiette carrée, retroussée
sur les bordSy élevée de deux doigts, servant à serrer la cuiller,
la fourchette, le couteau, et pourvue d'un couvercle, où l'on
mettait du sel, du poivre et du sucre. Dans les derniers temps,
le cadenas était une espèce de coffret en or ou en vermeil, des-
tiné au même usage et réservé au roi et aux très-grands sei-
gneurs. On l'apportait en cérémonie, et on le plaçait sous leur
main quand ils avaient pris place à table. H est à présumer que
c'est la crainte des empoisonnements qui a donné l'idée de
serrer ainsi sous clef les objets servant à boire et à manger,
ainsi que les sukistanees dont on pouvait abuser.
CIADENASSER, v. a. (çromm,), femer avec un cadenas.
€ADEN€E (my«.).On s'est longtemps servi à tort de ce mot
en France pour désigner le passage rapide et réitéré d'une note
à une autre ; on indique aujourd'hui cet accident du cirant sons
la dénomination de iriile. On nomme cadence un repos complet
ou momentané après une période musicale. On se sert aussi du
même mot pour Indiquer la formule harmonique qui annonce
l'approche de ce repos. La cadence, en italien cadenza, est un
temps d'arrêt pendant lequel l'exécutant fait entendre une suite
de traits de son invention. En France, on appelle plus commu-
nément ce temps d'arrêt point d'orgue. — On se sert encore
du mot cadence pour désigner le sentiment de la mesure chez
l'auditeur, et, dans une composition musicale, le pouvoir d'é-
veiller ce sentiment.
CADENCE, s. f. (belleê4eUre$}. Ce mot, dans le discours ora-
toire et la poésie, signifie la marche harmonieuse de la prose et
des vers, qu'on appelle autrement no«i6re, et que les andens
nommaient {>uô|mc. Quant à la prose, Aristote veutque, sans être
mesurée comme les vers, elle soit cependant nombreuse, et
Cicéron exige que l'orateur prenne soin de contenter l'oreille,
dont le jugement, dit-il, est si facile à révolter, superbiesimum
aurium judicium. En effet, la plus belle pensée a bien de la
peine à plaire lorsqu'elle est énoncée en termes durs et mal
arrangés. Si l'oreille est agréablement flattée d'un discours doux
et oMdant, elle est choquée guand le nombre est trop court,
mal soutenu, la chute trop rapide ; ce qui fait que le style haché,
si fort à la mode aujourd'hui, ne parait pas être le style conve-
nable aux orateurs. Au contraire, s'il est (rainant et languissant,
il lasse l'oreille et la d^oûte. C'est donc en gardant un juste
milieu entre ces deux défauts qu'on donnera au discours cette
harmonie toujours nécessaire pour plaire et quelquefois pour
persuader, et tel est l'avantage du style périodique et soutenu,
comme on peut s'en convaincre par la lecture de Cicéron. Quant
à la cadence des vers, elle dépeiid dans la poésie grecque et la-
tine du nombre et de l'entrelacement des pieds ou mesures pé-
riodiques qui entrent dans la composition des vers, des cé-
sures, etc., ce qui varie selon les différentes espèces de vers ; et
dans les langues vivantes, la cadence résulte du nombre de syl-
labes qu'admet chaque vers, de la richesse, de la variété et de la
disposition des rimes. «Dans l'ancienne poésie, il y a, dÔit Rollin,
deux sortes de cadence : l'une simple, commune, ordinaire,
qui rend les vers doux et coulants, qui écarte avec soin tout cr
CAl^d.
(««)
qui pourrait blesser roreille par an son rude el cboqualityet qui,
par le mélange de diflëreots nombres et différentes mesuces»
rorme cette harmonie si agréable qui règne universellement
dans tout le corps d'un poème. Outre celles, continue-t-il, il y
a de certaines cadences particulières, plus marquées, plus frap-
pantes, et qui se font plus sentir. Ces sortes de cadences forment
une grande beauté dans la versiGcation et y répandent beaucoup
d'agrément, pourvu qu'elles soient employées avec ménagement
et avec prudence, et qu'elles ne se rencontrent pas trop souvent.
Elles sauvent l'ennui que des cadences uniformes et des chutes
r^lées sur une même mesure ne manqueraient pas de causer.
Ainsi la poésie latine a une liberté entière de couper ses vers où
elle veut, de varier ses césures et ses cadences à son choix, et de
dérober aux oreilles délicates les chutes uniformes produites par
le dactyle et le spondée qui terminent les vers héroïques, d —
Il dte ensuite un grand nombre d'exemples, tous tires de Vir-
gile. Nous en rapporterons quelques-uns. — Les grands mots
placés à propos forment une cadence pleine et nombreuse, sur-
tout quand il entre beaucoup de spondées dans les vers :
Ludaotes ventos tempeslatesque sonoras
Iinperio premit.
JEneid,, i.
Ainsi le vers spondaïque a beaucoup de gravité :
Constîlit alque oeulis Pbrygia ngmina circumspexit.
l'H monosyllabe à la fîn du vers lui donne de la force :
Hsrct pes pede deosusque viro vir.
ASneid., x.
Il v a des cadences suspendues, propres à peindre les objets,
telles que celles-ci :
Et frustra retinacula tendent,
Fertur equis auriga.
Georg., I.
d'autres coupées ; d'autres, où les élisions font un très-bel effet.
Les spondées multipliés sont propres à peindre la tristesse :
ExtiDCtum nymphae cnideli funere Daphnim
Flebant.
Eclog.
les dactyles au contraire à marquer la joie, le plaisir :
Saltantes satyros imitabitur Alphesibaeus.
Eclog. T.
Pour exprimer la douceur, on choisit des mots où il n'entre
presque que des voyelles avec des consonnes douces et coulantes :
Devenere locos laelos et amœna vireta
FortUDatomm nemonim sedesque bealas.
JEneid», vi.
La dureté se peint par rr ou d'autres consonnes dures redou-
blées :
Ergo «gre rastris terram rimantur.
Georg*, III.
la légèreté par des dactyles :
Ergo obi dara dédit lonitam tuba, fioibus omnes,
Haud mora, prosiluere sui, ferit aetbera damor.
JEneid»^ t.
et la pesanteur par des spondées ;
Illi inter sese magna vi brachia toUuDt,
In numerum, versantque tenaci fordpe ferrum.
Georg.0 IV.
Dans d'autres cadencés, un nol plieéet caotteittéi b k
beaucoup de grâce : *
Yox qaoque per lacot volgo etaudiu tàcÊiu
Ingeo*. «
€ADBNCE. en lerm. de manège, se dit de ridion j-
cheval dressé oui soutient tous ses temps et ses mmat^
avec une agréable égalité.
CADENCER, V. a. (çramm.), conformer ses moa\fiijfi<s,
cadence, les régler sur une certaine mesure. C$ éêiùewhz
dence pas bien set mouvements. Dans les exerdcn niibi:^!
Cadencer le pas. — Il signiQe aussi donner danoralït .-
phrases, à ses périodes, à ses vers, les rendre agréibloirr
par des repos habilement ménagés.
GADÈNE (mar.], vieux mot formé du latin calm,(b
dont les Espagnols ont fait leur eoiena, et qui éUitvsietH
en parlant delà chaîne à laquelle sont attachés lesgiiôni
avait aussi donné, en marine, le nom de eadène ii ktàa,,
la chaîne de fer au bout de laquelle est un cap de motta, ^
sert à amarrer et à rider les haubans contre KbordactCtta
encore celui d'une espèce de tapis que les EaropêeDstnifliii.
Levant par la voie de Smyrne. En6n, le mèoie ibo( mr r •
transporté dans le langage figuré, et se disait dans lenàK»
que celui de chaîne aujourd'hui, pour iodiqiierBtfnihrr.
une gène ou une peine morale.
GADENET, troubadour du xiii* siècle, luqÉdw^àt-
teau de Cadenet, sur la Durance. Un amour mhMRiiWèt-
cida à entrer dans Tordre des templiers, et il fil tié«vsiti-
dans la Palestine en combattant les Sarrasins, llnounsteè
lui un traité contre les ffa(»a<lottr«,c'est-àHi)relfswdinab
et vingt-quatre chansons bachiques et erotiques. La mmȣ*
de la bibliothèque royale contiennent plosieun pièces de p
troubadour.
CLADENET (Antoinette DB), dame de LaiDbeic,iipK^
d'elle au xiii' siècle par ses chansons et sesrdatÎQKm^
troubadours les plua célèbres.
CADENETTE, s. f. (cosL), oom d'uneespèce deM*"^
chevelure militaire qui a précédé le (TapaiM. LeoMiaM
a la même source que le mot eadène (F. d-deaso!)» ^^'^
un diminutif; cependant Ménage veut qu'il aitélemten
de Cadenet (le maréchal), qui en avait amené la mne-b'^
glement de 1767 (25 avril) donnait à l'infanterie la (•ifl^'t
l'instar des Prussiens : c'était une tresse partant dioiR^
crâne et se retroussant sous le chapeau: la cafiienep(iti<^
queue. Les grenadiers et surtout les hussards ont looi^
conservé la eadenette, même après l'introdudion elTef p
général du catogan et de la queue,
CADER-BILLAU , vin^t-cinquième calife Abbaqile.f^
fils de Moctader, fut choisi en chaaban 581 de IwçjvV
vembre 991 de J.-C.), par le sulUn Boha - E<w**
pour remplacer le calife Tna j qu'il venait de dé;»» ^
pour briller par son savoir, mais incapable de çwwtwîi^
mena une vie retirée, cultiva les lettres et les soenett,»***
à tout ce que les sultans exigèrent de lui, et ne prit *'!'^
aux affaires de l'empire. Par cette conduite sage, ^^
d'un successeur de Mahomet, et qui fut plutôt l'eftlde m
ractère que des combinaisons de la politique, il ^^""^'^
jours tranquilles et un très-long règne. Le peoplcw'*^
point les qualités d'un monarque, mais il le respecta a»»'^
détrônant d exciter une révolte, et ils le l«i««'*v'^£Tr^
du califat jusqu'à sa mort, arrivée en dioulbeddjahiîî*-
gire (décembre 1031 de J.-C.). Son r^ne,ouplat6[80or;
ficat, car les califes n'avaient plus alors ou'unc û»"'*^^
gieuse, fut de quarante et un ans ; il n'offre d'autre ft<«^'
remarquable que les troubles qui déchirèrent I» "*JrL
Bouïdes. Cader-Billah s'adonna particuHèreoiciil à li i^
scolastique, et composa un traité pour réfuter ropiw»*
qui prétendaient que le Coran avait été composé.
CADEEOUSSE(o%.), petite ville de !'««««" ?^iï2Ir
4 kilomètres d'Orange. La terre et seigneorie °* /^^^
était divisée en trois parties, l'une desquelles "»»
duché en 1665 en faveur de la maison aÀncen^-
«4 Kiiuiucires u urange. i^a lerre ei scigu^um' ^7 '^■»
était divisée en trois parties, l'une desquelles "»» ^^
duché en 1665 en faveur de la maison r^*^"**- ^
autres parties appartenaient à la diamb
maison de Fortta d'Urban, On croit que ".^"'^^'^fiw
est située sur l'emplacement de l'ancienne ^**^'rj*JL^
Maximus remporta une grande victoire sur les Arversp>
)n jouit d'un des aspecls les plus taries , les pins étendus et les
'lus magnifiques delà Granae-Brclagne- Au pied du Fyrrou-
klBAT, un de ses pics les pluséleits, on aperçoit des dolmens et
Icîlraces nombreuses du culte druidique. A quelque dislance
Je ces dernières sont les restes de LKs Bradwen , ou palais
l'Eilnawain . cher d'une des quinie Iriliu* du nord du pafs de
ialles. Ce prince, célèbre dans les vieilles traditions galloises ,
i'i\ait sous lerégnedel'anliqueroiGrnffj'ddapCynan, qui n'est
:onnu que dans les ballades. Ces ruines ont en«iron trente ver-
tes anglaises en carré, et une entrée large de sept pieds sur
loiiie de haut , avec deux larges et longs quartiers de roche
)rule dressés de chaque ci)té comme des pilastres. Les murs en
nni inrormes et sans ciment. — Ce nom de CadtT-Ydrii , ou
"hai$4 d'Ydrit, parait avoir été donné à cette montagne, parce
lu'clle avait tem de Torleresse i Fdm.queles traditions dési-
;i)enl comme ancien roi ou chef de ces contrées. On prétend
ussi qu'Ydris était un fameux çiofle, astronome et philosophe,
I que le sommet du Cader-Ydris élait sa demenre favorite et
on observatrare. Rowland , dans sa Moita anUqua (pag. 84), dit
|iie les anciens désignaient l'astronomie par le nom d'Edris,
tom attribué à Enoch, qui passait parmi eux ponr avilir inventé
astronomie ; de là il Tait dniver Câder-Vdris, ajonlan t que non
uin de li est uti autre lieu appdé Cenya-Brnd^ , c'esl-à-dtre
es pierres du cercle ulronomiqne, en d'autres tenues l'endroit
le réunion des aslronoines. En se conformant à cette opinion .
a première de ces places aurait été la résidence , et la seconde
oliservatoire de ces druides qui , parti eu liérement dans l'rle
'Anglesey , s'adonnaient è l'étude de l'astronomie.
Ed. Gibod.
€ADÈs on CADJEs-BAKxé (orfMT, tacT.) . ville de la tribu de
uda, environ k huit lienes d'Hcbron vers te midi. Le roi de
'suiis fut un des princes tués par Josué. C'est i Cadèa que
)nuriit Hsrie, sœur de Moïse, et que ce saint législateur fu t con-
.imné à mourir avec son frère Aaron sans entrer dans la lerre
ramise, poor avoir marqué quelque défiance en frappant le
iclier aux eaux de contradiction (Joiué, 13, 23, et 15, 21.
• um..m, 1 , et 37, t*). On appelle aussi Cadès Barné, /a (on-
line du jugement.
c.iDÈS DEXEPHTALI, communément cé DÈS DE SBPH-
Al.i {$iogT. laer,), ville de la haute Galilée, au-«lessu5 de
laasson. Elle fut donnée i la tribu de Nephiali, et ensuite cfdcc
<i\ lévites de la famille de Gerson , et enfin déclarée ville de
■fiÉgc. Joseph l'appelle CadtMa ou Cmdttit, et le grec de Tobie,
'aiiit. ( Toh., l, i. Joni, 1», 37, et 21, 32.)
4:.tDÉsiA(gA)ar.), ville de Perse dans la province de l'Yrak
^ibjlonien ou Chaldéen,sur la route du désert, à soixante
lUcs de Bagdad, et deux stations ou quinze parasanges de
u«a. Ollc ville est devenue fameuse parmi les Arabes par la
'Liitedes Perses dans la bataille qui leur fut livrée la quinzième
ruiécde l'hégire (apjès J.-C. 636), sous le califat d'Omar, par
.i.nl, rilsd'Abuv3car,Rénéral des Arabes, contre lluslan, sur-
niiimé Férokhiad, général de Jeidéjalr, le dernier roi persan,
.■ 1.1 dynastie de Cliosro6s, ou des Sasanides. L'armée des mu-
ihiians consistait en trente mille liomntes, celle des Perses était
'■niicuup plus nombreuse. Le combat dura trois jours, et ces
illVrcnles périodes furent désignées par des appellations parli-
iiIk'tcs. Le premier jour, i cause de l'arrivée opportune de six
lillc Arabes Syriens, fut appelé le jour dv (Hourt; le second,
II de Al p«Nr, exprimait le désordre de l'une des armées ou
l'ul-dlre de toutes deux pendant l'action; et ta troisième période,
;:nnlée par un tumulte nocturne, reçut le nom biiarre de
iiit dee kwltment» , sans doute par suite des clameurs discor-
.inlcs poussées dans les deux partis pour se reconnadre, et
iinparéei aoxcris ioarlJcnlét dû bttes sauvages. Le roalio du
ce symbole d'une héroïque puvreté élait dissimulé et presque
souille par la profusion des pierreries qui le couvraient. Aprèa
celte victoire, les opulentes prwinccsdcl'Vrak ou de l'Assyrie
Turent soumises auoilife.et ces conquêtes furent bientôt afier-
niîes par la prompte fondation de Bassora , place qui coniuMU-
dcra toujours au commerce et k la navigation de la Perse.
Ed. GiRoD.
CADET. Ce mot, selon Ménage, vient du mol eapilelwm,
usité dans la basse latinité et signifiant petil chef de tamille. En
Gascogne, on ilisnit et on écrivait eapd«((,ei quelquefois captfuu,
pour parler d'un chefsecoiida ire de maison. C'ai/rt est synonyme
ilepuin^. Dans un sensaiisolu , eadel se dit du dernier de tous
les enfants d'une famille. Par rappuii ju droit d'aînesse, on
apiwiait tous les puînés, taf(«f«, relativement à leur frère né
avant eux , et à qui seul appartenait le droit d'aînesse. Comme
ce droit tombait a celui qui se trouvait l'aine lors de la mort de
l'ascendant, un cadet devenait quelquefois atiié. Par un usage
contraire! nos mœurs actuelles, beaucoupd'anciennes coutumes
donnaient tout à l'alné et laissaient une petite légitime aux ca-
dets. On dit branche cadette d'une maison par opposition â
branche aînée , et cela signifie une branche de cette maison ,
issue d'un cadet (T. plus bas l'article Cad irrs [Corps dej).
A. S.-R.
CADET ( Claude ), chirurgien né prés de Troyes en 1686,
membre du collège de chirurgie de Paris, mort en 1746, a laissé:
ObseTValiont tttr lei fiuUadiei teorbutique* , Paris, 1742. —
DùtiTtalion surUtcorbul, Paris, 1744, in-4'>.
CADET ( Madame ), peintre en émail fort distinguée, obtint
en ITKT le brevet de peintre de la reine, et justifia ce litre par
d'excellents ouvrages. Elle mourut en 1801.
CADET DE METZ [ Je.ik'Marcei. ), minéralogiste, né i
Metz en 1751, était subdé légué général et inspecteur des mines
en Corse au commencement de la révolution. Il a publié sur
cette Ile plusieurs ouvrages intéressants, entre autres : 1° le*
Jatpei et autret pieTrei pTieieuie$ de la Corie; 3° Uémoiret
MUT lei boi* de la Corse, in-12, 1792; 5" Cône; restau ration de
celte Ile, in-l", 1S34. On lui doit encore quelques mémoires sur
différents sujets d'administration.
CADET DE VAUX (Antoine) , frèredef»uis-C[aude(F. Ca-
det-Gassicoubt), naquit i Paru le 13 septembre 174:^, qua-
torzii'rae enfant d'un père sans fortune. Le receveur général
Saint-Laurent paya son éducation classique et le fit entrer chett
un pharmacien distingué. U Cadet, mettant à profit ses loisirs,
traduisit les IniUtHli de chimie de Spielman. Ses liaisons avec
Duhamel et Parmenlier le portèrent A l'étude de l'ccontH nie ru-
rale. Cadet s'étendit aux habitudes populaires de l'économie
domestique. En 1767, il fonda le Journal de Parit, qui cul
plein succès et procura à son fondateur unenssezgraiideaisance.
Dès lors Cadet s'employa tout entier à des travaux dont l'utilité
publique était l'objet. Il indiqua les moyens d'obvier aux arci-
denls causés par les vapeurs malignes des fosses d'aisance; il fit
sentir le danger de se servir des vaisseaux en cuivre, et fit sup-
primer le cimetière des Innocents, ce foyer de peste et d'infec-
tion. En 1773, Cadet et Parmenlier ouvrirent une école <lehou-
lanserie, et, grâce à la clarté et à la simplicité ûv leurs tcriins,
améliorèrent bientôt la panification. Cauel de Vaux cmprunla
aux AnglablescomiMsagiïcofn qu'il organisa plus conformé-
ment à nos mœurs ; puis M résuma en une leuille ou deux VOEno-
logie de Chaptal, et mit cet ouvrage à la portée des vignerons les
moins intelligents. Les bottetloni exiraili de ta luAilanee dei
ojétaient une découverte et sont un bienfait. AParis,on remer-
cia l'auteur par des chansons, et i l'étranger par des hommages
sérieux. En 1791 et 1793, il présida ras.scinbléedesonitcparle-
nienl et y Ql admirer sa sagesse. Libre de celle honomblc fonr-
CADVT-éàanCOVRT.
(716)
GADBV««mMimT.
tSoiiy ÎT se retira dans son petit domaine de Franconvîlle et s'y
occupa encore du bien de ses concitoyens. D'une délicatesse et
d'une probité sans égale, Cadet après cinquante années de tra-
faux et de (Jévouement au bien public n'avait pas 2,000 francs
de rente; il allait manquer du nécessaire quand son 61s, manu-
facturier à Noçent-les-Vierges, le recueillit dans sa maison où il
mourut au milieu des soins les plus tendres le 39 juin i828. Tous
les écrits de Cadet de Vaux n'ayant pas été rassemblés , voici les
plus connus : i® les Intlitutt de chimie de Spiehnan , traduits
eu latin, 1770, 2 vol. ; 2° Observations sur les fosses d* aisance,
1778; 3® Avis sur les blés germes, 1782 ; A'^Àvis sur les moyens
de diminuer l'insalubrité des habitations après les inonda-
tions, 1784; 5° Mémoires sur les bois de Corse, avec des obser-
vations générales sur la coupe des arbres, 1792; 6"* Instruction
sur l'art de faire les vins, 1800; 7° Recueil de rapports et
d'expériences sur les soupes économiques et les fourneaux à la
Eomford, 1801 ; 8« Mémoire sur la peinture au lait, 1801 ;
9" Moyens de prévenir et de détruire le méphiiisme des murs ,
1801 ; 10° Mémoire sur la gélatine des os et son application à
r économie alimentaire, 1805; ii"* De la taupe, de ses mœurs,
et des moyens de la détruire, 1803 ; 12<> Traité du blanchissage
domestique à la vapeur, 1805; 13° Sur le café; 14° Essai sur
la culture de la vigne sans le secours del'échatas, 1807; iS'^De
la restauration et du gouvernement des arbres à fruits , 1807;
10^ Mémoire sur la matière sucrée de la pomme, 1808;
17° Traité de la culture du tabac, 1817; iS^ le Ménage, ou
l'Emploi de fruits dans l'économie domestique, 1 810; 19° moyen
de prévenir les disettes , 1812 ; 20° Des bases alimentaires et de
la pomme de terre, 1815, etc., etc.; 21° /'^r< de t œnologie
réduit à la simplicité de la nature par la science et l'expé'
rienee, suivi d^ observations critiques sur l'appareil Gervais ,
Paris, 1823, in-l2, avec un post-scriptum publié dans la même
année. Cadet de Vaux était un des principaux collaborateurs de
la Bibliothèque des propriétaires ruraux, et du Cours complet
d* agriculture pratique, 6 vol. in-8°.
CADÈTES ( a^o()rr. ane, ), ancien peuple gaulois, mentionné
par César , et dont on croit reconnaître le territoire dans le dio-
cèse de Bayeux.
CADET-GASSicxiURT ( Louis-Claude ) , pharmacien , né à
Paris en 1731 , fut successivement apothicaire-major à Fhdtel
des Invalides, apothicaire en chef des armées d'Allemagne, et
ensuite de celle ae Portu^l. Reçu membre du collège de phar^
maciede Paris en 1759, il fut admis en 1766 à l'académie des
sciences. Les mémoires de ces académies , et d'autres journaux
scientifiques, contiennent de lui de nombreux Mémoires sur la
chimie. Il a rédigé les articles Bile et Borax dans ïÈneyeh-
pédie. Nommé directeur des travaux chimiques de la manufac-
ture de Sèvres, il n'accepta celte place qu*en refusant le traite-
ment qui Y^ était attaché , et en demandant qu*il fût donné à un
savant estimable et oauvre dont il désirait faire son adjoint.
Il mourut en 1799. On a de lui : Analyse chimique des eaux
minérales de Passy, Paris, 1755, In-S''.— Mémoire sur la terre
foliée de tartre, Paris, 1764, 'inS'*. ^Catalogue des remèdes de
Cadet, apothicaire, Paris, 1765, in-8°, ouvrage qui a servi de
base au Formulaire magistral publié par son fils. — Observa-
tions en réponse à Beaumé sur la préparation de Véther, sur
le mercure, sur le précipité perse, et sur la réduction de chaux
métalliques ,Vbt\s, 1775, in-4°. — Expériences et Observations
chimiques sur le dtamniil. Ses collaborateurs pour cet intéres-
sant travail furent les célèbres Macquer, Darcet et Lavoi-
sier.
CADET-GASSicoURT ( CHARLES- Louis }, fils Unique de
Louis-Claude > célèbre pharmacien et chimiste, de Tacadéniie
des sciences, naquit à Paris le 23 janvier 1769. Sans cesse en
rapport avec d'AIcmbert, Buflbn, Franklin, Bailly, Condorcet,
Lalande, amis de son père, Cadet-Gassicourt se trouva naturel-
lement plus de penchant pour la philosophie et les lettres que
pour le laboratoire. Il fit de bonnes études , et à quinze ans il
envoya un mémoire sur l'histoire naturelle à BufTon qui en fut
étonné en le lisant. A dix-huit ans il était avocat , et plaida
plusieurs causes avec succès. Membre de la société de bienfai-
sance judiciaire, il ftit un des fondateurs dvL Lycée, connu
aujourd'hui sous le nom d^ Athénée royaL II embrassa la cause
de la révolution avec chaleur, et adressa à l'assemblée consti-
tuante des Observations sur les peines infamantes (1789, in-8°).
Ami de la liberté qu'il vovait compromise , il balança longtemps
dans la section du Mont-Blanc Tinfinence désastreuse du terro-
risme. Le 13 vendémiaire il se déclara contre la convention, et
le 17 il fut condamné par le conseil militaire du palais Egalité à
la peine de mort, comme instigateur des 12, 13 et 14 vendé-
miaire. Réfugié dans une usinedu Berri, ils'appliqua à diminuer
1ev«ft*é
la feti^e des ouvriers en perfecdonnantqnelqoes _
dustrie. Revenu à Paris quelques mois après, il foi
jury. Dès lors il publia plusieurs écrits polttiqncv
l'anonyme. Il venait de publier um'Veyageen H0
Îtt'il perdit son père, le 17 oelebre*1799. Cadet r
6 procès qu'il eut avec la veuve de Derome, ai
son père, mt gagné d'abord, p«ii perdu em appel. ObMfè^i
soumettre aux examens de l'école de pharmacie . il nôt «a«.
^eil à ne pas laisser déchoir la réputation de fon pète. Ba nm
il avait appelé lattentioa du gouvememefiC tor la anm
d'une nouvelle organisation du cmnseU de eaimhwiH, ta ^
fut accepté par Dui)ois, préfet de police. Nomniè agjuéuii p^
néral du nouveau conseil , il rendit peniknt qvtnaeaw hla^
vices les pies utiles à la santé publique. Napciléaii, qàfsm
nommé son premier pharmacien, Tappda auprès et m m-
sonne pendant la campagne de i9m. Tandis qme Osatm
recueillait les observations qu'il publia dep«ia «ont letB*é
Voyage en Autriche, il pansait les blessés et inveotailbli-
guetles pour remplacer les lances à feu de rartlllerie. BtWi
âgé de quarante-trois ans, il soutint deux llièses i I'miw^
pour prendre le grade de docteur es sciences : Vwne ms riM
simultanée des sciences; l'antre sur VBmUsutkmée késas
En même temps il travaillait an Dietionneiire ^OfrietiSm
aux AnncUes de chimie de MM. Arigo et 6av-uanr:a
Bulletin de la société d'eneouragemeni po»r TMafinrir mÊe^
nale, au Bulletin de èa pharwuicie, aax Amnwin émfern
et eeienees miUlaires^ kVEpieurien, oaiiTigt jiûiifini'Aw
lequel , sous le nom de Sartrouville» il insén aa cm «i»-
bre de chansons spirituelles. Sous la restaOTaaaaa ta tHiMi-
mé membre de la Légion d'honneur, eC eal «m ^rseé
influence sur l'assemblée électorale de aoo mtmÊÊt/mA
Il était membre de la Société des amie de la lAerti es k
pfMML lorsqn'en décembre 1819 Gefaudau d le calMri Sk
mon furent mis en jugement coranw ayant prêlé tearatai
cette aociété ; Gadet-uaasicourt figura avec pius de màsate^
nMHRS. Il fiit acquitté avec les antres. Un pfôoès yi'ia^it»
tenir avec le undecio Mettemberg et (|u'il fcroit fiAdi 1
vivement, qu'il mourut trois mois et deuu après le ]a|sal»li
21 novembre 1821. Voici le titredeceox oe sesoan^^
DOQg n'avons pas encore cités : i^ LÀntina^&i^mr , CK m^,
2<> le Tombeau de Jaeaues Holsty, ou le Secr^ rfnuufiit-
teurs, à ceux qui ve%ueni tout semoir, œuvre uuallJHf,rai.
in-8<' de 34 pam ; 3<' les Initiés anciens et modernes, s^ *
Tombeau de Jacques Molay; V* Jlaiaon iTit» Aoa ém,^
Théorie des élections, 1797; 5° le Foëte et U SemM.%
Dialogues sur la nécessité, pour les gens de leêtres,ééteÊ0^
théorie des sciences, 1799, in-S"" ;6^ Jfcm royaft,oa£4f*
sur la Normandie, suivies de quelques poésiasfufUims^ (^
2 vol. in-12; 7° Cahier de réforme, ou Vceum tf «a emiésl»'
dre adressés aux consuls et aux eommissioneié§iêlêlien, 1^
in-8»; 8<> Essai sur lavis privée d^ Honoré-Gaériel Aifi^^
Mirabeau; 9'' Esprit des soU passés, présenta eiàvemsA^ •
Chiinie domestique; 11*" Dictùmaaire de chimm, tsfmmSk
théorie et la pratique de cette science et son mppHtëëm à l"^
toire naturelle et aux arts, 1803, 4 voL in-«* ; 12* Seiei^
ran, ou la Nouvelle Langue française, anecdote récente, i*»
in-12 de 35 pages; iZ^'le Thé est-il plus nuisible qmettifS
Histoire analytique de celte plante, et Wioyens de leremrky
avec avantage, 1808, in-12; 14° Cottr« jie^lronoattgiw. « *
Dîners de Manantville, ouvrage anecdotique, pbîloao^lwF ^
littéraire, 1809, in-8'> ; 15° Suite de Saint-Géran; itiV^
de Lutèce au mont YaJérien en suivant le fleuve Séqsema *
revenant par le mont des Martyrs, 1811, în-ltdc Sp**
ie° Formulaire magistral et Mémorial pharmacemtiqee.^^
in-12; 17° Des moyens de destruction et de résisUmee q^'
sciences peuvent offrir dans une guerre nationale, fWl, ^
18' Eloge de A.- A. Parmentier; 19*» Pharmarie dcme^
d'urgence et de charité, à l'usage des personnes qmikdt^
lecteurs et d'éligibles du département de la Seine, t«lî
22° Candidats présentés aux électeurs de Paris pomrkt
de 1817,in-8°; 23« les Quatre Ages ds la getrdemts
1818, in.8°; 24° Confidencesde rhôlel Baxaneomri, t»t«, *^
Il a fait de plus une foule d'articles insérés dans If J'yy
pharmacie et des sciences accessoires, Cadet-Gassîroert m ^
sérer dans l'Eiprflefw/oiirnaux (juillet 1817) des ^'Jfjf
Londres et les Anglais. Le Dictionnaire des ac*mcy»w^fr^
lui doit des articles importants. On trouve dans lesjii<tt»^^
lûmes de la Biographie université plusieurs arCader * ■■
( W)
iboâ les Mimêiru de im êociéiémddiemk d'émuhUm, one Ste-
[mtiquephyÉi0haiq^ êimorak; dans la Bewteene^lopiéiqiu,
le Frojtl a un mUUmmam bibUagrapkiqÊU uiUversk, et uo
Praju itinMituUonniMmdt. Ed 1819, Gadet^jassicourt publia
dans le ComêtUuUonnêi uoe série d'articles sur l'ex^oiitiQii des
produits de rioduatrie. Oo coonalt enfin de ce fSécond écritain
les Souf^trê du jeudi, les Eloges dt Beômmé^ pbannacîefi, de
it Pareieuw, physicien» de Curtmdeau, cbisiisle, etde 4« La-
kmde , astronome. Il arait enirepris un TraUé de U Ubmrté
publique^ qa*i1 n*apa terminer.
CADET-ROUSSBL {M4iTe\ personnage de la farce moderne,
qui y a pris sa plaœ» comme jadis Tarlnpin, Jodelet, Crispin et
qui a succédé à Janot II a eu sa célébrité comme Jocrisse. L*o-
ngine de œ personnage remonte à la révolution de 1789, et à
une chanson populaire que nos soldats rapportèrent de la Bel-
gique. Cette cnanson avait pour héros Jean de Nwelk ( F. ce
not). On ne sait comment m pour<|uoi le nom de Cadêê'Rouêi^
fut substitué à celui de Jean oe Nivelle; toutefois cette chanson
XNirut bientùt les rues, et sous le nom de Oïdet-Roussel on
lésigna dans diflërentscouplets, tantôt Dumouriez , tantôt La-
ayette.—Deux auteurs , Aude et Tissot, donnèrent en 1793, au
l»éMrede la Cité, une farce intitulée Cadei-Mouêeel^ ou ie Café
iéê Jvmi^/m, dans laquelle ils frondaient plaisamment la manie
le la comédie bourgeoise qui était devenue générale, qui s'éten-
lait jusqu'aux plus basses classes , et qui des salles particulières
ivait aagné les cafés, oA Ton jouait des vaudevilles et même des
ragéaies. Le rôle de Cadet-Roussel fut joué par un acteur
MMnmé Beaulicu qui y oot beaucoup de sueoès. Beaulieu fut
lîentôt remplacé par wrunet, dont la naïveté comique donna un
iouveau cachet a ce rôle, avec lequel il sidentina lelieraeot,
|ue les auteurs firent de œ personnage le type de plusieurs
Mèces, comme Beaumarchais l'avait fait pour son Figaro. — On
ai successivement Cadet-Roussel barbier à la footaine des In-
Mcenli, professeur de déclamation, misanthrope, maître d'é-
loJe, aux Cbamps-fil vsées, au Jardin-Tàrc II servit aux paro-
liet, et l'on joua CadetpRousael Hector, Peau-pèn ( imitalâou
nrlesque des Deux Gendres), à Mcaux en Brie, dans l'Ile des
Unaiones. L'adeur Brunet ayant quitté le théâtre, ce uersou-
lage a dû disparaître avee loi, et son Odyssée est finie. Ce carae-
m était odui d'un haoroe de la basse classe, sot et important,
IdûBi le langage trivial afiectaii la fprétentioB.
^ CABBT8 (Coups de). Les cadets sont des jeunes gens d'ori-
;ine noble on de iamiile bourgeoise ^ entraient ooBHne vo-
ontaires dans les troupes pour s'y instruire dans le service
nilitaire, et parvenaient ensuite aux différents grades. Adi^
i l'Age de quinze à vingt ans, ils devaient d'aboniservir comme
oMats, puis passer par tous les grades, et quand leurs chefe
laient satisfaits de leur iostmction comme de leur conduite, ib
^naient les premières sous-lieotenanoes vacantes. Louis XIV
Q créa (1683) plusieurs compagnies, qui furent supprimées vers
692. Louis XV, par ordonnance du 31 décembre 1736, en créa
le nouveau six compagnies de 100 hommes chacune. Les sous-
ieotenants de ces compagnies avaient rang de lieutenant d'iu-
Miterie, et les Heutenants avaient rang de capitaine. Ces six
ompegnies furent en 1739 réunies en deux, de 300 hommes cha-
une; puis en 17S3fiMidues en une seule de 600 hommes, qui fut
iœnciée par ordonnance du 33 décembre 1733. En 1776, on
réa un emploi de cadet-^nlil homme dans chaque compagnie
'infanterie et de cavalerie. Il y eut aussi de ces cadets dans
artillerie des gavdes du corps. Tous ces emplois ont disparu
n France i l'époque de la révolution, qui a supprimé toutes
sa distinctions, la naissance, et admis aux grades militaires
Nifl les Français indistinctement. Les puissances du Nord ont
aaiservé leurs établissements de cadets; il en existe encore en
^usae, en Autriche, en Ravièrc, en Russie. Ce sont des pépi-
aères d'officiers, composées surtout de fils de gentilshommes
eu fiivoriséa de la fisrtune, oui y sont reçus gratuitement et
dmis i des â^ difiëretits. En Prusse , outre la maison des
ideta de Berlm où Ton est reçu i quatorac aas, il y a des
Doèas de oe genre moins importantes à Potsdam, à Stolpe en
toHiènnie, et è Cules . où les élèves sont reçus dès l'âge de
Bf»t a huit ans. Les élèves les plus distingués par leur esprit
I leur iustruction passent de la maison des cadets à l'école
■ilîtanre, ou leur éducation reçoit une plus grande extension.
;*ett en Russie qu'on a formé le phu grand nombre de ces éta-
fitsements. U y a 4 Saint-Pétersbouiv et i Moscou plusieurs
orps de cadets, dont un appartient i la marine et les autres i
urinée de terre. Le premerde ceux-ci, créé en 1733, comp-
ni eu 1810 ifiih élèves. Ces éUblissements sont entretenus i
frais par le gMtvumement Les frais d'
s'élèvent, pour le nrenûer oorps seulement, i 600,060 rouUea
f environ 600^000 francs) par an. Tous les élèves, en sortant des
écoles, passent comme sons-lieutenants dans les divers régi-»
ments oe l'armée. Un oukase de Tempereor de Russie , du
8 novembre 1833, organise une académie militaire; et. pour
compléter l'oiganisation de ce système sénéral d'instruction eu
laveur des furorinces de TOuest et du Midi, une nouvelle école
de cadets militaires doit être établie à Kief.
CADBTTB, s. f. (leehnoL)^ pierre de taille propre pour paver.
CABETTE, s. f. la moîns longue des deux grandes queues qui
servent au jeu de billard pour atteindre aux billes placées hors
de la portée ordinaire.
CADBTTER, v. a. {Uehnol,)^ paver avec des pierres de taille
ou des endettes, (aire des trottoirs le long des maisons avec des
cadettes.
CADHRRD ou CAZOCT-BET, arrièrc-pelit-fils de Scidjouc»
reçut en 453 de l'hégire (1041) le gouvernement du Kcrman de
Tho^hruURey, et fut le premier prince de la branche des Seld-
joucides qui régna dans cette province. De gouverneur qu'il
était d'abord, il se rendit indépendant, consolida sa puissance»
accrut ses possessions^ et se forma un Etat considé rallie. Son
histoire et celle des pnnces de sa maison est peu connue. Selon
d'Herbelot, ces princes sont au nombre de onze. I^ dernier,
Mohammed-Chan,fut dépossédé par l'Alidc Malek-Dynar, qui
en 583 de l'hégire (1187^ de J.C.) entra dans le Kerman, ei
s'en rendit maître.
CADHO€AN (Le COMTE GUILLAUME), général anglais, se
distingua dans la guerre de Flandre, et par son dévouement au
duc de Mariborough. Celui-ci, presse par la cavalerie française
an siège de Menin, et ayant son chevai blessé, allait tomber au
pouvoir de l'ennemi, lorsque Cadhogan mit pied à terre, lui
donna son cheval, et, en le sauvant, se condamna lui-même à
être fait prisonnier. Dès le lendemain, le duc le demanda en
échange contre tel autre prisonnier (|ue le général français de*
manderait, et Cadhogan fut renvoyé sur parole. Lors de la dis-
grâce de Mariborough, il perdit toutes ses places; mais, aprte la
mort de la reine Anne, il eut part aux honneurs que recouvra
le duc. U fut nommé colonel d'un des régiments des gardes, et
envové comme ministre plénipotentiaire en Hollande, puis aux
conférences d'Anvers. En 1717, il retourna en Hollande, où il
négocia habilement une alliance entre cette puissance, l'An—
SIeterre et la France. Peu de terons agrès, il fut nomnné pair
'Angleterre, et envové une seconoe fois pr^ des Etats-Géné-
raux avec le titre d ambassadeur extraordinaire. Le duc de
Mariborough étant mort en 1733, il lui succéda dans la charjge
de grand maître de l'artiHerie et dans celle de colonel du premier
régiment des gardes. 11 mourut le 36 juillet 1736.
€ADHT ou CAZT, mot arabe qui signifie juge, jurisconsulte.
Les cadhys existaient dans les empires soumis aux trois àytair
ties khaliwies et dans les divers Etats musulmans qui s'élevèrent
depuis en Europe, en Asie et en Afrique. Ils étaient ministres
de la justice, et formaient une des trois classes du corps des
oulémaê (savants lettrés), et presque partout ils avaient la
prééminence sur \^ ifnarus et les mouflys (ministres du culte
et docteurs de la loi). Le cadhy qui siégeait dans la résidence
du souverain était considéré comme le chef des oulémas, ei
portait le titre de eadày-al-codàt ou tazy-al-oonsath (juge des
juges). Sous les deux premiers sultans de la race ottomane, le
cadhy de la capitale tut le premier personnage du corps des
oulémas. Mourad l^^ lui donna le nom de ûodhy^l'Oêier^ et
Mahomet II en créa deux. Ce ne fut que sous Soliman I*'' oue
le rooufly de la capitale, élevé au«dessos d'eox , devint le chef
suprême des oulémas. Les cadhys, depuis cette époque, ne sont
plus que des magistrats du quatrième ordre, (|uoiqoe dans les
villes inférieures où ils exercèrent leur juridiction ils n'aient
au-dessus d'eux c|ue le gouverneur. Leur nombre était de quatre
Egypte. Ce nombre, <|ui se subdivisait en cadhys de rang subal-
terne, est aujourd'hui bien moins considérable, depuis les pertes
de territoire qu'a subies l'eminre ottoman dans l'espace de qua-
rante ans. Les Jeunes gens oui se destinent i cette ma^strature
font leurs études dans le medreseeh, ou ooUége de Bajazet II i
Coiwtantinople, et, après avoir subi l'examen du naoufty, ils ont la
liberté de choisir entre les deux déoartements; maïs, lorsqu'ils
ont été nommés par le cadfay-«l-aslier i une juridiction infé-
rieure, dans eelui pour lequel ib ont opté, ils poursuivent leur
avancement dans ce département, ou'iiB se peu^eut plus quit-
. ter. Les cadhys u'exenent que dix-umt uaaia dans chaque rési -
CAMIT.
{-M)
€AMn.
denœ (sauf quelques cas asseï ram où Ils sout inamovibles). Ils
ne pcavcnt parvenir aux charges de mollahs et aux deux autres
magistratures supérieures qu après avoir fait un nouveau sémi-
naire dans le Modresseh de Soliman V' à Constantinople. Les
deux plus anciens cadhys de chaque département sont dislin-
sucs de tous les autres par les prérogatives honorifiques et les
oénéûces c|ni leur sont accordés. Ils quillciit la province, et
viennent résider dans la capitale, où ils sont conseillers fies deux
cadhys-el-askers. Les cadhys cumulent les diverses fonctions
que remplissent chez nous les commissaires et inspecteurs de
police, les juges de paix , les notaires et les présidents de tribu-
naux civils et criminels. Ils \ériûent les poids et mesures des
marchands, la Qualité des denrées, apposent les scellés sur les
propriétés des aécédés, légalisent ou rédigent les contrats de
mariage et tous les actes civils , remplissent à défaut d*un
imam les fonctions de minisires de la religion , ju^nt sans
appel toutes les affaires conlentieuses en matières civiles, non-
seulement des musulmans, mais même des juifs et des chré-
tiens, jugent et font punir sans délai les délinquants en ma-
dère criminelle et de police. S'ils ont leurs coudées franches
dans rinlerprétation du droit oriental, qui est contenu dans le
Coran et dans les écrits de ses commentateurs, ils n'usent pas
moins de la plus ample liberté dans l'application des amendes
et des peines corporelles. Mais, s'ils abusent de cette latitude,
ils trouvent à leur tour un juge et un censeur dans le caca-
routck ou polichinel musulman, qui se charge, comme Pasauin
à Rome, ae dire au pouvoir d'insolentes vérités. Les cadhys
Domnient eux-mêmes leurs naibs (substituts), qui forment le
cinquième ordre de magistrats dans les bourgs et les villages, et
qui sont divisés en plusieurs classes. Les mollahs sont les juges
des grandes villes. Les fonctions di^ cadhys, en raison de leur
diversité, de leur importance et de leur multiplicité, sont d'au-
tant plus lucratives qu'ils ne sont jamais dans le cas de subir les
conséquences du proverbe : Où il n'y a rien la jutiia perd as
droits; car leurs honoraires et les frais des procédures, en Tur-
quie, sont toujours payés par le plaideur qui a gagné.
CADHV-EL-ASKBR OU CAZY-ASKER, que i on proDonce
vulgairement cady-lesker, nom formé de deux mots arabes qui
8igni6ent juye d'armée. Ce titre n'existe dans l'empire ottoman
que depuis l'an 1363. Monrad 1*' en décora le cadhy de Brousse,
où il tenait sa cour, et il lui donna la suprématie sur tous les
oulémas de l'empire. Les fonctions de ce magistrat répondaient
à son nom. Il smvait le souverain à l'armée, et exerçait dans les
camps la puissance judiciaire. Le vainqueur de Constantinople,
Mahomet II, en 1480 divisa celte magistrature, en créant deux
caxys-askers, auxquels on donna le nom collectif de «atfref ii
(les deux magistrats suprêmes). Le premier, le sadr^rourn ou
cadhj-el-asker de Roumélie, fut chargé de nommer les cadhys,
et d'instituer les ministres du culte dans toutes les provinces
européennes; on déféra au second, le sadr-anadoiy om cadhy-el-
asker d'Anatolie, les mêmes pouvoirs dans les provinces asiati-
(^ues,et tous deux conservèrent leurs fonctions de juges d'armée,
I un en Europe, l'autre en Asie. Le sultan partagea aussi entre
eux la judicature de Constantinople, attribuant au premier les
causes des musulmans, et au second celle des non-mahométans.
Depuis, la magistrature du sadr-rourn prit des accroissements,
et celle du sadr-anadoly se trouvait déjà fort restreinte lorsque
vers la fin du xvii' siècle le sulUn Moustafa II la priva de
ses attributions ordinaires, et ne lui laissa le pouvoir judiciaire
que dans les causes qui lui seraient dévolues par le gouverne-
ment. Plus Urd, ce cadby-el-asker obtint le privilège de juger
tous les procès relatif aux hérédités dans les provinces d'Asie,
et de recevoir pour cet objet une certaine redevance de tous les
juges ordinaires des villes et districts ; mais les mêmes préro-
Stives furent accordées relativement à celles d'Europe, et â
nstantinople au cadhv-el-asker de Uouinélie, dont la juri-
diction est parvenue endn au degré le plus éminent, non plus
comme ju|p d'armée fcar les soldais ont obtenu le privilège de
o'étrc juges que nar leurs officiers;, mais par l'acquisition de
plusieurs droits, outre les affaires civiles et criminelles que le
rid vixir et le divan lui renvoient, il peut connaître de toutes
causes en général , et les citoyens préfèrent recourir à
son tribunal pTutùt qu'à tout autre. Il fait mettre les scellés
après décès chex les personnages d'un rang distingué, soit
cbréliens, soit roahooielans. et rompre les scellés que quelque
magistrat fubtlteme aurait (ait préalablement apposer. Mais
•es plus briUaDtet prérogatives sont de connaître de tous les
procès ooooemafit les bieos domaniaux et l'intérêt du fisc ,
d'avoir rinspectioo générale de tooles les ufaflu (fondations
piruses, et le droit de destituer, pour cause de négligence ou
d'infidélité, Kmu wmiewêUifê ou administrateur! d'etabliaf^- .
mentfl de diarité. Au reste, let deux cadliys^l-aakmrtttlnii
Constantinople, continuent de nommer les cèOknnnsl
vacances, et disposent des bretets de pemîotts à acoonlrr i >
les ministres du culte. Ils sont dépositaires des iceandrioi}^
cadhys^ afin de pouvoir vérifier les lettres, mènoirQ et J^
judiciaires que ceux-ci expédient i ConitantifMMle p^t
l'exercice de leurs emplois, et ils ont chacun sx MMfiiiriiiii
leurs diverses attributions. Le cadhy-el-asker dluruçe i «
qu'après avoir passé le degré intermédiaire. Tous den '^rm
au divan du grand vizir, écoutent et discutent les aflum;»
quoi le cadhv-el-asker de Roumélie prononce seul lan^
le tribunal de son collègue ayant été supprimé. Dîna m
où tout est vénal , ces deux charges sont fort lacntiici, ^
pendamment des apanages qui y sont attadMM. — Le fr^
de tous les cadhys, après le cadhy-el-asker, c'est PûtoM
eadkissy ou isêamboul-effendiêsy, grand juge de GMulaMMf,
qui est en même temps premier magistrat iniuiiapri, kv
tenant général de police et inspecteur général di ooavnr,
arts et manufactures. Il a trois naîbs pour impedfrbpétf
mesures, ainsi que les vivres, denrées et plosieMs aatre ■
jugent sans appel comme lui. Il tient rejgîMrede rarringrfi
grains, et en nxe le prix. Il prend connausaocedelMlEf pr»>
ces entre les marchands et les artisans. Il (ait doaaffliki***
nade à ceux qui vendent à faux poids, ou il la Ut dnerpv
une oreille devant leur Iwutique. En Turquie, ki jipiioQitau
pensionnés par leurs subalternes, à commencer pv W odli)*
cl-asker. Après un an d'exercice, il est ordioiifCMit aiMr
mollah de la .Mekkc ou de Médine, ou cadkv-<l-<A(r4'A*
natolie.
GADHY-ABD-EBEAHMAN , MCht., fut élevé psv U Mf»*
trature, et exer^ d'abord les (onctibns decadby.dMtle m
lui est resté. Mais son inclination le porta bieotM i taktwa
la carrière des armes , et par sa bravoure il parviat rt^àm^
an pachalik de Karamanie, qu'il occupait en 1800. Iluvi m
avec succès dans son padialik les bonnes que k nku »
lim m lui avait demandés pour (bnner le NuaonDjcà^ b
1805, un khatti-chérif du sulUo ordonna d'enrôler dwiff «F
les hommes de vingt à vingt-dnq ans, parmi les jsoiffn*
parmi les jeunes gens les plus robustes. Cet ordre éprotn fê-
tant de grands obstacles, et excita méqie une femniat» r-
nérale et des séditions en quelques êndroito. Le »<ilC**?
était parvenu à compléter le contingent qui loi ëikfwi
Son audace et son intelligence, firent juger sa f"^'^''^^'^
sairc dans la Turquie d'Europe pour y rétablir la tna^f
et en défendre les frontières contre une invasion èttttarik»
armées russes. Cadhy-Pacha arriva à Constantiaofle es ^
1806, avec tous les Nixam-Djedid de l'Anatolie, famiMl w»-
fanterie de 15 à 18,000 hommes, et 1,500 boaunes d lafit-^
féodale. S'il eût aussitôt marché sur Andrinopleetstf^*^
schouk pours'y réunir i Mustapba-Bairakbdar.iliervtv-^
sans obsUcle, et il aurait fait respecter partout raulorik (î**
tan ; mais Séliin le retint pendant trois seoMioes ati ^r'
de Constantinople, afin de se procurer le plaisir d'y ffl»^"''
et manœuvrer ses troupes régulières à la manièfe itf«p|*?*
Cette faute laissa aux janissaires le temps d'orpotsff vv ^
sbUnce. Cadhy-Pacha, qui avait pénétré ladlemeut ja«^ /J
livria et Burgos , fut arrêté à Balacski , tes trMiMS ? "^
écrasées, et il ne put parvenir jusqu'à Andrioople. u «^
alors vers Roudschouk , où il eUit attendu par Ma^aj»*^
rakhdar ; mais les rebelles ayant intercepté »J»f* "*
convois, il fut obligé de se replier sur Selivrii, après *'^«'
audacieux mais maladroit assassin. Bientôt ttocb«»^J"* ^
ministère ayant rétabli momentanément la paixiafa^*^^
revint à (>)nsUntinople avant la fin de Tannée, «*/J^
Asie a%ec ses troupes qui formaient la majeure pa^**^
des Mzam-Djedid dont il éuit le g«n«»*«««^xSiiX
une autre faute en ne retenant pas dans sa capitale U»?^^
cba, qui, relégué au fond de la Caramanie, ne P**.*^Ç^
chute ni à la mort tragique de ce malbeureox P"**?^i
cesseur, Mahmoud II, convoqua un difin «**'*JtT#
ConsUntinople de toutes les noUbîlitésde Tenpirc* «iT.
réformer les abus et surtout de réprimer **_2?w^«
janissaires s'étaient rendus coupables- Ci^y-™** '^^
commencement d'octobre 1808. avec an corps de «i^TI-
qu'U laissa i Scutari. Ou décida duM et émm m
CADIS.
(721)
€ADIX.
run nopveau corps pris en partie dans celui des janissaires , | non loin de Bagnères, teint et apprêté à Montanban, et qu'on
nais qui formé à la discipline européenne, diviserait cette dan-
;ercuse milice, et lui opposerait une rivalité avantageuse à TE-
at. Cette institution , approuvée par le moufty et par le sultan ,
ùt or^nisée immédiatement sous le titre de Seymtn ; mais la
trécipitation, et surtout la dure avidité de Mustapha-Baîrakh-
lar le rendirent odieux , et discréditèrent dès Torigine un corps
[énéralement composé de la plus vile canaille. Après une pre-
nière révolte et quelques incendies, Cadhy-Pacha accourut à
>>nstantinople avec ses troupes qu'il avait été joindre à Scutari,
ur l'invitation de son ami Ramis-Capitan-Pacna. A son arrivée,
lamis avait réprimé la révolte et proposait une amnistie géné-
alequi eût calmé tons les esprits. Cadhy, animé du désir de
enger les injures qu'il avait reçues des janissaires en 1806 ,
»pina pour une sortie contre les insurgés , qu'il fallait extermi-
ler^ disait-il, afin d'inspirer une terreur salutaire à toute la
apitale. Son avis prévalut. Cadhy sortit donc du sérail à la tête
ie4,000 hommes, précédé de quatre pièces de canon. Il repoussa
t dispersa les ianissaires , prit même une de leurs casernes ,
lartagea ses soldats en quatre divisions ; mais lavarice de ces
lerniersqai ne songeaient qu'au pillage, leurs cruautés surtout,
ndignèrent la population; les incendies se multiplièrent de
Mîtes parts. Les ianissaires n*ayant pu reprendre leur caserne,
mirent le feu. Les Seymens furent obligés de se réunir à Ca-
Iby-Pachasur la place en avant du sérail, où ils furent assaillis
lar la populace et par les janissaires. Le sultan fit entrer les
îeymens dans le sérail et ordonna de cesser les hostilités. La
Dultitude furieuse demanda à grands cris la tète de Mustapha-
lalrakdhar; (quelques voix demandaient même celle du pacha
te la Caramanie. Le cadavre du malheureux frère du sultan,
rouvé dans son palais incendié , calma les rebelles. Cadhy
'embarqua secrètement sur une chaloupe qui le transporta,
vec quelques-uns de ses amis, àSélivria, d'où ils gagnèrent
loudschouk. Bien accueillis d*abord , ces fugitifs furent bien-
&t expulsés de leur retraite. Cadhy osa reparaître à Cunstanti-
lople en habit de derviche, et reprit le chemin de la Caramanie
ans rintenlion d*y lever un corps d'aventuriers, de parcourir
Asie-Mineure , et d*y^ faire une guerre cruelle aux janissaires.
Reconnu à Kiutayeh, il fut immédiatement mis à mort, et sa
été, envoyée à Constantinople, y fut exposée pendant un mois
our satisfaire la vengeance des janissaires , qui le regardaient
omme leur ennemi le plus implacable et le plus dangereux.
€ADi {géogr, anc), deux villes situées Tune en Phrygie, Tau-
re en Lydie.
CADIAC (géogr.)^ village de France ( Hautes-Pyrénées ), avec
eux sources thermales, qui ont les mêmes principes que celles
e Baréges. La commune a 506 habitants. Elle est à une demi-
eue sud-ouest d'Arreau.
CADiciA, veuve de Scévinus, accusée de complicité dans
ne conspiration contre Néron , et bannie de l'Italie l'an de
.-C. 65.
CADIE , 8. f. (botan. ) , espèce d'arbuste qui croit naturelle-
sent dans l'Arabie. — Genre de plantes de la famille des légu-
lineuses.
CADIÈRE, S. f. (gramm. el numi$m,}, chaise, siège. Il est
ieux. — Ancienne monnaie de France , qui avait cours sous
'hilippe de Valois, sur laquelle ce prince était figuré assis sur
ne chaise qu'on appelait et qu'on nomme cadiére dans les
rovinces méridionales de la France. En Picardie , on dit co-
ére,
CADiàRE (La) (K. Girard).
CADILESQUBR OU CADILBS-QUIER , S. m. {kiât, mod,) ,
lef de la justice chez les Turcs ( V. CiDHv). Ce mot est arabe,
>iiipo8é de kadi, juge, et asekar, et avec l'article ai, aUnehar^
est-â-dire armée, d'où s'est formé kadiiascher, juge d'armée,
irce que d'abord il était juge des soldats. D'Herbelot écrit ca-
^i-lesker ou cadhiasker.
ciADis {comm.)f étoffe de laine à grains, tondue et apprêtée à
taud comme le drap. On la teint de diflerentes couleurs pour
ibillements d'hiver. Cette étoffe était autrefois trèi recherchée,
; on en vendait une grande auantitê, teinte en noir , au clergé ;
lais aujourd'hui elle est d un moindre débit. L^ fabriques
ançaises de Montaubaii, Castres, Alby, Arles, Saint-Flour,
arascon fournissaient le cadis de diverses qualités et longueurs,
a largeur ordinaire était une demi-aune de Paris. Les cadis
ns, dont la chaîne se fait avec la laine d'Aragon, connue sous
! nom de eampo$ vezieda et â*Oiso$ negrot, et la trame avec la
pria iegwiana^ ont le grain très-fin ; on les teint deux fois, et on
"S distingue sous le nom de eadi$ ras. Il y a une sorte de cadis
»rl et de très-boooe durée, que l'on tisse dans la vallée d'Aure,
IT.
expédie ensuite plus loin de cette dernière ville. On connaît
cette sorte sous le nom de anrts, fleurs d'aures, ou bien aussi
sous celui de cordelais à fil gros et à fil fin.
CADiSADÉLiTES, S. m. pi. (/lûl.), nom d'une secte musul-
mane. Les cadisadélites sont une espèce de stoïciens niahomé-
tans qui fuient les festins et les divertissements, et qui aflectent
une gravité extraordinaire dans leurs actions. Ceux des cadisadé-
lites qui habitent vers les frontières de la Hongrie el de la Bosnie,
ont pris beaucoup de choses du christianisme. Ils lisent la tra-
duction esclavone de l'Evangile, aussi bien que l'Alcoran , et
boivent du vin, même pendant le jeûne du rainasan. Mahomet,
selon eux, est le Saint-Esprit qui descendit sur les apOtres le
iour de la Pentecôte. Ils pratiquent la circoncision comuic tous
les autres musulmans, et se servent pour l'autoriser de l'exem-
ple de Jésus-Christ, quoique la plupart des Turcs et des Arabes
se fondent bien davantage sur celui d'Abraham.
CADisÉ, adj. (comm.). On désigne par cette épilhète, une
espèce de drogucts croisés et drapes, dont les chaînes sont de
quarante-huit portées, et chaque portée de seize fils, et qui ont
tout apprêtés une demi-aune de large et quarante aunes de
long. Ils se fabriquent en plusieurs endroits du Poitou.
CADius RUFUS, gouverneur de Bithynie, fut accusé de con-
cussion par sa province, sous l'empire de Claude, l'an de J.-C.
49, et condamné.
CADIX igéogr,), province d'Espagne, formée de la partie mé-
ridionale de celle de Séville, qui la borne au nord. A l'est, elle
touche a la province de Malaga; elle est environnée partout
ailleurs par la Méditerranée, le détroit de Gibraltar et l'Océan.
CADIX ou mieux cadiz, la plus belle ville du royaume de
Séville, en Andalousie, située par le 36* 32' de latitude nord, et
S*" 37' de longitude ouest, sur un rocher assez élevé, à l'extrémité
d'une langue de terre appelée l'Ile de Léon. Sa population est
de 53,000 habitants. Chef-lieu d'un déparlement maritime, elle
est le principal port de la marine espagnole, et ses fortifications
la mettent au rang des plus importantes places du royaume. Sa
position avantageuse pour le commerce , à l'entrée d'une baie
de 10 lieues de circonférence qui offre aux vaisseaux un excel-
lent mouillage, son port vaste et commode, en font le principal
entrepôt de l'Espagne. C'est aussi une ville d'instruction :elle
possède une école aes beaux-arts, de mathématiques, de chirur-
gie et de médecine; un collège des jésuites, un séminaire ; une
école nautique ; un observatoire et un jardin de botanique.
Siège d'un évèché, Cadix renferme une antique et magnifique
cathédrale, treize couvents, un hôtel de ville moins beau que sa
prison, et un théâtre. Ses rues ont peu de largeur, mais ses
places publiques, ses maisons bien bâties, blanchies avec soin et
Srnies de larges balcons , ont de la régularité et présentent un
n aspect. Cadix est très-ancienne, ayant été fondée, dit-on,
par les Phéniciens 1,200 ans avant J.-C. Le temple qu'ils y éle-
vèrent en l'honneur d'Hercule était l'un des plus célèbres de
l'antiquité. La bonté de son port et sa situation aussi favorable
pour la défense que pour le commerce, lui ont donné dans tous
tes temps, sous les Carthaginois comme sous les Romains (qui
la nommaient Gades ) et sous les Maures, une grande impor-
tance politique et commerciale. En 1262 les Espagnols en de-
vinrent possesseurs. Les Anglais, en 1696,1a -prirent, la pillèrent
et la brûlèrent. Rebâtie par les Espagnols , elle repoussa plu-
sieurs nouvelles attaques des Anglais, et soutint au 6 février
1810 au 25 août 1812 un siège mémorable contre les troupes de
Napoléon, qui ne purent s'en emparer. Lors des troubles politi-
ques de l'Espagne en 1823, Cadix fut quelque temps occupée
militairement par les Français venus à la aéfense de Ferdi-
nand VII (V. I article suivant).
CADIX (Siège db). Au commencement de l'année 1810, les
Français étaient è peu près maîtres de toute l'Andalousie ; Ca-
dix seule, où la Junte insurrectionnelle s'était retirée et avait
réuni toutes ses forces , résistait. Chargé par le maréchal Soolt
de réduire cette place, le duc de Bellune en commença le siège
le 6 février. L'Ile de Léon, sur laquelle on sait que Cadix est M-
tie, a la forme d'un triangle presque régulier, dont deux côtés
sont baignés par l'Océan ; de ces deux côtés-là, l'Ile, et par con-
séquent Cadix, étaient protégées par les flottes espagnole el an-
glaise; le troisième côte de I Ile n'est séparé de la terre que par
un étroit canal sur lequel existait un ancien pont long de sept
cents pas; nuiis ce pont, la junte l'avait tout d'abord fait dé-
truire. Située à l'extrémité du triangle, c'est-à-dire au point
le plus éloigné du continent, Cadix ne pouvait donc être atta-
3uée ({ue du rivage , et à énorme distance; enfin, dans cette
irection même, elle ne présentait aux attaques de l'ennemi
91
CADMILE.
(722)
CAMIIUS.
qu'une ligne de for lifica lions puissantes dont les deux extrémi-
tés $*appuient a la mer. ludôpeiidaniinentde 15,000 Espagnols
qui occupaient Cadix et les furls de Ftlc, un corps auxiliaire de
7,000 Anglais était venu de Portugal et de GibralUr pour dé-
fendre la place et ses approches. On voit, par les détails q^ui
Ç récèdent, combien était difficile Tenlreprise des Français,
oui ce qu'ils purent fut de bloquer Cadix du côté de la terre.
En mars, la tranchée s ouvrit sur plusieurs points le long des
côtes. Le mois suivant, malgré le feu des forts et des flottes, les
travaux de siège continuèrcMil. En dépit des sorties vigoureu-
ses faites par les assiégés, d'abord les petits forts qui garnissent
la baie , puis la vaste forteresse de Matagorda , tombèrent au
pouvoir des troupes françaises. Matagorda est situé vis-à-vis de
Cadix. De ce point plus rapproché, le duc de Bellune entreprit
dckMimbarder la ville, malgré la distance qui Ten séparait en-
core. A cet effet, on fil couler à Séville des mortiers d invention
nouvelle , qui pouvaient lancer des bombes à plus de dix-neuf
cents toises, et on les établit en batteries sur le point appelé
Trocadéro. Le 15 décembre les premières lM>mbes furent lan-
cées; elles atteignirent le centre de la ville; mais comme les
Biaisons étaient presque entièrement bâties en pierre, il n*en
résulta aucun incendie, et le dommage fut insignifiant. Les
Français durent donner une autre direction à leurs efforts, et,
dés janvier 1811, ils s'occupèrent de la construction eide Tar-
niemenl d'une Ooltille destinée â tenter une attaque contre Tjlle
de Léon. D'autre part, l'assemblée des cortès, réunie à Cadix,
était loin de se laisser abattre. Plusieurs fois les assiégés, dans
écs sorties, essayèrent de repousser les assiégeants, et parvinrent
à détruire une partie de leurs travaux. I^es généraux espagnols,
d'accord avec les Anglais, conçureal même un projet hardi
dont la réussite devait amener non-seulement la levée du siège,
mais ja délivrance de l'Andalousie. Leur dessein était de mettre
à proiit 1 éloignement du maréchal Soult qui se dirigeait sur le
Portugal pour porter secours à Masséna, et d'aller prendre tou-
tes les lignes i\e& Français à revers, tandis qu'elles seraient atta-
quées de Iront par la garnison, et que les vaisseaux et les cha-
loupes canonnières menaceraient tous les points de débarque-
ment. Les Espagnols ne négligèrent rien de ce qui pouvait con-
tribuer au succès de leur entreprise; néanmoins, ie duc de
l^ellune, qui n'avait alors sous ses ordres que les seules troupes
de siège, parvint à faire échouer ce vaste plan. Les débris du
corps expédilionnaire qui avait quitté l'ile de Léon le 20 février,
y rentrèrent le 5 mars , après avoir essuyé le matin même â
Chïdana une sanglante dêlaile. Depuis lors, nul incident remar-
quable ne signala la continuation du blocus, qui se prolongea
jusque en août 1812. A celte époque , les succès de Wellington
obligèrent les Français à at>aiidonner un siège qu'ils avaient
poursuivi avec tant de persévérance, et à quitter l'Andalousie.
Le 5 octobre 1825, les français s'emparèrent de Cadix après un
investissement de courte durée, et rendirent à la liberté le roi
Ferdinand VU que les cortès y retenaient prisonnier.
€ADiiiÉE (hist. «ne), citadelle deThèbes, bâtie par Cadnras.
On donne quelquefois ce nom à toule la ville.
CADMEis {hitt, anc.) , ancien nom de la Béotie, comme em-
pire de Cad m us.
CAD3I1E, s. f. [chimie], suie mélallioue qui s'attache aux pa-
rois des vaisseaux de fusion , suivant Dioscoride. On a depuis
appelé cadmie naiurelle ou fossile , une sorte de pierre ou de
laiiicral qui contient du zinc, du fer, quelquefois de l'arsenic,
souvent aussi du bismuth, de l'argent et du cobalt ; et cadmie
arlificieile ou des fourneaux, tutie, l'oxyde de zinc sublimé.
La cadmie d'arsenic était l'oxyde blanc pulvérulent qui se
forme à la surface des masses de l'acide arsénieux du com-
merce.
GAOMlLfi, cAsaiiLE et CAMiLE, tantôt avec un, tantôt
avec deux L, Kx^^xùc; , KâjioXo; , est ce quatrième personaage
que l'on voit figurer au bout des triades cabiriques. Peu d'au-
teurs ( P. Phérécyde, dans Stxabon, liv. x, ou les Frag, de Pké-
récyde , éd. Slurz, p. 141 , et Mnaséas) connaissent ce quatrième
personnage, et parmi ceux qui en parlent, plusieurs lui don-
nent d'autres noms ( Gigon et Hermès ). Ces divergences ne
doivent en rien nous étonner. Tous les écrivains ne furent
point initiés aux mystères de Samothrace , et les initiés eux-
némes n étaient admis que peu à peu à la connaissance de la
vérité totale. D'ailleurs , à côté de la vraie doctrine devaient
s'élever des opinions erronées, sinon sur les noms des divinités,
du moins sur les équivalents populaires qu'on pouvait leur
8ul)stituer. Ueureuscn^ent , ici , les variantes mêmes nous
mettent sur la voie du système orthodoxe. Gigon, le plus sou-
tcnt assimilé à liercule, est, comme on sait, un dieu rieur et
moqueur , un Cabire dansant, un génie apbrodinHiM but.
sant et célét>rant l'union des deux AxiocenôTcMiie »
même quelquefois on nomme par syncope Cadne, iMim^^
bien cerlaineiueut le même qu'Hermès-UerctR . UJ^
'Eppivi; Bditoiuuitç ; Tzetzès, Sur Lycoph,, v. I6aj. Or| à d^
instant les mylhographes de l'antiquité parlent du Bn*
ith)pliallique qu'ils mettent en rapport tantôt ava b 1«
tantôt avec Vénus, toutes divinités qui ont été amlMéttsuc
la déesse Axiocerse. Il est clair que cet Hermès '^^tiim
est bien , au fond , le même que Gigoo, quoique uxmmwt
se trouvent quelques difTêrences. — Quant k U diËnl^p
semble présenter le rapprochement d'Hercule et tHn^
dans cette hypothèse, elle n'est qu'apparente. ITabiv*) ^
dieu-soleil , étant le produit de Fia et d'Albor (àSiMtr
les deux Axiocerses), l'Axioeerse mâle se rejoint en lsj;b>M
est donc la joie d'Axiocerse générateur, le génie aohn^
qui applaudit à l'hymen d'Axiocerse. De plus, U)#,i
moins à notre avis, figurait deux fois dans l'hebikaita
ogdoade cabirique : la première, il estl'aculytednùkhs
tant que lumineux et appartenant â la spbéreMfrvr
(Axieros- Vulcain , Axiocerse -Mars , Ax'iocen<'-Vmi ;h
deuxième , il assi.stc les Cabires en tant que dieui itkm
sombre ( Axiéros-Déii»éter , Axiocerse-Pluton.Aiiocw^
serpine). Dans les deux cas, il est bien Hermès; Mit II ^ a*
der son rôle dans le monde supérieur à un être bnlint H Jit
par excellence, à Hercule, à Dionyse(BacdHH^i;l^ l
est bien Hermès, mais c est à la suite de b prwutfrtnailp^'il
mérite par excellence le nom d'ilhyplial)ifK;meiiim,ff
n'est plus que le phalle inanimé et privé deu it«tt(tn(nle
(Comparez Adonis, Osiris, etc.). Dans l'aoellirtntai.i
Iriarle cabirique apparaît insé^iarabled'undieoioBBitttUr.M
suivant. Cedieu peut être ciNisidéré sous deslaresàvenn pvc
philosophes, par les prêtres, par le peuple. Pour l«^U*te
ce sera le Démiurge se contemplant avec s^lisbrtiN teirf
ouvrage accompli, et souriant à la création â rinsuotwiirf
et l'union des forces contraires produisent, hondop<«^
de l'être, le inonde édaUnt d'une harmonirHie bst' «
bien ce sera l'intelli^nce incarnée, servant Iwdimter
aux différents degrés de la ccsmogooie. Pour ^epj[^'
verra que l'Amour. El peut-être les prêtres, en ledntHt
Y distingueront-ils le désir et la copulation. Dania*»^*
le ministre des dieux assume un rang plus èle%é, rt »»*
virtuellement que chronologiquement, au-d«»*5»
déliés qui s'unissent. Chronologiquement, et eu uns*
sir, il les précède; logiquement, et dans les deui î®.»^
contient, car tout désir suppose et l'être qui deared^
désiré, toute copulation deux cires qui s'unissent A»* ■
des exégèses de la doctrine dont celle de San»ûtw>''^*
reflet, met-elle Hermès ithyphalliqueiThollj'pnn|i|tf^^
Proserpine-Lune ( Poubasti ) , à laquelle il veol mt •
(Plutarque , Isis et Osiris, p. 419 de 1 éd. Reidjf ^^^
aventure allégorique que ne voit-on pas? Pour "'"'^"ï'*, ^
Mercure planète, principe ou intelligence st^n^r?^
dans la lune, lors de la conjonction de celle-ci afer*'»^
laritéet les justes proportions que nous admirons dJB<^
pour Porphyre, c>st l'alliance des deoxpnnar».*
lunaire, l'un fécondant et intelligent. l'awl«'«^'",.
temps fécondité et raison formatrice; pour Piw»-^
forme et la matière , la matière qui . stérile P»"?^ .
domptée et disciplinée par la forme , la forme q^ "*^ ,
la matière, devient la réalité même , le pnnape iw«|^^
carné, la loi visible et tangible. <>>«=*"*!** ^Ifrjif
a éie«i nïédtaleur qui met en ooBiroufiication lenrin
le monde des corps et le monde des esprits, et pwtj '
fin l'œuvre de la création universcHe.» i^^**"*^' *[* i, .
gniaut, t. H, p. 298.) Et pour exprimer <'»«^
Ulitude et tout son vague la conception ««"J^J^i, a
admis que toule spécialité dans le nw>ode,eitF^
lui-même, comme universalité unique (co"^"* {!**_„.
la commixtion de deux principes, I un ««*>? J* ' "^ ^
quels que s«imt ces deux principes, Cadnnle w ^.,
entre ces principes : en conséquence , il ^l " ^.
même, l'amnité ou amour, loi que r alisenl u w^ .
l'intelligence et la volonté , puisque ^'*^?^^1^^ •
deux phénomènes; eniin, Tinstrument à I aw^^,
linité, rapport intelligible ou loi, on Pf'^'J^T^-
rapport visible ou fait. Dans lusMge ^^S**'*'VÏÏ; -.-
phalk. Récapitulons à présent, en »a>««^^^*L# '
cation Iransœndentale. Cadmile *<*-^»fP*"l"^
mUe intfllIigeiioe-araour-pbaUe , Cadmile P^^g*^^
composaUe en deux rôles, esltotir à tour f «J»''^
CJIBV1UII.
( W5)
impie senranl desCafeires, dieu suprême; ^ dieu sans épouse,
•eo époax; 3^ difu ministre de la triade lumineuse, dieu roi-
istre de la triade l'Wbreuse; en d'autres termes, ithvpballe et
impie plia Ile , ministre rieur et minisire grave, ifercule et
[erniès, Gigoii et Cadniile proprement dit. Des truis statues de
copas ( V, Cabires , il est probable que Pulhos était Cadmile.
À les trois statues que Paosanias ( li? . i , clii 43) attribue à ce
élèbre statuaire sont les mêmes que celles de Pline, indubita-
leinent c*est encore dans Polhos qu*il faut retroufer Cadmile,
[uoique primitivement Creozer ait penché pour Ërès. Il est
rai que les deux mots se rapprochent par le sens. ("Ef wc .
mour, nodc;, désir passionné). 1^ nom de T^dmilc passa dans
Italie, et la religion étruseo-runiaine, dans]a<|ueUe se conser»
èrent tant de tra es des rites religioux de Samothrace, em-
ilo^ait sous ce titre (f7ami7/t , CnmiUa), comme appariteurs et
ssistants des prêtres , nombre déjeunes gens et de jeunes tilles
le naissance libre. I>es preniiers devaient ne pas avoir passé
'âge de pul>erté; les jeunes tilles étaient admises jusqu'au
emps de leur mariage (Denys d'Halicam., liv. ii , ch. !24;
kdam, Anl. rom.t t. ii , p. 74 ). Dans les cérémonies du ma-
iage. le camile portait un vase couvert nommé mmère (-i*m
Kl -a), qui renfermait les bijoux de l'épouse et des jouets pour
es enfants (Plaut., Cisl,, m, l ,5;id., IV, iv, HO) , ce qui
lous ramène au rôle du jeune Cadmile des deux Axiocerses. Il
st à noter que les prêtres pères de faniille n'avaient point de ca-
nile. On devine aisrn^ent que le surnom de Camille , donné à
me branche de la tamiile patricienne de Furius, faisait allusion
i la dignité religieuse dont avait été revêtu dans Tenfance un
le ses membres. Suivant K.-Ottfr. Mûller, Welcker , Schwenck
st Vakker, le nom de Cadmile s'expliq^uerait par le grec
oMi^ucvc; , participe ionien usité en poésie epigue ; c'est le mot
loi offre le f>lus de rapport avec la syllabe fondamentale de
^dmile. Mais incontestablement c'est à l'Orient ou'il faut de-
uander l'origine du nom. Toutefois , ni l'interprétation égyp-
iennede Zoëga (lotil sage, dans le De Ohel.^ p. 220; comparez
lanier, i, p. 9), ni même celles de Bochart [serviteur de Dieu ,
lans Géogr, $ac., i, p. 576) , et SchHling [Ub. d. Samothrak.
wollk : celui (fui te tient devant Dieu), ne nous semblent com-
Jêtement satisfaisantes.
CADMICBI (chimie) , métal dont la découveiie ne date que
le 1818. A cette époque, un chimiste allemand, M. Hermann ,
[ui préférait l'oxyde de zinc en grand pour la médecine, ayant
eçu la défense de continuer à en livrer au commerce , parce
[u'en examinant quelques pharmacies prussiennes on avait cru
econnaltre la présence de I arsenic, en fit un examen particu-
ier, et s'aperçut qu'il renfermait un corps nouveau qu il obtint
lolé, et qu'il envoya à M. Stromeyer, pour le prier de vérilier
es conjectures, m. Stromeyer reconnut qu'il avait les mêmes
iroprieiés que le métal qu'il annonça avoir découvert aupara-
ant , et auquel il proposa de donner le nom de cadmium. Ce
[we Ton sait sur ce corps est dû h M. Stromeyer, qni en a fait
tne étude à peu près complète ( Ànnalen der pkytik LX). —
> cadmium ressemble à I étain pour sa couleur, son éclat , sa
noilesse et sa ductilité; comme l'étain , il fait entenilre un cri
[oaml on le ploie, et se laisse farilenient entamer par la lime et
e couteau. Soumis à l'action de la chaleur, il se fond et se vola-
ilise un peu avant le zinc ; il cristallise en octaèilres. Sa densité
st environ 8,6, celle de l'eau étant prise pour unité. C'est dans
es minerais de zinc que la nature nous offre le cadmium ; il
nti e dans leur composition pour quelques centièmes , et il y
ffecte les mêmes états de combinaison que le zinc , savoir celai
le carbonate et de silicate dans la calamine, et celui de sulfure
lans la bleude. Pour procéder à son extraction , on dissout le
ninerai à chaud dans l'acide sulfurique. f^ dissolution étant
iltrée et refroidie, on y fait passer un courant d'ncide sulfhy-
hiaue en excès. On transforme par là les aulfatea de cadmium
\ ne zinc en sulfures , qui se prénpitent mêlés à un peu de
ulfure de cuivre; car le minerai peut contenir de ce dernier
nétal. Le précipité recueilli et bien lavé est traité ensuite a
.baud par l'acide chlorhydriqtie, qui fait passer les sulfures à
'état de chlorures avec dégagement d'acide sulfbydrique. On
raite alors les chlorures par le carbonate d'ammoniaque, et l'on
biient des carbonates de cadmium , de zinc et de cuivre. Les
leai derniers sont solubles dans un excès de carbonate d'am-
Doniaque, tandis que le premier ne l'est point ; on pourra donc
n filtrant obtenir le carbonate de cadmium. Après l'avoir bien
tré, on le chauffera pour enlever l'acide carbonique, et on re-
luira l'oxyde restant en l'exposant à une légère chaleur rouge
lans une cornue, aprî'S l'avoir mêlé avec du noir de fumée. Le
nétal viendra se sublimer dans le col de la cornue, d'où on le
«tirera facilement pour le fondre en culot. — Chauffé au con-
tact de l'air ov et l'osygène , le cadmium brûle comme le zinc
avec luoNère, et donne naissance à un oxyde qui apparaît sous
forme de lumées jaune, brunâtre. Cet oxyde est le seul que le
cadiniujn peut foniier; sa couleur est jaune bninàtre, mais à
l'état d'hydrate , il est blanc. Il joue le rôle d'une base assez
puissante; il se dissout très-bien dans les acides, d'où il est pré-
cipité par les alcalis. Il ne colore point le borax. Sa com|iosition
est 606,77 de cadimiim pour lOO d'oxygène. Sa formule est
Cd O. L'équivalent du cadmium est donc 696,77. — Mis en
contact avec l'acide sulfurique étendu d'eau , le cadn)iiini dé-
compose l'eau et donne naissance à du sulfate de cadmium qui
se dissout, età derhydrogciic qui se <lr^age. Cette proprielc
fait supposer qu'il déconipos rail l'eau à la enaleur rouge; aussi
est-il rangé parmi les métaux de la troisième section. L'acide
azotique attaque le cadmium avec dégagement de bioxyde
d'azote et formation d'un azotate. L'acide chlorhydriqoe l'atta-
qtie également, en donnant naissance a un chlorure et à de
I hydrogène qui se dégage. Les sels de cadmium sont presque
tous inœlores, solubles dans l'eau, cristallisables; ils possèdent
une saveur acerbe métallique. Le zinc en précipite le cadmium
à l'état métallique, sous la fom^ de feuilles dendri tiques qui s'at-
tachent au zinc. — Le cadmium s'unit facilement avec la plu-
part des métaux, et donne lieu à des alliages la plupart aigres
et sans couleur. L'alliage de cuivre et de cadmium est d'une
couleur blanche tirant sur le jaune ; il est très-aigre, et dans la
proportion d'un centième, le cadmium communiquerait beau-
coup d'aigreur au cuivre. Exposé à une température suffisante
pour fondre le cuivre, l'alHage se décompose, et le cadmium se
v«)latilise entièrement. On n'a pas d'après cela à craindre que,
dans la fabrication du laiton, le cadmium qui pourrait être
contenu dans le zinc cause aucun dommage ; on explique aussi
pourquoi la tutie ou l'oxyde de zinc qui se dépose dans les che-
minées des fourneaux où l'on allie le zinc au cuivre, renferme
ordinairement de Toxyde de cadmium. — Parmi les composés
de cadmium , le plus digne d'intérêt est le sulfure de cadmium ,
dont la belle couleur est comparable à celle de l'orpiment ou
sulfure d'arsenic. Le wùîn comme l'oxygène ne forme avec le
cadmium que ce seul composé dont la formule est Cd S. Sa
couleur est celle d'un beau jaune oranp^. Si on le chauffe , il se
fonce. Au rouge Manc, il se fond et cristallise ensuite par le re-
froidissement en lames transparentes micacées de la plus belle
couleur jaune citron. Il se dissout facilement dans l'acide chlor-
hydriqne avec dégagement de gaz solfhydrique. On ne forme-
rait que difficilement le sulfure de cadmium en fondant le sou-
fre avec le métal; on l'obtient beaucoup mieux en chauffant un
mélange de soufre et d'oxyde de cadmium, ou en précipitant
un sel de cadmium par l'acide sulfhydrique. Ce sulfure, par la
beauté et la fixité de sa couleur, ainsi que par la propriété qu'il
possède de bien s'unir aux autres couleurs , et surtout au bleu ,
liromet d'être d'un emploi très-avantageux dans la peinture.
Quelques essais tentés oans ce but ont donné les plus heureux
résultats.
CADMOlî (gé^, «ne.), ville de Palestine, vers le nord, dans
la tribu d'Aser.
CADMonÉENS (F. Cedmonéens).
CADncs(àûf. kér&ique). Cadmus était, selon l'opinion la
plus commune, fils d'Agénor, roi d'Egypte, et de Téléphassa.
Les étyinologistes ont dérivé son nom de cadam , qui en hébreu
signifie le mutin; ce qui peut désigner qu'il était venu de l'O-
rient, peut-être du pays cité dans la Genèse (15) .^ous le nom de
Cadmoni. Agénor étant venu occuper Tyr et Sidon, son fils le
suivit , et peut à ce titre être regardé comme un prince phéni-
cien. Lorsque sa soeur Europe eut êié enlevée par Jupiter sous
la forme d'un taureau, et transportée en Crète, il partit par
l'ordre de son père pour la chercher, ainsi que sç'S frères Phœnix
etCilix. Après bien des courses infructueuses, il alla consulter
l'oraclede Delphes, qui lui ordonna d'aller dans un rhampdésert,
où il trouverait une génissequ'il devait suivre, de bâtir unevillean
lieu où elle s'arrêterait, et dedonner à ce pays tenomdeBéotie,en
l'honneur de la génisse (!^>'-j;]. Selon la Chronologie âe Ijircher,
ce fut l'an 1551 avant J.-C. que Cadmus arriva dans la Béotie.
II obéit à l'oracle, cl, voulant sacrifier la génisse à Pallas, il
en\oya ses compagnons chercher de l'eau h une source qui était
dans une grotte gardée par le dragon du dieu Mars. Euripide,
dans sa tragédie des Phéniciennes, nomme celte source la fon-
taine de Dircé; mais elle n'eut ce nom que longlemps après
Cadmus ( V, Dibcé}. I-a retraite du dragon est décrite par Ovide
(Métam», m, pag. 80 et suiv). I<*c dragon ayant dévoré les
com|iagnons de Cadmus, celui-ci tua le dragon, et, par le conseil
de Pallas, sema sur In terre ses dents, d'où naquirent des guer-
riers qui s'eotre-luèrent tous, à l'exception de cinq, Ecliion,
caumus.
(724)
GAMWS.
Udœusy Chthonitis, Hypéranor et Télor, qui l'aidèrent à bâtir
sa YÎIIe. Quelques auteurs expliquent cette allégorie, en disant
qae Gadinus, qui avait conduit en Europe une colonie de Tyriens
ou Phéniciens , pour y former un établissement , fut obligé de
combattre les habitants du pays, et que les ayant réduits, ceux-
ci s'unirent avec les Phéniciens qui étaient venus à sa suite. -^
Gadmus passe pour Tinventeur de récriture alphabétique, quoi-
qu'il soit prouvé que les Pelasses s'en servaient avant son arri-
vée. On connaît les vers de Brebeuf :
Cest de lui que nous i^ient cet art ingénieux
De peindre la parole et de parler aux yeux.
Il est probable que Gadmus enseigna l'écriture aux habitants de
sa ville. Du reste , la tradition lui attribue diverses mesures de
civilisation , et d'autres relatives au culte des dieux (F. Ecri-
ture). La ville bâtie par Gadmus fut nommée Thèbes, la cita-
delle eut le nom de Cadmée, Ce fut Amphiun qui , selon les
poètes, l'environna de murailles , qu'il éleva au son de sa lyre.
Gadmus épousa Uermione ou Harmonie ( F. ces mots). Junon •
qui n'avait point assisté à ses noces, où avaient paru tons les
dieux, le persécuta, lui et sa famille. Ses ûlles, Ino, Agave,
Autonoé et Sémélé, périrent malheureusement. Polydore, aïeul
de Laïus, qui fut tué par Œdipe, vit aussi sa maison victime des
fureurs de Junon. Gadmus, voulant fuir les lieux témoins de
ses désastres, s'en exila avec Hermione, qui ne voulut point
l'abandonner, et , invoquant les dieux qu'il croyait avoir otTen-
ses par la mort du dragon, il leur demanda de lui en donner la
forme. Hermione Ht la même prière, et tous deux furent chan-
gés en serpents. On explique encore cette fable en disant que
Gadmus, chassé du trône par une conjuration que forma Pen-
Uiée, son petit-fils, se relira en Illyrie, où sa femme le suivit, et
où ils menèrent une vie fort cachée. — Un beau vase grec, pu-
blié par Millin ( if on. tn^^., tom. ii, pag. i99), représente
Gadmus combattant le dragon. Sur un autel sépulcral publié
par Boissard (tom. ii, pi. 78), on voit un des compagnons de
Gadmus dont le corps est enveloppé par les replis du serpent ;
deux autres fuient pour aller chercher le héros. On trouve en-
core l'aventure de Gadmus sur une intaille de vieux style du
cabinet de Buonarroli (ffort, ii, 35. — Raspe calai, de Rossie,
8585), sur une pierre du cabinet de Stosch ( Caial, par Winc-
kelmann, pag. 319, n^ 26), et sur d'autres pierres gravées (/6td.,
pag. 317 y n° "20). Le même sujet se trouve sur un bas-relief du
palais Spoda, publié par Winckelmann (if on. inéd,, n** 83) ; les
figures sont grandes comme nature. On voit Gadmus combat-
tant le dragon, et couronné par la victoire, sur une médaille de
Domitien, frappée à Gorinthe, sur une autre de la même ville ,
frappée sous SH»p(inie Sévère. Sur une médaille de Samos, on le
voit frappant le dragon d'une pierre, et, sur une de Thèbes en
Béotie, on le voit armé et descendant de son vaisseau. — Deux
médailles de Tvr en Phénicie, frappées sous Gordien et Gallien,
publiées par Vaillant, représentent Gadmus qui lue le dragon ,
ainsi qu'une autre médaille de Tyr, publiée par Pellerin (MéL, i,
mg. 394, pi. 23, n** 4). Deux pierres gravées du cabinet de
France représentent encore Gadmus (Du Mersan, HiH. du
eabin. det méd., n"* 35t et 352). On voit Gadmus et Hermione
sur un beau miroir étrusque de la collection Durand, publiée
Car de Wiite, n** 1961 .— La fable de Gadmus, fondée sur un fait
istoriquc très-a ncien,est racon tcepr les divers au leurs avec beau-
coup de contradictions. Il faut voir sûr ce mythe les travaux de
M. Greuzer dans sa Symbolique, et ceux de M. Welcker dans un
écrit intitulé : Ueber eine kretiscke colonie in Theben^ die
BoeUin Europa und Kadmos, Bonn., 1824. Dumersan.
CADMlJS {considéré comme inventeur de l'écriture). On a
âittribué à ce héros l'invention de l'écriture, ou du moins l'in-
troduction en Grèce des caractères de l'alphabet ; d'où les vers
si connus :
C'est de lui que nous vient cet art ingénieux
De peindre la parole et de parler aux yeux,
Et par les traib divers de figures tracées,
Donner de la couleur et du corps aux pensées.
Gette tradition historique a été admise sans difficulté par pres-
que tous les savants, qui trouvaient un merveilleux rapport
entre 1 elif des Arabes et surtout l'aleph des Hébreux, et l'alpha,
première lettre de l'alphabet grec; et ce parallèle pouvait s'é-
tendre à d'autres lettres, le beth correspondant exactement au
bêta, le daleth au delta, le caph au kappa... Il n'est pas jus-
qu'au kop|ia, cette vieille lettre, oubliée presque toijovsék
1 énumération des anciens caractères, et mentionnée {^(W^
tilien comme n'étant employée qu'à exprimer annooîbnT
ne pût se prêter très-bien a cette Goniparaisoo;carleUB
c'est le caph renversé. De plus, l'arithmétique, ni d?l.
Grecs comme chez les habitants de la Palestiae ne conBun
d'autres signes que les lettres, confirmait ces siiigiilicnn.
prochements. — Malgré cette suite impo«aDte depirbiiQ(^
relations, une telle donnée ne peut toutelois être accepiren i^
quelque réserve. D'un c6té, les habitants du PélopoofieMft.
sent avoir porté en Italie, et même jusque dam wLiliia.i
alphabet quelque peu différent de celui de Oidroos, el orl) ùy
sieurs siècles avant l'époque où Ton suppose que ce pmw.
a vécu ; et, d'autre part, comment supposer que lesl«iia.|i
de temps immémorial écrivaient, comme les B»b;loon}''.r
Mèdes, sur des peaux préparées, aiusi que le rapporte Ho^
et gni entretenaient des relations continuelles ifec Iths,
n'aient pas connu l'écriture longtemps avant les fi^^
gués dans un coin de la Grèce d'Europe? Ce ne saïKfiP
seules difficultés. Gadmus, donné comme Phénicien, i (m
le jour sur les bords du Nil, et plusieurs historiens (ta p*
vement qu'il était Egyptien, un Gis de celle lodool in^
ont célébré les fabuleuses aventures. El, poorqo'il/ie nîitt
rien à cette confusion , Diodore de Sicile, quienpiriea à-
sieurs endroits, le suppose ici issu de Tyr oudeSid«,du*
donne sans aucune difficulté l'épithèle d'Eg}()(in. Ot, tt
Egypte on ne connaissait pas assurément lesskorsfi^CidiDa»
est censé avoir révélés aux Grecs; rien de senmlilefi'j eùuil
—Quoi qu'il en soit, et malgré ces apparentescMAn(&K\)i)«s,«
peut concilier à peu près toutes ces traditions. En dlH,tt(i^
sons que Gadmus, parti soit d'Egypte, suit de Pleine, aùjib^
se, avant son voyage à Thèbes, quelque temps clw te wri
d'Asie, et qu'il ait appris la langue grecque avec récrilareppif
aux Ioniens, écriture dont les signes avaient desnmrtiio'
saires avec les alphabets de rOrient, on peuladoifUi?^
aura fait connaître aux Thébains, qui les ignoraient, os al-
tères, cette écriture tout ionienne, dont fe Hellèofidor:
de la Grèce ne faisaient pas usage encore, ce «pionid»
lieu à l'antique tradition dont nous avons parle aaçtfBff^
ment de cet article. — Gette hypothèse parait fort fnÎBWir
mais il est possible de lui donner plus de force, et de knr*
tout k fait probable. Effectivement, Hérodote rapporlt èe^-
cinquième livre, qu'il avait remarqué à Thèbes, dins If*'
d'Apollon Ismène, trois trépieds offerts à ce dico ^^^^
fils de Gadmus, et que les inscriptions grafcessar coinp
étaient en lettres semblables aux caractères ioniens. ><» *
voyons à ce passage fort curieux , et que nous '^^^î. !
pouvoir reproduire ici, faute d'espace; il «>'"P^J?*'J
69, 60 et 61" chapitres du livre cinquième. 7 If»»*'^
uniquement ici à ce qui peut présenter auelqne ••*"**.*
rapport historique, je dois ajouter que d'après P*osimM"
n'était pas étranger aux antiquités orientales, !*"JJJ*^^^
queGadmus donna à Minerve, prouve qu'il était rw««*_
sait aussi qu'Evérémère disait, en se fondant wf."'„)J'
tradition des Sidoniens, que Gadmus était o»«J!^"V
leurs rois, el qu'ayant enlevé Herniione, joueuse aws"*^
el esclave comme lui , il s'était enfui avec elle : ma^*r
cieuse, si l'on étendait un peu les attributions do csisu^
qu'on en Ùi un intendant ; car elle expliquerait laf»^
lement les différents voyages de Gadmus au "^* J?Jt »
Thrace, dont il exploita les mines d'or, sans doute tf>r;
connaissances qu'il n'avait guère pu puiser •«"^""J'V .
Phéniciens (F. Strabon, 14; Pline, 7-56; Albew*
Biblioth. d'Apollodore, édit. de Glavier, 5 noiX
CADHUS DE MILET, 61s de Pandion, lî>^ P^^^
premier des Grecs qui ait écrit en prose; nw**»*^'*!" !^.
la prose de Gadmus et celle de Phérécyde, son cooiwr
étaient encore une imitation du langage P9«*W»*|.'JLrf
que rompre la mesure des vers. Ges deux ecnvains f^^
le règne d'Halyattes, père de Grœsus. Strabon n<5"fjf,
avant Phérécyde, et Pline cite Phérécyde avant taû»^ ,,
sam orationem condere Pkerecydet ^i^Jlf .**Tnsff^
régis œtate; historiam Cadmus Milesius. Mais,o«" _
sage, Pline paraît plutôt classer les genres que la rj^,
temps, et l'opinion commune a conserve «J»^""*"; r^ftin
lion de la prose à Gadmus. Gependant Pï^^W^fif^H^-
continuèrent d'écrire en vers. Le langage de »• P^,^.-
gardé par eux comme plus convenable a I» <^**^ .. ^
la dignité des matières qu'ils traitaient. On ne ctoim
iusau'au temps de Platon la prose se fût accrecuicr ,
jusqu
CADOmCI.
philosophes; mais, depuis Cad mus , l'histoire ne connut pins
d autre langage. On attribue à Cadmus une Histoire de la fon^
dation dt MiUt et dei autres ailles d'Iome, divisée en quatre
lifres. Cette histoire n'existait déjà plus du temps de uenys
d'Halicarnasse. 11 n*en restait qu un abrégé fait par Bion de
Proconnèse. Le savant Hardion observe à ce sujet que les tkbré-
viateurs ont travaillé de bonne heure î la destruction des au-
teurs originaux. Denys d'Halicamasse paraît croire que les
hbtoires attribuées à Qidmus de Milet et a plusieurs autres an-
ciens écrivains étaient des ouvra^ supposés. Cadmus est cité
par Qénient d'Alexandrie, qui lui donne le titre d'Ancien, pour
le distinguer d'un autre Cadmus, 61s d'ArchélaOs, qui était
iiussi historien, et né dans la ville de Milet. On ij;nore dans quel
temps ce dernier a vécu. Suidas dit qo*il avait composé une
Hiitoire ds l'Attiqus, en seize livres, et un traité en quatorze
livres , qui avait pour titre : De solulione amatoriarum affec^
tionum ( F. Mémoires de {'académie des beUes-Uttres , t. xiii ,
pag. Il9etsuiv.).
CADMrs, fils de Scythes, après avoir succédé à son père dans
le gouvernement de rfle de Ces, remit volontairement la souve-
raine puissance entre les mains des habitants, et se retira en
Sicile. Il y fonda, avec quelques Samiens, la ville de Zancle,
que les Messéniens, chassés du Péloponèse, prirent dans la
suite, et qu'ils appelèrent Messanc (aujourd'hui Messine). Cad-
mus fut envoyé a Delphes par Gélon, tyran de Syracuse, avec
trois vaisseaux chargés d'or el d'argent, afin d'observer quel
serait le résultat de la guerre de Xercès conire les Grecs. Si la
\tctoîre se déclarait pour le roi des Perses, Cadmus devait lui
offrir ces riches présents, ainsi gue la terre el l'eau pour les pays
de la domination de Gélon; si au contraire les Grecs étaient
vainaoeurs, il devait reporter ces grands trésors en Sicile. Cad-
mus les reporta (F. Hérodote, liv. viii).
CADMUS (a i/ron.), nom de la constellation du Serpentaire
[V. ce mot).
CAiists {géogr, eccl.). On trouve un cvéaue de ce siège,
nommé Jean Abris, qui signifie lépreux. On rapporte qu'il
poursuivit si vivement Ananjcsus II, catholique, qu'il se fit
mettre à sa place. Cependant, nous ne voyons aucune ville de ce
nom (Bibl. ar., tom. ii, pag. 44).
GADOC (Saint) éuit fils de Contrée, prince de la partie méri-
lionale du pavs de Galles, qui abdiqua la couronne pour vivre
lans la solitude, et qui est honoré parmi les saints de la Grande-
Sretagne. Cadoc lui succéda, et bientôt après, dégoûté du pou-
roir et des honneurs, il embrassa la vie monastique, et fit bâtir,
tans le diocèse de LandofT, les monastères de LIan-Illut et de
^n-Carvan. Il gouvernait ce dernier en qualité d'abbé, lors-
[u'il le quitta , avec saint Gildas, pour chercher des lieux plus
olilaires. Les deux saints se retirèrent dans les lies de Honeche
1 d'Echni. Cadoc mourut à Wedon , dans le comté de Nor-
hampton. Ses actes ont été recueillis par Caperave, et l'on
rouve sa vie dans les Antiquités d'Utserius. Chastelain croit
[ue Cadoc est le même que saint Cado ou Caduad, qui est ho-
lorc dans le diocèse de Rennes, et quia donné son nom à la
►ctilc fie d'Ëness-Caduad, située sur la côte de Vannes.
CADOCHE, nom oublié d'un grade transcendant de la fiia-
onnerie (F. ce mot), dont il est souvent fait mention dans les
crits de quelques rêveurs modernes. Ce mot vient sans doute,
onime le pense M. Charles Nodier, de l'hébreu kadosh ou ka^
Ussh, qui signifie sacré. Ce n'est pas, ajoute-t-il, qu'il y ait rien
le sacré dans le erade de eadoehe, non plus que dans la maoon-
lerie en général, mais il y a du mystérieux , et, pour le vul-
;aire, c'est presque toujours la même chose.
CADOC, barde du vi« siècle, surnommé /e Sage, est le pre-
oier qui ait fait un Recueil de proverbes anglais.
cADOGA!V (F. Catogan).
CADOLB, S. f. {techn.), nom que les serruriers donnent au
!X|uet d'une porte, ou à une espèce de pêne qui s'ouvre et se
srme eu se haussant, avec un bouton on une coquille.
CADOifi€i (Jean), né à Venise en 4705, embrassa l'état ec-
Ipsiastique, étudia la théologie avec beaucoup d'ardeur, et fut
loinmé ciianoinc à Crémone. 11 était d'une grande érudition,
oais il se laissa entraîner aux opinions singulières qui sont tou-
jours un préjugé contre un théologien. On pourrait lui repro-
bcr même de s'être éloigné quelquefois de la véritable ortho-
loxie. Dans son ouvrage qui a pour titre : Défense de saint
lugustim sur l'imputation de millénaHsme , il avance que les
aints de l'Ancien Testament ont joui de la vision intuitive,
*pinion contraire à la tradition universelle et à la croyance
oinmune de l'Eglise, qui a toujours cru que les justes qui
( 736 ) GABOVIVS.
avaient précédé la venue du Messie n'étaient entrés aux deux
qu'avec Jésus-Chriit lui-même. Le peu de respect qu'il affecte
pour tous les Pères de l'Eglise (saint Augustin excepte) et pour la
cour de Rome, avec laquelle il est toujours en opposition , doit
le rendre très-suspect. On a de lui : l« une Explication de ee
passage de saint Augustin : « L'Eglise de Jésus-Christ sera
dans la servitude sous les princes séculiers, n Paris, 1784 ,
in-8**; 1784, in-8^ accompagnée d'une préface intéressante par
Zola, éditeur. Dans cet ouvrage, l'auteur s'attache à prouverque
si les princes sont soumis à l'Eglise pour les choses spirituelles,
les fidèles sont aussi soumis à leur tour aux princes dans les
choses temporelles ; il dit que l'on doit prier pour les souverains
même persécuteurs; toutes choses dont personne ne doute, mais
auxquelles Cadonici met une importance (jui ne montre que
trop quel était l'esprit qui l'animait. 2** Trois Dialogues en ita-
lien fK)ur justifier la Défense de saint Augustin contre le P.
Littéral Fassoni, des écoles pies , qui l'avait attaqué dans un
Traité du bonheur des saints de l'Ancien Testament avant
Jésus-Christ, S"" Sentimenl de saint Augustin, etc., 1763. Dans
cet ouvrage , Cadonici donne de nouvelles raisons à l'appui de
son opinion, et, par son obstination, donna lieu à l'ouvrage du
P. Mamachi, dominicain, qui a pour titre : De anim^ibus jus^
torum in sinu Abrahœ ante Christi mortem, expertibus beatm
visionis Dei, Itbri duo, Rome, 1766, 3 vol. in-4o. Ce théologien
mourut le 37 février 1786.
CADOS, CADDOS OU CADfTS (hist, anc), mcsurc attique, la
même que le méirèles.
CADOSIA [géogr. ecclés,), ville de Bilhynic dont il est fait
mention dans les actes du sixième concile général , et dont le
siège cpiscopal a été réuni à celui de Galle ou de Lophi.
CADOT (N.) s'est fait connaître comme le plagiaire le plus
hardi peut-être dont il soit fait mention dans l'histoire litté-
raire. Le P. Janvier, chanoine régulier de Saiiil-Sympborien
d'Autun, avait publié un Poimc sur la conversation, Autun
1742. Cet ouvrage, imitation d'un poëme latin du P. Tarillon,
était passé complètement inaperçu lorsque Cadot, le croyant
entièrement oublié, s'avisa quinze ans après d'y changer une
vingtaine de vers, et de le reproduire sous son nom avec ce
titre : l'Art de converser, poënie, Paris, 1757, in-S". Cadot
mourut la même année, et ce ne fut que dans un article de la
Décade (n^du 11 avril 1807) que son plagiat fut dévoilé. On
peut consulter à ce sujet les notes du Poème sur la conversa^
tion, par J. Delille.
CADOUDAL (F. Georges).
CAOOUIN (Caduinum) (géogr, ecclésX abbaye régulière et
réformée de Tordre de Clteaux, au diocèse de Sarlat, fille de
Pontigny. Elle dut ses commencements à on évêque de Péri-
gueux et au chapitre de Saint- Frontan , qui vers l'an 1114
abandonnèrent ce qu'ils possédaient de terres dans le bourg de
Cadouin pour y faire construire un monastère de filles de l'ordre
de Fontevrault ; mais Géraud de Sala obtint l'année suivante, de
Robert d'Arforissel et de Pétronille de Chemillé, première ab-
besse de Fontevrault , la concession de ce même lieu , et l'an
1116 se soumit à la conduite de Henri, nvoine de Pontigny,
Sue l'abbé Hugues avait envoyé à Cadouin. On v conservait
ans un coffre de fer, attaché par quatre chaînes de fer et qui
pendait de la voûte du sanctuaire, le saint suaire de Jésus-
Christ, qui y fut apporté d'Orient par un prêtre de Périguenx.
Cette respectable relique y attira un grand concours de peuple,
et Dieu a plusieurs fois accordé des miracles à leur dévotion.
Les papes Clément III, Innocent VIII, Boiiiface VII, Jules II,
Grégoire IX, Alexandre IV, Clément VU, etc., approuvèrent
cette dévotion, et firent mention de cette relique dans plusieurs
brefs que Ton conservait dans les archives de Cadouin. En 1482,
le roi Louis XI y fonda une messe pour tous les jours; et on dit
qu'en 1369 saint Louis y alla visiter ce saint suaire, dont un
religieux anonyme de Cadouin a écrit l'histoire, imprimée à
Tulle en 1682 (QalL christ,, t. ii, col. 1538, Dict, univ, de la
France),
CADOVirs (Jean) fut d'abord , a partir de 1670, recteur de
l'école latine d Esens. dans la Frise orientale; ensuite, à partir
de 1675, prédicateur au village de Stidesdorf , peu éloigné de
là, et où il mourut en 1725. Son père, le docteur Matthias
Cadovius, était superintendant général de la Frise orientale, et
il s'était marié déjà lorsqu'il était encore élève du gymnase de
Hambourg, où son fils Jean, dont nous parlons, naquit en
1650. Il cacha plus tard sa paternité; cependant il fit étudier
son fils sous le nom de Muller, et celui-a, étant devenu lui-
même superintendant général dans la Frise orientale en 1670.
tout en gardant le susdit nom, son père lui aida à arriver an\
CAMUa.
(W)
fonctions dont nous avons parlé en commençant. Apre» la mort
du père, arrivée en 1079, le prétendu Mul 1er se porta son hérilHf,
maie les autres rnfanls ne voulurent pas le reconnaître pour l««r
frère. Otle résistance l'engagea à dévoiler le secret de sa nais-
sance, et à prouver qu'elle était légitime, et depuis lors U prit
son nom de Qidovius. -- Il se distingua surtout par ses éliMle»
et ses recherches sur l'ane ienne hinguc des Frisons, et il écrivii
aar ce sujet l*ouvrage suivant : Memoriale Ungnm Frisieœ «n-
Hquœ, ojjfle llii GekoêQeniise van de ohte Freeske Mems^Tale^
où se trouvent des vocables et des verbes de TicKome de la Frise
orierlale, quelques locutions frisonnes, ainsi que des notions
sur le système monétaire, sur les poids et mesures, sur la no-
méralion , sur la grande et petite table de multiplication en
usage ïlans la Frise orientale; un dicrtrmnaire de la plupart des
substantifs frisons; les cinq parties principales du CaUdii$me
dé Luther, avec la doctrine et la formule de la confession el de
Vabsolulion , ai.nsi que le Symbole du concile de Sicée ei de
saint Àtkanase, A., 169t. O* livre n'a jamais été imprimé, mais
il a été conservé en manuscrit dans la Frise orientale. Dans la
préface, l'auteur assure que de sou temps, à la lin du xvii" siè-
cle, la laujçue des anciens Frisons était eticore parlée par plu-
sieurs fanidies dans le nord de la Frise orientale, ou à propre-
ment parler dans le {»aYs de llarrlingen, qui en faisait partie,
ainsi que dans les Iles fie la Frise orientale. C'est en conversant
avec dos personnes de ces familles qu'il rassembla les mots qu*il
indique. Il est vrai que la plupart de ces mots n'appartiennent
pas à la langue pure des anciens Frisons, mais ils ont quelque
similitude avec le bas saxon et le bas allemand. Toutefois, il ^
en a beaucoup qui sont dérivés du vieux frison, el il y a par-ci
par-là un mot qui est purement frison, en sorte que ce recueil
a cependant du mérite el du prix. Il est donc à regretter,
dans rintérét de l'histoire du bas saxon , comme aussi de
rhistoire de la langue des anciens Frisons, que cet ouvrage
n'ait jamais été imprimé, et que ce manuscrit soit peut-être sur
le pomt de périr. Du temps de Cadovius même , son travail
excila raltenlion de plusieurs savants allemands très-distingués.
Meier de Brème en parle dans un écrit q|u'il adresse à Leibnilz
dans la OUlect, etymol. (P. ir, p. 158). Il donne à Fauteur le
nom de Muller, que Cadovius portait encore à celte époque, et
il désigne l'ouvraçe sous le titre de Indicis Frisici Us.
M. Wiarda en a (ait usage aussi dans son dictionnaire de la
langue des anciens Frisons (Aurich, 1786). — Du reste, Cado-
vius s'était occupé encore, non-seulement de théologie, mais
aussi de médecine, et il pratiqua cet art en même temps qu'il
exerça les fonctions de prédicateur. Outre son Memoriale lin-
guœ Frisieœ antiquœ, il laissa, également en manuscrit, un
ouvrage sous le titre de : Excellent échange de t incrédulité
musulmane contre le véritable christianitme. Cet ouvrage fut
coinposé pour préparer au baptême deux sonirs nées en Tur-
quie, comme l'auteur l'annonce dans l'avant-propos.
CADRA (aéogr. anc,)^ montagne de l'Asie-Mineure. Elle fai-
sait partie du mont Taurus.
CADRAN (hist. nat,). On donne ce nom , en conchyliologie,
i un genre de mollusques gastéropodes, à coquille univalve, et
dont plusieurs espèces sont recherchées des curieux. — En hor-
ticulture,c*csi le nom d'une maladie qui affecte particulièrement
les arbres, et que l'on nomme aussi cadranure. C'est une espèce
de dépérissement produit par la sécheresse, et dont les gros
arbres, surtout les vieux chênes, sont principalement affectés;
les jeunes n'en sont jamais atteints. Cette maladie se fait reoim-
naitre au moyen de fentes circulaires et rayonnantes; il n'y a
aucun remède à lui apporter, ei il faut arracher les arbres qui
an sont attaqués aussitôt qu'elle parait, et ne pas attendre qu'elle
soit assez invétérée pour empêcher le bois d'être utilisé.
CADRAIS (horlogerie) , plaanes circulaires en bois , carton ,
(afence, porcelaine, verre, métal argenté, doré, émail lé, sur
lesquelles on note les heures, les minutes, etc. Les cadrans en
émail sont les plus répandus. Voici une idée de leur fabri-
cation. — Pour faire un cadran de montre, par exemple, on
prend une lame de cuivre rouge, mince comme une feuille de
Sapier; on la taille en rond, (le la grandeur convenable, avec
es ciseaux; après quoi on lui fait prendre, en la pressant dans
un creux sphérique, la forme bombée que doit avoir le cadran.
Cette opération est très-facile, et s'exécute promptement par
des fenHnes ou des enfants. On perce ce rond d'un trou, au
centre, pour le pa^saçe des pivots qui portent les aiguilles ; plus,
d'un autre sur le côte, par lequel on mtroduit la clef quand on
remonte la montre. Enfin , on soude vers la circonférence du
rond trois chevilles, ou pieds de cuivre rouge, destinées à fixer
le cadran sur la platine qui porte la eadrature. La circonfé-
rence ot les bords des trous sont relevés du côté de la surface
coovexe pour empêcher l'émail de couler mnd il m
fusio». La plaque ainiii dispos^-e est plongée dttM de rarZ
sulfurique étendu d'eau pour être dérgrkét, m ïhê
prend sur le cuivre qu'autant que cehtî-cifsl drpmiMrap J!
Hnp«Mrelé. Cela fait, on couvre la surfine coavttp<)e h „,^
de cuivre d'émail blanc es graiti bien purifié dini dp |«n
nitrique; la surface concave est en même temps e««ifft,^^
mail impur ou ntiHenant les parcelles métalliq«fSMi »«
détachées du mortier d'acier dans leqwl on a pilèlVo^ (j|
éNMille la surface concave de la pbque, nioim poir b Mr
que pour contrarier laclion de la couche d émail apfti^,
la Êice convexe. La rondelle chargiV d^émail est intnéairM
à petit sous une pièce de terre à creuset, doat le pneu
figure de la lettre C, et qu'on appelle mou/le ; elle fstilwp^
un four à réverbèie, chauffé avec du charboo «le (mkIpW»
SitôC que l'émail est fondu, ce qui est Cncile à refon«ip,t
retire le tout avec lenteur, par la raison que leventqwba
le fond de l'éniail se fendille quand il passe bnisqonM(«
température à une autre plus l»asse ou plus haute. -Oi^
la rondelle à trois reprises différentes, et ttxtjmindf bM
manière, sinon que les dernières coudées soald'êoail^b
que la première. Si quelque [>oinl de la plaque fs(rr*iè'
couvert, ou si rémail ne s'est Jïoint attaché au cuim, m ny»
ces défauts en couvrant les pltices nues de aotid («iL - b
rondelle étant entaillée en blanc, on la divise as Ma ^at
plate-forme en parties égales : c'est sur cesdrnMf^ia
peint grossièrefuent en émail noir et teiKlre i» (Ailn èi
heures, des minutes, etc. On attend que lamrknlitàt
pour rectifier les signes : poiT cela« on fait i»|^liioMft
dont une des pointes en cône tourne dans l'uwntiRnMQli
du cadran, et d'une petite règle très-miiicc;MmMtlat»
délie au feu; l'émail noir fond, se fixe sur les coic1«<If If-
mail blanc, el le cadran est terminé. — Les cadrans cb ru
d'une seule pièce ont tuul au plus une auiniainettepooot
diamètre. Ceux qui ont de plus grandes oiuieosÎQQSiMtlMv
de plusieurs morceaux appelés cartouches. Le plus «in*
naire de ces derniers cadrans est celui de l'horloîjedebïiit
Paris, construit vers la fin du dernier siècle : il a qwi ?*
de diamètre, se compose de treize morceau x, dont»* ■-
lieu, de figure circulaire, et les douze autres di^**
autour. H coûta dans le temps 25,000 francs. — bw^»-
tion des cadrans en carton pour les horloges e«b«.**
cuivre doré ou argenté, n'offre rien de particulier, pri^f
les cadrans en porcelaine , en plomb recouvert df |J«*
couches de blanc vernis. — Les cadrans en verre spcontfrifll
ainsi : on entoure le rond de glace d'un cercle de m^-^
on garnit aussi d'une rirofe de cuivre les trous dont b w*
doit être percée ; on p*»int en noir sur cette dernièff te*^
des heures, des minutes, etc., et Ton recouvre If l»^^*
couche de chaux vive, bien lavée et délayée avfcdeli"*'
poisson. On conçoit combien il est facile de varifl'b*'*"
tion d'un cadran de celte espèce. .
CADRAfV, S. m. On appelle carfrfffi auxétoiUt,(j^(»^
aussi \enocturaNe Munster , cehiiqui indique, pendurto*
l'heure par la présence de telle ou telle étoile; nàm^^
matique ou aamutal, celui qui indiaue l'heure par l««î^^
cadran à la lune, celui qui imiique l'heure sorti It»^^
lune, ou par le moyen d'un style éclairé par la ^j^'
dran cylindrique par les hauteurs du soleil, ai»« P^Jj}^
tout à la fois incliné et déclinant; cadran éqfÊi»^^^
est placé parallèlement à l'équateur; cadran fc«m»"f^
3ui est placé Inirizontalement sur un pilier, ^•'^•'ll
ans un jardin , etc. ; cadran incliné et dédisant y <^^t^
décrit sur une surface horizontale el déclinaolf;wy*V ^
dional, celui qui reganle le midi; cadran ^^f^fjrl. ^
est tracé sur le c6lé du mériilien qui regarde l*<>^2r" iri'
oriental, celui qui est tracé sur le côté do méridiwqo|fj^
l'orient; cadran pohire, celui qui e^ '*^^ud^'
l'on imagine passer par les pôles du wwnHe, pajlf'r^
l'orient et de l'occident de Thorixon ; cadran '•[Jj**^
qui est incliné sans passer par le pôle; ^^?^'!,fa»
celui qui est tracé sur la sphère; cadran ••"•^J^l'ïrt^
leurs du soleil , celui que l'on nomme qucl<r|<j'^!^
à cause de la forme pointue de sa partie WP^^J'JL^
vertical et déclinant, celui oui est tracé m ^J^r^
pendiculaire à l'horizon etinclinée au nord et aaiawi.jg
an term, d' architecture, se dit de la défortlion «jJ^JJ^i-
horloge enrichie d'ornements d'architecture et « ifW
1
GAULAS. ( Ttl ) CABftAJf
HàDaAif , #» êerm, de impidnire tt de jomUiêr , ot «n tfiBlni- t ipnéroMiglet de qmntt degrés sexagésmaiiiLy el Taxe terrettra.
nenl ou étaa qui ^rl à ituir k bilon à cinicDl à TcxtrÔMlé
iuquel le diaaianlesl «llaché, et à lui donner rJDdûiaitMiq«'«a
lOgeà propos retolivemenl à U meulo. — CLàDtAïf , signifie , m
lerm. de fmcieurs d'orguei , un cercle de carton mu lequel 4m
BDarque les divisions çgales, que Ton combine diveraemenl ftr
le moyen de quelques chilTres, et dont on se sert pcmr noter les
cylindres d'orgues, île serineUes, etc.
CADRAN 0E KURETÉ , S. fit. soTlc de cadran qui peotaervir
k toule espèce de fermeture, donne TaUrn^e on faisant looaer
RD tocsin, allume une bougie et fait partir un pistolet, lofiqu'oo
veut ouvrir un meuble sans en connaître le secret
CADBAIV SOLAIRK OU GNOMON, instrument poRF recoo-
naUre Theure par le moyen d*' Tombre que donne le soleil. —
Les hisloriens anciens s acœrdeiit à nommer les Babylonieiis
comme les premiers peuples qui aient (ait usage des cadrans
lolaires; il parait en elTet Ibrt vraisemblable que les hoaiines
roués aux études astronomiques se soient de bonne h&an avîeés
d'une application si utile à la fois et si naturelle. Les cadrans,
du reste, sont fort anciens , puisque l'Ecriture, selon le 8eu4î-
nent le plus généralement reçu i V, les commentateRTS sur le
Ifuatnèine livre des Moû, xx ,'9-ll ), nous apprend que dès le
temps d'Achat, roi de Juda, cinq ans avant lëre deNabunassar,
BBviron quatre cents ans avant Alexandre, il y en avait rr à
lérusalem : il est vraisemblable que les Juifs tenaient des Ba-
t>ylonieiis la connaissance de cel'inslrttment.«-Nous ne peuvans
pas retracer ici rbistoire détaillée des cadrans solaires, or ptolôt
se que les anciens nous en rapportent, et qui est souvent fort
vaçue, (quelquefois contradictoire. Disons seulement qu'Anaxi*
mené, disciple d Anaximamlre, perfectionna la construotion des
cadrans solaires, el mérita d'en être regardé comme rimrenteor.
Eudoxe de Ginde en fit Taire un beaucoup plus tard où les lignes
loraircs et les arcs des signes s'entrecoupaient comme les fils
Tune toile d'araignée; Aristarque de Samosen constraisitRn
lans la concavité d'un bômisphère; il lui donna à cause de cette
Imposition le nom de anoLt^r, , mut grec qui signilie rreuj:, Aoa-
tM, bateau. Apollonius de Perge en imagina une autre sorte
[u'il appela pkareira , c'esl-ànlirc carquois. — Les cadrans ne
nrent corhus des ];oniains que fort Urd : avant l'an 400 de
lome, si l'on en croit Pline, ce peuple ne déterminait le temps
fue par lo lever et le coucber du soleil ; il crut avoir fait un pro-
rès considérable quand on joignit à ces délerminaiioRS TheRre
e midi : un crieur public se tenait en sentinelle auprès du
?nat, et dès qu'il apercevait le soleil entre la tribune aux baran»
ues et le lieu appelé ÏBslaiion des Grecs,où s'arrêUientles am-
assadeurs qu'on envoyait au sénat , il criait à haute voiv qu'il
Lait midi. — Ce ne fut que vers l'an 417 que Ton vit à Rome
n cadran solaire construit par PapiriusCursor; oMÔsce cadran
Lait faux, comme le seront toujoui^ les cadrans construits par
îux qui ne connaissent pas la Ibéorie de ces instruments,
rente ans après, le consul Valerius Messala apporta de Sicile
n autre cadran qu'il éleva sur un pilier près de la tribune aux
arangues. C'était là que s'allaient prontener les gens quiavaient
u loisir; mais comme ce cadran n'était pas fait pour la latitude
c Home, il ne pouvait pas marquer l'beure véritable. On s'en
ir\it néanmoins pendant qualre-vingl-dixHieuf ans, jusqu'à
? que le censeur L. Philippus en lit construire un plus exact
Jici, des origines, mot Cadran).— Chez les peuples modernes,
!S cadrans solaires sont on ne peut plus communs; la théorie
n est parfaitement connue, comme nous allons le dire, el s'ils ne
»nt pas aussi estimés que cbex les anciens, c'est qu'on a d'autres
loj ens bien plus exacts el plus précieux de mesurer le temps.
- Tâchons maintenant de faire comprendre ce que c'est au
ifid qu'un cadran solaire, à quelles conditions générales il doit
ilisfaire pour être* exact, el quelles en sont les principales
pèces. On sait que la terre tourne sur elle-même en vingt-
jatre heures, et qu'eUe présente ainsi successivcroent an soleil
utes les parties de sa surface; les anciens croyaient que cet
raajs que de l'ombre projetée par une tige sur une surface
Lielconque, et que cette ombre sera toujours opposée au soteil ,
uc ce soit cet astre qui se meuve ou bien notre planète, le ré-
ilUt sera toujours le méme.—Quoi qu'il en soit, supposons sfue
terre entière s'évanouisse en un moment donné, et qu'il ne
.sic plus d'elle que l"* son axe , que nous pouvons repmenter
ir un ûl roéUlhque tendu d'un pôle à l'autre; S** le oerde
luatorial perpendiculaire à l'axe el passant par le centra;
' douze autres cercles ayant pour diamètre commun l'axe lui-
icnie, et se coupant à angles égaux ; ils Corneronl ainsi viogt-
oantinuRnl de tourner comme tourne la terre, les présenta
•Rocessivement au soleil , de sorte que chacun d'eux sera à son
midi y kM^ue son ombre se confondra a\ec celle de Taxe de la
terre : voila poiirquoi ces cercles s'appellent des méridiens. Ces
deux ombres viendront du reste se former sur le centle de l'é-
quateur; ainsi, en supposant que nos méridiens aient été nn-
mérolés à partir de I un des angles formés jusqu'à vingt*
quatre, ou comme nous faisons ordinai rem ont, deux fois depuis
un j[u6qu'à douae, ces cercles, à mesure que leur ombre serait
Rttemle par celle de l'axe, indiqueraient la première, la secomie,
la troisième et enfin la vingt-quatrième heure. On a par
cette raison nommé ces ceicles des plans horaires. — Meit^ nous
pouvons encore parla pensée supprimer tous ces cercles horaires,
et ne laisser que les lignes selon h-squellcs ils coupent le cercle
de l'équaleur; nous aunms alors des lignes horaires, et IVimbre
de l'axe en les atteignant déterminera successivement lesheures,
exadement comme elle les eût déterminées en rencontrant les
plans horaires. — Ainsi dès ce moment la terre considérée sors
lepointde vue de l'indication îles heures se réduit pour nous à
son axe el à son cercle équalorial , di%isi* efi vingt-quatre fiar*
lies égales; et une heure juste s'écoule pendant que l'ombre de
l'axe va d'une<le ces divisions à la suivante. — MaiiUenant sor-
4ons un peu de l'hypothèse, el hàtons-nous d arriver aux appli-
cations; car l'axe ne la terre el le cercle de Téquateur ne sont
poiH* nous que des conceptions, et il faut réaliser cegnonHMi
que neus venons de construire dans notre pensée, mais que
nous sentons bien ne pouvoir jamais exister dans la ft^rmeque
nous avons saipposée. — Pour cela remarquons que le globe
terrtôtre est si petit relativement au globe du soleil , el surtout
relativement au cercle qu'il décrit autour de cet astre, qu'en
quelque |K>int de sa surface qu'on pose un gnomon pareil à celui
que nous avons imaginé , il se comportera sensiblement comme
s'il était au centre de la terre. Ainsi toute ligne indéfinie, parais
lèle à l'axe terrestre , donnera une ombre qui sera dans la même
direction que celle de cet axe; et par conséquent il snflll
d'élever dans le lieu ou'on habite, une tige ou nn style, car
c'est lenom qu'on lui donne, exactement parallèle à l'axe delà
terre. — D'un autre côté, quand nous avons parlé de l'équa-
tenr terrestre et des lignes horaires qui le séparefit en vingt-»
quatre parties égales, nous n'avons fait aucune mention deee
que ce œrdea un rayon de quinze cents lieues; et en effet, on
conçoit bien que ces lignes horaires étant droites ainsi que l'om-
bre du style , deux points de ces lignes suflisent pour les déter-
miner entièrement ; on peut donc remplacer le grand cercle de
l'équaleur terrestre par un autre cercle aussi petit qu'on le
voudra , au centre duquel les lignes horaires viendront encore
se couper. La seule condition importante ici , c'est que le cercle^
ou le plan du cadran qui remplacera l'équaleur terrestre, lui soit
exactement parallèle. — Cela étant, rien n'est plus simple que
la construction d'un cadran solaire dans l^s conditions que nous
venons d'exprimer : le style est parallèle à l'axe terreslre ; il faut
donc qu'il soit tout entier dans le plan méridien , et qu'il fasse
avec I norixon du lieu un angle égal à sa latitudc.—Le plan du
cadran doit être parallèle à l'équaleur; il est donc perpendicu-
laire au style, ou fait avec l'horizon un angle égal an complet
ment de la latitude. — Les heures y sont marquées par vinçt-
quatre lignes horaires qui se coupent à angles égaux au point
d'intersection du style et du cadran ; la première de ces lignes,
celle à laquelle sont rapportées toutes les autres, doit être la
RiéridienRe du lieu. La géométrie élémentaire permet de la
tracer par un moyen très-simple et suffisamment exact ( F. MIe-
RtniERPtc). — Lu cadran construit selon ces principes s'ap-
fêHe cadran équinpxiui^ parce que le soleil est dans son plana
répoqne des é^ninoxes , puisque ce plan est , avons-nous dit ,
parallèle à celui de l'équaleur, H que la distance qui sépare ces
deux plans peut être regardée comme nulle. Mais il eslévi*lent
que le S(»leil étant au-dessus de l'équaleur dans les mois d'été et
au-dessous dans les mois d'hiver, sera parallèlement an-dessus
du plan du cadran du 91 mars au 21 septembre, el au-dessous
du SI septembre au t2f mars. Il s'ensuit que la table du cadran
doit avoir ses deux faces inférieure el supérieure alternativement
exposées au soleil ; que par conséquent les lij^nes horaires doi-
Tcnt être tracées dessus et dessous tout à fait de la même ma-
nière, et que le style doit traverser la table alln de marquer les
heures des deux côtés. Le cadran équinoxial est théoriquement
le plus simple de tous, puisqu'il représente seulement l'axe de la
terre et son équateur , et que les lignes déterminées sur sa table
par les plans horaires font toutes entre elles des angles égaux.
— U n'en est pas tout à (ait rie même dans la pratique, où ce
qui semble le plus commode et se présente d'ailleurs le pins
CADRAN.
(728)
CUIRAX.
souvent pour y poser un cadran, c*est un plan horizontal comme
une table ordinaire , ou vertical comme un mur. 11 est visible
que les lignes équiangulaires du plan équatorial ne sauraient
convenir ici ; voyons donc comment il convient de modi6er le
tracé précédent, et d*abord parlons du cadran horizontal. —Le
cadran horizontal est celui dont la table horaire est horizontale;
il n*y a aucune difficulté pour rétablissement matériel de ce
plan : c*est l'afTaire du maçon ; il n*y en a pas non plus pour le
placement du style. Comme celui-ci doit en tout état de cause
être parallèle à Taxe de la terre, il faut toujours qu'il soit dans
le plan du méridien, et qu'il fasse avec Thorizon uo angle égal
à la latitude du lieu ; mais il faut calculer les angles que devront
faire entre elles les lignes horaires. — Pour cela , remarquons
3ue ces lignes sont, dans l'exemple précédent, les intei^clions
es plans horaires avec Téquateur ; c'est par cette condition seu-
lement qu'elles sont propres à indiquer les heures, puisque
l'ombre ae l'axe se confond avec celle du cercle horaire quand
le soleil se trouve dans ce plan. —Si donc au lieu de l'équaleur
nous avions supposé tout autre cercle coupant à sa place les
plans horaires, les nouvelles intersections de ces plans avec le
nouvel horizon supposé jouiraient précisément de la même
propriété que les intersections tracées sur le plan équatorial ,
c'est-à-dire que l'ombre du style en s'y appliquant indiquerait
les heures, comme elle les indiquerait sur nos premières lignes
horaires. — La question se réduit donc, si nous voulons établir
un cadran horizontal à Paris, par exemple, dont la latitude est
de 48® 50', à déterminer selon quels angles les plans horaires
couperaient, non plus l'équatcur, mais un autre grand cercle
parallèle à l'horizon de Paris , celui qu'on nomme son horiion
rationnel. Cet horizon devant faire avec ré€[uateur un angle
complément de la latitude de Paris , par conséquent de 41° 10',
il faut en un mot déterminer quels angles feront entre elles dans
ces conditions les lignes horaires ou les intersections des plans
qui coupent l'équateur en parties égales. — Ramené à ces ter-
mes, le problème est facile; une petite formule de trigonomé-
trie spherique (F. ci-dessous, mot Gnomonique) nous donne
tout de suite les valeurs cherchées. Je me contente de faire
observer iri que les angles sont d'autant plus petits et resserrés
que l'horizon est coupé plus près des pôles; ils s'élargissent
igulaires des ligi
droite et à gauche pour des heures également éloignées du midi.
— Cela étant, voici pour l'horizon de Paris les angles que
les lignes horaires doivent faire avec la méridienne et entre elles;
on verra dans quel ordre croissent ces derniers :
BEUftSS DU JOIR.
Midi 0-
Onze h. du matin et une h. du soir. . 1 1
Dix h. du miitin et deux fa. du soir. . 23
Neuf b. du matin et trois h. du soir. 36
Huit h. du matin et quatre b. du soir. 52
Sept h. du matin et cini| h. du soir. . 70
Six h. du malin et ^ix h. du soir. ... 90
Gnq b. du malin et se|U h. du soir. . 109
Quatre h. du matin et huit h. du soir. 117
ANGLES DBS LIORtS
BUlAlRBt
avec la méridienne.
0"
18
20
24
ANGLB8 DBS VÉMBS
L1C2IBS
av. la ligue précéd.
0'
24
29
58
30
24
0
35
29
10
29
0
31
50
0-
11
12
13
15
17
19
19
17
0*
24
5
29
31
54
35
35
54
0'
18
2
4
46
19
31
31
19
— Passé la ligne de 6 heures, il est clair que l'angle cherché
est le supplément de l'angle qui donne l'heure qui précède au-
tant cette ligne; qu'ainsi l'angle de 7 heures du soir=:l09<'
55' 3! 'est le supplément de l'angle de 5 beures=70o 24' 29";
car ce dernier angle est égal à celui qui donne 7 heures du ma-
tin : mais 7 heures du matin et 7 heures du soir appartiennent
sans doute au même plan horaire; c'est donc une seule ligne
oui les limite tous deux; donc l'ombre qui va d'une ligne à
1 autre parcourt deux angles qui valent ensemble deux droits,
et par conséquent enfin, tout angle égal à l'un d'eux est supplé-
ment de l'autre. — Passons à l'examen des autres cadrans, et
d'abord du cadran vertical méridien.. On appelle ainsi celui qui
est tracé sur un plan vertical bien orienté, c'est-à-dire qui fait
exactement face au rnidi. — Ici, comme tout à l'heure, toute la
dilBculté consiste dans le tracé des lignes horaires; le style de-
vant toujours être placé parallèlement à l'axe du monoe, sera
comme préc^emmcnt dans le plan méridien , et fera avec la
table du cadran un angle égal au complément de la latitude du
lieu. —Quant aux lignes horaires, elles nous représentent,
comme tout à l'heure , la trace des plans horaires sur un grand
cercle qui, au lieu d'être parallèle à notre horizon, lui est perpen-
diculaire. Or, ce grand cercle est lui-même un horizon pour le
pomt du quart de cercle voisin, dont la latitude est comBlêny
taire du premier; d'où il résulte qu'un cadran lertialLn
heu donné n'est autre chose que le cadran horiïOBlaliTaTtt
un lieu du méridien à 90» du premier. — H est visible qw w
un observateur dont les pieds seraient au centre do odrar
dont la tête serait à la pointe du style, les heures seront uIm
en ordre inverse, ou plutôt l'ombre lui parailn marcher d
deux sens opposés , de gauche à droite si le cadru est borii^
tal , de droite à gauche s'il est vertical , et cela explique la .>j
truction de ces petits cadrans de poche composés de ^]^
plaques retenues par une charnière et s'ouvrant à angle df
Un bout de fil qui les relient est, pour la latitude deP»
incliné de 48» 50' sur le cadran horizontal, et de il*
sur le vertical; il y a d'ailleurs dans la Uble iofrrvi
une petite boussole qui sert à orienter rinslruincnl.etii
dès qu'il y a un rayon de soleil , on peut, en le meta
sur un plan bien de niveau et le tournant jusqu'à ctml\
guille aimantée couvre la lisne qui loi appartient, a?oir ï\
près l'heure au soleil par l'ombre du fil. Or, dans m |H
gnomons, qui sont d'ailleurs fort imparfaits et Irompenn,!
heures des deux cadrans se correspondent exactement, c««
on le pouvait bien présumer , c'est-à-dire que l'orabr? |
fil couvre à la fois les mêmes heures dans les deux tablfs;d^
conséquent, puisque ce fil représente à la fois deux stjlesiU
dans une position contraire, les heures qui marchent tm
sont placées invenemenl pour l'un et pour l'autre. - •
ayons supposé le cadran dirigé vers le midi; il ne peut de
diquer les heures que depuis six heures du matin jusqt
du soir, et il en sera de même de tout cadran vertical, ç
pourra jamais comprendre plus de douze heures, pui<qw
cet intervalle le soleil décrit une demi-circonférence, eliiB.
en deçà et au delà de ces limites il est nécessairement ikT'^
le plan; d'où il suit que si l'on voulait avoir un piv^
nombre d'heures, il faudrait faire au cadran une face posimr
tournée vers le nord, prolonger le style et ouvrir eo laiir
angles horaires : le cadran pourrait encore être le mèn, •')
était fait sur une glace traversée par le style, etsirbqi^
apparaîtraient les divisions boréales jointes aux nKndMuh
Au reste cette combinaison est fort inutile et ins-iasiee-Cc
ui ne l'est pas, au contraire, ce sont les cadrauétéau
in appelle ainsi des cadrans verticaux dontlabsit&F
tournée exactement vers le midi, mais décline aolrrot m'
couchant. C'est le cas de presque tous les cadrans fertiao t
on les trace le plus souvent sur une muraille qu'on m^P
exprès , et il est bien rare que celle-ci soit exactement «rît
— La construction d'un cadran déclinant se conçoit absolvA
de la même manière que celle d'un cadran méridien; le ii?^
est toujours dans la même direction, et les lignes boraires»c:i'
intersections des plans horaires avec un horizon parallèifHr'
du cadran. En effet, le cadran déclinant à Parisdedni.t^
quatrede^rés vertical vers l'ouest, serait, pour une «lie p^*^*
deux, trois ou quatre degrés à notre ocddent, un cadraiw!^
méridien. On peut donc imaginer que c'est un cadrii i»
porté d'un autre lieu chez nous, en conservant tûujo«s«J
position bien parallèleà lui-même. Il est vrai que pour of^-^
exactement l'heure chez nous , les lignes horaires dent») ^
avancées de la différence que met la longitude; ro***^^
sidération ne fait rien à la conception primitive do r»)nt '
dans le calcul , elle se réduit à ce qu'on résout un IriaDgi^^
rique obliquangle au lieu d'un triangle rectangle. Eowj^'^
mène-t-on tous ces calculs à des calculs de triangles rectaf^ ■
rapportant ces distances à une ligne spédale qu'on n«ww**
itylaire^ et qui est la projection perpendiculaire du slj^
cadran (F. ci-dessous, Gnomonique). — Les déniiez f»*
dont il nous reste à parler sont ceux qu'on nomme of^'^
occidental f parce que la face en est tournée «^f^^M
l'est ou l'ouest. Ces cadrans , comme les cadrans menai*
nous avons parlé tout à l'heure, ne se tracent sur une ^
que quand, par hasard, la muraille en a Çl^ *"*?.**!.
mais alors on peut souvent placer le cadran oriental a«J^
l'occidental de l'autre; la théorie , d'ailleurs, en est (ort«e^
— Supposons, en effet, un plan mathématique p«s«"'r^
deux pôles et par le lieu que nous habitons, <^ ^^V! J<
dien ; à midi il ne donnera ni ne recevra aucune onwjt-^
nous voulons nous en servir comme de cadran solaire , n*
marquons d'abord que le midi nous sera indique pri
de toute ombre, comme nous venons de le dire; ^^^\^
les autres heures elles seront marquées avant "*"** 'J^^
orientale, après midi sur l'autre face; enfin que JJ^.
tous les cas ne |>eut rencontrer ces plans, car étant p^
Taxe du monde, il est nécessairement parallèle tW^
S
CADIUN.
(7«9)
CAOftE.
(Jicns. Il faut donc qu'il soit soutenu parallèlement à notre ca-
dran, k la dislance que l'on jugera convenable , et toujours dans
sa direction indispensable , c'est-à-dire vers Téloile polaire. —
Ima^nons donc qu'on a placé des deux côtés, à égale distance du
inéndien ci-dessus, deux styles parallèles entre eux et au méri-
dien , de manière que leurs projections perpendiculaires sur ce
plan se confondent : il est clair que cette projection commune
marquera tour à tour sur les deux faces six heures du malin et
six heures du soir. — Vos deux styles, pubqu*ilssont parallèles
à l'axe de la terre, peuvent être regardés comme les axes com-
niunsdedeux systèmes de plans horaires dont les prolongements
viendront déterminer sur les deux faces du cadran des lignes
parallèles, et ensemble des bandes plus ou moins larges que
l'ombre des stvles parcourra dans les neures successives.— Il n'v
a donc qu'à déterminer la largeur de ces bandes horaires , a
prtjr de la ligne de six heures , ligne donnée , comme nous
laTons dit , par la projection perpendiculaire des deux styles.
Or y rien n'est plus aise , comme on va le voir. Prenons pour le
premier de nos plans horaires, dans les deux systèmes que nous
allons former, celui qui passe par les deux styles etqui détermine
lor les deux faces du méridien la ligne primordiale de six heu-
res; les antres plans horaires feront avec ce premier des angles
le 15, 30, 45, 60, etc. degrés sexagésimaux. Or» si nous suppo-
ions la dislance du style à sa projection perpendiculaire, égale
lo rayon des tables de sinus , les distances successives des lignes
loraires à cette ligne primordiale seront précisément les tan-
rentes des angles de 15, 50, 45, 60, 75, 90 degrés, qui sont
tonnées dans les tables. — Si donc Ton voulait tracer un cadran
oriental ou occidental , après avoir placé le style selon les règles
:î— dessus, déterminé sa projection perpendiculaire sur le mur
pour avoir la ligne de six heures, et mesuré exactement sa
lisfance à cette projection, on regarderait cette distance comme
*anité , ou si on l'aime mieux comme valant 1000 : on mène-
*ait ensuite des lignes horaires parallèles à la ligne de six heures
ït à des distances indiquées par les tangentes trigonométriques
les angles indiqués. Le tableau ci-dessous donne ce calcul tout
ait ; la distance du style à la ligne de six heures est supposée
*gale à 1000, le rayon des tables.
■BCBCS
KTÎQLK»
TAÎIOEJITBS
LiaoBca
du matin sur le aulrftii
dM
plans ho-
de
des bandes horaires
oritotal, du «oir mr le
ralrMarvela
ce*
oo diffSrenee de deux
cadran occidental.
premier plan.
aoglee.
tang entes taccesslres.
4 h. m. ou 8 b. s.
—30
—577
—309
5 b. m. ou 7 h. f.
—15
-208
—«68
6 h. m. ou 6 b. f.
0
0
0
7 h. m. ou 5 h. s.
-M5
-h«68
4-268
8 h. m. ou 4 h. f.
80
577
309
9 h. m. ou 3 h. t.
45
1000
809
10 h. m. ou 3 h. f.
60
1732
428
H b. m. ou 1 h. t.
75
3867
2135
34idi
90
Infinie.
Infinie.
-Cette distance infinie, marquée id, exprime algébriquement
e que nous avons dit plus haut, que l'ombre du style à midi ne
enait pas rencontrer le plan méndien ; car elle lui est parallèle,
oilâ les principales espèces de cadrans solaires ( F. pour d'au-
es détails VEncyclopédie méthodique, Phvsique. mot Cadran);
théorie en est assez simple , puisqu'elle repose sur ce seul
rincipe, que le style étant toujours parallèle à Taxe terrestre, et
^présentant l'axe commun de plans horaires qui forment entre
IX des angles de quinze degrés anciens, les lignes horaires re-
*ësentent toujours les intersections de ces plans avec la table
1 cadran ; la seule difficulté consiste donc à se bien 6gurer ce
stèrae de plans horaires formant autour de l'axe une sorte de
ue à palette^, et les intersections qui en résultent sur on plan
mné: mais avec un peu d'attention on en vient à bout. — Le
dran, quand il est lait, peut servir toutes les fois que le soleil
irait ; on peut même s'en servir au clair de la lune , seulement
faut tenir compte de la différence des longitudes des deux
très ; diflërence que le mouvement de la lune accroît ou dimi-
le sans cesse. Au reste, ce dernier usage n'est que curieux ; on
a pas l'occasion d'y avoir égard. B. Jullibn.
CADRANNÉ, ÛE, adi. (bolan.), se dit d'un arbre qui est atta-
lé du cadran ou de la cadranure. Quelques-uns écrivent ca-
CADRANNEmiBy 8. f. {Uchnol.\ dépôt de boussoles, cadrans
autres instruments qui servent à la marine. — Art de fa-
iquer ces objets. — Atelier, bâtiment où ils se fabriquent.
CADRANT (F. GAPmAlf].
IV.
3
CADRANURE ( F. CaDRAN).
CADRAT, S. m. {Uchnol,) {lerm, d'imprimerie), petit mor-
ceau de fonte, plus bas que les lettres et de la largeur de trois ou
quatre chiffres au moins, qui maintient les caractères et ne mar-
que point sur le papier.
CADRATIN, s. m. (lechnolA {lerm. d'imprimerie) , petit ca-
drât de la largeur de deux chifirres.— Demi-cadratin, petit ca-
dratiu de la largeur d'un chiffre.
CADRATURK , S. f. {lechnoL) (lerm. d'horlogerie) , assem-
blage des pièces qui servent à faire marcher les aiguilles du ca-
dran, et à faire aller la répétition, quand la montre ou l'horloge
est à répétition.
CADRATURIER, S. m. (I^iti. d'horlogerie) , ouvrier qui fait
des montres à répétition.
CADRE (lechnoLy beauœnirlê, etc.). A bien dire, ce n'est au-
tre chose qu'un assemblage carré de quatre pièces de bois , el
c'est dans ce sens que dans la marine on nomme cadre le châs-
sis auquel des cordes sont entrelacées pour placer un matelas
dessus. — Dans la fabrication du papier, c'est également le nom
que l'on donne au châssis dans lequel on fait entrer la forme en
ni de laiton, et dont le rebord empêche la pâte de retomber
dans la cuve au moment où on la sort de l'eau. — Cadre est
encore, en menuiserie, la partie ordinairement chargée de mou-
lures qui entoure les panneaux d'une porte ou d'un lambris. —
Cadre, enfin, est aussi employé comme synonyme de bordure.
On dit : le cadre d'un lableau, d'une glace ; on dit aussi qu'un
tableau est mal encadré. Dans cette dernière acception, il y a
uelquefois des cadres ronds ou ovales ; on devrait alors se servir
e l'expression bordure (F. ce mot), qui d'ailleurs est bien plus
convenable que celle de cadre. L'usage ordinaire est d'entourer
les tableaux avec des cadres en bois doré plus ou moins char^
d'ornements. On fait aussi des cadres en acajou ou en autre bois
de couleur naturelle. — Ce mot n'est pas restreint au langage
des arts manuels ; on l'emploie fort bien aussi pour les travaux
de l'esprit, et l'on dit, par exemple, le cadre d'un discours ou
d'un outrage, pour le plan, le canevas ou l'esquisse, quoiqu'il
y ait des nuances légères à saisir et à bien observer entre ces
différentes expressions. Il a donné naissance aussi au verbe ca'
drer, qui s'emploie, au propre comme au figuré, pour marquer
la convenance ou le rapport d'une chose avec une antre.
CADRE (arl milii.). Le cadre d'un corps consiste dans le
tableau de formation des divisions et subdivisions dont il se com-
pose. On donne aussi le même nom à la réunion des officiers,
sous-officiers et ca|)oraux dont se compose une compagnie, un
bataillon ou un régiment. Ainsi le cadre d'une compagnie est
formé d'un capitaine, un lieutenant, un sous-lieutenant, un ser-
gent-major, quatre sergents, un fourrier et huit caporaux; le
cadre d'un bataillon est formé de deux des six ou huit compa-
gnies dont il se compose , plus un chef de bataillon qui com-
mande toutes ces compagnies. Le cadre de la compagnie peut
être rempli par plus ou moins d'hommes» comme celui du ïmi-
taillon peut recevoir plus ou moins de compagnies. I^ nombre
d'hommes dont les compagnies sont composées a souvent varié.
Après avoir été en 1795 de 80 hommes, en 1808 de 137, on les
a réduites en 1814 à 73; puis on les a |K>rtées en 1820 â 80, en
1831 elles ont été réduites â 54, et portées de nouveau en 1833
à 80. Dans les armées étrangères , les compagnies d'infanterie
sont généralement fortes d'environ 300 hommes. En Prusse, le
complet de guerre est de 350 hommes conrimandés par cinq offi-
ciers. Il serait avantageux en France de faire des compagnies
de 140 à 150 hommes, afin que l'effectif présent, qui se réduit
toujours assez promptement, fût toujours en état de fournir une
torce moyenne d'une centaine d'hommes. En considérant la
compagnie comme l'unité principale du bataillon , il est bien
important de lui donner un bon cadre, par le choix d'officiers,
de sous-officiers et de caporaux instruits et expérimentés, capa-
bles de dresser promptement et de surveiller les soldats qui
doivent remplir les cadres au moment où il devient nécessaire
de les compléter. On concilierait les mesures d'économie que
réclame le soulagement des peuples en temps de paix , avec les
précautions de sûreté nécessaires pour le cas de guerre, en ne
gardant en temps de paix que les cadres d'offiders et de sous-
officiers, et en renvovant alternativement dans leurs foyers une
grande partie des soldats. On diminuerait de beaucoup par ce
moyen les dépenses de l'armée, tout en conservant les ressour-
ces nécessaires pour réunir et or^niser promptement en cas de
Snerre des forces considérables. On trouverait dans de bons ca*
res des hommes de tous grades, d'une capacité et d'une expé-
rience éprouvées , qui exerceraient el dresseraient en peu de
temps de bons soldats; ils leur inspireraient cette confiance
93
CAttUMTi
(W)
GABOCÉB.
dans les chefs que donne rascendaDtd*aDe«iipéri4)rUé reeoiMMie,
et dans laquelle réside la principale forre des armées. Les hom-
mes appelés annuellement par le recrutement resteraient sous
les drapeaux le temps nécessaire pour leur donner la première
instruction militaire, et seraient ensuite renvoyés dans leurs
foyers, pour être rappelés en cas de besoin et replacés dans les
cadres, qui formeraient ainsi successivement une grande quan-
tité d'hommes capables de porter les armes. La Prusse, qui est
bien inférieure à la France en ressources de toute espèce, en
conservant de bons cadM, réduit en iemyys de paix son année
de 80,000 à 400,600 hommes, et peut, au rooy^ de sa land-
wehr , meltre en un mois de temps 300.000 bonrmies sous les
armes. L'adoption d'un système analogue en France ne peut
manquer d'avoir iîea «o«b peu de temps. Il en résullera une
grande économie sur les dépenses de 4'arroée qui, réduite en
ICMps de paix à son méiiimum, pourra se reniuroer e« cm de
gaene par le ra«>el de tous les soldais d^à exercés qui au-
ramt été ranvoyes dans leurs foyers, et procurer au guuverne-
nent le moyen de repouaier prompleuient toute tentative hot-
lite contre le sol de la France.
GAMUTe, s. m. hiti.)^ sorte de religteux mahométaa. Les
cadrites ont eu pour fofid»ieur un habile philosophe et juriscon-
•iiite MNomé Âléul'Cadrit de qui ils ont pris le nom de cadri-
las. Les cadrites vivent en communauté et dans des espèces de
monastères, qu'on leur permet néanmoins de quitter, s ils veu-
\mt±f pour se marier, à condition de porter des boutons noirs à
leur veste pour se distinguer du peuple. Dajis leurs monastères,
ils passent tous les vendredis une bonne partie de la nuit à
tourner en se tenant tous par la main, et répétant sans cesse
fAïu^c'est-àndire urtkial, qui est un des noms de Dieu. Pen-
dant ee temps*là, un d'euire eux joue de la Oâle pour les ani-
Bwr à cette danse singulière ou plutôt extravagante. Ils ne ra-
sent jamais leurs cheveux, ne se couvrent point la léte, et niar-
obent toujours les pieds nus (Ricaul, de t' Empire ollomua).
CABROT ( PiER«E), otmventioiitiel renommé p«mr ses mis-
sions dans le Midi après le9lbermitlor, était né en 1755 à Saint-
Sever où il fit ses études et où il exerçait la profession d'avocat
lorsque la révolution éclata. Il s'en montra d'abord partisan,
mais avec sagesse et modération. NtNumé en 1790 administra-
teur du département des Landes, il fut ensuite député du même
département à la convention nationale, où, dès les premières
séances , il blâma l'exagération de la plupart de ses collègues.
Après avoir volé dans le procès de Louis XVI pour la réclusion,
comme législateur et non comme juge, et ensuite pour le sursis
à l'exécution, il se condamna au plus profond silence; et bien
uue l'ami et l'un des plus lélés partisans des girondins , il
échappa par sa prudence aux proscriptions du 51 mai 1795. Ce
ne fut qu'après la chute de Robespierre qu'il se prononça hau-
tement contre la Montagne , et qu'il demanda que le lieu des
séances des jacobins fût converti en un atelier d'armes. Il pro-
posa vers la même époque des réformes à la constitution anar-
chique de 1795. Quelques mois plus tard , il fut envoyé avec
Mariette dans le Midi , où il donna une grande impulsion à la
réaction qui commençait a se manifester contre les terroriittes.
c Lb peuple, écrivaient-ils de Marseille, ne veut plus de Mon-
lagm; les jacobins et les robespierrislcs sont poursuivis par lui
eomine des bétes féroces. » Il contribua à meltre Arles en état
de siège, et à sauver cette ville et Toulon de la faction des terro-
ristes. Il fut ensuite chargé des approvisionnomenls de l'armée
des Alpes. Il était à Lyon dans le mois de juin 1705, lorsque les
prisons y furent forcées et les terroristes qui y étaient détenus
egor^. Il déplora antèrement ces excès, a non pas parce qu'ils
privaiefit la patrie de bons citoyens, mais à cause de la violation
de la loi. j» Bientôt, il fit une entrée triomphale à Toulon, avec
son ami Isnard. a La dernière heure du terrorisme a sonné dans
le Midi, » écrivirent à la convention ces deux représentants. La
majorité de la convention était loin de partager la haine de Ca-
droy contre les terroristes; il fut rappelé, et après la révolution
du 1 5 vendémiaire, où ce parti triompha, il fut dénoncé dans la
séance du 4 brumaire comme provocateur de l'assassinat des
patriotes dans le Midi. Quelques citoyens de Marseille le dénon-
cèrent aussi comme le principal bourreau du Midi. Cadroy prit
la parole, se défendit avec sagesse et fermeté, et demanda a être
mis en jugement avec ses dénonciateurs; l'assemblée passa à
l'ordre du j|our, et l'afTaire en resta là. Un libelle plein d'affreu-
ses calomnies contre Gidroy, et rédigé par Fréron, fut affiché
sur les murs de Paris. Cadroy répondit par un mémoire qui le
justifia surabondamment , et dut iloniier à Fréron un grand re-
pentir de l'avoir attaaué. Le 18 fructidor (septembre 1797), il
fut inscrit sur la liste de déportation, mais il réussit à se cacher,
et après le IB brumaire il obtint la permisiion de retounwr
dans son payis, et il ftttBonubémairedeStiBt«Sercr,sii||H
paisitUenient, exer^t en même temps la pieoMèfc pa^
d'avocat. Le despotisme de Napoléon pesait besacoMai^
de Cadroy ; plus d'une fuis ses amis iolines fÎMiSMlb
des vœuK pour le retour des fiourlious. Il atounità^.^
en 1813. Quelques mois plus tard, il eût vu les «Ml riÉift
CADEt7SlB!VS (géngt. anc.)f nation asiatique qoitalKtikk
province de Perse nommée Paropambus, vers les normdtfl
tymandre.
CADET (Jean-Baptiste), théologien, né en 1690 îT^
diocèse d'Aix, mort près de Paris en 1756. On a de la, m
autres ouvrages , une Relation de ee qui 4epautiutï§i^
htée générale de la congrégaiiun det Laxariita ea i:u,§
iujet de la bulle Unigeniius.
CLàBNAN» (y^ofr.). Ile siluôe a la painle de liFM^j
l'eutboncbure de l'Escaut occiilental dam la bmt d'Alan
et qui n'est séparée que par un canal étroit da cm* èfb*
dre. Elle avait autrefois une étendue plus vasie, mis but
a ealefé peu à peu des parties asses ooasidénUu, daf»
d'èui elle n'est ^rautie contre l'action deslobqKpvu
haute et lar^ digue. Le sol se compose d'un lernaam»
geux d'alluTion, lequel est très-lertile, et préaalea^ffé
meut de maj^ifiques prairies* mais enooied'eialaliàav
de blé, de lin et de garance; toutefois l'élève deilieiim a
pécbe sont les principaux moyens d'existenoe du Um,
dont laue grande partie se comfûse de desoeadaali deiéM
français et luthériens salzbourgeois, ^i ont énMgré««%
nus s'établir dans Tile dans le ivi*" siècle, nais qtÎMi s»
ment échangé leur langue natale contre le kollasdatlki
Cadsand est au nombre d^ districts des Pays-BumUp
Îue U paix de Wesipbalie laissa en 1618 a» ïMmU
ays-Bas. Depuis lors elle fut unie à l'Eut drFlaaèv,aii
1794 elle fut abandonnée aux Français qui ï'wtmfKimn
la suite au département de l'Escaut. En 1814. eUefuna
aux Pays-Bas, et en 1815 elle fut réunie au diilfirl iirl#«
la pruvince de Zéland. Elle appartient aajoanrkaibW
lande. Elle est divisée en vieux payt de CoàtÊâipaM
partie orientale, et en pays couvert de digue» qoiae'j^
lie occidentale. Elle ne renferme que des villap.a»*"
desquels se trouve le village de Cadsand, situe i»^l**
orienUle de l'Ile, et qui a 577 babîUoU. Gevill^ittF
port protégé par le fort de Cassandria.
CADUC, UQCE, adj. (gramm.), vieux, cas$c,qŒi<S*
coup perdu de ses forces, et qui en |)erd tous l«j«n|»P*-
proprement de l'homme, ou de ce qui appartient 1 1***
se dit aussi d'une maison qui est pr6 de tomber «a w«^'
mal caduc, l'épilepsie ou le haut mal.— ^^^*^*^^
qui, par quelque raison particulière, n'est pas coupte»"
scrutin. Cette locution est peu usitée.
CADUC, en term. de botanique , se dit de f''^*^
qui, dans quelques plantes, tombent très -prompt»**
CADUC , CADUCITÉ. Ces termes s>'«Pl^iJS'r2*
qu'une disposition entre-vifs ou testamentaire, «w*
principe, a été, par un événement quelcoaqu^ 1*;*^
effets. Les art. 1050 et suivants du Code a*il M»*»»
exemples de dispositions caduques.
CADUCBATOR {hist. anc.), envoyé ^JJ^*^^
propositions. On le nommait ainsi parce q«a P**"**
cée.
CADUCÉE (ar<^o/.), attribut de Mercure >gw^*
tillée de deux serpents, dont le corps se "^l;"^/^J>
cercles, pendant que la tète passe au delà de la J*^^
vient du latin codureum, ainsi appelé a w^aA^;!"**;,
lianet et bella cadkbe faciebat. Chez les »««»"*'">
annonçaient la guerre, s'appelaient feciftlet, et ^^^ f^
demander la paix , s'appelaient caduceatores^^^^,
veulent taire venir ce mot du frecxf^pxiw^herêui^
gnifie la même chose, et qui vient <lcjt«?»^ »"*J»j^.-:
poètes attribuent au caducée de Mercure la ;«ÎJ^H"i»'
les hommes et d'évoquer les morts. !-« caducée eu» V
de la paix et de la concorde , il est devenu ^^^J'^^^
commerce. Les mythologues ont recherche I onP^T ^f
bole particulier à Mercure. AthénagorcdilqueJop"^^-
reux de Khéa. et la poursuivant , elle se changea rn^ ^..
et que le dieu prit la forme d'un ^^^ P^*i|r,^ n^iP^^
deux serpents que Mercure porte sur son «"^jj^^^
ciens disent que Mercure ayant sépare avec si ^^
serpents qui se batuient, et ayant tins tp»»»
CADWJlLDTm.
(7»t)
CA€ILIITS.
■goelte cfitortHI^ dfe serpents fiit regardée comme le srmboîe
e la paix. On a pensé aussi que les ambassadeurs et les env-
oyés, porlanl (oiiiMrs une* bra nette d*oli>fier «vime baguette,
a CD a donné uiie à Mercure messagvr des dieui , et qm'on y a
MDt deui serpents, comme symbele de U prudence q«è doit
ccompagner les négociations^ — Mercure est peprésenlé rare-
oent sans son caducée, qu'il tient d*une nain , tandis «ue de'
autre il lient ane bourse ( F. Msrgork). Sur les anmemtts
aédailles grecques, on voit souvent poo? type le caducée, eutve
Atres sur celles A^Alunlium et de CaiacU , villes de Sicile , de
7arleïa, dans la Bé(ique,,des Caysiritmi de Lydie, de Mnr-
eille, dans la Gaule Narbonnaise, de Papulonia , d*Etrurie, du
làme SaïlêSt dans rEgyple; et sur les médailles de quelques
ois:d'i4fiiviiraf, roideGalatie, deJlf<Fyc#. roi tics Indo-Scyines,
t de Ptoféinée^ roi de Mauritanie. — On voit aussi ce symbole
»lacé entre deux mains jointes» en signe de paix et d'union , sur
es médailles d^Amnrmm , de Kbrygie, sur les mé<laillrs des fa-
BÎIIes romaitieîi Mmilia , Aunin , Claudia , Junia , Livineia ,
9empronia et Fitia; sur celles dos empereurs romains, Julos-
lésar, Auguste, Marc- Antoine, Lépide, Vcspasien , Titus. Do-
BÎtien, Nerva, Antonin-Pie.Marr-Aurélc et Albin. — Leca-
lucée n'est pas toujours dans les mains de Mercure; on le voit
or plusieurs médadics dans celles de la Félicité, la Paix, la G)n-
onle. la Victoire, la Sécurité ; dans celles d'Anubis, deCérès,
fc Vénus, de la Fortune, d'Hercule. Il est |>orié par Sylla dans
on char de triomphe , et nar Antinous divinisé comme Mer-
«re. — Quelquefois le caaucée est ailé ; on le voit ainsi sur un
>Dyx-nicolo du cabinet de France, n° i7i (Marielto, n**30),
<nis la tête de Mercure, avec des mains jointes et des pavots.
Dl'HERSAN.
CiMTCEB, s. m. eaduceus ( blason ) , meuble de Técu , qui
eprêsenle une baguette entrelacée de deux serpents aflVontcs ,
le manière que la partie supérieure de leur corps forme un arc :
ette baguette est terminée par deux ailes d*oiseau. Le bâton ou
a^etle do caducée marque le pourotr, les serpents sont
hiéroglyphe de la prudence , et les ailes désignent la dili-
mee.
CAOCCÉE se dit aossi du bâton couvert de velours et fleoidc-
se que portaient le roi et les hérauts d'armes dans les grandes
^émomes.
CAOUCIENS, s. m. pi. (géogr,), peoples d'Aflie,qui habiiaieNt
uelques contrées voisines du Pout-Ëuxin; selon Strabon, ils
Dcupaient la partie septentrionale de la Médie Atropatène, pays
lontagneux et assez semblable â. la descriptiuD que Plotaïque
lit de celui des Caduéienê^
CMmJdwkREy adj. des deux genres (myihôl.), qui porte on
Bduoée ; somom donné à Mercure.
CABCeiTÉ , de cadere , tomber. Nom donné h la vieillesse
«tr^nie, oà les muscles, gr(^les et roides, ont à peine la force de
Mitenir la charpente osseuse qu'ils sont destines h mouvoir. De
fc la presque impossibilité du mouvement â cet âge de la vie ;
e là les chotes fréquentes auxquelles les vieillards sont exposés,
t que ne leur fait pas toujours éviter le support sur lequel ils
bppuient (F. Vieillesse).
^CADrciTÉ se dit aussi d'une maison. En jurisprudeuce ,
Caducité d'un legt se dit lorsqu'un legs devient caduc.
CADCMiBi-, (orront que l'on croit être le même que cehii de
iaon.
CAOVBcr (géfigir. anc.\ peuple gmilois , dont Ditona^ ara-
yunlhui Cahors , était la capitale , et dont le territoire était
orné au nord par celui des Lemmices; ao sud par les Vofcœ-
^ectotagcê et lej^ Laeinrates ; è l'est par les Afremi , les Hfcu-
mi ex le» Bteuifieri; et à l'ouest par les Nitiobrige$ et les Pt^
^orofii. Ce sont à peu près le» anciennes limites du diocèse de
ahors. Les Cadnrn furent compris, après Ihcunqoéte romaine,
ma la deoxième Aqoitaine:
CADiJ»(r. Caoos).
CADt'Sii 00 GALiE (géogr, a«c.), peuples de l'Asie, qui ha-
it aient le long des bords de la mer Caspienne, au sud-ouest,,
itre les deuiesCyrus et Amardus. Ut elaieoi bornés à l'ouest
iT les montagnes de l'Atropatène.
CA9USII, peuples d'Asie, situés «a sud de Babyione,
itre le Tigre et l'Euphrate. Ils descendaient des Arabes
«nitcs.
CAOWALinra , Alsde Cadipiullon, luî^socréda en 6eo, eC*flf(
deniier(|ui'prirle titre demi de» Bretons. ll>mounit en 705
Rome, oô il s'était retiré après rinvanen de» BMMnv» dana Ih
runde^firetagne.
CADWALDTR (Césail). Deox pointes gaîTbîs asser estfmés ont
porté ce nonr dlins le TVï* siècle ; leors ouvrage» sont re»^
manuscrits.
CMWALLAvn, habite médecin de Phila*»H)Me , a poWîé
vers ITW an l'raUé de médecine, le premier qui ait paru en
Amérique. Il combat l'usage du mercure et des purgatife
violents.
CjiBVAlXmi , fils de Cadvan , d'abord vaincu par B(M0,
prinre de Ifortliunit)erland , et vélablf ensuite par son ne?e«
BraiM-Vir en 655, prit alors le titre de roi des Bretons , et se
niainliiit dana ses Etats malgré 1^ guerres conItmMilet det
Saxona. 11 fut le père de Cadwaidyr.
c J^WftAlf , fils de Bleddyn, régnait dans le nord du pays
de Salles vers i 107. Forcé de fuir en Irlande avec son fils , qor
avait enlevé la femme de Gérald, autre prince aalloni, il
n'y rentra que l'année suivante , et fàt assassiné par son
neveu.
CAmrM A (géogr. owc.), aojourd'boi Nigdeh , ville de la Cap-
padoce, vers le sud-ouest , un peu au nord du Tauros, sor les
limites de la Cataonie.
CADTTIS (yé^oyr. onc), grande ville méridionale de la Syrie ,
au rapport d'Hérodote. On soupçonne que c'est la même qoe
Jérusalem, ou peut-être Gath aans le pays des Philistins.
CJBAOU CEOS(F. Cos).
c^AKTOlxs, roi de Galatie. Les noms des rois qui ont
régné sur la Galatie (F. ce mot) ou Gallo-Grèce sont rapportés
dans les historiens avec peu d'exactitude. Au milieu de ceun
dont l'origine est c\idemment gauloise, on en trouve dont la*
forme grecque prouve qu'une fois ce royaume établi, ses rois
ne furent pas toujours pris parmi ceux qui l'avaient fondé. Le
nom de CmnnU»tuê est connu par une médaille de bronze d'o»
travail assex k>arbare, qui représente, ao droit la tête d'Hercule^
et derrière, la massue; au revers, un lion courant, et auHlessooa
les mots KAIAI^TOAOT BAXlAEiiS, De Cmofiiùluê roi ( Tr4mr
de Nvmiêm. Rois ^ee$, p. 76). Cette médaille a été trouvée à*
VieUle^To^ousêj en Languedoc, avec quelques autres à peu
près semblables. DunsMAif.
dSCA (mycAo/.), o'est-àHlire aveogle, surnom de la Fortune
cbei les Honeina»
CJBGALYPVB, S. m. [6ol<in.), genre de plantesde la famille
des mousses octodîcènes.
ejsciaiTA (géogr, eeclés.) , siège épiscopal de la ^iroTince
proeonsulaire d'Afrique. Un de ses évèqoes, nommé Qoobolo»,
assista ao concile de Latran soos le pape Martin.
€:iBCiAS {mylhol.), vent de nord-est. On lé représente por-
tant dans ses mains un bouclier rond, duquel il parait faire tom-
ber de la grêle.
CJECILIE, s« f. (hiêl. nai,)f serpent qui n'a point d'yeox
(F. C^ilie).
ccciLics, poète comique latin, dut à sa ooudition d'esclave
le surnom de d/oltua, qu'il conserva et illustra dans la soile
par son caractère et par ses talents. Gaolois d'origine, il naquit
à Milan» suivant quelques historiens de sa vie; fut le contempo-
rain et l'inlimo ami d Ennius, auquel il ne sunécut aue âwi
an. Il futaflrancbi lorsque son talent lui eut acquis quelque ré-
putation, et cVst un rapport qu'il a de plus avec plusieurs
poètes célèbres de l'antiquité. Les anciens grammairiens citent
de lui quarante comédies, dont il ne nous reste que quelques
fragments,, recueillis par Henri Etienne en 1564, in-S**, aaof
ses Fragmenta poeiarum veierum, et qui se trouvent dans let
recueils intitulés Corpus poeiarum iaiinorum. Horace lui
accorde le mérite de la gravité; Varron, celui de bien choisir le
sujet, et de disposer avec art le plan de ses pièces; il ne craint
pas même de lui donner à cet égard la snpériorité sur Térence
même; et Quintillen le place entre Plante et Térence; mais
Cicéron lui reproche les vices du style, et Aulu-Gclle l'accusé
d'avoir défîgpré la plupart des sujets qu'il avait empruntés de
Ménandre. Un trait qui honore innniment Cffcilius, c'est Tae»
cueil qu'il fit à Térence dans une circonstance décisive pour ce
dernier. Très-jeune et encore inconnu, l'auteur de VAndrienm
était en marché avec les édiles, au sujet de cette même pièce;
mais ayant de conclure, les magistrats le renvoyèrent à CÂciHoa
afin d'avoir son opinion sur le mérite de l'ouvrage. Le vieoic
poète, qui se trouvait à table lorsqueTérencelui fat présenté, lui
fit donner un ptit si^e près de lui; mais la première scène était*
à peine achevée, queC«etlius se leva, fil asseoirTérencei table,
et rendit au mérite de se pièce la justice la plus érlatante. ItlN^
eremple d'équité et de bonne Ibi, lenoovelé depois par Apoalelè
Zéno à l'égard de MéUstase 1
CMLVr.V,
(732)
CiEUCft.
CA«UM(P. COBCUM).
CJS«VH, aveugle, sarnoni de plosieiin Romaios célèbres
(F. leorsnoms).
CLADES tmyihoL), c'est-à-dire le Meurtre^ déesse allégorique»
fille de la Discorde et soeur de la Faim, du Mensooge, etc.
cADiTivs (Q.) (F. Calpuinius Flamiu}.
CADMOM (F. CeDMOIV).
CLALAy S. m. {bolan,\ nom brame d'une plante du Malabar,
dont le nom malabar est kakapu. Les brames l'appellent eœUi
ofl emla dolo. J. Commelin dans ses notes le désigne sons le nom
de asarinm tpeciee iivê hederuim ioxatilis Lobelii. Linné ,
dans son Sytlema nalurm, l'appelle tereniaaiiaiica.Ctiie plante
a une certaine apparence de lierre terrestre ou de la terrelle, eha-
mœelema ; elle rampe de mémesur la terre, jetant de chaque nœud
un faisceau de douze à quinze racines , longues d'un pouce,
ondées, blanchâtres, fibreuses. Sa (ige a un pied à un pied et
demi de longueur, et se ramifie en plusieurs branches alternes
qui sont comme elles carrées, d'une à deux lignes de diamètre,
velues et étendues horizontalement comme autant de rayons
sur la terre. Les feuilles sont opposées deux à deux en croix,
taillées en cœur sans échancrurc, mais avec une pointe au bout,
longues d'un pouce, à peine d'un sixième moins larges, minces,
molles , velues des deux côtés , marquées sur chacun de ses
bords de sopt à huit crénolures ou dents obtuses, relevées en
dessous d'une côte ramifiée en trois ou cinq paires de nervures
alternes et attachées à des distances d'un à aeux pouces,sousun
angle de c|uaranle-cinq degrés, ou horizontalement sur un pédi-
cule demi-cylindrique plat et creusé en canal en dessus, lisse,
é§[al à leur longueur. L'extrémité de chaque branche est ter-
minée par une à trois fleurs purpurines, longues d'un pouce et
demi, portées sur un pédoncule cylindrique presque aussi long
qu'elles, de manière qu'au total elles sont un peu plus longues
que les feuilles. Chaque fleur est hermaphrodite, posée au-des-
sous de l'ovaire et monopétale irrégulière; elle consiste en un
calice vert, cylindrique, à tube médiocre, à cinq angles et cinq
divisions inégales, formant deux lèvres fendues profondément
I'usqu'à son milieu, et en une corolle purpurine presque une
ois plus longue, à long tut)e un peu courbe, partagé jusqu'au
tiers de sa longueur en deux lèvres à quatre divisions. Du milieu
du tube de la corolle s'élèvent quatre étamines inégales à filets
rouges> à deux branches courbes, dont deux plus courtes, à
anthères blanches, luisantes, rapprochées et contiguës deux à
deux, appliquées sous la voûte de la lèvre supérieure qui est un
peu plus longue. L'ovaire est ovoïde, porté sur un petit disque
qui lait corps avec lui , et surmonté par un style cylindrique
blanchâtre, luisant, terminé par deux stigmates demi-cylin-
driques appliqués à la même lèvre, au-dessous des deux éta-
mines inférieures. L'ovaire en grandissant devient une capsule
ovoïde ou conique, longue de sept lignes, deux fois moins large,
à deux loges, contenant chacune un grand nombre de graines
menues ovoïdes. Le cœla croit au Malabar, dans les terres sa-
blonneuses et humides. Toute la plante a une saveur et une
odeur légèrement acre et aromatique. Pilée avec le sandal, le
girofle, la muscade et l'eau de roses, elle fournit un Uniment
souverain pour dissiper les pustules. Le suc de ces feuilles, bu
avec le sucre, arrête la blennorrhagie. Le eœla est, comme on voit,
UD genre de plante particulier, qui vient naturellement dans la
seconde section de la famille despersonnées.On pourrait deman-
der à Liimé pourquoi il a voulu substituer le nom terenia
qu'il a forgé, à celui de cœla, sous lequel cette plante est
connue au Malabar, et sous lequel on peut la tirer des brames,
qui désapprouvent fort les noms barbares, selon eux, que Linné
veut donner à leurs plantes, qui sont, disent-ils, mieux connues
chex eux qu'en Suède ?
CASLACHNE, s. m. (6o((in.), genre de plantes de la famille
des graminées ; il ne renferme qu'une espèce, qui est originaire
de la Nouvelle-Ilollande.
CALESTINE ou CŒLESTINE, ciBleilina (fiolan.). Une eupa-
loire très-élégnnte, remarquable surtout par le bleu céleste de
aes fleurs, est devenue pour M. Gassini le type d'un nouveau
genre de la famille des corymbiCères ; il l'a nommée cmletlina,
en lui assiffnant les caractères suivants : calatide flosculeuse,
oomposée de fleurons hermaphrodites; involucre formé d'é-
ctilles foliacées, inégales, irrégulièrement imbriquées ; récep-
tacle conique, nu ; graine glabre, surmontée d'une membrane
cartilagineuse, à l)ord denticulé et sinué.
CALETJS ( géogr, ane, ), peuples de la Thrace, divisés par
rbébreu en majorée et minores. Les premiers habitaient le
med du mont Uémus, les autres étaient placés au bas du mont
Rhodope.
CiELIA {géogr. ecelés.), siège épiscopai «TAfnqve,
province de Numidîe (JVol., n** 49).
CiELlMA (géogr. ane,), petite rivière d*l
CJBhivn (ViLBifius), roî des Toscans,
Romulos dans la guerre contre les Anleainates, cl
nom au mont Cslius, que le roîTollns Hc
dans l'enceinte de Rome.
CiELics, orateur romain, prit des leçons de CSeéroo cl ■»
rat fort jeune. Accusé d'être entré dans la conioratmi et O-
lilina, et d'avoir empoisonné la soeur de ClaocuiiSy il avM «
défendu par Cicéron et renvoyé absous.
CiELIUS SABIMUS (F. SaBIPTUS).
CJEM US AURELIAXCS (après J.-C. 230), inéd^csn à an ir.^
contemporain de Galien, était attaché à la secte nirtfcafcLB
Il a écrit en latin, et à son style qui est à demi barbare, ém>
à comprendre, rude et embrouillé, on est porté à croire fi'i «
né en Afrique; mais le titre de ses ouvrages ne laisse awv
doute sur sa patrie^ puisqu'il est appelé GeTios Aiffefiaa» ^
ciensis, et qu on sait d'ailleurs que Sicca était one viUe 6e ^i-
midie. Quelques auteurs l'ont nommé Lucios Caelias Arn»
au lieu de Aurelianus, comme s'il eût été d'Aria oo «TAntu
Îrovince d'Asie. C'est en particulier le senliiueiK d'Adna
oughe, mais le plus grana nombre des savants s'en tint e
premier nom. — Quoique Caelius Aurelianas se soit éÊmifm
traducteur de Sora nus, il n'a cependant point renda icr^prts-
sèment en lalin ce que ce médecin avait écrit en grer; oric»
parle souvent comme d'un tiers. Un iel, dit-il , esi àimnit
mnis Soranus ai d'un avis contraire. C'est ordwâiwaf
celui qu'il suit par préférence à tout autre sentin»efit«et ]>■»;
ne manque de témoigner Testimequ'il fait de raulenrqallif»
pour guide. On sait d'ailleurs que Cslius doit être si pea rrcar>
comme un simple copiste des ouvrages d'autrai, qa'ilcttel»*^
me plusieurs écrits de sa façon, et entre autres un livre des Imm
grecques adressées à un nommé Pretextatus, dans leqoelii cmti
l'usage de la bière, médicament purgatif dont TbcmissiBsr*
servi. En général, il ne voulait ni purgation ni saimr <faftï
cure des maladies ; mais il ordonnait fréquemnieot rafciiîafflrr
de trois jours dans le commencement , la diète é^nsk restée
temps, ainsi que la gestation et ce qu'on appelait ki gnadr^
compositions. — C«Tius Aurélia nus cite encore «a mUr m-
vra^e qu'il avait dédié à un certain Lucrèce, et qui coalcBVt r
abrégé de médecine par demandes et par réponses ; drs fcn*
de chirurgie, et d'autres sur les fièvres, sur Ic^ causes des bh
ladies, sur les remèdes ordinaires, sur la composition desi
camenls, sur les maladies des femmes, et enfin sur la
lion de la santé. Il n'y a pas d'apparence <][ue tous ces ^
fussent traduits du grec de Soranus. Quoiqu'il en soit, il i
nous est rien resté de la façon de Cselius que les traites dd^«
fait honneur à Soranus, et ce sont heureusement les
de ses ouvra^^es. Ils renferment la manière de traiter»
régies des méthodiques, toutes les maladies qui n*exif
le secours de la chirurgie. Un autre avantage que l'on
c'est qu'en réfutant les sentiments des plus fameux
l'antiquité, Cœlius nous a conservé des traits de leur ,
3 ni nous seraient entièrement inconnus , si l'on excepte opqt ■
it d*Hippocrate, le premier dont il a parlé, et dont il rapport
néanmoins quelques passages qui ne se trouvent point «bm e
œuvres, telles que nous les avons. Les auteurs qa*il eiie le fiie
souvent, après Hippocrate, sont Dioclès, Praxagore, HétacW
de Tarente, Asclépiade et Themisson , dont il a examine b po-
tique avec beaucoup d'exactitude. Il leur joint HêropM *
Erasistrate, mais il en parle moins souvent, par la raison fc'A
n'ont traité que d'un petit nombre de maladies. Il c^ mê
quelquefois Serapion, et, s'il n'en fait mention que laiii»
c'est qu'il regardait Héraclide comme le meilleur anievr * a
secte empirique. Après avoir dit que tous les ouvrages de Ci*
lius ne sont pas venus jusqu'à nous, il importe d*ajouler;v
ceux qui nous restent sont trois livres des maladies aigvêi *
cinq des maladies chroniques. Ils ont paru sous ce titre : €^
rum vel acutarum pateionum Ubritres, Parisiis, i5â9. i»4**
1633, in-8*» ; Lugduni, 1666, in-8*». — Cfcroitieoii, «w* la**-
mm patsiùnum libri quinque, Basileœ, 16^, in-fol., avec e
opuscules d'Oribase. — On les a imprimés ensemble â Viv
en 1647, in-fol., avec les Mediei antiqui; à Lj^on, c« ti^
in-8*^, avec les notes de Jacques Dalécharon ; a LotMire». "•
1679, in-S*'. Mais la meilleure édition est celle intitulée : C^
Àureliani Sieciemis , mediei vetusli^ eeeta Wieth^Mei^ éem^
bii aeiêtit et ekronicis libri oeto. Jo. Conreiduê À^
$uil,emaeulavil, nolulusque aéjeeil. Àereduni eeareii
Janjf. o^ Almeloven in CœUum Àureliammm notm H
CASH.
(753)
.CABHOIS.
vfTiionii, iam fropriœ, quam doctorum virarvmf Ml el
fjusdem lexicon Cœiianum, Amstelodaniî» 1709, 1733, 1756,
în-4°; Lausanne y 1773, 3 volâmes in-8% par les soins de de
Haller.
CiBMAEOS {hiit ane.) , auleor grec qui écrivit un voyage
aox Indes.
cjEMEifTlJM {arehéoLf arehil,). On interprèle ce mot par
moellons, non-seulement parce que notre ciment n*est pas le
cœmifUum des anciens, mais aussi parce que Vitruve oppose le
c4BiHinlufn aux gros Quartiers de pierre et aux gros cailloux, qui
font avec le moellon les trois espèces de camentum^ pris géné-
ralement. — Le eœmerUum, en général. signiGe toute sorte de
pierre qui a été employée entièi£ et telle qu'elle a été produite
dans la terre. Quand même elle aurait reçu quelques coups de
raarteao, et aurait été grossièrement équafrie , cela ne change
uointson espèce, et ne saurait la faire appeler pierre de taille.
La pierre de taille est ce que les Latins appellent poliiuê lapis ,
différente de celle qu*on appelle casus, en ce que casu$ est celle
qui est seulement rompue par quelque grand coup, et que poli-
tu$ se dit de celle qui est exactement dressée par une infinité
de petits coups d*outil. — Nos maçons font trois espèces
de ces pierres non taillées, qui ont quelque rapport avec
les trois espèces de camenium des anciens , mais elles en
diffèrent par la grosseur. Les plus grosses sont les quartiers
qu'ils appel l<nt de deux et de trois à la voie. Les moyennes sont
ap|)elées tibages^ et les petites sont les moellons. — Vitruve, au
sixième chapitre du septième livre , appelle les éclats de marbre
que Ton pile pour faire du stuc, cœmetUa marmorea, Saumaise,
néanmoins, entend par eœmenlum une pierre taillée et polie,
parce qu'il semblerait que eœmenlum serait la même chose que
quadraium saœum ; il dit que eœmenlum diffère de qundralum
saœum en ce (]u'il n*est pas carré. Mais il est assez difficile d'en-
tendre ce qu'il veut dire ; car il nW a pas d'apparence que C(v-
menlum soit une pierre taillée en (orme triangulaire, pentagone
ou hexagone, ce qui devrait être si la figure faisait la seule diffë-
rence entre eœmenlum et quadraium taxum. Une pierre taillée
n^est appelée quadraium saxum que prce que la figure carrée
est la plus ordinaire dans les pierres taillées, et non parce qu'elle
est la seule qu'on lui donne. Tacite dit que le théâtre de Pom-
pée était bâti quadralo lapide. Cependant il est certain que les
pierres carrées ne sont pas propres à bâtir un théâtre dont la
forine est circulaire.
CABM (géogr, hisL] {Cadomus), chef- lieu du départe-
ment du Calvados, d'une cour royale à laquelle ressortissent
les départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne,
d^ane académie universitaire. Cette ville, dont la popula-
tion est de 39,140 habitants, possède en outre des tribu-
naux de première instance et de commerce, une chambre et
une bourse de commerce, un conseil de prud'hommes, de^ vice-
consulats étrangers, une académie des sciences, belles-lettres et
arts; des facultés des sciences et des lettres, un collège royal ,
une école d'hydrographie, une institution de sourds-muets, une
bibliothèaue publique de 25,000 volumes, et un jardin bota-
nique où Von compte plus de 3,000 espèces, indigènes et exoti-
ques. Caen n'est pas une ville fort ancienne, et cependant on ne
peut fixer avec certitude l'époque de sa fondation. On croit
qu'elle a remplacé une cité aont les débris se retrouvent au
village de Vieux , et que les Romains avaient décorée de nom-
breux édifices, et qu'ils nommaient Civiioê Vidueaêsium. C'é-
tait la capitale du pays; elle fut entièrement détruite par les
^xons, dans les invasions du m*" et du vi' siècle. Plus tard, la
nouvelle ville se forma des débris de l'ancienne, et occupa d'a-
itKird l'emplacement du château actuel. Son premier nom fut
Calhtm ou Calham (en saxon, demeure de guerre). En 913,
lors de la cession de la Neustrie aux Normands par Charles le
Simple, Caen était déjà une cité grande et importante. Sous les
idttcs normands, et surtout sous Guillaume le Conquérant, son
faccroisseroent fut rapide. Ce dernier prince, etMathilde, son
épouse, contribuèrent à l'embellir. Ils y élevèrent les deux plus
beaux édifices de la ville : l'ablMiye de Saint-Etienne , dite
l'Abbayc-aux-Hommes , et celle de la Trinité , dite l'Abbay»-
lux-Dames. Guillaume commença la construction do château ;
Flenri V d'Angleterre le termina. Louis XII et François l*' le
'éparèrent et l'agrandirent. Caen était devenu la capitale de la
fcasse Normandie, honneur qui attira plus d'une fois sur elle les
nalheurs de la guerre. En 1346, Edouard III d'Anffleterre
assiégea ; les habitants, commandés par Raoul, comte d'Eu, et
«r Jean de Melun, firent une sortie et furent battus. Ils ren-
irenl la ville par capitulation ; mais, quand les Anglais y fu-
ent entrés, le combat commença dans les rues. Edouard , fu-
ieux, livra la ville au pillage, massacra une partie de la popu-
lation, et enleva un butin immense. En 1417, les Anglab prirent
Caen une seconde fois, et s*y maintinrent iusau'en 1459, époque
où le brave Dunois leur enleva cette ville d assaut, et força à
capituler le duc de Sommerset, qui s'était retiré dans le château
avec 4,000 Anglais. C'est dans cette ville que les girondins,
proscrits par la convention nationale , se retirèrent après le tt
juin , et organisèrent la révolte contre le gouvernement. C'est
aussi de celle ville que Charlotte Corday partit, à la même épo-
que, pour aller assassiner Marat. — Los monuments les plus re-
marcfuables de Caen sont la cathédrale, dont quelques parties
ont été construites dans le xi' siècle, et où l'on voit le tombeau de
Guillaume le Conquérait ; le grand bâtiment de l'Abbaye-aux-
Hommes, commencé en 1704, achevé en 1726, et occupe main-
tenant par le collège royal ; l'église de la Trinité, fondée vers
1066 par la reine Mathilde, femme de Guillaume leConquérant,
dont les cendres y sont déposées; enfin l'église Saint-Pierre,
l'un des monuments les plus curieux que l'on connaisse de l'ar-
chitecture du xiV siècle. Avant la révolution , Caen était la
capitale de la basse Normandie ; c'était le chef-lieu d'une géné-
ralité, d'une intendance et d'une élection. Les professeurs de
l'université célébraient chaque année une fête assez singulière ,
à laquelle on donnait le nom de Palinod ou Puy, «rTous les ans,
dit d'Expilly ( Diclionnaire hislorique des Gaules et de la
France), le 8 décembre, on lisait en public, dans l'une des salles
de l'université, des pièces de poésie en l'honneur de l'immaculée
conception de la Vierge.» Etienne Duval avait fondé cette insti-
tution en 1527, par une donation de vingt livres de rente;
mais cette somme ayant paru trop modique, les intentions du
fondateur restèrent longtemps sans résultat. Ce fut seulement
un siècle après, en 1624, qu'une nouvelle donation de cent livres
de rente permit d'ouvrir un concours, et de faire les frais des
récompenses oui devaient être accordées aux vainqueurs. Cette
institution subsista jusqu'à la révolution. Malherbe, Sarrazin,
Bois-Robert, Tanneguy-Lefèvre, Ségrais, Huet, évéque d'Avran-
ches, Malfilâtre, le général Decaen, etc., sont nés à Caen.
CAEN (monnaie). D'après un acte de l'an 115S, rapporté par
le Blanc, on aurait tuittu monnaie à Caen pendant le xii* siècle;
mais aucune des pièces émises â cette époque n'a encore été
retrouvée. L*atelier monétaire que les rois de France avaient
établi k Saint-L6 fut transporté dans cette ville en 169S, et y
fonctionna jusqu*en 1773. La lettre monétaire était la même que
celle de Saint-L6; c'éuit le C.
CAEN (Conciles de). Le premier fut tenu l'an 1061, sur la
discipline ; le second. Tan 1 175, sur Henri II, roi d'Angleterre,
qui avait persécuté saint Thomas de Cantorl)éry, et donné occa-
sion à son massacre; le troisième, l'an 1182, pour la conserva-
tion de la paix en Angleterre et en Normandie.
CMsi (géogr, anc), aujourd'hui ElSenn, ville de Mésopo-
tamie, située à l'est de cette province, à quelque distance du
Tigre, près de l'embouchure du Zabus Minor ou Lycus.— CfifiB,
petite Ile de la mer de Sicile. — C^ene, anciennement Tœna^
rttftn, située sur la côte de Laconie, près du cap Ténare^ d*où
Jupiter prit le surnom de Cœnée, — Cène , promontoire de
TEubée, à l'ouest, en face des Therooopyles.
CiBiiéB (myl^.), surnom de Jupiter, près de lavilledeCsné.
— CiENÉB, un des Argonautes, fils d^Elatus(r. Cbnis). —
Cjenèe, Troyen, tué par Tumns [Virg. En.),
CiENÉB (géogr. ane.){ F. Cené).
CiENÉPOLIS (F. CÉNÉPOLIS).
CJBNi (géoar. aitc.), peuple de la Tlirace. On croit qu'il ha-
bitait vers la Propontide. Il donnait son nom à une contrée ap-
pelée Ceeniea.
GAmcA REGio {oéogr. ane.), petite contrée de la Thrace ,
habitée par les CœfX
CANIDES (mylh.)f nom patronymique d'Eétion y descendant
de Cœnée, l'un des Argonautes.
CiEM is (mylh,), fille du Lapithe Elatus, qui, ayant été outra-
gée par Neptune , obtint de ce dieu en dédommagement de
changer de sexe , et d'être invulnérable. Devenue homme, elle
prit le nom de Cénée, et fut de l'expédition des Argonautes. Dans
la guerre des Lapithes et des Centaures, elle offensa Jupiter,
qui l'accabla sous une forêt et la changea en oiseau. Elle reprit
son premier sexe dans les enfers.
CAnis (géi^gr, ane,)^ promontoire du Bmtium, en (ace de
Messana, sur le détroit de Sicile.
CMXO (géogr, anc.), port d'Antium, capitale des Voisques.
€ABNOISy OISE, adj. ( F. Câmais).
cABBrn.IT.
(754)
CABBMR.
CiBJfOMiaURIIJM (géogr, âne.), aujoard'hoî C/kour/»' , TÎHe
oiéruliiMUile de la Thrace, sur ki Proponlide, entre CaHmn et
Sélymbrie. Ces4 là que fui tué rempcrcur Auréliea.
eiB!fUM (géogr, anc.)(K7.iy(,y, vUIe neuve), furie place de
rAsie-Mineurc dans le Puni. Cesl là que Miihridale gardait ses
trésors et ses archives secrètes.
C^PLO(F. CÉPION).
CJBPOLA ( V. C&POLLA).
CiEBATfi igéogr, anc.)^ ancieu nom de la ville de Goosseen
Crète;
G JlRE (géogr, ane.) , une des douze villes Urès-an(«iQes de
Tancieiioe Etrurie. Celle ville était nommée originairemeat
Agyila^ et elle était siluée près de la c6le, au nord de Tenibou^
chure du Tibre. Le territoire de cette ville 8*étendati peut-être,
avant la Tondalion de Home, jusque au delà du fleuve dans le
Latium. Mezenûus, roi de celte ville, aida les RutuJes contre les
Lalins. Elle peut avuir pris à la Tondalion de Borne une part
directe qui ne Irouva |H>int une place convenable dans la tradi-
tion jM»pu lai re des Koinains. Puii«saute sur nier, elle triempha
des Phocéens, avec le secours des Carthaginois. Elle avait un
trésor à Delphes. Elle fut pendanl plusieurs siècles sans inler-
ruption , Talliée el raiiiie de Rome. Lors de l'expédition des
Gaulois, les Romains sauvèrent dans cette ville leurs objets
sacrés, el, après la relraile tie ces barbares, Rome, pour témoi-
gner à la ville de Csre sa reconnaissance, contracta avec elle un
lien dhospitalilé. Bientôt Csre eut à redouter Rome , contre
laquelle elle se ligua avec les Tarquins, Tan 405 après la fonda-
tion de Rome. l£iis, avant même d'avoir pris les arme% elle se
vit obligée de demander la paix et de céder la moitié de son
territoire. Plus tard, elle tomba avec le reste de l'Etruneau
pouvoir des Romains, et fut détruite par Sylla, à ce qu'il paraît.
Slrabon n*en a vu que les débris; Drusus la rétablit pour en
faire une colonie militaire , qui toutefois était peu impîortante..
Actuellement, un village du nom de Cervelerri est situé sur
l'emplacement qu*elle occupait.
CAERFU.LT, CAERFYLLION OU CAEBPiULLY {ÀnflâtêfTê),
petite ville du Glanmorganshire, au pays de Galles meridionali
autrefois plus importante qu*aujourd hui d'après la tradition, el
qui n'est remar(^uable que par l'immensité des restes bien oonr
serves de son vieux château, auquel se rattachent de srands
événements historiques. Ce sont les plus belles ruines gothiques
de TAngleterre. Le nom de Cairphûli sigpiûe château de la
hàle; il fut ainsi appelé en mémoire de l'inconcevable rapidité
avec laquelle une foule de mains concoururent à son érection.
L'emplacement de cette forteresse occupait deux acres, et ses
fosses étaient traversés par treize ponls-levis. « Aujourd'hui ces
ruines, dit Wans, ressemblent plus à celles d'une ville qu'à celles
d'un simple édifice* et avant sa dévastation, Caêrfilly dépassait
en volume Ténorme- masse du châiteau de Windsor. » La cita-
delle avec ses bastions circulaire»^ sa rangée d'appartements au*-
toup de la cour intérieure, sa grande salle et quelques tours, est
encore debout, et non-seulement comme objets de beauté» pitto-
resques^ mai»encore comme monument de l'ancienne arcnitec*
ture des forteresses, inspireleplushautdegréd'intérèt. Au milieu
de ses- deux fossés,. elle parait comme un château. détaché avec
sa grande arche gothique et ses deux bastions circulaires au
centre. Son large chemm de ronde bordé d'appartements infé^
rieurs parfaitement conservés, sa perle d'entrée avec ses deux
tours hexagones garniesde leurs créneaux, sesimmenses corridors
encore entiers dans une longueur de plus de cent pieds et inter-
rompus seulement parPemplfeoement dlcscallers gigantesques,
fraf)f>ent le* visiteur d'élonitement et d'admiration. La grande
salle, vaste el intacte, étale ses oriiementsgothiques du plusexqui»
travail dani; une étenduede soinaoteHliK^ pieds^de long: sur
trente de large et dix-sept de haut. La chapelle, avec le» ogives
de ses fenêtres eL quelques restes de son superbe vitrail, n'at-
tire pas moins ratteiition. Dans la cour intérieure se voit, à l'ex-
trémité est des bâtiments , \dLTour penchée, inclinée de plus de
onze pieds en dehur» de la perpendiculaire dbns sa- hauteur de
soixante-dix pieds; dti.cenlrc à son sommet elle est divisée par
une largecrevasse qu'on suppose être l'eflet d'une mine pratimiée
sous ses fondements dans les anciennes guerres. On connaît deux
autres tours de ce genre en Angleterre, l'une à Bridgenorth et
l'autre au château dé Corfe. Elles en rappellent une plus éton-
nante encore, celle de Pise en Italie. — Cet immense édifice
panft avoir pluMurrdales de oonUrurtion. Le sl^e des bâti*-
ments extérieurs semble indiquer néanmoins l'époque d'B-
douard II. CesA lixfiie cet.infortuiié monarque vint chercher
un dernier refuge quand il était en butte aux poursuites de sa
barbare épouse. 11 y fut quelque tenip» à l*àbri desattaqoes des
barons et ée la reine qui assiégeaient ce HMEteio fi t^
finit par leur échapper avec son favori, le jeuiif Sfjfncrr. ir»î
des (Hicu ments historiaues tirés des aaleun neMws, qocS
écrivains anglais lui donnent une origine pliu ncolèr^S
forteresse aurait été bâtie ou rebâtie, et Ibrtfllfefn \nim
John de Bruses, gendre de Lbewelin, yrince de NonM^k
pimv après avoir été prise et minée en partie en tîTOjeâî
Imite par Rblph de Mortimer qui hii donna te premi^^iM
de Caêrfilly ; enfin, dans la suite, h jeune Spcom d^
nous venons de par^ér est cehif qui aurait oonsacrfa bticj
remt)ellir et à la fortifier. Nous ne nous arrêterons poii(v|
détail des événements importants pour fhbtoiredDnlCKft
fut le ttiéâlre, noir*- but n'ayant été que (k porln cefrij
ruine monumentale d^oulre-roer à la connaissance de h».
chéelftgne». Ed. Gfi»
CMurtES {hiêl. anc). En vertu die la dédaniioa ^^
la fé|mblique romaine, qu'un lien d'hospitalilê «IffiitBrk
ville de Rome à la ville de Cœre ( F. article CeuE), les Ce«
furent considérés comme des citoyens honoraires dr Ko», h
auxqnels était refusé le droit le plus important, ce)ttàî«
Par la suite plusieurs Etats italiens entrèrent dm h ■■
rapports à l'égard des Romains. Droit de cilé sans droit de #
frage (civitas tine suffragio) : telle était la dcnotMiKM pi
tique par laquelle on désignait celte condition, qBiêliàeui-
dérée comme fort honorable. Mlnis peu à pca ceaiquimot
été f l'abord que des citoyens honoraires obtinmirlràK*
suffhige ; toutefois lesCaerites, malgré lenrhooonM^oBiiliflii,
avaient perdu la moitié de leur territoire : «à m owfril
dans le mot de Cxrites plus particulièrement oc ^wa^
à ceux-ci. savoir, le droit de suffrage el b propnrir <Viii ï
avaient été dépouillés. Ce nom fut porté, avec cette iIibîIqm.
par les citoyens romains que les notes des censeurs luim^
vésdu droit de voter et contraints en ootreà aoinpMpRM-
lier; et ainsi, in (abuia$ Cœritum referri signilb : inN»
veri et œrarinm fleri,
CABELINI {géogr. \ petite villedu HonnHHithsbtreciii^
terre, n'a comme Cacrfilly d'importance qae par «sai^ia
historique» du plus puissant intérêt pour la snenoeSsI^
nastîe anglo-romaine, c'était l'Isca-Silnrum, leCr*i
deuxième légion d'Antonin, et le siège du goutenoni*»
cette division de celle Ile appelée Britannia uewiLh^
les beaux jours de la puissance de la domination nn«e,ctf
f)lace fut un théâtre de magnificence et unsqoordeh«yf*
a description suivante de Gërald Cambrensis qoi «tj^
XII* siècle : « Une foule de restes de cette anrieaoe H**»
de CaêHon subsistent encore. Des palais somptnwx* ^*
leurs lambris dorés le disputaient à la grandeor nwB« *
le» généraux de Rome avaient concouru à l'étiblwHi**
cette villfe et à l'enrichir de pompeux édifices ; des lowffj
tesques, des bains nombreux, dès raines de temples, «**
et une partie de murailles debout alteslrnt si gwf*
Nous T voyons encore, en dedans el en dehois dô wftf
foulfe ae constraclions souterraines, des aqueducs el»™'
immenses, et des étuves si parfiiilement établies (p'fl»"ïj^
tissaient partout leur chaleur au moyen deconiMstnlli»*
ingénieusement dissinmiés, ele. » Diverses anliqurt^ *«
vertes journellement viennent à l'appui des t^iwigwj»"
moine historien. De» vases en terre artisteoienl Ifi""'^
pavés en mosafques, des amphores, des bracelets « *
de» briques romaines avec des inscriptions, on «W/'J^
rem|>ereur Aurellus Aulonin, un aulreà Jbpit«'»*''J\
mination de Dolichenius, comme patron des n»i'[«*''^
autre qu'on suppose voué à la déesse .4stréc, ^.P?*"^,
nKmuments votift, autels, statues, vases, inscnfl»»,*^^
monnaies romaines depuis César jusqu'à ValenUnicn.! ^
rencontrés à différentes proibntfeurs. On a *P*!vJ^
bains entier» des colonnes fbrmées de briques aitaiiw^
blables en tout à celles dont Palladio a faif usage poorq»fj
une» de» con»traclions putHiques de Venise. " J^*^
élevée entre deux rivière», VAvon-Llwvd «t rtWj^^ .
langue de terre qui parait avoir été autrefois ?** PfJJ,^
entourée de marais cni'on a desséchés ^^P'J^^^^Î^
être rnie plhce considérable et bien proprea *J*"n,i
station de» Rbmains dans la Bretagne secomle. L^pg*^^
conslmction romaine est obscure; loulefbis Hw^?*T ÏÏJTfi
le» Romains s'y établirent sous le règne d'AnttïWii JJ^,
est fait mention dans l'itinéraire d'Antonin, ^ " J^^
nombreuse» monnaies â l'effigie de cet •'"P^!''"^?!2wà>
mer cette opinion. Les mur» cependant P"*!*?? rw **
Empire. — Suivant Ricbard de Circester. CiWW "^'^
lonietoroaine, et la première statlen dti pays de»»»^
J
CJEflALMir. ( W }
D cfaan^ près des berds de l'Usk, et an «d-est de U lieille «mh
iilky est une cavilë ovale de soiiuiDle verges de long sur
Nxante-quatre de large , et en mesurant six en hauteur, one
es originaires nomment la TabU ronde tTÀrihur. Cest proba-
nenieniromplacement d*un amphithiàtre romaii!. De mémoire
rbooiroe on a encore vu dans quelques endroits des si^es «n
ôerre le long des pourtours de cet enfoncement, et en l7dG ou
' trouva une statue de Diane avec ses tresses et son croissant,
Doulée en alb&tre. — Après la soumission des Bretons a la puis-
ance romaine, Caérion, sons les auspices d*Antunin, devint le
iége des sciences et de la reli^on. Irois églises chrétiennes y
orent promptement construites ; Tune d'elles a été desservie
Aus tard par un couvent de religieux de l'ordre de Citeaux.
/autre était la métropolitaine du pays de Golez, et eut pour
premier archevêque Dubricius» ce grand adversaire des hérésies
le Pélasge. Cette ville donna naissance au célèbre An^>kil)aldy
ateur du martyr saint Albau, et fut le tomt)eau de saint Jules
t de saint Aaron, oui y prêchèrent rEvangile et y soulErirenC
B martyre sous le rq^ne du sanguinaire Dioclétien. Après cette
ériode, Caérion prospéra en savoir, en piété et en importance.
xtn de rinvasion des Saxons dans celle contrée, Tuniversité de
elle ville était si florissante qu'elle complaît, en dehors de ses
lombreux étudiants, deux cents philosophes versés dans les
dences de Fastronomie et de l'hisloirc. Pi es de la rivière sont
Bs ruines d*un château, élevé sans doute au temps de l'invasion
tormande, sur remplacement d*une ancienne forteresse bre-
onne. Dès lors^ en n'enlend plus parler de Cacrion jusqu'en
171, où il subit on siège peu remarquable. Il fut encore phi-
ieurs fo'is pris et repris. La dernière action militaire dont se»
Dors furent le théâtre appartient au temps du règne d'£-
louard P^ . — Cette ville aigourd'hui consiste en deux ou trois
nés étroites où la plupart des maisons tombent en ruines. L'es-
'rit de la population de la place semble à Tunisson avec Tappa-
ence de cette dernière, habitée par une race indolente et mi-
arable, également indifiërcnte aux souvenirs de sa grandeur
assée et au tableau de son abjection présente.
GABSMATHEJI OH CAKHATHEN (y^o^.),comté de la partie
léridionale de la priucipanté de Galles, au sud de celui de
ardigan. U a 116 lieues carées et 9i,000 habitants. On y
Mnpte uoedlé, S vill<M à marchés et 78 paroisses. Son cbef-liea
U Caermathsn, lancienne Maridurmmij ancienne viHe située
ans une vallée, sur la Towy, que ion y passe sur un beau
ont de dix arches. Ses mes sont escarpées et irréguHères, mais
isez bien pavées. On y remarque la maison commune et le*
lise, située hors des murs. Il y a des fabriques de cordages,
es chantiers de construction pour de p'^tits bâtiments. La ri-
ière admet des navires de trois cents tonneaux, ce qui donne
D mouvement â son commerce. La population est de 8,900
atniants. Caerroathen est à 68 lieues à Touest de Lon-
res.
€AER?f AKTOH OU CARNARTON (géogr.)^ comié de la partie
^lentrionale de la principauté de Galles, entre le comté de
icnbigh, la mer d*lrlande et le détroit de Menai, qui le sépare
'Angîesey. Il a 101 lieues carrées et 60,000 habitants, dn y
>mpte une cité et 69 paroisses.
CAERNARV05 OU CARNARVON (f/éogr.), \\\\e et port d'An-
leterre, dans la partie nord de la principauté de Galles» à Tem-
Duchure du Seiont, sur la cùte sud du détroit de Menai qui,
1 cet endroit, a un tiers de lieue de large et est d'un passage
ifTicile h cause des bancs de sable, par 53* 6' nord de latitude et
ir e^ 50' de longitude, forte de 6,000 habiUnU. Elle a été foii-
râ par E^louard f près des ruines de l'antique Seguntimn.
Ile 8*unit an pays de Galles par le beau pont suspendn de
angor , de cent soixante-huit mètres de long et à cent pieds
i-de!»sus de la mer. Ses rues sont étroites, mais ses maisons bien
kties. Elle possède des bains de mer très-fréqomtés. Son port,
m et actif, peut recevoir des bâtiments de sept cents tonneaux.
Remarven fait un grand commerce avec Londres, Bristol, Li-
n'pnol et Dublin. Poar l'exportation, il consiste en plomb ,
I cuivre tiré des mines du comté, en ardoises, en Hanelles et
I tns de laine qu*on échange contre des laines fines, dn cuivre,
■ suif et de l'épicerie. On pèche sur ses côtes des harengs, des
Mnards et des huRres. et on élève dans ses beanx pAtnrages des
»tiaoK et des chevaux qui sont d*un t)on produit.
C.SSA, s. m. (mytho!.), silence qu*on exigeait chez les anciens
1 moment où I on frappait la victime, jusqu'à cequ^on eût livré
1 prêtre ce qui devait être brOlé sur l'autel. — Inur cœs'i el
nrrecta^ se disait pour espace de temps où il est permb de
irler, ce qui a donné lieu au proverbe.
CJSSALPIA (AmaiO était d*Arexso, ville d*Italit, dans U
Toscane. Apaèa avoir étudié sons Luc Ifbtni, qui fot pranriar
directeur du jardin de Pi^e, il en»t*igua lut-mème la médecîae
dans les écoles de Cette ; mais le pape Clciitent VUI l'en 4iim
pour lui donner la charge d^^ son premier médecin. Il la rem^
g il avec la pins grande distinction , et mourut à Rome le 96
vxier 1603, à là^e de quatre-vingt-quatre ans. — Cflsnlpîn
était «Il de ces génies supérieurs dont l'exactitude et lapénélm-
tion surmontent les plus grandes diflkuUés. C'est dooMnage
qu'il ait été trop servileiiient allaclié k U doctrine d'Arislote,
nu'il défendit a%ec chaleur contre celle de Galien , qui était
1 idole qu'on adorait dans les écoles de ce tenips-lâ. Ses écrilB
ne respirent que la théorie arislolél'Kienne, et, èuut estimabàos
qu*ils soient d'ailleurs, on les a négligés pour celte raison. On
remarque encore que ce médecin s'égare souvent quand H ae
met k raisonner d'après les autres; niais il pense toujours liîea
lorsqu'il ne suit que ses propres lumières sur les choses qni se
connaissent par les sens extérieurs. On trouve des preuves de
tout cela dans ses ouvrages; voici les titres sous lesquels ils ont
paru : QimiiUmum ptripaUiicarum Ubri v , Venetiis , 1571,
in-4^. Ce recueil n'a point été sans réplique; Nicolas TaurefliiSi
médecin de Montbeliard, Ta attaqué par un livre intitalé :
Àlpu C^iœ, hoe esl, Àndrem Cœsalfini manslroêm éogmam
dûeuisa et exeuua. Les ouatre premiers livres des qurstiona
péri{iatétiques traitent de la physique en général et de l'astr»»
nomie; le cinquième est le seul qui concerne la physiologie dn
corps humain y et c'est \k qu'on tnMive quelqnes traits sur la
circolationdu sangdans le poumon. 11 a paru à Venise en lAM^
in-4^, une autre édition «k cet ouvraffe , à laquelle on a jmwt
d'autres écrits de Qesalpin , comme : QuœMiiomum medicmrmm
Ubri duo ; De w^dieawuiUorum ^ualUttibuê Ubri duo : mam
ils sont l'un et l'autre remplis d'oliscurités , et n'ont presque
pour objet que de réfuter les sentiments de Galien. Ar pAm»
iiê Ubri XVI, Florentis 1585 , in-4**. Il a augmenté cet oo«>
vrage d'un Àppeudix ad Ubroi de pinnliê, Rom», 1603, tn-4®«
Ce traité des plantes est bon, mais il serait meilleur si C»m1-»
pin n'en avait pas rendu la lecture difficile par les bomh
toscans ^u'il y a insérés sans v ioiudre aucun synonyme. Set
descriptions sont utiles malgré leur brièveté; il entre ménN
dans quelques détails sur les vertus des plantes , qu'il rapporta
presque tou^oiiris diaprés les anciens. Cet auteur passe pour la
premier qui ait étabh la méthode de distinguer les familles doa
plantes par les parties de la fructification. — De melaiUeiê Ubri
ires, Rome, 1596, in-40;Norimberg», 1603, in-4<', par Ici
soins de Sonerus. Il y traite fort simplement des fossiles dans Icf
deux premiers livres, et des métaux dans le troisième, sans trop
approfondir les choses qui les produisent. Ses descriptions sont
toutes tirées des anciens , et c'est encore d'après eux qu'A
s'étend sur les propriétés médicales des corps qui composent le
règne minéral. Les expériences qu'il rapporte d'après les nn^
dernes, ou de son propre fonds, ne contiennent rien de remar*
quable. i4r# wtedica, Rome, 1601 , 160:1, 1603, 3 vol. in-19.
Le même ouvrage a paru sous ces différents titres : CatcptroUf
sive Spéculum arli* mediem Hipporraiicum, spectandos , d^
gmoêcendoê, euremdosque exhibent morboê univenos, Franco*-
furti, 1005, in-8"; Venetiis, 1606, iii-4"; Tarvisii, 1606, in-4»,
sous \e iiire iïe Praxt'i unirerêa medieina ^ Argentorati, 1670,
\n^. Cest un recueil de la doctrine des Grecs et des Arabea*
mais il ne vaut point les antres écrits de l'auteur. Il est arrangé
de façon , qu'après l'exposition anatomique de chaque partie, on
y trouve les ii»atadies oui peuvent les attaquer, et ensuite les mè-
dicanientset les formules qui conviennent àleur cure. — Malgré
ce que nous avons dit de l'IUstoiredes plantes de Caesalpin, elle
doit être regardée comme un ouvrage accompli pour ce tenip»^
lik ; et si elle a fait moins de bruit que les traités de Matthiole et
de Furch, c'est qu'elle manque de ligures : on sait qu'en cea
sortes de oNitières , c'est autant le seamrs des figures que le
mérite des antairs qui donne de la réputation aux ouvrages.
On voit dans cette histoire , qu'il compare la semence de végé-
taux à l'aHif des animaux. Il y dit, que comme il y a dans
l'oeuf une petite partie où l'animal est comme ébauché, le reste
ne servant qu'à la nourriture, de même la principale partie de
la semence des plantes est celle d'où sort la raane et le jet,
puisque c'est une espèce de petit germe, el que le reste de la
semence ne sert aussi qu'à sa nourriture. Cette comparaison de
la graine des plantes avec l'œuf des animaux n'est, sans doute,
point au goAlde tous les physiciens modernes; mais comme il
entre mmns dans le plan de ce dictionnaire de discuter les opi-
nions que de les rapporter , ie me borne encore à remarquer
que Gesalpin est l'inventeur de la méthode régulière de distri-
buer les plantes conformément à leur natore. Il est vrai qu'on
a ^t mieux depuis lui ; on doit cependant lui tenir compte
GJSSALPIIIIE.
( 736 )
cj^Aiirs.
d'avoir frayé le chemin aux Morison , aux Toamefort , aux de
Jussieu, aux Linnsos. — Quelques passages réjpandus dans les
ouvrages du médecin donl nous parlons , n*ont elé ni remarqués
oi bien enlendus qn*après(]ue Harvev, Thonneur de son pays,
eut publié son (raité de la circulation du sang. On a même pré-
tenau alors que Caesalpin avait parlé distinctement de ce mouve-
ment circulatoire. On lui a fait dire que le sang est porlé du ven-
tricule droit du cœur au poumon par la veine arténeuse, et qu'il
revient de là au ventricule gauche par Tartère veineuse; que le
sang poussé du ventriculegauche dans Tartère aorte, après avoir
parcouru toutes les parties du corps, est rapporté dans le ventri-
cule droit par la veine cave ; qu'ainsi il y a dans chaque ventricule
une veine qui y rapporte le sang, et une artère qui le reçoit pour
le porter ailleurs; et qu il faut par conséquent appeler dans le
ventricule droit, artère , ce que les anciens appelaient veine arr
lérieuêe; et veine^ dans le ventriculegauche, ce qu*ils nomniaient
artère veineuse. Il a , dit-on , ajoute à tout cela une description
exacte des valvules des artères et des veines dans le cœur, et il
en a déterminé les usages. En un mot, on veut qu'il ait expli-
qué la circulation du sang comme on Texplique aujourd'hui ,
en se servant du même mot de circulation , qui est si propre à
exprimer la nature de ce mouvement; mais, ce qui est plus fort
encore , on veut qu*il ait observé que les veines s'enflent tou-
jours au-dessous de la ligature, et qu'il se soit servi de cette ob-
servation pour prouver le mouvement circulatoire du sang. —
Les Anglais , jaloux de conserver à leur compatriote Harvey
tout rhonneur de cette importante découverte, ont pensé diffé-
remment sur le compte de Gesalpin. Ils assurent que Servet ,
Columbus et Cœsalpm lui-même n'ont point eu sur la circula-
tion des notions aussi distinctes que celles (ju'on leur attribue.
Wotton dit que les deux derniers ont avance des choses bien lé-
gèrement, comme par hasard , et sans sentir toutes les suites de
leurs suppositions. Il n*y a que Douglas qui soit convenu que
Cœsalpin a parlé assez distinctement de la circulation du sang,
pour ne laisser d'autre avantage à Harvey que le mérite d*avoir
été le premier qui ait démontré cette découverte, et qui ait écrit
en vue de la rendre publique. En conséquence , il accorde le
même honneur à ces deux grands hommes, et s'exprime ainsi à
leur égard : Par decus manet et iilum qui primum invenit, et
qui poêtremum perfecit. Nescio enim , an prœitat invenisse ,
an dilatse. On ne peut assurément refuser a Harvey la gloire
d'avoir vérifié celte importante découverte et de Tavoir mise à
l'abri de toute contradiction. Il a montré une opiniâtreté in-
croyable à suivre les veines et les artères visibles dans tout le
corps, depuis le cœurjusqu*au même viscère; en sorte qu*il est
parvenu a démontrer aux plus incrédules, non-seulement que le
sang circule des poumons au cœur, mais encore la manière dont
se fait cette révolution, et le temps emplové à l'achever. — Le
célèbre de Haller n*est point aussi favorable à Gœsalpin que
Douglas. Il lui passe d'avoir connu la circulation du sanç dans
le poumon et d*en avoir parlé dans ses questions péripatétiques;
mais il ajoute que Galien , Michel Servet, Téaldus Columbus
et Pigafetta, disciple de Fallope, l'avaient parfaitement connue
comme lui. Quant à la circulation du sang qui est poussé des
extrémités des artères dans les veines , et (lar celles-ci vers le
cœur, Haller avoue bien que Gsesalpin en a dit cjuelque chose;
mais comme il s'explique avec trop peu de clarté et a'étendue,
ce savant critique ne croit pas qu'on puisse lui donner le nom
d'inventeur. La prouve même tirée du gonflement des veines,
entre la ligature cl les extrémités d'un membre, est si mal en-
tendue, selon Haller, queCœsalpin l'attribue, dans ses questions
médicinales , à la chaleur naturelle qui passe des artères dans
les veines par anastomose.
C^SALPINIE, cmtalpinia, L. ipotan,), Ge(;enre fait partie
des légumineuses de Jussieu et de la décandrie monogynie de
Linné. Voici ses caractères : calice urcéolé. quinquéfide; corolle
presque régulière à cinq pétales, dont Tinférieur est souvent
plus coloré que les autres; dix élamines libres et d'une lon-
gueur à peu près égale à celle des pétales, à filet laineux ; lé-
gume oblong, comprimé, bivalve et polysperme, quelquefois
tronqué au sommet , et terminé obliquement en pointe, renfer-
mant deux ou six graines ovoïdes ou rhomboîdales. Ces carac-
tères sont à peu près les mêmes que ceux qui sont atlribués au
genre poinciana : aussi Persoon a-t-il confondu les deux genres
en un seul dans son Enchyridium botanicum. D'ailleurs ces
deux genres sont composés de végétaux arborescents qui habi-
tent entre les tropiques. — Le genre cœsalpinia renferme plu-
sieurs espèces dont deux surtout ont droit à une mention
particulière : ce sont le cœsalpinia eehinala , Lamarck , et le
easalpinia sappan , L. Le premier fournit le bois du Brésil , ou
brésillet de Fernambouc. C'est an grand arbre qui croit natu-
rellement dans l'Amérique méridionale. Il a des rametaiU
et divergents , couverts de feuilles deux fois ailétt.i (T!
ovales et obtuses ; ses fleurs sont en grappe, panacbéô de m
et de rou^; elles exhalent une bonne odeur, et produwftt
effet agréable à la vue. On se sert de son bois poar b tonii
en rouge ; mais, pour donner de la fixité à celle idnioR, H^
combiner le brésillet de Fernambouc avec l'alun et le tartrr «
enfin avoir recours à quelque antre procédé chim'iqQe. Qb»
prend bien le poli : aussi est-il très-propre aux oQmgnik;*
et de marqueterie. Il est très-pesant, tort sec, et pétHk ^4.
coup dans le feu , où il ne fait presque point de fumép. Pwtv
de bonne (|ualilé, il faut qu'il soit en bûches lourde», c»
pactes, saines, sans aubier ; qu'après avoir élé^iê.ii;^
qu'il est, il devienne rougeâlre , et qu'étant màcbê, ilk g
goùl sucré. — Le cœsalpinia «appan, qu'on appelle quri^
campéche «appan, est originaire des Indes orientilês.ciiit
aux mêmes usages que le brésillet de FernambooceoEtt
Mais il est plus facile à travailler, plus riche en priodpr».
rant, et donne une plus belle teinte au colon et i b faut l
teinture qu'il fournit est d'abord noire comme de raim;«
on y délaie de l'alun, et elle devient aussitôt d*oo beu n^
A Sedan , on emploie la simple décoction de ceboisMiniia-
cir et velouter la draperie. Cette décoction sertaossi de ()oi}«
teinturiers pour les couleurs violettes etlegris.AAotoa
emploie le bois de la cœsalpiniesappan, âcaDsedea(iirr(e,(i
guise de clous et de chevilles pour la constructioodeffagaa
On en fait aussi de fort jolis meubles. — Cet uin, ^ «
s'élève qu'à quatre ou cinq mètres de hauteur, eldoM le it«c
n'a que vingt centimètres ne diamètre dans sa |Attgnndejti»-
seur, pousse des branches armées de piquants et dur^ it
feuilles bipennéesà folioles oblongues et echaiiofes. L» kÉi-
tants de Saint-Domingue font avec cet arbre des baies nie
qui croissent en peu de temps , et font un plos bel e8tl ^
celles de citronnier. Mais il faut avoir soin de les bBlerc»i|«
six fois par an; sinon, ses branches s'élèveraient bienW in
hauteur considérable, et produiraient quaolilédegniaQS
donneraient naissance à une infinité de jeunes pbntscwv.
d'épines, qu'on aurait bien de la peine à détruire. -lital-
pinie sappan est figurée dans Roxburs (F/. Coromw^.i m,
et est connue dans le commerce sous Te nom de boitituffm,
ou de brésilUi des Indes, — Lamarck a décrit (^««^^^^
une espèce de ce genre, indigène du Malabar, qoiadaWa
contractiles comme la sensilive; aussi lui a-lnl doaieitK
de cœsalpinia mimosoïdes.
ciESAE (T. César).
CJËSAR (Aqdilinus-Julius), né le l^nowoliKi]*'
Gratz en Slyrie, mort le 2|uin 1 792, a laissé des IranoUf»
dilion , utiles par l'immensité des matériaux qo'(«î W'
mais dénués oe critique et de discernement. Us p»»^
sont : 1° Annales ducatus Slyriœ, 3 vol. in-W.,'«''
1768-69-79. Le quatrième volume de ce pand ^^^
en manuscrit, et n'a pas encore trouvé d'impriroeofi^j!!!'
cription de la Styrie (en allemand), 2 vol. mf,;-
3° Histoire politique el ecclésiastique de la %[»'• ' '
1785-88; 4*» Droit canonique national de ''^«'^•Vl
in-8, 1788-90, etc. Caesara laissé encore ^^^^
crils , et entre autres un ouvrage fort étendu sw "P
d'Utrecht.
CiESARÉE (F. CÉSABÉE).
CJESARICS (Fr. Le. ) vécut dans la pf^"^ ïj^
XI ir siècle, et était de la famille assex dist'|»Ç*** 7 jT.
dunk, qui habitait aux environs de Neuss. 1N«^^^
couvent de bénédictins de Prum; mais, après une w^
tration de quatre ans, il quilU celle dignité, ^^^(f
monastère cle fleisterbach, appartenant à **ordrcaeuKi^
fut là qu'il écrivit une Explicatio rerum et ^^^^^'^^^'^
cation des choses et des moU qui paraissent danssonj^r*
bonorum Ecclesiœ Prumiensis. l^ibniU considère mw^
cation comme assez intéressante pour l'avoir fait '""g^
des notes dans son Collectan, ettimolog. (P. "» P* vr^i
n^ 1*^11 vracM Ha I A.KnilT TlnnlhMm a oris Ct mnv^
De l'ouvrage de Leibnitz, Hontbeiro a pns
\4^^
sérer dans son Hist, Trev, dipl. (t. i, p. 661 el s?î >.^
rien de Trente, Brower, cet homme si acùf, a qia "^^
cile qu'un document, ou un manuscrit hislorqoe q ^^
rien de Trente, Brower,
cile qu'un document, 01
concernant les couvents d'autrefois, reslàl >"^"""*^(i
une copie du manuscrit de César. Au moyen ^^^;^
Brower laissa en mourant, Georges Overbani, Çt«Jv^
vent de Sainl-Ludger à Helmsl«dt, sefiloncnoa^j^^
et, d'après celle^i, Eccard en fit une qail ^rj^^
Ainsi, ni LeibniU ni Hontheim n'ont eu eniMitt «^ »-^
CJ»IO.
(757)
CAFÉ.
Hrigînal, qu'on conserve actuellement dans la bibliothèque de la
rilledcTrente. Ce manuscrit Tut écrit en iiccixii. L*annêede la
Dort de Cassarius est inconnue, ainsi que Tannée de sa naissance,
tlonlheim le nomme : Virum rtrum civiiium siù hkuH eœper-
iiêimum, juxia H erudiliêsimum,
cjESARirs (surnommé Heislêrbacemiê) est différent du pré-
cédent, quoiqu'il soit son contemporain. Il naquit dans la se-
mide moitié du xii' siècle à Cologne. Vers la lin de ce siècle,
I était entré au monastère de Heisterbach, où il s'éleva jusqu'à
m dignité de prieur. Il mourut vers Tan 1420. On a de ce Cœ-
anus beaucoup d'ouvrages, la plupart exégétiaues, et dont l'é-
luméralion serait trop longue : on la trouvera aans la Bibliolh,
Toianieniiê, de Hartzneim (p. 43 et suiv.]. Nous citerons cepen-
bnt SCS ouvrages historiques, qui sont : Vila B. Elitabelh
etndgraviœ ad pelUionem fralrum domHs Teuionieœ de Mat-
mrg, — Namna ei aclui panlifieum Coioniensium, quœ
-kroniea nominniur, a S. Ateierro ad Uenrieum a Molenarek
\rek. Coi, produeia,
C.CSARIUS (Jean), philosophe et médecin, né à Juliers en
450, mort à Cologne en 1531, professa la médecine dans celte
lernière ville. Il y eut de granas désagréments, parce qu'on le
oupçonnait de luthéranisme. On a de lui des éditions de
'Histoire natureUe de Pline, de la Consolaiion de la philoso-
^hie de Boèce, des Notes sur Celse, et quelques Traités de dialec-
ique et de rhétorique depuis longtemps oubliés.
c.£SENNiUS PETUSy général romain envoyé par Néron en
Irniénie, pour paciGer cette province qui s'était révoltée.
cesiE, s. f. (botan.), genre de plantes de la famille des as-
phodèles, qui comprend cinq plantes vivaccs qui croissent dans
a Nouvelle-Hollande.
<:.£Sio iemeio) (poiM.). Les cesio constituent un petit genre
tabli par Commerson, d'après une espèce qu'il avait prise dans'
archipel des Moluques, et à laquelle M. de Lacépède a donné l'o-
ithète d'azuror, à cause de ses couleurs; mais il s'en est trouvé
uelquesantresdepuis.et même Bloch en a décrit deux : le sparus
4ningei \tbodianusargenteus6ecei auteursont manifestement
M cesio. Ces poissons ont de grands rapports avec les mendoleset
s picarels; cependant les caesio, bien que voisins des smaris, ne
ur ressemblent pas sur tous les points. Leur dorsale commence
ït peu plus en arrière, c'est-à-dire à peu près vis-à-vis le milieu
i leurs pectorales; les premiers rayons sont plus élevés, et les
lires vont en s'abaissant; les écailles frêles et minces recou-
ent presque toute la hauteur de leur dorsale et de leur anale.
u reste, ils ont la bouche des smaris, mais un peu moins
tensible; leurs dents aux mâchoires seulement sont si petites
le le tact seul aide à les faire distinguer, et non pas au vomer,
mme en ont les mendotes. On leur trouve jusqu'aux trois
andes écailles pointues qui sont aux côtes et dans l'intervalle
s ventrales. Neuf espèces composent le genre ccsio. Nous
«ndrons pour t^pe du genre le easio iiié (rmeio lile), qui a
è décrit et figure par Cuvier (Histoire natureUe des poissons),
«tans V iconographie du règne animal. Cette espèce est origi-
lire de l'archipel des Caroline». Les indigènes la nomment
é. Son corps en fuseau rappelle un peu les proportions d'un
lit maquereau ; seulement sa queue n'est pas aussi mince, et n'a
cane crête latérale; ses grandes écailles empêchent d'ailleurs
le l'on ne songe à le placer dans la même famille. Son corps
i couvert d'éâilles presque carrées; il v en a sur la joue et
r Topercule ; la li|;ne latérale est parallèle au dos, et à peu
es au tiers supérieur, sauf près de la caudale où elle est,
mine d'ordinaire, au milieu de la hauteur; elle se marque
r un petit point sur chaque écaille; le dot et les flancs de ce
issori paraissent d'un bleu d'acier, plus rembruni du c6té du
s, plus clair sur les flancs. Le bord des écailles tire à l'ar-
nte. Les joues et toute la partie inférieure sont argentées,
le bande étroite noirâtre rè^ne depuis le haut de l'ouïe en
ne droite, jusqu'au lobe supérieur de la queue, sur le milieu
guel elle se prolonge jusqu'à sa pointe ; elle suit la ligne
orale jusque vers le tiers postérieur du tronc, où cette ligne
ittc la bande et descend plus bas. Lebrun du dos fait qu'il
nble y avoir une bande bleue au-dessus ei une au-dessous de
le baiide noirâtre. Le tube inférieur de la queue a aussi sur
I milieu une bande longitudinale noirâtre. La caudale semble
m toute bordée de bUnchàtre, la pectorale parait aussi blan-
ktre. et a dans son aisselle une ârande tache noire, qui sa
ourbe sur le bord antérieur de sa base, et y fome une petite
be triangulaire de roêiDe couleur. Les ventrales paraissent
ai blanciiitres. — La seconde est le eœêio asuror (eetUo
rulaureuê [Lacép. t. m, pi. 86]). Celte espèce, décrite par
nniersonp se disungoe die la prèoédeule par le nombie dea
rayons de sa dorsale et par ses couleurs qui sont très-belles el
fort agréal)lenient distribuées. Son dos et ses flancs sont d'un
beau blanc coupé longitudinalement par une liande d'un beau
j[aune doré, placée au^lessus de la ligne latérale, et qui en suit
a peu près la courbure. La dorsale est brunâtre, les pectorales
rougeâtres ont aussi une large tache noire sur leur liase inté-
rieure qui se recourbe en pointe sur le bout antérieur de la
base externe; la caudale est bordée de rou^ tout autour; mais
le bleu du corps s'étend en brunissant longitudinalement sur le
milieu de chacun de ses lobes. L'anale est rougeàtre; les ven-
trales blanchâtres ; l'iris des ^eux tantôt argenté, tantôt doré.
Ce csesio est assez bien dessiné dans le Recueil de Vlaming,
n«64.
CiESiOMOEE, S. m. (hist. nat,)f genre de poissons qui n'ont
qu'une seule nageoire dorsale.
cjssius BASSES, poëteet grammairien latin, avait beaucoup
de talent pour la poésie lyrique. Quintilien lui donne le pre-
mier rang après Horace; Pline en fait aussi un grand éloge;
Perse lui adressa sa sixième satire. Bassus fut englouti avec sa
maison de campagne dans l'éruption du Vésuve de l'an 79 de
J.-C. Il ne nous reste de lui que les fragments qu'on trouve
dans le Recueil des anciens grammairiens donné par Piliscus,
dans les différentes éditions du Corpus poetarum^ et dans la
Collectio Pisaurensis,
CiESius (Bernard), jésuite de Mantoue, mort en 1650, âgé
de quaranle-ncuf ans, est auteur d'un ouvrage intitulé : MinC'
ralogia, L^on, 1656, in-foL, remarquable dans le temps où il
parut , mais devenu inutile par les progrès de la minéralogie.
C£SO (F. Céson).
CjESOXIUS, surnom de la famille romaine Calpurma.
CiESOLiE, s. f. (botan,) f espèce de plante vivace qui croit
dans les Grandes-Indes.
€AF, s. m. {mylhol,)y mont immense que les mahométans
croient entourer et borner de tous côtés le globe de la terre.
CAFARD {gramm,\ mot employé substantivement et adjective-
ment pour designer une personne livrée à des actes de dévotion
aflectée. Il est toujours pris en mauvaise part.
CAFABO, s. m. (lechnol.). On nomme cafard de village une
étoffe grossière de laine mêlée de fil.
CAFAEDAGE, S. m. {gramm.)^ vice du cafard , hypocrisie. Il
est peu usité (F. Cafaroerie).
CAFARDER, V. n. {grammA, faire le cafard, le faux dévot;
avoir un extérieur hypocrite. Il est peu usité.
CAFARDERIE, S. f. (gramm.), hypocrisie, dévotion grossiè-
rement affectée.
CAFARDISE (yranim.), action du cafard.
€,Avà [botan], fruit ou graipe du caffier, et on donne aussi
ce nom à une infusion de cette graine qui, après avoir été brû-
lée, est réduite en poudre (F. Caffier).
CAFÉ (matière médicale). La torréfaction détruit les caractè-
res féculents et les propriétés nutritives du café , et y développe
une huile empyreumatique, à laquelle le café doit ses nouvelles
propriétés. Selon MM. Cadet de Gassicourt et Chenevix, elle
y développe un tanin et une huile empyreumatique, amère et
aromatique, qui d'après eux communiquent au café sa pn»priélé
éminemment excitante. Si la torréfaction est poussée trop loin»
le principe aromatique se dissipe; si elle ne l'est pas assez, il ne
s'y développe pas. La même chose arrive si au lieu d'infuser
simplement le café, ou le fait bouillir. La torréfaction du café
Bourbon doit être poussée moins loin que celle du café Marti-
nique, et il parait, d'après les essais de M. Cadet de Gassicourt,
que l'infusion la plus délicieuse est celle que l'on prépare a%ec
parties égales de café Bourbon et de café Martinique, torréfiés
séparément et à des degrés différents. D'après cet auteur , ces
graines non torréfiées donnent à l'analyse un principe aromati-
que particulier , une huile essentielle concrète, du mucilage qui
probablement est le résultat de l'action de l'eau chaude sur la fé-
cule, une matière destructive colorante, de la résine, une très-
petite quantité d'albumine et de l'adde gallique qui, selon le
docteur Grindel, est de l'adde Unique, tandis que M. Payssé le
considère comme un acide nouveau qu'il nomme acide cafique,
M. Chenevix a retiré en outre du café une substance végétale
particulière qu'il aopeMe caféine, et dont l'existence a également
été consUtée par MM. Robiquet ( Dict, ledkno/., article Café),
Pelletier et Caventou (Journal de ckiwue médicale, t. ii, p. 391,
H Journal de pharmeieie, t. xii, p. 239). — Action du café
iur tkomme sain. Les effets du café sur l'économie se font
d'aataot mieux sentir , et son infusion est d'autant meilleore
93
Qàwé.
4|u'on Uisse éooaler moins de temps entre fa totréêictioii et sa
préparation. Les effets du café n ont pas été envisagés de la
même manière par tous les aotears. M. A. Riobard s'exprime
ée la sorte : « CeUe liqueur , prise chaade , est an siitmilafit
énergique; elle a tous 1<» avantages des boissons spirituevses
sans avoir aucun de leurs inconvénients > c'est4'dire quelle ne
Êoduit ni l*ivresse ni tons les accidents q«i raccompagnent,
te détermine dans I estomac un sentiment de bien<ètre, une
stimulation qui ne larde pas à s'étendre à toute Téconomie ani*
flMie. Les (acuités morales et intellectuelles deviennent plus
vives et plus actives sous son influence. Les mouvements du
cœur et oes vaisseaux sanguins sont plus développés, plus fré-
quents y les conlracliuns musculaires plus faciles , etc. Prise
après le repas, l'infusion du café rend la digestion plus prompte
et plus facile. Il est à remarquer que lusage du café avant ledl-
oer détermine plutôt Tanorcxie qu1l n*excile Fappetit. d {Diet.
de med.y t. Vi, p. 167.) « Les eflels du café comme digestif, dit
M. Londe, sont généralefnent connus. Par le fer qu*il contient
en quantité assez notable, il pourrait être avantageusement
domié à petites doses aux persuimes étiolées, lymphatiques,
chez lesquelles Théniatose se fait mal et est peu active. On le
donne pour surmonter laclion accablante d'une tompérature
trop élevée ; un règlement de la marine royale prescrit d'en dis-
tribuer le malin aux équipages, aussitôt que le navire a passé le
tropique. Du reste, son usage chez les personnes irritables dé-
termine la pâleur, augmeiile la maigreur et accélère Tépuise-
ment. Chez les personnes faibles, auxquelles il est contraire, il
augmente l'anaiblisseiiieiil , les rend aptes à être faci-
lement frappées par les inOucnces morbiliques , donne lieu
à des tiraillements d estomac. A ces symptômes s'ajoutent par-
fois une sensation de gonQcinentdans la région épigastrique et
abdominale , des étouflemeiits, la ilyspepsie, les gastralgies , la
tristesse; et chez les femmes presque toujours des écoulements
desorganesgénilaux. >HiV(mv. éfém, d'hyg.^ t. ii, p. 336 etsuiv.)
Le docteur iiollet fait des observations dont les résultats s'accor-
dent peu avec les précédents sur l'usage du café pris en grande
quantité et |)endant un temps trcs-prulongé. « A la gastralgie
âu'il détermine , se joint, après un temps variable, une espèce
e frisson , de frèiuissemenl dans le côte gauche de la poitrine,
un poids incommode au-devant du thorax, accompagne de dys-
pnée, et de plus une excitatioti générale dont les caractères sont
aualoguesà ceux de Tébriélé commençante. Si, dans cet état, on
persévère dans l'usage du café, il survient un malaise plus pro-
fond, les mains et les pieds sont saisis d'un froid glacial et d'une
sueur froide. Il existe en outre une sensation de froid incom-
oiode à la partie postérieure de la tête. Quelquefois ces accidents
deviennent plus graves , et il survient alors des fourmillements
du cuir chevelu, une céphalalgie intense, le trouble de la vue,
des verliges; la marche devient vacillante, le pouls faible et
irrégulier; la suffocation est imminente et s'accmnpagne d'in-
sensibilité et de convulsions. La douleur de l'estomac donne
lieu à des spasmes violents, les mouvements du cœOT deviennent
douloureux et semblables à de foires palpitations; quelquefois,
au contraire, l'action de cet organe se ralentit au point de dé-
terminer la syncope. Le maladie devient très-irritable, chagrin
et^morose. d Le docteur Collet remarque que ces symptômes ré-
sistent à tous les remèdes ; qu'ils ne cèdent qu'à Tinterruption
de>r usage du café, et qu'ils se produisent aussitôt qu'on reoom^
mence a prendre celte boisson (Tke Lemd, fmed, ^as., avril
1855, et Àreh, gén, dtméd.y deuxième partie, t. m, p. 435).
Les observations de M. Cotlereau témoignent ^^dement de
l'action afiaiMissante ou contro^slimulanle du café, (c J'ai vu des
jeunes gofis, dit-^l, qui avaient pris des doses trop considérables
de café pour s'exciter au travail, tomber momonlanément daiis
l'hébétude, perdre l'appétit et maigrir d'une maiiièfe extraor-
dinaire. » (Cotlereaa, Dici. des éiad. médic, t. iii, p. 8.) — Un
des effets do café qui n'a pas été noté généralement, et qui est
néanmoins des plus constants, surtout chez 4es personnes qui
n'en font usage que depuis peu de temps, c'est l'augmentation
de la sr*crétion des urines qu'il déternune. Selon M. (àriaconfiini,
ee sont les substances hypoaihénisantes qui augmentent généra-
îement les excrétions {Tratimêo fiiosofico aperùnentiîe, etc^
t. II, p. 18). — PropriéiésihérapetiUques du eafé. La thérapcu-
tique semble venir à l'appui de l'opinion qui attribue au ca(é
des propriétés contnyslimulantes ou hyposlhénisantes eéphali-
ques. L'opium tue , comme l'on sait , en congestionnant l'encé-
phale , et c'est aux acides et au café que l'on a recours pour «vi
combattre les effets. M. Giai^omfni le conseille dans ce cas (LOC0
ctfl., 1. 1, p. 514); Percival [Esttrys tned. amd «â^.) etCarminati
(Ofm$c, thérap.) ont, au rapport de Murray, expérimanié l'ac-
tion neutrabisaivle des effets de l'opium daus le café, ^e u'infir*
(ns ) câvé.
meut ancaneroent leB expérienoei Mes fur M. ¥
lui-même, et qui l'ont amené à admettre qmt te culé«t F
pris en même temps, agissent iwdépcodawiBicat !*«• 4e f a«
etfoccfwi^«neiit,c^<|uénettonspiiTanpa>trèi raHuwd(iii
de méd. el chir, pral., t. lY, p. 96&,mi). M. Orfifa ^rauÉM
t. II, deuxième partie, p. 231) dit s'être aasnré ifwe le calé éb
nue les accidents occasionnés par l'opium, i|iioiqiie ne le du»
posant pas dans l'estomac Le café est aussi employé a«er ««»
lage pour combattre l'ivresse; ce qui aérait difficile à cn^nt-
dre SI le café jtmissait de propriétés exdtmUea et lépenun
enivrantes , c'est-à-dire analogues à celles des t~'
ques,quoique à un plus faible degré; s'il en était
on aurait peine à conipremire pourquoi 1rs
leraient de l'opium au café, daus le but de
ivresse <im generiê qui fait leurs délices, et que Ti
vin les em{!èche de se procurer autremeuL Le cuCé a de
encore avec succès dans les fièvres ÎTitermittieotcs
en Russie par le docteur Grindel , qui Bwnr
de qualre-vmgts cas de fièvres interinitlf^nles tnîté»^*
café non torrélié, un petit nombre seulement a résisté à «■«
lion (Bihliolh, méd,, t. l^xiLii). Ce sont là des a&riMaiçb
lorsqu'elles sont légitimes ou essentielles , ne cèdem pe^
Su'au quinquina et a ce médicaiiienl, ou à raneoic tém I
rendrin {Gnz. des hôp.^ 26 mars 1840J; or, Farseoiceil bûa
jouir de propriétés excitantes, et, par analogie, oa orprats
attribuer au café, lorsq^u'il guérit dans les nttmaas. (k Cem-
ploie aussi avec efl^cité contre la céphalalgie, fa anpaar, fa
pesanteur de tète. Mui^grave, Pringle, 1 loyer, ^rmv», Im d
Laémiec Tant administré avec avantage dams Tiriban Vnb-
sion concentrée, avec addition du jus de citran, aélè capi«»t
également avec succès contre les fièvres intenniMculo (iana
/nim. de mid,, t. xxiv, p. S43). Laauoni et aulm wÊtr
ont prescrit cette infusion contre eerUinf i iliaf 1 lui 1 (jeu 5 T
t. I, ol)s. 44). Les personnes nerveuses, «t tes s^eu ifr>»
d'Iiémorroiides , doivent s'abstenir soigneusement et faar J
café, ainsi que les individus atteints de pbii^wisjkj ilu— i
cheteux, ainsi quechezeeurx qui en pennentè (ortedMP.i»
dutt souvent la dyfrpepsie, lagastralpie, etc.(A.fticl«rd,ifl»t«.
p. 168). M. Martin Solcm a montré, dam nti wmhménf^lttm
18ga [Buikiin gitiéralde tkérapemii^U9^ i. m. p.mum ,
que l'wfluenceremarquable el pénible qu'épu owpe lewiilni
la fièvre typhoïde est suscepti tile d'être muitiliée dnafa^
cas par le café. Ce praticien produit trois obaervatiwi r^fu
de son assertion. L'infusion de café, adminiatrér à b^ ^i
grammes {i gros) à 50 granHiies (1 once) , a agi d'uar
manifeste sur le cerveau, et a dissipé la somnoliaMe rt l
ment, la stupeur en d'autres termes. M. Marti
d'administrer de préférence l'infusion de café dans M
où la réaction fébrile présente le n>ains d'inieni&ilê, et éf y^
ner à la dose de 8 grammes (2 gros) à 15 grammes 'étm^^.
infusée dans 56agrammes d'eau (1 livre) oonwenMtmt^ ■ ''*
M. i. Roques a j^uéri un cas^e gravelle au moyen éic^ ^
praticien le consedledansl'aménorrhée, ta drsméiiorHiw, ai* ^
rose, les symptômes précurseurs de I apoplexie, la gMUp:<*
regarde comme un des moyens prophy lacliqv es ëes plui 1 fe >"
dans les pays où régnent des 6èvres de mauvais carad^^s»*
lieux exposés aux émanations pernicieuses des marais. M. t ^
ques veut que l'on prescrive le café dans les aftectàonf pi-o>
tiques , et qu'on le défende aux individus nervenx , Imu»''
il termine son intéressant mémoire en rapfielant lcshr'>
qu'on a tirés du café dans ks einpeismuiemcsrts far fapv ■
jusquiame, la pomme épineuse, ta bdladene, cwitunscta*^
gn<ms, et enËn dans l'asphyxie par le charbon {MmA. «^^ '
Ihérap., t. VIII, p. ti89 et suiv.). Nous rapyt^lei ui i
l'homœopalhe Hahnemann proscrit le caw qu'il
poisons les plus violents; mais nous devons dire que 1^ *
reconnu nuisible dans les manx de ner€^ et q«e IVwn»>^
Ê
une jeune religieuse d'un lempéraroent
quée subitement de cardialgie, d évanomasenBentjt et dp
après avoir fait «n usage immodéré ée celte botsaa
docteur Coutanceau l'a vu dimiiwer notableraent Ti
paroxysmes dans les fièvres pernicieuses oui ont
deaux en 1805 ; et le docteur Labuananliere s^«i
avantage pour dissiper les symfttômes lomateni. d*nBr r^
catarrliale, accompagnée d'une grande stupevr. — Cah *>'
bAiT. Plusieurs auteurs attribuent à cette liouson énf^^
tés légèrement laxattves ; on Taccnse également de ém^ ■*
à des écoulements des organes genitanx. Au resse^ c>« •■ *'
ment a^éable , qui soutient longtemps et qui est d^nr «**
lion faoïle. -— Café vurgativ. il. GnaconHoi omiMMk ^ ^^
infuser 8ii 12 giaromas (â à Sgios) dexénèdnnde Pm,*-
se servir de celle-ci poor faûe le café. Far ce inojeD, diUil » oa
aduiinisire le purgatif aiucnfaiiUȉ leur iiisu,ce (|ui est surluul
oomimjde lorsi|u*il iiiifx^rie d eu i(*|»éler l'emploi (Giacoiuiuj»
Tr aUi pkHoêQuh. êl estpér, de ihérap,^ etc., L iv, p. 517). —
Sirop dk café, formule de M. Ferrari. C^afé du Levant tuf ré-
fiéy 120 graïufiies (t onces) ; eau, 1,000 grammes ^2 livres) ; su-
cre raffiiié, 1,500 grammes (5 livres). Dans un vase fermé pett^
danl six heures, faites infuser le eaCe avec 750 grammes (1 livre
et demie) d'eau froiilc, en le déboiirbant un [)eu; oa place en-
suite le vase au baûi^marie ; quand l'eau du bain*marie bout,
QO en retire le vase ; oo Kiiâse déposer, oa dêcauley et Ton verse
sur le résidu les 180 grammes (6 onces) d*eau restante. Au bout
de quelques heures, ou décaiile cl Ton uiéle les liqueurs, que
l'on verse peu à peu sur le sucre ; on fait dissoudre au bain-oia-
rie, et l'on passe à la chausse. La dose de ce sirop est de 15 à 50
graoïmes (tlenài-once à une once), et même davantage» dans une
quanliié suffisante de vêhiride.
CAFE (dùcipL ecdéê,). Quelques casuistes prétendent que le
café ne rompt point le jeune; mais ils ont tort, puisqu'il est
certain que le café est nourrissiint , et que toute liqueur nourris-
sante rompt le jeune , quand elle est prise dans une quantité
suffisante à cet effet (F. Jeink).
cafë-au-lait,5. m. {hiêt. nal. ), espèce de coquille du
genre des porcehiioes, que Ton dit être de la couleur de café au
€Af£ français, s. m. (comm,). Il se dit improprement de
racines ou de graines que Ton torréfie et réduit en [M)udfe pour
lei mélanger avec le véritable café.
CAFÉIEB (F. CaFFIEB).
CAFÉJEREy s. f. {ècon. Tusl,\ lieu planté de caffîers.
CAFEINE {chimie). La caféine n'a été jusqu'ici rencontrée
que dans le café. £lle y fut observée pour la preniière fois par
Jf . Runge. puis par JM. Robiquet (£><'c(ion. (rciino^, art. difé)^
et par MM. Pelletier et Caveutou \,Diclion, de médecine ^ même
article). — Elle cristallise en aiguilles blandies, soyeuses, lé-
gèrement aœères, neutres, au i abandonnent envirou 8 pour
f 00 d'eau , à la température de 180°, et perdent en même temps
leur éclat et leur flexibilité. — Elle se tond aisément, se résout
en un liquide transparent, et se sublime ensuite sans laisser de
résidu. -* L'eau froide en dissout un cinquantième de sou
poûJs; l'eau bouillante beaucoup plus, à tel pint que la liqueur
se prend en masse cristalline par le refroidissement. Sa s()lubi<^
lite dans l'alcool anhydre est assez faible; elle est au contraire
trèft*prononcée quand l'alcool est étendu d'un quart ou d'us
tiers de son poids d'eau. L'éther et l'essence de térébenthine en
dissolvent à peine des traces. Les acides et les alcalis favorisent
sa dissolution aqueuse; mais ils ne paraissent pas se combiner
avec elle , ni lui faire éprouver d'altération. Pfoff assure ntéme
que Tacide azotique bouillant ne l'attaque pas. — Elle n'est pas
précipitée par l'infusion de soix de galle, m fiar les sels de
cuivre, ni par l'acétate de plomb neutre ou basique. — On se
procure la caféine en traitant par l'eau bouillante à plusieurs
reprises le café réduit en poudre, versant dans les liqueurs
réunies de Tacétatede plomb, les tiltrant ensuite, y faisant
passer un courant de gaz sulfhydriaue pour décomposer l'ezcès
d'acétate, les filtrant de nouveau et les concentrant par l'évapo-
ration. La caféine cristallise par le refroidisspment; on la pu-
rifle en lui faisant subir une nouvelle cristallisation. Les résul-
tais analytiques olttenus par MM. PfafT, Licbig. Wœhler, font
voir aue la caféine desséchée est formée de 49,8 de carbone,
il8,8 d'azote, 5,i d'hydrogène, et 16,3 d'oxygène^ ce qui donne
pour sa formule atomique :
CAz'H*OoueAz*H'*0>.
A IVtatbydraté, elle est représentée par C*Az* H'^0' H- H' O.
— C'est , de toutes les matières organiques non acides dont la
ccmiposilion est connue, celte qui, après l'urée, renferme la plus
grande quantité d'azote. Baron Thénard (de rinstilut).
CAF^IQUE (AciBE^ (f^^w^e), trouvé dans le café par M. PfiifF.
Son existence est douteuse (F. le Traité de chimie de
M. Berzélius. vi, 31 1).
CAFÉIBIE {V, CaFÊIÈRE).
CAFÉ-LALÉ , S. m. (botan), nom qu'on donne, en Turquie,
h la tulipe.
CAFE-HABRON , i. m. (boian.). C'est le fruit de la gaerlnère,
qui ressemble beaucoup au café.
CAFÉOMÈTRE, S. m. (phtfê,) , instrument propre à me-
surer la pesanteur spéciGque du café.
( 7ii ) €À«is.
CAFioM^RiqUE, adj. des deux genr^(pA!M.)y 4^ Ueol .
qui est rclalif au caféomètre.
CAFERAS,». m. (ugricuU,), sorte d'engrais composé de
cendres, de boue des routes, de curages des rivières, en usage
dans le nord de la France.
CAFËRO^ilASUM (géogr, anc), ville d'Elrurie, à Test de
Luua,
CAFES (Etablissements publics). Quelques années après
3ue Soliman Aga, ambassadeur de la Porto Ottomane à la cour
e Louis \Vl , eut introduit en France l'usage du café (t660],
un Aiméuieu nommé Pascal imagina d'ouvrir à la foire Saint*
Germain uu établissement spécialement destiné h la vente de
la boisson nouvellement importée d'Orient. Cette spéculation
lui réussit parfaitement, malgré le haut prix de la fève de café
à celle époaueda livre s'en vendit il jusqu'à iOécusj. Encouragé
par ce succès, Pascal, le temps de la foire écoule, établit son
café sur le quai de l'Ecole, et api es quelques années se retira,
avant réalisé une fortune considérable. Ses deux garçons, Pro-
cope et Grégoire, se partagèrent sa clientèle. Tous deux trana-
|H)rlèient leurs établissements dans la rue des Fossés Saint*-
Gcrmain. Le café de Procope faisant précisément face à la Co-
médie-Française , ne tarda [toinl à devenir le rendez-vous des
acteurs et des beaux esprits ilu temps. Sa grande vogue ne date
cependant point de cette époque. Ce ne fut qu'au commence-
ment du wiii*" siècle, lorsque J.-B. Rousseau, la M* the, etc.,
et plus tard Piron, en eurent fait le lieu habituel de leurs
réunions qu'il se Iransforma en une sorte de bureau d'esprit,
bientôt autant redouté que renommé Là , en cflet , se disaient
les anecdotes piquantes, s'élalK)raienl les crilic^ues, s'aiguisaient
les épisrammes sur les choses du jour, là enhn se colportaient
toutes Tes nouvelles littéraires. C'était le Tortoni de la litlératore
du xviii' siècle. — De la même époque date aussi l'établisse-
ment de quelques autres cafés, encore Oorissants de nos jours :
le café de Foy, le café Manoury (où ^e réunissent les amateurs
du jeu de danies], et surtout le café de la Régence donl la répu-
tation s'est répandue dans tous les lieux où a pénétré le culte
des échecs. — Peu à peu le nombre des cafés s'augmenta ; ik
remplacèrent les cabarets où parfois les grands seigneurs trou*-
vaieiit plaisir à venir $' encanailler; en 1789 on en comptait déjà
f)rès de six cents. Ce nombre a quintuplé depuis. — Pendant
a révolution les principaux servirent de points de réunions aux
meudires des factions diverses qui se disputaient le pouvoir eo
France. Ainsi le café Valois (maintenant fermé) fut longtemw
le rendez-vous ordinaire des royalisles. — Maintenant les caMS
t)arisiens ont perdu généralemenl la physionomie qui les dis-
tinguait autrefois les uns des autres. Tousse ressemblent quanl
au fond, la forme seule diffère. La plupart sont élégamment
décorés , quelques-uns d'une manière splendide. Dans tous un
joue, on lit les journaux , on prend des rafraîchissements , et
même l'on déjeune et l'on dîne. On en trouve qui ont remplacé
leur abonnement aux journaux par la représentation de pelites
pièces, l'exécution de symphonies (café des Aveugles au Palais-
Royal, café du Spectacle sur le boulevard). — Dans les villes de
second et de troisième ordre, le public des cafés conserve davan-
tage une certaine homogénéité. Les uns sont fréquentes presque
exclusivement par des militaires, les autres par des marins;
ceux-ci par des avocats , ceux-là par des négociants , etc. Là
fleurit encore Ui race des poliliques de cafét, si répandue au
temps de l'empire et de la restauration. — Les cafés sont «n
France plus nombreux et plus confortables qu'en aucun autre
pays. Il en existe néanmoins beaucoup en Angleterre, en Alle-
magne, en Russie, etc. Dans ces deux derniers pays les maîtres
de cafés sont en même lemps, pour la plupart, pâtissiers-confi-
seurs. — En Orient, les cafés ont subi de nombreuses vicissi-
tudes. Etablis d'abord par centaines à Conslantinôpie lorsque
l'usage de la liqueur dTémen commença à devenir général, ils
furent subitement plus tard , pendant la minorité de Maho-
met IV, fermés par l'ordre du grand vizir Cougnougli. A la
même époque le café fut vivement attaqué par quelques doc-
teurs, comme proscrit par la loi de Mahomet. Il sortit toutefois
vainqueur de cette épreuve, et peu à peu les cafés se rouvrirent.
Ils sont maintenant en aussi grand nombre en Orient qu'en
Occident. — On remarc|uera que chef noué le développement
des cafés a marché de pair avec celui des classes bourgeoises. En
effet, les cafés sont les cabarets de la bour^oisie. Ainsi, à rpe-
sure que celle-ci s'est formée , que sa condition s'est améliorée,
les cafés se sont multipliés et emt)ellis. Ils étalent^e nos jours
un luxe éblouissant : mais aussi nulles banqueroutes ne sont
plus fréquentes que celles de leurs exploitants.
ciAFÉS ijurisprX Les cafés sont soumis à la même législation
que les cabarets ( Y. ce root).
CAFRTlfeRE.
(740)
GAFFABELLI.
CAFETAN 00 CAFTAN , S. m.{mœurê et usages) y nom par
lequel on désigne une espèce de robe ou pelisse fort en honneur
parmi les Turrs. Le grand seigneur distribue des cafetans aux
personnes qu'il veut honorer, et particulièrement aux ambassa-
deurs (les diverses puissances accrédités pr^s de lui. Il en en-
voie aussi y en signe de satisfaction , aux paclias et aux autres
princes et seigneurs musulmans qui sont dans son voisinage
ou sous sa dépendance. Les pachas, a leur tour, offrent le cafetan
aux personnes qui les approchent , et plusieurs souverains de
l'Afriaue et de I Asie leur ont emprunté cet usa^e. Le cafetan
est ordinairement composé d'étoffes riches doublées en martre,
en zibeline ou autres fourrures dont la valeur est. proportionnée
à rhonneur que Ton veut faire. L'usage veut d ailleurs que,
pour rendre nommage à celui de qui Ton reçoit le cafetan , on
s'en revête pour se présenter devant lui. Il existe en Perse et
dans quelques autres cours de l'Orient une coutume semblable
que l'on désigne par le nom de khélai. Ce mot comprend, outre
la robe qui compose le cafetan, plusieurs autres objets de prix,
tels qu'une armure, un éléphant ou un cheval. Le double usage
du cafetan et du khélat paraît être fort ancien chez les Oricn-
taux ; on en retrouve des (races à travers Thisloire des premiers
temps de Thégirc. Le cafelan, espèce de redingote longue, se
croisant par devant et à collet rond, est aussi en usage chez les
Russes; et les cochers de cette nation, dont on connaît le cos-
tume pittoresque, le portent même à l'étranger.
CAFETIER, s. m. (comm,), marchand qui vend du café tout
fait, ainsi que d'autres t)oissons, chaudes ou froides, telles que
thé, punch, limonade, etc. Il est beaucoup moins usitô que Li-
monadier ( F. ce mot).
CAFETIÈRE, s. f. (écon. domesl.), appareil destiné à préparer
l'infusion de café d'une manière égale et économique. La plu-
part du temps cetle infusion, faite avec précipitation et sans avoir
égard à la proportion de la poudre ni a la température de l'eau
qu'on emploie, ne donne aue de mauvais résultats. C'est ce qui
a conduit à imaginer lesnivers appareils dont il va être ques-
tion. Extraire et conserver en totalité l'arôme du café, telles
étaient les deux conditions à remplir. Quelques personnes enfer-
ment la poudre dans une chausse faite a une étoffe de laine
serrée, et jettent ensuite dessus de l'eau bouillante à plusieurs re-
prises. C est un fort bon procédé, pourvu que l'eau soit bien
bouillante cl versée par parties; mais cela demande beaucoup
de temps et de soin. Il en est de même delà cafetière d /a Dubel-
ioy, composée de deux vases superposés. Celui de dessus, dans
lequel se met le café pulvérisé, a un fond percé d'une multitude
de petits trous, et l'on y verse l'eau boudiante comme il vient
d'être dit précédemment. D'autres cafetières, celles de Morizc
et de Laurent, imitées depuis par d'autres fabricants, sont dis-
posées de telle sorte que le café se fait tout seul. Dans une par-
lie de l'appareil se met l'eau froide; une boite percée des deux
côtés contient la poudre de café; une troisième pièce est desti-
née à recevoir le produit de l'opération. Le tout est placé sur une
lampe à l'esprit-dc-vin. Lorsque l'eau commence à bouillir, la
vapeur pénètre peu à peu le café ; ensuite, l'eau le traverse, et
l'on obtient une infusion à la fois parfumée, claire et brûlante.
Il y a quelques légères différences dans la structure de ces appa-
reils dont les principes sont les mêmes et les avantages à peu
près ég.uix. Ils consistent en ce que, sans qu'on ait besoin «le
s'en ocruprr continuellement, l'eau atteint la température de
80", et que rVsl alors seulement qu'elle traverse le café assez ra-
pidement pour n'avoir pas le temps de se refroidir. Ajoutons à
cela que los mesures sont invariablement fixées, et que l'on doit
^ttcci.- t». .:....»., A\^ «..'..- » -^ : t',^ ïï .1 j
à-dire où rélmllition a lieu. La plupart de ces cafetières sont en
fer-hiaiir. Il serait à désirer que lesfillresau moins fussent éta-
blis en élaiii lin, parce que racidegallique ducafé, agissant sur le
fer , forme un gallate qui donne à l'inlusion une saveur et quel-
quefois même une couleur d'encre, principalement lorsque les
ustensiles conmiencent à vieillir. Tout récemment on a fabriqué
une espèce de cafetière en verre, et par conséquent peu suscep-
• i« ^. .1...,..:. ,1- ^« |^jp„ oônéral ««mia-' -.L coil inffé-i
ilicusement construite. C'est un ballon pourvu d'un long col, el
<*aus lequel entre à travers un bouchon le long bec d'un enton-
" V .In vnrré hiun» rt'un petit IHtre de verre à sa partie
Tlonno 0,1 remSm d'eau le ballon, et de caté le filtre; on
XZ.c'ï^eTm^ à l'esprMe-vin, et fu -omen^^^^^^^
Hlion a lieu , on fait plonger dans le liquide le bec de I enton-
m\r oui jusquclà avait été maintenu à quelaues lignes de la
Surface La pression de la vapeur y fait monter l eau bouillante.
Cl bicnliM apr6s, lorsqu'on a éteint la lampe, on voit redescen-
dre dans le ballon un café d'autant plusdélideun'iii'.,.
aucune évaporalion, et qael'eao n'a paseoleteaundd^
dre trop abondamment le principe amer de la maliére t^otm
que réprouvent les véritables amateurs d que ndimWfit n
portières.
CAFénsÉ, ÛE, ad!j. (médee.), mêlé de café, bitarwéi»
Remède caféUêi,
CAFFA, aujourd'hui FŒ01>0SlA(9^.lbiii.),Till(dedHin-
dii gouvernement russe de la Tauride. Aq xiir Éck. ^
Génois profitèrent de leur prépondérance dans U nvr .W
pour y fonder des établissements. Ils choisirent powsli h
presqu'île de Crimée, où déjà les Vénitiens avaient wi^
colonies. Ce fat près de remplacement de l'ancienBe mé^
(en russe Fœodoêia), qu'ils fondèrent leur colonie de Gé,f9
devint ensuite si florissante. L'année précise de cette itita
est incertaine; mai.s ce qui n'est pas douteux, c'est que Tt^
s'en éloigne peu de celle du retour des Grecs à ConitHài^
et qu'elle se rapporte environ à l'an 1*266. Calb nefitte
qu'une bour^de ouverte, et il fallut pour la constrain bpi
mission spéciale du khan desTatars. Plus lard elle (■ioiion
de murs et de fossés , pour la mettre à l'abri desattaqoaftfc
brigandages de ces peuples. Elle fut d'ailleurs soumise iuji-
ridiction municipale, a la tête de lauuelle était oo ranj t-
voyé de Gènes, et qui changeait tous les ans. Les aalmrtibb-
sements génois de la presqu'île, Cembalo, Orcoetçary*
autres, ressor tissaient à la même juridiction. Cfsiéenjlàt
que les Génois parvinrent à étendre leurconinmrAvIrlf-
vant. La Crimée, qui leur fournissait du sel eoaMmtt,^
vint pour eux l'entrepôt des productions étrangms.U«tefli£
le marché des pelleteries du Nord, des étoffes de wertdefnla
fabriquées en Perse, et enfin des denrées de l'Iode qwjjw-
venaient par Astrakhan. Les Génois étendirent lewjewil»-
inents jusqu'à la région du Caucase, dont la ridieseBRlith^
les attirail puissamment. On a même prétende de w ^'
qu'on avait retrouvé dans ces montagnes aoelfws inm
leur ancien séjour qui s'y étaient conservées aepoB pi»* !•
siècles qu'ils ont perdu Caffa. Ils avaient dans cetle nDtï
marché d'esclaves; ils en auraient fait une place !»««?;•
importante encore s'ils n'eussent entravé le commewe^*'
étrangers auraient pu y faire entre eux. En t475, ^^^
levée aux Génois par le sultan Mahomet II; en 176, Ao
cédée à la Russie. — Cette place étant la mieux sitoèe****
Noire, malgré les vices du gouvernement turc, elletoi<^
renommée pour son commerce. Chardin, qui la nHUa/"^
dit que, dans un séjour de quarante jours qu'il y M^
Caffa arriver ou partir plus de 400 vaisseanx. H T""*^
beaucoup de restes de magnificence des Génois ; on •PI**''
Caffîa laConstantinople delà Crimée, '^^'w^'"**'*^*'?*^
selon Peyssonnel, était, de son temps, de 80,000; zvjf^n^
n'en reste que 5,000. Il parle de son commerce coœnew
très-considérable. Après la réunion de la Crimée, et [»f*|
quent de Caffa, à l'empire de Russie, Caffa fut défiai» F
franc, en 1789. Mais depuis l'ouverture de nouteaui çjrtJ**
mer Noire , le commerce a pris une autre direction (r.«^
etTAGANROG). ^^
CAFFA (Mklchior), plus connu sous le nom rf« ij*^"
naquit à Malte en 163t, et mourut à Rome en 1687. ïx^' •
Bcrnin, il fit de rapides et notables progrès dansia scfllpnu»
prit bientôt rang parmi les sculpteurs les plusdelio^^
cette époque, tant par la correction de son dessin Q^JP*^-
condite de son çénie. On admire de lui. àRome^nsi'î^
des Augustins, le groupe de saint Thomat de v( n-
meuré inachevé par la mort de Caffa, il fut termine parn^^
f(^ 1*1*1 1 1
CAFFAR,s. m. (conim.)y pièce de monnaie arabe qoi«l^
à trois francs de France.
CAFFABELLI (Prospeb}, évêquc d'Ascoli en •*^*»T^
Rome en 1500, contribua beaucoup à la f»'^^^
Corvin. roi de Hongrie, et l'empereur Frédcnr \\\
CAFFARELLi (Faostb), archevêque de San^efff*^
Rome, mort en 1661, fut successivement r^^^'^'*"'''*^*
siétre, vicaire de l'église du Vatican, «rc»»»'^ tj^^^
tolique, remplit avec honneur ces hautes digniles eccio-:-^
et rendit de grands services à l'Eglise. ^^
CAFFABELLI DC FALGA (LOCIS-MARlE-fP^jj^
H
MILIEN), général de division du génie, assooc « ^,
naquit en 1756 dans la Haute-Garonne »» ""« 5^^!!!^ •
lienne d'origine. Resté de bonne heure à la »«^"" +.•
dont il était le prolecteur naturel, il rcnonç.i <*"" j^p.-
neuf frères au bénéfice de la coutume qui lui aca>ro«
CAPrAmULLl.
(741)
CÂWfîAVX.
i la fortane {ntrimoniale. OfBcier da génie à TariDée an hhm,
fui destitué pour avoir refusé de reconnaître les décrets de l'as-
tniblée lé^lativeqai prononçaient la déchéance deLooisXVI.
ependanlil ne quitta pas la France et Tut arrêté en 1793. Apurés
ne détention de quatorze mois, il fut employé au comité mili-
lire» puis enroyé i Tannée du Rhin, oè d se distingua par son
ibiletéet par son courage. Atteint, près de Marceau» d*un bou-
•I à la jambe gauche» il souffrit Tampotation» et Topération
tait à peine achevée qu'il rédigea et envoya au générai en chef
es conseils sur les moyens de contenir l'ennemi. Ayant suivi
npédition d'Egypte avec le titre de commandant du génie, il
>ntribua à la prise d'Aleiandrie et à tous les exploits de nos
raves pendant cette belle campagne. Au siège de Saint-Jean
'Acre, d visitait les tranchées quand il eut le coude fracassé par
ne balle; en revenant au camp, on le vil, malgré sa douleur,
arrêter devant un mûrier pour dire : cr Voilà de quoi faire de
onnes plates-formes, f/est la quatrième fois que je le dis. » On
it encore forcé de lui couper le bras, mais il mourut le 37 avril
799 des suites de Tamputalion. L'ordre du jour s'exprimait
insi le lendemain de sa mort : « Il emporte au tombeau les re-
rets universels ; l'armée perd un de ses braves chefs, l'Egypte
n de ses législateurs, la France un de ses meilleurs citoyens,
s sciences un homme qui y remplissait un rôle célèbre, d Les
»ldats l'avaient surnommé le général Jambe de tiois, et disaient
i lui en riant quUipouvnil éire iranquiiie, quH avait un pied
ï France. Plusieurs frères du général Caflàrelli ont dignement
»utenu la gloire de son nom.
CAFFABBLLI (J.-B.-Marir), frère du général de ce nom,
né eii 1757, embrassa l'état ecclésiastique et devint chanoine
s l'église de Montpellier ; mais il crut devoir cesser les fonctions
icerdotales durant la révolution, et ne les reprit qu'âpre la
gnatare du concordat de 180^2. C'est à cette époque qu'il fut
>mmé par le consul Bonaparte évéque de Saint-Brieuc, où il
lourut en 1805.
€AFPABELLi (Gharles-Ambroise), frère de CafTarelli du
itga ( V. ce nom), comme lui, naquit an Falga-Villefranche
aaute-Garonne ) le 15 janvier 1758. Destiné à l'état ecclésias-
|ue, il se livra à l'élude avec autant d'ardeur que de succès. Il
ait chanoine de Toul à l'époque de la révolution. Emprisonné
(fidant la terreur, il ne recouvra la liberté qu'après le 9 ther-
idor. L'amilié de Napoléon pour CafTarelli du Fajga, qui en
Durant lui avait recommande sa famille, ne fut pas inutile à
bbé CafTarelli. Dès le 8 mars 1800, lors de l'organisation des
éfectures, il fut nommé préfet de l'Ardèche, puis du Calvados
«^février 1810. Cette dernière nomination était une disgrâce
casionnée par la faiblesse reproch«Sp au préfet dans rexé<:ulion
qoelques mesures de police. Préfet de l'Aube, CafTarelli
>ntray à la fin de 1813 et au commencement de 1814, peu de
e pour seconder le gouvernement impérial qui penchait vers
chute. Les alliés s'élant emparés deTroyes, le préfet s'éloigna
cette ville. Le sort des armes y a^anl fait entrer Napoléon peu
temps après, il se montra fort irrité que CafTarelli ne îûi pas
(sitôt revenu à son poste, et il prononça sa destitution. Après
restauration, une aéputalion du département de l'Aube vint
rnander au roi son ancien préfet ; mais ce vœu ne fut point
lucé, et Charles CafTarelli roiiliniia de vivre dans la retraite,
il reprit l'habit et les pratiques de son premier état. Devenu
MTibre du conseil général de la Haute-Garonne, il en fut élu
rrétaire chaque année jusqu'à sa mort, arrivée le 6 novembre
30. Celait un homme de bien, fort humain, plein de f cle pour
c*com plissent en t de ses devoirs, intègre et judicieux, joignant
les connaissances littéraires fort étendues le goût de I agri-
Iture et des beaux-arts. Il avait fait de Virgile une étude par-
iilière. Il s'était occupé aussi d'économie politique. Il fit impri-
ma Gaen, en prairial an il, une notice sur son frère CafTarelli
Falga, in-8® de 18 pages, et inséra dans les Mémoires-de la so-
ie d'agriculture du départementde laSeine(t. xiii)une bonne
duction abrégée des Géoponiqnes grecs, dont il fit tirer à part
elques exemplaires sous ce titre: Abrégé des Gécpaniques,
Iraii d'un (mvraae grec, fait iur V édition donnée par Jean-
tolasNielai à Leipzig, en 1781, par tin amateur, Paris,
12, in-8*> de 147 paies. Cet extrait traduit était fort difficile
lire, et CafTarelh s en acquitta honorablement. Dans un tel
vail, il y a de ^ndes difficultés à vaincre, surtout pour les
>ressions techniques, les procédés et les recettes, la dcsiffna-
1 des végétaux et des drogues. On attribue le recueil des Géo-
nques grecs à l'empereur Constantin Porphyrogénètc qui
raît fait rédiger par Cassianus Bassus. I^ meilleure édition
e nous ayons de cette collection fort curieuse est celle que Ni-
s donna en 1781, avec une version latineet des notes. Peut-
e CafTarelli eOt^il dû ajouter à sa traduction qnelques rap-
prochements avec ragricuHore des Romains et la nôtre ; il
pouvait aussi tirer parti de quelques notes de Niclas. Sans
doute les travaux de l'administration dont il était alors chargé
ne lui permirent pas de se livrer i cette entreprise. La traduc-
tion des Géoponiqueê n'est pas le seul service qu'il ait rendu à
la science agronomique : il seconda la nouvelle et excellente
édition (qui fut donnée en 1804 par la sociclé d'agriculture de
Paris) du Théâtre d'agriculture et Ménage des champs d'Olivier
de Serres, auquel il lit élever un monument dans le département
de l'Ardèche. C'est à CafTarelli qu'on doit l'idée des perceptions
à vie, dont il avait dès l'an il fait valoir les avantages dans un
mémoire qu'il adressa au ministre des finances, et qu'il fit im-
primer sous le litre de Mémoire tur les perceptions à vie, Paris,
1800. C'était un excellent moyen de faciliter le prompt recou-
vrement de l'impôt, et de l'assurer avec un égal avantage pour
le gouvernement et pour les contribuables. Il y a lieu de croire
que la famille de Canarelli a trouvé dans ses papiers, sinon des
ouvrages terminés, du moins d'utiles matériaux qui étaient le
fruit des bonnes éludes auxquelles nous l'avons vu se livrer dans
les moments de loisir que lui laissait une administration fort
active.
CAFFABO, le plus ancien des historiens de la ville de Gênes,
était né vers l'an 1080, d'une famille considérée, et probable-
ment d'origine allemande, à en juger par le nom de Tasehi^
feltone, peut-être Taschenfeld, qu'on voit ajouté au sien dans
quelques manuscrits. Il se croisa dans sa jeunesse, et il partit de
(jénes le i^^ août do l'an liOO, sur la flotte que les Génois en-
voyaient au secours de Godefroi de Bouillon. Arrivé dans la
terre sainte après la mort de ce premier roi de Jérusalem, et
avant l'élection de son successeur, il combattit au siège et à la
prise deCésarée, et, au bout d'une année, il revint dans sa pa-
trie. Ce fut alors qu'il entreprit d'en écrire les annales, et il les
a commencées par cette glorieuse expédition. Elevé de bonne
heure aux emplois, mêlé dans toutes les affaires publiques, et
décore dès l'an 1122 de la première dignité de l'Etat, celle de
consul, il était plus à portée que. personne de connaître les évé-
nements dont il a conservé la mémoire. En 1151, les consuls ré-
gnants firent lire en plein conseil ces annales qui contenaient
déjà l'histoire d'un demi-siècle ; ils leur donnèrent une entière
approbation, et les firent déposer k la chancellerie en ordonnant
quelles fussent continuées année par année. CafTaro, f)ui dans
l'intervalle fut revêtu à plusieurs reprises de la magistrature
suprême, continua les annales jusqu'à l'an 1165. Il mourut âgé
de quatre-vingt-six ans ; mais son continuateur nous apprenid
que durant les trois dernières années de sa vie, des affaires
importantes et des troubles d'Etat l'empêchèrent de s'occuper de
son ouvrage. Le sénat de Gênes l'a fait continuer par d'autres
magistrats jusqu'à l'année 1294. Cette histoire contem^raine,
revêtue d'une sanction publique, est singulièrement précieuse au
milieu des ténèbres du moyen âge. Les annales de Caffaro sont
écrites dans un latin bartuire; mais, au milieu de leur rudesse
et de leur partialité, on sent une franchise et une loyauté an-
tiques. Elles n'avaient jamais été imprimées jusqu'à l'année
1725, où Muratori les inséra dans le tome yi de sa grande collec-
tion des Scriptores rentm itaiiearum. — On voit, parmi les
consuls de Gênes, un Otto et un Ànselmus de Caflaro, qu'on
croit avoir été fils de l'historien.
TAFFABT, S. m. (cotfim.)» étoiïe qui imite le vrai damas
(F. Cafard).
CAFFAS, s. m. (comm.)^ emballage fait de branches de pal-
mier et de cuir do toile. On dit aussi caps,
CAFFE, s. f. (comm.\ sorte de toile bigarrée qui se fabrique
au Bengale.
CAFFÉ (PiERBE), né à Saumur vers 1778, ancien chirurgien -
major des armées, fut impliqué dans la malheureuse tentative
du général Berton, et traduit avec lui devant la cour d'assises de
Poitiers. Condamné à la peine capitale, et apprenant le rejet de
son pourvoi, Caffe s'ouvrit l'artère crurale, et rinforlunê Berlon
monta seul sur Téchafaud, le 5 novembre 1822.
CAFFI, lE, adi. (grammX terme dont on se sert dans plu-
sieurs endroits au midi de la France, et surtout à Lyon, pour
signifier épais, mat, mal pétri. Pain caffi. Il est populaire.
CAFFIAUX (DOM PuiLiPPE-JoSEPH), bénédictin de la con-
grégation de Saint-Maur, né à Valenciennes en 1712, mort su-
bitement à l'abbaye Saint-Gennain des Prés le 26 décembre
1777, a public le premier volume d'un livre intitulé : Trésor
généalogique^ ou Extrait des titres anciens qui concernent les
maisons ci familles de France, Paris, 1777, in-4». Cet ouvmffe,
plein de recherches curieuses, n'a pas eu de suite. Il avait pré-
cédemment fait paraître un Etsai swr l'histoire de la musique,
CAFFinU
(W)
iD-i". On lai allribne : Déftnsei du bemu texf^ ou Mèmcérm
KiȐorique$, philosophiquei et crilique$ pour iervir d'apologie
aux femmes, Aiiislenlaiii (Paris), 17&5, in-12, 4 fiarties. Dum
Gaffiaux, lorsqu'il rfidurol, était chargé, concurremment avec
dom (trenier, d« traTailler à rtiistoirede Picanlie; il avait le
titre d'historiographe de cette province ; mais il n'a publié qa*uD
Avis reht'iî à celte nouvelle entreprise.
€AFFlRE(6o/aii.)' Les naturalistes comptent plusieurs espèces
de caffiers; mais iiouh ne décrirons que celle dont Tusage est
pour ainsi dire universel ; c'est le caffîer, efiffea ariibica. Hau-
teur naturelle de douze à quinze pieds; mais, dans les colonies
d'Amérique» on l'arrête à trois ou quatre pieds. Feuilles ovales,
oblongues, deux axillaires, hlanchci^ et odorantes. Sa durée est
de vingt à vingt-cinq ans. Cet arbre est originaire de l'Arabie
Heureuse ; c'est dans le royaume d'Yémen, c'est dans les can-
tons d'Aden et de Moka quesa culture est le |)lus répandue. Si la
terre natale du taffîer n'avait (las été dès lcngtem|>s en posses-
sion du titre û'heureuse, les gourmets le lui eussent décerné de
nos jours , ne fut-ce que pour en éterniser le souvenir. La dé-
couverte du caffîer, et principalement l'usage de la graine, a dû
bien certainement appartenir au hasard. Tout ce que la science
a recueilli sur la nrof>agalion dn eaffîer, est que les Hollandais
ont le mérite de lavoir les premiers implanté à Batavia. C'est
d'eux, c'est d'Amsterdam où on en avait transporté, qu'un
Français, M. Déclieux, en fit venir un pied, ainsi que des
graines qu'il porta à la Martinique, d'où cette plante se répandit
dans toutes les Antilles, et dont elle fait la richesse. Aujour-
d'hui, les Français, les Anglais et les Hollandais ont des plan-
tations considérables de caniers. Il est à remarquer qu'aucun
café tiré des diverses colonies où ces peu|>les les cultivent n'est
de qualité égale à celui qui vient de l'Arabie; ce fait doit sans
doute être attribué à la différence du climat. — Culture. La
culture se divise ainsi : choix de ierrain^ exposHion, tempéra^
turc, êemis , plantation, taille, terrain. Le caffîer redoute le
▼oisinage de la mer, demande une terre sul^stantiel le, assez
chaude et peu humide; les pentes douces, les bas fonds lui
conviennent. Le meilleur indice est quand sur le terrain que
l'on veut planter on y trouve l'amandier et le cèdre odorant en
pleine végétation , et s'il n'y a pas de lianes. — ËIPOSITION.
Sur des terrains élevés de quatre h cinq ceats pieds au-dessus
du niveau de la mer, le nord et l'ouest conviennent le mieux ;
i une hauteur plus élevée, c'est le sud. — TEMPÈiiATUitE. Le
résidtat de nombreuses observations a prouvé que c'est entre
dix et vinçt-deux degrés de latitude que le caftier se platt le
mieux. — Skhis. Le semis du café s'opère, sans grande précau-
tion, dans un terrain humide ; on emploie la graine la mieux
nourrie ; il lève très-vile, mais les arbres sont caducs, gréies, et
sujets pendant les six premières années à une foule de mala-
dies. Dans un terrain médiocrement humide, les résultats sont
plus satisfaisants ; le café lève six semaines, deux mois apr^,
selon qu'il a été plus ou moins favorablement arrosé, et, quinze
mois après, on pleut prendre les jeunes plants pour être trans-
plantés. — PLAifTATiON. Cette opération exige beaucoup de
précaution pour la profondeur des trous et la distance entre
eux. Les plantations ont ordinairement lieu en quinconce; les
trous sont espacés de douze pieds entre eux, de manière à ce
Î|ue l'air puisse par la suite circuler dans la plantation. La pro-
ondeur doit être calculée sur la force des racines et de manière
à favoriser leur développement; jamais ils ne doivent être creu-
sés en cènes ; c'est après les temps de pluie qu'il faut les traHS-
planter, sans quoi , si la terre était tro^ humide, elle se durci-
rait tout à coup et étranglerait les jeunes plants au collet. La
plantation doit être abritée, pendant les six premières années,
des vents violents. Dans certaines colonies, les plantations sont
divisées par de grandes haies qui servent de paravents; dans
d'autres, on laisse subsister au milieu de la plantation des aca-
jous à pommes, les avocatiers, les carosotiers, tous arbres grands
et forts qui amortissent les coups de vent. On les conserve ainsi
jusqu'au temps où les jeunes plants sont assez forts pour se
passer de ces tuteurs. Il faut que les plants soient repiqués dans
un lieu dont la température diffère peu de celle où ils ont été
semés. — Taille ou êtêtement. Cette opération consiste à
arrêter le caffîer à une certaine hauteur, afin d'en pouvoir ré-
colter les fruits plus facilement. C'est ordinairement à la hau-
teur de six pieds qu'on arrête le caffîer; on suit, pour cela, tons
les principes de la taille, on supprime les branches gourmandes
dont la direction verticale absorbe une partie de la sève , ainsi
Î|ue les branches supérieures, afin qu'elles n'étiolent pas les in-
érieureset pour offrir une forme pyramidale. On ne doitanb-
puter le bois mort qu'au moyen de la scie, afin d'éviter de
blesser les parties saines del'aiiNre. Cette opération de l'ététe-
ment^ qui eoosiste à oxiper la doie, vampaer || ha^
de laissera l'arbre le plus de hauteur ponihle; c'est Knjf
dier de la nature. Dans-«iiie plaotatioD bien leoQeHyttT
gée, chaque iudividu attaqué d'une OMladie détfaoct .
remplacé sur-le-cliaoïp, — Flovaiso:!. Le caffifri^^
fois l'année, au printemps et en automne : e hanii» d,^ ^
six mois consécutiCs, de B^auière qu'il y a ttûxt dttqii y^,
son un mois ou deux plus abondants eu Qeun fir b^
Les Qeurs du café sont blanches, odoriféranles, diimtéei
1 rois jours dans toute leur beauté, et gami&ieot fur at^i
branches de cet arbrisseau; il leur succède des CnÉsinK»
pendus au iMPud de la branche par une petite ^^
courte, et quelquefois serrés aussi coiupacle âne poiâit t«
mois après que chaque Qeur a iM>ué, les fruits devieoiM:!^
puis jaunes, ensuite rouges, semblables à des ceriin. ht^
enveloppe existent deux de œsgraios que ik>iisappekf«
decnfé. — RÉCOLTE. AiiSsiUHque la maturité immu^
certaines graines, commence ce qu'on ap|)eile U frmmm
letie; elle consiste à parcourir la cafclerie;oa ta édMt
grains mûrs, «observant de ne point léser cnuqiiitkM
p4Hnt encore. A près celte premièrecueillelte, iU'eaiiÉufaii^
ainsi de suite, jusqu'à l'entière récolte. Cette Met ai i
peine enlevée des arbres , que de nouveaux bMi««aÉAyMai
la récolte suivante. — Préparation DEUGUfsurofi
On prépare cette graine de <|uatre maiiièfe édbma, m
constituent chacune une diiïéreuce dans Uqu\i\ète oie. u
première consiste à faire sécher le café, samlabmèi
pulpe; on l'expose au soleil par couches debiilîéipHi
d'épaisseur, que l'on retourne souvent, afio d'éfiierlipÉRk-
lion ou la fermentation, et surtout pour quelcsgniii(«w
sécher également, t e café, dont la inaiiulenlionfrtlnMiii
est d'un prix moins élevé dans lecoomiefce;siliftra
soigné, il est le plus savoureux à prendre en HtCuàuCdi
reste, la manière employée pour te café que Ifs ooloudRi*
à leur propre consommation; il paraîtrait mène fM a n
la méthode pratiquée à MokaetaCaycooe. Lecafiéatf^
paré ne flatte pas l'oeil ; il a une teinte roussàtre; iHfff
lui donne une qualité supérieure, c'est que^ P*^^
pulpe, le grain est plus nourri et moinssounitàMtM'
tion de saveur. Les trois autres manières de wêpM*i*
destinées au café qu'on livre a« commerce.— Swt^^^
Les cerises ( on appelle ainsi le café dans sa palpe )»i«
sous de grandes cuves pleines d'eau pendant eaniaftj»*"
huit heures ; après quoi elles sont retirées, inisejpiraw»«
des plans inclinés; on les expose ainsi au soleil, etiolKM
jusqu'à parùiite dessiccation. Ce café est dit Çi/i< W"
graine a une teinte cornée. Il est de b lroiB«Ml«a»-
Troisième manière. Les cerises sont éaasées, «w****
la pulpe, à l'aide d'une machine ad hoc, puiion 1»»"^
ment tremper, après quoi on lessounwtà ladesiicnjjjj*"
potnr les manières précàlen tes. Ce café, connu à Sa»H»*
sous le nom de erovero, forme la seconde qualiié ; il« •»»
comme verdàtre. — Quatrième manière. L« *^J[* ^
sont triées , puis sont soumises à l'actioB d'w "•JJVJ
grage, qui enlève la pulpe et réduit la graine à soe eswlj*
plus intérieure, ce qu'on appelle son P**'<^'*^''*'"'f**?'!l
fait sécher les graines. Ce cafe, connu sous ^^'^^^^^^t
est le plus marchand; sa Idnte est verte; il *<*^. *.,
première qualité. Les planteurs de rafé fwU <*^ JJ^
graines celles qui sont petites ci rondes; ^l*^*^^^?"^»
et donnent un café excellent. Lorsque Iccaléa *}f*''"^
soleil, on le rentre dans les cases, pour de là *^{V!g
Ce moulin a pour but de dépouîUer la gm^ î, jj Ji
l'enveloppe; pulpe et parchemin , ^w'^*"*^*'J'JÎ;^«
du moulin, on le livre par sacs aux nègra ^^^f^^
le trient, le vannent, mettant à
Ces grains, connus sons le n«m
aux t>eseins de l'iMbitation. La ^ «jj»./si
tenue dans des lieux trèe-secs; l'huoiidilé U J^'^J'^i^
qui, dans le commerce» la fait connaître «•"•jf'T^
avarie. Dans le commerœ, «i cennalt cJwq ^■'•^ ><
Café Moka. Il lire son nom du lieu où ^^.^^^
café est fort répandu dans toutes les colonies <> ^"JT!*
çrain est rond et petit. CeUc graine est la r* ?ÏJ^
forme la première qualité du commerce.— i-i'* ^
cultivé à rile Bourbon, seconde jualilé do *»|*?J?2ï*'
Martinique, asseï en répuUtion» surtout ««* "^
quarUer Moka de cette colonie. — Café Caï*»» •
(Wi)
gpalité, mais asseï rare dam le eommcfoe. — Café Saint-
IloiiiNGUEy dans leguel on comprend le café P^rlorico, Cette
graine tient le dentier rang dans le commerce. — Nous ferons
observer, avant de clore cet article, qae toutes les manières qui
tendent i ne pas faire bouillir te café dans Teau sont également
twnnes, et (^u*il faut que le vase dans lequel on le met infuser
9oit hermétiquement fermé, de manière i lui conserver
■on aronie. On peut encore mettre le café décanter dans Teau
Ihûde pendant Jouze heures ; Teau se sature mieux, et la liqueur
a tout le bouquet si recberdH* pr les gourmets.
CAFPIÈEE, s. f. (c/im.), substance jaune, transparente, ob-
tenue du café traité par l'alcool.
CAFPIEEI , nom d*une ancienne famille noble d*f talie, alliée
aux aMisons les plus considérablea du royaume de Naples, dont
elle est originaire. EHe a finiml «n gnHid nomëre d'hommes
remarqiimies, don< nous ferons oonfiaitre les prineipaoï. —
Cafpicki (francs) (et capitaine de vaisaeau du roi d'Espagne
niNppe II. Son père fiftvn de eeovqaii accompagnèrent Tem-
weorCInHes-OÎHiit, aNant à Naples. Le ^ novembre 1536, il
wt appelé, oamme les autres banms dfi royaume, 4ra88emt>lée
desgrafids que oe monorqwc tint i «^te époqne. Il portait pour
■iwes, de gtaeules a« e}gfie d*argent flottant sur «ne mer de
liraJe , au chef d*atur chargé de trois étoihw d'argent rangées
m 6ce, celle du milieu cemeltée, técu timbré; un casque de
pntf I garni de ses lambrequins aux émaux de l*éc«i , pour cî-
■Mer ««cygne d'argent naissant. Il avait épuitsé, le 4 janvier
IIHE6, BKsa^lh de Beouti de Naples. De ce mariage naquit An-
roiHvCAFPiEKi, capitaine d'une compagnie de lanciers et
Philippe II, roi d'Espagne, charge qui répondait 4 celle de ca-
pîtaine des gardes du onrp , et rune des premières dignités de
h €0«ronne. Mi^ à Civita-Vecchia , il s^ rendit réWore dans
l«s armées de Ohailes-Quini et de Philippe II . De Françoise de
SeoraaH il eut Danielo Caffiesi , ingénieur en chef du pape
Urbain Vlll , mort le 17 aoOt 4645. au service des Vénitiens
xmSre les Ottomans. Il avait épousé Virgtiia de' Nol)fh,tlHe d'un
^ premiers jorisconsokes de Rome, et ancien scnateor de la
république de Luoqves (F. Nobili). — PHiLfFFE Caffieei ,
Us du précédent , naquit à Rome en 1654. Placé an milieu des
Bonomeotsde l'antiquilé eldes chefs-d'opuvre de l'art en pein-
dre, employé a«x travaux que le pape aieait ordonnés pour les
«aMIisaenMuts du Vatican, il se rendit fort habile dans la
c«lpt«re, et bienlAt le bruit de sa célébrité passa en France. Le
ordinal Maiarin demanda à Alexandre Vil, qui occupait dors
e aaint-siége , la permission de fah>e venir PhiPippe Caffieri è
•ans. H y arriva en lOUO. Employé de suite à la décoration des
naiaona royales, GoKMrt lui donna un loeenieiit aux Gobelins,
m témoignage de la satisfaction du roi. Immédiatement a|>rès
«ttc Davenr honorable , il reçut la nomination de sculpteur in-
^nienr et dessinateur des vaisseaux du roi , et inspecteur de la
Dârine à Dunkerque. Au mots de juin 1665 , Philippe Caffieti
fclint des lettres de naturalisai ion , signées de la main de
jOims XIV, qui forent homologuées et fh^posées à la chambre
les comptes à Paris, el ses armoiries le 5 janvier 16M. Il mou-
st eti 1716. Philippe Cafflen avait épousé Françoise Renaud
te Beaovallon, oo«sine germaine de Charles Lebrun , premier
etntre du roi et directeur de ses académies royales de France et
e Rome, et de ses manufactures royales des Gobclins. il en
■t trois fiMes et quatre fils : FmAffçoK-CHAiiLf», nommé en
BOS scuAplenr des vaisseaux du roi 4 Brest ; Philippe, qui
s( directeur des postes è Calais; Frakçois, mort à Londres;
t Jacques, né aux Gobelins en 1618, qui était sculpteur et
»ndeur, et qui fut spécialement chargé , pour cette partie de
•rttde la décoration des maisons royales. Philippe Caffiebi
KNtrut à Paris en IT56 , après avoir laissé plusieurs bustes en
ronse fort estimés, parmi lesquels on distingue eelui du baron
e fieienval. Il eut deux fîls : rainé, nommé Philippe, né en
7i4, mort en 1774 , suivit l'état de son père, dans lequel il se
ifflingua. Le second , Jbak-Iacqtes , est celui dont il va être
lu» amplement question. — Jeak^acooesCaffieri , né en
755, éle^ de Jean-Baptiste Lemoine, sculpteur du roi, montra
e bonne heure des dispositions extraordinaires : il surpassa en
tm de temps tous ses compétiteurs , et remporta les prix de Ta-
adf^inie. Arrivé A Rome en qualité de pensionnaire do roi,
MBeri ae nourrit des belles productions de rantiquilé, et étudia
^P» pnrtisulièri ment encore les ouvrages du cavalier Bernin ,
Bit il saisit la grande manière. Inspiré par h»s productions de
fr 9rMid homme, on retrouve dans les sculptures de CafReri ce
NI, eette énergie et surtout cette expression si rare, mais néces-
lire pour animer le marbre ou la matière. A la solKcitMion des
■bitaistsde Messine, Il Ik pour cette ville Je mtKiéle d'une sta-
■^ tefui de Naples rtguaut, pour être jetée en brunie dans k
ppoportÎMi de dis fialmes de hauteur. Ce modèle, qui tet expoaé
publi^ement, olitiiit tous les aoffrages , et son auteur reçut las
témoignages les plus flatteurs de la satisfaction du roi. De retour
dons sa patrie, Jean*Jacqucs Caiheri Tut admis au sein de l'aca»
dénie de peinture et de sculpture, et nommé sculpteur du roi.
fia eulrant dans cette société , il lui lit hommage de phisieufft
portraits de granfis peintres et sculpteurs qu'il avait modelés
dans ses voyages. d'aHrës les tiustesen nuurbreqni décorent leurs
tombeaux. Ces poi traits sont ceux de Raphaël, de Michel-An^,
d'Aimibal Carradie, de Piètre de Cortoiie, du cavalier Bemm,
de Carie Moratte , de Saé\ator Rosa , d'André del Sartn , et de
Charies Erard , pramier directeur de raradéniie de France i
Rome, repréaenles en médaillon. A cette collection précieuse il
joignit le portrait de Philippe Caffieri, son aiieul, peint par Vau»
Uaflen en 1707. A ce portrait qu1l offre à ^es confrères , moins
oomme celui de ton aïeul que comme celui de Tanii et de lallié
de Charles Lebrun . il ajoute celui de son oncle André Bouk,
peintre du roi et couaeiller deson académie, peint par lui-*méflia
avecœlui de aapteuiiére femme, Marie-Anne Rousseaux. Nom*
Blé profeaaenr de l'acadéniie, après avoir mis au jour plusieuia
OMMceaux renarquables de acuJpture, Caffieri remplit ces fono»
lions avec un xèle ot une exactftude rares. Admis mu norobrt
dos meoibres de l'académie des sciences de Rouen « et reçu bm^
nonire de celle de Dijon le SS fiévrier i 78i, Caffieri s'y distiimi
par des écrits sur les arts, dans lesquels il montra beaucoup d'é^-
mditioB, ot développa aaec sueoès le fruit de aes longues méctt-
tatiaos. Le génie de Caffieri était aisé datis 4a eoneeplion, grand
eSlicile dans ragonœmcnt; aou exécution était large et hardie.
En général les productions de ce grand artiste étonnent et pa«*
raissent s'animer è la vue. — En 1748, il avait obtenu le grand
çnx de aculpture aurle sufel d'iÉ6r«ànin fM renooif êa sêrvaniê
A^mr, Kous dterons, partui ses ouvrages postérieurs, une Samte
Triméié, exécutée à l'egUae de Saint-t^musdes Français h Rome;
une VeHak pU enirelieni U (m meri (t IVJ) ; fimmocênee; ia
Fé^êmie IkrpéU(nQl), Deuxaosapréa, Hexpoaaun groupeou
marbre représentant le Pade d$ FmmiUê. Il nous paoaR curiooE
dedooffire et «onuaBont, appelé à consacrer le souvenir d'un
événement de notre histoire a une époque où l'art était peu em-
plo}« à ce noble usage. Nous transcrivons la description qu'eu
dôme le liviut de l'exposition de 1769 : « Le fténie de la France
inapîve au roi l« desaeio d'uuir par uu lien solide les difTérentes
branches de la maison de Bourbon , et lui présenie Je Péuie de
Famille, Le roi exprime par son geste qu'il adopte une entro^
prise si intéressante et si glorieuse. Un autre génie est assis aux
pieds du roonanjue, tenant d'une main une corne d'abondance,
et de l'autre l'olive et le laurier, pour montrer que l'alliance de
ces augustes princes va procurer aux différentes nations sou-
mises a leur empire les fruits de la paix et de la concorde.» Ce
groupe fut commandé par le duc de Clioiseul. En 1771, Caflkri
nt une Naïade et la Staiue de tAir pour la façade de l'hûtel
des monnaies» du côté de la rue Guénégaud. En 1775, il exposa
un groupe représentant t Amitié surprise par l'Amour, On
connaît ae lui un autre groupe représentant un Satyre inspiré
par le feu violent de Tainour, qui enlève une jeune nymphe et
satisfait à finstant ses désirs. Ce groupe est admirable d'expres-
sion et de vérité. Parmi les ouvrages de Caffieri, qui s<»nt en
grand nombre, ou cite particulièrement les statues en marbre
de grandeur naturelle ae Pierre Corneille el de Molière, qu'il
Ht pour le roi. Pour nous donner une idée du grand homme que
Tartiste avait à sculpter, il a supposé Corneille assis, travaillant
à sa tragédie d'Horace, Les yeux du poëte sont enflamniés du
fipu4e l'exf reasion ; le génie de Corneille est imprimé tout en-
tier aur leuaarbre, et on lit sur les tablettes qu'il tient à la main
le lameuc bémistichie du troisième acte : Qu'il mourdf / La
statue de Molière fut expeaée au salon de 1787. Ici l'imagination
de Caffieri s'anime d'un autre sentiment : ce n'est plus la force
morale de Corneille^ agile sou àme^ c'est un sentimantfiQ
et prolbod. Caffieri suppose Molière assis dans un (auteuil ,
la jambe gaucéie en avant* le bras droit levé , et la plume i la
main ; il parait vivement ému de sa pensée ; il épie le ridicule
el les folies humaines, et il semble encore corriger les masurs en
rianL — Caffieri a fait en marbre, pour le dùme des Invatidea,
la statue de sainte Sylvie, femme de Gordien le sénateur, et celle
de saint Alype, évèquedeTagaste. Pour bien connaître le mérite
de ces deux ouvrages, il faut lire la Lettre d'un emaieur ém
bûamm-wrle adressée à un pariiem/ier. Elle est de M. Loldond,
membre de l'académie royale des inscriptions elbelles-lettres,
et depuis membre de l' Institut de France. Insérée d'abiord dans
le Journal général de France, elle a été imprimée à part (Pîiris,
Desaint). Caffieri a encore exécuté un grand nombre de bustes
en marbre pour décorer les foyers des principaux théâtres de
CâPPBB.
Paris; ceux de Rotroa , de Pierre et de Thomas Corneille; de
Regnardy de Destouches, de Dafresoy, de PîroD, de da Belloy»
de J.-B. Rousseau, de Lulli, de Rameau. On lui doit aussi ceux
deFabd, de Peyrescet d^Helvélius. Ces bustes, qui sont d'une
ressemblance parfaite , se trouvent pour la plupart dans les
foyers des tliéàtres de Paru, à la bibliothèque Sainte-Geneviève
et à Versailles. Le talent de ce grand artiste était d'une vaste
souplesse. Nous devons citer encore un bouquet sculpté en
marbre, dont il fit hommage ik Louis XVI en 1790. Le roi,
charmé de la composition do travail de Caffieri, admira la per-
fection et Teiccution de son bouc|uet, qui était composé de lilas,
de roses et de jacinthes; et ce pnnoe aimable, voulant donner k
son sculpteur un témoignage (Je sa satisfaction, ordonna que le
bouquet fût placé dans son cabinet particulier, afin d'avoir per-
pétuellement sous les yeux le souvenir d*une attention qui lui
était agréable. L*àge ne ralentissait pas Taclivité de Tartistc : il
exposa en 1791 plusieurs morceaux, parmi lesquels une Léda
pouriuivte par Jupiter , une Naïade et plusieurs bustes. Il te-
nait encore le ciseau lorsqu'il se rompit un vaisseau dans la poi-
trine , ce oui lui occasionna des vomissements de sang dont il
mourut à 1 àçe de soixante-neuf ans, le 21 juin 1792. On Ta ac-
cusé d orgueil, de misanthropie et d'avarice. Ses amis, et parmi
eux le vénérable Alexandre Leiioir, que les arts ont perdu na-
guère, l'ont justifié de ce triple reproche. On dit pourtant qu'il
ne mettait jamais que des fèves noires dans les scrutins à l'aca-
démie. Lorsqu'on n'en trouvait qu'une seule, on la nommait en
plaisantant /a par/ 1^ Caffieri, Le 37 juin 1790, lorsqu'il fut
Question de renverser les statues de nos places publiques, Gaf-
neri adressa à Bailly, alors maire de Paris, une lettre forte d'é-
rudition, d'argument, et toute énergique en faveur des œuvres
de l'art, et surtout pour la défense du beau groupe de la place des
Victoires, par Desjardins. £lle est insérée dans le Journal gêné-
rai de France, n** 186, page 763, du lundi 5 juillet 1790. Parmi
les élèves formés par Caffieri, on peut citer Foucon et Petitot. —
La famille de cet artiste a fourni à l'Etat plusieurs citoyens utiles
dans les carrières administratives. Une de leurs filles est l'épouse
de M. Parent-Desbarres, éditeur de V Encyclopédie catholique et
d'autres ouvrages d'une haute importance pour les sciences re-
ligieuses et historiques. Le public sait que M. Parent-Desbarres
a, de son côté, bien mérité des arts en éditant de fort belles gra-
vures d'après des tableaux remarquables des premiers maftres.
CAFFIGNON, S. m. {comm.), nom qu'on donne en certains
pays au cocon , production des vers à soie.
CAFFILA, s. f. {comm.)^ troupe de marchands ou de voya-
Î;eurs, ou composée des uns et des autres, qui s'assemblent pour
raverser avec plus de sûreté les vastes Etats du Mogol et autres
endroits de la terre ferme des Indes. Il y a aussi de semblables
caf^las qui traversent une partie des déserts d'Afrique, et parti-
culièrement ce qu'on appelle la Mer de Sable, qui est entre
Maroc et Tonibouclou, capitale du royaume de Cago. Ce voyage,
qui est de 400 lieues, dure deux mois pour aller, et autant
pour le retour, la eaffila ne marchant que la nuit à cause des
chaleurs excessives du pays. La eaffila est proprement ce qu'on
appelle caravane dans l'empire du grand seigneur, en Perse et
autres lieux de l'Orient (F. Caravane).— Caffila se dit aussi,
dans les différents ports que les Portugais occupent encore sur
les côtes du royaume de Guzarate, des petites flottes marchandes
qui vont de ces ports à Surate, ou qui reviennent de Surate sous
1 escorte d'un vaisseau de guerre que le roi de Portugal y entre-
tient à cet effet.
CAFFis, s. m. (comm,), mesure de contenance dont on se
sert pour les grains à Alicante. Le caffis revient à une charge et
demie de Marseille, et contient 6 quillots de Constantinople,
c'est-à-dire 450 livres poids de Marseille, ce qui revient à 564
livres poids de marc
ÇAFFRE (vieux mot). Ce terme se trouve dans Gautier de
Coinsi (liv. il, chap. l), à l'occasion d'un gentilhomme qui tua
le fils de son frère, et en accusa une impératrice exilée, qui
était gouvernante de cet enfant. Etant devenu lépreux, et cette
impératrice faisant des miracles, il eut recours à elle pour sa
goerison; mais elle lui dit qu'il ne pouvait l'obtenir, à moins
qu'il ne déclarât tous ses crimes; en effet il ne fut guéri qu'a-
près l'aveu général qu'il fit de ses forfaits. — Barbazan, duquel
nous empruntons cet article, croit que ce mot (et cela est
probable) signifie un bouc; de caper, par le changement fort
ordinaire du p en ff.
Tam par est laU qu'il n'esi hom vie ,
N'ea aoie avoir peor et hide,
( 744 ) CAPAK8.
Tous Mi pcchies (on VmÊÊÔàe
A révèles et dcsoouven
Li cajff'rt pourris et aiivers
Dont Diei. la dame a si vengié.
Que vers li ont la char mengié
Et les lefTres dusques es dens.
CAFici {commX mesure usitée en Afrique sor les rtun t
Barbarie. 30 guibis font 1 cafici, et 7 cafids font 1 bst dAc-
terdam ou 262 livres et demie de Hollande.
CAFBE, s. m. {hist. nai.), oiseau de proie qui se lia t
Afrique; quelques-uns écrivent caff're.
CAFBES igéogr,). Ce mot vient de cafir, qui signifie
les Arabeti l'ont donné à plusieurs peuples de TAfri^Kv.
dionale. Le pays des Cafres est borne aa tad^oiiaripBk
colonie du cap de Bonne-Espérance, aa nord— ooeM pic
nations à peine connues, à l'est par la contrée de MLoBHÊifn
et an sud-est par la mer des Indes. La loogueor de la (aa
est de 225 lieues, et sa largeur, du nord au sod-ert, tAmw%
du double. Les principaux fleuves qui arroaeol œUe
trée sont : le Lorenio-Aiarquez , le Maconibo et le T
se déchargent dans la mer des Indes, et le Garief», qd,
son cours à travers le territoire fréquenté par les Earùfnm.
prend le nom d'Orange-Revier, coule vers rocéas 4 tlinrifB
Ces cours d*eau diminuent beaucoim durant les fraadb cÉt-
leurs. Le pys des Cafres renferme des plaines fertilv^'jnt
quelquefois conliguës à des terrains arides H idet mis im-
menses : il est assez uni , surtout le long de Va mer, «a ïm
trouve des plages marécageuses et insalubres, mÛA ftfoaép.
rintérieur est coupé de chaînes de montagnes qui s'clcvari pv
duellement en s*éloignant de la mer, et soûl parattè&et à b a*
L'été et riiiver, étant, à proprement parler, les leaksuii»
que Ton connaisse dans la Cafrerie, ne diffèreol que par k ^
ou moins de chaleur, sans que Tbiver y soit UMijoan la wm
pluvieuse; il commence au mois de juui et finit en mj^km
Le thermomètre à midi , à Tombre, se soutient entre ^d r-
pendant tout le reste de l'année, il varie coumnacMai à
17^ à 26°. Les orages, qui y sont presque jonmatos ém Aa
mois de décembre, janvier et février, époaue où la
sont quelquefois insupportables, préc^ntla pluie, aa
en grande abondance. On voit également beaocoof m
lards, à cette époque de Tannée, dans quelques partKi te fim;
ils s'élèvent ordinairement après miaoït et ne di ■ — ' ~
vers midi. — Les premiers Cafres connus par
sont les Coussas, peuple qui habite le long de la côle
l'Afrique; son territoire est séparé de celui de la ^''^
de Bonne-Espérance par le Groot-Vir-Revier,
Portugais avaient nommé Rio-do-Inlante. On trouve
au nord les Tamboukis ou Matimbo, au delà du
les Mamboukis ou Imbos et Hambonas; dans l'inlcmrép
terres, on rencontre les Makinis, les Biri, les babilanlséB op-
tons montasneux de Monica , de Sotala , de Chicovi «t u*
des monts (bura; enfin, vers le nord-nord-est, est leptiite
Betyouanas, dont la ressemblance avec les Coussas est Crapptf^
-^ DifTérents voyageurs, depuis 1805 jusqu'en ISU^aatôv
les Betyouanas, et ont, dans des descriptions très ' ~ '^^'
donné des détails précieux sur plusieurs tribus de
dans toutes ces subdivisions, offre des traits ca
remarquables. Les Cafres diffèrent égalemait des ujgiu, ^
Hottentots et des Arabes avec lesquels ils confioeul. ^ « L'
crâne des Cafres présente, comme celui des Européens* éi *
voyageur Lichlenstein , une voûte élevée ; leur nés , bicB k#
d'être déprimé, s'approche de la forme arquée ; ils oat b ^^
épaisse du nè^re et les pommettes saillantes du HoUesisi; «■
chevelure crépue est moins laineuse que celle du uégtt: w
barbe, plus forte que celle du Uottentot. Ib sont en ipoBs
grands et bien faits; la couleur de leur peau est un gn v
ràtre, qu'on pourrait comparer k celle du fer quand il ^^
d'être forgé ; mais le Cafre ne se contente pas de sa aém
naturelle, il se peint le visage et tout le corps d'ocre rédaie a
poudre et délayée dans Fcau. Quelquefois les homnats» et p^
souvent les femmes, y apportent le suc de quelque plaaip i^
riférante. Pour faire tenir ce premier enduit, on aioule pt^
dessus une couche de moelle et de graisse d'aoiaaanm q«i,o ^
pénétrant, l'attache intimement à Ta peau, et en ménKiMf
rend celle-ci plus souple, d — Les femmes ne sool pas an^
tionnellement aussi grandes que les boromes; osais cd»s*
aussi bien conformées qu'eux. Il y a de la doueeur cl et ^
gaieté dans leur physionomie. Les Cafres se servent des
es animaux qu'ils tuent k la chasse pour se faire des
€AFBBS.
(746)
CA6ATAV.
Oes anncaui d*ivoire ou de cuivre, qii*il8 portent au bras gauche
ît aux oreilles» sont leurs principaux ornements. » l.e pays
ibonde en bestiaux. Les femmes sont chargées de la culture des
.erres. Cber les Coussas, on exerce de boime heure les jeunes
$ens à lancer la javeline, à manier la massue et à courir; on
eur confie la garde des troupeaux. l.es filles sont chargées du
M)in de faire des habits, de préparer des aliments, en un mot,
le tous les détails qui concernent le ménage. La principale
nourriture des Gafres consiste en laitage caillé, qu'ils consenent
iansdcs outres ou dans des paniers de jonc faits avec une adresse
oiervrilleuse. Ils mangent de la viande rôtie ou iMuillie; ils se
lervent de la farine de graine de millet qu'ils humectent avec
]u lait frais, ou bien font renfler les grains dans Teau chaude,
ii s'en nourrissent sans y mêler aucun assaisonnement. Us
liment passionnément le tabac. Les Goussas ont une aversion
insurmontable pour la chair des poissons, des canards, des oies,
les lièvres et des porcs. Les Betyouanas mangent avec plaisir la
chair des bétes sauvases et des gros oiseaux qu'ils tuent à la
chasse. La boisson ordfinaire de tous ces peuples est Teau pure;
cependant les Giussas font une boisson enivrante avec des grains
fermentes. L'activité ^t un des traits caractéristiques des Ga-
ffes; ils aiment à faire de longues excursions : on les voit
poursuivre fréquemment, pendant plusieurs jours de suite, les
éléphants auxquels ils font la chasse; cependant ils s*absliennent
le la chair de ces animaux , et leurs défenses sont la propriété
lu chef de la horde. Us ont l'humeur vagabonde, et il leur
irrive souvent de faire des voyages uniquement pour voir leurs
imis, ou bien par amour pour le changement. — La tranquillité
le la vie pastorale a beaucoup de charmes pour les Goussas;
cependant, si leur patrie se trouve en danger, ils n'hésitent pas
3 prendre les armes pour la défendre : on les a vus quelquefois
tenir lélc à des troupes européennes. La possession de leur
erriloire, qui conGne à la colonie du Gap, leur a été assurée par
m traité conclu avec le souvernement de ce pays. Les chefs des
^fres se font souvent Ta guerre; toutefois, ils observent des
ormes avant d'en venir a cette extrémité. Ils agissent tout
lifTércinment avec les Boscliismen, qu'ils traitent avec une
ruauté et une barbarie sans exemple. Les Gafres étaient hos-
italiers,bons et affables; ils accueillaient avec bienveillance les
nfortunés que le naufrage jetait sur les côtes de leur pays, et
?ur donnaient des guides pour les conduire à plusieurs cen-
lines de milles, aux comptoirs des blancs. Mais ce peuple est
evenu querelleur et cruel depuis qu'il a été corrompu par ses
ommunications avec les Européens. Quelques naufrages ont
u beaucoup à s'en plaindre; cependant on pourrait cilcr des
xemples récents qui déposent en faveur de riiumanilé des
afres habitant sur les bords de la mer. Les injures que les
oussas ont reçues des colons du Gap leur ont fait prendre
nelquefois les armes ; mais rien n'a été plus facile que de
lettre un terme aux hostilités, en faisant un appel à leur équité
aturelle. Us ne reconnaissent point le droit du plus fort; per-
mne ne peut être juge dans sa propre cause, excepté dans le
is où un homme surprend sa femme en adultère. Les Be-
'ouanas sont plus intéressés cl plus dissimulés que les Goussas.
ichteinstein lait observer que souvent l'expression de leurs
pux et le mouvement de leur bouche annoncent l'homme dont
sensibilité est déjà active, sans être encore raflinée. Ils sont
iturellement curieux et avides d'instruction. Ils se familia-
sent assez facilement avec la lansue hollandaise, dont ils
tiennent des phrases entières. — Les Betyouanas croient à
rie intellijgence divine qui régit l'univers; ils ne lui adressent
vœux m hommages, ne la représentent point par des images
ne la placent pas dana les corps célestes : ce peuple a des
rcnionies religieuses qui sont présidées par les devins; leur
lef lient le premier rang après le roi : ces cérémonies ont pour
►jet la prç'diction de l'avenir, la circoncision des enfants mâles
la consécration des bestiaux. — Les Betyouanas sont totale-
enl étrangers à l'witure, ne connaissent de l'arithmétique que
iddition, comptent sur leurs doigts, et manquent de signes
nir les dizaines. L'année de ce peuple est divisée en Ireiie
OIS lunaires. — - Ils ont une manière de construire leurs mai-
ns et leurs enclos oui diffère essentiellement des autres
tiples de TAfrii^ue méridionale. Ges maisons sont entourées
un espace forme par une espèce de treillage, et ont devant
«r entrée un portique; elles sont généralement circulaires, la
Uriliution en est bien entendue; l'intérieur en est frais et
sn aéré. Les voyageurs qui ont visité ces contrées s'accordent
lire qu'on y trouve des réunions de maisons formant des villes
iporunles. ~ Gampbell évalue la population de Machoeu à
,000 âmes; Lilakou, capitale des Matyapins, contient en-
ron 10,000 habitaoU, et celle de Koonochao, capîUle des
Maroufles, sVIève à 16.000 âmes. — Les couteaux, les ai-
guilles , les bracelets de fer et de cuivre et les boucles d'o-
reilles, que les voyageurs ont été si surpris de trouver chex ces
peuples, leur ont été fournis par les Maroutxes et les Makinis.
1.^ femmes s'occupent de fabriquer de la poterie; el'es se
servent â cet effet d'une argile ferrugineuse mêlée de mica,
dont elles se servent également pour s'enduire le corps. Elles
préparent aussi des cordes et des ncelles très-fortes avec l'écorce
de plusieurs arbres. — La langue des Gafres est sonore, riche
en voyelles et en aspirations, bien accentuée et très-douce. —
Le peuple aime beaucoup la musique et la danse. Aux époques
de la pleine lune, les Betyouanas passent souvent les nuits à
chanter et à danser. — 1^ polygamie est en usage chez les
Gafres, comme chez la plupart des peuples de l'Afrique. Dès
qu'un jeune homme pense à s'établir, une partie de son bien
est consacrée à Tacquisition d'une femme : elle lui coOte ordi-
nairement une douzaine de bœufs. 1^ nouvelle mariée est
obligée de bâtir une maison avec ses dépendanct*s; quelquefois
sa mère et ses sœurs l'aident à abattre les bois qui doivent
servir à la construction de sa demeure. Mais le Betyouanas ne
pense à augmenter sa famille, en prenant une seconde femme,
que quand il voit son troupeau (le bétail s'accroître, et, dans
ce cas, celle-ci, comme la première, est obligée de construire
une maison, et d'y joindre une élaltle et un jardin. Ainsi la
richesse d'un homme est évaluée d'après le nombre de ses
femmes. — Les missionnaires ont essayé de convertir les Be-
tyouanas au christianisme; mais le succès n*a pas couronné
leurs efforts. Ils sont pourtant parvenus, après avnir bâti des
mnisons et cultivé des champs dans les lieux où ils ont été
admis, à gagner la confiance des naturels, ce qui doit leur faire
espérer qu'ils pourront parvenir, avec le tempi, à triompher de
l'indifférence des naturels à cet égard. A dix journées de route,
au sud de Litakou , les missionnaires ont fondé la ville de
Griqua, qui est leur point central. Les Bastards Ilottentots,
peuple formé du mélange des diverses races, habitaient ce can-
ton. L'établissement dont nous venons de parler sera un jour
d'une grande utilité h l'Afrique méridionale. Les champs de
cette contrée, occupés par les missionnaires, sont fertiles en
grains; on y trouve les légumes, les plantes potagères de l'Ea-
rope, et les arbres à fruits y sont élevés avec succès dans les
jardins.
CAFRI {bolan.)y fruit des Indes qui croit sur de petits ar-
brisseaux. Il est à |>eu près de la grosseur des noix ; lorsqu'il est
mOr, il est d'un Ijeau rouge comme la cerise; ses fleurs ressem-
blent à celles du dictame de Grète.
CAFSA igéogr.), ville d'Afrique dans le Biledulgcrid , tribu-
taire du royaume de Tunis.
CAFTAN (F. GaFETAN).
€AOAN (F. GHAGAN).
CAGAROL, S. m. (hisl. mil.), nom donné aux coquilles du
genre salx>t, qui sont nacrées en dedans.
CAGASIAN {géogr.)f fort d'Afrique sur la côte de Mala-
guette.
CAGASTRCM {médec). Paracelse se sert de ce mot pour dé-
signer le germe et le principe de toutes les maladies.
CAGATou CAGOT, S. m. Jerm, de péche\ espccr de cage de
bois dans laquelle on entasse les viscères des morues pour en
exprimer l'huile.
CAGAVEL {hi$t, nai.)^ poisson de mer (T. Merdole).
CAGAYAN, CAGUATOlf (géogr.), province espagnole de l'Ile
de Manille, fonnant la partie la plus septentrionale i!e celte fie.
L'intérieur de cette province est couvert de forêts impénétrables
et arrosé par le Tajo, qui est la plus grande rivière de l'île. La
population de la province s'élevait en 1810 à 76,915 âmes, mais
dans ce chiffre n'étaient compris que les habitants convertis et
soumis : un grand nombre d'indigènes vivent encore conformé-
ment à leur ancienne religion et sous des cliefs particuliers. Gc5
habitants appartiennent a la tribu des Gagayans, qui sont la
plus belle et la plus vigoureuse population malaise de Manille,
et qui du reste ont les mêmes mœurs et les mêmes usages que les
Tagaleset portent le même costume, à l'exception d'un chapeau
pointu en paille dont les personnes des deux sexes se couvrent la
têtepour se garantir contre Icsardeursdusoleil; ils s'alimentent
par la culture du riz, l'élève des bestiaux, la confie du bois, la
filature et le tissage du coton, et ils font aussi le commerce de la
cire avec les habitants des montagnes, mais le commerce des
grains d'or est un monopole réservé à l'alcade espagnol. Ils
parient un dialecte entièrement différent du fagalique. La pro-
vince renferme 39 villages et a pour capitale Segovia ia Sueta.
94
CA6B8,
(W)
GAQLlMmo.
CJMiEy S. f. (ûeeepi, div.). C'e$l eo propre un assembUige de
pkuieurs pelils bois équarrb, emmortaisés les uns a?ec les
aotres, el traversés de lias en haut par des 61s d*archal, de ma-
DÎère que le tout reoferrae un espace dans lequel des oiseaux
poissent se mouvoir (acilement sans s*écbapper. On place eo
travers, dans l'intérieur de la cage, quelques Petits bètoos ronds,
•or lesquels les oiseaui puissent se reposer. On en couvre le fond
d*nne planche mintx;, qui entre par devant à coulisse dans les
traverses assemblées en rectangle qui forment la base et les
oontours inférieurs de la cage. Ces traverses sont aussi grillées
de fils d*archal, aGn que quand on tire la planche du food, les
oiseaux ne puissent pas sortir |iar ce fond qui resterait tout ou-
fort. On a laissé celle planche mobile, a6n de pouvoir nettover
to cage; on la (ire par un petit anneau de fer qui y est attaché.
On pratique une petite porte par devant et aux deux côtés des
ouvertures, au-dessous desquelles on place de petits augets,
dans lesquels Foiseau peut boire et manger. Le fond de toutes
ks cages est nécessairement rectangle ou carré. On lui donne
an reste telle forme qu'on veut ; on coupe sur cette forme les
petits bois qui servent à la construction ; on les perce au foret
et à Tarcbet. On peut se servir pour plus d'expédition de la per-
^oire et de la machine à percer les moules de bouton. Si on
ajoutait à cette commodité des patrons d'acier sur lesquels on
équarril les petits bois à la lime, il faudrait très-peu de temps et
d'adresse pour faire une cage où il paraîtrait qu*il y aurait beau-
coup d'art et d'ouvrase. On pourrait aisément équarrir et percer
plusieurs bâtons à la fois par le moyen des patrons.— On a traos-
Dorté le mot de eafje dans plusieurs arts mécaniques, aux par-
ties extérieures qui servent de base à d'autres, dans une grande
machine. Ainsi on dit : Laçage du métier de$ ouvrière eneoie;
ia eage du métier à {aire dee bai; la cage d'une grande hor^
loge, etc. — Ca6B , en term. d'architecture^ espace terminé par
auatre murs, qui renferment un escalier ou quelque division
'appartement. - - Cage de cloches, assemblage de charpente,
ordinairement revêtu de ptomb, el compris depuis la cbaise sur
laquelle il pose, jusqu'à la base de la Qcche. — Cage v^ mou-
UN A VENT, assemblage carre de charpente en manière de
pavillon, revêtu d'ais et couvert de bardeau, qu'on fait tourner
sur un pivot posé sur un massif rond de maçonnerie, pour
eiposer au vent les volants du moulin. — Cage [term, de bijoU"
iier). C*est une tabatière, qui diffère de la garniture en ce que
otile-ci a sa t>atte d'or, et que la cage n'a qu une balte de ferme-
tore ( F. Batte), une petite moulure et un pilier sur cbaqpe angle:
le reste est rempli comme le dessous et le desras. — Cage si-
Snifie, en horlogerie, une espèce de bâti qui contient les roues
e l'horloffe. Dans les mcmlres el les pendules, elle est composée
de deux plaques qu'on appelle platines. — Cage (chezUê tour^
neurs), c'est la partie ambiante du tour à figures : elle sert â
porter les roulettes oui poussent contre les roselles de l'arbre
(F. Tour). — Cage (marine). C'est une espère d'échauguette
qui est faite en cage au haut du mât d'un vaisseau. On lui donne
le nom de hune sur l'Océan, et celui de g(^ sur la Méditer-
ranée.
cage. Les jardiniers appellent cage, un châssis grillé qui
sert â défendre les plantes précieuses des attaques des animaux.
— En term. de pécheur, ce mot se dit d'une esitèce d'épervier
ou de filet fait comme uiic cage propre à élever des poulets. On
couvre avec ce filet le poisson nu'on aperçoit au fond de l'eau :
c'est ce qu'on appelle pécher à la cnge. — Cage se dit encore, en
hydraulique, d une barrière ou grillage de bois placé auprès de
la bonde d'un étang qu'on veut vider, pour empêcher que le
poisson ne s'échappe.— Figurcment, on appelle Cage l'enceinte
extérieure d'une maison qui, par sa forme et sa position ronde
et resserrée, forme écho, et rend les paroles qui se prononcent
susceptibles d'être entendues dans le même corps dt logis. Cette
f/Miêon e$t une cage, on y entend tout ce qu'on dit.
CAGE (hiêt, nat.), nom donné à une oie de l'archioel de
Chiioé. ^
CAGE {gramm.). On dit figurémenl et familièrement. Mettre
un homme en cage, le mettre en prison. Etre en cage, être en
prison. — Proverbialement et figurémenl, 1/ vaut mieux être
oiseau de campagne qu'oiseau de cage, la liberté est préférable
à tout. - - ija belle cage ne nourrit pas l'oiseau, on peut être
fort mal à son aise avec les apparences de la richesse.
CAGÉe, s. f. (gramm.), tous les oiseaux que l'on a mis dans
une cage.
CAGES DE FER (hist.). Plusieurs de nosrois 00 1 misen usage
rinfàme traitement infligé par Alexandre à Anaximène, par
Timour-Leng à Bajaiet el par les Anglais à Jeanne d'Arc.
Lovis XI plus qu'aucun autre se vengea de ses eoiieiiiis par cet
odieux raffinement de cntaoté qui ravalait V
de la liête. La Balue coucha, comme on le sait.
Loches dans une de ces cages a couvertes de paltës àtktfmt
dehors el par le dedans, avec terribles fermurcs de qmtêqee ï^
pieds large, de la hauleur d'un homnoe et an ptrd ploi. $
Couiines lui-même, qui les a si bien décrites^ en tàU sots le»
cesseur de Louis XI, el y fut laissé huit mois. Loob X1L«|«
lait prisonnier Louis Sforza, duc de Milan, renleraa i
une cage de fer, où ce duc mourut après dix ans d'oi
continu. A l'abbaye du mont Saint-Michel, il j e«t
dit-on, une cage de lier destinée aux prisooniers d'ElaL
CAGES PULLAIRES (arcfceo/.). On nommait
chez les Romains, celles où l'on mifermait le-s
aux augures et dont Bernard de Montfaucon {Amtiq. etfi.t a,
p. 145) a rapporté deux dessins. On sait que tor^o'ifct^
taienl avec avidité sur le grain qu'on leur apportait, cttria
bon augure; que si leur avidité était telle qu*M smtmi
mangeant ils en répandissent une partie, le présage é
plus favorable, el que si an contraire ils refàsaieBt de
c'était un mauvais signe.
CAGIER, s. m. (^fltfim.^, celui qui porte des oôeaniiia^,
3ui vend des oiseaux de proie et autres. — Celui q» bit a «it
es cages.
CAGLi (géogr.), ville d'Italie dans le duché dTrlÎB, m
titre d'évèché, en latin Callinm, Quelques-uns root jppHp
Catis et Calle; et qnand elle fut rétablie au \nr âètk o^\i
nomma Cité des Anges. Elle est située an wd an ntmiegaes,
assez près de Fossenbrune, arrosée du c6té do nord pu te ton.
qui se rend près de ses murailles dans le Canduno, de toctf qor
cette ville est une presqu'île. Elle a un point sur leftoase,!
pofnie Riecioh, qui est fait de pierres d'une grandmr f«r|n-
nante, et d'une espèce particulière , que Ton ne tuii point ci-
leurs. C'est un ouvrage des Romains. A entendre Ws kabti£
de cette ville, elle a reçu la foi dès la naissance de rEg%p;u
nous croyons devoir réserver cet avantage au iv* siwie. Si »
thédrale, dédiée à la sainte Vierge montant au OH, estcna
et fort belle. Son chapitre était composé de deux dismifs^ in
prévôt et d'un archidiacre, de onze chanoines» de &fer&nh
lains, dont les revenus n'étaient pas maurais. Il n j « Mi
d'autre paroisse dans la ville que la calfaéfrale où awMHM
baptismaux. On y voyait seolemeat six monxstèm
et trois de filles. Le diocèse est assez étendu , et
quatre-vingt-seize paroisses (Ital. saer., t. ii, p. 89f]
CAGLIARÈSE, S. f. {comm.), monnaie de cuivre qutsM
dans la Sardaigne pour deux deniers.
CAGLIARI igéour.), capitale de l'Ile de Sardaigat, jmk
dans la partie nord-ouest aune vaste baie sur la côte
nale de l'Ile, par ô&^ 15' de latitude nord et 6<> 46' de
est. Sa population est de 28,000 habitants. La ville a ëtê
en ampnithéàtre par les Carthaginois sous le nom de ùtn.
mal construite, elle se divise en quatre quartiers: k CéMtt.^^
sur la pointe de la colline; le Marina ; t Estets^panct ; b !*<-
Nova où le vice-roi et les autorités font leur résidence. Up*
royal est son seul édifice remarquable. Outre la calhéinW.«t
compte à Cagliari Irenle-huil églises, vingt et un ooaffi»t&< •
sémmaire, une université avec dix-neuf professeurs et tratot.
élèves, une bibliothèque, un musée d'antic^uitês et d*
lurelle,un hôtel des monnaies, une société royale d*^
un hôpital, un lazaret, des chantiers de marine et un p«t
commode. Il s'y fait un commerce considérable es Mr. ^
coton, en indigo, en vin et en blé.
CAGLiosTRO est un de ces hommes singuliers àoeH k •*
aventureuse reste un problème irrésoluble pour cc«x fa *
étudient avec impartialité toutes les phases. Ceux qui ma '^
sa vie s'accordent à lui refuser le nom qui lui est ralr.v*
ensuite chacun d'eux lui donne an nom diflërent, si bin?>'
près avoir hésité entre Ticbo, MéHsa, Quackdoctor , Vê^
Acharat, Pellegrini, Penii, Balsamo et bien d'anfres^oaMM
heureux derevenir à celui qui luiestunaoin.ement fera9ë,«'«*
de Cagliostro. On le fait naître i Palerme, à NaBles.àTnV-
sonde. à Malle, ici de parents pauvres et obscurs , n de jai^'*'
richis; de ce côté son père est on grand maître, «le Pasirrr^
un sultan. Il n'est pas jusqu'à la date, non pasrèHK awii^*
approximative, de sa naissance qui ne soîl contestée. Eap*^
on la place vers le milieu du xviii* siècle; maïs dns^^
crédolesou incrédules, comme on voudra les qualifier, mi^
qu'il assbtait aux noces de Cana et qu'il avait prrdil b ^ ^
heureuse de Notre^^etgneur Jésus-Chnsl. Quelq
assurent qu'il fut le coulemporain et l'ami iotinte de
Eosouuae, tout ea qui BOUS est resté soit de 1^ "
ciiiitm. Aprùsunejriiiic&wAssrioraf^pusr, il fut forcé île quiticr
sa ville nahile pour éclKipper AU juMice. Il aurait, dit l'auteur
que nous cituin, fait croire à un ntarctiaiid, qu'il connaisNiit un
liésor, se serait fait reinrllre une forte sonnne il'argeiit pour le
'uj découvrir, puis, au lieu de le lui livrer, l'aurait aci-abic de
^oups de lulttn ; luut cela i l'aide d'apparitions, de diables et de
'aniDsniagiirivs, qui Ionien e\cîl<iiil légèrcmenf l'incré^lulité
lie donnent iMs une idre bien Avantageuse du ricbc marchand
ig^uis'y snrailUissé prendre. De Palcrnie, t^aftliuslrose rend l'i Mes-
sineuù il l'ait oinnaiïSiinred'un certain Alibulas, (jrec ou Espa-
gna\, p»ssc<lanl plusieuig langues, plusieurs talismans, grand
l'hiiiiiMe el granil itiéilecin. Tous (Iphk se lient, s'embarquent,
yi>iiriitrArchi])el,rE|;)'|ile, l'Araliie, rcvicnDent à Rhodes et
àM.ille, où après aviiii' hyguèà stio olive sa science, ses secrets
cl s» fortune, Adbulas meurt. Caglioslro revient alors à Napics,
et avec l'ar^eul rie son luallre il mène un (rain rie grand sei-
gneur; de Naples i Rome, de Rome à Venise, de Venise à Ber-
fiarne, de Berganie i Rome ; ce sont autant de voyages rians les-
quels il iieiHiusest pas permis de le suivre. Disons (oulefois que
le fut dans cette rjernicrc ville et penrlanl ce dernier voyage qu'il
c|niusa Lorenia Feliiiani. Il part avec sa femme et ta visiter
rEspjgne; de là il passe à Londres, île hxidres i Paris, de Paris
à Broxclles, de Bruxelles en Italie et i Palerme où la justice
scnibleaviiir oublié ses anciennes peccadilles Ce n'est que quei-
qucsannces plus lard, durant un sei'iiridsi'jour à Londres, que M
rcpuUtion comnienre i éclore. Dès lors ses discours annoncent
unbcnimeeitraonlinairc; il ne parle aue de la Uecque, de l'E-
Rvpie, des pyramides, de la science qn il y a trouvée, des secrets
n'Irnirablcsqu'il va découverts. Souvent aussi il se renfcrmcdans
un rtiyslcrieui silence el répond à toules les questions ; Je suis
relui qui est. Aux instances plus vites il donne son chilTre Gguré
p.nr un serpent qui a une pomme dans la bouche el qui est percé
l'une pèche. On le regarde comme une image de la Divinité. Son
iHirtrait el celui de sa femme se trouvent sur Iwi éventails, sur
les bagues, sur les labalières, sur les médailles. Son busie est
liiillc en marbre, coule en bronze , reproduit par la gravure, et
[lartoul porte celle inscription :
De l'ami de> bumain» rt
Tiiui»> joins Hinl iiiaR|ui-s lurde oauveaiù bieufaîti:
Il prolongK U VIF, il ivtoun rindi^ent.
- La vérité nous force à dire louUfois que plus tard cette ini-
ription fut ainsi remplacée :
L'homme d«iu chaque lièclc a couru Ui preil^ea ;
Ce docli'ur que lu voii a profité du ùta.
Ouoi qu'il en soit , nons le voyons acmeilli avec enlhousiainw
!n Russie, en Politgne, el eniln à Strasbourg où se» sucrés son ta
Pur comble. Après le* avoir savourés quelque temps il arriva i
Paris, où il commence t*ar fonder un nouvel ordre de maçon-
lerie , qu'il décore du nom de loge égyptienne régénératrice.
\kMvaWMi commença sa liaison avec lecardinal de Rohan. Bien-
61 éclate ta fameuse affaire du collier, et tout Irnlliousiasme
i une population à genoux devant lui ne peut lui éviter la Bas-
ilic etaes rigueurs, lltlons-nons dédire que rien dans leprticès
lepul loarnif contre loi inaliérei une an-usatiun même légère,
>t que, rnivoyé absous par sea juges, il fut porté cliM lui en
nçHnphe par la populace. Mais c'en était fart de sa fortune : un
^»ilvtnl le frapper an milieu de sa joie, et il lui fallut quitter la
h rance et avec elle le honlieur incmyable quil' avait accompagné
usquMi. Béfusié à Loodra, il n y Uwmque hiUea 1 aoule-
— De l^indrrs, Cagliostro passa en Italie, et alla i Rome daoc
le dessein, suivant la relation de son proci-s, de tourner direct»-
meiit ses armes contre le patriarrhe ries Assyriens ( le (lape ) qoa
tous les illuminés de la secte avaient (toujours d'après la même
rrHation) juré de massacrer pour venger la mort du grand niatlre
rirs Templiers. O fut sous celte accusation quebientMCaglioslra
fui arrêté et renfermé dans les cachots de l'inquisition. Son
procès lui fut fait, et il fui condamné à mort. LepopecnmmM
sa peine en une prison perpétuelle. A|irès une lenlaLiteirévasioa
quiccboua, Cagliostro fut transféré au château de Saint-Ange,
et quelques annéesaprès il mourut. A. P.
CAGXACCi (TiuiDO Caulassi, DIT ], pcinlrc italien, né en
1601, mort A Vienne A quatre-vingts ans, fut élève du Guide,
dont il imita la manière.
CA«.\A<:i;i (A LriiONïE] est auteur des Aniiguilés de Ferran,
Venise, (TOI, traduites en latin dansic J/iMaurui .^nli^ufio-
ftimf(ii/((B,vii.
CAUXARD, ARDE, adj. (grntnm.), fainéant, paresseux. On le
dilaussisubslaiilivenient;ilesl très-familier. Le peuple l'emploie
quelquefois, substan ivrment, pour lâche, poltron.
CA«NABD, s. m. (vhux mot), encognare, lieu malpropre,
tel que cefai où logent les chiens.
CAGSABD ((fchnof.),$.m.sorlc de fourne.iu j l'usage des c<-
riers ,11 consiste en une espèce de hnquelsans fondel renversé, snr
lequel on pose la cuve qui contient la rire fondue, riont les cirien
forment les bougies de lableel les rierges. Dans l'un des cAlés dD
caj^nard.on a ménagé une ouverture par laquelle on fail mirer
sous la cuve une poêle de fer remplie de feu , pour faire fondn
la cire que la cuve contient. On se sert pour modérer le (ta,
lormu'il devient trop violent, d'une plaque de lôle percée de
plusieurs Irons, avec laquelle on couvre la poéic.
CAGNASDER, V. n. (gromm), vivre dans la paresse, mener
une vie obscure et fainéante. 11 esl familier.
CA«l«ARDBi:x,EL'SE,adj. i^Tamm.)(,V. Cagkard).
CACNARDIBR (vieux mot), paresseux, poltron, fainéant,
llche(F. Ca«nard).
<:a€NARDISE, s. f. (i^rumm. ) , fainéantise, paresse. Il m
familier.
CAGITATI (Gilheiit), auteur italien qui a vécu versiemilien
du XVI' sièile, était dcNorera, dans le royaume de Naples. !(•
composé lin petit ouvrage pour célél>rer les jardins, intitulé : De
hortorum lauiiibui , Râle, 1 516. Joarhim Camerarius II l'a
insérédaiis le Recueil d'upusculrs sur l'agriculture qu'il a pu-
blié sous le titre de de Re ruitiea.
CAG\ATi iBfARSiLio), médecin, né à Vérone, étudia la phi-
losophie et la niéderioe à Padoue, fut appeléà Rome pour j
prolesscr, el mourut en 1GI0. Si's principaux ouvrages soni :
Vnriarum o6«(Tti(i()on«n libri iv, >5RT, in-4°.— Dtraanfinra
(uenifri, 1591, in-4°. — De aen'i romani talubritale. — Oput-
eutn varin. )603, in-l".
CAUHiKCx, SE , adj. (gramm.), en latin rama. C'est ainsi que
l'on nomme 1rs individus qui ont les jambes tournées on cam-
brées en dedans, sans doute du mol ennia. chien, en italien
eane, cl fagnn, chienne, d'où l'on avait fait le vieux mot eo-
gnaixo, lesquels exprtiwnt re même genre de dilTormité com-
iijuneà une certaine espèce de chiens liassels.
(;agkoai.d (Saikt', ou cac-vou, ou i;haixoai.d, Cha-
gnoa/dut. ou llagnO'ild»», nu Ckainonidut. ou ÀgnntiaUui H
Ckngnulpkui, étail lils de Chaneric ou Aenery, seigneur de
Bric el frèrealnédesainlFaron.éiéqneileMeaux, et de sainte
Fare, abbr-ssc de Faremnutier. Il enjbrassa la vie nKmastiqne
dans le niooattércdeLiixeuil, du vivant niéiiie rie saint Colonf-
lian son Fondateur, et il y lit de si grands progrès dans la venu,
Sue saint Eusiase, successeur desaint Coluriiban dans U cùO-
uite de celle aliliaye , ledoona, avec saint Valtiert, oommc n
:
CAONOLI.
(748)
CAoaw.
a
o1l avait de meilleur, à sainte Fare, qui lui avait demandé
es religieux |X)ur établir une communauté d'hommes sous la
règle de saint Golomban, et pour diri^r celle de filles dans le
double nrHinastère d*Eboriac, appelé depuis Faremoutier ^
qu'elle avait bâti à 5 lieues de Meaux. — Cagnou fit fleurir la
aiscipline régulière dans ce nouvel établissement , jusqu'à ce
qu'il lut fait évéque de Laon. On ignore ce qu'il fit durant son
episcopat, sinon qu'il assista au concile de Reims de Tan 625. Il
souscrivit encore aux titres de la fondation de l'abbaye de Soli-
gnac en Limousin, faite Tan 631, par saint Eloi, encore laïaue.
On croit qu'il mourut l'année suivante. L église de Laon, dont
il fut évèque, et non pas de Lyon, comme quelques-uns l'ont
cru , cêlêiire sa fêle le 6 septembre ; mais le martyrologe ro-
main, non plus que les anciens, ne font pas mention de lui (Jo-
nas, moine de Bobbio, Viei de iairU Colomban et de saint Eui"
lase, abbés de Luxueil ; Hugues Ménard, Observations sur le
martyrologe bénédictin^ Baillet, t. 3 , 6 septembre.
CAtiNOLA (Le mabquis Louis , célèbre architecte , né à Mi-
lan en 176*2, fit ses premières études à Rome au collège de Gle-
menlino. l'endanl ses récréations, il prenait des leçons d'archi-
tecture, et dans ses promenades, il examinait les monuments
qu'on trouve partout dans celte ville. Revenu à Milan, il étudia
quelque temps son art favori, et a. la ensuite faire son droit civil à
1 uni\ersilêdc Pavie. La mort de son père le força de rentrer a
Milan. Après un séjour de huit mois dans les Etats de Venise,
riches de tiinl de chefs-d'œuvre, il s'occupa de la construction de
divers monumenls. On cite : 1° une magnifique maison de cam-
pagne en 1802 ; 2" l'arc triomphal de la |)ortc du Têsin, d'ordre
ionique, exécute en marbre des Alpes; 3o la chapelle de Sainte-
Marceline dans la basilique Ambroisienne; 4" l'arc du Simplon,
d'ordre corinthien, en marbre blanc de Crévola, orné de bas-re-
liefs, et surmonté de six victoires à cheval, et de la statue de la
Paix, assise sur un char; 5" le clocher du village d'Urganodans
le Berganiasque, etc. Il s'occupait de la façade de l'église de Va-
vallo (Tans la vallée de la Sésia, lorsqu'une attaque d'apoplexie
l'enleva en 1833. Bonaparte avait une grande considération pour
Gagnola ; il l'avait nommé membre du conseil des anciens de la
nouvelle république Cisalpine. Plus tard, Cagnola fut fait che-
valier de la Couronne de fer, et chambellan de l'empereur d'Au-
triche. Lors de sa mort, il était président de Mnslilut des scien-
ces et ans de Milan. 11 a publié en 1802, à Milan, les Mau-
solées de Visconti, Gamboniet Anquizzoia, grand in-fol., avec
planches.
CAUNOLi (Belmont) , désigné ordinairement par le nom
fïabbé C'Kjnoli, était né dans les Etats de Venise, et Horissail
dans le xvii'' siècle. On ne sait rien sur sa famille ni sur le lieu
posilifdesa naissance; ses ouvrages prouvent qu'il eut plusieurs
desqualilrs qui font le pocte, mais ces qualités y sont souvent
obscurcies par les défauts qui régnaient de son temps. Le princi-
pal fondement de sa réputation est son poëmc iuiïiulè : Aqui-
lée détruife, ou di Aquifea distrutta libri x\, Venise, 1725,
in-18, dédié à la république de Venise. L'on peut prouver, par
l'éptlre (icdicaloirc, que Cagnoli lui-même joignait à son nom
ce litre d'abbé qu'on lui donne; elle est signée Belmonte Ca-
gnoli abUe. — Ménage a remarqué qu'il n'y a pas une rime qui
se trouve répétée dans tout l'ouvrage. On a aussi de lui un
Eloge de s tint Grégoire. — Un autre Cagnoli (Jérôme) , pro-
fesseur de droit à Turin dans le xv!*" siècle, a laissé plusieurs
écrits peu imiiortanls.
CAti.N'OiJ (Antoine), mathématicien et astronome italien,
était né en 1743 h Zanle où son père faisait les fonctions de
chancelier de la république de Venise. Après avcir fait de
bonnes éludes, il se livra tout entier aux mathématiques et aux
sciences exactes. Attaché à l'ambassade vénitienne à Paris, où il
passa plusieurs années, il employa tous ses loisirs à des travaux
astronomiques. Revenu à Vérone, il continua ses études de pré-
dilection, et convertit sa maisiui en une espèce d'observatoire.
Des mémoires importants avaieid déjà fait connaître son nom,
lorsqu'eri 1798 il lut nommé professeur de mathématiques à l'é-
cole mililaircdc Modène; bientôt plusieurs sociétéssavantes, en-
tre autres les Instituts de France et de Bologne, l'admirent dans
leur sein. Depuis 1800 jusqu'à sa mort ((î aoùl t8l8}, il fut pré-
sident de la société italienne. Il rendit de grands services aux
sciences qu il cultivait, en les popularisant par des publications
que leur méthode et leur clarté ont à Juste titre rendues classi-
ques. Tels sont:l" sa Trigonometria piana esferica, 1785
(approuvée par l'académie des sciences de Paris); 2" son Traité
des sections coniques ; 3** ses Notions astronomiques adaptées
à l'usage commun; 4° ses Observations météorologiques de
1788 à 1796 ; et son Mémoire sur la figure de ia terre (publié
dans les 'iramacHons dt laioeiété italienne, Vérone, 1702). Ce
dernier ouvrage surtout est très-reiDarqiiable. Bislvleitn»
primer en 1819, à I^ondres, pour le distribuer ifaamifdi.
note, mise dans le Philosopkteal Magaxine,àtnm tttt,'ri^
la Bibliothèque univenellê de juillet suivant, rappelle iVit^
tion des savants ce beau monument du génie oei^noiLi
Trifonometria a été réimprimée à Bologne, 1804, iiKi*,«,
Pans , 1808, in-4% fig. avec des additious. InSesituemÀ
furent imprimés à Modène en 1801, in-8<*.
CAONOLO (JEROME) , jurisconsulte italien, né iTuieU
distinguée, à Veroeil en 1492, fut reçu doctetirdînsriiiiHni
de Turin, y occupa quelque temps après la chaire de dniiv
main , puis fut appelé par le gouvernement de Yeniieir»
versité de Padoue. C'est dans cette ville qu'il est inortcmij,
avec le renom d'un des jurisconsultes les ptossmobfl^
professeurs les plus diserts de l'Italie. On signale m iiivé
rendre intelligioles les choses les plus obscures. Il fuin».
prête habile, un commentateur erudil des ordonnaottiifc
compilations pestiniennes. On ade Jér6nieCignolo,afr«.
Ires ouvrages :1® De vita et regimine bmi pniif^,c:
adressé à Emmanuel Philibert de Savoie, à son relovéfe*
Etats de Piémont. L'auteur «prouve au prince que la tnlrtF
sure qui puisse procurer au prince la tranqoilbté rt riidr^»
dance surtout, c'est de travadier dans les Ëtatsâ lacoBdbt*
des partis, excités à l'envi par François 1'^ et prCbt»
Quint; 2» E Terri tationes in conslitutionet ei Itftifrim,»^
cundi, quinli et duodecimi Pandectar. aiirwr.,rtc, \nm,
1519; 5° Commentnria in titulum Digesti et rrfslùjtrù,
Venise, 1546, 2« édition ; Lyon, 1559; 4« Cwiiin^ffîiiii»-
dicem, de partis, Venise, 1569; 5<» De r «to frtwipii iwtf-
tutione libri viil, Cologne, 1577 ; 6" Oraliihùkhk
vii in initia sludiorum; 7° Commentnria hfisdnUki*
Imtitutionum Justiniani; 8*» De oripinejurittrttUlvM
tatu, de ratione studendi, et eonsiha Mna.ToosteoiîWî
de ce célèbre professeur ont été réunis en3?ohnMsii-t'
Lyon, 1.570. Un magnifique mausolée folélewàCigMte*^
l'église de Saint-François à Padoue, et son bartefulpbrt^
ceux des savants illustres , dans le jardin drf Pnrt à
valle,
CAGNOT, s. m. {hist, nal.), nom qu'on donne nj^
au squale glauque et au squale milamlre , poisson orùpw
de la famille des chiens de mer. On écrit aussi co^m».
CAGNOTE (La) {géogr, ecc/w.), andcnnc tl*aw*r«*
de Saint-Benotl, au diocèse de Dax.ElleexbUildfelfirt
de. Olhérius, évoque deDax, qui siégeait en 898, fil W
de bien à celle al)baye. Elle reconnaissait aussi po"' ^"^
leurs les vicomtes d'Orthe, surtout Raymond Ariuw! *i'^
laume Raymond, qui vivaient, le premier en lliSjflTjJ'^
U65. On voyait autrefois dans l'église delà Capolf»*
beaux des vicomtes d'Orthe, dont la maison éUiloi*»*
d'Aspremont (Gallia Chrisliana, 1. 1, col. 10ô5).
CAGNOTTE, S. f. [agric.]^ petite cuve ou c«^f P'JP'îf
la vendange. Ce nom est usité dans le départemcnldeW^
ronne.
CAGOSANGA, S. m. (bolan,), l'un des noms qoeio"*'
à ripécacuana au Brésil.
CAGOT, OTE, s. (gramm, ), celui, cellcqniaoM*^
fausse ou mal entendue. Il s'emploie aussi adjerUretnrt'
CAGOTERIE, S. f. {gramm,\ action du cagot,n«iw'f<^*^
du cagot.
CAGOTISME, S. m. [gramm,), esprit, caractère da
manière de penser du cagot.
CAGOTS \hist, du moyen âge), race <^'^^™"*^|"ï^
dans le voisinage des Pyrénées, regardés parla *"I*""jlj-
néralement répandue dans le moyen âçe !^?V u5
phages , comme hérétiques et comme livres « '^j^^j
Celle race ressemble à bien des éganis à celle ^^^jt
mol), et les noms de eaqueux , capots , agot* , ^f***''!»
gahetas , coUiberU , cahels , eacous , etc., ne sonl fl« ^
riélés de celui de cagots. Selon Belleforesl et PaoïiiTJJ^
hommes a|)pelés en Gascogne ca^s ou ^'f^'\^f
gahets , chez les Basques et les Navarrois a|jolJ,^«s»n^
lépreux, et communiquaient leur maladie a <!*w''*^||
en contact avec eux. Ces auteurs prétendent <!•*' y ^|,
l'extérieur et dans les actions de ces ro*'lf*^."?*ilif
quelque chose d'indéfinissable qui leur allirail »« «^JL^
haine , que leur bouche et leur haleine ^^^^^
Oïhenart (dans sa Notice sur la Gascogne) ^J^^p
ni contredire cette singulière assertion ; mais J"!^^
les cagots étaient livrés aa mépris des masses , fw^
ciÂCorn».
(749)
e» étrangers 9 même dans lear payi natal , éloignés de toutes | sains, ainsi que le manjjfer, le boire et les autres relations mu-
barges public^ues , et réduits à (orroer comme une caste infé- tueiles; néanmoins le
ieure. Le mariage et la vie commune avec le reste de la popu-
ition leur étaient interdits , et un arrêt du parlement de Bor-
eaui leur défendait de sortir autrement que chaussés et
abiilés en rott|[e , sous peine d*ètre frappés de ?erges. Ils
raient un quartier à eux , des places séparées dans les églises ,
es bénitiere k part ; ils ne pouvaient exercer que des métiers
as et ignoliles. Jadis on les appelait ehréUem; de leur côté ils
onnaient au reste de la populace le nom de ptUuii ( hommes
ux longs cheveux). Quelques auteure en ont conclu que les ca-
ols ou ehréUem étaient les restes des Goths qui possédèrent
idis l'Aquitaine , et que cette origine est la cause de la haine
t du mépris que leur témoignaient les Gascons. Ceux-ci , en-
ore païens» auraient donné ct»mme injure le nom de chréUem
ux Goths. Le nom de peUuii ou eomali serait venu de ce que
» Aquitains, ennemis naturels des Goths, portaient une Ion-
uc chevelure. — P. de Marca [HîHoire de Béarn) fait venir le
lot caaoU de eacugolhs ( canis golhuê ) , chiens goths. Néan-
noins le nom de cagots ne se trouve que dans la nouvelle cou-
lime de Béarn , réformée en 1551, tandis que les anciens fon
lanuscrits emploient ce\uïdeehreêiiaa$ ou chrétiens. Marca du
este pense qu'ils sont un reste des Sarrasins, et que le surnom
e enuS'giUhi peut signifier ehcuseurs de Golhê : on les avait
ppelés ehréHenSj, en qualité de nouveaux convertis. — D'après
ancien /or de Béarn, il fallait la déposition de sept cagols ou
kreiliaas pour valoir un témoignage. En 1460 les étals du
léam demandèrent à Gaston qu'il leur fut défi^ndu de mar-
her pieds nus dans les rues, sous peine d'avoir 1rs pieds percés
*un fer, et qu'ils portassent sur leurs tiabiis leur ancienne
narqued'un pied d'oie ou de canard. Le prince ne répondit
âsà cette demande. En 1606 leséliils de Soûles leur inlerdi-
ent l'état de meunier. Ils devaient, sans en retirer aucun pro-
t , abattre les bois nécessaires aux besoins de la ville, du bourg,
u village; sous des peines sévères, ils ne pouvaient porter
'autre arme que la hache destinée à abattre ce bois; il leur
:ait défendu d'entrer en conversation avi*c qui que ce fût. On
s contraignait encore, à la fin du xvr siècle, à avoir des habi-
tions séparées; des châtiments sévères les atteignaient s'ils se
lettaient devant les hommes et les femmes à l'église ou aux
rocessions. — Si lescagots nes'étaient jamais rencontrésquedans
Béarn, on pourrait admettre l'une ou l'autre des hypothèses
li voient en eux des restes soit des Goths, soit des ârrasins ;
ab on les retrouve en Guyenne, où ils s'appelaient gaheis ou
ihelê; dans l'Auvergne, où on leur donnait le nom de mar-
mi. Chez les Basques et les Béarnais, dans la Gascogne et le
i^orre, on les appelait eagoU, agnU , agotae , capoté , caffoSy
etins. — Quelquefois on a voulu voir en eux dos descendants
*s Albigeois. Dans quelques endroits on lesapiielle caiynardi,
ir corruption de cnnardê^ parce qu'on les obligeait de porter
r leurs habits le pied d'oie ou de canard dont il est parlé
ins l'histoire du Béarn. — Les descendants des Sarrasins, à en
oire Marca, auraient été nommés aussi GétHains, comme
[ires , du nom du Syrien Giési , frap()é de la lèpre pour son
arice. Le P. Grégoire de Uoslrcnen (dans le Dictionnaire
ttique) dit aue eaecod en celtique signilie lépreux ; en espa-
loi, ^afo, lépreux; ga/i , lèpre. L ancien for de Navarre,
mpile vera 1704 , du temps du roi Sanohe Baniirez, parle des
\ffoê, et les traite comme lailres. Le for du Béarn dislingue
•urtant les cagots des lépreux ; le port d'armes leur est défen-
I, et il est permis aux ladres. — De Bosquet lieulenant génc-
1 au siège de Nartwnne, dans ses notes sur les iHIres d'Inno-
nt 111 , croit reconnaître les eapoU dans certains marchands
ifs , désignés dans les capitulaires de Charles le ( hauve par le
m deeapi." Dralet (>enseque ce furent desgoftreuxqui forme-
nt ces races.Les premiers habîtants,dit-il,durentétre pi ussujels
X goitres, parce que le climat dut être alors plus froid et plus
inido. En effet , on trouve {mïu de goitreux sur le versant es-
gnol ; les nuits y sont moins froides , il y a moins île glaciers
de neiges, et le vent du sud y adoucit te climat. Au reste,
ut-étre doit-on admettre à la fois les opinions diverses que
us avons rapportées; tous ces éléments entrèrent sans doute
rcessivement dans ces races maudites. — En Bretagne, on
trouve les cagots sous le nom de eaqueux, cacout ou caquins,
»tgnés, dans les vieux actes latins, par le nom de cacoii. Voici
ciu*on lit à leur sujet dans les statuts de Tadniphe, évèque de
éguier, en 1436 : a /Iffn, connaissant dans latlite cité et dans
lit diocèse un certain nombre d'individus de l'un et de l'autre
le, qui passent pour être de la loi (c'est-à-dire juifs), et qu'en
*me vulgaire on appelle rorosi (caqueux), dont la condition
l'habitalioa doivent être séparées de celles des autres hommes
sdilsr/rçuenâP, contre leurs obligations et
le respect qu'ils doivent à autrui , et au delà de ce qui se con-
vient, se mêlent à la cohabitation et à la communion des autres
hommes, et principalement dans les églises paroissiales et dans
les autres lieux où sont célébrés les offices divins, osent marcher
devant les autres hommes dans le baiser de la paix et des reli-
ques ; et de là s'élèvent des querelles et des scandales. Pour cela,
nous avons statué que les hommes tie la loi ou eaqueux doivent,
pendant les offices divins, être debout et se tenir dans la partie
inférieure des églises, et qu'ils n'auront pas l'audace de toucher
les calices et les autres vases sacres, ou de recevoir avant les
autres lioinmes sains le baiser de la paix ; mais seulement après
que la paix aura été donnée aux autres, elle sera donnée à eux»
et cela sous peine de cent sols. » — D. Lobineau rapporte encore
un extrait des actes de la chancellerie de Bretagne, à l'année
1474, qui ordonnent aux caqueux qui voyagent dans le duché
d'attacher à leurs vêlements, d'une manière évidente , un mor-
ceau de drap rouge. On leur défend de se livrer à d'autre acte de
commerce qu'à ta vente du fil et des filels; on leur interdit
même la culture de toute la terre autre que les jardins qui leur
appartenaient en propre. Plus tard, toutefois, on permit aux
caqueux deSaint-Malo de louer et de cultiver les champs voi-
sins de leurs habitations; encore leur imposa-t-on des condi-
tions extrêmement onéreuses. Il fallait bien un adoucissement
à une barbare persécution ; car les caqueux mouraient de faim.
I^ parlement de Rennes fut obligé d'intervenir pour leur faire
accorder le droit de sépulture. — Dans le Poitou, le Maine,
l'Anjou, l'Aunis, on trouve une race pareille désignée par le
nom de cof liberté. Ducange dérive le mot coUiberl de eum et
de Hbertus. «Il me semble, dit-il, aue les colliberts n'étaient
ni tout à fait esclaves, ni tout à fait libres. Leur maître pouvait,
il est vrai , les vendre ou les donner, et confisquer leur terre, p
On les affranchissait de la même manière que les esclaves. D'un
autre côté , la loi des lombards compte les colliberts parmi les
libres. Ils étaient sans doute en général serfs sous condititm. Le
Domesday-Book les appelle eo/on«. On les voit souvent sujets à
des redevances. L'auteur d'une histoire de l'Ile de Maillesais les
représente comme une peuplade de pécheurs qui s'étaient établis
sur la Sèvre, et il donne de leur nom une élymolo^ie plus singu-
lière que juste, et qu'il est inutile de rappeler ici. Il ajoute que
les Normands en détruisirent une grande quantité. — Un lait
remarquable, c'est que la ville de la Rochelle et celle de Saint-
Malo turent originairement dos asiles ouverts par l'Eglise aux
juifs, aux serfs, aux colliberts de Poitou et aux caqueux de
Bretagne. C'est peut-être à cela qu'il faut attribuer le génie
aventureux des habitants de ces deux cités. — Parfois les cagots
et les caqiioux trouvèient de courageux défenseurs. Le médecin
béarnais Noguez analysa leu* sang, prou\'a qu'il était pur et
sain comme celui de toute aulre race; qu'en général même la
constitution de ces hommes était forle ot robuste. Ses observa-
lions ne changèrent pas les préjugés de ses compatriotes. En
Bretagne, le jurisconsulte Hévin , connu par d'estimables tra-
vaux, eut pillé du sort de cette rate proscrite : il prouva que la
haine qu'on leur portait était injuste et sans aucun motif rai-
sonnable , et il obtint du parlement de Bretagne (vers le com-
mencement du wiii*" sièclej un arrêt en leur faveur; mais les
résultats en furent peu satisfaisants. — Encore aujourd'hui,
dans l'ouest et le midi de la France, on retrouve quelques débris
de ces populations opprimées. A. S.-R.
CAGOU, s. m. (gramm.), homme qui vit d'une manière obs-
cure et ntcsquine, qui ne veut voir ni hanter personne ; avare,
insociable. Il est populaire.
CAGOITILLB, S. f. (mar.), volute qui sert d'ornement au haut
de l'éperon d'un vaisseau. Il est vieux.
CAGOt'LE, s. f. {vieux mol), soutane, frac de moine.
CAGCiî. s. f. {mar.), sorte de petit bâtiment hollandais, qui
sert principalement à naviguer sur les canaux.
CAGUI, s. m. (hitL nal.)f espèce de singe du Brésil, que l'on
rapporte au genre des sakis.
CANAGXES (jACQrES), professeur de médecine à l'univer-
sité de Caen, sa patrie, né en 1548, mort en 1612, a laissé ia
Première Centurie des hommes célèbres de Caen^ en latin,
1609, in-4**; deux traités en latin sur les fièvres, 1616, et sur
les maladies de h tête, 1618, dans lesquels on reconnaît le bon
praticien, et quelques autres ouvrages. — Un autre Cahagios
(Etienne), parent du précédent, na laissé aucun ouvrage sur
la médecine qu'il professait. Il avait étudié la peinture et fit le
portrait de Scaliger. Le savant Hiict parle des deux Cahagnes
avec éloge.
OJilBBa.
(780)
ciHANS [géogr,)^ peuplafk da Brésil» qui habile des villages | ces cahiers élaîent les mandats donnés aui déf«léi;è(th.
dispersés dans U parlie méridionale du district de Canca|Hiania maient les besoins et les désirs des éleciears. Ce l'fgL'^
" -...-,-.-. u'ils furent appelés caAt>r# i<« è«7ftà^. ^ Il II! jJLji^
'entrer ici dans des détails qui trouvent mieBi Inr iiIr^
(Matlo-Grosso), sur les bords de Tlguatissey et de l'Escopil. Ils
se vêlent d'une cap<Ue en colon presque traînante qui a la
forme d'un sac, se talouenl et portent un anneau suspendu à la
lèvre inférieure. Chaque malin ils chantent des hymnes en
rhonneur de Dieu ; leurs prêtres, imitant sans en savoir la rai-
son les anciens missionnaires, ont toujours une croix à la
main.
CAHARlé, s. m. (droit coulum,), droit pour Tentretien des
ports et dos quais.
CAIIAWBA igéngr.), 1° rivière considérable de TElat d'Ala-
bama, dans W$ £tâls-Cnis du nord de rAmérique. Elle se dé-
verse dans l'Alabama, près de la capitale de TLtat d'Alabania,
et on peut y naviguer sur des canots. — 2° Capitale de TElat
d'Alabaina, dans les Etats-Unis, et du comté de Dollas. Elle est
située sous les 52*" 25K latitude et 290° 32' longitude, au point
où la Cahawba et TAlabama se réunissent. En 1820, ce n'était
encore qu'un embryon de ville, puisque, outre le Capitolequi
était on construction, elle ne se composait encore que d*nne
poste et de quelques baraques. Mais en 1823 le nombre des
maisons s'était cle\é déjà à 40 et quelques, et les autoritt^s pro-
vinciales ainsi que le tribunal supérieur y avaient déjà établi
leur siège. Cette ville a du reste une position extrême-
ment avantageuse pour le commerce, et elle s'accroîtra ra-
pidement.
CAIIER-BILLAH (MoHAHMED, surnommé) , dix-neuvième
calife abbacyde. Ois de Motadhed, fut élevé deux fois au califat,
détrôné deux fois, et réduit enlin à vivre des aumônes de ses
sujets. Moclader, son frère, monarque faible, ayant accordé un
crédit sans bornes à ses femmes et à ses esclaves, s'attira le
mépris des grands qui ledétrônèrent en moharrem 517 de l'hégire
(929 de J.-C.), et mirent à sa place Caher. Celui-ci joignait a la
cruauté une ingratitude et une avarice sordide. Il ne voulut
point donner aux troupes le salaire de leur révolte, ce qui les
irrita tellement, qu'elles enfoncèrent les portes du palais, le
pillèrent et y ramenèrent en triomphe le malheureux Moctader.
\]ne nouvelle sédition ayant terminé le règne et la vie de ce ca-
life le 28 du chavval 520 de Ibégire (1^*^ novembre 932 de J.-C.),
Caher fut déclaré son successeur. Alors il ne mit plus de frein
à ses passions, et signala chaque jour de son règne par quelque
nouveau crime. 11 se saisit de son neveu qu on avait voulu
mettre sur le trône, et le fit jeter dans une chambre murée, où
il le laissa mourir de faim. Il fit mettre à la question et périr
dans les plus affreux tourments sa mère pour lui arracher le
secret d'un trésor qu'elle ne possédait pas, et il s'anjuitta par le
meurtre de la reconnabsance au'il devait aux officiers qui l'a-
vaient élu calife. Abandonné a ses plaisirs, livré à Tivrognerie,
il ne s'occupa nullement des alTaires de son empire, menacé par
les Carmatnes, secte puissante et redoutable (F. Carmath).
Enfin, après un règne de dix huit mois, les grands se révol-
tèrent et se saisirent de lui. On lui creva les yeux, et il passa du
trône dans un cachot. Mis en liberté deux ans après, il fut ré-
duit à la mendicité. « Je l'ai vu, dit Arabe, se tenir le vendredi
à la porte de la mosquée, vêtu d'une mauvaise robe rouge, et
exciter la compassion du peuple par ces paroles remarquables :
Ayez pUié de ce pauvre vieiUard, aulrefoiê voire calife^ et
qui implore aujourd'hui votre assiêtanee, d 11 vécut encore
quelques aimées dans cet état de détresse, et mourut le 3 de
dioumady !•' 359 de l'hégire (18 oct. 950 de J.-C.) ( F. Radhy-
BlLLAH).
€AHI OU CAHTS (F. CaHYS).
CABIER, S. m. (gramm), assemblage de plusieurs feuilles
de papier ou de parchemin réunies. — Cakien de philosophie,
de théologie, elc.^ écrits qu'un professeur de philosophie, de
théologie, etc., dicte à ses élèves durant son cours. — Cahier
se dit aussi des mémoires contenant les demandes, propositions
on remontrances adressées au souxerain par les membres d'un
corps de l'Etat. — Cahier de (rais ^ mémoire ou état des frais.
Cette locution a vieilli.
CAHIER (teehnol.), enterm. de relieur, se dit d'un certain
nombre de feuilles que l'on joint ensemble pour former un vo-
lume. — Il se dit aussi des leuilles d'un livre pliées selon leur
format. Une feuille in-4<>, une feuille in-8'' ne font chacune
qu'un cahier. Il faut deux ou trois feuilles pour faire le cahier
in-fol. La feuille in-12 fait quelquefois deux cahiers, et rin-18
trois cahiers le plus ordinairement.
CAHIERS DES RAILLIAGES htM. de France), Aux états
généraux de 1555, on trouve établi. |)our In première fois, l'u-
sage des cahiers, qui étaient alors appelés céduleê, et qui prirent
le nom de cahiers de doléances aux états de 1363. Eu réalité»
l'article Etats généraux ; cependant Iescili«ii(iebiin2
ont une si grande impoi tance dans l'histoire et h rvi^i^
française^ nue nous croyons devoir en préspitcr ut s^
sucancte. Nous n'v joindrons aucune reOexioimiciM^ l
nous soiùmcs une les meilleures pensées que pcit fatras
cet ensemble de documents se préseiitemiit d*dW«iQj
l'esprit de nos lecteurs. — o On sVtonne quHaoKMi,èHi
noblesse de Ponthieu dans ses cahiers, du peu avlÊàtin^
cédeuts étals généraux; au'on lise les anaens filNmé\b
liages, ou y reconnaîtra la cause du peu de fruit drciiM»
blées nationales. Les véritables prinripes n'élainii m«
connus; les cahiers ne présentent, d'une époqir àlaN^^
des contradictions sur l'ordre constitutionnel. D'aiUfoaip
bailliage s'isolaiit dans l'étendue de son ressort, rtartv^
que de ses intérêts particuliers , négligeait d'fOiWÉ
même coup d'œil la France entière. Lexpérirocedtiafftt
nous éclairer... Après deux cents ans d'intcrrupiioii,ijw
est appelée à se ressaisir de ses dniits naturels; HIr uni»
rcr et constituer iriévorableinent les lois nmddninititti^
de la France et de ce siècle éclairé. » — OBSEiTATiMsn&>
MiNAiRES. (( Nous prescrivons â nosrepréseotaatiéyfli
ser invinciblement à tout ce qui pourrait oflfatrrii^Miré
citoyens libres qui viennent exercer les droits «mm è h
nation. L'opinion publique parait avoir recomiiamMiFè
la déUbération par tête, pour corriger lesiMMM«inAiâili
distinction des ordres, pour faire prédomiiirrVfSjvii |iiWir.
pour rendre plus facile l'adoption des honms bb. I) hril
enjoint de ne consentira aucun suicide, à aucsarttfnaCfi
la déclaration des droits de la nation ne soit fUMethii
que les premières bases de la constitution ne loiratMMi
et fixées (rier*. Paris), — Ils se souviendroalqof c'flik»
lion entière qui fait les lois, et que c'est elle quii^dra^
autorité, disposé de la couronne en assujettissant le mmpi
des devoirs ( Tiers, Normandie), p — DÉoaiTW»
DROITS, cr Nos députés déclareront que lotte itfMrn*
dans la nation, que c'est d'elle qu'émanent toaib^aM^
que c'est d'elle qu'ils doivent dépendre, gué toatat^F
elle et pour elle, et a son bonheur pour objet; tp'A^jM*
voir de créer, de détruire et de changer tout a (^ <<»*■*
ce bot (Tiers, Marsan). — La volonté génriilf toh M
force publique en assure l'exécution (Tiers, ferit.-^
Français est libre de faire ce qui ne nuità fiernaoe. - w"
seules peuvent priver un citoyen de la liberté de a p««*-
peut être distrait de 'sa juridiction, et la confiscalw (fa ^
est abolie comme injuste et tendant à punir les **'•
crime qui n'est que personnel (Tiers, Ciofowiw;. - ^*
quencede ces pnncipes, les représentants demaodenai'ï^
sèment l'abolition de la servitude personnelle, sans !«•'
demnité; de la servitude réelle , en inderoniant l|» FJ|||^
res; de la miliee (i»rcée, de toutes commissions "^'*^t"^
de la violation de la foi publiaue dans *" ,'*'*^'^ "TJ^
poste, et de tous privilèges exclusifs, si ce n'est f*^|!^
leurs, à qui ils senmt accordés pour un temps «tclfnij'
Paris), — Ils demanderont que tout homme j'HWse « "F
parfaite liberté de conscience, et qu'il '»*.P?***^J'Lj,|j
ni puni, à moins que sc»us (jrétexle de religioo ** JT^JT j,
même la paix ou la sécurité de l'Etat {Tierh ''Vu^^
Constitution, a Le gouvernement inonarcMoei*iJ|»-^
missible en France (fw*. Bourbonnais). -\^^^^
héréditaire, de mâle en mâle, dans la maison ^^^^uàà
vaut Tordre de primogéniture , à l'exclusion ***'"~^
leurs descendants. — En cas de défaillance delà n*»"'?*^
nation rentre dans le droit d'élire son roi.— wo***
française, la puissance législative appartient à li w**!^
joinlement avec le roi ; au roi appartient la P'"*f''J[^|îi
— Les étals généraux s assembleront tous les trou>|»r ^
lieu fixes, et les habiUnU des colonies y ^^S^l^iié
les autres sujets français. Tous les ordres y "^*^[jfft0
et y opineront par tôte(Ti>r#. C 1er mont- Ferr€»f\-^ ^^
pouvant jamais vouloir ni ord^mner une ^**^J2Jr!|f #
nistres seront responsables, à l*a»«'"»l**^.'*,'^'î!îi>irt^
infraction aui\M$ (Noblesse, Ponthieu). -iJ^^^^^^
de la volonté générale de la nation, sanctiennef P*'" ^^
roi, ou l'expression de U volonté royale, appcooiM»
(nt)
mg U folMité féoénle Ue la naiion ( Tiêr$, lyon). — Aocom
En ne sera éUblie 4 Tafenir qu'au aeio ûts élals généraux , ei
par le concours de Taulorité royale el le conseiiteoienl de la na-
tion. Les lois porlef oal dans le préambule ces luols : a Les étals
libres cl géuéraox de la France déclarent que U volonté géné-
Eale est de a; el Tacte de promulgation se terminera par
CCS roots : o Car tel esi le résultai de la volonté aénérale» qui a
reçu le sceau de noire volonté ru)ale (XobUtse» D'jurUan). o —
à. cnaque renouvellen«ent de règne, tes députés aux divers éUts
ténéraux se rassembleront de droit et sans aucune couvocatioQ.
La régence, daus tous les cas, ne pourra être conlërëe que par
MX {lierez Paria). — Si le nouveau roi est mineur, celui à qui
la régence sera déférée prêtera pour lui le serment national ;
Biais ce serment sera renouvelé par le roi au moment de sa ma-
jorité (2'tér#, Parié, extra murosl — La responsabilité des mi-
BÎsUea et de tous les dépositaires de pouvoirs sera établie par
ane ^loi conatitiaionuelle qui fixera d une manière irrévocable
le cas el le roode lé^pl de celte responsabilité. — Toutes prisons
r£Ul seronl suopnmées (NMêêêê, Paru) et interdiles (Titré,
Rranai, Bigorr$]. — Les lettres de cacbel et tous ordres qui
lUenleraienl à la liberté individuelle sont à jamais prascriU
[LmMimUé éês iroiê ordres dans U royamme). — Considérant
]oe la France a été de tout temps Tasile des rois et la protec-
Icice des nations opprimées, que Tesdave lui-même devient libre
BD respirant l'air de ces beureux dimaU el retrouve sa liberté,
la nation réclame contre TattenUl que la traite el la servitude
des nègres portenl à Thonneur fran^is ( Tier$ , CAdlMU-
rUtrry). — La charte de la constitution sera gravée sur un
monument pubUc élevé à cet effet ; U lecture en sera laite au roi
à son avéoemeui au trùne, sera suivie de son serinent, el la copie
insérée dans le procès-verbal de la prestation de ce serment.
Tons les dépositaires du pouvoir exécutif, soit ciril . soit mili-
Uire , les magistrats des tribunaux supérieurs et inférieurs , les
»flfeiers de toutes les municipalités du royaume , avant d'entrer
lans Texercice des fonctions qui leur sont confites, jureront
robservation de la charte nationale. — Chaque année , et au
our anniversaire de sa sanction , elle sera lue et publiée dans
es églises, dans les tribunaux, dans les écoles, à la tète de cba-
loe corps militaire et sur les vaisseaux ; el ce jour sera un jour
le feie solennelle dans tous les pays de la domination française
Titrât Parié), a — Finances, a Nous commençons par déclarer
ormellemenl que , sans l'amour dont nous sommes pénétrés
KNir la personne de Louis XVI , sans la considération respec-
ueose que nous portons à Tauguste sang des Bourbons, Tedi-
iœ luoiistrueux de la dette amoncelée par la cupidité et la pro-
BsioD des ministres croulerait en entier, sans qu'il (ûi de notre
bfoir d'en prévenir la chute. Que cel aven soit une leçon mé-
iorable, el que les rois apprennent enfin que leurs sujeU leur
flrirunl toujours plus de ressources que les mtrigues el les agio-
Iges de leurs ministres {Nobleiét, Périgord,, — Pour parvenir
la libération de TEUI , que les éUU généraux s'occupent
'abord de réduire les dé|>enses nationales , en portant l'écono-
lie la plus sévère 1"* sur les grâces accordées nar le souverain ;
*> sur les frais des dêpariemenu ; ^"^ sur les recompenses el sur
sa retraites ( Tiêré, Mvemais). — Toute imposition distinclive
uelcoiique, soit réelle ou personnelle, telle que taille, franc-
ef, capiution, milioe, corvée, togeineiil de gens de guerre el
uires, sera supprimée et reniplaoèe, suivant le besoin, en im-
ÙU généraux .supportés égatement par les citoyens de toutes
sa classes. — Tous les droits de contrôle, de centième denier,
Bsinuation, tanl laïques qu'ecclésiastiques, sur les successions
l tuiiventions, droits de trois ou quatre deniers pour livre sur
sa ventes mobilières seronl supprimés le plus 161 possible. —
.es abus, exactions et vieilles recherches qui en résultenl, se-
CHit réprimés dès à présent (Titré, Paru). — Qu'on remplace
ïs anciens droiu par un nouvel impôt qui soit assis d'une nu-
•ère conlonue sur tout le sol , sans exception de biens nobles ,
cdésiastiqnes ou autres (Ummimié dam k lieré).^ La nation
ïisle a le droit de s'imposer {Titré, Saumur), — Qu'il sok
orté une loi qui inflige la peine de haute trahison contre oui-
aoque oserail faire ou proposer un emprunt, dans quckpie
inoe on dans quelque cinxMistance que ce soit ; et qui dédare
NJil emprunt nul , a moins qu il n'ait été consenti et déterminé
réalableMient par les états généraux , el qu'il n'ail été pris des
fte84«res cerUines pour son remboursement (Titre, Chàieem
Tèierr^). — Les députés demanderont que l'éUt des penaioos
l iraileiuenia soil représenté aux éUts genéranx, qui suppèie-
»ol sa majesté de considérer que l'état actuel du royaume ne
li permet paade suivre sans ménagement la bonté de son cœur
nur l'avenir, el que ses fidèles sujets espèrent que, sur Texa-
--^ qu'alla vMidra bien (aire des pensions ei IraiteineoU ci-de-
vant accordés, elle se décidera dans sa justice à supprimer ceni
qoi auraient été surpris à sa relimon , restreindre ceux qui se-*
raient trop considérables, et confirmer ceux accordés au mérite
et i la valeur (Nôêieut, haut Vivaraté), — Les domaines <hi
roi seronl aliénés pour rembourser les dettes les plus onéreuses
de r£lal (Titré, manan). — Le titre et la valeur numéraire
des monnaies ne peuvent être cliangcs que du consentement de
la nation (rt'ers, VieomU de Paris j. — On publiera diaque
année les comptes de chaque dépailenicnt, ainsi que celui des
finances, afin que le jugement et la censure de l'opinion publi-
que puissent en précéder el en éclaircir l'examen (Tiere, Pat-
rie), a — Impôts. « Les impôls seronl levés et répartis, dana
tout le royaume, par raulorité des états provinciaux, des assem-
blées de districl el des assemblées de paroisse ou de succursale,
el par les soins de leurs commissaires inlernoédiaires qui seronl
en activité. Les deniers seront versés de la caisse de succursale
dans celle des receveurs établis dans les districts qui seront
fixés, el ces receveurs compteront au trésorier de la province»
qui fera le versement au trésor public du royaume, et sera re»*
ponsable des receveure généraux parce qu'ils seronl sujets à sa
domination. Tous les rôles d'impositions seront imprimes, et en
tète de chaque rùle se trouvera le tableau de ta répartition sur
les districts el paroisses ou succursales {Tiers, Renncé). — Les
lois fiscales devront être si claires el si précises que chaque
citoyen puisse connaître le taux véritable de rinip6l, les cas de
contravention et les punitions y attachées ( Nobltést , l'ou-
raint). — La répartition des inipùts entre les généralités sera
réglée par ks états généraux ; celle entre les paroisses par les
états provinciaux ; la répartition entre les individus, par les mi^
nidpalitéa (Tïars, Lyon). — Il ne sera fait par l'administrateur
des finances aucune anticipation ni assignation, sans encourir
le crime de lèseHMtrie, ei les prêteurs déchus de toute réclama-
tion (Nobkéét, Dourdîan). — Les états généraux s'occuperont
d'accélérer la comptabilité et d'en assurer et simplifier les règles;
que les étals et les comptes des différents déparlements, ainsi que
ceux de la caisse ou des caisses nationales, soient rendus publica
par la voie de l'impression ; que tout ordonnateur soil comptable
aux états généraux, et qu'aucun acquit ne soil admis dans les
comptes (Soblesét, Paris), — Il faut examiner si, sans réduire
brusquement les impôts, ce oui serait impraticable, on peut
simplifier la reatle, el par la, la rendre plus productive de
tonte l'économie des frais; et en second lieu, jusqu'à quel point
on peut, c'est-à-dire on doit réduire les dépenses; car le déficit
ne peut être que dans la différence rigoureusement calculée en-
tre la recellela plus économique et la dépense la plus indispen-
sable (Tttrép Âutun). — Sa majesté voudra bien (aire connatlre
aux états la vraie situation des finances, de la dette publique ei
du déficit, pour que l'on puisse concerter les plans d'administra-
tion capables de libérer la nation et de prévenir tes abus (Titré,
Auxtrre), — Les états généraux publieront un compte exact et
détaillé des dettes dont la nation va se charger; ils détermine-
ront La quotité de l'impôt qui sera affecté a la liquidation , et
fixeront l'époque consolante où la nation, enfin libérée , verra
diminuer les contributions [Titre, Dourdan), «—Législation
ET Justice, a L'objet des lois est d'assorer la liberté et la pro-
priété. Leur perfection est d'être humaines et justes, claires et
Sénérales ; d'être assorties aux mœurs et au caractère national ;
e proléger également les citoyens de toutes les classes et de
kms les ordres, el de frapper sans distinction de personnos sur
Îuiconque viole l'ordre public ou les droits des individus ( Tiers,
^arié), — U sera (ail une ré%ision exacte de toutes tes lois et or-
donnances rendues sur quelque matière que ce s<hI, dejHjis le
temps des étals de 1614 , pour les unes être consenties ou modi-
fiées, et les autres alurogées, attendu que les simples enregistre-
ments des cours souveraines n'ont pu suppléer au conscntciiienl
de la nali<jn comme elles osaient le préten<Ire, et par conséquent
leur imposer le caractère sacré de la lui (Noblesse, Àuxerre,
Vtrmemdoié), — Les états généraux demanderont que le juge-
ment parjurés soit institué (Nobieest, Ponthieu; Tiers, Paris],
— L'inamovibilité des juges sera confirmée par une loi consti-
tutionnelle, et il sera étami, par la même loi, que le cours de la
justice ne pourra être suspendu en aucun cas par l'autorité du
gouvernement, à peine de responsabilité, ni par délibération
des tribunaux, à peine de forfaiture (Noblesse, Vicomte de Pa^
ris), — Que nul ne puisse rendre la justice avant vingt-cinq ans
accomplis, et que chacun puisse être admis dans la magistrature
avec son mérite (Tiers, JrarMn). — Les causes plaidces publi-
quement et les jugements motivés, les juges seront obliges d'o-
piner à haute et intelligible voix en matière civile, les portes ou-
vertes, en présence du peuple et des parties (NobUste, bis Ft-
uoruif^— Les juges supérieurt ne pourront ni modifier ni inter-
Kréter la loi. Ils seront responsables à la nation de Texercice de
îurs fonctions (Clergé^ Ponlhieu). — La proscription absolue
des commissions en matière crinnnelle (Noble$$e , Vicomte de
Parti). — La législalion, en établissant des peines contre le cou-
pble qui aura violé la loi, doit aussi établir une réparation pour
rinnocencc injustement accusée. Ainsi , tout accusé déchargé
des accusations intentées contre lui, pourra réclamer la publica-
tion et l'affiche du jugement , et des indemnités proportionnées
au dommage qu'il aura souffert dans son honneur, sa santé et
sa fortune. Cette indemnité sera prise sur les biens des dénon-
ciateurs ou accusateurs, et subsidiairement sur les fonds publics
assignés pour cet objet (Tten, Parte), — Il sera fait une loi
pour supprimer toute torture préalable à l'exécution, et tout
supplice qui ajoute à la perte de la vie des souffrances cruelles ou
prolongées {Tiertf Paris), — Un condamné ne pourra ^tre
exécute qu'après que l'arrêt aura été siené par le roi {Tiers,
Eêampeê). — La sellette, la question préalable et le bannisse-
ment sont supprimés (Sobltssf, Monlargiê), — Seront abolis,
les tribunaux d'exception , tels que capitaineries , maîtrises des
eaux et forêts, etc. ; d'attribution, tels que conseils, requêtes de
Fhôlel , prévôtés , etc. , parce que ces tribunaux ruinent les
citoyens, entraînent presque toujours l'oppression du faible, et
neserventque l'injustice. »— Ck)MMERCEETAGRlcuLTURE.<r La
liberté étant l'àmc du commerce , on doit d'autant plus s'occu-
per de la lui procurer, que c'est à lui que nous devons nos jouis-
sances et les richesses qui donnent à un Etat la supériorité sur
un autre (Noblesse^ Angoumois). — Il y aura un Code pour le
commerce, simple, noble, protecteur de la bonne foi, et digne
de la loyauté des négociants français (Tiers, Lgon], — Tout
citoyen , de quelque ordre et de quelque classe qu'il soit ,
peut exercer librement telle profession, art, métier et com-
merce qu'il jugera à propos {Tiers, Paris, extra muros), —
Les maîtrises et jurandes, qui étouffent l'émulation et enchaî-
nent les talents, seront supprimées (Jwr* , Vannes, Rouen,
j^ix), — Il sera avisé aux moyens les plus sûrs de faire que les
gens appelés agioteurs et négociateurs de papiers publics soient
obligés d'ouvrir leur portefeuille, devenu un fléau du com-
merce et un répertoire de pièges tendus aux pères de famille
[iàanles et Meulan), — Qu il n'y ail qu'un poids, qu'une me-
sure ei un aunn^e {Vicomte de Paris, Tiers, Troyts, Dailieul),
-— Les commerçants et manufacturiers ne dérogeront point à la
noblesse : on distinguera, dans la distribution des grades et des
honneurs, ceux qui auront suivi le commerce de leurs pères, et
les états généraux seront invités à déclarer ennemis de la nation
et indignes du nom de négociants, les hommes assez vils pour le
prostituer au jeu de l'agiotage {Tiers, Lyon). -— La marine mar-
chande sera honorée, et procurera l'entrée de la marine royale
{Tiers, Lyon). — L'agriculture est le premier des arts et le prin-
cipe de toutes les richesses ( ri>r#, Paris), — On demande la
suppression complète des dîmes et leur conversion en prestations
pécuniaires (Unanimité). — Qu'aucun bail à ferme ne puisse
être résilie par les nouveaux acquéreurs (TiVr*, Paris). — La
suppression des haras royaux , et l'établissement dans chaque
arrondissement, d'un ou de plusieurs étalons chez les laboureurs
choisis par les assemblées provinciales {Tiers, Paris). — Que
les colombiers soient fermes un' mois avant les récoltes et un
mois après les semences {Unanimité des tiers). — Que chacun
puisse détruire les animaux qui ravagent ses propriétés {idem,
idem). — 11 y aura exemption de tous droits et contributions
pour les marais desséchés et pour les bois nouvellement plantés,
pendant vingt ans, et pour les terres défrichées pendant quinze
ans {Tiers, Paris). —Qu'on réforme les abus des gardes-chasse
et des ganles-bois, auxquels on ne devrait pas permettre de
porter des armes à feu , et de faire condamner les délinquants
sur leur seul témoignage {Tiers, Dourdan). — Il faut solliciter
une loi qui assure aux cultivateurs le fruit de la terre, en faisant
détruire la trop grande quantité de gibier que les seigneurs se
plaisent à multiplier sur leurs terres ( Tiers, Douai ). — L'ex-
portation des grains ne sera permise que sur l'avis des états
provinciaux. Dans les temps de disette, les grains ne seront
Tendus que dans les marchés. Il sera fait dans les ville» des
greniers d'approvisionnement, dont les grains seront renouvelés
au moins tous les deux ans {Tiers. Troyes). » — Armées. « Le
tirage au sort des soldats provinciaux , connu ci-devant sous le
nom de milice, est un impôt cruel. Pour un objet auquel tout
le monde a un égal intérêt, tout le monde doit concourir; car
nulle classe de citoyens ne doit être protégée et défendue aux dé-
pens d'une seule classe. Quand le service militaire sera bien
constitué, que la paye du soldat ne sera point absorbée par le
luxe des grades supérieurs, qui est tel que la dépense des soldats
de l'armée du roi n'est que de quarante-quatre millions^ et celle
( 753 ) GlfllEBS.
des officiers de quarante-six ; quand celte
cessé, on aura des volontaires {Tiers, Tout), — 'Qm les
inents forcés soient supprimés ; que rordunnance nîKian n
exige des preuves de noblesse pour èlre oflido* aok asppn^
(Tiers, Charonm), — Les ordres continuerool ifèlre «dr^
et parviendront aux troupes par le mioistre de to guerre; wm
dans aucun cas elles ne pourront être eoiployén etmtn m
citoyens que sur la réquisition des états généraux, desruu^
vinciaux ou des tribunaux {Noblesse, PmUkieu). — Ltvn^
de l'armée sera fait a la nation et au roi {Sokiesie, àftn
Franehe~Comté). — Aucun officier de terre ei de mer aepon
être destitué sans un jugement légal {Soblesm, OrUtat,.^
Religion , Moeurs et Kducation pcbliqite. c b h
Çion catholique est la religion domidante en France;cl^pi
été reçue que suivant la pureté de ses maximes priinitivo;^^
le fondement des libertés de l'Eglise gallicane (lïm.M
— L'éducation publigue sera réformée, ou plulM ctaUéé»
nière à former des citoyens utiles de toutes les proft— ;g
rédigera et on mettra au nombre des livres clasnqoemv
contiendront les principes élémentaires de la morale cti
constitution fondamentale du royaume; ils seront lastei»
tes les écjoles et paroisses des campagnes; il sera étahidan*
villes des maîtres de dessin, de géométrie pratique et éearfK^
matiques pour les enfants du peuple. Les iaboomns,aiié«n*
artisans qui excelleront dans leur art, qui perfediotnerat k<
machines et ustensiles de l'agriculture et du commerv . no»
vront des distinctions et des récompenses publisaef {Mim i»
Àarergne). — Les loteries et les jeux de hâsanetrml abolis
(Tiers, Marsan). — Le haut clei^é sera tenu ^ Vi RsAmcf , rf
le sort des curés et vicaires amélioré {UnaniwtUf). ^ Qw h
fêtes soient réduites ou remises au dimanche : quei
aux règlements, il soit sévèrement défendu de trantUrr Mft^
quement et extérieurement le dimanche, n ee o'rst m*
l£mps des récoltes et dans les nécessités publiques (fim, h
rit). » — Quelques demandes particol.ièies mu»
BLESSE. (T Le droit de posséder des fiefs étant cssmidhii
réservé à la noblesse, la taxe de franc-lief, à laquelle «( m
jelti le nom noble qui en pos»ède, sera conservée pov wenfr
la différence des deux ordres {Evreuœ, p. 5*). — \xmmin
de la propriété étant l'objet direct de tous les gm»uw^
et étant, en particulier, celui des lois fondamenlalsèb»
narchie, on conservera aux seigneurs la propriété dBJate
inhérentes à la glèbe de leurs fiels ( et patnmontalB «•
eux}, ainsi que le droit de commettre des oflfieiers poir bé»*
servir en leur nom, et celui d'en recueillir les prufiis; ^*i
maintiendra encore dans la jouissance pleine et enlièreëtM^
les perceptions et droits utiles, fixes ou casuels , antane tf
par les coutumes, soit par des titres authentiques, soîtftf «
possession légale; en conséquence, on proscrira toute deaa*
tendante à les dépouiller d'aucun desdits drcnts, mtm i <
faire le rachat sans leur consentement; ce qui est &mM9»
nécessaire, que ces droits sont le prix de rinfëodatioB«^
l'enoenseéiient des fonds qui y sont soumis, et qu'ils àan*
d'un contrat synallagmatique (Lille, p. il). — L'iiaposit»«f>
devront payer les nobles sera portée sur les rdies soaikf !••
de taille noble, afin de distinguer et conserver la ligneétéf^*
cation si nécessaire dans une monarchie (Limoges, M. «^ *
La noblesse, considérant que toute propriété est invioMif, 3^
clare ne jamais consentir à l'extinction des droits qui j«4>'
ont caractérisé l'ordre noble, et qu'elle tient de ses atcA*
croyant avoir satisfait au vœu de la noblesse du royznme^^*
tribucr à supporter avec égalité le fardeau des charges paW^l'
à l'exception seulement de la milice et du h^gefnent des f^- ■*
guerre, elle prescrit formellement à ses députés de s'ofT^
tout ce qui pourrait porter atteinte aux propriétés utîtod^
noritiques de ses terres, et entend qu'ils ne puissent se ^*
aucune modification ou remboursement , de qnelqar ^^
Sue ce puisse être, lesquels ne pourront januiis s^eflieclvf «
e son aveu et de son consentement libre et iiidividuri ,1^
tarais, p. 7 ). — Que le roi soit supplié de vouloô' biea
nirla noblesse dans le droit exclusif de porter l'épée
marque distinctive qui lui appartient; l'épée étaiil
du courage et des vertus, un gentilhomme oe peut i
l'un ni à l'autre , sans se rendre indigne de Tétre (
Seine, p. 6). — Toutes les places de sous-lieuleoaat *^
nommées par le roi sur la présentation des étals provive^
Elles demeureront réservées aux nobles, anxanoMis,Mi^
fants des chevaliers de Saint-Louis et des officiers morts *^
vice; cette réserve est nécessaire, parce que, d'après To^^
lional, la profession des armes est nccessaireaient V9ft0^^
la noblesse {PonMeu, p. 37). — La noblesse, détcnsiace^*'
€AHIE«. (
lalhcurs du lemps au sacriQce qu'elle fait de ses droits, se ré-
ïfve d*y rentrer quand Tadministralion sage et économique
uc les états généraux peuvent établir, aura guéri les plaies de
Etat (Giên, p. 12). — Que sa majesté daigne accorder à la no-
lesse une dislinction exclusive ou honoriïlque, comme croix,
M'don on écbarpe; que cette distinction soit portée également
ar les femmes et les filles nobles, quels que soient leur père
t leur époux, distinguant pourtant les uns des autres; que les
Mnmes portent également les marques des grades militaires de
^urs époux , ainsi que tous les ordres dont ils sont décorés
Àlênçont art. 13). » — Quelques demandes particlliè-
Eâ DV CLERGÉ, a Lc clcrgé regarde comme une loi fondamen-
lie du royaume que la religion apostolique et romaine, la
eulc véritable, soit la seule reçue en France {Evreux, fol. 4}.
— La licence de la presse sera réprimée; en conséquence, con-
irmémenl aux ordonnances concernant la librairie, aucun ou-
raf;e ne pourra être débité ou imprimé dans le royaume, à
noms que, au préalable, il n'ait été examiné, et que Timprcs-
ion ou la distribution n'en ait été permise {Vicomte de Paris,
>. 99). — Il sera établi, surtout uans la capitale, un comité
ccl^iastique chargé de veiller à Tenéculion de ces lois, et auto-
ïsé à dénoncer légalement ces sortes d'ouvrages. Sur cette dé-
lonciation, le ministère public sera tenu d'en faire son rapport
iU tribunal qui doit en connaître ( Manie$ et Meulan ). — t'é-
ail une loi toujours ot>servée dans le royaume, que les proies-
ants fissent baptiser leurs enfants dans les églises paroissiales ;
es députés insisteront sur le rétablissement de cette loi {Rouen,
irt. 3). — La cliambre du clergé ne s'élève pas contre l'état
égal et civil accordé aux non catholiques par le dernier édil ;
luais ses députés insisteront avec force sur la prohibition des
mariages mixtes, dont ils ont exposé les abus de ta manière la
plus lumineuse {Rouen, art. 3). — Aucune personne ne sera
faire profession
des diocèses
'enseignement de
:haque canton k l'inspection des curés, de peur que, dans le
nélange .que va introauire la concession de l'état civil donné
lux protestants, il se glisse des instituteurs non catholiques
MoHtargii, p. 8). — Les collèges d'exercices publics et gra-
4iits , comme aussi les établissements d'éducation que forme-
'ont les particuliers , seront soumis à l'autorité ecclésiastique
Lyon, p. 25). — Les députés demanderont qu'il plaise au roi
le multiplier les évèchés dans le royaume, et notamment d'en
établir un dans la ville de Provins {Provins et Montereau ,
>. 57). — Parmi les propriétés qui forment le patrimoine des
glises de France, la dlme est celle que le souverain et la nation
»nt le plus solennellement assurée. L'établissement de ce droit
eraonte aux capitulaires de nos rois, qui ont affecté à la dlme
ous les fruits de la terre et imposé aux cultivateurs l'obligation
ivile de la payer ; ces lois , qui portent la double sanction du
ouverain et de la nation au milieu de laquelle elles ont été
»roclamécs, auraient dû préserver de toute entreprise une pro-
priété aussi ancienne et appuyée sur une possession aussi recom-
nandable {Meaum , p. 35). — Le clergé entend conserver,
omme un précieux aép^t qui lui a été transmis par quatorze
iècles de possession non interrompue, les immunités, rang,
éance, ordre et prééminence, qui n ont jamais reçu la moindre
Itération, et qui ont été formenement reconnus par une décla-
ation de Henri III de 1580 : laisser entamer ces droits consti-
utionnels, ce serait se rendre coupable aux yeux de la religion
i de la postérité ( Froviiu et Montereau, p. 33). — Le clergé
egarde comme une des plus importantes lois fondamentales de
a monarchie, la dbtinction et Findépendance respective des
rois ordres, du clergé, de la noblesse, du tiers état, dont aucun
le peut être lié par les délibérations des deux autres, le consen-
ement des trois ordres étant essentiellement requis pour don-
ler à un acte le caractère national. Il défend expressément à ses
léputésde consentir qu'il soit porté aucune atteinte à l'antique
institution qui est de délibérer par ordre; il leur défend aussi
[u'on introduise le mode d'opiner par tète, C|ui insensiblement
NTodoirait la confusion des rangs et des conditions, et oui ferait
lépendre la durée des lob les plus essentielles de la mobilité des
opinions de la multitude {Vicomte de Paris, p. 3). — Les
limes feront regardées comme de droit inviolable et de fon-
lation nationale; de sages lois prériendront tous débats sur
e mode de perception ( Tuiiê, p. 7). — Tous pritilàres ou
xeroptioos reUtivemeot aux dîmes seront suppnroés (Trosftj,
K il), 9 — Dans ce résumé rapide et sans doute incom-
ilet, nous n'aTons voulu que remplir en quelque sorte les
dictions de rapporteur. Il fera comprendre , nous n'en don-
^His pas, nûeiix que loates les divagaticos, quelles diflBcultés
IT.
753 } CAIIOBLE.
se présentaient de tous cètés au début de la révolution ( K. Etats
GÉNÉRAUX).
CAHIER DES CHARGES (jurisprX C'est l'acte qui contient
les conditions d'une adjudication publique, et les obligations
auxquelles seront soumis les adjudicataires. Il est disposé dans
un dépôt public où chacun peut en prendre communication. Il
est difficile de donner la nomenclature complète de tout ce que
doit contenir un cahier des charges, parce que les conditions
d'une vente sont soumises à mille vanations; nous dirons seu-
lement qu'il doit contenir les droits et qualités des parties, la
désignation de la chose et rétablissement de la propriété mise
en vente si la vente est ordonnée par autorité de justice. Le
cahier des charges doit, en outre, faire mention des actes judi-
ciaires qui ont ordonné celle vente, les noms de l'avoué pour-
suivant, des tuteurs, curateurs, subrogés-tuteurs. Lc cahier des
charges a en outre pour objet de provoquer les observations des
parties intéressées, qui peuvent demander la rectification des
clauses qui leur portent préjudice. Ces observations, qu'en terme
de procédure on appelle dires, sont consig^nées sur un procès-
verbal rédigé par l'officier public dépositaire. Dans les adjudi-
cations devant les tribunaux , ce sont les avoués qui déposent
le cahier des charges. L'acte de dépôt est rédigé par le greffier.
Mais, devant les notaires, le cahier des charges peut être déposé
par les parties elles-mêmes, ou par leurs mandataires; les avoués
mêmes ne peuvent pas faire ce dépôt comme avoués, mais seu-
lement comme mandataires, ainsi que l'a décidé un arrêt de la
cour d'Amiens, du 13 décembre 1830. Dans ce cas, l'avoué doit
représenter au notaire une procuration spéciale, qui doit rester
annexée au procès- ver bal, conformément à la loi du 35 ventôse
an XI. — Adjudication des établissements publics et fores^
tiers. L'article 3 du décret du 13 août 1807 porte : « Que le
cahier des charges sera préalablement dressé par la commission
administrative, le bureau de bienfaisance, ou le bureau d'ad-
ministration, suivant la nature de l'établissement; et que le
préfet , sur l'avis du sous-préfet , approuvera ou modifiera le
cahier des charges. » L'article 83 du Code forestier statue que
a les conditions générales des adjudications seront établies par
un cahier des charges délibéré chaque année par la direction
générale des forêts, et approuvé par le ministre des finances. »
Les clauses particulières sont arrêtées par les conservateurs,
a Le cahier oes charges générales et particulières doit être dé-
posé, quinxe jours avant 1 époque fixée pour l'adjudication, au
secrétariat de l'autorité administrative qui devra présider à la
vente. » L'article 13 de la loi du 31 janvier 183S porte qu'une
ordonnance royale réglera les formalités à suivre à Vaveiiir dans
les marchés passés au nom du gouvernement. Celte ordonnance
n'a pas encore été renâue.— Timbre et enregistrement. L'acte de
dépôt d'un cahier des charges doit être rédigé à part, et non à
la suite de ce cahier. (Décision de l'administration de l'enregis-
trement du 30 décembre 1816.) La loi du 38 avril 18I6 décide,
article 56, que le cahier des charges peut être déposé au notaire
avant d'avoir été préalablement enregistré. Dans ce cas, il est
enregistré avec l'acte lui-même. Le cahier des charges est sou-
mis a un droit fixe de 1 franc, et l'acte de dépôt à un droit de
3 francs (ibid,).
CAHIEC (F. CaYBU).
CAHixçA, S. m. (botanX ï^ radne de cahinça est fournie
par le chiococca racemosa (L.) et par le ckiococca anguifufa
(Martius), plantes du Brésil, appartenant à la famille des rubia-
cées. Elle est de moyenne grosseur, grise ou brunâtre, formée
d'un medituiHum blanc abondant, recouverte d'une écorœ ^"««^
lisse, cassante, anière et nauséabonde, d'environ une liane
à une ligne et demie d'épaisseur, et qui se déUiche asseï facile-
ment. (Test dans cette écorce que MM. Pelletier et Caventou
ont découf ert Vacide cakincique. Les propriétés de la radne de
cabÎDça sont encore fort incerUines : elle agit comme vomîiive ou
comme purgative, selon la dose; on la dit aussi diurétique, dia-
phorétique, etc.
CAHIK-CAHA, adT. (yfWRm.), tant bien qoe mal. Il se dit
des choses qui vont inégalement, on que l'on fait difficilement,
à plusieurs reprises, de mauvaise grâce.
CAHOKIA (Qéogr,)f 1"» rivière de l'Eut d'Ulinois, dans les
Etats-Unis de r Aménque du Nord. Elle se jette dans le Missii-
sipi, auprès de la ville qui porte le même nom qu'elle. 3" Capi-
tale de rillinoîs et du comté de Saint-Clair, située près de l'embov-
chure de la rivière dont nous venons de parler : elle a une église
catholique, une poste, 160 maisons et 711 habitants.
GABORLEouCAORLB(Capriil0) ifiéo§r.), petite ville de la ré-
publique vénitienne et du vicariat iulique, située dans une llequi,
aussi bien que la ville, n'est habitée que par des pêcheurs. Elle fut
91^
CAHOB8.
(764)
CAHOT.
bàtk par les habiUDts de Concordia, ({m s'^ retirèrent poor ne
pas s'exposer à la cruauté d* Attila, qui venait les assiéger; mais
die fut entièrement renversée par les Sdavons sortis de miyrie
en 841. Ce n'est plus qu'un méchant bourg habité par des pé-
cheurs et des matelots, i cause du mauvais air qu'on y respire.
€ghelle rapporte que Jean II, évèque de Goncordia, y transféra
le si^e épiscopal en 605 ; mais le cardinal Noris soutient le
oontraire, et prétend que Galiorle avait, dès le vi* siècle, son
évéque particulier. La cathédrale est dédiée à saint Etienne,
premier martyr, dont on prétend avoir la tète, avec uu bras de
sainte Marguerite, vierge et martyre. Elle n'a point de cha-
pitre; un seul archiprèlre et deux autres prêtres y font les fonc-
tions curiales ; révéché est d'un mince revenu ; le diocèse est
presque tout en marais {liai, sacr,, t. t, col. 1S56, et t x,
cd. 351).
CAHOBS {aéoQT. hist.){Dh)ona^ Caimrei, CadurcMm\ an-
cienne capitale du Quercy , est aujourd'hui le chef-lieu du dé-
partement du Lot et le siège d un évéché, d'une académie
uiiversitaire, et de tribunaux de première instance et de com-
merce. L'origine de Cahors est tres-an'4enne. 11 est à peu près
démontré quelle était, avant la conquête romaine , la capitale
des Cadurci. Quelques auteurs ont même cru y reconnaître la
fHIe qui , sous le nom d'Uxellodunum , eut i soutenir un long
siège contre César; mais M. Champollion atné a facilement d^
montré aue ce n'est point là qu'on peut trouver la ville qui, d'a-
Ê!S les Commentaires, fut le dernier boulevard de la liberté des
ulois. Dans la description faite sons Théodose et sous Hono-
rius, elle est désignée sous le nom de Civitas Cadureorum, et
Ton doit admettre avec Scaliger et Vinet , contre l'opinion de
Jttste-Lipse, qu'elle est la ville que Ptolémée appelle Divona.
Les Romains I ornèrent d'un théâtre, de temples et d'un forum.
On attribue à Agrippa la construction des belles routes dont on
▼oit encore de nombreux vestiges dans le Quercv, et qui sem-
blent se diriger de Cahors vers le Limousin, le Rouerie et le
bas Languedoc. Cahors dut beaucoup souffrir des mvasions
nombreuses des barbares qui eurent heu dans le v* siècle. Les
Goths s'y établirent et y firent frapper monnaie, ainsi que l'at-
testent des médailles d'or, où l'on voit une tête ^thique avec la
légende : Cadurea. Théodebert, fils de Chilpéric, la saccagea,
fit piller ses édifices sacrés, et détruisit ses remparts, que Tévéque
saint Gérv fit reconstruire en 675. Pépin la prit et la dévasta en
T65. Lm Normands la ravagèrent en 834 et pillèrent les monas-
tères des environs. Henri 11, roi d'Angleterre, s'en empara peu
après son mariage avecEléonore d'Aquitaine. Le honteux traité
et Brétiffny la livra aux Anglais, ainsi que tout le Quercy. Mais
bientôt les habitants de Cahors, de Figeac, de Capdenac , et de
•oixante-dix autres villes ou châteaux forts, s'armèrent presque
au même instant,et firent prisonnières leurs garnisons. Les An-
rteis rassemblèrent aussitôt des forces considérables, et vinrent,
la tête de 5,000 hommes, assiéger Cahors ; mais ils rencontrè-
rent une si vigoureuse résistance, qu'ils furent obligés de se reti-
rer, après avoir éprouvé des pertes considérables. Le massacre
de la Sainl-Barthelemy ne s*étendit pas sur cette ville, les reli-
glonnaires s'y trouvant assez forts pour empêcher l'exécution des
ordres envoyés par Catherine de Médicis. Toutefois , Cahors
refusa de reconnaître Henri IV, alors roi de Navarre , qui fut
obligé d'en faire le siège, et ne put s'en^ rendre maître, en 1680,
qu'après plusieurs jours de comltats meurtriers. Avant la révo-
lution, cette ville était le chef-lieu d'une élection et d*un prési-
dial ; elle possédait en outre une juridiction de juges consuls. Le
pape Jean X\II y avait établi en 153) une u m ver^ composée
de quatre facultés. Celle de droit fut illustrée par le mérite de
ses professeurs, parmi lesquels on peut citer Cujas, qui y ensei-
KB peu de lemps, et alla ensuite a Bourges; François lioaldex,
rtis, Merille et Jean de la Coste, en latin Januê ou Joanmê
m Cosia. Cette université, en 1751 , fut réunie à celle de Tou-
louse. L'é\êque prenait le titre de comte de Cahors, et faisait
placer à côté de I autel, quand il officiait, une épée et des gan-
telets. Il recevait de l'un de ses vassaux, le vicomte de Cessac, le
|our où il prenait pjossession de son évéché, un singulier hom-
OMge : ce vicomte était oblige d'aller l'attendre â la porte de la
fille, tête nue, sans manteau, la jambe droite nue, et le pied
diroit chaussé d'une pantoufle seulement. Ainsi vétu^ il devait
prendre et conduire i>ar la bride, jusqu'au palais épiscopal, la
■Mlle sur laquelle était monté le prélat, qu'il était ensuite obli^
de 8er%ir pemlanl tout le repas. Il recevait pour salaire la mme
et le buff'ct de Tévéque, ou une somme de 5,000 livres. Parmi les
monuments de Cahors, on ne peut guère citer que la cathédrale,
dont quelques |)artics roniontenl, dil-ou, au vii^ siècle. Mais
celte ville possoilc des ruincî) romaines assez intéressantes, entre
autres un portique que l'on croit avoir fait partie d'un édifice
est la patrie de Jacoues d'Ossat , depuis pape loti le wml
Clément XXII, de Clément Marot, de laulpreaèdr,*!
population est aujourd'hui de 12,050 habitants.
CAHORS (Pbise de . Henri IV, encore roi de linm n.
solut en 1680 de s'emparer de la ville de Cabon,dâhdKM
5,000 arquebusiers et par son ^verneur Véiins. b &« (
minuit, par un orage furieux, il envoie des artifiômaudB
des pétards à la première porte. Il en fallait ainsi fanntrt
Elles sont successivement brisées et occupées. Enfin ^\àkm
et les soldats s'éveillent et courent aux armes , et pctdat m
jours Vézins force le roi de Navarre à faire le sié^iiecb^r?
On reçoitdes renfortsdepartetd'autre.EDfiDlesdcîcQnhi^
eus s'échappent de la ville par-dessus les iDiin,bdb^w
assaillants épuisés restent dans la ville uonr lalWr, bnÉ «
massacrer. Le brave Vézins avait péri dès le camammmk
l'attaque.
CAHOE8 (MONiiAiES DE}. Dès Vèpoque mirofiiginH, k
ville de Cahors avait le droit de battre monnaie. !toQf poBtAi
un grand nombre de tiers de sou d'or, et quelques Mm i»
gent sortis des ateliers de cette ville. Ces numnaies net fart !»•
marquabtes sous le rapport du type. Elles prèeQiemIfiili
souvent, au revers, deux oiseaux buvant dans iiMooipr,oi ta
un oiseau perché sur une branche, et beoqQetaotasrmrac
raisin. Cette empreinte, qu'on ne trouve nolle (art di» fa ai-
mismatiquc mérovingienne, a ses analogues (bas lanf^ia*
tiques. Ët-ce une simple réminiscence, ou cette eopônttinr
elle une signification particulière? Cestuneqiannaqaew
ne pouvons résoudre. Mais, quoi qu'il en soit, Vstiim.a
marqués, sont dus aux monétaires Chagnus et ^-fM'T
la b^uté relative du travail, on serait tenté de ki oççnr
ainsi qu'un autre triens de Corbofenui, 4 répogaetopl»!»
saute de l'art mérovingien, c'est-à-dire au règne de wjobr .*
n'en est pas de même d'un denier à la double lfj«ôeurï>
FIT, qui doit être rejeté à l'époque des rob fainêiirti. W*
dirons autant du denier qui est dû au mooélaiie f'«<
(Francvlfvs). Par une bizarrerie qu'on a souvent fe'*-
marquer dans l'histoire de notre numismatique, «'"^
aucun denier fabriqué à Ciibors sous la seconàe ne» «
dom Vaisselle , le cfroit de battre monnaie à Gabon «i*»
partenu, dans l'origine, aux comtes de Toulouse, qn If '^■'^
en 1090 à l'évêque, lequel, depuis lors, en conserva h p»*«
Cette propriété fut cependant l'occasion de .*^*|^/*^
entre ce prélat et les bourgeois, auxquels le droit de 6itt|»
naie fut quelquefois cède, notamm«?nt en 1511 et «' '
principaux griefs des bourgeois contre leur .*^*^^^.^
celui-ci altérait de temps en temps la monnaie. Lod*'^''
font connaître pour certaines époques la ^*^''*, /l_
de Cahors. Ainsi, elle avait été afTaiblie parGénwl ^■'
dans le courant du xiir siècle; Tévèque Barlbêlflii'.*'
cesseur, la porta au taux de trois deniers de fin, ei»3'
vingt et un sous quatre deniers par marc; P'U»^
remontrances des bourgeois, il la remit à la loi de «W'-
une obole et un grain, argent de Montpellier, et a ^^
vingt-trois sous moins deux deniers par ntarc. w*"
naiice royale rendue à l^gny en 1315, pourapp*"^
naie des prélats et barons et en régler îe cours, l^* ^
Cahors sont évalués au titre de trois deniers seuegr^i^'
de roi, et a la taille de vingt et un sous dix denien « *
Paris. Il fallait alors vinçt deniers de Cahors pottrU-
tournois. Ces monnaies étaient d'ailleurs anonirof*:
fut d'abord, d'un côté, trois croiseltes et un A, «*«
CiviTAS, et de l'autre, le non» Catvbcis autottT*l
grecque. La lettre A fut ensuite remplacée par nn^' ^
croisette; puis l'une de ces croisettes se couronna a w ^
et le mot Civitas fut remplacé par Episcopvs. u-_
de Cahors disparaît après Tannée 1315; nousi«a«'*'
époque elle cessa tout à fait d'avoir cours. . ,
CABOES (6o/an.). sorte de raisin noir qui crottio •
de Cahors, d'où lui vient son nom.
CAHos ( V. Chaos). ..^^ t ' ^
CAHOSSET ou CAOSSET, S. m. terme de P*^.- i
CAHOT, S. m. {gramm), esj>ècc de saut que W r» ^
en roulant sur un chemin pierreux ou mal uni. — «*, ^
Nous avons trouvé bien des eahotf dansée p«r"' ^
avons trouvé des chemins qui font faire t)ien des r» ^
ment et familièrement. Nous avons eu , Son* ^^'^
bien des cahots dans celle affaira , la marche en > '-
interrompue, contrariée.
€ÂWÙ.
(tti)
CAIQKBT.
GABOTAOBy ft. m. {§rmmm.), moiiwiiieRt rréqueiil causé par
9 cabote.
CAHOT AHT, AMTB, ad}, {gtamm.) , qoi fait faire des cahote.
- Une v&iNrê cahûiatUê se dil d'anc foilofc que la «oindre
légalité de terrain fait cahoter.
CAHOTER, V. a. (^ramm.), causer âes cahote. H est anssi verbe
euire, et signifie éprouver des cahote. — Cahoter s'einploie
ueiquefois familièrement, au figuré, dans te sens de btrllotter,
>iirmenter.
CAHOUANE ou CAHOANE, S. f. (F. KaHOUAHNE).
CAHOTÉ ou CAHOTET, S. m. nom qu*on donnait autrefoii
ladécoctioodeeafé.
CAHUET, s. m. (co#r.), espèce de bonnet, partir de Faoïnoase
ai couvrait la tète.
CAHCOTlERy S. m. terme de pèche (F. VERTEtm).
CAUCSAC(LouiSDE), littérateur agréable, ne vers lecomroen-
îmenl du xyiii*" siècle à Mon tau ban, acquit la charge d'écujer
L secrétaire des coniniandcments du comte de Clermont, fit ta
impagne de 1743 avec ce prince, le quitta ensuite pour se ti-
rer enlièrcraent à la littérature, et mourut à Paris en 1759.
lutre quelques tragédies et des comédies oubliées depuis long-
smps, on a de lui plusieurs opéras joués avec succès, entre au-
res Anacréon et les Amoun d$ Têtàpé. On lui doit encore
Jrigri, 1740, in-13 ; HiUoire de la danse ancienne et moderne,
ï Haye, t75i, 3 vol. in-ri, ouvrage superficiel, mais écrit
l'une manière intéressante.
€:ahi}TB, s. f. (gramm.)f petite loge, hutte, cabane, maison-
lette.
CAHYS (tomm,)^ mesure de mins dont on se sert en quelques
odreks (TEspagne et particuiièrenieot à SéviJIe et a Cadix,
^tre cahys font le fanega, et cinquante fanegas fi>nl le laat
'Amsterdam 11 faut douie anegns pour un cahys. Le cahys
Bt généralemeni en usage en Espagne pour les matchandtses
hches; l'aneffra tient doute almucfoa, et Talinuda répond â
nviron sept livres de Hollande au d'Ansterdam , et neuf à dix
CAIAZI90U «Jifzzo (êéofr.) , nHe épîseepale du royawM
é Nanlesdans 1i terre deLabonr. EUe est siluéesur le Volturae^
8 RHiles de Capoue, sn métropole, et 34 de la ville de Naplet,
ans la voie Appins. On rappelle en latin Cakaa et CakMek
^e est très-ancienne. Anninal en trouva le s^oor délideux
Dsaî bien que de Capoue. Les Samnites ruinèrent sea muratllet,
ne les Romains rétablirent ensuite pour en taire une plaoa
'armes contre les ennemis de la république. On en vmt enceie
jjonrd'hui une partie en pierre carrée sans cbasx ni ciment,
n prétend oue la religion cnrétienne y fut établie dès le ■"'siècle,
Doiqu'on nj voie des évéques qu'un peu plus tard. Sa catbé-
ralé, dédiée à la sainte Vier^, mente d'être vue poo? san antâ-
Bité et sa beauté. Son chapitre est composé de trois dignitéa,
un archidiacre eC deux prinikiers, de vingt chanoines, etc.
e diocèse comprend environ quarante églises paroissiales {liah
iCo t. Tl, ^ 438; t. X, p. 302).
CAfC et CAfQiTE [mar.]. Nous réunissons ces deux mots dans
n même article, quoique leur signification soit tout à feit difiO^
îfite, parce que le second peut fort bien être dérivé du premier,
t que chacun désigne une espèce de petit k)étiment. Pana le
>mps où il existait des galères dans la marine (hmçaise, en
Dunait le nom de caïc à l'esquif d'une galère. C'était une embar-
ition de vingt-cina pieds de long, six de large et deux pieds et
emi de creux. Les italiens appellent eaïceo une iMrqne a dix on
ouze rames: c'est sans doute ce mot que nous avens francisé.
I existe des caïrs sur toutes les côtes du Levant et dans la mer
oire. Les cales du Levant sont les embarcations qu*ont toujours
rnpioyées en grande partie les forfians de TArehipel, et les
ïuies avec lesquelles il leur soit possible aujourd'hui d'exercer
ors pirateries et de tromper quelquefois la vigilance des croi-
mrs européens on de se dérotier à leurs poursuites. Quant aux
lïcs de la mer Noire, ils servaient à la navigation peu étendue
es peuples du littoral de cette mer, qui avaient la réputation de
aruis pirates (1). Un vieil auteur français, le sieur Deshayes,
ipporte à leur sujet des fables auxquelles sans doute on ajoutait
II de son temps. <f S11 leur arrive, dit-il, d*étre poursuivis par
s galères du grand seigneur, ils se sauvent vers les Falûa-
réotides. Quand ils ont gagné ces marécages, ils enfoncent leure
arques sous l'eau, oà ns demeurent longtemps cadiés. P>our
sspirer» ils font usage de certaines cannes asseï longues, dont
(I ) Cast àm uhmihê dm kotaki ^'oo a voulu paiier.
ils ont un bout dans leur bouche et Tautre hors de Teau. » Les
graves auteurs de VEneyclopédie méthodique ont pris au sérieux
ce passage d'un livre tout rempli de choses non moins merveil«>
Icuscs I^rmi les diiïércntes esùèces de bateaux qui contposaient
la flottille de Boulosne lors des immenses préparatifs que fit
Napoléon pour une oescente en Angleterre, il se trouvait des
calques ou chaloupes à Tespagnole. Ces bateaux avaient les dU
mensionsdes chaloupes des vaisseaux do premier rang et por-
taient un canon de vingt-quatre sur l'avant. Les Espagnols s'é-
taient servis avec un grand avantage des caïques, lors du bom-
bardement de Cadix par les Anglais en 1797; mais si elles
conviennent parfaitement à la défense d'un port, elles étaient
fort peu propres à une navigation même aussi courte que le
trajet de Boulogne à la côte d'Angleterre : aussi on en construit
fort peu.
CAiCA, s. m. (Mât. Mar.), sorte de perroquet de la
Guiane.
GAI-CAOCS (F. KaY-KaODS).
CAICHB, KSITCH OU QUAiCHE, S. f. (maHii.), sortede na-
vire anglais, qui est carré, à poupe, orné d'une poulaine, aveo un
grand met et un mât d*artimon.
€AIC(»AD (V. KaT-KOBAD).
ciAicus, un des compagnons d'Enée, selon Virgile (i?n., i,
V. 187, etc.) (F. Caique).
caïd, s« m. [lerm. de relation), sorte de juge dans les Etats
de Tripoli, qui est en même temps commandant, receveur, fer-
mier, etc.
CAIHA ou KAIDA, S. m. (6otefi.), espèce de plante qni se
rapproche des ananas,
GA1BVUT (F. CAJiPirr).
€AiE9, S. m. pi. (nuirfn^). Dans les fies occidentales, on
do nne ce nom à des bancs dent le sommet est plat, fort étendta,
pe u éloigné du niveau de la mer, et qui sont formés ou de sable
m on, ou de vase, ou de coraux, ou de madrépores.
CAIET(r. CaYET).
GAIBTA, en grec Ka»aTT« {géogr. ane. ), ville sitnée sur un
promontoire delà cèle rocailleuse da Latium. Cette cèle IbraM
au sud de ce promontoire une anse oui s'avance assex profonde
menl dans le pays, et qni était appelée Sinm €eiieUmm. C'est
anr les boada de celle anse qu'étaient situées les viMea de Min»
turnes et de Sinnesae ; on sait que cette dernière était située sur
les limites de la Campanie. Ce qui prouve ce que nous venena de
dire de la situation de ces deux villes, c'est que le m&mUankmê,
situé au-dessus de Sinnessa, séparait ce pays du nouveau ij»>
tium on Latium i^outé, Latiwm ae^etum. Le promontoire de
Cajeta séparait les deux golfes, dont celui qni était situé le plna
au noad se nommait Sinuê Âmifcienu ou CmcMàue; celui du
sud reçut son nom de Caiela même. Selon la tradition, la ville
de Cajeta doit son nom à fa nourrice du pieux Enée, qui aunnt
été enterrée en ce lieu ; cependant il y a encore une autre bble
étymologique qui lait dériver le mot Kaïcrmi de xouuv, parce qae
la flotte d'Enée aurait été brûlée sur cette côte. Cafeta était une
petite ville, qui avait cependant un bon port et des environs fer-
tiles et attrayants, où se trouvaient un fprand nombre de villaa.
A peu de distance de la ville se trouvait par exemple te Fo»^
mianum de Cicéron, villa qui tenait son nom de la ville de
Formi», située tout près de là, du côté du sud. Cestprèsdè
cette villa que le grand orateur fut assassiné. — La prononciation
medeme a changé le nom de Cajeta en celui de Gaeta.
CAIGB {viemm moi), toile pour prendre les sangliers; espèce
doilet.
GAIGH A&DBLLE, S. f. (ehiwtie)^ machine destioéa à porter le
gaz sous les liquides.
GAiftKAftTDB BIAILLT, avoeat, l'un des administrateurs du
déparlement de TAisne, poursuivi comme terroriste après le f
thermidor, se rendit à Paris, fut l'un des rédacteurs du journal
intitulé t Ami de la Patrie^ devint ensuite chef du bureau des
émigrés au ministère de la police , perdit son emploi après le i%
brumaire, suivit la carrière des tribunaux comme avocat, et
mourut à Paris en 1893. Barbier, dans son Dictionnaire des
anonymes, lui attribue les tomes xvi et xvii de ïnistoirêéê
la révolution, par deux amis de la liberté, in-8«. On a de lui
les Annaleê maçonniquei^ 1807-1810, tn-8*. Il a laissé mMus«-
crit un ouvrage sur la législation militaire.
CAiGinsT (AirroiiVE), docteur en théologie, chanoine, chan»
celier^ théol(ml et grand vicaire de Meaux, mort en 1609, était
un grand prâicaleor de son temps, qui a donné: 1** à Paria^ en
1662 et suivantes, sept volumes in-4« sous le titre d'Amie
^
CAlLLAftD.
(766)
CAILLAC.
i&raie, contenant des sermons familiers oa pr6nes sur les épt-
très et évanj^les des dimanches de l'année, les mystères et fêtes
de Notre-Soigneur et de la sainte Vierge, la fête des Saints, 1*0-
raison dominicale, le Symbole des apôtres, les Commandements
de Dieu, etc. ; ^ le Dominical deê pasUurêf ou le Triple emploi
des curéif contenant les prônes, les recommandations ou an-
nonces des fêtes et catécnismes paroissiaux pour tous les di-
manches dé Tannée, à Paris chez Georges Josse, 1675, in-4<*^
seconde édition ; y* deux Oraisons funêbreê,
GAIGNOLE [vieux mo$), la nuque de cou, chaînon, parce que
la nuque ressemble à un chaînon; de ealena. On dit encore
populairement le chignon.
CAILASA, s. m. (mythoL), TOlympe des Indiens, où Maha-
deva est sup()osé faire sa résidence. C'est une montagne dont les
rocs et les cailloux qui s*en détachent sont si riches que chaque
éclat est une pierre précieuse.
GAI LE [vieux mot)t êtable à Brebis, bergerie.
GAILBAVA DE L'ESTENDOITX OU D*ESTE!fDOUX (JeaN-
Frauçois), écrivain dramatique, naquit le 31 avril 1731 à
Ëstendoux, petit village à quatre lieues de Toulouse. Sa jeu-
nesse fut très-dissipée; mais les plaisirs et Tescrime ne l'occu-
paient pas tellement qu'il ne trouvât le temps de s'exercer dans
la carrière du théâtre, qui fut la passion ae toute sa vie. Son
premier essai, représenté à Toulouse en 1757, fut bien accueilli,
comme pièce de circonstance : l'Allégresse champêtre, mêlcc
de chants et de danses, célébrait la convalescence de Louis XV,
assassiné par Damiens. Encouragé par ses compatriotes, Cailhava
se crut apt^elé à de hautes deslmées; il partit pour Paris, em-
portant avec son bagage poétique plus aespérances que d'ar-
gent. Un premier ouvrage, Crispin gouvernante, fut refusé
par les comédiens français. 11 fut plus heureux quelque temps
après. Dans le grand nombre de pièces qu'il a faites, on cite /^
Tuteur duffé ou Fille supposée, com^ie en cinq actes et en
prose, imitée de Plante; le Mariage interrompu, autre comédie
imitée de Plante, en trois actes et en vers; Arlequin Mahomet,
qui eut plus de quatre-vingts représentations. Ces pièces, ainsi
que d'autres qu*on a de lui , ne manquent pas de mérite; il y a
quelquefois des traits d'une gaieté piquante; cependant ce ne
sont point des chefs-d'œuvre ; le style de Cailhava n'est pas
toujours correct; ses vers ressemblent souvent à de la prose.
M. de Fonlanes ayant été condamné à la déportation et exclu
de l'Institut le 18 fructidor, Cailhava se mit sur les rangs, et
fut nommé à sa place dans le mois de germinal an vi (avril
1798}. Il mourut à Sceaux, près de Pans, le 26 juin 1813, à
l'âge de quatre-vingt-deux ans, et y fut enterré à côté de
Florian. Il s'était occupé aussi de critique théâtrale et littéraire;
oo a de lui : l'' De l'art de la comédie, ou Détail raisonné des
diverses parties de la comédie et de ses différents genres, suivi
d'un traité de l'imitation» Paris, 1772, 4 vol. in-8»; réduit
et corrige par l'auteur, ibid., 1786, 2 vol., réimprimé en 1795;
'i" les Causes de la décadence du théâtre, in-8<>; ^° Etudes
sur Molière, ou Observations sur la vie, les mœurs et les usages
de cet auteur, et sur la manière de jouer ses pièces, Paris,
1802, in-S*». Il a laissé diverses autres compositions de ce
genre; mais on cite surtout les Mémoires de sa vie, manuscrits,
qui contiennent une foule de faits curieux , de portraits et d'a-
necdotes; ils sont un tableau intéressant et animé de ta littéra-
ture, de la société et de l'intérieur de la comédie française depuis
1750 jusqu'à 1813; on y voit figurer la plupart des notabilités
contemporaines, Florian, Favart, Dorât, Lavoisier, etc. Ces Mé-
moires pourraient former de cinq à six volumes.
CAILHOL [vieux mot), une pie ou autre animal des deux
couleurs blanche et noire.
CAILLA (Albert), troubadour du xin* siècle, est auteur
d'une Sirvente contre les femmes, qui ne fait pas regretter la
perte de ses antres productions.
GAILLARD (ABRAHAM- JACQUES), jurisconsulte, né à Paris
en 1731, fut l'élève et l'ami du célèbre Pothier. Ses premiers
pas dans la carrière du barreau furent marqués par des triom-
phes. Doué d'une mémoire prodiffieuse , d'un esprit droit ,
d'une abondance d'élocution que la préseiîce d'un auditoire
excitait en lui subitement et comme par inspiration , il joignait
à ces avantages une profonde connaissance des lois. Les affaires
les plus compliquées étaient simplifiées par sa méthode, et la
facilité avec laquelle il les traitait lui avait fait donner le surnom
de Moule à affaires. Caillard, mort en 1776, a laissé quelques
ouvrages de jurisprudence qui sont encore inédits.
GAILLARD (Antoine-Bernard), né à Aignay en Bour-
gogne en 1757, fut successivement secrétaire de légation à
Parme, à Cassel, à GopeDbagoe, ehargé d'albiRi<h»«
dernière ville et ensuite a Saint-PéteTsmars. DerHovi^i
en 1784 , il fut envoyé l'année suivante en HoUaBde. Eii5
il était ministre plénipotentiaire à Berlin. BappHépcadetÂ
après en France, il occupa la place de garde dci vént^
relations extérieures, et mourut en 1807. On loi doit: J^
sur la révolution de Hollande en 1787. Il a été Toa ér» to.
ducleurs des Essais sur laphysiognomonie, ^thinkih^
seur d'une riche bibliothèque, il en fil imprimer te C^
en 1805, in-8<*, à vingt-cinq exemplaires; mais il en if(éd«
une nouvelle édition en 1808, lors de la vente de cette brijp»
lection.
CAILLAU (Jean -Marie), médecin, né à Gaillaclet4«iÉ
1765, se fit remarquer de bonne heure par on goMdédé^
la poésie latine. Après avoir terminé ses étodei,ilaMnto
la congrégation de la doctrine chrétienne, et essein»
distinction dans plusieurs collèges juscia'en 1787, «^
laquelle il abandonna cette carrière ainsi que la cnw
religieuse dont il faisait partie, pour se fiier à BurdemK
danl les premiers temps de son séjour daos cette nft.n
chargea de l'éducation de plusieurs jeunes gens, esUfM^
de Lebrun des Charmeltes, auteur d'une HUtein éim
d'Arc. En 1789, il commença l'étude delà médecine. Ls»
naissances qu'il acquit assez rapidement le fireol dnbcra
179i et 1*95 pour remplir les fonctions de rocdedii W
des Pyrénées-Occidentales, dans les hôpitaux de Biyourd^
Saint-Jean de Luz. Il revint à Bordeaux cnim,Hifmân
1802 à Paris, où il prit le grade de docteur. De rrfoBriloHmt
l'année suivante, il s'y adonna non-seulenieiAàUpniiqKâ»
la ville, et à l'hôpital dont il était médecin, m» CMWtiè
travaux fort assidus de cabinet, et il reprilks coin priè^
qu'il avait déjà commencés en 1800. En 1816, il fit m»
vice-directeur, et en 1819 directeur de réooledeBMeâr.»
mort arriva le 8 février 18^. Chaque année, il pobiii
nombreux Opuscules, et la poésie ne cessa jamais (Tiwr^
charmes pour lui. En 1812, il remporta le prix de li fil**
l'académie des jeux floraux de Toulouse. C'était m vk%
instruit, modeste et laborieux , dun caractère sérien.tas
sensible, mais entêté et parfois un peu caustique. Se wnr
sont : 1° Mémoire sur la gale, suivi de cas de fnH^éi^
maladie, Bayonne, 1795, in-S». — 2» Avis ausmèmk^
sur t éducation et Us maladies des enfanU, Bordew^
in-12. — 5" Mémoire sur une éruption ventewi tiin»>^
naire à la verge, Bordeaux, 1 796, in-8«. — A'^Jwmiktim
de famille, Paris et Bordeaux, 1797-1798, 4 Tolin^Ctt
un ouvrage périodique destiné à retracer les P'^^^Pj^J
mères doivent suivre pour nourrir et élever kùBt^''
5« Première ligne de nosologie infantile , Bofdem J^
in.l2. — 6« Examen d'un livre intitulé PhUoiOfkU^
par le docteur Lafon, Bordeaux, 1797. in-S^.-T»!^»
la mortalité des enfants qui a eu lieu à Boréeûtainms
cinq derniers mois des années i v et v, Bordeaux, 1797. »^
8» Mémoire sur un malade dont l'affection eonsisleAt^
ver des sensations désagréables à t approche issnUstin^
deaux, 1799, in-8«. — 9» Mémoire sur t asphyxie fsrit^
sion, Bordeaux, 1799, in-8°. — 10° Avis auxmertiitfi^
aux pères, aux instituteurs de l'un et de toMiTt tt», ^
ceux qui s'occupent de t éducation physique el ■JJ'r
finstruriion et de la santé des enfants, Bof^eaui. iw»-
— 11« Notice sur la vie et les écrits de P. ^««^^
1800, in-8°. — ly Eloge de J.-C. Prossard, w^H».
in-8«. — 13« Plan d'un cours de médecine «^«"'•7*^,
1800, in.8o. -- 14« Discours prononcé à l'éct^eilé^*^
médecine, Bordeaux, 1801, in-8«. - 15» P^r^^
d'un cours de médecine pratique, Bordcaui, 1***»^
16° Mémoire sur une prétendue pluie '«V^'^SJJ^i
1801, in-8«. Caillau éUblit avec raison que ce pï^^rji •
on connaît un grand nombre d'autrw «^^'"P'JinJ^f
poussière des étamines des plantes conifères. — '1,^1^
moires sur la dentition, 1801-1802, in-8-. - ^\JzL
infantilis brevis delineatio cui t^àjunguMi^^to^r^
quœdam de infantia et morbis infantilibus, Pa^î
~ 19» Plan d'un ouvrage ayant pour l^^ir^ilt
servir à r histoire de la médecine et de ta cfwr ,^
deaux, depuis le iv« siècle jusqu'en ««?>. »;ï^i.f
in-8». — 20° Notice sur l'emploi médical de fi^^ .
contre les fièvres intermitUnUs , B^^^^H^rll^/^k^
21° Mémoire sur diverses substances ^«JJ^Vgos,^
mettent à portée de nuire aux hommes, Bonwjo^f ^
— 22° Mémoire sur la première dentitumJSO^ ^
in-8°. — 25° Essai sur fendurcissement du imw
J
GAIIXB.
(T57)
CAIIJ^K.
i4<> Shgê d'A.'S. iMcardom, wMecin à Bardeaux, Bordeaux,
1806, in-8>. ' 95» Mémoirt 9Uf Ui époqueê d€ la médecine,
Bordeaux, 1806, iii-8». — W* dnmdéraUont Mmmaires «tir
îtê enfaniê à ffroue télé, et Àferçu êur timfiuenee de quelques
tmalmdiee eur le pkifeique et le m&ral de l'enfance, Bordeaux,
1806, in-8». ^ 97<* Avie iur la vaccine, Bordeaux, 1807, in-8».
- !i8o Réfleœiome eur lee dangerê de retirer trop brusquement
les enfants des mains de leurs nourrices, Bordeaux, 1807,
in-8*>. — S9<* Lettre eontenemt Cegamen d'un ouvrage de
M. Rickerand sur les erreurs populaires en médecine, Bor-
deaux, 1810, in-8^. — 30^ Instruction sur le croup, Bor-
deaux, 1810, in-8o. — 31» Tableau de la médecine kippO'
ereuique, 1806, 1811, iiv^<>. — Z^ Mémoire sur les reckuUs
éans les maladies aiguës et chroniques, Bordeaux, 1812,
in-8o. — W Mémoire sur le croup, Bordeaux, 1813, in-8». —
^^^ Réflexions morales sur les femmes considérées comme
garde^makutes dans les k&pitaux, Bordeaux, 1813, in-8o. —
ô5<» Examen critique des nosologies modernes, Bordeaux, 181 1,
io-8*». — 56" Rapport sur les moyens de réprimer le charlata^
nisw^, Bordeaux, 1816, in•8^ — 37<» Eloge de Villaris, Bor-
deaux, 1817, in-8**. — 38" Réflexions sur la mort prématurée
de quelques enfanU célèbres, Bordeaux, 18t8, in-8». — 39" Ré-
flexions sur l'art d'écouter, considéré relativement à la $néde-
rine, Bordeaux, 1818, îo-8". — 'lO*' Réflexions sur les vémnics
et sur quelques auteurs qui ont traité des affections mentales,
Bordeaux, 1818, in-8". — 41» Eloges de Mingelouseaux père et
flls, Bordeaux , 1818, in-8". — 4:2" Eloge d'Eusèbe Valli, Bor-
deaux , 1818, in-8". — 43^ Mélanges de médecine et de chirur-
gie, Bordeaux, 1818, 10-8°. — 44*' Réponse à une lettre et à un
mémoire de âf. CazaUt sur la rage, Bordeaux, 1818-1819,
iii-8". — 45" Mémoire sur Van-Helmont et ses écrits , Bor-
deaux , 1819, in*8". — 46P Réflexions médicales sur le pen^
chant des hommes à la crédulité, Bordeaux, 1819, in-8". —
47*^ Notice sur les glandes surrénales, Bordeaux , 1819, in-8".
— 48o Plaintes de la fièvre puerpérale contre les nosologistes
modernes, Montpellier, 1819, în-8". — 49" Àlmanach de la
société de médecine de Bordeaux, Bordeaux, 1819, in-8". —
!^0" Notice sur Gabriel Tarragua, Bordeaux , 1819, in-8". ~
31" Médecine infantile, ou Conseils à mon gendre et aux jeunes
médecins sur cette partie de tart de guérir, Bordeaux , 1810,
ifi-8". — Caillau a inséré un ^rand nombre de pièces de poésie
lans le recueil de racidéniie des jeux floraux. On lui doit
itissi une traduction française de la Callipédieôe Claude Quillet
[ F. ce nom), Bordciiux, 1799, in-12; et un poème en trois
rhanis, intitulé l'Àntoniade, 1808, in-8*'.
CIAILLAVET, sieur de .Monpiaisir , né à Condom vers la fin
lu XVI*' siècle, embrassa d'abord Télat militaire, et,apr^ avoir
^it plusieurs campagnes en Italie , quitta cette profession pour
Hudier le droit. En 1630, il était avocat au parlement de Bor-
deaux , et y plaidait avec quelque réputation. L*amour Tavait
rendu poète, et c'est à une maîtresse nommée Mélinde qu'il
adressa la plupart de ses vers. Goujet dit que le slyle de (3ailla-
^et tient beaucoup de celui de Malherbe; qu'on trouve dans
nuelqnes-unes de ces pièces de l'esprit , de l'imagination , de la
iouceur dans les expressions. C'est beaucoup que ce critique,
toujours prêt à blâmer les vers amoureux, lui ait donné de pa-
reils éloges. Les poésies de Caillavet furent imprimées pour la
seconde fois i Paris en 1631, in-4". On trouve dans le premier
livre ses poésies amoureuses, et dans le second, des stances, des
»;l«'*gies , des odes , des épwrammes, etc., et quelques lettres en
prose. Il ne faut pas conlondre Caillavet avec le comte de Mon-
olaisir, ami de Saint-Pavin, de Lalaneet de Charleval , dont
M. de Saint-Marc a réuni les poésies à celles de ses amis en
1759 , 2 fol. in-li (F. Monflaisib).
r. AILLE (eoliirtifar) (J^ifl.fuil.).Cet oiseau estde l'ordre desgalli-
nacês et forme dans la famille des perdrix (perdieides) un petit
l^nre dont voici les principaux caractères : tîec court, large, peu
Kaut,la partie inférieure recourbée; narines situées à la base du
bec, sur les côtés, etiKCsque fermées par une membrane voûtée;
la t^te emplumée, même autour et derrière les yeux. Pieds à
larges lisses, dénués d'éperons, bien que parfois on rencontre
Lin tubercule calleux à la place; queue courte, le plus sowent
rmiposée de qoatone pennes étagées et arrondies , cachées par
es couvertures supéneares et inférieures; les ailes petites,
liais ayaot la deuxième penne plus longue que toutes les
latrcs; quelquefois il arrive que c est la première. Quelques na-
luralisles donnent au premier cas le nom de type aigu, au
tecond celai de type iur*ai§u. — Les cailles diflTèrent des per-
Irix , non-seulcfDCDt par leur structure zoologique, mais encore
l%ar leurs roœuri; elles sont peu sociables et vivent isolées.
9hez les enfants nowoeam^néSf Bordeaux, 1806, in-8". ~ | Hormis le temps des amours le mâle fraye seul, et lorsque la fe-
..^ «. ^M « w ^_ ,j , A «__j «-_j melle a fait sa couvée , il faut qu'elle en prenne soin dfe-méme.
Les mâles sont polygames ; à peine a-t-il brisé sa coquille que le
cailleteau court. Il est plus robuste que le perdreau et se passe
glus tôt des soins de sa mère. Une fois cette époque arrivée, la
tmille se sépare, et il est rare que les cailles se réunissent ensuite
avant que la saison des amours revienne. — Ce £enre parait
appartenir aux climats les plus chauds. L'Asie, les lies de la mer
des Indes, de l'Océanie, (le l'Afrique et Madagascar en four-
millent, tandis qu'en Europe on nen voit qu'une seule espèce
qui émigré par troupes nombreuses à l'approche des frimats
qu'elle redoute et qui lui enlèvent sa subsistance par ta destruc-
tion des blés et des insectes. — Quoique les cailles soient fort
répandues , cependant on n'a que des données incertaines sur
leurs mœurs. — On sait, et maintenant personne ne révoque
plus ce fait en doute, que les caill?s entreprennent de longs
voyages. — Cette inclination à se déplacer a certaines époques
de l'année est un des principaux caractères de la caille ; cela est
si vrai que l'on peut observer sur des individus de cette espèce,
pris jeunes et élevés loin de leurs semblables, une très-ffrande
agitation, le soir et une partie de la nuit aux mois d'avril et de
septembre , époque de la passe de ces oiseaux. — Les cailles qui
parlent en septembre choisissent d'ordinaire le vent nord ou
nord-ouest qui les porte en Afrique, où elles se répandent jus-
3u*au Cap. Mais malheur à elles si le \eni vient à changer pen-
ant la traversée 1 — A Caprée, devant Naples , et en Morée,
lors de leur passage, on en fait une récolte i mineuse. — I.^
cailles arrivent en Europe dans le courant d avril ; les chasseurs
nomment ordinairement les premières, cailles vertes, parce
qu'ils les rencontrent dans les prairies; passé cette époque, ils
les appellent cailles grasses. — Lorsqu'elles nous quittent, eWeb
vont se répandre en Egypte, en Asie, en Syrie, etc. — Il y a
bien toujours quelques retardataires qui ne peuvent suivre la
troupe ; ils passent alors l'hiver dans les endroits les pluschaudi»
possible. — 1^ caille a le vol rapide, mais elle se lève pénible-
ment, encore faut-il la poursuivre ; elle fait presque autant de
chemin en courant qu avec ses ailes. On la chasse exacteroeni
comme la perdrix. — Les mâles sont très-lascifs, on en a vu
dans une journée s'approcher quinze fois des femelles. —Celles-
ci dans nos climats ne font qu'une couvée de dix à quatorze œufs
obtus, d'un verdâlre clair, marqués de taches brunes et noirâ-
tres ; elles les déposent dans un simple trou entouré de quelques
brins d'herbe et restent dessus trois semaines. Au bout de ce
terme, les petits sortent de leurs coquilles et sont bientôt en état
de se suffire à eux-mêmes. — L'époque de la ponte est vers la fin
de juillet. — La caille est un excellent gibier, surtout les cailles
grasses qui vivent au milieu des récoltes de chanvre, de sarrasin,
des genêts et des bruyères. Outre le chien et le fusil, on la chasse
aussi, suivant la saison , au moyen des appeaux vivants ou ar-
tificiels, du (rama^/,dc la tirasse et du Iraineau. — Les cailles,
surtout les mâles, ont le caractère triste et querelleur. Les an-
ciens considéraient beaucoup ces oiseaux. — Les principales
variétés de cailles sont : la caille \u\uaiTe{perdix coturnix),
longue de sept pouces trois ou quatre lignes, queue de quatorze
pennes, bec et pieds couleur de chair. — Chez le mâle, au bout
d'un an après la première mue, les plumes de la tète sont bran
foncé, les bords roussâlres. Au-dessus des yeux est une liande
d'un blanc jaunâtre qui se dirige de chaque côté sur la nuque.
Une autre moins large passe au milieu du crâne à Toccipul; la
gorge est rousse avec deux bandes de brun roussâtre; le cou, le
dos, le croupion et les épaules offrent un mélange de jaunâtre et
de noir, de roux et de gris. — Les femelles se distinguent do
mâle par leur gorge blancliâtre et sans tache , la couleur plus
foncée du dos et des taches noires presque rondes qui parsè-
ment la poitrine et la partie inférieure du cou. — Au reste, les
localités et la nourriture peuvent faire varier la couleur et la
grandeur des individus. — On voit même des cailles noires ,
mais cela n'a lieu qu'en domesticité. — La odlIc à ventre perlé
[cotumim perlata), de Madagascar, qui émigré en Afrique; la
caille australe {coturnim australis), très-abondante à la Nou-
velle-Hollande; la caille de la Nouvelle-Zélande ( eolunUo'
novm Zelandiœ)f récemment découverte par MM. Quoy et Gai»
inard. On ne connaît que la femelle. La raille nattée (eoliir-
nix lextilis); elle est un peu plus petite que la caille vulgaire,
mais elle a le bec plus gros et plus fort. Son plumage imite assez
bien un ti.ssu natté de couleurs noire, blanche et roosse; elle
habite l'Inde. La caille à fraise (coturnix exealfactoria ), qui
tire son nom d'une fraise blanche qu'elle a sous la gorge et qui
tranche avec son plumage brun noir. Elle est moitié puis petite
que la caille vulgaire; elle habite la Chine. La caille â gorge
blanche (coturnix torquota), décrite par Mauduit, a le sommet
CAILU.
cm)
de la (èt« noirâtre , les joues noir foncé jusque sur le derant
du coUy encadrant ainsi la ^orge qui est parfaitement blanche.
On ne sait quelle est sa patne. La caille hnme {eolumis griseaj^
Tariélé de Madagascar. La caille de la Nouvelle-Guinée (eolur-
Ntx novm Guineœ)^ qui lire son nom de sa patrie. La caille des
bois (telrao $yhalieu$)» originaire de la côte septentrionale d*A-
fHque. Cailles d'Aménque : ces oiseaui n'ont aucun rapport
arec nos cailles, ils appartiennent au groupe des Colins ( r. ce
RlOt).
CATLLETEAU. C*est le nom que Ton donn« aux petits de la
eaâlle avant qu'ils ne soient assez forts pour se passer de leur
inère( F. Caille).
CAILLE ( Chasse de la ). î^ caille se chasse au chien cou-
chant et au fusil, au hallierclà la tirasse (T. Halier, Tirasse).
La chasse de la caille au chien couchant n'a rien de particulier.
On tend le ha Hier en zigzag ; c'est un petit filet d'un picKi
de hauteur au plus, qui se tient perpendiculaire à l'aide de pi-
quets : on a un appeau , le hallier se place entre la caille et le
cnasseur; le chasseur contrefait la voix de la femelle, et les
roàlcs accourant, se jettent dans les mailles du hallier dont ils ne
peuvent plusse débarrasser. L'appeau de la caille est fait d'une
petite bourse de cuir pleine de crin, à laquelle on ajusle un
sifflet faild*un os de jambe de chat, de cuisse d'oie, d'aile de
héron, etc., qu'on rend sonore avec un peu de cire molle, ou
d'un morceau de peau mollette attachée sur un fil de fer en spi-
rale, et collée à l'une de ses extrémités sur un petit morceau de
bois en forme de cachet ; et à l'autre extrémité sur un petit sifflet
semblable à celui du premier appeau. On tient celui-ci de la
main gauche appuyé contre le côté droit, et l'on frappe dessus
avec le doigt index, de manière à imiter le chant de la caille.
L'autre appeau a un fil passé à l'extrémité du petit morceau de
bois en cachet, on prend ce fil entre le pouce et l'index de la
main gauche^ et tenant le sifflet de la droite, on pousse Fappeau
contre les doigts de la gauche, afin de le faire résonner conve-
nablement. On peut, au lieu d'appeau , se servir d'une caille fe-
melle qu'on a dans une cage qu'on entoure de hallier ; cette
méthode est la plus sûre. On rôtit les cailles comme tout autre
gibier; on les met en ragoût, ou on les sert à la braise.
caille (Andbê), pharmacien de Lyon au XYi^8iècle,a traduit
en français la Pharmacopée ûe J. Sylvius, Lyon, 1544, in-8<». —
Le Guide des apolhicaireê de Valerius Cordus, ibidem , 1573,
in-16. — Jardin «i^cftco/ d'Antoine Mizault, 1587, in-8».
CAILLE (Jean de la) , libraire et imprimeur de Paris, mort
en 1790, est auteur d'une Hitfoire de timpriwurie et de laU-
hrairie, 1689, in-4<*, ouvrage rempli d'inexactitudes, mais qui,
bien que surpassé par Prosper Marchand et Mercier de Saint-
Lé^r, ne laisse pas que d'être encore recherché par les amateurs
qni tiennent à reunir tout ce qui a paru sur l'ongine et les pre-
miers temps de la typographie.
caille ( Louis-Nicolas de la), l'un des astronomes les
S tus laborieux et les plus savants du dernier siècle. B naquit à
inmigny en Thiésarche le 15 mars 1715, et mourut à Paris le
31 mars 1769, à l'âge de quarante-neuf ans. Son père, ancien
■lilitaire et capitaine des chasses de M*"' la duchesse d)e Ven-
dôme, consacrait tous ses loisirs à l'élude des sciences , et parti-
culièrement de la mécanique. Il tâcha d'inspirer te même goût
à son fils, et l'envoya au collège de Lisieux pour y faire ses étu-
des : de rapides progrès et un excellent caractère annonçaient
dès lors ce que serait un jour le jeune la Caille. H avait su mé-
riter l'estime et l'affection de tous ses maîtres , lorsque la mort
de son père le laissa sans autre ressource que la protectiom du
doc de Bourbon. — Pour se créer une position honnête et indé-
pendante qui lui permit de suivre ses ^ts pour les sciences, la
Caille résolut de se vouer à l'état eccicsiastiqoe, et commença en
conséquence l'étude de la théologie. Il subit même divers exa-
mens avec succès, reçut le diaconat, mais ne s'éleva jamais plus
haut dans la hiérarchie sacerdotale, soit qu'il fût emporté par
son amonr pour l'astronomie, soit plafiôt que h vent de Fincré-
dulité qui soufflait alors fût parvenu jusqu'à lui et eût anéanti sa
foi. Quoi qu'il en soit, dans toute la suite de sa carrière il se con-
duisit comme un laïque , mais nousajouterons comme un homme
plein de probité et de désintéressement. Un seul exemple le
prouvera. — Chargé par le gouvernement de tracer la carte des
Hes de France et de Bourbon, il employa quatre ans à ce travail,
et ne dépensa au trésor que 9,144 livres 5 sous, tant pour lui
qœ pour un horlc^er qui l'avait accompagné et pour les frais de
construction et d'instruments. — A l'âge de vingt-trois ans, la
Caille avait déjà acquis des connaissances si étendues et si variées
en astronomie, ^u'it fut présenté à Jacques Cassini par le savant
Fouchy. Cassini lui donna un logement à rObaervatoire, où il
se lia d'amitié avec Métal ei s'aowcia à m tiaiWL \k fa
ensemble la description géogfiplH^n» ëei céte de pfa
depuis Nantes jusqv'à Bayonne. L'wfftiode ci ïhék^m
cavaetérisoiefit les opérations du jetiiie aitfooon lui m»
rent l'iMimeur d'être associé à la vériicatkm dth mmlkm
dont on coromençaît alors à s^eecnptt . La pr^iiiiM filaH
dans la mesure des degrés peut, a phmmi ég»di,iM^
eomparatsen avec la dernière nMsnreqai tiaèéCâkLim
déployait otie patience et mm activité infuiÂlti^n^g,
pein« si on peut le snivre dans ses rapidei ncmàmmt
montagnes d'Auvergne, à Bonrges, Rnodei, Aito^iiM^
dant le rigoureux hiver de 1740» — Tandis qn'ipinM««
la France, il fWl nommé professeur de roatwiMlM|BBn^
MaiarUi. En rempiissant ces nouveNei fbadkmiaïKaa
et son activité accoutiianés, il puWia imiiiiii wiil iluu.
de géométrie, de mécanique, d'attronooûe etfoiiiKii
calculs d'éclipsés pour dix-huit cents ans, mimimtfi^
mier volume de l'Art de vérifter les dates, proufcstiti*
ardeur il poursuivait ses trava«x astronoîm^ i*»
qm. Pourtant les lunettca méridsennei éla«B(pnai|»»
connues en France : celles qu'il avait vies te loiiHpnaa
peu deeonûance, il s'attadm à la méthode des hiBfeno»
pondantes, comme la seule qni, malgré sa loiM,^i
assurer l'exactitude à hiquelle il tendait DèiraMrnil.i
était en possession d'an oMervatoire oonstroit dovm wps
colléffe MaEarin; et là , fidèle à la méthode faMt fii im
cm devoir préférer, il passait les jours et hmÉi okrwr k
soleil, les planètes et swrtont les étoiles. — (mméomm
et de vérifier les étoiles australes qui ne » tevntjjwsn
l'horiion de Paris, il forma le projet d'os nmniafé
Bonne-Espérance : il vit aussitôt tonllesaitiqaipiimiiiii
de ce déplacement pour la parallaxe de u laK,cdkérV«
et de Mars, et enfin peur les réfhKtÎMis. Assbioîi^hCs
il crut d'abord l'objet de son voya(^ maiifié;iMii,iiw*
persévérance, il jparrint à détennincr les peatof*»
dix mille étoiles, n ima^na en fetveur desmnufciiiw
ans moyens graphiques ingénieux et PCcesMJwif laj^
liariser avec une méthode qui devait les cAnycrpbM
des calculs. D représenta les nouvelles coaMlfa*»*^
par lui sur un planisphère de six pieds qui «tewa^*
l'Observatoire . Pour utiliser les loisiffsds ce ^T^y *
un degré de l'hémisphère austral avec la pui*"JJ|*
apportée dans les degrés d« France. Nsus wm «F»
ou il leva aussi avec le plus grand soin les «■•••■'v
France et de Bourbon.— De retour à Paris, il l'alfa»**
veau dans son observatoire, et partagea sob^'P*^*'*^
servations, ses calculs, ses devoirs d'académicien wtFj*
et enfin la publication de ses ouvrages. €e fat itei^'''
jour ses TtAtes du êoM , ses F<mdemenU de « «*2;
suite des Ephémériâeê , et qu'il comawiwa pJ^PTyl
ment à s'occuper de la lune et des éloOei isrffaW;^
vraje, qui lui a coûté la vie, a été rédigé P"""**.*^?!!
mais on regrette que l'éditeur n'ait pas dosne p» »|"T
à des calculs arides et fastidieux pour tootaoUe^r
servateur lui-même.
CAILLÉ , qualité d'un liquide décoinpoié par osj^r
conque, et qui forme une masse plus ou «"^ ^^"^
dit : du êang caillé, du lail caillé. On emploie ^rZ,
dernier mot tout seul et dans la forme sobsUPP^fV,,
quer le lait qui est dans cet étal, et oui fâiten gfw«l^
nourriture de beaucoup d'habiunts des «'^'"P'Ç'^-
des hautes montagnes, telles que celles de fAntefyr^
CAILLÉ^BLANG, S. m. {dUmie), prédpilé de ^0^
d'argent et d'acide marin. .^...mmés''
CAILLBAU (GiLLBS), aai|ael DnveidiCT ? «•"Jf ^,,
ticles , sous le nom de Gilles, poi»«n»«f*"»?V2r!r^
province d'Aquitaine et de l'ordre des frèrw w^SÏ-î**
Fiers. D a traduit du hiUn deux lellresdeiawtJtfJ^''
Basile, imprimées à Lyon, 1545, et ««"P^î^ai^
sur lesquels on peut consulter Duverdier et wo»*|-0i
Ce dernier bibliographe le donne pour 9»^^/tl!Z]fi
tontes les veu^es femmes, tant du Viol ^•«^■rj ,
ment, lesquelles ont vécu sous U règle de •^"JV ^|S
GAILLEAU (AlfDRi-CHABLBS), Hi^W"»»^^
mort en 1798, a donné une t^^^2^t^9^
d'élrcnnes badines et plaisantes; la f^^^^rL^>^
Bachelier de SalammHiue, t76f , «fol «»i#' "l^JS**
f oHouf, 5 vol. in- 12, ett:.; mais Mp« •••flïïfiif'f
il serait tout à fait onbHé. sans le Dieêtwi^M^^^^rf^k
kUtoriqme H cHiique dee liwreê tp«m, «wmp ^
CAILUB.
(TW)
ëMf 99tk, îlOBy % TOl. in^y nmis qoe les anmtetm désignent
fÊf le nom da libraire. M. Branet a donné nn sopdément à
ees iFokiiiNS en iftOS, et plus tard a rendu le trarail de'Dock»
iMitlIe» par la publtcation de son Manuel du libraire , S« édî-
lioD.
CAILLBBOTB et CAiLLBBeTis, termes marhîmes dont le
franier s'apptiqoe à une espèce de tenons à croc que Ton mé-
Mge sur les faces de la mècne d'an mât d'assemblage , et qoi
s'embollent dans ées entailles correspondantes dont les jumelles
sont poonrues. — Les Caillbbotis sont une espèce de griHage
ta de treîlKs fait de petites pièces de bois légères, entrelacées
et mises à angles droits, dont on recouvre les écoutilles. Les
caillebolis , dont Tobjet est de donner du jour, de Tair et on
pmsgc à la famée dans un combat , confiennent très-bien à
■■ vaisseau de goerre ; mais la marine marchande doit considé-
wr qa'ane éoabtille à caill<i)otis donnant toujours de Feaa
dans 4e maavaîs temps , offre un inconvénient à éviter pour an
«mre do eoiBnieroe, qui ne doit jamais souffrir d*hamidité
eslreses ponts.
CAILLKBOTE», y. a. {gramm.)^ mettre, réduire en caillots.
- Sbcailleboter, V. pron. se mettre en caillots.
€AILLEBOTlN (F. CaL£BOTIN).
CAiLLfiMTTE, 8. f. (éetm. tuêt) , masse de lait caillé.
^J^*-W^|i*AIT{6o<aii.) , nom valgairedn çenre gaiUet, de la
™"*«5^ ruéiaeéeêf et en particulier du gaïium luleum , dont
m dialiDg«e plusieurs espèces : le gaïium jaune , le gatium
Mmk, le gaUum uligtuus (spongieux, putride), et le gaHum
•eeroefccfU oa fral^oii. Ces différentes espèces , que Ton cul-
•ifc dans les jardins , Tiennent aussi spontanément dans les
«Ainps, où la demière est même très-incommode par la fe-
cdite avec laquelle ses fraiU s'attachent à tout ce qui les louche :
i J une de ces espèces , le gtUium jaune, la propriété de faire
Mller le lait. Parmentier s'est assuré , par une suite d'ex-
penenoes variées, que celte croyance n'est pas fondée; mais on
^ploie avec avanUge, en Angleterre surtout , les sommités
■euries de cette espèce pour donner une couleur jaune au
leorre et au fromage.
eAiiXBMBirr^ s. m. {gramm,), état du lait ou d'une autre
■qtieur qui se caille. Il est peu usité.
CAILLER, v. n. p. {chimie). Cailler et coaguler sont mots
ynonymes; cependant cailler ne se dit ordinairement que du
an^ et du lait, et plus particulièrement du lait. On ne peut
are en parlant d'autres liqueurs qu'elles se caillent ou qu*on
w rait cailler; on se sert alors du terme de coaguler. On peut
n parlant du sang se servir également du terme de coaguler et
le celui de cailler. On dit aussi quelquefois en chimie, en par-
rt marin, et il s'y fait un précipité en caillé blanc.
CL41LLKR , f. n. (vieux mot), chasser aux cailles, siffler les
ailles. — Cailler, s. m. vase à boire , verre, lasse, gobelet ;
Eiacbine à prendre les cailles, et appeau qui contrebit le cri
le ces oiseaux.
CAILLES (Ecrii. êointe). Dieu envoya des cailles aux Israé-
les en deux occasions : la première, dans le désert de Sin,
eu de jours après le passage de la mer Rouge; la seconde , au
ampcment qui fut appelé Sépulcres de concupiscence ; ce qui
rnva au printemps , lorsque les cailles passent de l'Asie en
•urope:on en trouve alors une très-grande quantité sur les
Otcs de la mer Rouçe et de la Méditerranée. Dieu fft élever un
eot qui lea jeta au dedans et au dehors du camp des Israélites,
t^^! grande abondance , qu'il y en eut pour rassasier plos d'un
iiiJion de personnes pendant plus d'un mois. Ludolf, dans le
[»apitrei5du premier livre de son Hisioire d' Ethiopie, préiend
u iJ s agit ici non de cailles, mais de sauterelles , dont il y a
ne quantité prodigieuse en Orient , qui sont très-bonoes à
langer, et que les Arabes amassent en monceaux et conser-
•nt dans le sel pour se nourrir. Mais cette prétention est dé-
duite par le terme hébreu selaw, qui , du consentement des
indues et des versions orienUles , des interprètes anciens et
CMiveaaXySignifie une caille, et non une sauterelle (Exod,, 16.
5; iVittu.,H,32). V > »
4: AILLES {mythol.), Latone, persécutée par Jnnon, fut chan-
*^ V^^^^ par Jupiter, et se réfugia sous cette forme dans
tle de Délos. Les Phéniciens sacrifiaient la caille à Hercule, en
nénuife ée et que ce héros, que TyiAion avait loé, fit rappelé
à la^e par rôdeur d'une caille quiolaûs lui fît sentir.
C41LLET (GuiLLAmnE), psysan du Beauvoisis . se mit à la
I6le de i'inirreclîon dite la jacquerie , qui se forma en 1558
dans le omà de b Fraoce, aotaamient en Picardie, pendant U
captivité du roi Jean en Angleterre. Le nom de jacquerie fut
donné à ce rassemblement, p^vce que ceux qui le composaient,
presque tous paysans, s étaient déclarés les mandataires du
peuple, appelé Jacques Bonhomme, soit par les nobles, soit par
les séditieux eux-mêmes. I«es Jacques . au nombre de près de
100,000 hommes^ divisés par bandes, armés de bâtons ferrés,
après avoir ^rge un grand nombre de gentilshommes, pillé et
brdlé des châteaux, furent vaincus, dispersés ou anéantis par
les seigneurs de Picardie , de Flandre et de Brabant confédérés,
ayant a leur tète le dauphin, deouis Charles V. Gaillet, fait pri-
sonnier par le roi de Navarre, Cnarles le Mauvais, eut la tète
tranchée en 1359.
€AILLET (Jean), jésuite, né à Douai en 1578, mort en 1698^
alaissé un ouvrage intitulé : lllusiria sanclorur^ virorum exem-
pta, eu, , per singulos anni dies^ 8 vol. in-8®.
CAILLET (Paul), n'est connu aue par un livre assez singu-
lier : Tableau du WMriage représenié au naturel , Orange ,
1635, in-12.
€A1LLBT (BÈN igmb), profcsseorde belles-lettres au collège de
Navarre , né a Dijon en 1644, mort en 1714, est auteur de plu-
sieurs petiles pièœsde vers btinset français imprimées dans di-
vers recaeBs, etd'ourragesdramatiaues inédilstlont la collection
en 2 vol. in-8^ faisait partie de la Libliothèque de la Vallière.
On en trouve la liste dans la Bibliothèque des théâtres de Mao-
point et dans la Bibliothèque de Bourgogne,
€A1LLETAGE , S. m. Qramm.), bavardage de caillettes. D
est peu usité.
CAi^LETBR , V. n. {gramm,) , babiller beaucoup, jaser, par-
ler à tort et à travers.
€AiLLETOT, S. m. (hf<(. nat.), lepetildu pleuronecte turbot
CAILLETTE. Ce mot, qui est aujourd'hui le synonyme poli
de bavarde ou de commère (pris dans la même acception), fut
employé pendant longtemps dans une acception aiflférente.
Caillette, dans plusieurs ouvrages du tvi* siècle , a la significa*
tion de niais, foi , imbécile,
CAILLETTE, s. f. (anat. eomv,), quatrième estomac des anî-
ouax numoants , ainsi nommé parce qu'on en retire, chez le
veau, ï'affneau , le dbevreau , etc., une matière propre à faire
cailler le lait , et connue sous le nom depr^siir» (F. Ëstoaiac).
CAILLETTE, fou de François P% dont le nom a été oublié
dans la BiograjMe universelle, et se retrouve dans le Sup-
pUtnênt, d'après nos indications, est le héros de l'un des ro-
mans bistoriquesdu pseudonyme bibliophile Jacob. Ce qu'on sait
de lui se borne à bien peu de chose; et les mémoires contempo-
rains ne lui donnent ni la grâce , ni la délicatesse , ni le courage
que s'est plu à lui prodiguer l'auteur des Deux Fous, Dans les
Contes de Bonaventure des Perriers, la seconde nouvelle con-
cerne trob fous de François T', nommés Caillette , Triboulet et
Polile. Ces trois hommes, tels que des Perriers, valet de chambre
de la reine de Navarre , les représente, étaient plutôt des idiots
que des fous. Il fallait bien aimer à voir l'humanité dégradée
pour s'amuser de leurs inepties ou des ignobles traitements
qu'on ne rougissait pas de leur faire subir. l)es pages attachent
Caillette par l'oreille à un poteau : il se croit condamné à pas-
ser là toute sa vie, et s'y soumet. On lui demande qui Ta ainsi
attaché? il n'en sait rien ; si ce sont les (>ages? oui; s'il les re-
connaîtra bien? oui. On les fait tous venir , et chacun proteste
que ce n'est pas lui qui a fait ce tour ; Caillette soutient que ce
n'est pas lui non plus. Je n'y étais pas, disent tous les |)agcs à
la fois ; je n'y étais pas non plus, dit Caillette. — Certes, il n'y a
pas grand esprit là dedans, et l'on ne saurait comprendre quel
charme un roi pouvait Irouver à écouler de semblables sor-
nettes , et à payer un homme pour les dire. Où Giillette est-il
né ? où est- il mort? à quel igel que nous importe, et com-
ment le constater. A. S.-r.
CAILLEU TASSART, S. m. {hist. nat,), espèce de poisson da
genre des dupes ( F. Clupanodon).
CAILLI , s. m. (6olan.) , cresson qui croit dans un lieu
nommé Cailli , aux environs de Rouen. Dans certains endroits
on donne ce nom au cresson de fontaine.
CAILLlilBES (F. CaLLIÈRES).
CAILLIQUE, S. m. {hist. nat,), sorte de poisson de mer.
(lAiLLOS, CAILLOEL, CAiLLOUEL (vieus moO, cspècc de
poire qui est remplie de grumeaux ou de ^lites pierres, et
qui n'est bonne qu'à cuire.
CAUXT. ( 760 )
CAILLOT, S. m. [médee.) , coocrétiou molle fornée par le
ra{]({procheinentde8 parties fibreuse et colorante du saog» et par
la séparation de sa partie séreuse ( F. Sang).
€AiLLOT-ROSAT , 8. m. (AoT/tc.) , poire ainn Dommée
parce qu'elle est pierreuse , et qu'elle a un goût de rose.
CAiLLOTiSy 8. m. (iechnoL)f espèce de soude dont les
morceaux sont aussi durs que les cailloux.
CAiLLOC. Vulgairement, ce nom est appliqué à plusieurs
pierres susceptibles de poli et employées dans la fausse bijou-
terie ; mais il est plus particulièrement donné aux pierres si-
liceuses, dures et roulées. La chimie appelle caillou les pierres
qui contiennent beaucoup de silice; aussi dit-on, terre des
cailloux , pour designer le précipité de cette dissolution par
un acide, et ligueur aes cailloux, pour la dissolution de la silice
dans les alcalis (F. Alcali , Silice, etc.). — Caillou (mi-
nerai,) {V. Silex). — Caillou d'Alençon ou diamant d*A-
LENÇON. On appelle ainsi de petits cristaux de quartz transpa-
rents (F. Quartz). — Caillou d'Angleterre (F. Poudin-
gue). — Caillou d'Egypte, espèce de jaspe ( r . Jaspe). —
Caillou de roche, variétédu-pètre-silex(r. Pètre-Silex).
caillou , s. m. [lechnoL), Les ouvriers en cuivre jaune
appellent caillou un outil formé d'un caillou plat en forme de ci-
seau de menuisier , et emmanclié de bois , dont ils se servent
pour ôler la crasse et la cendre des creusets.
CAILLOUAS8E, S. f. (lerm, de carrière) , nom que l'on
donne à la pierre meulière lorsqu'elle est olanche, luisante,
dense et en forme de moellon.
CAILLOUTAGE , S. m. coll. (arch,) , ouvrage fait de cail-
loux. GroUe de cailloulagey Chemin de eailloutage.
CAILLOUTAGE, s. m. (IfcAfio/.), peinture qui imite la couleur
de l'intérieur des cailloux dans un tableau. — Cailloutagb ;
amas de cailoux se dit encore d'une petite montagne , ou d'un
enjolivement pittoresque que l'on élève artislemcnl avec une sorte
de cailloux variés de couleurs , dans les jardins, cours, parterres
ou bosquets (F. Rocaille).
caillouter , V. a. (lechnoL), garnir de cailloux, répartir
des cailloux sur une route pour lui donner de la solidité.
caillouteux , EUSE , adj. (gramm.)y plein de cailloux,
semé de cailloux.
CAILLOUTIS. On appelle ainsi un composé du plus gros sable
tiré des rivières , mêle à des pierres siliceuses concassées et
répandues sur les routes. Les Anglais se servent d'une pierre
calcaire fort dure qui , mêlée et dùmée par couches , rend les
routes unies , et leur donne une solidité durable et qui résiste
parfaitement aux intempéries des saisons, ainsi qu'aux voilu-
res les plus chargées. M. Macadam est l'inventeur de ce pro-
cédé : on emploie à ce travail les pauvres des paroisses.
CAILLY (Jacques de » connu sous le nom d^ÀceUly, cheva-
lier de l'ordre de Saint-Michel, né à Orléans en 1604, a laissé
Îuelques vers imprimés d'abord sous le titre de Diverses peliies
*oésiei du chevalier d'Àceilly, Paris* Andr. Cramoisy, 1667,
in-i2, réimprimes dans le recueil de Pièces choisies, tant en
prose qu'en vers, publié par Lamonnoye, la llaye (Paris), t7l4,
3 vol. m-13 ; et encore dans le Recueil de pièces galantes en
prose et en vers de M""^ Lasuxe et de Pètisson, 1748, in-12, 5
vol. La plupart des pièces deCailly sont versifiées naturellement;
quelques-unes sont citées quelquefois, telles que celles-ci :
Dis-je quelque choie aiêez belle,
L'antiquité toute en cervelle ,
Me dit : Je Tai dite avant toi.
Cesl une plaiMnte donzelle ;
Que ne venait-elle après moi I
J'aurab dit la chose avant elle.
Tout le monde connaît son épigramme contre les étymologistes:
Alfana vient è!e<pius^ sans doulv;
Mais il faut convenir aussi
Qu'en venant de là jusqu'ici
Il a bien changé sur la roule.
Cailly te disait allié de la famille de la Pucelle d'Orléans. Il est
mort en 1673.
CAILLT (Adrien-Guillaume], littérateur, né en 1727,
reçut une éducation soignée au coll^ de Beauvais où il rem*
^•.
CAIM-AKAir.
porta tous les prix. Il suivit d'abord la carrière de»
comme volontaire dans l'arlillerie, et chanta les
l'armée française après la bataille de Footenoy, où il
battu. Il revmt à Paris avec le comte d'Eu, grand
l'artillerie, qui le nomma trésorier de ses doniaioei.
pondre à la confiance de sou protecteur, Cailly eain cher u
notaire, où il acquit les connaissances nécessaires â «et aasn^
fonctions. Après la mort du comte d'Eu, en 1775, Ch%«Ari
un coin de terre à la campagne, où il allait pasaer loos la ivi
(K)ur s'^ livrer plus tranquillement â la culture des lettm >i
titres littéraires sont: plusieurs DivertissewkenU^ etmki^memivk
1750, pour les fêles que la duchesse du Maine donoait aSoMii
Don Alvar et Muicio, opéra en trois actes, tiré ds nmm, m
Gil-Blas, et joué sans succès en 1770 au Théàlre-IUttcn; fSm
cation d'un prince, autre pièce reçue au iBèfoe thèÈÊni^**
poque de la révolution ; le Temple de Gnid^^ grand «■»•
trois actes ; des Poésies insérées dans les Blremmes difmk
YAlmanach des Muses, etc., et une foule de chantons
souvent à Beaumarchais et à Boufllers. Membre de la i
belles-lettres de Paris depuis sa fondation, il j lot
pièces fugitives, entre autres le Jugement de Pàris^
mant où il a su concilier la décence et la ^ràce. Cail/j,
céder sa modestie aux instances de ses aans, s'ocmpail 4r i»-
blier un recueil intitulé : Contes en vers, chmnmms et ftm
fugitives, Paris, an i\ (1800), in-8'' de 388 pages, lanp'i
mourut le t9 septembre de la même année d'une êtiaqmt 4w^
plexie. A la demande de son fils, son corps fut iabmméi ^ "
ville dans le jardin où reposaient depuis sept uu îm
de son ami Favart. M. Alissan de Chazel, secrdaiiedeUi
des belles-lettres, prononça, le 15 octobre soivanU tm éloge è
Cailly, imurimé dans le même format que les poésesde oto-a
mais que l'on ne trouve pas toujours en lëte dece feoMÎL ïa
poésies de Cailly sont en général graveleuses, qooiqa'cttoflirt
pour la pluprt l'ouvrage de sa vieillesse, et composées ^eiài
te régime ae la terreur qu'il ne manque pas de t1i|iMftTTr A
peut en dire autant des quatre premiers chants aane pm
intitulé : Mon radotage, ou Mes vieiiieê freéanies,miiu
Sas achevé. Cailly a coopéré au Journal d4S
I"»* Mérard deSaint-Jusl (1).
caillt (Charles), né à Vire en 175S, entra Uxi'fimi
la carrière au barreau, et s'élant montré dès le coe
l'un des partisansde la révolution, il remplitdansie
du Calvados différentes fonctions administratives el
entre autres celle de commissaire près les trihuoanx ati^im-
minel deCaen ; il y fit preuve de sagesse, de modération, cIr«^
Quelques services aux victimes de la tvrannie réiwrfuiiiwr
Dénoncé bientôt lui-même comme fédéraUsie^ el mis hank «.
il ne dut son salut qu'à des circonstances parlicolîéres, el b^k
nient au siège de Granville par les Vendéens, i|iii iu ti»
l'attention des conventionnels. Après le 0 Ihenindor, i ccc
dans les fonctions publiques. Il était commissaire du éxtôm
près l'administration départementale du Calvados en iTT. v^
qu'il fut destitué comme soupçonné d'appartenir an pMli f
allait succomber dans la journée du 18 fructidor. Son dskie
ment le nomma néanmoins en 1798 député au consci «s»-
ciens, dont il devint secrétaire l'année suivante. Il y itaanf
port sur le notariat, et soutint lesdroits de la répuliuqne av •
successions des émigrés. Il parla encore dans cette assnaNér «
le réffime hypothécaire, sur le vagabondage et sur d*aotmd-
jets de législation. Après le 18 brumaire, Cailly entra ém ^
magistrature : nomme d'abord jug^ an tribunal d'appel de Os.
il devint plus tard conseiller, puis président de chaafart i -
cour royale. Il est mort dans l'exercice de ces fbnctiaB» ^ *
janvier 1831 . Caillv avait toujours cultivé les lettres, et i êitf .:
des membres les plus assidus de l'académie de Gaen. Le
de cette société contient plusieurs mémoires do sa
On a encore de lui : 1° Rapport on eon$eii dm
forganisation du noIartVu, 1799, in-8*»; 2* Diu
le préjugé qui attr^ue aux BgYptiêns flumm^ur dm pn
mières découvertes dams lit sdencêê et Im arU, l«# é rmeaim
de Caen, 1803, \n-9P.
i:aim-akan,ou plus correctement caim-mbkam , f< '
(1) Dans une petite biographie critiqae» qoî nrwt
tulée tê Tribunal d'JpoUon, 3 vol. ia-lg, on ht : « :
beioiii de l'éveDlail quand il entend les yveleiwei bm< cA
pièces fugitives du père ; u et dans rtrticle de CaiSj fis. Il n*
ron pouvait faire rÎAcr wetUe avee helU, miêéhcon'
barae, ce dianionnier opiniâtre travaîUcrail avec oae i
lilé. »
CAIMITUB.
(7«i)
CAIN.
iiiMn <f une dignité éminente dans Tempire ottoman. Ce nom
est formé de deux mots arabes qui signifient celui qui lient ia
placé é'un aufre, qui remplit les fonctions d*un autre, et par
conséquent on l'emploie dans tous les cas où il s'agit de desi-
gner un substitut ou un lieutenant; mais on Fanplique spéciale-
ment k deux officiers supérieurs dans la hiérarchie du ministère
ottoman : Tun est le lieutenant du grand viiir , (|u*il accom-
pasne partout, et dont il est en ouelgue sorte le secrétaire d'Elat
ecTe chef du divan, quoiqu'il n y ait que Yoix consultative. La
commission est suspendue lorsque le grand vizir est auprès du
sultan et dans les lieux qu'habite le souverain. Ce grand officier
est plus connu sous le nom de Kehaya-bey, — Le second
calm-mekam, qui est véritablement le substitut du grand vizir,
le remplace en cas d'absence; il est nommé aussitôt après son
départ» et entre en fonctions immédiatement. Il agit avec plein
pouvoir, ordonne et chanse tout â son gré. Toutefois, il ne peut
abroger une ordonnance du grand vizir, ni déposer ou faire dé-
capiter les vieux pachas. Il siège toujours, soit a Gonstantinople,
sœt dans toute autre résidence de l'empereur, où son ministère
se compose des attributions de gouverneur et de lieutenant gé-
néral de police. Il a sous ses ordres le bostandji-baschi et le
seghan-baschi (commandant de rinfanlerie); mais il était infé-
rieure l'agha des janissaires avant la destruction de cette milice
redoutable. Quoique le calm-mekam n'ait rang qu'après les
vizirs et qu'il ne puisse s'immiscer dans l'administration de la
justice et des affaires religieuses, son pouvoir égale celui des
pachas dans leurs gouvernements, et il est ordinairement nommé
pacha k trois queues lorsqu'il cesse ses fonctions temporaires de
caYm-mekam. Rival do grand vizir pour l'autorité, il est tou-
jours en mésintelligence avec lui, et il en est souvent résulté
entre eux des luttes dans lesquelles l'un ou l'autre a suc-
combé.
CAIMAH (hisl. nat.), nom d'une espèce de crocodile d'Améri-
que, qui a le museau large et court, et aont la voracité égale la force
( r . Crocodile). Les nègres estiment beaucoup la cuair du caï-
man, celle de la queue surtout, qu'ils font rôtir et qui est en effet,
dit-on, un mets dc^licieux ; mais la poursuite de cet animal est
d'autant plus difficile et plus dangereuse qu'il est très-friand
lui-même de la chair du chasseur, et que la nature lui a donné
non-seulement la force de se défendre, mais encore l'audace de
prendre quelquefois l'offensive.
4:aiman ou catman ((/^ogr.),groupede trois petites fies de la
mer des Antilles, au sud de Cuba et à 50 lieues nord-ouest de la
Jamaïque. La plus grande, dite Grand-Gilman , est la seule
habitée. On y compte 150 à 300 habitants, qui pilotent les bâ-
timents et approvisionnent la Jamaïque de tortues, très-abon-
dantes dans ces parages. Cette Ile n'a pas de port pour les
grands navires, mais seulement un bon ancrage au sud-
oaest.
CAIMAND, AXDE, s. (araifiiii.), gueux, fainéant, mendiant.
Il est vieux (Hoiiif) (F. Qdèmandeub).
CAIMABIDBB, V. n. (K. QoÉHANDER).
€:aimandbitr, edse, adj. (F. Quémandeub).
<:ai9I biamrillah, vingt-sixième calife abasside, succéla,
ran 4M de l'hégire (1030 de J.-C.), à Cader-Billah, son père.
Contraint d'abandonner Bagdad, dont Bessassyrv, lun de ses
principaux officiers, s'était emparé, le sultan du Koraçan, Tbo«
Soul-Bey, le rétablit dans ses Etats. Après la mort dcThogroul,
lim reçut du fils et du petit-fils de ce sultan plusieurs autres
services qu'il paya par un entier asservissement a leurs volontés.
Il mourut Tan 467 de l'hégire (1075 de J.-C.). Il a laissé quel-
tfues vers estimés.
CAINE ou CAIMO (Pompée), médecin , né à Udine dans le
Prioul en 1568, exerça son art dans plusieurs villes de l'Italie, et
mourut à Titian en 1638. On a de lui : De ealido innaio
Hb. ni, 1636, in-4»; De febrium pulridarum indicationibuê
ima:ia Galeni methodum, etc., Padoue, 1628, in-4<».
CAIMIRI, s. m. (àûi. nat.), très-jolie espèce de singe du
(cnre des sagouins d'Amérique; c'est le saïmiri de Buffon.
CAINITE8, s. m. pi. secte de gnostiques qui croient posséder
jn savoir surnaturel.
GAIMITIER, ckryiophffUiêm {botoH.)^ penUndrie monogynie
ie Linné, supothées de Jussieu. — Caractère général. Calice à
ânq parties, corolle campanulée, à cinq lobes ouverts, autant
l'éUmines, un stigmate quasi-bifide; fruit, une baie globuleuse,
livisée en dix loges, dont chacune est occupée par une graine
xMnprimée. Trois espèces sont bien connues ; croit aux Antilles;
ion fruit répand une odeur fade et désagréable.— Caimitieb a
FKiJiLLESAmGBi«TABS(cArifMpfty/lNai«rigffiilfiiiii) : feuilles peti-
IV.
tes,ovales« striées blanchesetargentces en dessous; fruit rond et
petit,recherché par les habitantsdes Antilles. Arbre de (aille assez
élevée. —Caimitier a fruit bond (ehrysophyllum enïmilo\
arbre qui s élève très-haut, feuille ovale, couverte en dessous
d'un duvet jaune éclatant, d'où lui vient son nom latin ; produit
un fruit nommé caïmite , assez agréable quand on a pu sur-
monter la répuffnance qu'inspire 1 odeur fade qu'il répand. Il y
a trois variétés de cette espèce : celle dont le fruit est rouge et les
feuilles ferrugineuses en dessous ; celle dont la pulpe est d'une
teinte bleuâtre, et celledont le fruit est très-petit, et queNicolson
appelle caîmiticr à petit fruit. — Caimitieb a feuilles gla-
bres (ckryêaphyllum glabrum). Les feuilles de cette espèce sont
glabres en dessus et en dessous. Fruit sans saveur et de la gros-
seur d'une olive. Son bois est dur; il passe pour incorruptible, et
sert à faire les clôtures dans les terrains cultivés.
GAIN, premier fils d'Adam et d'Eve, dont le nom hébreu est
généralement traduit parpo«4ei«ton, parce qu'on suppose qu'Eve
s'écria, dans le ravissement de sa joie, en le mettant au monde :
cr Voilà que je pos$êde maintenant un fils, d Caîn , disons-nous»
veut dire plutôt fils du travail^ de la peine, et l'exclamation
d'Eve doit se traduire ainsi : a J'ai forme un homme avec beau-
coup de travail et de peine ; d traduction qui rend parfaitement
l'accomplissement de la malédiction divine prononcée contre la
femme : a Je multiplierai à l'infini les peines et les iluuleurs de
ta grossesse; tes enfantements seront i^nibles, » et de celle par
laquelle Dieu avait condamné l'homme au travail : « La terre
sera maudite à cause de ton crime ; tu n'en tireras la nourriture
qu'à force de fatigue et de peine. » Il n'y a rien de certain sur
l'époque précise de la naissance de Caïn; seulement elle a dû
être très-rapprocliée de la création, puisque ce fut aus>il6t après
avoir créé le père et la mère du genre humain que Dieu institua
le mariage, et qu'il leur dit : a Croissez et multiplier, » mais
postérieurement à leur expulsion du paradis terrf^stre, car il
serait impossible autrement d'expliquer comment Cam et Abel
auraient pu contracter en naissant le péché originel. Caïn se
livra à la culture de la terre, et c'est du fruit de ce tra\ail qu'il fit
au Seigneur l'offrande à laquelle fut préférée celle d'Abel. Moïse
et saint Paul indiquent les raisons de cette préférence, l'un en
disant qu'Abel offrit ce qu'il y avait de meilleur parmi les pre-
miers-nés de son troupeau, qualité qu'il ne marque point dans
l'offrande de Caïn; l'autre, en nous apprenant que celle d'Abel
fut plus abondante ou meilleure, et qu'elle fut animée d'une
foi vive. On ne sait pas au juste par quel signe Dieu fit connaître
la préférence donnée à l'offrande d'Abel. Les Juifs, se fondant
sur divers événements semblables de l'histoire sainte, conjec-
turent que ce fut par un feu du ciel qui la consuma sans toucher
à celle de son frère. Cette préférence mit le trouble dans le cœur
de Caïn et l'agitation dans tous ses sens. La tristesse et l'abatte-
ment parurent sur son visage. Dieu, touché de son désespoir,
chercha à le faire rentrer en lui-même par ces paroles de con-
solation : d Pourquoi es-tu si irrité? pourquoi ton visage si
abattu? Amende-toi, et ton pardon est assuré; mais si, persistant
dans les noirs projets qui roulentdans ta pensée, tu fais le mal, ton
crime sera toujours présent à ton espnt , et tes remords ne te
laisseront pas un moment de repos. » Caïn, sourd à cette voix,
attira son frère dans un lieu écarté, lui chercha cjuerelle et se
souilla par le premier meurtre qui ait ensanglante la terre. Le
Seigneur, dont ce crime semblait devoir provoquer une vengeance
éclatante, se contenta de lui dire : a Caïn, où est At)el, ton
frère ?D Caïn, au lieu de s'avouer coupable et de recourir à la
miséricorde de Dieu, crut pouvoir se soustraire à cette question
importune par la réponse évasive, qu'il n'en savait rien ; qu'il
n'était pascnarg^éde la garde de son frère. Alors le Seigneur pro-
nonça contre lui cet arrêt terrible qui devait retentir dans toutes
les générations : <k Quel crime affreux as - tu commis? La
voix du sang de ton frère s'est élevée jusqu'à moi ; elle ne
peut être apaisée que par une punition exemplaire. Tu seras
proscrit de cette terre abreuvée du sang innocent, condamné à
une vie errante et vagabonde. Le champ que tu cultiveras à la
sueur de ton front ne te rendra point le fruit de tes travaux ;
et, poursuivi sans relâche par le plus épouvantable souvenir,
tu ne croiras voir dans tous les hommes que des vengeurs de
ton fratricide, d Cet arrêt foudroyant fit enfin comprendre à
Caïn toute Ténormité de son crime : il se reconnut indigne du
pardon, ne vit autour de lui que les horreurs de la mort, et crut
Îu'il serait la victime du premier homme qu'il rencontrerait,
lieu le rassura encore contre cette crainte, en lui dénonçant l<i
sévère punition de quiconque oserait attentera sa vie, et lui con-
firma cette promesse rassurante par un signe, c'est-à-dire, suivant
l'opinion qui nous semble la plus probable, par un miracle qui ne
devait plus laisser subsister ae crainte à cet ^rddans son esprit.
96
CAIRAir. (
f>l éTéfiement doit être placé dans laeent vingt-neuTièmeannée
d*Adain, puisque, selon rEcrilure sainte, cesl en Tannée cent
trente que naquit Seih, destiné à remplacer Atiet dans la fa-
nnile des pères du genre humain. Cette époque certaine fournit
réponse au système de Lapeyrère et aux difficultés de Ifeyie, en
fofeur des préadamites : ces deux auteurs prétendent en enn^
dore Texisteuce de Tarrét prononcé par le Seigneur contre
Gain ( F. là-dessus Crouzas, Examen du fyrrhonhme, et une
bonne dissertation sur Tarlicle Gain de Bavle, dans les Mé-
WHrires de Trévoux de mai 1788). Gain» après avoir longtemps
erré, se retira dans la terre du Nod» à Torietit d*Eden. Sa ûU
mille s*étant prodigieusement multipliée, il y construisit des
cabanes, dont on a l'ait une ville appelée iTenocA, du nom de son
fils. On ne sait point I e|N)que de sa mort. Suivant une ancienne
tradition, il fut tué par L^mech, son neveu; mais cette tradition
n'est nullement certaine. Josèphe, sur Taulorité de qui on ne
peut guère compter ici, dit que Gain commit toute sortededépré-
dations; qu'il s*adonna au iit>ertina^, qu'il sut)stitua le luxe à
fantique simplicité des mcn]rs,qu1l établit te premier le droit de
propriété en séparant les héritages par des haies, et qu'il fut
rinventeur des poids et mesures. — il sortit, au miHeu do ii**
fliècle, du sein des vakntinieiis, selon saint Irénée, ou de celui
des nirolaîles, sehm saint Epiphane, une secte de carnilesqui
affectaient pour Caïn une vénération toute particulière. On les
appela aussi judui^ff, parce que dans leur culte ils associèrent
Judcs à Caïn. Ils reconnaissaient une vertu supérieure à celle du
Créateur, qu'ils nommaient sagesse; mettaient la perfection de
la raison à commettre sans pudeur toutes sortes d*infamies ,
prétendaient que chaque action infinie avait son ange tutélaire
qu'ils invoquaient en s'y livrant. Ces sectaires avaient un Eoan-
gite de JudaSf un livre de VÀMe$nnonde mini Paulei quelques
autres écrits remplis de choses horribles. Une femme de cette
secte, nommée Qointille, qui avait ajouté des pratiques encore
Elus abominables à celles des caïn Iles, pervertit en Afrique
eaucoup de monde. On croit que ce furent ses prédications
qui engagèrent Tertullien à écrire son traité : Ih bttpiismo.
CALNAN eut pour père Enos, alors âgé de quatre-vingt-dix
ans, et naquit Tan du monde 325 * Genèse, ch. v, v. 9). On ne
oonnaft aucune particularité de la vie de ce patriarche. Il engen-
dra Malalêel à Tâge de soixante dix ans, et mourut âgé de neuf
cent dix ans, Tan du monde 1255. L*évan^éliste saint I.uc fait
mention de Caïiian dans la généalogie qu'il donne du Sauveur
ich. m, V. 57). Caïnao est nommé Jared par l'historien
osèphe.
CAINAN, fils d*Arphaxad, naquit Tan du monde 1694, et
mourut âgé de trois cent soixante ans. Les Septante, qui ont
augmenté les années des patriarches, lui donnent quatre cent
soixante ans h ré|K>aue de sa mort. Selon ces interprètes, il
avait cent trente ans lorsqu'il engendra Salé; mais, suivant le
calcul ordinaire, il n'était alors âgé que de trente ans. Les sa-
vants sont partagés sur l'âge et l'existence même de Caïnan. On
oe trouve ni son nom ni ses années dans Turiginal hébreu de la
Genèse et du Deulérow^me. On le chercherait vainement dans
la Vulgale, dans la paraphrase chaldaïque, dans Josèphe, dans
Bérose, dans Philun, dans Théophile d'Antioche, dans Jules
Africain, dans saint Epiphane; maison le voit dans la version
des Septante et dans la génêaloffie de J.-C. donnée par saint
Luc : Qui fuit Suie» qui fuit Caïnan , qui fuit Àrphaxad
(ch. 111, V. 35). Voici son i niai rement les différentes opinions
sur une question obscure qui ne semble point de nature à pou-
voir être jamais éclaircic. Quelques auteurs ont pensé que
Moïse avait omis Caïnan parce qu*il ne voulait compter que dix
généralions depuis Adam jusqu'à Noé, et depuis Noé jusqu'à
Abraham. Plusieurs ont cru que les Juifs avaient supprimé le
nom de Caïnan de leurs exemplaires dans le dessein de rendre
suspects les soixante-dix interprètes et l'cvangèliste saint Luc;
d'autres ont prétendu qu'Arphaxad fut père de Caïnan et de
Salé ; de Salé, selon Tordre naturel, et de Caïnan selon la loi. Il
en est qui veulent que Caïnan et Salé soient un même person-
nage, indiqué par les Septante et par saint Luc sous ces deux
noms. Ceux qui soutiennent que Caïnan a été ajouté dans la
version des Septante, et qu'il est passé de là dans l'évangéliste,
prétendent que raulorilc de l'hébreu, de la Vulgate, du chaldéen
et du syriaque doit prévaloir sur celle des Septante ; que saint
Luc n'ayant fait que copier ces interprètes, son texte en cet en-
droit ne peut être d'une plus grande autorité que la leur; que
les changements faits par les Septante dans les années des pa-
triarches .suflisent seuls pour infirmer leur autorité dans tout ce
qui est contraire au texte hébreu, et que d'ailleurs il résulte des
èrlilions des Septante Comparées, qu'elles diffèrent entre elles.
Plusieurs écrivains pensent que le nom de Caïnan est étranger
)
au texte même des Septante ; que ces interprèles tm tj
point mis, que les plus anciens Pères ue Ty ont poim Ul h
effet, ils ne comptent que dix généralions depuis Not^nu
Abraham; et il y en aurait orne, si l'on y oompren»! tt^m
Enûn, des critiques habiles supposent que k nom &t CMtmm
se trouvait point dans les premiers textes &t saint Lac, H fil
n*y est entré que par l'interpolation de quelque rapbi^ (f «
cette question, qui a tant occnpé les savants, CuimMi es k
Pierre et II. Calniet, sur la Genèse; Grotios, swr shbI tac
la dissertation d'Ussérius sur Caïnao, etc.)»
CAINCA (F. KaHINGA}.
GAINCITE, CAiXCIQl'B (F. KABIlfUTK, KABlKigill
CAINB, cmna (vieux mol), le repas du soir» le
CAiHiTOy s. m. (^ofufi.), genre de planles à
pétales.
CAIN1TES(F. CaIN).
CAINUM (F. CaENOM).
CAio(F. Cayot).
€AiFA-8€BoaA, S. f. (boian.)^ espèce de
nommée au Malaiiar. Les brames rapueUeiit essUrm
Portugais bobsu^a ealaènssen^ les ilollandais /ka
J. Commelin, dans ses noies, lui donne le no» àtm
pynfttrmiâ, seu ptfo amarus. Elle est annuelle, et s'Hènrtè
hauteur de vingt pieds environ , s'attadianl à loaiet 1rs ' '
qu'elle rencontre. Ses tiges sont pentagones, ipi
lignes de diamètre. Ses fetiilles ont la ÏMtnt iwm
rottd , de six pouces environ de diamètre, M
sixième à leur origine, marquées de cinq angWsUam ilnr
contour, et de trois à cinq denticules senirâeol <le rhaqantlL
vert brun , fermes, moins molles que ilans la calebuip, n»
levées de cinq nervures principales, rayonnantes en itfnii,<
portées sur un pédicule presque une fms plus court qn'dla U
vrille qui sort de leurs aisselles est commonénir&l ni
quelquefois à deux branches aussi longues qu'elle». Lni
sortent solitairement de chaque aisselle des feuilles sapi' '
les mâles sé^iarés des femelles sur le même pied. Les
forment une étoile jaune de deux pouces de diamèi/r,
sur un pédoncule cylindrique de même longueur, 4ri
Qu'elles égalent à peine la longueur du pédicule àsi
Chaque fleur femelle est posée sur l'ovaire. Elle ooa»'
calice insensible à cinq denticules, et en une corolL?i'
taies elliptiques, grands, concaves, une fois plu» Koc^f^
larges , striés en long, dentelés sur leurs bonis dans Irar MHi
supérieure , et ouverts horizontalement en étoile. L*o«arc 4
au-dessous, sous la forme d'un (puf aussi longoc'euxtrioa-
roniié en dessus par un style sessile, parta^ en Irais stt|
hémisphériques, épais, velus sur leur face iiitérievre. L*
en mûrissant, devient une baie en poire ou sphét ique, v
petite queue de trois pouces de diamètre sur Crois poocnrt éa
de longueur, verte, à écorce ligneuse, dure, épaitfvdrtvi
lignes, à chair pleine, blanche, a six loges, ne s%
et contenant vers ses parois environ soixante g n
horizontalement sur six rangs, attachées un peu,
un long filet qui sort de l'anffle intérieur que fornieni In «xt-
sons charnues au centre du fruit. Chaque graine est rtlipi^
pointue par le bout de son attache , longue de cinq li^cnr». m
fois moins large, jaunâtre, marquée d*un sillon ci rcuUirraaMr
de chacune de ses faces. La caipa^schora croit conunonnMi
au Malaltar, surtout autour de Warapiili, dans les lieux drsf'^
incultes et peu fréq entés, et fleurit dans la saison drsnio"-
Elle est Irès-aiiière dans toutes ses parties , mais surtoai w»*
chair de son fruit. Son suc se boit avec un peu de muscaïk^r
arrêter le hoquet. Sa chair, avant la maturité , s*a«ale ptirr ào
Teau chaude pour procurer le vomissement, dissipe Irssnrï-
inents de poitrine et les migraines, et facilite raocourfcrw^
On l'emploie en bain pour fortiHer le cœur dans les dêlaîftMc^
})ilée avec ses graines, celte même chair évolue les Qr^mr^ h
a description de cette plante, on voit qu'elle ne peut rli» : ■
coloquinte, comme Ta pensé J. Commelin, mats une »fwf ^
pèce de calebasse, eueurbiia, qui doit être placée dans b '
des bryoïies.
C AïPH AS (géogr. ao^.), ville maritîoie de Palestine,
tribu d'Issachar.
CAIPHE OU JOSEPH CAIPHE , grand prêtre des Jvih
Simon, depuis Tan du moud»» 4(W9 jusqu'en 4058. Il
Jésus-Christ à ntort. et fui déposé par Vttellius, gxw
Syrie, Tan r>5 de l'ère chrétienne. Josèphe semlJe
cette déposition comme une des faveurs mie Vilellitt»
aux Juifs à cette époque, oeil élaîlvenaa^émrieoi
w *
U Pique.
foraroHt i
inique, M <
lui ru <lir
ôluignê rli
ce ilerniFi
:i près l'au
iiniuobite
Alors Cti
l'Iaît le Fia ne nir». sur la re|fiHi>e H raimc f i si mmie (w
Sauveur : Vont favn ëil.je le tui* , le gramj prtlrp déchira
ses vAle«ieBU, e4 s'érria : « Ou'avuiiï-itous encore besoin de té-
iTM>ii)s? vous Afeziuus entendu ses MaKphèfQesI b Aces parles,
les Toix dra ducleurs de la loi et des (irMres Turent «nanirnei
pour prunonoer la peine de niori cnnire le Juste par eierllence.
Le lendeaiain, ipres un second iiilerroaatoire au sanliéttrin, H
ses réponses analo^iues à celles de la veille, la sentence \oua de
DUDteau Jêsus-t^lirist au dernirr supplice ; elle fut conlinnêe
par Pilate, gouverneur <le la province pour les Romains, qui
seuls avaieitl ilruit de \\e. ei de inori, et elle recul son exécution
parsesordres. Un ignore quelle fut la fin del^aiphcet l'cpoqM
«le sa uwrL Eb. Gisod.
CAlPON.s. m. (6oWm.), grand arbre de Saini-Domingne dont
on »e sert arec avantage dans les constructions intérieures des
bâtiments.
CAlQrE Igfogr. allé.), aujourd'hui Girmarli, petit flrnve de
Mjsie, qui suri de la moniagne des Abasii, couleA l'ouest, passe
nresrtePergamc.el se jette dans la nier EBce, à Elèe, vi^-tis
deinedeLesbos.
CAlQCEii {géiigr.], en espagnol Coico*, groupe d'Iles, d'Ilots
et de rochers or l'anliipel des Lucayes, enlre 21° et 32° de lati-
tude nord, et 73° et T5° de liingïtiidc ouest. On en compte quatre
prineipates, rlutil la plus ronsîdérabte est )a grande Caique, qui
a 12 lieues de long sur Ià2de large, el uHrc plusieurs bonnes
radrsel ports. Ces îles, quoique mal arrosées, produisent du
colon et du sucre- Leur population s'élève à i,300ou l.SOOba-
bîlanlsflont une cinijuaulaine seulement n'ùlaient pas esclaves
avant l'acte de libération.
4^AiMA. Rien ne parait plus frivoie qu'un refrain de chanson:
nMisrelui-ci a eu dans k révolution de 1189 des résultils ri
piiisMiits. qu'on ne peut le fMuer sous silenre. On ne peut avoir
aucune idée précise de la véritable chanson originale, s'il y en
eut une; cl la seule que l'on trouve imprimée dans les reeneils
<]es rues, et gravée par les marchands de musique, est «ne isseï
mauvaiie chanson , composée par un chanteur ambulant nom-
mé Lndré. L'air de contredanse sur lequel on a ajusté le» pa-
rnle* était d'un U. BieotTt. Cette contredanse s'appelait le
Carillmt mtii*»al, et eu effet la musique du refrain imile un
i-arilkin. Une particnlariié qui n'est pas indilTérenle , c'est que
la reine Marie-Aiiloinette avLÎI pris cet air en affection , et
[^n'etle le jouait MMieiit sur son clavecin. Il est vrai que la
inu.tic^en est originale, vive et gaie. L'inlurlu née reine ne se
Joutait pu que ret air , devenu populaire, serait un jmir son
chaiil de mort, et qu'il retentirait a son nreille sur te chemin
lie l'écharaud. La course du carillon nuLional était i la mode
en ITM, et son rhjthine «irelgai l'Iait rredonné partout le
monde, lorsque les iraviui du Champ de Mars pour les prépa-
ralifs lie la fédération y attirèrent tous les Parisiens qui y
prirent ta pioche et la pelle, et y routèrent la brouette, La gaieté
la phia npansive animait tes travailleurs ; tout le monde chan-
tait et comme il n'y avait point de panites sur l'air du carillon
national .quelqu'un des traiailleursitnpnwiM, Ahl ça ira, pa
ira , ça ira I On ne sait si le reste du refrain , qui cunlient de
ïinisiras paroles, a été la suite de celte preniièrtimpTuvisalkHi:
mais ce qu'il y ■ de certain, c'est qtM dan* les rues et Ici pr»-
[nenadei, le peuple diaatail :
Ab I fa in, ça Ira, ça ira :
Lm ariitocralFi i. la luntentc.
Ah! çi ira, ça h-a, ça ira :
La lih<Ti( l'éiililir*,
Malpé hc tjnm tout r^waira.
&bl ça In, etc.
dea rue* ladré, qui Bl la cbanioa
Et il y • dans la petite fetiille imprimée :
Par le pniJcnt h Fayette.
Dans un antre couplet, la chanson gravée porte :
La lilierlé dit : viemie ^ui vaudra.
Et l'on trouve dans la feuille impriméeCafny^deaa lien de la Li-
berté. Mercier, dans son Anutynu Parû.prélpndquecefameux
Ça ira a été répété d'après Franklin, dont c'était l'expression
tavurilc dans le fort de la révolution d'Amérique. — Du reste ,
celle chanson , la première de celles qui fuient en faveur pen-
dant la révolulion , et qui précéda la CarmagtuiU et la JVar—
(ei7(afie, fut mise en marche militaire, el conduisit nos soldats
à la victoire. — On joua au tliéâtre drs Associés, boulevard du
Temple, eu lim, une petite pièce de Durvigny inlilulée Çafro.
DUUESSAN.
CAIRE, s. m. (bolan.), érorce du fruit du cacaotier, que l'on
nomme aussi catro. On fabrique avec ses Olameiils des étoO^
grossières et des oiirdagce.
CAlu (Lb) (géogr.), en arabe El-Kakira, grande ville ca-
pitale de l'Egypte, au sommet du Delli ou de la Basse-Egypte,
sur la rive droite et à un quait de licne du Nil, avec une cita-
delle qn commande la ville, et esl dominée par le mont llo-
katan, sur lequel le vice-roi a fait élever un fort. Elle ett
entourée Je murailles, que des jardins, desariireset des canaux
entourent d'un c6té, et que borde d'un autre le désert. Un
large canal la traverse. Elle est mal bâtie, mais imposante, «(
possède quelques édifires remarquables. I.e Caire esl divisé en
cinquante- trois quartiers appelés hârah. Les principaux sont au
nombre de seiie. On y compte, enlre autres, le quartier dat
Koptrs, celui des Juils, celui des Grecs et celui des Francs ou
Europrens. I>es quatre places principales sniU celles de l'Eibe-
kyeh, de Bj'rket-el-Fj I, de Karameydan et de Roumeyieh. Le*
deux premières sont inondées pendant les hautes eaux au moii
de septembre, (..orsqu'un grand nombre de barques illuminéas
traversent celle de I Eibckyeb, qu'on avait traversé à pied une
partie de l'année, on y jouit d'un iiiagiiilique spectacle. Une
multitude de mosquées élégantes, ornées de minarets plus élé-
gants encore, donnent à cette ville un aspcrl varié, qui contraste
avec la saleté des baiars et )a monotonie des maisons des parti-
culiers, semblables à des prisons. On y remarque les palais des
6^ et des lutrkffi, les maisons des principaux chei'b, de I'om,
de l'oiut/y, (lu fc"t/ï et «ulres funcliotmaires, ave<' leur m»Md»r
[salle d audieiH'e), leur salle en forme de T, pavée en marbre,
ornée, au centre, de jets d'eau et garnie de divsns ou large*
snphas, et les salles de bains et leurs jardin- — ■ ■'-'■' '•■■ '■- "
cipal rorps d*! logis. La citadelle est v.
u delA du p
ordinaire du p»nà homme qui gouverne l'Egypte et tant
d'autres Etats. Elle est d'une granife mignilirence. Dans cette
Sirtie de la ville, on voit les ruines du palais myal de Salak-
Mi'n, où sont les restes du salon de fntHioii/ (Joseph), et nOn
loin le fameux puits de Joseph, que lit creuser aussi SéUak-
Eddin, et nnn le patriarche Joseph, ain^i qu'on le dit commu-
nément. Le Caire esl, parsa ciiuaiiun sur le Nil et parsa proii-
niité de la mer Rouge, l'enlrepôt du commerce de l'Afrique,
de l'Asie et de l'Europe, et le grand moyen de rommunication
enlre l'Inde et l'Europe. Elle es» aucsi le renrlei-ious des |>èle-
rint qui se rendent de tous les points de l'Afrique i la Mecque.
Il y «ùste dc« manubctures de cuton, des fabriques de soierir>
€AIBE.
(764)
CAISSE.
(la Viclorieuêe)^ épithète qae les Arabes donnaient a cette
planète. Quelques années ensuite, elle devint la résidence des
kalifes d*Egypte. Les Français la prirent en 1798. Dans ses
environs immédiats, on trouve Baulak et le vieux Caire, qui
sont les deux ports du Caire. A Baulak, on remarque la douane,
le bazar, les bains, des fabriques, de très-beaux jardins, le
collège et les imprimeries aral»e, persane et turque. Le vieux
Caire (rancienne Babylonê d'Egypte, le Froithai ou Moirel-
Alik des Arabes) renferme les sept cours carrées et murées,
dites vulgairement les greniers de Joseph ( F. Frosthat). Nous
citerons encore Tile de Roudah, fameuse par ses beaux jardins
et par le nilomètre. La population du Caire doit être de 500,000
habitants, et celle du vieux Caire de 20,000 habiUnls. Mais elle
augmente tous les ans. Le Caire est distant d'environ 345 lieues
sudest de ConsUntinople, 809 sud-est de Paris. Sa position géo-
grapliiquoest par le 30» 2' 4 "de latitude nord, et le 28» 55' 12 de
longitude est, prise de la Tour des Janissaires.
CAIRE (Prises et combats do). Lorsque Bonaparte se fut
rendu maître d'Alexandrie, il sentit que, pour assurer sa po-
sition en Egypte, il lui importait d'en occuper la capitale. Dès
le lendemam de son entrée à Alexandrie, il se porta sur le
Caire avec son artillerie de campagne et un petit corps de cava-
lerie. Cette marche était aussi hardie que difficile. On avait à
braver un soleil brûlant, une soif ardente, des sables dévorants
et des attaques continuelles de la part des Arabes. Enfin, après
deux jours de souffrances inouïes, on découvre le Nil. Desaix
repousse une avant-garde de 800 mameluks, et les troupes
épuisées se reposent deux jours à Rhamanié, où elles sont
rejointes par la flottille. Uarmée remonte le Nil, prête à livrer
bataille aux ennemis partout où elle les rencontrera. Elle les
trouve rangés sur son passage à Chobrâkit; les mameluks, cul-
butés aussitôt, se hâtent de regagner le Caire, Undis que nos
colonnes continuent leur marche, sans cesser d'être harcelées
par les Arabes, et manquant de viande et de pain. Le 21 juillet
1798, Bonaparte, informé que Mourad-Bey est retranché au
village d'EmtMbé, à la hauteur du Caire, s*empresse d*aller lui
livrer bataille. Il est vainqueur aux Pyramirles (P. ce mot).
Aussitôt la ville est évacuée par Ibrahim-Pacha et les janis-
saires, et la populace se livre aux plus graves excès. Les scheiks
et les ulémas consternés envoient au camp une députation pour
demander protection et protester de leur soumission. Enfln, le
25, Bonaparte fait son entrée au Caire avec un petit nombre de
troupes, et bientôt cette grande ville, où la tranquillité est
rétablie, devient le centre du gouvernement et de l'adminis-
tration française en Egypte. — Ce calme ne devait pas durer
longtemps; vers la fin d octobre, le bruit s*étant répandu que
la Porte allait déclarer la guerre aux Français, des rassemble-
ments se forment, et plusieurs Français sont tués; le ^néral
Dupuy, commandant de la place, veut apaiser les mutms; sa
faible escorte est culbutée, et lui-même est massacre. Tous les
Français que les révoltés rencontrent sont égorgés. Bonaparte
fait alors battre la générale, et le combat s'engage dans les rues.
Au bout de deux jours, les révoltés, renfermés dans une mos-
quée, implorent la générosité des vainqueurs; Bonaparte par-
aonno, et dès le 31 octobre Tordre est entièrement rétabli. Le
général Kléber, chargé de radminislration de TEgypte après
Bonaparte, avait cru impossible de s'y maintenir, sans renforts
et sans secours, contre les Anglais et les Turcs, et s'était prêté
à des négociations dont les Anglais étaient bientôt venu en-
traver la marche. Pendant qu'il répondait par la victoire
d'Hiliopoliê aux insolences de ces insulaires, Ibrahim-Bev,
avec une nuée de troupes irrégulières, entra dans la ville dfn
Caire, et la souleva en annonçant la défaite des Français
(19 mars 1800); la plupart des chrétiens furent égorgés. La
ffarnison, réfugiée dans la citadelle et dans les forts, eut d'abord
Deaucoup de peine à s*y défendre ; cependant elle était parvenue
à s'y mamtenir, lorsqu'au bout de aeux jours on vit arriver le
général Lagran^ avec un renfort inespéré de quatre bataillons.
Sa position devmt alors inexpugnable ; et un nouveau renfort
de cinq bataillons lui ayant été amené quelques jours après par
le général Frianl, elle put reprendre l'offensive. Cependant les
insurgés déployaient dans leur résistance une énergie extraor-
dinaire. En6n le 26 mars Kléber arriva devant la place. Il noua
aussitôt des intelligences avec Mourad-Bey, et forma le blocus.
Après plusieurs tentatives partielles et des sommations réitérées,
on résolut, le 18 avril, de tenter une attaque générale. En effet,
pendant cette journée, 400 maisons furent brûlées, et 800 roa-
brodées, de toiles, de sel ammoniac, de salpêtre, de poudre à i meluks périrent; mais les bnatîqoesainégéiieteciiM^
. 1» — î__j ^.- r-..!. A^^^u^ core réduits. Leur» propositions de capitolaôoiififfrtidÇfc
par deux Ibis Rléber lut obligé de les rejeter. Opi^^
dernière attaque eut plus de résultat; Nasiif-IMipMLi
20 avril, un projet de capitulation qui put être acceftè^iiii
Kléber signa le même jour. L'échange des priMMènat SI
le 22 du même mois : le 24, la ville était oompléiflMiin«^
et le 27, les Français y firent leur entrée trioiBpbole,«|i^
de l'artillerie de l'armée et des forts. Un an aprii,liittt«
n'était plus la même. Le général Menoo , qoi mit maé
Kléber, avait donné le commandement do Ciè«aiM
Belliard , et il ne lui avait laissé que 3,55S hoam f^
nison. Cependant Tarmée do grand viiir s'avançait mb.
beys, et les Anglais marchaient vers le Caire awc daim
fort nombreuses. Il ne restait à Belliard d'astro um
que de fortifier l'enceinte du Caire, et de prendre ne i^
imposante. Il concentra toutes ses troupei, ékfado^.
chements, forma des magasins, fit arrêter qodqicHié
habitants les plus influents, pour s'en faire oaotafBfii
répondissent de la fid^fité des autres; enfin lesFrtoçù»
trerent qu'ils étaient décidés à s'ensevelir sons lorùsèk
ville, ou à dicter les conditions de leur retraite. Le itjtti
ville fut entièrement investie par les arméo cMteB; i
restait à peine cent cinquante coups à tirer pir piè», 0 ■
pouvait craindre que la population du Caire, ne ncenM ^
de vivres, ne se tournât contre les Français, le ttjiilH il;
eut une suspension d'armes; le lendemain, oaeeMmrrcittT
trois officiers français et trois autres des ar^wei aHfom.it
24, les Français dictèrent les articles de leurTânik;«HliriB
furent acceptés le 27, et ratifiés le 28. LescoDdilioBsderfii^
cuation furent honorables pour un faible corps àetnipen
par les maladies , mais portant dans son cour m rnsdà
courage. Les Français eurent douze jours poorqiitter kCr
et Boulac; leurs munitions, artillerie, bagages, fttRolirw^
tés, aux frais des puissances alliées, dans les ports (inoçàè.
Méditerranée, et les prisonniers furent rendus de put h»
tre. Menou ne tarda pas à capituler sur les mèoMsbHsa
Belliard. Ainsi, après trois ans d'occupation, rEgjp^&O-
plétement évacuée.
CAIRE (Jacques), natif de Brassac (dépaHeoieotàb;.
eut le malheur de vivre à l'époque où desdodritwWB*
erronées allaient allumer en France un vaste iwwiétw
et enthousiaste, il les adopta avec empressement et d«s«
les répandre. Arrêté par ordre d'autorité sDpérieme,il»*
duit a Toulouse, et déféré au tribunal de rinqwatm-^^
condamna à être brûlé vif. Cette sentence reçut na «*»
le 12 mai 1555, et Caire n'avait encore que dix-hoili». ^^
GAiREL (vieux mol), l'affût et le trait d'une aiW«-
€AiRiLiEiEO (vieuœmot), trou par lequel oala^'
flèches. . ^^
CAiEELS (Elias), troubadour, néàSarlat,étiK()*«^
abandonna sa profession ponr mener la vie jojeuK »F
gleurs. Ses productions offrent des difficultés quH«.P"''
vaincre. Tantôt les vers sont très-courts, UfllM w"*^
redoublées , tantôt il commence son couplet P^'J^^Jl
mots du précédent. La dame de ses pcn**** *"î5!li
belle. Il s'attacha , vers l'an 1220 , à l'empcrwr IW» ,
dont il ne vante pas la générosité. Ce poêle aiœail mj»-
l'avoue dans toutes ses pièces. .^^ u
CAIEO (François), peintre, nédanslelfilanaii»»»'^
pensionné et créé chevalier par le duc de Savoie, f*T?JT
I Ia« niiic pciimés décorent ki «§»•
sieurs tableaux, dont les plus estimés décorent
Piémont et de la Lombardie, et mourut en 1674.
CAISOTTI (Paul-Mavrice), prélat |M«nwiî^ilg
en 1726, nommé en 1761 à l'évêché d'Asti, nac«p»JL
les instances réitérées du roi de Sardaigne ctdu W* »^|
un magnifique séminaire , améliora les ^^^'^^. IJL^IeV
clergé de son diocèse , et mourut en 1786. ^o 'tu (*» ^
truction à la jeunesse ecclésiastique , en îl>l><|*^ ol ^
CAISSE, du grec x«^^a (en latin ^^^P^)'z!!^^
xaitTiiv , cacher, d'où ont été faits également j« "J^ iJV
diminutif de caisse; caissier, celui (^ui a K^^L)^
niement, la responsabilité des fonds d une ^^^^IJl^
lignes plus bas ) ; caisson, augmentatif de ^'''f^iM^
de boite qui sert dans les scrutins, cl ^^^'^'^Tliùsàt^^
cavité ( F. ce mot). Dans son ^^^^^^^r^J^J^
mot désigne une boite ou un cofîre composé de y'ij^ê
assemblées et assujetties avec des clous 00 ■''J^'JteP**
bois , et qui est destiné à renfermer ^.^^^'r^fjafif
transport et pour la conservation. Il serait ^^/^^^'t
dans le détail des divers emplois des causes : «•
CAISSE.
(765)
CAISSE.
trouveront plusieurs à la suite de ce prëtmbule, coosatré seule^
rnenl A examiner la valeur grammaticale de ce mot. Il s entend,
en architecture , d'un renfoncement carré qui renferme une
rose dans chaoue intervalle des modillons du plafond de la
corniche corinlnienne. On appelle eai$$ê depouUe , sur un na-
iiire, le moufle de la poulie. Chei les tourneurs » la caisse sert^
contenir le registre ou clavier : elle est d'ordinaire en fer ou en
laiton. En lerm, d'arU/leierf c'est un coflre de planches, long
et étroit y en carré sur sa longueur, posé verticalement, et ou
Ton enferme une grande quantité de fusées volantes, lorsqu*on
veut les faire partir en même temps et former en l'air une fi-
gure de feu comparable à une ^erbe de blé d'une vaste étendue,
qu'on appelle aussi par cette raison gerbe de feu. — Caisse , en
têrm. de fàUuerUet de euieine^ se dit d'un (>apier plié en
carré avec rebords, dans lequel on fait cuire les biscuits et cer-
tains mets délicats. — Caisse, dam le$ rafineriei, se dit d*un
petit coffret dé bois à rebord qui empêche le sucre que Ton
gralle de tomber à terre. — Caisse , en Urm. de balleurs d'or,
se dit d'une boite de sapin qui couvre la partie supérieure du
marl>re sur lequel on bat Tor. — Les horlogers nomment
caUse, cage, boiie, ce qui renferme le mouvement des pen-
dules et des montres. — Les fondeurs en sable appellent caisse
à sable , un coffre de bois où l'on met le sable pour les moules.
— Les manufacturiers en soie, ecùsse des marches ^ un coffret
où traverse le boulon qui enfile les marches. — En lerm, de
papeterie 9 on nomme caisse de dépôt, une grande auge de
pierre dans laquelle le papetier met sa pâte jusqu'au moment
de s'en servir. — On appelle caisse d'un clavecin , d'un orgue,
d'un for ie'piano, la boite on l'armoire qui renferme le corps
de ces instruments, f^ caisse est elle-même un instrinnent,
prise dans le sens de tambour ( F. ci-après). Les chirurgiens ap-
pellent caisse à amputation , caisse de trépan , caisse à médi-
cameniSf des caisses où ils renferment les instruments propres à
faire les opérations indiquées, ou qui contiennent une espèce
de petite pharmacie ambulante. On appelle caisse catoptrique ,
en physique, un instrument d'optique propre à grossir des pe-
tits corps très-rapprochés et répandus dans un grand espace
( F. Catoptrique) , et en anatomie, caiue du tambour , caisse
fiu tympan ou trou de Fallope , du nom d'un chirurgien cé-
lèbre du xvr siècle, qui, le premier, a donné une description
savante de l'organe de l'ouïe , le trou auditif externe de cet or-
gane.— Le mot Caisse a reçu encore une acception toute parti-
rolière, en passant dans le 'commerce et dans la finance , où il
désigne tout à la fois les valeurs en numéraire qu'un banquier,
on commerçant ou un simple particulier a chex lui , le coffre
qui les renferme, et la pièce où ce coffre est placé. Quant aux
valeurs en papiers , elles constituent ce qu'on appelle propre-
inent le portefeuille. Le livre de caisse doit enregistrer, au dé-
bit ou au crédit, tout ce qui entre d'argent dans la caisse et
tout ce qui en sort. Faire sa caisse^ en style de commerce,
signifie établir le compte , faire la vérification de la situation
«lune caisse. — Caisse se dit , par extension , do lieu , du bu-
reau où les banquiers , négociants, etc., font et reçoivent les
payements. — Il signifie aussi tous les fonds qu'un banquier, un
négociant, une administration, etc., peuvent avoir à leur disposi-
tion. -- Tenir ia caisse, avoir le maniement de l'argent d'un
banquier, d'un négociant, etc. — Enfin, par une extension
donnée à cette acception du mot caisse , on a désigné des éta-
blissements publics ou privés, fondés , soit par les gouverne-
ments, soit par les particuliers, pour subvenir â des besoins que
réclamaient la fortune et le créflK publics, tels que la Caisse des
emprunts, ou Caisse royale, \a première de ce genre, établie à
rii6tel des Fermes, sous le règne de Loub XIV, pour y recevoir
les deniers des particuliers q^ui voulaient prêter leur argent à
intérêt. Les fermiers donnaient des promesses ou billets au
porteur, pour valeur reçue comptant , et qui avaient cours sur
b place , sous le nom de promesses des gabelles, A la mort de
re monarque, elles furent conveHies en billetê detEt^l,H
icquittées en entier sous Louis XV. Parmi les principales
aisses fondées depuis, nous citerons la Caitee d'amortissement,
a Caiêtê des dépôU et con$i§nation$ ( F. pour toutes deux d-
iprès, p. 706), la CsMse de$ comptes 'courants ( F. Comptes ) .
a Caisêe d'épargne ( F. Epargne), la Caisse d'escompte
V. Escompte), dont le mauvais succès, en 1784, fit donner à
me forme de chapeaux que portaient les dames, le nom de
hMtaus à ia caisse «^escompte, ou ckapeauœ sans fond;
»ofin , la Caisse d'accroissement et de surtfivanee (F. ScRVi-
r AKCB) , les Caissss de lafarge et de Poissy ( F. ces moU ). —
I^ISSE MiLrrAiBB, les fonds destinés aux dépenses d'une
irmée , d'un corps de troupes. — Caisse des pensions , les
fonds qu'une administration, qu'un éUblissement affecte au
payement des pensions accordées pour d'anciens services. — Le
mot Caisse , pris dans une acception militaire, est un de ceux
qui sont le plus obscurcis par les synonymes. Les langues grec-
3ue et latine en donnent létvmolt^ie, en tant qu'il se prend
ans le sens de boite {V, ci-dessus); mais c'est à la langue espa-
gnole qu'il faut demander l'origine do ce mot , pris dans l'ac-
ception de lam(»our. — Les troupes font usage aussi de caisse
à argent , d'armes , de chirurgie , de pharmacie , d'emballage ;
mais il va être question ici spécialement des caisses de perçus^
sion, puisqu'un usage, qu'aucune bonne raison ne justifie, veut
qu'on nomme ainsi Te tambour instrumental , et qu'on appelle
tambour le soldat qui porte et l)at la caisse. — Irrise dans ce
sens, la caisse est un instrument sonore qui, suivant quantité
de savants, n'aurait point été connu de l'antiquité. Le muséum
^yptien de Paris fournit la preuve du contraire. Le célèbre
Champollion y a déposé une caisse à deux peaux , qu'il avait
retrouvée dans les antiques moimnients de I Egypte. C'est une
espèce de baril bien conservé; il est sans timbre. — Les tam-
bours de l'infanterie ne portent le nom de caiue que depuis des
époques peu anciennes. Pasquier dit que , de son temps, les
soldats commencent à nommer quesse le tambour, sans savoir
dire pourquoi. S'il eût poussé plus loin ses recherches, ce savant
eût pu facilement découvrir que ce mot ^ufMe était la corrup-
tion d'un mot esp|<agnol (caxci). Celte étyinulogie s'explique par
la supériorité qui distinguait alors l'infanterie espagnole des
autres infanteries. — La caisse, d'une terme espagnole alors, et
longtemps en bois , succéda ainsi aux tabours et tabourins des
armées de Charles Vill et de François !*"'. — Depuis l'époque
où écrivait Jean-Jacques, qui , le premier, a composé quelques
lignes touchant les airs de tambours ou les batteries de caisse,
le mot s'est sutnlivisé, par une application nouvelle, en caisse
roulante on en grosse caisse; cette signification a été une con-
séquence de l'inslilution si peu ancienne de nos musiques mi-
litaires. — Caisse a eau (marine). Jusqu'ici l'on n'est encore
parvenu à rendre l'eau de mer potable que par la congélation et
la distillation : le premier moyen ne peut être employé dans la
navigation ; quant au second , la quantité de combustible qu'il
faudrait embarquer est si considérable qu'on y a presque re-
noncé; et les expériences du capitaine Freycinet, dans son
vovage autour du monde, n'ont présenté à cet égard aucun ré-
sultat satisbisant. Et cependant la privation d'eau douce à la
mer est une véritable calamité; l'obligation de boire, après
quelques jours de traversée, une eau noire , fétide et putréfiée,
au milieu de laquelle les vers nageaient nar milliers, a long*
temps fait le désespoir des marins : c'était donc vers les moyens
de conserver l'eau douce que les esprits devaient diriger leurs
recherches. Jusqu'au commencement de notre siècle, les décou-
vertes n'avaient pas été poussées bien loin dans cette direction :
l'eau était encore renfermée dans des barriques en bois ; quel-
quefois on y jetait un peu de chaux vive , et le carbonate qui en
résultait formait une espèce d'enduit qui s'attachait aux parois
des pièces. Mais on ne prévenait ainsi qu'une des causes d alté-
ration, l'action de l'eau sur le bois des barriques, el encore
cette précaution n'était pas toujours employée. Les Aurais ,
dont la mer est l'élément, qui en vivent pour ainsi dire, puisque
rir eux-mêmes ils sont sans richesses territoriales, chemièrent
se débarrasser des tonneaux en bois, qui, outre l'inconvénient
de laisser l'eau se gâter, ont encore celui d'occuper un emplace-
ment qui surpassç d'un quart environ le volume d'eau qu'ils
contiennent. Le général Bentham fit le premier usa« de com-
partiments de bois doublés en métal pour remplacerles pièces â
eau : il essaya cette innovation sur deux navires diflérents, pen-
dant les années 1798, 1790 el 1800 , et la société d'encourage-
ment de Londres récompensa par une médaille d'or l'heureux
résultat de cette expérience. Plusieurs années après, un méca-
nicien nommé Dickenson entreprit de (aire des caisses en fer
battu , sans aucune enveloppe de bois pour les fortifier ; et, aidé
des conseils et de l'adresse d'un artiste habile (Maudsley), il vit
bientôt ses efibrts couronnés d'un succès complet. L'amirauté,
toujours empressée d'accueillir et de favoriser les inventions
utiles, adopta leurs caisses, et donna l'ordre, peu après ki fin de
la dernière guerre de l'empire, d'en construire jusqu'à 7,000,
diacune de près de deux tonneaux. Et nous aussi, enfin, éclai-
rés par l'exemple de nos voisins , nous avons adopté cette
heureuse innovation , et chaque jour les marins k>énia8ent son
inventeur. Les caisses à eau ont en général la forme d'un cube
parfait, il y en a de diverses grandeurs : les plus grandes sont
employées à bord des frégates et des vaisseaux de ligne ; elles
ont 1 mètre 22 de c6té , et contiennent environ 3,000 Htres
d'eau ; il y en a d'autres pour les bricks et petits bâtiments, qui
n'ont que 1 mètre 13 , cl même 0,90 do côté. Quelques-unes
CA^
(m)
ODt des formes arrondies y qui >eur permettent de prendre la
courbure de la cale du navire , ce qui diminue considérable-
menl l^esfiace qu'elles occopenl k l)ord. Le couvercle de ces
caisses est un plateau ovale qui s'ajuste dam une emboltiire de
méine forme pratiquée au centre oe ta face supérieure du ciitie;
plusieurs cependant ont un cou^'crcle carré. A la partie infé-
rievre, on a nMMiagé un trou , que Ton ouirre et <f«e r«n ferme
à volonté, au moyen d'un tieunton en (er ten« par une langue
tige; et c'est par là que Ton fait sortir feau quand on veut vider
oomplétentent la caisse pour ta nettoyer. Uans Ton des angles
de la face sup^'rioure, il y a eworc wie petite ouverture circu-
laire : c*est par là qu'on mlroduit la pompe à l'aide de laquelle
on lire l'eau destinée ann besoins journaliers de réquifiage. Ces
caisses présehrent l'eau de toute corruptîoo : è la On d'une cam-
pagne de deux ou trois ans , on la rctniuve tnmi bmne qu'ae
Bioment du départ ; elle se charge ni^me de parties lernigi-
Denses qui la rendent favoralile à Ta sanlé. Elles peuvent conte-
nir avec le même avantage tout ce qu'on arrime en liarriqiies
dans la cale des vaisseaux , tels que salai^ins, biscuits , légu-
mes, etc. Par ce nni^en, on soustrait ces objets à l'action de
l'air extérieur, et l'on assure leur consenation presque indé-
finie. Dans son expédition autour du monde , VÀstroiaké a
conservé dans dos caisses en fer du biscuit qui était encore
excellent après trois ans d'embarquement. 1^ poids descaisaes,
872 kilogrammes pour les plus grosses , n'est pas on inconvé-
nient : il remplace une partie du lest en fer qu'on était olMigé
d'emtierquer à bord des navires. — Les Caisses sont aussi
utiles et d'un usage Uni commun dans tous les besoins de
rborticultnre ou du jardinage. On en distingue plusieurs es-
pèces : les unes servent à recevoir les artnistes ou les plantes
d'<Nrangerie d*une certaine valeur et d'une certaine dimension ;
les autres sont employées à faire des semis. Les premières sofit
ordinairement en l)ois; nous disons ordinatrenM*nt , parce que
l'on a fait des caiiêeimétfifti-méeaniqves, pour lesqueites il a été
obletio un brevet en 1827, et des cnittes en mntUe de Dikl^ da
non de son inventeur ( F. Mastic) , dont on a éprouvé de
bons eflets, mais qui sont d'un prix tieavcoup plus élevé ove les
caisses en bois. Olles-ci se composent de quatre pieds droits ,
•or lesquels ou dans lesquels on assujettit , par dn mortaises ,
par des clous, ou par des équerres en fer, les planches qui doi-
tent former les Quatre côtés et le fond. Quelque sain que Ton
apporte dans le cmiix des bois dont on se sert pour leur confec-
tioii , l'humidité les pourrirait bientôt si on n'avait l'attention
de leur donner deux ou trois couches de peinture à l'huile 4
l'extérieur, et une couche au moins de ^[oudron k Tintérieur.
Oo trouvera dans l'abbé Roxier la compomtiim d'un enduit spé-
cial destiné k cet usage. — Les eai$m$ à tewvh sont des bois de
quioxe à dix-huit pouces de large , sur deux k trois pieds de
loog y et huit à douxe pouces de profondeur, construites de la
■léiiie manièreque celles dont nous venonsde parier, et mtiniet
de poignées en fer pour faciliter leur transport. Elles sont
spécialement destinées aux semis des plantes étrangères, qui ne
peuvent ^re faits avec succès en pleine terre, et qui ont besoin
de recevoir alternativement des expositions diverses pour être
préservées du froid , de l'humidité , ou de la trop grande
chaleur, et surtout des ravons brOlants du soleil.
CAISSE DE FEr [drm! publie) . Uans plusieurs villes d*Alle-
OMgne, on donnait ce nom k des associations particulières par
lesquelles un certain non>bre de citoyens se garantissaient mu-
tuellement leurs maisons contre les incendies. — On se cotisait
d'abord pour réunir un petit fonds , à l'efTet de pourvoir aux
menus frab de l'établissement. Chaque propriétaire taxait sa
OMÎsofi k un prix juste et équitable. On inscrivait cette taxe sur
■n registre dépose à l'hôtel de ville, sous l'autorité de la police,
qui donnait au propriétaire un billel d'assurance qui constatait
b valeur de sa maison. S'il arrivait un incendie , les magistrats
de police examinaient le dommage, déterminaient la valeur, et
frisaiait une répaitition générale sur toutes les maisons asso-
ciées, dont chacune payait sa contritwtion au prorata de ce
f|u*elle était taxée. Les compagnies d'assurances établies en An-
neterre et en France ont succédé en Allemagne aux cetisêei de
ftU (F. COMPAGKIBS D'aSSOIIAKCB).
CAISSE CEHTBALB DU TBÉSOE FCBLIC. Cette ralsse ,
untre le service spécial du Irésitr oublie, farilite la drcnbition
des capitaux au moyen des mandats qu'elle expédie sur tous
les départements, en échange des versements qui lui sont faits,
et en acquittant, pour le compte des receveurs généraux, les
■Mndau qu'ils ont été autorisés k délivrer sur le trésor; elle
icçoit de plus les plaremenis k intérêts qui lui sont offerts et
^'elle est autorisée k accepter ( F. Caisse prsiJOOB).
CA188B DES DipOTS JTT COElilfiE ATMMIS. — g I*'. 5os
èulal asf up^lioiw. — Celle caisse est Hwifie 4e
dcpdts volontaires et judidaires. Elle f«l tme par les as
pnocipes que la caisse d'amurtissemetit awc laqiÎHIe e^e
d'abord réuMe et <lont elle a élé séparée par la
an vin. fille a été eonftiluée par la lui ilettiwnevs #d 1
1816, et parl'ordonnastceréglementswe4uS)uîila4et»
ansée. — Ooaique la caisse ér% dépôts H
DU êtablisBesaent bien distinct de la cuii
l'administratsMi en est la luèine et les méinrs
également pour les deux caisses. Mais leurs
vent pas être omifcmdues, leurs écritures et ~
être séparées (Ordomnnce du SS mai iSM). —
sont établis dans toutes les villrs oè siège on toi
uiière instance Ce s(*nt, onlinatreuieni, dans Ifs^v^^ttMHi
les receveurs généraux et partmnirrs. — Cette cûbv n^
êeuk les consignations judiciaires désignées en rurt S ^ l
donnance du 3 juillet 1816, ainsi qu'il suit: f* L»
oflorts réeUement, conformésient aux art. t^SI «S i
du Code civil ; ceux que voudra consigner on wr^méwfwrem t
nataire, dans le cas prévu par les art. StS5,9IS4. SiSDrtSii
le montant des eflets de commeice dont le
sente pas k ri'*chéance , lorsque le débiteur
conformément à la loi du 13 juillet 1795 (6
et en général toutes les sommes a#rrtes à des
sanis, par des débiteurs qiù veulent se libéiw. — *• Les
mes qu'offriront de consigner , suivant la CMullé que ^
accordent les art. K>4t du Code dvil, 161, SHda C '
rédure, t17 du Code d'instruction criminelle, et
lions des lois, toutes personnes qui, aslrei»lrs,
lois, sbil par des jugements ou arrêts, i d«MMe
garanties, ne pourraient «mi ne vondraîent pus les
meubles. — »• Les deniers remis par un iléinlewr é «■
du commerce exerçant une contrMnte par
l'arrestation , conformément à l'art. 14 du décrut
I80S, et ceux qui, dans les mêmes circanAanees*
à un huissier exerçant la contrainte par cnrps
lieux autres que Paris , lorsque le crraucier •'
recevoir lesdites sommes dans les vingt-qnati^ '
auxdits offiriers minislériels pour lui eu '-^
4* fjes sommes que les débiteurs imurcèrés
de l'art. 789 du Code de procédure, déposer ès
lier de la maison de détention, ptwr être nm en
le créancier ne les aura pas acceptées dans le
quatre heures. — 5*" l«es sommes dont les cm
ou les autorités administratives, quand redrail
autaient ordonné la consignation, faute par les
hs recevoir ou réctamer, ou les séquestres en cm
opposées. — 6° 1^ prix que doivent comiguer,
à I art. S06 du Code de commerce, les adjudin
nients de mer vendus par autorité de jusiire. — T* Lfs
comptants saisis par un huissier chex uu déêntcur
il exerce une saisie- exécution , lorsque,
l'art. 600 du Code de procédure civile, le
saisie et les opposants , ajai.t la capacilé de
ne seront pas convenus d'un séquestre
trois jours do pnicès-vert>al de saisie ; etewrayn
lors d'une appositi4»n de scellés ou d'un inveulait
nal l'ordonne ainsi sur le référé provoqué pur le
— 8» Les sommes saisies et arrêtées entre les
taires ou de débiteurs , à quelque litre que ce
proviendraient de ventes de liiens meubles de ~
suite de toutes sortes de saisies ou mêuie de
lorsqu'il y aura des oppositions dans les
art. 666 et 667 du Code de procédure dvtte. — D^Ue
des coupes et ^-enles de fruits pendants pur les
immeubles saisis réellement; celui des lojevs
biens non affermés lors de b saïaie, qui
fit des créanciers, dans les cas prévus par TacMe
de procédure; ensemble tous les prix de loyers,
autres prestations, échus depuis la dénuncîalmi a«
et â mesure li^s échéances. — tO^ La prix uu
d'une adjudication d'immeubles sendus sur um
bHière, bénéfice d*invenUire, cession «le biens,
cahier des char^ n'autoriserait pas ratguéfeurà
trc ses mains, si le trilnmal ordonne ortie ttmm^
demande d'un ou de plusieurs créuncim. — _•<* Lds
pro\enaiit des ventes de meuMes, marehaDdises di
leurs dettes actives, dans le ras lyéwi par Tatl. d»1
commerce. — 11" Les sommes iTargeul I
de ventes et recouvrements dans une
lorsque, sur la deuMode de^uelqnt
(1«T)
CAH8B.
«itloDiiè Ift — ■îgmtiqn. — §S^ La sommes ât éraim
«Mftvées <tofi8 une amxxssion facanlr, o« profeniiil d« pris dfs
bus (1 icelle, 0M&»nDêiiieiB4 à Tafii dv conseil d'Ëlai da 13
Dlobre 1809. — I4<> Enfin , Coules les consignations ordonnées
ir les lais , méiue dans les cas qui ne sont pas rappelés ci-
essus, suit que lesdiles lois n'indiquenl pas te lieu de la cousin
nalioiiy syil quVUes dêsigneiii une aulre caisse , el netanmeiii
t qui peut élre eucoce du par les anciens coiuniissatres mu
listes rcelJeSy coufonui^ttieiit au dêcrel du 13 lévrier IMi, le--
iiel cùulinuera de recevoir son exéculioa. — Celle caisse reQpit
B oulre, eu vertu d'uue sccomle ordounanœ du 5 juiUet lëië,
is depuis volonlaires des particuliers, mais à Pu'is seulemcol,
l en monnaie ayant cours, ou en billets de la banque de
^iice. Ces sotMines, suivant l'ordonnance de 1816, portaient,
B bout de trente iuurs , intérêt de trois pour cent , tandis que
B8 éèpéts judiciiiires ne produisent intérêt qu'an bout de
Einatite jwmsf, conlomiénient à la lot du 18 janvier 1805.
lais mie erdonnoiice du 19 janvier 1835 a réduit l'intérêt des
^rpM velootiiires à deux pour cent. Elle a décidé qu'ils ne por-
iraieiH ialérêt qu'au bout de soixante jours. — Cette ordon»
mnee i»*a rien eban^ à ce qui concerne les dépôts faits par les
lablissements publics ou les dé|iôts judiciaires. — 11 est dé-
Mdu aux eoOTs , tribunaux et administrations quelconques,
rifisCrbire ou ë^onfonner des consignations en autres caisses et
lépèt» public» ou pertieuliers, même d'autoriser les débiteurs,
lé|Nieitaire9, tiers saisis, à les conserver sous le nom de séques-
m ou attiremefH ; et an cas où de telles consignations auraient
ieu, eiles seraient iralles et non Ubératoim (Ordonnaoce du S
ttillel 18#«. art. 3»;. -^$11. Ses droUs et obh'gaiimt. — Les
iMifNCS consignées sent remises, dans le lieu ou le dépôt a été
ik, à ceux qui justitieront de leurs droits dix jours apWs fa ré-
fwisition du pavement au préposé de la caisse. — Les préposés
ont conlraignablcs par corps, à Caire cette remise, dans le délai
k titx jmirs, eieepte dans le cas d'opposition régulièrement for-
née entre leurs mainsi, ou d'irrégularité dans les pièce» produi-
es à l'appui de la rcquisilion. — Les dépôts volontaires étaient,
ittvant I «HtkMuiancedu S juiUet 181 A , restitués à l'époquecon-
tenue dans l'acle de dépôt , et s'il n'avait été fixé aucune
jpuque, sur la simple présentation de la reconnaissance. L'or-
biiiuincc du 19 jfamvier 1835 décide qu'ils ne pourront en au-
mii cas être retirés que quaracite-cinq jours après la demande.
Ui cas de perte de cette reconnaissance, le déposant doit Ibr-
■er , entre les mains ûes préposés, une opposition fondée sur
leiie cause. — La caisse des consignations est responsable des
onioMs reçues par les préposés, lorsque les parties auront fait
toregislrer leurs reconnaissances dans les cinq jours de celui du
«rsemenè, confurmément à l'art. 3 delà loi du 18 janvier 1805.
^ Tous tes frais et risques relatiCsà la garde, conservation ou
Muyeaicnt des fonds consignés sont à la charge de la caisse. —
kÇ directeur général de la caisse i\ts dépôts et consisnations peut
lécerner ou taire décerner, par les préposés de la caisse, des
isotraiotes contre toute personne qui sera en retard de verser
cft sommes qu'elle est tenue de remettre à ladite caisse. — Les
Eréaciciers colloques, dans un ordre, sur des sommes consignées
i la caisse doivent en donner quittance notariée. Si c'est rElat
|ui est crcaitder , it suffit de la quittance émanée du préposé
XMnptabledu trésor. (Décisiun du ministre des finances du 33
oillctl8l6). — Enregiêlremenl et timbre. — Les reconnais-
anccsdes |Téposés doivent èlre sur papier timbré. Elles sont
ouiiii&es au droit fixe d'un franc; mais les parties peuvent faire
«t enrogistreiiient quand elles le jugent à propos. ( instruction
générale du 32 plu\iô$e an xiii, n*» 372.)
CAIHSK D'ÉPARGNE ET DE PRÉVÔT ANCB. Ces Caîsses SOnt
in lieu de dépôt et de placement pour les |)etites sommes, qui
r sont reçues chaque semaine, depuis le minimum de un franc
usqu'à un maximum déterminé par la loi. C'est la banque des
Mivriers. —- Elles sont régies comme établissements publics par
es dispositions générales qui s'appliquent aux caisses publiques;
:oiniiie sociétés .monynic*:, autorisées par ordonnances royales,
Nir leurs statuts particuliers qui varient suivant les localités, et
wr les rèçles relatives aux sociétés anonymes.— Une législation
péciale s applique en outre aux caisses d'épargne et de pré-
royance. Celle législation a pour base deux ordonnances royales,
les 3 juin 1829 et 16 juillet 1833. Biais une loi nouvelle, qui
>flre un ensemble sur celle matière, a été présentée le 13 dé-
«nibre 1834 à la chambre des députés (Moniteur du 14 dé-
ienibre). Nous renvoyons aux articles Epargne et Pré-
roYANCB, afin de donner un résumé complet de la législation
a plus récente sur celle matière.
CAISSE DE PoissT. La nécessité d'assurer et de régulariser
e commerce de la boucherie dans une ville aussi importante
qaefirisie fiCaenlîrdebvnne heore. A une époque qu'oir ne
peut préciser, mais aasurément fbrt reculée, on élat)lil, sous le
ROM de 99néeurt de bêitaii^ des intermédiaires entre les mar*
ehmds Ibrainset les bouchers de la capitale. Lesattritmlionset
les privilèges de ces marchands furent n'glés par le prérÔC
Aubriot dans utie ordonnance du 35 novembre 1375. Ces ven-
deurs devaient fournir un cautionnement de soixante Ifvres p»-
risis, a foire bon le payement des marchamls, dans les huit jours
de Ï9 vente, » et pour l'acquit de celte oMiealion, ife étaient
cmUraiffmtbhe par la saisie de leurs biens et l'emprisonnemenl
de leurs personne». Ils avaient pour salaire 6 deniers par livre
stir le montant des ventes et achats opérés par leur intermé-
diaire, et nul d^entre eux ne pouvait être venthor et mar-
cbaiid de- kiestiaai k la foisv Le nombre de ces vendeurs était
iRdéSenmné. Charles VI, par lettres patentes du 7 novembre
ISttft, le fixa à douie, et érigea leurs (bnrtions en litre d'offices,
qii'il conféra aun officiers de sa maison. Cette iustitotion sub-
sista pendant deux siècles cl demi, sans éprouver d'autres modi-
fications que l'additioii ffun vendeur aux douxe créés en 1399.
Ces jurés veuf leurs n^exerçaient leur charge que sur les marchés
à bntiaux (|ut se trouvaient à Paris. Mais la vente du gros bé-
tail ayant été transportée au dehors, il fut créé en 1(H)5, dans
toutes les villes du royaume, à litre d'offices, de nouveaux ven-
deurs dont le cautionnement était de 1,000 Hvres et le salaire
de six deniers pour livre. Comme ceux de Paris, ces officiers
étaient responsables du prix des ventes, et tenus d'en foire Ta-
yanee avx marchands, sous peine de Ions dépens et dommages-
rnléréts. En f644, il fut crée à Paris treize nouveaux vendeurs,
(|ui, jointB aux treize existant alors, portèrent le membre de ces
intermédiairos à vingt^ix. Dans la même année parut un édit
portant création de quarante offices défendeurs fie détail à pied
foiàrché^ pour exercer leurs fondions dans les foires et marchés
Î|tt» se tenaient dans un rayon de vingt lieues autour de Paris.
^r salaire était ausei de 6 deniers pour livre. Ces divers offi<-
iiets furent supprimés en 1655 ; mais un édit de janvier 1690 en
créa, puur le marché de Sceaux seulement, soixante avec attri-
bution d'un sou pour livre sur le produit des ventes. Ceux-ci
n'eurent qu'une courte existence. Une déclaration du roi, du 11
mars, même année 1600, les déclara supprimés comme leurs
prédécesseurs, et convertit le son pour livre qui leur était attri-
bué en un droit fixe exigible aux entrées à Paris. Comme des
intermédiaires entre les marchands de t)estiaux et les-bouchers^
étaient devenus nécessaires, quand, en 1G55, on eut supprimé
ceux qui avaient été légalement institués, il s'établit des ban-
quiers auxquels on doima le nom bizarre de grimbelint, qui
avançaient aux bouchers des fonds à un taux modéré, mais ne
leur accordaient que quelques jours de terme, et, quand il9
étaient en retard, leur faisaient payer des intérêts tellement
usuraires, que plusieurs bouchers nirent minés et que la viande
renchérit. Le Hentenant général de police, croyant remédier au
mal, défendit, par sentence du 18 janvier 1684, à ces banquiers
et à tous autres, fie se trouver dans les marchés ou aux environs
et de s'entremettre à faire des avances aux marchands forains
pour les bouchers, à peine de confiscation au profit tic l'hôpital
général, dn sommes avancées, et de 1,000 livres d'amende.
Comme il était in:iiossible au commerce de la boucherie de se
passer de secours, a quelque prix qu'il les reçât, les marchands
de bestiaux et les bouchers qut ne pim valent acheter au comptant
se portèrent appelants de cette sentence; et, le 18 août dans la
même armée, elle Ait infirmée par arrêt du parlement, f^ créa-
tion, en janvier 1690, de vendeurs, supprimés deux mois après,
n'interrompit que momentaiiément les opérations des grimbe-
lins, qui, malgré le frein que l'on essaya de mettre en 1099 à
leur rapacité, continuèrent de rançonner si étrangement les
bouchers, que l'on pensa à faire cesser le scandale en rétablis-
sant l'institution abolie; on s'en occupa donc en 1707, et on
publia une ordonnance qui ne fut, sauf de légères modifica-
tions, qu'une seconde édition de celle de 1690. Au lieu des ven-
deurs d'autreffûs, on créa, en litre d'offices, cenl trésoriers, tant
pour le marché de Sceaux que |)oiir celui de Poîssy qui existait
de fait depuis longtemps, et fut institué légalement par lettres
latentes (lu 18 décembre de la même année. Ces trésoriers f.'ela
caisse de Poissy, dénomination qui fut adoptée dès le conmien-
cement, eurent les mêmes altnbutioiis, le même salaire et les
mêmes privilèges que les officiers dont ils prenaient la place,
inoccupée depuis dix-sept ans Cx)mme eux, ils furent tenus de
payer comptant aux marchands forains le prix des liesliaux
vendus aux bouchers et autres parliculiers solvables, moyen-
nant le droit, payable par les marchands, d'un sou pour livre
sur le prix de tous les animaux vendus, même quand ils n'au-
raient pas fait l'avance de ce prix. Les bouchers devaient rem-
<:aisse.
(768)
CLAISTRS.
boarser dans les huil joars les avances faites pour leur compte
par la caisse, à peine d'y élre contraints par toutes voiei duei
et raiionnabUê, même par corps. La caisse était de plus auto-
risée à exercer toutes les actions judiciaires que ces débiteurs
avaient le droit d'exercer eux-mêmes contre ceux à qui ils
avaient fait des fournitures à crédit. La caisse de Poissy, ainsi
organisée, ne subsista que sept ans, et fut supprimée en 1714.
Elle fut établie et mise en rerme par arrêt du conseil du l'*"
septembre 1735, puis supprimée de nouveau en 1776. £n 1779,
on la reconstitua avec quelques modifications, savoir: le droit de
cinq pour cent, à elle attribué, fut réduit à trois et demi pour
cent, à la charge du vendeur et de Tacbeteur, chacun par moitié.
Le terme accordé à chaque boucher pour rembourser les avances
faites à son acquit fut étendu à quatre semaines. Le crédit de
chaque emprunteur à la caisse ne fut plus laissé à la discrétion
de celle-ci, mais renfermé dans des limites posées pour chaque
mois par le lieutenant général de police. Enfin, l'intérêt des
avances fut fixé à six pour cent par an. La caisse de Pois8|^,
ainsi reconstituée, fut encore une loissnpprimée ; maiscette fois
elle le fut par la révolution , avec toutes nos anciennes institu-
tions financières. En 1802, le gouvernement consulaire, voulant
réorganiser à Paris le commerce de la boucherie, assujettit tous
ceux qui l'exerçaient à verser dans une caisse spéciale un fonds
de garantie de 1,000 fr. 2,000 fr.et5,000 fr. suivant Timporlance
du débit, et réunit ainsi une somme de 750,000 francs, destinés
à faire, au taux de un demi pour cent par mois, à ceux des
bouchers qui en auraient besom, des avances dont le chifl're ne
devait pas dépasser celui de leur cautionnement. Gomme on ne
tarda pas à reconnaître aue le capital de la caisse était insuffi-
sant pour les exigences au service, on procéda, par décrets du
6 février 1811 et 15 mai 1815, à la réorganisation sur de plus
larges bases de ce moyen nécessaire de crédit. Le fonds se com-
posa des cautionnementsdes bouchers, portés tous à 5,000 francs,
et de sommes versées par la caisse municipale. Le droit de trois
et demi pour cent, tant à Sceaux et à Poissy qu'aux marchés
aux vaches grasses et à la halle aux veaux, (ut pareillement ré-
tabli, à la cliarge des forains et au profit de la ville de Paris,
3ui dut pourvoir aux dépenses de la cabse. Chaçiue mois, lesyn-
icat de la boucherie présentait au préfet de police le tableau des
crédits nécessaires pour le mois suivant, et ce magistrat en ar-
rêtait la quotité, laquelle, selon ce mode qui existe encore, ne
peut être moindre que le cautionnement de chaque boucher, à
moins de déclarations contraires de sa part. Si l'un d'eux a
épuisé son crédit ou fait des achats qui le dépassent, il est tenu
de verser à la caisse, soit la totalité soit l'exciédant de cequ'elle
aura à payer pour lui. Les avances aux marchés de Sceaux et de
Poissy sont faites sur engagements de vingt-cinq à trente jours,
emportant contrainte par corps ; à la halle aux veaux, sur bor-
dereaux à huil jours d'^héance. L'intérêt est de cinq pour cent.
Sur les réclamations longtemps infructueuses des herbegers et
nourrisseurs, le droit de trois et demi pour cent, payable par
eux pour bestiaux vendus à Sceaux et à Poissy, a été, par or-
donnance royale du 2*2 décembre 1819, remplacé par un autre
droit de trois pour cent, à la charge des bouchers, sur le mon-
Unt de leurs achats; mais la difficulté d'établir ce montant
amena la suppression de ce nouveau droit, et son remplacement
par une taxe Q\e de 10 fr. par bœuf, 6 fr. par vache, 2 fr. 40 c.
par veau, et 70 centimes par mouton, indépendante du droit
d'octroi cl de celui d'abal oans les abattoirs publics. — Telles
sonU'histoire et l'organisation actuelle de la caisse de Poissy, qui,
par des moyens aussi simples que rapides, mais dont le récit
nous mènerait trop loin, assure le service de la boucherie, si
important dans une ville aussi populeuse que Paris.
CAISSE , s. f. (ofiol.). Fallope a appdé cuiae àë
la cavité du tympan qui renferme les ostelets de Tovk, hk
qu'on la compare à un tambour oa caisse nilitaire ( F. Tr^
pan).
CAISSETIN , S. m. C'est ainsi qu'on appelle, daat la
factures d'ouvra^ en soie, une petite armoire co h
caisse , de trois pieds de longueur, d'un demî-pied de hrp. •
plusieurs étages , dans lesquels l'ouvrier range les donra d h
soies qu'il emploie. — Caissbtins ( comm. ) , peCitct en» 4
sapin plus longues que larges, dans lesquelles on tamk *
Provence les raisins en grappes séchès ao soleil , qu'ai tppift
raisins auxjubis{V, Raisins aux ivbis).
CAISSIER. C'est celui qui garde l'argent et qui esl du k
recevoir et de payer. Quand, dans une maison oe bamptr^-
ploi de caissier se borne à recevoir et à payer, il est ii^ «
facile; il ne faut, pour bien s'en acquitter, qu'une oasie al-
titude à enregistrer les sommes reçues el oeUes pis i
payées, afin que la situation de la caisse, qui doit être mm
que jour, soit réelle. Mais si le caissier est chargé dn
ment de la caisse, c'est-à-dire du soin de mettre sa
mesure de faire face à tous les engagements
rôle devient important ; car de là deptod le boobear oaki
heur du banquier. Le caissier doit donc partknliéreuwl m
à ce que la caisse soit suffisamment garnie poor acq«Uer b
billets, lettres de change, etc., tirées sur le banquier par »é
vers correspondants, el à ce que les pensées se tasteot actif cane
la banque n'étant qu'un mouvement perpétuel denwilwrni t
de retour. Enfin, on peut dire de celui qui iigpV Va riiwf , y ■
est comme un bon pilote, et qu'il doit prévoir tous la orafo fi
peuvent survenir pendant sa gestion. Il doit se fûre dei »
sources pour les moments de crise; mais ce soin est d'ut»
plus difficile qu'il doit moins compter sur le créifii de h ^
qui , toujours incertain, le devient bien davantage cmmv àm
les temps malheureux , où la confiance disparaît et oà s <
le numéraire.
CAISSON, chariot à quatre roues, attelé de quafire
sur deux de front. Il est recouvert d'une toile go
forme de dos d*àne , et il s*ouvrc dans sa longueur;
charnières. Par devant on place une fourragère et
uneauge. Le caisson s'emploie principalement coaÛBMAr
transports militaires pour les vivres, pour les inopitio»<«iifc-
rie, |K>ur le service de l'infanterie et du génie, el oa Xm^tm
aussi dans lesambulances (F. l'instruction du 25ja0tier Mi'^v
lescaissons d'ambulance). Un caisson porte, en uDoycme,'^^
—Le CAISSON d'artifice est une espèce de petite mr «dut
assez semblable à la fougasse. Compose de pierres et de ier, s
le prépare dans la terre , et son explosion lance ces daafuiu
projectiles, dont la portée et la direction sont connues à frav
— Les marins nomment caisson un petit magasin pboêi fr-
rièrc des navires. — Dans les voitures, le caisson est «■ pa
coflre qui se trouve à la cloison de derrière. — En «rdU'l
on nomme caissons, les compartiments symétriques et
en bosse dont on décore lesplaionds. Leur origine estduejAv-
lives nues, puis enjolivées de peintures et de aculpCurca^qa ^
gèrent pendant longtemps, en saillie, nos plafonds.
CAISSON est encore le nom que l'on donne à un bateau |k
de la grandeur et de la forme d une piledepont , dont ks bn
sont construits de manière à s'en détacher facilemeot h
caisson est assis sur les pieux de fondation, pour se
servir à asseoir d'autres pieux sur la même ligne.
CAISTRB (F. CaYSTRB).
FIN ni) vr^TRIÈMB VOLUME.
-• »
»» • V
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